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Full text of "Archives générales de médecine"

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ARCHIVES  GENERALES 


DE  MÉDECINE. 


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ARCHIVES  GENERALES 


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DE  '     ■     "     .    c.       / 


MÉDECINE; 


JOURNAL 


PUJB  Lii 


PAR  UNE  SOCIÉTÉ  DE  MÉDECINS, 

COMPOSÉE  DE  HEMBBES  DE  L*àGàDBMIE  ROTÀLE  DE  MéoECnE  ,  DE 
PIOFESSEUAS  9  DE  MÉDEGIITS  ET  DE  CHIBURGIEHS  DES  HÔPITAUX 
CIVILS  ET  MILITAIBES  y  etC. 


I."  ANNÉE.— TOME  III. 


SEPTEMBRE  4823. 


A  PARIS, 


BÉCHET  jeune,  Libraire.de  rAcadémie  Royale  de  Médc- 
CHEZ    {        cine,  place  de  l'Ecole  de  MédccÎDe,  N.®  4  ; 

MIGNERET,  Imprimeur-Libraire ,  rue  du  Dragon ,  If  .**  30. 


4823. 


*N 


MÉMOIRES 


ET 


OBSERVAT/ONS. 


Métnoirô  sur  la  kératite  ou  inflammation  de  la  eomée 
transparente;  par  G,  Mirault  ,  docteur-médecin  à 
Angers,  ancien  interne  des  hôpitaux  de  Paris. 

XJ  A  médecine  doit  h  Tapatomie  générale  une  grande 
partie  des  progrès  qu'elle  a  faits  depuis  trente  ans.  La 
distinction  des  tissus  qui  concourent  à  former  les  organes 
composés  devait  nécessairement  amener  celle  des  lésions 
propres  h  chacun  de  ces  mêmes  tissus  ;  et  quel  avantage 
n'en  est-il  pas  résulté  pour  le  médecin  ,  lorsque ,  dans 
une  affection  du  poumon»  par  exemple,  il  peut,  non- 
seulement  apprécier  la  nature  du  mal ,  mais  encore  con- 
naître d^une  manière  sûre  quelle  est  la  partie  constituante 
de  cet  organe  qui  cause  le  trouble  de  Téconomie. 

Cette  analyse  si  utile  et  que  l'on  a  appliquée  à  la  pa- 
thologie de  tous  les  viscères ,  on  s'étonnera  sans  doutç 
qu'elle  n'ait  point  été  apportée  dans  l'étude  de  Tinflam- 
mation   de  l'œil. 

L'œil  est  un  des  instrumens  les  plus  compliqués  de  l'or- 
ganisme; quel  autre  offre  un  appareil  plus  nombreux  des 
élémens  que  l'on  y  rencoptre?  Et,  cependant,  on  em- 
brasse dans  une  description  générale  ,  plusieurs  phlegma- 
fies  particulières ,  aussi  différentes ,  dans  leurs  symptômes 
et  dnns  leurs  effets ,  que  les  tissus  qu'elles  affectent*  On 


6  MÉMOIRES 

ne  sépare  point  l'inflammation  de  la  conjonctive  de  celle 
de  la  cornée ,  celle  de  la  sclérotique  de  celle  de  la  cho- 
roïde ,  de  la  rétine  ou  de  l'iris  ;  et  c'est  à   l'occasion  de 
rinflammation  de  la  conjonctive  que  la  plupart  des  au- 
teurs exposent  comme  des  phénomènes  en  quelque  sorte 
accessoires  ,  ou  couime  des  complications ,  tous  les  symp- 
tômes remarquables  que  l'on  observe  lorsque  la  phlegma- 
sie  s'est  propagée  aux  parties  qui  constituent  le  globe  de 
l'œil.  M.  le  professeur  Boyer  avait  senti  combien  cette 
marche  est  vicieuse  ,    lorsqu'il  a   traité  séparément  de 
l'inflammation  de  la  conjonctive ,  et  qu'il  a  renvoyé  aux 
maladies  générales  de  l'organe  de  la  vue  la  description  de 
celle  qui  affecte  quelques-unes  ou  même  la  totalité  de  ses 
membranes  propres.  Il  n'est  pas  facile  ,  assurément ,  de 
porterie  diagnostic  de  l'inflammation  de  l'œil  jusque-là  , 
que  de  reconnaître  à  des  signes  certains  la  part  qu'y  prend 
chacune  de  ses  parties ,   et  de   déterminer  quelles  sont 
celles  qui  souffrent,  lorsque  deux  ou  trois  seulement  sont 
atteintes.  Cependant,  la  chose  n'est  point  au-dessus  des 
efforts  d'une  observation  soutenue ,  et  déjà  cette  tâche 
difficile  a  été  en  partie  remplie.  A  diverses  époques  ,  en 
effet,  on  a  cherché  à  suivre  une  méthode  plus  analytique. 
De  S.*-Ives  traite  de  l'ophthalmie  en  plusieurs  articles ,  dont 
un  est  consacré  à  l'inflammation  de  la  choroïde  et  de  l'iris. 
Maître-Jan  parle  aussi  de  celle  de  l'uvée  :  il  la  divise  en 
générale  et  en  partielle  ;  il  expose  les  principaux  phéno- 
mènes de  celle-ci  et  quelques-unes  de  ses  terminaisons  ; 
il  attribue  à  l'inflammation  de  la  rétine  les  douleurs  vives 
qui  accompagnent  certains   ulcères  de  la   cornée.  Voici 
comme  Deshaies-Gendron  s'explique  sur  celle  de  la  cornée  : 
«Il  y  a,  dit-il,  des  ophtalmies  qui  s'étendent  quelque- 
fois sur   la  cornée  transparente;   j'ai  vu  ces   vaisseaux 
comme  si  on  les  avait  injectés.  Cette  inflammation  est 
rare  ;  attendu  que  les  vaisseaux  de  cette  partie  sont  plu» 


ET    OBSERVATIONS.  7 

fins  et  plus  serrés  ;  en  conséquence  ,  le  sang  s'y  porte 
plus  difficilement».  Il  donne  aussi  les  signes  deTinflam- 
ination  de  la  ckoroïde  et  de  l'uvée.  Boerhaave  a  traité  de 
rinflammation  suppurative  de  la  rétine  et  de  la  cornée, 
ainsi  que  de  l'otscurcissement  de  cette  dernière  mem- 
brane. Janin  nous  a  transmis  une  observation  de  chémo* 
sis  ,  dans  lequel  la  cornée  suppura  et  fut  entièrement 
détruite.  Nous  verrons  plus  bas  que  celte  suppuration 
n'est  qu'une  des  formes  de  l'inflammation  de  la  cornée.. 

Ce  qu'ontécrit  les  auteurs  que  je  viens  de  citer  n'est 
qn'un  essai  fort  incomplet  dies  diverses  phlegmasies  qui 
peuvent  aflecter  le  globe  de  l'oeil.  Il  faut  arriver  à  l'ouvrage 
de  M.  Travers  pour  voir  la  question  qui  nous  occupe  em- 
brassée à  peu-près  dans  tout  son  ensemble. 

Cet  auteur  examine  dans  autant  de  sections  chacune 
des  inflammations  des  membranes  de  Tœil ,  à  l'exception 
de  celte  de  fa  cornée.  Àmsila  conjonctivite,  Isl  sclérotlte  , 
firidite,  la  choroïdite,  sont  successivement  le  sujet  de 
ses  recherches.  On  ne  voit  pas  sans  étonnement  qu'il  ne 
fasse  pas  mention  de  la  kératite.  Un  tel  observateur  aurait- 
il  manqué  de  faits  pour  en  tracer  l'histoire  ? 

Un  jeune  médecin  de  l'école  de  Berlin  a  cherché  à  rem- 
plir cette  lacune  dans  sa  thèse  inaugurale  {de  corneâ  éjus* 
quemorbis,  auctore  H offbauer ,  Berolinl  1820)  ;il  y  traite 
de  l'inflammation  de  celte  membrane  sous  le  nom  de  ké- 
ratitis  seu  corncitis:  c'iest  une  esquisse  assez  fidèle  de  cette 
maladie. 

Je  ferai  remarquer  que  Tauteur  n'admet  point  la  pré- 
sence de  la  conjonctive  sur  la  cornée  ,  et  que  les  vési- 
cules qu'il  regarde  comme  formées  par  le  soulèvement 
des  lames  superficielles  de  celte  membrane  ,  ne  sont  autre 
chose  que  des  phlyclènes  qui  résultent  de  l'accumulation, 
d'un  liquide  sanguinolent  sous  la  conjonctive  de  la  cornée. 

M.  Hofibaucr  est  le  seul  ,  à  ma  connaissance  >  qui  ail» 


tr*ité  d'upe  manière  spécifia  ^T^ammatioa  du  lïs^u 
4e  la  cornée  ;  p'est  donc  à  lui  qa'apparliea.drqit  ta  prio- 
rilé.  Je  dois  cependant  dire  que  la  ^lêine  maladie  (ait 
depuis  long-  teaip3  le  sujet  de  mes  observations  et  que  je 
l'avais  décrite  ^vant  d'avok  cpanaissQQc6  de  la  disserta- 
tion de  cet  auteur* 

J'avais  remarqué  qu'à  um  x^ertoio^  époque  des  opbthal- 
qaies ,  et  dans  des  drconskance^  particulières  ,  la  cornée 
participait  à  l'inflammation  »  que  cette  membrane  se  ra- 
mollissait et  que  SQU  tissu  se  cb^ngeait  en  une  sorte  de 
pulpe  ou  de  gelée ,  qui  tantôt  était  accompagnée  de  sup- 
puration,  d'autres  fois  en  était  exempte.  C'est  ce  pbénomèoe 
Qssez  ordinaire  d'une  kératite  très-aigue  qui  me  l'avait  faît 
appeler  ramoUis&ement  clc  la  cornée,  dénomination  que 
je  lui  ai  conservée  dans  m^  observations  et  qui  for^ie  le 
^.™"  degré  de  la  kératite. 

Les  ahéra tiens  phjrsiqnes  qui  surviennent  dans  la  texture 
de  la  cornée  pendant  son  inflammation  ,  sont  en  grande 
partie  n^entlonnées  dans  le«  observatîoJis  qu^  M-  Jade  lot 
a  consignées  dans  le  i^*'  volume  deVannuaire  des  hôpi- 
taux,  sur  une  épidémie  d'opbthalmiia  qui  a  régné  en  1818^ 
à  Tbôpital  des  Enfans.  Les  faits  rapportés  par  ce  médecin 
sont  d'autant  plus  intére^sans  que  c'est  à  l'autopsie  cada- 
vérique qu'ils  ont  été  coi^istatés. 

Ainsi  c'est  avep  ua  eertaiq  succès  que  l'on  a  tenté  de 
débrouiller  le  chaos  de^  inflammations  qui  peuvent  affecter 
séparément  les  diverses  membranes  de  l'oeil ,  et  quelques 
unes  d'entre  elles  se  montrent  avec  des  symptômes  que 
l'on  peut  très-bien  distinguer.  Telles  sont  surtout  la  con- 
jonctivite ,  la  kératite ,  Tiridite;  (  les  symptômes  principaux 
de  celle-ci  sont ,  la  rougeur  de  l'iris  ,  la  constriction  de  U 
pupille ,  sa  forme  irrégullère ,  un  dépôt  floconneux  h  sa 
sprface)  ,  et  la  sclérotite  quand  elle  est  portée  à  un  ccrr 
taia  degré  d'inteosité. 


BT     0B9£B¥AT|0NS.  g 

Sauodeps  a  rapporté  des  observations  de  cette  deiv 
Dièrephlegmasie;  une  injection  Tascuiaire  extrêmememt 
multipliée  ,  une  rougeur  très-vive  »  sans  gonflement  bien 
senttble  de  la  conjonctive  des  vaisseaux  qui  se  portent  en' 
ligne  droHe  en  convergeant  vers  le  centre  de  la  cornée  » 
et  qui  foi^inen.t  4^9  ^oçivent  autour  d'elle  et  à  quelque 
distance  do  son  bord»  UQo  2one.  d'un  rou^e  vif,  sans  in-< 
jectioi^  nî  ob#C9rclss0meat  ;  quelquefois  des  bosseluret  ^ 
qui  paraissent^  être  le  ré»vltft  du  ramollissement  et  d» 
l'amincissement  d«  la  sclérotique  »  la  caractérisent  parti<< 
culièrement.  Il  fant  arou^r  qu'il  n'est  pas  aussi  £aicile  da 
reconnaître  l'inllammalion  de  la  choroïde  h  quelque  signe 
particulier,  si  ce  n est pent-êlre  la  sensation  d'pne  coulent 
rouge  (  sans  injection  concomitante  de  la  cornée  tonte- 
ùÀi)  qui  semble  nous  Tenir  dos  objets  que  nous  considérons. 

L'épanchementalbnmineux  ou  purulent  qui  se  fait  dans 
la  chambre  antérieure  est  assurément  le  résultat  de  la 
pUegmasîe  ou  dtfi.  la  membrane  dite  de  l'humeur  aqueuse , 
ou  de  qiJkelqu'aae  des  parties  qui  forment  les  parois  des 
deux  chaœbres.  Après  ces  considérations  sur  la  manière 
la  plus  rationnelle  de  considérer  l'inflammation  du  globe 
de  l'œil  ,  je  pasae  à  colle  de  la  cornée  qui  doit  ici  m'oc- 
cuper  spécialement* 

De  la  kératite  au  infltknwHUiovt  dp  la  oom4e.  —  L'ob- 
servation long-teinpa  suivie  des  maladies  de  la  cornée 
nous  permet  d'avancer  que  ses  altération^ ,  quels  que 
soient  leur  forme  et  leuc^  caractère ,  sont  prçsque  toutes  le 
produit  de  son  ioflanunalion  aiguë  ou  chronique.  G'esi 
en  suivant  celle-ci  dana^  sa  mfircbe  ,  que  l'on  peut  apprêt- 
oier  les  diverse|^mc4ificati<>ns  qiie  subit  le  tissu  de  la  eor<« 
née ,  que  l'oai peut  connaître  la  nature  de  ces  opacités  dé^ 
signées  sons  le  nom  de  nuag€^s  d'albugo ,  de  leucoma  « 
celle  de  ces  défbnnations  de  toute  espèce  que  l'on  oon^^-r 
prends  sous  la  dénominatÎQn  de  staphyléme,  que  Ton  peut 


-  -i 


10  hj6iioires 

enfia  se  rendre  compte  de  l'atrophie  de  la  cornée ,  peut- 
être  même  de  son  ossification. 

La  kératite  chronique  ,  qui  accompagne  assez  souvent 
l'ophllialmie  chronique ,  doit  être»considérée  comme  étant 
la  cause  prochaine  des  différentes  maladies  dont  je  viens 
de  parler  ;  tantôt  elle  agit  en  affaiblissant  la  force  de  cohé< 
sion  du  tissu  de  la  cornée ,  de  telle  sorte  que  cette  mem- 
brane cède  à  la  pression  des  humeurs  de  Tœil ,  et  qu'elle 
se  distend  en  s'amincissant  ;  tantôt ,  au  contraire  ,  elle  dé- 
termine son  épaississemeni  ;  d'autres  fois  elle  altère  sa 
forme  ou  sa  transparence  ;  enfin  elle  la  met  quelquefois 
dans  des  conditions  telles  ,  qu'elle  devient  susceptible 
d'être  absorbée  en  partie  et  même  en  totalité. 

La  kératite  chronique  ne  se  manifeste  guère  à  nos 
yeux  que  par  ses  effets  consécutifs ,  de  sorte  qu'il  n'est  pas 
possible  d'en  donner  une  description  séparée  de  celle  des 
.altérations  qu'elle  cause  :  il  ne  sera  donc  question  ici  qu& 
de  l'inflammation  de  la  cornée  h  l'état  aigu. 

Kératite  aiguë.  — Les  différences  qu'elle  présente  dap s 
ses  symptômes  ,  sa  marche  et  ses  terminaisons ,  nous  obli- 
gent à  l'examiner  dans  trois  périodes ,  ou  degrés ,  qui  dif- 
fèrent entr'eux  par  le  plus  ou  le  moins  d'intensité  de  la 
phlegmasie.  Le  premier  degré  est  caractérisé  par  Vob- 
scurcissementou  l'injectionvasculairerouge  de  la  cornée; 
le  deuxième ,  par  son  ramollissement  ;  le  troisième ,  par 
son  infiltration  purulente. 

)  L'inflammation  aiguë  de  la  cornée  est  toujours  précédée 
par  celle  de  la  conjonctive;  tant  que  la  cause  qui  a  déter- 
miné l'ophthalmie  n'a  point  agi  sur  la  cornée  elle-même  , 
le  gonflement  et  la  rougeur  s'arrêtent  à  sop  pourtour ,  où 
la  densité  du  tissu  cornéal  et  sa  connexion  intime  avec 
son  tégument  extérieur  semblent  former  une  barrière 
insurmontable  au  passage  du  sang  dans  ses  vaisseaux. 
C'est  ce  qu'on  voit  d'une  manière  très-sensible  dans  le 


ET    OBSERTATIONS.  11 

chémosis.  Dans  ce  dernier  degré  de  l'ophthalmie ,  en 
effet,  il  arrive  quelquefois  que  la  conjonctive  forme  autour 
de  la  cornée  un  bourrelet  de  plusieurs  lignes  de  hauteur  , 
sans  que  celle-ci  soit  aucunement  altérée,  pas  même  sa 
transparence.  C'est  un  des  argumens  les  plus  forts  dont 
on  se  Soit  servi  pour  nier  que  la  conjonctive  se  continuât 
sur  toute  la  partie  antérieure  de  l'oeil. 

Ce  que  l'on  observe  d'abord ,  quand  l'inflammation  de 
la  conjonctive  se  propage  à  la  cornée  ,  c'est  un  obscureU-^ 
sèment  ^  un  trouble  particulier  qui  fait  que  les  malades 
ne  peuvent  plus  distinguer  les  objefe  qu'au  travers  d'une 
sorte  de  nuage  ou  débrouillard.  Une  fille  de  22  ans  ,  d'une 
constitution  scrofuleuse ,  entra  à  l'hôpital  de  la  Pitié  » 
pour  une  double  ophthalmie  ,  au  douzième  jour.  Les  pau- 
pières sont  rouges  et  gonflées;  la  conjonctive  injectée  et. 
boursoufilée  :  à  ces  symptômes ,  se  joint  un  obscurcisse^ 
ment  des  deux  cornées  ;  leur  couleur  est  d'un  gris  très- 
pâl9.  La.  malade  ne  dîsVîngae  presque  plus  les  objets  qu'on 
hiî  présente  ;  il  lui  semble  qu'elle  les  voit  au  travers  d'un 
verre  brouillé  (  c'est  son  expression.  )  Larmoiement,  pî- 
cotemens  continuels  ,  etc.  La  malade  est  soumise  au'  trai- 
tement antiphlogistique;  l'ophthaknie  diminue  ;  la  vue 
s'éclaircit.  Du  i5.*  au  20.*  jour  ,  le  trouble  des  deux  cor- 
nées se  dissipe  ;  elles  recouvrent  enfin  toute  leur  transpa- 
rence. 

L'obscurcissement  de  la  cornée  n'est  autre  chose  que  le 
produit  de  l'engorgement  de  ses  vaisseaux;  ils  sont  dilaté» 
et  gorgés  de  fluides  blancs.  Le  sang  n'y  a  point  encore 
pénétré ,  du  moins  rien  ne  l'atteste  ;  et  si  l'irritation  dimi- 
nue ,  bientôt  la  membrane  recouvre  sa  diaphanéilé.  Que 
si ,  au  contraire ,  l'ophthalmie  devient  plus  intense  ,  le» 
vaisseaux  delà  cornée  et  de  la  conjonctive  semblent  céder 
k  l'impulsion  du  sang ,  se  dilatent  et  se  remplissent  d-nii 
fluide  qui,  jusque-là,  n'y  avait  pas  pénétré.  La  cornée 


lit  MiMQIRES 

«devient  donc  ie  siège  d'une  injection  sanguine  plus  ou 
moins  apparente  ,  qui ,  tantôt  bornée  aux  parties  voisines 
de  sa  circonférence  »  occupe  d'autres  fois  une  portion  plus 
ou  moins  grande ,  ou  même  la  totalité  de  sa  sur&ce. 

Dans  certains  cas ,  cette  injection  est  tellement  multi- 
pliée ,  que  ses  vaisseaux  donnent ,  par  leur  rapproche- 
ment, une  couleur  rouge  uniforme  h  la  membrane;  les 
malades  distinguent  encore  les  objets  ^  quoique  très  confuse-* 
ment,  et  ce  qu'ils  regardent  leur  parait  entièrement  rouge. 

Marie  Lelegard ,  âgée  de  66  ans ,  fut  reçue  dans  les, 
salles  de  M.  le  professeur  Béclard ,  à  l'hôpital  de  la  Pitié  ; 
elle  était  affectée  d'ophthalmie  depuis  six  jours;  les  yeux 
étaient  rouges  ,  douloureux  ;  des  vaisseaux  sanguins  très- 
développés  parcouraient  les  conjonctives  oculaires  :  on 
voyait  aussi  sur  la  cornée  un  grand  nombre  de  vaisseaux 
rouges  qui ,  paillant  de  sa  circonférence ,  se  rendaient 
de.  toutes  parts  jusqu'à  son  centre.  L'iris  avait  du  côté 
droit  une  couleur  rosée  ;  pupille  déformée  et  alongée  trans- 
versalement; sentiment  de  brûlure  dans  Vœi\^  etc. 

Quand  la  malade  entr 'ouvrait  les  yeux  ,  les  objets  lui 
paraissaient  tout  rouges.  L'ophthalmie  céda  à  un  traite- 
ment convenable  ;  rinjçction  de  la  cornée  se  dissipa  peu- 
À-peu ,  et  la  vue  redevint  par&itement  claire. 

Il  arrive  quelquefois ,  lorsque  Tinflammation  est  portée 
à  un  certain  degré  d'intensité  ,  qu'il  se  fait  une  petite  hé- 
nQLorrbagie  locale.  Le  sang"  s'extravase  entre  les  lames  de 
la  cornée ,  et  produit  une.  véritable  ecchymose.  Béer  ,  de 
Vienne ,  en  a  fait  représenter  un  cas  dans  les  planches 
qu'il  a  mises  à  la  iip  de  son  ouvrage;  l'infiltration  san- 
guine occupe  près  de  la  çaoitié  dç  la  cornée.  L'obscurcis- 
jseçpent  et  l'iajectioq  va^ulalre  rouge  forment  ce  que  j'ap- 
pelle le  pren^ier  degré  de  la  kératite  aiguë.  Jusqu'ici  il  n'y 
a  point  de  désorganisation  du  ti§su  de  la  cornée  :  Tin- 
ilanunation  cessaat  «  tout  peut  rentrer  dans  Tordre  natu- 


rel  :  obserrons  qtt«  l'inj^lion  sanguine  a  lieu  |plus  ordi- 
Dairetneût ,  et  d*ufie  manière  beaucoup  plus  apparente  , 
dans  le  tégument  formé  par  la  conjonctive ,  que  dam  le 
tissu  mêtne  de  ta  cornée.  Quelquefois  Tinjectiôn  seroontré^ 
en  fl^me  tetiips  dans  le  tissu  cellulaire  qui  unit  ces  deux 
membranes ,  malgré  qu'il  soit  (rès-serré.  Dans  Tétat  in- 
flammatoire »  ce  tissfi  se  gonfle  sensiblement ,  et  toute  la 
partie  injectée  forme  un  relief  plus  ou  moins  marqué  sur 
la  conoée.  Ce  gonflement  du  tissu  cellulaire  sous-conjont- 
tival  peut  devenir  aisset  considérable  ,  dons  certains  ca^ 
d  extravàéation  de  sat>g ,  ^ur  que  le  chémosis  ou  bourre- 
let de  la  conjonctive  se  contiâue  sur  toute  la  cognée.  J'ai 
TU  cette  particularité  si  remarquable  cbez  un  malade  ée 
lliôpital  de  la  Charité ,  qu'on  avait  opéré  de  la  cararacle. 
La  cornée  était  entièrement  rouge  et  comme  boursoufflée» 

Une  inflammation  plus  gravé  de  la  cornée  la  désorga- 
nise ;  son  tissti  perd  sa  cohésion  ,  se  change  en  une  pulpe 
çélûtiniforme  ,  d'un  gris  cendré  ,  quelquefois  rougeâtre  ; 
en  un  mot ,  h  cornée  se  famôllit.  La  lame  extérieure  ou 
conjonctîvale  ne  paralf  pas  partager  la  même  décomposi- 
tion ;  elle  cesse  d'être  tendue  et  lisse ,  eàt  lâchement  ndhé^ 
rente  à  la  cornée  ramollie ,  et  se  ride  plus  ou  moins  ett  se 
fiioulant  aux  inégalités  do  sa  Surface» 

Le  ramoiUssemeftt  simple  de  la  coi^néè  se  borne  pres- 
que toujours  à  ses  lames  superficielle^  ;  raremetit  il  s'étend 
à  toute  son  épaisseur  ;  il  constitue  le  second  degré  de  la 
hétdtiîe  ;  maïs  il  Ik'est  pas  nécessairement  précédé  par 
l'injection  roUge  do  premier  degré*  L'observation  pr«iuvi& 
qofe  le  pim  «Outrent  ii  arrive  saWs  autre  symptôme  que 
i'obscârrtissement  de  la  coméé  ,  joint  à  une  ophtlialmîe 
très-€iigoë. 

Le  lo  mai  1822  ,  la  nommée  Marie  Perrault  étant  en- 
trée à  l'hôpit^kl  de  la  Pitié ,  pour  ute  ophthalmîe  chronique 
passée  à  Félat  aigu  ,  à  l'occasion  de  la  suppression  de  ses 


l4  UÉMOIRES 

règles ,  on  la  soumit  au  traitement  àntîphlogîstîque.  L'é- 
poque des  règles  étant  revenue  ,  nous  observâmes  une 
exacerbatton  de  tous  les  symptômes  ;  des  phlyctènes,  au 
nombre  de  cinq ,  se  développèrent  autour  de  la  cornée. 
Le  16  ,  obscurcissement  brun  ,  puis  ramollissement 
superficiel  au  haut  de  la  cornée  ;  celle-ci  était  inégale  , 
grisâtre  ,  pulpeuse  ,  et  légèrement  boursouillée.  Quelques 
jours  après  ,  la  cornée  ,  dans  la  partie  où  elle  s'était  ra- 
mollie, offrait  uqe  dépression  assez  marquée  (il  était  vi- 
sible que  la  matière  en  ramollissement  avait  été  absorbée 
sous  la  conjonctive,  et  que  cotte  dernière  membrane  s'é- 
tait affaissée  dans  renfoncement  qui  en  était  résulté)  ; 
on  eût  dit  que  la  cornée  ,  réduite  à  la  mollesse  de  la 
cire  demi-figée  ,  avait  été  comprimée  par  le  bout  du 
doigt. 

Enfin  ,  dans  un  troisième  degré  ,  et  toujours  suivant  le 
plus  de  gravité ,  il  arrive  que  non-seulement  la  cornée  se 
ramollit,  mais  encore  qu'elle  s'infiltre  de  pus  ,  soit  que  la 
matière  soit  versée  dans  le.  tissu  cellulaire  inter-lamelbire, 
ou  ,  ce  que  je  suis  porté  à  croira ,  qu'elle  imprègne  ,  à 
proprement  dire  ',  le  tissu  de  la  cornée  à  l'état  de  ramol- 
'lissement. 

Julien  Larcher ,  âgé  de  63  ans ,  fabricant  de  bas ,  est 
admis  à  l'hôpital  de  la  Pitié ,  le  20  août  1822  ,  pour  une 
ophthalmie  aiguë  qui  date  de  huit  jours  ^  et  dont  il  ignore 
absolument  la  cause.  A  son  entrée ,  il  ne  présente  que 
les  symptômes  d'une  inflammation  as#z  vive  de  la  con- 
jongtive ,  sans  ^gonflement  bien  sensible  de  ses  deux  por- 
tions oculaire  et  palpébrale.  La  sensibilité  de  l'œil  est 
assez  vive.  Le  quatrième  jour ,  la  cornée  commence  à  de- 
venir trouble  h  sa  circonférence;  les  jours  suivans  ,  elle 
devient  de  plus  en  plus  terne  et  grisâtre.  Le  10.''  jour  » 
tout  le  pourtour  de  la  cornée  présente  un  cercle  jaune  , 
d'une  ligne  de  large  ;  il  parait  formé  par  l'épanchement 


ET   0  BSERTATIONS.  l5 

OU  Tinfiltration  entre  les  lames  les  plus  superficielles  , 
d'une  matière  demi-fluide  ,  de  la  couleur  indiquée.  En 
regardant  l'œil  de  profil,  on  voit  très-bien  que  les  lames 
extérieures  de  la  cornée  sont  soulevées  dans  toute  sa  cîr- 

■ 

conférence  ,  et  qu'elles  y  forment  un  relief  assez  marqué; 
le  reste  est  trouble ,  la  vue  obscurcie  ,  la  sensibililé  de 
l'œil  diminuée ,  etc. 

La  suppuration  de  la  cornée  peut  être  superficielle  ou 
profonde.  On  voit  tantôt ,  dans  I^^premier  cas ,  un  cercle 
jaune  d'une  ou  deux  lignes  de  largeur  ,  concentrique  à  la 
circonférence  de  la  cornée  ;  d's^tres  fois  la  suppuration 
n'occupe  qu'un  côté  et  une  petite  étendue  de  la  mem- 
brane. Dans  le  deuxième  cas ,  c'est  le  plus  souvent  au  centre 
qu'a  lieu  le  ramollissement  avec  suppuration.  Dans  les 
premiers  temps ,  la  cornée  est  tendue  ,  plus  ou  moins 
soulevée  par  le  pus  qui  la  gonfle;  quelquefois  l'altération 
s'étendant  à  toute  son  épaisseur ,  elle  cède  à  la  pression 
des  humeurs  de  l'œil ,  et  forme  une  protubérance  ou  sail- 
lie qui  dépasse  plus  ou  moins  le  niveau  de  ses  autres  par- 
ties. J'exprimerais  assez  bien  cet  état,  en  disant  que  la 
cornée  est  comme  défoncée. 

Nous  avons  fait  de  l'infiltration  purulente  un  troisième 
degré  de  la  kératite  aiguë ,  parce  qu'elle  n'arrive  jamais 
sans  le  ramollissement;  tandis  que  celui-ci  peut ,  comme 
on  l'a  vu ,  avoir  lieu  sans  production  de  pus.  A'I'autopsie 
des  salades  ,  dont  M.  le  docteur  Jadelot  a  rapporté  les 
observations  ,  on  trouvait  la  cornée  boursoufflée ,  terne 
et  comme  infiltrée  d'un  fluide  albumineux.  (  Annuaire 
des  hôpitaux.  )  D'autres  fois  elle  était  opaque ,  jaune  , 
saillante ,  bosselée  ,  presque  détachée  de  la  sclérotique. 
(  Idem.  ) 

Nous  avons  eu  nous-mêmes  l'occasion  de  constater  le 
ramoUissement  de  la  cornée  sur  le  cadavre.  Dans  un  cas , 
après  avoir  détaché  de  l'orbite  un  œil  dont  la  cornée  of- 


i6  lixoinss 

fraît  les  caraclères  de  cette  makdie ,  ùows  h  tètciàmch 
arec  le  dos  d'un  scalpel  ;  il  s'eb  ^ëtàôhalt  Uûé  sorte  ûé 
pulpe  ou  de  çrémè  ,  coniin^  si  où  avilit  gratté  dil  (r^inà^e 
mou  :  nous  enlevâmteis  ainsi  te  tie^s  à^eu-prèè  dé 
l'épaisseur  de  la  ttfrtiée.  Noué  ne  pûtnes^  alielr  plue 
jbin  r  le  ramollissement  ffe  bornait  là.  L'autte  (Bil  du 
même  individu ,  qui  n'avait  été  qu'un  peu  enflakttmé^  né 
présenta  rien  de  semblable  ;  le  tranchant  de  l'instruffienl 
iui-méme  n'enlevait  ri^  en  grattant. 

Chez  un  autre  maladls ,  et  dans  leniéttie  hâpital  (  Ën- 
fiikis  malades  ) ,  la  cornéb  était  ramollie  dans  toute  èon 
épaisseur  ;  elle  se  convertit  en  bouillie  en  la  raclant  avec 
l'otiglfe. 

Là  nature  de  l'altération  étant  CQnnuè ,  suivons  màin-^ 
tenant  la  marche  ultérieure  de  la  kératite  dans  les  trois 
périodes  ou  degrés  ;  exposons  les  terminaisons  diverses  , 
montrons  enfin  les  moyens  c^ue  la  nature  déploie  pour  re- 
parer le  désordre  dont  elle  est  souvent  suivie. 

Lorsque  Tinilammation  s'est  bornée  à  l'obscurcissement 
ou  à  l'injection  des  vaisseaux ,  (juelque  forte  que  soit  cette 
congestion  sanguine,  pourvu  que  le  tissu  de  la  cornée 
reste  intact ,  ses  vaisseaux  peuvent  par  la  contractillté  qui 
l(3urest  propre  ,  se  débarrasser  du  sang  qu'ils  contiennent 
accidentellement ,  interdire  le  passage  à  de  nouveaux  glo- 
bules rouges  et  rendre  à  la  membrane  sa  transparence  na- 
turelle. 

La  kératite  parvient-^lle  au  2."*  degré,  la  cornée  de- 
meure mollasse ,  comme  de  la  pâte  dé  papi^ ,  grise  et 
demi -opaque,  pendant  quinze  jours  ,  trois  semaines,  un 
mois  môme ,  suivant  que  le  ramollissement  est  superficiel 
ou  profond  ;  apfès  quoi  elle  se  reconsolide  par  un  méca- 
nisme que  nous  exposerons  bientôt.  Il  arrive  le  plus  ordi- 
nairement que  cette  espèce  de  pulpe  ou  de  détritus  ,  qui 


BT    aBSKRYATIOPfS.  i  y 

résulte  du  ramoliissement ,  est  emportée  par  les  vaisseaux 
lymphatiques.  A  mesure  qu'elle  est  absorbée ,  il  s'établit 
àla  surface  de  la  cornée  une  excavation  dans  laquelle  s'af- 
faisse la  conjonctive. 

Les  phénomènes  qui  succèdent  h  l'infiltration  purulente 
de  la  cornée  ne  sont  pas  moins  remarquables.  Le  premier 
effet  de  l'absorption  est  de  pomper  la  matière  infiltrée. 
Cependant  comme  l'action  des  lymphatiques  ou  des  vei- 
nes ne  s'exerce  point  d'une  manière  uniforme  par  toute  la 
membrane ,  il  résulte  que  quelques-unes  de  ses  parties 
sont  déjà  débarrassées,  lorsque  d'autres  sont  encore  gon- 
flées par  le  pus;  ce  qui  fait  qu'à  cette  époque  de  la  ma- 
ladie ,  la  cornée  présente  çà  et  là  des  enfoncerâens  ,  des 
saillies  ,  souvent  aussi  des  rides  qui  lui  donnent  un  aspect 
particulier.  Lorsque  la  résorption  est  achevée  ,  la  mem- 
brane ne  conserve  plus  que  l'apparence  d'un  corps  fon- 
gueux et  mollasse  ;  elle  s'affaisse  sur  l'iris  en  perdant  sa 
convexité  naturelle. 

Un  peu  plus  tard,  la  cornée,  ainsi  ramollie  ,  s'amincit 
visiblement  par  l'absorption  de  son  tissu  propre. 

On  ne  peut  concevoir  l'aplatissement  de  la  cornée  , 
sans  admettre  que,  pendant  le  cours  d'une  kératite  grave , 
toujours  accompagnée  d'une  inflammation  plus  ou  moins 
vive  des  parties  internes  du  globe  de  l'œil ,  il  ne  se  fasse 
une  diminution  de  ses  humeurs  ,  et  particulièrement  de 
l'humeur  aqueuse.  Sans  cela  ,  en  effet  «  leur  pression , 
égale  dans  tous  les  sens ,  s'y  opposerait  nécessairement. 
Ce  qui  confirme  cette  opinion ,  c'est  qu'après  les  inflam- 
mations profondes  de  l'œil ,  cet  organe  reste  souvent ,  après 
la  terminaison  de  la  maladie  ,  plus  petit  que  celui  du 
côté  opposé. 

Si  les  choses  ne  se  passaient  point  ainsi ,  il  devrait  arri- 
ver que  la  cornée  ,  privée  de  sa  consistance  ,  loin  de  so 
rapprocher  de  l'iris  ,  serait  au  contraire  poussée  en  avant , 


l8  a&MOIRBS 

soit  parlieilemeiit,  soil  en  totalité,  et  qu'elle  formerait 
une  variété  de  staphylôme ;  ce  qu'on  observe  »  en  effet  , 
dans  quelques  cas  où  lo  ramollissement  a  été  tellement 
prompt  p*arrextréme  violence  de  la  phlegmasié,  que  l'ab- 
sorption des  humeurs  n'a  pas  eu  le  temps  de  se  faire. 

La  kératite  aiguë  »  dans  ses  deux  premiers  degrés ,  ne 
peut  être  confondue  avec  aucune  autre  maladie  ;  dans  le 
troisième  ,  le  pus  qui  infiltre  la  cornée  pourrait  peut-être 
en  imposer  pour  un  abcès  ou  pour  un  hypopyon.  Pour  les 
distinguer  »  il  suffit  de  se  rappeler  que  dans  l'abcès  la 
surface  de  la  cornée  ne  perd  pas  son  poli  naturel  »  ce  qui 
.lurrive  toujours  dans  la  kératite.  L'erreur  d'ailleurs  ne 
pourrait  pas  durer  long  temps;  car  il  suffit  ordinairement 
de  quelques  jours  pour  la  résorption  de  la  matièi^  infil- 
trée :  Tépanchement  de  pus  qui  constitue  Tabcès  ne  se 
dissipe  pas  si  vite.  Quant  à  l'bypopyon ,  sa  situation  plus 
profonde  ,  la  figure  qu'afiecte  la  collection  de  pus  épan- 
ché dans  la  partie  la  plus  déclive ,  l'intégrité  du  tissu  de 
la  cornée  établissent  assez  la  différence. 

La  kératite  aiguë  peut»  suivant  son  degré»  affecter  di- 
Terses  terminaisons.  On  peut  en  admettre  quatre  :  i.*"  la 
résolution  ;  2.**  l'induration  ;  5.*  la  rupture  de  la  cornée  , 
qui  est  suivie  de  l'évacuation  plus  ou  moins  complète  des 
humeurs  de  l'œil;  4**  la  gangrène.  J*ai  déjà  parlé  de  la 
première  de  ces  terminieiisons  ;  elle  consiste  dans  le  réta- 
blissement de  la  transparence  delà  cornée  ,  lorsque  celle- 
ci  a  été  le  siège  d'un  obscurcissement  ou  d'une  injection 
vasculaire  rouge. 

L'induration  est  une  terminaison  des  deuxième  et  troi- 
sième degrés.  Le  ramollissement  persiste»  comme  il  a  été 
dit,  pendant  deux  »  trois»  quatre  semaines;  les  symptô- 
mes de  l'ophtbâlmie  diminuent»  se  dissipent  même  pres- 
qu'enlièremont  dans  Tiulervalle.  Alors  »  et  sans  qu'aucune 
irritation  nouvelle  se  manifeste^  on  voit  se  développer 


ET    0BS£BViTI0N8.  |g 

une  on  phfsieors  parties  de  la  ocmjofictife  de  là  selé- 
rotiqde  ,  des  yaisseaBX  rouges  en  nappe  ou  par  faisceaux  , 
el  semblables  à  ceuFX  que  Ton  a  appelés  variqueux.  Ces 
vaisseaux  dilatés  et  très-apparens  sont  plus  on  moins  nonif- 
breux ,  siHvant  Télendue  et  la  profondeur  do  ramollisse- 
ment  ;  ils  se  portent  vers  les  points  altérés  de  la  cornée  , 
étendent  leurs  branches  dans  la  conjonctive  ,  et  injectent 
dans  leurs  derniers  rameaux  le  tissu  cornéai  ramoHi  et, 
réduit  à  Tétat  d'une  substance  puttacée.  A  partir  de  celte 
époque  f  la  cornée  éprouve  de  nouveaux  changemens  dass 
sa  couleur  et  dans  sa  consistance.    Ramollie  ,  elle  étai^ 
légèrement  grise  et  demi- transparente  ;  elle  devieat  si>c«^ 
cessivement  pougeâtre,  grîs-lbncé,  blanchâtre,  et  enfin 
blanche  ,  par-tout  où  elle  a  sonfiert.   En  même  temp9 
elle  perd  de  plus  en  plus  de  sa  mollesse,  et  fintE  pa^  re« 
couvrer  sa  solidité  naturelle,  peut-être  même  au-delà. 
Bientôl  après ,  les  vaisseaux  variqueux  de  la  coBjonclive 
disparaissent.  Uopacité  qui  reste  sur  la  cornée  ne  parait' 
pas  diffêrer  de  celles  que  l'on  a  appelées  aikugo  ou  Uw^ 
c&ma,  sm'vanl  leur  nature.  Je  vais  rapporter  deuxobser-^ 
valions  qui  donneront  une  idée  plus  exacte  de  la  marcbô 
de  la  maladie  et  de  sa  terminaison  par  induration. 

Opktkatmie  aiguë  ,  TamatUssement  profond  et  partiel 
avec  suppuration  de  la  cornée,  (Kératite  au  ti^isième^ 
degré.  )  —  Le  8  juin  182s  ,  entre  à  Phôpital  dp  la  Pitié  , 
le  nommé  Tessîer  (François),  âgé  de  4»  an*»»  irtdivida 
bien  constitué,  pour  une  opbthalmie  de  l'œil  droit,  exis^ 
tant  depuis  trois  semaines  :  il  n'avait  fait  jusqu'alors  at»« 
cun  traîtemenl. 

Etat  ;  rougeur  tt*ès-vive  ,  boursoufflement  qssez^^  consi^ 
dérable  delà  conjonctive  sclérotidienne;  elle  ferme  ua 
bourrelet  autour  de  la  cornée.  Cetle  dernière  membrane 
est  infiltrée  de  pus  h  sa  partie  moyenne ,  dans  noe  éteft^ 
due  qui  équivaut  à  la  moitié  de  sa  surface.  Cette.  poHipft 

s.. 


%Oi  M^HOIBKS 

ceatrale  désorganisée  est  poussée  en  avant  par  la  pression 
des  buiûeurs  de  Toeil ,  et  forme  une  saillie  particulière  , 
comme  surajoutée  à  la  cornée.  On  ne  peut  voir  quel  est 
Tétat  de  Tiris. 

Le  11  juiù,  la  matière,  infiltrée  dans  Tépaisseur  des 
lames  »  est  devenue  d'un  blanc  opaque  ;  sa  résorption  est 
oommencée. 

Le  j4>I3  cornée  offre  une  légère  transparence  ;  elle 
est  opaline  ;  sa  surface  présente  des  saillies  et  des  enfon- 
cemens  irréguliers.  On  aperçoit  au  travers  un  lambeau  de 
Tiris  qui  s*est  porté  dans  la  concavité  de  la  portion  ramol- 
lie,  et  y  fait  en  quelque  sorte  hernie. 

Le  20 ,  les  inégalités  de  la  tumeur  sont  effacées ,  celle- 
ci  s'est  affaissée ,  au  point  qu'elle  dépasse  à  peine  le  niveau 
du  reste  de  la  cornée.  La  membrane  paraît  plus  mince  à 
son  centre.  ' 

Le  3o  ,  il  ne  reste  plus  d'autre  symptôme  de  l'ophlbal- 
mie ,  qu'une  injection  vasculaire  sans  gonflement  de  la 
conjonctive  de  la  sclérotique  ;  la  cornée  parait  avoir  repris 
sa  consistance  ordinaire;  elle  est  blanchâtre  dans  toute  sa 
partie  centrale. 

L'opacité  est  devenue  de  plus  en  plus  marquée  jusqu'au 
i5  juillet,  où  la  maladie  s'était  terminée  par  induration 
blanche.  (  Leucoma.  ) 

Ophthalmie  aiguë,  ramollissement  profond  et  total 
avec  suppuration  de  la  cornée,  [Kératite au  troisième  de- 
até.)  — Antoine  Serre,  âgé  de  27  ans,  d'un  tempéra- 
ment sanguin ,  porteur  d'eau  ,  entra  à  l'hôpital  de  la  Pi- 
tié ,  le  18  janvier  1822.  Ce  malheureux  nous  dit  avoir 
contracté ,  quelque  temps  avant ,  une  maladie  vénérienne 
qui,  s'étant  portée  sur  l'œil  droit,  l'avait  tx>umé  ensup- 
furatiofis  et  que  la  fonte  totale  de  l'organe  s'en  était  sui- 
vie. .  Aujourd'hui  Tœil  gauche  est  affecté  d'ophthalmie  ; 
depuis  quinze  jours  >  elle  s^est  déclarée  sans  cause  con- 


ET    OBSBBTA  TIONS.  fl 

nue;  peut-être  n'est-elle  que  le  symptôme  d'une  syphilis 
constitutionnelle  à  laquelle  on  n.'a  oppose  aucun  traitement. 

Etat  au  \%  janvier  :  rougeur  très-vive  de  la  conjonc- 
tive oculaire  ;  tous  ses  vaisseaux  sont  injectés  »  gorgés  de 
sang.  Cette  membrane  forme  une  saillie  légère  autour  d^ 
la  cornée;  Tinjection  vasculaire  ne  dépasse  pas  sa -circon- 
férence ;  la  vue  est  obscurcie;  les  paupières ,  un  peu  gon- 
flées »  se  rapprochent  fortement  pour  protéger  l'œil  dont  là 
sensibilité  est  exquise. 

Le  1 9 ,  saignée  du  bras  ;  le  malade  eut  .une  syncope  ; 
on  tira  très-peu  de  sang. 

Le  20,  dix  sangsues  autour  de  l'œil.  Malgré  ces  éva- 
cuations et  la  diète  absolue ,  inflammation  fait  des  pro- 
grès y  la  conjonctive  se  boursouiffle  {chémosis)  ;  la-cornée 
se  trouble;  les  objets  ne  sont  plus  aperçus  qu'au  travers 
d'un  voile  épais;  les  paupières  se  tuméfient,  un  érysipële 
œdémateux  s'y  manifeste  ;  le  malade  ne  peut  plus  îles  ou- 
vrir, tant  à  cause  du  gonflement  que  de  l'extrêmd  douleur 
qu'il  éprouve  quand  il  laisse  pénétrer  la  lumière.  Dés  élan- 
cemens  qu'il  compare  à  des  piqûres  d'aiguille /un  lar- 
moiement continuel ,  une  sensation  brûlante  dani  l'œil  , 
ne  laissent  pas  un  instant  de  sommeil  ni  de  repos'.  Quel- 
ques jours  sufiirent  pour  le  dévGio|>pemènf  de  cés-symp- 
tomes  :  cependant  l'inflammation  ne  cessa  d''étre  ^mbat- 
tue  par  des  applications  de  sanigsues  ,  des  pnr^tifs  ,  les 
bains  de  pieds  sinapisés,  et  le  d6  on  peut  écarter  assez  les 
paupières  pour  apercevoir  la  cornée  ;  elle  est  rôilge  dans 
toute  son  étendue.  Il  s^échappe  de  l'œil  un  mucus  épais  . 
puriforme  ,  dont  l'âcreté  produit  l'excoria^on  delft  peau. 

Le  3o,  le  gonflement  étant  diminué,  ainsi  que  la  dou* 
leur  ,  le  malade  jput  ouvrir  l'œih  lo  cornée  est  jaune  ,  in*' 
filtrée  de  pus  dans  toute  son  étendue  ;  le  malade  n'y  voii 
plus  du  tout ,  malgré ,  dit-il ,  qu'il  se  trouve  beaucoup 
mieux.  La  cornée  resta  dans  cet  état  jusqu'au  5  février^ 


0-9  minomis 

Slàési'JnlervBlle «  sa  couteur  jaune  âeviat  àt  fhaen  plus 
jpâk*  il  ré|>oq«e  <lé$îgaëe  »  ette  était  blàndhâlre  et  €|>iKpie^ 
Lef  jours  s«Svafi$  »  l'infiltration  9e  dissipe  peu-à-peu  ; 
4-abord quelques  points  «'éclaîrcis^eot  uo;peii,pui9  ià 
ifteoibrane  pïrésenle  cetto  demi-transpaTeiice  et  cet  étot 
^«iiDiforme  dont  nous  a^otis  {Mrlé. 
;  Le  1  s  férrier ,  le  pue  est  résorbé ,  macs  la  membraao  dif 
ffere  beaucoup  de  Tétat  naturel  ;  à  mesure  ^ue  r«bsorp- 
tion  s'est  fuite  dans  un  point,  la  com&e  s^eât  aflbiseèe  et 
s'est  i4dée  ;  elle  a  cessé  d'-étfe  blanchâtre  sans  qu  eUe.  ait 
recouvré  la  transparence  et  le  poli  qui  la  oaréctérisient* 
-Altérée  profondéinefll  dans  seA  orgaoisation  i  elle  est  fuU 
peuse  et  flasque;  6«  sur&ceest  très-tûégale;  son  tisso  ^ 
cemine  a^acéré^  est  ramîoUi ,  et  n*a  pkis  qu'une  faible  âp*- 
))(are&cede  son  état  naturel.  £afin,  elle  s'est  amiftcie»  «t 
i!iipts  est  appliqué  k  sa  face  poslérieure.  " 

Le  là  ùyriiytous  les  symptômes înâannnatozreftaTaient 
^is^Fù  ;  cependant  des  vaisseaux  se  fflaïufeistGfnt  tout  .au- 
letit  de  la  cornée  ,  <et  s'avancent,  plus  ou  moiits  sur  elle. 
M.  Béclard  ,  diit^urgieii  ha.  cbef*  nous  ajrant  chargés  do 
]e&  excîser>  ^ous  càrcooscri^Unes  ,  k  Veiô»-  des  ciseaux  • 
idttte  1a  ^ccHiférence.  do  la  tneoibrano.  L'opération  ùo 
fut  âui]^Î0.  d'auGua  cbaageiiijsnt  bien  appréciable. 

Le  if»  juta  >  ]fi  iBala4e  Mirtit  de  rhôpital  «j^ot  perdu  h 
Vite  ;  I^iOpvQée  u'^yhU  pAS  ^n  brillant  uaUtrcl;  «lie  était 
AlOf^fMÎflf''^^^»  ^^  a|XNr  tecoutré  cependant  toute  sa 
foliiiij^f!<9P  l^  Réprimait  £jM3ilcn^  en  la  pressant  arec 
ui^:tAi^  d'épingle  ;  file  ^arai$s«it  amincie  «t  fortifiée  par 
l'tm^fqMî  doublait  sa  faco  postérieune.  La  pupUle  était 
dblhéréo,  ce  que  potn^etUiit  de  Yoir  la  demi^ransparence 
dé  b  eornée.  Il  est  à  {^marquer ,  et  nous  allons  en  dim 
la  raison,  que.  llndui^tien  blancho  n'a  peant  «ucCédé 
cennnednns  le  cas  précédent. 

Si  Vba  censîdëre  qite  ces  taches  qui  «uoeèdecA  au  ra<- 


ET    OBSSltV^TIONS.  fiD 

moDissemeni  ne  se  manifestent  jamais  sans  aToirétépré- 
cédées  du  déTeloppement  accidentd  de  yaisseanx  vafi- 
queuK  sur  la  conjonctive  »  qae  ces  Tiisseaux  se  portent 
directement  et  seulement  à  la  partie  désorganisée  de  la 
cornée;  qu'enfla  ils  disparaissent  lorsque  l'opacité  est  for- 
mée et  la  membrane  reconsolidée ,  on  ne  peut  douter  que 
cette  injection  temporaire  des  vaisseaux.de  la  conjonctive 
ne  soit  appelée  à  jouer  un  rôle  important  dans  la  répara- 
tion de  l'organe;  ce  qui  me  parait  le  prouver  invincible- 
ment »  c'est  que  ,  comme  l'observation  vient  de  nous  le 
montrer  »  il  ne  se  forme  pas  de  taches  si  Ton  coupe  les 
vaisseaux  lorsque  celles-ci  commencent  à  se  manifester. 
On  observe  des  phénomènes  analoguel  dans  toutes  les 
maladies  de  la  cornée  qui  se  terminent  par  des  opacités. 
Dans  les  ulcères ,  dit  B.  Travers ,  les  vaisseaux  propres 
de  la  cornée  versent  dans  l'excavation  une  lymphe-coa. 
gulable  qui  s'organise  peu-à-peu  ^  et  dans  laquelle  des 
vaisseaux  provenant  de  la  conjonctive  versent  une  ma* 
tière  blanche  concrescible  (matière  adbésive)  qui  donné 
à  la  cicatrice  la  couleur  que  nous  lui  connaissons. 

Des  phénomènes  semblables  succèdent  très-probablo 
ment  au  ramollissement.  Quand  il  arrive  visrà-vis  la  pu* 
pille  ,  il  est  donc  nécessairemetit  suivi  de  la  perte  plus  ou 
moins  complète  de  la  vue  du  côté  malade. 

Dans  certaines  ophthalmies  ,  comme  la  gonorrhéique ,  la 
variolique,  etc«  »  le  ramollissement  se  fait  quelquefois  avec 
tant  de  promptitude  et  si  profondément ,  quela  cornée  perd 
en  trois  ou  quatre  jours  toute  la  cohésion  de  son  tissu  »  et 
que ,  pressée  par  les  humenrs  dejl'œil ,  elle  se  déchire.  L'hu- 
meur aqueuse  s'écoule  en  totalité  ou  en  partie  ,  et  la  mem- 
brane ,  perdant  sa  convexité,  vient  s'appliquer  contre  l'iris. 

RamoUissement  profond  avec  suppuration ,  rupturedé 
la  camde.  -r^  Une  femme  de  5o  ans ,  au  N."*  1 7  de  la  salle 
Si'A&toiu  ,  à  la  Pitié  ,  s'expose  à  un  vent  froid  ,  le  lcade-> 


.  main  d'excisions  pratiquées  sur  la  conjonclive.  L'inflam- 
mationqui  survient  fut  si  violente,  que  trois  jours  après  la 
cornée  était  entièrement  purulente.  Le  pus  fut  peu-à-peu 
résorbé ,  mais  la  membrane  était  si  molle  qu'elle  ne  tarda 
pas  à  se  déchirer. 

"La  malade  avait  souffert  les  douleurs  les  plus  cruelles; 
elle  passa  plusieurs  nuits  dans  une  agitation  extrême  et 
dans  des  plaintes  continuelles;  elle  sentit  son  mal  dimi- 
nuer h  mesure  que  l'humeur  aqueuse  s'écoulait  au  dehors. 

Cependant  les  bords  de  la  déchirure ,  rapprochés  par 
l'affaissement  progressif  de  la  cornée ,  s'agglutinèrent  ;  Thu- 
meur  des  chambres  se  répara  promptement;  une  nouvelle 
crise  survint  et  fut  suivie  d'un  nouvel  écoulement  d'hu- 
meur. Enfin ,  la  cornée ,  s'étant  encore  reportée  vers  l'iris, 
ne  s'en  écarla  plus  ,  et  contracta  assez  long-temps  après 
des  adhérences  avec  celte  membrane  ,  et  probablement 
aussi  avec  la  capsule  du  cristallin.  L'œil  resta  aplati  en 
devant;  la  cornée,  d'un  gris  terreux  ou  cendré,  rougeâ- 
tre,  plus  que  demi-opaque,  était  diminuée  d'un  quart  de 
son  étendue ,  quand  la  malade  sortit  de  l'hôpital  deux  mois 
après  son  entrée. 

•  D'autres  fois  la  cornée ,  au  lieu  de  se  perforer  dans  une 
partie  de  son  étendue  ,  se  sépare  de  l'ouverture  antérieure 
de  la  sclérotique  ,  comme  l'a  observé  M.  le  docteur*  Ja- 
delot.  . 

Enfin  ,  il  arrive  quelquefois  que  la  destruction  de  la 
cornée  est  si  grande ,  que  non*sculemcnt  l'humeur  aqueuse 
Bi'écoule  ,  mais. qu'elle  est  suivie  de  la  sortie  du  cristallin 
et  du  corps  vitré.  J'ai  vu  quatre  exemples  de  celte  ter- 
minaison de  la  kératite  ;  M.  le  professeur  Béclard  a  eu 
occasion  de  la  voir  dernièrement  dans  ses  salles  de  chirur- 
gie de  la  Pilié. 

Lorsque  la  déchirure  n'est  suivie  que  de  l'écoulement 
de  l'humeur  des  chambres ,  çelles-cî  disparaissent  ordi- 


ET    OBSBRVATIONS.  95 

nairement  par  les  adhérences  qui  s'établissent  entre  la  cor- 
née f  l'iris  et  le  cristallin  ;  dans  le  cas  où  les  autres  hu- 
meurs sont  expulsées  ,  l'œil  se  réduit  en  un  petit  moi* 

gnon. 

La  terminaison  par  déchirure  de  la  cornée  est  acQpm- 
pagnée ,  comme  on  l'a  vu ,  de  douleurs  excessives  J  les  ma- 
lades les  comparent  à  des  coups  de  canif  portés  dans  le 
globe  de  l'œil  ;  la  céphalalgie  et  la  fièvre  sont  des  plus  vio- 
lentes; le  délire  survient  ordinairement ,  quelquefois  même 
la  mort.  ^.  ' 

Enfin  ,  la  kératite  aiguë  peut  se  terminer  par  gan- 
grène. Saunders  et  B.  Travers  en  rapportent  chacun 
une  observation  ;  dans  les  deux  cas  le  siège  de  la  gangrène 
était  près  de  l'ouverture  de  la  scjérotique.  M.  le  professeur 
Béclard  a  vu  un  cas  de  gangrène  de  la  cornée  dans  lequel 
cette  membrane  fut  entièrement  détruite ,  et  tomba  en 
lambeaux  ou  escharres  d'un  gris  sale  et  terreux.  Nous  en 
avons  nous -même  observé  un  exemple  à  l'hôpital  .de  la 
Pitié.  Le  malade  mourut;  h  l'autopsie  nous  trouvâmes  la 
cornée  convertie  en  une  substance  d'un  gris  noirâtre  et 
presque  diffluente.*  •* 

La  gangrène  peut  s'étendre  à  toute  l'épaisseur  de  la  cor- 
née; alors,  quand  l'eschafre  se  détache  ,  l'œil  se  ride  plus 
ou  moins  complètement.  Tantôt  elle  n'occupe  qu'une  par- 
lie  de  son  épaisseur  ;  la  partie  tombée  en  gangrène[^s'étant 
détachée ,  il  reste  une  ulcération. 

Causes.  —  Les  causes  de  la  kératite  sont  locales  ou 
générales.  Parmi  les  premières  qui  lui  sont  commune» 
avec  toute  espèce  d'ophthalmie ,  nous  signalerons  l'appli- 
cation du  mucus  de  la  blennorrhagie  sur  la  conjonctive 
et  la  contusion  de  l'œil.  Dans  les  secondes  ,  nous  range  • 
rons  la  variole ,  la  rougeole  ,  la  scarlatine ,  le  rhumatisme 
fibreux  ot  la  goutte ,  le  scrofule  ,  la  syphilis  constitu- 
tionnelle ,  le  flux  palpébral  puriforme. 


S6  MÊM.OIEES 

Chacune  de  ces  causes  peut  déterminer  la  kératite 
40US  les  trois  formes  ou  degrés  dont  il  a  été  question  « 
mai3  de  plus  elles  peuvent  la  produire  sous  des  fisrmes 
particulières.  Ainsi ,  dans  là  variole,  elle  se  montre. quel- 
quefois sous  celle  d'une  pustule  ;  dans  le  scrofule^  aous 
celle  d'une  pbl^ctène  9  d'un  abcès  ou  d'un  ulcère  >  car 
ces  maladies  ne  sont  que  des  récitals  divers  de  la  phleg«- 
masie  de  la  cornée* 

.  Prognostic.  — Le  prognostiç  de  la  kératite  varie  d'après 
le  degré  et  la  cause  de  la  maladie.  Lorsqu'elle  n'est  encore 
qu'au  premier  degré  »  et  que  les  symptômes  sont  modérés , 
on  est  fondé ,  si  l'on  oppose  un  traitement  convenable  »  à 
espérer  la  résolution.  Le  ramollissement ,  au  contraire  » 
soit  qu'il  ait  été  ou  >non  accompagné  d'infiltration  pura-^ 
lente  p  laisse  toujours  après  lui  des  opacités  indélébiles  » 
et  dont  l'intensité  est  proportionnelle  au  nombre  de  lames 
qui  ^nt  subi  l'altération.  Observons  cependant  que  les 
taches  de  la  cornée  diminuent  un  peu  avec  le  temps.  Dans 
les  cas  los  plus  graves  »  la  perte  de  Vml  est  inévitable  : 
on  doit  craindre  que  l'inflammation  du  globe  de  l'œil  ne 
se  propage  aux  membranes  du  cerveaif. 

JRamolUssemcnt  de  la  cornée  chez  les  nouveau-nés. 
—  Ce  ramollissement  diffère  beaucoup  de  celui  qu'on  ob  - 
serve  chez  l'adulte  ;  aussi  çroyons-nous  devoir  le  décrire 
séparément. 

BamoUissement  de  la  cornée  chez  un  nouveatjMèé* 
(  Recueillie  dans  le  service  de  M.  Breschet.  )  —  Paleau 
(Joseph)  «  âgé  d'un  jour ,  est  apporté  à  l'hospice  des  Ea* 
fans-trouvés,  le  31  février  iSsS  ,  présentant  une  érup-' 
tion  cutanée  non  encore  caractérisée*  Quelques  jour» 
après  il  est  pris  d'une  double  ophthalmie  puriforme  ; 
l'injection  de  la  conjonctive  est  bornée  k  la  circonférence 
de  la  cornée  :  bientôt  une  tache  d'un  blanc-grisâtre  se 
manifeste  au  centre  de  A^ette  membrane  t  e\  enfin  il  §/f 


ET   OBSERVATIONS.  t^ 

Çût  nus  excaW'Uiôn  fui  augfiaeoté  peu-à-peu  ée  fFrofo»-  ^ 
deur*  L^afkai  iiteurt  le  5i  jnars,  S9  jours  jtprès  soÀ 

Examen  des  jeux  sur  ie^ëdavre.  —  Les  conjonctÎTes 
•ont  rouges  et  injectées  ;  la  palpébrale  oiTre.des  ^anula^ 
lions.  On  remarque  sar^chaque  cornée ,  près  dé  letif  centre  » 
une  carité  en  iorme  de  cupule  >  dont  les  bords  sont  cottL 
pés  perpendîcukireoient  ;  elles  sont  remplies  d'une  sub- 
stance molle  grisatrê  (  espèce  de  détritus  formé  aux  dé^ 
peos  de  la  sul^lance  de  la  cornée  )  ;  leur  ibnd  est  formé 
par  les  dernières  lames  de  la  cornée  ;  l'altération  s'arrête 
l)msquemeal  :  à  côté  d'elle  la  cornée  est  Usse  >  transpa-^ 
rente  ,  «t  parait  dans  son  état  naturel. 

La  peau  àa  risage  présente  -  quelquei  boutons  reynges  ; 
les  uns  avec  un  peu  de  pus  au  centre ,  d'autres  avec  de| 
croûtes.  Lorsqu'on  les  a  enlevées ,  elles  laissent  une  cavité 
fui  9  dans  qAielques  endroits  ,  intéresse  tonte  Tépaisseuf 
da  derme  p  et  est  remplie  de  pas.  L'intestin  grêle  ofiba 
vingt  ou  trente  plaques  légèrement  en  relief  »  gnanuléek 
at  très-pâles. 
j  Les  diflfêrences  que  présente  le  ramollissement  do  ià 
cornée ,  càez  les  nouveaii^-nés ,  tiennent  sans  doute  k 
la  diilëreQCe  de   densité  de   cette   membrane  ,  à    sM 
état  de  mollesse  dans  les  premiers  temps  de  la  vie.  Là' 
raflooUi^setnent  se  inootre  presque  toujours  dans  la  par- 
tie centrale  :  il  c<Maleiice  par  nne  opacité  légère  \  une 
Uche  4'ua  gris-blanc   occupe   bientôt  toute   la  partie 
qui   doit  se  ranoUir  ;   enfin  ,  le  tissu   de  la  cornée  tA 
converLU  en  •cme  ^<ilpe  ^élatiniforme ,  demitransparettle  ; 
qui  se  déiaebe  au  rur  et  à  n»esnre  que  le  ramollissement  è 
lieu  ,  et  est  entraînée  par  le  mouvement  des  paupières.  La 
Ci^roée  se  creuse  asftsi  peu^-peu  ;  les  bords  de  l'érosion 
sant  erdînaipeiiietit  liaillés  à  pic ,  l'altératioa  ^M^ganiquë 
sWfé4«»t  brnsqHDoaent  h  d^  d'nm  partie  ^i  ne  présenté 


S8  HÊM0IBE5 

ni  inflammation,  ni  changement  quelconque.  Quelquer 
fois  cependant  les  bords  sont  plus  ou  moins  aplatis  et 
obliques ,  de  sorte  que  l'excavation  est  plus  large  au-de- 
hors  que  vers  le  fond.  Dans  d'autres  cas  c'est  le  contraire; 
toutes  les  laçies  delà  cornée  sont  ainsi  détruites  de  dehors 
en  dedans  :  cette  membrane  se  trouve  à  la  fin  percée  d'un 
trou  par  lequel  s'écoule  l'humeur  aqueuse  ;  l'iris  se  porte 
vers  l'ouverture  ,  s'y  applique  ou  s'y  engage  ;  enfin  ,  si  le 
ramollissement  s'étend  en  largeur,  la  perforation  de  la 
bornée  devient  assez  grande  pour  donner  passage  au  cris- 
tallin y  qui  est  chassé  au-dehors  par  la  contractilité  de  la 
sclérotique.  On  a  trouvé  plusieurs  fois  à  l'hospice  dés 
Enfans-trouvés ,  ce.  corps  transparent  sur  la  figure  ou  les 
yêlemens  du  petit  malade  ;  d'autres  fois  l'œil  se  vide  com- 
plètement. 

On  n'observe  aucune  altération  dans  tout  le  reste  de  la 
cornée  ;  le  ramollissement  propre  auK  nouveau-nés  n'est 
précédé  que  par  l'obscurcissement ,  comme  il  a  été  dit. 
La  plupart  des  enfans  qui  en  sont  aOectés  le  sont  en 
même  temps  d'ophthalmo-blennorrhée  ;  la  conjonctive 
Qipulaire  est  d'un  rouge  très-vif,  un  peu  épaissie  ;  mais  le 
gonflement  et  la  rougeur  ne  dépassent  point  la  ligne  qui 
circonscrit  la  cornée  ;  la  conjonctive  palpébrale  offre 
prfssque  toujours  des  petites  granulations  miliaires. 

Il  paraît ,  d'après  la  communication-  que  M.  le  docteur 
Sreschet  a  faite  de  cette  maladie  à  l'Académie  royale  de 
Médecine  (première  séance  d'avril  iSsS) ,  que,  dans  ces 
perforations  spontanées  de  la  cornée  ,  le  globe  de  l'œil 
prend  quelquefois  une  part  très-active  à  la  phlegmasie  ,  et 
que  la  plupart  des  tissus  intérieurs  sont  enflammés;  teb 
sont  l'iris ,  la  choroïde  et  la  réline. 

Cette  maladie  est-elle  idiopathique?  n'est-elle  que  le 
symptôme  d'une  maladie  plus  générale  ?  c'est  ce  qu'il  est 
difficile  de  décider»  Tous  les  enfans  chesqui  on  l'a  observé» 


ET    OBSERVATIONS.  ^  2g 

ont  succombé  à  d'autres  maladies  ;  les  uns  sont  morts  do 
catarrhe  bronchique  ou  de  pneumonie  ;  les  autres  »  d'en* 
térite  et  de  mésentente  :  sur  ces  derniers  on  a  quelquefois 
trouvé  le  ramollissement  gélatiniforme  des  intestins  décrit 
par  M.  le  docteur  Gruveilhier.  D'autres  ont  péri  par  la  va  - 
riole ,  la  rougeole ,  l'Ictère  des  nouveau-nés ,  ou  l'endur- 
cissement du  tissu  cellulaire.  Oiï  n'a  point  constaté  des 
rapports  entre  le  ramollissement  de  la  cornée  et  la  syphilis 
constitutionnelle  chez  les  nouveau-nés. 


Observations  de  rétrécissemens  de  l'orifice  aariculo^ 
v^ntriculaire  gauche ,  reconnus  par  l'auscultation  (  i  )  ; 
précédées  de  considérations  générales  sur  le  rétrécis» 
sèment  des  divers  ârifices  du  cœur  et  sur  leur  dia^ 
gnostic;  par  M.  Bouillatjd  ,  D.-M.,  ancien  interne 
des  hôpitaux  de  Paris, 

La  science  du  diagnostic  en  général  a  fait  depuis  la  fin  du 
siècle  dernierlespJus  heureux  progrès.  S'il  est  des  maladies 
qui  attestent  la  vérité  de  cette  proposition  «  ce  sont  sans  con- 
tredit les  affections  organiques  du  cœur  et  des  gros  vaisseaux. 
Il  existe  une  de  ces  lésions  en  particulier  dont  le  diagnostic  a 
toujours  été  regardé  comme  très-difficile  ou  même  comme 
entièrement  impossible.  Je  veux  parler  du  rétrécissement 
des  divers  orifices  du  cœur.  Certainement ,  un  médecin 
qui ,  il  y  a  quarante  ans ,  aurait  reconnu  constamment 
pendant  la  vie ,  l'existence  de  cette  maladie ,  aurait  passé 
pour  un  homme  extraordinaire  !  Aujourd'hui ,  grâces  au 
précieux  instrument  de  diagnostic ,  découvert  par  M.  le 
professeur  Laennec  ,  grâces  à  l'auscultation  soit  médiate  » 
soit  immédiate ,  un  élève  exercé  à  cette  méthode  d'explo- 
ration peut  reconnaître  à  des  signes  certains  et  faciles  à 

(0  Ces  Obsenratiom  ont  élé  recueillies  sous  les  yeux  de  M.  le  pro- 
f^Bseut  BeciiD ,  médecia  on  chef  de  rHoj^ul  Codiin. 


^  MÉUOIBBS 

recueillir  le  rétrécissement  des  orifices  du  cœur.  Avant  cle 
présenter  kaobaorYationsi  ^  dénontrent  eett»  Assertion , 
je  vais  deoner  quelques  coDsidératieas  sor  les  caractères 
watomiques  de  la  lésion  qui  lait  Tobjet  de  cet  article. 

Tout  le  monde  aail  aujovrd'hui  qoe tea  orifices  da ceeiir  » 
sont  entourés  de  som»  fikretises  sur  lesqneliet  Tiennent  se 
fixer  les  anses  noLUSCulairca  qui  constitsent  iefissu  do  coeur. 
Ces  cercles  fibreuxsoi^ponr  ainsi  direlestendonsdaccetir: 
ils  envoient  des  prolongemensdans  les  ralvules  et  commua 
niquent  avec  les  filets  tendineux  des  colonnes  charnues 
ventrîculaires.   Toutes  ces  particularités  «  entrevues  par 
quelques  anatomisfes  anciens ,  n^ont  élé  bien  décrites  qne 
dans  ces  demieps  temps  par  M.  Gerdj.  Le  tisser  fibreux 
des  orifices  et  des  valvules  du  cceur  est  recoinrert  par  la 
membrane  interne  des  cavités  de  Torgane ,  membrane  qni  » 
suivant  Richat^  se  rapproche  beaucoup  des  séreuses.  On 
peut  donc  se  servir ,  avec  le  célèbre  Corvtsart ,  da  nom  de 
tbsu  fibroséreux ,  pour  exprimer  la  nature  du  tissu  dont 
se  composent  les  valvules  et  les  zones  blanchâtres  qui  cei- 
snent  les  orifices  auriculo-ventrîculaircs.  Les  tissus  séreux 
et  fibreux  se  dislioguant  de  tous  les  autres  par  leur  extrême 
facilité  à  se  convertir  en  substance  cartilagjineuse  ou  même 
osseuse ,  il  ne  faut  pas  s'étonner  si  les  valvules  du  cœur 
et  les  zones  qui  bordent  les  orifices  indiqués  sont  souvent 
le  siège  d'une  dégénérescence  osseuse  ou  cartilagineuse. 
Or ,  c'est  précisément  à  cette  altération  pathologiquequ'e&t 
dûle  rétrécissement  de  ces  derniers.  Toute  fois  Tluduraiioa 
des  valvules  et  des  cercles  fibreux  du  cœur  n'est  pas  tou- 
jours de  nature  osseuse  ou  cartilagineuse^  comme  on  se» 
rail,  tenté  de  le  croire  d'après  l'ouvrage  de  M.  Gorvisart. 
Fréquemment  elle  est  d'une  texture  moins  dense  et  tout- 
li*fait  fibro-cartilagineuse. 

D'ailleurs,  que  l'induration  soit  osseuse  >  cartilagineuse, 
ou  fibrcHCMTtilagifieiisa ,  ses  effets  constans  sont  le  rétré- 
cissement de  l'effifice  qui  e&  est  le  siège ,  la  défomatiw 


ET    OBSS&VÀTIONS.  3l 

des  valvules  et  leur  icâmobilUé  plus  ou  moins  pai*£iite.  Illo 
est  beaucoup  plu»  commune  dans  les  cavités  gauches  que 
dans  Jes  cavités  droites.  Celles-ci  n'en  sont  point  cependant 
entièrement  exemptes ,  ainsi  que  l'a  dit  Bichat  dans  son 
Anatomie  générale.  On  ne  sait  pas  trop  h  quoi  tient  cette  dif- 
férence remarquable.   Suivant  Fauteur  de  ï Essai  sur  les 
maladies  organiques  du  cœur,  la  plus  grande  fréquence 
de  cette  lésion  sur  l'orifice  auriculo-ventriculaire  gauche 
dépend  de  ce  que  son  organisation  fibreuse  plus  pronon- 
cée le  rend  plus  apte  à  recevoir  la  matière  qui  doit  le  trans- 
former en  cartilage  ou  les  seLs  calcaires  qui  doivent  chan- 
ger son  tissu  fibro-séreu%  en  substance  osseuse  ou  saxi- 
forme^  Une  cause  non  moins  efficace  peut-être  de  la  diflTé'^ 
rence  qui  existe  entre  les  deux  côtés  du  cœur  relativement 
à  l'induration  de  leurs  orifices  »  consiste  dans  la  diffi^ncû 
du  sang  qui  les  traverse.  Le  sang  qui  pénètre  dans  lescavités 
gauches  est  beaucoup  plus  vif,  plus  excitant  ^  plus  irritant 
que  celui  dont  les  cavités  droites  sont  remplies  :  il  n'est 
donc  point  très-étonnant  que  l'orifice  auriculo-ventriculaire 
gauche  et  l'orifice  ventriculo-aortique  soient  ceux  pour 
lesquels  l'induration  osseuse  affecte  une  fâcheuse  prédilec- 
tion f  surtout  si  l'on  admet  l'opinion  excessivement  pro- 
bable, de  M.  le  docteur  Rayer ,  qui  considère  tossiflcatioit 
morbide  comme  une  terminaison  des phUgmasies.  (  Yoyes 
Archives génér. de Méd. :,U  i.'^,  p-  5i3et48g).  Maisquello 
que  soit  la  raison  pour  laquelle  l'induration  occupe  plus  ordi- 
nairement les  orifices  gauches ,  sa  connaissance  est  beau- 
coup plus  curieuse  qu'utile.  Laissons  la  de  côté  pour  nous 
occuper  de  choses,  plus  positives  et  plus  importantes.  J'ai 
déjà  dit  que  l'endurcissement  des  valvules  avait  pour  eflet 
de  rétrécir  les  orifices  auxquels  elles  sont  adaptées.  Lors* 
qu'il  affecte  la  valvule  mitrale  ,  le  rétrécissement  est  quel- 
quefois porté  à  un  tel  points  que  l'orifice  n'est  plus  qu'une 
sorte  de  fente  dont  le  plus  grand  diaoïètre  peut  avoir  de 


32  li£MOIR£S 

Iroii  à  quatre  ligaes  d'étendue.  La  valvule  elle-même  com- 
plètement déformée  est  convertie  en  une  espèce  d'anneau 
elliptique ,  épais ,  dur  et  plus  ou  moins  résistant ,  dont  la 
surface  est  tantôt  lisse  et  polie ,  et  tantôt  inégale  et  hérissée 
d'aspérités  osseuses  ou  de  végétations  arrondies. 

Examinons  maintenant  à  quels  signes  on  peut  recon- 
naître l'induration  des  valvules  et  le  resserrement  des  ori- 
fices qui  l'accompagne.  Si  Ton  consulte  le  bel  ouvrage  de 
M.  Corvisart,  on  trouvera  qu'il  ne  fournit  aucun  signe  po*- 
sitif  sur  le  rétrécissement  des  orifices  droits.  La  raison  en 
est  simple.  C'est  que  dans  ce  cas,  l'exploration  du  pouls 
aortique ,  que  M.  Corvisart  regarde  comme  la  source  des 
signes  les  plus  certains  du  rétrécissement  de  l'orifice  ven- 
tricule-aortique  ,  est  sans  utilité.  Pour  reconnaître  celui  de 
l'orifice  ventricule-pulmonaire  ;  il  faudrait  pouvoir  explo- 
rer le  pohls  pulmonaire  ou  de  la  petite  circulation ,  ce  qui 
est  tout-à-fait  impossible.  Voici  les  expressions  de  M.  Cor- 
visart ;  a  Si  l'on  pouvait  interroger  les  pulsations  de  l'artère 
pulmonaire  ou  de  ses  rameaux ,  comme  on  examine  les  bat- 
temens  de  l'aorte  ou  de  ses  branches,  on  reconnaîtrait 
avec  une  égale  facilité ,  et  les  rétrécîssemens  des  orifices 
du  cœur  droit  et  ceux  des  cavités  gauches  »...  Plus  bas 
il  dit  :  «  L'obscurilé  qui  enveloppe  les  signes  du  rétrécisse- 
ment des  orifices  droits  ne  se  dissipe  pas  entièrement  en- 
core,  quand  il.  s'agit  de  reconnaître  l'oblitération  impar^ 
faite  de  l'orifice  auriculo-ventriculaire  gauche.  Cependant 
quelques  signes  particuliers  peuvent  faire  reconnaître  cette 
afiection.  De  ce  nombre  est  un  bruissement  particulier , 
difficile  à  décrire  ,  sensible  à  la  main  appliquée  sur  la  ré- 
gion précordiale  ,  et  même  à  la  main  qui  interroge  les  phé- 
nomènes, du  pouls ,  mais  d'une  manière  bien  moins  idar- 

quée De  plus  ,  le  pouls  est  ^  dit-il ,  moins  régulier  que 

éans  le  cas  de  rétrécissement  des  orifices  droits ,  mais  moins 
irrégulier  que  lorsque  Torifice  aortique  est  altéré.  »  Si  les 


BT    OBSERVATIONS.  ^ 

siffles  du  rélrécissemonfe  des  Qrifiiees  droits  et  de  Torifice 
auriculo- veoUJcuIaîre  gauche  paraissent  très>-<d!)6ciips^à 
Bt,  GorvisA^i  »  cewL  du  rélrécl^s^iaept  de  l'orifice aortiqHe 
ItiisemblenUi»  CQntr»îred'<mGgraQdeé?ideiice.  «  Lepoul^ 
dans  ce  cas^».  dk-îl ,  peut  conserver  un  certaîi^  degré  ée 
docèUfr  »  de  roidénr»,  mai»  pmala  beaucoup  de  plénitude 
ni  de  régularité.  Cette  irrégutari té  constante»  et  persianeate 
suffira  toujours  pour  établir  ie  diagnostic  péeis  du  rétré- 
cissemeat  de  l'embouchure  aorliquew  Ici  ^  point  d*6j[>6eu^ 
rite;  avec  de  l'babitude  et  deFaitteotion ,  le  flàédectti  doit 
toujours  prononcer  avec  assurance  t  et  qiia«d  il  n'aurait 
pour  guide  que  ceUe  espèce  d'ondulatk»»  »  ce  bruissement , 
ce  frémis&eraent  sourd  ',.  ce  caractère  si!  recoonaissablê  du 
pouls  daes  tous  les  cas  de  ce  genre  „  soi  <liagnosiie  ne 
doit  plus  être  incertain.  »  Qu'il  noœ  soit  permis  de  dire 
qu'ici  nous  trouvons  l'iliu^lre  médecin  en  contradiction 
avec  lui  mème«  En  )&ffet  »  il  donna  pour  ^gnes  d»  rétré- 
eWsemeut  de  l'oriftee  a^rkulo-venliriciiiiaire  gan^e ,  les- 
méiBescâracièresçuivien;)entd'étrelJadi€|ués  tout  à  rbeure  ; 
et  cepeodauti)  convient  qiie«  l'obscurité  qui  enveloppe 
les  signes  des  rétrécissement  des  orifices  droits,  lie  sedis- 
sîpe  pas  enlièrement  encore ,  quand  il  s'agit  de  reconnaître 
Toblilération  imparfaite  de  l'orifice  auriculo-ventciculaire 
gauche  9  ;doAC  elle  ne  dioit  pas  se  dissiper  ent^reoieni  non 
plus^  quaad  il  est  question  ^  celle  de  l'ecubouchare  aor* 
tique  ^  puisque  leurs  signes  swt  esseoUeUemeotlesmémes. 
D*aille«ra,  puisque  leur^  signes  sont  les  mêmes,  comment 
distinguer  le  rétrécissemenJi  de  l'orifice  auriculo^ventricu* 
laire  gauche  de  celui  de  l'orifice  aortique.  Mais  ce  n'est 
pas  tout.  M-  Laennec,  dent  .l'autorité  est  d'un  si  grand 
poids»  n'a  jamais  pu,  assttre4*if,  sentir  ce  caractère 
partieutter  du  peuls  indiqué  par  M.   Gorvisart,  même 
cbet  des  sujets  qui  présentaie&l  de  la  manière  la  plus 
éridenVe ,  à  la  régiop  préoerdtale  p  le  frimitmfiunt  ei^ 
S.  a 


54  HÉUOIBES 

dessus  »  frémissement  qui ,  suivant  M.  Laennec  ,  n*est 
sensible  à  la  main  que  dans  les  cas  où  le  rétrécissement 
est  très-considérable;  car  il  a  souvent  rencontré  des  ossifi- 
catiQns>assez  étendues  des  valvules  aortiques  et  mltrales  chez 
des  sujets  qui  n'avaient  jamais  présenté  aucune  trace  de  ce 
frémissement.  II  résulte  de  toutes  les  considérations  précé- 
dentes que  les  signes  du  rétrécissement  des  orifices  du  cœur 
gauche ,  indiqués  par  M,  Gorvisart ,  ne  sont  pas  toujours 
assez  prononcés  »  assez  positifs  pour  le  faire  reconnaître  et 
que  jamais  ils  ne  pourront  suffire  pour  faire  distinguer  le 
rétrécissement  de  l'un  de  ces  orifices  d'avec  l'autre.  Hom- 
mage éternel»  cependant  »  soit  rendue  ce  beau  génie»  à  ce 
grand  observateur  !  Avant  lui  »  on  n'avait  aucun  indice  pour 
soupçonner  laJAion  dont  nous  nous  entretenons  ;  et  »  si  les 
phénomènes  qu'il  a  observés  le  premier  n'en  sont  pas  des 
signes  assez  fidèles  pour  nous»  peut-être  faut-il  s'en  prendre» 
du  moins  en  partie  »  à  nous  mêmes  »  dont  la  sagacité  n'est 
pas  assez  grande  pour  découvrir  d'après  eux  »  des  lésion» 
qui  deviennent  sensibles  pour  un  esprit  plus  pénétrant.  • 
'  Voyons  néanmoins  si  la  science  possède  des  moyens  de 
diagnostic  plus  clairs  »  plus  tranchés ,  et  dont  l'heureux  em- 
ploi indispensable  pour  nous  »  observateurs  vulgaires  »  peut 
être  utile  eu  superflu  pour  de  plus  habiles.  Ces  moyens 
existent  en  efiet ,  depuis  que  M.  Laennec  nous  a  £iit  con- 
naître un  nouveau  mode  d'estploration  »  et  nous  a  pour  ain^ 
dire  doués  d'un  nouveau  sens. 

Cette  méthode  d'exploration  consiste  »  comme  tout  le 
monde  sait  »  dans  l'auscultation  médiate.  Or  »  le  cylindre 
fera  reconnaître  le  rétrécissement  des  orifices  du  cœur  aux 
signes  suivans»  déjà  indiqués  par  M.  Laennec»  dans  son 
excellent  ouvrage  sur  l'auscultation  médiate,  i..""  Lorsque 
la  lésion  afiecte  les  orifices  auriculo  -  ventriculatres  »  on 
entend  pendant  la  contraction  des  oreillettes ,  un  bruit 
très- marqué»  vn  susurras  qui  imite  le  bruit  d'un  coup 
de  lime  donné  sur  du  bois  ou  celui  d'un  soufflet  que 


ET    0B8BBVATI0NS.  35 

• 

l'on  presse  brusquement ,  ou  bien  encore  celui  qui.ac* 
comptgne  les  battemens  placerUaircs  du.  fœtus.  Toutes 
ces  comparaisons,  dont  les  deux  premières  ont  été  notées 
par  M.  Laennec  y  sont  très -exactes  (i).  s..*^  Lorsque 
le  rétrécissement  a  son  siège  aux  orifices  yentriculo- 
aortique  ou  ventriculo-pulmonaire  »  le  bruit  décrit  tout-à- 
Theure  restera  le  même  ;  mais  on  l'entendra  pendant  les 
contractions  des  ventricules ,  et  non  pendant  celles  des  oreil* 
lettes.  5^^  Enfin ,  si  la  lésion  occupe  le  côté  gauche  du  cœur» 
le  soufle  qui  l'accompagne  se  fera  entendre  dans  la  région 
des  cartilages  des  cinquième,  sixième  et  septième  côtes , 
tandis  que,  si  elle  occupe  les  cavités  droites,  le  même  bruit 
existera  à  la  partie  inférieure  du  sternum.  Eclaircissons 
maintenant  par  des  observations  ces  considérations  abstrai- 
tes. Je  ne  puis^oflrir  que  des  exemples  de  rétrécissement  de 
Torifice  auricido-ventriculaire  gauche ,  celui  des  orifices  des 
cavités  droites  est  si  rare ,  que  je  n'en  ai  recueilli  encore  au« 
cune  observation.  Morgagni ,  MM.  Corvisart  et  Bertin  l'ont 
observé;  mais  comme  l'auscultation  n'a  pointété  pratiquée 
dans  CCS  cas ,  ce  n'est  pas  le  lieu  de  les  rapporter  ici. 
M.  Laennec  lui-même  ne  possédait ,  lors  de  la  publication 
de  son  ouvrage,  aucune  observation  de  rétrécissement  des 
orifices  des  cavités  droites ,  et  il  ne  pensait  pas  même  que 
l'eadurcissement  de  la  valvule  tricuspide  eût  été  observé 
à  un  degré  tel  qu'il  pût  occasionner  un  état  de  maladie 
grave,  (  tom.  2.  pag.  609.  )  A  cette  époque ,  M.  Laennec 
n'avait  point  encore  non  plus  vérifié  par  l'autopsie  les 
signes  qu'il  avait  donnés  du  rétrécissement  de  l'orifice  au- 
riculo-ventriculaire  gauche.  Les  observations  que  je.  vais 
fiiire  connaître  prouveront  toute  la  certitude  de  ces  signes, 

(1)  «Lorsque  le  rétrécissement  est  peu  avancé,  le  bruit  de  souiHet 
00  de  râpe  est  A  peine  sensible;  mais  on  reconnaîtra  hi  lésion  en  ce  que 
la  eoDtraction  de  Toreillette on  du  ventricule,  plus  prolongée  que  dans 
Fétal  naturel, produit  un  son  dur,  âpre  et  comme  étouffé.  «  (LaennscJ 

3.. 


36  MÉMOIRES 

el  défliootreront ,  je  l'espère  ,  que  le  diagnostic  de  cette 
affdCtioo ,  autrefois  si  obscur ,  ou  même  tout-à-feitfioDpos» 
.  stbIeV  est  èertaioement  plus  facile  à  établir  que  eelui  de 
lihisiéurs  maladies  soit"  médicale» ,  soit  chirurgièales. 
'    !.'•  Observation.  —  Rétrécissement  dt^  Vorlflee  auti- 
tulxhvéntrîculaire  gauche  :  lijpèrtropkieànévrysmale  dm 
i)tntrîtute^auche  et  des  oreillettes ,  etc.  —  Lebaut(  Barbé) , 
âgée  de  68  ans ,  blanchisseuse ,  grande ,  assez  fortement 
^ô^stituée,  ayant  la  poitrine  étroite  et  trè^-aloil^ée ,  le 
"Steranm  bombé  à  sa  partie  supérieure  et  enfoncé  à  la  par>- 
ite  inférieure ,  entra  à  Thôpital  Cochin  le  4  novembre  1 8â  9. 
Elle  attribuait  sa  maladie  aux  travaux  de  sa  profession  : 
éHe  avait,  disait-elle  ^  vomi  le  s'ang  pendaiit  plus  de  cinq 
ans;  d!ëpuis  trois  mois,  elle  était  en  proie  à  tous  les  sym<- 
'ptÀm^  qui  constituent  Canêvrysme  du  e^^rdes  auteurs. 
iSx^te'inée  attentivement  le  jour  et  le  lebdefnain  dé'  son 
entrée ,  elle  nous  présenta  les  phénomènes  suivans  :  toux , 
^èniiibenl  de  cônstrietion  dans  le  milieu  de  la  poitrine , 
'fi^lpitations ,  orthopnée  ,  menace  de  siiffôcatiôn ,  vidage 
Viblàté ,  lèvres  gonflées ,  battemens  des  veines  ju'gulàires 
f  Sbchrôneià  à  ceux  des  artères  carotides ,  pouls  îrrégufier , 
'îfrëgal  «intermittent  ;  fréquent  et  très-^^iit ,  bien  que  les 
%litiemëns  dû  cœur  soient  très-forts.  Explorés  avec  le  cjr- 
tedré  ou  à  Foreîlle  hue ,  les  battemens  des  veairtcrties 
^^Miiîhtercbitten?  et  irréguliers;  en  général,  lesiniermilk 
lehces  sont  précédées  de  deux  contraétiouis  vives,  rapides; 
qtii  se  succèdent  cotrp  sur  coup.  Les  contractions  du  ve»- 
tHcole  gauche  sont  accompagnées  d'tiné  impulsion  Ibrte 
et  d\Hi  son  assez  ddir  :  celles  des  oreillettes  se  font  avec 
une  sorte  de  bruissement  comparable  au  vent  d'un  sou- 
flet  ;  ce  susurrus  tt*ès-facile  à  entendre  imite  exactement 
encore  celui  qfil  accompagne  les  battemens  placentaires  ; 
^U.maio»  apfJiquée  sur  la  région  préçordil^e.i  sent  un  fré- 
j9H6semeot  vibratoire  profond  »  maïs  très-marqué  :  oUe  est 


ET    QBSBRVATIONS.  ^ 

bro^ueoieiit  spute?ée  par  les  mouremoDs  vealriculaires» 
Le3  inenibres  abdominaust  sOD|  infiltrés. 

Diagnostic.  —  Rétrécissement  ^dc  i'orifice  auriculor- 
vèninculaire. gauche ,  hypertrophie  et  dilatation  du  ven- 
tricule gauche. 

PreseripiiûHé  —  Tisane  apériti?e;  oxymel  sdllitlqne; 
julep;  teinture  de  digitale. 

Les  jours  suivans  »  la  malade  se  livre  anx  pressentiuHins 
les  plus  ûoistres»  l'anxiété  est  toujours  extrême»  les  hat- 
iemens  du  cœur  se  ralentissent  sensiblement  ;  mdis  Va^^ 
dème  envahit  les  membres  supérieurs  :  les  lèvres  ofirent 
une  belle  cpuleùr  violette  ;  la  malade  ne  peut  goûter  nu.- 
cuii  moitient  de  sommeil.  Le  i5  novembre»  0026  jours 
après  son  entrée  »  elle  ùe  paraissait  pas  plus  mal  qu'à  l'or- 
dinaire ,  lorsqu'elle  «Qourut  subitement  après  la  visita.  Le 
bruit  de  lime  indiqué  plus  haut  a  persisté  jusqu'au  dernier 
jour. 

AutopsUb  cadm^érique  a4heares  après  la  mort*  ^ —  Roi- 
deur  cadavérique»  lèvres  et  i^'sdge.d'uû  violet  livide.»  in- 
filtration considérable  des  membres. 

l.^  Organes  circulMoireê  et  Respiratoires, — Lecœur» 
énormément  distendu  par  des  caillots  de  sang  »  cfst  trois  fois 
gros  comme  le  poing  du  sujet  ;  vidé  de  ces  caillots  ,  il  est 
encore  d'un  bon  tiers  plus  volumineux  que'dans  ^ét^t  oqv 
mal  »  et  flasque.  L^iNrentricUle  gauche  est  dilaté,  et  ses  pa- 
rois ont  7  fa  8  lignes  d^épai^eur  vers  la  base.  Les  colonmçs 
qui  la  fixent  à  la  valvule  mitràle  sont  très^fortes-.I^e.ve^- 
tricule  droit  est  un  peu  plus  épaisque  dans  l'état  ont ur<^I , 
sans  être  sensiblement  dilaté:  les  deux  oreillettes  ^oi^t 
dilatées  et  épaissies  en 'même  temps;  akai«[  In  gauC^  eft 
d'un  tiers  plus  aknple  que  la  droite»*  le  tfôsu  du  çc^ur  çf t 
&rme  et  assez  vermeil.  La  valvule  mitrate  »  toutr^rfofit 
déformée ,  esi  dure  »  épaissie  »  fibro-oartik^ine^e*  J^,q  • 
rifice  avLticulp'VentriùuUtirè  gauche  e$t  teltennenif^ynéçi 
bu'ii  reçoit  à  peine  l'extrémité,  du  petit  doigt  ;  il  fol^qie 


38  MÉHOIBES 

mteonrertore  annulaire  dont  les  lèvres  arrondies,  polies , 
sont  très-résistantes.  La  yalmle  tricuspide  est  transfor- 
mée en  une  espèce  de  bande  ou  de  bourrelet  ^  ayant  de 
4eûx  à  quatre  lignes  de  largeur ,  une  seule  des  pointes  de 
la  valvule  est  bien  distincte  et  est  convertie  en  un  petit 
tubercule  fibro-cartilagineux.  L'orifice  auriculo-ventricu- 
laire  droit»  extrêmement  large»  ne  peut  point  être  fermé 
par  sa  valvule  ;  le  péricarde  qui  recouvre  le  cœur  présente 
une  plaque  blanchâtre»  pseudo-membraneuse,  et  une  foule 
de  petites  végétations  miliaires  semblables  à  des  poireaux 
vénériens  ;  les  valvules  aortiques  sont  épaissies  »  mais  le 
calibre  de  l'orifice  ventriciilo-aortique  n*est  pas  sensible- 
ment diminué  ;  la  plèvre  rouge  »  injectée»  est  hérissée  d*un 
grand  nombre  de  granulations  analogues  &  celles  du  péri- 
carde ;  ces  grains  albumineux  »  plus  multipliés  sur  la  plèvre 
diaphragmatique  »  y  sont  réunis  en  grappes.  Le  poumon 
gauche  est  bien  crépitant  »  le  droit  est  gorgé  d'un  liquide 
séro-sanguip  ;  les  bronches  sont  rouges.  ' 

9.*  Organes  abdomtnauao.  —  La  cavité  du  péritoine 
contient  une  certaine  quantité  de  sérosité  citrine  ;  le  foie  » 
gorgé  de  sang  »  descend  jusque  dans  la  fosse  iliaque  droite  ; 
sa  vésicule  contient  go  calculs  biliaires  d'une  forme  cu- 
bique. La  membrane  muqueuse  gastro- intestinale  ofire 
une  rougeur  violacée  et  noirâtre  dans  l'estomac  et  la  ma- 
jeure partie  de  l'intestin  grêle  »  vi^«t  comme  rutilante 
dans  le  gros  intestin  et  la  fin  de  l'iléon  dont  les  valvules 
sont  infiltrées  de  sang, 

3.*  Organes  encéphaliques.  —  La  cavité  de  l'arachnoïde 
contient  une  assez  grando  quantité  de  sérosité.  A  la  sur- 
face du  ventricule  latéral  droit  existe  un  très-petit  ramol- 
lissement avec  infiltration  sanguine  et  coloration  jaunâtre; 
le  reste  de  la  substance  cérébrale  est  un  peu  mou  ;  les 
sinus»  les  veines  qui  rampent  à  la  convexité  des  hémisphè- 
res* et  les  veines  jugulaires  internes  sont  gorgés  de  sang 
noir  ;  ces  dernières  ont  au  moins  la  grosseur  du  pouce^ 


BT    OBSBBVATIONS.  69 

Cette  malade  nous  présente  pour  ainsi-dire  réunis  tous 
les  signes  qui  aiHioncent  Teadurcissement  de  la  yalyùle  mi- 
trale  et  le  rétrécissement  de  Torifiee  auquel  est  elle  adap- 
tée. Ce»  signes  sont  »  i.®  le  bruit  de  lime  ,  s.*  le  frémis^ 
sèment  vibratoire  que  M.  Laennec  nomme  frémissement 
cataire  »  parce  qu'il  a  beaucoup  de  ressemblance  avec  le 
inurmure  de  satisfaction  ({netoDienieiïdreles  chats  quand 
on  les  flatte  de  la  main;  S.^'lesinégalitéSy  les  irrégularités  ;Ies 
intermittences  et  la  petitesse  du  pouls.  Je  dois  à  la  vérité 
de  dire  que  le  bruissement  de  l'oreillette  gauche  s'entetadait 
non  seulement  dans  la  région  du  ventricule  gauche  »  mais 
encore  sous  le  sternum%  Ce  fait  semble  contradictoire  à 
ce  que  j'ai  dit  plus  haut  d'après  M..'  Laennec  »  savoir  que 
le  bruit  produit  par  le  rétrécissement  des  orifices  gauches 
se  faisait  entendre  vers  les  cartilages  des  dernières  côtes 
stemales  gauches ,  et  celui  produit  par  le  rétrécissement 
des  orifices  droits  »  vers  la  partie^  infilneure  du  sternum.* 
Mais  remarquez  que  dans  le  cas  qui  nous  occupe»  la  val- 
vule trîcuspide  était  considérablement  altérée  ;.  bien  que 
l'orifice  qu'elle  est  destinée  à  boucher  ne  fût  pas  rétréci , 
mais  au  contraire  dilaté.  Au  reste  »  ce  fait  ne  saurait  être 
qu'une  exception  à  la  loi  générale.  Car  »  d'après  un  exer- 
cice assez  long  et  très-attentif,  je  puis  assurer  que  la  pro- 
position de  M.  Laennec  est  généralement  vraie  »  c'est-à^ 
dire  que  les  battemens  des  cavités  gauches  se  font  entendre 
dans  la  région  des  cartilages  indiqués  plus  haut»  et  ceux 
des  cavités  droites  sous  la  partie  inférieure  du  sternum. 
C'est  ce  qui  sera  mis  en  évidence  par  les  observations 
suivantes.  . 

a."*  Observation*  —  Rétrécissement  de  l'orifice  auri- 
culo-ventriculaire  gauche^  hypertrophie  ànévrysmule 
du  ventricule  droit  »  etc.  —  Neuray  (  Louise  )  »  âgée  de 
35  ans  »  d'une  constitution  plus  nerveuse  que  sanguine  > 
avait cesséd'être réglée  depuis  six  mois»  lorsque  desétouf- 
iemens  [et  une  grande  anxiété  la  décidèrent  à  entrer  à 


4Ô  ViuiOËWi^'B  ' 

rbo^Âlal  GocbÎQ  i»  le  21  septembre  iSi^^/ll  y  ^ait  afors 
huil  àn«  'qu'à  la  suite  d^ané  ebite  sur  ta  région  frétât^ 
dikle^  elle  ayrât  éproavé  de  Tiolentes  pidpitâtions ,  ài^ec  ôr*- 
thopaée  €it  cracheméni  dé  «éog.  Admise  à  t*^Hdtel^I>kiti 
pom^Wle  maladie,  elle  y&A  irakée  par  M.  le  p^fesseur 
PeUetan.  Des  saigaées  répétéass  et  «o  régime  "éévhvt  hS 
procurèrent  an  soulagenettl  'OonsidéraMe  ,  -et  elfe  sortit 
au  bofvtde  cinq  mois  en  assez  bon  état*  Oepetièant  elle 
çodQlinHQ  à  éprouver  ide  «temps  en  temps  des  p*a!pitàftimi^ 
que  le  moindre  «serdce  augvtiehitait,  et  qui  quèlquefoif» 
étaient  accompagnées  d^orlbopnée.  Lorqoe  la  malade  en^ 
tf a  àirbô|)ital  Cvcbin ,  les  palpîlatioBs  «étaient  très-fortes  ;* 
ette  sentait  très-éien  qu  elles  ^ient  plus  fyiHfkntesk  dr^ke 
qviik  gauehe^  :  «lie  fious  ojQEnt  d^ailleufs  l'état  suivant  ; 
pâlear  'da  visage ,  aar  d'aiBrnété  et  de  soufiiieince  »  ceil  sail*^ 
ïani  eKpiîmani  la  frayieair  et  l'égarement ,  lèvres  assez  ver-^ 
meilles.  OppressicA^  ortbepnée,  toux  ,  c^aehato  teints 
de  sang ,  respiration  râlante,  poals  petit ,  dur ,  fréquent , 
réguUer  ;  les  ba Itemeas  da  ccenr  se  font  sentir  à  la  main 
dans  une  grande  étendtre  ,  Jls  soulèvent  los  vêtemens  ;  îls 
sont  beaucoup  plus  mar(p»és  dans  la  région  du  rentrioale 
droit  que  dans  celle  du  gauciie. 

AiiscttUatiôn.  —  Les  battemens  du  Ventricule  droit  sont 
accompagnés  d'une  vive  impulsion  ,  et  ressemblent  vérita- 
blemrât  à  des  ^oups  de  marteau  :  on  les  entend  à  la  par> 
tie  postérieure  de  la  poitrine  ;  ceux  du  ventricule  gauche 
B':^rent  rien  d'extraordinaire ,  ik  sont  précédés  d'un 
bcruissêment  correspondant  à  la  contraction  de  l'oreillette 
gauche  ;  ce  bruissement  n  existe  point  sous  le  eternum  ; 
râle  ronflant  irès-sonore. 

IHaigfhostic.  —  Hypertrophie  anévrysmate  du  ventricule 
droit,  rétrécissement  de  l'orifice  auriotilo-ventriculaîrc 
gauciie ,  catarrhe  bronchique. 

Deux  saignées  du  bras  ,  les  juieps  caïmans  et  le  repos 
ayant  -adouci  la  position  de  la  n^alade ,  elle  sortit  de  rb6- 


BT   OBSBRTATIONS.  4l 

pitd  jm  mois  BfHrès  son  entrée.  Eile  revint  six  semaines 
plus  tard  dans  an  étaitrès-alarniant.  Depuis  cinq  jonrs 
elle  avait  craebé  «ne  grande  quantité  d'un  sangécumeuxi 
l'anuété  ,  la  crainte  d'une  sufibcati(m  prochaine  lui  lais- 
"saient  à  peine  goûter  quelques  instans  d'un  sommeil  piH>ni- 
tement  interrompu  p^r  des  réveils  et»  sursaut.  L*emplot 
des  saignées ,  de  la  digitale  ,  des  bains  de  pied  »  des  vési^ 
catoires  ordonnés  par  M.  Berlin ,  neprodiûntquo  de|  aitfé* 
iiorations  momentanées.  La  situation  de  cette  malheureuse 
était  déchirante;  les  battemens  du  ventricule  droit  conser- 
vèrent toujours  leur  violence ,  ils  retentissaient  dans  toute 
l'étendue  du  thorax  ;  la  main  appliquée  à  la  partie  posté^ 
rieure  de  cette  cavité  les  ressentait  ;  mais  elle  les  entent 
doit  »  s'if  est  permis  de  s^exprhner  ainsi  ^  plutôt  qu'elle  ne 
les  touchait  ;  on  eût  dit  qn'etle  faisait  les  fonctions  da 
stéthoscope  :  la  malade  ne  pouvait  rester  le  dos  fixé  contre 
«on  dossier  ;  car  dans  cette  circonstance ,  les  battemens' 
\x  laemblateBft  beaucoup  plus  violons  »  comme  si ,  à  la  fii- 
veurde  ce  point  d'appui,  le  ventricule  se  Bit  contracté 
avec  pluâ  d'énergie  :  elle  restait  ordinairement  assise  ^ur 
le  bord  de  son  Ut ,  les  jambes  pendantes ,  le  tronc  forte- 
ment courbé  en  .avant  y  -la  tête  appuyée  sur  ses  membres 
supérieurs  qui  étaient  eux<mêmes  soutenus  par  ses  genoux  ; 
elle  crachait  toujours  du  sang,  mais  l'expectoration  se  fai- 
sait avec  beaucoup  de  peine  ;  le  moindre  effort ,  tel  que  celui 
nécessaire  pour  rendre  les  urines  ou  les  matières  fécales  , 
déterminait  une  suffocation  imminente;  l'ingestion  des  alî^ 
mens  augmentait  notablement  Pétouffement  ;  les  lèvres 
furent  toujours assçz  vermeilles;  le  pouls,  constammentré^ 
gttlier,  conservait  sa  petitesse.  Quelquefois  les  actidens  se 
calmaient  ;  pendant  cette  sorte  de  trêve ,  la  malade  se 
berçait  de  Theufeuse  idée  d'un  prochain  rétablissement  ; 
mais  le  retour  de  l'oppression  ne  lardait  pas  à  dissiper 
c^te  douce  espérance.  Enfin  ,  les  membres  s'infiltrent,  la 
peau  des  inférieurs  s'ulcère  ;  en  proie  aux  plus  horribles 


49  M&MOIBBS 

angoisses,  ne  goûtant  aucun  instant  de  sommeil,  poussant 
des  gémissemens  plaintifs  et  entrecoupés ,  la  maladeac- 
cuse  Timpuissance  de  la  médecine ,  et  appelle  la  mort  à 
son  secours  ;  son  visage  est  pâle,  défait,  profondément 
abattu ,  les  muscles  inspirateurs  se  contractent  avec  d'énor- 
mes efforts  et  presque  convulsivement ,  les  membres  super 
rieurs  fixés  sur  Te  lit  leur  fournissent  un  point  d'appui  ; 
pendant  l'inspira tion  les  narines  se  dilatent ,  la  bouche 
s'ouvre  ,  la  tête  se  redresse  par  une  sorte  de  synergie  ; 
si  l'on  demande  à  la  malade  où  elle  éprouve  de  la  douleur , 
elle  répond  qu'elle  ne  souffre  point  mais  qu'elle  étouffe» 
Elld  succombe  le  9  janvier  182$,  trente-trois  jours  après 
sa  seconde  entrée. 

Autopsie  cadavérique,  cinquante-sept  heures  après  la 
mort.  — Rigidité  cadavérique  nulle  ,  infiltration  considé- 
rable des  membres  et  des  parties  génitales. 

I  .•  Organesrespiratoires et  circulatoires» — Très-peu  de 
sérosité  dans  la  poitrine  ;  poumons  voluinineux ,  marbrés , 
bien  crépitans  ,  ayant  leur  bord  postérieur  gorgé  d'un  li- 
quide écumeux  jauuâtre.  Bronches  d'un  rouge  foncé  et 
pleines  de  mucosités.  Le  cœur  ,  gorgé  de  caillots  de  sang , 
présente  un  volume  énorme ^  vidé^dusaqg  qu'il  contient , 
il  est  encore  d'un  tiers  plus  gros  que  le  poing  du  sujet.  La 
cavité  du  ventricule  droit  est  d'environ  un  tiers  plus  grande 
que  dans  l'état  normal  ;  la  dilatation  est  surtout  très-pro- 
noncée vers  l'insertion  de  l'artère  pulmonaire  :  les  parois 
du  ventricule  ont  de  trois  à  cinq  lignes  d'épaisseur ,  leur 
tissu  est  d'un  rouge  rose  ,  d'une  consistance  très-^grande 
et  dans  un  commencement  d'induration  cartilagineuse  ; 
les  colonnes  charnues  sont  très-fortes  et  très-nombreuses  ; 
les  orifices  ventricule-pulmonaire  et  auriculo-ventriculaire 
droit  sont  sains  ;  l'oreillelte  droite  est  dilatée  dans  la  même 
proportion  que  le  ventricule  ;  ses  parois  sont>  épaisses  , 
charnues  »  munies  de  colonnes  trèç-prononcées.  Le  ven- 
tâîculc  gauche  est  sensiblement  dans  l'état  naturel ,  sa 


BT    OB8BBVATION8'.  4^ 

pointe  descend  moins  bas  que  celle  du  droit ,  ses  par(M8 
ont  en?iron.  cinq  lignes  d'épaisseur  à  là  base  ,  son  tissu 
est.yermeil ,  mais  moins  dur  que  celui  du  droit  ^  la  capa- 
cité de  l'oreillette  droite  est  presque,  double  de  Tétat  natu- 
rel ,  ses  parois  sont  fortes  et  épaissies;  la  cloison  ventri- 
culaire  est  épaisse. de  quatre  à  cinq  lignes.  L'orifice  auri- 
cnlo-Tenlriculaire  gauche,  rétréci,  peutà  peine  admettre 
Textrépiité  du  petit  doigt  ;  sa  figure  est  elliptique ,  son  grand 
diamètre  n'a  pas  plus  de  quatre  lignes  ;  la  yakule  bicus^ 
pidô  est  transformée  en  une  sorte  d'anneau  ovalaire ,  d'un 
tissu  resplendissant ,  blanc ,  résistant ,  tendineux  ou  fibro- 
cartilagineux ,  criant  sous  le  scalpel*  Ce  bourrelet  ^  épais 
d'environ  deux  lignes  ,  s'avance  dans  la  cavité  du  ventri- 
cule p  comme  s'il  7  eût  été  pouss^  par  le  choc  du  sang  ,  et 
reçoit  l'insertion  des  filets  tendineux  des  colonnes  char- 
nues; les  veines  cardiaques  sont  gorgées  de  sang  ,  les  ar- 
tères coronaires  et  les  valvules  aor tiques  sont  saines. 

s.®  Organes  abdominawL»  —  La  cavité  du  péritoine 
contient  environ  unepinte  de  sérosité  roussâtre;  lescircon- 
volulionsderintestin  gréle,  rouges  à  l'extérieur,  sont  peu 
voluniineuses  et  contractées  ,  la  membrane  interne  deres** 
tomac  offre  une  rougeur  foncée  et  très-vive  ;  cette  rou- 
geur, en  quelque  sorte  artérielle,  se  continue ,  en  s'aifaibli»- 
santun  peu  ,  dans  l'intestin  grêle  qui  contient  des  matières 
s,sanguinoleatQ)B  d'un  brun  rougefitre;  dans  le  gros  intestin 
la  rougeur  est  simplement  rosée.  Le  foie  et  la  rate,  très-vo- 
lumineux ,  sont  gorgés  de  sang  d'un  noir  mêlé  de  rouge. 

3."^  Organes  encéphaliques.  •—  Les  méninges  sont  un  peu 
rouges  ;  les  ventricules  cérébraux  renferment  une  petite 
quantité  de  sérosité  sanguinolente  :  la  substance  cérébrale 
est  d  une  bonne  consistance. 

Cette  observation  prouve  bien  clairement  que  les  batte- 
mens  des  cavités  droites  et  des  cavités  gauches  se  font 
particulièrement  entendre  dans  la  région  de  la  poitrine 
qui  correspond  à  chacune  d'elles.   En  eifef,  à  la  partie 


44  '      HiMOlBBS 

infi&rieure  da  slemum  «xistaieni  des  baltemeas  si  Ibrto» 
qu'Us  imitaimi ,  ainsi  que  je  Tai  dit ,  de  vrais  coups  de 
marteau  9,  e^  I^  ventricule  correspondauî  était  hypertro* 
pUé  et  anérrysmé  ;  au  contraire ,  dans  la  région  des 
cartilages  des  dernières  côtes  sternales  gauches ,  les  bat- 
temens  du  cœur  n'offraient  rien  d'exrraordinaire  ,  sinon 
un  bruissement  qui  accompagnait  la  contraction  de  l'oreil-^ 
lette  ;  le  ventricule  gauche  est  sain ,  et  l'orifice  anriculo- 
ventriculaire  gauche  est  rétréci  à  un  degré  considérable^ 
N'oublies  pas  d'ailleurs  que  la  malade  elle-même  nous  ^ 
souvent  répété  que  les  battemens^  de  son  cœur  étaient 
plus  forts  à  droite  qu'à  gauche. 

