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Full text of "Archives du Muséum d'Histoire Naturelle, Paris"

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ARCHIVES 


DU MUSEUM 


D'HISTOIRE NATURELLE 


TOME VIII 


Π- 
PA 


LATE 


PARIS. — IMPRIMERIE DE J CLAYE 


RUE SAINT-HRENOIT, 7 


ARCHIVES 


DU MUSEUM 


D'HISTOIRE NATURELLE 


PUBLIÉES 


PAR LES PROFESSEURS-ADMINISTRATEURS 


DE CET ÉTABLISSEMENT 


TOME VIII 
——v +h SEE (OI 4€ 4 4 « —— 
LAS 


PARIS 
GIDE ET 4 BAUDRY, ÉDITEURS 


5, RUE BONAPARTE 


1855-1856 


DE 


CARACTÈRES ANATOMIQUES 


DES 


GRANDS SINGES 


un 


PSEUDO-ANTHRO?OMORPHES 


PREMIER MÉMOIRE ' 


DES CARATÈRES QUE PRÉSENTENT LES SQUELETTES DU TSCHÉGO ; TROGLODYTES TSCHEGO, DUV., 
ET DU GORILLE, GORILLA GINA, ISID. GEOFFROY SAINT-HILAIRE. NOUVELLES ESPÈCES DE GRANDS 
SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES DE LA COTE OCCIDENTALE D'AFRIQUE ;, ET, COMPARATIVEMENT ; 
LES AUTRES SINGES DE CETTE FAMILLE. 


M. Franquet, chirurgien-major de la marine de l'État, de retour l'an der- 
nier d’une station sur les côtes occidentales de l'Afrique et dans le fleuve du 
Gabon en particulier, a rapporté des rives de ce fleuve un beau squelette 
adulte et complet, ou à peu près, d’une espèce de Troglodyte qu’il regarde 
comme nouvelle, et que les Nègres des rives du Gabon appellent W'éschégo. 

Ce zélé scrutateur de la nature en a fait don généreusement au Muséum 
d'histoire naturelle, au mois de juillet dernier, pour être placé dans les col- 
lections d'anatomie comparée. 

Ces collections ne renfermaient jusque-là qu’une seule tête de 7roglodyte 


1. Communiqué à l’Académie des sciences dans sa séance du 30 mai 4853. Un extrait de ce mé- 
moire a paru dans le compte-rendu de la séance de ce jour, t. XXX VI, p. 925, 933. 
2. Acquise par M. de Blainville et figurée dans son Ostéographie, pl. v. 
ArcHives DU Muséum, T. VIII. 1 


2 PREMIER MÉMOIRE SUR LE SQUELETTE 


chimpanzé? adulte, et deux têtes de jeunes animaux de la mème espece, 
n'ayant que leurs dents de lait; de plus, une jeune tête du même âge que je 
regarde comme appartenant à notre seconde espèce !; enfin, un squelette 
très-incomplet, n'ayant de ses extrémités que les humérus et les fémurs, et 
dont les épiphyses et la taille montrent qu'il provenait d’un jeune animal, ce 
squelette incomplet, est en effet celui du jeune Chimpanzé que Buffon a vu 
vivant et dont Daubenton a décrit le squelette. 

Cette énumération fera comprendre, tout d’abord, le haut prix que nous 
avons dù mettre au don de M. le docteur Franquet, par le double motif que 
son espèce est nouvelle, ainsi que nous espérons contribuer à le démontrer , et 
que nous manquions de squelette d’adulte du genre 7roglodyte. On sait qu'il 
n’en existait qu'un seul dans les collections étrangeres, celui de M. Walker, de 
Londres, provenant de l'espèce type de ce genre, du Troglodyte chimpanzé. 

M. le docteur Franquet avait enrichi les collections du Muséum des le 
commencement de l’année, d’un Gorille adulte mâle, conservé dans l’esprit- 
de-vin, dont nous avons pu étudier toute la myologie, le larynx et les po- 
ches aériennes qui y sont annexées, les organes de la génération et le squelette 
complet. 

La peau, montée avec beaucoup de soin et d’art, fait partie dès ce moment, 
des objets les plus rares et les plus précieux des collections zoologiques du 
Muséum d'histoire naturelle. 

A ce don d’un Gorille mâle adulte, M. Franquet a ajouté celui d’une tête 
et d’une partie des os du squelette d’une jeune femelle qu’il a eue vivante 
pendant un mois, en 1851. 

L'Académie a entendu avec un vif intérêt une premiere communication 
que lui fit, dans la séance du 15 janvier 1852, notre honorable confrère et 
collègue M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, sur les deux Gorilles arrivés au 
Muséum trois jours auparavant; dont un jeune lui avait été envoyé avec un 
jeune Chimpanzé, par M. Penaud, capitaine de vaisseau, et l’autre adulte, 
celui de M. Franquet. 

Le dernier Gorille n’a été mis à ma disposition, pour mes recherches ana- 
tomiques, que longtemps après, au mois de juin dernier. J'en ai fait dissé- 
quer et dessiner tous les muscles du mouvement volontaire, malgré la chaleur 


4. Elle a été donnée à notre collègue, M. Valenciennes, par M. Picard, officier de la marine de 
l’État, à son retour du Gabon. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 3 


de la saison et l’évaporation de l'alcool dont les chairs de cet animal étaient 
imprégnées, et qui portait à la tête de ceux qui s’occupaient de ces pénibles 
recherches. Je les avais confiées plus particulièrement à M. le docteur Séné- 
chal, l’un de mes préparateurs, qui s’en est occupé avec zèle, sous la direc- 
tion de mon aide, M. Rousseau. 

L'étude du squelette n’a pu se faire qu'après la myologie. 

D'autres travaux m'ont souvent détourné, quoique à regret, de celui-ci, 
dont je viens enfin communiquer un premier résultat à l’Académie. 

Déjà, au mois d'avril 1849, le Muséum d'histoire naturelle avait reçu de 
M. Gauthier Laboulaye, également chirurgien de la marine de l'Etat, un 
squelette de Gorille femelle adulte, dont il existe une figure gravée, encore 
inédite, pour un supplément que M. de Blainville dessinait à son Ostéographie. 

Le même chirurgien a augmenté les collections d'anatomie comparée du 
Muséum, d’un crane de femelle, moins bien conservé que celui du squelette, 
et d’un cräne de mâle de la même espèce, l’un et l’autre provenant d’indivi- 
dus adultes. 

Ces matériaux précieux concernant les animaux les plus rapprochés de 
l'homme par leur organisation, dont l’un, le Troglodyte N'tschégo, appartient 
à une espèce nouvelle, et dont l’autre n’est connu que depuis peu de temps, 
et seulement sous le rapport de son squelette, m'ont mis à même de compa- 
rer et de signaler plusieurs points de cette organisation qui serviront à carac- 
tériser ces animaux supérieurs, à montrer leurs rapports naturels, et à faire 
comprendre ce que l’on sait de leur genre de vie. 

J'ai divisé ce premier mémoire en quatre parties ou chapitres. 

La première traite des caractères ostéologiques de la tête des genres 7ro- 
glodyte, Orang et Gibbon, et des espèces de ces genres dont il existe des 
exemplaires dans les collections d'anatomie comparée du Muséum. 

Dans la seconde je passe en revue les principaux caractères que ces mêmes 
genres présentent dans le reste de leur squelette. 

La troisième est consacrée à l'appréciation de ceux qui distinguent le Go- 
rille dans tout son squelette, comparativement aux genres précédents. 

Les conclusions formant la quatrième partie de ce Mémoire, sont déduites 
naturellement des comparaisons faites dans les trois premières parties et en 
présentent le résumé. 


PREMIER MÉMOIRE SUR LE SQUELETTE 


es 


CHAPITRE PREMIER. 


DESCRIPTION COMPARATIVE DES CARACTÈRES OSTÉOLOGIQUES DE LA TÊTE DU GENRE CHIMPANZÉ 
ET DE SES DEUX ESPÈCES; DU GENRE ORANG, ET PLUS PARTICULIÈREMENT DES ORANGS 
DE SUMATRA ET DE BORNÉO , ET DU GENRE GIBBON, ET DE CINQ ESPÈCES DONT NOUS AVONS 


LES CRANES. 


Je me borne, dans cette comparaison, aux exemplaires de nos collections 


que j'ai sous les yeux. 


$ L — Description de la tête osseuse de l’âge adulte. 


Nous nous servirons, pour cette description, de la tète du Chimpanzé fe- 
melle adulte, déja étudiée par M. de Blainville, et de celle qui appartient au 
squelette du 7'schégo. 

Nous leur comparerons immédiatement deux têtes d'Orangs, dont l’une 
est celle du squelette décrit par Wurmb, originaire de Bornéo, et l’autre 
provenant de Sumatra. 

Cette comparaison, qui a déjà été faite par M. R. Owen, avec d’autres 
exemplaires et pour l’ancienne espèce de Chimpanzé seulement, ne pourra 
que corroborer les conclusions incontestables qu'il a été possible d’en tirer 
une premiere fois. 

Nous étendrons cette comparaison au Gibbon syndactyle. 

1. Les orbites, dans le genre Troglodyte, sont un peu de forme carrée, et 
sensiblement écartés l’un de l’autre par un intervalle assez large ; tandis qu’ils 
sont trés-rapprochés dans les Orangs, et qu’il y forment deux ovales assez 
réguliers, dont le plus grand diametre est vertical et qui sont inclinés l’un 
vers l’autre dans leur partie supérieure. 

Le Gibbon syndactyle les a plus larges que hauts, bordés en dedans jus- 
qu'aux os du nez d’un bourrelet prononcé dans les vieux mäles, qui manque 
dans les femelles. 

Leur écartement occupé par les apophyses des maxillaires et par les os du 
nez est assez marqué; tandis que le nez est pincé dans les jeunes. 

2, Les os du nez des Troglody'es forment une arête médiane assez relevée 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES,. Gi) 


dans leur partie supérieure. Ils s’élargissent en bas et limitent une assez 
grande étendue de l'ouverture commune et supérieure des narines. 

Dans les Orangs, les os du nez sont confondus en un seul os à surface 
plate, sans arête médiane et très-étroit entre les orbites, à cause du rappro- 
chement de ceux-ci. 

Le syndactyle les conserve distincts assez longtemps. Les mâles les ont 
un peu relevés en voûte ; les femelles les ont plats. 

3. Des crêtes surcilières très-prononcées s'élèvent au-dessus des cavités 
orbitaires, et se continuent, avec une légère dépression, d’un orbite à l’autre. 
Elles s'élèvent de manière à cacher la partie la plus avancée du crâne. 

Dans les Orangs, au contraire, ces arêtes sont de simples bourrelets circu- 
laires, qui ne cachent rien du tronc, lequel se montre dans un espace trian- 
gulaire, limité entre deux crêtes, qui vont de la partie externe de chaque 
orbite gagner la crête sagittale. 

Dans le Gibbon syndactyle, le bord des orbites est relevé en dedans et un 
peu en dessus du côté interne. 

Il y a une crête temporale qui en part de chaque côté très en dehors chez 
les femelles et les jeunes mâles adultes, et très en dedans chez les vieux, dont 
les fosses temporales se rapprochent sur le vertex, mais restent séparées par 
une surface unie. Il en résulte que le front reste plus large et est plus élevé 
chez les femelles, 

4. Les Troglodytes ont les arcades zigomatiques peu saillantes, au point 
qu'on les voit à peine lorsqu'on place la tête de l'animal de face. Elles sont 
grèles, droites dans presque toute leur longueur. 

Les Orangs les ont au contraire doublement arquées en dehors et vers le 
haut, à la manière des carnassiers. 

5. Leur os de la pommette, dans sa partie faciale où il se joint au maxillaire 
supérieur, est extrêmement large. Il en résulte que ce dernier os forme une 
saillie en crochet recourbé en dehors et en bas, pour se joindre à l’os mo- 
laire. i 

Ce crochet ne se voit pas dans les Troglodytes. 

Le Gibbon syndactyle les a comme les Troglodytes. Je les trouve plus 
arqués en dehors dans le Gibbon Owko; le G. entelloide et le petit Gibbon 
cendre. 


6. La voûte du palais montre dans les Zroglodytes un large trou incisif, 


6 PREMIER MÉMOIRE SUR LE SQUELETTE 
recouvert en arrière par une lame triangulaire fournie par les maxil- 
laires. 

Les Orangs en ont un semblablement disposé, mais très-petit. La lame 
des maxillaires le cache dans le jeune âge !. 

Il y en a deux assez grands, longs et à découvert dans nos syndactytes. 

7. Daus le Zroglodyte, la face occipitale est bombée et arrondie; elle ne 
l’est que très-peu dans les Orangs, dont la crête lambdoïde est très-forte. 

Les Gibbons l'ont bombée encore plus que les 7roglodytes. 

La crète lambdoïde ne se prononce que dans les vieux mâles. 

8. Le crâne des Zroglodytes, un peu resserré en avant, s'élève et s’élargit 
dans sa partie moyenne, et augmente de capacité en se portant en ar- 
rière. 

Il est plus long, même d’une manière absolue que dans les Orangs, dont 
la tête a cependant de plus grandes proportions dans la partie malaire et 
maxillaire, et dans le bord alvéolaire mesuré d'une canine à l’autre. 

Les 7'roglodytes, en un mot, sont dolichocéphales prognathes, etles Orangs 
brachycéphales prognathes, pour me servir des expressions et des caractères 
que mon ami M. André Retzius a si bien exprimés et reconnus pour distin— 
guer certaines races humaines. 

Mais en prenant la mesure de la bauteur du crâne à partir du bord infé- 
rieur du grand trou occipital, à la paroi la plus élevée du vertex, je trouve 
dans le Troglodyte Chimpanzé, 0" 078 ; 

Dans le Zschégo, 0" 085; 

Dans l’Orang de Sumatra, 0" 097 ; 

Dans celui de Bornéo, 0° 092. 

Ces différences montrent que la capacité cérébrale et le cerveau lui-même 
chez les Orangs, reprend en partie en hauteur ce qu'il a de moins d'avant 
en arriere ?, 

Les Gibbons sont aussi dolichocéphales, si l'on mesure le crâne depuis ce 
cadre des orbites jusqu’à la face occipitale. 

Cependant, si l’on fait attention à la profondeur de ces cavités et à l’étroi- 


1. C’est à tort que M. de Blainville a nié son existence chez les Orangs, à tous les âges. 

2. Les figures des cerveaux d'Orang et de Chimpanzé publiées par MM. Schræder-van-der Kolk et 
W. Vrolick, me paraissent bien représenter cette différence de forme. 

On Heedkundige Nasporingen, van der Hersenen, van den Chimpanse, Amsterdam, 1849. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. fl 


tesse du crâne derrière les os molaires qui forment avec le frontal une grande 
partie de la paroi extérieure des orbites; on verra que la capacité du crâne 
pour les lobes antérieurs du cerveau est très-réduite. Elle va en augmentant 
d'avant en arrière pour les lobes moyens et postérieurs. Ce sont les parié- 
taux qui entourent ces lobes sur les côtés, et l’occiput en arrière en ne for- 
mant pour ainsi dire qu'une paroi terminale oblique d’arrière en avant, ayant 
très-peu de capacité. 

9. Dans le Chimpanzé, les condyles regardent en bas, et le trou occipital 
est percé dans la partie horizontale de l’occiput qui se relève un peu en 
arrière. Son bord antérieur dépasse un peu la partie la plus avancée des con- 
dyles. d 

On sait que dans l’homme ce sont ceux-ci qui s’avancent un peu plus que 
le grand trou occipital. 

Dans nos Orangs, les condyles regardent en arrière, comme chez tous les 
animaux qui marchent à quatre pattes, quoi qu’ils descendent plus bas que 
le bord inférieur du trou occipital. Ce trou, plus grand à proportion que 
dans les 7roglodytes, s'élève au milieu de la face occipitale; il regarde en 
arrière comme les condyles; du moins est-il presque vertical ou très-peu 
incliné de bas en haut. 

Cette différence montre une grande supériorité dans les Zroglodytes. 

Les Gibbons ont les condyles disposés comme les Troglodyrtes, leur facette 
est dirigée en bas et non en arrière, et le grand trou occipital est à peu près 
horizontal et ne se relève un peu qu’en arrière des condyles. 

Les os maxillaires et intermaxillaires réunis sont beaucoup moins longs, 
ainsi que la mandibule, dans les 7roglodytes et dans les Orangs. 

Les Gibbons se rapprochent encore à cet égard des Troglodytes. 

Nous donnons ci-après quelques mesures où ces différences sont expri- 
mées. 


1° Dans nos deux crânes d'Orangs la face mesurée d’un bord orbitaire externe 


à l’autre, a de largeur.............. Doc tee eo Ar Cu Dee nn DELLE 
Hllé/aidans le TC ÉGON Eee een ce eee ces tree ete 0 417 
Dans le Chimpanzé................. DnSbobconaotshodiees Écacbenodo 0 104 


Orang de Sumatra. } 

2° Distance d’un arcade zygomatique à l’autre prise en | Orang de Bornéo. ) 
dessous. Tschégo.…..... +. 0 1132 
Chimpanzé ........ 0 413 


170 


8 PREMIER MÉMOIRE SUR LE SQUELETTE 


Orang de Sumatra. O® 144 
Orang de Bornéo.. 0 142 
Tschépor een ene 0 120 
Chimpanzé ....... 0 415 
Orang de Sumatra. 0 080 
Orang de Bornéo.. 0 074 
Tschégo * 2.0 0 060 
Chimpanzé ....... 0 058 


É de Sumatra. O0 4180 


3° Plus grande largeur de la face prise sur les os ma- 
laires, à deux centimètres au-dessus de leur suture 
avec les os maxillaires. 


4° Distance d’une canine à l’autre, prise à la face ex- 
terne près du bord alvéolaire. 


© 


Orang de Bornéo.. O0 482 
Tschégo.......... 0 139 
Chimpanzé ....... 0 134 
Orang de Sumatra. O0 085 
Orang de Bornéo.. © 090 
DSCHÉPO Eee. 0 064 
Chimpanzé ....... 0 062 
Orang de Sumatra. 0 084 
Orang de Bornéo.. 0 077 
Tschégo.......... 0 074 
Chimpanzé ....... 0 072 
| Orang de Sumatra, 0 475 
8° Longueur du même bord extérieur du trou auditif, au |Orang de Bornéo.. O0 175 
bord alvéolaire de l'incisive moyenne du même côté. | Tschégo ......... 0 140 
Chimpanzé ....... 0 431 
Orang de Sumatra. 0 09++ 7 


* Longueur du bord antérieur du grand trou occipital 
au bord alvéolaire interne des incisives moyennes. 


6° Du même point à la suture des os palatins vis-à-vis 
de leur bord le plus reculé. 


7° Distance de la partie antérieure du trou auditif au 
bord orbitaire. 


9° Différence. P ative s : 
ul s dans : longueur du museau relative Orang de Bornéo. © 098 : + 102 
à la mesure précédente et en ôtant de cette lon- Tes 0 066 8 
gueur celle indiquée au n° 7. GRR [16 à 0 059 F Me 62e 


Il résulte des mesures exprimées en dernier lieu, qu’en prenant la moitié 
de la longueur indiquée au n° 9, la face et le museau excèdent cette moitié 
de sept millmètres dans l'Orang de Sumatra ; de dix millimètres et demi dans 
l'Orang de Bornéo; qu’il y a, au contraire, une différence, en moins, de huit 
millimètres dans le Tschégo ; et de six millimètres et demi dans le Chim- 
panzé. Ces différences relatives expriment approximativement la plus grande 
saillie du museau dans les Orangs que dans les 7roglodytes. 


S IT — Comparaison des cränes de Jeunes Chimpanzés, de jeunes Orangs, 


et de jeunes Gibbons syndactyles. 


La collection d'anatomie comparée possède quatre crânes de jeunes Chimn- 
vanzés, dont un appartient au squelette incomplet déjà mentionné. Ce sera 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 9 


notre n° [, dont la troisième molaire inférieure est en place, indique son âge, 
celui rapproché de la chute des dents de lait. 

Le n° IT est une tête séparée d’un individu un peu plus jeune, dont les 
incisives de remplacement se montrent à la mâchoire supérieure, dans les 
orifices de la voute du palais. 

Le n° IILest celui du squelette complet que nous avons fait faire. 

Il est mème un peu plus jeune. 

Enfin le n° IV, encore plus jeune, n'avait pas encore les canines de lait. 

Nous avons, pour leur comparer, cinq têtes de jeunes Orangs, dont une 
seule, à la vérité, n’a que les dents de lait ! Ce sera notre n° V. 

Le n° IV appartient à un squelette complet, la troisième molaire n’était pas 
encore entierement sortie et au niveau de la seconde. 

Le n° IL est un crâne séparé dont les incisives et les canines de lait étaient 
tombées, et la quatrième molaire sur le point de sortir ?. 

Le n° Test intéressant en ce que les incisives de lait subsistent en partie, 
mais déplacées, et qu'une partie de celles de remplacement sont sorties 3. 1] 
est plus petit que le précédent. 

Le n° IT, originaire de Bornéo, plus grand que le suivant, a encore les dents 
de lait, avec la troisième molaire permanente. 

Je vais reprendre les parties déjà comparées dans l'adulte, pour montrer 
si les mêmes différences se manifestent déjà dans le jeune àge. 

1. Les orbites ont une forme plus régulière, circulaire dans les 7roglodytes, 
d'un bel ovale dans les Orangs. 

Il y à à cet égard des différences qui me font douter que ce caractère soit 
constant, si les origines indiquées pour nos squelettes sont exactes. 

L'Orang de Bornéo vieux a les orbites presque circulaires. 

Ils sont d'un bel ovale dans la tête de l'Orang de Sumatra adulte. 

Je les trouve de cette forme dans la tête du jeune (n° IL), envoyée de Cal- 
cutta par M. Wallisch. 

Ils sont encore peu ovales dans la tète du squelette (n° [) provenant de 
Sumatra, suivant son étiquette; contrairement à celle de l'adulte. 

Ils sont ovales dans deux jeunes têtes de Gibbon syndactyle, dont la plus 


1. Elle a été envoyée de Java par M. Diard, 

2. Envoyée de Calcutta par M. Wallisch. 

3. C'est l'espèce de Sumatra achetée en 1835. 
ARCHIVES pu Muséum. T. VIII. 


19 


10 PREMIER MÉMOIRE SUR LE SQUELETTE 
jeune n’a que les dents de lait, et la plus âgée les troisièmes molaires. 

2. Les os du nez, parmi les quatre têtes de Chimpanzés, sont soudés dans 
latète n°], étroits et un peu en relief entre les apophyses montantes des maxil- 
laires, élargis en bas et en haut. 

Ils ont une forme rectangulaire dans le n° IT, entièrement différente de la 
précédente, occupant un peu au-dessous de leur jonction avec le frontal, 
presque tout l'intervalle d’un orbite à l’autre; ils y sont disposés un peu obli- 
quement et restent distincts par leur suture qui subsiste. 

Dans la tête du jeune squelette n° IT, ils sont extrêmement étroits un peu 
au-dessous de leur jonction avec le frontal, et le relief du nez y est formé par 
les apophyses montantes des sus-maxillaires. 

Au contraire, dans notre tête n° IV, ils présentent, quoique soudés entre 
eux, la forme signalée dans le n° IT. 

Dans nos Gibbons syndactyles, is forment une étroite saillie entre les apo- 
physes montantes des maxillaires qui sont dirigées de côté. 

Les Orangs jeunes les montrent singulièrement étroits dans la plus grande 
partie de leur étendue, comme chez les adultes, et réunis en un seul os plat 
sans relief médian. 

Le seul Orang de Bornéo n° IT en conserve deux séparés dans toute leur 
longueur. 

3. Les crétes surcilières ne forment encore qu'un bourrelet peu marqué 
dans notre plus jeune tête n° IV. Ce bourrelet est plus marqué dans la tête 
n° III, et encore plus dans la tête n° IL. 

Le n° I l’a très-prononcé. 

Les jeunes Orangs n’en ont pas du tout. Il n’y a qu'après la dentition 
de lait accomplie, et lors de la sortie de la troisième molaire, qu'ils se pro- 
noncent un peu. 

Nos jeunes Syrdactyles n'ont autour des orbites ni crêtes surcilières, ni 
bourrelets 

4. Les différences dans les arcades zygomatiques, qui sont plus saillantes 
dans les Orangs et y montrent une double courbure, sont déjà évidentes 
dans le jeune âge. 

5. Il en est de mème du crochet que forme l’os maxillaire dans les Orangs 
pour recevoir l'os de la pommette. 

Ge crochet existe un peu dans les Gibbons jeunes et vieux. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 11 


6. Il n'y a de même qu'un seul trou incisif à la voûte du palais, plus grand 
dans les jeunes 7roglodytes que dans les jeunes Oranzs; mais relativement 
plus petit dans le jeune âge de l'un et de l’autre genre, cet orifice unique 
aboutit à un double canal qui a deux orifices dans les narines. 

Les jeunes Gibbons en ont deux comme les vieux. 

7 et 8. Pour la forme du crâne, les Chimpanzés et les Orangs se rappro- 
chent beaucoup, chez les plus jeunes; mais la forme brachycéphale pour les 
Orangs et dolichocéphale pour les Troglodytes se montre des l'instant de la 
seconde dentition. 

Les pariétaux, dans les jeunes de ces deux genres, contribuent encore un 
peu à former la face occipitale. Il en est de même dans les Gibbons. 

9 Le trou occipital est presque aussi large que long dans nos jeunes Chim- 
panzés ; il est beaucoup plus long que large dans les jeunes Orangs. Il s’y 
releve déjà sensiblement en arrière. 

10. Les inter-maxillaires sont déjà soudés aux maxillaires dans nos plus 
jeunes têtes de Chimpanzés; Üs ne restent un peu distincts que dans leur 
suture palatine. 

Au contraire, dans les Orangs, les Gibhons, ils restent distincts à la face, 
jusqu'à l’âge de la seconde dentition. Ils y ont de même une apophyse mon- 
tante très-grèle qui va toucher aux os du nez. 


S III. — Différences des crânes des deux espèces de Troglodytes. 


A. À l'âge adulte. 


La différence la plus sensible est celle de l'absence, à peu pres, de crête 
sagittale et de crête lambdoïde dans la tête du Chinpanzé femelle, et le large 
espace qui reste au vertex à la face occipitale et dans la région frontale, entre 
les deux reliefs qui indiquent la limite supérieure des fosses temporales 1. 

Dans le Tschéso, les fosses temporales sont séparées sur le frontal par un 
espace triangulaire marqué par des crêtes à peine sensibles. Il y a une crête 


1. Ce dernier caractère n’est pas constant. Nous verrons dans notre troisième Mémoire, d’après un 
crâne appartenant à un squelette entier, envoyé du Gabon avec la peau, par M. Aubry-Lecomte, et 
recu au laboratoire d'anatomie le 7 octobre 1854, que cet intervalle peut être singulièrement réduit 
dans la partie pariétale moyenne du vertex, et qu'il y a en même temps une crête lambdoïde assez 
prononcée. Un âge plus avancé peut produire ces changements 


12 PREMIER MÉMOIRE SUR LE SQUELETTE 


sagittale dans la longueur des pariétaux, qui se prononce de plus en plus en 
arrière. 

La crête lambdoïde qui s'étend sur les temporaux et sépare leur partie oc- 
cipitale de leur partie temporale, est très-forte ; elle est formée, dans sa partie 
moyenne, par les pariétaux et l’occipital supérieur, plus en dehors par les 
pariétaux seulement, et tout à fait en dehors par les temporaux. 

Une autre différence que présente cette espèce, est dans la longueur et la 
largeur relatives du museau. 

La voûte palatine est plus large en avant; tandis que dans le Chimpanzé, 
elle est de même largeur en avant qu'en arriere. 


B. 4 l'âge de première dentition 


En comparant les têtes n° TT du petit squelette, et la tête séparée n° IT, rap- 
portée du Gabon, qui sont exactement du même âge avec toutes les dents de 
lait et de mêmes dimensions, je trouve quelques différences qui me font 
penser que cette derniere tête appartient à la nouvelle espèce ou au Troglo- 
dyte Tschégo ; l'autre étant certainement celle du Zroglodyte Chimpanze. 

Les os du nez, ainsi que nous l'avons déjà dit, sont distincts par une suture 
médiane, longs, de forme rectangulaire, dans la nouvelle espèce ; coupés en 
biseau dans leur suture frontale, et à peine relevés en carène dans les deux 
tiers supérieurs de leur suture. 

Les apophyses montantes des maxillaires sont en arrière courtes et ne tou- 
chent le frontal que par une pointe. 

La suture qui joint les deux maxillaires au-dessous des narines à 0" 019 
dans le 7schego, et seulement 0° 013 dans le Chimpanié. 

Les os du nez déjà soudés ensemble y sont un peu larges à leur suture 
frontale, ne formant qu'une ligne étroite entre les apophyses montantes des 
maxillaires, dans le sommet de Ja carène du nez, et s’élargissent en triangle 
pour former le bord supérieur des narines. 

Les apophyses montantes des maxillaires forment la carène du nez. Elles 
s'élévent davantage que dans le 7schéso. 

La voûte du palais est sensiblement plus longue dans cette dernière espèce, 
elle à 0" 045 de long, tandis que je ne lui trouve que 0"038 dans le CAim- 
panié. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 13 


Les ailes ptérygoides externes sont extrêmement saillantes dans le Chim- 
panzé, et peu saillantes dans le Tschégo. 

D'un bord alvéolaire à l’autre, mesuré en dedans des canines, il y a 0"029 
dans ce dernier, et seulement 0" 025 dans le Chimpanzé. 

Je compte 0" 081 de l'extrémité de la suture palatine des maxillaires entre 
les incisives moyennes, jusqu’au bord antérieur du trou occipital, dans le 
Tschégo; et o" 074 seulement dans le Chimpanzé. 

En général, les dimensions de celui-ci sont un peu moindres en longueur; 
mais le crâne est plus large à la hauteur des pariétaux et dans sa partie 
frontale. 

Les arcades zygomatiques sont également distantes dans les deux espèces, 
mesurées à la suture temporo-malaire; et la longueur d’un bord orbitaire 
externe à l’autre, prise à la suture de l’apophyse du frontal avec l'os malaire, 
est aussi la même. 

Les différences que nous avons énoncées nous semblent suffisantes pour 
rendre probabie notre détermination de ces deux têtes. 


S IV. — Système dentaire des genres Troglodyte (Troglodytes), 
Orang (Simia) et Gibbon (Hylobates, Illig.) 


Le premier genre est tres-bien caractérisé et distinct du genre Orang, par 
son système dentaire. 

La dernière arrière-molaire supérieure est très-sensiblement plus petite 
que les deux autres. | 

Les deux avant-molaires sont aussi plus petites, relativement aux arrière- 
molaires, que dans les genres Orang et Gorille , qui s'écartent davantage, 
sous ce rapport, de la dentition de l’homme. 

A la mâchoire inférieure les deux premières arrière-molaires sont de même 
grandeur dans le Chimpanzé; elles ont un cinquième petit tubercule, en 
dehors et en arriere. 

La seconde avant-molaire est relativement petite, et la première sensible- 
ment plus grande. 

Dans le genre Orang les trois arrière-molaires sont de grandeur à peu près 
égale aux deux mâchoires. 

À l'inférieure la premiere et la deuxième ont cinq tubercules. 


14 PREMIER MÉMOIRE SUR LE SQUELETTE 


A la mâchoire supérieure les deux avant-molaires n’ont que deux pointes, 
elles sont relativement très-fortes. 

A l'inférieure, la seconde avant-molaire est forte et compliquée comme 
une arrière-molaire. 

La première est conique. 

On comprendra encore mieux les différences de la description sommaire 
précédente, par les détails observés dans les espèces de ces deux genres. 


Première espèce. TROGLODYTE, CHIMPANZÉ (d'après une tête de vieille femelle). 


A la mdchoire supérieure comme à l’énférieure la dernière molaire est sen- 
siblement plus petite que les deux précédentes. 

Celles-ci ont, à la mâchoire inférieure, leur pointe externe et postérieure 
divisée en deux et figurant un léger talon. 

A la mâchoire supérieure les arrière-molaires conservent deux pointes sail- 
lantes de leur côté interne, et les avant-molaires une seule pointe. 

La première molaire inférieure n’est guère plus forte que la seconde. 

La supérieure est plutôt moindre que plus grande que la seconde. Toutes 
deux ressemblent à celles de l'homme. 

Les canines sont médiocres, sans sillon extérieur. 

Les incisives ont encore un peu de leur tranchant en biseau. 

Dentition de lait. Dans une tête dont les canines ne sont pas encore sor- 
ties, la première molaire inférieure est conique en dehors et en avant, avec 
un talon en arriere. 

La seconde est beaucoup plus forte et n’a qu'une pointe. 

Dans une autre tête dont les canines sont sorties, les r20/atres inférieures 
ont les mêmes caracteres. 

La premiere supérieure est petite et a deux pointes. 

La seconde, beaucoup plus grande, en a quatre. 

Comparée à la tête d'Orang de même âge et de mêmes dimensions 1, celle- 
ci a ses trois sortes de dents beaucoup plus fortes aux deux mâchoires; ce 
qui annonce un animal devant atteindre une plus forte taille. 


A. Inscrite comme envoyée de Java par M. Diard. 


ot 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 1 


Deuxième espèce. TROGLODYTE TSCHÉGO. 


Molaires supérieures. La dernière est plus petite que les deux précé- 
dentes, sa seconde pointe du côté interne est en arrière. 

Molaires inférieures. Les trois arrière-molaires à peu près égales. La pre- 
mière et la seconde ont une cinquième pointe en arriere; celle de la première 
est en partie du côté externe. 

La première petite molaire à la même mandibule est, comme toujours, 
la plus forte et conique. 

Les canines ont une arèête tranchante en arrière, avec un sillon qui sépare 
cette partie tranchante du corps de la dent, dans les supérieures; elles sont 
très-fortes, un peu arquées en arière et portées obliquement en dehors. 


Genre Orang. 


Première espèce. simia saAryrus, Orang de Bornéo, singe de Wurmb. 


Les arrière-molaires sont à quatre pointes, effacées par l'usure, à la mà- 
choire inférieure comme à la supérieure avec un talon postérieur. 

La seconde avant-molaire, à la mâchoire inférieure, a sa face triturante 
aplatie comme les suivantes et n’est guère moins grande ; elle a quatre racines. 

La première avant-molaire est en forme de cône émoussé, avec la face 
externe inclinée en arrière et trois racines disposées en triangle. 

Les deux avant-molaires, à la mâchoire supérieure, sont à couronne lége- 
rement concave et un peu saillante ou tranchante sur les côtés. 

Les incisives supérieures et inférieures sont tranchantes et taillées en biseau. 

Les canines sont fortes, coniques, à surface extérieure arrondie, à face 
externe et interne en arête mousse aux #n/érieures ; à face concave, résultat 
de l'usure, aux canines supérieures, par leur frottement contre la première 
molaire inférieure. Cette usure produit une arèête tranchante en arrière. 


Deuxième espèce. siMIA BicoLor? Orang de Sumatra (vieux). 


Les molaires supérieures ont toutes les cinq une surface triturante 
aplatie par l'usure. 
Le côté externe de la couronne montre une fossette dans les avant-mo- 


16 PREMIER MÉMOIRE SUR LE SQUELETTE 


laires, ou deux (dans les arrière-molaires) résultat de l’usure des pointes 
de ce côté. 

Du côté interne cette usure plus avancée a produit une grande fosse semi- 
lunaire dans les deux premieres molaires, et une double fosse de cette forme 
pour les autres. 

Dans les molaires inférieures cette même fosse se voit du côté opposé ou 
en dehors. La premiere des avant-molaires est très-forte et oblongue ; elle a 
trois racines. 

Les éncisives sont très-épaisses d'avant en arrière, surtout à la mâchoire 
supérieure ; elles sont usées horizontalement, ont perdu leur tranchant et 
montrent une large surface triturante. 

Les canines sont tres-fortes. Leur racine pénètre très-avant dans les os 
maxillaires ou mandibulaires,. 


$ V. Dentition de lait. 


1° Dans une jeune tête, envoyée de Java par M. Diard, qui n’a encore que 
les molaires de lait, elles sont à quatre pointes à la mâchoire supérieure, la 
première est un peu plus petite que la seconde, 

La première de la mâchoire inférieure a son cône divisé en deux pointes 
et un talon en arriere. 

La seconde, beaucoup plus grande, a tous les caractères d’une arrière- 
molaire à quatre pointes et même une cinquième très-prononcée. 

2° La cinquième pointe de la deuxième molaire de lait que je trouve 
dans la première arrière-molaire, avec les dents de lait, dans une tête 
donnée par M. Wallich, m’a fait trouver des traces de ce cinquième tuber— 
cule, dans les premiére et seconde arrière-molaires inférieures de la tête 
d'Orang de Bornéo, malgré leur usure. Elles ont disparu dans la tête de 
Sumatra dont les dents sont plus usées. 


Genre Gibbon. 


Ce genre me paraît assez bien caractérisé, dans son système de dentition, 
par les cinq pointes de ses arrière-molaires inférieures, et par les deux 
pointes avancées de la seconde petite molaire, suivies d’un grand talon. 

Ces cinq pointes semblent annoncer un passage aux insectivores. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 17 


Première espèce. HYLOBATES LAR.;, Illig. — Gibbon aux mains blanches, Geoffroy Saint-Hil. 


Nous avons sous les yeux trois têtes séparées de cette espèce et une tenant 
au squelette. 

1. Celui-ci était un vieux mâle; il a été envoyé de Java, en 1825, par 
M. Diard. Ses quatre mains étaient grises. 

>. Une tête de vieux mäle avait déjà été envoyée par M. Diard en 1820. 

3. Une seconde tête de jeune mäle a la même origine. 

4. Enfin, une tête de vieille femelle a été adressée de l'Inde, en 1821, par 
M. Duvaucel. 

C’est d’après le jeune mâle que je commencerai ma description. J’indique- 
rai ensuite les différences que produit l'usure. 

La dernière molaire supérieure est petite relativement aux deux précédentes 
et n'excéde pas en volume les deux avant-molaires. Elle leur ressemblerait 
complétement si elle n'avait une pointe au milieu d’un creux entre les deux 
tranchants externe et interne. Elle n’a de mème que deux racines. 

Les troisième et quatrième molaires sont fortes et présentent une comp lica- 
tion de pointes inaccoutumée, deux en dehors très-prononcées ; deux où trois 
au milieu de la surface triturante, un bord interne et une ou deux fos- 
settes semi-lunaires entre ce bord et les pointes internes. 

Cette complication annonce une disposition à devenir insectivore. 

Les deux avant-molaires, dont la première est la plus petite, ont un tran- 
chant pointu de chaque côté et une fosse longitudinale assez profonde entre 
ces deux tranchants. 

A la mdchoire inférieure la dernière molaire n’est guëre plus petite que la 
première arrière-molaire ; elle a quatre pointes. 

On en compte cinq dans les troisième et quatrième molaires. La seconde 
petite molaire a deux pointes en avant et un talon en arriere. 

La preniere est plus forte et conique, un peu comprimée ou plus longue 
que large. 

Les canines sont tres-fortes aux deux mâchoires. Celles de la mâchoire 
supérieure excèdent de beaucoup les inférieures. 

Les incisives sont petites et taillées en biseau; plus longues et plus 


étroites à la mâchoire inférieure ; plus courtes et plus larges à la supérieure. 
ArcHives DU Muséum T. VII. 3 


18 PREMIER MÉMOIRE SUR LE SQUELETTE 


Différences produites par l'usure. 


A la mâchoire supérieure on ne voit plus qu'une pointe externe émoussée 
à la dernière molaire et aux avant-molaires du n° 2. 

Il y en a deux à la premiere et à la seconde arrière-molaire. 

En dedans, la surface triturante ne montre plus qu'une fosse semi-lunaire 


bordée partout d’ émail. 
Les sncisives supérieures Ont leur biseau effacé. Il est encore un peu marqué 


à la mâchoire inférieure. 
Les canines supérieures restent proportionnellement tres-longues. Elles 


atteignent presque le bord inférieur de la mandibule. 
La femelle les a moins longues. 
L'usure de ses molaires présente les mêmes changements que chez les 


mâles. 


Deuxième espèce. RYLOBATES LEUCISCUS. — Gibbon cendré. Cuv. 


Dans une tête qui n'avait pas encore ses cinquièmes molaires !, je trouve 
la cinquième pointe entière dans la premiere et la seconde arrière-molaires 
inférieures. 

Les canines sont tres-petites aux deux mâchoires. 

Les incisives fortes à proportion. 

La quatrième molaire supérieure était sortie à moitié. 


Troisième espèce. HYLOBATES AGILIS. — #ouwou.FnÉéD. CuvIER. 


J'ai sous les yeux trois têtes de cette espèce données par M. Duvaucel et 
provenant de Sumatra. 

Dans l’une la dernière molaire supérieure n’a plus qu’une pointe externe 
et seulement trois racines, 

Je trouve deux pointes externes dans les autres, qui sont moins usées. 


1. Cette tête est inscrite comme provenant des Moluques et appartenant au Gibbon céndré mâle. 
La suture qui sépare les os incisifs des os maxillaires est parfaitement distincte à la face. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 19 


Quatrième espèce. HYLOBATES ENTELLOIDES, Isid. Geoffroy. — Gibhon entelloide. 


A la mâchoire supérieure, la dernière molaire est aussi un peu plus petite 
que les deux précédentes, Elle a deux pointes externes comme les autres ar- 
rière-molaires ; elle est donc plus compliquée que dans l'Hytobates Lar. Les 
pointes internes sont remplacées par une fosse semi-lunaire simple, ou double 
dans les trois arrière-molaires; c’est le résultat de l'usure. 

A la mâchoire inférieure les deux premières arrière-molaires ont une 
troisième fossette en arrière, reste d’une troisième pointe de ce côté. 

Les deux avant-molaires ont le caractère ordinaire. 


Cinquième espèce. HYLOBATES SYNDACTYLUS. — Gibbon Siamang. FRéb. Cuv. 


Dans deux têtes ! encore jeunes, dont la suture des os incisifs est encore 
marquée, et dont la plus petite n'avait pas sa dernière molaire compléte- 
ment sortie, je trouve : 

1° Toutes les arrière-molaires supérieures à quatre pointes. La première et 
la cinquième de volume égal; lamoyenne un peu plus forte. 

Les deux avant-molaires n’ont rien de particulier. 

> A la mâchoire inférieure, toutes les arrière-molaires ont cinq pointes: 
la dernière est aussi forte que la quatrième. 

Les deux avant-molaires se rapprochent pour la forme. L’antérieure a son 
cône divisé en deux pointes, avec un léger talon en arrière dans la plus jeune 
des deux femelles. 

Mais je ne trouve plus cette division dans l’autre femelle, ni dans les vieux 
mâles, où elle reprend sa forme pyramidale avec un, talon légèrement pro- 
noncé en arrière. 

La seconde a, comme à Pordinaire, deux pointes en avant, moins élevées 
que dans la première, son talon est plus fort en arriére. 

Cette forme de dents rappelle celles des Roussettes. 

Les canines sont fortes et croissentavecPâge. 

Les éncisives n’ont rien de particulier. 


4. Cestêtes, n® 4 et 2, ont été envoyées.de l'Inde par M. Duvaucel en 1821. 


20 PREMIER MÉMOIRE SUR LE SQUELETTE 
Molaires de lait. La seconde a quatre pointes aux deux mâchoires, comme 
une arrière-molaire. 
Le système dentaire du Syndactyle est remarquable par les cinq pointes 
de toutes les arrière-molaires inférieures, et par la forme de la seconde 


avant-molaire dont les deux pointes sont rapprochées en avant. 


CHAPITRE I. 


CARACTÈRES OSTÉOLOGIQUES DES PARTIES DU SQUELETTE AUTRES QUE LA TÊTE, DANS LES GENRES 
TROGLODYTE (TROGLODYTES) ORANG (SIMIA) ET GIBBON (HYLOBATES). 


$ VI — Colonne vertébrale. 


Les vertèbres cervicales, dorsales et lombaires ne forment qu'une cour- 
bure ou qu'un arc trés-ouvert en avant, dont la convexité est en arriere. 
Seulement, la dernière lombaire et le haut du sacrum présentent une légère 
saillie en avant, qui sépare la concavité de ce dernier os, de la grande conca- 
vité de la série vertébrale supérieure. 

Quant au nombre des vertébres par région, ce nombre varie à peine d’un 
individu à l’autre, dans la même espece, et diffère peu d'une espèce à 
l’autre. 

Les vertèbres cervicales suivent la règle générale dans les Mammifères; il 
y en a sept dans toutes nos espèces. 

Les dorsales sont au nombre de treize, dans notre jeune squelette de 770- 
glodyte Chimpanzé ; 

Les lombaires sont au nombre de trois, dont la dernière a les apophyses 
transverses assez grandes pour toucher aux iléons ; 

Les sacrées au nombre de quatre, la dernière n’appuyant qu’en partie, 
par ses apophyses transverses, sur ces derniers os; 

Et les caudales de cinq, avec un petit tubercule terminal, rudiment d’une 
sixième caudale ou épiphyse de la cinquième, et dont les deux premières 
seulement ont des apophyses transverses. 

Ces nombres sont exacts, puisqu'ils sont pris sur un individu dont le sque- 
lette a tous ses ligaments, et vient d'être extrait de ses chairs, sous mes yeux. 

Notre ancien squelette mutilé, ayant appartenu à un individu moins jeune, 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES,. 21 


qui avait ses troisièmes molaires, présente plusieurs anomalies de nombre, 
qui le rapprochent du 7schégo. 

On y compte quatorze vertèbres dorsales au lieu de treize. 

La quatorzième côte, qui existe du côté gauche seulement, est très-petite 
et n’a pas la longueur de la treizième de notre plus jeune squelette. 

Il ya, en outre de cette quatorzième vertébre dorsale, quatre vertèbres 
lombaires, c'est-à-dire une de plus que dans ce même squelette. 

Jy compte quatre vertèbres sacrées et cinq caudales, dont le tubercule 
indiqué dans le premier squelette, est réuni à la cinquième. 

L'autre espèce de Troglodyte, le Tschégo, a, comme le squelette du jeune, 
treize vertèbres dorsales et quatre lombaires, dont la troisième atteint le niveau 
du sommet de la crête des iléons, par ses apophyses transverses, et dont la 
quatrième est enfoncée entre les iléons et les joint à peine. 

Nous verrons une disposition analogue dans la femelle du Gorille. 

Il y a trois vertébres sacrées, et quatre caudales à apophyses transverses, 
avec un rudiment de cinquième. Toutes ces vertebres sacrées et caudales 
sont fortement soudées entre elles. 

Parmi les Orangs, le squelette de l'Orang de Bornéo, dit Singe de Wurmb, 
a douze vertèbres dorsales, quatre lombaires et quatre sacrées, dont la der- 
nière ne touche pas aux iléons. 

Il ne subsiste, dans ce squelette, qu’une seule vertèbre caudale non sou- 
dée à la dernière sacrée; les autres manquent. 

Un jeune Orang de Bornéo, qui a ses troisièmes molaires, a le même nom- 
bre de vertèbres dorsales et lombaires que le vieux. Il n’a que onze côtes; 
mais évidemment la douzième manque. 

Les caudales sont complètes, au nombre de cinq, et les sacrées au nombre 
de quatre. A la vérité, on pourrait compter la quatrième sacrée tout aussi 
bien comme la première vertebre caudale. 

Dans l Orang de Sumatra, plus âgé, quoique plus court que le précédent, 
je ne trouve que trois vertèbres caudales à la suite des quatre vertèbres 
sacrées, dont la quatrième ne tient aux iléons que par des ligaments. 

Les vertèbres dorsales sont au nombre de douze et les lombaires de 
quatre. 

La région lombaire raccourcie dans les genres précédents, s'allonge de 
nouveau chez les Gibbons. 


22: PREMIER MÉMOIRE SUR LE SQUEEETTE! 


Je compte dans le Gibbon syndactyle, treize vertèbres dorsales; cinq lom- 
baires ; quatre vertèbres sacrées et trois caudales. 

Le Gibbon cendré a une vertébre dorsale de moins, 

Quant aux caractères particuliers des vertèbres suivant les régions, nous 
rappellerons, en premier lieu, ceux qui pourront faire ressortir les différences 
que présentent le 7schégo et le Chimpanzé. 

L'apophyse épineuse de notre jeune squelette de Chimpanzé, est bifurquée 
et à base large, dans la seconde vertèbre cervicale; eNe est simple et déjà assez 
saillante dans les cinq suivantes. 

Dans le squelette moins jeune, cette apophyse n’est simple et un peu sail- 
lante que dans la sixième, les cinq supérieures, sont encore bifurquées et 
tés-peu saillantes, sauf dans la seconde où la bifurcation est forte et paraît 
devoir subsister. 

On ne peut s'empêcher de voir, dans cette conformation, un rapport avec 
le-squelette humain, qui ne se trouve pas dans les autres Singes dits anthro- 
pomorphes. 

Dans le vieux squelette de 7schego, l'apophyse épineuse de la seconde 
vertébre est très-épaisse, bifurquée avec une forte crête en dessus et en 
avant. 

Les cinq autres apophyses épineuses sont simples et vontien augmentant 
de longueur de la troisième à la septième vertèbre. 

Dans l’'Orang de Bornéo vieux, il n'y a aucune apophyse épineuse des 
cervicales qui soit fourchue; elles sont toutes très-longues. Cela se voit 
déjà dans nos jeunes squelettes de la même espèce, et dans celui de Su- 
matru. 

Le Gibbon syndactyle à la seconde vertèbre cervicale conformée comme 
celle du Tschégo, pour son apophyse épineuse. Elle se divise un peu en four- 
che et elle est aussi surmontée d’une erête. 

Je ne vois rien à signaler dans les vertébres dorsales, pour les apo- 
physes épineuses, qui distinguerait les espèces de ces trois genres; sinon 
que dans le vieux Orangde Bornéo, celles de la seconde, de la troisième et de 
la quatrième, s’élargissent longitudinalement vers leur extrémité, et tendent à 
se bifurquer dans ce sens ; la quatrième l’est très-sensiblement. 


A. Tableau du nombre des vertèbres dans les mammifères. (Leçons d'anatomie comparée de 
G. Cuvier, tome I, 2° édit., revue par G. Cuvier pour ce volume seulement:) 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 23 


Nous retrouverons ce caractère dans les deux premières dorsales du Go- 
rille mâle; il est très-remarquable. 

Chez l’homme, les apophyses transverses de la première vertébre sacrée 
s’'épanouissent en éventail pour s'unir aux iléons; elles se replient de manière 
que leur face supérieure regarde en avant, et l'inférieure en bas. L’angle 
arrondi qui sépare ces deux faces, se continue avec celui des iléons qui des- 
sine le détroit supérieur du bassin. 

L’apophyse transverse de la dernière lombaire est loin d’atteindre l’iléon 
de son côté, dont la crête la plus élevée ne dépasse pas ou dépasse à peine le 
niveau de cette apophyse. 

Dans le Troglodyte Tschégo, les apophyses transverses de la dernière lom- 
baire sont larges et fourchues; elles touchent aux iléons, ou dépassent du 
moins leur crête interne ; tandis que celles de l’avant-dernière lombaire sont 
au niveau de la crète supérieure ou antérieure de ces mêmes os. 

L'Orang de Bornéo vieux montre les mêmes caractères dans la dernière 
vertébre lombaire. 

Ils sont moins sensibles dans le Gibbun syndactyle. 

La longueur, le peu de largeur et le peu de courbure du sacrum dans le 
Tschégo, comparés à la moindre longueur de cet os dans l’homme, à sa grande 
courbure et à sa grande largeur, sont frappantes. Les apophyses trans- 
verses du sacrum sont réunies dans toute leur largeur aux iléons dans le 
Tschégo. 

Il n’y en a que deux ainsi réunies chez l’homme, et trois dans l Orang de 
Bornéo. 

J'en trouve aussi trois dans le Gibbon syndactyle. 

Dans le Tschego, les apophyses épineuses des vertèbres sacrées forment 
une forte crête continue, où l’on distingue cependant trois de ces apophyses 
par leur saillie hors de la crête. 

Le squelette du plus âgé de nos jeunes Chimpanzés montre au sacrum 
trois apophyses épineuses, dont les deux inférieures sont déjà réunies 
par leur base. 

Dans notre vieux squelette d'Orang, cette crête est faible comparativement, 
et se sépare mieux en trois apophyses épineuses. 

Le Gibbon syndactyle a une crête unique formant une lame osseuse où 
les apophyses épineuses ne se distinguent plus, et qui répond à toutes les 


24 PREMIER MÉMOIRE SUR LE SQUELETTE 


vertèbres sacrées. Cette crête va en s’abaissant à mesure qu’elle descend vers 
le coccyx. 


$ VII. — Côtes et sternum. 


Il ya sept côtes sternales dans les trois genres que nous décrivons. 

Quant aux pièces du sternum, j'en trouve cinq dans le moins jeune de nos 
deux squelettes de Chinpanzé, outre le cartilage xyphoide. Le plus jeune en 
a le même nombre, encore peu ossifiées pour les quatre dernières. 

Le Tschégo a le même nombre de pieces, dont les quatre dernières sont 
étroites, longues et épaisses. 

Le vieux squelette d’Orang dé Bornéo les a en même nombre, mais larges 
et courtes, 

Elles ont cette forme dès le principe ou dans le jeune âge, ainsi que le mon- 
trent les deux squelettes de jeunes de cette espèce. 

Celui de Sumatra les a pentagonales et en double série placées en quin- 
conce, excepté la première qui est isolée. Ainsi, il y en a neuf en tout. 

Dans le Gibbon syndactyle, les deux premières paires de côtes tiennent 
entièrement à la premiere pièce sternale, et la troisième à cette même pièce 
et à la seconde ; comme la deuxième paire dans les autres genres. 

L’appendice xyphoïde est ossifié, étroit et très-allongé. 


$ VIII. — Des extrémités antérieures. 


A. L'omoplate est allongée dans les Troglodytes, son épine est longitudi- 
nale et vient se terminer bien plus bas que la moitié de la hauteur du bord 
spinal !. Le bord costal est droit. 

Les Orangs ont cet os plus court et plus large à proportion, et son épine 
disposée transversalement. 

Elle aboutit au bord spinal très-haut et en s’étalant. La fosse sus-épineuse 
est petite comparativement à la sous-épineuse, 

Ces fosses ont une tout autre direction dans le genre précédent. 

L'épine de l'omoplate est aussi très-oblique dans le Gibbon syndactyle; 
elle aboutit très-bas au bord spinal. 


1. Cette forme de l'omoplate distingue si nettement ce genre, qu’elle suffirait pour en séparer le 
Gorille, ainsi que nous le verrons dans la troisième partie de ce Mémoire. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPIES. 25 


Mais l'angle supérieur et antérieur de l'omoplate commence ici beaucoup 
plus bas relativement à l’acromion. 

L'acromion s'élève, dans le Z'schégo, au-dessus de la cavité articulaire et 
s’avance plus que dans notre vieux squelette d’ Orang. 

L’apophyse coracoïde est très-recourbée en crochet et forme un angle 
saillant en arrière et rentrant en avant. 

B. La clavicule a, dans ces trois genres, une double courbure, plus 
grande et concave en arriere, du côté interne, moins étendue et concave en 
avant, du côté externe. Mais il y a des différences d’un genre à l’autre. 

Dans nos Troglodytes Chiünpanzés, ces courbures se font sur un même plan 
ou à peu près. Cependant il peut y avoir des différences individuelles et, 
dans le même individu, d’un côté à l’autre. 

Dans notre jeune Chimpanzé, Yextrémité scapulaire se relève un peu. 

Dans le 7schégo, la seconde courbure est presque verticale, la convexité 
dirigée en haut. 

Dans l’Orang de Bornéo vieux, la seconde courbure est à peine sensible, et 
la clavicule a les dimensions extraordinaires de 0"202 en longueur. 

Dans le jeune de la même espèce, qui a ses troisièmes molaires, elle a déjà 
0" 127 de cette dimension. 

Tandis que dans notre Chimpanzé, supposé du même àge, par l'existence 
d’une troisième molaire, elle n’a que 0"073, et dans notre vieux Tschégo 
0" 135 de long. 

Pour les autres os des extrémités antérieures, je ne puis comparer que 
ceux de nos squelettes adultes. 

C. Os du bras et de l'avant-bras. La coulisse bicipitale profonde et étroite 
dans le 7schégo, entre les deux tubérosités, semble être placée en dehors de la 
tête de l’humérus, parce qu'ici la tubérosité interne ou antérieure forme une 
sorte de bourrelet qui contourne une partie de cette tubérosité et présente 
une arête saillante du côté de la coulisse. 

Dans notre vieil Orang, cette petite tubérosité est plutôt un tubercule 
comme chez l’homme. 

Le Gibbon l'a comme le Tschégo, mais encore plus saillante et formant une 
coulisse plus fermée et plus profonde. 

Dans le Tsckego, le condyle interne forme une forte saillie bien plus haute 


que la poulie articulaire. Du côté externe, le condyle un peu saillant est sur- 
ARcHives pu Muséum. T. VIII. 4 


26 PREMIER MÉMOIRE SUR LE SQUELETTE 
monté d’une crête qui s'élève assez haut et qui forme une lame mince dont 
le bord est un peu replié. 

La poulie pour le radius est plus forte que dans l'homme relativement à 
celle qui reçoit le cubitus, et la rainure de cette dernière plus profonde, ainsi 
que celle qui sépare les deux poulies. 

Ces différences sont encore plus marquées dans le Gibbon syndactyle, où 
la poulie du cubitus est plus étroite que celle du radius. 

Ce dernier os est beaucoup plus courbé que dans l’homme et plus fort à 
ses deux extrémités. C’est dans la pronation qu'il s’écarte le plus du cubitus. 


D. Os de la main antérieure. 


Les os du carpe sont trop peu ossifiés dans notre jeune Chimpanzé pour 
la comparaison avec ceux du 7schéso adulte. Nous comparerons ceux de 
cette dernière espèce, dans la troisième partie de ce Mémoire, avec ceux du 
Gorille !, 

Les métacarpiens qui suivent le pouce sont longs et grèles dans l'une et 
l’autre espèce et un peu arqués. 

Les premières et secondes phalanges dans les mêmes doigts sont larges et 
arquées. 

Les troisièmes sont larges à leur base et diminuent rapidement jusqu'à 
leur extrémité onguéale qui est un peu élargie. 

Le premier os du pouce, sa première phalange pour les uns, son os méta- 
carpien pour les autres, est un peu arqué dans le Chimpanzé jeune et dans 
notre vieux 7schégo, qui l'a creusé en poulie dans son articulation car- 
pienne, et saillant en tête ronde dans son articulation phalangienne. Il a plu- 
tôt le caractere d’un métacarpien que d’une phalange. 

Des deux phalanges qui subsistent dans le pouce, la premiere est forte et 
courte, aplatie et un peu arquée dans son bord palmaire, et la seconde courte 
et triangulaire. 

Dans les Orangsetles Gibbons, les métacarpiens qui suivent le pouce sont 
aussi longs et gréles, et encore plus que dans les 7roglodytes. Les deux pre- 
mieres phalanges de leurs doigts correspondants sont singulièrement arquées. 


1. Dans notre troisième Mémoire nous aurons les moyens de compléter cette comparaison, avec les 
squelettes de Chimpanzés mâle et femelle adultes, reçus en 4854, de M. Aubry Lecomte. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 27 


Ce qui rend évident l'usage habituel qu'ils font de leurs mains antérieures 
pour saisir les branches d'arbres. Remarquons bien que les jeunes les ont 
encore plus courbées, à proportion, que les vieux; ce qui montre que cette 
forme n’est pas le résultat de l'habitude, mais qu’elle la commande. Le pouce 
est court; sa dernière phalange atteint à peine ou ne dépasse pas l’articu- 
lation carpophalangienne de l'index. 

Ce qui frappe le plus en comparant les extrémités antérieures des genres 
Troglodyte, Orang et Gibbon, c'est l'extrème longueur de celles des deux 
derniers genres, relativement aux extrémités postérieures. 

On verra par les tableaux qui sont à la fin de ce Mémoire, et qui compren- 
nent les dimensions en longueur des parties distinctes de ces extrémités, com- 
bien elles différent dans ces trois genres. C'est dans les 7roglodytes qu’elles 
se rapprochent le plus de l'homme, puisque les antérieures dépassent à 
peine le genou, en supposant l'animal debout ; tandis qu’elles touchent le sol 
dans les Gibbons, et qu'elles ne sont pas loin de l’atteindre dans les Orangs. 

Les Gorilles, ainsi que nos tableaux le démontrent, les ont intermédiaires 
pour la longueur relative, entre les 7'roglodytes d'un côté, les Orangs et les 
Gibbons de l’autre. 

La vie de tous ces animaux se passant à grimper sur les arbres, à s'y per 
cher, à s’y balancer de branche en branche; il est évident que ceux qui ont 
les plus longues extrémités ont plus de facilité pour atteindre au loin, avec 
leurs extrémités antérieures, les branches sur lesquelles ils veulent se 
porter. 

D'un autre côté, lorsqu'ils sont sur le sol, où leur progression parait tou- 
jours se faire sur les quatre pieds, à en juger par le Chimpanzé qui vit actuel- 
lement à la Ménagerie du Jardin des Plantes; les Gibbons et les Orangs ont 
à peine besoin d’incliner le corps en avant ; pour appuyer sur le sol le dos 
des mains antérieures, le poignet étant fermé, comme le fait ce Chimpanzé, 
ainsi que les autres genres de ces Singes supérieurs. 


IX. — Des extrémités postérieures. 
P 


En jetant un coup d'œil sur un squelette humain, et en le comparant à 
celui de nos grands Singes, on est frappé, à la première vue, des grandes 
proportions des extrémités inférieures de l'homme, et des courtes propor- 


28 PREMIER MÉMOIRE SUR LE SQUELETTE 
tions de ses extrémités supérieures, qui atteignent à peine la fin du second 
tiers de la longueur du fémur. 

On voit que celles-là forment de longs leviers pour accélérer la progres- 
sion sur le sol, en le mesurant par de plus grands intervalles. 

Dans les Singes dont nous nous occupons, les proportions sont inverses. 
Ils ont, ainsi que nous venons de le dire, de longues extrémités antérieures 
et de courtes extrémités postérieures. 

La forme du bassin et celle de chacun de ses os en particulier varie d’un 
genre à l’autre. 

Dans les 7roglodytes, Viléon est plat, en avant comme en arriere, et élargi 
en palette à sa partie supérieure. Il s’unit dans un long espace essentiellement 
à trois vertebres sacrées, moins complétement à une quatrième de la même 
région, et supérieurement il ne joint pas la dernière vertèbre lombaire. Mais 
ces rapports peuvent varier d’une espece à l’autre. 

Les symphyses sont hautes; les trous ovalaires plus hauts que larges, 
étroits sous la branche horizontale du pubis. 

Dans les Orangs, les iléons sont un peu creux à leur face antérieure; 
moins élevés au-dessus du sacrum ; empiétant moins sur la région lombaire, 
qui est plus dégagée ; les trous ovalaires plus rapprochés de la forme ronde 
et plus petits dans celui de Sumatra, dont les ischions sont trés-épais. 

Dans les Gibbons (G. Onko), les iléons ont une forme allongée, plate, sans 
fosse iliaque, rétrécie vers le haut et nullement ou peu élargie en palette. 
Cette forme est tres-caractéristique. Ils s'élèvent peu vers la région lombaire 
et la ligne de soudure avec le sacrum est relativement courte. 

Les trous ovalaires sont, comme dans les Troglodytes, étroits sous le pubis 
et larges au-dessus de lischion. 

Dans ces trois genres, le bassin a son diamètre antéro-postérieur beaucoup 
plus grand que le diametre latéral. 

Les fémurs chez les 7roglodytes (le Tschégo) sont un peu arqués en 
avant. Leur grand trochanter s'élève un peu au-dessus de la tête. Le petit 
trochanter est trés-saillant en dedans et en arrière. 

La rotule est proportionnément petite. 

L’Orang de Bornéo (adulte) a le fémur beaucoup plus court, non arqué. 

Le genre Gibbon l'a au contraire tres-long à proportion, et droit malgré 
cette longueur. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 29 


C. Les os de la jambe n’ont rien de particulier que leurs dimensions rela- 
tives. 


D. Des os de la main postérieure. 


Dans notre Tschégo, elle a, comme celle des extrémités antérieures, de 
longues proportions. Cependant, les os des quatre doigts qui suivent le pouce, 
y compris les métacarpiens, sont moins longs que dans la main antérieure ; 
mais le pouce, comme dans tous les Singes, est ici plus long et plus fort. 

Je reviendrai sur les os du carpe et du tarse dans Ja comparaison que je 
ferai de ces os avec ceux du Gorille. 

Ceux du métatarse et des phalanges se distinguent, dans les Orangs, par 
une grande longueur et par leur forme sensiblement plus arquée, faite pour 
embrasser les branches d’arbre. 


CHAPITRE 11]. 


CARACTÈRES OSTÉOLOGIQUES DU GORILLE ET DESCRIPTION COMPARATIVE DE SON SQUELETTE 
AVEC CEUX DES TROGLODYTES, DES ORANGS ET DES GIBBONS. 


$ X. — Comparaison de la téte osseuse du Gorille suivant l ‘âge et le sexe. 


Nous avons, pour cette comparaison, six têtes !, deux de vieux males, aux- 
quelles nous donnons les numéros 1 et 2 ; deux de vieilles femelles, prove- 
nant de M. Gauthier Laboulaye, comme le n° 2. L'une sera notre n° 3, elle 
appartient au squelette donné par ce chirurgien de marine; de même que 
celle du vieux mäle n° 1 appartient au squelette extrait de l'animal donné 
par M. Franquet, également chirurgien de marine. 

Une tête beaucoup plus jeune et plus petite d’une femelle que M. Franquet 
a conservée vivante pendant un mois en 1817, portera le n° 5, dans notre 
comparaison. Cette jeune femelle avait toutes ses dents de lait, avec la pre- 
mière molaire permanente. 

Enfin, le Musée d'histoire naturelle a recu de M. le capitaine de vaisseau 


1. Depuis cette première comparaison, le Muséum d'histoire naturelle a reçu du Gabon, par les 
soins de M. Aubry Leconte, une belle tête de Gorille presque adulte, poussant à la fois ses cinquièmes 
molaires et ses dents canines de remplacement. Nous décrirons sa dentition singulière dans notre 
troisième Mémoire. 


30 PREMIER MÉMOIRE SUR LE SQUELETTE 


Peneau ! untrès-jeune Gorille, dans l'esprit-de-vin. Ce sera notre n°6. On y 
voit la dentition de lait à peu près complète, se terminant par les canines infé- 
rieures, dont la pointe venait de percer les gencives. 

La forme carrée des orbites, la largeur de l’espace qui les sépare, la lar- 
geur des os du nez dans leur partie inférieure, la carène médiane qui les 
relève ; de fortes arcades surcilières ; l’abaissement du frontal derrière elles; 
Pespace triangulaire de cette région, limité par deux crêtes qui partent des 
parties externes de ces arcades et vont se réunir à la crête sagittale, beau- 
coup plus tôt, à la vérité, dans le Gurille, et plus en arrière dans les 77oglo- 
dytes; la crête lambdoïde descendant sur les côtés jusqu'aux orifices externes 
des conduits auditifs ; sont autant de rapports qui se montrent au premier 
coup d'œil entre le Gorille et le Tschégo. Celui des crêtes ne se voit plus 
que faiblement dans notre femelle adulte de Chimpanzé, qui les a tres-peu 
prononcées. 

Ces rapports sont conséquemment encore plus grands lorsque l’on com- 
pare les têtes des femelles de Gorille. 

Le grand trou occipital est plus petit dans la tête de notre squelette de 
vieux; il est un peu plus grand dans la tête isolée; il se rapproche des dimen- 
sions que présente le Tschégo dans cette même partie. 

La face occipitale est un peu bombée, dans ces têtes de femelles comme 
dans le 7schégo; tandis qu’elle est plate et inclinée en arriere dans le vieux 
mäle du squelette entier et dans la tête n° 2. 

Voici à présent les différences : Le frontal se relève immédiatement der— 
rière les arcades orbitaires dans le 7schégo. 

Les os maxillaires et inter-maxillaires en haut, la mandibule en bas, font 
beaucoup plus de saillie à la face, chez le Gorille, et ressemblent dans leur 
inclinaison à ce qu'on voit chez les Orangs. I] en résulte aussi que la voûte 
palatine a plus de longueur, ainsi que la série alvéolaire. 


Ces différences sont moins grandes dans les femelles, dont le crâne parait 
moins long; en partie aussi parce que, chez les mâles, l'énorme saillie de la 
crête lambdoïde inclinée en arrière semble le prolonger dans cette direction. 

Le Gorille se distingue des Orangs par la plus grande largeur de 
toute la partie de la face qui répond aux orbites, ce qui fait que, dans le 


4. Actuellement vice-amiral. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. ol 


squelette, les arcades orbitaires paraissent encore plus saillantes en dehors. 

Jusqu'ici, sauf la forme moins bombée du crâne et la plus grande longueur 
proportionnelle du museau et des mâchoires, il y a plus de rapports entre le 
Gorille et le Troglodyte, qu'avec le genre Orang. Mais la comparaison du 
système de dentition et de quelques parties du reste du squelette pourra 
diminuer beaucoup ces premiers rapports. 


$ XI. — Comparaison des jeunes téles avec les tétes d'adultes. 


La tête n° 5, caractérisée par sa dentition de lait, avec les quatre premières 
molaires permanentes, sorties depuis peu, répond à l’âge d’un enfant de cinq 
à six ans. 

Les orbites ont la forme de l'adulte, mais leur intervalle est étroit; cet 
intervalle est occupé par les os du nez, qui forment une carène étroite en 
avant, et sur les côtés par les apophyses montantes des maxillaires; ces mêmes 
os du nez restés séparés, s’élargissent beaucoup en forme de palettes après 
avoir dépassé les orbites en bas. 

Les inter-maxillaires sont encore très-distincts des maxillaires à la face et 
au palais. 

Les crêtes surcilières ne forment qu’un bourrelet très-peu saillant. Celles 
du crâne, d’ailleurs moins fortes dans les femelles, n'existent pas encore. Ce- 
pendant, la suture lambdoïde se relève un peu en crête, et la face supérieure 
du crâne se continue au delà et plus en arrière, jusqu’à une faible erête qui 
limite en haut et en arrière la face occipitale. Les limites des fosses tempo- 
rales sont déjà tracées par un léger relief. 

Le crâne, proprement dit, est très-long d’avant en arrière. 

La face occipitale est très-inclinée en arrière. 

Les condyles sont dirigés en bas, et le grand trou occipital s'étend déjà 
très en arrière en se relevant un peu. 1l forme un ovale dont la partie étroite 
est en avant; c'est le contraire dans les adultes. D'ailleurs, les condyles ont 
une longueur et une obliquité qui disparait à l’âge adulte. 

La saillie du museau et l’inclinaison des maxillaires et inter-maxillaires 
sont beaucoup moindres que dans l'adulte. 

Dans la tête du plus jeune n° 6, les crètes surcilières n’existent pas encore, 
et la surface du crâne n’en montre aucune. 


32 PREMIER MÉMOIRE SUR LE SQUELETTE 


Cette tête est intéressante pour la distinction des os. Le basilaire ne va 
que jusqu'aux condyles, et forme un arc distinct pour limiter la partie 
moyenne et antérieure du trou occipital. 

Il y a deux occipitaux latéraux, portant les condyles et formant sur les 
côtés la plus grande partie du contour du trou occipital. Enfin, un occipital 
supérieur, formant avec les pariétaux la suture lambdoïde, et allant joindre 
en bas et sur les côtés la portion la plus reculée du temporal. 

Les inter-maxillaires sont bien distincts partout. Les os du nez forment 
une carène inter-orbitaire encore plus étroite que dans le n° 5. 

Pour compléter l’idée que l’on doit se faire des différences que présentent 
ces têtes de divers sexes et de divers àges, nous ajouterons ici un tableau 
des mesures semblables à celles que donne celui des pages 7 et 8 pour les 


/ 
trois premiers gen res. 


TABLEAU DES MESURES DE LA TÊTE DE GORILLE 


SUIVANT LE SEXE ET L'AGE !. 


1. Gorille mâle vieux. .... 0m 440 

1° Largeur de la face mesurée d’un bord orbi- | 3. Gorille femelle. ....... 0 424 
taire à l’autre, prise au milieu de la hauteur #4. Gorille femelle. ...,... 0 415 

des orbites. 5. Gorille jeune femelle... 0 090 

6. Gorille plus jeune mâle.. 0 069 

A. Tête du vieux mäle.... 0 168 

3. Gorille femelle........ 0 145 


Lo] 
© 


Distance d'une arcade zygomatique à l’autre 


s 4. Gorille femelle. Les arcades manquent 
DS en; JeSOUE: 5. Gorille jeune femelle... Q 404 
6. Gorille plus jeune mâle.. 0 085 
1. Tête du vieux mâle..... 0 4150 
3° Plus grande largeur de la face, prise d’un os |3. Tête de femelle. ....... 0 4105 
4 
5 


2 Se PS, 


malaire à l’autre, au-dessus de leur suture { 4. Tête de femelle... 1023 
avec les os maxillaires. . Tête de jeune femelle... 0 095 
6. Tête de plusjeune mâle.. 0 075 
1. Tête de vieux mäle.... 0 081 
4° Distance d'une canine supérieure à l’autre, |3. Tête de femelle... ..... 0 060 
prise à la face interne, près du bord alvéo- (4. Tête de femelle... ... 0 055 
laire. 5. Tète de jeune femelle... 0 043 

6 


Têtede plusjeune mäle.. 0 038 


1. Les numéros des têtes correspondent à ceux indiqués dans le texte. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 33 


1. Vieux mâle... css... 0 498 
5° Longueur du bord antérieur du grand trou | 3. Femelle adulte. ....... 0 165 
occipital au bord alvéolaire interne des inci- 4 4. Femelle adulte. ....... 0 445 
sives moyennes. 5. Jeune femelle. ........ 0 415 
6. Plus jeune mäle....... 0 089 
1. Tête de vieux mâle..... 0 097 
6 Distance du même point à la suture des os |: Tête de femelle adulte.. 0 070 
palatins, vis-à-vis leur bord le plus reculé, { 4, Tète de femelle adulte.. 0 067 
sans avoir égard à l’échancrure médiane. Ê Tète de jeune femelle... 0 055 
6. Tète de plus jeune mâle.. 0 041 
1. Tète de vieux mâle. .... 0 102 
7! Distance du bord antérieur du conduit auditif |: ie RUE RE 
4e k. Tète de femelle adulte.. 0 079 
OPOPIeRE js Tète de jeune femelle... 0 065 
6. Tête de plusjeune mäle.. 0 063 
1. Tète de vieux mâle.... 0 200 
8° Distance du même bord antérieur ou conduit | 3. Tête de femelle aduite.. 0 086 
auditif au bord alvéolaire de l’incisive { 4. Tète de femelle adulte.. 0 079 
moyenne du même côté. 5. Tête de jeune femelle... 0 414 
6. Tète de plusjeune mäle.. 0 088 
; 1. Tète de vieux mäâle.... 0 098 : — 2 
9° Différences dans la longueur du museau prises | 3. Tète de femelle adulte.. 0 080 1 — 3 
en tant de la mesure précédente la distance { 4. Tête de femelle adulte.. 0 071 4—%\, 
indiquée au n° 7. | 5. Tête de jeune femelle... 0 049 1—8 
6. Tête de plus jeune mâle, O0 030 +— 9] 


$ XII. — Système de dentition du Gorille adulte. 


Les molaires supérieures s’usent davantage par leur côté interne, et les 
inférieures par leur côté externe. 

A la mâchoire supérieure, les trois arrière-molaires sont à peu près de 
même grosseur. La dernière est même plus longue que les deux autres dans 
la tête du squelette mâle. Ces proportions si différentes de celles des arrière- 
molaires de Zroglodytes, peuvent servir à distinguer le genre Gorilte. 

Ces molaires conservent deux pointes saillantes extérieures, et les deux 
avant-molaires une seule pointe très-forte. 


4. En prenant la moitié de la distance indiquée n° 8, on trouve que la longueur du museau est la 
moitié de cette distance moins 2 dans le vieux mâle, moins 3 dans la femelle du squelette, moins 4 
dans l’autre, et que le museau se raccourcit beaucoup dans les jeunes. Ces mesures me paraissent 
donner une idée assez juste de la saillie du museau. 

ARCHIVES Du Muséum. T. VIII. 5 


34 PREMIER MÉMOIRE. SUR LE SQUELETTE 

A la mâchoire inférieure, les trois arrière-molaires ont une cinquième 
pointe et un talon. 

La première avant-molaire est très-forte et forme une pyramide à quatre 
faces. 

Les proportions relatives des avant-molaires, sont plus fortes que dans les 
Troglodytes et aussi fortes que dans les Orangs. 

Détails de ces caractères. J'ai sous les yeux quatre cränes adultes de ce 
nouveau genre, deux de mâles et deux de femelles. 

Dans ces quatre crânes, le système dentaire présente exactement les mêmes 
caractères principaux. 

Molaires supérieures. La cinquième molaire a la seconde pointe du côté 
interne plus petite que la première, et dépassant de beaucoup en arrière la 
pointe correspondante du côté externe. 

La pointe externe de la première avant-molaire reste très-saillante. Cette 
première avant-molaire est très-sensiblement plus forte que la seconde; ce 
qui ne se voit pas dans les 7roglodytes. 

La surface triturante des arrière-molaires, plus usée en dedans, montre 
les doubles fossettes semi-lunaires dont nous avons parlé en décrivant les 
dents de l’'Orang de Sumatra. 

A la r#4choire inférieure, 1 y a une troisième pointe externe aux trois ar- 
rière-molaires, tenant à un petit talon. 

Dans la mandibule femelle de la tête n° 4, les trois arrière-molaires ont, 
du côté externe, trois fossettes rondes, suite de l'usure des trois pointes de 
ce côté. 

La première molaire inférieure est plus forte que la seconde, et conique en 
avant dans les femelles, avec un fort talon en arrière. Dans les #4les, elle 
forme une pyramide très-pointue à quatre faces et à trois arêtes tranchantes, 
et une arrondie, qui est l’externe. 

La seconde molaire a deux pointes en avant, dont l’externe est la plus 
forte, et un lort talon en arriére, 

Les éncisives s'usent en biseau. 

Les canines sont très fortes, coniques, pointues, arquées chez les 
mâles. 

A la mâchoire supérieure, elles ont deux arêtes tranchantes, une en arrière 
plus saillante et l’autre en avant. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 39 
A la mâchoire inférieure, il n’y a qu'une arête mousse en arriere. 
Chez les femelles, ces dents sont beaucoup moins fortes. 


$ XIII. — Dentition de lait. 


Des deux molaires de lait, la première est plus petite que la seconde à la 
mächoire supérieure. Elle présente à sa face externe la forme triangulaire de 
l'adulte; elle n’a qu’une seule pointe de ce côté, fort émoussée. Sa face tritu- 
rante montre un large talon en dedans et en arrière, avec une fossette for- 
mant les deux côtés d’un carré. 

La seconde a la forme d’une arrière-molaire d’adulte 

La face externe présente deux pointes émoussées. Il y en avait deux à la 
face interne qui sont usées par la trituration, et remplacées par une fosse en 
avant et une fossette en arrière. Cette dent est beaucoup plus grande que la 
première, au contraire des molaires de remplacement. 

A la mâchoire inférieure, la première molaire est conique avec un talon. 
La seconde est beaucoup plus volumineuse, avec cinq pointes, dont les deux 
internes subsistent, et dont les deux externes, et la troisième postérieure, sont 
marquées par des fossettes rondes à la face triturante. 

La troisième molaire inférieure, ou la première permanente qui est sortie, 
est bien plus forte encore; elle a cinq pointes tuberculeuses à peine enta- 
mées par l'usure, preuve de sa sortie récente. 

La manière dont ces molaires s’usent à cet âge, est la même que pour la 
seconde dentition, et démontre que les mouvements de mastication sont, à 
tout âge, des mouvements latéraux. 

Le bord interne des molaires supérieures s’use plus que l’externe ; tan- 
dis que c’est le bord externe qui s’use davantage à la mâchoire inférieure. 


$ XIV. — Colonne vertébrale, en général. 


Le mâle et la femelle ont treize vertèbres dorsales, et conséquemment 
treize côtes; le mâle a trois vertèbres lombaires et la femelle quatre. 

Le mâle a quatre vertebres sacrées, et la femelle trois seulement qui 
sont réellement soudées aux iléons. Au delà, il y en a encore deux dans 
la femelle, avec des trous de conjugaison; les vertèbres coccygiennes man- 
quent dans notre exemplaire. 


36 PREMIER MÉMOIRE. SUR LE SQUELETTE 

Le mäle en a sept, sans trous de conjugaison, dont la septième n’est qu’un 
rudiment. 

Depuis la première vertèbre cervicale jusqu’à la dernière lombaire, la co- 
lonne vertébrale ne forme qu'un seul arc, ouvert en avant ou en bas, qui se 
réunit à angle très-ouvert, avec le sacrum formant un petit arc séparé, ouvert 
dans le même sens. 

La même circonstance se voit dans notre jeune squelette de Chimpanzé, qui 
a de même ses cartilages inter-vertébraux. Dans le Tschégo, dont le squelette 
est artificiel, elle est moins évidente pour les vertèbres cervicales. 

Elle est encore sensible dans la femelle du Gorille et dans l'Orang, du 
moins pour les vertèbres dorsales et lombaires. 

Mais ces différences sont évidemment l'effet de la manière dont cessquelettes 
ont été montés; en ayant pris mal à propos pour modele celui de l'homme. 


S XV. — Différences des vertèbres selon les régions. 
A. Les vertèbres cervicales. 


Toutes sont remarquables par le développement de leurs apophyses épi- 
neuses et transverses. 

La premiere a déjà une courte apophyse épineuse; elle est moins prononcée 
dans la femelle. On la voit aussi dans notre vieux squelette d’Orang de Bor- 
néo; mais elle n'existe pas dans le Troglodyte Tschégo, qui se rapproche en 
cela du squelette de l'homme. 

La seconde vertèbre a une épaisse apophyse épineuse, dont l'extrémité 
s'étale en palette convexe en dessus, concave en dessous, à contour arrondi 
et tranchant. Elle est grêle comparativement dans la femelle, et moins élar- 
gie à son extrémité. 

Dans le Tschégo, ceite apophyse est bifurquée comme chez l’homme, 
mais les fourches sont plus longues et surmontées d'une crête. 


1. Cette apophyse présente des différences très-remarquables dans nos divers squelettes de races 
humaines. Jusqu'à quel point ces différences pourraient-elles servir à caractériser les races? Cest 
une question à laquelle des observations multipliées pourront seules répondre. Ainsi je ne l'ai pas 
trouvée fourchue dans le squelette de Boschismann de la Vénus hottentote, non plu: que dans un sque- 
lette de chinois, chez lesquels elle est surmontée d’une crête; tandis qu’elle est fourchue et surmontée 
d'une crête, ou en dos d'âne, dans deux momies d'Ésypte; dans un squelette de Guanche; dans un 
squelette d’Indien de la côte de Malabar, dont les fourches sont très-écartées et dirigées en bas. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 37 


Dans l’Orany, elle est longue, épaisse dans les deux tiers de sa longueur, 
et grêle dans le dernier tiers, un peu renflée en bouton à son extrémité. 

La troisième apophyse épineuse est longue de 0" 050, comprimée latéra- 
lement et pointue à son extrémité, Elle se distingue, comme les deux pre- 
mières, de toutes les autres, par sa forme et ses dimensions. 

Dans la femelle, elle n’a que 0" 040 de long ; sa forme est la même. 

Le Tschégo l'a de même forme, tandis que dans l'Orang elle ressemble aux 
suivantes. 

Les quatre apophyses épineuses suivantes sont remarquables par leur 
longueur, leur forme aplatie sur les côtés, et par le tubercule qui les termine. 
Les quatrième et cinquième ont, dans le Gorille mâle, o"088 de long. La 
sixième n’a plus que 0" 080, et la septième, 0" 050. 

Dans la femelle, les quatrième, cinquième et sixième n’ont que 0" 050, et 
la septième; 0" 0/44. 

Dans le Tschégo, elles n’ont guère plus de 0" 030, avec la méme forme, 

Dans l’Orang, elles ressemblent, pour les dimensions, à celles de la femelle 
du Gorille 1, 

Les apophyses transverses sont saillantes, pointues et terminées par un 
renflement tuberculeux dans les cinq premières vertèbres cervicales. 

Leur base se compose, dans les sept vertébres cervicales, de deux bran- 
ches interceptant un canal artériel. 

Dans les quatrième et cinquième vertèbres, la branche antérieure a une 
apophyse qui forme une bifurcation avec celle de la branche postérieure, et 
qui est bien plus forte qu’elle dans la sixième vertèbre, 

La septième manque de l’apophyse antérieure. 

Dans la femelle, je trouve à peu près les mêmes caractères, mais je ne puis 
en juger qu'imparfaitement, à cause de plusieurs mutilations de ces apo— 
physes. 

Dans le T'schégo, les apophyses transverses des deux premières vertèbres 
sont simples. Elles sont bifurquées dans les quatre suivantes. La septième l’a 
de nouveau simple. Tontes sont trouées à leur base pour le passage de l'artère 
vertébrale. 


4. Je trouve les apophyses épineuses des cinq dernières cervicales simples, non bifurquées dans nos 
deux squelettes de Boschismann, y compris celui de la Vénus hottentote; tandis qu’elles sont plus ou 
moins bifurquées dans les squelettes des autres races où sous-races. 


38 PREMIER MÉMOIRE. SUR LE SQUELETTE 


Ces dispositions les rapprochent encore singulièrement de celles de 
l’homme. 

Dans l'Orang, la sixième a une bifurcation sans trou; la septième n’a ni 
bifurcation ni trou. Les deux premières ont un trou sans bifurcation, et les 
trois suivantes un trou et une bifurcation. 

B. Les apophyses des trois premieres dorsales sont élargies à leur sommet 
et comprimées latéralement. Elles sont longues et droites. 

La seconde et la troisième ont une tendance à se bifurquer. 

Les suivantes vont en diminuant un peu de longueur et sont inclinées en 
arrière. 

La treizième se termine par un tubercule épais et long comme la première 
lombaire ; seulement elle est un peu plus courte. 

Dans la femelle, on les trouve semblables, sauf les proportions qui sont 
moindres. 

Dans le 7schégo, la première est simple, comme la dernière cervicale. 

Mais la deuxième est comprimée latéralement, et presque bifurquée comme 
la seconde du Gorille. 

Cette forme, comprimée latéralement et large, se remarque des la pre- 
mière dorsale dans l'Orang. La quatrième seule montre un commencement 
de bifurcation. 

Dans les deux dernières dorsales du Gorille, en arrière des apophyses 
articulaires supérieures, il y a une apophyse libre qui devient dans les lom- 
baires apophyse articulaire et forme la fourche postérieure d’une bifurca- 
tion, dont l’apophyse transverse forme la fourche antérieure. 

Le Tschégo se rapproche encore davantage de l’homme par les propor- 
tions de ces apophyses. 

C. Les vertébres lombaires sont remarquables par la longueur et l’incli- 
naison en arrière de leurs apophyses épineuses, et par la jonction aux iléons 
des apophyses transverses de la troisième. 

Le nombre en serait le même dans la femelle et leur forme semblable, si on 
en sépare la suivante pour la compter avec les sacrées. La femelle aurait au 
contraire quatre lombaires, en acceptant les motifs que nous donnons 
plus bas. 

Dans le Tschégo il y a quatre lombaires. Leurs apophyses épineuses sont 
moins inclinées, et l’apophyse transverse de la troisième est élargie de haut 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 39 


en bas et descend à la hauteur des iléons ; celles de la quatrième encore 
plus élargies, n’atteignent pas ces os, même dans la femelle du Gorille. 

L’Orang a quatre lombaires dont la dernière tient aux iléons. 

Le sacrum se compose autrement, dans ces grands Singes, que chez 
l'homme. 

Dans le Gorille femelle, la premiére vertebre de cette région pourrait même 
être considérée comme une quatrième lombaire. Par la direction de son corps 
elle semble se séparer de la vertèbre suivante, ou du sacrum proprement dit, 
en formant un angle tant soit peu prononcé avec elle. 

Mais ses apophyses transverses sont larges, pénètrent dans une échancrure 
des iléons et s’y articulent par un assez grand espace. 

Le sacrum a ensuite deux vertèbres, qui se joignent aux iléons. 

Les trois suivantes, qui ont encore des trous de conjugaison, ne s’y joignent 
plus. Ces cinq vertèbres sont soudées ensemble et constituent le sacrum et 
une partie du coccyx. Les autres coccygiennes manquent. 

Dans le mâle, le sacrum est plus long et soudé aux iléons dans une plus 
grande étendue. La première vertèbre sacrée n’a plus le caractère des lom- 
baires. C’est la troisième lombaire qui forme un angle avec la première sa- 
crée; et la quatrième lombaire de la femelle est devenue la première sacrée 
chez le mäle. 

Il ya quatre de ces dernières vertebres qui tiennent aux iléons, et seulement 
quatre paires de trous de conjugaison. 

On peut compter ensuite six vertèbres caudales avec un septième tubercule 
rudimentaire. 

Dans le Tschégo les trois premières vertébres sacrées sont soudées aux 
iléons. 

Il y en a quatre qui peuvent être considérées comme coccygiennes et un 
tubercule terminal. Cependant les quatrième et cinquième forment encore 
les troisième et quatrième trous de conjugaison. En les considérant comme 
appartenant au sacrum, le coccyx n'aurait que deux vertebres et un tuber- 
cule. C’est un rapport avec l'espèce humaine. 

L’Orang n’a de même que les trois premières vertèbres sacrées qui tiennent 
aux iléons, et une quatrième qui n’y aîteint pas, mais qui forme le troisième 
trou de conjugaison. La suivante est une coccygienne. Plusieurs de celles-ci 
manquent dans notre vieux squelette. 


40 PREMIER MÉMOIRE. SUR LE SQUELETTE 


$ XVI. — Côtes el sternum. 


Il y a treize côtes dans le Gorille mäle et femelle. Celle-ci en a huit de 
sternales, dont le cartilage de la derniere atteint l'extrémité du sternum. 
Dans le mâle il n’y en a que sept. 

Toutes les côtes, dans le mâle comme dans la femelle, ont de très-grandes 
proportions , la cavité thoracique étant très-vaste dans cette espèce, surtout 
dans le mâle. 

Il est bien remarquable que la dernière côte, dans le mâle, atteint la crête 
de l’iléon, en s’inclinant un peu depuis son articulation vertébrale, et s'y 
trouve fixée par un ligament. Nous reviendrons sur cette disposition en 
parlant du bassin. On ne la voit pas dans la femelle, dont les os avaient été 
préparés au Gabon. 

Il y a une trace de gouttière au bord antérieur ou supérieur des deuxième, 
troisième, quatrième, cinquième, sixième et septième côtes. La gouttiere infé- 
rieure ou postérieure est moins sensible que chez l’homme, où je voisd’ailleurs 
une gouttiere supérieure dans la deuxieme et la troisième paires de côtes. 

Le Tschégo a sa treizième côte aussi longue, à proportion, que dans le 
Gorille; mais elle y est un peu moins rapprochée des iléons, parce qu’elle 
s'avance moins vers les lombes. 

Cette dernière circonstance est encore plus marquée dans l’'Orang, dont la 
dernière côte est proportionnément plus petite. 

Le sternun a cinq'pièces dans la femelle du Gorille, non compris le cartilage 
xiphoiïde, et seulement quatre dans le mâle ; parce que les deux dernières 
sont soudées et confondues en une seule ; toutes sont larges. 

Dans le Zschégo, les quatre pièces qui suivent la première sont étroites et 
épaisses. 


$S XVII. — Des extrémités thoraciques. 


A. L’omoplate présente une grande surface en hauteur et en largeur. 

L’épine se porte un peu obliquement en arrière et vers le bord spinal, et 
s’efface avant d’atteindre ce bord. 

La fosse sus-épineuse est plus grande à proportion que dans l'homme, rela- 
tivement à la fosse sous-épineuse, 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 41 

L’acromion a un tres-grand développement ; il forme avec la clavicule 
une large voûte au-dessus de la tête de l’humérus. 

La cavité glénoïde est oblongue et se rétrécit beaucoup vers le haut. 

L’apophyse coracoide est très-grande; il y a un tres-fort ligament qui en 
part pour aller joindre la clavicule et la première côte, à l'endroit où elles se 
touchent. 

Dans le genre Troglodyte, lomoplate a une tout autre forme. Elle est 
étroite et allongée, et l’épine se porte très-obliquement vers le bord spinal, 

L'Orang Va plus conforme à celui du Gorille; tandis que l'omoplate des 
Gibbons ressemble à celle des 7roglodytes. 

B. La clavicule est très-forte et n'excède pas en longueur celle d’un homme 
de grande taille; elle mesure 0" 160. 

Le Tschégo l'a plus courbée et moins longue. 

Dans l’'Orang, elle est plus droite et plus longue, 0"200. 

Cependant, la poitrine du Gorille est bien autrement vaste; mais c’est en 
descendant que les dimensions vont en augmentant rapidement. Ensuite 
l’apophyse acromion plus grande, s’y porte à la rencontre de la clavicule, 

Dans l’'Orang, cette apophyse est plus petite, moins courbée en dedans; 
la clavicule devait se porter plus loin en dehors pour la rencontrer. 


CetD. Os du bras et de l'avant-bras. 


Les principales différences sont dans la longueur et les autres dimensions 
de ces os. 


La coulisse bicipitale de l'humérus est tres-profonde dans le Gorille 
mäûle. 

Il ya dans celui-ci, au-dessus de la poulie interne ou cubitale de l’humé- 
rus, une échancrure et une fossette que je ne trouve pas dans le Tschégo. 


Cette poulie est d’ailleurs plus large à proportion que dans ce dernier, rela- 
tivement à la poulie radiale. 


Aussi le cubitus est-il très-fort dans le Gorille. 


E. De la main antérieure. 


Les huit os du carpe existent comme dans l’homme; mais avec des formes 
ARCHIVES DU Museum. T. VIIL. 6 


42 PREMIER MÉMOIRE. SUR LE SQUELETTE 


bien différentes pour plusieurs de ces os, dont les figures que nous en avons 
fait faire, donneront une idée juste !. 

Ainsi le scaphoïde a une forte tête qui s'applique contre le semi-lunaire pour 
s’articuler avec lui au radius. Ce même scaphoïde se joint en avant au grand 
os et au trapézoide. Sa partie externe est comme un appendice qui touche 
au trapèze, 

Le pisiforme est long, cylindrique, et ressemble à une phalange. 

Le trapèze est fourchu du côté du scaphoide. 

Le trapézoïde a sa face dorsale de la forme qu’indique ce nom, et la partie 
palmaire en coin. 

Le grand os est grand à la face palmaire, et crochu du côté de son méta- 
carpien; ù 

L'unciforme a de même un très-grand développement du côté palmaire, 
avec une saillie en carène longitudinale, pour se replier entre les quatrième 
et cinquième métacarpiens. 

Les métacarpiens sont un peu arqués du côté palmaire. 

Ils sont bien remarquables par l'étendue de leur surface articulaire, avec 
les premières phalanges, surtout du côté palmaire, pour la flexion. 

Celui du pouce a son articulation carpienne concave ou arquée de la face 
palmaire à la face dorsale ; tandis que la facette du trapèze qui le reçoit est 
concave ou arquée transversalement de dedans en dehors. L’arc articulaire 
de ce métacarpien se prolonge en pointe du côté palmaire et doit limiter les 
mouvements de flexion. L’enchevêtrement de cette articulation doit gêner 
également les mouvements latéraux d’écartement ou de rapprochement. 

Le métacarpien du pouce est d’ailleurs court relativement à celui du second 
doigt ; il n’a que 0" 048, et ce dernier, 0" 095 de plus grande longueur. 

Les premières phalanges des quatre doigts après le pouce sont larges, 
creuses du côté palmaire, ayant leurs bords relevés en carène. 

Les secondes ne sont plus que plates et larges de ce côté. 

Les onguéales sont courtes, élargies pour leur articulation, petites à leur 
extrémité libre, qui est rugueuse. 

La phalange onguéale du pouce est la plus forte. 

La première phalange de ce doigt se rapporte davantage à la seconde des 
autres doigts; de sorte que c’est la première phalange qui manque au pouce. 

1. PI, nr. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTI ROPOMORPHES. 43 


Main de la femelle. Je ne trouve de différences que dans les dimensions 
des os, qui sont plus petites ; maisiln”y en a aucune dans les détails de la forme 
des os qui entrent dans sa composition. Seulement les crêtes qui bordent les 
deux côtés de la face palmaire des premières phalanges, sont moins sensibles 
dans les premières phalanges de la seconde rangée. 

Dans le 7schégo, tous les os de la main different dans les proportions et 
souvent dans la forme, ainsi qu’on pourra s’en convaincre par un coup d'œil 
jeté sur la planche 111. 

Quoiqu'il y ait une même composition dans le carpe du schego, et une 
grande analogie de forme dans les os; on trouve cependant une différence 
très-marquée, dans le même os, du Gorille au Tschégo. 

Ainsi le trapèze n’y est pas fourchu. Son apophyse palmaire, qui est donc 
unique, est plus saillante, ainsi que celle du scaphoïde. Il en est de même de 
celle de l’unciforme, qui est très-saillante. 

Les deux poulies du trapèze et du métacarpien du pouce sont moinscreuses. 

Les métacarpiens et les phalanges ont des proportions plus grèles dans le 
Tschégo; plus épaisses, plus fortes dans le Gorille. 


$ XVIII. — Extrémités pelviennes. 


A. Le bassin du Gorille màle, comme celui de la femelle, présente dans les 
iléons un développement extraordinaire, qui rappelle la même circonstance 
chez les herbivores, ainsi que son rapprochement des premières côtes. Ils for- 
ment comme deux larges ailes constituant la paroi postérieure ou supérieure 
de l'abdomen, destinées, avec les dernières côtes, à protéger les viscères 
abdominaux. 

Cette conformation explique le développement du ventre chez ces animaux, 
et l'amplitude de la poitrine, dont la partie inférieure ou postérieure doit 
servir à loger les viscères de l'abdomen. 

La ligne qui limite le détroit supérieur aboutit en arrière au sacrum, vis-à- 
vis du premier trou de conjugaison, dans la femelle, et un peu au-dessus 
du secoud, dans le mâle, plus bas que chez l'homme. De cette ligne prise à 
l'endroit où elle touche au sacrum, jusqu’à la partie la plus élevée de la crête 
de l’iléon, il y a 0" 143 dans la femelle, et à peu près cette mesure dans le 
mâle, Le développement en largeur de l’iléon n’est pas moins remarquable. 


44 PREMIER MÉMOIRE. SUR LE SQUELETTE 

Les détroits sont saillants, très-ouverts , l’inférieur par la direction des 
ischions qui se portent en dehors. Le supérieur est plus horizontal dans le 
mâle ; plus oblique dans la femelle. 

La symphise est beaucoup plus longue dans le mäle que dans la femelle. 

Dansle Tschégo, l'iléon ne forme pas de concavité, il est plat et élargi en 
palette dans sa partie supérieure seulement; moins large que celui du Gorille. 
L'obliquité du détroit supérieur est encore plus grande que dans la femelle 
de Gorille, par son diamètre antéro-postérieur qui excède beaucoup le dia- 
mètre transversal; en un mot, ce détroit est ovale; tandis qu'il est rond dans 
les Corilles mâle et femelle. Les ischions, dans le 7schégo, sont encore plus 


déjetés en dehors que chez ces derniers. 
] 
B. Os de la cuisse et de la jambe. 


Les fémurs sont très-forts, leurs trochanters et leurs condyles très-saillants. 

Le col est plus long que dans le Tschégo. 

Les tibias etles péronés sont de même très-forts dans le mâle. 

Ils se rapprochent des proportions de ceux du 7schégo dans la femelle. 

C. Les os de la main postérieure, comparés à ceux de la même partie dans le 
Tschégo, nous montrent les mêmes différences dans les proportions que celles 
que nous avons indiquées dans les mains antérieures. 

La poulie tibiale de l’astragale est fortement inclinée en dedans, et sa facette 
péronienne inclinée en dehors; l’une et l’autre sont séparées par une crête 
qui s’introduit entre les os de la jambe. 

Le calcanéum est très-saillant en arrière. 

Lescaphoïde, le cuboïdeetlestroiscunéiformesn’ont riende bien particulier. 

C’estle poucequiestle plusremarquable par son écartement des autresdoïgts, 
dùü au mode d’articulation de son métatarsien avec le premier cunéiforme. 

Mais ici encore le Gorille ne se distingue des autres Singes que par les 
dimensions des os. 

Les phalangesde cette extrémité sont courtes, ainsi que dansle 7'schégo, com- 
parativement à celles de notre squelette d’Orang, et beaucoup moins arquées. 

Nous donnons ci-après les mesures particulières de chacun des os du pied 
dans le Tschézo et le Gorille. 

On y verra combien les proportions de chacun de ces os varient d’un 
genre à l’autre, 


 —— 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 


Cr 


Tous les os du tarse sont plus longs dans le Gorille. 

Ceux du métatarse sont égaux ou dépassent de très-peu les métatarsiens 
du 7schégo ; tandis que les phalanges de chaque doigt sont de beaucoup plus 
longues dans ce dernier {. 

Calcaneum. 
Tschégo. Gorille mâle. 
Longueur totale.............. 0" 057 sn oelalisisels ete see 2000 0® 080 
Depuis la saillie postérieure jus- 
qu'au bord articulaire...... 0 018 22600 0b00 de 000 DODAE 0 038 
Astragale. 
LOTREN MORE 00000 10000000 UNE) 166000 b060tI000 00000 0 056 
Longueur des métatarsiens. 


Premiere ele eee: ON OS Penhiocleeielteleleiele delete 0 058 
DEUXIEME Eee -Leecc-cr UNI US0) 1H50Gou 00 00000 0e 0 080 
Troïsemesecee eee crc ON 600 000000 p00PEL ce 0 078 
Quatnièmente Perret. 0 074 de 00 8ût 5 00 DUvo 6000 0 076 
CIPAIÈME here eee - MOI 016 686 avote D00M0POCUDaC 0 080 
Longueur des premières phalanges ?. 
DUPOUCR ACL e--ee-ct- M0 030 PSone condo bbnopn 0 029 
Dudeuxième doist---#- +00 042 EE". Le og o 0 034 
DofroiSÈmeE Reese... ON 04G Dodo oopou Cou : 0 041 
Dufquatrième- 4.1.2... . O0 044 D0ad0 00 UD UE se 0 0 040 
Du cinquième. ...…. co Vaoc po D AE H6H2B0bH0n 50 : 0 031 


PREMIER TABLEAU. 


NOMBRE DES VERTÈBRES. 


VERTÈBRES GORILLE GORILLE CHIMPANZÉ CHIMPANZÉ Ben ORANG 

FT + mâle. femelle. jeune. plus jeune, | "“CFÉGO: | de Bornéo. CISÉORE 
Geryicaless. space. “j 7 7 7 7 7 7 
Dorsales. 43 43 ou 44 43 43 12 43 
Lombaires 4 3 ou 4 3 4 4 5 
| Sacrées,. ....e ÿ | 9 : 8 mn ñ 
Cocecygiennes...,,,.... manquent. coccyx incompl.| Manquent. 3 
Total... 34 29 34 32 32 28 32 

complet. incomplet. complet. complet. incomplet. | incomplet, complet. 


4. Voir la pl. 1v, pour ces proportions. 
2. Depuis la partie externe de l'articulation métatarsienne. 


46 


PREMIER MÉMOIRE. 


DEUXIÈME TABLEAU. 


SUR LE SQUELETTE 


DIMENSIONS DE LA TÈTE OSSEUSE DANS LES QUATRE GENRES DES SINGES PSEUDO-ANTHOPOMORPHES. 


Da bord postérieur du trou occipital 
au bord alvéolaire des incisives 
IOYENNES. . sure denses ee 

Du sommet de la partie moyenne des 
arcades sus-orbitaires au mème 
bord alyéolaire. ....... Choses 

Plus grande largeur de la face, de la 
partie externe d’une arcade orbi- 
taire à l'autre.......... euroore 

D'un os de la pommette à l’autre... 


Plus grande distance d'une arcade 
zygomatique au fond de la fosse 


temporale....,..... Doom ss 
De l'orifice externe d’un troa auditif 
ANANTE Eee A6 DDC 


Du bord antérieur du trou occipital au 
bord postérieur de la voûte palatine 
prise à la sutare des os palalins .. 


De ce bord au bord alvéolaire des 
incisives ........., eneenelhe se 


Plus grande largeur de la voûte pa- 
latine entre les canines. .....,.. 


Plus grande largeur de la volte pala- 
tine entre les molaires postérieures. 


Plus grande largeur de la face occi- 
MIE Ho ode and ve 


Hauteur depuis le bord postérieur du 
trou occipital à la partie moyenne 
de la crête occipitale ........,., 


Distance de ce point à la partie 
moyenne des arcades orbitaires.. 


Contour du crâne, du bord supérieur 
d’un conduit auditif à l'autre... 


Plus grande hauteur de la branche 
montante de la mandibule, prisede 
l'apophyse conoïde verticalement. 


Plus grande largeur du condyle prise 
trausversalement, .....,,,..... 


Longueur de l'angle de la mâchoire 
inférieure à l'incisive externe, 


Des arcades orbitaires an bord'snpé- 
rieur de l'orilice des fosses nasales, 


Plus grande largeur de ces orifices. 


CHIMPANZÉ FEMELLE 
jeune 


CHIMPANZÉ FEMELLE 
jeune poussant ses dents 
de lait 


TSCHÉGO, 


ORANG 
de Bornéo 


ORANG 
de Sumatra. 


_ .& a 
Z EE : = 
Se |às ||: 
z 2 EMI NEA Em 2 
m 3 Ë Eh = SA a & 
23 87 /|320|2% 
S5 [223 [628 |E 
Fa | S Su PSS re 
2 = s = S 
Es Ë 2e 
millim. | millim, | millim. | millim, 
239 493 147 457 
445 130 91 94 
110 424 90 104 
473 451 107 n5 
51 42 22 25 
147 428 83 402 
97 70 55 62 
152 88 60 73 
55 42 32 44 
39 33 23 38 
460 142 103 110 
98 73 135 40 
198 458 433 435 
250 201 491 188 
105 95 65 69 
85 66 40 52 
181 150 96 105 
80 73 47 42 
58 31 25 25 


30 
18 


31 


31 


26 
14 


168 


146 


433 


29a 


400 


67 


454 


19 
25 


56 
32 


GIBEON SYNDACTYLE. 


millim. 


112 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPIES. 47 


TROISIÈME TABLEAU. 


MESURES DES EXTRÉMITÉS. 


a ge s 
& as |=s|z £ ORANG JEUNE GIBBON 
:DÉ S|3=/|ezæla £ 
MEMBRE SUPÉRIEUR. 52s|E28|15218 5 de aux 
salées Sels 2 B : 
8 D | S #1 5 ornéo. mains blanches. 
= EE = 
millim, |millim TE millim,|millim.|millimètres, millimètres. 
Plus grande longueur de l’omoplate.| 345 | 275 | 245 85 | 220 | 43 100 
— Delaclavicule.............!l 453 | 425 | 130 60 | 200 | 420 85 
— De l'humérus. 440 | 390 | 325 | 435 | 362 | 253 232 
— Da cubitos... 364 | 325 | 320 | 430 | 389 | 264 266 
— Duradius.............,...| 332 | 312 | 300 | 420 | 369 | 255 260 
— Du 3e métacarpien.........| 400 80 94 35 99 70 62 
— Delairephalange du 8e doigt.| 53 54 65 25 76 | 60 46 
—% Dela2 fid.hoénsopoe » o 38 39 51 20 47 39 35 
— Dela3e … id.............| 20 | 48). 24 1 25 | 45 Cette phalange 
Longueur du pouce, le métacarpien manque. 
Coin oobaeoees non dE 80 90 40 75 | 60 53 la dernière phalange 
Longueur totale du membre supé- ane 
FIQUL es eee sos. [1.065 930 910 365 |1.000 | 712 655 + la dernière pha-| 
= "ae lange qui manque. 


MEMBRE INFÉRIEUR. 


Hauteur du bassin de la partie la 
lus élevée de l’iléon à la partie 


a plus inférieure de l'ischion....| 359 | 310 | 295 | 1425 | 240 | 160 120 
Diamètre antéro-postérieur du détroit 
SUPÉTIEUT, ».. ce ssmsensossssnee| - ASO.| A65 | 142 55 | 432 | 90 75 
Diamètre transverse du même détroit 
pris vis-à-vis descavités cotyloïdes.| 430 | 135 95 30 | 4109 | 50 42 
Longueur du fémur ..............| 374 | 345 | 345 | 430 | 270 | 497 196 
— Datibia. ..... 302 277 253 100 245 | 472 475 
— Du péroné. ...| 263 | 243 | 245 98 | 235 | 162 166 
— Dutarse... | M0] 1400! 85 | 35| 75 | 60 40 
— Du 3e métatarsien........,. 82 64 78 27 87 65 43 
— Dela4rephalangedu 3eorteil.| 45 42 50 20 70 | 55 30 
MDP A2 Ed. 2... 26 30 30 10 40 40 19 
— Dela%e id......,…...| 48 17 46 5 45 | 12 Manque. 


Longueur du pouce, le métatarsien 
COIDPIS, « «ess. sossonsesvonses| A10 | 403 | 4120 45 75 


cr 
© 


+ la dernière pha-| 65 + la dernière pha- 
lange qui manque. lange qui manque. 


Hauteur du membre abdominal.....| 740 | 640 | 614 255 | 560 | 393 390 


Longueur du pied, .....,.,,,,.,..| 9283 | 245 | 255 97 | 300 | 230 435 + la dernière pha- 
lange qui manque. 


48 PREMIER MÉMOIRE. SUR LE SQUELETTE 


CHAPITRE IV. 


CONCLUSIONS SUR LES CARACTÈRES OSTÉOLOGIQUES ET LES RAPPORTS CLASSIQUES DES QUATRE GENRES 
DE SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES DONT IL EST QUESTION DANS CE MÉMOIRE. 


$ XIX. — Forme générale du crâne. 


Plus allongé dans le Troglodyte et le Gorille , il y est dolichocéphale, ainsi 
que nous l'avons déjà dit (p. 6 de ces Mémoires) en nous servant d’une 
expression du célèbre Retzius, qui caractérise par cette dénomination une 
partie des peuples du globe. 

Les femelles de ce dernier genre l'ont élégamment arrondi et sensiblement 
développé dans sa partie moyenne, et encore un peu bombé dans sa face 
occipitale; tandis qu’elle est pleine dans le mâle de M. Franquet. 

Le crâne est extrêmement court d'avant en arrière, ou brachycéphale, dans 
les Orangs. Ce caractère est déjà frappant dans les jeunes Orangs. 

Il est au contraire extrêmement long dans notre jeune Gorille femelle. 

Mais dans les Orangs il a plus d’élévation, et sa capacité semble reprendre 
en hauteur ce qu’elle a perdu en longueur. 

Les Gibbons sont aussi dolichocéphales, si lon mesure le crâne depuis le 
cadre des orbites jusqu'à la face occipitale. 

Mais la capacité du crane pour les lobes antérieurs du cerveau y est tres 
réduite par la profondeur des cavités orbitaires. 


$ XX. — Quelques traits caractéristiques tirés des os de la téte. 


L’écartement des orbites caractérise de même les Zroglodytes et le Go- 
rille; tandis que leur intervalle est très-petit et qu'ils sont très-rapprochés 
chez les Orangs. 

Cette différence en entraîne de très-sensibles dans la forme des os du nez, 
qui sont extrêmement étroits et réunis de très-bonne heure en un seul os 
chez les Orangs. 

La moindre largeur de la face à la hauteur des orbites, et la plus grande 
courbure en dehors des arcades zygomatiques, les rendent bien plus appa- 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 49 


rentes dans les Orangs vus de face, que dans les Troglodytes et le Gorille. 
Celui-ci les a trés-fortes et courbées dans deux sens, un peu à la manière des 
carnassiers. À la vérité, la courbure dans le sens vertical n’est pas tres- 
marquée. 

Ces arcades sont faibles et peu saillantes dans les 7roglodytes. 

Des crêtes surcilières très-prononcées s'élèvent dans les 7roglodytes et le 
Gorille, au-dessus des orbites et dans leur intervalle, ici avec une légère 
dépression. 

Dans les Orangs, ces crêtes sont réduites à de simples bourrelets circulaires 
qui ne cachent rien du front. 

Les condyles de l’occipital, dont la direction montre comment la tête 
est jointe à la colonne vertébrale, sont placés, ainsi que le trou occipital, 
dans la partie horizontale de cette région; ils regardent en bas chez les 7r0- 
glodytes. 

Dans le Gorille, les condyles ont la plus grande partie de leur surface 
articulaire dirigée en arrière, vers l’occiput. Les deux tiers du trou occipital 
entament la face de ce nom, qui est tournée en arrière. 

Dans les Orangs, les condyles sont dirigés en arrière, ainsi que le grand 
trou occipital. 

Ceux des Gibbons et le grand trou occipital sont disposés comme dans 
les Troglodytes. Leur facette est dirigée en bas, et ce trou est horizontal. 

Les os maxillaires et intermaxillaires réunis sont beaucoup moins longs, 
ainsi que les mandibules, dans les Orangs. 

Les Gibbons se rapprochent encore à cet égard des Troglodrtes. 

Dans le Gorille, les maxillaires et les inter-maxillaires réunis et la mandi- 
bule, font beaucoup plus de saillie que dans les 7roglodytes et les Gibbons, et 
ressemblent davantage à ceux des Orangs. Il en résulte aussi que la voûte 
palatine est plus longue, ainsi que la série alvéolaire des dents. 


XXI. — Système dentaire. 


La description détaillée de ce système et des sortes de dents qui le com- 
posent, quelque minutieuse qu’elle.paraisse, aura cependant pour résultat 
essentiel de montrer quel est le genre qui se rapproche le plus de l’homme, 


sous ce rapport. On verra que c’est le genre Troglodyte; et que les genres 
ArGHIVES pu Muséum. T. VIII. 7 


50 PREMIER MÉMOIRE. SUR LE SQUELETTE 
Orang et Gorille s'en éloignent davantage, plus aussi que le genre Aylobates 
ou Gibbon. 

Ces Singes Pseudo-anthropomorphes ont un caractère commun qui les 
sépare déjà beaucoup de l'homme, c'est la grande proportion de leurs ca- 
nines dont l'inférieure vient se placer, quand les mâchoires sont rapprochées, 
dans un petit intervalle qui existe entre l'incisive externe et la canine supé- 
rieure. 

Un second caractère de leur dentition se voit dans la forme conique de la 
première avant-molaire inférieure, qui est d’ailleurs toujours plus forte que 
la seconde, et dont Ja canine supérieure use la face antérieure en l'inclinant 
en arriere. Cette forme et cette plus grande proportion sont moins pronon- 
cées, à la vérité, dans le genre Troglodyte, que dans les trois autres. 

A part ces différences tres-sensibles, la formule dentaire de la seconde et 
de la première denlition est la même que chez l'homme. 

Voici à présent les différences les plus saisissables dans le système de den- 
tition de ces quatre genres. On nous pardonnera de les reproduire, malgré 
ce que nous en avons déjà dit dans les $ IV, V, XII et XII, où nous avons 
cru devoir entrer à ce sujet dans des détails minutieux, mais utiles dans leur 
application à l'étude des ossements fossiles, à la distinction des äges, des 
sexes, des espèces et des genres, et à l'appréciation des changements que 
l'usage apporte dans la forme des dents. 

I. Premier genre, TROGLODYTES. 

La derniere arrière-molaire supérieure est plus petite que les deux autres. 
Les deux avant-molaires sont aussi plus petites, relativement aux arrière- 
molaires, que dans les genres Orang et Gorille, et se rapprochent de celles de 
l'homme par leurs proportions. 

À la mâchoire inférieure, les trois arrière-molaires sont à peu près de même 
grandeur. Les deux premières ont un cinquième petit tubercule en dehors 
et en arrière, qui se confond avec le talon. On ne distingue plus que celui-ci, 
sans ce cinquième tubercule, dans la dernière. La seconde avant-molaire est 
relativement petite, et la première sensiblement la plus grande des deux, de 
forme conique, verticale, avec un talon. 

II. Deuxième genre, GoriLLA. Espèce type. coriLLa Gina, Is. G., lorille 
de Savage. 

A la mâchoire supérieure, la première avant-molaire est plus forte que 


DES GRANDES SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 51 


la seconde, et conserve une forte pointe externe qui lui donne l'apparence 
d’une seconde canine, et une moindre pointe interne, lorsque celles des 
arrière-molaires sont déjà usées en grande partie. Les pointes interne et 
externe de la seconde avant-molaire sont également fortes. Les arrière 
molaires n’ont que quatre pointes, dont les internes sont plus reculées 
que leurs correspondantes du côté externe. 

A la mâchoire inférieure, la premiere avant-molaire, beaucoup plus forte 
que la seconde, a la forme d’une pyramide à quatre faces, c’est celle d’une 
seconde canine. Les arrière-molaires sont à cinq pointes, trois externes et 
deux internes, avec un petit talon en arrière. Celles-ci s'usent plus tôt que 
les internes. C’est le contraire à la mâchoire supérieure. Ce genre d'usure, 
analogue à ce qui a lieu chez les herbivores, annonce une mastication laté- 
rale. 

La seconde des trois arrière-molaires supérieures est la plus grande dans 
le Gorille, et la première la moins grande des trois. 

A la mâchoire inférieure c’est la dernière qui est la plus compliquée, puis- 
qu’elle montre une sixième pointe interne entre les deux principales. Elle est 
au moins aussi grande que la seconde. 

Les canines coniques, d’une grande force aux deux mâchoires, mais plus 
grandes à la supérieure, dépassent de beaucoup les molaires et les incisives ; 
elles sont évidemment associées à des molaires et à des incisives d'herbi- 
vores ou de frugivores, pour la défense de l'animal, et non pour attaquer une 
proie. 

Elles n’ont d'ailleurs rien qui les distingue essentiellement de celles des 
Oranss. 

Les incisives en forme de biseau, s’usent par leur tranchant. 

Ce que j'ai dit du Troglodyte Tschégo et du Troglodyte Chimpanzé, rela- 
tivement aux dents, ne permet pas de réunir le Gorille à ces deux especes. 

III. Troisième genre, Simia, Isip. Grorrr., Orang. 

Les trois arrière-molaires sont de grandeur à peu près égale aux deux 
mâchoires. 

A l’inférieure, la première et la deuxième ont cinq tubercules ou pointes 
mousses. 

A la mâchoire supérieure, les deux avant-molaires n’ont que deux pointes; 
elles sont relativement très-fortes, la seconde plus que la première. 


22 PREMIER MÉMOIRE. SUR LE SQUELETTE. 


A l’inférieure, la seconde avant-molaire est compliquée comme une ar- 
rière-molaire, quoique plus petite dans l'Orang de Bornéo; ces caractères 
sont moins évidents dans l'Orang de Sumatra. La première est conique. 

IV. Quatrième genre, HyLogaTrs, ILLic., Gibbon, E. GrorFroy. 

Ce genre me parait assez bien caractérisé par les cinq pointes de ses deux 
premières arriére-molaires inférieures et même de la troisième chez le Syn- 
dactyle, et par les deux pointes avancées de la seconde petite molaire, suivies 
d’un grand talon; ajoutons, par le moindre volume et la simplicité de com- 
position, chez plusieurs espèces, de la dernière molaire supérieure. 


$ XXII. — Parties du squelette autres que la tête, et, en premier lieu, 
de la colonne vertébrale, du sternum et des côtes. 


Relativement au tronc, je rappellerai ici un caractère commun à tous ces 
genres, que présente leur colonne vertébrale, et qui montre de suite qu'ils ne 
sont pas faits pour la station sur les deux pieds de derriere. 

Cette colonne, dans les trois régions cervicale, dorsale et lombaire, ne 
forme qu’un seul arc très-ouvert du côté ventral, et dont la convexité est au 
dos. C’est là un caractère évident de la marche quadrupède. 

Viennent ensuite quelques caractères distinctifs de détails, qui peuvent 
servir à distinguer les quatre genres dont nous nous occupons. 

La région lombaire, raccourcie par le petit nombre de ses vertébres, dans 
les trois premiers genres, où la force était plus nécessaire que l'agilité; s’al- 
longe dans les Gibbons par une ou deux vertèbres de plus (de 3 à 5), et parce 
que les iléons y montent moins haut à la rencontre des côtes, et encadrent 
moins complétement cette région. 

Dans le Chimpanzé jeune, les apophyses épineuses des vertebres cervicales 
ont dans leur développement un caractère qui les rapproche de celles de 
l'homme. 

Elles sont courtes et bifurquées dans les cinq vertebres intermédiaires. 

Dans l'Orang de Bornéo, aucune de ces apophyses n’est fourchue. 

Dans le Gibbon syndactyle, la seconde se divise un peu, elle est en four- 
che et surmontée d'une crête. 

Le Corille se distingue éminemment des trois autres genres par les grandes 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 53 
dimensions des apophyses épineuses et transverses des vertèbres de cette 
région. 

Déjà la première vertèbre montre un rudiment de ces apophyses, comme 
dans le vieux squelette de Bornéo; tandis qu'on n’en voit aucune trace dans 
le squelette du 7schégo. 

En général, les Troglodytes montrent dans tous les détails de leur 
squelette, plus de ressemblance avec celui de l'homme que les trois autres 
genres. 

L’apophyse épineuse de la seconde vertébre cervicale est bifurquée comme 
dans l'homme. 

Toutes les apophyses transverses sont trouées à leur base. 

Celles des troisième, quatrième , cinquième et sixième vertébres sont 
bifurquées. 

Au contraire, le Gorille s'éloigne beaucoup de l’homme par tous les carac- 
tères que présentent les détails des vertébres qui composent sa colonne ver- 
tébrale. 

Ila treize côtes dans l’un et l’autre sexe, qui sont remarquables par leur 
longueur absolue et relative, dans le mäle encore plus que dans la femelle ; 
je dis absolue à cause de la vaste cavité qu’elles interceptent avec le sternum 
et les vertèbres dorsales ; et relative, parce que cette cavité s’évase considé- 
rablement, des premières aux dernières côtes, et que celles-ci sont bien 
plus longues, à proportion, que chez l'homme. 

Si l'on ajoute qu’elles vont s'attacher aux crêtes des iléons, et que les 
lombes disparaissent dans cet arrangement, on y trouvera un caractère tres— 
particulier. 

Pour le comprendre, il faut voir la forme et le développement extraordi- 
naire des iléons, dont la grande surface du côté de l'abdomen semble arran- 
gée, comme chez les herbivores, pour servir de paroi à une vaste cavité 
abdominale ; ainsi que le montrent les dimensions de leurs côtes et leur rap- 
prochement du bassin, pour protéger les viscères abdominaux. 

Le Tschégo a sa dernière paire de côtes encore grande; mais moins rap- 
prochée des iléons. Elle en est plus éloignée et plus petite dans les Orangs. 

Chez les Gibbons, la longueur des lombes et l'éloignement des dernières 
côtes des iléons, ainsi que la forme toute particulière de ceux-ci, séparent 
nettement ce genre des trois autres. 


54 PREMIER MÉMOIRE. SUR LE SQUELETTE 


$ XXIIL. — Extrémites thoraciques. 


Les grandes proportions de ces extrémités comparativement aux extrémités 
pelviennes ou abdominales, distinguent essentiellement ces quatre genres, de 
l'espèce humaine, et montrent que ces animaux sont organisés pour grimper 
sur les arbres, pour s'y suspendre et s'y balancer, avec leurs extrémités pos- 
térieures, et y atteindre au loin d'autres branches avec leurs extrémités anté- 
rieures. 

Mais ces proportions varient d'un genre à l’autre et les caractérisent. 

Dans les 7roglodytes, elles sont les moins longues. 

Le Gorille les a un peu plus longues. 

Les Orangs les ont encore plus longues, atteignant presque le sol lorsque 
l'animal est placé debout sur ses jambes de derrière. 

Enfin, dans les Gibbons, elles touchent au sol dans cette même position. 

Il y a d’ailleurs, dans plusieurs des os qui composent les extrémités, des 
différences caractéristiques de ces genres. 

L'omoplate, par exemple, présente dans nos deux espèces de 7roglodytes, 
une forme étroite et allongée, et son épine une longueur et une obliquité qui 
la distinguent de l’omoplate du Gorille, chez lequel cet os est large et dont 
l’épine est transversale. 

La fosse sus-épineuse, dans cette dernière espèce, a de grandes proportions 
qui la distinguent de celle de l’homme. 

L’apophyse acromion y montre aussi de très-grandes dimensions; elle s’y 
porte en dedans à la rencontre de la clavicule qui est plus courte que celle de 
notre vieil Orang; quoique la poitrine du Gorille ait de plus grandes pro- 
portions que celle de l'Orang. 

Celui-ci se distingue dans la composition de son carpe par l'existence d’un 
os intermédiaire entre le scaphoïde, le trapèze et le grand os, dont il semble 
un démembrement. 


$ XXIV. — Des extrémités pelviennes. 


En jetant un coup d'œil sur un squelette humain, et en le comparant à 
celui de nos grands Singes, on est frappé, à la première vue, de la lon- 
gueur relative des extrémités inférieures de l'homme, et de la brièveté rela- 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 55 


tive de ses extrémités supérieures, qui atteignent à peine le quart inférieur 
de la cuisse. 

On voit que les membres inférieurs forment de longs leviers pour accélérer 
la progression sur le sol, en le mesurant par de plus longs intervalles. 

Dans les Singes dont nous nous occupons, les proportions sont inverses, 
ainsi que nous venons de le dire. 

Ces quatre genres présentent encore dans les divers os qui entrent dans la 
composition des extrémités pelviennes, des différences qui peuvent servir à 
les distinguer. 

On les trouve dans la forme du bassin et dans celle de chacun de ses os. 

Dans le 7schézo les iléons sont élargis en palette et plats sur leurs deux 
faces. 

Le Gorille les a encore plus larges et un peu concaves à leur face abdo- 
minale. 

Les Orangs les ont moins élevés et moins étalés, relativement et absolu- 
ment plus petits, empiétant moins dans la région lombaire. 

Ceux des Gibbons ont une forme ovale et pointue du côté des lombes, qui 
les distingue des espèces des trois autres genres, dont les iléons présentent, 
de ce côté, une crête largement arrondie, ou formant un grand contour. 

Je ne trouve pas de caractères génériques bien précis dans les os des cuisses 
et des jambes, mais ceux des mains postérieures en ont de sensibles. 

Si l’on compare les os de cette main dans le Tschégo et le Gorille, on verra 
qu'ils diffèrent non-seulement dans leurs proportions, mais encore dans les 
détails de leur forme, du moins pour ceux du tarse, comme nous l'avons vu 
pour ceux du carpe. 

Les mains des extrémités thoraciques, comme celles des extrémités pel- 
viennes, sont plus longues dans les Orangs, surtout dans leurs phalanges et 
dans leurs os métacarpiens et métatarsiens. Il en résulterait que si ces os 
étaient droits, ils s’adapteraient mal aux branches arrondies des arbres ; aussi 
sont-ils tous plus où moins arqués. 

Ils le sont à peine dans les genres 7roglodyte et Gorille, qui les ont moins 
longs. 

Les comparaisons précédentes qui composent les six paragraphes de cette 
quatrième partie, peuvent se résumer dans les trois questions suivantes que 
j'espère avoir résolues. 


56 PREMIER MÉMOIRE. SUR LE SQUELETTE 


$S XXV. — 1° Première question. 


Le Trocronyre Chimpanré, espèce type de ce genre, est-il distinct du 
TrocLopytE Zschégo, espèce découverte en 181, sur les rives du Gabon, 
par M. le docteur Franquet? 

J'ai répondu à cette question par l'affirmative, en ajoutant aux cararac— 
tères extérieurs déjà indiqués par M. Franquet, plusieurs caractères ostéolo— 
giques qui viennent à l'appui des premiers. 

Quoique l’ancienne espèce de Troglodyte, le Chimpanzé, soit connue depuis 
1699, par la Notice anatomique que Tyson en a donnée à cette époque 
reculée ; ce n’est qu'en 1835 que la première description détaillée d’un sque- 
lette adulte de cette espèce, fut communiquée, par M. Richard Owen, à la 
Société zoologique de Londres, et publiée dans le t. I, p. 343, des Transac- 
tions de cette Société !. Cette description fut faite d’après le seul squelette 
adulte connu, qui était en la possession du chirurgien, M. R. B. Walker; 
c'est d’après cette description originale que M. de Blainville a pu parler dans 
son Ostéographie, ainsi qu'il l'annonce, des parties du squelette adulte autres 
que la tête ?. 

Dans la même année, M. le professeur W. Vrolick, faisait paraitre une 
excellente monographie anatomique du Chimpanzé#, riche d'observations 
comparées; mais d'après une jeune femelle, dont la taille dépassait de très- 
peu celle de notre squelette incomplet, qui n'avait pas encore atteint consé— 
quemment ses formes et ses proportions définitives. 

La tête de ce dernier squelette porte encore sa seconde molaire de lait à 
la mâchoire inférieure, avec la première arriere-molaire, qui sont à cinq 
pointes l’une et l’autre. Par sa constitution, cette tête répond à celle d’un en- 
fant d'environ onze ans. 

Afin de pouvoir comparer plus directement les squelettes complets des 
deux espèces de Jroglodytes. en ayant égard, bien entendu, aux différences 


1. On the Osteology of the Chimpanzée and Orang Utan. Transact. of zoological Society of 
London, vol. 1, London, 1835. 

2. Ostéographie; Paris, 1844. 

3. Recherches d'anatomie comparée sur le Chimpanzé, par M. W. Vrolick. Amsterdam, 1841, 
grand in-fol ; avec sept planches. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 57 


d'âge ; nous avons fait extraire le squelette d’un corps entier d’un jeune Chëm- 
panzé conservé dans l'alcool, dont l’âge est déterminé par une belle et com- 
plète dentition de lait. 

Le Tschégo, suivant M. Franquet, a la face noire et de petites oreilles; 
tandis que le Troglodyte Chimpanze a de très-grandes oreilles, et que sa face 
est couleur de chair. 

Ces caractères différentiels suffiraient pour la distinction des deux espèces. 

L'examen du squelette de 7schégo, comparé à celui du Chimpanzé, nous 
a confirmé dans cette maniere de voir {. 


Il y a dans la forme des fosses temporales, plus étendues dans le 7schégo, 
dans le développement des crêtes sagittale et lambdoïde qui les limitent; et 
dans l'élargissement du museau en avant, qui se termine presque en ligne 
droite, dans laquelle se trouve le bord alvéolaire des incisives et des canines, 
des caractères bien tranchés, qui se montrent encore dans la voûte palatine, 
plus large en avant ; tandis qu’eile est de mème largeur qu’en arrière dans le 
Chimpanzé, et que le bord alvéolaire des incisives et des canines forme un 
arc assez bombé. 

Les vertebres different peu par le nombre. 

On compte dans l’une et l’autre espèce treize vertèbres dorsales; trois 
lombaires seulement dans notre jeune squelette de Chimpanzé, préparé 
avec ses ligaments; mais quatre dans le squelette plus âgé, comme dans le 
Tschégo. 

Ces deux espèces ont quatre vertébres sacrées et quatre coccygiennes, 
observées seulement dans le plus âgé des Chimpanzés; tandis que le plus 
jeune a cinq coccygiennes ?. 

Parmi plusieurs différences moins importantes que j'ai remarquées dans 
les extrémités, il en est une qui me parait caractéristique. 

Dans le Troglodyte Chimpanzé, le talon est peu saillant et l’apophyse arti- 
culaire du calcanéum tres-longue. 

Dans le Troglodyte Tschégo, le calcanéum forme au contraire une saillie 
plus forte que l’apophyse articulaire , qui est courte. 

1. Voir page 35 et suivantes de ce Mémoire. 

2. M. R. Owen n'a trouvé que sept vertèbres sacrées et caudales dans le Chimpanzé vieux, tandis 
que notre jeune en a neuf, et le Tschégo huit. Il ajoute que les deux vertèbres sacrées supérieures 


sont les seules unies à los des îles. 
ARCHIVES DU MusÉum. T. VIII, 8 


58 PREMIER MÉMOIRE. SUR LE SQUELETTE 


L'as'ragale, dans la premiere espèce, a sa poulie, pour son articulation 
avec le tibia, très-inclinée en dedans, et la facette articulaire, pour sa jonc- 
tion avec le péroné, très-inclinée en dehors. 

Son apophyse articulaire, pour sa Jonction avec le cuboïde, est presque 
aussi longue que celle du calcanéum. Ces deux apophyses se touchent. 

Cette méme apophyse est courte, comme celle du calcanéum dans le 
Tschégo; elles ne sont pas aussi rapprochées. 

La poulie articulaire est un peu moins inclinée. 


S XXVI. — Deuxième question. 


Le Gorille doit-il former un genre distinct du genre Troglodyte ? 

Nous espérons l'avoir démontré : 

1° Par son système de dentition, qui a plus de rapports avec celui des 
Orangs qu'avec celui des Troglodytes. 

2° Dans la force et les deux courbures des arcades zygomatiques, qui don- 
nent au Gortlle un air de carnassier. 

3° Dans le développement extraordinaire de ses crêtes sagittale et occipitale 
et conséquemment de ses fosses temporales, que ces crètes limitent. 

4° Dans l'allongement de son museau. 

5° Dans la longueur extraordinaire des apophyses épineuses et transverses 
de ses vertebres cervicales et dans leur forme. 

6° Dans la brieveté de ses lombes. 

7° Dans la longueur de sa dernière paire de côtes, qui est attachée aux 
iléons. 

8° Dans les dimensions trés-considérables de ces derniers os, qui s'avan- 
cent à la rencontre de la treizième paire de côtes, fournissent ainsi une 
large paroi à la cavité abdominale, la protégent à la manière de ce qui se 
voit chez les herbivores, et donnent l'intelligence du développement de cette 
cavité, encore plus prononcé chez le Gorille que chez les Troglodytes. 

9° Enfin, dans la forme élargie de lomoplate du Gorille, dont l’épine est 
transversale; tandis que cet os est étroit et allongé, avec une épine trés-oblique 
dans le sens de la longueur, chez le Troglodyte. 

Ces dernières différences dans la forme d’un seul os sont tellement carac- 
téristiques, qu'elles suffiraient seules pour distinguer les deux genres. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 59 


$ XXVIT. — Troisième question. 


Dans quel ordre doit-on placer ces quatre genres de Singes Pseudo-an- 
thropomorphes, en suivant les principes de la méthode naturelle? 

La connaissance plus complète que j'ai pu acquérir du genre Troglodyte, 
au moyen du squelette adulte de la nouvelle espèce (le Zschégo) et d’un 
jeune squelette bien complet de l’ancienne (le Chimpanzé), wa permis, par 
la comparaison que j'en ai faite avec les squelettes des genres Gorille, Orang 
et Gibbon, d'établir les caractères de ce groupe supérieur de Singes Pseudo- 
anthropomorphes, ceux des uatre genres qui le composent, et les rapports 
plus ou moins éloignés de ces mêmes genres avec le squelette humain. 

Sans parler de la capacité cranienne, qui est faible dans tous ces Singes, 
comparée à celle de l’homme, et du grand développement de leurs mâchoires; 
tous ces Singes Pseudo-anthropomorphes ont, dans leur squelette, un carac- 
tère commun qui les sépare beaucoup de l'espèce humaine; c'est la grande 
proportion de leurs canines, et la forme conique de leur première molaire 
inférieure, toujours plus forte que la seconde. 

Leur colonne vertébrale, dans les trois régions cervicale, dorsale et lom- 
baire, ne forme qu'un seul arc très-ouvert du côté ventral. C’est là un carac- 
tère évident de la marche quadrupède. 

Les grandes proportions des extrémités thoraciques comparativement aux 
extrémités abdominales, distinguent encore essentiellement ces quatre genres 
et les séparent de l'espèce humaine. 

La transformation du pied en une véritable main, par le mode d’articula- 
tion du métatarsien du pouce, qui l’écarte des autres doigts, et par le mode 
d’articulation de cette main avec la jambe, est un caractère que ce groupe 
supérieur de Singes partage avec les autres Quadrumanes. 

Parmi ces principales différences ostéologiques qui distinguent, des autres 
Singes, les Pseudo-anthropomorphes, 1 y en a de plus ou moins prononcées, 
lorsqu'on les compare entre eux, et qui les éloignent ou les rapprochent da- 
vantage du squelette humain. 

Le genre Troglodyte est celui qui s’en rapproche le plus par la longueur 
médiocre de son museau; par quelques détails de ses dents, dont je ne cite- 
rai que les petites proportions des avant-molaires ; par la position horizontale 
des condyles de la tête et du grand trou occipital ; ajoutons encore par la 


60 PREMIER MÉMOIRE. SUR LE SQUELETTE 
forme des apophyses épineuses et transverses des vertèbres cervicales; par 
la composition de son carpe qui n’a que huit os, et par les proportions des 
extrémités thoraciques qui sont les moins longues des quatre genres de ce 


groupe. 
Le Gorille les a un peu plus longues, quoique beaucoup moins que les 


genres Orang et Gibbon. 

Sous ce rapport et pour la composition de son carpe, qui n’a de même que 
huit os, au lieu de neuf que l’on trouve dans le genre Orang, il se rapproche 
davantage du genre 7roglodyte, ainsi que par la forme allongée de son crâne. 
Mais il s'en éloigne beaucoup par la direction oblique en arrière des condyles 
et du grand trou occipital; par la grande étendue des fosses temporales, 
augmentée encore par l'élévation des crêtes sagittale et occipitale; par la force 
et la double courbure des arcades zygomatiques, et par tous les caractères que 
je viens d'indiquer pour justifier la distinction du genre Troglodyte et sa sé- 
paration du genre Gorille. 

Les 7roglodytes et le Gorille sont dolichocéphales, c'est-à-dire qu'ils ont 
le crane allongé d’avant en arriere. 

Les Orangs sont au contraire brachycéphales ; leur crâne est très-court 
dans le méme sens ; mais ils ont, en compensation, plus de largeur et plus 
d’élévation dans la partie moyenne de leur capacité cranienne et même dans 
sa partie antérieure. 

On ne pourrait donc pas en conclure que la masse de l’encéphale est plus 
grande dans les deux genres dolichocéphales, que dans celui qui est brachy- 
céphale; seulement, ces deux formes de crâne sont tellement frappantes, 
même dans le jeune âge, qu'on peut les admettre au nombre des meilleurs 
caracteres distinctifs. 

Le systéme de dentition des Orangs se rapproche beaucoup de celui du 
Gorille, par les proportions relatives de leurs molaires, et par plusieurs détails 
de forme que nous avons indiqués. 

Leur museau se prolonge beaucoup en avant. 

Le rapprochement de leurs orbites et l’étroitesse de leur face à la hau- 
teur de ces mêmes orbites, caractérisent encore les espèces de ce genre. 

Des extrémités antérieures disproportionnées par leur grande longueur ; 
celle de leurs quatre mains, dont les métacarpiens, les métatarsiens et les 
phalanges ont une courbure trés-prononcée; précisément à cause de leur lon 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 61 


gueur, et afin d'empoigner plus complétement les branches d'arbres, en 
s’adaptant plus exactement à leur forme ; toutes ces circonstances organiques 
mettent, à notre avis du moins, les Orangs en troisième ligne, parmi ces 
quatre genres. 

Je prie de remarquer que ces conclusions ne sont tirées que des différences 
ou des ressemblances que présente le squelette ; nous verrons dans notre 
troisième Mémoire, si les caractères tirés de la capacité cranienne et des diffé- 
rentes parties de l’ercéphale conduisent à d’autres conclusions? 

Le quatrième et dernier genre de ce groupe se composerait des Gibbons, 
dont les membres antérieurs sont encore plus longs que ceux des Orangs ; ils 
atteignent facilement le sol, dans certaines espèces, lorsque l'animal est placé 
verticalement sur ses mains de derrière. 

Le rang que je donne au Gorille, avant les Orangs et après les 7roglodytes, 
me parait conforme à la manière de voir de mon honorable collègue et con- 
frère M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire; telle du moins qu’elle a été indiquée 
dans l'extrait de son cours de l’année derniere et de cette année au Muséum 
d'histoire naturelle, extrait qui a été publié dans la Æevue zoologique (du 
mois de mars, p. 104 ). 

J'aurai l’occasion de revenir sur l'organisation des extrémités de ces quatre 
genres de Singes Pseudo-anthropomorphes, dans mon Mérnotre sur leur myo- 
loge dans le Gorille, qui sera accompagné des figures de tous les muscles 
de ces extrémités, dessinés par M. Werner. J'en présente dès aujourd'hui 
l’atlas à l’Académie. 

On verra dans ce Mémoire combien l’organisation de ces Singes l’éloigne, 
à cet égard comme à beaucoup d’autres, de celle de l'homme, par de simples 
mais importantes modifications d’un même plan; et avec quelle perfection 
ces modifications organiques sont appropriées au genre de vie auquel les 
Singes sont destinés, pour se tenir habituellement sur les arbres, y recher- 
cher leur nourriture, s'y mouvoir en tous sens avec sureté et agilité, et avec 
une merveilleuse facilité, que comprend seul celui qui a étudié cette admi- 
rable organisation. 

Un troisième et dernier Mémoire aura, entre autres, pour sujet : 

1° Les parties de la myologie du Gorille omises dans ce premier Mémoire ; 

2° Quelques traits sur ses organes de relations; 

Et 5° sur les organes de la génération de ce même Gorille mâle. 


62 PREMIER MÉMOIRE. SUR LE SQUELETTE, ETC. 


Je me propose de comparer, autant que possible, toutes ces circonstances 
organiques du Gorrlle, avec celles analogues des trois autres genres de Singes 
Pseudo-anthropomorphes. 

J'aurai ainsi accompli ma tâche, en fournissant à la Zoologie les données 
nécessaires pour avancer, sinon pour compléter l'histoire de ce Singe extraor- 
dinaire par des caractères d'organisation qui semblent se contredire : 

Des arcades zygomatiques et des canines, et même une première molaire 
inférieure de carnassier, mais qui sont plutôt pour sa défense que pour l’at- 
taque ; 

Des molaires, au contraire, d'herbivore, qui s'usent aussi, dans les deux 
mâchoires, sur les côtés opposés, et qui indiquent par ce caractère qui m’a 
frappé et qui n'avait pas encore été remarqué, que je sache, le mode de masti- 
cation latérale propre aux herbivores; enfin, un bassin, des côtes inférieures et 
un abdomen développés, comme chez les herbivores les mieux caractérisés !. 


4. Je renvoie, pour compléter les études qui ont été faites, avec beaucoup de détails, sur les Orangs, 
le Troglodyte chimpanzé et le Gorille, aux publications de M. R. Owen, qui ont paru dans les 
trois premiers volumes des Transactions de la Société zoologique de Londres, et à la traduction du 
dernier de ces Mémoires, celui surle Gorille, par M. Jules Haime, qui a été publiée dans les 4unales 
des sciences naturelles de 1852. 


TABLE DES MATIÈRES 


DE CE PREMIER MÉMOIRE 


SUR LES CARACTÈRES ANATOMIQUES 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES 


QUE PRÉSENTE PARTICULIÈREMENT L'ÉTUDE DE LEUR SQUELETTE. 


BXPOSC ANISU IE eee ele es te etele se DO BÉBÉ TPE GOT POSTES IRL EOTE 
CHAPITRE PREMIER. 


Description comparée des caractères de la tête osseuse des genres Troglodyte, Orang 


CPIGIDDON EEE ER TT A TT Te ect re sers cree Goaoopspousaëd 

SI Téte/osseuse de l'âre adulte... 22212n222222t022 0200 MON nt 
$ IL. Comparaison des cränes de jeunes Chimpanzés, de jeunes Orangs et de jeunes Gibbons 
SYnCeCIyleSE EEE Er re tee Dadé bo Eobe norniepiele elsleleiete elle eine lee . 

$ IT. Différences des crânes des deux espèces de Troglodytes. A. A l’âge adulte. ....... ce 
B. A l’âge de première dentition............ Sos Toro Do od0bané Honbabacéoncoueas 

$ IV. Système dentaire des genres Troglodyte, Orang et Gibbon....................... 
SAV-PDentition death nee eremeesese conconboäocaebc DagoËdooosoobnopoceoo0e 


CHAPITRE II. 


Caractères ostéologiques des parties du squelette autres que la tête, dans les genres 


DG0J 10 IE OT Ange GIObON EEE Lee reeerrretes eee --echeereece de 
SAVOIE VON Dra le ee Aer eee eee ou tee nets tels Dé ob 000 CO 0 douce 50 
$ VII. Côtes et sternum............ dcodbade Cao dadon0 de ao 200025000000 DOtonocoche 
$ VIII. Des extrémités antérieures. ............ Docbhodebactscové dobtod dadoooonoodoon 
$ IX. Des extrémités postérieures. . ................ rrcebe-reeeet eee cotbosoopade 


CHAPITRE III. 


Caractères ostéologiques du Gorille et description comparative de son squelette avec 
celui des Troglodytes, des Orangs et des Gibbons..........,.....,,......... pe 


20 
20 
24 
24 
27 


29 


64 TABLE DES MATIÈRES. 


8 X Description de la tête csseuse du Gorille suivant l’âge et le sexe............ noooooste 
$ XI. Comparaison des jeunes têtes avec les têtes d'adultes............. ennemis sons es 
$ XII. Système de dentition du Gorille adulte............... 25000000 d035 00000 
SÉXIIT Dentitionidelailes.-ce------e----e--ccr-eee-c-ce---e---t--- ce 
$ XIV. Colonne vertébrale...................... 6 5+ Bouc ro i0r Doboaao 00003000 
$ XV. Différences des vertèbres selon les régions. .................................... 
$ XVI. Côtes et sternum........ Dh os Too no cb abEooous doddoo cac 2ÉH0DÉSO0N 
S$ XVII. Des extrémités thoraciques.............................. Goo do 000 di JOD2DCS 
$ XVIII. Des extrémités pelviennes ou abdominales... OR CRT ere -ce cc -ce 


Premier tableau. Nombre des vertèbres...... DoDoodoo tone donons Hbc Da co 


Deuxième tableau. Dimensions de la tête osseuse dans les quatre genres de Singes 
Pieudo-anthropomonphes-"erre-reri see r-Ce eee Gboove Gégérodo so 


Troisième tableau. Mesure des extrémités... ....,.. 80600 Sfiestene BOUT bo Son 
CHAPITRE [V. 


Conclusions sur les caractères ostéologiques et les rapports classiques des quatre 
genres de Singes Pseudo-anthropomorphes, dont il est question dans ce Mémoire 
SXIX-Mormetgénérale du) CrAne ee ere eee cuemmeceere- dodriosnec oo ot 
$ XX. Quelques traits caractéristiques tirés des os de latête.................... Sodobeo . 
SEXXI Système dentaire... as ene neo edessm eeepc 
$ XXIT. Parties du squelette autres que la tête et, en premier lieu, de la colonne vertébrale, 
du sternum et des côtes... ..... Érotoobcconco neo obooonebniddanouu D320A 0 -. 
SSXI SEX (TÉMITÉS TROTACIQUES. nee ee-er-e eee JODoo 1400 no ose ta 
$ XXIV. Extrémités pelviennes........... SÉOPOC 5 0DC 210 0000 Do Don T0 00 00 DO 
$ XXV. Le Troglodyte Tschégo est-elle une espèce distincte ?............. ACT D US JO 
$ XXVI. Le Gorille doit-il former un genre distinct?.....,.....,............... dre È 
$ XXVIT. Dans quel ordre doit-on placer les quatre Singes Pseudo-anthropomorphes, en 
comparant leur squelette à celui de l'homme?................. DOCS AC DURE 


Pages. 
29 
31 
33 
35 
35 
36 
40 
40 
43 


45 


46 
A7 


DEUXIÈME MÉMOIRE 


SUR 


L'ANATOMIE COMPARÉE 


DES 


GRANDS SINGES 


PSEUDO-ANTHROPOMORPHES 


ET PLUS PARTICULIÈREMENT SUR LA SYNDYMOLOGIE ET LA MYOLOGIE DU GORILLE DE 
SAVAGE, GORILLA GINA IS. GEOFFROY, COMPARÉES A CELLES DES GENRES TROGLODYTE 


ET ORANG. 


Ce Mémoire ! est divisé en deux parties : 

La première est un supplément à l’Ostéologie du Gorille, décrite dans le 
Mémoire précédent ; elle concerne principalement les ligaments des articula- 
tions des organes du mouvement, ou leur Syrdymologie. 

La seconde partie comprend la description comparée des muscles des extré- 
mités, ou la Myologie des membres. 

Nous le terminerons par un résumé de ces deux parties, tel qu'il a 
été imprimé dans le compte rendu de la séance du 5 décembre 1853, sauf 
quelques pages que nous avions dû supprimer, pour nous renfermer dans les 


limites prescrites pour ces extraits. 


1. Communiqué à l’Académie des sciences, dans sa séance du 5 décembre 1833. 


ARCHIVES DU Muséum. T. VIII. 9 


66 DEUXIÈME MÉMOIRE. SUR L'ANATOMIE COMPARÉE 


PREMIÈRE PARTIE. 


QUELQUES OBSERVATIONS SUR LES ARTICULATIONS ET LES LIGAMENTS DES EXTRÉMITÉS DU GORILLE. 


LA 
A. Ligaments et articulations des extrémités antérieures. 


$ I. — Articulations clavio-sternale et clavio -scapulaire. 


1. Ligument costo- clavio-coracoïidien. 


Ce ligament épais, aplati, se porte obliquement de la partie supérieure et 
interne de la première côte, et du tiers antérieur et sternal de la clavicule, à 
la face interne supérieure de l’apophyse coracoïde, où se trouve un tubercule 
ou une apophyse saillante, à laquelle il s'attache. 

Ce fort ligament maintient les rapports de la clavicule et de l'omoplate, 
et empêche celle-ci de se porter trop en dehors. Il distingue le Gorille de 
l'homme et semble remplacer le muscle sous-clavier de ce dernier, qui 
manque dans le Gorille. 

2. L'articulation de la clavicule avec l’acromion, a une capsule synoviale et 
des facettes articulaires comme les articulations libres ou mobiles. 

La capsule ligamenteuse qui l'entoure est tres-forte, surtout à sa partie 
supérieure. 

Des faisceaux ligamenteux en partent pour se porter au bord supérieur de 
l'acromion, un peu en arrière de cette articulation. 

3 et 4. Deux ligaments coracoidiens partent : l’un de l’apophyse coracoïde, 
un peu en arrière du ligament costo-clavio-acromien, et se dirige en dehors 
et en arrière, pour s’insérer à la clavicule, en dehors de son extrémité sca- 
pulaire ; autre se fixe à la partie postérieure de cette apophyse, et va s’in- 
sérer à la partie postérieure de la même extrémité claviculaire. 

Ils maintiennent la clavicule comme un fort arc-boutant, et ils moderent 
ses mouvements en avant et en arrière. 

Ces trois forts ligaments doivent empêcher toute espèce de luxation de 
cet os. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTIHROPOMORPHES, 67 


S IT. — Articulation scapulo-humérale et ses ligaments. 


5. Le ligament coraco-acromial, qui va de l’apophyse coracoïde à l’acro- 
mion, en formant un pont au-dessus de l'articulation de l’humérus, où la 
voûte de cette articulation; ce ligament, dis-je, est extrèmement fort et pro- 
portionné à la tête de l’humérus et au développement de ces apophyses. 

Ces quatre derniers ligaments se voient chez l'homme. 

6. La capsule articulaire de l’humérus et des os de l’épaule ne présente 
rien de particulier. 

Le tendon du biceps lui fournit une expansion des deux côtés de son 
insertion au bord de l'articulation. 


$ II. — Forme de l'articulation humérale inférieure ou huméro-cubito-radiale 
et ses ligaments 


Cette articulation, dans sa partie cubitale, forme une poulie plus distincte 
que chez l'homme, de la partie radiale de la même articulation, par une arête 
saillante qui l'en sépare. Son bord interne et inférieur ne descend pas autant. 
Sa rainure est plus circonscrite. La fosse qui recoit l’apophyse coronoïde est 
plus profonde, en même temps que cette apophyse est plus saillante que chez 
l’homme. 

Le cubitus à son apophyse coronoïde plus forte à proportion que l’olé- 
crâne. C’est le contraire chez l’homme. 

La tête du radius a une cavité arrondie, bordée par un large rebord en 
biseau. La surface de articulation qui se meut sur la partie latérale du cubi- 
tus, est beaucoup plus large que chez l'homme, et au lieu de former une 
bande circulaire dans un seul plan, elle en présente deux obliques, une su- 
périeure et l’autre inférieure, séparées par une arête saillante. 

La première s'articule avec la poulie radiale de l'humérus et plus particu- 
lièrement avec le côté de cette poulie qui la sépare de la poulie cubitale. 

L'autre partie glisse sur la facette articulaire que lui présente le cubitus. 

En général, toute cette articulation doit avoir une grande solidité. 


58 DEUXIÈME MÉMOIRE. SUR L'ANATOMIE COMPARÉE 


$ IV. — Articulations et ligaments des os de l'avant-bras entre eux. 
7. Le ligament annulaire du radius. 


Ce ligament s’insère aux côtés de l'articulation du cubitus et contourne la 
tête du radius de manière à lui permettre ses mouvements de rotation. 

8. Le ligament inter-osseux remplit tout l'intervalle des deux os, qui est 
beaucoup plus grand que chez l'homme par suite des courbures de ces os. 
Ce ligament est fort; sa partie moyenne, dans le bras que nous observons, 
présente une partie plus épaisse qui part d’une saillie osseuse qui se voit à la 
fin du tiers supérieur du radius; de là elle se porte vers la partie inférieure 
du cubitus. 


8. La capsule articulaire huméro-cubitale. 


Cette capsule a extérieurement, et à sa face inférieure, des faisceaux liga- 
menteux qui s’entre-croisent en divers sens et qui se renforcent sur les côtés 
de faisceaux de même nature, trés-forts, qui descendent des condyles. Ceux 
qui descendent du condyle externe traversent la tête du radius en fortifiant 
sa capsule articulaire. Ceux du condyle interne s’inserent au bord interne du 
cubitus. 

En arriere, cette capsule est faible dans toute la partie recouverte par le 
tendon du triceps. 


$ V. — Articulations des os de l'avant-bras avec ceux du carpe 


et leurs ligaments. 
9. La capsule articulaire de l'articulation du poignet. 


Cette capsule est renforcée de tousfles côtés par des fibres ligamenteuses 
qui lui donnent une très-grande épaisseur. 

Le radius seul s'articule directement avec le poignet par les os scaphoïide 
et semi-lunaire.Sa surface articulaire glisse sur une surface fibro-cartilagi- 
neuse qui le sépare du pyramidal. 

L'apophyse styloïde du cubitus s'articule immédiatement avec le pyrami- 
dal par un fibro-cartilage. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 69 


Ainsi, l'articulation du cubitus, qui contribue à celle du poignet, se fait 
par un cartilage intermédiaire , qui forme la partie interne de la capsule 
radio-articulaire. Ce cartilage intra-articulaire répond au cartilage triangulaire 
chez l'homme. 

L’articulation du poignet, du côté du bras, est formée principalement de 
deux facettes concaves séparées par une arête. 

La partie interne de cette articulation se compose de la facette articulaire 
du radius, et de la partie interne, du cartilage triangulaire que nous venons 
d'indiquer et qui répond à la facette articulaire du cubitus. 

Du côté du carpe, le scaphoïde et le semi-lunaire forment essentiellement 
l'articulation du poignet. Cependant le pyramidal occupe ane petite surface 
dans la partie cubitale et dorsale de cette articulation. 

Chaque os scaphoïde et semi-lunaire présente une surface convexe consi- 
dérable, séparée par un enfoncement dans lequel se voit un ligament. 


$ VI. — Articulations des os du carpe entre eux. 


Le pisiforme a une articulation transversalement concave avec le pyra- 
midal, qui permet des mouvements assez faciles. 

La premiere rangée a des mouvements de flexion et d'extension sur la 
seconde tres-faciles et tres-libres. 

Du côté de la première rangée, le scaphoide montre une surface tres-sail- 
lante divisée en deux autres par une arête, qui est reçue dans une cavité du 
trapèze et du trapézoïde. 

En dedans de cette saillie, il y a une large concavité formée, tout à fait en 
dedans, par une facette concave et descendante du scaphoïde, par une facette 
coucave et rentrante du semi-lunaire, et postérieurement par une facette 
articulaire du pyramidal. 

Du côté de la seconde rangée, le trapèze et le trapézoïde, et un peu le grand 
os, circonscrivent une cavité articulaire qui reçoit la saillie du scaphoïde. 

Le grand os et l’unciforme composent la saillie articulaire reçue dans la 
concavité du scaphoiïde, du semi-‘unaire et du pyramidal. 

Les deux rangées des os du carpe sont ainsi engrenées l’une dans l’autre, 
et avec les os de l’avant-bras. Tout en facilitant les mouvements de flexion et 
d’extension, cette forme générale gène les mouvements latéraux. 


70 DEUXIÈME MÉMOIRE. SUR L'ANATOMIE COMPARÉE 


Des ligaments, ou des aponévroses, séparent les inter-osseux palmaires. Il 
yen a un plus fort qui va de l'unciforme à la tête du métacarpien corres- 


pondant. 


$ VIL. — Articulations des métacarpiens, et leurs ligaments. 


1. Métacarpiens du pouce. 


Son articulation avec le trapèze est importante à étudier, pour comprendre 
la position habituelle du pouce dans l’abduction, et les mouvements de ce 
doigt. La facette articulaire de cet os forme une poulie profonde, concave du 
côté du métatarsien, convexe du côté du trapèze, qui permet les mouve- 
ments latéraux où d’abduction et d'adduction; mais qui gène et rend difficiles 
les mouvements de rotation ou de cireumduction. 

On voit déjà dans cette forme articulaire que la main du Singe est faite 


pour empoigner et nullement pour pincer. 
Les autres articulations des phalanges de ce doigt n’ont rien de particulier. 


>. Articulations des quatre derniers métacarpiens 


avec les premières phalanges correspondantes. 


Les métacarpiens présentent de grandes têtes articulaires, s'étendant sur 
le côté palmaire et sur le côté dorsal de leur extrémité phalangienne; tandis 
que la facette de la première phalange est peu étendue et peu concave. Ces 
phalanges ont conséquemment une grande étendue de mouvement sur la 
tête articulaire de leur métatarsien. 

Les ligaments qui renforcent la capsule articulaire de cette articulation, 
sont formés, en partie, par les tendons des inter-osseux. 

Cette capsule articulaire, ainsi fortifiée, est très-épaisse sur les côtés par 
ces tendons, eten dessous par les ligaments propres de larticulation. 

Les ligaments capsulaires des articulations des deuxième et troisième pha- 
langes sont renforcés par les tendons des fléchisseurs et des extenseurs. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 71 


$ VII. — Ligaments annulaires des phalanges. 


Le premier de ces ligaments est sous l'articulation métacarpo-phalan- 
gienne de chaque doigt; le second sous la première phalange, avant son 
articulation avec la seconde; le troisième au milieu de la seconde phalange. 

Ils sont très-forts et s’attachent aux crêtes osseuses qui sont de chaque côté 
de la phalange à leur face palmaire et qui font plus de saillie dans leur 
partie moyenne ‘. C’est aussi dans cette partie que le ligament annulaire est 
le plus fort. 

Cette disposition est en harmonie avec la saillie des têtes articulaires qui 
aurait trop soulevé les tendons. 


B. Ligaments articulaires et articulations des os de l'extrémité postérieure. 


S IX. — Articulations pelvio-fémorale et fémoro-tibiale, et ses ligaments. 


Le ligament rond de l'articulation pelvio-fémorale était très-fort. 

Le ligament rotulien est bien séparé au-dessus de la rotule. 

Le ligament inférieur est également bien séparé de la capsule ; il est très- 
large et très-fort. 

Les ligaments latéraux sont étroits, et cependant épais et forts. Ils vont 
comme à l'ordinaire, l’un du condyle interne au tibia ; l’autre du condyle 
externe au péroné. 

Il y a, en arrière de la capsule, des fibres ligamenteuses qui vont oblique- 
ment du condyle interne du fémur à la tubérosité interne du tibia, comme 
pour fortifier l'articulation, lorsque l'animal incline le pied sur son côté 
externe. 

L’articulation a un ligament graisseux qui va de l'intervalle des deux 
condyles à la partie moyenne et supérieure du tibia. Ce ligament est lâche 
et forme comme une cloison qui séparerait la capsule articulaire en deux. 

Les ligaments croisés sont forts et cylindriques. Tous deux sont attachés 
entre les condyles, dans une fosse profonde. 


4. Planche nr, A' et B’. 


72 DEUXIÈME MÉMOIRE. SUR L'ANATOMIE COMPARÉE 


L'externe est plus en arriére, relativement à son insertion entre les con- 
dyles du fémur; l’'interne est plus en avant. Le premier se porte d’arrière en 
avant sur la crête du tibia en avant de laquelle il a son insertion. L’interne 
va d'avant en arrière se fixer au côté interne et postérieur de la tubérosité 
péronienne du tibia. 

Ces ligaments bornent l'extension de la jambe sur la cuisse, ainsi que les 
mouvements de flexion latérale, soit d’un côté soit d'un autre, et même 
jusqu'à un certain point, les mouvements de torsion. 

Des deux cartilages inter-articulaires, externe forme un cercle complet; 
il a un petit trou circulaire central. Son bord se continue avec la capsule de 
l'articulation. 

L'interne est incomplet du côté de lépine du tibia; il s'attache, comme 
l'externe, à cette épine, par des fibres ligamenteuses. Son ouverture est bien 
plus grande et laisse à découvert une plus grande partie de la surface arti- 
culaire. 

La surface articulaire du tibia était molle et conservait l’impression du 


doigt !, au moment de ces recherches. 


$S X. — Articulations des os de la jambe entre eux; ligaments 
qui les unissent. 


L'articulation du tibia avec le péroné a une mobilité plus grande que 
chez l'homme. 

Son ligament n'offre rien de particulier. 

Le ligament inter-osseux n'offre de même aucune particularité. 


$S XI. — Articulation tibio-larsienne et ses ligaments. 


La capsule articulaire est plus forte que chez l'homme. Elle est fortifiée 
par des fibres ligamenteuses qui la revêtent surtout en arrière. 

Ses ligaments latéraux sont très-forts. Du côté interne il y en a deux; l’un 
qui descend de la pointe antérieure du tibia au scaphoïde. 

L'autre descend du tibia plus en arrière et va s'attacher à l’astragale. 

Les externes vont du péroné à l’astragale et au scaphoïde. 


1. Nous avons conservé ces cartilages. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 73 


Ces ligaments bornent les mouvements latéraux dans cette première articu- 
lation de la jambe avec la main postérieure, et permettent ceux de flexion et 
d'extension. 


$ XII. — Articulations et ligaments des os du tarse entre eux. 


Ces ligaments sont très-compliqués, comme chez l’homme. On verra, dans 
le $ XIV, ce que les articulations des os du tarse entre eux, et avec les os 
du métatarse, nous ont offert de particulier. 

Remarquons encore que la surface articulaire #ibio-péronéo-tarsienne 
forme, du côté du péroné, une cavité conique qui doit favoriser la flexion 
du pied sur son bord externe. 


$ XIII. — Articulations et ligaments des os du métatarse avec le tarse. 


Le premier os métatarsien est articulé sur le premier cunéiforme tout à fait 
sur le côté, ce qui lui donne une position habituellement écartée ou dans 
l’abduction. 

La facette articulaire du cunéiforme est convexe et a la forme d’un demi- 
cylindre. 

Celle du premier métatarsien est concave et se meut particulièrement dans 
la flexion et l'extension autour de l'axe de ce cylindre. 

Ces mouvements sont limités par de très-forts ligaments qui se trouvent 
aux faces dorsale et palmaire de cette articulation, surtout à la face dorsale. 

Les articulations des os du métatarse avec ceux du tarse sont en général 
très-lâches. 

I n’y a qu'un ligament un peu fort, qui s'étend de la face plantaire et 
interne du cuboïde aux troisième et quatrième métatarsien interne. 


$ XIV. — État général de toutes les articulations des os du pied. 


Toutes ces articulations ont une mobilité remarquable, de sorte que chaque 
os est mobile sur son voisin ou sur ses voisins. 

L'astragale l’est sur le calcanéum ; la seconde rangée du tarse sur la pre- 
mière, mais surtout sur l’astragale, dont l’apophyse antérieure lui sert de 
pivot. 

ARCHIVES Du Muséum. T. VIII. 10 


74 DEUXIÈME MÉMOIRE SUR L'ANATOMIE COMPARÉE 


Le premier métatarsien est mobile sur le premier cunéiforme ; et le pre- 
mier cunéiforme sur les trois os avec lesquels il s’articule. 

Les autres cunéiformes et le cuboïde sont de même très-mobiles. 

Tous les métatarsiens sont mobiles sur les os du tarse. 

Après le premier métatarsien, les plus mobiles sont les quatrième et cin- 
quième, comme pour permettre à cette main de faire le creux. 

Tous les ligaments en sont assez étendus pour faciliter cette mobilité, 

A la surface dorsale, on ne trouve guère de ligament renforçant ces articu- 
lations, que celui qui s'étend de lastragale au second métatarsien et au 
cunéiforme. 

À la face latérale interne il existe un ligament très-fort, mais lâche, qui unit 
le scaphoïde au premier cunéiforme. 

Il n’y a pas de ligament fort à la face latérale externe. 

A la face plantaire, il y a un ligament transverse sur la tête des os du 
métatarse, et un petit ligament allant du cuboïde sur le deuxième eunéiforme. 
Ce ligament empêche l’aplatissement complet du pied. 

Les ligaments des cunéiformes sont assez lâches pour permettre des mou- 
vements qui n'existent pas chez l'homme. 

Il est intéressant d'observer dans les articulations des phalanges, la liberté 
de leurs mouvements de flexion et d'extension. Cette étendue tient particu- 
liérement aux dimensions des têtes articulaires des os métatarsiens et des 
phalanges, et à la moindre étendue des facettes articulaires de la base de 
chaque phalange. 

Elle tient encore aux capsules articulaires, qui sont assez lâches pour per- 
mettre toute l’étendue de ces mouvements, rendue possible par ces rapports 
articulaires. 

Les capsules articulaires ont d’ailleurs les mêmes renforcements que däns 
la main et la même disposition. 

Seulement elles paraissent un peu plus faibles. 


DES GRANDS SINGES PSÉUDO+ANTHROPOMORPAES. 75 


DEUXIÈME PARTIE. 


MYOLOGIE DES ORGANES DU MOUVEMENT, ÉTUDIÉE PRINCIPALEMENT DANS LE GORILLE 
ET COMPARATIVEMENT DANS LES AUTRES SINGES SUPÉRIEURS, FORMANT LE GROUPE 
DES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 


CHAPITRE PREMIER. 


MUSGLES DE L'ÉPAULE ET DU BASSIN. 


$ XV. — Muscles de l'épaule. 


Le Petit pectoral\. (Costo-coracoïdien.) Ce muscle a une disposition très- 
particulière. Il est séparé en deux parties très-distinctes par leurs attaches 
musculaires aux côtes, et dontles tendons d'insertion à l’apophyse coracoïde 
ne se réunissant qu’à leur point d'attache. 

La première partie a six digitations à la cinquième côte, sur laquelle elle 
s'épanouit en forme d’éventail , en suivant son arc dans une grande étendue. 
La dernière de ces digitations est recouverte par la première du muscle 
suivant. Son tendon assez large et fort, passe en dedans de l’une des bran- 
ches du sac laryngien, de celle qui s'étend sous l'épaule ; il parvient ainsi à 
l'apophyse coracoïde. 

La seconde partie du Petit pectoral ? n'a que deux digitations musculaires 
qui se fixent aux sixième et septième côtes sternales. 

Son tendon reste en dehors du lobe axillaire du sac aérien, qui le sépare 
conséquemment du tendon de la première partie. Il se joint à la courte por- 
tion du biceps, avant de se terminer à l’apophyse coracoïde. 


A. PI. x1, fig. 1, 16. 
2. PI. x, fig. 11, 44, 45 et 16. 


. 


76 DEUXIÈME MÉMOIRE SUR L'ANATOMIE COMPARÉE 


Ce double muscle doit servir surtout à relever les côtes. Ces deux tendons 
me paraissent devoir un peu étrangler la partie du sac laryngien qui passe 
entre eux pour gagner l’aisselle. 

Le Petit pectoral du Gorille diffère considérablement de celui de l’homme, 
et par son plus grand développement, ses plus nombreuses digitations, et sa 
séparation en deux muscles distincts qui ont chacun leur tendon, ne se réu- 
nissant qu'à leur attache à lapophyse coracoide. 

Dans le Chimpanzé, c’est tout un autre plan. Ce muscle s’insère aux 
deuxième, troisième et quatrième côtes. Il s'attache d’autre part au ligament 
coraco-clavien. Il ne se divise pas en deux parties distinctes. II est d’ailleurs 
tres-petit relativement au grand pectoral. 

Celui de l'Orang ressemble de même à celui de l'homme et s'attache aux 
mêmes côtes. Il y a donc une très-grande différence entre le Gortille et ces 
Singes supérieurs de la même famille. Il se compose de quatre digitations 
dont la première qui se fixe à la seconde côte est la principale, et dont la 
quatriènre s'attache à la cinquième côte. 

Dans le A/agot le petit pectoral est unique et très-fort ; son insertion mus- 
culaire et tendineuse s'étend en dedans ou sous celle du grand pectoral, dans 
toute l'étendue de la ligne médiane du sternum jusqu'à l'appendice 
xiphoïde. 

Le Æhomboide 1. (Dorso-scapulien.) Son insertion à l'omoplate s'étend de 
son angle inférieur jusqu’à trois travers de doigt au-dessus de lépine de cet 
os. Ses fibres sont transversales dans les deux tiers inférieurs. Les faisceaux 
du tiers supérieur ou antérieur sont obliques et doivent porter l'omoplate 
en avant. 

Sa ligne d’attache aux apophyses épineuses dorsale et cervicale est plus 
étendue que la ligne d’attache scapulaire. 

Celui de l Orang n'offre rien de particulier. Celui du Magot de même. 

Le Grand dentelé?. Ce muscle est assez fort. Sa partie postérieure pro- 
duit un large et fort tendon qui est court et se porte directement à l'angle 
postérieur de l’omoplate. Ce tendon a évidemment pour effet, lorsque l’ani- 
mal se suspend aux branches d’arbres, de maintenir son épaule fixée au 


4. PI. xu, fig. À, 2, et fig. B, 3. 
2. PL x, fig. I, A7. PI. x1, fig. Il, 20. PI. xu, fig. B. 5 et 5 bis. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 77 


tronc ; effet qui est encore produit par les digitations du grand dentelé aux- 
quelles il se fixe, et dont les faisceaux partent du même angle de lomo- 
plate et se dirigent en arriére et en bas le long de la face dorsale du thorax 
jusqu’à la onzième côte. 

Ce tendon est faible dans l Orang:; il manque dans le Magot. 

L’Angulaire ! ou le releveur de lomoplate. (Trachélo-scapulien.) Ce mus- 
cle est composé de deux faisceaux très-distincts, dont l'insertion à l’omo- 
plate immédiatement au-dessous de son angle antérieur et supérieur où dor- 
sal, se fait l’un devant l’autre. 

Le faisceau externe s’insère supérieurement à l’apophyse transverse del’atlas. 

Le faisceau interne se fixe aux apophyses transverses des deuxième, troi- 
sième, quatrième et cinquième vertèbres cervicales, par autant de languettes 
tendineuses communes avec celles du splénius. Cette portion de l’angulaire 
envoie quelques languettes au scalène antérieur. 

Dans l'Orang il y a une languette très-gréle qui va à l'occipital. Une autre 
languette se joint à la partie occipitale du sterno-mastoidien. Elles sont anté- 
rieures. Les languettes qui vont aux apophyses transverses des cervicales 
sont au nombre de trois. 

Dans le Hagot, l'angulaire de l'omoplate a quatre digitations qui vont 
aux apophyses transverses des vertèbres cervicales. 

Le Trapèze ?. (Dorso-sus-acromien.) Ce muscle est mince, sa portion 
occipitale attachée à la crête de ce nom, tout près de la ligne médiane, est 
très-étroite. 

Cette portion et la cervicale sont recouvertes par une aponévrose ligamen- 
teuse très-épaisse qui se fixe d’une part à toute la crête occipitale, s'étend 
sur l'occiput, la nuque et le cou, et s'attache aux longues apophyses épineuses 
de cette région. 

L'aponévrose scapulaire du trapèze s'étend sur toute la fosse sus-épineuse, 
et se termine à l’épine de l’omoplate. 

Sa portion claviculaire s'attache au quart externe de la clavicule. 

Son attache à l’épine dorsale descend jusqu’à la septième et huitième ver- 
tébres et se perd dans l’aponévrose de cette région. 


A. PI. xur, fig. B, 2. 
2. PI. x, fig. A, 4 et 4 bis. 


78 DEUXIÈME MÉMOIRE SUR L'ANATOMIE COMPARÉE 
Quant aux attaches de ce muscle à la colonne vertébrale, il s'insère aux 
apophyses épineuses des vertèbres cervicales, les deux premières exceptées, 


ét à toutes les vertèbres dorsales. 
On sait que dans l’homme il ne s'attache qu’à la dernière vertèbre cervi- 


cale et à toutes les dorsalés, bien entendu aux apophyÿses épineuses de ces 


vertèbres. 
Dans le Chimpanzé son insertion occipitale est plus large que dans le Go- 


rille, quoique moins large à proportion que chez l'homme. 


$ II. — Muscles du bassin. 


1. Le carré des lombes. (léo-costien.) 9. Le petit psoas. (Prélombo- 


pübien.) Ces muscles ne m'ont rien offert de particulier. 


CHAPITRE Il. 


MUSCLES DU BRAS ET DE LA CUISSE. 


$ III. — Muscles du bras. 


Le Grand pectoral 1. (Sterno-humérien.) Ce muscle se compose de deux 
parties distinctes, entièrement séparées dans toute leur étendue. 

L'une, sterno-clavio-humérale, s'attache à la partie supérieure du sternum 
et à près de la moitié externe de la clavicule; elle descend jusqu’au bord 
externe de la coulisse bicipitale de l’humérus, auquel elle se fixe par un ten- 
don mince, long d’un décimètre, qui se confond inférieurement avec celui de 


la seconde partie. 
Celle-ci, qui n’est que sterno-humérale, est fixée au sternum après l’inter- 


valle qui la sépare de la première et qui est occupé par la branche latérale 


du sac aérien dépendant du larynx. 
Cette seconde partie du muscle pectoral descend jusqu’au niveau de la 


sixième côte. 


4. PI. xx, fig. I, 44 45 et 45 bis. 


DES GRANDS SINGES PSEUPO-ANTHROPOMORPHES. 79 


Ce muscle est extrêmement fort; ila jusqu’à 0" 08 d'épaisseur à l'endroit où 
ses faisceaux convergent pour devenir tendineux, un décimètre plus en dehors. 

Son tendon large et mince s'applique contre celui de la première partie et 
se fixe à la même ligne, après s’étre confondu avec lui dans sa partie infés 
rieure, ainsi que nous l'avons déjà exprimé. 

Dans le Chimpanzé jeune, le grand pectoral n'est formé que d’un seul 
muscle plus étendu, descendant de la partie supérieure du sternum beaucoup 
plus bas, sur la partie la plus inférieure de cet os, jusque sur le cartilage 
commun aux dernières côtes. Il recouvre complétement le petit pectoral, 
Son insertion à l’'humérus a lieu, comme chez l’homme, en se contournant 
un peu, de manière que les faisceaux inférieurs deviennent postérieurs ou 
intérieurs, tandis que les supérieurs restent antérieurs ou extérieurs. 

Dans l’Orang, le muscle est divisé en trois parties qui s’insèrent, la partie 
supérieure, à la première pièce, et au bord supérieur de la seconde pièce du 
sternum. Celle-ci reste à découvert dans toute sa surface externe, et ce 
n’est qu’à la troisième pièce que s'attache la seconde partie du muscle en 
question, qui descend jusqu’à l’appendice xiphoiïde, et recouvre les extré- 
mités cartilagiennes des cinquième, sixième et septième côtes. La troisième 
partie s'attache aux cartilages des huitième, neuvième et dixième côtes. 
Ces trois parties se fixent à l'humérus par trois tendons distincts. Celui 
de la première qui est le plus large se termine à la coulisse bicipitale ; celui 
de la seconde a la même insertion, mais en dedans et seulement dans la moitié 
inférieure de l’attache de la première. Enfin, le tendon de la troisième parte 
s'attache immédiatement au-dessus de la seconde, sous la première moitié de 
l'insertion du tendon de la première partie. 

Cette disposition de l'insertion humérale des trois parties du Grand pecto- 
ral, est analogue à l’inversion qui a lieu chez l’homme. 

Dans le Magot, ce muscle est plus étendu; il recouvre tout le sternurm et 
descend sur l’appendice xiphoïde et même sur l’aponévrose abdominale. 
Tous ses faisceaux aboutissent à un seul tendon, de la même manière que 
chez l'homme. 

Le Grand dorsal}. (Dorso-humérien. ) Ce muscle a sesattaches inférieures : 

1° Aux extrémités des deux avant-dernières côtes et à la face externe des 


4. PI. xx, Gg. I, 48. PL. xx, fig, IL, 21. PL. xx, fig. A, 5 et 5 bis. 


80 DEUXIÈME MÉMOIRE SUR L'ANATOMIE COMPARÉE 
deux dernières, en formant plusieurs digitationsqui s’entre-croisent avec celles 
du grand oblique. 

> Au bord externe de la crête iliaque, dans une petite étendue, par des 
fibres musculaires et aponévrotiques très-courtes. 

3° Enfin il se fixe par une aponévrose à tout le reste de la crête iliaque et 
aux apophyses épineuses des vertebres lombaires. 

Ses faisceaux descendent en rayonnant vers cette aponévrose; autrement 
ils en partent pour s'élever obliquement vers l’attache supérieure et humérale 
de ce muscle. Elle est formée par un large tendon aponévrotique qui va s’in- 
sérer au bord postérieur de la coulisse bicipitale, après sa jonction avec celui 
du grand rond. 

Outre les liaisons de ce muscle avec le dorso-épitrochlien que nous allons 
décrire ; il se continue par un petit faisceau avec le biceps 1. 

Le Dorso-épitrochlien ?. Ce muscle singulier, long et grèle, a son tendon 
supérieur appliqué et fixé à celui du grand dorsal, tout près de son insertion 
à l'humérus. 

Il descend le long de la face interne et postérieure du bras, et va se fixer 
au condyle interne de l’humérus. 

Ce muscle existe dans les autres S/nges; mais on l’a décrit comme une 
partie de l’extenseur commun de Vavant-bras ayant son attache inférieure 
à l’olécrane à. 

M. W. Vrolick la décrit dans le Chimpanzé comme s’insérant à la fois au 
condyle interne ou à l’olécräne. 

Dans l’Orang, il ne se fixe qu'à l'épitrochlie; mais dans son tiers inférieur 
il est lié par une aponévrose à la partie interne du biceps. 

Enfin, dansle Wagot, il se tient aussi tout à la fois à l'épitrochlée. et à l’olé- 
crâne. 

Sa partie moyenne y reçoit par son bord antérieur, un petit muscle qui 
provient du tendon commun au biceps et au coraco-brachial. 

Que son insertion se fasse seulement au condyle interne de l'humérus, ou 
à l’olécrâne, ou à ces deux os, son usage principal doit être dans l’action de 

grimper ; lorsque l’animal ayant porté son bras dans l'érection vers le haut, 


1. Je ne trouve pas ce dernier rapport dans l’Orang, ni dans le Magot. 
2. Pl vir, fig. I, 2%et 2, 
3. Voir l'anatomie comparée de G. Cuvier, Myologie publiée par M. Laurillard, pl. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 81 


cherche à porter le tronc et le reste de son corps dans cette même 
direction. 

L'insertion du tendon du dorso-épitrochléen à l'humérus, avec celui du 
grand dorsal, en faisant coïncider la flexion de l’humérus avec l’action du 
graud dorsal, pour élever le tronc vers le bras, a, dans ce cas, son utilité évi- 
dente. 

Le Deltoïdei. (Sous-acromio-humérien.) Ce muscle très-puissant s’at- 
tache supérieurement à la moitié externe de la clavicule, à l’acromion 
qui est tres-large, et plus en arrière à l’aponévrose qui recouvre le sous- 
épineux. 

Ses faisceaux distincts se rapprochent en descendant, forment des bandes 
profondes appliquées les unes contre les autres. Ils aboutissent à deux ten- 
dons plats ; l'un postérieur qui s'attache à la ligne àpre de l'humérus et se 
continue avec le court fléchisseur de l'avant-bras, par des faisceaux musculo- 
tendineux tres-forts. 

L'autre tendon est antérieur; il se fixe aussi à la ligne âpre et plus bas à 
l’arête externe qui est la continuation de la coulisse bicipitale; au-dessus de 
cette attache le tendon se perd dans le brachial interne. 

Entre ces deux tendons on voit extérieurement quelques forts faisceaux 
musculeux qui viennent s'entrecroiser avec une lame tendineuse mince à la 
face externe du brachial antérieur. 

Ces liaisons des plus forts muscles du bras et de l’avant-bras montrent que 
dans l’action de grimper, les efforts simultanés de tous ces muscles étaient 
nécessaires. 

Dans l'Oranrg, il n’y a aucune différence esentielle. 

Mais dans le Mugot, il y a proprement trois parties distinctes et bien sépa- 
rées en haut: La partie clwiculaire, sa partie moyenne ou acromio-coracoi- 
dienne, et sa partie sous-épineuse. Ces trois parties convergent par son atiache 
humérale qui est la même que chez l’homme. 

Le Coraco-brachial. (Coraco-humérien.) C’est un muscle grêle, peu im- 
portant relativement aux autres moteurs de l’humérus. Son tendon supérieur 
est confondu avec la portion coracoïllienne du biceps. 

Il se termine au milieu de la longueur de l'humérus qu'il relève. 


4. PL, x, fig. I, 5, 5, pl. vus, fig. A, 4 et 4’, et fig. C, 45. 
ARCuives vu Muséum, T. VIII. at 


82: DEUXIÈME, MÉMOIRE., SUR L'ANATOMIE COMPARÉE 

Il ne différe pas essentiellement dans l'Orang, ni dans le. Wagot. Ses 
inserlions et proportions sont les mêmes. 

M. Vrolick a décrit et figuré! un ruban musculeux qui va, dans le Chim- 
panzé, de la portiou supérieur de ce muscle à la portion interne du triceps. 


A. Muscles qui s'attachent à la grande tubérosité de l'humérus. 
Rotateurs en dehors 


1. Le Sus-épineux. (Sus-scapulo-trochitérien.) Il est recouvert par une 
aponévrose, dont le bord inférieur est épais, détaché du muscle, formant 
comme un pont fortement tendu entre la partie inférieure du bord spinal 
de l'omoplate et son épine, au moment où elle se change en acromion. 

Cette aponévrose est mince dans la partie qui est adhérente au muscle. 

2. Le Sous-épineux. (Sous-scapulo-trochitérien.) Ne présente rien de 
particulier. 

3. Le Petit rond. (Scapulo-sous-trochitérien. ) Son attache à l'omoplate 
ne descend qu'à la moitié du bord costal de l’omo-plate. Il est parallèle au 
sous-épineux, plus bas que lui. 

I s'aplatit en s’avançant vers lhumérus, et se fixe à la partie inférieure 


de sa tubérosité externe. 
B. Muscles qui s'attachent à l’humérus au-dessous de ses. tubérosites. 


Le Grand ronl.(Scapulo-humérien.) C’est un muscle puissant, qui s'at- 
tache à tout le bord antérieur ou costal de l’omoplate, et dont les faisceaux 
musculeux superficiels se confondent en dessous, avec ceux du sous-sca- 
pulaire, et en dehors avec ceux du sous-épineux, 

Ses faisceaux les plus inférieurs se réunissent au tendon du grand dorsal. 
Les autres aboutissent à un tendon large et plat qui s'attache au tendon 
du grand dorsal, et s'attache avec lui au bord interne ou postérieur de la 
coulisse bicipitale. 

Le Grand rond ? rapproche le bras du tronc. 

Il a, dans le Chimpanzé, une liaison remarquable avec le triceps, par un 


41. O.c.,p.19etpl.ive. 
2. PI. xu, fig. À et B, 4. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES, 83 


faisceau considérable qui va joindre la partie moyenne de la portion interne 
de ce dernier muscle. 


C. Rotateurs en dedans. — Ils: s'attachent à la tubérosité interne 
de Ll'humérus 


Le Sous-scapulaire. (Scapulo-trochitérien.) C’est un muscle très-fort qui 
remplit toute la face costale de l'omoplate. Ses faisceaux se réunissent dans 
une portion musculo-tendineuse qui revêt la face interne de la capsule arti- 
culaire de l'humérus et de l’omoplate, au-dessous de l’apophyse coracoïde, 
et va gagner la tubérosité interne de cet os à laquelle il se fixe. 


$ IV. — Muscles du fémur. 


Le plus extérieur est le muscle du fascia-lata ! (iléo-fascien), qui vient 
de l'épine de l’iléon et de son échancrure, et qui se perd dans l'aponévrose 
de la cuisse. Ce muscle est mince et étroit dans le Gorille. 

Il existe aussi dans le Cimpanzé où il s'attache supérieurement à tout le 
tiers externe de l’arcade crurale. 

Il est remplacé par un simple tendon plat dans l’Orang. 

Dans le Hugot, au contraire, je trouve sa partie charnue épaisse et forte, 
plus à proportion que chez l'homme. 


1. Muscles du grand trochanter. — Rotateurs de la cuisse. 


Le Carré de la cuisse. (Ischio-trochantérien). Ce petit muscle à fais- 
ceaux minces, va de l’ischion au grand trochanter. 

L'Obiurateur externe. (Sous-pubio-trochantérien.) N'a rien de parti- 
culier. 

Le Pyramidal ?. (Sacro-trochantérien.) Va du sacrum au sommet du 
grand, trochanter auquel il s’insére par un tendon mince et plat. 

Les Jumeaux %. (Isclui-trochantériens.) Vont de la face postérieure du 


4. PL vu, fig. 4, 40. 
2. PL xui, fiz. À, 6. 
3. PL. xun, fig. À, 8 et 8’. 


84 DEUXIÈME MÉMOIRE. SUR L'ANATOMIE COMPARÉE 
corps de l'ischion, de chaque côté de l’obturateur interne, à la fosse du 
grand trochanter. 

L'Obturateur interne 1. (Sous-pubio-trochantérien.) De la face interne 
du trou obturateur contourne l'ischion de dedans en dehors entre les 
attaches des jumeaux, et se fixe derrière le grand trochanter dans la fosse de 


ce nom. 
>. Muscles de la face interne de la cuisse, et du petit trochanter. 


Le Psoas. (Prélombo-trocantinien.) C'estun muscle très-fort qui s'attache 
sur le côté du corps des vertèbres lombaires et z1:x deux dernieres vertè- 
bres dorsales. Son tendon se fixe au petit trochanter 

L'/liague ?. (Yéo-trocantinien. ) 1l remplit toute la fosse iliaque. Se joint 
de tres-bonne heure au psoas ; il en forme la partie externe mince et tran- 
chante, jusqu’à leur attache commune, au petit trochanter. 


3. Muscles fléchisseurs de la cuisse. 


Le Grand fessier 3. (Sacro-fémorien.) Ce muscle est très-fort. Ses faisceaux 
épais et distincts viennent de l'aponévrose qui recouvre le moyen fessier, 
s'attache à la crête de l’iléon, et est commune au sacro lombaire. 

En dedans, ses faisceaux musculeux s’attachent au sacrum, au ligament 
sacro-sciatique, et enfin à l'ischion. 

Tous ces faisceaux convergent vers le fémur et commencent à s’y fixer au. 
dessous du grand trochanter, puis dans tout le reste de l'étendue de cet os 
jusqu’à la capsule articulaire du genou où il se termine. 

Son action comme fléchisseur de la cuisse doit être très-puissante. 

L'/schio-fémorien #. Ce muscle, qui pourrait être considéré comme acces- 
soire du Grand fessier, a un tendon commun à l'ischion avec la longue por- 
tion du biceps. 11 descend derrière le fémur, commence à s’y attacher au- 
dessous de l'insertion de la partie supérieure du grand fessier, et descend 


4. PL. xt, fig. À, 7. 

2. PI. vin, fig. A, 44 et 42. 

3. PI. xu, fig. À, 7 et 7/. PI. vin, fig. À, 4, 2, 3, #, et fig. C, 4, 4’, 4". 
4. PI, vin, fig. C, 4’ et 4”, et fig. H, 3 et 3°. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 85 


jusque sur les parties latérales de l'articulation du genou, qu’il recouvre par 
un tendon aponévrotique. 

Le Moyen fessier! (Héo-trochantérien.) Il est encore plus fort que le 
grand fessier ; il remplit toute la fosse iliaque externe, s'attache à tout le 
pourtour de l’iléon et se fixe d’antre part au grand trochanter. 

Le Petit fessier ? (Wii-trochantérien.) Ce muscle n'offre rien de particu- 
lier. Il s'attache au bas de la fosse iliaque externe, et d’autre part au grand 
trochanter, à son bord antérieur. 

Il s'en détache un faisceau plat et large qui se continue avec le vaste 
externe. 

C’est un releveur de la cuisse. 


4. Adducteurs de la cuisse. 


Le Pectiné 3. (Pubo-fémorien.) C’est un muscle compliqué ; sa portion 
externe s’attache à la branche horizontale du pubis, et se porte au fémur, 
où elle se termine au-dessous du petit trochanter. 

Elle est courte et plate à son extrémité inférieure ; assez épaisse supérieu- 
rement. Plus en dedans et dans tout le reste de l'étendue de la branche hori- 
zontale du pubis, jusqu’à la symphise, se fixe la seconde portion du pectiné 
qui est très-épaisse. Son insertion, d’autre part, est au-dessous du petit tro- 
chanter. 

Les trois Adducteurs de la cuisse 4. (Sous-pubo, sous-pubi et ischii- 
fémoriens.) 11 y en a un très fort qui vient de la symphise du pubis. 

Un autre, qui descend de la branche horizontale du pubis, en dehors de 
la deuxième portion du pectiné. 

Deux autres tres-puissants descendent de la branche descendante de l’is- 
chion. 

Les trois premiers se fixent ensemble à une assez grande étendue de la 
portion inférieure de la ligne âpre du fémur. 

Le dernier descend jusqu’au condyle interne. 


4. PI. xu, fig. À, 6, et fig. B, 8 et 9. 
2. PL. xu, Gg. À, 5. 

3. PL. vur, 2. fig. B et fig. À, 43. 
&. PI. vin, fig. B, 7, 8. 


86 DEUXIÈME. MÉMOIRE. SUR L'ANATOMIE COMPARÉE 


Tous ces muscles sont remarquables par leur développement-etconséquem- 
ment par leur puissance d'action. 


CHAPITRE III. 


MUSCLES DE L'AVANT-BRAS ET DE LA JAMBE. 
$ V. — Muscles de l'avant-bras. 


Ces muscles sont des extenseurs, des fléchisseurs, des pronateurs et des 
supinateurs, comme chez l'homme. 


J. Extlenseurs. 


Le Triceps ‘brachial{. (Scapulo-olécranien.) La portion moyenne de ce 
muscle est fixée au bord costal de lomoplate entre le petit rond et le grand 
rond, jusque sous la cavité glénoïde. 

La portion externe s'attache aussi à l’'omoplate, plus près de la cavité glé- 
noïde, par un tendon plat. Elle est fixée d'autre part à lhumérus dans une 
grande étendue qui commence au-dessus du condyle externe jusqu’à l’olé- 
crâne. Cette portion est réunie à la moyenne dans sa partie inférieure. 

La portion interne de ce muscle descend du second quart de l’humérus au- 
dessous du grand rond. 

Le tendon commun par lequel ces trois portions s'attachent à l'olécrane est 
très-large et tres-fort. 

L’Anconé. (Épicondylo-cubitien.) Ce muscle s'étend du condyle interne 
de l'humérus à la partie supérieure du cubitus. Il est fort. 


2. Fléchisseurs. 


Le Biceps1. (Scapulo-radien.) Les deux portions ne se réunissent que 


4. PI. vi, fig. À, 3, et fig. C, 3. 
2. PI. var, Mig. À, 5 et5', et fig. C, 16 et 16 et 48. . 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 87 


tres-bas: Le tendon de l’une fixé, comme chez l'homme, à l’apophyse cora- 
coide, s’y réunit de même à celui du musele coraco-brachïal. 

Le tendon de l’autre portion fixé au bord supérieur de la cavité glénoïde, 
traverse la capsule de l'articulation huméro-scapulaire pour descendre le 
long de la coulisse dite bicipitale. Les fibres musculaires de ces deux parties 
d'ün même muscle, commencent à la même hauteur. 

Leur attache inférieure à la tubérosité bicipitale du radius a lieu par un 
tendon très-large, il a 0" 032. 11 se compose de petits tendons parallèles qui 
restent régulièrement distincts jusqu’à la terminaison. 

Outre son action comme fléchisseur de l'avant-bras, ce muscle doit por- 
ter fortement cette partie dans la supination, lorsqu'elle est dans la pro- 
nation. 

Dans le Cimpanzé, nous avons vu un faisceau musculaire se séparer du 
biceps et se porter sur l'aponévrose commune de l’avant-bras. 

Le Brachial interne où antérieur! (Huméro-cubitien.) On peut distin- 
guer dans ce muscle deux portions, l’une externe et plus forte, beaucoup 
plus épaisse, qui s'attache à la face inférieure et antérieure de l'humérus 
par des fibres musculaires, Cette portion s’unit en haut au deltoïde, et en 
bas, par quelques faisceaux tendineux, au supinateur. 

L'autre portion, qui est interne, plus large et moins épaisse que la précé- 
dente, se termine au même tendon. Célui-ci est plat et mince; il descend au 
dedans de l'apophyse coronoïide du cubitus et se fixe à l'empreinte rugueuse 
que présente cet os. 

Les mémes proportions, dans les deux parties de ce muscle, ont été signa- 
lées dans le Chimpanzé ?. 

Le brachial antérieur ne remonte pas jusque versle col. de: l'humérus:; ‘il 
ne s'élève qu’à la moitié de la hauteur de cet os. 

Ses liaisons avec le deltoide d’une part, et avec le long supinateur, d'autre 
part, me paraissent encore relatives au grim per qui exigeait une transnrission 
de mouvement de la main au tronc par l'épaule, 

Nous avons trouvé ces liaisons beaucoup moins fortes dans un jeune Chim= 
panzé. Aussi n'ont-elles pas été stigmatisées par M. Vrolick, qui a remarqué 


4. PL vus, fig. À, 6. 
2. M. Vrolick, ©. c., p. 49. 


88 DEUXIÈME MÉMOIRE. SUR L'ANATOMIE COMPARÉE 


les proportions dans les deux parties de ce muscle que nous venons d’indi- 
quer dans le Gorille. 


3. Muscles supinateurs ?. 


Le Long supinateur. (Hu méro-sus-radien. ) Son attache supérieure est au 
tiers supérieur et externe de l'humérus, au-dessus du condyle, par des fibres 
charnues. 

L'inférieure est à la base de l'apophyse stiloide du radius, à laquelle ils at- 
tache par un tendon grêle. 

Quelques-uns de ses faisceaux musculeux s’entrecroisent avec la partie la 
plus externe du triceps. 

Vis-à-vis du pli du coude, il reçoit un tendon plat de la portion externe 
du brachial interne ou antérieur. 

Ce muscle peut devenir fléchisseur lorsque l’avant-bras est dans la super- 
natisn, de là sa liaison avec l’huméro-cubitien. 

Le Court supinateur. (Épicondylo-radien.) Muscle plat et large, qui des- 
cend du condyle interne au radius, autour duquel il s’enroule dans une lon- 
gueur de 0" 100 au moins de sa partie supérieure. Il en recouvre toute la 
face postérieure et s'attache à sa face antérieure. 

Comme le long supinateur, ce muscle, pour aider à la flexion de l'avant 
bras sur le bras, lorsque celui-ci est dans la supernation. 


4. Les pronateurs. 


Sont comme chez l'homme. 

Le Rond pronateur$. (Épitrochlo-radien.) Vient du condyle interne et 
s'attache à la partie moyenne du radius. 

C’est un muscle fort, dont les fibres musculaires se prolongent en dessous 
et en bas; tandis que les tendineuses commencent plus tôt à la face externe, 


et forment un tendon plus allongé, de 0" v6, qui s'enroule autour du radius 
jusqu’à sa face postérieure 


4. 0: c:; p.19: 
2. PI, vu, fig. C, 49. 
3. PI. vu, fig. C, 8. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 89 


Le Carré pronateur !, | Cubito-radien.) Il s'attache, comme chez l'homme, 
autour de l'extrémité inférieure et postérieure du cubitus par des fibres 
tendineuses; il ne montre que des faisceaux musculeux minces qui se fixent 
à l'extrémité inférieure du cubitus. 


$ VI. — Muscles de la jambe. 


1. Extenseurs de la jambe. Droit antérieur ?. (Téo-rotulien.) Vient de 
la crête de l’iléon; il se joint au vaste externe au bas de la cuisse et un peu 
plus au vaste interne, puis au tendon commun de ces deux extenseurs. Ce 
muscle est étroit et médiocrement épais. Il occupe toute la partie antérieure 
de la cuisse. 

Ce muscle, dans le Gorille, répond par son attache supérieure au droit an- 
térieur de l'homme, et par ses liaisons avec les cruraux latéraux au crural 
moyen ou à la portion moyenne du triceps fémoral, qui existe cependant, 
ainsi que nous le disons, immédiatement. 

Dans l’'Orang, ce muscle reste partout séparé du ‘rural. On peut même 
distinguer son tendon sur la partie moyenne de la rotule de celui qui le 
déborde de chaque côté et qui appartient aux deux parties latérales du 
crural. 

Triceps crural 3. (Trifémoro-rotulien.) Ce muscle est très-fort, surtout 
sa portion antérieure ou le vaste externe. 

Nous y avons distingué une portion moyenne unie aux deux autres vers le 
haut, qui s’en sépare vers le bas, où elle en est recouverte ainsi que le droit 
antérieur. 

Dans l'Orang, le triceps ne se divise pas entre eux. Il y a un vaste externe 
plus fort, et un vaste interne dont les faisceaux recouvrent la partie anté- 
rieure du fémur, et sont recouverts par le droit antérieur. 

Dans le Magot, le droit antérieur est bien distinct et bien séparé du triceps, 
surtout de ses portions interne et moyenne. Il se réunit à la portion externe 
dans le dernier tiers de la cuisse, d’abord par sa partie charnue ensuite par 


A. PL. vu, fig. C, 24. 
2. PI. van, fig. À, 45. PI. vin, fig. B, 6. 
3. PL. vir, fig. 46, vaste externe. PI. vur, fig. B, 6, vaste interne. 
ARcaives pu Muséum, T. VIII. 12 


90 DEUXIÈME MÉMOIRE. SUR L'ANATOMIE COMPARÉE 
éon tendon. Celui-ci recouvre la surface de la rotule et se continue jusqu'au 
tibia. 