5.^  Observation,  —  Simon  (  Marie  ) ,  Agée  de  47  ans , 
mariée ,  liogère  »  brune  ,  d'une  coilistitution  faible  et  ckéli- 
cate ,  ayant  la  poitrine  Irès-étroIte  et  la  colonne  verte* 
brale  déviée ,  entra  à  l'hôpital  Cocbin  le  ai  février  1822. 
Elle  n'était  plus  réglée  depuis  cinq  ans  /  elle  avait  essuyé 
des  chagrins  domestiques  très -vifs  et  très -prolongés. 
En  181 3  y  elle  commença  à  s'apercevoir  que  son  visage 
et  êeê  mains  prenaient  une  couleur  violette  »  que  êes  mem- 
bres inférieurs  enflaient  et  qu'enfin  elle  éprouvait ,  après 
le  moindre  exercice ,  des  palpitations  et  des  étouflcmens. 
L'emploi  des  apéritifs  et  des  diurétiques  dissipa  en  six 
semaines  l'infiltration  œdémateuse.  Quelques  palpitations 
persistaient  toujours.  Cependant  son  état  fut  supportable 
jusqu'à  l'année  1817.  Mais  à  cette  époque,  le  retour  des 
étouifemens ,  la  toux ,  le  crachement  de  sang ,  l'obligèrent 
d'entrer  à  l'Hôtel-Dieu.  M.  Recamier  lui  fit  appliquer  des 
sangsues  et  un  vésicatoire ,  etc.  Au  bout  de  six  semaines 
elle  sortit  de  l'Hôtel -Dieu  ,  conservant  un  peu  d'enflurç. 
Deux  mois  après  ,  elle  entra  à  l'hôpital  Cocbin  ,  et  après 
avoir  été  traitée  pendant  trois  mois  par  M.  Berlin ,  elle 
partit ,  dit-elle ,  asse«  bien  portante.  Néanmoins  quelque 
temps  après ,  les  symptômes  reparurent ,  et  ils  né  se  sont 


ET    OBSERTATIONS.  '^ 

)ahiûî$ èDiièreméot  dissipés  depuis:  senlemenï  feuriàtêh- 
site  augmente  par  intervalles.  Depuis  dix  jours ,  ils  sont 
très-alarmans ,  se  sont  compliqués  d^une  douleur  pleuréti^ 
que.d'hémopkpie^etDe  laissent  plus  a«àin  relâche;  teiQt 
liiride  et  comme  plombé  \  visage  exprimant  la  frayeur  et 
Tanxiété,  veines  sous-cutanées  saillantes ,  plusieurs  taches 
d'un  rouge  livide  sur  divers  points  de  ù  peau ,  niaia^ 
^  jainbes  firoides  et  violacées  ,  pools  jiMcipité»  iiiégal, 
irrégoUer  »  intermittent ,  contrastanit  par  sa  petitesse  avec 
les  battemens  forts ,  secs ,  violens  et  tumultueux  du  cosiir  ; 
<euxi-ci  soulèvent  la  paroi  do  la  poitrine  jusque  vers  la 
clavicule  gauche  ;  douleur  dans  le  cftté  droit  de  la  poitrine , 
crachats  écumeux ,  légèrement  ensanglantés ,  jactitotion , 
menace  de  suffocation  au  moindre  mouvement. 

AuscuHatîon.  -*-  Les  battemens  du  cœur  forment  une 
sorte  de  tictac  à  niouvemens  inégaux  et  si  précipités  que 
leur  analyse  est  Irès-difBcile  ;  ceux  du  ventricule  gauehe 
communiquent  eu  cylindre  une  forte  impulsion  ^  et  Sont 
médiocrement  sonores  ;  on  entend  dans  la  région  des  ca- 
vités gauches  ufi  souffle  assez  bruyant.  Râle  muqneux  à 
grosses  bulles  dans  toute  la  partie  antérieure  de  la  pot^ 
Irlne  ,  sorte  de  renflement  suspirieux  dans  le  côté  droit'; 
respiratiofi  brnyàtite  en  arrière^  pecîorilbquie  très 'forte 
daQs  la  région  de  l'omoplate  droite. 

Diagnostic.  —  Rétrécissement  de  l\in  des  orifices  dit 
cœur  gauche  avec  hypertrophie  ,  tubercules  pulmonaires 
avec  excavations.  (  Tisr.  apérit,.  jul.  calm.  )  Les  jonré^éûî- 
vanh»  nul  soulagement,  toux  continuelle  àsecousses^i^ 
pides  »  précipitées  »  mais  peu  énergiques  ;  a^tation ,  étbùb- 
dissemens ,  défaillances ,  tendance  à  un  assoupissement  que 
Tanxiété  trouble  à  chaque  moment  ;  orihopnée ,  œil  sail- 
lant ,  terne  et  comme  égaré.  Enfin  la  malade  n'a  plàiij  la 
fetce  de  se  tenir  à  son  séant ,  le  tronc  tombe  sur  le  colé 
droit; la  tête  haute ,  la  bouche  entr'ouverte ,  elle  étouffé  ; 


^6  «iVOIBBS 

plutôt  qu'elle  ne  respire  ;  bieptôt  la  parole  et  Thaleine  lui 
manquent ,  eUe  prononce  pourtant  d'une  voix  faible  quel- 
quei  mots  entrecoupiés,  dit  qu'elle  se  sent  mourir  et  ex- 
pire en  effet  le  uxième  jour  après  son  entrée. 

AiUapsit  eadavériquô  v  ingt-huit  heures  après  la  mort» 
•«- 1  •*  Habitude  extérieure.  Le  Tisage  et  les  mains  ont  perdu 
leur  teinte  d'un  bleu  Ii?ide  ;  les  taches  ?iolacées  qui  exis- 
taient sur  diverf  points  du  corps  ont  disparu;  la  colonne 
^vertébrale ,  s'inclinantà  droite  dans  sa  portion  thoracique  » 
puis  à  gauche  ,  dans  sa  portion  abdominale ,  représente 
•une  S  très-alotigée  dont  la  première  courbure  rétrécit  con* 
sidérablement  la  poitrine. 

9  •*  Organes  respiratoires  et  circulatoires»  — Des  adhéren- 
ces organisées  »  fibro-cartilagineuses  au  sommet  de  la  poi- 
trine »  celluleuses  partout  ailleurs  ,  unissent  les  feuillets 
pariétal  et  viscéral  de  la  plèvre.  A  gauche ,  la  fausse  mem- 
brane fibro-cartilagineuse  est  incrustée  de  larges  plaques 
osseuses.  Le  poumon  gauche ,  du  volume  d'une  rate  or- 
dinaire ,  étouffé  pour  ainsi-dire  par  les  organes  environ- 
nans  au  milieu  de  l'étroite  cavité  qu'il  occupe ,  est  rouge  et 
crépitant  »  bien  qu'il  contienne  un  assez  grand  nombre  de 
tubercules  crus;  le  sommet  du  poumon  droit»  entièrement 
tuberculeux»  est  creusé  de  diverses  cavernes  dont  une  très- 
considérable.  Le  reste  de  ce  poumon  est  crépitant  et  peu 
engorgé.  Le  cœur  et  les  grandes  veines  sont  gorgés  de  sang 
liquide  ou  coagulé.  Le  premier  »  double  du  poing  du  sujet, 
est  refoulé  par  les  organes  abdominaux  jusque  vers  (a  clavi- 
cule d'où  il  s'étend  dans  toute  la  paroi  antérieure  gaucho  du 
thorax  et  dans  une  partie  de  la  droite  ;  le  ventricule  gauche 
est  voIundneuXy  surtout  relativement  à  la  petitesse  du  su- 
jet ;  ses  parois,  vers  la  base ,  ont  de  six  à  sept  lignes  d'é- 
paisseur. Sa  cavité  est  sensiblement  dans  son  état  natu- 
rel ;  l'oreillette  gauche  est  légèrement  épaissie  ;  les  co<» 
lonnes  charnues  de  son  appendice  sont  si  grosses  qu'elle 


BT   OBSBBVATIOXS.  4^ 

imitent  celles  des  ventricules  ;  à  la  face  interne  de  cette 
oreillette  se  voit  une  plaque  cartilagineuse  de  la  grandeur 
de  l'ongle.  L'orifice  auriculo-ventriculaire  gauche  est  si 
rétréci  qu'il  ressemble  à  une  fente  plutôt  qu'à  une  jéri table 
ouTerture.  Le  contour  de  la  valvule  bicuspide  épaissie  forme 
une  espèce  d'anneau  dont  le  tissu  résistant ,  blanc  à  la 
coupe,  fibro-ctrtiiagineux  »  crie  sous  l'instrument  qui  l'in- 
cise. Le  ventricule  et  l'oreillette  droits ,  distendus  par  une 
grande  quantité  de  sang ,  sont  d'ailleurs  dans  l'étal  nof^ 
mal.  L'orifice  ventriculo-aortique  est  rétréci  par  la  pré- 
sence de  trois  tubercules  arrondis ,  pisiformes ,  fixés  sur  le 
milieu  du  bord  libre  de  chaque  valvule  sygmoïde ,  préci" 
sèment  aux  points  correspondans  aux  tubercules  d'aran- 
tins  ;  ces  tubercules  qui  ne  sont  sans  doute  autres  que 
ces  derniers  endurcis  et  développés  ont  une  texture  en* 
tièrement  analogue  à  celle  de  la  valvule  bicuspide  dont  je 
viens  de  parler.  La  membrane  interne  de  l'aorte  est  par* 
semée  de  quelques  lames  cartilagineuses. 

3.  **  Organes  encéphaliques.  — Les  cavités  de  l'arachnoïde 
contiennent  une  certaine  quantité  de  sérosité  ;  les  méniq- 
ges  sont  injectées  ,  les  plexus  choroïdes  renferment  dans 
leur  épaisseur  une  traînée  de  petites  vésicules  diaphanes  » 
bydatidiformes  ,  du  volume  d'un  grain  de  chenevis* 

4**^  Organes abdornlnaux.-^C^iyï&chTes ,  d'un  volume 
assez  considérable  y  sont  comme  gênés  dans  la  cavité  rétré* 
cie  qu'ils  occupent  ;  aussi  sont-ils  profondément  refoulés 
vers  la  poitrine ,  de  telle  sorte  qu'ils  ont  pour  ainsi  dire 
usurpé  une  portion  de  l'espace  destiné  à  contenir  le  cœur 
et  les  poumons.  La  membrane  muqueuse  de  l'estomac 
oi&e  une  rougeur  ponctuée  très-foncée  ;  cette  rougeur  se 
prolonge  dans  le  duodénum  »  le  jéjunum  ,  .le  commence- 
ment do  l'iléon  ,perd  do  son  intensité  dans  le  reste  de  ce 
dernier ,  puis  se  fonce  dans  le  cœcum  et  se  continue  dans 
tout  le  gros  intestin  ;  la  membrane  intense  do  la  vessie  es^ 


48  UiUOlKBS 

également  roug^  et  ipjeiCtéQ ,  la  vessie  elle-mêoie  était  dis- 
tendue par  Turine. 

.  4*"*  ^dernière  observation.  —  Letniodre (  Etéonere  ;  ) 
ftgée  &  34  d^  »  niariée ,  eoaturière  ,  d'un  tempérament 
lipoophatico-sanguin»  ayant  éprouvé  de  grands  cha^ns,  res- 
sentitdan»  le  cours  de  l'an  i8^a,  des  symptômes  àe  ma- 
bbdie  do  cceor.  En  1 8s  i  ,  à  ta-  sente  d«  q«ntes  do  toux , 
elie  cracha  du  sang.  Une  oppression  con^dérabie  et  des 
palpitations  se  manifestaieni  au-pkis  léger  eixercice.  Les 
menstrues  ne  coulaient  plus  depuis  deux  mois ,  lorsque  la 
malade  entra  à  l'hôpital  Goehin^  ie  7  février  1822  ,  dans 
Fétat  suivant  :  visage  bouffi  ,  san^  être  violet  ni  livide  , 
peaiï^  froide  9  membres  abdominaux  infiltré»,  douleur  dfeins 
ta  poitrine  »  surtout  dans  la  régro»  préeordîale .,  oppres^ 
sioa  que  les  moindres  efforts  redoublent ,  semî-orlhopnéo , 
tcâM  fréquepte;  crachats  sére^^mnquenx  et  Bftélés^  stries 
sanguines.        - 

Auscultation,  -^—Appliqué  siir  la  région  du  ventricule 
gaucherie  cylindre  fait  entendre  un  «oja^-rci*  très-remar- 
qliaHe ,  semblable  au  bruit  <tun  soufflet;  î\  est  soulevé 
par  fes contractions  du  ventricule,  qui  sont  fortes  ^  sourdes 
et  concentrées ,  tandis  que  le  pouls  est  très-petit ,  mais  dur. 
Lebruit  de  soufflet  précède  les  battemens  venlrîcolaîres  cl 
à  lieu parconséquent  pendant  fa  contraction  de  l'oreillette 
gàucËe.  Dans  là  région  du  venlriçi$le<lroit,  les  battemens 
dû  cœur  et  de  Poreillette  n'oflfrént  rien  de  particulier*;  râle 
sec  et  sonore ,  entrecoupé  de  bruits  sùspirieux  prolon- 
gés au  sommet  du  poumon  droit  :  respiration  naturelle 
{>artoùt  ailleurs.  • 

Diagnostic^  — •  Rétrécissement  de  l'orifice  auriculo-ven- 

tricidaire  gauche  avec  hypertrophie  du  ventricule  corres- 

'ponjant  ;  catarrhe  du  sommet  du.  poumon  droit   (  jylep. 

digitale  ;  oxymel  scillitique.  )   Cinq    jours  après   l'en- 


IST    OBSERYATIONS.  4g 

irée  p  il  se  manifesta  une  douleur  pleurétique  qui  fut  en- 
levée par  l'application  de  vingt  saiigsues. 

Les  moyens  indiquée  jdiis  bapl,  secouées  par  le  repos , 
avaient  c^lmé  les  palpitations  et  dissipé  en  grande  partie 
r^^dëme^  quaad  le  ^3  lévrier ,  après  a^oir  pris  des  aliraebs 
que  hii  avaielit  apportés  ses  parens  ,  la  malade  fut  saisie 
d'un. violent  frisson  et  vomit  plusieurs  fois^ 

Le  ^ipérysifèie  à  la  face  ,  langue  rouge  ,  soif,  pènu 

chaude  ,  pouls  fréquent  {  eau  de  gomme  éduicorée ,  diète.  ) 

Le  «5  ei  26  »  Térysipèle  s'étend  vers  le  cou  et  le  cuir 

chevelu ,  les  yeuK  sont  complètement  li^rmés  par  les  paupiè-' 

res  tuméfiées. 

Le  27  ,  les  progrès  de  rérysipèl»  continuent ,  douleur 
vive  è  la  gorge,  respiration  gênée ,  haute  et  précipitée  (la 
malade  refuse  avec  opiniâtreté  les  sangsues). 

Le  28  ,  le  gonflement  inflammatoire,  très-considérable 
à  la  régi<m  antérieure  djd  cou  ,  étrangle  pour  ainsi  dire  la 
malade;  parole  ei  déglutition  irès-difficiles  ,  alternatives 
<l'agitation  et  d'assoupissement;  la  malade  n^ayant  plus  la 
force  de  tousser  ni  de  cracher ,  porto  eontinuellement  les 
doigts  dans  le  fond  de  sa  bouche ,  comme  pour  arracher 
l'obstacle  qui  s'oppose  au  passage  de  l'air. 

Le  lendemain  1.*^  aiars  ,  strangdatios  plus  forte  ,  tu- 
méfaction énorme  du  cou  ,  suffocation  imminente ,  apho- 
nie presque  complète;  la  malade  consent  enfin  à  l'ap- 
plication des  sangsues ,  remède  tardif.  On  en  applique  te^ 
pendant  5o.  Mais  la  malade  meurt  par  asphyxie  ,  deux 
heures  après. 

Autopsie  cadavérique  ,  24  heures  après  la  mort.  — 
1.^  Habitude  extérieure.  Rigidké  cadavérique  peu  pronon- 
cée ,  infiltration  des>membres  inférieurs  »  embonpoint  con- 
servé. 

2.*  Organes  respiratoire^  et  circulatoire,  —  Les  pou- 
mons sont  généralement  bien  orépitans  et  peu  engorgés. 
3.  -    4 


5o  MfiUOIBES 

La  membrane  muqueuse  du  larynx  et  des  bronches  est 
rouge  et  enflammée ,  répigloite  et  les  ligamens  sont  consi- 
dérablement épaissis  ;  la  glotte  se  présente  sous  la  forme 
d*un  trou  très-petit ,  rétrécissement  qui  dépend  à  la  fois 
et  du  gonflement  inflammatoire  et  des  mucosités  amassées 
entre  les  lèvres  de  la  glotte  ;  le  tissu  cellulaire  du  larynx 
et  celui  de  la  face ,  surlout  aux  paupières  ,  sont  infiltrés 
de  pus.  Le  péricarde  contient  environ  un  demi-verre  de 
sérosité  citrine ,  le  cœur  très-volumineux  est  rempli  de 
caillots  de  sang.   Les  parois  du  ventricule  gauche  sont 
épaisses  d'un  bon  pouce ,  sa  capacité  est  sensiblement 
diminuée  ;  Toreillette  gauche  est  dilatée  et  épaissie  en 
même  temps  ;  l'orifice  auriculo-ventriculaire  gauche  est 
réduit  à  une  espèce  de  fente  dont  le  grand  diamètre  n'a 
pas  plus  de  trois  lignes;  la  valvule  mitrale  déformée ,  rou- 
lée sur  elle-même  ,  représente  une  sorte  d'anneau  ou  de 
bourrelet  elliptique  dont  le  tissu  résistant,  dense  »fibro-car- 
tilagineux  crie  sous  le  scalpel  qui  le  divise.  Le  ventricule 
droit  est  à-peu-prés  dans  son  état  naturel  ;  l'oreillette 
correspondante  est  médiocrement  dilatée  ;  les  valvules  de 
l'orifice  ventriculo-pulmbnaire  sont  rouges  ,  hérissées  de 
petites  végétations  et  parsemées  de  points  cartilagineux  ; 
la  valvule tricuspide  est  également  rouge ,  épaissie,  repliée 
sur.  elle-même  et  déformée  ;  mais  l'orifice  auquel  elle  s'a- 
dapte n'est  point  rétréci. 

3.  Organes  abdominaux. — L'excavation  du  bassin  con- 
tient environ  une  pinte  de  sérosité  citrine ,  diaphane.  La 
membrane  muqueuse  de  l'estomac  présente  ,•  surtout  dans 
la  région  pylorique ,  une  rougeur  qui  se  prolonge  dans  le 
duodénum,  le  jéjunum  et  l'iléon,  où  elle  se  termine  par 
une  espèce  de  dégradation.  Le  gros  intestin  est  contracté 
et  sain  ;  il  en  est  de  même  de  la  vessie  ;  la  cavité  de  l'u- 
térus contient  un  peu  de.  sang.  J'ai  retranché  de  ces  ob- 
servations beaucoup  de  réflexions  relatives  aux  diverses 
maladies  qui  compliquaient  le  rétrécissement  de  l'orifice 


ET    OBSERVATIONS.  5l 

aurîculo-fentrîculaire  gauche ,  objet  spécial  de  ce  Mémoire. 
Si  c'eut  été  ici  le  lieu  ,   j'aurais  fait  voir  le  rapport  de 
l'hypertrophie  du  cœur  avec  le  rétrécissement  indiqué  ; 
comment  la  colonne  de  sang  réfléchie  par  l'obstaele  placé  à 
Temboucliure  de  l'oreillette  dans  le  ventricule,  refluait  dans 
le  poumon ,  les  cavités  droites ,  le  système  veineux ,  y  sta- 
gnait et  pouvait  déterminer  consécutivement Tengorgement 
du  système  artériel  et  du  ventricule  gauche  lui-même  »  etc. 
Maisj'ai  dû  négliger  ces  considéra  lions  importantes  et  beau- 
coup d'autres,  comme  étrangères  au  but  que  jo  me  suis 
proposé.  J'aurai  atteint  ce  but,  si  le  l({oteur  demeure  con- 
vaincu par  les  observations  précéderites ,  que  le  diagnostic 
du  rétrécissement  des  orifices  du  cœur  peut  être  établi 
avec  assurance  ,  d'après  les  signes  que  fournit  l'auscu!-^ 
tation.  Il  ne  faudra  pas  négliger  cependant  les  signes»  indi- 
qués par  le  célèbre  professeur  G<>rvi8art.   Leur  existence 
.donnera  au  diagnostic  un  surcroît 'd'exactitude;  mai& s'ils 
étaient   seuls  ils  ne   suffir]aient.pa8:v«jCommeceuK  fournis 
par  le  cylindre,  pour  faire  recûnnallîiie.l«knaladie(i).'-    ^ 

•> ; : :— -:- — -... .,  ..        •   '■-■'-■  -^     , 

(i)  Je  n'ai  pas  èspliqué  dans  tout  ce  qtiî^précède  i  t:6iiiment  ^eil  prd- 
doit  le  bruit  parCiculiet  qDÎ  accompagiip  et  âbrtoucb  Toxi^ûiiipe.  cL*uii 
rétrécissement  des  orifices  du  cœur.  CejLte  explication  se  pjjésiei^  d' elle- 
même.  En  eflfel,  le  s^ng.étatit  obligé  de  passer  d'une  cayilé.large  (]ùns 
une  ouYerlnre  très -étroite^,  doit  nécessaitetne^t  f^îre  entendre  uii'iîilfle- 
ment  plus  on  moins  fort.  C'est  parle  mètti6iMiéca{iîfilinè  <que 'lV>i>  peut 
concevoir  le  bruissement  indiqué  par  M.  Corvjisart'  Le  fréqiissement 
cataire,  ainsi -que  l'&  très-bien  observé  M., Laennec,  est  npn-seulement 
sensible  au  tact,  mais  11  semble  encfore;  que  l'ouïe  la  fait  apercevoir 
par  la  simple  application  de  la  main  sur  la'régioii  du^oiar.  lia  maiu 
sert ,.  fonr  ainsi  4ire,  alord  de  stéthoscope^'^;  :: 

On  coaçoil  d'ailleurs, que  le  bruit. préa^utcra.  quelques  différence!*  , 
suivant  que  l'endurcissement  de^  valy pies .el  des. zones  fibreuses  «era 
osseux,  cartilagiheàx  ,  ou  simpleinéiil  Ifibni-cialrlîlagîneux.  M.  Laeiinec 
pense'  qua  le  bttiH-  dé  soulllct,  pat»eittri|»lë,'  annonce  uué  iqdnration 
pluC&t  carlilaginetis^  ^uîosseuse'  ;  les  observations  que  l'on  vient  de  lire 
appuicQteffectiy.eraenl  celte  opinion^    7 -.   )  • 

4** 


^2  MÉHOIBES 


V 


<  I  î  I  I   I  «        !■         "   I   ■     ■  ..    .  ^     .    '  I  J  i      I  1        »  '       t     1 1  i      i 


ÎIT,  ■•  •  ^'^         r.      .       y  .   .     .  ■       I  .  .  ■     ■  .        fc«.       «    ..1       u         .  .        ■  ■  ._^.-. ^  — 

Mémoire  ^ur  Us  -umputatioTts  fpani%kUe$  eu  pied  ;  jmrr 

}V.  J.LisFftAiK:.  (Fin.) 

AfUCUmîie  ^kirurgioate  4e  tétrficutaiien  fteerso-Jinétà  - 
éarsiemfieeonsidét^Jvcsfjiu'à  fâge  dt^HJuA&lrztHib  <fmnze 
tms  ;  faite  fvatiifues  qui  'en  résultent  'nêiàiivtmem  à  Vo  • 
^-péi^ation.  —  J'ai  ^éjà  donné  ces  faits  aBaiotoiques  Aa^s 
môti  Alénidre  eot  ratùpûtaition  méïâtarso-phBleflgTenne; 
ils  «ont  e^^lrak^  de  Touvi^e  de  M.  Serres,  sur  T'è'fttëo- 
tgédDfte;  je  vais  les  exposer  de  iiumveau.  c  Uû  ^t  tpès-re- 
«  mArquable  ^  c^est  que ,  quelle  ^ue  soit  la  -pelite^se  des 
-i<»  du  métalàitse  et  ^des  trois  ordres  de  j^latiges,  'lent' 
WGide  de  formatioa  asile  viéme  que  «elui  -dâfémibr ,  de 
iiriuimérus^et<die  loa^lds  antves'4)6  Unigs;  ièiHrsHleu9iJb<mte 
9se:dëveloppentrsép9nkD0iKt  de  leur  toorps  et  f)eauooup 
»  plus '  tard  qôe  Ivd.  il^sslte  de  là  que  les  extréoritës  ar 
«  ticulaires  des  métatarsiens  et  des  phalaD£;es  restent  long- 
)>  temps  ^par^s  les  :jUQes<l6s  autres  par  un  intervalle  car- 
"»  lilagîôaôK',  dootJ'îéteBdae  est  «en  raison  tnverse  *de  l'âge 
»jus(qptt*â  tîâ' q^^  la  vingtième  année,  époque  à 

^laqueilcT.ossifîcation  de  cette  partie  du  j»ied  se  termine 
•  en  même  -temps  ^ue  <MâlIe  des  bonis  des  >os  les  (plus  longs 
«de  rècoBomie.^' 

11  résulte  de  ipe3  dispositions ,  que  cliez  les  jeunes  sujets 
le  couteau  poqy.aat  diviser  les  cartilages,  nous  amputerons 
le  pied  une  ligne  bu  deux  aa^devant  du  ccétatsrse ,  Ui^sque 
Tétàt  palhoîogrqué'ïrdosle  permettra.  Nous  prouverons 
plus  tard  que  jusqvf'^'l^^g.e  de  quatorze  ou  quinze  ans 
nous  pouvonë  retrancbeivjQ  jpied  dans  la  fContinuité  des 
os  du  tarse ,  sans  être  obligés  derecourit  à  la  scie;  ainsi, 
le  maladie  qui  exige  Tablation  du  pied  s^étend-elle  au-défà 


ET    0»»B:Ry^i^tION$.  5S. 

de  ParitcidAttdii  dix  tarsQ  avec  lec  teétalacse  »  bious  cou- 
perons plus  ioiu  sans  difficulté. 

Ampu^ajdon  pmPtm(J»du  pibfk.àlcu  tttiikQtié,  (k  Cho- 
part.  -^  lion»  af!«tDft  dii  att  commeDcemen^  dé.  cor  M£^ 
moire  comnenit  bs<  anei^nsL  piK)cédaieaipoiir  fa»*è  ram-^ 
putajtîoQ  j^rlielk  du^  piod  ;:  nous-  900»  dk&tàeaàRorm  d'éx^' 
poser  de  Bouive^ur  ces  feits^  hisforiqucs^  Gkopart  opérait,  de 
la  caaDÎâre  mvMto  ^ 

«  Il  fit  d'aberd  deux  incisioas^  latérale)» ,  ¥mm  au  eâlô 
vînlenieQt  Vavt^  au  eoté^  externe*,  dit  pied,,  depuis  les 
»  aplicukitiottis  du  calcajabéuiB  avec  le  cobcâde.^  et  <fe  Fas- 
iragale  aveei  W  seapheiule  jiusqtii'Sr  la  tumeur;  ensuite.il 
fit  noe  seetÂQB  traajiTersiak  qui-  joigaail  Text^émité  aatéi 
rieur»  de^  deux  Jwemi^res  iiiictsîous.  EiebiiAÀatt'fdirmé 
par  ces  trois  incisions  ayant  été  disséqué  )usq:u'|i  sa  base , 
M.  Chepai^t  coupa  en  trayers!  les  tendoAa  des  muscles 
^xtettseuirs  de»  orteils. ,  le  imosole  péjdseux  et  les  Ugaïuens 
»ta«t  supérîeiies  queiUtéraMik  qui  unissent,  l'astragale  au' 
scapboîde  et  le  calcanéuiB  au  cuboîde  ;  ensuite  il  btxa 
ces  06  en  abaissant  h  pciotei  du  pied ,  ce  qui  lui  donna 
la  fiicilité  de  porter  son  bistouri  entre  les  os.  et  les  parties 
molles  de  k  plante  du  pîed  >  qu'il  coupa  de  derrière  exk 
deTant  de  mazuèrc  h  iorai^r  u»  lambeau  tnfévteujr  un 
peu  plus  long  que  le  supérieur  »  (  LAfiteait ,  Mé^k^ine^ 
éelairéô  pat  Uf  9€ieuHe9^  pJiysiqms ,  etc.  ;  Jfouraal  réd^ 
par  Fottffcroy.  ) 

AtyitamU  AkirurgteaU  d»  l'arideidaiiim  cateanéo- 
cubotdo-astragal^^-scapluHdiGnne  considérée  dans  l'âge 
mduùc  :  faiêê  pratiqtm».  qui  en.  résultent  relativement  à 
féjD^ralûm.-^  II. serait  inutile  de  rappeler  que  cette  ar* 
ticulation  est  foroftée^  1.°  par  l'astragale  sit^  en  haut, 
en  dedans  et  en  arrière;  2.°  par  le  calcanéum  placé  en 
arrière»  ea  bas  et  en  dehors;  S.""  par  le  scaphoîde,  que 
l'on  troure  en  dedans  et  en  avant  ;  4:*"  P^^  le  cuboïde, 
qui  siège  en  dehors  et  en  avant. 


\ 


5^4  nAnoitiÉi  ' 

Quelles  sont  les  données  qui  font  reconnaître  ceue 
articulation  ? 

'  !•>  Si  l'on  met  le  pied  dans  l'exteDsion  »  le  côté  e^xterne 
de  rarticle  est  douze  à- quinze  lignes  au-de?anl  de  Vex- 
trémild  inférieure  du  péroné.  9."*  La*fece  dorsale  de  la 
)oii\ture  siège  à  un  pouce  environ  de  l'articulation  tibio- 
tarsienne.  S."*  Enfin ,  son  côté  interne  se  rencontre  à  dix 
ou  onze  lignes  au-derant  de  la  malléole  interne.  Ces  don- 
nées sont  très-approximatives.  * 

Il  en  est  d'autres  qui  sont  beaucoup  plus  avantageuses  i 
les  voici  :  i.^  M.  Richerand  a  indiqué  la  saillie  du  sca-* 
phoïde  ;  pour  la  reconnaître ,  l'opérateur  applique  les  doigts 
indicateur  et  médius  sur  la  malléole  interne»  longe  le 
bordtibial  du  pied;  la  première  tubérosité  qu'il  rencontre; 
est  le  scaphoïde. 

3.*  Le  membre  est  étendu^  porté  dans  l'adduction  ,  le 
côté  externe  et  supérieur  de  l'astragale  offre  une  saillie 
très- appréciable  >  indiquée  par  M.  Dupuytren  :  pour  la 
reconnaître ,  on  divise  Fespace^ikitermaUéolaire  antérieur 
en  trois  parties ,  c'est  à  l'union  "du  tiers  externe  de  cet  es- 
pace avec  ses  deux  tiers  internes  qu'on  applique  le  doîgt 
indicateur;  il  suit  directement  la  face  dorsale  du  pied  ;  la 
première  éminence  qu'il  trouve  est  la  tête  de  Faslragale , 
au  côté  externe  et  inférieur  de  laquelle  existe  d'ailleurs 
un  çnfoncement  très-facile  à  sentir  par  la  pression.  Cet 
enfoncement  est  borné  en  arrière  par  l'astragale  et  lecal- 
canéum ,  en  avant  par  le  troisième  cunéiforme,  en  dehors 
par  le  cuboïde ,  en  dedans  par  le  scaphoïde. 

5.^  Le  pied  étant  dans  la  position  que  nous  venons  de 
lui  donner»  nous  'avons  conseillé»  dans  notre  Mémoire 
publié  en  i8ri5  ,  d'entrer  dans  le  côté  externe  de  l'arlicle 
un  demi-pouce  derrière  l'extrémité  cuboïdienne  du  cin- 
quième métatarsien.  On  la  cherchera  d'après  les  principes 
établis  plus  haut  pour  l'amputation  tarso-métatarsienne. 


BT   OBSBRVATIONS.  55 

Nous,  arons  ajouté  dans  le  même  opuscule ,  qu'en  partant 
du  même  point,  le  doigt  indicateur  longeant  le  côté  externe 
du  pied»  8*arrêtait  sur  la  première  tubérosité  qu'il  ren- 
contrait :  c'est  le  bord  externe  de  l'extrémité  antérieure 
de  la  grande  apophyse  du  calcanéum.  . 

Direction  des  surfaces  articulaires.  —  i  •"*  La  tête  de 
Tastragale  offre  une  surface  articulaire  très-prolongée  en 
dedans  ;  il  résulte  de  cette  disposition  que  le  scaphoîde 
qui  la  reçoit  l'embrasse  largement  de  ce  côté  »  et  se  pro- 
longe assez  loin  vers  la  malléole  interne;  or,  j'espère  que 
maintenant  Messieurs  les  élèves  ne  feront  plus  une  mci- 
sion  perpendiculaire  à  l'axe  du  bord  interne  du  pied  , 
pour  tomber  sur  le  scaphoidç  et  éprouver  de  très-grandes 
difficultés.  Il  est  évident  que  Ton  doit  porter  le  manche 
du  couteau  vers  les  orteils  »  de  manière  qu'opérant  sur  le 
pied  gauche  »  il  forme  avec  l'axe  de  ce  membre  un  angle 
de  4^  degrés  ;  ainsi  il  suivra  la  direction  d'une  ligne  qui , 
partant' de  la  (ace  postérieure  et  interne  du  scaphoîde, 
viendrait  se  rendre  à  l'union  du  tiers  postérieur  avec  le 
^iers  moyen  du  cinquième  os  du  métatarse. 

2.®  Sur  la  face  dorsale  l'articulation  astragalo-scaphoï- 
dienne  s'incline  très-légèrement  en  arrière  vers  la  mal- 
léole externe. 

5."*  Quel  est ,  du  calcanéum  et  de  l'astragale ,  celui  qui 
lait  le  plus  de  saillie  en  avant  ?  La  solution  dé  cette  ques- 
tion est  d'autant  plus  importante ,  que  c'est  d'elle  que 
dépend  en  grande  partie  la  désarticulation.  Ordinairement 
le  calcanéum  déborde  un  peu  l'astragale  ;  mais  une  cir- 
constance à  laquelle  on  n'a  point  pris  garde ,  c'est  que  ces 
os  sont  à'peu-près  sur  la  même  ligne  lorsque  le  pied  est 
fléchi ,  tandis  que  si  ce  membre  est  tendu  ,  presque  tou- 
jours le  calcanéuip  déborde  l'astragale  au  moins  d'un 
quart  de  pouce.  L'on  oonçoit ,  en  effet ,  très-facilement 
que  la  flexion  du  membre  diminuera  davantage  la  saillie 


« 


56  HÂMOIBB 

du  oalcanéttcyj  et  que  Texteiisiôii  prodnira  le  conti^ir^. 
Pour  apprécier  ces  données ,  il  auffît  de  connattre  h  Ah- 
posUidU  des  surlaees  articulaires  et  de  ktor  ioiprilaer  Ces 
mouremens.  La  conséquence  pratique  de  ce  fait  est  si 
facile  à  saisir ,  que  neWd  bovèb  abstiendront  de  l'ieiâiquer. 

Les  ligamens  qui  a^ujettissent  plus  spéciakfi&eiirt  cette 
articulation ,  sont  dofsaut  et  plantaires. 

Ligamenà  dorsausb.  ^^G6té  interne  ;  fibres  aponévfo- 
tiques  fournies  par  l'insertion  du  îambier  postérieur ,  li- 
gament astragalo-scaphoïdien  ;  face  dorsale  :  ligament  su  * 
périeur  et  interne  s'attaohant  à  Tastragale  et  au  seapboïde^ 
ligament  supérieur  et  ilioyen  in}(plànté  sUr  Tastragâle ,  Je 
scaphoîde  et  le  ealcanéUm^  Gâté  externe  :  ligament  ^upé« 
rieur  et  externe  s'iosétant  sur  je  (Jalcaoéum  et  le  cubdïde. 

Ligament  plantaire.  -^  Il  part  dûoalcanéam,  s^âttârche 
sur  le  cuboïde  5  le  scapho'idé  et  sur  les  denxiènû^  et  troi- 
sième cunéiformes. 

Ligament  interosseUx*  -^Nou^  ùous  sommes  eontaincus 
par  un  grand  nombre  de  dissections  <  que  ce  ligament  très- 
fort,  clef  de  la  désanieutation ,  s*attacfae  d'une  part  au 
calcanéum ,  à  l'astragale ,  et  d'antre  part  au  SCdphoîde  et 
au  cuboïde.  il  correspond  k  l'enfoncement  osseuiiÉ  que 
nous  avons  indiqué ,  il  y  a  un  instant  »  au  côté  eitterne  et 
infi&rieur  de  la  tête  de  l'asfrâgale.  C'est  là  que  s'engage  la 
pointe  du  couteau ,  et  qu'à  mesure  qu'elle  divise  ce  liga^ 
ment  elle  ouvre  largement  l'article. 

Variétés  anatomiques,  -^he  tendon  du  muscle  jambier 
postérieur,  qui  glisse  entre  le  scaphoîde  et  la  malléole 
interne ,  augmente  sonvent  de  volume,  et  forme  contre 
cette  dernière  émtnence  osseuse  une  saillie  qu'on  a  oublié 
de  noter ,  et  qui  est  Souvent  prise  pour  la  première  ;  l'on 
évitera  constamment  l'erreur  si  l'on  sejrappelle  qu'il  existe 
toujours  [entre  le  seapboïde  et  lit  malléole  au  moins  un 
demi-pouce  d'intervalle ,  tandis  que  l'émioence  tendineuse 


ET    OffSBBVAtlONS.  Srj 

touche  presque  la  cbe? ille  ;  aiosi ,  dans  te  Cas  qui  bous 
occope ,  ee  ne  sera  pasi  la  première  »  Hiais  bien  la  seconde- 
tobérosité  placée  aif-deTtfnt  de  la  malléole  qui  nous  seryira 
de  guide  pôilr  pénétrer  dans  l'article; , 

Nooft  aiTons  déjà  signalé  lés  variétés  que  ïeé  mowveUiens 
du  pied  imprimaient  à  la  saillie  de  la  grande  apophyse 
du  calcanéum  ;  nous  ferons  observer  maittteiiaiit  que  le» 
cas  dans  lesquels  ces  os  se  trouvent  eu  avant  sur  la  même 
ligne  que  Taslragale  »  sont  am  cas  ordinaires  Comme  un  est 
à  trois  cents.  J'ai  vu  des  sojets  dbez;  lesquels  rextréaHt6 
antérieuce  du  calcanéum  dépassait  celle  de  Tastragale  dans 
l'étendue  d'un  demi-pouce  et  même  p4us.  Leur  nombrer 
est  à  celui  de  l'état  normal  comme  un  est  à  dl|ux  cents. 
M.  Broc  m'a  montré  un  sufet  sur  lequel  Tastragale  formait 
au-devant  ducalcauéuai  une  saillie  d'un  tiers  de  pouce.. 
Je  n'ai  jamais  rencontré  cette  variété  très-i^marqnabie.- 

Modi/lcatian  dô  la  méthode  de  Chop€tr$,  ^^îious  avons 
dit  plus  plus  haut  que  nous  rejeltions  le  lambeau  supé* 
rieur  ;  il  7  a  long-ieiaf^  que  M.  le  professeur  Richerand 
conseille  de  n'en  point  feire  dans  la  méthode  dont  nous 
BOUS  occupons. 

Pied  gauche»  — ^  Le  membre  est  tenu  comme  dans  la 
méthode  précédente;  les  données  que  nous  avons  établies , 
page  54 «  feut  reconnaître  le  siège  de  la  contiguïté  os- 
seuse :  avec  te  pouce  de  la  main  gauche  nous  couvrons  le 
côté  interne  du  scapho'ide;  nous  plaçons  le  doi^t  médius 
ou  indicateur  sur  l'articulation  calcanéo-cuboïdieune» 
nous  feisons  partir  du  premier  de  ces  points  une  incision 
semi -lunaire  qui  vient  finir  sur  le  dernier  ;  la  par^ 
moyenne  de  cette  incision  passe  un  demi-f  ouce  au-de? ant 
de  l'article  y  pour  que  les  tissus  ne  serétractent  pas  au-delà. 
Nous  venons  de  diviser  la  peau ,  le  tissu  cellulaire ,  l'apo- 
névrose ,  l'extenseur  des  orteils ,  lo'péronier  antérieur ,  le 
court  péronier  latéral ,  le  muscle  pédieux ,  l'artère  de  ce 
nom  et  le  jambier  antérieur. 


58  MilMOIRES 

,Lo  poace  est  resté  en  position;  Topérateur  glisse  le  ta- 
lon du  couteau  sur  Tongle  de  ce  doigt  :  le  manche  de  Tin- 
strument  tourné  vers  les  articles  forme  avec  Taxe  du  pied 
un  angle  de  4^  degrés.  Ainsi  le  tranchant  suit' la  direction 
d'une  ligne  qui ,  partant  du  point  touché  ,  viendrait  se 
rendre  \  l'union  du  tiers  postérieur  du  5."**  métatarsien 
avec  son  tiers  moyen.  Le  chirurgien  incise  dans  ce  sens  ; 
aussitôt  qu'il  a  entr'ouvert  l'article  »  il  porte  son  couteau 
transversalement  au-devant  de  la  tête  de  l'astragale  ,  dont 
lé  siège  est  indiqué  p.  55  ;  puis ,  sans  l'engager  entre  les 
surfaces  osseuses ,  il  le  place  immédiatement  sur  le  côté 
externe. du  pied  •  et  il  forme,  le  talon  de  la  lame  étant 
incliné  voiff  les  orteils  ,  un  angle  de  g5  degrés  :  il  arrive 
ainsi  vers  le  doigt  qui  marque  le  siège  du  côté  externe  de 
l'article»  doigt  qui  reste  en.  position  jusqu'à  ce  que  le  cou- 
teau vienne  immédiatement  le  remplacer  ;  aussitôt  que 
tout  le  pourtour  de  la  face  articulaire  dorsale  est  entr'ou- 
vert ,  la  pointe  de  l'instrument  est  portée  sous  le  côté 
exteme<  et  antérieur  de  la  tête  ^  l'astragale»  elle  s'y 
enfonce  ;  son  tranchant  est  dirigé  en  avant  »  et  dans  la 
direction  de  l'extrémité  calcanéenne  antérieure  ,  il  coupe 
le  ligament  inter-osseux  :  l'article  est  largement  ouvert. 

Alors  y  arrivé  à  la  région  plantaire  et  promené  du  calca- 
néum  vers  les  orteils ,  l'instrument  rase  la  face  inférieure 
des  os  ,  il  évite  les  protubérances  du  scapboïde  et  du  cu- 
boïde»  du  i."  et  du  5.™'  métatarsiens.  Nous  avons  déjà 
dit  ailleurs ,  que  le  pied  devait  observer  la  moyenne  pro- 
portionnelle entre  l'adduction  et  l'abduction ,  et  que  l'on 
relevait  un  peu  plus  le  talon  de  la  lame  du  couteau  que 
sa  pointe.  Cette  dernière  disposition  permet  de  suivre  exac- 
tement la  concavité  du  tarse  et  du  métatarse ,  plus  mar- 
quée en  dedans  qu'en  dehors.  Nous  avons  ajouté  quela  lon- 
gueur et  la  largeur  du  lambeau  inférieur  sont  proportion- 
nées à  la  solution  de  continuité  qu'il  recouvrira.  L'on  sui- 


ET    OBSfiRTATIONS.  Sg 

vrà  d'ailleurs  les  rè^Iès>  que  neus-aVoné  tracées  plus  haut. 

La  ligature  des  àrièrés  pédieuse  et  plantaires  met  h 
l'abri  de  Thémorrhagie.  • 

Si  Ton  devait  faire  un  lambeau  supérieur ,  la  première 
incision  serait  pratiquée  un  pouce  plii^  près  des  orteils  ,  et 
l'on  disséquerait  lès  tissus  jusqu'aux  articles  d'élection. 

L'amputation  que  n^us  yenous  de  décrire  se  pratique 
avec  le  couteau  dont  nous  nous  sommes  servis  pour  faire 
l'opération  dans  l'articulation  tarso-métatarsienne.  Telle 
que  nous  venons  de  l'exposer ,  la  méthode  de  Ghopart  ne 
doit  plus  offrir  de  difficultés  à  l'opérateur  doué  d'une  main 
chirurgicale. 

L'on  a  beaucoup  blâmé  cette  opération  ,  et  l'on  a  rap- 
porté des  obsetvatibns  qui  constatent  qu'on  a  été  obligé 
un  grand  nombre  de  fois  à  l'Hôtel  Royal  des  Invalides ,  dé 
faire  l'amputation  de  la  jambe  sur  des  sujets  dont  les  cica- 
trices ,  résultant  de  l'ablation  du  pied  à  la  méthode  de  Gho- 
part ,  avaient  été  déchiirées  par  la  marche ,  et  par  la  luxation 
en  avant  de  i'asti^giale  et  du  calcanéum;  l'on  a  ajouté  que 
ces  militaires  ne  pouvaient  plus  n[iarcher.  Il  est  jcertain 
que  les  tendons  de  la  face  dorsale  du  pied  remontent  sur 
la  jambe  et  qu'alors  il  est  impossible  qu'ils  puissent  neutra- 
liser l'action  des  muscles  du  mollet.  «  Mais  il  faut  en  con- 
venir» dit  M.  Percy^  oh  a  trop  exagéré  ce  danger,  comme 
ledémootrentlesnombreusesetbellesopérationsdeMM.Pel- 
letan  ,  Richerand  etDupuytren,  auxquelles  nous  pourrions 
ajouterceiles  que  nous-  avons  faites  nous-mêmes  en  diver- 
ses circonstances  ,'  et  '  nous  sommes  loin  de  penser  avec 
quelques-uns  de  nos  confrères  »  qu'en  pafeil  cas  il  serait 
nécessaire  de  couper  en  travers  le  tendon  d'achille;  idée 
qu'on  a  eu  tort  dernièrement  de  donner  comme  nouvelle , 
puisque  Antoine  Petit  l'a  mise  en  exécution  en  1 788 ,  sans 
avoir  eu  lieu  d'être  très-satisfait  des  résultats  qu'il  obtint. 
AI;  le  professeur  Chaussier,  qui  a  sérieusement  réfléchi  sur 


^  iiiifraiRBS 

cette  propoûtio&j  est  tout-à-fait  de  ootre  a^is  /et  comme 
BOUS ,  il  caoBait  des  moyens  mécaniques  propres  à  préve- 
nir »  et  à  corriger  un  désordre  qu'abuSÎYement  oo^  a  dil 
être  sans  remède.  »  La  description  de  ces:  appareils  ne  peut 
pas  être  faite  ici  :  on  lesi*trou?era  chez  djoux  dft  nos  ban* 
dagi&tes  les  plus  distingués  9  MM.  OudetI  el  Verdieir. 

D'ailleurs  il  ne  parait  pas  qu'on  ait  emxfloyé  sui;  les 
malades*dont  il  est  question  ^  la  positioa  demi-^fléchie  de 
la  jambe»  mayexk  si  avantageux  pour  neulraUser  l'aetioil 
des  muscles  de  la  partie  pcetérieuce  de  ce  membre  pendant 
tout  le  temps  que  met  la  plaie  à  se  cica&riaerir  J'ai  vu-  L'ou* 
bli  de  ce  principe  donner  lieu  à  la  luxation  avant  la  dita^ 
trisation  de  la  solution  de  continuité  sur  ust  individu  opéré 
dans  un  des  grands  hôpitaux  de.  la  capitale*  Nous  croyons 
d'après  ces  derniers  faits»  que  Ghopart  a  rendu  \m  ser- 
vice important  à  l'humanité  ;  son  amputation  sauve  la  vie 
à  beaucoup  de  malheureux  que  pourrsûi  faire  succoioeber 
l'ablation  de  la  jambe  pratiquée  au-dessous  de  i'articnta- 
tion  du  genou.  A  ce  premîep  avantagM||ie  eo  réunit  un 
bien  précieux,  celui  de  conserver  la  lawé  du  tarse.  Nous 
renvoyons  le  lecteur  au  Mémoire  de  oot^e  eonfirôre  Yillermé , 
qui  partage  presqu'entièrement  notre  oj^aion. 

Les  artères  que  nous  ouvrons ,  lorsque  nous  faisons  les 
amputations  partielles  du  pied ,  sont  d'un  assez  petit  calibre 
pour  que  nous  ayons  cru  devoir  nous  dispenser  de  recom- 
mander d'établir  la  compression. 

Quelques  considérations  d'aruUomie  pathologique  ».  faits 
pratiques  relatifs  à  C opération*  —  i.°  Le  %ament  inter- 
osseux est  très-fréquemment  ossiOé  chez  les  vieillards;  or- 
dinairement cette  ossification  cède  facilement  au  couteau  ; 
souvent  aussi  il  &ut  de  grands  efforts  pour  la  diviser,  et 
j'ai  plusieurs  fois  été  obligé  de  me  servir  d'une  petite  scie 
après  l'avoir  dénudée  de  ses  parties  molles  vers  sa  face  infe* 
rieure. 


ET    OBSE'RTÀtlOK^.  64 

Q.*  Un  pied  énonnement  toméfié  ne  pMtnettaît  ps»  de 
sentir  les  prbilspales  saillies  iiiBffecises  ipri  «curent  de  guide 
àf 4>pérateiir.^  aouij>opénftmes  néanmoins ,  oiaîs  neu»  fùmee 
surpris  de  île  pas  tomber  dans  les  articjles  d'élection;  n»We 
oouteau  avait 'glissé  d'avMttra  airière ,  snr  une  éminence 
^enmn  prfales pour  la  tête»  deveœMieplus  volumÎDeuëe; 
du  premier  «ts^  tarse.  Nous  portâmes  nos  recberehes 
plus  près  des  orteils  »  et  nous  rencontp&mes  rarliculatioft 
ftcaphoîdo^cuoéeKie;  avertis  de  »ôtre  nouvelle  erreur  pair 
iaprèsaioseiées  troiB&cettes«frticulaires  qu'offre  la  face  anté- 
rieure du  BcapWide' y  310US  imcisâittes  avec  force  un  deni- 
pouceen  ieurrière,  la  petite  tumeur ,  qui ,  cédant  à  l'actioÀ 
-du  couteau ,  le  laissa  pénétrer  4ans  la  icontigtiîté  scaphoïdo^ 
4istri^alienne.  N<^ultenninâinesi'opération  ocmme  de  cotf- 
iume-,  et  nous  emportâmes  avec  la  «de  la  tétemalade*dtt 
premier  tarsien  >  :âpi«ès  l'avoir  préafUement  dépouillée  de 
-ses  parties  Éhcdies.  il  «'agissait  d'une  esc^stofte  ispongieuse 
dont  lacause éts^^ue-van^^ovle^  la'prtession delaboltèL 
iLe6<xsenWronnaM>  Il  TeiToeption  du  scapheïde,  n'étaienN; 
tnuUen)en€  dfectés. 

5.^  Noas  a<709i«' rencontré  à  Metz  une  ankylose 'com^ 
plèdie  dut»rseet'du  ttseta tarse  :  eHe  fut  la  suite  d'un  rhu»- 
matisme  tslifoniqu^.  L^ndividu  succomba  an  typhus  rét- 
:gnant;  le  pied ^iaii reste ,  était  sain.  Nous imagmâ mes d'in- 
^troduire  à  plart ,  la  pointedu  «outeau  %u*dessous  de  la  sail- 
lie scaphoïdienne  ;  nous  effleurâmes  les  surfines  osseuses-, 
-et  l'instrument  alla  (sortir  dans  le  point  opposé  à  celui  par 
lequel  11  Staitentrét  Novs iterminâmes^Ie  lambeau  inférienl^ 
comme  dans  3a  métbode  modifiée  de  Cfaopart  ;  puis  une 
incision  ckcuhire  '£ûte  sur  le  tarse ,  et  commencée  à  là 
base  de  ce  iasnbiCKau  ioù  eUe  revint  finir  ,  Avisa  toutes  les 
parties  molles  qui  Recouvraient  le  tissu  offseux;;  il  fut  aisé 
de  le  iscier.  Une  compresse  fendue  empêcha  la  scie  de  dé- 
cfaireries  chairs.  . 


62  UÉHOIRBS       • 

4.°  M.  le  docteur  Villeroiéipense^. arec  raison  ,  que  si 
de  gros  tendons  se  trouTaiont  à  nu  sur  le  lambeau  iniërieur , 
il  faudrait  les  enlever  dans  la  crainte  de  les  Toir  s'exfolier 
et  retarder  la  cicatrice. 

Pansement.  II  est  le  même, pour  les  deux  amputations* 
Nous  répétons  que  la  jambe  doit  être  demi-llécbie  et  cou* 
chée  sur  son  côté  externe ,  qu'ainsi  l'ang'le  péronier  de  la 
solution  de  continuité  en  devient  le  point  le  plus  déclive 
et  donne  au  pus  un  écoulement  très*facite.  L'on  réunira 
par  première  intention.  M.  le  Professeur  Roux  a  publié 
sur  la  réunion  immédiate  des  plaies  un  Mémoire  fort  in<- 
téressant»  dans  lequel  il  démontre  la  isupériorité  de  .ce 
mode  de  pansement.  Le  lambeau  inférieur  sera  exacte- 
ment maintenu  par  des.  bandelettes  a^lutinatives ,  fixées 
en  arrière  trois. pouces  au-dessus  du  ialon»  et  veoant.se 
rendre  au  même  niv^u  sur  la  partie  antérieure,  de  la 
jaipbe ,  après  avoir»  ooptourné  le  moignon  :  eUes  coucou- 
rent  encore  à  empôcber  son  déplacement.  Enfin ,  on  aura 
recours  à  d'autres  baodeldttes  qui  croiseront  à  angle  droit 
les  premières ,  elles  seront  couvertes  par  de  la  «ba'rpie 
et  des  compresses  longuettes;  quelques  circulaires  de 
bandes  assujettiront  les  pièces  d'appajreil.  Qqand  00  ne 
met  pas  le  membre  dans  la  position  d^mi-flé^ie,  Ton  est 
souvent  obligé ,  malgré  les  points  de  compression  établis^ 
■de  perforer  la  base-  du  lambeau ,  pour  donner  écouler 
juent  au  pusl 

Une  fistule  s'établit-elle?  La  compression  des  con^ 
trouverlures  pourront  la  guérir  ;  les  injections,  d'abord  lér- 
gèrcment  aromatiques  i  puis  rendues  graduellement  .as- 
tringentes» et  dont  l'action  sera  aidée  par.  le  premier  de 
ces  moyens ,  doivebt-.toujours  réussir.  -C'est  par  leur  em- 
ploi que  j'ai- cicatrisé  à  l'hôpital  de  la  Pitié  »  un  ùleère 
fistuleux  i^ullant  d'une  amputation  du  gros  orteil ,  que 
j'avais  pratiquée  depuis  six  semaines.  Il  est  reconnu  en 


ET     OBSBRVATIONS.  63 

saine  thérapeutique  que  l'usage  des  injections  doit  être 
suspendu»  lorsqu'elles  sont  trop  irritantes ,  et  qu'enfin 
l'incision  du  trajet  est  le  dernier  parti  à  prendre. 

Anatamie  chirurgicale  des  os  du  tarse  considérés  jus- 
quà   l'âge  de  quatorze  à  quin^  ans  ;    faits  pratiques 
qui  en  découlent  relativement  à  l'opération,  —  Rien  de 
si  vague  que  les  données  établies  par  les  auteurs  sur  l'ossi- 
fication  des  os  du  tarse  :  au  premier  aperçu,  ils  parais* 
sent  livrés  à  un  ordre  de   développement  si  irrégulier , 
qu'on  a  abandonné  le  projet  de  les  soumettre  à  quelques 
règles  fixes.  Pour  qiie  les  principes  qu'a  établis  M.  le  pro- 
fesseur Serres  sur  l'osléogénie ,  mliritent  le  nom  de  lois , 
il  faut  que  cette  partie  du  système  osseux  soit  en  harmo- 
nie avec  toutes  les  autres;  c'est  ce  qui  existe  :  M.  Serres 
a  posé  comme  loi  fondamentale  de  l'ostéogénie ,  que  tous 
les  os  se  développent  des  parties  latérales  au  centre  »  ou 
de  dehors  en  dedans  :  suivez  en  effet  l'ossification  des  os 
du  tarse  9  vous  trouverez  :  i.""  qu'elle  commence  par  le 
calcanéum  qui  est  en  dehors ,  puis  par  l'astragale  qui  est 
en  dedans  ;  vient  ensuite  le  cuboïde ,   plus  tard  le  troi- 
sième cunéiforme  et  le  noyau  externe  du  scaphoïde  ;  en- 
fin »  le  noyau  interne  de  ce  dernier  en  même  tefnps  que  le 
second  et  le  premier  cunéiformes  :  la  même  loi  s'appli- 
que aux  extrémités  des  os  du  métatarse ,  quoique  les  épo- 
ques oii  elles  s'ossifient  soient  si  rapprochées  que  l'on  a 
cru  jusqu'aujourd'hui  qu'elles  étaient  confondues.  Nous 
ferons  remarquerque  le  scaphoïde  est  extrêmement  mince 
chez  les  jeunes  sujets  et  que  son  épaisseur  augmente  avec 
l'âge  {extrait  de  l'ouvrage  sur  les  lois  de  COstéogénie,  par 
M.  Serres  ). 

J'ai  déjà  prouvé  dans  mes  autres  Mémoires  sur  les  am- 
putations, que  les  lois  de  l'ostéogénie  m'avaient  conduit 
h  des  applications. pratiques  extrêmement  importantes. 
Je  ?ais  en  fournir  ici   une  nouvelle  preuve  de  plus  : 


64  ,  uiuoiiLEs  I 

jusqu'il  l'âge  de  is  à  i5  ans  et  ufeêiae  àii-4elà  chex  les 
scropbttlewix ,  les  os  dé  k  ran^e  aatérieme  du  liurse^  le 
scaphoïde ,  les  extréoiités  intérieures  du  calcaoéam  et  de 
l'^straçak  peuvseat  être  &cileB[)eat4liTS8és  par  le  couteau  : 
l'en  ai  acquis  la  certitude  «nlièi»  par  des  «ssais  nom- 
J^reux.  Or  nue  iDciskm  sémiluBoiflè  élast  jM^quée  sur  la 
face  dor&ale  -do. pied  »  il  ne  sera  plisl  iheaoiii  jusqu'à  l'âge 
que  nous  avons  indiqué,  dedieroher  les  ariicidaiîons  et 
de  suivre  leurs  contours;  on.  coopéra  dans  le  tissu  osseux 
presque  oomme  dans  les  parties  molles  »  et  l'on  aie  sera 
•plus  obligé  4e  sacrifier  «onreai  las  tiasm  «ains  dans  une 
assez  grande  étendue;  car  lorsqu'on  ne  pouvait  prasiopérer 
<lans  l'articulation  tarso-rmétataitsieBDe^  il  iâllaii  amputer 
à  la  méthode  de  Chopart ,  quoique  la  maladje  iotéres- 
^t  à  peine  les  os  de  la  rangée  antérieure  du  tarse. 

N«us  avons  déjà  dit  dans  notre  Mémoine  publié  en  1 8 1 .5  « 
i{ue  l'ablation  d'ua  seul  ou  de  deux  métatarsiens  serait  ià- 
cile ,  quand  on  aurait  bien  étudié  les  rè^es  que  nous  avons 
^appliquées  h  l'ablation  entière  du  métatarse:  vent-non  es- 
f irper  les  deux  premiers  ou  les  deux  derniers  ?  deux  inci- 
sions» rxme  dorsale,  l'outne  plantaiioe,  seraient  faites  pa- 
tfaltèllement  à.l'aKe  du  pied,, partiraient 4e  rarticulaUoo  et 
viendraient  se  rendre  xiux  orteils.  Elles  longeraient  ensuite 
leurs  cemmisaures  pour  se  réunir  sur  le  coté  externe  ou 
sur  le  côté  interne  du  pied. 

Le  .lani^au  serait  disséqué  jusqu'à  sa  base  et  la  désar- 
ticulation pratiquée ^  -comme  nous  l'avons  dit  ailleurs.  Un 
coup  de  bistouri,  donné  parallèlement  à  l'axe  du  troi- 
sièmiemétatarsieBven  séparerait  le  quatrième.  M.  Béclarda 
mis  en  usage  ce  procédé  ,  et  les  malades  ont  très-bien 
marché.  Il  estr-hien  entendu  que  les  étais  pathologiques 
devront  apporter  dés  modiiicationsà  la  confection  du  lam- 
Ikdau,  et  que  l'on*ne  deyrait.pas  s'abstenir  d'opérer  lors 
.méine  que  i'on    n'aurait  pas    assez  de  parties  moUes 


£T    OBSBBVATIONS.  g^ 

pour    h   former  du  que  l'on    en  manquerait   entière- 
ment. 

Si  l'on  voulait  enqfpôrtér  le  deuxièine ,  le  troisième  ou  le 
quatrième  métatarsien ,  on  plongerait  le  couteau  de  haut 
en  bas. à  là  partie  postérieure  3e  1  espace  inter-osseux 
que  concourt  à  former  l'os  qui  doit  être  enlevé;  l'instru- 
ment travex'serait  le  piedde  part  en  part,  et  viendrait,  en 
lons'eant  l'os  malade,  terminer  l'incision  entre  les  deux 
orteils.  Elle  serait  proloo^gée  postérieurement  sur  la  face* 
plantaire,  et  sUr  la  fâiCe  dorsale  jusqu'à  l'article  tarso- 
jméta tarsien  ;  quatre  autres  indstohstrôYisvensales,  dont 
deux  supérieures  et  deux  inférieures ,  partiraient  les  une» 
de  l'extrémité  antérieure ,  les  autres  de  l'extrémité  posté- 
rieure de  la  première ,  et  se  termineraient  sur  le  côté  op- 
posé du  métatarsien.  On  disséquerait  les  petits  lambeatix 
dorsal  et  plantaire  »  l'on  introduirait  'la  pointe,  d'un  fort 
bistouri  le  long  des  faces  latérale^  de  l'os ,  comme  si  l'on 
opérait  dans  lafn^or taise  des  trois  cunéiformes.  On  achè* 
vera{l4e  reste  de  la  désarticulation  en -procédant  de.^haut 
en  bas  avec  la  pointe  de  l'instrunietit',  et  en  suivant  la 
direction  de  l'article;  enfin  l'instrument  détacherait  l'os 
du  pied  en  suivant  d'avant  en  arrière,  ou  d'arrière  en 
avant  sa  face  externe  ou  interne ,  selon  le  côté  par  lequel 
on  aurait  commencé  l'opération.  L^applicalion  d'une  cou- 
ronne de  trépan ,  que  conseille  Charles  Bell ,  est  un  mau- 
vais moyen  qui  déchii^  les  ligâqiéns;  on  connaît  tes  dan- 
gers de  cette  lésion. 

L'on  pourrait  enlever ,  en  même  temps  que  les  métatar- 
siens, un  ou  deux  os  de  la  rangée  antérieure  du  tarse. 
MM.  Moreau  et  Champion  de  B^r*sur-Ornain  ont  souvent 
extirpé  un  seul  tarsien  ;  ils  sont  allés  le  chercher  au  milieu 
des  os  sains;  ils  ont  employé  pour  son  ablation  tantôt  un 
simple  instrument  tranchant ,  tantôt  une  tarrière  et  une 
petite  feuille  de  scie,  dans  quelques' cas  enfin  des  cou* 

3.  5 


06  '  «iMOIRES 

co^n^s^lrpiles  de  trépan.  Oo  doit  toujours  préférer  l'iq* 
slrument  tranchant. 

Iti^m  i^uHroU^  qœ  Ferrtnd,  DotauU,  LaumorMr, 
MMld«qrl  eï  NM*  Dainiiel^  AuJbray  »  eto. ,  tait  enkfë  aficiç 
3j^($^  l'i»9tnag:0L9  h  h  suite  de  certaines  hniatîons. 

U^  M  ftttt  ^blir  quelques  donnéM  p^uk*  bien  recoor- 
mtiT^M  ài^  de  fies  os  et  de  leurs  urtlcuifttîoiiB*  Vouiez^ 
y<im  e>:lir^  le  euboîde?  reconnaisse  IWréihité  posté** 
PÎeilr^.d^  a^tiièoa^  t»é4atapsiea,  hMià  deTastnagale  ei 
le  bord  eicterfie  d^  I»  gi^ode  sipopfaysf^  4»  culc^iaâum  ;  ii 
9iifii  aisé  de,  ^KHfi'¥i9r  «i  de  &inp  jparcwrîr  ii  rmimniBiil 
}«s  artiePbii^^  q«f^  vous  deveis  déi^a(re.  Si  i^i^  n'étaient 
pas  ooi^iHiîçs,  vous  auriez  ^ou^  )e^  yes^x  W  pâ^  990  iar^ 

tiwl45.    . 

:  Lu,  «aillle  ^  seapfeaïde ,  celle  qai  p^pUi^  d^  la  eoaU^* 
gnitéfd^s  premiers  ciM»6)fo(rme  et  fxiit^tii^si^ ,  la  iéto  4e 
r<|i^4*4S9le  •  TènfeAc^ent  fiinl^  k  ^9  côvé  e^^eroe  êl 
ukfAm^v ,  r«in^  snip^cMr  et  ei^terae  d^  I^  grande  a^o^ 
phy^  du  K^paoéwij  sçot  d^  ii»di<M9ts  i^ei^a^  peMT  péU 
i9jtt9W.  di9Ps  les  ^rtif^  do»  01  qu^  Tpo  désire  enlever. 
Ifyfiifi  .4jp  doit  We9  se  giarder  49  «ouper  ^q^  éteadtie  dii» 
gienibre  qd  force  dfûs  la  snitis  ^  pratiquer  lui^  opéristfoo 
plu0  dangereuse. 

-  Voudrait-on  enle^r  I9  scapboide ,  I0  cuboïde  et  les  irois 
cunéiformes?  L'opérateur  trdversf^i^it  IWlieuUtieiQ  tarso-r 
méletenBieQjae  d'aprè§  les  principes  que  uouf  ^vqfà»  étaUls: 
seulement ,  au  lieu  de  commencer  l'ioeisfm  aurdevaut  40 
Tairticle  »  Il  le  commeocerait  derriàre;  puis  il  désarticu- 
lerait à  la  méibede  de  Cbopart,  le  couteau  glisserait  ea* 
9mte  Stous  les  os  que  nous  ayons  ao^9i»4i0  otles  détacberaii 
4u  pied.  Le  oliirurgien  dénuderai!  de  ces  parties  mcdies 
reKtrémité  ]ièatérieure  desdeux dembrs  ehétaiai^ens , la 
scierait  atefi  les  pféoeutten^  «onveuftbies;  il  pourrait  ea^ 
core^  emporter  de  ia  oftSma  maniàre  uÉe  pétition  de  la  léto 


/Ae  VsiBlrsigaie ,  l'on  â^liqueraii  e«fia  les  métatarsien^  sur 
les  deux  premiers  os  du  tarse.  Je  ci'ai  jainâb  tenté  cette 
opération  que  sur  le  cadavte,  oji  elle  fournit  de  très-beaux 
résaltats.  Je  laisse  à  la  sagacijté  des  praitciens  le  «soin  de  la 
HBJelei*  ou  do  l'adopter. 


Considération^  sur  les  aponévroses  abdominales,  servant 
d'introduction  ^  l' histoire  des  hernies  dans  les  mono- 
dactyles;  par  M.  G^baiu)  fils ,  professeur  à  i'Eooie 
vétérinaire  d^Alfort. 

Un  petit  nombre  d  ouvrages  recommandableâ  sur  l'a- 
nalomie  yétérinaire  et  la  statique  animale  ^renferme 
des  détails  inléressans  sur  la  disposition  et  les  usages  de 
raponéyrose  abdominale  dans  les  herbivores  domestiques. 
Bestiaée  à  soutenir  relTort  d'iane  masse  énorme  d'intestins 
ou  d'un  estomac  très < volumineux  ^  cette  tunique  fibreuse 
a  été  douée  en  même  temps  d'une  force  de  résistance  ex- 
trême et  d'une  grande  élasticité  pour  se  prêter  au  déve^- 
loppement  souvent  considérable  des  "^viscèrel  qu'elle 
soutient. 

La  réunion  à  un  si  haut  degré  de  èes  deux  propriétés 
a  dà  exciter  l'^Uentiop  des  anatomistes.  Quelques-uns 
ont  bien  reconnu  et  bien  établi  les  caractères  et  les 
propriétés  de  la  fibre  qui  donne  à  cette  expansion  une 
élasticité  aussi  remarquable  ;  et  sous  ce  rapport  il  serait 
diflScile  de  rien  ajouter  è  ce  qu'en  ont  dit  MM.  Dupuytren 
et  Breschet ,  et  plus  récemment  encore  M.  Béclard ,  dans 
ses  additions  à  VAnatomi^  générale  de^Bichat. 

La  disposition  de  toutes,  les  productions  de  la  même 
nature  ,  leurs  usages  en  général  »  et  leurs  différences  dans 
)ms  animaux  do^iestiques  ,  où  elles  disparaissent  par  une 

5.. 


€S         •  MÉMOIRES 

graduation  insensible  ,  -jusqu'à  ce  que  l'on  n*en  retrouve 
?plus  que  des- traces  »  présente  à  l'esprit  plus  d'un  sujet  de 
recherches  et  d'inductions  curieuses. 

L'une  4'elles  ,  le  h'gament  cervical ,  s'étend  depuis  la 
protubérance  trans verse  de  l'occipital  ,  jusque  sur  le 
sommet  des  apophyses  épineuses  des  premières  vertèbres 
du  dos ,  sépare  les  muscles  cervicaux  droits  de  ceux  du 
côté  gauche ,  multiplie  leurs  points  d'insertion  »  et  leur 
est'd'un  puissant  secours  en  maintenant  constamment  le 
cou  dans  un  état  moyen  entre  la  flexion  et  l'extension. 
Ses  fibres  extrêmement  élastiques  forment  à  leur  partie 
supérieure ,  où  elles  sont  en  très-grand  nombre  ,  deux 
espèces  de  cordes  réunies  vers  leurs  extrémités ,  arron- 
-dies  dans  le  cheval ,  aplalies  et  très-larges  daus  le  bœuf. 
Leur  grosseur  »  leur  force  de  résistance  et  leur  élasticité  , 
sont  en  raison  directe  de  la  longueur  du  cou  ,  du  volume 
<le  la  tête ,  et  de  celui  des  muscles  cervicaux.  Ainsi» 
•  Irès-prononcé  dans  le  cheval»  et  sur-tout  dans  le  bœuf» 
■ce  ligament  est  déjà  beaucoup  moindre  dans  le  mouton  , 
le  chien  et  le  porc;  enfin,  dans  le  chat  il  n'existe  plus 
-qu'en  rudimens. 

Dans  le  cheval  et  le  bœuf,  chez  lesquels  la  partie  anté- 
rieure du  tronc  forme  un  poids  énorme  suspendu  entre 
les  épaules,  deux  productions  de  la  même  nature  que  le 
ligament  cervical  sont  situées ,  l'une  au-dessus  ,  l'autre 
au-dessous  du  muscle  rhomboïde.  Destinées ,  à  n'en  pas 
douter,  à  soulager  les  muscles  qui  empêchent  le  corps  de 
glisser  entre  les  deux  scapu)um  ,  elles  ne  devaient  pas 
exister,  ou  n'exister  au  moins  qu'imparfaites  ,  chez  les 
animaux  où  l'épaule  est  située  plus  en  arrière,  et  où  le 
poids  dû  tronC'est  peu  considérable;  aussi  ne  les  ren- 
çontre-t  on  pas  dans  le  chien  et  le  chat. 

Enfin,  sans  multiplier  les  exemples,  nous  nous  con- 
tenterons de  citer  encore  la  gaine  fibreuse  qui  enveloppe 


BT    QBSEBTATION9.  6g 

en  masse  le  globe  de  l'œil ,  ses  muscles  et  son  tissu  grais- 
seux :  elle  existe  seulement  dans  les  herbivores  qui  sont , 
daus  l'état  de  nature ,  obligés  de  tenir  constamment  la 
tête  baissée ,  pour  chercher  et  saisir  leur  nourriture ,  etc. 

La  disposition  des  fibres  de  toutes  ces  productions  est 
relative  à  la  direction  suivant  laquelle  s'exerce  l'effort 
auquel  elles  résistent  ;  ainsi  à  la  partie  supérieure  du  liga- 
ment cervical  ,  les  fibres  sont  dirigées  toutes  d'avant  en 
arrière ,  parce  que  cette  partie ,  que  les  anatomistes  appel- 
lent \di  corde  f  doit  soutenir  le  poids  de  la  tête.  La  partie 
moyenne  »  ou  les  lames  àxx  ligament  »  obéissant  à  des  mouve-^ 
mens  en  tous  sens ,  ses  fibres  sont  entrecroisées  et  ne 
tiennent  aucune  direction  fixe.  A  l'épaule  »  elles  se  portent 
de  haut  en  bas  et  d'arrière  en  avant  ^  parce  que  l'effort 
s'exerce  de  bas  en  haut  et  d'avant  en  arrière.  Enfin  ^  cette 
remarque  est  également  applicable  ,  ainsi  que  nous  le 
verrons  plus  tard ,  à  l'expansion  ligamenteuse  de  l'ab- 
domen. 

Il  est  donc  bien  vrai ,  comme  on  l'a  observé  ,  que 
par-tout  où  il  se  trouve  un  antagonisme  continuel ,  la 
nature  a  placé  un  tissu  élastique  qu'elle  a  augmenté,  mo- 
difié ou  fait  disparaître  »  suivant  que  sa  présence  était 
plus  ou  moins  utile.  Ainsi ,  il  est  facile  de  se  convaincre 
que  la  couleur  jaune  et  l'élasticité  de  ces  productions  sont 
toujours  en  raison  directe  de  leur  grosseur  :  moins  elles 
sont  importantes ,  plus  elles  diminuent;  plus  elles  dimi* 
nuent  »  plus  elles  blanchissent  et  se  rapprochent  du  tissu 
albuginé. 

La  résistance,  et  sur-tout  l'élasticité  du  tissu  fibreux 
jaune  ,  sont  ses  propriétés  principales  :  t  II  a  pour  fonc- 
tion ,  dit  M,  Béclard,. de  servir  de  liens  et  d'euveloppes  , 
et  de  faire  en  même  temps  l'office  d'un  ressort  qui  re- 
vient brusquement  sur  lui-même  une  fois  que  la  résistance 
ne  subsiste  !plus.  »   Ces  propriétés ,  jointes  à  la  couleur 


70  irÉaroiRES 

jaune  ai  ^  bi  grande  quantité  de  fibrine  qu'il  contient, 
semUent  aononcer  que  ce  ttssu  n'esl  qu'une  mpdificatieii^ 
étt  iUMColsire  et  un  état  intermédiaire  entre  celai- ci  et 
Talbugiiié.  Ea  eûè* ,  certaines  parties ,  forasées,  éajM  un 
ÉiuaMil ,  par  des  fibres^jaufies ,  préaenteat  »  daiîs  u!>  a^tre , 
^èes  fibres  flfiusculaîresitrè^-apparentes  ;  ^insi ,  les  ligafiaei^s 
90$pew9enrs  du  fourrea»  au  prépuce  »  fibreux  àdim  le  cho- 
Tal  «  sont  charnus  dans  b  mulet  et  le  b<Buf. 

Neyenons^nous  pas  de  vorir  que  ce  tissu  jaune  perd  de 
MS  propjtiétés ,  blanebil ,  devient  mgide  »  et  Se  pa]Q>rache 
du  tissu  atbugioé  ,  à  mesure  que  la  résistance  qu'il  doit 
sarinonter  est  moindre  ? 

Ne  peut><m  pas  croire ,  en  raisonnant  à  ;Eir»W$^qu*fl  en 
est  dooaémedaas  b  sens  contratve  ,  et  que  ce  tissu  ,  sus- 
ceptible d'arriTe?  à  un.  état  {»Ins  parfait»  peut  devenir  mus- 
culaire? La  poche  charnue  des  didelphes  n'est  peut-être 
qu'un  état  pltts  parfait  de  Texpansioi»  abdominale  du  che« 
val ,  qui  n'est  elle-même  que  le  fascta  super flcicdis  de 
l'homme ,  plus  développé  ,  plus  jaune  et  plus  élastique. 
Ajoiitona  à  cela  que  le  tksa  fibreux  faune  ,  suiT-tout  celui 
du  ligament  cervical  et  de  l'enveloppe  abdominale  ,  four- 
nit à  l'analyse  chimique  de  l'albumine  y  de  l'osmaz  ôme 
et  de  la  fibrine  ;  et  l'on  ne  pourra  nier  qu'il  ne  doive  avoir 
au  moins  un  peu  d'analogie  avec  le  musculaire  ;  ils  ont 
d'ailleurs  été  confondus  pendant  long- temps  par  des  ana- 
tomistes  d'un  grand  mérite ,  et  nous  espérons  parvenir 
par  la  suite  à  prouver  ce  felt  que  nous  ne  pouvons  encore 
qu'indiquer  ici. 

Quelle  que  soit  »  au  reste ,  l'opinion  que  l'on  conçoive 
de  la  nature  du  tissu  fibreux  jaune ,  aucune  des  produc- 
tions qu'il  concourt  à  former  ne  mérite  plus  d'attention 
que  celle  qui  soutient  les  aponévroses  des  musclés  de 
l'abdomen. 

Située  immédiatement  au«dessus  du  muscle  sous-cu^ 


ET   OlSBATAtfONS.  ^\ 

%m&,  h  k  face  m4crne  duqi»!  elle  e^  unie  M  moyènr  à'uti 
\km  eelliilaire  fort  lâch6  et  fort  abondant ,  cette  proiue- 
tioQ,  étendue  en  forme  de  membrane  ^edreloppelei^  notas- 
cle6  abdomioaiix  •  et  tes  séparre  de  rftpooévf  o/se  du  patinicule 
«iMrfiKU  AtitérieuFctnont  elle  roconnNs  ki  pafrtîe  infiirieuré 
da  grUnd  pectoral ,  pkia  en  at¥idte  Ta^Mérrose  dtr 
fftànd  oUIqim;  liera^hes  patiKs  tftlérttléd^, eiteeét  oppKquiéf^ 
sur  la  portion  charnue  de  ce  ddriffcv  ftiuscite ,  èindi  c(at  sdf 
k»  ^aad  d<uatelé  det  k  p^tflne  ^  d  là  suf&ee  duqueF  se 
]^dest  sea  Sktm  deti&iiues  beaaoocip  plua  rares  ,  et  qui 
tduées  se  perteiM  «n  bas  en  cotttet'geant  Ters  le  baâsrit 
oh  eUe»  se  lermiaMnt.  Il  ittit  delà ,  que  eesr  fibf es  ,  pf ai 
épaisses  et  plus  rapprochées  sur  la  surfiice  inférieure  de 
labdoHleB  et  p#èa  do  la  ligne  médieFoe  qu'aux  flancs  et 
s«r  les  parlièë  kbinttes  de  b  pdtfriwe  »  srdnt  en  grand  nom- 
bre prrèa  diipubî»^  ofa  eiies  ferment  tfn  gros  cordon  ayadC 
une  épaîaaettr  de  jdumiif  s  Kgii«a,  Il  s'en  sait  également 
que  odles^  qui  sont  ikoéta  sur  le»  Côtés*  se  dirigent  de 
kaMi  en  Jba»  et  d'amt  em  âvtiècë;  qu^e  ctUe  direction, 
très-oblique  pour  les  plus  antérieures ,  est  p^esqae  pcr- 
pe&dicubir»  hVàmo  du  eorpe  pwir  celles  qnf  viennent  des 
flanca;  qu'enliii  lea  fibres  médianes  se  portent  toutes  pa- 
rallèleaieot  à  là  ligne  blasohe ,  et  forment,  dafts  le  mêmv 
seaS'  t.  de»  pliad*Mstant  plus  marqués  qu'ils  sont  phistapr. 
pvochés  dtt^ubta» 

Cette  disposkioii  eat  très-remavqciable  forsqu^après^  la- 
laowt  ces  fibvetf  amt  éoavtde»  ptr  aidté  dit  vokuiie  qu^aC- 
quîèirent  les  iûteslioa;  elles  fonÉiMt  alors ,  dans  lenr  en- 
semble ,  upe  eapèce  d'érentail ,  et  le  tissu  eellularre  qat* 
les  unit  leur  permet  tellement  de  s'écarter  les  nnes  de^ 
aiilres ,  qye  teurs'plis  dispapaiésenl  eniièrefneûf  et  laissent 
à  ua,  »i*«deasoui ,.  l'àponéniose  d«i<.gtii!|d  obtiqtie.  Gôlîr 
devait  être  ainai ,  ptâsqao  ,^  lovs  de  kmt  dé^leppetir^ent*/ 
tous  ks>  fiflcètet  coniviiiM  »  soit  dinn»  te  teetre,  soit  d^as 


le  bassin  »  se  portent  constamment  en  ayant  :  c'était  donc 
antérieurement  que  l'écartement  des  fibres  de?ait  être 
plus  considérable. 
'  Ces  trousseaux  de  fibres  séparés ,  Comme  on  vient  de  le 
Toir»  par  une  grande  quantité  d'un  tissu  cellulaire  fort 
Uche  »  se  réunissent  intimen^ent  en.  arant  et  au-dessous 
^o  pubis  9  et  s'y  attachent  après  avoir  donné  naissance 
aux  prolongemens  suivans  : 

i.*"  Le  ligament  suspenseur  du  fourreau.  Ce  ligament 
donne  naissance  au  dartos  ,  et  cette  disposition  suffirait 
pour  établir  que  la  nature  de  cette  enveloppe  des  testi- 
cules est  fibreuse  dans  le  cheval  »  si  Ton  conservait  quel- 
ques doutes  à  cet  égard. 

8/  Un  large  ligament  qui  s'attache  âi  toute  la  sym- 
physe du  pubis  ,  en  dehors  des  muscles  adducteurs ,  re- 
couvre la  base  du  pénis ,  et  fournit  dans  la  femelle  la 
capsule  fibreuse  des  mamelles  ;  capsule  qui  devait  néces- 
sairement  être  douée  d'une  grande  élasticité  pour  se  prê- 
ter au  développement  qu^acquièrent  ces  organes  à  l'époque 
de  l'allaitement. 

S.*"  Le  feuillet  extérieur  d'une  membrane  fibreuse  , 
dont  le  feuillet  interne  est  formé  par  l'aponévrose  du 
grand  oblique.  Cette  large  expansion ,  qui  est  appliquée 
sur  la  Ëice  interne  des  muscles  de  la  cuisse ,  se  confond 
antérieurement  avec  l'aponévrose  du  fascia  lata ,  en  ar- 
rière se  perd  sur  les  muscles  fessiers ,  en  bas  se  continue 
avec  l'aponévrose  tibiale  >  et  se  termine  supérieurement  en 
se  réunissant  avec  une  autre  aponévrose  qui  recouvre  les 
muscles  de  la  région  sous-lombaire  »  et  concourt  à  former 
l'arcade  crurale. 

Ce  que  nous  avons  dit  de  toutes  les  productions  du  tissu 
fibreux  jaune  s'applique  en  tous  plaints  âi  la  tunique  abdo- 
minale. Très-développée  dans  les  grands  herbivores  domes- 
tiques, où  les  organes  digestifs  ont  une  énorme  capacité , 


ET   OBSEBTATIOlfS.  yi 

elle  devient  moins  épaisse  et  moins  élastique  à  mesure  fpià 
le  Yolume  de  ces  organes  diminue;  aussi ,  n'en  trouve - 
t-on  que  des  traces  dans  le  chien  et  le  chat  :  aussi  est.elle 
bornée  dans  l'homme,,  sans  doute  à  cause  de  sa  station 
verlicale  ,  à  quelques  fibres  rares  qui  constituent  le  fasda 
superficîalis. 

Arrivées  près  du  pubis ,  ainsi  que  nous  l'avons  dit,  les 
fibres  de  cette  expansion  se  rapprochent,  s'unissent  p»r 
leur  face  interne  à  celles  du  grand  oblique ,  de  manière  à 
ce  qu'il  ne  soit  plus  possible  de  les  séparer  les  unes  des 
autres  ;  on  peut  seulement  se  convaincre  que  sa  face  ex- 
térieure jaunâtre  appartient  à  la  tunique  ligamenteuse  , 
tandis  que  la  face  interne ,  d'un  blanc  nacré ,  est  une  dépen« 
dance  de  l'aponévrose  du  grand  oblique.  Les  fibres  de  celle- 
ci  ,  dirigées  obliquement  de  haut  en  bas ,  d'avant  en  arrière 
et  de  dehors  en  dedans  ,  convergent  toutes  vers  la  ligne 
blanche ,  k  laquelle  une  partie  vient  s'insérer  ;  le  plus  grand 
nombre  s'étend  jusqu'à  un  pouce  environ  au  dessous  du 
pubis  où  elles  se  terminent  en  s'attachant  à  une  gmsse  pro- 
duction tendineuse  qui  semble  être  le  point  de  réunion  de 
toutes  les  aponévroses  de  l'abdomen. 

Les  fibres  de  l'aponévrose  du  petit  oblique  n'ont  pas 
toutes  la  même  disposition  ;  les  unes  se  dirigent  de  dehors 
en  dedans  et  d'arrière  en  avant ,  et  se  terminent  à  la  ligne 
blanche  ;  les  autres  ,  moins  nombreuses  et  plus  courtes ,  se 
portent  d'avant  ^n  arrière ,  et  s'unissent  aux  fibres  termi* 
nales  de  l'aponévrose  du  grand  oblique. 

L'aponévrose  du  muscle  transverse ,  dirigée  transversar 
lement  à  l'axe  du  corps  ,  existe  depuis  le  cartilage  xy- 
phojde  jusqu'à  six  pouces  environ  en  avant  du  pubis.  Ar- 
rivée là ,  ells  semble  se  terminer  brusquement  ;  ses  fibres 
se  réunissent  près  de  la  ligne  blanche  en  un  gros  faisceau 
qui  suit  la  direction  du  muscle  droit ,  et  se  termine  au 
même  point  que  raponévr.ose  du  muscle  précédent.  Eii* 


74  UÊUOIllRS 

fia ,  la  frcrrface  externe  du  péritoine  est  recMverte  à'uné 
multitude  de  fibres  narcrées  vésistaoteB  »  dont  h  èifet* 
ûùn  f  qui  n'est  pas  cônèlaote  ,  est  cependant  prescpia^  dMs 
toute  son  étendue  de  dedapns  en  deborg  et  d'avanl;  en  at- 
fiére.  C'est  le  f0$eia  traMâVârêaiU  de  rhonyiAe« 

La  disposition  de  ces  di£fêren  tes  aponévroses,  sur  la  des^ 
eription  desquelles  noM  avons  h  ieiêém  fort  peu  îAsislé . 
ert  donc  telle  qtie  femvfiMres  doivent  se  croiser  en  ptu^ 
fleurs  sens.  Gettes^tfpattBÎcnleclmnro  ,^  par  oxenrple ,  sont 
trânivevsales ,:  tandb  qpùe  celles  de  la  tunique  ligamen^ 
teuse  sont  disposée»  hmghudinaleinent  ;  Taponév^ose  du 
gnfttd  okriiqiMi  te  porte  obliqucmasat  de  debors  ett  de« 
dams  et  d'avant  en  arrière  »  celle  du  petit  oblique,  au 
<ïôntravre ,  de  dehors  en  dedans  et  d'arf ière  en  nrûtti  ;  h 
directkxn  du  muscle  trmisverse  est  semblalrle  à  celle  du 
|Mlinicubehat*a«;elyfin,  le  muscle  di^oit  forme  une  espèce 
de  sangle  qui  soutient  la  ligne  btanebe ,  et  maintient  fixe 
pttr  conséquent  le  point  d'appui  principal  de  toutes  Ces 

aponévroses. 

'  Cet  entreeroisetpelit  amgtnente  beaucoup  la  force  de 
la  tunique  abdominale  ;  il  hn  permet  de  résister  avec  avan^ 
Htfgd  à  ta  pression  continuelle  gercée  par  les  rlecères  ab- 
dbmii»atix.  La  réunion  de  tcHites  ces  fibres  jaunes  ou  ai-^ 
btiginées  donne  naissance  à  un  gro9  et  fort  cordon  blan- 
^âtre,  situé  à  trois  pouces  environ  au  desdous^  du  bassin 
et  qui  n'est  attaché  au  pubis  qu'an  moyen  d'une  autre  pro*- 
duction  tendineuse  à  laquelle  il  conviendrait  de  donner  le 
nom  de  tendon  sous-pubieti.  Ce  dernier,  dont  la  direction 
elt  verticale  ,  est  applati  de  dessœ  en  dessous^ ,  se  porte 
de  bas  en  bcrat ,  s'attiacbe  h  presque  tout  le  bord  abdomi- 
nal du  pubis ,  et  présente  qnelqu'analogie  avec  lesosmarsu- 
praux,  quoique  ^  position  ne  soit  pas  toujours  la  mém&. 
Il  H*est  pas  seulement  là  peur  servir  de  poiwt  dinseï*- 
lion ,  il  permet  à  l'abdomen  d'acquérir  du  développement 


J^T   0B9KRVATI0NS.  yS 

»aos  que  par  suite  de  rextensîan  die  ses  parois  le  bassu 
«oit  obligé  de  se  rapprocher  de  la  poitrine ,  ce  qut  aurait 
eu  lieu  inévttabJeoieifrt ,  si  toutes  ces  fibres  s'étaient  atta- 
chées directement  an  pubis; 

Dans  le  cheval ,  ce  tendon  donne  naissance  à  un  liga* 
ment  rond  de  la  grosseur  du  doi^t  indicateur  qui  se  dirige 
de  dedans  en  dehors  sur  la  surface  inférieure  du  pubis  p 
le  long  de  sofi  bord  abdominal  »  et  va  se  terminer  daiisTex*- 
cavation  raboteuse  de  la  tête  du  fémur. 

Quoiqu'on  ne  sott  pas  encore  parvenu  à  expliquer  pouv* 
quoi  ce  ligament  ùe  se  rencontre  que  dans  les  monoéac- 
tjles  y  on  ne  peut  doufer  an  meins  qu'il  n'ait  une  granée 
influence  sur  la  fixité  duQiembre  et  sur  la  sûreté  des  meu: 
vemens  qu'il  peut  exécuter. 

It  donne  une  telle  force  à  l'articulation  ,  que  dans  le 
cheval  on  n'a  pas  d'exempte  de^xatioa  coxo-*  fémorale; 
Je  ne  parle  point  des  luxations  consécutives  que  l'on  ren- 
contre quelquefois  :  elles  ont  toujours  lieu  alors  en  haut 
et  en  dehors  ,  comme  cela  se  remarque  le  plus  ordinai- 
rement dans  l'homme.  Les  mouvemens  les  plus  viotens 
ne  parviennent  qu'à  fracturer  la  téta  du  fémur  par  le  mt- 
lieu  ,  mais  jamais  à  la  fttîre  sortir  de  sa  cavité. 

Les  diverses  ouvertures  que  présentent  les  aponévroses 
de  l'abdomen  nràritent  dé  fix^  ^attention  sous  quelques 
feints  dont  les  anatomistes  vétérinaires  ne  se  sont  point 
encore  occupés. 

L'anneau  inguinal:  se  présente  à  l'extérieur  sous  la  forme 
d'une  ouverture  alongée  obliquement  de  dedans  en  dehors 
et  d'arrière  en  avant;  sa  disposition'  est  telle  que  l'on  peut 
y  reconnaître  deux  commissures  :  l'une  interne  et  posté- 
rieure est  formée  partes  fibres  qui  se  portent  au  pubis; 
t'exteme  beaucoup  moins  épaisse  se  termine  en  avant,  ikx 
pli  de  l'aine^ ,  k  l'endroit  de  la  réunion  de  l'aponévrose 
de  la  face  interne  de  la  cuisse  avec  la  portion  de  cell<» 


^6  EXTRAITS 

du  grand  oblique  qui  vient  de  l*angle  antérieur  externe 
de  riiéon. 

Les  parois  de  cet  anneau  sont  formées ,  à  parlir  de  la 
surface  extérieure  »pajla  tunique  abdominale ,  l'aponévrose 
du' grand  oblique  et  la  portion  charnue  du  petit  oblique. 
Enfin ,  tout-à-iailà  la  partie  supérieure,  Taùneau  inguinal 
situé  plus  en  dedans  et  en  avant  représente  une  ouverture 
ronde ,  étroite  »  entourée  d'un  grand  nombre  de  fibres 
albuginées  fournies ,  les  unes  par  l'aponévrose  des  muscles 
sous-lombaires  ,  les  autres  par  le  fascia  transversalis. 

Ainsi  disposé,  cet  anneau  est  un  vrai  canal  infundi'- 
buliforme  dont  la  base  est  inférieure  ,  dont  la  direction 
est  légèrement  oblique  de  haut  en  bas ,  de  dedans  en  de- 
hors et  d'avant  en  arrière  ,  qui  est  pratiqué  dans  l'épais- 
seur de  la  tunique  abdominale  et  de  l'aponévrose  du  grand 
oblique»  passe  au  bord  postérieur  de  la  portion  charnue 
du  petit  oblique  ,  et  n'est  point  en  rapport  avec  l'aponé- 
vrose du  transverse. 

Son  ouverture  extérieure  ,  alongée  de  dedans  en  dehors 
et  d  arrière  en  avant ,  sur-tout  dans  la  jument ,  présente 
une  forme  elliptique  »  et  est  située  à  quelque  distance  du 
pubis ,  de  sorte  que  l'on  doit  plutôt ,  comme  nous  l'avons 
fait,  y  reconnaître  deux  commissures  que  deux  piliers  : 
Finterne  étant  beaucoup  plus  forte,  plus  résistante  et  plus 
fixe,  doit  beaucoup  moins  prêter,  et  prête  en  effet  moins 
à  la  dilatation.  Aussi  est-il  beaucoup  plus  facile  de  débri- 
der en  dehors ,  débridement  que ,  du  reste ,  on  est  con- 
traint de  faire  de  ce  côté  à  cause  de  la  position  des  vais- 
seaux. C'est,  en  effet,  à  la  base  delà  commissure  posté 
rieure  ou  interne ,  que  la  sus-pubienne  donne  les  artères 
inguinale,  scrotale  et  abdominale  postérieure  ou  hypogas- 
trique.  Cette  dernière  branche ,  qui  reste  toujours  super- 
ficielle ,  se  dirige  d'arrière  en  avant ,  en  longeant  le  bord 
interne  de  l'anneau ,  et  serait  inévitablement  atteinte  si 


ET   OBSERVAT  ION  s.  'j'j 

Ton  débridait  en  dedans ,  sur-toatsi  I'ôd  portait  en  arrièris 
le  tranchant  du  bistouri.  Un  filet  nerveux  assez  considé- 
rable provenant  du  faisceau  inférieur  do  la  troisième  paire 
lombaire  >  est  situé  superficiellement  au  côté  interne  du 
cordon  tesliculaire  qu'il  contourne  de  dehors  en  dedans  ; 
et  la  manière  dont  les  vétérinaires  pratiquent  Topéralion 
de  la  hernie  étranglée ,  rend  également  indispensable  la 
connaissance  de  sa  situation. 

La  position  horizontale  du  corps  du  cheval ,  celle  de 
Torifice  interne  de  l'anneau  inguinal ,  doivent  néces.saire^ 
ment  rendre  les  hernies ,  par  cette  ouverture  ,  beaucoup 
moins  fréquentes  que  dans  l'homme;  aussi,  malgré  les 
eflbrts  violons  et  réitérée  qu'exécutent  ces  animaux  , 
malgré  les  chutes  graves  et  nombreuses  auxquels  ils  sont 
exposés ,  cet  accident  est  infiniment  plus  rare.  On  n'en  a 
pas  même  d'exemples  dans  les  jumens  ,  et  cette  différence 
doit  être  attribuée  tant  à  l'élroitesse  beaucoup  plus  mar- 
quée de  l'anneau  ,  qu'k  l'élévation  du  bassin  ;  élévation 
telle  ,  que  la  masse  intestinale  est  portée  beaucoup  plus 
en  avant  que  dans  le  mâle. 

La  rareté  plus  grande  encore  des  cas  de  hernies  étran- 
glées, le  peu  de  réussite  dont  est  suivie  leur  opération  » 
n'exigeront  pas  que  par  suite  nous  donnions  de  grands 
détails  sur  les  précautions  à  prendre  en  la  pratiquant.  Il 
nous  suffira  d'indiquer  les  plus  grands  dangers  que  l'on 
ait  à  craindre ,  et  les  meilleurs  moyens  de  les  éviter. 

Nous  avons  vu  tout-à-rhetfre  que  les  fibres  de  l'expan- 
sion ligamenteuse  et  de  l'aponévrose  du  grand  oblique  se 
confondaient  près  du  pubis ,  et  donnaient  au  pli  de  l'aine 
naissance  à  deux  productions  aponévrotiques  très-larges  et 
très-fortes  ;  l'une ,  inférieure ,  qui  se  porte  sur  les  muscles 
de  la  face  interne  de  la  cuisse  ;  l'autre ,  supérieure ,  qui 
s'attache  d'un  côté  à  l'angle  antérieur  externe  de  l'iléon; 
de  l'autre  9  au  tendon  sous^pubien ,  et  se  termine  supé- 


^  HÉIIOIRES 

ricuremei^l  eD  ft'uoissaot  avec  l'aponévrose  des  muscles  de 
la  régioQ .  sous-lombuire»  Celle-ci ,  qui  s'unit  en  dehors 
aux  inusdes  petit  oblùfoe  ei  transverse  •  ne  laisse  dans  son 
Qvlieu»  vers  Je  pli  de  l'aine^  qn'uiie  ouverture  lrè$->étroite 
par  oi  passent  les  vaisseaux  et  les  aer&  cruraux. 

Celle  disposition  telle  »  qu'il  n'y  a  d'interi'uption  que 
4a>M  une  très-petite  étendue ,  entre  l'aponévrose  des  mus- 
cles sous-lombaires  et  celle  du  grand  oblique ,  rend ,  sinon 
impossible  y  du  moins  fort  difficile»  la  sortie  de  l'intestin 
par  l'anneau  craral.  Cette  sortie  est  d'ailleurs  empêcbéo 
par  la  largeur  et  la  force  de  l'aponévrose  qui  se  porte  de 
l'abdomen  à  la  face  interne  de  la  cuisse.  Sans  doute  la 
position  horizontale  du  corps  »  celle  des  membres  posté- 
rieurs  constamment  rapprochés  du  tronc ,  viennent  encore 
s'opposer  h  ce  que  l'intestin  s'échappe  ,  mais  elles  n'en 
peuvent  pas  être  regardées  com^e  les  causes  princi- 
pales ,  puisque  dans  le  chien ,  où  ces  dernières  causes 
existent  également  ^  les  hernies  crurales  ne  laissent  pas 
que  d'être  fréquentes ,  et  qu'il  n'y  en  a  pas  d'exemples 
dans  les  grands  herbivores  domestiques. 

D'ailleurs ,  on  ne  pourrait  pasjBxpliquer  ainsi  pourquoi 
l'on  ne  rencontre  jamais  de  berpies  crurales  dans  le  fœtus 
de  jument,  tandis  qu'il  n'est  pas  rare  d'y  trouver  des  her- 
nies inguinales  ,  ombilicales ,  etc. 

La  disposition  que  nous  avons  indiquée  étant  àé]h 
tout-à-fait  distincte  dès  le  commencement  de  la  gesta- 
tion ,  à  l'époque  où  l'on  ne  trouve  encore  que  des  (races 
de  l'enveloppe  ligamenteuse  de  l'abdomen ,  il  est  cer- 
tain qu'on  doit  la  considérer  comme  la  cause  princi- 
pale de  l'impossibilité  de  cette  espèce  de  hernie  dans  le 
cheval. 

Il  suit  donc  de  ce  que  nous  venons  d'exposer  : 

1.*  Que  dans  certains  animaux  on  rencontre  des  pro- 
ductions de  tissu  fibreux  jaune  que  la  nature  augmente , 


ijBU>cUfie  ou  (dit  di^araiU'a  suivait  qiiVle^  «opt  pki^  oai 
moîos  utiles; 

S;/  Que  de  toutes  çep  proçltHOi^s  ,  ji^  p(u^  remar- 
quable ^  4ajais  {es  in^rbiypras  dofll^^tiqvipfi ,  e^t  TexpaosioDi 
L'gam^^ietise,  4^  i'^IxiomaD ,  qm  4qUm  ^A^^fp^  aux  fmip<m 
4e  cigijttjç  cavité  uo^  force  4^  Il^i^.ta43^e  ;ç|LtPê|û(^  0^.  vue 
gf^d^  ^a^ticité  ; 

4)ue  le  4artos  qui  f^u  provieut  •  én^pinment  filmiaSii 
ddps  le  çh^Tal  »  est  c^rnu  4aBS  h  bçeuf^t  Ifi  mulçt  ;  d'où 
r^  peqt  ço^cluf'e  jqii'ii  ^j^isl^  u^e  oert£HQe  a^pilogi^  eqtPft 
les  tissus  fibreux  jaune  "et  musculaire.  ,  • 

3/  Qu'une  fpr4e]^rq4uction  fibreuse  aplatie  d'avant  en 
arrière  ,  et  fixée  transversalement  sur  le  bi>r4  abdomin^ 
du  pubis  y  est  le  point  de  réunion  de  la  plus  grande  partie 
des  fibres  aponévrotiques  de  l'abdomen  ;  que  ce  tendon 
sons-nubien  empêobant  ks  aponévroses  de  «'attacher  dt- 
reciement  au  pubis ,  «permet  sans  doute  à  l'abdomen  4o 
prendre  d«  voiume  sans  que  le  bassin  ce  rapproche  de  la 
poitrine; 

4*°  Que  de  ce  tendon  part  un  li^mçnt  très-fort  qui  va 
se  fixer  à  la  tête  du  f^ur ,  établit  4qs  rapports  entre  les 
mMscIes  de  Tabdoi^Qp  e^  les  mçDjiibres  postérieurs  ,  pré^ 
vient  les  écarts  «  et  s'oppose  aux  lui^atipus  de  Tarticulation 
coxo-fémorale  ; 

•5..''  Que  l'apneuem  inguinal  forme  une  espèce  4e  çaufil 
coqique  ^  dont  la  b^se  Qst  inférieure  >  et  dont  la  disposition 
estx)])Iique  d'arrjèreen  avant  et  d^  dehors  en  dedans  ; 

Que  la  position  horizontale  du  corps  et  la  situation  de 
Torifice  inlerne  de  cet  anneau  rendent  raison  de  la  rareté 
des  hernies»; 

Que  les  jumens  n'en  offrent  pas  d'exemple  ,  taot  k 
cause  de  l'étrpitesse  de»  l'anneau  ^  que  de  l'élévatiea  du 
l)assin  ;  ,  ' 

Qu'enfin ,  lorsque  par  hasard  on  pratique  ropéralion  if^ 


8o  «Ahoibbs 

m 

la  hernie  ingainale  ëtraDglée ,  il  faut  lonjours  débrider  en 
avant  et  en  dehors  ; 

6.*  Que  les  dispositions  de  la  tunique  abdominale  et  de 
raponé?ro5e  du  grand  oblique  sont  telles  »  qu'on  doit  re- 
^rder  la  hernie  crurale  comme  impossible  dans  le  cheyal  ; 

Qu'on  ne  doit  point  attribuer  cette  impossibilité  à  la 
position  du  corps  et  à  celle  des  cuisses ,  puisque  celte  po- 
rtion est  la  même  dans  le  chien ,  où  cette  espèce  de  hernie 
èe  montre  quelquefois ,  tandis  qu'on  ne  la  rencontre  ja- 
inais  dans  le  fœtus  de  jument  où  ces  causes  n'existent 
point. 

(  Foyez  pour  l'intelligence  de  ce  Mémoire ,  la  planche 
placée  à  la  fin  du  cahier.  ) 


Observation  {fun  avartement  provoqué  par  Cintroduc- 
tion  d'une  aiguilU  à  selon  dans  Putérus  ,  et  suivi  de 
divers  accidens  par  le  séjour  de  ce  corps  étranger  ; 
communiquée  par  M.  Rullieb  (i). 

H.  Crouzit  fut  appelé,  au  milieu  de  la  nuit,  dans  Fan- 
née  i8....  f  auprès  d'une  jeune  fille  atteinte  soi-disant 
d*une  hémorrhagîe  utérine.  Celte  jeune  fille  ,  d'après  les 
renseignemens  obtenus ,  avait  été  saignée  plusieurs  fois  et 
abondamment.  Ce  moyen  n'ayant  produit  aucun  des 
eÏTets  qu'on  en  attendait ,  on  employa  tout  aussi  inutile- 
ment divers  médicaméns.  Alors  on  eut  recours  à  Tintro. 
duction  d'une  aiguille  à  séton  dans  l'utérus  même.  L'in- 
strument fut  enfoncé  si  profondément ,  qu'il  fut  impossible 

(i)  Cette  observation  ,  commniiiqiiée  aux  Archwes  par  M.  Roilier, 
a  été  envoyée  à  ce  médecin  par  M.  Crouzit,  de  Kochechouart ,  témoin 
et  rapporteur  du  fait.  Nous  avons  cru  devoir  l'insérer^  parce  qu'elle 
offre  un  double  intérêt ,  en  faisant  connaître  un  cas  assez  curieux  ,  et 
en  retraçant  tous  les  dangers  des  manœuvres  criminelles  par  lesi{aellet 
on  cberclie  à  provoquer  FavortemcnU 


ET   OBSBBVATIONS.  8t 

de  le  retenir  et  de  le  retirer.  L'imprudent  opérateur  tran- 
quillisa celle  qui  avfifit  eu  recours  à  son  dangereux  et  cou- 
pable ministère ,  en  Tassurant  que.  l'instrument  sortirait 
avec  le  fœtus ,  et  il  disparut.  Lorsque  M.  Grouzit  arriva  ,  le 
fœtus  avait  été  expulsé.  Il  paraissait  être  âgé  de  trois  mois 
environ  ;  on  pouvait  reconnaître  l'endroit  où  Tinstrument 
Tavait  atteint  :    maiè   celui-ci ,  ainsi  que   l'arrière-faix , 
n'étaient  pas  sortis.  Le  toucher  ne  put  faire  découvrir  Peu- 
droit  où   l'aiguille  était  fixée  ;   il    fut  même  impossible 
d'extraire  le  placenta  ,  à  cause  de  la  constriction  du  col 
de  l'utérus,  irrité  parles  manœuvras  auxquelles  on  s'était 
livré.  Enpalpantleventre,  M.  Grouzit  crut  cependant  sentir 
le  corps  étranger.  Il  s'écoula  deux  jours  avant  que  l'arrière- 
faix  ait  élé  expulsé  ;  mais  l'aiguille  ne  fut  pas  entraînée  avec  le 
placenta.  Introduit  par  son  extrémité  aiguë' ,  l'instrument 
s'était  probablement  accroché  par  Tautre  ei^trémité  bou- 
tonnée ,  et ,   par  la  contraction  et  le  resserrement  dé 
Tutérus ,  il  perça  les  parois  de  cet  organe ,  et  successivement 
les  parties  voisines ,  car  ce  ne  fut  que  onze  jours  après 
l'événement ,  que  la  malade ,  qui  d'ailleurs  eut  des  suites 
assez  graves  de  couches  (  fièvre  putride  ,  puerpérale  , 
éruption  laiteuse  ) ,  commença  à  ressentir  des  douleurs 
dans  la  région  inguinale.  Au  55. ""  jour,  il  se  manifesta  un 
point  d'élévation  dans  cette  région  ;  les  douleurs  devinrent 
très-vives.  Il  n'y  eut  bientôt  plus  de  doute  que  la  légère 
tumeur  étailT  formée  par  l'aiguille.  La  malade  se  refusa  à 
l'incision  qui  fut  proposée  dans  le  but  de  hâter  la  sortio 
du  corps  étranger.  La  fièvre  diminuait  à  mesure  que  l'ai- 
guille s'approchait  de  l'extérieur.   Enfin,   le  79.*  jour, 
elle  parut  au-dèhors  ,  après  avoir  déterminé  à  la  peau  un 
point  rouge ,  comme  on  l'observe  dans  un  léger  furoncle  / 
et  la  malade   la  retira   elle-même.  C'était  l'instrument 
connu  sous  le  nom  d'aiguille  à  séton  ,   sorte  de  stylet  en 
argent  ^  de  six  pouces  de  long ,  boutonné  à  une  extrémité 
3.  6 


e^  eann^UMV  1^  deiv^  lieics  de.  aa  kngiiQttr  du  ^^  de 
coUa  erti4m^;  gwû ,  ^  l'aulcei ,  qui  eal  ^a^  aiguë , 
^VO^,  Wi|?^rtwr^  dwiis  laqueUe  on  paisse  h  »êc)te  diesA)«iéo 
i^é^i^e^ÎpAro^wWiSoiis  la  peau.  L'oui»rture  ne  donna  q.^Q 
tii^p^tt  4^  pua»  et  fut  fermiée  en  quelques  jouiTs^  Un 
lompsi  asfie^  c^oiOÂidérabfe.  s'est  écoulé  depuis  oet  évène^ 
jp»nlk.  l^  p9rio«ne^  qui  iait  le  sujet  de  cette  obsçnralioi^ 
n'i^  tefl^Ki^  aucune  tacommodité  :  elle  jouit  de  la  plus 
par&ûte  santé. 


Qn  ne.  xç^anquc  pas  d'observations,  dé  corps  étrangers  , 
ipcme  ass^z  voluxuineux  »  qui  »  après  aroir  été  introduits , 
'§oit  danjs  les  voies  digestivei»  •  soit  dans  les  voies  «ériennes , 
soit  par  d'autrçs  ouvertures  naturelles  ,  ont  percé  peu-à- 
peu  les  parois  des  cavités  qui  lea contenaient ,  ont  parcouru 
dans  répaisseur  des  parties  un  trajet  quelquefois  très- 
loQ^,  cl  se  aont  enfin  prononcés  sous  la  peau ,  et  même 
l'ont  tra,vepsée.  licfait  rapporté  par  M.  Croupit  n'oflre  dès- 
jors  rien  de  particulier  que  spus  le  rapport  de  lorgax^  dans 
lequel  le  corps  étrimger  a  été  introduit ,,  et  de  la  çircon- 
s1;ance  quji  a  donné  lieu  à  son  introduction.  Il  est  à  regret- 
ter que  l'auteur^  qui  a  envoyé  le  modèle  en  papier  de 

5  l'aiçuiHe  ,  ait  omis  des  délaUs  qui  auraient  pu  lever  les 
doutes  que  la  lecture  de  son  observation  fait  naîlre. 
Ainsi  ,  on  cojuprend  difficilement  continent  une  ai- 
guille k  sét(^  ,  qui  a  six;  pouces  de  longueur ,  a  pu  échap- 
per des  doigts,  et  disparaître  dans  la  cavité  de  Tutérus, 
au  point;  que.  le&  doigts  portés  dans  le  vagin  n'aient  pu 
ressaisir  $.Qn,  extrémité  ;  comment  la  contraction  de  Tuté- 

^  .rus  sur  ce  çorpaétran|;er  pendant  et  après  l'expulsion  du 
fœtu3  >  n'a  pas  dozvié  lieu  à  dies  douleurs  très-vives  et  k 
une  inflammation  intense ,  car  ici  les  conditions  ne  sont 
pas  les  mêmes  que  lorsque  le  corps  étranger  est  contenu 


EXTRAITS    ET    ANALYSES.  05 

dans  les  bronches  ,  dans  ('estomac  ou  les  intestins  ? 
M..  Crouait  aurait  Ad  noas  dire  ^  quelle  époque  il  a  exa- 
miné la 'malade  ;  comment ,  en  palpant  l'abdomen ,  il  a 
pu  sentir  une  aiguille^à  séton  contenue  dans  l'utérus; 
enfin ,  queUealtération  avait  éprouvée  sa  surface ,  lorsqu'on 
put  l'examiner  après  sa  sortie?  En  eflfet,  il  n'est  gbères 
de  chirurgien  qui  n'ait  eu  occasion  d'extraire  des  aiguilles , 
ou  d'autres  corps  semblables ,  qui  avaient  séjourné  dans 
le  tissu  de  nos  parties  ,  et  qui  n'ait  remarqua  que  la  sur- 
face de  ces  corps  ne  conserve  pas  lissez  de  poli  pour  glisser 
sans  diiBcuIté  à  travers  une  ouverture  étroite  de  la  peau  , 
et  que  lorsqulls  ne  àont  pas  contenus  dans  un  foyer  puru- 
lent ,  ils  sont  environnés  d'un  tissu  cellulaire  serré  qui 
exige  que  l'on  fasse  nne  incision  assez  grande  pour  les 
extraire. 

=■■■         ■      t  f  ■       •-■■     ■■■!■       '■■■     ■■!■      *«     ^       »f, 


■*^^^^i*^ 


EXTRAITS  ^T   ANALYSES 


Sur  l'emphi  de  lok  pile  dans  le  traitement  des  calculs  de 
;  la  vessie;  par  MM.  Prévost,  D^-M.,  eli*  Dvmas. 

No]us  pouvions  envisager  sous  deux  ehefâ  la  manière  de 
diriger  l'application  de  la  pile  galvanique.  Il  était  possible 
QP  eOet  à^ extraire lecalculaii  iiioyen  d'ilne  double  sobde  » 
c6mmuni(}uant  d'une  part  avec  la  vessie ,  et  de  l'autre 
avec  deux  vases  remplis  d'eau,  dans  lesquels  seraient, 
plongés  les  pôles  d'une  pile.  Cette  méthode  ^  si  elle 
eût  été  praticable  •  aurait  ameuté  dans  ces  vas<2â  les 
acide»  ^t  les  bases  qui  entrent  dans  la  composition  ,du 
calcul,.  9(iais  eUe  ne  peut  malheureusement  se  mettre 
^.pratique    qu'avec  des  batteries  d'une   intensité  très- 


84  EXTRAITS 

grande»  et  permet  une  dispersion  du  fluide  galvanique 
inquiétante  pour  la  yessie.  Après  nous  être  assurés  des 
difficultés  qui  accompagnent  ce  procédé  ,  nous  avons 
pensé  qu'elles  seraient  entièrement  éludées  et  que  le  but 
,  n'en  serait  pas  moins  atteint ,  si ,  au  lieu  à*extrtiire  le 
calcul»  on  se  bornait  à  détruire  l'état  d'agrégation  qui 
lie  ses  molécules  entre  elles  »  et  nous  avoqs  dirigé  nos 
essais  verM^e  résultat. 

Un  calcul   fusible  bumain    a    été   soumis  à   Faction 
d'une   pile  de  cent  vingt  couples   pendant   douze  heu- 
res consécutives  :   on    chargeait  celle  -  ci    d'heure  en 
heure.  Les  fils  de  platine  qui  servaient  de  pôle  touchaient 
le  calcul ,  étaient  distans  de  six  à  huit  lignes  ,  et  plon- 
geaient ainsi  que  lui  dans  un  vase  rempli  d'eau  pure.  Pen- 
dant l'action  galvanique ,  les  bases  et  l'acide  phosphorique 
arrivaient  d'abord  à  leurs  pôles  respectifs  ,  puis  se  com- 
binaient de  nouveau ,  et  le  sel  ,  reformé  »   se  précipitait 
au  fond  du  vase  ,   sous  forme  d'une   poussière   ténue  , 
comme  celle  qui  se  manifeste  toutes  les  fois  qu'on  produit 
un  sel  insoluble.    Le  calcul  pesait  quatre-vingt-douze 
grains  avant  l'expérience  ,  il  était  réduit  à  quatre-vingts 
lorsqu'on  l'a  terminée.  Essayé  de  la  même  manière  ,  il 
a  continué  à  se  décomposer,  et  n'a  présenté,  au  bout  de 
seize   heures ,    qu'une  masse  tellement  friable  ,   qu'elle 
s'est  réduite  en  petits  grains  crystallins  par  l'effet  de   la 
plus  légère  pression.  Les  fragmens  les  plus  volumineux 
n'étaient  pas  de  la  grosseur  d'une  lentille ,   et  pouvaient 
par  conséquent  passer  sans  peine  au  travers  du  canal  de 
l'urètre. 

Toutes  les  personnes  auxquelles  les  expériences  de 
physiologie  ne  sont  point  étrangères  comprendront  aisé- 
ment que  les  conditions  dont  nous  venons  de  faire  l'é- 
numération  sont  de  nature  à  pouvoir  se  réaliser  dans 
l'application  médicale.    En  effet ,  il  est  presque  toujours 


ET    ANALYSES.  85 

possible  de  faire  arriver  dans  la  vessie  deux,  conduc- 
'  leurs  qui  seront  écartés  ,  au  moyen  d'un  léger  ressort  ;* 
à  leur  extrémité ,  de  manière  à  toucher  le  calcul  par 
leur  surface  interne  qu'on  a  eu  soin  de  dépouiller  dan& 
cette  partie  jàe  son  enveloppe  isolante.  En  faisant  pas- 
ser le  courant  dans  des  fils  disposés  de  la  sorte  ,  le  cal- 
cul devait  être  décomposé  comme  à  l'ordinaire ,  sans  (|ue 
la  vessie  en  fût  trop  affectée ,  puisque  le  trajet  du  fluide 
s'opère  surtout  dans  la  direction  de  la  ligne'qui  mesure  la 
plus  courte  distance  des  pôles..  L'expérience  a  pleinement 
vérifié  nos  conjectures. 

Nous  avons  introduit  dans  la  vessie  d'un  chien  un  pa- 
reil système  de  conducteurs  ;  en  ouvrant  l'urètre  à  son 
passage  sous  l'arcade  pubienne  ,  nous  les  avons  mis  en 
rapport  avec  les  pôles  d'une  pile  de  cent  trente -cinq 
paires  montée  avec  l'acide  nitro  -  sulfurique.  Nous  avons 
pu  nous  assurer ,  avec  une  grande  satisfaction  ,  que  l'a- 
nimal n'en  était  pas  notablement  inquiété  lorsqu'on 
avait  eu  soin  de  distendre  Ja  Vessie  par  des  injections, 
d'eau  tiède.  Cependant  les  mêmes  conducteurs  décom- 
posaient l'eau  avec  une  grande  énergie  et  fournissaient 
des  torrens  de  gaz.  D'après  cela  ,  nous  ne  pouvions 
douter  de  la  possibilité  de  produire  sur  le  calcul ,  dans 
la  vessie  ,  un  effet  semblable  à  celui  que  nous  lui  avions^ 
&it  éprouver  lorsqu'il  était  contenu  dans-  des  vases  de 
verre. 

.  Gomme  il  n'était  pas  trop  difficile  de  s'en  assurer  di- 
rectement, nous  avons  fait  l'expérience  suivante.  Ua 
calcul  fusible  a  été  fixé  sur  la  sonde  entre  les  deux 
conducteurs  de  platine.  Après  avoir  introduit  cet  appareil 
dans  la  vessie  d'une  chienne  d'assez  grande  taille  ,  on  a. 
distendu  cet  organe  avec  quelques  injections  d'eau  tiède 
dont  on  a  empêché  la  sorlic  en  fermant  l'ouverture  d(V. 


86  .     ^XTBAITS 

la  sonde  »  ^  l'on  a  mis  les  conduoteurs  en  rapport  av^ 
touies  les  auges  qui  composeut  notre  batterie.  Après 
quelques  légers  mouTcmeos ,  ranimai  s'est  calmé  et  a 
supporté  pendant  une  heure  Faotion  galvanique.  On  à 
relire  la  sonde  avec  précaution  »  et  le  calcul  à  montré 
des  traces  de  décomposition  non  équivoques.  On  a 
répété  le  même  essai  pendant  six  jours  ,  une  heure  lé 
malin  et  une  heure  le  soir  ;  mais  l'état  du  calcul , 
qui  était  devenu  trop  friable  »  a  forcé  de  mettre'  fin  ïk 
l'expérieDce.  Il  avait  jperdu  de  son  poids  dans  le  même 
rapport  que  celui  dont  nous  avons  parlé  plus  haut.  Apréi^ 
avoir  laissé  reposer  l'animal  pendant  quelques  jours  , 
nous  l'avons  tué  pour  examiner  la  vessie.  iSon  lissa  n'a- 
vait rien  perdu  de  sa  mollesse  ^  ne  présentait  rien  de 
particulier ,  et  ses  fibres  se  sont  contractées  comme  h 
l'ordinaire  lorsqu'on  l'a  ouverte  pour  évacuer  l'urind 
qft'elle  renfermait. 

Il  est  d'ailleurs  une  méthode  moins  cruelle  ,  et  peut- 
être  aussi  sûre  ,  de  se  convaincre  de  l'inuocuité  d'un 
tel  courant  sur  un  organe  «itué  à  une  certaine  distance 
do  lui  :  elle  consiste  à  placer  dans  un  vase  rempli  d'eau 
pure  les  conducteurs  et  le  calcul  disposés  comme  dans 
notre  première  expérience  ,  et  à  plonger  Id  langue  dans 
le  liquide  au  mom^t  ofa  la  pile  agit  avec  le  plus  de 
vigueur.  On  verra  de  cette  manière  qu'elle  s'aperçoit  à 
peine  de  l'action  galvanique ,  quoique  le  calcul  soit  vi* 
vement  décomposé ,  et  qu'elle  n'en  soit  pas  éloignée 
de  plus  de  quinze  à  di^-huit  lignes  :  cependant  la  langue' 
est  un  oi^ane  plus  sensible  que  la  vessie  elle-même. 

En.  réfléchissant  sur  ces  faits  ,  il  est  peut  -  être  per- 
mis d'espérer  qu'avec  des  modifications  convenables  et 
des  appareils  appropriés ,  ce  principe  pourra  s'appliquer 
à  Pexlraclion  des  calculs  nombreux  qui  sont  formés  par 


ET   AKALtâBS.  87 

dMi  cWi&iiliAÎMns'  éaliùëi  1  liiais  H  eist  de  tdute  évidâMfe 
qvL*ùlk  lie  peut  éffrtr  àbcaù  éi^antàge  ^)^  rextbirciiieÀ 
de  éen%  ipii  rsë  eontieMièBt  qâe  de  Tacide  lariqae  ,  oa 
t]iii  M  reofe^^ent  beâfucbu])  relativeitieât  ^vA  iHAHrëè 

Mais-,  évàhl  db  sohj^  éiéme  k  tdâter  ^e  «tppUeà^ 
lîon>  iidu$  dëdirbàs  ][K)aTotr  nocrs  livt^r  à  ^  e^tâ^dteft 
)>hl9  apptrôfMdi ,  ^  tkous  ktdni  pàt^r  prhîctjpaleiheiit 
sur  les  points  suivants  ;  1*^  nous  avons  introduit  de^ 
calculs  dans  la  ressie  par  une  ouverture  pratiquée  à  cet 
€rga&e  dans  sa  partie  antérieure ,  et  nous  nous  ,  ptopt)- 
sons  d'opérer  sur  ces  animaux  ,  après  leur  guérison ,  de 
4ivèr8e&  tnàmèlrès  »  alin  de  statuer  positiTetnént  quelle 
est  ^elle*^ài  doit  être  préférée  pour  l'homme  ;  i.^flèst 
convenable  d'établir ,  par  une  série  d'expériences ,  quels 
«ont  les  (liquides  qui  doivent  être  pt^fërés  peur  les* injec* 
tions  dans  la  vessie;  on  côtiçoit  que  l'èBa  poHs^,  dbtft 
nous  la^^oâs  fiaift  «sage  ,  n>e^  probablement  pas  lé  pltf^ 
avantageux  ;  5,"*  enfin  11  est  îiidiispensable  de  trôt^t^ 
des  ùïoféM  pitopres  h  faire  reconnaître  ^ellé  est  là  na- 
ture du  catciil  renferfené  dans  la  Vessie  ,  afih*  de  ûe  pa^ 
Bxpostet  dés  ihàlades  ,  déjà  si  crùelletoeift  attéîttts ,  à  des 
essais  pénibles  qui  potih*aient  être  sans  résultat. 

Il  est  nécessairéd'ajouterquelques  mots  pour  donner  dn^ 
)uste  idée  de  Tétat  de  la  question.  La  sensibilité  dé  la  vbssie 
est  la  partie  qui  nous  a  te  plus  occupés  depuis  ta  lecture  de 
cette  note  à  l'académie  ,•  et ,  gt^ce  à  l'intérêt  obligeant  de 
M.  Geofifroy-Saîtil-Hilaire ,  nous  avons  trouvé  dans  le 
bel  établissement  du  Jardin  des  Plantes  des  ressourcefs 
pour  les  expériences  que  ne  composerait  pas  une  situa- 
tion privée.  Nous  avons  pu  nous  convaincre  que  l'action 
de  la  pile  dans  les  conditions  énoncées  ne  présentait  au- 
cun effet  fâcheux.  Nous  avons  trouvé' encore  que  l'addi 


gg  y  EXTRAJ^TS 

tion  d'une  certaine  quaiXtité  de. nitrate  de  potasse  dans 
rinjection  rendait  la  décQinpositlon 'plus  rapide  et  plus 
complète  9*  en  sorte  que  les  phosphates  durs  et  compactes 
torouTent'un.^ffet  analogue  à  celui  que  nous  avions  ob- 
serré  dans  les  phosphates*  poreux.  Enfin  nous  avons  exa- 
miné par  nous  -  mêmes  plusieurs  appareils  inventés  à 
d'autres  fins»  et  qu'il  est  -  très-facile  d'appliquer  à  re- 
connaître la  nature  du  calcul  sur  lequel  on  se  propose 
d'opérer. 


Mémoire    $ur   les  phénomènes    gui  accompagnent  ta 
çontrOfCtion  m,usculaire;  par  MM.  Prévost  er  Dumas. 

*  MM.  Prévost  et  Dumas ,  auxquels  la  physiologie  est  déjà 
redevable  de  plusieurs  observations  importantes ,  et  qui 
ont  eu  le  mérite  d'ouvrir  un  champ  immense  aux  décou- 
vertes ,  en  tirant  de  Foubli  et  pour  ainsi  dire  du  dédain 
les  recherches  microscopiques  ;  ont  porté  leur  attention 
dans  le  Mémoire  dont  je  n'ofirirai  que  les  principaux  ré- 
sultats »  sur  l'étude  des  phénomènes  de  la  contraction  mus- 
culaire. On  voit  aisément ,  en  parcourant  ce  travail  ,  que 
les  auteurs  ont  scrupuleusement  suivi  cette  méthode 
logique  et  rigoureuse  qui  ne  s'attache  qu'à  l'observation 
des  faits  d'abord ,  et  qui  cherche  ensuite  à  les  lier  d'un 
point  de  vue  élevé  pour  en  déduire  des  conclusions  légi- 
times. Celles  qu'ils  ont  tirées  de  leurs  résultats  offrent 
un  intérêt  très^puissant  et  tout  nouveau  »  puisqu'elles  nous 
permettent  de  représenter  rigoureusement  tous  les  phénor 
mènes  connus  de  la  contraction  musculaire  ,  au  moyen 
d'un  petit  nombre  de  principes  physiques  bien  clairs  et 
Wen  constatés.  Il  est  même  à  remarquer  ,  qu'en  parlan^t 


ET    ANALYSES.  89 

d'un  côté  de  l'étude  anatomique  dfi$  muscles  ,  et  de  Tau- 
ire  des  effets  de  la  pile  galvanique  sur  ces  organes ,  les  au- 
teurs sont  arrivés  aux  mêmes  conséquences  ;  et  il  est  permis 
dVspérer,  qu'en  poursuivant  cette  nouvelle  route,  ils  nous 
éclaireront  enfin  sur  la  véritable  nature  de  l'agent  ner- 
veux. 

Les  muscles  présentent,  dans  l'état  de  repos,  des  fais- 
ceaux de  filamens  droits ,  parallèles  entre  eux ,  unis  par 
un  tissu  cellulaire  adipeux.  Si  l'on  place  sojas  le  micros- 
cope un  muscle  snfHsamment  mince  pour  conserver  sa 
transparence,  et  qu'on  y  «excite  des  contractions  au  moyen* 
du  courant  galvanique  é  on  voit  ces  fibres  se  fléchir  en 
zjg-zags  d'une  manière  instantanée  ,  et  cette  action  déter- 
mine ainsi  le  raccourcissement  de  Torgane.  Ce  change- 
ment de  forme  n'en  produit  aucun  dans  le  volume  du 
muscle ,  comme  on  pouvait  déjà  le; conclure  des  expérien- 
ces de  Barzoletti,  que  les  auteurs  ont  répétées,  en  aug- 
mentant la  sensibilité  de  son  appareil. 

Les  rameaux  nerveux  se  distribuent  d'abord  dans  le 
muscle  sans  suivre  un  cours  régulier  ;  mais  si  l'on  exa- 
mine leurs  dernières  branches  avec  un  grossissement  suf- 
fisamment fort,  on  voit  celles-ci  s'épanouir ,  s'élargir  et 
se  diviser  en  filets  isolés  les  uns  des  autres  ,  qui  se  di- 
rigent parallèlement  entr'eux  et  perpendiculairement  aux 
fibres  musculaires.  Ces  filamens  se  replient  après  quelque 
trajet  sur  eux-mêmes  ,  forment  ainsi  des  anses,  revien- 
nent vers  leur  point  de  départ, en  perdant  peu  à  peu  leur 
parallélisme  et  rentrent  dans  le  faisceau  qui  les  a  fournis. 
Il  arrive  aushi  fréquemment  qu'au  lieu  de  se  rendre  dans 
le  même  filament ,  ils  vont  s'anastomoser  avec  une  bran- 
che voisine  ;«nais  dans  tous  les  cas  ,  les  fibres  nerveuses 
élémentaires  parcourent  le  muscle ,  en  coupant  les  faisceaux 
;musculairesà  angle  droit;  la  distance^d'une  fibre  nerveuse  à 
l'autre  est ,  dans  tous  les  cas  où  il  a  été  possible  de  prendre 


^6  BXtUAITS 

des  mesufes  correctes ,  d'un  quart  de  millimètiid  enviroa. 

Au  moyen  de  ces  données  ,  il  sbÉt^,  pour  expliquer  lés 
phénomènes  connus  de  la  eonU^ctton  musculaih^  >  dé 
supposer  un  courani  galvanique  etdté  au  traTBrs  des  filets 
nerveux  qui  sont,  comme i*on  sait,  de  forts  bons  conduc- 
teurs ,  et  qu'on  voit  revêtus  dans  toute  leur  longueur  d*unè 
enveloppe  graisseuse  ,  bien  propre  à  les  isoler  «iitèère. 
D'après  la  belle  loi  de  Mv  Ampère  ,  ils  se  rapprôdierouH 
entraîneront  âveC  eux  les  faisceaux  musculaities  auxquels 
Us  sont  fixés ,  et  détermitoerobtiainsi  le  ^ lissemeât  que  hoii^ 
Tenons  de  décrire  et  le  racottrcissement  du  tniiscié. 

Si  celte  hypothèse  est  ^ndée ,  le  muscle  ideTiendra  uà 
g&lvanoŒ^tro  fort  sensible  ,«et  les  contractions  indiq^ 
ront  le  passage  du  fluide  comme  raiguille  l'aôiïttse  paï* 
ses  DDOuvemens  danis  Tdppareil  de  Schwei^èr^  an  com- 
parant ces  delix  réactife  ,  on  trOuve  que  Tùn  et  l'autre 
signalent  également  bien  le  courant  qui  s'étaMit  entre  un 
fil  de  platine  et  un  fil  de  cuivre  plongés  dâiis  l'acide  nitri- 
que ,  entre  deux  fils  de  cuivre  plongés  à  de^  temps  îné- 
]gauX  ,  entre  un  alcali  et  un  acide  ,■  entre  deux  fils  meta}- 
liques  de  température  différente.  Mais  la  ^nouille 
présente  une  supériorité  incontestable  dans  les  deux  ex- 
périences suivantes.  Que  Ton  place  un  des  fils  du  multi- 
plicateur dans  les  muscles ,  et  l'autre  en  contact  aveë  les 
nerfs  lombaires  d'une  grenouille  :  à  chaque  contact  celle- 
ci  se  contractera  viveftietit ,  et  toutefois  l'aiguille  aimantée 
ne  sera  point  influencée  :  cependant  -,  le  courant  galva- 
nique existe;  mais  sa  force  n'est  pas  sufiisante  pour  a^r 
sur  les  courans  de  l'aimant.  Pour  mettre  en  évidence  la 
vérité  de  cette  assertion ,  il  sufiit  d^amplifier  l'effet ,  eu 
plaçant  aux  extrémités  des  fils  deux  lames ^0  platine,  à 
î'une  desquelles  on  fixe  un  gros  morceau  de  muscle  vi- 
vant :  à  chaque  fois  qu'en  plongera  ces  lames  dans  de 
l'eau  salée  ou  du  sang,  l'aiguille  sera  déviée. 


ET    ANALYSES.  Çf 

Ces  expériences  appretiaient  bien  ce  qui  se  passe  Mrs- 
que  l'on  fait  agir  un  courant  sur  la  grenouille  ;  mais  il 
était  toujours  incertain  ,  si ,  dans  les  cas  où  Ton  irrite  le 
nerf  au  moyen  des  stimulans  hallériens  ,  on  donnait  éga- 
lement lieu  à  dès  états  électriques  déterminés.  Les  au- 
teurs ont  trouvé  que  cette  proposition  était  vraie  pour  le 
contact  du  nerf  et  d'un  acide  ,  ou  du  beurre  d'antimoine , 
pour  celui  du  nerf  et  d'un  métal  incandescent^  et  d'après 
d'anciennes  expériences  qui  leur  sont  propres  ,  ils  pensent 
qu'elle  est  également  vrsiie  pour  le  cas  d'un  nerf  com- 
primé. Il  devient  donc  fort  probable  que  ,  toutes  les  fois 
qu'un  muscle  se  contracte  par  des  moyens  extérieurs ,  le 
nerf  est  traversé  par  un  courant  galvanique  :  en  est-il  de 
même  lorsqu'il  se  contracté  sous  l'influence  de  la  vo- 
lonté ?  Jusqu'à  présent ,  les  expériences  n''ont  amené  au- 
cun résultat  positif»  et  Ton  n'aura  pas  de  peine  à  encon^ 
cevoir*les  raisons  ,  en  réfléchissant  aux  considérations 
suivantes  f 

Si  l'on  fait  passer  un  courant  galvanique  dans  une  por-^ 
tîon  isolée  du  nerf ,  le  muscle  auquel  il  va  uboutir  se  con^ 
tracte  immédiatement,  bien  qu'il  ne  se  trouve  point 
compris  dans  le  circuité  Bans  l'hypothèse  que  les  auteurs 
ont  adoptée  ,  ce  résultat  ne  peut  se  concevoir  si  l'on  re- 
garde le  nerf  comme  un  conducteur  simple.  H  s'expli- 
que fort  bien  y  si  l'on  admet  qu'il  existe  dans  chaque  nerf 
deux  conducteurs  en  sens  contraire,  comme  le  résultat 
anatomique  semble  d'ailleurs  rindil]uer. 

En  effet ,  si  l'on  fait  passer  un  courant  galvanique  dans 
une  fraction  quelconque  de  l'une  des  branches  dugalvano* 
mètre  ,  l'aiguille  ne  se  trouvera  nullement  influencée. 

Mais ,  si  l'on  réunit  les  deux  branches  de  m  anîèfe  h 
faire  de  cet  appareil  un  circuit  continu ,  l'on  aura  des 
mouvemens  très-forts  dans  raiguillc  à  chaque  con  tact  des^ 
fils  éicctromolcurs. 


99  EXTRAITS 

>    Il  en  sera  de  même  ,  si  Ton  replie*  uùe  portion  du  cir 
cuit  galranoniétrique'  sous  la  forme  suivante  : 


Quoique  chacun  des  élémens  électromoteurs  soit  à  la  fois  en* 
contact  avec  les  deux  branches  de  l'appareil ,  quoique  cel- 
lesp-ci  soient  elles-mêmes  réunies  ,  le  courant  ne  s'établira 
pas  moins  de  manière  à  dévier  l'aiguille.  Il  parcourt  alors  le 
fil  9  en  partant  du  premier  point  do  contact  du  fil  de  cui- 
vre G  pour  aller  au  premier  point  de  Contact  du  platine  P. 

Ces  effets  s'appliquent  d'une  manière  remarquable  et 
très-satisfaisante  à  l'expérience  dans  laquelle  on  irrite  le 
muscle  ,  en  comprenant  dans  un  circuit  galvanique  une 
portion  du  nerf  qui  va  s'y  rendre  ;  elles  rendent  très-pro- 
bable l'exigence  de  deux  courans  en  sens  contraire  dans 
chaque  nerf,  et  expliquent  ainsi  pourquoi  l'aiguille  aiman- 
tée n'éprouve  aucune  influence  lorsqu'on  la  place  à  côté 
du  nerf  au  moment  djune  violente  contraction  musculaire. 
Elle  n'est  pas  affectée  non  plus ,  lorsqu'on  la  dispose  à 
cSté  du  muscle  ou  au-dessus  dans  la  même  circonstance , 
et  cela  doit  arriver  ,  en  effet ,  à  cause  de  la  petite  diffé- 
rence qui  sépare  les  branches  ascendantes  et  descendantes 
de  chaque  filament  nerveux. 

Il  reste  maintenant  à  expliquer  les  contractions  pro- 


ET   ANALYSES.  QS 

difites  par  l'influeQce  cérébrale.  Le|  auteurs  pensent 
qu'elles  sont  également  dues  à  des  courans  galvaniques  , 
et  ils  ont  cherché  à  mettre  ceux*cî en  évidence  dans  quel- 
ques circonstances  qui  leur  semblaient  les  plus  favorables. 
Ils  ont  essayé  d'abord  d'intercepter  le  courant  dans  les 
nerfs  pneumogastriques  ;  ils  ont  ensuite  mis  des  animaux 
sous  l'influence  de  la  noix  vomique  ,  et  pendant  l'état  de 
tétanos ,  ils  ont  cherché  à  le  saisir ,  soit  dans  les  diverses 
portions  du  cerveau  »  soit  dans  les  diverses  parties  de  la 
moelle,  soit  enfin  dans  les  plexus  sciatiques  d'abord  en- 
tiers ,  puis  divisés  ,  puis  enfin  après  avoir  coupé  alter- 
nativement l'une  ou  l'autre  de  leurs  racines.  Les  résultats 
qu'ils  ont  quelquefois  obtenus  n'ont  point  encore  acquit 
un  degré  de  régularité  convenable ,  et  la  difficulté  qu'ils 
ont  éprouvé  à  les  reproduire  ne  permet  pas  de  les  publier 
encore.  Les  auteurs  espèrent  qu'en  poursuivant  leurs  re-  ' 
cherches  ,  ils  parviendront  à  satisfaire ,  sur  ce  point ,  leur 
curiosité  et  celle  des  physiologistes.        Au  n  o  ui n. 


Exposition   de  la  Doctrine  c/e  ilf.  Broussais. 

(IV.»«  Article.) 

Tous  les  médecins  ont  reconnu  que  le  grand  dévelop- 
pement du  système  lymphatique  était  une  prédisposition 
formelle  aux  scrofules  »  au  carreau ,  aux  tubercules 
du  poumon ,  que  cette  prépondérance  Constituait  le  pre- 
mier degré  de  l'affection  scrofuleuse  ;  ils  ont  reconnu 
aussi  que  plus  un  organe  ou  un  système  organique  a. de 
développement  plus  son  action  est  énergique ,  et  que  la 
fréquence  de  ses  maladies  est  en*  raison  de  ces  deux  cir- 
constances. Or,  perscmne  ne  peut  nier  que  toutes  celles 
qu'entraîne  cette  énergie  d'action  ne  soient  des  irritations 
ou ,  en  d'autres  termes  »  une  exaltation  maladive  de  cette 


94  EXTRAITS 

vitalité  existant  d^jà  à  un  degré  élevé:  s'il  en  est  aîftsi 
ponr  .tous  les  organed  ,  pourquoi  le  systënie  lymphatique 
ferait-il  seul  exception.  Si  on  le  préloidait ,  on  pourrait  aussi 
bien  soutenir  qpe  fe  grand  développement  du  système  san- 
guin est  le  résultat  de  sa  débilité ,  et  que  les  excès  de  table , 
une  hématose  active ,  toutes  les  causes  enfin  susceptibles 
de  produire  la  pléthore  sont  des  influences  débilitantes. 
Cela  pesé,  comment  concevoir  que,  si  le  grand  dévelop- 
pement du  système  lymphatique  et  de  sa  vitalité  prédis- 
pose aux  scrofules ,  cette  affection  puisse  êtr<>  le  résultat 
de  la  débilité  des  vaisseaux  bla  ncs  ?  La  prédisposition  à  leurs 
maladies  consiste  donc  dans  leur  grande  excitabilité.  £xa- 
ninons  maintenant  les  circonstances  dans  lesquelles  les 
indurations  blanches  se  forment,  et  nous  verrons  qu'elles 
se  rapportent  toujours  à  des  actions  stimulantes.  On  les 
voit  presque  toujours  se  développer  au  milieu  de  parties 
enflammées  ou  derrière  des  membranes  phlogosées  à  la 
surface  desquelles  viennent  s'ouvrir  les  vaisseaux  lympba* 
thiques  qui  vont  se  rendre  dans  les  ganglions  tuméfiés  ; 
dès-lors  on  peut  conclure  que  Tirrîtation  s*est  propagée 
à  leur  tissu.  Bien  plus  ,  on  peut  suivre  dans  celui-ci  les 
progrès  successifs  de  rirritation.  Voici  des  faits  irrécu- 
sables ,  car  ils  sont  puisés  dans  l'anatomie  pathologique, 
qui  vont  mettre  hors  de  doute  lés  deux  propositions  pré- 
cédentes. Quand  on  examine  le  mésentère  d'un  indirido 
qui  a  été  aifetté  d\iné  entérite ,  et  chez  qui  les  ganglions 
lymphatiques  renfermés  dans  cette  duplicature  du  péri- 
toine sont  tuméfiés,  on  observe  on  raf^rt  pa  riait  d'afiec- 
tion  entre  les  cKifôrens  points  de  \st  membrane  muqueuse 
phlogosèe  et  les  ganglions  correspondans.  Ceux  qui  re- 
çoivent des  vaisseaux  lyiiiphatiqaes  qui  s'ouvrent  sur  une 
partie  de  la  membrane  dont  la  couleur  rouge  annonce 
àne  phiegmasie  récente ,  présentent  aussi  tous  les  carac- 
tères de  ^inflammation  ;  ils  sont  •  tuméfiés  ,  et  leur  inté- 


ET   ARALTSES.  ^5 

Zï^xxt  €^t  rouge  ;  leur  tis#i)  n*est  péDétré  par  aucune  sub- 
si^ce  nouvelle.  Ceux  au  contraire  qui  correspondent  à 
4es.  parties  de  la  membrane  muqueuse  dont  la  couleur  est 
npirâire  »  trace  ^  comme  on  le  sait  >  d'une  phlegmasie  qui 
£|  e;dâté  long-temps ,  ne  sont  plus  fouges  à  leur  intérieur  ; 
iJA  sont  plus  denses ,  et  leur  tissu  est  pénétré  par  la  matière 
tjuberculeose  ;  en  un  mol ,  Tirritation  n'existe  plus  dan»  les 
vaisseaux  rouges  »  et  est.  Ixornée  aux  capillaires  blancs.  En<» 
fin  »  ie&  ganglions  qui  reçoivent  leurs  vaisseaux  des  partie9 
de  \a  membrane  qui  offircnt  des  traces  d*une  ulcération 
plus  ancienne  encore ,  qui  sont  ulcérées ,  désorganisées  » 
sont  eux-m^mes  ramollis  (i).  Ajoutons  encore  que ,  dans 
les  masses  indurées  qui  ont  un  grand  volume ,  on  voit  dans 
un  point  la  rougeur;  dans  un   autre,  l'augmentalion  de 
densité  et  la  couleur  grisâtre  ;  dans  un  troisième ,  la  ma-> 
tière  tuberculeuse  ramollie.  N'est-ce  pas  là  prendra ,  pour 
aii^si  dfre ,  la  natc^re  sur  le  fait?  et ,  nous  le  demandons  , 
est-il  pos^le  désormais  de  douter  que  cette  désorganisa- 
tion ne  se  soit  formée  sous  l'influence  d'une  irritation  chro- 
nique ?  et  &*il  est  incontestable  que  les  tubercules  du  pou- 
B9M)n,  du  tissu  cellulaire  ,  etc. ,  et  ceux  du  mésentère  i^ 
^nt  ideAtîques ,  n'avons-nous  pas  déjà  établi  le  véritable 
caractère  dkes  scrofules  >  de  la  phthisic»  etc.  ?Mai3  nous 
sommes  riches  d'ume  trop  grande  quantité  de  faits  sur  ce. 
point  f  pour  être  obligés  de  recourir  à  l'analogie.  Nous 
p.ç4;ivons  démontrer  directement ,   comme  nous  l'avons 
&it  pour  les  tubercules  mésentériques ,  que  ceux  du  pou- 
mpn/p^  se  développent  que  soqs  rmO^ence  d'une  phleg- 
qoiiasie  chronique. 

'  Tous  lé$:  auteurs  ont  reco^uu  que  la  phthi&U  pulmo" 
naive  sucqédi^it  presque  touj<xurs  à  un  catarrhe  puhno- 
nait^  chronique ,  et  q^ue  ,  dans,  les   cas  très-rares  ois 


«■■WWW»W»W^"^^BiiWWSW- 


(0  Voyez  Examen  ,  p.  691, 


96  *  SXTBAITS 

celle  dernière  affection  ne  s'étaît  pas  présentée  d'une  ma- 
nière manifeste,  les  malades  étaient  cependant  affectés 
souTent  de  rhumes  passagers  ;  qu'ils  toussaient  depuis 
loDg*iemps  à  certaines  époques  du  jour.  Lorsqu'on  in  ter- 
jroge  avec  soin  les  malades ,  on  apprend  presque  toujours 
que  l'origine  du  mal  remonte  à  un  rhume  ,  à  un  point  do 
côté,  à  un  crachement  de  sang.  Que  l'on  examine  encore 
la  nature  des  causes  qui  produisent  la  phthisie»  on  voit 
qu'elles  se  rapportent  toutes  à  des  influences  irritantes  : 
telles  sont  l'exercice  forcé  et  habituel  des  organes  de  la 
phonation  »  les  corpuscules  qui  s'introduisent  avec  l'air 
dans  les  bronches  des  plâtriers ,  des  meuniers  ,  etc.  ; 
les  vapeurs  irritantes  que  respirent  les  ouvriers  des  manu- 
factures de  produits  chimiques,  etc.  Le  froid  n'a-t-il  pas 
toujours  été  signalé  comme  l'agent  producteur  du  plus 
grand  nombre  des  phthisies  ?  n'est-ce  pas  dans  les  régions 
froides  et  humides  ,  qu'elle  étend  le  plus  ses  ravages  ? 
n'est-ce  pas  dans  l'hiver  que  ses  progrès  sont  le  plus  ra- 
pides ?  Quand  l'auteur  des  Phlegm,asies  chroniques  ac- 
compagnait nos  armées  en  Belgique  et  en  Hollande ,  il 
Toyait  succomber  un  grand  nombre  d'individus  à  cette 
maladie  ,  et  aussitôt  que  les  mêmes  troupes  séjournèrent 
en  Italie ,  elle  devînt  extrêmement  rare ,  et  elle  ne  mois- 
sonna plus  que  ceux  qui  avaient  apporté  du  Nord  des  ca- 
tarrhes chroniques ,  qu  qui  les  avaient  contractés  pendant 
le  voyage  (1).  Or,  toutes  ces  causes  ,  et  le  froid  princi- 
palement f  n'entretiennent-elles  pas  une  irritation  chro- 
nique dans  la  membrane  muqueuse  bronchique? M.  Brous- 
sais  nous  apprend  encore  qu'à  l'époque  que  nous  venons 
de  mentionner,  en  opposant  un  traitement  antiphlogistique 
actif  aux  phlegmasies  aiguë's  des  organes  de  la  respira- 
lion  ,  il  ne  vit  survenir  qu'un  très-petit  nombre  de  phthi- 

(0  Exanien^  p.  685. 


BT   AHALTSBS.  97 

sies ,  mâme  chez  ceux  qui  y  paraissaient  le  plus  disposés 
par  leur  coosiitutien ,  et  que  »  dans  la  plupartdes  cas  malr 
heureux  ,  il  a  eu  à  accuser ,  ou  sa  timidité  à  combattre 
les  inflaminations  dans  leur  début ,  ou  l'indocilité  djss  ma- 
lades,  ou  leur  sortie  prématurée  des  hôpitaux  (i)«  Ceux 
qui  ont  suivi  la  pratique  du  professeur  du  Yal-de  Grftoe  , 
ont  pu  se  convaincre  de  la  vérité  de  toutes  ces  assertions* 
Remarquons  encore ,  coçime  nous  l'avons  fait  plus  haut , 
que  Ton  peut  suivre  tous  les  chaogemens  que  le  tissu  du 
poumon  éprouve  dans  la  dégénération  tuberculeuse. 
Ainsi ,  autour  de  celle-ci  ou  d'une  caverne  qui  lui  a  suc» 
cédé ,  on  voit  une  induration  rouge  et  une  multitude  de 
petits  tubercules  qui  commencent  à  s'y  développer  ;  çà 
et  là  on  en  remarque  de  plus  volumineux  qui  sont  encore 
durs  »  et  d'autres  qui  sont  déjà  ramollis. 

La  fréquence  plus  grande  de  l'hépatisation  du  poumon 
dans  son  lobe  inférieur  que  dans  le  supérieur  ,  tandis  que 
les  tubercules  se  soient  bien  plus  '  souvent  dans  celui-ci 
que  dans  le  premier,  a  paru  une  preuve  suffisante  pour 
arguer  contre  cette  étiologie  des  tubercules  du  poumon. 
Remarquons  d'abord  que  Ton  a  changé  la  question  ;  on 
n'a  jamais  prétendu  que  leur  déycloppement  filt  ordinai- 
rement produit  par  l'hépatisation  ;  mais  M.  Broussais  a 
tn^oort  aviBcé  que  c'était  la  phlegmasie  chronique  de  la 
muqueuse  des  bronches  qui  donnait  lieu» 
j  à  la  formation  des  tubercules  :  or  ,  tout 
iaaitqbe  dans  le  catarrhe  le  lobe  supérieur  est . 
^  affecté  ,  par  la  raison  que  l'inflammation 
W^  '  9  Imn  rarement  k  toute  l'éteadue  des  bron- 
W\  ^  féÊÊéte  presque  toujours  h  la  partie  de  l'ar- 
.   '  fb!  ^  est  la   moins  profonde ,  et  cette 

tdtns  le  lobe  supérieur.  Donc  l'inflamma- 
»■  '  ■■■■■■        ■        ^-lll-l         !■  ■  I     ■■■       ■  ■■!  I 


9&  BXTBAlTS 

Uoo  dé  ce  lobe  esi  très^comoiuiie  ,  puisque  fe  eàf arrhe 
pulmonaire  est  très-fréquent.  Ctdtfe  objeofioii' porte  donc 
éYideouuent  à  ùlujl  ;  mais*  en  nisonnaiitr  mftne  dans  le 
princi^  qu'elle  a.  supptoféj  elle  ne  serait  pas  plus  vic- 
torieuse';; car»  èvctVoit'  souvent  dans  Tindaration  rouge 
chronique  da  lobe  inftrieur  se  développer  des  tubercules 
dans  cette  partie  du  poiimon ,  et  d'un  autre  côté ,  il  n'est 
pas  wm-^ué  rien  ne  soit  plus  rare  qu'une  bépatisation 
du  lob^:  supérieur  (  i)  • 

]^oa  ;  adversaires  opposent  encore  à  cette  étiologie  du 
cancer  et  des  tubercules ,  que  dans  certains  cas ,  ils  se  for- 
ment sans  être  précédés  d'mflammation  apparente  ;  mais  » 
comqie  TobserveM.  Broussais  (2) ,  ne  voit-on  pas  le  pus  se 
former  souvent  sans  aucun  signe  de  phlogose  ,  comme 
le  prouvent  les  abcès  froids  ,  les  pleurésies  latentes  ,  les 
abcès  du  foie  produits  par  les  plaies  de  tête ,  et  cepen- 
dant osera-t-on  prétendre  que  la  formation  du  pus  n'est 
pas  toujours  le  résultat  de  l'inflammation  ?  D'ailleurs , 
outrç  que  Içs  sub-inflammations  peuvent  être  primitives , 
on  ne  pourra  pas  nier  que  les  irritations  chroniques  des 
membranes  muqueuses  qui  leur  donnent  lieu  dans  le 
plus  grand  nombre  des  autres  cas ,  persistent  souvent  pen- 
dant long-temps  sans  manifester  leur  existence. 

L'influence  observée  des  toniques  sur  la  guérison  des 
n^aladies  du  système  lymphatique ,  et  celle  des  débilitans 
sur  leur  production ,  n'a  pas  peu  contribué»  sans  doute  ,  à 
faire  attribuer  ce$  affections  à  la  débilité.  Avant  d'expli- 
quer l'apparente  contradiction  de  ces  faits  avec  les  prin- 
cipes de  la  doctrine  physiologique  >  faisons  remarquer 
qu'il  existe  chez  les  sujets  atteints  de  sub-inflammations 
deux  constitutions  organiques  différentes  l'une  de  l'autre. 

Cï)  Examen f  p.  719, 

(2)  Premier  examen ,  p.  397. 


ET   AN  ALTSBS.  qq 

Eq  eBet ,  on  voit  quelquefois  uu  grand  développement , 
une  grande  mobilité  du  système  sanguin   s'allier   à  la 
constitution;   lymphatique.    Ghet  ces   individus  l'irrita- 
tion sanguine  se  joint  presque  toujours  aux  sub^inflam- 
mations  ;  cet  état  de  phlogose  suscite  des  sympathies  trës-^^ 
actives ,  et  produit  rapidement  des  désorganisations  :  dans 
ces  cas  ^  on  n'a  pas  vu  les  débilitians  produire  la  maladie  » 
et  nous  ne  craignons  pas  d'avancer ,  que  presque  jamais 
on  n'a  vu  celle-ci  guérir  par  les  ^timulans.-  D'autres  fois  , 
et  ce  cas  est  plus  fréquent  que  lé  précédent ,  le  dévelop-* 
pement  du  système  lymphatique  est  e^  raison  inVer^  de 
celui  du  système  sangpin  :  or  ,  la  plupart  des  causes  pro-^ 
ductrices   des   scrofules  sont  des  influences  débititantes- 
""du  système  sanguin  :  telles  sont  le  séjour  dans  des  lieui' 
humides  »   obsisuvs ,  Finaction  i  la  tristesse ,  une  notirri^ 
ture  insalubre  ;  et  comme  dans   tous  les  cas  od  un  ^y»* 
tème  organique  est  affaibli ,  l'énergie  d'un  autre  augmente 
proportionnellement,'   le   système  lymphatique  ,  ^'îl' est' 
déjà  prédominant  comme  dans  k^  constitution  organique' 
appelée    tempérament  lymphatique ,  devient   plus  pré-' 
pondérant  encore  ;   et  sous  l'influence  de'  la  stimulation' 
exercée  dans*  une  de  ses  régions,  l'exaltation  de  sonacM 
tion  est  portée ,  dans  ce  point , 'ail  degré  de  rirritation/ 
C'est  ainsi  que  les-  causes  débilitâfntes  produisent  tes  sub- 
inflammations ,  ou  plutôt  prédisposent  à  ces  afieciiot»  ; 
car  celles-ci    ne  se  développeront  janiais  (|ue  sous  une' 
influence  stimulante  ;  elleis   affaiblissent  lé  système  san- 
guin »  elles  rompent  l'équilibre  des  forces  et  permeiteiôft 
au  système  lyiûphatique   d'acquérit  p4us  de  dén^éppé- 
ment  et  d'action  ;  d'un  autre  côté  ;  'les  causes  qui  corri- 
gent cette  disposition  organique  dans'ies  cas  dont  il  Vagît ',• 
sont  celles ,  au  contraire ,  quîstimiilent  le  système  sanguin 
et  qui  diminuent  par  conséquent  l'exaltation  d'iiction  du 
système  lymphatique  ;  telles  sont  le  séjour  dans^  dés  lieux 


7- 


^jsc6  Qt  élpfïtt  •  dn'Aserçiea  aêèif  ,  en  {de&iiir%  soù»  Tin- 
fiiience  Mfa^^iU»  des  rayons  SDilaices  »  uae  oouri^tiire 
suecnlopto  »  Vwiige  des  Tins  généreux ,  l'abstinence  des 
îo«MlAllcA9  solitaires ,  eic.  Ajoulons  encore  deux  obser- 
vatiwi  qiû  tiennent  donnier  plus  da  poids:  à  cette  opinion  : 
on  0  remarqué  qu'un  grand  nombre  d'afiections  scrô- 
fiiieuses  périssaient  spontanément  à  l'époque  dç  la  pu^ 
berté  :  or  »  chacun  sait  que  •  dans  cette  période  do  la  rie  ^ 
le  ^jst^m^  sppguiq  ««CquioTt  o^rdinairenlent  une  énergie 
plus  gr^p4i$*.0^  ^  c|)S^PFé  au^si  qu'imo  fiài>re  qui  durait 
qqelque  t^ipps  gpéirissait  Ie$  çarofules  :  or,  quels  sont 
les  phénp^ijbnes  qui  con».tituf)nt  la  fièvre?  une  phle^a- 
sie  yisçéralç  donnant  lieu  k  une  gramde  exaltation  d'action 
des  organes  de  1%  oirculfition  ;  il  est  donc  impossible  de 
ne  PA4  réçpnnaître  dans  tous  oos  cas  un»  action  révul- 
sive. 

II  nou^  sera  aussi  facib  de  prouver  que  la  désorganisa- 
tion cancéreuse  est  le  résultat  de  l'irritation,  qu'il  nous  Ta 
été  de  d^^iQntrer  que  le^  tubctrcule^  se  développent  sous 
l'influence  de  cp  pbénopiène.  Pi^rson^e  n^i  niera  ccrtaine- 
menb  Tî^Mtence  do  la  yiv^influ^iination  dont  le  cancer 
ulcéré' le^t  )e  siège;  on  ne  çiettra  pas  non  plus  en  doute 
quo  Ç-f^^i  ^Ms.  son  influence  qu'un  nlcèrç  simple  long- 
temps ijrrité  4  pris  ce  caractèire  ,  et  l'on  reconnaîtra  en- 
core qvie  l'irriti^tion  a  ppésjdé  au  développement  des  tu- 
teurs ^quirrb^u^es  ef[  ebPéphaloïdes  ,  si  l'on  examine  le 
mode  d'action  de$  Q«ii$(je^  sousl'inflqence  desquelles  il  s'o- 
père* Telles  sont  le^  poittusipns,  les.  pblegmasies  aiguës  et 
cbroDÎqnes ,  tes  ^ngargi^mem ,  les  ulcères  de  toute  espèce , 
la  syphilis  >  les  dartres  »  les  scrofules  ,  les  rétrocessions 
de  la  goutte  et  du  rhumatisme ,  que  les  auteurs  ont  si- 
gnalées, comme  causes- du  cancer  :  qui  ne  sait  que  \es  af- 
fections morales  tristes  auxquelles  ils  attribuent  souvent 
le  squirrhe  de  l'estomac  ',  produisent  des  gastrites  chrp- 


ET   AlffALTSBS.  101 

niques  ,  et  que  Tabiis  dil  coït  entretiem  dans  les  organes 
de  la  géfiératioù  une  irritation  éhronique  (pif  se  mani* 
feste  d'abord  par  un^  cètarrfaé  TàgiDO-utériu  qui  amène 
enfin  lé  cancer  du  col  de  l'utérns  y>eCc;  Mais  jamais  on  n'a 
ét«idié  le'  mode  d'action*  J^9  causes  que  Fon  a  assignées 
aux  dtrers^  m^Édies  ,  et  dans  ceiié  qiiinotii^occiip^dotf  a 
fait  ènti^ement  wstraeKo»  de  tout  de  qur  s^'est  pBssé  dam 
l'organe  j-usqu'à  l'époque  où  les  tissus"  sqbirrhèux  e^  eneé^ 
pbaloïde  se.  son6^  mafâfestës  ;  mais  e»  apptiqumît-  les  prin^ 
dpes  de  la  doctrine  plvysioio^iqoe  àwétrologie  du  can*^ 
eér  y  on  voit  manSfestement  que  toutes  les  inAùetices'soùé 
lesquelles'  S  se'  ^veloppe  sbiït  stimulanlfes  et  nte  j^o^ 
ventvpar  een^que»! ^  pt*odaire  dan^làpartie  sur )aqueli<9 
eHes  s'exercent  d'antres  modificatiotfë  épk'Mt  e:sa|géraViôil 
de  l'aclâon  or^anrqne. 

Tant  que  la  sub^infliàmmatibn  règne  seule  àains  h  tn^ 
meur«elté> est  indolore» et  ce  ôàVàctère  n^exclut pa»  Fidéq 
d'irritation  ,  pnc^ue  nous  savons  que  la  dbuîeur  n^existe 
pas  tonîoars^ .  dans  les  infl*a0imations  mémes%  et  que  iel 
irritations  des^  tis^ffblanCs,^  que  nous  avons'  précedeoi'^ 
ment  étudîiéiss  ,  en  sbnf  exempte?  aussi;  Enfin  ,  les  dou-^ 
leurs  Ianckian4es  ^  hr  c&isilêur'  vive,  les  pulsations  dont  l'a' 
tumeur  devient  plo^  tard  le- siège  ,>  et  le  grand  dévelbp^ 
pemeni  dés artériolés quts'y  rendent  «ne  permettent  pFus 
alors  de  mëconiiettre  lé  earaotère  inflaniiiaatoit*e  de  la  ma^^ 
ladiob 

Gônmient  ràotîen^  de*  lar  même  causé  sur  le  môme 
tissik'  prodûilf-elle  éhe^  divers  individuë  des^  désorganisai 
tirâs  (fe  nature  diffërénifé  ?  Otiè  m  ^osftèd'é  aucune  dbnnée 
ffoéé  résoudre  cette  question' ,'.  et  il  faut  admettre  ,  poui^ 
se  retidi^Yaison  de  ce  ftlit,  dfeà  rft4>»«%'tftm8?  rMrhifvquesr , 
une  a]^tude  pa^lkpiière  à  contbactef  téUo  afTection  plu* 
tdt  quié^  telle  iftiti^e.  Âiiisd,  rotiWott  clfô»  ôértaids  ibdivi- 
dus*  uâee  pbtbgaia6ii&  chvdaique  iftT  pcis*  groduic^e  d^autre» 


10^  EXTRAITS 

conséquences  qu^rinduration ,  tandis  que  chez  d'autres  » 
rexcorlaiion  la  plus  légère  suffit  pour  déterminer  un  ul- 
cère cancéreux.    Un  catarrbe  pulmonaire  négligé  guérit 
quelquefois   après  plusieurs  mois  de  durée ,  et  chez   un 
autre  individu  la  même  affection  traitée  méthodiquement 
dès  son  déhut  entraînera  cependant  ^j^  sub-inflamma- 
iion  du  poumon  et  la  formation  des  tubS^cuIes.  Gardons- 
nous  de  croire  »  toutefois ,  que  ces  prédispositions  soient 
incoercibles  ,  on  peut  en  corriger  les  effets  ,   car  il  faut 
toujours  que  les  vuses  stimulantes  agissent ,  que  la  ma- 
ladie s'établisse  »  et  dans  beaucoup  de  cas  sa  marche 
peut  être  arrêtée.  Les  prédispositions  individuelles  n'ont 
pas    paru  suffisantes  pour   expliquer    la  formation  des 
tissus  cancéreux  et  tubereuleux;  on  a  prétendu  que  les 
individus  en  apportaient  le  germe  ,  que  chacun  de  ceux 
qui  en  doivent  être  affectés  renfermaient  dans  leurs  or- 
ganes un  cancer  »  une  phthisie  rudimentaire  ,  dont  le  dé- 
veloppement et  les  conséquences  funestes  étaient  inévi- 
tables. M.  Broussais  a  combattu  dans  ses  deux  examens 
ces  idées  de  fatalisme  avec  toute  son  énergie  ;  car ,  rien 
n'était  plus  préjudiciable  aux  individus  affectés  de  pneu- 
monies  chroniques  ,  de  sub  -inflammations  de  la  ma- 
melle ,  etc.  ,  que  cette  absurde  prévention  :  s'ils  présen- 
taient les  caractères   extérieurs  de  cette  constitution  qui 
prédispose  aux  désorganisations  du  poumon  ,  s'ils  étaient 
nés  de  parens  affectés  de  cancer  ,  ils  étaient  voués  à  une 
mort  certaine  :  tout  moyen  de  traitement  paraissait  su- 
perflu 9  on  abandonnait   la  maladie  à  elle-même  ,  et  la 
persistance  de  l'irritation  amenant  la  désorganisation  des 
tissus ,  le  pronostic  ne  manquait  pas  de  se  trouver  justifié; 
tandis  qu'un  traitement  méthodique  opposé  à  un  catarrhe 
pulmonaire  chronique  lui  eût  souvent  donné  un  dément^ 
formel.   Le  principe  de  l'incurabilité  dos  affections  can- 
aéreuses  et  tuberculeuses  fut  donc  le  résultat  de  cette 


ET    ANAtTBES*  jog 

fatale  ihéoiie  >  et  l'aveuglement  uit  même  p€^rté  si  ioia  à 
cet  égard  ,  que  lorsqu'on  voyait  guérir  une  tumeur  qui 
avait  présenté  tous  les  caractères  du:  cancer,  et  qui  avait 
été  qualifiée  de  ce  nom  ,  ou  un  individu  qui  avait  ofiert 
les  signes  de  la  phthisie  pulmonaire  »  on  prétendait  avoir 
commis  une  erreur  de  diagnostic»  avoir  été  induit  en  er^ 
reur  par  des  fausses  apparences  ;  en  un  mot ,  on  n'avait 
point  eu  affaire  à  un  cancer ,  puisqu'il  est  incurable  ,  0t 
pourquoi  est-il  incurable  ?  parce  qu'on  ne  l'a  jamais  vu 

guérir On  ne  ^apercevait  pas  que  la  conséquence 

fournissait  le  principe  d'où  l'on  tirait  ensuite  la  consé- 
quence. Du  reste  ,  comme  l'observe  M.  Broussais  (i) ,  qqi 
peut  assurer  que  la  maladie  n'eût  pas  cédd  à  d'autres 
moyens  que  i^eux  qu'on  a  employés  ? 

Quoiqu'il  en  soit,  personne  n'ignore  que  l'on  arrête  /<s 
pkthisie  dans  son  premier  période ,  chez  les  individus 
qui  paraissent  le  plus  prédisposés  à  cette  maladie;  ç'esf^ 
à-dire,  que  Ton  détruit  une  phlegmasie  chronique  qui  eût 
plus  tard  entraîné  la  désorganisation.  Bien  plus,  oa  sait 
que  des  cavernes  résultant  dé  la  fonte  de  tubercules  dQ 
sont  cicatrisées  ,  et  que  les  malades  ont  guéri ,  ainsi  qi^ie 
M.  Laennec  en  rapporte  des  observations  (2).  Enfin  ,  on 
ne  peut  plus  révoquer  en  doute  la  possibilité  de  la  guérison 
du  cancer  ,  même  du  cancer  ulcéré  ,  depuis  que  de  nom- 
breux exemples  sont  venus  la  démontrer,  II  est  remar- 
quable que  cette  opinion  sur  l'innéité  des  tubercules  a 
été  fondée  principalement  sur  l'existence  de  ceux-ci  dans 
les  poumons  de  quelques  nouveau-nés ,  comme  si  l'on 
ignorait  que  le  fœtus  peut  éprouver  la  plupart  des  mala- 
dies dont  l'homme  est  affecté  dans  le  cours  de  la  vie 
extra-utérine. 


(i)  Examen  ,  p.  296, 

(2)  Tr({ité  de  V Auscultation  médiate. 


1IM4  ÈttkAlTS 

tOô  là  'éiai$  aôm  éàns  le  même  sém  lîiérédité  du 
jCtB/OÊt^éoê  tvbereoles  ;  on  a  prétendu  encore  qaeh germe 
éb  h  Biakidie  était  transmis  aox  tefiins  par  leurs  parens. 
Mib  comment  expliquer  que  ceux  qui  sont  nés  d'individus 
iUbetés  flé  cancer  ou  de  tubercules  n'éprouvent  pas  ces 
dfeetions»  s'ils  sont  soustraits  à  Finfluence  des  causés 
iffà  les  produisent?  Que  devient  le  germe  dans  ces  cas  ? 
B'autres  naissent  de  parens  sains ,  et  éprouvent  ces  ma- 
ladies ;  celles-ci  sont  donc  survenues  chez  eux  sans  germes  P 
Quelquefois  un  cancer  de  la  mamelle  survient  chex  une 
Âmme  née  d'une  mère  saine ,  tandis  que  celle  de  cette  der. 
Bière  a  éprouvé  cette  afiection*  Que  faisait  le  germ^  dans 
la  génération  épargnée  ?  On  dira  que  les  circonstances 
propres  à  son  développemi^t  n'ont  pas  existé  :  mais  pour- 
^piôi4'admettre»  alors  que  nea  ne  révèle  son  existence  ? 
Cette  hypothèse ,  entièrement  gratuite ,  est  donc  inadmis- 
sible. L^érédité  »  dans  les  maladies ,  s'étend  tout  au  plus 
ik  celle  de  la  prédisposition  aies  contracter;  prédisposition 
^f  pourrait  ôtre  transmise  par  voie  d'hérédité ,  comme 
les  traits  de  la  phjrrfonomie  et  les  autres  dispositions  phy- 
dEquea  et  morales  que  les  enfans  reçoivent  quelquefois  de 
leurs  parens.  Goupil. 


Fl! 


Analyse  des  Transactums  philosophiques  de  ta  Société 
royale  de  Londres ,  pour  tannée  1822.  (II.  ■•partie.) 


Quelques  observations  sur  la  couenne  inflammatoire 
du  sang,  etc. ,  par  John  Davy,  D.-M.  (Lues  le  18  avril 
1822.) — La  formation  de  la  couche  couenneuse  qui  se 
développe  à  la  surface  du  sang ,  provenant  de  personnes 
affectées  d'inflammation  aiguë  ,  dépend ,  selon  Hewson , 
de  deux  circonstances  :  la  plus  grande  liquidité  du  sang , 


BTlNALtSES.  loS 

et  la  lenfeiir  de  sa  coagaIâti(m  (i).  Dans  Texplicalion 
qu'on  donne  aujourd'hui  de  ce  pfaénotnène ,  on  ne  tient 
compte  que  de  cette  dernière  cause.  D'après  M.  DaTy,i*o-' 
pinion  contraire  serait  peul-étre  plus  exacte  ;  car ,  plus  la 
diathèse  inflammatoire  est  marquée ,  plus  la  séparation 
des  particules  rouges  du  sang  est  rapide ,  et  sourent  eBe 
a  lieu  en  une  ou  deux  minutes.  Dans  quelques  maladies  ^ 
surtout  dans  Térysipèle ,  le  sàng  se  coagule  aussi  rapide^ 
ment  que  dans  Tétat  sain,  et  cependant  présente  une 
couché  couenneuse. 

c  Dans  plusieurs  de  ces  cas,  dit  Fauteur,  lorsque  j'ai 
»oi>serTé  la  coagulation ,  les  particules  rouges  se  sont  dé- 
rposées  dans  Tespace  de  deux  minutes ,  en  laissant  an  ^ 
*  dessus  d'elles  une  couehe  albumineuse  (  ooagiilàble 
%fymph)  9  liquide  et  transparente.  Pour  que  la  couenite 
»  inflammatoire  se  formftt ,  il  fallait  que  le  sang  fût  recueilli 
«rapidement  dans  des  vaisseaux  étroits,  et  laissés  en  repos 
s  immédiatement  après.  Ne  peut-on  donc  pas  conclure  de 
»1à  que  la  formation  de  la  couenne  inflammatoire  est  du^ 
»Don  à  ia  coagulation  lente  du  sang,  mais  à  Taugmentaticm 
»de  sa  ténuité,  ou ,  en  d*aufres  mots ,  à  la  diminution  de 
»la  Tiscosité  de  la  lymphe  coagulable ,  résultant  d'une  ao- 
>  tion  morbide  des  vaisseaux  produite  par  une  diathèse  iq- 
«flammatoire.  » 

Nous  ne  partageons  pas  ces  idées  de  l'auteur  sur  la  cause 
de  la  formation  de  la  couenne  inflammatoire;  nous  pen- 
sons au  contraire  que  ce  phénomène  dépend  d*une  aug- 
mentation de  la  quantité  d'albumine  contenue  dans  le 
isérum.  En  effet,  d'après  M.  Darjr  lui-même,  la  gratîté 
«pécifique  du  sang  sur  lequel  la  couche  couenneuse  se 
développe^  est  en  général  plus  grande  que  dans  l'état  sain  ; 

(i)-rf/i  JBxp.  inquiry  into  the  proporties  of  hîoody  etc.,  hy  W^ 
Hawi^n  »  p.  56  el  59. 


106  EXTRAITS 

ce  qui  nous,  semble  incompalible  aTee  son  opinion.  D'ail- 
leurs» respérience  journalière  prouve  que  plus  cette  cou- 
che est  épaisse  »  moins  il  se  sépare  de  sérum  pendant  la 
coagulation  du  sang. 

La  seconde  question  que  Tauteur  examine  dans  ce  Mé- 
moire »  est'relative  aux  adhérences  contre  nature  qui  réu> 
Dissent  si  souTent  les  membranes  séreuses.  Il  combat  To* 
pinion  assez  généralement  reçue  que  Ton  peut  juger  de 
leur  ancienneté  par  le  degré  de  force  qu'elles  ont  acquise. 
Voici  les  faits  qu'il  rapporte  à  l'appui  de  son  opinion  r 

Les  blessures  qui  guérissent  par  première  intention , 
sont  souTent  réunies  très>solidement  au  bout  de  vingt- 
quatre  heures.  En  excitant  artificiellement  une  inflamma- 
tion des  plèvres ,  on  voit  souvent  se  former  entre  ces 
membranes  de  fortes  adhérentes  dans  un  espace  de  temps 
aussi  courte  comme  il  Ta  observé  du  reste  dans  une  ex- 
périence dont  il  rapporte  les  détails. 

Les  phénomènes  qui  accompagnent  la  coagulation  de 
la  substance  albumineuse  qui  constitue  la  couenne  inflam- 
matoire du  sang ,  viennent  confirmer  et  expliquer  ce  que 
nous  venons  de  dire  sur  la  rapidité  de  la  formation  des 
'  adhérences. 

a  L'albumine  du  sérum  {lymphe  coagulable) ,  liquide 
vau  moment  oii  le  sang  sort  de  la  veine ,  s'épaissit  peu-à- 
npeu  et  devient  d'abord  visqueuse  et  ensuite  solide.  Lors- 
»que  cette  substance  est  encore  transparente  et  à  l'état 
»  visqueux,  sa  ténacité  se  rapproche  de  celle  du  mucus, 
»  et  on  peut  la  tirer  en  bandes  ou  en  fils  ,  qui ,  en  peu  de 
1»  temps ,  deviennent  solides  et  opaques,  et  ressemblent  alors 
»  parfaitement  aux  adhérences  pleurétiques  ;  enfin  quelques 
>  heures  sufilsent  pour  que  ces  fausses  membranes  ac- 
9  quièrent  leur  maa^tmam  de  ténacités  ' 

M,  J.  Davy  termine  ce  mémoire  en  rapportant  quel- 
ques expériences  qu'il  a  faites  pour  s'assurer  si ,  comme 


£T    ANALYSES.  IO7 

quelques  auteurs  l'avaient  avancé»  entr'autres  Sauvages  et  ^ 
M.  'Portai ,  le  liquide  qu'on  trouve  dans  les  cavités  des 
membranes  séreuses  s'y  accumule,  après  la  mort  ou  y 
existe  pendant  la  vie. 

En  ouvrant,  immédiatement  après  la  mort,  4e  péri- 
carde sur  des  chiens  tués  par  un  coup  sur  l'occiput ,  il  y 
trouva  une  petite  quantité  de  sérosité  qu'il  enleva  avec 
une  éponge.  Il  réunit  par  une  suture  l'ouverture  du  pé- 
ricarde, et  s4  heures  après,  en  l'examinant  de  nouveau, 
il  ne  reconnut  aucune  trace  de  liquide.  Il    en  conclut 
qcie  ce  liquide  ne  s'y  accumule  pas  après  la  mort ,  et  pense 
qu'il  en  est  de  même  dans  toutes  les  membranes  séreuses , 
et  que  ce  résultat  peut  s'appliquer  également  à  l'homme; 
Mémoire  sur  le  mécanisme  de  la  colonne  vertébrale , 
par  H.  Earl,  M.-D.  (Lu  le  25  avril  1822.)  — Dans  l'é- 
tude de  l'anatomie  ou  plutôt  de  la  physiologie  comparée, 
c^est  en  examinant  les  organes  dans  les  animaux  chez 
lesquels  ils  ont  acquis  leur  tnocctmum  de  développement , 
et  chez  lesquels  par  conséquent  leurs  usages  sont  les  plus 
apparens ,  qu'on  peut  souvent  parvenir  à  reconnaître  les 
fonctions  de  ces  mêmes  parties  dans  les  individus  qui  les 
présentent  à  un  moindre  degré  de  perfection. 

D'après  ce  principe ,  l'auteur  examine  d'abord  la  struc- 
ture de  la  portion  cervicale  de  la  colonne  épinière  chez 
les  oiseaux.  C'est  en  effet  dans  cette  classe  d'animaux  que 
ce  canal  osseux  est  susceptible  d'exécuter  les  mouvemens 
les  plus  étendus  et  les  plus  variés  sans  léser  le  cordon 
nerveux  qui  en  parcourt  toute  la  longueur. 

Le  canal  qui  traverse  chacune  des  vertèbres  cervicales 
n'a  pas  le  même  calibre  dans  toute  son  étendue  ;  resserré 
à  la  partie  moyenne  de  la  vertèbre ,  il  s'élargit  à  ses  deux 
extrémités  au  point  que  son  diamètre  augmente  presque 
du  triple. 

Au  moyen  de  cette  disposition ,  chaque  vertèbre  peut 


108  EXTRAITS 

fiormer  avec  la  suiyantOHun  angle  drotleo  arrière  >  el  laté- 
ralement un  angle  de  4^ ,  «an»  proéobe  àuetinè  Q0ttrptes- 
Mon  sar  la  moelle  épinière;  CependaBl,  ceeordon  ner- 
yeux  y  dont  le  diamètre  -est  à  peu  de  chose  prés  te  même 
dans  toute  sa  lon^aéur  ,  remplit  jpresqi^e  exactement  la 
partie  moy^ne  du  canal  de  chaque  vertèbre.  Dans  les 
régions  dorsale  el  lombaire,  qui,  chez  les  ojseaot,  ne 
piésentent  aucuïie  BOfObilité  ^  ou  ne  rencontre  ptos  ces 
changemeas  altenialî&  de  diaiftètre  do  càn;al  dont  n^us 
Tenons  de  parler* 

Ea  poursuivait  ces  recherches  sur  d'â>iilf^  «Éhnanx , 
OD  voit  se  reproduire  mie  dispdsilioji  atfdogCMii  f  setfleâient 
oUe  est  tDOim  parfaite  que  Amies  oistàux,  et  varie  d'aiN 
leurs  suivant  l'étendue  des  aaoweitteiis  ({M  penmet  f  ar- 
ikulaiiou  dés  v^^bree  eMre  elieiB.  C'esl  aÏÈéi  que  chez 
la  taupe ,  dont  le»  Vertèbre!  cervicales*  ne  sont  que  de§ 
arcs  osseux  sans  apophyse  épineuse ,  et  quf  par  coi^queni 
sottt  sttsceptSbie»  d'exécuter  de»  meuvemens  très^teintus , 
le  dkutiètre  du  eanal  qaî  les  parcesrt  est  d'une  gratfdeut' 
jr^aMmpiable»  Dans>I»chanve4€Mi9i8,  Ia>  portion  dorsale  du 
vnchk  présente  une  grande  nK>biKté;  aussi  dans  cette  ré- 
gion le  canal  vertébral  est^il  plus  large  qu'aux  régions 
cervicale  et  lombaire»  Le  rapport  exact  que  nous  avons 
V0  exister  chez  le»  oiseaux  entre  Fétendue  des  meuvemens 
des  verlèbrea  et  la'  grandeur  et  Ea  fornie  du  conduit  ra- 
chidiefi  se  rettowe  de  ménie  chez  l'homme.  La  mobilité 
est  presque  nulle  dans  la  régk«  dorsafle;  fe  canal  est  ar- 
rondi et  s'adapte  assez  ezacfemfent  à  la  moelle  épinière^ 
La  pm^tîe  sn^rieure  de  larégieui  cervieale  est  d'une  mobilité 
bien  plus  grande  ;«  elle  présente  un  canal  triangulaire  et 
d'un  diaiXièère  très-considérable  relativement^  à  la  grosseur 
du  cordent  nerveux  qu'il  contient.  Une  disposition  à-peu- 
près  analogue  se  remarque  à  la  région  lombaire. 

La  dispositioa  des  enveloppes  de  la  moelle  épinière , 


ET    4NAI.T9B8.  lOg 

concourt  éndefjimQni  au-même  but.  Il  est  ladispensable , 
pour  qua  çpt  orgaoQ  importajat  puisse  remplir  ses  fonc- 
tions ,  qup  $e$  membranes  piiissent  pisser  librement  les 
unes  sur  h^  autres  »  comme  le  prouvent  évidemment  le» 
açcidei)^  qui  résultent  de  leur  adhérence* 

«  J'observerai  »  dit  l'auteur  »  que  cette  manière  d'en- 
»  yisager  ce  sujet  peut  jeter  un  grand  jour  sur  les  ma- 
«ladîes  du  rpcbis  »  et  nous  expliquer  un  fait  que  j'ai  sou* 
«yent  Qii.rocçasioii  d'observer  dans  ces  affections;  c'est 
»  que  les  symptôoiiçja  d'irritation  et  d'inflhnmation  de  la 
9  moelle  vertébrale  se  manifestent  ordinairement  bien  plu» 
»  tôt  et  entraloeiit  des  suites  plus  graves ,  lorsque  les  vertè« 
»  breç  dorsales  aont  affectées  que  lorsque  la  maladie  a  son 
j»siègQ  dans  les  régions  cervicale  ou  lombaire.  Dans  le 
•  premier  cas  »  lamoindce  congestion ,  ou  le  moindre  épan^ 
»  chement  de  liquide ,  produit  souvent  les  symptômes  les 
Biplus  séfieu^  »  ^  cause  de  Tétroitesse  du  canal  qui  se  trouve 
»  presquQ  OQ^^reipe^t  rempli  par  le  cordon  nerveux  et  sea 
»  enveloppes.  Dan^  1^  sççou4>  la  plus  grande  largeur  du 
nçan^l  et  h  lâcbeté  (}es  membranes  permettent  la  forma  - 
»  tion  d'un  épançhem^nt  as$es^  cqpsidérable ,  sans  qu'il  en- 
»  traîne  imo^édiatement  de$  symptômes  graves  o . 

Mémoire  9{ir  U^  n^fs  qm  coordannent  VaciiQn  des 
ffiuscl^  dyi,  tkoram  dans  la  respiration  »  -ia  parole  et 
H'eççfkt^içn  ;  faisan:^,  sui^.^  à  un  Mémoire  sur  la  stvue^ 
Uf^reiet  Içst  fçnçtiom  dfi$  nerfs  :  (i)y  pé^r  Ch.  BelL  (L» 
Ip  2.  nmi  1822).  -r-  Dans  son  premier  Mémoire ,  M.  Bell 
a  e^amiaé  Ic^  nerfs  de  la  face  :  celte  région  lui  a  servi 
d'exemple  pour  prouver  qu'il  existe  deux  systèmes  de  nerfâf 
remplissant  des  fonctions  différentes,  et  que  jusqu'à  lui 
on  n'avait  pas  encore  di&tingués.  Les  effets  que  produit  sur 
les  muscles  et  les.  tégumens  la  section  des  ner6  de  l'uif; 

'  I     J   -HUil  I  I  J..  J  jajJ'.'Ill    *   lui..  Il       IHJ      I   Jl    I    I    I  III   J        II   II    liM   II  twr^^rmm^mimmp 

(0  Voyvzlù  cahier  de  janyier  de  ce  Jouraal.  i| 


llO  EXTftAïtS 

OU  Ae  Tautre  de  ces  systèmes  ne  sont 'pas  les  mêmes.  Il  a 
également  constaté  qu'il  existe  des  rapports  intimes  en- 
tre les  poumons  et  certaines  parties  éloignées ,  et  que  par 
la  division  d'un  de  ces  nerfs ,  ces  oi^anes  peuvent  être  en 
quelque  sorte  isolés  des  autres  parties  de  Tâppareil  respi- 
ratoire. Dans  ce  cas ,  quoique  l'influence  du  cœur  et  des 
poumons  ne  se  fasse  plus  sentir ,  ces  parties  jouissent  en- 
core de  la  sensibilité  et  des  mouYemdns  volontaires. 

Dans  le  Mémoire  que  nous  avons  sous  les  yeux ,  l'au- 
teur étend  ses  Élchekrches  aux  nerfs  qui  coordonnent  l'ac- 
tion des  muscles  du  tronc  dans  la  respiration. 

Nous  avons  déjà  vu  que  la  face  ,  lo  cou  et  le  thorax 
agissent  simultanément  dans  la  respiration  laborieuse. 
Toutes  ces  parties  doivent  donc  recevoir  des  nerfs  du 
même  systëme»  puisque  leurs  actions  se  combinent  pour 
produire  le  même  résu}tat. 

Les  nerfs  que  l'expérience  directe  et  l'anatomie  com- 
parée nous  ont  &it  connaître  comme  appartenant  à  ce 
système  ,  naissent  très-près  les  uns  des  autres ,  non  pas 
par  un  faisceau  commun  ,•  maïs  par  une  série  de  filets 
provenant  d'une  portion  ^distincte  de  la  moelle  épinière. 
Derrière  les  corps  oHvaires  ,  et  devant  les  prolongemens 
qui  SQ  partent  au  cervelet,  se  trouvent  les  corps  rétîfor- 
mes  dont  on  peut  suivre  la  trace  jusqu'aux  âilloûs  d'où 
partent  les  nerfs  spinaux.   Cette  portion   de   substance' 
médullaire  est  très-étroite  au-dessus  du  point  où  le  pont*^ 
de  varole  lai  recouvre  ;   elle  s'élargît  en  descendant ,  et^ 
parvenue  au  niveau  du  corps  olivaire  où  elle  présente  lo 
plus  de  développement ,  elle  se  rétrécit  un  peu ,  et  se  con  - 
iinue  le  long  des  parties  latérales  de  la  moelle  épinière. 
La  portion  dure  de  la  7."®  paire,  lo  glosso-pharyngien  ,  le 
pneumo-gastrique  ,  le  spinal,  le  diaphragmatiquc  et  le  nerf 
respiratoire  externe ,  ditrauteur,naissent  successivement  de 
hau§en  bas  de  cette  bandelette  de  substance  médullaire. 


ET    ANALYSES.  III 

sur  les  côtés  de  la  moelle  alongée.  Il  est  probable  que  les 
branches  des  nerfs  intercostaux  et  lombaires  qui  font 
agir  les  muscles  intercostaux  et  abdominaux  dans  la  res- 
piration ;  naissent  également  de  la  continuation  de  cette 
bandelette  de  substance  médullaire;  et  que  les  nerfs  dia- 
phragmatique  et  respiratoire  externe ,  quoique  d  abord 
réunis  aux  nerfs  cervicaux ,  tirent  leur  origine  de  la  même 
portion  de  la  moelle  épinière  que  l'accessoire  de  Willîs, 
Lorsque  la  respiration  est  très-laborieuse,  outre  les 
muscles  qui  agissent  ordinairement  dans  Tétat  naturel  de 
cette  fonction  »  les  muscles  sterne- mastoïdien ,  le  trapèze 
et  le  grand  dentelé  entrent  en  contraction ,  et  concourent 
ainsi  à  élerer  les  parois  de  la  poitrine.  G  est  à  ces  muscles 
seuls  que  se  distribuent  les  nerfs  que  l'auteur  nomme 
respiratoires  du  thorax. 

Il  est  inutile  de  décrire  ici  la  disposition  anatomique  du 
nerf  phrénique.  Personne  n'ignore  que  sa  section  produit 
la  paralysie  du  diaphragme.  Aussi  s'accorde- t-on  généra- 
lement à  le  regarder  comme  un  nerf  respiratoire.  Le  nerf 
respiratoire  externe  parait  être  l'analogue  du  dîaphrag- 
matique,  et  se  distribue  presque  entièrement  au  grand 
dentelé.  Ce  muscle  cependant  reçoit  également  de  la 
moelle  épinière  des  nerfs  qui  en  détermine  l'action  dans 
les  mouvemens  de  locomotion! 

L'accessoire  de  Willis  que  M.  Bell  ai(nonce  comme  lé 
sujet  principal  de  ce  Mémoire,  a  reçu  de  lui  le  noih  de 
nerf  respiratoire  supérieur  du  tronc.  On  peut  suivre  ses 
racines  jusqu'au  niveau  de  la  4-™*  paire  cervicale ,  et  même 
beaucoup  plus  loin  chez  l'âne.  Elles  ne  proviennent  pas  des 
cordons  antérieurs  ou  postérieurs  de  la  moelle  vertébrale; 
mais  bien  delà  bandelette  médullaire  dont  nous  avons  déjà 
parlé,  entre  les  branches  postérieures  des  nerfs  cervicaux 
et  le  ligament  dentelé.  On  sait  qu'il  s'anastomose  avec  le 
nerf  de  la  8."^*  paire,,  le  glosso-pharyngien  et  quelquefois 


lis  EXTRAITS 

avec  le  lingual ,  il  traverse  alors  le  nmscie  alerno^mas* 
toïdien »  auquel  il  donne  plusieurs  filets»  «t  Tient  elÉfin  se 
perdre  dans  le  muscle  trapèze» 

L'anatomie  comparée  vient  encore  à  l'apptii^  des  idées 
de  l'auteur  sur  Fusage  de  ces  différons  nerfs.  En  eBet , 
ils  sont  toujours  subprdowés  à  la  dS^osition  et  au  jeu  des 
organes  respiratoires»  Ghes  les  poissons,  le  nerf  respira- 
toire noit  de  la  pi^rtÎQ  postérieure  de  la  modQe  alongée  ; 
après  sa  sortie  du  ctâne^  .sa  grosseur  augmente  considéra- 
blement ,  et  il  fournit  ^lors  des  rameaux  aux  branchies  , 
^ux  muscles  de  ces  org.aQea  et  des  opercules ,  à  Festemac , 
et  enfin  une  branche  asse^  considérable,  se  prolonge  jus- 
qu'à la  queue  le  long,  de  la  ligne  médiane ,  en  jetant  des 
rameaux  dans  tous  les  muscles  depuis  l'épaule  jusqu'il  la 
queue.  D'après  la  disposition  des  muscles  chez  ces  am- 
iraux ,  les  nerfs  diaphragmatiques ,  spinal  et  thoracique 
externe  ,  .manquent  absolument.  La  structure  de  l'aile  et 
l'absence  du  sterno-mastoïdien  chez  les  oiseaux ,  rendent 
inutile  l'accessoire  de  Wi)lis  »  aussi  il  n'jr  existe  pas;  le 
défaut  de  diaphragme  »ulF9dm  par  la  même  raison  l'absence 
dû  nerf  pbrénique  ;  les  mammifères  offrent  en  général  les 
trois  nerfs  respiratoires  du  tronc  ;  cependant  comme  la 
structure  du  cou  du  chameau  ressemble  à  celle  des  oiseaux , 
et  qu'il  n'existe  pas  de  muscle  analogue  par  ses  fonctions  au 
^terno-mastoïdien  »  on  ne  trouve  pas  dans  cet  animal  de 
nerf  spinal. 

Le  fait  suivant  fait  voir  que  lors  même  que  ces  nerfs  va- 
rient dans  leur  mode  de  distribution ,  ils  remplissent  tou- 
jours des  fonctions  analogues.  La  présence  du  bec  chez 
les  oiseaux,  empêchant  la  portion  dure  de  la  7."^  paire  de 
se  ramifier  dans  les  lèvres  et  les  narines ,  ce  nerf  se  porte 
en  bas  et  vient  se  distribuer  au  cou  etàla  gorge.  M  Bell  a 
observé  que  la  seqtbn  do  ce  iierf  sur  des  coqs  empêche  ces 
animaux  d'hérisser  les  plumes  du  cou,  cc^me  ils  le  font 
ordinairement  lorsqu'ils  se  battent. 


ET   ÀNALY8BS.  Il5 

Avant  de  rapporter  les  expériences  qu'il  a  faites  sur  les 
animaux  pour  déterminer  plus  exactement  les  fonctions  de 
ces  nerfs ,  l'auteur  examine  ce  qui  se  passe  chez  l'homme. 

.«  En  plaçant  la  main  sur  le  cou»  on  peut  reconnaître 
»  dans  le  muscle  sterno-mastoïdien  deux  mouremens  dis- 
f  tincts.  Lorsque  la  tête  se  meut ,  l'extrémité  inférieure  de 
»  ce  muscle  est  fixée  ;  lorsqu'au  contraire  il  agit  dans  Tinspi- 
»  ration ,  la  tête  »  et  par  conséquent  son  extrémité  supérieure 
»  sont  à  leur  tour  immobiles.  Or  ,  si  on  essaye  d'élever  le 
9  sternum  en  contractant  ce  muscle ,  on  verra  que  d'autres 
»  muscles  qui  ne  peuvent  agir  en  aucune  manière  sur  Télé*' 
»  yation  de  cet  os ,  entrent  également  en  action.  Par  exemple , 
»si  nous  faisons  agir  ainsi  l'extrémité  inférieure  du  sterno- 
«mastoïdien»  nous  produirons  toujours  un  mouvement  des 
»  narines  »  et  cette  simultanéité  d'action  prouve  évidemment 
»que  ce  muscle  agit  alors  comme  faisant  partie  de  l'appa- 
»  reil  respiratoire.  D'un  autre  côté»  dans  les  actions  de  pri- 
»  ser  et  de  flairer ,  les  moindres  tnouvemens  des  narines  sont 
raccompagnés  de  la  contraction  de  la  portion  sternale  des 
>  muscles  du  col.  »  • 

*  L'observation  suivante  fait  voir  très-distînctement  les 
deux  ordres  d'actions  dont  certains  muscles  de  cette  ré- 
gion sont  susceptibles.  Un  homme  était  ajQTecté  d'une  hé- 
miplégie complète  :  un  côté  de  la  face  était  relâché  »  le 
bras  était  pendant  et  sans'  mouvemens ,  et  la  jambe  était 
traînante.  On  essaya  à  plusieurs  reprises  et  toujours  inuti- 
lement de  lui  faire  soulever  l'épaule  du  côté  malade,  il  ne 
pouvait  y  parvenir  qu'en  penchant  la  colonne  vertébrale 
du  côté  opposé.  Mais  en  le  plaçant  bien  droit ,  et  en  lui 
faisant  faire  une  forte  inspiration  ,  les  deux  épaules  s'éle- 
vèrent ea  même  temps  que  les  narines  se  dilatèrent.  On 
voit  donc  que  les  nerfs  respiratoire  de  la  face  et  respira-' 
toire  supérieur  du  tronc  remplissaient-  complètement  leurs 
fonctions  ;  car  les  muscles  sterno-mastoxdien  et  trapèze  » 
3.  8 


H4  BXTBUTS 

bien  qu'iU  m  $l$^nt  plus  soumis  à  Tinfliieajce  du  système 
d0^  Sbêcfi  réguliers  ou  de  la  B>loiité ,  agissaient  encore  dans 
Tacte  dÇila  i^ôspiration.  Aioâi  »  comme  le  si;enio»mastoïdteà 
reçoit  des  nerfs  des  deux  systèoies ,  on  peut  en  conclure 
que  dans  Ijcs  mouvemens  purement  rolontaires  de  la  tête , 
l'action. d^CQ  muscle  dépend  des  ner&  de  la  i.'«  classe  ; 
tandis  que  >  lorsqu'il  se  contracte^  pour  élever  la  poitrine 
ds^ns  laresplration ,  ses  mouvemens  sont  déterminés  par  les 
nerfs  r^e^piratoires. 

L'expirience  siuvante  rient  encore-  k  Tappul  de  cette 
Conclusion.  L'âne  présente  une  disposition  pairticulière. 
Deux  musde^  remplissent  les  fonctions  du  stemo-mastoi- 
dien  :  Tmo  s'insère  à  la  mâchoire  inférieure ,  et  pourrait 
être  appelé  stemo-*maxillaire  ;  l'autre  aux  vertèbres ,  ou 
sierno-vertébraL  Le  nerf  spinal ,  avant  de  se  rendre  au  tra- 
pèze ,  fout'nit  des  rameaux  à  ces  muscles ,  qui  en  reçoi  - 
vent  également  des  ner&  cervicaux.  Si ,  après  avoir  mis  à 
nu  le  nexf  spinal ,  et  avoir  excité  une  action  violente  de  tous 
les  muscles  do  l'appareil  respiratoire ,  et  par  conséquent 
de  ceux  dont  nous  venons  de  parler ,  on  en  fait  la  sec- 
ition»  à  l'instant  même  ces  deux  muscles  Cessent  d'agir, 
et  restent  relâchés  jusqu'à  ce  que  l'animal  les  fasse  mou- 
Y(Av;  mais  alors  seulement  comme  muscles  soumis  à  ta 
volonté; 

Stit  un  autre  animal  de  même  espèce ,  la.  section  des- 
nerfs  phréniques  produisit  à  chaque  inspiration  une  ét^ 
vation  et  une  dilatation  très-grandes  du  thorax.  Les  muscle» 
du  cou  et  de  l'épaule  n'entrant  pas  en  action ,  on^ut  obligé 
de  comprimer  les  narines,  pour  exciter  leur^  mouve- 
mens. En  coupant  alors  le  nerf  respiratoire  supérieur  d'un 
côté ,  la  contraction  des  muscles  fixés  au  sternum  cessa 
aussitôt  de  ce  côté,  tandis  qu'elle  continua  de  l'autre  d'une 
manière  régulière  et  simultanée  avec  les  autres  parties 
destinés  aux  mêmeS'  usages. 


ET    ANALYSES.  Il5 

Pkisîèiirs  physiologistes  ont  constaté  que  lors  ûe  la 
section  «te  la  tàt^elle  épîriiëre  entre  les  vertèbres  cervî- 
dùks  et  dûrsales ,  la  respiration  se  continue  par  le  dia- 
phragme. Dans  rexpériérice  suivante ,  on  fit  cette  opéra- 
tion sûr  on  âtic,  après  avoir  préalablement  coupé  le  nerf 
phrénique.  Tous  les  moiiveméns  respiratoires  furent  aus- 
sitôt arrêtés  ;  inals  les  muscles  des  narines  ,  de  la  &ce  et 
des^  côtés  du  cou  continuèrent  de  se  contràcler  àdes  inter- 
tallfîs  réguliei*s,  La  partie  principale  de  Tappareil  respl- 
rtitoîre  avait  Cessé  d'agir;  mais  ces  muscles  accessoires 
étaient  encore  excités,  et  faisaient  des  efforts  inutiles 
pour  produire  Filnsplratîon.  Lorsque  l'asphyxie  fut  com- 
plété,  tous  ces  tt^oUvemens  cessèrent;  mais  en  pratiquant 
la  respiration  artificielle  »  on  détermina  de  nouveau  des 
contractions   successives  et  régulières  dans  les  muscles 
dit  col  et  de  la  face  »  tandis  que  le  thorax  restait  parfcûte- 
ment  imTociobîté.  Après  la  .mort  de  l'animal,  on  observa  » 
en  stimulant  les  différens  nerfs ,  que  ceux  appartenant  à 
l'appareil   respiratoire   conservaient  la   faculté  d'exciter  ' 
les  muscles  auxquels  ils  se  rendent»  longtemps  après  que 
les  autres  ont  perdu  cette  faculté. 

L*auteur  admet  comn\e  prouvés  les  faits  suivans  :  c'esl^ 
pourquoi  il  a  cru  InutlFe  de  répéter  les  expérience^  sur 
lesquelles  ils  reposent. 

Là*  section  de  la  brailcbe  récurrente  du  pneumo^g^slri- 
que  détruit  la  voîx. 

G^le  de  la  branche  laryngée  du  dléme  nerf  détruit 
l'accord  qui  rèigne  entré  les  muscles  de  la  glotte  et  ceux 
de  la  poitrine. 

La  lésion  ou  la  compression  du  pneumo-g^striqiue  pro- 
duit une  gène  de  la  respiration. 

«  Ces  faits  sufQsent,  ajoute  l'auteur,  pour  compléter 
»no8  connaissances  sur  la  série  d'actions  dépendantes 
j)  des  nerfs  respiratoires.   » 

8.. 


Vl6  EXTRAITS 

*  Le  cordon  rachidien  dans  toute  son  étendue  est  formé 
de  faisceaux  de  substance  nerveuse  »  qui  (d'après  les 
fonctions  diffêrentes  des  nerfs  qui  tirent  leur  origine  des 
uns  on  des  autres  ) ,  doivent  jouir  de  propriétés  différen- 
tes. Dans  les  animaux  chez  lesquels  les  mouvemens  res- 
piratoires s'exécutent  au  moyen  de  côtes  et  de  muscles 
nombreux  »  on  observe  entre  les  faisceaux  antérieur  et 
postérieur  de  la  moelle  épinière ,  une  bandelette  de  sub- 
stance médullaire  qu'on  peut  suivre  jusqu'à  l'origine  des 
nerfs  accesswres  de  Wiiiis.  C'est  de  la  partie  supérieure 
de  ce  faisceau  dans  la  moelle  alongée ,  que  naissent  les 
ner&  qui ,  comme  on  l'a  vu  dans  ce  Mémoire ,  contri- 
buent aux  mouvemens  respiratoires.  On  pourrait  peut- 
être  aller  plus  loin  ,  et  dire  que  les  nerfs  intercostaux  et 
lombaires»  en  tant  qu'ils  agissent  comme  respiratoires, 
doivent  cette  faculté  aux  connexions  qui  existent  entre  leurs 
racines  et  le  faisceau  nerveux  dont  nous  venons  de  par- 
ler ,  et  qu'on  peut  voir  distinctement  dans  toute  la  lon- 
gueur de  la  JDQoelle  épinière. 

On  voit  maintenant  que  le  système  de  nerfs  réguliers 
qui  naissent  de  la  moelle  vertébrale ,  est  essentiel  à  la  res- 
piration» et  que ,  sans  leur  concours,  les  nerfs  qui  font  le 
sujet  de  ce  Mémoire  ne  pourraient  suffire  aux  mouvemens 
nécessaires  à  l'exercice  de  cette  fonction.  D'un  autre 
côté ,  quoique  ces  premiers  puissent  seuls  déterminer  l'é- 
lévation et  l'abaissement  du  thorax,  ils  n'agissent  pas 
sur  les  mouvemens  de  la  glotte ,  du  pharynx ,  des  lèvres 
et  des  narines,  qui  accompagnent  la  respiration  laborieuse, 
et  que  nécessitent  les  actions  de  flairer,  tousser,  éter- 
nuer  et  parler  ;  car ,  dans  ces  divers  cas  ,  la  coopération 
de  tout  le  système  des  nerfs  respiratoires  devient  indispen- 
sable. 

En  appliquant  à  la  pathologie  les  résultats  que  nous 
venons  d'exposer ,  l'auteur  fait  remarquer  que  l'étendue 


BT   ANALYSES.  Jlj 

du  système  des  nerfs  respiratoires  doit  faire  pressentie 
son  importance  dans  les  phénomènes  de  la  vie.  L'enfant 
qui  naît  sans  cerveau  peut  .respirer  lorsque  l'origine  de 
ces  nerfs  est  intacte  ;  les  blessures  profondes  du  cerveau, 
quoiqu'entrainant  des  suites  fuùestes ,  ne  sont  pas  néces- 
sairement ou  instantanément  mortelles;  les  blessures  de  ls[ 
moelle  épinlère  au-dessous  de  Torigine  de  ces  nerfs  per-! 
mettent  encore  une  existence  languissante  ;,  mais  une 
contusion  de  la  partie  de  la  moelle  a  longée  d^où  ils  nais-^ 
sent  suffît  pour  faire  périr  l'individu  à  l'instant  même. 

Les  phénomènes  qu'on  observe  aux  approches  dp 
la  mort  viennent  confirmer  ce  que  l'auteur  a  avancé, 
d'^après  les  expériences  directes  sur  la  faculté  qu'ont  les 
nerfs  respiratoires  de  conserver  plus  longtemps  que  les 
autres  le  pouvoir  d'agir  sur  les  muscles  auxquels  ils  se 
rendent.  En  effet ,  on  observe ,  dans  certaines  maladies  dit- 
cerveau  et  aux  approches  de  la  mort ,  que  les  muscles 
servant  à  la  respiration  continuent  encore  à  se  conlitictçr 
régulièrement,  tandis  que  le  reste  du  corps  est  mort  en 
apparence.  Ce  fait  seul  suffirait  pour  faire  ¥oir  que  ces. 
nerfs  ont  une  origine  et  une  source  d^action  différentes 
des  nerfs  de  la  volonté. 

Ces  deux  systèmes  de  nerfs,  dont  les  fonctions  et  les 
rapports  sont  si  différens,  ne  sont  pas  affectés  de  là 
même  manière  dans  les  maladies.  Ainsi  dans  le  tétanos , 
les  nerfs  de  la  volonté  sont  sous  l'influence  de  la  maladie , 
et  par  conséquent  tous .  les  muscles  auxquels  ils  se  ren- 
dent éprouvent  des  spasmes  convulsifs  :  dans  l'hydro- 
phobie  ,  au-contratre ,  les  convulsions  de  la  gorge ,  les  pa- 
roxysmes de  suffocation ,  et  l'expression  d'angoisse  ex- 
trême de  tout  le  corps ,  en  même  temps  que  les  mouve- 
mens  volontaires  restent  libres^  Indiquent  clairement  que 
le  système  des  nerfs  respiratoires  est  seul  affecté. 

Les  rapports  qui  existent  entre  les  nerfs  respiratoires 


|l8  EXTRAITS 

expliquent  facilement  certains  phénoçaènQS  '4opt  jusqu*ici 
les  physiologistes  ne  s'étaient  rendus  ^^omp^e  (}ne  d'une 
manière  très-Incomplète^   si  ce  n'est  tout  à  fait  fausse» 
C'est  ainsi  que  dans  l'action'd'^torjpaer»  ils  n^  pouvaient 
concevoir  comment  l'irritation  de  la  iz^embrane  pituitaire 
pouvait  déterminer  les  contractions  convulsives  du  dia- 
phragme. Ils  étaient  obliges  d 'admettre  une  communica- 
tion entre  ces  deux  parties  au  lAoyeq  des  anastomoses 
nerveuses.  Nous  voyons ,  au  contridre ,  que  ,  dans  ce  cas , 
l'irritation  de  l'extrémité  d'un  des  nerfe  respiratoires  dé- 
termine l'action  de  tous  ceux  quj  appartiennent  9u  même 
système  ;  il  en  est  de  même  lorsqu'un  corps  étranger  irri- 
tant la  glotte,  il  en. résultée  des  eiFprts  de  toux  dans  les- 
quels tous  les  mi^scies  de  l'appareil  respiratoire  entrent 
simultanément  eçf  action. 

Les.  actions  de  SQ.ij^rire  et  de  pLeucer  sont  encore  sous 
la  seule  inflviençe  dç  jçe  système,  de  ne^ts.  Kou^  avons  vu 
dans  te  Mémoire  précèdent,  que  U  &ÇP  ^e  peut  partici- 
per a  ces  mouveme^s  lorsque  les  Qerjs  respiratoires  qui 
s'y  rendent  ont  ét^  coupés  oi^.  détruits  par  l'inflamma- 
tion  ou  la  suppupatipn  ;  en  ^  rappelant  que  les  nerfs 
respiratoires  proviennent  tous  d'une  source  commune ,  et 
qu'ils  participent  tous  9u;x  mêmes  fonctions ,  etc. ,  «  nous 
»  pouvons  établir ,  dit  Tauteur ,  sans  crainte  de  tirer  une 
«conclusion  hasardée  ,  que  ce  que  nous  avons  prouvé  pour 
»  un  dç  ces  ner&  est  vrai  pour  ceux  de  la  même  classe , 
»  et  que  .ce  sont  eux  seuls  qui  agissent  dans  le  rire  » .  M* 
Bell  explique  encore  de  la  même  manière  le  rire  sardo- 
nique  produit  par  les  blessures  du  diaphragme ,  etc.  Il  fait 
ensuite  l'application  de  ces   principes  a^ux  mouvemens 
d'expression  générale  qui  accoimpagnent  certaines  émo- 
tions vives ,  telles  que  la  douleur ,  la  terreur ,  etc.  ;  Enfin  > 
les  considérations  suivantes  terminent  son  Mémoire. 
«  D'après  les  recherches  expérimentales  et  les  obser- 


ET   ANALYSES.  tig 

Mi  valions  que  nous  avons  &ites  sur  le  sy^èiûô  de  âerfs 
»  et  les  knuscles  qui  agissent  dans  la  resjpitatioil ,  diepiiië  tes 
# animaux  des  classes  infërieured  jusqu'à  i'ti^onimè,  chez 
»  lequel  ils  présentent  le  plu§  de  r^ompiicatioA ,  nous  socd- 
»fBes  arrivés  à  reconnaître'  diâlincteméut  leurs  t^âppdrts  et 
»  leurs  fonctions.  Au  lieu  d'un  seâl  nerf  respiratoire,  te 
9  pneumo-gastrique ,  nous  en  avons  trouvé  un  ttès-grand 
«nombre  d'autres  formant  un  système  particulier  dont  il 
»  est  le  centre.  Ce  système  établit  les  rapports  çnlre  les 
9orgaties  cle  la  circulation  et  de  la  respiration,  que  jus- 
»  qu'ici  en  avait  fait  dépendre  de  l'influence  supposée  du 
»  grand  sjrmf^athiquev 

i  En  |)rôuvàïit  que  te  système  de.rierfs  est  pour  ainsi 
>  dire  sur-a jouté  ûax  lièrfs  du  mouvement  et  de  là  sénsïbî- 
»lité,  qui  sôùt  Communs  à  tous  les  apimâux^  nous  avons 
»  fuit  cesser  la  confusion  qui  régnait  dans  cette  partie  de 
^l'^anatomie  ». 

Observations  6ur  les  changemens  qu*éprotive  l'œuf  de 
poule  pendant  l'incubation;  par  Sir  E*  Home,  [Lfies 
le  iG  mai  182*4),  —  Le  docteur  Prévost  de  Genève, 
qui  s'e^t  beaucoup  occupé  de  ce  sujet,  conjointement 
avec  M.  Dumas ,  a  bien  voulu  se  charger  de  rendre  compte 
de  ce  mémoire.  (  Fayez  t.  2  ,  pag.  45 1  ,  juillet  r823.  ) 

Expériences  sur  les  changemens  qui  arrivent  dans 
les  principes  fixes  de  l'œuf  pendant  Cincubation  :  par 
W.  Prout  p  M.  D.  (  Lues  le  20  juin  1822).  -—M.  Prput 
recherche  d'abord  quelle  est  la  gravité  spécifique  dies 
œufs  de  la  poule  récemme&t  pondus  :  elle  varie  depuis 
1,080  à  1 ,090.  Il  examine  ensuite  la  diminution  suc* 
cessive  du  poids  de  l'œuf  exjposé  à  l'air  :  cette  perte  cpii 
est  à-peu -près  de  0,75  grains  en  s4  heures^  partit)  se 
maintenir  ainsi  d'un6  manti^të  uniforme  jjiendant  un  assez 
long  espace'  de  tetdp>. 


lao  EXTRAITS 

Pour  déterminer  les  proportions  relatives  de  coquille 
ei  des  /neoibranes»  du  jaune  ^  deralbumine,  il  a  pris 
comparativement  le  poids  de  ces  dijQférentes  parties  dans 
un  très-grand  nombre  d'œufs  ;  ces  proportions  varient  ; 
mais  en  prenant  le  terme  moyen  p  on  trouve  que  sur  i  ooo 
parties)  Tœuf frais»  renferme  : 

Coquille  et  membrane 106,9 

Albumine 6oA,2 

Jaune. . .  é .  •  • 288,9 

1000 

L*auteur  examine  ensuite,  le  plus  souvent  au  moyen 
de  la  combustion ,  les  matières  salines  contenues  dans  les 
différentes  parties  de  Tœuf  frais.  Il  répète  ces  analyses  à 
différentes  époques  de  l'iqcubation,  en  même  temps 
qu*il  détermine  avec  soin  les  changemens  survenus  dans 
les  propriétés  et  dans  le  poids  de  ces  principes  de  Tœuf.  Il 
arrive  ainsi  aux  conclusions  suivantes  : 

«  i.®  Le   poids  relatif  des  principes  consti tua ns  varie 

•  beaucoup  d'un  œuf  h  l'autre. 

<  2.**  Pendant  l'Inaubation,  l'œuf  perd  à  -  peu-près  un 

•  sixième  de  son  poids,  quantité  environ  huit  fois  plus 

•  grande  que  dans  les  circonstances  ordinaires. 

5.*^  «  Dans  les  premiers  temps  de  Tincubation ,  il  se 

•  fait  entre  le  jaune  et  une  portion  de  Talbumine ,  un 

•  échange  de  certains  principes  ;  une  petite  portion  de  la 

•  matière  grasse  du  jaune  se  trouve  alors  mêlée  à  cette  al- 

•  bumine  ,  qui  se  convertit  en  une  substance  assez  analo- 

•  gue  au  lait  caillé.  Une  portion  de  Feau  et  des  matières 

•  salines   de  l'albumine  se  mêlent  au  jaune   qui   parait 

•  ainsi  avoir  augmenté  de  volume. 

«  4«**  A  mesure  que  l'incubation  s'avance ,  ces  matières 

•  aqueuses  et  salines  abandonnent  de  nouveau  le  jaune 

•  (jui  reprend  ainsi  son  voluipe  primitif*  Pendaat  sa  der- 


ET   A1VALT8BS.  "1^1 

unière  semaine  »  il  diminue  encore  de  poids,  et  perd  la 
»plus  grande  partie  de  son  phosphore.  Cette  substance  \ 

9  convertie  en  acide  phosphorique  et  unie  à  de  la  chaux ,  se 

>  retrouve  alors  dans  le  squelette  du  jeune  animal  ;la  chaux 

>  n'existe  point  primitivement  dans  l'œuf  récent  ;  elle  s'y 
•  manifeste  par  les  progrès  de  l'incubation;  il  faut  donc 
9  qu'elle  provienne  de  quelques  sources  inconnues  »  • 

Le  docteur  Prout  termine  ce  IVfémoire  par  quelques  con- 
sidérations sur  les  usages  du  jaune  de  l'œuf»  et  sur  la  for- 
mation apparente  de  la  matière  calcaire.  <  Le  résultat  de 
»  ces  recherches ,  dit-il ,  coiocide  parfaitement  avec  l'o- 
spinion  que  le  jaune  est  analogue  au  lait  des  animaux  vi- 
3  vipares  ;  il  est  seulement  plus  concentré ,  et  sert  princi- 
»  paiement  à  pourrir  le  jeune  animal  pendant  la  durée  de 
»  l'incubation.  • 

<  Quant  à  la  matière  calcaire  qu'on  trouve  dans  les  os 
»  du  poulet  lorsqu'il  sort  de  la  coquille ,  je  crois  pouvoir 
»  affirmer ,  *  d'après  les  recherches  les  plus  attentives  et 
9  les  plus  minutieuses  »  que  cette  substance,  ne  préexisté 
9  pas  dans  l'œuf  frais ,  du  moins  sous  aucun  état  connu  ; 
»  les  seules  sources  d'où  elle  puisse  provenir  sont  donc 
»la  coquille  ou  la  transmutation  d'autres  principes.  II 
9  est  impossible  de  déterminer  par  les  moyens  chimiques , 
»  si  elle  provient  effectivement  de  la  coquille,  car,  ainsi 
ique  nous  l'avons  déjà  vu,  le  poids  de  cette  enveloppe 
9  varie  tant  dans  les  différons  œufs ,  qu'un  terme  moyen 
»  ne  peut  nous  donner  de  renseignemens  certains  sur  la 
»  quantité  de  chaux  que  renferme  primitivement  la  co- 
»  quille.  Il  y  a  cependant  des  raisons  très  fortes  de  croire 
»que  la  chaux  ne  provient  pas  de  cette  source;  i.*  la 
»  membrane  de  la  coquille  ne  devient  jamais  vasculan^» 
»et  parait  analogue  à  Tépiderme  :  d'où  il  résulte  que  U 
»  chaux  delà  coquille  située  hors  de  cette  membrane» 
«est  généralement -regardée  par  les  physiologistes  comme 


129  BXTBAIT8 

v^Ltra-vasculaire.  II  e«t  donc  très-difficile  de  concevoir 
3  comment  la  chaux  peut  passer  de  la  coquille  au  poulet , 
9  surtout  pendant  la  dernière  semaine  de  l'iacubatioiit 
»  lorsqu'une  grande  partie  des  membjranes  sont  déjà  se- 
»  parées  de  cette  euFoloppe  extérieure,  a. "^  A  ta  fin  de  Hn* 
vcubation,  ralbumlne  et  le  jaune  contkninent  tous  deux 
9  une  quantité  assez  considérable  de  matière  terreuse  ;  le 
9  jaune  même  paraît  en  renfermer  une  proportion  plus 
jugrande  qu'au  commencement  de  rineubation)  ;  ponf* 
9  qiioi  x>ette  chaux  ne  serait-elle  pas  employée  de  préfé- 
>rence  à  celle  de  la  coquille?  On  pourrait  objecter  qti'à 
> la  fin  de  l'incubation  ,  la  coquille  deyîent  cassante»  ot 
>  paraît  avoir  éprouvé  quelqties  autres  cbangemens  €toni 
»on  nepeut  se  rendre  compte.  Mais  la  fragilité  plus  grande 
»de  la  coquille  a  été  attribuée  à  la  séparation  de  1^  mem- 
ibrane  qui  la  tapisse  intérieurement ,  et  au  dessèchement 
9  produit  par  Taction  prolongée  dé  la  chaleur  nécessaire 
»au  développement  de  l'animal.  Ainsi,  jusqu'à  ce  qu'en 
)»ait  démontré  que  la  coquille  éprouve  d'autres  changè- 
j»  mens  9  je  pense  que  cette,  objection  est  peu  importante  : 
jije  sui^  cependant  loin  de  vouloir  avancer  que  lachacix 
»ne provient  pas  do  la  coquille;  cardans  ce  cas  je  serais 
»  forcé  d'attribuer  son  existence  à  la  transmutation  de 
«quelqu'autre  substance.  L'état  actuel  de  la  science  ne 
»  me  permet  pas  d'affirmer  que  cela  soit  ainsi ,  quoique  je 
9  sols  porté  à  croire  que  dans  de  certaines  limites ,  des  phé- 
«nomènes  semblables  peuvent  être  attribués  à  l'action  de 
9  la  vie  9 . 

Observations  sur  U  placenta  ;  far  Sir  Everard  H&me* 
{Lues  le  27  Juin  i8â2.  )  —  L'auteur,  après  quelques 
considérations  sur  les  variétés  de  formes  que  présente  le 
placenta  dans  tes  divers  animaux ,  et  qu'il  est  inutile  de 
rapporter  ici ,  cherche  à  établir  que  la  durée  de  la  gesta* 
tion  utérine  dépend'  de  la  structure  du  placenta ,  ou  du 


chorion.  Lorsque  ces  parties  sont  trës-va&culaîres  »  la 
gesialÎQn  sera  courte  «  et  vic^^  versa.  G'e^t  di\x9Ù  par  le 
développemout  pIujS  ou  moins  parfait  du  plaoepta ,  qu'il 
croit  pouvoir  expliquer  les  différea^es  qu'pu  ob^ierye  dan» 
la  durée  de  la  gestation  ohez  des  iadividus  de  la  npiêniç 
espèce»  dont  M»  Teissier  a  donné  plq^^rs  ei&epïplfii» 
dans  le  Bulletin  des  Sciences  de  la  Société  Phtloiniitir 
que ,  pour  l'année  1 797.  D'après  cet  auteur ,  la  période  4^ 
gestatioa  varie  chçz  la  vache  /  de  84^  ^  3o8  jours  ;  ct)e^ 
la  jument 9  de  3ii  à  394  >  etc.  Les  soIn«  qu'on  donne  > 
l'animal  dans  l'état  de  domesticité  influent  peut-être  sur 
le  développement  du  placenta ,  et  par  conséqu^ent  sur  la 
durée  de  la  gestation.  On  observe ,  en  effet ,  que  le  termi^ 
moyen  de  cette  durée  est  de  284  jours  pour  la  vacbç 
domestique  9  et  de  3o8  pour  la  vache  sauvage. 

Sir  E.  Home  termine  ce  Mémoire  en  proposant  UQ^ 
nouvelle  classification  des  animaux ,  d'après  les  disposi- 
tions du  placenta  d'oii  il  tire  ses  caractères. 

« 

II.    MiLNE    EpWABDS. 

^«■Mf^yi^yjii  «I  I  <  Il  mi  ■  m  n  I    nu   ■   1 1  II  I  M ■  ■    ■   *  y  I     1 1— aMi^M 

Eoçtrait  de  la  relation  du  voyage  de  M.  Leschjsnaijlt 

dans  les  Indes  Orientales. 

M.  Lescheaai^t  de  la  Tour ,  naturaliste  du  Roi ,  a  fait 
imprimer  dan^  le  tome  IX  des  Mémoires  du  MuséuHi 
d'Histoire  naturelle,  une  relation  abrégée  d'un  voyage  au 
Inde$-OrijBntales ,  dans  laquelle  il  donné  un  résume  sueeinot 
de  ses  observations  dans  plusieurs  parties  peuconnuea  de  là 
péninsule  de  l'Inde  et  de  l'Ile  de  Geyian.  Nous  en  extrairons 
celles  qqi  ont  le  plus  de  rapports  avec  l'^rt  de  guérir*  Daqt .. 
un  voyage  que  M.  Leschenault  fit  de  Pondicbéry  è  Sèdom, 
il  retmarqua  que  jusqu'à  Atour  le  pays  est  fort  peu  peuplé^ 
et  il  attfiibue  la  dépopul^ttion  de  ces  contrées  è  pl^âieura 
causes  doi^t  la  plus  pe^lar^u>abl€l  est  la  manière  bevbât e 


\ 


194  EXTRAITS 

dont  on  trahe  les* femmes  en  couche  et  les  nouveau -nés. 
Lorqu'ane  femme  est  accouchée ,  on  la  laisse  pendant 
trois  jours  sans  nourriture  et  sans  boisson;  on  ne  lui 
donne  que  de  Cassa  fœtida ,  quelques  liqueurs  fortes  et 
du  bétel  noir ,  variété  du  bétel  ordinaire  (  Piper  hetet  ). 
En  vain  demande-t-elle  un  peu  d'eau  pour  appaiser  la  soif 
qui  la  dévore ,  on  la  lui  refuse  impitoyablement.  On  n'al- 
laite pas  les  nouveau-nés  pendant  les  quatre  à  cinq  pre- 
miers jours  ;  on  ne  leur  donne  qu'un  peu  de  miel.  Plusieurs 
femmes  et  plusieurs  enfans  succombent  à  ce  traitement. 

A  Salem ,  la  température  est  très  chaude  pendant  le 
jour ,  et  très-fraiche  pendant  la  nuit.  Les  étrangers  sont 
SQuvent  attaqués  d'une  fièvre  que  Ton  nomme  fièvre  de 
Salem;  elle  n'est  pas  forte  et  n'a  que  deux  ou  trois  ac- 
cès ,  et  elle  offre  ceci  de  remarquable ,  que  les  accès  re- 
viennent chaque  mois ,  et .  que  l'on  ne  se  débarrasse  que 
très-difficilement  de  ce  retour  périodique ,  même  en  quit- 
tant le  pays. 