Le vasté externe est extrêmement fort, beaucoup plus que le vaste interne. 

La partie moyenne de ce {riceps S'attache à la partie antérieure de l'os de 
la cuisse, et la recouvre en restant séparée des deux portions latérales. 

C’est absolument comme chez l’homme. 

Il y a aussi un Fascia-lata, où un muscle tenseur de l’'aponévrose crurale, 
qui est tres-épais et recouvre le commencement du vaste interne. 

2. Muscles fléchisseurs. Le Couturier !. (Iléo-prétibien.) C’est un mus- 
cle grêle qui à la même disposition et les mêmes attaches, ainsi que dans 
lOrang et que chez l'homme. 

Le Droit interne ?. (Pubio prétibien.) Il est large et épais ; son tendon apo- 
névrotique descend très-bas au-dessous du couturier, sur l’arête interne du 
tibia et sur sa face antérieure. 

C’est un muscle très-fort. 

Le Biceps 3. I se divise en deux muscles distincts. Celui qui répond à la 
longue portion vient de la tubérosité ischiatique et se fixe d'autre part au 
tibia, au côté externe de sa tubérosité articulaire. 

L'autre muscle vient du fémur par lequel il s’attache à la ligne àpre d’une 
part, en remontant jusque près du grand trochanter. 1] se fixe d'autre part à 
la tête du péroné. 

A sa partie inférieure et interne, il envoie une petite languette qui va se 
perdre dans l’aponévrose de la jambe. 

Toutes ses dispositions montrent une singulière ressemblance avec le biceps 
crural chez l'homme. 

Le Demi-tendineux *. (Ischio-prétibien.) Sa partie musculaire commence 
plus tôt que celle du demi-membraneux, etil est plus fort que ce dernier. 
Il s'insère à la crête et à la face antérieure du tibia, au-dessous de sa tubéro- 
sité antérieure. Son attache est recouverte par celle du droit antérieur et du 
couturier. 


PI. van, fig. B, 5. PI. vu, fig. À, 44. 


1. Le] 

2. PI. vin, fig. B, 4. PL. vin, fig. C, 2. 

3. PI. van, fig. À, 4 et 4’ pour la première partie. PL. vus, fig. A, 5 6, et 6". PI. vus, fig. A, 5 
et 5", pour la seconde partie. 

4. PL vin, fig, C, 3. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 94 


Ce muscle est plus fort que chez l’homme ; il en est de même de celui de 
l'Orang. 

Le Demi-membraneux. (Ischio-sous-tibien). Il est fixé à l’ischion par un 
tendon mince lié à celui du grand adduoteur. 

Son attache inférieure a lieu beaucoup plus haut que .celle du demi-tendi- 
neux. Ce muscle est charnu dans la plus grande partie de son étendue; mais 
il est moins épais que le muscle demi-tendineux. 

ILest moins volumineux à proportion que-chez l'homme. 

L'Orang l’a semblable. 

Le Poplité. (Poplito-tibien.)H va du,condyleexterne au tibia et ne présente 
rien de particulier. 


CHAPITRE IV 


MUSCLES DU CARPE ET DU MÉTACARPE. MUSCLES DU TARSE ET DU MÉTATARSE. 


$ VII. — Muscles du carpe et du métacarpe. 


Le Cubital interne 1. (Épitrochlo-carpien.) Du condyle interne de l’'humé- 
rus à l'os pisiforme. 

Ce muscle a un tendon aponévrotique interne, -duquel partent en série 
oblique les fibres musculaires du palmaire grêle. 

Le tendon-de celui-ci est évident au bord interne .de celui du cubital 
interne auquel il est soudé dans une partie de son étendue. 

‘Dansile Chimpanzé, le palmaire grêle n’est réuni au cubital interne qu'a 
son origine. C’est un-muscle très-gréle, dont l’aponévrose se divise en plu- 
sieurs languettes qui se-perdent dans l’aponévrose palmaire ; la plus considé- 
rable estcelle-du milieu. 

Le cubital externe ou postérieur. (Cubito-sus-métacarpien.) Du condyle 
externe de l’humérus et du cubitus au métacarpien du petit doigt ; à son 
extrémité supérieure et externe. 

Il n’y a pas de différence dans celui du Chimpanié. 


4. PL. var, fig. C, 5. 


92 DEUXIÈME MÉMOIRE. SUR L'ANATOMIE COMPARÉE 

Ce muscle doit porter le cinquième métacarpien, et par suite le petit doigt 
dans l’abduction. 

Le Aadial interne * où grand palmaire. (Épitrochlo-métacarpien.) De 
l'épitrochlée à la base du métacarpien de l'index, aprés avoir passé dans une 
gaine ligamenteuse et dans une coulisse que lui fournit le trapèze. Son tendon 
est très-fort 2. 

Ce muscle se confond, à son origine, avec le rond pronateur et le fléchis- 
seur sublime. 11 a une longue insertion au radius avec les muscles, et recou- 
vre l’avant-bras. 

Dans le Chimpanzé, ce muscle ne s’insère pas au radius. Il va directement 
du condyle interne à son tendon d'insertion, et tient à la masse commune 
du rond pronateur et du fléchisseur sublime. 1] est d’ailleurs plus grèle que 
dans le Gortlle. 

Le premier Radial externe #. (Huméro-sus-métatarsien de l'index.) De la 
crête externe de l’humérus au côté externe du métacarpien de l'index. Il porte 
le dos de la main vers l'avant-bras et la dirige un peu en dedans. 

Le second Radial externe #. (Épicondylo-sus-métacarpien du médius.) Ce 
muscle va du condyle externe au côté externe de la base du métacarpien 
du grand doigt. Son tendon est le double plus fort que celui du premier 


radial. 


$ VIII. — Muscles du tarse et du métatarse. 
A. Æxtenseurs ou muscles du tendon d Achille. 


Les Gastrocnémiens 5. (Bifémoro-calcaniens.) Leur insertion supérieure 
est au-dessus des deux condyles. Ils sont encore plus étroits que le soléaire 
et restent séparés beaucoup plus longtemps que chez l'homme. 

Le Soléaire 5. (Péronéo- (et non tibio-) calcanien.) Ce muscle ne s'insère 


. PI. vin, fig. C, 4 et 4. 

. Il s’est glissé une erreur dans les leçons, on y lit : l'os cunéiforme au lieu du trapèze. 

. PI. vir, fig. 8 C, et 8’ et pl. vu, fig. B, 9. 

. PI. vu, fig. B, 9 et 9’. 

. PI. vin, fig. A, 7, pour l’externe. PI. vu, fig. B, 40, pour l’interne. PI. vin, fig. C, 7 et 7. 
. PI. van, fig. C, 8. 


D Œ à & 19 — 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 93 


supérieurement qu'à la tête du péroné et non au tibia. C’est donc un péronéo- 
calcanien. Cette insertion a lieu par des fibres aponévrotiques qui recouvrent 
sa face antérieure. Sa forme est aplatie et peu large. 

Le soléaire se réunit aux gastrocnémiens plus bas que leur propre réunion. 
Cette union n’a lieu que par leurs bords correspondants. Leur face posté- 
rieure, qui est également tendineuse, reste libre jusque très-près de l’attache 
du tendon d’Achille. 

Les faisceaux musculeux du soléaire descendent extérieurement sur la 
partie moyenne de ce tendon et celle des jumeaux sur les parties latérales. 

Dans nos trois exemplaires d'Orang, les tendons des deux gastrocnémiens 
restent séparés jusqu'à la partie inférieure de la jambe, très-près de l’inser- 
tion du tendon commun à la saillie du calcanéum. Le jumeau externe s’unit 
aussi très-tard au soléaire ; l’interne beaucoup plus tôt. 

Ces trois muscles sont faibles relativement à ceux de l’homme, c’est-à-dire 
qu'ils sont moins développés à proportion; et ne forment pas, par leur vo- 
lume, de saillie analogue au mollet de l'homme. Mais leurs faisceaux muscu- 
leux descendant très-bas jusqu’au calcanéum, compensent en partie ce qui 
manque à ces muscles en haut de la jambe. Ils ont évidemment, chez ces 
Singes, une plus grande étendue de contraction. 

Le Plantaire grêle ! (Fémoro-calcanien.) M. Vrolick l'indique dans le 
Chimpanzé. 1 manque dans le Gorille et l'Orang ?. 

Le Long péronien lateral ÿ. (Péronéo-sous-tarsien.) S'insère à toute la moi- 
tié supérieure de la face externe du péroné et à sa face inférieure, jusqu’à 
une aponévrose qui le sépare de l’extenseur commun et du jambier exté- 
rieur. Une autre aponévrose le sépare en arrière du fléchisseur du gros 
orteil. 

Le tendon de ce muscle passe derrière la malléole dans une coulisse qui 
lui est d’abord commune avec le tendon du court péronien, qui est séparé 
ensuite. Il se dirige au delà transversalement vers le côté interne du pied, 
passe dans une rainure du cuboïde, et va gagner la base du métatarsien du 
pouce. Ce tendon est très-fort. 

Le long péronien latéral doit porter fortement la face plantaire du pied 


4. Ilest dit exister dans les singes. — Leçons, tome I, page 539. 
2. Nous avons constaté son absence dans nos trois exemplaires. 
3. PI. vu, fig. A, 9 et 9’. PI. var, fig. À, 3. PI. vu, fig. C, 9 et 9". 


94 DEUXIÈME MÉMOIRE. SUR L'ANATOMIE COMPARÉE 
en dehors, et s'étendre sur la jambe. Il rapproche aussi fortement le pouce 


des autres doigts en le fléchissant. 
Cela est si vrai, qu’il remplace dans l’Orang le long fléchisseur du gros 


orteil qui manque dans ce Singe. 

Le Court péronier latéral 1. (Péronéi-sus-métatarsien.) S’attache plus bas 
que le précédent à la face externe du péroné. Son tendon, après avoir tra- 
versé la même coulisse que celui du long péronien, passe dans une coulisse 
qui lui est propre, pour s’insérer à la tête du cinquième métatarsien. 

Il doit porter en dehors, comme le précédent, le bord externe du pied tout 
en le recevant directement. 

Il s'étend aussi un peu sur la jambe. 

L'Orang Y'a conforme à celui du Gorille. 

Tibial ou jambier antérieur ?. (Tibio-sous-métatarsien.) Descend de la face 
antérieure, supérieure et externe du tibia, et s'attache à toute la moitié supé- 
rieure de cet os. 

Une aponévrose le sépare du long extenseur commun, du long extenseur 
du pouce et du long péronien. 

Un peu au-dessus du coude-pied, il se divise en deux parties, ayant cha- 
cune leur tendon. 

L’antérieur de ces deux tendons s’insère à la base du premier métatarsien 
du côté interne. 

L'autre de ces deux tendons se termine au premier cunéiforme et à la cap- 
sule articulaire de cet os avec le premier métatarsien. 

Ce muscle répond, en partie, au long abducteur du pouce de la main tho- 
racique. 

Il présente peu de différence chez l'Orang, sauf que la séparation en deux 
tendons a lieu plus haut, et que le tendon antérieur ne se sous-divise pas. 

Dans le Chimpanzé, la division musculaire a lieu plus tôt, de sorte qu'il y 
a proprement deux muscles. L'un, fixé à la face antérieure et supérieure du 
tibia et le plus considérable, envoie son tendon au premier cunéiforme. L’au- 

tre, attaché principalement au ligament inter-osseux et à la gaine fibreuse 
de la jambe, se termine par un tendon plus grêle à la base du premier os mé- 
tatarsien. 


4. Plwvor, fig. C, 44. PI. rx, Gg. À, 5. 
2. PL. van, fig. B, 42, 43 et 14. PI. rx, fig. A, 6, 7et 8. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. LES 


Le muscle qui s'attache au premier cunéiforme répond à l’abducteur du 
pouce, qui se termine au trapèze; l’autre à l’autre portion de l’abducteur, 
qui va au premier métacarpien. 

Le tibial postérieur !. (Tibio-sous-tarsien.) S'insère à la face supérieure et 
postérieure du tibia entre le fléchisseur commun et le fléchisseur propre du 
pouce. 

Son tendon passe dans une coulisse qui lui est propre derrière la malléole 
interne ; sous le scaphoïde et les cunéiformes. 

Je le trouve à proportion beaucoup moins fort que chez l'homme. Cette 
différence me paraît dépendre de la différence dans la station du Singe, qui 
pour grimper n’a pas besoin d'étendre le pied sur la jambe, comme cela est 
nécessaire chez l'homme. 


CHAPITRE V 


MUSCLES DES DOIGTS DE LA MAIN ANTÉRIEURE ET DE LA MAIN POSTÉRIEURE. 
S IX. — Æxtenseurs et Abducteurs des doigts de la main antérieure. 


1. L’ÆZxtenseur commun ?. (Épicondylo-sus-phalangien. ) Dans le Gorille, 
il se compose de quatre portions assez distinctes, ayant autant de tendons 
pour les doigts qui suivent le pouce. Ceux-ci se séparent sous le ligament 
annulaire près duquel les fibres charnues du muscle ou de ses divisions 
dépendent. 

Les tendons des deuxième, troisième et quatrième doigts sont très-forts; 
celui du petit doigt est relativement faible ; celui du quatrième doigt envoie 
dès le milieu de da longueur du métacarpien de ce doigt, une forte bride ten- 
dineuse qui s’avance obliquement pour s'unir au tendon du troisième doigt. 
Cette disposition lie plus fortement l’action de ces deux tendons. 

Chacun des trois premiers tendons se divise en trois; un tendon moyen 


4. PI. vin, fig. C, 42. 
2. PI. vur, fig. A, 40. 


96 DEUXIÈME MÉMOIRE. SUR L'ANATOMIE COMPARÉE 


qui se termine à la base de la deuxième phalange, et deux brides latérales qui 
vont jusqu'à celle de la troisième phalange. 

Le tendon de l’extenseur commun du petit doigt ne se divise pas et ne va 
que jusqu’à la base de la phalangienne ou de la deuxième phalange. 

Il y a cependant une bride interne tendineuse qui se prolonge jusqu'à la 
base de la phalangienne ; elle appartient à l’inter-osseux. 

L’extenseur propre du petit doigt envoie à la même phalange une bride 
tendineuse externe. 

Dans le Chimpanzé, le faisceau de l’extenseur commun qui appartient à 
l'index est séparé dans presque toute sa longueur. L'autre partie de ce mus- 
cle qui va aux trois derniers doigts ne forme qu’un seul ventre. Ses tendons 
restent séparés jusqu’à la main. Là ils se confondent en une aponévrose 
commune à laquelle le tendon du petit doigt se réunit le dernier. C’est 
ensuite de cette aponévrose que se séparent de nouveau les tendons respec- 
tifs de ces doigts. 

Au-dessus du ligament annulaire, c’est le tendon du médius qui est le plus 
fort; viennent ensuite ceux de l'indicateur et de l’annulaire. Le tendon de 
l'auriculaire est très-gréle. Un petit faisceau musculeux s’en détache pour 
joindre la réunion aponévrotique des trois derniers tendons que nous venons 
d'indiquer, et qui a lieu sur leurs métacarpiens, avant qu'ils se séparent de 
nouveau pour gagner les phalanges. 

Dans l'Orang, l'extenseur commun a la partie charnue qui appartient à 
l'index, beaucoup moins distincte que dans le Climpanzé. Ses tendons ne se 
séparent qu’un peu au-dessus du ligament annulaire. 

2. L'Extenseur propre de l'index 1, (Cubito-sus-phalangien. ) Ce muscle est 
très-petit. Ses fibres musculaires s’attachent tres-bas sur la face dorsale du 
cubitus. 

Son tendon fort grêle s’unit à celui de l’extenseur commun de ce doigt au 
niveau de l'articulation métacarpo-phalangienne et se perd vis-à-vis l’articu- 
lation suivante. 

Le très-petit volume de ce muscle démontre qu'il a perdu ici l’usage parti- 
culier qu'il a chez l'homme, où son tendon est aussi fort que celui qui vient 
de l’extenseur commun. 


4. PI. vus, fig. A, 20 et 20’. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 97 


Dans le Chimpanzé, 'extenseur propre de l'index est aussi un petit muscle 
qui s'attache à la partie inférieure du cubitus. Son tendon a une gaine parti- 
culiere et reste isolé, sans se lier aux tendons soit de l’extenseur commun, 
soit d’un extenseur particulier du médius, qui n’existe pas ici comme dans 
l’Orang. 

Sa partie principale s’épanouit aussi sur l'articulation métacarpo-phalan- 
gienne et se termine en grande partie à cette phalange, sauf une partie grêle 
qui va du côté externe jusqu’à la seconde phalange. 

Dans l’Orang, le tendon de l'extenseur propre de l'index s'épanouit sur 
l'articulation métacarpo-phalangienne comme sur un genou, et se termine à la 
base de la première phalange, dans la ligne où l’épiphyse se soude au corps 
de l'os. Il donne encore un tendon qui va se terminer à la première phalange 
du médius, et devient ainsi un extenseur propre de l’érdicateur et du médius. 

L'extenseur propre de l'indicateur n'existe pas toujours dans l'Orang. 11 
manque chez deux de nos sujets, où il est remplacé par un extenseur propre 
du médius. 

3. L'Extenseur propre du petit doigt. (Épicondylo-sus-phalangettien du 
petit doigt.) Ce muscle vient par des fibres aponévrotiques de la partie moyenne 
de la masse charnue appartenant à l’extenseur commun. Son tendon se con- 
tinue jusqu’à la base de la phalange onguéale, en figurant la bride externe de 
l’extenseur commun, telle qu’on la voit dans les trois doigts précédents. 

Il glisse dans une coulisse particulière du carpe et s’unit fortement au ten- 
don de l’extenseur commun, à la hauteur de l'articulation métacarpo-pha- 
langienne. 

Ce muscle différe comme le précédent de celui de l'homme, par les plus 
petites proportions de sa partie charnue et de son tendon. Celui-ci ne se 
divise pas, comme cela a lieu souvent chez l'homme, en deux parties, dont la 
plus rapprochée de l’annulaire s’unit au tendon de l’extenseur commun qui 
se sépare du tendon de l’annulaire pour se porter sur la tête du cinquième 
métacarpien. 

Il est encore évident ici que l'extension séparée du doigt auriculaire est 
moins importante que chez l'homme, à en juger par les petites proportions 
de ce muscle particulier. 


4. PL. var, fig. A, 19 et 49’. 
ARCHIVES pu Muséum. T. VIII. 13 


98 DEUXIÈME MÉMOIRE. SUR L'ANATOMIE COMPARÉE 


Dans le Chinmpanzé, l'extenseur de l’auriculaire épanouit son tendon sur 
l'articulation de la première phalange avec son métacarpien, sans s'y atta- 
cher, et va se confondre avec le tendon de l’extenseur commun, dont il 
devient ainsi un auxiliaire ; il est plus fort que l’extenseur propre de l’indi- 
cateur. 

Dans l’Orang, c'est l'inverse. 

Il y a d’ailleurs chez ce dernier un exrtenseur propre de l’auriculuire et de 
l'annulaire, dont la partie charnue le sépare de celle de l’extenseur commun. 
Elle produit deux tendons pour ces deux doigts, qui passent par une 
coulisse particulière du carpe. En sortant de cette coulisse, chacun de ces 
tendons va s’insérer à la tête de la première phalange du doigt auquel il 
appartient. 

Cette attache à la première phalange caractérise tous les extenseurs pro- 
pres chez l'Orang. C’est une dégradation qui montre qu’ils servent plutôt à 
détacher les doigts, des corps qu’ils ont empoignés qu’à les étendre. Ce ne 
sont plus des extenseurs particuliers servant à étendre les doigts supérieurs; 
mais des auxiliaires de l’extenseur commun. 

D'ailleurs, ici l'existence d’un seul faisceau charnu pour les deux tendons 
qui vont aux deux derniers doigts, montre que l’extenseur particulier de 
lauriculaire n’a plus d’action séparée de celle de l’annulaire. 

On sait que l’annulaire manque chez l’homme. 

Dans le Chimpanzé, on pourrait considérer, comme remplissant l’exten- 
seur propre de l’annulaire, un petit faisceau qui se détache du corps de 
l'extenseur commun, et produit un tendon séparé qui se termine, comme 
ceux des autres extenseurs propres, dans l’aponévrose de l’extenseur 
commun. 

Nous n'avons rien vu de semblable dans le Gortlle. 

4. Le Long extenseur du pouce *. (Cubito-sus-phalangettien. ) 1] vient du 
cubitus et du ligament inter-osseux. Son tendon assez fort passe sous le 
ligament annulaire et gagne la partie médiane dorsale des deux pha- 
langes du pouce; il se divise sur la premiere et se termine à la base de la 
seconde. 


Ce muscle a les mêmes attaches que chez l'homme. Seulement il est plus 
q 


1. PI. vus, fig. À, 413 et 43’. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROFPOMORPHES. 99 


petit dans ses parties charnues et tendineuses. Ses fibres musculaires des— 
cendent aussi plus bas, jusqu'au ligament annulaire dorsal, dans lequel il à 
comme: chez l'homme, une gaine particulière. Il a donc la même indépen- 
dance que chez l'homme, avec moins de force à proportion. 

Je l'ai trouvé aussi fort dans le Chinmpanzé que chez l'homme. 

5. Le Count extenseur du pouce !. (Cubito-sus-phalangien.) Ce muscle est 
assez bien:séparé dans la partie charnue du long abducteur, quoique son ten” 
don: soit réuni d’abord à celui-ci. Il va se fixer au côté-radial de la première 
phalange du pouce. 

En bas, vis-à-vis de l'os trapèze, il.se divise.et produit un petit tendon que 
j'ai d’abord pris pour la seule trace de ce muscle, en considérant que sa 
partie charnue appartenait en totalité au long abducteur du pouce, comme 
céla a lieu dans le Chimpanzé ?. 

Dans le Chimpanzé, le court extenseur du pouce manque; le long abduc- 
teur de ce doigt en tient lieu. Il ne s’en détache pas même du côté cubital de 
son tendon, un tendon grèle, comme indication de ce court extenseur. 

Dans l Orang, c’est la même disposition. 

6. Le Long abducteur du pouce ÿ. (Cubito-sus-métacarpien.) Dans le Go- 
rille, ce muscle est réellement distinct du court extenseur du pouce, comme 
on pourra le voir dans les deux figures que nous en publions. La partie char- 
nue de ces deux muscles n’est confondue que dans leur tiers supérieur. Son 
tendon principal descend le long du bord radial du métacarpien du pouce 
pour se terminer au côté radial de la base de sa première phalange. 

7. Le Cubito-sus-trapézien#. C'est un muscle dépendant du long abducteur, 
dans l'homme; mais qui en est complétement séparé dans le Gorille. I de- 
vient ainsi un muscle du carpe, bien distinct, dont le tendon passe sous la 
même coulisse que celui du long abducteur. 

Ainsi, dans l'homme, le court extenseur est ordinairement un muscle dis- 
tinct, et le muscle précédent est réuni au long abducteur dont il n’est qu’une 
portion. 


4. PI. vur, fig. À; 42. 

2. Voilà pourquoi il est dit dans l’explication de la pl. vu, fig. B, 3', que ce petit tendon.est la 
seule trace du court extenseur. 

3. PL. vir, fig. B, 2 et 2'. 

4. PI. vis, fig. A, 11 et pl. vu, fig. B, 2. 


100 DEUXIÈME MÉMOIRE. SUR L'ANATOMIE COMPARÉE 


Dans le Gorille, au contraire, le court extenseur est réduit à un tendon 
grêle provenant de celui du long abducteur du pouce (comme cela a lieu 
quelquefois et par exception chez les sujets humains), et ce dernier muscle 
est séparé du cubito-sus-trapézien. 

Dans le Chimpanzé, ces deux tendons ne se distinguent qu'à partir du liga- 
ment annulaire, entre ce ligament et le métatarsien. Dans l’un et l’autre, la 
division qui va au trapèze est plus forte que celle qui va au métacarpien. 

Le cubito-sus-trapézien existe aussi dans l’Orang, c’est-à-dire que le long 
abducteur du pouce a deux tendons dont l’un s’arrète au trapèze, et l’autre 
s'épanouit sur la face antérieure de la tête du premier métacarpien. 

8. Le Court abducteur du pouce ?. (Carpo-sus phalanginien.) Ce muscle 
vient du trapèze et de la base du ligament palmaire par des faisceaux obli- 
ques qui s'étendent jusque vis-à-vis du pisiforme, et se prolongent jusqu’à 
la base de la première phalange , où ils se terminent à son bord radial. 

Il en est de mème dans le Chimpanzé et dans l’'Orang. 

Relativement aux extenseurs propres du pouce et à ses abducteurs, il est 
bien évident que leur mécanisme est tel que l’action du long extenseur dans 
l'homme, comme dans le Gorille, peut se produire indépendamment de celle 
des abducteurs longs ou courts. 

Mais il est évident en même temps que l’abduction du pouce est plus soi- 
gnée que l'extension de ce doigt; puisque dans l’homme le court extenseur 
peut disparaitre et n'être remplacé que par un tendon dépendant du long 
abducteur, qui complique son action comme dans le Gorille. 

D'un autre côté, dans ce dernier, une partie de l'action du long abducteur 
est transportée au carpe et au trapèze en particulier, par la séparation com- 
plète des deux portions du long abducteur de l'homme. 


1. En effet, dans un sujet humain que j'ai sous les yeux, il n’y a pas de court extenseur du pouce. 

Le long abducteur a deux forts tendons, dont l’un est plus rapproché de l'indicateur et l’autre plus 
extérieur. Le premier se termine plus haut au côté externe de la base du premier métacarpien ; l’autre 
est plus rapproché de la face palmaire. Il s’en détache un tendon plus petit, sous le ligament annulaire, 
qui va le long de la ligne médiane dorsale du premier métacarpien jusqu'à la base de la première pha- 
lange. L'autre tendon en fournit un petit au court abducteur du pouce. Voir le n°5. 

2. PI. vur, fig. C, 23. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 101 


$ X. — Æxtenseurs et abducteurs des orteils. 


Ligament annulaire du long extenseur commun des orteils. W\ forme 
un anneau complet et singulier qui part de la dépression supérieure du 
calcanéum, près de l’attache du pédieux, arrive sur le tendon commun 
de l’extenseur, le contourne de dehors en dedans, et vient se fixer un peu 
en dedans de sa première attache. 

De sa terminaison annulaire se continuent deux autres ligaments; l’un qui 
a deux expansions distinctes sur la malléole interne ; et l'autre plus faible qui 
passe devant les tendons du jambier antérieur et de l’extenseur propre du 
gros orteil. 

Cette disposition du ligament annulaire dorsal du pied se voit aussi dans 
les autres Singes. 

Elle diffère peu d’ailleurs de celle qui existe dans l’homme, sauf que l’an- 
neau ligamenteux est ici plus court et maintient plus pres du coude-pied les 
tendons qui le traversent. 

1. Le Long extenseur commun. (Péronéo-sus-onguéen.) Ce muscle occupe. 
la partie antérieure de la jambe, entre le jambier antérieur et le long péro- 
nier latéral. Il est épais et cylindrique. Son tendon, après avoir passé sous le 
ligament annulaire du coude pied, se divise d’abord en trois autres; puis le 
premier des trois en deux pour l'indicateur et le médius ?. Les deux autres 
vont à l’annulaire et au petit doigt. 

Le tendon principal ou le moyen de chacun de ces doigts se termine à la 
base de la seconde phalange. 

Celui de l'indicateur en envoie un petit de son côté antérieur, qui va se 
joindre au tendon du pédieux ou du court extenseur. Ce tendon accessoire 
se termine aussi au niveau de la base de la seconde phalange. 

Celui du troisième et du quatrième doigts a de plus un tendon, du côté 
interne, qui s'attache à la troisième phalange comme celui du court exten- 
seur. 


4. PI. vu, fig. A, 48, et B, 45. PI. 1x, fig. À, 4, 40, 44. 
2. La même division a lieu dans l’Orang et le Magot; c’est-à-dire qu'il se détache du tendon du 
médius un petit tendon pour l'indicateur. 


102 DÉÜXIÈME MÉMOIRE. SUR L'ANATOMIE COMPARÉE 


Le tendon moyen du cinquième doigt fournit deux tendons latéraux pour 
la troisième phalange; sans doute parce que ce doigt manque du court 
extenseur. 

La première action de ces muscles est de relever la première phalange des 
quatre derniers doigts sur son os métacarpien, puis la seconde phalange sur 
la première; ils agissent aussi sur la troisième, du moins sur celle des trois 


derniers doigts. 
Quant au tendon de l'indicateur, son action se trouve liée à celle du pé- 


dieux où court extenseur. 

>. Le Long extenseur du pouce. (Péronéi-sus-onguien.) Paraïit entre le 
jambier antérieur et l’extenseur commun; mais dés le bas de la jambe il 
s'écarte de ce dernier. Son tendon se dirige obliquement vers le métatarsien 
du gros orteil; il suit la ligne médiane de cet os et de la première phalange, 
jusqu’à la seconde. 

Il passe dans une coulisse que lui fournit le ligament qui va du scaphoïde 
au premier métatarsien. 

Ce muscle ne présente aucune différence remarquable avec celui de 
l’homme, sinon dans les proportions, qui sont plus grandes. 

Dans le Chimpanzé, le tendon de ce muscle passe dans une gaine qui 
s'étend entre les deux malléoles, et qui est commune à l’extenseur commun 
et au jambier antérieur. 

Dans l’Orang, le long extenseur du pouce est petit. Le ligament annulaire 
sous lequel il passe à deux branches qui viennent de la malléole externe. Du 
côté interne il se partage en deux branches, dont l’une se porte sur le liga- 
ment annulaire de l'extenseur commun, et dont l’autre va au bord externe du 


carpe vers le trapeze. ; 
3. Le Court extenseur commun où pédieux ?. (Calcanéo-sus-onguien. } 
N'appartient proprement qu'aux deuxième, troisième et quatrième doigts. 
Ses tendons se joignent à celui du long extenseur commun pour former la 
partie externe de ces derniers qui va s'insérer à la base de la troisième pha- 
lange. 
Il est lié par ces tendons aux correspondants du long extenseur, avant d’at- 
teindre la premiere phalange. 


1. PI. 1x, fig. À, 9 et 9'. 
2. PI. 1x, À, 45, 47, 47°, 47, 47. 


——— 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 103 


Évidemment cette liaison montre la nécessité et l'habitude d’une action 
simultanée entre les deux extenseurs communs longs et courts, qui restent 
plus indépendants chez l’homme, en ce que leurs tendons sont plus séparés, 

4. Le Court extenseur du gros orteil 1. (Calcanéo-sus-phalanginien. ) 11 a 
son attache supérieure ou postérieure commune avec celle du précédent; 
sauf quelques faisceaux qui viennent du ligament annulaire; mais il sen 
sépare bientôt pour prendre sa direction obliquement transversale de dehors 
en dedans, vers le gros orteil, auquel son tendon se fixe d’autre part à la base 
de la première phalange. Celui de l'Orang ressemble à celui du Gorille. 

Il est plus fort à proportion que chez l'homme, où il est considéré comme 
une partie du pédieux. 

Dans le Hagot, le court extenseur est très-fort. La partie de ce muscle qui 
sert de court extenseur pour le gros orteil, est liée à la masse commune, et 
n'a pas la direction transversale que ce court extenseur du pouce présente 
dans le Gorille et l'Orang. 

Le pédieux doit agir simultanément sur les quatre premiers doigts. 11 se 
rapproche davantage de celui de l'homme. 

5. Long abducteur ou gros orteil?.(Tibio-métatarsien.) Il s'attache supérieu- 
rement à la face externe du tibia et au ligament inter-osseux entre le jambier 
antérieur de l’extenseur commun des orteils et l’inter-osseux propre du gros 
orteil. 

Son tendon passe dans la même coulisse que le jambier antérieur et va se 
terminer à la tête du métatarsien de ce doigt. 

Ce long abducteur peut être considéré comme une division du jambier 
antérieur, qui n’a proprement qu'un seul ventre, mais deux tendons dont 
l’un se fixe au premier cunéiforme, et l’autre va à la base du premier méta- 
tarsien. C’est absolument comnie dans la main antérieure, 

_ Dans l'homme, le seul tendon du jambier antérieur s'épanouit à la fois sur 
le premier cunéiforme et sur la base du premier métatarsien. 

6. Abducteur du gros orteil #. (Calcanéo-sous-phalangien du premier or- 
teil.) C’est un muscle trés-fort qui s'attache à la saillie du calcanéum au liga- 
ment qui va du calcanéum au scaphoiïde. Son tendon recoit les faisceaux des 


4. PI. vin, fig. B, 18. PL. 1x, fig. 16. 
2.Pl: 1x, fig. A; 8. 
3. PL. vu, fig. À, 20. PI. x, fig. let II, 8. 


104 DEUXIÈME MÉMOIRE. SUR L'ANATOMIE COMPARÉE 


fléchisseurs du même doigt, comme dans l'homme. Il se termine à la base 
de la première phalange du côté externe. Ce muscle a une grande confor- 
mité avec celui de l'homme. 

7. L'Abducteur du petitorteil}. (Calcanéo-sous-phalangien du petit doigt.) 
Il s'attache à la face externe et antérieure de la saillie postérieure du calca- 
néum, et tout à fait en dehors, à un ligament qui forme un pont au bord 
externe du calcanéum. 

C’est un muscle fort qui se porte tout le long du bord externe de la plante 
du pied : 11 passe sous un anneau fibreux qui va de la saillie postérieure du 
cinquième métatarsien au ligament plantaire. Il envoie au delà de cet anneau 
des faisceaux musculeux tout le long du cinquième métatarsien, et se termine 
au côté externe de la base de la première phalange du petit orteil. 

Ce muscle doit être un abducteur très-puissant. 

Sauf sa plus grande proportion, il est conforme à celui de l’homme. Celui 
de l’Orang n’en diffère pas davantage. 


$ XI. — Muscles fléchisseurs et adducteurs des doigts 
de la main antérieure. 


1. Le Palrnaire gréle est très-fort dans l’Orang; il commence au condyle 
interne avec le cubital, ne tarde pas à s’en distinguer comme musele particu- 
jier. Son tendon commence déjà au tiers supérieur de lavant-bras, et se ter- 
mine à l’aponévrose palmaire. 

M. Vrolick ne parle pas de celui du Chinpanzé. Cependant il existe et reste 
petit, relativement petit, et de la proportion de celui de l'homme. 

Je ne l'ai pas trouvé dans le Gorille. Peut-être avait-il été enlevé avec 
l’aponévrose des muscles de l’avant-bras. 

Les anneaux ligamenteux qui servent de brides aux tendons des fléchis- 
seurs, surtout ceux qui répondent aux tendons du fléchisseur profond, 
règnent dans toute l'étendue des phalanges. 

». Le Fléchisseur superficiel ?. (Épitrochlo-phalangien.) Ce muscle vient 
du condyle interne de l'humérus avec le radial interne. 1] s’insère au radius 


1. PI. vin, fig. A, 24 et 22. PI. x, fig. I, 43, et fig. Il, 7. 
LATE TEAM 


mas 


| 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES, 105 


avec le même muscle. Il envoie ses tendons perforés aux quatre derniers 
doigts. Ces tendons se séparent plus tôt que chez l'homme. Ils se terminent 
de même à la seconde phalange. 

Dans le Chimpanzé, le plan superficiel de ce muscle appartient au petit 
doigt et à l’annulaire; les tendons de ces deux doigts descendent parallèle 
ment et sans aucun entre-croisement. 

Le plan profond qui naît de l’épitrochlée et de toute la portion du radius 
comprise entre l’attache inférieure du rond pronateur et l'extrémité infé- 
rieure de cet os, se sépare de très-bonne heure en deux faisceaux très-dis- 
tincts; le plus grêle va à l’index depuis l’olécrane; le plus externe, qui vient 
du radius, croise la direction du précédent et se rend au médius. 

Dans l'Orang, les tendons de l'indicateur et du petit doigt viennent du côté 
interne d’un seul faisceau musculeux, et ceux du médius et de l’annulaire 
d’un autre faisceau qui est externe et se sépare de la masse commune en 
même temps que le premier. Ces derniers tendons passent au-dessous des 
deux autres. 

Nous avons trouvé que, dans un autre sujet, le tendon de l'indicateur 
provient d’un faisceau particulier provenant de la partie interne du fléchisseur 
superficiel. Ce tendon naît obliquement comme chez l'homme, en passant 
sur ceux du médius et de l’annulaire, avant de se terminer à l'indicateur. 

Celui du petit doigt provient d’un faisceau qui lui est commun avec celui 
du cubital antérieur. 

Le fléchisseur superficiel de l’Orang n’a pas d’attache radiale. 

Celui du Chimpanzé se rapproche de celui de l’homme ; mais il s'en éloigne 
par la distribution de ses faisceaux. 

3. Le Fléchisseur profond 1. (Cubito-sous-onguien. ) Il ne donne que trois 
tendons au petit doigt, à l’annulaire et au grand doigt. Ces tendons traver- 
sent comme chez l'homme, ceux du fléchisseur sublime et vont se terininer 
sous la base de la phalange onguéale. Ils sont larges et plats et comme sépa- 
rés en deux par une rainure longitudinale mitoyenne. Cette rainure com- 
mence sous le ligament annulaire de la premiere phalange. 

La partie charnue de ce muscle peut être facilement séparée en trois por- 
tions en rapport avec les trois tendons. 


4. PI. vu, fig. C, 6. 
ARCHIVES Du Muséum T. VII A4 


106 DEUXIÈME MÉMOIRE. SUR L'ANATOMIE COMPARÉE 


La plus élevée et la plus externe commence avec le cubitus. La seconde 
s'attache au même os, mais plus bas et plus en dedans. La troisième tient au 
ligament inter-osseux et au radius. 

Ce muscle est semblable chez le Chimpanzé; il vient de méme du cu- 
bitus et du ligament inter-osseux, et donne des tendons aux trois derniers 
doigts. 

Celui de l'index est entièrement séparé par son corps musculeux qui 
s'attache au radius. Son tendon est relativement moins fort que celui du mé- 
dius et de l’annulaire, mais plus fort que celui de l’auriculaire. 

Des aponévroses ligamenteuses lient les trois derniers tendons au delà du 
ligament articulaire, c’est-à-dire dans la paume de la main. 

Dans l’Orang, le fléchisseur profond de l'index est de même séparé dans 
toute sa longueur. Il s'attache au radius et un peu au ligament inter-osseux. 
Deux autres faisceaux qui viennent du ligament inter-osseux, et surtout du 
cubitus, appartiennent, le plus considérable, au médius et à l’annulaire, le 
plus faible à l’auriculaire. Les tendons du médius et de annulaire ne se sépa- 
rent qu'au delà du ligament annulaire. 

4. Fléchisseur propre de l'index et du pouce!. (Radio-sous-onguien de l'index 
et du pouce.) Ce muscle est assez singulier. Ses faisceaux se rendent oblique- 
ment et séparément du bord cubital et du bord externe de la face antérieure 
du radius à un tendon commun qui est très-fort et va directement à l’indica- 
teur, sans liaison avec celui du médius. 

Il s’en détache un tendon grèle pour le ligament palmaire qui va au pouce 
et remplace le long fléchisseur propre de ce doigt. 

Cette liaison ou plutôt cette fusion du fléchisseur profond de l'indicateur 
avec le long fléchisseur du pouce, est à notre avis, une preuve de dégrada- 
tion de la main de ce Singe relativement à celle de l’homme. Les contractions 
simultanées de l'indicateur et du pouce qui en résultent démontrent qu'elles 
sont faites avec les contractions des trois autres doigts, pour empoigner les 
objets avec force et non pour les pincer. 

5et 6. Le Court fléchisseur du pouce? et son adducteur ?. Cesont deux mus- 
cles forts. Le fléchisseur vient de la face palmaire du troisième métacarpien. 


A. PI. vu, fig. C, 20. 
2. PI. var, fig. C, 25: 
3. PI. vu, fig. C, 25". 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 107 


Son tendon se termine à la phalange du pouce, après avoir passé sous une 
languette de l’adducteur. 

Celui-ci est attaché au même os métacarpien, au-dessous du fléchisseur. 1] 
se termine au bord dorsal de la première phalange, après avoir fourni une 
languette à la base de la face palmaire de cette même phalange. 

Dans le Chimpanzé, ces deux muscles sont bien plus séparés. Leur origine 
est toute différente. Il n’y a que l'adducteur qui vienne du troisième méta- 
carpien. 

Le fléchisseur vient principalement du trapèze et un peu de la base du 
second métatarsien. Ces deux muscles sont plats et triangulaires. 

Dans l’Orang, le fléchisseur et l’adducteur sont rapprochés comme dans le 
Gorille. Mais l’adducteur est beaucoup plus large et plus long à cause de la 
longueur du troisième métatarsien auquel il se fixe ; de sorte que ses fais- 
ceaux, au lieu d’avoir une direction transversale, se portent de bas en haut 
avec leur terminaison vers le métacarpien du pouce et sa première phalange. 

Le fléchisseur vient de la tête du second métacarpien et descend à la ren- 
contre des phalanges du pouce; il est beaucoup plus petit. 

7- L’Opposant du pouce !. (Carpo-métacarpien.) Ce muscle est compliqué 
et se divise en deux portions. 

La plus longue vient de la partie la plus haute du ligament palmaire,'et se 
termine par un tendon plus à la base du bord radial de la première phalange 
du pouce. 

L'autre, plus courte, vient aussi, mais plus bas, du ligament palmaire, et 
se termine par des faisceaux charnus en dedans de la première. 

Dans le Chimpanzé, je trouve la même complication. 

Dans l’Orang, la première partie vient du trapèze; elle est tres-forte ; la 
seconde partie du ligament palmaire. 

8. Le Court fléchisseur du petit doigt?. (Carpo-métacarpien. ) I1 vient de 
l’'onciforme par quelques faisceaux tendineux. Il descend obliquement le long 
du bord cubital du métacarpien du petit doigt, en se rapprochant de lab- 
ducteur, et s’insère sous la base extérieure de la première phalange de ce 
doigt, immédiatement au-dessous de ce dernier muscle. 

9. L’4 bducteur du petit doigt ou l’opposant. H m'a paru confondu avec le 


A. PL. vu, fig. C, 22 et 24. 
2. PL. vu, fig. C, 44. 


108 DEUXIÈME MÉMOIRE. SUR L'ANATOMIE COMPARÉE 


précédent; tandis qu'il est distinct et compliqué dans le Magot (Cuvier et 
Laurillard, pl. xxxv). 

10. L’Adducteur du méme doigt. (Carpo-phalangien.) Je le place dans la 
catégorie des fléchisseurs à cause de sa liaison avec le muscle précédent. 
Aussi les Anthropotomistes appellent-ils adducteur son analogue. 

Il vient plus en dehors et plus en bas du pisiforme, forme un corps charnu 
assez épais, dont les faisceaux se réunissent à un tendon séparable en plusieurs 
autres, qui s’attachent intérieurement à la base de la première phalange du 
cinquième doigt 

Ce muscle ne tarde pas à recevoir des fibres musculaires et tendineuses du 
court fléchisseur qu’il recouvre dans son trajet. Il est aussi lié avec l'inter- 
osseux dorsal. 

On sait que dans l’homme l’abducteur reste tel et conserve une attache mo- 
bile bien distincte de celle du fléchisseur ; il se termine en dehors ou sur le 
côté à la tête de la première phalange, et le fléchisseur, qui s'insère tout le 
long du inétacarpien, se termine à la première phalange. 

Cette liaison de l’abducteur et du court fléchisseur, qui suppose dans le 
premier un changement d’action, existe encore dans l’Orang. Elle montre 
que la flexion est l’action la plus nécessaire à ces animaux pour empoigner 
les branches des arbres sur lesquels ils vivent. 

11. Le Palmaire cutané. C'est, comme chez l'homme, un petit muscle 
quadrilatère, qui va de l’aponévrose palmaire dans le tissu cellulaire sous- 
cutané de l’éminence hypothénar. 

12. Les Lombricaux. (Palmo-phalangiens.) Il y en a quatre comme chez 
l'homme. 

Les trois qui suivent le pouce viennent du bord radial des tendons du flé- 
chisseur profond auquel ils sont fixés, et le quatrième du bord cubital du 
tendon de l’annulaire. 

Ils se fixent aux tendons des extenseurs vis-à-vis de la première pha- 
lange. 

On les considère comme des auxiliaires du muscle fléchisseur profond. 

La liaison du fléchisseur profond de l'indicateur avec le long fléchisseur 
du pouce dans le Gorille, fait que son lombrical agit aussi sur ce doigt. 


4. PI. vur, fig. C, 40. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 109 

Les inter-osseux se distinguent, comme chez l’homme, en dorsaux et en 
palmaires. 

13. Les /rter-osseux dorsaux sont très-forts 1. 

Le premier est très-compliqué. Il a une portion moyenne qui naît par un 
tendon sur le trapèze ; une portion interne qui vient du métacarpien du pouce, 
et une troisième portion qui s'attache au bord radial du deuxième métacar- 
pien. 

Ces trois portions ont un tendon commun qui se fixe à la base de la pre- 
mière phalange, sur son côté radial. Tous ces détails sont conformes à ce 
qu'on voit chez l’homme. Il n’y a que les proportions qui différent. 

Le second inter-osseux dorsal est entre le deuxième et le troisième méta- 
carpien. Ses fibres sont penniformes ; il a conséquemment un tendon mé- 
dian aux côtés duquel elles aboutissent. 

Son tendon se fixe au médius, au côté radial de sa première phalange. 

Le troisiéme inter-osseux dorsal se compose de fibres musculaires qui 
proviennent des expansions aponévrotiques qui vont du troisième au qua- 
trième os du métacarpe. 

L’'extrémité inférieure de ce muscle s'insère au côté cubital de la première 
phalange du médius. 

Le quatrième est comme le deuxième; il s’insère à la première phalange du 
quatrième doigt, côté cubital. 

Le premier et le second de ces muscles portent les deuxième et troisième 
doigts vers le côté radial de la main. 

Le troisième et le quatrième portent le troisième et le quatrième doigts 
vers le côté cubital de la même partie. 

Le deuxième et le troisième, qui appartiennent au médius et s’attachent de 
chaque côté de sa première phalange, doivent, lorsqu'ils agissent ensemble, 
les porter dans l'érection. 

Dans le Chimpanzé, les inter-osseux palmaires sont semblables. On peut 
considérer comme tels l’'abducteur du pouce et celui du cinquième doigt, ce 
qui porterait à sept les inter-osseux dorsaux. 

14. Les /nter-osseux palmaires sont exactement comme chez l’homme. 

Il y en a pour le deuxième, le quatrième et le cinquième doigt. 


4. PI. var, Gg. B, 40. 


110 DEUXIÈME MÉMOIRE. SUR L'ANATOMIE COMPARÉE 


Leur attache supérieure est au métacarpien du doigt auquel ils se ter- 
minent. 

Le premier est sur le côté cubital du second métacarpien. 

Le deuxième et le troisième sur le côté radial des quatrième et cinquième 
doigts. 

Is rapprochent du médius les trois doigts auxquels ils appartiennent. 

Dans le Chimpanzé, les inter-osseux palmaires sont adducteurs vers le 
médius. 

Le premier n’est autre que l’adducteur du pouce. Il se fixe à la face pal- 
maire du troisième métacarpien. 

Le second est beaucoup moins considérable que linter-osseux dorsal qui 
lui correspond. Il s'attache presque exclusivement au deuxième métacarpien. 
11 descend très-bas sur la première phalange de l'index. 

Le troisième est très-considérable; il se fixe en haut à la face antérieure des 
ligaments du carpe, et en même temps à toute l’étendue de la face antérieure 
du quatrième métacarpien. Il se subdivise vers la tête de cet os en deux fais- 
ceaux presque égaux; le premier est comme chez l’homme; le second est 
renforcé par un faisceau qui vient du cinquième métacarpien et vient former 
le bord de l’aponévrose d’attache de l’inter-osseux dorsal du quatrième doigt. 

Le quatrième inter-osseux palmaire est semblable à celui de l'homme. 


$ XII — Æléchisseurs et adducteurs des orteils. 
1. Æléchisseurs communs des orteils longs et courts. 


La manière dont les tendons de ces fléchisseurs s'enchevètrent, qu'on me 
permette cette expression, m'oblige de les décrire ensemble !. 

Ils forment proprement trois couches : 

La première ou la plus extérieure, se compose du court fléchisseur per- 
foré 2. 

Ce muscle s’insère à la saillie postérieure et externe du calcanéum, avec 
l’'abducteur du gros orteil. Il donne deux tendons perforés aux deuxième et 
troisième doigts. 


4. PI. x, fig. let II, 4°, 2, 3 et 4. 
APl XIE 3137 31 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. iii 


La deuxième couche est formée par le muscle qui correspond au long flé- 
chisseur commun f. 

Son attache supérieure est au tibia et au ligament inter-osseux, jusqu'au 
poplité. Il touche en dehors au fléchisseur propre du gros orteil. 

Son tendon passe par une coulisse qui lui est propre derrière la malléole 
interne. Il envoie, après s'être divisé, un tendon perforant au deuxième 
doigt. Le troisième orteil n’en reçoit pas. Il y en a un pour le quatrième 
orteil, qui est perforé. A la vérité, ce n’est pas une division immédiate du ten- 
don du long fléchisseur ; mais une production de faisceaux musculaires atta- 
chés à la partie plantaire de ce tendon, avant sa division. C’est proprement 
un court fléchisseur de cet orteil. 

Enfin le cinquième doigt en reçoit deux tendons qui ne sont ni perforants, 
ni perforés. L'un va jusqu’à la base de la troisième phalange ; et l’autre tres- 
gréle va du côté externe se terminer à la base de la seconde phalange. 

Dans l’Orang, il n’y a pas plus de muscle perforant pour le cinquième or- 
teil; mais il y a un tendon accessoire très-grêle, qui se détache du tendon du 
perforant, du côté externe, absolument comme chez l’homme, et se prolonge 
jusqu’à la seconde phalange seulement. 

Dans le Chimpanzé, la main postérieure a, comme dans le Gorille, un 
court fléchisseur perforé qui va au deuxième et au troisième doigt. Ce muscle 
s'attache au calcanéum en dehors du court abducteur du gros orteil. 

Ce muscle est renforcé pour ce troisième doigt par un petit muscle attaché 
au tendon commun du long fléchisseur. 

Il y a un autre petit muscle semblable, provenant de ce tendon qui envoie 
son tendon perforé au quatrieme doigt. 

C’est le seul qui existe dans le Gorille. 

Le tendon du long fléchisseur commun est fortement uni sous le premier 
cunéiforme au tendon qui va au pouce. 

Le long fléchisseur perforant envoie des tendons à tous les doigts. Celui 
du gros orteil, qui est très-fort, s’en sépare sous le premier cunéiforme. 

On voit qu'ici il y a plus de ressemblance avec le plan réalisé chez l'homme, 
dont le fléchisseur commun donne des tendons aux quatre derniers doigts, 
et chez lequel il y a un long fléchisseur propre du pouce. 


4. PL x, fg.1,44a,1a',1 a", 1a'"!,1,6et 4. 


112 DEUXIÈME MÉMOIRE. SUR L'ANATOMIE COMPARÉE 

Il y a chez l’'Orang une grande ressemblance dans tous les muscles flé- 
chisseurs. 

Le fléchisseur perforé du cinquième doigt est plus fort, et marque pour 
ses attaches mieux définies que dans le Gorille et le Chimpanzé. 

Le fléchisseur profond, qui donne au troisième et au quatrième orteil, ne 
donne aucun tendon au gros orteil. 

Il ya cependant, comme à la main antérieure, un fléchisseur pour la der- 
nière phalange du pouce, lequel remplace par sa terminaison le fléchisseur 
profond du pouce; mais il ne vient que de l'éminence thenar. C’est donc un 
court fléchisseur, modifié par sa terminaison, en long fléchisseur. Il est d’ail- 
leurs très-rudimentaire. 

Dans le Hagot, la disposition des fléchisseurs est celle qu'on observe dans 
le Chimpanzé et dans le Gorille, à cette différence près qu'il y a entre les ten- 
dons des deux muscles un beaucoup plus grand nombre de liaisons tendi- 
neuses. Les fléchisseurs perforés présentent aussi des différences légères. 

Le fléchisseur perforé du deuxième orteil est le seul qui soit normal sous 
ce rapport ; il s'attache au calcanéum. 

Les fléchisseurs perforés des troisième, quatrième et cinquième orteils, 
dont le dernier est beaucoup plus fort que dans le Chimpanzé et le Gorille, se 
réunissent en un faisceau commun à leur extrémité supérieure qui se fixe à 
la face inférieure du tendon du fléchisseur tibial ou des deuxième et cin- 
quième orteils. 

Dans le Chimpanzé comme dans le Gorille, les lombricaux, au nombre de 
quatre, vont au bord tibial de chacun des quatre derniers doigts. 

Un seul de ces lombricaux, dans le Chimpanzé, celui du deuxieme orteil, 
s'attache au tendon correspondant du fléchisseur profond qui vient du tibia. 

Les trois autres lombricaux naissent du tendon du fléchisseur qui s’attache 
au péroné. 

Dans l’'Orang, le premier lombrical, celui de l'indicateur, ainsi que celui 
de l'auriculaire, se fixent sur leurs fléchisseurs. 

Le lombrical de lannulaire nait, comine dans le Chëmpanzé, du tendon 
correspondant. 

Le lombrical du médius naît à la fois du tendon du fléchisseur profond du 
médius et du tendon du fléchisseur profond de l'index. 

2. Le Long fléchisseur du pouce ou du gros orteil. (Péronéo-sous-onguien.) 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 113 
Ce muscle ! est à la fois le long fléchisseur du gros orteil et celui du troisième 
et du quatrième doigts. 

Son attache supérieure est à la face postérieure du péroné, dans presque 
toute sa face postérieure, et au ligament inter-osseux. Une aponévrose le 
sépare du long péronien latéral, et une autre du long fléchisseur commun des 
orteils et du tibial postérieur. 

Son tendon passe dans une gouttière du calcanéum qui est en dehors de 
celle du fléchisseur commun. 

Il est ensuite réfléchi dans un anneau ligamenteux qui s'étend du premier 
cunéiforme au deuxième métatarsien. Ce tendon, qui est tres-fort, se termine 
à la face concave de la seconde phalange. 

Ce même muscle envoie un tendon perforant aux troisième et quatrième 
doigts. 

Il est réuni au fléchisseur commun par les insertions des lombricaux et par 
une languette aponévrotique qui va du tendon perforant du troisième doigt 
au perforant du deuxième. 

Il résulte de tous ces rapports, que la flexion du gros orteil est liée à celle 
des troisième et quatrième doigts, et même à celle du second, par la languette 
qui unit les tendons des fléchisseurs perforants de ces doigts. 

Dans l’Orang, le court fléchisseur a de même deux tendons perforés pour 
l'index et pour le médius. 

Il y a aussi un court fléchisseur perforé pour l’annulaire, qui vient du 
tendon du long fléchisseur, lequel donne de même deux tendons, un pour 
l'indicateur, et l’autre pour l’auriculaire. Mais il est séparé du long fléchis- 
seur du pouce. 

En résumé, le pouce, le troisième et le quatrième doigts ont un long flé- 
chisseur commun avec un tendon très-fort qui se divise, en premier lieu, pour 
le pouce, et ensuite pour le troisième et le quatrième orteils où ils sont per- 
forants. 

Le tendon perforant du second orteil vient d’un long autre fléchisseur 
commun,recouvrant le précédent. 

Ce même muscle donne un tendon perforé au quatrième orteil et un ten 
don principal, remplaçant un perforant, au cinquième orteil avec un tendon 
accessoire tenant lieu de demi-perforé externe. 


4. PL x, fig. let Il, 2, 2a, 2b,2c. 
ArcHIvEs pu Muséum, T. VIII. 5 


114 DEUXIÈME MÉMOIRE. SUR L'ANATOMIE COMPARÉE 


Enfin le court fléchisseur ne donne que deux tendons perforés qui appar- 
tiennent aux deuxième et troisième doigts. 

Celui du quatrième orteil est aussi un court fléchisseur qui provient du ten- 
don du long fléchisseur perforant. 

Il est impossible de ne pas reconnaitre dans toutes ces liaisons, dans toutes 
ces combinaisons croisées, la nécessité, pour tous ces fléchisseurs longs et 
courts, perforants et perforés, d’une action simultanée et dépendante. 

Dans l’Orang, il n'y a pas de long fléchisseur du pouce. Le long péronien 
latéral le remplace; en agissant sur le métatarsien de ce doigt, il contribue 
vuissamment à le fléchir. Nous l'avons constaté sur trois exemplaires. 

Cette disposition est d'ailleurs commune chez les Singes. 

3. L'Adducteur oblique du gros orteil\. (Métatarso-phalangien du premier 
orteil.) Il s'insère, d’une part, à la tête plantaire des deuxième et troisième 
métatarsiens ; il se fixe, d'autre part, au côté interne de la première phalange 
du pouce et à l'os sésamoide interne, après avoir reçu des faisceaux de l'ad; 
ducteur transverse. 

Il a encore un petit faisceau à son attache supérieure, avec celle du court 
fléchisseur. 

Ce muscle est bien un adducteur; mais c'est en même temps et plus parti- 
culiérement un /léchisseur du gros orteil. 

4. L'Adducteur transverse ?. (Métatarso-sous-phalangien.) Ce muscle est 
trés-fort. Ses attaches fixes. sont aux extrémités inférieures des, deuxième, 
troisieme et quatrième métatarsiens et par une aponévrose, tout le long de 
la face postérieure du deuxième métatarsien. Ses faisceaux musculeux se 
réunissent à l'adducteur oblique par une ligne aponévrotique. 

Son attache mobile est celle du muscle précédent au métatarsien et aux 
deux phalanges du gros orteil. 

Ces deux muscles doivent porter, avec une grande force, le gros orteil dans 
l'adduction et dans la flexion. Ils contribuent à donner à la main de derrière 
la faculté de saisir les objets etde les empoigner avec énergie. 

Ces deux adducteurs existent également chez l'Orang avec un développe- 
ment proportionnel considérable. 


4. PI. x, fig. Let II, 41. 
2. PI. x, fig. I et Il, 40. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 115 


5. Le Court fléchisseur du petit orteil 1. ( Tarso-phalangien du petit orteil.) 
Ce muscle est fort, il s'attache à la base de la première phalange du petit 
orteil, comme chez l’homme. 

Il existe de même chez l’Orang. 

6. L'Abducteur du gros orteil ?. (Calcanéo-sous-phalangien du premier 
orteil.) C’est un muscle très-fort qui s'attache à la saillie du calcanéum et au 
ligament qui va du calcanéum au scaphoïde. Son tendon reçoit les faisceaux 
du fléchisseur du même doigt, comme chez l'homme. Il se termine à la base 
de la première phalange du côté externe. 

Ce muscle a une grande conformité avec celui de l'homme. 

Cela est également vrai pour l’Orang. 

7. Le Court fléchisseur du gros orteil 3. 11 vient du scaphoïde et du premier 
cunéiforme ; ses faisceaux, en se portaut en avant, s’attachent successivement 
au tendon du précédent. Les autres vont directement à la base de la première 
phalange du gros orteil où elles se terminent à la face plantaire. 

Ces deux muscles réunis fléchissent et portent dans l'abduction le premier 
doigt. 

L'Orang ne diffère pas du Gorille à cet égard. 

8. Les Lombricaux 4. (Planti-sous-phalangiens.) 1l y en a quatre, comme 
dans la main antérieure, pour les doigts qui suivent le pouce. 

Ces muscles prennent naissance sous les tendons du long fléchisseur com- 
mun des quatre derniers orteils et du long fléchisseur propre du pouce, qu'ils 
contribuent à réunir. 

Ils contournent le côte interne de la première phalange du doigt auquel ils 
appartiennent et viennent renforcer la partie interne du tendon de l’exten- 
seur commun, qui s’insère à la troisième phalange de chaque doigt. 

C’est absolument la même disposition que dans la main antérieure. 

9. Les /nter-osseux dorsaux 5 ne sont tels qu’à leur origine où ils parais- 
sent à la face dorsale des métatarsiens, attachés à la base des deux os corres- 
pondants. 


PI. 1x, fig. B, 19. 

PI. x, fig. I et I, 8. 

PL. x, fig. I et IL, 9. 

PL. x, fig, Let Il, 5, 5, 5”, 5°”, 

. On voit pl. x, fig. I et Il, 6, le premier inter-osseux dorsal. 


ct à & 1 = 


116 DEUXIÈME MÉMOIRE. SUR L'ANATOMIE COMPARÉE 


Il y en a deux pour le médius, un pour l'indicateur et un pour le quatrième 
orteil. 

L'abducteur du cinquiéme orteil semble tenir lieu d’un inter-osseux. 

Ils paraissent principalement dans la face plantaire tout le long du métatar- 
sien, auquel ils correspondent jusqu’à la ligne médiane de cet os. Leur inser- 
tion mobile est sur le côté correspondant de la base de la première phalange. 

Nous avons vu que celui de l'indicateur envoie un petit faisceau au pre- 
mier lombrical. 

10. Les Plantaires, qui sont tous abducteurs relativement au médius, sont 
au nombre de trois, un pour le second, un pour le quatrième et un pour le 
cinquième doigt. 

Leursattaches aux métatarsiens sont les mêmes que celles de la partie plan- 
taire des inter-osseux dorsaux, mais du côté opposé. Leur insertion mobile 
est à la base de la première phalange du doigt auquel ils appartiennent ; 
mais du côté opposé à celui de l'insertion des inter-osseux dorsaux. 

On pourrait considérer comme l’analogue d’un inter-osseux plantaire un 
faisceau musculeux qui s'attache le long de la face externe et palmaire du 
métatarsien du pouce et qui va se terminer au tendon de ladducteur. 

Tous les ater-osseux dorsaux sont abducteurs relativement au médius. 

Tous les palmaires sont adducteurs pour ce mème doigt. 

C'est une différence très-remarquable qui sépare les mains postérieures du 
Gorille du pied de l’homme, où les inter-osseux sont abducteurs ou adduc- 
teurs pour l'indicateur, et cette différence est en rapport avec la longueur 
proportionnelle de l'indicateur, qui est le plus long des orteils chez l’homme, 
et celle du médius, qui est le plus long chez le Gorille. 

Il y a d’ailleurs une ressemblance tres-grande, dans cette disposition, entre 
la main postérieure du Gorille et celle de /a main antérieure ; comme il y en 
a une entre celle-ci et la main de l'homme. 


$ XIII. — Si nous rapprochons encore les différences que les fléchis- 
seurs des orteils du Gorille nous ont présentées, comparativement aux 
fléchisseurs de l’homme, nous trouvons : 


1° Que, chez l'homme, le fléchisseur superficiel est un court fléchisseur 
qui donne des languettes perforées aux orteils qui suivent le pouce. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 117 


Le cinquième, à la vérité, peut en manquer, comme nous en avons un 
exemple dans un sujet que nous avons sous les yeux. 

Chez le Gorille, comme chez l'Orang, ce muscle est aussi représenté par 
un court fléchisseur qui donne des tendons perforés aux deuxième et troi- 
sieme doigts seulement. 

Le court fléchisseur du quatrième orteil prend naissance sous le tendon du 
long fléchisseur commun, avant ses divisions. Son tendon est également 
perforé. 

La même chose se voit chez l’Orang. 

Le cinquième orteil n'a pas de tendon perforé. Ce tendon est représenté 
par deux tendons grêles qui se détachent successivement du côté externe du 
tendon du long fléchisseur commun des orteils qui va au cinquième doigt; 
se réunissent ensuite pour se terminer comme le fait dans l’homme la lan- 
guette externe du fléchisseur perforé au côté externe de la deuxième pha- 
lange. 

Dans l’homme, le Long flechisseur commun des orteils donne des tendons 
perforants aux quatre orteils qui suivent le pouce. 

Il a pour accessoire la chair carrée qui vient s'unir au tendon commun 
de ce muscle, de dessous le corps du calcanéum. 

Les Lombricaux qui ont leur partie charnue attachée aux quatre tendons 
du long fléchisseur, en sont encore des muscles accessoires. 

Le Long fléchisseur du gros or'eil envoie une bandelette de communication 
au tendon du long fléchisseur commun des orteils et se termine à la deuxième 
phalange de cet orteil. 

Le Æléchisseur commun des orteils, dans le Gorille, envoie un fort tendon 
perforant au deuxième doigt et un tendon perforant au cinquième orteil. Ces 
tendons sont très-forts. 

Il se détache ‘deux languettes du bord externe du dernier tendon, qui ne 
tardent pas à se réunir en une seule, remplaçant la division externe d’un 
tendon fléchisseur perforé. 

Ce long fléchisseur commun des orteils ne répond qu’en partie à celui de 
l'homme. Il n’agit directement que sur deux des quatre orteils qui suivent 
le premier. 

Mais le long fléchisseur du gros orteil le complète par les deux tendons 
perforants qu’il envoie aux troisième et quatrième orteils. 


1138 DEUXIÈME MÉMOIRE. SUR L'ANATOMIE COMPARÉE 


Par ce mécanisme, le gros orteil et les troisième et quatrième doigts sont 
soumis directement à la même action ; tandis que le deuxième et le cinquième 
orteils obéissent à la flexion du long fléchisseur, 

Le court fléchisseur perforé du quatrième orteil, qui est attaché au tendon 
du long fléchisseur commun, comme au lombrical ; le court fléchisseur com- 
mun des deuxième et troisieme orteils, dont il est séparé, répondent au court 
fléchisseur commun de l’homme. Mais il y a ici une double imperfection; 
en premier lieu, celle de la réunion du fléchisseur du quatrième orteil au 
tendon du fléchisseur commun et sa séparation complète du court fléchis- 
seur des deuxième et troisième orteils. 

La bandelette de communication que le long fléchisseur commun envoie 
chez l’homme au tendon du long fléchisseur du gros orteil, se voit dans le 
Gorille entre le tendon du troisieme orteil qui appartient au long fléchisseur 
du pouce, et le tendon du fléchisseur commun qui appartient au second 
orteil. 

Le plan de composition de cette main ne diffère pas de celle du pied de 
l'homme pour le fléchisseur propre du pouce et pour les adducteurs oblique 
et transverse; mais ici ces muscles ont une grosseur et une force qui mon- 
trent que la flexion de cet orteil, ou plutôt de ce pouce opposable, doit se 
faire avec une grande énergie. 

Le Court fléchisseur du petit doigt ou lopposant et\ abducteur de ce doigt, 
chez l'homme, sont représentés dans le Gorille par deux muscles analogues. 

Les inter-osseux différent un peu dans l’action relative, puisqu'ils sont des 
abducteurs ou des adducteurs relativement au médius et non à l'indicateur, 
comme dans le pied de l'homme, où le second doigt est le plus grand. 


$ XIV. — Tableau comparé des muscles de chaque partie des extré- 
mités antérieures, avec une des parties correspondantes des extrémités 
postérieures. 


I. — EXTENSEURS. 
A. De l'avant-bras. — B. De la jambe. 


1° Le triceps brachiul et le triceps crural. Le tendon accessoire (analogue 
du tendon du droit antérieur) qui s'insère à l'omoplate, enveloppe toute la 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 119 
face postérieure de l’humérus. Cette longue portion du triceps s'attache à 
l'omoplate dans une grande étendue ; elle est comparable, pour cette atta- 
che et pour sa fusion avec le triceps, au droit antérieur. 

Leur analogie est évidente. 

9° L’anconé est au triceps brachial, ce que les faisceaux inférieurs du vaste 
interne, qui atteignent la capsule, sont au triceps fémoral. 


IT. — FLÉCHISSEURS. 
A. De l'avant-bras. — B. De la jambe. 


3° Le biceps ou scapulo-sus-rardien répond au fémoro-péronien et à V'ischio- 
péronien, qui remplacent le biceps fémoral. 

4° Le brachial interne (Huméro-cubitien) est remplacé par le demi-ner- 
veux et le demi-membraneux, qui fléchissent la jambe sur la cuisse. Leur 
insertion à la tubérosité ischiatique correspord à celle qui a lieu à l’apophyse 
acromion. 


La longue portion de ce muscle a pour analogue le couturier (iléo-pré- 
tibien). 


Ici tous les muscles supinateurs sont fléchisseurs ainsi que les 
muscles pronalteurs. 
IIS. — MusCLES PRONATEURS: 


A. Avant-bras. — B. Jambe. 


Le carré (cubito-radien ) n'a pas d’analogue dans la jambe. 
Le rond pronateur (épitrochlo-radien) a pour analogue le poplié, qui va 
du condyle externe du fémur au tibia. Ce muscle est un fléchisseur. 


IV. — nuscres: 
A. Du carpe et du métacarpe: —Bx Du tarse et du métatarse. 


11 faut considérer dans:le carpe, le pisiforme comme répondant à la saillie 
du calcanéum. 


120 DEUXIÈME MÉMOIRE. SUR L'ANATOMIE COMPARÉE 
Le cubital interne (épitrochlo-carpien) répond à l’un des muscles du ten- 
don d'Achille. 


Le cubital externé ( cubito-sus-métacarpien) au cour! péronien qui va s’in- 
sérer au métatarsien du petit doigt. 

Le radinl interne (épicondylo-sus-métacarpien de l'index) serait l'analogue 
du long péronien, qui s'attache au métatarsien du pouce. | 

Les radiaux externes n’ont pas d’analogues 

Le ons abducteur du pouce est double avec deux tendons qui s’attachent, 
l'un au trapèze, l’autre à la tête du premier métacarpien. 

C’est l’analogue du jambier intérieur qui se términe par deux tendons s’in- 
sérant, l’un au premier cunéiforme, et l’autre au premier métatarsien. 

Jæmbier postérieur. Rien d’analogue dans le carpe ou le métacarpe. 


V. —— EXTENSEURS. 


A. Des doigts. 


Le long extenseur du pouce et le court extenseur sont réduits en un ten— 
don grèle qui se détache de celui du long abducteur. 


B. Des orteils. 


Le premier faisceau du pédieux répond au long extenseur. 
L'extenseur propre du gros orteil répond au court extenseur du pouce du 


membre supérieur. 


Différences. 


Le court extenseur est moins développé que le long. | 
Les faisceaux correspondants sont en ordre inverse de développement. 
Il y a compensation pour l'effet. 


Extenseur commun. 


Les /ombricaux, dans l'un et l’autre membre, forment la bride interne du 
tendon de l’extenseur. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 121 

Dans le pied, l’extenseur commun joint au pédieux est l’analogue de celui 
de la main. 

Le pédieux formant au pied la bride externe de l’extenseur commun 
pourrait-il être considéré comme l’analogue des inter-osseux dorsaux de la 
main ? 

Les pédieux sont extenseurs propres des quatre premiers doigts. 


Abducteurs. 


Le long abducteur répond au #bial antérieur. 
Le court abducteur est plus développé au pied. 
L'abducteur du petit doigt. V’abducteur du petit orteil est plus développé. 


Fléchisseur des doigts et des orteils. 


Le long Fléchisseur superficiel donne des tendons perforés aux quatre 
doigts qui suivent le pouce. 

Il est représenté par le court fléchisseur pour le deuxième et le troisième 
orteil; par le long fléchisseur commun pour le quatrième et le cinquième 
doigt. Les tendons des deuxième, troisième et quatrième doigts sont égale- 
ment perforés, sauf celui du cinquième, qui n’est représenté que par une 
petite languette insérée au côté externe de la deuxième phalange. 

Dans l’homme, le court fléchisseur est perforé aux quatre doigts (orteils) 
qui suivent le pouce. 

Fléchisseur profond. N y a un fléchisseur profond pour les deux premiers 
doigts et un fléchisseur profond des trois derniers. 

Ces deux muscles sont représentés par le fléchisseur propre du pouce, qui 
envoie des tendons perforants aux troisième et quatrième doigts; et par le 
féchisseur commun, qui envoie un tendon perforant au deuxième doigt et un 
tendon non perforant au cinquième doigt. 

Le long fléchisseur du pouce a en même temps un tendon pour l’indi- 
cateur. 

Le long fléchisseur du pouce envoie encore des tendons au troisième et 


au quatrième doigt. 
Ancuives Du Muséum, T. VII 16 


122 DEUXIÈME MÉMOIRE. SUR L'ANATOMIE COMPARÉE 


Le court fléchisseur du pouce et l'opposant sont représentés par le court 
fléchisseur du gros orteil. 

L'adducteur du pouce a deux faisceaux ; le faisceau supérieur est repré- 
senté au pied par l’adducteur oblique ; le faisceau inférieur par l'adducteur 
transverse. 

Le court fléchisseur du petit doigt et l’opposant, sont représentés à la main 
postérieure par une seule masse, qui agit essentiellement comme fléchisseur. 

Le palmaire gréle n’a pas de représentant. 

Le palmaire cutané de même. 

Il y a des /ombricaux à la main antérieure et à la main postérieure. 


TROISIÈME PARTIE. 


RÉSUMÉ DE CE DEUXIÈME MÉMOIRE SUR LES CARACTÈRES ANATOMIQUES QUE PRÉSENTENT LES 
MUSCLES DES QUATRE EXTRÉMITÉS, CHEZ LES SINGES SUPÉRIEURS OU PSEUDO-ANTHROPOMORPHES LE 
ET PLUS PARTICULIÈREMENT SUR LES MUSCLES DES QUATRE EXTRÉMITÉS CHEZ LE GORILLE , 
LE CHIMPANZÉ ET L'ORANG BICOLORE, 


Ma premiere communication que l’Académie a bien voulu entendre dans 
sa séance du 27 mai dernier, avait pour sujet les caractères anatomiques que 
m'ont présentés les squelettes du Gorille de Savage, Gorilla Gina, Is. GEor- 
FROY-SAINT-HicaiRe; du Tschégo, Troglodytes Tschégo, Duv., comparés à 
ceux du Chimpanzé, Troglodytes niger, Grorrroy-Saint-Hiraire, et des 
Orangs de Bornéo et de Sumatra (Simia satyrus, et le bicolor, Is. GEoFFRoY- 
Sainr-Hizaire), et de plusieurs espèces de Gibbons. 

En résumant ces caractères, J'ai cru devoir conclure : 

1° Que l’ancienne espèce de Troglodyte, le Chimpanzé, differe spécifique- 
ment de la nouvelle espèce découverte par M. Franquet, à laquelle les natu- 
rels de la rive droite du Gabon donnent le nom de W T'schégo. 

2° Que le Gorille présente un type générique distinct du genre Troglodyte, 
et qu'il n’est pas une simple espèce de ce genre. 


1. Ce Résumé a été lu à l’Académie des sciences dans la séance du 5 décembre 4853, et imprimé 
dans le compte-rendu de cette séance , sauf quelques développements que la nécessité de ne pas 
dépasser les pages accordées aux membres de l’Académie m'avait obligé de supprimer. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 123 


Cette dernière opinion est aussi celle de mon savant collègue et confrère 
M. Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire, qui l’a professée dans ses cours, d’après 
les caractères extérieurs de cet animal, ét sans connaïtre encore tous les ca- 
ractères anatomiques sur lesquels elle peut être fondée. 

Cependant, ces conclusions n’ont pas été adoptées par le célèbre membre 
de la Société royale des sciences de Londres, M. R. Owen, que l’Académie 
des sciences compte parmi ses correspondauts les plus actifs. 

Elle a le souvenir tout récent que. dans sa séance du 5 septembre dernier, 
M. Richard Owen lui a fait part de ses premières etdeses dernières publications 
sur l'ostéologie du Gortlle, publications que nous avons eu soin de citer dans 
le texte de notre premier travail, celles du moins qui avaient paru à l’époque 
du 27 mai de cette année, dans le recueil des Mémoires de la Société zoologi- 
que de Londres, et auxquelles nous avons renvoyé pour les détails les plus 
circonstanciés de sa description ostéologique du Gorille 1. 

Je n’insisterai pas aujourd’hui sur les observations et les principes qui 
m'ont servi à tirer ces deux conclusions. Je me réserve d’y revenir à la fin de 
ma troisième communication, lorsque j'aurai réuni toutes les données anato- 
miques qui pourront les corroborer ou les modifier, s'il y a lieu. 

Je dirai seulement ici, que je n’ai cité qu’en neuvième ligne le caractere 
de la forme de l’'omoplate, dont M. R. Owen n'adopte pas le degré d’impor- 
tance que je lui ai donné. Je persiste cependant à considérer ce caractère de 
forme comme très-essentiel, puisque de la forme de cet os, dans son ensemble 
et dans ses détails, dépend la grandeur absolue et relative des nombreux 
muscles qui s’y fixent et qui appartiennent au mécanisme compliqué des 
mouvements du bras, et même, jusqu’à un certain point, de ceux de l’avant- 
bras. 

Aussi la forme générale et très-caractéristique de l’omoplate, est-elle 
absolument la même dans toutes les espèces de chaque genre, Gibbon et 
Orang; tandis qu’elle est très-différente de l’un de ces genres à l’autre. La 
forme générale et détaillée que l’omoplate présente dans le Troglodyte Chim- 
panzé se rapporte à la forme de cet os dans les Gibbons ; tandis que l’omo- 
plate du Gorille est semblable à celle des Orangs , ou s’en rapproche singu- 


lièrement. 


4. Voir la note 4 de la page 933 du tome XXXVI des Comptes rendus. 


124 DEUXIÈME MÉMOIRE. SUR L'ANATOMIE COMPARÉE 


Le résultat le plus général de mes observations sur les ligaments et les 
muscles du monvement du Gorille, nous a montré que leur plan de composi- 
tion est semblable à celui des autres Singes de la même famille, c’est-à-dire du 
Troglodyte Chimpanzé et de l’Orang de Sumatra, à quelques différences 
près, que nous avons eu soin de noter. Ce plan diffère davantage de celui du 
Magot, le plus étudié des Singes depuis Gallien, sous le rapport de son ana- 
tomie. 

Quant aux différences que nous avons signalées dans ce même plan de 
composition, relativement à l'anatomie de l’homme, elles tiennent évidem- 
ment et essentiellement à son mode de progression sur deux pieds, et à la 
position verticale de son corps dans ses mouvements de translation et dans 
la station. 

Toutes les parties de son squelette sont coordonnées pour ce mode de 
station sur deux pieds et de progression. La tête est posée à peu près en 
équilibre, sur la premiere vertèbre, et maintenue presque sans effort, la 
face en avant, dans l'attitude du commandement, suivant l’heureuse expres- 
sion de Buffon. 

Les courbures alternatives de la colonne vertébrale, dans les trois régions 
cervicale, dorsale et lombaire, maintiennent le centre de gravité dans un plan 
vertical, que limitent ces trois courbures en avant et en arrière. 

Le poids du corps est ainsi transmis au sasrum, du sacrum au bassin, 
de celui-ci aux fémurs, aux os des jambes et aux pieds, dont l'étendue et 
l’écartement agrandissent le plan sur lequel la verticale du centre de gravité 
vient tomber, et dont la forme un peu voütée peut soutenir, sans trop de 
fatigue, et sans lésion, le poids de tout le corps. 

Il y a dans la forme des articulations de toutes les parties mobiles du sque- 
lette et dans les ligaments qui les maintiennent en rapport, toutes les dispo- 
sitions organiques nécessaires pour cette progression et cette station ver- 
ticales. 

Les extrémités inférieures de l’homme forment de longs leviers pour la 
progression; tandis que les supérieures, réservées au besoin pour le toucher 
le plus délicat, ou pour saisir les plus petits objets, sont organisées à la fois 
pour l'adresse et la force dans la mobilité de toutes leurs parties et dans leur 
longueur, qui est moindre que celle des extrémités inférieures. 

Le Singe, au contraire, qui est organisé pour vivre sur les arbres, pour 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 125 


s’y mouvoir par élan d’une branche à l’autre, en se balançant suspendu par 
l’une ou l’autre extrémité; qui s'élève en saisissant avec ses longs bras une 
branche supérieure, et peut ainsi surmonter tout le poids de son corps, et se 
soulever par les efforts d’une seule extrémité; le Singe qui marche à quatre 
et non sur deux pieds, lorsque, par exception, il doit se mouvoir sur le sol, a 
toute son organisation admirablement arrangée pour l'exercice de ces divers 
mouvements qui le séparent nettement de l'espèce humaine dans cette partie 
essentielle de son organisation. Cette différence se manifeste dans les grandes 
proportions de ses extrémités antérieures, qui sont relativement tres-longues, 
pour saisir au loin les branches d’arbres ; dont le pouce est court et atteint à 
peine la base de la première phalange du second doigt; il peut même être réduit 
à l'état rudimentaire comme dans les Æ/èles ; tandis que les quatre autres 
doigts suffisent au Singe, ainsi dépourvu, comme au Paresseux didactyle la 
main à deux doigts, sans pouce, ou celles à trois doigts au Tridactyle, pour 
empoigner les branches d’arbres, et s'y assujettir dans toutes les positions. 

Les extrémités postérieures ou pelviennes ont, au contraire, une bien 
moindre longueur relative. Tout y est disposé pour en faire de forts leviers, 
à l'usage du grimper sur les arbres plutôt que de la progression sur le sol. 

Les fémurs et les os de la jambe sont forts et courts. 

Le pouce, ou le gros orteil, s’y trouve articulé, par son métatarsien avec 
le premier cunéiforme, dans une abduction permanente. Il y est même plus 
opposable aux autres doigts, plus fort et surtout beaucoup plus long que 
dans la main antérieure. 

Cette main postérieure est évidemment organisée pour empoigner avec 
énergie les branches d'arbres, et pour soutenir au besoin tout le corps de 
l'animal qui peut être suspendu à ces branches, par une seule de ses extré- 
mités postérieures. 

S'il s’en sert parfois pour la progression sur le sol, c’est simultanément 
avec ses extrémités antérieures, comme on peut le voir chez le Chimpanzé 
qui vit en ce moment à la Ménagerie du Jardin des plantes. Jamais ce Singe 
ne marche comme on l’a cru, comme on l’a répété souvent, sur ses deux 
pieds de derrière seulement; mais il s'appuie sur la partie dorsale des doigts 
de la main antérieure, en fermant le poing, tandis que les mains postérieures 
sont un peu inclinées sur le bord péronien ou externe. 

Cette marche quadrupède, toute particulière dans ce cas, qui sépare de 


126 DEUXIÈME MÉMOIRE. SUR L'ANATOMIE COMPARÉE 


l'homme les Singes qui en sont les plus rapprochés par leur organisation, 
est indiquée par l'arc unique, ouvert en avant, que forment ensemble toutes 
les vertèbres mobiles, c’est-à-dire celles des trois régions cervicale, dorsale 
et lombaire ; ainsi que j'ai pu l’observer et le démontrer dans notre squelette 
de Gorille, dont les ligaments inter-vertébraux, et par eux les rapports natu- 
rels de toutes les vertebres, ont été conservés. 

J'ai dû rappeler tous ces détails, toutes ces circonstances, pour faire mieux 
apprécier quelques différences que j'ai signalées dans les muscles, ou dans 
les organes actifs du mouvement. 

Les principales sont toujours dans les leviers que ces muscles doivent mou- 
voir, dont les proportions et les attaches un peu variables, qu’ils fournissent 
aux muscles, modifient l’action de ceux-ci. Elle est surtout modifiée par la 
forme des facettes articulaires qui déterminent la direction des mouvements 
de ces leviers, et conséquemment l’action des puissances qui agissent sur eux. 

J'arrive à cette conclusion générale, que c’est moins dans le nombre des 
muscles du mouvement que dans les proportions des leviers qu'ils doivent 
mouvoir et dans la forme des articulations de ces leviers, c’est-à-dire de leurs 
surfaces articulaires, qu'il faut chercher, en premier lieu, les causes des 
espèces de mouvements que peut exercer un animal d’une même classe, d’un 
même ordre et d’une même famille. 

La disposition des muscles est subordonnée à ces premières conditions. 

Leur plan de composition est le même dans les animaux d’une même classe. 
Ces muscles y varient très-peu dans leur nombre; mais les modifications qui 
existent dans leurs proportions et dans leurs attaches, suffisent pour obtenir 
des effets très-variés et très-differents. 

C'est à ces considérations générales que nous sommes arrivés par l’étude 
comparée des os, des ligaments et des muscles du mouvement du Gorille. 

I nous reste à passer en revue, le plus rapidement que possible, les prin- 
cipales différences et les ressemblances que les muscles nous ont montrées, 
en les comparant à ceux des autres Singes supérieurs, ou même à l’organisa- 
tion de l'homme. 

I. Pour ce qui est des ligaments des articulations ou du squelette, nous les 
avons trouvés généralement conformes à ceux de l'homme, sauf un tres-fort 
ligament (costo-clavio-coracoïdien), qui semble une transformation du mus- 
cle sous-clavier, placé comme l'on sait, chez l’homme, entre la première côte 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 127 


et la clavicule, dont il maintient et modère l’écartement, dans les efforts du 
bras étendu au-dessus de la tête. Cette position du bras, fréquente dans le 
grimper, donnait à ce but une plus grande importance; il est rempli, ainsi 
que nous l'avons dit, par un ligament épais et aplati qui se porte obliquement 
de la partie supérieure et interne de la première côte et du tiers antérieur 
et sternal de la clavicule, à la face interne et supérieure de l’apophyse cora- 
coïde, où se trouve un tubercule auquel il se fixe. Ici l’effet principal de ce 
ligament est de maintenir l'angle articulaire de l’omoplate et de l’empécher 
d’être trop déplacé par les mouvements de l’humérus. 

Je n’insiste pas sur les capsules articulaires des grandes articulations, qui 
sont généralement plus fortes, pour soutenir des efforts plus grands de dé- 
placement, ni sur les ligaments latéraux qui les renforcent. 

Les fibro-cartilages inter-articulaires de l’homme, se retrouvent chez le 
Gorille, ainsi que le ligament rond du fémur et les gaments croisés de Var- 
ticulation fémoro-tibiale. 

Tous les os du pied ou de la main postérieure ont üne mobilité remarqua- 
ble les uns sur les autres, qui convient au grimper, mais qui serait peu favo- 
rable à la station sur ces extrémités. Cette mobilité tient à l'amplitude des 
capsules articulaires qui enveloppent ces articulations. Elle tient encore par- 
ticulièérement, pour les orteils, aux grandes dimensions des têtes articulaires 
des os métatarsiens et des phalanges, et à la moindre étendue des facettes 
articulaires de la base de chaque phalange, qui donne à celles-ci une grande 
étendue dans leurs mouvements de flexion et d'extension les unes sur les 
autres et sur les os métatarsiens. 

IL. Quant aux observations principales sur les muscles du mouvement, en 
voici les indications résumées dans l’ordre que nous avons suivi pour les 
détails de nos descriptions. 


$ XV. — Relativement aux muscles de l'épaule et du bassin. 


Ceux de l'épaule sont à peu près les mêmes que chez l’homme, sauf le 
muscle sous-clavier qui manque dans le Gorille. Nous avons déjà dit qu’il y 
est remplacé par un fort ligament qui va de la première côte et de la clavi- 
cule à l’apophyse coracoïde. 

Le petit pectoral du Gorille diffère considérablement de celui de l'homme 


128 DEUXIÈME MÉMOIRE. SUR L'ANATOMIE COMPARÉE 


par ses plus nombreuses digitations, par son plus grand développement et 
par sa séparation en deux muscles distincts, qui ont chacun leurtendon, ne se 
réunissant que tout près de leur attache commune à lapophyse coracoïde. 

Celui du Chimpanzé, remarquons-le bien, est organisé sur un tout autre 
plan. Il ne s'y divise pas en deux muscles distincts ; et il y est très-petit rela- 
tivement au grand pectoral. 

Son tendon ne s'arrête pas à l’apophyse coracoïde et va au delà se fixer à 
l'articulation scapulo-humérale. 11 devient ainsi un élévateur du bras. 

Celui de l Orang ressemble de même à celui de l'homme. 

Dans le Magot, ce muscle est très-fort et sans digitations. 

Les muscles du bassin, le carré des lombes et le petit psoas, ne m'ont rien 
offert de particulier. 


$ XVI. — Les muscles nombreux qui meuvent le bras ou la cuisse 
chez l'homme, se retrouvent chez le Gorille. 


Les principales différences qu'ils nous ont présentées consistent dans leur 
plus grand développement et dans certaines liaisons qu’ils ont entre eux et 
qui n'existent pas chez l’homme, du moins pour ceux du bras ; liaisons qui 
ont pour effet de mettre plus d'unité, plus d'ensemble dans leurs efforts; mais 
aussi moins d'indépendance dans leur action. 

De plus, on trouve chez les Singes, et nous l’avons décrit chez le Gortlle, 
un muscle singulier dont l’action a été mal appréciée, à notre avis. Ce muscle 
a son tendon supérieur fixé sur le tendon du grand dorsal, tout près de son 
insertion à l’humérus. Il descend le long de la face interne et postérieure du 
bras, et va s'attacher d’autre part au condyle interne de l'humérus; c’est un 
dorso-épitrochléen. 

Pour en comprendre l'usage, il faut se rappeler que les Singes étendent 
leurs bras pour grimper le long des troncs d'arbres, ou s'élever d’une bran— 
che inférieure à une branche supérieure, et que, dans cette position, ils font 
effort pour fléchir le bras sur l'avant-bras et soulever ainsi leur tronc sus- 
pendu aux os et aux muscles de l'épaule. 

L'action du dorso-épitrochléen coïncide avec les efforts simultanés des 
muscles grand dorsal, grand pectoral et deltoïde, etc., qui tendent dans cette 
position, fréquente chez les Singes, à rapprocher le tronc du bras. 


LD ie ag 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPMORPHES. 129 


Le grand pectoral est divisé en deux parties, comme le petit pectoral. 

Les faisceaux musculaires de la première partie, à l'endroit où ils conver- 
gent vers leur tendon, mesurent jusqu’à huit centimètres d'épaisseur, tant 
ce muscle est fort chez le Gorille. Nous ne l'avons pas trouvé divisé dans le 
Chimpanzé; nouvelle différence intime que nous ont offerte ces deux Singes, 
tandis qu'il a trois parties distinctes dans l’Orang. 

La liaison du grand rond avec le grand dorsal, qui a lieu chez le Gorële 
encore plus que chez l’homme, donne à son action une grande efficacité dans 
le grimper. Nous avons de plus observé un grand faisceau qui s’en détache 
pour aller joindre la portion interne du triceps. Ce muscle est extrêmement 
fort. 

Il en est de même des adducteurs de la cuisse, qui ont un développement 
extraordinaire dont le but et l'effet sont faciles à comprendre. 

$ XVIL. — Les zruscles qui agissent sur l’avant-bras sont, comme chez 
l'homme, des extenseurs, des fléchisseurs, des supinateurs et des prona- 
teurs. 

Ces muscles sont organisés sur le même plan dans le Gorille, et doivent 
porter les mêmes noms. 

Le carré pronateur a cependant, dans le CAimpanzé, une modification 
remarquable. Sa partie radiale se sépare en deux rubans, dont l'un va s’at- 
tacher à la partie inférieure du radius, pour la pronation; et dont l’autre 
s’écartant de la première, se termine à la face supérieure du même os et doit 
produire la supination. 

Le brachial interne où antérieur a des liaisons avec le deltoïde, d’une part, 
et avec le long supinateur d’autre part; ces liaisons sont encore relatives au 
grimper, qui exigeait une transmission de mouvements et d'efforts de la main 
au tronc, par l'épaule. 

B. Les nombreux muscles de la jambe ne s’écartent pas du plan que l'on 
connaît chez l’homme, ni pour le nombre, ni pour leurs rapports. 

$ XVIIT. — A. Ceux du carpe et du métacarpe ne nous ont rien montré de 
particulier à citer ici comme remarquablement exceptionnel. 

B. Il n’en est pas de même des muscles du tarse et du métatarse. 

Les extenseurs du pied qui se réunissent au tendon d’Achille, c’est-à-dire 
les jumeaux et le soléaire, ont chez le Gorille, les plus remarquables modifi- 


cations, comparés à ceux de l’homme, 
Arcuives pu Muséum. T. VIII. 17 


130 DEUXIÈME MÉMOIRE. SUR L'ANATOMIE COMPARÉE 


Leurs faisceaux musculaires descendent jusqu’à l'insertion de ce tendon au 
calcanéum, et ne s'arrêtent pas à la partie supérieure et moyenne de la 
jambe pour ÿ produire cette saillie qu’on appelle le mollet dans l’homme. 
Cette longueur doit leur donner une étendue de contraction beaucoup plus 
grande que chez l’homme. 

La même disposition se voit dans les autres Singes. Nous l'avons observée 
plus particulierement dans les Singes supérieurs et dans le Magot, et elle 
explique l'absence de mollet, signalée depuis longtemps chez ces animaux 
grimpeurs, comme démontrant qu'ils ne sont pas faits pour la station et la 
progression sur deux pieds. 

Chez tous ces Singes supérieurs et chez le Magot, les jumeaux restent plus 
longtemps séparés que chez l’homme. 

Le Gorille ne nous a pas montré de plantaire grêle. 

Le long péronier latéral | péronéo-sous-tarsien) outre son action sur la face 
plantaire du pied qu'il porte en dehors et dans l'extension, rapproche forte- 
ment le pouce des autres doigts en agissant sur son métatarsien et en se flé- 
chissant. Cela est si vrai qu'il remplace, dans l’Orang, le long fléchisseur du 
gros orteil, qui manque dans ce Singe supérieur, ainsi que nous le verrons 


au paragraphe suivant. 
$S XIX. — Muscles extenseurs et abducteurs des doigts et des orteils. 


Les muscles nombreux des doigts et des orteils sont arrangés d'apres 
le même plan de composition que ceux de l’homme. Mais il ÿ a des diffé- 
rences notables dans l’action indépendante ou dans l’existence séparée des 
muscles propres qui agissent chez l’homme sur le pouce, sur l'indicateur, 
sur le petit doigt ou sur le gros et le petit orteil, avec les muscles correspon- 
dants du Gorille et des autres Singes supérieurs. 

Afin de mettre plus de précision et de saisir plus de rapports dans leur 
comparaison, J'ai étudié les extenseurset les abducteurs dans les mains an- 
térieures et postérieures; puis les fléchisseurs et les adducteurs de ces extré- 


mités. 
$ XX. — Les extenseurs et les ahducteurs de la main antérieure. 


On sait que chez l’homme l'extension et l’abduction sont produites : 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 131 


1° Par un long extenseur commun, qui agit sur les quatre doigts qui suivent 
le pouce; st < 

°° et 3° Par un long et un court extenseur propres du pouce; 

4° et 5° Par:un long et un court abducteur du pouce ; 

6° Par un Long extenseur propre de l'index ; 

7° Et par un long extenseur propre du petit doigt. 


Tous ces muscles propres peuvent agir isolément avec une complète indé- 


pendance. 
J'ai de même trouvé dans le Gorille : 


1° Un long extenseur commun des doigts; 

2° Un long extenseur propre du pouce. 

3° Un court extenseur. 

4 et 5° Un long et un court abducteur du même doigt; 
6° Un extenseur propre de l'index ; 

7° Et un extenseur propre du petit doigt. 


Les principales différences que nous avons observées dans ces muscles 
et dans ceux des autres Singes supérieurs, relativement à l’homme, sont 
les suivantes : 

Le long extenseur du pouce a la même indépendance que chez l’homme 
avec moins de force relative. 

Le Gorille n’a pas de court extenseur du pouce; ce muscle n’est représenté 
que par un tendon grêle qui se détache d’un tendon plus fort appartenant 
au long abducteur. 

Il est vrai que cette disposition peut avoir lieu chez l’homme par excep- 
tion. J'avais sous les yeux, en l'étudiant comparativement, un bras de femme, 
où elle était exactement la même. 

Dans le Ckimpanzé, M. Vrolick signale un court extenseur du pouce, bien 
séparé dès son origine jusqu’à son insertion. 

La même chose s’observe dans l’Orang: 

Le long abducteur du pouce a, dans ce dernier, deux tendons, dont l’un 
s'arrête au trapèze, et l’autre s'épanouit sur la tête du premier métacarpien. 
De sorte que ce muscle agit à la fois sur le carpe pour le porter dans 
l'extension, et sur le pouce, par son métacarpien, pour l’étendre dans l’ab- 
duction. 


132 DEUXIÈME MÉMOIRE. SUR L'ANATOMIE COMPARÉE 


Dans le Gorille, cette portion métacarpienne est plus séparée et forme un 
muscle à part que j'appelle cubilo-sus-trapézien. 

Il est évident que par ces dispositions, l’abduction du pouce, ou son 
extension avec son écartement des autres doigts, est plus soignée que son 
extension directe. 

Le tendon de l’extenseur propre de l'index s'unit comme chez l’homme à 
celui de l'extenseur commun de ce doigt, mais déjà au niveau de l’articula- 
tion métacarpo-phalangienne. 

La même circonstance s’observe dans le Chimpanzé. 

Dans l’Orang, l'extenseur propre de l'index est commun au médius ; il en- 
voie à chacun deux tendons. 

Ce muscle, chez le Gorille, est d’ailleurs beaucoup plus petit à pro- 
portion que chez l’homme, et son tendon très-grêle montre que cet exten- 
seur particulier au plan réalisé chez ce dernier, n’est plus qu’un auxiliaire 
de l’extenseur commun, et qu'il a perdu l’usage spécial d'étendre le doigt 
indicateur. 

C’est une des plus intéressantes démonstrations des modifications fonc- 
tionnelles que les différentes parties d’un même plan éprouvent selon les 
besoins de la vie. 


$ XXI. — Zes extenseurs et les abducteurs de la main postérieure. 


Chez l'homme, qu'on me permette de le rappeler, afin de mettre pour 
ainsi dire son organisation, en regard de celle du Gorille, il y a : 

et 2° Un long et un court extenseur commun des orteils ; le premier ne 
donnant de tendons qu'aux quatre orteils qui suivent le pouce; le dernier 
en donnant un de plus au gros orteil. 

3° Un long extenseur du pouce; 

4° Un abducteur du gros orteil; 

5° Un abducteur du petit orteil. 

Tous ces muscles existent dans les Singes que nous étudions ; mais 1ls mon- 
trent quelques différences qui doivent être signalées. 

>. Le court extenseur commun, dans le Gorille, ne donne de ten- 
dons qu'aux trois doigts moyens, et les trois tendons sont liés à ceux 
de l’extenseur commun, de manière à montrer la nécessité et l'habitude 


be 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 133 


d’une action simultanée, qui reste plus indépendante chez l’homme. 

3. Le long extenseur du pouce ou du gros orteil a des proportions plus 
fortes que celui de l’homme. 

Ce muscle, par suite de la disposition du métatarsien, est en même temps 
un abducteur. 

4. Le court extenseur du gros orteil n’est ici qu’une séparation plus com- 
plète du court extenseur commun des autres doigts. 

L’Orang Va de même bien séparé, tandis que dans le Chimpanzé 1 est 
moins détaché du court extenseur commun des orteils; dans le Magot, le 
pédieux se rapproche davantage de celui de l’homme. 

5 et 6. Il y a un court abducteur pour le gros orteil et un pour le cin- 
quième, l’un et l'autre très-forts et beaucoup plus développés que chez 
l'homme. 


$ XXII — Zes fléchisseurs et adducteurs de la main antérieure. 


On sait que ceux de l’homme sont nombreux ; ce sont : 
1° Le long fléchisseur commun superficiel ; 
2° Le long fléchisseur commun profond; 

3° Le /ong fléchisseur du pouce ; 

4° Le court fléchisseur du pouce; 

5° L'adducteur du pouce; 

6° L’opposant de ce doigt; 

7° Le court fléchisseur du petit doigt; 

8° Les quatre lombricaux ; 

9° Le palmaire grêle ; 

10° et 11° Le palmaire cutané; 

12° Les énter-osseux dorsaux ; 

13° Les énter-osseux palmaires. 


Tous ces muscles existent, ou à peu près, dans la main du Gorille et des 
autres Singes supérieurs, avec des différences que nous devons indiquer : 

2. Le fléchisseur profond chez le Gorille, ne donne que trois tendons aux 
trois derniers doigts. 

3. Le long fléchisseur est remplacé par un tendon du fléchisseur propre de 
l'indicateur. W en résulte que la flexion du pouce et celle de l'indicateur 


134 DEUXIÈME MÉMOIRE. SUR L'ANATOMIE COMPARÉE 


doivent être simultanées, et celle des trois: derniers: doigts de même; mais 
ce partage des flexions des doigts de la main, entre les deux premiers doigts 
et les trois derniers, nous paraît plutôt fait pour empoigner avec force que 
pour pincer. 

Dans l’Orang, le fléchisseur profond ressemble davantage à celui de 
l'homme. 

4. Le court fléchisseur du pouce; 5. L'adducteur du pouce avec ses deux 
portions oblique et transverse ; 6. L'opposant du pouce, ne diffèrent de ceux 
de l'homme que par leur grande force, conséquence de leur volume. 

7. L’adducteur où Vopposant du petit doigt wa paru confondu avec le 
court fléchisseur de ce doigt, comme cela a lieu quelquefois chez l’homme; 
tandis que ce muscle est distinet et compliqué dans le Magot (voir Cuvier et 
Laurillard, pl. 35.) 

L'abducteur du petit doigt est lié au court fléchisseur, ce qui suppose 
un changement d’action de ce muscle, devenu, dans ce cas, un fléchis- 
seur. Cette liaison que nous avons trouvée dans l’Orang montre que la 
flexion des doigts est l’action la plus nécessaire à ces animaux grimpants, 
pour empoigner les branches d'arbres. 

Nous avons trouvé : 8, les quatre lombricuux !; 0, le palmaire grêle; et 
10, le palmaire cutané. 

11. Les énter-osseux dorsaux sont très-forts. 

13. Il en est de même des palmaires. Ils sont d’ailleurs semblables aux 
inter-osseux chez l’homme. 

Ainsi les différences que nous avons eu à signaler entre les muscles fléchis- 
seurs de la main du Gorille, du Chimpanzé, de l'Orang et même du WMagot, 
ne sont la plupart que des différences dans les proportions, qui sont relati- 
vement plus grandes chez les Singes que chez l'homme ; ou quelques modi- 
fications dans le nombre des tendons communs, qui changent l'indépen- 
dance d'action de certains muscles en actions d'ensemble, et qui ont pour 
effet de donner plus de force au Singe, pour ses mouvements sur les arbres. 


1. Celui qui appartient à l’index agit aussi sur le pouce à cause de la liaison de son tendon fléchis- 
seur qui vient de celui de l’index. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES, 135 


$ XXII. — Æléchisseurs et adducteurs des orteils. 


Ce sont, chez l’homme : 

1° Le long flechisseur commun. 

2° Le court fléchisseur avec la chair canée. 

3° et 4° Le long et le court fléchisseur du pouce. 

5° Le court fléchisseur du petit doigt. 

6° Les lombricaux. 

7° Les inter-osseux dorsaux. 

8° Les inter-osseux plantaires. 

Tous ces muscles existent dans le Gorille et dans les autres Singes supé- 
Tiers. 

Les différences qu’ils nous ont offertes sont toujours relatives à leur action 
qui est moins séparée, et plus liée que chez l'homme. 

Les fléchisseurs communs de tous les orteils, longs et courts, sont tellement 
enchevêétrés les uns dans les autres que l’animal n’a plus la faculté de fléchir 
un orteil séparément, et que leur action simultanée doit produire une force 
de contraction on ne peut plus énergique. 

Ainsi, dans le Gorille, le pouce ou le gros orteil, le troisième et le qua- 
trième doigt ont un long fléchisseur commun avec un tendon très-fort qui se 
divise, en premier lieu, pour le pouce, et ensuite pour les troisième et qua- 
trième orteils, où ils sont perforants. 

Le tendon perforant du second orteil vient d’un autre fléchisseur commun, 
recouvrant le précédent. 

Ce même muscle donne un tendon perforé au quatrième orteil et un ten- 
don principal, remplaçant un perforant, au cinquième orteil, avec un tendon 
accessoire tenant lieu de demi-perforé externe. 

Enfin le court fléchisseur ne donne que deux tendons perforés qui appar- 
tiennent aux deuxième et troisieme doigts. 

Celui du quatrième orteil-est aussi un court fléchisseur qui provient du 
tendon du long fléchisseur perforant. 

Il est impossible de ne pas reconnaitre dans toutes ces liaisons, dans toutes 
ces combinaisons croisées, la nécessité pour tous ces fléchisseurs longs et 
courts, perforants et perforés, d'une action simultanée et dépendante. 


136 DEUXIÈME MÉMOIRE. SUR L'ANATOMIE COMPARÉE 


Les adducteurs oblique et transverse du gros orteil chez le Gorille, ont 
une force ou un développement considérables , proportionnés aux leviers 
qu'ils doivent mouvoir avec énergie, pour saisir et empoigner les objets. 

Tous les inter-osseux dorsaux sont abducteurs relativement au médius. 

Tous les plantaires sont adducteurs pour ce même doigt. 

C’est une différence très-remarquable qui sépare la main postérieure du 
Gorille, du pied de l'homme, où les inter-osseux sont, les uns abducteurs, et 
les autres adducteurs relativement à l'indicateur, et cette différence est en 
rapport avec la longueur proportionnelle de l'indicateur qui est le plus long des 
orteils chez l’homme, et celle du médius, qui est le plus long chez le Gorille. 

Il y a d’ailleurs une ressemblance très-grande entre cette disposition dans 
la main postérieure du Gorille et celle que nous avons signalée dans sa main 
antérieure ; comme il y en a une, sous ce rapport, entre la main antérieure 
du Gorille et la main de l'homme. 

$ XXIV. — Cette liaison par les parties charnues et par les tendons, qui 
détermine l’action simultanée des muscles des doigts chez les Singes, et qui 
n'existe pas chez l’homme, est encore augmentée par l'extension et les pro- 
ductions des aponévroses palmaire ou plantaire. 

Ainsi nous avons remarqué, surtout dans l’Orang, des brides ligamen- 
teuses très-fortes, extensions de l’aponévrose palmaire, qui vont à la face cor- 
respondante des métacarpiens, et s'étendent même au niveau des premieres 
phalanges, en allant transversalement de l’une à l’autre, évidemment pour 
empêcher leur écartement. Ces brides contribuent, en tenant les phalanges 
rapprochées, à former et à maintenir la voûte de la main. 

Il y a, d'autre part, des ligaments dorsaux très-forts qui s'étendent à la base 
des premières phalanges et empêchent de même leur écartement. 

En dernier résumé, et au sujet des muscles des extrémités, auxquels nous 
bornerons notre communication d'aujourd'hui, je puis répéter ce que j’écri- 
vais en 1809, à la fin de mon Mémoire sur les muscles du mouvement du 
Phoque commun. 

« Tels sont les moyens départis aux phoques pour se mouvoir. Leur exa- 
men anatomique fournit une nouvelle preuve que, depuis l’homme qui 


1. Dont le texte a paru dans les Mémoires du Muséum d'histoire naturelle, mais dont l’atlas des 
planches est encore inédit. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES,. 137 


« semble fuir le sol dans sa marche, jusqu’à ces animaux qui y sont comme 
« enchainés par toute la longueur de leur corps, on trouve constamment un 


A 


« même plan d'organisation. Partout ce sont les mêmes leviers, qui varient 
« très-peu dans leur nombre et leurs rapports essentiels; mais qui présentent 
« beaucoup de différences dans leur forme, leur longueur, dans la manière 
dont ils sont joints au point d'appui, dans le degré de force, et dans la direc- 
« tion de la puissance qui les meut. 

« Sous ces divers points de vue, les Phoques nous ont offert des modifi- 
cations importantes, qui expliquent, il me semble, d’une manière satisfai- 
« sante, leurs mouvements singuliers. » 


A 


R 


A 


ñ 


Que l’on substitue, dans ces conclusions générales, que j'avais tirées il y a 
quarante-quatre ans, d'un travail analogue à celui-ci, le nom de Singes à celui 
de Phoqgues; que l’on considère les nécessités de la vie habituelle sur les 
arbres et des mouvements qu’elle exige, au lieu du ramper sur le sol et de la 
natation pour la vie aquatique ; on aura observé, avec le même plan général 
d'organisation, d’autres modifications admirablement adaptées à ce genre 
d'existence, ainsi que j'espère l'avoir démontré dans ce Mémo:re et dans le 
précédent pour les organes passifs du mouvement chez le Gorille et les autres 
Singes de la même famille. 


ARCHIVES DU MusÉuM. T. VIII. 18 


TABLE DES MATIÈRES 


DE CE DEUXIÈME MÉMOIRE 


SUR LES CARACTÈRES ANATOMIQUES 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES 


QUE PRÉSENTE PARTICULIÈREMENT L'ÉTUDE DE LEUR SQUELETTE. 


DEUXIÈME MÉMOIRE. 


Pages. 
Supplément à leur ostéologie. Anatomie comparée des muscles des extrémités. ...... 65 


PREMIÈRE PARTIE. 


Quelques observations sur les articulations et les ligaments des extrémités du Gorille.. 66 


$ I. Articulations clavio-sternale et clavio-scapulaire. ..... Se cccceerenophe ce DH Done 66 
$ II. Articulation scapulo-humérale et ses ligaments. ........................ Date sainte 67 
$ JT. Forme de l'articulation huméro-cubito-radiale et ses ligaments. ...,.,.... 00000000 Se. CN 
$ IV. Articulations et ligaments des os de l’avant-bras entre eux........,.....:.... Donot Mau) 
$ V. Articulations des os de l’avant-bras avec ceux du carpe et leurs ligaments............ 68 
$ VI. Articulations des os du carpe entre eux.............................. Doc ob bon () 
$ VII. Articulations des métacarpiens et leurs ligaments....................... Gonoooco {0 
$ VIII. Ligaments annulaires des phalanges.....,............... A0D O0 COS a0e (PC 00000 ME 


$ IX. Articulations pelvio-fémorale et fémorale, et fémoro-tibiale et ses ligaments ......... 74 
$ X. Articulations des os de la jambe entre eux et ligaments qui les unissent............. 72 
$ XI. Articulation tibio-tarsienne etses ligaments...............,........ Donoc-6cceoc de 72 
$ XII. Articulations et ligaments des os du tarse entre eux........... Sooaoeao 00000000 Ye) 


TABLE) DES MATIÈRES: 139 


Pages. 

8 XIII, Articulations et ligaments des os. dusmétatarseravec le tarse:............,..,...,. ‘13 

$ XIV. État, général. de toutes Jes articulationsides os: du pied... ... Eudé Jo.suoanaixl. AUX 478 

DEUXIÈME PARTIE. 

Myologie des organes du mouvement. .... dbcoudogcedeoc re cte 0600806000 00p …. 5 

CHapitRe 1. — Muscles de l'épaule et du bassin......... Donc Do o ge 00 ete 

ST Museles dellépaule rene remercie eee Ce ducosénédonc ob 75 

SAIT Muscles/duibassine "#2." "RE... 5068000 Obocoorone sale rte Dép oboae 78 

CuapitRe 11. — Muscles du bras et de la cuisse........................... Doboaoon WA) 

SCIIT--Muscles /QuIDra8 2... -.2 re 080000608600 00a00ogos da0e0%o do0c09000 78 

$ IV. Muscles du fémur. .......... CDob de Doubab ip db 0060 do 06 de GcoRUÉ do re0oonae 83 

CaapirRe m1. — Muscles de l’avant-bras et de la jambe........................... 6 “0 

$ V. Muscles de l’avant-bras........ da ae 206é 0 oodoaodooduobn Serre croise 86 

$ VI. Muscles de la jambe....... coder anne ss hace boacvadoasvosee Logoad booba a roboa «nÉÉ) 

CaapiTRe 1v. — Muscles du carpe et du métacarpe, du tarse et du métatarse........... 94 

$ VIT. Muscles du carpe et du métacarpe........,.................. Éhooadeogcavooco … 91 

$ VIII. Muscles du tarse et du métatarse................ 000obobo ue 00090000 G000D00 nn 02 

Cuabrrre v. — Muscles des doigts de la main antérieure et de la main postérieure... … . 95 

$ IX. Extenseurs et abducteurs des doigts de la main antérieure... ... Dobooob ot ogoonon 95 

$ X. Extenseurs et abducteurs des orteils. ...,................................ 10000 104 

$ XI. Fléchisseurs et adducteurs des doigts de la main antérieure.........,..,.......... 104 

$ XII. Fléchisseurs et adducteurs des orteils.............. DOdSESoononobodgnon ob 93 

$ XII. Indication des principales différences qu’ils présentent avec ceux de l’homme...... 406 
$ XIV. Tableau comparé des muscles de chaque partie des extrémités antérieures avec une 

des parties correspondantes des extrémités postérieures ......,.. FOOD 000000 110-116 

TROISIÈME PARTIE. 

Résumé de ce second mémoire................ eee» abébeuuod Donpo0000doudoe 117 

I. Résumé sur les ligaments.......................... DPD0OD6D0n6 dDApRou0-0tao 427 

II. Observations principales sur les muscles du mouvement...,..................... 1419 

$ XV. Relativement aux muscles de l'épaule et du bassin........ Condodss0n00bpd0cugos 129 

$ XVI. Relativement aux muscles qui meuvent le bras et la cuisse...................., . 4130 

$ XVII. Relativement aux muscles qui meuvent l’avant-bras et la jambe.......... DOG a 132 


$ XVIII. Relativement aux muscles du carpe et du métacarpe , du tarse et du métatarse..,.. 1433 
$ XIX. Relativement aux muscles extenseurs et abducteurs des doigts et des orteils en général. 434 


140 TABLE DES MATIÈRES. 
Pages. 


$ XX. Extenseurs et abducteurs de la main antérieure.........s.ss..ss.seseesvese..e 135 
$ XXI. Extenseurs et abducteurs de la main postérieure. ......,,.........sssses...... 138 
& XXII. Fléchisseurs et adducteurs de la main antérieure. ........,........s.s........ 140 
$ XXII. Fléchisseurs et adducteurs des orteils.....,,.....,.,,........sssssess... 142 


Dernier réSUMÉ.. « c++» .0 0 0 0 #.0».0 0 0 sale 0 810 0 018 00 0/0 8 = #0 010 0,9 0 0 01e «10 01e 51e 10.0 0 2101618)0)8 ° 445-146 


TROISIÈME MÉMOIRE 


SUR LES 


CARACTÈRES ANATOMIQUES 


DES 


GRANDS SINGES 


PSEUDO-ANTHROPOMORPHES 


ET PLUS PARTICULIÈREMENT SUR L'ANATOMIE DU GORILLE DE SAVAGE COMPARÉE À CELLE 
DES TROGLODYTES, DES ORANGS ET DES GIBBONS. 


Ce troisième Mémoire comprend quatre parties. 

Dans la première, j'ai cherché à compléter, autant qu'il a dépendu de moi, 
le sujet de mon premier Mémoire! sur les caractères ostéologiques des singes 
supérieurs, au moyen des nouveaux sujets d'observation qui sont arrivés, 
dans le courant de cette année, du Gabon au Muséum d'histoire naturelle, 
par les soins empressés et le zèle de M. Aubry Lecomte, qui mérite les plus 
grands éloges. 

J'ai ajouté, dans une seconde partie, à la myologie des membres du 
Gorille, que j'ai fait connaître dans mon deuxième mémoire, celle qui con- 
tribue aux mouvements de la tête et de l'épine dorsale; à ceux de la masti- 
cation et de la déglutition ; au mécanisme de la respiration et aux mouve- 
ments d'expression de la face. 


4. Lu à l’Académie des sciences le 30 mai 4853. 


142 TROISIÈME MÉMOIRE. SUR LES CARACTÈRES ANATOMIQUES 


Dans une troisième partie, je décris les organes de la voix et les poches 
laryngiennes annexées à ces organes. 

J'ajoute à cette description celle des organes mâles de la génération du 
Gorille. 

Enfin, dans la quatrième et dernière partie de ce travail d'anatomie com- 
parée, après avoir rappelé succinctement les travaux publiés avant moi sur 
le Gorille, et, accessoirement, sur les autres singes pseudo-anthropomorphes, 
j'ai tâché d'esquisser, en quelques traits, les principaux résultats de mes 


recherches. 


PREMIÈRE PARTIE : 


SUPPLÉMENT AU PREMIER MÉMOIRE, COMPRENANT LA DESCRIPTION COMPARÉE DU SQUELETTE 
DES SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 


Le Muséum d'histoire naturelle a reçu du Gabon, au commencement de 
1854, par le zèle éclairé de M. Aubry Lecomte : 

1° Un crâne de Gorille à peu pres adulte, mais n'ayant pas encore perdu 
ses canines de lait. Ce sera notre n° 71; 

> Un squelette complet de Chimpanzé mâle adulte. Ce sera notre n° 3 du 
genre Troglodyte. Et tout récemment (au mois de septembre 1854), 

3° Un squelette de Chrmpanté femelle adulte, avec sa peau (nous en par- 
lerons sous le n° 4); 

4° Un squelette de Troglodyte Tschégo, sans la peau ?; 

Enfin, j'ai eu l’occasion d'étudier un squelette presque complet de Gorille 
femelle adulte, qui appartient à MM. Verreaux. 

Je me suis efforcé de profiter de ces nouvelles données, pour remplir 
quelques lacunes de mon premier Mémoire, et pour constater et confirmer 


4. Voir page 29 de ces Mémoires. 


2. Nous le désignerons sous le numéro 2, pour le genre Troglodyte et pour l'espèce de Tschégo, 


dont le premier squelette donné par M. Franquet, décrit dans notre premier Mémoire, sera notre 
numéro |. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 143 


les caractères génériques du Gorille et des Troglodytes, ainsi que les diffé 
‘rénces spécifiques entre le Troglodyte Chimpanzé et le Troglodyte Tschézo, 
conclusions qui terminent mon premier Mémoire. 


CHAPITRE PREMIER. 


NOUVELLE COMPARAISON DU SYSTÈME DENTAIRE DES GENRES TROGLODYTE ET GORILLE , SUIVANT 
L'AGE ET LE SEXE, ET AVEC LES GENRES ORANG ET GIBBON SOUS CES DERNIERS POINTS DE 
VUE. 


Les nouveaux sujets d'observations que nous venons d'indiquer nous ont 
donné l’occasion d’ajouter à nos descriptions précédentes (p. 27 de ces 
Mémoires) des détails précieux que nous nous proposons de consigner dans 
les paragraphes de ce chapitre. 

L’usure déformant assez promptement les dents des genres 7roglodyte, 


Gorille et Orang, et plus tardivement celle des Gibbons, qui me paraissent 


0? 
avoir un émail plus épais, il était intéressant de connaître leur forme pre- 
mière avant les changements produits par la trituration, qui rendent cette 
forme caractéristique méconnaissable, et dont la connaissance cependant 
peut seule éclairer sur le degré et le mode de ces déformations, que l’usage 
produit tôt ou tard. Ces motifs seront notre excuse pour les longueurs ou 
les apparences de répétitions dans lesquelles nous serons forcés d’entrer, au 
sujet du système de dentition de la tête n° 7, dont presque toutes les dents 
sont sorties et entières. 

SI. Les éncisives. Il n’y en a que deux de conservées à la mâchoire supé- 
rieure et deux à l’'inférieure; heureusement que c’est une moyenne et une 
latérale, qui ont chacune leur caractère propre, aux deux mâchoires. 

L'incisire moyenne supérieure de remplacement a son tranchant encore 
intact et très-coupant, presque comme celui d’une incisive d’herbivore. Il se 
détache, à la face interne, d’une saillie arrondie, qui présente cette face de 
la couronne comme tuméfiée, dans sa première moitié, depuis son collet. La 
face externe est légèrement convexe. À partir du tranchant, les côtés de cétte 


144 TROISIÈME MÉMOIRE. SUR LES CARACTÈRES ANATOMIQUES 


dent vont en s’élargissant jusqu’à son collet, et forment un triangle dont la 
base est au bord alvéolaire ; il montre la force et l'épaisseur de cette incisive. 
Elle a, dans ce sens, précisément au collet de la couronne, 0",012 d’é- 
paisseur; sa plus grande largeur est de 0,016; et la hauteur de son 
émail est de o",0155. 

Dans la tête du squelette de notre vieux mâle, la même incisive n’a plus 
que 0,012 de hauteur, par suite de l'usure de son tranchant. Sa plus 
grande largeur est encore de 0",0165, et sa plus grande épaisseur n'est plus 
que de o",0115. Le tranchant en est complétement usé avec la partie épaisse 
et arrondie de la surface interne, qui forment ensemble une large surface 
triturante. 

L'incisive supérieure externe, qui subsiste du côté gauche, présente une 
forme primitive fort remarquable, qui disparait avec l'usure. Sa face externe, 
très-convexe, offre une saillie médiane en dehors de laquelle elle est aplatie. 
Son tranchant est pointu comme celui d'une canine. De cette pointe au collet 
de la couronne, cette face entière a 0",0145; elle a o®,o1r de plus grande 
largeur. Par l'usure, cette même dent, dans notre vieux Gorille, se termine 
par deux lignes qui représentent les deux côtés d’un carré mesurant chacun 
0",0085. On reconnait parfaitement, malgré ce changement de forme par 
l'usure, que cette dent a dû être primitivement comme celle du Gorille n° 7, 
dont nous décrivons la dentition. 

Les éncisives de la mâchoire inférieure sont celles du côté gauche. Leur 
tranchant est à peine usé; il forme une ligne droite transversale. L’'incisive 
externe est un peu plus large. Ces dents sont arrondies à leur face antérieure. 
Elles sont comprimées sur les côtés et très-épaisses, d'avant en arrière, au 
niveau de leur collet; de là elles sont comme entamées, jusque vers leur tran- 
chant, dans toute l'étendue de leur face interne. 

L'usure change peu cette forme, sinon qu’elle use en biseau leur tran- 
chant, comme on le voit dans notre n° 8 et dans la dentition de lait. 

$ IT. Les quatre canines de lait subsistent dans cette tête et présentent 
exactement les mêmes dimensions que dans notre petite tête ( n° 5), sauf que 
leurs pointes subsistent dans celle-ci, et qu'elles sont émoussées dans la 
grande. On peut en conclure que, dans la tête n° 5, elles étaient sorties 
depuis peu. On voit pointer à la mâchoire supérieure les canines de rempla- 
cement dans les trous par lesquels elles devaient se faire jour. 


Er 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 145 


Ces canines de lait sont courtes, coniques, droites et non arquées ; celles 
d’en haut ont une arête postérieure. 

$ III. La première avant-molaire a de bien fortes dimensions aux deux 
mâchoires ; elle est beaucoup plus grande que la suivante. 

La supérieure montre, dans sa couronne, une large pointe triangulaire à 
chacune de ses faces, separées par un profond vallon. Cette pointe est plus 
saillante à la face externe, qui est légèrement convexe, qu’à la face interne, 
qui est en demi-cylindre. 

La seconde avant-molaire de ce côté a la même forme que la première à 
la mâchoire supérieure; celle-ci mesure 0",075 à la base de sa face externe, 
tandis que la seconde ne mesure que o",010 à la même base. 

A la mndchotre inférieure, la couronne des avant-molaires est intacte 
comme celle des avant-molaires supérieures, et donne également leur forme 
première. La première avant-molaire de ce côté forme une pyramile à quatre 
faces dont la postérieure est concave. 

La face antérieure, encore intacte et un peu convexe, s’aplatit par le frot- 
tement de la canine supérieure, chez les sujets vieux. Elle à trois racines 
comme sa correspondante supérieure. Cette dent a de grandes proportions 
comparativement à la suivante. Celle-ci a deux pointes en avant et un fort 
talon en arrière. 

Dans les vieux, elle conserve cette forme. 

$ IV. La première des arrière-molaires, qui sort de bonne heure, déjà à 
l’époque où la dentition de lait subsiste dans toute son intégrité, ainsi qu'on 
peut le voir dans la jeune tête n° 5 du Gorille femelle, a ses trois pointes 
externes usées et remplacées par autant de fossettes rondes, Les deux pointes 
internes sont intactes, ou à peu près, et très-saillantes. 

Ce changement montre que la mastication latérale a lieu dès le jeune âge. 

Les quatre pointes de la seconde molaire supérieure sont entières et sépa- 
rées en externes et en internes par un profond vallon longitudinal. Les deux 
pointes externes sont beaucoup plus reculées que leurs correspondantes, de 
manière que chaque paire est très-oblique au lieu d’être transversale. Cette 
obliquité me paraît en rapport avec la mastication latérale. I] ya un rebord 
en avant et en arrière, qui est la continuation d’un bourrelet d’émail qui 
s'élève, à la face interne, au-dessus du collet de la dent. Ce bourrelet 


d’émail existe aussi autour de la premiere arrière-molaire. On le voit à la 
ARCHIVES DU Muséum. T. VIII. 19 


146 TROISIÈME MÉMOIRE. SUR LES CARACTÈRES ANATOMIQUES 


face opposée, dans les dents correspondantes de la mâchoire inférieure. 

Les cinq pointes de la seconde arrière-molaire sont également intactes. 
Celles de la troisième, qui commençaient à sortir, se voient trés-bien. Outre 
ces cinq pointes, il y a un petit talon à ces arrière-molaires inférieures, qui 
ont un bourrelet d'émail à leur surface externe, s’élevant antérieurement 
vers un rebord qui est comme un talon. Vue du côté interne, la seconde 
arrière-molaire inférieure, qui a conservé sa troisième pointe intacte, semble 
composée de trois demi-cylindres. 

La dernière arrière-molaire inférieure ne diffère pas de la seconde. 

Cette dentition, sur laquelle nous avons cru devoir insister, est instructive 
sous le double rapport de la forme caractéristique des dents avant leur usure, 
et sous celui de leur succession. 

Les incisives ayant leur tranchan! encore intact, j'ai pu faire connaitre la 
forme pointue de lincisive latérale supérieure, si différente de la forme 
tranchante de l’incisive moyenne. 

Les deux avant-molaires et la seconde arrière-molaire venaient aussi de 
sortir, à en juger par l'intégrité de leurs pointes, comparées à celles de Ja 
première arrière-molaire, qui sont usées. 

Les cinquièmes arrière-molaires, plus avancées à la mâchoire inférieure, 
commençaient à sortir, tandis que les supérieures étaient encore enfermées 
dans leur alvéole. 

$ V. Il ya, dans cette succession des dents, et dans cette chute tardive des 
dents de lait, des différences qui la distinguent éminemment de la succes- 
sion des dents dans l'espèce humaine, et qui pourraient bien dépendre de la 
grande proportion des dents de remplacement chez le Gorille1. 

Nous avons signalé dans un squelette de jeune Orang de Sumatra la chute 
des incisives de lait à un âge qui me paraît correspondre, au contraire, à 
celui d’un enfant de sept ans. 

$ VI. Pour compléter la connaissance du systeme de dentition chez le Go- 
rille, je crois devoir comparer celui des dents de lait de notre plus jeune tête 
n° 6, dont la couronne est encore intacte, avec celui que nous venons de 
décrire. 


4. M. de Blainville avait déjà observé, dans son Ostéographie (p. 50) que la canine de lait était la 
dernière à tomber chez les Singes, parmi celles de la première dentition. 


on nt mon Et SE attend de à mme D de Qu 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 147 


Les incisives supérieures ont cela de particulier, que le tranchant des 
deux externes, qui sont les plus petites, est arrondi en palette, au lieu d’être 
pointu comme dans l’incisive de remplacement. 

Cette forme en palette est aussi celle des incisives latérales inférieures, qui 
sont les plus grandes. 

La face externe des incisives moyennes est sensiblement cannelée aux deux 
mâchoires. 

La couronne des canines supérieures a exactement la forme et les pro- 
portions de notre n° 7. Les inférieures commencaient à sortir. C’est le con- 
traire de ce que nous avons signalé pour les cinquièmes molaires dans notre 
tête n° 7. 

$ VIT. Vue par la face externe, la première molaire supérieure à une forte 
pointe au milieu et deux très-petites pointes latérales. La face interne est un 
demi-cylindre terminé à la face triturante par un tranchant mousse. 

La seconde molaire supérieure a quatre pointes, dont la seconde externe 
est liée par une arête à la première pointe interne, comme la première 
externe ; de sorte que la seconde pointe interne se trouve isolée. 

Il y a un bourrelet d’émail à la face interne qui se prolonge en arrière à la 
manière d’un talon. Toutes ces circonstances se voient dans les arrière- 
molaires permanentes. 

À la mâchoire inférieure, la première molaire a un cône moyen, un fort 
talon en arrière et un tubercule en avant. Cette forme n’est plus reconnais- 
sable dans la tête de Troglodyte Chimpanzé qui est d’un âge correspondant. 
Elle fournit un caractère différentiel qui me paraît avoir un degré d’impor- 
tance générique. 

La seconde molaire, aussi compliquée qu’une arrière-molaire d’adulte, a 
cinq pointes, dont la cinquième est en arrière; elle à de plus une apparence 
de talon ou de bourrelet en avant qui réunit les deux pointes antérieures. 

Je n’insisterai pas sur les changements que produit l'usure dans la denti- 
tion de lait, tels que les présente la jeune tête de femelle n° 5, qui a ses pre- 
mieres arrière-molaires, et dont j'ai décrit la dentition dans mon premier 
Mémoire (p. 35). 

$ VII. Les détails précédents, sur la dentition de lait, montrent un nouvel 
exemple de la loi de la plus grande complication des molaires de lait, rela- 
tivement à celles qui les remplaceront. 


148 TROISIÈME MÉMOIRE. SUR LES CARACTÈRES ANATOMIQUES 


Ils nous ont fait connaitre les dents de lait dans leur forme primitive, 
avant qu'elle ait été altérée par l'usure. 

C’est encore cette forme primitive pure, non altérée par la trituration, que 
la tête du Gorille presque adulte nous a montrée, pour la plupart des dents 
de remplacement et des dents permanentes. 

$S IX. Dents des Troglodytes. Lorsque j'ai communiqué à l'Académie mon 
premier travail, au mois de mai 1853, sur les caractères qui distinguent le 
squelette des singes supérieurs, je n'avais eu pour l'étude du système den- 
taire du Chimpanzé adulte que la tète d'une vieille femelle déjà décrite et 
figurée par M. de Blainville dans son Ostéographie ! ; J'avais pu lui comparer 
la tête de Tschégo, appartenant au squelette donné au Muséum par M. Fran- 
quet, en même temps que le Gorille. 

Depuis lors, le Musée s’est enrichi successivement de deux squelettes de 
Chimpanzé mâle et femelle et d'un squele'te de Tschégo, ainsi que nous 
l'avons dit en commencant cette partie supplémentaire à notre premier 
Mémoire. 

Ces cinq têtes d'adultes que nous avons sous les yeux, dont trois de Chim- 
panzé et deux de Tschégo, me donnent les moyens de caractériser de nou- 
veau le système de dentition de ce genre, au risque de me répéter. 

$ X. Les /ncisives, plus où moins usées dans les deux mâchoires, ne pré- 
sentent dans ces cinq têtes aucun caractère différentiel à signaler, comparées 
à celles du Gorille. Elles y deviennent énormément larges et plates dans leur 
face triturante par l'usure, et leur tranchant s’élargit peu à peu jusqu’à ce 
qu'il ait envahi toute l'épaisseur de la dent. 

$ XI. Les canines, beaucoup plus fortes dans le mâle du Chimpanzé que 
dans la femelle, ont une arête tranchante en arrière à la mâchoire supé- 
rieure et une légère trace de sillon à la face externe de celle du côté droit 
seulement, qui est très-prononcée et caractéristique dans les deux canines 
supérieures du Tschégo. 

1 y a une barre assez grande, plus à proportion que dans le Gorille, entre 
l’incisive supérieure externe et la canine, pour la place de la canine infé- 
rieure, quand les mâchoires sont rapprochées. 


S XII. Les avant-molaires supérieures sont simples, à une seule pointe de 


4. PL. tv de la livraison des Primates. 


ta mnt. à à 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES,. 149 


chaque côté et à une racine correspondante à chacune de ces pointes. La 
première est un peu plus grande que la seconde. Elles n’ont point de talon 
et ne different, ni pour la forme ni pour les proportions relatives, de celles 
de l'espèce humaine. 

Nous venons de voir dans le Gorille la grande proportion de la premiere, 
relativement à la seconde, ses fortes pointes et ses trois racines. 

La première avant-molaire inférieure est conique ou pyramidale, relative- 
ment plus forte que la seconde, sans atteindre le volume proportionnel 
qu’elle a dans le Gorille. Elle a aussi trois racines. 

La seconde est petite et de même forme simple que les deux avant- 
im olaires supérieures. Elle manque du talon postérieur très-prononcé qui 
caractérise celle du Gorille, et n’a qu'un bourrelet en avant et en arrière. 

$ XIII. Les trois arrière-molaires supérieures ont chacune quatre pointes 
et forment deux demi-cylindres à la face externe. Elles sont exactement 
doubles de la seconde avant-molaire. 

La dernière est la plus petite; elle na même, dans le Chimpanzé, qu'un 
bourrelet en arrière, en remplacement de la seconde pointe interne. Mais 
dans notre première tête de Tschégo, cette pointe est prononcée, et n’est 
pas un simple bourrelet. L’usure l’a effacée dans notre seconde tête, qui a 
cette dernière molaire encore plus petite à proportion que les trois autres 
têtes. Les proportions relatives des molaires sont très-caractéristiques pour 
ce genre. 

Dans le Gorille, la troisième arrière-molaire supérieure est la plus grande. 
Elle a une seconde forte pointe interne reliée à l’externe par un bourrelet 
formant talon. 

Dans le genre 7roglodyte, la troisième arrière-molaire inférieure n’a que 
quatre pointes, dont les deux dernières sont reliées par un talon. Il y en a 
cinq, dont trois internes dans les deux précédentes, également reliées par 
un talon postérieur, pour les deux dernières 1. 

$ XIV. En étendant cette comparaison à la première dentition, on trouve 
que la première avant-molaire supérieure est moins grande et moins com- 


1. Rappelons que, dans le Gorille, la dernière molaire a cinq pointes principales et un tubercule 
en arrière, qui tient lieu d’une sixième pointe; il y a de plus un bourrelet en avant. Les dimensions 
sont à peu près celles de la pénultième qui est la plus forte. 

Ces différences sont prépondérantes. 


150 TROISIÈME MÉMOIRE. SUR LES CARACTÈRES ANATOMIQUES 


pliquée que la seconde; figurant par sa face externe un court et large triangle 
obtus, avec une apparence de tubercule rudimentaire en avant et en arrière, 
origine d’un bourrelet antérieur et postérieur. 

Cette dent a deux racines externes et une interne, où son demi-cylindre 
fait l'office de talon. 

La seconde molaire supérieure de lait a [a composition, pour sa couronne 
à quatre pointes et pour les quatre racines, d’une arrière-molaire. Les deux 
dernières pointes sont reliées par un léger bourrelet !. 

A la mâchoire inférieure, Va première molaire a une forte pointe et un talon 
en arrière; elle manque absolument de la pointe antérieure que nous avons 
décrite dans le Gorille. 

Dans notre jeune Chimpanzé, la seconde molaire a quatre pointes dont le 
profil se dessine très-bien, au nombre de deux pour chaque face, terminant 
autant de demi-cylindres composant la couronne de cette dent, qui a quatre 
racines. 

Il y a quelque trace d’un bourrelet postérieur dans la tête séparée n° r1, 
que je crois être de 7schégo ?. 

On sait que, dans l’espèce humaine, cette cinquième pointe en arrière, 
formant une sorte de talon, peut être très-prononcée; mais la première mo- 
laire inférieure de lait s’y distingue de celle des singes par ses quatre pointes 
d’arrière-molaires. 

Il me semble qu'en suivant les principes généralement adoptés pour carac- 
tériser les genres de mammifères, d’après leur système dentaire, on ne 
pourra méconnaitre les caractères génériques distincts que présentent dans 
leur seconde et leur première dentition le Gorille et les Troglodytes. 

$ XV. Système dentaire du genre Orang. Les dents des Orangs sont con- 
nues par plusieurs descriptions ; la nôtre sera surtout comparative relative- 
ment à celles du Gorille et des Troglodytes. On nous pardonnera peut-être 
d'y revenir pour la troisième fois, en ayant déjà parlé dans deux articles de 


1. Dans ie Gorille c’est une dent beaucoup plus forte et beaucoup plus compliquée que la pre- 
mière, comme les arrière-molaires de cet animal. Elle a quatre pointes principales avec un grand 
talon en arrière et un bourrelet en avant. Elle est donc aussi plus compliquée que celle du Chim- 
pans é. 

2. Dans le Gorille cette seconde molaire inférieure à une cinquième pointe en arrière, et un bour- 
relet en avant, qui est prononcé comme un talon. 


Tr 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 151 


notre premier Mémoire, si l’on considère celui-ci comme complément des 
deux autres, et devant servir à montrer en détail les différences du système de 
dentition suivant l’âge et le sexe, et à établir, s’il est possible, sur l'étude de 
ces différences, celles qui peuvent caractériser les genres. 

Nos têtes adultes, dont l’une, de Bornéo, appartient au squelette de Wurmb, 
et l’autre, isolée, vient de Sumatra, ont les molaires bien usées, Leur forme 
premiere, pour la surface triturante, est méconnaissable dans celle-ci par 
l'usure qui a rendu cette surface tout unie. Elle conserve plus de traces de 
sa forme première, dans la tête de Bornéo. 

A la mächoire supérieure les deux avant-molaires sont simples et de même 
forme, avec deux pointes latérales; la seconde est un peu plus grande que la 
premiere. 

Les trois arrière-molaires sont doubles, à quatre pointes, et de même 
grandeur. ; 

Ces cinq molaires occupent une longueur de 0",058 du bord alvéolaire 
dans l'Orang de Bornéo, et de 0,063 dans celui de Sumatra. Celles du 
Gortlle prennent un espace de 0" ,068; elles sont plus fortes. 

A la méchoire inférieure, la première avant-molaire, de forme conique ou 
pyramidale, est plus forte dans les Orangs que dans le Gorille, où elle a la 
même forme et aussi trois racines. La seconde, qui est plus petite que la 
première, montre encore dans la tête de Bornéo, dont les dents sont moins 
usées, des traces de ses deux pointes antérieures et de son talon postérieur. 
Les arrière-molaires conservent, dans le même Orang de Bornéo, des traces 
de cinq pointes. 

Ces arrière-molaires sont moins grandes et moins compliquées que celles 
de Gorille, qui ont jusqu’à six pointes ou cinq pointes et un talon. Dans 
celui-ci, ces trois arrière-molaires inférieures prennent un espace dont le 
bord alvéolaire, mesuré en dehors, est de 0",050; dans l’Orang de Bornéo, 
de 0",04, et dans celui de Sumatra, aussi de 0",042. 

Tout le bord alvéolaire occupé par les molaires est de 0,078 dans le 
Gorille, et de 0",067 dans les Orangs de Bornéo et de Sumatra. 

$ XVI. Il est remarquable que les incisives et les canines ont de plus fortes 
proportions, aux deux mâchoires, dans les Orangs que dans le Gorille. 

Dans les premiers, il n’y a pas de barre à la mâchoire inférieure entre 
l’incisive externe et la canine: il y en a une sensible dans le Gorille. 


152 TROISIÈME MÉMOIRE. SUR LES CARACTÈRES ANATOMIQUES 


$ 17. Si nous comparons à présent le système dentaire de nos têtes d'Orang 
de Bornéo et de Sumatra, appartenant aux deux petits squelettes et caracté- 
risées par la présence de la première arriére-molaire permanente, avec le 
système dentaire de la tête de jeune Gorille, qui avait les mêmes dents, nous 
trouverons : 

Que, dans ces Orangs, la première molaire supérieure, vue de côté, n’a 
que la dentelure moyenne, et manque des petites pointes latérales qui 
se voient dans le Gorille, chez lequel cette dent est plus large et plus 
longue; 

Que la seconde molaire de lait a quatre dentelures, comme celle du Go- 
rille; mais qu’elles sont beaucoup moins saillantes, et que leur usure n°y 
laisse pas les fossettes qui se voient dans la seconde molaire du Gortille. Je 
trouve cette seconde molaire plus forte à proportion dans l’Orang de Sumu- 
tra que dans celui de Zornéo 1. 

La troisième molaire de cet âge, ou la première arrière-molaire, qui sort 
avant Ja chute des dents de lait, ne diffère pas pour la forme de la seconde 
molaire de lait; mais elle est beaucoup plus grande. La seconde dentelure 
interne, beaucoup plus petite que la première, s'y prolonge en arrière en une 
espèce de talon, dont le rebord se perd derrière la seconde dentelure externe, 

Dans le Gorille, cette dent a de même la forme de la seconde molaire de 
lait, avec de bien plus grandes dimensions. Ses pointes et les arêtes obliques 
de la face triturante sont trés-fortes. 

Il y a dans la surface triturante des molaires de cet âge, chez les Oraungs, 
outre la moindre saillie des dentelures que dans le Gorille, un émail épais, 
montrant de petits sillons et de petites cannelures en tous sens, qui guillo- 
chent cette surface triturante d’une manière remarquable, et qui s’effacent 
tard, aux deux mâchoires. 

A l'inférieure, la première molaire de lait a une double pointe moyenne, 
l’externe plus saillante que l’interne. Il y a de plus un rebord saillant en 
avant et un talon en arriere, 


4. Dans le Gorille la seconde dentelure interne très-reculée, se rapproche en arrière de la seconde 
dentelure externe; et les deux dentelures externes envoient deux lames qui convergent vers la pre- 
mière dentelure interne. En avant de la première de ces arêtes, il y a un creux limité par l'extrême 
bord antérieur qui en forme une sorte de talon. Ces détails ne se voient bien qu'à l'époque de la pre- 
mière sorlie de celte dent, avant son usure. É 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 153 
La seconde molaire de lait a quatre pointes reliées en arrière par un talon 
ou un simple rebord 1. 
Enfin la premiére arrière-molaire sortant à cet âge, ou sortie depuis 
quelque temps, est grande, a trois pointes externes et deux internes, à surface 
triturante extrêmement sillonnée et cannelée 2. 


$ XVIII. — Système dentaire du genre Gibbon (Mylobates ). 


Les trois arrière-molaires ont quatre pointes à la mâchoire supérieure et 
cinq à l’inférieure. 

Les deux avant-molaires supérieures sont des demi-molaires pour la 
forme ; la seconde est un peu plus forte que la première, surtout si on la 
considère par sa face triturante. 

Des deux avant-molaires inférieures , la première, toujours plus forte et 
conique, avec un talon en arrière, peut avoir son cône divisé, 

La seconde, plus petite, a deux pointes antérieures et un talon postérieur. 

Il y a ensuite des différences dans les proportions de la dernière molaire 
inférieure et dans sa complication. 

Les Syndactiles l'ont aussi compliquée que l'avant-dernière et à cinq 
pointes, comme les deux autres. 

Cela est encore évident dans le Gibbon entelloïde Is. G. 

Mais dans deux de nos têtes séparées # de l’Aylobates Lar, la troisième 
arrière-molaire inférieure est sensiblement plus petite que la pénultième au 
moins, et même que la première, et elle n’a que quatre pointes. 

La plus petite proportion de la troisième arrière-molaire supérieure du 
côté droit, la seule qui subsiste dans le n° 3, est même très-singulière, ainsi 
que sa simplicité, puisqu'elle n'équivaut qu’à une demi-arrière-molaire, 
comme les avant-molaires. 


4. La dent correspondante a cinq pointes bien prononcées dans le Gorille, dont la cinquième est 
en arrière; il y a de plus un rebord prononcé en avant, en guise de talon. Sa plus grande complication 
est remarquable. 

2. Dans le Gorille ces dents sont plus saillantes, la cinquième pointe est plus en arrière; il y a un 
bourrelet antérieur plus marqué; une arête qui lierait les deux pointes antérieures, et les trois sillons 
de la surface triturante manquent. 

3. Numéros 2 et 3. Celle-ci est d’un jeune mâle envoyé de Java en 1826 par M. Duvaucel, sous le 
nom d'Oncko. 

ARCHIVES DU Muséum, T. VIII. 20 


154 TROISIÈME MÉMOIRE. SUR LES CARACTÈRES ANATOMIQUES 


Ce n’est peut-être qu'un accident dans le développement individuel de 
cette dent, qui m'avait trop frappé, lors de ma première description (p. 17), 
ainsi que le reste du système dentaire de cette même tête, qui semble for- 
mer plutôt une exception que la règle, pour les caractères communs des 
espèces de ce genre. 

Dans le cas de la constance des particularités que nous venons d'indiquer 
dans le jeune mâle n° 3 de l Hylobates Lar, elles caractériseraient une espèce 
qui devrait être mise en tête des Gibbons par la plus grande simplicité de 
son système dentaire ; tandis que les Syrdactyles formeraient l’autre extrême, 
à cause de la plus grande complication de ce même système. 


$ XIX. — De la dentition de lait dans les Gibbons. 


J'ai sous les yeux une tête de Gibbon cendré, Hylobates leuciscus, Is. G., 
qui a encore toutes ses dents de lait, aux deux mâchoires, avec les deux pre- 
miéres molaires sorties récemment. 

Les canines sont petites, courtes. La première molaire supérieure a une 
dentelure derrière sa pointe externe et une seule pointe interne, ce qui donne 
à sa couronne une forme triangulaire. 

La seconde a quatre pointes; elle ressemble à la première arrière-molaire 
récemment sortie. 

Les pointes de celle-ci sont obliques par paires, caractere, au reste, de 
toutes les arrière-molaires des Singes de cette famille. 

A la mâchoire inférieure, la première molaire est allongée, conique, trian- 
gulaire, vue par sa face externe ; la seconde, qui n’existe que du côté droit, 
a quatre pointes émoussées. 

Les deux premieres arrière-molaires sont sorties récemment ; elles ont une 
cinquième pointe du côté externe ou en arrière. 

Dans un jeune Siamang, dont l’ossification des os du crane est un peu 
moins avancée, et chez lequel la première arrière-molaire est à peine sortie 
à la mâchoire inférieure, et plus avancée à la supérieure, au contraire de ce 
qui existe dans la tête précédente, les incisives de lait étaient tombées aux 
deux mâchoires, sauf une. On voit leurs dents de remplacement dans leurs 
alvéoles. 


Les deux molaires de lait subsistent à la mâchoire supérieure. La première 


ner 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 155 


a deux pointes ; la seconde en a quatre; mais la première pointe interne est 
beaucoup plus grande que la seconde. 

La première arrière-molaire, qui est sortie, est beaucoup plus grande. 

A la mâchoire inférieure, la première molaire de lait est conique, avec un 
talon. Son cône est bifide. La seconde a quatre pointes. 

La première arrière-molaire, qui est plus forte, a une cinquième pointe 
en arrière. Ces pointes, assez saillantes, sont mousses et arrondies, et diffe- 
rent cependant par cette forme de celles des Insectivores. 

J'ai continué cette étude détaillée du système dentaire des Singes, dans 
tous les autres genres de cette grande division de Quadrumanes ; aussi bien 
dans la section des Singes d'Amérique que dans celle de l’ancien continent. 

Étant parvenu, en suivant le même plan que pour la première famille, à 
quelques résultats que je crois nouveaux, à qr'elques aperçus qui ne sont pas 
sans intérêt, on me pardonuera peut-être les détails dans lesquels je vais en- 
trer ici, à leur égard. Ils serviront du moins à compléter, par une compa- 
raison plus étendue, la connaissance du système dentaire des Singes Pseudo- 
anthropomorphes. 

$ XX. — Dans les Guenons, Cercopithecus, Is. G., le système de dentition 
est plus simple que celui de nos Singes supérieurs; puisque les arrière-mo- 
laires n’ont que quatre pointes aux deux mâchoires, dont les deux de la même 
paire sont au même niveau, c’est-à-dire sur une ligne directement transver- 
sale et non oblique, et dont chaque paire séparée par un sillon transverse et 
profond, semble former une colline dans ce même sens, ayant ses extrémités 
proéminentes 1. 

A la mâchoire supérieure, les deux avant-molaires, dont la première est 
un peu moindre que la seconde, n’ont que deux pointes et se ressemblent 
pour la forme. 

A la mâchoire inférieure, la première est allongée, tranchante, conique, 
inclinée en arrière avec une forte racine en avant. 

La seconde moins forte, a deux pointes en avant précédées d’un rebord qui 
les réunit, et un fort talon en arrière, qui peut même être légèrement divisé 
en deux pointes basses. 

A la mâchoire supérieure, la dernière arrière-molaire est la plus petite des 


1. Exemples : deux belles têtes de guenon Patas et de guenon Callitriche. 


156 TROISIÈME MÉMOIRE. SUR LES CARACTÈRES ANATOMIQUES 


trois, et la pénultième la plus grande. A la mâchoire inférieure, c’est la pre- 
mière qui est la plus petite. La derniére se rétrécit en arrière, avec ses deux 
pointes postérieures plus petites que les deux antérieures. 

Je ne pense pas que le Soutili ou Pithecus Mitratus de M. de Blainville 1, 
puisse rester parmi les Semnopithèques. Ainsi que l’a reconnu M. de Blain- 
ville, la dernière molaire inférieure n'a pas de talon, comme celle des Gue- 
nons. 

J'ajoute, d'après deux exemplaires que j'ai sous les yeux, que tous les dé- 
tails de forme et de proportion de leur système de dentition sont semblables 
à ceux des Guenons. 

$ XXI. — Dans les Semnopithèques, les tubercules ou pointes des arrière- 
molaires sont saillants, arrondis comme dans les Gibbons ; mais la cinquième 
molaire a un talon à la mâchoire inférieure, qui caractérise en partie ce genre 
et le sépare des Guenons. 

Ces arrière-molaires, dans la jeunesse et avant l'usure, montrent un 
rebord saillant en arrière qui va d’une pointe postérieure à l’autre, contourne 
et limite une fossette. Cette disposition a quelque chose qui indique un plus 
grand rapport entre le système de dentition de ces genres et celui des Gib- 
bons, qu'avec celui des Guenons. 

Le Colobe Gueresa, dont nous avons reçu tout récemment deux squelettes, 
un de mâle et l’autre de femelle, par M. Schimper, fixé en Abyssinie, res- 
semble exactement aux Semnopithèques par tous les détails de son système 
de dentition ?. 

La cinquième molaire inférieure a un talon très-prononcé. 

Il ne resterait donc plus, pour distinguer ce genre par des caracteres exté- 
rieurs, que le pouce rudimentaire des mains antérieures 5. 

$ XXII. — Dans les genres inférieurs de l’ancien continent, c’est-à-dire 
les Macaques, les Magots, les Cynocéphales, les Mandrüls, le système de den- 
tition ne montre plus des caractères propres à bien distinguer ces genres les 
uns des autres. 


Les éncisives moyennes inférieures sont les plus fortes à la màchoire infé- 


A. Dont la dentition est figurée pl. x de son Ostéographie. 

2. Nos squelettes ont un assez long métacarpien aux mains antérieures et une petite phalange. 

3. Le pouce ne manque pas, il est seulement plus réduit qu'il ne l’est ordinairement aux extrémités 
antérieures, 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 157 


rieure comme à la supérieure, de même que chez les Guenons ; au contraire 
de ce qui se voit chez les Singes supérieurs, qui ont les incisives latérales 
inférieures plus grandes que les moyennes, comme cela a lieu dans l'espèce 
humaine. Cette remarque est importante. 

Les canines ont une longueur démesurée, surtout les supérieures, qui 
présentent une arête tranchante plus où moins prononcée en arrière, et un 
sillon longitudinal en avant plus ou moins profond. 

Les avant-molaires supérieures sont simples, à deux pointes. 

La première avant-molaire inférieure a de plus en plus prononcé le carac- 
tère général qu’elle montre dans tous les Singes de l’ancien continent, celui 
d’une avant-molaire de carnassier. Elle est plus forte que la seconde, conique, 
inclinée en arrière par sa partie antérieure, qui se continue dans une forte 
racine verticale. 

La seconde a, en avant, un bourrelet et deux larges pointes, et deux pointes 
basses en arrière formant un talon. 

Des trois arrière-molaires supérieures, la première est la plus petite. Elles 
n’ont que quatre pointes avec un bourrelet en avant et en arrière. 

La dernière des inférieures, qui est la plus grande, a de plus un grand 
talon qui peut être divisé en trois dentelures, une moyenne plus considérable 
et deux latérales, formant une troisième dentelure du côté interne seulement 
ou des deux côtés. 

$ XXIHIT. — Peut-être trouverait-on quelques différences à signaler dans le 
système dentaire de ces divers genres, dont l’ivoire, j'oubliais de le dire, se 
creuse par l’usage d’une manière insolite ; ce qui est moins sensible dans les 
Singes supérieurs. 

Parmi ces différences de détails, que je n'indique pas encore comme pou- 
vant servir à caractériser les genres, j'ai observé dans le Wacaque bonet chi- 
nois, deux colonnettes entre les deux demi-cylindres de la face interne des 
deux arriére-molaires supérieures. 

Le bourrelet postérieur est ici divisé en une troisième petite pointe. 

Dans un Macaque Rhesus, dont les dents sont fort usées, il y a des traces 
de colonnettes entre les deux demi-cylindres des trois arrière-molaires supé- 
rieures, que je ne trouve pas dans deux têtes de M. Maimnon, M. Nemestrinus. 
Ce caractere ne serait donc qu’un caractère spécifique. 

Les Magots ne l'ont pas. 


158 TROISIÈME MÉMOIRE. SUR LES CARACTÈRES ANATOMIQUES 


Le Thésopithèque Gelada à aux arrière-molaires supérieures un talon en 
avant et en arrière plus prononcé que dans les Macaques, qui parait comme 
une dentelure en avant et en arrière des deux pointes principales, lorsque 
l'on considère ces dents de profil du côté externe. Ce talon n'existe qu'en 
arrière dans les dents correspondantes inférieures. 

Il n’y a point de rainures aux canines. 

Dans un jeune Papion qui n'avait pas encore ses cinquièmes molaires, je 
trouve aussi des colonnettes entre les demi-cylindres des deux arrière-mo- 
laires, aux deux faces ; mais plus prononcées à la face interne des supérieures 
et à la face interne des inférieures, 

Dans les Crnocéphales (Papions, Babouins, Mandrills), le talon de la cin- 
quième molaire inférieure est extrêmement prononcé, et répond à la face 
externe à un troisième demi-cylindre, plus petit que les deux premiers. 

La couronne des molaires s'use et se creuse en même temps, du côté 
interne à la mâch_ire supérieure, et du côté externe à la mächoire inférieure; 
tandis que les pointes opposées restent saillantes. On dirait que livoire est 
peu résistant, qu'il se fond, et qu'il ne reste que l'émail. 

La première avant-molaire a une racine antérieure d'autant plus forte que 
cette dent est plus rejetée en arrière par le développement et l’action plus 
violente de la canine supérieure. 


$ XXIV. — Succession des dents dans les mémes genres de Singes. 


Dans un jeune Papion 1, les avant-molaires de remplacement n'étaient pas 
complétement sorties. Il y a en arrière de la seconde arrière-molaire un rudi- 
ment de dent simple, à couronne aplatie, à surface triturante tout unie, tenant 
lieu de troisième arrière-molaire. Serait-ce un accident ? Les canines étaient 
sorties au tiers de leur longueur. 

Les incisives de lait étaient sorties complétement ; elles sont à couronne 
tranchante. 

Toutes les dents de la mandibule étaient sorties, sauf la cinquième molaire. 

La forme de la première avant-molaire de ce côté est bien différente de ce 
qu'elle devient par l'usage. Elle a une arête en avant avec une pointe qui sur- 


1. Mort à la Ménagerie le 24 juin 1852. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 159 


monte sa couronne, derrière laquelle est un creux entouré d’un talon. Cette 
dent est encore verticale. 

$ XXV. — Dans tous les Singes d'Amérique, on compte {rois avant-mo- 
laires simples, aux deux mâchoires, au lieu de deux qui caractérisent les 
Singes de l’ancien continent. 

Mais les Aupaliens n'ont que deux arrière-molaires, dont la dernière est 
petite, et dont la première seule a les proportions d’une arrière-molaire. 

Les autres Singes d'Amérique ont trois arrière-molaires. 

Il y a ensuite quelques différences, suivant les genres, dans la forme, les 
proportions et la composition de ces dents. 

Je trouve dans les Æurleurs et dans le Lagothrir, que la première avant- 
molaire inférieure a une partie des caractères qui la distinguent si éminem- 
ment dans les Singes de l’ancien continent; un plus grand volume que la sui- 
vante; une forme conique, à une seule pointe, s’usant par sa face antérieure; 
mais elle n’est pas déjetée en arrière. 

Dans d’autres, elle ne diffère pas des suivantes, surtout pour la forme (les 
Atèles, les Eriodes). Ces différences sont en rapport avec le développement 
des canines. 

Dans l’Æriode hémidactyle, Is. G., les trois avant-molaires sont des molaires 
simples aux deux mâchoires, et se ressemblent, sauf que la première est la 
plus pétite à la mâchoire supérieure, et un peu la plus longue à la mâchoire 
inférieure. 

Il est remarquable qu'à la mâchoire inférieure, la premiere n’a pas autant 
le caractère qu’elle présente dans les Singes de l’ancien continent. 

Les deux premières arrière-molaires sont doubles ou composées de deux 
demi-cylindres à chaque face, et de quatre pointes aux deux mâchoires. 

A la supérieure, le second demi-cylindre interne est le plus petit. 1] se 
change en simple talon dans la dernière molaire supérieure, qui n’a plus que 
deux pointes. 

A l’inférieure, cette dent a quatre pointes et un rebord en arrière, comme 
les deux premieres. 

Les canines sont plus petites et dépassent peu les premières molaires. 

Dans le Lagothrir, les arrière-molaires ne different pas sensiblement du 
genre précédent; mais la premiere avant-molaire inférieure a en partie les 
caractères qui les distinguent dans les Singes de l’ancien continent. Elle est 


160 TROISIÈME MÉMOIRE. SUR LES CARACTÈRES ANATOMIQUES 


beaucoup plus forte que les deux suivantes, de forme conique, à une seule 
pointe; mais elle reste encore verticale, quoique usée sur sa face antérieure 
par le frottement de la canine supérieure, qui est forte, ainsi que l’inférieure. 

Dans les Æurleurs (Mycetes), les incisives sont petites. Je trouve de nou- 
veau les latérales inférieures plus fortes que les moyennes, au contraire de 
celles de la mâchoire supérieure. 

Les canines sont de longueur médiocre, très-pointues, avec une arête en 
arrière. 

La dernière arrière-molaire supérieure est simple, à deux pointes. 

En bas, les trois avant-molaires se ressemblent, et dans les trois arrière- 
molaires c'est le cylindre postérieur qui est le plus fort du côté externe. 

Il y a, à cette mâchoire, un talon postérieur aux trois avant-molaires et un 
antérieur aux trois arriere-molaires. 

Dans les Sajous (le Sajou cornu; le Sajou robuste, Cebus robustus), les 
trois avant-molaires supérieures sont à deux pointes très-fortes. Des trois 
arriere-molaires, les deux premières sont fortes et à quatre pointes ; la troi- 
sième semble une dent avortée, tant elle est petite. Elle n’a que deux pointes. 

La première avant-molaire inférieure est forte et triangulaire comme une 
simple molaire de carnassier. La seconde et la troisième sont des molaires 
simples à deux pointes. 

Les trois arrière-molaires inférieures vont en diminuant de la première à 
la troisieme. Celle-ci est petite, on y reconnait à peine les deux demi- 
cylindres. 

On trouve dans ces divers genres de Singes d'Amérique des caractères com- 
muns et des caractères différentiels, Les premiers les rapprochent des Singes 
supérieurs, et plus spécialement des 7roglodytes ; ils sont relatifs à la forme et 
à la proportion de leurs dents. 

SXXVI. — Les Æapaliens se distinguent des autres Singes d'Amérique 
par le nombre de molaires qui est réduit à vingt, comme chez les Singes de 
l’ancien continent; mais il faut remarquer que chez ces animaux 1, c’est la 
premiére arriére-molaire qui manque, et que les trois avant-molaires des 
autres Singes du nouveau continent subsistent. 

Aux deux mächoires, la seconde arrière-molaire, qui est la cinquième 


4. Le Tamarin de Cayenne, numéro 3 et numéro 4. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 161 


molaires, est petite comme une avant-molaire, Il n’y a que la première qui ait 
son volume relatif normal. F 

La mastication des substances dures et résistantes, comme la fibre végétale, 
a perdu une partie de sa puissance. Le régime est évidemment modifié par 
cette disposition. 

$ XXVII. — Les Singes d'Amérique, du moins ceux qui ont six molaires, 
présentent aussi un caractère particulier, déjà signalé par M. de Blainville et 
que j'ai constaté. Ils ont trois molaires de lait au lieu de deux, dont deux 
antérieures sont des avant-molaires simples. 

Les avant-molaires supérieures ont une pointe extérieure et une pointe 
interne effacée et réduite à un talon. La troisième seulement est une molaire 
double à quatre pointes. 

La première molaire permanente était sortie depuis peu, et la seconde 
était sur le point de sortir dans l'individu que j'ai sous les yeux 1. 

A la mâchoire inférieure, la première arrière-molaire a une grande pointe 
externe et une moindre pointe interne qui masque un talon. 

La seconde a la même forme; elle est plus grande et sa pointe interne plus 
élevée. 11 y a de même deux arrière-molaires dont la première plus usée est 
l’arrière-molaire de lait, à quatre pointes comme la première permanente, de 
même forme et de même volume. 

$ XXVIII. — Du système dentaire des Singes fossiles. Les détails dans 
lesquels j'ai cru utile d’entrer sur le système dentaire de tous les genres de 
Singes , à l’occasion de celui des Singes supérieurs; quelques points de vue 
nouveaux que je crois avoir saisis ; la facilité qui pourra en résulter pour 
reconnaître dans les dents fossiles, les genres au moins auxquels ces restes 
ont appartenu, me déterminent à montrer l'application de ces connaissances 
à l'étude de la célébre mâchoire inférieure de Singe découverte à Sansan, par 
M. Lartet, en 1836, et dont la place parmi les genres de Singes, a déjà été 
discutée par M. de Blainville?. 

Les incisives et les canines sont des dents de Gibbons et pour la forme et 
pour les proportions. 

Le peu de longueur des canines me fait présumer que cette mâchoire était 


4. Tête de Sapajou à gorge blanche mâle, mort à la Ménagerie le 24 décembre 4841. Numéro 2. 
2. Notice sur la colline de Sansan, par M. Ed. Lartet. Auch, 4851. 
ARCHIVES DU Muséum. T. VIII. 21 


162 TROISIÈME MÉMOIRE. SUR LES CARACTÈRES ANATOMIQUES 


celle d’une femelle. C’est à tort, à mon avis, qu’on y a vu un caractére d'es- 
pèce, ou même de sous-genre; ce n’est qu'un caractère sexuel. 

Les deux avant-molaires ressemblent encore à celles des Gibbons. 

La première, plus grande que la suivante, conique, avec un talon posté- 
rieur, a sa pointe plus élevée que la seconde. Elle n’est pas inclinée en arrière, 
ainsi que l’observe très-bien M. de Blainville ! ; j'ajoute, comme elle l’est dans 
tous les Singes inférieurs de l’ancien continent, à canines supérieures très- 
fortes. Cette première avant-molaire présente un des caractères distinctifs des 
Singes supérieurs. 

La seconde présente deux petites pointes rapprochées en avant, un peu 
usées et un talon en arrière. 

La première arrière-molaire, qui est la plus petite des trois, montre quatre 
pointes principales, avec un rebord qui réunit en avant et en arrière les paires 
de pointes. 

La seconde arrière-molaire a cinq pointes, et la dernière, qui est la plus 
grande, en a six. Les paires de pointes sont obliques, comme dans les singes 
supérieurs. 

Toutes les molaires, sauf la première, ont un bourrelet d’émail à leur sur- 
face externe, comme certaines espèces de Pachydermes, qui entoure la base 
de leurs cônes. 

Leurs demi-cylindres sont sous-divisés par des rainures en demi-cy- 
lindres plus petits. Par leurs proportions et par leur forme, ces mo- 
laires se rapprochent beaucoup de celles des Gibbons, et surtout de 
celles du Syndactyle, ainsi que l'avait très-bien déduit M. de Blainville, 
de la plus grande complication de la dernière; mais celle-ci est longue 
au lieu d’être carrée comme dans le Gibbon syndactyle, et elle a six 
pointes. 

Une plus petite branche mandibulaire de la même espèce, avec les trois 
arriére-molaires bien entières, mais plus petites et moins usées, sert à confir- 
mer, entous points, les caractères de dentition observés pour ces mêmes dents 
dans la première. J'ai sous les yeux l’une et l’autre pour la description que 
je viens d'écrire ?; et je crois devoir confirmer ici les rapports, si bien saisis 

1. Voir Ostéographie, livraison des Primates, page 56. 


2. Ces morceaux ont été figurés pl. xr de l'Ostéographie sous le nom de Pilhecus antiquus eu- 
ropæus. 


DOTE 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 163 


par M. Lartet!, de ces restes fossiles avec le système dentaire des Gibbons. 

On a fait du Syndactyle un petit groupe séparé de ce genre, à cause de 
la réunion, aux mains postérieures, des deuxième et troisième doigts par une 
courte membrane. Cette séparation peut être même fondée sur la dernière 
arriére-molaire qui est plus compliquée et plus grande que les précédentes, 
au contraire de celle des autres espèces de Gibbons qui l'ont plus simple et 
plus petite. 

Sa forme différente, allongée au lieu d’être carrée, et sa complication, 
dans Ja mâchoire fossile, ne sont pour moi que les caractères d'un nouveau 
petit groupe particulier du genre Gibbon, à distinguer au même titre que 
le Siamang ou Syndactyle. Mais tous les autres caractères de ce même sys- 
tème de dentition étant conformes à ceux de ce genre, je ne crois pas qu'on 
doive l’en séparer entièrement, et je suis loin de penser que l’on puisse le 
rapprocher des Semnopithèques et même des Magots, comme a cru devoir le 
faire, en dernier lieu, M. de Blainville, après avoir reconnu cependant ses 
véritables affinités avec les Gibbons ?. 

Cette espèce fossile serait donc un #ylobates antiquus, ainsi que l'avait 
jugé, en premier lieu, M. Lartet. Ses synonymes seraient déjà : 

Pithecus antiquus, DE BLaiN virer. 

Propithecus antiquus, Gervais. 

Hylobates antiquus, LaRTET ET Duv. 

M. Gervais à a reconnu l'existence d’une espèce de Semnopithèque dans les 
sables marins tertiaires pliocènes de Montpellier, d’après des dents canines, 
une seconde ou une premiére arrière-molaire et une derniere arrière-molaire 
inférieure. 

Les quatre pointes parallèles des premières arrière-molaires et le talon 
qui les suit dans la dernière sont, en effet, complétement conformes aux 
dents correspondantes chez les Semnopithèques. 

Ces restes fossiles de Singes, découverts en France, que leurs dents ont fait 
reconnaitre comme ayant appartenu à deux genres, dont les espèces vivantes 


1. Voir la Noticecitée plus haut. Parmi les nombreuses découvertes faites dans la localité de Sansan, 
dont la science est redevable à ce savant aussi consciencieux que modeste, celle de ces mâ-hoires de 
singes est certainement la plus intéressante. 

2. Ostéographie. — Primates, p. 57. 

3. Zoologie et paléontologie française, pl. 1, fig. VII-XIL, et p. 4-7. 


164 TROISIÈME MÉMOIRE. SUR LES CARACTÈRES ANATOMIQUES 


sont toutes de l'Asie méridionale, ont enrichi la science des ossements fossiles 
de deux des faits les plus remarquables dont cette science se compose en ce 
moment. 

Je devais en parler comme appendice à ce chapitre sur le système dentaire 
des Singes, et parce que je pouvais les déterminer d’après le plan que j'ai 
adopté dans ce chapitre, et que j'avais les originaux des premiers et des 
seconds, ou des modeles exacts. N'ayant pas le même avantage pour les au- 
tres restes fossiles de Singes découverts en Angleterre, en Grèce et dans 
l'Inde, je ne crois pas devoir en parler 1. 


CHAPITRE II. 


DES DIFFÉRENCES DANS LA FORME GÉNÉRALE ET DANS LES PROPORTIONS DE LA TÈTE OSSEUSE, OU 
DANS QUELQUES-UNES DE SES PARTIES, QUI PEUVENT SERVIR A DISTINGUER LES GENRES GORILLE 
ET TROGLODYTE, ET SUBSIDIAIREMENT LES GENRES ORANG ET GIBBON. 


Ce chapitre est un complément à ce que nous avons déjà écrit sur le même 
sujet dans notre premier Mémoire !. Ce complément est la suite de quelques 
nouveaux sujets d'observation, dont j'ai pu tirer, par les comparaisons plus 
nombreuses qu'ils m'ont fournies, des points de vue nouveaux ou des résul- 
tats plus précis. 

$ I. — En comparant la forme générale du crâne d’un Gorille adulte 
mâle et d'un 7roglodyte mâle de l'une ou l’autre espèce?, on le voit, chez 
ceux-ci, se relever immédiatement derriere les arcades orbitaires, en formant 
une courbe élégante jusqu'à la limite des pariétaux, d’où cette même 
courbe va doucement en s’abaissant jusqu’à l’occipital. 

Dans le Gorille, il forme une fosse ou une dépression triangulaire derrière 
le bourrelet des arcades orbitaires, assez étendue en arriere, et se relève à 
peine sous la crête sagittale, avant de s’abaisser vers l’occipital ; de sorte qu'il 
n'y a pas de front. 

Dans les 7roglodytes, le crâne conserve un développement sensible et une 
belle convexité dans la partie fronto-pariétale des fosses temporales. 

4. Voir l'explication des figures de la pl. xvr, pour la lecture du commencement de ce chapitre. 


2. Chapitre I, p. 4-12, et chapitre IV. 
3. Voir pl. vet vi. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 165 


Dans le Gorille, cette partie est moins convexe en arrière, plus resserrée 
et comme comprimée, ainsi qu’en avant. 

La face occipitale est très-sensiblement bombée et convexe dans tous les 
sens, chez les Troglodytes. 

Elle est plate chez le Gorille. 

Dans les 7roglodytes, le léger bourrelet qui indique sur le frontal la 
limite de la fosse temporale de chaque côté, laisse un long intervalle trian- 
gulaire dont le sommet est en arrière de la suture coronale. Ce n’est qu’en 
arrière de cette suture que se voit la crête sagittale, formant un relief peu 
prononcé, La crête occipitale, déprimée dans son milieu, est également faible 
et dessine, de chaque côté, sur l’occipital supérieur, un arc particulier qui 
se continue en dehors sur le temporal ; il forme une crête assez forte seule- 
ment en s’approchant de l’orifice du canal auditif. 

Dans le Gortlle, les crêtes occipitale et sagittale sont extrêmement élevées, 
même à la partie moyenne de la première où la sagittale vient s'y joindre. 
Celle-ci commence en avant bien plus tôt que chez les 7'roglodytes. Elles 
donnent aux fosses temporales une profondeur, et aux muscles temporaux 
une surface d’attache et un développement extraordinaires, qui indiquent, 
dans ce dernier genre, une brutalité très-grande, ainsi que le confirme ce 
que l’on a appris de ses habitudes ou de son genre de vie. 

$ IL. — Tous ces caractères différentiels, à la vérité, sont moins pro- 
noncés chez les femelles. 

Je ne trouve même aucune crête sagittale dans notre dernière tête de 
femelle de Chimpanzé. Le bourrelet qui limite en haut sur les pariétaux 
les fosses temporales laisse un intervalle à découvert, étroit à la vérité, et 
beaucoup moins large que dans l'ancienne tête, figurée par M. de Blain- 
ville 1. 

Au reste, nous insistons, dans le paragraphe suivant, sur les différences 
sensibles que nous avons observées entre deux crànes séparés de femelles, 
d’un côté, et celui qui appartient à notre squelette. 

$ IT. — Différences que présentent les crânes des femelles de Gorille. 
Outre les deux crânes de femelles adultes que le Musée a reçus de M. Gau- 
thier Laboulaye, nous avons pu leur comparer un troisième crâne, également 


4. PI. x de l'Ostéographie. 


166 TROISIÈME MÉMOIRE. SUR LES CARACTÈRES ANATOMIQUES 


adulte, que les frères Verreaux ont bien voulu nous confier pour cette étude 
(en juin 1854). 

Ce crâne ressemble, pour les formes et les proportions, à celui des deux 
que nous possédons, et qui est isolé, sans le squelette. Celui du squelette est 
sensiblement plus grand, plus allongé surtout; les deux autres sont plus 
courts. On dirait qu'ils appartiennent, tout au moins, à une race particulière, 
sinon à une espèce. 

Les deux premières de ces têtes ont le caractère Brachycéphale à un haut 
degré; ce caractère est encore un peu sensible dans la tête du squelette femelle 
comparée à celle des trois mâles. 

Dans ces trois têtes, les arcades zygomatiques ont les mêmes formes et 
proportions. 

La face interne de l'angle de la mâchoire inférieure y est dentelée par cinq 
saillies distinctes. 

Les canines sont petites comparativement à celles des mâles. Toutes les 
dents de ces trois têtes sont des dents d'adultes, que l’on peut comparer à 
celles de la première dentition de la femelle n° 6. 

Les molaires, comme je l'ai fait remarquer pour tous les Singes de cette 
famille, sont plus usées à la mâchoire supérieure en dedans, et à la mâchoire 
inférieure en dehors, absolument comme chez les Ruminants, chez lesquels 
la mastication latérale fait comprendre ce mode d'usure. 

Voici d’ailleurs quelques mesures et quelques caractères différentiels ou 
de ressemblances que la comparaison de ces trois cränes n’a donnés. 


CRANE PROVENANT CRANES PROVENANT DE M. GAUTHIER LABOULAYE. 
DE MM. VERREAUX. a 
Celui sans squelette. Celui du squelette. 


1° Bord alvéolaire de la série des molaires. 
Molaires supérieures. 
0®073 0" 073 0® 074 
Molaires inférieures. 
0070 0% 072 0® 074 
2° Longueur prise entre les incisives moyennes et le bord postérieur de l’alvéole de la dernière molaire. 


0" 080 0=080 0" 085 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 167 


3° Largeur du condyle droit de la mandibule. 
0030 0®035 0" 032 
4° Hauteur de la branche mandibulaire horizontale vis-à-vis du trou mentonnier. 
0" 0365 0" 0400 0" 0420 
5° Longueur de cette branche prise à la hauteur du bord alvéolaire de la canine. 
0" 138 07134 0® 140 
6° La forme du trou occipital diffère un peu dans chacune de ces trois têtes. 


Ici c’est un grand ovale régu- C’est aussi un grand ovale avec Il est arrondi en avant des 
lier. une saillie médiane en arrière.  condyles, et triangulaire en ar- 
rière avec le sommet tronqué. 
7° Il y a au sommet du crâve, dans ces trois têtes, un espace triangulaire, dont la base est derrière 
les arcades orbitaires et le sommet'en arrière, et dont les côtés sont limités par les crêtes temporales, 
rapprochées en arrière. - 
Le sommet du triangle s'étend Ce sommet est moins reculé. Ce triangle est court en avant 
plus loin, en arrière. des temporaux. Au delà règne 
une crête prononcée et tout le 
vertex, jusqu’à la crête lamb- 
doïde. 
8° Sous-orbitaires. 
Il yen a deux de mêmes di- I n'y a qu'un trou sous-orbitaire de chaque côté. 
mensions de chaque côté. 
9° Forme du bord de la voûte du palais osseux. 


Il est très-échancréau milieu. Il a une saillie au milieu. Il est concave dans toute son 
étendue. 


Les differences que nous venons d’énumérer, principalement entre les 
deux premières têtes et la troisième, semblent indiquer une race, au moins, 
à crâne sensiblement plus petit, du moins parmi les femelles. 

Déjà M. Richard Owen a fait connaître des différences auxquelles il donne 
la même valeur, c’est-à-dire caractérisant une variété ou race dans un crâne 
de Gorille mâle, originaire des rives de la rivière Danger, qu'il a décrit et 
fait figurer, et dont les dimensions sont un peu moindres que celles des mâles 
adultes des rives du Gabon 1. 


4. Voir son Mémoire n° IV, que nous citons dans la partie historique de notre travail. Il fait partie 
du tome IV des Transact. de la Société zoologique de Londres. 


168 TROISIÈME MÉMOIRE. SUR LES CARACTÈRES ANATOMIQUES 


$ IV. — Forme du crâne dans les Orangs. Nous rappellerons ici suc 
cinctement leurs principaux caractères. 

Ils sont Brachycéphales, ainsi que nous l’avons déjà dit, c’est-à-dire que 
le crâne est extrêmement court d'avant en arrière; relevé immédiatement der- 
rière les orbites; arrondi et bombé sur les côtés dans la fosse temporale et le 
long de la plus grande partie du vertex ; un peu bombé ou convexe dans sa 
face occipitale. 

La crète sagittale commence déjà sur le frontal; elle y réunit les crêtes laté- 
rales qui partent de l’angle externe des orbites, et limitent en avant la fosse 
temporale. L'espace triangulaire qu'interceptent ces crêtes avec les bourre- 
lets orbitaires est un peu bombé pour former le front; tandis qu'il présente 
dans le Gorille une dépression qui ne répond pas encore à la cavité cra- 
nienne laquelle commence plus en arrière. 

La crête occipitale est très-élevée, comme la crête sagittale. Leur point de 
jonction intercepte un espace triangulaire dans notre Orang de Sumatra et 
un trapèze dans celui de Bornéo. 

Les arcades zygomatiques sont plus saillantes das nos Orangs, que dans les 
Gorilles. 

Dans les trois jeunes têtes d'Orangs qui ont leurs dents de lait et leurs pre- 
mières avant-molaires, la face vue de profil se divise en deux parties; la 
supérieure ou fronto-orbitaire est à peu prés verticale ; tandis que l’inférieure 
ou maxillaire, comprenant l'orifice des narines et les os maxillaires ou inter- 
maxillaires, est repliée en avant, de manière que ces derniers os ont presque 
une direction horizontale, et que les incisives qu’ils portent sont très-inclinées 
en avant. 

Dans notre Gorille femelle du même âge, la partie frontale du crâne est 
séparée de la face par les arcades orbitaires; et, de la saillie médiane de 
celles-ci, le profil de la face a la même inclinaison jusqu'au bord alvéolaire 
des incisives moyennes, sauf un petite saillie produite par la partie inférieure 
des os du nez. 

Il y a évidemment, dans cette forme de tête des jeunes Orangs, un carac- 
tère qui la rapproche davantage de la tête d'enfant, du moins pour sa partie 
supérieure. 

Je n’ai rien à ajouter à ce que j'ait dit de la forme du crâne dans les Gib- 
bons (premier Mémoire, chap. 1 et chap. 1v). 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 169 


$ V. — Différences dans l'articulation de la mächoire inférieure. 


Les différences qui existent dans l'articulation de la mâchoire inférieure 
correspondent à celles que nous avons indiquées dans les molaires. 

Ainsi la cavité articulaire où glénoïde du temporal, présente dans l’un et 
l'autre genre une conformation bien différente. 

Celle du Gorille est beaucoup plus large que longue; elle ne présente plus 
de véritable cavité, propre à recevoir le condyle, mais une surface légère 
ment bombée en travers, sur laquelle les condyles de la mâchoire inférieure 
doivent glisser simultanément ou alternativement dans les mouvements de 
mastication latérale, si bien indiquée par l'usure des molaires supérieures et 
inférieures, du côté opposé aux deux mâchoires, ainsi que nous l’avons fait 
remarquer. 

Une épaisse proéminence, continuation de Ja racine postérieure de l’arcade 
zygomatique, borne en arrière les mouvements de la mâchoire inférieure ou 
de son condyle. 

Les mouvements de cette mâchoire sont aussi limités latéralement par un 
relief du temporal articulaire, qui est directement en arrière du trou ovale ou 
sphénoïde. 

A cette forme de la surface articulaire du temporal répond celle du con- 
dyle, qui est très-étendu transversalement, un peu déprimé dans sa longueur, 
plus épais à sa partie interne; ayant de ce côté une surface articulaire qui 
glisse contre le relief interne de la surface glénoïde, 

La surface articulaire du condyle descend plus en arrière qu’en avant. 

$ VI. — Dans nos Troglodytes Chimpanzé et Tschégo, la face articu- 
laire du temporal est au moins aussi longue que large, plutôt plane que con- 
vexe, sans relief en avant jusqu’au bord de la fosse temporale, ou de la fosse 
ptérygoide externe où elle s'étend ; bornée en dehors par une crête peu sail- 
lante, en arriere et du côté interne par deux crêtes un peu plus fortes, mais 
beaucoup moins saillantes que celles correspondantes du Gorille. 

Toutes ces saillies sont plus marquées dans le Zschégo. 

Les condyles y sont à proportion plus courts transversalement que dans 
le Gorille, et dirigés un peu obliquement en dedans, en arrière et en 


bas. 
ARCHIVES DU Muséum. T. VIII. 22 


170 TROISIÈME MÉMOIRE. SUR LES CARACTÈRES ANATOMIQUES 

$ VIT. — Dans l'un et l’autre genre, l'étendue et la forme de la surface 
articulaire du temporal favorise les mouvements latéraux alternatifs de cha- 
que branche de la mâchoire inférieure ; de manière que l’une sert de pivot, 
lorsque l’autre se porte en avant. 

Ce serait une mastication latérale un peu différente de celle des Ruminants. 

Si l’on compare la surface glénoïde des animaux de cet ordre, on sera 
frappé de la ressemblance qu’elle présente avec celle du Gorille; mais en 
même temps des limites qu'elle a en dedans et en arrière dans ce dernier ani- 
mal, et, chez les Ruminants, de la petite proportion des condyles, relativement 
à la surface articulaire sur laquelle ils se meuvent. 

$& VIII. — Si nous jetons aussi un coup d'œil sur l'articulation de Ja 
mâchoire inférieure chez les Orangs, chez lesquels la mastication produit Ja 
même usure relative dans les molaires, nous verrons la plus grande ressem- 
blance dans la forme de la surface articulaire et dans ses limites en arrièreret 
sure côté externe, avec celle du Gorille. 

Chaque branche maxillaire peut facilement se porter en avant simulta- 
nément, ou bien alternativement, tandis que la branche opposée forme 
pivot. 

$ IX. — Dans les Gibbons, la forme de la facette articulaire est un 
peu différente. Elle commence en avant d’une lame osseuse qui descend de 
dessous le canal auditif par une -courte dépression ; ensuite elle prend un 
léger relief vis-à-vis des racines de l’arcade zygomatique, et se porte oblique- 
ment en avantet en dedans, jusque dans la fosse ptérygoide externe. 

Les molaires s’usent d’ailleurs comme dans les genres précédents, ce qui 
indique les mêmes mouvements dans la mâchoire inférieure. 


$ X. — Capacité du cräne ou de la boite cérébrale dans les genres 
3 Û TT u x fL: PE ; 70 ‘ A 
Gorille, Troglodyte et Orang, et différences qu'elle présente suivant l'âge 
et.comparée à celle de l'espèce humaine. 


A. Têtes d'adultes. 


Centilitres. 
D'homme blanc, KaCR\CAUCASIQUE, «es nmeine oo rime aoimp emniele » 170 
Detfemme--scscserenercrenrcemerecc-cmecmeceee pee ciet 140 
De Gonlletmales se sree:c-erhereceeee----r-eerbecueeesece sers 50 
De Gorille- femelle n° 4, celle du squelette Dotichocéphale..,..... 9 


De Grille femelle n° 2, variété Brachycéphale.................. 37 


fc se ne 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES,. 171 


Centilitres. 
De Tschégo mâle n° 4....,........... coddob Sabot ones 41 
De Tschégolmale n 222. eee bivaddobaebtitoutont 47 
De Chimpanzé mâle............ EN PINRENT Dita Ora AE 2 37 
De Chimpanzé femelle. ........... Se eooEr de ste Jore 39 
D'Orang, mâle, celui de Bornéo.......... FFM MOTOR OC 1008 46 
DiOranv dérSuTara ee r Eee CLP perce 47 + 
B. De Gorille mâle presque adulte, n'ayant pas achevé la 2° dentition.… 52 
C. Téles à l'époque de la première dentition, ayant commencé la seconde, 
c'est-à-dire ayant la première arrière-molaire. 
Gorille, jeune, femelle... ......... 100 022039 200 35450) eee ADap ne 41 
Orang de Bornéo '................ Cod 0 00e So0vee ae eee 34 
Orang de Sumatra ?........... Ddécobbonaacnscos Sosa sédaen 33 
OS TS UNE eusbosmasootisondeeadss se dédie 47 
D. Têtes n'ayant que les dents de lait. 
Tête d'enfant de quatre ans. .... DIE AN PDC LE mislo cie Het (LE) 
Tête de Gorille très-jeune......... 000€ 022080000000) 000D0 Den 40 
Tétetdel@mpanz sece rep ene rente ere boardos 33 
Autre tête de Chimpanzé ......... D'1an000ba00 aber posa dagoa 30 
Méte;derTÉC He oO ARR E RIT. EEE DOC A DEL Doc 32 


$ XI. — Les mesures de capacité du crâne du tableau précédent mon- 
trent, en premier lieu, la grande capacité du crâne humain adulte, comparée 
à celle du Gorille, des Troglodytes ou des Orangs. Cette capacité est comme 
17 est à 5. 

Nous ferons remarquer, en second lieu, que la tête de Gorille mâle presque 
adulte, a un peu plus de capacité que celle du Gorille adulte, et surtout 
que celle des femelles et plus sensiblement de la femelle brachycéphale 
n° 2. 

Ajoutons que dans la jeune femelle la capacité est aussi plus grande que 
dans le n° 2 des femelles adultes. 


1. Ses premières arrière-molaires étaient bien sorties; il perdait ses incisives de lait et montrait une 
partie de ses incisives de remplacement. De plus petite taille que le suivant de Sumatra. 

2. Avait toutes ses dents de lait et la première arrière-molaire bien sortie. 

3. Plus jeune.que les deux précédents; ses premières arrière-molaires à peine sorties, n'étaient pas 
encore au niveau des avant-molaires. 


172 TROISIÈME MÉMOIRE. SUR LES CARACTÈRES ANATOMIQUES 
Celle de Gorille très-jeune a même un centilitre de plus que la jeune 


femelle un peu plus âgée. 

La tête du plus jeune Orang bicolore nous a montré une capacité céré- 
brale à peu près aussi grande que celle de l'adulte. 

Ces comparaisons de la capacité cranienne, suivant l’âge, qui est assez bien 
déterminé par la dentition, démontrent que chez l'homme, cette capacité va 
grandement en augmentant, de l'enfance (115), à l'âge adulte (170). 

Elles font voir que, dans les Singes supérieurs, au contraire, cette augmen- 
tation est trés-faible ou n’a pas lieu, et qu’il y a mème quelquefois une dimi- 
nution. 

On a déjà cherché à expliquer, par ces différences, la brutalité de ces ani- 
maux à l’âge adulte, comparée à la douceur et à l'intelligence qu'ils montrent 
dans le jeune âge. 

Le peu d'observations que je rapporte serviront à confirmer cette manière 
de voir de la science actuelle, introduite pour la première fois, si je ne me 
trompe, par mon célebre ami Frédéric Cuvier ; manière de voir que j'ai sou- 
tenue dans toutes mes publications et dans mes enseignements. 

Ce serait ici le cas de comparer l’encéphale des Singes, et plus particuliè- 
rement celui des Singes supérieurs, dans ses principales parties, le cerveau 
proprement dit et ses divers lobes ou ses autres organes, l'existence, le nom- 
bre et l’arrangement des plis ou des circonvolutions de sa surface, le cervelet, 
la moelle allongée. 

Mais, outre que je n'ai pas eu à ma disposition l’encéphale du Go- 
rille ») pour cette comparaison ; je puis renvoyer aux travaux anciens 
de MM. Tiedemann et Serres, et surtout à celui que vient de publier 
M. Gratiolet, mon aide d'anatomie, avec la collection d'anatomie comparée 
préparée de longue main par mes prédécesseurs, MM. Cuvier et de Blain- 
ville, et que j'ai mise à sa disposition. L'ouvrage de M. Gratiolet dont j'ai 
rendu compte à l’Académie, dans un Rapport détaillé, comprend, ainsi que 


4. Dans l'animal le plus rapproché de l’homme, l'Orang, le Chimpanzé, faute d'exercice, faute de 
vie intellectuelle, de parole, de réflexion, caractères sensibles ou intimes de cette vie intellectuelle, 
l'organe de l'intelligence perd avec l’âge son développement proportionnel; et la brutalité ne tarde 
pas à remplacer cette lueur passagère de facultés intellectuelles que montre, entre autres, le jeune 
Orang. (Leçons sur l’histoire naturelle des corps organisés professées au collége de France, par 
M. Duvernoy, froisième et quatrième fascicules, p. 203 et 204.) 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 173 


j'ai eu soin de le dire, plusieurs vues nouvelles de l’auteur sur les carac- 
tères différentiels de l’arrangement des plis cérébraux, suivant les genres, 
qui l'ont conduit à des conclusions sur les rapports de certains genres des 
Singes supérieurs (les Troglodytes) avec certains Singes inférieurs (les 
Macaques). 

J'aurai soin de revenir sur ces affinités en discutant la place, relativement 
à l'homme, que doivent occuper les quatre genres de la famille des Singes 
Pseudo-anthropomorphes. 


DEUXIÈME PARTIE. 


SUITE DE LA MYOLOGIE DU GORILLE COMPARÉE À CELLE DES AUTRES SINGES SUPÉRIEURS 
ET À CELLE DE L'HOMME. 


CHAPITRE PREMIER. 


MUSCLES DE LA COLONNE VERTÉBRALE ET DE LA TÊTE , ET APONÉVROSE LIGAMENTEUSE CERVICALE 
QUI MAINTIENT CELLE-CI SUSPENDUE A L'EXTRÉMITÉ DE CETTE COLONNE 
DANS LA MARCHE QUADRUPÈDE. 


$ I. — Aponévrose occipito-cervicale. Cette aponévrose tient lieu de liga- 
ment cervical ; elle est très-remarquable par son étendue, par son épaisseur 
dans la ligne médiane et par ses attaches à toute la crête saillante qui sur- 
monte la face occipitale, et par ses rapports soit avec le peaussier, dont les 
faisceaux viennent s’y perdre en arrière, soit avec le trapèze, soit avec le 
temporal. 

Cette aponévrose ligamenteuse, qui recouvre toutes les parties de la région 
occipito-cervicale, donne à cette partie du Gorille cette apparence singu- 
lière de porter un capuchon. 

Elle augmente en épaisseur à mesure qu’on l’observe plus près de la ligne 
médiane occipitale , où elle a l'épaisseur extraordinaire de deux centi- 
mètres. 

En avant de la portion de la crête occipitale, qui répond à la partie la plus 
reculée de la fosse temporale, cette aponévrose, encore très-épaisse, forme 
comme un pont sur cetle partie, et ne tarde pas, en s’avançant, à s'amincir 


174 TROISIÈME MÉMOIRE. SUR LES CARACTÈRES ANATOMIQUES 


beaucoup et à se perdre dans l’aponévrose du muscle temporal. Ta partie la 
plus profonde s’insère par des faisceaux nombreux à la face externe la plus, 
saïllante de la région occipitale, puis d’une manière continue à la partie supé- 
rieure et moyenne de la crête occipitale. 

Les plus fortes insertions sont dans la ligne médiane. 

C’est de là que cette sorte de ligament cervical horizontal et superficiel, 
au lieu d’être vertical et profond, se porte en arrière et en descendant vers 
les grandes apophyses épineuses des vertébres cervicales auxquelles cette 
aponévrose ligamenteuse vient se fixer d'autre part. 

Nous avons trouvé sous ce ligament aponévrotique une couche épaisse 
de graisse. 

Dans le jeune Gorille achevant la dentition de lait, il n’y avait encore 
qu’une couche épaisse de plusieurs millimètres de graisse sous-cutanée, sans 
développement bien apparent de ce tissu fibro-ligamenteux. Aussi n’y a-t-il 
pas de crête occipitale sensible. 

La structure de cette aponévrose, dans l'adulte, est uniquement fibreuse, 
et nullement élastique, ainsi que le démontrent les tiraillements qu'on 
exerce sur elle, et les observations microscopiques. On n’y voit pas de 
réseaux élastiques, mais seulement des faisceaux de fibres parallèles. 


$ IT. — Muscles qui agissent sur la téte. 


1. Sterno-cléido-mastoïdien ou plutôt occipitien *. Ce muscle s'insère très- 
peu au sternum et davantage à l'extrémité sternale de la clavicule par un seul 
tendon aponévrotique, et sans se partager en deux portions qui seraient écar- 
tées l’une de l’autre. Son attache occipitale est à la crête de ce nom, en 
dehors du trapèze, après avoir recouvert l’apophyse mastoïde de ses fais- 
ceaux musculeux. 

Ce muscle est fort et semble devoir suppléer à l'action du trapèze, pour 
porter la tête en arrière, lorsqu'il agit avec son symétrique, ou du moins 
pour la maintenir dans l'érection. C’est un sterno-cléido-occipitien. 

Son existence, indépendamment du cléido où sus-acromio-trachélien, 


montre que ce dernier ne le remplace pas. 


42 PI. xr, fig: I, 2: 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 175 


Si les deux portions du sterno-cléido-occipitien sont réunies dans le Goril!e, 
c'est évidemment pour lui donner plus de puissance. 

Dans le Chimpanzé, le sterno-cléido-mastoidien ressemble davantage à 
celui de l’homme et à celui que nous allons décrire dans l'Orang-Outang. Sa 
portion sternale descend, bien séparée de la portion claviculaire, vers le 
sternum, sur lequel les deux portions symétriques s’attachent à côté l’une 
de l’autre en se portant en arrière jusqu'à la hauteur de la deuxième 
côte. 

La portion claviculaire s'attache à la clavicule, à quelque distance de l’ar- 
ticulation de cet os avec la première pièce du sternum 1. 

Dans l’'Orang, la portion sternale, encore plus distincte dès son origine, 
descend jusqu'à la seconde pièce du sternum par sa face externe. 

L'insertion à la clavicule est double. Il y a une première insertion à la 
tête de la clavicule de cette dernière, plus en dehors, séparée de la pre- 
miére. 

L’attache de ce muscle à la crête occipitale est également dans une grande 
étendue de cette crête et jusqu'à l'insertion du trapèze. 

Dans le Magot, il y a deux muscles bien distincts qui vont de la cla- 
vicule à l’occiput. Le premier est un s{erno-cléido-mastoidien qui n’est pas 
séparé dans ses insertions inférieures au sternum et à la cavité de la cla- 
vicule, 

En dehors de cette dernière insertion, et tout à côté, est un muscle cléido- 
occipitien, dont l’attache supérieure est large et étendue à la crête occipitale, 
plus en dedans que l'extrémité de cette crête qui tient lieu d'apophyse mas- 
toide. 

2. Le Clavio-trachélien ? (acromio-trachélien). Ce muscle, particulier aux 
mammifères, existe dans le Gorille et le Chimpanzés. 

I! se fixe, d’une part, à la face interne de l'extrémité acromienne de la 
clavicule,,et d'autre part au tubercule antérieur de l’'apophyse transversale 
de l'atlas. 


1. Voir le Mémoire cité de M. Vrolick, pl. un, fig. 2, f, f. 

2 Por 2: 

3. M. Vrolick l'indique aussi, ©. c., p. 18. Déjà Tyson l'avait distingué sousle nom de Levator sca- 
pulæ. Mais, suivant cet auteur ettM. Vrolick, Traillet Sandifort, il s’attacherait aussi aux apophyses 
transverses des seconde et troisième vertèbres cervicales. 


176 TROISIÈME MÉMOIRE. SUR LES CARACTÈRES ANATOMIQUES 


Dans l'Orang, ce muscle s'attache un peu à l'acromion. Il n’a pas d’inser- 
tion à la clavicule dans le Magot, qui l’a très-fort, et chez lequel il s'attache 
à l'acromion et à l’épine de l’omoplate. 

Il contribue par son action sur l’atlas aux mouvements de la tête. 

Comme il existe généralement chez les mammiferes, il semble en rapport 
avec la marche sur quatre pieds1. 

3. Le trapèze ? avec le sterno-cléido-ocripitien forment la première couche 
des muscles de la région dorso-cervicale qui agissent sur la tête, pour la 
tenir dans l'érection sur la colonne vertébrale. Il en a été question dans le 
chapitre I”, qui traite, entre autres, des muscles qui meuvent l'épaule. 

4. La seconde se compose du splénius3 de la téte (cervico-occipitien) dont 
la partie principale a son attache supérieure à la crête occipitale dans tout 
son pourtour, sous le trapèze et le cléido-occipitien, et dont la moindre par- 
tie, le splénius du cou, qui est plus en dehors, se fixe aux apophyses trans- 
verses des deux premieres vertebres cervicales. 

En avant et sur le côté, le splénius de la tête s'attache encore à la sur- 
face plane de cette région. Son insertion égale en étendue celles du trapèze 
et du cléido-occipitien qui sont fixés à cette crête, mais plus haut et plus en 
dehors. 

Ce muscle est très-fort, surtout en avant, où son attache occupe plus de 
surface. 

En bas ou en arrière, il se fixe, comme chez l’homme, aux apophyses 
épineuses des quatre dernières vertebres cervicales, et à lapophyse épineuse 
de la première dorsale. 

Les languettes qu’il envoie au tubercule postérieur des apophyses trans 
verses des deuxième et première vertèbres de cette région forment ce 
qu'on appelle le splénius du cou, qui peut encore être considéré comme 
agissant sur la tête, par son action sur les deux premières vertèbres. 

La troisième couche des muscles de cette région est formée par : 

5. Le grand complexus* (trachélo-occipitien) occupe une assez grande éten- 
due de la face occipitale à laquelle il s'attache depuis le côté de cette région 


. Leçons d'anatomie comparée, t. 1, p. 374, 2° édit. 

. PL x1r, fig. A, 4 et 4’. 

. PL xx, fig. B, 4, et pl. xx, fig. JE, 4, et pl. xur, fig, A, 4 et 4”. 
PI. xux, fig. B, 3. 


P © 19 = 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 177 


jusqu’à la ligne médiane sous le splénius, et plus en arrière ou plus bas. 

Les insertions postérieures sont aux quatre dernières vertèbres cervicales 
et aux trois premières dorsales comme chez l'homme, à leurs apophyses 
transverses. 

6. Le petit complexus ! est proprement la portion la plus extérieure du 
précédent, celle qui s'attache à l'extrémité de la crête occipitale qui répond 
à l'apophyse mastoide. 

$ LIL. — La couche la plus profonde des muscles qui vont des vertèbres à 
la tête, se compose dans la région cervicale postérieure, comme chez l'homme, 
de quatre muscles courts de chaque côté, qui sont : 

7. Le muscle petit droit postérieur ? ( atloïdo-occipitien). Ce muscle s’at- 
tache sur le côté de la ligne médiane occipitale, tout près de son symétrique 
et converge avec lui, en descendant à la rencontre de l’apophyse épineuse de 
la premiere vertèbre. 

8. Le grand droit postérieur # (axvïdo-occipitien) est beaucoup plus étendu 
en tous sens que le précédent ; il a son insertion à la face occipitale dans une 
ligne presque verticale, en dehors du petit droit, et s'étale en éventail sous 
le grand oblique. Ses faisceaux convergent en descendant obliquement de 
dehors en dedans jusqu’à l'apophyse épineuse de la seconde vertebre, comme 
chez l'homme. 