Revenu  à  Pondichéry,  M.  Leschenault  fit  une  excur- 
sion à  Coimbetore ,  ville  située  au  bas  des  montagnes  des 
Gates.  Il  visita  les  montagnes  de  Nellygerry  :  les  habitans 
de  ces  montagnes  paraissent  fort  doux  ;  ils  sont  divisés  en 
trois  tribus  ries  JBoggers,  les  Cotters  et  les  Totters.  Les 
derniers  sont  pasteurs  et  les  autres  cultivent  la  terre.  Les 
Totters  sont  une  race  fort  belle  pour  les  formes  et  pour 
les  traits  j  ils  offrent  dans  leurs  usages  une  coutume  très- 
extraordinaire  et  qu'on  observe  aussi  dans  l'intérieur  de 
l'île  de  Geylan ,  c'est  la  pluralité  légale  des  maris  ;  ordi- 
nairement les  frères  n'ont  entre  eux  qu'une  seule  épouse 
qui  accorde  ses  faveurs  selon  son  gré.  Outre  ses  maris  , 
une  femme  peut  encore  avoir  un  amant  dont  les  époux  ne 
peuvent  contester  les  droits.  M.  Leschenault  fit  aussi  un 
voyage  au  Bengale ,  et  en  rapporta  plusieurs  plantes  ,  en- 
t'r'autres  le  Swietenia  fébrifuga ,  arbre  dont  l'écorce  peut 


ET   ANALYSfiS.  ,       IsS 

remplacer  celle  du  quinquina.  Enfin  »  notre  zélé  voyageur 
visita  Tlle  de  Geylan  et  fut  très-inquiété  dans  ses  excur- 
sions dans  les  montagnes  de  l'intérieur  par  des  sangsues 
terrestres ,  qui  se  montrent  abondamment  lorsqu'il  a  plu  ; 
eUes  sont  fort  pelites ,  s'insinuent  entre  les  mailles  des 
bas  les  plus  épais ,  et  se  glissent  sous  les  vétemens ,  sans 
que  Ton  s'aperçoive  d'abord  de  leur  marche  ni  de  leur 
morsure  ;  mais  on  en  est  averti  parle  sang  qui  coule  abon** 
damment.  Peu  de  temps  après ,  on  éprouve  des  déman- 
geaisons intolérables  dont  on  cherche  à  se  soulager  en  se 
grattant ,  ce  qui  augmente  le  mal.  Les  petites  plaies  qui 
surviennent  y  dégénèrent  bientôt  chez  quelques  individus 
en  des  ulcères  qui  causent  souvent  la  mort  ou  bien  né- 
cessitent l'amputation  du  membre  malade. 


EXTRAITS   DE  JOURNAUX. 


Aliénation  mentale  avec  suicide,  *ayant  pour  cause 
une  situation  anomale  du  colon  tranverse;  par  le  docteur 
HiNZB  »  à  Waldenbourg  en  Silésie.  —  Cette  observa- 
tion, qui  se  rattache  à  cinq  autres  observations  de  ce 
genre»  que  l'auteur  a  décrites  dans  le  cahier  de  Juin  i8âi 
dtt  journal  d'Hufeland  ,  et  qui  toutes  ont  été  recueillies 
par  lui  dans  l'espace  de  trois  mois ,  tend  à  confirmer  l'opi- 
nion de  M.  Esquirol ,  qui  pense  que  très-souvent  l'aliéna- 
tion mentale  dépend  d'une  situation  anomale  de  l'arc  du' 
colon  9  et  nommément  d'une  position  verticale  de  ce  même 
intestin.  Quoi  qu'il  en  soit  de  cette  opinion  ,  nous  nous 
bornerons  à  faire  connaître ,  en  peu  de  mots  ,  le  cas  rap- 
porté  par  l'auteur  :  Une  femme  âgée  de  45  ans  ,  et  d'une 
constitution  parfaitement  saine  d'ailleurs  ,  fut  plongée 
dans  une  mélancolie  profonde  par  la  mort  d'un  époux 


ta6  BXTKAITS 

qu'elle  chérissaii  tendrement.  Cette  mélancolie ,  .dont  les 
signes  concomitans  consistaient  daûsr  ûà  gonfletûent  ex- 
Wème  de  Tabdomen  ,  ainsi  que  danls  uiie  oppression  iû- 
téfise  des  fonctions  respiratoires  ,  fit  place  bientôt  à  dn 
état  déclaré  de  manie  ,  qui  se  soutint  penidaiït  deux  ans  , 
jusqu'à  ce  que  la  malade  eût  réussi  à  se  délîvrier  du 
fardeau  de  la  vie  par  on  suicide.  A  rexamefiK  du'  cadavre  » 
ofr  observa  extérieurement ,  outre  les  signels  ordinaires 
d^un  corps  pendu  vivant,  un  gonflement  excessif  de  Tàb- 
demen ,  dont  le  volume  égalait  celui  d'une  femme  grosso 
eu  neuvième  mois.  t)é  plus ,  tes  méninges  étaient  forte-" 
ment  injectées ,  et  leurs  vaisseaux  dilatés  outre  ïnesiire. 
Les  sinus  de  la  dure-mère  se  trouvaient  gorgés  de  ^ng  » 
et  la  substance  cérébrak  ,  de  même  que  la  substance  cé- 
rébelleuse, colorée  en  rouge/ Les  ventricules  latéraux  du 
cerveau   contenaient  une  petite  quantité  de  sérosité  ,  et 
lés  plexus  choroïdes  étaient  très-gonflés  ;  en  un  mot , 
tout  indiquait  un  état  de  congestion  et  de  pléthore  dans 
les  divers  organes  renfermés  dans  le  crâne.   Les  viscères 
thoracbiques  n'offraient  rien  de  remarquable,  si  ce  n'est 
quelques  adhérences  du   poumon   droit  avec  la*  plèvres 
çinsi  que  le  refoulement  considérable  du*  diaphragme  en 
haut  par  le  volume  excessif  du  foie.  Tom  les  intestins^ 
étaient  plus  ou  moins  distendus  paD  des  giae ,  et  offraient 
des  traces  inflammatoires  bien  maitjpées.  L'estomac ,  de 
Qiême  que  la  vessie  et  yuiénié  »  •  paraissait  parfaitement 
sain ,  tandis  que  le  Ipie  et  la*  raie- présentaient  un  volume 
énorme;  mai^  ceqBÎ  frappa  sur-tout  ,^'ce  fut  un  déplace* 
ment  total  du  g<>1ob  transverse  qui ,  par  sa  ^nation  ano^ 
maie,  formait  avec  la  portion  ascendante  de  cel  intestin, 
une, espèce  de  triangle  ,  lequel  s'étendait  depuis  le  foie 
jusqu'à  l'ombilic.  {Ea>trait  du  JoumaL d'Hufelund ,  par 
£,  Mabtini.  ) 

Sur  la  transmission  de  principes  contagieux  des  ani~ 


maux  à  L'homme^  par  U  profss$euT  Rehbb  ,  à  Breslau. 
—  Une  des  grandes  questions  de  la  pathologie,  est  celle 
de  savoir^  la  rage  et  la  vaccine  sont  les  sentes  maladies 
qui  se  transmettent  de  l'animal  h  rbomine ,  ou  si  cette 
tsaasmission  peut  avoir  lieu  également  dans  certaines  adr- 
très  maladies  des  bestiaux»  et,  dans  ce   dernier  cas , 
quelles  sont  ces  maladie»  ?  Pour  résoudre  cette  question , 
Mk  Berner  rapporte  une  suite  d'observations  qui  prouvenf  » 
de  la  manière  la  plus  évidente ,  que  certaines  autres  mahh- 
dtes,  teUes  qne  le  coryza  virulent  des  chevaux ,  la  plique 
de&bêtoà  poil,  l'inflammation  gangreneuse  de  la  rate 
des  vaches  ,  etc. ,  peuvent,  par  un  contact  immédiat ,  se 
transmettre  de  l'animal  à  l'homme ,  et  y  développer  des' 
maladies  entièrement  semblables  à  celles  qui  leur  ont 
donné  naissance*   {Extrait  du   même  Journal,  par  le 

même.) 

DeVutilità  d'tt&ployèr  l'eau  distillée  d^ amandes  amèrea 
en  place  de  £acide  hydroeyanique  ;  par  M^  Hufblajfd* — 
Dans  ce  mémoire ,  Mi  Hufeland  cherehe  à  signaler  les 
avantages  que  l'emploi  de  l'eau  distillée  d^amandes  amères 
a.  sur  celui  de  l'acide  hydroeyanique,  qui,  par  son  action 
héiroïque ,  est  toujours  un  remède  extrêmement  danger 
reux.  Les  albumens  dont  il  se  sert  pour  en  combattre  1*0^ 
sage,  sont  fondés  sur  une  longue  série  d'observations ,  et 
il-nîhésite  point  à  conseiller  de  Bannir  entièrement  ce  re« 
mëde  de  la  pratique  médicale ,  et  d*y  substituer  Feau  dis'^ 
tlllée^  d'amandes-  amères  ,  dont  l'action  Ibi  paraft  infini^ 
meni.pcé£érable  à- celle  de  l'acide  hydi:*o0yaniqoe« 

Voici  le. mode  de-  préparation  de  cette  eau  :  Ptéùien 
amandes  amère»  (deux  livres),  alcohol' (.deux  onces*)'^ 
eau.(^x livres).. Les  amandes,  élant^grossièremenk  pult^ 
rifiéesi»  soiQt  mises  daas^  une  coFOue  avec  les-  liqnides^ei-* 
dessus,  indiqués.  Après>  avoir  soumis  le  tout  à  une  distillap^ 
tion  ,   on  en  fait  passer  deux  livres  dans  un  récipient* 


128  BXTBAIT8 

Cette  eau ,  dont  vÎDgt-quatre  gouttes  contiennent  à*peu- 
près  une  goutte  d'acide  hydrocyanique ,  est  consenré^ 
dans  un  Heu  frais  ,  et  comme  ses  principes  se  volati- 
lisent très-facîlement  »  on  doit  éviter  soigneusement  d'en 
faire  une  plus  grande  quantité  à-Ia-fois.  {Extrait  du 
même  Journal,  par  le  même,  ) 

Sur  une  espèce  d'Œstre  de  C Amérique  méridionale 
qui  habite  le  corps  humain  ;  par  Tn»  Sày.  (Extrait  du 
Journal  de PhiU^delphie  ,  tome  2  ,  p,  353.  )  —  L'auteur 
pense  ,  avec  Linnée  ,  qu'il  existe  réellement  une  espèce 
d'Œstre  dont  la  larve  habite  le  corps  de  l'homme;  opinion 
qui  avait  été  rejetée  par  Fabricius-et  les  entomologistes 
modernes.  Il  a  reçu  du  docteur  Brik  une  larve  apparte* 
nant ,  sans  aucun  doute ,  au  genre  Œstre ,  et  que  ce  méde- 
cin avait  retiré  lui-même  de  sa  jambe  »  dans  un  voyage 
qu'il  fit  dans  l'Amérique  Méridionale.  Voici  la  description 
qu'il  en  donne  :  elle  est  renflée  ,  la  moitié  postérieure  de 
sa  longueur  étant  plus  grosse  et  un  peu  comprimée  ;  les 
anneaux  de  cette  partie  postérieure  sont  armés  de  séries 
transversales  de  petits  tubercules  noirs ,  cornés ,  él|irgis  à 
leur  base  ,  et  se  terminant  à  leur  sommet  en  un  petit 
crochet  filiforme  dirigé  en  avant.  Ces  séries  sont  au  nom- 
bre de  six  sur  le  dos  et  les  côtes ,  rapprochés  par  paires  , 
et  au  nombre  de  trois  sous  le  ventre  ;  près  de  l'extrémité 
postérieure  du  corps  ,  il  y  a  des  petits  tubercules  nom- 
breux semblables  aux  précédons  »  mais  ne  formant  pas  de 
séries  régulières  ;  la  moitié  antérieure  du  corps  est  entièi- 
rement  glabre ,  cylindrique  ,  ou  plutôt  en  cône  alongé^ 
d'un  diamètre  beaucoup  plus  petit  que  la  partie  posté- 
rieure, et  tronqué.  Au  sommet ,  les  replis  de  la  partie 
postérieure  du  corps  sont  courts ,  et  la  fissure  qui  les  sé- 
pare est  étroite.  L'auteur  «compare  cette  larve  à  celle  du 
bœuf,  du  cheval ,  du  mouton  ,  et  h  l'hémorrhoïdale ,  mais 
il  trouve  des  diiférences  parfaitement  tranchées.  Quaut 


BT   ANALTSB8.  1  29 

à  nnsccte  parfais ,  comme  il  n'est  pas  connu  on  ne  peut 
déterminer  s'il  appartient  au  genre  Œstre  proprement  dit , 
et  M.  Say  suppose  qu'il  pourrait  bien  se  rapprocher  4a  • 
Tantage  du  genre  Cutebra,  de  GlarglL. 

Quant  aux  accidens  que  cette  lar?e a  causés.  M,  Brik 
en  rend  compte  de  la  manière  suiyante  :  c  Après  une 
marche  trèsrpénible  et  étant  très-fatigué ,  j'allai  me  bai^ 
gner  dans  le  Ghama ,  petit  torrent  qui  se  jette  dans  le  lac 
de  Maracaibo»  Peu  de  temps  après  être  sorti  de  l'eau ,  je 
.  reçus  une  piqûre  d'un  insecte  à  la  jambe  gauche  »  sur  la 
partie  antérieure  et  supérieure  du  tibia;  je  soufiris  plu^* 
sieui^. jours  une  démangeaison  assez  vive,  mais  sans  au* 
cune  douleur  y  et  je  continuai  mon  voyage  pendant  quel* 
ques' jours  ^  sans  en  éprouver  beaucoup  d'incommodité  , 
excepté  que  pendant  plusieurs  périodes  de  deux  ou  trois 
minutes ,  je  ressentais. tout-à-^coup  une  douleur  vive ,  qui , 
s'étant  répétée  y  finit  par  devenir  continuelle.  Amon.arr 
rivée  et  durant,  ipon  séjour  à  //  Rosario  de  Cucuta,  je 
marchais  avec  difficulté;  il  t  avait  sur  le  tibia  une  tumér 
&ction  considérable  qui  avait  l'apparence  d'un  phlegmon 
ordinaire ,  et  au  centre  de  laquelle  il  y  avait  une  petite 
tache  noire;  les  applications  ordinaires  furent  employées 
5ans  succès ,  et  la  tumeur  s'enflamma  davantage.  Je  xeé^^ 
tai  ainsi  pendant  plusieurs  jours  ,  ressentant  par  mom^ens 
des  douleurs,  extrêmement  vives  qui ,  pendant  quelques 
minutes  »  furent  presque  intolérables.   En  retournant  à 
Maracaibo  »  j'eus  à  descendre  Je  Cottatumba  dans  un  ba* 
teau  couvert ,  sans  aucun  abri ,  cft  étant  mouillé  jusqu'à  1^ 
peau»  par  la  pluie  froide  qui  tombait  chaque  nuit;  je 
souffris  beaucoup  p  et  fus  presque  continuellement  tour- 
menté par  cette  douleur,  qui  devint  alors  plus  doulou- 
reuse qu'à  l'ordinaire.    Pendant  ce  passage ,  qui  dura 
douze  jours ,  je  crus  convenable  de  pratiquer  une  scari- 
fication f  t\  j'eus  recours  aux  applications  de  topiques  or- 
5.  j 


]5b  EXTRAITS    £T    ANÀItSES. 

•dîoJsiipes  ;  mais  sans  succès  ;  parfois  je  mWaginàis  que  je 
'Sentais  quelque  mourement  ^  et  j^  soupçonnais  qu'il  y 
avait  quelque  chose  de  yi?ant  sous  la  peau. 

ji  A  mon  retour  à  Maracaibo  »  j'étais  à  peine  capable 
démarcher,  et  je  fus  eAfin  confiné  chez 'moi;  je  restai 
pebdant  deux  semaines  dans  cette  situation ,  la  tumeur 
ajénl  éommeneé  à  suppurer»  et  sans  éprouver  aucune 
din&mution  dans  les  accè^  de  douleur. 

»  Lorsqu'elle  était  presqu'entièrement  ouverte  ,  il  me 
vint  dans  l'idée  d'essayer  un  cataplasme  de  tabac  qui  fut 
employé  pepdant  plusieurs  *  nuits  après  avoir  scarifié  la 
fumeur.  Durant  le  jour,  je  la  saupoudrai  fréqueminent 
avec  dé  la  cendre  de  ctcare.  Pour  faire  le  cataplasme ,  j'em* 
-ployai  du  rhum  au  lieu  d'eau.  Quatre  jours  après  ce 
remède ,  j'éprouvai  un  sotilàgement  coàsidérlible ,  et  le 
cinquième  je  retirai  avec  une  pince  le  ver  que  je  vous 
eiivôie  et  qui  était  mort. 

%  Au  Bout  de  quelques  jours  ^  le  mal  comihénça  à  mar^* 
chei*  vers  là  guérîsbn^^  et  le  lo.*  jour  j'étàii^arfaitement 
guéri  i  quoique  dé  temps  en  temps  j'éprouvasse  quelque 
douleur  daûs  le  lieu  où  la  larve  avaritété  prise.  Celle  larve 
âvaft  voyagé  sur  le'  périoste  du  tibia,  dan^  l'espace  de 
--deux  pouces ,  et  j'attribue  les  douleurs  Vîvéstque  j'éprou- 
vai par  momens  j  à  rit*rilatIon  de  quelques  filéls  nerveux 
distribués  dans  la  partie  que  le  ver  traversait. 

»  Quant  à  ce  ver,  il  y  a  plusieurs  opinions  h  son  égard 
parmi  les  Espagnols  et  les  Cl^olés  ;  quelques-uns  le  nom- 
ment Ouche,  et  disent  qu'il  n'est  autre  chose  qu'un  ver 
qui  delà  terre  rampe  sur  le  corps ,  pénètre  dans  la  peau ,  et 
s'y  développe  ;  d'autres  soutiennent  qu'il  est  produit  par 
la  piqûre  d'un  insecte  ailé  qu'ils  nomment  Zancudo  (i)  ; 

(i)  Le  nom  de  zancudo  est  employé  par  les  Espagnols  de  l'Amérique 
méridionale ,  ponr  désigner  difivrentes  espèces  de  €ttIeZ|, 


d'autres  appellent  cet  io^cte  Husano.  Quant  à  moi ,  îe 
suis  porté  à  penâer  <}ùe  ces  vers  sont  pr<jS^uits  parla  pi« 
'qûre  d'uû  ijïsecte  ailé  ^ui  dépose  se^  q^ufs  dans  la  peau,  i 


sxs 


VARIÉTÉS. 


Jiote    biographique    et    bibliograf>hique  sur    Albbiis» 
médecin  à*  Brème;  par   G.  Bbeschet  ,  docteur   en 
médecine  ,  ete, 

I 

JsAv- Abraham  A LBBRS ,  né  à  Brème,  le  30  mars  1773,  fit  ses 
études  au  collège  de  Saint-Charles ,  à  Bruoswick ,  el  aux  Universités 
deGoUingne  et  d'Iéna,  de  1789  jusqu'en  1796 ,  année  dans  laquelle 
il  reçut  à  léna  le  diplôme  de  docteur  en  médecine  et  en  chirurgie.  Il 
Visita  ensuite  les  Académies  de  Vienne ,  d'Edimbourg  ,  de  Londres . 
et  revint  en  1797  à  Br^me  ,  où  il  commença  à  pratiquer  eu  quafité  de 
médecin  et  d'accoucheur.  Il  fut  membre  de  beaucoup  de  sociétés  sa- 
vantes de  ]'I!nrope  et  de  PAméri^ue. 

Une  pratique  trés-éteodne ,  qu'il  faisait  avec  la  conscience  la  plus 
scrupuleuse  et  le  zélé  le  plus  ardent,  attaqua  trop  violemment  £es 
forces,  et  lui  fit  contracter  une  maladie  qui  ne  duta  que  huit  jours. 
XiCS  médecins  donnèrent  à  cette  affection  le  nom  de  Jiè^re  nerveuse* 
C'est  le  24  mars  1821 ,  à  six  heures  du  matin  ,  qu'un  des  médecins 
les  plus  savans  et  les  plus  expérimentés  d'Europe  fut  enlevé  à  %^  nom- 
breux amis  et  à  l'humanité. 

Il  prévit  dès  le  cinquième  jour  de  sa  maladie ,  quelle  en  serait  Pis* 
sue  ;  elle  commença  comme  un  catarrhe  ordinaire  ;  bientôt  le  malade 
perdit  l'usage  défies  facultés  mentales  ,  et  dès-lors  il  ne  reconnut  plus 
zes  amis  que  par  intervalles  \  il  sommeillait  presque  toujours.  Sa  mort 
fut  douce  comme  celle  d'un  sage ,  et  il  passa  avec  calme  de  cette  vie 
dans  le  sein  de  l'éternité. 

L'histoire  de  la  maladie  du  docteur  Albers  ne  sera  peut-être  pas 
sans  intérêt  pour  nos  lecteurs  ,  la  voici  : 

•  &itpïr0  de  la  dernière  malade  du  docteur  J»  A*  Alhers ,  de 
Brème.  —  Après  a4  années  d'une  pratique  étendue  et  pénible  ^  jointe 
^  une  étude  très-appliquée  de  notre  science,  dans  le  peu  d'heures 
libre»  que  la  pratique  lui  laissait ,  l'hiyer  de  1820  à  1821  fut  pour  le 

9- 


l5s  TABIÊTés. 

dôcteqr  Albers  très-p^ible   et  trés-feitigaiit,  car  sans  compter  ses 
propres  occupations  médicales  déjà  trop  nombreuses  poor  ses  forces 
physiques,  il  fut  chargé  de  la  plus  grande  partie  de  la-çlientelle  au 
docteur  Oibers  »  astronome  aussi  savant  que  médecin  habile  et  érudit , 
qui  s'en  démit  au  commencement  de  1831  ,   et  surchargea  ainsi  son 
confrère  et  son  ami  ,  qui  désirait  bien  moins  étendre  qpe  restreindre  le 
cercle  de  ses  affaires.  Un  des  médecins  les  plus  employés  à  Brème 
tomba  malade,  et  pria  le. docteur  Albers  de  se  charger  de  son  traite- 
ment ,  ainsi  que  de  celui  de  plusieurs  de  ses  malades.  Tout  cela  en- 
semble donna  une  telle  étendue"  aux  occupations  d'Albers ,  que  tout 
son  temps ,  jusqu'à  onze  heures  du  sotr  ,  était  employé,  et  que  plus 
d'une  nuit  était  encore  sacrifiée  ,  ce  qui  ne  doit  pas«nrprendre  ,  lors- 
qu'on se  rappelle  le  séle  infatigaUe  du  savant  dont  nous  déplorons  la 
perte.  La  constitution  la  plus  forte  aurait  fini  par  succomber  sous  ce 
poids  énorme  de  trayanz  ;  et  si  l'on  considère  qu' Albers  employait  à 
des  jrecherches  scientifiques  le  peu  d'instans  que  l'exercice  de  la  pra- 
tique lui  laissait  pour  son  repos,  on  concevra  facilement  qu'un  homme 
d'une  conçiplexion  délicate  ne  (devait  pas  pouvoir  résister.  Il  se  plai- 
gnait sur-tout  d'une  grande  £iiblesse  dans  les  organes  digestifs  ,  ce  qui 
l'empêchait  de  prendre  beaucoup  d'alimeos  et  des  boissons  forti- 
fiantes ,  car  il  ne  les  supportait  pas  depuis  quelques  années ,  et  il 
maigrissait  à  vue  d'œii.  Il  était  très:-sensible  au  froid ,  et  souvent  il 
était  affiscté  de  catarrhes  rhumatismaux  qui  ne  duraient  que  peu .  de 
jonrs.  '11  ressentarit  aussi  par  fois  une  douleur  nerveuse  aux  jambes  , 
plus  souvent  à  la  jambe  gauche ,  mais  elle  semblait  s'être  dissipée  de- 
puis quinze  mois^  par  l'4tablissement  de  deux  exutoires  aux  genoux. 
Enfin  ,  le  docteur  Albers  était  tourmenté  d'une  varicocèle  très-incom- 
mode ,  et  d'une  névralgie  des  filets  nerveux  du  cordon  tesliculaire  >  qui 
lui  causaient  beaucoup  d'incommodités  et  parfois  des  douleurs  déchi- 
rantes. Je  lui  ai  donné  des  soins  à  Paris  dans   un   de  ces  accès  de 
névralgie. 

L'épuisante  activité  du  docteur  Albers ,  en  opposition  avec  son  peu 
de  forces ,  nous  montrera  une  disproportion  funeste ,  qui ,  si  elle  n'a 
pas  provoqué  sa  maladie  en  très-grande  partie  ,  a,  du  moins,  concouru 
puissamment  à  sa  malheureuse  issue.  Lui-même  sentait ,  pendant 
rbiver  de  1820 ,  la  diminution  de  ses  forces,  mais  il  chercha  à  calmer 
J 'inquiétude  de  ses  amis ,  en  conservant  toujours  un  esprit  serein  et 
une  douce  gaité  qui  indiquent  une  ame  pure  et  la  philosophie  de 
l'homme  de  bien. 

Tel  fut  l'état  des  choses  >  lorsque  le  docteur  Albers  >  après  avoir 
éprouvé  un  rhume  pendant  quelques  jours ,  fut  atteint  d'une  fièvre 
dans  la  soirée  du  16  mars  1821  ;  cette  pyrexie  parut  être  catarrhale  et 
xhumitlismalçi  mais  d'aucunç  importance  1 9\  (çlle  qu'U  l'avait  souvent 


TÂRIÊTÉS.  l35 

épfouyée.  Déjà  le  lendemain,  il  reprit  ses  occupations,  quoiqu'avec 
diificnlté.  La.  fièyre  devint  plus  intense  vers  le  soir ,  et  força  le  doc- 
teur Albers  à  se  coucher  plutôt  que  de  coutume,  mais  elle  nej^arnt 
pas  être  de  pins  d'importance.  Dans  la  nuit  du  18,  la  douleur  nerveuse 
reparut  à  la  jambe,  et  s'étendit  jusqu'à  l'abdon^en  et  au  rectum.  Cett« 
douleurneprésent^t  rien  d'alarmant ,  à   sa  violence  près  ,  puisqu'il 
l'avait  d^jà  ressentie  auparavant.  Un  vomitif  que  le  malade  prit  encore 
ce  jour-là ,  ainsi  qu'un  grain  d'opium ,  ne  calmèrent  en  rien'  ces  dou- 
knrsqui  augmentèrent  même  la  nuit  suivante,  et  conlinuèrent:avec 
autant  de  force  pendant  la  journée  du  1  g.  Elles  devinrent  sur-tout  très- 
vives  à  l'abdomen  et  au  rectum.  Le  docteur  Albers  prit  pour  cela  (tes 
lavemens  d'hoile  de  jusquiâme  ;  on  appliqua  huit  sangsues  au  rectum 
et  des  compresses  chaudes  sur  l'abdomen.  Intérieurement ,  de  temps 
en  temps,  on  administra    quelques  grains  d'extrait  de  jusquiame. 
Cela  produisit  le  résultat  attendu  ;  les  douleurs  cessèrent  dans  la  soirée 
dnVio,  et  le  malade  prit  alors  un  laxatif  (des  pilules  de  rhubarbe}. 
An  lieu  des  douleurs,  il  eut  des  envies  de  dormir,  et  alternatitiement 
un  léger  délire  ;  phénomènes  que  le  docteur  Albers ,  qui  croyait  n'avoir 
pas  la  fièvre ,  attribua  à  l'usage  plusieurs  fois  répété    de    qdelques 
gouttes  de  teinture  d'opium.  La  rhubarbe  agissait  d'une  manière  très- 
violente,  et  les  évacuations  abondantes  et  répétées  épuisaient  rapide- 
ment le  malade.  Le  délire  continua  toute  la  nuit  suivante ,  avec  une 
fièvre  violente ,  que  le  docteur  Albers  dit  lui-même  être  une  fièvre 
nerveuse,  inspirèrent  des  craintes  fondées  à  ceux  qui  entouraient  lo 
malade;  mais  on  chercha  à  expliquer  ces  phénomènes  par  la  grande 
vivacité  et  l'extrême  excitabilité  dif  sujet ,  parce  que  l'idée  afi&euse  de 
sa  perte  ne  permit  pas  à  ses  amis  de  croire  qu'il  y  eût  réellement  du 
danger.  Ce  qui  causa  le  plus  d'inquiétude  ,  c'est  que  la  langue  devint 
lourde ,  embarrassée ,  et  que  le  malade  ne  fit  plus  que  balbutier.  Les 
douleurs  aux  jambes  et  au  rectum  s'étaient  entièrement  dissipées.   Le 
docteur  Albers  s'ordoftna  lui-même  un  lavement  visqueux:  lénitif ,  pour 
Élire  cesser  là  diarrhée ,  et  une  teinture  de  sel  ammoniac  ^  que  lui  lais- 
sèrent d'abord  continuer  MM.  les  docteurs.  Olbers  et  Schmidt ,  les^ 
quels  se  chargèrent  dès-lors  exclusivement  du  traitement;  Le  pouls 
tomba  si  bas  dans  l'après-midi,   qu'il  fallut  substituer  à  la  mixture  de 
sel  ammoniac  une  potion  d'eau  de  fenouil,  de  teinture  de  castoréum. 
d'esprit  de  corne  de  cerf  et  d'ambre  jaune.  Des  vésicatoires  furent  ap- 
pliqués aux  mollets.  Le  pouls  se  releva  un  peu  vers  le  soir,  et  l'état 
du  malade  parut  plus  supportable.  Mais  ce  mieux  ne  dura  pas  long- 
temps ,  car  bientôt  les  éloui;disscmens ,   le  délire ,  la  paralysie  de  la 
langue  survinrent  et  augmentèrent  pendant  la  nuit ,  de  manière  que 
le  aa  l'état  du  malade  fut  des  plus  inquiéunt.  Il  avait  presqu'entière- 
ment  perdu  l'usage  de  ses  sens ,  la  déglutition  était  devenue  très-dill}- 


l34  TABlâTisS. 

cUe,  el  le  malade  ne  balbutiait  plus  que  quelles  àoos  inarticulés.  La 
carphologie ,  les  soubresauts  des  tendons  devinrent  enfin  les  terribles 
éyoïptdMes  d'un  collapsQS  total.  Le  sang  se  portant  ters  la  tète;  oh  j 
Appliqua  six  sangsoeset  des  compresses  frOidlôs  souyent  renouTelées  ;  un 
«mpl&irerde  moutarde  fat  mis  sous  la  planté  de^  pieds.  L'urine  s'açcù-^ 
muhnt  dans  la  vessie  ,  ou  fiN>tta  Tàbdomen  rivëc  de  l'huile  de  campbre 
volatiléi  et  on  administra  des  lavemens  poqr  relÀcher  le  corps.  On 
obtint  l'effet  qu'on  attendait  |  axais  bientôt  le  danger  s'accrut  d'heure 
en  faetirey  et  la  maladie  ùilircbait  à  pas  de  géant  vers  sa  plus  grande 
éléyàtion  et  vers  son  but  destructeur.  Quel  aspect  plus  digne  d'effroi 
et  de  pitié,  que  de  voir  celui  qui  avait  tant  dé  fois  disputé  et  enlevé 
■on  tribut  à' la  «lort  y  devenir 'lui-méiûery  lahs  secours  elHcace,  sa  proie 
eertaâiel  Aibsi  se  passa  la  nuit  suivanVe.  La  perspédive  n'était  pas 
plus  ciMisolaïAe  lé  nS  mars.  On  àvAit  à  craindre  un  afiàissèment  géné- 
ral dès  forces.  Pour  prévenir  cela ,  autant  que  possible ,   on  ordonna 
toute*  les  tfois   heures,  troià  grains  de  musc,   et  alternativement 
Après-midi,  la  mixture  d'une  infusion  de  fleurs  d'arnica  avec  de  l'élixir 
de  H<fllér.|Le  sôtr,  chaque  dbse  de  musc  fut  augmeiitée  d'un  grain  : 
on  mit  de  nouveau  des  sindpismes  &  1a  plante  des  pieds,'  et  un  vésica- 
toirè  A  la  nuque.  Mais  que  purent  tons  ces  irrilans  contre  la  ragé  de  la 
maladie  !  Sa  marche  précipitée  et  entraînante  accéléra  sa  fin  mortelle. 
Quelques  heures  après  minuit  eut  lieu  le  colla psus  si  redouté  depuis 
long<4emps.  La  respiration  bruyante  annonçait  la  paralysie  dés  pou* 
mons  et  le  dernier  pas  vers  la  mort ,    que  rien  ne  pat  retarder  d'un 
instâift.  lie'Yàle' devint  moins  fbrt,  ia  Expiration  plds  courte  et  plus 
lente ,  jusqu'au  dernier  soupir  quelle  malade  rendit  tranquillement  à 
six  heures  du  matin ,  après  nue  lutte  de  peu  de  momens.  II  fut  ainsi 
lavibeAucoup  trop  tôt  au  monde,  et  fut  le  sujet  des  regrets  de  milliers 
de  personnes  auxquelles  il  avait  voué  son  amitié  et  ses  secours.  La 
science  elle-même  aura  long-temps  à  gémir  sur  cette  perte. 

Sans  chercher  à  faire  la  critique  du  traitement  qu'on  a  suivi  dans 
cet^e  circonstance  ,  nous  croyons  pouvoir  dire  que  la  maladie  du  doc- 
teur Âlbers  auirait  été  combattue  d'une  toute  autre  manière  par  les 
médecins  français. 

La  difficulté  des  digestions ^  les  âfTedtions  catarrhales  fréquentes, 
n'indiquaient-elles  pas  l'existence  d'une  irritation  ancienne  ,  et  peut- 
être  celle  d'une  phlegmasie  chronique  de  la  membrane  muqueuse  des 
voies  digestives  ?'  Les  aqcideiis  augmentant  toutes  les  fois  qu' Albers 
prenait  quelques  substances  toniques  ou  des  boissons  fortifiantes,  ne 
sont-ils  pas  une  nouvelle  preuve  en  faveur  de  notre  opinion ,  et  dans  ' 
la  série  de  symptômes  rapportés  dans  cette  obseirvation  ,  ne  voit-on 
'pas  tons  les  cariactères  propres  A  une  gastro-entérite?  L'encéphale  a  été 
pris  secondairement ,  et  sans  doute  sympathiquement  ',  une  inflamma- 


vAniÊTis.  i55 

tion  a  SxésoD  ^iège,  soit  sur  la  substance  propre  de  l'organe,  soit 
sur  ses  enveloppes  membraneuses  ,  et  un  épanchemenl  a  du  en  élre  la 
conséquence.  Maintenant  >  qu'on  compare  le  traitement  .ioceadiairfe 
quia  été  employé,  avec  celui  que  la  raijsea  et i*e<périence  indiquaient/ 
et  Pou.  terra  -quel  avantage  la  médecine  française.  :de  nos  jours  pifiend 
sur  cette  médecine  symptômaiiqae  et  polipharmaque  4e$  peiiples^  idu 
J^ord.  Xe  moment  aj^roche  où  les  Allemands  ,  plus  souvent -Âclairéf 
2«rrouv.efture  des  corps,  reconnaîtront  la  vérité  des  idées: ibédîiiilM 
des  médecins  français^  et  ils  emploieront  beaucoup. plus  les  métl^des 
antiphlogistiques.  Déjà  le  célèbre  JB^arcus  de  Bamberg  et.M.  Kieyjsîg-^ 
de  Dresde,  ont  ^  dans  leurs  Traités  de  thérapeutique  ,  professé '.des  opiv 
nions  '  analogues-  À  celles  qui  prennent  en  France  de  jour  en  jour  .plus 
de  force» 

Il  aurait  étjâ  4  désiref,  pour  les  progrès  èe  la  sdencO:,  que  l'exi^i^ea 
du  corps  '  de  notre  savaut  confrère  de  .  Brème  eût  ét^  fait  y  cac  lilor^ 
on  aurait  jugé  dp  vi'ai. caractère  de  la  maladie. 

Depuis  le  reUMur  du  docteur  Albers  à  Brème ,  apcè$  le,  voyage  qu'il 
avait  fait  en  France  et  suitout~â  Paris  eu  1830  ,.il  donnait  dans  diyerf 
Journaux  allemands,  et  particulièrement  dans  la  .Ga^e^p  de  Sakbourg  , 
des. articles  où  iJ^ faisait  connaître  la  médecine  française  et  les  aMcdacins 
auxquels  la  science  doit"  les  progrès  qu'elle  fait  dfns  notce  pati^icy 
Albers  n'était  pas  ^seulement  un  érudit  ,  il  était  encoi'e.vn-bonime  dt; 
goût ,  qui  mettait  l'expérience  et  l'observation  au-d|^us  deJasciencç 
des  bibliothèques.  .    ,  , 

Il  avait  un  espjit  crttique  ,•  et  si  le.  mérite  recevait  ses  éloges  ,  i} 
savait  aussi  reconnaître  et  indiquer  les  défauts  et  l'imperfection  de§ 
ouvrages. 

Note  de^  Ouvrages  publiés  par  le  Docteur  Alhers,  —  i.«  sDiss. 
inaugularis  med.  de  Aocide.  Jençe ,  1796  ,  i«-4.*'  —  3.°  Projets  de  W* 
.Blizzard  ,  pour  l'amélioration  des  hôpitaux.  .Trad.  de  l'angl.  1799.—^ 
S.^Oruérison  d'une  Chorée.  Jour.-de  Mipd.  et  chic.  prat.  1 795<-^  4.<».  $up 
l'emploi  interne  de  l'acide  nitrique  dans  les  ulcères ,.  et;c.  Xhidi  —x 
5.**  Sur  l'eipploi  médicinal  de  l'ammoniaque  soufré  dans  li}  diabètes*  Jb. 

—  6.®  Nouvelles  médicales  d'Angleterre.  Ib, —  7.*'  Essai  sur  l'emploi 
de  l'alcali  et  de  l'opium,  dans  les  maladies  spasmodiquei».  •—  8.^  '^is^ 
lotyo/acase  ofanginapolyposa  or  croup,  Edin,  1801.^ —  9.'*  -fie- 
nuurhs  an  a  Case  ofirwersio  uteri  terminqtungfatally.  Edinb. ,  1802. 

—  \o.**  Observations  on  a  case  of  Zona ,  on  ihe  caw^x  and  o« 
Angîna  pectoris,  JEdinb, ,  i8o3.  —  1  u°  Remarhables  casses  pf  con^ 
vulsions  with  sonie  observations  on  the  hœmorrhea  peteçhialis, 
JBdinb,  —  i^.**  Avis  aux  mères  sur  les  secours  les  plus  promtpts ,  etc.  ^ 
ou  sur  le  Croup.  ido5.  —  iS.**  Description  avec  fig*  y  dut  cœur  du 
monod-narwai,  —  i4.^  Remarques  avec  fîg. ,  de  l'œil  de  la  baleine  et 


l36  TARlixÉS. 

du  narwaL  —  i5.°  Qorst.  acad.  qui  a  remporta  le  prf».  En  quoi  coa- 
liste  9  proprement  dit,  le  mal  qui  est  conaa  tons  le  aom  de  la  dau- 
dicalion  Tolontaire  des  en£uis ?  etc.  Ftenne»- iSoj.  4**  —  16.**  Redier^* 
trbes  sur  le  croop  ^  par  Hom  ;  tradoct.  de  l'anglais,  arec  nne  préfiice 
et  des  obsenr.,  par  J.  A;  Albtn.  1809»  —17.^  Remarques  sur  la  strâc- 
iure  de  l'œil  de  diffibens  animaux.  Munielu  1809.  —  18.^  Leçons  d*a- 
natomie  de-  Carier  ,  t«  a,  an  8  ;  annonoé  arec  des  additions,  dMis  la 
bibliothèque  de  Hindy.  —  19.0  Une  calatacte  à  capsule  divisée.  Ib. 
^-  20  <>  Consensus  des  deux  jeux  entr'enx.  J&.  —  a  k®  Description  de 
quelques  parties  de  l'œil  du  poisson  9  dit ,  Sprenkelfiscii.  —  aa.^  JD» 
iraeheidde  infmium  piûgà  croup ,  swe  commentado ,  cuiprœmium  à 
çuondam  Imp.  Napcleone ,  etc. ,  etc. ,  18 15.  4.^  —  a3.®  Traité  du 
croup ,  par  ROyer-CoUard  ,  trad«  du  £ranç.  ,  avec  préface  et  notes  , 
par  Albers.  —  ai.*»  A  case  ofhydrophobia  ,  Edinhé»  i8i5.  —  a5.<*  C. 
Badfaam ,  Essai  ma  le  bronchids^  trad«  de  l'anglais ,  avec   préface  et 
notes.  18 i5.  —  a6.^  Commentaiio  de  tracheidde  infanUun  mûgo 
croup  vocata  ,  ctd  frmmium  à  quondarn  Imp.  Napoleone  proposî- 
tum  ex  dimididparle  deiaium  esL  1816. — ay." Traité  de  Louis  Jurine 
sur  le  croup,  trad«  du  franc.,  arec  préfiice  et  notes  ,  par  Albers.  — 
a8.*  Ohseruadons  on  a  change  of  colourin  ihe  shin^  produced  bj 
ihe  intenud  use  of  the  nitrate  of.  SU^r,  London.  1S16.  «—  ag  ^  Un 
cas  d'angine  membraneuse  par  Charles  TrafVenfeldt,  traduit  du  sué- 
dois ,  par  Albers*—  80.*  Remarques  sur  nne  observation  de  M.  le  pro- 
lessenr  Emmert^  sur  la  coxalgie.  Gas.  de  Salzbouig.— 3i,^  Remarques 
sur  le  gonflement  des  extrémités  inférieures  des  accouchées  ,  trad.   de 
I*anglais,  avec  notes ,  par  Albers.  -*  Sa.?  Phlegmasîa  dolens  purpu- 
perarum  àb  JVefsberg;  avec  un  supplément ,  par  Albers.  —  33.<>  Ob- 
servât, sur  un  haricot  tombé  dans  la  trachée  artère  d'un  enfant.  Ma- 
gasin de  Rûst,  1817.  —  34.^  /.  C  Albers  commentarius  de  diagnosi 
asthmatis  millarij  etc. ,  prœfatus  estJ,  A.  Albers,  181 7.  —  35.®  The 
histoty  ofa  Woman  whe  bore  a  fœtus  ;  fir  seven  years  j  "was 
àeUvered  ofitper  aruun\  a  and  completely  recovered,'Lond.  1817. 
-^  36.®  Traité  pratique  sur  les  maladies  de  l'abdomen  ,  par   Pamper- 
tonjtrad.  de  l'angl.  ,  avec  notes  et  préf.  ,  par  Albers.   1817.  = 
S7.0*  iSur  la   mort  dé  la  princesse  Charlotte  d'Angleterre.  Gaz.  de 
Sakbourg.  1818.  —  38.^  Icônes  ad  Ulustrandam  anatomen  compa" 
ratam.  1817, 1818, 1821.  Trois  cahiers.  — Sg.®  Albers  publiait  dans 
la  gazette  de  Salzbourg  de  nombcenx  articles  ftur  la  médecine  fran- 
çaise ,  et  il  a  été  le  premier  à  £iire  connaître  en  Allemagne  la  doc* 
.trine  de  M.  Broussais,  et  l'ouvrage  de  M.  Laennec.    Il  a  traduit, 
en  entier  ,  des  chapitres  de  ce  traité.  L'on  aime  à  voir  un  des  méde- 
cins les  plus  profonds  de  l'Allemagne  ,  louer  les  ouvrages  de  nos  com- 
patriotes et  leur  donner  les  éloges  que  la  |usttce  seule  peut  dicter  , 


tabi£t&9.  i37 

et  pour  lesquels  des  causes   étrangères  à  la  science  ne  penyent  pés 
eiister. 


Réclamation  de  M.  Flourbns* 

'  Depuis  qii6  j'ai  eu  Phénnenr  de  soumettre  ce  Mémoire  au  fûgement 
de  rAcadéniiey*  il  a  été  dit ,  dans  quelques  Journaux,  que  mes  tra- 
Taux  n'étaient  qu'une  répétition  de  ceux  de  M.  Rolando,  publiés 
en  1809 ,  à  Sassari,  en^  Sardaigne.  Pour  faire  apprécier  cette  assertion  , 
je  me  propose  de  publier  la  traduction  littérale  de  l'ouvrage  de 
M.  IkAando ,  à  la  suite  du  mien. 

*  le  me  serais  même  borné  à  ce  genre  de  réfutation  >  si ,  au  moment 
de  communiquer  de  nouveaux  Mémoires  à  l'Académie ,  je  n'eusse  cru 
de  mon  devoir  de  bien  établir  d'abord  que  mes  premiers  travaux  ne 
sont  pas  àusisi  dépourvus  de  nouveauté  qu'on  Ta  prétendu. 

On  s'est  tellement  occupé,  depuis  la  dernière  moitié  du  dix-hui- 
tième siècle  surtout,  d'expériences  sur  les  centres  neryetix ^  qu'il 
n'est  pas  étonnant  t[ue  la  plupart  des  phénomènes  ,  ou  du  moins  ia 
plupart  des  principaux  phénomènes  dérivant  de  ces  centres  ^  c'est- 
à-dire,  la  stupeur ,  la  convulsion  ,  la  paralysie,  l'ivresse ,  etc.,  soient 
depuis  long-temps  connus. 

Le  lecteur  peut  se  souvenir  que ,  dans  le  préambule  de  mon  Mé- 
moire y  j'ai  fait  une  histoire,  aussi  complète  qu'il  a  dépendu  de  moi , 
des  travaux  publiés  par  mes  prédécesseurs.  Je  n'ai  point  parlé ,  dans 
ce  préaiâbule  ,  de  l'ouvrage  de  M.  Bolando,  parce  qu'il  m'était  tout- 
à-fait  inconnu.  Dans  tous  les  cas,  au  reste  ,  j'aurais  eu  d'autant  moins 
de  motifit  pour  ne  le  pas  citer  «  que  cet  ouvrage,  à  mon  avis ,  n'ajoute 
absolument  aucune  précision  aux  résultats  déjà  connus  par  les  travaux 
de  Haller ,  de  Lorry  ^  de  Zinn ,  etc. 

'  Haller ,  Lorry  ,  Zinn  ,  Fontana  ,  vingt  autres ,  devaient  néceâaire- 
ment.produire ,  dans  leurs  expériences ,  tous  les  phénomènes  que  j'ai 
produits  dans  les  miennes ,  puisque  les  parties  sur  lesquelles  ils  expé- 
Tiinentaient  n'étaient  antres  que  les  parties  sur  lesquelles  j'ai  opéré 
moi-même* Mais  ,1.*^  ils  n'apercevaient  ces  phénomènes  qu'en  gros, 
et  tous  les  résuluts  de  détail  leur  échappaient  ;  2.0  les  résnluts  mêmes 
qu'ils  observaient ,  ils  ne  savaient  à  quqjs  organes  les  rapporter,  parce 
qu'ils  n'étaient  jamais  sûrs  de  l'organe  qu'ils  avaient  blessé  ;  3.*^  n'i*- 
solant  point  les  organes ,  ils  n'isolaient  point  les  phénomènes  ;  aussi 
n'étaient»  ils  janiais  les  maîtres  de  provoquer  les  uns  à  l'exclusion  des 

autlres.  En  un  mot ,  ils  avaient  observé  la  plupart  des  phénomènes  ; 
ils  avaient  expérimenté  sur  la  plupart  des  organes  \  mais  ils  ne  savaient 
k  quel  organe  en  particulier. appartenait  tel  ou  tel  phénomène  déier- 


l38  VARIÉTÉS. 

ininé  ;  cl  celte  localisalion  des  phéuomènes ,  par  la  localisation  des 

organes  ,  était  précisément  le  but  qu'il  fallait  atteindre. 

Or  y  ce  qui  avait  empêché  les  obserrateacs  que  je  viens  de  citer ,  de 
réussir  dans  cette  recherche ,  ce  n'était  sûrement  pas  le  manque*  de 
génie  ;  il  suffit  de  rappeler  leurs  noms  ;  ce  n'était  pas  le  manque  d'ex- 
périences ,  on  les  ^mpte  par  milliers  dans  leurs  livres  ;  ce  n'était  pas 
le  manque  de  variété  dans  les  animaux  ,  il  y  en  a  de  tontes  les  espèces 
depuis  les  mammifères  jusqu'aux  polypes*  Ce  qui  manquait  donc  , 
c'était  une  méthode  expérimentale  qui,  isolant  convenablement  les 
organes,  ea  isolât  rigonr«nsemeat  les  propriétés. 

Voyons  si  «ne  méthode  plus  rigoureuse  a  conduit  M.  Kolando  à  des 
expériences  mieux  délimitées ,  et  par  suite  à  des  résultats  plus  certains. 

M.  Rolande  se  borne  à  ouvrir  le  crâne  par  un  trépan  (p. 96};  il  in- 
troduit ensuite  un  stylet (  p*  97  )  ou  une  petite  spatule  (  10:2  )  par  cette 
ouverture  ;  et  c'ett  avec  ce  stylet  ou  cette  spatule  introduits  ainsi  ,  qu'il 
découpe  (  p.  97 } t  emporte (  p.  loa  )  «  ou  perce  (p.  98 ),  comme  à 
titons  >  puisque  c'est  par  un  trou  qu'il  opère  ,  les  parties  cérébrales  sur 
lesquelles  il  veut  expérimenter.  En  second  lien,  M.  BoUndo  n'a  jamais 
Je  soin  de  retrancher  en  entier  l'oigne  sur  lequel  il  expérimente  (p.  96, 
97  et  suivantes.  ) 

Ainsi,  i.®  M.  Rolando  n'est  jamais  sur  de  n'intéresser  qu'une  partie 
donnée;  2.*  il  ne  détadie  jamais  complètemAnt  une  partie  donnée  des 
parties  voisines  ;  il  procède  enfin  tout  aussi  imparfaitement  que  Halier , 
Lorry  ,  Zinn  et  les  autres  *•  ses  résultats  devaient  donc  nécessairement 
élre  tout  aussi  vsfpies  fue  les  Jeun  ^  ou  plus  exacte  miat,  n'être  qu'une 
i<^étitioa  des  leurs. 

Je  vais  suivre  d'abord  M.Kolando  dans  ses  expériences  sur  les  lobes 
cérébraux;  je  le  suivrai  ensuite  dans  ses  expériences  sur  le  cervelet. 

Bans  les  lobes  cérébraux  y  M.  Rolando  trouve  l'assoupissement  (p.  96) 
et  IHvresse  (  p.  103  )  ;  et  cette  ivresse  ,  il  la  retrouve  encore  (  p.  100  ), 
tant^  dans  les  tubercules  bijumeaux  ,  tantôt  dans  les  couches  opti- 
ques. Pour  plus  de  commodité  >  c'est  la  traduction  de  M.  Magendie 
que  je  cite.  (Journal  de  Phys.  exp.  et  pat.  2.*  P«^*,  iSaS.) 

P.  100  de  cette  traduction  ,  M.  Rolando  dit  :  a  J'ai  observé  qu'a- 
ie près  avoir  déchiré  tantôt  les  tubercules  bijumeaux,  tantôt  une  por- 
n  tion  des  couches  optiques,  il  se  manifestait  des  phénomènes  qui 
»  démontraient  que  les  muscles  de  l'animal  ne  se  mouvaient  pins  en 
]»  sens  direct ,  mais  avec  une  espèce  d'irr^ularité  ton t*  à-fait  scmbkbie 
31  au  mouvement  d'un  honuie  ivre,  a 

P.  102 ,  M.  Rolando  dit  :  a  Après  avoir  trépané  les  deux  os  parié- 
»  tau^k  d'une  poule  avec  une  espèce  de  petite  ^inle,  i^empprui  de 
»  chacun  des  hémisphères  du  cerveau  ,  une  grande  quantité  de  la  sub- 
w  stance  ceudrée  qui  entre  danaleur  composition.  L'animai  paraissait 


VARIÉTÉS.    '  iSg 

9  souffrir  un  peu  dès  le  priacipe;  mais  après  une  yinglaiae  de  minutes 
a  il  commençail  à  marcher^  à  hoire ,  et  à  manger  quelques  miettes  de' 
D  pain  :  il  était  néanmoins  un  peu  étourdi  et  coipme  dams  un  état- 
j>  d'ivresse  ;  et  quand  il  voulait  prendre  une  miétté  de  pain ,  il  se 
2>  trompait  facilement ,  et  ne  pouvait  parvenir  à  la  saisir  qiCaprès 
»  avoir  donné  deux  ou  trois  coups  de  bec,  9 

P.  los  et  io3fe  dans  une  autre  expérience  sur  les  hémisphères  d'un 
coq,  M.  Rolando  dit  :  a  A  mesuré  que  j'attaquais  plus  profondément 
»  ces  parties,  Panimal  devenait  stupide  et  restait  pins  calme.  A  la  fin  , 
»  il  sHissou^it ,  se  coucha  par  terre  pendant  quelque  temps  :  tine  heure 
»  après  1  il  se  releii^ ,  restant  sur  se^  pieds  immohile  comme  une 
»  statue  ;  et  il  n^  arait  ni  bruit,  ni  alimenls ,  ni  eatt ,  ni  piq&rës,  qui 
»  pussent  lui  faire  faire  le  plus  petit  mouvement,  d 

Voilà  donc  trois  ^ériences  :  dans  l'une  ^  l'ivresse  dérive  ded  cotiw 
ches  ojptiq'ues  et  des  tubercules  biiumeaiix  ;  elle  dérive  des  hem'i-^ 
sphères  cérébraux  dans  l'autre.  Dans  l'une ,  la  mutilation  des  hémi-> 
sphères  cérébraux  produit  V assoupissement  et  Vimmobilièé  ;  dans 
Paùtre^  elle  produit  P  ivresse^  c'est-à-dire,  \b.  disharmonie  y- \h. 
fougue  des  mouvemens.  Dans  l'une,  l'animal  est  stupide  et  calme ^ 
durant  là  mutilation  ,  et  il  parait  souffrir  dans  l'autre;  dans  l'une  en- 
fin, nile^nuf^ni  les  àLimens^  ni  Veau  n^ émeuvent  l'animal;  dans 
l'autre ,  Vanimal  hoitfX  mange*  Ainsi,  tantôt,  selon  M.  Kolando  , 
les  lobes  cérébraux  ^roàvAaealVassoupissement  ^  et  tantôt  ils  produi-^ 
sent  V ivresse  :  quelquefois  l'animal  est  stupide  et- calme  ;  quelquefois 
jl  souffre  y  et  puis  il  hoit  et  mange  :  enfin,  c'est  tantôt  des  couches 
optiques,  tantôt  des  tubercules  bijumeaux ,  tantôt  des  lobes  cérébraux 
que  le  phénomène  de  l'ivresie  dérive.  M.  Rolatido  confond  donc 
tous  les  phénomènes  comme  il  confond  aussi  tous  les  organes  dV>ù  ces 
phénomènes  dérivent,  et  eela  parce  que  sa  méthode  n'isole  rien.  Aveu 
une  méthode  isolatrice,  il  eût  vn  que l'assoupissemen^  venait  des  lobes 
cérébraux;  Pexcitation,  des  tubercules  quadrijumei^ux;  TivresSe,  dtt 
cervelet.  , 

MaUr^  ce  ^u'il  importe  sur-tout  de  faire  remarquer  ici,  c'est  que 
M.  Rolando  ne  parle  nulle  part  expressément  de  la  perte  des  facultés, 
intellectuelles  et  sensitives  par  Pablation  des  lobes  cérébraux.  Il  s'est 
même  si  peu  douté  de  cette  perte  ,  qu'il  dit  (p.  102  ) ,  d'une  poule  à 
lobes  cérébraux  mutilés,  qu^elIe  boit  et  ma/ig^tf  ;  et  (  p.  iô4),  d'un 
corbeau  ,  selon  lui  y  dans  le  même  état ,  ique ,  «  à  la  vue  d'un  chien  ou 
D  d'qne  poule  d'eau  ,  ses  plus  mortels  ennemis  ,  il  ne  se  mettait  plus. 
y>  en  colère.  3>  Quant  à  l'explication  de  ce  dernier  fait,  M.  Rols^do  me 
permettra  de  ne  pas  m' étonner ,  avec  lui ,  de  l'inapasâbilité  qu'a  mo;i- 
trée  le  corbeau  à  la  vue  de  ses  plus  mortels  ennemis^  puisque  ,•  d'après 
tne»  cxpMences,  il  n'j  yojait  pas. 


i4o  TÂftiiTis. 

M.  F**V*^  B*a  àaac  établi  mille  part  ce  fiât  eapilal ,  que  dans  les 
U«s  LfiilwiiT  résident  exclnsÎTement  toatfs  In  fi»iltés  intellcctaclles 

H ]r  a  plus  ;  c^nt  que  ,  ajec  sa  métlioda,  il  était  inqiossible  qu'il 
FétaÛit»  En  effet,  Goimiie  il  sera  montré,  par  mes  nonrelles  ex- 
périences 9  une  portion  même  très-limitée  de»  lobes  cérébraux  suffit  à 
Fc^ercice  de  leurs  fimctioos  :  or  ,  M,  Boliwdo  n'enlère  jamais  ces  or- 
ganes en  entier  ;  il  se  borne  à  lesmntijer ,  tantôt  un  peu  plus  ,  tantôt 
un  peu  moins  ;  qudque^^  même  il  n'en  mutile  qu'un  :  jamais  il  ne 
les  mutile  que  par  un  trou.  On  yoit  tout  ce  que  doit  apporter  de 
vague  dans  les  résultats  une  manière  d'opérer  aussi  incomplète. 

Un  second  faut  principal  relatif  aux  lobes  cérébraux  ,  c'est  qu'ils  ne 
concourent  en  rien  à  Fordonnance  directe  des  mouTemens.  Ce  fait 
n'a  pas  moins  échappé  à  "NL  Bolando  que  le  précédent,  puisqu'il  altri- 
bue  ^  ces  organes  1^ ivresse  $  et  il  est  inutile  d'ajouter  qu'il  ne  leur  at- 
bue  l'ivresse ,  ou  le  désordre  des  mooremens,  que  parce  que  ,  arec  sa 
méthode  ,  il  n'est  jamiis  sftr  de  ne  pas  intéresser  une  partie  pour  une 
antre  ,  le  ccirreiet  pour  ks  lobes  cérébraux,  la  moelle  alongée  pour  le 
cerrelet,  etc. 

Ainsi  ,  de  ces  deoz  fiits  ,  l'un  ,  que  tontes  les  faicultés  intellectuelles 
et  sensitiTcs  résident  dans  les  lobe^  cérébraux  ;  l'autre  ,  que  toutes  les 
Cumltés  locomotrices  sont  étrangères  à  ces  lobes  ,  et ,  par  conséquent , 
essentiellement  djftinctft  des  facultés  intelleclnelles  et  senslti?es  ; 
M.  Bolando  n'en  a  tu  aucun. 

A  plus  fiirte  laison  ,  n'fr-tpîl  absolument  tb  aucun  phénomène  de 
4étaU. 

J'ai  «iémontré  ,  i.*  que  la'  conserration  d'un  seul  lobe  cérébral  suffit 
pour  la  conserration  de  toutes  les  facultés  intellectuelles  et  sensitives. 
H.  Bolando  n'en  dit  pas  un  mol  :  3.®  que  la  perte  d'un  seul  lobe  n'en- 
traine  que  la  perte  de  la  vision  de  l'œil  ppposé  ;  M.  Bolando  n'en  dit 
pas  un  mot  :  3.®  qu'il  y  a  deux  moyens  de  faire  perdre  la  vision,  sans 
sertir  de  la  masse  cérébrale  ;  l'an ,  l'ab^tion  des  tubercules  qaadri- 
jumeaux ,  c'est  la  perte  du  sens  de  la  vue;  l'autre ,  l'ablation  des  lobes 
cérébraux  ,  c'est  la  perte  de  la^eruatibix  de  la  vue  ou  de  la  vision  :  de 
cette  singulière  distinction  ,  on  n'en  trouve  pas  vestige  dans  M.  Bo- 
lando. 

Je  passe  aux  expériences  sur  le  cervelet  ;  et  ce  qu'il  y  a  d'assez  cu- 
rieux ici ,  c'est  que  M.  Bolando  est  préoccupé  de  l'idée  que  le  cervelet 
est  un  organe  de  la  locomotion  ;  que  le  cervelet  est ,  en  effet,  un  pareil 
organe,  et  que,  £iute  de  démêler  comment  il  l'est ,  M.  Bolando  attribue 
an  cervelet  le  rôle  de^ moelles  éptnière  et  alongée ,  comme  il  attribuait 
tont^à-llieure  aux  lobes  cérébraux  le  rôle  du  cervelet. 

«  Je  pratiquai  ,  dit  M.  Bolando  (p.  107  ),  sur  quelques  cochons  et 


YABIÉTÉS.  l4l 

3>  sur  an  xnoulon  y  à  Paide  du  trépan ,  nne  ouverture  sur  nu  des  c6tés 
3>  du  cervelet,  dont  j'emportai ,  à  plusieurs  reprises,  tout  ce  que  )• 
s  pus  ;  mais  la  lésion  s'étendait  à  peine  au-delà  du  c6té  trépané  ,  qu» 
9  l'animal  éuit  fraj^ipé  d^ hémiplégie  ^  et  périssait  bientôt  an  milieu 
9  de  spasmes  compulsifs,:» 

«  J'ai  constamment  observé  ,  dit-il  (p.  ipS),  que  la  diminution 
3  des  mouuemens  était  en  raison  directe  de  la  lésion  du  cervelet.  .«.V 
c  Et  (p.  109}  si  je  déclarais  tout,  d'un  coup  ,  ou  si  j'emportais  le 
9  cervelet  en  entier,  l'animal  était  constamment  atteint  d^une  para^    * 
»  lysie  complète,  » 

Qui  ne  voit,  pour  peu  qu'il  se  rappelle  ici  mes  expériences ,  que  tout 
ce  que  M.  Rolando  dit  du  cervelet,  appartient  exclusivement  aux 
moelles  épiniére  et  alongée  ,  et  conséquemment  qu'il  n'a  rien  vu  dans 
le  cervelet  de  ce  qu'il  est  eii  effet ,  c'esl-à-diré ,  le  réguleiteur  et  non  le 
producteur ,  le  balancier  et  non  l'origine  des  mouvèmens.  Or,  ce  qu'il 
y  avait  de  plus  difficile ,  el  ce  qj^i  m'a  coûté  le  plus  à  démêler,  dan4 
les  phénomènes  du  cervelet ,  c'est  précisément  ce  principe  coordon^* 
naleur^  étranger  au  prinmpe  producteur  des  mouvemiens ,  et  dont  j'ose 
croire,  avec  M.  le  Baron  Cuvier,  que  rien  ne  donnait  encore  l'idée  en 
physiologie. 

En  résumé,  il  n'y  a  rien,  dans  M.  Bolando,  de  la  perte  di- 
recte de  la  vision  et  de  l'audition,  par  la  perte  des  lobes  cérébraux; 
rien  de  la  perte  du  sens  de  la  vue  par  la  perte  des  tubercules  quadri- 
fumeaux;  rien  conséquemment  du  croisement  de  la  perte  de  la  vue  pat 
la  perte  de  ces  deux  organes  ;  rien  tou'cliant  la  conservation  de  toutes  les 
facultés  intellectuelles  et  sensitives  par  la  conservation  d'un  seul  lobe 
cérébral  ;  rien  touchant  l6  principe  régulateur  des  mouvèmens  de  loco- 
motion et  de  préhension  dont  le  siège  est  lé  cervelet;  rien  touchant 
l'indépendance  formelle  des  facultés  locomotrices  et  des  sensitives,  ni 
l'indépendance  complète, des  mouvèmens  de  locomotion  et  de  ceux  de 
conservation  ;*  rien ,  enfin  ,  touchant  la  limite  précise  qui  sépare  Içs 
parties  nerveuses  susceptibles  d'exciter  la  contraction  musculaire,  de 
celles  qiii  n'en  sont  pas  susce|)tibles. 

■  Je  pui&  donc  me  croire  assez  heureux  pour  n'avoir  été  devancé  par 
personne  dans  la  découverte  des  faits  que  je  vais  rappeler  ici  en  peu  d« 
mots.     * 

!.<*  Il  y  a,  dans  les  centres  nerveux,  des  organes  distincts  pour  lé 
sentiment  et  pour  le  mouvement  ;  et  conséquemment  la  propriété  dé  - 
sentir  y  est  essentiellement  distincte  de  la  propriété  de  mouvoir, 

a.»  La  moelle  épiniére,  la  moelle  alongée,  les  tubercules  quadri- 
jumeaux  sont  seuls  susceptibles  d'exciter  immédiatement  la  contrac- 
tion musculaire  ;  les  lobes  cérébraux  €1  le  cervelet  n'en  sont  pas  sua- 
ceptibWi.  . 


i4tt  VARii'Tâs; 

2.*  08»  les  lobes  cérébraux  résident  excImiyeiAeiit  les  sensatioas , 
les  instincts,  les  Tolitions;  tontes  les  fecnltéi  intellectuelles  et  sensi- 
iÎFes. 

4.9-  Dans  le  cervelet  réside  exdnsiyement  le  prindpe  cooidonnatenr 
des  monvemens  de  locomotion  et  de  préhension. 
.  fi.^.  De.taiéine  que  la  perte  des  lobes  cérébraux  n'altère  en  rien,  ni  la 
r^ttlarilé  ni  Pordonnanœ  des  monvetOBUf,  de  même  la  perte  dn  cer-> 
velet  n'altère  aucunement  ni  la  r^fularité  ni  l'énergie  des  sensations  : 
le  cenlre  des  sensations  est  donc  essentiellement  distinct  du  centre  des 
mouvemens ,  et  les  facultés  sensitives  des  facultés  locomotrices. 

6.^  Daxis  un  monrement  voulu ,  il  faut  distinguer  le  rôle  dn  nerf, 
celui  de  la  moélk  épinière,  celui  du  cervelet-,  et  celui  i\es  lobes  céré« 
branxt 

Le  ntrtwceUe  immédiatement  la  contraction  mnsculaiTe^  la  moelle 
épiniére.  lie  les  direrses  contractions  en  Mw>uf  emens  -  d^ensemblc  j  le 
cerrelet  coordonne  ces  monvemens  ei^  mouvemens  déterminés,  mar- 
cfatB'f  vol ,  «v^tion ,  etc.  ;  les  lobes  cérébraux  perpaïuent  et  veulent» 

La  voUtion^  la  coordination^  la  production  d'un  mouvement  de 
locomotioB  sont  donc  trois  choses  essentielleÉaent  distinctes  :  la  pre- 
mière résidé  dans  les  lobes  cérébraux^  la  seconde,  dans  le  cervelet  ; 
la  tuolKi^mvi,  dans  la  nioelle'iépinièlre  et  ses  ueirf;. 

<  7*^  ^  perle  d'nn  seul  lobe  cérébral  n'entraîne  que  la  perte  de  la  vi^ 
Âon  de  l'œil  opposé  :  toutes  les  autres  £sicnltés  intellectuelles  et  sen- 
^ives  sobsistenh 

<  '  b.®  La  perte  d'nn  seul  tubercule  quadrijnmeau  ne  &it  perdre  éga- 
laient la  vue  qne  de  l'oeil  opposé.. 

"^  9'.* -En  perte  des  deux  lobes  cérébraux  rend- l'animal  aveugle  ;  mais 

lil  l'iris,  ni  la  rétine,  ni  le  nerf  optique  ne  sont  nullement  altérés  par 

Cette  perte* 

^  Au  <*ontrah*è,  la  perte  des  tubercules  qnadri jumeaux,  quand  elle 

'ht  complète,  paralyse^  sur-le-champ,  Firis,  la  rétine  et  le  nerf 

implique. 

10.®  L'origine  du  sens  delà  vue  est  donc  distincte^  dans  la  masse 
«^embraie,  du  siège  .de  là  sensation  de  la  vne.  L'origine  du  sens  réside 
dans  les  tubercules  quadrijumeaux  ;  le  principe  de  la  sensation ,  dans 
les  lobes  cérébraux. 

Chacun  des  autres  sens^  l'odorat,  le  goût,  l'ouïe,  a  pareillement , 
dans  la  masse  cérébrale >  une  origine  distincte  du  centre,  ou  réceptacle 
unique ,  des  sensations. 

Il  y- a  donc,  dans  la  masse  cérébrale,  des  organes  distincts  pour 
les  sens ,  pour  les  sensations ,  pour  les  moiwemens, 

il.®  Lorsqu'on  enlève  le  cervelet  en  entier  à  un  animal,  tous  les 
mouvemens  régies  de  locomotion  et  de  préhension  sont  aussitôt  per* 


VARIÉTÉS.  V45 

ans':  mail'  tons  les  mouremens  réglés  de  conservation  subsistent.  Les 
mouyeniens  de  locomotion  sont  donc  essentiellem^t  distincts  d^ 
môuVemens  de  conservation .  (Oh  Verra'/  dans'itn  prochain  Métnoii^^ 
de  quel  organe  ceax-â  dérivent.  ) 

12.^  Chaque  partie  essentiellement  distincte  des^  centres  nerveux  a 
donc  un  rôle  déterminé,  des  fonctions  propres,  des  propriétés  distinct 
tes  ot  spéeiiques. 

Ce  r61e,  ces  fonctions ,  des  propriétés  maintenant  connus,  lôntlê 
monde  voit  la  facilité  ^u^aura  désormais  la'  •  pathologie  à  conclure 
l'altération  des  parties  de  l'altération  des  propriétés,  et  réciproque^ 
ment  la  Icsion  des  propriétés  de  la  lésion  dés  parties  :  donMe  dfé^ 
termination  qui  constitue  le  but  et  le  compléknent  de  toute  pathologp[e.. 

lê**.  Je  n'ajoute  plus  qu'une  réflexion.  Pour  obtenir  lés  résultats  que 
l'on  vient  de  voir,  il  niCà  failli  isoler,  avec  ie  plus  grand'  soin ,  les  di- 
vers organes  cérébraux  1^  iins  des  autres;  découvrir  ' en  entier  ces  or^ 
ganes,  afin  de  suivre  et  décider  l'instrument  {far  l'oéil*  ne  lés  énlever 
que  par  couches  régulières  et  ménagées ,  afin  de  ne  dépasser  jamais  leii 
limites  qui  les  joignent  ou  les  séparent.  (  F",  les  deux  Rapports  dé 
M.  Cuvier.}  Toutes  ces  précautions  étaient  itidispènsables  pour  les 
obtenir  avant  de  les  connaître;  aujourd'hui  même  qu'on  les  connaît^ 
le  défaut  d'une  seule  suffirait  pour  empêcher  de  les  reproduire.  On 
peut  donc  avertir  ici  M.  Kolando,  qu'en  ojpérant,  Comme  il  a  toujours 
opéré ,  c'est-à-dire,  sans  isoler,  sans  découvrir , «ans  voir,  sans  savbir 
ni  jusqu'où  il  va  ni  où  il  sVrrête,  il  ne  les  reproduira  sûrement  jai&afy. 

i4.°  M.  Kolando  n'a  donc  jamais  observé  que'  des  phénomènes  càià* 
plexes':  il  n'en  a  jamiais  déduit  que  des  conséqùëîiCés  vagues  on  coiitror* 
dietoires;  il  s'est  constamment  borné  à  répéter  les  expériences  de 
Haller,  de  Lorry,  de  Zinu.  Tous  mes  efibrle,  au  contraire,  oiit  tendti 
au  perfectionnement  de  la  méthode  expérimentale,  dans  l&but  d'arri- 
ver, «nfin,  à  des  résultats  précis.  Les  Physiologistes  décideront  si  fal 
réussi*  .1    . 


A  Messieurs  les  Rédacteurs  des  Archtves^''^^ 

I  '     ■  ■ 

Aynnt  inséré  dans  votre  Journal  un  article  de  M.  Troussel ,.  sur  xqQs 
Traité  des  Maladies  des  enfans ,  j'espère  que.  vous  voudrez  bien  .nj^ 

pas  refuser  l'insertion  de  la  réclamation  suivante  : 

......      I.  j'    '         •  ■'■'y.- 

M.  Troussel  me  reproche,  en  commcnçiant ,  d'avoif  composé  un 
discours  préliminaire  trés-hien  écrit ,  et  dans. lequel  tous  les  poiqtf 
de  doctrine  que  j'ai  abordés  sont  traités  d'une  man^èx^e  incomplète. .ei^ 
superficielle.  Cette  partie  de  mon  livre,  lui  6em)^e. écrite  pour  les  gens, 
du  monde,  plutôt  que  pour  les  médecins. 


/ 


1 44  ▼  A  B  I  fc  T  fc  8. 

Comment  se  faiuil  que  dans  un  temps  où  ttraa  les  Uyrev  sont  ac- 
compagnés de  préfoices  ou  de  discours  préliminaini ,  on  aatenr  ait  si 
pen  réfléchi  à  la  manière  dont  ces  accessoires  se  composent  ?  Les 
flénéralités  étant  les  seuls  matériaux  qui  puissent  j  entrer  ,  n'ezdaentr- 
eiles  pas  les  détails  minutieox  indispensables  pour  constituer  une 
CBuvre  complète  ?  L'anlenr  des  premiers  secours  devait  également 
■Toir  appris,  par  expérience,  la  Téritable  signification  du  mot  superfi- 
ciel ;  s'arrêter  à  lasnperfide  des  choses  ,  c^est  n'j  voir  que  ce  que  l'œil  le 
aïoins  perçant  pent  j  découvrir.  Faire  on  livre  superficiel,  c'est  ne  le 
composer  que  de  lien  communs  rebattus  ;  or,  la  partie  principale  de 
mon  discours  préliminaire  est  la  réuélaliott  d'une  doctrine  jusqu'alois 
inconnue.  Estrce  là«  je  le  demande,  ce  que  l'on  peut  appeler  un  lieu 
commun  ?  Le  style  est  maintenant  la  seule  chose  qui  reste  pour  laoti- 
ver  la  tendance  mondaine  reprochée  à  mon  livre.  Je  ne  chercherai  pas 
à  l'en  justifier  ,  et  tout  en  reconnaissant  que  les  ouvrages  de  SC  Trous* 
sel  ne  pourraient  jamais  être  accusés  d^yie  pareille  tendance ,  j'es- 
père trouver  grâce  aux  yeux  des  antres  savans  de  notre  ige,  qui  osent 
être  hommes  du  monde  eu  même  temps  que  m^^rinf. 

M.  Tronssel  regrette  que  je  n'aie  point  joint  quelques  figures  à  la 
description  des  altérations  physiognomoniques  des  traits  de  la  face.  lime 
semble  que  c'eût  été  un  moyen  infeilliMc  de  mériter  le  reproche  au- 
quel je  viens  de  répondre  :  c'est  sur-tout  dans  les  livres  destinés  au 
public  non  savant  ,  que  l'on  répand  les  images  avec  profusion.  Félici- 
tons-nous cependant  de  la  révélation  importante  que  ce  regret  devait 
amener.  M.  Tronssel  nous  apprend  qu'il  sait  reconnaître  sur  la  figure 
des  enfans  la  gastro-entérite ,  bien  plus  s&rement  qu'on  ne  le  peut 
faire  en  méditant  la  séméiologie  physiognomonique.  Il  a  vu  chex  M.  Ja- 
delot  un  dessin  qui  représente  les  altérations  causées  aux  traits 
de  la  fece  par  les  tranchées ,  la  colique^  etc.  :  les  impressions  en  ont 
été  si  fortes ,  qu'il  les  conservera  toute  sa  vie  :  c'est  ce  que  je  lui  sou- 
haite de  toat  mon  cœur. 

Le  mépris  que  M.  Tronssel  aiBcbe  pour  les  classifications  est  un 
acte  de  modestie  de  la  part  d'an  homme  qui  a  composé  un  cadre  no- 
solcgique.  Mais  que  dini-le  de  l'idée  qu'il  exprime  relativement  à  nn 
traité  de  maladies  panieuières  à  un  &ge?  Quelle  nécessité  est-il  de 
Aire  des  classes  ,  des  pfdres  ,  des  genres  et  àes  espèces ,  pour  y  ratta- 
cher toutes  \t»  afléetiflos  regardées  comme  appartenant  au  sujet  qu'on 
exploite  ?  Il  haX  prendre  l'un  après  l'autre  tous  les  viscères  du 
corps,  et  décrire  leurs  inflammations  ;  car,  comme  chacun  sait  , 
toutes  les  maladies  possibles  ne  sont  que  des  phlcgmasies  des  viscères. 
Cette  méthode  eût  été  excellente  sans  doute  pour  s'attirer  les  éloges 
des  JÊmuâes  de  la  médecine  -physioîo^que.  Mais  les  lecteurs  qui 
sentent  k  but  véritable  d'un  Trtdlé  des  Maladies  des  Enfans  ,  an- 


V  A  II  I  &  T  É  s.  l45 

raient  ttwjiyé  }e  livre  incbmpiel,  et  auraient  mieux  aimé  consulter  un 
traité  de  pathologie  générale.  Dans  mon  traité  spécial ,  dans  celui  sur- 
tout qui  a  pohr  objet'  les  maladies  auxquelles  se  sont  mêlés  si 
souvent  le  charlatanisme  et  les  idées  populaires,  réfuter  les  erreurs 
est  une  tàdbe  aussi  importante  que  faire  connaître  la  vérité  ;  pac 
quel  moyen  l'auteur  rattachora-t-il  l'un  à  l'autre  ces^deux  objets , 
«t  les  fera*'t»il  arriver  ensemble  sous  les  yeux  des  lecteurs  de  toutes  lés 
classes  ?  Il  me  semble  que  le  plus  simple  est  de  désigner  la  maladia 
par  son*  nom  populaire  >  quitte  ensuite  à  expliquer  d'une  xtaânière  poi 
sitivë  quels  organes  elle  affecte  ,  et  de.  quelle  manière  ces  organes  sont 
affectés.  C'est  donc  une  j^ure  querelle  de  mots  que  de  m'actuser  d'avoir 
ônbliédaiis  moucadre  nofiélogiquQf  la  pneumonie,  la  pleurO-pnetf- 
monie,  etc.;  4bs  maladies  n'ont  pas  été  passées  sous  silebce  ^ 'seulement 
elles  portent  des  noms  différens. 

Je  voudrais  trouver  tine  réponse  plus  polie  qu'une  dénégation  abso- 
lue :  c'est  ]^urtf(nt  de  celle-là  que  je  suis  réduit  à  me  servir  ;  quand 
M'  Tronssel  me  reproche  d'avoir  complètement  négligé  cette  partie  de 
la  médecine  si  importante bt  cultivée  avec  tant  d'ardeur  depuis  quoi* 
qnes  Minées ,  l'a^^atomie  pathologique  ;  ou  M.  Troussai  n'a  pas  lu  mon 
livre ,  où  ila  dÙ  vqir  que  j'ai  poussé  l'hjçtoire  de  la  maladie  jusqu'au 
détail  des  tiAceb  qu'eUé  laisse  dans  les  organc^s  après  la  mort  du  l'indl<- 
vida.  6'il  veut  une  désignation  spéciale  de  quelques  chapitres  ,  je  lui 
citerai  ceux  du  croup  ,  des  angines,  de  la  coqueluche,  du  ramollisse- 
ment gélatiniforme ,  etc. ,  etc.  Je  sais  bien  qu'il  eu  est  plusieurs  autres 
dans  lesquels  il  n'est  point   question   d'autopsie  ;  mais  M.  Troussel 
voudrait-il  par  hasard  que  je  fisse  l'anatomie  pathologique  des  mala- 
dies qui  ne  tuent  jamais  le  malade  • 

Il  a  été  un  peu  plus  fondé  quand  il  m'a  reproché  d'avoir  négligé  les 
signes  fouritis  par   la  percussion  dans  les  maladies  de  poitrine.  J'ai 
oublié  une  chose  plus  importante  encore  ,  et  qui  eûr  s&rement  motivé 
la  première  négb'gence.  J'aurais  dû  dire  que  les  médecins  qui  ont  une 
si  grande  prédilection  pour  la  percussion  du  thorax  ,   s'ils  ne  réussis- 
sent pas  toujours .  à  s'éclairer  par   là   sur  les  maladies  des  viscères 
qu'il  contient ,  réussissent   presque  inévitablement  à    en   faire  naltr# 
qtielqu'une.  À  force  de  recevoir  des  coups  de  poing  on  d'être  exposés  à 
l'air  froid  }>endant  l'opération  ,  les  malades  gagnent  une  inflammation 
bien  et  dfiment  constituée.  Cette  observation  pratique  fera  peut-étrb 
sourire  M.  Tronssel ,  qui  déclare  que  je  ne  suis  nullement  praticien  -, 
et  qui  trouve  tous  les  chapitres  de  mon  livre  &ibles  sous  le  rapport 
du  diagnostic  et  du  traitement  des  maladies. 

I>ois-}e  répondre  sérieusement  à  l'accusation  d'avoir  passé  sous 
silence  une  affection  très-grave  et  particulière  à  l'enfance ,  le  furoncle 
atonique  ?  Comment  M.  Troussel  veut-il  que  j'aie  consigné  dans  un 

3.  10 


l46  VAEIÉT-ÉS. 

livre  qui  éuil'  «ous-presse  au  mois  de  décembre  1823,  une  déconverle 
publiée  ao  mois  de  mars  de  l'année  suivante  ?  £1  quand  même  j'en 
aurais  ev   connaissance  avant  que  mon   ouvrage   fut  livré  à  l'impri- 
meur,  n'est-il  pas  nécessaire  qu'une^  découverte  soit  reconnue  de  bon 
aloi  avant  d'être  enregistrée  dans  les  fastes  de  la  science  ?  Soit  dit  sans 
rien  préjuger^contre  le  furoncle  atonique  et  contre  le  rei^pectable  pra- 
ticien qui  en  a  donné  la -première  description  ;  s'il  plaisait  à  M.  Trous- 
sel  de  nous  donner  demain  une  Monographie  de  la  goutte  des  enfins  , 
oupn  traité  sur  Féloquence  des  qouveau-nés,  serais-je  obligé ,  sous 
peine  d'être  accusé  de  négligence ,  de  consigner  ces  importtintes  décou- 
vertes dans  la  prochaine  édition  de  mon  livre  ? 

*  La  péroraison  de  M.  Troussel  est  digne  du  reste  de  son  discours  :  il 
conclut ,  d'après  tous  les  considérans  que  nous  avons  exitaiinés  ,  qu'un 
ouvrage  complet  sur  les  maladies  des  enfans  manque  encore  à  la 
science.  Il  y  a  dans  cette  déclaration  une  partie  sous-ëntenduc  à  la- 
quelle je  crois  que  M.  Troussel  attache  beaucoup  plus  d'importance 
.  qu'à  celle  qui  ^Elist  exprimée.  Une  lacune  existe;  il  nous  fait  entrevoir, 
en  la  signalant ,  que  c*est  à  lui  qu*i]  était  réservé  de  la  remplir*.  Qu'il 
travaille  donc  avec  ardeur  pour  suivre  une  vocation  si  hautement  pro- 
noncée. Je  crois  avoir  démontré  qu'il  avait  tous  les  talens  nécessaires 
-pour  composer  un  pareil  ouvrage ,  et  le  public  et  M.  Troussel  lui- 
même  me  croiront  sans  peine,  quand  je  déclarerai'que  je  serai  tout  le 
premier  à  me  réjouir  de  sa  publication.  Evsbbe  De  Salle. 


Académie  royale  des  Sciences, 

Lundi  11  août.  —  MM.  Bosc ,  Duméril  et  Saviguy  font  un  rapport 
sur  un  mémoire  présenté  à  l'Académie  par  M.  Gaillon  ,  et  ayant  pour 

«bjet  la  métamorphose  de  certaines  conferues  en  animaux  inférieurs, 

'Plusieurs  naturalistes  ,  et  dans  ces  derniers  temps  M.  Bory  de  Saint- 
Vincent  ,  ont  constaté  qu'un  gr^urd  nombre  de  confcrves  se  désorgani- 
sent pendant  l'été,  et  que  les  globules  verdàtres  qui  se  voient  dans 
4eur  intérieur  deviennent  des  animalcules  infnsoires  qui  nagent  quelque 
temps  dans  l'eau ,  sont  susceptibles  d'être  iitités  par  l'attouchement , 
etc. ,  etc. ,  et  finissent  par  se  réunir  pour  former  de  nouvelles  conferves. 
C^  êtres  singuliers^  alternativement  animaux  et  végétaux,  détruisent 
d'une  manière  bien  remarquable  et  non  équivoque  la  limite  bien  faible 
•établie  entre  les  deux  règnes. 

M.  Gaillon,  naturaliste  distingué,  présente  dans  son  mémoire  des 
•observations  qui  se  rattachent  parfaitement  aux  faits  déjà  connus.  L'es- 
pèce de  conferve  sur^laquelle  il  a  porté  ses  recherches ,  est  marine  ,  et 
appartient  au  genr^  Ccramion ,  de  De  Candollc  ;  Dellwyn  Ta  décrite 


d  figurée  sotis  le  nom  de  conferva  comoides ,  daijs  «on  bel  onvrage 
sur  les  conferves  d'Angleterre  ;  elle  couvre  les  vases  des  bords  de  la 
mer  ,  à  Dieppe.  Il  résulte  du  mémoire  de  M.  Gaillon  ,  que  ce  natu- 
raliste ayant  observé  pendant  une  année  entière ,  à  des  époques  très- 
rapprocfaées,  des  filamens  de  la  conferve  comoïde,  en  a  vu  sortir  na- 
turellement les  corpuscules  verdâtres,  tantôt  ovoïdes ,  tantôt  parallélo» 
gramiques ,  qui  en  forment  l'axe,  s'avancer  rapidement  ou  lentement 
diangcr  de  direction ,  enfin  agir  comme  des  Enchelis,  des  Cyclidies ,  ^t 
autres  animaux  infusoires  deMiiller.  Prenant  des  filamens  entiers  de 
la  conferve  comoïde,  il  a  forcé  ces  infusoires  à  se  désagréger  avant  le 
temps,  cl  il  a  observé  les  mêmes  phénomènes.  M.  Gaillon  s^appuie  de 
l'autorité  de  M.  Bory  de  Saint-Vincent ,  et  du  suffrage  de  M.  MertoAs  , 
célèbre  botaniste  allemand,  qui  lui  mandait,  le  26  février  de  l'année 
courante  :  a  Ce  que  vous  me  dites  de  vos  observations  sur  les  bydro- 
pliytcs  ne  m'a  pas  surpris  ;  il  y  a  déjà  bien  long-temps  que  j'ai  conçu 
la  même  idée  sur  l'animalité  de  ces  êlVes.  L'année  dernière  je  fis  voir  à 
plusieurs   savans  la  conferua  mutahilis  ^  dans  son  état  de  plante,  le 
3  août,  se  résoudre  en  molécules  douées  de  locomobilité  le  5,  se  réujiic 
le  6  en  forme  de  simple  articulation  ,  et  être  reconstituée  le   1 1  dans  sa 
forme  primitive.  »  De  quel  grand  intérêt  de  semblables  résultats  ne  sont-ils 
ipas  pour  la  physiologie  des  êtres  et  l*étude  philosophique  de  la  nature  ?. 
Séance  du  lundi  \%aouL — M.  Desfoniaines  fut,  au  nom  d'une 
commission,  un  rapport  sar  un  mémoire  de  M.  Adrien  de  Jussieu  fils, 
intitulé  :  Considérations  sur  la  famille  des  JËuphorhiacées.  Les  carac- 
tères <Us  euphorbiacées,  entrevus  par  Linné  ,  imparfaitement  exposés 
.par  Adanson ,  ont  été  enfin  fixés  dans  le  Cenera  planlarum  ,  où  l'on 
trouve  la  description  de  tous  les  genres  appartenant  à  celte  famille.  De- 
puis In  publication  de  ce  dernier  ouvrage,  elle  n'a  encore  subi  que  de 
très-légères  modifications  ;  raais'dans  ces  derniers  temps ,  les  recherches 
des  voyageurs  ayant  considérablement  augmenté   et  même  plus  que 
doublé  le  nombre  des  genres  et  des  espèces  ,  elle  avait  besoin  d'un 
nouvel  examen. 

Le  nom  de  Tricorne,  donné  par  Linné  aux  «uphorbiacécs ,  et  adopté 
par  quelques  auteurs,  ne  doit  pas  être  admis,  puisque  la  pluparj^  n'ont 
pas  le  fruit  à  trois  coques ,  et  que  plusieurs  mêhie  ont  un  fruit  sans 
coques.  M.  Adrien  de  Jussieu  examine,  avec  soin, les  propriétés  exci- 
tantes et  délétères  des  euphorbiacées ,  qui ,  réparties  assez  générale- 
ment dans  leurs  divers  organes ,  sont  particulièrement  concentrées 
dans  l'embryon ,  et  cela  est  si  vrai,  que  quand  on  l'a  séparé  des  graines 
dn  pigBon-d'Inde,  delà  noix  deBaucoul ,  de  l'Omphalea,  de  l'Hevea  , 
etc. ,  etc. ,  on  peut  en  manger  le  pérîsperme,  et  l'on. sait  que  l'huile  de 
ricin  est  un -purgatif  doux,  lorsqu'avant  de  l'extraire  on  a  eu  soin 
4'ôter  l'embryon  ;  sans  cette  précaution  elle  devient  drastiqujB. 

10.» 


i48  TAKiiris» 

Les  gnlflci des cofborbiacctt  soat  louui  fcnili— i^  et  Fknk  est  si 
abondonle  dans  k  dryandmx  dus  le  sHOimg^  sMfrm  ,  ^mm  Fcs- 
tfait  pour  la  brûler  dan*  ks  hoipcs  cftfoor  dMortits  «m§b.  £c  a^e  dr 
platienn  espèces  eonlieBi  ks  iilrmnê  d<  la  {»■■■€  ■lifiif  A  k 
Goûme,  on  k  retire  de  PAtfpev,  ei  on  c»  nmwite  des  tnces  daas  Ir 
ricin  ,  lliippooiaBe,  k  sapimm  mirii^Mi'i—  ,  de.  ,  dont  k  sk  m- 
qneia  et  gkaat  sertà  prcadi»  ks ^^'fftaiwL 

Plnsicars  eaphorbiacées  ,  comnie  k  luiiiiiul,  VmQ  ftiiafe  ,  aaiic 
mercnriak  rirace,  coatMUCBi  m  priacipe  cokcaat  ;  cafia  k  cioia» 
lidsamifentm  ,  4VOBMt£auiB,  auearUla ,  daas  ki«piek k  prinpc âcrc 
et  canstique  ,  moias  alioadanl ,  est  nai  à  ma  priacipe  axoaiati<{Be,  soai 
empkj^  comioe  Tvlaiérairas,  et  oa  en  kit  méma  nsa^  iatetievremeat^ 

I«*aate«r  paieoeit  easaita  ks  dÎTenes  parties  de  k  pkate,  ^  rnasi 
dteat  diacaaedVIks  d'aae  aiaaière  géaérale.  Cet  cxanBca  ,  daas  k^ocl 
na  reourqne  oa  très-graad  Bombre  d'obscfratioBs  eatièr finit  ae&Tcs^ 
constîtae  k  preoiière  partie  do  mcoMiffe. 

Daas  k  seconde  partie,  X.  Adriea  de  Jossiea  cxaBune  kTaknrre- 
ktire  des  caractères  géaêranx  qa'il  yieat  d'exposer  ^  ci  il  en  dèdnit  les 
r^es  çn'il  a  snÎTies  poar  fermer  ks  sections  et  ks  genres,  et  pour  les 
disposer  dans  Tordre  de  leurs  affinités. 

Les  fleurs  nnisemclks,  k  di^odtion  des  loges  anloar  d'un  axe 
central,  k  nombre  d*nne  on  deux  graines  dans  rbaqae  loge  ,  nn  péri- 
sperme  cbaruB,  ks  co^Udoas  planes,  k  radicale  sopérienre,  sont  les 
caractèras  g<aéraos  et  distinctilt  des  cnpborlMacèes.  L*aatcarksdiTise 
en  deoz  groopes>  dont  l'on  comprend  celles  qai  ont  deux  graines  daas 
cbaqnek^de  Toraire  ;  l'autre  ,  celles  qni  n'en  ooL  qa'ane. 

Le  premier  de  ces  groupes  se  subdivise  en  deux  sections.  La  première 
renferme  les  eupborbiacces  à  deoz  graines  dans  Toyaire,  et  dont  les 
fleurs  mâles  ont  un  rudiment  de  pistil;  les  étamiaes  sont  altadi/es 
autour  de  sa  base.  Dans  k  seconde ,  se  trouyent  celles  qui  n'ont  point 
de  rudiment  de  pistil,  et  dont  les  élamines  sont  insérées  au  centre  de 
k  fleur. 

Le  second  groupe  d'eopborbiacées  à  loges  mooospermes  ,  beaucoup 
plus  nombreux  que  le  premier ,  et  dont  les  fleurs  mâles  n'ont  point  de 
rudiment  de  pistil,  ne  peut  être  diyisé  d'après  le  même  principe,  et 
Fauteur  a  été  obligé  d'employer  d'autres  caractères  pour  k  paruger 
en  sections. 

Les  genres  qui ,  comme  Yeuphorbia ,  le  tLûechampia ,  etc. ,  etc. , 
ont  les  fleurs  entourées  d'un  inyolucre,  forment  k  première  section  du 
second  groupe. 

Une  seconde  section  réunit  les  genres  ^nt  les  fleurs  dépourvues 
d'inyolncres  ,  et  accomp^nées  de  feuilles  florales,  sont  rapprockécs 
en  petits  faisceaux  formant  un  épi  sur  un  axe  commun.  Le  sapium  ap- 
partient à  cette  difision.  \ 


Une  troisième  se  compose  des  genres  qai  ont  les  fiearft  également  réu- 
nies en  £3iisceauz  4isposés  en  épi»  sur  un  même  âxe ,  mais  dgnt  les 
Quilles  floraks  sont  très-pedles  et  dépourvues  de  gldodes,  tels  que  la 
meticur&le  etlWcAomea;  enfin,  les  genres  ûddia^  ricinus ,'  jatro^ 
pha,  etc. ,  etc.  ,  dont  les  fleurs  en  é|n  ,  en  grappes  Otà  en  panîtjuie» 
n'o&ent  aucun  des  modes  d'inflorescence  des  trois  sections  préeé^ 
dénies^  sont  compris  dans  la  quatrième  section,  •     ' 

Les  caractères  variables^  tels  que  la  présence  on  l'absence  de  la  co- 
-roUe^  le  nombre  des  divisions  dv  calice,  celui  des  étaminear,  leiirÉt 
fiièti  sondés  ou  distincts ,  les  anthères  à  loges  unies  ou  séparées  y  la 
formé  de  Tovaire  ou  du  fruit,  la  consistance  ^  le  nombre  de  «es  lo-' 
ges  y  etc; .  ne  pecrrent   servir  que  pour  les  distinctions  des  genres.  - 

En  dernière  analysé,  le  travail  de  M.  Adrien' de  Jnssied  t^ferme 
un  grand  nombre  d\>bservations  nouvelles,  et  imérSssatites  sur  lès  éii- 
pfaorbiacées  ^  famille  composée  aujourd'hui  de  plus  de  mille  esi^èces  ,     , 
et  qui  bien  que  naturelle  et  très-distincte  ,  offre  des  variation^  nom- 
breuses dans  la  forme,  la^truclure  et  la  dispositio^u  dés^organeë^ 

Un  second  Mémoire  faisant  suite  à  celui  dont  nous  venoiis  de- donner 
l'analyse,  contient  la  description  de  quatre-viagt-Kïinq  genres  d'eopfabr- 
•biacées  dont  quinze  sont  nouveai|X  ;  plusieurs  de  ceux  que  l'on  con^  • 
naissait  précédemment  ont  été  rectifiés,  et  M.  Adrien  de  Jussieu  a  joint 
à  ses  descriptions  des  dessins  qui  représentent  fidèlement  les  caractères 
«iistinctife  de  chacun  de  ces  genres  et  qui  en  facilitent  l'intelligence. 

M.  Dolong  fait  au  nom  d'une  commission  ,  un  rapport  sur  ùà  Mé- 
moire de  MM.  Pelletier  et  Dumas ,  ayant  pour  titre  :  Recherches  sur 
ia  composition  élémentaire  et  sur  quelques  propriétés  car(ictéristUfkes 
des  bases  salijiables  organiques* 

U  y  a  plus  de  quinze  ans  que  l'on  sait  déterminer  avec  exactitude 
les  proportions  des  composés  organiques.  Depuis  long-teolps  on  avaft 
acquis. la  certitude  que  ces  substances  renfermaient  seulement  trois  ou 
quatre  principes ,  et  que  la  composition  chimique  d'une  matière  végé« 
laie  ou  animale  ne  différait,  de  celle  d'une  autre  de  la.  même  clasSë  ^ 
que  par  les  proportions  des  mêmes  élémens.  La  difficulté  consistait 
donc  à  trouver  une  méthode  analytique  uniforme  qui  ne  pût  pas-  être 
mise  en  dé£int  par  les  grandes  variations  que  présentent  les  propriétés 
physiques  de  ces  substances.  MM.  Berthollet ,  Thenard  et  Gsy-LusSac 
ont  découvert  des  procédés  très-ingénieux  d'analyse.  Le  Mémoire  doiït 
il  s'agit,  a  pour  objet  principal,- d'exposer  les  résultats  ohtelius  par 
l'application  de  la  méthode  analytique,  perfectionnée  par  M.  Gay- 
Lussac,  à  la  plupart  des  bases  salifiables  organiques,  notivelle  claSse 
de  e<$rps  ,  dont  le  rapide  accroissement  eA  d&  plus  spécialement  aux 
travaux  de  MM.  Pelletier  etCavenix>u.  MM.  Dumas  et  Pelletier  rap- 
pofltent  les  fésul^ts  q^^ils  ont  obtenus  en  opérant  sur  neuf  lubslanecs. 


i5o  riLKiàrks. 

d^ofifpae  végteta  ;  MVQÛr  :  la  Quinine,  la  ChinHmmf  »  laBracme,  la 
hUy<à^am^  ia  Véntnns,  i'Emétina ,  la  Morphine  ,  la  Norcatine  et  lu 
Çuit'mfj  1*0  "9^   premier»  sont  généralement  regardéa  cumme  des 
mlGÊt&u  Im-  aifiine  noayellement  découverte  dans  le  ca£é  par  3L  Robi- 
oeety^BÎ  doit  piUilier  inrnnammmt  ses  expériences  à  ce  mjet,  parait 
moÊÊL  appartenir    à    cette  dasM.  Qnaot  à  la  narcndne  anciennement 
ittoiUi  de  l'opium  par  M3C  Derosne  et  pncédemment  connue  sous  le 
aam  dasel  esseniiel  d'opùim,  quuicpi^elle  ae  rapproche  beaucoup  des 
flBffpa  prêcédens  par  la  composition  ,  elle  n'est  pas  capable  de  neutra- 
fiser  les  acides.  Les  anteucs  se  livrent  à  des  recherches  qui  iniéreasent 
les  théories  les  plus  générales  de  la  science,  et  dans  Tanalyse  de  cha- 
cune des  substances  dont  il  vient  d'être  question  ,  ils  a)aotent  des  dé* 
tails  importans  à  l'hisUiire  de  plusieurs  d'entre  elles  ;  ainsi  ils'indiqnent 
un  moyen  de  séparer  la  strychnine  de  la  brucine  avec  laquelle  elle  est 
mélangée  dans  la  nois  vomique.  Cette  cocsdstencc  n'ayant  pas  été  can<* 
nue  dés  l'origine ,  il  en  était  résulté  quelques  erreurs  que  les  auteurs 
rectifienL    Les  propriélés  "Iffi'i"**   de  l'émetine  avaient  échappé  à 
M3(.  Magendie  et  Pelletier  auteurs  de  la  découverte  de  cette  sidutance^ 
Dans  le  Mémoire  dont  X.  Dnlong  rend  compte  ,  on  trouve  un  nouveau 
procédé  de  pr^asalion  qui  permet  .de  l'obtenir  débarrassée  de  quel- 
ques matières  étrangères  cpiien  masquaient  les  propriétés  ,  et  dans  son 
état  de  pureté  ,  elle  manifeste  une  alcalinité  sensible.  En  traitant  des 
sels  de  quinine,  MM.  Dumas  et  Pelletier  exposent  les  résultats  des 
tentatives  qu'ils  ont  &iites,  dans  la  vue  de  découvrir  la  cause  de  la 
phosphorescence  précédemment  ob<ervée  dan»  an  sul£ite de  cette  base  , 
Jorqn'il  a  été  portée  une  température  de  100°  environ  ;  ils  croient  pouvoir 
attribuer  la  lumière  que  répand    alois   cette  substance  à   un  dégage- 
ment d'éleciricilé.  Ils  sont  en  efiet  parvenus  à  charger  un  condensateur 
en  flieUanft  en  contact ,  avec  ce  corps  ,  un  conducteur  métallique  ter- 
miné en  pointe,  au  moment  où  la  lumière  était  très-vive.  Ils  se  pro- 
posent de  suivre  celte  indication  dans   les  exemples  txès-multipliés  de 
ce  genre  de  phénomènes ,  et  d'arriver  ,  s'il  est  possible  ,   â  une   loi 
génénle. 

M.  Gay-Lossac  finit  au  nom  d'une  commission  un  rapport  sur  un 
Mémoire  de  M.  Chevreul,  intitulé:  Extrait  d'un  trouail  sur  les 
causes  des  différences  que  Von  observe  dans  les  savons  ,  sous  le 
rapport  de  leur  degré  de  dureté  ou  de  mollesse  ,  et  sous  le  rapport 
de  leur  odeur.  M.  Chevreul,  auquel  la  chimie  est  redevable  de  la 
découverte  des  acides  stéurique  ,  margariqueet  oléique  ,  ainsi  que  de 
la  stéarine  et  l'élaïne ,  découverte  qui  a  jeté  un  si  grand  jour  sur  la 
saponification  et  sur  les  coi^  gras  eu  géucrul ,  fait  co:i::  liirs  dans  le 
présent  Mémoire  l'eiisLence  de  cinq  autres  acides,  savoir  :  l'acide  phor 
péoique  qu'il  a  décrit  aons  le  nom  d'acide  delphinique  et  qui  est  le 


VARliTÂS.  l5l 

principe  odorant  du  savon 'des  huiles  de  dauphin;  l'acide  hircique  prin- 
cipe odoraut.dll  savon  de  graisse  de  mouton.  L'acide  btitiriqne  prin-« 
cipe  odorant  auquel  le  savon  de  beurre  de- vache , .  et: le  beurre  lui-* 
même  doivent  paçticulièi^eiiient  l'odeur  qui  les  caractérise  ;  les  acides 
capriquc  etcaproïque  qqi  accompagnent  l'acide  butirtque^lans  le  beurre 
et  son  savon.  Ces  acides,  réellemenldilTéreDsles  uns- des  autres ,  ont  ce- 
pendant des.  caractères  peu<  tranchés  >  et  il  a  fallu  une'  étude  délicate  ^ 
de  leurs  propriétés  pour  paryenirià  les  distinguer  et  à  les  séparer  les. uns 
des  autres.  Tous  ces  acides  sont  incolores  et  plus  ou  moins  c^oràas  ;'ilë 
ont  uoe  saveur  brûlante  et  iin  arrièrergoût  sucré  comme  <^elui  des  élliers 
nitrique  et  hydroçhloriquô  :  Ils  sont  plus  légers  que  l'tau  à  26?^  la  densité 
de  l'acide  butirlqne  est  dg  0^.675 ,  celle  de  l'acide'phocéuique  de  0,9320  , 
et  celle  de  l'acide  caproïque  de  0,9.23:  à  18^^  la  densité  de  l'acide  caproïque 
est  0,910  :  à  9^  au-dessus  de  zéro  ,  les  acides  pliocénique  ^  butirique  ék 
caproïque  sont  liquides  ,  tandis  qu'à,  la  température  de- 15.?  l'àcidc  ca- 
proïque est  solide  et  sous  la  forme  de  petites  aiguilles:  à  l'état  d'hydratft 
ces  quatre  acides;  entrent  en  éhuUilion  plus  tard  ye  l'eau  ;  mais  ils 
peuvent  être  distillés  sans  altération  :  l'acide  butirique  se  dissout'en  tôùlé 
proportion  dans  l'eau  ;  les  trois  autres  sont  beaucoup,  moias  solubles- 
Ils  sont  tous  solubles  dans  l'alcohol  en  toute  proportion.  .') 

.  Xieur  capacité  de  saturation  et  leur  composition  sont  très-différentes^' 
leurs  sels  dut  aussi  )des  propriétés  remarquables.  Le  butirate  de  diatix- 
est  beaucoup  moins  soluble  à  chaud  qu'à  fioid ,  et  une  dissolution  de 
ce  sel  saturé  à  une  température  ordinaire,  se  preiid  en  masse  yers^la> 
température  de.  l'eau  bouillante.  Les  sels  formés  par  ces  acides  e:ihaleut^', 
à  l'état  humide ,  l'odeur  propre  à  leur  acide  ;  mais  à  l'état  sec ,   ils-l 
sont  inodores,  même  à   100°.  L'acide  hircique  n'existe  que  dans  une- 
proportion  très-faible  dans  le  savon  de  suif;  c'est  ce  qui  a  empêché' 
M.  Chevreul  de  le  soumettre  à  uu  aussi  grand  nombre  d'expéfience9 
que  les  acides  précéJens  ;  cependant  il  a  constaté  qu'il  s'en  distingue 
par  plusieurs  propriétés.  Il  a  l'odeur  du  bouc  ,  et  c'est  Ini  qui  donne 
au  bouillon  de  viande  de  mouton  Tarôme  qui  le  distingue  du  bduillont 
de  bœuf.  Les  acides  butirique,  phocénique  et  hircique^ ont  principale- 
ment produits  parla  saponification  et  l'altération  par  l'air  de  la  buti-: 
rine ,  de  la  phocénine  et  de  l'hircine  ,  principes  immédiats  que  M.  Ché*' 
vreul  a  reconnus  dans  le  beurre ,   l'huile  de  dauphin   et  la  graisse  âê- 
mouton^ 

M.  Vauquelin  fait  au  nom  d'une  commission ,  un  rapport  sur  un 
mémoire  de  M.  Lasseigue  ,  ayant  pour  litre  :  Obsen^ations  sur  Vexis» 
tence  de  Voxyde  cyslîque  dans  un,  calcul  vcsical  du  chien  ,  et  Essai 
anaJytUfUe  sur  la  composition  élémentaire  de  cette  substance.  Le 
genre  de  calcul  dont  il  est  question  est  très-rare  j  la  couleur  jaune  , , 
I4  demi-transparence  Cl  l'éclat  brillant,  le  font  faciletnenl  reconnaître^ 


l58  FAJiràTiâ. 

M.  Lasnignèn'à'et^ëiidàfat  pas  cm  deroir  k?t»  téppérmt  t'ee»  earae-t 
lères  eEtérieur»;  il  a  ^0010  a'assaror  de  M  aatiii«  par  les  expértencetf 
ehitniiiaaa.' Ce  travail  est  intéressant  en  ce  qa'il  confirme  la  déteQT<$rle 
d'one-faUslIuicè  qna  personne  en  France  n'avait  encore  me,  ist  cM  œ 
qoiHli^rmifm  qaa  IHiomme  n'est  paa  le  seul  ches  leqnel  cette  contnrétion 
se  forme,  Poor  compléter  son  trayail^  l'autenra  cmdeyoirreCbetcherla' 
proportion  dd»  élémens  dont  Toxyde  C3rsti^ne  est  formé ,  et  il  Pa  trotivé ,' 
atMÎ  qu'il  suit,  en  poids  :  carbone  ,  36^  3  ^  akottf,  '34;  oxjgéne  ;  17  ; 
Iffdrogène,  13. 

•  M.  Chaptal  fait  un  rapport  sur  un  ménioire  de  M.  Payen ,  ayant 
pour  titre  :  Noût^èUe  substance  trout^é  daniles  halles  de  Dtdhias, 
C'est  dans  Pintention  de  déterminer  la  quantité  et  la  qualité  du  prin- 
cipe alimentaire  contenu  dans  les  bulles  de  Dalhias,  et  dans  le  but  de 
&ire  connaître  les  diverses  sntetances^  qui  leur  donnent  des  caraélères. 
particuliers,  que  M.  Payen  a  séumis  ces  bulles  à  l'analyse.  Il  a  retiré «r 
successivement  :  uu  Bucte  incristalliliâble , -un  arôme  analogue  à  belui 
delà  vanille ,  une%iile  voktile  et  tine  huile  fixe ,  de  l'albumine,  de  la 
silice ,  plusieurs  sels  à  base  de  chaux  ^  et  une  substance  jusqu'alors  in-, 
connue  qu'il  appelle  Dalhine,  Cette  substance ,  qui  a  principalement 
fixé  l'attention  de  M.  Payen,  et  à  laquelle  il  a  fait  subir  plusieurs 
preuves ,  a  quelque  aaalogie  avec  d'antres  produits  qui  nous  sont  con- 
.QQs,  tels  que  l'amidon,  la  gélatine,  etc.  ,^etc. ,  mais  elle  en  diffère  par 
dea  caractères  qui  lui  paraissent  propres.  La  propriété  de  former  une 
nasse  grenue  lorsqu'on  a  rapproché  jusqu^à  pelUcule  l'eau  q^i  in.  tient 
€91  dissolutioa ,  «a  pesanteur  spécifique  comparée  à  celle  de  ses  analo- 
gues ,  .ia  manière  dont  elle  se  -coupoite  avec  l'eau ,  ses  qualités  phy- 
siques, lai  assignent  jusqu'ici  une  plaoe  particulière  parmi  les  non- 
Telles  substances  qu'on  découvre  chaque  jour  depuis  que  les  moyens 
d'analyse  se  sont  perfecUennés. 

L'Académie  entend  la  lecture  d'un  mémoire  de  MM.  Prévost  et  Du- 
laas,  sur  les  phénomènes  qui  accompagnent  la  contraction  de  la  fibre 
musculaire.  (  Voye%  l'analyse  de  ce  mémoire,  page  88.  ) 

M.  de  Humb^dt  cona>nunique  verbalement  les  résultats  des  expé- 
riences récentes  qu'il  a  faites  sur  les  actions  galvaniques ,  et  sur  les 
efièts  de  la  section  longitudinale  d^  la  ligature  des  nerfs.  (Nous  en  fe- 
rons l'objet  spécial  d'une  note  pour  notre  prochain  Numéro. } 


Académie  rayait  de  Médecine. 

m 

Section  de  Médecine,  -^  Séance  dà  26  aoiît,  —  M.  Chomel  pré- 
sente le  cœur  d'un  homme  mort  à  l'hôpital  de  la  Charilé.  Les  parois 
du  ventricule  droit  ofiraient  une  hypertrophie   telle ^   que  sa  cavité 


s'existait  presqœ  plus.  L^orifice  de  Tarière-  pulnitinaire  ,  considéra-^ 
blâment  rétréci ,  ne  pouvait  pas  admettre  Pextrémité  du  petit  doigt; 
Dans  le  reste  de  son  étendue ,  l'artéjre  pulmonaire  avait  son  diamètre 
ordinaire.  Les  autres  cavités  du  cœur  avaient  conservé  leur  proportion 
naturelle.  On  connaît  jusqu'à  présent  peu  d*exeihples  d'une  hypertro^ 
phie  isolée^  et  aussi  considérable  ,  des  parois  du  vtatricule  droit  ditf 
éœur.  Le  malade  avait  présenté  les  symptômes  ordinaires  de  l'ané- 
Tffysme.  ■  Tout  porte  à  croire  que  ,  chez  cet  individu ,  encore  jeune  ,' 
l'extrême  étroitesse  de  l'ouverture  de  communication  du  Tentricùie 
droit  et  de  l'artàcns  pulmonaire  était  tine  disposition  congéniale  qui 
favorisa  le  développement  de  l'hypertropbîe  dn  ventricule  droit. 

Séance  du  9  septetnhre.  -^  M.  Sédillol  lit  au  nom  de  M.  Larobhé 
un  mémoire  sur  les  bons  effets  de  l'huile  de  térébei^thine  danS  la  né- 
vralgie sciatique.  Jj'auieur  dti  mémoire  a  administré  cette  substance  à 
la  dose  d'un  gros  dans  une  once  de  sirop.  Chez  plusieurs  malades, 
la  guérison  a  été  prompte  et  complète;  chez  d'autres,  il  y  a  eu  récK 
dive.  Tons  ont  éprouvé  dit  soulagement.  Chez  quelques-uns  une  sueur 
abondante  a  précédé  la  di$parîtion  de  la  névralgie.  On  a  observé  quel* 
quefois  une  légère  dyspnée  on  un  peu  d'épîgastralgie. 

M.  Honoré  présente  une  tumeur  développée  dans  l'épaisseur  des 
parois  du  tronc  de  la  veine  porte ,  un  peu  avant  l'entrée  de  cette 
veine  dans  le  foie.  Celte  tumeur,  du  volume  d'une  grosse  noix,  et 
faisant  saillie  à  l'intérieur  de  la  veine,  parait  être  développée  immé- 
diatement au-dessous  de  la  tunique  interne  du  vaisseau  ;  elle  ofire  tou^ 
les  caractères  du  tissu  adipeux.  L''individu  chez  lequel  elle  fut  trou- 
vée était  atteint  d'ictère  et  d'un  cancer  de  l'cÀtomac.  Le  péritoine  n'é- 
tait le  siège  d'aucune  collection  séreuse ,  bien  que  la  veine  porte  se 
trouvât  eh  partie  oblitérée  par  la  tumeur.  Les  médecins  qui  cultivent 
l'anatomie  pathologique  Savent  qu'il  est  très-rare  de  trouver  du  tissu 
graisseux  développé  dans  le  tisSu  cellulaire  qui  unit  entre  elles  les  di- 
verses tuniques  des  parois  tasculaires^  soit  artérielles ,  soit  veinéusfes. 
On  n'en  rencontre  non  plus  que  trèsn*arement  dans  lé  tissu  celln taire 
aons-muqueux,  et  sous  ce  rapport  le  cas  rcipporlé  par  M.  Honoré  peut 
être  rapproché  d'un  autre  cas  de  tumeur  graisseuse  trouvée  dans  l'épdîs- 
seur  des  pattois  intestinales,  par  M.  Andral  fils.  (  Rcchèfthes  snr 
l'anatomie  pathologique  du  canal  digestif.  ) 

Section  de  Chirurgie,  —  Séance  du  ii  septembre  i8aiS.  —  M.Paul 
Dubois  présente  à  l'Académie  un  enfant  retiré  aujourd'hui  de  l'utérus 
par  l'opération  césarienne.  Le  diamètre  aniéro-postéfiéur  du  bassin 
n'avait  que  deux  pouces  et  un  quart  d'étendue.  La  tête  de  Tcnfant 
présente  une  tumeur  résultante  du  chevauchement  des'  pariétaux  l'un 
sur  Tautre.  Le  crâne  revient  déjà  sensiblement  à  sa  forme  naturelle  , 
quoique  l'opération  ait  été  pratiquée  il  y  a  à  peine  une  heure. 

31.  Beaumetz,  élève  interne  de  l'hôpital  des  Enfans ,  présente  k 


]54  YARlâTÊS. 

l'Académie  un  fémur  sur  lequel  on  roit  des  solutions  de  conlinùité, 
au  niveau  des  épiphyses  des  deux  extrémités.  Cette  maladie  n'est  autre 
chose  qu'uu  décoljlemeut  des  épiphyses  gui  arrive  ass^  souvent  chez 
les  jeunes  sujets  à  la  suite  de  violences  extérieures.  M.  Jules  Clof|uet 
rapporte  avoir  obtenru,  il  y  a  quelques  aunédS,  \m  cas  de  décollement 
de  toutes  les  épipbyses  des  os  longs  chex  un  fœtus  à  terme ,  que  lui 
avait  remis  M.  le  professeur  Dubois.  MM.  Murât  et  Jules  Cloquet 
sont  nommés  commissaires  pour  rendre  compte  de  l'obserYation  dc- 
Mi  Beaumetzà  T Académie. 

M.  Larrey  offre  à  l'Académie  un  moignon  pris  sur  le  cadavre  d'un 
homme  qui  avait  subi  l'amputation  du  b^as.  I^es  nerfs  médian  et  cutané 
intetne  lui  paraissent  s'incliner  l'un. sur  l'autre,  et  former  une  anse 
nerveuse  anastomotique.  La  dissection  de  la  pièce  anatomique  fait 
penser  à  plusieurs  membres  que  la  réunion  des  deux  bouts  de  nerfs  a 
lieu  au  moyen  d'une  intersection  cellulense  très-dense  et  comme  apo*- 
névrotique  ;  toutefois  l'inclinaison  des  deux  ner6  et  leur  tendance  à  se 
réunir  est  évidente.  Plusieurs  membres  pensent ,  d'après  leurs  re- 
cherches d'analomie  pathologique ,  que  dans  ce  cas  la  réunion  a  Leu 
an  moyen  d'un  tissu  fîbro-celluleux  accidentel,  semblable  a  celui  qui 
se  forme  dans  les  cicatrices  des  autres  tissus.  M.  Larrey  persiste  dans 
l'opinion  qu'il  y  a  anastomose  ou  réunion  immédiate  entre  les  extré- 
mités correspondantes  des  deux  nerfs.  Un  discussion  s'engage  sur  la 
question  de  savoir  si,  après  la  section  d'un  nerf,  les  fonctions  nerveuses 
peuvent  se  rétablir  le  long  du  cordon  coupé.  Le  plus  grand  nombre  des 
membres  de  l'Académie  pense  que  toutes  les  fois  qu'un  nerf  est  coupé 
et  anime  exclusivement  un  ou  plusieurs  muscles  ,  la  paralysie  qui  en 
résulte  est  incurable.  La  même  chose  u!a  pas  lieu  lorsque  les  parties 
auxquelles  se  rend  le  nerf  divisé ,  en  reçoivent  plusieurs  autres  ;  alors  le 
sentiment  et  le  mouvement  un  moment  suspendus  se  rétablisssent  par 
degrés.  C'est  ce  qui  arrive  à  la  main  après  la  section  du  nerf  médian. 

M.  Paul  Dubois  fait  un  rapport  verbal  sur  la  brochure  de  M.  Ci- 
viale,  sur  les  rétentions  d'urine.  Les  conclusions,  peu  favorables  à 
l'auteur  ,  sont  adoptées.  Cependant  on  doit  remercier  M.  Civiale  de 
son  envoi. 

Séance  du  25  septembre  1823*  —  M.  Maingault  donne  lecture  d'une 
observation  sur  une  hémorrhagie  grave  venue  à  la  suite  de  la  résection 
des  amygdales.  MM.  Larrey  ,  Dubois  et  Roux  font  des  réflexions  sur 
ce  cas  de  chirurgie. 

M.  Leroy  communique  à  l'Académie  une  note  sur  la  coustruciiou 
d'une  double  canule  de  son  invention  ,  destinée  à  protéger  les  parties 
molles  contre  l'action  du  cautère  actuel  dans  la  cautérisation  d'organes 
profondément  situés.  Le  même  M.  Leroy  communique  une  note  sur 
l'emploi  du  chlore  à  l'état  gazeux,  dans  la  préparation  et  la  conserva* 
lion  des  matières  iuiimalcs,  et  des  pièces  d'anatomie  en  particulier  « 


BIBLIOGRAPHIE.  ÎSS 

i 


BIBLIOGRAPHIE. 


Dielionnaire  (le  MMedne y  en  1 8  volumes. 

Lorsque  les  auteurs  de  ce  grand  Ouvrage  aunoncèrent  leur  entre- 
prise an  pubJiCy  ils  ne  manquèrent  pas  de  faire  observer  qu'ils  s'étaient 
partagés  le  travail ,  de  manière  que  chacun  se  trouvait  chargé  des  su}éti 
qui  lui  étaient  le  plus  ûitniJiers  :  c'était  déjà  une  garantie  du  mérite  de 
l'ouvrage.  Liés  par  un  engagement  aussi  solemnel  ,  la  plupart  y  sont 
restés  fidèles  ;  mais  la  négligence  de  quelques-uns  d*cnir'eox  a  mis  les 
autres  dans  la  nécessité  de  doubler  leur  tache ,  et  de  recourir  aux  ta- 
lens  d'un  nouveau  confrère  y  pour  ne  pas  trop  retarder  la  publication 
des  volumes.  On  avait  va  avec  plaisir  M.  Jadelot  se  charger  de  la  mé* 
decine  des  enfans  ;  on  était  curieux  de  connaître  la  doctrine  d'un  mé<* 
decin  qui  passe  poiir  avoir  fait  une  étude  spéciale  des  maladies  de  cet 
âge.  Vain  espoir  !  Heureusement ,  M.  Guersent  a  bien  voulu  joindre 
à  sa  tâche  celle  de  sou  collègue ,  et  il  faut  avouer  qu'il  s'en  acquitte 
de  manière  à  ne  laisser  aucun  regret  aux  lecteurs.  M.  Biett  à  qui  tes 
maladies  de  la  peau  étaient  si  bien  confiées ,  a  fait  l'article  couperose  ;' 
mais  quand  le  moment  de  parler  des  dartres  est  arrivé  ,  il  a  toujours 
promis  son  manuscrit  et  ne  l'a  jamais  livré.  Quels  sont  les  motifs  d'une 
pareille  conduite  V  Je  l'ignore  et  je  ne  cherche  pas  à  les  pénétrer  ;  mais 
elle  paraîtra  d'autant  plus  inexcusable ,  que  rien  n'obligeait  ces  mé^ 
decius  à  contracter  des  engagemeus  qu'ils  n'avaient  pas  le  pouvoir  oa 
la  volonté  de  tenir.  ^ 

Parmi  les  articles  les  plus  importans  ,  contenus  dans  le  septième 
volume,  on  remarque  lessoivans  :  digestion  ,  douleur^  digitale -y  diuré^ 
tique ,  dysenterie ,  élément ,  encéphale ,  empoisonnement»  —  Diges- 
tion, —  La  digestion  passe  pour  une  des  fonctions  les  mieux  connues ,  et 
cependant  si  l'on  demande  comment  se  fait  la  conversion  des  alimeus 
en  chyle  ,  c'est-à  dire  ,   eu  une  substance  homogène  propre  à  revêtir 
tous  les  caractères  de  l'animalité  ,  aucun  physiologiste  n'est  en  état 
de  répondre  à  cette  question ,  qui  renferme  précisément  le  problème  le 
pins  important  de  la  digestion.  A  cet  égard  ,  comme  à  bien  d  autres, 
les  modernes  n'ont  d'autre  avantage  sur  les  anciens,  que  de  mieux 
connaître  leur  ignorance.  La  physiologie  ne  se  paye  plus  de  mots   ni 
de  vaines   explications  ;    revenue    des   hypothèses  trompeuses  de  la 
mécanique  cl'  de  la  chimie  ,   elle  a  pris  le  parti,  pour  rompre  toute 
alliance    funeste ,  d'attribuer  à  l'influence  de  la  vie  tout  ce  qui  se 
dérobe  aux  lois  des  sciences  physiques.  C'est  en  cç  sens  que  M,  Rullier 


l56  BIBLIOaHAPHIB. 

a  dit  que  la  digestion  était  une  dissolution  uiUdè^  dénomiaa^OD  im- 
propre,  en  ce  qu^elle  tendrait  à  £aiire  croire  que  les  alimens   ne  font 
que  se  dissoudre  dan»  l'estomac  ,  sans  changer  de  nature.  M.  RuUier 
recherche  ensuite  les  élémens  de  cette  prétendue  dissolution ,  et  il  en 
compte  jusqu'à  quatre,  qui  sont  :  le  mélange  des  fluides  aux  alimens, 
là  température  f  la  sensibilité  et  la  coniractilité' deVeêtomaCk  Ces  élé- 
mens  ne  sont ,  comme  on  yoit ,  que  les  conditions  sans  lesquelles  la  di- 
gestion ne  saurait  se  faire  ;  mais  outre  qit'ils'  ne  suiBseni  point  à  son 
accomplissement ,  ils  sont  communs  à  tontes  les  fonctions ,  et  par 
conséquent  n'en  caractérisent  aucune.  Douleur.'^  M.  Geôrget,  attri- 
buant la  douleur  aux  nerfs  ejcclusiyement  ^  dit  que ,  s'il  est  des  tissus 
sans  ner£i  qui  soient  sensibles^ il  fisiut  qu'il  existe  en  ejz  des  moyens 
inconnus  pour  transmettre  aux  nerls  voisins  les  irritations  qui  exci- 
tent la  douleur  dont  ils  sont  le  siège.  Mais  ^  dans  cette  supposition ,  la 
douleur  devrait  être  ressentie  dans  les-  nerfr  voisins  et  novi  dans  les 
tissus  privés  de  nçrfs.  Après  ttv^it  parlé  à»  siège  de  la  doulcnr, 
M.    Georget  en  recherche  ensuite  les  causes,  parmi   lesqoelles  il 
range  les  lésions  des   or^nes.  Il  n'a  pas  réfléolii  que  la  douleur 
ne  pouvant  exister  sans  une  lésion  ,  cette  seule  cause  les  renferme 
tontes.  Cette  partie  de  l'article  n'est  pas  traitée  aveo  la  profondeur 
de  vues  qu'on  avait  droit  d'attendre  de  l'auteur  de  Li  Physiologie  du 
système  nerveiLX.  Il  a  pris  en  partie    sa  revaiKke  en  >traçani  les 
çlFcts  de  la  douleur  sur  le  corps  et  les  modifications  qu^elle  subit  sui- 
vant les  tissus  et  la  nature  des  maladies  \  mais  en  général ,  il  a  consi- 
déré  la  douleur  e|i  physiologiste  plutôt  qu'en  praticien  ;    il  a  passé 
trop  légèrement  sur  les  signes  qu'elle  fournit  au  diagnostic  et  sur  le 
rqjie  qu'elle  joue  dans  le  traitement  des  maladies^  A.  la  vérité ,  Ja  plu- 
part des  considérations   que  nous  réclamons  ici ,  se  présenteront  né- 
cessairement! en  traitant  des   maladie^  où  la  douleur  est  de  quelque, 
importance.  -~  MM.  Guersent  et  Blchard  Se  sont  partagés  la  thérapeu.- 
tique  ;  mais  ils  n'ont  consulté ,  en  faisant  ce  partage ,  ni  leurs  intérêts 
ni  ceux  des  lecteurs.  C'était  à  M.  Guersent,  médecin  d'un  hôpital,  et 
répaudu  dans  la  pratique  ciyilc ,  à  nous  faire  connaître  les  propriétés  des 
médicamens  en  particulier.  Les  articles  de    thérapeutique  générale 
étaient  les  seuls  qui  convenaient  à  l'âge  et  aux  talens  de  M.  Richard. 
Il    n'est  pas  nécessaire  d'avoir   uùe   grande,  expérience   pour  parler 
des  propriétés  générales  d'une  classe .  entière  de  médicamens  ;  mais 
comment  parler   d'une  substance  dont   on  n'a   jamais  observé   les 
effets  sur  l'économie  :  il  est  clair  qu'on  ne  peut  que  répéter  ce  qu'on 
en   a   dit,   sans  avoir  môme  le  droit  de  juger    ceux  qu'on  copie. 
Diurétique^  ~-^  M.  Guersent  distinguant,  avec  raison,  la  propriété 
diurétique    de   toute    autre  propriété ,   attribue   la   premièie   à  une 
vertu  spécifique  indépendante  de  toute  action  excitante  ou.  débili- 
tante. C'est  en  effet  ainsi   qu'il   faut  considérer   les    médicamens  » 


BIBlilOGBAPHIE.  1&^ 

sop8<  le  dqpble  rapport  des  organes  sur  lesquels  ils  agissent ,  et  des  * 
cfiTets  cunifi^  qu'ils  possèdent.  C»  n'est  pas  à  dire  que*  dans  l'ap' 
plicatioB  on  ne  doiv£    avoir  égard   à  toutes  les  propriétés  dont  ils 
«ont  doués>  pour  se  diriger  dans  leur  choix  ;  mais  rien  n'est  plus  fu-' 
neste ,  à  uoU*e av^s,  aux  progrès  de  k  matière  médicale,    que  la  pré- 
tention de  faire  dériver  les  effeU  thérapeutiques  des  efiPets  physiologi- 
giqnes  -  qu'ils    produisent   sur  le  corps.  La  considération  de  la  vertu^ 
cnrâtive  est  même  quelquefois  si  puissante  qu'elle  l'emporte  sur  toutesi 
les  autres  ,  et  qu'on  se  décide  à  «prescrire  une  substance  excitante  dans 
un  cas  qui  n'est  pas  exempt  d^rritation  ,  pour  utiliser  les  vertus  cura» 
tives  réclamées  par  la  nature  de  la  maladie.  C'est  ainsi  qu'on  donne 
la  scille  dans  des  hydropisies  inflammatoires ,  au  risque  d'augmenter 
rirritation.  Dysenterie.  —  M.  Chomel  a  tracé  fidèlement  la  descrip- 
tion des  deux  degrés  de  dysenterie  qu'il  admet  ;   mais  il  n'a  pas  assez 
insisté  ^  selon  iio«s  f  sur  la  variété  des  indications  qu'elle  peut  pré- 
senter. On  trouverait  aujourd'hui  des  médecins  sans  expérience  ,  qui 
classant  la  dysenterie  parmi  les  inflammations ,  croiraient  se  conf  redirti 
s'ils  lui  reconnaissaient  d'autres  moyens  curatifs  que  des  antiphlogis- 
tiques  ;  mais  M.  Chomel  n'appartient  pas  à  cette  école  :  partisan  de 
la  médecine   hippocratique  >  il  adopte  les   résultats   de  l'expérience 
quels  qu'ils  soient  >  et  quelque  idée  qu'il  ait  de  la  nature  des  mala- 
dies :  ainsi  ,  l'opinion  qu'il  s'est  formée  de  la  nature  inflammatoire  de 
la  dysenterie  ,  ne  l'empêche  pas  de  prescrire  l'ppium  lorsqu'elle  est 
légère,  et  toutes  les  fois  que  la  douleur  est  considérable.  Pourquoi  n*a« 
t-i]  pas  fixé  avec  là  même  précision  les  indications  de  tous  les  moyens  ^ 
dont  l'expérience  a  démontré  l'utilité  dans  la  maladie  dont  il  s'agit? 
Odier  a  fait  sur  lui-même  l'épreuve  de  l'efficacité  de  l'ipécacustaha| 
Zimmermann  a  vu  les  purgatifs  couronnés  de  succès  ;   Sydenhami  et 
Latonr  ont  vanté  les  narcotiques  ;  d'autres  ont  préconisé  le  quitiquioa'. 
Si ,  après  un  sévère  examen ,  on  est  forcé  de  convenir  que  tous  cet 
moyens  ont  été  tour  à  tour  salutaires  ,  c'est  à  distinguer  nettemient  les 
cas  où  chacun  d'eux  est  indiqué  que  consistent  la  vraie  science  et  l'art 
du  praticien.  Élémens.  —  De   tous  les  médecins  de  Paris  qui  oOt 
écrit  sur  la  méthode  des   Élémens  pathologiques'^  M.  CoutanoeaU 
est  le  seul  qui  puisse  se  flatter  d'en  avqir  saisi  le  véritable  esprit*  U 
est  fâcheux 'qu'il  n'ait  pas  donné  plus  de  développement  à  son  ar- 
ticle ;  mais  du  moins  il  ne  contient  aucune  idée  qui  soit  désavouée 
par  les  disciples   de  Barthez.    Xmpoisonnement,  —  Qui  aurait  o$é 
traiter  de  l'empoisonnement  dans  un  ouvrage  dont  M.  Orfila  est  un 
dea  collaborateurs  ?  Les  ouvrages  de  cet  auteur  ne  sont  pas  brillaïUi 
de  style  ;   mais  ils  sont  pleins  de   faits ,  et  le  lecteur  ne  les    quitte 
jamais  sans  savoir  quelque  chose  de  plus  qu'en  les  prenant.  Qui  n'a 
pas  été  frap|ié  de  la  sagacité  avec  laquelle  il  saisit  le  poivt  important 
des  qûestioM-les  plus  difficiles  ei  de  k  sévérité  qu'il  meta  letf  ré* 


l58  BIBLIOGRAPHIE. 

sondre  ?.'Mérit«  bien  prédieux  en  médecine  et  snirtont  en  toxico« 
logie.  M.  Orfiia  »  «»  ««  préserver  du  défant  si  commun  d'exagérer 
rimporUDce  de  notre  science  favorite  en  l'appliquant  à  tout.  Il  a  si- 
gnalé avec  lé  même  soin  et  avec  la  même  impartialité  les  'poisons  aux- 
quels U  chimie  connaît  des  antidotes  et  ceux  qai  n'en  ont  pas,  la 
|iériode  où  Pon  peut  espérer  d'employer  ces  moyens  avec  succès  ,  et 
oelle  où  l'on  doit  y  renoncer  pour  y  substituer  les  aûtiplilogîs- 
tiques. 

'  Je  regrette  de  ne  pouvoir  parler  de  tous  les  articles  importans  de 
ce  volume  ,  et  surtout  de  Parlicle  encéphale  ;  mais  on  m'a  prescrit 
des  bornes  que  je  ne  saurais  dépasser.  J.  B.  Bousquet. 

« 

Examen  comparatif  de  tu  petiu-véroie  et  de  la  vaccine; 
..    par  B.  Sallion. 

-  La  variole  moissonnait  annuellement  un  dixième  de  la  population  ; 
elle  laissait  aux  victimes  échappées  à  la  mort  de  longues  maladies  et 
de  hideuses  cicatrices;  la  vaccine  paraît,  et  le  fléau  dévastateur  est 
arrêté  dans  sa  marche  !  Offerte  par  un  heureux  hasard ,  fertilisée  par  le 
génie ,  cette  découverte ,  née  en  France  ,  a  bientôt  parcouru  les  deux 
hémisphères ,  et  d^innombrables  espériences  couronnées  par  les  plus 
beaux  résultats  dont  Part  de  guérir  puisse  se  glorifier,  semblaient 
devoir  lui  assurer  une  confiance  inébranlable.  Il  n'en  est  point  ainsi  ;  à 
mesure  que  la  vaccine  multiplie  ses  bienfaits,  on  lui  adt^sse  de  nou- 
velles objections  ,  et  par  un  étrange  aveuglement ,  le  peuple  qui  reçoit 
fans  examen  les  funestes  préparations  des  charlatans,  s'obstine  à  re- 
pousser une  pratique  en  faveur  de  laquelle  se  réunissent  plus  d'épreu- 
ves que  pour  aucun  agent  thérapeutique. 

•  >  Affligée  de  cette  défaveur,  et  prévoyant  toutes  ses  conséquences  ,  la 
Société  académique  du  département  de  la  Loire-Inférieure ,  avait  mis 
au  concours  diverses  questions  relatives  à  la  vaccine,  dans  ITntenlion 
d'éclaircir  les  points  obscurs  ,  de  réfuter  les  préjugés ,  et  d^assurer  à 
cette  pratique  salutaire  toute  la  confiance  dont  elle  est  digne.  M.  Sal- 
lion  a  rempli  les  conditions  imposées  de  manière  à  mériter  les  suf- 
frages de  la  Société ,  dont  les  lecteurs  sans  doute  adopteront  le 
jugement. 
:  Tout  a  été  dit  sur  la  vaccine;  aussi  l'opuscule  qui  nous  occupe  ne 
contient-il  rien  de  neuf;  mais  l'auteur  y  fait  preuve  d'un  bon  esprit , 
d'un  jugement  sain ,  d'une  instruction  solide  et  variée  :  il  présente  un 
résumé  succinct,  mais  complet ,  de  tout  ce  qui  a  été  fait  pour  et  contre 
la  découverte  de  Jeûner  jusqu'à  nos  jours  ,  et  s'attache,  suivant  l'in- 
tention du  programme,  à  résoudre  ,  par  la  comparaison  des  faits  ,  la 
question  suivante  :  a  Lorsque  la  petite-vérole  avait  son  libre  cours  « 
exerçait-elle  une  influence  heureuse  sur  les  autres  maladies  ;  celles-ci 
étaient-elles  moins  nombreuses  et  moins  funestes?  Est-il  dans  la  nature 


BIBLIOGRAlPHlEr  l^lô 

êe  l'homme  d'avoir  indispensabkment  la  petilc-vérolè,  eiî  portc-t-il 
le  gei'me  inné  ;  son  développement  devicnl-il  un  dépuratif  de  l'écono- 
mie animale?  La  vaccination  pcul-clle  développer  quelques  principes 
morbiOques;  les  enfans  peuvent-ils  transmettre  à  d^ulres  enfans  par 
la  vaccine  ,  le  germe  de  maladie  dont  ils  seraient  atteints  ;  sous  ce 
rapport  est-il  réellement  avantageux  et  nécessaire  de  s^assujettir  à  des 
précautions  extraordinaires?  »  On  reconnaît  facilement,  dans  ce| 
questions ,  les  reproches  dirigés  contre  la  vaccine  par  les  gens  da 
monde. 

L'aulcur,  dans  son  Mémoire  a  su  se  mettre  à  leur  portée  en 
écartant  les  discussions  scientifiques,  en  multipliant  des  faits  que  tout 
le  inonde  peut  constatée,  et  eu  présentant  des  conclusions  faciles  à 
saisir,  des  résultais  d'une  évidence  en  quelque  sorte  mathématique. 
L'ouvrage  de  M.Sallion  est  d'une  utilité  incontestable  en  ce  moment, 
où  l'on  voit  uditre  sans  cesse  ,  et  sans  qu'on  puisse  en  découvrir  la 
source  ,  de  nouveaux  obstacles  à  la  propagation  delà  vaccine;  Userait 
à  désirer  qu'il  fût  répandu  dans  toutes  les  classes  de  la  société  ;  qu'il 
devint  ^HJpulaire,  afin  d'éclairer  le  public  sur  les  véritables  intérêts  de 
sa  conservation.  Ratier  ,  D.-M  -P; 

Planches  anatomiques  à  Viisage  des  jeunes  gens  qui  se 
destinent  à  V étude  de  ia  chirurgie ,  de  la  médecine ,  de 
la  peinture  et  de  la  sculpture,  dessinées  par  M.  Dutertre, 
avec  des  notes  et  explications  suivant  la  noi^enclature 
méthodique  de  Tanalomie,  et  des  tables  synonymiques; 
par  M.  Ghaussier  ;  2.'  édit.  ,  ^n-4.•  Chez  Panckoucke. 

On  ne  doit  pas  oublier  que  des  dessins  ou  des  gravures  représentant 
les  diverses  parties  du  corps  humain,  quelque  perfection  qu'on  leur 
suppose ,  ne  sont  utiles  qu'à  ceux  qui  ont  vu  et  étudié  la  nature  elle- 
même.  Ces  copies,  toujours  infidèles,  ne  peuvent  que  rappeler  à  la 
mémoire  ce  que  les  yeux  avaient  jadis  obser\é  '.remarque  applicable 
non-seulement  aux  médecins  ,  mais  encore  aux  jeunes  gens  qui  s'adon- 
nent à  la  peinture  ou  à  la  sculpture.  Cette  vérité,  qui  n'est  peut-être  pas 
assez  sentie  par  ces  derniers',  serait  susceptible  de développemens ,  si 
la  uature  de  ce  Journal  nons  permettait  de  nous  y  livrer.  C'est  donc 
uniquement  dans  la  condition  indiquée  ci-dessus,  que  les  planches  de 
M.  Dutertre  pourront  être  consultées  avec  avantage.  Elles  sont  soi- 
gnées ,  et  représentent  les  objets  avec  autant  d'exactitude  qu'il  était 
possible  de  le  faire  dans  une  dimension  aussi  peu  considérable.  Mais 
Touvrage,  qui  offre  aux  peintres  et  aux  sculpteurs  tous  les  détails 
nécessaires  ,  devient  insuffisant  pour  les  médecins.  Ceux-ci  n'y  trquve- 
tjouX.  représentés  que  ce  qui  constitue  la  squcletlologie  et  la  myolo- 
gie,  c'est^-dire,  les  os  et  \ts  muscles.  Les  vaisseaux  et  les  nerfs. 


l6o  BIBtiO€BAPHIK. 

doQt  rétndie  est  si  importante  pour  eux ,  et  qae  Ton  peot  £iciliter  à 
Taide  àt  figores  plus  peut-être  que  celle  cle  tonte  antre  partie  de  l'ana- 
tomie,  ne  sont  pas  compris  parmi  les  objets  qne  le  crayon  de 
M.  Dutertre  a  reproduits.  Qoantan  texte  qui  accompagne  les  planches , 
lourni  par  M.  Chaussier ,  il  présente  la  clarté  et  la  précision  qui  carac- 
térisent cet  illustre  professeur.  (L<) 

CHnique  médicaie ,  oa  Choix  d'observations  recueillies  à 
la  Clinique  de  M.  Lerminier,  médecin  de  Thôpital  de  la 
Charité ,  et  publiées  sous  ses  yeux  par  G.  Anbbal  fils  , 
D.-M.  Première  partie.  —  Fièvres.  — Un  vol.  trt-8.* 
A  Paris,  chez  Gabon ^  rue  de  PEcole  de  Médecine. 

II  est  tant  d^élémens  inconnus  dans  le  problème  de  la  vie  ,  que  le 
trouble  et  la  cessation  de  ses  phénomènes  se  soustraient  souyent  à  toute 
«iplication  rigoureuse.  C'est  ce  jpû  £ut  que  long-4emps  encore  ou 
vena  peut-être  la  question  des  fièvres  débattue  contradictoirement  , 
sinon  avec  des  argumens  égaux  des  deux  côtés ,  dn  moins  d'une  ma- 
nière assez  spécieuse  de  la  part  de  ceux  qui  pâiraissent  devoir  un  joor 
succomber  sous  les  attaques  pressantes  de  leurs  adrersaires.  Les  pro- 
grès ultérieurs  de  Tanatomie  et  de  la  physiologie  pathologiques ,  Tob- 
serration  exacte  des  phénomènes  morbides  et  de  leur  ordre  de  succes- 
sion y  rétude  approfondie  des  conditions  dans  lesquelles  ils  se  déye- 
loppent ,  termineront,  il  &nt  Tespérer,  cet  important  procès.    Des 
obsenratioDft  nouyelles  ,   recneUiies  d'après  les  connaissances  «occessi  -> 
veskent  aeqwMes  >  sont  donc  nécessaires  pour  parrenir  à  ce  but.  C'est 
dans  cette  direcdon  qu'a  écrit  M.  Andral ,  et  sous  ce  rapport  on  peut 
déjà  louer  cet  auteur ,  quel  que  soit  le  résultat  de  ses  efforts. 

M.  Andral  pose  ainsi  les  questions  principales  qu'il  cherchera  à 
éclairer  par  ses  observations  :  £xisle-t-il  des  affections  générales  ?  Les 
fièvres  dites  essentielles  doivent-elles  être  considérées  comme  des  ma- 
ladies générales  ou  locales  ?  Keconnaissent-elles  toutes  pour  cause 
une  phlegmasie  gastro-inlestinale  ?  Celle  dernière  phlegmasie  elle- 
même  ,  quel  que  soit  son  degré  d'importance  dans  la  productiou  des 
symptômes ,  ne  se  présente-elle  pas  souvent  dans  les  fièvres  avec  nu 
caractère  spécial  ?  La  phlegmasie  du  canal  digestif  ne  peut-elle  pas 
être  rangée  ,  dans  un  assez  grand  nombre  de  cas  ,  parmi  les  inflam- 
mations essentiellement  gangreneuses  de  leur  nature ,  telles  que  l'an- 
gine gangreneuse  ,  la  pustule  maligne^  l'anthrax  ,  les  charbons  pesli- 
leutiek  ? 

Par  quels  caraclèces  anatomiques  peut-on  disiinguer  l'élat  sain  de  la 
muqueuse  gastro- intestinale  ,  l'élat  inflammatoire  de  cette  membrane  , 
son  injection  purement  mécanique  ,  et  enfin  les  rougeurs  qui  résultent 

d'une  simple  traussudation  ou    imbibition   sanguine  opérée  après  la 
mort? 


BISlilOGRAPHIS.  161 

Tvâ  laugue  çst-elle  toujours  l'iadice  fidèle  d«  Tétai  de  l'estomac  ? 
*  La  diarrliée  suppose^t-elie  uécessairemoat  rexisience  d'un  état  de 
phlegmasîe  du  gros  intestin?  Lc6  ulcérations  intestinales  sont-elles  con- 
stamment accompagnées  de  doul^eurt»  ?  1*13  méiéonsme  de  l'abdomen  , 
dans  les  fièvres  graves  ,  doit-il  ^tre  uoij^aMitQt  attribué  4  TiBilamma- 
tjon  des  voies  digestives  ? 

La  mort*,  cbez  qn  grand  nombre  d^indiyidqs  atteints  de  fièvres- gra* 
ves  ,  n'est-elle  pas  due  à  des  phlegmasics  |iulaionaires  ,  d'autant  plus 
perfides  *dans  ce  cas,  qu'elles  sont  pres({iie  toujours  plu»  ou  moins 
complètement  latentes  ? 

L'inflammation  du  parenchyme  pulmonaire  n'affecte-t^le  pas ,  ch«2 
plusieurs  de  ces  malades  ,  un  caractère  spécial  sous  le  rapport  de  l'es- 
pèce d'altération  que  les  poumons  subissent  (  ramollissement  pidtaeé 
du  poumon  )  ? 

Les  sympt&mes  nerveux;  les  plus  variés  p^uveainls  se  montrer  dans  lek 
fièvres,  indépendamment  de  toute  lésion. appréciable  du  cerveau  ?  Le 
délire  et  autres  symptômes  nerveux  sont-ils  toujours  liés  à  une  irrita- 
tion sympathique  ou  idibpathique  de  i'encéphak  ?  Ne  faut-il  pas  aussi 
.admettre  un. délire  par  faiblesse  ?  Le  mérae  moide  de  traitement  con- 
vient-il à  ces  deux  espèces  de  délire  ? 

L'adynamie  est-elle  le  résultat   constant  de  la  concentration  des 
forces  sur  un  organe  important  à  la  vie  ?  souvent  aussi  n'est-elle  pas 
primitive,  essentielle? 

I9'obscrve-t-on  pas,  dans  plusieurs  cas  de  fièvres  graves  ,  une  exci- 
tation factice  aussi  bien  qu'une  finisse  prostration  ? 

Faut-il  admettre  que  la  gangrène  des  vésicatoires,  loin  d'être  l'in- 
dice de  la  débilité  générale ,  est  due  au  contraire  à  l'intensité  de  l'in- 
flammatidn  gastro-intestinale  ? 

Les  solides  sont-ils  exclusivement  altérés  dans  les  fièvres  ?  les  hu- 
meurs ne  sont-elles  pas  également  viciées  d'une  manière  primitive  ou 
secondaire  dans  beaucoup  de  ces  maladies ,  et  plusieurs  symptômes 
ne  peuvent-ils  pas  être  regardés  comme  dépendans  de  l'altération  des 
liquides  ? 

La  distinction  des  hémorrhagies  en  actives  et  en  passives  doit-elle 
être  rejetée?  n'observe- t-on  pas,  dans  plusieurs  cas  de  fièvres  pu- 
trides ,  des  flux  de  sang  véritablement  atoniques  ? 

La  doctrine  des  crises  est-elle  basée  sur  des  faits  bien  constatés^  ? 
doit-elle  être  admise,  modifiée  ou  entièrement  bannie  dans  Fétat 
actuel  de  la  science  ? 

Les  fièvres  sont-elles  assujetties,  dans  leur  marche,  à  diverses  pé- 
riodes ?|^ont*elles  une  durée  déterminée  V 

Les  fièvres  interinittentes  peuvent-elles  être  considérées  comme  des 
phlegmuies  intermittentes? 

3.  Il 


j6s  BIBLIOGRAPHIE. 

Peut-on  ailopter  dans  les  fiéyrear  une  méthode  exclusûe  de  traite- 
Btient  ?  les  fimples  boissons  mucilagineuses  ^  Jot  émissîoos  sanguines  , 
lesYomitifs,  et  même  les  purgatifs,  les  toniqiaês,  les  stimukns  in- 
ternes et  esternes ,  ne  doiyent-ils  pas  être  emplO)rà  ou  proscrits  tour- 
à-tonr,  selon  des  indications  précises  ? 

Les  saignées ,  pratiquées  à  une  époque  ofk  .existe  déjà  un  ensemble 
bien  caractérisé  de  symptômes  adjnamiques,  D*ont-elles  pas  eu  ,  dans 
plusieurs  cas  ,  les  plus  ûchenz  résultats  ? 

Lorsqu'à  cette  époque  l'on  observe  des  signes  bien  évidens  de  con- 
gestion yers  le  cerveau,  fiknt-il  craindre  d'ayoir  r^urs  aux  saignées 
dérivatiyes  du  cou  ? 

L'état  d'irritation  des  voies  digestives  contr'indique*t>il  consum- 
ment  l'emploi  des  toni^es'i  etc,  etc.  ? 

Cette  série  de  questions  comprend,  comme  l'on  voit,  ce  qu'il  y  a 
de  plus  important  en  pathologie  générale  et  en  pathologie  spéciale, 
lions  ne  pouvons  guère,  dans  cette  courte  analyse,  examiner  si  toutes 
ces  questions  ont  été  bien  posées  i  si  Ifs  discussions  auxquelles  se  livre 
M.  Andral  pour  faciliter  ou  amener  leur  solution  sont  toujours  con- 
formes à  une  logique  sévère.  En  indiquant  les  points  de  doctrine  qu'il 
t'est  proposé  d'éclairer  par  des  faits,  nous  avons  fait  suffisamment  . 
pressentir  l'importance  de  son  travail.  M.  Audral  n'a  pas  levé  toutes 
les  difficultés  de  pratique  et  de  théorie  qu'il  a  énoncées.  Plusieurs 
d'entr'ellcs  ne  sont  même  pas  susceptibles  d'êtFÇ  résolues  dans  l'état 
actuel  de  la  science.  Il  a  du  moins  attiré  l'attention  sur  ce  qu'ont  de 
douteux  beancoup  de  propositions  admises  par  une  certaine  Ecole. 
Néanmoins  le  talent  de  M.  Andral  nous  parait  beaucoup  plus  prononcé 
pour  l'observation  des  faits  que  pour  leur  enchaînement  théorique. 
Son  livre  nous  semble  un  peu  faible  sous  le  rapport  de  la  doctrine  ;  on 
y  voit  trop  souvent  un  mélange  d'anciennes  et  de  nouvelles  théories , 
dû  à  d'anciennes  et  de  nouvelles  influences  ;   et  plus  d'une  fois  ,  nous 
le  pensons,  l'on  aura  droit  de  tirer,  des  faits  qne  Fauteur  présente  à 
l'appui  de  ses  opinions,  des  conséquences  tout-à-fait  opposées.  C'est 
ce  que  l'on  peut  sur-tout  remarquer  à  l'égard  des  règles  de  théra- 
peutique qu'il  déduit  de  ses  observations  cliniques.  M.  Andral  a  eu 
raison  de  condamner  l'extension  donnée  au  système  de  thérapeutique 
de  M.  Bronssais  par  quelques-uns  de  ses  aveugles  partisans.  Mais  s'il 
voulait  combattre,  par  ses  propres  résultats,  la  doctrine  de  ce  célèbre 
professeur  ,  il  fallait  suivre  les  règles  de  traitement  qu'il  a  tracées  dans 
pes  ouvrages  :  autrement  l'on  ne  réfute  que  soi-même;   l'on  ne  con- 
damne que  la  thérapeutique  que  l'on  a  employée.  Mais  M.    Andral 
a  fait  preuve  d'un  genre  de  mérite  qui  lui  sera  difficilement  conleslé. 
L'esprit  distingué  d'observation ,  l'exactitude,  la  bonue-foi  avec  les- 
quelles sont  recueillies  les  histoires  particulières  de  maladies ,  le  talent 
avec  ler^^l  sont  décrites  les  allérations  des  organes  après  la  mort , 


BIBLIOOBAPHIB.  l6S 

r^rudilion  éclairée  qui  est  répandue  dans  le  cours  des  discussions  , 
suffisent  pour  assigner  à  l'ouvrage  de  M.  Andral  uue  place  très^liono- 
•  rable  parmi  les  productions  de  notre  époque.  Nous  avons  d'autant 
moins  hésité  à  signaler  ce  qu'il  présentait ,  à  notre  avis  ,  de  défëc<* 
tueux  ,  qu'il  était  plus  digne  d'éloges  sous  le  plus  grand  nombre  de 
rapports.  (R.  D.  ) 

Dictùmnairô  des  Sciences  naturelies ,  dan&  lequel  en 
traite  méthodiquement  des  différens  êtres  de  la  natiire  » 
considérés  soit  en  eux-mêmes  ,  soit  relativement  à  leur 
utilité  dans  la  médecine,  les  arts^  le  commerce  et  Ta- 
griculture;  tom«  aS,  aô,  37  et  a8.  A  Paris,  chez  Levrault. 

Cette  belle  et  utile  entreprise  se  poursuit  avec  un  zèle  et  une  rapi* 
dite  dignes  des  plus  grands  éloges.  Depuis  moins  d'une  année  quatre  ' 
volumes  et  près  de  cent  planches  ont  été  publiés.  Il  y  a  long-temps 
que  cet  ouvmge  est  jugé,  et  que  sonmititQ  a  été  apprécié.  Il  réu- 
nit une  masse  de  ùits  et  d'observations  ,  que  l'on  chercherait  vaine- 
ment dans  aucun  autre  ouvrage  du  même  genre.  Ce  ne  sont  pas  de  sté- 
riles définitions  de  mots  ou  des  caractères  arides  d'animaux ,  de  planteg 
ou  de  minéraux  y  qui  forment  ce  Dictionnaire  ;  les  auteurs  ont  su 
joindre  à  cette  partie  technique  de  la  science  les  détails  les  plus  inté- 
ressant sur  l'anatomie ,  les  mœurs  ,  les  habitudes  des  animaux ,  et  sur 
la  culture  et  les  usages  variés  de  cette  multitude  de  plantes  qui  ornent 
la  surface  de  la  terre.  Des  articles  généraux  sur  chacune  des  branches 
des  sciences  naturelles  y  servent  de  lien  et  de  rapprochement  entre  les 
divers  articles  «pars  dans  les  différens  volumes  de  Pouvrage ,  et  font 
ainsi  disparaître  les  incouvéniens  attachés  à  tons  les  Dictionnaires , 
sans  diminuer  en  rien  leurs  avantages.  Dire  que  ces  articles  généraux 
sont  dus  aux  Jussieu,  Cuvicr ,  Lacépède,  de  Humboldt ,  Bron- 
goiart,  Brochant  y  Chevreul,  Dumérii,  Geoffroy,  Blainville,  etc.  , 
c'est  proclamer  leur  supériorité.  Ajoutons  que  plusieurs  de  ces  articles 
sont  des  traités  spéciaux,  et  peuvent  être  souvent  considérés  comme 
des  ouvrages  entièrement  neufs. 

Le  Dictionnaire  des  Sciences  naturelles  est  non-seulement  indispen«> 
sable  à  tous  ceux  qui,  par  délassement  ou  par  état,  se  livrent  à  l'étude 
des  sciences  naturelles,  mais  il  doit  également  faire  la  base  de  la  bi'* 
bliothèque  du  médecin  ,  du  pharmacien ,  de  l'agriculteur  ;  en  un  mot , 
de  tous  les  hommes  à  qui  la  connaissance  exacte  des  êtres  de  la  nature 
est  utile,  parce  qu'ils  y  trouveront  réunis  des  détails  ()ui  sont  épars 
dans  une  foule  d'autres  ouvrages. 

Nous  ne  saurions  terminer  celte  annonce  sans  dire  quelques  mots 
de  l'atlas  qui  accompagne  ce  Dictionnaire.  11  se  compose  déjà  de 
vingt -cinq  cahiers  j  composés  chacun  de  vingt  planches  in-S.** ,  dent 
les  dessins  «nt  été  exécutés  par  M.  Turpin,  «yçc  celle  exactitude  , 


]64  BIBLIOaBAPHIE. 

cette  élégance  et  ce  fini  qui  caractérisent  cet  habile  iconographe.  Cette 
collection  de  planches  est ,  sans  contredit,  la  pins  belle  qui  ait  été  pu- 
bliée en  histoire  natarejle.  JSlle  se  composera  d'un  nombre  assez  consi- 
dérable d'individus  choisis  avec  discernement  pour  offrir  des  exemples 
de  toutes  les  classes  et  de  toutes  les  divisions  principales*  qui  ont  été 
établies  dans  les  irois  règnes  de  la  nature.  On  a  depuis  long-temps 
trop  généralement  apprécié  Tiitilité  des  planches  dans  l'étude  de  l'his- 
toire naUirfJie ,  pour  que  nous  croyons  devoir  insister  sur  les  avan« 
t^es  de  cette  partie  importante  du  Diclionnaire  des  Sciences  natu- 
relles. A.  Rtchabj).   • 

Osserva^ioni  etiniche  sopra  Vestrazione  del  cristal- 
iinOf  etc.;  c*est-à-dire ,  Observations  cliniques 'sur 
VextractUyn  du  cristallin;  par  Natale  Gatanoso.  Mes- 
sine, i823;  chez  Joseph  P^ppalardo  ;  et  à  Paris  ,  chez 
Baillière,  libraire  j  rue  de  l'EooIe  4e  Médecine. 

Le  but  de  l'auteur  de  cet  ouvrage  est  de  démontrer  les  avantages  de 
l'opération  de  la  cataracte' par  extraction  sur  celle  par  dépression. 
L'auteur  parait  fort  entendu  en  pareille  matière  ;  mais  après  avoir  lu 
ses  longues  dissertations,  on  peut  encore  le  renvoyer  à  l'expérience  qui 
prouve  mieux  que  tous  les  raisonnemens  possibles ,  que  la  méthode  par 
dépression  réunit  tous  les  avantages  de  l'antre  méthode ,  sans  exposer 
les  individus  opérés  aux  mêmes  aocidens.  Il  sera  toujours  vrai  de  dire 
que  y  lorsque  l'opération  par  abaissement  n'aura  pas  réussi  ^  on  peut 
encore  veoourir  à  celle  par  extraction.  Au  reste ,  cet  ouvrage  est  rem- 
pli d'observations  trés-sages ,  et  bous  pansons  qu'il  ne  doit  pas  être 
reieté  de  la  bibliothèque  d'nn  oculiste  curieux  de  bien  connaître  son 
art.  CosTBn. 


EXPLICATION   DE  LA    PLANCHE. 

Figure  i.'« 
A.  Ligne  blanche. 

2.  2,  Enveloppe  jaune  (Jascia  superficialis) ,  vue  par  sa  face  inférieure. 

3.  3.  Anneau  inguinal. 

4.  Artère  et  veine  hypogastriques.     y 

5.  5.  Ligament  de  Fallope. 

6.  6.  Ligament  pubio-fémoral. 

7.  7.  Production  fibreuse  qui  va  former  la  capsule  du  pénis  ou  des 
mamelles. 

Figure  2.°*« 

1.  Tendon  sous-pubien  vu  par  sa  face  supérieure. 


■»■■    r- 


IIIPIIIIIEBIE  DE  IflGNBBET  ,  BUE  DU  DRAGON  ,  N.*"  20. 


fl      •        •     •      ■       »r  t.  ■  »     ^ 


MÉMOIRES 


ET 


OBSERVATIONS. 


Mémoire  sur  la  Structure  élémentaire  dés  principaux 
tissus  organiques  des  animaux;  par  H.  Milne  Ed- 
wards ,  M.'D.'P.  (Lu  à  rAcadéoaie  des  Sciences  , 
le  7  juillet  iSaS.  ) 

•  4 

XJ  A  description  de  la  forme  et  des  rapports  des  diverses 
parties  du  corps  dç  1  homme  est  parvenue  de  nos  jours  à 
lin  degré  de  précision  et  d'exactitude  qui  ne  laisse  presque 
rien  à  désirer.  La  direction  nouvelle  qui ,  depuis  quelques 
années  ,  a  été  donnée  à  l'étude  de  Tanatomie  descriptive 
des  autres  animaux ,  et  les  découvertes  marquantes  qui 
déjà  en  ont  été  le  résultat,  permettent  d'espérer  que  cette 
branche  de  Tanatomie  arrivera  bientôt  au  plus  haut  degré 
de  perfection  dont  une  science  naturelle  est  susceptible. 
Mais  la  partie  graphique  de  Tanatomie  n'est  pas  la 
seule  qui  soit  de  nature  à  fournir  des  résultats  importans. 
Bichat ,  le  premier ,  en  suivant  l'idée  heureuse  qu'on  doit 
à  M.  Pinel ,  étudia  les  propriétés  des  divers  tissus  de 
l'économie  animale ,  les  compara  entre  eux ,  et  analysa  en 
quelque  sorte  la  structure  de  nos  organes.  C'est  ainsi  qu'il 
créa  la  branche  nouvelle  de  cette  science ,  à  laquelle  il 
donna  le  nom  d'anatomie  générale,  et  que  ses  travaux 
subséquens   perfectionnèrent   d'une   manière  si    rapide. 

3.  12 


l66  NÉVOIRE^ 

Il  est  un  point  cependant  qu'il  a  laissé  dans  Tétat  d'en- 
fance où  il  était  resté  depuis  les  travaux  de  Leuwenhoeck , 
Muys ,  Fontana  ,  etc.  ;  c'est  l'étude  de  la  composition  in- 
time et  primitive,  en  un  mot,  de  la  structure  élémentaire 
des  tissus. 

Quelques  personnes,  et  Bichat  lui-même  était  de  ce 
nombre ,  ont  pensé  que  l'usage  du  microscope ,  dans  des 
recherches  de  cette  nature ,  ne  pouvait  fournir  des  résul- 
tats satisfaisans.  Cependant  chacun  connaît  les  avantages 
qu'on  a  retirés  de  cet  instrument  dans  d'autres  branches 
de  l'histoire  naturelle  ,  en  l'appliquant  à  l'étude  d'objets 
noti  moins  minutieux.  De  nos  jours  ,  quelques  faits  remar- 
quables constatés  par  sir  Everard   Hoine ,  et  le  travail 
important  de  MM.  Prévost  et  Dumas ,  ont  ramené  l'at- 
tention des  physiologistes  sur  ce  genre  d'observairons  ,  et 
ont  fait  voir  clairement  qu'il  était  susceptible  d'une  très- 
grande  exactitude.  J'ai  donc  pensé  quMl  ne  serait  pas 
sans  intérêt  d'examiner  au  nrïcrosco{)e  la  structure  élé- 
mentaire des  principaux  tissus  organiques  dans  les  diverses 
èla^ses  d'animàiik ,  «t  de  rétùpllt  afnd  quelques-unes  des 
lacunes  nombreuses  qui  existent  flans  cette  pdrlîe  de  l'ana- 
totnîe.  C'cfet  à  M.  Dumas  que  je  dois  l'idée  première  de 
ce  travail.  Je  saisis  avec  enipresseitlent  cette  occasion  de 
lui  exprimer  ma  reconnaissance ,  pour  l'obligeance  ex- 
trême avec  laquelle  il  a  mis  à  ma  disposition  les  instru- 
mens  d'optique  liécessaît^es  à  ces  recherches ,  et  pour  les 
conseils  utiles  qu'il  a  bîeii  voulu  me  donner.  Au  moyen 
de  son  excellent  mîcroséôpè  d'Adatnis,  il  m'a  été  possible 
de  porter  plus  d'exactitude  déris  miSs  observations ,  et  de 
les  pôursuitre  beaucoup  plus  loin  que  je  n'ûuraîs  pu  le 
faire  avec  un  instrumeut  moins  parfait. 

De  toutes  les  parties  qui  entrent  dans  la  cbtiiposilion  de 
l'économie  animale ,  là  plus  généralement  répandue  est  le 
tissu  cellulaire  ;  c'est  aussi  celle  dont  la  slructure  est  la 


E  T    OBSBBrATIONS«  |^^ 

pliis^sîm]^*  Il  forme  un  élânent  essentiel  delà  plujpartde 
nos  organe^;  distribué  à  leur  intérieur,  3  en  .réunit  les 
diverses  parties;  placé  à  leur  sur&ce^  il  remplit  Jes  la-* 
cunes  que  9  sans  cela ,  ils  laisseraient  entre  eux.  Dan»  ee^ 
deux  cas  »  quoiqu'il  fasse  partie  d'appareils  dont  les  fone-^ 
tions  et  la  nature  sont  entièrement  différentes  ,  son  usagé 
principal  est  toujours  le  même  »  celui  de  Servir  de  movea 
d'union  entre  les  autres  tissus»  La  facilité  extrême  avec 
laquelle  il  se  déireloppe  accidenteUement.dans  Téconomie  ^ 
prouve  aussi  que ,  parmi  les  divers  solides  organisés  qui 
constituent  le  corps  dei  anijùaftux  ,  ce  tissu  occupe  un  des 
rangs  les  moins  élevés.  C'est  donc  par  l'examen  du  tissu 
cellulaire  que  j '91  eru  devoir  commencer  l'étude  de  la 
structure  élémentaire  du  tissu  oi^anique. 

Fontatia  esl  le  seul  qui ,  à  ma  connaissance ,  ait  cherché 
h  déterminer  »  par  des  observations  microscopiques ,  la 
forme  et  la  disposition  des  parties  élémentaires  du  tissu 
cellulaire^  D'après  cet  auiear  (1)  ,  des  cylindres  tortueux , 
beaucoup  plus  petits  que  les  moindres  vaisseaux  rouges  ^ 
qui  ne  laissent  pasiser  qu'un  globule  à-la-fois  ,  forment  la 
substance  cellulaire ,  quelque  part  qu'on  Texamine.  Il  lui 
a  été  impoffîible  de  diviser  ces  cylindres  en  d'autres  cylin-^ 
dres  de  moindre  diamètre ,  et  «quelle  que  fût ,  dit-il,  la 
force  de  la  lentille  que  j'ai  employée  ,  ils  paraissent  sim*^ 
pies  et  non  entourés  d'autres  vaisseaux  moindres.^  Aussi 
les  a-t-il  appelés*  des  principes  simples  et  primitifs.  Mais 
n'ayant  pu  pousser  l'observation  plus  loin ,  il  lui  a  été 
impossible  ide  détermina  si  .ces  fils  tortueux  étaient  des 
cylindres  solides  ou  des  canaux. 

Les  faits  constatés  par  cet  habile  observateur  ne  peu-^ 
vent  être  révoqués  en  doute  ;  ce  qu^il  décrit  existe  tou-* 

•  ■  -  ■  • 

■     ■      ■  ■  ,-  .■..■■  ...         ■  ■    I  f 

(i)  Trcdté  sur  le  vèniii  de  ïa  vipèter 'Florence  ^  1781  ;  w-4.*  , 
lottiéfl, '^t34j 

12.. 


^68  xiioiBES 

jours.  S'U  n'a  pas  été  plus  loin  dans  ses  recherches  > 
il  ne  fanl  l'attribuer  qu'an  défaut  d*instmniâis  aussi  par- 
faits que  ceux  dont  on  s*est  servi  depuis  ,  et  non  à  un 
manque  d'exactitude.  En  eflbt ,  à  l'aide  d'un  microscope 
dont  la  puissance  n'était  pas  très-grande ,  j'ai  vu  distincte- 
ment dans  une  lame  de  tisstt  cdlulaire  «sous-cutané  du 
thorax  d'un  homme ,  des  fils  tortueux  suivant  des  direc- 
tions très-difiérentes  »  el  àflbctant  une  disposition  semblable 
à  celle  que  Fontana  a  décrite  et  figurée  dans  plusieurs  de 
ses  planches» 

liais  il  n'en  fut  pas  de  même  lorsque  j'employai  des 
lentilles  dont  la  puissance  était  beaucoup  plus  grande.  J'ai 
trouvé  alors  que  ce  tissu ,  dans  son  état  naturel  r  et 
n'ayant  subi  aucune  préparation  susceptible  d'en  altérer 
les. propriétés,  est  entièrement  formé  de  globules  réunis 
en  séries  irrégulières  »  qui  ne  présentent  rien  de  constant , 
soit,  sous  le  rapport  de  leur  position  »  soit  sous  celui  de 
leur  longueur  apparente.  Ces  séries  forment  des  lignes 
tant&t  plus  ou  moins  tortueuses ,  tantôt  droites  ou  légère  « 
ment  courbées ,  dont  la  curection  et  la  situation  relative 
varient  presque  pt^nr  chacune  d'elles.  Les  globules  ainsi 
disposés  par  jaugées  ne  forment  pas  un  plan  continu  ,  mais 
paraissent  placés  par  couches  successives;  de  manière  que 
les  interstices  qui  existent  entre  les  rangées  de  globules 
placés  sur  un  même  plan  ,  laissent  apercevoir  les  séries  for- 
mant la  couche  suivante ,  et  les  lacunes  de  celle-ci  sont , 
à  leur  tour,  en  rapport  avec  l'espèce  de  réseau  globulaire 
d'une  couche  inférieure.  Le  nombre  des  globules  qui  for- 
ment ces  séries  parait  varier  entre  trois  ou  quatre  à  dix  au 
plus.  Mais  comme  une  même  rangée  de  globules  parait 
souvent  ne  pas  être  placée  sur  le  même  plan  dans  toute 
sa  longueur  ,  on  conçoit  facilement  qu'en  se  portant  dans 
une  couche  plus  inférieure ,  elle  est  bientôt  recouverte 
par  d'autres  séries  semblables  ,  ou  bien  qu'elle  ne  se 


ET    OBSBBVATIONS.  l6g 

trouve  plus  au  foyer  du  microscope.  L'arrangement  de  cé^ 
différentes  couches  de  globules  nous,  rend  raison  dé  la' 
perméabilité  du  tissu  cellulaire  »  et  nous  explique  com- 
ment ses  lames ,  sans  être  perforées  ,  se  laissent  t*at)ide-i 
ment  traverser  par  les  liquidés  avec  lesquels  elles  sont  en 
contact ,  comme  le  prouvent  les  expériences  intéféssalites 
que  M.  Fodérà  vient  de  publier  sur  Tabsorption  par  imbi* 
bition.  , 

Ayant  déterminé  ainsi  quelle  est  la  disposition  des  glo- 
bules  élémentaires  du  tissu  cellulaire  »  il  importait  d'exa-. 
miner  si  ces  corpuscules  sont  tous  semblables  «ntre  eux^ 
et  de  mesurer  exactement  leur  diamètre.  Pour  arriver  à 
ce  but  j'essayai  d'abord  de  mesurer  les  globules  en  pla- 
çant une  lame  de  tissu  cellulaire  sur  un  micromètre  ; 
mais ,  quelque  soin  que  je  prisse  ,  il  me  fut  impossible 
d'en  avoir  une  lame  assez  mince  pour  que  le  globule  que. 
je joulais "examiner,  et  les  divisions  du  micromètre,  fiis- 
^nt  tous  deux  au  foyer  du  ipicroscope.  J'eus  donc  recours 
h  une  autre  méthode ,  qui  consiste  à  regarder  avec  un  œil 
l'objet  dont  on  veut  déterminer  la  grandeur ,  et  à  lui  coiii^ 
parer  avec  l'autre  œil  les  divisions  d'un  micromètre  trans- 
parent placé  à  côté  du  microscope ,  et  fixé  au  niveau  de 
son  foyer.  . 

Je  me  suis  assuré  ,  de  celte  manière ,  que  tous  les  glo- 
bules d'une  lame  de  tissu  cellulaire  sont  semblables  entre 
eux-,  et  que  leur  diamètre  réel  est  de  ^r?  ^^  milli- 
mètre. 

Les  résultats  que  je  venais  d'obteqir  chez  l'homme  me 
portaient  naturellement  à  rechercher  si ,  dans  les  autres 
animaux ,  les  globules  qui  composent  le  tissu  cellulaire 
sont  identiques  et  affectent  une  disposition  analogue.  La 
simplicité  des  lois  de  la  nature  rendait  probable  que 
par-tout  elle  employait  les  mêmes  moyens  pour  produira 
les  mêmes  résultais.  Cependant  Tobservalion  seule  pou* 


17s  HEHOIRB 

de  là  même  grandeur  et  affectant  ',  à  peu  de  chose  près ,  la 
même  disposition  ique  ceux  qui  constituent  le  tissu  cellulaire. 

La  structure  des  membranes  séreuses ,  du  péritoine  par 
exemple,  et  celle  d'une  lame  de  tissu  cellulaire  sont  tel- 
lement semblables  qi/il  serait  difficile  d'assigner  des  ca- 
ractères propres  à  les  distinguer.  Ce  résultat  n'a  rien  qui 
doive  nous  étonner.  Des  faits  nombreux  rapportés  par 
Blchat  prouvent  qu'il  existe  une  très  -  grande  i|palogie  , 
sinon  une  identité  parfaite  »  entre  ces  deux  tissus. 

Le  chorion  muqueux,  dans  sa  structure  intime,  ne  pa- 
rait différer  que  bien  peu  de  ces  deux  tissus.  Dans  la  con- 
jonctive, la  mçmbrane  muqueuse  intestinale,  etc. ,  le  diamè- 
tre des  globules  est  de^^  de  millimètre.  Les  rangées  qu'ils 
forment  sont  plus  rapprochées  ;  enfin,  leur  arrangement 
présente  peut  -  être  un  peu  moins  d'irrégularité  que 
dans  les  tissus  dont  nous  venons  de  parler.  Il  est  donc 
évident  que  les  tissus  cellulaire  ,  séreux  et  muqueux  sont 
formés  de  globules  du  même  diamètre  réunis  en  séries , 
dont  l'aspect  est  toujours  le  même  ;  car  le  caractère  es- 
sentiel de  la  disposition  qu'ils  affectent ,  est  de  n'avoir  en- 
tre eux  aucun  rapport  constant. 

La  recherche  de  la  fibre  élémentaire  des  muscles  a 
depuis  long-temps  fixé  l'attention.  Plusieurs  savans  s'on 
sont  occupés  d'une  manière  spéciale;  mais  le  résultat  de 
leurs  observations ,  perdu  au  mililu  d'un  amas  de  raison- 
nemens  vagues  ou  de  dissertations  futiles ,  n'a  d'abord 
inspiré  aucune  confiance.  C'est  depuis  quelques  années 
seulement  que  nous  avons  acquis,  sur  ce  point,  des  con- 
baissances  positives  et  fondées  sur  des  faits  qui  ne  peuvent 
être  révoqués  en  doute. 

Dans  le  milieu  du  dix-septième  siècle ,  Robert,  Hooke  et 
Leuwenhoeck  (1) ,  les  premiers,  ont  examiné  au  micros- 

(1)  Phîlosoph.  Trans.^  N.®  SSg.  A,  Epist,  Physioh ,  etc.  Vçyç^ 
Haller,  Eletiienta  Physiologiçs  ^  l.  4    p.  4 10. 


ET   OBSERVATIONS.  1^2 

cope la  structure  des  muscles, et. ont  observé  que  les  der- 
nières fibres  qu'on  peut  y  apercevoir  à  l'œil  nu  étaient 
encore  composées  d'un  très-grand  nombre  de  filamehs  d'une 
ténuité  extrême»  et  qui  étaient  réunis,  entre  eux  par  du  tis- 
su cellulaire. 

Muys  (i)  ,  qui  traita  ex  professa  ce  sujet,  dit  que  les 
plus  petits  faisceaux  charnus  ou  fibrilles  musculaires  sont 
formés ,  en  dernière  analyse  ,  de  fils  extrêmement  fins  et 
transparens ,  qui  sont  presque  contigus  et  suivent  une 
direction. longitudinale;  leur. forme,  selon  le  même  au- 
teur, est  tantôt  cylindrique,  tantôt  noueuse;  enfin  leur 
diamètre  esta  celui  d'xin  globule  rouge  de  sang  de  l'homme 
ou  de  la  brebis ,  à-peu-près  comme  un  est  à  trois.  Il  a 
trouvé  que ,  chez  tous  les  animaux  adultes ,  ces  fittres  élé- 
mentaires ont  la  même  grosseur;  mais  il  pensait  qu'elles 
étaient  plus  ténues  chez  les  jeunes  animaux. 

•  Swammerdam  (2)  a  observé  que  ces  dernières  fibres  mus- 
culaires sont  formées  de  petits  globules. 

Prochaska  (3)  s*est  également  occupé  de  ce  sujet , 
mais  n'a  ajouta  aucun  fait  nouveau  à  ceux  déjà  connus. 

D'après  Fontana  (4) ,  les  fils  charnus  primitifs  sont  des 
cylindres  solides ,  égaux  entre  eux ,  et  marqués  à  distances 
égales  de  petits  signes,  comme  autant  de  diaphragmes  ou 
dérides  ,  ce  qui  produit  une  apparence  globuleuse  ;  mais 
it  ajoute  que  l'observation  n'allant  pas  plus  loin  ,  il  n'ose 
rien  décider  touchant  leur  véritable  nature.. 

Mascagni  (5j  considérait  ces  cylindres  comme  formés 
de  vaisseaux  absorbans  remplis   d'une  substance  gélali- 

m        mi  ■       ■        I  •  •  II.    ...Il  I.  I  I  I  I  '   ■ 

• 

(i)  Mays,  Iriuestigatio  fubrlcœ  quœ  in  partibus  mu^culos  compO" 
netitibus  extat.  //z-4.®  Lugduni   Batavornm,  1741. 
(2)  Biblia  naturœ  ;  cl  Collection  académique  ,   t.  5. 
(3"^  De  carne  musculari^  tractatus ,  //i  8.**  Vicuiiae,  1778. 

(4)  Opère  citato. 

(5)  Prodroma  délia  grande  a/iatonûa,  In-foL  Fireuze  ,  1819. 


nemej  tmcaptlMe  de  se  mouToir  pendant  Ja  rie.  Je  ne 
lli*aifél0vai  pas  à  discuter  ici  la  Yaleur  d'une  opinion 
aeniblaUe  ;  nuus  je  me  bâterai  d'arriyer  aux  obsenrations 
exactes  et  intéressantes  que  nous  devons  à  Sir  Everard 
Home  et  à  MM.  Prérost  et  Dumas. 

La  structure  globulaire  de  la  fibre  élémentaire  des 
MDseles ,  indiquée  par  Swammerdam  »  a  été  mise  bors  de 
douleur  les  rechercbes  récentes  de  Sir  Everard  Home  (i). 
Ce  pbysiologistd  a  également  constaté  que  les  sphères 
centrales  des  globules  du  sang ,  lorsqu'elles  se  réunissent 
en  séries ,  ne  différent  en  rien  de  la  fibre  musculaire. 
MM.  Prévost  et  Dumas  (2)  ont  obtenu  le  même  résultat , 
quel  qu'ait  été  l'animal  examiné ,  et  partout  ils  ont  trouvé 
des  fibrês  identiques,  soit  parleur  l'orme  et  leur  disposi- 
tion ,  soit  par  le  diamètre  de  globules  dont  elles  sont 
composées. 

Mais  les  observations  de  Sir  Everard  Home  ont  été  fui- 
tes sur  des  muscles  qui  avaient  subi  diverses  prépara- 
tions ,  telles  que  la  coction  ;  il  était  donc  possible  que 
la  coagulation  des  liquides  albumioeux  y  .  en  déterminant 
le  développement  de  globule^  nouveaux ,  eût  influé  sur 
le  résultat  qu'il  a  obtenu. 

MM*  Prévost  et  Dumas  m'ont  appris  que ,  dans  leur  re- 
cherches sur  ce  sujet ,  ils  essayaient  toujours  ,  :en  déchi- 
rant avec  une  pointe  acérée  un  faisceau  musculaire 
bouilli ,  de  détacher  une  fibre  isolée  ,  afin  d'en  étudier 
plus  facilement  la  structure  intime.  En  agissant  ainsi ,  ce- 
pendant ,  on  ne  pouvait  voir  que  la  disposition  de$  élé- 
mens  -dé  la  fibre  ,  et  nullement  les  rapports  qui ,  dans 
l'état  naturel ,   existent  entre  ces  rangées    de  globules 


(i)  Croonion  lecture;  Philosophical  Transactions  ,  1818  ,  i.'^ par». 
(2)  Examen  du  sang^  et  de  son  action  dans  les  dii^erses  actions  de 
la  vie ,  annales  de  Chimie  et  de  Physique  ,  l.  22. 


ET     OBSERTATXONS.  :%j^ 

dans  un  faisceau  charnu»  Ces  physiblogUted  M^  donc, 
pençé  qu'il  serait  utile  de  reprendre  ce  sujet  »  ea  ayasft 
soin  d'employer  les  mu$cle$daas  leur  état  najturel  »  pour 
ne  laisser  aucune  possibilité  de  do^te  3ur  la  structure 
des  fibres  élémentaires. 

Pour  remplir  ces  conditions ,  j'aj  enleyé ,  sur  le  biceps , 
fémoral  d'un  homme ,  un  jEaisceau  charnu  assez  minc^ 
pour  pouvoir  l'observer  au  ^licroscope.  Je  l'ai  trouvé 
composé  dQ  globules  de  ^-^  de  milljipètre  ,  qui ,  réunis  en 
séries ,  formaient  des  fligaes:  à-peu-près  droites  dont  làr 
longueur  variait ,  mais  était  souvent  assez  considérable* 
Dans  quelques*unes  de  ces  rangées ,  on  pouvait  compter 
plus  de  vingt  globules  réunis  en  chapelet ,  et  placés  sur 
le  même  plan.  Chacune  de  ces  séries  constituait  ainsi  une- 
fibre  musculairo  primitive ,  dont  l'existence  était  indé^ 
pendante  de  celles  qui  Ten  touraient  ;  «ar  on  pouvait  l'iso- 
ler sans  changer  pour  ceU  le  rapport  de  ces  globules.  Ces 
£bres  élémentaires  suivaient  toutes  la  même  direction 
longitudinale ,  et ,  réundes  en  nombre  a^sez  considérable» 
formaient  des  faisceaux»  qui  «entourés  par  de  la  substance 
cellulaire  très-rai;»  »  constituaient  par  leur  assemblage  les 
fils  qu'on  distiligue  à  l'œil  nu  daas  le  tissu  tcharnu. 

On  voit  donc  que  les  globules  de  la  fibre  musculaire 
chez  l'homme  ^nt  semblables  par  leur  diamètre,  à  ceux 
qui  constituent  le  tissu  cellulaire  ;  mais  leur  arrangement 
est  bien  différent;  car»  au  lieu  d'être  réunis  en  séries 
irrégulièrement  disposées ,  ils  décçivent  toujours  des  li- 
gnes à-peu-près  parallèles  entre  elles.  L'âge  de  l'aniwial  n'a 
pas  ,  comme  l'avait  pensé  Muys  (i)  »  une  influence  sur  la 
grosseur  des  fibres  primitives  des  mufles  ;  car  •  K^omme 
je  m'en  suis  assuré  par  l'observation  directe  ,  elles  sost 
semblables  en  tout  à  celles  que  je  viens  de  décrire  chez 
l'homme  adulte. 


(i)  Opère  cUato, 


1^6  .    MÉKOIRES 

Il  serait  inatile  de  donner  ici  une  description  spéciale 
de  la  stmcture  élémentaire  du  tissu  musculaire  chez  tous 
lea  animanx  dans  lesquels  je  Tai  examinée.  Des  exemples 
nombreux  »  pris  au  hasard  ,  nonseulement  parmi  les  yer- 
tébréSy   mais  aussi  dans  des  classes  moins  élevées  dans 
rëchelle  des  êtres,  m'ont  invariablement  présenté  ces 
mêmes  caractères  dans  la  structure  élémentaire  de  ce  tis- 
su. Le  diamètre  des  globules  »  ainsi  que  MM.  Prévost  et 
Dumas  l'avaient  déjà  constaté ,  est  toujours  le  même  (i). 
Jç  les  ai  mesurés  avec  soin  chez  des  mammifères  ,  des 
oiseaux  »  des  reptiles ,  des  poissons  ,  des  crustacés  et  des 
insectes  ;   par  tout  ils  ont  ^^^  de  millimètre.  Le  rapport 
qu'ont  entre  elles  les  séries  qu'ils  forment ,  est  le  même 
que  dans  la   fibre  musculaire  de  l'homme.  Ces  globules 
sont  donc ,  chez  tous  ces  animaux ,  non-seulement  sem- 
blables entre  eux  ,  mais  encore  leur  diamètre  est  le  même 
que  celui  des  globules  que  nous  avons  déjà  vu  constituer  les 
tissus  cellulaire ,  séreux  et  muqueux  ;  la  disposition  qu'ils 
ajDTectent  »  ainsi  que  la  position  relative  des  rangées  qu'ils 
forfbent,  varient;  mais  les  caractères  physiques  du  globule 
élémentaire  sont  toujours  les  mémes.'>*Nous  reviendrons 
plus  tard  sur  ce  fait  ;  car  c'est  seulement  après  avoir  exa- 
miné la  plupart  des  tissus  organiques  qu'on  pourra  juger 
de  son  importance.  Je  passerai  donc  de  suite  à  un  autre 
point  de  ces  recherches  ,  à  l'examen  de  la  structure  élé- 
mentaire du  tissu  fibreux. 

Les  tendons ,  vus  au  microscope ,  paraissent  formés 
d'un  très-grand  nombre  de  petits  faisceaux  longitudinaux 
qui,  d'après  Fontana  (i)  ,  sont  à  leur  tour  composés  de 
fils  extrêmement  fins  ,  semblables  entre  eux  ,  et  qui  mar- 
chent parallèlement  en  décrivant  des  ondes   régulières. 


(i)  Loc,  cit, 

(2)  Op,  cU, ,  t.  2,  p.  222. 


ET    OBSERVATIONS.  lyy 

En  examinant  une  portion  du  tendon  du  biceps  fémoral 
de  Thomme  avec  une  lentille  grossissant  trois  cents  fois  en 
diamètre  ,  j'ai  constaté  que  les  cylindres  décrits  par  Tan** 
teur  que  je  viens  de  citer  sont  formés  de  globules  dont  le 
diamètre  est  de  3—  de  millimètres.  Ces  globules  sont 
donc  en  cela  semblables  à  tous  ceuxque  nous  avons  trou- 
vés jusqu'ici  :  seulement  la  disposition  qu'ils  affectent  dans 
leur  arrangement  n'est  pas  la  même.  Les  rangées  qu'ils 
forment  sont  quelquefois  plus  longues  que  dans  la  fibre 
musculaire  ;  mais  ,  au  lieu  de  se  porter  en  ligne  droite , 
elles  présentent  des  ondulations  plus  ou  moins  régulier 
res.  La  seule  différence  apparente  que  j'aie  pu  découvrir 
entre  les  propriétés  physiques  des  fibres  élémentaires  de? 
tendons  et  celles  des  muscles  consiste  dans  cette  dernière 
disposition. 

L'aponévrose  fascialata  m'a  présenté  la  même  struc- 
ture ;  seulement  les  fibres  paraissent  plus  longues  et  plu& 
distinctes  ;  j'ai  également  soumis  à  l'examen  microsco^ 
pique  le  ligament  cervical  du  cheval  :  sa  structure  intime 
ne  diffère  point  de  celle  des  tendons ,  et  le  diamètre  des  glo- 
bules qui  le  constituent  est  le  même  que  chez  l'homme. 
Chez  le  canard  ,  la  grenouille  ,  etc. ,  j'ai  également  con- 
staté l'identité  qui  existe  dans  la  disposition  et  les  carac- 
tères des  élémens  organiques  de  la  substance  fibreuse  ; 
les  séries  que  forment  ces  corpuscules  ont  par-tout  le 
même  aspect  ;  enfin  ,  j'ai  cru  voir  que  la  structure  élé- 
mentaire de  ce  tissu  est  toujours  la  même. 

Sans  m'arrêter  plus  Igng-temps  sur  ce  point ,  dans  la 
crainte  d'abuser  des  momens  de  l'Académie  ,  je  passerai 
de  suite  à  l'examen  des  diverses  parties  qui  constituent  la 
peau.  Fontana  (1)  ne  me  parait  avoir  observé  l'épiderme 
que  d'une  manière  très-superficielle.  J'ai  constaté  que  ce 

(0  Op.  eU,y  t.  a,  p.  a55. 


1^8  MÉMOfBBS 

tissu  est  formé  de  globiiles  de  ,4;  de  mflfimètre  dont  l'ar- 
rangement  irrégulîer  ne  m'a  para  difiSrer  en  rien  de 
celui  du  tissu  cellulaire»  comme  on  peut  facilement  s'en 
convaincre  ,  en  cmnpairaiit  entre  eox  des  portions  de  ces 
^eux  substances  placées  an  f<>yer  d^un  microscope  et  à 
^té  Tune  de  l'autre  sur  mie  même  hme  de  verre. 

La  structure  élémentaire  du  derme  diffère  essentielle- 
mont  de  celle  dont  nous  venons  de  parler.  Les  fibres  en* 
trecroîsées  qui  forment  cette  substance  aréolairesont  com- 
posés de  glpbdles  de  -jzr  de  mMlimètre  «  réunis  en  séries  • 
à- peu-près  parallèles  entre  elles». assez  longues  et  légère- 
ment ondulées  ;  disposition  très  *  analogue  ,  sinon  par-^ 
failement  semblable  à  celle  que  nous  avons  constatée 
dans  le  tissu  fibreux.  Quant  au  cborion  de  la  peau  des 
autres  animaux ,  je  me  bornerai  à  dire  que  -Celui  de  la 
^nouille ,  de  la  carpe  ,  etc.  »  ainsi  que  ]e  m'en  suis 
assené  par  l'observation  directe  »  présente  les  mêmes  ca-** 
raetères  que  chez  l'homme  «t  les  aotres  animaux  des  clas^ 

ses  supérieures. 

£b  étendant  ces  recfbercbes  aux  membranes  propres 
des  artères  et  des  veines  »  j'ai  tiKHrré  que  leur  structure 
est  toute  globulaire  »  comme  celle  des  autres  tissus  préa- 

^lablemeDt  examinés.  Personne  n'ignore  que  la  membrane 
bxteme  n'est  autre  chose  que  du  tissu  cellulaire  ;  c'est 
pourquoi  je  crois  inutile  de  m'y  arrêter  ici.  Mais  l'examen 
de  la  membrane  moyenne  des  artères  offre  beaucoup 
plus  d'inlérét.  En  effet  »  quelques  physiologistes  ,  con- 
duits plutôt  par  des  idées  théociques  que  par  Tobserva- 
tion  ,  l'ont  considérée  comme  musculaire  ;  d'aulres  ,  au 
contraire,  l'ont  regardée  avec  pi  us  de  raison  comme  étant 
de  nature  fibreuse.  J'ai  soumis  à  l'examen  microscopique 
une  portion  de  cette  membrane  provenant  de  l'artère  aorte 
d'un  homme ,  et  j'ai  trouvé  que  les  globules  de  ~  de 
millimètre  qui  la  constituent  sont  disposés  par  rangées 


ET    OBSERVATIONS.  lyj 

plos  OÙ  moins  longues  qui  se  portent  toutes  dans  la  direc-^ 
tton  transversale  à  celle  de  Tartère ,  et  forment  ennn  dei 
lignes  légèrement  ondulées  ,  comme  celle  qu'on  observe 
dans  le  tissu  fibreux.  Dans  le  bœuf  et  dans  les  autres  ahU 
maux/chez  lesquels  je  l'ai  examinée ,  l'arrangement  et  la 
grandeur  de  ces  globules  m'ont  toujours  paru  les  mêmesi 

La  structure  de  la  membraïus  moyenne  des  veines  nd 
m'a  semblé  différer  (èj^  rien  de  celle  que  je  viens  de  dé-^ 
crire  ;  seillemettt  dans  les  artères ,  cette  membrane  a  une 
ép$iisseur  assez  considérable ,  tandis  que  dans  les  veines 
elle  est  extrêtnemelit  mince  et  n'existe  que  dans  les  gros 
troncs. 

La  nieitibrane  interne  de  ces  deux  ordres  de  vaisseaux 
présente  encore  plus  d'analogie.  Dans  l'une  et  dans  l'autre  > 
des  globules  de  ~  de  millimètre  sont  réunie  en  séries  peu 
élendues  ^tii  se  dirigent  dans  tous  les  sens ,  se  croisent 
en  formant  des  angles  plus  ou  moins  ouverts,  et  affectent 
enfin  une  disposition  toute  semblable*  à  celle  que  nous 
avons  déjà  i^^ùcôhttée  dans  les  membranes  muqueuses* 

Le  dei'ûîer  point  que  je  me  propose  d'examiner  dansée 
mémoire  ,  est  la  structure  élémentaire  du  tissu  nerveux* 
Je  rappellerai  donc  ,  en  peu  de  mots ,  les  résultats  des 
principaux  travaux  qui  ont  été  faits  sur  ce  sujet.  La  sub-* 
s  tance  cérébrale ,  d'après  Prochaska  (i),  est  une  espèce 
dé'pul^e»  fortnéé  par  une  quantité  innomfbrable  de  glo^ 
bules. 

Fontana  (2)  ne  s'accorde  pas  avec  cet  auteur  :  «  La 
subâtâUde  'tnédullaire  du  cerveau ,  dît41 ,  n'est  pas  un 
simple  amas  de  vaisseaux  artériels  et  veineux;  elle  n'est 
pas  non  plus  forraéi3  de  simples  globules  ou  corpuscules 
spbéroïdes.  »  Il  pense  ,  au  contraire ,  que  c'est  une  sub- 


^ài^ 


CO  Opère  min,  ;  pars  i  ,  p.  342. 
(2)  Op.  cit. 


i8o  ii£moihes 

stance  particulière  composée  de  cylindres  od  de  caoanx 
transparens ,  irréguliers  ,  et  qui  sont  entremêlés  de  quel- 
ques globules  ou  corps  sphéroïdes,  r  Les  nerfs ,  ajoute  le 
même  auteur,  sotit  formés  d'un  grand  nombre  de  cylin- 
dres transparens  ,  homogènes,  uniformes,  et  très-simples. 
Ces  cylindres  paraissent  formés  d'une  paroi  ou  tunique 
très-subtile ,  uniforme  ,  et  remplie,  autant  que  Tœil  peut 
en  juger,  d'une  humeur  transparente,  gélatineuse,  et 
insoluble  dans  l'eau.  »  L'apparence  de  bandes  ou  de  spi- 
rales que  présentent  les  nerfs  lorsqu'on  les  examine  avec 
de  très-faibles  lentilles  ,  dépend  ,  selon  lui ,  de  la  disposi- 
tion ondulée  d'un  très-grand  nombre  de  fils  ou  canaux 
parallèles  dont  nous  venons  de  parler,  et  qui  courent  le 
long  des  nerfs. 

Joseph  et  Charles  Wenzel  (i)  se  sont  également  occu- 
pés de  la  structure  élémentaire  du  tissu  nerveux.  Ils  ont 
trouvé  que  la  substance  médullaire  blanche  paraît  enliè* 
rement  composée  ^e  globules  ou  corpuscules  arrondis  , 
extrêmement  petits ,  et  ayant  l'apparence  de  cellules  rem- 
plies d'une  substance  médullaire  propre.  Ces  globules  sont 
fous  à-peu<près  de  la  même  grandeur ,  et  paraissent  adhé- 
rer fortement  entre  eux,  sans  avoir  cependant  aucun  lien 
apparent  qui  les  unisse. 

Les  premières  observations  de  M.  Bauer,  publiées  par 
sir  Everard  Home  (2) ,  sont  parfaitement  d'accord  avec 
celles  des  frères  Wenzel.  Il  nous  apprend  que  lorsqu'on 
soumet  à  l'examen  microscopique  le  cerveau  d'un  animal 
récemment  tué  ,  on  voit  que  toute  la  masse  est  composée 
de  fibres  formées  par  la  réunion  de  globules  d'un  diamètre 
à-peu-près  semblable  à  ceux  du  pus.  Mais  la  struclure 

(1)  De  penitiore  structura  cerebri  hominis  et  brutorum,  Tiibinccii , 
181a ,  p.  24. 

(2)  Loc.  cit.  Phil,  Trans. ,  1818. 


ET    0B8EBVATI0NS.  l8l 

dé céttQ subsldncô  est  tellement  délicate,  qbe  la  moindre 
altération  suffit   pour  fatire  disparaître   cette  dispositioa 
fibreuse ,  et  alors  le  tout  ne  semble  être  qu'une  masse 
confuse  de  globules.  Dans  un  autre  mémoire  (i)  ,  le  même 
auteur  apporte  quelques  modifications  à  ce  premier  résul-* 
tat ,  d'après  lesquelles  le  diamètre  de  ces  globules  ne  serait 
pais  toujours  le  même.  Il  croit  qu'il  y  en  a  de  trois  gran* 
deurs  différentes  ,  et  que  tous  ces  globules  sont  réunis^ 
entre  eux  par  une    substance  élastique  ,    gélatineuse  , 
transparente  et  soluble  dans  l'eau.  Il  ajoute  que  les  fi^ts 
globuleux  simples  sont  moins  distincts  dans  la.  substance 
corticale  que  dans  la  substance  blanche  de  l'encéphale  , 
dans  la  moelle,  épinière  et  dans  les  nerfs. 
.   Quoi  qu'il  en  soit ,  toutes  ces  observations  mettent  hors 
de  doute  la  structure  globulaire  du  tissu  nerveux.  Cepen- 
dant. Fontana   ne  l'a  pas  observée  ,  car  les  corpuscules 
dont  U  parle  ne  sont  que  des  globules  de  matière  grasse  , 
ainsi  que  je  m'en  suis  assuré  en  examinant  une  portion 
du  cerveau  i^cresée  sur  une  lame  de  verre.  La  dispositiou 
des  cylindres  contournés  d'une  manière  semblable  aux 
intestins  y  me  parait  également  dépendre  du  genre   do 
préparation  qu'il  a  employé  ;    car  lorsque  la  substance 
médullaire  ainsi  écrasée  commence  à  se  dessécher ,  elle 
présente  une  apparence  qu'on  pourrait  assimiler  à  ce  que 
décrit  Fontana.  Aussi ,  daps  toutes  ces  recherches  ,  j'ai 
essayé  d'éviter  ,  aûtaîQt  que  possible ,  ces  sources  d'er- 
reurs. Pour  y  parvenir ,  je  me  suis  servi  d'animaux  ré  • 
cemment  tués  ,  et,  après  avoir  enlevé  une  tranche  très-» 
mince  de  la  substance  nerveuse  ,  je  l'ai  placée  aussitôt  sur 
une  laine  de  verre  que  de  temps  en  temps  j'avais  soin 
d'humecter  légèrement.  L'expérience  m'a  prouvé  que  ce 


(0  Croonian  lecture,  Fhilosophical  Transactions ^  1821 ,  i.»'  pari; 
et  Archives  générales  de  Xédecinc ,  janvier  1828. 

5.  -  l5' 


l8si  XÊUOIBBt 

genre  de  préparation  réunît  les  conditions  les  plus  fa?o- 
fables  pour  les  recherches  dont  Je  m'occupe. 

J'ai  examiné  ainsi  une  portion  de  la  substance  hhmdm 
de  l'hémisphère  du  cerVeau  chez  un  lapio  »  ^  S'a!  ru 
qu'en  efiêt  elle  est  composée  de  globules.  Leur  diamètre 
Ae m'a  pas  semblé  Tarière  comme  laTatt  avancé  sir  Eve* 
rard  Home.  Tpus  avaient  -^^  ^^  millimètre.  Dans  la  sub- 
stance corticale  du  cerveau ,  dans  le  cervelet  et  la  moelle^ 
épinière  du  même  animal ,  j'ai  trouvé  tous  ces  gtobulés  dé 
la  même  grandeur  que  ceux  demi  je  viens  de  patfer.  Je 
pense  donc  pouvoir  inclure  qu'ils  sont  tous  semblables 
entre  eux. 

Ces  globules  se  réunissent  en  séries  de  manière  li  fer- 
mer des  fibres  à-peu-près  parall^es  entre  elles ,  et  dont  la 
longueur  est  assez  considérable.  Dans  les  espaces  qui 
existent  entre  ces  rangées  de  globules^  souvent  on  no 
peut  voir  la  coucha  suivante.  Je  crois  que  probablement 
cette  disposilimi  est  due  à  l'interposition  de  k  matière 
grasse  dont  uôus  avàtHB  déjà  parlé.  En  effet,  tant  que  les 
globules  sont  dans  leur  rapport  naturel ,  on  ne  voit  aucun 
amas  de  cette  substance  ;  mais  si  on  écrase  la  masse  mé- 
dullaire, on  aperçoit ,  outre  les  globules  primitifs ,  des  glo- 
bules ou  jgouttelettes  dont  la  forme  et  le  volume  varient , 
et  qu'on  reconnaît  facilement  pour  être  de  la  matière 
grasse.  Je  n'ai  trouvé  aucune  différence ,  soit  sous  le  rap- 
port de  la  longueur ,  soit  sous  celui  de  la  position  relative  , 
entre  les  rangées  de  globules  dans  les  substances  blanche 
et  grise. 

Dans  le  cordon  rachidien ,  on  voit  distinctement  les 
faisceaux  primitifs  formés  par  la  réunion  d'un  certain  nom- 
bre de  fibres  élémenlaires.  Cette  disposition  est  encore 
plus  marquée  dans  les  nerfs.  Ces  organes  sont  également 
couiposésde  globules  de  -^^  de  millimètre ,  formant  des  ran- 
gées plus  ou  moins  longues^  et  qui  se  portent  toutes  dans 


ET    OBSERVATIONS.  1$$ 

la  même  dlreçtlou*  Les  faisceaux  résultant  (I^  I9  réunion 
d'un  certain  nombre  de  ces  fibres  élémentaires  »  peufeni 
être  facilement  isolés  de  ceux  qui  les  entourent  »  et  lont 
probablement  les  cylindres  longitudinaux  décrits  pav 
Fontana. 

Ji  résulte  doncdi^  ces obserfations »  que,  ches  klapifi  i 
toutes  h^  partiel^  4u  système  nerTmix  sont  composée  de 
^h^h^  identiques  entre  eux ,  et  dont  l'arrangement  est 
toM)Qi2Mr3  s^mibUble. 

Il  en  «tt  4e  même  chez  les  oiseaux.  Dans  la  masse  ner- 
veuse cérébvo«spinale  du  moineau,  par  exemple /ces  cor- 
puscnlefr  ^Bt  \^  même  diamètre ,  et  l'on  voit  que  les  séries 
qu'ils  forq[ieftt  »  ou ,  en  d'autres  mots ,  les  fibres  herveuse$ 
élémentaires  ,  ofii«nt.^p-tout  la  même  apparence;  Chez 
la  grenouille  ,  le  diamètre  des  globules  du  cerveau  ,  de  là 
moelle  épintère  et  des  nerfs ,  est  également  de  -^  de  mil- 
limètre. Les  séries  qu'ils  forment  sont  peut  être  un  peii 
moins  longues  que  che»  les  mammifères  et  les  oiseaux  ; 
mais  elles  sont  toutes  aus»i  distinctes ,  et  ont  entre*  elle^ 
les  mêmes  rapportSr 

L'examen  du  système  nerveux  de  la  carpe  m^'a  donné 
les  mêmes  résultats.  Enfin  ,  il  me  suffira  de  dire  que  tou- 
jours j'ai  trouvé  l'analogie  la  plus  complète ,  non-seule- 
ment  entre  la  structure  des  différentes  parties  deTappareit 

nerveux  »  mais  encore  entre  ce  tissu  lui-même  observé 

il 

dan«  les  différentes  classes  des  animaux  vertébrés. 

Ce  que  nous  venons  de  voir  pour  la  substance  ner- 
veuse ,  noos  rayions  déjà  constaté  pour  les  autres  tissus  prin- 
cipaux de  l'économie  animale.  Nous  voyons  quo  la  forme 
et  la  disposition  des  parties  éléi^entaires  de  chacnn  de  céa 
tissus  sont  les  mêmes ^  quel  que  soit  l'animal. sur  lequel 
nous  l'ayons  étudié.  Je  pense  donc  que  nous  pouvons  éta-r: 
blir,  comme  loi  générale,   que  la  structure  élémentaire 

i3.. 


]84  MÊHOIRES 

propre   à  ces  divers  tissus  esl  identique  chez  tous  les 
animaux. 

Il  résulte  également  de  ces  recherches  un  autre  fait 
plus  remarquable  encore  :  c'est  que  la  forme  et  la  gran- 
deur des  globules  sont  toujours  les  mêmes ,  quel  que  soit 
d'ailleurs  l'organe  ou  Tanimal  dans  lequel  nous  l'ayons 
examiné.  On  serait  donc  porté  à  croire  que  les  molécules 
des  matières  animales  solides  et  organisées  affeclent  tou- 
jours une  forme  primitive  constante  et  déterminée.  En 
effet ,  comme  nous  l'avons  constaté  ,  des  corpuscules  sphé- 
nques»  du  diamètre  de  ~  de  millimètre,  constituent , 
par  leur  .assemblage  ^  tous  les  tissus  organiques  précédem- 
ment énumérés ,  quelles  que  soient  du  reste  les  propriétés 
de  ces  parties  et  les  fonctions  a^muelles  elles  sont  des- 
tinées. 

Dans  le  mémoire  déjà  cité,  MM>  Prévost  et  Dumas 
vont  encore  plus  loin,  c  II  est  probable,  disent-ils,  que 
le  règne  animal  entier  participe  à  ce  genre  de  formation.  » 
Ces  physiologistes  se  proposent  de  donner  sous  peu  le 
développement  de  cette  loi ,  qui  d'ailleurs  se  rattache  à 
d'autres  vues. 


s=^ 


Mémoire  sur  ta  nature  et  l'origine  de  la  fièvre  jaune  ; 
présenté  au  Gouvernement  espagnol ,  par  la  Société 
médico-chirurgicale  deCadiaf,  et  traduit  par  M.  Julia- 

FONTBNELLB. 

La.  Société  iMédico-chirurgicale  de  Cadix  ayant  pris  en 
considération  les  questions  proposées  par  le  Congrès  na  - 
tibnal  aux  corporations  médicales  du  royaume ,  sur  la  na  - 
ture  de  la  fièvre  jaune ,  son  origine  et  ses  principales 
qualités ,  a  tâché  de  résoudre  ces  intéressantes  questions 
de  la  manière  suivante  : 


ET  OBSEBVATIOÎf  S.  l85 

Première  Question.  —  La  fièvre  jaune  est-elle  con» 
tagieuse  ou  non  ?  —  Si  la  Société  ne  craignait  pas  de  dé- 
passer les   bornes  d*un  Mémoire ,  elle  présenterait  aux 
Cortès  une  histoire  circonstanciée  de  différentes  épidémies 
qui  ont  régné  dans  les  villes  de  cette  proyince  depuis  1800. 
Par  ce  moyen ,  elle  démontrerait  la  manière  dont  ce  fléau 
s'est  introduit  dans  chacune  d'elles  ,  la  marche  lente  et 
marquée  qu'elle  a  suivie  dans  ses  progrès  ,  et  les  effets  de 
l'émigration  et  des  moyens  sanitaires  qu'on  adopta.  Il  ne 
parait  pas  croyable  qu'il  puisse  y  avoir  des  hommes  assea 
opiniâtres  pour  persister  à  nier  l'existence  d'un  germe 
exotique  et  inconnu.  La  Société  ne  craint  pas  d'assurer^  au 
Congrès  que  ,  quand  bien  même  il  lui  manquerait  d'autres 
données  pour  se  décider  en  faveur  de  son  existence ,  illui 
suffirait  de  la  lecture  des  descriptions  présentées  par  un 
grand  nombre  de  médecins  de  divers  lieux  et  légalisées 
parleurs   autorités  respectives.   Ce   sont  elles  qui  nous 
apprennent»    i.'que  Chîopina,   Vejer,  Conil,  Algar  » 
Prado  delRey^  Tarifa  et  autres  lieux  n'en  eurenri  point 
à  souffrir  en  1 800  ,  quoiqu'elles  fussent  enviçonnées  d'au- 
tres populations  infectées.  Les  contagiés  qui  venaient  de 
dehors   guérissaient  ou    mouraient   sans   compromettre 
d'aucune  manière  la  santé  des  habitans  ,  par  un  effet  des 
précautions  sanitaires  qu'on  avait  prises;  2.^  que  Médina^ 
Sidonia,   après  avoir,  à  la  même  époque ,    joui  de  cet 
avantage  ,  en  fut  cruellement  frappée  en  1801  quandles 
autres  lieux  avaient  déjà  recouvré  la  santé;  3.*  que  Le- 
brija ,  San-Lucar,  Puerto-Réal  et  autres  lieux  qui  l'éprou- 
vèrent en  1800  ,  en  furent   délivrés  pendant   22    aii#; 
4-^  que  si  la  contagion  s'était  introduite  dans  quelques- 
unes,  c'était  parce  que  les  autorités  avaient  ordonné  ex* 
pressément  de  cesser  de  mettre  en  usage  les  précautions 
sanitaires  qui  étaient  en  vigueur  ;  5.®  enfin  que  Rota  et  le 
port  de  Santa-Maria ,  dpnt  les  relations  avec  Cadix  sQOt 


.i 


iA6  mkTiQi^z^ 

intimes  '?t  joumaiièras ,  èpnmvèrrsiit  les  métnes  épiilébdes 

ffoe  CBtte  TÎile .  et  ^u'dles  4*'m  'iélîvrégBntTinîfpRmfffrt  ^i 

lAicv,  époque  i  laquelle  elles  citaient  occupée»  par  ta 

Fraurais* 

Cette  variété  i'ef&ts  ,    impossibie  à  expliqua    en  ad- 
mettant fies  influences  (endémiques  et  générafes ,  est  par 
eHeHnékne  one  preuve  évidente  de  rexistence  de  la  conta- 
gion. Téanmoîns  ,  Ift  Société ,  avant  db  prononcer  sur  jul 
Mijet  d'mie  ii   grande  importance  *  a  cru  devoir  fiirmer 
one  colleetibn  nombreuse  d'observations  qui  rendit  évi- 
dente la  propagation  de  la  fièvre  jaune   des  maltrdes  anx 
îodividua  sains ,  non  seulement  par  le  contâœt  mécEiat  ou 
immédiat  ,.niais  encore  en  se  répandant  dans  Tatïnosphère 
qui  <Hivironne  ceux  qui  en  sont  attaqués.'  Dttns  les  unes 
on  trouve  des  familles  qui  furent  détruites  ..   tandis  que  la 
vfflb  jouissait  d*une  santé  parfaite  {*)  (  i)  ;  dans  d'autres ,  oa 
vmC  d'une  manière  évidente  le  transport  de  la  contai^a 
d'oae  maison  à  la  suivante  ,  et  d*une  me  a  Tautre ,  ainsi 
que  les*  limites  de  la  maladie ,  par  suite  de  quelques  pré* 
cautions  sanitaires  qui  avaient  été  établies  (a)»  Beaucoup 
enfin  font  connaître  une  circonstance  notable ,  celle  de  la 
propagation  ,  quand  les  sentinelles  se  plaçaient  sur  la  porte 
dès  contaglés  (3).  Dans  les  bâtimens  qui  sortirent  conta- 
giés  ,  on  a  noté  les  progrès  de  la  contagion  ,  et  l'on  a  vu 
qu'elle  s'attachait  à  ceux  qui  n'avaient  pas   éprouvé  la 
fièvre  jaune  (4)  »  ^Iiisî  qu'aux  embarcations  avec  lesquelles 
ils  se  mélaîetit  accideu tellement  (5) .  A  ces  observatious ,  on 
peut  en  ajouter  beaucoup  d'autres  qui  démontrent  l'état  de 
s2nité  dont  out  joui   ceux  qui  ont  évité  de  communiquer 
tant  avec  les  malades  qu'avec  ceux  qui  les  soigauieut.  Il  en 
est  ausii  qui  prouvent  qu'un  Ljraad  nombre  de  personnes 
qui  s'étaient  retirées  à  la  campagne  ne  furent  point  atteintes  ; 


(')  Ton  les  Ie«  noLcs  se  Lrouvcuu  a  It  lia  au  Mviaoirt. 


ET    OB8BBrÂTIONS.  ijtîj 

qùo  desTiUe»  et  du  bourg»  âonsprlrèreDt  la  santé  de  leurs 
htbitans en  s'isolant  ;  eti£a V^^'^ grandoombre ide  bâti^ 
meiis66pFé8etvè'rent4eIain&iadieân  s^interdisantioût  coni>- 
inereeet  toute  fréqnestatioa  aTieélet  aufires  (6).  La  Softiété 
doit  faire  observer  que  si  quelques-uns  en  ont  été  frappée 
ndalçA  cet  isolenieoi  »  elle  ^  reaénnu  depuis  quQ  la  cause 
•n  était  due  à  l'infraction  des  précautifo»  saniiaires  (7). 

Cm  finits^  rextensicm  progressive  de  ta  maladjlè-'d'àqe 
maiftOBià  l'autre ,  d'mn  quartièr'àx^hiiquiiui  était 4ontigu^ 
dftme  irille  au  fieu  te  plus  voisin  (S)  /ont  porté  la  Société 
à  attester  «pie  la  fièvre  jau^e  est  contagieuse  et  qi^'elle  joint 
.de  la  propriété  de  ne  pas  ^'attachov  deux  fois  h  la-  mêùàe  pel> 
;90ime  {*)  f  caractère  essentiel  que  les  autres  maladies  con^ 
iagieuses  fébriles  n'ont  point.  .  ' 

Ceux  qui  «ont  d'une  opinien-  eoqtrai^e  citent  en  jour 
iaveuv  une  £»ûle  de  personnes  qui  »  malgré  qu'oHes  aient 
communiqué  CMtinu^lemenjt  et  d^un0  manièl^  trèsr-itti<^ 
tnédiate  avee  les  cofiftagiés ,  n'oat  point  eonkticté  la  màjar 
die;  tiMÎs  la'Soeiété  fie  voit  „  dans  ces  cas  négaëfe  »;^'liii 
man^ie  de  causeis  prédisposantes ,  sans  lesquelles  lesvinfs 
les  plus  contagieux  Hieviennent  inertes.  Chaque  i^irtts^ 4e' 
mande»  poureioeroer  son  ;action,  des  cirieonatandes'qùl 
ictè  sont  pas  ptécisément  égales  ,v  ni  ^quelqu^ois  léS  mém^s 
iqueoeHes  qu'exigent  les  autres  rai  «lies  tiianqiieni^  4a 
c4|piagion  ae  suspend  ou  s'èteint.^  '  ^Cet^  côotagi^  Aë  ■  ta 
fièvrç  jauite  réclapne  aussi  ^  comme  une  condition  indis^ 
fttpsabie  y  pourra  développerwn  degré  déterminé  de 4emr 
pératiare}  c'est  t  cause  de  ci9ta<qiué  ^ous  v-ojoas^  beau- 
4XMDp  d'épidémies  de  ce  g«are  s'aVrêter  si  t'air  devient 
imîs/  contiouer  lorsque  l'atmqafi^èreiiec&uvrele  4egré  ^de 

t*)  tctlo  assertiôti  n'est  trtfieqîiè  ^our  les  personnes  qiii'De  qûit- 
lent  pas  le  pays  où  dles  eu  ont  été  lA^iat^  4'  i^omme  on  k' verra  cUaft 


|R8  ViMOIBES 

chaleur  néoettaîre,  et  que  l'on  a  obserTé  que  desindm- 
du»  qui  n*en  avaient  pas  été  atteints  dans  des  parages 
«ces  et  VQBtiUf»  ont  été  contagiés  aussitôt  qu'ils  se  sont 
Iroavéi  dans  des  lieux  où  l'air  possédait  des  qualités  coi^ 

Unairei* 

.  ll*"f.  Quart  ûm.  La  fièvre  jaune  a-Uelk  été  importée 
0M  mon  ?  En  Europe ,  on  ne  connabsait  aucune  épidémie 
qui  eùtpour  caractère  des  vomissemens  noirt  et  la  couleur 
jauO0  ^  la  peau  ;  ce  ne  fut  que  long-temps  après  la  dé- 
coôrerte  de  l'Amérique  qu'elle  fut  signalée.  Si  l'on  con- 
sidère le  grand  nombre  de  fois  qu'elle  a  paru  dans  les  18."** 
et  19.**  siècles  à  Cadix  »  Malaga  »  Barcelone ,  Lioma  , 
Majorque  »  les  Canaries  »  etc.  »  l'on  sera  forc^  de  con- 
Tenir  ou  que  l'Europe  a  éprouvé  de  grands  changemens , 
^u  que  le  germe  qui  produit  la  fièvre  jaune  nous  est  venu 
de  dehors.  Ce  sera  sans  aucun  fruit  qu'on  tâchera  d'indi- 
quer des  causes  qu'on  supposera  productrices ,  et  qui  ne 
prouveront  rien  .  puisqu'il  est  bien  certain  qu'avec  elles 
pu  a  existé  de  temps  immémorial  sans  avoir  eu  à  souffrir  de 
ce  fléau  dévastateur.  Si  la  fièvre  jaune  règne  en  Amérique; 
SI  nous  avons  un  commerce  intime  avec  ses  ports ,  et  s'il 
nous  arrive  annuellement  un  grand  nombre  de  bâtimens 
qui;Fienacnt.de  ces  parages  avec  des  malades  et  des 
inorts  de  cette  même  maladie  ,  pourquoi  tourmenter 
lV)tr0  imagination  par  des  recherches  superflues  et  pandes 
théories,  arbitraires  ,  afin  de  prouver  que  la  fièvre  jaune 
peut  s'engendrer  en  Espajnie.  Il  est  bien  reconnu  que 
cette  maladie  exerçait  les  plus  grands  ravages  à  la  Havane 
en  1800,  et  qu'avec  d'autres  bâtimens  venant  de  ce  lieu, 
entrèrent  la  frégate  espagnole  l'Aigle  ,  sur  laquelle 
moururent  cinq  personnes  ;  la  polacre  espagnole  Jupiter , 
qui  eut  deux  morts  et  tout  l'équipage  malade  »  la  corvette 
américaine  le  Dauphin  ,  qui  compta  trois  morts ,  etc.  Qu'y 
0^t-ii  donc  de  si  étrange  qu'on  leur  ait  attribué  l'introduo- 


KT    OBSERVATIONS.    '  «iSg 

lion  de  la  contagion  ?  Si  l'attention  se.  porta  d'abord  su^ 
la  corvette  le  Dauphin ,  ceCut  parce  que  leis  équipages  dès 
passagers  qu^elle  portait  la  cotnmuDiquèrent  à  Séville  et 
presque  en  même-temps  à  Cadix  ,  quand  les  peuples  qui 
vivent  entre  ces  deux  villes  jouissaient  d'une  parfaite  saal^ 
Nous  pouvons  ajouter  à  ces  faits ,  que  le.premi0r.qite  l'ô^ 
reconnut  atteint  delà  fièvre  jaune  à  Puer-to*Réal ,  fut 
Antoine  «Grossa  ,  charpentier^  qui  travaillait  sur  cette 
corvette.  A  Liorua,  la  fièvre  jaune  se  déclara  en  i8o4:» 
.peu  de  jours  après  l'entrée  dans'le  port  de  lafrégate  es- 
}pagnole  la  Tudelana ,  venant  de  la  Havane  et  de  Cadix, 
laquelle  avait  perdu  quatre  personnes  pendant  la  naviga^ 
tion.  Elle  fut  propagée  dans  la  ville  par  deux  malades  qui 
en  descendirent  et  la  portèrent  dans  leur  auberge  i  où 
par  la  suite  il  mourut  douze  individus. 

Ce  serait  sans  raison  qu'on  chercherait  à  accuser  Ijpi 
position  de  l'ile  de  Pomégue  ,  où  est  établi  le  lazaret 
de  Marseille  :  on  n'y  trouve  aucun  marécage ,  ni  rien  qui 
puisse  donner  lieu,  à  quelque  infection  atmosphérique;  les 
vents  les  plus  frais  y  avaient  régné  pendant  tout  il'^^* 
de  1821.  Les  équipages  et  les  gardes  de  trente-sept  env* 
barcations  quaranténaires  qui  se  trouvaient  dans  son  port» 
et  se  montaient  à  600  personnes  ,  jouissaient  de  la  meil- 
leure santé  ,  quand  arriva  le  brigantin  danois  le  Nicalinoi,  . 
xpii venait  de  Malaga  et. avait  eu  daiis  cette  petite  tr^veri^ 
deux  malades  çle  cette  fièvre;  le  lendemain  de  son  ariivé^  p 
la  fièvre  jaune  se  montra  dans  les  six  embarcations, Laa 
plus  voisines.  Serait-on  mal  fondé  de  croire^  que  le  Niçdr 
Apportait  le  germe  de  cette  maladie,  et  que,,  sans  son  ar- 
rivée et'  celle  des  bâtimcns  venant  du  même  lieu  >  la  salu- 
brité de  cette  lie  eût  continué  ?  •  f 

La  même  année ,  Mahon  jouissait  d'une  santé  parfaite  ^ 
quand  des  bâtimcns  de  Malaga  et  de  Barcelone  arrivè- 
rent. Peu  de  jours  après  ,  la  contagion  se  déclara  sur  uue 
polacre  anglaise  ;  non-seulement  tout  l'équipage  en  fut 


igO  HÉIOIRBS 

Infect  f  mai»  elle  exerça  ses  rarages  sor  trenté^buit  bfi- 
timens.  ËUe  s'introduisit  aussi  danis  le  lazaret.  L'akade , 
ton  second  et  raumônier  en  moururent.  Cette  éjHdémie 
-eessa  eùfitt  9  sans  que  le  peuple  en  eàt  éprouvé  le  moin- 
dre mal ,  personne  n*en  ayant  été  atteint.  Poùrralt-oH  , 
diaprés  cela  ^  nier  Timportation  de  te  rirus  ?  Ces  fieiits  et 
les  raisons  précitées  ont  déterminé  là  Société  à  regarder 
/  la  fièvre  jaune  qui  Vest  déclarée  en  Espajgne  comme  y 
•ayant  été  importée* 

L^portfttion  a  été  beaucoup  mieux  obserrée  dans  les 
•petits  lieux  »  parte  qu  il  est  plus  facile  dé  satoir  quelles  éont 
lés  personoleâ  qui  arrivent  et  celles  qui  partent ,  ainsi  queles 
habitans  ffoi  ont  là  plus  légère  maladie.  GW  ce  qui  a 
porté  là  Société  à  présenter  une  idée  «uccinctedes  meil- 
leures données  qui  lui  ont  été  adressées  par  les  praticteiis 
les  plus  tecommandables  (*). 

San- Fernando  la  reçut ,  en  1819  »  destràficans  de  Babia/ 
'  qiii  demeurent  tous  dans  le  quartier  du  Gbfrîst. 

'  Pnerto-Real  là  dut ,  en  1600 ,  à  Antonio  Groso ,  qui  tra^ 
filait  ien  qualité  de  charpehtiér  sur  lacorviette  améri- 
ékitié  1^  Z>e//?n  (  le  Darup^in.  ) 

'  Puerto  de  Santa-Maria,  en  1800  ,  là  tint  d'un  Génoîs 
tenant  de  Cadix ,  qui  contagia  tous  ceux  qui  vivaient  dans 
la  même  maison.  La  contagion  passa  ensuite  aux  maisons 
immédiates ,  et  resta  long-temps  dans  cette  rue!  En 
180^  ,  un  Yaleticien ,  un  soldat  du  régiment  de  Jaen ,  ttû 
«ergedt  de  Celui  de  Farnesio  ,  et  sa  femme  -,  tous  venant 
dé  Cadix  9  Ty  portèrent.  En  181 5  ,  elle  fut  due  à  deux 
personnes  arrivées .  de  cette  dernière  ville  ,  qui  furent 
logées  l'une  à  la  rue  Larga ,  et  Tautre  à  celle  del  Pozuelo  , 
lesquelles  la  communiquèrentlitm  garçon  de  boutique  eti 


(*)  Tout  ce  qui  suit,  jusqù*à  la  troisième  question  exclusivement, 
appartient  aux  notes  ;  c'est  par  mcgarde  que  ces  notes  ont  été  inséré» 
dins  k  tfislA* 


ET   OiB^BBVAtlONS.  IQl 

attirée  intfiyidus.  Eo  181^9  »  €6  JRit  uumônl^ard 
vemiil  db  aeccKirir  son  fik ,  tfài  était  «koTI  4^  ia  fièvre 
jaune  à  San-Fernando;  ieiea  iSftd  t  dtv^s  hldWidct»  qcd 
«feraient  frëquemtiient  dans  tVabeYge  oii  logëtlti5euK  de 
Jerei  »  qui  »  à  cette  époque,  l'ârait  dan^  son  seià. 

Jerez  de  la  Frtmtera  la  dut  en  1 8o4  à  jun  tiadividu  ¥e^ 
^hl  de  Mabrga  9  qui  alla  habiter  l«ii»ué  du  SbletLEn  iSl^i 
un  soldat  et  deux  giumosy^  allèrent  logei^dân»  la  ifùe  de 
Pèn^ie  p  l'jr  portèrent.  Un  d'cai^  »  arrivé  mplade  de  San-- 
Fernando  »  la  communiqua  à  deux  soldais  du  ré^ment  de 
la  GourQnne»  logés  dans  la  même  noiai^o».  La  maladie 
passa  ensuite  aux  maisons  voisinas ,  et  s'étendit  4eim  toott 
le  ^uaârtîer»  £a  iSai  »  un  homme  sortit  du  port  le  âo  sep- 
iembre^  Tint  habiter  k  rue  Porrera,  N.*" '656 ,  et  la  Qomr 
muniqiia  à  sa  sœur  ;  ils  en  moururent  tous  d8ux%  La  côH^ 
tagion  attaqua  leur  famille  et  les  maisons  centigoës. 