9. L'oblique supérieur  (axoïdo-occipitien-oblique). La dénomination d’o- 
blique supérieur est exacte; celle de petit oblique qu'on lui a encore donnée 
chez l’homme, ne lui conviendrait pas chez le Gorille. Ce muscle est en effet 
très-fort et recouvre une grande partie de la face occipitale en s’élevant pres- 
que à la crête supérieure et en se portant en dedans jusqu’à la faible crête 
moyenne et verticale de l’occiput. Les faisceaux convergent de là vers l’apo- 
physe transverse de l’axis en dessus. Les deux obliques supérieurs doivent 
contribuer puissamment à maintenir la tête en arrière. 

10. L'oblique inférieur 5 (axoïdo-atloïdien). Ce petit muscle est comme 
chez l’homme. 11 va de l’apophyse transverse de l’atlas à l'apophyse épineuse 


XII, 3°. 
x, fig. C, 2. 
x, fig. C, 3. 
xt, fig. C, 1. 
xt, fig. C, 4. 
Ancuives pu Muséum, T. VIII. 23 


PI. 
s PIS 
PI. 
PI. 
al 


© #7 © D > 
mn = 


178 TROISIÈME MÉMOIRE. SUR LES CARACTÈRES ANATOMIQUES 
de l’axis, et il n'agit qu'indirectement sur la tête en la tournant de côté avec 
l’atlas. 

SIV.— Muscles antérieurs de la région cervicale qui vont à la téte où à 
latlas. Ces muscles sont destinés à porter la tète dans la flexion en avant, 
quand ils agissent ensemble, ou latéralement quand ils agissent séparément. 

Ils ne différent pas de ceux de l'homme dans le Gorille, du moins pour 
leurs attaches principales, et conséquemment pour leur action. Mais ils m'ont 
paru plus forts à proportion. 

Les deux principaux sont : 

1. Le droit antérieur (tracheélo-sous-occipitien) situé sur la partie anté- 
rieure et un peu latérale de la région cervicale, depuis l’apophyse basilaire 
à laquelle il s'attache à une certaine distance de son symétrique, au devant 
des apophyses transverses jusqu’à celle de la sixième, à laquelle il se fixe 
aux trois précédentes. 

2. Le long antérieur du cou ( prédorso-atloïdien) qui descend au devant des 
vertèbres cervicales depuis le tubercule de l’atlas auquel il à son attache 
supérieure, et du corps des cinq vertèbres suivantes, pour s'attacher aux 
apophyses transverses des deuxième, troisième, quatrième, cinquième et 
sixieme vertebres cervicales. 

J'ai vérifié ces attaches sur notre jeune Gorille. 

3. Le petit droit antérieur (trachélo-sous-occipitien) appartient plus spécia- 
lement à la tête, en ce qu'il s'attache contre la première à l’apophyse basi- 
laire; maisil a peu d'importance par son étendue et par son volume; on sait 
qu'il va de l’apophyse basilaire à la partie antérieure de l’atlas. Il est cepen- 
dant assez fort dans le Gorille et descend verticalement de l’apophyse basi- 
laire derriere le droit antérieur jusqu’à l'arc que forme l’atlas, qu'il doit servir 
à maintenir contre le condyle. 

$ V. — Parmi les muscles qui agissent sur la colonne vertébrale, nous 
avons observé : 

1. L'épineux du dos 1. Ta portion la plus reculée de ce muscle commence 
à l’apophyse épineuse de la douzième vertèbre dorsale, et s'élève sur le 
côté de l’apophyse épineuse de la onzième vertebre de cette région où se 
fixe sa plus courte portion. Ce muscle s’avance ainsi sur les deux faces des 


4. PI. xu, fig. C, 7, 7° et 7”. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 179 


apophyses épineuses des vertebres dorsales auxquelles il envoie successive- 
ment une languette d'autant plus longue qu’elle est plus avancée. C’est la 
troisième vertèbre dorsale qui reçoit celle-ci (7’). 

2. L’énter-épineu.r du cou 1. Nous nommons ainsi quatre petits muscles qui 
vont obliquement : le premier de l’'apophyse épineuse de la troisième ver- 
tébre cervicale, à la seconde | 6); le deuxième de la même apophyse de la 
quatrième cervicale à celle de la troisième (6’); le troisième (6/) du som- 
met de l’apophyse épineuse de la quatrième vertèbre cervicale, comme les 
précédents, au sommet de la seconde ; enfin le quatrième (6/’) de l'apo- 
physe épineuse de la cinquième vertèbre cervicale, à la base latérale de 
l'apophyse épineuse de la troisième. 

Je ne trouve pas ces muscles dans l’Orang ni dans le Magot. 

3. L’épineux transversaire a été représenté dans sa partie dorsale et cervi- 
cale ?. Il est remarquable qu’à partir de l'apophyse transverse de la quatrième 
vertébre dorsale, jusqu'à l'apophyse transverse de la troisième vertébre cer- 
vicale, les neuf petits muscles qui appartiennent à cette série, vont s'attacher 
à l'apophyse épineuse de laxis. 

Dans l’Orang, ils descendent de la même apophyse épineuse de l’axis, aux 
cinq dernières vertèbres cervicales, et seulement aux deux premières dorsales. 
Ils ne s'attachent pas seulement à l'extrémité de l’apophyse épineuse, mais à 
tout son bord inférieur jusqu’à la base, de manière que les languettes les 
plus reculées viennent du sommet. 

Dans le Wagot, l'épineux-transversaire est très-fort et forme une masse 
charnue qui ne se divise pas en languettes distinctes. 

Celui du Gorille, tel que nous venons de le décrire, en agissant fortement 
sur l’axis par ses neuf digitations antérieures, peut être encore considéré 
comme servant à porter le cou et la tête de côté lorsqu'un des deux muscles 
agit séparément, ou à les maintenir en arrière dans l’inaction, lorsque les 
deux muscles agissent ensemble. 

4. Le costo-transversaire à prend naissance à l’intérieur du long dorsal et 
sous les languettes du sacro-lombaire à la septième côte. 


4. PI. xt, fig. C, 6, 6, 6” et 6”. 

2. PI, xu, fig. C, 5, 5° et 5". 

3. PI. xur, fig. B, 4. C’est le cervical descendant du transversaire grêle des Leçons. (Tome I, 
p. 270 et p. 275), où ce muscle est refusé aux Singes, à l'exception de l'Orang-Outang et du Coaïta. 


180 TROISIÈME MÉMOIRE. SUR LES CARACTÈRES ANATOMIQUES 


Ses faisceaux s'élèvent obliquement de dehors en dedans à la rencontre 
de ceux du long dorsal et se terminent par des languettes tendineuses qui 
se fixent à l’apophyse transverse de la sixième vertèbre cervicale. 

Il y a un faisceau grêle qui se détache du bord interne de ce muscle 
pour s'élever à l'extérieur du long dorsal qu'il réunit ainsi au transver- 
saire. 

Ce muscle a beaucoup de rapport avec le scalène. Il en diffère surtout par 
les attaches postérieures de celui-ci aux trois premières côtes, et parce que 
le scalène se fixe en avant aux apophyses transverses des cinquième, sixième 
et septième vertèbres cervicales. 

5. Le long dorsal} monte de l’aponévrose commune des muscles de l’épine 
aux apophyses transverses des quatre premieres vertebres cervicales. Un long 
ruban musculeux provenant des faisceaux les plus internes, s’avance même 
jusqu'à la partie la plus externe de la crète occipitale au-dessus de l’apophyse 
mastoïde, où iltient la place du petit complexus, 

Cette dernière disposition particulière au Gorille est évidemment encore 
un moyen de plus pour soutenir sa lourde tête suspendue à la colonne ver- 
tébrale. 

Le petit complexus dans l'Orang, ou trachélo-mastoidien occupe en effet 
la place, dans son attache supérieure, des rubans musculeux du grand dorsal 
dans le Gorille ?. 

6. Le sacro-lombaire donne, comme chez l'homme, des languettes à toutes 


les côtes, ainsi que les représente notre dessin ÿ. 


4. PI. xui, fig. B, 2 et 2’. 

2. Voir la pl. xvi des dessins de myologie de MM. Cuvier et Laurillard, publiés par ce dernier, 
lettre L’. 

3. PI. xur, fig. B, 5, 5, 5" et 5°". 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 181 


CHAPITRE I] 


MUSCLES DE LA MASTICATION, ORGANES D'INSALIVATION ET DE LA DÉGLUTITION. 


$ V. — Muscles qui meuvent la mâchotre inférieure. 1. Le temporal est 
un muscle très-considérable, dont la force et l'étendue sont proportionnées 
à la grandeur des mächoires, et particulièrement à l’inférieure qu'il doit 
mouvoir et à celle des dents dont les mächoires sont armées. Il remplit 
toute la fosse temporale, dont l'étendue et la profondeur sont augmentées 
en arrière par la crète occipitale, et sur le vertex par la crète sagittale. 

Ce muscle s’insère tout le long du bord antérieur de la branche montante 
de la mâchoire inférieure jusqu’à sa base. 

Dans notre jeune Gorille (n° 6), dont le crâne est lisse partout et ne 
montre aucune crête, on ne voit pas même la légère saillie osseuse qui 
s'aperçoit sur le crâne de notre Gorille n° 5, lequel avait ses troisièmes mo- 
laires. 

Le temporal est petit, mince et recouvert par l’aponévrose de ce nom, qui 
donne attache par sa face interne aux faisceaux musculaires de ce muscle. 
Cette aponévrose, autant que j'ai pu la distinguer du péricràne, s’amincit 
beaucoup en s’élevant vers la suture sagittale dont elle se rapproche, et où 
elle paraît se confondre avec ce dernier et avec la calotte aponévrotique de 
l'occipito-frontal. Cependant je crois pouvoir conclure de la dissection qui 
en a été faite sous mes yeux, et à ma demande, par M. Gratiolet, qu’elle se 
porte jusqu’au sommet de la tête, et je présume qu'elle doit y conserver une 
certaine indépendance , qui peut faire comprendre comment il arrive qu'avec 
l’âge le temporal musculeux s'accroît peu à peu, et finit par étendre en même 
temps la fosse temporale jusqu'à la suture sagittale. 

2. Le masseter est aussi très-fort !. Il descend de toute l’arcade zygoma- 


4. PI. x, fig. 1,4. 


182 TROISIÈME MÉMOIRE. SUR LES GARACTÈRES ANATOMIQUES 


tique, dont nous avons fait remarquer la double courbure très-prononcée, 
non-seulement en dehors, mais encore vers le haut. 

Il se compose de deux portions distinctes comme dans l’Orang !, une pos- 
térieure, plus petite, qui répond à l’échancrure correspondante du bord 
inférieur de l’arcade zygomatique, et dont les faisceaux descendent un peu 
obliquement d’arrière en avant sur la face externe de la branche montante 
de la mandibule, où ils ne tardent pas à se terminer, sans descendre au delà 
de la moitié supérieure. 

L'autre portion, beaucoup plus considérable, répond au masseter de 
l'homme. Les faisceaux, très-forts, descendent à peu près verticalement de 
toute l'échancrure antérieure que présente le bord inférieur de l’arcade 
sur toute la face externe de la branche montante, et ne se terminent qu'au 
bord inférieur de la mandibule, où ils se rencontrent avec le masseter 
interne ou ptérygoidien interne. 

La première portion du masseter se Joint en arrière au temporal par des 
faisceaux musculeux. 

3. Le ptérygoïdien interne. Ce muscle, qui est également très-fort et très- 
épais, surtout en arrière, occupe la face interne de la branche montante de 
la mâchoire inférieure, comme le précédent la face externe. 

Son autre insertion est dans la fosse ptérygoïdienne. 

Cette fosse étant plus en dedans que la branche montante, il produit les 
mouvements latéraux de mastication. 

La force et la disposition de ce muscle confirment l'importance des mou- 
vements de mastication latérale que l'usure des molaires, à la manière de 
celles des ruminants, démontre. 

4. Le ptérygoïdien externe est court et épais; sa position, plus en dedans 
que la face interne du col de la mandibule à laquelle il s'attache, fait qu'il 
agit aussi comme le précédent en portant la branche maxillaire un peu en 
dedans, mais en même temps obliquement en avant. 

5. Le digastrique. Sa partie maxillo-hyoïdienne? est large et plate; elle 
s'insère dans une étendue de quatre à cinq centimètres au bord inférieur et 
un peu antérieur de la branche correspondante de la mächoire inférieure, 


4. Voir la pl. xv, fig. J et J!‘ de l’anatomie comparée de l'Orang-Outang. Anatomie comparée 
des planches dessinées par G. Cuvier. 
2. PL. xx, fig: I, 40. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 18 


recouverte par le peaussier du cou. Son attache au corps de l'hyoïde à lieu 
par une large aponévrose. Son bord externe, qui ne cesse d’être muscu- 
leux, devient, à la hauteur de cette aponévrose, un fort tendon, qui appar- 
tient à la seconde portion du digastrique. La partie musculeuse de cetté 
seconde portion commence à la moitié de sa longueur. Elle s’insère dans 
la rainure qui est en arrière de l’apophyse mastoïde. 

Le tendon moyen de ce muscle traverse le stylo-hyoïdien de son côté. 

Dans le jeune Gorille, la partie maxillo-hyoïdienne est, de même, large et 
plate, et dirigée, à côté de sa symétrique, directement d’avant en arrière. 
Elles remplissent en avant l'arc du menton et aboutissent en arrière À une 
aponévrose étroite, en forme d’arcade, qui glisse sur le mylo-hyoïdien et le 
change en un tendon qui traverse le stylo-hyoïdien près de son attache à 
lPhyoide. Immédiatement après son passage à travers ce dernier muscle, le 
digastrique redevient musculeux. D’abord étroit et cylindrique, il s’aplatit 
en montant vers le crâne, où il se fixe derrière l'apophyse mastoide. 

L'arcade que forment les deux digastriques sous le corps de l’hyoïde ou 
sa capsule osseuse, se termine en arrière au bord inférieur de cette 
capsule. 

$ VI — De l'hyoide et de ses muscles. À. De l’hyoïde. L’hyoïde a des 
caractères tres-particuliers qui le distinguent de celui de tous les autres 
singes. 

Le corps de cet appareil est en forme de tambour, comme celui de 
l’Alouate, avec des proportions beaucoup moindres. 

Il a dans le Gorille adulte! environ 0,025 de profondeur, mesuré sur 
les côtés, et o",028 de largeur à son ouverture. 

Le fond de ce tambour est dirigé vers la langue et son ouverture vers le 
larynx ou le cartilage thyroïde. Les bords en sont un peu échancrés en bas, 
de manière que les côtés se prolongent davantage en arrière. 

Les parois de ce tambour osseux sont minces et transparentes. 

Sa surface est assez unie, sauf aux endroits de ses côtés et de son bord 
postérieur, où viennent s'attacher à la fois le m ylo-hyoïdien, qui se porte 
jusqu’à ce bord postérieur, l’aponévrose du digastrique, la portion posté- 
rieure du stylo-hyoïdien, l’'omo-hyoïdien et le sterno-hyoïdien. 


4. PL. xiv, fig. A. 


184 TROISIÈME MÉMOIRE. SUR LES GARACTÈRES ANATOMIQUES 


Toute cette partie du bord postérieur et latéral du corps de l’'hyoïde est 
assez rugueuse. 

La corne thyroïdienne est considérable. Elle est droite et mince près de la 
corne du cartilage thyroïde, plus large à l’endroit de son articulation avec 
le corps de l’hyoide. Sa longueur est de 0",085. 

Il n’y a pas de corne styloide; mais un fort ligament stylo-hyoïdien en 
tient lieu. 

Ce ligament, dont nous faisons mention en décrivant les muscles stylo- 
hyoïdien, stylo-glosse et stylo-pharyngien, part d’un tendon commun à ces 
muscles, qui s'attache à l’'apophyse styloïde. 

1] devient osseux à peu de distance de son origine dans une longueur de 
0",014, et le redevient encore, après un intervalle de 0",011, dans une lon- 
gueur de 0,042. Cette seconde partie osseuse s’élargit et se creuse en cuille- 
ron du côté du larynx. Au delà le ligament s’élargit pour venir se terminer 
au corps de l’hyoide, au-dessus des faisceaux du muscle hyo-glosse. 

Dans le Gorille jeune, le tambour du corps de l'hyoïde est à proportion 
moins profond, mais semblablement disposé, le fond vers la langue et l’ou- 
verture du côté du larynx. Le bord de cette ouverture se prolonge beaucoup 
moins en bas qu’en haut et sur les côtés. Les cornes thyroïdes ont la même 
forme que dans l'adulte. 

Dans un jeune Chimpanzé?, qui parait avoir été du même àge que notre 
jeune Gorille, l’hyoïde s’écarte déjà de ce plan singulier. Il présente aussi 
dans son corps un tambour osseux, dont le fond est en haut ou en avant du 
côté de la langue ; son ouverture est aussi dirigée en arrière, mais c’est son 
bord supérieur qui est de beaucoup le plus court ; tandis que son bord infé- 
rieur se prolonge bien davantage en arrière et donne au corps de l'hyoïde 
cette forme de bouclier si commune chez la plupart des singes, qui se porte 
sous le cartilage thyroïde. 

La corne styloide manque également ici; elle est remplacée de même par 
un ligament styloïdien. 

La corne thyroïde est droite et un peu élargie pour son articulation avec 
le corps, comme dans le Gorille #. 


API Ex v, Ge AMAR 
2. PI. x1v, fig. B, B' et B". 
3. La figure de la pl. vi de la Monographie déjà citée de M. Vrolick, ne s'accorde pas avec notre 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 185 


L'hyoïide des Orangs et celui des Gibbons diffèrent beaucoup de celui des 
deux genres précédents, comme on pourra s’en convaincre par les figures 
que nous en publions 1. 

Dans un jeune Orang de Bornéo, nous avons trouvé l’hyoïde se rappro- 
chant beaucoup plus de celui de l'homme que dans les trois autres genres. 

Son corps est étroit, légèrement courbé en arc, et nullement élargi, et 
creusé en tambour. Il y a des cornes antérieures rudimentaires. Les cornes 
postérieures sont droites et plates. 

Dans le Gibbon aux mains grises (Hylobates Lar), l'hyoïde? se rappro- 
che de celui du Chimpanzé et du Gorille, en ce qu’il est un peu en forine de 
tambour; mais davantage du premier, en ce que sa paroi antérieure est plus 
étendue en arrière et commence à former ce bouclier si prononcé chez la 
plupart des autres singes. Elle se termine en arrière, de chaque côté, par un 
angle aigu, auquel viennent s’attacher les sterno-hyoïdiens. 

L'autre paroi est supérieure et forme une arête circulaire en se rencon- 
trant avec la paroi antérieure. Toutes deux se continuent sur les côtés en 
une saillie aiguë qui est soudée avec la corne styloïde, laquelle est longue, 
grêle, courbée en uw et très-osseuse. Elle est attachée au styloïde par un 
ligament rond très-élastique. 

Toutes ces circonstances organiques me font penser que ce singe a la 
faculté de tirer sa langue hors de sa bouche plus que ceux qui en sont 
privés. 

Je ne trouve pas de cornes styloïdesÿ. 

B. Muscles de l'hyoïde. Ces muscles sont les mêmes que ceux de l’homme 
et n’en différent que par quelques différences dans les proportions. 

1. Le stylo-hyoïdien part d’un tendon commun qui appartient au stylo- 
pharyngien et au styloglosse 4 et au ligament stylo-hyoïdien. 


description; non plus que le texte qui exprime qu’il a beaucoup de ressemblance avec celui de 
l'homme, et que sa base (son corps) n’est pas dilaté en bouclier comme celui de la plupart des autres 
Singes. Ces différences sont sans doute sexuelles. 

4. Voir notre pl. xiv. 

2. PI. x1v, fig. D et D’. 

3. Longueur de la corne thyroïde, 0"024. Longueur de la proéminence du corps à laquelle elle est 
soudée, 0"003. Largeur du corps d’une apophyse postérieure à l'autre, 0"010. Longueur de la face 
antérieure du corps dans sa ligne médiane, 0"006. 

4. Dans le jeune individu, le tendon du sfylo-hyoïdien s'attache à la base de l'apophyse styloïde 

ARCuivES DU Muséum. T. VIII. 24 


186 TROISIÈME MÉMOIRE: SUR LES CARACTÈRES ANATOMIQUES 

Ce tendon commun s'attache au crâne derrière une courte et forte apo- 
physe styloide. Il devient osseux, ou plutôt il enveloppe un premier os sty- 
loïde, à o",015 de son origine. 

Le tendon propre du muscle que nous. décrivons se détache du tendon 
commun avant l'extrémité inférieure de ce premier os styloïde, et ne tarde 
pas à se revêtir de faisceaux musculaires d’un côté seulement. Ce muscle est 
bientôt séparé en deux par le digastrique. La partie externe se termine par 
un tendon grêle au corps de l’hyoïde. La partie interne, plus musculeuse, en 
forme de ruban étroit, se termine par des faisceaux musculeux et par un 
mince tendon à la base ou à l'articulation de la corne styloïdienne de 
l'hyoïde, tout près de la première 1, 

>. Le mylo-hyoidien? est un muscle mince, dont les faisceaux partent 
d'une aponévrose commune qui s'attache au corps de l’'hyoïde, et se por- 
tent, en s’entre-croisant, sur la ligne médiane, où ils passent les uns de 
droite à gauche et les autres de gauche à droite. Leur direction est oblique 
en dehors et en avant. Ce muscle forme un plancher musculeux entre les 
deux branches mandibulaires, assez profondément et très-haut, très- pres 
des arcades dentaires, comparativement aux attaches du digastrique et même 
des géni-hyoïdiens, qui se fixent plus bas dans l’angle de ces branches. 

Dans le jeune Gorille, j'ai trouvé les faisceaux également minces. Ceux qui 
s'attachent à l’hyoïde se portent obliquement de tout le corps de l'hyoïde 
en dehors et un peu en avant, jusqu’à la face interne de chaque branche 
mandibulaire à laquelle ils s’attachent assez haut. La partie plus avancée de 
ce muscle n’a que des faisceaux transverses qui vont d’une branche mandi- 
bulaire à l’autre, et forment une sangle sous le plancher de la cavité buccale 
et sous la langue. 

3. Les géni-hyoïdiens sont des muscles plats et minces, qui sont recou- 
verts par les mylo-hyoïdiens, et se portent directement de l’angle rentrant 
des branches maxillaires à l’hyoide. 


séparément du stylo-pharyngien et du stylo-glosse, qui s’attachent à cette apophyse par un tendon 
commun. Voir la pl. xv, fig. A’, Ts et Sh. 

1. Dans l’Alouate, ce muscle s'attache à une saillie en forme d'apophyse du bord de la caisse de 
l'hyoïde en arrière de son articulation avec la corne thyoïde. Cette saillie semble remplacer la corne 
styloïde, mais sa position, au lieu d’être en avant, est en arrière de la corne thyroïde. 

2, Pl x, g.2,17. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 187 


En approchant de cet os, leur partie interne, formant un ruban muscu- 
laire étroit, s'attache au fond du tambour de l'hyoïde, bien entendu à sa face 
externe. 

Deux autres parties deviennent aponévrotiques, la première en un simple 
filet; l’autre, plus externe, la plus importante des trois, se fixe à l'angle de 
réunion du corps avec sa hanche, tandis que la seconde se termine un peu 
plus en dedans. 

4. Les sterno-hyoïdiens ! forment un étroit ruban musculeux qui se porte 
du bord postérieur et externe du corps de l’hyoïde, parallelement l'un à 
l’autre, jusque en dedans du sternum. Avant d'arriver au sternum, ils de- 
viennent aponévrotiques par leur côté interne, et leur aponévrose est com- 
mune aux deux muscles pendant un trajet de deux centimètres, après quoi 
ils se séparent de nouveau, et deviennent plus épais, plus larges et plus mus- 
culeux. 

Dans le Chimpanzé, ils s'attachent en s’élargissant à la face interne de la 
parte la plus reculée de la première pièce du sternum, et à son bord cor- 
respondant. 

5. Les omo-hyoïdiens? sont encore plus étroits. 

$ VII. — De la langue et de ses muscles. Je n'ai rien trouvé de particu- 
lier dans les muscles extrinsèques de la langue, c'est-à-dire dans le hyo- 
glosse, les génioglosses et les stylo-glosses. 

La masse de la langue semble particulierement formée. par les génio- 
glosses. 

Les hyoglosses viennent des côtés du tambour de l’hyoïde et très-peu de 
la corne thyroïde près de son articulation avec le corps. 

Ce sont des faisceaux minces, ainsi que ceux des stylo-glosses. 

Un nerf grand hypoglosse considérable s’introduit, comme chez l’homme, 
dans la substance de la langue, entre le génioglosse et l’hyoglosse du même 
côté. 

La langue a d’ailleurs de très-grandes dimensions, elle est à proportion large. 

Toute sa surface, jusque près de ses bords, est hérissée de papilles coni- 
ques à sommet obtus, serrées comme des pavés, disposées en séries rayon- 
nantes ou divergentes. En se portant de la base de la langue en avant et 


4. PL xt, Gg. I et Il, 42. 
2. PI. xr, fig. Let II, 5. 


188 TROISIÈME MÉMOIRE. SUR LES CARACTÈRES ANATOMIQUES 


vers ses bords, ceux-ci manquent de ces papilles et paraissent tout unis. 

Les papilles fongiformes sont plus nombreuses sur le bout de la langue. 
Il y en a quelques-unes plus en arrière, au milieu et sur les côtés, qui sont 
plus grandes que celles du bout de la langue. 

Les papilles calyciformes sont en petit nombre et ne présentent aucune 
régularité dans leur disposition. 

Il y en a une grande du côté gauche, à la base de la langue ; une grande et 
une petite du côté droit, vis-à-vis de celle-ci, et quatre plus en arriere, situées 
irrégulièrement et plus petites. 

Plus en arrière, dans le pharynx, en avant et au-dessous des amygdales, il 
y a de longues papilles, à sommet effilé, productions de la muqueuse, qui 
ressemblent à de grandes villosités intestinales. 

Dans le jeune Gorille, le bout de la langue et ses côtés montrent aussi beau- 
coup de papilles fongiformes. 

On ne peut guère compter que six papilles calyciformes, disposées irré- 
gulièérement en avant de la base de la langue. Celle-ci est couverte de grosses 
papilles tuberculeuses, et, tout à fait en arrière, de ces grosses papilles à 

sommet effilé que j'ai décrites dans l'adulte. 

Dans le jeune Chimpanzé, les papilles fongiformes se distinguent bien sur 
le premier tiers de la langue et sur les deux tiers de ses côtés. 

Les papilles filiformes qui se voient partout se distinguent mieux au milieu 
de la langue, où il n'y a qu'une rangée médiane de papilles fongiformes. 
Ces papilles filiformes sont comme tronquées et se présentent comme des 
granulations. Les papilles calyciformes, au nombre de dix, sont disposées en 
Y. La plus reculée est la plus considérable. 

La base de la langue a aussi des papilles tuberculeuses, dont quelques- 
unes sont effilées 1. 

$ VIT. — Des organes d'insalivation ou des glandes salivaires. Les 
parotides ? sont très-considérables dans l'adulte. Chaque parotide occupe 
l'intervalle qui existe derrière le masseter et la branche montante de la man- 

dibule et d’une ligne qui descendrait de l'insertion supérieure des mus- 
cles sterno et clavio-mastoïdien. 
Sa partie qui est sous le canal auditif est la plus épaisse; elle s'amincit en 


4. Voir notre planche xv, fig. A. 
2. PI. xt, fig. 4 et 2, B. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 189 


descendant. Sa forme est à peu près carrée et ses dimensions sont de 0" 07 en 
largeur et de 0" 08 en hauteur. 

Le canal de Stenon, gros relativement, traverse extérieurement le masse- 
ter, et pénètre à travers le buccinateur, pour se terminer par un grand ori- 
fice, dans la cavité buccale entre la deuxième et la troisième molaire. Cette 
insertion est semblable à celle qu’il a chez l’homme. Mais les proportions de 
cette glande sont beaucoup plus considérables dans le Gorille, ainsi qu'on 
pourra en juger par les mesures que nous venons de donner. 

Dans notre jeune Gorille, qui n’a pas encore achevé sa dentition de lait, 
la parotide s'étend au-devant du trou auditif, où elle est encore mince, et 
descend jusque presque au niveau de l’angle mandibulaire en augmentant 
considérablement d’épaisseur; elle a dans le sens de sa hauteur au moins 
0" 040, et en bas dans le sens de sa plus grande longueur, 0" 038. 

Cette grande étendue, ce grand développement des parotides, sont bien en 
rapport avec les autres caractères du Gorille qui le montrent comme un ani- 
mal essentiellement herbivore. 

La sous-maxillaire ! est petite relativement à la parotide. Elle a, dans le 
jeune, 0" 025 de haut sur 0" 020 de long. 

Sa substance lobulée ou composée de petits lobes, ne paraît pas différente 
de la parotide. 

Nous n’avons pu faire aucune observation sur les autres glandes salivaires. 

$ IX. — Muscles du pharynr. 1. Le stylo-pharyngien se sépare à l’extré- 
mité de l’os styloïde du tendon commun dont nous avons parlé en décrivant 
le muscle stylo-hyoïdien ; il devient bientôt musculeux et s’'épanouit comme 
un éventail sur les parties latérales du pharynx. 

Les autres muscles du pharynx ne nous ont rien offert de particulier. 

Le constricteur inférieur vient de toute la hauteur du cartilage thyroïde et 
de sa longue corne hyoïde. Ses faisceaux sont distincts et forts ; ils ont une 
direction transversale à l’axe du corps. 

Le constricteur moyen a ses faisceaux obliques d’arrière en avant et de bas 
en haut ?. Ce muscle s'élève de la longue corne postérieure ou thyroïdienne 
de l’hyoïde, en arrière, et de son corps, en avant ; les faisceaux sont écartés, 
rares et minces. 


4. PI. x1, fig. 1, B’. 
2. En supposant l’animal dans la position horizontale. 


190 TROISIÈME MÉMOIRE. SUR LES CARACTÈRES ANATOMIQUES 


CHAPITRE III. 


MUSCLES DU MÉCANISME DE LA RESPIRATION. 


$ X. — Muscles des côtes et du sternum. Nous avons observé parmi les 
releveurs des côtes : 1. Le petit dentelé supérieur et postérieur (dorso-cos- 
tien), qui s'attache plus haut que chez l'homme aux apophyses épineuses 
des quatre dernières vertèbres du cou, et se porte sur les quatre dernières 
côtes !. 

2. Les releveurs des côtes (transverso-costiens), 3. Les scalènes (trachélo- 
costiens), 4. Les inter-costaux externe et interne, ne nous ont rien offert de 
particulier. 

Nous en dirons autant des abaisseurs des côtes, c’est-à-dire, 5. du petit 
dentelé postérieur et inférieur, et 6. du triangulaire du sternum (sterno- 
costien ). 

$ XI. — Muscles de l'abdomen. Nous n'avons que tres-peu de différences 
à indiquer dans la disposition de ces muscles que nous n'avons pu observer 
qu’incomplétement, ayant été coupés pour enlever les viscères abdominaux. 

1. Le grand oblique ne nous a offert que huit digitations qui s’entre-croi- 
sent avec celles du grand dentelé et du grand dorsal, depuis la cinquième 
à la troisième côte. 

Nous en avons compté également huit dans le Chimpanzé ?. 

Ses faisceaux musculeux aboutissent de très-bonne heure à l’aponévrose 
commune, 

2. L'oblique interne, et 3 le transverse, ne nous ont rien offert de parti- 
culier. 

4. Le grand droit de l'abdomen s'élève jusqu’au cartilage sterno-costal de 
la cinquième côte, et recouvre les cartilages des trois côtes suivantes. Son 
bord le plus interne est fixé au long appendice xiphoiïde. 


1. PI. x, fig. À, 2. 
2. Voir aussi la planche 1, de l'ouvrage cité de M. Vrolick, c pour le grand oblique, £ pour le 
petit oblique, a, a pour les digitations du grand dentelé, et 4 pour le grand dorsal. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 191 


Ce muscle a cinq intersections tendineuses, et se termine au pubis, comme 
chez l’homme. 

5. 11 y a deux petits pyramidaux qui sont comme enchässés à l'extérieur 
de l'extrémité postérieure des grands droits. 

Ma description est exactement conforme à celle de M. W. Vrolick 1 pour 
le Chimpanzeé. 

Dans notre jeune Gorille, on ne trouve pas de trace des pyramidaux. 


CHAPITRE IV 


MUSCLES DES ORGANES D'EXPRESSION. 


Nous comprenons dans cette catégorie, entre autres, les muscles de la face 
et ceux du larynx ; mais nous ne parlerons de ces derniers qu'après avoir dé- 
crit les cartilages qui constituent proprement l'organe de la voix. 

$ XII. — Muscles de la face y compris Le peaussier du cou. 1. Le peaus- 
ster ?. Cest un muscle très-mince, à gros faisceaux distincts et séparés, qui 
occupe le devant et les côtés du cou, depuis le thorax et l'épaule, et s'étend 
sur le menton et les joues. 

Il se compose de trois faisceaux ou de trois bandes principales et d’une 
accessoire. 

Celle qui est la plus rapprochée de la ligne moyenne inférieure (12) 
s’avance au-devant du sternum vers la mâchoire inférieure, qu’elle recouvre 
pour atteindre l’orbiculaire des lèvres après avoir recouvert le menton. La 
moyenne ne descend pas aussi bas (11). 

La plus reculée des trois bandes principales ( 10) commence au-dessus de 
l'épaule. Ces deux dernières se joignent sur la joue et se terminent de même 
dans l’orbiculaire, dont la troisième répond plus particulièrement à la com- 
missure des lévres. L'une et l’autre constituent, par leur rapport avec l’orbi- 
culaire des lèvres, le muscle appelé risorius de Santorini, à cause de son action 
sur la bouche. 

Enfin, il y a une courte bande, qui se porte en arrière de la région molaire 


4. Ouvrage cité, p.18, et pl. m1, 4, 2, 3, 4. 
2. PL xu, fig. C, 42. 


192 TROISIÈME MÉMOIRE. SUR LES CARACTÈRES ANATOMIQUES 


sous le canal auditif, et dont les faisceaux courts ne tardent pas à se perdre 
dans cette direction. | 

2. L’orbiculaire des paupières 1. Ce muscle est mince ; on peut distinguer 
de sa partie palpébrale, qui se compose de faisceaux circulaires, un faisceau 
externe qui s'élève vers l’arcade orbitaire, s’épanouit sur la tubérosité ma- 
laire, et se termine probablement à la peau. 

3. Le pyramidal du nez ?. W n’y en a que quelques traces entre les orbites. 

4. Le grand zygomatique #. Muscle considérable qui s'étend de la tubéro- 
sité malaire à la commissure des lèvres. Il a un faisceau qui se confond avec 
la partie supérieure du peaussier. La plus grande partie de ce muscle se joint 
à l'orbiculaire des lèvres. Le petit zygomatique n’est pas distinct du grand 
zygomatique. 

5. L'élévateur propre de la lèvre supérieure #. Ce muscle est large et fort. 
Il s’insère à la portion supérieure de l'os malaire sous l’orbiculaire des pau- 
piéres, et descend un peu obliquement en dehors jusqu’à l’orbiculaire des 
levres, au-dessus et en arrière de la dent canine supérieure. 

G. L'élévateur commun de l'aile du nez et de la lèvre supérieure 5. N s'insère 
au sommet de l’apophyse montante du maxillaire supérieur ; se divise en 
descendant en deux portions. La portion nasale, dont les insertions ont été 
coupées en enlevant la peau de l'animal, est très-rapprochée de la ligne mé- 
diane. 

7. Le canin ou releveur de l'angle de la bouche 6. Il est représenté par un 
petit faisceau musculaire plat et mince, qui naît dans la partie supérieure de 
la fosse canine. Ses faisceaux descendent en se portant en avant jusqu’à l’or- 
biculaire des levres vis-à-vis de la première molaire supérieure. 

8. Le buccinateur? est fort et tres-développé. 

9. Le carré du menton. C’est un muscle mince qui recouvre de chaque 
côté l'extrémité de la mâchoire inférieure. Il s'étend sur toute la hauteur de 


Il À 
PI. x, fig. 
PI. xur, fig. 
PI. x, fig. 


1 


x11, fig. C, A et 


=] 


F + 


PI, x, fig. 
PI. xu, fig 
PI. xr, fig. 8. 
PTE 0) 


C, 
C, 
C, 
C, 6 
C, 
C, 


1emrpe 
ns 


œ 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 193 
la symphise du menton, et se prolonge de là en arriére de la canine; ses fibres 
sont obliques. 

Le peaussier le recouvre. 

10. L'orbiculaire des lèvres ! ne nous a présenté rien de particulier. 
Ce muscle est épais et fort, et contourne de ses faisceaux tout l’orifice 
buccal. 

Les muscles qui viennent d’être indiqués, démontrent que, sous ce rapport, 
le Gorille est presque aussi bien pourvu que l'espèce humaine. Car nous ne 
sommes pas certains que ceux qui manquent à cette énumération n’existaient 
pas ; ils ont pu être enlevés avec la peau. 

Mais leur action modifiée par la saillie des mâchoires et des dents, doit 
donner une tout autre expression à la physionomie de cet animal, qu’à celle 
de l’homme. 

Le tiraillement vers le haut de la lèvre supérieure, ou vers le bas de la lèvre 
inférieure, ne peut que faire grincer cet animal à la manière des animaux 
féroces, en découvrant ses redoutables canines et ses premières molaires. 


TROISIÈME PARTIE 


DU LARYNX ET DES SACS AÉRIENS QUI EN DÉPENDENT. — DES ORGANES MALES DE LA GÉNÉRATION. 


CHAPITRE PREMIER. 


DU LARYNX, DE SES CARTILAGES, DE SES MUSCLES ET DES POCHES AÉRIENNES 
QUI LUI SONT ANNEXÉES. 


Nous avons décrit suffisamment, dans la seconde partie de ce troisième 
Mémoire, l’hyoïde et les muscles qui le mettent en mouvement, et montré 
les grandes différences, ou les analogies de forme qu'il présente, dans les 
quatre genres de la famille des Singes supérieurs. 

Il nous reste à faire connaitre les différences ou les ressemblances qui dis- 
tinguent leur larynx, où qui montrent plus ou moins d’analogies dans cette 
partie de leur organisation. 


4. PI. xur, fig. C, 8. 
ARCHIVES DU Muséum. T. VIII. 25 


194 TROISIÈME MÉMOIRE. SUR LES CARACTÈRES ANATOMIQUES 


$ I — Du larynx, en général, dans le Gorille mâle. L’épiglotte n'est 
qu'un repli fibro-membraneux peu saillant, plutôt ligamenteux que cartila- 
gineux. La glotte est très-longue, les ouvertures des ventricules sont ovales 
et très-grandes, comme ces ventricules. Ceux-ci conduisent directement dans 
un cul-de-sac membraneux qui se voit de chaque côté du larynx. La partie 
étroite de ce cul-de-sac, près de son origine, s'ouvre largement dans le 
grand sac laryngien, dont les figures que nous avons fait faire donnent une 
idée plus nette qu’une description détaillée 1. 

Ce sac aérien est très-considérable, très-compliqué, trés-divisé et anfrac- 
tueux; nous le décrivons plus bas. 

$ II. — Cartilages du larynx dans le Gorille. Le cartilage thyroïde res- 
semble beaucoup à celui de l'homme par son bord antérieur ou supérieur 
coupé en cœur. Mais il manque de saillie à la partie moyenne de son bord 
postérieur. 

Sa corne hyoiïde est plus longue à proportion, et sa corne cricoide plus 
forte et prismatique. 

La capsule ligamenteuse qui l’unit au cricoïde, fournit un ligament qui se 
porte à l'extérieur du cricoïde vers sa partie moyenne, forme comme la 
corde de l'arc que le bord postérieur du cricoïde figure sur le côté, et se ter- 
mine à la saillie de ce bord ?. 

Ce cartilage a 0" 030 de longueur dans sa partie moyenne, 0" 047 sur les 
côtés, dans la plus grande longueur, et 0" 066 en ligne droite depuis sa partie 
médiane inférieure ou ventrale, à son bord dorsal postérieur ou supérieur. 
Ilya0"073 de l'extrémité de la corne antérieure à celle de la corne posté- 
rieure. 

Toutes ces dimensions excedent de beaucoup celles du même cartilage chez 
l'homme. 

Le cartilage cricoïde diffère considérablement par sa forme de celui de 
homme $. Son bord postérieur a une saillie pointue médiane, puis une 
légère saillie arrondie sur le côté ; plus haut, une sorte de saillie qui répond 
à la corne postérieure du thyroïde. 


4. PL xv, fig. A’, Plg et Pld, pour les deux poches gauche et droite, qui s'ouvrent directement 
dans les ventricules du larynx. 

2. PL. x1v, fig. À, A', Th. et Cr. 

SPL A TA Cr. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 195 


La face postérieure de ce cartilage est large, plate et assez longue ou haute. 
On voit ce cartilage de profil dans ses rapports avec le thyroïde (fig. A. 
pl. xiv). Il règne sur la face supérieure et dorsale, dans toute sa partie mé- 
diane, comme une arèête tronquée et aplatie, qui a 0"00» de large. La plus 
grande largeur du cricoïde dans cette face supérieure est de 0" 034, et sa plus 
grande longueur, de 0" 031. 

De sa partie moyenne supérieure à sa partie moyenne inférieure, vers sa 
pointe, ce cartilage a 0" 045 de hauteur. 

Les cartilages aryténoïdes ! sont très-forts et présentent une large surface 
si on les considère par leur côté postérieur et externe. Ils s’articulent sur le 
bord supérieur et moyen du cricoïde, tout près l’un de l’autre, par leur bran- 
che interne et inférieure, qui n’est ici que l'angle du corps épais et large de 
cette partie du larynx. 

La branche ventriculaire ?, celle qui tient au ruban vocal inférieur ou 
postérieur de son côté, est plus détachée du corps proprement dit de l’ary- 
ténoïde, que la branche articulaire ou cricoïde, qui n’est qu’un angle de 
celui-ci $. Mais la plus saillante est celle qui se continue avec le cartilage liga- 
menteux de Santorini et qui s'élève dans l'épaisseur des ligaments et mem- 
branes crico-épiglottiques. Je l’appellerai aryténo-épiglottique “. 

Les cunéiformes ou cartilages de Wrisberg forment une fourche avec cette 
dernière branche sur laquelle ils s'appuient, en se mettant en rapport par 
leur extrémité libre avec le ruban vocal supérieur ou antérieur. 

Ils sont considérables, plutôt fibreux que cartilagineux, et font saillie 
dans l'épaisseur des membranes qui lient le cricoïde à l’épiglotte au-dessus 
de la branche aryténo-épiglottique. 

Les aryténoïdes du Gorille se distinguent singulièrement par leur forme et 
leurs proportions de ceux du Chëmpanzé. I suffira, pour s’en convaincre, de 
comparer ceux de notre jeune Gorille à ceux d'un jeune Chimpanzé; on évi- 
tera ainsi l’objection des âges différents. Ici le corps des aryténoides étant 
moins développé, rapproche davantage ce cartilage laryngien de celui des 
Orangs. 


1. PI. xrv, fig. A7”. 

2. Ibid., 2. 

3. Ibid., 4. (Voir l'explication des planches.) 
#. Ibid, 3. 


196 TROISIÈME MÉMOIRE. SUR LES CARACTÈRES ANATOMIQUES 


$ III. — Comparaison des différentes parties du larynx de Gorille avec 
celles du Troglodyte Chimpanzé, des Orangs et des Gibbons. I en est du 
larynx considéré dans son ensemble, dans ses rapports avec l’hyoiïde et dans 
les détails de ses parties, des cartilages qui le composent, des poches aériennes 
qui y sont annexées, comme de l’hyoïde, que nous avons trouvé différer plus 
ou moins dans les quatre genres de cette famille, et qui nous a offert, pour 
chacun de ces genres, des caractères particuliers. 

En multipliant cette étude selon le sexe, les âges et les espèces, on trouve 
encore de notables différences, qui étendent singulièrement l’horizon de la 
science. 

Notre planche xiv fera juger, au premier coup d’œil, des différences ou des 
analogies que présentent du moins les deux cartilages principaux du larynx 
le thyroïde et le cricoide, et les rapports de ces deux cartilages entre eux et dn 
premier avec l’'hyoide. 

En comparant le cartilage thyroïde du Gorille vieux (A) au jeune (A”, A7), 
avec celui du Chimpanzé(B et B'), on trouvera sans doute beaucoup de res- 
semblance. 

Mais le cartilage cricoïde du Gorille, se distingue de celui du Chimpanzé, 
par la forme gréle de son arc antérieur, qui est fortement échancré dans sa 
partie moyenne et antérieure ; tandis qu’il est épais, large et rapproché du 
bord postérieur du thyroïde, dans le Chimpanzé (fig. B et B'). 

Ces mêmes cartilages ont une forme et des proportions bien différentes 
dans l’Orang, dont le thyroïde est large et peu étendu en hauteur. Son cri- 
coïde est assez grêle dans son arc antérieur, qui présente en avant et sur les 
côtés deux saillies arrondies, auxquelles répondent deux échancrures de 
même forme dans son bord postérieur ou inférieur , lequel présente une 
saillie médiane en cœur. 

Le Gibbon aux mains grises, Hylobates Lar, que nous avons pris pour 
exemple de ce genre (fig D et D’), nous a présenté d’autres différences et 
d’autres caractères non moins remarquables dans l’un et l’autre de ces car- 
tilages. 

Le cartilage thyroïde est tres-grand relativement au cricoïde. Il présente 
une double corne en arrière ou en bas que je ne vois dans aucun des trois 


1. PI. x1v, fig. D', Ar. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 197 


autres genres. Le cricoïde a son arc antérieur très-étroit et son arc posté- 
rieur peu large et remontant très-peu vers le bord supérieur ou antérieur du 
thyroïde ; laissant conséquemment la partie postérieure ou dorsale et supé- 
rieure du larynx bien plus bas que sa partie antérieure. Il en résulte que les 
aryténoïdes sont également plus bas ainsi que les cordes vocales. 

Les différences que présentent les aryténoïdes et les cunéiformes sont 
encore plus sensibles que celles des deux principaux cartilages du larynx, 
le cricoïde et le thyroïde. Cela devait être; les cartilages ont plus d'influence 
sur la voix, pour la modifier du moins, par les rapports des premiers avec 
les rubans vocaux inférieurs, et avec la glotte pour l'ouvrir ou pour la fer- 
mer ; et à cause du rapport des derniers avec les rubans vocaux supérieurs. 

Afin de bien saisir ces différences, il faut se rappeler que les aryténoïdes 
ont une branche articulaire qui est le point d'appui de ce double levier sur 
le bord postérieur ou supérieur de l'anneau cricoïde 1; que l’autre branche 
s'attache postérieurement au ruban vocal inférieur; tandis que la troisième 
se met en rapport avec les ligaments crico-épiglottique et le cunéiforme de 
son côté, ainsi qu'avec le ruban vocal supérieur. 

La partie centrale de ces trois branches peut être plus ou moins déve- 
loppée et forme le corps de l’aryténoïde. Elle l’est beaucoup dans le Gorille, 
ainsi que nous venons de le voir. 

Nous l’avons trouvée au contraire tres-réduite dans le jeune Chimpanzé, 
dont l’aryténoïde ne forme qu'un arc. La base de cet arc assez large est la 
branche articulaire ou cricoïde, et sa pointe recourbée forme la branche 
crico-épiglottique. 

La branche ventriculaire n’est encore qu’un petit crochet posé sur le dos 
de l’arc et donnant attache au ligament qui va joindre le ruban vocal posté- 
rieur. 

Dans les Orangs, les aryténoïdes se composent aussi de trois branches, 
dont la moyenne est perpendiculaire au bord du cricoïde et s’y articule par 
une surface épaisse ou dilatée massue. En avant et en arrière se voient deux 
lames en sabre recourbées et pointues à leur extrémité libre, dont l’anté- 
rieure et externe appartient au ligament inférieur de la glotte; c’est notre 
branche ventriculaire. La postérieure, qui est en même temps l’interne, est 


1. Cette branche est indiquée par le chiffre 4 dans les aryténoïdes des quatre genres figurés dans 
la pl. xiv; la seconde par le chiffre 2; la troisième par le chiffre 3. 


198 TROISIÈME MÉMOIRE. SUR LES CARACTÈRES ANATOMIQUES 


dans la membrane ligamenteuse crico-épiglottique, c’est notre branche ary- 
téno-épiglottique, qui se met en rapport avec le ruban supérieur. 

Je ne trouve pas de cartilage cunéiforme. 

Dans le Gibbon aux mains grises (Hylobates Lar, Is. G.), les Æryténoïdes 
sont posés assez loin l’un de l’autre sur le bord supérieur du cricoïde. Leur 
corps élargi, triangulaire, a sa branche articulaire ou cricoïde courte; sa bran- 
che crico-épiglottique conique et recourbée en crochet en arrière. Sa bran- 
che ventriculaire opposée à la branche cricoïde est dirigée en avant pour 
joindre le ruban vocal inférieur. Le supérieur est lié au cunéiforme qui forme 
en arrière un crochet comme la branche crico-épiglottique sur la convexité 
de laquelle il est posé. 

Ces différences de détails que l’on saisira facilement avec les figures que 
nous publions !, sont telles qu’elles peuvent servir, à notre avis du moins, 
à confirmer les distinctions génériques, entre autres du Chimpanzé et du 
Gorille. 

S IV. — Muscles du larynx du Gorille. Le sterno-thyroïdien s'attache en 
dedans du sternum. 11 s’avance de là en dehors du sterno-hyoïdien jusqu’à 
la partie supérieure et externe du cartilage thyroïde. Son tendon se fixe au 
bord antérieur et latéral de ce cartilage ?. 

Ce muscle est lié au muscle thyro-byoïdien contrairement à ce qui existe 
dans le Chimpanze à. 

Dans le Chimpanzé jeune, le muscle qui va du thorax au cartilage thyroïde 
s'attache à la première côte; principalement à son cartilage, sauf quelques 
faisceaux qui vont à la partie osseuse de la côte. Cette attache est bien sépa- 
rée de celle du sterno-hyoïdien, qui se fixe principalement en dedans de la 
partie la plus reculée de la première pièce du sternum. 

Ici ce muscle est un costo-thyroïdien. 

Le thyro-hyoïdien se fixe en avant à la moitié interne de la corne thyroi- 
dienne et par un faisceau séparé au corps de l’'hyoïde. Ces deux faisceaux ne 
tardent pas à se réunir en se portant vers le cartilage thyroïde où le muscle se 
divise en deux plans, l'un superficiel qui se réunit au sterno-thyroïdien, 
l’autre profond qui se termine au cartilage thyroïde. 

Voir notre pl. x1v. 


1, 
2, PI. xv, fig. A', Sth. 
3. PI. xv, fig. B, Sith. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 199 


Dans le Chimpanzé, le thyro-hyoïdien n’est pas du tout lié au thyroïdien. 

Les muscles crico-thyroidiens laissent à découvert en avant un espace 
triangulaire du ligament crico-thyroïdien, qui est élastique ?. 

Chacun de ces muscles se compose de deux plans. Le plan superficiel s’at- 
tache au bord le plus reculé du cartilage cricoïde ; il se contourne même en 
dedans. Ses faisceaux aboutissent par de petits tendons au bord inférieur et 
interne du cartilage thyroïde. 

Le plan profond se compose de faisceaux dont les plus inférieurs ou anté- 
rieurs viennent du bord supérieur du cricoïde, et dont les supérieurs s’atta- 
chent en arrière à la face externe et au bord postérieur de ce cartilage, 
Tous ces faisceaux s'élèvent obliquement de dedans en dehors jusqu’à la corne 
thyroïde et au bord postérieur ou inférieur de ce cartilage. 

Ce muscle doit avoir une forte action pour rapprocher ces deux cartilages. 

Dans le Chimpanzé, les deux plans existent de même. 

Il ya de plus un petit muscle crico-thyroïidien interne, qui se porte sur le 
cartilage cricoide au point d'attache du crico-thyroïdien latéral, 

Le thyro-aryténoïdien est disposé comme dans l’homme, pour ses attaches. 
Il s’épanouit par des faisceaux minces sur tout le fond du ventricule du 
larynx. 

Dans le Chimpanzé jeune, le même muscle se porte de l'extrémité posté- 
rieure de l’aryténoide, en s’élargissant beaucoup, à la face interne du carti- 
lage thyroïde, dans toute sa longueur. Il est évident qu'il est ici plus ramassé 
et plus fort relativement, jusqu’à ce qu'il ait été étendu et aminci par le dé- 
veloppement de la poche laryngienne de son côté. 

Les faisceaux aryténo-épiglottiques sont très-prononcés. 

Les crico-aryténoïdiens postérieurs ne présentent pas de différence avec 
ceux de l'homme. Le cartilage cricoïde forme une sailiie médiane de chaque 
côté de laquelle ils se portent obliquement en dehors et en haut jusqu’à 
l'extrémité postérieure de l’aryténoïde. Ils recouvrent toute la face posté- 
rieure du cartilage cricoïde, qui est large et plate, à l'exception de la crête 
médiane. 

Dans le Chimpanzé, ces muscles sont les mêmes. 

4. PI. xv, fig. A’, Art. 


2. Ce ligament se rétrécit à l'endroit de son attache à la partie moyenne du bord thyroïdien, et 
s'élargit pour s’attacher à la partie moyenne du cricoïde. 


200 TROISIÈME MÉMOIRE. SUR LES CARACTÈRES ANATOMIQUES 


Dans l’'Orang-Oëétan, suivant M. Sandifort, ils laissent à découvert une par- 
tie de cette même face postérieure du cartilage cricoïde en haut et en bas. 

Le crico-aryténoïdien latéral existe comme chez l’homme. 

L’aryténoïdien transverse où postérieur se compose de faisceaux obliques 
superficiels qui s’entre-croisent en passant de la partie postérieure de l’aryté- 
noïdien d’un côté à la partie antérieure de l’aryténoïdien de l’autre côté 1. Il y 
a de plus, en arrière de leur entre-croisement, des faisceaux transverses qui 
vont de Ja partie postérieure d’un aryténoïde à celle de l’autre immédiate- 
ment en avant du bord antérieur ou supérieur du cricoïde. 

Dans le Chimpanzé, ce sont au contraire les faisceaux transverses qui 
dominent. 

Je n’en vois pas d’autres dans l’Orang ?. 

Les différences que nous venons de signaler dans les diverses parties 
du larynx proprement dit, se montrent encore dans la forme de la glotte, 
dans celle des ventricules du larynx, dans l’épiglotte et même dans le voile 
du palais, différences qui modifient plus ou moins la voix sous le double 
rapport des sons et des tons. 

On peut voir assez bien toutes ces circonstances dans notre planche xv, 
dans le Gorille vieux: la forme de son épiglotte, son peu de saillie. Nous avons 
déja parlé de son peu de mobilité et de sa substance peu cartilagineuse et 
tres-fibreuse. 

La glotte est large, et les aryténiodes qui la ferment par leur rappro- 
chement sont très-épais, ainsi que nous l'avons vu. Le voile du palais a une 
luette bien caractérisée, sa partie médiane est épaisse, composée des muscles 

palato-staphylins, et fait une saillie en cannelure arrondie jusque dans la 
luette; mais celle-ci se prolonge au delà en forme de palette par une partie 
mince uniquement membraneuse encore plus grande, à proportion, dans le 
jeune que dans le vieux. L’épiglotte est aussi proportionnément plus saillante 
et plus libre dans ce dernier. 

Dans le Chimpanzé, la luette est étroite, épaisse et pointue, et musculeuse 
jusqu’à son extrémité, tandis que les côtés marginaux du voile du palais sont 


minces et membraneux. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 201 


L’épiglotte est large, sensiblement plus saillante et plus libre que dans le 
Gorille, et un peu en cœur dans son bord libre. 

Dans les Orangs, il n'y a pas de uette, le bord libre du voile du palais 
forme un seul arc. Une partie de ce voile, seulement celle rapprochée du 
palais osseux, montre en dessus la cannelure épaisse et arrondie formée par 
les muscles staphylins. 

L’épiglotte a une forme particulière, c'est une saillie résistante, cartilagi- 
neuse, élevée au-dessus de la moitié antérieure de l’orifice du larynx, de 
forme presque circulaire, faisant l'effet d’un entonnoir. Ses deux extrémités, 
rapprochées en arrière, s’élèvent au-dessus et en avant d’une fente étroite qui 
forme la partie postérieure de l'entrée du larynx 1. 

Dans le Gibbon aux mains grises, il y a une épiglotte d’une forme trian- 
gulaire dans la partie qui s'enfonce vers le thyroïde, élargie et un peu en bec 
d'aiguière dans sa partie libre, qui fait beaucoup de saillie. 

Elle est posée en avant de la glotte, et ne l'entoure nullement sur les côtés. 

Jl y a une luette au voile du palais faisant une saillie en forme de palette. 

Cette comparaison et les faibles différences que nous venons d'indiquer 
dans les muscles du larynx du Gorille, et du Chimpanzé plus particulière- 
ment, montrent de nouveau ce que nous avons établi au sujet des organes du 
mouvement : que la forme et les proportions des leviers, sont ce qui varie le 
plus pour les différentes actions des organes mobiles. Les différences dans les 
puissances qui meuvent ces leviers, s’écartent moins d’un même plan, plus 
ou moins saisissable pour celui qui a l'habitude de ces comparaisons, qui 
répandent tant de lumières sur la science de l’organisation. 

SV. — Poches laryngiennes du jeune Gorille. Ces poches paraissent dans 
l'intervalle qui sépare l’hyoïde du cartilage thyroïde, entre les deux muscles 
sterno-hyoïdiens. 

Si on soulève ces muscles, on les aperçoit dans un plus grand espace entre 
les deux muscles thyro-hyoïdiens. 

Il y en a deux autres également symétriques, qui font saillie dans l’inter- 
valle qui sépare le bord supérieur du cartilage thyroïde de la corne thyroi- 
dienne de l’os hyoiïde, entre le bord externe du musc'e thyro-hyoïdien et le 
ligament thyro-hyoïdien externe. 

1. Cette forme si particulière de l’épiglotte et de la glotte des Orangs, est assez bien représentée 


dans la pl. vi, fig. 4 et 4 du Mémoire cité de M. Sandifort. 
Arcuives DU Muséum. T. VIN. 26 


202 TROISIÈME MÉMOIRE. SUR LES GARACTÈRES ANATOMIQUES 


Les deux poches du même côté communiquent l’une dans l’autre par une 
cavité commune, dont elles sont les prolongements. Cette cavité remonte au- 
dessus de la corne thyroïdienne de l’hyoïde sur les côtés de l’épiglotte, en 
dehors de la membrane aryténo-épiglottique. Les ventricules de la glotte 
s'ouvrent obliquement dans son fond. 

$ VI. — Poches laryngiennes du Gorille müäle adulte. L'extension et la 
complication de ces poches dans le Gorille müle adulte, est très-considérable, 
ainsi que l’on pourra s’en convaincre par les figures que nous en pu- 
blions. 

En effet, immédiatement sur les côtés du larynx on voit de chaque côté, 
une première branche, sortir de la partie moyenne ou principale, de cette 
grande capacité membraneuse, et se porter sur les parties latérales et supé- 
rieures du cou, en s’élevant jusque derrière l'angle de la mâchoire infé- 
rieure 4. Cette première branche est à l'extérieur des muscles sterno et omo- 
hyoïdiens, et en dedans du clavio-mastoïdien ?. On la voit encore hors de 
position et de ses relations avec les autres parties de la grande poche dans les 
figures A et A’ de la planche xv. 

C’est cette première branche latérale qui reçoit l’air par les ventri- 
cules de la glotte, dans lesquels elle pénètre entre l’hyoïde et le cartilage 
thyroïde 5. 

La figure A’ de la planche xv, montre ces deux vessies latérales élargies 
en cul-de-sac à leur extrémité, plus étroites en s’approchant du larynx, 
joindre la membrane thyro-hyoiïdienne et pénétrer par là dans chaque ven- 
tricule. Les deux déchirures de ces poches sont celles par lesquelles elles 
s’ouvraient dans la grande poche centrale. 

Celle-ci descend sur le devant du thorax en fournissant successivement 
une seconde et une troisième branche de chaque côté. 

La seconde branche, qui est la moyenne, se dirige en dehors de la première 
au-devant de la clavicule, sous le muscle clavio-mastoïdien, et va gagner 


4. PI. xx, fig. Let IL, et pl. xu, fig. D. 4 

2. PI. x, fig. 1, 2, 40 et 41. 

3. PI. xv, OD, est l’orifice du ventricule droit qui communique avec la poche latérale de ce côté 
(Pld). On voit vis-à-vis l’orifice du ventricule gauche de la glotte, et plus eu arrière, cette dernière 
ouverture. Ces trois orifices sont représentés tels qu'on les apperçoit distinctement sous un certain 
point de vue, mais leur forme réelle est différente. Cette figure n’en donne qu’une image imparfait. 


DES GRANDES SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 203 


le dessus de l’épaule {. Enfin, la troisième, qui est? la plus considérable, sem- 
ble une séparation de la partie centrale. Elle s’enchevêtre avec une partie des 
muscles de la poitrine, se glisse sous la portion claviculaire du deltoïde, et 
pénètre sous le tendon du grand pectoral et sous celui de la seconde portion 
du petit pectoral, jusque dans l’aisselle et au-dessous de l’aisselle sur les côtés 
de la poitrine. 

Les parois de cette poche sont de nature fibro-celluleuse. Je n'y ai observé 
aucune fibre musculaire, aucune fibre élastique qui lui donnerait une 
faculté contractile. Ses cavités sont divisées par des étranglements, qui dis- 
paraissent en partie lorsqu'elle est fortement dilatée par l'air. 11 y a aussi des 
replis, productions de la membrane propre de cette poche, qui rendent ses 
différentes parties plus anfractueuses en divisant ses cavités par des espèces 
de cloisons incomplètes. 

$ VII. — Des poches laryngiennes des Singes en général. Sans vouloir ré- 
diger ici un article complet sur les poches laryngiennes des Singes, à l'occa- 
sion de celle que je viens de décrire dans le Gorille, je crois devoir résumer 
les observations faites, à leur sujet, par plusieurs anatomistes, et les généra— 
liser autant que possible, sous le triple rapport zoologique, anatomique et 
physiologique. 

Je me bornerai même aux observations faites sur des Singes de l’ancien 
continent. 

Parmi les Pseudo-anthropomorphes, on avait observé ces poches, avant 
celles du Gorille, chez le Troglodyte Chimpanzé 3, les Orangs #, et dans un 
seul Gibbon, le Siamang ou Gibbon syndactyle 5. Cette circonstance semble- 


4. PL. x, fig. D, ©, c’; PI. xx, fig. let IL, c. 

2. PI. xn, Gg. D, pour l’ensemble et la manière dont la partie principale a, a! et a” se divise pour 
fournir la troisième branche d, d' et d". 

Les figures I et II, de la pl. x1 montrent cette troisième branche d et d'’ en position et dans ses 
rapports. 

On voit de même en a, a’ et a" les rapports de la partie centrale de cette poche. 

3. Recherches d'anatomie comparée sur le Chimpanzé, par M. W. Vrolick, p. 44. 

£. Campus a le premier signalé ce sac dans l’'Orang-Outang, Trans. philos. pour 4779. PI. 1, 
p 142 et suiv. 

5. Histoire naturelle des possessions orientales du royaume des Pays-Bas. Leyde, 1839 à 4544. 
Vol. in-fol., pl. 3 et 4. — V. Wrolick, ©. c., pl. 7, fig. 4. 


204 TROISIÈME MÉMOIRE. SUR LES CARACTÈRES ANATOMIQUES 


rait justifier sa séparation dans un petit groupe séparé, des autres Gibbons, 
qui paraissent manquer de ces sacs. 

MM. Sandifort et W. Vrolick ont vu les poches laryngiennes du Chimpanzé. 
Ce dernier, à la vérité, n'en a trouvé qu’une seule communiquant avec le 
ventricule gauche du larynx, d’ailleurs peu développée. 1l faut observer que 
le Chinpanzé, sujet de la monographie de M. Vrolick, était encore jeune et 
du sexe féminin. 

Nous avons eu l’occasion de constater l'existence de ces poches, sur trois 
exemplaires non adultes, ayant seulement leur première arrière-molaire, 
dont un de femelle. Nous les y avons trouvées petites et communiquant dans 
chaque ventricule du larynx par une ouverture, comme ceux du Gorille et 
des Oranss 1. 

Dans le Gibbon Siamang où Syndactyle, ce serait au-dessus des rubans 
vocaux et des ventricules du larynx que le sac aérien unique aurait une 
double communication, suivant M. Sandifort?. 

M. A. Duvaucel a remarqué sous la gorge de l’animal vivant, une grande 
poche nue, onctueuse, en forme de goître, qu'il a vue s'étendre et se gonfler 
lorsque l'animal criait $. 

Chez tous les autres Singes de l’ancien continent, on ne trouve qu’une seule 
poche laryngienne, dont le canal unique pénètre sous le bouclier que forme 
le corps de l’hyoïde et communique dans l’intérieur du larynx par une ou- 
verture ronde bordée de deux lèvres transversales, laquelle est percée à la 
base de l’épiglotte, au-dessus de la partie moyenne du bord supérieur ou 
antérieur du cartilage thyroïde. 

C’est donc encore, ici, au-dessus des ventricules de la glotte en des rubans 
vocaux que cette communication a lieu. 


4. I est singulier, d’après ces observations, que M. Meyer, dans son mémoire couronné en 4845 par 
l’Académie des sciences, nie l'existence de ces poches chez le Simia Troglodytes. Mémoires de l’Aca- 
démie des C. de la nature, vol. XXI, pl. 11, p. 670. 

2. Mémoire cité. 

3. «On trouve ordinairement les Siamangs rassemblés en troupes nombreuses conduites par un chef. 
Ainsi réunis ils saluent le soleil à son lever et à son coucher par des cris épouvantables qu'on entend 
à plusieurs milles. » Notes envoyées par A. Duvaucel à F. Cuvier. Voir l'Histoire naturelle des mam- 
mifères de ce dernier, livraison de 4824, corcernant le Siamang. 


| 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 205 


Ajoutons que l'existence ou l'absence, ou l'état rudimentaire de cette 
poche unique ne paraît plus être qu’un caractère d'espèce. 

Dans le genre Guenon Cercopithecus,M. Cuvier! n’en avait pas trouvé dans 
son Calliriche, qui est le griseus de F. Cuvier, etle véritable $. sabæa de L., 
suivant M. Is. Geoffroy?.M. Mayer en a vu une rudimentaire dans un mâle et 
une femelle adulte de cette espece ; elle manquait dans trois autres individus 
observés par cet auteur, comme dans la Guenon pictus et la Guenon mone, 
suivant M. Cuvierÿ, et la Guenon diane en aurait une à parois très-minces, 
suivant M. W. Vrolick. 

M. Cuvier en indique une petite dans une espèce voisine de son Calliriche, 
probablement le véritable Ca/litriche de Buffon 4. 

Parmi les Semnopithèques, le S. nasique 5 est pourvu d’un sac laryngien 
considérable recouvrant toute la face antérieure du cou, descendant plus bas 
sur la poitrine, et s’enchevétrant entre les muscles de la poitrine pour péné- 
trer jusque sous l’aisselle, comme celui des Orangs et du Gorille. I] est 
aussi développé dans le Semnopithèque maure 5. 

Le Magot, plusieurs Macaques (le M. Rhezus, le Macaque ordinaire, 
l'Ouandeérou ?, le Maimon, M. nemestrinus), en sont aussi pourvus; tandis 
que le Bonnet chinois en manque. 

Le genre Cynocéphale a montré les mêmes différences spécifiques. Ainsi, 
le Papion, C. sphynx $, en a un considérable : le €. hamadryas, au con- 
traire, en est dépourvu. 


. Leçons d'anatomie comparée, t. IV, p. 501, édit. de 4805. 

. Catalogue méthodique de la collection des mammifères, p. 22. 

. Ibid., p. 504. 

. Leçons, ibid. 

. C’est dans un mäle que M. W. Vrolick l’a trouvé aussi développé. (©. c., p. 45.) 
. Ibid. 

7. Leçons d'anatomie comparée, tome IV, p. 500. Première édit., 4805, article rédigé par M. Cu- 
vier. J'ai constaté l’existence de ce sac chez ce dernier singe, dans deux exemplaires de nos collections; 
quoique l'exactitude connue de M. Cuvier n’ait pas besoin de confirmation. Dans l’un il est caché 
sous le bouclier de l’hyoïde et n’excède pas le volume d’un gros pois. Il communique dans le larynx 
par une assez large ouverture qui se voit à la base de l’épiglotte. Dans un autre exemplaire la vessie 
laryngienne est plus grande. 

8. M. W. Vrolick l'a trouvé petit dans les jeunes mâles et dans les femelles adultes. 11 l’a vu 
s'étendant jusque sous les aisselles dans un mâle adulte, /. c., p. 45. 


OO Of OO ND = 


206 TROISIÈME MÉMOIRE. SUR LES CARACTÈRES ANATOMIQUES 


Déjà, Vicq d’Azyr, en décrivait un considérable dans le Mandrillen 1777, 
et le faisait figurer 1. | 

M. Vrolick (O C.) en signale un dans le Drill, Cyn. leuciscus. 

Concluons de nouveau : 1° que l'existence d’un seul sac laryngien , que 
j'appellerai épiglottique à cause de son ouverture unique dans l'appareil de 
la voix, par la base de l’épiglotte, est un caractère des Singes inférieurs de 
l’ancien continent; mais qu’il n’y forme généralement qu'un caractère spé- 
cifique, puisqu'il peut manquer dans plusieurs espèces du même genre. 

»° Qu'il n’y a deux sacs distincts ou rapprochés et soudés ayant chacun une 
communication séparée que dans les genres des Singes supérieurs ou Pseudo- 
anthropomorphes. 

3° Que le 7roglodyte-Chimpanzé les a petits. 

4° Que le Gorille et les Orangs en ont de très-considérables, ayant leur 
orifice dans chaque ventricule du larynx, conséquemment entre les cordes 
vocales. 

5 Qu'ils y sont petits et distants, chez les jeunes individus, et qu'ils n’at- 
teignent leur plus grand développement qu’à l'âge adulte. 

6° Que dans le Siamang syndactyle, c'est au-dessus du ruban supérieur de 
la glotte que s'ouvre chaque canal, suivant M. Sandifort. 

Quant à leur usage physiologique, il doit être multiple. Suivant son éten- 
due et ses rapports avec les rubans vocaux, ce sac, simple où double, doit 
modifier les sons. 

Il est clair, imprimait M. Cuvier ?, au sujet du double sac des Orangs, que 
l'air qui vient de passer entre les deux rubans vocaux, repoussé par la con- 
cavité de l’épiglotte, doit se répandre dans la concavité des deux sacs, plutôt 
que de passer par la bouche, surtout pour peu que l'animal tienne son épi- 
glotte abaissée, et que tout le son doit étre amorti par cette dérivation. 

Cela n'empêche pas le Siamang d’avoir une voix retentissante, au rapport 
de M. A. Duvaucel, que nous avons cité. 

Ces sacs laryngiens ou ce sac unique, toutes les fois qu’ils s'ouvrent dans 
les ventricules du larynx auprès de rubans vocaux, entrent évidemment dans 
la composition de l'organe de la voix, pour modifier celle-ci, lorsqu'ils sont 
suffisamment développés. | 


4. Mémoires de l'Académie royale des sciences, 4779. Premier mémoire sur la voix. 
2. O.vc., p.180 et 784. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 207 


M. W. Vrolick ! suppose que ces grands réservoirs d’air, chez les Orangs, 
doivent avoir pour effet, d’alléger la pesanteur spécifique du corps dans les 
mouvements fréquents d’ascension de ces lourds animaux sur les arbres. Il 
me semble qu’elle peut faciliter au besoin chez le Gorille, dans des occa- 
sions peut-être moins rares qu'on ne pense, leurs mouvements de natation 
le long des fleuves dont ils habitent les rivages boisés. 

Quoique mon intention n'ait pas été de parler des sacs laryngiens des 
Singes du nouveau continent, ce sac que M. Cuvier a décrit? des 1805 chez 
le Coaïta, Sim. paniscus, est si particulier, qu’on a cru voir une erreur du 
grand anatomiste dans cette description, considérée comme inexacte. Ayant 
eu le moyen de vérifier, au contraire, sa grande fidélité sur un larynx par- 
faitement conservé dans nos collections d'anatomie comparée , j'ai cru devoir 
faire dessiner et décrire de nouveau cette préparation, exécutée probable- 
ment par M. Cuvier lui-même, et d’après laquelle il a fait sa description, il 
y a un demi-siècle. 

Cette préparation comprend la langue, l’hyoïde, le larynx et une partie de 
la trachée-artère, avec ses huit premiers anneaux; ce sac a son fond au niveau 
du huitième anneau et même un peu au delà. 

En avant ou en haut, il a une étroite communication avec le larynx par un 
canal membraneux qui se glisse dans la ligne médiane postérieure, entre le 
cricoïde et le premier anneau de la trachée-artère. 11 ne peut être considéré 
comme une extension de la partie membraneuse de la trachée-artère, encore 
moins comme une dilatation des anneaux trachéens qui n’ont pas de dimen- 
sions extraordinaires, mais bien comme un appendice de la membrane qui 
unit au cricoïde le premier anneau de la trachée . 

Une autre espèce, l’4tèle à ventre blanc (Ateles Beelzebut) n’a aucune 
poche semblable, ni de dilatation de la partie supérieure de la trachée-artère, 


telle que la montre celle figurée dans l’ouvrage de M. C. Mayer, sous le nom 
d’Ateles paniscus #. 


A. Recherches d'anatomie comparée sur le Chimpanzé, p. 44 et 47. Amsterdam, 4841. 

2. Leçons d'anatomie comparée, tome IV, p. 502, édit. de 1805, et t. VIII, p. 782, édit. de 1846. 

3. Voir notre pl. xvr, fig. x. 

4. Dans un mémoire couronné par l’Académie des sciences en 1845, ayant pour titre : Sur la 
Structure des organes de la voix dans les mammifères et les oiseaux. Ce travail a paru dans les 
Nova acta Acad. L.C. Nat. curios., vol. XXII, P. Il, p. 579. La pl. 66, fig. 24 et 25, représente un 


larynx et une trachée-artère d’atèle paniscus, suivant cet auteur. Le haut de la trachée-artère est 


208 TROISIÈME MÉMOIRE. SUR LES CARACTÈRES ANATOMIQUES 


C'est pourquoi cet auteur croit pouvoir affirmer que le sac décrit par 
M. Cuvier n'était autre chose que cette dilatation produite par le plus grand 
diamètre de ses trois ou quatre premiers anneaux supérieurs. [a figure que 
je publie de ce sac, d'après une préparation très-bien conservée, que je crois 
être celle qui a servi à la description de M. Cuvier, donnera un nouvel 
exemple de l'exactitude scrupuleuse que l’illustre anatomiste mettait dans 


ses observations et dans ses descriptions. 


CHAPITRE III 


DES ORGANES MALES DE GÉNÉRATION DU GORILLE. 


Nous ne pourrons les faire connaître qu'imparfaitement , les parties 
internes ayant été enlevées avec les autres viscères abdominaux. La vessie 
urinaire avec le canal de l’urèthre intra-pelvien, les vésicules séminales, la 
partie des canaux déférents qui lui est annexée manquent. 

Il nous reste la verge, le canal de l’urèthre annexé au corps caverneux, 
ces corps, les testicules et une partie des canaux déférents. 

$ I. — De la verge. Le gland est noir, largement fendu verticalement par 
l’orifice de l’urèthre, il présente deux lobes arrondis de chaque côté de cet 
orifice. 

Sur les côtés, et surtout en dessus, s’élève une large crête ridée, qui lui 
donne une forme de champignon. La verge proprement dite, est d’un petit 
diamètre, immédiatement derrière le gland ; ce diamètre va rapidement en 
augmentant, ce qui lui donne une forme conique. 

La peau de cette partie, très-ridée en tous sens, mais surtout en travers, est 
de couleur grisâtre, moins foncée conséquemment que le gland. 

Le fourreau, s’il existe, est détaché du ventre et ne parait devoir protéger 
qu'une partie de la verge. 

Cette verge est d’ailleurs petite, relativement au corps de lanimal. Son 


diamètre vers le gland n'excède pas o"o12, et vers le pubis 0"025. 


représenté ayant une dilatation très-sensible. Évidemment M. Mayer a eu un autre sexe, ou, ce qui 
est plus probable, une autre espèce d’atèle que M. Cuvier. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES,. 209 


Sa longueur, depuis le gland jusqu’à l’écartement des corps caverneux, 
n’est guère que de o"o7. 

La vessie urinaire ayant été enlevée avec les viscères abdominaux et les 
reins, ainsi que la partie pelvienne du canal de l’urèthre, je n’ai pu voir ni 
les vésicules séminales ni la prostate. 

Les corps caverneux et la partie extra-pelvienne de l’urèthre qui leur est 
annexée et qui constituent cette verge avec le gland que nous venons de 
décrire, sont mous et peu résistants. 

Ils restent distincts assez longtemps. 

Les muscles ischio-caverneux et bulbo-caverneux sont reconnaissables 
dans la partie adhérente aux branches des corps caverneux et du bulbe de 
l’urèthre, Celui-ci est à peine dilaté. 

Le reste a été mutilé en détachant cette verge du bassin, du moins la par- 
tie pelvienne des ischio-caverneux. 

Ce qui subsiste cependant de cet organe est tellement caractéristique, 
qu'on y trouve facilement des caractères différentiels qui la distinguent de 
la verge des autres genres de la même famille. 

M. Sandifort a décrit et figuré 1 celle de l’'Orang de Wurmb (Simia saty- 
rus, L.). 

Le gland est cylindrique et n'excède pas en diamètre la verge proprement 
dite. L’orifice de l’urèthre serait partagé en deux lèvres par une fente trans- 
versale, et l’inférieure serait bilobée, si la figure est exacte. 

Il y a un prépuce arrêté par un petit frein entre le gland et les corps caver- 
neux. Le bulbe de l’urèthre présente un renflement sensible. 

Cette verge, bien différente de celle du Gorille, appartient évidemment à 
un autre type générique. [l en est de même de celle du Chëmpanzé, qui ne 
ressemble ni à celle de l'Orang ni à celle du Gorille, et qui nous fournit un 
nouveau caractère pour séparer de ce dernier genre le Troglodyte chimpanzé. 
Nous décrirons la verge de celui-ci, d’après le vivant, qui existe très-bien 
portant, depuis trois ans, dans notre Ménagerie, et qui nous paraît avoir à 
peu près sa taille. 

Cette verge entre en érection, presque toutes les fois qu’il éprouve le 
moindre plaisir; lorsqu'il boit, par exemple, un mélange d’eau et d’une petite 
quantité de vin, qui lui convient beaucoup. 


1. O. c., pl. vri, fig. 4. 
ARCHIVES Du Muséum. T. VII. 27 


210 TROISIÈME MÉMOIRE. SUR LES CARACTÈRES ANATOMIQUES 


Alors elle sort d'un court fourreau qui était caché dans les longs poils du 
pubis et contracté de manière que le caractère d’avoir le fourreau détaché 
du ventre et la verge pendante assigné par Linné à ses Primates, qui com- 
prenaient l’homme, les Singes et les autres quadrumanes, les Paresseux et 
les Chauves-souris ; ce caractere, dis-je, est à peine sensible. 

Cette verge est extrêmement grêle, d’un rouge de sang, et singulièrement 
petite pour son diamètre, quoique assez longue dans l'érection. Mais elle se 
réduit à un tres-petit filet court, dans le relâchement. On dirait voir la verge 
d’un lapin pour la manière dont elle rentre dans son fourreau et pour 
celui-ci. 

La figure que nous en donnons pl. XVI, comparativement à celle du Gorille, 
montrera combien elle s’en éloigne et pour la forme, et pour les proportions, 
et pour la couleur. 

Le gland est un peu plus gros que la partie de la verge dont il est la con- 
tinuation. Son origine semble marquée par une légère courbure dans 
l'érection. 

$ Il. — Des glandes spermagènes. Ces glandes sont petites relativement à 
l'animal. 

Nous ne les avons eues qu'après avoir enlevé la peau et conséquemment 
le scrotum qui en faisait partie. 

Le testicule droit était malade; il y avait eu une inflammation dans la 
tunique vaginale, qui avait produit l’adhérence de ses parois et rendu mécon- 
naissable la substance de la glande et son épididyme. 

Dans le testicule gauche, qui est sain, on distingue la tunique vaginale, sa 
cavité, le testicule que cette tunique revêt avec l’épididyme et le canal défé- 
rent. Je les ai fait dessiner de grandeur naturelle, pour donner une idée de 
leurs proportions absolues et relatives. 

On verra que les premieres sont faibles, et que pour les dernières l’épi- 
didyme est assez grand, relativement à la glande, dont il renferme l’origine 
et la partie repliée du canal excréteur. 


Il 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 211 


QUATRIÈME ET DERNIÈRE PARTIE. 


COMPRENANT UNE REVUE SUCCINOTE DES TRAVAUX ANATOMIQUES QUI ONT PRÉCÉDÉ CELUI-CI; ET LES 
PRINCIPAUX RÉSULTATS DES OBSERVATIONS CONSIGNÉES DANS LES TROIS MÉMOIRES QUI COMPOSENT 
CETTE MONOGRAPHIE DU GORILLE, ET ACCESSOIREMENT DES AUTRES SINGES SUPÉRIEURS PSEUDO- 
ANTHROPOMORPHES. 


CHAPITRE PREMIER. 


HISTOIRE DE LA SCIENCE SUR LES CONNAISSANCES ANATOMIQUES DU GORILLE ET ACCESSOIREMENT SUR 
CELLES DES TROGLODYTES, DES ORANGS ET DES GIBBONS, RÉUNIS DANS CES MÉMOIRES SOUS LE 
TITRE DE SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 


) 


L’anatomie du Gorille, avant notre travail, n’était relative qu’à son ostéo- 
logie. 

La première connaissance de son squelette et surtout de sa tête osseuse, 
se trouve dans un Mémoire inséré en 1847 dans le Journal d'histoire natu- 
relle de Boston, et qui a pour titre : 

Description des caractères et des habitudes du Troglodytes Gorilla, par 
Thomas S. Savage, M. D., et Ostéologie du même animal, par Jeffries Wyman, 
M. D. 1. 

Ce Mémoire est accompagné de quatre planches représentant la tête du 
Gorille mâle et du Gorille femelle vues de face et de profil. 

La tête de la femelle a évidemment les proportions de la race à crâne plus 
long, que nous avons distinguée. 

On sait que c'est M. Savage qui a proposé le premier de donner le nom 
de Gorille au grand Singe qu'il regardait d’abord comme une nouvelle espèce 
d'Orang, qu’il rapprocha ensuite du Chimpanzé, après les éclaircissements 
sur cette dernière espèce qu’il avait sollicités par correspondance, de M. R. 


1. A. Description of the characters and habits of Troglodytes Gorilla, by Thomas S. Savage M. D. 
corresponding of the Society of natural history; And of the Osteology of the same, by Jeffries 
Wyman, M. D. Hersey prof. anat. in Haward university. From the Boston Journal of natural his- 
tory. Boston, 1847. 


212 TROISIÈME MÉMOIRE. SUR LES CARACTÈRES ANATOMIQUES 


Owen, en lui envoyant les figures des têtes de Gorille qu’il avait en sa pos- 
session. 

On sait encore que le nom grec de Gortlla (Topüx) se trouve dans l’inscrip- 
tion grecque rédigée par Hannon lui-même et comprenant un récit suc- 
cinct de son périple ?. 

La première partie du Mémoire de MM. Savage et Wyman, que nous analy- 
sons, comprend une courte description des caractères extérieurs et des habi- 
tudes du Gorille par M. Savage ; ces dernières, en partie d’après les rensei- 
gnements de M. J. L. Wilson, le doyen des missionnaires américains de 
l'église anglicane de New-York, dans cette contrée. 

Dans la seconde partie, M. Wyman décrit particulièrement et comparative- 
ment la tête osseuse du mâle et de la femelle de Gorille adulte, et s'applique 
à faire sentir les différences qui existent entre cette espèce et le Chimpanzé. 
Il en trouva encore en comparant, autant qu'il le pouvait, le tronc et les 
membres de ces deux espèces, avec les sujets incomplets qu'il avait à sa 
disposition. 

Les conclusions de cette comparaison (p. 22) sont que l’£ngé-ena (le 
Pongo de Buffon) est une espèce bien distincte de | £nché-eco * où du Chim- 
panzé (le Jocko de Buffon). MM. Savage et Wyman admettent, dans leur tra- 
vail commun, que le Chimpanzé et le Gorille sont deux espèces congénères. 

M. le docteur Kneeland # a pu ajouter quelques détails sur le squelette du 
Gorille, dans une communication qu'il fit le 21 avril 185, à la société d’his- 


1. Suivant l'opinion de M. Kluge, cité par M. Dureau de La Malle, notre confrère de l’Académie des 
Inscriptions , dans son Mémoire sur le grand Gorille du Gabon , Annales des sc. natur., t. XVI, 
ke série. 

2. Dans une traduction italienne du Recueil des voyages de Ramusio, il est dit que les interprètes 
que les Carthaginois avaient avec eux les appelaient Gorgones. Primo volumine; quarta editione, 
Delle navigationi e viaggi Rouolt : da M. Gio. Batt. Ramusio, in Veneta, 1588. Voir encore les 
Mémoires de l’Académie des inscriptions, etc., t. XXVI, Paris, 1759, où se trouve un Mémoire sur 
les découvertes et les établissements des côtes d'Afrique par Hannon, amiral de Carthage, par 
M. de Bougainville. 

Il y est dit, p. 45, que les interprètes des Carthaginois nommaient ces prétendus hommes sauvages 
Gorilles, et que les femmes leur ont paru plus nombreuses que les hommes; qu'ils en ont pris trois 
vivantes, et qu'ils ont été obligés de les tuer à cause de leur extrême méchanceté. 

3. Je copie ces noms comme je les trouve écrits dans le mémoire que j’analyse. 

&. On the Skeleton of the Great Chimpanzee, Troglodytes Gorilla; read before the Boston Society 
of natural history, april 21 st. 1852, by S. Kneeland, Ir., M. D, Boston. Journal B. S. N. H. june 1852, 
43, p. 336-347. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 213 


toire naturelle de Boston. Cette société avait reçu un squelette à peu près 
complet de ce grand Singe, par l'intermédiaire du comité des missions étran- 
gères, qu’elle avait mis à la disposition de ce savant. 

La capacité du crâne de ce nouveau squelette n’était, suivant M. Kneeland, 
que de vingt-sept pouces cubes; tandis que celle de la tête décrite par 
M. Wyman était de trente-cinq pouces cubes. 

Parmi les particularités fournies par le système dentaire, j'ai remarqué 
l'indication importante d’une rainure à la face postérieure des canines. 

Bien avant ce dernier travail d’un savant américain, M. R. Owen commu- 
niquait à la Société zoologique de Londres un Mémoire d’ostéologie com- 
parée, qui renferme la description d’une grande espèce de Troglodyte décou- 
verte dans la contrée du Gabon, par le docteur Thomas Savage 1. 

Consulté par lettre, par M. Savage?, dès le 24 avril 1847, M. R. Owen lui 
répond, d’après l'inspection des dessins seulement, que le Gorille diffère de 
l’Orang par ses crêtes surcilières et se rapproche du Chimpanzé. Mais n'ayant 
pas encore vu, à cette époque, de squelette de Chimpanzé adulte, il suspend 
son jugement sur la distinction de ce grand Singe comme espèce particulière. 
Plus tard, en décembre 1847, M. R. Owen eut l’occasion d'étudier lui-même 
plusieurs crânes # de la grande espèce (du Gorille) et un cräne de la petite 
espèce (du Chimpanzé); il eut ainsi les moyens de montrer, en détail, les diffé- 
rences spécifiques dans le squelette de ces deux espèces, c’est-à-dire de l’an- 
cien Chimpanzé (Troglodytes niger) et de l'espèce nouvelle sur laquelle 
M. Savage a eu le mérite de fixer l’attention des naturalistes dès 1847. 

Au reste, M. R. Owen était préparé à faire cette comparaison par ses études 
antérieures, très-spéciales, sur l'ostéologie des grands Singes qui font le sujet 
de ce Mémoire et des deux précédents. 

Dans un premier Mémoire“ particulièrement ostéologique, le célebre 
membre de la société royale de Londres avait établi qu’il y a à Sumatra 
comme à Bornéo la même espèce d'Orang, le Singe de Wurmb ( Sëmia saty- 

41. Ce mémoire a paru en 4849 dans le t. III des Trans. de la Société zoologique de Londres, 
p. 384 et suiv. 

2. M. Savage apprend, dans cette lettre, qu’il possède quatre cränes d'adultes de ce singe, deux de 
mäles et deux de femelles. 

3. C’est le capitaine George Wagstoff de Bristol qui les lui procura à la sollicitation de M. Samuel 


Stuchbury, l'ami de M. R. Owen, et membre comme lui de la Société royale des sciences. 
4. Trans. of the zoogical Society, vol. I, p. 343. 


214 TROISIÈME MÉMOIRE. SUR LES CARACTÈRES ANATOMIQUES 


rus, L.), et de plus dans cette dernière île, une espèce plus petite, qu'il dé- 
signe sous le nom spécifique de Horio. 

Dans un second Mémoire!, M. R. Owen compare l’Orang et le Chimpanzé, 
toujours sous le rapport ostéologique, et il en conclut que ce dernier se 
rapproche davantage de l’homme. 

En novembre 1851,M. R. Owen a ajouté à ses précédents travaux ostéolo- 
giques et zoologiques que nous venons de citer sur les Orangs et le Chim- 
panzé, une comparaison nouvelle d’un crâne de Gorille des bords de la rivière 
Danger, avec un crâne d’Orang adulte, un d’Orang Jeune, et un de Nègre 
d'Australie, ou de Papou. Les planches, tres-instructives de ce Mémoire, 
représentent une coupe verticale de ces quatre crânes, faite longitudinale- 
ment dans la partie moyenne ; celte coupe représente, entre autres, les pro- 
portions de la cavité centrale et sa forme?. 

Enfin, je trouve encore dans le catalogue des collections ostéologiques du 
Collége des Chirurgiens de Londres, sous le n° 5170, une comparaison dé- 
taillée de toutes les parties du squelette de Chimpanzé et de Gorille, à Vocca- 
sion du squelette de cette dernière espece. 

On voit que l’histoire anatomique du Gorille était limitée à son ostéologie, 
avant le travail actuel. 

Il n’en était pas de mème de celle du Chimpanzé dont Tyson, dès la fin du 
xvn siècle, faisait connaître les principaux traits de son organisation. 

Vers le milieu du siecle dernier, Daubenton eut l’occasion de décrire le 
squelette de celui que Buffon avait observé vivant, qui mourut à Londres 
l’année suivante, et dont la peau et les os furent rapportés à Paris ‘. 


1. On the Osteology of Chimpanzee and Orang-Utan, by Richard Owen, esq.S. R. S. Communi- 
cand, March., 10, 1835. Transactions of the zoological Society of London, 1835, p. 344. 

2. Osteological contributions to the natural history of the Chimpanzees (Troglodytes) and Orangs 
(Pithecus) n° IV. Description of the cranium of an adult male Gorilla from the River Danger, West 
Coast of Africa, indicative of a variety of the Great Chimpanzee ( Troglodytes Gorilla), with Re- 
marks on the capacity of the cranium and other caracters shown by sections of the Skull in the Orangs 
(Pithecus ) Chimpanzee (Troglodytes) and in different varieties of the human Race, by prof. Owen, 
T.R.S., T. Z.S. read, nov. 41, 4851. Trans. zool. soc., vol. XV, p. 75-88. 

3. Descriptive Catalogue of the osteological series contained in the Museum of the royal college of 
Surgeons of England, vol. I. Mammata placentalia. London, 1853. 

4. Histoire générale et particulière des animaux, par M. de Buffon, t. XIV. Quadrupèdes. 
Paris, 1766, Ce Jocko, y est-il dit, avait été pris dans le fond du Gabon, sur la côte d’Angole. Debout 


… 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 215 


Mais c’est surtout à M. le professeur W. Vrolick d'Amsterdam, que l’on doit 
la connaissance anatomique la plus complète du Chimpanzé. 

La monographie qu'il en a publiée en français, et dont nous avons pu 
profiter dans tous ses détails, comprend dans un premier chapitre l’ostéolo- 
gie comparée de cette espèce, d’après un exemplaire qui n’était pas adulte. 
Cette comparaison s'étend non-seulement aux autres Singes supérieurs, 
tels que les Orangs et les Gibbons , mais encore aux Semnopithèques , 
aux Macaques, etc.; elle montre à la fois que l’auteur a eu beaucoup de 
sujets d'observations, et qu’il possède un grand savoir en anatomie com- 
parée. 

Cette érudition et sa science anatomique deviennent encore plus évidentes 
dans le chapitre troisième, où M. Vrolick a entrepris de comparer la myologie 
du Chimpanzé avec celle des autres Quadrumanes et même des autres Mam- 
mifères en général. 

La description comparative de l’encéphale du Chimpanzé, dans le qua- 
trième chapitre de cette monographie, concernant la névrologie de cet ani- 
mal, conduit l’auteur à regarder l’encéphale de l'Orang comme se rappro- 
chant davantage de celui de l’homme. Il a été confirmé dans cette conclusion 
par l'étude plus particulière qu'il a faite quelques années plus tard conjoin- 
tement avec M. le professeur Schrœder-van-der-Kolk, du cerveau du Chim- 
panzé 1. 

J'aurai l’occasion de revenir sur cette appréciation dans mes dernières 
conclusions. 

Relativement à l’ostéologie des Singes supérieurs, nous avons trouvé dans 
les Lecons d'anatomie comparée, et dans l'Ostéographie de M. de Blainville, 
des descriptions qui ont servi à nos comparaisons; tout en nous attachant 
plus particulièrement aux observations directes que la riche collection que 
nous avons à notre disposition nous permettait de faire. 

Nous en dirons autant pour la Myologie, sans avoir négligé pour cela 
l’instruction que l’on peut puiser dans les Leçons d'anatomie comparée, dans 
les belles planches de l’Anatomie comparée de G. Cuvier, ouvrage posthume 


il avait deux pieds cinq pouces de hauteur. Il était plus grand que celui de Tyson qui avait deux 
pieds. Daubenton rapporte, d’après Tyson, la description des viscères. 

1. Outleekundige Nasporinzen over de Hersenen van der Chimpansé, duor J. L. Schræder van 
der Kolk, en W. Vrolick. Amsterdam, 1849. 


216 TROISIÈME MÉMOIRE. SUR LES CARACTÈRES ANATOMIQUES 


du grand anatomiste 1, destiné à montrer une fois de plus l'emploi utile pour 
la science, qu'il a fait de son temps pendant sa trop courte vie, et à augmenter 
de beaucoup les regrets de sa mort prématurée, qui l’a empêché de publier 
lui-même et d'expliquer les nombreuses planches anatomiques qu'il a lais- 
sées dans ses portefeuilles. 

Ces publications auraient contribué singulièrement, sans aucun doute, à 
faire valoir les titres que l'établissement du Muséum d'histoire naturelle et 
la France peuvent revendiquer, pour la grande part qu'ils ont eue à la fon- 
dation et aux progrès de l'anatomie comparée ?. 

Nous avons déjà cité, au sujet des sacs laryngiens, le Mémoire sur l’Orang 
de Bornéo de M. Sandifort, professeur d'anatomie et de physiologie à l'Uni- 
versité de Leiden, compris dans l’histoire naturelle des possessions hollan- 
daises dans les deux Indes que le gouvernement des Pays-Bas fait publier, 
et que dirige M. Temminck, pour la partie zoologique. 

Enfin, l'anatomie des Gibbons a été esquissée par Daubenton, relativement 
aux viscères et à l’ostéologie, dans le volume de l'Histoire naturelle de 
Buffon que nous avons cité, et qui comprend celle des Singes. C’est à l’oc- 
casion de l'espèce que Buffon désignait sous le nom de grand Gibbon, Hylo- 
bates Lar. 


1. Anatomie comparée. Recueil de planches dessinées par Georges Cuvier ou exécutées sous ses 
yeux par M. Laurillard. 

2. Cette publication posthume a été décidée dès 4847, sous les auspices du ministère de l’instruc- 
tion publique, qui était à cette époque, occupé par M. de Salvandy. Les circonstances politiques re- 
tardèrent l'apparition de la première livraison jusqu’en 4849. Il en a paru dès lors, toujours sous les 
auspices bienveillants du même ministère et par les soins de M. C. Laurillard, douze livraisons de 
chacune quatorze planches lithographiées par M. Mercier. 

Depuis la mort si regrettable de M. Laurillard, qui avait fait une partie de ces dessins sous les yeux 
de M. Cuvier, cette publication est concinuée par M. Ad. Focillon, depuis dix ans préparateur du 
cours d'histoire naturelle des corps organisés au Collége de France, dont est chargé depuis 1837 
l’ancien collaborateur de Cuvier, l’auteur du mémoire actuel. M. Focillon a fait, de 1852 à 1853, avec 
un succès marqué, le cours dont il est question. Il est professeur d'histoire naturelle au lycée impérial 
de Louis le Grand. Ceux qui prendront connaissance de cette publication , trouveront j'espère qu'elle 
justifie, par son importance, les regrets que nous venons d'exprimer, que l'œil du maître et sa haute 
intelligence n'aient pu y présider et en étendre le texte. Ces regrets n’atténuent en rien sa grande 
utilité pour la science et les soins éclairés qu'avait mis à remplir cette tâche l'excellent Laurillard, en 
exécution des dernières volontés de son illustre maître; ou qu'y mettent en ce moment les éditeurs 
actuels sous la direction de M. Frédéric Cuvier, conseiller d'État. 

3. O. c., vol. XIV, p. 96 à 108, pl. 1v, pour les viscères. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 217 

L’appendice cœcal qui distingue les Singes supérieurs, s’y trouve par- 
faitement représenté (pl. 1v). Ce travail renferme la donnée bien intéressante 
du poids total du corps (9 livres) relativement à celui du cerveau (2 onces, 
2 gros), et du cervelet (4 gros, 12 grains). 

Daubenton remarque encore que le cerveau était fort grand et s’étendait 
aussi loin dans l’occiput que le cervelet. 

La perspicacité et l'exactitude de Daubenton dans les détails anatomiques 
dont il était chargé, brillent ici, par ce peu de mots, d’une manière incon- 
testable. 


CHAPITRE II. 


QUELQUES OBSERVATIONS DES VOYAGEURS, QUI SE RAPPORTENT A L'INTELLIGENCE DU GORILLE, 
DES TROGLODYTES CHIMPANZÉ ET TSCHÉGO, ET QUI PEUVENT SERVIR A LES DISTINGUER. 


Je n'ai pas l’intention de rapporter dans ce chapitre toutes les observations 
qui ont été faites sur les Singes dont ces Mémoires donnent une partie de 
l'anatomie comparée. 

Je voudrais seulement montrer, par les récits des voyagevrs, que le Gorille 
et le Chimpanzé, et le Tschégo, qu'ils ont distingués par les dénominations 
différentes que leur donnent les peuplades africaines, leur ont présenté aussi 
quelques différences d’instinct ou d'intelligence caractéristiques. 

Ainsi Battel, dans le récit de son séjour dans les colonies portugaises de la 
côte occidentale d'Afrique, déjà à la fin du xvi° siècle, dit que l’on trouve dans 
le royaume de Congo quantité de ces grands animaux qu’on nomme Orang- 
Outang aux Indes-Orientales, qui tiennent le milieu entre l'espèce humaine 
etles Babouins. Battel raconte que dans les forêts de Moyamba, au royaume de 
Louango, on voit deux sortes de monstres, dont les plus grands se nomment 
Pongo, et les autres Æryokos!. Les premiers ont une ressemblance exacte 


1. Histoire générale des voyages, tome V, livre xur, p. 87, in-4°. Paris, Didot, 4748. Buffon, au 
chapitre des Orangs-Outangs ou du Pongo et du Jocko, après avoir dit en commençant : « Je pré- 
« sente ces deux animaux ensemble, parce qu’il se peut qu'ils ne fassent tous deux qu’une seule et 
« même espèce »; conduit à conclure par les citations des récits des voyageurs, faites par lui, comme 
toujours, avec une admirable critique, que ces deux dénominations désignent en effet deux espèces 
distinctes. Le récit de Battel, entre autres, nous paraît le mettre déjà hors de doute, et montre Ce plis 

ARCHIVES Du Muséum, T. VIII. 28 


218 TROISIÈME MÉMOIRE. SUR LES CARACTÈRES ANATOMIQUES 


avec l’homme; mais ils sont beaucoup plus grands et de fort haute taille... 
Leurs mains, leurs joues et leurs oreilles sont sans poils... On ne prend 
jamais, raconte-t-il, de Pongo en vie, parce que dix hommes ne suffiraient 
pas pour les arrêter. 

Après Battel, ce simple sous-officier anglais, qui a longtemps séjourné 
dans la colonie portugaise d’Angola, il faut se rapprocher de plusieurs siècles, 
de l'époque actuelle, pour trouver une seconde indication du Gorille, cette 
fois, comparé au Tschégo. 

En effet, le capitaine Edward Bowdich a bien distingué du Gorille, qu'il 
appelle Engéena, notre nouvelle espèce de Troglodyte qu’il nomme d’après 
les naturels, à peu près comme le dit M. Franquet, /rchego; ce dernier écrit 
N'Tschégo 1. 

Voici ce qu'on lit (p. 44o et 441) de ce voyage, dans le chapitre xnr, 
ayant pour titre : Esquisse sur le Gabon : 

« L'Orang-Outang d'Afrique (Pithecus Troglodytes) se trouve ici. Celui 
« que j'ai vu était haut de deux pieds et demi; mais on le disait en crois- 
« sance. J'en ai offert un prix marchand, parce qu'ils ne sont pas rares là- 
«1bas.... Le nom indigène est /rchego. Il avait le visage et l'allure d'un 
« homme très-ägé. Il était obéissant à la voix de son maître. Son angoisse en 
« apercevant une panthère sur notre pont était inconcevable..…. Le sujet 
« favori et le plus extraordinaire de nos conversations sur l’histoire natu- 
« relle.... était l’/rgena, comparable à un Orang-Outang, mais bien supérieur 
«en taille; car il a généralement cinq pieds de haut etquatre de large aux 
« épaules; sa main était, disait-on, encore plus disproportionnée que l'épais- 
« seur de son corps, et un coup de cette main doit être fatal. 

«Il est vu communément par les voyageurs qui vont à Kaylée, et qui se 
« mettent à l’affüt dans les buissons, pour exterminer ceux qui passent. Ce 
« grand Singe se nourrit principalement de miel sauvage, qui est tres-abon- 
« dant. Leur mort est souvent accélérée par la sottise qui caractérise la plu- 
« part de leurs actions. Voyant des hommes porter de lourds fardeaux à 
« travers la forêt, ils arrachent les plus grosses branches des arbres et en 


que ces deux espèces habitent la côte d’Afrique, plus au midi que le Gabon, au delà de l'équateur, 
dans l’hémisphère sud. 

1. Mission from cape Coast castle to Ashantee, etc. by I. Edward Bowdich, esq. conductor. Lon- 
don, 4819, in-4°, 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 219 


« accumulent un poids disproportionné avec leur force supérieure (et quel 
« quefois des dents d’éléphant), ils sempressent à l'envi de les porter d’une 
« partie de la forêt dans l’autre. . . . . jusqu’à ce que la fatigue, le besoin 
« de nourriture, la nécessité de reprendre haleine et de manger, les épuisent. 

« Parmi les autres habitudes rapportées invariablement par les hommes, 
« les femmes et les enfants d'Empoongwa ! et de Sheekan?, est celle de con- 
« struire une hutte, imitation grossière de celle des naturels, et de dormir 
« dehors ou sur la voûte. Ils portent leur enfant mort étroitement serré 
« contre eux, jusqu’à ce qu’il tombe en putréfaction. » 

Ce récit est assez conforme aux témoignages récents que nous a donnés 
M. Franquet, ce chirurgien de la marine impériale que nous avons eu plu- 
sieurs fois l’occasion de citer dans notre travail, dont il nous a fourni une 
bonne partie des matériaux; et aux renseignements écrits, du comptoir du 
Gabon, par M. Aubry-Lecomte, auquel nous devons aussi les plus récents 
des matériaux de ce Mémoire. 

« Les Gorilles, écrit M. Aubry, se trouvent sur un mamelon qu'on aperçoit 
« du village de Donix, sur la rive gauche du Gabon, à six à huit lieues dans 
« un grand bois. Les habitants disent qu'il y en a au cap Lopez, à quinze ou 
« vingt lieues plus au sud que le Gabon. 

« Pas un seul Chimpanzé ne m'a été apporté de la rive gauche du Gabon, 
« d’où j'ai recu, ajoute M. Franquet, les Gorilles et les Tschégos. » 

Ce qu’écrit M. J. Aubry-Lecomte, du Gabon, le 18 janvier 1854, est, à la 
vérité, contre l’assertion de M. Franquet, que ce sont les Tschégos et non les 
Chimpanzés, quise rencontrent avec les Gorilles. Mais peut-être a-t-il con- 
fondu les Fschégos avec les Chimpanzés, et, dans ce cas, l’individu adulte de 
cette dernière espèce qu’il a envoyé au Muséum, et dont nous avons pu mon- 
ter un trés-beau squelette, viendrait de la rive droite du Gabon, ce qu'il 
faudra éclaircir. 

« Les Chimpanzés, dit M. Aubry $, vivent généralement dans le voisinage 


#. Nom que les naturels: donnent à la contrée du Gabon. 

2. Nom d’un peuple de l'intérieur. 

3. Rappelons que le dernier envoi de M. Aubry consistait en une tête de Gorille presque adulte 
et en deux squelettes, l’un de Tschégo, l’autre de Chimpanzé femelle adulte avec sa peau. Il y avait 
encore un très-jeune Chimpanzé dans sa peau, qui n'avait pas encore de dents. Reste à savoir si ces 
trois espèces viennent des rivages du Gabon? 


220 TROISIÈME MÉMOIRE. SUR LES CARACTÈRES ANATOMIQUES 
« des Gorilles, et probablement en assez bonne intelligence. Cependant, ils 
« ne se mélent pas entre eux. 

« Les premiers habitent les arbres, sur une plate-forme de branches entre- 
« Jacées en manière de nid, recouverte d’un toit de feuilles impénétrable à 
« l'eau. 

« Les seconds n’ont pas d'habitation fixe, et en temps de pluie, ils se con- 
« tentent de courber la tête et de rester immobiles. 

« À l'approche du tigre, le Gorille commence par mettre sa progéniture en 
« lieu de sûreté, et vient présenter le combat, dont il sort presque toujours 
« vainqueur. 1] attaque également l’homme, et s’il n’est pas tué raide, il tord 
« les canons de fusil comme des pailles. 

« Le Tschégo ! fuit ordinairement devant l'homme, mais il devient vrrésis- 


«tible, ajoute M. Aubry, lorsqu'il est forcé dans ses derniers retranche- 
«ments. 


_ 


« Le Gorille marche comme les animaux. Le Chimpanzé adulte marche 
« droit?, et ce n’est qu'à la rencontre de l'homme, disent les nègres, qu'il se 
« met à quatre pattes. » 


CHAPITRE III ET DERNIER. 


ESQUISSE DES PRINCIPAUX RÉSULTATS DES RECHERCHES ANATOMIQUES COMPRISES DANS CE TROISIÈME 
MÉMOIRE ET DANS LES DEUX PRÉCÉDENTS, DONT LA RÉUNION POURRA SERVIR À COMPOSER UNE 
MONOGRAPHIE ANATOMIQUE SUR LA FAMILLE DES SINGES SUPÉRIEURS QUE J APPELLE PSEUDO-ANTHRO- 
POMORPHES. 


Les matériaux nombreux dont j'ai eu le bonheur de pouvoir disposer, et 
dont une partie sont arrivés du Gabon, il y a peu de mois, font peut-être le 
principal mérite de ces recherches. 

J'espère cependant qu’on me rendra cette justice de convenir que je me 
suis efforcé d’en profiter immédiatement pour avancer à la fois la connais- 


4. Ce mot est employé par M. Aubry avec celui de Chimpanzé. 
2. C'est d'après les récits des nègres, plus ou moins incertains ou inexacts, que M. Aubry le rap- 
porte. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTIHROPOMORPHES. 221 


sance de l’organisation des Singes supérieurs, et pour appliquer cette connais- 
sance à leurs facultés et à leurs fonctions. 

J'en ai profité en dernier lieu dans le but de leur histoire naturelle systé- 
matique, afin d'établir les principes qui peuvent servir à les distinguer comme 
espèces et comme genres, et de montrer leurs rapports communs ou leurs 
caractères de famille. 

J'ai cherché enfin à établir d’une manière aussi précise que les données 
des sciences naturelles et les nombreux matériaux que j'avais à ma disposi- 
tion me le permettaient, les différences importantes d'organisation qui sépa- 
rent ces Singes supérieurs de l'espèce humaine, et les ressemblances qui les 
en rapprochent. 


$ I. — Relativement aux faits anatomiques ou d'organisation, et aux consé- 
quences physiologiques que l’on peut entirer, j'ai eu l'avantage, ainsi que je 
l'ai exprimé plusieurs fois dans le cours de ce travail, de pouvoir, grâce à 
M. Franquet, étudier un squelette de Gorille mâle adulte à l'état frais. 

1. Cette circonstance m'a mis à même de démontrer que la colonne verté- 
brale ne forme qu’un seul arc dans ses trois régions cervicale, dorsale et lom- 
baire; et même que la concavité de cet arc se continue dans le bassin, et le 
long du sacrum, sauf un angle très-peu marqué que font, en se joignant, la 
dernière vertèbre lombaire et la première du sacrum. 

Cette disposition de la colonne vertébrale est un caractère essentiel de la 
marche quadrupède. 

2. Ce squelette, à l’état frais, m'a encore donné l’occasion d'étudier pour la 
première fois les ligaments articulaires du Gorille, et de découvrir le singulier 
ligament clavio-coracoïdien qui remplace le muscle sous-clavien, et contribue 
à donner une grande solidité à l'articulation de lépaule comme point d’ap- 
pui des mouvements du bras. 

3. Cette étude m'a donné la connaissance des ligaments qui unissent la 
dernière côte à la crête des iléons, et qui distinguent si particuliérement cette 
espèce. 

4. J'ai pu aussi reconnaître l'ampleur des capsules articulaires des pha- 
langes, entre elles et avec les os métacarpiens ou métatarsiens, en rapport 
avec l'étendue des mouvements de flexion que ces parties des mains peuvent 
exercer les unes sur les autres. 


222 TROISIÈME MÉMOIRE, SUR LES CARACTÈRES ANATOMIQUES 


5. De même que le relächement des articulations des os du carpe et du 
tarse, qui donne à ces animaux plus de facilité pour empoigner les branches 
d'arbres avec l’une ou l’autre de leurs quatre mains, en s’adaptant plus com- 
plétement à leur forme arrondie ; mais qui ôte à ces parties la solidité néces- 
saire pour une station sur le sol bien ferme et bien assurée. 


$ IL. — Sept têtes de Gorille de divers âges et des deux sexes, qui appar- 
tiennent à notre collection, et deux autres têtes qui n’en font pas partie, m'ont 
fourni des données précieuses sur les changements qu'éprouve la capacité 
du crâne aux principales époques de la vie, et suivant les sexes. 

J'ai étudié comparativement cette capacité dans les quatre genres de cette 
famille 1. 

Un des résultats importants de cette étude est que la capacité cranienne, 
et conséquemment le volume de l’encéphale, que renferme cette capacité, 
croit très-peu depuis l’âge de la première dentition jusqu'à l'âge adulte, et 
aussi à dater de l'époque où l'animal a ses premières arrière-molaires, qui 
est l’âge de cinq à six ans pour l’homme, jusqu’à l'âge adulte. 

Dans le premier cas, nous avons trouvé que le cräne du Gorille à 
4o centilitres de capacité; 41 dans le second cas chez une femelle ; 37, 49 
dans nos crânes de femelles brachycéphale ou dolichocéphale, et 5o dans le 
crâne de mâle sans squelette, et même 52 dans celui presque adulte qui a 
encore ses canines de lait. 

Le crâne d’un de nos Orangs jeunes, qui a ses premières arriere-molaires, 
a 47 centilitres de capacité, tandis que notre Orang de Bornéo adulte n’en à 
que 46, et celui de Sumatra, que 47 +. 


1. M. R. Owen, dans son troisième mémoire sur les: Oranss, le Chimpanzé et le Gorille, donne 
(p. 85 et 86) les mesures de la capacité du crâne de ces animaux, comparée à celle des races humaines 
qu'il divise en caucasienne, malaise, américaine et éthiopienne. Mais il n’a eu que des crànes 
adultes de Gorille, ainsi que les docteurs Perkins et Savage; en tout quatre mâles et une femelle. 
La femelle est remarquable par la moindre capacité de son: crâne, 25 pouces cubes sur 28,3 au moins 
et 34,5 au plus pour les mâles. M. R. Owen a mesuré aussi comparativement un crâne de Troglo- 
dyte jeune ayant sa première dentition complète, avec ceux de trois femelles et un mâle adultes; il 
n'y a de différence que de 20 p. cubes à 22, 24, 26 pour les femelles, et 27,6 pour les mâles. 

Enfin un jeune Orang ayant aussi ses dents de lait, a donné pour capacité de son crâne 49,6 p. c., 
une femelle adulte du Simia satyrus 24 p. e., etun mûle 26. La race humaine dite caucasique a de 
90 à 96 de cette mesure; la malaise de 83 à 86; l'américaine de 75 à 84; l’éthiopienne de 75 à 83. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPITES. 223 


Le Tschégo mâle adulte, n° 4, a 41 centilitres, et le n° 2, 47. Le jeune ayant 
ses dents de lait, 32 c. Le Chimpanzé mäle adulte, 37 c., et la femelle 39 c. 

Deux jeunes ayant leurs dents de lait, nous en avons trouvé 33 et 30. 

Nous reviendrons sur ces caractères importants d'organisation en parlant 
des différences considérables qui distinguent l'espèce humaine, de ces Singes 
supérieurs. 


$ TL. — J'ai employé une nouvelle méthode pour comparer la saillie du 
museau dans ces Singes selon les espèces et les genres, et encore selon les 
âges et les sexes. 

Elle consiste à prendre : 

1° La distance du bord antérieur du conduit auditif externe, au bord 
alvéolaire de l'incisive moyenne du même côté. 

2° Je compare ensuite la moitié de cette mesure avec celle prise du même 
bord antérieur du canal auditif externe, au bord orbitaire correspondant. 

Ces données montrent que la face et le museau excèdent la moitié de la 
première mesure : de o"oo7 dans l’Orang de Sumatra, de 0"o105 dans 
l’Orang de Bornéo. 

Il ya, au contraire, une différence en moins dans le Tschégo, de 0" 008, 
et dans le Chimpanzé, de 0"0065, et dans le Gorille mâle vieux, seulement 
0002 de moins. 

Enfin, dans la femelle, de o" 003 en moins. 

Le museau se raccourcit beaucoup dans les jeunes, et ma méthode de 
mesure donne très-bien ces différences. 


$ IV. — Le système dentaire n'avait pas encore été décrit comparative- 
ment avec autant de détails; malgré l'attention qu'y ont mise les auteurs 
célèbres qui nous ont précédé dans cette histoire anatomique, si utile à la 
science, comme caractère indicateur du régime ; comme fournissant des carac- 
tères propres à distinguer facilement les divers groupes de mammifères, dans 
l'emploi de la méthode naturelle, et à déterminer les genres et même les 
espèces fossiles. 

1. L’usure des molaires, et on ne l’avait pas remarqué avant moi, que je 
sache, est toujours plus grande sur leur côté interne à la mâchoire supérieure 
et sur leur côté externe à l’inférieure, comme chez les ruminants. J'en ai 


224 TROISIÈME MÉMOIRE. SUR LES CARACTÈRES ANATOMIQUES 


conclu à une mastication latérale, analogue à celle de ces derniers, quoique 
moins étendue ou plus limitée. 

2. J'ai profité de ces données pour revoir le système dentaire de tous les 
genres de Singes, ce qui m'a conduit à faire quelques observations nouvelles 
de détails qui pourront servir, au besoin, à caractériser certains genres et des 
petits groupes de ces genres. 

3. Il est remarquable que la molaire de plus qu'on observe chez les Singes 
du nouveau continent, est une troisième avant-molaire ou une molaire simple, 
et que leur dentition de lait se compose aussi d’une dent molaire de plus, 
c’est-à-dire de deux simples et d’une molaire compliquée. 

4. Il est encore bien remarquable que la sixième dent qui manque à la 
famille des Æapales, soit une arrière-molaire. C’est une preuve que ces petits 
Singes commencent à devenir un peu insectivores et qu'ils sont encore dans 
le plan des Singes du nouveau continent, malgré le moindre nombre de leurs 


dents? 


$ V. — J'ai trouvé dans la forme de la facette articulaire du temporal 
pour recevoir le condyle de la mâchoire inférieure, dans la forme de ce con- 
dyle et dans la disposition des muscles de la mastication, surtout des ptéry- 
goïdiens, des arrangements parfaitement en harmonie avec cette mastication 
latérale qu'indique l'usure des dents. 


$ VI. — J'ai insisté sur la forme du bassin dans ces Singes supérieurs, sur 
l'extrême développement des iléons dans le Gorille ; sur leur jonction avec 
les dernières côtes, pour montrer que cette forme et ces rapports étaient des- 
tinés à protéger la grande capacité abdominale, et les viscères qu’elle ren- 
ferme, comme chez les herbivores. 

Et cette circonstance organique nva paru confirmer, ainsi que le grand 
développement du ventre chez ces Singes, la démonstration de leur régime 
phytophage ou frugivore. 


$ VIL. — Les données que j'ai eues pour la comparaison particulière des 


A. Entre autres de petites colonnettes situées entre les deux demi-cylindres des arrière-molaires. 
2. Ces observations se trouvent déjà dans l'Ostéographie de M. de Blainville et dans l'Odontogra- 
plie de M. R. Owen. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 225 


extrémités, de leurs proportions relatives et absolues, ainsi que pour celles 
des autres parties du squelette, surpassent celles qui existent dans les autres 
collections. 

Tous les détails de proportions des os des extrémités montrent que ces 
Singes sont organisés pour le grimper, et pour vivre sur les arbres. Cela est 
surtout évident par la comparaison des extrémités antérieures, dont les pro- 
portions dépassent de beaucoup celles des extrémités postérieures. 


$ VIT. — La myologie du Gorille adulte, et subsidiairement du Gorille 
Jeune, est entièrement nouvelle pour la science. 

Elle est représentée, pour la première fois, dans notre travail, par de beaux 
dessins exécutés par M. Werner, et que M. Lackerbauer, autre dessinateur 
distingué, surtout pour les travaux anatomiques, a bien voulu lithogra- 
phier. 

J'ai eu soin d'en comparer les détails avec les muscles du 7roglodyte 
Chimpanzé, et des Orangs, et même avec ceux du Magot, et enfin avec ceux 
de l’espèce humaine. 

Les résultats de ces comparaisons sont importants. Ils montrent : 

1° Que les doigts des Singes ont moins d'indépendance dans leurs mouve- 
ments que ceux de l’homme. 

2° Ils font voir encore que malgré quelques différences dans les propor- 
tions ou dans les divisions de certains muscles, comparés d’un genre à l’au- 
tre , leur ensemble présente un même plan, et que les principales modifica- 
tions du plan général des organes du mouvement sont plus dans la forme et 
la longueur des leviers , dans la forme et l'étendue de leurs surfaces articu- 
laires, dans les parties de ces leviers où se fixent les organes actifs du mou- 
vement, et qui sont plus ou moins rapprochées ou éloignées de la résistance 
ou du point d'appui, dans les proportions et le degré de force de ces muscles, 
plutôt que dans leur nombre, qui est généralement le même dans un plan 
commun, lorsque le nombre des leviers ne varie pas. 

Je n’ai eu à ma disposition des viscères du Grille que la langue avec 
l’hyoïde, le larynx et les sacs aériens qui lui sont annexés, et incomplétement 
des organes mâles de la génération. 


$ VIT. — Au sujet du larynx et de l’hyoïde de ce grand Singe, j'ai fait 


ARCHIVES DU MuséuM. T. VIII. 29 


226 TROISIÈME MÉMOIRE. SUR LES CARACTÈRES ANATOMIQUES 


de nouvelles études comparées sur la composition de ces organes dans les 
trois autres genres de la même famille qui m'ont donné l'occasion de trouver 
des différences organiques très-sensibles d’un genre à l’autre, non-seulement 
dans l’ensemble de ces organes, mais encore dans leurs différentes parties. 

1. Ainsi le corps de l’hyoïde du Gortlle a, sinonle volume, du moins la 
forme creuse en tambour de celui de l’alouate. 

Dans le jeune, qui est à l’âge de la premiere dentition, il est loin de cette 
forme ; tandis que dans le jeune Chimpanzé du même àge, il s’en rapproche 
par le cul-de-sac qu’il forme en avant ; mais il s’en éloigne par le prolonge- 
ment de sa paroi antérieure, qui tend à former le bouclier, comme dans la 
plupart des Singes inférieurs. 

2. Parmi ces quatre genres, je ne trouve de cornes styloïdes que dans les 
Orangs où elles sont d’ailleurs très-courtes, comme chez l'homme. 

Le corps de l’hyoïde dans ce genre de Singes, est celui qui se rapproche 
davantage, pour la forme, de celui de l'homme. 

3. Toutes les parties du larynx, la glotte, lépiglotte, les cartilages cricoide, 
thyroïde, les aryténoides, les cunéiformes, ont une forme et des proportions 
très-différentes dans ces quatre genres. 

On en jugera d’un coup d’œil dans la pl. xrv, qui en présente les figures. 


$ IX. — Deux poches aériennes, pouvant prendre un énorme développe- 
ment, sont annexées au larynx du Gorille, et recoivent l'air par les ventri- 
cules de cet organe, dans lesquels ces poches ont leur embouchure. C’est 
du moins ce qui a lieu dans le Chimpanzé, le Gorille, les Orangs et le Gibbon 
Siamang. Ces poches se développent avec l'âge, y restent plus petites chez 
les femelles ; elles caractérisent essentiellement cette famille des Singes supé- 
rieurs par leur nombre double et par leurs rapports avec les ventricules du 
larynx. 

Tous les autres Singes de l’ancien continent qui en sont pourvus, n'en 
ont qu’une qui s'ouvre constamment à la base de l’épiglotte. 

Parmi les Singes du nouveau continent, j'ai retrouvé les préparations bien 
conservées de celle du Couïta (Ateles paniscus) d’après laquelle M. Cuvier 
avait annoncé que, chez ce Singe, la poche unique s’ouvrait dans le larynx, 
entre le cricoïde et le premier anneau de la trachée. 

Cette circonstance organique exceptionnelle et toute particulière à ce Singe, 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 227 


avait été le sujet de doutes, de discussions, ou d’une fausse interprétation par 
plusieurs anatomistes, entre autres de la part de M. C. Mayer, dans son ou- 
vrage sur le larynx, couronné par l’Académie des sciences. J'ai été heureux, 
dans cette occasion, de montrer surabondamment l’extrème exactitude de 
M. Cuvier. 


$ X. — La verge du Gorille est petite relativement à son corps. Le gland 
est noir, en forme de champignon ; le fourreau, qui a dü être très-court sans 
aucun frein, a été malheureusement très-mutilé. 

Cette verge a un très-petit diamètre près du gland et augmente sensible- 
ment de volume, de manière à prendre une forme conique. 

La verge du Chimpanzé que l’on peut observer en érection à la Ménagerie, 
chaque fois que cet animal boit, ou qu'il éprouve la plus légère sensation de 
plaisir ; cette verge diffère totalement de celle du Gorille, par sa forme extré- 
mement gréle, par sa couleur rouge vif de sang; par la forme du gland, qui 
est également petit, par son fourreau court, peu détaché du ventre, se 
retirant comme la verge et se couchant au milieu des poils du bas-ventre dans 
l’état de repos 1. 

Une des glandes spermogènes du Gorille, représentée fig. vrrr, pl. xvr, ne 
nous a rien offert de particulier dans sa forme. Sa tunique vaginale était 
un peu malade ; l’autre testicule était un peu athrophié par suite de cette 
même inflammation de la tunique vaginale. 


$ XI. — Ces études détaillées des formes organiques m'ont donné les 
moyens d'avancer l'histoire naturelle systématique de cette famille, en dis- 
tinguant deux espèces dans le genre Zroglodyte, le Chimpanzé et le 
Tschégo. J'étais déjà parvenu à signaler ces deux espèces à la suite des 
études du squelette comprises dans mon premier Mémoire, et des rensei- 
gnements obtenus de M. le docteur Franquet sur leur pelage, la couleur de 
leur visage et les proportions de leurs oreilles. 

Les deux squelettes de Chimpanzé mäle et femelle qui sont arrivées 
depuis, le premier de Zschégo et un second de cette dernière espèce, nous 
ont mis à même de confirmer notre première conclusion. 


4. Voir la pl. xvi, fig. V, VI et VII, pour la verge du Gorille; et fig. IX et X pour celle du Chim- 
pauzé. Celle-ci a été dessinée sur le vivant. 


228 TROISIÈME MÉMOIRE. SUR LES CARACTÈRES ANATOMIQUES 


Cette circonstance nous donne l’occasion de dire quelques mots sur la 
question de l’origine et de la permanence des espèces. 

Pour moi, cette origine premiere telle que nous l'observons , et consé- 
quemment leur permanence, sont deux principes de mes doctrines et de mes 
convictions scientifiques, que je demande la permission d'exposer ici. Mais 
on peut errer dans leur application ou dans la pratique; on peut distinguer 
quelquefois mal à propos, comme espèces différentes, de simples variétés, 
ou confondre comme variétés des espèces distinctes. 

Ces erreurs de jugement ou ces lacunes de la science ne peuvent détruire 
le principe basé sur les lois fondamentales de l’économie animale. Elles 
proviennent de ce qu’on ne peut pas suivre toutes les espèces dans les 
diverses époques de leur vie et reconnaitre celles qui ne se mélent pas et 
ne peuvent pas propager ensemble. Les instincts, les époques du rut, les 
moyens de fécondation des germes y mettent un obstacle invincible dans 
l'état de nature pour les espèces dissemblables ; et les hybrides ne se pro- 
duisent que par un artifice dü à la puissance de l’homme, et pour une durée 
très- bornée. 

M. le docteur Franquet a cru pouvoir avancer que le 7schego diffère 
spécifiquement du Chimpanzé : 1° par la face noire ; 2° par la petitesse de sa 
conque auditive ; 3° par son pelage brun foncé ; 4° par la plus grande taille. 

Si tous ces caractères ont été bien observés , il serait inutile d’en chercher 
d’autres. 

Cependant nous pouvons affirmer, d'après nos deux squelettes d'adultes 
de Tschégo, comparés aux deux squelettes d'adultes de Chimpanzé , que la 
plus grande taille caractérisait le premier, et surtout que la plus grande 
force dans toutes les parties du squelette est incontestable. 

Parmi quelques légères différences dans le système de dentition, je citerai 
la plus frappante, qui est un caractère spécifique très-prononcé. La canine 
supérieure a dans le Tschégo une rainure étroite en avant et une plus large 
dépression en arrière, qui n’existe pas dans le Chimpanzé, dont la même 
dent est plus arrondie et plus régulièrement conique. 

Je donne dans mon premier Mémoire beaucoup d’autres détails différen- 
tiels qui ne peuvent pas entrer dans ce résumé. 


$ XII. — La seconde question d'histoire naturelle systématique ou de 


nn 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 229 


classification dont je traite dans ces Mémoires est celle des différences de 
forme, de taille ou de circonstances organiques qui distinguent le Gorille 
et les Zroglodytes. 

Ces différences sont-elles simplement spécifiques, comme l'ont pensé 
les savants américains MM. Wyman et Savage et Kneeland , ainsi que 
M. R. Owen? Ou bien sont-elles génériques comme l'a professé le premier, 
mais seulement d’après les caractères intérieurs, mon honorable confrère 
et collègue M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, ainsi que j'ai eu soin de 
l'énoncer dans ma première lecture à l’Académie. 

On trouvera p. 58, $ XXVI de mon premier Mémoire dénoncé, les neuf 
caractères importants tirés du squelette , sur lesquels je crois devoir faire la 
distinction générique du Gorille. 


$ XIII. — Au sujet du système de dentition, dont les plus simples diffé- 
rences , dans les détails, servent à présent de caractère distinctif des genres, 
d’après les principes adoptés généralement, j'ai été plus à même qu'à 
l’époque de ma première lecture, de montrer dans ce troisième Mémoire les 
caractères différentiels du Gorille et des Troglodytes relativement à leur 
première dentition. On les trouvera exposés longuement dans le chap. I de 
la première partie de ce Mémoire. 

En voici quelques traits suffisants pour caractériser les genres. 

Troglodyte. — La dernière molaire supérieure est la plus petite des trois 
arrière- molaires. Elle n’a que deux pointes externes et une interne plus 
large, avec un talon en arrière dans le Chéimpanzé, qui s'élève en pointe 
dans le Zschégo , et tient lieu de quatrième pointe. 

La dernière arrière-molaire inférieure n’a que quatre pointes, avec un 
talon en arrière. 

Elle est plus petite que les deux autres. 

Gorille. — La dernière arrière-molatre supérieure a quatre pointes, deux 
externes et deux internes, avec un talon en arrière. 

La paire de dentelures antérieure est liée en avant par un rebord sail- 
lant. 

Cette dernière molaire ressemble à la précédente pour le volume et pour 
la forme. 

La dernière arrière-molaire inférieure a trois dentelures externes, dont les 


230 TROISIÈME MÉMOIRE. SUR LES CARACTÈRES ANATOMIQUES 


deux dernières rapprochées, sont graduellement plus petites que la pre- 
mire. Elle a deux pointes internes écartées et une sixième dentelure en 
arrière, formée d'un simple tubercule. Il y a de plus un bourrelet en 
avant. 

Cette molaire a le volume de la pénultième, qui est sensiblement plus 
forte que celui de la premiere arrière-molaire. 

On trouve des différences correspondantes dans la dentition de lait de ces 
deux genres. 

Les unes et les autres montrent que les molaires du genre Troglodyte sont 
moins compliquées que celles du genre Gorille. 


$ XIV. Si l’on ajoute à ces différences dans le système de dentition et 
à celles que j'ai énoncées p. 58 de ces Mémoires, les différences que jai 
trouvées dans l'hyoïde, dans les différentes parties du larynx et dans la forme 
de la verge, différences extrèmement sensibles que j'ai décrites dans la troi- 
sième partie de ce Mémoire et qu'il serait superflu de reproduire ici, on 
trouvera qu’elles doivent être considérées comme ayant la valeur de carac- 
tères génériques, et qu’elles confirment mes premières conclusions sur la 
nécessité de distinguer le Gorille comme faisant partie d’un nouveau genre 
de singe supérieur, à placer à côté du genre Zroglodyte. Je veux exprimer 
par cette dernière proposition que les Troglodytes et le Gorille ont plus 
d'affinités entre eux qu'avec les Orangs ou les Gibbons. 

Ceci me conduit à dire quelque chose des rapports communs de ces quatre 
genres de Singes ; rapports qui constituent leurs caractères de famille. 


$ XV. — L'absence de queue, de callosités aux fesses et d’abat-joues, 
sont les caractères dont la zoologie se servait pour la distinguer lorsqu'elle 
ne se composait que des genres Troglodyte, Orang et Gibbon. Le Gorille, 
qui a les mêmes caractères, s’y place naturellement, et il est bien probable 
que, lorsqu'on connaitra ses viscères abdominaux, on trouvera que le foie, 
comme dans ces trois genres, n'a que le lobe principal et un lobule, au 
contraire de celui de tous les autres singes chez lesquels il est beaucoup 
plus compliqué, les Sernopithèques excepiés. 

Il est probable encore que le Gorille a au cœur un appendice vermiforme, 
comme on l’a constaté dans les autres genres de ces mêmes familles. 


RE onto Gé" 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES,. 231 


Les dentelures ou les pointes des molaires ont aussi un caractère commun, 
celui d'être disposées obliquement par paires et non sur une même ligne 
transversale, ce qui a lieu pour les singes inférieurs; on dirait que cette 
disposition est encore en harmonie avec leur mastication latérale. 


$ XVI. — On trouvera dans ces Mémoires tous les détails des caractères 
organiques qui séparent de l'espèce humaine les Singes supérieurs, malgré 
quelques apparences qui les ont fait appeler Ænthropomorphes, et qu’à 
cause de ces différences essentielles je crois devoir désigner par la dénomi- 
nation significative et plus exacte de Pseudo-Anthropomorphes. 

1. La première de ces différences que je mentionnerai est celle de la 
courbure unique des trois principales régions de la colonne vertébrale, que 
j'ai constatée dans le squelette frais du Gorille. Cette colonne y forme un 
seul ressort en arc qui se tend ou se détend, s'ouvre ou se ferme, comme 
chez tous les quadrupèdes, pour la station, la marche, la course ou le saut. 

Aussi, malgré les histoires contraires des voyageurs, ces grands singes, 
essentiellement arboricoles, marchent à quatre pattes sur le sol. Mais la 
longueur de leurs extrémités antérieures fait que leur corps conserve une 
position relevée en avant qui leur donne une grande facilité pour se placer 
momentanément sur deux pieds 1, 

2. Les quatre mains, fortement organisées pour saisir et empoigner avec 
énergie les branches des arbres sur lesquels ces animaux passent la plus 
grande partie de leur vie; ces quatre mains, dis-je, montrent dans tous les 
détails des os ou des leviers qui entrent dans leur composition et des muscles 
ou des puissances qui agissent sur ces leviers, qu’elles sont organisées dans ce 
but principal; que tous ces leviers, que toutes ces puissances sont liées pour 
cette action simultanée de flexions et d'extensions alternatives. 

3. L'organe de l'intelligence et de l'instinct, chez ces singes supérieurs, 
a très-peu de développement à l’âge adulte, comparé à celui de l’homme. 

Que l’on jette un coup d'œil sur le tableau que nous avons publié de la 
capacité cranienne chez les singes supérieurs, on y verra démontré que, 


1. Je n'ai pas besoin de rappeler ici les trois courbures principales de la colonne vertébrale dans 
notre espèce, en opposition à la courbure indiquée dans les quadrupèdes; ainsi que toutes les circon- 
stances organiques des membres et de l’articulation de la tête, qui les forcent à se maintenir dans la 
progression sur deux pieds la face en avant. 


232 TROISIÈME MÉMOIRE. SUR LES CARACTÈRES ANATOMIQUES 


relativement au reste du corps, cette capacité va en diminuant considéra- 
blement!. 

Qu'en conclure, sinon que ces différences sont en rapport évident avec 
l'absence de vie intellectuelle chez ces animaux? 

Nous avons vu dans ce même tableau que la capacité cranienne d'un 
enfant de quatre ans, n'ayant encore que ses dents de lait, est de 115 centi- 
lignes, tandis que cette capacité s'élève à 170 centilignes chez l’homme 
adulte de race caucasique : preuve évidente de la vie intellectuelle de notre 
espèce, qui entretient une activité permanente, à toutes les époques de 
l'existence, dans l'organe de l'intelligence, y produit une activité de nutri- 
tion qui tend à le développer aussi longtemps que le permettent lossifica- 
tion et les sutures de la boîte cranienne, qui le protége. 


$ XVII. — Après ces considérations d’une haute importance ; après celles 
des caractères de famille communs avec quatre genres, qui ont fait le sujet 
de ce fragment de monographie anatomique; on comprendra que la ques- 
tion de savoir quel est celui de ces quatre genres qui se rapproche le plus 
de l'homme par l’ensemble de son organisation est une question bien secon- 
daire. 

Elle est d’ailleurs difficile à résoudre, parce que tous les systèmes d’or- 
ganes ne sont pas également modifiés dans le même sens chez la même 
espèce ou le même genre. 

Ainsi, nous avons vu que le crâne du Troglodyte Chimpanze, ou celui 
du Troglodyte Tschégo, est plus arrondi et montre plus de capacité relative 
que celui du Gorille, dont on ne connaît pas encore le cerveau. Ces diffé- 
rences coïncident avec la brutalité du Gorille comparée à un certain degré 
d'intelligence que montre le Chimpanzé, déjà à l'état sauvage. 

Le reste du squelette des Troglodytes se rapproche encore bien davantage 
de celui de l'homme que leur crâne. Il manque du neuvième os du carpe 
qui existe dans les trois autres genres de singes supérieurs, d’après M. Cu- 

1. M. Dumortier a publié dans les 4nnales des sciences naturelles de 1839, tome XI, p. 56, d’in- 
téressantes Observations sur les changements de forme que subit la tête chez les Orang-Outangs 
d’après seize crânes d'Orangs recueillis à Bornéo et quatre conservés dans l’esprit-de-vin avec les 


parties molles. Son point de vue est de démontrer que toutes ces différences de forme appartiennent à 
une seule espèce et tiennent à l’âge et au sexe. 


DES GRANDS SINGES PSEUDO-ANTHROPOMORPHES. 233 


vier, et que M. de Blainville a appelé os intermédiaire. M. W. Vrolik a signalé 
le premier l’absence de cet os dans le Chimpanzé ; mais il est cependant bien 
remarquable que le Gorille en est aussi privé 1. 

Par son système dentaire, le Chimpanzé est aussi bien plus rapproché de 
l’homme que les autres singes supérieurs. 

Je ne sache pas que la main du Gorille puisse le rapprocher davantage 
de l’homme, par un toucher plus parfait ; quant au mécanisme des mouve- 
ments des doigts, pour lesquels cet instrument a été particulièrement orga- 
nisé, ils sont tout aussi dépendants dans le Gorille que dans les autres singes 
supérieurs. 

Je ne puis m'empêcher, à ce sujet, de citer en note? une lettre intéres- 
sante de M. W. Vrolik, qu'il avait bien voulu m'adresser en 1850, et qui a 
été imprimée par extrait dans le compte-rendu des séances de l’Académie 
des sciences tome XXX, pages 83 et 84. 

Le reste du squelette des Troglodytes a plus de rapports avec celui de 
l'espèce humaine, dans la forme des vertèbres cervicales, dans la longueur 


4. Voir notre planche rr. 

Fbhéccone « Je viens de terminer des recherches, conjointement avec M. Schræder-van-der-Kok, 
«sur l'anatomie du cerveau du Chimpanzé. 

«Nous avons suivi la belle méthode de votre compatriote M. Foville, qui, d’après moi, a fait un tra- 
« vail fort remarquable sur le cerveau. 

« Les résultats que nous avons obtenus sont assez importants; ils apprennent que pour l’encéphale, 
« l’Orang-Outang est supérieur au Chimpanzé, tandis que, pour le squelette et même par rapport à 
« l'os intermédiaire du carpe, comme j'ai été le premier à le montrer dans mon Mémoire sur le Chim- 
« panzé, il lui est inférieur. Je vous avoue que je ne m'attendais pas, à priori, à voir que le cerveau 
« du Chimpanzé est moins parfait que celui de l'Orang-Outang. Mais il suffit de comparer les 
« figures, pour s'assurer que cela n’est pas moins vrai? Aussi m'a-t-il paru que l'intelligence du 
« Chimpanzé qui a vécu quelques mois ici, était moindre que celle des Orang-Outangs que nous avons 
«eus quelques mois auparavant. 

« Tout cela me paraît d'autant plus intéressant, que pour le système osseux aussi, il n’y a pas 
« l'ombre d'un doute que le Siamang (Hylobates syndactylus) ne soit plus parfait que l’Orang, et 
« même que le Chimpanzé, ainsi que je l’ai fait voir dans mon article Quadrumanes de l’Encyclo- 
« pédie de Fodd. 

« Par conséquent, il me parait que ces trois singes, l’Orang, le Chimpanzé, les Gibbons, et, parmi 
« ceux-ci, surtout le Siamang, forment un groupe séparé, dans lequel l’un d'eux peut être supérieur 
« à l’homme dans une certaine partie de l’organisation, et inférieur dans une autre; tandis que, dans 
« l'ensemble de l’organisation du groupe entier, ils se rapprochent de lui. 

« Je ne sais pas si je m’exprime bien, mais c’est l’effet que ces anthropomorphes ont fait sur moi. 
« Je crois que cela se rapproche assez de vos vues, et que vous aussi, vous n’admettez pas d'échelle, 
« mais plutôt un réseau. » 

Ancuives pu Muséum. T. VIIL. 30 


234 TROISIÈME MÉMOIRE. SUR LANATOMIE COMPARÉE, ETC. 
un peu moindre des extrémités antérieures et surtout dans le système 
dentaire. 

D'un autre côté l’'Orang, malgré le peu de capacité de son crane brachy- 
céphale, renfermerait un cerveau dont les lobes moyens et postérieurs sont 
plus développés, et dont le type se rapproche davantage de celui de 
l'homme que le cerveau du Chimpanzé. 

Chez celui-ci, il montre dans les plis cérébraux le plan de celui des 
Macaques, d’après les études qu’en a faites M. Gratiolet, et qui ont été 
publiées dans une importante monographie, depuis la communication de 
leurs principaux résultats à l’Académie des sciences. 

Mais la famille des Macaques, dont le Magot fait partie, est susceptible 
d'une étonnante éducation, et montre que l’organe de l'intelligence chez 
ces singes renferme, à un degré remarquable, les facultés que cette édu- 
cation développe. 

J'observe d’ailleurs que ce caractère des plis du cerveau ne domine pas 
ceux que e peut tirer des dents et des autres parties de l'appareil d’ali- 
mentation, du squelette et particulièrement des organes du mouvement, etc., 
qui font du Chimpanzé un singe supérieur. 


EXPLICATION DES PLANCHES 


Prancnes I, I, IP et IV. 


Ces planches portent leur explication, sauf les observations suivantes, essentielles, au sujet des 
deux premières. 

On verra dans celle qui représente le squelette du Gorille, que l’avant-bras droit est beaucoup 
plus court que le gauche. Cet avant-bras paraît avoir été brisé avec perte de substance; de là son 
raccourcissement considérable et la soudure du cubitus et du radius. à leur extrémité carpienne. Au 
reste, on pourra voir les détails les plus intéressants sur ce cas de pathologie dans la communication 
qu’en a faite M. Ad. Focillon à la Société médicale du XI° arrondissement de Paris, après avoir étudié 
ce genre de lésion, et cherché à comprendre sa guérison quia dû nécessairement être spontanée et 
dénuée du secours de la science. 

Le dessinateur, malgré ma recommandation, n’a pas posé verticalement la jambe gauche dans la 
figure du Tr. Tschégo, comme cela a été fait dans le Gorille. Mais si l’on suppose cette jambe 
redressée, on jugera que la main ne descend pas aussi bas que dans le Gorille. 

Le pouce de la main postérieure gauche, dans le squelette du Gorille, est vu. en perspective, mais 
avec une exagération dans sa réduction. Pour en juger, on devra s’en rapporter aux figures A et B do 
la planche 1v. 

Les omoplates (pl. r et nn, fig. 2) de ces deux genres, vues de face, montrent deux formes tellement 
distinctes qu'on ne peut manquer d'y voir la confinmalion des caractères génériques que fournissent 
les dents, etc., etc. 


PLancHes V et Vf. 


L'explication des figures qui se trouve au bas de ces planches en donne suffisamment l'intelligence. 


Pranese VII 

Figure A. 

1. Muscle deltoïde, 

1° et 41”. Faisceaux libres de ce muscle. 

2. Entre-croisement de ce muscle avec le muscle brachial antérieur. 

3. Portion externe du muscle triceps. 

4. Division supérieure du muscle grand pectoral. 

4". Division inférieure du muscle grand pectoral. 

5. Portion coracoïdienne du muscle biceps. 

5’. Portion glénoïdienne du muscle biceps. 

6. Muscle brachial antérieur. 


236 EXPLICATION DES PLANCHES. 


7. Muscle long supinateur. 

8. Muscle premier radial externe. 

8’. Tendon du muscle précédent s'insérant au sommet du bord interne du 2° métacarpien. 
9. Muscle deuxième radial externe. 

9. Son tendon s’insérant au sommet du bord interne du 3e métacarpien. 
10. Muscle extenseur commun des doigts. 

11. Muscle long abducleur du pouce. 

12. Muscle court extenseur du pouce (portion du muscle précédent). 

13. Muscle long extenseur du pouce. 

13’. Tendon de ce muscle. 

44. Muscle premier inter-osseux dorsal. 

15. Tendon du muscle précédent s’insérant à la face postérieure du trapèze. 
16 et 16’. Muscle adducteur du pouce. 

47. Muscle anconé.® 

18 et 18’. Muscle cubital postérieur. 

19 et 49’. Muscle extenseur propre du petit doigt. 

20 et 20’. Muscle extenseur propre de l'index. 

21. Muscle quatrième inter-osseux dorsal. 

22, Un des muscles lombricaux. 

23. Muscle abducteur du petit doigt. 


PLANCHE VII. 
Figure B. 
4. Muscle long supinateur. | 
2. Muscle long abducteur du pouce. 1 
2', Tendon du faisceau radial de ce muscle. | 
3. Muscle court extenseur du pouce; portion du muscle long abducteur. \ 
3’. Tendon grêle, seule trace du court extenseur de l’homme. | 
3”, Tendon de l’abducteur qui se prolonge jusqu’au côté radial de Ja base de la première phalange i 
du pouce. 

4. Muscle court abducteur du pouce. 
5 et 5. Muscle long extenseur du pouce. 
6. Muscle adducteur du pouce. 
7. Muscle extenseur commun des doigts. 
8’. Tendon du muscle premier radial externe. 
9’. Tendon du muscle deuxième radial externe. 
40. Muscle premier inter-osseux dorsal. 
11. Muscles lombricaux du deuxième doigt. 
12. Muscles lombricaux des troisième et quatrième doigts. 


PLANOnE VII. 
Figure C. 
A. Division supérieure du muscle grand pectoral. 
1”. Division inférieure du même muscle. 
9, Tendon du muscle grand dorsal. 


EXPLICATION DES PLANCHES. 237 


2. Muscle accessoire du grand dorsal. 

2. Tendon de ce muscle accessoire allant s’insérer à l’épitrochlée. 

3. Muscle vaste interne du triceps brachial. 

4& et 4. Muscle grand palmaire (épitrochlo-métacarpien ou radial interne). 

5. Muscle cubital antérieur ou interne. 

5’. Tendon du palmaire gréle qui se détache du tendon du muscle précédent. 

6. Muscle fléchisseur profond des doigts. 

6”. Muscle fléchisseur superficiel des doigts. 

6”. Les tendons allant se terminer à la base de la deuxième phalange de chacun des quatre 
doigts qui suivent le pouce. 

7. Muscle fléchisseur propre de l'index. 

8. Muscle rond pronateur. 

9. Muscle palnaire cutané. 

10. Muscle abducteur du petit doigt. 

11. Muscle court fléchisseur du petit doigt. 

12. Aponévrose palmaire. 

43. Tendon du muscle fléchisseur profond des doigts. 

14. Muscle lombrical du doigt annulaire. 

45. Muscle deltoïide. 

16. Portion glénoïdienne du muscle biceps. 

16’. Portion coracoïdienne du muscle biceps. 

17. Muscle brachial antérieur. 

18. Tendon du muscle biceps, s’insérant à la tubérosité bicipitale du radius. 

19. Muscle long supinateur. 

20. Muscle fléchisseur profond de l'index et du pouce. 

21. Muscle carré pronateur. 

22. Muscle opposant du pouce. 

23. Muscle court abducteur du pouce. 

24. Muscle court fléchisseur du pouce. 

25. Corps du muscle fléchisseur de la dernière phalange du pouce. 

25". Tendon du muscle précédent. 

26. Tendon du muscle adducteur du pouce. 

26’. Muscle adducteur du pouce. 

27. Muscle inter-osseux dorsal de l'index. 

28. Muscle lombrical de l'index. 


PrancHe VIII. 
Figure A. 
1 et 2. Muscle grand fessier, portion supérieure. 
3et 3’. Muscle grand fessier, portion inférieure se confondant avec celle du muscle vasteexterne. 
&. Faisceau simulant la division ischiatique du muscle biceps fémoral, mais s'insérant en bas à la 
tubérosité externe du tibia. 
5. Muscle analogue de la courte portion du muscle biceps fémoral. 
8’. Expansion du muscle précédent, allant à l’aponévrose de la jambe. 
6. Muscle demi-tendineux. 


238 EXPLICATION DES. PLANCHES. 


7. Muscle jumeau externe. 
8 et 8’. Portion externe du muscle soléaire. 
9 et 9’. Muscle long péronier latéral. 
10. Muscle fenseur de l’aponévrose fémorale. 
A1 et 12. Muscle psoas iliaque. 
13. Muscle pectiné. 
14. Muscle couturier. 
15. Muscle droit antérieur. 
. 46. Muscle vaste interne. 
417. Muscle jambier antérieur. 
48. Muscle extenseur commun des orteils. 
19. Muscle court péronier latéral. 
20. Muscle pédieux, court extenseur des deuxième, troisième et quatrième doigts. 
20°. Muscle court extenseur du gros orteil. 
21 et 22. Muscle abducteur du petit orteil. 


PLancue VII. 
Figure B. 
4. Muscle psoas iliaque. 
2. Muscle pectiné. 
3. Muscle accessoire du muscle moyen adducteur. 
4. Muscle droit antérieur. 
5. Muscle couturier. 
6. Musc'es vasle interne et droit antérieur. 
7et8. Muscles adducteurs. 
9. Muscles demi-tendineux. 
40. Muscle jumeau interne. 
11. Muscle long fléchisseur des orteils. 
12. Muscle jambier antérieur. 
43. Faisceau de ce muscle allant au premier cunéiforme. 
1%. Autre faisceau à trois chefs, du même muscle, s’insérant à l'extrémité postérieure du premier 
métatarsien. 
45. Tendons du muscle extenseur commun des orteils. 
16. (Numéro non employé sur cette figure.) 
17. Muscle extenseur propre du gros orteil. 
18. Digitation du muscle pédieux allant au même orteil, ou muscle court extenseur propre du 
gros orteil. 
49. Muscle premier inter-osseux dorsal, 
19’. Petite digitation du muscle précédent. 
20. Muscle abducteur du gros orteil. 
21. Muscle adducteur du gros orteil ou muscle premier inter-osseux plantaire. 
22 et 23. Faisceaux accessoires du muscle précédent, 


EXPLICATION DES PLANCHES. 239 


PLanong VIN. 
Figure C, 
4. Portion principale du muscle grand adducteur Jémoral, s'insérant à l’ischion. 
2. Muscle droit interne. 
3. Muscle demi-tendineux. 
3 (bis). Portion accessoire du muscle grand adducteur fémoral. 
£a, 4b, £c. Muscle grand fessier et ses accessoires. 
5. Muscle s’insérant à la tubérosité de l’ischion d’une part, et de l'autre à la tubérosité externe du 
tibia ; il paraît remplacer la longue portion du muscle biceps fémoral. 
6. Courte portion du muscle biceps fémoral. 
6’. Expansion du biceps fémoral allant à l’aponévrose jambière. 
TetT'. Muscles jumeaux ou gastro-cnémiens. 
8. Muscle solaire. 
9. Muscle long péronier latéral. 
9’. Tendon du muscle précédent. 
10. (Non employé dans cette figure.) 
11. Muscle court péronier latéral. 
12. Muscle jambier postérieur. 


PLaxcne IX. 
Figure A. 


4. Muscle couturier. 

. Muscle droit interne. 

- Muscle long péronier latéral. 

Muscle extenseur commun des orteils. 

Muscle court péronier latéral. 

. Tendon du muscle précédent, 

Muscle jambier antérieur. 

. Faisceau du muscle précédent allant au premier cunéiforme. 

. Muscle qui tient lieu du muscle long abducteur du gros orteil. 

. Muscle extenseur propre du gros orteil. 

9". Tendon du muscle précédent. 

410 et 11. Tendons du muscle long extenseur commun des orteils. 

12, 13 et 44. Faisceaux du muscle adducteur du pouce. 

45. Muscle abducteur du pelit orteil. 

16. Muscle court extenseur du gros orteil (calcaneo-sus-phalanginien ). 

A7. Muscle pédieux ou court extenseur commun des orteils. 

17', 17! et 17". Digitations de ce muscle destinées au quatrième, au troisième et au deuxième 
orteil. Les tendons de ces faisceaux musculaires s'unissent à celui du muscle long extenseur, 
avant d’avoir atteint la première phalange. 


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PLANCHE IX. 
Figure B. 


240 EXPLICATION DES PLANCHES. 


ET PLANCHE X. 


Figures 4 et 2. 

A. Apophyse postérieure du calcanéum. 

B. Premier ou gros orteil. 

C. Second orteil. 

D. Troisième orteil. 

E. Quatrième orteil. 

F. Cinquième orteil. 

G. Portion de l’aponévrose plantaire. 

H. Gaine ou poulie sous laquelle se réfléchit le muscle fféchisseur du gros orteil. 

4. Muscle premier long fléchisseur perforant quis’attache au tibia (deux divisions). 

fa et A a’. Sa première division destinée à la troisième phalange du cinquième orteil. 

Aa! et Aa’”. Petits tendons accessoires de ce muscle qui paraissent remplacer le muscle fléchis- 
seur perforé du cinquième orteil. 

4b et 1b'. Sa seconde division destinée à la troisième phalange du deuxième orteil. 

2. Muscle deuxième long fléchisseur perforant qui s'attache au péroné (trois divisions). 

2a. Sa première division qui s'attache à la troisième phalange du quatrième orteil. 

2b. Sa deuxième division qui s'attache à la troisième phalange du troisième orteil. 

2c. Sa troisième division qui s'attache à la troisième phalange du gros orteil. 

3. Corps du muscle fléchisseur perforé du deuxième et du troisième orteil. Ce fléchisseur 
s'attache au calcanéum. S 

3/ et 3//. Les deux divisions du muscle précédent. 

4. Muscle fléchisseur perforé du quatrième orteil : il naît de la face inférieure du tendon 
commun du muscle premier long fléchisseur perforant. 

4'. Sa terminaison à la deuxième phalange du quatrième orteil. 

5, 5’, 5" et 5, Muscles /ombricaux : ils naissent de la face inférieure du tendon commun du 
muscle deuxième long fléchisseur perforant. 

6. Muscle premier inter-osseux dorsal. 

7.-Muscle abducteur du cinquième orteil. 

8. Muscle abducteur du gros orteil. 

9. Muscle court fléchisseur du gros orteil. 

410. Muscle adducteur oblique du gros orteil. 

11. Muscle adducteur transverse du gros orteil. 


PLANCHE XI. 
Figure 1. 
4. Muscle masseter. 
2. Muscle sferno-cléido-mastoïdien. 
3. Muscle {rapèze. 
&. Muscle particulier s'insérant à la face interne de l'extrémité acronienne de la clavicule, et 
d'autre part au tubercule antérieur de l’apophyse transverse de l’atlas. 
5et5'. Muscle deltoïde. 
6. Portion coracoïdienne du muscle biceps brachial. 


EXPLICATION DES PLANCHES. 241 


7. Muscle brachial antérieur. 

8. Muscle buccinateur. 

9. Muscle carré du menton. 

10. Muscle digastrique. 

11. Muscle omoplat-hyoïdien. (Par une erreur de l'écrivain, ce numéro a été remplacé sur la 
planche par la lettre w.) 

42. Muscle sterno-hyoïdien. 

a et a’. Portion moyenne du sac laryngien. 

b. Sa division latérale supérieure. 

c. Sa division latérale moyenne. 

d'et d'. Sa division latérale inférieure. 

45. Portion supérieure du muscle grand pectoral. 

15" et 15/. Sa portion inférieure. 

46. Digitations des muscles petits pectoraux. 

47. Muscle grand dentelé. 

18. Muscle grand dorsal. 

B. Glande parotide. 


PLANCHE XI. 


Figure 2. 

4et4’. Muscle splenius de la téte. 

2. Muscle angulaire de l'omoplate. 

3. Extrémité humérale de la division supérieure du muscle grand pectoral. 

4. Insertion du tendon du muscle petit pectoral externe et du muscle biceps brachial à l'apo- 
physe coracoïde. 

5. Extrémité humérale de la division inférieure du muscle grand pectoral. 

6. Faisceau coracoïdien du muscle biceps brachial. 

7. Muscle mylo-hyoïidien. 

8. (Numéro non employé.) 

9. (Numéro non employé.) 

10. (Numéro non employé.) 

11. Muscle omoplat-hyoïdien. (Comme dans la figure 4, l'écrivain a par erreur substitué la 
lettre # à ce chiffre.) 

12. Muscle sterno-hyoïdien. 

12. (Une autre erreur de l'écrivain lui a fait employer une seconde fois le chiffre 42 sur cette 
figure, pour désigner le tendon du muscle petit pectoral externe.) 

43 et 13. Digitations du muscle petit pectoral interne. 

3" et 13/". Digitations du muscle petit pectoral externe. 

14 et 15. Muscle grand droit abdominal. 

16. Muscle grand oblique. 

17. Muscle grand dentelé. 

18. Muscle grand dorsal. 

a. Partie moyenne supérieure du sac laryngien. 

a et a”. Ses portions moyennes inférieures. 

ARCHIVES pu Muséum. T. VIII. 31 


242 EXPLICATION DES PLANCHES. 


D. Sa partie latérale supérieure. 

c. Sa portion latérale moyenne sus-axillaire. 

d et d'', Sa portion latérale inférieure ou sous-axillaire, 
B. Glande parotide. 


PLancHE XII. 

Figure A, 

4. Muscle trapeze. 

2. Muscle rhomboïde. : 

3. Muscle sous-épineux. 

4. Muscle grand rond. 

5et 5’. Muscle grand dorsal, 

6. Muscle #oyen fessier. 

7 et 7!. Muscle grand fessier. 


PLANCHEEXII. 


Figure B. 
4. Muscle splenius de la tête. 
2. Muscle angulaire de l’omoplate. 
3et 3. Muscle romboïde. 
4. Muscle grand rond. 
5. Muscle grand dentelé. 
5!, Tendon très-fort qui s'attache à l'angle postérieur de l'omoplate et se porte directement en 
arrière sur le muscle grand dentelé auquel il se fixe par des fibres aponévrotiques. 
6. Aponévrose lombo-dorsale, 
7. Muscle grand oblique. 
8. Muscle moyen fessier. 
9. Attache du muscle précédent au grand trochanter. 


PLancne XII. 


Figure C. 
4. Portion périphérique du muscle orbiculaire palpébral. (Elle va sans doute à la peau.) 
2. Portion palpébrale proprement dite. 
3. Muscle pyramidal du nez. 
4, Muscle zygomatique, unique. 
5. Muscle élévateur commun de l'aile du nez et de la lèvre supérieure, (L’extrémité inférieure 
est coupée.) 
6. Muscle élévateur propre de la lèvre supérieure. 
7. Muscle canin. 
8. Muscle orbiculaire labial. 
9. Portion sous-orbiculaire ou malaire du muscle peaussier cervical. 
10. Portion poste-cervicale du même muscle. 
A1'. Sa portion acromienne. 
42. Ce numéro a été omis, il devait désigner la partie ternale du muscle peaussier. 


EXPLICATION DES PLANCHES. 243 


PLANCHE XII. 


Figure D. 

mb. Màchoire inférieure. 

H. Corps de l'os hyoïde. 

a. Partie centrale de la poche qui touche, dans sa portion supérieure, à l’os hyoïde et au larynx, 
sans s’y ouvrir directement, 

bb. Poches latérales antérieures qui communiquent avec les ventricules du larynx et s'ouvrent 
dans la partie centrale de la poche. 

a’. Partie centrale principale se divisant en deux poches arrondies. 

cc. Branches latérales moyennes s’avançant sur les parties latérales du cou en dedans du muscle 
cléido-mastoïdien. 

d d'd”'. Branches postérieures s’enchovêtrant avec les muscles pectoraux pour se porter sous 
l’aisselle en dedans du petit pectoral. 


PLANCHE XIII. 

Figure A. 

4 et 1". Muscle splenius. 

2. Muscle petit dentelé supérieur. 

3, 3"et 3”. Muscle long dorsal. 

4. Muscle sacro-lombaire. 

5. Muscle petit fessier. 

6. Muscle pyramidal. 

7. Muscle ob{urateur interne. 

8 et 8". Muscles jumeaux. 

9. Ligament sacro-ischiatique . 


PLANCHE XIII. 

Figure B. 

1. Muscle oblique supérieur. 

2 et 2. Muscle /ong dorsal. 

3. Muscle grand complexus. 

3. Muscle petit complexus. 

4, # et 4”. Muscle costo-transversaire, 

5, 5 et 5”. Muscle sacro-lombaire. 

6. Muscle pyramidal. 

7. Muscle obturateur interne. 

8 et 8. Muscles jumeaux. 

9. Ligament sacro-ischiatique. 

10. Muscle pelit fessier. 


244 EXPLICATION DES PLANCHES. 


PLancue XIII. 

Figure C. 

4. Muscle oblique supérieur. 

2. Muscle petit droit. 

3. Muscle grand droit. 

4. Muscle oblique inférieur. 

5, 5’ et 5”. Muscle transversaire épineux. 

6,6,6"et 6”. Muscle inter-épineux du cou. 

7, T et 7”. Muscle épineux du dos. 


PLancue XIV 
Figure A. 
Larynx et os hyoïde du Gorille mâle vieux. 


PLANCHE XIV. 
Figures A’ et A”. 
Larynx et os hyoïde du Gorille jeune. On voit en H' la paroi supérieure ou dorsale du corps 


de los hyoïde dépasser de beaucoup la paroi antérieure; c’est le contraire dans le Chim- 
pansé. 


PLancHe XIV. 


Figure A". 
Os hyoïde du même Gorille jeune, vu par sa face dorsale. 


PLANCHE XIV. 


Figure A”. 
Cartilage aryténoïde du Gorille adulte. 


PLANCHE XIV. 
Figures B et B. 
Larynx et os hyoïde d’un Chimpanzé jeune. 


PLANCHE XIV: 
Figure B”. 
Os hyoïde du même, vu par sa face dorsale. On voit en H' la paroi antérieure du tambour que 
forme ce corps, dépasser la paroi opposée; c’est le contraire de ce que nous venons de décrire 
chez le Gorille. 


PLANCHE XIV. 


Figure B. 
Cartilage aryténoïde du Chimpanzé jeune. 


EXPLICATION DES PLANCHES. 245 


PLANCHE XIV. 


Figures C et C’. 
Larynx et os hyoïde d’un jeune Orang bicolore. On a laissé subsister PI la poche laryngienne 
du côté gauche; cette poche très-simple a bien peu de capacité, comparée à celle qu’elle acquiert 

à l’âge adulte. 


. 


PLANCHE XIV. 


Figures D et D'. 
Larynx et os hyoïde du Gibbon aux mains grises. 
N.-B. Dans toutes ces figures, les mêmes lettres indiquent les mêmes organes. 
H. Corps de l’os hyoïde. 
Cst. Le ligament ou la corne styloïdienne. 
Ct. La corne de l’hyoïde qui s’attache à la corne hyoïdienne du cartilage thyroïde. 
Ch. La corne hyoïdienne du cartilage thyroïde. 
Th. Le cartilage thyroïde. 
Cr. Le cartilage cricoïde. 
Ccr. La corne cricoïde du cartilage thiroïde. 
Le. Un ligament qui appartient au cartilage cricoïde. 
Ar. Les cartilages aryténoïdes. 
mth. Membrane hyo-thyroïdienne. 
Lht. Ligament hyo-thyroïdien. 
Lct. Ligament crico-thyroïdien. 
PI. Orifices des poches laryngiennes. 
Opl. Orifice de la poche laryngienne droite. 


PLANCHE XV. 


Figure A. 


Langue de Gorille vue par sa face supérieure. On voit à sa base quelques papilles calycinales 
situées irrégulièrement et sans symétrie. En avant de ces papilles commencent les papilles 
fongiformes, qui sont nombreuses. 

Vp. Le voile du palais. 

L. La luette ; elle est comme doublée d’une membrane mince qui la dépasse en arrière et dont 
l'extrémité est bifide. 

Ep. L’épiglotte, plus ligamenteuse que cartilagineuse, et très-peu mobile. 

Og. Ouverture du ventricule gauche du larynx. 

Plg, Pld. Les poches laryngiennes antérieures, gauche et droite; elles reçoivent l'air des ven- 
tricules de la glotte, et le communiquent aux autres poches. 

ar. Ouverture du conduit aérien. 

Ch. Corne hyoïdienne du cartilage thyroïde. 

C. Cartilage cunéiforme du côté droit. 

Cr. Cartilage cricoïde. 

Cth. Cartilage thyroïde. 


246 EXPLICATION DES PLANCHES. 


Oes. OEsophage. 
Tart. Trachée-artère. 


PLANCHE XV. 
Figure A. 

Langue, os hyoïde, larynx de Gorille disposés pour montrer les muscles de ces parties. 

Gz. Muscle génio-glosse. 

Hg. Muscle 2yo-glosse. 

Gh. Muscle génio-hyoïidien. 

Ts. Tendon qui s'attache à l’apophyse styloïde et qui est l’origine supérieure des quatres parties 
suivantes. 

Sg. Muscle stylo-glosse. 

Lsh. Ligament stylo-hyoïdien. 

Sp. Muscle séylo-pharyngien. 

Sh. Muscle s{ylo-hyoidien. 

D. Portion supérieure du muscle digastrique dont le tendon traverse les deux branches du 
muscle précédent. 

D’. Portion maxillaire du muscle digastrique, renversée en arrière. 

m ou M. Muscle »ylo-hyoïidien. 

Oh. Muscle omo-hyoïdien. 

Sth. Muscle sterno-thyroïdien. 

Sh. Muscle sterno-hyoidien. 

Th. Cartilage thyroïde, face interne. 

Plg. Poche laryngienne gauche. 

Pid. Poche laryngienne droite. Les déchirures que montrent ces poches à leur base sont leurs 
orifices de communication avec les poches suivantes qui ont été enlevées. 


PLANCHE XV. 
Figure B. 
Cette figure est destinée à montrer comparativement à la figure précédente, les muscles de la 
langue et de l'os hyoïde dans le Chimpanzé. Les mêmes lettres indiquent les mêmes parties. 


PLaAncue XVI. 

Figures 1, 2, 3 et #4, 

Nous aurons peu à ajouter à ce qui est dit au bas de la planche, pour en expliquer les figures; mais, 
au sujet de celles qui représentent les dents du Gorille et du Chimpanzé, le texte qui comprend la 
description de ces dents étant entaché de plusieurs fautes typographiques qui en changent le sens, 
nous indiquerons ici les corrections à faire à ce texte en le rétablissant tel qu’il devrait être. 

En restituant le texte, il faudra lire au $ IV, pages 145 et 146. 

« La première des arrière-molaires inférieures, qui sort de bonne heure, déjà à l'époque où la 
dentition de lait subsiste dans toute son intégrité, ainsi qu’on peut le voir dans la jeune tête n° 5 du 
Gorille femelle, a ses trois pointes externes usées et remplacées par autant de fossettes rondes. Les 
deux pointes internes sont intactes, ou à peu près, et très-saillantes. 


E XPLICATION DES PLANCHES. 247 


« Ce changement montre que la mastication latérale a lieu dès le jeune âge. 

« Les quatre pointes de la seconde arrière-molaire supérieure sont entières et séparées en externes 
et en internes par un profond vallon longitudinal. Les deux pointes internes sont beaucoup plus recu- 
lées que leurs correspondantes, de manière que chaque paire est très-oblique au lieu d’être transver- 
sale. Cette obliquité me paraît en rapport avec la mastication latérale. 11 y à un rebord en avant et 
en arrière, qui est la continuation d’un bourrelet d’émail qui s'élève, à la face interne, au-dessus du 
collet de la dent. Ce bourrelet d'émail existe aussi autour de la première arrière-molaire. On le voit à 
la face opposée dans les dents correspondantes de la mâchoire inférieure. 

« Les cinq pointes de la seconde arrière-molaire sont également intactes. Celles de la troisième, 
commençant à sortir, se voient très-bien. Outre ces cinq pointes, il y a un petit talon à ces arrière- 
molaires inférieures, qui ont un bourrelet d'émail à leur surface externe, s’élevant antérieurement vers 
un rebord qui est comme un talon. Vue du côté externe, la seconde arrière-molaire inférieure, qui a 
conservé sa troisième pointe intacte, semble composée de trois demi-cylindres. 

« La dernière arrière-molaire inférieure ne diffère pas de la seconde. 

« Cette dentition, sur laquelle nous ayons cru devoir insister, est instructive sur le double rapport de 
la forme caractéristique des dents avant leur usure, et sous celui de leur succession. 

« Les incisives ayant leur tranchant encore intact, j'ai pu faire connaître la forme pointue de l’incisive 
latérale supérieure, si différente de la forme tranchante de l'incisive moyenne. 

«Les deux avant-molaires et la seconde arrière-molaire venaient aussi de sortir, à en juger par 
l'intégrité de leurs pointes comparées à celles de la première arrière-molaire, qui sont usées. 

« Les troisièmes arrière-molaires, plus avancées à la mâchoire inférieure, commençaient à sortir, 
tandis que les supérieures étaient encore enfermées dans leur alvéole. » 


PLANCHE XVI. 


Figures V, VI et VII. 

Ces figures représentent la verge ou le gland du Gorille. La figure 5 montre la face supérieure ; la 
figure 6 montre, de profil, le gland et la portion de la verge recouverte par un épiderme noir; la figure 
7 montre le gland de face, avec les deux lobes qui bordent de chaque côté la fente urétrale. 

g. Le gland. 

a. Partie supérieure de la fente urétrale (le tiret de cette lettre a été oublié sur la planche). 

fu. Fente urétrale. 


PLANCHE XVI. 
Figure VIII. 
Le testicule et ses annexes de grandeur naturelle (la figure a été par erreur lithographiée à l'envers). 
g. Le testicule. 
e. L'épididyme. 
cd. Canal déférent. 


PLANCHE XVI. 
Figures IX et X. 
La verge du jeune Chimpanzé qui vit actuellement à la Ménagerie du Muséum d'histoire naturelle 
de Paris. La figure IX montre la verge en érection, de grandeur naturelle; dans Ja fgure X elle cesse 
d’être en érection, et le fourreau la recouvre davantage. 


248 EXPLICATION DES PLANCHES. 


g. Le gland. 
f. Le fourreau. 
cc. Partie de la verge que le fourreau découvre lors de l'érection. 


PLancHE XVI. 


Figure XI. 

Section faite suivant la ligne médiane, de la langue, de l'os hyoïde, de l’arrière-bouche, du 
larynx, de la trachée-artère et du sac laryngien, dans un 4féle Coaïta. 

1. La langue. 

hy. L'os hyoïde. 

ep. L'épiglotte. 

th. Le cartilage thyroïde. 

cr. Le cartilage cricoïde. 

ar. Le cartilage aryténoïde. 

S. Le sac laryngien, communiquant avec le canal aérien en eb, entre le cricoïde et le premier anneau 
de la trachée-artère. 

4 à 9. Les anneaux de la trachée-artère numérotés suivant leur ordre de disposition de haut en bas. 


COURS 
D'ANATOMIE COMPARÉE 


COMMENCÉ 


AU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE 


LE MERCREDI 23 AVRIL 1851 


PAR M. DUVERNOY 


LECON D'INTRODUCTION, 


Messieurs, je ne puis me défendre d’un sentiment triste et mélancolique 
en paraissant pour la première fois dans cette chaire. 

Vous me le pardonnerez, Messieurs, si je vous dis que j'y vois l'ombre de 
Cuvier, d’un maître chéri qui était aussi pour moi l’ami et le parent le plus 
bienveillant. 

Si j'ajoute que je le regrette plus encore pour vous c’est que, dans cette 
circonstance, je sens combien il me manque de cette élocution facile, lim- 
pide, lucide, qui attirait constamment à ses Leçons un nombreux audi- 
toire. 

Vous me pardonnerez, si je vous rappelle , peut-être imprudemment, 
toutes les illustrations qui se sont succédé dans cette même chaire d’ana- 
tomie, depuis le célèbre Duverney qui l’a occupée le premier jusqu’à M. de 
Blainville; si vous calculez le peu de temps qui doit me rester, à mon âge, 


pour porter utilement cette haute charge de la science, et pour la trans- 
Arcuives pu Muséum. T. VII. 32 


250 COURS D'ANATOMIE COMPARÉE. 


mettre à un plus digne, avec les améliorations qu’amènent nécessairement 
les années et les progrès incessants dans toutes les connaissances qui servent 
à éclairer la marche de l'anatomie, laquelle est aussi une science de progrès, 
destinée à voir étendre son horizon qui s'agrandit chaque jour. 

Permettez-moi, à ce sujet, de commencer ce premier entretien par une 
revue rétrospective de l’enseignement de cette science dans l'établisse- 
ment du Jardin des plantes, ou plutôt de vous rappeler, en quelques 
traits, les noms et le mérite des personnes qui en ont été chargées suc- 
cessivement. 

Nous arriverons ainsi tout naturellement à G. Cuvier, à ses Leçons, 
à l'ouvrage publié sous ce titre; au plan de ce livre fondamental et à 
l'appréciation des services que cette publication peut avoir rendus à la 
science. 

Ce premier entretien dans lequel vous trouverez peut-être, et je vous en 
demande pardon d'avance, trop de détails sur la personne de celui qui a l’hon- 
neur de porter la parole en ce moment solennel, aura du moins pour utilité 
de vous faire pressentir la manière dont il envisage ses nouveaux devoirs ; 
et la tâche difficile qu'il s'impose aujourd’hui, 11 développera ses doctrines 
en invoquant le faible degré d’autorité que peuvent lui donner de longs 
travaux dont les premiers remontent à près d’un demi-siècle; travaux qu'il 
a le bonheur inappréciable de poursuivre encore à l'époque actuelle pour 
profiter des recherches heureuses qui ont changé la face de la science dans 
ce long espace de temps. 

Ce n’est qu'en 1679, sous Louis XIV, que l'anatomie a fait partie, avec la 
chimie pharmaceutique et la botanique médicale, de l’enseignement donné 
dansle Jardin du Roi; quoique cet établissement soit dû à la munificence de 
Louis XIIT; car son origine remonte à l'année 1635. 

Mais ce n’était à cette première époque, sous la direction de Guy de La- 
brosse, qu’un Jardin des plantes médicinales, avec une collection de dro- 
gues pour les démonstrations. 

Guichard Joseph Duverney, nommé professeur d'anatomie en 1679, fut le 
premier chargé d'y enseigner cette science. Il avait trente et un ans; il était 
membre de l'Académie des sciences depuis trois années, et jouissait comme 
savant et comme professeur d’une réputation justement méritée, qu’il a sou- 
tenue, du reste, plus d’un demi-siècle. 


COURS D'ANATOMIE COMPARÉE. 251 


Il était né pour comprendre les merveilles de l’organisation et pour les 
faire admirer, en les exposant avec l’éloquence persuasive qu'inspire un 
sentiment vif, une conviction profonde de la vérité. Dès que cette conviction 
s'empare d’une haute intelligence, fortement impressionnée par la lumière 
qu’elle reçoit de l'observation de la nature, elle la refl ète immédiatement dans 
un langage chaleureux. 

Il avait su par ce prestige de la parole, mettre à la mode dans la brillante 
cour de Louis XIV, cette étude de l’organisation et des préparations propres à 
la démontrer; à un tel point qu’il était reçu, au rapport de Fontenelle, de por- 
ter sur soi des pièces sèches, pour les expliquer dans les sociétés, lorsque 
ces préparations avaient rapport aux sujets les plus intéressants de l’orga- 
nisation. 

Il ne faudrait cependant pas oublier que l’illustre Claude Perrault, l’ainé 
de Duverney de trente à quarante ans, lui avait donné l'exemple des recher- 
ches sur la structure des animaux; qu'il avait pu lui en démontrer l'utilité, 
et qu’il lui en inspira le goût, je devrais dire la passion, par les belles et 
savantes publications sur l’anatomie des animaux rares !. 

Ce fut en effet ce génie extraordinaire qui conçut le plan de la colonnade 
du Louvre et de plusieurs autres monuments qui ont contribué à illustrer le 
siècle de Louis XIV. Son talent naturel l'avait élevé au premier rang comme 
architecte et dans les arts du dessin; il était à la fois savant et médecin, quoi 
qu’en ait dit Boileau avec une inconcevable injustice ; habile mécanicien, 
ingénieux physicien en général ?. Il ne dédaignait pas, même dans un âge 
avancé (à soixante-quinze ans), de mettre la main à l'œuvre anatomique, 
puisqu'il a péri martyr de cette science, victime de son zèle pour les dissec- 
tions, après avoir contracté une maladie que la prése nce d’un insecte rend 
contagieuse, en disséquant un chameau qui en était infecté à. 

Guichard Joseph Duverney fut aidé pour les préparations et dans ses 
démonstrations particulières, par son frère, Pierre Duverney, et par son 
neveu, François Marie Duverney, pour lequel on créa la place de démon- 

1. Anatomie des animaux, un vol. in-4°, 4660. Seconde édit. un vol. grand in-fol., 4674 et 1676. 
Mémoires de l’Académie royale des sciences depuis 4666 à 4699, tome III, première, deuxième et 
troisième parties. 

2. Essais de physique, 2 vol. in-4e ou 4 vol. in-42. 

3. En 1688. Ex incisione cameli scabiosi morbum funestum contraxit. Haller, Bibl. anat. 
tome I, page 549. 


252 COURS D'ANATOMIE COMPARÉE. 
strateur d'anatomie, et qui fut le maitre de Daubenton et des Mertrud, oncle 
et neveu 1, 

Le premier ne quitta la vie qu’à l’âge de quatre-vingt-deux ans, après 
cinquante et une années de travaux comme membre de l’Académie des 
sciences. 

Il fut remplacé au Jardin par Hunauld, son confrère à cette même Acadé- 
mie, étant entré dans cette illustre compagnie en 1724, lorsqu'il n'avait 
encore que vingt-trois ans; cependant il en avait vingt-neuf au moment où 
il obtint la chaire qu'avait remplie son prédécesseur avec une si haute 
renommée. 

Hunauld ne se montra pas au-dessous des espérances qu’on avait conçues 
de lui. Professeur brillant comme Duverney, s’énonçant avec une grande 
facilité, il eut aussi l'avantage d’attirer un nombreux auditoire. 

Jacob Winslow, qui prit les noms de Jacques Bénigne, après son entrée 
dans l’église catholique romaine, sous l'influence de Bossuet, avait été le sup- 
pléant de Duverney, lorsque celui-ci, parvenu à l’âge de quatre-vingts ans, 
ne se sentit plus la force de remplir dignement sa tâche de professeur. Il 
était d’ailleurs son collègue à l'Académie depuis 1711. Mais il avait pu, 
malgré ces titres, le remplacer immédiatement au Jardin. Ce ne fut qu’à la 
mort de Hunauld, arrivée en 1742, lorsque Winslow avait déjà atteint l’âge 
de soixante-quatorze ans, qu'il parvint à occuper enfin cette chaire éminente, 
dans laquelle il enseigna presque exclusivement l'anatomie de l’homme. 

Son principal titre à cette si honorable récompense, fut sans doute son 
Exposition anatomique du corps humain, ouvrage élémentaire qui eut un 
long succès, puisqu'il était encore très-répandu parmi les étudiants en méde- 
cine à la fin du siecle dernier et au commencement de celui-ci. 

Les divers organes de l’homme y sont décrits pour la première fois avec 
l'indication détaillée de leurs emplois. Cette heureuse innovation donna à 
cet ouvrage une grande supériorité sur tous ceux qui avaient paru avant 
lui. 

Ajoutons qu'une bonne partie des descriptions particulières ont été prises 
dans les ouvrages ou les mémoires de Duverney, ainsi que l’a reconnu 
Haller ?. 


A. Histoire du Muséum, par Deleuze, page 24. 
2. Bibl. anat, tome II, page 77. 


COURS D'ANATOMIE COMPARÉE. 253 


Antoine Ferrein avait obtenu en 1751, à l’âge de cinquante-huit ans, et à 
la demande de Winslow, la survivance de ce dernier, qui avait alors quatre- 
vingt-trois ans. Ferrein était déjà membre de l'Académie des sciences et pro- 
fesseur au collége de France. 

I] devint titulaire de la chaire d'anatomie au Jardin du Roi, à la mort de 
Winslow, en 1760, et il la remplit avec distinction, pendant neuf années seu 
lement. 

Il avait même été obligé de se faire suppléer pendant les dernières années 
de sa vie, par Portal, qui était fort jeune alors. Mais à la mort de Ferrein 
arrivée en 17691, ce fut Antoine Petit qui lui succéda. Son élocution facile 
et brillante, lui avait acquis comme professeur une réputation fondée, qui 
lui valut cette distinction. 

Il ne tarda pas à justifier ce choix par le grand nombre de ses auditeurs, 
parmi lesquels on distinguait non-seulement des étudiants, mais des gens du 
monde, auxquels il avait l’art de faire comprendre et aimer la science de 
l’organisation de l’homme. 

Il ne paraît pas que, depuis Duverney et Hunauld, sous Winslow, Ferrein 
et Antoine Petit, l'anatomie des animaux ait été enseignée dans cette chaire, 
sinon d’une manière très-accessoire et seulement dans quelques points jugés 
utiles pour éclairer l'anatomie de l’homme. 

L’anatomie ainsi restreinte à celle de l’homme, fut, depuis Winslow, le 
sujet principal et presque unique de l’enseignement dans cette partie des 
cours au Jardin des plantes. 

Ce ne fut qu’au moment où Vicq d’Azyr fut appelé par Antoine Petit pour 
le suppléer, en 1776 et 1777, que l'anatomie des animaux devint de nouveau 
le sujet principal de cet enseignement. 

Les travaux particuliers de Vicq d’Azyr sur l’organisation des Poissons et 
son Mémoire ingénieux sur le parallèle des extrémités supérieures et infé- 
rieures de l’homme, dans lequel la comparaison n'est cependant pas toujours 
exacte relativement à d'importants détails; ces publications avaient mis en 
évidence son goût pour la science de l’organisation et ses excellentes dispo 
sitions bien propres à contribuer à ses progrès. Un cours qu'il avait fait avec 
un grand succès en 1773, dans l’amphithéâtre de la Faculté de médecine, 


1. Année célèbre par la naissance de Cuvier et de plusieurs autres grandes illustrations, Bona- 
parte, Wellington, Châteaubriand, Walter Scott. 


254 COURS D'ANATOMIE COMPARÉE. 


contribua d’ailleurs à fonder sa réputation, comme possédant à un haut 
degré pour cette époque, l'anatomie des animaux ou la connaissance de leur 
organisation. 

Cependant il ne fut pas nommé à la mort d'Antoine Petit, qui arriva en 
1778, de même que Winslow ne l'avait pas été à la mort de Duverney ni 
Portal à celle Ferrein. Ce fut le remplaçant temporaire de ce dernier qui 
eut son tour. 

On vit alors se restreindre l’enseignement de l'anatomie , et celle de 
l'homme devint l’objet unique du cours. Et lorsqu’en 1793, le Jardin des 
plantes, devenu Muséum d'histoire naturelle, reçut par le conseil de Dau- 
benton, de Thouin l’ainé et de Desfontaines, et par l'organe de Lakanal, une 
organisation toute nouvelle et un développement sensible dans son enseigne- 
ment, la chaire de Portal fut exclusivementattribuée à l'anatomie de l'homme, 
en même temps qu’on créa une chaire nouvelle pour l'anatomie des animaux. 
Celle-ci fut confiée à Jean Claude Mertrud qui avait aidé utilement Dauben- 
ton dans les dissections de mammiferes que le collaborateur de Buffon avait 
dû faire pour remplir la tâche que lui avait confiée ce grand naturaliste. 

Mertrud était âgé, au moment où G. Cuvier venait de se montrer avec 
éclat, par ses savants Mémoires sur les animaux à sang blanc, comme z00- 
logiste éminent et comme anatomiste profond; il lui fournit ainsi l’occasion 
de commencer sa brillante carrière dans l’enseignement, en le chargeant 
de son cours. G. Cuvier l’ouvrit en décembre 1795, comme professeur 
adjoint. 

Ce ne fut que sept années plus tard, en 1802, qu'il devint titulaire de cette 
chaire, dans laquelle il a créé par le fait la science de l'anatomie comparée 
proprement dite, ainsi que nous chercherons à le démontrer dans la seconde 
partie de cette séance d'introduction. 

Une mort prématurée, arrivée le 13 mai 1832, au moment où le fléau du 
choléra diminuait ses ravages et lui avait permis de reprendre son cours au 
collége de France, vint inopinément l'enlever aux sciences naturelles, à la 
zoologie, à l'anatomie comparée, à la paléontologie, dont il était devenu le 
législateur suprême. 

Mais l'empire qu’il avait conquis encore fort jeune, comme un autre 
Alexandre, fut de mème partagé, immédiatement après qu'il eut cessé de 


vivre. 


COURS D'ANATOMIE COMPARÉE, 255 


La chaire d'anatomie comparée fut alors convoitée par deux de ses disci- 
ples; celui qui était fidèlement attaché à ses doctrines, fut sur le point de 
l'obtenir, malgré les désavantages de sa position loin de Paris. La chaire fut 
donnée à celui qui s’était séparé, depuis plusieurs années, des opinions du 
maitre et de sa doctrine, par une autre manière de voir, par un système 
établi d’après l'échelle graduée ou la série ascendante des êtres créés, pensée 
qui a dirigé sa carrière scientifique et qui est devenue l’âme de tous ses 
ouvrages. 

M. de Blainville occupait cette chaire depuis dix-huit ans, avec une juste 
renommée, qu’il devait sans doute à l'originalité de ses vues, et à son élocu- 
tion facile, abondante, chaleureuse, lorsque la faux de la mort est venue 
inopinément trancher le fil d’une vie incessamment active. 

Il se consacrait exclusivement dans ses dernières années à l’enseignement 
de ses doctrines et à la publication de son Ostéographie, ouvrage d’ana- 
tomie zoologique et paléontologique, conçu d’après un plan propre à son 
auteur et à sa manière de voir particulière. Il restera malheureusement 
inachevé et incomplet, parce que l'esprit qui caractérise spécialement 
une grande œuvre ne se transmet pas comme la science pure et pour 
ainsi dire élémentaire. 

À la nouvelle de cette mort subite, inattendue, je le déclare dans toute la 
sincérité de mon àme, j'ai éprouvé une tristesse profonde, une sorte d’an- 
goisse, non-seulement par le sentiment de la perte que les sciences naturelles 
venaient de faire, mais encore par le pressentiment du devoir que toute ma 
carrière scientifique pourrait m'imposer et dont elle allait peut-être charger 
ma vieillesse. 

À présent que je vous ai pour ainsi dire initiés dans la connaissance des 
patriarches de la science, permettez-moi cette expression, qui se sont succédé 
dans cette chaire, je crois devoir revenir à G. Cuvier. Ce fut dans son pre- 
mier cours qu'il posa les fondements de l'anatomie comparée proprement 
dite, et sa publication devint le premier édifice de la science construit sur 
sa véritable base, la physiologie dont cette science du moins avait pu seule 
reconnaitre, distinguer les immenses matériaux, pour diriger et déterminer 
leur arrangement. 

Il me semble donc à propos, dans la partie principale de ce premier 
entretien : 


256 COURS D'ANATOMIE COMPARÉE. 


1° De ranimer, de rectifier peut-être le souvenir des circonstances dans 
lesquelles la publication des Leçons a été entreprise, et d’insister sur le 
caractère de cette œuvre, de son plan en particulier, comme ayant constilué 
l'anatomie comparée. 

2 Démontrer les rapports que présentent à cet égard les ouvrages géné- 
raux qui ont été publiés depuis 1800 et 1805 jusqu à ce jour, sur le même 
sujet. 

3 D’exposer ensuite les divers points de vue sous lesquels l'anatomie des 
animaux peut être envisagée; mais dont le tableau plus détaillé et plus com- 
plet pourra faire le sujet de plusieurs des séances subséquentes. 

De même que les préliminaires d'aujourd'hui deviennent un hommage 
dû à Cuvier, à mon illustre maître, en montant pour la première fois dans la 
chaire qu’il a si dignement occupée pendant près de quarante ans; ils seront, 
je l'espère du moins, des prémices convenables et une instructive introduc- 
tion à ce cours. 


I. 


Souvenir des circonstances dans lesquelles les Lecons ont été publiées. Le plan 
adopté par Cuvier constitue l'anatomie comparée comme science. 


Ce n’est pas seulement dans l'ouvrage des Leçons, ainsi que je l'ai déjà 
exprimé, c’est dans le discours d'ouverture de son premier cours, prononcé 
au Jardin des plantes le 15 frimaire an 1v (en décembre 1795), que le 
jeune professeur fondait lanatomie comparée sur sa véritable base, la 
physiologie 1: 

Il exposera, dit-il, l'anatomie comparée dans l’ordre des organes, en faisant 
connaître les modifications qu’ils peuvent éprouver dans la série des classes, 
sans être altérés dans leur nature. 

Pour justifier ce plan, il met immédiatement en regard les avantages de 
cette méthode physiologique et les inconvénients de l’ordre zoologique dans 
lesquels on traiterait de toute l'anatomie d’une classe, avant de passer à celle 


4. Discours prononcé par le citoyen Cuvier, à l’ouverture du cours d’anatomie comparée qu’il fait 
au Muséum national d'histoire naturelle pour le citoyen Mertrud. (Magasin encyclopédique par 
Millin, Noël et Warens.) Paris, 1795, tome V, pages 145-159. 


COURS D'ANATOMIE COMPARÉE. 257 


d’une autre classe. 11 n’a pas de peine à faire comprendre que, dans cette 
dernière méthode, la comparaison, limitée entre les animaux d’une même 
classe, est trop restreinte pour l'appréciation et les déductions physio- 
logiques que l’on peut tirer des formes et des structures variées que pré- 
sentent les organes, et des différentes compositions et complications des 
appareils. 

Remarquons qu’au début de sa carrière, ce génie de vingt-six ans, qui 
venait de renverser une partie des classifications de Linné, dans ses Hémotres 
sur les animaux à sang blanc, continuait de montrer toute son indépendance 
et toute sa puissance, en s’élevant contre une méthode que le célèbre Vicq 
d’Azyr avait adoptée ; que sa haute renommée, accrue encore par les vifs et 
trop justes regrets que laissait sa mort récente, devait faire considérer comme 
un monument durable auquel du moins personne n’aurait de si tôt l’impru- 
dence de toucher. 

Le nouveau professeur n'hésite pas à poser de suite les fondements d’un 
autre édifice de la science, et de le construire sur un plan différent, qui était 
à la vérité très-ancien, puisque c’est au vaste génie d’Aristote qu’on en doit 
le premier modèle 1. 

Le principe général une fois admis, de comparer successivement dans 
toutes les classes, les organes et les appareils chargés de remplir une même 
fonction; l'anatomie des animaux pour laquelle tant de célébrités avaient 
recueilli de nombreux matériaux, était constituée comme anatomie com- 
parée; elle était devenue une véritable science, ayant pour but principal de 
montrer tous les rapports saisissables de l’organisation animale et de ses 
modifications si nombreuses dans les phénomènes variés et multipliés de la 
vie chez les animaux. 

La plupart des matériaux dont se composait l’anatomie des animaux, 
concernant telle ou telle classe, telle ou telle famille, tel ou tel organe, 


A. Les chapitres 11 et nr du livre 1 de l'Histoire des animaux, donnent une esquisse de l'anatomie 
comparée des animaux. Les chapitres suivants comprennent les caractères organiques des classes ; 
c’est de l'anatomie zoologique. Cependant il s'élève à de plus grandes généralités, puisqu'il com- 
mence par les animaux qui ont du sang (rouge), qui ont été désignés dans ces derniers temps par les 
dénominations d'animaux à sang rouge et d'animaux vertébrés. Il décrit successivement leurs par- 
ties extérieures et leurs parties intérieures, et il classe ces parties d’après les fonctions qu'elles exer- 
cent. Vient ensuite une physiologie comparée, ou un «exposé des différentes manières dont ces ani- 
maux sentent, se meuvent, se nourrissent et se propagent. 

Ancnaives pu Muséum. T. VII. 33 


258 COURS D'ANATOMIE COMPARÉE. 


avaient été recueillis dans des vues très-différentes, qui ne répondaient pas 
du tout à celles de ce plan nouveau, créateur de la seule anatomie comparée 
proprement dite, 

Pour en remplir convenablement les cadres, sans avoir recours à la 
méthode de compilation qui aurait fait de son livre un ouvrage de marque- 
terie, et l'aurait privé de son caractere d'unité, M. Cuvier sentit la nécessité 
et l'avantage de nombreuses recherches, faites avec activité et persévérance; 
en même temps que les circonstances favorables où il se trouvait, lui en 
faisaient, pour ainsi dire, une obligation. 

Combien de fois ne lui ai-je pas entendu dire, au milieu de nos travaux 
communs ou séparés, avec cette modestie qui l’élevait encore aux yeux de 
ceux qui, vivant familièremement avec lui, étaient plus à même d'apprécier 
toute sa valeur : Beaucoup d'autres feraient aussi bien que nous; wuais per- 
sonne ne possède les mémes facilités, ne jouit de notre heureuse position pour 
les recherches et les observations. 

Ces deux circonstances réunies, d’un côté le plan nouveau adopté par 
M. Cuvier ; de l’autre l’occasion on ne peut plus favorable de suivre, d’après 
ce plan, des recherches incessantes, multipliées, feront comprendre que 
la publication des Leçons était un ouvrage à la fois neuf et original dans la 
disposition des matériaux et dans les détails des descriptions. 

Aussi n'y trouve-t-on presque aucune citation, mais ces descriptions origi- 
nales exigeaient de nombreuses dissections, des recherches mualtipliées sur 
la nature morte, auxquelles M Duméril, notre honorable collègue, a pris 
une grande part, pour la rédaction des deux premiers volumes, qui parurent 
en 1800 ; que j'eus enfin l'avantage de faire en grande partie, celles du moins 
concernant les animaux vertébrés, pour la rédaction des trois derniers 
volumes que nous mimes au jour en septembre 1806 1. 

Cette simple esquisse, car ce n’était encore qu’une esquisse, restera tou- 
jours comme la première qui ait été tracée sur l’organisation de tout le règne 
animal. 


Dans son Xapport historique sur les progrès des sciences naturelles ? depuis 


3. M. Duméril a rempli de ses propres observations la partie de l'anatomie comparée dont il a été 
le rédacteur. M. Duvernoy en a fait autant pour la sienne, dit le Rapport de M. Cuvier cité plus loin, 
page 300. 

2. Paris, 1828, pages 300 et 301. 


COURS D'ANATOMIE COMPARÉE. 259 
1789, présenté à l'empereur le 6 février 1808, M. Cuvier s'exprime ainsi au 
sujet des Leçons : 

«n'existait pas, avant la période actuelle, d'ouvrage général sur l'anatomie 
« comparée. Tous les écrits qui portaient ce titre, comme ceux de Severinus, 
«de Blasius, de Valentin, de Collins, de Monro, et celui que Vicq-d'Azyr 
« avait commencé pour l'Encyclopédie méthodique, m’étaient que des recueils 
« de descriptions particulières. Les Zecons de M. Cuvier, publiées par 
C MAI. Duméril et Duvernoy, en font aujourd'hui un, où chaque organe est 
« considéré successivement dans toute la série des animaux. Il a fallu pour . 
« cela entreprendre un nombre considérable d'observations et dissections 
«nouvelles; mais Ja richesse des résultats, soit pour la connaissance des 
«animaux, soit pour la théorie générale de leurs fonctions, dédommage 
« amplement du travail. » 

Personne ne sait mieux que moi, n’est plus disposé à reconnaître, ce que 
ce premier essai avait d'imparfait. Mais on ne pourra lui refuser ce mérite 
d’avoir constitué l'anatomie comparée sur sa seule base scientifique, la 
physiologie. 

Toute anatomie proprement dite, doit avoir ce caractère, dans la liaison 
des faits qui la composent ; comme toute physiologie doit être fondée, en 
premier lieu, sur l'anatomie. 

C'était au mois d'octobre 1803, que j'avais commencé la tâche que mon 
illustre ami avait bien voulu m’abandonner dans cette œuvre commune, et 
le 15 septembre 3805, mous allions ensemble offrir à M. de Lacépède le pre- 
nier exemplaire des trois derniers volumes à la collaboration desquels j'avais 
consacré deux années entières, dont l'impression venait d'être terminée .et 
ui lui étaient dédiés. 

Dorénavant, disais-je en chemin à M. Cuvier, il y aura peu à ajouter à 
notre exposé des formes organiques et des structures les plus apparentes ; 
mais il faudra nous occuper à présent, pour compléter cette première esquisse, 
de la structure intime des organes. 

Sans doute je.me faisais illusion sur la suffisance des détails principaux de 
forme et de structure que renfermait cet ouvrage, parce qu'à cette époque, 
‘on avait trop de foi aux ressemblances organiques des animaux d’une même 


1. Paris, in-8°, 2 vol.; in-42, 3 vol. 


260 COURS D'ANATOMIE COMPARÉE. 

classe et d’un même ordre, et qu’on n’avait qu’une idée incomplète des diffé- 
rences qui peuvent exister suivant les fonctions, même en descendant 
jusqu'aux groupes inférieurs de la méthode naturelle. 

Mais j'avais pressenti, dès ce moment, les progrès que l'anatomie microsco- 
pique, que les recherches sur la structure intime des organes où des sys- 
tèmes d'organes, pouvait faire faire à la science dont la première esquisse 
venait d’être tracée, je devrais dire ébauchée. 

Ce livre est devenu du moins un point de départ, un terme de compa- 
raison, pour juger des progrès dont l'anatomie comparée était susceptible 
et du mérite de ceux qu’un grand nombre d’anatomistes lui ont fait faire 
jusqu’à l'époque actuelle. Il est d’ailleurs peu de ces progrès, ainsi que j'en 
ai cité des exemples frappants dans une autre occasion, dont on ne trouve 
les germes plus ou moins développés dans notre première esquisse. 


RTE 
IS OT : 52 ; ; à 
Ouvrages généraux d'anatomie comparée qui ont paru depuis 1805. 


Les auteurs qui ont écrit, depuis M. Cuvier et ses deux collaborateurs, des 
traités plus ou moins complets sur l'anatomie des animaux, peuvent se classer 
en deux categories principales. 

Les uns, à limitation de Vicq d’Azyr !, ont adopté la méthode zoologique, 
en exposant successivement l'anatomie de chaque classe du Règne animal, 
d’après les divers systèmes organiques qui font le sujet des divisions secon- 
daires de cette méthode. 

Dans ce plan, la comparaison est nécessairement bornée aux animaux d’une 
même classe et aux modifications qu’un même système d'organes ou un même 
organe subit. 

J'aurai à m'expliquer plus tard sur ses inconvénients et sur ses avantages, 
qui n'ont peut-être pas encore été justement appréciés. 

Il a été suivi par des anatomistes d’un grand mérite, tels que MM. R. Owen?, 


1. Système anatomique des quadrupèdes par Félix Vicq d'Azyr. (Encyclopédie méthodique. 
Paris, 1792.) 

2. Lectures of comparative anatomy of the invertebrate animal, By R. Owen. London, 1843. 

Id. of the Fertebrate animals. Part J, Fishes. London, 1846. 