Rôta.  En  1800  ,  9.  Marie  Brabo^  Josepb  Bernai  et 
André  Coslido  ^  tous  tenant  de  Cadix  et  de  SantPei^ 
«aaido^  en  portàrenl  les  gemmes.  En  1804  »  cefetdeiit 
étrangers  «t  Gaëian-Beûefente  ,  venu^  de  la  méâie  f IHé^ 
«n  iftig  ^  un  capitaine  du  régiment  d'A«nériq«ie  h  eony- 
naMniqua  k  deux  personnel  qui  le  servaient»  Outre  cela ,  il 
unira  six  personnes  dani  un  bateau  de  pa$^age ,  le  jour 
Bùifene  qu'on  interdit  les  communications».  £n  1821^ ,  elle 
fotdae  à  un  de  ses  ii£&itans  »  qui  traflquàtt  eveé  le  port 
de  Sainte^Marie  ,  à  une  femme  dans  la  maison  de  laquelHe 
donnait  lin  boulanger  venant  de  Gadic ,  e<  à  utt  «Marchand 
dnrpier  q<m  contagia  sa  Icoifiae. 

iSMrnoDMîiirdeBarrHmediEi  la  dut  on  1 8*19:  i.*à  Fronçeb 
ÂscenlHO;,:i[ui  arrivait  de  San-'Fen^ando;  cet  hemoie»  de- 
BMotwQlt  dans  la  rue  Saital-Jeiaki.,  communiqua  lattraladte  h 
son  aïeul ,  qui  logeait  avec  lui,  ainsi  qii'è  un  enfant  qtd 
Tea^tftéqqenimentdanssa  maison;  %.*k  un  revendeur, 
^mujàalUe  de  San^Fentsbdo ,  lequel ,  avant  de  mourir  le 
'^^^^^  jjàjn  au  lazaret  »  avait  déjà  contagié  plusieurs  pa^ 


ÎQ2  mkmoitLES 

rens  et  amis  qui  TaTaient  Tbité;  3**  éafia^  à:  mie  femme 
aortant  du  port  Sainte-Marie ,  qui  se  fendit  dani^  la  maison 
d'une  acconcheuae ,  et  contagia  le  nerea  de  celle-cL  Sar 
ce  dernier  point  elle  ne  s'étendit  pas  plus  loin  ;  parce  que 
la  maison  était  éloignée  des  autres  et  ikJée.  En  1891  , 
elle  fut  portée  par  un  jeune  homme  sortant  de  ce  dernier 
port.  Il  tomba  malade  le  même  jour  qa*il  arrira  ;  00  Pisola  , 
et  la  contagion  fiit  étou£E^  Ayant  pri»  les  mêmes  moyens , 
à  l'égard  de  quelques  autres  personnes ,  le  résultat  en  fut 
le  même. 

La  plus  gfande  partie  des  lieux  dont  nous  avons  parlé 
jusquli  présent  y  peuvent  laisser  quelques  doutes  sur  les 
▼rais  conducteurs  de  la  contagion ,  tant  ^  cause  de  leur 
population,  que  des  relations  intimes  qu'ils  ont  avec  Ca- 
dix, mab  les  observations  suivantes  sont  différeiites  et 
beaucoup  plus  positives. 

.  Lebrija  la  reçut ,  en  18a  1  ,  de  An  Rodrigo  Morales  et 
de  quelques  autres  personnes  sorties  du  port',  qui  s'intro- 
dnbirent  dans  les  auberges  et  contagièrent  plusieurs  do- 
jnestiques.  La  servante  de  don  fiodrigo ,  dont  la.  mère 
était  employée  au  port ,  vint  voir  sa  fille  ,  et  lui  commu- 
niqua la  maladie.  La  fièvre  y  fut  aussi  introduite  par  Mo- 
rales Taria  •  qui  cacha  l'endroit  d'où  il  venait ,  et  par  Benoit 
de  Salos ,  qui  l'aida  à  décharger  son  cbarriot,  et  lui  tâta 
même  le  pouls.  Une  famille  qui  les  soigna  mourut  en 
entier. 

A  Espéra ,  en  1 800 ,  des  charretiers  qui  arrivaient  de 
Cadix /vers  le  milieu  de  septembre,  la  communiquèrent 
aux  maîtres  de  l'auberge  où  ils  logèrent.  En  1 8o4  »  ce  fut 
un  parti  de  soldats  venant  de  Malaga.  La  plupart  mou- 
rurent dans  leur  logement ,  et  contagièrent  les  malheureux 
qui  les  logeaient. 

Algeciras:  il  a  été  prouvé  qu'en  1804»  les  porteurs  de 
la  contagion  furent  des  contrebandiers  venus  de  GibraU 
tar ,  lesquels  moururent  avec  une  parUe  de  leurs  familles. 


ET   OBSERVATIONS.  igS 

Los  Barrios  la  dut  eu  i8o4  à  Don  Antonio  Montero  ,' 
chez  qui  elle  se  déclara  le  jour  même  de  son  arrivée  de 
Cadix  ;  avant  sa  mort  il  la  coif  muniqua  aux  plus  proches 
voisins  ,  et  peu  de  teqips  après  ,  elle  s'étendit  dans  tout  le 
quartier. 

San-Roque  :  en  1 8o4 ,  Don  Pedro  Langlada  s'étant  rendu 
à  Algeciras  ,  où  régnait  la  fièvre  jaune  ,  pour  voir  son  fils 
qui  en  était  attaqué ,  cet  infortuné  père  contracta  ce  mal  ; 
le  communiqua  à  cinq  individus  de  la  maison  la  plus  voi- 
sine ,  et  bientôt  toute  la  rue  en  fui  infectée. 

Ximena  :  en  1 8o4 ,  Don  Ant.  Montero ,  qui  tomba  malade 
à  son  retour  de  Gadix^  la  transmit  aux  maisons  voisines; 
d'où*  elle  se  propagea  seulement  dans  le  quartier  haut. 

Médina  Sidonia  ;  en  iSoi ,  un  fripier,  qui  la  porta ,  con- 
tagia  Sebastien  Ortiz  ;  celui-ci  son  père ,  sa  mère  et  deivc 
frères  ;  elle  passa  de  là  à  la  maison  de  la  Espalda  où  elle 
frappa  Legoupil  et  deux  autres  individus. 

Ubrique  :  en  iSoo  ,  un  prêtre  fuyant  de  Cadix  se  refu-^ 
gia  dans  la  maison  de  son  oncle ,  chirurgien  de  l'endroit , 
et  contagia  toute  la  famille. 

Moron  la  dut ,  en  1 800 ,  à  des  vmturiers  chargés  d'huile 
et  venant  des  ports  infectés  ,  lesquels  la  communiquèrent 
à  leur  famille.  ^ 

:'  Ronda  la  feçut ,  en  Wd4  »  de  deux  habitans  de  Malaga  qui 
conlagièrent  Maria  del  Rio  ,  chez  qui  ils  étalent  logés. 
Bernard  Rubio  et  François  Ruiz  /avec  une  fille  ,  qui  vin- 
rent aussi  malades  de  Malaga ,  y  contribuèrent  également. 
Cette  dernière  la  communiqua  à  sa  servante  »  à  la  blan- 
chisseuse de  la  maison ,  ainsi  qu'à  plusieurs  personnes  qui 
vinrent  la  voir. 

Espejo  :  en  i8o4.  elle  y  fut  portée  par  Jean  de  Cor- 
doba  ,  charretier ,  qui  arriva  de  Malaga  avec  cette  fièvre  le 
27  août  ;  comme  il  faisait  aussi  l'oflice  de  commission- 
naire  /  il  fut  visité  par  plusieurs  perdonnes  ,  parmi  tes- 


194  «ixoiBK» 

qodbtlbn»  Cbores  »  FraBçois  fieJoodo  tt  m  iamtm  » 
Bernard  Garda  »  sod  père  ,  m  iaère«?l  troii  frères  »  Ibria 
LoceMei  sa  ni&re,  amaî  |se  la  Twna  ^Corddhaci  sa 
flb ,  fiureat  atfeinta  d«  b  costagioa* 

Bambla  la  r^çut  *Ie  aa  août  1804»  d* Alphonse  Nwlo, 
Tenafifc  de  Malégà  ,  lequel  conlapa  Alplkoose  Gastr#  qui 
¥ÎTaii  dajis  la  maisoB  attenaalQ  »  el  Blaria^Sfariauae  qui 
deoienrait  dans  eeQe  de  la  Eflfaida.  Celle-d  la  donna  h 
Cristobal  Dobles  qui  restaU  dana  la  même  maison  »  ainsi 
qu^à  son  fiancé. 

Jlunilla  la  dut  en  i8ii  k  Amx  éoaigrés  de  Marcie»  où 
régnait  la  fièvrer  jaune  ;  œax-ci  la  coBunoniqnèreiit  k  deu 
tisserands  auxquels  ils  araest  doaaé  def^  toiles  à  fiure^  ces 
derniers  la  transmirentàlenrs&niiUes.  En  iSis  ,eUefiiidue 
è  un  capitaine  du  régunent  d' Ahnansa ,  Tenant  de  Totana 
et  de  Gexa  »  oii  celte  'Maladie  s'était  déclarée.  U  cootar- 
gia  Don  Francisco  Annoa  »chez  qui  il  était  logé  ,  et  ccbâr 
ci  la  communiqua  à  sa  femme  et  à  sa  9eryaflte. 

lU."^*  QfàMii^m^  — Là  fièvre /aunAs^engendre-Asik  0m 
non  dans  Cadix  ?  —  La  repoose  à  cette  question  est  si 
^^Mndarile  de  la  pcéinUetibd»  qu'après  un  mûr  examen  ,on 
pourrait  ae  eonYaiocre  ipie  cette  dernière  satisfait  à  toutes  les 
deux.  Le  hasard  pourralt-il  faire  eue  les  influences  ou  les 
causes  auxquelles  on  prétend  aUnner  Torigiae  de  la  fié- 
Tre  jaune  »  après  être  restées  sans  action  pendant  tant 
d'années  à  Cadix,  se  soient  développées  précisément  à  la 
même  époqve  k  laquelle  on  trouve  les  preuves  les  plus  évi- 
dentes de  soa  importation  ?  Ce  phénomène  extraordinaire 
pourrait-il  ,  par  une  autre  coml^inaison  singulière  de  cir- 
constances ,  s'élre  montré  aussi  à  Barcelone  ,  Malaga  , 
Liorna  ,  Pomègue,  Majorque,  les  Canaries,  etc.  ?  On  est 
forcé  de  tourmenter  la  crédulité  humaine  pour  lui  faire 
adopter  des  suppositions  si  arbitraires.  Celte  seule  ré- 
flexion aurait  décidé  la  Société  i  se  déclarer  pour  la  néga* 


ET   OBSBRTA  TIONS*  l^^jj^ 

tive  ,  si  rimper tance  que  l'on  a  doimto  ant  argumeua: 
contraires  ne  1  eussent  forcée  de  Iraiter  ce  point  avec  un- 
pea  plus  d'étendue. 

A  Cadix  et  ses  environs ,  si  nous  roulons  reçhercberlét. 
causes  d'un  mal  plus  cruel  que  ]e$  fièrres  rémittentes  des 
camps ,  plus  affrenx  que  les  fièvres  aiguës  d'été ,  plus 
meurtrier  que  celle  des  prisons  ;  eafin  aps«  mortifère  que 
les  pestes  qui  ont  désolé  l'Eurepto  ,  où  en  trouveroQS-nous 
les  causes,  sera-ce  dans  les  lieux  voisins  ?  Ei^amioons  plu* 
tôt  son  histoire  (.9). 

Ëspejo ,  Jlonda  9  Ubrique ,  Espéra ,  JumiHa  ,  Ârcos  et  la 
Rambla ,  situés  siR*  des  terreins  secs  et  élevés ,  sans  lM>is. 
propres  à  intercepter  les  courans  d'air ,  sans  étangs  ni  ma* 
récages ,  propres  h  infecter  Tatmosphère ,  ayant  enfin  de 
petites  populations  livrées  k  Tagriculture  ,  et  douées  de 
mœurs  simples /furent  atteints  de  la  fièvre  jaune,  qui  se 
propagea  parmi  les  habitans.  Vejer ,  Tarifa  ,  Cfaipiona  et 
Conil ,  placés  dans  la  même  plage  et  entourés  d'étangs  et 
de  marais ,  qui  sont,  comjaoe  on  sait ,  des  loyers  de  fîè-^ 
vres  intermittentes  ,  n'ont  jamais  éprouvé  cette  maladie  , 
tandis  qu'elle  régnait  dans  tous  les  lieux  circonvoisins.  Si  par^ 
hasard  il  entra  dans  ces  divers  endroits  quelques  cpntagiés  ,^ 
ils  guérirent  ou  moururent  sans  l'avoir  communiquée  pnx 
autres  habitans.  Médina  Sidonia  »  dont  la  position  est  pré-, 
férable ,  futcruellement  attaquée  de  la  fièvre  jaune  en  1801  • 
P«ierto  Béai ,  situé  sur  on  sol  plus  bas  que  eelui  de  U 
cote  de  U  Baie  >  et  à  côté  des  étangs  qui  lui  procurent  des 
fièvres  tieiH>es,  s'on  voit  délivré  depuis  iSoo.  En  i8o4  et 
18 19 ,  on  s'en|>réserVa  en  iscflant  ceux  qui  y  arrivteentma^ 
lades.  Lebrija ,  placé  sur  les  eaux  du  Guadalqoivir  #  n'eu 
a  point  «souffert  depuis  1800  jusqu'en  1821  »  pour  avoir 
pris  les  |»récautious  sanitaire^  les  plus  conveca)U^  ;  la 
inéoie  chose  a  ou  lieu  à  San-Lucar  en  1819  et  1821. 

Il  résulte  de  cet  exposé ,  que  ni  la  situation  haute  oa 


igG  a&aoïBBS 

basse  da  sol ,  ni  les  étangs,  et  les  maraû ,  ni  les  grandes 
plages  n'ont  point  exercé  l'influence  ffne  quelques-uns  leur 
supposent  y  pour  produire  la  fièvre  jaun^  ou  neutraliser 
ses  effets  ,  et  que  4:ette  maladie  a  plutôt  reconnu  pour 
cause ,  les  plus  ou  moins  grandes  relations  entretenues 
avec  les  peuples  contagiés,  et  l'abandon  des  moyens  sa  * 
nitaires  qui  ont  été  d'une  efficacité  bien  reconnue  pour 
en  garantir  les  lieux  précités.  Rota  et  le  Port  de  Sainte- 
Marie  ,  dont  le  trafic  indispensable  avec  Cadix  leur  a  fait 
éprouver  les  mêmes  maladies  qu'à  cette  ville ,  confirment 
cette  vérité  (lo).  Les  causes  productrices  de  la  fièvre  jaune 
existent-elles  dans  la  baie  de  Cadix  ?  Cela  n'est  pas  croya- 
ble ,  puisque  en  i8o4  t   les  équipages  de  64  bâtimens  y 
jouirent  d'une  santé  parfaite ,  et  qu'en  1819,  ceux  de  3o 
autres  eurent  le  même,  avantage  ,  sans  avoir  pris  d'autres 
précautions  que  celle  de  rester  dans  un  état  constant  d'i- 
solement. Où  pourrons-nous  donc  trouver  la  source  d'un 
mal  si  délétère  et  si  pernicieux?  La  Société  l'ignore.  On 
ne  saurait  l'attribuer  aux  cloaques ,  puisque  la  fièvre  jaune 
s'est  montrée  trois  fois  à  Cadix  dans  le  dernier  siècle ,  épo- 
que à  laquelle  il  n'y  en  avait  pas  encore  ,  et  qu'en  outre 
elle  s'est  déclarée  depuis  dans  des  parages  où  il  n'en  existe 
pas.  Elle  ne  croit  pas  non  plus  que  quelques  jours  de  cha- 
leur soient  une  ;  cause  suffisante  ,    parce  que  ces  vicissi- 
tudessont  de  tous  les  temps  et  communes  à  tous  les  pays  , 
et  que  les  effets  de  la  chaleur  dans  la  zone  tempérée  ne 
sont  jamais  comparables    à  ceux  que  causent  la  con- 
stance   et   l'intensité  de  celle  qui   règne    dans  les  ré- 
gions qui  sont  entre  les  tropiques.  D'un  autre  côté ,  nous 
avons  vu  à  Cadix  que  les  chaleurs  des  années  1787  ,  89  , 
90  ,  91  et  94  furent  égales  et  même  plus  fortes  que  celles 
de    1800  9  et  néanmoins    la   fièvre  jaune  ne  s'y  déclara 
point.  Les   médecins  assurent  qu'à    Médina,  les  chaleurs 
de  1801  ,  temps  auquel  la  contagion  s'y  développa  ,  n'é- 


ET    OBSBRYATIONS.  ig^ 

taiéiil  pas  plus  fortes  que  celles  des  années  ordinaires*  Les 
praticiens  du  port  Sainte-Marie  disent  que  ,  si  cette  ma- 
ladie reconnaissait  pour  caus*e  les  chaleurs ,  ils  auraient 
dû  en  être  atteints  en  i8o3  ,  époque  à  laquelle  le  ther-  r 
momètre  monta   au    mois   de   juillet  à   89   degrés  ,  et   '\ 
en    1810»  dans  le  même  mois  à  94  »  tandis  qu'en  1800    . 
sa  pins  grande  hauteur,  dans  le  mois  d'août ,  fut  à  87  (io). 
Laissant  de  côté  tous  ces  faits ,  nous  savons  que  les  grandes 
chaleurs  produisent  seules  une  classe  de  maladies  bien  dif- 
férentes de  celles  qu'elle  fait  naître  dans  les  lieux  insalu- 
bres. Aussi  voyons-nous  des  lies  dont  les  habitans  jouis-* 
sent  de  la  plus  parfaite  santé  ,  quoique  étant  à  la  même 
ou  à  une  moindre  latitude  que  d'autres  ,  ou  bien  que  Io 
continent  où  les  maladies  dévorent  les  Européens. 

Quelques-uns  supposent  que  le  passage  d'une  région 
froide  dans  une  chaude  est  la  s  ource  de  cette  maladie 
pour  les  étrangers  qui  Tiennent  à  Cadix.  Mais  s'il  en  était 
ainsi ,  elle  serait  générale  dans  tous  les  parages  de  la  Mé- 
diterranée qui  se  trouvent  à  une  égale  ou  à  une  moindre 
latitude  que  cette  ville.  En  1 800  ,  ceux  qui  venaient  des 
pays  tempérés  ,  comme  ceux  qui  arrivaient  des  pays 
froids  ,  l'éprouvèrent  également.  Les  trois  bâlimiens  où 
elle  manifesta  le  plus  ses  ravages,  à  Pomègue»  sortaient  de 
l'extrémité  de  la  Méditerranée;  l'un  d'eux  était  parti 
d'Alexandrie ,  qui  se  trouve  située  sous  le  3 1  ."^  degré. 

La  Société  a  remarqué ,  d'un  autre  côté ,  que  les  épidé- 
mies de  la  fièvre  jaune  n'ont  point  observé  ces  lois  pro- 
pres aux;  influences  quand  leurs  effets  sont  généraux.  En 
premier  lieu ,  loin  de  paraître  indistinctement  et  en  diffé- 
rens  points ,  elle  se  présente  en  un  seul  ou  en  deux ,  et 
s'étend  vers  les  autres  avec  un  ordre  si  visible  et  si  mar* 
que,  que  les  anti-contagionistes  ne  pouvantle  nier,  veu-( 
lent  l'attribuer  à  la  prédisposition  individuelle  :  comme 
s'il  était  possible  que  le  hasard  seul  fit  rencontrer  ,  ainsi 

3.  i4 


igS  vÈHoiiEê 

prédîsp<)6éâ ,  tous  ceux  d'une  maison  »  d'ane  rue ,  d'an* 
quartier  -,  etc.  »  sans  qu'il  y  en  eût  lin  seul  dans  les  aulrea 
points.  Il  paraîtrait  égaletnènt  raisonnable  de  croire  ^ud 
si  les  causes  productrices  de  .là  fièvre  jaune  esdsiaiént  dans 
notre  sol ,  elles  devraient  produire  des  raakdiet  générales , 
quoique  bénignes ,  durant  les  années  ok  les  chaleurs  sont 
tempérées ,  et  que  la  fièvre  jaujne  devrait  être  le  summum, 
dans  cellel  qui  swt  regardéel  comme  très^nlammes. 
I^ndaût  qu'elle  régnerait  t  il  devrait  se  montrer  des  aSet- 
tiens  ji^lus  siibpl^s  ad  commenCemetit  et  à  là  fin  de  k  ma- 
ladie^ en  raison  de  la  plué.ou  moins  grande  intensité  ûté 
causes  productrices.  Loin  ,d'en  être  ainsi ,  on  ne  oonfurlk 
point  à  Cadix  de  fièvres  endémiques»  et  lorsque  la  fièvro 
jaune  parait»  les  firemters comme  lés  derniers  malades  pré- 
sentent toiis  les  mêmes  symptômes  caractéristiques  de 
cette  cruelle  maladiei 

Enfin ,  la  Société  considérant  l'horrible  mortalité  que 
la  fièvre  jaune  a  causée  obez  les  Espagnols  européens  ^  et 
le  nombre  de  fois  qu'elle  s'est  montrée  dans  la  Péninsule  ^ 
ne  peut  qu'en  avoir  reconnu  les  causes ,  sur-tout  lot«- 
qu'elle  Voit  que  les  maladies  indigènes  et  familières  à  un 
sol  sont  à  peine  sensibles  chez  le^  naturels  »  cotnme  les 
habitans  de  la  Havane  et  do  Yera-Cruz  nous  en  offrent  la 
preuve. 

Si  ces  causes  n'étaient  en  effet  récentes  ni  exotiques  ^ 
comment  le  port  de  Cadix  pourrait-il  avoir  été  pend&nt 
tant  de  siècle^  le  rendez-vous  du  commerce  d'Europe  et 
le  point  militaire  des  plus  fortes  escadres? Les  expéditions 
formidables  dirigées  contre  Alger  »  Mahon ,  Colonia  del 
Sacramento ,  Gibraltar ,  la  Jamaïque ,  etc* ,  eussent  dû 
y  éprouver  les  plus  grands  ravages ,  si  une  telle  fièvre  y 
eût  été  stationnaire.  La  Société,  convaincue  de  ces  rai- 
sons ,  croit  que  la  fièvre  jaune  n'est  endémique  dans 
aucun  point  de  la  Péninsule. 


ET    OftëËBVAtlONS.  1^9 

JV.*  ÇttWi^ton '— I»it  fiètre  jaune  se  tepf'àdt^t-etlô  ou 
non  (ktns  Cadix? -^  Si,  du  grâhd  tiàmbt^  de  bâttmeûé/ 
qui  arriTent  d'Amérique  ,  lùîètléê  de  Itt   fièvre  jaune  ,  ) 
chacun  eût  produit  une  épidémie  »  il  y  A  lôug-temps  qoéy 
Cadix  ne  serait  plus,  ou  bien  qu'il  serait  réduit  à  unè| 
simple  garnison.    Une   réunion  de   circODstanCes  ,  qui- 
o'eiiste  pas  80U veut  »  est  nécessaire  pour  développefnh 
germe  qui ,  le  plus  souvent ,  re$te  bul  et  sans  action ,  sem^ 
blaUe  aux  étincelles  détachées  du  briquet  dont  beaucoup 
se  perdent  avant  que  Tâmadott,  pour  si  bien  préparé 
qu'il  soit,  puisse  être  enflammée 

Ces  réflexions  ^  qui  tendent  à  repousser  Fidée  que  cette 
maladie  ait  été  importée  toute»  les  annéeè  qu'elle  s*eit 
montrée  »  nous  mettent  dans  la  néCé^ité  de  chercher 
upe  autre  cause  à  laquelle  on  puisse  raisonnablement  attri- 
buer quelques-unes  de  Ses  apparitioud.  La  Société  né, 
cborobe  point  à  éréèr  des  théories ,  encore  moine  à  faire 
des  applications  forcées;  elfe  s'appuiera  uniquement  sur  le^ 
principes  généraux  de  l'art  ;  et  fondée  sûr  Ces  ^incipes  et 
sur  des  observations  incontestables ,  elle  démontrera  que  U 
reproduction  du  virus  contagieux  n'est  point  une  idée  pu- 
rement hypothétique»  puisqu'elle  se  trouve ,  au  extraire , 
basée  sur  des  faits  qui  ne  sauraient  être  démentiel 

Cent,  qui  avouent  que  h  fièvre  jaune  est  contagieuse 
et  peut  nous  être  importée,  Conviennent  indirectement  do 
"  sa  reproduction  ,  puisque  le  linge  in&Cté  né  bourrait  ,. 
d'aucune  autre  manière ,  un  mois  du  deux  a^res  qu'il  h 
servi  à  l'usage  des  malades ,  porter  les  germes  de  la  c6n 
iagion.  La  difficulté  consiste  en  Topinion  oh  ils  sont  sur  lé 
terme  plus  ou  moins  long ,  c'est-à  dire ,  d'une  année  h 
l'autre  ,  que  ce  virus  peut  conserver  ses  effets  pernicieuse. 

Si  cette  question  devait  être  résolue  pai*  analogie ,  nouS 
verrions  que  les  semences  et  lés  odeurs  fournissent  des 
preuves  nombreuses  de  cette  vérité ,  puisque  rien  n'est 

i4** 


\ 


200  M  Ê  HOIR  ES 

plus  commun  que  de  voir  les  premières  ConserTer  plu- 
sieurs  années  la  faculté  de  germer ,  et  les  ^coudes  se  con« 
server  long-temps  dans  les  linges  qui  en  sont  impr^nér 
et  qu'on  tient  enfermés ,   et  manifester  leur  présence 
d'une  manière  plus  sensible  lors  des  chaleurs* 

Les  médecins  de  Medina-Sidonia  i  en  réponse  à  la  de- 
mande qui  a  été  faite  aux  diverses  villes  par  la  Junte  de 
médecine  de  cette  capitale ,  présentent  l'observation  sui- 
vante pour  démontrer  .le  long  espace  de  temps  que  les 
miasmes  animaux  peuvent  conserver  leur  propriété  délé- 
tère. Une  des  vaches  qui  paissaient  dans  les  pâturages  de 
las  ArjamitoB  ,  étant  morte  d'une  maladie  contagieuse  ^ 
quatre  hommes  qui  la  dépouillèrent  furent  atteints  d'une 
maladie  très-dangereuse ,  dont  deux  moururent.  L'hor- 
reur que  les  gardiens  du  troupeau  eurent  de  cette  peau , 
(et  la  peur  qu'elle  n'infectât ,  par  le  contact ,  les  autres 
animaux  y  les  obligea  à  la  placer  sur  le  toit  de  la  cabane 
où  ils  se  retiraient.  Elle  y  restiT  trois  ans  exposée  à  toutes 
les  vicissitudes  de  l'air  ;  au  bout  de  ce  temps,  étant 
obligés  de  renouveler  le  tott»  parmi  les  personnes  qui 
touchèrent  les  restes  de  cette  peau ,  trois  devinrent  ma- 
lades ,  desquelles  deux  moururent  avec  les  mêmes  symp- 
tômes que  ceux  qiii  y  trois  années  auparavant  y  avaient 
écorché  cet  animaL  Passons  maintenant  à  d'autres  faits. 

L'histoire  des  pestes  qui  se  sont  manifestées  en  Europe 
est  pleine  d'observations  prises  chez  les  peuples  où  ce 
fléau  se  fait  sentir  toute  l'année  y  en  diminuant  cependant 
durant  les  froids  de  l'hiver  y  et  augmentant  à  l'entrée  du 
printemps  ;  phénomène  qui  démontre  l'influence  du  froid 
3ur  la  contagion  y  soit  en  affaiblissant  son  action  y  soit  en 
diminuant,  son  expansion  ,  en  concentrant ,  par  consé- 
quent y  l'atmosphère  contagiante.,Dans  d'autres  pays  elle 
ilore  tout  l'été  et  l'automi^e ,  cesse  en  hiver ,  et  reparaît 
^\x  prifitemps  dès  que  les  chaleurs  se  font  sentir  y  ce  qui 


JBT    OBSIlRTATtONS.  Hài 

indique  bien 'clairement  Qu'elles  jouissent  d*une  propriété 
contraire  à  celle  du  froid  ,  puisqu'elles  mettent  en  action 
le  TÎrus  contagieux  qui  conserve  toujours  sa  nature  tant 
qu'on  a  tenu  les  linges  où  il  s'était  niché  à  l'abri  du  con- 
tact de  l'air.  Une  série  d'observations  a  confirmé  depuiis 
ces  mêmes  faits  ;  la  plus  décisive  est  l'apparition  annuelle 
de  la  peste  à  Smyrne  et  à  Constantinople. 
.  Revenons  à  la  fièvre  jaune.  La  reproduction  de  son 
virus  contagieux  a  été  encore  bien  plus  manifesté  et  bien 
plus  isensible  ;  c'est  à  elle  qu'on  doit  attribuer  l'épidémie 
qui  s'est  déclarée  à  Cadix  en  1801  ^  et  qui  n'atteignit  qu'ua 
seul  régiment  qui ,  nouvellement  entré ,  fiit  logé  dans  les 
mêmes  lieux  où  ,  l'année  antérieure ,  il  y  en  avait  eu  un 
autre  d'infecté.  A  Séville ,  elle  fut  reproduite  pour  avoir 
ouvert  des  malles  volées  à  une  dame  qui  émigra  en  1 800. 
Gfss  malles  avaient  été  déposées  dans  la  maison  dii  second 
corrégidor  ;  elles  furent  rendues  le  2  juin  à  la  propriétaire 
.qui  i  le  même  jour,  les  ayant  ouvertes  et  en  ayant  tiré  da 
linge ,  tomba  malade,  ainsi  que  sa  fille  et  deux  domestiques 
peu  de  temps  après.  Les  maladies  de  Xerez  en  1 8so;  et  del 
Puertoen  iSsi ,  (fxveuX  probablement  reproduites  par  leur 
propre  virus  de  l'année  précédente.  A  Medina-Sidonia  , 
on  ne  peut  révoquer  en  doute  que  la  maladie  n'ait  été 
due  à  l'introduction  dé  quelque  foyer ,  parce  que  tous  les 
endroits  voisins  qui  l'avaient  éprouvée  l'année  dernière  , 
étaient  alors  dans  un  état  de  santé ,  et  qu'à  l'époque  où  ce 
fléau  les  firappait ,  Medina-Sidonia  n'en  eut  ^{^int  à 
souffrir. 

On  est  porté ,  d'après  les  plus  grandes  probabiltés ,  à  attri^ 
buer  à  la  même  cause  les  symptômes  qui  se  manifestèrent 
chez  les  premiers  individus  attaqués  de  la  fièvre  jaune  qu'on 
observa  à  Cadix,  en  1 820.  Le  premier  fut  un  Françaissarrivé 
de  Madrid  en  février,  qui  se  logea  dans  une  petite  habitation 
où ,  l'année  antérieure ,  étaient  morts  deux  înditidus  de  la 


i 


fièvre  jauno , et  oùuo  ti^oUième avait  Mé  dans  le plùs^and 
danger.  A  la  fin  de  mai ,  il  en  fui  atteint.  Le  tecend  fiit 
l'ordonnance  de  M^S'^ui'rÉyéqtte  Jeqoelhaittailimeciiam- 
bi^  obscure  ^  peu  TOPtîiée  ,  où  raanéepréoédMile  Atatt; 
inort  0on  pp^décQ^saw,  h^  méde^  à  (tfol  nous  dè^vona 
cette  ûbserTaUoQi  aa»ui^  t^u'ity^^Taît  eimoM  aiur  les 
murs  les  taches  d^  ^Mr^kneoa  du  imMri.  Um  pourquoi 
multiplier  les  pr^uv^a»  4e  la  reprodueUon  4e  la  oontagîon , 
quaod  poiii  fo  a? ona  de  iii  évidentes  dans  la  padte^érole 
atlas  autres  maladiei . e)witbéinateuses  reiiqesde  l^Asie? 
P'aprëf  cet  wposé ,  la  Seoi^té  ne  doute  point  qoe  le  ean» 
0gium  de  U  fièfvre  jaune  ne  puisse  ae .  reproduine  tenles 
ba  Mfi  que  les  ctreonstaoees  indispensidbles  poup^en  dé^ 
vieloppesieot  ont  lieu.  G*e^t  à  cette  cause  qu'ont  élé  dues 
beaooonp  de  êea  épidéaiiaa  qui  ont  eu  lieu  h  Cadix  depuis 
1800, «t  SI  ne  serait  pas  étonnant  qn^il  en  ffttde  même 
an  Catalogue-  «  si  le  froid  n*y  met  ohstade ,  et  si  les  auU><- 
lâtés  localea  ne  s^empressent  d'eA  détruira  les  fojrers  oa 
de  le  eonlnnir  lors  du  développement  du  oui. 
;•  l4k  r^Ntiadtfetioiif^  titès-^iffiaile  à  la  oampagne  et  dana 
les  petits  Uauji;  alla  est  Jb^uoenp  plus  facile  da^s  les 
graadea  populationa  oti  mille  causes  concourent  ë  vicier 
Falmospfaère ,  et  à  dérober  la  connaisssrnce  des  premiers 
iadividasqni  sont  atteints  de  ce  fléau.  Enfin  les  lieux  les 
plus  exposés  sont  les  villes  méridionales  ,  sur-tout  celles 
qui  9  parleruroomoieree»  attirent  beaucoup  d'étrangers. 
\  Y«^  Çm»ii(m  -r^  Déiertniiwr  l'influônec  iUs  hauteur» 
et  des  distances  sur  U  virus  de  la  fièvre  jaune.  —  La 
Société  É  rèeMnu  la  ^ande  influence  ^u'exepoe  stir  le 
virus  de  la  fièvre  )atiae  l'air  sec  et  aromatique  de  la  cam-* 
pagne  qui  parvient  même  à  le  détruire  si  sa  température 
fiant  au  •«dessous  de  19  degrés.  Elle  a  néanmoins  plusieurs 
obsentationa  qui  démontrent  que  cette  assertion  petit 
a'éine  {»aa  «onjours  vraie  ,  et  que  les  avantages  du  soi 


ET    OBâBUTÀf  IONS.  .«è6 

peuvent  dev^mir  nub  si  Ton  ne*p^ad  pas  ItM  précaulkmè 
nécessaires. 

Il  est  indubitable  qu^  jia  flèfre*  jaane  a'esC  propagée 
parmi  les  habitans  d'Arco&>  Espéra ,  Espejo ,  la  RamUa  , 
•JumiUa ,  «i  autres  iieux  ^evés ,  dofti  le  sol  est  seC  et 
4'Aimosphère  pure,  et  qu'elle  ne  s- est  famais  oomoHini-^ 
-quée  &u?L  peuples  Toisins ,  teie  que  Gliipiona  ,  Gonil ,  Ta>> 
lifii  y  «t  autrevi  iieux  «itués  sur  un  sol  bas  et  moins  avanta- 
geux. Il  est  reoonna  qu'à  Médina  elle  ne  se  montra  point  C 
iqoand  topa  tes  autres  lie^X'OiroonvoisiBS  l'eurent  ,  mafsi 
f  année  suivante  quand  ils  en  furent  délivrés  j^ii); 


t^epfès  oela  p  Ton  peut  conclure  que  1^  habitans  de  cette 
Jpvof ince  durent  plutAt  leur  d^ivrance  aux  précautions 
-saiiifHitires  qu'ik  prirent ,  qu'aux  avantages  de  l'élévation 
^ «ol.  €hipiona  et  If&jer  se  gjloriiSent  de  leur  eonstance^h 
suivre  ces  mêmes  moyens.  Lebrija  et  San-Lucar  considé^ 
vaut  le  bien  qu^ils  en  avaient  retiré  peiidant  vingt  ans  ,  -se 
plaignent  aiaèremeilt  de  l'autoiité  qui ,  IoIq  de  les  encou'- 
4«ger  à  s'en  préaerVeAr^  erdonna  aux  habitans  de  cesser  dé 
mettre  tous  ces  moyens  en  usager  Rota  et  le  port  Sainte- 
Harie  eonoiaissent  le  danger  è  cpioi  Jes  expose  leur  traftic 
^urnaliér  avec  Cadix  (ïs).  Les  famSles  qui  ^e  sont  iso- 
lées se  sont  p^ervées  de  cette  fièvre ,  comme  on  Fa 
éprouvé  dans  divers  iieux  et  ■■  dand  les  maisons  de  cam- 
|Migne  ;  mais  quelle  que  fôt  la  situation  du  so! ,  on  a  été 
forcé  de  prendre  des  précautions  convenables  sî  l'on*^  a 
voulu  conserver  la  santé.  Dans  les  villes ,  il  fallait  néces- 
sairement efioisir  les  quartiers  et  les  rues  Soignées  de  la 
eentagion.  A  la  «ampagne  ,  quoique  la  pureté  de  Falr 
Ip^rmlt  pltus  de  4^pprocfaement  ;  une  liberté  îilimitée  de 
«ommunicatfon  «e  laissait  pas  d'avoir  ses  dangers  (i5)'. 
•A  Bspera  et  à  Port  Sainte  Marie ,  on  a  vu  dans  des  métai- 
rfcs  plusieurs  personnes  qui  furent  contagiéespour  n'avoir 
-pas  vodWi  «e  priver  4e  fréquenter  des  gens>  qui  entrtrieif  t 


\ 


V 
a'04  H&MOIBES 

et  sortaient  des  villes  atteihtes  de  ce  mal.  Le  docteur  Are- 
jula  ,  en  parlant  de  Tépidémie  de  Hedina-Sidonia ,  dit , 
«que  ceux  qui  furent  à  la  campagne  s'en  délirrèrent;  mais 
que  lorsqu'ils  fréquentaient  les  personnes  qui  allaient  à  la 
ville ,  ils  en  étaient*attaqués  comme  s'ils  y  eussent  été  eux- 
mêmes.  Les  médecins  de  cette  ville  rapportent  l'observa- 
tion suivante,  c  Les  habitans  de  la  campagne  ayant  ré- 
solu de  ne  point  venir  à  la  ville  jusqu'à  ce  que  l'épidémie 
eût  cessé,  on  observa  que  les  individus  dont  les.&miUes 
habitaient  le  quartier  infecté  tombaient  fréquemment 
malades  ,  quoique  n'ayant  pas  de  communication  avec  des 
gens  SBspects ,  et  que  ceux  au  contraire  qui  avaient:  leurs 
maisons  danS"  les  quartiers  non  contagiés  n'eurent  point 
cette  fièvre.  •  On*  ne' peut  expliquer  ce  ca^ ,  qu'en  suppo- 
sant que  la  contagion  s'imprégnait ,  ou  bien  était  nichée 
dans  le  linge  qu'on  leur  envoyait  toutes  les  semaines  de 
C^èz  eux*  A  Lebrija  »  Don  Rodrigo  Morales  se  trouvant 
depuis  un  mois  avec  toute  sa  famille  dans  une  ferme  ,  îk 
envoya  à  la  ville  une  fille  (qui  avait  eu  la  fièvre  jaune  en 
.1800)  pour  aller  cherchef  divers  objets  dont  il  avait  be- 
soin. A  son  arrivée ,  deux  ou  trois  personnes  qui  les;  tou- 
chèrent finrent  contagiées.  Cette  fille  fut  ensuite  à  la  mé*- 
tairie  del  Cubo ,  éloignée  de  la  sienne  d'un  quart  de  Uene» 
afin  d'y  entendre  la  messe;  deux  petites  filles  qui  s'assi- 
rent sur  la  chaise  qu'elle  quitta  en  se  retirant  de  ce  lieu  , 
furent  de  suite  atteintes  de  ce  cruel  mal. 

Les  personnes  qui ,  par  quelle  cause  que  ce  soit ,  en 
sont  attaquées  à  la  campagne ,  ne  la  communiquent  géné- 
ralement pas,  même  à  ceux  qui  les  soignent  (i4)«  Ce  fs^it 
n'a  pas  été  cependant  toujours  constant ,  puisqu'il  a  fourni 
des  exemples  contraires.  On  ne  peut  nier  en  effet ,  que  le 
contact  d'un  air  pur ,  sec  et  continuellement  renouvelé , 
n'affaiblisse  et  ne  détruise  même  la  nature  des  efiluves 
contagieuses  ,  au  point  de  les  rendre  sans,  action^  mais  si 


£T   OBSERVATIONS.  10$ 

les  malades  sont  placés  dans  des  chambres  obscures ,  hur: 
mides  et  peu  ventilées  ,  cettje  influence  bienfaisante  dis- 
paraît» et  il  n'est  pas  rare  que  ceux  qui  les  servent,  ou 
qui  communiquent  continuellement  avec  eux  en  soient 
atteints. 

Le  docteur  Romero  Yelasquez; ,  en  décrivant  l'épidé^. 
mie  de  Jumilla,  dit,  que  si  quelqu'une  des  femilles  qui 
allient  à  la  campagne ,  tombait  malade  ,  elle  ne^mma- 
niquaitla  maladie  à  personne  ;  mais  qu'il  n'en  fut  pas  de 
même  à  Alqueria»  où.  le  voisinage  d'un  étang,  rendait  l'aiit 
humide  (i5).  Si  les  divers  abus  qu'on  a  signalés  n'eussefi|t 
point  détruit  l'influence  salutaire  de  Tair  de  la  campa- 
gne ,  la^  .fièvre  jaune  n'eût  jamais  dépassé  la  côte  ,  et  eUe 
n'aqrait  jamais  été  connue  dans  ces  petits  villages,  que 
leur  situa^on  sur  les  montagnes  rend  peu  propres  à.  faire 
naître  des  maladies  par  infection.  Tout  ce  qui  vient  d'êtffe 
exposé  a  été  observé  dans  la  province  d'Andalouûe ,  doôt 
la  situation  est  au  36.'°''  degré.  La  Société  ne  serait  point 
surprise  qu'en  Catalogne ,  dont  la  latitude  est  de  4i  ^  4^ 
degrés»  l'influence  de  la  température  ne  rendit  point «i 
éneipque  l'action  de  l'air  sur  le  virus  contagiant  l'atmo- 
sphère qui  environne  les  malades^  et  que  les  faits  cités 
n'y  subissent  quelques  variations  ;  il  serait  à  désirer  qu'on 
répétât  ces  observations  à  cause  de  l'influence  qu'elles 
peuvent  avoir  dans  la  suite.  La  Société  se  borne ,  pour  le 
moment  »  à  proposer  comme  le  moyen  le  plus  salutaire  v 
la  dispersion  des  personnes  dans  les  fermes  et  les  mabons 
de  campagne ,  a?nsi  que  l'établissement  d'un  camp ,  coDh 
siruit  en  cabanes  séparées  pour  les  pauvres  gens* 

Quant  à  la  distance  h  laquelle  le  virus  conserve  son 
énergie ,  la  Société  va  faire  connaître  les  observations  qu'elle 
a  recueillies  sur  ce  sujet.  ,    > 

1.*  Dans  le  navire  espagnol  le  San-Fernando  ,■  sorti  de 
Cadix  pour  Lima  le  7  octobre  i8o4  >  Tinv^t^ion  eut  lieu 


8o6  kiliOiB^s 

h  5."**  j<H]r  de  nafigatioii ,  et  par  cottfléqoent ,  à  one  mOL- 
«ante  dMtance  de  la  côte  ;  iniiis  on  prft  de  telles  mesures  , 
qtt*il  n'est  pas  facile  de  décider  si  FeiLtiflCtion  de  la  eon^ 
talion  leur  est  due  ou  iKMi.. 

s.®  Dans  le  narire  anglais ,  le  Patriote  espagnol ,  qu{ 
partit  du  même  port  poar Xondres  te  lo  décembre  1^19, 
mourut  le  eapiiaioe  »  qpi  était  déjà  malade  ^k  go  Hemsi 
Tous  let'  mariiis  furent  ensuite  suoc^ssifemeat  'atteints; 
il  isat  douteux  ai  ipnê  tampéritore  plus  froide  fit  oesser 
la  maladie  •  w  si  •  eW  parce  que  tout  l'équipage  y  «¥att 
^asflé.  - 

-  Pana  k  fiiégal&  natioMla  la  Ftmua ,  partie  de  G(sMn 
pour  la  Uànne  le  5o.  aeftt  iSaioy  époque  à  laquelle  la  ié- 
irro  jauMéitait  4léjk  déclavée  dans  cette  preàiière  iflle  » 
le  sixièaaefemr  du  voyage  il  mourut'  un  mousse  »  le  ^  Sèip^ 
leînbré  «m/  soldat ,  ie  S7  tm  fécond  ,  sans  ockâpler  plu- 
«ieurs  antres  iqdi  furent  attaqués  de  cette  maladie ,  suivfmt 
to-tapportdoiDédéciA  qui  Aait  à  bord.  H  est  bon  de  faire 
oIiseniQr  qiiéia  ceMtagto»  eugmeutatt  dans  le  yaisseau  li 
mesure  que  fai  laCiludè  dîndnùak.  Ainsi,  le  tteny[>re  des 
fludâdes  »  trourant  porté  le  S  octobre  à  i4  >  fu^  'l^  9 1^  ^4  » 
étle  lol  So.  (i^). 

.  Il  est  déméntaé  par  cet  «xpoeé/,  4{up  l'<cxtinctîoii  oi|  la 
propagation  die  :1a  contagion  dépend,  dans  les  betime^s'» 
iioB>seulemeiit  -de  4a  iaiitude  .f»ra  laquelle  îh  se  dirigent , 
mais  encore  de  la  Qftlnre!  des  préoaaiiotts  qu'on  prend 
pour  les  piiéTïeiiiff  ou  eniainréter  Ib  cotant  Quant  à  ee  qui 
•eégardiç  ia  )Péninsuie9:iiast  Men  cQConsru  que  l'épidémie 
se  déclarai  Cordoue  eu  i8o4  »  et  i\>n  jassure  même^oHe 
«'étendit  jusqu'à  la  '  Carlota.  'Gela  perte  à  oreire  que  la 
iOCMDtagion' pénétrerait  plus  loin  ,  si  les  ektades  qu'on  lui 
oppose ,  en  refusant  de  recevoir  ocux  qui  riennent  d'.un 
fiays  cootagié  ,  ou  si  la  saison  froide  n'en  affaiblissaient 
l'énergie  <â  7). 


ET   OBSBlVÀTfONS.  M^ 

La  Société  récapitulant  tout  ce  qu'elle  vient  d'exposer 
pour  servir  de  réponse  aux  questions  qui  lui  ont  été  pro- 
posées»  pense: 

i,""  Que  la  fièvre  jaune  est  émineminent- eontagieuié  » 
etqu^elle  peut  se  communiquer  aux  per3onQes  saines  par 
le  contact  médiat  ou  immédiat  dM  linge  ou  d^  i^iO^ts  qui 
(mi  s^vidu^  contagîés»  ou  lûen  eQS6  mêlftal  dans  l^^it^ 
Biosphère  de  ceuK  qui  en  sont  attaqués.  ^    '     ^' 

2.*  Que  la  sphère  de  celle-ci  se  trouve  en  raison  direç^f 
du  renouvellement  et  de  la  température  de  Tair  •  ^  qil'll 
peut  arriver  que«  si  por  des  causes  contraires ,  U  se  #qr~ 
charge  d'effluves  conta^ux ,  ratmosphère  infectée  |>ar-' 
vient  à  s*<^tendre  h  So  et  même  4o  pas  du  foyer, 

St""  Elle  est  aussi  d'avis  que  cette  maladie  est  le  p^«dl 
d'un  ctmtagium  «xoiique  ,  inconnu  dans  ces  climats ,  tou^ 
)oupf  ûsporté ,  quelquefois  reproduit ,  mais  jamais  engÔD'^ 
dré  dans  les  pays  tempérés  de  l'Europe. 

Ttf9  3oci6té ,  ooovaÎACqe  de  la  vérité  de  eet  exposé  »  ose* 
«spérerqufi  Jo  congrès  prendra  dens  mesures  dnergii^eRi' 
pour  délivrer  la  Péninsule  d'un  fléau  si  désastreux ,  et  ct^ 
sçrver  aux  peuples  le  bien  le  plus  précieux  >  la  &anié  i^ 
ses  coucitoyeiis«  L'iatérét ,  l'ambitiou  »  la  fausse  gloire  »  Itt 
sédttetion  «i  ennemi»  déclarés  des  préceptes  samitaired  ', 
garderont  peut-être  le  silence  ,  en  vojf^ant  conciliés  dàuà 
un  même  code  la  siireté  des  habitaps  avec  les  secours  i>t 
les  atteutioAs  domestique^  qoe  ré^itaraent  les  io&rtunéa 
atteints  par  ce  virus  destructeur. 

Cddix  ,  i3  avril  1822. 

lies  docteurs  en  médecine  .membres  de  la  Société  de' 
médecine  et  chirurgie  de  Cadix  :  ' 

Dan  Raphaël  Am^tUr,  José  Benjuimch  «  Franetsico^ 
Puga ,  Javier  IjOso,  Leonardo  Ferez,  Barth&* 
lonié  Mellado ,  Teodoro  Madrazo, 

SfaAFiN  #0LA ,  président;  Ignacio  Axellër  , secrétaire. 


so8  aivoiBEs 

NOTES. 

(i)  En  i8o3  ,  la  maison  de  B^wns,  à  Cadix  ,  en  fat  atteiote  ;  il  j 
moamt  sept  personnes  sans  qu'il  y  eût  dans  la  yille  ancnne  maladie 
de  cette  nature.  En  1810,  il  en  fut  de  même  au  collège  de  Sainte-Croix 
et  A  la  maison  de  campagne  de  la  cathédrale ,  où  il  en  périt  six. 

(2)  A.  Xeres ,  on  étooflb  la  contagion  ,  en  i8i3 ,  en  isolant  cinq  per- 
sonnes qui  arrivaient  de  Cadix  ,  et  qui  moururent  toutes  sans  la  pro- 
pager dies  aucun  individu*  En  1800  9  la  même  chose  eut  lieu  à 
Ubriqoe;  la  maladie  se  limita  au  quartier  haut.  A  Ronda  et  Espejo 
éSLt  n'attaqua  que  deux  rues  ,  etc.  ,  etc. 

(3)  Ces  faits  ont  été  fort  communs  en  diver*  lieux;  à  Cadix  ,  on  eu 
a  en  des  preuves  dans  la  maison  de  don  Manuel  de  Arejula  ,  etc. ,  etc. 

(4)  Dans  le  MisUco  de  guerre  e^egnol,  N."  33,  sorti  de  Cartha- 
gèiie  pour  Cadix ,  en  1810  ,  3i  personnes  tombèrent  malades  de  la 
fièvre  jaune,  desquelles  i4  moururent  au  bout  de  vingt  jours.  Bans 
la-  Motuyue  hntUmale  ,  à  Bmjnla  ,  partie  la  même  année  de  Cadil 
popr  Alicante  et  Mahon ,  i5  périrent.  Dans  la  frégate /a  Fr<Mia ,  qui  fit 
voile  du  même  port  pour  Vera-Crus  ,  le  3o  août  1820  ,  la  contagion 
se  déclara  sur  un  malheureux  ,  et  .s'étendit  successivement  sur  presque 
tout  l'équipage.  Dans  le  navire  anglais  PSspagnol  patriote ,  sorti  de 
Cadix, ^  le  19  octobre  1819,  )e  capitaine  communiqua  la  maladie  à 
toutl'éqnipage^etc,  etc. 

(5}  Les  fîr^^es  anglaises  la  Thétis  et  la  Husar  ,  prirent  en  1795 
deux  b&timen^  français  venant  de  la  Guadeloupe  ,  un  d'eux  ayant  la 
fièvre  jaune  qn'il  communiqua  à  ceux  qui  l'amarinèrent ,  desquels 
sur  i4  il  en  mourut  9 ,  et  les  prisonniers  la  propagèrent  sur  la  Husar, 
En  1808  y  le  brigautin  français  le  FaUnure  ^  fut  obligé  de  quitter  la 
Martinique  ,  presque  tout  l'équipage  étant  atteint  de  la  fièvre  jaune. 
Peu  de  joyrs  après  sa  sortie ,  il  rencontra  le  brigautin  anglais  V Incar- 
nation ,  qui  venait  d'Europe  et  n'ava4t  point  touché  les  côtes  d'Amé- 
rique. Le  Palinure  le  prit ,  et  la  fièvre  se  fit  sentir  parmi  cetpL  de 
l'équipage  anglais  qui  passèrent  à  son  bord. 

(6)  64  Embarcations  qui  en  i8o4  s'isolèrent  pour  se  garantir  de  ce 
flâiu  ,  et  3o  bàtimens  de  transport  étrangers  qui  eu  firent  de  même 
en  1819. 

{7}  On  peut  voir  les  trois  observations  faites  à  Jumilla ,  par  le  doc- 
teur Romero  Velasquez,  insérées  dans  le  Journal  périodique  de  la 
Société,  tome  i.»' 

(8)  Dans  Cadix  ,  il  est  bien  reconnu  qu'on  parvint  à  limiter  cette 
fièvre  pendant  un  mois  dans  le  quartier  de  Sainte-Marie.  La  m^e 


ET    0B8ERTATI0NS.  tê^ 

chose  eut  lien  à  San-Femando ,  en  1819.  Elle  fat  contenue  pendant 
long-temps  dans  la  rue  de  Jésus  ,  d'où  elle  s'étendit  ensuite  dans  le 
quartilr  du  Christ ,  où  elle  se  maintint  long-temjJS  comme  isolée. 
Dans  MedinjB  ,  elle  suivit  lentement'  la  maison  de  la  rue  Saint-François 
et  de  la  Loba,  qui  sont  parallèles  et  unies  par  la'Espalda.  A  A.ljécira8 
elle  chemina  de  maison  en  maison  en  s'élendant  lentement  dans  toute 
la  rue  haute  où  elle  exerça  le  plus  ses  ravages. 

(9)  Pour  ne  pas  trop  multiplier  les  notes ,  nous  allons  donner  une 
idée  succincte  de  la  localité  des  villes  ou  villages  cités  dans  ce  travail. 

Espejo  y  à  quatre  lieues  de  Cordôue  ,  se  trouve  sur  un  sol  élevé  ,  sec 
et  recouvert  de  vignes.  Il  est  très- sain }  on  n'y  connaît  pas  de  maladies 
endémiques.  >= 

Konda  est  situé  sur  le  penchant  d'une  colline  fort  élevée.  Son  terri- 
toire est  très-fertile  f  et  il  est  tout  couvert  d'oliviers  ,  de  mûriers  et  de 
vignes;  on  y  jouit  d'une  salubrité  constante. 

Ubrique  se  trouve  placé  entre  des  chaînes  de  montagnes  escarpées  , 
sur  un  sol  sec,  très-ventilé  et  sain. 

Espéra,'  à  10  lieues  au  nord  de  Cadix ,  se  trouve  au  pied  d'un  cô^ 
teau,  ;fur  un  terrain  sec  et  ventilé.  On  n'y  trouve  ni  mares,  ni  marais  , 
ni  bois.  On  n'a  pas  souvenance ,  même  par  tradition  ^  qu'il  y  ait  jamais 
régné  de  maladies  endémiques. 

Jumiila ,  dons  la  province  de  Alurcie  y  est  bàli  dans  une  campagtie 
boisée ,  dont  l'élévation  domine  tous  les  points.  Elle  est  entourée  de 
vastes  et  fertiles  terrains.  Les  rues  sont  larges ,  fort  propres  et  tirées 
dans  la  direction  des  vents  dominans.  On  ne  rencontre  dans  ses  envi- 
rons ni  mares ,  ni  marais  ;  c'est  un  des*  lieux  les  plus  sains  et  les  plus 
agréables. 

Arcos  est  à  9  lieues  au  nord-est  de  Cadix ,  sur  un  rocher  très-élevé'^ 
entouré  de  collines  et  de  plaines  boisées  principalement  par  d'excellens 
arbres  fruitiers.  La  fièvre  jaune  y  régna  en  1800  et  i8o4. 

Rambla  se  trouve  à  6  lieues  de  Cordoue^  sur  un  sol  très-élevé, 
très-fertile  et  très-ventilé.  On  y  jouit  d'une  santé  parfaite. 

Veger,  à  8  lieues  à  l'E.  de  Cadix,  est  placé  sur  quatre  collines;  elle 
a ,  au  sud  ,  des  lacs  et  des  étangs  assez  étendus ,  et  sur-tout  celui  dé 
Janda  qui  est  considérable.  Ceux  qui  travaillent  aux  environs  sont 
atteints  de  fièvres  automnales.  Ses  hahitans  n'ont  jamais  eu  la  fièvre 
jaune.     " 

Tarifa  est  situé  dans  une  gorge  de  montagne^  au  bord  de  la  mér ,  à> 
1 5  Uencs  à  TE.  de  Cadix ,  sur  un  sol  "bas  et  fangeux  ;  malgré  cela  jamais 
la  fièvre  jaune  ne  s'y  ^t  montrée,  même  lorsque  quelqu'un  de  ses 
habitans  l'y  a  portée  de  dehors. 

Cliipiona ,  au  nord  de  Cadix ,  sur  la  côte  qui  est  placée  an  milieu 
entre  Rota  et  Saii^Lucar  de  Barn^medft,  du  N.à  l'E.  Son  territoire 


est  couvert  de  vignes  ^  d^arhree,  et  sur-l^oi  de  pins*  Elle  ft  au  e»vî*' 
rons  quelques  petits  lacs  et  tst  trèi>véniilée.  Sa  poptiUtioo  s'est  ton** 
joHrs  m&intenue  saine  lorsque  tous  les  lieul  cifconvoisùis  élàiatfC  co»-» 
tasiés. 

Conil|  à  7  lieues  à  PË.  de  Cadix,  tnt  la  o&te;  la  pâdie  du  thos 
pendant  l'été  y  est  considérable  >  et  malgré  qu'il  s'dn  pourrisse  bead^^ 
coup  f  elle  a  toujours  joui  d'une  parfaite  sanfé» 

Médina  Sidonia,  à  8  lieues  à  l'B.  de  Cadix,  sur  une  naanuigile  éle- 
vée. On  y  trouve  quelques  petits  marécages  qui  produiteni  des  fièvtéa 
intermittentes  peu  graves  parmi  ceux  qui  travaillent  aux  eaviroM.  Eu . 
1800,  la  fièvre  ne  se  propagea  pas  elles  les  habiians,  mais  bien  en 
1801  ,  quand  dans  les  autres  lieux  envirbnnans  on  jouissait  de  la  meiW 
leure  santé. 

Puerto-Beal  est  situé  sur  la  c6is  de  la  baie  de  Cadix  y  à  1  lieues  àa 
]f.-E.,  sur  un  terrain  bas  que  les  grandes  marées  inondent  par  plu» 
sieurs  points*  Il  j  a  aux  environs  des  étangv  qui  procurent  aux  habitans 
des  fièvres  intenmUentes. 

Lebrija  se  trouve  sur  le Guadalquivir ,  à  i3  lieues  "Sf»  de  Cadix,  à 
QB  quart  de  lieue  des  étangs*  Il  y  règne  quelques  fièvres  intermittentes 
légères. 

Tribujena  est  également  entourée  des  étangs  formés  par  le  GuadaV- 
qoivir,  qui  occupent  la  plus  grande  partie  de  son  territoire.  Il  y  règne 
des  fièvres  intermittentes  ordinairement  bénignes.  De|MiU  i8aô  la  fièvre 
jaune  ne  s'y  est  plus  montrée. 

Los  Barrios,  à  18  lieues  à  l'E.  de  Cadix,  et  à  domi-lisne  de  la 
côte^  dans  une  plaine  entourée  de  terres  marécagieuses ,  et  près  delà 
rivière  de  Pklmones.  Quoiqu'on  y  éprouve  des  fièvres  intermittentes 
automnales,  o\  n'y  a  connu  la  fièvre  jaune  qu'en  i8o4. 

Las  Cabezas  de  San-«Juan ,  à  1 1  lieues  N.  de  Cadix  ,  a  de  Guadal- 
quivir  et  8  de  Séville ,  n'en  a  plus  souffert  depuis  1800. 

Aljecirasse  trouve  sur  le  bord  de  la  mer  et  au  pied  d^one  colline  , 

à  3  lieues  au  N.  de  Tarifa ,  8  da  Vejer  ,  et  8  à  TE.  de  Cadix.  Son  sol 

n'ofTre  aucune  des  causes  productrices  de  miasmes  délétères  ;  ses  eaux 

sont  saines  et  la  température  modérée.  La  fièvre  jaune  n'y  régna  qu'en 

i8o4. 

Kota  est  à  3  lieues  N*-N.-0.  de  Cadix  ^  à  l'embouchure  de  sa  baie. 
Elle  est  placée  sur  uue  langue  de  terre  entourée  presque  de  deux  tiers 
par  la  mer,  et  élevée  au-dessus  de  son  niveau  de  18  à  ao  varas 
(envirou  de  64  à  60  pieds.)  Ella  a  éprouvé  la  fièvre  jaune  toutes  les 
fois  quMlc  a  régné  à  Cadix  ^  à  l'exception  de  1810. 

Puerto  Santa-Marin  ,  une  des  belles  villes  d'Espagne  ,  située  à  Pem-* 
boocLure  du  Guadelete  ^  sur  la  cote  de  la  baife  de  Cadix  ^  à  a  lieues  au 
r^*  9  sur  une  colline  dû  sable  et  de  pierft.  Sou  élévation  au-deisus  du 


ET  airsBnfii^Tions.  811 

n^e&u  delà  qier  eftt^  d^uu  çôté^  de  i5o  pieds,  et  de  Tautre  de  5.  Le% 
ruefi  sonl  larges  el  bifeB  yeiflilées  }  la  Cdiapagtie  fejrjlile  et  plantée  de 
yigaes  f  d^arbres  fruitiarSi  de  jardins  ei  d'oliyier^#  Lq  ville  est  sdiaé 
et  la  population  est  censidértJ)le4  A  trois-qoarts  de  lieue  existant  dciUb 
endroits  bas  et  humides  qui  produisent  des  fièvres  tiercOSy  ce  qui  li 
cgaleinent  liça  aux  environs  de  deux  étangs  qui  sont  au  H ^rO^  Cettù 
ville  a  été  contagiée  toutes  les  fois  que  Cadix  l'a  M,  exoepté  en  )8ia 
qu'elle  était  occupée  par  les  Français*  ' 

San-Femando  y  à  alifeuesà  l'E.  de  Cadi:|,  dans  l'Ile  Gaditana  i  soiii 
sol  est  uni  et  ventilé.  Ses  faubourgs  sont  baignés  par  la  mer^  et  ntf 
sont  secs  que  pendant  le  petit  espace  de  temps  qui  ekiste  entre  le  dé-^ 
croissetnent  et  l'augmentation  des  eaux.  Cette  ville  est  très^salubre^ 
on  n'y  a  connu  de  telles  épidémies  qu'à  la  snalUsuretise  époque  d^ 
1800 }  depuis  Iprs  elle  a  toujours  été  infectée  en  ménle  tempe  qii« 
Cadix. 

San-Hoque^  à  8  lieues  à  l'E.  de  Cadix^  et  demi-heure  dé  la  cote  y 
sur  une  grande  élévation  ;  son  sol  est  très-sainé  -Elle  B'a  été  atteiiite  d* 
la  fièvre  jaune  qu'en  1^4. 

Ximena  ,  à  i5  lieues  à  l'E.  de  Cadix  et  3  de  la  Méditerranée  5  sur  un 
terrain  élevé  d'environ  100  varàs  (  3oo  pieds  )  ,  au-dessus  du  niveau, 
dç  la  mer ,  eut  à  soufTrir  de  cette  maladie  en  i8o4. 

(10)  Xertz  et  San-Fernando  se  sont  trouvées  dans  le  fkiéibe  càst  II  eifl 
bon  de  faire  connaître  que  les  trois  premiers  lieux  ne  furent  point  atUf 
qués  de  la  fièvre  jaune  en  1810,  parce  qu'ils  étaient  aU  pouvoir  delî 
Français  9  et  que  San-Fernando  qui  ne  l'étnit  pas  en  fut  Mteiat*  Il 
est  également  digne  de  remarque  que  Cadix  et  Gibraltar  étant  le 
centre  du  commerce  de  cette  province,  les  lieux  les  plus  Voisins  d^ 
cette  première  ville  en  furent  aliligés.  en  1800  #  et  en  iÔ»4^1â»'plus 
près  de  la  seconde. 

(11)  Les  précautions  sanitaires  ont  été  suivies  des  plus  heureux  résul^ 
tats  chez  les  peuples  de  l'Andalousie  |  et  leur  abandon  ou  le  «umqna 
d'éacrgiA  a  cau^  les  plus  f&cheuses  catastrophes.  Es  voici  quelquei 
exemples  i 

Un  patti  de  trente  soldats  arriva  à  Puerto -Real  en  i8o4  ;  Un  d'emi 
avait  la  fièvre  jaune.  L'alcade  les  fit  sortir  de  suite  ^  et  plaça  le  nW-i 
lade  dans  un  lazaret  où  il  mourut.  La  même  chosa  survint  eu  18&9  ; 
ce  fut  un  individu  venapt  dé  Caracas  :  les  mêmes  précautions  sauvée 
reat  les  luinta^.  A  San^Lucar  de  Barrameda,  il  arriva  en  1821  un 
jeuite  homme  sortant  du  port  Sainte-Ma^ ie,  lequel  tomba  malade  la  mêm6 
jour.  On-J'incotnmuniqua  aisément,  parce  que  la  maison  était  presque 
isolée,  et. qu'on  fît  sortir  tous  ceux  qui  n'avaient  point  été  contagiés,ca 
qui  fut  suifîsant  pour  détruire  ce  fléau.  Un  Galicien  qui  venait  de  Xe- 
rez  I  un  moatagnard  et  un  cocher  sortant  de  Sainlç-Marie ,  co^ilagièrent 


2l4  HÉHOIBES 

Numancia  ,  Jtlexandro ,  dont  les  équipages  cpronfèrent  ane  grande 
perte  pour  n'avoir  pas  ériié  de  communiqaer  ayec  lél  poibts  conta-^ 
giés.  La  températare  de  la  baie  yarier<sit-elle  aa  point  de  produire  la 
fièrre  jaune  dans  certains  nayires ,  et  de  préserver  les  anùes  de  •  et 
fléau  ?  Nous  pontrions  citer  beanConp  d'autres  embarcatioiis  dans  les^ 
quelles  la  contagion  devint  générale,  fiinte  d^àvoîr  pris  avenue  pré- 
caution sanitaire}  de  c<$  nombre  sont  lo  Misdeo  N.*  33,  la  ITrea 
Brujtda  ,  le  navire  anglais  P Espagnol  jmlnoie  ,  le  brigantin  espagnol 
îos  Dos  Amigos ,  la  frégate  la  Fronta^  etc. ,  etc.  9  Les  mojrens  à 
prendre  contre  ce  terrible  fléau  ,  ne  consistent  point  à  empêcher  l'in- 
troduction de. la  contagion  ou  à  l'étoufier  dès  son  origine;  ils  doivent 
«^étendre  encore  à  arrêter  ses  progrès,  en  lui  disputant  pouce  à  pouce 
le  terrain  afin  de  diminuer  le  nombre  fle  ses  victimes.  Dix  malades  de 
la  fièvre  jaune  pourront  bien  contagier  quelques  individus  ;  malgré  les 
précautions  qu'jon  aura  prises  pour  Pempécfaer;  mais  laissez- les  en 
communication  absolue  ,  ils  produiront  un  nombre  double  de  conta- 
jjîés,  lesquels  multipliant  successivement  les  foyers,  parviendront  enfin 
à  la  rendre  générale.  En  i8i4,  elle  se  déclara  à  Cadix  pendant  qu'on 
préparait  dans  le  port  une  grande  expédition  pour  l'Amérique,  et  dont 
Ja  plus  grande  partie  de  ceux  qui  la  composaient  n'avaient  point  eu  la 
.fièvre  jaune.  M.  le  comte  de  l'Abisbal ,  alors  gouverneur  et  capitaine- 
général  de  la  province,  établit  un  lararet  hors  des  murs  de  la  ville  ,  et 
ordonna,  sous  des  peines  très-sévères,  que  tous  ceux  qui  en  étaient 
atteints  y  fussent  conduits  ;  il  y.  en  eut  ii4.  Il  est  très-probable  rpie 
.quelques-uns  restèrent  secrètement  dans  leurs  maisons,  mais  la  réserve 
même  À  laquelle  les  obligeait  leur  désobéissance  ,  -équivalant  à  un  iso«- 
lement,  ce  résultat  fut  si  heureux,  que  les  foyers  d'infection  diminué* 
rent  au  lieu  d'augmenter,  et  bientôt  après  les  froids  survenant,  la 
troupe  et  les  liabitans  furent  sauvés. 

(is)  Les  médecins  de  Xerez  s'expriment  en  ces  termes  :  a  On  regarde 

.comme  un  axiome  médical  que  cette  fièvre  est  aossi  contagieuse  dans 

les  villes  qu'incommunicable  à  la  campagne.  »  Ceux  d' Algéciras ,   en 

partageant  cette  opinion ,  ajoutent  :  oc  Que  la  manière  la  plus  sûre  de 

contenir  la  contagion,  est  l'isolement  et  la  ventilation,  s 

(i3)  On  observa  à  Tarifa,  que  ni  dans  le  lazaret,  ni  dans  les  hôpi- 
taux ,  la  maladie  n'attaqua  pas  ceux  qui  soignaient  les  malades  ;  on 
attribue  cette  particularité  à  la  grandeur  de  ces  édifices ,  â  la  grande 
ventilation  et  é^  la  propreté -qu'on  y  observa. 

(i4)  A.  Conil,  la  fièvrç  ne  s'est  jamais  propagée  parmi  les   habi- 
tans,  même  lorsqu'il  est  arrivé  de  dehors  quelque  contagié.  On  en  eut 
cependant  un  exemple  contraire  dans  un  ménage  ;  le  mari  la  commu- 
niqua à  sa  femme  pour  avoir  cohabité  avec  elle. 
,  (i5)  La  fièvre  jaune  s'élant  déclarée  à  Cadix^è  lafîn  d'août  1820^ 


•       ET    OBSBRTÀtlONS.  ^iS 

)«  8  MlHembre  suiyant,  le  brigantiD  :espagnol  hs  J)os  Am^jos  en  parât 
pour  San-Blas  de  California ,  avec  cinquante,  hommes .  d' équipage. 
Vers  la  nuit  du  même  ]our ,  cette  nàaladie  se  déclara  chez  deux  marins 
<^i  moururent  le  troisième; «durant  les  huit  sniyans  il  n'e  se  montra 
plus  lien  f  mais  le  neilvlèmie  cette  fièvre  reparut  chés  d'eux  autres.  De- 
puis lorï  elle  augmenta  '  tous  lés  jours.  A  iùesure  ^'jls- &'a[^ivo^ 
chaient  de  la  ligne  >  le  nombre  de^  malades  était  plus  fort;  lorsqu'ils  y 
furent  parvenus  ,  il  se  montait  à  36.  La  maladie  diminua  à  mesure 
qu'on  avançait  vers  l^hémiSphère  austral ,  et  cessa  tbtabment  l'ôrs'^'itt 
furent  parvenus  au  44.'°^  degré.  Cette  t>bservation  est  tirée  dtt  jddiMiil 
de  navigation  de  ce  bâtiilient.  ,  •.    ,    •  .    <    :';•; 

Ce  fait  prouve ,  1.**  le  peu  d'inQuence  qu  a  l'éloignement  des  cÀtes 
pour  éteindre  cette  maladie  ;  3.^  que  la  diminution  de  latitude  contri- 
bue à  augmenter  sdH  caractère  ctofitagieux ,  et' que  l'augmentation  suffit 
pour  la  détruire;  3.®  ((u'eile  ne  s'engendra  pas  dans  ce  bâtiment  par  Hi 
n^isère  ^  la  pénurie ,  les  eaux  ou  les  corps  pourris ,  etc.  »  ,puif(qu.?il  sotf 
tait  du  port,  qu'il  avait  tout  en  abondance  »  dans  un  excellent  état 
et  frais,  lia  nâéme  c(i(^  arfiva  à  la  frégate  la  Pronlà^  au  origanCiii 
le  2*atnotè  espagnol  y  ^(fui  détruit  toute  idée  d'infection. 
,  (16}  Arejula,  dans  json  Traité  de  la  fiét^re  jaune  d^ Andalousie- ^ 
dit:  oc  lia  régné  dans  la  première  année  de  1800  ,  et  il  est  mort  alors 
de  celte  malâciie ,  dans  la  Carîota  et  la  Manche^  c'est-a-dire,  à4o  et 
60  lleûés  loîA  de  la  mer,  etc. ,  etc.  yS 


Rechef che$  sut  Pafganisatian  et  les  fonctions  dueystî-^ 
cerque  pisiforme  ^  ou  hydatidé  dés  Utpins  ;  pdf 
M.  Fodéjà. 

.  UoRGANisATioN  de  ces  animaux  est  simple  ;  Ils  soni 
formés  par  une  poche  transparente ,  élargie  à  sa  partie 
postérieure  ,  nommée  vessie  caudale  ,  étroite  et  alongée 
à  sa  partie  antérieure  ;  c'est  ce  qu'on  appelle  le  corps  y 
lequel  est  terminé  par  un  renflement  qu'on  désigne  sous 
le. nom  de  renflement  céphalique,  et  qui  est  envisagé 
comme  la  tête  de  l'animal.  On  observe  quatre  ouvertures 
dans  le  renflement ,  appelées  suçoirs  ,  et  un  rostre  com- 
posé de  crochets  disposés  d'une  manière  symétrique.  Dans 
l'état  ordinaire  »  le  renflement   céphalique  est  caché  # 

\9r^ 


fil&  lÉIfOIRBS 

parce  qu'une  poftk»  d«  corps  de  ranimai  e9t  retournée 
$ar  kii-méifie  Comme  un  doigt  de  gant^ 

Personne  à  ma  connaissance  n'ayaU  encore  bien  étadié 
l'organisation  de  ces  animaux.  JDiaaa  mea  reeberchef  aur 
les  lapins  »  f^ai  eu  l'oecasion  d'en  rencontrer  souvent ,  et 
j*ai  été  à  même  de  pouvoir  bien  les  examiner.  La  transpa^ 
rence  du  tbsu  qui  les  compose  ip'a  donué  Tidée  de  les 
obaerver.au  microscope  ,  maïs  la.  vessie  caudale  »  quoique 
remplie  d'une  sérosité  limpide  ,  échappe  Êtcilement  & 
Tobservatipa  par  sa  forage  bombée*  J'ai  éprouvé  un  antre 
^stade  dans  I^  disposition  du  corps,  de  l'animal  qui 
étaib  replié  sur  lui-^néoie  et  aoâvenk  fortement  contracté* 
'Pouf  v&incre  cette  difficulté  j*ai  trouvé  un  moyen  facile  , 
en  le  plaçant  entre  deux,  verres.,  et  en  le  comprimant 
légèrement  quand  on  rexamioe  au  MGroscope«  Lorsqu'il 
est  fixé  de  cette  manière ,  fa  Hpanspareace  de  son  tissu 
permet  à  Tobservateur.  de  Tétudier  avec  soin ,  et  même 
avec  des  lentilles  de  différentes  forces^  G^est  par  ce  pro-^ 
cédé  que  j'ai  vu  un  beau  réseau  vasculaire  dans  les  parois 
de  ttt  vessie  caudale  des  cysticerques  ,  et  un  grand  nom- 
bre do  petits  corps  oToides  distribués  dan^  leurs  corps  ^ 
qui  ne  sont.  très--probab|ement  que  des  ovuiesv 

Pour  bien  examiner  la  distribution  de  ces  ovules ,  il 
faut  déployer  le  corps  de  l'animal  ;  on  voit  alors  que  vers 
te  renflement  céphalique  il  y  en  a  quelques-uns  épars  çh 
et  là  ;  que  leur  nombre  augmente  à  mesure  qu'on  s'ap- 
proche du  milieu  du  corps  »  lieu  dans  lequel  on  en  observe 
le  plus ,  et  qu'il  diminue  en  apprt)chantde  la  vessie  caudale. 
On  voit  aussi  des  ovules  lorsque  le  corps  est  ^replié  sur  lui- 
même;  mais  on  ne  peut  pas  bien  éfudier  leur  distribution. 

Le  réseau  vasculaire  est  formé  par  des  mailles  d'iné- 
gales grandeurs  qui  sbnt  plus  on  moins  variables  se- 
lon les  ndlvidus.  Les  vaisseaux  offrent  des  rétrécissemens 
qui  sont  aussi  plus  ou  moin^variés.  Je  n'ai  observé  ces 


BT   OBSBRITATlOlf  S.  ^«^ 

vaisseaux  que-  dajos  la  ves^  caudalQ  «^  }e  n'ai  pu  le» 
saiyre  dans  le  corps  «  parce  que  étaot  replM  swr  kttioiâaie  ; 
l'épaissear  des  parties  ne  perçiaUait  fW  ii  1'^  de  hs 
dtstio^er.  Je  l'ai  déployé  pour  pouvoir  leS'^observep»  isai^ 
je  u'ai  ffOL  J  féufi«ir^  sans  dvutei  pavce  qu'il*  a^dîi  été 
froissé  et  que  les  vaisseaux  a vateoliâisptti'a  i  j'espdre  y  par^ 
venir  à  Ta  venir,  en  pronaol  plus  de  pnàc^utiotis;  peul^ 
être  en  rencontrerai-)e  avec  le  cerps  déployé  ^donune  yéà 
eu  occasion  d^ea  voir  deroièremeot  $  mais  malbeureuseoiiBn  t 
daœ  le  lieu^ù  j'ai  sacrifié  le  lapin  ^  y^  n'avais  ps»  ^,nit-^ 
croscepe. 

Lorsque  Tanimal  9sl  aplaU  entre  deux  terres- ^  ie».|^aisr 
seaux  paraissent  iransparens  et  d'po^  codse^?  blatlchftÉr»^ 
ce  qui  les  fait  distinguer  du  reste  de  son  tissu  »  ^t»i  parslfc 
un  peu  grisâtre^  et  diâp];iane.  J'ai  réuasi  il  Jea  v^ir  avee 
une  forte  loupe  :  à  cet  ei&t  -,  il  faut  placer  l'axiifiaial  iOBlbre 
Tindex  et  le  pouce^  el  le  comprimer  légèrement  a  alat'SrJa 
partie  de  la  vessie  qui  se  trouve  hors  dés  doigto:>ofif  e  ces 
vaisseaux  distendus  transparens  et  Umpidea  cemme  dû 
crystal.  Les  ovules  sont  faciles  à  apercevons  ;  on  les  dia- 
lingue  aussi  bien  sur  l'animal  vivant  que  aurlè  cadavre  ; 
œi^is  il  n'en  est  pas  de  même  du  réseau  vâsoulatre.  s  ilme 
s'ofire  à  l'observateur  q^e  lorsqme  le  eystioerqde  esf  .wt- 
vant^eiqu'on  vient  de  l'extraire  de  la  eavi)té>  abdoninale 
des  lapins;  souvent  on  ne  l'apet^çoit  pas  »  et  »  quand  iliesl 
mort  é  ce  réseau  disparaît  tout^-fait*  Je  ^'ai  p»  le  voir  sur 
le  cadavre  qu'une  seule  fois ,  six  heures  apvès  qm'il  ava^ 
été  extrait  de  la  cavité  péritonéàle»  Il  était  ce^serifé  dans 
son  enveloppe  cystique  »  et  c'est  dans  ce  derniei^  aniniÉl 
%ae  j'aji  vule  réseau  le  plus  apparent  >  lorsl|H'iI  âtliil  ea  vk^ 
Je  l'ai  cibservé  aussi  sur  un  autre  »  extmt  du  bas-venH^ 
d'uô  lapÂa  q^i  avait  été  sacH&é  depuis  dtiufe  beurte» 

Quelle  est  la  nature  de  ce  réseau  v^sculaii^eS  Sa  dîstfir 
bution  I  les  renllemeas  et  les  réirécissei&ens  vatiés  qu^  ces 


1148  '     VÉa^IRBê 

▼MMCtatix  présentent  ,■  les  foM  ranger ^rtni  les  yaisseaux 
l^phatiques.  Plusieurs  figiires du  prodrftme  delà  grandio 
AnoÊomU  €lô'  M^set^ni,  ottreht  une  semUable  appa-* 
renée  ;  nous  en  citerons  deux  exemples  ?  la  figure  5  de  fa 
planche  -  lé."^ ,  -  qni  n^pfésente  la  •  sfroctute  ràsculaire 
lymphatique  de  favaclmoide ,  et  sur-tout  la  ttgfxce  4  de  la 
planche  6.^ ,  otr  sont  dessinés  les  vaisseaux  lympbatk{ues^ 
de  la  face  extenie  des  poumons  d'un  fœtus  de  yache. 

La  structure  du  cyslieerqùe,  qui  n*ést  qii*une  poche  ^ 
est  semblable  à  celle  des  membranes  séreui^ ,  et  il  est 
remarquable  qiie  cette  apparente  organisation  se  troure 
oonfirmée  par  la-nature  et  la  distribution  de  leurs  vais- 
seaux* Cependant  il  n'en  fiiut  point  conclure  que  ces  ani- 
maux soient  absolument  composés  'd*un  simple  tissu  se- 
leox  9  parée  que  leur  tissu  est  çontractrle ,  comme  )e  1^ 
observé  an  microscope,  et  comme  d^aatres  Tont  aussi  ru 
en  les  arrosant  avec  de  Teau  chaude»  quoiqu\)n  ne  dé- 
couvre*  aucune  fibre  musculaire.  La  texture  des  mem^ 
branes  séreuses  et  de  la  vessie  caudale  du  cysticerque  est 
uniforme  par-tout. 

Ces  animaux ,  toujours  environnés  dHine  humeur  se-. 
reuse ,  puisqu'ils  se  trouvent  dans  la  cavité  péritonéale  des 
lapins ,  la  pompent  par  les  ouvertures  céphaliques  ,  au 
moyen  des  oscillations  dilatatoires  excutées  par  leur  corps 
entier  qui  jouit  de  la  faculté  de  se  mouvoir.  Le  fluide  qui 
les]  environne ,  ainsi  que  celui  qu'ils  ont  &ucé ,  est  absorbé 
par  leurs  superficies  interne  et  externe,  arrose  tous 
les  points  du  tissu  de  leur  économie,  et  pénètre  aussi 
dans  Tîntérieur  de  leurs  véisséliux.  Pendant  l'absorption 
de  ce  fluide  ,^  c^lui  qui  s'y  trouve  s'exhale  ,  en  sorte  que 
ce  mouvement  continuel  d'absorption  et  d'exhaktion, 
en  rènouvellant  le  fluide  dont  ils  se  nourrissent ,  entre- 
tient leur  existence.  ■ 

(i  9*y  a  pas  de  véritables  cjr<Hdations  dans  le&  cy^. 


ET    OBSBRTAtlONS.  #1^^ 

ticerques  ;  c*eJst-à*dire  »  que  ie  flatde  qui  part  d*nn  -potol^ 
nesi  pas  forcé  d-f  retouroer  rlgoureu«emeBt  ,  ma»  H- 
j  a  simptoment  transport  dans  TiâtérieUr  des  vaisseaux  ,^ 
qui  à  lieu  d'4ine  manière  irréguKèrë,  et  sans  doute  par  le' 
seul  effet  des  ppeseiions  varièes-qûe  les  contractions  de  l'sf^ 
nimal  exereenten  se  mouvant.  Le  «flaidé  qui  se  trOuTodiânéi 
un  point  petit  >  par  l'eifi^t  de  ces  pï'ëssions  ,  se  baïadeei*' 
dans  l'intérieur  des  vaisseaux  I  avance^^  tétregroder  y  se* 
porter  à  gauche  ou  à  droite  ;  il  peut  enfin  parcourir  l%ité^ 
rieur  du  réseau jasculaire ,  sans  suivre  une  marche -f^égii^' 
liëre.et  constante  »  parce  que ,  d'après  ce  que  j'ai  observé  ;* 
ce  réseau  n'est  qu'un  tissu  de^ mailles  entrelaèées  ,'-qûi  h*à-i* 
boutissent  point  à  un  vaisseau  unique*  '  -^   !.  'V  ( 

Mes  observations  m'ont  porté  à  croire  qu'il  eêt  iifhé^ 
probable  que  les  cysticerquGS  sont  ovipares.  Hsne  piéiiveril' 
pas  être  envisagés  comme  hermaphrodites  «  puisque  /  d'a-^ 
près  r^cceplion  de  ce  mot ,  il  faut  qu'un  individu  rémliseè» 
les  deux  sexes.  Ces  animaux  n'ofit  point  de  sexe  propre^ 
mient  dit  : 'oà •  peut  ^  tout  au  plus,  lés  régarder  comme' 
des  femelles  qui  engendrent  des  œufs  féconclés«  ,  -, } 

Nous  pourrions  ajoutei^  plusieurs  autres  remar()uesque' 
|e  supprime  ^  parce  qu'elles  conviennent  plutôt  à  ahtt^tté"' 
général  sur  les  aniôoiaux  intestinaux.  Ceux  qui .  yoUr, 
draient  savoir  ce  qu'on  connaissait  sui:  rorgaoiaatfcOQi 
des  cysticerques ,  pourront  consulter  l'ouvrage  classique- 
dé  Rudolphi ,  intitulé  :  Entozoa  seu  vermtum  intestliïdf' 
tium  historia  naturalis ,  et  lés  articles  de  M.  Blainville  ^ 
insérés  dans  le  Dictionnaire  d'histoire  naturelle  ,  publié, 
par  Levrault.  Je  donnerai  les  planches  qui  représentent 
l'organisation  des-  cysticerques  ,  lorsque  je  ferai  parâîlr^ 
mon  Anatpmie  des  tissus  primitifs  des  êtres  organts^é^,^ 
dont  je  m'occupe.  J'étudierai  alors  le  système  irvi*. 
gatoire  (i)  ,  dans  la  série  des  êtres   vivans.  On  vcita 


m^ 


(0  Le  mot  circulatoire  ne  peut  pus  être  employé  j  car,  pour  que  U 


qu6  daoM  leè  uns  oq  fie  découvre  aiulbnb:  trace  de- Tait^ 
fijoaus»  le  transport  des  fluides  ayaat  lieu  à  Irâvers  leur  tissu  « 
et/fue  daQs  d'autres  ou  en  iqi^rQoit  qoî.sotti;  «nalogues  à 
ceux  des  aysticerques  ;  el  quoiqu'il  y  ait .  trinsporft  ào» 
fluide  au*4edans  des  vaisseaux  »  il  n'y  a  pas  de  dreulation 
pn^remeafc  dite,  Dwtf  .plusieurs  on  obsenre.  àe$  vaisseaux 
et  les  premiers  élémens  d'une  véritable  circulation ,  sans 
qu'il  y  ait  un  t>rgane  œnlral  d'inptilsion.  Dans  quelques* 
un#  de  içes  diMToi^fs  «nimaul»  Blla&tagui  a  découvert  des 
vaisseaux^t  inôfi(ie  des  ganglions  lyiBpiiattf|iies.  La  planche 
5  •  figure  Si  de  son  prodr&in^  i  présento  un  ganglioik 
qi)|Hl  a  trouvé  dans  l'intérieur  4u«oiPps  d'une  saogsi^o  ;  on 
y  voit  des  vaisseaux  ly«iip}iaAiquê8  e*  .sanguins^  oo  dis* 
tJligMe  :  ces  4ettX  genres  de  -  «aisMeUx ,  nob-senUeineni  pa  r 
If^. rapport  avec  le  ^gliontUiaîs  tfossi  paï«e  que  daq» 

^H^i*       ■«!■■!    Mir         il»   H.i  im    iMi  HlliiH    « ■  i  i    i *  il^im    n  i  iH     ■»< 

«AmtlsiiM  ail  ]im  ^  tt  Uta  U6a4fea1èkiisht  ^  Its  iîttiimaiik  soient 
poiirYiu.de  Tais6«auz,  iapît  '^aùk  (pkt  ces  osBaiis  seieai  disposés  dd 
mamère  à  permettre  aa  'Ûnide  qai  les  parcourt  d^  ppuyqir  retouri^er 
au  même  point  d'où  il  est  parti.  Ce  mot  i^e  peut  donc  pas  indiquer  le 
•  transport  des  flvideft  dans  îtà  éttes  tîVabâ  -^i  sont  d^tfrvos  de  ya 
apaoïcyol  l'<i«  ae  peut  s'en  servir  Boa  pM  fi^cRireuMmaat  lorsque  le 
mUmo  vascnlaire  qu'on  .noncontred^UDS  quelf]n£S  animaux  n'est  point 
cfispos^  à  permettre  aux  fluides  de  retourner  à  Jeur  point  de  départ ,  et 
c^éit  improprement  qu'on  a  étendu  le  nom  de  circulation  au  laouve* 
aiMt-de  la  lyinphe.  Pour  etprinier  avec  un-  nom  générique  toutes  les 
dOiMbUioni  du  transport  des  fluides  dads  l'intérieur  des  êtres  organisés^ 
celui  d'irrigation  ,  tiré  du  latin,  me  parait  expressif;  il  indique  ^ 
d'une  manière  générale ,  qu'il  se  fait. an  arrosement,  de  même  que  les 
mots  iy^fémeirn^ofo/re  expriment  une  texture  quelconque ,  soi(  yascu- 
luire  oa  nob  ,  au  mojren  de  laquelle  les  parties  de  l'o^rganismé  sont  ab« 
rosées  parles  fluides.  Les  mots  système  inigtUoirà  ont  été  déjà  em- 
ployés dans  difiérentes  langues  :  Tommasini  s'en  est  seryi  le  premiet 
en  Italie;  mais  son  sislcmq  irrigotorb  est .syiiopyme  de  système  cir- 
culatoire ou  yascnlaire.  Martini  ra  employé  aussi  en  latin ,  et  son  sys-^ 
tetna  irrigatoïium  est  aiissi  syoo6yme  dé  yascaltiire.  tiC  sens  qtie  fa 
doiHie  A  Qct  mou  est  plus  ^f  adtt  ^ue  csUii  qolB  kû  Snt  donné  ces  çc^ 
Ifibces  éciivaiofi* 


ET   (>BfS«rR<rA.rtONS.  iitt 

les  ^mief»  on  obseirvd  -des  Valvules  »  lorMfiie  ^ânfcili^Éf 
airiiréfi  lecalibre  des  vaisseaux  n'o£rrÀ|»ôiot'ôeS'inëgtalitéli/ 
Daas  le  reste  des  animaux ,  ràliii  /il  j  â  u&  organe  eenti^â'l 
d'impolsicNi ,  le  cœur.  .     .  •         > 

•  «  ■     .  '  ". 

Observation  d'une  mjppie  xU  Pœil  drpU  et  d'une  pre^ 
byopte  de  l'œiL  gauche  sur  le  mê^ne .  indivi4H'  >  :  P^ 
ir.iftdérà,  n.'M.  •       .        . 

Mf  y.  L.  •  affecté  d'un  trouble  de  la  vue  «  consulta  u|^ 
célèbre  praUoien  qm  considéra  la  qialadie  confine  op^ 
simple  faiblçsse  4e  Foeil  droit,  p^  et  ordonna  des  lotic^ 
avec  i^iç  solution  de.  sulfate  de  zinc  dans  de  l'eau  de  rosçn^ 
Ayant  eu  occasion  de  voir  M,  Y.  L. ,  j'examinai  cet  œil.i 
et  je  le  trouvai ,  ^  apparence  »  dans  le  inême  étal  gii^ 
Tautre.  Mais  le  malade  m'apprend  que  tous  Iqs  pbje^  quH| 
i*8garde  de  l'œil  droit,  à  une  certaine  cUstance  »  li^i  parais- 
sent confus .«  qu'il  ne  peut  lire  avec  les  besicles  dont  it.s<9 
sert  ordinairement ^y  tandis  qu'il  distingue  tr^-biea.ei;i 
approchant  le  ]itre  d0  cet  œil;  au,  contraire  il  vpit  d4 
Uin  avec  l'œil  gauche ,  et  il  lit  bien  avço  ses  biesiclm 
dont  les  lentilles  sont  convexes.  Il  est  do^o  probable  quij 
H  praticiei^  qu'il  a  consulté  n'a  ppiat  conup  l'afibotioa  de 
M«  Vii.  l<«  ;  ses  yeux  paraissent  dans  le  meilleur  état  po^r 
sible  >  et  îl  n'y  a  aucune  trace  d'inflaâiinatioa  ni  4e  f9^ 
auiles..  ; ,, 

D'après.  Jes  symptômes  que  je  viens  de  rfipporter.i^lt 
est  Certain  que  M.  Y.  L»  est  myope  .de  L'œil  droit  ei.pre|h 
bite  de  l'œil  gauche ,  puisqu'avec  ce  dernier  il  voit.da  Mftîé 
ou  e»  se  servant  de  lentilles  ço^TexAS  ,  et  qu'avec,  le  pnh 
mierUncL  petit  distinguei:  les  objets  que  de  trèsrprè^jU 
n'y  a  dwc  point  de  faiblesse  dans  son  œil ,  mais-^imple^ 


Stl  HÊIIOrilBS 

menl  ane  aberration  visuelle  produite,  non  par  une  affec- 
Mon  de  la  réUne/  mais  par  uoe  différence  dans  la  sphéri- 
cité des  deux  globes  ;obuIairos»  son  œil  droit  ayant  les 
conditions  propres  aux" jeunes  gens  h  vue  basse,  et  l'œil 
gauche  celles  de  son  âge.  (M.  Y.  L.  a  soixante  et  quel- 
ques années^.  )  L'usage  de  la  solution  de  sulfate  de  zinc 
devenait  donc  inutile.  Pour  vérifier  mon  diagnostic,  je  me 
8|^is  servi  d'une  lunette  d'approche  qui  se  trouvait  sous  ma 
main ,  et  je  pensai  qu*en  ajustant  cette  lunette  pf  ur  l'œil 
gauche,  M.  Y.  L.  ne  pourrait  y  voir  avec  l'œil  droit 
qu'en  rapprochant  les  deux  verres,  ou  que  si  l'on  adaptait 
d'abord  la  lunette  pour  Tœil  droit ,  il  ne  pourrait  aperce- 
voir les  objets  qu'en  éloignant  les  deux  verres,  parce  que 
les  faisceaux  luinihèux  arrivent  à  l'ont  plus  convérgens 
lorsque  les  verres  sont  éloignés  que  ^uand  ils  sont  rap^ 
proches  ,  ce  qui  correspond  avec  l'état  de  la  vision  des 
yeux  de  M.  V.  L. ,  l'un  élisint  myope  et  l'autre  presbyte  : 
c'est  ce  que  confirma  Tessai  qu'il  en  fit. 

Pbur  remédier  à  la  différence  de  rétrangibitité  de  ses 
yeux ,  je  l'engageai  à  se  servir  de  besicles  composées  d  une 
lentille  convexe  pour  l'œil  gauche ,  et  d'une  concave  pour 
l'œil  droit.  Déjà ,  par  l'usage  de  besicles  construites  de 
cette  manière,  il  distingue  clairement  l^  objets,  soit  de 
près ,  soit  de  loin. 

Yoici  l'origine  et  la  cause  de  cette  particularité  de  la 
vue  :  M.  Y.  L. ,  âgé  de  soixante  et  quelques  années, 
comme  je  l'ai  dit ,  était  presbyte  des  deux  yeux  avant  l'ac-^ 
cident  qui  l'a  rendu  myope  d'un  œil  ;  il  voyait  bien  de 
loin  et  faisait  usage  de  lentilles  convexes.  Il  y  a  deux  ans 
et  quelques  mois  ^u'il.  fut  attaqué-  en  Hollande  d'une 
flûxioù  vers  la  pommette  droite  et  aux  environs  de  l'œil  , 
sans  que  cet  organe  en  {di  affecté.  Quoique  malade  il  par» 
tit  de  ce  pays  pour  retourner  en  Sicile  ,  où  ,  à  peine  ar- 
rivé ,  une  pluie  abondante  le  mouilla  complèteiment.  Il  (ul 


pris  loIK|6mesoi^d-uIle  fièvre  qui  aligmeatalelendetnaiu,' 
et  se  montra,  pendant  les  dix-eèpt  jours. qu'elle  dura^ 
sous  Je  type  de  fièvre  tierce.  Lorsqu'elle  eut  cessé,  pour 
ne  plus  reparaître  »  M.  Y.  L.  fut  afiecté  d'opblhalmie  du 
côté  droit  ;  il  la  négligea  ,  et  Pioflammatioo  s'accrut  peu- 
à-cpeu.  Le  i4*^*  jour  ,  il  fut  iorcé  de  partir  pour  Naples  4 
où  il  .arriva  quatre  jours  après  avec  une  très-ibrte  inflam* 
inatioii.  Il  consulta  deux  médecins  ;  l'un  lui  conseilla  d'ap* 
pliquer  des  sangsues  aux  tempes,  l'autre  de  faire  usage  dé 
laudanum  sur  l'œil  malade*  La  confiance  que  M.  Y.  L. 
avait  dans  ce  dernier  $  lui  fit  préférer  son  conseil.  L'in-- 
flammation  nlors  fit  des  progrès  plus  rapides.  Malgré  cela 
il  ne  cessa  pas  l'application  du  laudanum  ;  il  souffrait  ex- 
trêmement et  ne  pouvait  point  reposer  ;  cependant  il  n'a- 
vait point  de  fièvre  »  et  se  nourrissait  presque  comme  à 
l'ordinaire.  Après  huit  jours  dé  ce  traitement ,  M.  Y.  L.- 
ne  pouvant  plus  résister  à  la  douleur  tensive  qu'il  éprou- 
vait ,  écouta  un  de  ses  amis  qui  lui  conseilla  d'appliquer 
des  sangsues ,  parce  qu'il  en  avait  ressenti  lui-même  les 
hons^eJfifets.'Le  qialade  en  fit  seulement  appliquer  ■  deux 
qui  firepi  couler  le  sang  abondamment.  Il  se  trouva  sou-» 
lagé  ,  la  douleur  se  calma  ,  il  prit  du  repos  »  et  à  dater  de 
ce  moment  l'inflammation  diminua  ,  mais  lentement  ;  il  ne 
fut  rétabli  •  qu'un  mois  après.  Il  s'aperçut  alors  qu'il  ne 
voyait  les  objets  de  l'œil  droit  que  d'une  manière  con-^ 
fuse  ,  même  en  se  servant  des  lentilles  dont  il  faisait  usage 
auparavant ,  quoiqu'il  distinguât  très-bien  de  l'œil  gauche. 
Depuis  cette  époque  il  a  remarqué  que  sa  vue  s^sst  amé- 
liorée et  qu'il  voit  moins  confusément. 
.  Tous  ces  renseignemens  indiquent  et  font  concevoir 
comment  son  œil  droit  qui  était  presbyte  ,  a  pu  devenir 
myope  après  son  affeclion.  Gela  peut  dépendre  de  l'aug* 
mentation  de  la  sécrétion  des  humeurs  de  l'œil  pendant 
h  pialadie  ^  et  de  la  plus  grande  convexité  qu'a  pu  acqu^ 


sir  cet  oi^ne  ^  ou  de  4^  que  ses  meiAbntles  Iraiispa- 
ventée  ont  pu  devenir  plds  épaissei  et  plus  coiiteies  que 
^ns  l'état  ordinaire  ptir  on  surerolt  dé  nutrition ,  ou  peut- 
être  de  ces  deux  cause*  eiàsemble^     .     . 

Je  pense  que  ion  deil  plutdt  TuttrUNier  à  la  première  ; 
en  Toici  la  raison  :  pendant  la  période  Ia  plus  intense  de 
rinflammation»  le  malade  souflrail  d'une  violente  douleur 
tensiye ,  c'est-à-dire ,  jpar  l'augmeotaiion  de  la  sect*étion 
dans  .l'intérieur  de  l'ail  affecté  »  cet  organe  se  trout ait 
fortement  distendu.  Il  est  probable  que  pendant  ce  temps 
la  partie  antérieure  du  globe  de  l'isil  a  pris  d'autres  di-' 
«nensionsqùiseconserretiteMofs,  quoiqu'elles  semblent 
eependant  diminuer  »  puisque  lèt  ô)>jeb  paraissent  h 
M.  V*  L.  nloins  confus  ao)olirii'^iii. 

On  pourrait  objeatecvici  que  Id  plus  grande  donfi|siotf 
dans  la  imon  des  objets  après  14  goérison  de  l'opbtbah 
mie  »  dépendait  de  tout  autre  cause  que  de  la  seule  aug- 
«M&IMion  de  eonveûté.  Elle  pouvait  provenir  de  la  non 
paiiaite  transparence  des  humeurs  ou  de  la  cornée. 
M»  V.  JL  m'a  rapporté  qu'il  a  pu  lire  après  son  rétablis- 
seneni  ^  en  apjiroohant  le  litre  de  son  œil  droit ,  à*peu- 
pfeès  Cotnme  il  le  (ait  k  présent  :  il  est  donc  probable  , 
d'après  cela  ^  que  les  dimensions  de  eet  œil  se  rappro- 
éhont  peu*ài-peu  de  leui*  type  ancien.  Peut-être  arrive* 
rontrelles»  avec  le  temps,  à  se  oœttre,au  même  niveau  de 
celles  de  l'œil  gauobe. 

Comnie  les  dimensions  de  l'cnl  droit  peuvent  varier 
par  la  suite ,  les  besicles  doot  il  se  sert  actuellement  ne 
seront  plus  alors  suflisantes  pour  lui  donner  une  vision 
nette  des  objets  »  ainsi  qu'on  l'observe  çhea  les  myopes  et 
lès  presbytes;  j'ai  donc  conseillé  à  M.  V«  L.  d'essayer 
4e  telDfXs  en  temps  des  lentilles  de  forces  différentes. 


B  T    OBSBBTATIOif  8.  fttS 

« 

ObservaPion  de  taille  recUM>ésicelei;parJ^.  J.  Castaba  ,; 
D,'M''P'  à  hartéville^  (  Meurthe.  ) 

Edovabb  J...  • ,  d«  Cbain^c^s  (Vosges)  »  9gé  de  sepi 
ans»  d'une  constitution  lymphiiUque  et  très-irritable» 
^pr<HivaUc  depuis  entiron  uû  an»  les  symptômes  q^î 
caractérisent  une  afieçlion  c^lculeûse  de  la  yessie»  Le» 
boissons  ^d^ucisâTantes «  les  bains»  les  lavemens  émol- 
iîens  »  les  saignées  locales  iie  lui  procuraient  qu'un  sou- 
lagement momentané»  Il  fut  sotimîs'au  cathétérisme  par 
plusieurs  médecins  qcu  reconnurent  rexi$tence  d'un  Cal- 
cul et  jugdrent  son  extraction  in^spen^able.  On  tn^ 
manda  pour  l'opération  :  cinq  oo  six  ^ours  avant  de  la 
pratiquer  »  )e  fis  diminuer  la  quantité  dés  alimens  du  ma- 
lade ;  ils  furent  choisis  dans  les  yégétàuii  de  facile  diges- 
tion» et  les  diverses  sottes  de  laitage.  On' continua  l'em-* 
ploi  des  bains  »  des  tisanes  et  des  lavemens  émoUiens. 
Le  %l\  avril»  au  soir»  l'enfant  fut  mid  à  la  diète.  Le  len-^ 
demain  matin»  il  prit  un  bain»  puis  Mn  lavetaent  »  ^V%^ 
trois  heures  après  »  m'étant  assuré  de  la  présence  du. 
calcul  dans  la  yessî^»  j'opérai  suivant  le  procédé  du  dona- 
teur Y^cca  »  MM.  les  docteuts  Génîn  et  Perrîn  présens« 
L'incision  du  r^ctqni  eut  à-peu-près  huit  lignes  d'étpiVr 
due  »  et  celle  du  périnée  çnviron  sept  lignes.  Après  avoie 
incisé  Turèfre  dans  sa  parlie  menibratieuse  »  la  prostati^ 
et  I^  col  de  la  vessid  »  une  lenette  »  introduite  dans  le  réh 
a^rvoir  de  l'urine  ,  rencontra  aussitôt  le  corps  étranger  i, 
qpî  (g|  saisi  et  ainoné  au-débors  assea  iacilement.  Ain^i  • 
l'opéi^tien  ne  fut  ni  longue  ni  laborieuse  :  le  inal|^4fl 
perdil  iiPèsTpett  de  sai^  Le  calouK  de  forme  arrondie  «  ^ 
surface  légèrement  rugueuse»  pesait  une  demis^nce  et 


2^6  HÊKOIRES 

avait  trois  pouces  ({uatre  lignes  dans  sa  plus  grande  cir- 
conférence, par  laquelle  il  fut  elti'alt.   Pi^esôfipiton  * 
diète ,  eau  dé  gomme ,   fomentât;  émoll.  sur  l'abdomejo; 
Lô  soir ,  le  pouls  était  très-fréquent ,  la  région  hypogâ^ 
trique  légèrement  tendue^  il  j  avait  soif,  la  sortie   de 
l'urine  par  la  plaie   produisait  des  douleurs  cuisantes  : 
il  y  eut  de  Tagitàtion^et  du  délire  pendant  la  nuit.  Le  26 , 
vers  six  heures  du  matin  ,  il  y  eut  une  sellé  liquide  et 
jautiâtre  ;  peu-après ,  -  douleurs  à  la  plaie  et  sortie  d'u- 
rine  sanguinolente;  il  en  passa  par  la  verge  qui  tdChâ 
les  compresses  placées- sur  le  veatre.  Je  n'^  reconnus 
auctine  trace 'de  matières  fécales.  Vers  neuf  heures  ^  état 
paisible ,  région  hypogastriqoé  un  peu  tendue ,  nullement 
doulourense  à  la  pression,  pouls  dévdloppé  ,  fréquent / 
la  langue  était  humide ,  blanche  au  centre  et  légèrement 
rouge  sur  ses  bords.  Même  prescription, 
-  JVi  quitté  l'opéré  dans  cette  '  position  ;  M.  le  docteur 
Génin,  qui  a  suivi  la  maladie  >  m'en  a  communiqué  le 
journal.  Durant  la  nuit  du  26,  sensibilité  à  l'hypogastre  , 
grande  agitation   et  délire.  Même  prescription.   Le  2^ 
matin ,  le  calme  existait ,    la   fréquence  du  pouls  était 
moindre ,  la    sensibilité   et  1^  tension   de   l'hypogastTe 
étaient  diminuées.  L'urine ,  accompagnée  de  mucosités 
épaisses  ,  sortait  abondamment  par  la  plaie  et  déposait 
des  graviers  pulvérulens.  Même  prescription^  Le   3o, 
le  pouls  était  dans  l'état  naturel;  Turine  ,  qui   les   deux 
jours  précédons  sortait  sans  CQjsse  pair  la  plaie ,  pouvait 
être    retenue    quelque  temps  dans  la  vessie.    Le    petit 
malade  sentait  4e  besoin   de   la  rendre;  elle  fut  bientôt 
gardée  plus  long-temps  ,  malgré  le  suintement  qui  s'en  fai- 
sait continuellement  par  la  plaie  ,  et ,  dans  la  soirée  du  3" 
mai ,  il  en  sortit  une  certaine  quantité  parla  verge.  Le  4» 
plusieurs  émissions  d'urine  eurent  lieu  par  l'urètre  et  par 
la   plaie  en  même  temps.   Le  suînleiiieTit  par  la  plaie 


ET   OftSËAVAtrONà»  !2S7 

diminuait  ainsi  qneHle  mucus  et  le  gravier.  Prêêefiptwtt: 
potage  au  gras»  bouillon  de  poule.  L'enfant  ent»  de  nuit, 
une  sellé  et  uriua  par  la  voie  naturelle.  Les  'deux  jouré 
suivans ,  Turine  parut  trouble  et  mêUe  de  petits  flocoâir 
blanchâtres  ;  elle  sortit  en  moindre  quantité  par  la  plaies 
et  seulement  lors  de  l'émission  parTurètrey  qui  devint 
douloureuse.  Le  7 ,  après  une  vive  agitation  pour  s'op* 
poser  à  ce  que  l'on  passât  le  nitrale  d'argent  fondu  sur 
la  plaie  5  Edouard  urina  à  plein  canal ,  et  »  à  la  fin  de  l'é- 
mission ,  il  sortit  beaucoup  de  pus  i  accompagné  de  bruit 
causé  par  du  gaz  qui  s'échappait  par  l'urètre.  Prescrip- 
tion :  deux  potages  ,  boisson  goitimée.  La  nuit  »  il  y  eut 
une  selle ,  deux  éjections  d'urine  douloureuses  ,  sommeil 
agité.  Le  6 ,  chaleur  à  la  peau  »  fréquence  iu  pouls ,  rou- 
,  geur  de  la  langue  »  soif.  Prescription  :  diète ,  eau  de 
gomme,  orangeade.  Le  malade  passa  une  mauvaise  nuit; 
il  se  plaignit  de  douleurs  au  périnée  et  à  l'anus  ;  il  eut 
de  fréquentes  envies  de  rendre  les  e^icrémens,  suivies 
d'une  selle  douloureuse  de  matièoK  dures;  mais  il  n'uri- 
nait pas  depuis  dix-huit  heures  ,  id|lgré  les  besoins  près- 
sans  qui  le  tourmentaient*  Le  lendemain  matin  »  il  rendit» 
avec  beaucoup  d'efforts  et  de  souffrances ,  une  assez 
^  grajide  quantité  d'urine  «  mélangée  de  matières  purulentes* 
Le  pouls  était  fréquent ,  la  peau  sèche  et  brûlante  »  la 
langue  humide,  rouge  à  la  pointe;  il  y  avait  soif,  mé- 
téorisme  et  sensibilité  à  l'hypogastre.  Le  périnée  offrît  ua 
léger  gonflement;  on  le  fomenta  ,  ainsi  que  le  bas-ventre, 
avec  une  décoction  émollientel  Diète,  tisane  de  gui- 
mauve. Le  pouls  était  plus  fréquent  le  soir;  le  météorisme 
80  dissipa  ;  mais  la  région  hypogastrique  resta  sensible. 
Le  gonflement  du  périnée  était  augmenté;  une  légère 
pression  y  occasionnait  une  vive  douleur  et  laissait  sentir 
du  renflement  et  de  la  dureté  dans  l'étendue  de. deux 
pouces,  à  partir  du  col  delà   vessie.  On  ordonna  sim 


fisS  ViHOIBES 

sangsue»  au  périnée;  mais  riQdocililé*de  Tenfanlne  per-» 
m^t  point  leur  application ,  qui  fui  remplacée  par  oa  ea** 
Uplasme  émoltient  et  par  des  foioeiilatîoiis  sur  là  région 
de  la  vessie.  La  nuit  fut  asseï^  tranquille;, il  y  eut  deux 
émissions  d^urine  trouble  avec  dépôt,  purulent  abondant. 
A  dater  du  lo  »  tous  les  acciden3  diminuèrent ,  et  dis** 
parurent   bientôt.   Le  petit  malade  crul  plusieurs  fois 
avoir  des  selles  involontaires  ;  c^était  du  fluide  de  la  ves* 
sie  qu'il  rendait  parr  IVdus.  U  urinait  jassez  facilement; 
plusieurs  fois  U  sortît,  avec  bruit ,  des  gass  par  l'urètre. 
Les  i3  et  il^,M  y  eut  absence  de  toutes  douleurs;  Té- 
coulement  de  l'urine  se  fSusait^  librement  ;  elle  ne  sor- 
fait  plus  par  l'anus  ;  seuIeonjBnt ,  lors  de  l'émission  par 
Ja  verge  ^  ub%  petite  quantité  s'écoulait  par  la  plate  du 
périnée  ,  .doot  la  cicatrisation  ^'avançait.  Augmentation 
des  alimens.  Le  iS»  le  nialade  éprouva  des  coliques  : 
il  n'avait  pas  rendu  de  «matières  fécales  depuis  six  jours. 
.On  lui  administra  un  nfélange  d'huile  de  ricin  et  de  si* 
rop  de  violette»  qui^procura  deux  selles.  La  nuit  fut 
bonne  :  ,rur!na  devLpJGlaire ,  déposant  très^peu  ;  les  ali* 
paens  furent  rendus  graduellement  »  et  les  forces  revinrent 
en  peu  de  temps«  Le  a4  *  Edouard  put  se  lever  et  faire 
plusieurs  tours  dans  sa  chambre.  Le.  5o ,  H  sortait.   A 
l'époque  du  i4  naai»  dix-neuvième  jour  de  l'opération, 
la  plaie  du  rectum  et  du  sphincter  était  parfaitement  ci^ 
eatrisée;  celle  du  raphé  l'était  environ   dans  ses. trois 
quarts  antérieurs  ;  le  reste  formait  une  fistule  donnant 
passage  à  quelques  gouttes  d'urine,  lorsque  celle-ci  était 
rendue  par  le  conduit  naturel.  On  passa  le  caustique  dans 
toute  l'étendue  du  trajet  fistuleuxle  16  mai ,  et,  vers  le 
'»5 ,  il  ne.sortait  plus  d'urine  par  l'ouverture  du  périnée , 
Déduite  h  une  plaie  simple  qui.  fut  entièrement  cicatrisée 
.leâ  juin  (quarantième  jour  de  l'opération). 