COURS D'ANATOMIE COMPARÉE. 261 


R. Wagner !, aidé de MM. Frey et Leuckart pour les classes des animaux 
sans vertèbres; ce même plan a été adopté par MM. Stannius et de Sie- 
bold ?. 

Les auteurs qui ont préféré l’ordre physiologique, à limitation de Cuvier, 
et sa méthode comparative des organes ou des appareils appartenant à une 
même fonction, en les passant successivement en revue dans toutes les classes 
du Règne animal, peuvent seuls être considérés comme ayant publié des 
traités complets d'anatomie comparée, soit que dans cette revue générale des 
instruments de l’une des grandes fonctions qui composent la vie des animaux, 
ils aient adopté une marche ascendante de l'être le plus simple jusqu’à 
l’homme, soit qu’à limitation d’Aristote et de Cuvier, ils aient pris l’homme 
pour premier terme de cette comparaison générale, et qu'ils soient descendus 
de classe en classe jusqu’à celle qui réunit les êtres dont l’organisation est la 
moins compliquée. 

Cette dernière méthode a sur l’autre l’avantage qu’Aristote avait déjà 
reconnu et apprécié, celui de procéder de l’organisation la mieux connue à 
celle qui ne l’est point encore 3. 

Qui ne sait que les comparaisons deviennent de plus en plus difficiles, 
lorsqu'on est descendu dans les classes inférieures, où les complications de 
fonctions sont départies à un même organe; où l’état rudimentaire de cer- 
tains d’entre eux; où les formes insolites, les changements de position et 
de rapports, rendent les déterminations physiologiques beaucoup moins 
certaines. 

Commencer par ces classes l’histoire comparée de l’organisation, c’est 
prendre un point de départ peu sûr, c'est commencer par la partie faible de 
la science, par celle où elle a le moins de certitude. 

Les Traités d'anatomie comparée offrent peu de différences, dans l'exposé 
physiologique de l’organisation des animaux, pour la classification des fonc- 
tions et les premières divisions qui s’y rapportent. 

4. Lehbuch der Zootomie von R. Wacnen, Leipzig, 1845. 2° theit. Anatomie der Wirbellosen 
Thieven. Von G. Frey und L. Leucxanr. Leipzig, 4847. C'est la deuxième édition de ses sciences 
d’anatomie comparée, 

2. Lehrbuch der vergleichenden anatomie. Von V. StEBorp und STANNIUS. Berlin, 4845. 

3. « Nous décrirons d’abord les parties de l’homme, parce que de tous les animaux c’est nécessai- 


« Sairement celui que nous connaissons le mieux » (Histoire des animaux d’Aristote avec la traduc- 
tion française par M. Camus. Paris, 4783. Tome I, page 23, Liv. 1, vi, 8.) 


262 COURS D'ANATOMIE COMPARÉE. 


On en trouve davantage dans les divisions secondaires, qui sont caracté- 
risées par la méthode de classification adoptée par chaque auteur. Gelle du 
Règne animal de G. Cuvier, avec quelques variantes dans les dénominations 
des types et des classes, est cependant la plus généralement admise ; et cette 
sorte de contre-épreuve a démontré, pour le dire en passant, qu’elle était 
l'expression la plus juste de l’état de nos connaissances sur l’organisation 
des animaux, au moment où elle a été introduite dans ces diverses publi- 
cations. 

Le célébre Blumenbach, dont le 4/anuel d'anatomie comparée parnt -en 
1805, en un seul volume in-8°, et conséquemment dans la même année que 
la seconde livraison, ou les trois derniers volumes des Leçons, avait adopté, 
pour les divisions secondaires de son livre, la méthode descendante de 
l'homme aux animaux inférieurs ; mais en indiquant seulement les traits qui 
lui paraissaient les plus caractéristiques dans la série des classes 1. 

Gelles des animaux sans vertébres ne s'y composent «encore que des 
Insectes et des J’ers de Linné, et l'exposé delleur organisation ne comprenait 
que quelques traits, dont la plupart sont pris dans Swammerdam. 

Les Lecons d’'E. Home sont écrites d’après le même plan descendant, du 
moins pour le caractère général des divisions primaires et secondaires 2. 

ME Brave l'avait également adopté dans ses Principes d'anatomie 
compurée, dont malheureusement pour la science, il n’a paru qu'un volume, 
comprenant les généralités et les organes des sens ÿ. 

Le Manuel d'anatomie comparée de M. WirerAND, appartient encore à cette 
première catégorie 4. 

Les autres traités d'anatomie comparée que nous ‘avons à citer, doivent 
être classés dans la seconde. 

Le premier, sinon par son ancienneté, du moins par son importance, rest 
le Système d'anatomie comparée de mon ancien ami, lecélebreF. MrckeL. 

La première partie de cet ouvrage a paru en 1821, et la-sixième et der- 
nière en 1833. 

1. Handbuch der Vergleichenden anatomie von J. F. BLumeNsaom.(Gættingen, 4805. 

2. Lectures of comparative anatomy in tird volumes. London, 4844. 

3. De l’organisation des animaux, ou principes d'anatomie comparée par M. A.M.Ducrotay de 
BLraINviILze, D.'M. P., tome I, Paris, 1822. 


4. Handbuch der Vergleichenden anatomie, in ihren næchsten Berichung aufdie Physiologie, etc . 
Darmstadt, 1838, un vol, in-8o, 


COURS D'ANATOMIE COMPARÉE. 263 


Ce système d'anatomie comprend la description des organes et des ap- 
pareils dans l’ordre ascendant des classes inférieures aux classes supé- 
rieures. 

Le public savant a dù vivement regretter que cette importante publication 
soit restée très-incomplete 1. 

C’est aussi la méthode ascendante que M. Carus a adoptée dans ses É/é- 
ments d'anatomie comparée ?; et M. DecLe CuraïE dans ses /nstitutions d’ana- 
tomie comparée; ce dernier, em suivant exactement pour les divisions 
secondaires la méthode de classification du Règne animal de G. Cuvier. 

Enfin M. Horrarp, dans son Précis d'anatomie comparée #, et M. Granr, 
dans ses Éléments d'anatomie comparée Ÿ ont suivi ce même plan ascendant. 


III. 


Des différents points de vue sous lesquels l'anatomie des animaux 
£ 
peut étre envisagée. 


Ces Traités d'anatomie comparée publiés à limitation des Leçons, dont je 
crois n'avoir omis aucun des plus récents, ayant pour but unique ou prin- 
cipal, de faire connaître l'anatomie des animaux, serviront à démontrer sura- 
bondamment, qu’il n'y a pas, jusqu’à présent, d'autre anatomie comparée 
que celle qui se compose des faits de l’organisation, classés dans l’ordre 
des fonctions et comparés dans tous les groupes principaux de la méthode 
naturelle. 


4. System der Vergleichenden anatomie von J. F. Meckez, VI. Sheilen. Halle, 1821-1833. 

Dans la préface de la sixième partie ou du sixième volume, qui traite des organes de la respiration 
et. de la voix, l’auteur fait espérer que les parties suivantes, comprenant les organes des sécrétions 
particulières, ceux de la génération, le système nerveux et les organes des sens, paraîtront sans 
plus de retard, à de courts intervalles. Sa mort ne lui a malheureusement pas permis de remplir cette 
promesse et d'accomplir conquemment la moitié de la tâche qu'il avait entreprise. 

2. Lersbuch der Zootomie, (première édition, Dresde, 4818, 4 volume avec atlasin-8°, et deuxième 
édition, Leipzig, 4834.) La traduction française qui a paru à Paris chez Baillière, en 1835, a 3 volumes 
avec un atlas séparé. 

3. Instituzioni di anatomia e fisiologia comparativa. Parte prima, animali invertebrati. Napoli, 1832. 

k. Précis d'anatomie comparée. Paris, 1835. 

5.. London, 1844. 


264 COURS D'ANATOMIE COMPARÉE. 


On a dù choisir, en premier lieu, pour faire cette comparaison, l’âge 
adulte, l’âge de propagation, l’époque de la vie où l’organisation est définie ; 
expression dont je me suis peut-être servi le premier, dans ma classification 
nouvelle des cinq époques de l'existence. 

Mais la connaissance de l’organisation définie, doit servir de point de 
départ, de terme de comparaison, soit pour remonter aux trois époques qui la 
précèdent, et d’abord à la première, ou à celle du développement du germe 
dans l'œuf, soit pour passer à la cinquième, à l’époque d'enveloppement. 

Lorsque l'anatomie et la physiologie comparées pourront étendre leurs 
comparaisons, avec ordre et sans trop de lacunes, à toutes les époques de la 
vie, nul doute qu'elles ne s’élèvent, dans cette direction, à un degré de per- 
fection qu’elles sont loin d’avoir atteint. 

J'ai tenté un premier essai de ce vaste plan, je me suis efforcé d’en tracer 
les premiers linéaments dans mes cours au collége de France, dans lesquels 
j'ai traité des rnélamorphoses, ou des principaux changements qui ont lieu 
dans la forme et la structure des corps vivants, depuis la première apparition 
de leur germe, jusqu'au terme de leur existence, et des phénomènes de leur 
vie correspondant à des changements. 

N'oublions pas que l’importante considération des organes et des or2a- 
nismes se développant, comparés aux organismes développés, n'avait pas 
échappé aux vues ni au plan de M. Cuvier. Dès 1806, il avait eu le projet 
de faire entrer dans le cadre de son ouvrage, les différences organiques qui 
distinguent l'embryon, ou le fœtus, ou l’animal nouveau-né, de l'adulte. 

En tête de la dernière Lecon, celle sur les sécrétions, dont il m'avait aban- 
donné la complète rédaction, il avait écrit lui-même le paragraphe suivant, 
pour se justifier de terminer avec le chapitre des sécrétions, le premier Essai 
d'anatomie comparée. 

« L'ordre naturel de notre ouvrage aurait dû amener à la suite des organes 
« de la génération, ceux qui appartiennent à l'embryon, au fœtus et à l’ani- 
« mal nouveau-né, et qui distinguent chacun de ces états de celui de l'adulte; 
« mais diverses circonstances nous ayant déterminés à réserver ce travail 
« pour un autre moment, nous terminerons nos recherches par la descrip- 
« tion des organes qui servent à extraire de la substance du corps, quelque 
« matière destinée à en sortir. » 


En novembre 1827, au moment où je rentrai dans la carrière des sciences, 


COURS D'ANATOMIE COMPARÉE. 265 


après de longues années d'interruption, M. Cuvier m’adressait à Strasbourg 
une note où il partageait entre lui et moi le travail de la seconde édition de 
cet ouvrage; il m'y recommandait entre autres, de composer une Lecon sur 
le fœtus et ses enveloppes. faudra terminer, ajoutait-il, par une Leçon sur 
les monstres 1. 

On voit que le plan de l'auteur principal des Leçons s’étendait à mesure 
des progrès de la science. 

Mais l’Embryogénie et la Tératologie, qui devaient entrer dans notre cadre, 
sont devenues si importantes, par les détails dont elles se composent en ce 
momemt, un résumé en aurait donné une idée si incomplète, que j'ai dû 
m'occuper d’une publication séparée sur ce premier sujet. 

Quant au second, il a été traité avectout le développement, toutes les vues 
scientifiques désirables pour l’état actuel de la science, par notre honorable 
collègue M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, vues qui comprennent entre autres 
celles de son illustre père, de F. Meckel, de S. Tiedemann, et de M. Serres. 

Ce n’est pas qu’en renonçant à introduire immédiatement dans notre plan, 
toute l’ovologie, l'embryogénie et l'organogénie, nous ayons toujours négligé 
de comparer l’organisation du fœtus avec celle de l'adulte. 

Qu'on nous permette d’en citer deux exemples : 

Déjà, dans notre ancien texte, nous avons eu soin de signaler la division 
des reins ou les reins multiples du fœtus humain, et de les comparer avec 
ceux de plusieurs mammifères de l’âge adulte, en cherchant les rapports de 
cette division permanente avec le régime et le milieu où vit l’animal ? et la 
famille à laquelle il appartient. 

Dans le nouveau texte, je m’exprime ainsi qu’il suit, au sujet de l'utérus : 
« La seconde partie des oviductes, chez les mammifères, l'oviducte incuba- 
« teur ou l'utérus, n’est pas toujours double, comme la première. 

« Dans l'espèce humaine comme chez les Singes, ce n’est que dans le fœtus 
« qu’on aperçoit des traces de cette duplicité par la bifurcation profonde que 
« montre l'utérus à cette époque de la vie... C’est chez la femme, dans des 
« cas extraordinaires de monstruosités qu’il faut aller chercher le plan normal 
« généralement double de l’organisation des oviductes incubateurs, continua- 


A. Voir le fac-simile de cette note, que j'ai fait annexer à la deuxième édition. 
2. Voir notre tome VII, pages 563 et suiv., et le comparer au texte des Compies rendus de l’Aca- 
démie des sciences, tome XXI, page 1319. 
Arcuives pu Muséum, T. VIII. 34 


266 COURS D'ANATOMIE COMPARÉE. 


« tion des oviductes propres; je veux parler des matrices doubles, dont les 
« observateurs ont constaté, dans l'espèce humaine, plusieurs exemples très- 
« remarquables L » 

L'embryogénie, qui peut conduire à une connaissence plus précise de la 
structure intime de l’organisation définie, est une sorte d'analyse naturelle 
de celle-ci. M. J. Müller l’a bien senti, lorsqu'il a cherché à approfondir la 
structure intime des organes sécréteurs ?. 

F. Meckel doit être considéré comme le fondateur de cette partie de Z’ana- 
tomie comparée, dans ses Fragments sur l’histoire du développement du fœtus 
humain #, dont les observations ont été faites en 1804 et 1805, en ma pré- 
sence, dans le laboratoire de Cuvier, sur des fœtus de la collection du Jardin 
des plantes, 

Meckel y compare entre autres les organes du fœtus humain de différents 
âges avec celle des mammifères amphibies et des cétacésadultes. Il étend même 
plus loin ses comparaisons, en exposant les différences qu’il a découvertes 
dans les fœtus et les adultes de plusieurs autres mammifères (souris, cochon 
d'Inde, etc.). 

On lit, dans ces fragments, ce passage remarquable par lequel on pourra 
juger de l'esprit scientifique qui dirigeait le jeune anatomiste, dans ses pre- 
mières recherches. « Je suis loin de regarder comme une idée simplement 
« ingénieuse, l'opinion de KreLmever, que le fœtus humain dans ses divers 
« degrés de développement, montre successivement ceux où s’arrétent, pen- 
« dant toute leur vie, les animaux inférieurs, cette opinion se trouvant fondée 
« sur un grand nombre de faits #. 

L'année suivante, en 1807, M. Étienne Geoffroy Saint-Hilaire montrait 
dans ses Considérations sur les pièces de la téte osseuse des animaux verté- 
brés, et particulièrement sur celle des oiseaux, qu’il était nécessaire de les 
étudier dans le poulet récemment éclos pour connaitre leur analogie de nom- 
bre et de connexion ÿ. | 


A. Tome VIIT, page 30. 

2. De Glandularum secernentium structura penitiori, in-fol. Berlini, 4832. 

3. Abhandlungen aus der menschlichen und vergleichenden anatomie und Physiologie, von F. Mu- 
kel. Halle, 4806. 

&. Ibid., 494. 

5. Annales du Muséum d'histoire naturelle, tome X, pages 342 et 365. 


| 
| 
| 


COURS D'ANATOMIE COMPARÉE. 267 


Remarquons que cette comparaison de la tête osseuse d’une classe (de 
celle des oiseaux) au second äge de la vie, avec celle de l’âge adulte ou du 
quatrième âge de la vie d’une autre classe ( de celle des mammifères) due à 
M. E. Geoffroy Saint-Hilaire; jointe à celle qu'avait publiée l’année précédente 
F. Meckel, sur les différences que présentent les organes intérieurs du fœtus 
et de l’adulte chez l’homme et plusieurs mammifères, étaient de lumineuses 
indications de l'utilité, de la nécessité même d’étendre les comparaisons 
organiques, non-seulement aux animaux de toutes les classes, mais encore 
à ceux de divers àges, afin d'apprécier avec justesse leurs véritables analo- 
gies de composition. 

Ces exemples créaient à la fois l'embryogénie et l'anatomie comparée phi- 
losophique, dans laquelle on considère les analogies de composition des divers 
organismes indépendamment des fonctions. 

L’une et l’autre science sont des parties distinctes de l'anatomie comparée, 
soit par les nombreux matériaux dont se compose la première, soit par la 
direction plus spéculative que positive prise par la dernière, en se fondant 
en partie sur des vues ingénieuses mais sujettes à discussion. 

Nous avons vu que la première édition des Leçons ne comprenait que des 
traces de l Embryogénie et le projet manifesté par M. Cuvier d'en traiter dans 
un autre moment. 

Blumenbach, à la vérité, avait terminé dès 1805 son Manuel d'anatomie 
comparée, par un chapitre sur le développement du poulet dans l'œuf, pré- 
cédé d’un autre sur les enveloppes du fœtus des mammifères et sur les rap- 
ports différents selon les familles, avec les parois de l’utérus. 

A cette exception près, aucun des auteurs que j'ai déjà cités et qui ont 
publié des Leçons, des Traités, des Éléments ou des Manuels de Zootomie, 
ou d'anatomie comparée, n’a cru devoir y comprendre l’Embryogénie tout 
entière, et n’en a pris tout au plus que quelques traits d’organogénie, comme 
Meckel dans les derniers volumes de son système d'anatomie comparée. On 
l’a au contraire introduite dans les Traités de physiologie !, comme appar- 
tenant plus intimement, ainsi que son nom l'indique, aux phénomènes de la 
génération partielle ou générale des organismes. 

Quant à l'anatomie philosophique, elle peut être à la fois considérée 


4. Voir ceux de Burdach et de J. Müller. 


2638 COURS D'ANATOMIE COMPARÉE. 


comme une science à part, comme une anatomie distincte si l’on veut, ou 
collatérale de l'anatomie comparée proprement dite. 

Nous appellerons encore celle-ci natomie comparée fondamentale, parce 
qu’elle est la science des faits interprétés logiquement ou des notions détail- 
lées de l'organisation, desquelles on part pour les diverses considérations 
dont les organismes peuvent devenir les sujets. 

Nous la désignons encore et plus généralement par l'épithète si juste de 
physiologique, parce qu’elle a pour but principal de faire comprendre la vie, 
par la connaissance indispensable de ses instruments. 

Mais l'esprit philosophique, l'esprit généralisateur, l'esprit qui saisit les 
rapports, et la lumière qui en jaillit, peuvent être plus ou moins répandus 
dans cette étude des faits anatomiques dans leur liaison avec les phénomènes 
de la vie. 

Voici ce que je disais en 1804, dans un premier Mémotre d'anatomie com- 
parée que j'ai eu l'honneur de lire devant la Société de l'École de Médecine, 
à laquelle l’Académie royale de médecine, actuellement l’Académie nationale, 
a succédé, Ce Mémoire avait pour titre : 

De la langue considérée comme organe de préhension des aliments. Je 
cherchais, entre autres, à y démontrer le mécanisme par lequel celle du 
Fourmilier parmi les Mammifères, et celle du Caméléon parmi les Reptiles 
s’allongent extraordinairement hors de la bouche. 

« Ces grands mouvements, exprimai-je en commençant. ne sont-ils dus 
simplement qu’à une extension des moyens ordinaires employés dans les 
autres animaux de chaque classe? 

« Ou la puissance créatrice a-t-elle été forcée d'en créer de nouveaux ? Je 
« dis à dessein forcée, parce qu’elle ne semble presque jamais construire sur 
« un nouveau plan, que lorsqu'il lui est impossible de suivre son premier 
« modele. 

« Ces questions, ajoutai-je, ne tiennent pas simplement à l'explication des 
« phénomènes particuliers à certains animaux ; elles sont encore liées aux lois 
« de l’organisation. » 

Voici les conclusions d’un autre Mémoire intitulé Recherches anatomiques 
sur les organes de mouvement du Phoque commun (recherches faites en 1809, 
dans le laboratoire de cet établissement où je remplaçais momentanément 
M. Cuvier, absent). 


COURS D'ANATOMIE COMPARÉE. 269 


« Tels sont les moyens départis aux Phoques pour se mouvoir. Leurexamen 
«anatomique fournit une nouvelle preuve que, depuis l'homme qui semble 
« fuir le sol dans sa marche, jusqu'à ces animaux qui y sontcomme enchaînés 
« par toute la longueur de leur corps, on trouve constamment un même 
«plan d'organisation. Partout ce sont les mêmes leviers qui varient dans 
« leur nombre et leurs rapports essentiels; mais qui présentent beaucoup de 
« différences dans leur forme, leur longueur, dans la manière dont ils sont 
« joints au point d'appui; dans le degré de force et dans la direction de la 
« puissance qui les meut. 

« Sous ces divers points de vue, les Phoques nous ont offert des modifica- 
« tions importantes, qui expliquent, il me semble, d’une manière satisfai- 
« sante, leurs mouvements singuliers 1, » 

Celui qui a eu le premier l’idée, du moins dans nos temps modernes, de 
considérer et de décrire la structure d’un même organe ou la composition 
d'un même appareil, dans toute la série animale, et de ie montrer en pre- 
mier lieu dans son plus haut degré de composition, puis là se décomposant 
successivement, se simplifiant à mesure que l’on descend vers les animaux 
les plus inférieurs; 

Celui qui a montré constamment la perfection de la fonction en rapport 
avec la complicatiou de l'instrument, ou la division du travail, pour me ser- 
vir d’une expression récente, empruntée à l’industrie; 

Celui qui a mis en tête de cet ouvrage qui a fondé l'anatomie comparée 
comme science, cette admirable première Leçon comprenant des Const- 
dérations preliminaires sur l’économie animale; Lecon dont je ne saurais 
trop recommander la lecture : Vacturna versale manu, versate diurna, 
Leçon dont le plan ingénieux et profondément iustructif résumait tous 
les principes fondamentaux de la science de l’organisation animale, et les 
résume encore aujourd’hui avec une grande vérité, nonobstant un demi- 
siècle d'épreuves et de progrès dans les détails, qui n’ont fait que les con- 
firmer. 

Celui enfin qui a fondé la méthode naturelle de classification du Règne 
animal sur l'aperçu aussi vrai qu’ingénieux des certains plans généraux d’or- 
ganisation, caractérisant les premiers groupes de ce Règne ou ses embran- 


1. Mémoires du Muséum d'histoire naturelle, tome XIX. 


270 COURS D'ANATOMIE COMPARÉE. 


chements; puis sur les principales modifications de chacun de ces plans, 
distinguant les classes qu'ils comprennent, et sur l’ensemble des ressemblances 
les plus essentielles qui caractérisent ces mêmes classes ; celui qui a su com- 
parer etmesurer, avec la justesse et la précision de son génie pénétrant, les 
degrés des ressemblances et des différences que lui ont présentés les êtres 
animés, dans la revue qu'il en a faite pour son Tableau élémentaire, où par 
son Aègne animal distribué d'après son organisation; celui qui s’est servi 
avec bonheur, c'est-à-dire avec une grande justesse d’esprit, des données que 
la science de l’organisation lui fournissait dans les détails, pour grouper ces 
mêmes êtres, d’après l'ensemble de leurs rapports, dans les cadres de la mé- 
thode naturelle , a été cependant taxé, par l’un, de n'avoir pas connu les 
principes qui servent à reconnaître les animaux d’une même famille ; par tel 
autre, d’avoir amassé simplement les faits anatomiques, sans avoir su les 
généraliser. 

Ce n’est pas à nous à dire jusqu’à quel point on a eu tort ou raison 
de comprendre, dans cette dernière censure, les deux collaborateurs qui 
ont secondé l'homme de génie dans l’œuvre importante des Leçons; ou 
qui ont librement suivi sa méthode sévère et si logique, dans les efforts 
qu'ils ont faits pour avancer, par leurs travaux indépendants, l'anatomie 
comparée et la zoologie. 

Le public instruit et impartial a du faire justice des préoccupations qui 
ont pu déterminer à prononcer d’aussi étranges paradoxes 1. 

On se serait moins écarté de la vérité, en montrant, comme on l’a fait 
ailleurs, les deux écoles qu’on a désignées, l'une comme physiologique, l'autre 
comme philosophique, s'éclairant mutuellement; et la science qui est une, 
étudiée plus particulièrement sous tel ou tel point de vue, dans telle ou telle 
direction, suivant la nature du génie ou de l'intelligence qui s’efforce de 
l’interpréter, en cherchant consciencieusement la vérité. 

Cette derniere phrase, la recherche consciencieuse de la vérité scientifique 
définit et peint très-exactement le caractère qui distinguait éminemment le 
maitre illustre auquel j'ai cru devoir consacrer une grande partie de ce pre- 
mier entretien. 

Dans le suivant, je compte revenir sur les différents points de vue sous 


4. Dans une réunion solennelle de savants anatomistes. 


COURS D'ANATOMIE COMPARÉE. 271 


lesquels on peut envisager l'anatomie des animaux et plus particulicre- 
ment sur l'influence qu’elle a eue comme anatomie comparée où physio- 
logique, sur ces derniers progrès de lanatomie et de la physiologie de 
l'homme. 

Je la montrerai ensuite servant de la manière la plus utile, la plus indis- 
pensable, comme anatornie zoologique, aux diverses applications de la mé- 
thode naturelle de classification du Règne animal. Et, à cette occasion, je 
vous exposerai celle que j'ai adoptée, qui n’est au fond que la méthode du 
Règne animal de G. Cuvier; toutefois avec un certain nombre de modifica- 
tions importantes que nécessitent les progrès nombreux et journaliers que 
la science de l’organisation ne cesse de faire dans la connaissance des 
animaux. 

Je chercherai enfin à la montrer dans ses applications lumineuses à la Pa- 
léontologie zoologique, qui n’existe que par l'anatomie comparée, où par les 
moyens qu’elle fournit pour reconnaître un animal d’après un ou plusieurs 
fragments persistants de son organisme. 

11 m'a semblé utile et convenable de vous donner ainsi une idée générale 
« de cette science importante, de cette science immense, si on l’étend à tout 
« ce qui a vie, de cette science infinie comme la nature organisée, sinon dans 
« sa réalité actuelle, du moins dans son sujet et dans son but. Elle a pris place 
« de nos jours parmi les sciences naturelles, comme une apparition gigan- 
« tesque, comme un nouveau monde, offrant à l’investigateur de la nature 
« un champ sans limites de découvertes incessantes 1. » 

Ce n’est qu'après ces Lecons préliminaires que j’entrerai dans le sujet par- 
ticulier de ce cours, l'exposé de l’organisation des animaux vertébrés, dans 
l’ordre des fonctions, et comparée d’une manière générale à celle des autres 
embranchements. 

Je commencerai par le squelette et je chercherai dans son étude indispen- 
sable au paléontologiste, tous les caractères zoologiques qui peuvent servir à 
distinguer le groupe auquel ce squelette appartient ; aussi bien que tous les 
caractères physiologiques indiquant la part que les parties du squelette ont 
nécessairement dans le jeu des fonctions. 

Si je parviens, dans l’accomplissement de cette tâche difficile, à vous faire 


1. Voir au mot Anatomie du Dictonnaire universel d'histoire naturelle de Ch. d’Orbigny, la fin de 
cet article, 


272 COURS D'ANATOMIE COMPARÉE. 


bien connaître cette organisation merveilleuse ; si, parmi les détails immenses 
dont cette science se compose, j'ai le bonheur de choisir les plus propres à 
vous en faire apprécier l’étude ; à vous y intéresser aussi vivement qu'elle 
m'attache et me charme, si je suis assez heureux pour en interpréter l'en 
semble et les détails de manière à vous y montrer partout le doigt puissant 
de la suprême intelligence du Dieu créateur et conservateur de toutes choses, 
je serai amplement récompensé des derniers efforts que j'aurai consacrés à 
la dernière tâche de ma vie. 


MONOGRAPHIA 


MONIMIACEARUM 


PRIMUM TENTATA. 


2B6E- 


SCRIPSIT 


LUD.-RENAT. TULASNE, 


ACAD. SC. PARISINÆ ET MONAC. SOC., BOT. IN MUSÆO PARIS. ADJ 


JAM PRIDEM est ex quo mihi mentem amicus injecit ut plantas e Monimra- 
cearumM ordine neglecto colligerem, et accurate recognitas primumque recen- 
sitas evulgarem. Postquam autem, herbariis parisinis sedulo pervolutatis, 
copiam harum stirpium haud paucam coegissem, etiamque bene multas a 
Musæis extraneis quorum largitatem jamdudum licet indignus cognoveram, 
mutuatus essem, aliud ex alio mihi impedimento fuit quominus optata exse- 
querer, ita ut pabulum studii intactum a dextris perdiu jacuit. Cum postea 
ab obstaculis cujuslibet sortis tandem expeditus, labori omni studio incubuis- 
sem, in arduas argumenti suscepti quæstiones mox incidi, multotiesque do— 
lens cognovi me ope illa esse destitutum qua solvi fortasse potuissent. 
MonimiacEaRUuM genera huc usque nota alia ab aliis nullo negotio distin- 


guuntur, naturæ consentanea patriaque vulgo circumscripta veniunt. De 
ArcHives DU Muséum, T. VIII. 35 


274 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


speciebus autem quibus singula constituuntur aliter sæpe dicendum est. 
Mollinediarum et Citriosmarum inprimis, quæ cæteras confamiliares numero 
longe præstant, definitio sincera, tuta, multis difficultatibus premitur. Hæ 
frequentius ex hoc pendent quod mas et femina cujusque plantæ in phyto- 
thecis nostris simul non suppetant, ita ut illius adumbrationem mancam 
proferre cogamur, nec notas plerumque perspiciamus quibus tute a conge- 
neribus discriminetur. Enimvero specimina unisexualia, de specie diversa, 
quæ sibi invicem conferimus, quum sexu non quadrant, justæ comparationi 
vix inservire queunt ; et quidem, si sexu convenerint, criterium plantarum 
quas sistunt, notas dico essentiales, ex üs solis, sexu altero deficiente, ut plu- 
rimum non prospere trahitur, Ea causa est quæ phytographi festinationem 
dum moraretur, eum ab opusculo edendo revocavit, donec botanica omnia 
sibi promissa ex omni parte comparasset, quorum auxilio errores complures 
fortassis emendaret vel quoviscumque modo suum ditaret libellum. Nune 
autem cum thesauros hos omnes diu præ manibus habuerit, ne benignis 
incœpti fautoribus, Broncenrarrio scilicet, Manrio, FENZuI0, BRaunio, 
Kzorzcu1o, Lesserrio JaLBrRTIOque, viris illustrissimis quibus debitas hic per- 
solvere grates decet juvatque, in mentem veniat sua periisse beneficia, lon- 
giorumque cunctationum merito fiant impatientes, monographiam temere 
tentatam, licet rudem incomptamque, in apertum proferre statuit. 


I. 


Medio jam post Christum natum sæculo xvit, stirpis cujusdam e Moni- 
MIACEARUM ordine, sub vernaculo nomine J'amboure-cissa, primum fit men- 
tio in locuplete insulæ Madecassium historia FLacurtio nostro Parisiis edita. 
Exactis postea annis circiter sexaginta, monachus gentis nostræ, tum doctrina 
cum virtutibus insignitus, FeviLLæus cognomine, cum de rebus chilenis 
scriberet, Boldew, inter arbores sylvestres Americæ subaustralis decore 
semper virente et fragrantia notissimæ, olivas edules omittere noluit. Citriosma 
guianensis, sub Siparunæ titulo, anno 1775, AUgLETIO est adumbrata, et anno 
insequente Æedycarya Forsteris. SONNERATIUS postea (anno 1782) primam 
Amboræ, Fiacurrio Commersonique (a. 1772) jam obviæ diagnosin (sub 
Tambourissa) evulgavit, paulo post saummo Jussixo iterum elaboratam me- 
livoremque factam. lisdem circiter temporibus, Mollinedie Rurzio Peruviam 


ORGANOGRAPHIA : CAULES. — FOLIA. 275 


lustranti innotuerunt, et anno 1798 in Systemate vegetabilium Flore peru- 
vianæ et chilensis primum singulæ descriptæ sunt, genericis characteribus 
quatuor ante annis præmissis. A/herosperma et Monimia, ineunte sæculo 
vertente, hæc Tauarsto, illud BizLaRDiERO reperta sunt. Ex quo autem Xibara 
sub Brongniartiæ signo, et Doryphora inter Atherospermata, prodierunt, 
trigesimus fere labitur annus. 


iQ 


MonimiAcEz exiguum sistunt vegetabilium ordinem in quo adhuc, quod 
sciam, nulla recepta est planta herbacea, annua v. polycarpica. Aliæ 
frutices sunt humiles, aliæ arbores præaltæ immensa fronde superbiunt. 
Quædam quotannis folia dimittere, nudaque brachia sub cœlo arido et fer- 
vido aliquandiu protendere videntur ; pleræque autem qualibet anni tem- 
pestate viridi ornantur coma. Omnibus folia sunt simplicia, integerrima 
v. dentata, petiolo suffulta, opposita, terna v. quaterna, tenuia vel coriacea, 
glabra, sericea aut tomentosa, semperque stipulis destituta. Plurima glan- 
dulis scatent odoris et propterea pellucido-punctata, cum luci obversa spec- 
tantur, deprehenduntur. Talibus suum nomen Cétriosmæ debuerunt. Foliis 
aliis, Boldeæ v. gr. et Monimiarum, insunt concretiones e materie dura, pe- 
træa (Cystolithé Wedd. !), quibus ex ordine distributis arefacta asperantur. 

Rami foliorum ordinem sequuntur aliique aliis opponuntur, aut verticil- 
latim terni quaternive patent. Quas agunt innovationes ut plurimum pube 
aut tomento, foliorum instar, primitus teguntur, lenteque glabrescunt. Id 
integumenti e pilis nunc simplicibus v. solitariis, adpressis aut divaricato- 
implexis, nunc fasciculatis, erectis patulisve, liberis aut in lepides discoideas, 
integerrimas ciliatasve coalitis constat, et nonnunquam pilos utriusque sortis 
commistos et intricatos exhibet. 

Gemmæ in imis foliorum axillis, assueto more, generantur. Solitariæ sunt 
vel plures (2-4) superpositæ, modoque nudæ observantur, modo contra 
perulis subaridis tectæ v. squamulis vallatæ. Adgregatas simul et squamatas 
in Æmboris et Hedycaryis australibus videbis. 


! Cfr. Annal. scient. nat., ser. 4, tom. IT (1855), p. 267. 


276 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


III. 


MoniMiAGEÆ suis e frondibus, cortice, ligno fructibusque, non autem ex 
corollis gratum, citreum nempe v. cinnamomeum, quo multæ insigniuntur, 
spirant odorem. Ubicumque enim vigeant, flores apetalos, indecoros vulgoque 
unisexuales duntaxat edere eis licitum est, ita ut diœcæ, monœcæ et raris- 
sime androgynæ occurrant. 


& 1. 


Anthemia aut ramulos hornotinos terminant, aut simul ex axillis foliorum 
quibus ornantur prodeunt. Folia hæcce anthemiis supposita apud Wolline- 
dias in bracteas perexiguas sæpissime commutantur, et ex imis innovationibus 
ut plurimum oriuntur. 4mbora sola, ut videtur, anthemia sua e ramis anno- 
sis efoliosis unaque sed multo rariora e ramulis foliferis progignere solet. 
Anthemia hæc omnia pro definitis merito habenda sunt. 4therospermatis 
moschati Billard. flos solitarie axillaris e pediculo bracteis duobus oppositis 
sterilibusque instructo pendet, ac quapropter cymam abortu unifloram sistit. 
Etenim bracteæ consimiles in pedunculo florifero 4{herospermatis Sassafras 
Cunn. generantur quæ florem ab impari s. terminali non dissimilem singulæ 
fovent; inde cymatriflora perficitur. Cymæ pares apud Hollinedias nune solita- 
riæ OCcurrunt, nuncin paniculas pauci-brachiatas et frequenterumbelliformes 
oppositæ ternæve digeruntur. Cymas unifloras factas itidem sæpe consociari 
racemosque v. umbellas struere, Mollinediis quibusdam, femineis inprimis, 
etiam probatur. Paniculæ e cymis trifloris manifeste formatæ, ipsæque flore 
apicali sæpius definitæ, in Laureliis, Hedycarüs Boldeaque similiter obser- 
vanlur; eædem apud Æmboras Moniniasque abortibus variis, bractearum 
frequenti defectu, et cymarum v. eorum fuleiminum in brachia multifariam 
discedentium , dissociatione sæpe adulterantur. Nonnullæ etianm Æm”boræ 
racemis sinceris licet fortasse definitis, Campanularum instar, uti videntur. 

Citriosmæ a cæteris confamiliaribus propter anthemiorum fabricam 
recedunt. Eis typus solemnis est cyma iteratis vicibus dichotoma, cujus 
brachia nunc longe protracta laxam paniculam, nunc multo breviora con- 
tractam struunt. Pedunculi autem qui inferne ad normam regularem dicho- 
tome, de specie, scinduntur, flore alari exstante v. deficiente, superne in 


ORGANOGRAPHIA : GENITALIUM TEGMINA. 277 


abortibus plurifariis hinc aut illinc pereunt vel summopere abbreviantur, 
quare extrema brachia in racemos nonnihil circinantes v. spicas floribus 
secundis, contiguis (alternis) laxisve onustas jureque scorpioideas dicendas 
convertuntur. Id insuper de anthemiis Céfriosmæ notandum volo, ea scilicet 
geminatim axillaria (non autem superposita) vulgo pronasci, gemma recenti 
v. torpente interposita. 

Cujuscumque sortis habitusve sint anthemia, bracteæ bracteolæque quibus 
stipantur exiguæ, subaridæ, citoque caducæ, illis decus nullum, ne fugitivum 
quidem afferre valent. 


$ 2. 


De floralibus apud Moximiacras integumentis s. genitalium tegminibus 
varie disceptatum ; quænam sint, paucis exponere conabor. 

Involucra quibus Monimiacearum genitalia excipiuntur v. teguntur, quasi 
integra, saltem de specie, unius modi sunt, calicesque referunt quorum 
phylla numero et ordine varia deorsum in membranam receptaculo continuam 
plus minus coalescere solent. Quandoque tamen accidit ut phylla ordine 
interiora tenuiora fiant, assuetam deponant pubem, speciemque ‘corollis 
sinceris privam quodam modo assumant ; hoc testantur Boldea et Athero- 
spermeæ, quæ perigonii polyphylli dignitate cætera genera præstant. Et 
quemadmodum in CazycanrHeis, NympnÆacris et multimodis Cactorum typis, 
ne plures citem, minima intercedunt discrimina calycis partes inter et 
corollæ v. quidem androcei elementa, adeo ut uniuscujusque apparatus 
limites certos definire vix possibile videatur, sic apud Moniariaceas modo 
memoratas utrum calyx multiplex duntaxat, an contra calyx et corolla simul 
adsint, prima specie ambigitur. Quod ad Boldeum attinet, phylla ejus floralia 
androceo propiora, etsi ab externis glabritie tenuitate coloreque discrepant, 
petala sincera non libenter salutarem, cum numero admodum varient, nec 
sepalis genuinis rite alterna sese habeant. Eadem de Atherospermeis valent. 
Cæterum quod floris tegmina phylloidea sensim formam mutent etin genitalia 
mascula, sicutiin Nympxæaceis videre est, convertantur, Bo/dea et Ambora 
præcipue demonstrant. Dimidiam enim antheram phyllis Boldeæ petaloideis, 
in extremo limbi margine, quemadmo um stamina nonnulla petalis Rosæ 
semi-plenæ adnascuntur, hinc quandoque hærere, cum flores masculos arbo- 
ris chilenæ explorarem , compertus sum ; squamulas petaloideas perigonii 


278 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


ejusdem feminei parietibus insitas nil esse nisi stamina mutata s. larvata 
similiter constat. Amboræ etiam stamina quæ sub ore receptaculi extrema 
se condensant, interdum ananthera vixque ab appendiculis s. squamulis 
sepalorum locum tenentibus dissimilia fiunt. Inde genitalium origo et cum 
phyllis natura commuuis, licet singula vices utique diversissimas agant, 
patent; namque sicut ex nihilo omnia fieri, sic e quam paucissimis typis 
quam plurimam, ne dicam fere infinitam, rerum varietatem oriri jussit Deus 
omnipotens, prodigus vitæ, archetyporum parcus. 

E modo allatis sequitur perigonii partes de numero, situ formaque apud 
MonimiAceas admodum variare. De numero primum si inquiramus, sepala e 
cyclo quinario, nonnunquam depauperato, in octonum diminutum absolu- 
tumve et quidem interdum auctum, in Monimiis, Citriosmis, Boldea et 
Atherospermeis jactari, apud Æmboram contra et Mollinedias decus- 
satim duplicique ordine quaterna, in Fedycarya autem (Forsteriana saltem ) 
octona typice vulgo offendi compertum habebimus. Quinarii cycli, ditio- 
resque non rite definiti, ex elementis quincunciatim v. in spiram indefini— 
tam ordinatis constant, phyllaque nunc contigue inserta coronam unicam 
sistunt, nunc remota seu dissociata, sicuti in Pavonia sempervirente Ruiz. 
femina accidit, spiram laxiusculam fingunt. 

Cyclorum quos quaternos dicimus phylla decussatim opposita solitam 
frondium dispositionem imitantur. Simili modo calyx Æedycaryæ primariæ e 
verticillis duobus alternis componitur, qui vero quaterni et inæquales, interni 
scilicet sepalis s. dentibus paulo majoribus, observantur. Externis 4mboræ 
sepalis, thalami velantibus ostium, interiora vulgo adduntur quæ eodem or- 
dine densata, cruciatim nempe opposita, paulatim in stamina commutantur ; 
tandemque receptaculum ipsum, eandem secutum legem, in partes quatuor 
cinditur. 

Sepala minima et dentiformia sæpissime occurrunt ; quandoque etiam ad- 
modum obsoleta et subnulla, v. gr. apud Monimias, Citriosmas quasdam et 
Amboras plerasque, diceres ; in Aoldea autem, Hedycarya mascula, Molline- 
diis nonnullis et præsertim Atherospermeis multo majora, petalorum decus 
usurpare mentitamque struere corollam videntur. Ia apud feminas diu 
virentia persistunt fructusque coronant, hæc contra citius arefacta pereunt. 

Perigonii pars integra s. calycularis, sepalis continua, supposita, interdum 
a receptaculo s. peduneuli apice in torum ampliato vix discernitur ( vid., ex. 


ORGANOGRAPHIA : CALYX, — ANDROCEUM. 279 


gr., Laureliam masculan ); Sæpius vero floris totius Princeps aut majus sistit 
organum. Habita parietum ejus solita crassitudine, patet eos toro dilatato 
s. disco, quasi corio s, glutine, intrinsecus illitos esse, caulisque s. axis na- 
turæ factos participes. Excipulum de quo agitur in patellam discoideam apud 
Hedycaryas dilatatur ; frequentius autem urceoli globosi vel lagenæ formam 
obtinet. Staminibus exstantibus s, pollini ex eorum bursiculis hiantibus 
evolanti ostium aperit latissimum, germina e contrario arctiori carcere fovet, 
stigmataque duntaxat ultra foramen angustatum plus minus protracta quasi 
invite prodit. Cavitas ejus vulgo simplex est, pilis vestita glabrave ; aliter 
tamen se habet in Crriosmeæ Æmboræque feminis. Utriusque enim generis 
calyx fertilis, incrassatus , in loculos permultos ita dividitur ut Dorstenie 
receptaculum scrobiculatum in mentem revocet. Loculi Citriosmæe pervii, 
septis incompletis definiti, carpidium liberum singulatim includunt; 4mboræ 
vero cellulæ fructiferæ in parenchyma crassissimum confossæ, ab ipsis ovarii 
immersi simul et totius adnati parietibus vix aut nequaquam discernantur. 
Inde consequitur, ni fallor, ut anthemium inter, illud nempe Dorsteniarum, 
et florem, eum scilicet de quo agitur, nova indubiaque pateat analogia. 


$ 3. 


Stamina MonNiMIACEARUM totius excipuli calycini paginam denso agmine 
vestire solent ; numero enim indefinita vulgo dici merentur, licet quandoque 
sepalorum numerum aliquoties repetant, eumdem æquent aut vix superent, 
et quidem Pauciora consistant. Copiosissima vel pauca in uno eodemque 
genere offendi posse testantur Citriosme. Atherospermearum flos perfec- 
tior stamina subdefinita in cyclos contiguos ordinata concludit ; id insuper 
illius præcipuum est, coronæ scilicet antheriferæ coronas steriles interiores 
s. staminodia plurima præponere. 

Totam calyculi faciem sive velent, sive fauci ejus tantummodo inserantur, 
MONIMIAGEARUM omnium stamina perigyna salutanda; talia enim reapse 
deprehenduntur apud Atherospermeas androgynas, et de cæteris aliter sen- 
tire tum natura ipsa cum manifestissima analogia vetant. Mire autem super 
structura variant. Etenim in hoc duntaxat sibi constant quod anthera nun- 
quam versatilis fulcimini continua et tota ut plurimum adnata observatur. 

Filamentum in Hedycarya , Mollinedia, Amboraque subnullum , apud 
Atherospermeas nonnihil elongatur, et majorem in Monimia, Cütriosma, 


280 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


Boldeaque longitudinem adipiscitur. Nunc teres nudumque est, nunc glan- 
dulis (appendiculis carnosis) geminis, LAURINEARUM instar, supra basim au- 
getur, aut late membranaceum evadit, petalumque, Calycanthorum more, 
mentitur. 

Antheræ introrsæ extrorsæve, at semper rite bilocularis, bursiculæ lineares 
v. ovatæ modo contiguæ suffulcro imponuntur, modo connectivo crassiore 
disjunctæ marginales fiunt, tuncque ex toto discretæ manent aut apice Ccoa- 
lescunt et una eademque rima debito tempore dehiscunt. Sunt etiam antheræ, 
nec paucæ quidem, quæ modo illo hiant cujus LauriNex BERRERIDEÆQUE notis- 
simum præbent exemplum; harumce enim lobus uterque valvulam cireum- 
circa v. tantum ex interno latere solutam maturus dimittit, pollenque 
nudatum spargit. Valvulæ pendulæ sursumque revolutæ in Cétriosmis et 
Atherospermeis aridæ persistunt; in Montmits autem connectivo a latere 
continuæ late explicantur et biforis armarioli fores imitantur. 

Quod ad pollen ipsum attinet, pulvis est aureus luteusve, e granulis glo- 
bosis (humefactis) et simplicibus , tale quale apud pleraque vegetabilia 


dicotylea se habere solet. 


$ 4. 


Misso androceo ad gynæceum veniamus. 

1. — Gynæceum apud MonimiAcras omnes pistillis simplicibus s, rite unilo- 
cularibus, i. e. carpidiis discretis, constituitur. Hæ capsellæ ovuliferæ, etsi 
vulgo in eodem flore numerosæ et quidem stipatissimæ, mutuæ adhæsionis 
expertes semper deprehendantur, nec nisi stylorum ope in quos continuo 
v. rarius paulo oblique desinunt interdum coalent. Istius sortis adgluti- 
nationis, Citriosmæ paucæ, Æpocynorum v. Staphylearum propterea quodam 
modo æmulæ, exemplo sunt. Boldeæ carpella pariter consociari ExbLicaerus 
auctor est, vereor autem ne erraverit. Solius Æedycaryæ carpidia receptaculo 
late placentiformi nec sepalis velato imponuntur; eadem organa, apud cæte- 
ros typos, in penetralibus perigonii subocclusi alte recondita gignuntur. Sua 
cum pollen admiserint germina, #/o/linediæ supernam involucri cireumscissi 
partem subinde dimittunt ut nudata natalibusque angustiis expedita citius 
increscant conceptosque maturent fœtus; sunt etiam quorum perigonium 
pollini vix pervium pistillos steriles suffocaret ni debito tempore, pyxidis 
instar, itidem operculo minueretur. Tegmina reliquorum generum floralia 


ORGANOGRAPHIA : GYNÆCEUM. — FRUCTUS. 281 


minime connubiis obstare comperies. Cavernosum, ut puta, 4mboræ recep- 
taculum, licet carpidia sepulta stigmataque penitus inclusa foveat, cum vel 
minimis late hiascat flatibus, facilem aditum pulveri fecundo præbet. Stigmata 
Citriosmæ et affinium simplicia semper et vulgo tenuiter filiformia, ultra 
calycis spiraculum plerumque protrahuntur, longius brevius emergunt et ex 
polline vaganti aurisque sparso læte concipiunt. Qua de causa Honimie, 
Cüriosmæ, Bollea et Atherospermeæ omnes Xosas, Pomaceas et con- 
similes imitantur. 

Ambora sola in ipsis perigonii carnosi crassis parietibus sua carpidia 
immersa recondit, nec nisi eorum stigmata, et vix quidem, sinit in lucem pro- 
dire. Sua pleræque Citriosmæ dispertiuntur intra tot loculamenta quæ aptatam 
stylis exstantibus viam aperiunt. Monimiæ Boldeæque carpella pari modo sub 
calycis ventricosi tegmine integra et libera latitant, parietibusque maternis 
insident, sed alia ab aliis nequaquam dissepiuntur. Haud aliter de Mo/linediæ 
et Hedycaryæ proximæ ovariis dicendum quæ fecundata subito nudantur, nec 
etiam de Atherospermeis omnibus quorum carpia abscondita matu- 
rescunt. 

Ovulum solitarium singulis in ovariis gignitur; ovatum, prorsus anatropum 
et rectum constanter offenditur, modoque ex imo loculo assurgit, modo ex 
illius apice dependet, funiculo conspicuo,ubicunque inseratur, subdestitutum. 

2. — Carpidia apud Moximracras genuinas s. Monimieas singula in dru- 
pas, apud Atherospermeas e contrario in achænia cum creverint mutan- 
tur. Drupæ liberæ nunc perigonio ampliato, carnoso facto, involvuntur ac pro 
seminibus fructus inferi s. calyci adaati haberi possent, vunc involucrum 
maternum mature subaridum exuerunt, inde Monimieas in duos greges 
naturæ consentaneos, Cryptocarpas scilicet et Gymnocarpas, dividendas arbi- 
tratus sum. À cæteris cryptocarpis 4nbora ob drupas in perigonii parietibus 
incrassatis totas nidulantes et cum 1]lis coalitas facile distinguitur, ita ut ejus 
fructus quandoque nitide purpurati, mala nostratia v. baccam Mespili pro- 
digiosam et locuplete seminum copia refertam quodam modo imitetur. Ea 
causa est cur phytologi exstiterint qui veram fructuum apud MonimiacrAs 
genuinas naturam non agnoverint et earum drupas pro seminibus arillatis 
s. tegmine carnoso involutis habuerint (Cfr. Ruiz. et Pav., de Ctrosma, 
in eorum Systemate vegetab. Fl. peruv. et chilensis, tom. I, p. 263; nec 


non GmeLiNum de T'umburissa (Ambora), in suo Syst. nat. Lénn., t. II, p. 16.) 
ArcHives DU Muséum. T. VII. 36 


282 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


Druparum pulpa, vulgo tenuis, colore læto v. saturatiore inficitur ; apud 
Amboram quadrifidam Sonner. (sub J'ambourissa), Bixæ arillam croceam 
æmulatur; in Wo/linedia repanda, Rurzio et Pavonio auctoribus, succum 
purpureum trita fundit. Granulis e gummi s. resina odora et nilide lutea in 
Citriosmis et Monimits abunde scatet, ac in fructus parte superna cras- 
sior generatur. Endocarpium variam putaminis naturam assumit, namque 
osseum, ligneum, crustaceum aut cartilagineum fit. Tenue offendi, et leve 
in utraque pagina, nec duritie pollere in Mollinedia et Hedycarya compe- 
rimus. Amnboræ contra putamen osseum s. crustaceum et leve est ; Boldeæ 
crassissimum , durissimum et venis impressis extus marmoratum. Apud 
Monimias et Citriosinas osseum scrobiculis signatur nec non tuberibus 
v. prominentiis variis asperatur. Quem tales nuclei fovent, quasi in ferreo 
carcere detinetur embryo, nec tempore suo exire potuisset ni providens 
rerum omnium Conditor putamen ante radiculam perforasset, ac præterea 
longitrorsum, corculo summa vi vegetationis nitente, scissile fecisset. 

Achænia Atherospermearum stylum prælongum carpidio impositum 
singula retinent et quapropter formam longe linearem rectamque matu- 
rescendo non mutant ; pilis mollhibus longis patulisque ex omni parte vestiun- 
tur, plumosa fiunt et achænia Rosarum, Cercocarpi, v. Clematidum imitantur. 

Quod ad semen ipsum attinet, crassum est et liberum in Monimiaceis dru- 
paceis, minimum contra et tegminibus externis adnatum apud achæniopho- 
ras, sed super structura non variat. Testa illius membranacea, tenuissima, 
fragilis et pallida, hilo perexiguo, chalaza ampla rapheque lineari longa ét 
interdum solubili signatur ; ea tegitur albumen carnoso-oleosum (quandoque 
arescendo durissimum factum) ex quo facile totius seminis materies consis- 
tit. Embryo rectus, brevis, exiguus et fere quidem vix conspicuus, in axi 
hujus molis prope hilum reconditur. Cotyledones ovatæ planæque nunce 
antica pagina cohærent, nunc contra vix evolutæ late ab invicem discedunt ; 
radicula, prout ovulum rectum aut pendulum fuerit, basin aut verticem loculi 
seminiferi spectat, et putaminis foramini, si quid adest aperturæ, proxima 
respondet. 

IV. 


Paucissima de Monimiacrarum anatomia seu histologia verba faciam. 
Omnium quas dissecui lignum ferme ex iisdem partibus constare videtur. 


HISTOLOGIA. — FAMILIÆ PRIMORDIA. 283 


Fibræ longe angusteque lineares poris exiguis rotundis sparsis inordinatisque, 
pari modo atque cellulæ quibus radii medullares struuntur, sed parcius, 
notantur. Vasa diametro summopere varia nunc poris, areola quandoque 
circumsignatis, nunc rimis stipato ordine parallelis, aut poris simul et rimis 
pertunduntur Y. inscribuntur ; sunt etiam, exoleta sane, quorum membrana 
partim destructa in scalas s. cancellos mire mutatur. Vasa spiralia quæ evo- 
lutioni non repugnant medullam centralem, sæpissime crassam, ut solet, 
ambiunt, Cæterum lignea Movimiacearum materies ut plurimum densa est, 
et quasi tota uniusmodi, oculo etiam armato, nonnunquam videtur; vulgo 
quidem radiis medullaribus stipatis perbelle signatur, marmoratur, sed vasa 
fere ubique similiter et subinordinate inter fibras disperguntur, licet speciem 
illam reticulatam quæ in Carvcanraris observatur, non ostendant ; inde fit 
quandoque ut strata quotannis nata in trunco secto ægre discernantur. Quod 
ad colorem attinet, lignum de quo agitur albidum, luteolum, chlorellum, 
fulvum, pro genere ætateque arboris, occurrit. 


V. 


Licet jam xrvi annus sit ex quo summi Anr.-Laur. Jussrær prodiit doc- 
tissima de MonimiAcEIs commentatio, maxima quidem stirpium copia quæ 
ordinem nostrum ditarent in phytothecis europæis congregata est, sed vix 
typus novus innotuit. Nostra enim hodierna genera, præter Kibaram, omnia 
novit Jussiæus. Characteres quibus singula distinguuntur cum sedulo reco- 
gnovisset, 4mboram pone Ficum olim a se ipso collocatam (Cfr. Gen. plant., 
P- 4ot), magis ab Urriceis recedere quam ut illis merito diutius consociare- 
tur, simulque #onimiam, Citriosmam, Boldeam, Mollinediam, et etiam 
Atherosperma Laureliamque ad se trahere primus intellexit. Proinde Mom- 
MIAGEARUM ordinem jam tum conditum in duas tribus, aliam drupis, aliam 
achæniis distinctam, utramque ad familiæ sui generis dignitatem olim fortassis 
evehendam partitus est !; et qui ab illo tempore vegetabilibus ordinandis 
studuerunt, magistri summæ auctoritatis Ssagacitati una plaudentes, illi de 
argumento tractato assentiri non cessarunt. Hedycaryam autem Forsreri inter 
Urricas reliquit, quæ si ab eis repudiaretur, ad Anowas aut Ranuncuracras 


! Cfr. illius Dissert. de Monim., novo plant. ord., in Ann. Mus. par., t. XIV (1809), pp. 116-435. 


284 : MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


confugeret (Cfr. Gen. plant., 1. cit.). Id generis profugi vix erat propterea 
ex apetalis ordinibus unus qui, nuper etiam, excipere vellet; ac licet inter 
Mewimracras sedem certam legitimamque apud EnbricneRuM jam obtinuisset, 
Rorrius noster, plura quam magister scire nolens, Æedycaryam plantis incertæ 
sedis, paucos ab hinc annos, tradiderat (Cfr. ejus Select. Novo-Zeeland., 
P- bo). Cæterum ex omnibus vegetabilium famili, quænam proximiore ne— 
cessitudine Monimiaceis devinctæ forent JussiæÆus ipse non clare perspexit, 
et hoc quiden tempore phytologorum animi in varias opiniones eadem 
quæstione distrahuntur. 

Mowimraceas proxime ad UrRTICEAS accedere Jussræus arbitrabatur eo quod 
florum indecore, corollæ defectu, sexunmque separatione convenirent; at 
perispermii in illis copiosi, in his autem prorsus deficientis, ratione jure 
habita, inter ordines ambos sincera intercederetne affinitas nonnihil dubi- 
tasse videtur. Nulla tamen viciniora ordini nostro vegetabilia tune indi- 
gitari posse censuit, nisi Calycanthum cujus cæteroquin affinitas cum Rosa- 
cris neutiquam eum effugerat (Cfr. Dissert. citatæ pagell. primas et Gen. 
plant, p. 342). 

Laurelium et Atherosperma quæ vegetabilia in terris australibus florentia 
ipse viderat, ill. Res. Browxius a Moniuiacrrs removere et juxta LauriNEas 
quibuscum super antherarum dehiscentia ea quadrare comperierat, collo— 
care voluit !; MowimrAcEAs autem ÜRTICFIS analogas non aliter atque Jussi'Æus 
æstimavit, ita ut magistri præeuntis sententiam de utriusque sectionis ordinis 
nostri dignitate prævisa omnino comprobavit. 

Talem servavit beat. Espricaenus Monimiacearum familiam qualis e Jus- 
siæt manibus exierat, integramque Laurinrts præposuit, BRowNi1 opinionem 
pro parte tantum secutus. MonimMIACEARUM cum LAURINEIS necessitudo quam 
ipse etiam animadverterat, JussiÆo summopere dubia remanserat, quia cum 
antherarum dehiscentia in Laurelia et Atherospermate valvaris diceretur, 
bursæ polliniferæ cæterarum Moximiacearum rima media e contrario longi- 
trorsum hiare credebantur. Unde maximæ Jussi#0 oriebantur dubitationes 
num de hoc argumento observatores ex alterutra parte erravissent (Cfr. 
illius Dissert. laudat., tom. cit., p. 125). Jam vero compertum habemus non 
tantum ATHEROSPERMEAS genuinas Brownir, sed etiam Monimias ipsas et 


Cfr. illius 4nimado. in FI. Terrar. Austral. (Londini 4844), p. 24. 


HISTORIA. — AFFINITATES. 285 


innumeras Citriosmas eodem modo suum pollen spargere ; quamobrem 
antherarum dehiscentiam minus inter Monimiacras quam apud Laurinras 
valere, ATHEROSPERMEAsSqUe ill. magistri londinensis Monimiacrts sinceris 
merito consociari simul videbitur. Præter notam e bursarum polliniferarum 
valvis ductam, id ATHFROSPERMEARUM præcipuum æstimabatur, nempe ovu- 
lum erectum; porro gemmulam Citriosmæ similiter ex ima ovarii basi 
rectam assurgere, sicque discrimen non mediocris momenti ATrHEROSPrR- 
MEAS inter et Monimiaceas fuisse sublatum nunc cognovimus. Nemo præ- 
terea Moniniæ carpella in perigonii cavernula abscondi illiusque parietibus 
haud aliter hærere ac ovaria linearia Laureliæ v. Atherospermatis suis 
receptaculis excipiuntur non videt, etsi ex his achænia, ex illis autem drupæ 
proveniunt; originaria enim similitudo præcipua subsistit, necessitudines 
utriusque tribus aperte comprobat. 

Harumce affinitatum vinculis tali pacto arctioribus effectis, quæstio de 
proximioribus integræ familiæ nostræ inter vegetabilium ordines inquirendis 
fortasse minus ardua evadit. 

Qui post Jussiæum de aptiore s. legitimo Calycantht in plantarum serie loco 
disputarunt, hi facile omnes hinc Monimiacras illinc Rosacras eum tangere 
concedunt (Cfr. Apr. JussiæÆum in OrBinit Lexic. univ. Hist. nat., tom. XIT, 
PP- 419 et 422; An. BronGx., Ænum. Gen. plant. Hort. par., ed. alt, p- 43; 
Exoucn., Enchirid. Bot., p. 658; Linoræum, Regn. veget., P- 299, 300 et 
54o). CALYCANTHEARUM cum Losa proximam, remotiorem vero cum Moni- 
MIACHIS analogiam videri, discriminaque a Rosaceis in foliis oppositis, esti- 
pulatis, calyce imbricato | polyphyllo), staminibus interioribus sterilibus, 
antherisque extrorsis versari ill. Enpricagaus contendit (loc. cit.), qui si 
MonimiacEAs penitiori studio cognovisset, eis contra multo propius quam 
Rosaceis Calycanthum accedere utique intellexisset, Calycanthum enim notis 
eisdem quarum causa a Rosaceis amovendus merito æstimatur, Monimraceis- 
ATHEROSPERMEIS pari jure devinciri, nec nisi seminis aperispermici eni— 
bryonisque convoluti fabrica ab hisce forsitan recedere patet. Inde etiam 
sequitur MonimMiACEARUM ordinem a Rosaceis nec majore nec alia fere dissi- 
militudine quam CazycawTHras dirimi 1. 

Non me fugit quanti sit momenti, in argumentosa causa his in pagellis trac- 


* Apud Il. BRONGNIARTIUM, Enum. gen. pl. Horti. bot. paris., ed. alt., pp. 43 et 186, CaLycan- 
THEÆ el MONIMIACEÆ una stant in medio MyRTINEAS inter et RosINEAS. 


286 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


tata, facies vel habitus plantarum quas inter se conferimus; externaspecie notas 
occultas sæpissime denuntiari, stirpesque legitime affines tum universo ha- 
bitu, cum organorum structura quibus necessitudines sinceras tutius deno- 
tari censemus, plerumque propterea convenire. Quare, ut videtur, magister 
dixerit « characterem non constituere genus, sed genus characterem » ( Phil. 
Bot., ed. alt., p. 123). Cavendum autem ne sententiæ Linnæanæ ultra mo- 
dum credamus, verbaque maximæ auctoritatis perperam interpretemur. Quid 
enim contenderit, loco citato, doctor upsaliensis, nisi characteres pretio inter 
se maxime differre, nec indiscriminatim apud omnia vegetabilia ex æquo 
valere, ita ut plantarum habitus occulte sed accurate consulendus foret ne 
genera levi de causa fingerentur (Cfr. op. cit., pp. 121 et 124). Cæterum non 
de generibus condendis sed de affinitatibus eruendis hic agitur. Porro vix 
dubitare licet exstare ordines facie summopere dissimiles, v. gr. CYGADEAS 
et ConiFERas, qui nihilominus vinculis legitimæ affinitatis religantur ; alios 
contra quos externa analogia quanquam conjunetos, sicuti Cycapras Pazmis 
Firicipusve collatas, immerito sociaremus. Quis nescit Dictyogenas Linpræi 
ob embryonis fabricam inter monocotyledoneas jure retentas , nervatione 
autem Dicotyleas mentientes; Ponosremacras, flore licet nobilissimas, Hrpa- 
TICEARUM formas infimas sub aquis celantibus non respuentes, Muscorumve 
habitum pulchellas induentes ; Casuarinas Ephedris aut Equisetis primo ob- 
tutu mire similes, pari modo ab eisdem, si genitalia respexeris, abhorrentes? 
Sed exemplorum istius sortis satis est; qui prima ordinum naturalium rudi- 
menta veteribus et LiNNÆo ipsi tentata noverit, Piperque et Phytolaccam 
ARoO1DEIS sociata, Coicern Pazmis simul et GRAmiNiBus, Péstaciam AMENTACEIS, 
Laurum Porvcoweis, Hippuridem et Myriophylla Ruppie, Asparagos Cissis, 
Tamum Menispermis viderit, ille non tanti faciet habitum qui sibi soli incaute 
fidentes mancaque utentes sagacitate in sexcentos errores mendax induxit, 
His tamen temporibus, cum vegetabilium structura penitius fuerit explorata, 
habitu pauciores decipiuntur, larvatisque ordinibus proximos eruerunt 
OEdipi; proin multæ innotuerunt affinitates quas patres nostri naturæ vix 
consentaneas æstimavissent. Harumce affinitatum exemplo sunt MowiMiaceÆ 
in Rosacearum contubernio, mediantibus CaLycanrHeIs, apud recentiores 
vocat®æ. 

Monimiaceas CacvcanTaEasque ob folia opposita, estipulata et sæpissime 
glandulis odoris scatentia, vix quidquam cum Rosacris demonstrare neces- 


AFFINITATUM DISQUISITIO. 287 


situdinis prima specie non negaverim; attamen nullis ferme aliis speciosius 
propinquis ordini nostro occurrentibus, Rosacras periclitari licet. 

Atqui præter differentias modo memoratas, e foliis oppositis estipulatis et 
Sæpissime glanduloso-punctatis ortas, vix alia nisi seminis fabrica, animadver- 
ütur quæ MoximiacEas a Rosaceis removere valeat. 

Folia enim apud Rosacras innumeras, v. gr. SPIRÆACFAS, Pomaceas et 
AMYGDALEAS simplicia occurrunt, nec nisi propter alternam distributionem 
et stipulas quibus singula stipantur a frondibus MonimiAcEARuM eglandulosis 
distinguuntur. Flores earumdem plantarum in umbellas corymbosve defi- 
nitos et centrifugo more evolutoss. explicatos ut plurimum ordinari, pr'opter- 
eaque MonimiAcEARUM anthemia quodammodo imitari constat (Cfr. Muni 
1conogr. ordin. EUTOP., pp. 142-146). Quod ad typum spectat, numerum 
scilicet partium quibus verticili singuli in flore perficiuntur, a quinario in 
octonum augeri etiamque quaternum offendi tum apud RosaceAs (Rosas, 
Spirœas, Alchemillas, Poteria, etc.), cum inter Monwimaceas (Monimias, 
Mollinedias, ete), facile comperitur. RosAGEARUM tribus omnes, sicuti Mo= 
NIMIACEÆ nostræ, plantis perigynis merito adnumerantur ; staminum enim 
assueta sedes in calycis rosacei fauce incrassata versatur; numerus autem 
eorum non constat et apud Sanguisorbeas nonnullas maxime depauperatus 
aul quidem omnino definitus venit, ita ut androceum RosacEARUM quamdam 
monimiacei, item modo ditissimi, modo contra perquam manci, similitudi- 
nem exhibeat. Corolla cum staminibus inserta, sæpissime ampla, candore 
splendida acutisve ornata coloribus, interdum viret, summopere minuitur, 
aut integra evanescit in Alchemillis, Poteris et affinibus quibus indecoræ 
Moxwimracez calyce accrescente similiter instructæ nil invidere queunt. Ad 
gynæceum si nunc spectaveris, carpidia numerosa in Aosa et Pomacris haud 
aliter ac in Citriosma, Monimia et Arurrosperme;s sub calycis urceolati s. 
ventricosi tegmine abscondita, in Geo contra Spiræisve sicuti in Mollinediis 
et Hedycarya receptaculo prominente nudatoque evecta videbis. San guisor- 
bearum et Boldeæ ovaria multo pauciora initio pariter latent, Stylo nonnihil 
laterali ATHEROSPERMEXÆ permulta genera e Rosacris sensu latiore sumptis 
(Rosineis Brongn., RosiFLoris Endl.), imitantur. Pomacræ Citriosmæque aliæ 
stylis liberis, aliæ coalitis insigniuntur. ROSACEARUM ovaria gemmula unica vel 
duabus foœta deprehenduntur; ovulum solitarium, gemmulæ Monimiacearum 
Prorsus æmulum, nunc e summo loculo pendet (v. gr. in Ross, Spiræis, 


288 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


Amygdaleis, ut in 4mbora, Monimia, Motllinedia, ete.), nune illius fundo 
insidet (v. c.,apud Dryades, Powacras, similiter et ap. Citriosmas et ATHE— 
ROSPERMEAS). Culycanthum de hoc argumento medium omnino Rosacras 
inter et MonimMiaceas slare patet ; unum enim aut unum et alterum ovulum, 
pendulum alium, erectum alterum, suis in carpidiis fovere solet. Fructus 
natura apud Rosacras mire varia eas cum Moniwiaceis item conjungere vide- 
tur. Enimvero ArnEerosPrRMEAS a Aosis et Cercoca!po, e Dryadearum tribu, 
achænia sua mutuasse diceres; cæteræ autem Moniuracræ ad Rosacras dru- 
paceas, i. e. AmyGparras, v. ad Cnrysoparanras affines propius accedlunt. 
Discrimina eadem quæ achænia baccata drupasve #1) gdalorum ab exsuccis 
Aosæ, Potentillæ et consimilium achæniis dividunt, monimiaceos fructus ab 
atherospermeis distinguunt. Putamen leve, scrobiculatum tuberculosumve 
in Moximiacris drupaceis Amycparrisque simul offenditur. Quantum ad 
fructus totius speciem, Æ#mboræ ficus v. granata, Citriosmæ Montnieque 
mespilinas baccas, Mollinediæ et affines anonaceas drupas gerere videntur. 
Cryptocarparum nostrarum fructus debito tempore granatorum more scin- 
duntur, expanduntur, baccasque produnt, quæ autem non eseminibus s. ovu- 
lis accretis, sed e carpidiis integris maturatis originem ducunt. 

Fabrica seminis murus est qui Rosirroris et Monimiacris libenter occur- 
rentibus medius opponitur, nec nisi LecumINosaRuM quarumdam ope, Rosi- 
FLORIS indubia analogia conjunctarum embryonemque in albumine copioso v. 
parciore foventium, dirui posset. Id tamen impedimenti non obstare quomi- 
nus MONIMiACFÆ propius ad RosiFLoras quam ad Laurineas Urricrasve acce- 
dant existimo. Laurinras enim folia alterna, typus floralis in tegmimibus, 
androceo et gynæceo quidem, ut perhibent, iterato ternarius, semenque exal- 
buminosum, a Moximiacris, staminum fabrica tantummodo analogis, penitus 
dirimunt, Urricinrarum caterva et inprimis Æicus et Dorstenia quibus Mo- 
NIMIAGEAS ill. Jussræus summopere proximas æstimabat (Cfr. illius Dissert. de 
Moxinr. supra laud., p- 133), licet foliis simplicibus quandoque oppositis, 
floribus diclinibus et apetalis, semineque sæpe albuminoso aliquam cum 
plantis nostris analogiam ostendant, propter stipulas prælongas quibus fron- 
des stipantur aut involvuntur, solitum aromatis cujusvis sortis defectum, 
stamina pauca definita, perigonium vulgo longe aliter effiguratum, ovulum 
variis modis reflexum v. orthotropum et radicula embryonis constanter su- 
pera, a MomimiAcris non parum recedunt. Ipse intellexerat JussiÆus carpidia 


AFFINITATUM DISQUISITIO. 289 


staminave Citriosimæ, Monimiæ et confamiliarium, cuin integumento communi 
exciperentur, tegumentis autem peculiaribus singula destituerentur, neuti- 
quam tot flores privatos monogynos v. monandros, sed reapse florem uni- 
cum polymerum perigonio s. calyce instructum esse constituta. Quapropter 
miramur cur Monimraceas lici Dorsteniæve conterminas crediderit mentita- 
que analogia bis deceptus fuerit (Cfr. ejus Gen. plant., p. 4o7, et Dissert. 
sup. laud., pp. 131 et 133). Quum recentiori ævo ill. Browwius perigonium 
ATHEROSPERMEARUM pro calyce libenter habens, involucrum contra in Moxi- 
MIEIS potius salutandum arbitratus est, a vero, ut opinor, ignoscat, quæso, 
si suam contra sententiam ! ire ausus fuerim, discessit ; ill clar. Livpræum 
jam pridem non assentiri ab hinc fere decem annos audivimus (Cfr. Brownir 
Animadversiones cirea Floram Terræ ÆAustralis, p. 21, et Linpræt Aegn. 
vegel., p. 298). Major enim ambas inter ordinis Jussiæani tribus analogia 
clarescit, quam ut legitime super eis adeo dissentiatur. 

Repudiatis Laurinris et Urriceis, qui Monimiacras nostras in RosINEARUM 
consortio admittere noluerint, affinitatis supra obiter notatæ meniores, ad 
ANONACGEAS forsitan revertentur. Quadam e fructibus ducta similitudine Hol- 
linedias Anonaceis eleutherocarpis, Expricurro primum suadente (Gen. 
plant., p. 314), conjungi, seminis fabrica ex alterutra parte copiosissime 
albuminosi necessitudinem confirmante , non omnino negaverim. Venient 
quoque, ni quidem jam exstiterint, qui Macnoriacras et apprime [LLICIEAS, 
legitimas inter MonimiACEARUM conterminas numeraburit. ILLICIEÆ enim 
illæ quæ typum ternarium, in genitalium involucris, pro serie quasi inordi- 
nate multiplici mutaverunt, Calycanthum et AraerosPeRMrAS quibus cæte- 
rum ob virtutem aromaticam, folia pellucido-punctata, estipulata (Cfr. As. 
Gray, Gen. fl. Am. bor.-or. illustr., tom. I, p. 56), ovula in singulis carpi- 
diis solitaria erectaque, et corculum minimum sub extimo molis albumineæ 
strato latens, haud impares sunt, e longinquo imitantur, Quasdam præterea 
ex histologia comparata similitudines oriri, {liciaque (v. gr. {llicium florida- 
num El.) quoad vasorum naturam et distributionem propius ad Moximra 
cEAs quam ad J'asmanniam Dryminve, propter defectum vasorum et fibras 
peculiariter areolato-rimatas s. punctatas ConiFeRaRuM pariter æmulas, acce- 
dere fortassis videbitur. MvyrisriceÆ et ScmiZANDRACEÆ ANONACEIS simul et 


1 Hanc seculus est BarrcwGrus (Ord.nal., pl., pp. 91 et 103). 
Arcaives pu Muséum. T. VIII. 37 


290 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


MAGNoLIAGFIS, Omnium phytologorum consensu, propinquæ, ordinum socie- 
tatem Monrmaceis affinium , e CazycanTHeIs, Prperacets, UrTICEIs LAURI- 
NEIsque præsertim constitutam, auctore cl. Livpræo, augere merentur ( Fegn. 


veget., pp. 298 et 300). 


VI. 


MoximiacearuM per orbem terrarum distributio pagellam hujus disser- 
tatiunculæ reposcit. 

Citriosmeæ et Mollinediæ varias Americæ tropicæ regiones, insulas et conti- 
nentes, valles montesque dispersæ et copiosissimæ incolunt ; e terris autem 
asiaticis africanisque exules videntur. Utrum enim #Mollinediæ austra- 
lasicæ americanis jure consocientur, nec ne, donec melius innotescant, non 
plane liquet. Laureliæ contra chilensi sociam peregrinam sed pariter aus- 
tralem, nempe novo-zeelandicam, merito adsciscendam fore olim compertus 
est R. Cuvnicnamus fraterque (Cfr. Hookerr Compan. to the Bot. Mag., 
vol. I [1836], p. 232). Boldea, genus monotypum, Laureliæ sermpervirentis 
R. et Pav. patria consors. Similiter extra tropicos vigent //edycaryæ et Athe- 
rospermata quæ late, ut ferunt, per sylvas Australiæ orientalis, Tasmaniæ et 
Novæ Zeelandiæ, a gradu xxxu1 trans æquatorem ad x£1, ni fallimur, disper- 
guntur, Reliqua genera terræ calidiores alunt. 4mboræ enim Monimiæque 
hactenus notæ in Comoris et Mascarenis insulis necnon in Madagascaria pro- 
veniunt, areamque septentrionem versus gradu x vel x11, in austrum autem 
xxxv circiter definitam tenere æstimantur. Monimiacgas asiaticas, præter 


Kibaram, arborem javanensem, admodum ignoramus. 


VIT. 


Quod ad Monwrmracrarum qualitates et usus attinet, pauca, ne multus sim, 
afferam quæ commentatiunculam perficiant. 

Mommiacris fere omnibus, ut supra notavi, virtus inest aromatica ex oleo 
æthereo per omnes earum partes copiose v. parcius diffuso; LatvRINFAS 
quamobrem, MyrisricEeas, AuURANTIACEASVe æmulantur, nec impari virtute in 
nervis roborandis v. stimulandis pollere creduntur, Americanas inter stirpes 
Laurelia Bolleaque chilenses, genera submonotypa, inprimis celebrantur ; e 
Citriosmis contra licet innumeris summopereque suaveolentibus, aut Wolli- 


QUALITATES ET USUS. 291 


nedis vix paucioribus, nil fere utilitatis trahi videtur. Boldeam sub cœlo fer- 
vido salutiferam viatoribus umbram præstare ; foliis ejus, T'heæ loco v. 
Coffeæ, infusis post epulas a cruditatibus præcaveri; decoctum ex iisdem in 
vino aut aqua cephalalgiam sedare, stomachum nervosque confortare; pul- 
verem etiam e foliis tritis, utilia faciliaque ciere sternutamenta referunt. Ad 
cibos et salsamenta condienda chilenæ coquæ Zoldeam pluris quam Laurum 
nostratem faciunt. Drupæ ejusdem arboris, FeviLLxo Pavonroque auctori- 
bus, autochthonibus simul et colonis libenter eduntur. Similia fere de Lau- 
reliu chilensi narrantur. Arbor utraque materiam fragrantem (Bollea dilute 
fusco-castaneam, Laurelia albido-s. luteolo-virentem) in tectis struendis sæ- 
pissime adbibitam largitur. (Cfr. Feviz., Hist. pl. med. Peru. et Chil., 
P- 11; R. et Pav., Syst. veget. F1. Peruv. et Chil., t.1, pp. 25/4 et 268-269 ; 
BeRTERUM in Mercurio chileno , p- 685 [15 junii 1829.]) Nec minor usus est, 
apud Novo-Zeelandiæ et Australiæ colonos, ligni odori Laureliæ Novo-Zeelan- 
diæ Cunn. et 4therospermatis moschati Billard., quorum e truncis imma- 
nibus naves præsertim fabricantur. Decoctum e cortice Atherospermatis mire 
aromatico, lacte temperatum, Anglos exules solitæque Theæ desideranter 
memores consolatur. (Cfr. Linpr., feget. Kined., p. 300; Hook. fil., FL of 
New-Zeel., t. I, p. 218.) De Monimiacearum Africæ australis utilitate pauca 
constant ; {nborarum drupæ succo rubro Orellanæ æmulo, teste FLAcuRTIO 
(4ist. de Madag., p. 133), scatent, sed, quantum sciam, nonnisi avium 
ferarumque nutrimento hactenus inservierunt. 


MONIMIACEZÆ. 


URTICARUM genera Juss., Gen. pl., (1789) p. 401. 

URTICACEARUM (d. MONIMIEARUM) et NYCTAGINEARUM (a. CALYCANTHEA- 
RUM, b. ATHEROSPERMEARUM) genera H. G. Lup. REICHENBACH, Uebers. der 
Gewæchs-Reichs, tom. I (1828), pp. 8k et 85. 

MONIMIEZÆ Juss., in Annal. Mus. Par., tom. XIV (1809), p. 133, et in ZLexic. se. nat., 
tom. XXXII (1824), p. 450. — A. RiCH., Elém. de Bot., ed. v (1833), part. 11, p. 228. 
— BarTL., Ordin. nal., plant. (1830), pp. 91 et 103. 

MONIMIEÆ et ATHEROSPERMEÆ Ro. BROWN, Gen. Remarks.. on the Bot. of 
Terra Austr., p.21 (in Frinpersn tin. ad Terr.austr.| Londini, 1814], tom. IT, p. 553). 

MONIMIACEÆ et ATHEROSPERMACEÆ Linz, Zntrod. to Bot., edit. alt., pp. 188 
et 189; Veget. Kingd. (1846), ordin. 99 et 100, pp. 298 et 300. 

MONIMIACEÆ ENpL., Gen. plant. (1836-1840), pp. 313 et 1378. — À. Ricn., Elém. 
de Bot., ed. vit (1846), p. 665. — ScuNizL., Zconogr., fase. 1v, tab. 105 (iconib. 
undique quæsitis). 


ARBORES V. FRUTICES, utplurimum semper virentes et ex omni parte grate 
odori seu aromatici; ramis oppositis aut verticillatis ; foliis oppositis ternis v. 
quaternis, rarissime alternis, simplicibus, integerrimis v. dentatis, petiolatis, 
estipulatis, sæpissime glanduloso-punctatis, glabris, sericeis, tomentosis 
(e pilis solitariis, fasciculatis v. stellatis) aut lepidiferis ; gemmis axillaribus, 
solitariis v. pluribus superpositis, rarissime perulatis. 

FLores apetali, vulgo diclines, monœci v. diœci, rarissime androgyni, soli- 
tarie axillares, racemosi, Cymosi v. cymoso-paniculati, panicula sæpe dicho- 
tomo-scorpioidea ; anthemiis cæterum modo axillaribus tuncque solitariis aut 
geminis, modo terminalibus, quandoque etiam e truncis annosis ortis, fasci- 
culatis ; bracteis bracteolisque vulso exiguis et cito caducis, interdum amplis 
et involucri sortem flori suppeditantibus. 

Pericowium calyciforme et late apertum, v. urceolatum atque in fauce plus 
minus constrictum et quidem velo angustissime pervio clausum, rarius capsu- 
liforme, lanceolatum v. lagenæ speciem referens, jam integrum persistens 
accrescensque, jam contra supernam partem circumscissam ut calyptram cito 


ORDINIS CHARACTER. 293 


dimittens ; sepalis (dentibus, lobis) utplurimum minimis, nunc definitis, sci- 
licet 4 decussatis, nunc numero variis (5-8 aut pluribus), semper in alabastro 
imbricatis, spiram contractam (nempe cyclum unicum v. plures contiguos) 
seu laxiorem, aut verticillos bimembres decussatim superpositos sistentibus, 
vulgo inter se inæqualibus aut vix æqualibus, internis tenuioribus et non- 
nunquam petaloideis, omnibus arescentibus v. accrescentibus, rarius caducis; 
cavernula perigonii glabra v. sericea, uniloculari v. septis anastomosantibus 
in loculos pervios divisa, parietibus crassis carnosis aut tenuatis, liberis v. 
cum ovariis coalitis. 

ANDROCEUM : STAMINA numero indefinita et vulgo copiosissima , nunc, 
scilicet apud Mowvimiaceas diclines, totam perigonii paginam indivisam ves- 
tientia, nunc illius faucem tantummodo tenentia, stipatissima, inter se autem 
semper libera, introrsa v. extrorsa, erecta v. introrsum curvata, breviter 
exserta vel tota inclusa, plerumque glaberrima, interdum tamen tomentosa, 
pollinifera omnia v. pro parte in staminodia commmutata ; flamentis linea- 
ribus exilibusque v. membranaceo-dilatatis et petaloideis, elongatis v. brevis- 
simis et quidem subnullis, modo nudis exappendiculatis, modo appendicibus 
2 crassis Capitatis discoideis v. membranaceis, prope basin aut in medio, 
instructis; anthera continua, 2-loba, ovata, elliptica, reniformi, oblonga 
v. lineari, ut plurimum tota fulcimini adnata, rarius partim libera, modo 
rimis 2 parallelis discretisque v. confluentibus dehiscente, modo valvas 2 dis- 
cretas aut partim coalitas, e basi apicem versus solutas erectasque, seu a latere 
connectivo continuas et late expansas dimittente ; polline pulvereo, luteo, 
e granulis sphæricis v. ovatis, levibus aut tuberculosis, unilocularibus et 
liberis. 

STAMINODIA staminibus ordine interiora, alia filamenta ananthera immi- 
nuta, alia mentita petala; quædam antheras dimidiatas gerentia. 

Gynæceun : Carpinia ovato-oblonga v. linearia, Copiosissima, numero 
quidem indefiuita, unilocularia et singulatim uniovulata, inter se libera inti- 
misque perigonii parietibus inserta (sessilia), rarissime in iisdem parietibus 
maxime incrassatis tota nidulantia et cum illis coalita; stytis longe linearibus 
apice integris tenuatisque, liberis vel partim inter se aut simul cum calycis 
fauce angustata Coalitis. Ovuzum ovatum v. obovatum, prorsus anatropum, 
erectum v. pendulum, funiculo quasi indistincto. 

Fsucrus singuli modo ex drupis constipatis, perigonio accreto carnoso v. 


294 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


subexsucco ac pene ligneo inclusis, aut receptaculo aperto insidentibus, ses— 
silibus aut brevissime stipitatis, modo ex achæniis calyci itidem accreto, 
sed tenui membranaceo v. suberoso, immersis sessilibusque ; perigonio cujus- 
libet naturæ debito tempore varie scisso, expanso fructusque inclusos pro- 
dente. Drupæ nunc subexsuccæ, nunc pulpa carnosa glandulis odoris foœta 
et nonnunquam succosaturate colorato scatente donatæ, styli reliquiis onustæ 
vel stigmatis sessilis vestigio terminali s. laterali signatæ ; putamine aut cor- 
neo tenuique, aut ligneo v. osseo, leve aut scrobiculato et varie asperato. 
AcHænra e nucleo ovato, exiguo, styloque persistente lineari terminali v. non- 
nibil laterali longissime aristato, et tota copiose longeque piloso-sericea. 
SEMEN in drupis a putamine discretum, in achænïis contra pericarpio 
tenui adnatum ; tegminibus membranaceis tenuissimis et siccis. ALBUMEN ma- 
jorem totius molis seminis partem sistens, carnosum, licet quandoque, ut 
videtur, parce oleosum, colore albidum, luteolum v. cinnamomeum (saltem 
arefactum). Emzrvo rectus, axim perispermii tenens, sæpissime minimus et 
quasi abortivus, e radicula (caudiculo) tereti hilo proxima et cotyledonibus 
> ovatis v. orbicularibus, applicatis aut divaricatis ; gemmula inconspicua. 


Etsi longe abest quin copia generum MoximIACEARUM tanta adhuc evaserit ut botanico 
inquirenti, ne tironi quidem, vel minimam difficultatem moveat, expedit tamen, volente 
cæterum legitima consuetudine, eorum clavim synopticam diagnosi præcedenti supponere. 


CONSPECTUS SEU CLAVIS GENERUM : 


I. Sycioideæ: 
fructibus drupaceis cum 
perigonio coalitis. 
[ÂmBOREÆ |. 


Mttadet I. Amnora Juss. 


calyce accreto inclusis ;(oyulo pendulo...................... IL Monrura P. Th. 


(1. Cryptocarpæ). (ovulo erecto....................... UT. CirriosmaA RP. 


C4 IL Drupaceæ : 

ë frugtèuE drupaceis FN antheris numerosis, glabris. IV. Mozrinenia RP. 
=] iberis ; ; SRE RES 

= L nudis, perigonio amoto, brevissimis ca : 7 

£ [MoNIMIEZ |. destructo: exappendi- antheris paucis .......,... V. Kisara Endl. 
= 


(2. Gymnocarpæ) culatis ;" Vans, numerosis, pubentib.. VI. Henycanya Frst. 


filamentis longis 2-glandulosis......,. Vil. Bozpea Juss. 


III. Achæniophoræ:[calyce fructifero capsulam mentiente, lanceolato v. lageniformi. VII. Laureztx Juss. 
fructibus siccis, achæ- 
niis; connectivo truncato.... IX. ATHEROSPERMA B. 


[ArnerosPErMEz]. (calice fructifero urceolato-poculiformi ; ; 
conneelivo ligulato..... X. Doryenora Endl. 


TRIBUS PRIMA. 


SYCIOIDEZÆ serv AMBOREZÆ. 


URTICARUM gen. Juss., Gen. plant., p. #01. 

AMBOREARUM gen. Ambora, AcH. RicH., Elém. de Bot., ed. v, p. 229. 
MONIMIEARUM gen. Ambora, ENDL., Gen. pl., p. 313. 

AMBOREÆ Tus., in Ann. se. nat., ser. k, tom. ELL (maio 1855), p. 29. 


FLoREs diœci v. monœci. ANTHERÆ longitrorsum rimatæ. Ovaria in ipsis 
perigoni crassissimi parietibus sepulta, totaque adnata. Ovurum pendulum. 
DruPz in parenchymate natali nidulantes. 


I. AMBORPA. 
(Tab. xxv-xxvn.) ? 


TamBourE-cissa Flacurt., Hist. de Madag. (1661), p. 133, n° 69. 

Tamsourissa Sonner., F’oyage aux Indes orientales, tom. IN (1782), p. 237, tab. 434. — Gmel., 
Syst. nat. Linn., tom. IT (1791), p. 16. — Endl., Gen. pl., Suppl. 1v, p. 11, p. 56. 

MirnripaTeA Commers., ms. — Schreb., Gen. plant. Linn., tom. II (1791), p. 783, n° 4706. — 
C. L. Willden., Sp. pl. Linn., tom. 1, part. 1 (1797), p.27, gen. 24. — Spreng., Syst. veget.,t. III 
(1826). p. 866, n° 3132. — W. Bojer, Hort. Maurit. (1837), p. 290, n° 764. 

AmporA Juss., Gen. pl., p. 401, n° 1706 (inter Urricas); 4nnal. du Mus., t. XIV (1809), p. 430 
et seqq. — Poiret, in Lam., Encycl. Bot., t. VII, p. 565; {lustr. des Genr., t. 784.—Endi., Gen. 
pl., p. 313, n° 2044. 

TamsouL Poir., in Encycl. Bot., tom. VII (4806), p. 565. 


Frores diclines, diæci v. rarius monœci. Masc. : PeriGonium globosum, 
ellipsoideum v. ficiforme, prorsus clausum, in vertice obtusissimo brevissime 
et vix conspicue ob dentes 4 coalitos (aut saltem arctissime imbricatos et vix 
discretos) mucronulatum, nec non præterea quandoque nonnihil depressum 
s. excavatum (ut videtur), e parietibus carnosis crassissimis et utrinque vulgo 
glaberrimis factum, temporeque debito 4-6-fidum v. partitum, divisuris inæ- 
qualibus patulisque. Sramina innumera multifario stipatissimoque ordine 
paginam perigonii internam ab imis penetralibus ad ostiolum usque diu im- 


‘ Ambora vox madagascariensis est, auctore Juss1&o ( Gen. pl., p. 401). 
? Iconum explicationem videas ad calcem opusculi. 


296 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


pervium vestientia, glaberrima, plus minus extrorsa, introrsum porrecta et 
sæpissime arcuata ; /{lamento lineari crasso tereti eglanduloso brevissimo aut 
subnullo, in connectivum crassum obtusum truncatum vel longius acuteque 
pr'otractum continuo abeunte ; antheræ ellipticæ v. linearis, obtusæ, emargi- 
natæ v. mucronatæ lobis 2 æqualibus, connectivi lateribus parallele impo- 
sitis, anguste linearibus, rimaque media et longitudinali hiantibus, rimis 
ejusdem antheræ prorsus discretis v. ultra connectivi apicem convenientibus; 
polline aureo. Carpidiorum vestigla nulla. Form. : PrRIGONIUM pateriforme 
s. discoideo-globosum, ore lato circulari integerrimo et plane nudo v. obso- 
lete angusteque limbato apertum, e pariete carnosO crassissimo carpidiaque 
innumera immersa s. nidulantia fovente factum, et in pagina interna, glaber- 
rima , stylis horumce ovariorum emersis, conico-linearibus brevibus et 
simplicibus totum asperatum aut quasi spinis horridum. Carprpia singula 
ovato-globosa e membrana cum parenchymate ambiente coalita, unilocularia 
etuniovulata ; ovulo globoso e summo loculo brevis funiculi ope pendulo, ana- 
enosuss. sube- 


5 
rosus, Crassus, € perigonio maxime accreto,anguste aut late cavato et in pariete 


tropo, micropyle supera. Frucrus (syconus MirrrLi0) carnoso-li 


incrassato drupis numerosis fœto. DrupÆ ovato-acutæ et compressæ v. tereti- 
ellipsoideæ obtusæque; pulpa (arillo Poirerio) parcissima sæpius aurantia (ut 
videtur) ; endocarpio modice incrassato, corneo vel submembranaceo et utrin- 
que levissimo. Seuen pendulum drupæ formam referens; test membranacea 
tenuis ut pellicula, glabra, haud ægre scissilis solubilisque, raphe crassa 
lineari, seminis longitudinem æquante, chalazaque terminali ampla oblonga 
et infuscata signata ; a/bumine carnoso-oleoso firmo totamque seminis molem 
facile sistente. Emgrvo dicotylis, rectus, inversus, in basi seminis acutata 
nempe juxta hilum collocatus, centralis brevisque ; caudiculo tereti, obtuso; 
cotyledonibus late ellipticis, utrinque obtusissimis, et pagina superna totis 
applicatis. 

Arbores fruticesve mascareni folis oppositis aut rarissime aliernis, integer- 


rimis ; floribus axillaribusv. terminalibus, solitartis, racemosis v. paniculatrs. 


Fructus varii (maturi) in carpotheca Musæi parisiensis continentur quæ ad Amboras 
pertinent, plerique crassissimi, pugnum æquantes v. quidem crassiores, suberoso-lignei, 
quadamtenus fragiles, alii globosi angusteque pervii, alii latissime aperti et cyathiformes; 
pagina interna aliis levissima, vix punctulata, aut areolis picta, aliis stylis arefactis longisque 
horrida; nuclei omnes leves sunt, nuncque saturate fucati et apice obtusati, nunc pallidi 


SYCIOIDEÆ : AMBORÆ. 297 


majores et sursum acutissimi deprehenduntur. E fructibus his notæ pretiosissimæ tra- 
herentur; quomodo autem unusquisque ad singula foliifera specimina quæ in botanicis 
reponuntur tute referendus sit, dolens non video. Fructum Ambore cujusdam (dictæ 
A. Tamburissæ) beat. MirBerius delineavit ( Elém. de phys. vegét., tom. IT [1815], p. 825, 
tab. 55, f. 4). 


1. AMBORA QUADRIFIDA. 


A. glaberriwa, foliis oppositis petiolatis oblongis et obtusis ; floribus mas- 
culis axillaribus v. racemosis ; antheris oblongo-ellipticis obtusissimis, rimis 
distinctis v. confluentibus. 


Tambourissa quadrifida Sonneratio, loc. cit., cum icone. — Gmel., Syst. nat. Linn., loc. cit. 

Mithridatea quadrifida Willd., Sp. pl. Linn., t. 1, part. 1 (1797), p. 27 (fide Herb. Willde- 
novii ipsius nunc e thesauris Musæi berolin.). — Spreng., Syst. veget., tom. IL, p. 866. 

Ambora quadrifida Poir., Encycl. méth., Bot., L. VIT (1806), p. 565; Jlustr. des genr., 
tab. 784 (iconib. a Sonneralio mutuatis). 


ArgBor tota glaberrima; ramis medullosis, teretibus, levibus et in nodis dilatato-com- 
pressis. FoLra opposila, elliptico-oblonga, obtusa et nonnihil retusa, aut rarius breviter 
acutata, inferne cuneata, in acie integerrima quadamtenus revoluta, 6-10 centim. longa, 
3-4 centim. lata, tenuiter membranacea, petioloque centimetrum subæquante instructa; 
costa modice subtus prominente, venis cæteris æquo modo exilissimis et subimmersis. 
FLORES (masculi) nunc solitarie axillares, nunc in racemos 2-3 centim. longos et laxe 
multifloros (caulinos, ut refertur) digesti (tuncque suboppositi, bracteis cito caducis), sin- 
guli pedicello valido et 10-15 millim. longo suffulti; perigonio globoso-elliptico, minute 
mucronato {dentibus 4 decussatis perexiguis et coalitis) debitoque tempore irregulariter 
quadrifido; an/heris quibus stipatissimis (ota perigonii pagina intima (glaberrima) vela- 
tur, latiuscule ellipticis v. oblongo-ellipticis, planis, breviter suffultis, apice emarginatis 
v. integris, semper obtusissimis, lobis duobus anguste linearibus (prorsus lateralibus 
s. marginalibus), superne discretis aut plane confluentibus ; po/line luteo. 


Oritur in terris mauritianis et borbonicis nec non, monente SoNNERATIO, in Madagascaria, et, sicuti 
Ambora amplifolia Boj. infra descripta, bois Tambour, Tambourissu et Tamboure-cissa vernacule 
nuncupalur (auctoribus COMMERSONE in sched. et FLacurri10, fide SONNERATII, Op. cit. ). 


(Herb. Mus. par. ; Jussiæani; vindobon.; berolin.[ Willden., n° 67]). 


Planta feminea deest in phytothecis parisinis. Fructum a Mauritianis Pomme de Singe 
vocari SONNERATIUS refert. De genitalium structura mire erravit hic viator qui antheras 
longitrorsum plicari germenque fovere suspicabatur ; quod etiam perigonium (masculum) 
in partes 4 laceratum, lateque expansum, postea in pristinam formam instaurari, glo- 
bosum iterum fieri suvindeque fructus sepultos increscendo maturare crediderit, non 
minus miramur (Cfr. illius libri locum citat.). Fiorum natura diclinis eum fugit. 

ARCuIvEs DU Muséum. T. VIII. 38 


298 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


2. AMPBORA LEPTOPHYLLA. 
(Tab. xxv). 


A. ramis adultis glabris ; foliis oppositis, amplis, ovato-oblongis, acutis, 
tenuibus et utrinque glabris; petiolo longo gracilique ; floribus axillaribus 
v. racemosis ; staminibus lineari-acutis, rimis sæpius discretis. 


Ambora leptophylla Tul., in Ann. sc. nat., ser. 4, t. IT, p. 29. 


ARBOR amis noyellis pube cineracea et parcissima conspersis, citissime autem penitus 
glabratis, adultis medullosis crassis teretibus corticeque levi tectis. ForrA opposita sed 
quandoque dissociata, ovato-ellipticove oblonga, breviter acuminata, acuta, basi attenuata 
v. cuneata, tenuiter membranacea, in acie integerrima plana aut vix ac ne vix revoluta, 
sæpius ampla, nempe 10-25 centim. longa, 6-8 (et quod excedit) centim. lata, nec non ab 
initio utrinque glaberrima ; costa venisque secundariis (parcis distantibus etexilibus) postice 
prominentibus, reliquis tenuissimis vix conspicuis; petiolo gracili antice sulcato, glaberrimo 
et2-3 centim. longo. GEMMEÆ axillares solilo more superpositæ, nec rariussolitariæ. FLORES 
utriusque sexus solitarie axillares y. sæpius in racemos (axillares aut frequentius caulinos, 
scil. e truncis aut ramis annosis et jamdudum efoliosis fasciculatim v. solitarie ortos) laxe 
multifloros, 8-15 centim. longos, glaberrimos aut parce aliquandiu cineraceo-velutinos, 
digesti (oppositi v. suboppositi), singuli pedicello tereti 2-4: centim. longo patentissimo 
et flexuoso suffulti; bracteis quandoque in feminis foliorum præ magnitudine subæmulis, 
sæpius autem apud mares perexiguis, late ovatis v. semi-orbicularibus, obtusis, velutinis; 
axilla uniuscujusque uniflora v. (in feminis) superposite 2-3-flora, floribus masculis raris 
femineis mixtis. PERIGONIUM MASCULUM globoso-pyriforme, obtusissimum, in ore apicali 
{plano et vix pervio) sepalis exiguis # squamiformibus, puberulis, late triangularibus, sub- 
acutis v. lunulatis, vix æqualibus, decussatim et adpresse imbricatis, discretis nec coalitis, 
ac præterea pluribus (paucis) glaberrimis intimioribus inæqualibus et staminum formam cito 
usurpantibus, instructum, tandemque in partes # subæquales ab apice fere ad basin usque 
scissum, divisuris stellatim patentibus, singulis e pariete carnoso crasso antice glaberrimo 
et toto staminibus laxiuscule consito. STAMINA crassa, carnosa, lineari-acuta (angulosa), 
3-4 millim. longa, glaberrima, arcuato-extrorsa; antheræ breviter stipitatæ lobis 
2 anguste linearibus, modo parallelis, modo basi confluentibus et proinde hippocrepicis, 
prætereaque nunc connectivum abbreyiatum æquantibus et apice contiguis, nunc con- 
tra (in staminibus supremis) eodem acutato brevioribus et admodum discretis; summis 
etiam staminibus quandoque anantheris aut ex uno tantum latere lobum polliniferum 
abbreviatum gerentibus. PERIGONIUM FEMINEUM discoideo-globosum e pariete crassis- 
simo, ore lato et integerrimo (parce velutino) apertum, extus aliquandiu puberulum, 


SYCIOIDEÆ : AMBORÆ. 299 


intus autem glaberrimum, saturatius coloratum et stigmatibus emergentibus asperatum. 


Provenit in sylvis insularum comorensium Mayotte (Bois du Qualey) et Anjouan (Bovinir Herb. 
propr., n° 3133). 


(Herb. Mus. par. el Jalbert.). 


Specimina apud Anjovanenses Bovinio lecta floribus cujusvis sortis destituuntur, qua- 
propter ad typum modo descriptum ea nonnisi dubitanter ducere valeo. 

Multis notis a congeneribus facile distinguitur ; ad Amboram quadrifidam supra descrip- 
tam præsertim accedit, sed staminum structura 4. Ficum nostram (vid. infr.) potius imi- 
tatur; ejus enim stamina pariter ita se habent ut suprema ananthera e squamulis oris 
calycini commutatis originem ducere videantur. 


3. AMBORA AMP£LIFOLIA. 


A. glaberrima, foliis oppositis, sæpe confertis, ovato- v. elliptico-oblongis, 
acutis, amplissimis, in acie planis, brevissime et valide petiolatis ; floribus 
caulinis, confertis, breviter racemosis ; antheris ellipticis obtusissimis inte- 


gris, rimis convenientibus. 


Mithridatea amplifolia Boj., Hort. Maurit., p. 290, et msc. in Herb. Mus. vindobon. 
Tamboure Cissa Flac., Hist. de la grande île de Madag., p. 133, n° 69, c. icone (?). 


ARBOR (teste BOJERIO) ex omni parte et quidem in recentissimis innovationibus glaber- 
rima; amis initio alternatim compressis, subinde teretibus, medullosis, crassis. FOLIA 
opposita, aliquando in apice ramorum conferta, ovato- v. elliptico-oblonga, breviter et 
sæpius acute acuminata, basi cuneata, 15-25 centim. longa, 6-12 centim. lata, integerrima 
(acie admodum plana), petioloque crasso brevissimo aut vix centimetrum longo suffulta ; 
costa antice plana, postice cum venis reliquis laxissimis prominente. GEMMÆ axillares 
2-4 distanter superpositæ, exiguæ, floriferis cum ramiferis alternis. FLORES (masculi) 
ex lisdem gemmis vel ex eadem sede per longos annos tempore suo prodeuntes ac qua- 
propter sæpius caulini, conferti et ebracteati, singuli pedicello nudo tereti gracili 
et 1-4 centim. longo suffulti, solitarii v. in racemum brevissimum 4-6 insimul (opposite et 
stipatim superpositi) digesli, glaberrimi aut pube rara et subfusca quasi cinere conspersi. 
PERIGONIUM MASCULUM globosum, vix conspicue propter dentes 3-4 coalitos in apice 
mucronulatum, tandem #-6-partitum, divisuris coriaceis inæqualibus modiceque patenti- 
bus; antheris exiguis, stipatissimis, ellipticis, planis, obtusissimis, prorsus integris subses- 
silibusque (filamento enim brevissimo, vix distincto), rimis summis plane confluentibus. 
Frucrus globosus glaberrimus, breviter v. longiuscule pedicellatus demissusque, in ore 
vestigiis sepalorum 8-10 obsoletis aliquandiu signatus et latissime apertus, cavernula tandem 
suboppleta aut quidem tota evanidastylisque aridis subpungentibus diu horrida. DRUPARUM 


300 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


pulpa parcissima ; »ucleis oblique ovatis, apice tenuato-acutis, nonnihil emarginatis et an- 
guste perviis, singulis e pufamine nigrante tenui durissimo (crustaceo) levi temporeque 
debito in valvas 2 subæquales scissili; seminis obovato-acuti testa tenui albida, raphe longa 
et solubili, endospermio carnoso-oleoso ; embryonis recti centralisque radicula elongata 
ossiculi foramen tangente, cotyledonibus autem ovato-rotundatis, utrinque obtusissimis 
et majuseulis. 


Nascitur in nemoribus montosis insulæ Mauritii ubi bois Tambour et pomme Jacot vulso audit 
(Conf. Commersonts schedulas et Bosgnir librum cit. ). In sylvis dictis du quartier du grand Port, 
montem du Pouce velantibus, florifera augusto 4851 bealo Bovinto obvia est. 


(Herb. Mus.par.; Jalbert.; vindobon.; berolin.). 


Flores in diversis anni temporibus, secundum arboris stationes, prodeunt, ait BOJERIUS. 
Iconula rudis FLACURTIH supra cilata aptius, ut videlur, huic stirpi quam 4»boræ Tam- 
burissæ Boj. infra descriptæ convenit. 


4. AmBorA Ficus. 


A. ramis recentibus fulvo-tomentellis ; foliis oppositis, ternis v. dissociatis, 
oblongo-lanceolatis, acuminatis, in acie planis, graciliter et longiuscule 
petiolatis ; floribus masculis ficiformibus, crassissimis ; antheris longe linea- 


ribus, acutis, rimis discretis connectivoque brevioribus. 
Ambora Ficus Tul., in Ann. sc. nat., tom. cit., p. 30. 


Aron ramis novellis fulvo-tomentellis et subtrigonis, adultis glabratis et teretibus fac- 
tis. FoLtA adulta glaberrima, opposita v. ternatim verlicillata nec raro dissociata, 
oblonga v. oblongo-lanceolata, acute et breviter attenuato-acuminata, basi longiuscule 
attenuala, integerrima (acie plana aut vix ac ne vix revoluta), 10-12 centim. longa, 3-4 
centim, lata, petioloque gracili et 15-20 millim. longo suffulta; costa venisque (confertim 
reticulatis) exilibus et postice prominentibus. FLORES masculi maximi s. crassissimi, 
pedicello valido puberulo 15-25 millim. longo et infra medium (fortassis bracteolatum) 
exiliori sigillatim innixi, singuli e perigonio obovato-obtusissimo (ficum mentiente), 
clauso (ostiolo nudo plano vix pervio), demum irregulariter 3-4-partito, in parielibus coria- 
ceo-carnosis crassissimo, intus glaberrimo et staminibus innumeris stipatissimisque ex inte- 
gro velato constantes. SramINA carnosa, linearia (4-6 millim. circiter longa), subteretia aut 
potius 4-latera nec non acumine nudo et acutiusculo (linguiformi) terminata, suprema 
extrema ananthera ; antheræ lobis (lateralibus) longe linearibus nec propter connectivum 
longius protractum conyenientibus; poiline pallido. (Flores feminei desiderantur.) 


Arbor hæe, monæca in schedis anonymis dicta, in sylvis Javæ insulæ, LescHeNALDO autore, viget. 


(Herb. Mus. par. et berolin.). 


SYCIOIDEÆ : AMBORÆ. 301 


5. AMBORA PURPUREA, 


(Tab. xxvi). 


A. glaberrima, ramis exilibus ; foliis oppositis, oblongo-lanceolatis, obtuse 
acuminatis, graciliter petiolatis, subaveniis, in acie nonnihil revolutis, sub- 
coriaceis ; floribus femineis solitarie terminalibus ; fructu purpureo. 


Ambora purpurea Tul., in Ann. sc.nat., loc. cit. 


FRuTEx 1-2-orgyalis, totus glaberrimus, ramislevibus, gracilibus, dichotomis, teretibus, 
in nodis autem dilatato-compressis, densis striclisque. FoLrA opposita, oblongo-lanceolata, 
obtuse acuminata, in petiolum gracilem centimetrum circiter longum desinentia, ipsa 
5-6 centim. longa et 18-25 millim. lata, in acie integerrima nonnihil revoluta, et subcoria- 
cea; utraque pagina ab initio glaberrima nec nisi costa subtus vix prominente signata 
(cæteris venis inconspicuis). FLORES feminei solitarie terminales, pediculo 5-10 millim. 
longo tereti nudoque suffulti; perigonio globoso-ficiformi, obtusissimo, glaberrimo, in 
ore (primodum vix pervio) squamulis paucis perexiguis et inæqualibus instructo, intus 
ut solet itidem glabro et stigmatibus breviter emergentibus asperato. FRUCTUS carnosus 
globosus crassus (molem ovi gallinacei subæquans), ob drupas copiose inclusas et obtuse 
protuberantes inæqualis, levis, purpureo colore nitide infectus, ore irregulari et angusto 
pervius, tandemque (BERNERIO auctore) lacerato-partitus, segmentis expansis et reflexis ; 
drupis crasse ovatis, teretibus, extus aurantiis; endocarpio solito more corneo. (Flores 
masculi desiderantur.) 


Nascitur in insula Sanctæ Mariæ Madecassium (BerNERIt Herb. n° 262). Ibidem Bovinio occurrit, 
anno 1847, in sylva Lafondrou dicta; fructus maturos simul et flores nondum explicatos mense mar- 
tio ferebat (Bovinu Herb. propr., n° 1729). 


(Herb. Mus. par.) 


Vernacule Vilaingue-possa nuncupatur, auctore BERNERIO. 
Nullo negotio propter ramos exiles, folia parva avenia, floresque solitarie acrogenos, ab 
omnibus congeneribus discernitur. 


6. AMBORA RELIGIOSA. 


(Tab. xxvir). 


A. glaberrima; foliis oppositis, elliptico-oblongis, obtusissimis, margine 
nervosis et revolutis, admodum coriaceis ; floribus masculis breviter confer- 


302 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


timque racemosis, femineis sæpius solitariis ; antheris ovato-acutis, integris. 
Ambora religiosa Tul., in 4nn. sc. nat., loc. cit. 


FRuTex 2-orgyalis ex toto glaberrimus, ramis oppositis, assurgentibus, levibus, medul- 
losis, primitus in nodis compressis, adultis teretibus. FoLra opposita, elliptico-oblonga, 
obtusissima v. obtuse brevissimeque acuminata, basi cuneata, 8-10 centim. longa, 3-4 
centim, et quod excedit lata, crassa et admodum coriacea, in acie nervo marginata s. de- 
finita et revoluta; pagina autica nitida subayenia, postica costa prominente neryisque 
æquo modo exilibus et laxe reticulatis signata; petiolo subgracili, antice sulcato et 12-15 
millim. longo. GEmMMÆ axillares, ut videtur, plerumque solitariæ. RAGEMI MASCULT 
terminales vel rarius solitarie axillares (in ramis foliüiferis), 3-7-flori, floribus oppositis, 
sessilibus, confertis, glaberrimis, singulis bractea perexigua dentiformi v. breviter lineari 
acutaque instructis ; pedunculo communi sæpius validissimo et erecto. PERIGONIUM 
(masculum) globoso-pyriforme (8-10 millim. longum), ore puntiformi plano v. nonnihil 
et acute interdum prominente, minutissimo, vix conspicuo, clauso et plerumque quasi 
ebracteolato signatum, in pariete interno glabrum innumerisque velatum staminibus 
extrorsis; antheris exiguis, ovato-acutis, subsessilibus, lobis linearibus in vertice contiguis 
rimaque media ut solet dehiscentibus; polline copioso, pulvereo, dilute aureo. FLORES 
FEMINEI solitarii, terminales v. axillares, nonnunquam etiam racemo masculo singuli 
finem imponentes. Frucrus globosus, crassus, de specie suberosus, in superficie rimosus, 
breviter pediculatus (pedicello recto crassissimo et tereti), oreque angustato, circulari 
et quandoque laterali pervius. 


Oritur, ait Commerso (in schedis), in Madagascaria insula. Beato Bovinro occurrit in collibus circa 
oppidulum Sanetæ Mariæ, loco dicto 4mboudi-folathre, novembri (4851) fructifera. Sylvas riparias 
in insula Noss-bé, Madagascariæ vicina, item incolit, locis dictis Loucoubé et Passandara (PERVILLEr 
Herb., nn. 295 et 328), floresque masculos julio et octobri profert. In borbonicis terris etiam crescere 
clar. RicnArpo, horto botanico coloniæ nostræ præfecto, existimatur. 


(Herb. Mus. par.). 


Madecasses, COMMERSONE auctore, quid religiosi huic arbusculæ tribuunt et propterea 
cum illius ramis frondescentibus sepeliri volunt. 

Præter racemos mere maseulos aliosque pauciores flore femineo coronatos, suppetunt 
fructus in ramis summis solitarie axillares v. rite terminales. (Conf. tab. nostr. xx vi.) 

Speciei criterium in foliis coriaceis margine nervosis et revolutis nec non in anthemio- 
rum masculorum natura præcipue versatur. 


7. AMBORA TETRAGONA. 


A. glaberrima, ramis tetragonis et in angulis subalatis ; foliis oppositis, 


SYCIOIDEÆ : AMBORÆ. 303 


anguste oblongis v. lanceolatis; floribus masculis breviter racemosis, sub- 
sessilibus. 


Ambora tetragona Bvn., in sched. et Herb. priv. — Tul., in #nn. sc. nat., tom. cit., p. 30. 


ARBOR tola glaberrima, ramis medullosis, crassis, mire letragonis (angulis interdum 
Subalatis). FoLIA opposita, anguste longeque oblonga v. lanceolata, breviter et acute 
acuminata, basi longe attenuata, breviter petiolata, subavenia, in margine revoluta et 
integerrima. FLORES masculi pauci racemosi, brevissime pedicellati; racemis erectis, 
crassis, brevibus, densifloris. 


Oritur, CommErsoNE Bovinioque auctoribus, in insula mauritiana (Bois du quartier du grand Port )e 


(Herb. Mus.par. et Jalb.). 


Florum habitu et quidem structura (saltem opinor) cum 4. religiosa convenit ; sed 
propter ramorum formam tetragonam ab ea et cæteris primo obtutu distinguitur. Race- 
mum in herbario Jalbertiano vidi, e floribus inapertis, globosis. 


8. Ampora Tameurissa. 


À. glaberrima; foliis Oppositis, amplis, ovato-acutis, basi rotundatis v. cor- 
datis, crassis, coriaceis, in acie planis ; fructibus subsessilibus, solitarie axil- 
laribus, crassissimis lateque apertis. 


Ambora Tamburissa Bvn., in sched. msc. 
Mithridatea Tamburissa Boj,, Hort. Maurit., p. 290 (exclusis Synonymis). 


ArBoR (teste BoJErtO) tota glaberrima, ramis medullosis crassis teretibus et atro-varie- 
gatis. FoLIA opposita, late longeque ovato-acuta v. elliptico-oblonga et acute acuminata, 
basi late rotundata v. quidem nonnihil cordata, 8-15 centim. et quod excedit longa, 6-8 
centim. lata, crassa, coriacea, peliolo crasso sulcato et 15-25 millim. longo innixa, in 
acie integerrima crassa nec revoluta ; Costa Valida postice prominente, vernis secundariis 
exilissimis distantibus et subimmersis, reliquis vix conspicuis. FRUCTUS (maturi) subsessiles, 
solitarie axillares (foliis eos olim Stipantibus tune dimissis), crassissimi, globoso-discoi- 
dei, late aperti, tactu rugulosi, fusci; pagina interna stylis lineari-elongatis ( arefactis) 
consita; parenchymate suberoso-ligneo, friabili; drupis exsuccis ovatis copiosisque nidu- 
lantibus. (Genitalia mascula non suppelunt.) 

Fructifera occurrit beato Bovito, in sylva Madecassium Lafondrou dicta, prope Sanctam Mariam, 
martio 4847 (Herb. PTopr., n° 1728). Crescere dicitur a Boserto in udis et opacis sylvarum Mada- 


gascariæ, Mauritii nec non insularum comorensium, ac fere quolibet anni tempore flores edere. 4m- 
bora et Bois Tambour Madecassium est, monente eodem BoyErio. 


(Herb. Mus. par.) 


304 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


9- AMBORA ELLIPTICA. 


A. glaberrima, foliis oppositis, late  ellipticis, obtusissimis, in acie planis, 
coriaceis ; fructibus solitarie axillaribus, breviter pedicellatis, crassis, late 
aperts 

Ambora elliptica Tul., in Ann. sc. nat., tom. cit., p. 31. 


Argor glaberrima, ramis teretibus, medullosis, cortice rugoso rimatoque et foliorum 
delapsorum cicatricibus late hippocrepicis signato vestitis. FoLra opposita, late ellip- 
tica, obtusissima et quidem plerumque breviter et obtuse retusa, basi cuneata, in acie 
plana integerrima, 10-15 centim. longa, 79 centim. lata, quadamtenus coriacea, utrinque 
venis laxe reticulatis (secundariis remotis exilibus) notata, petioloque valido triquetro et 
15-20 millim. longo suffulta. Frucrus maturi solitarie axillares (foliis bracteisve tune 
delapsis), pedicello tereti crasso et vix centimetrum longo innixi, globosi, crassissimi, 
ore lato apicali s. laterali aperti, carnoso-lignosi (parenchymate friabili et granoso, granis 
e cellulis globosis lignifactis s. osseis), in cortice rugosi, drupasque aurantias et numero- 
sissimas foventes ; hisce oyato-acutissimis, compressis, pulpa tenui, putamineque (corneo). 
(Flores utriusque seœus desiderantur.) 


Provenit in sylvis insulæ Borboniæ quas fluvius dictus des Galets nascens aluit, julioque fructus 
maturare Bovinio dicitur. 


(Herb. Mus. par. et Jalbert.). 


Flores feminei tum in ramis novellis (inferne bracteiferis, apice autem frondescen- 
tibus), tum in annotinis post folia dimissa solitarie axillares generari videntur. 


10. AMBORA SIEBERI. 


A. floribus masculis crassis et laxe paniculatis, paniculis amplis dense velu- 
tino-tomentosis, luteo-fulvis ; antheris ovato-elongatis v. ellipticis, obtusis, 
integris, rimis distinctis. 


Ambora tomentosa Sieb., mss. in suopte Herb. Maurit., p. n, n° 316. — Non Boryo. 
Ambora Sieberi Tul., in Ann. sc. nat., loc. cit. 


ArBOR ramis..…. FOLIA..... PANICULA MASCULA amplissima, tomento tactu molli brevi 
et luteo-fulvo tota vestita, laxe et multifariam ramosa, ramis ramulisque crassis, alternis 
(vagis et inordinatis), divaricato-patentissimis ac quidem demissis, hine et inde dilatato- 


SYCIOIDEÆ : AMBORÆ. 305 
compressis, ultimi ordinis brevibus et cymose trifloris ; bracteis rarissimis v. nullis, brac- 
teolis brevissime angusteque oblongis et caducis; foribus maxime divaricatis, singulis pedi- 
cello tereti crasso et 5-8 millim. longo innixis; a/abastro (perigonio integro globoso) dense 
velutino-tomentoso, chlorino-fulvo, tandemque #-6-partito s. lacero, divisuris (e parenchy- 
mate crassissimo) vix æqualibus et patentibus, sepalo oblongo et obtuso uniuscujusque apici 
inserto (sepalis hisce 2-3 mm. longis, primitus erectis, imbricatis et alabastrum terminan- 
tibus) ; pagina perigonii interna glabra totaque staminibus obtecta; antheris admodum 
lateque sessilibus, ovato-elongatis v. late elliptico-attenuatis, obtusis, muticis, incurvis 
contortisve et glaberrimis, singulis e connectivo crassissimo, lobisque 2 anguste linearibus, 
marginalibus, apice subeontiguis sed non confluentibus, et longitrorsum late hiantibus; 
polline aureo. 


Crescit in insula mauritiana, ait SiEuERuS, loc. cit. 
(Herb. Mus. vindobon. et berolin.) 


Nil suppetit nisi arboris paniculæ masculæ, quarum patura ab omuibus congeneribus 
facillime distinguitur. 


11. AMBORA ALTERNIFOLIA. 


A. glaberrima, foliis alternis, late ellipticis ; floribus masculis caulinis, fici- 
formibus. 


Ambora alternifolia Tul., in Ann. sc. nat., loc. cit. 


ArBor tota glaberrma, ramis teretibus, gracilibus, corticeque pallido lichenibus para- 
sitantibus abunde variegato vestitis. FocrA alterna, late elliptica, breviter obtuüseque acumi- 
nata vel obtusissima (et quandoque etiam acute retusa), basi rotunda, 8-15 centim. longa, 
5-9 centim. lata, tenuia, membranacea, utrinque æquo modo virentia, petioloque subtereti 
10-15 mm. longo suffulta; acie tenui plana integerrima vel obsolete obtusissime (vix con- 
spicue) remoteque subcrenata; venis, præter costam postice tantum emergentem, utrin- 
que prominentibus, secundariis remotis et exilibus, reliquis dense reticulatis. FLORES 
(maseuli) caulini et solitarii (saltem videtur), singuli pedicello fulti tereti-anguloso , 
valido, 15-25 millim. longo, inferneque bracteolis perexiguis oblongo-obtusis albido-cilio- 
latis adplicatis et laxe sparsis instructo; perigonio globoso-ficiformi, crasso, obtusissimo, 
mucrone autem exiguo e dentibus # decussatim coalitis erectisque terminato, late caver- 
noso, initio penitus clauso, utrinque glaberrimo (superficie externa fusco-variegata), 
et carnoso-lignoso; staminibus innumeris stipatissimis totam cavernæ faciem velantibus, 
centripeti-patentissimis, carnosis, lineari-linguiformibus, obtusis, teretibus v. sub &-lateris; 
antheræ breviter stipitatæ et continuæ lobis 2 linearibus, parallele posticis (extrorsis ), 

Arcaives pu Muséum. T. VIII. 39 


306 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


connéctivo brevioribus, rimaque media et longitudinali hiantibus ; polline pulvereo palli- 
doque. 


Provenit, auctore Bovinio, in insula mauritiana ad radices montis du Pouce;fdicti, supra Campos 
quos Moka yocant coloni, floretque octobri mense. 


(Herb. Mus. par.) 


A congeneribus omnibus propter folia alterna ita recedit ut nonnisi dubitanter (sua- 
dente cæterum Bovinio, in schedis) inter eas admiserim. 


Exstant præterea in Herbario Musæi parisini Amboræ dubiæ nec nisi speciminibus 
admodum mancis, floribus destitutis, nobis notæ, scilicet : 


12. Ambora obovata (Tul., in Ann. sc. nat., loc. cit.), glaberrima, foliis 
oppositis sæpius dissociatis et propterea sparsis, late obovatis, acutiusculis, 
inferne attenuatis, longuiscule petiolatis, subcoriaceis, subtus exiliter veno- 
sis, aCin margine integerrimo nonnihil revolutis. 


Crescit, ait Bovinius, in insula Mauritio (bois du Pouce). 


13. Ambora vestita (Tul., loc. cit.), arbor diœca, ramis teretibus dense 
fulvo-tomentosis (pilis simplicibus, vagis, dense implexis); fois oppositis, 
elliptico-lanceolatove oblongis, brevissime et acute acuminatis, basi cuneatis, 
margine integerrimo revolutis, utrinque in costa venis (paucis, laxis) petio- 
loque brevi fulvo-tomentosis. 


Provenit, ut opinor, in insula borbonia vernaculeque bois gilet audit. 


E genere excludatur Mithridatea cymosa Willden. (mss., in suopte Herb., n° 66. — 
Steud., Nomencl. Bot., ed. alt. [18417, part. 11, p. 15), floribus cymosis terminalibus, 
foliis acutis (Willd.). Etenim specimen hujus stirpis authenticum quod in Herbario Musæi 
berolinensis mecum humanissime communicato continetur, baccas exhibet indubiis calycis 
adnäti vestigiis coronatas, innumerisque fœtas seminibus perexeguis, ovatis, quorum testa 
luteola crustacea fragilis et sérobiculata, embryonem rectum e radicula tereti et cotyle- 
donibus 2 crassis orbicularibus applicitisque, in perispermio crassiusculo (carnoso) sepul- 
tum fovet. Ejusdem folia MonrmracEARUM more opponuntur, sel linea prominens axillis 
interjecta stipulas caulinas exstitisse testatur; quapropter plantam Willdenowianam ad 
RuBIACEAS ducendam libentius arbitrarer. 


TRIBUS SECUNDA. 


MONIMIEZÆ sec DRUPACEZÆ. 


MONIMIE Æ RoB. BROWNIO, in FLINDERSI /linere ad Terram australem, t. IX, p. 553. 

MONIMIACEÆ, subordo I MONIMIE Æ (exclusa Ambora) ENDL., Gen. pl., p. 313. — 
LinpL., Veget. Kingd., p. 298. 

MONIMIEARUM, CALYCANTHEARUM et ATHEROSPERMEARUM genera H. G. 
Lupov. REICHENB., Uebers. der Gew.-Reichs, pp. 84 et 85. 

AMBOREZÆ (exclusa Ambora) Ac. RiCH., Élém. de Botaniq., ed. v, p. 229, et ed. vrr 
p. 666. 


Frores diclines, diœci v. monœci. ANTHERÆ rimis Jlongitudinalibus aut 
valvulis (adscendentibus v. explicato patentibus) dehiscentes. OvarrA libera. 
Ovurum erectum v. pendulum. DruPæ aut perigonio integro, accreto, car- 
noso facto, Rosæque hypanthium mentiente inclusæ, aut nudæ, perigonio 
partim amoto v. destructo nec incrassato, semper autem liberæ. 


SECTIO PRIMA. 


MONIMIEÆ CRYPTOCARPÆ. 


Ovaria gravida in perigonio occulfata, nec nisi maturis seminibus tegmen calycinum 
exuentia. 
+ Ovulo pendulo. 


IH. MONIMIA!. 
(Tabula xx1x). 


Mona Thuarsio, Hist. des végét. des îles Austr. d’Afrig. (1806), pp. 21 et 34, tab. wir. — C. L. 
Willden., Sp. pl. Linn., t. IV, part. 2 (1805), p. 647, n° 1749. — Poiret, in Lamk., Æncycl. mé- 
thod., Botaniqg., Suppl, t. lil (1813), p. 726. — Spreng., Syst. veget., t. III (4826), p. 906, 
n° 3196. — Endl., Gen. pl., p. 314, n° 2015; Suppl. IV, part. n, p. 56. — W. Bojer, Hort. 
Maurit., p. 289, n° 762. 

Event sp. Poir., in Encycl. méthod., Bot., Suppl., tom. III (4813), p. 124, n° 54. 

Myrrisp. Spreng., Syst. weget., tom. If, p. 487. 


Fcores diclines, diœci. Masc. : PErIGONIUM € parietibus crassissimis, initio 


! Monimia a Monima, uxore Mithridatis, derivatur, ait TauARsius. 


308 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


ovatum clausumque, postea autem irregulariter 4 6-partitum et floriforme, 
divisuris vix æqualibus et patenti-reflexis, fauce haud constricta, interna vero 
pagina tota dense setifera. SramiNA innumera universum parietem perigoni 
ab imis penetralibus ad summas usque divisuras stipatissimo ordine vestientia, 
velantia, libera, introrsa, glabra, subæqualia ; /ilamentis teretibus, brevibus, 
ima basi et e latere 2-glandulosis, glandulis oppositis s. geminis, disciformi- 
globosis et brevissime pedicellatis, sed propter augustias loci sæpissime defor- 
mibus, nempe trigonis sub dimidiatis aut sessilibus; antheris subcordato-qua- 
drilateris, apice obtusissimo integris, summo fulcimini continuis, 2-lobis, 
lobis sulco discriminatis, singulis valva crassa primodum clausis tandemque 
eadem a latere interno soluta et explicata, late apertis ac penitus evacuatis, 
anthera tota tunc membranam planam v. extrorsum concavam late suborbi- 
cularem et nervo medio prominente (connectivo gibbo) signatam referente; 
polline e granis globosis. Carpidiorum vestigia nulla. Fosmin. : PeRIGONIUM 
ovato-globosum s. potius urceolatum, nempe ostiolo angusto brevissime 
4-6-dentato (dentibus acutis erectisque) pervium, atque e parietibus cras- 
sissimis intus dense setiferis factum. Canrpipra s. ovaria 6-8 glaberrima, 
linearia, basi scilicet latissima (dilatata) in perigonüi pariete sessilia, subi- 
toque in stylum æqualem apice integrum nec incrassatum continua 
abeuntia, inclusa aut brevissime exserta, inter se admodum hbera, unilo- 
cularia et 1-ovulata, ovulo anatropo, ovato-acuto, pendulo. Frucrus bacci- 
formis et oculatus (perigonii dentibus haud mutatis superstitibus), e 
perigonio carnoso facto ac tandem lacerato-dehiscente nec non drupis 4-8 
subexsuccis liberis totisque diu reconditis ; hæcce ovatæ, ob mutuam pres- 
sionem acute trigonæ aut diversimode angulosæ, acutatæ et stylo exilis- 
sime lineari superstite terminatæ; epicarpio tenuissimo, pellucido et gla- 
berrimo; #esocarpio (pulpa) parco (colorato et gigartino, fide Tauarsn) 
glandulisque olentibus copiosissime scatente; putamine osseo, crasso, extus 
scrobiculato, intus autem levi, canaliculoque augustissimo vasis funiculi 
primum, postea verum radiculæ embryonis viam præbente, in apice per- 
forato. SkmEN ovato-acutum; testa tenuissima, membranacea, raphe lineari 
semen longitudine æquante, chalazaque late orbiculari et fusca notata; 
albumine carnoso-oleoso crassissimo et suaveolente. Emsrxo centralis, 
rectus, admodum exiguus, e caudiculo subancipite putaminique summo 
et pervio proximo, nec non cotyledonibus duabus oppositis subellipsoi- 


DRUPACEÆ : MONIMIÆ. 309 


deis, obtusissimis, æqualibus (caudicnl) brevioribus) et late divergen- 
tibus. 


Frutices mascareni (inconditi, ait Tavarsrus) péloso-tomentost ( pilis sim- 
plicibus, fasciculatis v. lepidiformibus), foliis integerrimis, oppositis , 
scabris ; floribus racemosis aut paniculatis ; anthemiis axillaribus. 


Beat. TauarsiuM qui primam generis diagnosin edidit, ENpLicaERuMque eumdem 
secutum, plane effugerunt solitæ filamentorum glandulæ et vera antherarum dehiscentia. 
Ovaria admodum sessilia, nec breviter stipitata, contra ENDLICHERI dicta, semper depre- 
hendi. Perigonium femineum hypanthio Rose jure æquiparari potest, similiter carnosum 
evadit et fructui baccato parietes ministrat. 

Genus Monimiarum Th. inter MONIMIACEAS palæogeas Citriosmis americanis bene 
respondet. 


1. MONIMIA OVALIFOLIA. 


M. foliis obovatis, basi cuneatis, supra asperis, lepidiferis, et in margine 
anguste revolutis. 


Monimia ovalifolia P.Th., op. cit., p. 22, tab. var, fig. 1.—Poiret, in Encycl. méth., Bot., Suppl., 
t. Il, p. 327. — Willd., Sp. pl. Linn., t. IV, p. 2, p. 648. — Boj., op. cil., p. 289. 


ARBOR arbusculave ramis patulis, confertis, initio subtetragonis et dense scabrido- 
tomentosis (pilis aureis, plerisque stellato-fasciculatis), subinde autem glabratis. FOLIA 
obovata, brevissime et obtuse mucronata, basi cuneata, in acie anguste revoluta, coriacea, 
superne ob lepides ciliatas albentes et perexiguas quibus laxis consperguntur tactu aspera, 
subtus lepidibus mollioribus confertissimis admodum velata et albido-luteola ; venis secun- 
dariis vix prominentibus; petiolo crassissimo, brevi, antice plano:; cicatricibus foliorum de- 
lapsorum late ellipticis v. obcordatis, in pulvino crasso prominente. ANTHEMIA (feminea) 
solitarie axillaria, bracteosa (bracteis cito dimissis), aureo-tomentosa, mox sordida, folio- 
que multo minora, nempe nune paniculæ pauci-ramosæ, ramis oppositis distantibus bre- 
vibus et cymam obsoletam aut plures contractas et depauperatas sigillatim gerentibus, 
aunc tantum racemi unum e paniculæ modo descriptæ ramis referentes; foribus auran- 
tiis et suave odoris (teste Tauarsro), singulis pedicello brevi crassoque suffultis. 


Nascitur in montibus insulæ mauritianæ, ad altitud. cc hexapod. supra oceani ripas; pedes x1r 
statura vix excedit, auctore Tauarsio. Planta feminea florifera beat. Bovinio in limine superiore sylva- 
rum, ad radices cacuminis dicti du Pouce, ineunte septembri 1849, obvia est; ibidem floriferam reperit 
cl. Boserius, a martio mense in aprilem usque (Cfr. Herb. Mus. vindobon.). 


(Herb. Mus. par., Jalbert., vindobon. et berolin.) 


Planta mascula in herbariis omnibus quæ penes me sunt desideratur. 


310 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


2. MonwiMiA ROTUNDIFOLIA. 
(Tab. xx1x). 


M. foliis late orbicularibus, nonnihil cordatis, supra piloso-asperis, nec in 
acie revolutis ; antheris rubentibus, eglandulosis. 


Monimia rotundifolia P. Th., op. cit., pp. 21 et 35, tab. vin, fig. 2 (sinistra). — Poiret, in En- 
cycl. méth., Bot., Suppl., tom. I, p. 727, etin Leæ. sc. nat., tom. XXXIT (1824), p. 450, 
tab. 290 (iconib. a Thuarsio mutuatis). — Willd., Sp. plant. Linn., t. IV, part. alt., p. 647. — 
Bojer, loc. cit. 

Ambora tomentosa Bory, l’oyage dans les quatre principales îles des mers d'Afrique (1804), 
t. 1, p. 317, et tom. HI, p. 82, tab. xun (planta mascula). — Non autem Sieb. 

Eugenia villosa Poir., in Encycl. méth., Bot., Suppl, t. Il, p. 124, n° 54. 

Myrtus villosa Spreng., Syst. veget.;t. Il, p. 487. 


Argor modo excelsa, modo humilior et contorta (fide Boryi); ramis recentibus alternatim 
compressis, subtetragonis, hirto-tomentosis (pilis simplicibus, lepidibusque longe ciliatis 
commistis) et fulvo-luteolis, adultis autem (annotinis) teretibus, pro maxima parte gla- 
bratis, corticeque fusco et rimoso tectis. ForrA late elliptico-rotundata v. orbicularia, 
utrinque obtusissima aut sæpius brevissime mucronata, basi quandoque nonnihil cordata, 
crassa, coriacea, in acie non revoluta, antice primum ob pilos rigidulos lepidesque sparsas, 
postea autem ob tubercula obtusa etnudata, tactu aspera, postice panno albente, continuo 
et persistente, e pilis sparsis et lepidibus in telæ sortem adglutinatis, prorsus velata; venis 
superne impressis, subtus laxe prominentibus; petiolo valido, hirto. ANTHEMTA utriusque 
sexus solitarie axillaria, hirsuto-tomentosa, foliis plus dimidio breviora; mascula singula e 
racemo apice paucifloro (floribus oppositis, longe pedicellatis et vix bracteatis), aut e 
panieula multo longiore, flexuosa, repetitis vicibus et vix ex norma regulari dichotoma, 
indeque multi- et laxiflora; feminea e paniculis pauci-ramosis (ramis.oppositis et 1-3-floris) 
aut racemis depauperatis. ANTHERÆ rubentes, appendiculis 2 solitis instructæ, e paren- 
chymate autem quasi eglanduloso (saltem de specie) formatæ. Bacca ovato-globosa v. 
ovato-inæquilatera, obtuse truncata. 


Oritur in montibus demissioribus insulæ mauritianæ, ut referunt Commerso et BoserIUS, nec non 
in insula borbonia, auctoribus Tauarsio, GaznicHALDo, BREGNE, RicHARDO, SGANZINO aliisque. Stirpis 
mas et femina simul beato Bovinio occurrerunt in regionibus excelsis diotis du Boucan-Launay 
(Herb. propr. n° 1420). 


In borbonicis montibus nonnisi ad altitudinem p-pc hexapodum supra Oceani ripas 
crescere dicitur, vernaculeque Ambaville à grosses feuilles et Mapoux audit. (Cfr. 
THUARSIUM, Op. cit., p. 39). 


[Herb. Mus. par. (mas et femina); berolin.] 


DRUPACEÆ : MONIMIÆ. 311 


3. MoniMiIA CITRINA. 


M. foliis ovato-orbiculatis, subcordatis, utrinque molliter tomentosis, 
subtus citrinis, in acie planis; antheris copiose glandulosis, pallidis. 


Monimia citrina Tul., in 4nn. se. nat., ser. 4, tom. IIT, p. 32. 


ARBOR ramis primum alternatim compressis, in nodis dilatatis, ob pilos fasciculatos ac 
pauciores vix lepidiformes hirtello-tomentosis et aureo-fulvis, annotinis autem subtere- 
tibus et glabratis, cortice fusco et longitrorsum sulcato. Forra late ovato- v. deltoideo- 
orbiculata aut quidem subcordato-orbicularia (6-9 centim. lata, 7-10 et quod excedit 
longa), brevissime et acute mucronata, basi rotundata et quandoque nonnihil emarginata, 
utrinque pilis fasciculatis tactu mollibus et aureo-fulvis vestiia. prætereaque in pagina 
postica indumento nitide albo-citrino v. citrino-fusco ex pilis istius coloris brevibus et 
intricatissimis admodum velata, acie plana et solito more integerrima ; venis in dorso laxis 
reticulatis et prominentibus; petiolo valido, brevi (5-10 mm. longo), superne deplanato, 
et toto hirsuto-tomentoso. PANICULÆ (masculæ) dense hirto-tomentosæ, foliis plus duplo 
breviores, solitarie axillares, singulæ e pedunculo valido deplanato et pauci-ramoso, ramis 
oppositis v. suboppositis, brevibus, simplicibus aut obsolete dichotomis et confertim mul- 
tifloris; foribus brevissime pedicellatis; bracteis exiguis et cito caducis v. nullis; stamini- 
bus pallidis, glandulis filamentorum minutis, antheris a tergo glandulis intimis scatentibus. 


‘Provenit in terris mauritianis secundum CommERsoNEM, nec non in insula borbonica e GALDicHAL Do, 
floresque masculos julio mense explicat. 


Cum M. rotundifolia Thuars. propter foliorum formam maxime convenit, ab ea autem 
recedit istorum indumento coloreque nec non antherarum parenchymate pallido glandulis 
scatente. 


(Herb. Mus.par.) 


++ Ovulo erecto. 


II, CITRIOSMA 1. 
{Tabulæ xxvHI-Xxx). 


SiparuxA Aubl., PL. de la Guyane, t. I, p. 864. — Crueg., in Linnæa, t. XX (1847), p. 143, et 
in Ann. sc. nat., ser. 3,t. VII, p.376. 

Crrrosua R. et Pav., Fl. peruv. et chil., Prodr. (1794), p. 134, tab. 29; Syst. veget. F1. peruv. et 
chil., t. 1 (1798), p. 263. — Eudl., Gen. pl., p. 314, n° 2017; Enchir. Bot., p.195. 


* Nomen a xirpuov, Citrium (citreum :malum) is. -xreiæ, Citrus, etiéoun, odor, derivatur, quapropter 
aptius scribitur Citriosma quam Citrosma. \ 


312 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


Leonia Mutis, msc., fide Bonplandi in schedis (Cfr. Herb. Kunth., in Mus. bero!., sub Citriosma 
grandiflora HBK.). 

CiTRisenE et Crrriosma A. Hilario, in schedis (nunc e thesaur. Mus, Bot. paris.). 

Cirriosma Tul., in 4nn. sc. nat., ser. #4, t. III (maio 4855), p. 32. 


FLorss diclines, monœci v. diæci, apetali, virentes v. sordide flavi, vul- 
goque exigui. PErIGONIUM utriusque sexus calyciforme, globoso- v. obconico- 
urceolatum, in limbo 3-6-partitum, rarius in partes plures divisum, divisu- 
ris ovatis, oblongis v. semi-orbicularibus, quandoque etiam dentiformibus 
sæpiusque mediocris magnitudinis, in fauce autem plus minus constrictum 
et velo præterea nunc angusto nunc contra late extenso nec nisi poro medio 
angustissimo pervio instructum, clausum, intimis parietibus glabris, externis 
vero utplurimum tomentosis ; #asculum tenuius, uniloculare et ore multo 
latiore apertum; fœmineum e parenchymate crassissimo factum intusque 
septis diversimode invicem occurrentibus et coalitis in loculos inæquales, 
sursum pervios v. clausos simplicique aut duplici serie circinatim ordinatos 
partitum. Sramina numero maxime varia, modo pauca, scilicet 4-6, et veluti 
definita, modo plura, nempe ë-4, et admodum indefinita, internæ peri- 
gonii paginæ, sub fauce multifarioque ordine, v. in ipso illius fundo et 
quasi fasciculatim inserta, omnia introrsa et plerumque magnitudine inæ- 
qualia, intimis enim minoribus et reconditis, exterioribus plus minus 
exsertis; /ilamentis sæpius petaloideis, sal. late membranaceis, ovatis v. 
lineari-ellipticis, interioribus omnium angustissimis , exterioribus fortasse 
nonnunquam anantheris v. polline perfecto destitutis, omnibus vulgo plane 
liberis, interdum contra (in floribus oligandris) marginibus coalitis vel 
quidem in columellæ fistulosæ sortem veluti mutatis, staminibus proinde 
diadelphis vel monadelphis factis; antheris exiguis, antico summi sisten- 
taculi parieti singulatim totis adnatis, ovato-acutiusculis, 2-lobis (lobis 
autem ut videtur unilocularibus), valvatimque dehiscentibus, operculo 
enim totius antheræ a basi ad apicem pedetentim soluto, recurvo per- 
sistente, jamque non nisi basi breviter emarginalo, jam e contrario, ac 
sæpius fortassis, alte bipartito, lobis etiam quandoque ad verticem usque 
ab invicem hiberis; polline luteo ex utriculis globosis. Ovaria simplicia, 
staminum instar numero varia, 4-20, singula in singulis perigonii fœminei 
loculis solitarie recondita, plane sessilia et quidem pariete ambienti dorso 
frequenter adnata, glabra v. rarius sericeo-pubentia, ovato-elongata, non- 


DRUPACEÆ : CITRIOSMÆ. 313 


nihil introrsum curvata, singula in stylum prælongum sensim desinentia, 
unilocularia et uni-ovulata; styls omnibus simplicibus, perigoniüi oscillum 
fasciculatim petentibus, breviter exsertis, nuncque inter se prorsus liberis, 
nunc contra aut spiraculi parietibus adnascentibus, aut in columellæ spe- 
ciem exstantis apiceque penicillatæ coalitis. Ovuzom obovatum, rectum, in 
fando carpidii sedens, scilicet erectum, glaberrimum, anatropum, raphe 
exili totam ejus longitudinem tenente ac ventri s. antico acutatoque car- 
pidii lateri respondente, chalaza quamobrem apicali, micropyle autem hilo 
proxima imumque carpelli parietem tangente. Frucrus bacciformis e peri- 
gonii calyculo occluso incrassato carnoso facto, sepalis haud mutatis coro- 
nato, drupisque totidem farto quot carpidia maturuere. DruPÆ singulæ 
subexsuccæ ovato-globosæ acutæ et subancipites; epicarpio tenuissimo, pel- 
lucido, pulpæ parcissimæ imposito; hacce tamen quum in summa drupa 
(nempe in imis styli vestigiis), tum in ejus dorso multo crassiore et quasi 
tota e granis vix cohærentibus aureis et suaveolentibus composita ; putarnine 
pallido, osseo vel subfragili, extus scrobiculis abunde exsculpto obtuseque 
echinato, intus contra admodum levi, et in partes 2 s. valvas æquales, 
germinationis tempore, discedente. SEMEN obovato-globosum, deorsum 
acutiusculum, tegrnine tenui papyraceo et ægre distrahendo cooperlum ; 
albumine carnoso-oleoso luteoloque integram seminis molem quasi sistente. 
Ewsryo perexiguus, vix oculo inermi conspicuus, in albumine extimo juxta 
hilum lineari-punctiformem (adversante putaminis foramine quo funiculi 
vasa olim introierunt) latitans, e radicula tereti aut ancipiti-compressa bre- 
vique et cotyledonibus 2 æqualibus, obovato-rotundatis v. acutiusculis, 
brevissimis, æqualibus, late ab invicem discedentibus valvisque putaminis 
contrariis constans. 


Cirriosuæ, frutices aut arbusculæ staiura humiles, inter tropicos orbis 
novi omnes gionuntur, sylvas alsas littoraque rivorum prϾdiligunt, et odore 
grato quem ex omni parte spirant énsigntuntur. Eorum rorra simplicia, den- 
ticulata v. integerrina, opposita terra vel quaterna, glandulis odoris semi 
pellucidis scatent. Frores ên cymas geminalin axillares (gemma interpo= 
sita1), semel aut repetitis vicibus dichotomas et propter abortus iteratos 


‘ Diceres aliquando gemmulam hanc axi summopere abbreviato (s, abortienti) anthemii ab initio 
decussatim dibrachiati imposuisse finem, 
ARCHIVES DU Muséum. T. VIIL. 40 


314 MONOGRAPHIA MONOMIACEARUM. 


sæpius deformes 5. asymmetricas, unisexuales v. androgynas, ordinantur, 
Jœmineis basin anthemiorum bisexualium, masculis autem verticem tenen- 
tibus. 


Frutices sub Cifriosmæ signo ins'ructi infimo nexu proximaque necessitudine sibi invi- 
cem omnes devinciuntur, ita ut, licet non pauci exstent, vix possibile videatur eos in 
legiones rite definitas dispescere. Argumenti difficultates eo magis arduæ evadunt quod 
in herbariis quibus utimur specimina illa sæpius desiderantur quæ sedulo explorata nodos 
quæstionum solverent. Ea causa est cur in ordinandis stirpibus infra descriptis univer- 
sum habitum singulis privum magni habui, nec nisi paucas titulis distinclis signavi sectiones 
quarum ope singulæ species tutius dignoscerentur. 

CI. H. CRUEGERIUS qui primus, ut videlur, Siparunw, Aubletiani generis, leg'timam 
in serie naturali sedem recognovit, Siparunæ quianensis Aubl. antheras uniloculares 
transyersimque dehiscentes, semen inversum, embryonisque radiculam superam (Cfr. loc. 
citatos) perperam dixit. Siparunam inter et Citriosmam ne minimum quidem discrimen 
deprehendere potui, quapropter si jura antiquitatis respicerentur , nomen Aubletianum 
retinere deberemus; dum vero Siparuna barbara, tenebris abstrusæ descriptionis involuta, 
ad calcem indicum nostrorum rejiceretur, vox Pavoniana græco idiomate nitidisque 
adumbrationibus innixa, illius locum merilo usurpavit, nuneque possessionis vetustate ita 
se defendit ut ad eam depellendam s. abrogandam non valerem. 


A. Diæcæ, eleutherandræ; perigonio haud echinato. 


1. Tomentosæ. 


1. CITRIOSNA ERYTHROCARPA. 


C. foliis obovatis acuminatis eroso-dentatis et longiuscule petiolatis; anthe- 
miis foœmineis brevibus, 1-3-floris; perigonii divisuris 5-6, amplis, oblongo- 
acutis et patentibus; fructu subobliquo, rubro (vivo). 


Citrosma erythrocarpum Mart., msc. in sched. et Herb. monac. 
Citriosma erythrocarpa Tul., in Ann. se. nal., vol. cit., p. 32. 


ARBOR diœca ramis medullosis, teretibus aut subtetragonis (novellis alternatim hine 
et inde compressiusculis), tomentosis, tactu asperulis et colore fulvo-luteolis. FoLra 
decussatim opposita, obovata seu obovato-oblonga, breviter acuminata, basi nonnihil 
attenuata v. subrotunda, in ambitu, supremo præsertim, eroso-dentata, dentibus inæqua- 
libus patentibus acutisque, sinubus vero latis et obtusis, utrinque molliter et superne 
parcius tomentosa, 8-12 centim. longa, 4-6 centim. lala, petioloque 1-3 centim. et quod 


DRUPACEÆ : CITRIOSMÆ. 315 


excedit longo patulo subtereti ac dense tomentoso suffulta, venis secundariis paginæ pos- 
ticæ ordine densiusculo pinnatoque distributis; reliquis pariter prominentibus. ANTHEMIA 
(feminea quæ sola Suppelunt) geminatim alaria, patula, vix eentimetro longiora, simplicia 
v. dichotoma, 1-3-flora, tota tomentosa ac fulvo-luteola. PERIGONIUM calyciforme phyllis 
5-6 oblongis, acutis, inæqualibus (majoribus 3 mm. circiter longis), utrinque tomentellis, 
stellatim patentibus liberisque coronatum, velo autem crasso, Conico, prominenti, trun- 
cato, glabro v. mox glabralo, late ostiolato et stigmatibus 8-12 breviter exsertis liberis 
exilibusque viam præbente clausum; penetralibus in loculos 8-12 partitis, singulis ovarium 
solitarium et glaberrimum foventibus, septis ovariisque granulis (glandulis) albentibus 
fœtis. Frucrus vulgo in pedu culo haud accreto quadamtenus obliquus, subsphæricus, 
tomentellus, limbo perigonii libero non mutato et erecto terminatus, vivusque ruber 
(teste Mar Trio). 


Orilur in sylvis bragilianis Capoës dictis, prope Z{u provinciæ s. Pauli, ait ill. Marrius (cfr. ejus 
Berb., Obs. mss. n° 605), nec non in montibus organensibus haud procul a Sebastianopoli (VaLrHERIt 
Herb. n° 566). Flores fructusque simul profert januario mense, Marrio teste (loc. cit. ). 


(Herb. Mus. parisini, Lessertiani et monacensis.) 


Hujus stirpis, si cum proximis parum dissimilibus eam conferre volueris, criterium s. 
nota discriminalis præcipua in sepalorum forma et magnitudine versalur. 


2. CITRIOSMA OLIGANDRA. 
(Tab. xxvin). 


C. ramis asperulis, luteo-virentibus; foliis breviter petiolatis, oblongis 
v. lanceolatis, acute acuminatis, crenatis s. denticulatis ; anthemiis masculis 
exilissimis, erecto-patentibus, brevibus, ramosis et multifloris, floribus exi- 
guis 1-2-andris; femineis brevioribus 1-3-floris, perigonio dense luteo-to- 
mentoso. 


Citriosma oligandra Tul., vol cit., p. 32. 


ARBOR diœca, humilis. Ra annotini subteretes aut nonnihil tetragoni, sordide fu- 
cati, ob pilos fasciculatos sparsos asperuli v. quidem scabrido-tomentosi ; hornotini 
s. foliferi multo densius tomentosi, luteo-virentes, et alternatim hinc et inde com- 
pressi. FOLIA ovato-oblonga v. oblongo-lanceolata, acuminata (acumine acuto), basi 
attenuato-rotundata ac quandoqu* subemarginata vel paulo inæquilatera, 10-14 centim. 
longa, 3-5 centim. lata, in ambitu irregulariter et minutissime denticulata aut simul 
crenato-denticulata, crenis obsoletis denticulisque mixtis v. alternis, utrinque asperulo- 


tomentosa (pilis fasciculatis et patulis) et quamobrem luteola; venis postice prominen- 


316 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


tibus, secundariis remotis, terliariis laxissimis. ANTHEMIA utriusque sexus gemina in 
singulis axillis. MASCuLA gracilima, ter quaterve dichotoma, erecto-patula, luteolo-to- 
mentosa, sesquicentimetrum non excedentia, pedunculis cujuslibet ordinis pariter exili- 
bus et divaricatis, supremis multifloris, floribus perexiguis secundis pressoque ordine in- 
sertis, nubilibus pedicello vix {2 mm. lorgo suffultis. PERIGONIUM calyciforme in limbo 
4-6-lobum (lobis s. dentibus crassis, vix æqualibus, late ovato-triangularibus, subacutis, 
antice tandem glabratis, et in velamen latiusculum subdeplanatum glabrumque simul 
transeuntibus), ore apertum integerrimo et latiusculo , inque parietibus intimis (gla- 
berrimis) abunde glanduloso-punctatum. STAMEN unicum vel duo glaberrima, centro imo 
perigonii inserta, illiusque faucem nonnihil excedentia; filamentis crassissimis conico-elon- 
gatis glandulosis obtusis vel subacutatis; antheris breviter ovato-oblongis, extremo susten- 
taculo applicatis, et valvatim so!ito more dehiscentibus, valvis connatis a basi ad apicem 
sub anthesi revolutis, moxque parlim destructis. ANTHEMIA FEMINEA vix centimetrum 
longa, patentissima, densissime tomentosa, luteola, 2-3-flora et sæpius quidem uniflora 
{scilicet dichotoma v. simplicia), bractea lineari patula brevique pedicellum floris inferio- 
ris vulgo stipante. PERIGONIUM calyciforme, multo crassius masculo, in limbo tenuato et 
antice glabrato 4-6-dentatum, dentibus latis triangulari-acutis patentibus et quidem apice 
reflexis, nec non velo glabro hisce continuo, plano v. quadamtenus conico et promi- 
nente, angusteque ostiolato clausum; stigmata 6-10 libera, breviter exserta et divaricata; 
carpidia totidem glaberrima, singula in loculo peculiari recondita; perigonii parietibus, 
septis ovariisque glandulis albentibus copiosissime refertis. Frucrus pyriformis, oculatus, 
in pedunculum haud accretum, nempe { mm. circiter longum, attenuatus, ceraso, ni 
fallor, paulo crassior, parce tomentellus, perigonii limbo partito nec mutato coronatus, 
vivus in pulpa interna rubens, citreumque et gravem spargens odorem (testante beato 
GUILLELM.). DrupÆ 6-10, solitæ fabricæ, putamine osseo et minute echinato. 


Provenit in sylvis Brasiliæ sebastianopolitanæ (Cfr. Manri Herb. propr., et Garpnert Herb., 
n° 373 ). GUuiLLELMINO nostro occurrit, florifera simul et fructifera, mense martio 4839 (Herb. propr. 
n° 964), in montibus organensibus, baud longe a Sebastianopoli. Eam Kuorzxkyus in isdem terris 
antea viderat (Cfr. Herb. Mus. vindobon.) 


(Herb. Mus, paris., Lessert., monac. et vindobon.) 


Propter folia C. Apiosycen infra depictam imitatur, sed anthemiorum masculorum pe- 
culiari exilitate, florum in iisdem exiguitate, antheris cujusque floris subsolitariis, nec- 
non anthemiis femineis plane dissimilibus, maxime puta depauperatis et crassifloris, facile 
distinguitur. 


3. CITRIOSMA CUIABANA. 


G. foliis obovato- vel elliptico-oblongis, breviter acuminatis, basi cuneatis 
rotundatis aut quidem cordatis, minute et obsolete denticulatis; anthemiis 


DRUPACEÆ : CITRIOSMÆ. 317 


masculis gracilibus, peliolo brevi duplo circiter longioribus, dichotomis, 
patentissimis, apice deflexis, sursum versus dense multifloris, floribus exi- 
guis; perigonii tandem late aperti dentibus 4-5 brevissimis, velo longius 
producto; staminibus externis nonnihil exsertis; anthemiis femineis con- 
tractis et demissis, perigonii dentibus triangulari-acutis, antice glaberrimis 
et nigrentibus ; stylis liberis. 


Citrosma cujabanum Mart., msc. in Herb. propr. et schedis. 
Citriosma cujabana Tul., vol. cit., p. 33. 


FRuTEx diæcus, orgyalis, ramis hornolinis medullosis, tomentosis, tactu mollibus v. 
asperulis (tomento e pilis fasciculatis intricatis), cinereo-fulvis vel luteo-virentibus. FoLrA 
decussatim opposita, obovato- vel elliptico-oblonga , obtuse breviterque acuminata, basi 
brevissime cuneata, rotundata vel quidem (maiora) cordata, in acie obsolete et minute 
denticulata v. quasi crenulata, utrinque moliter, densius autem a tergo tomentosa, 
6-12 centim. et quod excedit longa, 2-5 centim. lata (amplitud'ne enim maxime variant}, 
petioloque subtereti, dense tomentoso , erecto-patenti et centimetrum longo v. minore 
suffulta; venis præter mediam exilibus, unaque subtus prominulis. ANTHEMIA utriusque 
sexus ut solet geminatim alaria, gemma exigua interposita, patentissima aut demissa, 
et integra tomentosa. MascuLa 1 centim. vel sesquicentimetrum æquantia, exilia, in 
medio bifurca, crure utroque dense 2-10-floro, floribus exiguis secundis et breviter pedi- 
cellatis (pedicello exili 2 mm. circiter longo). PERIGONIUM globoso-calyciforme, parce 
tomente:lum, obsolete ac brevissime #-6-dentatum, dentibus acutiusculis, interdum vix 
conspicuis, limbuloque inter se junetis; velo seu margine ultra dentes protracto, glaber- 
rimo, glandulis pellucidis scatente, tenui, in acie integerrimo, tandemque erecto et late 
hiante. Sramixa utplurimum 8 (quandoque etiam, ni erraverim, 10-12) libera, g'aber- 
rima et inæqualia, exteriora nempe majora, brevissime exserla, et cum cæteris, sed non- 
nihil atius, imis perigonii parietibus inserta; f/amentis petaloideis, late ovatis, basi lata 
calyci hærentibus, apice acutissimis, glanduloso-pellucidis, inter se inæqualibus, scilicet 
eo brevioribus et angustioribus quo interioribus, et post anthesin a summo breviter 
retroflexis; anthera ovato-acuta, introrsa, perexigua, apici fulciminis antico adplicita 
nec ab eo discreta, 2-oba, valvisque duabus longe connatis, a basi ad apicem tempore 
debito simul revolutis et persistentibus initio clausa; polline pallido. ANTHEMIA FE- 
MINEA demissa, vix centimetrum æquantia, nunc breviora simplicia et 2-5-flora, nunc 
2-3-furca dense multiflora contractaque; floribus exiguis, singulis pedicello crasso 4-6 
millim. longo suffullis. PERIGONITM globoso-urceolatum aut breviter subpyriforme, dense 
fulvo-tomentosum, limbo e dentibus 4-6 brevibus crassis, late 3-angulari-acutis, sæpe 
inæqualibus, poslice tomentosis, antice autem glaberrimis et nigrentibus, coronatum; 
velo crassissimo et glaberrimo circa conulum medium, pervium et ex area depressiori 
assurgentem, in modum marginis obtusissimi prominente, CarpipiA 8-10 glaberrima ; 


318 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


stylis fasciculatis, in spiraculo nonnihil conglutinatis, ultra liberis et divergentibus. 
Frucrus globoso-obovatus, pedicello exili et tomentoso innixus, ipse parce tomentosus, 
cineraceus calycinisque dentibus haud accretis coronatus; maturescendo rubet tandemque 
in partes 5-6 inæquales scinditur, explicatur, et drupas tanquam caruncula cinnabarina 
instructas, licet cæterum nigrentes, prodit. (Cfr. A. Hicaris sched. msc.). PUTAMEN 
tuberculosum. 


Provenit in Brasiliæ mediæ provincia goyazana, scilicet in agro cujabensi ad Patricio da Sylva, 
floretque octobri. (Marti Herb. n° 346.) SELLOWIO etiam occurrit prope prædium dictum da Galena 
(Herb. B 598 c 2131. — Herb. Kunth.), Craussenro et WeppeLuio (circa Sabaram) in prov. Fodina- 
rum (CLaussent Herb. n°460 ; Wepvecir Herb. n° 1537), januario florida fructiferaque simul. Olim 
quoque lecta est ab ill. AuG. Hianio (Herb. n° 894 OU). 


(Herb. Mus. par., monacense et berolin.) 


Folia obovata quandoque supra basin et mediatenus angustala, formam spathulæ acutæ 
quodam modo obtinent; talia occurrunt in speciminibus Hilarianis. 


4. CITRIOSMA PLEBEIA. 


C. cinereo-tomentosa ; foliis oppositis, obovato-ellipticis, minute serratis, 
breviter petiolatis ; anthemiis masculis brevibus, ramosis, multifloris ; flori- 
bus exiguis; perigonio brevissimo, 5-6-dentato, velo tenui et penetralibus 
simul glabris atque glanduloso-punctatis ; staminibus sex vix exsertis. 


Citriosma plebeia Tul., in Ann. se. nat., vol. cit., p. 33. 


ArguscuLA biorgyalis, diϾca. Ramr (foliiferi) subtetragoni, dense et molliter tomentosi 
ac quamobrem cinereo-luteoli (pilis fasciculato-stellatis implexis). Fozra decussalim oppo- 
sita, obovato-elliptica, brevissime simul et obtusissime acuminata, basi cuneato-rotundata 
ac quandoque nonnihil emarginata, minute serrala, abunde glanduloso-punctala, utrinque 
tomentosa, superne scilicet scabriuseula et saturatiora, postice autem velutina et cinerea, 
8-12 centim. longa, 4-6 centim. lata, petioloque 10-15 mm. longo, toto cinereo-tomentoso 
et tereti innixa. ANTHEMIA (mascula) geminatim axillaria, ex integro cinereo-tomentosa, 
gracilia, 10-15 mm. longa, patentissima, ramosa et multiflora; axi primario nunc in ramu- 
los congestos dense mullifloros sursum discedente, nune ramulorum oppositorum similiter 
floribus exiguis slipatis et secundis onustorum paria 2remotiuscula gerente, ipsoque insu- 
per flore solitario aut pluribus congestis coronato. PERIGONIUM calyeinum, tenue, breviter 
pedicellatum, extus cinereo-tomentosum, in margine brevissime 5-6-dentatum, velo tenui, 
glabro et late demum aperto, in fauce primitus clausum, intus glabrum et glanduloso- 
punctatum. SrAmINA sæpius sex inæqualia, imis perigonii parietibus insert, exteriora 


DRUPACEÆ : CITRIOSMÆ. 319 


ejusdem dentibus vulgo opposita et brevissime exserta, reliqua penitus inclusa, nigraque 
omnia in planta siccata; filamentis planis, glanduloso-punctatis; anthera solitæ structuræ 
et dehiscentiæ. (Flores feminei desiderantur.) 


Oritur in Brasiliæ provincia dicta Fodinarum; Sylvarum primævarum sub umbra, medio decembri 
(4816) florentem vidit ill. AuG. Hizarius (Herb. n° 56.) 


(Herb. Mus. par.) 


Florum structura et magnitudine ad C. Zanceolatam nostram (vid. infra) accedit, 
foliis autem discrepat; vestitu præterea et habitu C. cujabanam supra descriptam adeo 
imitatur ut non mirarer cur illius formam masculam peculiarem sisteret; attamen ut 
specimina quæ præ oculis habeo seorsim describerem, folia omnia singulariter obtusa me 
suaserunt,. 


5. CITRIOSMA LANCEOLATA. 


C. luteo-virens; foliis longe lanceolatis, acutissimis, obsolete et minutissime 
denticalatis, breviter petiolatis; anthemiis (masculis) brevissimis, pendulis, 
contractis et multifloris; perigonii dentibus æqualibus, erectis, brevibus et 
obtusatis, margine autem glabro subbreviore pariterque glanduloso-punc- 
tato ; staminibus 6-8 inclusis, rectis. 


Citriosma lanceolata Tul., loc. cit. 


ARBOR diœca (saltem videtur), Rai medullosi, alternis vicibus hinc et inde inter folia 
compressi, ubique dense tomentosi sordideque luteo-virentes (pilis fasciculato-radiantibus). 
Focra opposita, adulta patentissima vel demissa, petiolo subtereti tomentoso et milli- 
metrum v. sesquimillivetrum longo suffulta, lanceolata, acutissima , basi obtuse atte- 
nuala, 12-18 centim. longa, 3-5 centim. lata, in acie minutissime interdumque obsolete 
denticulata, utrinque præterea molliter et bre:iter tomentosa. ANTHEWIA (mascula) bina 
in singulis axillis, brevissima (1 centim. non longiora), pendula, dichotoma, multiflora, 
contracla et ex integro tomentosa. PERIGONIUM calycinum s. poculiforme, intus gla- 
brum, sub: margine 5-6-dentatum, dentibus brevibus æqualibus ovato- triangularibus 
ereclis et obtusatis, margine ipso (s. velo imperfecto) utrinque glabro integro erecto et 
dentibus nonnihil breviore : perigonii totius parietibus tenuibus et copiose pellucido-glan- 
duliferis. SrAMINA 6-8 vix ac ne vix -exserta (majora s. exteriora dico), glaberrima, inæ- 
qualia, centraliora abortiva et castrata; filamentis petaloideis late ovatis , apice acutatis, 
tenuibus, glanduloso-punctatis, et in ambitu pallidioribus; anthera exigua, ovato-acuta, 


320 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


2-oba, summo sustentaculo ut solet applicita, introrsa, valvisque connatis et a basi, anthe- 
sis tempore, revolutis occlusa; polline pallido pulvereo. (Flores feminei desiderantur.) 


Oritur in Brasiliæ mediæ provincia das Minas Geraës dicta. (Garpnert Herb, n° 5179.) 
(Herb. Mus. vindobon.) 


C. Apiosycæ Mart. (infra sub ne 8 descriptæ ) proxima est, sed foliis longe lanceolatis, 
anthemiisque contractis et demissis sufficienter, ut opinor, distinguitur. Filamenta summa 
staminum extrorsum non reclinantur, sicuti videre est in C. cujabana Mart., glandulisque 
pellucidis insigniter scatent. 


G. CITRIOSMA ESTRELLENSIS. 


C. ramis sordide rufo-tomentosis, foliosis; foliis ovatis, obovatis oblongisve, 
acutis v. brevissime et sæpius obtuse acuminatis, minute obsoleteque eroso- 
denticulatis, utrinque dilate et molliter rufo-tomentosis; anthemiis bre- 
vibus patenti-demissis et rufo-tomentosis, masculis ramosis ac densifloris, 
femineis simplicibus pauciflorisque ; perigonii dentibus brevissimis et utrin- 
que tomentosis, staminibus carpidiisque 4-6; stylis in veli angustiis brevis- 
sime coalitis, ultra liberis et divaricatis. 


Citriosma estrellensis Tul., in Ænn. sc. nat., loc. cit. 


FruTEex orgyalis, diœcus, ramis subteretibus, medullosis, sordide rufo-tomentosis (ob 
pilos fasciculatos vage intricatos) tandemque partim glabratis, dense foliosis, hornotinis 
plerisque longis rigidis et simplicibus. FoLrA opposita, ovata v. obovato-oblonga, acuta, 
obtusata v. brevissime acuminata, 7-9 centim. longa, 25-45 millim. lata, obsolete minute- 
que eroso-denticulata, denticulis alternatim inæqualibus, et in utraque pagina (postice au- 
tem densius) molliter tomentosa (tomento e pilis fasciculatis); costa venisque secundariis 
subtus prominentibus, reliquis tomento velatis; petiolo tereli, ecanaliculato (ut videtur), 
initio ob tomentum spissum quo totus obducitur nitide rufo, adultoque 12-20 millim. longo. 
ANTHEMIA utriusque sexus geminatim axillaria, patenti-demissa, petiolo vulgo breviora, 
totaque dense et breviter (dilute)rufo-tomentosa. MascuLa 2-4-brachiata, ramulis exilibus 
fragilibus ac densifloris, floribus ex'guis brevissime pedicellatis. PerrGoxiom calyciforme, 
brevissime 5-6-dentatum (dentibus triangularibus obtusulis erectis et utrinque tomentosis), 
nec non velo angusto (dentibus breviore) integro glaberrimoque in fauce auctum. Sra- 
MiNA 4-6 solitæ structuræ et brevissime exserla. ANTHEMIA FEMINEA € pedunceulo exili 
simplici aut vix partito, et 2-6-floro. PeniGoxium globoso-urceolatum, dentibus majoribus 
et inæqualibus (utrinque tomentosis) coronatum, veloque in medio (angustissime perfo- 


DRUPACEÆ : CITRIOSMÆ. 321 
rato) obtuse tumente occlusum. Carpipra 4-6 glaberrima; stylis in angustiis spiraculi 
brevissime coalitis, ultra liberis et divaricatis. 

Floret ab octobri in novembrem, auctore WEDDELLI0, in schedis. 


Nascitur in sepibus et saxis humentibus montium (Serra d’Estrella) provinciæ brasiliensis Sebas- 
tianopolitanæ (WeopeLzutr Herb. propr, n° 896). SELLowIo occurrit prope prædium dictum Gaspar 
Suarez (Herb. Kunrrir, b). 


(Herb. Mus. parisiensis et berolin.) 


Foliorum forma et vestitu nec non anthemiorum masculorum habitu Cétriosmain cuja- 
banam Mart. imitatur. Specimina adumbrata nonnisi fracta et partim corrupta suppetunt. 


7. CITRIOSMA RUFICEPS. 


C. ramis subtetragonis initio rufo-velutinis, postea sordidis et punctato- 
asperulis ; foliis oppositis, ovatis, breviter acuminatis, eroso-denticulatis, 
utrinque velutino-tomentosis, novellis nitide rufis; petiolo rufo, tereti ; 
pedunculis (femineis) brevissimis, erectis, 1-3-floris; perigonii rufi lobis 5-6 
amplis ovatis ettomentosis; veli ostiolo e duplici canaliculo: stylis 5-8 liberis, 
divaricato-exsertis. 


Citriosma ruficeps Tul., vol. cit., p. 34. 


FRUTEX diœcus, ramis subtetragonis, novellis tomento molli tenui brevi (velutino) 
nitideque rufo obdu tis et coma similiter nitide rufo-velutina terminatis (inde plantæ 
nomen), adultis sordidis partim glabritis el pilorum (fasciculatorum) sedibus prominen- 
tibus nonnihil punctato-asperatis. FoLrA Opposita, ovata, breviter et anguste acumipata, 
basi rotundata aut vix cuneata et quandoque nonnihil inæquilatera, tenuia, parce ut vide- 
tur glanduloso-punctata, 7-10 centim. longa, 4-5 centim. lata, eroso-dentata (dentibus 
inæqualibus, sinubus latis et obtusissimis), et utrinque pari modo, nempe molliter breviter 
et laxiuscule, tomentosa (pilis fasciculato-divaricatis): venis subtus prominentibus, exilibus; 
peliolo 10-15 mm. longo, tereti, ecanaliculato, gracili, velutino-tomentoso nitideque 
rufo. ANFHEMIA feminea (quæ sola suppetunt) geminatim ut solet axillaria, petiolo quasi 
duplo breviora, tota rufo-velutina, singula e pedunculo gracili erecto et apice 1-3-floro, 
floribus singulis pedicello exili 3-5 millim. longo suffultis. Per1GoNIUM obconico-calycinum, 
extus saturate rufo-velutinum, limbo amplissimo e lobis 5-6 subæqualibus, ovatis, obtusis 
v. acutulis, patulis, utrinque tomentosis et velo similiter vest:to continuis coronatum, velo 


ipso in medio (glabro) tumente pulviniformi et introplicato tubumque brevem et recon- 
Arcuives Du Muséum, T. VIII. 7] 


322 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 
ditum fingente. CarpiDrA 5-8 glaberrima et glandulis scatentia; séylis linearibus, liberis, 
breviter exsertis et divaricatis. 


Provenit in Brasilia meridionali, eamque primus reperit SecLowius (Cfr. Herb. Kunranr, [H. A.]). 


(Herb. Mus. berol.). 


Foliorum forma et vestitu ad Citriosmam estrellensem modo descriptam accedit, sed 
propter perigonii lobos Citriosmam Apiosycen Mart., vel C. pellitam Tul. infra depictas 


potius imitatur. 
8. Cirriosma Aplosyce 1. 
(Tab. xxvin). 


C. ramis hornis molliter tomentosis, foliisque amplis, oblongis v. oblongo- 
lanceolatis, acuminatis, acutis, basi attenuatis rotundatis aut quidem sub- 
cordatis, obsolete et vage crenatis v. integerrimis; petiolo longo gracili ; 
anthemiis brevibus, molliter tomentosis, masculis repetito-dichotomis 


(ramulis patenti-divaricatis), femineis paucifloris. 
Citrosma Apiosyce Mart., in Herb. et sched. mss. — Tul., in 4nn. sc. nat., loc. cit. 


FruTex diœcus, bimetralis, parce ramosus et suaveolens. Rami foliiferi teretes, pennæ 
anserinæ crassitie, medullosi, pilis fasciculalis brevibus et rariuseulis obsiti ideoque hispi- 
duli. Foc1a decussatim opposita, internodiis longis discreta, petioloque subtereti (saltem 
haud canaliculato), æquali, ob tomentum densum brevissimumque luteolo, 3-5 centim. 
longo, et erecto-patulo suffulta ; limbus amplus, lanceolato-oblongus, 15-20 centim. et quod 
excedit longus, 6-8 in medio latus, acutus v. sæpius acute acuminatus, basi rotundatus 
et quidem a latere nonnunquam plus minus cordatus, sæpius vero attenuatus, tenuis, 
utrinque et quasi pari modo velutinus, tomento enim brevissimo semper molli, rarius- 
eulo, in nervis autem densiori et saturatius fulvo-luteolo vestitus; acie quandoque inte- 
gerrima, sæpius undulato-crenata, crenis (dentibus obsoletis) obtusissimis, integerrimis, 
nune maxime inæqua'ibus, nunc crebrioribus subæqualibus et vena vix protracta termi- 
natis; nervis in pagina postica prominulis, laxis, exilibus. ANTHEMIA utriusque sexus alaria, 
gemina, petiolo dimidio breviora ni etiam minora, cinereo-tomentosa, semel, bis terve 
dichotoma, brachiis patentissimis, feminea simpliciora ac pauciflora, mascula in summis 
ramulis dense multiflora, floribus minoribus et secundis. Mars perigonium urceolatum, 
sub apice in lobos 4-6 subæquales, breves, ovato-rotundos, obtusos aut vix acutatos, antice 
quidem tomentulos patulosque divisum, in membranam vero glabram integerrimam bre- 


! Apiosyce ab éme, pyrus, et ouxñ, ficus, derivatur. 


DRUPACEÆ : CITRIOSMÆ. 323 


vemque ultra productum, et late hiascens, pariete interno glabro et glanduloso-punctato. 
SramiNa 6-10 brevissime exserta, glabra, et inæqualia; filamentis planis petaloideis et 
glanduloso-punctatis, externis lanceolato-oblongis latioribus abrupteque apiculatis, internis 
quasi vitliformibus et apice acutatis, cunctis rectis et apice extremointrorsum antheriferis ; 
anthera cujuslibet staminis pallida, perexigua, ovata, 2-loba, valvatimque more so!ito dehis- 
cente. FEMINE perigonium crassius in lobos (sepala) 5-6 majores, late ovato-triangulares et 
acutos, v. ovatos majores et obtusos, plus minus inæquales et utrinque tomentosos, ultra 
faucem nonnihil constrictam, partitum, velamine faucis glabro ; penetralibus in locellos 
plurimos per septa carnosa divisis, singulo 1-carpidialo; carpidiis singulis in stylum inferne 
piligerum (ipsis ob pilos rigidulos aureo-fuscis), superne exsertum glabrumque longe atte- 
nuatis; slylis prorsus liberis, sed in spiraculo perigonii constipatissimis. BACCA obovata 
s. pyriformis, cerasi ut videtur crassitudine, luteolo-tomentella, hinc et illinc ob fructus 
contentos protuberans, et in apice scrobiculato perigonii segmentis haud mutatis ornata, 
tandem varie finditur et modo irregulari expanditur. Nuculæ s. drupæ colorem cæsio- 
cinereum maturæ induunt. SEMINA putamenque osseum quo singula involvuntur struc- 
turam solitam una exhibent. 


Frequens occurrit in agro sebastianopolitano Brasiliæ floretque æstate et autumno. Exstant in Her- 
bario Musæi parisini specimina a clariss. Auc. Hrzarto (junio 1816.— Herb. propr. nn. 215 C et 291), 
CL. Gayo (augusto 1828), Vaurner1o (Herb. propr. n° 43), GaLbicnaLo (Herb. nn. 77 [Herb. berol.], 
1832 et 1087), et Wepvezcrio (catal. n° 379) lecta. In sepibus prope Tijucam reperitur, ait Wep- 
DELLIUS. Ill. Marrius slirpem in sylvis udis umbrosisque secus rivum Caryoca, in monte Corcovado 
prope Rio de Janeiro, offendit, septembri et octobri 1817 (Herb. — Mscrpt. Obs. 244 B). Florentem 
vidit cl. LuscuNarius quum in eodem monte Corcovado, februario 1833, tum in valle Z/heos Bahien- 
sium, anno 4837. Occurrit etiam Pogr1o (Herb. Mus palat. vindob. nn. 447 et 4944) in sylvis cor- 
covadensibus, maio 4818, ibidemque cl. Scorrio (Herb. n° 4435), SezLowi10 (Herb. Knth. L 492. 
B 598), Beyricnio (Lerb. Knth. y). Gazvicnazno (Herb. n° 77 @, in botanophylacio Lessertiano), 
et Gaupxeno (Herb. n° 832 ©, in Herb. Webb.) 


Arbuscula quæ vulgo apud Brasilianos Cidreira audit, odorem citreum seu potius quasi 
menthæ citratæ vel melissæ late grateque spargit. (Cfr. Marrivuet Pour. in Herbb. cit.) 

Perigonium femineum, si nondum maturum adhucque integrum ex arbore decerpseris, 
quum in ventre s. calyculo, tum in limbo, exsiccando contrahitur et corrugatur; illius 
parenchy »a ovariaque glandulis odoris scatent. 

Exstat in phytotheca Lessertiana specimen (ex Herb. VENTENATII) femineum foliis 
integerrimis panniferisque insignitum , et a typicis nonnihil recedens. 


(Herb. Mus. par., monacensis, vindobonensis, berolin., Lessertiani, et Webbiani.) 


9. CITRIOSMA PELLITA. 


C. tota densissime rufo-tomentosa, foliis ternatim verticillatis, obovatis, 


324 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


eroso-crenulatis ; anthemiis femineis paucifloris, brevibus et erectis; peri- 
goni dentibus late ovatis, vix acutatis et utrinque tomentosis. 


Citriosma pellita Tul , loc. cit. 


ARBUSCULA diϾca circiter biorgyalis, ramis novellis {foliigeris scilicet) obtuse trigonis, 
tomento densissimo e pilis fasciculatis aureo-fulvis palentibusque vestilis, medullosis et 
quoad crassiliem pennam anserinam æquantibus; annotinis sordidis factis, teretibus, 
foliorum delapsorum cicatricibus pulviniformibus seu annulum perfectum (minori pal- 
lidiori vasculari inscripto) fingentibus, simulque anthemiorum vestigiis conformibus sed 
minoribus, notatis. FoLia ternalim verticillata, inferiora vero sæpissime dissociata, 
proptereaque plus minus, et longe interdum, ab invicem remota, obovata v. obovato- 
oblonga, obtusissima aut brevissime acuteque acuminala, tota in acie minutissime eroso- 
crenulala, nonnihil deorsum attenuata et aliquando inæquilatera, 8-12 centim. et quod 
excedit longa, 55-80 mm lata, peliolo tereli 15-25 mm. longo et ex omni parte fulvo- 
tomentoso suffulta, patentia, opaca; pagina utraque in venis præs 


ertim fulvo-tomentosa; 
nervis secundariis remotis, exilioribus et laxe reticulatis. ANTHEMIA (feminea quæ sola 
suppetunt) in unaquaque axilla fertili gemina, gemma interposita, rarius alterutro abor- 
tiente solitaria, singula 2-3-flora, petiolo breviora (nempe 15-20 mm longa), erecto-patula, 
definila (cymæ compositæ), scilicet e pedunculo florem primarium cymasque 2 oppositas 
v. potius contiguas, secundas bracteolalas et 2-3-floras, in apice gerente singulatim con- 
stituta, omniaque ex integro fulvo-tomentosa. PERIGONIUM globoso calyciforme, vix in 
fauce coarctatum, dentibus 5-6 late ovatis, subacutatis, crassis, subæqualibus, antice 
quidem tomentosis et ereclo-patulis coronatum, tympano insuper s. membrana crassa, 
in medio prominulo pervia extusque tomentosa, sub limbo partito occlusum, intus gla- 
brum et septorum ope in loculos 6-8 divisum, loculis singulis uni-carpidialis. OvaRIA 
oblique obovata et quasi lunulata, apoda, nempe perigonio imo et illius parietibus inserta 
nec non a tergo (superiora dico) longe adnata, in stylum filiformem glabrumque ipsa 
glaberrima desinentia, oyuloque obovato erecto sessili et anatropo (raphe interna) sigil- 
latim fœta. S/yli e foramine calycino fasciculati exeunt, recurvantur, modice elongantur, 
nec in apice tument. 


Crescit in sylvis udis provinciæ bolivianæ ÆEnquisivi (seu Ynquisiri), ad allitud. mp-mm metro- 
rum supra oceani 1ipas, floresque virentes decembri mense explicat. Specimina descripta a cl. Wep- 
DELLIO, anno 4846, lecta sunt (Herb. propr. n° 4194). 


(Herb. Mus. par.) 


10. CITRIOSMA ASPERA. 


C. tota luteo-fulvo-tomentosa ; foliis oppositis, oblongis, obtusatis, basi 
rotundato-emarginatis, vix conspicue denticulatis (denticulis apicatis), et bre- 


DRUPACEÆ : CITRIOSMÆ. 325 
vissime petiolatis ; racemis femineis brevissimis, paucifloris ; perigonii urceo- 
lato-poculiformis dentibus 5-7 brevibus et obtusis, velo autem crasso lato 
et ore prominulo pervio ; stylis 8-10 liberis, vix exsertis. 


Citrosma aspera KR. et Pav., in sched. mss. 
Citrosma tomentosa Eorumd. (ut videtur), in Syst. vegetab. Fl. peruv. et chil., p. 265. 


FRuTEx diœcus, quadri-ulnaris. Ram horni teretes, medullosi, ob pubem densam tac- 
tuque mollem, e pilis fasciculatis et varie implexis, saturate luteo-fulvi. FoLIA opposita 
(quandoque dissociata), oblonga, obtusata v. obtuse brevissimeque acuminata, in acie 
obsolete ac vix ac ne vix denticulata (denticulis apicatis), basi rotunda et nonnihil emar- 
ginata, 12-15 centim. longa, 4-6 centim. lata, utrinque densissime et instar ramorum 
fulvo-tomentosa, tactu mollia, glanduloso-punctata (luci obversa), petioloque brevissimo 
(nempe vix semicentim. longo) et toto fulvo-tomentoso suffulta. RacEM1 feminei gemi- 
patim axillares, demissi, petiolo nonnihil lonsiores, 2-6-flori et ex integro fulvo-tomentosi; 
floribus singulis pedicello 8-10 mm. longo innixis. PERIGONIUM urceolato-poculiforme, ex 
omni parte dense tomentosum (pilis fasciculatis et luteo-fulvellis), lmboe dentibus5-7 inæ- 
qualibus, late subtriangularibus v. rotundis, obtusis, brevibus et in utraque pagina similiter 
tomentosis coronatum, velo præterea lalo crassissimo tomentoso (e parenchymate glan- 
dulis albentibus scatente) et ore latiusculo prominuloque pervio instructum, intus 8-10- 
locellatum totidemque carpidiferum. Ovaria ovata, glaberrima, ipsis perigonii parie- 
tibus, ut solet, inserta, sessilia, styloque filiformi et æquali abrupte singulatim terminata; 
styli liberi in canaliculum præaptatum conveniunt ejusque marginem vix ac ne vix 
excedunt. (Fructus maluri floresque masculi desiderantur.) 


Nascitur in Peruviæ nemoribus, videlicet circa Chinchao, Muña, Pillao, floretque augusto et sep- 
tembri (Cfr. auct. cit ). 


(Herb. Lessert. et Webb.) 


Specimen imperfectum descriptum olim ab ipso PAvONIO cum LAMBERTO londinensi, 
ni fallor, communicatum est; ei accedit schedula sic conscripta « 902. Citrosma aspera. 
Gen. n.» Alterum obiter vidi in botanophylacio Webbieno, itidem femineum et pari 
notula Pavoniana stipatum. 

Species est bene a cæteris mihi notis distincta. Stylorum fasciculus in canaliculo veli 
vulso quasi totus reconditur aut vix prominet. Antica limbi calycini pagina velumque 
tomento vbducuntur, sicuti in Citriosma eriocalyce, C. Pæppigii, et quibusdam aliis infra 
descriptis videre est. Flos masculus 10-12-andrus dicitur. 

Nomen a clariss. Æloræ peruvianæ auctoribus in schedis autographis plantæ inditum 
servavi, licet nil peculiariter asperi in speciminibus quæ suppetunt repererim. Causa 
duplex ad hoc me hortabatur; hinc nempe Citriosmæ permultæ modo descriptam quoad 
tomentum imitantur, illinc non plane constat eamdem pro Citriosma tomentosa R. et Pay. 
merito habendam esse. 


326 MONOGRAPIIA MONIMIACEARUM. 


11, CITRIOSMA POLYANTHA. 


C. sordide denseque albido-tomentosa; foliis amplis, obovato-lanceolatis, 
breviter petiolatis et minutissime crenulatis; pedunculis pedicellisque longis 
et flexuosis ; lobis calycinis 6-8, ovatis, amplis, erectis, velamine angusto 
et occultato; filamentis crassis, latissime ovato-acutis, subeglandulosis. 


Citriosma polyantha Tul., vol. cit., p. 35. 


ArguscuLa s. frutex (teste CasrerNavio), diœcus. Ram folüferi crassi, medul- 
losi, teretes, sed alternis vicibus hine et ilinc sub foliis dilatato-compressi, ubique 
panno brevi dilute luteo-fulvo s. potins sordide albicante tactuque molli, e pilis 
simplicibus fasciculatis, obducti. FoLra opposita, obovato-lanceolata v. subeliptica, acu- 
tiuseula v. obtusata, basi attenuata v. rotundata, 18-23 centim. longa, 7-9 centim. lata, 
minutissime et inæquo ordine crenulata, utrinque propter pilos fasciculatos breves divari- 
catos luteolosque velutino-tomentosa, superne cum senuerint (pilis muito rarioribus 
factis) tactu asperula, in nervisautem (impressiss. planis) semper dense tomentosa, postice 
in qualibet ætate quum in venis (cunctis prominentibus, secundiriis presso ordine pin- 
natim instructis), tum in areis (quarum intextus glandulis olentibus pellucidis perexi- 
guis copiosissimisque totus scatet) abunde piligera; petiolus subteres, esulcatus, 25-35 
millim. longus, instar nervi primarii ex integro dense fulvo-tomentosus, et in apice su- 
perno rudimentis limbariis inæqualibus congestisque vulgo onustus. ANTHEMIA (mascula 
quæ sola suppetunt) alaria, pilis dilute lutcolis divaricatis mollibusque tota veslita, sin- 
gula e peduneulis binis, gracilibus, 3-5 centim. longis, flexuosis, geminatis (gemma 
foliifera interposita), erecto-patentibus, inferne simplicibus aut nonnisi ramusculos ste- 
riles moxque deciduos agentibus, superne autem in pedicellos unifloros discedentibus ; 
pedicelli isti proprii 6-10 millim. longi, patuli, flexuosi, bractea minutissima cito ca- 
duca basi stipati v. eadem sæpe destituti. Cazyx urceolatus, ultra faucem nonnihil 
constrictam in lobos 6-8 amplos, ovatos, de lalitudine inæquales, majores nonnunquam 
veluti lobatos, cunctos obtusos aut subacutatos, antice glabros, margine introflexos et 
primitus imbricatos, tandemque erectos aut patulos divisus, anthesis tempore 6-8 mm. 
longus, semperque in occulta pagina glaberrimus et subeglandulosus ; velamine glabro 
lorum angustum, erectum, e fauce natum, in margine undulatum dentibusque perigonii 
multo brevius fingente. SramixA 10-15 et plura quidem internis urceoli calycini parie- 
tibus inserta, eumque integrum aliquando vestienta, glaberrima, introrsa vixque fau- 
cem receptaculi excedentia; flamenta squamiformia vel si malueris petaloidea, late ovato- 
acuta, concava aut etiam cymbiformia, in medio incrassata, subeglandulosa et inæqualia, 
minora imum calyÿcem tenentia, reliqua eo latius dilatata quo altius in parietem susti- 
nentem inserta, nonnulla, media scilicet, huic parieti quasi dorso adnata ; anlheræ per- 


DRUPACEÆ : CITRIOSMÆ. 327 


exiguæ summo filamento incrassato maximeque angusta‘o singulatim introrsum adpli- 
citæ, oblongæ, dilute luteæ, 2-lobæ, lobo utroque hinc tantum, scil. a latere externo s. 
libero, primitus dehiscente, membrana enim qua tegitur a sustentaculo ex hac parte 
primum desciscente, postea vero cum vicina sibi juncta simul a basi ad verticem revo- 
luta; polline pulvereo, luteo, pallido. 


Nascitur in provincia boliviana dicta sanctæ Crucis Andinæ (S. Cruz de la Sierra), floresque 
luteolos mense septembri ineunte explicat; hoc saltem anni (1845) tempore florentem colleserunt clar. 
CAsTELNAvIus (Herb., n° 41), ejusque luzendus comes DevicLius, quum, cl. WEbDELLIO jam relicto, 
ad oras Maris Pacifici, simul cum ill. Osenxo proximæ morti devoto, pergerent. 


(Herb. Mus. par.) 


Species est ob anthemiorum indolem, perigoniique formam inter congeneres distinc- 
tissima. 


12. CITRIOSMA ERIOCALYX. 


C. tota dense fulvo- v. aureo-tomentosa ; foliis oppositis, amplis, late 
ovatis, acuminatis, basi abrupte cuneatis, grosse eroso-dentatis ; racemis 
brevibus, laxe paucifloris ; limbo perigonii amplo, 4-6-lobo , lobis late 
rotundis, obtusissimis, antrorsum quidem tomentosis, veloque anguste per- 
vio ; staminibus 6; ovariis 10-192, stylis extremis liberis et exsertis. 


Citrosma limoniodora River., msc., in Herb. Mus. Par. 
Citriosma eriocalyx Tul., loc. cit. 


FRUTEX diæcus. RAMI medullosi, in nodis compressi, dense tomentosi, tomento e 
pilis stellato-fasciculatis, aureis v. luteo-fulvis confertimque implexis. FoLrA opposila, late 
ovala, acute acuminata (acumine brevi aut longiore et angusto), basi rotundato-acuta 
(brevissime scil. in petiolo decurrentia), in acie eroso-dentata (dentibus grossis, inæqua- 
libus), 10-20 centim. et quod excedit longa, 5-12 centim. lata, tenuia, abunde glanduloso- 
punctata, utrinque ac in venis præsertim fulvo-tomentosa, pube antrorsum e piles vulgo 
solitariis, postice contra e pilis stellato fasciculatis facta; venis secundariis exilibus, per- 
belle pinnatim ordinatis, et utrinque prominulis, reliquis laxe reticulatis; petiolo subtereti, 
æquali, dense fulvo-tomentoso et 3-6 centim. longo. RAcEuI simplices, vulgo gemi- 
natim axillares, erecto-patentes, 8-12 mm. longi (maseuli ut videtur breviores), e basi 
Jaxiflori totique dense fulvo-tomentosi; floribus (4-6 numero) subsecundis, singulis pedi- 
culo semicentimetrum vix æquante bracteaque obliqua et perexigua stipato suffultis. 
PERIGONIUM utriusque sexus globoso-urceolatum, densissime luteo-tomentosum, limbo 
amplo repandoque e lobis 4-6 subinæqualibus late rotundatis obtusissimis basi eonnatis et 
ex utraque pagina tomentosis (planis et expansis in flore masculo, reflexis tandem in 


3238 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


femineo fecunda'o), veloque iis continuo, pariter tomentoso crassissimo et anguste pervio 
instructum, in penetralibus glaberrimum glandulisque odoris scatens. SrAMINA utpluri- 
mum (saltem in floribus paucis exploratis) numero sex, glaberrima, longiuscule exserta, 
erecta, introrsa omninoque solitæ structuræ, singula scil. filamento petaloideo acuto 
antheraque apicali tota adnata 2-loba et valvatim dehiscente constituta. Locurt perigonii 
feminei 10-12; ovaria totidem glaberrima, glandulosa; styli in medio foramine quo simul 
exeunt incrassati (ut videtur) et brevissime coalescentes, ultra autem liberi et diver- 
gentes. (Fructus malurus desideratur.) 


Oritur in terris peruanis, v. gr. circa Chinchao, testibus Domgevo et Riverto (Cfr.Herb. Mus. par.). 


(Herb. Mus. par.) 


Stirps hæc desideratur inter specimina Pavoniana Musæi Webbiani. Ad Citriosmam ges- 
nerioidem HBK. proxima accedit, sed multis notis distinguitur. 


nor CiTRIOSMA GESNERIOIDES. 


C. fulvo- v. cinereo-tomentosa; foliis oppositis, amplis, ovatis v. ovato- 
oblongis, acuminatis, utrinque tomentosis; anthemiis iterato-dichotomis, 
brachiis longis divaricatis apiceque laxifloris; lobis calycinis ovato-oblongis, 
acutatis, antice glabris veloque; stylis 5-6 longe coalitis, ultra conum 
altiusculum exsertis, et sursum versus dissociatis. 


Citrosma gesnerioides HBK., Nov. Gen et Sp. pl., t. Il, p. 472. 


ARBOR diœca, ramis teretibus medullosis et dense tomentosis, tomento fulvo-nitente 
aut fulvo-virescenti, e pilis fasciculatis implexis. FoLiA opposita (nec raro dissociata), late 
ovata, ovato- vel elliplico-oblonga, acuminata (acumine modo longiuseulo et acuto, modo 
breviori, oblusato, costaque procurrente mucronulato), basi nune rotundato-obtusa nune 
cuncata, in acie minute et obsolele denticulata, rarius quasi crenulata aut subintegerrima, 
15-25 centim. longa, 8-12 centim. lata, abundantissimis glandulis in parenchymate scaten- 
tia, at pro maxima parte opaca (exsiccata), utrinque molliter tomentosa, seniora autem 
superne lente glabrata; pube nitide fulva v. cinereo-virescente, in pagina superna e pilis 
simplicibus simul et fasciculatis mixtis, in poslica e fasciculatis s. stellulatis solum com- 
posita; venis secundariis utrinque peculiariter tomentosis, exilibus, et cum cæteris (laxe 
reticulatis) postice prominu'is: peliolo lereti, densissime tomentoso et 1-3 centim. longo. 
ANTHEMIA ulriusque sexus gemina{im alaria, gracilia, tota dense tomentosa, 3-5 centim. 
longa, simplicia, bifurca v. duplici aut triplici vice dichotoma (mascula apprime ramosa), 
cruribus divaricatis et in apice mullifloris, sæpe ut videtue demissa (virginea inprimis), 
vulgoque vage patentissima; floribus laxiusculis (masculis magis confertis), singulis pe- 


DRUPACEZÆ : CITRIOSMÆ, 329 


diculo 3-5 mm. longo innixis, femineis crassioribus. PERIGONIUM urceolatum, extus dense 
tomentosum, luteo-fulvum v. fulvo-cinerascens, limbo majusculo e lobis 5-6 oyato- 
oblongis, vix acutis, plus minus inæqualibus (apud mares præcipue), erecto-patulis 
anticeque glaberrimis et nigrentibus coronatum, nec non velo similiter glaberrimo 
occlusum. VELUM maris tenue lateque perforatum, antheras exsertas prodit. ANTHERÆ 
6-8 numero, inæquales et glaberrimæ, parietibus imis capsule calycinæ inseruntur, 
et assuetam filamentorum petaloideorum, antheræque totius adnatæ, 2-lobæ et valvatim 
dehiscentis structuram præ se ferunt, FEeMINÆ velum medium (crassissimum) in conum 
acutum et anguste pervium mire tumet. LOCuLtr carpiferi 5-6 numerantur, et ovaria toti- 
dem glaberrima ; slyli superne in columellam exilem longe exsertam coalescunt, extre- 
mique lantummodo iterum liberi fiunt et patescunt. FRuCTUM rite maturum non vidi ; 
quem vero KoNrmius (cui flores masculi haud innotuerant) descripsit. 


Oritur, ait Kunrmus, in Andibus Quinduensibus Novæ-Granatæ: occurrit Jusrino Goupor prope 
Ooppidulum /bague ejusdem regionis, loco dicto {a Palnilla; Livpenio autem in terris iisdem et ipso 
monte Quindiu, apud Mariquitenses, ad altitudinem 2400 metr, supra Oceani ripas (LiNDENII 
Herb. n° 1140). 


(Zerb. Mus. par. et berolin. [ Herb. Kunthii]). 


Flores luteos februario explicat (fide LiNDENIT supra cit.). Valvæ cujuslibet antheræ 
ab invicem inferne liberæ sunt, in vertice contra sustentaculo adhærent simulque solito 
more revolvuntur, 

Propter uriversum habitum et vestitum, foliorumque formam et amplitudinem, acce- 
dit ad C. limoniodoram infra descriptam, sed anthemiis multibrachiatis, limbo veloque 
calycinis longe aliter effiguratis et glabris, nec non stylis in columnam longam coalitis 
admodum discrepat. Ob veli feminei conum medium stylosque coalitos cum €. Pœppigii 
nosira, C. guianensi Aubl. et aflinibus (vid. infra) convenit. 


14. CITRIOSMA MACROPHYLLA. 


C. fulvo-tomentosa ; foliis oppositis, late ovatis v. ovato-ellipticis, acumi- 
natis, obsolete dentatis, superne in venis, postice ubique fulvo-tomentosis, 
pube intricata e pilis fasciculatis aut solitariis ; petiolo tereti; racemis brevi- 
bus et paucifloris ; perigonii ovati et densissime hirto-tomentosi lobis 4-6 
oblongis v. late ovatis; staminibus 6-8 ; stylis 12-15,in extremo apice liberis; 
loculamentis fertilibus reticulatis. 

Citrosina macrophyllum HBK., Nov. Gen. et Sp. pl, t. II, p. 472. 


Citrosma pyricarpum Pæpp. et Endl., N. Gen. pl., tom. I, p. 48.(?) —R. et Pav., Syst. veg. 
Fl. peruv. et chil., 1, 264. (?) 


ARBOR diæca. RAI horni validi, compresso-{etragoni, medullosi, tomento primitus 
ARCHIVES DU Muséum. T. VIII. 42 


330 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


densissimo, postealaxiore, e pilis fasciculatis implexis et sordide ac saturate rufo-virentibus, 
vestiti, tactuque propterea asperuli. ForrA opposita, late ovata v. ovato-elliptica, acumi- 
nata, basi rotundato-integra, rarius cuneafa, in acie obsolete et laxe eroso-dentata v. cre- 
nata, 13-20 centim. longa, 8-10 centim. lata, antice in solis ferme nervis primariis impressis, 
postice autem ubique tomentosa et rufo-virentia,g anduloso-punctata (luci obversa), seniora 
superne bullato-reticulata et tactu asperula, pilis nonnullis solilariis sparsim superstitibus ; 
venis omnibus subtus prominentibus, secundariis stipato paralleloque ordine pinnatim 
distributis, tertiariis parallele transversis; petiolo eylindrico, ex toto ob tomentum densum 
fukvo-virente et 2-3 centim. longo. RAcEM utriusque sexus axillares, solitarii, gemini aut 
rarius terni, vulgo simplices, 1-2 centim. longi, ex omni parte fulvo-tomentosi, sursumque 
1-5-flori, floribus laxiuseulis pediculo centimetrum circiter longo singulatim innixis. 
PERIGONIUOM urceolato-ovatum ; masculum instar ramorum densissime tomentosum, pube 
intricato-stellata : femineum paulo crassius et ob pilos fulvos simplices longiores incras- 
satos rigidos confertissimosque hispidum ; utrumque lobis 4-6 amplis crassis vix æqualibus, 
oblongis v. late ovatis, obtusis, primodum concavis erectisque, postea plus minus ExXpan- 
sis, vulgoque antice glabris coronatum, simul et velo crasso occlusum. Maris velum tandem 
late apertum, erectum et in margine vix integrum; samina 6-8 glaberrima, brevissime 
exserta, imisque perigonii penetralibus inserta, filamentis petaloideis, lineari-oblongis et 
acutatis, anthera solita, scil. apicali, 2-loculari, tota adnata et valvatim dehiscente (valva 
integra vertice adhærente). Velum femineum crassissimum, in medio confossum, conum- 
que apice pervium et prominentem fovens; loculamentis fertilibus numerosis, exiguis, 
reticulatim superpositis, et in parietibus glabris; carpidiis ovatis, glaberrimis, et in singulis 
loculis solitariis; stylis 42-15 exilibus, in canaliculo quo exeunt breviter coalitis, ultra libe- 
ris nec longe protractis, perigonii matricis parielibus crassissimis, dissepimentis autem 
multo tenuioribus. 


Oritur, Kunrmro auctore, in Andibus Quinduensibus Novæ Granatæ, ad altitud. usque 1280 hexa- 
pod. supra oceani ripas, et septembri florere solet (BoxpLanpi Herb., n° 1692). 


(Herb. Mus. par. et berolin.) 


Specimina Bonplandiana explorata mascula alia, alia feminea occurrunt; hæc KuNrH1o 
haud innotuerant. 

Structura perigonii fertilis interna a solito typo recedit ob nexum septorum quæ locu- 
lorum retem efficiunt; ila ut ovaria neutiquam parietibus capsulæ calycinæ propriis 
omnia inserantur, plurimis, præter morem, in septis ipsis insidentibus. 


15. CITRIOSMA LIMONIODORA. 


C. ob tomentum aureo-fulva; foliis oppositis, amplis, obovatis, late ellipticis 
v. lanceolatis, acuminatis, basi rotundato-cordatis et breviter auriculatis, 


DRUPACEÆ : CITRIOSMÆ. 331 


in acie eroso-dentatis, ac Supra tandem glabratis ; pedunculis masculis 
brevibus, subsimplicibus et veluti umbelliferis ; perigonii pareissime pubentis 
lobis 3-6 late ovato-acutis ; Staminibus 5-6 vix exsertis. 


Citrosma limoniodora R. et Pav., mse. in Herb. Webbiano. 
Citrosma dentatum Pæpp. et Endl., Nov. Gen. et sp., tom. I, p. 48 (fide Herb. berolin.). — 
R. et Pav., Syst. veget. Fl peruo. et chil., t. I, p. 264. (?) 


ARBOR diœca, ramis teretibus v. hinc et inde alternatim modiceque compressis, molli- 
ter et adpresse tomentosis, indumento e pilis fasciculato-stellatis et aureo-fulvis primodum 
densissimo, postea autem, nempe inramisadultis, multo parciore et laxiore. FOLIA opposita, 
obovata, late elliptica v. lanceolata, breviter et acute acuminata, basi modo attenuata. 
modo rotundato-cordata et brevi exiguaque auricula interdum aucla, nec non præterea 
Supra basin nonnihil constricta, 15-25 centim. et quod excedit longa, 8-12 ce: tim. lata, 
in universo ambitu obsolete et grosse eroso-dentata (dentibus scilicet inæqualibus et quan- 
doque in crenas veluti mutatis), plana, utrinque primituslaxe tomentosa (e pilis aureo ful- 
vis ac stellato-fasciculatis), mox vero antice subglabrata, etsi tactu asperula; venis omnibus 
in postica pagina prominentibus et reticulatis ; petiolo 1-2 centim. longo, subtereti et 
tolo densissime fulvo-tomentoso. ANTHEMIA masçula geminatim v. solitarie axillaria. 
2-3 centim. longa, erecto-patula, parce aureo-tomentosa, singula e pedunculo simplici Y. 
bifurco et in apice quasi umbellatim (circinato s. scorpioideo more) multifloro ; floribus 
pedicello 2-3 mm. circiter longo gracilique sigillatim fultis. PeriGoNIUM obconico-calyci- 
forme, extus parcissime aureo-pubens (pube stellata), introrsus glaberrimum; divisuris 
3-6 late ovato-acutiusculis; velo iis breviore, ore lato tandem aperto et erecto, acie obso- 
lete crenata aut vix integra. STAMINA 5-6 brevissime exserta; filamentis solito more late 
membranaceis; antheris adnatis ovato-acutis et 2-obis, velamine unico tempore debito a 
basi ad apicem secedente et apici sustentatuli postea adhærente: polline luteo. ( An- 
themia feminea desiderantur.) 


Nascitur in Peru, teste Dougevo. Prope Tocache et Huallaga ejusdem regionis, nec non in provin- 
cia Brasiliæ borealis Maynas alto dicta, clar. Pogppiçio obvia est (ejus Herb. nn. 1818 el 1961, fide 
Herb, Mus. vindobon. et paris., simul et nn. 44 et 1228, fide Herb. berolinensis), Specimen Pavonianum 
hujus stirpis exstat in Herb. Webbiano cum notula authentica cui inseribitur : « 904. Citrosma 
limoniodora nov. sp. » 


(Herb. Mus. par., Lessertiani, Webb. et berolin.) 


Pubis universæ natura et colore, foliorumque forma et vestitu, proxima accedit ad 
Cütriosmam macrophyllam HBK. modo descriptam; nec multum differt à €. gesne- 
rioide HBK. Attamen ab utraque perisonio subnudo sufficienter discriminatur. Folia 
seniora bullato-aspera fiunt, sicut in Citriosma macrophylla HBK. 

Speciminibus Herbarii Musæi berolinensis accedit schedula Pœppigiana sic conscripta : 
€ N°14. Citrosma dentatum R. et Pay. 1228. » 


332 MONOGRAPHIA MONIMIAC£ARUM. 


Specimina Pœppigiana hujus speciei cum illis Citriosmæ Amazonum nostræ, infra de- 
scriptæ, in Herb. berolinensi, vindobonensi et parisiensi commiscentur. 


16. CiTRIVSMA AMAZONUM, 


C. fulvo-pubens, foliis ternis, sæpe dissociatis, oblongis, obtuse et bre- 
viter acuminatis, basi cordatis, exiliter petiolatis, utrinque pubentibus, antice 
autem (adultis) minute punctato-scabriusculis obscurisque , subtus contra 
mollibus et cinereis; anthemiis quasi fasciculatis, brevibus ac paucifloris; 
perigonii masculi dentibus s. crenis obsoletis, feminei latioribus et semi- 
orbiculatis ; staminibus 5-8, brevissime exsertis; carpidiis numerosissimis ; 


stylis in ore angusto brevissime coalitis. 
Citriosma asperula Tul., in Ann. se. nat., vol. cit., p. 35 !. 


ARBOR diœæca, ramis terelibus, sæpe in nodis obtuse trigonis, medullosis, parce et mol- 
liter rufo-pubentibus (pilis brevibus, stellato-fasciculatis, vagis), senioribus glabratis. 
FoLiA ternatim verticillata et sæpe dissociata, elliptico- ovato- v. obovato-oblonga, rarius 
sublanceolala, obtuse et brevissime acuminata, basi sæpius rotundato-cordata et inæquila- 
tera, quandoque eliam solummodo rotundata aut nonnihil attenuata, 8-10 centim. et 
quod excedit longa, 4-5 centim. lata, integerrima aut vix et obsolete in acie undulato- 
crenata, sicca opaca, utrinque brevissime pubentia, superne autem (adulta dico) propter 
pilos (stellatos) rigidiores tactu asperula et minute distanterque punctulata, coloreque 
præterea (fulvo) saturatiora, subtus e contrario tanquam cinerea tactuque mollia, pilis 
(etsi abundantissimis, stellato-fasciculatis intricatisque) primo obtutu vix conspicuis ; 
venis secundariis laxis et in utraque pagina exilissimis; pe/iolo teretiusculo, 8-10 mm. 
longo, gracili, et undique, at præsertim antrorsum, dense fulvo-tomentoso. ANTHEMIA 
utriusque sexus in axillis de specie fasciculala, utplurimum autem gemina, gemma 
interposita, divaricata, demissa et tota brevissime fulvo-tomentosa, singula e pedunculo 
3-7 mm. longo, tereti, gracili, simplici vel rarius dichotomo et confertim paucifloro, flori- 
bus exiguis et brevissime pedicellatis. PERIGONIUM masculum initio obconicum, dein velo 
protracto suboyatum, et in limbo angustissimo obsolete 5-6-crenatum, crenis inæqualibus 
repandis atque sicut et velo latiuscule aperto extus cinereo-pubentibus, parietibus vero 
internis glaberrimis. SraAMINA 5-8 glaberrima, libera, vix exserta aut quasi tota inclusa; 
filamentis ut solet late petaloideis et acutis; antheris Æobis oblongo-acutis adplicatis valva- 
timque dehiscentibus (valva unica basi acute emarginata). PERIGONU feminei crenis 5-6 
latioribus semi-orbicularibus obtusissimis ac demissis; velo angustissime pervio et crassis- 


! Speciem hanc imprudens asperulam dixi, cum jam exstaret Citriosma aspera ; hodie propter- 
ea, cognomine mutato, Ciériosma Amazonum, Si voluerint artis magiswi, nuncupetur. 


nm 


DRUPACEÆ : CITRIOSMÆ. 333 


simo; cavernula multiloculari et in parietibus glaberrima. Carpipr4 numerosissima. perexi- 
gua, ovala, in stylum filiformem desinentia, totaque glaberrima; stylis supremis exsertis et 
infra apicem brevissime coalitis. 


Oritur in Brasiliæ amazonicæ provincia Maynas alto dicta (Pogppienr Herb. n° 4961 ). 


Specimina feminea exstant in Herbario Musæi parisini ; feminea simul et mascula vidi 
in botanico berolinensi, cum speciminibus Citriosmeæ limoniodoræ, frondibus non longe 
dissimilis, perperam confusa. C. Amazonum ab affinibus bene distinguitur foliis ternis 
et pube paginæ supernæ frondium scabrida, e fasciculis pilorum exiguis slellatis et dis- 
tantibus. 


17. Cirriosma SESSILIFLORA. 


C. tota hirsuto-tomentosa, fulvo-lutea ; foliis Oppositis, ovatis v. ovato- 
ellipticis, breviter et obtuse acuminatis, basi rotundatis, obsolete denticulatis, 
breviter petiolatis ; floribus femineis glomeratis et subsessilibus : perigonii 
limbo nullo, ore prominente ; Jloculamentis numerosissimis, interioribus 
sterilibus ; ovariis circiter 20, glaberrimis; stylis apicem versus breviter 
coalitis. 


Cilrosma sessiliflorum HBK., N. Gen. et Sp.pl., tom. IT, p. 474. 
Citrosma tomentosa Bnpld., msc. in Herb. Kunthiano. — Non R. et Pav.? 


FRuTEx diϾcus, odorem citreum ex omni parte, BONPLANDO auctore, spirans. Ram 
opposili (volubiles, ut vult Kuxrmius, loc. cit), teretes vel subtetragoni, et hirsuto-tomen- 
tosi, tomento e pilis confertissimis, implicatis, mollibus, fulvo-luteis, simplicibus aut fasci- 
culatis. FOLIA opposita, ovata v. ovato-elliptica, obtuse brevissimeque acuminata, basi 
obtusa aut nonnihil cuneata integraque, in acie obsolete et interdum vix conspicue den- 
ticulata, 7-10 centim. et quod excedit longa, 4-6 centim. lata, utrinque simili modo 
densissime molliterque hirsuto-tomentosa et luteo-fulva; venis antice planis et ob pubem 
Parum conspicuis, postice exiibus et mulliplici rete anastomosantibus; petiolo tereti, 
instar ramorum dense fulvo-tomentoso, et 5-10 millim. longo. ANTHEMIA feminea, quæ sola 
suppetunt, geminatim axillaria, tota fulvo-tomentosa, brevissima, nempe #-8 millim. 
longa, in ima basi bifurca, cruribus maxime divaricatis brevissimis singulatimque 
1-5-floris, floribus subsessilibus et confertissimis. PERIGONIUM poculiforme e parietibus 
crassissimis, superne initio depressum s. Concayum, postea quasi recte truncatum s. depla- 
natum oreque conico latiusculo et prominente instructum, cæterum limbo proprie dicto 
prorsus destitutum et ex omni parte externa dense fulvo-tomentosum, intus contra glabrum 
ac in loculamenta numerosissima et inæqualia, exteriora scilicet (circiter 20) majora et 
fertilia, interiora autem (vix pauciora) angustiora reticulatim nexa et pleraque sterilia par- 
titum. CarpiprA, ut solet, in singulis locellis solitaria, sessilia, ovato-linearia, glaberrima, 


334 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


glandulis scatentia, et in stylum longe linearem desinentia; s{ylis in angustiis canaliculi, 
ad cujus orificium fasciculati pertingunt, simul et cum hujus foraminis parietibus pro parte 
coalitis, in extremo apice breviter iterum liberis, nonnihil exsertis, mucum quemdam fun- 
dentibus nec, ni fallor, divaricatis. FRucrus maturus globosus, superne late deplanato- 
truncatus, magnitudine cerasi, ut videtur, totusque subglabratus. 

Floret septembri mense et vernacule Limon cimaron audit (Cfr. Bonpcanpt sched. 
1818, in Herb. Kunthiano). 


Crescit, ait Kunrmiws, loc. cit., in radicibus montis Quindiu Novæ Granatæ, /bague inter et Cuesta 
de Tolima, ad altitudinem 680 hexapod. supra oceani ripas. 


(Herb. Mus. par. et berolin.) 


Adumbrationem seripsi ex autopsia speciminum Bonplandinorum quibus numerus 1818, 
in Herbario Musæi parisini, inditur. 

Ob tomenti universi naturam, foliorum formam et florum femineorum fabricam, cum 
Citriosma molli HBK., infra descripta, admodum congruit, sed anthemiis glomulos 
subsessiles fingentibus, perigonioque limbo admodum destituto affatim discrepat. 


18. CITRIOSMA NEGLECTA. 


C. ramis hispido-tomentosis fulvisque; foliis oppositis ternisve, ellip- 
tico-oblongis, utrinque cuneatis, obtuse stipatoque ordine serratis, crassis, 
amplis, opacis, adultis supra glabris, subtus autem dense sordideque tomen- 
tosis; anthemiis petiolo dense tomentoso subæqualibus, validis, erectis, 


sæpius dichotomis, multifloris, subglabris ; perigonii masculi globoso- 


urceolati crassique dentibus latis et obtusissimis; staminibus 40-50 v. plu- 
ribus, totis inclusis, introrsum arcuatis denseque imbricatis. 


Citrosma tomentosa Willd., mse. in suopte Herb., sub n° 48497 (salt. pro parte!.— Non R. et Pav.? 
Citriosma neglecta Tul., in Ann. sc. nat., tom. cit., p. 36. 


FRUTEX diæcus ramis teretibus, crassis, medullosis, dense hirto-tomentosis (tomento 
e pilis longis fasciculatis et plerisque adpressis), tandem sordidis et pedetentim glabratis. 
FoLrA opposita aut terna, elliptico-oblonga, breviter acuminata v. utrinque duntaxat 
breviter attenuata, 12-15 centim. longa, 5-7 centim. lata, obtuse et obsolete, ut plurimum 
autem presso ordine, serrala, ac quandoque potius crenata, adulta superne glaberrima 
levia et nervis depressis areolata, subtus contra tomento denso et molli e pilis sordide dilu- 
teque fulvis (fasciculato-intricatis) obducta, crassa, opaca; venis omnibus postice promi- 
nentibus, secundariis crebris; petiolo valido 1-2 centim. et quod excedit longo, ac toto 
hirto-tomentoso. ANTHEMIA (maseula) geminatimaxillaria, valida, rigidula , nodosa, erecto- 
patentia, parcissime tomentosa aut quidem mox tota glabrata, petiolis subæqualia, 


DRUPACEÆ : CITRIOSMÆ. 339 
simplicia v. sæpius assueto more dichotoma, brachiis divaricatis, brevibus et pauci-(4-7-) 
floris; foribus singulis pedicello tereti, gracili, 6-10 millim. longo erectoque suffultis ; 
bracteolis oblongis pilosis et caducis. PERIGONIUM globoso-calycinum, nonnihil urceola- 
tum, e parietibus crassis fictum, limbo e dentibus s. lobis 4-6 crassis semi-orbicularibus 
obtusissimis vix æqualibus patulisque ornatum, velo crasso diu occlusum, et in utraque 
pagina anthesis tempore glabrum. SrAMINA stipatissima, numero 40-50 v. plura qui- 
dem, introrsum arcuata, imbricata, omnia introrsa et abscondila, calycisque parietem 
totum vestientia; filamentis membranaceis sursum attenuatis et glandulis odoris scaten- 
tibus; antherarum valvis basi bifidis. (Flores feminei desiderantur.) 


Provenit in agro loxensi Peruvianorum (Bonpzanot Herb. n° 3364). 


Speciem hanc Bonplandianam Kunrmius prætervidit; exstat in herbario WiLLDENOWII 
(cum Citriosma gesnerioide HBK. perperam confusa), et ipso Kunrmir botanico, utroque 
nunce e thesauris Musæi berolinensis; fragmenta duntaxat in Musæo parisino continentur. 

Haud ægre ab analogis discernitur propter flores globosos, crassos, glabros, dentibus 
amplis coronatos, et vaccinia quodammodo mentientes ; iisdem notis cum sequenti 
Citriosma suaveolente convenit, sed anthemiis multo contractioribus foliisque aliter et 
effiguratis et vestitis differt. 


2. Pubentes. 


19. CITRIOSMA SUAVEOLENS. 


C. hirtella, tomento pallido; foliis ternis v. quaternis, obovato-lanceo- 
latis, breviter acuminatis, deorsum longe attenuatis, eroso-dentatis, petiolo 
valido; anthemiis (femineis) validis simplicibus longis paucifloris mox gla- 
bratis et divaricatis; floribus magnis, sepalis amplis ovato-rotundatis et ob- 
tusissimis, velo late perforato. 


Citriosma suaveolens Tul., loc. cit. 


ARBUSCULA 3-4 metr. alta, diæca, gratum et quasi mali reginulæ (Pomme de reinette) odo- 
rem ex omni parte spargens. RAM1 teretes, in nodis 3-k-goni, medullosi, ob pilos sparsos 
(fasciculatos) hirtelli, sordideque cinereo-rufuli. FoLrA ternatim v. quaternatim verticil- 
lata, glanduloso-punctata (luci obversa), obovato-lanceolata, breviter et acute acuminata, 
deorsum longe et acute (rarius obtuse) attenuata, 10-18 centim. longa, 5-9 centim. lata, 
in acie eroso-dentata, initio utrinque (postice vero copiosius) piloso-tomentosa (pilis soli- 
tariis v. fasciculatis et pallidis), tandem antice glabrata, petioloque valido sub-trigono hir- 
tello-tomentoso (antice præsertim) et 1-3 centim. longo suffulta; paginæ infernæ venis 
prominentibus. ANTHEMIA feminea (quæ sola suppetunt) vulgo geminatim alaria, mox 
glabrata, valida, maxime divaricata, utplurimum simplicia, 3-4 centim. longa, ultra 


336 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


medium 4-6-flora, floribus presso v. laxiori ordine dispositis et pedicello 6-10 mm. longo 
bracteaque lineari brevi et cito caduca stipato singulatim instructis. PERIGONIUM crassum, 
calyciforme, in limbo 5-6-lobum, lobis ovato-rotundatis obtusissimis et inæqualibus (post 
anthesin, ut opinor, nonnihil accrescentibus), majoribus 3-4 mm. longis ac quasi totidem 
latis, omnibus patentissimis imo et reflexis; velo plano, crasso, late perforato. LocuLI 
10-12 in perigonii penetralibus, septis incompletis discreti, uni-carpidiati, et in parietibus 
glaberrimis vix glandulosi. Ovarra late sessilia, glaberrima, subeglandulosa, in stylum 
filiformem breviter exsertum singula desinentia, et ovulum solitarium foventia. FRuCTus 
rubri augusto mense maturescunt. 


Provenit in sylvulis udis convallium regionis cuzcensis, haud procul ab oppidulo $. 4nna Peruano- 
rum (WEbpELLn Herb. n° 4760). 


(Herb. Mus. par.) 


Proxime accedit ad C. ripariam, infra descriptam, ob universum vestitum habitumque:; 
foliis vero longius et validius petiolatis, forma quodammodo diversis, vulgoque ternis aut 
quaternis, nec non præsertim anthemiis femineis multo longioribus et validioribus glabris- 
que, floribus denique triplo majoribus et polygynis haud ægre distinguitur. 


20. CITRIOSMA RIPARIA. 


C. ramis sparsim piloso-hirtellis; foliis oppositis ternisve, obovato- v. 
oblongo-lanceolatis, breviter acuminatis, basi obtusis, subtus tomentosis et 
aureo-fulvis; petiolo exili, brevi, hirtello ; anthemiis fulvellis, gracilibus, 
geminis aut fasciculatis, simplicibus vel bifurcis, pedicellis gracillimis ; 
floribus femineis 4-6-gynis. 


Citriosma riparia Tul., loc. cit. 


ARBOR diœca. Ramr hornotini teretes v. trigoni, medullosi, sparsim piligeri, et 
aliquando subglabri, pilis rufulis divaricatis sæpiusque fasciculatis. FoLiA copiose glan- 
duloso-punctata (luci obversa), decussalim opposita v. ternatim verticillata, obovato- v. 
oblongo-lanceolata, aut subelliptico-oblonga, breviter acuminata, acumine sæpius obluso, 
basi rotundata et quidem breviter emarginata, rarius attenuato-obtusata, interdum non- 
nibil inæquilatera, ultra mediam aciem obsolete eroso-dentata, dentibus latis obtusis pa- 
tentibus inæqualibus sinubusque obtusissimis discretis, in utraque pagina pilis aureo-fulvis 
sparsis et divaricatis primitus obsita, postea autem pro maxima parte antice glabrata, 10-17 
centim. longa, 4-6 centim. lata, petioloque gracili patenti subtereti scabrido-tomentoso 
aureo-fulvo ac 2 centim. (et quod excedit) longo singulatim suffulta; paginæ posticæ 
scabriusculæ venis exilibus laxisque. ANTHEMIA utriusque sexus gemina in singulis axillis, 
gemma interposita, aut rarius terna v. quaterna, uno enim aut uno et altero 1-2-floris et 


DRUPACEÆ : CITRIOSMÆ, 337 


multo brevioribus gemmæ locum tenentibus aut illi suppositis ; cuncta exilia, simplicia 
racemosque mentientia aut bifurca (mascula imprimis), vage patentia, divaricata aut 
demissa, parce aureo-tomentosa v. subglabra; majora s. exteriora 2-3 centim. longa et 
2-6-flora, floribus remolis, pedicello 2-10 mm. longo et gracillimo instructis extrorsumque 
aureo-tomentosis, supremis præsertim in fructum mutatis (talibus in racemis paucifloris 
sæpius occurrentibus). Mais perigonium subglobosum ac in limbo 5-6-dentatum, dentibus 
majusCulis, sublriangularibus, obtusis v. acutiusculis, vix æqualibus, antice glaberrimis, 
post anthesin insigniter recurvis et revolutis, totumque perigonii vasculum velantibus s. 
involventibus; velo maxime convexo, copiosissime glanduloso punctato etin ore medio an- 
gustoque staminibus brevissime exsertis toto impedito. SramiNa 10-12 vix æqualia, imo pe- 
rigonio inser{a, libera, glaberrima et introrsa ; filamentis late petaloideis, acutis vel acute 
et abrupte apiculatis, sparsimque glanduloso-punctatis, exterioribus effetis apice extrorsum 
revolutis; antheris oblongis exiguis et2-lobis, valva (operculo) uniuscujusque ut solet biloba, 
integra revoluta, fulciminisque apici post anthesin affixa, FeMINÆ perigonium masculo sub- 
conforme, sed multo crassius, in limbo 5-6-lobum, lobis late ovato-rotundatis obtusissimis 
inæqualibus et reflexis ; vasculo exiguo, 4-6-loculari, veloque glabro et in medio duplici 
fistula (s. canaliculis 2 brevibus), externa paulo longiore, interna tenuiore et multo angus- 
tiore), instructo, tecto; parietibus internis ovariisque copiose glanduloso-punctatis; stylis 
linearibus vix exsertis. Frucrus globosus (cerasi ut videtur crassitudine), fere glabratus, 
limboque calycino haud mutato terminatus, nuculas 3-4 ellipsoideas apiculatas, maxime 


compressas, scrobiculato-asperas et a latere parce carnosas (parenchymate glandularum 
ferme experti) fovet. 


Oritur secus fluviorum aut rivulorum littora in locis udis et temperatis imperii mexicani, nempe 
prope Auatusco (Gmessrecuri Herb. n° 8; ann. 1843), Jalapa, Mirador, Plan del Rio (GALEOTTI 
Herb. n° 269; ann. 1840), et ad altitudinem 1300 metr. usque, in Andibus, ascendit. 


(Herb. Mus. par. et Lessert.) 


Flores aurantiacos et odorem citreum spirantes a julio in septembrem usque explicat. 
Masculi cum femineis in eosdem ramos non conveniunt, quapropter stirpem diæcam fore 
existimo. 


21. CITRIOSMA GLABRESCENS. 


C. tandem glabrata; foliis oppositis, late ovatis v. ovato-oblongis, acumi- 
natis, basi obtusis, petiolatis, obsolete crenulatis ; anthemiis parce lepidi- 
feris, brevissimis, paucifloris ; perigonio femineo 8-10-gyno, limbi dentibus 
rotundatis, velo et parietibus internis punctato-glandulosis ; stylis stami- 
nibusque vix exsertis. 


Citrosma glabrescens Presl., Bot. Bemerk., p. 110 (in 4ct. Acad. scient. Bohem., ser. v,t, II. 
— 1844.) k 
ARCHIVES pu Muséum. T. VIII. 43 


338 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


ArBor diæca et suaveolens. Ramy hornotini teretes aut nonnihil hinc et inde vicissim 
compressi, medullosi, primodum lepidibus aureis (e pilis brevissimis fasciculato-stellatis) 
parce conspersi, mox vero glabrati. FoL14 decussatim opposita, late ovata v. ovato-oblonga, 
breviter acuminata (acumine obtuso acutove), basi rotundata, 10-17 centim. longa, #8 cen- 
tim. lala, tenuia, copiose punctato-glandulosa [luci obversa], et in ambitu obsolete crenulata, 
crenulis latis inæqualibus obtusissimisque sed nervulo prominulo instructis ; paginæ utrius- 
que primitus sparsim lepidigeræ, postea autem penitus glabratæ, venis laxis exilibusque ; 
petiolo gracili, nudo, 1-3 centim. longo, et patenti. ANTHEMIA utriusque sexus geminatim 
alaria, patertia parceque aureo-lepidigera, singula e pedunculo simplici, vix # mm.longiore 
et 1-4-floro constantia, Aoribus autem singulis pedicello graciliore et sæpius protractiore 
suffultis. PERIGONIUM maris calyciforme, in margine 4-5-fidum (dentibus latis, obtusissimis 
inæqualibus et interdum etiam quasi obsoletis), veloque integro punctato-glanduloso glabro 
angusto erectoque sub dentibus partim ocelusum, parietibus internis glabris et glandulo- 
sis. STAMINA utplurimum 10, glaberrima, tola fere inelusa, perigoniique penetralia replen- 
ta ; filamentis late ellipticis v. oblongis (latioribus exterioribus), acutis, membranaceis et 
punctato-glandulosis; antheris exiguis, oblongis, 2-lobis, ex more fulciminis antico apici 
adplicatis, et utrinque longitrorsum dehiscentibus, operculis vero coalitis simulque tandem, 
ut opinor, revolutis; polline pallido. FEMINE perigonium masculino subconforme, denti- 
bus autem obtusioribus et quasi rotundis (sæpe # numero etimbricatis) coronatum, in velo 
prominente late apertum, intus polygynum glabrum et in septis, parietibus carpidiisque 
copiose punctato-glandulosum. Carpidia glaberrima tot stylos brevissime exsertos, in imis 
canaliculi quo exeunt angustiis nonnihil cumillius pariete (saltem exteriores) adglutinatos, 
cæterum ab invicem liberos, agunt. FRruCrus, cerasi fere crassitudine, pendet glaber 
v. parcissime lepidifer, perigonii limbo haud mutato coronatur, nuculasque 6-8 ellip- 
soideo-compressas et summopere protuberantes fovet. 


Crescit in insula Martinica Antillarum (Siesent Fl. Martin. Herbar., nn. 284 Q et 2865 ). 


(Herb. Mus.vindobon, et berolin.) 


Multo longius a Citriosma gesnerioide HBK. recedit quam PresLio videbatur. 


22. CITRIOSMA ANDINA, 


C. mox glabrata, foliis amplis breviter et obtuse acuminatis, basi rotun- 
datis, obsolete crenulatis ; anthemiüs masculis simplicibus, brevibus et 
paucifloris. 


Citriosma andina Tul., loc. cit. 


ARBoR diæca. Ram novelli furfure aureo et minutissimo, scilicet pilis brevissimis 
stellatim fasciculatis et patenti-adplicatis, sparsim onusti; adulti vero penitus glabrati. 


DRUPACEÆ : CITRIOSMEÆ. 339 


FOLrA opposita, elliptica, breviter et obtuse acuminata, basi rotundata, minute glanduloso- 
punctata (luci obversa), 12-15 centim. et quod excedit longa, 6-10 centim. lata, in acie 
obsolete undulato-crenata, membranacea, tenuia, adulta petiolo 3-3 centim. longo suffulta 
et glaberrima, juniora autem instar rami suslinentis minutissime lepidigera ; venis laxis, 
secundariis exilibus. ANTHEMIA mascula geminatim alaria, simplicia, 1-2 centim. longa, 
Sparsim lepidifera aut subglabra, 4-6-flora, et patentia; floribus singulis pedicello gracili 
vix 2 mm. longiore instructis. PERIGONIOM in limbo aperto-reflexo 5-6-fidum, divisuris 
latis rotundato-obtusissimis et inæqualibus. STAMINA brevissime exserta. (Specimen man- 
cum solummodo suppetit.) 


Oritur in Andibus oaxacensibus Novæ-Hispaniæ, ad altitudinem usque 1000 metror., floresque 
adoros et luteos æstate pandit. (H. Gaceorri Herb. n° 7184. — Ann. 1840.) 


(Herb. Mus. par.) 


23. CiTRIOsMaA Lacopus. 


C. ramis parce hirtellis (ob pilos subsimplices); foliis oppositis, obovato- 
oblongis, breviter acuminatis, basi obtusis et obsolete auriculatis, cæterum 
subintegerrimis, utrinque glabris (adultis); petiolo mediocri, antice pecu- 
liariter et densissime rufo-tomentoso, scopuliformi, anthemiis (inasculis) 


brevissimis et paucifloris; perigonii limbo dilatato, crasso, obsolete crenato ; 


velo anguste pervio ; staminibus vix exsertis. 
Citriosma Lagopus Tul., vol. cit., p- 37. 


ARBOR diæca. Ram teretes, medullosi, initio pilis rufulis divaricatis, simplicibus aut 
rarius fasciculatis, parce conspersi, postea subglabrati. FoLrA opposita, obovato-oblonga, 
breviter acuminata (acumine sæpius acuto), basi rotundata, 15-20 centim. longa, 7-10 cen- 
tim. lafa, tenuia, semipellucida, minutissime punctato-glandulosa, primitus in acie presso 
ordine denticulata, adulta vero subintegerrima, basi tamen utrinque, v. hinc tantum, 
auricula brevi s. dente aucta; novella antice pilis subsimplicibus divaricatisque, postice 
autem stellato-fasciculatis et adplicatis conspersa; adulta in ulraque pagina, præter nervi 
primarii ventrem, omnino fere glabrata ; petiolus cujuslibet folii erectus, crassus, subtri- 
8onus, 1-2 centim. et quod excedit longus, a tergo vix pubens auf mox prorsus glabratus, 
a fronte verum pilis rufis simplicibus rigidulis erectisque densissime consitus et quam- 
dam scopulæ seu partis posticæ pedum leporis nostratis similitudinem exhibens. An- 
THEMIA masCula, quæ tantummodo suppetunt, geminatim axillaria, brevissima, scil. petiolo 
plus duplo breviora, patenti-demissa , subsimplicia v. quasi e basi bifurca, 4-6-flora, 
parce aureo-pubentia vel subglabra; floribus singulis pedicello 2-3 mm. longo innnixis. 
PERIGONIUM obconico-calyciforme, extus modice pubens (pilis stellatis) ex cæteris 


340 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


autem partibus glaberrimum, in limbo crasso ampliato reclinatoque v. patenti modo sub- 
integerrimum, modo (sæpius) obsolete # 6-crenatum, crenis latis obtusissimis et inæqua- 
libus, veloque itidem crasso et anguste pervio occlusum. STAMINA 68 brevissime exserta 
et glaberrima; flamentis petaloideis , modice punetato-glandulasis (exsiccatis atris) ac 
inæquilatis, cunctis vero acutiusculis; an//era terminali introrsa exigua solitæque struc- 
turæ. 


Provenit in montibus quinduensibus Novæ-Granatæ (Guporn Herb n° 5). 
{Herb. Mus. par.) 


Stirps propter petiolorum vestitum unilateralem facillime inter congeneres dignoscetur. 


24. CITRIOSMA CHIRIDOTA. 


C. ramis parce tomenloso-asperis ; foliis oppositis, obovatis v. obovato- 
lanceolatis, breviter acuminatis, basi cuneatis et in acie revolutis, initio 
denticulatis, postea subintegerrimis, nervis infernis petioloque integro fulvo- 
tomentosis; racemis brevibus, simplicibus v. dichotomis, patentibus, graci- 
hbus, paucifloris, parce et sordide tomentosis; perigonii late aperti limbo 
angustissimo, obtusissime 5-6 dentato, velo autem lato ; staminibus 5-6 vix 


exsertis ; stylis 8-10 brevisshnis. 
Citriosma chiridota Tul., loc. cit. 


Frurex diæcus. Ram teretes, in nodis nonnihil dilatati, pube dilute fulva e pilis rigi- 
dis brevibus et stellatis parce conspersi proptereaque tactu asperi. Forra opposita, 
ovata, obovata v. obovato-lanceolata, breviter v. longius acuminata (acumine obtuso aut 
acuto), basi breviter cuneata vel subrotundata et nihilosecius semper in petiolum (quem 
propterea anguste limbalum diceres) excurrentia, 8-12 centim. longa, 5-6 centim. lata, 
novissima a basi acumine tenus minute denseque serrulata, adulta potius obsolete et 
obtuse erenata aut subintegerrima, omnia basin versus peculiari modo in acie (dense 
tomentosa) revoluta, tenuia, fragilia, et parce ob glandulas nidulantes punctato-pellu- 
cida ; costa venisque (laxis et exilibus) pube stellata et fulva utrinque velatis. ac tandem 
pro maxima parte antrorsum glabratis; peliolo rigidulo, 8-15 millim. longo, ecanalicu— 
lato, totoque sed densius in interna pagina fulvo-tomentoso (e pilis stellato-intricatis). 
ANTHEMIA utriusque sexus geminatim axillaria, 8-15 millim. longa (feminea masculis 
paulo breviora), patentissima, simplicia (racemi scorpioidei sed vulgo rectiusculi) v. me- 
dio bifurca, brachiis apud stirpem masculam dense 8-10-floris, gracilibus (rigidulis tamen), 
parceque et sordide tomentosis; racemis femineis vulgo supra medium presso ordine 
3-6-floris; floribus singulis pedicello perquam exili et 2-3 millim. longo suffultis. PERI- 


DRUPACEÆ : CITRIOSMÆ. 341 


GONIUM maris (adultum, apertum) exiguum, cidariforme, medium versus limbo angustis- 
simo (vix discreto) obsolete et oblusissime 5-gono cireumdatum, ultra {scil. in velo 
erecto) glabrum et in ore lato integerrimum: parietibus internis de more glabris. 
STAMINA glaberrima, libera et utplurimum numero 5, impari medio, cæteris circumpo- 
sitis, omnibus autem æquilongis ac vix exsertis; #lamentis oblongis, ut solet dilatato-peta- 
loideis; antheris perexiguis et subapicalibus. PEriGONIUM femineum urceolatum , limbo 
patentissimo immo et demisso sed angustissimo, e lobis 5-6 obtusissimis, coronatum, velo 
crassissimo umbonato glaberrimo et angustissime pervio clausum, extrinsecus sordide 
parceque fulvo-tomentosum, et intus anguste mulliloculare, parietibus crassissimis muci- 
genis suave odoris glaberrimisque. CarpiprA 8-10 glaberrima; stylis in angustiis spiraculi 
simul et cum canaliculi parietibus brevissime coalitis, brevissime etiam exsertis, liberis, 
nec aut vix divergentibus. 


Crescit secus fluvium Brasiliæ borealis quem Rio Uaupés (aut Ucayary) dicunt, prope oppidulum 
Panurè, floretque autumnali tempore. (Roger: SPRucE Herb. n° 2778.) 


(Herb. Mus. par. et Lessert.) 


Proxima Citriosme Lagopodi supra descriptæ, facile ab ea distinguitur pube stellata 
copiosiore, foliis in acie peculiariter basi revolutis nec auriculatis, petiolo toto tomentoso 
et graciliori, floribusque multo minoribus. 


25. Cr TRIOSMA SUBINODORA, 


C. ramis trigonis, novellis hispidulis ; foliis ternis, obovato - oblongis 
v. oblongo-lanceolatis, acutiusculis, subintegerrimis, brevissime petiolatis, 
mox utrinque glaberrimis, fere eglandulosis, venis utrinque prominulis; 
anthemiis (masculis ) brevissimis, hispidulis denseque multifloris ; perigonii 
calyciformis lobis 5-6 anguste semiorbicularibus, velo autem lato ; Stamini- 
bus 5-6, inclusis, liberis. 


Citrosma subinodora R. et Pav., Syst. veget. FI. peruv. et chil., t. 1(1798), p. 265. 


FRUTEx diœcus, 2-orgyalis, ramis obtuse trigonis, novellis hispidis (ob pilos s. aculeos 
exiguos, albentes, rigidos, breves, solitarios v. fasciculatos), senioribus vero prorsus gla- 
bratis, cortice veluti suberoso. FoLIA geminatim v. ternatim verticillata, longe obovato- 
oblonga v. lanceolata, subacuta v. obtusata, basi attenuata et in petiolum decurrentia v. 
rotundata et nonnihil emarginata, 12-15 centim. longa, 5-6 centim. lata, in acie obsolete 
undulato-crenata v. subintegerrima, lenuia, semi-pellucida (sicca) et vix ac ne vix glandulosa, 
initio sparsim pilosa, adulta autem glaberrima et pari modo in utraque facie dilute viren- 
tia, nervis utriusque paginæ taxe reticulatis et conspicuis omnibus, etsi vix prominentibus; 


342 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


petiolo valido glabro et 5-8 mm. circiter longo. ANTREMIA maseula (quæ sola suppetunt) 
axillaria, gemina v. terna, hispidula, brevissima (nempe vix centimetro longiora), singula 
e pedunculo simplici v. dichotomo et densifloro ; floribus crassiusculis et breviter pedicel- 
latis. PERIGONIUM ovato-calyciforme, extus initio hispidulum, postea glabratum, in limbo 
angusto 5-6-crenatum, lobis s. crenis semiorbicularibus obtusissimis primodum patulis 
tandemque reflexis, ultra in velum primilus planum clausumque postea autem erectum 
etore lato apertum porrectum; parietibus tenuibus et introrsum semper glaberrimis. 
STAMINA 5-6 (7 numerarunt Ruizius et PavoxIUS) in perigoni penetralibus latentia, 
glaberrima, libera atque ni fallor tota inclusa, filamentis brevibus, antheris luteis oblongis 
obtusis et 2-locularibus (adulta s, perfecta non vidi). 


Crescit in sylvis peruanis circa Chacahuassi, floretque octobri et novembri. (Cfr. R. et Pay.) 


Specimini descripto quod in Herb. Lessertiano vidi, schedula manuscripta (Pavoniana) 
accedit, cui inseribitur : « 166. Citrosma subinodora, Gen. nov. FI. per.» Alterum 
exstat in Musæo Webbiano. 


3. Hirto-pilosæ. 


26. CirriosMaA KuNrTir. 


C. hispido-tomentosa, pilis subsolitariis (simplicibus) et aureo-fulvis; 
foliis amplis, breviter petiolatis, ovato- vel obovato-oblongis, acuminatis, 
acutis, basi rotundis et auriculatis, cæterumque dentatis, dentibus obtusissi- 
mis; anthemiis (femineis) paucifloris et brevibus; perigonii limbo brevi, 
crasso, 5-6-crenato v. subintegerrimo, anticeque glaberrimo. 


Citrosma grandiflorum HBK., Nov. Gen. et Sp. plant., tom. IH, p. 472. 
Citriosma Kunthii Tul., loc. cit. 


Aron diœca. Ray horni s. foliiferi teretes, medullosi, pilis dilute aureo-falvis longis 
divaricatis (solitariis v. rarius fasciculatis, fasciculis e pilis 2-4) et densiusculis vestiti, 
proptereaque hirsuti. For1a decussatim opposita, petiolo tereti patenti brevi (centimetro 
epim utplurimum breviore) undique densissime piloso-hispido et aureo-fulvo suffulta, 
oyato- oboyatove-oblonga v. subelliptica, longiuseule et acute acuminata, basi vero rotun- 
data, 12-20 centim. et quod superest longa, 5-10 centim. lata, e basi ad apicem usque 
dentata, dentibus maxime inæqualibus, brevibus latis obtusis remotis sinubusque obtusis- 
simis discretis, duobus opposilis basilaribus protractioribus (semicentimetrum circiter 
longis) angustioribus acutalis patentissimis aut demissis auricularumque sortes mentien- 
tibus; pagina utraque fol, postica vero copiosius, ob pilos subsolitarios longos divarica- 
tosque instar ramorum tomentosa tactuque scabriuscula ; nervis laxis subtusque prominen- 


DRUPACEÆ : CITRIOSMÆ. 343 


tibus. ANTREMIA (feminea quæ sola dantur) geminatim alaria, dense hispido-tomentosa, 
aureo-fulva, petiolis nonnihil longiora, bifurca, crure utroque 1-4-floro, floribus breviter: 
pedicellatis, paucis in fructus mutatis. PeriGONIUM urceolato-globosum, hirsuto-pilosum, 
in limbo interdum subintegerrimo et undulato-expanso sæpius 5-6-crenalum, crenis 5. 
dentibus crassis obtusissimis inæqualibus anticeque glaberrimis ; velo crasso glaberrimo et 
in medio anguste pertuso ; stigmatibus 6-10 brevissime exsertis liberis ac divaricatis; pe- 
rigonii penetralibus glaberrimis et in loculos t-carpidiatos solito more partitis, externis 
parietibus glandulosis, septis vero glandulis quasi destitutis. Frucrus globosus, pilosus, 
tandem in segmenta 5-6 inæqualia scinditur, panditur, drupas dimittit florisque nudi et 
vacui speciem assuetam refert. 


Nascitur apud Novo-Granatenses, in sylvis alsis terræ hondensis, Conejo inter et Hunda, nec non 
mariquitensis, prope $. Ænna, et nonnunquam ad altitudinem usque 500 hexapod. supra oceani 
littora reperitur (Linpexir Herb. Novo-Grau. n°1175.—Guporu Herb., Citrosma D, n° 1). Fructibus 
exoletis onusta BoNPLANDO innoluerat, junio 4801, circa Hundam (Herb. n° 4692). Februario florere 
dicitur. 


(Herb. Mus. par., Lessertiani et berolinensis.) 


Specimen Bonplandianum ill. Kunrnmio descriptum, in ejus ipsius herbario (nune e 
thesauris Musæi berolinensis) contentum, nostris parisinis conferre licuit; ex omni parte 
quadrant. Nomen Kunthianum grandiflora errore innixum non mutare non potui, cum 
cæteroquin flores stirpis de qua agitur neutiquam solito majores forent. 


27. Cirriosma Most. 


C. ramis teretibus sparsim fulvo-hirtellis, pilis stellato-fasciculatis ; foliis 
ternis , ovato- v. lanceolato-oblongis, acuminatis, acutis, basi rotundato- 
emarginatis, utrinque in venis (reticulato-prominentibus) parce hirtellis, 
obsolete crenatis v. eroso-serratis, et supra bullatis ; petiolo hispido-tomen- 
toso brevique; anthemiis (femineis) geminis, longis, simplicibus aut bifurcis, 
laxifloris, floribus pedicellatis ac fulvo-tomentosis ; perigonñ vulgo octogyni 
dentibus 5-6 amplis et obtusis. 


Citrosma oblongifolia Willden. (partim), msc. in suopte Herb. no 18499. — Non R. et Pav.? 
Citrosma Mulisii HBK., Nov. Gen. et Sp. pl., t. I (1817), p. 470. 
Leonia triphylla Mutisio, msc. (fide Bonplandi, in sched.). 


FRuTEx diœcus. RAmr teretes (in nodis autem trigoni), medullosi, ob pilos stellato- 
fasciculatos sparsos fuscosque hirtelli et tactu asperuli. FoL14 ternatim verticillata talia 
saltem in speciminibus quæ præ oculis habeo omnia deprehenduntur), ovato- vel lanceo- 


344 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


lato-oblonga, anguste et longiuscule acuminata, acuta, basi vero rotundata et nonnihil 
cordata, 8-15 centim. longa, 3-5 centim. et quod excedit lata, in acie (quadamtenus 
revoluta) nunc subintegerrima, nune obsolete crenata vel eroso-dentata aut minute ser- 
rata, seniora supra nitida glabrata et bullato-rugosa, juniora autem utrinque (subtus paulo 
copiosius) in venis prominentibus (laxe reticulatis) stellulato-hirtella, singula petiolo 
subtereti, 5-10 mm. longo, ex omni parte dense et sordide fulvo-tomentoso interdum- 
que flexuoso-contorto innixa. ANTHEMIA feminea geminatim alaria, erecta, 3-5 centim. 
longa, simplicia, rarius bifurca, gracilia, parce fulvo-hirtella (pilis stellato-fasciculatis) et 
laxe mulliflora; floribus secundis, alternatim hine et inde deflectentibus, bractea obliqua 
recurva brevi et persistente singulatim stipatis, pedicelloque 6-10 mm. longo suffultis. 
PERIGONI dense aut parcius fulvo-tomentosi dentes 5-6 ampli, late ovato-triangulares, 
sæpius obtusi et inæquales; velum latum crassum et anguste pervium; styli exserli 5-8 
divaricato-recurvi brevesque; ovaria inclusa totidem. Frucrus maturus baccatus, globo- 
sus, dentibus calycinis coronatus, parcissime fulvo-hirtellus, incarnatus (ait BONPLANDUS) 
et polyspermus. (Ælores musculi desiderantur.) 


Crescit in Novæ-Granatæ prov. bozotensi, floresque luteos februario explicat. LiNpeNIo occurrit in 
monte dicto al{o del Sargento, ad alt. 900 hexapod. supra Oceani ripas. (Herb. novo-granat. 
n° 1187.) Vernacule Limoncillo dicitur. 


(Herb. Mus. par. et berolin.) 


Supra allata ex autopsia quum speciminum Lindenianorum, tum eorum quæ in Herb. 
Bonplandino continentur olimque a cel. Murisio collecta sunt. Specimina Herb. Willde- 
nowiani BONPLANDO debentur et perperam sub eisdem tegminibus, numero et cogno- 
mine cum Citriosma laurifolia HBK. confunduntur. 

Citriosmæ semen erectum primus vidit Konreius in hac stirpe, sed posteriores id ob- 
servationis non animadverterunt, pendulumque usque ad hanc diem plerique æstima- 
runt et dixerunt. 


28. CITRIOSMA OVALIS. 


GC. ramis saturate rufo-tomentosis, tomento e pilis subsolitariis ; fois 
Oppositis v. ternis, ovato-ellipticis v. elliptico-oblongis, obtusis v. acute 
acuminalis, basi rotundis et sæpius cordatis, utrinque (præsertim in venis) 
rufo-pilosis, petiolo brevi et dense rufo-tomentoso ; racemis gracilibus , 
confertim paucifloris, petiolo duplo longioribus et subglabris ; perigonii 
(masculi) mox glabrati dentibus ainplis; staminibus 6-8. 


Citrosma ovalis Ruiz. et Pav., Syst. vegetab. F1. peruv. et chil., tom: I, p.266. 


FRuTEx 2-orgyalis et diæcus. Rami, prout folia opposita v. terna consistunt, sub- 


DRUPACEÆ : CITRIOSMÆ. 345 


tetragoni et in nodis compressi, aut obtuse trigoni, recentes pilis longiusculis, implexis, 
simplicibus v. rarius fasciculatis (paucis insimul, nec stellatim divergentibus) et saturate 
rufis admodum velali hirtique, senescendo autem partim glabrali. FoLrA modo opposita, 
modo terna, ovato-elliptica v. elliptico-oblonga, nunc obtusissima, nunc acute et breviter 
acuminata, basi rotundata et sæpissime cordata, in acie obtuse et minute crenulata s. den- 
ticulata, 6-9 centim. longa, 3-4 centim. lata, exsiccataque opaca, pilis rufis dense adpressis 
longisque costam et venas utriusque pagiuæ, mullo brevioribus et raris reliquum limbum 
tegentibus; petiolo subtriquetro, antice præsertim spisse rufo-tomentoso (pilis rigidulis), et 
vix semicentimetrum excedente. ANrHEMIA mascula (quæ sola suppetunt) geminatim axil- 
laria, simplicia, gracilia, 15-25 millim. longa, initio parce rufo-pilosa et patenti-demissa, 
postea subglabrata et ni fallor erecta, singula apicem versus 3-4-flora, floribus confertis, 
pedicello gracili 4-6 mm. longo singulatim innixis, et arescendo nigrentibus. PERIGONIUM 
mox ex toto glaberrimum, obconico-calyciforme, dentibus 4-6 crassis, calyculo subæqui- 
longis, late oblongo-triangularibus, et erecto-patulis coronatum, veloque præterea lato, 
primitus continuo, postea autem ore centrali integro latoque pervio clausum, parietibus 
crassissimis. Sfamina uniuscujusque floris sena vel octona, nec plura, offendisse mihi 
videor; Ruizius contra PAvoniusque undecim imo et tredecim numerasse asserunt ; 
organa sunt glaberrima quæ super filamentis petaloideis antheræque apicalis structuram 
cum staminibus Citriosmæ laurifolie HBK. penitus conveniunt. 


Provenire dicitur in montibus frigidis imperii peruani, videlicet circa Muña, Tambo nuero, Sar- 
riapata et Playa, augustoque et septembri florere (Cfr. Rurz. et Pav. loc. cit.). 


Specimen descriptum in herb. Lessertiano occurrit, schedula accedente Pavoniana cui 
inscribitur : « N° 906. Citrosma ovalis, sp. n. »; flores imperfectos aut vermibus esos 
tantummodo exhibet. Alterum femineum at similiter mancum, in Musæo Webbiano obiter 
vidi; ejus anthemia a masculis parum discrepant, quædam uniflora sunt, alia 2-4-flora; 
perigonium seminibus fætum g'asrum est. 

Citrosma Selloi Spreng., Syst. vegel., &. IX, p. 545, cujus C. ovalis R. et Pav. incertum 
synonymon SPRENGELIO æstimatur, neutiquam huc spectat. 


29. CITRIOSMA FOLIOSA. 


C. ramis dense foliosis, novellis fulvo-tomentosis (pube fasciculata), adultis 
subglabratis ; foliis oppositis, oblongis, acutulis, basi rotundatis, obsolete 
minuteque duplicato-dentatis s. crenatis, initio subtus molliter tomentosis, 
dein pro maxima parte glabratis ; pedunculis brevissimis 1-3-floris, floribus 


exiguis ; perigonii (feminei) dens> fulvo-tomentosi limbo angusto, carnosulo, 
ARCHIVES DU Muséum. T. VIII. 44 


346 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


glabro et 5-6-dentato, velo autem crasso ac in medio conico-tubuloso; stylis 
5-8 exihbus, liberis. 


Citriosma foliosa Tul., in Ann. se. nat., vol. cit., p. 38. 


FRurEx diœcus, ramis teretibus v. obsolete tetragonis, dense foliosis, novellis saturate 
spisseque fulvo-tomentosis (tomento tactu molli, e pilis fasciculatis et vage intricatis), 
senioribus autem vix pubentibus aut prorsus glabratis. FOLIA opposita, longe oblonga w. 
elliptico-oblonga, acutula, basi rotundata et quidem interdum subecordata, 8-12 centim. 
longa, 3-5 cenlim. lala, in acie plana quasi e basi et summotenus obsolete minuteque 
duplicato-dentata s. crenata (dentibus sæpius obtusis, sinubus oblusissimis), tenuia, mem- 
branacea, primilus in antica pagina vage parceque pubentia, in postica autem (decolore) 
densissime molliterque tomentosa (pube tomentoque e pilis fasciculatis vagis mollibus et 
aureo-fulvis), adulta superne glabrata et a tergo parce pubentia; venis præter mediam 
exilibus et laxis; petiolo gracili, toto tomentoso et 6-10 millim longo. ANTHEMIA feminéa 
(quæ sola suppetunt) geminatim axillaria, demissa, tota fulva et hispidulo-tomentosa, 
singula e pedunculo brevissimo 1-3-floro; floribus exiguis e pedicello 2-4 millim. longo 
sigillatim pendulis. P£riGoNIUM globoso-calycinum, in limbo glabro angustoque 5-6-den- 
tatum, dentibus triangulari-acutis inæqualibus et carnosulis, nec non velo crasso glaber- 
rimoacin medio anguste breviterque conico-tubuloso ocelusum. Carpipra 5-8 glaberrima, 
in totidem loculamentis ex assueta lege recondita ; sylis liberis exilibus teretibus exsertis 
et divaricatis. 


Nascitur in Brasilia meridionali, et circa oppidulum Yparrena (s. Yponnema) SerLowio olim oc- 
eurrit, (Herb, n.B, 2152, c, 2136. — Herb, Kunth.) 


(Herb. Mus. berol.) 


Accedit, ob foliorum formam (licet ampliorem) integrumque habitum, Citriosmæ ovali 
R. et Pay. modo adumbratæ, sed notis plurimis diseriminatur. Pubes universa Citriosmæ 
foliosæ multo parcior et semper tactu mollis, folia tenuiora, anthemia breviora demissaque. 


4. Lepidotæ. 


30. CITRIOSMA LEPIDOTA. 


C. tota lepidota, lepidibus latis et subintegris; foliis oppositis, ovato- v. 
lanceolato-oblongis, acuminatis, et obsolete denticulatis; venis præter me- 
diam et secundarias inconspicuis ; anthemiis (femineis) longis, simplicibus aut 
bifurcis, in apice laxe paucifloris; floribus longe pedicellatis ; lobis calyci- 


DRUPACEÆ : CITRIOSMÆ. 347 


nis amplis, obtusis; ovariis glaberrimis; stylis extremis liberis, exsertis. 


Citrosma lepidota Wiliden., in suopte Herb. (nunc e thesauris Musæi berolin.), sub n° 48500. 
— HBK., Nov. Gen. et Sp. pl., t. I, p.170. 


ARBOR diæca. Ram modo subteretes et tetragoni, modo sulcis 4 longitrorsum exarati, 
medullosi, lepidibusque peltiformibus, membranaceis, centro affixis, in ambitu nonnihil 
eroso-ciliatis, colore luteo-rufescentibus, nitidis et confertissimis admodum velati. ForrA 
opposita, ovato- lanceolatove-oblonga, acuminata (acumine nunc brevi et obtuso nunc 
angustiori elongato acutoque), basi cuneata et nonnunquam peculiariter bullate-rugosa, in 
acie (quandoque late revoluta) obsolete et remote dentata v. crenata, interdum subinte 
gerrima, 10-20 centim. longa, 4-8 centim. lata, utrinque lepidibus concaviusculis ac 
subintegerrimis quasi ex toto velata (seniora quidem), quamobrem luteo-fulvella v. luteo- 
virentia, minute glanduloso-punctala, subopaca (sicca), et petiolo valido vix canaliculato, 
1-2 centim. longo, lepidibusque instar ramorum vestito singula innixa; costa utrin- 
que prominens, venæ secundariæ exiles et laxæ, reliquæ vix conspicuæ. ANTHEMIA 
feminea alaria, solitaria v. gemina, 3-6 centim. longa, divaricato-patentia, sicut rami 
foliferi tota lepidifera, simplicia v. infra medium bifurca et in furca florifera, summis 
ipsis cruribus confertim aut laxiuscule 3-k-floris; floribus singulis pedicello 12-20 mm. 
longo instructis, bractea ovato-acuta et breviter petiolata flori inferiori inter supremos op- 
posita. ANTHEMIA masCula haud diversa. PERIGONIUM utriusque sexus globoso-urceolatum, 
limbo majusculo (in femina apprime) e dentibus s. lobis 4-6 sæpius inæqualibus, late ovato- 
triangularibus v. semi-orbicularibus, obtusissimis, crassis, ereclo-patentibus et antice qui- 
dem sed parce lepidiferis, ornatum, velo iis continuo glaberrimo crassissimoque clausum, 
et ore centrali prominulo anguste (paulo latius in mare) pervium; maris excipulo unilo- 
culari stamina 6-8, glaberrima ac fere tota inclusa, e filamentis crassis latissimis cymbi- 
formibus et in apice acuto antheram exiguam 2-lobam et valvatim dehiscentem singulis 
antrorsum gerentibus, fovente; penetralibus feminæ carpidiferis 5-6-loculatis et in pa- 
rietibus (crassissimis) glabris. Ovari4 ex toto glaberrima; styli inferne glandulis immersis 
scatentes, in angustiis canaliculi quo exeunt stipatissimi et subcoaliti, ultra autem liberi 
et divaricato-erecu. Frucrus globosus lepidibusque laxiusculis ornatus. 


Crescit in saxosis temperatis Andium novo-sranalensium, ad alt. peczxxx hexapod., ait Kunrarus 
(loc. cit.). Occurrit in iisdem terris J. Gunorio, prope Zbague, loco dicto La Palmilla (Herb. Mus. 
par.). Septembri florentem BonpLanpus legit. 


[Herb. Mus. par. et berol. (Willden. et Kunth.)] 


Specimina exploravi Bonplandiana feminea et mascula, hæc autem pauciflora ; Gudotiana 
quæ suppetunt ompia feminea sunt. 

Species est inter cæteras ob vestitum omnium partium distinctu facillima.Stamina 10-12 
in floribus masculis numeravit KuNTHIUS. 


348 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


31. CITRIOSMA GUDOTIANA. 


C. lepidifero-tomentosa, lepidibus ciliatis; ramis gracihbus; foliis oppo- 
sitis v. ternis, ovato- vel lanceolato-oblongis, acuminatis, argute dentatis, 
breviter petiolatis; anthemiis femineis simplicibus aut bifurcis, laxe pauci- 
floris; floribus longe pedicellatis; lobis calycinis 5-6, obtusissimis, paten- 
tissimis , imo et reflexis; ovariis 6-8 nonnihil pilosis; stylis liberis et 
exsertis. 


Citriosma Gudotiana Tul., in Ann. se. nat., ser. 4, tom. III, p. 38. 


ArBor diœca. Rami graciles, flexuosi, teretes, sed in nodis nonnihil compressi vel tri- 
goni, lepidibus luteo-virentibus aut luteo-ferrugineis confertissimis et in ambitu longius- 
cule ciliatis onusli, proptereaque nune quasi furfuribus rubiginosis seu virentibus, nunc 
tomenti specie simul obducti, pilis tenuissimis nigris et patentissimis quandoque sparsim 
immixtis. FOLIA modo opposita, mode ternatim verticillata, ovato- lanceolatove-oblonga, 
breviter etacute acuminata, basi vel cuneata velattenuato-rotundata ac quandoque bullato- 
rugosa, in acie (sæpius revoluta) argute serrata interdumque subintegerrima, 8-12 cen- 
tim. et quod excedit longa, 35-55 millim. lata, subopaca (attamen glanduloso-punctata), 
utrinque lepidibus ciliatis, stellulas mentientibus, minutissimis, distantibus (superne tan- 
dem vix conspicuis, etsi persistentibus) conspersa, petioloque exili antrorsum angustissime 
canaliculato, 10-12 mm. longo totoque lepidifero suffulta; costa et venis secundi tertiique 
ordinis antice impressis, sublus contra prominentibus. ANrHEMIA feminea (quæ sola sup- 
petunt) axillaria, solitaria v. gemina, erecto-palula, 3-4 centim. longa, tota instar ramo- 
rum dense lepidifera, simplicia v. bifurca, sursumque laxe pauciflora; floribus (luteis 
menseque februario explicatis, teste LiNDENIO) singulis pedicello centimetrum circiter 
longo suffultis, PERIGONIUM globoso-urceolatum, extus dense lepidiferum, lobis majus- 
culis 5-6, rotundato-obtusissimis, patentissimis aut quidem reflexis, anticeque glabris et 
nigrentibus (planta exsiccata) coronatum, velo præterea crasso oreque prominulo anguste 
pervio late clausum, intus 6-8-loculatum totidemque carpophorum. OvariA in stylo imo 
pilosiuscula (pilis aureis) et copiose glandulifera (glandulis immersis) SryLIsummi liberi 
breviter exstant. Frucrus globoso-deformis, lobis calycinis haud accretis coronatus et 
5-8-spermus. 


Orilur in montibus quinduensibus Novæ-Granatæ, locis dietis /a Palmilla ({estante b. Gunorio) et 
alto del Machin(Cfr. 3. Livoenn Herb. n. 1055), ubi ad altitudinem usque 2800 metrorum pertingit. 


(Herb. Mus. par. et Lessert.) 


Summopere proxima est Ciriosmæ lepidotæ HBK., atlamen nullo negotio ob pubis 


DRUPACEZÆ : CITRIOSMÆ. 349 


multo parcioris naturam ab ea distinguitur; lepides enim quibus tegitur pilos breves 
steilatos basique in membranulam peltiformem coalitos, nec membranam late concavam 
et sæpius integerrimam quæ apud Citriosmam lepidolam observatur, referunt. 


5. Glabræ. 


32. CITRIOSMA LAURIFOLIA. 


C. glaberrima ; foliis oppositis aut ternis, obovatis v. elliptico-oblongis, 
obtuse acuminatis, integerrimis v. obsolete serratis, postremo subcoriaceis, 
antice nitidis, et in margine revolutis ; petiolo brevi, ciliato ; anthemiis simpli- 
cibus aut dichotomis, laxifloris ; perigonii tenuis limbo subnullo, velo autem 
amplo; staminibus sex longe exsertis, erectis. 


Citrosma oblongifolia Willden. (pro parte), msc. in suopte Herb., sub n° 18499 (Mus. berol.). 
— Non R. et Pav.? 
Cilrosma laurifolium HBK., Nov. Gen. et Sp. pl., tom. IL (1847), p. 471. 


FRurex diæcus, fere ex omni parte glaberrimus. Ramr teretes, medullosi, levesque. 
ForrA opposita ternave nec rarius dissociata, ovata, obovata v. elliptico-oblonga, obtu- 
sissima v. sæpius acuminata, acumine nunc brevissimo nunc longiori et vulgo retuso, 
basi cuneata, modo integerrima aut vix ac ne vix obsolete crenulato-denticulata, modo 
remote serrata (margine tandem anguste revoluto), initio semipellucida et minute glan- 
duloso-punctata, postea opaca subcoriacea et superne nitentia ; senis in utraque pagina 
prominulis; petiolo centimetrum vix excedente, gracili, superne canaliculato et in margine 
nonnunquam parce sordideque piloso. ANrHEMIA (mascula quæ sola dantur) axillaria, 
solitaria v. gemina , tum simplicicia, tum medium versus bifurca, cruribus simplicibus aut 
dichotomis, vulgo integra glaberrima, 15-25 millim. longa, et erecto-patentia; floribus laxis 
pedicelloque nudo et #-7 mm. longo singulatim innixis. PERIGONIOM glaberrimum, primitus 
impervium obovatum obtusissimumque, postea calycis turbinati et late aperti formam 
exhibens, nunc limbo proprie dicto admodum destitutum, nunc dentibus 5-6 vix conspi- 
cuis s, potius replo 5-6-gono et vix distincto auctum, ultra autem in velum latum et inte- 
gerrimum protractum, parietibus tenuibus. SraMINA plerumque sex subæquilonga, longe 
exserta, erecta, glaberrima, imisque perigonii penetralibus ut solet inserta; filamentis pe- 
taloideis, e basi lata sursum versus sensim attenuatis (externis latioribus), cunctis acutis 
abundeque glanduloso-punctatis. ANTHERA breviter ovato-acuta, 2-loba, tota summo sus- 
tentaculo adnata, introrsa; membranula qua tegitur in modum valvæ anguste oblongæ, 
et basi breviter incisæ, anthesis tempore soluta, revoluta, apiceque adhærente. POLLEN 
pallidum. 


350 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


Crescit inter saxa, ad alt. pccxz hexapod. supra oceani ripas, prope bague Novo-Granatensium, 
floretque septembri mense (testibus BoxpgANDo et J. Guporio in Herb. Mus, par.). 


(Herb. Mus. par. et berolin.) 


Adumbrationem scripsi ex autopsia speciminum quæ in herbariis BoNpLANDI et Gu- 
poTit continentur; sedes autem natalis fide Kuxran affertur. 

Ad Citriosmam ovalem R. et Pay. præcipue accedit, sed universa glabritie et perigonii 
tenuioris dentibus obsoletis v. nullis facile distinguitur. 


B. Diœcæ, eleutherandræ, perigonio femineo echinato. 


33. CITRIOSMA PETIOLARIS. 


C. glaberrima; ramis obtuse tetragonis, crassis et levibus; foliis quater- 
natim verticillatis, lanceolato-oblongis, breviter acuminatis, deorsum atte- 
nuatis, longe petiolatis, grosse serratis, ac utrinque venosis; pedunculis 
(femineis) geminis v. solitariis, subsimplicibus, et quam petiolis plus 
dimidio brevioribus; pedicellis longis gracilibus et quasi umbellatis; pe- 
rigonii echinati dentibus 5-6 oblongo-linearibus ; stylis 3-6 liberis longeque 
exsertis. 


Citrosma petiolare HBK., Nov. Gen. et Sp. pl., t.1f, p. 171. 


KunNTHIANA descriptio, loc. cit. edita, de florali apparatu quadamtenus peccat. PEr1Go- 
Nium urceolato-globosum tubereulis s. eminentiis carnosis (glaberrimis et muticis) 
instar calycis Citriosmæ echinate MBK. ornatur, sursum in lacinias (lobos, sepala) 5-6 
longe oblongo-lineares et acutiusculas erectasque discedit, atque ‘velo (fauce constricta) 
crasso et anguste pervio clauditur; intus autem locellis 3-6, ut solet monocarpidiatis, 
confoditur, parielibus ejus intimis crassissimis, carnosis et glaberrimis. CARPIDrA sessilia 
ovata exigua et glaberrima in stylum crassum singula desinunt; styli, inter se penitus 
liberi, ultra perigonii faucem longe protrahuntur (quamvis ejusdem laciniis breviores 
maneant) et patent. OvuLum obovatum in basi uniuscujusque carpidii sedet anatropum 
et glaberrimum. 


Nascitur, ait Kunruius, in temperatis Andium quinduensium apud Novo-Granatenses, floretque 
septemb:i mense. 


(Herb. Mus. par. et berolin.[ Herb. Kunrun ]). 


Specimina Bonplandiana in Herb. Musæi parisini explorare licuit. 


DRUPACEÆ : CITRIOSMÆ. 351 


Licet universa glabritie omnino dissimilis, ad Citriosmam echinatam MBK., infra 
descriptam, propter florum structuram accedit. 


34. CITRIOSMA MURICATA. 


C. densissime fulvo-tomentosa; foliis ternatim verticillatis, longe lanceo- 
latis, acutis, petiolatis, minute serratis, supra præter costam glabris, subtus 
ubique dense tomentosis ; cymis (femineis) simplicibus, 3-7- floris; floribus 
longiuscule pedicellatis; perigonio dense echinato et mox glabrato, echinis 
crassis brevibus obtusisque ; limbi lobis oblongis ; stylis 4-7 crassis et di- 
varicato-recurvis. 


Citrosma muricata R. et Pav., Fl. per. et chil. Prodr. (1794), tab. 29 (Icon. analyt.); Syst. 
veget. Floræ peruv. et chil., t. 1 (1798), p. 265. 


FRuTEx triorgyalis, diœcus. Ram (foliiferi) crassissimi indumentoque spisso sicuti 
lana vestiti. FoLIA ternatim (rarius in summis ramis quaternatim) verticillata, longe lan- 
ceolata, acuta, basi modo rotuadata et subemarginata, modo contra cuneata, minutissime 
serrata (dentibus æqualibus presso ordine instructis et obtusis), 12-20 centim. et quod 
excedit longa, 3-5 centim. lala, superne in costa et venis secundariis tantummodo, inferne 
autem ubique et copiose tomentosa, denique plana nec bullata; costa et venis (dense reti- 
culatis) in pagina dorsali crassis et prominentibus; petiolo 25-35 mm. longo, valido, subte- 
reti, ac instar ramorum spisse fulvo-tomentoso. Puges quum ramorum tum foliorum 
luteo-fulva, longa, molliuscula, e pilis solitariis v. fasciculatis (paucis insimul, nec in stellæ 
modum divergentibus) et confertissime implexis constans. CyMÆ (femineæ quæ solæ 
suppetunt) geminatim axillares, 2-3 centim. longæ, erecto-patentes, simplices et in vertice 
vulso 3-5-floræ; pedunculo communi pedicellisque (5-8 mm. longis) teretibus gracilibus 
et fulvo-tomentosis (pedicellis mox glabratis); bracteis linearibus brevibus patenti-recurvis 
et tomentosis. PERIGONIUM initio calyciforme s. urceolatum et tomentosum (pilis vagis, 
aliis solitariis, aliis fasciculatis), mox potius globosum et ex toto pene glabratum, proces- 
sibus autem carnosis brevibus crassis obtusis confertissimisque echinatum, lobis præterea 
4-6 oblongis, obtusis aut vix acutatis, expansisque coronatum, nec non velo crasso et per- 
vio in fauce angustata occlusum, intusque 5-7-locellatum, parielibus (crassissimis) septis 
oyariisque una glaberrimis. SryL1 crassissimi, ultra perigonii foramen longe protract 
(limbi lobos æquantes), et arcuato-divergentes. 


Crescit in terris peruanis, scil. circa Muñaet Acomayo, auetoribus Pavonio, 1. cit., et DOmBEY®, in 
Herb. Mus. par. Floret a maio mense in septembrem usque. 


(Herb. Mus. par. el Lessert.) 


352 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


A proximis distinguitur forma angusta et prælonga glabritieque antica foliorum, 
eorumdem dispositione ternata, pubis natura, perigoni echinis crassis et brevibus, stylis 
contra longis sed pariter (plus quam solito) incrassatis. Stamina 60 in flore masculo Rur- 
zZius et PAvonivs viderunt (Cfr. loc. cit.). 

Specimina (feminea) quæ in Herb. Lessertiano continentur ab ipso PAVONIO olim 
accepta sunt numeroque 89% notantur, cum indice : « Citrosma, Gen. nov. » Mascula, 
similiter Pavoniana, in Musæo Webbiano quod amissum tam Parisiis desideramus, exstare, 
anno proxime elapso compereram. 


35. CITRIOSMA FCHINATA. 


C. tomentoso-lanata, foliis oppositis, ovato- vel lanceolato-oblongis, acu- 
minatis, basi cuneatis v. rotundatis, minute serralis et utrinque bullato- 
rugosis ; anthemiis femineis paucifloris petioloque brevioribus; perigonii 
echinis longe linearibus et in vertice piliferis; limbi lobis obovato-oblongis, 


obtusatis ; anthemiis masculis gracilioribus ; staminibus 6-8. 


Citrosma viburnoides Willden., msc. in suopte Herb., sub n° 48498 [planta feminea fructi- 
fera |. 

Citrosma mollis ejusd., ibid. (Herb. propr. n° 48496 [planta mascula]). — Non Kunthio. 

Citrosma echinatum HBK., Nov. Gen. et Sp. plant., tom. IT (1817), p. 173. 


ArBor diœca. Ramr densissime lanato-tomentosi, panno e pilis fasciculatis intricatis 
rufisque facto. FoLra peculiari modo bullato-rugosa deprehenduntur, nuncque late ovato- 
elliptica, nunc potius lanceolata et multo angustiora; pubes paginæ anticæ asperulæ, e 
pilis sparsis brevibus et fasciculatis, pilos simplices rariores etiam admittit, paginæ autem 
posticæ (luteolo-rufæ) multo densior nonnisi e pilis fasciculato-stellatis constat. PErI- 
GoN1t processus carnosi, multo longiores et exiliores quam apud €. muricatam, pilis 
stellato-fasciculatis coronantur; limbi divisuræ elongato-subspathulatæ, ostiumque me- 
dium et duplex, interno canaliculum prominentem (nec reconditum sicuti in C. bud- 
dleiæfolia infra descripta videre est) terminante, cernuntur. STAMINA structuram solitam 
ostendunt, exteriora brevissime exserta. SryLt graciles calycis spiraculum longiuscule 
excedunt et recurvi patent. 


Il: BonpLanpo primum oceurrit in declivitate occidentali montis Quindiu Novæ-Granatæ, Que- 
brada de Boquia inter et Portachuelo, ultra cucxxx hexapod. supra oceani ripas, septembri florens; 
recentiori ævo JusriNo Gounor, bague inter et Carthago, mense martio; nec non J. LiNpENIo 


(Herb. n. 4056), prope pagum de los Gallegos Andium quinduensium, ad alt. mec hexapod., fe- 
bruario 


(Herb. Mus. paris. berolin. | Herb. Willden. et Kunth.], et Lessert.) 


DRUPACEÆ : CITRIOSMÆ. 393 


Specimina herbarii Willdenowiani BonPLANDo collecta sunt. WILLDENOWIOque explo- 
rata fuere antequam KuNTH10 innotuerint ; nomen specificum viburnoides, haud ineptum, 
retineri merebatur, KuNrHIUs flores mascu'os non cognovit. 


36. CiTRIOSMA BUDDLEIÆFOLIA. 


C. ramis dense tomentosis; foliis oppositis, late ovato-ellipticis, acumi- 
natis, petiolatis, supra villosis, villis simplicibus, postice dense tomentosis, 
pilis fasciculatis; petiolo longiusculo et densissime tomentoso ; perigonii mas- 
culi dentibus brevibus et vix acutis, feminei late ovatis et obtusis, utroque 
echinato ac tomentoso; staminibus 1 5-20 ; carpellis 4-5; stylis exsertis, diver- 
gentibus. 


Citrosma buddleiæfolium Benth., Plantæ Hartw., p 250, n° 4377. 


FRuTEx diœcus, 8-10-pedalis. Rai (foliiferi) obtuse subtetragoni, medullosi, dense et 
molliter tomentosi, pilis fasciculatis vagis initioque dilute rufis, postea vero pallescen- 
tibus. FoLrA opposita, late ovato-elliptica, altenuato-acuminata, basi cuneato-rotundata. 
12-16 centim. et quod excedit longa, 6-10 centim. lata, tenuia, minutissime glanduloso- 
punctata, in acie inæqualiter et minute eroso-dentata s. crenulata, superne sparsim, in 
venis autem densius villosa (villis simplicibus pallidis et adpressis), subtus ob pilos fascicu- 
latos copiose tomentosa, primitus nonnihil antice bullata, mox admodum plana, et petiolo 
tereti, 2-3 centim. longo, densissime tomentoso (quasi lanigero), fulvoque v. pallido 
instructa. ANTHEMIA (cymæ) utriusque sexus geminatim axillaria, tota copiose fulvello- 
tomentosa, et patenti-demissa. MAsCuLA 3-4 centim. longa, ultra mediam longitudinem 
repetito-dichotoma, multiflora, floribus singulis pedicello 6-8 mm. longo gracilique sufful- 
tis. PeriGonNiuM globoso-urceolatum, limbo in dentes 5-6 late triangulares vix acutatos 
inæquales patulos brevesque dissecto coronatum, velo tandem latiuscule aperto (ore 
integro tenuatoque) partim occlusum, extus pilorum fasciculis expansis sessilibus aut 
pediculo carnoso innixis ornatum, in antico autem limbo veloque et penetralibus glaber- 
rimum (glandulis crassis in illius parenchymate copiose immersis). SrAMINA 15-20 gla- 
berrima, imis urceoli parietibus inserta, exteriora paulo majora osque receptaculi non- 
nihil excedentia, reliqua tota inclusa ; f/amentis antherisque structuræ ejusdem atque apud 
Citriosmam apiciferam (vid. infra). CymÆ femineæ centimetrum v. sesquicentimetrum 
longæ, flores 5-7 in apice quasi collectos gerentes, v. bicrures et in ala floriferæ, cruribus 
autem singulis cymose vulgo trifloris; floribus pedicello semicentimetrum longo singulatim 
innixis. PERIGONIUM masculino majus, itidem urceolato-globosum, processibus vero longe 
linearibus, carnosis, stellaque e jilis fasciculatis sigillatim coronatis dense echinatum, 
limbo amplo 5-6-lobo (lobis late ovatis obtusis ac subæqualibus) late expanso anticeque 
glaberrimo terminatum, in medio velamine (lobis continuo) ore angusto simul et cana- 

ARCHIVES DU Muséum, T. VIII. 45 


354 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


liculo recondito (e veli plicatura nalo) pervium, intus anguste 4-5-locellatum totidemque 
carpidiatum, septis, carpidiis locellorumque externis parietibus (crassissimis ) glaberrimis 
et glandulosis. Sryu1 lineares in angustiis foraminis calycini brevissime coalescere viden- 
tur, sed liberi (brevesque) exeunt et ab invicem discedunt, 


Prope prædium Zravi, haud procul a paso Perucho provinciæ quitensis Peruanorum, stirps supra 


descripta ab HarrweGio reperta est (ejus Herb. n° 1377). 


(Herb. Mus. paris.) 


Ovaria 7 circiter occurrere, ait BENTH AMUS, ego vero quatuor v. quinque tantummodo 
numeravi; folia speciminis suppetentis nequaquam bullato-rugosa instar foliorum €. echi- 
natæ HBK. deprehenduntur. 

Pube simplici anticæ foliorum paginæ nec non lobis perigonii feminei late ovatis et 
brevioribus, a Cifriosmu echinata HBK. simul et a C. muricata R. et Pay. planta Hartwe- 
giana discrepat. 


37. CiTRIOSMA APICIFERA, 


C. aureo-pilosa, pilis conferto-fasciculatis; foliis oppositis, late obovatis, 
acuminatis, basi cuneatis, grosse serrato dentatis, tenuibus, antice sparsim 
pilosis (pilis vulgo simplicibus), postice autem apicibus conspersis; an- 
themiis masculis brevibus patentibus et 3-brachiatis; perigonii 6-8-andri 


lobis totidem amplis, antice glabris, veloque. 
Citriosma apicifera Tul., in Ann. sc. nat., ser. &, tom. HIT, p. 38. 


ArBor diϾca. RamuLi (foliferi) medullosi, crassi, ob pilos longos fasciculatos (quolibet 
fasciculo e pilis 15-20 simplicibus et basi coalitis constante) divaricatos (apicum sortes sessi- 
les) diluteque aureos quibus copiosissime teguntur horridi. FocrA decussatim opposita, 
late obovata, acute acuminata, basi rotundata v. cuneata, in ambitu grosse laxe et inæquo 
modo serra o-dentata, adulta 18-20 centim. longa, 8-10 centim. lata, antice et in acie 
pilis simplicibus sparsis sæpius adpressis et in costa copiosioribus, postice vero pilis 
stellato-fasciculalis abundantissimis (plerisque in venis insidentibus) diluteque aureis obsita, 
tenuia, diaphana, glandulisque hyalinis scatentia; petiolus 2-3 cenlim. longus, validus, sub- 
teres ac parce aureo-pilosus, pilis simplicibus et fasciculatis commistis. ANTHEMIA (mascula 
quæ sola suppetunt) tota abunde instar ramorum pilosa, 2-3 centim. longa, geminatim 
alaria, patentia, sub apice cymose 3-5-floro di-hotoma, cruribus singulis æqualibus, bractea 
lineari brevique stipatis et cyma contracta 5-7-flora terminatis; pedunculo communi 
partialibusque teretibus et gracilibus, ultimis vix semi-centimetrum longis. PERIGONIUM 
urceolato-calyciforme, lobis 5-6 amplis, late obovatis (urceolo longitudine æqualibus), 
acutiusculis, crassis, e basi liberis et subæqualibus coronatum, extus pilorum fasciculis 


DRUPACEÆ : CITRIOSMÆ. 395 


aureis ac sessilibus constellatum, in antica autem loborum facie et velo lato quo primitus 
clauditur (eodem anthesis tempore aperto-lacero), nec non in parietibus imis continuis 
et tenuibus glaberrimum atque copiose glanduloso-punctatum. SrAmMINA 68 petaloidea, 
late ovato-oblonga, acutata, imo perigonio simul inserta, glaberrima, virginea imbricata, 
adulta vix exserta; filamenta glandulis olentibus scatentia; anthera uniuscujusque staminis 
2-loba, ovato-acuta, paginæ summi sustentaculi anticæ tota de more adplicita, pollineque 
pallido referta. 


Nascitur in provincia pastoensi imperii æquinoctialis (Jamesonis Herb. n° 450, julio 4846 Parisiis 
accept. ). 


(Herb. Lessert.) 


Ejusdem gregis est (perigonio, ut videtur, haud echinato non obstante) atque Citriosma 
murieala R. et Pav., C. echinata HBK. et C. buddleicæfolia Benth., sed floribus oligandris 
pubisque natura qua obruitur nullo negotio ab eis distinguitur. 


38. CITRIOSMA BIFIDA. 


C. ramis exilibus et tomentellis; foliis oppositis, oblongo-lanceolatis, acu— 
minatis, in costa superna petioloque antico dense fulvo-tomentosis, cæterum 
parce tomentosis; anthemiis (femineis) gracilibus, ex integro tomentosis, 
nunc simplicibus, nune semel aut semel atque iterum bifurcis, semper 
laxiuscule multifloris, floribus subsessilibus et secundis ; perigonio anguste 
pervio, limbo veloque subnullis; carpidiis 3-4 sericeis ; stylis sabextremis 
brevissime coalitis; fructu echinato, tomentoso. 


Citrosma bifidum Pæpp. et Endl., Nov. Gen. et Sp. plant., tom. !1 (1838), p. 48. 


ARBUSCULA diæca, orgyalis (fide PospriGn1). Rami foliiferi teretes, longe exiles, ini- 
tio ob pilos simplices v. fasciculatos divaricatos et rufo-rubiginosos parce tomentosi, pos- 
tea vero partim glabrati v. tantummodo pubentes. FoLIA opposita, oblongo-lanceolata, 
longiuseule et acute acuminata, basi cuneata, minute punctato-glandulosa (:uci obversa), 
integerrima, 8-15 centim. et quod excedit longa, 3-5 centim. lata, in nervo medio (plano) 
antrorsum densissime rufo-tomentosa (pilis subsimplicibus et rigidulis), cæterum utrinque 
parce pilifera (pilis paginæ anticæ plerisque simplicibus et vagis), ac tandem subglabra 
(co ta autem superna semper tomentosa); peliolus teres, æqualis, gracilis, centimetrum 
circiter longus, et tomento copiosissimo rigido rubiginosoque antice tectus. ANTIEMIA 
feminea geminatim alaria, erecto-patentia, 2 3 centim. longa, tota tomentosa et quaprop- 
ter luteolo-rufa; uniuscujusque pedunculus vix teres, gracilis, infra medium sterilis, 
Simplex vel sæpius in medio dicholomus, cruribus simplicibus aut ipsis bifurcis; floribus 


3906 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


exiguis, ovoideis, sæpe hine gibbulis, luteo-tomentosis (ob pilos stellato-fasciculatos), 
pedicello seipsis dimidio breviore singulatim innixis, secundis, duplici serie e basi ad api- 
cem racemorum ordinatis parique intervallo ab invicem sejunctis. PERIGONIUM limbo velo- 
que manifestis penitus destitutum, in apice obtuso integroque (vix dentatum dicit PoEP- 
PIGIUS) anguste pervium, intus 3-4-locellatum, totidem carpidiatum et in parietibus cras- 
siusculis glandulis suave olentibus scatens. CarpipiA sessilia, imis perigonii loculis inserta, 
ovato-compressa, pube aureo-fulva sericea adpressaque vestita et in stylum longum gla- 
brumque attenuato-desinentia; styli superne in unum coaliti, subito autem extra perigonii 
foramen brevissime liberi et divaricato-reflexi. OvuLum solitæ structuræ, scilicet obovato- 
ellipsoideurmn anatropum et erectum, e basi enim capsellæ genitricis assurgens. FRUCTUS 
paucissimi in singulis racemis maturescunt; unusquisque ceraso minor, globcsus, proces- 
sibus carnosulis vagisque hine et inde quasi echinatus , laxe tomentosus et drupeolas 1-2 
fovens; harumce putamine, ut solet, ligneo et serobiculato. (Flores masculi desunt, nec 
quidem Pæppigio, cui specimina supra descripla debemus innotuerunt.) 


Crescit, ait PorpprGrus, in sylvis primævis provinciæ brasiliensis Maynas dictæ, floretque mense 
martio. (Pœæppigiani Herb. n° 2131 B.) 

(Herb. Mus. paris. et vindobon.) 

Speciem sistit a cæteris distinctissinam, cujus criterium in racemis multifloris simpli- 
cibus vel compositis, perigonio limbo destituto, carpidiisque paucis præsertim versatur. 
Perigonii structura Citriosmam cristatam Pœpp. et Endl. aflinesque imitatur, sed propter 
stylos summos liberos ab eis recedit. 

De racemis bifidis tantummodo apud PorppiGium agitur, qui non animadyertit eos 
iteratis vicibus in brachia subæqualia sæpius discedere. 


C. Diæcæ, synandræ. 
39. CITRIOSMA MOLLICOMA. 


C. rufo-tomentosa ; foliis amplis, longiuscule petiolatis, ellipticis, oblongis 
v. obovato-lanceolatis, breviter acuminatis, basi attenuatis, integerrimis v. 
obsolete denticulatis, utrinque molliter pubentibus, in venis autem dense 
tomentosis ; anthemiis brevibus et paucifloris; perigonii campaniformis limbo 
lato, repando, integerrimo v. obsolete 5-6-crenato; staminibus 4 velum exce- 
dentibus et monadelphis. 


Citrosma mollicoma Mart., msc. in Herb. et schedis. — Tul., in Ann. sc. nat., loc. cit. 
Citrosma dentata Pœpp., msc. in Herb. Mus. vindob. — Non R. et Pay. 


ArBor diœca. Rami foliiferi crassi, medullosi, hine et inde vicissim compressi, panno 


DRUPACEÆ : CITRIOSMÆ. 397 


densissimo, asperulo et brevi, saturate rufo et tandem sordide fucato, e pilis simplicibus, 
fasciculato-patentibus, obtecti, adulti partim glabrati sed tactu scabridi. FoLra decussatim 
opposita, amplissima, elliptica, elliptico-oblonga v. ovato- s. obovato-lanceolata, breviter 
acuminata, acumine obtuso acutove, basi attenuata et quidem longiuscule decurrentia, 
20-30 centim. longa, 8-12 centim. et quod excedit lata, integerrima v. obsolete remote et 
minutissime denticulata, utrinque molliter brevissimeque, subtus vero copiosius, pubentia, 
in nervis secundariis primarioque utriusque paginæ rufa, et petiolo subtereti, valido, 
inslar ramorum rufo-tomentoso, 3-6 centim. longo erectoque singula suffulta; venis 
secundariis remotis pinnatimque et elegantissime ordinatis, tertiariis pariter inter se dis- 
tantibus, cunctis in folii tergo prominulis. ANTHEIA utriusque sexus ut solet geminatim 
alaria, contracta, scil. 2 centim. vix excedentia imo et breviora, in medio dichotoma, 
cuncta pauciflora (feminea tamen multo magis depauperata, nempe 1-3-flora) et pube 
brevi ac rufa (mascula copiosius) tecta. Mais perigonium campaniforme, late apertum 
(e principio), in acie repanda limbi lati erectique integerrimum, velo autem supra geni- 
talia in imis penetralibus recondita anguste pertuso clausum. STAMINA sæpius 4 æqualia, 
glaberrima, in orbem angustissimum disposita, perigonii fundum angustissimum et locel- 
liformem sub velo tenentia, totis fere filamentorum marginibus coalita et tubum angustum 
summo apice #-dentatum (dentibus deflexis et antheriferis) nec limbum campaniformem 
calycis excedentem fingentia; an/heris anticæ fulciminum paginæ adplicatis, 2-lobis et 
valvat:m ex more dehiscentibus; polline pallido. Stamina 2 sublibera rarius ut videtur 
solummodo occurrunt, tertii rudimento quandoque accedente. FEMINÆ perigonium aper- 
tius urceolatum, margine s. limbo lato, repando, obsolete et obtusissime 5-6-crenato, nec 
non (in fauce constricta) velo crasso tumente et anguste perforato instructum, loculisque 
numerosis (8-12) 1-carpidiatis intus confossum. CarpiprA sessilia, glaberrima, in stylum 
filiformem breviter exsertum sigillatim desinentia, et uniovulata. OvuLum anatropum e 
basi carpelli sessile assurgens. Perigonii interni, septorum carpidiorumque parietes glan- 
dulis olentibus albentibusque (planta sicca) scatent. 


Provenit in nemoribus primævis Brasiliæ borealis, scil. in provincia del Rio Negro, ad cataractas 
cupatenses fluvii Tapura, floretque januario (Conf. Martir Herb.). Occurrit etiam PoPpiG1o in pro- 
vincia Maynas alto dicta (Herb. n° 2145, sub cognom. Citrosmæ dentatæ R. et Pav.). 


(Herb. Mus. monac. et vindobon.) 
Anthemia mascula femineaque in iisdem ramis simul non occurrunt, quapropter arbo- 


rem fore diœcam arbitratus sum; qua de re tacet (saltem in schedulis quæ penes me 
sunt) ill. collector MARTIUS. 


353 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


4o. CiTRIOSMA MoLIHS. 
(Tab. xxix.) 


C. tota dense molliterque tomentosa ac fulvo-virens; foliis oppositis, late 
ovatis v. ovato-ellipticis, acuminatis, basi rotundatis, obsolete denticulatis, 
breviterque petiolatis ; anthemiis masculis iterato-dichotomis et multifloris , 
femineis subsimplicibus multo brevioribus ac paucifloris; perigonio extus 
undique tomentoso; limbo maris angustissimo subnullo et integerrimo, fe- 
minæ contra ampliato, repando, integro v. obsolete crenato; staminibus 
5 diadelphis ; ovariis 20-25 glabris ; stylis summis liberis et breviter exsertis. 


Citrosma molle et C. dubium MBK., N. Gen. et Sp. pl., tom. If, pp. 173 et 474. 
Citriosma pyricarpa Willden., in suopte Herb., sub n° 48495 (Herb. Mus. berol.) — Non R. 
et Pav. (?) 


FRuTEx volubilis et odoratissimus, ait celeb. Kunrmws (1. cit.). RAMr horni teretes aut 
subtetragoni, in nodis modice compressi, pube fulvo-virente molli et densa, e pilis fasci- 
culatis implexis, vestili. FoLiA opposita, oyata v. late ovato-elliptica, acute sed brevissime 
acuminala, basi autem rotunda (integra v. quadamtenus emarginala) aut nonnihil cu- 
neata, modo vix conspicue denticulata, modo obsolete duplicato-dentata aut crenato-den- 
tata, quandoque subintegerrima, 8-20 centim. longa, 5-10 centim. lata, utrinque pari 
modo et densissime tomentosa (tomento tactu molli, e pilis fasciculatis varie implicatis) ; 
venissecundariis in utraque pagina perquam exilibus; peliolo tereti, toto densissime tomen- 
toso, et 8-20 mm. longo. ANrHeMIA utriusque sexus geminatim axillaria, patenti-demissa, 
gracilia totaque tomentosa; mascila 15-20 millim. longa, medium versus vulgo dichotoma 
et in ala florifera, cruribus ipsis (divaricatis) semel aut semel atque iterum dichotomis, 
floribus autem confertiuseulis, singulis pedieulo 3-5 millim. longo suffultis; feminea mas- 
culis multo breviora, nempe 6-15 millim. longa, simplicia et 1-3-flora, v. bifurca et 4-5- 
flora, floribus pediculo 2-4 millim. longo ianixis. Mari perigonium ex omni parte externa 
cinereo-tomentosum, primitus pelviforme et inpervium, postea sursum deorsumque dilata- 
tum, capacius effectum, limbo simal integerrimo angustissimoque ( vix ullo) in medio cir- 
cumdatum, tandemque ore supremo latiuseulo, nunce integerrimo, nunc varie sed breviter 
fisso s. lacero dehiscens, penetralibus angustissimis et glabris. SrawinA vulgo 5 imo peri- 
gonio inserta, glabra, breviter exserta, introrsaque; f/æmentis planis, lineari-dilatatis 
(longe triangularibus), omnibus fortassis initio inter se liberis, exterioribus autem % an- 
thesis tempore fere totis marginibus (valvarum in modum) coalitis tubumque conice elon- 
gatum et anguste pervium efficientibus, stamine contra centrali solo a cæteris longioribus 
admodum libero, occultato, sed pari modo pollinifero (anthera mi \ori et prorsus apicali 
stigma quoddam mentiente); antheris singulis sammo sustentaculo suo adnatis, 2-lobis 


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DRUPACEZÆ : CITRIOSMÆ. 3959 


valvatimque ut assolet dehiscentibus. PeriGoNIUM femineum masculini perfecti quoad for- 
mam et universam pubem æmulum, sed crassius moxque magis urceolatum, limbo præterea 
similiter quidem integerrimo v. obsolete crenalo at maxime ampliato, plano primum dein- 
que summopere repando donatum, debito tempore ore latiusculo prominente et integro 
apertum, intus loculamentis 20-25 duplici serie floris centro circumpositis, de more 1-car- 
pidialis et glaberrimis confossum, ipsum e parietibus carnosis crassissimis odorisque fac- 
tum. OvariA ovata, glandulis scatentia, glaberrima et in stylum filiformem desinentia; 
stylis superne in velo (crassissimo) perforato simul et cum canaliculi parietibus pro parte 
coalescentibus, ultra brevissime liberis exilibus exsertisque (fasciculatis aut vix divari- 
catis). FRuCruS maturus desideratur. 

Floret junio, ait BoxpLANpus ( Herb. n° 1692); decembri etiam florentem vidit Guno- 
TIUS (Æerb. Mus. par.). 


Oritur circa Ilondam et S. Annam Novo-Granatensium, BoNPLaNpo auctore (loc cit.), nec non prope 
Combayma, in iüisdem terris, testante J. Guporio. 


(Herb. Mus. par. et berolin.) 


Specimina mascula femincaque quum in herbario Bonplandino tum in Gudotiano simul 
explorare datum est. Masculam stirpem Kuxraius pro typo alterius speciei, scil. sui 
Citrosmatis dubii HBK. incautus habuit, quia cum florem ejus perperam fuisset inter- 
pretatus, androgynum existimavit, stamine centrali liberoque, ovarii rudimentum, licet 
antherifero, mentiente. 

Peculiari floris masculi structura Citriosma mollis ad Citriosmam mollicomam Mart. 
supra descriptam accedit. Specimen Herb. Wil'denowiani (in Mus. berolinensi) cujus 
mentio fit supra, e thesauris Bonplandeis depromptum est. 


D. Monæcæ, eleutherandræ, stylosæ (stylis exsertis longe coalitis). 


41. Cirriosma Porrpien. 


C. parcissime minuteque in ramis et foliis lepidifera vel prorsus gla- 
brata; foliis oppositis, amplis, elliptico- v. obovato-oblongis, acuminatis, 
basi rotundatis, integerrimis, ac breviter petiolatis; anthemiis geminatis, bre- 
vissimis, subsimplicibus, 5-8-floris, lateo-tomentosis; perigonii obconici et 
quadripartiti divisuris late ovatis, obtusissimis, et utrinque tomentosis ; velo 
conico, tomentoso ; loculis numerosis; stylis in columnam exsertam coalitis. 


Tetratome lepidota Pæpp. et Endl., Nov. Gen. et Sp. plant. t. IL, p.47 (fide Herb. Mus. berol.). 
Citriosma Pœppiqii Tul., in Ann. sc. nat., ser. #, t. WI, p. 39. 


ARBOR ramis (hornis) crassis, medullosis, teretibus, in nodis vero quadamtenus dilatato- 


360 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


ancipitibus, novellis lepidibus minutissimis dilute luteis et tandem albescentibus (e pilis 
brevissimis stellato-fasciculatis) parce conspersis, adultis glabratis. FocrA decussatim op- 
posita, elliptico- y. oboyato-oblonga, longiuseule et acute acuminata, basi rotundata, in 
acie integerrima, subtus (adulta) vix ac ne vix lepidifera, superne admodum glabra, ex- 
siccata (adulta) opaca, glandulis vero minutissimis et pellucidis copiosissime farta, 18-22 
centim. et quod excedit longa, 6-9 centim. lata, petioloque crasso centimetrum v. sesqui- 
centimetrum longo ac vix lepidigero innixa; venis laxis, subtus minutissime sparsimque 
lepidigeris. ANTHEMIA, feminea dico quæ sola suppetunt, geminatim axillaria, petiolo bre- 
viorä, ex omni parte densissime luteo-tomentosa (ob pilos stellatos fasciculatos et longius- 
culos); peduneulo uniuscujusque simplici v. rarius bifurco, et #-8-floro, floribus subsecundis 
divaricatisque. PERIGONIUM obconicum, in pedicellum brevem attenuatum, superne limbo 
amplo e phyllis s. lobis & æqualibus, erectis, late ovatis, obtusissimis et utrinque luteo- 
tomentosis coronatum, velo acute conico prominente crasso tomentoso et anguste per- 
forato clausum, nec non in loculos s. alveolos 12-15 exiguos inæquales septis glabris 
reticulatim conjunctis (nec de specie glanduliferis) discretos et unicarpidiatos intus parti- 
tum. CarpipyA sessilia, ovato-linearia superneque ob pilos aureos et adplicatos sericea. 
SryLt, eliam sub velo jam adglutinati, in columnam solidam longiuscule exsertam tere- 
tem glabram apiculisque nonnullis brevissime disjunctis terminatam excrescunt. 


Viget in regione Brasiliæ boreali-occidentalis Maynas dicta. (Pogpprit Herb. n 2060 ec 2066. — 
Ann. 1831.) Specimini Herb. parisini accedit schedula sie conscripta : « Citrosma oblongifolia R. et 
Pav.? »; legitur contra in Herb. Mus. berolinensis schedula altera Pœppigiana insequens : « 2066. 
Tetratome lepidota Pæpp., N. Gen., t. Il, p. #9. Maynas.» 


(Herb. Mus. vindobon. et berolin.) 


Cum Citrosmeæ oblongifoliæ R. et Pay. edita descriptione, specimina modo adumbrata 
neutiquam congruere videntur; oplime e contrario cum diagnosi Pœppigiana Tetra- 
tomes lepidotæ Pœpp. et Endl. quadrant, ita ut, docente etiam Herbario berolinensi, 
nequaquam dubito quin Tetratomem hanc reapse sistant. Nomen a PogPPiG10 stirpi impo- 
situm invitus mutavi. 

Flores in aqua tepida emolliti odorem cinnamomeum gratissimumque spargunt, licet 
glandulis in suo parenchymate quasi destituti videantur. Anthemia quæ præ oculis habeo, 
cuncta quidem feminea sunt, sed pauca dantur, nec quapropter affirmare arborem reapse 
diæcam esse vellem, cum cæteroquin, suadentibus proximis, polius monœæca æstimaretur. 
Quandoque accidit ut anthemii axis indivisus ultra flores tunc mere racemosos longius- 
cule protrahatur et ramorum genuinorum more frondescat. 


DRUPACEÆ : CITRIOSMÆ. 361 


42. Cirriosma GurANENSIS. 


C. ramis initio rufo-tomentosis, postea glabratis; foliis oppositis, amplis, 
ovato-oblongis v. ellipticis, breviter acuminalis, basi rotundis, integerrimis, 
utrinque tandem glabratis ; petiolo brevi; anthemiis uni- vel 2-sexualibus, 
rufescenti-cinereis, subsimplicibus, patentissimis, petioloque 2-3-plo lon- 
gioribus ; perigonio masculo late aperto, staminibus crebris exstantibus; 
femineo globoso obtusissimo obsolete 4-6-crenato v. integerrimo, velo co 
nico prominente ; carpidiis 8-12. 


Siparuna quianensis Aubl., Plant. de la Guyane, t. Il, p. 865, tab. 333. — H. Cruegerio, in 
Linnæa, t. XX (1847), p. 113, et Ann. sc. nat., ser. 3, t. VIL (1847), p. 376. 

Citrosma glabrescens Mart., msc. in Herb. et sched. — Non Preslio. 

Citrosma oblongifolium Sprens., msc. in Herb. berol. — Non? R. et Pav. 


ARBUSCULA Mmonœca, graveolens et 1-2-orgyalis, testibus AUBLETI0 et CRUEGERIO, RAMI 
foliiferi teretes, sed in nodis compressi, medullosi, primitus adpresse rufo-tomentosi (ob 
pilos stellato-fasciculatos), postea autem glabrati, epidermide virenti et levi. FoLra 
decussalim opposita, ovato-oblonga v. elliptica, breviter et acute acuminata, basi rotunda, 
integerrima, 8-15 centim. et quod excedit longa, 4-7 centim. lata, glanduloso-punctata, 
initio utrinque v. postice tantum dilute rufo-tomentosa, postea pedetentim glabrata nec 
nisi poslicis in nervis (prominentibus laxisque) minutissime pubigera (pube e pilis brevis- 
simis et stellato-fasciculatis ); peliolus subtrigonus, semicentimetrum longus, ac minutis- 
sime ex omni parte pubens. ANTHEMIA modo unisexualia, modo bisexualia, adpresse 
tomentosa, bina in unaquaque axilla, simplicia, rarius bifurca, a summo primum circi- 
nata, postea explicata patentissima et quidem nonnihil demissa, petiolo, anthesis tempore, 
circiter duplo longiora, et 4-6-flora : floribus initio Capitalis, deinde remotis, secundis, 
patentissimis, pedicelloque 4-6 millim. longo et nudo singulatin suffultis. ALABASTRUM 
floris masculi obovatum, feminei globosum majusque, utrumque extus adpresse et den- 
sissime tomentosum, diluteque rufo-cinereum. Mars perigonium calyciforme late aper- 
tum et obtusissime 4#-6-crenatum, androceum autem longiuscule exsertum et 10-12-an- 
drum. FEMINÆ perigonium, connubii tempore, prorsus globosum et obtusissimum, in 
acie vix discreta obsolete &-G-crenatum aut subintegrum, velo conico acuto protractiori 
et tomentoso opertum, intusque 8-12-locellatum, parietibus crassissimis et glandulis suave 
olentibus (albentibus in planta exsiccata) copiose scatentibus. CARPIDIA in imo stylo ad- 
presse sericea.STy£1 in columnam longiuscule exsertam glaberrimam teretem summoque 
apice in sua elementa brevissime solutam sub velo coalescunt. FrucTUs immaturus pubet ; 
maturus flavus est et molem cerasi mediocris obtinet (CRUEGERIO teste). 


Per vastissimos Americæ tropicæ tractus late diffunditur. Apud Indos Guyanæ galibiensis rivorum 
ARCHIVES Du Muséum. T. VI, 46 


362 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 

lillora, monente AuBrETI0, prædiligit, vernoque et æstivo tempore, pluvio scilicet, florere solet; 
quibus in terris, recentiori ævo, eam viderunt Marrinus (Herb. n° 79), PerrorTTETiUs (ann. 1821), 
Prior (anno 1838. — Herb. n° 270), MeuNo (ann. 1842 et 1854. — Herb. n° 124) aliique. Similiter viget 
in Guyana brilannica (teste R. Senomeurexio, Herb. pirarensis n° 404, roraimensis n° 728 [utroque 
coll. ann. 48#1-2], n° 4107 coll. jan. 1843 [Herb. berol.], et n° 669 [Herb. Webb.]), et batava 
(auctoribus Hosrmannio [Herb. no 382] et SpciréEerBEno). JusriNo Goupor in valle magdalenensi 
Novæ-Granatæ, Ortega inter et Chapazal, martio florifera simul et fructifera occurrit. Crescit 
etiam in Brasiliæ centralis provincia do Matto Grosso (lerh. imp. bras. n° 292), prov. Fodina- 
rum (in sepibus et ad sylvarum margines, teste Marrio, in suopte Herb.), nec non et prov. Cearensi 
(Ganovenr Herb. n° 1842). Victoriam inter et Bahiam ejusdem regionis, circa Yparrena, SELLOWIO 
reperta est {Herb. berol.). 


(Herb. Mus. par., monacensis, vindobon., berolin., Lessert.) 


Flores maseuli in vertice anthemii bisexualis generantur ; soli etiam racemos unisexuales 
sistere queunt ; anthemia vero mere feminea sæpius occurrere videntur. 

Specimina brasiliensia, Herbario imp. Sebaslianopolitano à GALDICHALDO nostro olim 
deprompta, formam sistunt longe angustifoliam ; Gardneriana autem, cæterum prorsus 
manca (saltem quæ mihi præsto sunt), formam peculiariter glabram; granatensia non- 
nulla foliis deorsum attenualis a cæteris recedunt. 

Cæteroquin Citriosma quianensis foliorum forma et magnitudine, anthemiis laxis aut 
contractioribus, nec non pube parca aut copiosiore multum variare videtur. Formas inter 
innumeras quas ante oculos habeo, duæ præstantiores, præter modo descriptam typicam, 
paucis discerni queunt, scilicet : 

6 nuda, sæpius ut videtur diæca, remis exilibus foliosis et cito glabris ; foliis oblongo- 
v. elliptico-lanceolatis, acutis, basi breviter attenuatis, 10-15 centim. longis, #-6 centim. 
latis, postice sparsim et minutissime lepidigeris, moxque admodum glabralis; anthemiis 
femineis crassis, parce lepidotis, aureo-rufulis, laxe 3-8-floris et patenti-demissis; peri- 
gonio (femineo) pyriformi, obtusissimo, parce lepidifero. brevissimeque 4-dentato, den- 
tibus inæqualibus, obtusissimis, crassis et imbricatis ; velo conico, pubente totoque incluso; 
carpidiis 10-12. 


Citriosma oblongifolia Leand. do Sacr., msc. in Herb. Mus. par. 


Crescit in Brasiliæ regione sebastianopolitana { Vazrmrerr Herb. nn. 128 [sub Citrosma paniculata 
Spreng., in Herb. Webb.] et 469.— Ann. 1836), et provincia Fodinarum (Ccaussenir Herb, n° 159; 
ann. 4838), nec non Vicloriam inter et Bahiam (Secrowir Herh nn. 807 et 4087, in Mus. berol.). 
Venerab. LeaNpno po SacrAMENTO brasiliensi, ante ann. 1819 jam obvia fuerat (Cfr. Herb. Mus. par.) 


Et + divergentifolia, vulgo monϾca, ramis foliosis, lepidifero-tomentosis, sordide 
rufo-luteis, et tandem glabratis; foliis coriaceis, ellipticis v. ovato-oblongis, breviter acu- 
minatis v. attenuato-aculis, basi obtusis, brevissime petiolatis, patentissimis, 7-10 centim. 
longis, 3-5 centim. latis, initio utrinque lepidifero-tomentosis rufisque, adultis autem 
supra glabratis (nitidis) et subtus parce lepidifero-tomentosis ac decoloribus; anthemäis 


DRUPACEÆ : CITRIOSMÆ. 363 


subsimplicibus, erecto-patulis et dense multifloris ; floribus circinato-secundis, primum 
subcapitatis et albido-tomentosis; perigonio globoso obtusissimo atque 4-6-dentato , den- 
tibus obsoletis aut perexiguis, velo maris subnullo, feminæ conico acuto et dentes exce- 
dente; carpidiis 6-8. 


Angelina divergentifolia Pohl., msc. in Herb. Mus. vindobon. 
‘Citriosma oligocarpa Mart., msc. in suopte Herb. et sched. 


Oritur in variis Brasiliæ tropicæ tractibus, v. gr. in prov. das Minas geraës, Ceara et Piauhy 
(Garoxer: Herb. nn. 1843, 2952 et 5178), prope Cavalcante (Poncu Herb. n° 2143), nec non haud 
procul ab Ega Amazonum (Porprierr Herb. n. 2907). Il. Marrio præsertim occurrit in regionibus 
maritimis. Provenit etiam in Guiana anglica (teste ScuomBurGxio, Herb. nn. 598 [e Pirara ] et 669). 


(Herb Mus.par.,monac.,vindobon., berolin.) 


Folia, testante ill. MarTio, interdum alterna nec opposita, scil. dissociata deprehen- 
duntur. 


43. CiTRIOSMA CAMPORUM. 


C. ramis foliosis, sordide rufo-tomentosis, tandemque glabratis; foliis 
oppositis, brevissime petiolatis, oblongo-ellipticis, breviter acuminatis, basi 
rotundis, integerrimis, adultis supra glabris, postice autem tomentosis et 
rufulo-cinereis ; anthemiis brevissimis, paucifloris, patentissimis v. demissis, 
et sordide tomentosis; floribus exiguis; perigonio globoso, subrostellato, 
anguste pervio, obsolete 3-6-crenulato ; staminibus subinclusis. 


Citriosma camporum Tul., in Ann. sc. nat., ser. 4, L. II, p. 39. 


ARBUSCULA 1-3 metra alta, monœca. Ramr abunde foliosi; novelli compressi, subanci- 
pites et dense rufo-tomentosi (ob pilos fasciculato -stellatos modiceque adplicatos); ætate 
nonnihil provectiores teretes facti et partim glabrati, pilis imminutis v. destructis. FOL1A 
decussatim opposita, erecta v. erecto-patentia, oblongo-elliptica, brevissime et abrupte 
acuminata (acumine obtusiusculo), basi obtusissima, 8-12 centim. longa, 3-5 centim. lata, 
integerrima, quadamtenus coriacea, utrinque initio copiose tomentosa, pilis scil. sordide 
cinereo-fulvis stellato-fasciculatis et adplicatis obducta, postea superne penitus glabrata et 
nitida, in pagina vero postica nequaquam denudata et semper discolora ; venis secundariis 
exilibus, cum media utrinque prominulis, terliariis laxis ac parum conspicuis ; petiolo bre- 
vissimo, nempe vix semicentimetrum æquante, crasso et sordide tomentoso. ANTHEMIA 
geminatim alaria, petiolo nonnihil longiora, patentissima imo et patenti-demissa, simpli- 
cia, pauciflora (floribus 2-6 scorpioideo more ordinatis, pedicelloque 2 mm. circiter longo 
sigillatim fultis), ex integro rufo-tomentella, nunc unisexualia, nunc contra androgyna, 


364 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 
floribus masculis tune ut solet superioribus. PERIGONIUM utriusque sexus exiguum, glo- 
boso-utriforme, in ore anguste constricto et instar rostelluli nonnihil producto obsolete 
2-6-crenatum, crenis obtusissimis brevissimis et vix æqualibus, in parietibus autem (cras- 
sissimis) glandulis colore albenti micantibus et suaveolentibus fætum, extus adpresse to- 
mentosum, intus e contrario glaberrimum; velo maris nullo, feminæ verum conico acuto 
tomentoso et ore angustissimo pervio. SraMiNA 8-12 subæqualia, glaberrima, vix ac ne 
vix exserta, aut quidem inclusa, 05 perigonii impedientia ; filamentis ovatis v. oblongis, 
tenuibus (petaloideis) , superne angustatis ob{usis vel truncatulis; antheris breviter oblon- 
gis et more solito apertis. CALYCIS FEMINEI loculi fertiles 6-8, monocarpidiati; carpidia 
glabra, singula in stylum longum inferne sericeum (pilis dilute stramineis) abeuntia ; s/yli 
sub velo coaliti, columnam breviter exsertam teretemque sistentes, paucis extremo apice 
liberatis. Frucrus increscendo partim glabrescit et sæpe gibbus, deformis aut obliquus 
evadit, ore perigonii non mutato; maturus nigrescere dicitur. 

Provenit in campis apertis secus flumen Tocantins Brasiliæ centralis, oppidulum S. Joao das duas 
barras inter et Porto imperiale. Klorebat julio et augusto. (Wevoezzn Herb. propr. (coll. anno 
1844] n° 2472.) 


(Herb. Mus. par.) 


Habitum præ se fert Citriosmæ quianensis à divergentifoliæ (vid. supra), cui utique 
propter foliorum formam vestitum naturamque et anthemiorum fabricam proxima dicenda 
est; distinguitur apprime racemis brevissimis, calycibus globosis quasi utriformibus et 
in ore rostelliformi obtusissime crenatis, nec non staminibus inclusis et aliter effiguratis. 


44. Crrriosma RiGINEÆ. 
(Tab. xxx.) 


C. ramis crassis et saturate rufo-tomentosis; foliis oppositis, breviter 
petiolatis, longe ovato- ellipticove-oblongis, acuminatis, basi rotundis, in 
costa superne rufo-tomentosis, postice pallidis itidemque tomentosis; anthe- 
miis longiusculis, erectis, adpresse tomentosis, a basi ad apicem conferti- 
floris, semel aut semel atque iterum dichotomis; floribus femineis subsessi- 
libus ac rufis, masculis multo longius pedicellatis et cinereis; perigonio 
masculo late aperto integroque, femineo anguste pervio; staminibus 6 in- 
clusis, crassis; carpellis vulgo 4, sericeis. 


Citriosma Reginæ Tul., loc. cit., 


ArBor monœca. Rami (de foliferis hornotinis dico) medullosi, crassi, hinc et inde 


DRUPACEÆ : CITRIOSMÆ. 365 


alternis vicibus compressi, panno spisso et rufo-ferrugineo, e pilis stellato-fasciculatis et 
divaricato-implexis, primodum involuti, seniores autem facti partim glabrati. For1A 
decussatim opposita, ovato- ellipticove-oblonga, acute acuminata, basi rotundala, minute 
et abunde punctato-glandulosa (luci obversa), 18-20 centim. et quod excedit longa, 5-7 
centim. lata, recentissima utrinque dense rufo-tomentosa, adulta in pagina superna laxe 
piligera (pilis solilariis v. fasciculatis), ætate provectiora antice (in costa serius) penitus 
glabrata; venis supra planis v. impressis, subtus prominentibus et laxe anastomosantibus 
(pagina postica decolore ); petiolo antrorsus deplanato, centimetrum vel sesquicentimetrum 
longo ac toto densissime rufo-tomentoso. ANTHEMIA monϾca, geminatim axillaria, erecta, 
3-4 centim. longa, integra dense et adpresse tomentosa, inferne rufa, superne autem 
cinerea, a basi ad apicem floribus confertis et subsecundis onusta, vulgo singula nonnihil 
supra basin dichotoma, cruribus simplicibus aut apicem versus bifurcis; floribus exiguis, 
femineis inferiorem, masculis supernam anthemii uniuscujusque partem tenentibus. PERI- 
Goxiom masculum pedicello 5 mm. circiter longo suffultum, calyptriforme s. obconicum, 
late scilicet apertum et in margine crasso repandoque integrum, extus argyro- s. cinereo- 
tomentosum, intus autem glabrum. STAMINA plerumque sex brevissima, receptaculi nempe 
aciem non excedentia, crassitudine inæqualia (latiora exteriora), introrsa et glaberrima ; 
filumentis subcarnosis (antice quidem, ni fallor, tumentibus), late ovatis, apiceque post an- 
thesim truncatis; antheris ut solet totis adnatis, subapicalibus, 2-lobis, lobis singulis valva 
solubili primodum tectis. PERIGONIUM femineum ovatum s. ovato-globosum, quandoque 
irregulariter costato-angulosum, obtusum, pedicello vix 2 mm. majori innixum, extus totum 
rufo-tomentosum (panno tenui densoque), in apice pervio obsolete eroso-crenulatum aut 
subintegrum (limbo libero vix ullo), veloque glabro nonnihil prominente et angustissime 
perforato clausum , intus utplurimum #-loculatum et 4-carpidiatum, septis parietibusque 
(crassissimis et glandulis rubentibus copiosissime scatentibus) glabris. CARPIbIA rufo- 
sericea in stylum glabrum procurrentia; stylis sub vertice perigonii coalitis, brevissime 
exstantibus nec ultra foramen dissociatis. (Fructus desunt.) 


Oritur in Brasilia. (Herb. Lessert.) 


Specimen adumbratum in herbario quodam olim e Brasilia ad JosEPHAM, NAPOLEONIS 
magni uxorem, misso repertum est; postea in manus celeb. VENTENATII venit nuncque 
in phytotheca Lessertiana continetur. 

Citriosma Reginæ admodum congener est et Citriosmæ cristatæ Pœpp. et Endl. et 
Cutriosmæ cuspidatæ nostræ infra descriptis; huic ob florum utriusque sexus structuram 
præsertim affinis est, sed facile ab utraque et analogis distinguitur; nescio quidem utrum 
speciem melius definitam inter cæteras nostri generis repereris. Pubis natura illiusque 
quum in ramis tum in foliis distributione ad Citriosmam bifidam Pæpp. et Endl. (sup. 
p. 355) accedit. 


366 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


45. CITRIOSMA CRISTATA. 


C. ramis initio minutissime lepidotis, tandem glabratis; foliis oppositis, 
amplis, oblongo-lanceolatis, acuminatis, integerrimis, adultis utrinque gla- 
berrimis et subcoriaceis ; racemis crassis ac lepidotis ; floribus omnibus longe 
pedicellatis, masculis confertissimis et 12-15-andris; perigonii ore integro, 
masculi lato, feminei 8-10-gyni angustissimo ; stylis brevissime exsertis. 


Citrosma:cristatum Pæpp. et Endl., Nov. Gen. et Sp.plant., tom. IL (1838), p.47, tab. 164. 
Citrosma macrophylla Mart., mse. in suopte Herb. et sched. 


ARBUSCULA monœca, circiter biorgyalis ac, ut refertur, pauci-ramosa. Rami foliferi 
medullosi, teretes sed in nodis hine et inde alternatim compressi, primitus lepidibus dis- 
ciformibus minutissimis et confertissimis obtecti proptereaque cinereo-rufali, mox verum 
accrescendo quasi ex toto glabrati aut sparsim tantum lepidiferi, lepidibus eciliatis immi- 
nutisque. FoLra decussatim opposita, longe oblonga aut oblongo-lanceolata, breviter 
acuminata, basi attenuata, 25-35 centim. longa, 6-9 centim. lata, integerrima, antice in 
principio glabra, postice vero parcissime lepidifera, adulta utrinque glaberrima et minu- 
tissime glanduloso-punctata (luci obversa), petiolo insuper valido, superne canaliculato et 
acute marginato, sparsim minutissimeque lepidifero,suffulta; nervis crassis, tertiariis mire 
transversim parallelis., RAcEMI geminatim alares, crassi, sæpius compresso-di!atati ramum- 
que fasciatum fingentes, apice præsertim copiose lepidoti, 2-3 centim. longi, patentes, ultra 
medium laxiflori (feminei), apice autem confertiflori (masculi). FLORES utriusque sexus 
pedicello { centim. circiter longo patenti æquali et lepidifero in structi, feminei numero 3-6, 
maseuli 15-20. PERIGONIUM masculum poculiforme, anthesis tempore late apertum et in 
acie integrum, veli rudimento nullo. SramiN4 12-15 subæqualia, vix exserta, glaberrima, 
imis perigonii parietibus inserta, omnia introrsa; flamenta petaloidea, lineari-ob'onga, 
basi vero laliora et in vertice acutata; anthera ovata, 2-loba, paginæ sustentaculi anticæ 
sub illius apice tota adnata, et ex more valvatim dehiscens, valvis ovato-rotundis, exi- 
guis, à basi summotenus circumcirea solutis, ab invicem liberis et revolulis persistenti- 
bus; polline pallido. PerrGonIom femineum globosum v. globoso-conicum, limbo distincto 
subdestitutum, ore quasi integro anguste apertum, velo conico breviter ultra protracto, 
os integrum replenti, perlusoque clausum, intus denique glabrum et 8-10-loculatum, 
loculis monocarpidiatis. CarpipiA sessilia, nonnihil puberula, punctato-glandulosa, in 
stylum longum ut solet desinenlia; styli, sub veli tegmine jam coaliti, extus brevissime 
prodeunt nec in aere desciscunt. OvuLumsolitarium, obovatum, anatropum, imo carpidio, 
ut Citriosmeæ decet, insertum, erectum. Frucrus immaturus globosus, glabratus veloque 


DRUPACEZÆ : CITRIOSMÆ. 367 


superstite nec ampliato et columella stylorum prominula integraque simul mucronulatus. 


Oritur in Brasiliæ borealis prov. do Rio Ne ro, ad margines sylvarum, haud procul ab oppidulo 
P 9 5 » PP 
ÆEga (Manrio PorppiGroque testibus); viget etiam in Guiana gallica, auctore ManriNo, 


(Herb. Mus. par., monacensis, vindobon. et berolin.) 


Speciminibus Pæppigianis quæ mihi præsto sunt per errorem adjuncta est. schedula 
sic conscripta : « 2664, Citrosma radiatum Pœpp., N. Gen., 11, 45. » 

In descriptione Pœppigiana arboris hujus perperam scribitur pedicellum floris feminei 
fulcimine masculo duplo longiorem deprehendi; stamina duplici tantum serie perigonio 
inseri, eorumque filamenta in medio constringi ; antheræ loculos remotos esse et longitu- 
dinaliter dehisci; ovulum pendere ; stylosque in flore divergentes, in fructu solum stig- 
mala sua consociare. Num etiam odor aromaticus Citriosmis solemnis huic desit, ut vult 
PosppiGius, maxime dubito, cum ejus folia punctato-glandulosa de more reperiantur ; 
flores saltem aqua tepida emollitos suaveolentes effici facile compertum babui. Glandulæ 
olentes in foliis recentibus rarissimæ videntur , in adultis autem abundant. Icones ana- 
lyticæ Pœppigianæ itidem in multis peccant. 

Specimina guianensia a brasilianis recedunt floribus utriusque sexus ni fallor minoribus 
et brevius pedicellatis, femineisque acutioribus. 


46. Cirriosma cusPIDATA. 


C. ramis exilibus, teretibus, initio lepidibus admodum velatis et argyro- 
rufulis; foliis oppositis, breviter petiolatis, oblongo-lanceolatis, longe et 
anguste cuspidats, supra glaberrimis, postice parcissime lepidiferis aut 
penitus glabris ; racemis confertifloris, abunde lepidiferis ; floribüs femineis 
paucis et subsessilibus ; perigonio masculo longe pedicellato, 4 G6-crenato, 
et late aperto ; staminibus 4-6 brevissimis carnosisque. 


Cilriosma cuspidala Tul., in Ann. sc. nat., tom. cit., p. 40. 


ARBoR monϾca. Rami foliiferi exiles, teretes; novelli lepidibus innumeris, disciformi- 
bus, in ambitu ciliatis, argyro-fuscis, nitidis, confertissimis et adplicatis onusti prorsusque 
velati; annotini partim glabrati et lichenibus parasitantibus, variegati. FoLrA opposita, 
oblonga v. oblongo-lanceolata, cuspide s. acumine anguste lineari, 1-2 centim. longo 
obtusoque terminata, basi breviter attenuata, integerrima, 10-15 centim. longa, 3-5 cen- 
tim. lata, et utrinque mox glaberrima, ima autem costa sparsim lepidigera ; venis secun- 
dariis exilibus, paucis, maxime remotis, limbi marginem non pertingentibus, sursumque 
versus arcuatis et invicem anastomosantibus : peliolo semi-tereti, antice canaliculato, 
centimetro breviore, primodum lepidibus tecto, poslea vero, pra. maxima parte gla- 


368 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


brato. ANTHEMIA (racemi) geminatim axillaria, sesquicentimetrum circiter æquantia, 
patentia, lepidibus ex integro cooperta, atque e basi confertiflora, floribus exiguis et 
secundis, femineis 3-5 infernis et subsessilibus, masculis contra (12-15 numero) pedicello 
6-8 mm. longo singulatim instructis. PERIGONIOM maris hypocrateriforme, in margine 
crassum et plerumque 4-6-crenatum, crenis quatuor semper reliquis multo majoribus, ob- 
tusissimis, inter se vix æqualibus, tandem patulis introrsumque glabris; pocillo, cavitatem 
dico, glabro, stamina fovente, initio membrana e faucibus nata partimvelato, anthesis autem 
tempore latius aperto. SrAMINA utplurimum 6 quorum # exteriora et perfectiora peri- 
gonii divisuris majoribus opposita, cuncta glabra introrsa brevissima et inclusa; flamentis 
crassis (carnosis), ovato-oblongis, oblusissimis et quidem (effetis) subtruncatis, imoque 
perigonio insertis, interioribus basi nonnihil coalitis; an/hera de more apicali, tota ad- 
nala, late ovato-triangulari, obtusa et 2-oba, bursis singulis valva tandem revoluta oc- 
clusis; polline luteolo. PEriGonita femineum ovato-acutiusculum, angulosum, limbo 
brevissimo (vix conspicuo) obsolete et obtusissime 4-6-denticulato instructum, in velo 
obtuse conico et prominenti angustissime pervium, intusque 4#-6-locellatum et totidem 
carpidiatum. CarpiorA glaberrima in stylum longum singula desinunt; styli in flore vir- 
gineo liberi et inclusi, sub apice, connubii tempore, breviter coalescunt unitique extra 
calycis foramen nonnihil protrahuntur. 


Oritur in guiana batava (Hosruaxni Herb. nn. 955 et 1167). 
(Herb. Mus. paris., Lessert. et Webb.) 


Stirps hæc Citriosmeæ cristatæ Pæœpp. et Endi. affinis est, sed multis notis distincta, 
v. gr. floribus femineis paucis et subsessilibus, masculis aliter effiguratis et oligandris. 


47. CiTRIOSMA DECIPIENS. 


C. abunde lepidifera; foliis oppositis, amplis, ovalibus, ovato-oblongis 
aut sublanceolatis, acute acuminatis, basi attenuatis, integerrimis, petiolatis 
et supra tandem glabratis; anthemiis simplicibus v. bifurcis et laxifloris ; 
floribus utriusque sexus longiuseule pedicellatis, et patenti-demissis, mas- 
culis minoribus paucis supremis veloque destitutis, femineis autem velo 
anguste conico-fistuloso iustructis; perigonii limbo calyptriformi oreque 
integro pervio; staminibus 4-6 decussatis, brevissimis, totis inclusis; carpi- 
diis 12-15 rufo-sericeis; stylo unico, ex omnibus coalitis, longiuscule 
exserto. 


Conuleum quyanense À. Rich., Monogr. Elæaqgn., in Act. Soc. Hist. nat. par., tom. [ (1823), 
pp. 391 et 406, tab. xxv (fig. € analytica malefida, neutiquam vero congrua.) 


ARBUSCULA monϾca, RAMI horni crassi, alternis vicibus inter nodos dilatatos hine et 


DRUPACEÆ : CITRIOSMÆ. 369 


inde compressi, lepidibusque peltiformibus, adplicatis, in ambitu subintegerrimis, aureo- 
fulvis et laxiusculis tecti; annolini obsolete tetragoni v. subteretes facti, glabrati, corti- 
ceque pallescente vestiti. FoLrA opposita, ovata, ovato-elliptica v. sublanceolato-oblonga, 
acute breviterque acuminata, basi attenuata imo et in petiolum nonnihil decurrentia, 
8-20 centim. longa, 5-7 centim. lata, integerrima, utrinque (subtus multo copiosius ) 
lepidifera, senescendo antrorsum glabrata, opaca et eglandulosa (exsiccata saltem), petio= 
loque late canaliculato, 12-30 mm, longo diuque copiose lepidifero sigillatim innixa; venis 
secundariis exilibus paucis et subtus tantum prominentibus, costaque, reliquis vix conspi- 
cuis. ANTHEMIA monœca (pleraque saltem), geminatim axillaria (gemma solita v. inno- 
vatione recenti interposita), aut quaterna in eadem rami principis axilla, tumque ramuli 
secundarii radicibus insita et geminatim opposita, nunc simplicia, nunc medium versus 
dichotoma et in ala florifera, cruribus divaricatis simplicibus et laxifloris, omnia gracilia, 
licet rigidula erectoque-patentia, 4-6 centim. et quod superest longa, nec non ex omni 
parte lepidibus confertissimis, luteolis, centro rufo affixis, orbiculatis (oculoque armato 
minutissime in ambitu denticulatis) cooperta et velata; pedicellis 4-6 mm. longis; bracteis 
bracteolisque ovato-dentiformibus, minimis citoque caducis. FLORES masculi ex anthe- 
miorum parte summa nati, femineis subpauciores ac paulo minores nec longius pedicellati. 
PERIGONIUM uniuscujusque initio clausum obovatum et obtusissimum (alabustrum), tan- 
dem vero subrhomboideum oreque s. potius poro summo integerrimo v. eroso pervium, 
intus cavum (cavernula simplici, vix pubente aut prorsus glabra, ac saltem lepidibus desti- 
tuta) nec velo impeditum. SrAMINA 4-6 imo perigonio confertim inserta, decussatim 
opposita, exigua, glaberrima totaque inclusa; flamentis crassis, brevissimis et exappen- 
diculatis; antheris continuis, inilio late subhippocrepicis et obtusissimis, postea magis 
elongatis et de more valvatim dehiscentibus, valvis revolutis tenuibus et albentibus. 
FLOoREs feminei masculis longiores et lageniformes; perigonio enim uniuscujusque deor- 
sum ventricoso (parietibus incrassatis), sub fauce autem nonnihil constricta in limbum 
tenuiorem conicum poroque anguste pervium (quem tandem cireumscissum et deciduum 
dicit RicHARDus) conformato, prætereaque velo e fauce nato et in fistulam angustam nec 
exstantem excrescente instructo ; ejusdem perigonii penetralibus ex assueta norma multi- 
locellatis et polygynis, locellis, ob septa omnia in cavernulæ centro acie coalita, in orbem 
unicum dispositis et in omni pariete præter morem copiosissime lepidiferis. OVARIA 12-15, 
singula in singulis locellis, anguste oblongo-linearia, spisse sericeo-pubentia (rufula), solito 
angustius sessilia, e parietibus tenuibus et eglandulosis facta, unilocularia, uniovulata, etin 
stylum exilem prælongum glabrumque sigillatim abeuntia ; stylis in veli fistuliformis angus- 
tias convenientibus, sub illius orificio coalescentibus et in modum columellæ solidæ teretis 
totiusque integerrimæ longiuscule exstantibus. OvuLuM ut assolet anatropum, obovatum, 
rectum, glaberrimum, ex imo ovarii pariete natum assurgensque. {Fructus desunt.) 


In sylvis Guianæ gallicæ beato L.-C. Ricnarno primum occurrit, anno 1789, et nostris in tempori- 
bus cl. ManTINo. 
(Herb. Mus. par. et Webb.) 


ARCHIVES pu Muséum. T. VIIL. 47 


370 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 

Discrimina bene multa inter Citriosmam decipientem el congeneres analogas interce- 
dunt, quæ in anthemiis laxifloris, perigoniique utriusque sexus peculiari fabrica præcipue 
versantur. Decipientem dixi eo quod beat. ACHILLEM RICHARD immo et verisimiliter illus- 
trem ejus parentem, Lup.-CLAupDiUM nostrum, mirum in errorem de sui floris intima 
structura suisque proximis induxerit. Quod flores ejus masculos, femineis recentibus haud 
multum dissimiles, non agnoverint, plantamque propterea diϾcam immerito crediderint, 
ignoscentur ; at quis non maxime mirabitur hosce sagacissimos naturæ vegetabilis scruta- 
tores cavernulam unicam, ovarium unicum in penetralibus perigonii feminei tantum 
deprehendisse, cum e contrario tam numerosis locellis carpidiferis illud confoderetur? 
Stirps nostra Citriosma sincera est Elæagnisque longe aliena, quanquam aliter senserint 
Ricuarpr ambo et scctatores, quos inter ill. ENDLICHERUS (Gen. pl., p. 384, n. 2114, et 
Enchir. bot., p. 212). 


Species mihi ignote : 


48. Cirriosma Discoror (Pœpp. et Endl., Nova Gen. ac Sp. PI., tom. IN 
[1838], p. 47) monϾca, foliis oppositis, oblongis, attenuato-acuminatis, basi 
obtusis, integerrimis, glaberrimis, supra nitidis, subtus in costa ob pubem 
stellato-lepidotam scabridis; ramulis anthemiisque pariter lepidotis ; pedun- 
culis axillaribus geminis, abbreviatis et multifloris, superiore masculo; pedi- 
cellis cymosis ; perigoniis pentagynis, tandem monocarpis. 


Crescit frequens cirea Egam Brasiliæ boreali-occidentalis. 


9. Crrriosua rrecaprora (Pœpp. et Endl., op. cit., tom. 11, p. 48) mo- 
nœca, foliis oppositis, longe petiolatis, obovato-oblongis, acuminatis, basi 
acutis, remote denticulatis, supra glabris, subtus (ramulisque et inflores- 
centia) stellato-pubescentibus ; racemis axillaribus, numerosis, fasciculatis ; 
perigoniis masculis ovato-urceolatis et decandris (?), femineis trigynis ac 
tandem monocarpis. 

Nascitur in sylvis primævis provinciæ brasiliensis Maynas dictæ, floretque decembri. 

5o. Crrmiosra raDraTaA (Pæpp. et Endl., vol. cit., p. 48) monœæca, foliis 
oppositis, longe petiolatis, obovato-ellipticis, acutis, basi cuneatis, denticu- 
latis, supra scabro-pubescentibus, subtus (petiolis ramulisque) dense ac mol- 
liter tomentosis ; racemis axillaribus, numerosis, fasciculatis; perigoniis mas- 
culis ovato-urceolatis ; fructibus depressis. ( Citriosma tomentosa R. et Pay. ?) 

Viget cum præcedente itemque decembri floret. 


Synonymon Pavonianum hic dubitanter allatum a cl. Pogpp1Gr0 citato mutuatur. 


DRUPACEZÆ : CITRIOSMÆ. 371 

51. CITRIOSMA BRASILIENSIS (Spreng., Syst. vegel., t. II, p. 545) foliüis 

oppositis, oblongis, utrinque attenuatis, denticulatis, et subtus stellato-pu- 
bentibus; ramis teretibus; calycibus aggregatis, 4-carpis. 


Brasiliæ indigena est et SELLOwI0 lecta. 


52. Cirriosma GLABRA (Spreng., loc. cit.) foliis oppositis, breviter petio- 
latis, oblongis, utrinque attenuatis, glaberrimis, subtus discoloribus, paral- 
lele venosis, ac rare dentatis ; pedunculis ternis, trifloris, abbreviatis. 


In Brasilia yiget, SecLowiIoque reperta est. 
Ad Mollinediam potius spectare videtur. 


53. Cirriosma pyricarPa (R. et Pav., Syst. veget. FI. per. et chil., tom. I, 
p- 264) foliis oblongo-obovatis, acuminatis, basi excavatis, dentatis; stami- 


nibus 6-8. 


Stirps est 3-orgyalis, sylvatica et peruana;-circa Cuchero, Chinchao, Pozuzo, Muña, Pillao, a 
junio in augustum usque ad rivulos floret (Cfr. auct. cit. nec non et PogppiGir Nov. Gen., Il, 48). 


Ad Citriosmam pyricarpam R. et Pay. trabitur, in Herbario Webbiano, specimen Pavo- 
nianum quod sub cognomine Cilriosmæ asperæ, PAVONIOipsi (autographo) adhibito, supra 
(p. 32#) descripsi. 


54. Cirriosma DenraTA (R. et Pav., loc. cit.) foliis obovato-ovalibus, 
acuminatis, basi excavatis, duplicato-dentatis ; staminibus 4-5. 


Frutex est 4-ulnaris et in nemoribus Peruvianorum (ut puta circa Pillao, Chinchao) augusto et 
septembri florere dicitur. In resione subandina, prope Cuchero, cl. PogpriGio florifera julio occurrit 
(Cfr. Pæpp. et Endl., Nov. Gen. et Sp. pl., t. Il, p. 48). 


In phytotheca Webbiana continetur specimen Pavonianum (peruanum) Ælacurtiæ 
(Hisingeræ) cujusdam à F. prunifolia HBK. non multum dissimilis, cui famen adjuncta 
est, perperam certe, schedula Pavoniana sic inscripta : « Citrosma sp. nov. fl. masc. » 


55. Cirriosma ToMENTOsA (R. et Pav., op. cit., t. 1, p. 265) foliis oblongc- 
ovatis, serrulatis, tomentosis ; staminibus 10-12. 


Frutex 4-ulnaris, præcedentium comes, augustoque et septembri florens. 


Eadem est verisimiliter, ut jam dixi, ac Citriosma aspera auctorum laudatorum meique 
(Cfr. sup., p. 32#). 


372 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


56. Crrriosua oBLonGiroLia (R. et Pav., vol. cit., p. 266) foliis oblongis, 
acuminatis, integerrimis; staminibus plurimis. 


Frutex 3-ulnaris, e sylvis peruanis (Chacahuassi), septembrique et octobri flores edens. 


Ad Citriosmam guianensem Aubl. (sub Siparuna) accedere videtur. 


Species marine dubie : 


57. CiTRioOSMA ALTERNIFOLIA (Spreng., Syst. veget., t. IL, p. 545) foliis 
alternis, oblongis, obtusis,{integerrimis, subtus villosis; calycibus subses- 
silibus, aggregatis, et 4-carpis. 


Crescit, ut perhibent, in Brasilia et SELLOwIO obvia est. 


53. CirRiOSMA PANICULATA (Spreng., loc. cit.) foliis alternis, oblongis, 
opacis, glabriusculis, acutis, integerrimis; ramulis teretibus, ferrugineo- 
tomentosis; pedunculis paniculatis elongatis. 


Provenit in terris brasiliensibus, SELLOWI10 auctore. 


E genere excludantur : 


1. Citriosma Schottiana SPRENGELIT quæ Mollinedia brasiliensis Scaorrio mihique 
est (vid. infr., p. 377). 

2, Citriosma dimidiata ejusd., msc. in Herb. Mus. berol. (Herb, Sellow. n. 1383), 
quæ ad LauriNEAS utique spectat. Stirps est fortassis eadem quæ sub Citriosmæ pani- 
culatæ citato cognomine locum obtinuit in Systemale veget., tom. IT, p.545. 

3. Citriosma Selloi ejusd., Syst. veget., t. IT, p. 545, quæ Mollinedia cinerea GARD- 
NERO (sub Zetratome) mihique, 

4. Citriosma triflora ejusd., op. cit., t. IE, p. 54%, quæ Mollinedia triflora mihi. 

5. Citriosma umbellata ejusd., vol. cit., p. 545, quæ Mollinedia umbellata mihi. 

6. Citriosma tomentosa Spreng., msc. in Herb. Mus. berol. (non R. et Pav.), quæ 
Symplocos est (SELLOWIT Herb. n. 169%). 


SECTIO ALTERA. 


MONIMIEÆ GYMNOCARPÆ,. 


Ovaria virginea aut recens fœcundata jam nuda. 


+ Antheris hippocrepicis, rimis confluentibus. 


IV. MOLLINEDIA t. 


(Tab. XXxI-XXXHII.) 


MoLuinenia R. et Pav., F1. peruv. et chil. Prodr. (1794), p. 72, tab. XV; Syst. veget. Fl. peruv. 
et chil., t. 1 (1798), pp. 142-443. 

TETRATOME Pœpp. et Endl., Nov. Gen. ac Sp. pl., tom. IT (1838), p. 46. — Walp., 4nnal. Bot. 
syst., tom. [ (1850), p. 572, n° 2017/1. — Herm. Crueg., in Linnæa, tom. XX (1847) 
pp- 414-115. 

TérraTomME et MozriNeDiA Endl., Gen. pl., p. 1378, nn. 2017/1 et 2019/1; Suppl. Il, p. 35, et 
Suppl. IV, p. 1, p.56. 


Frorss diclines, diœci ?, apetali. PeriGoniuu utriusque sexus in ore cru- 
ciatim quadrifidum s. 4-partitum, divisuris duabus exterioribus oppositis 
integerrimis, interioribus totidem vulgo a prioribus dissimilibus, nempe in 
appendicem introflexam et sæpius dentato-repandam protractis ; lobis 4 multo 
rarius subæqualibus; masculum globosum, obconicum v. turbinatum, sub- 
quadrangulare integramque, anthesi peracta, decidens; fermnireum urceola- 
tum, nempe basi maxime dilatatum et in collum angustatum desinens, quan- 
doque contra late cylindrico-campanulaceum nec ore angustiore apertum, 
semper vero, ut videtur, post anthesin nonnihil supra basim cireumscissum, 
parte superstite instar receptaculideplanati et anguste marginatiovaria gravida 
cingente, suffulciente. SramiINA numerosissima (32-40) vel pauciora ( 12-24), 
totam perigonii intimi paginam sub fauce (nunquam constricta) vestientia, 
stipatissima, alterno multiplicique ordine distributa, sessilia, libera extror- 
saque ; filamentis brevissimis, crassis et in connectivum subito abeuntibus ; 
antheris ovato-hippocrepicis, obtusissimis , 2-lobis, lobis s. bursis hinc sulco 
partim discretis, illinc autem (a tergo) deplanatis, vertice conjunctis simulque 


! Genus dicatum viro nobili Francisco DE MoLLINEDO qui superiore sæculo exeunte, de re herbaria 
apud Matritenses bene meritus est. 

? Flores utriusque sexus in eadem arbore, v. gr. in Mollinedia tomentosa Benth. (sub Tetratome) 
quandoque occurrere, auctor est HarrweGius (Cfr. BeNraami Pl. Hartw., p. 250). 


374 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


rima communi (antica v. laterali) hippocrepica late apertis, parietibus cras- 
siusculis et integris persistentibus; poline luteo v. nitidius aureo, pulvereo, 
granulisque globosis et simplicibus composito, Ovarra vulgo numerosissima, 
exigua,cuneiformia, confertissima sed inter se cujuslibet adglutinationis exper- 
tia, exteriora quidem plane enim libera nec perigonii parietibus latere adnata, 
cuncta receptaculo insidentia , in vertice dilatato glabra, styloque brevi tereti 
rigidulo centrali nec apice incrassato v. partito singulatim terminata, intus 
unilocularia et 1-ovulata ; oulo anatropo, ovato, recto, e summo loculo pen- 
dulo et glaberrimo. Faucrus ovariis pauciores, itidem sessiles (aut subses- 
siles) et ovati, maturi drupacei, glabri aut pubentes. Epicarpium tenue; 
mesocarpium crassitudine vulgo mediocre ; endocarpium item tenue, crus- 
taceum, utrinque leve et fragile. Semen loculum implens; testa tenui, hilo 
lato rapheque lineari notata; albumine crassissimo, firmo, vix oleoso, et 
canaliculo centrali angustissimo corculumque fovente perforato. Emrsryo 
teres, linearis, rectus , e caudicalo longo, cotyledonibusque duabus multo 
brevioribus , ovato-obtusis, æqualibus, tenuibus, planis, et facie antica sibi 


invicem applicitis. 


AnBoREs frulicesve in America tropica vulgatissimi, paucissimi Austraz 
lasici, Fours oppositis ternisve, simplicibus, estipulalis, parce remoteque ser- 
ratis, pubentibus glabrisve, utplurimum eglandulosis et inodoris; Aninemus 
terminalibus v. solitarie axillaribus, singulis e cyma triflora (v. abortu 
uni- aut 2-flora) unica, aut pluribus in racemos modo breves corymbosque 
mentientes modo elongatos et apice frondiferos digestis, cæterum decussatis 
aut ternis et in cujuslibet bracteæ (folie) axilla solitaris. 


Genus a clarissimis Æloræ peruvianæ auctoribus Mollinedia dictum, nobilem specierum 
gregem limites intra naturales facileque definitos coneludit. Idem ipsum est quod recen- 
tiori tempore a clariss. PorpriGio et ENDLICHERO Tetratome salutatum audiimus, 
Tetratome quidem super floris feminei structura non parum a Mollinedia recedere 
videtur; characteres yero qui illi de hoc argumento adseribuntur a stirpe, ni me omnia 
fallunt, peregrina, nempe à sola Zetrulome lepidota Pœpp. et End. quam Ci/riosmeæ jure 
vindicant (vid, sup., p. 359), imprudenter desumpti sunt,. 

Mollinediæ vinculis quam proximæ necessitudinis, Citriosmarum instar, inter se veli- 
gantur, notisque paucis alias ab aliis discriminari diceres; res tamen ita nobis se habet, 
necspecierum angusta definitio tantis premitur difficultatibus, nisi yerisimiliter ob defectum 
specimioum quæ absolutiori examini necessariisque collationibus inservirent; neutiquam 
propterea dubito quin phytologi, sub ipso Americæ tropicæ cœælo vitam degentes, feliciora 


DRUPACEÆ : MOLLINEDIÆ. 375 


studia de plantis nostris multo facilius institucrent; utinam ideo nova olim Prsonum et 
MARCGRAVIORUM in terris Payonianis appareat soboles, cui si aliquantulum adjuménti 
his in pagellis parare potuerim, optatam tetigero metam. 

Porro Mollinedias sub signis varis instruere, ita ut singulæ species tutius recognosce- 
rentur, frustra, dolens fateor, tentavi. Mollinedia ovala, gracilis, cinerea, floribunda et 
racemosa pubem sericeam cinereamque, in anthemiis apprime, vulgo induunt; repande, 
longifoliæ et brasiliensis folia tomento fulvo, ad tempus saltem, vestiuntur; ibaguensis 
anthemia peculiariter sericeo-hirta sordidaque deprehenduntur; longifolia; macrantha, 
campanulacea et clavigera inter cæleras ob perigonia ampla dense saturateque fulvo- 
tomentosa facile dignoscuntur; nigrescens, laurina et viridiflora vix pubent et comptæ 
sunt; pellucens, nilida et ligustrina parvifoliæ universa glabritie insigniuntur; reliquæ 
americanæ ilidem utplurimum parce pubent et microphyllis similiter adnumerandæ sunt. 


A. Americanæ. 


1. MOLLINEDIA OVATA. 


M. ramis novellis minutissime sericeo-pubentibus, pallidis; foliis oppo- 
sitis, late ovato-ellipticis, breviter acuminatis, acutis, basi rotundatis, ultra 
mediam aciem remotissime serratis aut totis integerrimis, posticeque parcis- 
sime puberulis; cymis masculis minute sericeo-pubentibus; perigonii divisuris 
internis longe appendiculatis ; staminibus copiosis; receptaculo femineo et 
carpidiis argyreo-sericeis. 


Mollinedia ovata R. et Pav., Syst. veget. F1. peruv. et chil., t. T, p.143. 


FrurTex diæcus et 2-orgyalis (auctore PAvonI0) framis primitus minutissime et parce se- 
riceopubentibus, tandemque glabratis, teretibus, sed in nodis compressis. FoLra late ovata 
v. ovato-elliplica, acuta seu breviter et acute acuminata, basi rotundata, tota integerrima 
vel ultra mediam aciem remote et tenuiter crenato-serrata (dentibus admodum exiguis, 
sinubus obtusissimis), 10-20 centim. longa, 6-10 centim. et quod excedit lata, tenuia, opaca, 
noyissima utrinque minutissime sericea et quapropter argyrea, adulta vero vix conspicue 
sericeo-puberula et superne glaberrima; petiolo antico late canaliculato et 6-10 mm. 
longe; venis postice tantumprominentibus, exilibus et laxissimis. CyMÆ masculæ trifloræ, 
singulæ pedicello gracili, apice 2-bracteolato (bracteolis lineari-acutis, albido-tomentellis, 
patentissimis caducisque) et 2-3 centim. longo suffultæ, ex imis innovationibus brac- 
teigeris (bracteis perexiguis ciloque caducis) natæ, oppositæ, numero utplurimum 
& superpositæ, nec non ex toto, initio saltem, sericeo-pubentes et propterea albidæ. 
Alabastrum obconicum, superne depressum et 4-gonum. PERIGONIUM autem apertum 
late calyciforme, amplum, extus minutissime sericeo-puberulum aut quasi penitus glabra- 


376 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


tum, intus glaberrimum; limbi divisuræ 4, duæ scil. externæ late ovato-triangulares, 
subacutæ et integerrimæ, duæ autem interiores prioribus decussatim alternæ , ovato- 
oblongæ, in appendicem angustatam obtusam tenuatam, varie repando-laceram aut sub- 
integerrimam, basique sæpius 2-dentatam longe protractæ et penitus introflexæ. SrAMINA 
32-36, series verticales 8-9 oppositi-sepalas in pariete continuo perigonii sistentia, stipa- 
tissima et glaberrima ; filamentis brevissimis, subnullis; antheris continuis, ovato-oblongis 
acutiusculis v. obtusis, extrorsis, rimaque unica hippocrepica late tandem hiantibus. ANTHE- 
Mi1A feminea solitarie axillaria, minutissime et adpresse luteolo-sericea, demum vero partim 
glabrata, nunc e flore unico sese in peduneulum sub apice 2-bracteolatum excipiente, 
nunc e cyma triflora aut peduneulo (racemo ) 6-8-floro et 2-3 centim. longo, floribus tunc 
decussatim oppositis singulisque pedicello 10-15 millim. longo et in medio brevissime 2- 
bracteolato innixis. RECEPTACULUM (perigonii pars inferior plus minus deplanata) extus 
minutissime luteolo-sericeum, antice sericeo-albicans, in ambitu crasso sæpe rimosum, 
et polygynum (carpidia 22 et plura, ni fallor, numerare licet, eorum autem pars dimidia v. 
minor quidem rite increscit). CARPrprA sessilia, recentia stipatissima obconico-polygona 
adpresse sericea albicantia conuloque glabro ruguloso decolore et in stylum crassum bre- 
vemque desinente terminata, intus {-locularia et 1-ovulata, ovulo pendulo; increscendo 
formam ovato-globosam adipiscuntur, glabrescunt et carnosa evadunt. 

Floret a maio mense in julium usque, et illius drupæ maturæ, passeribus gratissimæ, 
colorem violaceum præstant (PAv., I. cit.). 


Oritur in terris peruanis, prope Chinchao (fide Pavonn), nec non circa Esam Amazonum, in pro. 
Maynas Brasiliæ boreali-occidentalis (Porrpiert Herb. nn. 2216 Q et 2824 G). 


(Herb. Mus. Lessert. et vindobon.) 


Specimini Pavoniano (masculo) quod in herbario Lessertiano vidi schedula additur 
cui inscriptum est : « 905. Citrosma, sp. n. » Cyma datur e sustentaculo avulsa quæ par- 
cius pubet quam cymæ speciminis Pæppigiani (n. 2824); nihilosecius utrumque specimen 
ad eamdem plantam utique spectat. 


2. MOLLINEDIA REPANDA. 


M. saturate denseque rufo-tomentosa; foliis oppositis, amplissimis, late 
ovato-ellipticis, breviter aut obsolete acuminatis, bullato-repandis, adultis 
superne admodum glabratis; petiolo brevi et tereti; cymis fructiferis bre- 
vibus; receptaculo dense rufo-tomentoso; drupis subsessilibus tandemque 
glabratis; putamine ligneo. 


Mollinedia repanda R. et Pav., Syst. veget. Fl. peruv. et chil., tom. I (1798), p. 442. 


ArBoR 4-orgyalis et diœca, ramis teretibus, in nodis dilatato-compressis, tomento 


DRUPACEÆ : MOLLINEDIÆ. 377 


brevi, tactu molli, densissimo (e pilissimplicibus) et saturate rufo vestitis, senescendo autem 
pro maxima parte vel ex toto glabratis. FoL1A opposita, late ovato-elliptica, breviter acumi- 
nata (acumine obtusulo et interdum obsoleto), basi breviter cuneata, 15-20 centim. longa, 
7-19 centim. lata, in acie vix plana ultra medium limbum obsolete, remotissime et ali- 
quando vix conspicue dentata, subtus (in venis præsertim) saturate rufo-tomentosa, supra 
glabra (adulta saltem), petioloque valido, tereti, centimetrum et quod excedit longo, pri- 
mitus rufo-tomentoso demumque glabrato innixa; paginæ anticæ bullatæ et nonnihil re- 
pandæ venis omnibus impressis, posticæ prominentibus crassis et laxe reticulatis. GEMMÆ 
globosæ. obtusæ, sessiles, solitarie alares, rufo-tomentosæ et perulatæ. Racemi fructiferi 
solitarie axillares, depauperati (suppetentes e cymis trifloris originem ducentes), tomen- 
tumque densum et spisse rufum quo toti primitus vestiri videntur lente exuentes; pe- 
dunculo 15 millim. circiter longo, pedicellis autem viginti. RECEPTACULUM orbiculare, 
in margine crasso subintegrum, tandem maxime ampliatum reflexum et capitulum men- 
tiens, diu in interna facie rufo-tomentosum, deinque quasi ex integro glabratum; quod 
fructus dimisit, cicatricibus 15-25 prominentibus et late elliptico-rotundatis onustum de- 
prehenditur. DRUPÆ ovatæ, nonnihil acutæ, subsessiles, rectæ, 15-20 millim. longæ, ma- 
turæ parcissime breviterque rufo-pilosæ aut subglabratæ ; pulpa crassa succo purpureo 
scatens; putamen ligneuim, ovato-acutum (subpungens) et utrinque admodum leve. 


Nascitur in sylvis peruanis circa Chinchao. A maio in augustum usque floret. Fructus maturi 
colore læte purpureo manus et lintea tingunt, ait Rurzius. 


(Herb. Webb. et berol.) 


Adumbrationem scripsi ex autopsia speciminum quibus singulis schedula autogr. PAvo- 
Nu accedit. Flores masculos non vidi. 


3 MOL£LINEDIA BRASILIENSIS, 


M. ramis oppositis, novissimis dense tomentosis, fulvis v. cineraceis; foliis 
oppositis, amplis, ovatis obovatis aut oblongo-lanceolatis, breviter acu- 
minatis, remote crenato-serralis, utrinque primum tomentosis et dein an- 
tice glabratis; petiolo brevi ac tomentoso; pedunculo femineo valido, longo, 
unifloro; flore crasso ; ovariis innumeris, tomentosis; drupis sordide fulvo- 
sericeis partimque glabratis ; receptaculo integerrimo, valde reflexo et cine- 
raceo-pubente. 


Mollinedia brasiliensis Schott., mse. in Herb. Musæi vindobon. et suopte herb. n° 5940. 
Citrosma Schottiana Spreng., Syst. veget., tom. IV, part. 1 (cur. post. — 1827), p. 407. 


FRuTEx humilis, dicœcus. RAMI oppositi, patentes; horni dense tomentosi, pro- 
ptereaque nunc saturate fulvi nunc cinereo-fulvi; annotini quasi omnino glabrati et sor- 
Arcuives DU Muséum, T. VIIL. 48 


EL 


378 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


descentes. FoLiA decussatim opposita, obovata, ovata v. oblongo-lanceolata, breviter 
acuteque acuminata, basi cuneata y. longius attenuata, 8-12 centim. longa, 3-5 centim. 
lata, supra basim argute remoteque serrata v. crenato-serrata (dentibus exiguis, sinubus 
obtusissimis), utrinque primitus sericeo-tomentosa (e pilis longis et adpressis) fulva 
cineraceave, subinde ab antica pagina.prorsus glabrata; venis laxis et subtus prominen- 
tibus; petiolo 7-10 millim. longo, subtereti, et integro dense tomentoso. Cymæ femineæ 
abortu unifloræ, decussatim oppositæ (verticillis paucis, nempe 2-3, proximis), ex_imis 
innovationibus natæ, vel umbellarum sortes solitarie axillares aut terminales -simul 
struentes, singulæ (dense tomentosæ) e pedunculo valido, 24 centim. longo, in medio 
2-bracteolato (bracteolis exiguis ellipticis obtusissimis et citissime caducis), paten- 
tissimo, basique bractea mox decidua stipato. RECEPTACULUM € perigonio dimidiato 
late disciformi, in acie crassa integerrimum et ab utraque facie sericeo-tomentosum; ejus 
disco (8-10 millim, lato) carpidiis innumeris (70-80), confertissimis, ovato-globosis, seri- 
ceo-tomentosis, in vertice autem et stylo brevi glaberrimis consito. OvaRIA nonnihil 
accreta breviter ellipsoidea, dense fulvo-tomentosa, scutuloque arido et glabro (styli radi- 
cibus) termi: ata, in capitulum erassum stipatissima conglobantur, receptaculi membrana 
tune summopere reflexa. OvuLum unicum, ellipsoideo-globosum, e summo loculo unius- 
cujusque carpelli, absque funiculo distincto, pendu'um, anatropum et glaberrimum. 
DeurÆ maturæ ovatæ, obtusæ, in receptaculo repando adhucque subtiliter et pallide to- 
mentoso plane sessiles (paucæ superstites), 12-15 millim. longæ, et pubis adpressæ reli- 
quiis sordide fulvis parcisque tectæ. ( Flores maseuli desiderantur.) 

Oritur in montibus Brasiliæ meridionalis dictis Serra Tingua (Scnorrio auctore) et Serra dos Or- 
gaos (Guicezmixi Herb. n° 943), haud procul a Sebastianopoli, fructusque maturos mense maio profert. 

(Herb. Mus. vindobon. et par.) 

Vereor ne specimen fructiferum in jugis organensibus lectum, maneum et peculiariter 
fulvo-tomentosum, ex quo solo notas carpologicas supra allatas deprompsimus, aptius 
fortassis ad Mollinediam campanulaceam nostram (infr. p. 387) trahendum sit. 


4. MOLLINEDIA GRACILIS. 


M. ramis exilibus, novellis tomentosis et cinereo-fulvis; foliis oppositis, 
ovatis v. lanceolatis, acute acuminatis, basi cuneato-attenuatis , serratis, 
tenuibus, utrinque primum adpresse sericeo-pubentibus, pallidis et breviter 
petiolatis; floribus cinereo-sericeis ; cymis masculis longe pediculatis, soli- 
tariis v. in paniculam brevem decussatim digestis; femineis solitariis ; car- 
pidiis sericeo-tomentosis. 

Mollinedia gracilis Tul., in Ann.sc. nat., ser. #, lom. IT, p. #1. 


Frurex diœcus et 2-3-metralis; ramulis exilibus, novellis tomento densosordide ‘et 


DRUPACEÆ : MOLLINEDIÆ. 379 


dilute fulvo (e pilis simplicibus vage implexis) téctis, annotinis grabratis. FOLIA oppo- 
Sita, ovato- v. oblongo-lanceolata etiamque longe et anguste lanceolata, acute acuminata, 
basi cuneato-attenuata , ultra mediam aciem serrato-dentata (dentibus exiguis et acutis . 
sinubus autem obtusissimis), initio utrinque adpresse pubentia (pube simplici et dilute ci- 
nerea), tandem antice glabrata, 8-15 centim. longa, 2-6 centim. lata, tenuia, petioloque 
brevi (5-7 mm. longo) antice canaliculato et toto sordide fulvo-tomento suffulta. 
ANTHEMIA utriusque sexus axillaria v. terminalia, petiolo duplo v. quidem triplo lon- 
giora, ereclo-patula et cinereo- y. fulvo-pubentia. MAscuLA singula e cyma triflora longe 
pedunculata, vel pluribus (2-6) paribus geminatim et decussatim oppositis, impari-vulgo 
deficiente ; axis. pedunculo communi fulvo-‘omentoso, 3-Smm. longo, bracteisque squami- 
formibus et imbricatis (decussatis) basi ornato ; pedunculis secundariis exilibus, 12-15 mm. 
longis, nudis, fulvellis, et bracteolas 2 anguste lineares, 2-3 mm. longas, patentesque v. 
demissas apice gerentibus. FLorxs singuli pedicello 5 7 mm. longo innixi ac cinereo-pu- 
bentes, pube sericea et adpressa, PERIGONIUM obconico-globosum, calyciforme, decussatim 
&-fidum intusque glaberrimum ; ejus divisuræ 2 externæ semi-orbiculares, obtusissimæ et 
planæ ; internæ angustiores, elongatæ, maxime introflexæ, in margine tenuato repando- 
erosæ et in costa media incrassatæ. SrAMINA 20-24 subsessilia, continua, ovato-hippocre- 
pica, rimaque lata hiantia ; polline luteo. ANrHEMIA feminea pleraque e flore unico, pe- 
diculo gracillimo, 15-20 mm. longo, ima basi bracteis squamiformibus stipato, in medio 
autem 2-bracteolato, sese excipiente ; (erminalia e floribus 2 oppositis sæpius constantia. 
PERIGONIUM extus pube sericea cinerea adpressaque vestitim, ovalo-rotundatum, su- 
perne brevissime tubulosum et in ore anguslo et subclauso decussa:im #-fidum, dentibus 
brevibus, duobus externis late Ovalo-triangularibus et acutis, 2 interioribus subrotundis 
obtusissimis integerrimis et qualibet appendice destitutis, omnibus introflexis et gemi- 
natim imbricatis ; tempore debito peridium hoc cireum circa in medio scinditur illiusque 
pars superior in modum calyptræ intus glaberrimæ et saturati coloris discedit, inferior 
contra recepfaculum placentiforme 6-7 mm. diametro æquans et copiose cinereo-pubens 
(pube erecta ) integris marginibus ambit, excipit. CARPrDrA exigua numerosissima et 
stipatissima placentam totam velant, formam obconico-polygonam obtinent, in apice (ob 
discum dilatatum anguste marginato) stylo brevi et conico-elongato sigillatim coro= 
nantur, pube sericea copiose (disco excepto) vestiuntur, intusque unilocularia glabra 
et f-ovulata ex more deprehenduntur, ovulo aratropo e summo loculo, sine funiculo 
distinc{o, pendulo. 


Crescit in sylvis alsis montium Estrellensium, prope Hagé prov. sebastianopolitanæ Brasiliensium, 
tempestateque  pluvia ineunte (octobri seil. novembrique) flores: explicat (A. WEpperrn Herb. 
n° 890). Ad præsens in tepidariis Musæi parisiensis colitur. 


(Æerb. Mus. par.) 


Foliorum forma late ovata v. multo angustiore et longe lanceolata variat : sunt etiam 
ex his quorum serraturæ ultra mediam aciem solummodo incipiunt, dum in aliis inferius 


380 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


descendunt. Cæterum stirps nostra ad Mollinediam brasiliensem Sch. modo descriptam 
valde proxima accedit, sed, ni fallor, foliis minoribus ac parcius pubentibus, pedunculis 
exilissimis brevioribusque, floribus denique sericeis et minoribus sufficienter discrimi- 
natur. 


5. MoLLiNEDIA CINEREA. 


M. ramis novellis molliter brevissimeque tomentosis, et cineraceo-fulvis; 
foliis oppositis, late ellipticis, breviter acuminatis, basi subrotundatis, 
postice cineraceo-pubentibus, antice demum glabratis, serratis, breviterque 
petiolatis; cymis masculis trifloris subcorymbosis et cineraceo-fulvis, pedun- 
culis pedicellisque crassis; perigonii lobis internis in appendicem repandam 
fimbriatam maxime introflexam occultatamque singulatim productis, externis 
autem integerrimis et acutatis. 


Tetratome cinerea Gardn., in Hook. Lond. Journ. of Bot., tom. IV (1845), p. 136 (saltem videtur). 
— Walp., 4nn. Bot. syst., tom. I, p. 572. 

Citrosma Selloi Spreng., Syst. veget., tom. IT, p. 545 (fide Herb. berolinensis). 

Citrosma ovalis eidem Sprengelio, in eod. Herb. berolin. — Non autem Ruizio et Pav. 


FruTex dumosus, ramis foliiferis teretibus, pube molli s. potius tomento dilute fulvo 
aut fulvo-cineraceo demumque pro maxima parte evanido tectis, crassiusculis et medul- 
losis. Foc1A opposita, late ovata v. elliptica, breviter v. longius acuminata (acumine sæ- 
pius acuto), basi rotundata v. nonnihil cuneata, novissima utrinque adpresse cinereo- 
sericea nec non acute et remote serrata, adulla autem superne præsertim glabrata et 
grosse dentata, 10-15 centim. longa, 6-8 centim. lata, tenuia, pelioloque vix 8 mm. lon- 
giore innixa; nervis laxis et inferne prominentibus. ANTHEMIA masçula (quæ sola dantur ) 
solitarie axillaria, singula e rachi conica crassa brevi (vix enim semicentimetrum exce- 
dente) molliter fulvo-Lomentosa et cymas trifloras 4-6 decussatim opposilas ac patentissimas 
interdumque præterea imparem supremam gerente ; cymis singulis peduneulo tereti, nudo, 
dilute fulvo, 12-15 mm. longo, basique bractea brevi ovata scariosa subglabra citoque de- 
lapsa stipato nitentibus; flcris uniuseujusque (e lateralibus) pediculo centimetrum cireiter 
æquante, adpresse sericeo, cineraceo, basique bracteola oblongo-lineari, acutula, patenti et 
citissime caduca instructo. PERIGONIUM obconico-calycinum, extus adpresse cineraceo-seri- 
ceum, ab interno autem pariete glaberrimum, atque in ore 4-fidum, lobis decussatis, 2 ex- 
ternis ovato-rotundis acutiusculis integerrimisque , interioribus contra in appendicem 
maxime introflexam cblongo-obtusam tenuatam in margine repando fimbriato-laceram 
pellucidamque protractis et occultatis. Sramina 35-40 confertissimo ordine integra 
calycis penetralia sub fauce vestientia, glaberrima, sessilia, extrorsa, ovato-hippocre- 


DRUPACEÆ : MOLLINEDIÆ, 381 


pica, obtusissima, 2-loba, et rimis lateralibus apice conjunctis hiantia; polline aureo. 
(Flores feminei desunt.) 


Oritur in terris brasilianis, vempe circa oppidulum bahiense Nazareth dictum (SeLLowIr Herb. 
n° 595 [Herb. berolin. et Kunth.]), nec non in agri sebastianopolitani montibus organensibus. Oc- 
currit beato GurLLELMINO nostro, anno 4838 (Catal. n° 62), GarpNERoO autem recentiori tempore. 


(Herb. Mus. par., Lessert., Webb. et berolin.) 


Anthemium quandoque, sicuti apud congeneres etiam accidit, e cyma unica constat. 
Stamina 16 GARDNERUS tantummodo numeravit, Specimina Herb. berolinensis cum nos- 
tris Guillelminianis bene quadrant ; itidem mascula sunt. 

Errabat SPRENGELIUS qui Citrosmumn ovalem R. et Pay. ad suam Citrosmam Selloi du- 
cere voluisset. (Cfr. illius schedulas autograph. in Herb. Mus. berolin.) 


6. MOoLLiNFDIiA FLORIBUNDA. 


M. ramis novellis dense fulvo-tomentosis, adultis glabratis; foliis oppo- 
sitis, obovato- vel oblongo-lanceolatis, acuminatis, remote serratis v. crenato- 
serratis, primum utrinque sericeo-tomentosis diluteque fulvis, subinde antice 
ex Loto, postice autem pro parte glabratis ; paniculis masculis dilute fulvo- 
tomentosis, gracillimis, brevibus, et 2-8-brachiatis, brachiis decussatis pa- 
tentissimis longis ac 3-floris ; floribus cinerco-sericeis ; staminibus 24-28. 


Mollinedia floribunda Tul., loc. cit. 


ARBOR sempervirens ramis oppositis, teretibus, hornis longis abunde foliosis et tomento 
fulvo mollique dense obductis, annotinis lente glabratis corticemque futvum et longi- 
trorsum rimoso-lineolatum induentibus. FoLIA Opposita, obovato- oblongove lanceolata, 
acute angusteque acuminata, basi cuneata, 8-12 centim. longa, 3-5 centim. et quod exce- 
dit lata, supra basim et summotenus remote serrata v. crenato-serrata, dentibus brevibus 
exilibusque, sinubus autem obtusissimis, utrinque primitus adpresse sericeo-tomentosa et 
dilute fulva, subinde antrorsum glabrata pubemque in venis (laxis prominulisque) paginæ 
posticæ duntaxat retinentia; petiolo antice canaliculato, diu toto fulvo-tomentoso et semi- 
centimefrum vix excedente. PANICULÆ (masculæ quæ solæ suppetunt) abundantissimæ, 
solitarie axillares, erectæ, laxe 2 8-brachialæ, nec utplurimum definitæ (gemmula e con- 
trario aborliva terminatæ); axi exili, dilute fulvo-tomentoso, centimetrum vulgo non 
excedente ac sæpisime multo breviore: bracteis ellipticis brevibus obtusissimis et aridis: 
brachiis singulis s. peduncutis exilibus, 8-15 millim. longis, apice 2-brac‘eolatis et divari- 
cato-trifloris (cymis); pedicellis propriis non crassioribus, 6-10 millim. longis et perigonii 
naturam coloremque saturatum usurpantibus. PERIGONIUM globoso-tetragonum, extus 


382 MONOGRAPHIA MONIMIAGEARUM. 


cinereo-sericeum, intus glaberrimum , alte 4-fidum, apertumque late calycinum; lobi 
externi late ovato-acuti et subcordati, interni appendice introflexa ac eroso-dentata aucti. 
STAMINA 24-98 ovato-hippocrepica, lutea; filamento distincto, solito longiore. 


Crescit in Brasilia, v. gr. in reaione Entre dos Murros dicta (Porc Herb. n. 1, in Musæo vindo- 
bon., quod specimina Khotskyana etiam continet). 


(Herb. Mus. vindobon.) 


Proxima accedit ad Mo!linediam cineream modo descriptam, sed anthemiis gracillimis, 
floribus multo minoribus et androceo depauperato facile discriminatur. Anthemia quan- 
doque maxime minuuntur et cymæ solitariæ evadunt. Itidem foliorum loco bracteæ longe 
angusteque lineares interdum anthemiis supponuntur. 


7- MOrLINEDIA RACEMOSA. 


M. ramis novellis cinereo-puberulis; foliis oppositis ternis quateraisve, 
oblongo-lanceolatis, longe attenuato-acutis , apicem versus remote serratis, 
adultis utrinque glabris; venis secundariis prominentibus , remotissimis ; 
cymis ternis, longe racemosis et cinereo-pubentibus; floribus lateralibus 
refracto demissis; bracteis bracteolisque longe linearibus et patenti-demissis. 


Tetratome triflora Pœpp et Endl., Nov. pl. Gen., tom. Il, p. 46, tab. 163. 
Tetratome racemosa Schlecht , in Linnæa, tom. XX (1847), p. 414, infra. 


Frurex circiter tri-metralis, multibrachiatus et inodorus. Ramr novelli teretes, pube 
rara et cinereo-pallida obdueti, subinde autem penitus glabrati levesque. FoLrA op- 
posita terna quaternave et frequenter dissociata, oblongo-lanceolata, longe attenuato- 
acula, basi autem cuneata, 12-15 centim. longa, 3-5 centim. lata, in summa acie remote 
parceque serrato dentata, nonnunquam etiam ex toto integerrima, primodum subtus 
modice pubentia, adulta utrinque glaberrima et levia; venir secundariis remo tissimis et 
a tergo prominentibus; peliolo exili ac 6-8 miliim. longo. CvmÆ (masculæ) trifloræ, sin- 
gulæ peduneulo gracillimo 15-20 millim. longo cineraceoque-pubente suffultæ, oppositær 
v. ternæ nec raro dissociatæ, in axilla bracteæ aridæ lineari-acutæ 6-10 millim. longæ 
citoque caducæsolitarie nascentes, divaricato-patentes, recemosque fingentes 6-15 centim. 
longos, nune cyma terminali definitos, nunc contra in ramum sterilem sed frondiferum- 
ultra protractos, FLORESs laterales uniuscujusque cymæ initio demisso-refracti bracteola - 
que lineari et semicentimetrum circiter longastipati, medius contra erectus et ebracteola- 
tus, singuli pedicello tereti 5-8 mm. longo et ob pubem sericeo-adpressam cineraceo fulti. 
PERIGONIUM obconico-truncatum, veluti quadrangulare, extus adpresse sericeum, primi- 
tusque lobis (quatuor) arctissime decussatim imbricatis ocelusum ; duobustex istis, nempe 


DRUPACEÆ : MOLLINEDIÆ. 383 


\ 


externis, semi-orbicularibus et obtusissimis v. late ovatis et nonnihil acutatis; interioribus 
contra (duplo circiter longioribus) lineari-elongatis, maxime introflexis, longitrorsum 
plicatis, in margine tenuato repando-laceris et antice cristatis. STAMINA circiter 24 hippo- 
crepica, extrorsa et solitæ cæterum structuræ. ( Flores feminei desiderantur. ) 


Crescit, ait Pogpprqrus, in fruticetis montanis Peruviæ orientalis, prope prædium Pampayaco. nec 
non circa Cuchero, floretque decembri. (Poepp. Herb. n° 1577, specim. lect. anno 4829) 


(Herb. Mus. par., vindobon., berolin.) 


Pedunculi triflori apud PorpPiGium, loc. cit., perperam gemini dicuntur; solitarii 
saltem in speciminibus suppetentibus tantummodo cernuntur, nam qua de re stirps 
modo descripla cum congeneribus omnibus quadrat. Nomen ejus Pœppigianum, cum jam 
a SPRENGELIO fuerit usitatum, retinere nequivi, recentiusque SCHLECHTENDALIO adhi- 
bitum servavi. 


8. MOLLINEDIA IBAGUENSIS. 
(Tab. xxx1.) 


M. ramis novellis hirto-tomentosis sordideque fulvis, adultis penitus 
glabratis; foliis oppositis, ovato- vel lineari-oblongis, longe acuminatis, 
acutis, remote serratis, adultis utrinque glabratis; petiolo incrassato, tereti, 
ettuberculato-rimoso ; cymis masculis breviter racemosis, fulvo-sericeis, brac- 
teosis ; femineis depauperatis, solitariis et demum glaberrimis, fructibusque ; 
staminibus circiter 24. 


Mollinedia ibaguensis Tul., loc. cit. 


ARBOR ramis recentibus {tomento fulvo patenti densoque obtectis, subinde sordidis 
et demum omnino glabratis, annotinis teretibus, novellis vero in nodis dilatato-compres- 
sis. FoLrA opposita, ovatc- vel lineari-oblonga, vulgo longe acuminata, acuta, basi 
plus minus aftenuata seu cuneata, a media acie in apicem usque remotissime et aperte 
serrata (sinubus obtusissimis), initio utrinque tomentosc-sericea, adulta autem penitus 
glabrata, tunc etiam 10-20 centim. longa, 35-50 mm. lata, petioloque suffulta 8-10 mm. 
longo, tereti, incrassato, tuberculoso-rimoso, antice angustissime sulcato et integro gla- 
berrimo; costa superne impressa, postice autem cum venis secundariis exilissimis distan- 
tibusque prominente. ANTHEMIA mascula lota fulvo-tomentosa, in ramis annotinis (qui 
folie dimiserunt) solitarie axillaria, verisimiliter etiam e ramis novellis imis (squamiferis) 
quandoque prodeuntia, singula e cymis trifloris 4-6 decussatim opposilis patentibusque 
facta; axæi s. pedunculo communi 15-20 mm. longo, ima basi squamis ovato-acutis aridis 
denseque imbricatis, supra autem bracteis oblongo-acutis 5-8 mm. longis patulis caducisque 


384 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


instructo; peduneulis cujuslibet cymæ 8-12 mm. longis, exilibus et bracteoïis 2 longe 
linearibus coronatis; pedicellis proprüs erassioribus et 5-7 mm. longis. A/abastrum 
cum pedicello clavi formam referens. PERIGONIUM enim obovato-slobosum, ex pariete 
crasso factum, extus adprime sericeo-pubens et propterea cinereo-fulvum, antrorsum 
indumento veluti mucifero totum vestitum, et cruciatim #-partitum; divisuris 2 externis 
late triangulari-rotundis, acutis et quidem aduncis, nervo medio prominente antice notatis, 
et quoad apicis structuram vix paribus ; internis autem angustioribus et similiter nervi- s. 
cristigeris, alia ex his vulgo recte truncata, alia e contrario in apice digitatim #-dentata, 
dentibus tenuatis brevibusque. SramINA circiter 24 solitæ formæ structuræqu?; polline 
luteo. Cv femineæ (quæ fructiferæ suppetunt) depauperatæ, unifloræ, in ima basi ramo- 
rum frondosorum solitarie axillares (bractea uniuscujusque comes jamdiu periit), oppositæ 
ac patenti-demissæ, peduneulo arcuato ligneo exili et centim. 3 in longitudinem excedente. 
RECErrACULUM (pars ima superstes et accreta calycis fructiferi circumseissi) maxime tume- 
factum, induratum, ligneum, repandum, glaberrimum, eminentiisque crassis 8-10 fruc-. 
tiferis onustum. DruoPæ subexsuceæ, ovatæ, utrinque breviter attenuatæ, 15-20 mm. 
longæ; epicarpio levi glaberrimo et tenui (exsiccando nigrente); mesocarpio tenuissim 0; 
endocarpio itidem tenui levi crustaceo et fragili. SEMEN solitarium, drupæ conforme, 
pendulum, tegmine glabro et tenuissimo involutum, totumque ut ita dicam ex albumine 
densissimo exsucco et in axi anguste fistuloso compositum. Emgryo centralis, linearis, e 
caudiculo longe cylindrico et seminis basin attingente, cotyledonibusque 2 plus dimidio 
brevioribus, anguste ovatis, obtusis, æqualibus, planis et sibi invicem applicitis. 


Oritur in locis frigidis Noyæ-Granatæ, haud procul a Chachaputo agri ibaguensis, et novembri 
flores fructusque simul profert (teste Jusrino Gouvor in Herb. Mus par.). 


(Herb. Mus. par. et Webb.) 


Non differt fortassis a Mo/linedia lanceolata R. et Pav. (Syst. veget. FI. peru». et chil., 
t. [,p. 143), hujusce autem diagnosis evulgata, perquam manca, dubiis solvendis suppe- 
ditare nequit. À cæteris congeneribus, præsertim ob loborum calycinorum formam inæ- 
quam nec non receptaculi fructiferi et druparum glabritiem distinguitur. 

Specimina Herbari Webbiani quæ ab eodem Justino Goupor collecta sunt (prope /a 
Palmilla Novo-Granatensium, augusto fructifera), foliis latioribus a typo modo adumbrato 
quadamtenus recedunt. 


9: MOLLINEDIA LONGIFOLIA. 


(Tab. xxx1.) 


M. rubiginoso-tomentosa; foliis longe lineari-lanceolatis, acutis, remote 
serratis, superneque glabris aut cito glabratis; cyimis masculis trifloris, bre 


DRUPACEÆ : MOLLINEDIÆ. 385 


viter pedunculatis, terminalibus et paniculatis; floribus subsessilibus ; peri- 
gonii divisuris brevibus, subæqualibus, internis membrana angusta et inte— 
gerrima limbatis ; receptaculo fructifero utrinque tomentoso ; fructibus parce 
et adpresse sericeis. 


Mollinedia longifolia Tul., in Ann. sc. nat., loc. cit. 


ARBOR ramis teretibus, rarius (foliis dissociatis) angulosis, novellis nonnihil compressis 
tomentoque densissimo, tactu molli, e pilis simplicibus saturate fulvo-rubiginosis et diva- 
ricato-patulis, obductis, annotinis partim glabratis sordideque fucatis. FoLra opposita, 
quandoque autem dissociata et quasi in Cyclum quincuncialem obsoletum alterna digesta, 
longe lineari-lanceolata, acuta, basi cuneala, 12-18 centim. longa, 25-35 mm. lata, in acie 
remote serrala (dentibus exilibus, lineari-acutis, introrsum curvatis v. quidem uncinatis, 
tandem vulgo rigidioribus et patulis, sinubus autem obtusis), novissima utrinque den- 
sissime sericeo-tomentosa (pilis longis adpressis) et nitide fulva, adulta postice duntaxat 
et præsertim in venis prominentibus laxisque fulvo-rubiginosa, antice autem mox glabrata 
(costa plana diutius pilosula), siccaque opaca; petiolo quo fulciuntur semi-tereti, 10-15 
mm. longo, integro dense rufo-tomentoso, et senescendo anguste canaliculato. ANTHE- 
MIA masCula terminalia nec definita, paniculamque fulvo-tomentosaïn umbelliformem et 
brevem, e verticillis 3-4 stipatim superpositis, singulis cymas trifloras pedunculo 10-15 mm. 
longo suffultas et decussatim oppositas referentibus, struentia; floribus initio subses- 
silibus; bracteis linearibus et pedicello 3-4 mm. æquanti paulo brevioribus. A/abas- 
trum obcon:co-globosum et dense fulvo-tomentosum, pilis sericeis adpressisque. PERIGO- 
Nu adulti, ampli, late calyciformis intusque glaberrimi divisuræ 4 decussatim oppositæ et 
majuscule ; externæ ovato-obtusæ ac nervo carnoso medio introrsum auctæ ; interiores in 
margine peculiariter glabræ et in appendicem membranaceam angustam glaberrimam 
utrinque fimbriato-laceram et totam introflexam longe productæ. SramiNA 25-30, series 
circulares 3-4, aut verticales 8, ut videtur, sistentia, glaberrima et extrorsa; filamentis 
brevissimis ; an(heris luteolis, oblongo-hippocrepicis (dorso concavo imum perigonium 
spectante), obtusissimis et rima unica (etsi bilobis) extrorsum s. e latere dehiscen- 
tibus. CyMÆ femineæ trifloræ, axillares et subsessiles ; pedicellis (fructiferis) subæqua- 
libus, 10-15 millim. longis, validis, et propter tomentum sordide rubiginosis. PERIGO- 
NiUM (obsoletum dico, scil. dimidiatum et fructiferum) crassum, convexum et summopere 
reflexum, extus adpresse sericec-rubiginosum, in superna facie tomento dilutiore et pa- 
tulo vestitum prætereaque (fructibus delapsis) quasi serobiculatum. Frucrus (baccæ ut 
videtur subexsuccæ) 15-20 in singulis receptaculis s. perigoniis apertis sessiles, ovati, 
12 mm. circiler longi, mutici, adpresse et parce fulvo-sericei y. pro maxima parte gla- 
brati; epicarpio tenui, submarmorato, levi v. in summa bacca r'USOS0-Crispo ; mesocarpio 
parco, carnosulo et luteo-virente ; endocarpio autem crustaceo, tenui ac levissimo. SEMEN 
solitarium, pendulum et glaberrimum. 


Nascitur in agro sebastianopolilano Brasiliæ australis (auctoribus GomEzio in Herb. beati Ac. Rr- 
ARCHIVES DU Muséum. T. VIII. 49 


386 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


cHarDi et GuiLLELMINI nostri; GaLDicuALDo in Herb. Mus. par., n° 408, et SecLowio [L. 488, B] in 
Herb. Kunthiano [specim. masc. lect, Sebastianopoli et circa S. Cruz, annis A814 et 1815]). 


(Herb. Mus. paris. et berolin.) 


Flores masculi inaperti alabastra quarumdam £ugeniarum v. Myrciarum mentiuntur. 


10. MOLLINEDIA MACRANTHA. 


M. ramis adultis glabris; foliis oppositis ternisve, breviter elliptico-lan- 
ceolatis, acuminatis, parce et remote ultra mediam aciem denticulatis, 
adultis superne glabris, subtus autem sparsim pubentibus ; cymis (masceulis ) 
trifloris, totis fulvo-tomentosis, quasi in umbellam digestis, singulis longe 


pedunceulatis; perigonio crasso subgloboso et alte 4-partito, lobis subæqua- 
ibus; staminibus numerosissimis. 


Mollinedia macrantha Tul., in Ann. sc. nat., tom. cit., p. 42. 


FRuTEx diœcus. RAMI demum teretes et prorsus glabrati, novelli autem ut videtur 
pubentes. For1A opposita v. terna, ovato-elliptica v. elliptico-lanceolata, breviter et acute 
acuminata, basi breviter cuneata, 8-10 centim. longa, 4-6 centim. lata, a medietate in 
apicem usque remote et minute dentala, quandoque etiam subintegerrima, subtus parcis- 
sime pubentia (pube pallida vix conspicua), superne autem glaberrima (adulta saltem); 
venis laxis postice prominentibus; petiolo antice sulcato, postice rugoso-rimato, et cen- 
timetrum circiler longo. CYMÆ (masculæ) trifloræ, quasi in umbellam axillarem (3-5 
insimul) digestæ, in rachi enim communi brevi et fulvo-tomentosa oppositæ v. ternæ, 
singulæ itidem totæ fulvo-tomentosæ (tomento adpresso sericeo densoque), et 3-4 centim. 
longæ; pedunculo uniuscujusque gracili et nudo; pedicellis propriis illi crassitudine haud 
imparibus et 12-18 millim. longis; bracteolis late oblongis, patulis, fulvo-tomentosis cito- 
que caducis. PERIGONIUM amplum, globosum, obtusissimum, in lobos 4 decussatos et 
subæquales alte partitum, lobis 2 (externis nempe) acutiusculis rectis et integerrimis, 
duobus autem interioribus in apicis introflexi margine tenuato singulatim 6-8-dentatis, 
omnibus e membrana crass'ssima intusque glaberrima. STAMINA 40-50 calycis internam 
paginam sub ejus lobis dense vestientia, ordines ut videtur circulares circiter 5, verticales 
autem 12 sistentia, sessilia, libera, oblongo-obtusa, post anthesim nonnihil contorta, 
lateque hine et inde (e latere) rimosa, rimis in unum eundemque sulcum de more 
confluentibus. (Ælores feminei desiderantur.) 


Viget in sylvis editis agri bogotensis, prope Fusagasuga Novæ-Granatæ, ad altitudinem 11,000 hexa- 
pod. supra oceani ripas, floretque decembri. (J. Lixvenu Herb., ann. 4842 collecti, n° 850.) 


(Herb. Mus. par.) 


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DRUPACEÆ : MOLLINEDIÆ. 387 


Floribus crassis, extus fulvo-tomentosis, intus autem rubeo-nigrentibus (exsiccatis) 
glabrisque cum Mollinedia longifolia modo adumbrata convenit, foliorum autem forma 
et magnitudine cum Mo/llinedia viridifora, infra descripta (p. 390). 


11. MOLLINEDIA CAMPANULACEA. 


M. ramis exilibus et fulvo-tomentosis; foliis (novellis saltem) pariter ves- 
titis, elliptico-lanceolatis, longe acuminatis, ac in apice modice serratis; 
cymis (femineis) unifloris et fulvo-tomentosis, pedunculo gracili sub apice 
2-bracteolato ; perigonio amplo, campaniformi, breviter 4-lobo, lobis obtu- 
sissimis et nonnihil inæquilongis ; ovariis numerosis ac pubenti-sericeis. 


Mollinedia campanulacea Tul., loc. cit. 


ARBUSCULA diϾca. RAMI graciles, flexuosi, initio sordide denseque fulvo-tomentosi, 
postea autem penitus nudati. FocrA opposita, obovato- ellipticove-lanceolata, longe et 
acute acuminata, basi cuneata, apicem versus remote et parce serrata, 14-16 centim. 
longa, 4-6 centim. lata, primitus utrinque, præsertim in venis, laxe fulvo-tomentosa 
(pube adpressa), demum vero pro maxima parte glabrata, tenuia, venis exilibus subtus 
prominentibus (secundariis remotissimis), petioloque gracili antice canaliculato primc- 
dum fulvo-tomentoso et 6-12 mm. longo instructa. Cymæ (femineæ) depauperatæ, scil. 
unifioræ, in basi ramorum novellorum decussatim et remote oppositæ (numero 4-6), 
bracteaque ovato-acuta brevissima arida squamiformi et cito decidua singulæ stipatæ ; 
pedunculo uniuscujusque gracili, #-6 centimetr. et quod excedit longo, dense fulvo- 
tomentoso, patentissimo, sub apice bracteolis 3 oppositis anguste linearibus brevibus 
tomentosis et caducis instructo, ultraque in pedicellum 6-10 mm. longum incrassato. PE- 
RIGONIUM amplum, campanulaceum, extus adpresse laxeque fulvo-tomentosum, et in 
extremo margine brevissime 4-crenatum, crenis s. lobis 2 (oppositis) reliquis paulo bre- 
vioribus, omnibus obtusissimis rotundatisque; pagina ejus interna, præter sammum 
marginem, indumento crasso (disco ut videtur glanduloso) saturate fucato et glaberrimo 
illita, imis vero recessibus receptaculoque pube sericea pallidaque tectis. OvanriA nu- 
merosissima (triginta circiter aut quidem plura), dense constipata, obconico-cuneifor- 
mia, sessilia, undique pube sericea erecta copiosa pallidaque vestita, in vertice autem 
dilatato glaberrima et fucata, intusque ut solet 1-locularia et 1-ovulata, ovulo e summo 
locello pendulo, anatropo et glabro. Stylus centricus brevis rigidulus indivisus et gla- 
berrimus. (Flores masculi desiderantur.) 


Crescit in sylvis præaltis montium quinduensium, apud Novo-Granatenses, decembrique floret 
(testante J. Gunorio, in Herb. Mus. par.). 


(Herb. Mus. par.) 


388 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


Perigonium hujus stirpis struclura et amplitudine calycem Asari europæi L. quodam- 
modo imitatur; ea quapropter a congencribus omnibus facillime discriminatur. Super 
foliorum forma et universi vestitus colore et natura, ad Mollinediam brasiliensem Schott., 
illi fortasse præ cæteris analogam, accedit (Cfr. sup., p. 378). 


12. MOLLINEDIA NIGRESCENS. 


M. ramis adultis glabris, teretibus; foliis oppositis, lanceolatis, longe et 
acute acuminatis, basi attenuato-acutis, remote serratis, mox utrinque gla- 
berrimis ; venis omnibus præter mediam peculiariter exilibus ; cymis (mas- 
culis) trifloris, breviter pedunculatis, arescendo nigricantibus ; bracteis brac- 
teolisque squamiformibus, ovato-rotundis, aridis caducisque; perigonii 
utrinque glabri lobis internis liguliformibus truncatis et subintegris, externis 


autem vix acutis. 
Mollinedia nigrescens Tul., loc. cit. 


ArBOR diœca, ramis novellis parce minutissime et adpresse sericeo-pubentibus, subinde 
autem penitusglabratis ac teretibus, cortice levi et luteo-virente. FoL1A opposita, lanceolata, 
oblongo- v.elliptico-lanceolata, breviter aut sæpius longe et acute acuminata, basi cuneata, 
ultra medium remote serrata, 8-12 centim. longa, 2-4 centim. lata, adulta utrinque gla- 
berrima nitidaque, recentiora vero hine et hine minute parceque albido-sericea; venis 
postice præter mediam crassiorem exilibus omnibus, subæqualibus , confertim reticulatis 
prominulisque; petiolo glaberrimo, antice sulcato et centimetrum vix æquante. CYMÆ 
(masculæ) trifloræ, paucæ (quatuor confertæ utplurimum) in basi ramorum novellorum 
cruciatim opposilæ; singulæ ex axilla bracteæ squarmniformis, ovalo-obtusæ, late ses- 
silis, exiguæ, g'abræ, cito arescentis, nigrescentis caducæque prod’untes, et patentes 
peduneulo tereli, valido, centimetrum circiter longo et subglibro; pedicellis vix gra- 
cilioribus, 6-8 millim. longis et parcissime sericeïs, externis bracteola bracteis caulinis 
haud diss mili et cito caduca sigillatim stipatis. PerIGONIUM crassum, globosum, obsolete 
4-gonum (alabastro veluti claviformi), extus vix ac ne vix sericeum aut quidem glaberri- 
muin, ac decussatim 4#-partitum, lobis externis late ovato-rotundis et vix aculis, internis 
autem (longioribus anguslatisque) in margine repando tenuatis, in apice truncato utrin- 
que denticulo auctis, antrorsusque cristellam mediamn vix integram gerentibus. STAMINA 
solitæ structuræ, numero 30-10, dilute lutcæ et stipatissimæ (imbricato- patentes). (Flores 
Jemineus videre non licuil.) 


Oritur in Nova-Ilispania oaxacensi, prope Tenejapa, floresque luteos augusto mense explicat 
(GrmessreGuri Herb , ann. 4842 evulg., n. 64). 


(Herb. Mus. par. et Webb.) 


DRUPACEÆ : MOLLINEDIÆ. 389 


Distinguitur inter congeneres universa glabritie, cymis validis et brevibus, floribusque 
crassis exsiccando nigrefactis. Calyx quandoque trimerus occurrit, uno e lobis interio- 
ribus deficiente. 

Specimina hujus speciei quæ in Musæo Webbiano continentur olim a clariss. Mogino et 
SESSÉ in Nova-Hispania collecta sunt, et ex herbario Pavoniano deprompla; illis accedunt 
schedulæ PAvONI autographicæ (« Gen. nor. classis 22, ord. 85. Nov. España. » et « Gen. 
nov. de Mexico »). 


13. MOLLINEDIA LAURINA. 


M. ramis adultis glaberrimis, novellis sericeo-fulvellis; foliis oppositis, 
oblongis v. lanceolato-oblongis, acutis, remotissime ultra medium denticu- 
latis, amplis, demumque glaberrimis; cymis luteolo-sericeis, solitariis v. 
breviter racemosis, racemo frequenter in ramum foliiferum superne mutato ; 
perigonii divisuris externis obtusissimis, integerrimis et in medio anlico ner- 
valis; internis autem latioribus et ligula tenui, lacero-dentata, longa, crista- 
que v. nervo antice destituta terminatis; staminibus 24-28. 


Mollinedia laurina Tul., Ann. sc. nat., tom. cit., p. 43. 


ARBOR diæca, ramis noyellis teretibus. gracilibus, minutissime sericco-pubentibus, ful- 
vellis, moxque glabratis levibus et nitidis. FoLra decussatim opposita, lanceolalo-oblonga 
vel elliptico-lanceolata, brevissime et acute acuminala, basi attenuato-cuneata, tepuia, initio 
subtus (vix conspicue) sericeo-puberula, adulta ulrinque glaberrima, 12-16 centim. et 
quod excedit longa, 4-6 centim. lata, ultra mediam aciem aut tantummodo apicem versus 
remolissime parceque denticulata, et aliquando (minora inprimis) tota integerrima; nervis 
in pagina postica exilibus etprominentibus, secundariis remolissimis, Cætcris jaxis; petiolo 
semilereti, gracili, vix centimetrum longo, moxque glaberrimo. Axrur MIA masCula (quæ 
duntaxat suppelunt) solitarie ex axilla folii v. bracteæ exiguæ et cito caducæ orta, 
opposita, 1520 millim. longa, erecto-patula , adprime sericeo-puberula ac propterea 
luteola; pedunculo nune simplici cymaqne 3-flora terminsto, nunc cymas 2 oppositas 
vel # geminatim decussatas insuper agente, hisce supremæ s. primariæ haud dissimilibus 
(nonnunquam depauperatis) et longe pediculatis. Flos quilibet (e lateralibus) pedicello 
gracillimo, 6-8 mm. longo et sericeo suffultus, bracteolaque minutissima et vix conspicua 
stipatus. PERIGONICM obcon:co-globosum, extus totum sericeo-pubens (pube subaurea, 
minutissima et parca), intus contra glaberrimum, atque de more cruciatim &-partitu m; 
divisuris externis semi-ellipticis obtusissimis integerrimis costulaque media ac prominente 
antrorsum notatis; divisuris internis paulo latioribus semi-orbicularibus apiceque trifidis, 
lobis 2 laferalibus brevibus dentiformibus et paten'ibus, medio contra in ligulam longam, 
late linearem, tenuatam, lacero-dentalam, antice planam nervoque destitutam, ne c non 


390 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


summopere inflexam et occultatam (saltem in alabastro et flore explicato sed exsiccato) 
producto. STAMINA 24-28, sessilia, ovalo-hippocrepica, rimaque unica dehiscentia; pol- 
line aureo. 


Nascitur in agro cayennensi Guyanæ gallicæ, beatoque MarTINo nostro primum oceurrit. 


(Herb. Mus. par., Webb. et berolin.) 


Stirpis hujus criterium in foliorum magnitudine, formaque loborum perigoni præser- 
tim versatur; cæterum ab omnibus congeneribus mihi notis utique discrepat. Illius cymæ 
nunce in racemum brevem digestæ veniunt, nune in basi squamigera recentiorum innova- 
tionum apice frondosarum decussatæ generantur; utraque dispositio in plerisque Molli- 
nediis etiam deprehenditur. 

Specimina Mollinediæ laurinæ in herbario BILLARDERIE, nunc e thesauris Musæi Web- 
biani (patria non indicata) continentur. 


14. MOLrINFDIA VIRIDIFLORA. 


M. ramis teretibus demum glabratis; foliis oppositis, petiolatis, obovato- v. 
elliptico-oblongis, acute acuminatis, basi cuneatis, in apice remote parceque 
serratis, adultis utrinque glaberrimis; cymis (masculis) 4 confertim de- 
cussatis in basi innovationum, luteolo-sericeis, trifloris; perigonii dentibus 
externis integris et vix acutis, internis angustioribus ac in ligulæ sortem 
introflexam, repando-laceram anticeque cristatam productis; staminibus cir- 


citer 24 exiguis et aureis. 
Mollinedia viridiflora Tul., in Ann. se. nat., loc. cit. 