Le  deuxième  jour  de  l'opération ,  la  matière  purulente 


ET      OBSERVATIONS.  ,  229^ 

•  -  •  '  *  '  , 

fui.  éyaCiiéô  en  abondance  par  lurètre»  après  l*émission 
urinaire ,  sans  s'échapper  par  l'incision.  A  cette  époque  ,- 
tout  allait  bien  ;  la  plaie  se  cicatrisait  ;  il  n'y  avait  de 
douleur  nulle  part  :  point  de  gonflement  ni  de  chaleur 
au  périnée.  La  sortie*  de  l'urine  commençait  seulement  à' 
devenir  ^  douloureuse.  Le  surlendemain  ,  rinfïammatibn 
de  la  prostate  et  de  l'urètre ,  jusque  dans  toute  sa  por- 
tion membraneuse .  s'était  manifestée  ;  l'irritation  de  la 
vessie  existaitaussi.  Tout  était  rentré  dans  l'ordre  quatre 
jours  plus  tard.  Il  est  à  présumer  que  cette  matière*  pu- 
rulente venait  du  col  de  la  vessie ,  ou  des  partie^,  incisées 
environnantes;  que,   suivant  une   voie  plus  facile ,  elle 

•  •  •  ■     • 

s'épanchait  dans  le  réservoir  de  l'urine,  qui  la  rejetait 
aii-dehors  par  la  verge.  C'est  probablement  le  pus  qui, 
sé)ournant  trop  long-temps  sur  ces  parties  ,  les  auça  irri- 
tées  et  enflamihées  de  nouveau.  Au  reste,  quelle  que  fût 
la  cause  déterminante  de  ces  accidens  ,  qui  retardèrent 
^certainement  la  guérison ,  ils  étaient  indépendans  de*  la 
méthode  d'opération  ;  et^  chez  un  individu  d'ûnQ  sensi- 
bilitéextréme ,  af&ibli  par  de  longues  souiTrances ,  la  se.C'  - 
lion  de  l'urètre ,  de  la  prostate  et  du  col  de  la  vessie ,  leur 
,  froissement  par  la  sortie  de  la  pierre ,  Técoulement  de  ., 
l'uriné  sur  la  plaie,  suffisaient  bien  pour  produire  une  iu.- 
flammation  intense  et  une  suppuration  abondajnte  jtle  iCjes 
parties*  Ainsi  ,  toute  aulre  manière  d'opérer  en  incisant 
l'urètre  ,  etc. ,  n'en  eût  pas  mis  à  l'abri   (i). 

Les  observations  heureuses  que  l'on  possède  déjà  sur 
celte  méthode  sont  peut-être  sufiisanies  pour  la  voir  bien- 


Ci)  Je  les  aurais  évitées  (cxceplé  la  .cystite)  eu  incisant. le bas^fond 
(le  la  vessie  au  lieu  Je  son  col  ^.  avais  <la  crainte  du  passage  des  fécCs 
clans  la  cavité  m'a  empoché  de  les  faire.  J'attendrai,  pour  me  déter- 
miner à  pratiquer  cette  opération  ,  Vohtumteur  recto-vésical  que  Pou 
nous  a  promis.  (  Voy.  Annales  de  la  Mail  pliys,  ,  tome  ."?,  p.  4nj.) 

3.  16 


â3o  viifoiBBS 

tôt  décrite  ot  adoptée  par  nos  auteora  ckiwquea  \  eomme 

préférable  à  celles  qai  l'ont  précédée. 


Bçcherchês  êur  la  structure  ei  Uê  fonetùnu  d&  Ceneé^ 
phale  ,  des  nerfs  et  des  organes  des  sen^  dans  les  dif^ 
férentes  classes  du  règne  animal  ;  par  Godbfbot- 
Rbinholb  TrAviranvs  ,  et  Lubolf-Chbbtibu  Tréviba- 
.  NUS.  (  Communiquées  par  G.  Bbssqbbt  »  docteur  en 
méd^ine,  etc.  ) 

Mémoire  sur  les  ^  pieds  (^Hippocampes ,  ou  cornes^ 
d^Ammon^ — Lorsqu'on  a  examiné  Torganisation  des  hip- 
pocampes y  et  leur  rapport  ayec  le  reste  de  l'encéphale  « 
dans  les  différentes  familles  des  mammifères  ,  et  qu'on 
compare  ensuite  ce  qui  a  été  dit  jusqu'à  ce  jour  à  ce  su- 
jet par  les  anatomistes ,  on  est  forcé  d'avouer  que  cet 
organe  n'a  pas  encore  4^é  étudié  cx)nYenablement  sous 
tous  les  rapports.  Depuis  Morand ,  qui  le  décrivit  le  premier 
plus  exactement  (i)  ,  c'est  surtout  à  Yicq-d'Azjr  et  aux 
frères  Wenzel  qu'on  doit  les  meilleures  observatrons^  ulté- 
rieures sur  cet  organe.  Mais  ces  anatomistes  Tont  étudré 
plus  snr  l'homme  que  sur  les  animaux.  Yicq-d'Âzyr  (2)  est 
parvenu  à  reconnaître  que  la  corne  d'ammon  doit  êtte 
regardée  seulement  comme  une  circonvolution  du  cer- 
veau qut  se  porte  dans  rintérîeur.  Les  deux  frères  Wen- 
zel (5)  ont  tiré  la  même  conclusion  de  leurs  observations. 
Reil  (4)  »  seul ,  soupçonna  que  l'hippocaippe  devait  avoir 
une  signification  plus  élevée ,  et  Dœllinger  (5)  se  prononça 

(i)  'Mcm,  de  VAcaà,  des  Sciences  de  Paris  ,  annce  1744  ,  p.  3i2. 
(3)  Ihid, ,  année  1 784  >  p.   620. 

(3)  De  Penitiore  cerebri  structura^  chap.  i3 ,  p.  i34. 
{4)  Archii^s  de  PhysioL  ,  vol.  2,  p.  111. 

(5)  Mémoire  pour  sentir  à  l'histoire  du  développement  de  Vcneé* 
phale  humain  ,  p.  i4« 


BT  onsjsaTÀTioiis.  sSi 

contre  ropinîon  de  Vîcqp-d*Azyr.  J'ai  sutvi*  Inorganisation 
de  cette  partie  et  sa  connexion  avec  le  reste  dé*  Vencé- 
phale  sur  un  si  grand  nombre  d'aniniâux:  »  que  je  croîs 
devoir  admettre  que  c'est  un  organe  beaucoup  plus  im- 
portant qu'on  ne  le  croît ,  d'après  ropinioù  de  Vîcq-d*Azyr| 
car  on  en  trouve  des  vestiges  dans  les  pîseaux  et  lés. 
poissons. 

L'hippocampe ,  ou  la  corne  d'Ammôn  e^t  uii  drgané  . 
cylindriqne,  j*ecourbé  ,  situé»  comme  on  sait»  dansjés 
cornes  postérieure  et  descendante  du  ventricule  latéral 
du  cerveau*  La  partie  qui  s^  trouve  dans  la  cdrne  posté- 
rieure est  la  supérieure ,  celle  qui  est  contenue  dans  la 
corne  descendante  est  ^inférieure. 

Cette  partie  inférieure  occupe  toute  la  corné  descen- 
dante.  Son  extrémité  se  voit  au-dessds  de  la  racine  du 
nerf  optique.  Son  bord  interne  est  confondu  avec  la  parojt 
de  cette  corne»  qui  y  touche.  La  substance  de  cette  pav 
roi  est  celle  qui  »  à  l'extrémité  antérieure  du  lobule  moyeil 
du  cerveau  »  termine  la  scissure  de  Sylvius  et  contient  un' 
noyau  médullaire  particulier  »  dans  lequel  passent  la  sud  • 
stance  médullaire  des  circonvolutions ,  un  processus  mé- 
dullaire du  corps  strié  ,  la  partie  médullàit'e  extérieure 
du  nerf  olfactif  »  une  partie  de  la  Commissure  antérieure 
et  en  même  temps  la  substance  médullaire  dé  rhippocàm- 
pe.  Il  y  a  conséquemment  en  cet  endroit  une  communi-^ 
cation  immédiate  du  dernier  avec  toute  la  partie  exté- 
rieure de  l'encéphale»  avec  deux  des  plus  importans  or^^ 
ganes  encéphaliques  extérieurs  »  et  avec' un, nerf  que  ^^on 
volume  rend  »  chez  presque  tous  {es  animaux  »  le  premier 
dé  tous  les  neHs  sensoriauif.  Quant  à  ce  qui  coùcerne  , 
la  partie  supérieure  »  on  remarque  de  suite  »  en  ouvrah)^  . 
les  ventricules  latéraux»  une  grande  différence  entre  lés 
deux  familles  les  plus  élè.vées  des  mammifères  et  les 
autres  familles.  Dans  l'homme  et  les  animaux  »  cette  partie 


s3t  MixOIBBS 

est  «i  étroite ,  qu'elle  ne  dépasse  pas  la  couche  des  ner£» 
optiques;;  elle  est,  au  contraire  «  si  large  dans  les  animaux 
carnassiers ,  les  rongeurs ,  les  ruminans ,  les  solipèdes  et 
les  pachydermes  y  qu'elle  reoouTre»  non -seulement  toute 
la  couche  des  nerfs  optiques,  maisencore  9  dans  quelques 
espèces,  par  exemple  dans  le  rat,  une  partie  du  corps 
strié.  II  n'existé  aucune  connexion  en tr 'elle  et  les  circon- 
volu  tiens  du  cerreau  ;  mais  son  union  est  intime  avec  le 
corps  calleux  et  la  voûte  à  trois  piliers.  Pour  voir  le  pas- 
sa^ de.  ces  parties  en  elle ,  il  faut ,  après  avoir  ouvert 
les  ventricules  latéraux  à  leur  partie  moyenne,  et  l'ex- 
pansion postérieure  du  corps  ca1leu](  restant  intacte .  en- 
lever la  paroi  externe  de  la  •  corne  descendante'  de  ces 
ventricules  ,  et  séparer  rçxlrémité  inférieure  de  l'hippo- 
campe d'avec  la  paroi  interne  de  la  cavité  dans  laquelle 
elle  est  logée ,  ainsi  que  l'extrémité  postérieure  du  corps 
calleux  d'avec  sa  connexion  avec  les  circonvolutions  pos- 
térieures du  cerveau.  Cette  préparation  permet  de  voir 
les  objets  su/vans  : 

1.*  Dans  l'extrémité,  supérieure ,  en  forme  de  massue  , 
de  Phippocampe,  on  voit  les  bandelettes  couvertes  du 
corps  calleux  {cordœ  longitudinales).  Celiss-ci  passent 
au-dessus  de  l'extrémité  postérieure  du  corps  calleux  ,  pour 
se  rendre  à  la  face  inférieure  de  ce  corps ,  et  se  confmuer 
en  avant  jusqu'au  commencement  des  piliers  antérieurs 
de  la  voûte,  puis  se  replient  et  pénètrent  l'hippocampe 
par  sa  face  inférieure ,  placée  sur  la  couche  des  nerfs 
optiques.  .  , 

3**  Le  bord  concave  de  l'hippocampe  offre,  dans 
toute  sa  longueur  ,  un  rebord  médullaire  qui  est  un  pro- 
longement latéral  de  l'extrémité  tuberculeuse  postérieure 
du  corps  calleux. 

o."*  Les  processus  latéraux  et  postérieurs  de  la  voûte 
forment  une  gaine  pour  toute  la  partie  supérieure  et  le 


ET    OBSERVATIONS.  253 

commencement  de  la  partie  postérieure  de  «l'hippocampe. 
Ces  processus  {striœ  comeœ  ,  tœnlœ  striatœ)  ,  sitoéi» 
dans  le  sillon ,  entre  les  couches  optiques  et  les  corps 
striés ,  sont  composés  défibres  médullaires  longitudinales*, 
qui  s'épanouissent  obliquement  d'avant  en  arrière,  sur 
la  face  convexe  de  la  corne  d'ammon ,  sous  la  forme 
d'une  voûte  formée  de  fibres  plus  distinetes  et  plus  blan- 
ches que  ne  l'est  toute  autre  partie  de  l'encéphale»  et 
qui  confluent  au  bord  concave  de  la  corne  d'ammoa 
avec  la  bandelette  de  cette  dernière.  La  force  des  stries 
cornées ,  la  profondeur  dû  sillon  situé  entre  les  couches 
optiques  et  les  corps  striés  ,  dans  lequel  elles  sont  logées; 
et  l'épaisseur  de  cette  voûte,  sont  toujours  en  rapport 
avec  la  grandeur  de  la  corne  d'ammon.  Elles  sont ,  com- 
parativement au  reste  de  l'encéphale  ,  les  plus  grandes 
dans  les  rongeurs ,  chez  lesquels  l'hippocampe  est  égale- 
ment plus  grand ,  en  proportion ,  que  dans  les  autres 
animaux. 

C'est  ainsi  que  la  corne  d'ammon  se  cotnporte  dans  les 
mammifères.  Jusqu'ici  on  l'a  entièrement  refusée  aux 
autres  animaux;  mais  dans  le  scolopax  gallina^o,  on 
voit  sortir  ,  comme  nous  en  avons  déjà  fait  la  remarque , 
des  deux  côtés  des  massues  olfactives  ,  en  dehors  et  en 
arrière  ,  deux  saillies  tuberculeuses  recourbées  qui  ont 
la  même  figure  que  les  hippocampes  des  mammifères  , 
vus  sur  la  face  inférieure.  Dans  les  poissons  même ,  il  se 
trouve  des  parties  que  je  regarde,  avec  Haller,  comme 
les  cornes  d'ammon.  La  corne  d'ammon  fait  donc  partie 
des  organes  les  plus  importans  de  l'encéphale  des  mam- 
mifères. Il  est  en  relation  intime  d'un  côté  avec  les  ner&' 
olfactifs  et  le  corps  strié ,  de  l'autre  avec  le  corps  calleux 
et  la  voûte  à  trois  piliers  ,  et  son  union  avec  la  dernière 
est  d'une  nature  très-remarquable.  Ces  circonstances 
seules  prouvent  déjà  que  les  cornes  d'aminon  doivent  être 


a34  HàiiOiBss 

plu3  que  de  simples  cîrconToiutions  do  cerveau  a  car  ,■  atr- 
cune  circooTolution  de  cet  organe  n'esl  en  relation  aussi 
intime  et  aussi  distincte  avec  tout  l'intérieur  et  l'extérieur 
de  ce  viscère.  Mais  la  forme  des  circonvolutions  du  cer- 
f eau  est  très-variée  dans  les  différentes  familles  des  mam- 
mifères. Les  hippocampes  9  au  contraire  »  ne  changent 
pas  plus  de  forme  chez  tous  ces  animaux ,  que  les  corps 
striés 9  les  couches  optiques»  les  tubercules  quadrijo- 
m^uxy  etc.  La  grandeur  des  circonvolutions  du  cerveau  , 
enfin ,  est  toujours  en  rapport  direct  avec  la  ^osseur  et 
la  longueur  du  corps  calleux.  Dans  les  cornes  d'ammon , 
au  contraire  »  ce  rapport  n'a  pas  lieu.  Elles  sont  très- 
grandes  dans  leû  rongeurs ,  dans  la  taupe ,  le  hérisson  et 
les  c^iauves-souris ,  qui  ont  le  corpë  calleux  très-petit  et 
qui  ne  possèdent  aucunes  circonvolutions  au  cerveau. 

Ce  qu'on  peut  dire  avec  quelque  vraisemblance  sur  la 
fonction  de  l'hippocampe»  c'est,  ce  me  semble,  que 
cette  partie  est ,  moins  que  la  plupart  des  autres  organes 
encéphaliques ,  en  connexion  immédiate  avec  la  moelle 
alongéé  et  la  sphère  de  la  vie  végétative ,  et  qu'elle  se 
rapporté  au  nerf  olfactif.  Les  fibres  de  la  moelle  aloogée 
se  rendent  en  partie  au  cervelet,  passent  en  partie  parla 
protubérance  annulaire ,  les  pédoncules  médullaires ,  les 
couches  optiques  et  les  corps  situés  aux  oirconvolutions 
du  cerveau.  L'hippocampe  ne  communique  qu'avec  une 
partie  de  ces  circonvolutions  et  par  son  extrémité  inférieure. 
Son /lutre  communication  avec  l'encéphale  est  opérée  par 
le  corps  calleux  et  le  fomlx ,  organes  qui  ne  contiennent 
non  plus  de  processus  immédiats  des  fibres  de  la  moelle 
alongée.'  Son  volume  n'est  en  rapport  direct  qu'avec  le 
volume  des  nerfs  olfactife,  et  la  substance  médullaire  do 
son  extrémité  inférieure  se  confond  avec  le  noyau  mé- 
dullaire duquel  naissent  les  racines  externes  du  nerf  ol- 
factif Mais  c'est  pré(usémettt  ce  nerf  qui  est  situé  le  plus 


RT    OBSBRVATIOlf  S*  835 

loiq  de  la  moëlie  alongée  et  de  la  sphère  de  la  vie  végéta- 
tive.  L'hippocampe  coopère  donc  vraisemblablômeot  ^ 
une  fonction  de  la  vie  intellectuelle  supérieure ,  peut-être 
à  la  réminiscence ,  qui  est  si  bien  réveillée  par  des  impres- 
sions exercées  sur  le  sens  de  Tolfaction. 

Mémoire  Mt*  les  nerfs  de  la  cinquième  paire ,  consi-, 
dérés  vamme  nerfs  sensoriauœ,  --^  Un^des  phénomènes 
les  plus  remarquables  de  la  vie  physique  »^  est  la  faculté 
qu'ontles  organes  si  différensenlr^eux d'exercer  jusqu'à  un 
certain  point ,  dans  de  certaines  circonstances  »  les  fondions 
les  uns  des  autres,  La  peau  et  1c  poumon,  la  peau»  lecabal 
intesiinal  et  les  organes  urinaires ,  se  remplacent  comme 
organes  sécréteurs.  Le  sens  tictile  devient  plus  fin  dans 
les  aveugles.  Il  est  même  vraisemblable  que ,  dans  l'état 
de  somnambulisme  >  des  nerfs  abandonnent  leur  sphère 
d'action  et  peuvent  produire  des  sensations  semblables 
à  celles  qui  sont  le  pl'oduit  de  nerfs  sensoriaux  propres 
dans  l'état  sain  et  naturel. 

€es  propositions  ne  se  déduisent ,  jusqu'ici ,  que  de  phé- 
nomènes pathologiques  ;  mais ,  il  existe  aussi  des  faits 
•d'anatomie  comparée  qui  parlent  en  leur  faveur  ,  et  qui 
sont  ou  mal  -  appréciés  ou  encore  inconnus.  Je  m'en 
vais  faire  un  rapprochement  de  ces  faits  ,  en  cherchante 
démontrer  que  les  nerfs  de  la  cinquième  paire  remplacent 
les  nerfs  sensoriaux  les  plus  imporlans  chez  maints  ani- 
maux,  et  que  plusieurs  animaux  possèdent  des  organes 
sensorianx  très-divers  de  ceux  de  l'homme ,  et  dont  les 
nerfs  sont  des  rameaux  de  la  cinquième  paire. 

1.°  Les  'àerfisde  la  ointjùième  paire  remplacent^  che:^ 
quelque^  animaux  »  les  principaux  nerfs  sensoriaux. 
Les  mammifères  fournissent  déjà  une  preuve  de  cette 
assçrtioq  sur  l'organe  visuel  de  la  taupe. 

Zinn  fut  le  premier  qui  crut  avoir  remarqué  que  .Ip 
nerf  optique  de  cet  animal  était.uoe  bre^nche  du  rameau 


â36  IIÉUOIRES 

du  nerf  de  la  cioquième  paire  ,  lequel  se  rend  aà  niu^ 
seau  {jk).  Le  critique  de  la  Zoologie  de Tiedero'aDn  {Ga- 
zette générale  de  littérature  de  Halle ,  18 1*5  9  a-*  204, 
pag.  800)  ,  prétend,  contre  cette  assertion  deZion ,  que 
le  nerf  optique  et  le  nerf  du  museau  de  la  taupe  sont 
des  nerfs  diflférens,  mais  qu'ils  sont  très -minces  et  à 
peine  perceptibles  ;  qu'il  n'existe  pas  de  troisième  ,  qua- 
trième ni  de  sixième  paires  ^  et  que  le  nerf  optique  est 
suivi  immédiatement  delà  cinquième  paire ,  très-forte  » 
naissant  et  se  rendant  à  l'oeil ,  de  même  que  chez  les  au- 
tres mammifères ,  sans  cependant  communiquer  avec  le 
nerf  optique. 

Carus  (2)  ne  trouva  pas4|ion-plus  de  vestiges  des  troi- 
sième »  quatrième  et  sixième  paires»  chez  la  taupe.  U  y 
vit  les  nerfs  optiques  sortir  de  la  masse  grise  de  l'infun- 
dibulum ,  sous  la  forme  de  filets  gris  -,  fins  comme  des 
cheveux,  entrer  dans  l'orbite  par  fin  trou  optique  delà 
même  finesse  y  et  se  perdre  là  sur  un  petit  renflement  d'un 
.nerf ,  que -Zilia' prit  pour  lé  nerf  optique  lui-même;  mais 
qui  est  analogue ,  suivant  Carus  ,  à  la  branche  opthalmi- 
que  de  la  cinquième  paire.  Il  croit  que  le  rudiment  de  ce 
nerfoplique  s'unit  avec  la  branche  ophthalmique  pour  for- 
mer ti  no  espèce  de  ganglion  ciliaire,  duquel  partent  les 
nerfs  du  bulbe  de  l'œil. 

Voici  maintenant  ce  que  mes  recherches  m'ont  appris 
sur  les  nerfsk  de  l'œil  delà  taupe  :  les  nerfs  optiques  nais- 
sent de  la  manière  indiquée  par  Carus,  devant  l'infundi- 
bulum ,  sous  la  forme  de  deux  filets  gris  ,  qui  ne  sont  pas 
plus  gros  qu'un  cheveu  et  qui  cheminent ,  sans  s'unir  en 
aucun  point»  sous  la  forme  de  deux  S  romaines,  ayant  leur 


(1)  Ziiiii  ,   De  dlfferentiâ  fahrlcœ  oculi  huniani  et  brutoruifi ,  \.   i. 
Tn  Conwi.  Spc.  regalis  scient,  Gotting.  ,  l.  4  ,  p.  247. 

(2)  £ssai  d*un  exposé  du  système  nerveux  ,  p.  a4 1 . 


ET    OBSERVATIONS.  *  sSy 

.  extrémité  inférieure  tournée  l'un,o  vers  l'autre.  Leurs  ra-^ 
cines  ne  se  laissent  pas  pout*suivre ,  comme  les  origines 
des  nerfs  optiques  des  autres  mammifères,  jusqu'aux 
couches  optiques  et  à  la  paire  antérieure  des  tubercules 
quadrijuoîeaux.   Je  trouvai ,  entre  ces  racines  et  Finfuq- 

.dibulum,  une  strie  médullaire ,  transversale  et  étroite  > 
mais  qui  n'avait  pas  de.  communication  immédiate  avec 
les  nerfs  optiques  (i).  Autant  les  nerfs  optiques  de  la 
taupe  sont  petits,  autant  sont  grands  ses  nerfs  de  la  cin- 
quième paire  ,  et  autant  est  distincte  l'origine  de  la  grande 
portion#de  ces  nerfs.  Santorini ,  Wînslow,   Wrisberg  et 

.  Q.  H.  Niemeyer  (2) ,  ont  cité  des  observations  qui  rendent 
vraisemblable  que ,  dans  l'homme ,  cette  grande  portion 
naît  de  la  moelle  alongée.  Dans  la  taupe»  cette  origine 
peut  être  vue  si  distinctement ,  qu'il  ne  peut  plus  y  avoir 
de  doute  à  cet  égard. 

Sur  Tencéphale  frais  d'une  tau^e ,  on  trouve  ,  des  deux 
côtés  de  la  moelle  alongée^  un  renflement  longitudinal  s'é^ 
tendant  depuis  le  commencement  du  cordon  racnidien, 
jusqu'à  la  sortie  de  ce  nerf  de  la  pie-mère,  lequel  se  dis- 
tingue très-bien  par  sa  couleur  blanche  et  qui  est  évidem- 
ment en  rapport  intime  avec  ce  nerf.  Sur  un  encéphale 
durci  par  l'alcohol ,  je  découvris ,  après  l'ablation  de  la 
pie-mère ,  sur  la  moelle  alongée ,  les  pyramides  qu'il  n'a- 
'  vait  pas  été  facile  de  reconnaître  auparavant,  et,  sur  leur 
bord  externe^  s'épanouissait  des  deux  côtés  une  mem- 
brane médullaire  mince  ,  composée  de  fibres  transversales , 
après  l'enlèvement  de  laquelle  on  vit  que  ce  renflement 

/ 

(i)  Cette  strie  méduliairc  a  déjà  élé  remarquée  par  Caros  ;  il  1  a 
regarde  comme  une  commissure  inférieure  de  la  division  moyenne  de 
rencéphale.  Je  l'ai  trouvée  interrompue  à  son  milieu  dans  plusieurs 
taupes. 

(2,)  De  origine  paris  r/uiiiti  neivorum  ccrelrî  ^  Halae,  1812. — Arch^  . 
de  Rcil. ,  vol,  2  ,  toro.  i.*' ,  P-  ^* 


238  ViVOIBB» 

était  une  racine ,  commençant  au  cordon  radiidien ,  yers 
la  grande  portion  du  cinquième  nerf  éneéphaliqoe.  Dans 
l'interyalle  compris  entre  cette  racine  et  la  pyramide, 
s^épanouissaient  latéraletnent ,  dans  la  moelle  alongée, 
des  faisceaux  fibreux  très-forts  »  qni  Tenaient  de  la  moelle 
épinière.  La  cinquième  paire  se  ramifiait  ayant  de  sortir 
du  crâne,  de  la  manière  ordinaire  ,  en  th>is  rameaux , 
dont  celui  du  milieu  était  le  plus  gros.  Celui  ci  se  con- 
tinuait des  deux  tôtés  du  maxillaire  supérieur  jusqu'au 
museau.  A  dOn  passage  è  la  mfichoin&,  il  s'en  séparait 
une  branche  qui  s'en  allait-dtreclemeat  à  l'œil  et  donnait, 
avant  son  entrée  dâbs  le  globe  oculaire^  plusieurs  bnul- 
ches  très-petitei  pont  les  parties  environnantes.  Sous 
lui  se  perd  -le -Aeif  Optique. 

L^opi|î(^  du  ci^itique  de  Tiedemann  et  de  Gàfus ,  que 
les  nerfs  de  la  troisième  et  quatrième  paires  manquent  à  la 
taupe ,  h'ést  pas  exacte.  Je  n'ai  non-plus  trouvé  la  si- 
xième palnô;  mais  je  ne  voudrais  pas  regarder  son  absence 
comtne  décidée.  Je  n'ai  pas  pu  découvrir  la  manière  dont 
le  nerf  optique  et  la  branche  ophthalmique  de  h  cinquième 
paire  s^èpanouissent  dons  l'œil;  mais,  ce  qu'il  y  a  de  cer< 
tain  ,  c'est  que  l'exiguité  du  premier  n'est  en  aucun  rap- 
port ni  avec  le  volume  de  la  dernière  ,  ni  avec  celui  de 
la  rétine ,  et  que  cette  branche  ophthalmique  doit  avoir 
une  fonction  plus  importante  dans  la  vision  de  la  taupe 
que  le  nerf  optique.  Je  ne  peux  donc  que  partager  l'opi- 
pion  de  Garus ,  qui  présume  que  le  nerf  optique  et  la 
branche  ophthalmique  de  la  cinquième  paire  contractent 
une  union  intime  h  leur  entrée  dans  Tœil ,  et  forment  en- 
semble la  rétine. 

On  ne  peut  cependant  pas  refuser  au  nerf  optique*, 
proprement  dit,  de  la  taupe  ,  une  part  h  la  vision  ;  mais  , 
il  existe  un  animal  chez  lequel  cette  fonction  est  exécutée 
imiqucment  par  une  branche  de  la  cinquième  paire  ,  c'est 


BT   0BSJBȴATI0N9.  sSg 

le.proteus  angumus.  Qa  ne  savait  pas  jusqu'ici  qoe  cet 
animal  a  des  yeux  situés  immédiatemept  soi^  l'épidernie  ^ 
qui  n*a  pas  d'ouverture  pour  eux.  L'œil  du  proteus  est 
composé»  d'après  mes  observation»*  d'un  crystalUn  sphé- 
rique  simple,  dont  la  face  pôsténieiue,  couverte  d'un 
pigment  noirfitre ,  est  logée  dans  une  oavité  ^  entre 
les  tendons  des  muscles  antérieurs  de  la  tête ,  et  qui 
ne  reçoit  d'autres  nerfs  qu'une  branche  de  la  cinquième 
paire.  La  branche  sus-maxillaire  de  cette  paire  &e  parr 
tage  en  trois  rameaux  »  un  externe  ,  uinmoyen  et  un  in^ 
terne.  Les  deux  premiers  s'épanouissent  sur  la  face  infé-: 
rieure  de  la  membrane  olfactive;  le  moyen  donne  en 
même  temps  la  branche  ophthalmique  mentionnée ,  et  I'îot 
tisrne  pénètre  particiilièrement  dans  la  lèvre  supérieure  » 
mais  en  partie  aussi  dans  l'extrémité  antérieure  de  Tor- 
gane  olfactif.  11  n'y  a  assurément  aucun  vestige  ici  des 
ner&  optiques  proprement  dits,  ni  d'une  troisième ,  qua-r 
trième  et  sixième  paires.  La  peaunon^perforée ,  située  sur 
l'œil ,  n'est  pas  même  plus  mince  en  cet  endroit  qu'en 
d'autres  lieux;  elle  est  cependant  assez  mince  pour  lais- 
ser passer  des  rayons  de  lumière.  Il  est  donc  facile  de 
concevoir  comment  le  proteus  peut  être  trè^sensible  à  la 
lumière  sans  posséder  d'ouvertures  extérieures  pour  les 
yeux.  Cependant  ^  il  ne  pourra  pas  apercevoir  les  objets  ; 
seulement ,  il  distinguera  {a  lumière  d'avec  les  ténèbres, 
Les  nerfs  de  la  cinquième  paire  suffisent  donc  pour  cette 
distinction.  Pour  reconnaîtra  lès  objets  ,  il  faut  peut-être 
un  nerf  optique  propre^ 

Un  troisième  exemple  de  nerf  sensorial  remplacé  par* 
un  rameau  delà  cinquième  paire,  serait  donné  par  Tor- 
gane  auditif  des  poissons ,  si  ce  que  dit  Scarpa  était  vrai  ;; 
savoir  ,  que  le  nerf  acoustique  de  ces  animaux  n'est  pa^ 
un  nerf  propre ,  mais  un  rameau  de  la  cinquième  paire, 
J'ai  déjà  précédemment  cité  des  raisons  cbnlre  la  véritik 


240  UèMOIRES 

« 

de  cette  assertion.  Je  dois  croire,  en  général,  d'après  mes 
recherches»  que  le  remplacement  de  ner£i  sensoriaiix 
particuliers  par  des  rameaux  de  la  cinquième  paîpe  n'a 
lieu  que  dans  quelqiiis  espèces  »  peut'-être  aussi  dans 
quelques  familles;  mais  non  dans ano  classe  entière  des  ani- 
maux  vertébrés ,  et  que  chaque  organe  sensorial  dés  mammi- 
fères »  des  ôiiseaux ,  des  amphibies  et  des  poissons ,  est»  en 
général,  pourvu  de  nerfs  propres  et  semblables  à  ceux 
de  Thomme.  par  rapport  à  leur  origine.  Si  ce  que  j'ai 
cherché-  à  démontrer  dans  le  premier  de  ces  Mémoires , 
savoir ,  que  tous  lès  nerfs  sensoriaux  des  animaux  inverté- 
brés doivent  être  considérés  comme  des  rameaux  de  la 
cinquième  paire  ,  est  vrai ,  tous  ces  animaux  fourniront 
des  preuves  pour  notre  assertion. 

2."  //  existe,  chef  plusieurs  animaux ,  des  organes 
sensoriaux  propres  i  très -différens  de  ceux  de  l'homme, 
dont  les  nerfs  sont  des  rameaux  des  nerfs  de  la  cinquièm,e 
paire.  Les  preuves  les  plus  curieuses  à  l'appui  de  cette 
proposjlion  ,  se  trouvent  chez  les  raies  et  les  requins.  Les 
uns  et  les  autres  possèdent  des  ^  nerfs  de  la  cinquième 
paire  pjus  gros  que  toute  autre  espèce  animale  qui  me 
soit  connue  ,  et  la  plus  grande  partie  de  ces  nerfs  sert  à 
la  formation  d'organes  sensoriaux  propres ,  qui  ont  déjà 
été  décrits  dans  les  raies  ,  mais  qui  n'ont  pas  encore  été 
observés  dans  les  requins,  du  moins  autant  qu'il  esta  ma 
connaissance. 

Lorenzini  (i)  trouva  ces  organes  dans  leraja  torpédo, 
A.  Monro  (2)  en  a  fourni  des  descriptions  et  des  iGgures 


(1)  Schneider  ,  Recueil  de  Mém.  et  Ohseru,  anat.  pour V éclaircisse- 
ment de  Vichtliyologie  ,    volume  i.**'  ,  p.  98. 

(2)  Comparaison  Je  lu  structure  et  de  la  physiologie  des  poissons 
avec  la  structure  deVliomme^  elc.  j  Ira'',  par  Schneider  ,  p.  16  ,  pi.  5  ^ 
6  ,   %    I.' 


ET     OBS£Rv[aTI  ONS.  2/^1 

prises  sur  d'autres  espèces  de  raies. non  électriques;  maii 
il  lésa  seulement  regardés  comme  des  organes  de  sécré- , 
lion* et  d'excrétion  du  mucus ,  tandis  qu'Us  sont  Lien  éloi- 
gnés  des  conduits  propres  du  mucus  ,  tant  des  raies  que 
des  autres  poissons,  par  leur  structure ,  IcAJrsnerls ,  grands 
et  nombreux ,  et  par  la  substance  qu'Us  contiennent ,  qui 
n'est  nullement  du  mucus  »  mais  de  la  gélatine.  GieoiTroy  (i) , 
les  regarda»  non  moins  inexactement,  comme  des  par- 
ties semblables  aux  organes  électriques  du  raja  torpédo , 
en  ce  qu'il  crut  qu'elles  n'existaient  que  dans  les  raies  non 
électriques  ,  chez  lesquelles  elles  remplacent  les  organes 
électrique^  du  raja  torpédo ,  et  que  la  raison  pour  la- 
quelle elles  ne  manifestent  pas  d'effets  électriques ,  était 
qu'elles  s'ouvraient  en  «iehors  ,  tandis  que  les  organes  élec- 
triques avaient  un  tégum^t  aponévrotique.  Mais  elles 
existent  aussi  bien  dans  la  raie  électrique  que  dans  les 
autres  espèces  de  raies  ;  elles  ont  des  nerfs  tout  autres  que 
ceux  des  organes  électriques  du  raja  torpédo ,  et  leur 
structure  est  très-différente  de  l'organisation  des  der- 
niers, en  ce  que  les  cylindres  dont  elles  sont  compo- 
sées, ne  sont  pas,  comme  dans  les  derniers,  divisés  ea 
compartimens  par  des  cloisons  transversales.  Jacobson  (i) 
les  a  enfin  déclarées  ce  qu'elles  sont  assurément,  savoir  , 
des  organes  sensoriaux  propres.  Personne  n'en  a  donné 
une  description  plus  instructive  que  celle  de  cet  habile 
zootomiste  ,  qui ,  comme  je  le  tiens  de  sa  propre  bouche» 
a  feit  beaucoup  de  recherches  sur  ce  sujet.  Je  vais  aussi 
communiquer  les  résultats  de  mes  observations. 

Dans  le  rajarubus  ,  raja  bâtis ,  et  vraisemblablement 
dans  toutes  les  espèces  de  raies  ,  il  se   trouve ,  de  chaque , 
côté  de  la  face  supérieure  et  inférieure  du  corps,  à  côté  ' 


(\)  ué finales  du  Muséum  d^Hist  naturelle^  tcune  i.^',  p.  395. 
(2)  Bulletin  des  Sciences  de  la  Société  pliilonuilique  de  Paris, 


24s  MÉM0IAB8 

du  bord  externe  de  rextrémité  antérieure  des  branchies  » 
une  capsule  formée  par  une  membrane  tendineuse  épaiye. 
Dans  chacun  de  ces  quatre  réservoirs ,  il  se  ramifie  un 
gros  rameau  du  nerf  de  la  cinquième  paire.  Le  rameau 
isort  immédiaSement  du  tronc  du  dernier ,  passe  en  ligne 
directe  devant  les  branchies  et  se  divise  en  deux  bran- 
ches principales  ,  dont  Tune  y  supérieure,  se  rend  à  la  cap- 
suie  du  côté  dorsal,  Tautre,  inféridure,  à  la  capsule  du 
côté  abdominal  (i).  Immédiatement  après  son  entrée  dans 


(0  La  daquième  paire  dans  leS  raies  se  divise  en  quatre  branchés  ^ 
après  sa  sortie  de  la  caVité  er&nîenne.  La  Imnefaè  supérieure  se  corn-* 
porte  dans  la  raja  ruhus  ^  sur  laquelle  j'ai  eiaminé  ^es  branches  dé 
plus  près  y  comme  dans  la  taja  clapota  ^  dou^  les  nerfs  céptialicrues  opt 
été  représentés  pa^  Scarpa.  (De  caiditu  et  olfacta  ,  pi.  i  ,  %.  i.l 
Elle  chemine  le  long  du  côté  exter^  du  globe  de  l'œil  de  la  cavité 
nasale  jusqu'à  l'eU/émité  du  museau,  en  donnant  d^abord  dans  et 
trajet  un  long  rameau  qui  se  ramiie  en  partie  dans  l^iutérieur  de^  la 
cavité  du  nez  ,  en  partie  sur  les  parties  charnues  du  museau ,  et  plus 
loin,  plusieurs  rameaux  plus  petits  se  rendent  particulièrement  à 
la  Êice  inférieure  du  museau.  La  branche  naojeùne  chemine  aussi  le 
long  du  côté  interne  du  globe  de  l'cBil,  entre  les  muscles  des  yeux  jus- 
qu'au bord  interne  delà  cavité  nasale.  Ici  elle  payait,  au  premier  coup- 
d'oeil ,  s'anastomoser  avec  la  branche  précédente  ^  et  c  est  aiusi  que 
Scarpa  la  représente  anastoaaosée.  Mais' en  examinant  de  plus  près, 
on  trouve  qu'elle  chemine  limpletteol-â  c6té  de  celle-ci  sans  s'unir 
avec  elle.  Je  n'ai  pas  encore  suivi  son  extrémité.  Ces  deux  branches 
ensemble  sont  analogues  au  ramus  orbitarius  trigemini  des  anims^ui 
supérieurs.  La  troisième  branche  »  plus  forte  {ramus  maxillaris  sU- 
perior  ) ,  natt  après  les  deux  précédentes ,  et  se  rend ,  le  long  du  côté 
externe  du  globe  de  i'oail  et  de  la  cavité  nasale ,  aux  parties  latérales  de 
la  tête ,  en  formant  dans  ce  trajet  une  expansion  aréolaire.  La  qua- 
trième branche  (nmuix  maxillaris  inj'erior')^  nail  aussi  ^  comme  la 
précédente ,  à  la  face  inférieure  du  tronc  commun ,  mais  plus  en  arrière 
que  la  troisième.  Elle  se  replie  en  arriére  ,  se  porte  en  dehors  le  lon^ 
du  bord  interne  de  l'ouverture  de  la  branchie ,  et  se  divise  en  un  grand 
rameau  et  en  plusieurs  autres  ramuscules  plus  petits.  Le  grand  rameatf 
est  celui  qui  pénètre  dans  la  capsule  ^  de  laquelle  sortent  les  tubes  par- 
ticniiers  aux  raies.  Les  rameaux  accessoires  sont  des  nerfs  qui  yofti 
ftun*  muscles. 


£T   OBSAI^yNTIONS.  24a 

]a  capsule:,  elle  s'épanouit  en  rayonnant  d'un  centre  dans  . 
louiez  les  directions.  Chacune  de  ses  dernières  branches 
passe  dans  Une  Vésicule  ronde  inférieurement ,  plus 
étroite  supérieurement  et  qui.  se  continue  dans  uq  tub^ 
long  et  mince*  Les  vésicules  et  les  tubes  sont  composés 
d'une  membrane  élastique  et  renferment  une  matière  gé- 
latineuse. Les  vésicules  sont ,  dan$  leur  intérieur,  divisées  ^ 
longitudinalement  en  aréoles  par  des  cloisonsé  Le>  tube^ 
percent  les  capsules  mentionnées  ,  s'épanouissent  par 
faisceaux  sous  réjûderiBe  de  l'aninialy  et  s'ouvrent  à  S9 

si^^cQ  eq,  pçti^  f^{^iU09  mamtnelonées,  Qmtre  im^, . 
ce^3^:  à%  c^  t^l^s.ndi^^nt  4e  chaque  capAulft,  tanjtà  lir 
fa^  supér4eu^^,  q^'i^férie^re  du  c^ps.  Ceux^  d0s.  d^m. 
eaps$le#.  itiféri0aj5eç  ont  uu^e^urs  s^mblab^e  A  (mupr49%> 
deux  capsules  supérieures^   Un  di^  fai^Ceav^' sq  liepdi.eo- 
dedwas  v^r^.  la  iré^bon  des  organes  auditifs;  le  dôu^ièiue  te 
ponte  eu  devait;  ^M  ipwftea^  ,  l^S  4ubesdu  Irpisiècpie  feis'*  . 
ceau  vonVtsioléiPEI^t  0)^  llf[x,|i0usemep|;.«^^X:  bords,  latéraux 
de  lapeîtrHie  ;  Içy^qimln^u^!  se  dirige  eu  arrière^  Les.  tuJ^c^ 
singuliers  de  cbaqtfeifaîsee$i:i  sout  d^u^e  longueur  ^iflîi- 
reat^..  Quelques- ûqs  s^'ouvrent  ea  deb<>^.  &  plus  ou  laoînt': 
de  distattee  de,  leMr  i^gm^. 

Les  nerfe  de.  La  ;  cinquième  pairl»  SQ:  ipon^treut ,:  4aps> . 
\^\.9qHaUi»  iWÉmthdc^i    non   aussi  fovts  que  daps  le^^ 
raien:^  mais  eBOo^e  d'uue  grosseUif;  e^^raor4^aaire.  L^^s 
deuftr.  rameaux  prîncif^o^  passât  à  ç^]â  d^  Ja  c^yiî^, . 
crânienne 9  au  museau  »  se  iSk^mis^l^  au-^t^si^HS;  «Je.  19^,. 
eaviité  niasaJe  en  iaHp^v^  »  et  se  teit^ineàt  dans  un,tisM>^/, 
su  to^  et  é|piaij»  4e  fiJ^s  tondineuscils  qW  s'entf^croisc^nt^; , 
lec|iiel,esi  ;»itué^  iwi9é4i^tc^ent  sous  Vikf\àmsD^ÇkA  ^U9rd^>  ^ 
^ésionkii  arre^dies .  (yeuses  ixité^rieUr^^nQ^iX^  divi^é^  eu:;: 
cellttlils  piMT  desi  elfisons,  com^^^s  d'une  m^9ibifan^: 
élas^iquo  j»}ide ,  et  çp^leu^ut  dei^g^Jatine^  s^ipblaWfli. 
à  celtes  qMieiHSleul  da^is  les.  r^ies^  WWs/  ces  yé^icç^, 


^l\t\  extbAits 

ne  sont  pas  siluées  dans  des  capsules  particulières  et  ne 
se  continuent  pas  dans  des  tubes  aussi  longs  que  clies  les  • 
dernières.  La  membrane  tendineuse  »  dont  elles  sont  cou- 
Tertes  »  a  des  ouvertures  auxquelles  répondent  de  pe-  ' 
tils  trous  de  l'épiderme.  Je  n'ai  pas  pu  découvrir- si 
ceux-ci  sont  en  communication,  avec  les  vésicules /ou 
s'ils  sont  les  orifices  des  tubes  mucifères  situées  sous  Fé- 
piderme.  / 

On  ne  peut  admettre  que  deux  sortes  de  fonctions  pour . 
ces  parties  :  ou  elles  manifestent  un  effet  à  Textérienr ,  ou 
l'animal  reçoit  par  elles  des  impressions  extérieures.  Cet 
effet  à  l'extérieur  ne  pourrait  être  qu'une  manifestation  de  ' 
force  analogue  aux  coups  électriques  Axiraja  t&rpedo,  en 
ce  qd'il  ne  ne  peut  pas  y  avoir  d'effet  matériel  ici  oh  il  ne 
se  fait  point  d'excrétion  matérielle. 

Mais  il  n'y  a  pas  de  motif  pour  supposer  une  pareille 
manifestation.  On  est  au  contraire  autorisé  à  admettre  que  . 
l'animal  reçoit  par  cet  organe  des  impressions  extérieures , 
par  la  raison  que  »  dans  les  requins  et  les  raies ,  la  bouche  ' 
se  trouve  en  arrière ,  à  la  face  inférieure.»  «t  les  narines  , 
les  yeux  et  les  oreilles  sont  situés  tout-à-fait  à  la  iàce   * 
supérieure  du  corps  ;  que»  par  conséquent,  ces  poissons  > 
ne  seraient  pas  en  état  de  reconnaître  la  proie  qui  se  trouve 
sous  eux  y  s'ils  ne  possédaient  pas  à  la  face  inférieure/du  ^ 
corps  des  organes  sensoriaux  par  lesquels  ils  pussent  aper-  . 
cevoir  et  distinguer  les  objets  placés  sous  eux.  Un  autre  ' 
poisson  à  cartilage  ,  l'esturgeon  ,  se  trouve  dans  le  même 
cas.  Chez  celui-ci ,  la  bouche  est  aussi  très-loin  sous  la  ihâ- 
cboire  supérieure  qui  la  ^dépasse.   Les  yeux  n'ont  pas  , 
comme  je  le  fi^ai  voir  dans  le  mémoire  suivant  y  une  ré- 
tine médullaire  semblable  à  celle  des  autres  poissons  ; 
mais  la  substance  médullaire  du  nerf  optique  se  continué 
comme  un  processus  étroit  plissé  sur  lui-même  ,  dans  ;ane 
gouttière  longitudinale  y  sur  la  face  inférieure  de  Toul 


1 

BT   0B8BBVATI0NS.  22^5 

îasqn'àir  crystalKa  ;  la  membrane  qui  est  à  la  pl^ce  de. 
la  rétine  est  une  membrane  mince ,  grise  «  opalin^ ,  non 
fibreuse*    Cette  membrane  ne  sert  probablement  :à  rien 
pomr  la  vision ,  ou  ne  sert  à  voir  que  dans  certaines 
circonstances.  La  réception  des  impressions  visuelles. se  : 
(ait,  sinon  dans  tous  les  cas  »  du  mSins  dans  un  bon  nom- 
bré  »  uniquement  par  les  processus  susdits.  Le  champ. , 
visuel  de   Testurgeon  doit  donc  être  très-^restreint  ^  du . 
moins  dans  ces  cas ,  et  s'étçiidre  seulement  à  des  objets  . 
qui  se  trouvent  au-dessus  des  yeux  ^  des  deux  ciblés  de  la  . 
tête,  n  n'a  pas  pour  cela  des  organes  comme, les  raies  et., 
les  requins  ;î  mais  des  rameaux  des  nerfs  de  la  ciiMjuièmé . 
paire  se  rendent  chez  lui  à  quati'e  fibres  ou  bai'beft  (  clrr  . 
rhi  )  ,  qui  pendent  par  paire  non  loin  de  la  bouche.  Ùia-^ 
cùne  de  ces  parties  est  un  cône  long  et  étroit;  dans  son 
axe  est  situé  un  tendon  rond.  L'intervalle  enXjpe  le.deriiiei' 
et  la  péati  externe  du  airrhûs  est  rempli  par.ùû  tissu, 
fibreux  »  entre  les  fibres  duquel  se  ramifient  les  râopieaux , 
mentionnésl  de  là  cinquième  paire.  La  surface  di^^Torganê,. 
est  toute  couverte  à  sa  base  de  papilles  nerveu$.çs,  plus: 
haut  jusqu^à  là  pointe  et  en  travers,  de  rebords  membra- 
neux très-délicats  et  blancs  ,  crépus»  frangés  au  bord.  Le 
poisson  possède  donc  des  parties  qui  ressemblent  à  des 
organes  des  animaux  supérieurs ,  dont  nous  savons  cer^n 
tàinement  que  ce  sont  des  orgapes  sensoriaux.Lafpi'uie 
extérieure  dé'  ces  fibres  bar]i>ues  est  la  même  qu0  celle 
de  la  langue  des  pics.  Lés  papilles  à  la  base  do  cet  organe 
«ont  semblables  aux  papilles  de  la  peau  et  de  la  langue  de 
l'homme /et  les  rebords  membraneux  de  l'organe  sont 
faits  poui^  être  ébranlés  parles  Commotions  les  plus  légères 
del-eati. 

.  Mais  les  tubes  mentionnés  des  raies  et  des  requins 
sont  ils  aussi  une  espèce  d'organes  tactiles  ?  Il  n'^st 
pas  vraisemblable  que  des  impressions  analogues  à  celles 

i.  17 


246  MÉMOIRES 

que  nous  recevons  par  les  papilles  de  la  peau»  soient 
transmises  aux  nerfs  de  .la  cinquième  paire  à  travers 
un  long  cylindre  rempli  de  gélatine  ;  n^ais  je  n'ose  pas 
déterminer  ce  qu'ils  sont  en.  effet.  Je  n'ai  jipn  vu  dans 
ancun  dés  aùlrçs  poissons  que  )'ai  disséqués  Jusqu'à  ce 
jour  »  qui  ait  pu  me  iJonner  des  lumières  à  cet  égard. 
Dans  le  eyclopterus  lumpus,  j'ai  bien  trouvé  ,  des  deux 
c6lés  de  la  mâchoire  supérieure ,  entre  les  organes  olfac-" 
tifs',  datis  des  cavités  particulieres.de  la  masse  cartilagi- 
niBiise  (\ûi  .remjplit  cet  intervalle.»  de  petits  tuyaux  mem- 
braneux' CQp tenant  une  matière  caséeuse.»  et  fermés  à 
leiir' extrémité  interne  obtuse  ;  mais  je  n^ai.  pas  vu  de 
nerfs  quî 'allassent  à  ce$  parties.  N^us.ne  pouyoQs  attendre 
des  éclait'xâssçmen^  ultérieure  que.  d'o.bserv^ions  plus 
exactes  ^lir  les  manifestations  .vitales  des  raies  et  des  je- 
quins  ,  '■  et  ce  qui  jusqulçi  .peut  être  dit  à  ce..su^et  se  ré- 
duit'à  pbiivoir  soutenir,'  suivant  moi ,  que  l'efppire  des 
sens  n'éjt  pas  resti'eint  chez  tous  les  animaux,  comme 
ctîèz  nous  ,'  et  que  ce  spnt  les  faer&  de  la  cinquième  paire 
q'ùi  s^épànbuissent  dans  dés  organes  senspriaux  particu- 
liers drff^rèns  des  nôtres.' 


1   •  *j  ■ 


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^  fc  "  - 1. ■ 


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ObseUyations  sur  C  inflammation  de  la  plèvre  dtaphrag" 

'  fnatiiiue'{i)  ;  par  M.  Anpral  fils ym^m^bre  açljointdô 

VAcâdemLii^  royale  fh  MAdecint. ., 


,,,<•"■      .  ■■    '.     .■■..■,.      :-  '>I 
■.       *  _  ' 

•  :  .  •  ■         ■        ■  •  ■  .        1  *  . 


La  pleurésie ,  considérée. sous  le.  rapport  de.  sa  nature, 
de  ses  caij8|çs ,  de  ^es.sjiJjpijQiaes  et  4e  ses.  diver]^^  termi- 
naisons ,  est'  aujourd'hui  une  des  maladies  les  mieux  con- 


II         m'i      ...      I     •      ■  ^      J  '■    '    '.       '       ".Il      ■■  ■  ■■' 

f         I      •  .  I     ■  •  .      • 


(ORccfi^illies  à  ThôpiUil  de  in  (tharité',  dans  les  salles  de  M.  Lcr- 
miiikr.  ■.,.,■•■'■ 

••  -a.  ■  ■  '        !  ■ 


nues.  Cepeadaat  ^Qçitte  aiEBcUon^  ^^t   la  nata^  est 
maintenant  si  bien  déterminée  5. dont  le  diagnostic  nous 
semble  si  facile ^  .fut  joug-teap^^ps'p^Njit  les  médecins  un 
objet  d'inf ermmabW  ^scuss^ops.  lif ^ioement  Ai*étée ,  imi*' 
té  par  Paul  d^Çg^e  et  par^lexa^dre.dejTralles  ,■  assigna- 
t-il  è  la  pleurésie  spn  yécitable  siège  ^K^ursj^udcesseurs» 
peu  versés  4lans  la  culture  >de  Fans^tomie ,  reyitirent  à 
Fancleiuve  opinion  d'Hippocrate;  ils  ÇQ^IbQdîrent;^inflam- 
matioti  de^  plèvres  avec  celle,  du  parenc^iyme  puliQonaire  > 
et  ils  attribuèrent  souvent  à  Tune. 4e  ces  mialadiesité  qai 
appartenait  spéicialement  à  rautre,;v C'est  ainsi  que  les 
crachats  visqueux  et  j^ouillés  de  la  pneumonie  furent  re* 
gardés  loûg-tenips  conime  caractérisant  également  Uipfeii^ 
résie.   Jusqu'à  une  éROflA©  . très-rapprochée  de  nous;. on 
voit  les  médecins  être  incertajns  si  la  douleur  aigUe».p0i)r' 
gitive ,  de  la  plei|ré$Âe ,.  n'est  pas  plutôt  je  résultat  de)  la 
phlegmasie  même  dû   tissu  pulmonaire;  et  ^ i^Qpe^danb» 
bien  des  siècles- auparavant ^Arélée  ^vait  dit  posititë- 
nient  ^ue.  la  dpulçur,  |^èa- vive  dans  la;pleurésie»  estnuUo 
dans  If  pneuQ^ooie*  On  disputait,  ppur  savoir  si  le  pda^:. 
mon  et  sa  mefubr^iT^e  enveloppant^)  pei)i([emt  s'ienflamnier 
isolément;  et  c$[  fait*  long-tepips  cpnJiçsté^  ne  'fut /bien  ■ 
établi,  que  par  jes.  observations  deDien^rbroéck^et  de  > 
Fr.  Hofrnann.  Enfin  «  si.r<ai..pa^cpur.t  jQ-^epu^iteeénh 
aMUymwum  d(^J\x,Bonneiy  QQj^er$i  surpirf^fdelaibttledfi-  ' 
dëes  bigarres»  d  opinions  erronéf^  ç^  ont  létÀ émises  sur 
la  naturelles  causer  .et  les.elTeif.ikA.âdh^renCes  du  pou^ 
mon  aux/côt,es*.L63^^édç[dnB.;  qf^ltt^saporaifis:  do  Mof' 
gagni  plij^^ic;^^;  encore  ces  ,§di|érQfvcQS;  au  nombre  des 
causes  de  linort  .p^i^e;;'.,e[t'  ce  paod  biômme  a  consacra 
ptusieurs  ligne,^,  4^ison  ifpiBortel'iovxi^^  à  réfuter  cette 
erreur ,,  d^^^  combj^  sy^t^plique  Vanhelmoiit; 

L'on^ait^  .4.'ft|l^uy.s.ij^'auçrcelui'^ci;avait  dés  idées  si  peu 
exactes  sur  lai  nature  de  la  pleurésie ,  qu'il  regardait  la 

l7•^ 


S48  MÉHOIHBS 

saigtiée  comme  un  reitiède  inortel  dans  celte  maladie. 
RappeHerbns-fioiis  icî;  eil  ^[mssânt  ,'qae^ce'télèbre  ennemi 
de»  émission^  san^iiea:  pariait 'iiVôir'iiàc(e6mbé  lai-inëme 
h  un  épâncheméni  dàtié'Itf  jiévtèiné;  sutlb  dTqne  pleurésie 
qa'ii:ayait  fférusé  de  tOÙbdttrë^af  1â  s&i^ée.'  ^ 

-Presque  de  nos  jmtfi,  fitoH  ;  qti  Bpottè  une  si  vive  lu- 
mière sur  le  diagnostic'  de  la  ji^lenropnoùmionie  Tateiite  , 
né  semblé  pbs  ai^'ëti-dés  îdéëS  Ibtijoàts  claires  et  pré- 
cisela  sur  I«8  ^^yMptftmes  de  là' plëilrè^ie.  Cette  phlegma- 
sie  vèommé'  'tb(ilé&  celles  des  membranes  séreuses ,  n'a  été 
véritableinent  bfen  connue  <|(de''deptiîs  là  bàissancè  de  Fa- 
natomle  ^néràlè.  ^Enfin  ;  c'eh  iseùrfeiiieiit  depuis  remploi 
de  1-abscultatioli  inédiàte  »  qUe  le  dfà^bstïc  de  la  pleufésîe 
a^  Ipcirté  à  Ma  {dus  haut  jHôint  Bè  perfection.  Seiile- 
rarât  "alors  on  a  pu  plus  sOrement  distinguer  d'avec  lès 
épaneheiiiens  pleurétiqubs ,  dcortalbes  pneumonies  aigîies 
osl  c^iroiiiqbeli  qùr  né  sdbt  accompagnées  d'aucune  ex- 
pe<}toratio|l  eahlctârisftque;  '         '     ^'' 

-ii' est  cependant  titiè  portion  delà  plèvre,  celle  qui 
tapisse  la  &dé')»up^éurè  du  diaphragme ,'  dont  Tînilâm-  '' 
motion  ; -bien'  qu'ôndOttéée  par  un  ëiiàembfé' de  symptômes 
partrouliërs^  ^semble;'  dïins  ëës  derniers  tômps ;  n'avoir 
pflB'ifixé  d'une  mantëre  spéciale  l'atteiïtion  des  médecins. 
Soit  Hjuei  la  phlëgibâsie  de*  la  plèvi^e  diaphragma  tique 
existe  TBiMée ,;  soif -qéi'ëHë  cëincidle  avec  Tinllâmmation  du 
resté  '  de  la  înëiâbrane  séreuse  ihoraciqûë ,  les  signes  qui 
rannoneent  so^t  assez  èaràcléristiques;  ils  âiil^rent  assez 
des  signes  de  '  là  pleurésie  -ordinaire,  pour  que  nous' 
croyons  utile  de  consigner  ici  les  observations  que  nous 
avons  recueillies  sur  ce  Siijet.  La  pleurésie  diaphragma- 
ti^ue  n'est  pas  d'ailleurs  une  affection  rare ,  et  tous  les 
médecins  qui  cultivelit  l'anatomie  pathologique  ont  eu 
certainement  plus  d'une  fois  l'occasion  de  l'observer. 

I  Linflammation  de  la  plèvre  diaphragma  tique  a  été  in* 


k  a  V.  1  o  :•'  A  ic  ^'*  '■- 

diquéeà'une  manière  très-préçyiAft;pai^JQperJhtis^vi».;qui  L'k 
déente  sous  lenoïxi^^Q,.f(çrffplkfff^^tif}^il4^ 
(îeraière  maladie  ;.si  mqrk!'^iPl^^Tifi^ ^f^iii^  occupai 
eam  mcmbranœ  plfi^rœ  paxp^fffif  qt¥»4ù^phmgnmxtm- 
bit  y  vùl  ôtip^um,9epivm^  n^^tfi^ ,  qriturfnarhus  diras', 
quetn  paraphrenitidem  appellan^  {/ipk.  907  )«  .Oa[i^oit 
que»  dans  cet^  4é6^^Uoo^r^^Ço^bs^v^Ci()|apl^lend.aou$^un 
même,  qpm  et  l'iAUao^mation  fiQ  .la  pl^Jte  dtaphragina^ 
Uque  et  telle  du  disjphragme  b^-ÎDême»  Les  «utres  écri^ 
vains  ,  antérieurs  o|f^  postérieurs  ;^,  Boqrliaasre;^  .qui  oyat 
pajrjfé  de  la  paraphré]f^ésie.»,^iû]^,^^  àtpeu* 

près  aucun  comptç^dç  raffect^çn  4!^Ia^Ii^vpe^:etils  o»t 
rapporté  à  une  diaphrajgmite  to^s-Iça  f yi^ptomes  x>bservé^. 
Cependant,  daas  toutes  Içs^ 9ii]iferi(ures  ,do:  cadavres  dont 
flsifbus  ont  tranjsipi^  la,  descciptiQPn.lQ: diaphragme  est 
intact,  et  la  plèvre  qui  tapisse  ce  muscle:est,  au  contraire, 
le  siège  d'une  pblegmasie  à  différons  dçgrés*,  L'afleotion 
qu  us  ont  d^jçi^^  q'est  4pP0  autre  cboseï  qu'une  pleurésie 
diapbragmatique.  On  peut  en  juger  par  l'exemple  sui- 
vant :  ;  \ 

Un  homme  4<d, quarante-sept  ans  »  ditOehaen»  estât* 
teint  de  paraphrén^i^;  il  est  apporté. ^.  l'hôpitajl  le  qua- 
trième jour  de  sa  maladie.  Jrôis'j^ignées^sont  pratiquées 
dans  l'espace  .4^  ^do^zqhei^rgsj;  }>aias,i  boissons  adoucis* 
santés.  Le  lendçipain>  rjuresardoniqueet  oiort.  Oa  troqua 
des  couches  al^umineuçes  épa^sea.qui upissaientlesdeux 
poumons  au  diaphragme. (i?<^.,7^ç/v»  pars.i  ^cap^-^j)^ 

Les  symptômes  assigi^^  par  Qç^rhaav^  h  la  paraphré- 
nésiè  ou  pleurésie  diaphragma  tique  »  sont  une.  fièvre  ai^ 
guë  f,  une  douleur  vive  dans  la.  régiou  du  diaphragme  « 
augmentant  d'une  manière  atroce  dau^  l'inspiration^  la 
toux»  l'éternuement ,  dans  tes  efforts  pour  vomir  ^. aller  à 
la  selle  ou  uriner;  une  respiration  petite 9.  accéléoâe^ha-: 
letante ,  s'exécutant  uniquement  par  les  mouremens  des 


fiSo  aiHoiBBS 

cotes  ;  la  dépression  de  s  hypocondres  p  le  rire  siucdonique , 

le  délire ,  les  convulsions. 

Nous  allons  maintenant  rapporterplusieurs  observations 
sur  la  pleurésie  diaphragmatique  ;  puiâ ,  en  récapitulant 
les  symptômes  que  chaque  cas  particulier  nous  aura 
présentés  «  nous  essaierons  de  tracer  l'histoire  générale  de 
cette  maladie. 

§•   1.    Pleurésies   diaphragmatîques  isolées.  —  Pre- 
tnière  observation.  —  Un  ébéniste ,  âgé  4e  yingt-six  ans  » 
entra  à  l'hôpital  de  la  Charité  pendant  le  cours  du  mois 
d'avril  1822.  Deux  jours  auparavant ,  il  avait  été  pris, 
au  milieu  de  son  travail ,  d'un  frisson  léger  que  suivît 
bientôt  une  forte  chaleur.  Au  milieu. dé  celle-ci    une 
douleur  déchirante  se  fit  sentir  dans  rhypocondre  gauche , 
le  long  du  rebord  cartilagineux  des  côtes  ;  en  même  tçmps 
oppression  considérable.    Le  malade  chercha  vainement 
à  dissiper  cette  douleur  par  des  applications  de  linges 
chauds  et  par  l'ingestion  dans  l'estomac  de  deux  petites 
tasses  d'eau-de-vie  fortement  poivrée.  La  nuit ,  il  ne  .dor- 
mit pas  et  fut  dans  un  état  d'agitation  extrême;  il  eut 
trois  fois  le   hoquet.  Le  lendemain^  persistance  de  la 
douleur  de  l'hypocondre  ,  augmentation  de  la  dyspnée  , 
toux  fréquente.   Nous  vltnês ,  pour  la   première  fois ,   le 
malade  au  commencement  du  troisième  jour.  Assis  sur  le 
séant,  le  tronc  courbé  en  avant ,  la  main  continuellement 
appliquée  sur  Thypocondre ,  qu'on  ne  pouvait  légèrement 
presser  sans  arracher  des  cris,  le  malade,  prononçait  à 
peine  quelques  miots  d'une  voix  entrecoupée  et  haletant,e  » 
les  traits  de  la  face  exprimaient  l'anxiété  la  plus  vive  ; 
les  inspirations ,  courtes  et  rapprochées ,  ne  s'exécutaient 
que  par  Télévation  des   côtes  ;    la  toux  était  fréquente  » 
comme  avortée  ,  rexpsctoration  nulle;   la   percussion  et 
l'auscultation  n'apprenaient  rien  ;  le  pouls  était  très -fré- 
quent et  dur ,  la  peau  brûlante  et  sèche.   L'intelligence 


BT    OBSBRTATIOIIS.  .  fiSl 

avuit  conservé  sa  netteté;  les  fonctions  digestives  ne  pa- 
raissaient point  altérées. 

M.  Lerminier  soupçonna  réxistence  d^une  pleurésie 
diaphragmatique  ;  il  prescrivit  ùiie  $aignée.de  douze  onces 
et  l'application  dé' vingt  sangsues  le  long  du  rebord  car- 
tilagineux des  fausses  côtes  gauches.  Dans  la  journée»  1^ 
douleur  diminua  un  peu;  mais  le  sorr  elle  reparut  ayeb 
une  nouvelle  intensité  »  et  la  nuit  le  malade  délira.  Dans 
la  matinée  du  quatrième  jour ,  l'intelligence  avait  repris 
sa  netteté  ;  triais  la  douleur  et  rorthopné^  pérsistaieat  ;  la 
respiration  et  la  toux  présentaient  les  ipém.es  caractères* 
Le  pouls  n'a  fait  rien  perdu  de  sa  fréquence  ni  de  sa  du- 
reté ;  les  muiM^Ies  de  la  face  présentaient  de  temps  en  iemps 
quelques  moiivemens  convulsifs.  Nouvelle  saignée  de  abiizè 
onces  y  réapplicatibn  de  vingt  sangsues  sur  l'endroit  dou- 
loureux 9  •  boissons  émollientes. /  Rémission,  dans  ja  jour- 
née; exaceT))aiion  le  soir  et  délire  là  nuit.  Siciapisiiies 
aux  jambes.Lé  cinquième  jourVpersistaiice  des  m^mes 
symptômes  ;  '6t';  dé  plus  /  nausëes  Coi^tinuellqs  ;  vésica - 
toire  à  une  cuisse.  Le  sixième  jour ,  altération  profonde 
des  traits  i  décubitus  sur  le  dos  ",  voix  éteinte,  hoqùe.t  ei 
-nausées  dé  tcAnps  en  temps;  vésicatôîre  à  la  partie  laté- 
rale inférieure  gauche  du  thorax.'  Mort. dans  la  soirée.' 

Ouverture' du  caclavre,  ^-^Les  deux  portions  de  plèvre 
qui  tapissent  la  base  du  poumon  gauche  et  [a  face  supé- 
rieure du  diaphragme  de  ce  même  côté ,  étaient  forte- 
ment  injectées  et  cbu?ertes  d'exsudations  albûmineusés 
qpi  s'étendaient  de  l'une  à  l'autre.  Les  autres  partîëà  dé 
la  plèvre  étaient  très-saines  ainsi  que  les  poutnons  ;  rieii 
de  remarquable  dans  le  cœur  non  plus  que  dans  fe  péri- 
carde qui-  contenait  un  peu  de 'Sérosité  cîtrîne.  X'e  *dîa- 
phragme  ne  présentait  dans  sa  texture  aucune  àltéràtloii 
appréciable  ;  organes  du  crâne  et  de  Tabdomen  sains. 

Les  symptômes  de  inflammation  de  la  plèvre  diaphraç-^ 


a5a  MÉifoiRBs 

inati({iie  sont  d'autant  phis  tranchés  dans  èette  obsehpar: 
tion  qu'aucune  autre  maladie  ne  l'a  compliquée*.  lei  la 
mort  survint»  comme  dans  les  péritonites;  sansqu'aucuii 
des  organes  essentiels  au  maintien  de  la  vie;  f&t  matériels 
lement  lésé.  L'inflammatioi]^  partielle  d'une  membrane  sé- 
reuse suffit  pour  déterminer  les  plus  graves  symptômes  ^ 
pat  le  trouble  sympathique  qu'elle  excita  dans  le  système 
nerveux. 

ikwBième  abêerwùian.  —  Un  tailleur  »  figé  de  trenter 
un  ans  ,  avait  eu  déjà  »  depuis  deux  ans  ;  plusieurs  hémo-* 
ptysies  ;  il  avait  habituellement  une  petite  toux  sèche  avec 
légère  dyspnée ,  lorsque  >  le  5  octobre  i8di  ^  après  avoir 
été  mouillé  par  la  pluie,  il  ressentit  vers  l'appendice xy- 
phoîde  une  asse<  vive  doulei^r  qqi  l'cdiligeait  à  se  tenir 
courbé  et  gênait  sa  respiration.  ibappliquiEi  douze  sang- 
sues sur  cet  endroit  ;  la  douleur  disparut;  le  lendemain 
elle  se  fit  encore  ressentir  par  intervalles.  Le  surlende*- 
main ,  7  octobre ,  il  fut  réveillé ,  vers  trois  heures  du 
matin,  par  une  douleur  violente  qui^  cette  fois,  avait 
son  siège  le  long  du  rebord  cartilagineux  des  -côtes  droites , 
et  s'étendait  même  dans  tout  l'hypocondre  et  jusque  dans 
le  flanc  du  même  côté.  En  même  temps,  mal-aise  inex-r 
primal>le;J}esoin continuel  de  tousser,  sans  oseble  satis- 
faire, de  peur  d'exaspérer  la  douleur  ;  deux  ou  trois  vo- 
missemens  dans, la  journée.  Entrée  le  soir  à  la  Charités 
— rDansla  matinée  du  8,.  le  malade  présente  l'état  suivant  : 
face  pâle ,  exprimant  une  vive  anxiété  ;  respiration  courte  > 
n(B  s'exécutant  que  par  le  mouvement  des  côtes  ;  petite 
toux  continuelle  ;  douleur  dans  l'endroit  indiqué ,  s'exas-» 
pérantpar  la  pression.  En  pressant  légèrement  l'épigastre , 
on  excite  4qs  nausées  et  un  hoquet  qui  cesse  bientôt, 
mais  qu|une  nouvelle  pression  reproduit;  Sécubitus  sur 
le  dos.;  le  malade  se  refuse  àloute  espèce  de  mouvement  « 
de  sorte.<qu'on  ne  peut  Jç  p^cuter  et  l'iiusciilter  que  très* 


ET    OBSB&TJL'TIOKS.  }fi^ 

ItiipCit&itemeaii;  fièvre  intense  »langde  ûiBiturelle, — Apr 
plicàtion  de  trente  sangsues  à  *  rhy{>ock>ddre'  droit. —  Îm 
9  octobre  »  cinquième  jour ,  la  dàulenr  s*est  de  âM^aU 
étendue  à  Tépigastre  ;  le  malade,  pour  se  soulager  »  sb 
tient  presque  continuellement  sur  le  séant,  le  thorax :ii»- 
diné  sûr  l'abdomen  ;  percutée,  la  poitrine  résonne  lisén 
partout;  auscultée ,  la  respiration s'entendpartoût ,  faîUe, 
mais  nette*  Saignée  de  huit  onces ,  douze  sangsues  à'F6- 
pigastre.  — Dans  la  journée ,  disparition  de  la  doûtéihr. 
épigastrique ,  persbtaùce  de  œlle  de  Thypocoudre ,  Nreâ- 
piration  un  peu  plus  libre  après  la  saignée.  Sixième  jour, 
légère,  teinte  îctérique  de  toute  la  surface  de  la  peau;, 
conjonctives  très-^jaunes  ;  même  état  d'ailleurs.  Septièmld 
jour ,  douleur  presque  nulle  ^  respiration  plus  facile ,  tow^^ 
rare  ,  sèche ,  décubitus  sur  le  dos.  Dans  la  soirée ,  réapi- 
parîtion  brusque  de  la  douleur  de  Thypocondre  droit ,  et 
aT0c^  elle  de  tous  les  autres  accidens.^  Yomissemens  de 
bîle  pot  racée  dans  la  nuit ,  à  la  suite  desquels  la  jiodleur 
est  tellement  .¥iva,:.i{ue  le  malade  perd  momentanément 
connaissance* ^— Le  lendemain  matin,  huitième. Jouri, 
face  grippée,  lèvres  rétractées  et  agitées  'de  mouvëmens 
oonvulsifs;  orthopnée.  Le  malade  ,  assis,  ne  veut. ni  pai^ 
1er  ni  exécuter  le  mouvement  le  plus  léger,  tant  il  redoute 
'd'exaspérer  sa  douleur;  le  pouls  est  fréquent  et4X>ilcen-; 
tré ,  la  "peau  peu  chaude;  la  couleur  jaune  de  la  peau  et 
dfifroonjonctives  est  très-prononcée.  Saignée  dehuitoneca, 
cataplasmes  émolliens  et  narcotiques  sur  Tépigastre  et 
l'hypocondre  droit.  —  Dans  la  journée,  rinlelligence  se 
.trouble  ,  vociférations.  Neuvième  jour ,  h  douleur  ne  se 
fiât  plus  sentir  que  dans:  la  touat  et  1^  eSk^tt^ymais  la  rei- 
]^ation  est  très-génée ,  la  firéquence .  du  poub  persiste^ 
L^a«8GuItation  et  la  percussion  me  donment  aucun  nouveau 
renseigimnent,  persistance  de  TJetère.  Kxième  jour,  la 
fespirarion  s'entend  seasy^temekit  moins  ji  .droite  qu'à 


254  IliHOIRBS 

gauche,  oii  elle  est.  devenue  puirilei  .La  dyspnée  est 
considérable  y  la  douleur  de  Thypocondre  très-obtuse  ;.le 
malade  se  plaint  d'avoir  fréquemment  envie  ^e  vomir ,  la 
langue  conserve  son  aspect  na(ui?eI.:DeuiL  vésiçs^toires  aux 
cuisses.  Onzième  et  douzième  jour,»,  même é&at.  Le  côté 
droit  du  thorax  se  dOatè  sensiblement  moins  que  le  gau- 
che. Treizième  )oor»  hoquet  de  plusieurs  heures  ,  pen- 
dant Ja  durée  duquel  .la  douleur  de  Thypocondre  et  de 
l'épigastre  se  renouveUent*  L'ictère  ne  diminue  pas.  Qua- 
torzième et  quinzième  joorsr»  la  dyspnée  devient  de  plus 
en  plus  grande,  le  pouli  redevient  très-fréquent^  les 
traits  de  la  face  a -altèrent  ;  la  respiration  ne  s'entend  que 
Irès^faiblemeatà  dr<Hte;  la  sonoréité  de  la  poitrine  n'est 
pas  sensihlemîent  diminuée,  de  ce  côté;  les  dernières 
eôtes  asternales  droites  paraissent  être  un  peu  déjetées  ; 
le,  foie  se  sent  pour  la  première  fois  dans  Thypocondre. 
Tésicatoire  sur  le  c^té  droit  du  thorax.  Seizième ,  dix- 
septième  et dix-hùîtième jours,  le  bord  tranchant  du  foie 
se  sent  presque  au  niveau  de  l'ombilic.  L'oppression  est 
extrême;  des  nauséea,-  des  hoquets  fréquens,  quelques 
Tomissemens  tourmentent  le  malade.  Le  dix-neuyième 
jour ,  il  est  pris  de  délire  ;  le  vingtième  ^  il  tombe  dans  un 
état  comateux,  et  succombe  le  vingt-runième. 

Ofweriure  du  cadavrô.  —  La  base  du  poumon  droit 
était  séparée  du  diaphragme  par  un  épanchement  séro- 
purulentqué  circonscrivaient  de  toutes  parts  des  concré- 
tions membraniformes  qui  s'étendaient  du  diaphragme  au 
poumon  ;  cet  épanchement  avait  à  la  fois  refoulé  et  le  pou- 
mon di:oit  et  le  foie.  Autres,  parties  de  la  plèvrp  saines , 
poumons  remplis  de  granulations  miliaires,  qu'entoure 
un  tissu  crépitant,  mais  engoué  en  arrière;  cœur  et  pé- 
ricarde dans  leur  état  ordinaire,  viscères  abdominaux 
sains  ;  forte  injection  du  .tissu  cellulaire  sous-arachnoïdien 
qui  revêt  la  convexité  des  hémisphères  cérébraux  ;  sera- 
site  lactescente  dans  les  ventricules  latéraux. 


BT   0B8BBTATI0RS.  b55 

CJjiez  cet  individu ,  nous  retrouvons  d'abord  à  peu* 
près  les  inémes  symptômes  que  chez  le. sujet  de  la  pre- 
mière observation  ;  il  présente ,  de  plus ,  un  ictère  très- 
prononcé  ,  résultat  probable  de  l'irrilation  transmise  »  par 
contiguïté  de  tissu ,  de  la  plèvre  diapbragmatique  au  £>ie. 
Cependant ,  les  symptômes  de  Tafiection  aiguë  se  calment» 
et  alors  apparaissent  de  nouveaux  phénomènesqui  annon- 
cent le  passage  de  la  maladie  à  Télat  chronique.  La  di- 
miinution  d'intensité  de  la  respiration  à  droite  ,  coïncidant 
avec  la  persistance  du  son  du  n^ême  côté ,  aurait  pu  faire 
croire  à  l'existence  d'un  emphysème ., du  poumon  ;;  maf» 
ce  n'était  j^  ainsi  que  la  descente  du  foie  dagail'bypocoa- 
dre  y  que  le  résultat  mécanique  de  Pépanchement  circon^ 
scrit  dont  la  plèvre  diapbragmallque  droite  était  le  siège. 
Bien  que ,  dans  ce  cas ,  la  gêne  considérable,  de  la  respi- 
ration et  la  grande  fréquence  du  pouls  rendissent  le 
pronostic  très-défavorable ,  le  malade  aurait  pu  encore 
traîner  pendant  quelque  temps  son  existence ,  sa  guérison 
même  ne  devait  jxa$  être  regardée  comme  impossible , 
lorsqu'une  araçhnjtis  sur-aiguë  l'entraîna  rapidement  au 
tombeau.  Est-il  besoin  de  dire  que  les  granulations. mi- 
lîaires  trouvées  dan&  les  deux  poumons  rendent  suffisani- 
ment  raison  des  bémoplysies ,.  delà  toux  habituelle  et  dé 
la  dyspnée  légère  que  le  malade  éprouvait  depuis  long- 
temps.       ,  .  c   . 

Sous  le  rapport  de  l'abaissement  du  foie  dù^  à  Tépan- 
chement  pleurétique  ,  ce  cas  peut  être  rapproché  d'une, 
observation  rapportée  par  Stoll.  Un  individu ,  dit-il ,  at-^ 
teint  d'une  pleuropneumonie  ,  ressentit ,  le  dix-rneuvièn^çj. 
](fur ,  une  douleur  très-ajguë  dans  l'hypocondre  gauobe; 
les  signes  d'un  empyème  se  manifestèrent  et  bientôt  la- 
rate  vint  faire  saillie  dans  le  flanc  gauche.  A  l'ouverture  du 
cadavre^  on  trouva  ^us.de  douze  livres  de  pus  dans  le 
côté  gauche  du  thorax.  Le  diaphragme  ,  abaissé  par  cq 


a56  vivoiBEs 

liquide»  fiiisâit  saillie  dans  rabdomeo  et  fÏTait  pôuisé  la 
rate  devant  lui ,  de  sorte  »  dit  Stoll ,  que  la  doidénr ,  que 
l'on  ayait  cru  appartenir  à  un  organe  du  ventre  ^  avait  son 
siège  dans  la  poitrine. 

Troisième  observation»  —  Un  maçon ,  âgé  dé  trente-^ 
sept  ans»  entra  à  Thôpital  de  la  Charité  le  8  mai  i8s2  ; 
il  présentait  alors  tous  les  symptômes  de  la  phtbisie  pul- 
monaire au  deuxième  degré.  Pendant  le  cours  du  âioia 
de  mai»  iln'oSKt  rien  de  remarquable.  Vers  le  commen- 
cement de  juin,  il  éprouva  à  plioNeurs  reprises  des  points 
de  côté  qoe  quelques  applications  de  sangsues  firent  dis- 
paraître. LéIi  1  juin  •  au  milieu  du  redoublement  fôbrile 
du  soir»  il  fut  pris  d'une  vive  douleur  au  niveau  diels  der- 
nières fausses  côtes  gauches  ;  cette  douleur  persistait  le 
lendemain  matin  ;  la  respiration  était  courte  »  accélérée  » 
entièrement  costale  ;  une  hémoptysie  très-abondante  sur- 
vint en  mémo  temps.  —  Saignées  générale  et  locale  ;  ré- 
f  ulsifi  aux  extrémités  inférieures.  Le  crachement  de  sang 
s'arrêta  »  la  douleur  diminua  »  mais  ne  cessa  pas.  Vers  le 
fio  juin  »  elle  s'étendit  à  l'hypocondre  gauche  et  jusqu'au 
flaire  de  ce  côté;  à  dater  de  cette  dernière  époque»  le  dé^ 
pirissement  fut  très-rapide;  de  vastes  cavernes  se  creu- 
sèrent dans  le  parenchyme  pulmonaire  »  où  la  pectoriloqùie 
et  le  râle  muqueùx  les  annoncèrent.  Le  malade  succomba 
le  18  juillet.  A  dater  du  commencement  de  ce  dernier 
mois  »  la  douleur  de  l'hypocondre  et  du  flanc  gauche  ne 
se  faisait  plus  sentir  que  par  la  pression  »  les  mouvémens 
brusqbes»  les  grandes  inspirations»  ou  dans  les  quintes 
de  toux.  La  respiration  »  beaucoup  plus  gênée  que  chez 
la  plupart  des  phthisîques ,  s'ex<Scuta  constamment  par 
lé  seul  ihouveinènt  des  côtes. 

Ouverture  du  cadavre.  -^  Vastes  excavations  tuber- 
culeuses dans  les  deitx  poumons;  adhérences  cellulaires 
des  plèvres  costale  et  pulmonaire  dans  un  grand  nombre 


ET     OBaJK^TÀTtOlfS.  ^S'Jj 

ile*poin^;  état  Baiifi  de  la  plèyre  diapbragmalique  drc^^ 
et  de  la  plèn^e  pulmonaire  correspondante»  Agauqh^» 
au  contraire  »  li^  base  du  poumon  adhérât  assez  solide- 
ment au  diaphragme.  A  peine  eûniesTiious  détruit  les  ad-; 
hérences  membranifori^es  qui  maiiitenaicint  ce»  parties, 
réunies»  que  nous. observâmes  un  vaste  foyec  pdruleni: 
qui  existait  à  la  fqis.et  dans  la  poitrine  et  4aos  J'abdomen* 
Là ,  le  diaphragme  présentait  une  perforation  d'pot  pouce  et. 
demi  de  diamètre'  environ,  à  trayer^  laquelle  le;pi)s«  qui! 
très-vraisemblablement  s'était  d'abprd  formé  dans  laiplèer 
vre^avait  passé  pour  pénétrer  da|israbdon^Bi;u  Les  borda.: 
de  la  perforation  étaient  lisses  et  moMsses  »  comme  .si  elle 
existait  déjà  depujs^  un  certain  temps.  Le  pus  qui  avait 
pénétré  da-ns  la  rcavité  abdominale  seipblait  avoir  repoussé  : 
au-devant  de  lui  le,  péritoine.  Logé  entre  la  rate  et  les 
parois  de  Tabdomen  ,  il  .était  limité  de  toutes; par t$  par 
dès  brides  celluleuses  étroitement  unies  qui  jui  foi'iiiaieAt  : 
une  sorte  de  poche»  lia  sur&ce  interne  de  celle-«i>  ainsi . 
qiie  les  bords  de  l'ouverture  du  diaphragme,  «était  .tapis- 
sée par  une   pseqdo-membrane  ,  assez  vépais^e«  comtne 
villeaie  »  et  qui  y  plongée  dans  Teau.,.. paraissait  hérissée 
de  nombreux    filameps»  telles  en  .un   mot»,  qu'eu.  i6n. 
trouve  souveqt  à  la^urface  interne  de^^ab^^.,  Autour  de 
la  periforation ,  le  tissu  du  diaphragme  ne  paraissait, $tre  ' 
nullement  altéré.   Rien  de  remarquable  ne  fut  trouvé 
dans  lés  autres  organes  du  thorax  j^.  de  l'abdomen  et  du  >. 


crâne., 


Les  s^inptômes.  qui  accompagnèrent  ici  la  pleurésie  > 
diaphragmati(||ue.fqren,ti;noins  multipliés^  moins  alacmana. . 
que  dans  les  deux , premiers  cas;  la. douleur  seule>  en  an- 
nonciez l'invasion.  Son  extension  dans  l'hypocondre .  et  , 
dans  lé  llai^c  marqua  vraisemblablement  le  moment .  où 
le  diapfajfame.  perforé  permit  au  pus  de  s'épancher  dans: 
l'abdomen.  Nous  ne  chercherons  point  d'aillpurs  h  expllr.  . 


258  MÊHOtREâ 

qner  la  caase  et  le  mécanisme  de  h  perforation  da 
diaphragme  ;  nous  ne  déterminerons  point  si  ce  muscla 
fut  d'abord  enflammé  et  ramolli ,  et  si  la  solution  de  con- 
tinuité  eut  lien ,  soit  par  les  simples  progrès  de  son  ramol- 
lissement 9  comme  cela  anÎTe  dans  le  tissu  de  la  cornée 
transparente,  soit  par  la  pression  toute  mécanique  d.a 
pus  sur  les  fibres  musculaires  préliminairement  ramollies  ; 
on  pourrait  admettre;  dans  ce  cas  ,  une  pleuro^diaphrag- 
mîte.  Mais ,  ce  qu'il  ne  faut  pas  perdre  de  yuB  ,  c*èst 
qu'autour  de  la  perforation  le  tissu  musculaire  était  par- 
feitement  sain  ;  de  sorte- que ,  soù$'4;e  point  de  vue  »  ce 
cas  peut  être  rapproché  deft  perforations 'dites  spontanées 
du  canal  idtcstinaKl&ns  lesquelles  on  trouve  souvent 
aussi»  exempt  de  toute  lésion»  le  tissu  qui  environne. la 
perforation.  Obéervons   enfin  qiie»   danis  ce  cas». où  il 

y  atait  véritablement  affection  du  diaphragme  ,'  Ton  .ne 

/-,  ...         •  '■.',.•. 

rëodarqua  point  le  rit^  sardonique»  d'oioLùé  depuis  bien 
long-temps  comme  l'un  des  signes  les  phis  caractéristiques 
de  ï'inflamniïi tien  de  ce  musclé. 

'  Quatrième  obêervatiàfi. — ^Nons  avons  observé  plusieurs 

phthisiquesquise  sont  plaints^  à  diverses. périodes  de  leur 

.  maladie  »  d'une  doiilëur  qui  avait  Bon  siège  ,  soit  le  long 

du  rebord  cartilagineux  des  côtes»  soit  dans  l'un  ou  dans 

l'autre    hypocondre.'*  Ces   douleurs  »   généralement  peu 

vives  »  passagères  »  et  que  n'accompagnait  aucun  autre  . 

symptôme  grave  »  nous  ont  paru  pouvoir  être  rapportéejs 

à  des  phlegmasies  partielles  ou  peu  intenses  de  la  plèvre 

diaphragmatique ,  et»  chez  plusieurs*  de  ceux  qui  ont 

succombé»  nous  en  avons  effectivement  constaté  Texis* 

tence;  chez  d'autres ;'à  la  vérité»  nou^  n'en  avons  trouvé 

aucune  trace.  D'autres  »  enfin  »  nous  ont  offert  des  adhé- 

renées  plus  ou  moins' étendues  du  poumon  et  du.  dia- 

phnigme»  bien  que»  pendant  leur' vie»  ils  n'eussent  àcciisiS 

auôiine  douleur  >  ils 'n -eussent  offert  aucun  signe  qui   eût 


ET    0B8B&TATI0NS.  s59 

BU  nous  les  feire  soupçonner.  Nous  reviendront  plus  bas 
sur  ces  îroporlanles  anomalies. 

§^  IL  Pleurésies  diaphragmatiques  coexistant  avec 
une  pleurésie  cost(hpulmonàire.  — Elles  sont  plus  fré- 
quentes que  lès  précédentes  ;  leur  diagnostic  est  souvent 
plus  dii&cile ,  et  leur  pronostic  nécessairement  plus  fii* 

cheuK* 

Cinquième.  Observation. — Un  tailleur,  figé  de  19  ans» 
entra  à  la  Charité  le  ^8  janvier  1822.  Depuis  trois  se- 
maines il  éprouvie  des  douleurs  vagues  dans  le  côté 
gauche  du  thorax ,  aviéc  toux  sèche  ou  accompagnée  de 
quelques.crachats  muq.qeux.  Cependant  il  :n  a  interrompu 
ses  occupations  que.depuis  trois  jours;  depuis  ce  temps  ».> 
respiration  gênée  »  fièvre  (applidation.de  dix  sangsues  . 
sur  la  poitrine. /J}àm  la  matinée  du  19  janvier ,  il  pré- 
sentes l'état  suivâtnt  :  la  douleur  ne  se  fait  plus  s.entir  très* 
légèrement  que  lorsque  le  malade  se  couche  sur  le  côté 
gauche.»  lorsqu'on  presse  sur  ce.  côté  ou  lorsqu'on  per- 
cute. {Son.  mat  .postérieurement  dans  les  trois  quarts  infé- 
rieurs^ du  côté  gauche.  Dans  cette  même  partie»  la  voix 
auscultée  fait,  entendre  une  sorte  de.  chevrottement  »  où 
plutôt  MU  jSq^  jEiiialogue  à  celui  de  la  voix  du  polichinelle. 
Ce  &€^  particulier  devient  sur*tout  ttèsrsensible  dans  la 
proAOyQçiatioa  de  certains  mots ,  tels  que  le  mot  oui 
(aegophpnie.  ).Là.  aussi  {e  bruit  ordinaire  de  la  respiratioa 
ne  s'eiite^  pas;;  mais  ;à.  chaque  mouvetnenl  inspiratoire  * 
on  entend  un  bruit  par^tiçulier  »  une  soite  .de  souffle»  qui 
annopce  que  Tair  ne.  pén^l^e  pas  au-delà  des  gros  tuyaux 
bropcl|iques.  L'exist^acçik  d'un  épanchement  considérable 
danal^.  plèvre,  gauche;  n'est  donc  pas  douteuse.  Cepen-  - 
dan t  )i|,  respira tiiQii  .est  à  peine  gênée  »  la  ÛTéquence  du  pouls 
est  très-légère-;  lai  peau  ^  conservé  Sa  température;  ordi-  ' 
naire.;.le.dé(;iibitus  est  ^^pev^-prèsjndifférent.  Le  malade 
ioussef  eu.^  et  Ji'expeçtorfi  qu$  quelques  crachats  nmqueàx. 


s6o  iiiioiiBS 

(  Smgnéô^de  qu0ipepaleue$;  deumvéiieaknreê  au^jaim* 
tes.  )  Le  so,  même  état.  (Fésioatoireêur  U  câU  gauche.) 
Le  âi  »  8on<  de  plus  en  plu» mal  à  gaiiche  ;  persistance  de 
l'a^ophonîe.  Les  mouvemens  inipinitiNres  pins  courts^  et 
plus  fréquens  s*exéculent  sar-toût' par  rabaissem>ent'do 
diaphpagçie*  Dn  ai  janvier  au  3  fi^er,  l'état  du  malade 
ne  subit  pas  de  changement  notable.  Il  était  sans  fièvre  , 
habstaeHlement  couché  <  sur  le  dos;  il  pouvait  cependant 
se  placer  «ans  géoe  sur  les  deux  cètés  :  il  toussait  à  peine , 
assurait  ne  sentii*  sa  respiration  nullement  gênée.  La  pa- 
role étM(;ferme'y!  les  moiM^émeM-  libres»  la  face  tout-A- 
fait. naturelle,  Tappélit  excèUemt r,enfin  ,  Voa  «ûl.po 
croire  que  ce maladeavait  entièremept  recouvré  sa  saniÀ  ^ 
si  la  percussion  et  fauscnltàt^OD  n'eussent  in<Uqué  leçon* 
traire.  Tel  était  râtat>très^satis&isant<dumarade>  lorsque 
le- 3  février»  à  oqpiaa heures  du  matin» il  fut  pris  d'ané 
vive 'doûlei»  qui»  ayant  son  siè^e* principal  dans  Thypo-^ 
condi|eigâuph8*l  s'étendait  delà  d'une  part  à  l'épigastre  g 
et  df  autre  partludqne  dans  le  flanc  gauche.»  non  loinde^ 
la  :  crête,  iliaque»,  I>aiis  la  Journée  i»  oppression  considé- 
rable .  »  fièvre  intense.  -  (  Smapismeê  aux  jambes.  )  Dans 
la  ja[iatinée<du'4y traits  de  la  face  tirés  »  exprimant  l'anxiété 
la.  plus  vive;  'pouls  fréquent  et  d'une  petitesse  remar- 
quable*;.-peu»  -sans  chaleur;  mouvemens  inspiratoires 
CQurtiB  et  trè»*irapprochés  »  parole  haletante  »  presàfon  Ae 
l'hypcicondre  gauche  doulouteuse.  La  respiration  ne  s^exé- 
cutait.plufr.que  par  le  mouvement  des  côtes  droites.  — 
M#  L^ntiinier  annonça^  l'existence  d'une  pleurésie  dia* 
phtàgmatique«  (Trente  sangsues  sûr  le  côté  gauche.  J  Le  4  » 
le-malade -était  assis  sur  son  séant»  le  tronc  fortement  in- 
cliné  ea  avant  :  il  disait  qu'il  étouffait  i  d'ailleurs  »  mêmes 
symptômes.  Les.  trois  jours  suivans  y  diminution  progres- 
sive de.  la  doideur  de  l'hypocendrè  ;  décubitus  constant 
sur  le. côté  gauche ,  impossible,  sur  le  dos  ou  à  droite  » 


•'  ■  ^ 

BT   OBSBBVATIONS.  â6l 

aans  menace  de  sufibcation.  Son  très-mat  dans  toute  l'é- 
tendue de  ee  même  côté,  en  avant  et  en  arrière  ;  persis- 
tance de  l'segophonie  ;  diarrhée  abondante.  fLargevésîca^ 
toireàl'épigastrô;  eau  de  riz  gammée,  ^  Le  8  »  altération 
profonde  des  traits  de  la  face;  la  respiration  continue,  à 
ne  s'exécuter  que  par  lé  mouvement  des  côtes  droites. 
Pouls  toujours  fréquent  et  trè^-petit*  Le  9  ,  apparition 
d'une  sueur  abondante ,  diminution  de  la  diarrhée.  Même 
élat  du  -  côté  de  la  poitrine.   Pendant  les  trois  Jours  sui- 
vans  ,  il  n'y  eut  de  remarquable  que  les  alternatives  de 
^ueuret  de  diarrhée.  Le  côté  gauche  du  thorax ,  mesuré 
le  12  »  fut  trouvé  plus  large  que  l'autre  de  8  à' 9  lignes. 
—  Le  i4f  à.  huit  heures  du  matin  ,  là  décomposition  des 
traits ,  la  gêne  extrême  de  la  respiration ,  l'affaiblissement 
profond  »  semblaient  annoncer  une  mort  prochaine.  L'on 
entenditencore très-distinctement l'segophonie.  A9  heures , 
sueur  générale  >  respiration  râlante.  Mort  à  1 1  heures. 
'  ^Ouverture  du  cadavre.  —  Une  énorme  quantité  d'un 
liquide  purulent  »  verdâtre  ,  remplissait  la  plèvre  gaucheè 
Les  plèvres  costale  9  pulmonaire  et  diaphragmatique  de  ce 
côté,  étaient  recouvertes  par  des  fausses  membranes  blan- 
xshes  ,  rugueuses  à  leur  surface  ,  épaisses  sur  le  poumon  » 
minces  ailleurs.  Le  poumon  ,  refoulé  sur  les  parties  laté- 
rales de  la  colonne  vertébrale  ,  était  à-peu-près  vide  d'air. 
Les  gros. tuyaux  bronchiques  étaient  r^ogieis,  les  petits 
blancs.  Le  diaphragme  ,  poussé  en  bas  ,  dépassait  le  re- 
bord des  fausses-côtes  ,  et  avait^  repoussé  la  fate  dans  le 
jlanc  gauche.  Le  cœur ,  porté  à  droite  paf  l'épanchément , 
avait  pris  derrière  le   sternum  une  direction  verticale  ; 
aussi  pendant  les  derniers  temps  de  la  vie ,  les  bàttetnétis 
dncœor  n'étaient-ils  plus  percevables  à  la  région  précor- 
diale; mais  on  les  entendait  avec  force*  à  là  partie  infé- 
rieure du-sternum  ,  et  dans  le  côté  droit  en  avant  1  le  cœur 
était  d'ailleurs  sain.    Le  péricarde  contenait  un  peu  de 
3.  18 


2)611  liiifoiii&'» 

sérpsité  citivM»  InjecHk»  veineuse  de  TesieNOoiac  et  ém  Tim 

teftio  fçpéin^i  pbiqaei  rouges  de  la  muqiioiue  iiaiis  le  gros 

.  C^  ce  malade  »  la  pkurési»  ne  s'aanonçq  par  des 
qn9iU&iixe&  graves  quOi  lorsque  riuflammatioB  se  fôt  prcH 
pagto  k  ht  fièvre  dîaphragmatique  ;  bous  retrouvons  en- 
core ici  le3  mêmes  symptômes  que  dans  les  observations 
précédentes.  L'on  a  dd  sur-tout  remarquer  le  changement 
brusque  du  mode  de  respiration  qui  cessa  d'être  abdomi^ 
nale  aussitôt  que  la  plèvre  diaphragmatique  s'enflamma^ 
JL'on  a  dû  aussi  être  frappé  du  siège  de  la  douleur  qui  se 
pt  sentir  plus  bas  que  dans  aucune  des  autres  observa- 
tions* Si  nous  ne  craigniona  de  dépasser  les  limites  de 
notre  sujet ,  nous  pourrions. encore  faire  ressortir  d'autres 
circonstances  importantes  de  cette  observation ,  telles 
que  le  début  insidieux  de  la  maladie,  l'absence  de  tout 
symptôme  alarmant ,  alors  que  l'épanchement  était  plus 
considérable  ,  l'existence  de  l'^egophcHiie  dans  un  cas  où 
le  liquide  épanché  était  tellement  abondant,  qu'il  avait 
iqrcéles  parois  thoraciques  à  s'agrandir ,  déjeté  le  cœur  à 
droite  »  et  refoulé  en  bas  le  diaphragme ,  etc. 

Sixième  Observation.  — Un  charron  ,  âgé  de  26  ans, 
avait  déjà  éprouvé  plusieurs  hémopthisies ,  lorsqu'il  entra 
^  la  Charité  pendant  le  cours  du  mois  de  décembre  182 1» 
11  était  alors  maigre  et  faible.  La  respiration  ,  courte , 
s'exécutait  par  le  double  mouvement  des  côtes  et  du  dia- 
phragme. L'on  entendait  du  râle  crépitant  dans  la  partie 
postérieure  gauche  du.  thorax.  Les  crachats  étaient  abon- 
dans  y  formés  par  une  sérosité  trouble  au  milieu  de  laquelle 
étaient  suspendus  de  nombreux  flocons.  Des  sueurs  cor 
pieuses  avaient  lieu  chaque  nuit«  Diagnostic  :  tubercules 
pulmonaires  commençant  à  se  ramollir  ;  engouement  inr 
flammatoire  du  poumon  autour  de  plusieurs.  —  Applica* 
iion  de  sangsues  sur  k  côté  gauchis,  -r- Rien  de  nouveau 


ET  OBSBBVAiTIOirS.  ^OS 

jwndant  le  reste  de  décembre.  -^  Yem  le  Gomineneement 
du  mois  de  janvier  y  dérangement  desfoQCtions'digesUves^y 
nausées ,  vombsement  des  tisanes.  Ces  symptômes  cèdent 
aune  application  de  sangsues  sut  l'épigastre.  Progrès  de  la 
dégénération  tuberculeuse  des  poumcms;  caverne  évidente 
dans  ki  poumon  gauche  à  la  fin  de  janvier.  Le  1 1  février, 
apparition  d'ime  vive  douleur  le  long  du  rebord  cartikl^ 
gineux  des  fausses  cdtes  gauches ,  et  danslliypocondre 
du  même  côté.  Le  12  ,  cette  douleur  persistait;  l'anxiété 
était  extrême;  la  face ,  grippée  v  offrait  dans  ses  muscles 
de  fréquens  mouvemens  convulsifs.  Le  malade  était  éBÛ$ 
dans  son  lit,  le  corps  penché  en  atant;  Il  avait  passé  Ilr 
nuit  dans  cette  pénible  position.  Le  pouls,  assez  dévelop- 
pé jusqu'alors  ,  était  devenu  très-petit.  L'invasion  d'une 
pleurésie  diaphragmatique  ne  parut  point  douteuse  à 
M.  Lerminier.  \Fésicàtôire$ur  le  côté  gauche  du  thorax). 
Le  i3  ,  même  état;  te  son  n'étart  pas  plus  mat,  Fauscul- 
talion  ne  fournissait^  pas  de  nouveaux  renseighemenr. 
Le  i4  »  le  malade  restait  toujours  assis  dans  son  lit;  là 
douleur  devenait  atroce  dès  qu'il  essayait  de  Se  coucher. 
Le  1 5  et  le  16  ,  le  décubitus  horizontal  devint  possible;  \k 
respiration  était  un  peu  moins  gênée;  mais  la  màtîté  àxi 
son,  l'absence  de  la  respiration  ,  le  chevrottement  de  là 
voix ,  annonçaient  la  formation  d'un  épanchement  Aàià 
le  côté  gauche^  A  dater  du  1 7  ,  le  malade  resta  constam- 
ment couché  sur  le  côté  gauche  ;  il  ne  pouvait*pàs  s'écàr^ 
ter  un  peu  de  cette  position  sans  être  menacé  db  suffoca- 
tion. Jusqu'au  25,  diminution  des  forces,  décbmpositidtk 
des  traits  ,  gêne  de  plus  en  plus  grande  de  la  respiration 
Mort  le  «5  février. 

Ow}erture  du  cadavre,  —  Un  litre  de  sérosité  troublé 
était  épanché  dans  la  plèvre  gauche  ;  des  fausses  mem- 
branes blanches,  molles  ,  n'offrant  encore  aucune  traèè 
d'organisation  ;  tapissaient  la  plèvre  diaphragmatique  de 

18.. 


S64  ?  .BiMOl&BS 

ce  côté  9:  trèft-roùga  éâ-^iessous  d'elle»,  fie- pareilles  con- 
crétions albumineiues  Ji*étendaieiit ,  toas  .fiMine  delirides  » 
4e  là  plèvre  pulmouure  vers  la  costale»,  mais  'seulèmeiTt 
fdads  le  voisinage  dtt\di(i^ragiiie  ;  {dok  haut  ',  l'on  nVm 
trouvait  plus  aucune  traoe.  Tubercules  crus  et  ramollis  -, 
cavernes  dans .  les  poumons  ;  rambllissement  grisâtre  de 
la  muqueuse  gastrique  dans  le  grand  cul-de-sac 
•     Ici,  rioflammàti9n d^ùta  par  la  plèvre  diapbragma- 
tiqpie»  les  signes  qui 'Tannoocèrent  furent,  on  ne  peut 
.plus  tranchés ,  puis  ils  disparurent»  et  l^n  n'observa  plus 
..que  les  signes  ordinaires  de  la  -pleurésie  »   à  mesure  que 
l'épanchement  se  forma  et  qu'il  s'étendit  entre  le  pou- 
mon et. les  côtes*. 

"  Septième  obêer^atian.  —  PUurésie  dtaphrdgmaiique 
existant  avee  une  pneumonie.  —  Un  homme  »  âgé  de 
trente  ans ,  ressent  tont-à-coop  une  douleur  vive  au  des- 
sous du  sein  gauche.  En  même  temps  ,  fièvre  inlçnse  ,- 
dyspnée»  toux  sèche  »  l^r  déUre  le  soir  ;  même  état  le 
lendemain.  Le  troisième  jour»  décubitus  sur  le  dos ,  in- 
spirations courtes  et  très^rapprochées  ;  son  mat  dans  pres- 
que toute  l'étendue  du  côté  gauche  de  la  poitrine  ;  toux 
fréquente^  expectoralion  purement  catarrhale.  Diagnostic  : 
épanchement  pleurétique  dans  la  plèvre  gauche.  (  C'était 
ep  f8i9  que  cette  observation  était  recueillie,  et  si  la 
méthode  de  Tauscultation  eût  été  alors  connue  ,  le  dia- 
gnostic .eût  été  vraisemblablement  plus  juste).  Saignée  de 
douze  onces*  Le  quatrième  jour ,  même  état  [large  vé^ 
sicatoin'e  sur  le  côté  gauche  du  thorax.  )  Le  cinquième 
jour  »  nous  trouvâmes  le  malade  dans  un  état  d'anxié^ 
extrême  t  il  ressentait ,  vers  la  région  diaphragmatique  » 
une  douleur  assez  vive  pour  lui  arracher  des  cris.  Il 
avait  déliré  toute  la  nqit.  Le  sixième  jour ,  altération  pro- 
fonde des  traits»  respiration  haletante;  l'expectoration 
avait  été  constamment  purement  catarrhale.  —  Mort  daos 
la  nuit  dp  sixième  au  septième  jour. 


ET   OB'ABKTiTlONS.  »6ft> 

-  Ouverture  du  cadavre.  -^Ancan  épancbemenl  ii  €xi5;^> 
tait  dans  la  plèvre  ;  adhOTences  à  gauche  entre  lés  pljbvres^ 
costale  et  pulmonaire*  [La  base  du  poumon  giaiiehe  étaiV 
unie  ail  diaphragme  par  une  couche  albumineusé^imollé  y 
non  encore  organisée.  Tout  le  lobe  inférieur  du'poumbnr: 
gauche  était,  en  hépatisation' grise  »  et  le  sùpéHèur  en . 
hépàtisation  rouge. 

Dans  ce  cas  eneore^  les  symptômes  qui  ont  annoBcè'; 
Tinvasion  de  la  pleurésie  diaphragmalique  se  sont  trèst^! 
franchement  dessinés  ;  nous  ayons  tu  combien 'cette  in«*: 
flammation  nouvelle  aggrava  Tétat  du  malade.  Parmi  les: 
circonstances  importantes  de  cette  observation ,  étrangères: 
à  notre  sujet ,  remarquons  TcfFroyable  rapidité  avec  1»-; 
quelle  marcha  rhépatisatiôn  du  poumon  ,  et  l'absence 
complète  d'expectoration  caractéristique. 


Après  avoir  tracé  avec  détail ,  dans  le»  obsetihtions 
précédentes»  les  symptômes  qui  ont  annoncé  ,  dr'une' ma- 
nière plus  ou  moins  certaine,  l'inflammation  de  la  plèvre 
diaphragmatique  ,  essayons  de  les  faire  ressortir  dans  un 
court  résumé.  Parmi  ces  symptômes,  les  uns  se  sont  pré- 
sentés dans  tous  les  cas  soumis  à  notre  observation;  d'au- 
tres ont  été  beaucoup  moins  constans  ;  quelques-uns , 
enfin ,  regardés  par  Boerhaave  comme  caractéristiques  de 
la  parâphrénésie ,  n'ont  été  rencontrés  par  nous  dans, 
aucun  cas.  Dans  le  premier  groupe  de  symptômes  ;  noys 
plaçons  ,  1.^  une  douleur  plus  ou  moins  vive^e  long  du. 
rebord  cartilagineux  des  fausses  côtes  ,  s'étendant  le  plus 
souvent  dans  les  hypocondres  ,  et  quelquefois  jusque  dan^ 
le  flanc.  Cette  douleur  augmente  par.  la  pression,  fin-; 
spiratton^  le  mouvement,  et  dans  tous  les  efforts;  dans  un 
seul  cas  ,  elle  a  commencé  par  se  faire  sentir  à  l'appen- 
dice xyphoïde;  a,*  Timmobilité  complète  du  diaphragme 


s66  •  vivoiBBs 

dans  rkÊtfomûon;  oe  phénomène  fat  gnrtoot  très-tràaché 
thiM  [lliiiîwiH  des  maladef  qot  fmt  le  sujet  des  obseirâ- 
Ihm  peéiédentes  :  chez  eax ,  Uot  que  la  pilèTre  oosto- 
fut  seule  afectée ,  la  respiratîen  fut  âbdemt- 
lis ,  h  peine  la  douleur  de  rbjpocondre  arait^eHe 
anocMKé'  Textension  de  k  phlegmasie  à  la  plèvre  diaphrag- 
matique ,  que  les  parois  abdominales  ne  se  soulevaient 
plus  et  que  Tinspiralion  ne  se  produisait  pktô  que  par  le 
mouTement  d'élévalion   des  cfttei  ;  3.*  une  anxiété  fort 
remarquable ,  exprimée  surtout  par  l'altération  subite  des 
traits  ;  4**  un®  orthopnéd  presque  constante  avec  incli- 
naison du  tronc  en  avant  Ce  s jmplAme  ,  qui  maiïque  ce- 
pendant quelquefois,   nous  parait  étrei'un  des  plus  ca- 
ractéristiques;  les  malades  qui  sont  dans  cette  situation 
redoutent  le  moindre  mouvement ,  comme  propre  à  ré- 
veiller d*atroces  douleurs.  Lorsque  Ton  trouve  réunis  chez 
un,  malade ,  soit  les  différons  symptômes  que  nous  ve* 
nonsid'^îndfquery  soit  seulement  les  deut  prèiùiérs»  on 
doit  être  porté  à  s^upçbnnM*  l'existehcé  d'iioe  pleurésie 
diapbragmatique ,  et,  dans  plusieurs  de  nos  oft^erratidms  » 
nous  ràtûtnâ  tue  annoncer  avec  cert:itude  par  M.    Ler- 
mioiei^. 

D^aûtres  sytËiptôme^,  a^oâs-nous  dk ,  sont  beaucoup 
moins  con^&ds.  Tels^ni  lé  hoquet,  résultat  de  l'irrita- 
tion sympathique  du  diaphi'agmé  »  les  nausées ,  les  vo- 
misseméUs.  Nous  avons  observé  ces  derniers  symptômes 
chez  des  individus  dont  réstoroac  fut  trouvé  parfaitement 
sain«  Tels  s^nl  encore  les  mofuvèmens  convulslfs  des  mus- 
cles de  la  fece ,  et  spécialement  de  ceux  des  lèvres ,  le 
délire  survenant  d'une  manière  continue  ou  înlermîltenie. 
Enfin  ,  lorsque  la  plèvre  diaphragmatique  du  côté  droit 
est  le  siège  de  l'inflammation,  le  foie  peut  s'irriter  sym- 
pathiquement ,  et  un  ictère  se  manifeste.  La  coexistence 
de  cet  ictère  avec  une  douleur  plus  ou  moins  vive  de 


BT   eilKBTAtlONS.  tB^ 

rhypocondre  droit  peut  faire  croire  à  TexisteDce  d^une 
hépatite.  Une  pareille  erreur  parait  avoir  été  commise  par 
Morgagni  dans  tin  cas  de  pleuropneumoule  pu  là  dou- 
leur n'avait  existé  que  vers  Tappèndice  xyphoide.  Il  dit  à 
ce  sujet  »  en  avouant  son  erreur.;  aded  in  medicinâ  fa^ 
cite  est  per  ea  ipsa  interduin  decipi ,  quœ  facere  videnr- 
fur  ud  vitandfs  d^eeeptianes !  (  Epist.  2^0  »  par.  3  c  )^ 

Quant  au  rire  sardoi^que^  noté  par  Boerhaàve*  .Yao- 
Swieten  ,  Dehaen,  etc. ,  tious  ne  l'avons  jamais  obser.vé; 
nous  ne  l'avons  méine  pas  TemâN}ué  dans  le  cas  de  per^ 
foration  du  diaphragme  dont  Pabservation  3.'^  offre  un 
exemple. 

Quelle  que  soit  l'importance  respective  desdifTérens  si- 
gnes que  nous  venons  de  passer  en  revue  «  n'oublion»  pas 
que  la  plupart  de  ces  phénomèfies  pèavent  être  aussi  pro^ 
dutts  quelquefois  par  Tinilammation  d'un  ou  plusieurs  des 
nombreux  organes  qui  sont  logés  dans  la  partie  supérieure 
de  l'abdomen;  notre  seul  but  a  été  d'établir  qu'ils  peu- 
vent souvent  dépendre  d'une  pleurésie  diaphragmatique. 
D'un  autre  côté  ,  il  np  faut  pas  perdre  de  vue  que'  cette 
espèce  de  pleurésiepeut  exister  sans  être  anncmcée  par 
aucun  symptôme  caractéristique ,  de  même  qu'il  existe 
des  arachnitis  sans  délire  ,  des  pneumonies  sans  dyspnée  ;» 
des . péritonites  sans  douleur.  Telles  senties  bornes  âe 
nos  Connaissances,  que ,  toutes  les  fois  qu'ayant  rfissem- 
blé  un  grand  nombre  de -faits  particuliers  ,  nous  voulonis 
en  généraliser  les  résultats ,  il  est  rare  que  des  observii- 
tions  plus  multipliées  ne  nous  découvrent  de  nouveaux 
jbits  contradictoires.;  mais,  tant  que  ceux-ci  sont  peu 
nO^mbreux»  nous  ne  devons  les  considérer  que  comme 
M  sitoples  exceptions  h^  la  règle  générale  que  aous  avons 
posée. 


s68  .BXTIAITS 


EXTRAITS   ET   ANALYSES, 


Expériences  pour  s'assurer  de  la  nonrdicamposition  des 
composés  chimiques  dans  leur  p€usage  à  travers  les 
fluides  de  f économie  animale  (i)  y  par  Williams 
Jambs  BlACNBVBif ,  D.-M. ,   profesi€ur  de  chimie  à 

.  FVniversiU  de  New-York;  anafysées  et  PraduUes  de 
Canglais  par  h.  Ch.  DBFBBaoH»  D.-M.P. 