FRuTEx diæcus. Rami foliferi graciles, tornati, initio parce griseo-pubentes, demum 
autem glabrati. FoLIA opposita, obovato- v. elliptico-oblonga, acute acuminata, basi cu- 
neata, in apice remote parcissimeque dentata, dentibus acutis et quandoque aduncis, 
novella utrinque albido-pubentia, adulta vero glaberrima facta, 8-42 centim. longa, 
35-45 milim. lata, et petiolo subtereti centimetro breviore glabroque suffulta; venis 
venulisque in utraque pagina prominulis. Cymæ trifloræ (de masculis loquor), vulgo 
quatuor decussatæ stipatæque in basi innovationum, singulæ ex axilla bracteæ squami- 
formis et deciduæ solitarie nascentes, omnes patentes, atque ex toto minute et adpresse 
sericeo-luteolæ ; pedunculo communi tereti et 12-15 mm. longo, secundariis autem dimi- 
dio brevioribus; bracteolis vix conspicuis. FLores (vivi) virentes. PERIGONICM obconico- 
calyciforme, #-fidum, divisuris decussatim imbricatis et inæqualibus: duabus externis 
late ovato-triangularibus, vix acutatis, integerrimis et nervulo medio marginalibusque 2 
(ex indumento disci naturam, ut opinor, usurpante natis) antice notatis ; internis angus- 


DRUPACEÆ : MOLLINEDIÆ. 391 


tioribus, maxime introflexis, sub apice 2-dentatis, ultra in appendiculam angustiorem et 
repando-laceram productis, ac præterea cristula media nervisque marginalibus 2 antror- 
sum instructis. STAMINA utplurimum numero 2%, exigua, hippocrepica , admodum ses- 
silia, patenti-incurvata, extrorsa, rimaque unica ut solet aperta; polline nilide luteo. 
(Flores feminei desiderantur.) 


Oritur in jugis orientalibus Andium prov. mexicanæ vaxacensis, ad altiludinem 4,500 hexapod. supra 
oceani ripas, floretque junio (H. GALEoTTu Herb., ann. 4840 evulg., n° TAT2). 


E-Di] 


(Herb. Mus. par.) 


Affinis est Mollinediæ laurinæ supra descriptæ ; distinguitur foliis multo brevioribus, 
longius acuminatis et utrinque confertim nervosis, nec non floribus crassioribus, et peri- 
gonii lobis aliter effiguratis. Specimen quod suppetit adumbrationi vix sufficit. 


15. MOLLINEDIA PELLUCENS. 


M. glaberrima; ramis exilibus ; foliis Oppositis, ovato- ellipticove lanceo= 
latis, acute acuminatis, supra medium obsolete remote grosseque dentatis, 
vel integerrimis, tenuissimis, minutissime et copiosissime glanduloso-punc- 
tatis, breviterque petiolatis; cymis modo solitariis, modo paucis paniculatis, 
singulis patentissimis et rigidulis ; perigonii masculi coriacei lateque calycini 
lobis latis brevibus et subæqualibus ; staminibus 20-24. 


Xylosma racemosum Spreng. (fide clar. Orronis in Herb, Mus, berol.). 
Mollinedia pellucens Tul., loc. sup. cit. 


FRUTEx diæcus, ex toto glaberrimus, nec nisi in recentissimis innovationibus parcissime 
pubens. RAmI graciles, teretes, Opposili v. dichotomi (ramo primario in ala abortiente), 
nec in nodis incrassati. FOLrA Opposita, ovato- ellipticove lanceolata, acute et longiuscule 
acuminata, basi cuneata, 6-8 centim. longa, 25-40 millim. lata, ultra medium grosse 
remotissime et obsolete dentata (dentibus majoribus late triangularibus cbluseque mucro- 
nulalis), nec raro etiam integerrima , peculiari tenuitate insignita et (luci obversa) 
pellucida, minutissime insuper copiosissimeque (saltem de specie) glanduloso-punctata, 
utrinque glaberrima et subtiliter venosa, petioloque exili anguste sulcato et 4-6 millim. 
longo suffulta. ANrHEMrA (mascula, quæ sola suppetunt) tota glaberrima, terminalia 
y. solitarie axillaria, quandoque etiam, sicuti Mollinediarum mos est, ex imis innovatio- 
nibus minulissime bracteigeris orta, alia e cyma triflora unica et 10-15 millim. longa, alia 
e cymis paribus 2-4 in paniculam breyem flore impari raro definitam decussalim conso- 
ciatis; axi uniuscujusque paniculæ tereti exili ac centimetro utplurimum breviore, pedun- 
culis secundariis patentissimis et rigidulis, BRACTEÆ bracteolæque lineari-acutæ, bre- 


392 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


vissimæ, pubentes citoque caducæ. PErigonioM obovato-globosum, pedicello 3-4 mm. 
longo innixum, late calycinum, e parietibus tenuibus sed coriaceis (exsiccatis), et de more 
k-fidum, divisuris latis ac subæqualibus, externis ovatis et acutulis, internis (paulo latio- 
ribus) apice inflexis et ligula brevi angustissima basique 2-dentata auctis, cunctarum in- 
terna pagina lineis prominentibus s. plicaturis incrassatis 3-5 signata. SraAMiNA 20-2% 
crassa, oblongo-reniformia, obtusissima, subsessilia, basi brevissime emarginata, rima latis- 
sima et hippocrepica hiantia, coloreque subfusca; polline copiosissimo et pulvereo. 


Nascitur in Brasilia meridionali, v. gr. circa Sebastianopolim, sicuti referunt SecLowius, Bevricaius 
et GUILLELMINUS. 


[Herb. Mus. berol., paris. (ex dono Mus. berolin.) et Jalbert. (specim. Guillelminea).] 


Inter congeneres peculiari foliorum tenuitate, innumeris glandulis quibus, ni fallimur, 
eadem scatent, nec non universa glabrilie facile dignoscitur. 

Nomen Sprengelianum, Xy/osmu racemosum, huic sürpi, ut aiunt, impositum, in quo- 
viscunque indice reperire nequivi. 


16. MOLLINEDIA NITIDA. 


(Tab. xxx11 ) 


M: tota glaberrima, foliis oppositis, ovato-lanceolatis, utrinque longe atte- 
nuato-acutis, breviter petiolatis , nitidis, et in apice remote denticulatis ; 
venis secundariis pari modo exilibus; anthemiis terminalibus, brevissimis, e 
cymis 4 confertim decussatis; pedunculis pedicellisque longe exilibus; brac- 
teis bracteolisque perexiguis; perigonio (masculo) globoso, tenui, 4-fido, 
divisuris subæquilongis ; staminibus 16-24, laxis. 


Tetratome elliptica Gardn., in Hook. Lond. Journ. of Bot., tom. 1 (1842), p. 530, n. 462 (fide 
Herb. Webbiani ). 
Mollinedia nitida Tul., in Ann. sc. nat., ser. #, tom. II, p. 43. 


ARBUSCULA diæca et ex omni parte glabra; ramis oppositis, rigidis, multi-brachiatis, 
e luteo-virenti fucatis, ligno duro medullaque parca. ForiA opposita, ovato-lanceolata, 
longe et acute acuminata, deorsum itidem in petiolum brevem longe attenuata, apicem 
versus remote denticulata, utrinque glabra nitidaque, 4-6 centim. longa et 15-20 mm. lata; 
venis omnibus, præter mediam, æquo modo exilibus subtusque prominulis. ANTHEMIA 
utriusque sexus terminalia vel ex axillis foliorum delapsorum orta; mascula pleraque 
e cymis trifloris quatuor, in umbellan non definitam (cujus axis gracilis et in vertice 
obsolete gemmifero pubens 5 mm. longitudine vix excedit) digestis, decussatim oppo- 
sitis confertisque; pedunculo uniuscujusque cymæ gracillimo, glabro, bractea ovato- 


DRUPACEÆ : MOLLINEDIÆ. 393 


acula brevissima et cilo caduca stipato, atque 10-18 mm. longo; pedicellis, singulis floribus 
privis, item gracillimis, glabris, et 8-12 mm. longis, externis bracteola perexigua ima basi 
sigillatim instructis. PERIGONIUM inapertum globosum , postea urceolato-calyciforme 
(sed vix, ut videtur, explicatum), glaberrimum, in omni parte tenue ac semipellu- 
cidum, et 4-fidum, divisuris ut solet decussatim imbricatis, duabus externis late ovato- 
rotundis integris obtusissimis aut ceu 3-dentatis (sub lente), interioribus (vix longioribus 
et paulo angustioribus) in vertice truncato hinc et inde denticulo auctis nervoque promi- 
nente antrorsum signatis. STAMINA circiter 24, interdum pauciora, faciem internam 
calycis ordine multiplici laxoque vestientia, late hippocrepica, subsessilia (filamentis 
tamen quam solito paulo longioribus), extrorsa, rimaque unica et latissima apertis. CYMÆ 
femineæ abortu unifloræ, brevius pedunculatæ quam masculæ, inde umbella simplex fit 
et contractior. PERIGONIUM pedicello in medio 2-bracteolato suffultum, exiguum, utri- 
formi-globosum, angustissime pervium, brevissime 4-dentatum (dentibus erectis ac trian- 
gulari-acutis, externis paulo longioribus, omnibus conformibus et exappendiculatis), e 
parietibus tenuibus et utrinque glaberrimis (receptaculo duntaxat de more sericeo-to- 
mentoso, pube pallide fusca et tandem evanescente) factum, demumque basi circumscis- 
sum et calyptram dimittens. CaRpiprA 10-12 ovato-globosa, sessilia, dense sericeo- 
tomentosa, in vertice autem et stylo brevi glaberrima. 


Nascitur in agro sebastianopolitano Brasiliæ, augustoque floret, auctorib. CLAuDIo Gay (in Herb. 
Mus. par. et Kunthiano), Garpero (in Herb. Webbiano et vindob.), SezLowio (in Kunrun Herb.; 
L 485, B586), nec non Bevriouio (in Herb. Kunth., anno 1824). 


(Herb. Mus. par., Webb., vindobon. et berolin.) 


Universa glabritie, foliorum forma naturaque (etsi crassiore) cum Wolline lia pellucente 
supra descripta quadrat ; facile autem discriminatur non solum anthemiis gracillimis, sed 
etiam perigonio multo minore, globoso, suboccluso, brevissime 4-dentato et in omni 
pariete peculiariter tenuato. 


17. MOLLINEDIA LIGUSTRINA. 
(Tab. xxx11.) 


M. glaberrima ; foliis oppositis, obovato-lanceolatis, in petiolum brevem 
longe attenuatis, acutis v. breviter lateque acuminatis, subcoriaceis, antice 
nitidis, inferne subtiliter venosis ; anthemiis (masculis) folio multo breviori- 
bus, axillaribus v. terminalibus, singulis e cymis trifloris, solitariis v. decus- 


satim paniculatis; perigonii lobis oblongis, obtusis, calÿculo multo longio- 
ARCHIVES pu Museum. T. VIII. 50 


394 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 
ribus, inappendiculatis, externis internos nonnihil excedentibus; staminibus 
24 sessilibus. 


Mollinedia ligustrina Tul., in 4nn. sc. nat., tom. cit., p. 44. 


FRUTEx diæcus et ab omni parte glaberrimus. RAM teretes, oppositi, exiles, rigidi, sub- 
fastigiati et dense foliosi; cortice novello levi deinque fuscato, annotino verrucoso-ri- 
moso. FoLIA opposita, obovato-lanceolata, nunc acuta, nunc brevissime lateque acuminata 
(acumine obtusato et submucronulato), deorsum in petiolum gracilem 4-6 millim. longum 
attenuata, 35-45 millim. longa, 15-25 millim. lata, in acie (nonnihil recurva) integerrima, 
atque subcoriacea; pagina superna nitida et subavenia, posticæ decoloris venis exilibus 
laxeque reticulato-prominulis. CymÆ (masculæ) trifloræ, modo in ramis novellis inferne 
remote decussatimque bracteatis, sursum versus autem foligeris, geminatim oppositæ, 
modo in paniculas aut terminales aut solitarie axillares folioque suppeditato breviores 
digestæ. BrACTEÆ bracteolæque lineari-lanceclatæ et cito caducæ ; pedunculus triflorus 
teres ac vix centimetro longior; floris autem uniuscujusque pedicellus semicentimetrum 
subæquans. ALABASTRUM anguste oyato-oblongum et subacutum. PERiGONI adulti cen- 
timetro paulo brevioris lobi 4 initio decussatim imbricati, oblongi, obtusuli, subæquales 
{interiores 2 vulgo plus minus breviores) et sub anthesi erecto-patentes, tubus autem 
s. calyculus iisdem triplo brevior. SrAMINA 24 calyculi totum parietem fundumque gla- 
berrimos vestientia, admodum sessilia, breviter lateque oblonga s. elliptica; connectivo 
plano; bursiculis linearibus, marginalibus, et apice confluentibus ; polline luteo. (Flores 
feminei desiderantur.) 


Crescit in Brasilia meridionali (Sezcowir Herb. nn. 1087, et 43, vr, 1422, in Herb. Kunthiano, nunc 
e thesauris Musæi berolinensis). 


(Herb. Mus. berol.) 


Stirps est inter congeneres distinctissima, ejusque criterium in peculiari omnium 
partium glabritie et perigonii longe 4-lobi natura præsertim versatur. 


18 MOLLINFDIA TRIFIORA. 


M. ramis novellis dilute fulvo-tomentosis, annosorum cortice suberoso 
rimoso et pallido; foliis oppositis, obovato- oblongove-lanceolatis, acutis v. 
acute acuminatis, breviter petiolatis, integerrimis aut vix dentatis, utrinque 
initio pubentibus ac tandem glabratis; cymis masculis trifloris et brevibus, 
femineis unifloris ac paulo longioribus, fulciminibus omnium dilute fulvo- 
tomentosis; perigonio utriusque sexns minute sericeo aut subglabro, diyi- 


DRUPACEÆ : MOLLINEDIÆ. 395 


suris subæqualibus, externis obtusissimis; staminibus 12-16: ovariis pal- 
lide sericeo-tomentosis receptaculoque. 


Citrosma triflora Spreng., Syst. leget., tom. IT, p. 544, et msc. in Herb. Mus. berol. 


FRUTEx diœcus et sempervirens, ramis teretibus, oppositis, erectis, patulis vel fasti- 
giatis, hornis gracillimis et tomento luteo-fulvo adpresso densoqne vestitis, annotinis 
sordidulis et lente glabratis; cortice primitus levi tenuique, postea pallescente, incras- 
sato, suberoso facto, et longitrorsum rimoso v. exarato (in ramis etiam vix quadrienni- 
bus). For opposita, obovato- oblongove-lanceolata, acute et longiuscule acuminata aut 
duntaxat acuta, basi longe cuneata, 4-8 centim. longa, 15-25 millim. lata, integerrima vel 
apicem versus parcissime remoteque denticulata, novella utrinque at subtus apprime 
molliter et dense pubentia (pube vaga, pallida tomentumque mentiente), adulta superne 
glabrata et pubem infernam lente deponentia, annotina in utraque pagina admodum 
glabra et subcoriacea facta; acie subtiliter extrorsum revoluta; venis omnibus postice 
prominentibus laxeque reticulatis: petiolo subtereti, eanaliculato et 6-10 millim. longo. 
CYMÆ masculæ trifloræ, ex imis innovationibus decussatim (4-6 insimul nec longe ab 
invicem distantes) natæ, vel in sertulum laxum (paniculam exiguam decussatim spisseque 
k-6-brachiatam nec sæpius definitam) digestæ ramorumque annotinorum innovationes 
abbreviatas sistentes, singulæ e pedunculo tereti, dense tomentoso, gracili, patenti, 5-10 
millim. longo, pedicellosque tres graciliores 4-7 millim. longos et divergentes sufful- 
ciente ; bracteæ bracteolæque perexiguæ dentiformes acutæ patentes et cito caducæ. Pg- 
RIGONIUM globosum, extus minute et parcissime pubens, inlus glaberrimum, alte k-par- 
titum, debito tempore late apertum, totumque e membrana crassiuscula et coriacea: 
divisuræ externæ ovato-rotundatæ obtusissimæ et integerrimæ ; ex interioribus altera 
vulgo externis haud dissimilis integerrima et oblusa, altera autem in appendiculam bre- 
vissimam latiusculam fimbriato-laceram s. dentatam et introflexam desinens; cunctæ 
antice cristulis mediis 3-5 auctæ et incrassalæ. STAMINA 12-16, perigonii calyculum to- 
tum laxiuscule vestientia, sessilia, ovata, lutea, exteraque apprime extrorsa, eorum 
enim loculis contiguis extrorsum manifestius spectantibus et apice vix confluentibus. 
CyiÆ femineæ juxta easdem leges atque masculæ e ramis novellis, multo rarius , 
ut videtur, ex annotinis summis ortæ, singulæ vero unifloræ ; pediculo tereti, gra- 
cili, tomentello, dilute fulvo, millimeteum et quod excedit longo, apiceque 2-bracteo- 
lato (bracteolis brevissime linearibus erectis et caducis); pedicello illi continuo duplo 
circiter breviore nec crassiore. PERIGONIUM globosum, nonnihil urceolatum, extus vix 
Pubens aut glabrum, et 4-fidum, divisuris aliquantulo minoribus quam in mare, interio- 
ribus semi-orbicularibus breviter introplicatis obtusissimis et exappendiculatis (saltem in 
floribus paucis exploratis) ; parietibus calyculi crassis, indumento purpureo? (natura 
diseino) illitis et gaberrimis, receptaculo autem dense sericeo pallidoque ; perigonium 
ipsum mox, ut solet, supra basim circumscissum, cupula fructifera, in acie integra, sola 
persistente. OvARIA ovata, exigua, sessilia, numero circiter viginli, spisse contigua, 


396 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


dense sericea, in vertice autem latiusculo et stylo centrali brevique (purpureis ?) gla- 
berrima. 


Viget in Brasilia meridionali, v. gr. in montibus dos Orgaos, haud procul a Sebastianopoli (SEL- 
Low Herb. nn. 323 & et 4039 © [A4 © in Herb. Kunthiano]; VazraerIt Herb. n° 569 x). 


(Herb. Mus. berol., vindobon. [ex herb. Schuch.], et paris.) 


Pube copiosa aut parciore, foliis integerrimis aut pauci-dentatis variat. Folia annotina 
glaberrima et subcoriacea facta, in ramis qui innoyationes foliosas nuper ederunt, per- 
sistunt, inde stirpem sempervirentem dixi. 


19. MOïrLINEDIA CLAVIGERA. 


M. ramis gracihbus, novellis dense fulvo-tomentosis, adultis glabratis; cor- 
tice tenui ; foliis oppositis, obovato- v. rhombeo-lanceolatis, acutis v. acute 
acuminatis, ultra medium remote dentatis, quandoque etiam integerrimis, 
in acie subtiliter revolutis, et initio sericeo-tomentosis, pube fulva vix con- 
spicua et lente evanida; cymis femineis trifloris ac fulvo-tomentosis, pedi- 
cellis clavatis; perigonii utriculiformis dentibus internis obtusissimis et exap- 
pendiculatis. 


Mollinedia clavigera Tul., in Ann. sc. nat., loc. cit. 


FRurEx diæcus et sempervirens, ramis (eretibus, gracilibus, oppositis, patentibus, 
novellis tomento brevi denso adpresso et saturate fulvo velatis, annotinis partim gla- 
bratis sordidisque, ætate provectioribus glabris corticeque lichenibus parasitantibus 
(Opegraphis v. gr.) inpallidito, tenui nee suberoso involutis. FoLIA opposita, obovato- 
vel rhombeo-lanceolata, acuta v. obsolete acuminata, deorsum longe attenuata, 5-7 cen- 
tim. longa, 15-30 millim. lala, petiolo gracili rigidulo et 5-8 millim. longo suffulta, initio 
utrinque tomentoso-sericea (pube adplicita, subinde vix conspicua, lente autem dimissa) 
proptereaque dilute v. saturatius fulva, annotina penitus glabrata et nonnihil coriacea, 
ultra medium remote et obsolete dentata (dentibus patulis, sinubus obtusissimis), rarius 
(minora) subintegerrima, omniaque, deorsum apprime, in acie anguste revoluta; venis 
præter costam exilissimis, ac sub epidermide postica prominulis. CymÆ (femineæ quæ 
solæ suppetunt) 2-6 in imis innovationibus e more decussatim et superposite oppo- 
sitæ, patentes totæque dense et adpresse fulvo-tomentosæ; peduneulo tereti, gracili, 
rigido, et centimetrum circiter longo; pedicellis crassioribus, clayatis ac 6-8 millim. longis ; 
bracteis bracteolisque lineari-acutis brevissimis caducisque. PeriGoNiuM utriformi-globo- 
sum, crassum et brevissime #-dentatum, dentibus ut solet decussatim imbricatis, externis 


DRUPACEÆ : MOLLINEDIÆ. 397 


late triangularibus et acutis, internis brevioribus semi-orbicularibus obtusissimis et exap- 
pendiculatis, omnibus et calycis internis parietibus indumento (disco) crasso rugoso spisse 
colorato (saltem videtur) glaberrimoque ilinitis, receptaculo ipso breviter et dilute 
sericeo. OvaRIA 16-20 constipata, sessilia, ovata, ob mutuam compressionem nonnihil 
angulosa, dense sericeo-tomentosa, in vertice autem et stylo brevi crassoque glaber- 
rima. OvuLUM unicum pendulum, in loculo glaberrimo, ipsum etiam glaberrimum. 


Crescit in provincia S. Pauli Brasiliæ meridionalis, docente SeLLOwIO in Herb. Kunthiano. 


(Herb. Mus. berol. et paris.) 


Foliorum forma et magnitudine, Hollinediæ trifloræ modo descriptæ proxima accedit ; 
at eorumdem dentibus majoribus et frequentioribus, vestitu saturatius fucato et adpresso, 
venis longe subtilioribus ac vix prominentibus, nec non apprime cymis femineis ex toto 
dense fulvo-tomentosis, perigoniis multo crassioribus, brevissime 4-dentatis et pedicello cla- 
vato suffultis, ut corticem haud suberosum laceam, discriminatur, et jure diversa habetur. 


20. MOLLINEDIA UMBELLATA. 


M. ramis gracilibus et dense rufo-tomentosis ; foliis oppositis, longe lan- 
ceolatis, acuminatis, acute serraiis, breviter petiolatis, adultis glabratis 
posticeque prominenti-nervosis; racemis femineis paniculisque masculis 
similiter paucifloris et umbelliformibus ; floribus longe pedicellatis paten- 
tissimis et pubenti-cinereis; lobis perigonii masculi subæquilongis; den- 
tibus feminei pariter brevissimis et æqualibus; carpellis receptaculoque 
dense fulvo-sericeis. 


Cilrosma umbellata Spreng., Syst. l’eget., tom. II, p. 545, et msc. in Herb, Mus. berol. 


ARBOR diæca ramis oppositis, gracilibus, teretibus, tomento e pilis simplicibus dense 
imbricatis, tactu molli, dilute fulvo, tandemque sordidulo diu involutis, subfastigiatis 
laxeque foliosis. FoLIA opposita, lanceolata, acute et breviter acuminata, deorsum longe 
attenuata, supra basim laxe serrata (dentibus angustis, sinubus obtusis), utrinque primi- 
tus parce sericea, cito autem penitus glabrata, 7-12 centim. et quod excedit longa, 25-35 
millim. lata; venis paginæ posticæ prominentibus, secundariis arcuato-recurrentibus et anas- 
tomosantibus; petiolo gracili, 6-10 millim. longo, initio ex toto fulvo-tomentoso, postea ve- 
rum glabrato. ANTHEMIA solitarie axillaria y. terminalia; feminea e racemo umbelliformi 
longe 2-5-brachiato, brachiis 1-floris ac in medio 2-bracteolatis; mascula e cymis trifloris 
nunc solitariis, nunc paucis (2-5) in paniculam brevissimam et patenti-umbelliformem di- 
gestis; cunela minute diluteque fulvo-tomentosa v. cinereo-sericea, imaque basi bracteis 
late ovatis v. ovato-oblongis, acutis, subaridis et stipatis instructa. Axis uniusCujusque an- 


398 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


themii teres, tenuis, et 5-7 millim. longus. CymarumM mascularum pedunculus gracil- 
limus, flexuosus, teres, 12-20 mm. et quod excedit longus apiceque 2-bracteolatus ; 
florum pedicelli proprüsaturatius virentes,æquo modo teretes gracilesque et centimetrum 
circiter longi. PERIGONTUM masculum calyciforme, intus glabrum, et 4-fidum; lobisubæqui- 
longi, duo exteriores late ovato-acuti brevissime adunci et nervo medio (linea prominente) 
antice notati, reliqui autem superne multo angustiores, crassiores (nervo antico adju- 
vante), in margine anguslissimo repandoque tenuati et maxime introflexi. STAMINA 
circiter triginta ; antheræ late reniformes, subsessiles aut sessiles, luteæ, 1-rimosæ et late 
hiantes. PeriGONIUM femineum pedicello tereti 25-30 millim. longo rigidoque suffultum, 
e basi late urceolata subito constrictius et tubulosum productum, ore obtuso 4-dentato 
et suboccluso (dentibus brevissimis subæqualibus ac corrugatis) pervium , in parietibus 
internis supra basin glaberrimum et spisse fucatum (purpureum?), sed in fundo s. 
receptaculo dense fulvo-sericeum, pilis longiusculis erectisque. CARPIDIA numerosissima, 
stipatissima, ovato-globosa, densissime fulvo-sericea (setis longis), in vertice autem de- 
planato, obsolete 4-5-gono styloque brevissimo centrali et acuto terminato, glaberrima et 
saturate purpurea? OvuLum solitarium, e summo loculo uniuscujusque carpelli dependens, 
ovatum, anatropum, et funiculo distincto quasi destitutum. 


Oritur in Brasilia meridionali (Sezzown Herb, propr. n° 2151 [Herb. Kunth., B 2151, C 2133 |). 
(Herb. Mus. berolin.) 


Adumbrationem scripsi ex autopsia speciminum Sellowianorum utriusque sexus quibus 
accedit schedula Sprengeliana sic inscripta : « Citrosma umbellatum * N. sp. » 

Bracteolæ floris feminei quandoque non pedicello ipso geruntur, sed perigonii lateribus 
oppositæ adnascuntur. 


21. MOrLINEDIA ELEGANS. 


M. ramis admodum exilibus, novellis fulvo-tomentosis, adultis autem gla- 
bris; foliis exiguis, oppositis, rhomboideo-lanceolatis, utrinque longe acutatis, 
ultra medium grosse et remote serratis, adultis utrinque glabris ; cymis mas- 
culis gracillimis et sericeis; perigoniüi globosi et exigui divisuris externis 
elliptico-rotundatis, interioribus multo latioribus et ligula angusta ac re- 
pando-lacera terminatis ; staminibus 8-12. 


Mollinedia elegans Tul., in Ann. se. nat., loc. cit. 


Frurex diæcus ramis oppositis, perquam exilibus, flexilibus, teretibus, in nodis com- 
pressiusculis, adultis glabris, novellis autem piloso-tomentosis sordideque fulvellis. FozrA 
opposita, rhomboïdeo-lanceolata, utrinque acutissima, ultra medium grosse acute remote- 


DRUPACEÆ : MOLLINEDIÆ. 399 


que serrata, dentibus singulis patentibus rectis et in sinu obtusissimis, 35-55 millim. longa, 
10-15 mm. lata; novissimorum costa superna universaque pagina dorsali piloso-tomentosis 
(pilis simplicibus) fulvisque, adultorum autem pagina utraque glaberrima anticaque levi 
et nitida ; nervis a fronte vix conspicuis, postice vero prominulis, omnibus præter costam 
tenuissimis ; petiolo exili, 4-6 millim. longo, diu sordide tomentoso, antrorsumque nonnihil 
canaliculato. Cyvmæ masculæ trifloræ, decussatim confertimque (numero 2-6) in ima 
ramorum novissimorum basi oppositæ, erectæ, sordide parceque fulvo-tomentosæ, 10-15 
mm. longæ, pedunculoque gracillimo ex axilla bracteæ perexiguæ et ovato-acutæ solitario 
prodeunte singulæ se excipientes; pedicellis propriis crassioribus, densius sericeis, et 
3-5 mm. longis, lateralibus bracteola lineari brevissimaque basi stipatis. PERIGONIUM exi- 
guum, penitus globosum, pube sericea et adpressa extus vestitum, intus autem ut solet gla- 
berrimum, ac decussatim 4-partitum, divisuris externis ovato-rotundatis obtusissimis 
integrisque, interioribus latius semi-orbicularibus ligulaque angusta brevissima repando- 
lacera antice cristata et tota introflexa coronatis. SraAmINA 8-12 sessilia, extrorsa, 
oblongo-hippocrepica, obtusissima et rima unica, etsi biloba et 2-locularia, dehiscentia ; 
polline aureo. (Flores feminei desiderantur.) 


Oritur in provincia brasiliana Sancti Pauli (Gazvicn., Herb. imp. Bras., n° 401); SELLowIO etiam 
propius Sebastianopolim reperta est (Herb. n° 4786.) 


(Herb. Mus. par. et berolin.) 
Ramorum exilitate, foliorum forma, anthemiorum natura gracili, universo denique 


habitu, nec non floribus oligandris et perigonii lobis externis minoribus quam internis, 
stirps hæc inter congeneres facile dignoscitur. 


B. Australes. 
22. MozriNeDIA HUGELIANA. 


M. ramis oppositis ternis v. fasciculato-verticillatis, novellis fulvo-tomento- 
sis et asperis; foliis oppositis ternisve, oblongis v. oblongo-lanceolatis, acutis, 
serratis v. duplicato-dentatis, coriaceis, subtus dense reticulatimque promi- 
nenti-venosis et citrinis, adultis glabratis ; floribus fe mineis racemosis, longe 
pedicellatis et parce pubentibus; racemis definitis v. in frondes abeuntibus. 


Mollinedia Hugeliana Tul., in Ann. sc. nat., tom. cit., p. 48. 


ARBOR diæca ramulis oppositis, ternis v. ex ramo summo incrassato (capitato) fascicu- 
latim et verticillatim assurgentibus, singulis teretibus, in nodis dilatatis, tomento fulvo 
sordido brevi densissimo asperuloque primitus obductis, posteaque lente glabratis. FoLrA 


400 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


opposita ternave (interdum dissociata), oblonga v. oblongo-lanceolata, acuta imo et pun- 
gentia aut subobtusa, basi rotundata seu cuneata, 8-15 centim. longa, 25-40 millim. lata, 
coriacea, colore citrina, serrata v. duplicato-serrata (dentibus nunce exiguis muticisque, 
nunc maximis et pungentibus, sinubus semper obtusissimis), initio utrinque ob pubem 
copiosam dilute sordideque cineracea et hirtula, adulta autem quasi ab omni parte glaber- 
rima; venis dense reticulato-anastomosantibus, hinc et hinc sed apprime in pagina postica 
prominentibus nitideque citrinis, omnibus, præter costam, crassitudine vix diversis ; petiolo 
rigido, 6-10 millim. longo et lente glabrato. GEMMÆ ovato-acutæ, sordide tomentosæ, 
solitarieque v. geminatim (superpositæ) axillares. FLORES feminei (qui soli suppetunt) ex 
inferna innovationum parte efoliosa, sed decussatim laxe minuteque bracteifera, solitarie 
axillares nali, vel in racemos sinceros (cyma triflora definitos), axillares v. terminales et 
3-5 centim. longos digesti, singuli pedicello valido 10-15 millim. longo, nonnihil ancipite 
interdumque in medio 2-bracteolato suffulti; pedunculo communi, bracteis (breyibus, ovato- 
acutis citoque caducis), nec non et pedicellis, pariter sordide minuteque pubentibus et 
tactu asperulis. PERIGONIUM obconico-globosum v. latius dilatatum et superne maxime 
deplanatum (aut quidem cavatum), ore centrali angusto obsolete et vix conspicue 4#-den- 
tato (dentibus latis brevissimis obtusissimis et decussatis) vel de specie integerrimo per- 
vium, minute et parcissime pubens aut subglabrum, debito tempore circumscissum, par- 
temque supernam quasi opereulum medio perforatum tune dimittens; pars reliqua late 
concava, ob pubem rigidam sordide fulva, carpidiisque cylindroideis pube ejusdem sortis 
abunde vestitis, nec nisi in apice (stylo scil. et stigmate continuis nec incrassatis) integro 
vix acutato nigrente brevissimoque glabris, consita. Ovuzuu in quolibet carpidio solita- 
rium, pendolum, anatropum. RecEPprACuLuM fructibus orbatum maxime incrassatum, 
capitiforme, sordid : tomentosum (pube cinereo-fulva), cicatricibus quasi scrobiculis nec 
non pulvinis crassis truncatisque (fructuum delapsorum sedibus) onustum v. signatum, 
marginibus repandis maxime reflexis. DrupÆ globoso-ellipsoideæ, cerasi crassitudine, 
utrinque obtusæ, minutissime et parcissime pubentes aut penitus glabratæ, styloque 
perexiguo quadantenus laterali nec disculo insidente mucronulatæ; pulpa crassiuscula ; 
endocarpio membranaceo tenuissimo levique. SEMEN (sub endocarpio plane liberum) ova- 
tum, utrinque obtusum, rectum, pendulum, testaque tenuissima (pellicula) levi et castanea 
involutum; nota chalazina vix definita; raphe indistincta ; micropyle depressa, concava. 
ALBUMEN crassissimum, carnosum (siccum exsuccum et colore dilute cinnamomeo infec- 
tum), atque canaliculo longitudinali et embryonem fovente in medio perforatum. Em- 
BRyo rectus, homotropus, semine multo brevior, e radicula hilo proxima et cotyledonibus 
2 ovatis tenuibus integerrimis sibique invicem adplicatis. 


Nascitur in saltibus Novæ-Hollandiæ orientalis, testantibus viro nobili Hueezio (in Herb. Mu:. 
vindob. et suopte Herb., n, 19, sub Ochna) et beato ALL. CUNNINGHAMO. 


(Herb. Mus. vindobon.) 


Stirps hæc et insequens, ambæ patria consortes, a Hollmediis americanis quibuscum 


DRUPACEÆ : MOLLINEDIÆ. 401 


non modo inflorescentia sed etiam floris, feminei apprime, structura conveniunt, nonnihil 
eo discrepant quod drupæ suæ singulæ stylo (maxime imminuto) laterali instar fructuum 
Hedycarye terminentur et propterea quadantenus uncinatæ evadant, dum præterea endo- 
Carpium membranaceum subsistit, ita ut fructus naturam baccæ quodam modo induat. 
Staminum numerus in floribus masculis paucissimis qui suppetunt, præ ditissimo , ut 
solet, Mollinediarum androceo admodum parvus est. 


23. MorriNEDiA macropnyLLa. 


M. glaberrima, ramis dichotomis, tornatis, levissimis, coloreque citrinis; 
foliis oppositis, coriaceis, amplis, breviter petiolatis, late ellipticis v. oblongis, 
breviter et acute acuminatis, remoteque serratis, dentibus exilibus et pun- 
gentibus; racemis paucifloris. 


Hedycarya macrophylla All. Cunn., msc. in Herb. Mus. vindobon., anno 4818, et in 4nn. of 
nat. Hist., Vol. 1 (1838), p. 215, infra. 
Mollinedia macrophylla Tul., loc. sup. cit. 


ARBOR arbusculave (teste LEICHARDO), diæca (saltem videtur), et ab omni parte gla- 
berrima; ramis oppositis, in nodis quandoque dilatato-compressis, vulgo teretibus et 
quidem veluti tornatis, corticeque levi et citrino tectis FoL1A opposita, coriacea, crassa, 
utrinque levissima nitidaque, ovato- elliptico- lanceolatoye-oblonga, acuta v. breviter et 
acute acuminata, basi rotundato-attenuata, 12-18 centim. longa, 5-7 centim. lata, in acie 
crassa (nervo quasi definita) frequenter repanda simul et remote serrata (dentibus 
patentibus, duris, longiusculis et acutissimis , sinu autem uniuscujusque obtusissimo) , 
aliquando etiam pro maxima parte integerrima; venis utriusque paginæ reticulato- 
prominulis, ac præter costam exilibus ; petiolo semicentimetrum circiter æquante, valido 
et semi-tereti. GeMMÆ axillares globosæ , sessiles (emergentes) , perulatæ, glaber- 
rimæ , contigue et superposite geminæ ternæve. RACEMI utriusque sexus glaberrimi, 
terminales aut axillares, quasi fasciculati, 5-7-flori, feminei 2-3 centim. longi, masculi ut 
videtur breviores, omnes erecto-patentes et flore solitario definiti; foribus de more 
decussatim oppositis, et pedicello 4-8 mm. longo, nudo, gracili, patenti, bracteaque au- 
guste ovato-acuta brevi subarida et caduca basi stipato, singulatim suffultis. PeRIGONIUM 
et maris et feminæ globosum, obtusissimum imo et nonnihil depressum, dilute luteum 
aut subfuscum (arefactum), ab omni parte in parietibus crassis glaberrimum, oreque 
rotundo angustissimo et suboccluso pervium ; sepula k decussata, dupiici serie ordinata, 
perexigua, squamiformia, sibi inyicem incumbentia, 2 exteriora late ovato-triangularia 
et vix acutata, interiora totidem lunulata et quasi obsoleta. SrAMINA sepalis opposifa, 
numero 6 (saltem apud flores paucos exploratos), minima, glaberrima et tota inclusa ; 
exteriora 2, sepalis externis opposita, Sterilia, glandulas ovato-obtusatas crassas 

ARCHIVES DU Muséum. T. VII. 54 


402 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 

sessilesque referentia; intima 4 sterilibus vix dissimilia sed filamento angusto bre- 
vissimoque instructa, triangulari-ovata, ab antica parte compressa, erecta, rima unica a 
vertice dehiscentia, apertaque os Bufonis veluti mentientia; polline dilute luteolo, pul- 
vereo. PERIGONIUM femineum masculo crassius, anthesis tempore basi circumscissum 
calyptramque integram dimittens, receptaculo glabro. CarpiprA stipata 12-15, breviter 
ovato-oblonga, crassa, sessilia, glaberrima, in vertice stigmatico et decolore obtusissima, 
intusque unilocularia et 1-ovulata ; ovulo anatropo, e saummo loculo pendulo. 


Inclyto Rog. Brownio, anno 1804, et clar. ALLANIO CUNNINGHAMO, anno 1817, occurrit in sylvis 
imperviüs et opacis Novæ-Hollandiæ orientalis, haud procul a maris littoribus, secus fluvios (Cfr. ALL. 
CunniNGx., loc. cit.); anno autem 1843, novembri et decembri, cl. viatori LercHaRDo (Herb. n. 121), 
in dumetis maritimis et monlosis, circa Morton-Bay ejusdem regionis. 


[Herb. Mus. par. (specim. Leichard.), et Herb. vindobon. (ex dono All. Cunning.).] 


E ramis qui suppetunt alii mere masculi, alii feminei tantum, nulli monœci exstant. 
Arbor, teste LEICHARDO, Gurkunn vernacule audit. 


Species non vIs® : 


24. MoztinEprA LaTIFOLIA (Pœpp. et Endl., Wov. Gen. ac Sp. pl., tom. I, 
p- 47 [sub Tetratome]), arbor humilis foliis ellipticis, apice serratis, sub- 
tusque decoloribus; pedunculis masculis axillaribus, solitariis, erectis et tri- 
floris; perigonio turbinato-campanulato et crasso; staminibus 32. 


Provenit circa lacum esensem Brasiliæ borealis, in sylvis, novembrique floret. 


Omnino congener est M. racemosæ Schlecht. (Tetratomes trifloræ Pæpp.'et Endi.), et 
fortassis eadem atque Mollinedia ovata R. et Pay. 


25. MOLLINEDIA LANCEOLATA (Ruiz. et Pav., Syst. veget. FI. peruv. et chil., 
t. 1 [1798], p. 143), frutex 2-orgyalis foliis oppositis ternisve, lanceolatis et 
superne dentatis. 


Nascitur in sylvis peruanis, circa Chinchao, floretque a maio in julium usque. 


26. MortiNeDiA TOmENTOsA (Benth., Plant. Hartveg., p. 250 [sub 
Tetratome]), frutex 8-12-pedalis, ramulis sordide ferrugineo-tomentosis ; 
foliis ellipticis v. oblongis, acuminatis, basi rotundatis, supra medium remote 
denticulatis, subtus tomentosis et ferrugineis; pedunculis masculis trifloris, 


DRUPACEÆ : KIBARÆ. 403 


femineis unifloris, cunctis tomentosis; perigonii masculi turbinati, tomen- 
tosi et fere 3-linearis lobis crassis, externis ovato-acutis, internis appendice 
denticulata auctis ; fructibus maturis glabris. 


Naseitur in Peruviæ sylvis popayanensibus. (Cfr. Wazpersu un. Bol. syst. t. 1, p. 572.) 


Accedit, ni fallor, ad Mollinediam macrantham nostram aut potius ad W. repandam 
R. et Pav. 


E genere excludatur Mollinedia lepidota Pæpp. et Endl., Nov. Gen. et Sp., tom. IL, 
p. #7 (sub Tetratome), quæ Citriosma Pœppiqii mihi est (vid. supra, p. 359). 


V. KIBARA'î. 


BronGniaRtIA Blume, Bijdr. tot de Fl. van Nederland. Ind., t. IL (14825), p. 435. — Non 
Kunthio (Nov. Gen. et Sp.pl., tom. VI. — 1823). 


Sciapicarpus ? Hasskarl, in Flora, tom. L (1842), Beibl. Il, p. 20; et in suo Catal. pl. Hort. 
Bot. Bogor. all. (N844), p. 86. 


Kisara Endl., Gen. pl., p. 314, n° 2046; Suppl. I, p. 64; Suppl. IV, p. 11, p. 56.— 1.-D. Hooker 
et Thoms., F{. Ind., tom. I (4855), p. 165. 


Prriconium(receptaculum Brumeo) turbinatum, coriaceum, basi bibrac- 
teolatum, in ore squamis 4 connatis subclausum, intus obsitum staminibus 
v. ovariis (floribus aut masculis aut femineis, ecalyculatis et apetalis, ait 
BLumeus). SraminA circiter 5-7 ; filamentis brevibus; antheris apice adnatis. 
Ovaria plura pyramidata et 1-ovulata; stigmate obtuso ac sessili. Baccæ 
receptaculo fisso et convexiusculo insidentes, divaricatæ , monospermæ. 
ABBUMEN Carnosum. EmpBryo inversus. 


Kibaræ genus super arbore javanensi exstructum ad Mithridateam accedere BLUMEO 
dicitur, sed, ni fallor, multo proximiorem cum Mollinedia demonstrat necessitudinem, 
ita quidem ut vix ab ea dissimile existimem. 


1 Xibara vox sundensis est, ait HASSKARLUS. 


3 A oxadtos (umbella) et 29504 (fructus) ductum est hoc verbum, ob fructuum Xibaræ dispo- 
sitionem. 


404 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


KIBARA CORIACEA. 


K. procera, foliis ovato- v. elliptico-oblongis, acuminatis, remote den- 
tatis, amplissimis, subcoriaceis , breviter petiolatis tandemque glabratis ; 
floribus femineis aurantiacis. 


Brongniartia coriacea Blume, vol, cit., p. 436. 

Brongniartia macrophylla Anonym., in Herb. Mus. vindob. 

Sciadicarpus Brongniartii Hassk., loc. cit., nec non in suis Plant. Javan. rarior. (1848), 
p. 209, n° 134 (cum locupl. descript.). 

Kibara Blumei Steud., Nomencl. Bot., ed. alt., (1840) p. 846. 

Kibara coriacea Hook. et Thoms., vol. cit., p. 166. 


ARBOR procera, ramis crassis, medullosis, teretibus, in nodis nonnihil compressis, initio 
parce pubentibus (pube pallida simplicique), tandemque glabratis et levibus. FOLIA op- 
posita, ovato- ellipticove-oblonga, breviter et acute acuminata, ultra mediam aciem grosse 
remoteque dentata (dentibus mucronulatis, sinubus autem obtusissimis), amplissima, nempe 
25-45 centim. longa et 10-20 centim. lata, membranacea et quodam modo coriacea, utrin- 
que at præsertim in venis tenuiter el dilute pubentia, demumque antice glabrata; petiolo 
crasso, brevi (10-15 millim. longo) et canaliculato; venis postice prominentibus et laxissimis 
RACEMI axillares lateralesve, compositi (ait BLUME). FLos femineus aurantiacus, pedi- 
cello semipollicem vix longo suffultus ; masculus brevius pedicellatus ; utriusque bibrac- 
teolati perigonium duplici v. triplici squamularum (sepalorum) decussatim superpositarum 
serie subocclusum. STAMINA € flamentis brevibus, obovatis, complanatis et obtusiusculis, 
nec non et antheris terminalibus minutissimis adnatisque. RECEPTACULUM fructigerum 
supra hemisphæricum aurantiacum et pubescens, subtus concavum. DRuPÆ carnosæ 1-15 
in floribus singulis, oliviformes, nigræ, tuberculis (podogyniis brevibus) insidentes et 
umbellatim confertæ ; putamine ligneo. SEMEN solitarium, pendulum, ejusde mque omnino 
structuræ ac semen Mollinediarum. 


Frequens viget in montibus Javæ insulæ (Salak, Parang, etc.); provenit etiam in sylvis peninsulæ 
Malaccensis, auctore beato Grirrirn (Cfr. Hooker: et Tuomsonis Floram Indicam , loc. cit.). A 
novembri in marlium usque apud Javanos floret, et vernacule Æibara (quo nomine arbores variæ, 
ut aiunt, designantur) audit. 


(Herb. Mus. vindobon.) 


De ramis frondiferis foliisque locutus sum ex autopsia speciminis (floribus destituti) quod 
in Musæo vindobonensi continetur. Ab auctoribus citatis et HasskARLO inprimis reliqua 
allata mutuatus et interpretatus sum. 


DRUPACEZÆ : HEDYCARYÆ. 405 


++ Antherarum rimis discretis. 


VIT HF/DIVICA RAR 
(Tab. xxxiv.) 


Henycarya J. et G. Forst., Char. Gen. pl. (1776), p.127, tab. 64.—C. Linn., Suppl. plant. Syst. 
veg., etc. (1781), p. 67, n. 1434. — Murray, Syst. veget. Linn., ed. XIV, p- 894. — Georg. 
Forst., Ælorulæ insul. austr. Prodrom. (1786), p. 71. — Juss., Gen. pl., p. 401, n° 4708 
Gnter Urricas). — C.-L. Willden., Sp. plant. Linn., tom. IV (4805), p. 833, n° 1830. — Pers. 
Enchirid. Bot., t. 11, p. 628. — Lamk. et Poir., Encycl. mélh., Bot., IL. Gen., tom. II (1823), 
P. #15, tab. 827. — Ach. Rich, Ess. d’une F1. de la Nouvelle-Zélande (Voyage de l’As- 
trol.), p. 354 (anno 1832). — All. Cunningh , in 4un. of nat. Hist., tom. I (1838), p. 245. 
— Endl., Gen. plant., pp. 314 et 1318, n° 2018; Suppl. IT, p. 35, et IV, p. n1, p. 56. — Raoul, 
Choix de pl., p.30.— Walp., Ann. Bot. syst., tom. 1 (1850), p. 573. — J.-Dalt. Hooker, F1. 
Nov.-Zeeland. (Bot. of the Antart. Exped.), tom. I (1852), p. 218. 

CriNoxrA Banksio, mse. (e schedula Herb. Mus. vindobon.). 

ZaNroxvui sp. Ach. Rich., op. cit., p. 291, tab. 33. 


Frorrs diclines, diœci, apetali. Masc. : Alabastrum globosum, obtusissi- 
mum, Periconium calycinum e phyllis 8 ovato-oblongis, majusculis, duplici 
serie ordinatis, 4 scilicet angustioribus interiora totidem partim initio tegen- 
tibus, cunctis sub anthesi expansis, receptaculi lati et poculiformis margini 
continuis, et utrinque æquo modo pubentibus tomentosisve. STAmMINA 20-40 
receptaculum totum multifario densoque ordine vestientia, prorsus sessilia, 
inclusa, nunc extrorsa, nunc antrorsum v. ex utroque latere spectantia, 
erecta et nonnibhil introrsus curvata (exteriora inprimis), latiuscule linearia 
v. triangulari-elongata (e basi latiore sensim attenuata), subacuta obtusa s. 
veluti truncata, singula e connectivo crassiusculo et membranaceo, lobisque 
(sacculis) 2 linearibus huic æquilongis, discretis v. contiguis, et Jongitror- 
sum lateque debito tempore hiantibus ; potline luteolo e granulis liberis. 
Feu. : PeriGonium e receptaculo late expanso et poculiformi v. peltato-disci- 
formi, et sepalis 8-10 perexiguis, ovato-acutis, inter se subinæqualibus aut 
manifeste inæqualibus (5-6 majoribus, cum reliquis alternantibus) discique 
margini insertis, area tomentosa vel pubente. Ovaria numerosa (viginti cir- 
citer), in receptaculo toto velato stipatissina, obovato-#lobosa v. breviter 


‘ Hedycarya nomen a græcis vocibus #dbz (suavis) et zépuoy (nux) derivatur ; semina Hedycaryæ 
arboreæ Forst. grate sapidæ dicuntur (Cfr. ForsreroruM Charact. Gen. pl. [1776], p. 428). 


406 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


subrhombea (angulato-obconica s. obverse pyramidata), stylo crasso, 
brevi aut longiusculo, indiviso centralique terminata, primitus omnino ses- 
silia, atque glaberrima v. sericeo-pubentia. Ovurum in quolibet carpidio 
uniloculari solitarium, ovato-acutum v. ellipsoideum, e summo pariete fertili 
pendulum, anatropum et glaberrimum, micropyle supera. Drupz subexsuccæ, 
breviter stipitatæ, leves, ovatæ, subuncinatæ (stylo nonnihil laterali facto), 
atque in receptaculo quadamtenus accreto et reflexo divergentes ; epicarpio 
tenuissimo ; mesocarpio carnoso ; endocarpio corneo, modice incrassato et 
utrinque levi. SEMEN inversum, obovatum, totum fructus loculum replens, 
ae {esta tenuissima pallida glabra fragilique involutum; rap/e lineari semi- 
nis longitudinem æquante ; chalaza late circulari, vix vel nequaquam infus- 
cata. Albumen crassissimum, subexsuccum (ut videtur), facileque totam 
seminis molem sistens. Empryxo centralis, rectus, semine brevior, e caudiculo 
(supero) tereti æquali longoque, et cotyledonibus > æqualibus, tenuissimis, 
ovatis v. ellipticis, et arctissime sibi invicem facie antica adplicitis. 

ArBones Australasiæ vicinarumque tlerrarum indigenæ, semper virentes, 
foliis oppositis, simplicibus et dentatis ; floribus racemosis vel cymosis ; an- 


themiis vulgo axillaribus. 


Fructus maturos solius Hedycaryæ dentatæ Forst. in botanicis reperi. 


1. HEDYCARYA DENTATA. 


H. ramis recentibus fulvo-tomentosis; foliis lanceolato-oblongis, remote 
serratis, initio ab utraque pagina dense fulvo-tomentosis, et postea glabratis ; 
anthemiis tomentosis, fulvis; staminibus introrsis et tomentosis carpidiisque. 


Hedycarya arborea Yoann. et Gvorg. Forster, Charact. Gen. pl. (ATT6), p: 128, tab. 66 (64). 

Hedycaryæ dentata Georg. Forst., Flor.ins. austr. Prodr., p.71, n° 379, et msc. in Herb. Mus. 
par. —Poir., in Lamk., {ustr. Gen., tom. NI, p. #15, tab. 827 (icones a Forstero mutuatæ). — 
Willd., Sp. pl. Linn., loco cit. — Pers., Ench. Bot., t. I, p. 628. — Raoul, Ch. de pl. de la 
N.-Zél., pp 30 et 50, tab. XXX. — J.:D. Hook., loc. cit. 

Hedycarya dentata et Zanthoxylum Novæ-Zeelandiæ A. Rich.; loc. eitatis. (saltem videtur.) 

Hedycarya dentata et H. scabra A. Cunningh., msc. in Herb. vindobon., et in 4nn. ofnat. 
Hist., tom. 1, pp. 215 et 216, nn. 336 et 337. 


ArBor 4#-5-orgyalis immo et excelsior (teste ALL. ConniNGuam in Herb. Mus. vin- 
dobon.), habitu Laurum nobilem mentiens (ut ait RocLius noster), quandoque etiam Jru- 


DRUPACEÆ : HEDYCARYÆ, 407 


milis: et: dumosus frutex (Hookero auctore), sempervirens, ramis oppositis, in nodis 
dilatato-compressis, novellis parce fulvo-tomentosis (pube simplici), deinde sordidis et 
tandem: glabratis, FoLrA:opposita, obovato- lanceolatoye-oblonga, acuta obtusulave, basi 
cuneata v. longius attenuata, 8-12 centim. longa, 25-50 millim. lata, in acie (nonnibhil 
revoluta) supra basin remote (aliquando obsolete) serrata, petioloque valido rugoso vix 
sulcato et 10-15 mm. longo suffulta; pagina utraque primitus dense fulvo-tomentosa, mox 
autem (costa inferna petioloque serius) glabrata ; venis omnibus præter costam exilibus 
et subtus prominulis. GEMMÆ axillares sessiles, nudæ, tomentosæ, solitariæ v. geminatæ 
(contigue superpositæ). ANTHEMIA utriusque sexus solitarie alaria, erecta, tota spisse 
falvetomentosa, 2-5-centim. longa, alia, feminea nempe (breviora), racemos/decussatim 
5-T-floros v. cymastrifloras, alia frequentiora paniculas e basi tribrachiatas, brachio 
primario s. centrali decussatim et cymose 5-7-floro, collateralibus (cymis trifloris) multo 
brevioribus, sistentia; bracteis et bracteolis exiguis citoque caducis; floribus singulis 
pedicello 7-15 mm. longo innixis. PERIGONIUM masculum amplum:e phyllis 8imajusculis. 
ovato-acutiusculis v. obtusis et subæqualibus; feminei dentibus multo minoribus et inæ- 
qualibus ; receptaculo utriusque sericeo-pubente; antheris introrsis, tomentosis et numero 
variis (25-40); ovariis ellipsoideo-globosis ac sericeo-pubentibus, stylo autem crassissimo 
et longiusculo iis indiscriminatim continuo, glaberrimo. Frucrus maturi ovati, obtuse 
subancipites, stylo (obliquo s. laterali) aliquandiu superstite mucronati, glabri, pediculo 
crasso, 3-4 mm. longo, medium versus articulato et tempore debito soluto se excipientes, 
receptaculo parce fulvo-tomentoso vixque accreto (marginibus reflexis) insidentes (3-8 
insimul) et divergentes. 


Crescit in variis Novæ-Zeelandiæ regionibus, videlicet ad sinam borealem quem Znsularum dicunt 
(ALL. Cunnineu.), et cirea Akaroam peninsulæ Banksianæ, in N.-Zeelandia media (RaouL, LEGuIL- 
LOU); rivorum littora, ut aiunt, prædiligit (Ac. CunxinGn. in Herb. Mus. vindob.). 


(Herb. Mus.par., Lessert., Jalbert., Webb., vindobon. et benolin.) 


Arbor Poporo-Kauvrio, teste HUGELI0 (msc. in Herb. vindob.), et Polo-Polo, RoLrio 
nostro auctore, vernacule audit, Drupæ illius carnosulæ rubræ odoræque fructus Pruni 
spinosæ nostratis crassitudine æquant et pueris Novæ-Zeclandiæ autochthonibus Cuë- 
viria VOCcantur. 

Icon analytica Forsteriana citata pro parte peccat; carpidia inepte traduntur, $tigma- 
taque in vertice druparum perperam sedent. 

Adumbrationis meæ materiam traxi.e speciminibus Forsterinis, Cunninghamiis, Huge- 
linis, Rollianis, Guillovianis et Hookerianis quæ in Herb. Musæi nostri parisini,et vin- 
dobonensi præ oculis commode habui; hæc omuia inter se bene quadrant; quædam ta- 
men, inter Allanensia, foliis paulo angustioribus et floribus masculis parcius tomentosis 
nonnihil.a cæteris discrepant. 

Hedyenrya scabra Cunn. (msc. in Herb. Mus. vindob., et in Ann. of nat. Hist., t. 1, 
p. 216).ab H. dentata Forst. non differre mihi.videtur nisi indumento-s. tomento copio- 


408 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


siore et saturatius ferrugineo quum in ramis foliisque novellis, tum in floribus. In Nova- 
Zeelandia, secus rivum Æeri-Keri nuncupatum, crescere dicitur. Specimen ejus vidi 
maseulum in Herbario Musæi vindobonensis. Ad 4. dentatam Forst. refertur clar. Jos. 
Hookero in sua splendida Flora Novæ-Zeelandiæ, loc. cit. 


2. HEDYCARYA CUNNINGHAMI. 


H. ramis novellis parce sericeis, cineraceis; foliis oblongo-lanceolatis, 
minute v. grosse dentatis, primitus cineraceo-sericeis, demum bhinc et 
hinc glabratis, subtus vero utplurimum pallentibus ; anthemiis subglabris ; 
staminibus vix pubentibus, extrorsis ; carpidiis glabris. 


Hedycarya angustifolia Rich. Cunningh., mse. in Herb. Mus. vindobon., anno 1834, et in 4nn. 
of nat. Hist., vol. I (1838), p. 215, infra. à. 


ARBoR diœca, ramis initio parce et minutissime sericeo-cineraceis, ac in nodis cOm- 
presso-dilatatis, adultis teretibus et prorsus glabris. FoLrA opposita, ovato-v. oblongo- 
lanceolata, acuta, basi breviter aut longius cuneata, 6-9 centim. longa, 20-35 millim. lata, 
in acie (plana } supra basin minute v. grosse dentata (sinubus obtusis v. rectangularibus), 
utrinque primitus parcissime cineraceo-sericea, mox autem penitus glabrata, antice 
luteolo-virentia, postice sæpius decolora s. albentia; venis exilibus et utrinque prominulis; 
petiolo 10-15 millim. longo. Raceux utriusque sexus axillares, solitarii v. rarius gemini 
(contigue superpositi), 15-25 millim. longi, erecti, parce cinereo-sericei, masculi 3-7-flori, 
feminei (subglabri) 1-3-flori ; foribus oppositis, singulis pedicello exili, 6-10 millim. longo, 
jam nudo, jam opposite 2-4-bracteolato suffultis. PERIGONI masculi octo-partiti phylla 
oblongo-acuta, 4 externa angustiora et consimilia, interiora autem alterna similiter inter 
se æqualia et primitus pro parte prioribus tecta; staminibus breviter elongato-triangula- 
ribus, acutis, integris, muticis, glabris aut vix in dorso pubentibus, numero circiter 40, 
omnibusque initio (in alabastro) prorsus extrorsis. SEPALA feminæ perexigua, obsoleta, 
ita ut receptaculi disciformis et deplanati margo, aliquantulo post anthesin, subinteger 
oculo inermi videatur. Carp1p1A glabra aut vix puberula, breviter ovata, in area pubente 
sessilia, scutuloque decolore polygono et ob stylum brevem umbonato coronata. 


Nascitur circa sinum Jacksonianum, in prov. Cumberland Novæ -Hollandiæ orientalis, nec non in 
declivibus et anfractibus montium ejusdem regionis qui cærulei dicuntur (Ricu. CUNNINGHAMO, FRa- 
sER1O et GaLpicHALDO testibus). 


(Herb. Mus. par. et vindobon.) 


Stirps est Hedycaryæ dentatæ Forst. legitima congener ; haud ægre ab ea distinguitur 
foliis subtus decoloribus, vestitu albido-sericeo parcissimo et evanido, staminibus comperte 
extrorsis et glabris, carpidiisque similiter pube subdestitutis aut quidem glaberrimis. 


DRUPACEÆ : HEDYCARYÆ. 409 


Quod nomen a beato CUNNINGHAMO arbori impositum mutaverim, ignoscant, quæso, 
artis herbariæ magistri, etenim quoad foliorum formam ab Hedycarya dentata Forst. non 
longe recedit, ejusque criterium potius in vestitu et anthemiorum natura versari videtur. 


3. IIEDYCARYA RACEMOSA. 
(Tab. xxxiv) 


H. ramis inilio cineraceo-tomentosis v. fulvellis; foliis ovatis v. oblongo- 
lanceolatis, integerrimis, recentibus sparsim piliferis ; racemis masculis laxe 
multifloris: floribus crassis et cineraceo-tomentosis; perigonii divisuris 
latis, limbatis ac fornicato-introflexi: ; antheris puberulis. 


Hedycarya racemosa Tul., in Ann. sc. nat., ser. #, tom. III (maio 4855), p. 45. 


ArBOR diœca, ramis exilibus, teretibus, in nodis quadamtenus dilatato-compressis, 
initio parce cineraceo- v. fulvello-tomentosis (tomento e pilis lanosis, aliis brevissimis fas- 
ciculato-stellatis et lepidiformibus, aliis longioribus fasciculato-divaricatis), pedetentim- 
que subinde glabratis. FOLIA opposita, ovata oblongove lanceolata, anguste et acute acu- 
minata, basi breviter cuneata, integerrima, 8-10 centim. longa, 3-4 centim. lata, petiolo- 
que exili, abunde ex integro tomentoso et 6-10 millim. longo fulta; paginæ infernæ 
venis præter costam exilibus et reticulatis, cunctis primodum sparsim piliferis (pilis fasei- 
culatis), superna citius glabrata. ANraemiA mascula solitarie axillaria, 6-8 centim. longa, 
erecto-patula et quasi e basi laxe multiflora, modo e racemis sinceris, modo potius e 
paniculis racemiformibus constant; «ai admodum exili, tereti, minute cineraceo-lepidoto, 
floreque terminato: bracteis angustissime linearibus, patentissimis, 3-+ millim. longis et 
caducis; foribus racemorum oppositis, singulisque pedicello tereti, gracillimo sed rigi- 
dulo, patentissimo, cinereo-tomentoso et 8-12 millim. longo innixis; cymis 2-3-floris, 
subsessilibus, apud paniculas floribus solitariis commistis eorumque locum tenentibus. 
ALABASTRUM globoso-hemisphæricum et superne in tubera 4-5 s. partes crassas et obtu- 
sissimas divisum. PERIGONIUM explicatum late patelliforme et 4-5-idum, divisuris late 
triangularibus, subæqualibus, in margine maxime tenuato vix integris s. erosis et pro- 
pterea veluti manicatis, omnibus in præfloratione valde fornicato-introflexis ac corrugatis, 
nec tamen imbricatis; perigonii totius membrana tenui, extus dense et minute cine- 
raceo-tomentosa (e lepidibus lanosis), intus autem parcius pubente. STAMINA numero- 
sissima (circiter 60 imo et plura), perigonii penetralia ab intimis ad radices usque illius 
segmentorum stipalissimo ordine velantia, prorsus sessilia et omnia introrsa; antheris 
ovato-acutis, utrinque integris, incurvis (convexitate centrum floris spectante), in con- 
nectivo crassiusculo puberulis v. glabris, et bilobis, lobis linearibus apice contiguis et 


ARCHIVES DU Muséum, T. VIII, 52 


410 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


longitudinaliter lateque hiantibus; polline pulvereo e granulis simplicibus et globosis. 
(Femina desideratur.) 


Crescitin Nova-Hollandia. Viro nobili clar. Huéezro et D. BaLM1O, viatori nostræ gentis, olim occurrit ; 
nuperius etiam aliis reperta est, ejusque trunci specimen Parisiis recens allatum fuisse cognovi. 


(Herb. Mus. par. et vindobon.) 


Recedit ab Æedycaryis supra descriptis structura perigonii cujus dentes 4-5 eodem 
ordine instruuntur, initioque mirum in modum fornicato-introflexi nec imbricati depre- 
henduntur. 


Species maxime dubia est Hedycarya hirsula Spreng. (Syst. Veget., tom. I, p. 546), 
scil. H. bengalensis (fide RoxgurGit), foliis oyato-oblongis, sinuato-crenatis, utrinque 
hirsutis et basi biglandulosis. Specimina quædam exstant in Herbario Musæi vindobo- 
nensis quibus schedula adjicitur sic inscripta : « W. n° 1830. Hedycarya dentata Sp. pl. 
— H. hirsuta Spreng. — Lam. ///., tab. 827. — Crescit in Nova-Zeelandia. — Herb. 
Portenschlag. » Sistunt plantam certe ex EUPHORBIACEARUM ordine ; synonymon contra 
Willdenowianum et Lamarkianum in notula citata ad Hedycaryam dentatam Forst. supra 
descriptam sine dubio spectant. 


VIL BODDEAN, 
(Tab. xxx.) 


Peumus (pro parte) Molinæ, Saggio sulla Stor. nat. del Chili (Bolon. 1782), pp. 185 et 350. 

RuizrA Pav., F1, peruv. et chil. Prodr. (1794), p. 135, tab. XXIX,; et Syst. FI. peruv. et chil., 
tom. I (1798), p. 266. — Endl, Gen. pl., p. 314, n° 2019; Zconogr. pl., p. x, tab. 2. — 
Non Cavan. 

Peumus Persoonio, Enchirid. Bot., tom. II (1807) p. 629. — Spreng., Syst. F'eget., tom. Il 
(1825), p. 544, n° 4870. 

BoLpea Juss , in Ann. du Mus., tom. XIV (1809), p. 434; et in Leæic. Scient. nat., tom. XXXII 
(1824), p. 452. 

Bozpoa Endl., Gen. pl., p. 4378, n° 2049; Suppl. Il, p. 35 et IV, p. nt, p. 56. — CI. Gay, Flora 
chilena, tom. V (1849), p. 351. 

Non Boldu Nees ab Esenb ; Syst. Laurin., p. 177, quod est Bellota Gayo, F1. chil., tom. V, p. 297. 


Fcores diclines, diœci. Mascuris : Cazyx ellipsoideo-globosus, utrinque 
(inapertus) obtusissimus, subter limbum plerumque 5-partitum cyathoides, 
capax, et in fauce vix aut nonnihil constrictus ; divisuris ovatis obtusissimis 


! Sic dicta a vernaculo cognomine Bodo s. Boldu (Cfr. Jussræux, loc, cit.). Boldea apud generis 
conditorem legitur; posteriores, vocali mutata, Boldoa scripserunt. 


DRUPACEÆ : BOLDEÆ. 411 


inæqualibus et imbricatis, duabus tribusve plane externis, cunctis utrinque 
tomentosis. Cororra (vix sincera) calycis fauci inserta, vulgo e petalis 
7 inæqualibus, obovato-s. lineari-oblongis, obtusissimis, primitus imbricatis, 
in dorso medio plus minus tomentosis, nec sepala quibuscum pro parte alter- 
nant, excedentibus.SramiNa numerosissima (circiter enim quadraginta), totum 
calycis interni parietem pilosum stipato ordine vestientia, introrsa et introrsum 
curvata, nec non penitus libera et glabra; filamentis longis, supra medium 
utrinque glanduliferum (glandulis deformibus et ampliato-deplanatis) tereti- 
bus exilibusque, infra autem dilatatis et liguliformibus; antheris rubentibus, 
ovatis, utrinque retusis, imo dorso affixis (continuis) et 2-lobis, lobo utroque 
medio longitrorsum sulcato, temporeque debito rimoso; polline e globulis 
discretis. Ovariorum vestigia nulla. Frmineis : Carvx a masculino parum 
dissimilis ac sæpius de specie tantummodo 4-partitus, divisura enim quinta 
(intima) petalum mentiente; fauce angustiore. PEraLa (si petala dicere 
licet) 10-12 maxime inæqualia, duplici triplicive laxoque ordine in calycis 
fauce et pariete setoso inserta; exteriora petalis maris consimilia, scil. 
obovato-oblonga et obtusissima; interna autem multo breviora, occultata, 
lineari-lanceolata vel anguste rhomboideo-acuta, et stamina commutata simu- 
lantia. SramiwA fertilia nulla. Ovarra 3-4 ovato-elongata, basi rotundata, in 
imo calyce confertim sessilia et tota recondita, stylum brevem glabrum 
geniculatum obtusum integrum nec incrassatum singulatim exerentia, 
cuncta æqualia, tomentosa, admodum libera, unilocularia et 1-ovulata ; 
ovulo anatropo, carpidio conformi, scil. ovato et in rostrum longum rectumque 
abeunte, pendulo et glabro ; micropyle hiloque in saummo rostro tenuato, 
chalaza autem in adversa crassiore et obtusissima parte sitis. Frucrus dru- 
pacei, subexsucci, calycis laceri et irregulariter dimidiati cupula haud am- 
pliata ut receptaculo insidentes, ovato-acuti, glabrati venisque reticulatim 
impressis notati; epicarpio et mesocarpio cohærentibus tenuibusque ; endo- 
carpio (maturo) crassissimo, osseo, extus sulcato-tuberculoso, introrsum 
autem levi et apicem versus anguste pertuso. SEmiNis totum putaminis loculum 
replentis et obovato-acuti (penduli) testa pallida, membranacea tenuissima- 
que; perispermium crassissimum, oleoso-carnosum et siccatum luteo-fuscum, 
meditullio dilatius colorato. Emsryo exiguus et prope seminis basin, sub 
summo tenuique at spissato s. in corticis modum indurato albuminis strato 
totus latens (intrarius); cotyledonibus 2 planis, longe elliptico-acutulis et 


412 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


divergentissimis; radicula crassa brevi tereti obtusa et supera, nempe puta- 
minis foramini (quo funiculi vasa transierunt) proxima. 


Genus hactenus monotypum, a confamiliaribus americanis structura perigonii polyphylla, 
phyllis etiam de specie duplicis naturæ, nec non antherarum fabrica bene distinctum ; 
Mollinediw propter calycem demum cireumscissum, ovaria nudata, ovulumque pendulum 
multo propius quam Citriosme accedit. 


BOLDEA FRAGRANS. 
(Tab. xxx1.) 


Boldu, arbor olivifera Fevill., Hist. des pl. médicin. du Pérou et du Chili, p. A1, tab. vi (ad 
calcem tomi IIL operis quod inscribitur Journal des observ. physiq., ete., in-k.—1725). 

Peumus Boldus Molin., loc. cit. 

Peumus fragrans Pers. et Spreng., IL. ce. 

Ruizia fragrans Pav., Syst. veget. Fl. peruv. et chil., 1.1, p.267; F1. peruv. et chil. Prodr., 
tab, cit. — Endl., Zconogr. plant., lab. xx1. 

Boldoa fragrans Gaio, vol. cit., p. 353. — Lindl., in Bot. Reqg., tom. XXXI (ann. 1845), tab. 57; 
et in f’eget. Kingd., p.298 (icon. analyt.). 


ARBOR 2-4-orgyalis et quod excedit, frondosa, sempervirens etaromatica; ramis novellis 
sordide tomentosis tactuque asperulis, adultis glabratis. FoLIA opposita, ovata v. ovato- 
elliptica, utrinque obtusa, breviter petiolata, crassa, margine revoluta, utrinque et sparse 
initio pilosa, mox autem superne glabrata, pilis brevibus patulis ac super prominentias 
exiguas quibus pagina utraque asperatur stellatim fasciculatis. ANTHEMIA utriusque sexus 
axillaria v. sæpius terminalia, singula e panicula mediocri (foliis triplo breviore), pauci- 
ramosa et albido-tomentosa; pedunculis secundariis oppositis, cymose trifloris v. abortu 
unifloris ; bracteis bracteolisque exiguis et cito caducis. FLORES albi et grate odori. FRuc- 
Tus maturi (luteolo-virentes) pulpam submucosam sapidamque largiuntur ; putamen ni- 
grum dicit FEVILLÆUS. 


Nascitur in montibus et collibus apricis imperüi chileni centralis et maritimi, Boldo et Boldu ver- 
nacule audit, varioque inservit usui (Cfr. auct. citatos). Julio et augusto floret, testibus Ruizro, Pa- 
vonio et PogppiGio (Herb. chil., n° 258). 


(Herb. Mus. par., Lessert., Jalbert., vindobon. [Cuminen Herb. chil., n° 782], et berolin. [Brin- 
Ggsu Herb. Valpar., n. 375. ]) 


In scribendo generis charactere has notas solum attuli quas ipse in speciminibus abunde 
suppetentibus deprehendere valui; speciei autem descriptiunculam notis nonnullis a el. 
Gayo qui arborem vivam multoties vidit præsertim mutuatis ditavi. Adumbratio Endli- 


DRUPACEÆ : BOLDEÆ,. 413 


cheriana (Gen. pl., p. 314), tota e latina lingua in hispanam cl. Gao versa, peccare mihi 
videtur in eo quod ovaria stipitata et apice cohærentia dixerit. Ea enim admodum sessi- 
lia minimeque adglutinata s. cujuslibet coalitionis expertia semper deprehendi; stylos 
extremos item glabros levesque nec hispidos, sicuti GAyo visi sunt, offendi. Ovariorum 
numerum a duobus ad novem variare, ENDLICHERUS, GAYUS aliique adfirmant. Promi- 
nentiæ piliferæ quibus foliorum utraque pagina asperatur, concreta petræa fovent. 

Arboris coma semperviret, auctoribus ENDLICHERO, Gayoque (in schedis). Huic occur- 
rit in sylvis Valdivianis (januario 1835) forma quædam (fructifera) foliis anguste oblongis 
insignita (Cfr. illius Herb. propr. n° 234). Drupas apud terrarum chilensium autochthones 
in deliciis esse narrat FEviLLæus (loc. cit.). Arboris truncus, eodem auctore, corporis 
humani molem quandoque æquiparat. 

Embryonem in axi albuminis extimi juxta hilum, de more Citriosmis solito, recondi 
nec, pace cl. LiNDLÆI (Cfr. Bot. Reg., et Veget. Kingd., loc. cit.), omnino extrarium 
jure dicendum esse, assidua iterataque observatione compertus sum; cotyledones autem 
ab invicem latissime divergentes molliorique albuminis medullæ incumbentes icone vera 
adumbravit nitidissimus auctor ( Veget. Kingd., p. 298). 


TRIBUS TERTIA. 


ATHEROSPERMEZÆ seo ACHÆNIOPHOR Æ. 


ATHEROSPERMEÆ RoO8. BROWN, Gener. Remarks…. on the Bot. of Terra Austr., p.21. 
— Ac. Ricn., Élém. de Bot., ed. V (1833), part. 1, p. 229 (exclusa Citriosma), 


et ed. VII (1846), p. 666. 
MONIMIEARUM et ATHEROSPERMEARUM genera H.-G.-Lup. REICHENB., Uebers. 


des Gew.-Reichs, pp. 8k et 85. 
MONIMIACEÆ, subordo I, ATHEROSPERME Æ ENbL., Gen. plant., p. 314. — Bartl., 
Ordin. nat. plant., p. 104 (exelusa Citriosma). 


Flores diclines diœcique aut monœæci, vel bisexuales simulque ut pluri- 
mum polygami. ANTHERARUM valvæ circumcirca solutæ , ascendentes, Ovu- 
LUM erectum. ACHÆNIA plumosa in perigonio accreto, tandem arido varieque 
fisso recondita. 


VIII. LAURELIA 1. 


PavoniA Ruizio, Æl. peruv. et chil. Prodr. (1794), p. 427, tab. 28, Syst. veget. Fl. peruv. el 
chil., tom. 1(1798), p. 253. — Endl., Gen. pl., p. 315, n°2021 ; Suppl. I, p. 35, et Suppl. IV, 
p.u, p.56. — Non Cavan. 

LauRELIA Juss., in 4nn. du Mus., tom. XIV (1809), p. 434. — Poiret, in £Encycl. méth., Bot., 
Suppl., tom. III (1813), p. 313. — Spreng., Syst. veget , tom. IT (1825), p. 470. — AII. Cunning., 
in 4nn. of nat. Hist. or Magaz. of Bot. and Zool., vol. I (1838), p. 380. — Endl., Gen. pl., 
p. 1378. — CI. Gay, FU. chil., tom. V (1849), p. 353. — 1.-Dalt. Hooker, F1. of New-Zeeland, 
tom. I, part. 111 (1852), p. 248. 


Frorrs modo diclines, diœci v. monœæci, modo androgyni ac polygami. 
Mais PERIGONIUM € phyllis 5-12 tenuibus, imbricatis, basi lata brevissime et 
sæpe quidem vix ac ne vix coalitis, externis 2-4 brevioribus ovato-acutis et 
densius tomentosis, interioribus ellipticis utrinque obtusissimis, subæquali- 
bus et concaviusculis (intimis præsertim). Sramina 5-12 libera, sepalis (ma- 
gnitudine variis) nunc subæquilonga, nunc contra duplo breviora, sæpius 


‘ A voce Laurel colonis chilensibus ad designandam Pavoniam sempervirentem Ruiz., generis 
prototypum, usitata. (Cfr. Jussræum et auct. citatos.) 


ACHÆNIOPHORÆ : LAURELIÆ. 41 


quadamtenus inter se inæqualia (interiora nempe minora et angustiora), imo 
perigonio, scil. ejus fauci ac tubo brevissimo et calyculiformi simulque 
receptaculo piloso-tomentosis nec in una eademque serie inserta , erecta , 
introrsa; flamentis Crassis, planis, dilatatis, linearibus, hinc et illinc aureo- 
tomentosis vel pubentibus, Prætereaque glandulis geminis (i. e. Oppositis) 
ovato-globosis glabris et sessilibus aut brevissime Stipitatis infra mediam 
aciem instructis ; antherts glaberrimis (vivis Purpureis), ovato-acutis, summo 
sustentaculo angustato Continuis, totis nimirum dorso adnatis, crassis et 
2-lobis, lobis discretis singulisque valvatim dehiscentibus, valvis autem 
ovatis superne attenuato-acuminatis et a basi ad apicem tempore debito 
solutis ; polline aureo (saltem videtur). Ovariorum vestigia nulla. Pericoxium 
FEMINEUM V. ANDROGYNUM ex tubo crasso, ovato-lanceolato v. lageniformi, 
constans, capsulæ sortem anguste apertæ mentiens, phyllis sparsis distantibus 
numeroque 8-12, v. paucioribus (3-6) in orbem digestis onustum, ab interno 
pariete copiose pilosum v. glabrum, ovariisque longe linearibus, exilissimis, 
sericeo-pilosis et vix exsertis fartum. OvariA plane sessilia, singula in stylüim 
(nonnihil lateralem) gracillimum apiceque haud incrassato integrum desi- 
nentia, unilocularia et 1-ovulata; ovulo lineari, anatropo erectoque. Frucrus 
e perigonio nudato v. sepalis arefactis Coronato, incrassato, suberoso facto, 
tandemque in segmenta 2-/ inæqualia longitrorsum diviso s. lacero, lateque 
aperto ; nec non ex achæniis plurimis, linearibus, stylo superstite continuo 
terminatis, et ab omni parte longissime sericeo-pilosis, pilis patulis ac dilute 
fulvis. Acuænn uniuscujusque paries admodum tenuis (nec ligneus), semini 
maxime hærens et testæ membranaceæ vices agens; «lbumen carnoso- 
oleosum, crassum; ermnbryo centralis, brevis, rectus, e caudiculo tereti 
hiloque proximo et cotyledonibus 2 ovato-lanceolatis , æqualibus ac sibi 
invicem anlica facie applicitis. 


ARBORES præaltæ, quidquarn Pinis Super præstantia mutuantes, grale fra- 
granles, lérras australes et Americe et orbis veteris, nempe plagas chilenses 
sémul et Novam-Zeelandiam incolentes, foliis OpPOsitis, coriaceis, crenatis 


v. dentatis, et floribus paniculatis, 


Hujus generis a cæteris MONIMIACEARUM jure distinct Species 2 proxima devinctæ ne- 
cessitudine ad huc duntaxat innotuerunt. 


416 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


1. LAURELIA SEMPERVIRENS. 


L. diœca interdumque (ut aiunt) monœca; perigonii feminei sublan- 
ceolati sepalis dissociatis et remotis. 


Pavonia sempervirens R. et Pav., Fl. per. et chil. prodr., tab. 28 (icon. analyt.); Syst. veget. 
FL. peruv. et chil., tom. 1 (1798), p. 253. 

Laurelia aromatica Poir., in Encycl. meth., Bot., loc. cit. — Spreng., Syst. veget., tom. II (1825), 
p. #70 (exel. synonymo Molinensi allato). — CI. Gay, F1. chil., tom. V, p. 355. 

Laurelia crenata Pæpp., PI. chil. exs., coll. mr, n° 435 (in Herb. Mus. vindob. et berolin.). 

Laurelia serrata Bert., in Mercurio chileno", manip. 15 (d. 15 m. junii a. 1829), p. 685. 


ARBOR nunc diœca, nune, ut refertur, monœæca, decora, 40-ulnaris v. quidem major, 
sempervirens et ex omni parte fragrans (odore fœniculaceo), ramis oppositis, primitus 
fulvo-tomentosis, subinde penitus glabratis ; foliis oppositis, ovato- oblongove-lanceolatis, 
serratis, coriaceis, petiolatis, adultisque nitide glaberrimis et subaveniis (costa autem pro- 
minente); paniculis (quandoque racemis) maseulis multifloris, brevibus et fulvo-tomentosis, 
anthemiis autem femineis depauperatis ; sepalis feminæ dissociatis et distantibus. 


Frequens provenit in sylvis chilenis a gradu xxx1v lat. austr. ad xzn (Gao auctore, op. cit.), et 
usque ad pedum octo millia supra oceani ripas (inter Talcahuano et Antuco), fide PogrpiGir (in 
Herb. Mus. vindobon.), evehitur. Floret ab octobri in decembrem, vulgoque Laurel (inter Hispanos) 
et Thihue (apud Araucanos) audit. 


(Herb. Mus. paris., Webb., berolin. et vindobon.) 


Adumbratio præmissa, quod ad perigoni fabricam attinet, ab antea evulgatis nonnihil 
discrepat; istius enim organi phylla interiora ab externis vix dissimilibus peculiari cogno- 
mine discernere squamasque nuncupare neutiquam decet; ex hisce phyllis novem de- 
cemve, stamina autem sex octo vel decem singulis in floribus sæpius numeravi. Ovaria 
abortiva in flore masculo nunquam reperi, nec flores utriusque sexus in jisdem ramis, 
quibus de argumentis celeb. GAyO ex autopsia assentiri nequeo. Fructus (s. perigonium 
accretum achæniis refertum) calyci fructifero maturo Calycanthi præcocis Wild. per- 
quam similis est. Florum evolutio in singulis paniculis (plerisque e cymis uni-trifloris 
oppositis) a supremis peduneulis incipit, et centrifuga dici meretur. 

Specimina maseula ex herbario Pavoniano deprompta (schedula autogr. accedente) in 
Musæo Webbiano continentur. 


! Hujus ephemeridis cujus in pagellis ignotis pauciores auctoris laudati de plantis chilensibus 
commentationes sepultæ latent, fasciculi nonnulli (quos inter hic citatus), ab eo ipso olim in Europam 
missi, nunc in bibliotheca Lessertiana continentur; licet tenues, hi libelli quantam in infortunato 
Berreno nos amabili scientiæ dediti jacturam fecerimus certissime testantur. 


ACHÆNIOPHORÆ : LAURELIÆ. 417 


Ad hanc stirpem perperam, ut opinor, trahitur Salix chilensis MoLINÆ (Sagg. sulla 
Storia nat. del Chili, p.169) quæ Theige vernacule et Thiga chilensis SPRENGELIO ( Syst. 
veget., t. IL, p. #70) Sreuperioque (Nom. bot., ed. alt., tom. II, p. 680) dicitur; hujus 
enim Theige descriptiuncula Molinensis cum Lawreliæ sempervirentis characteribus neu- 
tiquam quadrare videtur. 

Etsi Laureliæ aromaticæ Poir. folia integerrima dantur (Cfr. LAmARKI1 Encycl. Bot., 
pag. cit.), BERTERUSque propterea in diagnosi Poiretiana arborem Pavonianam agnoscere 
noluit (vid. Mere. chil., loc. cit.), nullus dubito quin specimina Porrerto in Herbario Jus- 
SIÆI Obvia Laureliam sempervirentem R. et Pav. (sub Pavonia) reapse stiterint. Cæte- 
rum multi baud aliter præopinarunt,. 


2. LAURELIA NOVÆ-ZFELANDIÆ. 


L. diœca, monœca v. polygama; perigonio fructifero lageniformi ; sepalis 
ejusdem paucis terminalibus et confertis. 


Laurelia Novæ-Zeelandiæ Al. Cunningh., in Ann. of nat. Hist., vol. I (4838), p. 381, n° 354. — 
J.-Dalt. Hook., F1. Novæ-Zeeland., tom. I, p. 218, tab. 51 (icon. eximiæ). 


ARBOR procera, hexapodes nimirum xxv inaltitudinem, et orgyam dimidiam v. integram 
in crassitudinem obtinens, corticeque albido tecta ; ramis foliferis oppositis, crassis, alter- 
nis vicibus inter nodos maxime dilatatos compressis, annotinis quibusdam inde subtetrago- 
nis, ætate provectioribus teretibus factis, cunctis initio parce pubenti-sericeis, cito autem 
glabratis. FoLrA opposita, oboyato-rotundata, ellipsoideo-lanceolata aut subrhombea, obtu- 
sissima v. breviter et obtuse acuminata, basi longiuscule in petiolum (5-8 millim. longum) 
attenuala, 35-55 millim. longa, 25-35 millim. lata, grosse alteque (in acie plana) serrata 
(dentibus s. crenis introrsum subaduncis et mucronulo deciduo instructis), a tergo pri- 
mitus parce minuteque aureo-sericea, brevi autem quasi ex toto glabrata; venis præter 
costam exilissimis posticeque prominulis. GEMMÆ solitarie axillares, sessiles, ovato-acutæ 
et dense sericeæ. FLOnEs racemosi; racemis solitarie alaribus v. terminalibus, erectis, 
laxe et decussatim 7-9-floris, 20-30 millim. longis, et parce pubentibus; bracteis cito 
caducis; pedicellis &-6 millim. longis. PERIGONIUM mere MASCULUM rosaceum, exiguum, e 
sepalis quinque subæqualibus, ovatis, obtusissimis, initio imbricatis, subinde patentibus, 
ima basi brevissime cohærentibus, hinc et hinc at præsertim in ventre medio pubenti- 
sericeis, staminaque 8-10 æqualia, consimilia, fauci calycinæ et receptaculo angustissimo 
insidentia ac tota inclusa foventibus. PERIGONIUM ANDROGYNUM longe lageniforme, e 
parietibus crassis extus parce pubentibus, intus autem glabris fabricatum, sepalisque 
multo tenuioribus 5-6, in orbem contigue insertis, æqualibus, ovato-acutiusculis, utrinque 
densissime luteolo-sericeis, patulis v. (exsiccando) introflexis coronatum. STAMINA 15-20 
summæ fauci (se ipsis decurrentibus maxime incrassatæ) multiplici serie adnata, sepalis 

ARCuives DU Muséus. T. VII. 53 


418 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


breviora glabraque; externa 5-8 pollinifera, androceum floris pure masculi æmulantia ; 
interiora autem attenuata, paulo breviora, et ananthera s. bursiculas vacuas sterilesque 
gerentia; filamentis linearibus, antheriferis ima basi 2-appendiculatis, appendiculis s. 
glandulis discoideo-globosis exiguis rugosis et brevissime pedicellatis; antheris apicalibus, 
admodum continuis, ovato-acutis, imo et quasi introrsum rostratis, introrsis { quibusdam 
tamen ex interioribus, sicuti in flore mere masculo, vix legitime sic dictis), integrisque ; 
valvis e basi ad apicem cireum circa solutis. CarpiprA 10-15 in imo receptaculo fascicu- 
latim sessilia, ovato-lanceolata, singula in stylum prælongum teretem faucemque calycis 
pertingentem continuo abeuntia, et tota longe pilosa (pilis mollibus fulvisque ). FruCTuS 
e perigonio suis in parietibus maxime incrassato, suberoso facto, sepalis androceoque 
orbato, tandemque hine, folliculi instar, aut hinc et inde soluto v. late rimoso, nec non 
achæniis longe lisearibus et de more plumosis. 


In Novæ-Zeelandiæ insula septentrionali (ALL. CunniNGHamt Herb. n. 354 [a. 1838]. — Herb. 
Webb), et regione boreali meridionalis præsertim vigere narratur (Cfr. Hooxerum). Circa coloniam 
Wellinstonianam T. S. Razpmio occurrit (Herb. 63). Vernacule Tawairo (e schedula anonyma 
[Hugeliana?] Herb. vindobon.) et Pukatea (secundum Hookerux laudatum) dicitur. 


(Herb. Mus. par., Webb. et vindobon.) 


Frondium babitu et natura cum congenere chilensi bene quadrat, at sepalorum in flo- 
ribus androgynis corona unica et regulari facile distinguitur. Flores mere masculi quos 
vidit et delineari curavit clar, Jos. Hookerus, flores antheriferos Laureliæ sempervirentis 
admodum referunt ; eosdem solos noverat ALLANIUS CUNNINGHAM. 


IX. ATHEROSPERMAf. 
(Tab. xxx1v.) 


ATnERoSPERMA Labill., Nov. Holl. plant. specim., tom. I], p. 74, tab. 224. — Endl., Gen. plant. 

p. 314, n° 2020, et Suppl, IV, p. n, p. 56. 

Fcores nunc diclines et monœci (fortassis quandoque diæci), nunc andro- 
gyni, semperque bibracteati; bracteis oppositis, modo ovato-acutis, cymbi- 
formibus, sub ipso flore contigue insertis, primodum valvatim connatis et 
florem totum includentibus, posteaque autem dissociatis, modo multo mino- 
ribuss. dentiformibus citiusque caducis. Mari8. : PeRiGoNIUM subcorollinum, 
amplum, e phyllis tenuibus, venosis, imbricatis vulgoque octonis et duplici 
serie insertis, quatuor nempe externis crassioribus, a tergo dense piloso- 


1 Vocem hanc BiLLanDEnIUS e vocibus &0ño (spica s. arista spicæ) et omegux (semen), propter achæ- 
nia aristata sui 4therospermatis moschati, generis prototypi, finxit. 


5 ACHÆNIOPHORÆ : ATHEROSPERMATA. 419 


sericeis, ellipticis obtusisque v. late ovato-acutatis, intimis autem subglabris, 
cum prioribus (latioribus) alternantibus, iisdemque æqualibus v. quadam- 
tenus longioribus, cunctis in receptaculum breviter calyciforme et subdepla- 
natum inferne coalitis, anthesis tempore erecto-patentibus et, ut videtur, 
marcescentibus. SramiNa 8-16 et quidem plura, perigonii fauci et parieti- 
bus imis s. receptaculo ipsi sericeo-pilosis inserta, inter se subæqualia sed 
sepalis multo breviora, omniaque extrorsa et pollinifera ; filamento cujus- 
libet staminis lato, submembranaceo (crasso autem et glandulis odoris sca- 
tente), obovato v. spathuliformi , in apice quandoque recte truncato et 
digono, basi verum (vix pubente aut prorsus glabra) appendicibus 2 anticis 
(antheræ instar extrorsum spectantibus), modo sublanceolatis, nonnihil 
falci- s. cultriformibus patulisque, modo crassioribus et subglobosis stipato ; 
anthera late obovata v. subquadrilatera, continua, glaberrima et biloba, 
lobis discretis singulisque valva ovato-acutata et a basi ad apicem tempore 
suo circum circa soluta primitus occlusis, valvis revoluto-erectis et persis- 
tentibus ; polline dilute aureo e granulis liberis et sphæricis. CarPIDIORUM 
vestigia ut plurimum nulla. Fem. : PERIGONIUM masculino quoad phylla 
octona solita haud dissimile, squamis autem intimis (staminodiorum sorti 
bus) numerosissimis, forma variis, crassis, rigidis, antice glaberrimis, pos- 
tice setoso-sericeis, triplici v. quadruplici serie spissoque ordine insertis et 
inter se inæqualibus (externis quam reliquis majoribus, interioribus omnium 
minimis) semper instructum, prætereaque in parte integra s. calycina multo 
magis ampliatum. Sramina antherifera nulla. Carpipia plurima imis peri- 
gonii parietibus stipatissime inserta, sessilia, longe linearia, nempe e nucleo 
(capsula) ovato, exiguo et in stylum gracilem, rigidulum, longissimum 
simplicemque abeunte facta, longe setifera, unilocularia et r-ovulata; ovulo 
obovato-elongato, anatropo, recto et e basi capsulæ assurgente, funiculo vix 
conspicuo ; stylis superne infuscatis, fasciculato-exsertis (liberis autem nec 
coalescentibus), longe pilosis, singulisque stigmate lineari, exili, pallido, 
glaberrimo flexuosoque ut cirrho terminatis, stigmatibus istis post anthesim 
caducis, stylis autem persistentibus. ANDROGYN1 FLORES € partibus utriusque 
sexus modo descriptis simul et squamulis s. staminodiis, stamina sincera a car- 
pidiüis dividentibus, constantes. FRucrus e perigonio ampliato, in parietibus 
incrassato, late aperto, licet in fauce nonmhil constricto et urceolato facto, 
sepalis latioribus tunc destituto, squamis autem internis ut videtur accretis 


420 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


et radiatim patentibus ornato, nec non ex achæniis innumeris ob villos molles 
diluteque fulvos quibus laxe tota vestiuntur quasi plumosis. ACBÆNIT unius- 
cujusque, formam carpidiis privam (auctam) referentis, membrana tenuis 
fulva et materie odora scatens ; capsula sessili, ellipsoideo-globosa, semini 
contento arctissime adnata, atque in stylum basi nonnihil geniculatum et 
obliquum transeunte. Æ/bumen carnoso-oleosum, molle, sordide luteum, 
totamque seminis molem ferme sistens. Eusrvo perexiguus, teres, rectus, 
prope hilum s. seminis sessilis basin centralis, homotropus, e caudiculo in 
cotyledones 2 ovato-acutas late divaricatas brevissimasque hinc partito 1. 

Arrores Australasiæ indigenæ, excelsæ, suos ramos more CONIFERARUM 
quodam modo protendentes, pyramidalem propterea et decoram formam 
obtinentes, nec non ex omni parte fragrantes, foliis dentatis v. integerrimis, 
floribus autem axillaribus, cymosis aut paniculatis. 


1. ATHEROSPERMA MOSCHATUM. 


A. ramis fulvo-tomentosis; foliis anguste lanceolatis, remote serratis v. 
integerrimis, ac subtus cineraceis; floribus magnis, tomentosis, unisexuali- 
bus et solitarie axillaribus. 


Atherosperma moschata Labill., Nov. Holl. plant. specim., tom. Il, p. 74, tab. 224. — Lindi., 
Veget. Kingd., p. 300 (icon.). 
Cryplocarya glaucescens Anonym., in Herb. Mus. vindobon. (Herb. Hook., nn. 534 et 857). 


ARBOR monœæca, decora, præalta, nimirum 150 pedes in altitudinem et 6-7 in crassi- 
tudinem frequenter obtinens (Cfr. librum Lindlæanum cit.); ramis teretibus, cortice 
crasso quadamtenus pergameno teclis, primitus dense fulvo-tomentosis (tomento ut lana 
e pilis simplicibus mollibusque), et postea sordidis. FoLrA opposita, oblonga et quidem 
lineari-lanceolata, rarius ovata, vulgo longe attenuata et mucronulata, basi autem cu- 
neata, integerrima v. remote et acute serrata, coriacea, supra nitida et glaberrima, sub- 
tus decolora (albido-cineracea) atque parce puberula. FLORES utriusque sexus in ramis 
summis solitarie axillares et longiuscule pedicellati, pedicello arcuato patentique. 


Viget frequens in nemoribus Tasmaniæ et Australiæ extratropicæ orientalis. 


Herb. Mus. par., Webb. vindobon. et berolin.) 


! Characteres fructus a solo Afherospermate moschato Labill. deprompsi. 


ACHÆNIOPHORÆ : ATHEROSPERMATA. 421 


Folia magnitudine, forma et marginis integritate variant !, LAURINEARUMqUE frondes 
in mentem revocant. Perigonii phylla itidem formam latiorem angustioremve in diversis 
speciminibus quæ suppetunt ostendunt. Floris feminei sepala exteriora tempore suo deci- 
dere auctor est ENDLICHERUS, Cujus rei vix potui certior fieri. Libenter arbitrarer phylla 
hæcce quandoque aboriri v. prorsus deficere ; ea cæterum nunc omnia, nunc pro parte 
tantum adesse, imo etiam penitus aliquando desiderari (in iisdem ramis) compertus sum. 
Staminodia nulla staminibus polliniferis commista, filamenta autem antherifera basi sem- 
per 2-appendiculata reperi, quapropter vereor ne appendices istæ pro staminodiis olim 
observatoribus incautis habitæ fuerint. Rami adsunt multibrachiati et polyanthi qui non- 
nisi flores unius ejusdemque sexus proferunt, alteri autem rariores qui in axillis aliis 
masculos, in aliis femineos (oppositos) generant. (Herb. vindobon.) 


Atherosperma moschatum Labill., sui generis typus est y. species primaria ; insequens 
ad normam quadantenus alienam fictum est. 


2. ATHEROSPERMA MICRA NTHUM. 


(Tab. xxxiv.) 


A. ramis adultis glaberrimis ; foliis oblongo-lanceolatis, serratis et glabris 
(adultis saltem); floribus exiguis, paniculatis, androgynis extusque sub- 


glabris. 
Atherosperma micranthum Tul., in 4nn. sc. nat., ser. 4, tom. III, p. 46, 


ARBOR hermaphrodita, ramis alternatim hinc et inde nonnihil compressis et in nodis 
dilatatis, novellis parce fulvello-sericeis, adultis autem glaberrimis levibusque. FoLra 
opposita, elliptico- oblongove lanceolata, breviter et acute acuminata, basi cuneata, 10-15 
centim. longa, 4-5 centim. et quod excedit lata, regulari modo et quasi e basi serrata 
(dentibus minutis, sinubus vix obtusis), petiolo valido vix centimetrum longo suffulta, 
adultaque ab omni parte glaberrima ; venis omnibus postice prominentibus, secundariis re- 
molis. PANICULÆ solitarie axillares, gracillimæ, laxissime longeque ramosæ (ramis ramu- 
lisque oppositis), erectæ, glaberrimæ et 12-15 centim. longæ; bracteis bracteolisque 
exiguis (flores nunquam involventibus), ac citissime caducis ; foribus exiguis, singulis 
pedicello 3-4 millim. longo suffultis. ALABASTRUM globosum, subpyriforme, et de specie 
omnino glabrum. PERIGONN calyculus extus enim glaberrimus, intus contra setis fulvis et 
rigidulis consitus; phylla externa 5-6 late ovata, obtusissima, inter se subæqualia et in 
dorso medio parce pubigera; phylla autem interna, petalorum vices gerentia, externis 


‘ Atherosperma integrifolium Al. Cunn. (msce. in Herb. vindobon.) forma mihi videtur 4. mos- 
chati Billard., folis lineari-lanceolatis ac vulgo integerrimis insignita ; rarum occurrit floriferum. Pro 
venit in montibus, cœruleis dictis, Australiæ orientalis (ALL. Cunx. Herb., n° 4824 c). 


422 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


duplo circiter longiora, oblonga, acuta, glabra, numeroque 5-8; sepalis petalisque pel- 
lucido-punctatis. Sramina fertiia 5-8, perigonii fauci, nempe ad radices petalorum 
(seipsis alternis plus duplo longiorum) inserta et admodum extrorsa; filamentis planis, 
late membranaceis, superne ob auriculas deformes utriusque marginis latissime sub- 
quadrilateris et obtusissimis, in imo dorso parce pubentibus, in apice autem glandulis 
prominulis scatentibus ; an/heræ cujuslibet lobis 2 subglobosis, summoque fulcimini appli- 
catis (loculis in filamento s. connectivo potius cavatis), valvis utriusque adscendentibus 
et persistentibus ; polline pulvereo. SraAmINODIA 10-12 duplici serie ordinata (interiora 
omnium minora), cuncta staminibus multo breviora, crassa, lineari-oblonga et subpeta- 
loidea vel clavato-inccassata, in apice obtusa sive truncata, inferne (in dorso apprime) 
dense pubigera, arescendoque nigrentia. Carpipra 8-12 imo perigonio inserta (sessilia 
aut subsessilia), longe ovato-linearia, stamina tamen vix excedentia, quasi ex integro 
dense pubentia et propterea saturate fulva; s/ylo capsellæ (s. nucleo) perexiguæ indiscri- 
minatim continuo nec laterali. ( Fruclus desiderantur.) 


Oritur in Nova-Hollandia oriental, circa snum Jacksonis, testibus celeb, FrAsEro et GALDIGHALDO 
nostro. 


(Herb. Mus. par. et vindobon.) 


Universa floris, licet exigui nec bracteis involuti, fabrica cum Atherospermate moschato 
Billard. congruit, sed ad Doryphoram (infra descriptam), ob solitam utriusque sexus or- 
ganorum sub iisdem tegminibus societatem, aptius fortassis accederet, ni stamina brevis- 
sima ac quaviscunque ligula s. appendice destituta magis obstarent. Atherosperma , ni 
fallor, cum Doryphora adeo connectit ut hujusce genericum discrimen inde summo- 
pere minuatur. Cæterum ab utraque stirpe propter anthemiorum structuram et bracteas 
exiguas recedit. 


X. DORYPHORA 1, 


ATHEROSPERMATIS Sp. All. Cunningh., msc., anno 4818. 
Leanosa Reichenb., Nomencl., n° 2612, fide Endi., Gen. pl., Suppl. HU, p. 35, et Suppl. IV, p. u, 
p. 56. 


Dorxpnora Endl., Gen. plant., pp. 315 et 1378, n° 2022; Iconogr. plant., tab. x (anno 1838). 


FLorrs androgyni et bracteati, bracteis cito caducis. Acasasrrum oblique 
ovato-lanceolatum, longe acutum, et ab omni parte cinereo-sericeum. PErr- 
Goniux corollinum e phyllis 6 majusculis, ovato-lanceolatis, acutis, integer- 
rimis, æqualibus aut vix inæquilongis , utrinque sericeo-pubentibus, ante 


! Atherospermatis Sassafras Cunn. stamina ob appendicem prælongam qua coronantur, lanceata 


s. doryphora evadunt, inde generis Endlicheriani cognomen . 


ACHÆNIOPHORÆ. — DORYPHORÆ. 423 


explicationem arctissime imbricatis, ac serie duplici ordinatis, tribus nimi- 
rum exterioribus (etiam imbricatis, uno scil. plane externo, altero binc 
cooperto, illinc autem tertii prorsus velati marginem tegente) ac densius seri- 
ceis (dorso apprime), internisque totidem cum prioribus alternantibus, simili 
modo imbricatis et parcius pubentibus, cunctis in infundibulum angustum ac 
breve (e parietibus crassis intus dense stupeo-setosis fulvisque) inferne coali- 
tis, moxque ab hujus vasculi crasso margine solutis et caducis. Sramisa nu- 
mero vix definita, plurima, nempe fertilia vulgo 6-8 (raro, ut videtur, plura), 
sterilia præteræa circiter totidem (4-6) interiora, nec non bene multa (8-12) 
squamulas longe lineares et inferne densissime tomentosas (parastemonés ) 
sistentia, cuncta calycis fauci et parietibus intimis inserta; pollinifera ex- 
trorsa, tria silicet (omnium exteriora) sepalis externis, totidem vero internis 
opposita ; reliqua stamina s. staminodia varia multifario et interiori ordine 
distributa ; filamenta antherifera singula basi late membranacea et ab utroque 
latere in auriculam ovatam obtusulam patentem ac seipsis nonnibhil longiorem 
producta, quapropter formam litteræ V usurpantia, ultra autem subito an- 
gustata (connectivum facta) dente lunulato ac horizontali utrinque aucta et in 
ligulam anguste prælongam (sepala subæquantem) protracta; antheræ unius- 
cujusque lobi æquales, ovati, protuberantes, amboque valva tempore debito 
a basi ad apicem soluta (tuncque erecta et persistente) quasi operculo tecti ; 
polline pulvereo pallidoque. E staminodiis alia staminum fertilium formam 
bi-auriculatam (imminutam) æmulantur et simili glabritie pollent, sed loculis 
polliniferis destituuntur; alia interiora (duplici serie vulgo inserta) multo 
breviora consistunt, appendicibus carent atque squamulas lineares s. ligulas 
densissime fulvo-tomentosas et in filamentum exilissimum glabrumque su- 
perne attenuato-desinentes referunt, CarpiprA 6-8 v. pauciora (aut etiam 
plura, namque 20 interdum adesse ExpricHerus asserit), in imo perigonii 
calyculo admodum sessilia, constipata, libera, ovato-obtusa aut subconoïdea, 
singulaque stylo nonnihil laterali, longe lineari, dense piloso, recto, et in 
stigma filiforme glabrum longumque abeunte instructa. Ovurum...…. 
ARROR a0vo-batava Atherospermatum faciem referens. 


Doryphoræ genus ab Atherospermatum primaria specie nonnisi floribus androgynis, sta- 
minibus liguliferis, styloque obliquo discriminatur; ab Afherospermate micrantho nostro 
propter connectivum ultra bursas polliniferas longe productum duntaxat discrepat. 


424 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


DorYPHORA SASSAFRAS. 


Atherosperma Sassafras All. Cunningh., msc. in Herb. Mus. vindobon., anno 4818. 
Doryphora Sassafras Endi., Iconogr. plant. tab. x. — Lindl., Feget. Kingd., p. 300 (icon.). 


ArBor 8-10-orgyalis (teste ALL. CONNINGH., in Herb. vindobon.), ramis novellis parcis- 
sime aureo-pubentibus, subtetragonis et in nodis dilatatis, adultis autem teretibus, glabris 
corticeque fusco et ruguloso tectis. FoLrA opposita, ovato- oblongove-lanceolata, vix acu- 
tata obtusave, inferne in petiolum (8-10 millim. long.) attenuata, in acie remote serrata 
(dentibus mucronulatis, sinubus autem obtusis), 4-7 centim. longa, 2-3 centim. lata, mox 
utrinque glaberrima et nonnihil coriacea; venis omnibus, præter costam, æquo modo 
exilibus, et postice reticulato-prominulis. GEMMÆ axillares aureo-sericeæ, sessiles, soli- 
tariæ y. geminæ, superna priore evoluta. Cymæ trifloræ in summis ramis solitarie alares 
et erecto-patulæ; pedunculo subtetragono, parce sericeo-pubente, cito glabrato, valido, 
10-15 millim. longo, et ex apice incrassato bracteas 4 contigue decussatas agente ; bracteis 
inferis s. externis ovato-acutis, crassis, cymbiformibus, initio valvatim connatis super-— 
nasque 5. interiores multo tenuiores (simul et flores 3) prorsus velantibus, cunctis mox 
deciduis ; foribus singulis pedicello tereti, 4-6 millim. longo denseque cineraceo-sericeo 
suffultis. 


Nascitur in sylvis maritimis et in montibus Australiæ orientalis, testante sup. laudato ALL. Cun- 
NINGHAMO (in Herb. vindobon.). 


Adumbrationum mearum traxi materiam e speciminibus Hugelianis et Allanensibus 
quæ in Musæo vindodonensi simul continentur, scilicet ex iisdem ipsis quæ illustratio- 
nibus Endlicherianis, saltem pro majori parte, inservierunt. His iconibus dentes qui ex 
utroque staminis latere prominent vix aut imperfecte exprimuntur; filamenti præterea 
appendices quasi ab eo discretas ovariaque stipitata perperam monstrant. Fructus matu- 
ros videre mihi non licuit. Structuram eorum, seminaque seorsa ENDLICHERUS offert 
in tabula citata suæ Zconographiæ plantarum. 


APPENDIX. 


Dum pagellæ superiores prelo tradebantur, fortuito incidi in Æorloniam, genus indi- 
cum cujus specimina pauca, curis et diligentia clar. TawatTesir, horto botanico Musæo- 
que peradenico in Zeylania insula, loco beati GARDNERI, nunc præfecti, una cum locu- 
plete vegetabilium e variis ordinibus copia, ad nos nuperrime pervenerunt ‘. Hortonia ad 
hoc tempus in Musæis parisinis prorsus ignota, SCHIZANDRACEIS ab ill. WiGuri0 reper- 
tore et W. ARNoOTTI0 ejus interprete primum trahebatur, illius vero cum MONIMIACEIS 
necessitudines neutiquam hos naturæ oculatissimos scrutatores effugerant. Has ipsas 
affinitates recentissime iterum agnoverunt et confirmarunt JosepH Hooker, illustris 
parentis haud impar filius, comesque et laboris socius THomAs THoMsoN; sed analogiam 
cum MonrMIACEIS quorum in fastigio Hortoniam (quamdam Kadsuræ vel Illicii speciem, 
ut aiunt, gerentem) collocare vellent, proximiorem judicarunt. Facere non possum quin 
hisce Lantæ auctoritatis viris assentiar, cum cæteroquin autopsia accurata in sententiam 
congruentem me etiam induxerit. Hortonia utique locum inter Monimieas gymno- 
carpas merito reposcit; staminum enim structura Boldeam (Monimiæ e cryptocarpis 
respondentem), universaque genitalium femineorum fabrica Mollinediam, Kibaram aut 
Hedycaryam imitatur, Atherospermeis autem propter flores polygamos staminaque 
appendiculata accedit, ita ut MOoNIMIACEARUM utramque cohortem media conjungere 
videatur. 


HORTONIA ?. 


Horronta Wight, msc., docente cl, Arnott, in Magaz. of Zool. and Bot., tom. Il (1838), p. 545. 
Endi., Gen. pl., Suppl. I, p. 407, n° 4733/1. — Walp., Repert. Bot. syst., tom. I, p. 748. — 
D. Hook. et Thoms., F/. Ind., tom. [ (4855), p. 166. 


FLores polygami, alii scil. in eadem arbore androgyni, alii unisexuales 
(mere masculi?, quidam certe mere feminei). PERIGONIT post anthesim quasi 
succrescentis tandemque arescentis divisuræ externæ 4 (aliquando sex?) sub- 
æquales, crassæ, imo nonnihil coriaceæ, late ovato-acutæ v. suborbiculatæ, 
inferne breviter coalitæ calyculumque apertum sistentes; divisuræ s. partes 


! Specimina etiam Hortoniæ utriusque infra descriptæ mecum paucis ab hinc diebus benevole com- 
municavit clariss. Rosentus Wicur qui jam dudum desideratus thesauros vegetos, magno sumptu 
congestos, ab India in Europam suam anno proxime præterito feliciter reportavit. 

 Hortonia dicitur apud cl. Rogenrum Wiçur, docente ARNoTTI0, in honorem matronæ nobilis an- 
glæque coloniæ decoris, quæ in plantis Zeylaniæ insulæ cognoscendis longos dies virileque et acutum 
impenderat ingenium. 

ArcuIves DU Muséum, T. VIII. 54 


426 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


interaæ multo plures (16-20), in gyros multiplices constipatæ, triplo externis 
longiores, tenues, obovato-elongatæ v. lineari-oblongæ, obtusissimæ, petala 
mentientes, et inter se prorsus liberæ. Sramina 8 (plura etiam v. pauciora, 
et verisimiliter numero varia prout carpidia pauca v. numerosa exstant aut 
desiderantur) perigonii faucibus i. e. in receptaculi ambitu; cum petalis 
contiguis, inserta, brevissima et extrorsa, singula e filamento exili appen- 
diculis s. glandulis > macrocephalis et pedicellatis basi stipato, antheraque 
ovato-rotundata, imo dorso fulcimini continua, 2-loculari, rimis 2 discretis 
longitrorsum dehiscente a: tandem (effeta, arida) introrsus reniformi- 
arcuata ; polline pulvereo. Carpipia numerosa aut pauciora (utplurimum 
12-16 in flore androgyno), exigua, ovato-acuta, exteriora nonnihil obliqua, 
omnia in toro dilatato, plano v. concaviusculo sæpiusque parce pubente late 
sessilia, constipata, sed cujuscumque mutuæ ac vel angustissimæ adglutina- 
tionis expertia, singula in stylum longiusculum stigmate lineari simplici ac 
pereunte terminatum desinentia, nec non in ima basi unilocularia et uni- 
ovulata ; ovulo globoso anatropo et pendulo, funiculo (externo) vix cons- 
picuo. Drupz e singulis carpellis pedetentim accretis maturatisque (multis 
autem abortientibus) factæ, ovatæ, compressiusculæ, breviter et acute (nec 
aut vix oblique) mucronatæ, basi obtusæ v. quadamtenus attenuatæ ac po- 
dogynio brevi suffultæ; pu/pa parca; putamine tenui, osseo-coriaceo et 
utrinque levi. SEMEN cavernulam maternam totam replens, suborbiculare, 
compressiusculum, esta tenuissima fragili glabra et solubili involutum, pe- 
neque integrum € perispermio carnoso-oleoso formatum. Emsrxo rectus, 
minimus, homotropus, in axi extimaque albuminis regione reconditus, e 
radicula hilo subcontigua cotyledonibusque duabus latis, breviter obovatis, 
supra basin quadamtenus angustatis (subrhomboideis), divaricatis, mediam 
albuminis copiam foventibus, ac putaminis tandem 2-valvis lobis parallelis. 

Frurices éndici, parce lepidiferi, odori, foliis oppositis, petiolatis et esti- 
pulatis; floribus flavis, racemosis v. racemoso-panicu latis; anthemiis soli- 


tarie axtllaribus. 


Præmissos generis Hortoniarum characteres, authenticis speciminibus sedulo antea per- 
scrutatis, scripsi. De stigmatum structura aliter ac clar. Wiçnrius locutus sum, namque 
vereor ne super his organis quadamtenus erraverit; ea saltem nec dilatato-membranacea 
nec lacera vidi. 

Quod clariss, Jos. Hookerus et T.THomson super Hortoniarum et contribulium albu- 


APPENDIR, — HORTONIÆ. 427 


mine cujus naturam duplicem, scilicet ex endospermio centrali et perispermio externo 
constantem existimant, attulerunt, de seminibus Monimiaceis omnibus quæ disseeui certe 
valet; minoris autem momenti mihi visum est. Sæpius enim, ni fallor, id e maturitate seminis 
absoluta v. imperfecta pendet, si perispermium sibi ipsi ex omni parte plus aut minus con- 
gener deprehenderis; atque licet moles ejus s. materia éxtrorsum densior firmiorque, in 
meditullio contra aliquando subfriabilis, animadvertatur, integra tamen carnoso-olevsa 
semper manet nec indolem amyli usquam assumit; quapropter molem hanc in cavitate 
sacculi embryoferi simul cum corculo totam gigni, totamque sincerum sistere endosper- 
mium censeo. 


1. HORTONIA FLORIBUNDA. 


H. foliis oblongis v. oblongo-lanceolatis, acuminatis, acutis, subtusque 
abunde et reticulatim prominenti-venosis; fructibus crassis. 


Hortonia floribunda Wight, Catal. msC., n. 2467; et Zcon. pl. Ind. orient., vol, VI(1853), p. 44, 
tab. 1997. — Arn., loc. cit. 


Hortonia acuminata ejusd. Wight, ibid., tab. 1998, fig. dextra (saltem verisimill.) 
Hortonia floribunda var. x acuminata Hook. et Thoms., loc. cit. 


ArBOR aut frutex altus. Ram horni teretes , in nodis dilatato-compressi, lepidibus 
 ciliatis (oculo armato) minutissimis et luteolo-virentibus quasi furfuribus primum tecti 
deinque pedetentim glabrati. FoLIA opposita, oblongo-lanceolata, acute acuminata (acu- 
mine angusto et longitudine vario), basi cuneata v. longius attenuata, in acie (integer- 
rima) anguste revoluta, minutissime et vix conspicue punctato-glandulosa (Tuci obversa), 
10-15 centim. longa, 3-4 centim. lata, superne plana aveniaque, subtus reticulatim abun- 
deque venosa, venis omnibus prominentibus, secun 'ariis paucis et remotis, tertiariis exi- 
libus ; pagina postica initio (saltem in costa) parce lepidifero-furfurosa, cito autem prorsus 
glabrata ; antica a principio v. mox nuda; petiolo vix canaliculato, 10-15 mm. longo atque 
diu instar ramuli suffulcientis furfuraceo. ANTREMrA solitarie axillaria, 2-3 centim. longa, 
erecta, parcissime minutissimeque furfurosa, imo et quandoque cito glabrata, definita , 
nunC Simplicia sive racemos decussatim 5-9 floros, nunc composita paniculasque e race- 
mis paucissimis decussatim Oppositis sistentia; forum pedicellis €-8 mm. longis et tereti- 
bus; bracteis exiguis, late ovatis, obtusis, crassis citoque caducis. PERIGONII partes exte- 
riores parce furfuraceæ, internæ omnes glaberrimæ ; cæterum floris structura ea est quæ 
in generico charactere supra exponitur. 


Habitat in sylvis editioribus insulæ Zeylaniæ prope Newere Ellia, Pousloway et Rombady, mar- 
tioque et aprili foret. (Tawarresu Herb. Zeylan., n. 1027.) 


(Herb. Mus. par.) 


428 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


Descriptiunculam supra oblatam autopsia speciminum herbarii musæi nostri parisini 
nobis tradidit: loci autem arboris natales fide auctorum qui ejus mentionem fecerunt 


citantur. 
Hortonia acuminata Wight. a precedente non sufficienter discrepare videtur; sequen- 


tem etiam A. ovalifoliam Wight. pro pecuhari ejusdem modo descriptæ forma existi- 
marunt clarissimi novæ Æloræ Indice auctores. 


2. HORTONIA OVALIFOLIA. 


H. foliis ovatis v. ovato-oblongis, obtusis v. obtuse breviterque acumina- 
tis, coriaceis, in margine revolutis, subtusque parce venosis; fructibus 
minoribus. 

Hortonia ovalifolia Wight., 1c. plant. Ind. or., tom. VI, p. 44, tab. 1998, fig. sinistra. 


Hortonia floribunda var. 8 ovalifolia Hook. et Thoms., vol, cit., p.166. 


A præcedente, sibi summopere proxima, differt pube furfuracea citius tota dimissa, 
foliis ovatis v. ovato-oblongis, obtusis v. obtuse brevissimeque acuminatis, coriaceis , 
crassis, in acie maxime revolutis, subtus nonnisi venis secundariis costaque ut plurimum 
signatis (venis enim reliquis immersis et laxioribus), nec non petiolo breviore et cras- 
siore suffultis ; fructus etiam minores paucioresque gignere creditur. 


Crescit in Zeylaniæ occidentalis monte dicto Adam’s peak, floretque martio mense (Tawairesil 


herb. peradenic. n. 459). 


(Herb. Mus. par.) 


EXPLICATIO ICONUM. 


N. B. Iconibus omnibus delineandis nonnisi specimina jamdiu exsiccata inservierunt, quapropter 
non mirarer Cur variæ eorum partes ab amicissimo fratre, solito cujus auxilio notaque graphidos soler- 
tia usus sum, natura aut minores aut graciliores, suam præter voluntatem, quandoque fortassis 
expressæ fuerint. 


TaBuza XXV. 


FiGurA 1. AMBORA LEPTOPHYLLA Tul. (sup., p.298).= 4. Ramus superne foliüferus, racemum mascu- 
lum, a sinistra patentem, simul et flores masculos in axillis superioribus solitarios gerens ; quidam 
e floribus racemosis quadripartiti explicantur, plerique autem sese nondum aperuerunt. — B. Racemi 
feminei gemini, ætate et magnitudine dissimiles ; major flores masculos nonnullos inter femineos admit- 
tit, bracteisque foliiformibus in vertice ornatur. — 4. Slamen ex ïis quæ in summis perigonii divisuris 
nascuntur, conneclivo maximo, lobis autem polliniferis exiguis.— 2. Stamen alterum in intimo peri- 
gonio natum, cujus connectivum lobos brevissime tantum excedit. — 3. Stamen ex inferioribus: lobi 
ultra connectivum abbreviatum protrahuntur, ac sese vertice tangunt. — 4. Grana pollinica. — 5. Por- 
tiuncula tenuis floris feminei a vertice dissecti, ut appareant et styli quibus introrsum asperatur et 
cavernulæ ovuliferæ hisce singulis suppositæ. (Fig. 4 et B magnitudine nativa delineatæ sunt, reliquæ 
auctæ objiciuntur.) 

Ficura If. Pars (nec aucta nec imminuta) fructus maturi 4mboræ cujusdam olim e Madagascaria a 
cl. Pervizceo Musæo parisino missi.— a. Drupeola seorsim depicta; illi adhæret portiuncula parenchy- 
matis indurati quo arctissime fovebatur, dum in crasso perigonii pariete quasi in carcere detinebatur: 
pulpa interposita tenuissima evanuisse (fructu a multis annis exsiccato) videtur. — b. Semen e loculo 
materno avulsum; testa membranacea arte lacerata hinc et inde perispermium nudatum prodit; 
funiculus brevissimus superest. — c. Drupeola exsucca (pulpa siccata, evanida) longitrorsum divisa, 


endocarpium semenque pariter dimidiata nec non embryonem in endospermio nidulantem exhibens.— 
d. Embryo seorsim delineatus (auctus). 


Taguza XXVI. 


AMBORA PURPUREA Tul. (sup., p. 301). — Ramus ex arbore feminea decerptus nativaque delineatus 
maguitudine flores recentissimos simul et fructus submaturos gerit. — 4. Perigonium femineum, lon- 
gitrorsum dissectum, stylos reconditos et ovaria dimidiata exhibet. — 2. Drupeolæ exsiccatæ quæ in 
fructu vix maturo nidulabantur. 


TaguLa XXVII. 


AMBORA RELIGIOSA Tul. (supra, p. 304). — Ramus florifer magnitudine naturali adumbratus. Ex 
anthemiis delineatis duo mere mascula sunt, duo autem flore femineo coronantur. — 4. Flos masculus 
dimidiatus. — 2. Stamina seorsim spectata, maxime aucta. — 3. Frucltus nondum maturus. 


TaBuLa XXVIII. 


Fiçura 1. CirriosmA Apiosyce Mart. (sup., p. 322).—Ramus florifer e planta mascula decerptus ac 


430 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


magnitudine nativa delineatus. — 4. Flos masculus seorsim visus, anthesis tempore. — 2. Stamen a 
fronte spectatum, loculis polliniferis adhuc clausis. — 3. Alterum ex quo pollen evolavit. — 4. Stamen 
alium effetum, a latere visum. — 3. Grnula pollinica circa 460 vices aucta. — 6. Anthemia feminea 
magnit. nativa adumbrata, quæ flores simul et fructus immaturos exhibent. — 7. Flos femineus a 
vertice dissectus ut carpidia suis in penetralibus disseptis nidulantia pateant. — 8. Carpidia duo seor- 
sim depicta (dorso adversa), quorum paries decisus ovulum solitarium in utroque prodit; latere rect , 
stylo scilicet (rupto, abbreviato) continuo, centrum floris spectabant, alium quapropter dextroversum, 
alium contra ad l&vam desectum est; ovuli raphe internum capsulæ parietem tangit. — 9. Fructus 
maturus a vertice dimidiatus. — 10. Drupa seorsim delineata, natura circiter sextuplo major ; imo 
dorso, nimirum latere gibbo, recepiaculi parieti hærebat, ita ut paginam dexteram suam nunc exhibeat; 
styli vestisium tantummodo superest. 

Ficura IT. Cirriosma oLIGANDRA Tul. (sup., p. 315).—a. Drupa matura (vices sex circiter aucta ) 
a vertice dimidiata; pulpa parca, putamen osseum extusque foveolis exsculptum, nec non seminis 
Crassissimum albumen embryonem exiguum fovens, simul in conspectum veniunt. — b. Embryo seor- 
Sim adumbratus (magis auctus). 


TaBuLa XXIX. 


FiGura L. Crrriosma mozzis HBK. (supra, p. 358). —Ramulus florifer e planta mascula, magnitüd. 
nativa delineatus. — 1. Flos masculus auctus. — 2, Alter subdimidiatus, tubo e staminum #4 filamentis 
Coalitis lacerato, ut appareat stamen interius. — 3. Stamen summum antice visum, antheræ valvis 
erectis. — 4. Alterum a latere spectatum. — 5. Flos femineus. — 6. Alter a vertice dissectus. — 
7. Perigonii feminei basin versus transversim secti figura aucta nec integra; ovaria singula singulis 
in locellis segregata cernuntur. 

Fiéura IL. Monimia RoruNDIFoLtA Th. (sup., p. 310). —&. Flos femineus a vertice dimidiatus. — 
b. Pars alterius similiter dissecti, ovarium apertum, ovulumque in eo contentum, pendulum, exhibens. 
— C. Drupeola submatura, integra. — d. Drupeola altera a summo dissecta; putamen crassissimum 
pulpa involvitur semenque fovet. — e, Semen dimidiatum. — f. Embryo seorsim delineatus. — 
g. Stamen antice speclatum, antheræ lobis integris. — #. Anthera dehiscens, polline jam sparso. — 
i. Anthera effeta, valvis retroversis, connectivo nudo prominente. — ÿ. Granula pollinica 460 vices 
aucla. (Figuræ hæ omnes auctæ sunt. ) 


TaBoza XXX. 


Crraiosma ReGiNÆ Tul. (supra, p. 364).==Ramus florifer (monœeus) magnitudinis nativæ. — 1. Flos 
masculus à verlice dissectus. — 2, Stamen à fronte visum, anthéræ valvis solutis, erectis. — 3. Sta- 
men alium item effetum, a latére autem spéctatum. — 4. Flos femineus a summo dimidiatus. 


Taguza XXXI. 


Ficura L MoLLiNEDIA LONGIroLtA Tul. (sup., p.384.) — 4. Ramus frondifer anthemio masculo coro- 
natus, naturalique masnitudine delineatus. — B. Frustum € planta feminea fructiferum (nativæ magni- 
tudinis); drupæ maturæ quasi omnem pubem deposuérunt. — 1. Flos masculus apertus (auctus) 
Cujus pars anterior avulsa est ut stamina in illius sinu congesta eo melius pateñerent. — 2. Stamen 
effetum, a tergo visum. — 3. Granula pollinica 460 vices circiter aucta. 

FiGura IT. MoLuiNeota 1BAGuENSIS Tul. (sup., p. 383).—@. Drupa (éxsiccata nativæque magnitudinis) 


EXPLICATIO ICONUM. 431 


a vertice dimidiata. — b. Semen integrum seorsim et a latere raphe signato spectatum (haud auctum). 
— c. Embryo seorsus s. nudatus et maxime auctus. 

FiGura III. BoLDEA FRAGRANS Juss. (sup., p. #12). — d. Drupæ exsiccatæ et a vertice sectæ pars 
dimidia (vices sex circiter aucta) qua putamen crassissimum canaliculo angustissimo (via nempe fila- 
mentis fæcundis aptata) sub stylo perforatum, insuperque funiculi crassi vasis copiosis hinc trajectum, 
nec non semen pendulum exhibentur. — e. Embryo ex albumine in quo sepultus latebat effossus, a 
radice spectatus. — f. Idem inversus, oblique visus. 


TaBuLa XXXII. 


MozLiNEeprA NiTiDA Tul. (sup., p. 392). = Ramus florifer masculus (4) alterque femineus (B), ambo 
naturali magnitudine adumbrati; e floribus femineis quidam perigonii circumscissi partem supremam 
dimittunt; exstat etiam receptaculum obsoletum (r) scrobiculis, fructuum nunc delapsorum vestigiis, 
signatum.—A. Alabastrum maris auctum —2. Flos masculus semi-apertus.—3. Alter, anthesi peracta, 
a vertice dissectus ; stamina pauca effeta supersunt. — 4. Slamen a facie interna visum. — 5. Alterum 
a latere, latissime hians. — 6. Granula pollinis maxime aucta. — 7. Flos femineus integer. — 8. Alter 
minus auctus, cui perigonium abscinditur; carpidia sericea quapropter in conspectum veniunt. — 
9. Receptaculum ovariis recentibus onustum, a vertice dimidiatum (maxime auctum); ovula solitaria 
in singulis carpellis dissectis pendula cernuntur. 


TaguLa XXXIIIL. 


MOLLINEDIA LIGUSTRINA Tul. (sup., p. 395), mascula; ramus florifer magnitudine nativa adumbra- 
tus. — 1. Flos masculus explicatus, auctus. — 2. Alter dimidiatus a vertice. — 3 et 4. Stamina a 
tergo, scilicet a facie qua centrum floris spectant, visa. — 5. Altera a latere, effeta. — 6. Granula pol- 
linica maxime aucta. 

TaBuza XXXIV. 


Fieura L: HepycaRYA RAGEMOsA Tul. (sup., p 409) mascula ; ramus frondosus simulque racemifer, 
magnitudine naturali delineatus. — @. Flos tetramerus (auctus), agmen staminum fovens. — b. Sta- 
men a fronte visum.— c et d. Stamina effeta, a latere spectata.— e. Granula pollinica 460 vices circi- 
ter aucta. 

FiGura II. ATHEROSPERMA MICRANTHUM Tul. (sup., p. 421).=— Pars suprema rami floriferi, magnitu- 
dine nativa depicta. — 4. Flos expansus, a vertice dimidiatus., — 2, Stamen a fronte spectatum, antheræ 
operculis solutis erectis. — 3. Stamen alterum a tergo visum; loculorum dorsum glandulis prominulis 
asperalur; staminodium discretum præstat. — 4. Stamen efetum, capsellarum operculis delapsis ; 
glandulæ geminæ bursiculis sappositæ in conspectum veniunt uti in fizura 2 —5. Staminodium dibra- 
chiatum a tergo visum; brachia glandulis respondere videntur.— 6. Alterum unibrachiatum, a fronte. 
— 7. Staminodium interius faciem glabram qua centrum floris spectat monstrans. — 8. Idem in dorso 
piligerum. — 9. Unum e staminodiis quæ propius ovaria sedent; formam crassiorem et subelavatam 
obtinent. — 10. Granum pollinicum circiter 460 vices auctum. — 41. Ovarium seorsim delineatum, 
intezgrum. 


ADDENDA ET CORRIGENDA. 


P. 276, lin. 45 extrema, loco : bracteis duobus, lege : bracteis duabus. 

P. 278, lin. 28 ineunte, loco : cinditur, lege : scinditur. 

. 280, lin. 3 (ab ima pag.) subextrema, loco : quorum perigonium, lege : quarum perigonium. 

. 281, lin. 6 (ab ima pag.), loco : quodammodo imitetur, lege : quodammodo imitentur. 

. 282, lin. 3, loco : Bixæ arillam croceam, lege : Bixæ arillum croceum. 

. 289, lin. 5, loco : esse constituta, lege : esse constitura. 

. 290, lin. 5 addatur : MonimracEARU» omnium (videlicet non modo Monimiearum, sed etiam, 
junctis sortibus, Atherospermearum) eum Scmizanpraces et affinibus (ex ordinibus dialypetalis ac 
hypogynis) analogia, novissimis his temporibus, Roberto Wiçur, Josepho Hooker et Thomæ THomson, 
viris illustribus, item accepta est, cui autem assueta indubiaque plantarum ordinis nostri perigynia 
summopere repugnat. Notæ ex earum semine albuminoso corculoque minimo ductæ majoris momenti 
auctoribus citatis habitæ sunt; mihi contra positio, numerus et symmetria omnium partium floralis 
apparatus sinceras Monimiaceanum affinitates tutius indicare videntur. (Cfr. clar. W. AnNorr, in 
Mag. of Zool. and Bot., tom. IL [1838], p. 546-547; nec non Hoo. et Tnows., Æ/. Ind., tom. I 
[1855], p. 165.) 

P. 294, lin. 45, loco : Novo-Zeelandiæ (sicuti bis scribitur), lege iterumque lege : Novæ-Zeelandiæ. 

P. 297, post lineam 6, pauca hæc scribere velis : Arbores lactescentes dixit 4mboras summus 
Jussræus (Gen. pl., p. 401) ; qua autem auctoritate nisus fuerit non comperi. 

P. 304, lin. 5 ineunte, loco : aperts, lege : apertis. 

P. 304, lin. 48, loco : aluit, lege : alluit. 

P. 306, post ea quæ ad 4mboram vestitam spectant, addatur : Mihi etiam postremo occurrit in 
Herb. Billarderiano, nunc e Musæo Webbiano, Ambora altera (4. neglecta mihi) glaberrima, ramis 
teretibus, in nodis quadamtenus dilatatis, levibusque; foliis oppositis, oblongis v. ohovato-oblongis, 
obtusis imo et retusis, basi autem attenuato-cunealis, in acie vix revoluta et tenui integerrimis, haud 
coriaceis, 6-40 centim. longis, 45-45 mm. latis et subtus decoloribus; vernis omnibus præter costam 
admodum exilibus ac vix prominulis ; racemo femineo longo, crasso et glaberrimo; floribus breviter 
pedicellatis, ac superposite ternis v. geminis in singulis axillis (bracteis cito deciduis aut nullis) ; peri- 
gonio inaperto obovato-oblongo, minutissime et obtuse mucronulato, (squamulis ominibus coalitis, 
indistinctis), pariele ejus interno (summotenus apprime) dense luteolo-pubente (pube erecta) sty- 
lisque innumeris glaberrimis conico-acutis et longiusculis asperato; cavernulis singulorum carpidiorum 
rotundis perexiguis ac 4-ovulatis, ovulo de more pendulo. — Ex Insula Mauritio orta dicitur. — 
Differt a cæteris mihi notis forma obovato-oblonga alabastri feminei. Habitu 4mboram religiosam 
imitatur. 

P. 312, lineæ 3 addas : Non LeonrA Ruiz. et Pav. quæ MyasiNeis dubiis annumeratur (Cfr. Enoui- 
cuER1 Gen. plant., p.738) 

P. 342, lin. 4, loco : CirriosMa, lege : CITROSEMA. 

P. 312, post lin. #, addas insequentem : Conucer sp. Rich., in Act. Soc. Hist. nat. par., tom. 1 
(4823), pp. 391, 401, 402 et 406. 

P. 315, post lineam octavam (ab ima pagina) scribere velis inter synonyma : Citriosma obovala 
Gardn., in Hook., Lond. Journal of Bot., tom. IL (1843), p. 343, n° 373 (fide Herb. Webbiani). 

P. 345, lin. 5, ab ima pag., post verbum Foura, addas : decussatim opposita. 


© TT TT 


INDEX 


GENERUM, SPECIERUM ET SYNONYMORUM. 


N. B. Generum specierumque nomina admissa litteris romanis stipatis (illorum majusculis, harum 
minoribus), generum autem repudiata vocabula lilteris majusculis relaxatis traduntur; litteræ 
cursivæ s. italicæ cognomina neglecta aut rejecta nec non et vernacula indicant. 


Pagina. 
Ambaville à grosses feuilles Mascaren. 310 
AMBORA Juss.............,....,.. 295 
—  alternifolia Tul.,......... 305 
—  amplifolia Tul............ 299 
— hudlipticaTul... tra, 200 30% 
— AL FICHE. ill tolatete 300 
—  leptophylla Tul. (tab. xxv). 298 
—  neglecta Tul............. 432 
—  obovata Tul.......,..... 306 
—  purpurea Tul. (tab. xxvi). 301 
—  quadrifida Poir........... 297 
—  religiosa Tul. (tab. xxvii). 301 
—  Sieberi Tul.............. 304 
—  Tamburissa Bvn.......... 303 
—  tetragona Bvn........... 302 
—  tomentosa Sieb.......... 304 
— — BOLYO....t.... 310 
MN EU CN NT BORN PTT SAP RE 306 
Ambora Madecass…............... 303 
Angelina divergentifolia Poh]...... 363 
ATHEROSPERMA Billard........,... 118 
— integrifolium Cunn. 421 

— micranthum Tulasne 


(tab. xxxIV).... 421 


. Pagina. 
ATHEROSPERMA moschatum Billard. 420 


— Sassafras Cunn. ... 49h 


Bois tambour Mascar..... 297; 300; 303 
Bornes, Juss&rr holonhea.sir 410 

—  fragrans Tul. (tab. xxx1).. 412 
Bobo: Chil:. ré Essonne 4192 
BoLDoa Endl.; Gay............. 410 

— fragrans Gay; Lindl..... 412 
Boldu Chil.; Fevill ............,... 412 
BRONGNIARTIA Blume.......... 403 


— coriacea Blume... 404 
— macrophylla Ano- 
nym........... 404 


Gaiviria Nov.-Zeel.............. 407 
GIFRISENE À. Hil.........1.... 312 
CarriosMA ! R. et Pav.; Tul. ....... 311 
— alternifolia Spreng...... 372 
— Amazonum Tul......... 332 
_— andina Tul............. 338 
—, , . apiciferanlul.....rr..... 354 

— Apiosyce Mart. (tabula 
XMVATL) LEE CEE 322 
— aspera R.et Pav....... + 324 
— asperula Tul........... 332 


* sub Crrriosua hic enumerantur species omnes quæ sub Cifrosma vel Citrosmate apud auctores 


describuntur. 
ARGuives ou Museum. T. VIII. 


55 


MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


CiTrIOSMA bifida Pœpp. et Endl.... 


brasiliensis Spreng...... 
Buddleiæfolia Benth.... 
camporum Tul......... 
chiridota Tul........... 
cristata Pæpp. et Endl.. 
cujabana Mart......... 
cuspidata Tul.......... 
decipiens Tul. .:....... 
dentata Pœpp. et Endl.. 
dentala R. et Pav.. 331 
dimidiata Spreng...... 
discolor Pœpp. et Endl.. 
AUOITMAIBREE RE CEE: 


EMOcalyx NU eee ee 
erythrocarpa Mart...... 
estrellensis Tul......... 
fONOSANTUIPE PART 2 
gesnerioides HBK...... 
glabra Spreng.......... 
glabrescens Mart........ 
glabrescens Presl....... 
grandifiora HBK....... 
Gudotiana Tul.......... 
guianensis Aubl......... 
Gniaiibooacmonadee 
TAPOPUSSRUl EEE ee... 
lanceolata Tul.......... 


lepidota HBK.......... 
limoniodora Riv........ 
limoniodora R. et Pay... 
macrophylla HBK...... 
macrophyila Mart......, 
mollicoma Mart..... ets 
mollis HBK. (tab, xx1x). 
mollis Willden......... 
MUISHABRE rer 
muricata R. et Pav...... 


Pagina. 
399 


340 
366 


368 
331 
; 971 
372 
370 
358 


330 | 


396 
358 
352 


Pagina. 

CirriosMA neglecta Tul........... 33% 
oblongifolia Leandr..... 362 

— Spreng..... 361 


— Willden. 343; 319 
oblongifolia Ruiz. et Pav. 

343 et 372 

obovata Gardn. ........ 433 
oligandra Tulasne. (tabula 


tion 315 
oligocarpa Mart........ 363 
ovalis R. et Pav........ 344 
ovalis Spreng.... 344 et 380 
paniculata Spreng. 362 et 372 
pelitanQul ARE" cCer 323 
petiolaris HBK......... 350 
plebeia Tul.....:...6 318 
Pœppigii Tule..e 6... 359 
polyantha Tul.......... 326 
pyricarpa Pœpp. et Endl. 329 

— Willden...... 358 


pyricarpa R. et Pav. 329; 371 


radiata Pæpp. et Endl... 370 
Reginæ Tul. (tab. xxx). 36% 
FIDAFIaLT UE. ee. « 336 
ruficeps Tul. 0 P0R. 321 
SchottianuSpreng. 372et377 
Selloi Spreng..... 372 el 380 
sessiliflora HBK........ 333 
suayveolens Tul.......... 339 
subinodora R. et Pav.... 3% 
thecaphora Pœppig. et 
Endless er 370 
tomentosa Ruiz. et Pav. 
325,333, 334, 310, 371 
— Bupld........ 333 
— MINT e 334 
— Spreng....... 372 


372 et 395 
372 et 397 
352 


triflora Spreng... 
umbellala Spreng. 
viburnoides Willden.…. .. 


INDEX. 435 


Pagina. 
CiTROSEMA À. Hil......... 319 et 33 
CirrosMA R.etPav.; HBK.; Pœpp. 
etiEndi Peer" 311 
Conuleum guyanense Rich..... 1008 
CRINONIA Bnks................. k05 
Cryptocarya glaucescens Anonym... 420 
DorypHoRA Endl......,.......... 422 
— Sassafras Endl......... 42% 
Eugenia villosa Poir.............. 310 
HEpycaRyA Forst................ &05 


_— angustifolia À. Cunn.. 408 
— arborea 3. et G. Forst. 406 


— Cunninghami Tul..... 1408 
_ dentata Georg. Forst.. 406 
— hirsuta Spreng........ k10 
— macrophylla AN.Cunn. 401 

_ racemosa Tul. (tabula 
XNXIN) EE crCECE 409 
— scabra À. Cunn.. 406 et #07 
HORTONIA Wight................ 425 
— acuminata Wight...... 427 
— floribunda W.......... 427 
— oyalifolia W........... 428 
RABARASENAIE Lee. 403 
—  Blumei Steud............ 40% 
—  coriacea Hook. et Thoms.. 40% 
JTOAENEN EEE So TReccdaoucoocoe L04 
lon ONE secs 00o0c0aonc 416 
PAURELTA JUSS -.---.2.-e....cece 41% 
—  aromalica Poir.; Spreng.. #16 
—  crenata Pœpp........... 416 


—  Novæ-Zeelandiæ Cunn.... 417 
—  sempervirens (R. et Pav.) #16 


—"serrata BETE.-.--.. 416 
LEAROSA Reichenb...... a tete ee 422 
RONTAIMUE SET cmt ete. 312 

—  triphylla Mut.......... 1019 
Mapoux Mascaren................ 310 
MIiTHRIDATEA Commers........ 295 


Pagina. 

MITHRIDATEA amplifolia Boj... 299 
— cymosa Willden.. 306 

— quadrifida Wild. 306 

— Tamburissa Boj.. 303 


MoLLINEDIA R. et Pay............. 373 
— brasiliensis Schott..... 377 
— campanulacea Tul..... 386 
— clavigera Tul.......... 396 
— cinerea (Gardn.)....... 380 
— elegans Tul........... 398 
—— floribunda Tul........ 381 
_— gracilis Tul........... 378 
— Hugeliana Tul......... 399 
— ibaguensis Tul. (tabula 

stoUlhaasroaoodo 2e 383 


— lanceolata R. et Pay... #02 
— latifolia(Pœpp.etEndl.). #02 


— laurima Lul:- 1214-17 389 

—  Jigustrina Tul. (tabula 
60 011Donde doc. 393 

— longifolia Tul. (tabula 
>É6411)ococodononandc 384 
— macrantha Tul........ 386 
— macrophylla Tul,...... 401 
— nigrescens Tul........ 388 
— nitida Tul. (tab. xxxu). 392 
— oyata R. et Pav........ 375 
— peltucens Tul......... 391 
—  racemosa (Schlecht.)... 382 
— repanda R. et Pay...... 376 
—  tomentosa (Benth.) 373 et402 
— triflora Tul.......-... 39% 
_— umbellata Tul......... 397 
— viridiflora Tul......... 390 
MonIMIA Th.-........-.... 00 307 
> N'OnninbLonsrceassocsos 311 
—  ovalifolia Th............. 309 

—  rotundifolia Th. (tabula 
> odbhocobuoosooodioor 310 


* Citrosmæ v. Citrosmatis species videas supra sub Cirriosma. 


436 MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM. 


Pagina. Pagina. 
Myrtus villosa Spreng............. 310 | TAMBOURISSA Sonner.......... 295 
PAVONTAMRUIZ. nelle eee siele k1% — quudrifida Sonner. 297 
— sempervirens Ruiz...... 4146 | Tambourissa Mascar...........,.. 297 
Pevwmvs Mol.; Pers. ............ 410 | Tawairo Noyo-Zeel............... 418 
— Boldus Mol............. 12 | TETRATOME Pœpp. et Endl...... 313 
—  fragrans Pers.; Spreng... 412 — cinerea Gardn...... 380 
Polo-polo Nov.-Zeel............... 407 — elliptica Gardn..... 392 
Pomme de singe Maurit........... 297 — latifolia Pæœpp. et 
Pomme Jacot Maurit.............. 300 bléobanosoncn 402 
Poporo-Kauvrio Nov.-Zeel......... 407 = lepidota Pœpp. et 
Pukatea Novo-Zeeland............ 418 lniibénose 359 et 403 
RUXEZTA Pay. EnAlee Re ee.-eee 410 — racemosa Schlecht.. 382 
—  fragrans Pav............. 112 — triflora Pœpp. et 
SciaADiICaARPuUS Hassk .......... 403 intl a none 382 
— Brongniartii H.. 404 | Theige Chil...................... 417 
SIPARUNA Ab. -............. 311 | Thihue Araucan................. . M6 
— guianensis Aubl....... 361 | Thiga chilensis Spreng............ 417 
EAMBOUL Poire... 295 | Vilaingue-Possa Madecass.......... 301 
TAMBOURE-CISSA Flacurt.. 295, 299 | Xylosma racemosum Spreng........ 391 
Tamboure-cissa Mascaren.......... 297 | Zanthoxylum Novæ-Zeelandiæ Rich. 406 
EXPLICIT 


MONIMIACEARUM MONOGRAPHIA. 


Panisiis excudébat 3. Cuave, À. R. S. M.DCCC.LV 


s DESCRIPTION 


DES REPTILES 


NOUVEAUX OÙ IMPARFAITEMENT CONNUS 


DE LA COLLECTION DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE 


ET 


REMARQUES SUR LA CLASSIFICATION 


ET LES CARACTÈRES DES REPTILES. 


DEUXIÈME MÉMOIRE 


TROISIÈME, QUATRIÈME ET CINQUIÈME FAMILLES DE L'ORDRE DES SAURIENS 


(GECKOTIENS, VARANIENS ET IGUANIENS) 


PAR LE DOCTEUR AUGUSTE DUMERIL 
AIDE-NATURALISTE AU MUSÉUM, 
PROFESSEUR-AGRÉGÉ A LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE PARIS, 
MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE, 

SECRÉTAIRE DE LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE D'ACCLIMATATION. 


Deux années environ se sont écoulées depuis l’époque où j'ai 
publié, dans le tome VI de ce Recueil (p. 209-264, pl. XIV-XXIT) le 
commencement du travail dont ce nouveau Mémoire est une pre- 
mière suite. 

J'ai fait connaître alors le but que je me propose, et il suffit main- 
tenant de rappeler que je cherche ainsi à réunir des matériaux pro- 
pres à former une sorte de supplément à l’£rpétologie générale de 
mon père et de Bibron. 

ARCHIVES Du Muséum. T. VIII. 56 


Ko 


438 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


Je dois à la bienveillance de MM. les professeurs du Muséum, qui 
en autorisent l'insertion dans leurs 4rchives, de pouvoir, par ce mode 
de publication, rendre ce supplément beaucoup plus complet et par 
cela même plus utile, puisqu'il m'est ainsi permis d'y joindre un 
assez grand nombre de belles figures. 

Dans mon premier Mémoire, j'ai passé en revue l'ordre des Ché- 
loniens et les deux premières familles de l’ordre des Sauriens, celles 
des Crocodiliens et des Caméléoniens. Ce nouveau travail sera con- 
sacré à l’examen des trois familles suivantes : les Geckotiens, les 
Varans et les Iguaniens. 

Comme je lai fait jusqu'ici, j'exposerai les progrès récents de la 
science; mais, dans cette révision, Je m’attacherai surtout à men- 
tionner Îes acquisitions nouvelles du Musée de Paris, si riche en 
espèces rares, et à bien préciser les particularités les plus notables des 


Reptiles qui, dejà signalés dans le Catalogue " 


, Sont encore peu 
connus. 

Une semblable étude ne peut pas être entreprise sans que les 
méthodes employées par les zoologistes pour la détermination des 
groupes ne deviennent lobjet de lexamen le plus attentif, Il en 
résulte parfois que Pobservateur, se placant à quelque point de vue 
nouveau ou trop négligé, se trouve amené à présenter des considéra- 
tions utiles. Si de semblables occasions me sont offertes, je soumet- 
trai aux naturalistes les remarques auxquelles J'aurai pu être 
conduit relativement à la classification des Reptiles. 


A. Sous le titre de Catalogue méthodique de la collection des Reptiles du Musée d'histoire 
naturelle de Paris, j'ai commencé en 4851, sous la direction de mon père, la publication d'un relevé 
exact de toutes les richesses de cette immense réunion d'animaux de tous les pays. y ai parcouru 
en entier les deux ordres des Chéloniens et des Sauriens, ainsi qu'une petite partie de l'ordre des 
Serpents. Par des circonstances indépendantes de notre volonté, l'impression de ce travail, dont tous 
les matériaux sont prêts, n’a pas éncore pu être continuée. 


ORDRE DES SAURIENS. — GECKOTIENS. 439 


ORDRE DES SAURIENS. 
TROISIÈME FAMILLE : GECKOTIENS OU ASCALABOTES, 


Parmi les huit familles comprises dans l’ordre des Sauriens et qui doivent 
être portées à neuf, si l’on tient compte de l’organisation toute spéciale des 
Amphisbéniens!, celle des Ascalabotes est l’une des plus naturelles, De 
même.que tous les Crocodiliens peuvent être réunis en un seul groupe 
générique divisé lui-même en trois sous-genres, et que tous les Caméléons, 
comme les Varans, n’offrent, en quelque sorte, que des modifications spéci- 
fiques d’un seul genre, les Geckotiens ont entre eux des analogies assez frap- 
pantes, pour qu’ils puissent être considérés comme se rapportant tous, plus 
ou moins manifestement, à un même type. Les caractères principaux de ce 
type consistent : 1° dans la forme du corps, qui est trapu, déprimé, supporté 
par des membres courts et robustes, à doigts presque toujours disposés de 
façon à permettre l'ascension sur les corps les plus lisses, et le plus habituel- 
lement terminés par des ongles rétractiles ; 2° dans l’aplatissement de la tête ; 
les grandes dimensions de la bouche, qui contient une langue courte, char 
nue et libre à son extrémité ; le volume des yeux, dont la pupille le plus 
souvent verticale et frangée dénote des habitudes nocturnes; 3° enfin, dans 
l'aspect tout particulier des téguments, qui sont couverts de granulations 
uniformes ou entremélées de tubercules plus volumineux. 

Néanmoins, les différences dans a conformation des doigts ont été trou- 
vées, avec raison, assez importantes pour nécessiter des coupes secondaires 
dans cette famille si naturelle. 

Sans entrer ici dans aucun détail historique sur les essais successifs des 
zoologistes pour arriver à une bonne distribution méthodique des Gecko 
tiens, je rappellerai que le mode le- plus simple de division est celui qui 
consiste dans un partage des nombreuses espèces en quatre grands groupes. 
Le premier comprend tous les Geckos dont les doigts sont nus et non 
dilatés (.Sténodactyliens); le deuxième, ceux qui n’ont les doigts dilatés qu'a 


4. J'ai discuté cette question du rang que les Amphisbéniens doivent occuper dans la classe des 
Reptiles dans un mémoire où j'ai cherché à rassembler toutes les preuves de ce fait que ces singuliers 
Sauriens appartiennent à une famille distincte (Revue de z0ol. Sept. 1852, p. 401). 


440 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


leur base (Hémidactyliens); le troisième, ceux à dilatation terminale (Ptyo- 
dactyliens ou Sphériodactyliens); le quatrième enfin, les espèces à doigts 
dilatés dans toute leur longueur (Platydactyliens). 

Si je dois nécessairement éviter de revenir sur les divers changements 
que la classification de ces Reptiles avait subis antérieurement à l’année 
1836, époque de la publication du t. III de lErpétologie générale, où cette 
question a été traitée avec les développements suffisants et avec tout le soin 
qu’elle mérite, il convient, au contraire, de rappeler les tentatives ulté- 
rieures. 4 

La première en date dans cette période, est celle de M. Fitzinger qui, dans 
le premier fascicule de l'ouvrage qu’il a commencé à faire paraître, en 1845, 
sous le titre de Systema Reptilium, a modifié la classification des Geckotiens 
proposée par lui en 1826. 

Il y divise tous les Reptiles soit vivants, soit fossiles, en cinq grandes 
séries : IL. 4mblyslossæ, Fitz. Il. Leptoglossæ, Fitz. (Wiegm.). II. Testudi- 
nata, Oppel. IV. Dipnoa, Leuck. V. Rhizodonta, Fitz. C’est à la première 
que les Geckos appartiennent en formant un troisième ordre dont le nom 
(Ascalabotæ) emprunté à Schneider, est pris ici dans le sens mieux déter- 
miné qui lui a été donné par Wiegmann. 

Dans ce nouvel arrangement, le savant naturaliste de Vienne a beaucoup 
multiplié les genres qu’il a, pour la plupart, subdivisés en sous-genres, en 
laissant à l’un d'eux le nom générique. Ces coupes secondaires, au nombre 
de quarante-trois, sont rapportées à vingt-deux genres compris dans quatre 
familles, celles des Sténodactyliens, des Ptyodactyliens, des Platydactyliens 
et des Hémidacty liens. La première renferme les Geckos à doigts non dilatés, 
c'est-à-dire les S/énodactyles et les Gymnodactyles; la deuxième, ceux dont 
l'extrémité des doigts porte seule un renflement unique ou double : tels sont 
les Sphériodactyles, les Phyllodactyles et les Ptyodactyles. Les troisième et 
quatrième enfin, ne sont autre chose que les grands genres Platydactyle et 
Hémidacty le élevés au rang de familles. 

Parmi les vingt-deux genres, il y en a douze établis par divers zoologistes, 
mais les dix autres, dont sept tout à fait nouveaux, l'ont été par M. Fitzinger. 

Dans le but de mettre en relief les caractères distinctifs de ces différents 
groupes entre eux, j'ai dressé un tableau synoptique pour chacune de ces 
familles. 


ESS 
LS 
— 


ORDRE DES SAURIENS. — GECKOTIENS,. 


CLASSIFICATION DE M. FITZINGER. 


FawiLze TL. STÉNODACTYLIENS. 


GENRES. SOUS-GENRES. 


® dentelés. 
Sténodactyle (Fitz). 
uniquement à la marche ; doigts juxta- 


POSÈS et... SODEVETLCNÉR neue coca nars este ca 2e Eublepharis. 
simples; queue... Les 
= Eublepharis (Gray). (sans verticilles. ............... esssseesesssssss.. AÏSOphylax. 
5 AÉPTÉMÉE, enr ene  ssnen renoue Anomalure. 
S hétérogène; queue... 
F Gymnodactyle (Spix). (arrondie F'tteeee een ees see ete see sssesese ses GYMNOdACIYIE. 
TE droites; écaillure 
£ dorsale : COMPrIMÉE. . ess sssenauue so sessesssssssss... Pristinre. 
homogène : come ... 
pour marcher et pour Saurodaclyle (Fitz). larrondie............,........… nesssssssensss..... Saurodactyle. 
grimpers 5e nel 
Yersatile et. tous 
Le 2 homogène. 
articulations... .. Gonatodes (Fitz). 
anguleuses ; 
écaillure dorsale déprimée, en forme de feuille ..…...... -.. Phyllure. 
hétérogène; queue… arrondie ; pores TEE PO RE ECTS ARE Dasyderme. 
cl itz). oraux et po- D 
onyodactyle (Fitz) Fe annee HR distinets;(Sans Verticilles .….... Gonyodactyle. 
queue SA Ë 
di sue Cyrtopodion. 
pli latéral... Cyriodactyle. 
Faure Il. PTYODACTYLIENS. 
GENRES. ” SOUS-GENRES. 
entiers, en forme de pelote sphérique. dssne ap este 20000 OR 
phærodactyle (Cuv.) 
simples RYLOEMER secousses - Pachyure. 
CONVCXES; QUEUE... nues ; 
Diplodactyle (Gray). simple...........,...... Diplodactyle. 
divisés par un sillon et préhensile...,........ +. Euleptes. 
ue | p 
planes; écaillure Phyllodactyte (Gray) AN Groites AP Sen Phyllodactyle. 
Disques terminaux ; dorsale... droite..…............... Discodactyle. 
des doigts... hétérogène ; queue... 
Discodactyle (Fitz). préhensile.…..........,... Strophure. 
- [libres Ptyodactyle. 
nulle ; doigts : î 
hétérogène ; frange oil ldemi-palmés. Chirope. 
: Piyodactyle (uv. ). considérable ….......... Rhacoesse. 
bi-lobés; écaillure dorsale... ...,,,,...,..... 
L nulle ........., .…....... Lonchure. 
homogène ; CrÉle......... 
Oiacure (Fitz). sur toute la longueur... Oiacure. 


& 


svt 


+ PE 


442 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


Fawizce III PLATYDACTYLIENS. 


GENRES. SOUS-GENRES. 
Ex toute la longueur .......... Thécodactyle. 


AIVISÉES. uses ga 
Thécodactyle (Cuv.). là l'extrémité des doigts........, Ailuronyx. 


5-5; lamelles sous-igitales 


ne entières; frange latérale 
onguiculés Hoplodactyle (Kiz). lapparente.. …................ Rhacodactyle. 


ET Bon phtonno se dénanne Hoplodactyle. 


CL HEPEEEES .….. Lépidodactyle (Fitz). 


homogène ; 
doigts... à l'extrémité seulement. 


e sans ongles; de larges lamelles sous- }P4/ydactule CWiegn) - 
digitales .. .sovoososssone 00 so 1 
2 sous tonte la longueur; puls .... “uses... Colobope. 
x Nip 
Éciiee du Mn MEL distincts...» . Anoplope. 
très-développée; po- distipets...… Ptychozoôn. 
TES ANAUX--..... ns... Piéropleure. 
4-4; membrane latérale À Ut 

Platydactyle ( Cuv.). nalle ; pores anaux sp Scélotrète. 

hétérogène, on mélée de tubercules; des ongles. distincts el fémoraux}1s .,,.... Platydactyle. 


2-2; Ascalabote (Fitz). 


Fawizze IV. HÉMIDACTYLIENS. 


GENRES. « SOUS-GENRES. 

AIVISÉES. de ces eomnesemesmmonssenams ess sneose PÉTOUACIYIE. 
sous toute leur longueur et sans ongle ; lamelles sous- 
digitales .u.......sssspesonensenmemnnreenene 


633 libres ......sssssssss.. Dactylopire. 
Pérope (Wiegm. ). 


entières; orteils métis! S : 
un peu palmés............ Pérope. 


Pouces élargis homogène ; membrane 
latérale. .. 
Hoplopodi ). 


AISLINCIE. ss sonmssossssssssncommnmmse see COSYIMDOIC. 
COUrÉS...sesccsseosooséerseesspces MicrOdaCtyle- 


nulle ; pouces minces....... Onychope. 
longs; queue à ris 


arrondis.» 


jusqu’à la 2e panne seule- 


.. Hoplopodion. 
ment ; étaillure......,.... 


ordinaire ; pores fémo- Fe susssssss Hémidactyle. 
Taux, .. 


longs; queue distincts... Tachybate. 


hétérogène; pouces. ÎTANGÉE mess eespposessansspo ose CTOSSUTE, 
Hémidactyle (Cuv.). 


(TS COUT IS es nosoes messes esensesessa ess sms se PNOEPC. 


CT. 


ORDRE DES SAURIENS. — GECKOTIENS. 443 


Afin de bien préciser la relation des vingt-deux genres et des quarante- 
trois sous-genres avec les nombreuses espèces de cette famille, je transcris 
plus loin les indications fournies par M. Fitzinger lui-même qui, sans décrire 
ces espèces, les a toutes énumérées. 

Je trouve ainsi l'avantage, en présentant la classification de ce zoologiste 
dans son ensemble et d’une manière complète, de montrer que les caractères 
employés par lui pour distinguer les sous-genres entre eux sont presque 
toujours ceux qui ont permis à mon père et à Bibron de séparer nette- 
ment les espèces, sans qu’ils se soient écartés de la classification si simple, 
dont Cuvier a, le premier, posé les bases. Il est facile de le vérifier en com- 
parant la liste suivante des sous-genres avec celle des espèces établies d’après 
les caractères énoncés dans chacun des six tableaux synoptiques insérés aux 
pages 294, 348, 377, 391, 402 et 410 du t. III de l’Erpét. génér. 


x 


A l'exemple de M. Fitzinger, je laisse à toutes les espèces d’un même 
genre le nom qui se rapporte à cette division générique malgré les diffé- 
rences de dénomination que semblerait devoir nécessiter le partage de cha- 
cune de ces grandes coupes en un nombre variable de sous-genres. 

J’emploie des caractères italiques pour les espèces dont l'indication est 
postérieure à l’année 1836, où le t. III de l’ouvrage de mon père et de Bibron 


a paru et pour celles qu’ils n’ont pas cru devoir admettre. 


I. STENODACTYLI (6 gen, 4 species). G. Gravenhorstii Fitz. 
G. levis Fitz. 
4. SrenonacryLus Fitz (St. Dum. et Bib.). G. albigularis Fitz. 
St. elegans Fitz., vel guttatus Cuy. 6. GonvopacryLus Fitz. (Gymn. D. et B.). 
SL. Eversmanni Fitz. a. Phyllarus Cuv. 
2. EuRLEPHARIS Gray. G. platuras Fitz. 
a. Eublepharis Gray. b. Dasyderma Fitz. 
E. Hardwickii Gray. G. spinulosus Fitz., vel scaber (D. et B.). 
5. Alsophylax Fitz. €. Gonyodactylus Kuhl. 
E. pipiens Fitz. G. marmoratus Kuhl. 
3. Gyuxovacrycus Spix. (Gymn. D. et B.). d. Cyrtorpodion Filz. 
a. Anomalurus Fitz. G. Cyprius Fitz. 
G. Miliusii Dam, Bib. - G. scaber Fitz. 
b. Gymnodactylus Spix. e. Cyrtodactylus Gray. 
G. fasciatus Dum. Bib. G. pulchellus Wagl. 
G. Dorbignyi Dum. Bib. 
4. SaurODacryLus Fitz. (Gymn. D. et B.). II. PTYODACTYLI (6 gen., 49 species). 
a. Pristiurus Rüpp. 2 
S. flavipunctatus Fitz. 4. Sr&æÆrovactyLus Cuy. (Sph. D. et. B.). 
b. Saurodactylus Fitz. Sph. fantasticus Cuv. 
S. desertorum Fitz. Sph. cinereus vel punctatissimus Cu. 
S. Mauritamicus Dum Bib. Sph. sputator Cu. 
S. Timoriensis Dam. Bib. 2. Dipcoacryzus Gray (Phyll. D. et B,). 
S. Gaudichaudii Dam. Bib. a. Pachyurus Fitz. 


5. GONATODES Fitz (Gymn. D. et B.). D. Lesueurii Fitz. 


444 DESCRIPTION 


b. Dyplodactylus Gray. 
D. vitiatus Gray. 
D. gerrhopygus Wiegm. 
3. Puycconacryzus Gray, (Phyll. D. et B.). 
a. Euleptes Fitz. 
Ph. Wagleri, vel europæus Fitz. 
b. Phyllodactylus Gray. 
Ph. porphyreus Wiegm. 
Ph. Peronü Fitz. 
Ph. Gymnopygus D. et B. 
4. DiscopacryLus Fitz (Phyll. D. et B:). 
a. Discodactylus Fitz. 
D. pulcher Fitz. 
D. tuberculosus Filz. 
b. Strophurus Fitz. 
D. Domerilii Fitz., vel Gymn. stroph. D. et E. 
5. Pryonactyzus Cuv. (PL. D. et B.). 
a. Ptyodactylus Wagl. 
PL. guttatus, vel Halsequistii Rüpp. 
PL. lobatus Cux., vel Halsequistii Rüpp. 
b. Chiroperus Wiegm. 
PL. Sarrube Fitz. 
c. Rhacoëssa Wagl. 
Pt. fimbriatus D. et B. 
6. Oracurus Fitz. 
a. Lonchurus Fitz. 
O. lineatus Fitz. 
b. Oiacurus Fit. 
0. Feuillæi Fitz. 


III. PLATYDACTYLI (7 gen., 23 species). 


4, Tuecopacryzus Cuv. (PI. D. et B.). 
a Thecodactylus Cuv. 
Th. lœvis, vel theconyx Cuv. 
b. Aïluronyx. 
Th. Seychellensis Fitz. 
2, LerinonactyLus Fitz (PI. D. et B.). 
L. lugubris Fitz. 
3. Pacuyoacryzus Wiegm. (PI. D. et B.). 
P. Bergii, Wiegm., vel ocellatus Oppel. 
4. Axorcopus Wagl. (PI. D.et B.). 
a. Colobopus Fitz. 
A. ornatus Fitz. 
A. inunguis Wag]l., vel PI. ocellatus Oppel. 
b. Anoplopus. ® 
A. Cepedeanus Wagl. 
5. Hopconacryzus Fitz (PI. D. et B.). 
a. Hoplodactylus Fitz. 
H. Dayaucelii Fitz. 
b. Rhacodactylus Fitz. 
H. Leachianus Fitz. 
6. PLarypacryLus Cuv. (PI, D. et B.). 
a Ptychozoon Kubl. 
PI. homaloceplialus Cuv. 
PI. HasseltüFitz. 


REPTILES DU MUSÉUM. 


b. Pteropleura Gray. 
PI. Horsfieldii Fitz., vel homalocephalus. 
ce. Scelotretus Fitz. 
PI. Madagascariensis Gray. 
PI. vittatus Cuv. 
PL. bivittatus D. el B. 
PI. monarchus Schl. 
d. Platydactylus Fitz. (Cuv.). 
PI. Japonieus Schl. 
PI. Reevesii Gray. 
PI. guttatus Cuv. 
7. AscALABOTES Fitz (Plat. D. et B.). 
A. Ægypliacus Fitz. 
A. Delalandii Fitz, 
A. fascicolaris Schn., vel muralis Cav. 
A. Milberti Fitz. 


IV. HEMIDACTYLI (3 gen., 23 species). 


1. Peropus Wiegm. (Hem. D. et B.). 
a. Perodactylus Fitz. 
P. Oualeusis Fitz. 
b. Dactyloperus Fitz. 
P. variegatus Fitz. 
P. Peronii Fitz. 
c. Peropus. 
?. mutilatus Wiegm. 
2, Horcoronion Fitz. (Hem. D. et B.). 
a. Cosymbotus Fitz. 
H. platyurum, vel marginatum Fitz. 
b. Microdactylus Fitz. 
H. Peruvanium Fitz. 
€. Onychopus Fitz. 
H. Garnotii Fitz. 
d. Hoplopodion. 
H. Cocteaui Fitz. 
H. Ruppellii, vel flaviride Fitz. 
8. Heminacrycus Cuv. (Hem. D. et B.), 
a. Hemidactylus. 
H. Dorbignyi Fitz. 
H. verruculatus Cuv. 
H. granosus Rüpp- 
b. Tachybates Fitz. 
H. triedrus Cuv. 
H. mabuya Cuv. 
H. Nattereri Fitz. 
H. armatus Wagl. 
H. argyropis Tilesius. 
H. Leschenaulti D. et B.- 
H. maculatus D. et B. 
H. tuberculosus Wagl. 
ce. Pnoëpos Fitz. 
H. Javanicus Cuv., vel frenatus. 
H. Bojeri Fitz, vel frenatus. 
d. Crossurus Wagl. 
H. caudiverbera, vel Hem. Sebæ D, et B. 


Cette liste comprend 86 espèces. 11 est utile de faire observer que sur 
vingt-cinq marquées par des caractères italiques, comme n’étant pas inscrites 
dans l’Ærpét. génér., qui en contient soix?rte seulement, il n'y en a que nerf 
réellement nouvelles. Dans ce nombre, on en compte cinq que M. Fitzinger a 


nt td mt 


ORDRE DES SAURIENS. — GECKOTIENS. 445 


le premier signalées : ce sont les Saurodact. desertorum, Gonatodes lævis, 
Gonyodact. cyprius, Hemidact. Nattereri, Platyd. Hasselti. Pour cette der- 
niére, il n’a que des indications peu certaines, et elle manque au Musée de 
Vienne. 

Quant au Phyllod. europæus, Wag]., non signalé dans l’£rpét. génér., il le 
considère comme identique à l'espèce qu’il avait antérieurement nommée 
Pryodact. caudivolvulus, puis Euleptes Wagleri, et qui devient dans son 
Système le l’hyllodact. Wazlert. ; 

Enfin, M. Fitzinger admet, avec M. Gray et avec M. Gravenhorst, les trois 
espèces qu'ils ont fait connaître sous les noms suivants + 1° £ublepharis Hard- 
wickit, Gray; 2° Slenodactylus brachypus, Graven. {placé par le zoologiste 
autrichien dans son genre Gonatode, Gonrat. Gravenhorstii, Fitz.); et 3 Platyd. 
(Gecko vel Phelsuma) madagascariensis, Gray. 

Les seize autres espèces, dont les noms ne figurent pas dans l’Ærpet. 
génér., en ont été éloignées par différents motifs. Ainsi, pour quelques-unes, 
c'est en raison de la difficulté que les auteurs de cet ouvrage ont éprouvée 
relativement à leur classement convenable. Tels sont : 1. Sterodactylus Evers- 
manni, et 2. Eublepharë pipiens, ainsi désignés, en dernier lieu, par 
M. Fitzinger qui, les ayant d’abord confondus, les sépare maintenant d’après 
l'examen d'échantillons renfermés dans les musées de Berlin, de Vienne et 
de Saint-Pétersbourg ; mais on ne les connaît pas à celui de Paris, et la même 
incertitude y reste, comme en 1836, sur leurs véritables caractères. — Il en 
est de même pour le Gymnodactyle geckoïde de Spix qui, considéré par mon 
pere et Bibron, puis par M. Gray, comme probablement identique au Gym- 
nodactyle rude, forme, pour M. Fitzinger, une espèce distincte d’après l’exa- 
men de sujets Brésiliens conservés dans les collections de Munich et de 
Vienne, et qu'il y rapporte en leur donnant le nom de Gonyoduct. spinu- 
losus (3). — Il y a plus de vague encore touchant le Sarroubé de Lacépède 
(Peyodactylus Sarrube, Fitz. (4), dont on ne peut rien dire de précis et qui 
pourrait bien n’étre, selon la supposition des auteurs de l’£rpét. génér., 
qu'un Ptyod. france. 

Je n'insiste pas sur les espèces comprises dans la classification de M. Fitzin- 
ger sous les dénominations suivantes : 5} 4noplopus inunguis, Wagl. ou 
Gecko inunguis, Cuv., et qui est un synonyme du /’achydact. Bergi, Wiegm: 


ou Platyd. ocellatus, Cuv. — 6 Pteropleuru Horsfieldii, non distinct du P4a- 
ARCHIVES pu Muséum, T. VIIL. 57 


446 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


‘wd. homalocephalus, Cuv. — 7 Platyd. Reevesii, Fitz. ou Gecko chinensis, 
Gray, dont j'aurai plus tard occasion de parler à propos du Platyd. à goutte- 
lettes, Cuv.— 8 Hemidact. granosus, Rüpp., synonyme de l’Hémidact. ver- 
ruqueux , Cuv. — 9 Hemidact. armatus, Wag]l., synonyme du Gecko ma- 
bouia, Moreau de Jonnès. 

Je dois enfin appeler l'attention sur l’importance extrême que M. Fitzinger 
attache à la distribution géographique. Souvent, en effet, il rapporte à des 
espèces distinctes, mais sans énoncer les caractères spécifiques sur lesquels il 
s'appuie, des individus dont la séparation ne semble motivée que par la diffé- 
rence d'origine. Ainsi les Phyllodact. porphyrés recueillis en Australie et dépo- 
sés par Péron au Musée de Paris, deviennent les types d’une espèce distincte : 
Phyllodact. Peronii, Fitz. (10); — les Platydactyles Cépédiens reçus à Lon- 
dres de l'Océanie, mais cependant non mentionnés en 1845 dans le Catal. de 
M. Gray, conservent la qualification spécifique particulière que ce dernier 
leur avait d’abord donnée, car M. Fitzinger les inscrit sous les noms suivants: 
Anoplopus ornatus, Fitz. (Gecko vel Phelsuma ornatus, Gray (11). De même 
pour l’Heémidact. bridé Schl., il rend le nom proposé d’abord par Cuv. 
(Hemidact. javanicus) aux individus indiens, et ceux de l'Afrique australe ou 
de Madagascar et de Maurice forment une espèce particulière : Hem. Bojeri, 
Fitz. (12). Il nomme Hemidact. de D'Orbigny (13) un Gecko du Chili que 
les auteurs de l£rpét. génér. n'ont pu séparer du verruculeux ; il ne laisse ce 
dernier nom qu'aux individus européens, et à ceux qui ont été recueillis dans 
la Natolie en Asie ou dans l'Algérie. Il en éloigne les exemplaires d'Égypte, 
d’Abyssinie et de Sénégambie, et se sert pour les désigner du nom de Hem. 
granosus (14) proposé par Rüppel. Il admet comme Æem. argyropis (15) le type 
australien de l'espèce qui porte au Musée de Saint-Pétersbourg la dénomina- 
tion proposée par Tilesius : Gecko argyropis et qui se trouve ainsi séparé des 
sujets indiens dits Hemidact. de Leschenault, Dum. Bib. Enfin, l Hémidact. 
tacheté, Dum. et Bib., réunissant des Geckos de l'Inde et du sud de 
l'Afrique ou de Maurice, les sujets africains conservent ce nom spéci- 
fique changé en Hemidact. tuberculosus, Wag]. (16) pour ceux du continent 
indien. 

M. Gray qui, en 1827, avait apporté déjà des changements au classement 
de cette famille si naturelle, lui a fait subir, depuis cette époque, des modifi- 
cations successives qu'il a exposées en détail ei d’une facon méthodique dans 


ORDRE DES SAURIENS. — GECKOTIENS. 447 


le Catalogue of the specimens of Lizards in the collect. of the Br. Museum, 
juin 1845. 

Voici les grandes divisions qu’il adopte et le rang qu’il assigne à ces 
Sauriens. f 

Sectio I. Syuarrata. — Ord. I. Saura. — Subord. IL. Pachyglossæ. — 
Trib. II. Nyctisaura. — Fam. XXII. Geckotidw, 4o gen. — Sect. A. Theca- 
dactylina (8 gen.);, B. Hemidactylina (9 gen.); C. Platydactylina (12 gen.); 
D. Gonyodactylina( 10 gen.); E. Stenodactylna (1 gen.). 

Dans cet arrangement où les coupes génériques sont beaucoup plus nom- 
breuses que dans celui de M. Fitzinger, qui n’en a proposé que vingt-deux, 
les différences portent quelquefois sur des caractères d’une importance secon- 
daire, et ce sont, le plus souvent, les mêmes que ceux dont Cuvier, ou les 
auteurs de l’Ærpét. génér. ont fait usage pour la distinction des espèces. On 
peut voir par les noms des zoologistes placés à la suite de chacun des genres, 
la large part que M. Gray a prise, et par ses travaux anciens, et par ceux d’une 
date plus récente, à ce morcellement des grandes coupes de Cuvier. 

De plus, les genres admis par les devanciers du zoologiste anglais sont 
souvent modifiés par lui, car c’est quelquefois pour différentes espèces com- 
prises dans un de ces genres qu'il a établi de nouvelles coupes génériques. 

Afin de rendre plus facile la lecture de cette classification proposée par 
M. Gray, et pour que l’on puisse saisir dans leur ensemble les caractères 
d’après lesquels les genres sont établis, je l’ai disposée sous forme de 
tableau synoptique, comme on le voit à la page suivante. 

Je donne ensuite, comme je l'ai fait pour la classification de M. Fitzinger, 
une liste complète des espèces admises par M. Gray en inscrivant avec des 
caracteres italiques celles qui n'avaient pas encore étéÿsignalées jusqu'alors, 
et dont le nombre est de quarante-trois sur cent une que cette liste ren- 
ferme. 


DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSEUM. 


148 


ann ‘atoepoæqls 
“ann ‘a|epouns 
“ann ‘aanl{qd 
“Ân49 ‘aouoinap 
“na ‘euiqn9 

“hv49 ‘ajhoepork9 
‘uids ‘ahorpouufs 
“x ‘alhorpoÂuoTy 
“ddny ‘oamsua 
“fo19 ‘oaeqdarqna 
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*“uDoim ‘a1fioepiuoed 
“Îr49 ‘euns|oqd 
“vas ‘ROUAIEL 
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“ann ‘athoephelq 
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“Avag ‘XAUOIAUT, 
“Bag ‘adoioq 
van ‘uuluaq 
“ha ‘ee0 
*Av19 ‘arbre 
“Âv49 ‘aisaual)A 
“Âv49 ‘aan 

“100M ‘ansso1y 
-Âv19 ‘ainti0q 
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A4 ‘aRaeporiftq 
“van ‘ahoepordiq 
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siiop £ojueqres aurad ea1nas aun 


V1 44 ANÔILAONAS AVATAVL NA NOILISOdSI( 


ORDRE DES SAURIENS. — GECKOTIENS. 449 


1. THECADACTYLINA (8 gen., 16 species). 


4. TaecapacryLus Cuv. (Platyd. part. Dum. et Bib.). 
Th. rapicaudus Gr. (PI. theconyx D. B.). 
2. OŒEnura Gr. 
CŒ. marmorata Gr. 
©Œ. rhomiifer Gr. (Phyll. Lesueurii. D. B.?) 
3. STROPHURA Gr. (Phyll. part. D. B.). 
S. Spinigera Gr. (Ph. stroph. D. B.). 
4. DirconacryLus Gr. (Phyll. part. D. B. ). 
. vittatus Gr. 
. ornalus Gr. 
. ocellatus Gr. 
. marmoratus Gr, (porphyreus part. D. B.?). 
. bil'nealus Gr. 
. lineatus Gr. 
. gerrhopygus Wiegm. 
5. PayLLopacryLus Gr. 
Ph pulcher Gr. 
Ph. tuberculatus Wiegm. 
6. PryopacrYLus Cuv. 
Pr. gecko, Gr., vel Hasselquistii D. B. 
7. UropLaTEs Fitz. (Piyod. part. D. B.). 
U. fimbriatus Fitz. 
U. liveatus Gr. 
8. CauniverBerA Gr. ( Caudiverb. part. Laur. ). 
C. peruviana Laur. ( PL. Feuillæi. D. B. ). 


SSSESESE 


Il. HEMIDACTYLINA (9 gen., 22 species). 


9. HEMIDACTYLUS Cuv. 
H. triedras Lesson. — H. frenatus Schlegel. 
H. maculatus D.B.— H. Leschenaulti D. B. 
H. Brookii Gr. — H. villatus Gr. 
H. depressus Gr.—  H. Bellii Gr. 
H. verruculatus Cuv.—H. peruvianus Wiegm. 
H fasciatus Gr. 
H. mabouia Cu. 
H. mercatorius Gr. 
9 bis. NuBicta Gr. 
N. Argenlii Gr. 
10. VELERNESIA Gr. 
V. Richardsonii Gr. 
44. Doryura Gr. ( Hemid. part. Cuv.). 
D. Bowringii Gr. 
D. Garnotii Gr. (H. Garn. D. B.). 
42. PLaryure Gr. (Hemid. part. Cuv.). 
P. Schneiderianus Gr. (H. Margin. Wiegm. ). 
43. Leiurus Gr. 
L. ornalus Gr. 
14. Crossurus Wagl. (Caudiverb. part. Laur.). 
C. caudiverbera. Wagl. (H. Sebæ. D. B.). 
15. BouraLia Gr. (Hem. part. Cuv.). 
B. sublæwris Gr. (H. Coctæi. D. B.?). 
46. Peripia Gr. (Hemid. part. Cuv.). 
P. Peronii Gray. (H. Per. D. B.). 
P. variegata Gr. (H var D.B.) 
17. Perorus Wiegm. ( Hemid. part. D. B.). 
P. mutilatus Wiegm. 


III. PLATYDACTYLINA (12 gen, 32 species ). 


18. THeconvx Gr. (Platyd. part. D. B.). 
Th Seychellensis Gr. 

19. PENTaDAcTYLUS Gr. ( Platyd. part. D. B. ). 
P. Duvauceli Gr. 

20. PLarypacryLus (Plat. part. D. B.). 
P. Leachianus Cuv. 

21. Gecko Linn. (Plat. part. Cuv.). 
G. verrus Merr. (PI. guttatus Cuv.). 
G. Reevesii Gr. | 
G. chinensis Gr. (PI. japonicus Schl.). 


G. monarchus. Gr. (PI. mon. Schl.). 


G. Smilhii Gr. 
G. vittatus Gr (PI. vitt. Cuv.). 
G. bivitiatus Gr. (PL bivitt. D. B.). 
22, Amyposaunus Gr. (Plat. part. D. B.). 
A. lugubris Gr. 
23. GEuyra Gr. (Peropus part. Wiegm. ). 
G. oceanica Gr. (Hem. oualensis D. B.?). 
G. australis Gr. 
24. LUPEROSAURUS Gr. 
L. Cumingii Gr. 
25, Prycuozoon Kubl. (Plat. part. Cuv.). 
P. homalocephalus Kubl. 
26. TARENTOLA Gr. (Plai. part. Cuv.). 
T. mauritauica Gr. (Plat. muralis. D. B.). 
T. ægypliaca Gr. ( Plau. æg. Cuv.). 
T. Delalandii Gr. (PI Del. D. B.). 
T. americana Gr. ( PI. Milbertii D. B. ). 
T. Borneensis Gr. 
T. clypeata Gr. 
27. PneLsuma Gr. ( Platyd. part. æg. Cuv.). 
Pb. Cepedianum Gr. 
Ph. Madagascariense Gr. 
Ph. lineatum Gr. ( PI. ocellatus. var. D. B.). 
28. PacaypacryLus part. Wiegm (Plat. part. Cuv.). 
P. ocellatus Gr. (PI. ocellatus Opp. ). 
P. maculatus Gr. 
P. elegans Gr. 
29. SPHÆRODACTYLUS Cuv. 
S. sputator Cuv. 
S. fantasticus Cuv. 
S. punctatissimus D. B. 
S. nigropunctalus Gr. 
S. Richardsonü Gr. 


IV. GONYODACTYLINA (410 gen., 22 species. ). 
30. NauLTINUS Gr. 
N. pacificus Gr. (PI. Davaucelii D. B.?). 
N.elegans Gr. —  N. granulutus Gr. 
N. Grayü Bell. —  N. brevidactylus Gr. 
N. punclutus Gr. — N. maculatus Gr. 
34. EurLepHanis Gr. 
E. Hardwickii Gr. — E. Derbianus Gr. 
32. Howonora Gr. (Gymnod. part. D. B.). 
H. Gaudichaudii Gr. 
33. Pristurus Rüpp.  Gymnod. part. D. B.). 
P. flavipunctatus Rüpp. 
34. GonvopacryLus part. Kuhl. 
G. Timorensis Gr, (Gymn. Tim. D, B.). 
G. australis Gr 
G. albogularis Gr. (Gymn. alb. D. B.). 
G.? ocellutus Gr. (Cyrlod. ocell. Gr.). 
G.? maurilaricus Gr. (Gymn maur. D. B.). 
35. CyrropacryLus Gr. (Gonyod. part. Kuhl. et Gymn. 
part. D. B. 
€. marmoratus Gr. 
C. pulehellus Gr. 
36. HETERONOTA Gr. 
H. Kendallii Gr. 
H. Binoci Gr. 
37. Cugina Gr. (Gymu. part D. B.). 
C. fasciata Gr,— Cr. D'Orbignii, Gr.— C. Darwinri, Gr. 
38. Gymnopacryus Spix. (Gymn. part. D. B.). 
G. geckoïdes Spix. 
39. Payzzurus Cuv. (Gymnod. part. D. B.). 
Ph. platurus Cuv. (Gyÿmnod. phyll. D. B.). 
Ph. Miliusii Bory. 
Pb. énermis Gr. 


V. STENODACTYLINA, (4 gen., { species). 


40, STENODACTYLUS Cu. 
St. guttatus Cuv. 


450 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


En 1850, S. A. le prince Ch. Bonaparte, dans le tableau qu’il a publié à 
Leyde, sous ce titre : Conspectus systematum herpetologiæ et amphibiologie, 
place les Geckos en tête de la troisième section des Reptiles ou SQuamara. — 
Ordo 6. Saurii. — Tribus I. Pachyglossi. — 12. Gecconidæ. Ce groupe est 
partagé en 4 familles qui, dans l’ensemble du système, prennent les numéros : 

20. Hermidactylina (20 espèces cosmopolites). — 21. Platydactylina 
(20 esp. cosmopol.). —22. Ptyodactylina (20 esp. cosmopol.). — 23. Gym- 
nodactylina (18 esp. As., Afr., Oc., Amér.). 

Je ne mentionne ici que les travaux d'ensemble où la classification des 
Geckotiens a été exposée dans tous ses détails. C’est à propos de certains 
genres et de certaines espèces que j'aurai à citer plus tard les publications 
de MM. Th. Bell, Berthold, Bianconi, Bibron et Cocteau, Cantor, Eichwald, 
Gené, Gosse, Guichenot, Kelaart, Peters, A. Smith, Troschel qui, dans des 
faunes particulières ou dans des études spéciales, ont fait connaitre des Gec- 
kotiens jusqu'alors inconnus, ou bien ont donné de nouveaux détails sur des 
espèces déjà décrites. | 

Je vais maintenant passer successivement en revue tous les genres de cette 
famille. 


I, GENRE PLATYBPACTYELE. PELATIYDACTYEUS, CUV. 


Ce premier groupe, comprenant les Geckos à doigts élargis dans toute 
leur longueur , correspond à la troisième famille de la classification de 
M. Fitzinger : Platydactyli (voy. le tableau, p. 442), et à celle de M. Gray : 
Platydactylina. Ce dernier en éloigne cependant le Plat. theconyx de Cuvier 
pour le placer en tête d’une autre famille ( 7'hecadactylina), et il fait entrer 
dans celle des Platydactyles le genre Sphériodactyte. 

Le genre Platydactyle s'est enrichi d'un assez grand nombre d'espèces qui, 
pour la plupart, sont inconnues au Musée de Paris. 

On peut, en les groupant d'apres l'absence ou la présence des ongles et, 
dans ce dernier cas, d’après leur nombre, en présenter l'énumération sui- 
vante : 

[. Platydactyles inonguiculés. 

1° À pouces bien développés, dont le type est le Plat. ocellé ( Plat. ocel- 
latus, vel inunguis, Oppel. et Cuv. Pachydactylus, Wiegm.). — 9 espèces. 

Pachydact lus Bibronit, Smith ({lustr. of the Zoo!. of S. Afr., pl. +, 


ORDRE DES SAURIENS. — GECKOTIENS. F1 


fig. 1). — Pach. capensis, Smith (/d., fig. 2, mentionnés l’un et l’autre, par 
erreur, dans l'ouvrage du zoologiste, comme l'indique la table, sous le nom 
de Tarentola). — Pach. rugosus, Smith (/d., pl. rxxv, fig. 2). — Pack. 
mariquensis, Smith. — Pach. formosus, Smith. — Pach. mento-marginatus, 
Smith. (Zd. Appendix, p. 4et 5). — Pach. maculatus, Gr. (Cat. of Liz., 
P: 167). — Pach. elegans Gr. (Id., p. 168). — Pach. punctatus, Peters 
(Monatsber. der kôn. Preuss. Akad. der Wissensch. zu, Berlin, r854,p.615.) 

> A pouces rudimentaires, dont le type est le Plat. cépédien, Cuv. 
( Gecko cepedianus, Péron). — Anoplopus, Wagl.). — 2 espèces. 

Phelsuma madagascuriense, Gr. (Cat., p. 166.) Esp. douteuse. — Phels. 
lineatum, Gr. (1d., p. 166.) Espèce douteuse. 

II. Platydactyles à deux ongles seulement, dont le type est la Geckotte de 


Lacép. ou Plat. des murailles, Cuv. — ( Ascalabotes, Fitz.) — 2 espèces. 
T'arentola Borneensis, Gr. (Cat., p. 165). — Tar. clypeata, Gr. (1d., 
p- 166). 6 


III. Platydactyles à quatre ongles, dont le type est le Plar. à gouttelettes, 
Cuv. (Plat., Cuv., part.). — 7 espèces. 

Plat. stentor, Cantor (Cat. of Malayan rept., p. 18). — Gecko Walbergrii, 
Sm. (Loc. cit., pl. Lxxv. fig. 1). — Gecko Smithü, Gr. (Cut., p. 162). — 
Gecko Reeves, Gr. (Cat., p. 161). Esp. douteuse. — Gehyra australis, 
Gr. (Cat., p. 163). — Lyperosaurus Cumingit, Gr. (Cat., p.163). Espèce à 
doigts palmés à leur base. — P{ychozoon Hasseliii, Fitz. (Syst. Rept., p. ro1). 
Espèce à membrane latérale voisine du Plat. homalocéphale et douteuse. 

IV. Platydactyles à cinq ongles et à lamelles sous-digitales entières. — 
3 espèces. 

Naultinus pacificus, Gr. (Cat., p. 169). — Plat. trachygaster, À. Dum. 
(Cat. méth. des Rept., p.35, n° 5 bis). — Plat. Boivini, À. Dum. Esp. nouv. 

Les trois nouvelles espèces composant ce dernier groupe sont les seules 
que le Musée de Paris possède, et ce sont, par conséquent, les seules aussi 
dont j'aie à parler, parmi les vingt-trois que je viens d’énumérer, en com- 
prenant dans ce nombre les quatre espèces qui sont douteuses, et dont 
une seule (Plat. Reevesii) devra nous arrêter pendant quelques instants. 


452 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


[L. — 5 bis. PLATYDACTYLE à VENTRE RUDE, P. trachygaster, À. Dum. 


Idem., À. Dum. (Cat. méth. de la collect. des Rept. du Mus. de Paris, p.35). 
PI. xvur, fig. 1, portion de l’abdomen. 


Peau du dos à grains plus ou moins saillants ; région abdominale couverte de grains con- 
vexes, un peu proéminents, d'où il résulte une faible rugosité du ventre; doigts élargis dans 
toute leur longueur, tous onguiculés, à lamelles entières, dont les terminales sont légèrement 
infléchies en dehors de la ligne médiane, dans le point où s'ouvre la gaine oblique de l'ongle. 


La tête est large; le museau est mousse et arrondi. De chaque côté du 
corps, depuis l'angle de la mächoire jusqu'à l'aine, la peau forme un pli 
peu considérable, mais très-nettement dessiné. Le dos ne porte pas de sillon 
médian. 

La teinte générale est un brun fauve, plus clair en dessous qu’en dessus, 
où elle est plus foncée le long de la région vertébrale que partout ailleurs. 

Ces différences de caractères indiquent les analogies et les dissemblances 
de cette espèce et des autres Platydactyles. 

Le caractère le plus remarquable est fourni par la disposition tout excep- 
tionnelle de l’écaillure du ventre, laquelle, au lieu d’être formée, comme 
chez tous les Platydactyles, de petites squames plates, est composée de gra- 
nulations un peu ovalaires, à grand diamètre transversal, assez volumineuses. 
Elles sont disposées très-régulièrement, en lignes obliques et séparées entre 
elles par des granulations moins grandes, et dont on compte six autour de 
chacune des granulations plus volumineuses, deux supérieures, deux infé- 
rieures, et les deux autres aux extrémités de son diamètre latéral. (Voyez 
pl. xvn, fig. 1.) 


Ce Platydactyle est du petit nombre de ceux qui ont cinq ongles, et il est 


A. Dans le Cat. méth. de la collect. des Rept. du Mus. de Paris, j'emploie pour la numération 
des espèces dont la description n’est pas donnée par l’£rpét. génér., les mots bis, ler, et même qua- 
ter, en les mettant à la suite du numéro que porte, dans ce livre, l'espèce auprès de laquelle la nou- 
velle vient se ranger. J'indique, de cette manière, la place naturelle que celle-ci doit occuper dans la 
classification, en évitant de troubler la série ordinale primitive. Je me sers ici de la numération 
adoptée dans le Catalogue quand il s’agit d'espèces qui y sont signalées, ou je classe, d’après la 
même méthode, celles qui étaient jusqu'à présent inédites. Le chiffre romain devient un numéro 
d'ordre spécial joint à chacune des descriptions contenues dans ce deuxième Mémoire. 


ORDRE DES SAURIENS. — GECKOTIENS. 453 


facile de le distinguer. 1° Par l'élargissement des doigts dans toute leur 
longueur et par l’absence de membranes inter-digitales, il s'éloigne, d'une 
part, des Plat. de Duvaucel et de l Océan pacifique, et de l'autre, du Plat. 
de Leach. 2° 1] ne présente pas un sillon sous les doigts, comme le Plat. 
théconyx. 3 La gaine onguéale est fort différente, par sa forme et par sa 
situation, de celle de l'espèce nouvelle que je décris plus loin sous le nom, 
de Plat. de Boivin. 4° C’est avec le Plat. des Seychelles, qu'il y aurait le plus 
d’analogie, en raison de la conformation des doigts qui, dans l’une et dans 
l'autre espèce, ont un ongle oblique, dont la pointe dirigée un peu latérale- 
ment, ne fait pas saillie sur la ligne médiane, à la face inférieure du doigt, 
mais bien sur le côté, lorsqu'il sort de sa gaine protectrice, Pour les 
trois doigts internes, la phalange onguéale se porte en dedans, tandis que 
celle des deux doigts externes se dirige en dehors. Dans le point où se voit 
l'orifice de cette gaine, les lamelles sous-digitales sont un peu infléchies. 
(Voy. pl. xvin, fig. 5 montrant la face inférieure de l'un des doigts du 
Plat. des Seychelles ). 

C’est en raison de cette disposition, que M. Fitzinger a placé dans le genre 
Thécadactyle, Cuv., le Plat. des Seychelles, qui y devient le type du sous- 
genre Ailuronyx (4. Seychellens.), dont tous les caractères ne se retrouvent 
pas dans la nouvelle espèce. Tels sont ceux-ci : Pores anaux distincts; point 
de pli sous la gorge, ni sur les parties latérales du tronc (Syst. Rept., p. 98). 

C’est le même caractère tiré de la gaine onguéale qui a motivé l’établisse- 
ment du genre Théconyx, Gr. pour le Plat. des Seychelles, (Cat. of Liz., p.159). 

Le caractere tiré de la direction de l’ongle, est le seul qui rapproche réel- 
lement les deux espèces dont il s’agit. Le Plat. à ventre rude s'éloigne, en 
effet, du précédent par la forme plus élargie de la tête terminée par un mu- 
seau beaucoup plus arrondi et plus mousse. Les grains de la peau ne sont 
pas coniques, ni aussi serrés. Au lieu d’un seul rang de plaques derrière 
celles qui garnissent la lèvre inférieure, il y en a trois. Le dos ne présente pas 
de sillon. Le ventre enfin porte un système de granulations tout à fait spécial. 

Le Musée de Paris ne possède qu’un seul spécimen de cette nouvelle espèce 
qu'il a reçue de Madagascar. Elle est consignée, Répert. Erp.gén.,t.1X, p.248. 

Sa longueur totale ne peut pas être exactement appréciée, car la queue a 
été brisée, et celle qui l’a remplacée paraît plus courte qu’elle ne.semblerait 


devoir l'être. Le tronc et la tête ont ensemble une longueur de 0"16. 
ARCHIvESs pu Muséum. T. VIII. 58 


454 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


II. — 5 ter. Prarypacryze DE Boivin, Plat. Bowini, A. Dum. 
ESPÈCE NOUVELLE. 


PI. xvur, fiz. 2, 2a, 2b, pour la conformation des doigts. 
, D a D 


Granulations du dos et des flancs entremélées de tubercules peu saillants et assez irrégulié- 
rement disposés; doigts dilatés dans toute leur longueur, garnis en dessous de lamelles trans- 
versales entières, si ce n’est aux pouces; portant tous un ongle rétractile, protégé par une sorte 
de gaine formée par ? grandes écailles latérales convexes, ct par une 3° écaille placée en dessus. 


La tête est plate, un peu allongée ; le museau est conique. Il ny a pas de 
plis cutanés sous la gorge, ni sur les flancs; on en voit deux sur le cou seu- 
lement ; l’un commence au-dessus du conduit auriculaire dont il continue le 
bord supérieur, l’autre, un peu plus inférieur, rejoint le précédent au niveau 
de l'épaule où ils se perdent. 

Les plaques de la lèvre supérieure sont au nombre de douze, de chaque 
côté de la rostrale, qui est beaucoup plus longue que haute, et dont le bord 
supérieur présente dans sa partie moyenne une saillie sur le milieu de 
laquelle s'appuie une petite plaque ovalaire. De chaque côté, ce bord supé- 
rieur se relève obliquement et se trouve en contact avec une plaque plus 
grande que celle du milieu. Cette dernière est enchâssée dans l’espace libre 
résultant de l'intervalle qui sépare les deux plaques latérales. 

A la lèvre inférieure, il y a dix plaques à droite comme à gauche de la 
mentonnière. On voit derrière elles un rang unique de grandes écailles sem- 
blables, mais moins nombreuses et suivies de granulations fines qui revêtent 
.les régions scus-maxillaire et gulaire. 

Les membres sont forts et trapus, et la particularité la plus intéressante 
qu'ils offrent à noter, consistef dans la conformation de cette sorte de gaine 
où l’ongle se cache pendant sa rétraction. (Voy. pl. xvur, fig. 2, 24 et 20, 
montrant fort amplifiée cette curieuse structure.) à 

Les pouces ont une apparence un peu différente, car les lamelles infé- 
rieures, au lieu d’être entières comme aux autres doigts, sont en chevron et 
même les plus antérieures sont divisées, et c’est dans ce sillon qu’on trouve 
l'ongle, qui n’est pas recu, comme’aux autres doigts, dans une gaîne terminale. 

Il n’y a point de pores le long de la face interne des cuisses, ni au-devant 
du cloaque sur l'échantillon unique du Musée de Paris. A la base de la queue, 


ORDRE DES SAURIENS. —— GECKOTIENS. 455 


il y a, de chaque côté, deux écailles un peu plus saillantes que les autres. La 
queue, brisée à peu de distance de son origine, s’est reproduite, 

La teinte générale, un peu altérée par le séjour dans alcool, est un brun 
fauve sur lequel semblent se détacher quelques bandes transversales fines et 
irrégulières blanchâtres. Les régions inférieures, d’une teinte moins foncée, 
sont piquetées çà et là de points d’un brun plus sombre. 

Des différents Platydactyles pentonyx connus jusqu'ici, aucun ne peut être 
confondu avec celui que je décris. Il n’a pas les doigts élargis à la base seu- 
lement comme les Plat. de] Duvaucel (voy. pl. xvin, fig. 1, 1a), et de 
l'Océan pacifique; 1 n’a pas de membranes inter-digitales, comme celui de 
Leach.Ses ongles ne sont pas obliquement dirigés comme ceux des Plat. des 
Seychelles (voy. pl. xvuir, fig. 5) et érachygastre, ni protégés par une gaine 
semblable à celle qu’on voit chez ces deux espèces. 

Il offre d’ailleurs une particularité remarquable. Tandis, en effet, que les 
différents Platydactyles que je viens de nommer sont Lomonotes, c’est-à-dire 
ont une écaillure composée de grains tous égaux entre eux, cette nouvelle 
espèce, au contraire, est kétéronote, des tubercules étant dispersés au milieu 
des fines granulations de la peau. 

Sa taille est de 0" 22 ainsi répartis : tête et tronc, 0” 12, queue, 0" 10. 

Ce Gecko a été recueilli à Madagascar par M. Boivin, qui en a fait don au 
Muséum avec d’autres Reptiles de la même contrée. C'est en reconnaissance 
des enrichissements apportés à nos collections par ce voyageur, que j'ai 
employé son nom comme désignation spécifique. 


HIT. — 6 bis. PLarypacryze DE L'OCÉAN PAGIFIQUE, Pat. ( Naultinus) 
pacificus, Dum., Bib. 


Naultinus pacificus, Gr., Dieffenbach New-Zeal., t. 11, p. 203; Zool. Erebus and Terror; Cat. of 
Lizards, p. 169. — Plat. pacif., Dum., Cat. des Rept., p.35, n° 6 bis. — Répert. Erp. gén., 
t. IX, p. 248. À 


Doigts peu dilatés et seulement jusqu'à la pénultième phalange; dix plaques sus-labiales de 
chaque côté de la rostrale, dont le sommet tronqué est surmonté d'une plaque presque circu- 
laire; neuf plaques au bord maxillaire inférieur de chaque côté de la mentonnièere. 


La tête est un peu déprimée.et le cou légèrement rétréci. Les membres 
sont robustes et trapus. Chez les mâles, il y a, au-devant du cloaque, trois 


456 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


rangées en chevrons d’écailles crypteuses, et à la base de la queue deux ou 
trois petites épines latérales, beaucoup moins apparentes chez les femelles, 
où elles sont tout à fait rudimentaires et manquent même souvent. 

La teinte générale est un brun päle, plus clair en dessous qu’en dessus, 
marbré et pointillé de brun plus foncé, qui forme, en travers du dos, quatre 
larges taches irrégulières, quelquefois confluentes, et souvent, sur les côtés 
du tronc, il règne une bande de même nuance. Du pourtour de l'œil, il 
part des lignes foncées : l’une se dirige en arrière et en bas, l'autre, directe- 
ment en arrière, et va passer au-dessus du tympan. 

Le plus grand échantillon du Musée de Paris a o"14, et la queue entre 
pour moitié dans cette longueur totale. Cette espèce n’atteint donc pas les 
mêmes dimensions que le Plat. de Duvaucel, qui peut avoir 0"25 à 0" 26. 

Je compare ces deux Platydactyles l’un à l’autre, parce qu’on remarque 
entre eux quelques analogies. La plus frappante se tire de la structure des 
doigts, qui ne sont élargis qu’à leur base, et dont l’avant-dernière phalange 
et celle qui supporte l’ongle sont étroites et rétrécies. Les fig. 1 et ra de la 
pl. xvur (main et doigt du P/at. de Duv.), représentent très-exactement cette 
disposition prise comme point de départ par M. Fitzinger (Syst. Rept., p. 100) 
pour la formation du genre Hoplodactylus, qui ne comprend que cette espèce 
et le P/at. de Leach, dont les doigts offrent la mème apparence (voy. pl. xxvnir. 
fig. 6 de l’atlas de lÆrpét. génér.), mais devenu, à cause de ses membranes 
inter-digitales, le type de son sous-genre Ahacodactylus Fitz. 

Les différences cependant sont nombreuses entre les Plat. de Duv. et de 
l'Océan pacifique. Ce dernier, en effet, a la tête moins déprimée; il semble 
rester toujours plus petit, à en juger par les nombreux échantillons de notre 
Musée. Il n’y a jamais de pores anaux ou fémoraux, et les femelles n’ont 
point d’écailles crypteuses le long des cuisses. Le système de coloration n’est 
pas le même; il n’y a pas non plus identité dans le nombre des plaques 
labiales, puisque dans le Plat. de Duv., en y comprenant la rostrale et la 
mentonniere, on en compte 2 en haut et 23 en bas, et seulement 21 et 19 
dans l’autre espèce. Enfin, celle-ci a été recueillie dans la Nouvelle-Zélande, 
les îles Marquises et la Tasmanie, par MM. de Belligny et Arnoux. C’est éga- 
lement des iles de l'Océanie que le Musée de Londres a recu les types étudiés 
par M. Gray, tandis que ceux du Plat. de Duvaucel ont été envoyés du Ben- 
gale par le naturaliste-voyageur dont ils portent le nom. 


ORDRE DES SAURIENS. — GLCKOTIENS. 407 


M. Gray nomme l'espèce dont il s’agit Naultinus pacificus et en rapproche, 
mais avec doute, le Plut. Duvaucelii, D. et B. On vient de voir les motifs qui 
s'opposent à cette assimilation. 

Quant au genre Vaultinus, Gr., il commence la série des Gonyodactyles 
dans le Cat. du zoologiste anglais. Or, les deux espèces que je compare étant 
de véritables Platydactyles, elles ne pouvaient conserver cette dénomination 
générique. Si la structure de leurs doigts devait être prise en considération 
et fournir un caractère qui permit de les placer dans un groupe particulier 
de la grande division des Platydactyliens, on pourrait, en adoptant le genre 
Hoplodactyle, Fitz., nommer ce Gecko A. pacificus, et le ranger, pour lui 
conserver ses véritables analogies, près de l’espèce dite Æ. Duvauceli, Fitz. 

— Parmi les Plat. inonguiculés à pouces rudimentaires, j'ai cité comme 
espéces non décrites dans l’£rpét. génér., le Phelsuma lineatum, Gr., qui 
paraît n'être qu’une variété du Plat. ocellé et le Phelsuma Madagascariense, 
Gr. Ce dernier a été mentionné spécialement dans le Cat. des Rept. du Mus. 
de Paris, p. 34, comme n'offrant pas des caractères suffisamment distincts 
pour que les échantillons reçus de Madagascar puissent être séparés de ceux 

du Plat. Cépédien, qui proviennent des îles Maurice et de la Réunion. 

— Dans l’énumération que j'ai faite des espèces à quatre ongles, dont la 
description ne se trouve pas dans l’Ærpét. génér., il y a le Plat. de Reeves 
(Gecko Reevesii, Gr.). 

M. Fitzinger (Syst. p. 101), admet cette espèce à l’exemple de M. Gray, 
mais il en fait remonter la première indication à une époque beaucoup plus 
ancienne, car il donne comme synonyme Lacerta chinensis, Osbeck. Or, si 
l’on consulte le texte de ce voyageur, on ne trouve qu’une courte série très- 
incomplète de caractères, qui même ne conviennent pas tous au groupe où 
ce Plat. de Reeves doit être rangé, puisqu'il est très-voisin du P/at. gutlalus, 
si même il ne lui est identique : je veux parler du nombre des ongles. Voici 
la phrase latine du voyage de Osbeck. (Voy. to China and East-Indies, trad. 
angl. , t. II, p.67. Londres, 17971). Lacerta (chinensis) cinerea, caudü anci- 
pit, corpore paulo longiore, pedibus pentadactylis omnibus unguiculatis. 
Dans la description peu détaillée qui suit cette diagnose, et où l’on trouve 
l'indication des tubercules cutanés, il est encore dit : les pieds de devant et 
ceux de derrière ont cinq doigts non palmés, tous armés d’ongles crochus. 

Ce Gecko ne peut donc pas être confondu avec celui à quatre ongles que 


458 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


M. Gray a considéré comme nouveau, et a décrit sous le nom du voyageur 
Reeves qui l’a rapporté de Chine, et contrairement à l'opinion de M. Fitzin- 
ger, ce Plat. Reevesii ne peut pas avoir pour synonymes Lacerta chinensis, 
Shaw.— Stellio chin., Schn.— 4scalabotes chin., \d.— Gekko Osbecki, Merr. 

De plus, enfin, il résulte des termes mêmes de la description qu'il est fort 
difficile, comme mon père et Bibron l’ont fait observer (Ærpét. génér., t. HI, 
p. 281), de reconnaitre le Saurien si incomplétement décrit par Osbeck. 

Quant au Plat. de Reeves, dont le Musée de Paris possède un exemplaire 
donné par celui de Londres, et d’autres sujets originaires de Chine étiquetés 
par Bibron, il est fort douteux qu’il soit le type d’une espèce distincte. 

De nombreuses ressemblances le rapprochent du Plat. à gouttelettes. Les 
différences qui les distinguent sont, au contraire, en petit nombre. Ainsi, 
chez le Plat. de Reeves, comme Bibron l'avait indiqué dans une note manus- 
crite, 1° les granulations sur la peau de la tête et les écailles du dos sont 
proportionnellement plus petites, tandis que c’est le contraire pour les pièces 
de l’écaillure ventrale ; 2° la teinte généralé des parties supérieures est d’un 
gris rougeûtre relevé par la grande blancheur des taches régulières, qui for- 
ment sur le dos des lignes transversales. 

On ne trouve point d’ailleurs dans le Cat. de M. Gray, p. 167, l'indication 
de caractères spécifiques tranchés, et quoiqu'il n'y soit pas question des 
pores fémoraux pour le Plat. à gouttelettes , ils y existent comme chez les indi- 
vidus qui présentent les particularités que je viens d'indiquer pour les Plat. 
de Reeves. Ces derniers, dans le Musée de Paris et dans celui de Londres, 
qui en possède un: seul échantillon, sont tous originaires de Chine. On 
pourrait donc les considérer comme ne constituant qu’une variété de climat. 
Cette maniere de voir semblerait confirmée par ce fait que nul Plat. à gout- 
telettes de la collection française ne provient de cette contrée, mais il n’en 
est pas de même au Musée britannique. 

De tout ce qui précède, on peut tirer cette conclusion, qu’il reste du doute, 
ainsi que je l'ai dit (Car. du Mus. de Par., p. 37), sur le rang que ce Gecko 
doit occuper, soit comme espèce distincte, soit comme variété du Platydac- 
tyle à gouttelettes. 


ORDRE DES SAURIENS. — GECKOTIENS. 459 


IL GENRE MÉMIDACTYLE. MEMIDACTYLEUS, CU. 


Les Geckotiens qui, en raison de la conformation de leurs doigts élargis 
seulement à la base et grêles à leur extrémité libre, ont recu de Cuvier la 
dénomination que la plupart des auteurs ont adoptée, constituent dans les 
différents systèmes un groupe bien distinct. M. Fitzinger les considère comme 
formant une famille qu’il divise en trois genres comprenant eux-mêmes onze 
sous-genres ( Voy. /e tableau de la Fam., 1v, p. 442). Dans la classification 
de M. Gray, cette famille renferme dix genres (Voy. le tableau, p. 448). 

Ces divisions paraissent trop multipliées, et donnent surtout dans l’arran- 
gement proposé par M. Gray, qui n’admet pas de sous-genres, une trop 
grande valeur à des caractères qui, le plus souvent, ne sont fondés que sur 
des différences spécifiques. 

On peut cependant, à l'exemple de Wiesmann, et comme le fait M. Fit- 
zinger, établir une subdivision pour les espèces à pouces courts et en quel- 
que sorte tronqués, en les réunissant sous le nom de Peropus, Wiegm. Tels 
sont les fém. oualien, de Péron 1, varié et mutilé. Si, au contraire, il ne pa- 
raît pas très-nécessaire d'accepter la séparation en deux groupes des autres 
espèces, selon que l’écaillure du dos est homogène où hétérogène, comme 
l’a proposé le zoologiste de Vienne qui, par ce motif, les a placés soit dans 
le genre Hoplopodion, Fitz., soit dans le genre Hémidactyle, Cuv. propre- 
ment dit, il n’en est pas de même 1° pour le sous-genre. Cosymbotus, Fitz. 
ou Platyure, Gr., auquel est rapportée l'espèce nommée par Cuvier Hém. 
bordé, en raison du repli membraneux des flancs, des membres et de la 
queue, et 2° pour le singulier Gecko à longue queue festonnée que Laurenti 
avait pris pour type de son genre Caudiverbera, et qui a été figuré par Séba, 
dont il a pris le nom, comme désignation spécifique, dans l’Erpét. générale. 

On pourrait également, à limitation de M. Gray, adopter une dénomina- 
tion particulière pour l'Hém. oualien, dont les lamelles sous-digitales sont 
larges, entières, non divisées comme celles de la plupart de ses congénères 
(Voy. pl. xvur, fig. 8), et le nommer, avec ce zoologiste, Gehyra oualensis, 


1. Je dois relever ici une faute d'impression dans le tableau synoptique relatif au genre Hémidac- 
tyle (Erpét. génér., t. IT, p. 349) où l'espèce à queue déprimée et dédiée à Péron est rangée, à tort 
parmi celles à queue ronde. 


{ 
460 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


mais sans le faire sortir, ainsi qu'il le propose, du groupe des Hémidactyles, 
pour le placer dans celui des Platydactyliens. 

Les collections du Musée de Paris ne possèdent pas tous les Hémidactyles 
décrits comme nouveaux dans ces dernières années. On peut les rapporter 
soit à l'un, soit à l’autre des groupes qui sont compris dans ce genre. 

A. Espèces à pouce plus court que les autres doigts et comme tronqué. 
(Dactylopères, Dum. et Bib.). (Peropus, Wiegm.). 

Hem. capensis, Smith (/llustr. of the Zool. of S. Afr., pl. rxxv, fig. 3 et3 a). 

B. Espèces à pouce semblable aux autres doigts (Dactylotèles, Dum. et Bib.). 

1° Écaillure homogène ( Hoplopodion, Fitz.). 

Hemidactylus flaviridis, Rüpp. (Neue Virbelth. Abyss.). — Hem. Bell, 
Gr. (Cat. of Liz., p. 155). — Velernesia Richardsontii, Gr. (1d., p. 156). — 
Doryura Boswringii, Gr. ({d., p. 156). — Leiurus ornatus, Gr. (Id. p. 157). 

> Écaillure hétérogène ( Jemidactylus, Cuv., part.). 

Hem. Nattereri, Fitz. (Syst, p. 105). — Hem Brook, Gr. (Cat., p. 153). 
— Hem. depressus, Gr. (Id., p. 153). — Hem. fasciatus (Id., p. 154). — 
Hem. mercatorius, Gr. (Jd., p. 155). — Hem. vittatus, Gr. (Id., id.). — 
Her. Bellii, Gr. (Id., id.). — Hem. platycephalus, Peters (p. 615), lequel, 
recueilli dans la province de Mozambique, paraît fort analogue à un Gecko 
envoyé de la même région du continent africain au Musée de Bologne, par 
M. Fornasini, et que M. Bianconi, malgré la différence de pays, trouve telle- 
ment semblable à l'espèce des Antilles, qu’il le nomme em. mabouia. 
(Specimina zoologica Mosambicana, p. 19, pl. 1 (Rept.), fig. 1, ra, 1 b). La 
fig. 1 c de cette même planche représente la face inférieure de l’un des doigts 
de l’Hém. tacheté; mais les plaques sous-digitales n'offrent pas absolument 
la disposition indiquée dans ce dessin, où elles sont transversales et sans 
aucune échancrure. Leur véritable apparence est reproduite fig. 7 de la 


pl. xvurr, annexée à ce Mémoire. 

M. Cantor (General features of Chusan in Ann. of nat. hist., 1842, t. IX, 
p. 275 et 482), a parlé d'un petit Gecko trés-abondant dans ces iles voisines 
de la Chine et qu’il a nommé Hem. nahus. I n’a décrit que le système de 
coloration. M. Gray, d'apres l'examen d’un échantillon conservé au Musée 
de la Comp. des Indes, à Londres, où il a été envoyé par le docteur Cantor, 
la rapporté (Cat., p. 161) au Plat. du Japon, Sch]. 

Maintenant, apres l’énumération des espèces inconnues au Musée de Paris, 


ORDRE DES SAURIENS. — GECKOTIENS. 461 
au nombre de quinze, et dont la description ne se trouve pas dans l’Ærpét. 
génér., je dois faire connaître une espèce inédite, Hém. atèle, Hem. ateles, 
À. Dum., et décrire, en outre, l'espèce suivante dont j'ai indiqué les carac- 
tères principaux dans le Catalogue, où elle est nommée ÆHém. taches-rousses. 
Celle-ci, en raison de la conformation des pouces inonguiculés, élargis 
sous toute leur longueur et sans phalanges saillantes au-dessus du disque, 
appartient au genre nommé par Wiegmann Peropus. Parmi les trois sous- 
genres que M. Fitzinger y a établis, c'est à celui qu’il nomme Peropus pro- 
prement dit qu’il faut rapporter cette espèce, car la diagnose suivante donnée 
par le zoologiste de Vienne pour l’Hém. mutilé, le seul qui, jusqu'alors, dût 
prendre place dans cette subdivision, convient également bien à ce nouveau 
Geckotien, comme on en a la preuve par les termes suivants empruntés au 
Syst. Rept., p. 103 : Disci scansorii lamellis sulco longitudinali bi-partitis. 
Plica lateralis distincta, tenuis. Cauda depressa, denticulata. Palmæ Jissæ, 
plantæ subpalmate. 


IV. — 4 bis. HémiDACTYLE racHEs-RoUSsEs, Aem. baliolus, À. Dum. 


Idem., À. Dum., Cat. du Mus. de Paris, p. 38. — Id., Répert. Erpét. génér., Dum., Bib., t. IX, 
p. 250. 


(PI. xvu, fig. 2.) 


Dos couvert de granulations sphériques plus petites sur la région rachidienne que partout 
ailleurs; plaque rostrale en fer à cheval, contigué par ses extrémités avec les plaques nasales. 


11 faut noter, entre autres, comme caractères propres à distinguer du ru- 
tilé V Hém. taches-rousses, que celui-ci a la tête plus conique, et comme elle 
n'est pas renflée en arrière des yeux, elle n’est pas aussi distincte du cou. 
Les grandes plaques sous-maxillaires qui bordent les Jabiales inférieures, 
sont moins longues (par erreur typographique, notre Cat., p. 38, dit à ce 
sujet plus, au lieu de moëns). La lèvre supérieure porte, de chaque côté de 
la mentonnière, huit plaques seulement et non douze, comme celle du mutilé, 
dont les granulations sur la tête et sur le dos sont un peu plus fines et plus 
serrées, moins distinctement sphériques, et ne sont pas disposées aussi régu- 
lièrement que dans cette nouvelle espèce en anneaux à la face supérieure 
de la queue. Il y a d’ailleurs, à la région sous-caudale, comme chez la plupart 


1. Ce mot est employé par Plaute dans le sens de bai, roux, tacheté. 
ARCHIVES DU Muséum. T. VIII. 59 


262 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


des Hémidactyles, de grandes plaques analogues aux ventrales ou gastro- 
stèges et aux urostèges des Ophidiens. 

Le système de coloration (fig. 2 de la pl. xvu), consiste en taches rousses 
ou d’un brun clair sur une teinte brune générale plus foncée. — Le type de 
cette espèce est unique. Le Muséum l’a reçu de la Nouvelle-Guinée. 


V. — 15 bis. HémipactyLE ATÈLE!, Hem. ateles, À. Dum. 
ESPÈCE NOUVELLE. 


(PL xvin, fig. 9, montrant la main vue par dessous.) 


Mains à pouces tronqués et tout à fait rudimentaires, à doigts palmés à leur base, ainsi que 
les orteils; tôle conique, recouverte en dessus et surtout au-devant des yeux, de granulations 
plus volumineuses que celles du tronc. Queue déprimée, à bords finement dentelés, et dont les 
granulations semblables en dessus et en dessous, sont disposées en anneaux réguliers. 


La tête est conique et confondue avec le cou ; les yeux ont un volume mé- 
diocre. Il y a douze plaques à la lèvre supérieure, de chaque côté de la ros- 
trale, qui est plus haute que large et remonte sur le museau, dont l’extré- 
mité est un peu effilée. Les narines sont grandes et presque terminales. La 
plaque mentonnière est étroite et triangulaire. On voit sous le menton des 
scutelles plus volumineuses que les granulations de la gorge, et dont quel- 
ques-unes sont régulièrement disposées en ligne le long de la rangée des 
plaques sous-labiales. 

La face inférieure de la queue, contrairement à ce qui a lieu chez la plu- 
part des Hémidactyles, n’est pas revêtue de grandes lames transversales. — 11 
n’y a pas de pores fémoraux. 

Le système de coloration a complétement disparu avec l’épiderme. La 
teinte générale est un gris brunâtre uniforme, qui n'offre une nuance plus 
tranchée que sur la queue, dont les bords, en dessus comme en dessous, 
sont d’un brun assez vif. Aucune tache ni bande ne se voient sur les régions 
supérieures ou inférieures. 


1. Ce nom, employé par Geoffroy Saint-Hilaire (nn. du Mus., t. VIT, p.260), pour désigner un 
genre de singes privés de pouce aux mains et non aux pieds (ärsxns, qui est privé, incom- 
plet), sert ici à rappeler une disposition analogue, jusqu’à présent unique parmi les Hémidactyles, et 
qui aurait pu motiver la formation d’un sous-genre. C’est à la suite de toutes les espèces que celle-ci 
doit prendre place, car elle ne peut rentrer, en raison de la conformation spéciale des mains, ni dans 
le genre Peropus, Wiegm., où le pouce se voit, mais manque de phalanges libres, ni moins encore 
dans les autres groupes où le pouce est semblable aux autres doigts. 


ORDRE DES SAURIENS. — GECROTIENS: 163 


La longueur totale est de 0" 15. La queue entre dans ces dimensions pour 
o"o7, et le tronc et la tête pour 0" 08. 

Le caractère tout à fait spécial des pouces rudimentaires de ce Geckotien 
ne permettant aucune confusion, il est inutile d’insister sur les autres diffé- 
rences qui l'éloignent des divers Hémidactyles décrits jusqu’à ce jour. 

Le type de cette espèce nouvelle est un spécimen unique rapporté des 
environs de Samboangan, petite ville de l’île Magindanao (Philippines), par 
MM. Hombron et Jacquinot, chirurgiens des navires / 4strolabe et lu Zélée, 
durant l’expédition au pôle sud commandée par Dumont d’Urville. 

— L'espèce que Wiegmann a nommée /7. mutilé, Hem mutilatus, n'était 
pas connue au Musée de Paris, à l'époque où le t. IT de lErpét. génér. fut 
publié. On a recu plus tard, par les soins de madame Marchal, plusieurs indi- 
vidus appartenant à cette espèce et recueillis à l’île de France. 

On a pu constater sur ces animaux l’exactitude de la description donnée 
par le zoologiste de Berlin, et de plus, on a vu qu’il y a, chez les mâles, des 
pores fémoraux et pré-anaux disposés sur une ligne continue, en forme d’ac- 
colade et au nombre de trente-six à trente-huit. Les narines sont séparées 
par deux petites plaques quadrilatères. La mentonnière large et triangulaire, 
est contigué en arrière à six plaques, dont les deux médianes sont allongées. 


HE. GENRE PTYODACTYLE. FTYODACTYLUS, CU. 


(IL. xvir, fig. 40 et 10 a, la main du Ptyodact. frangé.) 


Le nom générique proposé par Cuvier pour trois espèces, le Gecko des 
maisons où d’Hasselquist, le G. frangé et la Salamandre aquatique et notre 
du père Feuillée ou Lacerta caudiverbera, Linn., a maintenant dans les clas-- 
sifications de plusieurs zoologistes une acception beaucoup moins restreinte. 
Ainsi, M. Fitzinger groupe dans une même famille, celle des Ptyodactyliens, 
non-seulement les espèces que Cuvier nommait ainsi, mais de plus, celles 
que ce dernier a réunies dans le genre Sphériod., et il y joint, en outre, les 
types des genres Phyllodactyle et Diplodactyle de M. Gray. 

On comprend, en effet, ce rapprochement, en raison de la conformation 
des doigts qui, malgré des différences notables, suffisantes pour motiver des 
subdivisions, offrent cependant cette analogie qu'ils sont dilatés seulement à 
leur extrémité libre. Il est fâcheux néanmoins que le mot Pryodact., qui 


464 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


signifie doigt en éventail, serve en outre à désigner des animaux dont les dis- 
ques sous-digitaux ont une tout autre disposition. Cet inconvénient, au reste, 
est moindre que ne le serait celui de l'emploi d’un nom nouveau. 

Les subdivisions de la famille ou les genres sont, dans le Syst. de M. Fit- 
zinger, au nombre de six. (Voy. plus haut /e tableau de la Fam. M, p. 441). 
1! y en a deux (P#yodact., Cuv., et Oiucurus, Fitz.), qui se rapportent spé- 
cialement au groupe des Ptyodactyles proprement dits ou Geckos munis de 
deux séries de lames en éventail sous l'extrémité des doigts. 

M. Gray (Cat.) distribue ceux-ci dans les trois genres Ptyodactyle, Cuv., 
Caudiverbera, Vaur., et Uroplate, Dum. (Voy. plus haut / tableau, p. 448.) 

Ce dernier genre proposé par mon père (Zoo!. analytique, p. 81, 1805) 
comprenait alors toutes les espèces qu’on nommait auparavant les Geckos à 
queue plate, mais il a été ensuite fort restreint par M. Fitzinger ( Neue Clas- 
sificat. der Répt., 1826, p. 46), qui n'y rapportait que le Stellio fimbriatus, 
Schn., lequel, devenu maintenant pour lui, à l'exemple de Wagler, Xha- 
coëssa fimbriatus (Syst., p. 97), est encore un Uroplate dans la classification 
de M. Gray, ainsi que le Phod. rayé, Dum. et Bib. 

Aucune nouvelle espèce de Ptyod. proprement dits n’a été reçue au Musée 
de Paris depuis 1836, ou n’a été décrite par les zoologistes. 


IV. GENRE PHYLLODACTYLE. PHYLLODACTYLUS, GRA\. 


(PL. xvur, fig. A1 et 414, maïh et doigt du Phyll. porphyré.) 


La division principale qui ait été faite dans ce genre caractérisé par la 
présence à l'extrémité des doigts de deux disques simples que sépare un 
sillon qui recoit l’ongle, est fondée sur l'apparence un peu différente de ces 
disques. Dans les vrais PAyllodactyles, Gr., ils sont planes, tandis qu'ils sont 
convexes dans les Diplodactyles, Gr. Cette différence n’est cependant pas 
tellement apparente, qu'il soit toujours très-facile de la constater. 

Aux deux espèces types : Dipl. vittatus, Gr., et Dipl. gerrhoprgus, Wiegm., 
le zoologiste anglais en ajoute, dans son Cat. (p. 149), quatre nouvelles, qui 
sont inconnues au Musée de Paris. Il y en a trois de l'Australie : Dipl. orra- 
tus, ocellatus, bilineatus, et la quatrième, Dipl. lineatus, recueillie au Cap de 
Bonne-Espérance, est décrite, en outre, par M. Smith ({{ustr. of the Zool. of 
$. Afr. Appendix, p. 6). Nous ne connaissons pas non plus le Dipl. lepidopy- 


ORDRE DES SAURIENS. — GECKOTIENS. 465 


gus, Tschudi, Conspectus Rept. quæ in republ. Peruana reperiuntur (Erich- 
son's Archiv. 11° année, t. I, Berlin, 1845, et dans la Faune, p. 38), ni Dipl. 
pictus, Peters, de Madagascar, loc. cit., p. 615. 

De plus, M. Gray admet, sous le nom de Strophura, un genre particulier, 
dont le type est une espèce décrite d'abord dans l’Erpét. génér., Phyll. stro- 
phurus, Dum., Bib., qu'il confond, mais à tort je pense, comme je cherche 
à le montrer plus loin, avec le Gecko nommé par lui Stroph. spinigera, Gr. 

Enfin, il rapporte avec doute, il est vrai, le Phyll. de Lesueur, Dum., Bib., 
à une autre division du même groupe, au genre Ædura, Gr., dont le type est 
Ædura marmorata que nos collections ne possèdent pas. 

M. Fitzinger (Voy. tabl. de la Fam. M, p. 441), n’admet que trois genres : 

1° Diplodactylus, Gr., comprenant deux sous-genres : a. Pachyurus Le- 
sueuri (Phyll., Les., Dum., Bib.). — 6. Dipl. vittatus, Gr., et Dipl. gerrhopy- 
gus, Wiegm. 

2 Phyllodactylus à écaillure homogène : deux sous-genres : a. Phyll. 
porphyreus, Wiegm. (Afr.), et Phyll. Peroni, Fitz. (Australie) séparé du 
précédent sans autre motif que la différence d’origine; puis PAyll. gymnopy- 
gus, Dum., Bib.; — 0. Euleptes Wagleri, Fitz. (Phyll europæus, Gené). 

3 Discodactylus à écaillure hétérogène ou entremélée de tubercules : 
deux sous-genres : a. Disc. pulcher, Fitz. (Phyll. pulcher, Gr.); Discod. 
tuberculosus, Fitz. (Phyll. tuberc., Wiegm.). — Ici vient se placer une espèce 
du Pérou, Disc. phacophorus, Tschudi, fauna Peruana (p. 38), qui ne 
fait pas partie des richesses de notre Musée. — 4. Strophurus Dumerilii, 
Fitz. (Phyllod. stroph., Dum., Bib. etnon Gymn. stroph., comme le porte, 
par erreur, la liste insérée plus haut p- 444). 


VI. — 2 bis. Paycrooacryce D'EuroPr, Phyll. europæus, Gené. 


Gené, Synopsis Rept. Sardiniæ, p. 9, tab. 1, fig. 4. — Jd., Bonap., 4mph. europæa, p. 29, et 
Iconogr. del Fauna italica, texte sans pagination et planche sans n°, fig. 4, vu en dessus et en des- 
sous. — Phyllodactylus (Euleptes) Wagleri, Fitz., Syst. Rept., p. 95. Dans cet ouvrage, l’auteur 
cite, comme dénominations antérieures à celle que Gené a proposée : Ptyodactylus caudivolvulus, 
Fitz. Gravenhorst, Mus. de Breslau, et Euleptes Wagleri, Fitz. — Phyll. europæus, Dum., Cat. 
des Rept. du Mus. de Paris, p. #1. — Id., Répert. Erp. gén., Dum., Bib., t. IX, p. 252. 


Doigts à disques terminaux plats, et à lames non divisées; granulations des téguments 
égales entre elles; corps déprimé; queue un peu aplatie, fusiforme, rétrécie à sa base, portant, 
de chaque côté, au-dessus de ce point, un tubercule saillant. 


166 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


La tête est déprimée, légèrement effilée en avant et élargie en arriere, ce 
qui fait paraître le cou un peu plus étroit. La plaque rostrale est grande et 
largement rabattue sur le museau où elle est en contact, de chaque côté, avec 
grande plaque nasale, qui borde en haut la narine, dont l'ouverture est 
circonscrite en avant et en bas, un peu par la rostrale et surtout par la pre- 
mière labiale supérieure. Le cercle squameux est complété en arrière par 


deux petites plaques. A la lèvre supérieure, il y en a onze ou douze. 


une 


Les granulations du dos sont presque circulaires, petites et égales entre 
elles. Les squames des régions sous-maxillaire et gulaire sont beaucoup plus 
petites que celles de l'abdomen. 

Les régions supérieures ont une teinte carnée assombrie par un gris cen— 
dré qui la recouvre en grande partie, de sorte que le fond ne se voit que 
sous l'apparence d’une multitude de petits points plus clairs et de courtes 
bandes transversales sur la région médiane du dos. En dessous, aucune 
tache ne se voit, si ce n’est sous la queue, dont les bords portent chacun une 
série de petites maculatures foncées, régulières. 

Nos trois exemplaires recueillis en Sardaigne et donnés au Muséum par 
M. Gené et par S. A. le prince Ch. Bonaparte, sont de petite taille comme 
ceux qui ont été figurés par ces zoologistes. 

Le plus grand est long de 0"075 ainsi répartis : tête et tronc, 0" 040, 
queue, 0035. 

Ce Phyllodactyle, avec le Plat. des murailles et Y Hém. verruculeux, con- 
stitue la troisième espèce européenne de Geckotiens, mais tandis que ces deux 
dernières espèces ont une zone d'habitation assez étendue, car on les trouve 
sur toutes les côtes de la mer Méditerranée, celle dont il s’agit parait, selon 
la remarque du prince Ch. Bonaparte, ne vivre que dans la Sardaigne où elle 
se rencontre assez abondamment sous les écorces, dit M. Gené, et plus rare- 
ment sous les pierres. C’est, du reste, une espèce nocturne, à pupille verti— 
cale, comme celle d'un grand nombre de Geckos. 

Il est facile de reconnaitre que ce Phyllodactyle, outre la différence si im- 
portante d’origine, puisque nul de ses congénères n'habite l'Europe, se dis- 
tingue de ceux-ci par certaines particularités. D'abord, il ne peut être con- 
fondu, en raison de la conformation de ses disques sous-digitaux, avec 
aucune des espèces réunies dans le groupe des Diplodactyles. 

D'autre part, si la comparaison est établie avec les Phyllodactyles, qui ont, 


ORDRE DES SAURIENS. — GECKOTIENS. 467 
comme lui, des disques plats, l'intégrité des lames sons-digitales ni divisées, 
ni échancrées en chevron, l’absence d’une surface nue au-devant du cloaque, 
ou de tubercules entremélés aux granulations des téguments, l'impossibilité 
où il est d’enrouler la queue, et enfin le système de coloration, en même 
temps que sa petite taille, ne permettent aucune confusion avec les Phyll. 
de Lesueur, gymnopyge, tuberculeux, gentil, strophure et porprhré. 


VIL — 6 bis. Payrronacrye spimicère, Phyll. spinigerus, Dum. 


Diplodactylus spinigerus, Gr., Zool. misc., p. 53. — Strophura spinigera, Gray, Zool. Erebus 
and Terror et Cat. of Liz., p. 148. — Phyll. spimigerus, Dum., Cat. des Rept. du Mus. de 
Paris, p. 41. — Idem., Répert. Erpét. génér., Dum., Bib., t. IX, p.252. 


De chaque côté du dos et de la queue, une série de tubercules pointuset constituant à la région 
caudale deux rangs parallèles de longues épines. 


La tête est assez large en arrière; le museau est un peu court. La queue est 
légèrement recourbée en dessous. L’écaillure du tronc et de la queue n'offre 
d'autre irrégularité que celle qui résulte de la présence, au milieu des gra 
nulations arrondies, de tubercules coniques peu apparents sur le dos, mais 
trés-saillants et transformés sur la région caudale, où ils sont régulièrement 
espacés , en véritables épines coniques et fort pointues, longues de 0"002. 

Ce caractère seul suffit pour empêcher la confusion de ce Geckotien avec 
tout autre reptile de la même famille. Aussi, ne semble-t-il pas possible de 
le considérer, ainsi que M. Gray le fait dans son Catalogue, comme identique 
avec l'espèce que mon père et Bibron ont décrite sous le nom de PAyllodl. 
strophure. 

Ce dernier, par un fâcheux hasard, ne se trouve plus dans les collections 
du Muséum, et comme ce type était unique, il n’est plus possible de le sou- 
mettre avec le Phyll. spinigère à un examen comparatif permettant une indi- 
cation précise des analogies et des différences. Si cependant on s’en tient aux 
termes mêmes de la description de l'Erpét. génér. et au dessin donné sur la 
pl. xxx de cet ouvrage, fig 1, 1 a et 1 b, on voit des différences assez 
marquées pour y reconnaître une espèce autre que celle que je décris ici 
d’après M. Gray. Je ne m'étendrai pas davantage sur cette nécessité de main- 
tenir comme distinct le spénigère, car l'apparence singulière et tout à fait 


468 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


identique de cette queue épineuse chez les cinq individus de nos collections, 
ne peut laisser aucun doute à cet égard. 

La plaque rostrale est divisée longitudinalement sur la ligne médiane, de 
sorte qu’elle a, dans son entier, la forme de deux pentagones placés l'un à 
côté de l'autre. La narine est circonscrite par six écailles, la rostrale, la pre- 
mière labiale, deux nasales supérieures, et en arrière par deux petites écailles 
quelquefois réunies en une seule. On compte quatorze à quinze plaques 
labiales supérieures, de chaque côté de la double rostrale. 

Les plaques sous-digitales qui précèdent les disques sont échancrées en 
chevrons sur les trois doigts du milieu; elles sont simplement transversales 
au premier et au cinquième doigts. 

Contrairement à l'assertion de M. Gray, il n'y a pas de pores anaux, du 
moins sur nos échantillons. 

La teinte générale, à en juger par les points où l’épiderme n'a pas été dé- 
truit, est un vert-olive finement piqueté de points noirs. Sur la région dor- 
sale moyenne, ces points sont plus apparents et plus rapprochés les uns des 
autres ; il en résulte une série de taches ovalaires, qui réunies les unes aux 
autres par leurs extrémités, représentent une sorte de large bande festonnée. 
La région inférieure est blanchâtre et sans taches. 

Les dimensions de l’un des individus qui different à peine entre eux sont 


m 


de 0" 102 ainsi répartis : tête et tronc, o"o69, queue, 0"0/2. 
Le Muséum a reçu cette espèce par les soins de M. J. Verreaux, qui en a 


pris cinq exemplaires dans la province de la rivière des Cygnes, en Australie. 
| ME 


V. GENRE SPHÉRIODACTYLE. SPHÆRIODACTYLUS, CUV. (GRAY). 
. 
PL. xvur, fig. 12, 12a et 120, main du Sph. très-petits points, et doigt vu en dessus et en dessous. 


Ce genre, dont le nom se trouve reproduit maintenant par la plupart des 
naturalistes avec le changement que lui a fait subir à tort Wagler, en le nom- 
mant Sphærodactylus, est, dans la famille des Geckotiens, le groupe qui a le 
moins été modifié depuis l’époque où M. Gray en a retiré comme types des 
Phyllodactyles, les deux espèces munies d'ongles que Cuvier y avait intro- 
duites. L'histoire de deux espèces (Sp. sputator et punctatissimus), a été 
complétée d'une manière fort intéressante, en 1843, par Cocteau dans la 
description des Reptiles qu'il a faite pour l'ouvrage publié par M. Ramon de 


ORDRE DES SAURIENS. — GECKOTIENS. 469 
la Sagra, sous le titre de : Hist. phys. polit. et natur. de l'Ile de Cuba Rept., 
p- 160-173, pl. xvir et xvrrr. 

Les espèces qui manquent dans nos collections et que l’on trouve décrites 
dans les publications postérieures à l'année 1836, sont les suivantes : Sphær. 
nigro-punctatus, Gr., et Sphær. Richardsoni, Gr., distinct du précédent et de 
ceux que l’on connaissait déjà par la présence de séries transversales d’é- 
cailles rhomboïdales et carénées. Ces différents types proviennent de l’Amé- 
rique du Sud ou des Antilles. C’est à la Jamaïque , en particulier, que 
M. Gosse a recueilli les Sphær. argus et oxyrhinus, dont il ne fait connaitre 
que le système de coloration et que le Musée de Paris ne possède pas ( 477. 
of nat. hist., 2° série, 1850, t. VI, p. 347). 

Nous avons recu dans ces dernières années quelques nouveaux animaux 
appartenant au genre dont il s’agit, mais nous avons hésité à les considérer 
comme types d'espèces nouvelles, car il n’y a guère que le système de colo- 
ration qui offre certaines dissemblances. 1° Tels sont, par exemple, 2 petits 
individus rapportés de Cuba par M. Morelet, qui en a généreusement fait don 
au Muséum avec beaucoup d’autres reptiles intéressants recueillis par lui 
pendant son voyage dans cette ile et dans l'Amérique centrale. On ne trouve, 
en effet, aucune différence spécifique réelle avec le Sphér. à très-petits points, 
mais, comme je l'ai dit (Ca/., p. 42), le pointillé blanc y est à peine appa- 
rent, et de plus, on voit, d’une façon peu distincte, sur la nuque, à la base 
de la queue et sur un ou deux points de sa longueur, de petites taches noires. 

2° Relativement au Sphér. bizarre (pl. xvir, fig. 3, 3 a et 3 b), les auteurs de 
l'Erpét. génér. ont été embarrassés pour des sujets qui ne présentaient pas 
le singulier système de coloration des types étudiés par Cuvier. Ils n’ont pu 
cependant les décrire que comme variété à bandes blondes à cause de la 
teinte de larges raies longitudinales régulièrement disposées sur la tête et se 
réunissant en angle sur la nuque (Voy. pl. xvir, fig. 3 c). 

3° J'ai également éprouvé un assez grand embarras pour deux Sphériod. 
recueillis dans l'ile Sainte-Lucie par M. de Bonnecour, Par tout l’ensemble de 
leurs caractères, ils offrent une grande analogie avec le Sphér. bizarre 
(pl. xvrr, fig. 4 et 4 a). Leur système de coloration cependant n’est pas le 


1. Cette intéressante Erpétologie est l’œuvre de Cocteau pour les Chéloniens et pour les Sauriens.Sa 
mort prématurée ne lui a pas permis d'achever cette œuvre, dont la fin a été confiée à Bibron, qui 
devait lui-même, et peu d'années après, succomber avant l’âge. 

ARCHIVES DU Muséum. T. VIII. 60 


470 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


même, car ils n’ont pas cet aspect singulier du SpA. bizarre qui résulte de la 
présence de vermiculations blanches se détachant sur la teinte brun-foncé de 
la tête, laquelle établit un contraste frappant avec la nuance beaucoup plus 
claire du tronc. Ici, la tête a la même couleur que le reste du corps. Sous la 
gorge, il y a quatre bandes brunes disposées en chevrons emboités et à som- 
met postérieur. Dans l'intervalle que laissent entre elles, en avant, les bran- 
ches du plus fort chevron, on voit des taches brunes peu volumineuses. Une 
bande plus foncée part de l’œil et se dirige en arrière et en dedans, paral- 
lèlement à la branche correspondante du plus grand chevron. Il nait, en 
outre, du bord postérieur de chaque œil, mais au-dessus de la précédente, 
une autre bande noire; après un court trajet horizontal, elle s’infléchit en 
dedans et va rejoindre sur la nuque la bande du côté opposé, de maniere à 
former avec elle une sorte de couronne qui circonscrit la face supérieure de 
la tête. Un large demi-collier noir complète le système de coloration des 
régions antérieures parfaitement identique sur nos deux exemplaires. 

A ces différences qui pourraient ne caractériser qu'une variété (Fariété à 
taches noires, Cat. du Mus. de Paris, p. 42), il faut en joindre qui ont plus 
d'importance, mais qui ne sont pas tellement tranchées qu’elles puissent être 
considérées comme vraiment spécifiques. Je veux parler des écailles, qui sont 
ici un peu plus petites, peut-être moins régulièrement disposées et de las- 
pect de celles de la région rachidienne, qui forment une bande moins nette- 
ment distincte des autres granulations plus grandes au milieu desquelles elles 
sont placées, et d’ailleurs la peau forme, le long de la colonne vertébrale, un 
pli plutôt qu’un vrai sillon. 


VE. GENRE GYMNODACTYLE. GYFMNODACTYEUS. SPIX. 


PI. xvur, fig. 43, 13a et 14. 


L'absence d’un disque sous les doigts est, chez certains Geckos, un carac- 
tère fort important. Il semblerait, au premier abord, devoir motiver leur 
réunion en un groupe tout à fait spécial et qui comprendrait, d'une part, 
toutes les espèces que, sous des noms génériques différents, les naturalistes 
ont rapprochés du Gymnodactylus Geckoides, Spix, et d’autre part, les Sté- 
nodactyles de Cuvier. C’est par ce motif que M. Fitzinger considère tous ces 
Geckotiens comme appartenant à une seule et même famille : Stenodactyli 


ORDRE DES SAURIENS, — GECKOTIENS. 471 


(Voy. le tabl. de la Fam. 1, p.441). — Pour lui, les vrais Sténodactyles ou 
Geckos à doigts granuleux en dessous et dentelés sur Jes bords constituent, 
dans cette famille, deux genres distincts. — Les autres, au contraire, em 
forment quatre d’après la conformation des doigts et le mode d’articulation 
des phalanges entre elles. 

A ce point de vue, et suivant l’aspect de l’écaillure, selon qu’elle est 
simple ou bien hétérogène, on a multiplié les coupes génériques. 

Si, par ordre de dates, nous passons d’abord en revue la classification de 
M. Fitzinger, nous voyons, en laissant de côté les vrais Sténodactyles, que 
les autres Geckotiens sans disques et à doigts étroits, offrent cette particu= 
larité notable que le cinquième orteil est dirigé en dehors, et, comme on le 
dit, versatile. Les doigts n’ont pas toujours la même conformation. 

A. Les doigts sont-ils droits? Alors, 1° quand l’écaillure est composée de 
grauulations entremélées de tubercules, ce sont des Gymnodactyles divisés 
en 2 sous-genres, selon que la queue est déprimée ( 42omalurus : Gymn. 
Miliusii, D. B.) ou arrondie ( Gyrerodactylus proprement dit : G. fasciatus 
et Dorbignii, D. B.). — 2° Lorsqu'il n’y a point de tubercules cutanés, ces 
Geckotiens à doigts rectilignes sont réunis dans le genre Saurodact) lus, sub- 
divisé lui-même en Pristiurus, Rüppell, pour le seul Geckotien à crête sur 
le dos et sur la queue : G. flavipunctatus, D. B., et en Saurodactylus, Fitz., 
proprement dit, pour les espèces sans crête : 4. G. maurtlanicus, D. B., dont 
M. Fitzinger sépare les sujets du Musée de Vienne originaires de l'Afrique 
centrale, sous le nom de Saurodact. desertorum, Fitz.; b. G. Timorien- 
sis, D. B.,et c. G. Gaudichaudii, D. B. 

B. Si les doigts, au lieu d’être droits, sont anguleux et paraissent comme 
brisés au niveau de leurs articulations, il faut encore, pour ce second groupe, 
tenir compte de l'écaillure, car M. Fitzinger range ceux qui n’ont pas de 
tubercules dans le genre Gonatodes, Fitz. : (Gymn. albisularis, D. B.), et 
dans le genre Gonyodactylus, Fitz., les espèces à granulation hétérogène 
qu'il rapporte à cinq sous-genres : r. Phyllurus, Cuv. : (Stellio phyllurus , 
Schneider); 2. Dasyderma, Fitz. : (Gymn. gechoïdes, Spix); 3. Gonyodactylus 
proprement dit, Kuhl : (Gonyodact. marmoralus, K.); 4. Cyréopodion, Fitz. : 
(Stenodact. scaber, Rüpp., dont M. Fitzinger sépare, sous lé nom de Gonyo- 
duct. cyprius, des exemplaires reçus au Musée de Vienne de l'Asie et de l'ile 
de Chypre), et 5. Cyrtodactylus, Gr. : (Cyrt. pulchellus, Gr.) 


472 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


— M. Gray, outre les genres Préstiurus, Rüpp., Gonyodact., Kuhl, Gym- 
nodactylus, Spix, et Phyllurus, Cuv., conserve dans son Catal. les genres 
Cyrtodactylus et Naultinus qu’il avait précédemment proposés, et de plus, 
en établit trois nouveaux dans cet ouvrage : Cubina: (Gymn. fasciatus et 
G. Dorbignü, D. B.), Homonota : (G. Gaudichaudii, D. B.), et Heteronotn. 
Voy. le tableau de la Fam., d’après le système de M. Gray, p. 448. 

— Plusieurs espèces que le Musée de Paris ne possède pas ont été décrites 
dans ces dernières années. Il y en a deux, en particulier, au Musée de 
Breslau, que M. Gravenhorst avait nommées, l'une Stenodact. brachypus, 
l'autre Gymnodact. lævis; M. Fitzinger les place dans le genre Gonatodes en 
laissant à cette dernière son nom spécifique, et en échangeant pour la pre- 
mière la dénomination de brachypus, contre le nom du célebre naturaliste 
de Breslau : Gonatodes Gravenhorstii, Fitz. 

Dans le Catalogue de M. Grày, nous trouvons les Gymnodactyles dont les 
noms suivent, et qu'il a le premier fait connaître : Vaultinus punctatus, Gr. 
in Dieffenb. N. Zel.; Gonyodact. australis, Gr. (Terr. et Erebus ); Gonyod.? 
(Cyrtodact.) ocellatus, Gr. (Zool. miscell.); Heteronota Kendallii, Gr. (Eat), 
Heter. Binoei, Gr. (T'err. et Erebus); Phyllurus inermis, Gr. (Terr. et Ere- 
bus). Plus récemment, ce zoologiste a mentionné une nouvelle espèce : 
Gonyodact. indicus, Gr. (Annals of nat. hist., t. XVII, p. 429). Le Musée 
ne la possède Pas ; il en est de même pour deux autres : Maultinus Gray 
Bell { Zool. of the Beagle) et Gymnodact. Kandianus, Kelaart (Prodromus 

Jfaunæ zeylanicæ ). 

Je me borne à ces simples citations pour les différentes espèces que je 
viens d’énumérer,.mais il en est trois autres peu connues, qui se trouvent 
dans nos collections, et dont je dois parler avec quelques détails : ce sont les 
Gymnodactyles élégant, Gr., caspien, Eichw., et celui que M. Gray a nommé 
Goléonyx élégant, qui est décrit dans le Cat. du Mus. de Paris sous les noms 
de Gymn. à scapulatre. Je dois enfin donner la description d’une espèce 
signalée dans cet ouvrage où je l’ai fait connaître pour la première fois : 
Gymnodact. d'Arnoux, et de trois autres inédites jusqu’à ce jour : Gyrn. 
humeralis, Guich., varius, À. Dum., et Persicus, À. Dum., auxquelles il faut 
joindre le Stenodactylus (Gymnod.) fuscus, Hallowell. 

De plus, j'appelle ici l'attention sur une variété remarquable du Gyrnn. 
albogularis, Dum:, Bib., dont un spécimen placé depuis peu de temps dans 


ORDKE DES SAURIENS. — GECKOTIENS. 473 


l'alcool ét appartenant à une collection particulière, a été vu par M. Séraphin 
Braconnier, attaché au laboratoire d'Erpétologie et d’Ichthyologie au Mu- 
séum, et à qui je dois de bonnes observations sur les Reptiles, dont il est 
question dans ce mémoire. La description qui suit fait mieux connaitre la 
vivacité des teintes en partie altérée sur nos types: Le cqu est d'un jaune 
orangé ; on y voit deux lignes blanches en chevron, prolongées jusqu'aux 
plaques labiales inférieures. Une autre ligne blanche médiane, sous le men- 
ton, emboiîte la plaque mentonnière, et les écailles qui la suivent. La lèvre 
supérieure porte, au-dessous de l'œil, une tache blanche. La queue, dans son 
dernier tiers, est jaun âtre. 

— Tous les Geckos à doigts sans disques et distincts des Sténodactyles par 
l'absence de granulations à leur face inférieure, ainsi que de dentelures laté- 
rales, conservent ici le nom générique de Gymnodactyles proposé par Spix. 

Quelques espèces cependant présentent des particularités assez notables 
pour qu’elles puissent être considérées comme types de sous-genres. 

On pourrait, en effet, 1° à l'exemple de Cuvier, nommer Phyllure le 
Gecko signalé d’abord par White sous les noms de Zacerta platura, puis de 
Stellio phyllurus, par Schneider; 2° comme l'a proposé M. Rüppel, se ser- 
vir du nom de Pristiure pour l'animal qui a reçu, dans sa Faune d’Abyssinie, 
la dénomination spécifique de lavipunctatus. 3° Par les mêmes motifs, il ÿ 
aurait peut-être certains avantages à ne pas rejeter le mot Vaultinus, sans 
étymologie connue, employé par M. Gray pour désigner plusieurs Gymnodac- 
tyles à doigts plus élargis qu’ils ne le sont d'ordinaire, et parmi lesquels se 
trouve, avec de vrais Gymnodactyles, le Gecko dont j’ai précédemment parlé 
(Platyd. pacificus, Dum., Naule. pacif., Gr.). Ce nom serait réservé pour les 
espèces semblables au Gyrn. élégant par la forme de leurs doigts rectilignes 
et à larges lamelles inférieures. 4° Enfin, la disposition des ongles et de leur 
gaine protectrice est assez remarquable dans l'espèce type du genre Coléonyx 
du zoologiste anglais, pour que j'aie cru devoir conserver comme dénomina- 
tion spécifique ce mot tiré du grec (zoèoc, étui, et oué, ongle). 

— En suivant l’ordre indiqué par les affinités mutuelles de ces Geckotiens et 
adopté par mon père et par Bibron pour leurs descriptions, je dois mention- 
ner d’abord des Gymnodactyles donnés par M. le comte de Castelnau, et que 
J'ai signalés dans le Cat. du Mus. de Paris, p. 43, comme appartenant à l’es- 
pèce dite Gymnodact. de Gaudichaud. 


474 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


Un nouvel examen de ces Sauriens montre que les différences sur les 
quelles j'avais appelé l’attention, sont assez importantes pour qu’il devienne 
nécessaire de les séparer du type auquel je les avais primitivement rapportés. 
Ils représentent une espèce distincte et différente de toutes celles qui ont été 
décrites jusqu’à présent dans le genre dont il s’agit. 

M. Guichenot l'a fait connaître et figurer dans l'Erpétologie du Voyage de 
M. de Castelnau (p. 13, pl. mn, fig. 1, a et b), sous le nom de Gyrnodact. 
luméral qu'il a choisi pour la désigner. 


VIII. — 2 bis. Gymnopacryce HuMÉRAL, Gymnodactylus humeralis, Guich. 


Granulations des régions supérieures très-fines et très-serrées, non entremélées de tubercules; 
tête assez épaisse, peu large ; museau court, déclive ; de gros points noirs sur les flancs; au- 
devant de chaque épaule, une bande jaune verticale bordée de noir. 


Les formes sont assez élancées; la queue peu robuste est plutôt allongée. 

Les granulations sont plus volumineuses sur la tête que sur le dos, mais 
les plus fines sont celles de la région gulaire qui, par cela mème, diffère 
notablement de l'abdomen dont l’écaillure se compose de petites squames 
faiblement imbriquées, à bord postérieur arrondi. 

La plaque rostrale est en contact, par son bord supérieur, avec les plaques 
nasales qui sont séparées, sur la ligne médiane, par une ou deux granula- 
tions plus grosses que celles qui les suivent. De chaque côté de la rostrale, 
on compte sept plaques sus-labiales. La mentonniere est grande et repré- 
sente un triangle à sommet postérieur tronqué; elle est suivie, de chaque 
côté, d’une rangée de plaques labiales diminuant graduellement de dimen- 
sions, et dont la première a plus de longueur que de hauteur. 

Il n’y a point de pores fémoraux. La pupille est ronde. Le système de colo- 
ration est fort altéré, mais nous trouvons, dans un croquis de M. de Castel- 
nau et dans ses notes, de précieux renseignements ; C'est en puisant à cette 
double source que la planche ur, fig. 1 de l'Erpétologie de son Voyage a 
pu être coloriée. 

Voici l'indication même donnée par M. de Castelnau : « Tête pourpre, 
avec des taches d'un beau bleu d’azur très-clair; le corps d’un jaune ver- 
dâtre, couvert de petites piquetures noires ; le dos un peu brun ; une dizaine 


ORDRE DES SAURIENS. — GECKOTIENS. 475 


de taches noires de chaque côté du tronc; queue d’un brun obscur, avec des 
taches transversales plus sombres; au-devant du membre antérieur, une 
ligne jaune, oblique, un peu sinueuse, étroite et bordée de noir ; gorge d’un 
beau jaune éclatant; le ventre et le dessous des pattes et de la queue d'un 
gris brun nuancé de violet; l'iris est jaune. » 

Ce riche système de coloration sur lequel nous ne possédions pas ces 
indications à l’époque où parut la première livraison de notre Catalogue, ne 
laisse plus de doute sur les différences spécifiques entre ce Gymnodact. et 
celui de Gaudichaud, où l’on ne trouve aucune trace de ces particularités 
dont quelques-unes, au contraire, peuvent être encore distinguées sur les 
exemplaires de l'espèce nouvelle. ! 

Il faut noter, d’ailleurs, comme caractères distinctifs du Gymnodact. de 
Gaudichaud, les dimensions un peu plus considérables des pièces de l’é- 
caillure dorsale qui ressemblent à de petites squames légèrement imbriquées 
plus qu’à de simples granulations; la forme plus aplatie de la tête, qui est en 
même temps plus large; l'étendue moindre de la plaque mentonnière et 
enfin, l'apparence générale de la queue : elle est en effét plus courte et 
plus volumineuse que celle du Gymnod. huméral. 

Ces nouveaux Geckos sont de petite taille. Le plus grand a une longueur 
totale de 0" 082 ainsi répartie : tête et tronc, 0" 037, queue, 0" 045. 

MM.de Castelnau et Deville ont rapporté plusieurs échantillons de cette 
espèce de la mission de Sayaracu, sur les bords de l'Ucayale ( Pérou). Elle y 
est très-commune. M. Tschudi ne l’a pas signalée (aura peruana). 


IX. — 2 ter. GYMNODACTYLE vaRié, Gymnodactylus varius, À. Dum. 


Granulations des régions supérieures médiocrement Jines, non entremélées de tubercules ; léle 
épaisse, large; museau court, déclive, à plaque mentonnière très-grande; petiles taches noires 
irrégulières, situées entre d'autres taches claires et se détachant les unes et les autres sur la 
teinte générale, qui est brune. 


Les formes sont peu élancées et même ces Gymn. sont trapus; leur queue 
est assez robuste et assez allongée. Les granulations des régions supérieure 
et gulaire, ainsi que les squames du ventre légèrement imbriquées et à bord 
postérieur arrondi, n’offrent rien de particulier à noter, si ce n’est qu’elles 
sont plus grandes que celles du Gymnod. huméral, ce qui établit entre ce 
dernier et celui dont il s’agit ici, une différence frappante. 


476 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSEUM. 


La plaque rostrale très-fortement rabattue sur le museau, est en contact 
par son bord supérieur avec les plaques nasales que séparent une ou deux 
granulations. De chaque côté de la rostrale, on compte six plaques sus- 
labiales. La mentonnière est fort grande ; elle emboite toute l'extrémité de la 
mächoire inférieure et son bord postérieur, qui est large et représente le 
sommet tronqué de cette plaque triangulaire, est en contact avec deux 
srandes squames sous-gulaires formant le milieu d’une rangée d'autres 
écailles dont les dimensions vont diminuant insensiblement de diamètre. Ces 
plaques sont en contact par leur bord antérieur avec les sous-labiales. 
Celles-ci sont au nombre de 5; la première est bien plus haute qu’elle n’est 
large; son bord inférieur, au lieu d’être parallèle au supérieur, comme 
cela se voit d'ordinaire, est oblique, et il en résulte que c’est en avant, 
que la hauteur de cette sous-labiale est le plus considérable. La deuxième 
plaque est identique à la précédente pour la forme, mais un peu moins 
grande; la troisième est beaucoup plus petite et au-dessous d'elle, il s’en 
trouve une qui lui est tout à fait semblable ; l’une et l’autre ont ensemble 
une hauteur égale à celle de chacune des deux précédentes; la quatrième et 
la cinquième sont fort petites. 

Il n'y a point de pores fémoraux. La pupille est ronde. 

Le système de coloration est bien conservé. Ce qui frappe surtout, c’est 
une sorte de bigarrure résultant de l’assemblage assez irrégulier sur la tête, 
sur le dos et sur les membres, de taches d’une teinte claire et de taches 
noires, Ces dernières cependant forment sur le dos deux séries parallèles 
séparées par la ligne médiane, qui est d'une teinte moins foncée que les 
parties environnantes. Sur la tête, il y a des lignes courbes d’une teinte 
sombre à convexité postérieure, Les flancs sont pointillés de noir et de 
blanc. Les régions inférieures ont une nuance pâle, et la région gulaire, 
depuis le bord postérieur des plaques mentonnières jusqu’au niveau de 
l'angle des mâchoires, est parcourue, d’avant en arrière, par une ligne étroite 
et blanchitre. / 

Les deux espèces auxquelles celle-ci ressemble le plus sont le Gyrnod. de 
Gaudichaud, et surtout le Gyrnod. huméral, mais elle se distingue de l'une 
et de l’autre d’abord par son systéme de coloration, par l’ensemble de ses 
formes moins élancées et plus robustes, puis par lexagération même des 
caractères tirés de l'écaillure du tronc, ainsi que de la forme de la plaque 


ORDRE DES SAURIENS. — GECKOTIENS. 477 


mentonniére, et qui ont déjà servi comme moyens de distinction entre les 
deux espèces auxquelles je compare ce Gymn. varie. 

Il nous est connu par cinq exemplaires en très-bon état de conservation 
tout à fait semblables entre eux. Leur taille à peu près identique est, pour le 
plus grand, de 0" 070 ainsi répartis : {éte et tronc, 0" 035, queue, 0"035. 
Ils ont été envoyés de Cayenne au Musée de Paris. 


X. — 2 quaiter. GYMNoDACTYyLE BRUN, Gymnodactylus Jüuscus, Dum. 
Stenodactylus fuscus, Hallowell (Journ. of the Acad. of Philadelphia, 1854, p. 33). 


Régions supérieures d’une teinte brune tantôt foncée, tantôt plus claire, avec de nombreuses 
mouchetures noires; régions inférieures d'un jaune clair; point de pores aux cuisses, ni au 
cloaque; cinq plaques sous-labiales de chaque côté; granulations du dos petites et uniformes. 


Les dimensions sont peu considérables, car la tête et le corps ne mesurent 
pas ensemble plus de 1 pouce un quart à 1 pouce et demi (mesure anglaise). 
Dans notre spécimen donné par M. Hallowell, comme chez ceux que ce 
zoologiste a examinés, Ja queue est mutilée. Il en a recu de nombreux exem- 
plaires de l’État de Nicaragua (Amérique centrale). 

La conformation des doigts, qui sont un peu effilés et légèrement anguleux, 
non dentelés sur leurs bords et garnis en dessous de lames transversales, ne 
laisse aucun doute sur la détermination de ce Gecko. Ce n’est point un Sténo- 
dactyle proprement dit, mais un Gymnodactyle à écaillure homogène, dont la 
vraie place est à la suite des espèces qui viennent d’être décrites. Il en diffère 
surtout par son origine. Il est le seul Gymnodactyle qui, jusqu'ici, ait été 
trouvé dans le continent américain septentrional, mais on voit qu'il appar- 
tient à la limite la plus inférieure de cette contrée. 


XI. — 5 bis. Gyrmnopacryre ELÉGANT, Gymnodactylus elegans, Dum. 


Naultinus elegans, Gr., Zool. miscell., p.72. — Id., Gr., Dieff. New-Zeal., t. 11, P- 203. — Jd., 
Cat. of Liz., p. 169. — Gymn. élégant, Dum., Cat. Mus. de Paris, p. 43. — Id., Id., Répert. 
Erp. génér., Dum. Bib., t. IX, p- 254. 


PI. xvur, fig. 44, l’un des doigts vu en dessous. 


Tété épaisse et large en arrière; museau oblus ; plaque rostrale dilatée en travers, le plus 
souvent double; plaques labiales Presque constamment au nombre de 12 en haut et de 10 en bas; 
queue longue, arrondie, portant à sa base de petits tubercules. 

ARCHIVES DU Museum. T. VIII. 6: 


478 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 

* Il ya, chez les mâles, sur la région pubienne, des pores disposés sur quatre 
ou cinq rangées, dont deux se prolongent sur la face interne de chacune des 
cuisses et cessent à une certaine distance du jarret. 

Les écailles qui recouvrent le museau sont plus grandes qne celles des 
régions postérieures de la tête. Le dessus et les côtés du cou et du tronc, ainsi 
que la face supérieure des membres, sont protégés par des grains squameux 
assez fins, serrés, égaux entre eux. Un pavé granuliforme se voit sous la tête 
et à la région gulaire. Des écailles à surface convexe, polygonales, un peu 
moins petites que celles du dos et faiblement imbriquées, couvrent la poi- 
trine et le ventre. Il y a un indice de pli cutané le long des flancs. 

Les doigts sont moins gréles que ceux des autres Gymnodactyles. Le plus 
externe des pattes postérieures est versatile comme dans toutes les espèces 
de ce genre, mais les articulations ne sont point anguleuses et les lames de la 
face inférieure, qui vont en diminuant insensiblement d’étendue transversale 
depuis la base du doigt jusqu’à son extrémité libre, sont plus larges que 
d'ordinaire, comme on peut le voir en comparant la fig. 14 de la pl. xvur avec 
les figures 13 et 13 a, représentant la main et la face inférieure de l’un des 
doigts du Gymn. gentil. Cette différence n’est pas assez importante pour qu'on 
éloigne ce Geckotien du groupe auquel il appartient par toute son organi- 
sation. 

La pupille est verticale. Ce caractère, joint à la présence des pores anaux 
et fémoraux, et d’un faible pli cutané latéral, oblige à modifier un peu l’en- 
semble des caractéres assignés par mon père et par Bibron au groupe des 
Gymnodactyles homonotes, parmi lesquels on n’en avait pas encore trouvé 
réunissant ces diverses particularités. 

Le système de coloration offre des différences assez notables suivant l’âge, 
comme le montrent les divers exemplaires des musées de Londres et de Paris. 

u. La teinte générale des adultes est d’un beau vert-pré plus pâle en des— 
sous. Sur la tête, de chaque côté, il y a une bande longitudinale arquée, 
d’une nuance claire, à convexité externe, puis sur la face supérieure de la 
queue et des membres postérieurs, des taches de la même nuance, oblon- 
gues, à contour irrégulier plus foncé. Chaque flanc, chez le mäle adulte, est 
orné d’une bande longitudinale blanche interrompue et bordée de noir. 

b. Deux échantillons d’äge moyen sont d’un vert plus foncé, et les taches 
‘ont une teinte fauve. Sur le dos, elles ont la forme d'une losange entourée 


ORDRE DES SAURIENS. —— GECKOTIENS. 479 


d’un mince filet noir, et dont lun des angles est dirigé en avant. Sur la 1ête, 
on voit deux lignes courbes confondues en arrière avec la première tache 
dorsale du côté correspondant. Nous avons reçu des exemplaires offrant les 
deux différences que je viens de signaler, par les soins de M. Arnoux, qui les 
a recueillis dans la Nouvelle-Zélande. 

c. Un jeune sujet enfin, semblable à un exemplaire également jeune, con- 
servé au Musée britannique, est, en dessus, d’une teinte pourpre générale. 
relevée seulement par deux lignes courbes blanches sur les côtés de la tête 
Les régions inférieures sont pâles. Ce spécimen a été donné par la Société 
zoologique. Il provient de la Terre de Van-Diemen. 


A tous les âges, la lèvre inférieure est blanchätre. 


XL. — 6 bis. Gymnopacryze »'ARnoux, Gymnodact. Arnouxii, A. Dum. 


Idem, À. Dum., Cat. des Rept. du Mus. de Paris, p. 44. 


PI. xvur, fig. 5, l'animal entier; fig. 5 a et 5 b, l’un des doigts vu en dessous et une portion 
des tésuments du dos. 


Au milieu d'une granulation serrée, de petils tubercules arrondis, à surface convexe, sans 
caréne, tous semblables entre eux et formant, avec une réqularilé parfaite, seize rangées longi- 
tudinales; queue simplement granuleuse dans toute sa longueur et sur sa circonférence entière. 


Les séries de tubercules du dos se continuent sur la tête, mais elles y sont 
moins apparentes, parce que le volume de ces tubercules, qui sont d’ailleurs 
parfaitement semblables aux autres, est moins considérable. Elles cessent, au 
niveau du bord postérieur des régions sus-oculaires, ainsi que le montre la 
figure 5 sur laquelle ces tubercules sus-céphaliques sont d’ailleurs un peu 
trop volumineux. On en voit sur la face supérieure des membres postérieurs, 
mais il n'y en a pas sur les membres de devant. 

Les régions sous-maxillaire et gulaire sont couvertes de fines granula- 
tions qui augmentent un peu de volume à l'abdomen où elles sont rangées 
en séries obliques régulières, et elles ont l'apparence de petites écailles non 
carénées. 

La queue est arrondie, conique et couverte en dessous, comme en dessus, 
d’écailles semblables à celles de l'abdomen, mais plus grandes et non entre- 
mélées de tubercules. Elles y forment de très-nombreux anneaux réguliers, 
légèrement saillants à leur bord postérieur. 


480 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM, 


On compte huit plaques sus-labiales à droite comme à gauche de la ros- 
trale, qui est quadrilatère et un peu échancrée de chaque côté, à son angle 
supérieur et externe, par l’orifice de la narine, que bordent en haut la plaque 
nasale en contact avec la rostrale, en bas la premiere plaque de la lèvre supé- 
rieure, et en arrière, des granulations. La lèvre inférieure porte sept paires de 
plaques. La mentonnière est fort grande; elle a la forme d’un triangle dont le 
sommet arrondi, bordé de chaque côté d’une très-petite plaque ovalaire, se 
dirige en arrière au delà du bord des plaques labiales. 

Le sujet unique du Musée de Paris manque de pores pré-anaux el 
fémoraux. 

Ce Gymnodactyle est d’un brun plus clair en dessous qu’en dessus, où l'on 
voit, depuis l’occiput jusqu’à la terminaison de la queue, des bandes trans- 
versales d’un brun noirâtre, courbes, à convexité postérieure et à bords on- 
dulés. On en compte huit également espacées depuis l’occiput jusqu’à la 
racine de la queue. (Le dessinateur à omis la première sur la nuque.) Des 
taches régulières rappelant la disposition de celles du dos, ‘occupent toute la 
face supérieure de la queue, dont le dessous , ainsi que le ventre et les 
régions gulaire et sous-maxillaire , ne porte ni taches, ni pointillé. Sur la 
région occipitale, il reste quelques traces de deux bandes transversales sem- 
blables à celles du dos. Le museau est parcouru par plusieurs raies longitudi- 
nales d’un brun foncé, dont la plus apparente part du bord postérieur de 
l'œil pour aller se perdre sur les côtés du cou. 

La forme parfaitement circulaire des tubercules cutanés, le défaut de ca- 
rène à leur surface, leur tres-grand nombre et l'extrême régularité de leur 
arrangement en séries parallèles s'opposent à toute confusion entre cette 
espèce et celles qui sont également hétérolépidotes. C'est surtout cet aspect 
globuleux des tubercuies, ainsi que l'absence d’épines sur la région caudale 
qui, avec les différences marquées du système de coloration, éloignent le 
Gymnodactyle d’Arnoux des espèces également originaires de l'Australie que 
M. Gray a décrites (Cat. of Liz., p. 174), sous les noms de Heteronota Ken- 
dallii et H. Binoei. 

Le Gymn. de D'Orbigny, recueilli par ce voyageur au Chili, est l'espèce 
la moins différente dans ce groupe, et auprès de laquelle le Gyrn. d'Ar- 
noux doit venir se placer. 

Le spécimen unique de cette jolie espèce a été pris dans la Nouvelle- 


ORDRE DES SAURIENS. — GECKOTIENS. 48i 


Zélande par M. Arnoux, chirurgien de la marine à qui nous l'avons dédié. 
Longueur totale 0"085 ainsi répartis : tête et tronc, 0" 044, queue, o"o4r. 


XIII. — 6 ter. Gymnopacryce DE Pense, Gymnodact. persicus, À. Du. 
ESPÈCE NOUVELLE. 


Au milieu d'une granulation serrée, de nombreux tubercules irréqulièrement disposés, peu 
considérables, un peu coniques, surtout ceux des régions postérieures; plus volumineux sur le 
dos que sur les flancs et que sur la téle, où ils ne s'étendent pas au-devant des yeux ; téte courte 
et épaisse; queue cylindrique, de longueur médiocre, verticillée et fort yréle, ainsi que les membres. 


La conformation générale est assez remarquable, en raison de la gracilité 
des membres et de la queue relativement au tronc, qui est plutôt trapu. La 
tête a peu de longueur, elle est épaisse, bombée au niveau des orbites, d’où 
résulte une déclivité très-prononcée du museau, qui est court et arrondi. 

Les granulations des régions supérieures sont irrégulièrement polygonales, 
et les petits intervalles qu’elles laissent entre elles sont remplis par d’autres 
granulations d’un volume beaucoup moindre, triangulaires et disposées de 
facon à former une sorte de couronne autour de chacun des tubercules, qui 
sont en grand nombre, et non groupés en séries régulières. Sur la tête, ils 
sont plus petits que partout ailleurs, plats où un peu globuleux; sur le 
tronc, au contraire, leur partie moyenne est légèrement proéminente, et ceux 
des régions postérieures sont coniques. Il y en a sur les membres et sur la 
queue, où ils forment, dans chaque anneau, le rang antérieur, celui qui par 
la saillie qu'il présente rend apparente la disposition verticillée des écailles 
caudales. A la base de la queue, de chaque côté, on voit deux ou trois 
tubercules rapprochés et saillants. 

Le ventre est revêtu d’écailles polygonales et plus grandes que les granu- 
lations de la gorge, qui sont très-régulières et toutes de même dimension, 
excepté celles bien plus volumineuses des deux ou trois rangs situés immé- 
diatement derrière les plaques sous-labiales. Ces dernières sont au nombre 
de 21 à 25, en y comprenant la mentonnière, qui offre des dimensions 
médiocres. On en compte 24 à la lèvre supérieure séparées par la ros- 
trale; celle-ci est double, et chacune de ses moitiés est à peu près sem— 
blable à la plaque dont elle est suivie, si ce n’est qu’elle est un peu plus 
haute. Cette rostrale concourt, de chaque côté, avec la première, plaque 
de la lèvre supérieure et avec trois petites plaques nasales postérieures à 


482 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


circonscrire la narine, dont l’orifice est presque terminal. Les deux ou- 
vertures nasales sont petites et très-rapprochées l’une de l’autre. 

La pupille est verticale. Il n'y a point de pores pré-anaux ni fémoraux. 

La teinte générale, autant qu'on peut en juger, malgré la destruction 
presque complete de l’épiderme, parait être, en dessus, un brun peu foncé. 
Depuis la nuque jusqu'à l’origine de la queue, il y a cinq larges bandes trans 
versales plus sombres. On en voit de semblables, mais plus étroites, et qui 
sont par conséquent plus nombreuses sur la queue et sur les membres, et 
jusque sur les doigts. La gorge est vermiculée de petits traits bruns. Tout le 
reste des régions inférieures est d’un brun-jaune clair et uniforme. Il ny a 
point de taches ni de lignes sur la tête. 

L'énumération de tous les caractères qui précèdent ne laisse aucun doute 
sur leur valeur comme marques distinctives propres à éloigner cette espece 
jusqu'ici inédite de toutes celles que comprend le genre auquel elle ap- 
partient. ° 

Elle diffère, en effet, par sa conformation générale, la gracilité des mem- 
bres et de la queue, par la forme de la tête, par l'aspect mème des tubercuies 
et leur irrégularité, des espèces dites Gymn. de D'Orbiony, d’Arnoux et à 
bandes, qui sont celles dont elle s'éloigne le moins. 

La description qu’on vient de lire est faite d’apres trois individus parfai- 
tement semblables entre eux et rapportés par Aucher-Eloy de son voyage dans 
le Levant, et particulièrement dans la Perse : d’où le nom spécifique dont 
j'ai fait choix pour ces nouveaux Gymnodactyles. — Le plus grand est long 
de o"11 ainsi répartis : téte et tronc, 0"06, queue, 0" 05. 


XIV. — 8 bis. Grmnopacryce caspien, Gyrnodactylus caspius, Eichwald. 


Idem, Eichw., Zool. specialis Rossiæ et Polon., pars posterior, p. 181, et Fauna caspio-caucasia, 
1841, p. 91, tab. xv, fig. 4-2. — Uromastix fasciatus, Ménestriés, Catal. raisonné, n° 220. — 
Gymn. caspius, Eichwv., Catal. des Rept. du Mus. de Paris, p. 45. — 1d., Y., Répert. Erpét. 
génér., Dum. Bib., t. IX, p. 254 


Sur le dos, des écailles granuleuses entremélées de tubereules beaucoup plus grands, saillants, 
fortement carénés, ayant la forme de petites pyramides triangulaires et disposés en séries lon- 
gitudinales. assez régulières sur le dos et en verticilles sur la queue; des tubercules sur les 
membres; téte large; museau mousse et arrondi; des pores pré-anaux et fémoraux. 


La description très-complète donnée par M. Eichwald, et la figure jointe à 


ORDRE DES SAURIENS. — GECROTIENS. 483 


son texte, dispensent d'indications détaillées sur ce Gymnodactyle, dont je 
parle ici parce que le Musée de Paris en possède un très-bel exemplaire 
adressé de Saint-Pétersbourg par M. Ménestriés depuis la publication du 
t. I de l’Ærpét. génér. Je tiens d’ailleurs à relever les différences remarqua- 
bles qui le séparent du Geckotien que M. Rüppell a le premier fait connaître 
sous les noms de Stenodactylus scaber, et avec lequel différents zoologistes, 
et en particulier MM. Fitzinger (Syst, p. 93) et Gray (Catal., p. 175), le con- 
fondent. 

Si donc, nous les comparons lun à l’autre, nous voyons chez le Gymnod. 
caspien les particularités suivantes. 

1° La granulation du dos entre les tubercules est beaucoup moins fine et 
moins régulière; ces tubercules sont plus volumineux et plus espacés, et en 
outre, sur la ligne médiane du dos, il y en a de même forme, mais plus 
petits, disposés en rangée longitudinale. — 2° Les squames du ventre sont 
moins grandes et groupées de façon à former des lignes plus obliques. — 
3° La tète est plus large et le museau plus arrondi et plus mousse. — 4° La 
plaque mentonniere représente un triangle plus allongé, à sommet plus 
pointu, d’où résulte un écartement plus considérable des deux plaques entre 
lesquelles ce sommet pénètre. — 5° Les formes sont plus robustes; les mem- 
bres sont moins longs et moins grêles. — 6° Les pores, au lieu de n’occuper 
que la région pré-anale, s'étendent en outre sur chaque cuisse et forment 
ainsi une ligne courbe continue. — 7° Enfin, les régions supérieures portent 
des bandes en travers et non des lignes longitudinales. 


XV. — 8 ter. GymnoDacryre cocéonyx, Gymnodactylus coleonyx. Dum. 

Coleonyx elegans Gray (Anmals and magaz. of nat. hist. Sept. 1845, t. XVI, p. 462). — Gym- 
nodact. scapularis, À. Dum., Catal. des Rept. du Mus. de Paris, p. #5. — Id., Id., Répert. 
£Erpét. gén., Dum. Bib., t. IX, p. 254. 

PL xvir, fig. 6, l'animal entier, 6 a, sa main vue en dessous; 6 b, l'un des doigts; 6 c, région anale. 
Doigts à peu près cylindriques, mousses à leur extrémité, qui est munie de deux longues 

écailles latérales, un peu étroites, légèrement convexes, formant pour l'ongle qui est court une 


gaine où il peut se cacher entièrement, et complétée en dessus par une écaille moins longue. 


Cette conformation particulière des doigts suffit pour éloigner ce Gymno- 


484 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


dactyle de tous ceux que l’on connaît. C’est ce que j'avais indiqué dans notre 
Catalogue, où je l'ai désigné par les noms de Gymn. à scapulaire, en faisant 
observer qu'il pourrait être considéré comme le type d'un sous-genre. Ces 
noms ne doivent plus être conservés maintenant. Ceux de Coléonyx élégant 
que lui a donnés M. Gray, quelques mois après la publication de son Catal. 
où cet animal n’est pas mentionné, seraient admis dans ce Mémoire s’il n'y 
avait nécessité de laisser à ce Gecko la dénomination générique de Gymno- 
dactyle rappelant la grande division à laquelle il appartient. Nous le nom-— 
mons donc au Musée de Paris Gymn. coléonyx, où Coléonyx élégant, si on 
le considère comme le type d’une subdivision dans le genre Gymnodactyle. 

J'ai d’ailleurs constaté l'identité de notre espèce et de celle du Musée de 
Londres. Elle a été confirmée par M. Gray lui-même, car il a pu comparer 
la fig. 6, de la pl, xvir avec l'individu qui a servi a sa description, et dont la 
patrie est l'Amérique centrale, comme pour le nôtre. Celui-ci est sans doute 
plus ägé. C’est du moins ce que semble indiquer l'absence, sur la tête, des 
lignes concentriques noires visibles chez le sujet du Musée britanique et 
remplacées ici par une large bande blanche bordée de noir, qui dessine le 
contour de la région occipitale en s'étendant jusqu'aux yeux. 

J'ajouterai maintenant quelques détails pour compléter la description. 

La tête est volumineuse, longue et large en arrière. Le museau est coni- 
que. La plaque rostrale est triangulaire, et son sommet se prolonge un peu 
en arrière ; à droite comme à gauche, elle touche, par sa portion supérieure, 
aux deux plaques nasales qui circonscrivent l'orifice de la narine. On compte 
sur chaque moitié de la lèvre supérieure six plaques, dont la deuxième a 
beaucoup plus de longueur que toutes les autres. Le tronc est gros et les 
membres sont médiocrement robustes. La queue manque presque complé- 
tement sur notre exemplaire, mais nous voyons dans la description de 
M. Gray qu’elle est cylindrique et porte des anneaux formés par des tuber- 
cules sub-anguleux, dont le volume dépasse celui des écailles situées entre 
les verticilles. Elle est renflée en dessous près du cloaque et armée de 
chaque côté, à sa base, de gros tubercules. 

L’écaillure du tronc se compose de granulations fines et régulières, entre- 
mélées de nombreux tubercules un peu coniques, disposés en séries, ils sont 
plus petits et plus espacés sur la nuque et sur la tête que sur le dos; sur les 
reins, au contraire, leur nombre augmente. Ils sont assez abondants sur les 


ORDRE DES SAURIENS. — GECKOTIENS. 485 


membres postérieurs, tandis que l’écaillure des antérieurs est homogène et 
uniquement composée de petites squames un peu imbriquées. 

Les régions sous-maxillaire et gulaire sont couvertes de grains très-fins, au 
milieu desquels il s’en trouve quelques-uns plus volumineux, rassemblés 
de manière à former un petit groupe de forme irréguliere placé sur la ligne 
médiane, et ne dépassant pas en arrière le niveau de l'angle de la mâchoire 
inférieure. L’abdomen est revêtu d’écailles polygonales, un peu imbriquées, 
plus grandes et assez manifestement triangulaires à la région pré-anale, qui 
porte une série angulaire de pores. ; 

Sur un fond brun-orisâtre, trois larges bandes d’un brun foncé occupent 
en dessus presque toute la longueur du corps, car elles ne laissent entre elles 
que des intervalles étroits couverts par la teinte du fond. Sur le cou, il y a 
une tache semblable aux bandes : elle se termine, en arrière, par un pro- 
longement sur chacune des épaules, et en envoie à la région antérieure 
deux autres qui s'étendent sur les côtés de la tête, dont le dessus est orné 
d’une bande noirâtre en fer à cheval. Entre cette bange et les deux prolon- 
gements antérieurs de la tache du cou que je viens de décrire, la teinte grise 
du fond apparaît sous forme d’une bande de même forme que celle en fer 
à cheval et de nuance brune qui lui est concentrique. — J'ai déjà signalé 
la différence que présente, sous ce rapport, le spécimen du Musée de Lon- 
dres, chez lequel cette bande claire à bords foncés est remplacée par plu- 
sieurs lignes noires, ce qui, suivant M. Gray, indiquerait que l'animal qui 
lui a servi de type est plus jeune que le nôtre. — A la naissance de la queue, 
dont il ne reste qu'un tronçon, il y a une tache transversale semblable à 
celle du dos. — Les parties inférieures sont d’un gris jaunâtre uniforme. 

La longueur, depuis l'extrémité du museau jusqu’à la racine de la queue, 
est de 0"09, ainsi répartis : tête et cou, 0"04, tronc, 0" 05 ; queue mutilée. 

C’est de M. Arthur Morelet que le Muséum a reçu ce curieux Gecko. Il l’a 
recueilli dans la province du Peten, pendant l'important voyage qu’il a accom- 
pli à travers les contrées si peu explorées de l'Amérique centrale, d’où pro- 
vient également l'individu décrit par M. Gray !. 

1. Aux Gymnodactyles nouveaux inconnus à Paris, il faut ajouter les suivants, décrits par M. Jerdon 
Catal. of Rept. inhabiting the peninsula of India (Journ. of the asiat. soc. of Bengal, 1853, 


t. XXII, p. 469 et suiv.) : G. malabaricus, littoralis, mysoriensis. — Nous ne connaissons pas non 
plus d’autres Geckotiens signalés par le même zoologiste dans ce Journ., p. 467 et 468. I] les nomme 


AROHIVES DU MusÉuM. T. VIII. 62 


486 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


VII. GENRE STÉNODACTYLE. STEVODACTILUS. FiITZ. 
PI. xvin, fig. 45, 16 et 16 a. 


Les détails dans lesquels je suis entré en commencant la révision du genre 
Gymnodactyle ont montré le lien qui, dans les méthodes de différents z00- 
logistes, réunit tous les Geckos à doigts non dilatés, c’est-à-dire ceux que les 
auteurs de l’Erpét. génér. ont décrits sous les noms ‘de Gymnodactyles et de 
Sténodactyles, et qui, par conséquent, diffèrent beaucoup, par leur genre 
de vie, des autres Geckotiens. 

Le genre Sténodactyle, tel qu'on peut l’admettre dans les limites étroites 
que M. Fitzinger d’abord, puis mon père et Bibron lui ont assignées, est très- 
bien caractérisé par les granulations de la face inférieure des doigts et par 
les dentelures de leurs bords indiquant des animaux fouisseurs!. 11 s'éloigne 
d’une façon notable des Gymnodactyles, dont tous les doigts, sans dentelures 
latérales, sont munis en dessous d'écailles transversales. En outre, le cin- 
quième, chez les Sténodactyles, n’est pas versatile, ce qui s’oppose à ce que, 
comme les précédents, ils puissent grimper sur les arbres. 

M. Fitzinger, dans son Syst, place à la suite du genre Stérodactyle, le 
genre Æublepharis, Gr., dont le type £ubl. Hardwicki, Gr. est inconnu au 
Musée de Paris, et qui paraît se rapprocher plus des Gymnodactyles que des 
espèces comprises dans le genre dont nous avons maintenant à nous occuper. 
Les doigts, en effet, chez l’£ublepharis, ne sont ni granuleux en dessous, ni 
dentelés sur leurs.bords ; leur face inférieure, au contraire, est protégée par 
des lamelles transversales. Aussi M. Gray place-til ce genre à la suite des 
Naultinus et avant son genre Homonota, qui a pour type le Gymnodact. de 
Gaudichaud, Dum. Bib. 

Outre le Stén. tacheté, on en connaît deux autres très-distincts : l’un de 


Hemidact. sub-triedrus, n. spec.? (A. triedrus, var.?), Hem. punctatus, Homonota fasciata. — 
Dans ce même vol., p. 646, M. Blyth mentionne un autre Hémidact. indien : Leiurus Berdmorei. 
— Enfin, parmi les nouveaux Geckos, il y a (Proc. Philad., mars 1852) Hemidact. angulatus Hallow. 
de la côte occident. d'Afr. et Pachydact. tristis Hallow. (même Recueil, juin 1854) de Liberia. 

4. Dans un Mém. (Revue de zool., A851, p. 479) où j'ai décrit le Sténodact. queue-cerclée, dont 
il est question plus loin, j'ai cherché à montrer par la plupart des exemples connus, la corrélation 
remarquable qui existe non-seulement chez les Sauriens, mais chez certains insectes, entre la présence 
de dentelures sur le bord des doigts et le genre de vie, les animaux ainsi conformés étant tous plus ou 
moins fouisseurs. 


ORDRE DES SAURIENS. — GECKOTIENS. 487 


l'Afrique du Sud, inscrit par M. Smith sous les noms de S4. garrulus, etl'au- 
tre, du Sénégal, que j'ai nommé $t. caudicinctus. 

Un troisième (St. mauritanicus) recueilli en Algérie, décrit et figuré 
par M. Guichenot, dans l£rpétologie de cette contrée, ressemble beaucoup à 
l'espèce type (Sr. e/egans, Fitz., ou S. guttatus, Cuv.). 

M. Eichwald (Waturhist. Bemerkungen über Algier, und den Atlas in 
Nouv. Mém. de la Soc. impér. des natural. de Moscou, t. IX, 1851, p. 419) 
dit en parlant du 54. tacheté, qui est compris parmi les animaux qu'il décrit 
comme vivant en Algérie, que probablement il y a identité entre ce Gecko- 
tien et le S£. mauritanique. Ya distinction est, en effet, fort difficile à établir, 
tant les analogies sont frappantes. La comparaison, d'ailleurs, ne peut pas 
être complète sous tous les rapports, avec le type égyptien, qui est unique 
au Musée de Paris, et dont les couleurs sont fort altérées. 


XVI. — 1 bis. STÉNODACTYLE MAURITANIQUE, Slenod. mauritanicus, Guich. 
Idem, Guich., Explor. scientif. de l'Algérie, Rept., p. 5, pl. 1, fig. 4 et fig. a, b, c, d. 


Les différences caractéristiques se remarquent particulièrement, comme 
le fait observer le zoologiste qui a, le premier, décrit cette espèce, dans la 
disposition des couleurs. Voici les détails qu’il a donnés à ce sujet : 

« Le dessus de la tête, dit-il, est d’un gris ardoisé marqué de points pâles 
et de traits diversement disposés sur le crâne; le corps et la queue présen- 
tent un gris foncé qui passe au vert fauve sur la région dorsale, avec de très- 
larges bandes brunes transversales et des gouttelettes jaunes apparaissant 
sur la ligne médiane de la queue sous la forme de grandes taches rondes et 
séparées de cette dernière couleur. Une teinte d’un gris fauve règne sur les 
régions inférieures, et les membres, dans toute leur étendue, sont semés, sur 
un fond grisätre, de taches ou traits d’un bleu pur. » 

Le Musée possède les trois individus qui ont servi pour cette description. 
Ils ont été pris à Oran par M. Guichenot et par MM. Levaillant et Bravais. 

Un nouvel examen d’un spécimen envoyé d’Afrique par M. Botta, nous 
montre son analogie parfaite avec le S. tacheté, dont nous rapprochons éga- 
lement deux exemplaires récemment reçus d'Algérie, par les soins de M. le 
général Daumas. — Il n’y a pas de différence notable entre cette espèce et 
un sujet qui porte pour renseignement qu'il a été recueilli en Australie, sur 


488 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


les bords de la Baie des chiens marins. Cependant, en raison de l'identité 
spécifique incontestable de ce Geckotien et du 57. tacheté, je crains que cette 
indication ne soit inexacte. 


XVII. — 1 er. STÉNODACTYLE BABILLARD, Stenodactylus garrulus, Smith. 


Idem, Smith, Zlustr. of the <ool. of South Afr. Appendir, p. 6. — Id., Catal. des Rept. du 
Musée de Paris, p. #7. — Id., Répert., Erpét. génér., Dum., Bib., t. IX, p. 255. 


Tête fort courte, large, bombée, à museau obtus et très-déclive; ouverture de la bouche peu 
considérable; sept plaques à la lèvre supérieure de chaque côté de la rostrale et sept à la lèvre 
inférieure de chaque côté de la mentonnière; membres trapus et robustes; queue courte, conique 
et assez volumineuse. 


Cet ensemble de caractères permet très-facilement de distinguer cette 
espèce du Sténodactyle tacheté, qui a la tête plus longue, le museau moins 
court, moins obtus, beaucoup moins déclive, l'ouverture de la bouche 
plus considérable et qui, par suite, porte un plus grand nombre de plaques 
labiales, car on en compte douze de chaque côté de la rostrale, comme de 
chaque côté de la mentonnière. Enfin, les membres sont proportionnelle- 
ment un peu plus longs et plus déliés que chez le Stér. babillard, puis la 
queue est plus grêle et légèrement plus allongée. 

On peut ajouter, pour compléter la description de cette espèce nouvelle, 
que les régions supérieures sont couvertes de petites granulations plus fines 
encore sur la tête que sur le dos; il en est de même pour celles de la gorge, 
qui sont inférieures en volume à celles du ventre, où déjà elles ont un dia- 
mètre trés-peu considérable. La queue est simplement granuleuse dans toute 
son étendue, en dessus et en dessous. Sur les côtés du cou, la peau est lâche 
et se gonfle à la volonté de l'animal. 

Les couleurs de notre spécimen sont un peu altérées par l’action de l’al- 
cool; on y retrouve pourtant des traces du système de coloration que 
M. Smith décrit ainsi : 

Les parties supérieures et latérales, le dos, les flancs et la queue sont d’une 
couleur orange pâle; près du cou, le dos est varié de lignes transversales 
étroites et ondulées, d’un rouge brunûtre ; le reste du dos est bigarré de pe- 
tites taches irrégulières de la même nuance. La queue est tachetée de rouge- 
brun ; les régions inférieures sont d’un blanc jaunûtre. 


ORDRE DES SAURIENS. — GECKOTIENS. 489 


M. Smith donne les détails suivants sur les mœurs bizarres de cette jolie 
petite espèce : « Le Sténodactyle babillard, dit-il, habite les contrées sablon- 
neuses de l'Afrique australe. Il vit en troupes et habite de petits terriers 
presque perpendiculaires. 11 cherche probablement sa nourriture pendant la 
nuit; du moins, pendant le jour, je n'ai jamais vu que sa tête au-dessus du 
sol; on peut alors, dans les localités où on le rencontre, en voir un grand 
nombre d'individus qui regardent, réfugiés dans leur cachette, en produi- 
sant chacun un cri aigu, comme cAik-chik; et la multitude d'animaux se 
livrant ensemble à cette occupation est telle, et le bruit qui en résulte est si 
désagréable, que le voyageur est forcé de changer ses quartiers. » 


XVIIL. — 1 qualer. STÉNODACTYLE QUEUFE-CERCLÉE, Slenodactylus 
caudicinctus, À. Dum. 


PI. xvur, fig. 45, un des doigts vu en dessous. 


Idem, A. Dum., Cat. des Rept. du Mus. de Paris, P. 48. — Jd., Revue de zool., Oct. 1851, no 10, 
P. #79, pl. xur. — 7d., Répert., Erpét. génér., Dum., Bib., t. IX, p. 255. 


Tubercules nombreux, semés avec régularité au milieu de la granulation générale des parties 
supérieures; queue robuste, entourée, dans toute sa longueur, de larges anneaux très-réguliers, 
qui sont armés en dessus de tubercules volumineux. 


Ces caractères suffisent pour établir une distinction tranchée entre ce Sté- 
nodactyle et ses congénères, car il est le seul dont l’écaillure ne soit pas 
homogène et qui, par les verticilles tuberculeux de la queuë, ait une certaine 
analogie avec les Iguaniens nommés, en raison de cette particularité, Oplures, 
Uromastyx, etc. 

Les formes sont lourdes. La tète est volumineuse, large en arrière, assez 
allongée, à museau conique. La queue renflée à la partie moyenne s’amincit 
rapidement vers sa pointe. Outre sa grosseur qui est assez considérable, elle 
est longue, car elle n’a que 0"o10 de moins que le tronc. — Les membres 
sont robustes et les doigts granuleux en dessous et dentelés sur leurs bords, 
comme chez tous les Sténodactyles. Les cuisses et les jambes portent en dessus 
des tubercules qui manquent aux membres antérieurs. 

Il y a, sur la région pré-anale, une rangée de pores. 

Sur les parties latérales du dos et du cou, les tubercules sont réunis trois à 
trois : un volumineux au milieu, bordé, de chaque côté, par un autre tuber- 


#90 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


cule plus petit qui lui est adhérent. Sur la région médiane, ils sont isolés. A 
la face supérieure de la tête, ils sont plus serrés que partout ailleurs, et sur les 
verticilles de la queue, plus saillants que dans aucun autre point. 

La gorge est recouverte de petites squames juxtaposées régulières, presque 
circulaires. On en voit cependant quelques-unes plus grandes en avant ; il y 
en a deux, en effet, qui bordent la mentonnière et qui sont elles-mêmes sui- 
vies de deux autres d'une dimension un peu moindre. En dehors de chacune 
des plaques antérieures de ce petit groupe formé par les quatre que je viens de 
signaler, on en trouve, le long du bord inférieur de la mächoire, une rangée 
bientôt confondue avec les autres pièces du pavé granuliforme environnant, 
mais dont les cinq ou six premieres, de moins en moins grandes, l’emportent 
toutes cependant par leur volume sur celles qui les entourent. Les écailles 
du ventre et de la région sous-caudale ont des dimensions plus considérables 
que celles de la gorge; elles sont faiblement imbriquées et arrondies à leur 
bord postérieur. — De chaque côté de la plaque rostrale, qui est dilatée en 
travers, et dont le bord supérieur est un peu ondulé, il y a douze labiales. 

La teinte générale est un brun grisâtre tirant sur la couleur lilas, orné en 
dessus de trois grandes taches d’un brun violacé. La premiere, en forme de 
fer à cheval, commence, de chaque côté, derrière l'œilet s’arrondit sur l’oc- 
ciput. La deuxième, à peu près quadrilatère, couvre les épaules. La troisième 
a la forme d’un large triangle, dont la base concave se termine en avant par 
deux prologements pointus, qui s’avancent sur les flancs, et son sommet très- 
aigu s'arrête sur la ligne médiane, au niveau de la naissance des membres 
postérieurs. Sur la queue, il y a quatre demi-anneaux de la même nuance 
que les taches, et le dernier se confond en partie avec le troisième. En des- 
sous, la couleur est partout un brun grisâtre uniforme d’une teinte plus claire 
que celle des régions supérieures. 

Outre ces divers caractères, qui établissent des différences si tranchées 
avec les autres espèces du même genre, il faut encore citer la grande taille 
de ce Gecko, car il les dépasse toutes. Sa longueur totale est de o" 155 ainsi 
répartis : tête, 0" 025, tronc, 0"070, queue, 0" 060. 

Le Muséum ne possède qu’un seul spécimen type de cette espèce nouvelle. 
1l est originaire du Sénégal, et dans un très-bon état de conservation. 


ORDRE DES SAURIENS. — VARANIENS. 491 


QUATRIÈME FAMILLE : VARANIENS OU PLATYNOTES. 


Les Reptiles réunis sous le nom de Varans forment une famille fort natu- 
relle, qu’il est aussi facile d'isoler du reste des Sauriens que les trois familles 
précédentes. Elle comprend, en effet, des Reptiles de taille assez grande, très- 
nettement caractérisés par leur écaillure composée de granulations tuber- 
culeuses semblables sur toute la surface du corps, et par la conformation de 
leur langue charnue, longue, protractile, profondément bifide et engainée 
dans un fourreau. C’est cette dernière particularité que Wagler a voulu dési- 
gner, quand il a fait usage de la dénomination de Thecoglossæ (langue dans 
une gaine). — Mon père a exposé dans le t. III de l’Ærpét. génér., l’histo- 
rique de la classification de cette famille. Je dois me borner à rappeler ici 
les nouveaux travaux sur ce sujet. — M. Fitzinger (Syst. 1843), a modifié 
son classement de 1826. Partageant tous les Reptiles en 5 grandes séries : 
AmeryGLossæ, Fitz., Leprocrossæ, Fitz. (Wiegm.), Tesruniwara, Oppel, 
Drpxoa, Leuckart, et Raizoponra, Fitz., c'est dans la deuxième que sont intro- 
duits les 7'hécoglosses, qui constituent une première tribu dans la section 
(dite des P/éodontes), placée elle-même en tête de l’ordre des Sauriens. 

Cette tribu des Thécoglosses est formée par la réunion de quatre familles. 
La première ( Palæosauri) ne comprend que des genres fossiles; dans la qua- 
trième, on trouve les Améivas et quelques groupes voisins réunis sous le nom 
de Podinemcæ. C’est à la troisième (Pobrdædali) que les vrais Varans sont 
rapportés. La deuxième enfin (Æelodermata) ne se compose que d’un seul 
genre, celui que Wiegmann a établi sous le nom de Heloderma. 

Avant d'étudier les Varans proprement dits, j'ai à mentionner les recher- 
ches récentes sur l’Héloderme, entreprises par M. Troschel qui, en faisant 
connaitre avec un assez grand nombre de détails la structure de ce Reptile 
presque inconnu des naturalistes jusqu’à ces derniers temps, a jeté un nou- 
veau Jour sur son histoire, et a montré ses véritables affinités zoologiques 
(Ueber Heloderma horridum, Troschel's Archiv. fur naturgeschichte, 1853, 
19° année, £ I, p. 294, pl. xu1 und xiv). 

Ce Saurien, que le Musée de Berlin a longtemps possédé seul, et qui fut 
primitivement décrit et figuré par Wiegmann, n'avait jamais été mentionné 
depuis, que d’après le dessin et le texte du célèbre naturaliste prussien. Le 
Musée Britannique cependant en possède aujourd’hui deux individus, l’un 


492 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


adulte et l'autre plus jeune. La langue malheureusement n’a pu être étudiée, 
et M. Gray a dù forcément se borner à reproduire les indications fournies 
par l’Erpét. du Mexique, en considérant ce lézard, le seul que renferme le 
genre unique Héloderme, comme type, dans son Cat. of Liz., de la famille 
des Hélodermides, qu'il place à la suite de celle des Monitorides (Varans) 
laquelle, dans son Système, est en tête de la tribu des Cyclosaures, qu’il con- 
sidère comme devant être la première du sous-ordre des LEPrOGLossEs. 

L'animal que M. Troschel a examiné est en assez mauvais état sous cer- 
tains rapports seulement, et il est conservé dans l’alcool au riche Musée de 
Bonn. Ce zoologiste a constaté son identité spécifique avec l’Héloderme 
hérisse, Wiegm. 

Beaucoup de circonstances importantes à noter relativement au squelette, 
sont signalées dans son Mémoire, mais je dois m'en tenir dans cette analyse 
aux faits les plus saillants. 

Celui qu’il faut signaler tout d’abord est relatif à la conformation de la 
langue qui, un peu bifide en avant, il estvrai, mais beaucoup moins que ne 
l'est celle des Varans, ne peut pas, comme chez ceux-ci, rentrer ‘dans une 
gaine ou fourreau membraneux. Elle n’est longue que de 0"038 (la tête me- 
surant 0"090), et chacune de ses pointes y est comprise pour 0"O10. 

Sa surface, loin d’être molle et charnue, est recouverte de papilles écail- 
leuses assez grandes à la base de l'organe, mais qui diminuent insensiblement 
en avant, de sorte que les deux pointes sont presque lisses. 

Voici d’ailleurs les conclusions que M. Troschel tire de l’étude des parties 
dont il a pu faire un examen suffisamment approfondi. 

« Si maintenant, dit-il, nous nous demandons quelle est la véritable place 
de l’Héloderme, c’est surtout la forme de la langue qui nous guidera pour 
notre réponse, car cet organe, dans tous les systèmes récents de classification 
des Sauriens, est considéré comme l’un des plus importants. Fort heureuse- 
ment, il a été conservé dans notre exemplaire, tandis qu’il n’a pu être étudié 
par M. Wiegmann qui, d’après la description de Hernandez, où la langue est 
désignée comme protractile, large et bifide, a rangé ce Lézard parmi ses fis- 
silingues, et c’est seulement cette description qui le porte à conclure qu’elle 
peut se retirer dans une gaîne !, Nous avons dit qu'il n'y a pas trace de ce 


4. Je ferai observer qu’on peut, avec M. C. Ranzani (de Tupinambididus, 1836, p. 21), s'étonner 


ORDRE DES SAURIENS. — VARANIENS. 493 


fourreau. La langue, en outre, dans sa conformation générale, n’est pas 
semblable à celle des Varans, tandis qu’elle présente une grande ressemblance 
avec celle des brevilingues de Wiegmann, et surtout avec celle des Reptiles 
compris dans la division de ce groupe où il décrit cet organe comme oblong, 
bifide et écailleux, division dont il forme une famille spéciale comprenant les 
Lézards proprement dits dans l'ordre des Sauriens. » 

« Les apparences extérieures ne s'opposent pas à ce que l'Héloderme soit 
placé dans la famille des Lacertiens, Dum. Bib., et même la forme quadrila- 
térale des écailles du ventre est un caractère qui confirme cette classification. » 

«Un seul doute peut maintenant s'élever. Ce genre doit-il prendre place 
dans la famille même des Lacertiens, ou ne pourrait-il pas devenir le type 
d'une famille voisine? Le squelette diffère certainement, sous bien des rap- 
ports, de celui des Lézards propres, mais comme il en est probablement de 
même pour plusieurs autres genres considérés cependant comme peu éloi- 
gnés les uns des autres, je n'hésite pas à ranger l'Héloderme dans cette famille 
des Lacertiens, car il présente la plupart des caracteres que MM. Duméril et 
Bibron ont employés pour en tracer la délimitation dans l’ordre des Sau- 
riens. » (Traduction inédite de M. Lobligeois.) 

Je reviens aux Varans proprement dits. Je dois d’abord rappeler un savant 
travail de M. Ranzani, publié en 1836, dans la même année que le t. IL de 
l'£rpét. génér., où il n’a pas pu être cité. Cet habile zoologiste y a très-bien 
indiqué leurs véritables affinités, après avoir discuté les modifications suc- 
cessives que leur classification avait subies jusqu'à cette époque. 

Quant aux divisions et subdivisions ultérieures proposées par MM. Fitzin- 
ger et Gray, ainsi que pour les derniers travaux de M. Schlegel sur ce sujet, 
je me bornerai à en présenter un court résumé. 

Voici le prodrome de M. Fitzinger (Syst. Rept., p. 19), et dans lequel 
le mot f’aranus, employé d'abord par Merrem, ne se retrouve plus : 


Fam. 3. POLYDÆDALI. 3 Gen. PozyoÆnazus Wagl. (As. Africa) : Polydædalus 

1 Gen. Hyprosaurus Wagl. : 2 sub-gen. a Cylindrurus Filz. capensis Wagl. , 

(Australia) : Odatria puncla'u Gray: b Hydrosaurus Wagl. 4 Gen. Psammosaurus Fitz. (As. Afr.): Psammosaurus gri- 
Asia, Austr. : Hydros. bivitlatus Was. seus Fitz. 

2 Gen. EuprerlosauRus Filz. : 3 sub-gen a Pantherosaurus 5. Gen. Pacaysaurus (Afr.) : Po/ydædalus albigularis Wagl. 
Fitz. (Austr.) : Mydros. Gouldii Gr.; b Agalmatosaurus Fitz. 6 Gen. Raiopryon Filz. (Afr.): Varanus ocellatus Rüppell. 
(Asia): Varanus Timoriensis Dum. Bib.; c Euprepiosaurus 7 Gen. Psammoscopus Fitz. (Asia): Varanus Picquoli Du. 
Fitz. (Austr.) : Varanus chlorostigma Dum. Bib. et Bib. 


que Wiegmann et Wagler, sur une si vague indication qu'il leur avait été imposs'ble de vérifier, aient 
fait de ce Reptile un Thécoglosse. Aug. D. 
ARCHIVES DU Museum. T. VIII. = 63 


494 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


On doit beaucoup regretter que le savant zoologiste de Vienne n'ait pas 
encore fait pour toute la classe des Reptiles un travail semblable à celui qu'il 
a déjà publié sur la première série, celle des Amblyglosses. On y trouve- 
rait l’énumération des caractères sur lesquels il s’est appuyé pour diviser 
le groupe des Varaniens en 7 genres et en 5 sous-genres, et je n'aurais pas à 
m'en tenir à ce simple énoncé malheureusement insuffisant pour permettre 
d'apprécier la valeur de cet arrangement systématique. 

M. Gray (Cat. of Liz., p. 6) partage la famille (Mowirorinx) en deux 
groupes : 

I. M. à queue ronde, sans crête en dessus (terrestres) : 2 genres. 

IT. M. à queue surmontée d’une carène comprimée formée par deux rangs 
d’écailles (aquatiques) : à genres. 

On compte dans ces différents genres vingt-trois espèces, onze de plus que 
les douze qui étaient connues à l’époque de la publication de l'Ærpét. génér. 
J'en présente ici la liste en désignant par des caractères italiques celles qui 
ne sont pas mentionnées dans ce dernier ouvrage. 


Gen. 1. Psammosaurus Fitz. U. lunatus Gr. 
Ps. scincus Gr. (terrestre ). U. ornatus Gr. 
Ps.? caspicus Eichw. U. Dumerilii Müll. 
U. rudicollis Gr. 
Gen. 2. OpaTriA Gr. U. nebulosus Gr. (Cuv.). 
0. punctuta Gr. 
0. ocellata Gr. Gen. 6. Moxiron ( Cuv.) Gr. 


M. niloticas Gr. ( Hasselq.): 


0: timoriensis Gr. È ; 
M. dracæna Gr. (Linn.), (Tup. bengalensis Daud.). 


Gen. 3, REGENIA Gr. M. Gouldii Sc]. 
R. albogularis Gr, (Daud.). M. chlorostigma Cuy. 
ECO E MENU Gen. 7, Hyorosaunus Wagl. 
Gen. 4. EwpacusiA Gr. H. varius Gr. 
E. flavescens Gr. (V. Picquotii Dum. Bib.). H. Bellii Dum. Bib. 
H. giganteus Gr. 
Gen. 5. Uaranus part. Merr. H. salvator, Gr. (Tup. bivittatus Kuhl.). 
U. heraldicus Gr. H. prasinus Müll. 


Les divisions et subdivisions établies dans un genre si homogène et si par- 
faitement naturel que l’est celui des Varans, sont toutes plus ou moins systé- 
matiques et artificielles. Elles tendent, sans motifs suffisants, à faire consi- 
dérer comme appartenant à divers genres des animaux qui n’offrent réelle- 
ment entre eux que des différences spécifiques. Aussi M. Schlegel qui, dans 
son Essai sur la physionomie des Serpents, a manifesté un éloignement 
extrème pour l'adoption des coupes plus ou moins nombreuses proposées 
par ses devanciers, s'est-il montré fidèle à ses habitudes comme zoologiste, 
en n'admettant qu'un seul genre, celui des Monitors, dans l'explication mé- 


ORDRE DES SAURIENS. — VARANIENS. 495 


thodique et savante qu'il a donnée des figures publiées par lui (4bbildungen 
neuer oder unvollstandig bekannter amphibien, 1833-44). 

En laissant de côté la différence de dénomination générique sur laquelle il 
est inutile d’insister, on voit qu'il y a conformité de vues entre ce naturaliste 
et les auteurs de l’Zrpet. génér. touchant l’analogie extrême qui se remarque 
entre les diverses espèces. 

Il y a néanmoins divergence relativement à la division établie dans ce 
dernier ouvrage d’après la forme de la queue , et qui consiste à ne considérer 
comme essentiellement terrestres,"que les 7. du désert et de Timor, chez 
lesquels elle est cylindrique, et comme aquatiques tous ceux où elle est 
comprimée. 

« C’est par erreur, dit M. Schlegel, qu’on regarde ces derniers comme ap- 
pelés à vivre dans les eaux et qu'on tient pour terrestres les Varans à queue 
ronde. Le fait, vrai en général, souffre ici des exceptions. C’est ainsi que le 
Monitor exanthematicus (F. ocellatus, albigularis et Picquotii, voir plus loin 
l'analyse méthodique du groupe tel qu'il l’a établi) ne va jamais à l’eau, quoi- 
qu'il ait la queue comprimée ; d’un autre côté, elle est tout à fait ronde chez 
le Monitor Timoriensis, qui a non-seulement la conformation, mais jusqu’à 
la couleur des Varans aquatiques. » 

Celui-ci, cependant, tant qu’on n'aura pas la preuve positive du contraire, 
semble devoir être rapproché du /. arenarius, dont il doit avoir les mœurs 
et les habitudes. 

« Quant au Monitor prasinus, ajoute M. Schlegel, sa queue plus haute que 
large et sans crête, ses formes sveltes, ainsi que sa belle couleur verte, indi- 
quent bien qu'il fait surtout des bois son habitation ordinaire. » 

Je crois devoir présenter ici les faits suivants {rapportés par le même natu- 
raliste, car ils compléteront les détails que les auteurs de l’Ærpét. génér. ont 
donnés sur les mœurs intéressantes de ces grands Sauriens qui peuvent arri- 
ver à une taille de 2" 5o et même un peu au delà. Sans être aussi redoutables, 
il est vrai, que des Crocodiles de même dimension, ils déploient cependant 
une force et une agilité extrêmes dans la poursuite de leur proie. 

« La plupart des espèces, lisons-nous dans le texte allemand du z0olo- 
giste de Leyde, sont positivement amphibies, puisqu'elles ont été observées 
tantôt dans les lieux secs, tantôt dans les eaux. Il y en a peu qui habitent les 
sables et les déserts où elles vivent dans des trous ; celles-ci ne vont jamais 


496 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM, 


dans le voisinage des eaux et ne montent jamais sur les arbres. Elles se 
signalent surtout par leurs couleurs pâles. » 

« Les belles espèces souvent si bien peintes, habitent presque toutes le 
bord des rivières ou même les côtes maritimes, mais parfois au si on les a 
trouvées au milieu des forêts presque inexplorées et loin des eaux douces 
ou salées. Elles grimpent avec une grande légéreté sur les buissons et 
sur les arbres, nagent tres-habilement et poursuivent ainsi dans les eaux, 
comme sur la terre, leur proie qui consiste en mammiferes, en oiseaux 
et insectes, ou bien en animaux aquatiques, tels que batraciens, pois- 
sons et crustacés. On les voit souvent guetter sur le rivage et saisir les 
animaux rejetés par la mer. Il n’est pas rare qu'ils approchent des demeures 
de l'homme, pour dévorer toute sorte d’ordures et des débris d'animaux. 
Comme ils recherchent avec ardeur les oiseaux, ils se glissent jusque dans 
les poulaillers et deviennent ainsi les ennemis redoutables des volailles do- 
mestiques. Ils sont eux-mêmes fréquemment attaqués par les crocodiles. » 

Voici la liste des Varans admis par M. Schlegel; ils sont au nombre de 
quatorze, dont cinq, signalés par des caractères italiques, ont été décrits 
depuis la publication de l Zrpét. génér. Des espèces inscrites dans cet onvrage 
comme distinctes (/ar. ocellatus, Picquotii, albigularis et Bellü) ne repré- 
sentent, selon le zoologiste hollandais, que de simples variétés. 


Gen. MONITOR. 8. M. chlorostigma { Cuv.}. 


9. M. elegans Schl. 


1. M. scincus Gr. (Merr.). 
2. M. exauthematicus Schl. 
Varielaltes : 


a. M. exanthematicus Schl. — Varanus ocellatus Rüpp. 


Afr. sept. 


b. M. exauthem.: indicus Schl. — M. flavescens Gr. 


(V. Picquotii D B). 


€. M. exanthem : capensis Schl.—Tup. albignlaris Daud. 


3. M inornatus Schl. 

4. M tristis Schl. (Odatria punctalä Gr?) 

5. M. Timoriensis Gr, 

6. M. Cepedianus Schl. (Tup. indicus, — guttatus, — 
hengalensis Daud.). 

7. M. nebulatus Gr. (Cuw.). 


Varielutes : 
a. M. Niloticus Cuv. (Hasselq.). 
b. M. Senegalensis Schl (Tup. stellatus Daud.). 
€. M. capensis Schl. (Tup. ornatus Daud, — Lacerta 
capensis Sparmann.). 
10. M. bivitiatus Cuv. 
Varietales : 
a. M. Javanicus Schl. 
b. M. Celebensis Schl. 
€. M. Philippensis Schl. 
19. M. varius Gr, (Shaw.). (Var. varius et Var. Bell D. B.1. 
12. M. Gouldii Schl. 
43. M. Dumerilii S. Müll. et Schl. 
14. M. prasinus S. Müll. et Schl. 


Parmi les cinq espèces qu'il faut mentionner ici comme nouvelles, il y en 
a deux seulement au Musée de Paris : c'est le l’ar. de Gould, Schl., qui 
prend rang après le Jar. bigarré (n° 9 his) et le Fur. sombre (Mon. tristis), 
Schl., dont M. Gray admet l'identité avec celui qu'il a nommé Odatria punc- 
tata, identité que M. Schlegel lui-même considère comme probable. 

La place naturelle de ce second Varan est indiquée par la forme de la 


ORDRE DES SAURIENS. — VARANIENS. 497 


queue peu comprimée; c’est donc probablement, ainsi que les /ar. du désert 
et de Timor, un Saurien, dont les habitudes sont celles d’un animal terrestre. 


XIX. — 2 bis. VARAN PONCTUÉ, V’aranus punctatus, Dum. 


Odatria punctata, Gray, Ann. nat. hist., t. II, p. 394; Grey's Trav. Austr., t. Il, p. 422; Cat. of 
Liz., p. 7, et Zoo!. of the voyage of Erebus and Terror, P. 2, pl. r.— Monitor tristis, Schlegel? 
Abbildungen neuer Amphib., p.13. — Faran ponctué, Cat. des Rept. du Mus. de Paris, 
p.49. — 1d., Répert.in Erpét. génér., Dum. et Bib., t. IX, p. 256. 


Téle petite; ouverture des narines allongée, presque à égale distance de l'angle antérieur de 
l'œil et de l'extrémité du museau, qui est légèrement oblus; queue à peine comprimée, à écailles 
épineuses et verticillées, mais sans créte semblable à celle des l’arans aquatiques et portant, 
de chaque côté de sa base, un petit amas d’écailles épineuses peut-être spéciales aux mâles. 


Les écailles sus-orbitaires sont granuleuses, égales entre elles ; à Ja gorge et 
au thorax, elles sont plus petites qu’au ventre, où elles sont deux fois aussi 
longues que larges. 

Le système de coloration de l’exemplaire unique du Musée de Paris est 
trés-sombre, comme l’est celui du type d’après lequel M. Schlegel a établi 
l'espèce nommée par lui Monitor tristis. La description qu'il en donne con= 
vient à notre spécimen, car on peut dire, de même, que sa teinte générale est 
un brun noirâtre, qui passe tout à fait au noir sur la queue, dont la base est, 
ainsi que le dos et les pattes, ornée d’un petit nombre de taches jaunâtres, 
éteintes. Le ventre est beaucoup moins foncé, mais il est traversé par des 
bandes obscures. Les couleurs, au reste, peuvent être plus claires ; on en a la 
preuve par les détails suivants empruntés à la description de M. Gray, qui la 
donne comme se rapportant plus spécialement à l’âge adulte. D'un vert olive, 
dit-il, avec des lignes noires étroites, réticulées, dont les entre-croisements 
limitent des espaces de forme hexagonale ; tête, membres et queue noiràtres, 
portant des lignes transversales foncées et un petit nombre de taches d’une 
nuance plus vive. — Le Musée de Londres renferme, en outre, deux jeunes 
individus, l’un desséché, noirâtre, avec un rang transversal de taches ocellées, 
l’autre conservé dans la liqueur, et d’un vert sombre, relevé par des anneaux 
blancs disposés en travers sur le dos ; la tête est finement piquetée de blane, 
ainsi que les reins. Un très-jeune animal enfin, porte de nombreuses bandes 
étroites sur un fond gris. 

Ce Varan, comme le fait observer M. Schlegel, présente dans son ensem- 


498 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


ble une certaine analogie avec le 7. de Gould, mais ce dernier a les narines 
plus rapprochées de l'extrémité du museau, qui d’ailleurs est plus allongé. 
La queue du 7. ponctué est moins comprimée, et ses écailles sont plus caré- 
nées. — L'obliquité des narines et leur situation près des yeux, chez le 77. du 
désert, puis leur forme presque circulaire dans le 7. de Timor, peuvent ser- 
vir à faire distinguer ces deux derniers du Ÿ. ponctué. — On peut, en outre, 
tirer du système de coloration et de la différence d’origine de bons caractères 
pour éloigner les unes des autres ces trois espèces à queue cylindrique ou 
faiblement comprimée et qui, par cette conformation même, semblent être 
appelées à vivre dans les lieux secs. 

C’est dans la Tasmanie et dans la province de la Rivière des Cygnes (Aus- 
tralie), que M. J. Verreaux a recueilli exemplaire unique du Musée de 
Paris et celui qui appartient au Musée de Leyde. Ceux du Musée britannique 
ont été reçus de différents points de l'Australie. 


XX. — 9 bis. Varan DE GouLp, l’aranus Gouldii, Dum. 


Monitor Gouldii, Schl., Abbildungen neuer Amphib., p.78. — Hydrosaurus Gouldii, Gray, 
Ann. nat. hist, t.1, p. 394, et Grey's trav. Austr., t. W, p. 422. — Varan de Gould,, Dum., 
Cat. des Rept.du Mus. de Paris, p.52. 


Narines situées près de l'extrémilé du museau, qui est effilé ; queue comprimée, surmontée 
d'une petite crête formée par deux rangées longitudinales d'écailles plus gnandes que les autres; 
granulations sus-oculaires trés-fines, serrées, et par cela même bien distinctes de celles qui 
occupent les autres points de la région sus-céphalique; de chaque côté du cou, deux raies jaunes 
longitudinales . 


Les parties supérieures, sombres chez deux de nos individus et à peine 
relevées par quelques traces jaunes sur la queue et sur les membres posté- 
rieurs, sont, chez les deux autres sujets, d’un noir brun entremélé d’un grand 
nombre de petites taches jaunes qui, sur un animal d'âge moyen, consti- 
tuent des bandes dorsales irréguliéres, mais ces bandes sont d’une régularité 
parfaite autour de la queue. Les particularités ordinaires de ce système de 
coloration consistent dans la présence : 1° d’un trait jaune sur le bord saillant 
de l'orbite et se prolongeant plus ou moins sur le cou ; 2° d’une tache noire 
allongée, située derrière l'œil; 3° d’une large bande jaune qui, partant du 
museau, passe sur le bord supérieur de l'ouverture de l'oreille, et va se per- 
dre sur les côtés du cou; 4° enfin, d’une bande noire qui, après avoir suivi 


ORDRE DES SAURIENS. — VARANIENS, 499 


la lèvre supérieure, se continue sur le cou parallèlement à la précédente. Les 
flancs sont tachetés de noir, et les parties inférieures sont d'un brun jau- 
nâtre uniforme. 

Si l’on compare ce Varan aux espèces de l'Océanie, on trouve des diffé- 
rences notables. Ainsi : 1° le 7. ponctué a la queue cylindrique, les narines 
à égale distance environ de l’angle antérieur de l’œil et de l’extrémité du 
museau, qui est moins effilé ; le système de coloration d’ailleurs n’est pas le 
même ; 2° outre l'aspect tout particulier de sa robe semée de points jaunes, le 
F. chlorostigme a les orifices des narines arrondis et les plaques sus-orbi- 
taires de dimensions inégales; 3° le 7. bigarré a, comme le précédent, les 
ouvertures des narines circulaires ; les écailles des régions supérieures sont 
très-petites, et de plus, il y a, sur le cou et sur le dos, alternance régulière de 
bandes transversales, les unes d’un noir profond, les autres formées par de 
gros points jaunes; 4° chez le 7. de Bell enfin, les trous extérieurs des fosses 
nasales sont ronds et rapprochés de l'extrémité antérieure du museau, et le 
système de coloration est remarquable par l'opposition des teintes brun-jau- 
nâtre et noire, disposées sous forme de taches ou de bandes transversales. 

Ces cinq espèces ne sont pas les seules qui aient été recueillies dans l'Océa- 
nie ; M. Schlegel en a décrit une sixième sous le nom de Monitor inornatus 
(4bbil., p. 72). Elle est inconnue dans les Musées de Londres et de Paris. 
Elle tient de plus près aux Varans terrestres qu'aux Varans aquatiques. 

Enfin, je ne puis également que nommer une septième espèce océanienne, 
décrite par MM. S. Müller et Schlegel dans le grand ouvrage publié par la 
commission scientifique de la compagnie néerlandaise des Indes Orientales 
(Ferhandling over de natuurlijke geschiedenis der Nederl. overzeesche bezi- 
tingen door de leden der natuurkund. Commiss. in Oost.-Indie en andere 
schrijvers Rept. p. 4», pl. v). C’est le Monitor prasinus recueilli dans la Pa- 
pouasie ou Nouvelle-Guinée, et facile à distinguer de tous ses congénères 
par léclat de sa belle robe verte. Il a des formes délicates et sveltes, et une 
queue extrêmement longue. 

L'ouvrage hollandais que je viens de citer, contient, en outre (pl. vi), la 
figure d'un autre Varan accompagnée d’une description (p. 44) due aux 
mêmes Zoologistes qui ont fait à mon père l'honneur de nommer ce Saurien 
de Bornéo Monitor Dumerilii. Le corps est ramassé, mais le cou est allongé, 
ainsi que la queue et la teinte générale est un brun presque uniforme. 


500 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


CINQUIÈME FAMILLE : IGUANIENS OU EUNOTES. 


Le naturaliste qui étudie les types les plus remarquables des neuf grandes 
familles dont l'ordre des Sauriens se compose, saisit aisément les différences 
qui les distinguent. Ainsi, les quatre groupes que j'ai déjà passés en revue 
dans ce mémoire et dans le précédent offrent des caractères qu’il est inutile 
de rappeler ici, mais tellement tranchés que nulle confusion ne peut avoir 
lieu quand l'examen porte sur un Crocodilien, sur un Caméléon, sur un 
Geckotien ou sur un /’aran. I en est de même pour la famille des Æmnphis- 
béniens où Glyptodermes à téguments non écailleux, mais annelés et divisés 
en petits compartiments quadrilatéres, un peu saillants comme des tuber- 
cules réguliers, et pour la famille des Scincoïdiens où Lépidosaures, à écailles 
semblables sur toutes les parties du tronc et analogues par leur arrangement 
et par leur aspect à celles des poissons. Les trois autres familles sont très- 
distinctes des six précédentes ; mais tandis que celles-ci offrent entre elles les 
dissemblances les plus frappantes, il faut pour les Lacertiens, les Chalcidiens et 
les Zguaniens, recourir à l'examen de particularités de structure un peu moins 
notables, mais cependant très-faciles à observer. Si, en effet, la tète des 
Lacertiens, comme celle des Chalcidiens, est protégée par des écus:ons 
squameux où plaques polygonales, et si la région ventrale, dans ces deux 
groupes, est revêtue de grandes écailles carrées, il faut, d’un autre côté, 
tenir compte de la disposition verticillée de toutes les écailles du tronc et de 
la queue chez les Chalcidiens nommés aussi, par ce motif, Cyclosaures. Leur 
sillon latéral, qui manque dans un petit nombre d’espéces seulement, et le 
peu d’extensibilité de leur langue sont de bonnes marques distinctives. Chez 
les Lacertiens où Autosaures, C'est-à-dire vrais Lézards, les écailles, au con- 
traire, ne sont pas verticillées; jamais on ne voit un sillon le long des flancs, 
et enfin la langue, quelquefois très-échancrée, est le plus ordinairement fort 
extensible. — Quant aux /guaniens, on en reconnait le plus grand nombre 
à la présence d’une carène ou d’une crête dorsale plus ou moins développée, 
d’où le nom d’ÆZunotes. Deux autres caractères essentiels se rencontrent tou- 
jours : 1° la tête est revêtue d’écailles plus où moins semblables à celles du 
tronc et non pas de plaques polygones; 2° la langue est épaisse, papilleuse, 


ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS. 501 
non engainée dans un fourreau, et son extrémité seule est libre de toute 
adhérence. 

Ainsi caractérisés, les Sauriens fort nombreux rapportés à cette famille 
constituent un groupe très-naturel, dont les affinités zoologiques ont été 
assez complétement démontrées dans le t. IV de l'£rpét. génér. (p. 1-5), 
pour qu'il soit inutile d'y revenir ici. Je m'attacherai seulement à faire voir 
l’'heureuse application qui peut être faite à l'étude de ces Reptiles d’un mode 
spécial de classification signalé d’abord par Cuvier pour les Mammifères 
marsupiaux, et mis si habilement en œuvre par M. Isid. Geoffroy Saint- 
Hilaire, pour les deux premières classes du règne animal, que le nom de ce 
savant professeur ne pourra plus désormais être séparé de la dénomination 
par laquelle on désigne cette méthode particulière. Je veux parler des clas- 
sifications par séries parallèles, qui ont pour but de mettre en évidence les 
affinités naturelles avec plus de précision qu'on ne peut le faire dans un 
classement en série linéaire continue. Les développements de cette propo- 
sition m'entraineraient beaucoup trop loin. Je les ai d’ailleurs déjà présentés 
dans un travail publié en 1854 (Rev. de Zool., n° 9, p. 467 et 544, Essar d'ap- 
plicat. à la classe des Rept. d'une distribut. par séries paral.), où j'ai donné 
quelques exemples de l'emploi qui peut être fait avec avantage de cette 
méthode dans la classification des Reptiles. De ces différents exemples, je ne 
citerai que celui qui est fourni par la famille des Iguaniens, et qui est très- 
convenable pour démontrer l'utilité de cette nouvelle maniere de considérer 
les rapports des êtres entre eux, rapports dont l'expression la plus approchée 
doit être l'objet constant des efforts du naturaliste. 

Les genres nombreux compris dans cette vaste famille forment deux 
groupes qui, dans plusieurs classifications, constituent deux familles dis- 
tinctes : celle des /guaniens proprement dits et celle des A4garmniens. Ces 
groupes sont cependant unis par des liens assez étroits pour qu'il y ait lieu 
de les considérer comme ne représentant que deux sous-familles. On 
retrouve, en effet, dans chacune de ces deux divisions tous les caracteres 
généraux propres aux Sauriens qui, ne pouvant rentrer dans aucune des huit 
familles autres que celle dont il s’agit, sont, par cela même, des /guaniens. 
Il faut seulement noter une différence anatomique relative au mode d’im- 
plantation des dents, car chez les uns, elles sont reçues dans un sillon creusé 


à la face interne de la mâchoire, qu'elles dépassent par leur extrémité supé- 
ArcHives DU Muséum. T. VIII. 64 


502 DESORIPTION DESÉREPTILES DU MUSÉUM. 


rieure, et contre laquelle elles s'appuient comme une palissade appliquée le 
long d’un mur peu élevé. Ce sont, suivant l'expression proposée par Wagler, 
des P/eurodontes. Chez les autres (4crodontes, Wag].), les dents sont fixées 
sur le bord libre des mâchoires, dans la substance osseuse, et elles y 
adhèrent par la base de leurs racines. Ceux-ci, en outre, n'ont jamais de 
dents palatines, contrairement à ce qui se remarque dans la plupart des 
Pleurodontes. Enfin, ces derniers, sauf une seule exception pour le genre 
Brachylophe, sont tous originaires du Nouveau-Monde, et tous les Acro- 
dontes vivent sur l'Ancien-Continent. Or, malgré ces différences, on ne peut 
méconnaître les nombreuses affinités naturelles de tous ces Reptiles, quand 
on voit certaines formes se reproduire exactement dans chacun des deux 
groupes dont l’un semble, pour plusieurs des genres qu'il comprend, être 
en quelque sorte la répétition de l’autre groupe. De là naît la difficulté d'un 
classement convenable de cette famille en une série linéaire continue où 
l’'énumération des genres Pleurodontes étant présentée la première et dans 
l’ordre le plus naturel, celle des Acrodontes vient à la suite et dans le même 
ordre. D'un semblable arrangement, il résulte que les animaux dont les ana- 
logies sont le plus frappantes sont précisément ceux qu'on éloigne le plus 
les uns des autres. Si, en effet, dans deux séries a, b, c, det a, b', c', d’, 
les termes homologues sont exprimés par la même lettre, on voit qu’en les 
énoncçant dans l’ordre unisérial, le terme d se trouve suivi du terme a’, 
qui a le moins de rapports avec lui et qui se trouve lui-même porté fort 
loin du terme a son correspondant. Transformez cette série unique en deux 
séries parallèles où vous pourrez placer sur une même ligne horizontale les 
termes dont il importe d'exprimer les vraies affinités, multipliez les séries 
si cela est nécessaire, et les difficnltés dont il vient d’être question disparais- 


sent aussitôt, car la disposition suivante : 


LE CE 

bb teh" 
pe Lit SEC 
ddr nd 


indique, d’une façon très-nette, quels sont dans ces séries, construites cha- 
cune, comme cela doit être, suivant un ordre sérial continu, les homologies 
dont il faut tenir compte dans l'expression si essentielle en zoologie des 
affinités naturelles des êtres entre eux. 


ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS. 203 


Une revue rapide des genres comparables dans l’une et dans l’autre sous- 
famille des Zraniens rend facile la démonstration des avantages de ce mode 
de classement. Mon père et Bibron, sans y insister beaucoup, ont cependant 
appelé l'attention sur ce sujet, par la construction d’un tableau inséré t. IV, 
p- 44 et 45, où ces Sauriens, partagés en neuf tribus, sont rangés de façon 
que l'observateur saisit d’un coup d'œil les analogies des genres appartenant 
soit à la sous-famille des Pleurodontes, soit à celle des Acrodontes. C’est 
d’après l'étude attentive de ce tableau et guidé par les considérations si 
justes émises par M. Isid. Geoffroy Saint-Hilaire dans sa grande Æist. natur. 
géner. des règnes organ., t. 1, p. 416-482, sur ce point délicat et important 
de zoologie, que j'ai essayé de montrer, dans le Mémoïre cité plus haut, les 
heureux résultats qui peuvent être obtenus de cette méthode ingénieuse de 
classification dans l’étude des différents ordres de la classe des Reptiles. 

M’arrétant donc plus spécialement ici sur la famille des Iguaniens, je fais 
d’abord observer que certains groupes peuvent ne pas avoir et en réalité 
n'ont pas leurs homologues. Tels sont, par exemple, parmi les Pleurodontes, 
les Anolis auxquels ne correspond aucun genre dans l’autre famille, car ils 
présentent seuls à l’antépénultième phalange de chaque doigt le singulier 
élargissement qui leur permet de se suspendre, même contre leur propre 
poids, aux corps les plus lisses et y rend leur ascension si facile. Tels sont 
encore, et pour ne citer que les exemples les plus saillants : 1° dans le Nou- 
veau-Monde, les Corytophanes à tête dé caméléon, prolongée en arrière par 
une longne apophyse osseuse, soutenant une crête cutanée plus où moins 
étendue sur la nuque et sur le dos; 2° dans l'Ancien-Continent, les Lézards 
volants ou Dragons, le lézard à collerette dit CAlamydosaure de King et 
l’Arpéphore à prolongement falciforme du museau que j'ai décrit (Cat. Rept. 
dx Musce de Par., P- 92, puis Aev. de Zool., 1851,p. 213). — On peut, 
au contraire, mettre exactement en regard dans la série des Pleurodôntes 
d'une part, et dans celle des Acrodontes de l’autre, et en démontrant ainsi 
leur parallélisme, les genre Basilic et Istiure, x cause de léur haute crête 
dorsale et caudale; le Brachylophe, le seul de sa sous-famille qui vive 
dans l’Inde et dans les iles de l'Océanie, et les Gatéotes ; l'Ophryesse et les 
Lophyres. Tous ces Sauriens ontle corps comprimé et surmonté d’une crête 
dont le développement est variable. — Parmi ceux à tronc déprimé ou à 
peu près cylindrique, les Pleurodontes dits Zéiosaures, Proctotrètes et 


s 


504 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


Tropidolépides ont pour homologues dans l’autre sous-famille les Léiolé- 
pides, les Grammatophores et les Agames. Au nouveau genre américain, 
caractérisé par son tympan caché et nommé Æolbrookia, on peut opposer 
les Phrynocéphales. Aux Phrynosomes de l'Amérique du Nord et d’une 
structure si bizarre, répond le #oloch de l'Australie, à corps non moins 
déprimé et encore plus hérissé d’aiguillons. Enfin, chez les espèces à queue 
épineuse, la répétition des mêmes formes dans chacun des deux groupes est 
très-évidente et fort remarquable. Il est facile de s’en assurer en comparant 
le Sténocerque, le Strobilure et le Trachycycle de l'Amérique du Sud aux 
Stellions de lAncien-Monde, puis les Pleurodontes nommés Oplures et 
Doryphores aux Fouette-queues de la seconde sous-famille. 

Après ces citations, il me semble superflu d’insister davantage sur les utiles 
ressources que le classement par séries paralleles fournit au zoologiste qui 
cherche à exprimer, d'une manière moins imparfaite que par l’ordre uni- 
sérial, les rapports naturels des animaux entre eux. 

— Je dois maintenant exposer les changements survenus dans la distribu- 
tion méthodique des Iguaniens depuis l’année 18437, où parut le t. IV de 
l'Erpét. génér., qui donne, jusqu’à cette époque, un historique complet de 
toutes les tentatives plus ou moins heureuses des classificateurs. 

Le premier ouvrage que jaie à analyser est celui que M. Fitzinger a 
publié en 1843, sous le titre de Systema Reptilium. — Pour exposer sa clas- 
sification, il faut rappeler encore une fois qu'il divise les Reptiles, soit 
d'après ses propres vues, soit d’après celles des zoologistes qui l'ont 
précédé, en 5 grandes séries : 1 Æmblyglossæ, Fitz.; I Leptoglossæ, 
Fitz. (Wiegm.); IT Testudinata, Oppel; IV Dipnoa, Leuckaert; V Ahizo- 
donta, Vitz. 

C’est dans la première série que les Iguaniens prennent rang. Ils sont 
distribués dans les deux premiers ordres de cette série : Dendrobate, 
Wiegm., et Aumivagew, Id. Quant au troisième ordre ( 4scalabotæ, Wiegm. 
[Schneid]), je m'en suis précédemment occupé. 

Le premier ordre (Dendrobatæ) comprend 2 sections : 1° Acrodontes, 
Wagl., divisés en 2 tribus : Æhiptoglossæ (Chameæleontes), Wiegm., et 
Pachyglossæw, Wagl.; »° Pleurodontes, Wagl., offrant une semblable divi- 
sion en 2 tribus : 7horacopleuræ, Fitz., et Gastropleuræ, W. — Le second 


ordre ( Humivagæ) est partagé en 2 sections : 1° Prosphyodontes, Wiegm. ; 
2° Emphyodontes, 1. . 


ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS. 3505 


L'espace me manque pour présenter, ainsi que je l'ai fait en parlant des 
Geckotiens, la classification de M. Fitzinger sous forme de tableaux synop- 
tiques mettant en évidence les caractères d’après lesquels il a établi parmi 
les Iguan. et les Agam. 21 fam. et 61 genres subdivisés en 85 sous-g. où 
sont comprises 200 espèces, dont 5 fossiles marquées d’un double asté- 
risque **. Je me borne à donner une liste complete de toutes ces divisions 
en indiquant par des caractères italiques les espèces non admises dans le 
t. IV de l’£rpét. génér., ou qui étaient inconnues quand ce volume a paru. 
Il y en a 44. Dans ce nombre, on en trouve 14 récemment décrites, 2 par 
M. Berthold, 12 par M. Fitzinger, et elles portent chacune un astérisque *. 
Les 30 autres avaient été déjà signalées par différents zoologistes. Les motifs 
qui ont engagé M. Fitzinger à adopter ces dernières sont les mêmes que ceux 
dont j'ai parlé (p. 445 et 446) à propos des Geckos; je ne reviendrai donc 
pas sur cette discussion. — Voici cette liste. 


CLASSIFICATION DE M. FITZINGER. — 1843. 


AMBLYGLOSSÆ Fitz. C. Tiedemanii Fitz. (C. versicolor D. B.). 
C. Rouxii D. B. — C. mystaceus D. B. 
1 Ordo DENDROBATÆ Wiegm. 3. CERATOPHORA Gray. 


C. Stodartii Gray. 
IL Fam. SEMIOPHORI (2 gen., 2 spec.). 


4. Seviopaorus Wagl. (Sitana Cuv.). 
S. ponticerianus Wagl. (Cuv.). 
. CHLAMYDOUSAURUS Gray, 
Cbl. Kingii Gray. 
IV Fam. OTOCRYPTÆ 1 gen., 4 spec.). 


I Sectio ACRODONTES Wagl. 
1 Tribus RHIPTOGLOSSÆ Wiegm. 
Fam. unica CHAMÆLEONTES Wiegm. 
S I Tribus PACHYGLOSSÆ Wagl. 
1 Fam. GONYOCEPHALI (2 genera, 3 subgen.; 7 species). 
4. LyriocEp#ALUS Merr. 


19 


È : 4. OrocryeTis Wiesm 
L. scutatus Fitz. (margaritaceus Merr.). F = . _ 
2. GonxocepaLus Kaup (Lophyrus Cuv. D. B.). DANHEEENTAE EAU EIE CARLEREE E 
a. Acanthosaura Gr. V Fam. LOPHURÆ (2 gen., 2 subgen., 4 spec.). 
G. armatus Wagl. (L. arm. D. B.). . 5 (st 
G Bellü Fitz. (L. Bell. D. B). 4. Lorgura WagL. [Gray] (Istinrus Cav.)- 


a. Istiorus Cuv. 
L. Lesueuü Gray. 
b. Lophura Fitz. (Gray). 
L. amboinensis Gray. (Schlosser ). 
L. pustulosa Wagl (1. amboin. D. B.?). 
2. PuysiGNaTaus Cuv. 
Ph. cochinchinensis Wiegm. (Ist. physign. D. B.) 
II. Fam. CALOTÆ (3 genera, 3 subgen., 9 species). VI Fam. DRACONES (2 gen., 4subgen., 8 spec.) 
1. BRONCHOCELA Kaup. 
a. Brouchocela Kaup. 


b. Gonyocephalus Kaup. 
G. Kuhlii Wagl. (L. tigrin. D. B. Séba). 
G. ligrinus Kaup(o » » » ) 
G.giganteus Fuz(v » » } 

ce. Lophosaarus Fiz. (Tiaris D. B. Atlas et non texte. 
G. dilopbus Fitz. (Lophyr. diloph. D. B. Texte). 


4. Draco Wiegm. ( Lin.). 
a. Rhacodracon Fitz. 


B. gutiurosa Kaop (B. jubata D. B.). D. fimbriatus Kull. 
* B. intermedia Berthold. b. Draco Fitz (Lin ). 
b. Lophodeira Fitz. D. viridis Daud. ( D. volans Lin., D. Daudinii D. B.. 
B. cristatella Kaup. D. quinquefasciatus Gray — D. Timoriensis Péron. 
c. Pseudocalotes Fitz. c. Pterosaurus Fitz. 
B. tympanistriga Gray. D. Dussunieri D. B 
2. CaLoTes Kaup. (Cuv.). d. Pleuropterus Fitz. 


C. ophiomachus Merr. D. hæmatopogon Boie. 


506 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


>. Deaconroinis Fitz. (Dracunculus Wiegm.). 


D.lineatusDaud.—D. personatus (spilopterus ) Wiegm. 


Il Sectio PLEURODONTES Wagl. 
I Tribus THORACOPLEURÆ. 
1 Fam. CORYTOPHANÆ (4 gen., 2 subgen., 2 spec.). 


4. CoryropmanEs D. B. (Boie). 
a, Chamæleopsis Wiegm. 
C. Hernandesii Gr. (Wiegm.) (C. chamæleopsis D. B.). 
&. Gorytophanes Boie. 
C. cristatus Boie. 


11 Fam. HYPSILOPHI (6 gen., 17 subgen. 28 spec.). 


4; Basuuseus Wiegm. (Laurenti). 
a. Basiliscus Laur. 
B. mitratus Daud. 
». Corythæolus Kaup. 
B. viltatus Wiègm. 
*+ 2, Hycosaurus Mantell (fossile). 
** H. Mantelli Fitz. . 
3. Hyesizopaus Fitz. (Wagl.). 
a. Aloponotus D. B. 
H. Ricordii Fitz. (D. B.). 
à. Metopoceros Wagl. 
H. cornutus Fitz. (Wagl.). 
e. Hypsilophus Wagl. 
H. nudicollis Fitz. (Cuv.).— H. rhinolophus Wiegm. 
H. iguana (tuberculatus) Wagl. 
d. Amblyrbynchus Bell. 
H. cristatus Fitz. (Bell.). — H. ater Fitz. (Gray). 
e. Conolophas Fuz. 
H. Demarlii Fitz. (D, B.). 
[. Brachylophus Cuv. 
H. fasciatus Fitz. (Cuv.). 
A. Cyrozuna Harlan. 
a. Gyclura Wiegm. 
C. carinata Harl. |[Harlani D, B.). 
C. pectinata Wiegm. 
L. Ctenosaura Wiegm. 
C. denticulata Wiegm. (acanthura D. B.). 
C. artioulata Wiegm.. ( » » } 
C. Shawii Wiegm.  ( » » |}. 
€. similis Wiegm.— C. Bellii Wiegm. 
5. Hrpsigarus Fitz. ( Wagl.). 
a. Oplhiryoessa Boie. 
* H. Boiei Fitz, — H. supérciliosus Fitz. (Boie ). 
#. Dryophilus Fitz. (Enyalus Wagl, part). 
H, bilineatus Fitz. (D. B.). 
#. Euyalus Wagl. 
M. catenatus Fitz. (En. rhombifer Wagl.). 
H, margarilaceus Fitz. (Spix). 
d. Hypsibatus Wagl. (Uperanodon part. D. B.). 
He umbra Wagl. (Lin. (U. ochrocollare D. B:). (Spix). 
e. Uperanodon D. B. 
H: pictus Wagl. (Neuw.). 
6. Leiosaurus D B. 
a. Prishidactylus Fitz. 
L. fasciatus D'Orbigny. 
b. Leiosaurus Fitz. 
L. Bellii D. B. 


IL Fam. PTYCHOSAURI (2 gem, 3 sabgen., 4 spec.). 


A. PrycHosauRus Fitz. 
a. Ptychosaurus Fitz. (Hypsibatus part, D. B.L. 


P, ponciatus Fitz, (D. B.). 
b. Piychopleura Fitz, (Hypsibatus part. D. B.). 
P. plica Fitz., (Lin.). 
€. Tritropis Fitz. (Tropidogaster D: B.). 
P. Blainvillii Fitz. (D. B.). 
2. MecanacrTyLus Fitz. (Callisauras Blainv.). 
M. draconoïdes Fitz, (Blainv.). 


IL Tribus GASTROPLEURÆ. 
J Fam. PLEUROSAURI (4 gen., 4 spec.). 


#* 4. Lerrosatrts Fitz. (fossile ). 
#*-L. neptunins Fitz. 
** 2, PLeurosauRus Meyer (fossile). 
** p. Goldfussii Meyer. 
** 3. Ruacmeosaurus Meyer ( fossile ). 
+R. gracilis Meyer. 
#** 4. PociLopLeuron Eudes Deslongehamps (fossile |. 
#*P. Bucklandi Eudes Des]. 


IT Fam. POLYCHRI (2 gen., 4 subgen., 12 spec.) 


4. Pozycurus Cuv. 
P. marmoratus Cuv. 
P. virescens Neuw. (marmoratus D. B.). 
P. anomalus Wiegm. 
2. Lænancrus Fitz. ( Wieÿm.). 
a. Urostrophus D. B. 
L. Vautieri Fitz. — L. undulatus Wiègm. 
L. Fitzingeri Wiegm. 
b. Ecphymatotes Fitz. 
L. aculirostris Wiegm. 
e. Læmanctus Wiegm. 
L. longipes Wiegm. 
d. Norops Wagl. 
L. auratus Fitz. (Wagl.). — * L. gracilis Fitz. 
* L. Wiegmanni Fitz. — * L. Endlicheri Fitz. 


III Fam. DACTYLOÆ (5 gen., 20 subgen., 28 spec.). 


41. PseunooHAMÆLEON Fitz. ( Chamæleolis Cocteau ). 
P. Cocteaui Fitz. ( Anolis chamæleonides D. B.). 
2: Crenonorus Fitz. (Amolis part: D. B.). 
a. Semiurus Fitz. 
C. Ricordii Fitz. (An. Ric. D. B.). 
C. Cuvieri Fitz. (Au. velifer Guv.). 
b. Euripristis Fitz. 
C. equestris Fitz. (Guy.). 
€. Microctenus Fitz. 
G. Edwardsii Fitz. (Merr.). 
d. Ctenouotus Fitz. 
G. bimaculatus Fitz. (An. Leachii D. B.). 
3. Pryenoxorus Fitz. (Anolis part. D..B.). 
a. Istiocereus Fitz. 
P: cristatellus Fitz. (Gux.). 
b. Piychonotus Fitz. 
P. faseiatus Fütz. ( An. alligator D. B:). 
P. Dumerilii Fitz. (An. marmoratus D..B.). 
ce. Eunotus Filz. 
P. gracilis Fitz. (Neuw.) (An. nasicus D. B.) 
* P. nasulus Fitz. 
d. Deiroptyx Fitz. 
P. vermiculatus Fitz. (Cocteau). 
e. Trachycœlia Fitz. 
P. lineatus Fitz. (Daud.). 
[. Ctenodeira Fitz. 
P. Richardi Fitz. (D. B.). 


ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS. 507 


% Dacryzoa Wagl. (Anolis part. D. B.). 
a. Tropidopilus Fitz. 
D. fusco-aurata Fit. (D'Orh.). 
b. Xiphosurus Fitz. 
D. chloro-cyana Fitz. (D, 8.). 
e, Xiphocereus Fitz. 
D. Valenciennii Fitz. (D. B.). 
d. Eudactylus Fitz. 
D. Goudotii Fitz. (D. B.). 
e. Dactyloa Fitz. (Wagl.). 
D. lucius Fitz. (D. B.). 
D. Wiegmanni Fitz. (D. læviventris Wiegm.). 
D. punctata Fitz. (Daud.). 
[. Heterolepis Fitz. 
D. pulchella Fitz. (D. B.). 
g. Trachypilus Fitz. 
* D. Sagræi Fitz. (Cocteau). 
h. Pristicercus Fitz. 
D. biporcata Wiegm. ( An. chloro-eyanus D. B.). 
i. Gienocereus Fitz. 
D. carolinensis Fitz. (Cuv.). — D. Schiedü Wiegm. 
k. Gastrotropis Fitz. 
D. nebulosa Wiegm. (An. Sagræi Cocteau). 
HerEropERMaA Fitz. ( Acantholis Coct.). 
H. loysianum Fitz. (Coct.). 


IV Fam. DRACONTURÆ (Anolis D. B. part.). 


(4 gen, 2 subgen., 4 spec.). 
4. DrAcONTURA Wagl. 
a. Dracoutura Wagl. 
D. nitens Wagl., vel refulgens Schl. 
b. Dracontopsis Fitz. 
D. Nitsschii Wiegm. — * D. Bibronü Fitz 
* D. Bertholdi Fuz. (D. 42-striata Berth.). 


II Ordo HUMIVAGÆ Wiegm. 
1 Sectio PROSPHYODONTES Wiegm. 
1 Fam. HETEROTROPIDES (3 gen., 7 subgen., 9 spec.). 


1. STEIRONOTUS Fitz. 
4. Leiocephalus Gray. 
SL carinatus Fitz. (Holotr. Herminieri D. B.). 
b. Steironotus Fitz, 
SL. Schreibersii Fitz. (H. microlophus Coect.). 
£. Stenocereus D. B. 
SL. rosei-ventris D'Orb. 
4. Strobilurus Wiegm. 
SL. torquatus Wiegm. 
2. Herenornons Fitz. (Trachycyclus D. B.). 
a. Ophryocentron Fitz. 8 
* H horrida Fiz. 
b. Heterotropis Fitz. 
* H. equestris Fitz. 
c. Trachycyelus Dum. et Bib. 
H. marmoratus Fitz. (D'Orb.). 
3. Tropipurus Neuwied (Ecplhymotes Cuv.). 
T. torquatus Neuw. — T. microlepidotus Fitz. 


H Fam. STEIROLEPIDES (5 gen., 5 subgen., 34 spec.). 


L. STEIROLEPIS Fitz. (MicrolophusD.B. Tropidurus Wiegm.)- 
S. microlophus Fitz. (Micr. Lessonii Var.A, D.B). 
S. heterolepis  » ( » » Var.B, » »), 
S. peruviana » {n » Var. CeD,» »), 
* 8, carinicauda.» 
S. semilæniala » (Spix). 
* S. bufonia » 


ÿ 


». 


2. Prycnopeira Fitz. (Proctotrètes ptychodères D. B part.). 
P. nigro-maculata Fitz. (Wiegm.). 
P. signifera Fitz (D. B.). 
P. Wiegmanni F. (D.B.).—P. Fitzingeriü F. (D. B). 
3. Lioænus Wiegm, (Proctotretus D. B. part.). 
a. Proctotretus D. B. 
L. Naltereri Fitz. — L. marmoratus Gravenhorst. 
L. pectinalus Fitz (D. B.;. 
à. Leïodeira Fitz. (Proct. Leiodères D. B. part.). 
L. oxycephalus Wiégm. — L. tenuis Fitz. (D. B.). 
L. pictus Fitz. (D. B.).—L.cyanogaster Fitz. (D.B.). 
L. multimaculatus Fitz. (D. B.). 
c. Liolæmns (Wiegm.). 
L. olivaceus Wiegm.(Pr. chilensis Var: A. Dam. Bib.). 
L. chilensis W. (Less.) (Pr. chil. Var: B, Dam. Bib.). 
L. unicolor Gravenhorst. 
4. SceLororus Wiegm. (Tropidolepis Caw.). 
a Sceloporus Wiegm. 
S. torquatus Wiegm. — S. formosus Wiegm. 
S. spinosus Wiegm. — S, horridus Wiegm. 
S. Bell Wiegm. —S. aculeatus Wiegm. 
S. undulatus Wiegm. —S. grammicus Wiegm. 
S. microlepidotus Wiegm. 
b. Tropidolepis Cuv. 
S. variabilis Wiegm. —.S, æneus Wiegm. 
S. scalaris Wiegm. 
5. Hopzurus Cuy. 
H. Sebæ D. B. (0. torquatus Cuv.). 
IL Fam. DORYPHORI (3 gen, 4 spec.). 
4. Dorypaorus Fitz. (Cuv.). 
D. Maximiliani Fitz. (Opl. Max. D. B.). 
2. UROGENTRON Kaup. (Doryphorus Cuv.). 
U. Daudini Fitz. (Doryph. azur. Gav.). (Lin.). 
UD. azureum Kaup. (Doryph, azur. Cuy.). (Lin.). 
3. Hopcocercus Fitz. 
* H. spinosus Fitz. 


IV Fam. PHRYNOSOMATA (4 gen, 3 subgen., 5. spec.|. 


4. Parynosoma Wiegm. 
a. Phrynosoma Wiegm. 
P. orbiculare Wiegm. — P. Douglasii Wiegm. (Bell). 
3. Batrachosoma Fitz. 
P. coroualum Blain. 
c. Tropidogaster Fitz. 
P. cornutum Gr. 1 P. Harlanii Wiegm.). 
P. bufonium Wiegm. (P. Harlanii Wiegm.?). 


Il Sectio EMPHYODONTES Wiegm. 
I Fam. TRAPELI (4 gen., 8 subgen., 43 spec.). 


4. PeRyNopsis Fitz. (Agama Dand. part.). 
a. Psammophilus. Fitz. 
P. dorsalis Fitz. (Gr.). 
b. Phrynopsis Fitz. 
P. atra Filz. (Daud.). 
P. Savignyi Fitz. (D. B.). 
2. Ponorrxoa Fitz. ( Agama Daud. part.). 
«æ Podorrhoa Fitz. 
P. tuberculata Fitz. (Gr). 
P. colouorum Fitz. (Daad.). 
5. Pseudotrapelus Fitz. 
P. Sinaïta Fitz. (Heyden). 
c. Planodes Fitz. 
P. agilis Fitz. (Olivier). 
d. Trapeloïdis Fitz. 
P. sanguinolenta Fitz. (Pallas). 


bus DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


3. TrapeLus Cuv. (Agama Daud. part.). 
a. Psammorrhoa Fitz. 
T. Bibronii Fitz. (Agama aculeata Merr.). 
b. Trapelus Fitz. 
T. hispidus Kaup (Agama spinosa D.B.). 
4. EREMIOPLANIS Fitz. ( Agama Daud, part.). 
E. deserti Fitz. Lich.) (Agama mutabilis Merr.). 
E. ruderata Fitz. (Olivier) (Agama mutabilis Merr.). 
E. Ægypliaca Fitz. (Geofr.) (Agama mulabilis Merr.). 


IL Fam. LEIOLEPIDES (3 gen., 7 spec.). 


4. Cexrrocercus Fitz. (Uromastix Merr. part.). 
C. Hardwickii Fuz. (Gray). 
C. similis Fitz. (Ur. griseus Cuv.). 
. Unomasrix Merr. 
U. ocellata Licht. (ornatus Rüpp.). 
U. viridis Wiegm. (spinipes D. B.). 
U. spinipes Merr. 


19 


U. acanthinarus Bell. 
3. LEloLEPIS Cuv. 
L. gutiata Cav. 


IT Fam. STELLIONES (6 gen., 9 spec.). 


_ 


. Howazoxorus Fitz. (Grammatoph. D. B. part.) 
H. Gaimardii Fitz. (D. B.). 
. Grenornorus Fitz. (Gramm.D. B. part.). 
G. Decresii Fitz. (D. B.). 
2. AmpxiBoLurus Wagl. (Gramm. D. B. part.). 
A. muricatus Wagl. 2. PHRYNOCEPHALUS Kaup. 
4. GRammaTopHoRA Kaup. P. ocellatus Eichw. — P. caudivolvalus Fitz. 
G. barbata Kaup. ° P. interscapularis Fitz., vel nigricans Eichw. 
5. Acanraocerces Fitz. (Stellio Daud. part). 3. Hecioscopus Fitz. 
A. cyanogaster Fitz. (Rüppell). a. Heliosconus Fitz. 
- STELLIO Daud. H. uralensis Fitz. (Pallas ). 
St. vu'garis Dand. — * S4. cyprius Fitz. b. Phrynosaurus Fitz. 
St. caucasius Eichw. — St. Pallasii Wiegm. H. Olivieri Fitz. (D. B.). 


IV Fam. PHRYNOCEPHALI (3 gen., 2 subgen., 6 spec.). 


19 


4. Saccosroma Fitz. (Phryn. Kaup part.). 
S. auritum Fitz. (Pallas). 


— M. Gray, dans son Cat. of Liz., p. 178-263, a décrit les Iguaniens pleu- 
rodontes et acrodontes; il les rapporte aux deux familles nommées /guanideæ 
et Agamidæ, formant par leur réunion une tribu (S/robilosaura). La pre- 
micre famille renferme 54 genres et il y en a 34 dans la seconde. De même 
que pour la classification de M. Fitzinger, je me trouve dans l'impossibilité, 
par défaut de place, d'insérer ici des tableaux synoptiques résumant ce 
mode d’arrangement. Je me suis attaché, en dressant la liste suivante des 
209 espèces (/guanide, 130; Agamidæ, 79) rapportées aux 58 genres, à 
mettre en évidence, en les signalant par des caractères italiques, les 6o espèces 
qui n'étaient pas connues quand le t, IV de l'£rpet. génér. a paru, ou qui 
n'ont pas été admises dans cet ouvrage. Je comprends dans cette énuméra- 
tion les 3 genres et les 3 espèces que M. Gray a fait connaître depuis la 
publication de son Cat., et qui portent ici les numéros 15 bis, 15 ter et 
15 quater. D'autres espèces nouvelles, au reste, décrites plus ou moins 
récemment par ce même zoologiste, seront indiquées dans l'histoire des 
genres auxquels elles se rapportent. 

On voit par la liste quisuit et par celle que j'ai extraite du Sys4. de M. Fitz. 
combien les richesses des collections zoologiques, et en particulier dans le 
Musée britannique, se sont accrues depuis une vingtaine d'années, mais 
aussi combien ces naturalistes ont multiplié les coupes génériques en don- 
nant souvent une trop grande importance à de simples caractères d'espèces. 


ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS. 


CLASSIFICATION 


Tribus IV. — STROBILOSAURA. 


XXII Fam. — IGUANIDÆ. 


4. Pocvcurus Cuv. 
P. marmoratus Cuv. 
2. SraÆrops Gray ( Polychrus part. Wiegm. D, B.). 
S. anomalus Gr. (Wiegm.). 
3. UrosrroPaus D. B. 
U. Vautieri D. B. 
4. EcPaymoTEs Fitz (uon Cuv.). (Læmanctus Wiegm. part. ). 
E. Fitzingerii Gr. (Wiegm.). 
E. obtusirostris Gr. | Wiegm.). 
E. undulatus Gr. (W.).—E. acutirostris Fitz. (W.). 
5. Læmancrus Wiegm. part, 
L. longipes Wiegm. 
6. IcuaNA Laur. 
JL. tuverculata Laur. — I. delicatissima Laur. 
1. rhinolopha Wiegm. 
7. ALopoxoTus D. B. 
A. Ricordii D. B. 
8. BRacHYLoPpaus Cuy. 
B. fasciatus Cuv. 
9. Meropoceros Wagl. 
M. cornutus Wagl. 
40. TracaYCEPHALUS Gr, ( Amblyrhyncus Bell, part.), 
T. subcristatus Gr. (Ambl. Demarlii D. B.). 
44. OREoCEPHALUS Gr. (Ambl. Bell, part.). 
©. cristatus Gr. (A. cristatus Bell et A. ater Gr.). 
42. Cyczüra Harlan. 
C. Muc-Leayi Gr. — C. Collei Gr. 
C. nubila Gr. (C. carinala Harlan ). 
43. CrexosaurA Gr. (Cyel. Harl. part.). 
CI. acanthura Gr. (Shaw). 
CL pectinata Gr. ( Wiegm.). 
43. ENYALIOSAURUS Gr. 
E. quinquecurinatus Gr. 
15. Basiziscus Laur. 
B. americanus Laur. (B. mitratus Daud.). 
45 bis. PTENOSAURA Gr. (Ann. nal. hist., 4852, t, X, p. 438). 
P. Seemanni Gr. 


45 ler. LophosauRA Gr. ( » » » ). 
L. Goodridui Gr. 
45 qualer. CRISTASAURA Gr. (  » » » } 


C. mitrellu Gr. 
46. CorYTBÆOLUS Kaup. 
C. vitiatus Kaup. (Wiegm.). 
A7. THYSANODACTYLUS Gr. 
T. bilineatus Gr. 
48. CorYTOPHANES Boïe. 
C. crislata Boie. 
49. CHamÆLEvrsis Wiegm, 
Ch. Hernandesi Wiegm. 
20. Exyauius Wagl. 
E. rhombifer Wagl. — E. bilineatus D. B. 
21, OparyoEssAa Boie. 
0. superciliosa Boie. 
22, CHamÆLeouIs Cocteau ( Anolis part.). 
Ch. Fernandina Coct. 


ARCHIVES DU Muséum. T. VHI. 


DE M. 


31. 


33. 


34. 


36. 


509 


GRAY, 1845. 


. Xipxosurus Fitz. (Anolis part.). 


X. velifer Gr. : Cuy.). — X. cristatellus Gr. (Cuv.). 
X. Ricordit Gr. (D. B.). 


. Dacrycoa Gr. (Wagl.) (Anolis part.). 


D. equestris Gr. (Cuv.). — D. Elwardsii Gr. (Merr.). 


. Rainosaurus Gr. (Anulis part.). 


R. gracilis Gr. (Neuw.). (An. nascicus D. B.). 


. ANoLIUS Cuv. part. (Anolis part.). 


A. Leachi D.B. A 
A.occipilalis Gr. 
A. lineatus Daud. 
A. Cepedii Merr. 


. lineatopus Gr. 

A. maculalus Gr. 

A. pulchellus D. B. 

A. vermiculatus Coct, 

A. marmoratus D. B. A. stenodactylus Gr. 

A. porcalus Gr. A. reliculatus Gr. 

A. principalis Gr. A. fusco-auratus D'Orb. 
(A. Carolinens. Cav.). A.æneus Gr. 

A. flavescens Gr. A. lucius D B. 

A. Rachardii D. B. A: Goudotii D. B. 

A. Grahami Gr. A puuciatus Daud. 

À. punct. G. (non Daud.). A. bularis Lin. 

A. nebulosus Gr (A. chloro-cyanus D. B.?}. 
(A. Sagræi Coct.). A. Valenciennii D. B. 

ACanT#OLIS Coct. (Anolis part.). 

Ac. Loysiana Coct. 


. Draconura Wagl. (Anolis part.). 


D. niteus Wagl. (A. refuigens Schl.). 
D. chrysolepis Gr. (D. B.). 


. Norops Wagl. 


N.auratus Wagl. 


. TropinoLeris Cuv. ( Sceloporus Wiegm.). 


T. undulatus Cuy. 

T- torquatus Gr. (W:). 
T. formosus D. B. (W.7. 
T. spinosus Gr. (W.). T. æneus D. B.(W.). 

T. hoiridus D. B. (W.). T. scalaris Gr. (W.). 
LElopERA Gr. (Léioderes D. B.). Tropidurus W. part. 
(Proctotretus D. B. part.) 

L. chilensis Gr. (Less.). — L. gracilis Gr. (Bell.). 
L. Gravenhorsli Gr. 


T. grammicus Gr. (W.). 
T. nucrolepid D. B. (W.,. 
T. variabilis D. B. (W.). 


. LEloLæÆncs Gr. (Wiegm.) (Proctotretus D. B.). 


. cyauogaster Gr, (D. B.). 
. Bellii Gr. 

. Bibronii Gr. (Bell.). 

. lineatus Gr. 

. higro-maculatus W. 

. inconspicuus Gr. L. Kingü Gr. (Bell.). 

. pictus Gr. D. B.). L. Wiegmannii Gr. (D. B.). 
Pivyconerus Gr. (Prototretus D. B. part.). 

Pt. pectinatus Gr. (D. B.). 

ProcrorTreTus D. B, (part.). 

P. multimaculatus D. B. 


L, tenuis Gr. (D. B.). 
L. siguifer Gr. (D.B.). 
L. maculutus Gr. 

L. Fitzingerii G. (D. B.), 
L. Darwinii Gr. (Bell.). 


IAE FEU ESC PP ES 


5. LeiucEP#aLUS Gr. (Holotropis D. B. 


Tropidurus Fitz. part.). 
L. Herminierii G. (D. B.). L. Schreibersii G. (Fitz }. 
L. microlepis Gr. (H. microlophus Coct.). 
L. carinatus Gr. L. Grayü Bell. 
L. Mac-Leuyii Gr. L. ornalus Gr. 
Srexocercus D. B. 
S. rosei-veatris D'Orbignys 


65 


DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


. TracuyeycLus D. B. 


T. marmoratus D'Orbigny. 

. TaraGuIRA Gr. ( Ecphymotes Cuv. non Fitz.). 
T. torquata Gr. (Neuw.). 
T. Darwinii Gr. — T. Smithü Gr. 


39. MicroLoraus D. B. 


44 


42. 


M. Peruvianus Gr. (M. Lessoni D. B.). 
. OPLURUS Cuv. ù 


0. Brasiliensis Gr. (0. torquatus Cuv. 0. Sebæ D. B.). 


. SrromiLurus Wiegm. 
S. torquatus Wiegm. 
Uraxisconox Kaup (part.) ( Uperanodon D. B.). 


Ur. ombra Kaup. (Lin ). — Ur. pictum Kaup. (Neuw.). 


43. Prica Gr. (Lin.) (Hypsibatus Wagl.). 


P. umbra Gr. (Latr.). — P. punctata Gr. (D. B.). 


45. Lerosaurus D. B. 


L. Bellii D. B. — L. fasciatus D'Orbigny- 


45, Dicozæmus Bell. 


46. Trormurus Neuw. (part.). Oplurus D. B: (Cuv.) part. 


D. Darwinii Bell. — D. Bibronü Bell. 


T. torquatus Neuw. 


47. UrocENTROoN Kaup (Doryphorus Cuy.). 


U. azureum Kaup.(Lin.). 


48. Parymarurus Gravenhorst (Oplurus part.). 


Ph. Palluma Graveuhorst. 


49. CauLisauRus Blainv. 


Cdraconoïdes Blainv. 


50. TrorinocasTer D. B. 


T, Blainvilli D. B. 


51. Parynosoma Wiegnr. 


8. 


9. 


P. Douglasii Wiegm. (Bell. ).—P. orbiculare Wiegm. 


P. Blainvillii Gr. (coronatum Blainv.). 
P, cornutum Gr. (Harlanïi Wiegm.). 


XXIV Fam. — AGAMIDÆ. 


. Draco Lin. (part.). 


D. volans Lin. (D. Daüdinii D. B.). 
D. Timoriensis Péron. — D. fimbriatus Koh]. 


. DRACOCELLA Gr. 


D. Dussumieri Gr. (D. B.). 
D. hæmatopogon Gr. (Boie). 


. Dracunouzus Wiegm. 


D. quinquefasciatus Gr. D, lineatus Daud. 
D. ornalus Gr. D. maculatus Gr. 
D. spilopteras Wiegm. 


. SiTana Cuv. 


S. Ponticeriana Cuv. 


. Lvrioceruazus Merr. 


L. margaritaceus Merr. 


. CERATOPHORA Gr. 


C. Stoddartii Gr. 


. Orocnxenis Wiegm. 


0. hivittata Wiegm. 
Gonvocernazus Kaup (Lophyrus D. B. part.). 

G. chamæleontinus Gr. (Laur.). (Lac. tigrina Séba). 
Dicopayrus Gr. 

D. grandis Gr, 


40. Tianis D. B. (Lophyrus D. B. part.). 


T. megapogoun Gr. (L. dilophus D. B.). 
T- Bellüi Gr. (D. B.). — T. Sophiæ Gr. 
AcanraosauRa Gr. (Lopbyrus D, B, part.). 
A. armala Gr. (Wagl.). 


12. 


BRoNCHOCELA Kaup. 

B. crislatella Kaup. — B. celebensis Gr. (Schl.). 
B. gutturosa Schl. (jubata D. B.). 

B. marmor, Hombr. Jacq. — B. tympanistriga Gr. 


. SALEA Gr. 


S. Horsfieldii Gr. 


. CALOTES Cuv. 


C. Maria Gr. — C. ophiomachus Merr. 

C. versicolor D. B. (Daud.). 

C. minor Gr. — C. Emma Gr. — C. Rouxii D. B. 
C. mystaceus D. B. 


. CHELOSANIA Gr. 


Ch. brunnea Gr. 


. CuarasiA Gr. (Agama part.). 


C. dorsalis Gr, 


. GiNpaua Gr: 


G. Bennettii Gr. 

Loraura Gr. (Istinrus Cuv.). 

L. Amboinensis Gr. (Schlosser). 

L. Shawii Gr. (Lac. lophura Shaw.). 


. Paysicnaraus Cuv. (Istiurus D. B. part.). 


P. Cocincinus Guv. (Wieg:). — P. Lesueurii Gr. 


. CHLAMYDOSAURUS Gr. 


C. Kingïi Gr. 


. HATTERIA Gr. 


H. punclata Gr. 


. LoPHoGNaTuus Gr. 


L. Gilbertii Gr. 


. Diporopora Gr. 


D. bilineata Gr. > 


24. GRAMMATOPHORA Kaup. 


G. cristata Gr. G. muricata Kaup. 

G. reliculata Gr. G. barbata Kaup. 

G. angulifera Gx G. maculata G. (Gaimardi D. B.). 
G. Decresii D. B,  G. ornala Gr. 


. Laupakia Gr. ( Agama Daud. part.). 


L. tuberculata Gr. 


. STELLIO Daud. 


S. cordylina Gr. (Laur.)(S. vulgaris Daud.). 
S. Caucasius Eichwald. — S. cyanogaster Rüppell. 


. AGaïA Daud. part. 


A. colonorum Daud. 

A. oecipilalis Gr. (A. colon. Var. Dum. Bib.). 

A.atra Daud,— A. agilis Olivier. —A. aculeata Merr. 
A. hispida Gr. (spinosa D. B. non Graÿ). 


. TrareLus Cuv. part. (Agama Daud. part.). 


T. Savignyi Gr. (D. B.). 

T. ruderata Gr. (Olivier) (Ag. mutabilis Merr.). 
T. sanguinolentus Eichw. (l'allas ). 

T. Sinaïtus Gr. (Heyden). 


. PurYNocernazus Kaup. 


P. Olivieri D. B — P. helioscopus Kaup. (Pallas ). 
P. caudivolvulus Fitz. — P. Tickelii Gr. 


. MecaroouiLus Eichw. (Phrynoceph. Kaup part.). 


M. auritus Eichw. (Pallas ). 


. Uromasrix Merr. 


U. ornatus Rüpp. — U. spinipes Merr. 
U. acanthinurus Bell, — U, fasciatus Menestriés,. 


. Saara Gr. ( Uromastix part.). 


S. Hardwickii Gr. 


33. LeioLeris Cuv. 


L. Bellii Gr. (guttatus Cuv.). — L. Reevesit Gr. 


. Morocu Gr. 


M. horridus Gr. 


ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS PLEURODONTES. 511 


En 1850, S. À. le prince Ch. Bonaparte a présenté Ja liste suivante des 
Sauriens appartenant aux deux groupes des /guaniens et des Agamiens 
(Conspectus system. Herpet. et Amphib., Leyde, tableau in-f°) : 


Fossil, Eur. Spec. 
STELLIONIDÆ (S/robilosaura Gr. !). 


Stellionina  (Æ4gamidæ part. Gr.).... » ..... 2 Eur. Afr. As. Océan. 50 


Draconina  ( » » JR NME és 0 As. mérid. Océan. 10 

Tropidurina (/guanidæ pat. Gr.).... » ..... 0 Amér. 40 

Polychrina  ( » » ADN cc EE 0 Amér. 25 

Basiliscina  ( » » Pen Diese 0 » Calid,. 

Iguanina ( » » Dre MORT 0 » 12 
139 


Les différences numériques relatives aux divisions établies par les clas- 
-sificateurs dont je viens d’analyser les travaux, et à celles qui ont été 
admises par les auteurs de l'Erpét. géuér., peuvent se résumer ainsi : 


Familles. Genres. Sous-genres. Espèces. 
1837. Dum. Bib. Zrpét. génér. 2. 46. 2. 152 ©. 
1843. Fitz. Systema.......... 21. 61. 85. 200. 
1845. Gray Catalogue...... Oo 2: 88. 0. 209. 
1850. Bonap. Conspectus..... 6. À 139. 


PREMIÈRE SOUS-FAMILLE DES IGUANIENS : LES PLEURODONTES. 


Les Sauriens appartenant à cette grande division ont pour caractère com- 
mun le mode d'insertion de leurs dents, qui sont fixées sur le bord interne 
d'un sillon creusé dans les mächoires. Ce sont les /guunes proprement dits 
ou /guanides, si l'on veut employer ce nom par opposition au mot 4ga- 
mides, qui sert souvent à désigner les Acrodontes ou 4games. 

Quatre petits sous-genres, dans cette première sous-famille, précédent le 
grand genre Anolis. Je n'ai aucune observation à présenter sur le 3‘ (Uro- 
sTroPHe, Dum. et Bib.), ni sur le 4° (Norors Wagl.), qui comprennent cha- 
cun une seule espèce dans l’Ærpét. génér. 11 faut ajouter cependant que 


4. Ce groupe est placé entre ces deux divisions : Gecconidæ et Chamaæleontidæ appartenant 
tous trois à une même tribu : Pachyglossi ; cette tribu est la première dans le 6° ordre (Saurii vel 
Lacertæ) de la 3° section des Reptiles : Squamata. Le tableau de classification dont il s’agit ne con- 
tient aucune indication sur les genres. 

2. En comprenant dans ce nombre 5 espèces de Phrynocéphales (t. IV, p. 515) non portées à la 
table de l'Erpét. génér. 


512 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. ' 


M. Fitzinger (Syst. Rept., 1846, p. 63) a donné les noms de trois autres 
espèces de Norops du Musée de Vienne : Læmanctus (sous-genre Norops), 
cracilis, Wiegmanni, E ndichleri, originaires du Brésil, 

Quant au 1°* genre, que Cuvier a nommé PoLycHRE, j'ai à signaler une 
troisième espèce, décrite en 1845 par M. Berthold (Uber verschiedene neue 
oder seltene Reptilien aus Neu-Granada in 4 bhandlungen der Koniglichen 
gesellschaft der Wissenschaften zu Gottingen, t. IL, p. 5, pl. 1, fig. 1). C’est 
le Polychrus gutturosus, remarquable par le développement des écailles de 
la région inférieure du cou, car elles sont une fois plus grandes que les 
autres. Ce Saurien ne se trouve pas au Musée de Paris qui, outre le Pol. 
marbré, possède maintenant des échantillons du Pol. anomal Wiegm., bien 
conformes à la description tracée par ce zoologiste. 

Le 2° genre que Wiegmann a établi sous le nom de LaimancTe est presque 
inconnu dans les Musées: aussi doit-on s’en tenir aux détails qu'il a pré- 
sentés d’après les types uniques du Musée de Berlin, et à ceux qui ont été 
fournis par Spix sur une espèce conservée à Munich (Polychrus (Læm.) 
acutrrostris) et recueillie au Brésil. 

Nos collections possedent cependant, depuis 1845, un beau lézard, qui est 
pour nous le premier spécimen de ce genre. Il a été recueilli dans le Mexique, 
près de la ville d'Oaxaca, et donné par M. Ghuisbreght. D’après la comparaison 
de ce Reptile avec celui qui a été représenté par Wiegmann (Herpet. mexi- 
cana, pl. iv) : L. longipes, il n'y a pas de doute sur l'identité de l'espèce, 
mais certaines particularités sont en opposition avec quelques-uns des carac- 
tères attribués à ce genre. Ainsi, nous trouvons des dents palatines et une 
ligne saillante sur le milieu du dos, formée par la proéminence de la carène 
des écailles de cette région : d'où résulte l'apparence d'une crête longitudi- 
nale tres-basse, particuliérement évidente sur la nuque à une trés-petite 
distance de la tête; au delà, elle est de moins en moins apparente et cesse 
complétement à l'origine de la queue. La diagnose inscrite par Wiegmann 
dans son texte (p. 16, Gen. 10 et p. 45) porte cependant qu'il n’y a pas de 
dents au palais et que la carène du dos est sans crête et sans dentelures. De 
plus, le spécimen dont il s’agit, comme le montrent les fig. 4, 4 a de notre 
pl. xx1, a, sur le bord postérieur de la tête prolongé en une sorte de casque 
plat et arrondi, onze à douze écailles saillantes triangulaires et pointues con- 
stituant une sorte de couronne. Rien de semblable ne se voit sur la pl. 1v de 


ORDRE DES SAURIENS, — IGUANIENS PLEURODONTES. 13 


l'Erpét. du Mexique ; il y a néanmoins identité parfaite avec notre spécimen 
‘pour la forme de la région occipitale. Je me borne à mentionner ces faits 
observés sur un échantillon unique, et dont il est par conséquent impossible 
de déduire des conclusions applicables au genre tout entier, surtout en 
raison de la rareté singulière des Laimanctes dans les collections erpétolo- 
giques, car on manque de renseignements suffisants sur ces animaux. 


V. GENRE ANOLIS, AWOZEZS, DAUDIN. 


Cette division générique, la plus nombreuse en espèces, comprend tous 
les Iguaniens à doigts plus où moins dilatés au niveau de l’antépénultième 
phalange. Ce caractère est d’une grande importance dans la méthode natu- 
relle, puisqu'il est l'indication manifeste d’une remarquable conformité dans 
le genre de vie. Il n’y a cependant pas une homogénéité tellement complète 
entre tous ces Sauriens, que des subdivisions n’aient pu être proposées pour 
ce groupe. On en a vu plus haut la liste dans les classifications assez récentes 
de MM. Fitzinger et Gray, dont j'ai simplement présenté un résumé, n'ayant 
point à discuter ici la convenance ou l'inopportunité du démembrement d'un 
genre si naturel et si distinct que l'est celui des Anolis qui pourrait, par 
cela même, devenir le type d’une sous-famille parmi les Iguaniens. 

M. Berthold, en 1840 (Über verschiedene neue oder seliene Amphibien 
arten in Mém. de l'Acad. de Gottingue, 1843, p. 62, pl. 1, fig. 7.et 8), a 
décrit, avec la dénomination particulière de duodecim-striata, une espèce 
nouvelle à doigts peu dilatés et que, par ce motif, il a placée dans le 
genre Draconura, Wagl. (Dracontura, Fitz.), établi pour l4nolis refulgens 
(vel riens), genre non adopté par mon père et par Bibron, qui ont rap- 
proché de cette dernière espèce celle qu’ils ont nommée Anolis chrysolepis, 
en les regardant l’une et l’autre comme types d’une subdivision parmi les 
Anolis !. L'espèce de M. Berthold, Dracontura, 12-striaia ( Dracontura Ber- 


1. Une bonne représentation comparative des doists à élargissement considérable ou peu marqué se 
trouve dans l'Atlas de l'Expéd. du comte de Castelnau, dans les parties centr. de l’Amér. du 
Sud. Rept., pl. ur, fig. 2 a et 4 a, tels qu'on les voit dans les 4n. nasique et chrysolépide. Voyez, 
en outre, notre pl. xix, fig. 1, main de l’4n. resplendissant. — Sur cette même pl. x1x, fig. ?, 
l'An. de Valenciennes, si remarquable par la pelitesse des écailles ventrales, ce qui, d’ailleurs, 
le distingue de tous ses congénères, est représenté vu par dessous et amplifié, pour que le caractère 
puisse être bien saisi par l'observateur. 


514 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


tholdi, Fitz.) est inconnue au Musée de Paris. Elle se distingue facilement 
des deux précédentes en ce que les écailles médianes du dos, plus grandes 
que les autres et carénées, forment 12 séries longitudinales au lieu de 5 où 
6, comme chez l'Anolis dit Dr. chrysolepis. Chez celui qui est nommé 
Dr. refulgens, il n'y a que 2 rangées d'écailles plus grandes et, en outre, 
elles sont lisses. 

Relativement au Saurien inscrit par Wiegmann (Herpet. mex., p. 16), 
comme Dr. Nitzschit adopté par M. Fitzinger, qui en signale la présence 
au Musée de Vienne, l'opinion émise par les auteurs de l'Erpét. génér. qu’il 
ne devait pas différer de leur 4. chrysolépide à été confirmée par Wiegmann 
lui-même, ainsi que M. Troschel nous l’apprend (Fauna von Britisch- 
Guiana Reisen, Rich., Schomburgk, note de la p. 649)1. 

Nous trouvons indiqué, par M. Fitzinger, un autre Anolis reçu du 
Brésil, voisin sans doute des précédents : Dr. Bibroni, et M. Gosse (4un. 
and Mag. of nat. Hist., 2° série, t. vi, p. 346), signale une espèce ori- 
ginaire de la Jamaïque : Dr. catenata. — C'est près des Draconures que 
doit être placé un Saurien étiqueté par Wiegm. au Musée de Berlin, 4x. 
planiceps, à en juger par la description donnée par M. Troschel (Faunu 
von Britisch-Guiana Reiser, Rich. Schomburgk, p. 649). 

— Avant de parler des Anolis nouveaux du Musée de Paris, je présente 
en note une liste, qui montre que, malgré ses richesses, il s'y rencontre 
cependant quelques lacunes par suite des découvertes récentes des natura- 
listes étrangers ?. 


s 


1. J'ajouterai, à cette occasion, à propos de deux synonymies présentées par mon père et par Bibron 
dans l'histoire des Anolis, que M. Troschel, d'après l'examen destypes mêmes de Wiegmann, considère, 
contrairement à ce qui est énoncé dans leur Zrpét. génér. sous forme dubitative, ilest vrai, (p.127 
et 452), les Dactyloa bi-porcata etnebulosa comme distincts des 4n. Carolinensis et Sagræi. 

2. An. occipitalis Gray (Ann. nat. hist., &. NV, p. 112); An. porcatus Gr. (1d.); An. puncta- 
tus Gr., non Daud. (/d.); An. lineatopus Gr. (1d.); An. maculatus Gr. (Id.); An. stenodactylus 
Gr. (1d.); An. reticulatus Gr.(1d.); An. æneus Gr. (Id.). An. flavescens Gr. et An. Grahami Gr. 
(Cat. of Liz., p. 202, où sont indiquées aussi les huit espèces précédentes). An. latifrons Berthold 
(Neue oder seltene Rept. aus Neu-Granada in Mém. de Gütlingue, 1845-47, p. 6, pl. r. fig. 2). 
An. iodurus, or purple tailed Gosse (Ann. of nat. hist, ® série, t. VI, p. 344); An. opa- 
linus Gosse (1d.); Placopsis ocellala Gosse (I.). — Pour la détermination spécifique si difficile des 
Anolis, on peut se servir avec avantage du tableau synoptique de l'Erpét. génér., t. IV, p. 90.11 
faut ensuite tenir compte de l’origine et du système de coloration qui, au reste, ne tarde pas à être 
altéré par l'alcool. 


ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS PLEURODONTES. 15 


XXI. — 14 bis. ANOLIS À BANDES TRANSVERSALES, /nolis transversalis, À. Dum. 
PI. xix, fig. 3 et 3 a. 


Idem, \d., Cat. méth. des Rept. du Muséum, p. 57. — Id., Répert. Erpél. gén., Dum. Bib., 
t. IX, p. 262.— /d., Guichenot (Expéd. parties centr. de l’Amér. du Sud, par M. de Castelnau). 


Écailies ventrales plates, imbriquées, plus grandes que celles des flancs, qui sont aussi dila- 
tées que les autres; cou et dos surmontés d’un petit pli de la peau sans dentelures ;, point de 
carènes en avant du front ; de larges bandes brunes sur le tronc et sur la queue. 


La tête (pl. xx, fig. 3 a) est à peu près plate, ou du moins on ne voit 
qu’une faible dépression sub-rhomboidale sur le front où les écailles sont 
un peu plus grandes que sur le museau : ces écailles ne sont pas carénées. 
La scutelle occipitale est grande, irrégulièrement campanuliforme ; par son 
bord antérieur, qui est le plus large, elle est en contact avec une petite 
plaque impaire et avec les demi-cercles squameux des régions sus-orbitaires, 
lesquels se touchent, sur le vertex, par leur convexité. Sur les côtés de 
loccipitale, il y a des plaques assez grandes; les postérieures, beaucoup 
plus petites, sont bordées, à droite et à gauche, par des crêtes peu saillantes 
qui, du bord postérieur de chaque orbite, se dirigent vers l’occiput où elles 
se réunissent pour former un triangle ouvert en avant, et dont le sommet 
est l'origine du petit pli cutané de la ligne médiane du dos. Sur chaque 
région sus-oculaire, on voit un disque de ro à 12 scutelles plates entouré 
par de fines granulations. — Toutes les pièces de l’écaillure sont généra- 
lement petites. — La queue, assez forte et un peu déprimée à sa base, est 
environ une fois et demie aussi longue que le tronc et la tête; elle est très- 
effilée. — Le fanon est petit. 

La teinte générale, qui semble être un gris violacé, est un vert clair, 
comme le montre un dessin” fait d’après le vivant, par M. le comte de 
Castelnau. Sur la tête, il y a de nombreuses vermiculations brunes. Les 
épaules sont couvertes par une grande tache de la même nuance, qui se 
prolonge en une pointe sur le cou et s'étend en arrière et en bas jusque 
sur les bras. Trois autres taches, larges de 0",10 au milieu, et irrégulière- 
ment angulaires comme la précédente, se voient sur le tronc; leurs angles 
postérieurs descendent obliquement d'avant en arriére, le long des flancs, 
et se rejoignent presque sur le ventre, dont la couleur est un peu plus claire 


516 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


que celle des régions supérieures. — La mâchoire inférieure, tout à fait en 
avant, porte une petite tache transversale brune; une autre, plus large, 
occupe tout l’espace qui sépare le bord inférieur d’un orbite du bord cor- 
respondant de l’autre orbite; une troisième, passant sur le fanon , s’étend 
d’un tympan à l’autre. Au delà, en avant des épaules, une dernière tache 
transversale forme un collier. A la queue, il y a des anneaux bruns; les mem- 
bres ne sont que demi-annelés, leur face interne ne portant aucune tache. 

L'échantillon unique de cette espèce a été rapporté du Brésil par MM. de 
Castelnau et Émile Deville. 

Par l'ensemble de ses caractères, cet Anolis se rapproche surtout de 
l'espèce de l'Amér. septentr. nommée, par mon père et par Bibron, 
An. alligator. La différence de patrie et les détails dans lesquels je viens 
d’entrer suffisent pour montrer les différences caractéristiques. 


XXII. — 92 bis. ANoLis HÉTÉRODERME. Anolis heterodermus, A. Dum. 
PI. x1x, fig. 4, 4 a et 4 b. 
Idem, W., Cat. Rept. du Mus. Paris. p.59.— 1d., Répert. Erpét.génér.. D.B., t. IX, p. 262. 


Régions supérieure et latérales du tronc recouvertes de squames irréqulièrement polygonales, 
aplaties, lisses, entremélées d'écailles beaucoup plus petites et comme granuleuses; plateau 
crânien bordé dans tout son pourtour, ainsi que le museau, de grandes écailles bombres; squa- 
mes ventrales lisses, non granuleuses ; une petite carène dentelée sur le cou, le dos et la queue. 

La tête est un peu effilée (pl. x1x, fig. 4 a). La faible dépression de sa 
face supérieure semble être plus considérable qu’elle ne l’est réellement, à 
cause de la saillie prononcée des écailles qui bordent locciput, les régions sus- 
oculaires et le museau. La plaque occipitale irrégulièérement polygonale ou 
presque circulaire est entourée de plaques de forme et de grandeur variables. 

Le fanon est très-peu développé. — La queue, médiocrement longue, est 
assez robuste et revêtue, dans toute sa longueur, d’écailles à carène saillante. 


7 à 
Le caractère le plus remarquable est fourni par l'aspect singulier de 


l'écaillure du dos et des flancs; elle offre une assez frappante analogie avec 
celle de l'An. caméléonide, décrit et figuré par Cocteau (Ærpét. in Hist. de 
Cuba, par Ram. de la Sagra, p. 145, pl. xv), sous les noms de Chamæleolis 
Fernandina. Ce sont des écailles plates, entremélées de petits grains squa- 
meux (voy. notre pl. xix, fig. 4 b). Outre d’autres particularités inutiles à 
rappeler ici, la disposition réguliere des plaques de l'abdomen éloigne com- 


ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS PLEURODONTES. 517 


plétement ln. hétéroderme du précédent, qui est le seul dans ce vaste 
genre où les écailles ventrales soient granuleuses au lieu d’être, comme 
d'ordinaire, des scutelles plates et imbriquées. 

Les parties supérieures sont vertes et les inférieures, plus claires, ont une 
teinte jaune verdâtre. Les grosses écailles qui bordent la tête comme une 
sorte de couronne sont d’un vert trés-päle, de sorte qu’elles paraissent 
presque blanches; il en est de même pour celles qui se voient sur les côtés 
de la tête et de la région cervicale, d’où elles gagnent les flancs en formant 
sur ces diverses régions une bande blanchâtre, qui tranche sur la teinte 
générale. — Long. totale, o" 17; 0"6 pour la tête et le tronc ; 0" 11 pour la 
queue. 


Nous possédons plusieurs échantillons de cette espèce recus de la 
Nouvelle-Grenade. 


VI. GENRE. CORWIOPHANE. CORYTOPHANES. BOIE. 


À l’époque où le t. IV de l'Erpét. génér. fut publié, les Corytophanes 
manquaient au Musée de Paris, où l’on connaît maintenant le Cor. à créte 
par trois beaux exemplaires provenant de la province de Peten (Amér. cen- 
trale) et dus à la générosité de M. Arthur Morelet, qui a exécuté, d’après le 
vivant, un dessin propre à bien faire connaître le système de coloration. On 
acquiert ainsi la preuve que la teinte générale du tronc est un mélange de 
blanc pur et de brun rougeâtre moins abondant sur les flancs que sur le dos, 
où il forme de fines bandes transversales. Le blanc est sans mélange sur le 
ventre. La gorge et le capuchon sont d’un vert clair uniforme. Sur la queue 
et sur les membres, qui sont de la même couleur verte, il y a des anneaux 
d’un brun violacé. Des lignes noires, partant de l'orbite, rayonnent en avant, 
en bas et en arrière. | 

Il ya, dans les écailles du tronc, plus d’inégalité qu'il n’est dit dans les 
descriptions, car les flancs sont parcourus de haut en bas par des rangées 
verticales et irrégulières d’écailles plus grandes que les autres et rappelant 
un peu les bandes bien moins nombreuses du Cor. caméléopside, chez lequel, 
d'ailleurs, ces écailles, beaucoup plus grandes, portent une forte saillie mé- 
diane (voy. Herpet. mex., p. 38 et pl. vi), tandis qu'elles sont planes ou à 


peine carénées dans le Cor. à créte. La tête et la partie antérieure du tronc 
ARCHIVES pu Muséum. T. VIII. 66 


518 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


de ce dernier sont représentées de profil sur notre pl. xx, fig. 1; région sus- 
céphalique, fig. 1 a; tête dépouillée de ses parties molles, fig. 1 à 1. 


XXII. — 1 Dés. CORYTOPHANE TRÈS-CARÉNE. Corytoph. percarinatus, À. Dum. 
ESPÈCE NOUVELLE. — PI. xx, fig. 3 et 3 a. 


Une crête non interrompue depuis l’occiput jusqu'à la queue; écailles presque toutes égales 
entre elles et toutes carénées ; deux plis cutanés de chaque côté du tronc commençant à la région 
cervicale, et prolongés jusqu'aux membres postérieurs. 


La face supérieure de la tête, inclinée en avant, est prolongée à sa partie 
postérieure par une crête osseuse formant une sorte de casque très-analogue 
à celui des deux autres espèces de ce genre, et qui rappelle la structure 
bizarre du crâne des Caméléons. Il résulte de cette conformation une surface 
rhomboïdale presque plane sur le museau et sur le front, mais un peu 
creuse au delà des orbites. Elle a des limites saillantes : ce sont, en avant, 
les crêtes surciliaires, puis au delà, les bords d’une surface triangulaire 
formée par deux lames osseuses qui, partant de l’occiput et se réunissant 
au-dessus et en arrière, constituent les deux racines supérieures et anté- 
rieures du casque, dont la troisième racine naît d’un point plus inférieur 
de la région occipitale. C’est de la réunion de ces trois racines ainsi disposées 
en pyramide triangulaire que provient le prolongement lamelliforme du 
casque. Telle doit être évidemment la structure de cette région postérieure 
du crâne de l'espèce dont il s’agit, à en juger par l'analogie remarquable 
que présente la tête revêtue de ses téguments avec celle du Corytophane à 
créte, laquelle est représentée dépouillée de ses parties molles sur notre 
pl. xx, fig. 1 4. L'angle antérieur de la surface rhomboïdale sus-céphalique 
et les angles latéraux situés de chaque côté dans le point où cesse la crête 
surciliaire et où commence, en lui faisant suite, mais en se portant un peu 
en dedans, la racine du casque, sont bien moins aigus que l’angle postérieur. 
Tout le pourtour de cette surface est garni de grandes écailles droites à 

4. Le Muséum ne possède pas le Cor. caméléopside; c’est par erreur que le contraire est dit dans 
le Catal. des Rept. du Mus. de Paris, p.60. — Afin de montrer les différences qui distinguent les 
deux espèces anciennement connues et celle qui est décrite, sous le n° xxumt, 4 és, j'ai fait reproduire 
sur cette même pl. xx, fig. 2 un décalque du dessin donné par M. Gravenhorst (Nova acta nat 
curios., t. XNI, pars poster. 4833, ph Lxv, fig. 4). Une représentation peu soignée de ce même 


Saurien se trouve in The z00!. of Captain Beechey's, voy. 1839, pl. xxx, fig. 1 ; et il y est décrit 
p. 94, par M. Gray, qui, à l'exemple de Wiegmann, le nomme Chamaæleopsis Hernandesii. 


ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS PLEURODONTES. 519 


carène trauchante, qui forment une arête vive ; elles en élèvent les bords et 
par cela même la font paraître, surtout en arrière, plus creuse encore qu’elle 
ne l’est en réalité. 

La peau qui recouvre le casque se continue avec celle du dos en formant 
un repli, véritable crête nuchale finement dentelée, dont la crête dorsale, à 
dentelures plus prononcées, est la continuation; cette dernière devient de 
moins en moins haute en se prolongeant vers la queue, où elle est remplacée 
par une ligne saillante, qui résulte de l’arrangement régulier des écailles 
médianes surmontées d’une carène, comme le sont d’ailleurs toutes les 
autres écailles de cette région, garnie ainsi de stries parallèles. La même 
régularité, au reste, se remarque dans l’arrangement des écailles des mem- 
bres et du ventre; elles sont plus grandes que celles des autres parties du 
corps, et chacune d'elles étant carénée, de nombreuses stries parcourent 
en long l'abdomen et les pattes jusqu'à l'extrémité des doigts, dont 
_les écailles inférieures, particulièrement aux membres pelviens, semblent 
un peu tuberculeuses. Sur la crête nuchale, sur le dos et sur les flancs, 
l'écaillure est beaucoup moins régulière, car les pièces squameuses qui la 
composent ne forment pas des rangées soit longitudinales, soit transversales ; 
quelques-unes, cà et là, paraissent plus grandes que les autres, mais il n'y a 
pas, sous ce rapport, les différences tranchées si caractéristiques dans les 
deux autres espèces de ce genre où les écailles de dimensions plus consi- 
dérables, comme on le voit surtout dans le Corytoph. caméléopside, forment 
des bandes transversales. Il faut ajouter que toutes les écailles sont carénées, 
ce qui est une note distinctive très-importante. Celles de la gorge et du 
fanon, plus saillantes que les autres, sont tuberculeuses et entourées de 
fines granulations. La lèvre supérieure porte 21 plaques, et l’inférieure en 
a 17; les unes et les autres sont suivies de petites plaques tuberculeuses 
disposées sur deux rangs qui s'étendent jusqu’à l'oreille. — L’orifice de la 
narine, percé dans une seule plaque, est dirigé d’arrière en avant. — Les 
paupières sont couvertes d’un nombre considérable de fines granulations. — 
Sur la région sus-céphalique, il y a des écailles carénées et plus ou moins 
surmontées de petites élévations qui leur donnent un aspect rugueux. Enfin, 
on ne voit pas au-dessus du tympan, dont la membrane est tout à fait 
superficielle, la saillie qui manque également dans le Cor. à crête, mais 
que, dans le Cor. caméléopside, Wiegmann a signalée comme une proémi- 


520 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


nence de l'os temporal en forme d’aiguillon. Le fanon, contrairement à ce 
qui a lieu dans cette derniere espèce, est dentelé à son bord inférieur, qui 
se termine en arrière par un repli cutané transversal, continué sur la partie 
la plus inférieure de chaque flanc, jusqu’à la racine des membres abdomi- 
naux. Un autre pli, semblable au précédent, commence derrière l'angle 
de la mâchoire, décrit d’abord une légère courbe à concavité inférieure; 
puis au niveau des épaules, il se dirige parallèlement à la ligne médiane du 
dos, dont il est peu éloigné, et vient se perdre sur l’origine de la queue. 

La teinte générale est un brun verdätre. La face supérieure de la tête est 
ornée en avant, à sa partie la plus antérieure, d’une tache noire placée entre 
deux lignes également noires qui, partant du milieu de la région sus-orbi- 
taire, vont en divergeant se porter sur le bord du museau et descendent 
au-devant de l'œil sur la région frénale; deux autres lignes semblables, 
mais dirigées en sens absolument inverse, prennent naissance dans le même 
point et vont atteindre, en s’écartant, les bords du casque, les franchissent 
et se perdent sur la crête nuchale. De ce point central inter-orbitaire, 
d’autres raies noires, disposées en éventail, couvrent de dedans en dehors 
toute la portion un peu renflée qui correspond à l'œil et contournent la 
crête surciliaire pour gagner la paupière supérieure. Une tache sombre 
transversale occupe l’extrémité de la crête de la nuque et s'arrête, de chaque 
côté, au nivean du pli cutané supérieur. D’autres maculatures noires irré- 
gulières sont dispersées sur différents points du tronc.et de la queue. 

Long. totale, 0" 285 ; tête et tronc, 0" 75; queue, 0" 210; espace compris 
entre le bout du museau et l'extrémité supérieure du casque, 0" 04. 

Le Cor. très-caréné a été pris à Ascuintla, dans l’Amér. centrale, à 30 lieues 
de Guatemala. Le spécimen est unique. 

La description qui précède montre, sans qu'il soit nécessaire d'y insister, 
les différences tranchées qui distinguent ce Corytophane de ses congénères. 
Ainsi, pour les rappeler en peu de mots, s’il porte une crête nuchale comme 
le Cor. à créte, remarquable par son écaillure du dos et des flancs presque 
partout lisse, il a, au contraire, toutes les écailles carénées et sensiblement 
égales entre elles. Ce défaut d’inégalité est un caractère important quand on 
compare l'espèce nouvelle au Cor. caméléopside. Chez ce dernier d’ailleurs, 
1° la crête commence seulement au niveau des épaules; 2° les grandes écailles 
disposées en bandes transversales sont seules carénées, et 3° enfin, chaque 


ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS PLEURODONTES. 521 


flanc ne porte que deux petits plis cutanés : l'un à la région scapulaire et 
l'autre à la région pelvienne. 


VII. GENRE. BASILIC. ÆASZLISCOUS. LAURENTI. 


Sous le nom générique proposé d’abord par Laurenti pour le Saurien 
que Linné avait nommé Lacerta basiliscus, les auteurs de l’Erpét. génér. ont 
réuni les deux espèces alors connues, celle qui est le type du genre (2. mi- 
tratus) et celle que M. Kaup a désignée sous la dénomination de Corytheolus 
vittatus, dont on doit rapprocher le genre nominal OEdicoryphus (vittatus) 
que Wagler a introduit dans son Syst. amphib., p. 148. — Ce groupe, 
jusqu'alors très-circonscrit, a été augmenté par M. Gray d’un genre à tête 
ronde et simple en arrière, ou du moins à très-petite crête occipitale, mais 
à bord externe des doigts postérieurs garni d’une frange. Il en a décrit le 
type (Beechey's, voy. p. 94) sous le nom : Ophyessa bilineata. Un exem- 
plaire de cette espèce, donné par le Musée de Londres, a été considéré avec 
raison par mon père et par Bibr., t. 1v, p. 188, comme un jeune Z, à 
bandes. Ce genre a été conservé par M. Gray dans son Cat. of Liz., p. 193, 
mais sous un titre différent, car on l'y trouve ainsi désigné : 'hysanodac- 
tylus bilineatus de Y Amér. du Sud et de l'ile de Fernando-Noroha. Je dois, 
au reste, appeler l'attention sur cette origine, puisque le 8. à bandes est 
mexicain ou provient de l’Amér. centrale. — Tout récemment, ainsi que je 
l'ai indiqué dans la liste dressée d’après le système de classification de 
M. Gray (p. 509), ce zoologiste a présenté une nouvelle distribution du 
groupe des Basilics (Basiliscina), motivée par l’adjonction de genres 
jusqu'alors inconnus (4nn. of nat. Hist., 2° série, 1859, t. x, p. 437). Les 
différents Sauriens qui y sont compris manquent dans nos collections. Ils 
sont originaires, les uns du Mexique, et les autres de l'Amérique du Sud î. 


4. M. Gray forme des genres suivants une section : Basiliscina, partagée en 3 groupes : L. Occiput 
renflé de chaque côté avec une haute crête cutanée comprimée et partant du bord postérieur des yeux : 
1. Ptenosaura Gr. (PE. Seemanni Gr). — II. Occiput renflé couvert d’écailles convexes ; à sa région 
postérieure, mais à une certaine distance en arrière des yeux, il est prolongé en une haute crète 
cutanée comprimée ; sur le dos et sur la queue, une crête élevée supportée par des rayons osseux : 
2. Basiliscus, Laur. (B. americanus, Id.); 3. Lophosaura, Gr. (L. Goodridgii, Id.); 4. Cristasaura, 
Gr. (C. mitrella, Y.); 5. Corytheolus, Kaup (C. vittatus, Id.). — HI. Occiput aplati, avec une très- 
petite crêle comprimée sur le milieu de son bord postérieur : 6. Thysanodactylus, Gr. (T. bili- 
neatus, Id.). ; 


522 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


Avant de présenter la description de la nouvelle espèce de notre Musée, 
je ferai observer que si la crête occipitale des Corytophanes differe beau- 
coup de celle des Zasilics, en ce qu’elle a pour base la longue apophyse 
osseuse qui prolonge le crâne en arrière (pl. xx, fig. 1 2), tandis que dans 
les autres, la crête est essentiellement formée par la peau relevée en pli 
mince et d’une étendue plus ou moins considérable, selon les espèces, le 
prolongement osseux ne manque cependant pas complétement aux Zasi- 
lies. Il est bien moins saillant, il est vrai (pl. xx, fig. 4), car il se présente 
sous la forme d’une lamelle mince horizontale , à bord supérieur tran- 
chant et qui reste dans le plan de la région sus-céphalique, au lieu de se 
relever obliquement, comme le grand casque des Corytophanes, dont la 
base, ainsi que je l'ai déjà rappelé plus haut, est constituée par trois racines 
aplaties et disposées en pyramide triangulaire terminée à son sommet par 
une lame mince et transparente. Cette conformation remarquable manque 
dans les Zasilies (fig. 4), où la lamelle, mesurée à son bord inférieur, est à 
peine égale au tiers de la longueur du crâne prise du milieu de l’arcade 
maxillaire supérieure à l’articulation de loccipital latéral avec l'os intra- 
articulaire. Dans le Corytophane dont la tête a été dessinée, il y a, au con- 
traire, égalité entre ces dimensions. — Sur cette même pl. xx, on voit que 
les dents, dans ces deux genres de Sauriens, sont trilobées, puisqu'elles 
portent une petite dentelure de chaque côté de leur base (fig. 1 cet4a). 


XXIV. — 1 bis. BasiLic à BONNET, Basiliscus galeritus, À. Dum. 


PI. xx1, fig. 4, 1 aet1 b. 
Idem, Id. Catal. Rept. Mus. Par, p. 61. — 1d., 1d., Répert. Erpét. gén., D. B.,t. IX, p.264. 

Téte surmontée d'un capuchon élevé, large et épais à sa base, à sommel mince, arrondi; sur 
le dos et sur le premier tiers de la queue, une crête dentelée peu élevée; écailles des régions 
supérieures du tronc carénées, les ventrales lisses; celles des régions sus-oculaires petites, à 
surface rugueuse; parties supérieures vertes, et les inférieures d'un jaune verdâtre; sur la 
queue, des laches brunes. 

La tête est courte et le capuchon ne ressemble pas à un bonnet phrygien, 
comme celui du Z. à capuchon (pl. xxr, fig. >), et il n'est pas pointu comme 
celui du B. à bandes (pl. xx, fig. 3). Chez le mâle, comme chez la femelle, 
il commence au niveau du bord postérieur de l’espace inter-orbitaire, et 
chez le premier, son sommet, très-régulièrement arrondi, décrit un arc de 


ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS PLEURODONTES. 523 


cercle uni à la base, antérieurement, par un bord très-court, un peu oblique 
d’avant en arrière, et postérieurement, par un bord plus long rectiligne, et 
dont l'obliquité est en sens inverse. Chez la femelle, le capuchon est beau- 
Coup moins vertical ; il se dirige en arrière, et son sommet représente assez 
exactement l’une des extrémités d’une ellipse. Dans les deux sexes, d’ailleurs, 
il rappelle un peu, par sa forme, le capuchon du camail ou habillement 
d'hiver que les ecclésiastiques portent par-dessus le rochet. Ce prolongement 
cutané, qui est très-mince, est couvert d'écailles assez grandes presque 
planes ; mais sur la base renflée du capuchon, sur les tempes et à la région 
sus-céphalique, elles sont moins volumineuses et ressemblent à de petits 
tubercules. | 

Par l’ensemble de ses formes, ce Basilic offre la plus grande analogie avec 
ses deux congénères. — Je viens d'indiquer la différence importante résultant. 
de la conformation toute particulière du capuchon; il est donc inutile, sur- 
tout en mentionnant l'absence de la remarquable crête, à rayons osseux du 
dos et de la queue, d’insister sur les autres caractères qui l’éloignent de 
l'espèce la plus anciennement connue et que Daudin a, le premier, nommée 
B. mitratus. — Avec le B. à bandes Wiegm., qui porte une carène sur les 
écailles ventrales, aucune confusion n’est possible, puisque, chez les deux 
autres, cette carène manque. f:hhi 

Le système de coloration est fort simple, comme on le voit sur la fig. r, 
où les teintes sont plus vives que sur les animaux conservés dans l'alcool. 
— Elle représente le mâle de grandeur naturelle ; il est un peu plus petit 
que la femelle. — Le Muséum possède deux individus de sexe différent ; ils 
ont été rapportés de la Nouvelle-Grenade. 

— Un dessin, de M. Morelet d’après l’un des exemplaires adultes du 
Basilic à bandes recueillis par lui dans la province de Peten (Amér. centrale), 
fait bien connaître le système de coloration de ces beaux Sauriens déposés 
Par ce Voyageur dans nos collections; mais ils sont malheureusement déjà 
un peu décolorés par l’action de la liqueur. 11 en est de même pour un jeune 
sujet, également donné par M. Morelet, — Au moment où l’un des animaux 
adultes a été pris, il était d’un vert clair vermiculé de noir; on voit encore 
les courtes handes transversales noires caractéristiques sur la nuque et sur 
le dos, et en partie une raie jaune étendue de l’angle postérieur de l'œil 
jusqu’à la cuisse ; puis au-dessous et parallèlement, sur le cou, une autre 


524 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


ligne semblable à la précédente. La tête et le capuchon étaient et sont encore 
bruns, mais on ne retrouve plus que sur le dessin cette dernière indication : 
lèvres et gorge d’un blanc pur. Chez le jeune individu, il n’y a sur la. 
tête que de faibles vestiges du capuchon qui manque dans les premiers 
temps de la vie, comme on en acquiert la preuve par l'examen d’un très- 
jeune sujet provenant du Mexique. Il en est de même pour ‘trois jeunes B. 4 
capuchon originaires, soit de Cuba et donnés par M. Ramon de la Sagra, 
soit du Mexique; l’un de ces derniers est un présent de M. Castelnau. Entre 
ces jeunes animaux et ceux de même âge qui appartiennent à l'espèce dite 
B. à bandes, il y a une très-grande analogie pour la disposition et l'aspect, 
non-seulement de la double bande claire latérale, mais de la petite raie Jaune 
médiane de la région sus-céphalique. 11 est cependant très-facile de les 
distinguer en examinant les écailles ventrales, qui sont lisses chez le B. à 
capuchon, et carénées au contraire chez le 8. à bandes. — Un Bas. appar- 
tenant à cette dernière espèce, et tout récemment acquis par notre Musée, 
doit être signalé, parce qu'il présente une particularité notable qui n'avait 
pas encore été constatée dans cette espèce, car il a sur le dos une crête bien 
développée, soutenue par des rayons osseux et semblable à celle du Z. à 
capuchon. Sur la queue, il n’y a qu’une carène dentelée. Il est plus petit 
qu'un autre individu de la méme espece à crête dorsale, cependant moins 
haute et sans rayons osseux. 

Le genre AmsryrnynQur, dont je dois maintenant parler, est précédé dans 
la classification de l’£rpét. génér. du singulier genre ALoPowoTE (8), caracté- 
risé par l'absence d’écailles sur les parties supérieures du tronc, où l’on ne 
voit que de très-petits grains squameux serrés et fort nombreux. Je n'ai 
rien à ajouter à l’histoire de ce Saurien, connu au Musée de Paris par un 
seul individu de grande taille, envoyé de Haïti par M. Alex. Ricord, et dont 
aucun Musée ne paraît avoir reeu de nouveaux exemplaires. 


IX. GENRE. AMBLYRMYNQ@UE. APZLYRIYNEOUS. BELL. 


La diagnose de ce genre a été donnée dans l Erpét. génér. d'apres un spé- 
cimen en mauvais état de conservation de l’'4mbl. à crête appartenant à 
M. Th. Bell, et d’après un exemplaire d’une autre espèce du Musée de 
Boulogne-sur-Mer dédiée par mon père et par Bibron au directeur de ce 
Musée : Ambl. de Demarle. Or, l'examen de nouveaux sujets conservés 


ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS PLEURODONTES. 525 


dans l’alcool et recueillis aux îles Galapagos, par M. Darwin, a démontré à 
M. Bell que, si la description de la seconde espèce ne laisse rien à désirer, 
il n’en était pas de même pour la première ; car celle-ci offre des particula- 
rités remarquables qui n'avaient pu être signalées ni par M. Bell en 1825 
{Zool. Jourr., p. 204, pl. xu supplém.), nien 1837, par les auteurs de l’Zrpét. 
génér. Il faut done modifier l'énoncé des caractères génériques pour ce qui 
concerne la queue et les membres, et remplacer ces deux phrases : queue 
comprimée vers son extrémité et garnie de grandes écailles; doigts gros et 
courts, par les indications suivantes : queue ronde où comprimée, doigts 
assez longs et inégaux et complétement libres, ou presque égaux et un peu 
palmés, Ces différences importantes sont liées à celles qui se remarquent 
dans le genre de vie; elles sont telles que l4r0/. de Demarle, dont la queue 
est cylindrique et dont les doigts ne sont pas réunis par une membrane, est 
un animal essentiellement terrestre et que l’4mbl. à créte, si distinct du 
précédent par sa queue comprimée d’un bout à l’autre et par la palmure 
partielle des doigts aux pattes antérieures et postérieures, est une espèce 
tout à fait aquatique. On doit, en outre, noter que la crête de celui-ci est 
très-basse au-dessus des épaules, où elle semble comme interrompue, et 
que chez l’4mbl. de Demarle, elle à plus d’élévation sur le cou que sur le 
dos, sans présenter cette sorte d'interruption que je viens de signaler !. 


1. M. Ch. Darwin a donné de longs détails très-précis sur ces Reptiles, qu'il a vus en grand 
nombre aux îles Galapagos (Journ. and remarks, Foy. of the Beagle, p. 466-472, 1839, et 2° édit. 
1845, p. 385-390, avec une fig. de l’4mbl. à créte). Les individus appartenant à cette dernière 
espèce habitent exclusivement, dit-il, les rochers du rivage qu'ils paraissent ne jamais quitter pour 
pénétrer dans les terres, et sur lesquels ils s'empressent de revenir, dès qu’ils ont été chercher dans 
la mer leur nourriture, qui ne se compose que de plantes, et particulièrement de celles dont la végé- 
tation a lieu au fond des eaux. Ce naturaliste s’en est assuré en ouvrant plusieurs de ces Ambl., 
et jamais il n’a trouvé dans leur estomac des débris de poissons ou d’autres animaux marins. Ils ont 
une teinte noirâtre, uniforme, et leur taille peut dépasser un mètre. 

Quant à l'4mbl. de Demarle, il n'est pas répandu comme l’autre, sur toutes les îles Galapagos ; il 
est confiné dans celles qui forment le centre de l’archipel. Quelques-uns de ces Sauriens habitent les 
régions hautes et humides des îles, mais ils sont beaucoup plus nombreux Cans les parties basses et 
stériles, non loin des côtes; on les y rencontre en telle quantité, qu’à l’île St.-James, les voyageurs ne 
purent trouver pour dresser leur tente un emplacement non occupé par les habitations souterraines 
et d’ailleurs peu profondes, de ces reptiles. Comme les Ambl. maritimes, ce sont des animaux assez 
laids, à physionomie stupide, en raison du peu d'ouverture de leur angle facial (d’où le nom d'Ambly- 
rhynque ou à museau obtus); ils sont, en dessous, d’un rouge orangé tirant sur le jaune, et en dessus, 
d’un brun rougeâtre. Leurs mouvements sont lents, et ils se traînent sur le sol plutôt qu’ils ne mar- 

ARCHIVES Du Muséum. T. VIII. 67 


526 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 

— Je n’ai rien à ajouter aux détails donnés par mon père et par Bibron 
sur les deux genres Ieuane (10) et Mérorocéros (11). je dirai seulement 
qu'un /g. tuberculeux a pu être observé vivant à la ménagerie où ses habi- 
tudes d’animal essentiellement frugivore ont subi une singulière modifica- 
tion; car on a pu le nourrir pendant trois mois avec de jeunes moineaux pris 
au moment de l’éclosion de l'œuf, et de larves de Ténébrions qu'il mangeait 
avec beaucoup plus d’avidité que les fruits, dont il avait jusqu'alors fait 
exclusivement usage pendant une captivité d’une année entiere. 

Quant au genre Cxcrurr (12), des observations intéressantes ont égale- 
ment pu être faites sur le régime d’un individu appartenant à l’espèce dite 
C. de Harlan Wiegm. (C. carinata Marl.). Malgré son genre de vie habituel, 
ce grand Saurien qui, à l’état de liberté, ne recherche comme aliments que 
des fruits ou d’autres productions végétales, mange volontiers maintenant 
des larves de Ténébrions, de très-jeunes souris et de petits oiseaux qui 
viennent de sortir de leur coquille. 

Le Cycl. pectiné, décrit par Wiegmann d’après un spécimen unique du 
Musée de Berlin et inconnu à Londres, ainsi que dans les différentes collec- 
tions d'Allemagne, comme on le voit d’après les indications fournies en 1845 
par M. Fitzinger, vient d’être acquis tout récemment par le Musée de Paris. 
Il est parfaitement semblable à l'animal figuré dans lPZrpét. du Mexique, 
pl. 1, et très-distinct du Cycl. de Harlan, qui a, comme lui, la queue 
comprimée, 1° par la continuité de la crête, qui est sans interruption au- 
dessus des épaules, mais en présente une à la région lombaire, et 2° par 
le petit nombre des pores fémoraux, dont on compte non pas vingt, mais 
cinq seulement à chaque cuisse. Aucune confusion d’ailleurs ne peut 
exister entre cette espèce rare et le Cycl. acanthure, dont la queue, plus 


chent. Ils se’ nourrissent de matières végétales, et dans les lieux secs où ils ne peuvent trouver de 
l’eau ils recherchent avec avidité les branches de cactus ou d’autres plantes pourvues d’un suc abon- 
dant. Leur chair, après la cuisson, est blanche et d'une saveur agréable pour ceux, dit M. Darwin, 
qui, relativement au choix de leurs aliments, savent se mettre au-dessus des préjugés. Leurs œufs 
sont également estimés. 

Je n'ai pas craint de présenter les détails qui précèdent, parce qu'il est fort intéressant de bien con- 
naître un genre aussi nettement caractérisé, comprenant une espèce marine et une espèce terrestre, 
et propre à une région du monde très-délimitée comme l’est l'archipel des Galapagos. De plus, l'4mbl. 
à créle est extrèmement remarquable en ce qu'il est le seul Saurien connu dont la nourriture se 
compose de plantes qui croissent dans la mer. 


ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS PLEURODONTES. 527 


effilée, est presque ronde, et dont la crête n'est nullement interrompue 1. 

Le genre Bracnycorme (13) ne renferme encore que l'espèce nommée 
par Alex. Brongniart /guane à bandes, et qui a servi de type à Cuvier pour 
cette coupe générique. Ce Saurien est le seul, dans la sous-famille des Pleu- 
rodontes, quine vive pas en Amérique. C’est du moins ce qui semble résulter 
de l'examen de nos échantillons, dont les uns, cités dans l'Erpét. génér., 
ont été recueillis à Tongatabou (Archipel des Amis ou de Tonga, Océanie), 
et dont les autres, reçus depuis 1837, ont été rapportés par M. Leouillou, 
ainsi que par M. Arnoux, de différents points de l'Océanie, et en particulier 
de l’île Wallis (Archipel Oua-Hourn). Au Musée de Vienne, selon les indi- 
cations données par M. Fitzinger, qui nomme cet Iguanien #/ypsilophus 
fascialus, en adoptant le mot Brachylophus comme simple dénomination de 
sous-genre (Syst, p. 55), on ne possède que des exemplaires de l'Ancien- 
Monde. Dans le Musée britannique, au contraire, M. Gray signale seule- 
ment des individus de l’Amér. du Sud. 

On constate dans notre Musée que les femelles, caractérisées par la pré- 
sence, sur la face interne de chaque cuisse, de huit ou neuf écailles sub- 
ovales, munies d’une petite fente près de leur bord postérieur, portent 
seules des bandes transversales bleues sur le dos et de gros points de la 
méme couleur sur le cou et les épaules. — Les mâles, qui sont munis de 
véritables pores aux cuisses, ont une teinte bleuâtre obscure et uniforme, 
sans bandes ; les points bleus de la région cervicale sont à peine apparents. 


XIV. GENRE ENVALE. ÆWYAZUS. WAGLER. 


Une rectification doit ètre faite dans l’£rpét. génér. à l'énoncé des carac- 
teres des Reptiles de cette division, car c’est par erreur, ainsi qu'il est facile 
de s'en assurer sur les individus mêmes qui ont servi aux descriptions de 
ce livre, que l’£n. rhombifère y est indiqué comme ayant les écailles du 


1. Quelques espèces nouvelles du genre Cyclure ont été décrites dans ces dernières années; leurs 
noms se trouvent dans les listes quej'ai données ( p. 509) d’après le Cat. de M. Gray et p. 506 d'après 
le Syst. de M. Fitzinger. Notre Musée ne les possède pas. On n'y connaît pas non plus une espèce de 
la Jamaïque, dite Cyclura lophoma (rsgc:, crête, œuc:, épaule) Gosse (nn. of nat. hist., % série, 
1849, t. IV, p. 64-68). Aux détails zoologiques, ce naturaliste a joint un extrait intéressant des obser- 
vations de M. R. Hill sur les mœurs de ce Saurien, dont l'alimentation est exclusivement végétale. 


528 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


ventre lisses. Les carènes de cette région sont moins prononcées que chez 
l'£n. à deux raies; néanmoins, on voit sur chaque pièce de l’écaillure abdo- 
minale une ligne peu saillante, il est vrai, mais l'ensemble de ces carènes 
constitue des séries de stries longitudinales sur toute la face inférieure du 
tronc. Ce qui distingue surtout les deux espèces, c'est, chez l'En. à deux 
raies, 1° la présence sur la ligne médiane du dos de plusieurs rangs longitu- 
dinaux de grandes écailles et non pas d’une seule rangée comme chez P£n. 
rhomb.; »° le nombre moindre et le volume plus considérable des écailles 
sus-orbitaires. 1/Æn. à deux raies, dont on possédait un seul spécimen à 
l’époque où il fut décrit, est maintenant bien connu au Musée de Paris, où 
l'on en a recu trois nouveaux exemplaires du Brésil et parfaitement iden-" 
tiques au type. En outre, un jeune individu de cette espèce, assez décoloré, 
mais très-reconnaissable, a été rapporté de ce pays, ainsi que plusieurs £n. 
rhombif. La teinte générale de ces derniers est un brun uniforme, si ce 
n’est chez un seul, qui est exactement semblable par ses taches dorsales, 
ovalaires ou irrégulièrement rhomboïdales, à l'animal dessiné par Spix, 
pl. xret type de son Lophyrus rhomb. Ses écailles ventrales sont carénées ?. 
— D'autres Enyales, recueillis à Fonteboa (Haut-Amazone, partie brési- 
lienne ) par MM. de Castelnau et Em. Deville, n'appartiennent ni à l'une ni 
à l’autre espèce dont je viens de parler, C'est de l'£x. rhomb. qu'ils se rap- 
prochent le plus ; mais l'aspect rugueux de leur tête, puis l'élévation plus con- 
sidérable de la crête dorsale et sa prolongation sur la base de la queue leur 
donnent une certaine ressemblance avec le Lophyrus margarilaceus, Spix 
(Lacertæ brasil., p. 10, pl x, fig. 1), connu dans les Musées de Munich, 
de Vienne et de Berlin (Fitz., Syst, p. 58) et rapporté, mais avec doute, à 
l'En. rhomb. dans l’'Erpér. géner. Le dessin de l'ouvrage de Spix est si insuf- 
fisant et la description est si peu explicite, qu'il est bien difficile, au reste, 
de ne pas se borner à de simples conjectures sur l'identité du Loph. marga- 
rit. et des Sauriens dont M. de Castelnau a fait présent. Quoi qu'il en soit, 
A. D'après la rectification à faire à la diagnose donnée pour ce genre dans l’Zrpét. gén., il ne peut 
plus maintenant rester de doutes sur l'erreur qui, dans nos collections, avait fait rapporter à l'£n. à 
deux raies tous les individus munis de ces carenes; il faut done nécessairement laisser de côté les 
observations consignées dans le Cat. du Musée de Paris à l'occasion du spécimen dont il s’agit, et 
que M. de Castelnau a fait parvenir de Bahia. C'est évidemment un Æn. rhomb., et il paraît incontes- 


table que ce Saurien a été représenté dans le jeune âge par Spix (pl. xur, fig 2) sous le nom de Lophy- 
rus albo-maxillaris. 


, 


ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS PLEURODONTES. 529 


M. Guichenot a décrit ces derniers comme appartenant à une espèce nouvelle 
(£xplorat. scient. partie centr. Amér. du Sud, Rept., p. 20 et 21, pl. v et vi). 


XXV. — 1 bis. EnxaLe TÈTE-LANGE, Ænyalus laticeps, Guich. 


Dos el base de la queue surmontés d’une crête à dentelures assez élevées, et dont la hauteur 
va en diminuant à partir de la nuque; écailles dorsales égales entre elles, petites et un peu 
pointues; sus-céphaliques et sus-oculaires nombreuses, de petites dimensions et saillantes comme 
les précédentes, d'où il résulie que toutes les régions supérieures semblent rugueuses; squames 
centrales carénées; tête courte et large. 


Par sa conformation générale, cet Ænyale ressemble beaucoup à ses con- 
génères; les caractères qui le rapprochent du Æhomb., savoir, 1° les rangées 
nombreuses de squames sus-oculaires; 2° l'absence de plusieurs rangées de 
grandes écailles carénées sur le dos, et 3° le peu de saillie des carènes des 
squames ventrales, l'éloignent de l £n. à deux raies. Ce qui le distingue de 
la première de ces deux espèces, c’est l’aspect plus rugueux de toute l’écail- 
lure, les dimensions plus considérables des grandes écailles pointues de la 
ligne médiane du dos, et dont l’ensemble constitue une crête tin peu épi- 
neuse et plus proéminente que dans le Ahombifere, surtout à la nuque, où 
elle est plus haute que partout ailleurs, puis qui se continue avec l’appa- 
rence d’une carène saillante sur la base de la queue; e’est, en outre, la gran- 
deur et la forme des pieces de l’écaillure abdominale qui ne sont pas carrées, 
mais représentent des parallélogrammes plus longs que larges, et parcourus 
obliquement par une ligne saillante où carène étendue de lun des angles 
supérieurs de la squame à l'angle inférieur opposé. I faut enfin tenir compte 
de la conformation de la tête, qui est un peu plus courte et plus ramassée. 
La teinte générale est verte; sur le tronc, on voit de fines marbrures ou 


petites taches brunes ou noirâtres; on les retrouve sur les membres et sur 


la queue où elles forment des anneaux 1. 


4. Nous pensons qu'il convient de rapprocher du spécimen qui a servi de type à M. Guichenot pour 
l’'En. téte-large, deux autres individus recueillis dans la même localité (Fonteboa Haut-Amazone, partie 
brésilienne) par les mêmes voyageurs, et que ce naturaliste, en raison d’une différence dans la confor- 
mation de la tête, a considérés comme représentant une espèce distincte qu'il a nommée Æn. téte- 
plate (loc. cit., p. 21, pl. vr). Ces deux Sauriens, dont la tête est, en effet, un peu plus allongée, 
mais qui, sous tous les autres rapports, ressemblent au précédent, offrent cette particulärité qu'ils 
portent à la face interne de chaque-cuisse trois pores fémoraux, et que leur gorge est noire. Le mode 
de préparation de ces animaux ne permet pas de constater leur sexe, mais il y a lieu de penser que ce 
sont des mäles, tandis que l’autre serait une femelle. 


530 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


Les dimensions de deux de ces Enyales sont de 0"35 et de 0"44; la 
queue mesurant, chez lun, 0" 29, et, chez l’autre, 6" 28. 

— A la suite du genre Ænyale dont je viens de m'occuper, les auteurs de 
l'Erpét. génér. en ont placé un autre établi par Boie d’après un Saurien 
originaire de l'Amérique du Sud, comme les précédents, et nommé par 
Linné Lacerta superciliosa. C’est l'Ormryesse (15), dont la dénomination 
spécifique rappelle la même idée que le nom de genre tiré par le savant 
zoologiste hollandais de la saillie des écailles surciliaires. Si je n’ai pas à 
m'arrêter sur ce groupe, très-distinct de ceux qui suivent et de ceux qui 
précèdent, il n’en est pas de même pour un Iguanien reçu du Brésil dans 
ces dernières années, et qui offre quelque analogie avec FOphryesse. Je lai 
fait connaître dans notre Catal., et je dois en donner ici la description. 


XV. GENRE (bis) OPHRYESSOIDE. OPÆA%YOESSOIDES. À. DUM. 


Tête petite, en forme de pyramide quadrangulaire, bordée, de chaque côté par 
une crête surciliaire; narines latérales ; plaque occipitale petite ; des dents pala- 
tines ; toules les pièces de l'écaillure carénées el imbriquées ; queue un peu comprimée 
à sa base, arrondie dans le reste de son étendue et très-effilée à son extrémité, 
surmontée dans son premier liers seulement d'une carène dentelée, continue avec 
celle peu élevée qui règne sur toute la longueur du dos; peau de la gorge sans pli 
ni longitudinal, ni transversal. 


Par tout l'ensemble de sa conformation, le Reptile, type de ce nouveau 
genre, a de frappants rapports de ressemblance avec l'Ophryesse, c'est ce 
que j'ai voulu rappeler par la dénomination dont jai fait usage. Ces analo- 
gies sont : 1° la brièveté de la tête, couverte d’écailles assez semblables 
entre elles pour la forme et pour la grandeur; »° la petitesse de la plaque 
occipitale; 3° la situation des narines sur les côtés du museau; {4° la simili- 
tude de conformation des doigts, qui sont finement dentelés sur les bords, 
et l'égalité de leurs dimensions respectives, en ce sens que, chez l’un : 
comme chez l’autre, le 4° est le plus long de tous et le 1‘ le plus court; 
Fe enfin, la conformité de structure des dents, qui ne sont simples que sur 
le devant des mâchoires, toutes les autres étant trilobées à leur sommet. 

Il y a cependant des différences bien tranchées, qui ont motivé la distinc- 
tion générique. Ainsi, l'Ophryessoïde s'éloigne de l'Ophryesse 1° par les 


ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS PLEURODONTES. 531 


dimensions bien moindres de sa queue dont la forme est différente, car au 
lieu d’être comprimée dans toute sa longueur, elle est cylindrique, surtout 
au delà de sa base; puis, par le peu de hauteur de sa carène dentelée qui, 
d’ailleurs, ne s'étend pas au delà du premier tiers de la queue; 2° par 
l'absence de plis sous la gorge, soit en longueur, soit en travers; 5° enfin, 
par le volume proportionnellement plus considérable de toutes les écailles, 
et en particulier de celles de la tête. — Il n'y a qu’une seule espèce. 


XXVI. — 1. OParyEssoiDE TROIS-CRÊTES, Ophryoess. tri-cristatus, À. Dum. 
PI. xx, fig. 4. 
Idem, À. Dum., Cat. Mus. de Par., p. 66. — 1d., Id. Répert. Erp. génér., t. IX, p. 267. 


Tête courte, épaisse, dont la face supérieure obliquement dirigée d'arrière en avant et de 
haut en bas dans la plus grande partie de son étendue, est brusquement inclinée dans sa por- 
tion postérieure, au niveau de la saillie formée, de chaque côté, par la dernière écaille pro- 
éminente du bord surciliaire, et, par suite, région occipilale plus basse et presque perpendicu- 
laire; sur le dos et sur la queue, à droite et à gauche, à une petite distance de la crête médiane, 
une autre petite créte parallèle à cette dernière. 


La forme bizarre de la tête de ce Saurien lui donne une physionomie toute 
particulière. Le corps est un peu comprimé, et les membres sont médiocre- 
ment développés ; toutes les carènes sont saillantes, mais surtout celles des 
écailles plus grandes que les autres, qui forment les crêtes médiane et laté- 
rales. Parmi les écailles sus-céphaliques, dont aucune n’est dilatée en travers 
et qui sont toutes carénées, celles des arêtes surciliaires sont les plus sail- 
lantes. — 11 n’y a point de pores fémoraux chez notre unique individu. 

Les parties supérieures sont d’un brun fauve et ornées de bandes trans- 
versales sur le dos et verticales sur les flancs, également brunes, mais plus 
foncées, finement liserées de blanc-jaunâtre. On en voit une sur la tête, entre 
les yeux, formant un triangle à sommet postérieur fort ouvert et à bord 
antérieur très-légèrement saillant à sa partie moyenne. Ces taches, bien 
apparentes sur la queue, y sont très-rapprochées; elles en occupent la 
région supérieure et les côtés. En dessous, l'animal est d’un brun clair. — Il 
a été rapporté du Brésil par M. Claussen. — Sa longueur totale est de 0” 16 
ainsi répartis : tête et tronc, 0"06, queue, 0" 10. 


32 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


XVI. GENRE LÉIOSAURE. LEIOSAURUS. DUM., BIB. 


Le Musée de Paris, qui a recu de l’Acad. de Philad. et de M. le D’ Hallowell, 
l’un de ses membres, des Rept. intéressants de l’'Amér. sept., a obtenu par 
ce savant naturaliste un très-beau spécimen de l'espèce nommée Ygama 
colluris Say. Ce Saurien non mentionné dans l’Ærpét. génér. est devenu 
pour M. Holbrook le type du genre Crotaphyte qu'il a décrit et figuré d’après 
un individu vivant (W. Amer. herpet., t. WU, 1842, p. 99, pl. x). Or, quand 
on étudie comparativement et avec soin les caractères génériques du Crota- 
plyte et ceux des Zéiosaures, on est frappé de leur extrème analogie, car les 

. seules différences qui méritent d’être signalées sont que ces derniers man- 
quent de pores fémoraux, et ont la queue médiocrement allongée, tandis 
qu'elle est longue chez le Crotaphyte, dont chaque cuisse porte une rangée 
de pores. Si cependant on considère que le genre Léiosaure, vraiment bien 
distinct de ceux qui lui ressemblent le plus, a été établi par les auteurs de 
V£rpét. génér., d'après l'examen d'animaux de petite taille et qui ne sont 
peut-être pas adultes, il est permis de supposer que leur queue est propor- 
tionnellement moins longue qu’elle ne doit l'étre à une époque plus avancée 
de la vie. Cette hypothèse, d’ailleurs, est justifiée, et je crois devoir insister 
sur ce fait, par la comparaison que j'ai pu établir entre deux jeunes Crotaph. 
et le sujet adulte donné par M. Hallow.; ces individus de petite taille ont la 
queue courte, et offrent, par conséquent, sous ce rapport, une dissemblance 
très-marquée avec le spécimen de grande taille. — Quant aux pores des 
membres, on ne saurait attacher à leur présence ou à leur absence une im— 
portance tres-grande, puisqu'il n'est pas possible d'affirmer qu'elle n’est pas 
une manifestation extérieure de la différence de sexes. — Relativement à 
l'élargissement de la tête au niveau des régions temporales, et que rappelle 
la dénomination employée par l'habile erpétologiste de Charleston (#96r490c, 
tempe ), il se remarque également chez les Léiosaures. 

Il résulte de ces remarques et de la similitude frappante de ces animaux 
comparés entre éux, que les deux genres dont il s'agit semblent véritable- 
ment devoir n’en former qu'un seul auquel le nom de Létosaure appartien- 
drait par droit de priorité. 

Je n'ai pas de détails particuliers à donner sur l'espèce nommée maintenant 
dans nos collections Leiosaurus collaris, mais dite d’abord Agama collaris, 


ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS PLEURODONTES. 533 


dont la première indication se trouve dans Say (Long’s expedit. to rock. 
mount., t. Il, p. 252), puis dans Harlan (Med. and phys. researches, P- 142, 
pl. sans n°), et qui enfin, a été l’objet d’une excellente description de la part de 
M. Holbrook (loc. cit., t. 11, p. 79, pl. x). Je dois seulement signaler la pré- 
sence au Musée de deux jeunes sujets de la même espèce, recueillis à la Nou- 
velle-Orléans par M. Tréceul. Ils offrent une analogie parfaite avec le spécimen 
adulte, et chez l’un de ces Sauriens, on voit encore les bandes transversales 
noires du dos indiquées par M. Holbr. comme disparaissant avec l’âge. Jai 
déjà parlé de la brièveté relative de leur queue, c’est une différence due à 
ce qu'ils n’ont pas encore atteint tout leur développement. La tête de l’un 
de ces Léïos. à collier est représentée sur notre pl. xxu, fig. 3. Elle y est 
inscrite sous le nom de Zéios. trapu, qui servait à désigner ces deux jeunes 
animaux avanbque M. Hallowell nous eût envoyé le sujet dont la croissance 
semble achevée, et avant que l'identité de nos exemplaires de petite taille et 
à livrée de jeune Âge avec l'espèce déjà connue eût pu être établie. Ce dessin 
et celui que porte la même pl. xxn, fig. 2 (Léios. de Bell), sont destinés à 
montrer les différences qui se remarquent : 1° dans la disposition des écailles 
sus-céphaliques, particulièrement de celles de la région inter-orbitaire, et 
2° dans la situation des narines bien plus rapprochées de l'extrémité du 
museau chez le Zéios. à collier que chez le Zéios. de Bell, originaire du 
Mexique, et ainsi nommé par mon père et par Bibron en l'honneur du 
savant naturaliste qui en a fait présent. Dans cette deuxième espèce, l’écail- 
lure de la face supérieure de la tête n’est pas semblable à celle du Zéros. à. 
bandes rapporté par M. le professeur D'Orbigny et représenté dans la par- 
tie erpétologique de son Foy. Amér. mérid., pl. mi, fig. 21, 

1. D’après les observations que j'ai présentées sur l'identité des Crotaph. et des Léios., il y a lieu 
d'inscrire sous ce dernier nom trois autres espèces qui ne font pas partie de nos collections, et décrites, 
la première, par MM. Baird et Girard : Crot. Wislizenii, provenant de New-Mexico (Stansbury's 
exploration of the valley of the great salt lake, 1852, Appendix Rept., p. 340, pl. m), la deuxième, 
par les mêmes zoologistes : Crot. Gambelii ( Proceed. Acad. Philad. Août 1852), recueillie en Cali- 
fornie, et la troisième, par M. Hallowell : Crot. fasciatus ( Sitgreaves report of an expedit. down 
the Zuni and Colorado rivers, 1853, p. 4115, pl. v). Cette dernière espèce, au reste, qui devient pour 
nous Leios. fasciatus, ou plutôt Leios. Hallowellii pour la distinguer nominativement du Leios. 
Jasciatus, Dum. Bib., originaire de l'Amérique du Sud, diffère de ce dernier non-seulement par ses 
caractères spécifiques, mais par sa zone géographique, car elle a été prise sur les collines de sable 
de l’extrémité inférieure du Jornada del Muerto, New-Mexico. —Un quatrième Saurien des États-Unis 


et qui nous est également inconnu, est décrit par MM. Baird et Girard (Proceed. Acad. Philad. 
ARCHIVES DU Muséum. T. VIII. 68 


534 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


XVI. GENRE (bis). DIPLOLÈME. DIPLOLÆMUS. BELL. 
. (Zool. of the. Foy. of the Beagle, Rept. p. 19.) 


Corps assez déprimé, sans crêle, à écailles très-petites en dessus, presque circu- 
laires, lisses et convexes; polygonales, à peine imbriquées, lisses et planes en des- 
sous ; un pli transversal et deux plis longitudinaux sous le cou; queue ronde, sans 
carènes, de longueur médiocre; têle courte, large et sublriangulaire, couverte d’é- 
cailles nombreuses, petites, arrondies, non imbriquées ; oreilles & bords non épineux; 
point de pores fémoraux ou pré-anaux ni dans l’un ni dans l'autre sexe; pieds 
courts et robustes ; pas d de dents palatines. 


A 


Ce genre, quoique très-voisin des Léiosaures, ainsi que le dit M. Th. Bell, 
en diffère cependant : 1° par l'absence des dents au palais; 2° par la 
brièveté proportionnelle de la queue ; 3° par la disposition des plaques sous- 
orbitaires qui, au lieu d’être distinctes et d’égale grandeur, comme dans les 
Léiosaures, sont irrégulières, car on en voit trois plus grandes que les autres, 
réunies entre elles et n’en formant, en quelque sorte, qu'une seule. 

Ces différentes particularités sont suffisantes pour faire admettre la nou- 
velle coupe générique dont Bibron, dans un voyage à Londres, avait, ainsi 
que le savant zoologiste anglais, admis la nécessité. 


XXVII. — 1. Diprcorème DE Bisrow, Diplolæmus Bibroni, Bell. 
(oc teirn- 21 pl en) 


Idem., Gr. Cat. of Liz., p. 225. — 1d., Dum., Cat. Rept. du Mus. de Paris, p. 68. — 1d., Id., 
Répert. Erpét. génér., Dum. Bib., t. IX, p. 267. 


Écailles de la tête planes ; queue plus courte que la téle et le tronc réunis. 


La tète est épaisse, rude, plus longue que large, à plaque occipitaie tres- 
petite, plate et hexagonale; le museau est obtus; entre les plaques sus- 


Août 1852, et figuré sur l’une des planches d'un ouvrage qu'on n’a pas encore reçu en France. Ils le 
nomment Crotaph. dorsalis ; mais ce Reptile a été éloigné de ce genre par M. le docteur Hallowell 
qui a fait observer (Proceed of Acad. Philad. Juin 1854) qu'il diffère du Crotaphyte, Holbr., en ce 
qu'il a le corps couvert non de granulations, mais d’écailles quadrangulaires, et que sur la ligne 
médiane du dos, il a des écailles plus grandes et carénées, formant une petite crête dont aucune trace 
n'existe chez le Crolaphyte. Par ces différents motifs, il considère cette espèce comme type d'un 
genre nouveau : Dipsosaurus et elle devient D. dorsalis Hallowell. 


- 


ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS PLEURODONTES. 535 


labiales et les sous-orbitaires, il y a trois ou quatre rangs de petites écailles. 
Le corps est large, déprimé, sans aucune crête ou saillie médiane, à écailles 
trés-petites. La queue, légèrement triangulaire à sa base et conique à son 
extrémité, porte, chez les deux sujets adultes de nos collections, o" o13 de 
moins que la tête et le tronc réunis, mais chez un jeune sujet, elle est à peu 
près égale à la moitié de la longueur totale de l’animal. Les membres ont des 
dimensions médiocres; les postérieurs, placés le long des flancs, ne s’éten- 
dent que jusqu’à l’aisselle. 

La tête est d’un brun sombre, avec quelques taches plus foncées ; la teinte 
générale du dos est un bleu gris taché de rouille, orné de cinq bandes trans- 
versales, comme dentelées à leur bord postérieur et formées par la réunion 
de petites taches rapprochées les unes des autres. Ces bandes sont entourées 
de blanc jaunâtre ou de jaune clair; elles se continuent sur la queue où elles 
forment des demi-anneaux. — Dans le jeune âge, le système de taches qui 
vient d’être décrit se retrouve complétement, mais la teinte générale est un 
brun jaunätre. 

Le Muséum doit à la générosité de M. le docteur Bell trois exemplaires de 
cette espèce (2 adultes et un jeune), mais il ne possède pas celle que ce 
même zoologiste a décrite sous le nom de Dipl. de Darwin, et qui a été 
recueillie comme la précédente au Port-Désiré (Patagonie ) par le naturaliste 
dont elle porte le nom. 

Cette derniere diffère du Dipl. de Bibron en ce qu’elle a: r° les écailles de 
la tête convexes ; 2° un seul rang de squames entre les. plaques labiales et les 
sous-orbitaires; 3° toutes les pièces de l’écaillure un peu plus grandes, et 
4° enfin, la queue plus longue que la tête et le tronc réunis. 


XVE. GENRE (fer). SAUROMALE. SAZHÆOPIALUS. À. DUM. 


GENRE NOUVEAU. 


Corps très-déprimé, sans crêle, à flancs bordés d'un pli cutané; écailles petites, 
quadrangulaires, non imbriquées et disposées en rangées transversales régulières ; 
tête aplatie, à plaque occipitale petite; un pli en travers sous le cou qui, de chaque 
côté, en porte un autre demi-circulaire et garni d’écailles épineuses ; pas de dents 
au palais ; bord antérieur de l'oreille dentelé ; des pores aux cuisses et non à la ré- 
gion anale; membres robustes, à doigts courts ; queue longue et forte, déprimée à sa 
base et arrondie dans le reste de son étendue. 


536 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


L'un des caractères remarquables de ce genre se tire de l’aplatissement du 
tronc, d’où le nom par lequel je propose de le désigner et qui est formé des 
mots grecs cavpos, lézard, et ou, plat. De tous les Sauriens pleurodontes 
à corps déprimé, il n’y en a pas qui se rapprochent plus de celui dont je 
m'occupe en ce moment que les Diplolèmes. Le Sauromale cependant se 
distingue d’une facon notable : 1° par les plis latéraux du cou et des flancs ; 
> par la longueur proportionnelle plus considérable de la tête et de la 
queue; 3° par la présence de dentelures au bord antérieur de l’oreille, et de 
pores sur la face interne des cuisses. Aussi le Saurien unique dans nos col- 
lections, qui offre ces différences remarquables, doit-il devenir le type d’un 
genre nouveau ne comprenant jusqu'à présent qu'une seule espece. 


XXVIIT. — 1. SAUROMALE sOMBRE, Sauromalus ater, À. Dum. 
ESPÈCE NOUVELLF. — PI. xxut, fig. 3 et 3 a. 


Plaques sus-céphaliques non imbriquées, lisses, toutes à peu près semblables entre elles pour 
les dimensions; narines circulaires , dirigées en haut et un peu en dehors; écailles sans carènes ; 
teinte générale d'un brun rougeâtre, relevée sur les flancs par de petites taches noires irrégu- 
lières, peu apparentes. 

Le tronc est large et déprimé; sur la ligne médiane du dos, il règne, 
depuis le cou, jusque sur la base de la queue, un petit enfoncement ou 
sillon où l’on voit s’infléchir d'avant en arrière, et s’entre-croiser un peu les 
rangées transversales des écailles; ces rangées semblent ainsi composées 
chacune de deux portions, l’une droite et l’autre gauche légerement déviées 
de leur direction par leur rencontre au niveau de ce sillon. 

De toutes les pièces de l’écaillure sus-céphalique, ce sont les sus-oculaires 
qui ont les plus petites dimensions. Immédiatement derrière les narines et 
en avant des régions orbitaires, il y a quelques plaques plus grandes que 
les autres. L'ouverture nasale un peu tubuleuse, est percée dans une seule 
plaque entourée de plusieurs petites squames. Le bord antérieur de l'oreille 
est armé de quatre écailles épineuses, dont la troisième, en comptant de 
haut en bas, est la plus longue. Les paupières sont granuleuses; la ligne sus- 
orbitaire est revêtue d’un rang d’écailles rhomboïdales toutes semblables 
entre elles et planes. La ligne sous-orbitaire porte des écailles relevées 
en dos d'âne sur leur ligne médiane; elles sont au nombre de quatorze, et 
les postérieures se dirigent jusqu’au bord supérieur du tympan. 


ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS PLEURODONTES. 537 


Il y a 28 à 30 plaques sus-labiales, sans rostrale médiane et impaire, 
plus longues que hautes; les médianes sont les plus basses. Elles sont 
surmontées de plusieurs rangs de petites écailles. On compte 27 sous- 
labiales, en y comprenant la mentonnière, qui a la forme d’un triangle 
allongé à sommet arrondi. > 

Les écailles du cou diffèrent de celles du dos en ce qu’elles ne sont pas 
quadrangulaires et planes comme elles, car elles ont l'apparence de petits 
tubercules très-serrés et à sommet pointu. L’écaillure de la gorge se com- 
pose de fines granulations fort nombreuses. Les squames du ventre sont lisses, 
moins volumineuses que celles du dos, et forment des rangées horizontales 
régulières. La queue est revétue d’écailles disposées en verticilles. Sur sa 
base, jusqu’à l'extrémité du sillon médian dont j'ai déjà parlé, elles sont 
lisses, mais à partir de ce-point, on voit sur le milieu de chacune d'elles, en 
dessus comme en dessous, une carène arrondie plus saillante à l'extrémité 
postérieure de l’écaille qu’à l’antérieure, et plus particulièrement prononcée 
vers le bout de la queue. Les pièces de l’écaillure des membres l’emportent 
sur toutes les autres par leurs dimensions. Sur les membres antérieurs et sur 
les cuisses, elles sont lisses, et au contraire tuberculeuses sur la région 
postérieure des jambes et des pieds, ainsi que sous tous les doigts. 

Le pli cutané de la partie latérale du cou décrit une demi-ellipse à con- 
cavité antérieure; ses extrémités vont se perdre l’une au-dessus du conduit 
auditif, et l’autre au-dessous de la mâchoire inférieure; son pourtour, en 
forme de bourrelet, est revêtu d’écailles assez volumineuses, terminées en 
pointe, et il est surtout saillant à sa partie moyenne. Le pli transversal du 
cou se prolonge en haut et en arrière, pour aller se terminer sur le dos au 
niveau des épaules, qui sont, en outre, entourées par deux aütres plis 
moins prononcés. 

Il y a, le long de la face interne de chaque cuisse, 14 à 15 pores. 

Je n'ai en quelque sorte rien à ajouter aux indications relatives au Sys- 
tème de coloration données dans la diagnose. On est frappé tout d’abord 
de la teinte sombre de ce reptile, et c’est ce qui m'a déterminé à le dési- 
gner par cette épithète (Saurom. ater). Les régions orbitaires sont moins 
foncées que le reste; elles ont une nuance brun-jaunâtre; les régions infé- 
rieures sont plus claires que les supérieures. Quant aux taches des flancs, 
elles sont petites, irrégulières et peu visibles. 


[SG 


538 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


La longueur totale est de 0" 265 ainsi répartis : tête et tronc, 0" 130, 
queue, 0" 135. 

L'espèce ne nous est connue que par un seul spécimen, dont nous igno- 
rons l’origine, et qui a été donné au Muséum par M. Jaurés, lieutenant à 
bord de la frégate /a Danaïde.* 

— Les genres Uréranononre Dum. Bib. et Hypsisare Wagler (17 et 18), 
tels qu'ils sont constitués dans l'Ærpét. génér., n’ont subi depuis 1836, 
aucune modification qu’il soit important de rappeler ici. Les changements 
de dénominations proposés sont indiqués plus haut dans les analyses que 
j'ai présentées des systèmes de classification de MM. Fitzinger et Gray. 


XIX, GENRE. HOLOTROPIDE. Æ0L0TROPIS. DUM. ET BIB. 


De nouvelles espèces rapportées à ce genre, qui a recu de M. Gray le 
nom de ZLéiocéphale, ont été signalées dans ces derniers temps. Je dois faire 
connaître celles que notre Musée possède 1. 


XXIX. — » bis. Hororrorine DE GrAy, Aolotropis Grayü, Dum. 


Leioceph. Gr., Bell, Foy. of the Beagle Rept., p. 24, pl. xv, fig. 1. — Idem, Gr. Cat. of Liz., 
p- 218. — Hol. de Gr., Dum., Cat. des Rept. du Mus. de Paris, p. T0. — Id., Répert. Erpét. 
génér., Dum. Bib., t. IX, p. 268. 


Écailles du ventre rhomboïdales, non carénées ; écailles sus-céphaliques lisses, et l'occipitale 
grande; sur les régions sus-orbitaires, de larges plaques précédées d’écailles beaucoup plus 
petiles el imbriquées ; au bord antérieur de l'ouverture de l'oreille, quatre dentelures. 


La crête dorsale, sans être précisément élevée, est cependant moins basse 
que celle de l'Æolotr. microlophe, c'est un caractère distinctif à joindre à 
ceux qui sont fournis par les grandes dimensions, non-seulement de la pla- 
que occipitale, qui est pentagonale et un peu échancrée à son bord posté- 
rieur, mais des quatre ou cinq plaques transversales des régions sus-orbi- 


1. Une modification a été apportée par M. Gray à la synonymie de l’Hol. de Lherminier que les 
auteurs de l'Erpét. génér. avaïent considéré comme identique à son Zéiocéphale caréné; mais 
chez ce dernier, les écailles ventrales sont lisses (Cat. of Liz., p. 217), tandis que dans l’autre 
espèce, elles sont carénées. Ces Sauriens sont donc différents l’un de l’autre, et doivent être 
distingués par les deux dénominations que je viens de rappeler, — Outre ee Léiocéphale, M. Gray 
en a fait connaître deux autres à écailles ventrales lisses, et qui nous sont inconnus; il les nomme 
L. Mac-Leayii et L. ornatus. — Nous possédons à la Ménagerie, depuis plus d’une année, plu- 
sieurs Holotr. microlophes rapportés de Cuba, et remarquables par leurs allures rapides, ainsi 
que par la facilité avec laquelle ils supportent leur captivité, tout en restant craintifs et farouches. 


ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS PLEURODONTES. 539 


taires. Les autres écailles du dessus de la tête sont assez grandes et légère- 
ment bombées, mais non carénées, ce qui établit une distinction de plus et 
fort importante avec l’Hol. téte-rude. 1 en est de même pour les dente- 
lures de l’orifice tympanal. Les écailles des tempes sont faiblement carénées 
et non imbriquées; celles du dos, surmontées chacune d’une forte carène, 
pointue à son extrémité, sont disposées en séries longitudinales nombreuses, 
convergentes en arrière, vers la crête dorsale, qui est formée d'écailles 
plates, verticales et prolongées de la nuque à l'extrémité de la queut. 

Le système de coloration très-altéré sur nos individus est ainsi décrit 
dans les notes de M. Darwin, citées par M. Bell : Parties supérieures d’un 
brun clou de girofle, passant au noir brun, avec des taches noires souvent 
disposées en bandes transversales ou longitudinales; flancs légèrement 
nuancés d’une teinte orangée ; quelques-unes des écailles de la crête, pres de 
la tête, blanches; ventre presque blanc, et toute la gorge d’un noir éclatant. 

Longueur totale du plus grand individu : 0o"23 ainsi répartis : tête et 
tronc, 0" 09, queue, 0" 14. 

Les échantillons rapportés à Londres ont été pris par M. Darwin, dans les 
iles Galapagos. C’est sans doute aussi de cet archipel que proviennent les 
trois individus donnés au Muséum par M. Nibou. , 


XXX.— 2 ter. HorotRopipe TÊTE-RUDE, Aolotr. trachycephalus, A. Dum. 
PI. xxur, fig: 4 et 1 a. 


Idem, Idem, Cat. Rept. Mus. de Paris, p. 70. — Id., Id., Répert. Erpét. génér., Dum. Bib., 
t. IX, p. 268. : 


Écailles ventrales lisses ; celles de la tête petites, inégales, carénées et un Peu rugueuses ; celles 
des régions sus-orbilaires à rrégulières et nombreuses; plaque occipitale petite. 


La crête, moins haute que celle des 4. de Lherminier et H. de Gray, est 
cependant plus élevée que chez l'A. mricrolophe. Les écailles du tronc, dont 
les dimensions sont moindres que dans ces trois espèces, portent une carène 
plus petite, et elles forment des lignes moins obliques et par suite moins 
convergentes vers la région moyenne du dos. Les plaques de la tête sont 
carénées, et quoique ce caractère se retrouve chez l'A. de Lherm. et dans 
l’espèce nommée par M. Gray, Leioceph. ornatus (Cat. of Liz., p. 219), 
inconnue au Musée de Paris, celle que je décris ici s’en distingue très-faci- 


ær 


940 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


lement, car l'A. de Lherm. a des écailles sus-orbitaires larges et multicaré- 
nées, et le L. ( H.) orné a les écailles de la nuque plus petites que celles 
du tronc, une crête élevée, de larges bandes noires en travers sur le dos, et 
une tache également noire au-devant de chaque épaule. — Le cou de 
l’A. téte-rude est un peu plissé latéralement et en travers. — La crête dor- 
sale se continue, en diminuant progressivement de hauteur, sur la queue, 
dont les dimensions sont assez considérables, et qui est robuste et com- 
primée. 

La teinte générale est un vert olive, relevé sur les flancs par un piqueté 
d’un vert plus clair, par des taches brunâtres plus ou moins apparentes, 
puis par une raie longitudinale d’un vert tirant sur le jaune, et plus visible 
chez les femelles que chez les mâles, qui portent un large demi-collier noir 
sous le cou, et ont quelquefois le ventre de la même teinte foncée que la 
région gulaire. : 

Cette espèce nous est connue par de nombreux exemplaires des deux sexes 
rapportés de la Nouvelle-Grenade, et en particulier de Santa-l'é de Bogota 
par M. J. Goudot. — Le plus grand spécimen a une longueur totale de 


14 


m 


0" 23 ainsi répartis : tête et tronc, 0" 09, queue, 0 


XX. GENRE. PROCTOTRÈTE. PROCTOTRETUS. DUM. BIB. 


Aux espèces de cette division déjà nombreuse en 1837, ainsi qu'on le voit 
dans l'Erpét. génér., où mon père et Bibron en ont décrit dix, dont huit jus- 
qu'alors inconnues, les travaux récents des naturalistes en ont ajouté plu- 
sieurs, toutes originaires, comme les premières, de la côte occidentale de 
l'Amérique du sud. Parmi ces espèces nouvelles, il n’y en a que trois dans 
nos collections. Les autres n'y sont point encore parvenues . 


1. Le genre Holotropide ou Léiocéphale, dont il est ici question, fait partie dans le Syst. de 
M. Fitzinger, ainsi qu'on l’a vu précédemment (p. 507) de la petite famille des Hétérotropides qui, 
outre ce genre et celui que Cuvier a nommé Æcphymote, lesquels n’ont pas la queue épineuse, con- 
tient les trois suivants, dont les écailles caudales sont plus ou moins prolongées et pointues : S{éno- 
cerque Dum. Bib., Trachycycle Xd., et Strobilure Wiegm. C’est dans cette famille que M. Tschudi 
(Fauna peruana, Rept., p. 25-29) place de nouveaux Iguaniens que nos collections ne possèdent 
pas. Voici comment ce zoologiste les classe et les nomme : — AMBLYGLOSSÆ. Ordo Il Humrvacæ. 
Fam. I Heterolropides. — 1 Gen. Steironotus Fitz. 1 subgen. Eulophus Tsch. 4 S. arenarius Tsch. 
— I Gen. Scelotrema Tsch. 4 Se. formosum Tsch. pl. 1, fig. 1; 2 Sc. crassi-caudatum Tsch. 

2. Tels sont les Proct. de Bibron, de King, de Darwin Bell (Rept. in Zoo!. of the voy. of Bea- 
gle 1843). Une 4° espèce, Pr. gréle, décrite aussi par M. Bell avec celles que je viens de nommer, 


ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS PLEURODONTES. 541 


XXXI. — 1 bis. PROCTOTRÈTE MOSAÏQUE, Proctotretus mosaicus , 
Hombron et Jacquinot. 


Idem, Hombr. et Jacq., Atlas Joy. au pôle S. et Océanie Comm. Dum. d’Urville, Saur., pl. 11, 
fig. 1 et A, a a, texte de M. Guichenot. 

P. interméd. au P. du Chili et au P. ventre-bleu, Atl. Voy. de la Vénus, pl. 11, fig. d'et 1 a. — 
P. mosaïque Guich. Rept. Hist. Chili, Cl. Gay, p. 26. — Id., Dum. Cat. Rept. Mus. Par., 
P. 72. — /d., Id., Répert. Erpét. génér., D. B. t. IX, p. 269. 


Cou un peu plissé sur les côtés; plaques sus-céphaliques non imbriquées, ni carénées; une 
seule rangée d’écailles entre les plaques sus-labiales et les sous-orbitaires; bord antérieur de 
l'oreille légèrement dentelé; face postérieure des cuisses tout à Jait granuleuse; deux raies 
jaunes de chaque côté du corps, séparées entre elles par un grand nombre de petites taches 
noires, qui manquent sur la région médiane du dos, où la teinte brune du fond forme une bande 
longitudinale. 


Des différentes plaques du museau, celles qui viennent immédiatement 
après la rostrale sont les plus petites ; elles en précèdent six autres, trois de 
chaque côté, entre lesquelles il s’en trouve une ou bien deux placées l'une 
au-devant de l’autre. Derrière ce groupe, on en voit d'ordinaire une médiane, 
qui semble réunir les régions sus-orbitaires, dont l’écaillure est formée par 
trois ou quatre grandes plaques plus larges que longues, et précédées de 
plusieurs écailles beaucoup plus petites; de grandes plaques bordées par un 
cercle intérieur de petites squames, forment l'entourage de ces régions sus- 
orbitaires. Derrière l'occipitale, qui est petite, il y a deux grandes plaques. 


nous à été donnée par lui. Dans cet ouvrage, il a complété d’une manière fort intéressante le chapitre 
de l’Erpét. génér., relatif au genre dont il est question, en consacrant les pl. 1 à 1x de l’Atlas de ce 
Voyage à toutes les espèces de Proctotrètes rapportées par M. Darwin au retour de l'expédition. Or, 
dans cette précieuse collection, M. Bell a retrouvé non-seulement les P. du Chili et à taches noires 
signalés d’abord par Lesson et par Wiegmann, mais encore toutes les espèces nouvelles décrites par 
mon père et par Bibron, à l'exception du Pr. signifère, qui a été dessiné d’après le type du Musée 
de Paris. Les quatre espèces dont la connaissance est due à M. Bell, sont égalément figurées sur ces 
planches. — De bonnes représentations des Proct. du Chili, ventre-bleu, peint et svelte se voient 
dans l'Atlas des Rept. in Hist. du Chili de CI. Gay, joint aux descriptions faites par M. Guichenot, 
et dans la Zool. du Voy. de la Vénus, Comm. Du Petit-Thouars.— Je ne dois pas omettre de citer les 
autres Pr. inconnus au Musée de Paris. Aux trois sous-genres Proctotretus, Leiodeira et Liolæmus 
établis par M. Fitz. dans le genre Liolæmus Wiegm., M. Tschudi (Fauna peruana, p- 34) en a ajouté 
un 4€ Sauridis (Liol. (S.) modestus); et il a décrit un Liolæmus elegans Tsch. (p. 33). — Il y a, en 
outre, Pr, femoratus et Stantoni Girard, des environs de Santiago (Proceed. Acad. of Philad. 
Nov. 1854). — Relativement au Pr. de King, M. Bell pense que peut-être il faudrait y rapporter les 
individus du Pr. de Fitz. Dum. Bib. décrits comme types des Var. A et B de cette dernière espèce. 
Ne connaissant pas le Pr. de K ing, je ne puis que mentionner cette supposition du zoologiste anglais. 
ARCHIVES pu Muséum. T. VIII. 69 


542 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


-On compte, à la mâchoire supérieure, 6 ou 7 plaques allongées, de chaque 
côté de la rostrale, dont la hauteur est aussi considérable que celle des pla- 
ques sus-labiales et que celle du rang unique d'écailles qui les surmontent ; 
à la lèvre inférieure, il y ag ou 11 petites squames, en y comprenant la men- 
tonnière qui est grande. — Les écailles du tronc et des membres n'offrent 
rien de particulier à noter, si ce n’est qu’elles sont peu développées. — La 
queue est longue, grêle et très-effilée à sa pointe. 

La teinte générale, en dessus, est un brun verdâtre, qui forme une bande 
uniforme le long de laligne médiane, mais sur les parties latérales du dos, le 
fond disparaît presque complétement sous un grand nombre de petites taches 
noires, les unes transversales, les autres longitudinales, représentant une 
sorte de mosaïque, et au milieu desquelles on voit deux raies longitudinales 
d’un brun jaunâtre clair. Des lignes noires étroites parties du pourtour de 
1( orbite se dirigent, les unes en bas, et les aütres en arrière. 

Ce Proct., qui est un des plus petits du genre, doit venir immédiatement 
après le Pr. du Chili, parce qu’il a les plis du cou très-peu marqués. Son 
système de coloration, ainsi que les différentes particularités indiquées dans 
la diagnose et dans la description s'opposent à ce qu'il soit confondu avec ses 
congénères. 

Patrie : Chili. MM. CI. Gay, Gaudichaud, Darwin, nous ont donné plu- 
sieurs individus. De Talcahueno, en particulier, nous en avons recu de 
MM. Hombron et Jacquinot, et de Valparaiso, par M. Dubois. 


XXXII — 4 bis. ProcrorRètE GRèLE, Proctotretus gracilis, Bell. 
Zool. of the Foy. of the Beagle, p. #, pl. 1, fig. 2. 
Leiodera gracilis, Gr., Cat. of Liz., p. 211.— Pr. gracilis, Dum. Cat. Rept. Mus. de Par. p. 73. 

Id., Xd., Répert. Erpét. génér., D. B. t. IX, p. 269. 

Corps gréle; écailles de la tête lisses, non imbriquées; bord antérieur de l'oreille portant 
deux ou trois petits tubercules ; cou à écailles imbriquées et à plis latéraux très-peu apparents; 
une seule série d’écailles au-dessus des plaques labiales; face postérieure des cuisses entièrement 
granuleuse; quatre raies longitudinales jaunes sur le tronc. 

La tête est courte; chacune de ses faces latérales forme à peu pres un 
triangle équilatéral ; elle est recouverte de plaques assez grandes, rangées 
derrière les narines en quatre séries composées, la 1" de 2 pièces, les 2° et 3° 
de 3 pièces, et la 4° de 2 seulement. L’occipitale est petite et entourée de 
plaques moins grandes encore, à l'exception de deux de ces plaques de 


ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS PLEURODONTES. 543 


forme pentagonale qu’elle touche par ses bords latéro-postérieurs dispo- 
sés en angle. —1l n’y a qu’un seul rang de squames beaucoup plus lon- 
gues que hautes entre l'œil et les sus-labiales, qui sont au nombre de six et 
ont la même forme allongée. La rostrale est également basse. Les sous- 
labiales sont semblables aux précédentes; on en compte cinq de chaque côté 
de la mentonnière, qui a des dimensions plus considérables, — Les écailles 
du dos sont petites, rhomboïdales et à carène peu, saillante ; celles des ais- 
selles et de la face postérieure des cuisses sont granuleuses. 

La queue a une longueur presque double de celle de la tête et du tronc 
réunis ; les membres sont bien développés. 

La teinte générale des parties supérieures est un brun grisâtre; une raie 
jaune longitudinale s'étend, de chaque côté, depuis le bord supérieur de 
l'orbite jusque vers l’origine de la queue ; une autre raie semblable et paral- 
lèle à la précédente, part du bord inférieur de l'œil et cesse au niveau de 
la cuisse. Les flancs sont tachetés de noir, ainsi que la mâchoire inférieure. 

Le système de coloration établit une différence bien tranchée avec le Pr. 
svelte, car celui-ci, qui offre une assez grande ressemblance dans sa confor- 
mation générale avec le Pr. gréle, n’est pas rayé de jaune ; en outre, on voit 
sur les côtés du cou du Pr. svelte, des écailles granuleuses, tandis que dans 
la nouvelle espèce, elles sont imbriquées et semblables à celles du reste du 
corps. Il faut noter enfin, comme bon caractère distinctif de ce Pr., que les 
plis du cou, bien qu'ils ne manquent pas complétement comme chez le Pr. 
du Chili, sont cependant beaucoup moins apparents que chez la plupart des 
autres espèces de ce genre. — Le spécimen unique de notre collection a été 
donné par M. Bell. 11 provient des collections faites au Chili par M. Darwin. 


XXXIIL® — 8 Les. Procrorrète DE MAGELLAN, Proctotretus Magellanicus, 
Hombron et Jacquinot. | doute 


Idem, Hombr. et Jacq. (Toy. au pôle sud et dans l'Océanie, Rept. Saur., pl. 11, fig. 2 et B, bb”, 
texte de M. Guichenot, p. 6. 
Idem, Cat. Rept. Mus. de Par... p. 75. — 14., Répert. Erpét. génér., D.B., t. IX, p. 269. 


Corps trapu; tête petite, à museau obtus ; plaques sus-céphaliques non imbriquées, ni caré- 
nées; deux tubercules sur le bord antérieur de l'oreille ; côtés du cou plissés et à écailles imbri- 
quées ; une seule rangée d’écailles entre Le bord sous-orbitaire et les plaques labiales; face posté- 
rieure des cuisses entièrement granuleuse: sur les régions supérieures, cinq raies longitudinales 
blanches, séparées par des taches noires qui sont bordées de blanr. 


Lo 


544 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


Les formes sont ramassées et les membres courts. Les plaques sus-cépha- 
liques antérieures ne sont pas carénées, mais elles sont bombées et un peu 
saillantes ; leur disposition n’est pas tout à fait aussi régulière que dans l’es- 
pèce dont je viens de donner la description. L’occipitale est petite, moins 
cependant que les plaques environnantes, à l'exception des deux qui la 
suivent immédiatement. — Les écailles surmontant les labiales sont plus 
basses que celles-ci, dont on compte six de chaque côté de la rostrale qui 
est assez grande. Les sous-labiales, au nombre de cinq, sont plus longues 
que hautes, surtout les postérieures. — Les écailles ne sont pas très- 
grandes, et leur carène est peu saillante. — La queue, assez grêle et effilée 
à sa pointe, est seulement un peu plus longue que la tête et le tronc réunis. 

La teinte générale est un brun verdätre relevé par les cinq raies qui par- 
courent dans sa longueur la région dorsale. La médiane, bifurquée sur le 
museau, est la plus étroite; elle disparait sur la base de la queue, et coupe, 
sur la ligne moyenne, sept taches noires irrégulièrement quadrilateres, à bord 
postérieur d’un blanc jaunâtre. Ces taches sont limitées en dehors par une 
raie claire prolongée depuis l’arcade sus-orbitaire jusque sur les parties 
latérales de la queue. Cette raie côtoie, du côté externe, une autre série de 
six taches noires pareilles à celles que je viens de décrire et qui sont en 
contact, sur les flancs, avec la raie la plus externe, dont la couleur est sem- 
blable à celle des précédentes. Cette dernière raie latérale commence der- 
rière l’œil et à la région gulaire par une bifurcation, qui cesse au niveau de 
l'épaule, puis elle s'étend jusqu'à la racine de la cuisse, et l’on voit au-des- 
sous d’elle une troisième série de taches noires disposées avec autant de 
régularité que les deux autres, d’où il résulte que le dos est traversé d’un 
côté à l'autre dans toute sa longueur, par sept bandes noires interrompues. 
Sur la queue, il ya trois raies longitudinales. Les membres sont tachetés de 
noir en dessus. — Toutes les régions inférieures, excepté à la queue, ont une 
teinte noirâtre sur laquelle se détache en clair l'extrémité libre de chaque 
écaille, ce qui fait paraître le dessous de l'animal comme moucheté de ver 
sur un fond sombre. La gorge est moins foncée, car on y voit seulement 
des lignes noires sinueuses et disposées en chevrons à sommet postérieur. 

La description qui précède suffit pour montrer les différences qui distin- 
guent ce Proctotrète de tous ses congénères. Le spécimen type du Musée de 
Paris est évidemment adulte; on ne peut donc pas supposer avec M. Gray 


+ 


ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS PLEURODONTES. 545 


(Catal., p. 215) qu'il appartient à l'espèce dite Pr. de King, dont il repré- 
senterait, suivant lui, le jeune âge. Cette hypothèse est basée sur la similitude 
qui se remarque entre ce Pr. de Magellun et le Saurien que M. Bell a fait 
figurer sous le n° 2 de la pl. vi (foy. du Beagle), mais avec cette note que cet 
individu diffère assez du Pr. de King, pour lui faire croire qu’il appartient à 
une espèce distincte. On ne saurait, en effet, douter que le dessin de ce Pr. 
n° 2 ne se rapporte à une autre espèce. Or, c’est évidemment à celle dite 
Pr. de Magellan qu'il convient, car celui-ci, outreles dissemblances du sys- 
tème de coloration, diffère encore du Pr. de King par l'écaillure compléte- 
ment granuleuse de la face postérieure des cuisses, caractère qui manque 
chez ce dernier. — Notre spécimen unique a une longueur totale de o" r2 
ainsi répartis : tête et tronc, 0"06, et queue, 0" 06. 

Comme tous ses congénères, ce Saurien vit dans la partie méridionale de 
l’Amérique du sud. Il a été rapporté des côtes du détroit de Magellan par 
MM. Hombron et Jacquinot. 


XX. GENRE (bis). HOLEROOKMIA. HOLBROOHBEA. GIRARD. 
Stansbury's explorat. of the valley of the great salt lake of Utah, Rept., p. 341. 
Cophosaurus Troschel, 4rch. für Naturgesch., portant la date de 4850, I, mais publié en 41852 
seulement. # 
Tympans non visibles. Téle couverte de petites plaques polygonales; pas de dents 
au palais ; un pli cutané sous la gorge; des pores fémoraux, mais pas de pores 
anaux ; écailles pelites, légèrement imbriquées. É 


Ce genre, si remarquable par l’absence de toute indication extérieure des 
organes de l’audition !, nous est connu par trois exemplaires reçus de l’Aca= 
démie de Philadelphie, par l'obligeante entremise de M. le docteur Hallo- 
well. Nous avons, en outre, de jeunes individus recueillis au Mexique, et 
donnés par M. Trécul. 

On peut, avec M. Girard, comparer jusqu'à un certain point le Saurien 
dont il s’agit aux Proctotrètes, à cause de son apparence générale; il présente 

1. Cette particularité est rare chez les Sauriens, car elle ne se rencontre que chez les Caméléons, 
chez les Jeuaniens appartenant aux genres Otocrypte et Phrynocéphale, chez les Dragons rayé et 
Spiloptère ou Dragonneaux de Wiegmann, et enfin chez les Glyptodermes ou Amphisbéniens et 


chez les Orvets, qui malgré ce caractère et malgré l’analogie remarquable de leur conformation exté 
rieure avec celle des serpents, sont cependant de véritables Sauriens. 


546 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


aussi quelque ressemblance avec le 7ropidolépide microlépidote; 1 est inu- 
tile, au reste, d’insister sur ces analogies, qui motivent son classement entre 
les deux genres que je viens de nommer, mais avec lesquels aucune confu- 
sion n’est possible, en raison de cette particularité tout à fait exceptionnelle 
que ses tympans sont cachés. 

On connait maintenant quatre espèces. Il y en a trois qui ne sont pas au 
Musée de Paris : /7. texana Baird et Gir. (Cophosaurus texanus Troschel) ; 


H. affinis B. et G., H. propinqua B. etG. (Proceed. Acad. Philad., août 1852), 


mais nous possédons l'espèce type. 


XXXIV. — 1. Horprookia TACHETÉE, Holbr. maculata, Gir. 
Idem, Gir., Proceed. Amer. assoc. advancem. of sc. 1v (4850) AS54, p. 201; Slansbury's explo- 

rat., p. 342, pl. vi, fig. 4-3, et Nat. hist. Red river, p. 326. 

Queue à peu près égale en longueur au tronc. Téle sub-circulaire, légérement conique en 
avant; bord libre du pli pectoral garni de grandes écailles. 

Les formes sont un peu lourdes et ramassées, surtout chez les femelles ; 
les mäles et les jeunes sont plus élancés. Le tronc est sub-cylindrique, la 
queue conique et large à sa base. La tête plus large que haute, à museau 
tronqué, est couverte de plaques irrégulières, dont les moins petites occupent 
là ligne médiane entre les régions sus-orbitaires. La crête surciliaire est 
formée par deux ou trois rangs serrés d’écailles peu volumineuses et allon- 
gées; au bord sous-orbitaire, elles sont moins nombreuses, maïs plus 
grandes, et la deuxième, en particulier, l'emporte sur toutes les autres par 
ses dimensions ; on en voit enfin de petites et un peu pointues au bord libre 
des paupières, qui paraissent ainsi comme dentelées. Les plaques sus-labiales, 
au nombre de 7 de chaque côté de la rostrale, sont allongées et offrent une 
disposition assez remarquable en ce qu’elles sont obliques et imbriquées ; il 
n’en est pas de même à la lèvre inférieure où l’on compte, en y comprenant 
la mentonnière, 17 plaques quadrilatères et verticales, dont les plus grandes 
sontles plus rapprochées de l’angle de la bouche. Les tempes sont couvertes 
de squames qui ne laissent apercevoir aucune trace du tympan qu’elles 
recouvrent, et sont semblables à celles du cou, dont les parties latérales 
portent chacune un pli qui, se dirigeant en bas, vient se terminer à la région 
sous-maxillaire; au delà, mais à une fort petite distance, on voit le pli 
transversal très-prononcé du cou situé immédiatement au-devant des épaules. 


ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS PLEURODONTES.. 547 


Les écailles du tronc sont très-faiblement imbriquées et carénées sur le 
dos et lisses sur le ventre. Sur la queue, elles forment des verticilles. 

Les membres sont peu développés, mais surtout les antérieurs; les doigts 
sont allongés, complétement revêtus d'écailles. Sur chaque cuisse, on voit 
quatorze pores. 

La couleur générale, suivant un dessin fait par M. W. H. Tappan, est, dit 
M. Girard, un brun olive, légèrement violacé sur les côtés de la tête. Sur 
l'un et l’autre flanc, il y a deux, et quelquefois trois taches foncées. Le dos 
est orné, de chaque côté de la ligne médiane, d’un rang de taches noires, 
irrégulières. En dehors, il y a, chez les mäles, une autre série de taches, 
mais moins apparentes, et chez les femelles, conformément à la pl. vr annexée 
à la description de M. Girard, ce sont de simples marbrures. 

Sur la queue, les taches se continuent et ne tardent pas à se réunir en 
une série unique. Le système de coloration ne parait pas être différent dans 
le jeune âge de ce qu’il est à une époque plus avancée de la vie; en outre, 
la différence de sexe indiquée plus haut et tirée du nombre de rangées lon- 
gitudinales de taches, est déjà très-manifeste. 

D’après les indications de M. Girard, l'animal reste petit, et en effet LH 
sujet adulte ne mesure en tout que 0°" 090 ainsi répartis : tête et tronc, 
0"055, queue, c"035. | 

Nos échantillons proviennent, les uns du Texas, et les autres du territoire 
des Cherokees (Tenessee États-Unis). 

— Le 21° genre TropiboLépinE T'ropidolepis, Guy. (Sceloporus Wiegm.), où 
ne sont comprises que des espèces de l'Amérique du nord, est un de ceux qui 
ont reçu le plus d’additions dans ces dernières années par suite des travaux 
des zoologistes des États-Unis sur les reptiles fort nombreux et très-intéres- 
sants de leur vaste territoire. Beaucoup de ces animaux manqäent dans nos 
collections, et je dois me borner à en présenter une liste ! 


1. Ces espèces sont : Sceloporus Poinsetii (Sc. torquatus, var. B. Wiegm.?), $. Clarkii, S. Thayeri, 
S. dispar, Baird et Gir. (Proceed. Acad. Philad. Août 4852); S. gracilis, occidentalis, froutalis, 
B. et G. (Zd. Oct. 1852); S. graciosus, B. et G. (Stansbury's explorat., p. 346, pl. v, fig. 1-3, 
1852); S. marmoralus, S. delicatissimus Hallowell (Proceed. Ac. Philad. Oct. 1852, et Sitgreaves 
expedit., p.109 et 110); S. consobrinus B. et G. (Nat. hist. of the Red river of Louisiana, 1853, 
p- 236, pl. x, fig. 5-12); $. magister, S. bi-seriatus, Id. (Proceed. Ac: Philad. Juin 4854). — Au 
nombre des espèces plus anciennement décrites : S. korridus Wiegm.; S. æneus Id., et S. grammi- 
cus, Gr. sont encore inconnus au Musée de Paris. 


548 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


Parmi les espèces établies par Wiegmam, il s’en trouve une qui diffère 
notablement de ses congénères par la petitesse des écailles, et c’est ce carac- 
tère remarquable que le savant zoologiste de Berlin à voulu exprimer en la 
nommant Scelop. microlepidotus. Or, cette particularité se retrouvant chez 
d'autres Sauriens très-voisins de celui-ci, également originaires de l'Amérique 
septentrionale, et tous plus petits que les vrais Scélopores, MM. Baird et 
Girard ont, avec raison, considéré l’espèce dont il s’agit comme type d'un 
genre spécial caractérisé par le peu de grandeur des écailles du tronc, con- 
trastant avec les dimensions beaucoup plus considérables des écailles de la 
queue. Ils ont employé le mot Ura comme dénomination générique. Le 
Scelopore microlép. était inconnu aux auteurs de l’Erpét. génér. à l'époque 
de la publication du t. IV de cet ouvrage, mais nous l'avons reçu ultérieure- 
ment du Mexique par les soins de M. Ghuisbreght, et il a été possible de 
constater les différences assez notables qu'il présente quand on le compare 
aux espèces près desquelles il avait été rangé jusqu’à présent. Il devient Uta 
microlepidotaB. et G. ; on doit en rapprocher Uta Stansburiana 1. (Stansbu- 
ry's explorat. great. salt. lake of Utah, p. 345, pl. v, fig. 4, 5 et 6), et 
U. ornata 1d.( Proceed. Acad. Philad., août 1852), espèces que nos collec- 
tions n’ont pas encore reçues. : 

— Relativement aux véritables TroPinorépines du Muséum, je n'ai rien 
de particulier à en dire, et je me borne à rappeler que j'ai fait connaître, 
en 1851, les publications récentes qui les concernent (Cat. Rept. Mus. de 
Par.; p.76" 


XXI. GENRE (bis) PHYMATOLÉPIDES PAYMATOLE PIS À. DUM. 


GENRE NOUVEAU. 


Tronc sans crête, couvert en dessus de fines granulations juxtaposées, entremé- 
lées de grandes écailles carénées ; queue assez forte, et dont les écailles portent une 
carène ; lête courte ; plaque occipitale et sus-oculaires grandes; pas de dents pala- 
tines; un double pli sous le cou, qui est plissé latéralement; des pores fémoraux ; 
pas de pores anaux. 


Le caractère le plus remarquable se tire de l'aspect de l’écaillure des 
régions supérieures et latérales, qui est composée de petites squames presque 
circulaires, un peu bombées, non imbriquées et au milieu desquelles les 


ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS PLEURODONTES. 549 


écailles carénées se montrent comme de petites élévations tuberculeuses :; 
d’où le nom dont je fais usage pour désigner ce nouveau genre, et qui est 
tiré de quux-ufos, tubercule, et de Xerwç-d0c, écaille. L’écaillure de l'abdomen 
est fort différente, car il y a imbrication des squames assez grandes et lisses, 
dont elle se compose. — La tête est petite et le museau court; les plaques 
sus-céphaliques sont grandes. Les narines s'ouvrent en dessus. Le bord anté- 
rieur du trou auditif porte quelques dentelures. — Les écailles des membres 
sont fortement carénées. On voit sous la base de la queue, au delà du 
cloaque, chez le mâle, deux grandes écailles un peu concaves. 

Parmi tous les Iguaniens pleurodontes, les Trop idolépides sont ceux qui ont 
le plus de rapport avec ce nouveau genre; c’est particulièrement à l'espèce 
dite T. microlépidote, et devenue l'un des types du genre Ua B. et G., 
qu’il fant le comparer. On voit alors une grande analogie dans la plupart des 
caractères autres que ceux qui sont fournis par la disposition remarquable 
de l’écaillure du Phymatolépide qui, par celte particularité, s'éloigne forcé- 
ment des divers groupes établis dans la famille des Iguaniens pleurodontes. 
Une seule espèce de ce genre est conservée au Musée de Paris. 


XXXV. — 1. PHYMATOLÉPIDE DEUX-CARÈNES, Phymat. bi-carinatus À. Dum. 
ESPÈCE NOUVELLE. — PI. xx, fig. 2, 2 a et 2 b montrant le dessus de la tête 
et une portion des téguments amplifiée. 

Sur le dos, une double carène peu élevée constituée par deux séries longitudinales de grandes 
écailles très-rapprochées, longeant, à droite comme à gauche, la ligne médiane du dos, et 
formant, de chaque côté de la colonne vertébrale, une ligne saillante qui commence au 
niveau des épaules, et se prolonge sur la queue; sur un fond brun verdâtre, des taches 
noires irrégulières, plus hautes que larges, représentant sur la nuque une portion de collier, 
et sur la queue, des demi-anneaux étroits et uniformément espacés. 

Le tronc est assez déprimé; la queue est longue et robuste; les membres 

# 
sont peu développés, surtout les antérieurs ; la tête est courte et le museau 
obtus. -- En dehors de chacune des séries longitudinales de grandes écailles 
à carène saillante indiquées dans la diagnose, on en voit d’autres, dont la 
configuration et la grandeur sont semblables, mais beaucoup plus espacées 
entre elles, et qui, dans leur ensemble, forment une série parallele à la pré- 
cédente; les flancs portent, çà et là, quelques écailles également carénées et 
disposées sans ordre. Il y a, sous la gorge, un pavé granuliforme séparé des 


squames plus grandes et imbriquées de l'abdomen par les deux plis trans- 
ARCHIVES pu Muséum. T. VII. 70 


550 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


versaux du cou, qui sont paralleles entre eux, et dont le bord postérieur porte 
des écailles terminées en pointe, plus développées que les autres. — L’é- 
caillure sus-céphalique est disposée comme il suit : deux paires de petites 
plaques inter-nasales suivies de six autres plaques, dont deux médianes pla- 
cées l’une au devant de l’autre; puis, trois grandes représentant ensemble 
une sorte de triangle à sommet antérieur et situées entre les régions sus- 
orbitaires qui, outre quatre grandes plaques transversales, sont recouvertes 
en avant et en dehors par de petites squames. L'occipitale est grande, 
presque quadrilatère, bordée sur les côtés et en arrière par sept plaques en- 
tourées elles-mêmes par les granulations des tempes et de la nuque. — On 
compte, de chaque côté de la rostrale, six plaques sus-labiales séparées du 
cercle orbitaire par une rangée unique de petites écailles ; les sous-labiales, 
avec la mentonnière, sont au nombre de treize. — La quêéue irrégulière 
ment verticillée présente, dans toute sa longueur, en dessus et en des- 
sous, des stries formées par les carènes des grandes écailles dont elle est 
revêtue. — Les cuisses sont granuleuses en arrière, comme les parties supé- 
rieures et latérales du tronc. En dedans, les écailles petites, à peine carénées, 
sont semblables à celles de la face interne des membres antérieurs; les 
pores fémoraux disposés en une série unique, sont au nombre de douze sur 
chaque membre. Les écailles de la région externe des quatre pattes, et par- 
ticulièrement des postérieures, sont grandes et carénées. 

Latteinte générale est un brun verdâtre particulièrement sur la tête et sur 
la partie antérieure du tronc, dont la moitié postérieure, ainsi que les mem- 
bres et la queue, est d’un brun tirant sur le rouge. Une raie noire formant 
collier passe en travers sur le cou; d’autres lignes noires le parcourent 
d’avant en arrière; la région dorsale et les flancs portent des taches égale- 
ment noires, hautes et étroites ; on en voit de semblables sur les membres et 
sur la queue, où elles forment des demi-anneaux. Les parties inférieures ont 
une teinte verdâtre légèrement pointillée de noir, et le mâle, déjà caractérisé 
par la présence de deux grandes écailles concaves situées sous la base de la 
queue, derrière le cloaque, se distingue, en outre, de la femelle, par une 
grande tache ventrale bleue, semblable à celle qui se remarque dans le 
même sexe chez plusieurs Tropidolépides. 

Nos deux individus sont à peu près de la même taille; la femelle, qui a 
été dessinée, a une longueur de 0" 11 ainsi répartis : tête et tronc, 0"05, 


ORDRE DES, SAURIENS. — IGUANIENS PLEURODONTES. 551 


queue, 0" 06. Ils ont été donnés au Muséum par M. Séraphin Braconnier, 
qui les tenait d’un voyageur revenant du Mexique. 


XXII. GENRE. FPHEÆEYNOSOME. PAZ YNOSOPEA. WIEGM. 


De nombreuses additions ont été faites dans ces dernières années à ce 
genre remarquable de l'Amérique du nord. Elles sont dues aux travaux 
des zoologistes des États-Unis, qui ont décrit plusieurs espèces nouvelles, 
dont l’une même est assez différente, pour qu'elle ait pu devenir le type 
d’un genre distinct (Anora Hallowell) 1. 

Outre les 3 espèces admises dans l’Zrpél. génér. : Phr. de Harlan Wiegm. 
(Agama cornuta Marl.), Phr. couronné B]. et Phr. orbiculaire Wiegm., nos 
collections en ont reçu deux autres, le Pr. téte-plane (planiceps) Mallo- 

- well, et le Phr. de Douglas ( Agama Douzl.) Bell, qui sont bien moins con- 
nues, et dont je dois donner la description. 


1. Ce genre 4nofa, fondé par M. Hallowell (Sitgreaves expedit. down the Zuni and Colo- 
rado rivers, 1853, p. 127, pl. x), offre certains caractères essentiels, qui établissent des différences 
bien tranchées avec lesvrais Phrynosomes, auxquels il ressemble beaucoup par sa conformation géné- 
rale et par l’armure épineuse de l’occiput. Ces caractères sont les suivants : Tympans cachés; point 
de piquants sur le dos, qui est lisse; point d’aréte squameuse dentelte sur les flancs. Une seule 
espèce, Anota M'Cailii Hall., a été décrite. On ne la connaît pas à Paris. — Parmi les vrais PAry- 
nosomes, dont M. Ch. Girard a donné une intéressante monographie (S/ansburys Explor. of the 
valley of the great salt lake of Utah, p. 354 et suiv., avec fig.), il y a deux espèces signalées pour 
la première fois dans ce travail, et que notre Musée ne possède pas : Phrynosoma modestum 
Girard, p. 365, pl. vr, fix. 4-8, et Phrynos. platyrhinos, p. 363, pl. vus, fig. 1-5. Cette dernière 
se rapproche surtout du Phrynos. de Douglas par le petit développement des épines de l'occiput et 
par l’uniformité des écailles de la face inférieure de la tête, mais l'examen des figures comparatives 
de la pl. vis représentant, dans l’une et dans l’autre espèce, le vertex, les écailles épineuses de la 
région occipitale, les bords de la mâchoire inférieure, le profil et la position des narines, montre, 
comme nous pouvons d’ailleurs nous en assurer sur nos exemplaires du Phr. de Douglas, les diffé- 
rences qui distinguent celui-ci du Phr. platyrhine. Quant au Phr. modeste, pour appprécier les 
dissemblances qui l'éloignent de ce dernier, avec lequel il a plus d’analogie qu'il ne paraît en avoir 
avec tout autre, il faut comparer les fig. 4-8 de la pl. vi (Phr. modestum), aux fig. 4-5 de Ja pl. vu 
(Phr. platyrhinos).— Je dois ajouter qu'il est peut-être permis de supposer avec M. Girard que la 
figure donnée par M. Holbrook (N. 4mer. herpet., t. I, pl. xn), ne se rapporte pas au Phr. orbi- 
culaire: décrit dans cet ouvrage. Chez ce dernier, en effet, les épines occipitales et celles du dos sont, 
en réalité, moins développées qu’elles ne le sont sur le dessin dont il s’agit, et qui n’en montre 
d’ailleurs que six à locciput, tandis qu'il y en a sur tous nos exemplaires, huit, sans compter le 
tubercule médian. Enfin, aucune des taches du dos n’a été représentée. Il est difficile de dire à quel 
Phrynosome cette planche se rapporterait, mais il y a lieu cependant de supposer que C’est à une 
espèce distincte de celles qui sont connues jusqu’à présent. 


5952 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


XXXVI. — 1 Dis. PHRYNOSOME TÊTF-PLANF, Phr. planiceps, Mallow. 


Idem, Hallow., Proceed. of the Acad. of Philad. Oct. 1852, p.178. — 1d., Id., Sitgreaves Exped. 
down the Zuni and Colorado rivers, p. 124. Rept , pl. vur. 


Tête plus déprimée et plus large que celle du Phr. de Harl. ‘, à épine centrale de l'occiput 
séparée de celles qui l'avoisinent par un large intervalle ; écailles ventrales lisses ou à peine 
carénées; queue plus longue que chez le Phr.de Harl. et moins subitement terminée en pointe; 
teinte générale jaunâtre et plus claire. 


La tête, de volume médiocre, est déprimée, un peu large en arriere; dans 
sa portion frontale, elle présente, au centre, une dépression assez marquée; 
le museau est plus obtus que celui de son congénère, chez lequel l’espace 
compris entre les arcades surciliaires et le bord postérieur de la région du 
front est plus long et moins large qu'il ne l’est dans l'espèce nouvelle. Celle-ci 
a une plaque occipitale plus grande et entourée d’un plus grand nombre 
d’écailles à sommet pointu. L’occiput porte une couronne de neuf épines; 
elles sont longues, à l'exception de la médiane, qui est un tubercule peu 
développé. Elles sont disposées de la façon suivante : de chaque côté du 
tubercule médian, une épine, la plus longue de toutes, puis trois autres se 
touchant par leur base et moins allongées. Or, tandis que chez le Phr. de 
Harlan, où la disposition des dents de la couronne est presque la même, c’est 
la plus postérieure de ces trois épines qui l'emporte sur les deux autres par 
ses dimensions, c'est au contraire à l'avantage de l’épine médiane de ce petit 
groupe que cette différence se remarque chez le Phr. téte-plane. Ce der- 
nier a, de plus que le ?Ar, de Harl., un rang d’épines pointues, distinctes 
des écailles sous-orbitaires ; elles sont comme la continuation du bord labial 
inférieur, et sont séparées des épines du bord de la région sous-maxillaire 
par deux rangs de petites squames. Les écailles épineuses de la mâchoire 
inférieure sont côtoyées en dedans, sous le menton, et de chaque côté, par 
un rang d'écailles plus petites, quoiqne de même apparence, et dont elles 
sont à peine éloignées chez le Phr. de Harlan ; mais dans la nouvelle espèce, 


1. A l'exemple de M. Hallowell, j'emploie pour cette diagnose et pour la description, une forme 
comparative motivée par l'extrême analogie qui se remarque sous un grand nombre de rapports entre 
ce Phr. et.celui de ZZarlan, dont il diffère cependant, d’une façon très-notable, par certaines parti- 
cularités, comme le montrent plusieurs des caractères qui lui sont propres. — On trouve dans le tra- 
vail de M. Hallowell des détails fort complets et très-intéressants sur l’anatomie du Phr. de Harlan. 


ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS PLEURODONTES. 503 


l'intervalle est plus considérable et rempli par sept ou huit rangées longitu- 
dinales de fines granulations. 

Le tronc est couvert, en dessus, d'écailles de forme et de grandeur 
diverses, ainsi que de tubercules pointus et fortement carénés. La ligne ver- 
tébrale est occupée par trois rangs de petites écailles bordées à droite, 
comme à gauche, par des tubercules peu volumineux et très-serrés. I] ya, 
sur chaque flanc, une double frange épineuse, et la supérieure est la plus 
longue. 

Après avoir mentionné dans la diagnose les écailles ventrales comme lisses 
ou comme portant une carène à peine distincte, M. Hallowell se borne à la 
première de ces deux indications dans les détails descriptifs; aucune saillie, 
au reste, ne se voit dans cette région sur notre unique spécimen. Chez le 
Phr. de Harlen, au contraire, ces écailles sont fortement carénées. 

Les membres, de longueur médiocre, sont un peu grêles et couverts en 
dessus d’écailles et de nombreuses épines pointues; celles-ci manquent à 
leurs faces interne et antérieure où l’on ne voit que des écailles lisses ou ca- 
rénées ; il en est de même à la région inférieure de la queue, dont les côtés et 
le ds sont armés de longues épines. Comme M. Hallowell l’a noté pour le 
mâle qu'il a observé, nous comptons douze pores fémoraux sur l’une des 
cuisses et onze sur l’autre. 

La couleur générale est un jaune clair ou cendré. Les bandes foncées de la 
région supérieure de la tête sont moins larges que celles qui se voient à la 
même région chez le Phr. de Harlan, dont les grandes taches brunes du 
cou sont séparées entre elles par un intervalle plus étroit qu'il ne l’est dans 
l'espèce dont je présente ici la description ; mais pour les taches dorsales, 
il n’y a aucune différence ; on en trouve, au contraire, dans la coloration de 
l'abdomen, car cette région est à peine maculée dans le Phr. téte-plane. 
— Sa taille est semblable à celle de son congénère. 

Notre échantillon obtenu de l’Académie de Philadelphie par l’obligeante 
entremise de M. le docteur Hallowell, a été trouvé près du Rio-Grande dans 
le Texas occidental où l'espèce parait être assez abondante. 


554 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


XXXVIL. — 3 bis, Parynosome pe Doucras, Phryn. Douglassii, Bell. 
(Linn. soc. transact., t. XVI, p. 105, pl. x, sous le nom de Agama Dougl.) 


Phr. Dougl., Wagl., Syst. Amph., p. 146. — 1d., Wiegm., Herpel. mex., pars 1, p. 54. — Ag. 
Dougl., Harlan, Med. and phys. researches, p. 151. — Phr, Dougl., Holbr., N. 4mer. herpet., 
t. Il, p. 404, pl. xiv. — 7d., Gr. Cat. of Liz., p. 227. — Id., Dum., Cat. Rept. Mus. Par., p.79. 
— Id., Dum., Répert. Erpét. qénér., D. B., t. IX, p.27. 


Écailles ventrales lisses; tête courte, triangulaire, pointue, garnie, à sa partie postérieure, 
de tubercules un peu saillants, mais non de véritables épines; narines ouvertes à l'extrémité 
antérieure. de la crête surciliaire; corps ovale et aplati, couvert en dessus d'écuilles et de tuber- 
cules peu élevés et peu pointus ; dix-huit pores fémoraux de chaque côté. 


Les plaques sus-céphaliques sont polygonales, serrées et imbriquées. Les 
tempes et l’occipat sont bordés de neuf petits tubercules peu saillants et dont 
le médian est tout à fait mousse; il résulte du peu de développement de ces 
écailles, que le bord postérieur de la tête n’est pas épineux comme dans la 
plupart des autres espèces. Le Phr. platyrhine Gir. est celui qui lui res- 
semble le plus sous ce rapport. On compte dix plaques labiales supérieures 
presque toutes égales entre elles et sept inférieures. Ces plaques sont suivies 
de quatre tubercules comprimés et pointus, dont le dernier est le plus grand. 
Le long de chaque branche sous-maxillaire, il règne une série de tubercules 
petits et lisses en avant, et plus saillants au-dessous de l'angle de la bouche où 
ils ne rejoignent pas les plaques labiales, dont ils sont séparés par 4 ou 5 ran- 
gées de squames granuleuses. — Les écailles des régions supérieures sont 
lisses, inégales entre ellesetrhomboïdales, généralement petites et entremêlées 
de tubercules triangulaires aigus, moins élevés et moins volumineux que dans 
les Phryr. de Harlan, couronné et téte-plane; ces tubercules, entourés à leur 
base par de petites écailles tuberculeuses, forment quatre rangées longitudi- 
nales irrégulières, de chaque côté de la ligne médiane, où lon voit aussi 
quelques écailles proéminentes. Les flancs ne portent qu'un seul rang de 
petites épines. En dessous, les écailles sont lisses et polygonales. La queue 
fort courte, est large et déprimée à sa base, mais elle s'amincit promptement 
et se termine en pointe; elle ne forme que le tiers environ de la longueur 
totale. 

La teinte générale est, en dessus, un gris clair relevé par des taches foncées 
transversales. Sur le milieu du dos et dans toute sa longueur, il règne une 


ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS PLEURODONTES. 550 


bande d’un blanc jaunàtre; le dessous est d'un blanc d'argent presque 
uniforme. 

Cette espèce n’était pas encore parvenue au Musée de Paris à l'époque de 
la publication du t. IV de l’Ærpét. génér.; mais maintenant, nous en avons . 
deux exemplaires rapportés de Californie par M. Douglas, et donnés par 
M. le docteur Th. Bell, qui a dit, d’après M. Douglas, que ce Saurien se 
nourrit d'insectes et de substances végétales, mais les observations de M. Nu- 
tall, consignées dans le texte de M. Holbrook, démontrent qu'il est exclusi- 
vement herbivore. 

— Je ne m’arrêterais pas au 23° genre CazuisAURE fondé par M. de Blain- 
ville, d’après un spécimen unique recueilli en Californie par M. Botta, s’il 
ne paraissait convenable, comme M. Hallowell lui-même l’a supposé, de 
rapporter à cette division le Saurien qu’il a décrit (Proceed Acad. Philad. 
Oct. 1852, Captairs Sitgreaves expedit. down the Zuni and Colorado 
rivers, 1853, p. 116, pl. vi), sous les noms suivants : Homalosaurus ven- 
tralis. On ne trouve pas, en effet, dans la description très-soignée du zoolo- 
giste américain des caractères suffisants pour motiver une distinction «entre 
ces deux espèces. 

— Nul détail n’est à ajouter au 24° genre Tropipocasrre Dum. Bib. 

— Dans le 25° genre, Microcopxe Dum. Bib., des additions ont été faites. 
Aucune des espèces nouvellement décrites ne nous est connue, il suffit donc 
d’en présenter une simple énumération 1. 

— Apres les genres Ecraymore Cuv. et SrévocerQue D. et B. (6 et 27), 
les auteurs de l’£rpét. génér. ont placé le genre Srromirure Wiegm. (28) 
qu'ils ne connaissaient pas. Nous en possédons maintenant trois exemplaires 
parfaitement semblables à l'espèce unique décrite par Wiegm. (Strobilu- 
rus torquatus). L'un de ces individus encore jeune a été récemment acquis, 
et les deux autres, qui sont adultes, ont été adressés de Bahia par M. Île 


1. Steirolepis carinicauda, St. bufonia Fitz. (Syst., p.73). — St. xanthostigma, St. ligris, 
St. thoracica, St. quadrivittata Tsch. (Fauna peruana, p. 29 etsuiv.). Le genre Microlophe se 
trouverait ainsi renfermer neuf espèces, si, en outre, avec les deux zoologistes que je viens de citer, on 
considérait comme distinctes celles qui ont été nommées Tropidurus microlophus Wiegm., Lophyrus 
araucanus Less. et Garnot, et Séellio peruviana Xd., Id., espèces qui, suivant l'opinion émise par 
mon père et par Bibron, ne semblent vraiment représenter que des variétés de leur Wicrolophe de 
Lesson. Enfin, selon M. Fitz., il faudrait y joindre le Saurien mal connu dont on trouve l'indication 
dans l'ouvrage de Spix (Lac. bras., p. 13, pl. xvi, fig. 1) : 4gama semitæniata. 


56 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


comte de Castelnau. L'un de ces derniers est très-bien figuré dans la rela- 
tion de l’Expédit. de ce voyageur dans l'Amérique du sud sous les noms de 
Doryphorus spinosus Guich. 

— Quant au genre Tracaycyezr Dum. Bib. (29), nous ne possédons encore 
que le type unique (77. marmoratus) dù à M. D'Orbigny, qui l'a rapporté 
de Bolivie. 

Il ny a pas d’additions à faire au genre Orrure Cuv. (30). Des deux espèces 
qu'il comprend, celle dite O. de Maximilien est brésilienne, mais la patrie de 
l'autre (O. de Séba) était restée douteuse pour nous jusqu'à ces dernières 
années. Nos collections, en effet, ne possédaient qu’un seul spécimen éti- 
queté, il est vrai, comme provenant du Brésil, mais en l’absence de rensei- 
gnements positifs à cet égard, on pouvait supposer que cette origine lui 
avait été attribuée en raison de son analogie parfaite avec le Saurien figuré 
par Séba (pl. xcvn, fig. 4, t. 1) et indiqué ainsi (p. 152): Lacerta brasiliensis, 
Quetz Paleo, cauda annulata et spinosa. On ne peut pas penser cependant 
que ce reptile vive en Amérique, car nous avons reçu un autre exemplaire 
de Madagascar par les soins de M. Pervillé !. 


XXX. GENRE (is). CENTRURE. CENTHRUBA. BELL. 
(f'oy. of the Beagle, Rept , p. 25). 


Jou et corps sans crête ; tronc déprime, large, à pli longitudinal sur les flancs; 
queue arrondie, un peu aplatie à sa base, couverte d'écailles grandes, épineuses 
et verticillées; écailles des régions supérieures très-petites, arrondies, légèrement 
conveæes el lisses; plaque occipitale petite; pas de dents palatines. 


Ce genre, comme M. Bell le fait remarquer avec raison, se rapproche 
beaucoup des Oplures et des Doryphores de Cuvier, mais surtout des pre- 
miers. Les grandes dimensions de la plaque occipitale, l'absence de dents 
palatines, et principalement la forme plus ou moins aplatie de la queue sont 
cependant des caractères tout à fait distinctifs du Doryphore. D'autre part les 
Centrures s’éloignent des Oplures, en ce qu’ils n’ont pas trace de crête sur le 


A. Cette anomalie, dans la distribution géographique des Iguaniens pleurodontes, doit être rap- 
prochée de celle que j'ai signalée plus haut en parlant du Brachylophe (p. 527) comme faisant excep- 
tion par son origine australienne au milieu des autres genres de ce groupe, qui sont tous propres au 
Nouveau-Monde. Il faut, au reste, à ce point de vue, rapprocher du Br. à bandes et de l'Oplure 
c'e Scba, le Centrure quatre-taches également madécasse, et dont je donne ici la description. 


ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS PLEURODONTES. 557 


cou, et que leur écaillure du tronc se compose de squames proportionnel- 
lement beaucoup plus petites, et différentes par leur aspect de celles de 
l'Opl. de Maximilien, qui sont également sans carènes. La dissemblance 
est encore plus frappante quand on compare les Centrures à l Opl. de Séba, 
dont les écailles sont carénées. 


XXXVIIL — 1 CENTRURE FLAGELLIFÈRE, Centr. flagellifer, Bell. 
(Foy. of the Beagle, Rept., p. 25, pl. xiv, fig. 2.) 


Oplurus Bibronüi, CI. Gay, Hist. de Chile, Rept., décrits par M. Guichenot, p. 53, pl. ur, fig. 2. — 
Idem, Dum., Cat. Rept. Mus. de Paris, p. 84. — Idem, Id., Répert. Erp. génér., Dum. 
et Bib., t. IX, p. 274 !. 

PI. xx, fig. 5, représentant la tête vue en dessus. 


Écailles dorsales petites, lisses, convexes et granuleuses ; sur toute la tête, un pavé d’écailles 
granuliformes, presque égales entre elles et semblables à celles du tronc, dont elles ne diffèrent 
que par leurs dimensions plus grandes; celles des tempes, surtout les postérieures, un peu 
coniques et pointues; bord antérieur de l'oreille faiblement dentelé. 


La tête est assez régulièrement triangulaire ; la plaque occipitale est très- 
peu apparente; le bord antérieur de l’oreille, contrairement à ce qui a été 
vu par M. Bell, qui n'avait qu'un exemplaire à sa disposition, porte de pe- 
tites dentelures. La peau du cou forme, en dessous, deux ou trois plis irré- 
guliers, qui remontent sur les côtés de la région cervicale, et le plus infé- 
rieur se continue jusqu'aux épaules. 11 y a également un pli le long de chaque 


1. Cette espèce est signalée par M. Gray (Cat. of Liz., p. 226) comme Synonyme de celle que 
M. Gravenhorst a nommée Phymaturus palluma (Nova acta Acad. nat. curios., t. XVIII, 2 pars, 
p. 750, pl. Lv, fig. 2). Le zoologiste allemand a cependant fait observer que ce genre Phymature qu'il 
a établi est une subdivision du genre Urocentron Kaup, ou Doryphore Cuv. C’est ce que démontre 
d’ailleurs la diagnose de ce nouveau genre, dans laquelle il faut noter l'absence des dents au palais 
comme dans le Doryphore. Aussi M. Fitzinger, conformément à cette indication, place-t-il dans la 
synonymie de ce dernier |Syst., p. 77) le Phymat., et M. Tschudi, en parlant de l'espèce décrite 
par M. Gravenhorst, la nomme-t.il Urocentron palluma (Fauna peruana, p. 35). Or, j'ai indiqué 
plus haut, les caractères qui distinguent les Centrures, non-seulement des Oplures, mais des Dory- 
phores; je ne puis donc pas, avec M. Gray, considérer comme identiques le Centr. flagellif. et le 
Phymat. palluma. Le Musée de Paris, au reste, ne possède aucun Saurien qui se rapporte à la des- 
cription de M. Gravenhorst beaucoup plus complète que celle de Molina (Lacerta palluma, Sag- 
gio sulla storia nat. del Chili, 1810, p- 189) et que Daudin a reproduite t. IV, p. 46. C'est le vague 
de ces deux dernières descriptions, qui a motivé le silence des auteurs de l’Erpét. génér., relativement 
à cet Iguanien à queue épineuse et verticillée, Je dois ajouter que dans une note manuscrite, laissée 
par Bibron sur son exemplaire de l'ouvrage de Daudin, il a émis la Supposition que ce Stellion 
pelluma du Chili est peut-être le même animal que le Trachycycle marbré Dum. et. Bib. 

ARCHIVES Du Muséu». T. VIII. 71 


DS DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


flanc. — Les écailles de la gorge sont semblables à celles du dos, mais sur le 
ventre, elles sont plus larges et non bombées; elles ne portent pas de 
carènes. 

Les membres sont robustes et couverts d’écailles un peu plus grandes que 
celles du tronc, légèrement imbriquées, non carénées ; celles des faces ex- 
terne et supérieure des jambes sont coniques.— La queue, dont la longueur 
dépasse à peine celle du reste du corps, est un pen déprimée à sa base, et 
cylindrique dans le reste de son étendue ; elle est entourée d'écailles verti- 
cillées, toutes terminées en une pointe épineuse. 

La couleur générale est un brun verdâtre, presque noir sur deux indi- 
vidus. Aucune tache, ni aucune bande ne se remarquent, soit sur le tronc, 
soit sur la tête ; la gorge porte cependant quelques marbrures plus foncées. 

Le Muséum possède quatre individus recueillis au Chili par M. CI. Gay. 

Le seul dont la queue soit entière, a une longueur totale de 0"23 ainsi 
répartis : tête et tronc, 0° 10, queue, 0” ae 


XXXIX. — 2. CENTRURE QUATRE-TACHES, Centrura quadri-maculatum. 
A. Dum. PL xxu1, fig. 4 et 4 a. 
Oplurus quadri-macul. Dum. Bib. M. SS. — Idem, Cat. Rept. Mus. de Par., p. 83. — Id., 
Répert. Erpét. génér., Dum. et Bib., t. IX, p. 274. 

Écailles dorsales petites, lisses, légèrement convexes, à peine imbriquées ; plaques sus-orbi- 
laires beaucoup moins grandes que les autres plaques sus-céphaliques; écailles temporales à 
surface très-peu saillante; sur le bord antérieur de l'oreille, cinq ou six dentelures assez déve- 
loppées; deux taches rondes d'un noir profond derrière chaque épaule. 

La tête forme un triangle, dont le sommet est un peu tronqué, parce que 
le museau est large et assez obtus. Le contraste entre les petites dimensions 
des écailles des régions sus-orbitaires et de celles beaucoup plus dévelop- 
pées qui recouvrent le reste du crâne, est assez frappant. Il en résulte, ainsi 
qu’on peut le voir sur les figures 4 a et 5, de notre pl. xxtr, une différence 
importante entre cette espèce et la précédente. Il faut encore noter, comme 
caractère distinctif, la forme particulière des plaques de la crête surciliaire, 
qui sont oblongues, un peu obliques de haut en bas et d’arrière en avant, 
et légèrement imbriquées. — La fig. 4 n'indique pas les plis, mais, outre 
celui de la région inférieure du cou et dont la prolongation se voit au-dessus 
de chaque épaule, il y en a un autre le long des flancs, et deux ou trois sur 


ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS PLEURODONTES. 599 


les côtés de la région cervicale. — Les membres sont robustes et couverts 
d’écailles carénées et imbriquées, plus grandes que celles du tronc. 

La queue est reproduite dans la plus grande partie de son étendue, sur 
lexemplaire du Muséum, mais je trouve dans la description manuscrite de 
Bibron, faite d'aprés deux exemplaires observés par lui au Musée de la 
Société zoologique de Londres, l'indication suivante : « Queue cylindrique, 
faiblement déprimée à sa base, entourée par des verticilles de grandes 
écailles quadrilatérales surmontées chacune d’une forte carène, qui les 
coupe obliquement, de sorte que l'extrémité de cette carène terminée en 
pointe, aboutit non au milieu du bord postérieur de l’écaille, mais à lun 
de ses angles. » 

En dessus, l'animal est brun; des goutteléttes jaunâtres sont semées sur 
ce fond, et y forment des lignes interrompues. De chaque côté, derrière 
l'épaule, on voit deux grandes taches noires, arrondies, placées l’une au 
devant de l’autre : d’où le nom spécifique de ce Centrure. Le dessus de la 
tête, des membres et de la queue est d’un brun olivâtre, comme les régions 
gulaire et sous-maxillaire, qui sont ornées de taches arrondies, Jaunûtres ; 
les parties inférieures, dans le reste de leur étendue, ont une teinte claire. 

Le spécimen unique de cette espèce a une longueur totale de 0" 31 ainsi 
répartis : tête et tronc, 0" 12, queue, 0" 19. Il a été rapporté de Madagascar 
par le colonel Lyoll, et la Société zoologique de Londres en a fait présent à 
notre Musée. 


XXXKI GENRE. DORYPHORE. DORYPHONUS. CUVIER. 


J'ai fait connaître plus haut ( note de la page 557) les opinions de MM. Fit- 
zinger et Tschudi sur les espèces qu'ils pensent devoir rapporter au genre 
dont il s’agit. Je n’ai*pas à revenir sur ce sujet, je dois seulement dire que 
nul échantillon nouveau n'ayant été recu au Musée de Paris depuis 1837, à 
l'exception de celui qui est décrit plus loin, la même incertitude nous reste 
relativement à la possibilité de distinguer les deux espèces signalées par 
Daudin. Celle que M. Gravenhorst a nommée Phymaturus palluma nous 
est inconnue. 


560 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


XL. — 2. DORYPHORE TÈTE-IAUNE, Doryph. flaviceps, Guichenot. 
Explorat. Amér. mérid., comte de Castelnau, Rept., p. 26, pl. m1, fig. 2. 
Doryph. azuré (variété noire sans bandes transversales), Dum., Cat. Rept. Mus. de Par., p. 85". 


Plaques sus-céphaliques bombées et un peu saillantes à leur centre, légèrement rugueuses ; 
quelques “plaques sus-orbitaires plus grandes que les squames environnantes : écailles dorsales 
peu carénées ; queue aplatie, large, terminée en pointe, a écailles également carénées, disposées 
en verticilles; tête d’un brun jaunätre clair, et le reste du corps d'une teinte sombre uniforme. 


Le dessus du cräne est plat, et le museau arqué et déclive en avant. Toute 
l’'écaillure sus-céphalique porte des rugosités produites par des inégalités de 
leur surface, qui donnent à ces squames un aspect analogué à celui des peaux 
de maroquin chagriné. La plaque occipitale est assez grande et polygonale. 
On voit à l'extrémité postérieure de la région sus-orbitaire, trois ou quatre 
plaques dilatées en travers, et plus grandes que celles qui les précèdent et les 
entourent. On compte 11 plaques sus-labiales en y comprenant la rostrale, 
qui est plus longue que haute, et 12 sous-labiales avec une grande menton- 
niére. — Les écailles sur la nuque sont un peu pointues et moins grandes 
que sur le dos. — Celles de la gorge sont entourées par de très-petits tuber- 
cules, qui manquent à la région abdominale, où les écailles présentent une 
faible saillie médiane. 

L’aplatissement de la queue a probablement été augmenté par la dessic- 
cation; elle est comparable par sa forme à une feuille allongée et pointue, 
comme celle du laurier par exemple. Ses écailles, de médiocre gran- 
deur, sont disposées en bandes transversales, régulières et surmontées de 

) ? Le] 
carènes. 

Les membres sont assez robustes, et sur leurs régions externe et posté- 
rieure, les écailles sont carénées. 

A. C'est avec doute que j'inscris ce Saurien parmi les Doryphores; car si, par le plus grand nombre 
de ses caractères, il doit prendre rang dans ce genre, il présente cependant quelques particularités qui 

P 5 Ex UT I quelques p 
semblent l'en éloigner; ainsi sa queue est plus aplatie et plus allongée, et ses écailles portent de 
petites carènes formant, par leur réunion, des lignes obliques dirigées d’arrière en avant et de bas en 
haut vers la ligne médiane du dos. Néanmoins, le mauvais état de conservation de notre unique spé- 
cimen, qui a été longtemps desséché avant d'être placé dans l'alcool, ne permettant pas de donner une 
détermination suffisamment précise, je crois convenable de le laisser auprès des Iguaniens auxquels 


il ressemble le plus, en attendant la possibilité d'une comparaison ultérieure avec des individus dont 
les téguments soient moins altérés. 


ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS PLEURODONTES. 561 


La couleur générale de cet Iguanien est très-sombre et présente un con- 
traste frappant avec la teinte beaucoup plus claire de la tête, qui est d’un 
brun jaunâtre, irrégulièrement pointillé de noir. Une bande jaune et étroite 
traverse la nuque. —L’individu unique, type de cette espèce nouvelle, donné 
au Muséum par MM. de Castelnau et Deville, provient de la mission de 
Sarayacu (Pérou). 11 est long de o"20 (tête et tronc, 0" 11, queue, 0"09). 


XXXI GENRE (bis). HOPLOCERQUE. HOPLOCERCUS. FITZ. 


Tête triangulaire, légèrement aplatie, couverte de granulations polygonales et 
à plaque occipitale très-petile; cou et dos sans crête ; écaillure du dos entremélée 
de grandes écailles carénées et tuberculeuses; des dents au palais; queue épaisse, 
fort courte, non verlicillée, plate, et dont la région supérieure porte des écailles 
épineuses, qui sont très-saillantes sur les rangées médiane et latérales #. 


Les caractères indiqués dans cette diagnose montrent les analogies, et en 
même temps les différences qui se remarquent entre ce genre et les Oplures, 
les Centrures ou les Doryphores. Chez ces derniers, en effet, la queue n’est 
ni aussi courte, ni aussi trapue; leur plaque occipitale est plus grande, et ils 
manquent de dents au palais. Dans les deux autres genres, la queue est 
cylindrique et non aplatie. Enfin, chez aucun des Sauriens auxquels je com- 
pare /’ Hoplocerque, les écailles du tronc n'offrent une semblable diversité 
de forme et de grandeur. 


1. Le type de ce genre, reçu depuis deux ans environ au Musée de Paris, a été signalé dans la Revue 
de zool., 4854, p. 239, sous le nom de Pachycerque aiguillonné (Pachycercus aculeatus), qui lui 
avait été donné par MM. Alfr. Dugès et S. Braconnier. J'ai, moi-mème, reproduit leur description, à 
la fin d’un Mémoire publié dans ce même recueil (1854, p. 544), ayant pour titre : Essai d'applicat. 
a la classe des Rept. d’une distribut. en séries parallèles, et accompagné d’une planche repré- 
sentant l'animal entier, ainsi que des détails amplifiés. Dans une note ultérieurement insérée dans la 
Revue (1855, p. 155), j'ai constaté l'identité de l'espèce unique jusqu’à ce jour, nommée dans nos 
collections Pachycercus aculeatus, et de celle qui est étiquetée à Vienne, en Autriche, par les soins de 
M. Fitz. : Hoplocercus spinosus. Ce naturaliste la place, dans son Syst., entre les genres Do- 
ryphore et Urocentre, parmi les Doryphoriens, dont il forme une famille distincte, (voy. plus haut, 
p- 507). — Je dois faire remarquer ici que les Iguaniens pleurodontes à écaillure hétérogène sont peu 
nombreux. Les plus remarquables, sous ce rapport, sont les Phrynosomes, puis l’Anolis (Acantholis) 
loysiana Coct. Le Phymatolépide A. Dum. que j'ai décrit p. 548, porte des tubercules. Chez 
les Corytophanes, on voit des écailles carénées plus grandes que celles qui les environnent. Enfin, les 
Anolis caméléonide (Chamaæleolis) Coct. et héléroderme A. Dum. ont de grandes écailles plates 
entourées par de petites squames. 


562 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


XLI. — 1. HOPLOCERQUE ÉPINEUX, Hopl. spinosus. Fitz., Systema, p. 78. 


Pachycercus aculeatus À. Dugès et Sér. Braconnier, Revue de z00l., 1854, p. 239 et 544, pl. xur. 


Régions supérieures d’une teinte fauve grisätre; téle brune ; sur le dos, six bandes transver- 
sales également brunes; sur les épaules, une bande blanchâtre; sur les flancs et sur les mem- 
bres, des taches d’un brun noirâtre ; ventre unicolore. 


La tête est aplatie en arrière, jusque sur la partie antérieure des paupières; 
là, elle s’abaisse vers le museau, en formant une courbe légère. Le tronc 
assez court et aplati porte, sur chaque flanc, des plis longitudinaux, dont le 
supérieur commence derrière le tympan et passe au-dessus de l'épaule. La 
queue presque plane en dessus, convexe sur les bords, et large, forme un 
triangle à côtés arrondis. De l’ensemble de cette conformation, il résulte que 
le Pachycerque est un animal peu élancé, Ses membres, sont assez courts, car 
les postérieurs relevés le long du tronc n’arrivent pas à l’aisselle, et les anté- 
rieurs placés dans le même sens ne s'étendent pas au delà de l'œil. 

Le dos présente, au milieu, des granulations du fond, une multitude de 
petites plaques carénées, d'autant plus volumineuses, qu'elles sont plus 
rapprochées de la queue, et formant des stries longitudinales et transver- 
sales irrégulières. Sur la queue, les grandes écailles à carène prennent da- 
vantage l'apparence de tubercules, car celles des rangées médiane et latérales 
sont surmontées d’une sorte de petite protubérance crochue, d’où résultent 
trois crêtes tranchantes formées chacune par une douzaine de fortes épines 
courbées en arrière, et les crêtes latérales dépassent en hauteur celle du 
milieu. — Les écailles situées au-dessus des yeux sont toutes égales entre 
elles et à celles qui recouvrent les autres points du crâne, à l'exception des 
plaques disposées en demi-cercle formant la limite en avant, en arrière'et 
en dedans, des régions sus-orbitaires, car elles l'emportent sur toutes les 
autres par leurs dimensions. On compte 21 plaques à la lèvre supérieure 
en y comprenant la rostrale ; elles sont plus petites que les inférieures dont 
il y a onze paires séparées par une mentonnière assez grande. 

La longueur totale de notre unique échantillon qui provient de la 
province de Saint-Paul (Brésil) est de 0" 098 (|tète et tronc, o" 069, queue, 
0029 ). 


ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS ACRODONTES. 263 


DEUXIÈME SOUS-FAMILLE DES IGUANIENS : LES ACRODON TES. 


Le caractère général et essentiel de ces reptiles est fourni par la disposi- 
tion du système dentaire. Leurs dents, en effet, au lieu d’être logées dans 
un sillon creusé sur la face interne des mâchoires, comme celle des espèces 
appartenant à la sous-famille que je viens de passer en revue, sont solide- 
ment fixées sur le bord saillant et plein des mâchoires, dont elles occupent, 
en quelque sorte, le sommet. Ce sont ces différences que Wagler a voulu 
rappeler en seservant, pour ces deux groupes, des mots Pleurodontes et Acro- 
dontes. Elles ont, au reste, une grande importance, car elles se lient à d’au- 
tres particularités remarquables. Ainsi, tous les /crodontes sont privés de 
dents palatines, tandis qu’il y en a chez le plus grand nombre des P/euro- 
dontes, et tous sont originaires de l’Ancien-Monde. — Les Agames propre- 
ment dits, constituant un type bien caractérisé de ces Sauriens, on les 
nomme souvent Agamiens ou Agamides, par opposition aux /guanides ou 
Iguaniens. Ces derniers sont plus nombreux, non-seulement comme espèces, 
mais comme genres: d’où il résulte que j'ai eu beaucoup plus d’additions à 
faire, qu’il ne m'en reste maintenant à présenter sur les Acrodontes, qui ne 
comprennent que 17 genres, tandis qu’on peut en distinguer au moins 41 
dans l’autre sous-famille, savoir : 31 genres admis dans l’Zrpeét. géner. etdix 
nouveaux , dont j'ai exposé l'histoire dans les pages qui précèdent où j'ai 
décrit 41 espèces nouvelles ou peu connues. 

—dJe n'ai aucün détail nouveau à donner sur le genre Isrrure (32), mais 
il n’en est pas de même pour le suivant. 


XXXEIE. GENRE. GALÉOTE. CALOTES. CUVIER. 


Ce genre, très-naturel, établi par Cuvier, a été avec raison partagé en 
deux groupes secondaires par M. Kaup, d'après l’arrangement des écailles. 
Chez certaines espèces, en effet, elles sont disposées de telle façon qu’elles 
forment des stries obliquement dirigées soit d’arrière en avant et de haut 
en bas, comme dans les Bronchocèles (voy. notre pl. xxiv, fig. 4), soit égale- 
ment d’arrière en avant, mais de bas en haut : tels sont les Ga/éotes propre- 
ment dits (pl. xxiv, fig. 5). Une troisième disposition, enfin, se présente ; 
elle est propre aux espèces réunies par M. Gray en un genre Sa/ea, auquel 
il faut réunir le groupe que j'ai nommé Mécolépide (Cat. Rept. Mus. de 


564 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 

Par., p. 87, de uäros, longueur, et A7, écaille), par opposition à ce qui 
se voit dans les deux autres sous-genres, car ici, les écailles sont dirigées, 
sans aucune obliquité, d'avant eñ arrière (pl. xxiv, fig. 1, 2, 3 et 1 a). 
— Cette dernière division est la seule dont j'aie à m’occuper, le Musée 
de Paris n'ayant reçu aucun Galéote ou Bronchocèle qui puisse être rap- 
porté à quelque espèce nouvelle 1. 


SOUS-GENRE. MÉCOLÉPIDE. À. DUM. OU SALEA. GRAY. 


Écailles du tronc formant des bandes longitudinales et parallèles entre elles el 
à la ligne médiane, de sorte que leur extrémité libre est tournée directement en 
arrière. 


XLIT. — 1 MécoLÉPIDE TRI-ÉPINEUX, Mecolepis trispinosus, À. Dum. 


PI. xx1v, fig. 4.—7Jdem, Id., Cat. Rept. Mus. de Paris, p. 88. 


Depuis la nuque, jusqu'à la base de la queue, une crête formée par trois rangs parallèles 
d'épines, dont le médian est beaucoup plus développé que les deux latéraux, très-basse au-des- 
sus des épaules, et se continuant en un seul rang sur le premier tiers de la queue, dont les 
deux autres tiers ne portent qu'une petite carène; de fines bandes noires longitudinales sur le 
dos et sur les flancs. 


4. Ces espèces, au reste, sont nombreuses. — I. Aux trois Bronchocèles décrits dans l’Erpét. 
génér. il faut ajouter : 4° celui que M. Berthold a fait connaitre et figurer ( Ueber verschiedene neue 
oder seltene Amphibienarten in Abhandt. der Konigl. gesellschaft der wissensch. zù Gottingen, 
1, 1838-44 (1843), p. 59, pl. 1, fig. 6): Bronchocela intermedia; 2° une espèce signalée par M. Gray 
(Cat. of Liz., p. 2H), comme étant nommée au Musée de Leyde par M. Schlegel, Br. celebensis. 

II. Dans le sous-genre Galéote, on compte maintenant douze espèces, au lieu de quatre seulement 
que notre Musée possède, et parmi lesquelles il s’en trouve deux, qui ont été décrites pour la première 
fois par mon père et par Bibron en 4837 : Calotes Rouæit et C. mystaceus. Celles-ci ont été de la part 
de M. Blyth, l’objet de nouvelles descriptions, ainsi que les G. versicolore et ophiomaque, plus an- 
ciennement connus, et que trois espèces nouvelles (Notices and descript. of various Rept. new or 
little known in Journ. of the asiatic soc. of Bengal, 853, n° vu, p. 647), nommées par ce z0olo- 
giste : C. gigas, platyceps et tricarinatus. I présente, en outre, des détails sur deux autres Galéotes : 
C. Emma et C. viridis Gray. N faut y joindre, d’après le Caé. du Musée britannique, €. Maria et 
C. minor Gr. Enfin, la douzième espèce est C. nemoricola Jerdon (Cat. of Rept. inhabit. the 
Peninsula of India in Journ. of the Asiatic Soc. of Bengal, 1853, n° v, p. 471). 

HIT. Aucun des trois Mécolépides décrits ici ne se rapporte aux Sauriens nommés par M. Gray: 
Salea Horsfeldii (Cat. of Liz., p. 242), S. Jerdoni (Annals of nat. hist., 2° serie, t. XVII, 
p- 249), ni à l'espèce que M. Blyth (Curator. As. Soc.) fait connaître (Loc. cit., p. 473, note) : 
S. qularis. 


ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS ACRODONTES. 565 


La tête a beaucoup d’analogie avec celle des Galéotes par sa conformation 
générale, et par un léger renflement qui se remarque, de chaque côté, der- 
rière l'articulation de la mâchoire. La région sus-céphalique un peu creuse 
dans son milieu, particulièrement entre les saillies sus-orbitaires, est recou- 
verte dans toute sa portion antérieure, depuis le museau jusqu’au delà des 
yeux, de plaques légèrement bosselées, et de dimensions médiocres. Les 
sus-oculaires sont moins grandes; celles de la partie postérieure de la tête 
sont encore plus petites, et l’on distingue à peine la plaque occipitale qui, 
par sa forme, diffère peu des écailles voisines, mais elle est facilement 
reconnaissable au caractère habituel tiré de la présence, dans son point 
central, d’un petit espace circulaire, où l’épiderme offre un autre aspect que 
partout ailleurs. — Au-dessus des plaques sus-labiales, dont on compte sept 
de chaque côté, séparées par une rostrale allongée, mais basse, on voit une 
rangée de grandes écailles; il y a r7 sous-labiales, en comprenant dans ce 
nombre la mentonnière. 

Toutes les écailles du tronc, de la queue et des membres sont grandes et 
carénées. De chaque côté de la nuque, on en trouve une plus saillante que 
les autres et située au niveau de l'origine de la crête médiane, dont les trois 
rangs d'écailles épineuses sont très-rapprochés les uns des autres. 

La queue, comprimée à sa base et dans une grande partie de son éten- 
due, devient cylindrique vers la pointe ; elle est longue et très-effilée. 

La couleur générale est, en dessus, un brun fauve relevé par de fines 
rayures noires parallèles, tracées, d'avant en arrière, sur le milieu de chaque 
rangée longitudinale d’écailles. Les plus longues épines de la crête dorsale 
sont également ornées de petites taches noires. On en voit de semblables sur 
la tête. Du bord inférieur de l’œil, il part une bande formée par de petites 
lignes de la même teinte et qui, traversant le tympan, se dirige en bas et 
en arrière, vers l'épaule, pour se continuer sur la face externe du membre 
antérieur où, par suite d’interruptions régulières, elle représente une suite 
de demi-anneaux. Les membres postérieurs offrent le même aspect, et la 
queue est annelée dans toute sa longueur, mais avec irrégularité. Les 
régions inférieures ont une teinte plus claire que le dos et les flancs. 

La longueur totale de notre unique spécimen est de o"29 ainsi répartis : 
tête et tronc, 0"09; queue, 0"20. Il a été pris aux Indes orientales, sur les 


monts Nilgherry, par M. Perrotet, qui en a fait présent au Muséum. 
ARCHIVES DU Muséum, T. VIII. 72 


566 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


XLITI. — Mécorépine nérissé Mecolepis hirsutus, À. Dum. 
PI. xxrv, fig. 2. 

Idem, Id., Cat. Rept. Mus. de Paris, p. 88. 

Depuis la nuque, jusqu'à labase de la queue, une crête assez élevée, formée par un seul rang 
dépines fortes et espacées, mais très-basse au-dessus des épaules; des bandes noires transver- 
sales sur le dos. 

La disposition de la crête formée par un seul rang d’épines est un impor- 
tant caractère distinctif de cette espèce, qui diffère, en outre, de la précé- 
dente, par la forme un peu plus effilée du museau; la tête, d’ailleurs, a, 
dans sa conformation générale, les plus grands rapports avec celledu Y. tri- 
épineux, dont la plaque occipitale est beaucoup plus petite qu’elle ne l’est 
ici où les plaques du voisinage sont également plus grandes. Au nombre de 
ces dernières, et parmi les postérieures, il y en a quatre, d'apparence tuber- 
culeuse, situées par paire, de chaque côté de l’origine de la crête. — Les 
plaques sus-oculaires, et particuliérement les plus externes, sont moins 
développées que celles qui recouvrent le reste du crâne ; toutes ces squames 
sont, comme dans l'espèce précédente, un peu rugueuses et faiblement caré- 
nées. On compte, à chaque lèvre, 17 plaques poreuses, en y comprenant la 
rostrale et la mentonnière; elles ne diffèrent pas de celles de l’autre espèce; 
il en est de même pour le rang d’écailles placées au-dessus de la lèvre supé- 
rieure. 

Toute l’écaillure du tronc, des membres et de la queue est carénée ; cette 
dernière cependant l’est à peine à sa base ; elle est un peu comprimée dans 
toute son étendue, à l'exception de sa pointe où elle est cylindrique et 
effilée. 

La teinte générale est brun-fauve, comme chez le 47. tri-épineux, mais au 
lieu de raies longitudinales noires, on ne voit ici que des bandes transver- 
sales de la même nuance, au nombre de six ou sept, et qui représentent des 
demi-anneaux sur la queue et sur les pattes. Une tache temporale s'étend, de 
même que dans l’autre espèce, depuis l'angle postérieur de l'œil, jusque 
sur l’épaule. Quelques lignes noires descendent obliquement, d'avant en 
arrière, de la lèvre inférieure sur le cou, dont la peau ne forme qu'un petit 
fanon très-peu développé. Les régions inférieures sont d’un brun jaunâtre 
clair et unicolore. 


ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS ACRODONTES. 567 


Le Musée de Paris possede deux individus parfaitement semblables entre 
eux, donnés par la Société. zoologique de Londres qui les avait reçus du 
Bengale. ‘ 

La longueur totale du plus grand est 0" 2/48 ainsi répartis : tête et tronc, 
0"075; queue, o 170. 


XLIV. — 3. Mécorépioe sIZLONNÉ, Mecolepis sulcatus, À. Dum. 


PI. xxiv, fig. 3: 

Idem, Id., Cat. Rept. Mus.de Paris, p. 89. 

Sur la nuque, depuis l'occiput jusqu'au-dessus des épaules, une petite créte peu développée, 
formée par deux rangs d'épines très-rapprochées ; depuis les épaules, sur la ligne moyenne du 
tronc et des deux premiers tiers de la queue, un sillon étroit, très-peu profond, résultant de ce 
qu'un petit intervalle sépare l'un de l'autre les deux rangs médians d’écailles, dont les carènes 
sont plus saillantes que partout ailleurs, et forment ainsi une double crête peu élevée; sur le 
dos, des taches noires disposées en bandes transversales courtes et irrégulières. 

Les caractères qui viennent d'être indiqués, et surtout la disposition des 
écailles de la ligne dorsale, ne permettent aucune confusion avec les deux 
autres espèces ; celle-ci offre, en outre, cette particularité que la tête est pro- 
portionnellement plus courte, et le museau plus mousse et plus déclive. 
Les écailles des flancs sont manifestement plus grandes que celles du 
dos. Toutes les pièces de l'écaillure sont carénées. Les plaques de la tête 
offrent une grande analogie avec celle des deux Mécolépides précédemment 
décrits. Elles sont moins rugueuses et moins fortement carénées chez l’un 
de nos individus adultes que chez l’autre, où ces rugosités d'ailleurs, ne sont 
pas aussi prononcées que dans les deux espèces précédentes. La plaque occi- 
pitale, comme chez le M. hérissé, dépasse, par ses dimensions, celle du 
M. tri-épineux. — La queue, comprimée à sa base, s'arrondit ensuite et se 
termine en une pointe effilée. 

La couleur générale est un brun plus foncé sur le dos que sur les parties 
latérales, dont la nuance est verdâtre, excepté dans les points où cette 
teinte plus sombre se prolonge sous forme de taches irrégulières plus 
apparentes chez l'individu adulte représenté pl. xxiv, fig. 3, que chez 
un autre également adulte , qui est aussi conservé dans nos collections. 
Comme dans les espèces précédentes, la région temporale est parcourue, 
d'avant en arrière, par une large raie foncée, quise porte jusque sur l'épaule, 


68 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


et les membres, ainsi que la queue, sont irrégulièrement annelés de brun. 
— Les jeunes sujets sont d’une teinte plus uniforme et plus claire. 

Longueur totale du plus grand spécimen, 0" 26 ainsi répartis : tête et tronc, 
0"070; queue, o"190. — Cette espèce est due à M. Perrotet; elle habite les 
monts Nilgherry (Indes-orientales). 


XXXIV. GENRE. LOPHYRE. ZOPHYHUS. DUM. 


(Zool. analyt., p. 80.) 


XLV.— 2 bis. LoPHyRE SsPiNIPÈDE, Loph. spinipes, À. Dum. 
(Cat. Rept. Mus. Par., p. 90) ‘. 
Idem, I, Répert. Erpét. génér. Dum. Bib., t. IX, p- 276. 


Bords surciliaires, à peine anguleux, sans épine à leur extrémité postérieure; pas d'écailles 
épineuses sur la nuque; une crêle cervicale non prolongée sur le dos, qui, comme la première 
moitié de la queue, ne porte qu'une petite carène dentelée ; sur les membres, mais plus particu- 
lièrement sur les jambes, des écailles plus grandes que les autres, régulièrement disposées en 
rangées obliques et munies d'une forte carène. 


Par tout l'ensemble de sa conformation, ce Loph. se rapproche beaucoup 
du ZLoph. armé, dont il se distingue facilement par la saillie moins pro- 
noncée de la carène des squames ventrales, par l'absence d’une écaille épi 
neuse à l'extrémité postérieure de larcade surciliaire, et d'un faisceau 
d’épines de chaque côté de la nuque, où l’on ne voit qu'un petit nombre de 
tubercules mousses et épars, de même que sur le dos et sur les flancs. Les 
membres semblent être épineux, tant la carène qui surmonte les grandes 


1. Ce genre, que mon père a établi d’après l'espèce nommée par Séba Lacerta tigrina pectinata, 
est maintenant divisé par Cifférents zoologistes en plusieurs genres et sous-genres, mais il forme un 
groupe très-naturel auquel il convient de laisser l’ancienne dénomination. 11 comprend aujourd'hui neuf 
espèces bien distinctes. On peut les partager en deux groupes secondaires suivant la disposition de la 
crête : I. Espèces à créle sur le cou seulement. A° L. tigré Dum., 2° L. de Kuhl, Boie, qui généra. 
lement confondu avec le précédent, en est cependant distinct, comme l’a établi M. Schlegel dans un 
intéressant Mémoire sur ces Rept. (Arch. de la Soc. Natura artis magistra, 3° livr. 1851, p. 4). 
Une représentation coloriée du mâle et de la femelle est jointe à ce travail, ainsi qu'une figure du 
L. tigré, et ces trois dessins sont faits d’après le vivant; 3° L. armé Dum. Bib. (4gama armata 
Gr.); 4° L. spinipède À. Dum. — II. Æspèces à crête nuchale et dorsale. À, interrompue au- 
dessus des épaules. 5° L. dilophe Dum. Bib.; 6° L. épineux Hombr. et Jacquinot; B, non interrom- 
pue; T° L. de Bell Dum. Bib.; 8° L. de Sumatra Schl. (loc. cit.); 9° L. de Bornéo Id. (1d.); ces 
deux derniers sont inconnus au Musée de Paris. 


ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS ACRODONTES. 569 


écailles entremélées aux plus petites est saillante. — Quand on compare 
cette nouvelle espèce au Lopl. tigré qui, avant l'état adulte, porte aussi sur 
les membres de grandes écailles carénées, on voit des différences si tran- 
chées dans l'aspect, chez ce dernier, de la région postérieure du crâne, par 
suite de la forme très-manifestement anguleuse des arcades surciliaires et de 
la disposition des grandes écailles de la base de la crête, que nulle confu- 
sion n’est possible. — Il n’y a, sous la gorge, qu’un très-petit fanon. La 
membrane du tympan est encore plus épaisse que chez le Loph. armé, et ne 
se distingue des téguments environnants que parce qu’elle ne porte point 
d’écailles à son centre. 

La teinte générale est un brun moins foncé en dessous qu’il ne l’est en 
dessus. Sur-la nuque et sur les épaules, la coloration est plus claire. On ne 
distingue que confusément, sur la ligne médiane, des taches transversales 
brunes très-foncées. A la base de la queue, et à la région supérieure; il y a, 
de chaque côté, une tache noire. La queue, dont les écailles inférieures por- 
tent de fortes carènes qui, par leur réunion, forment des stries longitudi- 
nales saillantes, est irrégulièrement annelée de brun noirâtre; des bandes 
semblables ornent les membres. 

La longueur totale du spécimen type de cette espèce est de 0o"34 ainsi 
répartis : tête et tronc, o" 11; queue, 0"23. Il a été rapporté de la Nouvelle 
Hollande par M. J. Verreaux. 


XLVL — 5 bis. Lopuxre éPinEux, Lophyrus spinosus, Hombr. et Jacq. 


(Foy. au pôle sud et dans l'Océanie, sur les corvettes l_{strolabe et la Zélée, 
Rept., pl, 111, sans texte.) 


Idem, \d., Id., Cat. Rept. Mus. Paris, p. 9, où la description a été donnée pour la première fois. 
— Id., I , Répert. Erpét génér., Dum. Bib., t. IX, p. 276. Bronchocela marmorata Gr., 
Cat. of Liz. of the british Mus., p. 242. 


Bord surciliaire curviligne, sans épine à son extrémité postérieure ; point de tubercules sur 
locciput, ni de faisceaux d'épines sur la nuque; sur le cou, une créte formée par un seul rang 
d’écailles épineuses médiocrement longues, mais plus haute que sur le dos où, après une petite 
interruption au-dessus des épaules, celte crête se continue, en diminuant graduellement .de 


hauteur, jusqu’à la base de la queue, dont le bord supérieur porte, dans son premier tiers, une 
carène dentelée. 


D’après la forme un peu allongée de sa tête, mais surtout d’après la dis- 
position de sa crête, ce Loph. se rapproche surtout de l’éspèce décrite pour 


570 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


la première fois par mon père et par Bibron, et qu’ils ont nommée ZL. dilo- 
Plie, mais la confusion est impossible, car, contrairement à ce qui s’observe 
chez ce dernier : 1° le fanon n’a pas de dentelures à son bord libre, ni de 
tubercules épars sur ses faces latérales ; 2° l’écaillure du tronc est homogène; 
3° enfin, la crête ne se prolonge pas sur la queue, dont le bord supérieur ne 
porte qu’une carène fortement dentelée. Cette queue est d’ailleurs fort 
allongée et très-effilée. — La membrane du tympan est bien visible; elle est 
placée à la partie antérieure d’un espace elliptique granuleux, long de 0" 02 
environ, large de o“ot, et bordée par un double rang de grandes écailles. 

La teinte générale est un brun jaunâtre en dessous, rougeûtre sur le dos 
et sur les flancs; les parties latérales de la tête et du cou sont presque d’un 
rouge brique, de mème que les larges anneaux qui entourent la queue en 
alternant avec d’autres anneaux bruns, irréguliers comme eux. Les doigts et 
le bord libre du fanon sont nuancés de vert jaunâtre. 

L’individu unique, type de cette espèce, a été rapporté de Samboan- 
gan (ile Mindanao, Archipel des Philippines), par MM. Hombron et 
Jacquinot. 

Sa longueur totale est de 0"565 ainsi répartis : tête et tronc, 0" 140, 
queue, 0/25. 


XXXIV. GENRE (Lis). ARPÉPHORE. ARPEPHORUS. À. DU. 


(Cat. Rept. Mus. Par., p. 92, et Revue de zool., 1851, p. 243, pl. vi ‘.) 


Museau terminé par un prolongement membraneux, comprimé, mince, plus 
long que la têle, en forme de sabre ou de faux à deux tranchants : l'un supérieur, 
légèrement concave, l'autre inférieur convexe; moins large à son extrémité libre, 
qui se relève en pointe, qu'il ne l'est à sa base, où il est entouré par quelques 
grandes écailles molles; queue longue et comprimée, surmontée, dans toute son 
étendue, d'une crête qui est moins haute sur le dos et sur le cou; tympan petit, mais 
apparent. 


De l'extrémité antérieure de la tête, il partun prolongement falciforme, qui 
est mince, membraneux et non recouvert d'écailles. Sa base est entourée, 


1. De éorn, faux, cimeterre, et de os, qui porte. Ce nom m'a semblé préférable à tout autre, 
comme exprimant le mieux possible le caractère singulier et tout à fait exceptionnel du Reptile qu'il 
sert à désigner, sa terminaison masculine le distinguant d’ailleurs, et d’une façon suffisante, du mot 


ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS ACRODONTES. o71 


comme une corolle dans son calice, par quatre écailles : la supérieure et l’in- 
férieure sont pliées sur‘ elles-mêmes et la reçoivent dans l’écartement de 
leurs deux lames qui, s'appliquant sur les faces latérales, y rejoignent, par 
leurs bords, une large écaille située de chaque côté. Derrière l’écaille supé- 
rieure, il y en a trois petites également anguleuses, dont le sommet assez 
aigu est tourné en haut. Elles sont suivies par une grande plaque triangu- 
laire à sommet antérieur, et appliquée par sa base sur la ligne médiane. 


XLVIT. — 1. ArpépnorEe TROIS-BANDES, Ærpeph. tri-cinctus, À. Dum. 


Teinte générale brune; sur le dos, trois larges bandes transversales d'un jaune vif. 


Par suite de la dessiccation à laquelle ce Reptile avait été soumis avant 
d’être plongé dans l'alcool, car on le trouva piqué dans une boîte parmi des 
insectes, sa conformation générale a été un peu modifiée; on voit cependant 
qu’elle se rapproche de celle des Lophyres ou des Istiures, auprés desquels 
Bibron avait provisoirement placé cette espèce. — Les écailles de la tête sont 
toutes un peu rugueuses; il n’y a pas de carènes sur celles du dos, mais on 
en voit de tres-manifestes sur les membres, principalement à leur face 
interne, sur toute la queue, dont le bord inférieur porte un double rang de 
petites épines, et enfin sur les régions inférieures du tronc, si ce n’est sous 
la gorge, qui est recouverte d’écailles un peu tuberculeuses. 

Des trois bandes jaunes transversales du tronc, la premiére, qui occupe 
la région sus-scapulaire, est la plus étroite et la moins longue; les deux 
autres ont une largeur de o"or environ et descendent sur les flancs et sur 
le ventre où elles se terminent, sans se rejoindre par leurs extrémités. 

Le type unique de ce genre nouveau provient de Java. Sa longueur totale, 


Haïrpephora employé par G. Fischer de Waldheim (Index Orthopterorum Societati traditorum 
in Bullet. Soc. impér. natur. Moscou, 1846, t. XIX, 2° partie, P- #79), pour un genre nouveau de la 
fam. des Locustina et comprenant deux espèces. — Dans la note que j'ai consacrée ( Revue de 00.) 
à la description de ce bizarre Agamien, j'ai rappelé la plupart des exemples connus de reptiles à pro- 
longement membraneux des sourcils ou du museau, mais dont les plus curieux, sous ce rapport, sont 
les Xiphorhynques ou grands serpents d'arbre de Madagascar dits Langaha, etnommés spécifiquement 
l'un, ensifera, et l’autre, crista-galli (Erpét. génér., t. VIII, 2° partie, p. 802). — Ilest à peine 
nécessaire de rappeler que ce lézard ne peut être confondu avec aucun autre, en raison de sa confor 
mation toute spéciale, qui motive son classement auprès des genres Cératophore et Lyriocéphale, 
dont la proéminence nasale offre une légère analogie avec celle de l'Arpéphore. 


572 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


y compris le prolongement falciforme du museau, est de 0" 168, ainsi répar- 
tis : tête, o"o10; son prolongement, 0" 021; tronc, 0"045; queue, 0"083. 

— Je n’ai aucun détail nouveau à donner sur les genres 35 à 39, dont 
deux nous manquent encore (OrocryPpre, Wiegm. et CÉraroPnore, Gr.). Le 
troisième (LYRIOCÉPHALE) n’est, jusqu’à ce jour, représenté que par un échan- 
tillon unique au Musée de Paris. — Quant au Srrane, et au CHLamyposaure, 
je dois rappeler les belles figures qui ont été données du premier dans le Zoy. 
dans l'Inde, de Vict. Jacquemont ( Rept., pl. x, mâle et fem.), et du second 
dans le Joy. au pôle sud et en Océanie, par Hombr. et Jacquinot (ZXepr., 
pl. vi). — Pour le genre Dracox (40), il faut mentionner les remarques de 
M. Schlegel sur l'espèce dite Dragon vert, par Daudin, et qui, selon le 
savant erpétologiste de Leyde, comprend 4 variétés de pays bien distinctes, 
qu'il désigne, d’après leur origine, comme Z’ar. de Java, de Sumatra, de 
Samarang et de Z#mor. Cette derniére, au reste, représente une espèce par- 
ticulière : D. de Timor, Péron. — Nos collections n’ont reçu aucun échan- 
tillon nouveau du genre Léiorépine (41), depuis l'époque où Cuvier 
Va établi pour l'espèce unique dont les types furent des individus adultes et 


de jeune âge recueillis par Diard, en Cochinchine. 


XLIL. GENRE. GRAMMATOPHORE. d 48 A PI PE A TO PIE O3 A. KAUP. 


Le genre dont j'ai maintenant à parler offre cette particularité intéressante 
qu'il ne comprend, jusqu’à ce jour, que des Agamiens originaires de l'Océa- 
nie. Aux espèces plus où moins anciennement connues, M. Gray en a joint 
une autre que le Muséum possède, et dont je dois présenter ici une courte 
description. 


XLVIIT, — 2 Dis. GRAMMATOPHORE ORNÉ, Grammatophora ornata, Gray. 
(Cat. of Liz., p. 253). 


Idem, Cat. Rept. Mus. de Paris, p. 99. — Id., Id. Répert. Erpét. génér., Dum. Bib., t. IX, 
p. 279. 


Écaillure dorsale homogène; sur la ligne médiane, après la petite crête très-peu saillante de 
la nuque, une rangée d’écailles plus grandes que les autres ; de chaque côté du cou, 3 ou 4 petits 
groupes d'écailles luberculeuses; squames des régions sus-orbitaires et postérieures de la téte 
plus pelites que les antérieures. 


Des deux espèces à écaillure du dos non entremélée de tubercules 


ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS ACRODONTES. 573 


(Gr. de Gaimard et Gr. de Decrès), c'est avec la seconde que celle-ci a le 
plus d’analogie par l’ensemble de sa conformation et par la disposition des 
écailles, qui sont petites et carénées sur le dos, mais lisses sur le ventre, 
ainsi que sur les flancs où elles sont également entremélées de fort petits 
tubercules. | 

Les différences se rapportent surtout à l’écaillure de la tête, qui, au lieu 
d'être composée de pièces toutes de diamètre à peu près semblable, est 
formée par des squames très-fines, très-serrées sur les régions sus-orbitaires 
et occipitale, et beaucoup plus petites que celles de la portion antérieure de 
la tète. Toutes ces squames portent une petite carène, et particulièrement 
celles du museau qui sont comme tuberculeuses. En outre, le bord anté- 
rieur de l'oreille est armé de deux épines saillantes; puis, le pli cutané, de 
chaque côté du cou, a une forme anguleuse et non semi-circulaire. La dis- 
position du système dentaire est la même que dans les deux autres Gram- 
matophores à écaillure homogène. 

Le spécimen unique de notre Musée n’a pas un système de coloration tout 
à fait semblable à celui du type décrit par M. Gray, car l'absence de l’épi- 
derme dans une grande partie du dos laisse du doute sur les teintes dont 
il pouvait être orné pendant la vie, et en particulier sur les taches jaunes 
dont M. Gray a tiré la désignation vulgaire de ce Saurien, auquel il a 
imposé, en l'appelant Gr. ornata, une dénomination destinée à rappeler son 
aspect élégant. Sans aucun doute cependant, l'espèce signalée ici est iden- 
tique à celle que le zoologiste anglais a, le premier, fait connaître. — La teinte 
générale, autant qu’on peut en juger par la tête, la queue et les membres, 
seules régions encore couvertes d’épiderme, est un brun jaunâtre, relevé sur 
la tête par des lignes noires, courbes sur le museau, obliques d’avant en 
arrière et parallèles entre elles sur les régions sus-oculaires. Sur la ligne 
dorsale, on voit une série de six à sept taches noires, dont le centre com- 
plétement décoloré maintenant, devait laisser paraître la couleur du fond 
ou peut-être une nuance plus claire. Sur la face externe des membres, il y a 
des bandes transversales noires; enfin, une série très-régulière de demi- 
anneaux également noirs, alternes, occupe la première moitié de la queue, 
dont l’autre portion porte des anneaux parallèles complets. Les parties infé- 
rieures sont d’un brun jaunâtre plus clair que les supérieures. Une grande 


tache noire couvre la poitrine 
ARCHIvEs Du Muséum. T. VII. 73 


574 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


Le reptile que je viens de décrire a été donné par M. le Prof. Nat. Guillot, 
. qui l'avait reçu de l'Australie. — Sa longueur totale est de o"24 (tête et 


tronc, 008; queue, 0" 16). 


XLEII. GENRE. AGAME. 4@&A4#£4. DAUDIN *. 


Aux dix espèces décrites par les auteurs en 1857, on peut en joindre 
maintenant cinq nouvelles : 1° 4g. nupta, Filippi, Giornale delle Instit. Lom- 
bardo, Milan, 1843, t. VI; 2° 4g. cælaticeps, Smith ( {ustr., zool. S. Afr., 
pl. rxxiv), et 3° 4g. atricollis, I. (/d., Appendix, p. 14); elles nous sont 
nconnues, mais les deux suivantes sont conservées dans nos collections. 


XLIX. — Acame DE BisroN, Ægama Bibronii, A. Dum. 


(Cat. Rept. Mus. de Paris, p. 104.) 
Agama.…… Bib. MSS. 


Quatrième doigt des membres postérieurs presque égal en longueur au troisième, ow méme 
un peu plus court; dos à écaillure homogène ; une petile crête sur le cou seulement ; écailles du 
dos et des flancs carénées, celles des régions inférieures lisses et très-légèrement échancrées à 
leur bord postérieur; sur le chanfrein, une ligne longitudinale de quatre ou cinq écailles con- 
vexes, mais non carénées, plus grandes que toutes les autres plaques de la tête. 


Des différentes espèces comprises dans ce genre, c’est lAg. des colons, 
qui offre le plus de ressemblance avec celle-ci, par la conformation de 
la tête, par l'aspect général de l’écaillure et par la présence, sur la nuque, 
d’une petite crête. Il faut néanmoins noter comme caractères importants êt 
propres à l’4g. de Bibron : 1° la forme arrondie, conique et non comprimée 
de la queue ; 2° la petite échancrure du bord postérieur des écailles gulaires 


1. Je n'ai pas à rappeler ici la confusion qui a longtemps régné parmi les z0ologistes relativement au 
sens qu'il convenait d’attacher au mot Ægame comme dénomination générique, et relativement aux 
espèces qu'il devait servir à désigner. Je renvoie, pour ce sujet, aux remarques présentées par mon 
père et par Bibron, dans les généralités qui précèdent la description des espèces rapportées par eux à 
ce groupe (Zrpét. gén., t. IV, p. 484-484). Il est arrivé, au reste, pour ce nom trop vague, ce qui a 
eu lieu pour plusieurs autres, pour celui de Couleuvre, en particulier. Leur emploi a été restreint 
peu à peu, par suite des progrès ultérieurs de la zoologie. Ainsi, parmi les Agames, par exemple, un 
plus grand nombre d'espèces ayant été distingué, on a nécessairement trouvé entre elles des diffé- 
rences assez importantes pour qu’elles pussent être considérées, à bon droit, comme de véritables dis- 
semblances génériques, On a donc, de cette façon, séparé les Grammatophores, les Stellions et les 
Phrynocéphales; et par voie d'exclusion, toutes les espèces qui ne pouvaient rentrer dans aucun de 
ces genres, ont conservé le nom primitif, dont la signification zoologique s’est trouvée alors bien plus 


nettement précisée. 


ORDRE DES /SAURIENS. — IGUANIENS AORODONTES. 57.5 


et ventrales ; 3° l'aspect du chanfrein qui, au lieu d’avoir une seule grande 
plaque en avant, comme chez l’4g. des colons, en porte, au ‘contraire, cinq, 
bombées, mais non carénées, disposées en série linéaire continue depuis le 
bout du museau, jusqu’au commencement de l’espace inter-orbitaire , et 
dont la troisième est la plus grande. 

La plaque occipitale est médiocre et non entourée d’écailles pointues ou 
tuberculeuses. — L'oreille est grande et bien découverte ; son bord anté- 
rieur est.épineux; le supérieur et l’inférieur portent chacun un bouquet 
d’épines, et un peu en arrière du bord postérieur, il y en a deux. On en 
voit un de chaque côté de la nuque, au-dessus de l'oreille, et puis au delà, 
deux paires, l’une à droite et l’autre à gauche. — La peau forme, sous le cou, 
deux plis transversaux, réunis sur la ligne médiane par un petit pli longitu- 
dinal. Au niveau de ces saillies cutanées et des enfoncements qui les séparent, 
les squames sont plus petites que partout ailleurs. Les écailles des membres 
sont carénées, et les sous-digitales sont munies chacune de deux carènes. 

Toutes les parties supérieures sont d’un brun verdâtre, avec cinq ou 
six bandes d'un brun foncé, transversales, anguleuses et peu distinctement 
marquées, surtout les antérieures. Tel est leur aspect sur notre spécimen, 
mais chez l’un des deux individus observés à Londres par Bibron, au Musée 
de la Société zoologique de Londres, les bandes ont une couleur de brique 
mélée de brun. Des demi-anneaux bruns, peu réguliers, règnent sur toute 
la longueur de la queue, et les membres sont traversés, de distance en dis- 
tance, par des bandes dont la teinte est semblable. Les régions inférieures 
sont d’un brun jaunâtre clair, sans aucune tache. Sur l’un des échantillons 
de Londres, la gorge est parcourue par sept ou huit bandes longitudinales 
brunes. 

Les types de cette espèce ont été rapportés du Maroc par M. le docteur 
Hay; l’on peut supposer que l’exemplaire donné au Musée de Paris par la 
Soc. zool. de Londres, provient du même pays. 

Sa longueur totale est de 0" 22 ainsi répartis : tête et tronc, 0" 09; queue, 
o2)19. 


276 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


L.— 5 bis. AGAME SANGUINOLENT, Agama sanguinolenta, Dum. 


(Cat. Rept. Mus. de Paris, p. 102.) 


Lacerta agama Güldenstaedt (J.-A.) Note M. SS. que Pallas cite en entier. — Lac. sanguinolenta 
Pall. Zoogr. rosso-asiat., t. Il, p. 23, pl. 1v, fig. 2. — Ag. aralensis Licht. HW'erzeich der 
doubl. des zoo. Mus. zu Berlin, p. 101, n° 29. — Ag. oxiana, Eichwald Zoo. spec. Ross., 
et Pol., 1829-30, t. II, p. 485. — Trapelus aralensis Eversm. {dd. ad celeberr.Pall. z00gr. 
Ross.-asiat. 1835. — Trap. sanguin. Eichw. Fauna caspio-caucas. 1841, p. 89, pl. x1v, 
fig. 3 et 4.— 1d., Berthold, Mor. Wagner Reise nach Kolchis und nach den deutsch. Colon. 
jenseist des Kaukasus. 1850, p. 330. 


Quatrième doigt des membres postérieurs plus long que le troisième; queue conique; point 
de créte; écailles dorsales égales entre elles, et non semées d'épines ou de tubercules, toutes 
carénées, ainsi que celles des flancs et du ventre. 

Quand on compare cette espèce nouvelle dans le Musée de Paris, avec 
celles qu’il possédait déjà, on voit que c’est à l’4g. agile d'Olivier qu'elle 
ressemble le plus; mais celui-ci ne porte pas, comme l4g. sanguinolent, 
des carènes sur les écailles des flancs et du ventre; en outre, les carènes des 
régions supérieures sont, chez ce dernier, bien plus prononcées et plus 
pointues; il résulte même de cette particularité que l'animal, surtout dans 
la partie antérieure du tronc, semble, en quelque sorte, hérissé. — Les pla- 
ques de la partie antérieure de la tête, au delà des narines et au devant 
des yeux, sont bombées et assez grandes; loccipitale est fort petite et 
entourée d’écailles un peu rugueuses. Le tympan est moins grand, et par 
suite, moins visible que chez d’autres Æ4g.; son bord supérieur est épi- 
neux; en arrière et à une très-petite distance, on voit un bouquet d’épines. 

Il n'y a, sous la gorge, qu'un pli cutané; il est trés-apparent, et forme 
une courbe fort ouverte, à convexité postérieure, et dont les extrémités se 
portent vers l’angle de la mâchoire, d’où part le pli qui, ‘comme dans pres- 
que toutes les autres espèces, se dirige en arrière au-dessus des épanles : 
chez celle-ci, il est très-marqué. La queue est conique, longue et eftilée. — 
On compte, à la mâchoire supérieure, 2 canines, 4 incisives et 32 molaires. 

Les couleurs varient suivant l’âge. L’échantillon unique de la collection 
est adulte : il a les parties supérieures d’un brun olivätre, plus clair en des- 
sous. Sur les membres, on voit, mais peu distinctement, des bandes trans- 
versales foncées; celles de la queue sont plus apparentes ; elles y forment des 
demi-anneaux. Notre spécimen est en bon état de conservation, et comme il 


ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS ACRODONTES. 577 


ne reste plus aucune trace de couleurs vives, on peut supposer qu’elles carac- 
térisent uniquement la livrée du jeune âge. Voici, d’ailleurs, comment elle est 
décrite par M. Eichwald, qui a fait figurer un jeune sujet : Régions supé- 
rieures d’un brun jaune et les inférieures jaunätres. Sur le dos, trois séries 
régulières de taches : celles du milieu bleues et bordées de brun, les latérales 
jaunâtres et également à bords bruns; flancs noirâtres et parsemés, çà et là, 
de taches jaunes inégales; tête d'un brun clair uniforme; lèvres bleues; 
gorge violacée, ou parcourue par des lignes longitudinales violettes. 

Cet 4g., dit le même zoologiste, habite la côte orient. de la mer Caspienne, 
dans le voisinage du golfe Balkan ou dans les îles baignées par les eaux de 
ce golfe. On le trouve aussi près du lac Aral et du fleuve Oxus (d’où les noms 
d’'Ag. Aralensis et Oxiana proposés par MM. Lichtenstein et Eichwald ). 11 
vit également sur les côtes orient. et septentr. de la mer Caspienne. C’est 
sans doute dans ces parages que notre individu, adressé de Saint-Pétersbourg 
par M. Ménestriés, aura été recueilli. — Sa longueur totale est de 0"285 
(tête et tronc, o"r110; queue, 0" 175). 

— Le Muséum n’a pas reçu de nouveaux ParynocépuaLes (4/4), et il reste 
toujours quelques doutes sur plusieurs espèces décrites par M. Eichwald, 
dont la Faune contient de bonnes figures et des détails intéressants relatifs 
aux espèces déjà connues. 


XEV. GENRE. STELLION. STZLEF-O. DAUDIN. 


A l'espèce anciennement connue et nommée 451. vulgaire, M. Rüppell en a 
joint une autre qu'il a trouvée en Arabie ( Sf. cyanogastre). Une espèce très- 
voisine de cette dernière, si mème elle ne lui est identique, est signalée parmi 
les Reptiles de l'Inde par M. Blyth qui, sans se prononcer positivement à cet 
égard, propose le nom de Sr. ëndicus pour le cas où cette espèce serait vrai- 
mentnouvelle. Le St. du Caucase, qui est depuis peu recu au Musée de Paris, 
et les St. du Cap et caréné que j'ai fait connaitre pour la première fois dans 
le Cat. des Rept., doivent étre décrits. On peut, pour les distinguer les 
uns des autres, se servir avec avantage du petit tableau synoptique suivant : 


ET très-dissemblable-t nt 00.22.0100. 22. 1 S. COMMUN. 
nulle; écaillure...{ . i à 
éd à peine dissemblable..... eat ta ete Bale oi5 4 bis S. nu Caucase. 
Cou à crête 


{dissemblable Foot D AOL E TS À Ler S. pu Car. 
carénées. ..... 2 S. CARÉNÉ. 
Hssest entr 2 bis S. CYANOGASTRE. 


distincte; écaillure 
Îsemblable; écailles du’ dos . 


578 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


LI. — 1 bis. Srecrion pu CAUCASE, $/. caucasius, Eichw. 
(Zool. spec. Ross. et Polon. t. IT, p.187). 


Lac. stellio Pall.,et Lac. muricata Id. (non Lac. muric. Gm.) Zoogr. Rosso-asiat. t. Il, p. 24 
et p. 20, pl. 1v, fig. 4. — St. vulgaris Ménestriés, Cat. raisonné, p. 64, n°219. — St. vulgaris 
Eversm. Lac. Imp. Ross.in Mém. Soc. impér. Moscou, t. HL.— St. caucasius Eichw. Fauna 
Caspio-cauc., p. 80, pl. xur, fig. 4-8, pour les détails du squelette. — Zdem, Gr. Cat. of Liz., 
p. 255. — Jd., Dum. Cat. Rept. Mus. Par., P. 106. — Zd., Id., Répert. Erpét. génér., Dum. 
Bib., t. IX, p. 281. 


Point de créte sur le cou: lécaillure presque semblable ou homogène, c’est-à-dire entremélée 
d'un très-petit nombre de tubercules disséminés, çà et là, sans ordre, et mousses pour la plu- 
part ; écailles du milieu du dos à peine carénées; celles de la queue fortement épineuses et for- 
mant des verticilles disposés comme les degrés d’un escalier. 

Par sa conformation générale et surtout par l'aspect des verticilles de la 
queue, ce S$f. ressemble plus au St. vulgaire qu'à tout autre; il est cepen- 
dant facile de les distinguer. Chez le $4. du Caucase, en effet, il n'y a, ni sur 
le dos, ni sur les flancs, des rangées longitudinales régulières de bouquets 
ou groupes de tubercules épineux; et l’on ne voit, sur ces régions, que des 
tubercules épars, très-peu proéminents, dont quelques-uns seulement se ter- 
minent en pointe. En outre, la tête, en arrière et sur les côtés, est garnie 
d’épines moins nombreuses et moins pointues. Enfin, les grandes écailles, 
sur le milieu du dos, sont tantôt lisses, tantôt faiblement carénées, et ne 
présentent pas la même irrégularité que celles du 84. vulgaire, dont les 
carènes, d’ailleurs, sont très-prononcées, surtout à la région postérieure du 
tronc. 

La teinte générale est un brun olivâtre relevé de taches jaunes sur les 
flancs, mais particulièrement sur la région médiane du dos, dont les parties 
latérales portent, ainsi que les côtés du corps, de nombreuses maculatures 
ou lignes noires bordant quelques-unes des taches jaunes qui viennent d’être 
indiquées. Les couleurs sont plus claires en dessous; à la gorge, il y a des 
bandes noires, larges, souvent très-peu apparentes et parfois confondues les 
unes avec les autres. — La queue est jaunâtre, tachetée de noir et quelque- 
fois de rouge, çà et là, sur sa face inférieure. 

Cette espece, dit M. Eichwald, se rencontre dans la Géorgie, dans l’Alba- 
nie, jusqu’à la mer Caspienne, près de Bakou et dans tout le désert du Mo- 
gan, ainsi que sur les montagnes de Talyschen où elle est abondamment 


ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS ACRODONTES. 379 


répandue. — L'origine de l’un de nos exemplaires ne nous est pas connue, 
et nous manquons de renseignements précis sur les lieux où ont été recueillis 
les individus appartenant à cette espèce, et qui proviennent du voyage dans 
le Levant, et en particulier en Perse, entrepris par Aucher Éloy. 


LIT. — 1 £er. Srerzion pu Cap, Stellio capensis, À. Dum. 
(Cat. Rept. Mus. de Paris, p. 106, et Répert. Erpét. génér., Dum. Bib., t. IX, p: 281.) 


Cou surmonté d’une petite crête ; écaillure du dos et des flancs hétérogène, c'est-à-dire entre- 
mélée de grandes écailles carénées, semblables à celles de la ligne médiane, et disposées en séries 
transversales, plus ow moins régulières ; écailles caudales, de moyenne grandeur, formant des 
verticilles simplement imbriqués. 


La tête est très-renflée en arrière des mächoires, et il résulte de cet élargis- 
sement que le cou, dont les téguments sont profondément plissés en dessous, 
semble fort rétréci. Elle ne porte pas de petits bouquets d’épines à ses 
régions postérieure et latérales, où l’on ne voit que de grandes écailles 
isolées à carène saillante et pointue. Outre les larges squames carénées de la 
ligne médiane du dos, à pourtour plus fortement dentelé que chez le 
St. vulgaire, il y en a d’autres sur les flancs, qui leur sont analogues, mais 
offrent cependant cette différence importante que l’arête en est moins proé- 
minente, et qu’elles sont presque complétement lisses sur les bords. Elles 
forment des bandes transversales irrégulières, prolongées jusqu’au bas des 
flancs, et sur aucun point, on ne retrouve ces petits bouquets d’épines com- 
posés d’écailles pointues entourant un tubercule plus volumineux. 

La petite crête assez apparente, si on la compare à celle des deux autres 
St. qui en ont également une sur le cou, est formée par une série longitu- 
dinale d’écailles étroites, mais saillantes et régulièrement disposées; elle 
s'étend depuis locciput jusqu’au delà des épaules. —Les écailles de la queue 
faiblement carénées, et à pourtour dentelé en scie, ne forment pas des verti- 
cilles épineux et réguliers, comme chez les deux premières espèces qui, par 
ce caractere seul, pourraient être facilement distinguées des trois autres. — 
1] faut encore signaler le peu de saillie de la carène des grandes écailles sur 
les membres, ce qui est une particularité propre à ce St. du Cap. 

Le systéme de coloration consiste en une teinte brun-verdâtre en dessus, 
plus claire sur la ligne médiane, avec des nuances d’un vert clair assez 
marquées chez l’un des deux individus de la collection, et principalement à 


580 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


la région sus-céphalique. Ce dernier a la gorge également verte et le des- 
sous du cou noir; ces particularités se voient à peine sur l’autre individu, 
quoique tous les deux soient des mâles, car ils portent à la région pré- 
anale des écailles crypteuses, qui manquent dans l’autre sexe. Ils ont été rap- 
portés du Cap de Bonne-Espérance par le voyageur Delgorgue. Le plus grand 
est long de 0"317 (tête et tronc, o" 137; queue, 0" 180). L'autre est à peine 


plus petit. 


LIII. — 2 bis. SreLLION caréNÉé, Stellio carinatus, À. Dum. 
(Cat. Rept. Mus. de Par., p.107, et Lépert. Erpét. génér., Dum. Bib., t. IX, p. 284.) 


Cou surmonté d'une petite créle; écaillure du dos et des flancs homogène, c’est-à-dire non 
entremélée de tubercules ou d'épines ; grandes écailles du milieu du dos disposées de façon que 
leurs carènes forment des rangées obliques convergeant vers la ligne médiane; écailles de la 
queue à épines peu saillantes et irréqulièrement verticillées. 

L’arrangement très-régulier des stries obliques formées par les carènes 
des grandes écailles médianes du dos éloigne ce 7. de tous ses congénères. 
Leur bord postérieur est à peine dentelé. — Les écailles caudales ont une 
carène terminée par une épine peu saillante et leur bord postérieur, de 
méme que chez les 4. du Cap et cyanogastre, n'étant pas rectiligne, il en 
résulte, leurs dimensions, d’ailleurs, restant moindres que chez les St. vul- 
gaire et du Caucase, qu’elles ne sont pas disposées en grands verticilles par- 
faitement réguliers comme chez ces deux derniers. Cette différence se remar- 
que principalement dans la première moitié de la queue. 

Les membres sont revêlus d'écailles carénées, toutes semblables entre 
elles et sans épines saillantes. 

Autour de l'oreille, on voit cinq groupes isolés d’épines longues et poin- 
tues; il y a deux groupes semblables, placés, l’un au devant de l’autre, de 
chaque côté du cou, et un troisieme plus bas et plus en dehors, précisément 
au-dessous des lèvres. — Deux plis transversaux, réunis au milieu par un 
troisième pli vertical, occupent le dessous du cou, dont l’écaillure est gra- 
nuleuse. 

Autant qu’on peut en juger, d’après l’un des trois exemplaires du Muséum, 
sur lequel l'épiderme est le moins détruit, la couleur générale est une teinte 
olive à reflets jaunätres, ornée de petites taches noires sur le dessus et les 
côtés du tronc. La queue, d'un brun jaune assez clair à sa base, devient noire 


ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS ACRODONTES. 581 


dans une partie de son étendue, puis reprend, au delà, son premier aspect. 

Un individu, plus grand que les deux autres, et qui offre, malgré quelques 
légères différences peu importantes, il est vrai, tous les caractères de l’es- 
péce nouvelle, dont il ne semble pas pouvoir être éloigné, a une teinte noi- 
ratre générale. Ils ont tous été rapportés par Aucher-Éloy, au retour de son 
voyage en Perse et dans le Levant. 

La longueur totale du plus complet des deux exemplaires, dont l'identité, 
du reste, est parfaite, est de 0" 395 (tête et tronc, 0" 130; queue, 0" 265). 

— Je n'aurais pas à parler du genre Fourrre-Queur (46), dont l'espèce la 
plus commune, scuvent observée vivante à la Ménagerie, babite les pro- 
vinces méridionales de l'Algérie et l'Égypte (#. ou Uromastix acanthinure), 
si, dans ces derniers temps, une addition n'avait été faite à ce groupe. Elle 
est due à M. le Prof. Vaïenciennes, qui a décrit sous le nom de Fouette- 
queue temporal (Uromastix temporalis), un individu adressé au Muséum 
par M. le maréchal Vaillant. Il en a donné la diagnose suivante (C. ren- 
dus des séances de l Académie des sciences, 1854, t. XXXIX, p. 89) : 
Ur. temporalis corpore ex viridescente griseo ; dorso maculis parvis, subrufis, 
consperso ; squarnts quadratis ad tempora quatuor. 

Ce Saurien, désigné par les Arabes sous le rom de Dobb, a été trouvé 
dans le grand désert de Sahara, entre Aquebly et Djebbel-Hoggar. 


XLVII. GENRE. MOLOCH. 2OLOCH. GRAY. 


(Grey's travels, W. Aust.) 


Tronc, queue et membres revêtus d’écailles granuleuses, entremélées de longues 
épines, dont les plus considérables se voient sur les régions sus-oculaires, où elles 
simulent une paire de cornes ; sur le cou, une volumineuse protubérance presque 
sphérique couverte d'épines. 


L'aspect général de ce Saurien est extrêmement bizarre, car il est partout 
hérissé d'épines longues et pointues, bien plus nombreuses et plus fortes que 
celles des Phrynosomes, qui sont, parmi les Iguaniens acrodontes, les ana- 
logues du Moloch. Ce dernier diffère plus encore des genres à la suite des- 
quels il est placé, que les PArynosomes, malgré les singularités de leur écail- 
lure, ne s’éloignent des autres Pleurodontes. 


Une seule espèce, jusqu'ici, est décrite par les naturalistes, et les particula- 
ArcHivEs DU Muséum. T. VIII. NTE 


582 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


rités qui la distinguent, doivent être exposées avec quelques détails, ear elles 
font connaître l'étrange physionomie de ce Reptile de l'Océanie, d'où l’on 
avait déjà reçu diverses espèces de Sauriens remarquables par des anoma- 
lies de structure !. 


LIV. — 1. Morocx nérissé, Moloch horridus, Gray (loc. cit.). 
Idem, Gr., Cat. of Liz., p. 263. — Idem, À. Dum., Cat. Rept. Mus. de Paris, p.109. 


D'un brun tirant sur le rouge, un peu moins foncé en dessous qu’en dessus, où il est orné de 
grandes taches noires; sur les régions inférieures, des taches rougeâtres à bordure sombre. 


L'animal est trapu et ramassé, la tête courte, le museau tres-obtus; la 
queue et les membres sont peu développés. Dans tout l’ensemble de Ja con- 
formation générale, il y a une certaine analogie avec les PArynosomes. Le 
cou, bien distinct du tronc, porte, en dessous, un pli garni à son bord libre, 
de tubercules faiblement épineux, et en dessus, une volumineuse protubé- 
rance surmontée d’écailles pointues. 

Le revêtement squameux du tronc se compose de pièces fort inégales 
entre elles, toutes légèrement bombées et granuleuses, car elles sont sur- 
montées de petites aspérités. Sur un très-grand nombre, il y a, dans le 
point le plus saillant, une pointe épineuse plus ou moins aiguë, mais souvent 
très-développée au sommet des écailles plus hautes que les autres, qui en- 
tourent la base des grandes épines. — Parmi ces épines fortes et à pointe 
acérée, qui forment une puissante armure défensive au Holock, les plus lon- 
gues sont celles des crêtes surciliaires. On en voit une, en effet, au-dessus 
de chaque œil, longue de o"or12 à o"o15 dirigée en haut et dehors ; sa base 
est volumineuse et placée au milieu d’écailles pointues plus petites, dispo- 
sées comme les sépales d’un calice. Sur la nuque, il y a sept épines formant 
un collier immédiatement suivi de la protubérance irrégulièrement sphéri- 
que de la région cervicale, et dont le diamètre est de o"or environ. Sa cir- 


4. Tels sont les Scincoïdiens nommés Trachysaures, et qui ont l'écaillure des régions supérieures 
composée de pièces osseuses fort épaisses, rugueuses, formant, par leur ensemble, une sorte de cara- 
pace. Tel est aussi le Silubosaure, dont la queue courte et déprimée est revêtue de longues et fortes 
épines, comme l'enveloppe du fruit du châtaignier. L'espèce qu'il faut surtout citer est le grand Ioua- 
nien acrodonte à large collerette plissée connu sous le nom de CAlamydosaure. On sait, d’ailleurs, 
combien les Ornithorhynques, les Kangurous et autres marsupiaux, ainsi que l'Aptéryx, originaires 
de l'Australie, diffèrent de tous les mammifères et de tous les oiseaux connus. 


ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS ACRODONTES. 583 


conférence est hérissée de petites épines ; deux de celles-ci cependant, sont 
beaucoup plus grandes, et marquent le commencement de deux séries pa- 
rallèles d’épines étendues, de chaque côté de la ligne médiane, depuis ce 
point jusqu'à l’extrémité de la queue. En dehors des séries que je viens d’in- 
diquer, et à droite, comme à gauche, il y en a quatre autres également paral- 
lèles, de dimensions graduées de telle sorte que les deux rangées les plus 
externes, qui sont en même temps inférieures, parce qu'elles protégent les 
flancs, sont composées d’épines plus longues que celles des deux séries laté- 
rales du dos; ces dernières ont elles-mêmes plus de hauteur que les deux 
rangs internes, dont la séparation est indiquée par la ligne médiane. De la 
régularité parfaite dans la disposition mutuelle des écailles épineuses, il 
résulte que le tronc est revêtu, en dessus, de bandes longitudinales et trans- 
versales d'épines. Celles des flancs ne se voient que sur le tronc, mais les 
dorsales, deux de chaque côté, se continuent sur les faces supérieure et 
latérales de la queue. Les membres portent trois ou quatre rangs d’épines 
semblables aux précédentes. — Toutes les régions inférieures sont moins 
bien armées. On n’y remarque plus, au milieu des écailles granuleuses, que 
des écailles à carène saillante et plus ou moins aigués à leur extrémité posté- 
rieure, qui se relève en pointe, mais elles ne sont jamais aussi acérées, ni 
aussi longues que les aiguillons du dos et des côtés du tronc. Les doigts sont 
courts et couverts en dessus, comme en dessous, d’écailles à forte carène. 

On compte, à la mâchoire supérieure, 4 incisives, 2 canines et 26 molaires 
inclinées en dedans. 

De chaque côté du cou, une tache étroite, commençant à la nuque, cou- 
vre la moitié correspondante de la protubérance cervicale, et se continue 
un peu au delà de l'épaule. Sur le dos, à une égale distance des membres 
antérieurs et des postérieurs, de l’un et de l’autre côté de la ligne médiane, 
on en voit une large et irrégulière, puis deux allongées et beaucoup plus 
petites, au niveau du bassin, et qui sont suivies de deux autres aussi étroites, 
mais plus longues. Quoique trés-rapprochées vers le milieu du cou et du 
dos, toutes ces taches, d’un noir profond, sont séparées dans ce point par 
un trés-petit espace où apparaît la teinte brune. Le milieu et les côtés de la 
queue sont, comme les flancs, irrégulièérement tachetés de noir. Les mem- 
bres portent de larges bandes obliques et noirâtres. — Sur la poitrine, il y 
a une tache de teinte rougeâtre et foncée ; elle est divisée en arrière et en- 


584 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


tourée par une ligne sombre. D'autres taches, de couleur semblable, mais 
d’une forme différente et irréguliere, couvrent en partie le ventre; lune 
située en avant, beaucoup plus large que longue, l’autre en arrière, de 
forme allongée, s'étend sous la queue où elle en précède deux d'apparence 
semblable. 

Le Muséum possède trois beaux échantillons de cette espèce rare et 
curieuse. Ils sont parfaitement semblables les uns aux autres. Il y en a deux, 
en particulier, conservés dans l'alcool, qui ont été recueillis par M. J. Ver- 
reaux, dans la province de la Rivière des Cygnes (Nouv.-Hollande). 

Le plus grand est long de o" 165 (tête et tronc, 0" 089; queue, 0" 076). 

— Ici, se termine la grande famille des Ieuanrens, dont j'ai eu à décrire 
trente-quatre espèces peu connues ou entièrement nouvelles comprises dans 
les riches collections du Musée de Paris et dont plusieurs sont devenues les 
types de treize genres nouveaux, ainsi que d’un sous-genre spécial parmi les 
Galéotes. Les espèces qui y sont inconnues ont été seulement mentionnées. 

En ajoutant à ces additions celles qui se rapportent aux familles des Grc- 
KOTIENS et des VaraNIENS, il y a, dans ce travail, 54 espèces nouvelles, dont 
25 que j'ai nommées, parce qu'elles n'avaient été indiquées par aucun z0olo- 
giste !, Parmi ces dernières, il s’en trouve quatre, qui n'ayant pu être rap- 
portées à aucun des genres déjà établis, ont pris rang sous des dénomina- 
tions génériques nouvelles : (Ophryessoide, À. Dum.; Sauromale, NH. ; 
Phymatolépide, I,, et 4rpéphore, Xd.). 

Le relevé de mon précédent Mémoire ( 4rch. du Mus., 1. VI, p. 209-264, 
pl. xiv-xx11) montre que pour les CnéLoniens, les Crocopirrexs et les Camé- 
LÉONS, 23 espèces nouvelles ou peu connues, dont sept jusqu'alors inédites, 
jointes aux 54 autres, forment pour la portion encore peu considérable de la 
classe des Reptiles maintenant passée en revue, dans ces premiers Supplé- 
ments de l’Erpét. génér. de mon père et de Bibron, un total de 77 espèces qui 
sont décrites, et pour la plupart figurées sur 17 planches, dans ces Archives 
publiées par les soins de l'administration du Muséum d'histoire naturelle. 

Un troisième Mémoire comprendra les additions relatives aux dernieres 
familles de l’ordre des Sauriens. 

A. Voyez à l’Zndex de la page 585 les numéros 1, 11, 1V, V, IX, XI, XHT, XVII, XXE, XXI, XXII, XXIV, 
XXVI, XXVIII, XXX, XXXV, XXXIX, XLII, XLIIT, XLIV, XLV, XLVIS, XLIX, LI €t LUI. 


INDEX 


DES 


GENRES ET ESPÈCES DE REPTILES 


DÉCRITS, FIGURÉS OU INDIQUÉS DANS CE MÉMOIRE ?. 


ORDRE DES SAURIENS. 2 : Pages. Planches. 
XVII. S.babillard,Smith.. 488 


III. GECKOTIENS OU ASCALABOTES. XVIIL. S. queue-cerclée, À 
] ue = PA 


I. Platjdactylé à ven- PE, ADS 10 A En LE 489 XVIII, 15. 
tre rude, À. Dum. 452 XVII, 4. IV. VARANIENS OU PLATYNOTES. 
II. P. de Boinin, A. D. 454 XVII, 2. Héloderme hérissé, 
II. P. de l'Océan Pa- Wiegm .......... 491 
cifique, D. (Gray). 455 XIX. J’aran ponctué, D. 
P. de Reeves, D. (Gr.) 457 (Gray)... AGDE 497 
IV. Hémidact. taches- XX. F. de Gould, Dum. 
rousses, À. Dum.. 461 XVII, 2. (Schl)........... 4198 


e 


V. H. atéle, À. Dum.. 462 XVIH, W. vert et F.. de Du- 
VI. Phyllodact. d'Eu- méril, S. Müller... 498 
rope, Gené....... 165 V. IGUANIENS ou EuNores. 
VII. P.spinigère, D. (Gr.) 467 AU PREIGURRE 


Sphériod. bizarre, . Laïmancte longipède, 


Cuv., et Variétés. 469 XVII, 3,4. Wiegm........ .. 512 XXI, À. 
VIII. Gymnodact. humé- XXI. Anolis à bandes 
ral, Guich....... £74 transv. A. Dum. 515 XIX, 3. 
IX. G. varié, À. Dum.. 473 } XXII. An. hétéroderme , 
X. G. brun, À. Dum. ADUM Eee. 516 XIX, 4. 
(Stén. Hallow.).. 477 XXII. Corytoph. très-ca- 
XI. G. élégant, D. (Gr.). #77 XVII, 46. réné, A. Dum.... 518 XX, 3. 
XII. G. d’'Arnoux, À. D. 479 XVII, 5. XXIV. Basilic à bonnet, 
XIII. G. de Perse, A. Dum. 481 A. Dum.......... 522 XXI, 1. 
XIV. G. caspien, Eichw. 482 B. àbandes, Wiegm. 523 XXI, 3. 
XV. G. coléonyx, A. D. B.àcapuchon,Daud. 524 XXI, 2. 
(GTA) SET EE 483 XVII, 6. Amblyrhynque à 
XVI. Sfénodact. mauri- créte, Bell....... 524 
tanique, Guich... 487 A.deDemarle,D.B. 525 


4. Les espèces précédées d’an numéro d'ordre sont décrites ; les autres sont seulement indiquées avec plus ou moins de détails. 
Un assez grand nombre d'espèces inconnues au Musée de Paris, et dont la description a êlé donnée par différents zoologistes, est 
signalé dans ce Mémoire, mais elles n'ont pas dû être portées à la table. 


586 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 


Pages. Planches. Pages. Planches. 
Cyclure  pectiné, XXXVI. Phrynosome à téte- 
MWiegm.......... 526 plane, Hallowell.. 552 
Enyale rhombifère, XXXVII. P. de Douglas, Bell. 554 
Wagl........... 527 GENRE HOMALOSAURE, 
En. à deux raies, Hallowell . ........ 555 
Dum. Bib......... 528 GENRE CENTRURE, Bell. 556 
XXV. E. téte-large, Guich. 529 XXXVII. C. flagellifére, Bell. 557 XXII, 5. 
GENRE OPHRYESSOÏDE. 530 XXXIX. C. quatre-taches, 
XXVI. O.trois-crétes, A.D. 531 XXII, 1. AEMDUMeE es eee 5E8 XXI, 4: 
GENRE CROTAPHYTE, XL. Doryphore téle- 
HOlbr:.ces cs 32 jaune, Guich.... 560 
GENRE HOPLOCERQUE, 


Léiosaure(Crotaph.) 

à collier, À. Dum. 532 XXII, 3. 
(sous le nom de Z. {rapu). 
L. de Bell, Dum. Bib. 533 XXII, 2. 


IAE ds 00 Use 561 

XLI. H. épineux, Fitz... 562 
B. IGUAN. ACRODONTES. 
S.-GENRE MÉCOLÉPIDE 


GENRE  DIPLOLÈME, A.D. (Sazea Gray), 564 
ENS ET 534 XLIL. A. tri-épineux, A. D. 564 XXIV, 4. 
XXVII. D. de Bibron, Bell.. 534 XLNI. M. hérissé, À. Dum. 566 XXIV, 2. 
D. de Darwin, Bell. 535 XLIV. M. sillonné, À. D. 567 XXIV, 3. 
GENRE SAUROMALE , XLV. Lophyre spinipède, 
AEDume ee .. 535 BODUME-E EE 568 
XXVIIL. S. sombre, À. Dum. 536 XXII, 3. | XLVI. Z. épineux, Hombr. 
Dee Holotropide (Léio- Jacq DORE EEE EEE EE 569 
céph.) de Gray, D. 538 GENRE ARPÉPHORE, 
XXX. H. téte-rude, A. D. 539 XXII, 4. ADM ES Aer 570 
XXXI. Proctotrète mosai- è XLVIT. 4. à trois-bandes , 
que, Hombr. Jacq. 541 ARDUMEEE CE 10 571 
XXXIIL Pr. gréle, Bell..... 542 XLVI. Grammatophore 
XXXII. Pr. de Magellan, orné, Gray...... + 572 
Hombr. Jacq..... 543 XLIX. 4game de Bibron, 
GENRE Horprookrn, A. Dum.........… 574 
Gin re 545 L. 4. sanguinolent, À. 
XXXIV. A. tachetée, Girard. 546 Dum. (Pallas)..… 576 
e LI. Stelliondu Caucase, 
GENRE Ura, Baird À L 
PE 4 Eichwald. ........ 578 
HÉREREs fe ses LIT. S. du Cap, À. Dum. 579 
GENRE PHYMATOLÉ- LIL. $. caréné, À. Dum.. 580 


PIDE, À. Dum...., 548 f 
XXXV. Ph. deux-carènes, poral, Valenc... 884 


AID ME teieeteiats CEE XXII, 2, GENRE Mozocu, Gray. 581 
GENRE ANOTA, Hall. 554 LIV. Moloch hérissé, Gr. 582 


Fouelle-queue lem- 


EXPLICATION DES PLANCHES. 587 


EXPLICATION DES PLANCHES 


PLANCHE XVII. — 4. Portion de l'abdomen du Platydactyle ventre-rude, A. Dum., p. 452. 
Pages 439-490. — 2. Hémidactyle taches-rousses, A. Dum., p. 461. — 3. Sphério- 
Geckotiens. dactyle bizarre, Cuv.; 3 & et 3 b, sa tête vue en dessous et une portion 


du dos; 3 c, tête du même (variété blonde) vue en dessus; 4, le 
même (wariélé à taches noires); & a, sa tête vue en dessous, 
p- 468-470. — 5. Gymnodactyle d’Arnoux, A. Dum., p. #79; 5 a, l'un 
de ses doigts; 5 b, portion du dos du même. — 6. Coléonyx élégant, 
A. Dum. (Gray), p. 483; 6 a, sa main vue en dessous; 6 b, l’un des 
doigts ; 6 c, région anale du même. 


PLancue XVIII.  — 1, 1 a, Platydactyle de Duvaucel, D. B. — 2, 2 &, 2 b, Platydactyle de 
Pages 439-490. Boivin, A. Dum., p. 454. — 3. Platydactyle théconyx, D. B. — #4, 4 a, 
Geckotiens. Platydactyle des murailles, D. B. — 5. Platydactyle des Seychelles, 
(Pieds et doigts 2 et D.B. — 6,6 «, 6b, Hémydactyle mabouia, Cuv. — 7. Hémidactyle 
3 fois la grandeur tacheté, D. B. — $. Hémidactyle Oualien, D. B. — 9. Hémidactyle 
naturelle.) atèle, À. Dum., p. 462. — 10, 10 a, Ptyodactyle frangé, Cuv. — 41, 


M a, Phyllodactyle porphyré, D. B. — 12, 12 a, 12 b, Sphériodactyle 
très-petits-points, D. B. — 13, 13 &, Gymnodactyle gentil, D. B. — 
14. Gymnodactyle élégant, A. Dum. (Gray), p. 477. = 15. Sténodac- 
tyle queue-cerclée, A. Dum., p. 489. — 16, 16 a, Sténodactyle 
tacheté, Cuv. 


PLANCHE XIX. — À. Main d'Anolis resplendissant vue en dessous, Schl. — 2. Anolis de 
Iguan. pleurodontes Valenciennes, D. B. — 3. Anolis à bandes transversales, A. Dum. 
(Anolis). p. 515. — 4. Anolis hétéroderme, A. Dum, p. 516; 4 a et 4 b, tête et 
portion des téguments du même. 
PLANGHE XX. — À, 1 a, 1 b, Corytophane à crête, Boie; 4 c, dents du même. — 2. Cory- 
Iguan. pleurodontes tophane caméléopside, D. B. (d’après Gravenhorst : Chamaæleopsis 
(Corylophanes Hernandesii). — 3, 3 a, Corytophane très-caréné, A. Dum. p. 548. 
et Basilics). — À, 4 a, Tête et dents du Basilic à bandes, Wiegm. 
PLANCHE XXI. — 1. Basilic à bonnet, A. Dum., p. 322; 4 a, dents du même; 4 b, tête de la 
Iguan. pleurodontes femelle. — 2. Tète du Basilic à capuchon, Daud., femelle. — 3. Tête 
(Basilics du Basilic à bandes, Wiegm. — #4 et 4 a, tête du Laimancte longi- 


et Laimanctes). pède, Wiegm., vue en dessus et de profil. 


588 


PLancne XXII. 
Iguan. pleurodontes 
(Ophryessoide, 

Léiosaures, Cen- 

trures). 


PLANCHE XXII. 
Jguan. pleurodontes 
(Holotropide, Phy- 

matolépide, Sau- 

romale ). 


PLANCHE XXIV. 
Iguan. acrodontes 
(Mécolépide). 


EXPLICATION DES PLANCHES. 


— 1. Ophryessoïde trois-crêtes, A. Dum., p. 531. — 2. Tête du Léiosaure 
de Bell, D. B. — 3. Tête du Léiosaure à collier (Crotaphyte à collier, 
Holbrook) nommé, à tort, sur la planche Léiosaure trapu.—4. Centrure 
quatre-taches, A. Dum., p. 558; 4 à, tête du même. — 5. Tête du 
Centrure flagellifère, Bell, p. 557. 


— 41. Holotropide tête-rude, A. Dum., p. 539; 1 a, la tête vue en 
dessus. — 2. Phymatolépide deux-carènes, A. Dum., p. 549: 2 a, 
la tête vue en dessus; 2 b, portion des téguments amplifiée. 
— 3. Sauromale sombre, A. Dum., p. 535; 3 a, la tête vue en 
dessus. 


— 1. Mécolépide tri-épineux, A. Dum., p. 564; 1 a, portion des téguments. 
— 2, M. hérissé, A. Dum., p. 566. — 3, M. sillonné, A. Dum., p. 567. 
— 4, Portion des téguments du Bronchocèle à crinière, D. B. — 5, Id., 
du Galéote versicolore, D. B. (Les détails sont du double de la gran- 
deur naturelle. 


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TABLE DES MATIÈRES 


DES CARACTÈRES ANATOMIQUES DES GRANDS SINGES PSEUDO - ANTHROPOMORPHES, 
PATIM ADUVERNON. - =. = ec eue rtmeeeieriiec eee mou due een peace 


Avec 16 planches (pl. 5 à xvi). 


COURS D'ANATOMIE COMPARÉE COMMENCÉ AU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE, 
le mercredi 23 avril 4854, par M. Duvernoy. Lecon d'introduction. .................... 


MONOGRAPHIA MONIMIACEARUM, par M. L. R. TULASNE.............,.,.............. 


Avec 10 planches (pl. xxv à xxx1v). 


DESCRIPTION DES REPTILES NOUVEAUX OÙ IMPARFAITEMENT CONNUS DE LA 
COLLECTION DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE, et remarques sur la classification et 
les caractères des Reptiles (deuxième Mémoire), par M. AuG. DUMÉRIL.................... 


Avec 8 planches (pl. xvir à xxrv). 


FIN DE LA TABLE DU HUITIÈME VOLUME. 


Paris. — Imprimerie de J. Claye, rue Saint-Benoît, 7, 


Pages. 


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Fig. B Têtes de TROGLODYTE TSC HÉGO 
Gide et J. Baudry Édlteurs. 


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Fig AB. MUSCLES de l'épaule, du bras et du fémur Fig.C MUSCLES de la l'ace 


Fig D . Poche laryngienne 


Gide et Landry, éditeurs. 


Archives du Museum, VIII. PL.XIII 


Werner del. Lackerbauer lith 


MUSCLES de la tête, de l'épme, des côtes et du trochanter 


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F: 2: CHIMPANZÉ ADULTE ———{; Roi nee FE VIIT. GLANDE SPERMAGENE DU GORILLE 

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Gide et LBaudry, Editeurs. Zih Becquet frères Laris. 


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Archives du Muséum. Tom. VIII 


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1 PORTION DE L'ABDOMEN DU PLATYDACTYLE VENTRE-RUDE,; 29 HEMIDACTYLE TACHES-ROUSSES; 3. SPHÉRIODACTYLE BIZARRE ; 


5° et3° SA TÊTE VUE EN DESSOUS ET UNE PORTION DU DOS: 3° TÊTE DU MÉME (variété blonde ; VUE EN DESSUS, 4. LE MÊME 


US; ( Var, à taches noires ) 
4° 


SA TÊTE VUE EN DESSOUS; 5. GYMNODACTYLE D'ARNOUX;, 52 LUN DE SES DOIGTS; 5? PORTION DU DOS DU MÊME; 6. COLÉONYX ÉLEGANT ; 
6% SA MAIN VUE EN DESSOUS; 6} LUN DES DOIGTS; 6° RÉGION ANALE DU MÊME 


Gide et Baudry, Editeurs. Lit Becquet frères, Paris 


PL. XVII. 


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1, 1? PLATYDACT. DE DUVAUCEL. 2,2% 2° PLAT.DE BOIVIN. 3. PLAT.T DES MURAILLES 
5. PLAT DES SEYCHELLES. 6, 6 6? HÉMIDACT. MABOUIA 7 HÉM. TACHETÉ. 8. HEM. OUALIEN. 9.HÉM. ATÈLE 


10, 10* PTYODACT. FRANGÉ. 44, 14% PHYLLODACT. PORPHYRÉ, 12,12 12 SPHÉRIODACT. TRÈS- PET ITS-POINTS 


T. 45. STÉNODACT. QUEUE CERCLEE: 16, 16° STÉN. TACHETÉ 


13,13% GYMNODACT. GENTIL. 14. GYMN. EL 


Gide et PBaudry.Ë. ditezrs - Lih Becquet frères, Paris. 


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1. OPHRYESSOÏDE TROIS-CRÊTES 


4. CENTRURE QUATRE- 


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Archives du Muséum. Tom VIII 


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1 MÉCOLÉPIDE TRI-ÉPINEUX ; 1° PORTION DES TÉGUMENTS; 2. MÉCOLEPIDE HÉRISSÉ ; 3. MÉCOLÉPIDE SILLONNE 


4. PORTION DES TÉGUMENTS DE BRONCHOCÈLE À CRINIÈRE; 5. id. DE GALÉOTE VERSICOLORE. 


Les détails sont du double de la ér nat 
Gide dt Baudry, Fditeurs 


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Archives du Muséum. Tome VI. 


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Archives du Museum. Tome VIII 


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Archives du Muséum Tome VIII 


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Archives du Museum. Tome VII. 


PL. XXXII. 


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Archives du Muséum Tome VII PL. XXXIII. 


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Archives du Museum Tome VIII PL. XXXIV 


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