'     '  *         *  . 

Lb6  forces  assimiUtiicQ»^  ont-elles  une  aciioa  tellement 
iavariableet  puissante  »  ^e  toutes  les  substances  reçues 
dans  Testomac  soient  conTerlies  en  substance  nulritÎTc  ? 
ou  quelques  matières  résistent-elles  à  cette  influence  et 
conservent-dles  toutes  leurs  propriétés  en  traTersant  les 
fluides  circulatoires  ?  Telle  est  la  question  posée  par  lau^ 
teur  de  ce  Mémoire  »  et  qu'il  a  voulu  résoudre .  en  faisant 
nœ  série  d'expériences  que  nous  allons  succinctement 
analyser.  Arant  de  les  décrire ,  nous  dirons  que  le  D.  Chap  - 
jnan ,  professeur  de  Médecine-pratique  à  FDniTer^ité  de 
Pensyl?anie ,  qui  jouit  d^une  haute  réputation  en  Amé- 
rique ,  et  qui  a  publié  une  thérapeutique  remarquable  par 
les  idées   originales  qu'elle  renferme  ,  a   soutenu  avec 
beaucoup  de  force  que  toutes  les  substances  introduites 
dans  Festomac  sont  converties  en  chyle  ;  cette  opinion  a 
déjà  été  combattue   par*  Thomas   Gooper ,    maintenant 
président  du  collège  de   Colombie  ,    dans  un    Mémoire 
qui  a  servi  de  discours  d'ouverturç  à  son  cours  de  chimie  » 
en  novembre  1818. 

•     C 1)  New  York  médical  anétphys*  Journ, ,  1822  ,  N.°  2. 


BT.ANALTSJBS.  ftfiÀ 

.  Première  ea^piirience.  —  On  mêla  deux  onces  d*une 
solution  saturée  d^ydpocyanate  de  potasse  avec  une  piute 
de  lait;  on  donna  ce  mélange  à  un  .chien  qui  en  buten*^ 
viron  le  tiers  ,  il  se  coucha  comme  s  il  était  malade  ,  et 
une  heure  après,  l'animal  ayant  vqmi,  on  examina  ce 
qu'il  venait  de  rejeter  ;  en  employant  une  solution  de  mu-  ' 
riate  de  peroxyde' de  fer,  on  obtînt  immédiatement  one 
couleur  bleue.  Lé  chien  ne  voulut  plus  boire  de  ce  mé^ 
lange ,  même  après  deux  jours  de  jeàne. 

IL"'  expérienùe.  —  On  tritura  un  gros  d^hydrocya- 
nate  de  potasse  crystallisé  avec  du  beurre  frais  et  de  la 
mie  de  pain  ,  on  en  fit  une  masse  qu'on  fit  avaler  à  ce 
même  chien.  Environ  trois  ou  quatre  heures  après ,  cet 
animal  fut  saigné  largement  à  la  jugulaire.  On  le  tua  avéd 
de  l'acide  hydrocyaijîque ,  et  on  en  fit  l'ouverture. 

Les  vaisseaux  lactés  et  le  canal  thoracique  étaient  remr 
plis  d'un  chyle  blanc  de  lait.  En  pressant  le  réservoir  du 
chyle  et  le  canal  thoracique  de  bas  en  haut  on  put  re- 
cueillir environ  une  demi  -  cuillerée  à  café  (teaspoan) 
de  ce  liquide;  en  y  yersant  deux  gouttes  de  muriate  de 
peroxyde  de  fer,  on  vit  au  même  instant  paraître  une 
belle  couleur  bleue.    . 

On  enleva  là  vessie  urinaire  et  en  soumettant  l'urîjid 
au  même  examen  ,  on  obtint  le  même  résultat. 

Avant  la  mort  l'animal  avait  laissé  échapper  involon* 
tairement  quelques  matières  fécales ,  qui  »  examinées  ^  don- 
nèrent  aussi ,  au  moyen  du  muriate  de  peroxyde  de  tàtu 
une  belle  couleur  bleue. 

Le  lendemain  on  mêla  avec  une  portion  de  la  sérositié 
du  sang ,  qui  avait  une  teinte  rouge ,  quelques  goutiea  4e 
la  dissolution  de  fer  :  aussitôt  cette  sérosité  se  coagula  et 
devint  d'un  jaune- verdâtre.  On  y  ajouta  une  goutte  d'a- 
cide hydrochlorique  étendu  d  eau  »  la  couleur  fut  chan- 
gée en  bleu-cielé 


tyO  BITBAÎTS 

Il  résulte  donc  de  ces  expériences  qbe  Thydroûyànate 
de  potasse  n*était  décomposé ,  ni  dan?  Testomac»  ni  dans 
lés  intestins  .  ni  dans  les  vaisseaux' cjijfif^res  ,  ni  danà  la 
l'essie ,  et  qu*on  en  distinguait  quelques  traces  dans  le  ^- 
mm  de  la  circulation  générale. 

III."'"  expérience.  —  On  répéta  l'expérience  sur  uq 
autre  chien  avec  Tjntention  d'examiner  principalement 
reffet  du  muriate  de  peroxyde  de  fer  sur  le  sérum  de  la 
veine  porte  ;  on  fit  prendre  à  l'animal  un  gros  et  demi 
d'hydrocyanate  de  potasse  à  petits  intervalles;  il  le  sup- 
porta sans  incommodité*  On  lua  ensuite  l'animal  avec 
Facide  hydrocyanique  ,  puis  on  l'ouvrit  ;  aussitôt  que  le 
sérum  du  sang  qu'on  avait  recueilli  fut  séparé  •  on  en  intro- 
duisit une  partie  dans  un  petit  tube  de  verre  blanc ,  h  la- 
quelle on  ajouta  quelques  goultes  de  la  dissolution  de  mu- 
^ate  dé  peroxyde  do  fer  ;  en  agitant  le  mélange  on  vit 
une  teinte  bleuâtre  très-distincte  sur  les  parois  transpa- 
rentes du  tube. 

Partout  où  les  vaisseaux  du  mésentère  et  la  membrane 
extérieure  des  intestins  étaient  effleurés  avec  le  scajpel  e?t 
touchés  avec  la  dissolution  de  fer ,  on  vit  paraître  à  I'Iut 
stant  une  Ibrte  couleur  bleue.  Le  réactif  ne  produisit 
aucun  changement  dans  la  bile  cystique  ^  ni  sur  la  sub* 
stance  du  foie.  Après  ces  premiers  feits,  M.  Macneven  rap- 
porte l'expérience  suivante  de  M.  Ducachet  ;  «  le  5  juin 
1817  i  en  présence  du  professeur  Francis,  je  donnai  à 
un  chat  environ  une  demi-pinte  de  kit  fortement  coloré 
avec  de  l'indigo.  Une  demi-heure  après ,  l'animal  fut  tué , 
iet  après  l'avoir  ouvert  je  trouvai  que  lès  veines  lactées 
contenaient  un  liquide  d'un  bleu-foncé.  Dans  la  partie 
inférieure  du  tube  intestinal  les  veines  lactées  étaient  en- 
core blanches  ,  parce  que  le  lait  n'était  pas  encore  par- 
venu aussi  ba$.  Cette  expérience  fut  faite   pour  vérifier 


ET   ANÀtTiliS.  Tjk 

les' assertions  de  Murgrare  siir  l'absorption  duchjlemëlé 
à  des  substances  étraâgères  (i)«  » 

M.  Macneven ,  avant  de  trrer  aucune  conclusion  des  faits 
que  nous  venons  de  rapporter,  voulut  £ik*6  d'autres  rechèfr-' 
ches  sur  le  sérum  contenant  de  Thy^rocyanate  de  potassé , 
et  vérifier  l'assertion  du  chevalier  Everàrd  Ifomé ,  qui  dit 
qu'un  grain  de  prussiaté  de  potasse  stir  deux  onces  dé  âié- 
rum  ne  produit  pas  de  couleur  bleue  «  quand  on  J  ajotifie 
une  dissolution  de.  fer. 

Expériences  sur  h  sérum  du  Sang.  — ^Ayaiit  fait  dissou- 
dre un  grain  d'hydrocyanate  de  potasse  dans  deux  onces  de 
sérum  humain  transparent  coùtenu  darïs  une  mesure  gra- 
duée 9  on  mit  environ  i  gros  de  ce  fnélange  dans  un  tuBè* 
de  verre,  et  on  y  ajouta  9.  gouttes  de  là  dissolution  dem'a'-^ 
riftle  de  fer.  Le  sérum  se  coagula  ,  et  On  vit  paraître  trtici^ 
couleur  bleue  intense.  Dans  les  expérience^  Suivfhtès  àh 
ajouta  une  once  de  sérum  pur  ^   afin   qëe  la   quànftitè 

• 
■ 

(â^  Il  eft  de  toute  évideoce  aujourd'hui  «que  celte  expérience  €$t 
inexacte;  le  professeurHallé,  MM;  Magendîe,  l'iêçlmaun  et  Gmelin 
ont  fait  an  grand  nonâb^e'  A^expérrence<i  ^enib'lâblë»  ,  ^et  Jtimâas  l^ndî|^ 
n'a  pénétré  dans  les.iyurpiiatique&i  Wirllûiins  4ioàlfir ,  qoia  avautèiée 
fait'(^j|toar  ppourer  1a  réaljlté  dp.  l!absarf  tiqji  parles  iyjiiplv»ti({Qes , 
parait  avoir  été  séduit  par  une  illusion  d*opli(|u.ey  car,  M.  JMUyo  ,  <|ai 
a  répété  aussi  cette  expérience,  était  d'abord  tobabe'  lui-niême  dans 
cette  èi^br  ;  mails  il  reconnut  bientôt  que  1^  vaisseau^  fymphfati<jpaél 
dei^iqaieBt  blevitresau  bovtcLo  très^eu  de  temps  ^.rjoaad  ils  étaieni  eK4- 
posés  à  l'air  ,  et  que 'sans  (Iqute  ce  phénomène  avait  causé  l'enreurde 
Hunter.  Voyez  à  ce  sujet  les  remarques  de  M.  Mayo  ,  au  sujet  de^  la 
théorie  de  Huuter,  sur  ral)s6rption.  (jénatonticàl  and  phjrsioio^iéàl 
eofMmentaries ,  N.®  a ,  p- 4a.  ) Nous  tf jouterons  (|we  MM»  La^reticé  et 
Coats  viennent  de  faire  un'Mémoire  fort  iiil«ress«fi.t-9ul^l^absorptioè$-ib 
ont.  varié  leurs  expériences  avec  plusieurs  sobst^nc^  color^uies»  tç.Uctp 
que  Tindigo  ,  la  garance ,  la  teinture  <Je  cnrci^ma ,  e^  pltisiei^rs  auj^res  » 
et  jamais  ils  n'ont  vu  aucune  substance  cotorainté  pétifeifer  oarisTes  lyitt- 
phiitiqires;  leurs  expériences  iraut  tcâs-tAktiiflAretisés.      DfiP£&.Mott. 

(*)  Médical  conwientmes ,  hy  D*'  W.  Hunier» 


27s  EXTRAITS 

d'hydrocyanate  de  potasse  fût  moitié  moindre  que  dans  les' 
expériences  précédentes  ;  on  obtint  : 
.  1  .*  En  versant  1  grain  de  solution  de  fer ,  une  couleur 
d*un  bleu  de  prusse  ;  , 
.8.*  Avec  un  demi^grain  »  un  bleu  verdfitre  ; 

3.*  Avec  un  quart  de  grain»  une  couleur  verte  pronon- 
ce avec  une  teinte  bleue ,  mais  pas  aussi  caractérisée  que 
dans  l'expérience  ,sur  le  sérum  du  second  chien  :  d'où 
nous  pouvons  conclure  que  »  dans  le  sérum  de  cet  animal , 
ily  avait  au  moins  un  huitième  de  grain  d'hydrocyanate  sur 
une  once  de 'fluide*  -        ^  - 

. .  4**  Avec  deux  gouttes  de  Ik  solution  de  fer  qui  ne  con- 
tenait qu'un  huitième  de  grain  ,  le.  sérum  se  coagula 
comme  dans  tous  les  autres  essais ,  et  prit  une  couleur 
d*un  vert-olive  ,  avec  une  nuance  bleue  »  encore  plus  lé- 
gère.qu|  dans  le.lroisièoie  essai. 

;  ;5.^  Xq  de.  grain.  L'addition  du  réactif  n'altéra  pas 
autant  la  couleur  brun-jaune  du  sérum  que  dans  les 
expériences  précédentes  »  dans  lesquelles  il  était  devenu 
Mus  ou  moins  vert  »  mais  il  y  avait  une  nuance  bleue  dis- 
tincte»  spécialement  dans  les  points  où  le  mélange  était 
clair  et  où  la  lumière  pouvait  le  traverser. 
'  Dans  toutes  ces  expériences  la  production  de  la  couleur 
verte  doit  être  attribuée  en  partie  à  l'efTet  du  réactif 
sur  l'alcali  caustique  du  sérum ,  car  j'ai  vu  fréquemment 
{dit  le  professeur  Macneven)  une  nuance  verte  résulter 
del'addition  du  muriate  de  peroxyde  de  fer  à  la  dissolution 
de  potasse  ou  de  soude  dans  l'eau.  Ne  sachant  pas  quel 
sel  de  fer  Sir  Everard  Home  avait  employé  dans  les  ex- 
périences dont  nous  avons  parlé  ,  M.  Macneven  varia  ses 
recherches  »  en  employant  une  solution  saturée  de  proto- 
sulfate de  fer  dans  l'eau  distillée. 

En  mêlant  cette  solution  avec  le  sérum  du  premier 
essai  il  obtint  un  bleu-vert',  la  couleur  bleue  prédouiN 


ET    A.NA.tTSES.  2j5 

^ait,  lt>rsqtt'oïi  exposait  le  liquide, aux  rayons  du  soleil.^ 
Avec  le  sérum  du  secotid ,  il  obtint  une  couleur  blebe-ver- 
dâtré;  examinée  de  la  même  manière ,  le  verd  prédominait. 
Avec  le  sérum  du  3.*,  un  vertpâleet  point  de  bleu  distinct; 
Avec  le  sérum  du  4^*,  la  couleur  du  sérum  semblait  seu- 
lement étendue; et. il  n*y  avait  d^apparence  »  ni  de  vert ,  ni 
de  bleu.  • 

Ce  qui  rend  probable  que  partout  où  il  s'est  formé  du- 
vert,  il  doit  y  avoir  eu  plus  ou  moins  de  matière  colo-. 
rante  bleue»  et  que  ,  par  conséquent,  elle  existait  même% 
dans  Ie_  sérum   du   sang   du  premier  chien  ,  puisqu'il 
donnait  une  ^couleur  verte,  distincte,  avec  le  muriate  dé 
peroxyde  de  fer.  .         '  .  '     , 

Il  résulte  aussi  que  le  muriate  de  peroxyde  de  fer  est- 
plus  sensible  que  le  proto-sulfate ,  au  moins  dans  la  pro- 
portion de  1  à  i6. 

Les  expériences  que  nous  venons  de  rapporter  prouveiil 
qu'une  substance  qui  a  été  soumise  à  l'action  de  l'esto^, 
mac  elBux  forces  assùnilatrices  j  peut  conserver  toutes  ses . 
propriétés ,  au  moins  quant  à  ce  qui  concerne  le  chyle 
dans^lequel  Thydrocyanate  de  potasse  était  très-apparent 
et  non  décomposé.  Si,  comme  Ta  vance  le  professeur  Chap- 
man  ,  les  organes  qui  préparent  le  chyle  avaient  une  ac- 
tion telle  que  toutes  les  substances  fussent  décomposées, , 
quelle  que  fût  d'ailleurs  la  différence  de  leurs  propriétés  , 
et  que  le  résultat  de  cette  action  fftt  la  production  d'un 
fluide  homogède  ,  il  s'ensuivrait  que  les  médicamens  eux- 
mêmes  ,.  lorsqu'ils  sont. ingérés  dans  l'estomac  »  se  con^ 
vertiraient  en  substance  nutritive ,  et  ne  pourraient  avoir  . 
d'autres  effets  que  nos  alimens.  Mais  on  sait  très-bien 
que.  la  nature-  du  chyle  varie  suivant  les  substances  que 
l'on  fait  manger  aux  animaux. 

Notre  auteur ,  au  milieu  de  la.  discussion  de  l'opinion  du 
docteur  Chap man  ,  pose  en   fait ,   que  les  substances 


P^4  SXT&IITS 

iiisalublA  n'agiffeDt  pçA  sur  Téccoamie  aûimale.  Les 
efists-  mécaniquas  d'uoe^  ou  de  deux  mbêftances  ne  peu- 
i^Wlêtre  regardés ,  dit-il ,  que  comme  une  exception*  Noua 
pinmP^  désiré  qu'il  €Ût  ajouté  quelques  faits  pour  nous 
fiiire  mieux  connatire  ses  idées  sur  ce  point  de  fihysiologie. 
Jln'y  a  pas  de  doute,  comme  le  pense* le  professeur  Mac- 
neven,  que  la  solubilité  d'une  substance  n'influe  beaucoup 
sur  scm.  mode  d'action  et  sor  la  plus  ou  moins  grande- &ci- 
Uté  avec  laquelle  cette  substance  sera  absorbée  >  c'est-^- 
dire ,  introduite  dans  la  çircudation  générale,  Qéjà  MM» 
Christison  et  Coindet ,  dans  leurs  recherches  expérimen- 
tales sur  l'empoisonnemeiit  par  l'acide  oxalique ,  ont  indir 
que  cette  loi  fort  importante  :  que  ,  lorsqu'un  poison  agit 
par  rbtermédiairede  l'absorplion ,  et  qu'il  forme  des  com- 
posés solubles»  l'action  de  ce  poison  peut  diminuer  dans 
ses  combinaisons  ,  mais  elle  n'est  jamais  détruite.  Nous 
avons  commencé  une  suite  de  recherches  sur  l'influence 
de  la  solubilité  sur  l'absorption  »  et  nous  nous  occupons 
deconstater  comment  agissent  certains  substances  insolu- 
bles •  et  si  Tintensité-  d'action  est  toujours  en  rapport  avec 
la  solubilité  dans  l'eau  ou  dans  un  autre  véhicule. 

Quand  une  dose  de  sel,  par  exemple ,  produit  un  efiet 
purgatif  (  thô  s^mpathy  of  purging)  ,  ce  sel  conserve  sa 
nature  propre  dans  toute  l'étendue  du  canal  digestif  et 
cette  substance  peut  être  retrouvée  dans  les  fécès. 

Expérience. — M.  Macnèven  s'est  assuré  que ,  lorsqu'un 
individu  a  pris  une  once  et  demie  de  phosphate  de  soude  >  si 
Ton  examine  les  matières  qui  sont  rendues  à  la  troisième  ou 
quatrième  évacuation  quf  suit  l'ingestion  de  ce  inédica- 
ment  y  qu'on  les  filtre  et  qu'on  les  traite  par  le  muriate  de 
chaux ,  on  obtient  un  précipité  ayant  tous  les  caractères 
du  phosphate  de  chaux.  Lorsqu'au  lieu  de  sel  on  donne*  de 
l'aloës ,  cette  substance  n'exerce  aucune  action  purgative 
sur  l'estomac  »  et  elle  conserve  ses  propriétés  malgré  l'ac^ 


ET   4.»^L^YSES.  1^ 

(^09  d^re^tiD^mc  r  4q  4uod|6nmn,  du  pajicréa&el  da  fioie  »  eï 
Me  yient  prpduire  sur  les  gros  intestins  une.  action  spé»- 
ciale  par  sa  propre  affinité  avec  cesparCios  »  et  de  là  passe 
dans  les  malijbres  fécales. 

li'idée  de  médipanieqt  emporte  donc  »  selon  notre  aa^ 
^uf»  celle  d'un  substance^  assez  peu  décomposable^^eTM»- 
ciQ^^  ^/.i^  nature)  pour  résister  aux  forces  a^simS^triees 
et  n'éprouver  aucun  changement  avant  d'être  parvenue  à 
l'organe  avec  lequel  elle  a  de  l'afEnité  et  sur  lequel  elle 
produit  un  effet  particulier.  Le  mercure ,  par  exemple.» 
agit  non-seulement  sur  les  glandes  salivaires ,  mais  il  agit 
aussi  sur  toutes  les  glandes  et  sur  le  foie  entre  autres^  Ânssi 
est-il  d'une  grande  utilité ,  dit  le  professeur  Macneven,  quand 
il  faut  rétablir  ou  augmenter  les  sécrétions  de  cet  organe* 

Lorsqu'on  fait  des  frictions ,  ajoute  notre  auteur ,  les 
pfirticules  mercurielles  sont  introduites  dans  les  fluides 
circulatoires  et  circulent  avec  le  sang  sans  lêtre  assimi* 
lées  ou  ^Itérées  ,  et  »  en  vertu  d'une  çertaUie  affinité  » 
les  substances  ainsi  introduites,  vont  ^dr  sur  tel  pu  ^l on- 
gane.  L'éçnélique  injfscté  dans  une  veine  fait  vomir  sans 
autres  phénomènes  ,  et  une  forte  dose  d'infusion  de  colr 
chique  introduite  dans  les  veines  d'un  chien  par  Sir  Eve  • 
r^rd  Home  causa  riullammatioa  des  intestins  »  comme 
si  l'animal  avait  avalé  cette  substance.  Il  résulte  doniMle 
tous  cps  faits  que  la  source  d'action  peut  résider  dans 
les  fluides  9  et  que  leur  altération  doit  causer  un  état 
morbide  y  on  ne  peut  donc  pss  rejeter  totalement  la 
pathologie  d^s  fluides.  Il  f^iut  convenir  que  ks  causes 
de  santé  et  de  maladie  existent  dans  toutes  Iss  par** 
ties  de  i^otre  organisation  „  et  c'est  une  absurdité  de  les 
pl^^evr  exclusivement  dans  une  seule*  Les  Pttoiesseurs  di 
Médecine ,  dit  Je  D.  Mucneven ,  négligent  trop  de  proii<- 
ter  d[es  Inmières  de  la  chiiaie  pour  étudier  la  pathologie 
des  fluides  ,  et  alor^sjl  ne^ojent.que  sympathie  et  qu'irr 


276  XXTBAIT8 

riuUon  ;  d'aotres,  femiliera  aTec  les  connaissances  chi- 
miqnes  »  ne  veaient  pas  Toir  qae  les  différences  de 
composition  des  fluides  sont  an  tant  de  causés' de  mala- 
dies. Espérons»  ajoute  le  professeur  de  Philadelphie;  que 
l'ardeur  avec  laquelle  l'étude  de  la  chimie  est  poursuivie 
en  Europe,  conduira»  après  nne  longue  interruption»  à 
faire  plus  d'attention  qu'on  n'en  fait,  aujourd'hui  à  la  pa- 
thologie des  fluides. 


^Système  (tanatamte  comparée  ;  par    3.   F.    Meckel  » 

.    professeur  de  médecine,  (tanatamie  et  de  physiologie 

à  tDniversité  de  Halle.  —  Premier  volume  »  corae- 

fiant  tànatomie  générale»  —  Halle,  i8si.   (S."^  et 

dernier  extrait.  ) 

Arm^s  avoir  exposé  les  principaux  phénomènes  qu'offre  le 
règne  animal  sous  le  rapport  de  la  variété  »  l'auteur  essaye 
de  remonter  aux  causes  auxquelles  est  due  cette  variété. 
Ces  causes  sont  divisées  en  internes  et  en  externes;  les 
premières  sont  ihhérentes  à  la  nature  des  organismes» 
tandis  que  les  secondes  agissent  sur  eux  sous  le  nom  d'îû- 
fluences. 

Parmi  les  causes  internes  »  celle  qui  frappe  en  premier 
lies  l'esprit  de  l'observateur ,  est  la  composition  de  la 
substance  animale  ou  la  faculté  qu'a  cette  substance  d'en- 
gendrer sous  l'influence  de  l'électricilé  ,  du  calorique  et 
de  la  lumière ,  des  parties  très-opposées  et  très-diOëreotes 
entr'elles  »  tant  par  leur  forme  que  par  leur  composition. 
La  formation  ou  la  disposition  des  diverses  parties  immé- 
diates dans  l'organisme  individuel ,  peut  s'expliquer  par 
les  phénomènes  que  l'on  observe  à  la  suile  de  l'action 
exercée  sur  les  liquides  par  la  pile  voltaïque.  C'est 
ainsi  que  le  sang  qui  touche  au  pôle  négatif  de  cette 
pile  devient  fluide  »  noir  et  ^llbalin  »  tandis  qu'au  pôle 


ET   ANALYSES.  877 

postUf  »  U  se  coagule ,  rougit  et  devient  acide.  It  tn  est  de 
même  du  sérum  du  saog ,  dont  le  pôle  positif  d'une  batterie 
faiblement  chargée  dégage  l'albumine  ,  l'acide  et  toûsles  sels 
qui  y  sont  contenus ,  au  lieu  que  le  pôle  négatif  en  isole  une 
dissolution  alcaline.  Cette  formation  des  parties  médiates 
et  immédiates  des  organismes ,   s'explique  encore  plus 
aisément  dès  que  l'on  considère  que  ces  mêmes  phéno- 
-mènes  sont  produits  par  un  degré  d'électricité  tout-à'fait 
inapercevable ,  même  à  l'électroscope  le  plus  sensible.  — * 
Les  substances  ainsi  formées  contimient  très-vraisembla^ 
blementà  produireune  tension  électrique  ançilogue,  puis- 
que ,  d'après  les  expériences  de  Jseger^  de  Wollaston,  etc. , 
une  simple  pla)^ue  de  zinc,  que  l'on  a  humectée  d'eau^ 
suilitpour  qu'il  s'y  établisse  une  multitude  de  pôles  éleo 
triques  opposés.  Gomme  le  degré  d'électricité  correspond 
exactement  au  degré  de  cohésion  qu'offrent  les  substances 
animales,  et  que  l'expérience  fait  voir  qu'un  haut^egré 
de  fluide  électrique  dégage  du   sang  Talbumine  à  l'état 
concret ,   tandis  qu'un  faible  degré  l'en  dégage  à  l'état 
fluide 9  on  peut,   jusqu'à   un  certain  point,  se  rendre 
.compte  des  diversités  de  cohésion  que  présentent  les  dif- 
férentes parties  animales,  soit  dans  l'état  régulier,  soit 
dans  l'état  irrégulier.  Cette  diversité  de  degrés  de  l'élec- 
tricité, nous  fait  concevoir  également  pourquoi  certains 
organes  qui ,  dans  les  premières  périodes  de  la  vie ,   se 
composent  de  plusieurs  pièces ,  ne  forment  plus  qu'un  seul 
tout  dans  les  périodes  suivantes  ,  comme  aussi  ppurquoi 
cette  même  réunion  existe  chez  les  animaux  dés  échelons 
supérieurs ,  tandis  que ,  chez  les  animaux  des  classes  infé- 
rieures, ces  organes,  au  lieu  de  constituer  un  seul  tout , 
SQPt  divisés   très -fréquemment  en  plusieurs  pièces  dis- 
tinctes. 

Une  autre  cause  interne  de  la  variété  des  formes  ani  • 
3-  19 


278  jrXTlA.IT  s 

malês  ,  consiste  dans-  rimpossibil'iié  d'»it^in4re  de  prime- 
abord  le  plas  haut  degré  de  perfec  lion 'organique  ,  ou  ,  en 
d'autres  terme« ,  dans  la  nécessité  de  jyarcoùrir  siiccessH 
veinent  les  divers  degrés  d'organisation  avant  d'àrriv0p  an 
terme  du  développement  dont  ces  formes  sont  suscep- 
tibles. Cette  loi  se  manifeste,  non-seulement  par  les  va- 
riétés de  développement'  qu'offrent  les   ipdividiis   de  la 
nàême  espèce  ,  mais  encore  par  les  diversités  de  classés  , 
eelles  des  sexes ,  et  par  une  multitude  ée  conformations 
vicieuses.  En  effet ,  la  forme  des  individus  se  développe 
progressivement  comme  celle  des  lespèces  »  de  telle  sorte 
que  l'on  peut  considérer  les  animaux  des  ordres  inférieurs 
comme'  antérieurs  à  ceux  des  ordres  supérieurs.  Il  en  est 
de  même  de  la  plupart  des  Conformations  vicieuses  qui ,  à 
cause  de  cette  loi ,  peuvent  être  appelées  formations  arrê- 
tées V  comme  aussi  des  forotiattoiis  hermaphrodites  qui  , 
comme  les  premières ,  se  fondent  s»r  cette  loi ,  les  unes 
en  ce-qu^^lea  dénotent  plus  ou  moins  maniFeslement  un 
état  stable  à  un  degré  d'oi^anisalîon  inférieur ,  mais  ré- 
gulier ;'les  autres  en  ce  qu -elles  reposent  sur  l'unilé  pri- 
mitive du  sexe ,  tnén^.chez  les  animaux  des  échelons  hs 
"plus  élevés. 

'  Une' troisième  cause  interne  de  la  variélé  des  organis- 
mes ,  est  la  faculté  d'être  déterminés  et  modifiés  par 
diverses  influences ,  ainsi  que  cela  sera  démontré  h  l'expo- 
sition des  effets  produits  par  les  principaux  agens  exté- 
•rieurs.  C'est  dans  l'influence <{u'exercent  ces  agens  sur  les 
formes  animales  ^  que  réside  en  partie  la  faculté  de  s'éle- 
ver d'un  degré  d'organisation  inférieur  à  un  degré  plus 
parfait ,  et  vice  versa. 

Une  qulalrième  cause  interne  de  la  même  variété  ,  est 
la  propriété  qu'ont  les  organismes  de  transmettre  à  la 
géhération  future  les  changemens  imprimés  à  eux  par 
pne  influd&ce  quelconque.  C'est  ainsi  que  l'on   voit  en- 


ET    AlTALYiSjpè.  ^^y^ 

core  aujourd'hui  que  certaii^es  muitllatlpos  ficci^entieU^» 
dprganismes  individuels  praduisent  des  vices  de;4(^]iforf 
piation  qui,  développé^  d'abord  chf|Z. des  individi^  WT 
un  excès  ou  un  défaut  dfi  nutrition  ,  devienQp.qt  hér^r 
taires  dans  des  familles.»  et  donnent  ainsi  naissance  àiup^ 
multitude  de  formes  nouvelles  et  mêrpe  à  ,de3  .^if^^i^ 
do  races  qui,  en  se  perpétuant,  deviennenipeirnifkÇQiitçji» 

Quant  aux  causes  externes  de  la  variété  de,  IVrga^îr 
sa  tien  animale,,  on  peut  )es  diviser  en  physique^  et  qb 
morales,  dont  le^  premières. sont  divi$ées Jt^ppr  ^purj^a 
dynamiques  et  en  mécaniques.  Les  causes  ./lynapfiiqoe^ 
sont,  1.°  réiectriçité  qjji,  étant  à  la  foisup  prqduit  ,4^ 
rorganispe,  peut  être  envisagée  comnie  la  première  4eç 
causes  internes;  2,**  la  chaleur;  S.**  la.lun^jjère;  4»°  I«s 
divers  degrés  do  sécheresse  et  d'huniiditév  ^.^  e^fîPv» 
la  .nature  des  substances  alimenUlres.  jLes  causer  mér 
caniques ,  au  contraire ,  en^br^se^t  ,iovite  espèce  ^^ 
pression  «  de  distension ,  de  tiraillement  ej;  de  perciiil* 
sion.  ..,..., 

La  nécessité  d*un  certain  degré  de  chaleur  ^ij^  mani- 
festation des  phénomènes  organiques ,  quels  qu'ils  soiepjt., 
est  démontrée  suffisamment,  tant  par  leur  réveil ,9u  re- 
tour annuel  {\e  la  chaleur  terrestre,  et  leur  déclin  a^i 
décroissement  périodique  de  cette  même  teprip^r^ati^re., 
que  par  le  développement  plus  grand  qu'qfirejl^^i^atiicp 
organique  dans  les  pays  méridionaux. 

.  Les  degrés  dilTéreps  de  chaleur  influent  sur  la  y^rié^ 
de  l'organisation  anpmale  ,et  doanentnaissanc<ç  à  f}es. di- 
versités de  formes,  en  ce  qu'un  haut  degré  4^  çha)e^r 
est  plus  favorable  au  develo.ppement.de  formes  . éley^Jes- 
En  eflfet,  nous  voyons  qu'upe.  température  k  If^qif^Uic  Iç» 
œufs  des  animaux  à  sang. froid  se  développenlj ,  est  ^q- 
suffisaqte  au.  développejniBat,  des  œufs  des  :riDimapK.,à 
sang   chaud  ,   et   il  est  même   très-YraI§em}>l£(ble    qi^e 

«9- 


S80  EXTRAITS 

cette  io6gaIité  de  température  a  eu  une  influence  très- 
marquée  sur  la  formation  primitire  des  dîfférens 
organismes.  Ce  qui  est  vrai  en  ce  genre,  c'est  que 
des  diversités  de  formes  peuvent  être  produites  sur- 
tout par  une  température  élevée  qui /en  favorisant  la 
multiplication  des  organismes  en  général ,  multiplie  éga- 
lement la  diversité  des  formes  oi^aniques.  Cette  remar- 
que est  confirmée  d'ailleurs  par  Inexpérience^  laquelle  fait 
voir  que  le  nombre  des  diverses  espèces  cMorganismes  en 
général ,  et  celui  des  animaux  en  particulier ,  est  infini- 
ment  plus  considérable  dans  les  pays  chauds  que  dans 
les  pays  septentrionaux.  La  divjwsité  de  la  température 
a ,  comme  celle  de  la  lumière ,  cme  influence  non  moins 
grande  sur  la  variété  de  couleur  que  présententles  difTé- 
rens  animaux.  En  effet ,  l'expérience  prouve  que  les 
hommes  et  tons  les  animaux  en  général  ,  qui  habitent 
les  pays  situés  entre  les  tropiques,  ofirent  un  teint  gé- 
néralement beaucoup  plus  foncé  que  celui  que  l'on  re- 
marque chez  les  hommes  et  les  animaux  des  régions  sep- 
tentrionales. —  Comme  les  animaux  formés  les  premiers 
sont  des  animaux  aquatiques ,  et  que  l'animal  d'un  ordre 
supérieur  est ,  dans  les  premières  périodes  de  son  déve- 
loppement, plus  ou  moins  analogue  à  ces  derniers  , 
tant  sous  le  rapport  du  milieu  dans  lequel  il  vit ,  que 
sbus  celui  de  la  forme;  comme  ,  d'un  autre  côté,  la  plu- 
part des  animaux  aquatiques  appartiennent  aux  classes  in- 
férieures ,  et  qu'aucun  animal  des  deux  premières  classes , 
Boit  oiseau,  soit  célacée  ,  ne  respire  de  l'eau;  on  doit  en 
inférer  qu'un  haut  degré  d'humidité  est  défavorcible  au 
perfectionnement  de  la  forme  animale.  Cette  influence 
nuisible  à  la  perfection  organique,  semble  tenir,  d'une 
part  ^  à  la  dépression  de  l'irritabilité  ,  laquelle  dépression 
est  une  suite  de  l'action  de  l'eau;  et,  de  l'autre ,  à  la 
faculté  conductrice  par  laquelle  ce  liquide  détourne  sans 


ET   ANALT8BS.  sSl 

cesse  réleclpîcîlé'nécessaîre  au  perfectionnement  de  la 
forme  animale  ,  ce  qui ,  en  général ,  diminue  Ténergie 
Titale.  Cependant»  si  l'humidité  influe  désavantageuse- 
ment  sur  le  perfectionnement  de  l'organisation»  elle  est. 
faTora)>Ie  au  développement  de  l'animal  considéré  sous 
le  rapport  de  la  masse  et  de  l'étendue  »  puisque  c'est 
parmi  les  animaux  aquatiques  que  l'on  trouve  les  orga- 
nismes les  plus  volumineux,  et  que  même  parmi  les  ani- 
maux terrestres ,  les  pl|is  grands  sont  aussi  ceux  qui  ha- 
bitent des  régions  humides  et  niarécageuses. 

Une  autre  cause  externe ,  dont  l'infl^ience  sur  la  va- 
riété de  la  forme  animale  est  également  très-manifeste  » 
c'est  la  nature  des  moyens  servant  et  à  ^entretien  d^ 
l'individu  et  à  celui  de  l'espèce.  En  effet ,  'pour  se  con- 
vaincre de  l'influence  de  ces  moyens ,  il  sufllt  d'avoir 
égard  à  la  grande  variété  qu'offrent  les  animaux  produits 
par  une  génération  spoatanée ,  comme ,  par  exemple  , 
lesentozoaires  et  les  véritables  animaux  infusoires ,  qui  tous 
sont  influencés  ,  soit  par  la  nature  de  l'animal  et  de  l'or- 
gane dans  lequel  ils  se  forment  et  dont  ils  se  nourrissent , . 
soit  par  la  nature  du  liquide  dans  lequel  ils  prennent 
naissance.  Il  en  est  de  même  des  animaux  provenant  d'une 
génération  homonyme  ;  car ,  bien  que  la  variété  réj^u- 
lière  des  classes  d'animaux  soit  conservée  jusqu'à  un  cer-^ 
tain  point  par  la  transmission  des  qualités  desparens» 
son  accroissement  »  déterminé  par  la  constitution  indivi- 
duelle de  ces  derniers ,  est  néanmoins  très-sensible. 
C'est  ainsi  qu'il  peut  résulter  du  mélange  de  deux  espèces 
primitivement  différentes ,  des  foraies  b&tardes  qui ,  en  se 
perpétuant ,  donnent  naissance  à  des  races  nouvelles  » 
lesquelles  ,  si  leur  origine  est  ignorée  »  sont  considérées 
comme  autant  d'espèces  différentes.  L'âge  et  l'état  de  la 
santé  des  parens  conlril^uent  également  à  accroître  la  va- 
riété de  la  nature  animale ,  en  ce  qu'un  certain  degré  da 


aSd  BZTllAITS 

Yigueur\  joint  à  Padble^tonee  ,  iaTorise  le  4éTelopp«sDfient 
d'une  organisation  parfaite  «  et  cpi*uil  état  dé  débilité  et 
de  TÎeiUéase  produitreffet  exposé.  C'est  'pKar  Fa  nkêine  rar- 
sbDquë  1*011  voit  le  prôilaik  d*une  fiibonda lion 'opérée  par 
des  indiVidos  débiles*,  si  souvent  caractérisé  par  une  or- 
gbnisation  chétifo  dont  le  dérelopplBtaiient  s'est  arrêté 
a^cl  d'avoir  parcouru  Içilis  les  degrés  de  forniaition.  Ces 
cônditièhs  s'accroiaieilt  daàfts  la  ùiéinie  proportion  que  ta 
force  •  prolifique  dimitim ,  et  H  n'est  point  n)re  de  voir  pro- 
duire de  cette  manière  ;  an  'liea  d'uii  nouvel  organisme  » 
seulement  quelques  paitieîl  organiques  isolées',  comùie 
par: exemple  dé  la  graisse»  des  {lioils^  des  ôs  et  des  dents. 
D!en  est  tout  antrentont  dans  les  J^i^etaitèi^s  périodes  de 
la  vie,  où  le  produit  de  la'fSicondation  acquiert  un  plus 
hàuli  dègrfi  de  perfection  ;  quoique ,  à  la  vérité ,  il  ne  soit 
pas  riire  non  pltis  de  voir  résulter /des  preniiei^s  bctes  gé- 
i^érMeiirs  «  des  individus  cbétifs  »  ce  qui  seihblë  être  dû  à 
la.préicocité.dë  l'fi^  des^parens.  Cèpèildant;  H  àrrité  aussi 
qui)  la  vig»i6ur  et  Eei  fécondité  trop  grandes  des  [iirreâs  , 
p.ar.radcroîssemeiiitdii  noinbce  des  formel  irrégùiières  ^ 
4owPkeat<lieàÊ  &  :un  aecroissêment  dé  variété.  C'est  aiirsi 
qi4e.:^s  pftrens  très-féconds  engendrent  fréquetnment  des 
petite  qui  »  par  lin  escès  de  parties  »  s'écartent  de  laf  forme 
régulière* 

.  Quoique  l'organisme  9  4lont  le  dévetôppenMfnt  est  achè- 
vé^  iaé  pahaiè'se  pius  susceptible  d^aucuii  changement, 
néaninoins  V  id  diversité  qu'offre  lâ  nàfare  deè  alimens 
peu*  donner  lieu ,  non-setilement  à  dés  châtigcmcns  dans 
les  dimeâ^iotts  du  corps  et  de  ses  diverses  parties  ,  mais 
encore  à  des  di-versités  dé  configuration  ,  attendu  que 
desalûnenspeunourrissanlj  êdipêchëhtiè  développement 
pflSrfait  dés'ok^ané^-  et  paHiculièrement  celui  de  l'esto- 
mac. Ce- bas  a»  lieu' surtout:  .clieai  ces  animaux  qui,  long- 
teinps  encore  apri»  fa  :ùà{dsmice ,  restent  astreints  h  une 


iGôrmc  inférieure  «ainsi  cjne  eeta  s-obserye  chezbeaucobp 
d'insectes  9  comme  aussi  chez  la  plupart  des  batraciens* 
Cette  circonstance  peut ,  sans  aucune  doute  /produire^ea4- 
suite  des  variétés  très-notables  dans  les  générations  Ju«> 
tures.  C'est  de  |a  tnéme  manière  qu'une:  nourriture  irop 
abondante  produira  ,  non-seulement  un  individu  mieux 
développé  ,  figiais  eabore  un  excès  de .  parties,  et  un  dé^ 
veloppement  précoce  dans  les  générations  suivantes.  La 
nature  des  alimèns  influe  encore  suir  lacduteiir  des  ani- 
maux  9  qui  y  en  général,  smI  d'autant  plus,  colorés  :qut 
Jeur  énergie  vitale  é§t^  plus  grande.  C'est  pourquoi  nous 
voyofi||l^e  les  plumes  blanches,  qui  pendant  la  mue!  se 
«ont  développées  sous  rinfl<uènce; dé  quelque  eause  déb$h 
litante ,  spht  remplacées  par  des  plumds  nortiiaîles  aussir 
tôt  que  cette  influence  a  cràséL  II  en  est  de  même  déb 
Juikerlaques  que  l'en  regarda  avec  raison  comme  les  en^ 
fims  chéti&  de  paréos  débiles. 

A.régai^  de  rinflnence  exercée  sur  la  ^orme  animafk 
par  ie«  causes  mécaniques  »  nous  nous  boràeron^  à  faire 
remarquer  que  cettip  influence  est  d'autant  plus  grande; 
que  les  organes  sont  encore  plus  petits  ,  plus  iaious  ,  €in 
un  mot ,  plus  susceptibles  de  changement  et  de  defe- 
truction.  \ 

Les  causes  morales,  comprenant  les  afieciions  et  les 
diffi&rentes  passions, peiivent agir  sur Torganisme  de  plus 
d'iune  manière.,  suivant  que  leur  action  est  êxcitatite  ou 
débilitante,  médiate  ou  immédiate.  Les  affections  exci- 
tantes  et  favorables  à  la  santé  de  l'individu,  -contribuent 
manifestement  à  produire  une  postérité  vigoureuse,  soit 
normale,  soit  anormale,  au  lieu  qqé  les  affections  débi- 
litantes déterminent  un  efiet  bpposé.  A  la  vérité,  toqt 
le  monde  connaît  rinflueacè  de  ces  dernières  sur  les 
fonctions  assimilatrices ,  sécrétoires ,  et  surtout  sur  la  cou- 
leur du  tissu  cutané.  Ges  changémens  ,  quoique  àcciden- 


St84  EXTRAITS. 

tels ,  peuvent  se  transmettre  et  produire  des  variétés  de 
eouleur ,  qui  ensuite  deviennent  permanentes.  Quant  à 
la  question  de  savoir  comment  les  différentes  causes  que 
nous  venons  de  considérer  ont  agi  pour  produire  la  grande 
variété  qu'offrent  la  nature  organique  en  général ,  et  celle 
des  animaux  en  particulier;  on  ne  peut  guère  y  répondre 
d'une  manière  directe  et  sans  se  livrer  préalablement 
aux  considérations  suivantes  : 

Il  est  hors  de  doute  que  des  formes  animales  déjà  exis- 
tantes peuvent  subir  des  modifications  très-diverses.  Quoi* 
que  ce  que  nous  venons  de  dire  semible  moins  applicable 
à  la  forme  extérieure ,  cependant  elle  est  sujeili^  égale- 
ment à  éprouver  divers  changemens.   Ces  changemens 
sont  produits  surtout  par  des  causes  mécaniques   dont 
l'influence  peut  modifier  la  forme  de  plusieurs  parties  de 
l'organisme.  C'est  ainsi  que  »  par  l'effet  d'une  pression , 
des  parties  naturellement  divisées  ,  telles  que  les  doigts 
et  les  çrteils  »  peuvent  se  réunir  en  un  seul  tout  »  comme  » 
d'un  ai^re  côté,  un  organe  simple  peut»  jusqu'à  un  cer 
tain  point/ se  diviser  en  plusieurs,  pièces  ,  ainsi  qu'il  est 
démontré  par  un  utérus  humain  que  Tauteur  dit  posséder 
dans  son  cabjinet  anatomique,  et  qui,   par  la  pression 
d'un  corps  fibreux»    lequel  était  situé  au   fond   de   cet 
organe ,  se  trouve  divisé  en  deux  cornes  parfaitement  sy- 
métriques. Des  changemens  analogues  peuvent  survenir  à 
tous  les  organes  solides  et  creux  qui  »  dans  l'état  régu- 
lier ,    ne  présentent  aucun   rétrécissement.    Ce  cas  se 
remarque  très -souvent  à  la  surface  du  foie,   où  de  telles 
bifurcations  se  forment  à  la  suite  d'une  pression  exercée 
par  les  côtes.  Il  est  même  des  cas  où  »  par  l'effet  d'une 
pression  ,  la  forme  de  toute  une  partie»  et  même  de  Tani- 
mal  entier,  devient  plus  oblongue  »' comme  aussi  où  des 
organes  épais  et  presque  solides  se  trouvent  amincis  et 
distendus,  ainsi  que  cela  a  lieu  pour  le  cerveau ,  le  cœur 


BT   ANALTSE8.  985 

drotl ,  les  reins  et  la  vessie  uriaaire  ,  qui  tous  peuvent 
acquérir  une  forme  très- irréguUère.  Une  autre  in{l#nco 
de  ce  genre  se  manifeste  dans  certains  organes  muscu  * 
leux  qui ,  par  un  exercic^immodéré ,  peuvent  se  diviser 
en  plusieurs  cavités»  comme  cèîa  a  Iîbu  pour  Testo- 
inac  et  le  canal  intestinal ,  où  des  coostrictions  et  des 
rétrécissemens  s'observent  très-fréqueimnent  à  la  éuite 
d'un  tel  exercice.  Des  effets  analogues  sont  produits  éb* 
core  par  certains  changemens  qui  surviennent  dans  les 
fonctions  assimiiatrices  des  organes  »  comme ,  par  exemple^ 
l'inflammation  et  ses  différentes  suites,  changemens  qui 
tous  peuvent  donnCr  lieu  à  des  anomalies  de  formes. 

Ce  que  nous  venons  de  dire  à  l'égard  de  la  forme 
s'applique  encore,  non-3eulemenl  au  nombre  des  organes, 
mais  aussi  à  leur  situation  et  à  leur  volume,  qui,  comme 
cette  première  .  peuvent  éprouver  des  changemens  très- 
divers.  Les  changemens  que  subissent  les  organes  indivi- 
duels à  la' suite  de  l'action  de  ces  différeiftes  causes  ,  doi- 
vent imprimer  nécessairen^ent  à  la  forme  du  corps  entier 
des  modifications  qui  seront  d'autant  plus  grandes  ,  que 
les  changemens  sont  plus  considérables,  spil  parleur 
nombre ,  soit  par  leur  degré.  Enfin ,  les  mêmes  influences 
peuvent  encore  augmenter  ou  diminqer  la  grandeur  da 
^rps  Considéré  dans  son  ensemble.  Tous  ces  change- 
mens peuvent  devenir  héréditaires  et  produire  ainsi  dcfs 
modifications  de  formes  dans  les  générations  futures;. 
C'est  de  cette  manière  que  des  chevaux  nés  d'étalons  ou 
de  jumens  ft  queue  écourtée  donnent  naissance  à  des 
individus  qui ,  outre  l'absence  de  la  queue  ,  différent 
encore  des  autres  chevaux  par  un  nombre  moins  consi« 
4^rable  de  vertèbres  coccygiennes.  Il  en  est  absolument 
de  même  des  chiens  qui ,  après  avoir  eu  la  queue  et  les 
oreilles  écourtées  ,  engendrent  des  petits  entièrement 
semblables. 


886  BXTâAIT» 

il  soit  de  tout  ce  que  nous  venods  de  âhrev  ^tt  ks 
cha^emons  qu'imprUnenl  les  dberses  influendes  «as 
formes  primitiTes  peurent  être  considérés  oomatie  une 
des  causes  de  la  yariété  du  rtgM  asimal,  et  qtt*en  cen- 
.  séquence  un  petk  Bonibre  de  fiwmes  primitives  a  pu  suf- 
fire pour  développer  successivement  les  nombreuses  va- 
riétés que  nous  présente  ce. règne.  Cependant,  en  doit 
dire  aussi  que  ces  variéiés  sont  dues ,  moins  aux  change- 
mens  acdcfentels  qui  surviennent  ^mcore  aujoord'hui  an 
fon|iei  animales  9  qu^à  la  tendanbe  qu'a  la  nature  orga- 
nique de  s'élever  progressivement  d'un  degné  inférieur  à 
un  degré  supérieur.  TootjDfoii  »  fl  nlVst  point  néoessaire 
d'admettre  qneies  nembinuses  variétés  de  formes  ani- 
males aient  été  prodeites  uniquement  de  cette  maniènne  ; 
Mieoùtraire^de  fortes  raisons  se  réuuîssent  pour  donner 
lieu  à  croire  que  cette  même  variété  existe  AhÈ  le  prin^ 
cipe  t  et  que  les  différens  animaux ,  au  lieu  de-  provenir 
d'une  seule  etlnéme  forme  primitive  ,  ont  été  formés 
'diflKremment  dès  ienr  origine.  Quoi  qu'il  en  soit,  il  de- 
meure très  vraiMimblabie  que  les  diversités  les  plus  pro- 
noncées ,  comme  Celles  des  dasses,  sont  dues  en  partie 
<à  la  formiadon  d'un  certain  nombre  d'organismes  primi- 
tivement différens^  et  en  partie  aux  changemens  succès- 
sifr  que  ces  mêaies  organismes  éprouvent  par  suite  d'umB 
'force  intestine.;  au  fîeu  que  les  diversités  moins  nuirquées 
•semblent  être  dues  aux  diverses  influences  extérieures.    : 

Lui  d»  ta  réduetion,  —  La  diversité,  ou,  d'après  le 
nom  denné  è  la  première  loi  de  forination,  la  variété, 
est  ce  qui  dans  la  nature  organique,  et  même  dans  la 
nature  en  général ,  frappe  l'œil  de  l'observateur  beaucoup 
plus  facilement  et  bien  avant  qu'il  ait  saisi  l'analogie, 
surtout  lorsque  cette  première  a  acquis  un  certain  degré 
-de  développement.  En  e£G3t,  autant  qu'il  est  fadk  de 
découvrir  la  variété   des  formes  animales,  autant  3  es^ 


ET    AÈktYiE-S.  à 87 

difficile  A'f  récohoatlré  rânàWgîè.  C*est  &  eau^e  des  dif- 
ficulté» qu'offre  la  découTlerte  def  Cette  derotëre,  que 
soû  développement  est  ineomparablemenl  pFus  satisfaieani 
pour  Tesprit  humain  que  he  'l'est  la  siikiple  eJipOsîtioh 
dfcs  diversités  du  règne  animal.  '.        ' 

La  loi  dé  ranalogiè;  de  l'identité  ou  dé  la  réduction  » 
toi  dont  les  caractères  généraufx  se  trouvent  iddfqués  dânk 
le'  premier  article  de  cette  aiialyse ,  est  démontrée  pa^ 
t'àtitear   ié  lai  ihanlëre  suivàiité  ; 

De  ïnéme  que  la  variété  du  règne  animal  se  manifes^ 
fait,  1/  par  l'examen  comparatif  deâ  différentes  pal:'ttc(4 
et  régions  du'  inême  organisme  animal;  s.**  par  là 
comparaison  iaile  entre  les  difi*érens  organismes'  considl^ 
rés  non-seulenfent  sous  le  rapport  dé  la  différence  d^^ 
classes  et  des  ^exes ,  mais  encore  sous  celui  des  diversi- 
tés périodiques  ;  de  même  Panalogie  méfnîfe^ée  dé  cette 
nianière  naui  démontre  que-  toutes  les  formes  animales 
{)éuvenl-êii*e  ramenées  à  un  seul  et  même  type,  doni 
elles  né  sont  que  des  modifications. 

Analogie  dans  la  conformation  de  l'organisme  indi^ 
^idiJttU  —  Cette  analogie  se  manffeste,  i.*  par  la  prédo7 
ihinaiice  de  là  dimension  en  longueur,  qui  se  remarque^ 
non-séulément  dans  la  fortne  exlérïeinre  du  corps  entîet 
et  dans  celle  de  ses  diverses  régions  ;  mais  encore  dans 
to  tàntô'ùrs  des  diff*érens  systèmes  dolît  la  réunion  cbn- 
stitûé  lé  corps  et  dans  la  forme  du  tîssfa  composâïoit"  dë?S 
é^stèmes  ;  s.*  par  la  forme  radîalre  xjfué  l'oh  observe,  et 
dSans  le  corps  en  général,  et  dans  chaque  Système  éjl 
{Jâriiculier  ;  3.'  par  la  convergence  des  rayons  qui ,  qdoi- 
Cfiié'dîvergens  à  leur  origine ,  se  rapprochent  les  uns  deé 
autres  pour  s'anastomoser  entre-eux ,  ainsi  que  cela  a 
Heu  surtout  dans  le  système  nerveux  et  le  système  vas- 
(julait'e;  4«*  par  la  composition  intimé  des  parties,  soit 
solidbs/^h  fluides;  qui  généralement  sont  formées  de 


988  BXTftAITS 

deux  f obstancei  »  dont  rom  esl  f^oboleiite  et  Paobre  K- 
qoide ,  mais  susceptible  de  passer  k  Télal  oonctef.  Un 
cinquième  caractère  d'analogie  coDMsfe  en  ce  qne  b  Ibr- 
me  du  corps  entier  se  répète  très-fréqnemmenl  dans 
celle  des  oi^;anes  individueb.  Dn  sixième  caractère  d'a- 
nalogie se  dénote  en  ce  que  les  diffhentas  parties  se  res- 
semblent t  comfne  cela  a  Ben  pour  les  dlien  appa- 
reik  ^andulenx  qui  sont  formés  essentiellement  d*aprèa 
un  seul  et  même  type.  Un  septième  caractère  d'ana- 
logie, enfin,  se  remarque  dans  les  diffirentes  sections 
du  corps  qui ,  par  la  ressemblance  et  la  symétrie  qu'elles 
ofirent  entr'elles  •  semblent  n'être  que  la  répétition  d'une 
«enle  et  même  section  ;  ce  qui  fiût  que  toutes  peuFent 
être  ramenées  plds  ou  moins  l'une  k  Tautre. 

Analogie  entre  le$  argani$me$  différene.  —  Dn  pre- 
mier caractère  d'analogie  que  nous  présentent  les  oi^a- 
nismes  diflérens ,  est  que  le  même  organe  est  formé  gé-> 
néralement  d*après  un  seul  et  même. type,  quelles  que 
soient  d'^IIeurs  les  modifications  que  présente  Torgane 
k  l'égard  de  la  forme  •  de  la  composition  ,  de  la  texture  , 
de  la  situation  et  du  nombre*  Les  difers  oignes  »  comme 
les  difl^érens  organismes ,  se  ressemblent  encore  par  leur 
mode  de  développement, -qui,  dans  son  essence,  est 
généralement  le  mêin^  pour  tous. 

Béductiens  de$  ^vn^  g^reg  de  variétés  qu'offreni 
les  di/férenUê  fnim^  mnimaUê  dans  CéUU  régulier.-^ 
Cette  rédoclioii  peut  s'opérer  par  cela  même  que  Ton 
prouve,  i«*;qne le  développement  do  Torganisme  indivi- 
duel se  .fiiit  selon  les  mêmes  lois  suivant  lesquelles  se 
développe  l'échelle  animale  entière  ;  c*es^à-dire  que  l'a- 
nimvd'une  classe  supérieure  parcourt  dans  son  dévelop- 
pement et  dans  son  essence  les  iîvien  échelons  inférieur! 
de  la  série  animale ,  ce  qui  fait  que  Ton  peut  ramener 
les  diversités  de  classes  et  les  diversités  périodiques  Tune 


ET    ANALYSES.  sSg 

à  l'autre;  2.®  que  les  diversités  sexuelles  peuvent»  du 
moins  d'après  leur  mode  de  développement ,  être  ramenées 
également  aux  diversités  périodiques;  S."*  que  les  dissem- 
blances qui  existent  entre  les  diverses  parties  de  l'organisme 
individuel  se  laissent  ramener»  comme  les  précédentes  » 
soit  aux  diversités  sexuelles  et  périodiques ,  soit  aux  di- 
versités de  classes. 

La  proposition  que  l'embryon  des  animaux  supérieurs 
parcourt  plusieurs  degrés  d'organisation  avant  d'arri-^ 
ver  au  terme  de  son  développement ,  a  été  énoncée  déjà 
plus  haut.  Il  ne  reste  plus  maintenant  qu'à  prouver  que 
ces  divers  degrés  correspondent  exactement  à  ceux  aux- 
quels les  animaux  des  ordres  inférieurs  demeurent  astreints 
pendant  toute  leur  vie.  En  effet ,  l'embryon  des  animaux 
supérieurs ,  tels  que  les  mammifères  »  mais  particulière- 
ment celui  de  l'homme  ,  offre  une  ressemblance  plus  ou 
moins  par&ite  avec  les  animaux  des  échelons  inférieurs  » 
tant  sous  le  rapport  de  la  forme  extérieure  des  organes 
individuels  et  du  corps  entier  »  que  sous  celui  du  nombre 
des  organes  »  de  leur  situation,  leur  grandeur»  leur  tex- 
ture »  leur  composition  »  etc. 

Parmi  les  différons  systèmes  ,  le  système  cutané  est 
d'abord»  et  même  durant  un  temps  assez  considérable» 
mou  »  lisse  et  sans  duvet  »  comme  chez  les  zoophytes  »  les 
méduses»  les  mollusques  »  les  poissons  et  même  chez  les 
reptiles  d'un  ordre  inférieur.  Vient  ensuite  une  période 
où  ce  système  se  couvre  considérablement  de  duvet  et 
de  cheveux ,  surtout  chez  l'embryon  humain  »  qui  »  du-^ 
rant  ce  temps  ,  est  plus  velu  proportionnellement  qu'il 
ne  l'est  dans  les  périodes  suivantes.  C'est  dans  cette  se- 
conde  période  que  l'embryon  ressemble  à  ceux  des  ani- 
maux supérieurs  chez  lesquels  le  système  cutané»  et 
principalement  le  système  épidermoîde  »  a  acquis  un  déve- 
loppement considérable.  C'est  ici  le  lieu  de  faire  remar- 


^90  '      EXTRAITS 

^uer.que  le.  fœtus  du  nègre  est  plus  velu  quece^ui  de 
r.Ëuropéen*  *  " 

Le  système  musculaire  »  par  la  uon-réunion  de^  mus-. 
des  abdominaux  dans  la  ligne  médiane  antérieure  ,  cor- 
respond* quant  .à  sa  forme  extérieure,  fiux /noUusque^ 
acéphales ,  dont  le  manteau  reste  Léant ,.  comme  par 
l'absence  totale  6u  le  développement  imparfait  des  teor 
dons,  il  est  analojgue  aux  vers ,  chez  lesquels  ces  organes 
manquent  tout-à-iait.  De  plus ,  la  mollesse  ,  la  structura 
fibreuse,  la  couleur  pâle  et  le  développement  imp^rj[ait> 
relativement  è  la  quantité  de  fibrine  qu'ils  x:on4(iemient  » 
offrent  autant  dé  traits  de  rosacmblance  entre  l'em^ryoïi 
des  animaux  supérieurs  et  celqi  des  animaux  :infér,ieurs.  . 
.  Une  ressemblance  plus  grandeencore.seTemarque  daos 
le  système  osseux  qui ,  par  la  fo;*iiie  des  os  en  général , 
par  la  disposition  des  os  en  particulier  et  par  leur  niQde 
de.  formation ,  établit  une  analogie  très«manifeste  entre 
\e  développement  des  animaux  des  classes  supérieures  .c^t 
celui  desanimaux  des  classes  inférieures  II  en  est  de  mâm^ 
du  système  nerveux  qui,  par  son  mode  de  distributipn  et 
d'arrangement,  prouve  également  que  l'embryon  dei^ 
aiMu^aux  plus  parfaits  parcourt  plusieurs  degrés  de  for- 
mation. En  effet,  chez  presque  tous  les  animaux  infé- 
rieurs à  l'homme,  le  faisceau  rachidien  occupe  tout  le 
canal  vertébral  pendant  toute  la  vie,  tandis  que  chez 
l'homme  ce  faisceau  ne  le  remplit  dans  toute  sa  longueur 
que.jusques  environ  au  quatrième  mois.  Dans  les  premières 
périodes  du  développement  de  l'embryon  des  mammi- 
fères;^ les  deux  moitiés  latérales  di^i  cordon  rachidiep 
sont  beaucoup  plus  divisées  qu'elles  ne  le  sont  dans  les 
périodes  suivantes ,  ce  qui  fait  voir  Fanalogie ,  soit  entre 
ce  cordon  et  celui  des  animaufc  articulés  >  où  la  même 
disposition  e;xiste  d'une  inanièçe  permanente  et  dans 
toute  la  longueur  du'ff^isceau  >  soit  entre  lui  et  celui  des 


ET    A.NA.I4TSCS.  fiOl 

t>iseauxi  ehez  lesquels,  cependant,  cette  division  Qe  cfi 
remarqaeque  dans  la  région  lombaire.  La  méoie  marché 
progressive  ^'observe  dans  le  développement  du  cerveau 
qui,  chez  l'embryon  des  animaux  supérieurs,  est  trè$ï- 
petit  comparativement  aux  autres  appareils  nerveux:^ 
tandis  que  les.  tube)i?cules  quadrijumeaux;  offrent  un  vOr 
iume  excessif  )en  comparaison  des  autres  parties  céréh 
brales.  II  en  est  encore  de  même  du  système:  vasculàir^i 
du  système  digestif  i^  des  organes  respiratoires  et  dp  ('ap- 
pareil urinaire,  qui,  daçs  leur  développement»  parppiiir 
rent ,  comme  les  au^tres.  systèmes ,  plusieurs  échelons  d^ 
la  série  animale.  ,  :  . 

Réduction  de  la  variété  anormale  à  lavariéténormale^ 
—  Les  phénomènes  de  la  variété  anomale  peuvent  être 
ramenés  à  ceux  de  la  variété  normale ,  en  ce  que  les  uns 
et  les  autres  ont  lieu  d'après  les  mêmes  lois ,  et  que  la 
plupart  des^  formes  irrégulières  correspondent  exactement 
h  certaines  formes  régulières.  En  effet ,  ces  deux  sortes 
de  phénomènes  sont  astreints  à  un  certain  type.;  car,  de 
même  que  tout  aninfal  conserve ,  non-seulement  le  carac- 
tère de  Tanimalité  en  général ,  mais  encore  celui  de 
l'espèce  ,  toutes  les  fois  qu'il  se  perpétue  sous  les  mêmes 
conditions,  de  mêmes  les  anomalies  déforme  sont  circon- 
sentes  dans  ccriaines  limites.  C'est  ainsi  que  l'on  ne  verra 
jamais  des  poumons  se  développer  dans  la  cavité  abdo  • 
itàinaie  ,  ni  des  yeux  se  former  aux  membres  ,  etc.  Par 
éonséquent ,  on  peut  dire  que  ieâ  diverses  anomalie  du 
'naême  orgahe  sent  astreintes  à  une  œi^aine  loj ,  puisque 
toutes  se  resseniblent  et  se  répètent  plus  ou  moins  mani- 
festement. £n  effet,  lorsque  les  deui^  moitiés  du  cœur, 
par.e^pmple-,  se  trouvent  réunies  d'une  naanière  anor- 
male ^tTouverture  de  commuïiica.tion  est  située  ordinaire- 
ment^ nyéme  endroit;  c'està-dif e ,  immédiatement  au-< 
dessous  de  l'origine  des  troncs  artériels.  Il  en  est  de  même 


Sg^  SXTBAITS 

des  rélrécissemebs  de  Festomac  ^  qui  le  plos  souTent  se 
forment  près  du  centre  de  cet  organe.  Il  eo  est  encore 
de  même,  non-seulement  des  doigts  sumaméraires  dont 
le  défeloppement  a  Heu  d'ordinaire  au  bord  cubital  de 
la  main  ,  où  ils  forment  des  rejetons  plus  ou  moins  ma- 
nifestes du  petit  doigt ,  mais  encore  des  rates  supplémen- 
taires qui ,  par  leur  forme  arrondie ,  sont  constamment 
semblables  à  la  rate  proprement  dite. 

Après  avoir  ainsi  examiné  les  différentes  formes  anor- 
males dans  les  diverses  classes  d*anîmaux,  et  après  a?oir 
cherché  à  les  ramener  à  un  type  r^;ulier.  Fauteur  essaie 
d'opérer  la  mêine  réduction  dans  les  diverses  formes  ber* 
maphrodite^ ,  en  terminant  ses  considérations  par  la  re- 
marque suimnte  : 

Toutefois  »  quelqu'évident  qu*il  soit  qu'il  existe  un  type 
général ,  il  est  néanmoins  très-difficile  de  réduire  les  di- 
verses formes  animales  à  ce  dernier  type  qui»  très- vrai- 
semblablement,, repose  sur  ndentité  delà  force  9  laquelle 
crée  et  anime  tout  »  et  dont  les  produitis ,  quoique  suscep- 
tibles de  grands  changemens ,  ne  peuvent  être  modifiés 
au  point  que  l'on  ne  puisse  plus  reconnaître  ce  type 
général.  Ernest  Martini. 


Résultats  d'expériences  faites  sur  les  actions  galtfaniques 
et  sur  les  effets  de  la  section  longitudinale  de  la  liga- 
ture des  nerfs;  par  M.  Alex,  de  Humboldt.  (Com- 

.  munication  verbale  faite  à  l'Académie  des  Sciences  > 
dans  la  séance  du  lundi  i8  août  i8s3.  ) 

Cssobservations  nouvelles  de  H.  de  Humboldt ,  dont  nous 
offrirons  les  principales  conséquences ,  se  lient  parfaitement 
aux  travaux  remarquables  de  MM«   Prévost  et  Dumas. 


ET    ANALYSES.  3^5 

L'au^iBCfr  distingue  les  ca^  où  »  dans  Ip  circuit^  galTftnique.» 
le  courant  passe  par  le  nerf  entier,  de  ceux^oiilp  çpursint 
ne  traverse  que  la  portion  supérieu)re  du  nerf ,  où  ceUtÇ 
poftipn  réagit  organigi^empi^t  sur  le  muscle,  Diverses  ex- 
p^i^i^Dces  prouvent  que  les  coQtractipns   mi|sc.ulAJres .» 
lQirsqm3.  la  pffrtie  supéri^utt;  seule  se  trouve  sur.  le  pacage, 
dfi) courant  électrique,  ne  soi^l;  pas  l'effet  i*un,  cq^p  1(1- 
iérflL  La  réaction  organiqjue  4u  nei^f  cesse  lorsqu'il)  y  a; 
perJ^pration  >   fendillement  ou  amincissement.  Gçs/  expé- 
riences sur  la  section  longitudinale  dunerf  seinlilep.liprp^; 
ver  que  l'appareil  nerveux  ne  peut  agir  sur  les  mpuyeniiç^. 
de^  muscles  que  dans  son  état  d'in.feégrité.  L^  l^ésipp.  du 
nevriième  produit  les  mêmes  effets  que  la  lésion  d^  1^, 
pulpe  médullaire.  Lorsque  le  courant  électrique  tjraviBrse 
tout  le  nerf  etle  muscle ,  la  lésion  et  la  ligature  empêchent 
les  contractions  musculaires  dans  U  seul  cas  o\x\^  portion 
du  nerf  comprise  entre  la  lésion  longitudinale  ou  la  liga- 
tare  et  rinsertion  du  neri[dans  le  muscle,  au  lieu  d'être 
entourée  d'air;  est  enveloppée  d'une  couche  de  chair  mus- 
culaire. Les  contractions  reparaissent  lorsqu'on  ôte  cette 
enveloppe  du  nerf  ou  lorsque  ,  sans  l'oter  ,  im  éta&lit 
par  un  lamJ^eau  de  chair  musculaire  une  nouvelle  corn- 
niunication  entre  le  zinc  (excitateur  du  nerf)  et  le  muscle. 
ML  de  Humboldt  a  montré  comment  ces  phénomènes , 
çpjçnpiiquéa  pxi  apparence  ,  s'expliquent  d'après  les  lois  de 
^  cpi(iduçtil^.ilité  électrique.  Ces  effets  xioivent  varier  avec 
\a^  d^vçec>\\oiï  du  courant ,   la  masse  variable  des  conduc- 
teurs et  la  quan^té  d'électricité  mise  en  mouvement  par 
le  contact  plus  ou  moins  grand  des  substances  huipides 
avec  le  ziuc  qui  est  l'armateur  du  nerf.  Si  la  quantité  d'é« 
lectricilé  l'esté  la  même  ,  le  nerf  isolé  ou  nu   en  reçoit 
nécessairement  beaucoup  plus  que  }e  nerf  enveloppé. 
L'électricité ,  en  traversant  un  conducteur  ^'une  masse 
considérable ,  se  répartit  dans  cette  masse  et  à^a  surlace. 

3*  20  , 


294  EXTBAITS 

C'est  de  cette  répartition  que  dépend  Tefiet  de  l'enre- 
ioppe  de  chair  musculaire  dans  ^quelle  on  cache  la  por- 
tion dn  nerf  comprise  entre  la  ligature  et  Tinsertion 
dans  le  muscle.  Lorsque  l'enveloppe  est  ainsi  disposée  »  on 
pent  voir  reparaître  les  contractions  si  Ton  augmente  la 
quantité  de  fluide  électrique  mis  en  mourement  par  une 
nourelle  Communication  qu'on  établit  au  moyen  d'sn 
lambeau  de  chair  musculaire  entre  le  zinc  et  le  muscle. 
L'obstacle  que  la  ligature  oppose  dans  les  expériences 
galvaniques  »  quand  elle  est  placée  au  point  de  l'inser- 
tion du  nerf  dans  le  muscle,  avait  déjà  été  observé  par 
YalK  :  mais  ce  physicien  n'avait  pas  reconnu  toutes  les 
conditions  qui  caractérisent  les  eflfets  de  la  ligature  et 
qui  se  retrouvent  dans  la  section  longitudinale  du  nerf. 


Sur  Us  prapTUtés  thérapeutiques  de  la  strychnine  et 

de  la  brueine. 

Les  contractions  spasmodiques  que  détermioa  la  noixvo- 
mique  expérimentée  sur  des  animaux ,  engagèrent  M.  le  pro- 
fesseur Fouquier  à  appliquer  ce  médicament  énergique  au 
traitement  de  la  paralysie.  La  découverte  de  la  strychnine  » 
substance  alcaline  qui  forme  le  principe  actif  de  la  noix 
vomique ,  devait  porter  les  médecins  à  remplacercelle-ci 
par  le  premier  dd  ces  médicamens ,  puisqu'on  pouvait 
en  déterminer  rigoureusement  la  dose  et  les  effets»  Cepen- 
dant ,  l'action  terrible  de  la  strychnine  pure  fit  négliger 
cet  avantage.  Mais ,  si  l'on  trouvait ,  se  demande  M.  An- 
dral ,  une  substance  qui ,  analogue  à  la  strychnine  sous 
le  rapport  de  ses  propriétés  physiologiques ,  en  différât 
toutefois  pai;  l'énergie  moindre  de  son  action  ,  le  motif 
qui  s'of^KiMità  l'emploi  de  ta  strychnine  n'existerait  plus , 


ET   AHALT8B8.  ^i- 

et  Ton   jkiarrait  intrôduve  .liiilemeilt  .daiui.la:  matière 

médicale  une  substance-  qui  offiriraii  les  avantagea:  de  la* 

strychnine  sans  en  avoir  les  -  :  inoonvéniéna;  .  or  ^  tel'  !  eiki 

ralcaji  de  la  fausse  angusture ,  fa  brocine.  Dani  'des  c(x-i 

périences  comparatives  sur  Faction  physioI<^qne  de  la: 

strychnine  ed  de  la  brucine ,  j'arrivai  àcer4sultat»  qu'il 

feot  six  grains  de  brucine  pure  pour  produire  les:  éfiets 

d'un  grain  4e  strychnine  impure ,  et  d'un  quart  de  grain 

de  strychnine  pure;  je  pensai  dès-lors  à  tenter. suri'hom* 

me  l'emploi  de  la  brucine. 

M*  Andral  rapporte  huit  observations  de  ^ralysié  dans 
lesquelles  la  strychnine  à  été  employée.   Dans  les  cin(| 
premières»  la  paralysie  était  produite  par  les  émanations 
de  plomb  »  paralysie  qui  affecte  ordinairement  les  muscles 
extenseurs  d'une  ou  des   deux  mains  »  d'où  -  résulte  la 
flexion  habituelle  de  celle-ci  sur,  le  poignet.  Le  premier 
malade»    dont  la    paralysie  datait  d'un  mois  environ» 
après  un  traitement  de  quinze  jours  ou  trois  semaines  » 
ne  conservait  plus  qu'un  peu  de  faiblesse  dans  les  mains. 
La  dose  de  strychnine  »  à  laquelle  on  était  arrivé  graduel- 
lement, n^aurait  pu  êtte  élevée  sans  danger  au«d6l||^e 
deux  tiers  de  grain   par  jour.  Chez    le  second  »  placé 
dans  les  mêmes  conditions  que  le  précédent»  la  paralysie 
fu^  dis&ipée  au  bout  de  quinze  jours.    On  ne  put  porter 
la   dose  de  strychnine  au-rdelà  d'un,  tiers  de  grain.  Le 
troisième  malade  »  depuis  long-temps  affecté  »  n'éprou^ 
aucun  soulagement  de  l'administration  d'une  dose  assen 
considérable   (un  grain).  Le  quatrième  était  itooins  pa- 
ralysé »  dit-M  »  lorsqu'il  sortit  de  l'hôpital.  Le  cinquième  » 
effrayé  des  spasmes  tétaniques  que  détermina  la  première 
dose  »  se  refusa  à  la  continuation  du  traitement.   Den 
autres  individus  étaient  affectés  de  paralysie  »  qui  fut  aug^ 
mentée  chez  l'un  par  radmiàistrati^Me  la  strychnine; 
chez  l'autre»  on  en  cessa  l'emploi  avant  d'avoir. pu  en 

20., 


«g6  tf^nii^f 

olmaiwletcftU.  Bnfti ,  ches  on  home  nsMé  kéH|ilé- 
g^M  à  b  0Mte  d*iiiie  mdeDae  MmfÊ&  d^mpafkam , 
piÛë  d'un  doonèmo  de  grain  suffit  poor  dtenHHv 
forte  roidear  tflwwpw  do  iiwiiiwii  panifrfi.  Ln  jum 
foifiÉt,  Uèaf^pek'BtrjFchauiam  ftt  pit  oonliiMiéQ ,  eeft 
IkMDe  éprowa  de*  Tiolm»  himk  do  Me  dn  efilé  opimé 
kl'béoiiplégie;  fl«  mtoDigMeeVcngevidit ,  fliim^égip 
angnesia  ;  en  on  met ,  3  fflAmte'  ^liee»  iyii|<i«et 
ont  csMctéfifettft  le  lemoMHMBnl  eki  eerfeen* 

Jufqo'à  préienl,  les rèsoltats  de  ee  petit  noailire  d*oib- 
senràtiôBs'oe  soat  pe»  Ms-éMrevebfas  k  fbmploi  de  la 
strychnine.'  KisBimmis m,  d^apiès  tmélÊ$  nf^Nittfs  psr 
IL  Andffal,  b  braonè  se  wwoHimaiide d>Tantsge à  J'al- 
lenlion  des  pratidens.  ^ 

Dn  bffëyeor  de  ooidenrs  ateit  ose  paralysie  dbs  mains 
depuis  deox  mob  en  fi  sa;  il  prit  une  pilnle  coalenant 
un  dèmi-graiai  de  bmoiM  sans  en  lessmUr  ancnn  effet. 
Deux  pinics  pfodnisiteni  de  '  Ms^légkies  secousses  dans 
les-  kras  ;  fiaire  pilelef^  donnèrent  Ken  h  d'asses  finies 
eentraotions  :  3  gnérir.  -^Dn  antre  krcrpsnr  de  coàleurs , 
f||i^niiiiil  paralytique ,  prit  jwqn'k  quatre  grains  de  brn> 
cineianseffet  sensible;  i  la  dose  de  quatre  grains  et  demi  » 
il  éproeva  nne  serte  de  foermiHement  incommode  dans 
leK  brai;  à  la  dose  de  cinq  grains ,  assez  fortes  secousses 
sens  accident  grare.  Le  paralysie  fiit  notablement  fimi- 
^piée.  —  Dn  peintre  e»  bâtimens ,  paralysé  des  mains  ,  ne 
commença  h  ressentir  quelques  secousses  qu^  la  dose  de 
deux  grains.  Trois  grains  donnèrent  lieu  h  pn  assez  fort 
trismus.  Le  malade  n'éproura  qu'une  ainëlidJNitîon  l^ère. 
^~  Un  antre  épronra  une  roideur  tétanique  des  quatre 
menibrès  après  avoir  pris  trois  grains  et  demi  de  brucine , 
et  ne  fiit  point  soulaaé.  —  Bnfin ,  un  paraplégique  ,  après 
avoir  pris  deux  gNons  seulement  de  brucine  ,  ressentit 
UBcirifè  douleur  ft  la  phnte  des  pieds;  ses  membres  in- 


jërieiors;  furent  le  si^^  Tblpfites  cpptràctiom.  SloA/éUt 
ne  s'améliora, pas. 

De  ces  observalions ,  JM.  Aodral  tifQk^.corolIaû^sifi- 
vans^  :  1  •*"  la  strychnine  .pure.i^it  sur  FboipDpfe  cç^ioie 
l'extrait  de  noix  -  Tomique;  mais  «¥ec  une  jlntensité  heai\' 
coup  plus  grande;   a.®  TacUon^de  la  stryçhninciest  tollQ- 
nîen t énergique,  qae  ce; n'est vqa'^yeçr les  'pliis,;gi^iulQS 
précautions  4|u'on  doit .  se  pmyieUre  de  Viçn^floyiçr  ;  89s 
effets  varient  d*aUle|Urs  d'une  jx^a^^ère  rç^IaI^aI^e^  seUfiJi 
•la  susceptibiUtésdes  vindinduf;  3.**  la  :Jbrucine  agit.  i|^r 
.rhommip.Goùime:  sur,  les  aniinau;x»^]^u^upi|Qoin8  ^nei;* 
. gique que  la  strycbqine ,  puif^u'onp^ut j^ans.mconvénieq t 
^  commencer  à  l'^dipipistrer :à  la  dose  4^uxk  demi-grain  ^  elfe 
peut  remplacer  avec  avantfige ,  ;  coqfHne  médicaioçre^t , 
l'alcali  de  la  noix  vomique  ;  4*''  considérées  sc^usie  rapport 
.de  leurs  propriétés  thérapeu^tiques  »  la  .Crtry cbnine  et  |a 
brucine  se  montrent  plus  ou  moins  efficaces»  selon  l^s 
espèces  de  paralysie  que  Hon  essaie  de  con^attre  avçc 
elles.  Employées  dans  des  cas  où  la  paralysie  est.  liée  à  qn 
état  Inflanmiaioire  du  cerveau  ou  de  la  moelle ,  elles  agra- 
veront  très-vraisemblablement  les  accidens;  chez  les  in- 
dividus restés  hémiplégiques  à  la  suite  d'hémorrhagie  cé- 
rébrale, l'emploi  de. ces.alcalis  est  le. plus  souvent. inutile; 
on  doit  même  craii^e.  qu'ils  ne  produisant  une  inflan^- 
mation  de  la  substance  cérébrale  autour  du  foyer  appplecr 
tique^  Mais  il  est  des  cas  où  ,  comme  par  une  sorte  d'hp- 
Iritude,  la  paralysie, semble  encore  persistei:  après  la  j^r 
sorption  de  l'épanchement;  alors  elle  peut  céder  aux 
alcalis  de  la  noix  vomique  et  de  .la,.£|usse  angusturie. 
Enfin ,  ces  mêmes  alcalis  semblent  suirtoMt  efficaces  contre 
les[  paralysies  dont  la  cause  ne  peut  être  rapportée  kiufie 
lésion  des  centres  nerveux;  telle  est  en  particulier  l'cus- 
|ièce  de  paralysie  à  laquelle  sont  si  fréquemment  sujqts 
les  individus  qui  manient  les  préparations   saturninçs« 


\ 


Sg&  EXTEAITf  BT   A9ALTSES. 

Noas  m  saorioos  partager  entièreineDt  ropinlon  de 
M.  Andral  sur  les  propriétés  de  la  strjchniiie  et  de  la 
brocine  ;  du  moios  tes  faits  rapportés  ne  nous  senriilcai 
pas  devoir  conduire  à  toutes  les  conclusions  qu*il  donne 
comme  leurs  conséquences  directes.  Si  »   dans  plusieurs 
cas  ,  remploi  de  la  strychnine  et  de  la  brucine  a   dissipé 
ou   diminué  la  paraljsie  qui  est  produite  par  les  émam- 
fions  de  plomb ,  un  nombre  suffisant  de  résultats  opposés 
prouTcnt  qu'on  ne  peut  pas  encore  regarder  ces  substan-  ' 
ces  comme  particulièrement  efficaces  dans  le  traitement 
de  cette  affection.  Les  malades  guéris  onKils  éléjobservés 
assez  long-temps  pour  penser  que  la  guérison  ou  Famé- 
lioration  se  sont  sovlennes'?  Les  succès  obtenus  engagent 
seulement  à  répéter  les  expériences  pour  déterminer  les 
conditions  dans  lesquelles  on  peut  espérer  d'heureux  ré- 
sultats du   même  trailemenIT  car ,  du   reste ,    quoique 
nous  ne  connaissions  pas  positivement  la  nature  de  la 
lésion  qui  occasionne  la  pnralysie  chez  les  personnes  ex- 
posées aux  émanations  saturnines  »  nous  ne  croyons  pas , 
avec  M.  Andral ,  que  cette  paralysie  soit  locale ,  et  que 
les  espérances  que  Ton  conçoit  de  l'emploi  de  la  strych- 
nine et  de  la  brucine  dans  ce  cas ,  doivent  se  fonder  sur 
l'absence  de  toute  lésion  des  centres  nerveux.  Plusieurs 
consMérations  viendraient  à  l'appui  de  notre  opinion  ,  si 
nous  nous  proposions  de  la  soutenir  ici.  Quant  aux  pa- 
ralysies produites  par  des  lésions  connues  du  cerveau  ou 
de  la  moelle  épinière  »  telles  que  des  inflammations ,  des 
hémorrhagies ,  on  sait  que  la  noix  vomique  n*a  pas  ré* 
pondu  aux  brillantes  espérances  qu'on  avait  formées  sur 
son  administration  dans  ce  genre  de  paralysie.   Les  es- 
sais tentés  par  M.  Andral  avec  la  strychnine  et  la  brucine  » 
dans  des  cas  d'hémiplégie  et  de  paraplégie .,  sont  bien 
propres  àf  justiCer  la  prévention  qu'on  a   coiUre  la  noix 
vqmique  depuis  que  l'on  connaît  mieux  les  inflummalions 


YARIÉTÉS*  Sigg 

céfébrales.  Il  reste  à  M.  Andralà  prouver  son  assertion , 
qu^il  est  des  cas  où  »  comme  par  une  sorte  d'habitude  ,  la 
paralysie  semble  encore  persister  après  la  résorption  de 
l'épanchement ,  et  peut  alors  céder  aux  alcalis  de  la  noix 
vomique  et  de  la  fausse  angusture.  Parmi  les  observations 
quMl  rapporte»  aucune  ne  tend  à  démontrer  la  possibilité 
de  cette  circonstance ,  que  nous  no  nions  pas  cependant. 
D'après  ce  que  nous  venons  de  dire,  nous  pensons  qu'il 
faudrait  continuer  les  travaux  intéressans  de  MM.  Lerminîer 
et  Ândral»  se  livrer  encore  à  des  recherches  cliniques  siir 
la  strychnine  et  la  brucine ,  avant  de  rendre  commune 
l'administration  de  ces  redoutables  médicamens.  Tant  qiie 
les  circonstances  où  ils  peuvent  être  employés  avec  de 
nombreuses  chances  de  succès ,  n^aurontpas  été  fixées  par 
les  praticiens  qui ,  par  leur  position  dans  tes  grands  hô- 
pitaux, se  trouvent  pour  ainsi  dire  à  la  tête  de  la  science, 
on  devra  se  garder  de  recommander  des  substances  qui , 
variables  et  ne  suivaat  pas  de  progression  dans  leu^s 
effets ,  dont  l'action  n'étant  pas  proportionnelle  aux  doses , 
peuvent  être  ,  en  outre ,  l'objet  d'erreurs  funestes.  Leurs 
avantages  ne  sauraient  jusqu'à  présent  compenser  les 
dangers  auxquels  exposerait  leur  usage  généralement  ré-^ 
pandu.  L..», 

^  '    ■        ■     '  ■  "  I  t  ■  '  ■  ■  I      ■  I    ■!        I  I  ■ 

VARIÉTÉS. 


Académie  royale  des  Sciences» 

Séance  du  aa  septembre  i8a3.  — M.  Thénard  fait  pari  à  V&cgidéjme 
de  nouvelles  ezpérilhces  qu'il  vient  de  faire  avec  M.  Duloog,  concer- 
nant Miction  du  palladium,  du  rodium  et  de  l'iridium,  semblable  à 
celle  du- platine  sur  le  gaz  hydrogène.  Le  palladium  et  le  rodium  rou- 
gissent comtne  le  plaline  au  contact  avec  un  mélange  d'hydrogène  et 
d'oxygène.  L'iridium  s'échauffe  fortement  à  la  température  ordinaice. 
L'osmium,  chaufie  4' Avance,  rougit ^  le  nickel  cl  le  cobalt  ne  dvicr- 


30O  TABI&Tis. 

miucui  la  combîiiaison  qu^à  3oo°  de  chaleur  enTÎroa;  enfin  le  proUnyde 
d'asote  est  décomposé  à  froid  par  le  platine  spongieux. 
,  MM.  Deifontaines  et  Mirbel  font  un  rapport  sur  un  Mémoire  de 
IA,  Fée ,  intitulé  :  JEssai  sur  les  cryptogames  des  écikies  offiehudes* 
M.  Fée  a  observé  fréquemment  sur  les  écorces  exotiques  em^byéêai  dans 
Ja  pliarmade  un  grand  «ombre  d'espèces  de  plantes  cryptogames  dont 
la  plupart  sont  de  la  Emilie  des  lichens..  Cette  découverte  Pa  conduit 
û  modifier  les  caractères  de  plusieurs  genres ,  à  en  établir  quelques- 
uns  ,  et  à  les  disposer  tous  dans  un  ordre  nouveau  qu'il  croit  plus  na- 
turel et  plus  commode  que  celui  qui  a  été  imaginé  ^r  Acharius.  Les 
lichens  offrent  en  général  deux  parties  distinctes  :  i.^  une  expansion 
.tantôt  membraneuse  y  tantôt  charnue,  tantôt  crustacée,  variable  dans  sa 
forme.  Les  botanistes  nomment  ihallus  cette  expansion  qui  constitue 
ees  plantes  presqu'en  entier;  a.**  de  petits  godets,  ou  de  petites  cavitts, 
ou  de  petits  renflemens  de  figures  diverses ,  qui  ont  été  assimilés  sans 
preuves  saffisantes  aux  fruits  des  vt^étaux  d'un  ordre  plus  élevé.  Ces 
parties  se  développent  sur  le  thallus  ou  dans  sa  substance^  elles  ont 
reçu  le  nom  à^apoihécions.  Acharius  a  fondé  les  grandes  divisions  de 
la  famille  des  lichens  sur  la  forme  extérieure  et  le  tissu  organique  de 
Tapothécion ,  et  il  a  employé  les  modifications  du  thallus  pour  les  di- 
visions secondaires» M.  Fée,  au  contraire,  veut  que  les  caractères  du 
thallus  fournissent  les  bases  des  premières  divisions,  et  il  ne  donne  que 
le  second  rang  aux  caractères  de  l'apothécion.  La  prééminence  qu'il 
accorde  an  thallus  parait  d'autant  plus  naturelle  à 'M.  le  commissaire 
rapporteur  ,  que  cette  partie  est  la  plus  apparente  >  ce  qui  fait  que  les 
êtres  groupés  d'après  les  modifications  de  cet  organe,  ont  entr'eux  un 
certain  air  de  famille  que  le  bota^niste  le  moins  esfircé  saisit  au  premier 
coup  d'œil.  Sans  doute  ce  motif  deviendrait  insuffisant  si  par  la  suite 
des  observations  plus  approfondies  fEÛsaient  découvrir  dans  Papothé- 
cion  des  caractères  d'un  grand  intérêt  ;  mais ,  vu  l'état  de  la  science  , 
la  méthode  la  pins  commode  semble  encore  la  meilleure.  L'auteur  a 
fCconnu  la  difficulté,  ou  pour  mieux  dire,  l'impossibilité  de  circon- 
scrire dans  des  limites  rigoureuses  la  ^unille  des  lichens  ,  et  par  consé- 
quent de  lui  assigner  des  caractères  absolus.  Il  observe  judicieusement 
qu'on  ne  peut  la  séparer  des  familles  voisines  que  par  la  comparai!K>n 
des  espèces  ou  des  genres  limitrophes.  Cette  remarque  est  applicable  à 
un  gwttd  nombre  d'autres  familles.  Aussi  arrive-t-il  souvent  que  les 
botanistes,  selon  les  idées  qui  les  préoccupent,  étendent  ou  resserreu.t 
avec  plus  ou  moins  de  bonheur  les  limites  des  difierens  groil^es.  Les 
cryptogamistes  français  se  sont  permis  de  rejeter  de  la  fomille  des  li- 
chens les  genres  opegrapha ,  verrucaria ,  pertusaria ,  rhizomiorpha , 
que  les  Allemands  avaient  jugé  à  propos  d'y  admettre.  Aujourd'hui , 
M.  Fée  prend  parti  iH>ur  les  Allemands;  mais  il  n'est  gucre]  probuLIc 


YAtlliTfis.  4)01 

'qu*if  fèhiiine  là  discussion.  Cè^t  tine  cotittûvérse  qtii  p^i  dnrenaMlsî 
long-temps  qVil  y  aura  dès  crypldg&mi^tes  et  des  Hcfaefbs.  A]^rês'âvèlr 
justifié  par  des  raisons'  appuyées  snr  un  ginand  notobre  d^^bséti^àtidAs 
la  métliode  qa*ii  a  substituée  â  (jelle  d'Achàrius,  M.  Fée  arrifë  à  Pob- 
jct  Spécial  de  son  li«(vàil.  'i>éjà  M.' le  docteur  Mérat,  botatnihe'^t 
instruit ,  à  l'atticle  Quio^quinà  du  Dictionnaire  dés  sdidncés  tnédi^ 
cales ^  avait  appelé  Pattention  sûr  les'  caractères  tirés  des  cryptogaiisès 
'pour  la  coni^àîssànce  des  édorcës  eibtiqués;  mais  il  avait  p^é' rapide- 
ment sur  ce  sujet  qui  exige  des  recherches  très-longues  'et'  t^ès-iÀhÀi- 
tieusesy  parce  que  les  écorces  que  fournit  le  commerce  arrivent  presque 
toujours  en  petits  morceaux  usés  à  la  surface  par  le  mouvement  du 
iruMPort.  D'ailleurs  9  il  est  rare^qu'on  puisSe-se  procurer  aes  rensei- 
gnipTens  positif  sur  l'origine  de  ces  écorces.  M.  Fée  a  en  à  lutter  contre 
ces  difficultés,  et  il  a  paru  à  MM.  les  commissaires  .qu'il  avait  porté 
dans  cette  partie  de  ses  recherches  autant  de  circonspection  que  de'  sa* 
^cité.  Il  ùll  remarquer  que  lès  différentes  espèces  d'arbres  exotiquàs^ 
de  mémèique  celles  de  nos  climats^  portent  quelquefois  des  crjrptçgàmes 
qu'on  ne  trouve  pas,  ou  qu'on  ne  retrouve  que  fort  rarement  sur  d'aù- 
.  très  espèces*  Ainsi ,  selon  lui  y  le  quinquina  rouge,  Cinchona  ohlongi» 
j|ô/iia,  porte  un  Yolvaria  particulier;  le  quinquina  jaune ,  Ç,  cordifoSa^ 
plusieurs  Opegrapha^  etc.,  en  sorte- qu'il  lui  semi)le  jusqu'à  un  certain 
j>oint  possible  'd'arriver  à  la  connaissance  des  écorces  par  l'observation 
des  cryptogames  qui  les  recouvrent.  Ce  moyen,  qui  ne  dispense  pieis 
ordinairement  d'études  plus  directes,  devient  infaillible  pour  distih^ep 
à  la  première  vue  les  quinquina  et  arbres  voisins  qui  croissent  au  Pé- 
rou, de  ceux  qui  croissent  à,Sainte>-Lucie,  à  la  Jamaïque  et  dans  les 
butres  contrées  du  Nouveau-Monde.  A.  la  suite  de  ces  considérations 
'  générales  ,  M.  Fée  donne  la  description  des  cryptogames  de  l'écorce  de 
l'Angusture  vraie,  Bonpiandia  tnfoliata.  Sur  cette  seule écorce,  lia 
trouvé  trente-neuf  espèces  de  lichens,  dont  trente-trois  n'avaient  pas 
encore  été  observées.  A  la  description  des  espèces  les  plus  remarquables 
sont  jointes  des  figures*  peintes  par  M«  Poiteau ,  sous  la  direction  de 
M.  Fée;  elles  sont  si  exactes  pour  le  ton  de  couleur,  les  contours  et  les 
détails,  qu'il  ne  parait  guère  possible  de'  mieux  imiter  la  nature. 
TUL  Fée  a  établi  un  nouveau  genre  sous  le  nom  de  Myriometra  f  il  ne 
renferme  jusqu'ici  que  deux  espèces  qui  offrent- un  singulier  caractère; 
l'épiderme  de  l'expansion  ou  du  thallus,  pour  parler  le  langage  de  la 
stience ,  se  détache ,  se  soulève  en  partie  et  subsiste  au-dessus  du  lichen 
ooâme  un  voiJe.  Les  apotbécions,  figurés  en  godets,  restent  fixés  en  des- 
sous sur  le  tballos;  vis-à-vis  chacun  d'eux  l'cpiderme  est  percé  d*un  oa 
plusieurs  petits  trous,' dont  les  bords  étaient  probablement  continus 
dans  l'origine  avec  l'épiderme  de  l'apothécion.  Ce  caractère  est  produit 
sans  doute  par  uu  commencement  de  désorganisation  -,  mais  comme  il 


503  TABliTÉS* 

apparaît  sur  tous  les  indindus ,  il  esi  évident  qu'il  résalle  de  la  struc- 
ture particulière  des  deux  espèces  qui  constituent  le  genre.  M.  Fée 
termine  cette  première  partie  de  son  travail  par  une  note  sur  l'Ângus-^ 
ture  Élusse ,  qui  parait  être  on  Strichnos.  L'écorce  s'épaissit  et  se  bout- 
sonifle  dans  presque  toute  sa  surfiice.  IL  Ptelletiery  qui  a  donné  l'analjse 
diimiqne  de  cette  espèce  de  lèpre,  l'a  prise  à  tort  pour  un  cryptogame 
.  du  genre  Chiodecton.  Aucun  lichen  ne  se  développe  sur  cette  lèpre  ; 
mais  sur  les  parties  saines  M.  Fée  a  remarqué  un  Parmelia  et  un 
Ferruecaria, 


Académie  royale  de  Médecine.  m^ 

Section  de  Médecine,  —  Séance  du  a3  septembre.  —  M.  Guersent 
présente  un  cas, de  dégénération  dite  graisseuse  des  muscles  fessiers. 

'  Un  enfant  étfiit  atteint  depuis  trtts  ans  d'une  forte  contracture  du 
membre  al>dominal  droit  (  flexion  permanente  de  la  jambe  sur  la 
cuisse  ,  et  de  la  cuisse  sur  le  bassin  ]•  Il  succomba  à  un  croup.  La 
moelle  épînière  était  salue ,  ainsi  que  les  nerfs  qui  en  parlent.  Le 

'  muscle  grand  fessier  du  côté  contracture ,  privé  de  sa  couleur  rouge 
naturelle  ,  présentait  assez  la  couleur  de  la  cire  faune  ;  mais  on  recon- 
naissait facilement  encore  la  forme  et  la  direction  de  ses  fibres ,  et  l'on 
ne  pouvait  confondre  le -tissu  qui  formait  celles-ci  avec  le  tissu  adi- 
peux qui  existait  dans  leurs  intervalles.  Ce  muscle  n'hélait  donc  pas 
^'ansformé  en  graisse  ;  seulement  la  fibrine ,  base  du  tissu  musculaire  , 
se  trouvait  entièrement  dépouillée  de  la  matière  colorante  qui  lui  est 

'  ordinairement  unie.  Ce  cas  confirme  les  observations  déjà  faites  sur  le 
même  sujet  par  M.  Béclard ,  qui  pense  que  la  transformation  dite  grais- 
seuse des  muscles  consiste  uniquement  dans  la  décoloration  et  l'atro- 
pbie  de  leur  tissu  ,  avec  accumulation  de  graisse  entre  Les  fascicules  de 
fibres.  »-  Chez  ce  même  individu ,  les  muscles  gaslrocnémiens  du 
côté  contracture  étaient  remarquables  par  leur  énorme  développe- 
ment ,  quoique  très-pales  ,  comme  ceux  du  reste  du  corps. 

Assemblée  générale  du  7  octobre.  —  M.  Kullier  présente  le  cerveau 
d'un  individu  mort  à  l'infirmerie  de  Bicêtre.  Chez  ce  malade ,  frappé 
depuis  long-temps  d'une  double  amaurose ,  l'on  trouva  à  la  place 
ordinairement  occupée  par  le  corps  pituilaire ,  une  tumeur  dure  , 
comme  squirrheuse  ,  ayant  environ  le  volume  d'un  petit  œuf  de  poule  ; 
les  nerfs  optiques  comprimés  par  elle  étaient  manifestement  atrophiés. 
M.  Duméril  lit  au  nom  de  madame  Boivin,  une  observation  de 
part  d'I^ydatides.  La  femme  qui  fait  le  sufBt  de  cette  observation  ,  de- 
venue enceinte  cinq  fois  ,  n'était  accouchée  à  terme  qu'une  seule  fois. 


▼ari£t£s.  5o5 

.Les  fiîgnés  d'une  sixième  grossesse  se  manifesièrent,  les  seins  se  tdmé- 
fièreiil.  Vers  le  septième  mois,  à  la  suite 'd'une  hèraorrhagîe  consîdé- 
•  rable,  une  masse  d'acéphalocysies  >  ayant  les  dimensions  d'un  pla- 
centa ordinaire ,   fut  (expulsée  delà  matrice;   elle  pesait  deux  liirres 
quatre  CHicet.  Chaque  «céphalocyste  avait  à-pêu-près  la  grosseur  d'un 
pois.  Toutes  étaient  renfermées  dans  une  goche  dont  les  parois  avaient 
as^ez  d'analogie  avec  l'épichorion.  Placées  dans  l'eau  tiède  ,  irritées 
de  différentes  manières ,  elles  ne  présentèrent  pas  la  moindre  trac6  du 
mouvement  veriniculaire  qui  a  été  observé  par  M.  Percy ,  dans  d'i(à- 
tres  acépbaloçystes  qui  avaient  été  également  expulsés  de  l'utérus. 

Séance  du  i4  octobre,  —  M.  Itard  lit  plusieurs  observations  de  fiè- 
vres intermittentes  pernicieuses  ,  dontil  cherche  à  placer  la  cause  dans 
'  des  phlegmasies  cérébrales  liées  la  plupart  à  une  otite  intçrne.  Dans 
les  différens  iras  cités  par  M.  Itard  ,  les  accès  de  fièvre  ont  cédé  au 
quinquina. 

k  la  suite  d'un  rapport  fait  par  M.  Sédillot,  sur  un  mémoire  de 
M.  Laroche  ,  touchant  les  bons  effets  de  l'huile  de  térébenthine  dlins 
la  névralgie  fémoro-poplitée  (voyezle  N,"  des  Archives^  de  sep- 
tembre. )   Plusieurs  membres  font  part  des  observations  qu'ils  ont 
recueittiessur  cette  substance.  M.  Léveillé  dit  l'avoir  employée  plu- 
^sieurs  fois  sans  aucun  succès.  —  M.   Âumont   rapporte    qu'il    a    vu 
l'hoil^^de  térébenthine  donnée  à  dose  assez  faible  ,  déterminer  une  in- 
(lanimatiou  mortelle  des  voies  urinaires .  MM.  Duméril  et  Marc  pen- 
seiit  qu'administrée  à  une  dose   élevée  ,  l'huile  de  térébenthine  n'est 
point  absorbée,  et  qu'elle  détermine  seulement  une  irritation  plus  ou 
moins  vive  des   voies,  digestives;    donnée   au  co^aire  à   dose  pltis 
'  faible ,  elle  est  absorbée  ,    et   produit   différens-  effets  physiologiques 
et  thérapeutiques  ,    selon  les  cas  où  on  l'emploie  et  la    suscepti- 
bilité des  sujets.  M.   Husson  rapporte  plusieurs  cas  de  névralgie  scia- 
tique  où  il  a  donné  avec  avantage  la  térébenthine  en  substance.  Illa 
prescrivait  à-la-fois  et  en  friction  snr  la  partie  affectée  ,  et  à  l'intérietir 
à  la  dose  d'un  gros  mêlé  à  une  once  de  sirop.  Il  dit  aussi  avoir  guéri 
*  promptement  par  l'usage  de  cette  même  substance,  plusieurs  catarrhes 
de  la  vessie. 

'  M.  Cbômel  lit ,  au  nom  de  M.  Louis  ,  des  observations  de  crodps 
qui  ont  affecté  des  adultes.  Ces  observations,  au  nombre  de  neuf, 
ont  été  toutes  recueillies  dans  l'e<;pace  de  quelques  mois ,  à  l'hôpital 
de  la  Charité.  (Elles  seront  publiées  dans  notre  prochain  Numéro.  ) 

Section  de  Chirurgie,  —  Séance  du  6  octobre  iSiS.  —  M.  Emery 
lit  en  son  nom  et  en  celui  de  MM.  Jules  Cioquct  et  Aumont ,  un 
rapport  sur  diverses  observations  communiquées  par  M.  Behier  ,  chi- 
rurgien en  chef  des  hôpitaux  de  Saint-Malo.  Ce  rapport  donne  lieu  à 
une  discussion  intéressante  sur  la  uécessilé  de  l'amputation  que  ré«- 


dament  presqne  constamment  les  fractnres  comminatives  da  fémur  ^ 
.sur-tout  lorsqu'elles  sont  produites  par  des  plaies  d^annes  à  feu. 
MM.  BaBos,  Richerand ,  Ribes ,  Jules  Clocpiet ,  Larrey  ,  Emery 
prennent  part  à  la  discussion ,  et  citent  un  grand  nombre  d'observa- 
tions à  Fappui  de  leur  opinion.  Les  conclusions  tendantes  à  ce  que  le 
nom  de  M.  Behier  soit  inscrit  sur  la  liste  des  candidats  àus  places 
d'adjoinls-eorrespondans  ^  sont  mises  aux  Toix  et  adoptées. 

M.  Ondet  lit  en  son  nom  et  en  celui  de  M.  Duval,  un  rapport  sur 
des  observations  d'abcès  et  de  fistules  du  sinus  maxillaire ,  envoyées  à 
l'Académie  par  M.  Talma  ,  dentiste  à  Bruxelles.  Ce  mémoire  donne 
lieu  à  plusieurs  observations  sur  les  variétés  anatomiques  et  les  mala- 
dies du  sinus. maxillaire.  MM.  Dnval,  Jules  Cloquet,  Oudet,  Murât 
rapportent  différens  &its  relatifs  à  ce  mémoire,  dont  les  conclusions  » 
semblables  à  celles  du  apport  précédent,  sont  adoptées. 

Sur  la  demande  de  MM.  Demours  et  Jules  Cloquet,  M.  Héveillé- 
Pàiise  est  adjoint  à  la  eonmiission  nommée  pour  examiner  le  mémoire 
da  Mo  Gendro9y  sur  les  hernies  de  l'iris* 

M*  Jaubert  Mi  un  mémoire. sur  l'invagination  de  l'intestin  grêle; 
dans  plusieurs  expériences  fiâtes  sur  des  animaux  vivans ,  il  est  parvenu 
à  inviiginer  le  bout  supérieur  d'un  intestin  coupé  dans  l'inféritur ,  dont 
1^  bord  libre  avait  été  préliminairement  renversé  en  dedans ,  de  ma- 
nière à  mettre  en  contact  immédiat  et  à  maintenir  accolées  lu  mem- 
.  branes  séreuses  de  chaque  bout  d'intestin ,  circonstance  iinportante 
.  pour  que  la  réunion  puisse  s'efi^uer.  MM.  Jules  Cloquet ,  Marjblin 
et  Hervey  de  Chegoin  sont  nommés  commissaires  pour  &ire  à  l'Aca- 
démie un  rappo|ft  sur  le  travail  de  M.  Jaubert. 

M.  Jules  Ciçquet  présente  à  l'Académie  un  homme  âgé  de  66  ans  > 
-qu'ila^raitéà  l'hôpital  Sainl^Louis,  pour  un  catarrhe  vésical  très- 
intense,  et  qui  avait  déjà  résisté  à  diverses  méthodes  de  traitement  : 
o^  malade  fut  soumis  pendant  quatre  mois  à  l'usage  des  irrigations 
d'eau  tiède  faites  dans  la  vessie  au  moyen  de  l'appareil  posé  par 
M.  Jules  Cloquetb  -— Ce  vieillard  est  présenté  maintenant  parfaitement 
,  4^ètabli  ;^sa  vessie  a  i^pris  le  libre  exercice  de  ses  fonctions.  Depuis 
dix-huit  mois  qu'il  est  sorti  de  l'hôpital ,  il  n'a  ressenti  aucune  at- 
teinte 'de  son  maL'M.  Jules  Cloquet  rapporte  que  ce  malade  a  été 
soumis  pendant  tout  son  traitemehit  à  un  courant  de  plus  de  deux  mille 
titres  d'eau  tiède  à  32  K  II  observe  également  qu'il  n'a  pas  toujours 
obtenu  des  résultats  aussi  satisfaisans  v  ^^^  plusieurs  malades  qu'il  a 
traités  u'out.éprouv4qu'«il  faible  soulagement  de  l'action  de  son  ap- 
;  pareil,  mais  que, «dans  aucun  cas  ;  leur, état  n'a  empiré,  à  la  suite: des 
irrigations. 


RiÊnèdb    du  êièur  hvwïT^  —  Rapp&rt  de  C Académie 
Toyntt  de  Médecine  sur  ce  remède. 

Lé  charlitaDisme  A  de»  appuis  trop  assurés  dans*  Pignomuçe  «|t. 
la  crédulité  humaines  pour  croire  qu'il  puisse  jamais  être  extjirp4  difs, 
la  société  ;  souvent  même  il  dédaigne  de.  couvrir  sa.  Lùdeni^  du  plnji^ 
léger  voile ,  et  son  iihpudence  semble  encore  augmenter,  s^  suçcèj^. 
Eh  vain  depuis  long-temps  les  hommes  éclairas  offrent-an  .pulrfjlç, 
TeffWiyant  tableau  des  accîdens  causés,  par  le  remède  du.  sien^:  Leroy», 
En  vain  les  effets  meurtriers  dé  ce  remède  sont  attestés  par  les  ^uo 
suites  judiciaires  intentées  contre  ses  imprudens  dépositaires*  Le.danr, 
gereux  arçane.n'en  continue  pas  moins  ses  rava^^.  Lliutprité.  sii|>v 
périeure,  ébranlée  enfin  par  les  rapports  qui  lui  arrivent,dç  toiitesrpii^ 
sur  les  résultats  funestes  du  vomi-purgatif  du  sicÀr  Lerqy^proviotgi^ 
un  travail  de  1* Académie  royale  dé  médecine  sur  les  remèdes  seci;efs, 
et  en  particulier  sur  celui  du  sieur  Leroy.  Le  rapport  dans  lequelJf^-» 
cadémie  a  exposé  ses  recherches  et  son, opinion,  et  4ont  noiis.  aUoi}^ 
présenter  un  extrait ,  montre  avec  évidence  les.  dangers  résultans,  dj^ 
f  bsage  de  ce  violent  purgatif,  et  dévoile  Paudace  d'un  hommii;  qo^  a, 
cherché  y  par  une  insigne  supercherie,  à  se  soustraire  à  la.^é^écitié  d^ 
ses  juges. 

L\icadémie,  est-il  dit  dans  le  rapport  adressé  au  ministre,  de.  l'iiH 
térîenr,  s*est  bien  pénétrée  de  la  loi  relative  aux  remèdes  secrets.  Ç^II|t^<^ 
lof  est  aussi  claire  que  positive.  Il  ne  doit  plus  y  avoir  de  remèdes. se- 
crets. Ceux  de  ces  remèdes  qui  sont  ou  inutiles  on  nuisibles  seront,  rc^^ 
poussés  ;  les  autres  seront  achetés  et  publiés  par  le  Gouvernemeii^t  .en 
raison  de  Pimportance  de  la  découverte  et  des  avantages  qu'on  en  av^ra 
obtenus  ou  qu'on  peut  en  espérer;  ainsi  le  veut  le  décret  du  18  Ao)^ 
i8to,  Buttedn  des  Lois^  li.®  3o8. 

Le  remède  du  sieur  Leroy  comprend  deux  formules  difiérent^  : 

La  première,  appelée  purgatif  de  quatre  degrés ,  se  comp^sç  de 
plusieurs  drastiques  trèsWiolens  macérés  dans  l'alcohol  et  masquas  ^v<(C 
du  sirop  de  mélasse.  Sans  doute  cette  recette  offire  quelque  analogie 
avec  la  formule  très-connue  sous  le  nom  d'eau-Je-vie  allemande^  dont 
les  médecins  ont  généralement  abandonné  l'emploi ,  parce  qu'ils  e^  c(ni 
reconnu  les  dangers.  Mais  il  est  vrai  de  dire  aussi  que  dans  le  reroèd^ 
du  sieur  Leroy,  les  doses  des  substances  drastiques  ont  été  poussée^ 
)iisqnU  de  mortels  excès. 

La  seconde  formule  se  trouve,  désignée  sous  le  nom  d^  yonii-pur^ 
gatif.  C'est  une  décoction  fortement  chargée  d'eztractif  de  séné  et  nnç 
dissolution  de  tartrate  antimonié  de  potasse  dans  l'eau  et  le  vin  blanc. 

L'académie  définit  ainsi  la  composition  du  remède  du  sieur  Leroy 


5o8  TAiiiTis. 

Joique*là,  oo  se  oontcttUit  de  Ict  administrer  une  fois,  tm  si  Ton  en 
thÈènilYtm^kÀ,  c'était  Umion»  à  des  distances  convenables.  Jnsqœ- 
là  anasi  on  s*ctaii  efforcé  d*en  modérer  Tadion  par  des  comliinaiions 
pins  on  moins  efficaces.  Le  sienr  Lerojr  a  porté,  an  contraire  ^  ces 
anhsUnces  à  des  doser  tellement  esccasivcs  ,  qn*il  les  dîssimnle  ;  et 
Bon-senlcment  il  B*a  pas  dwrcbé  à  en  diminuer  PeflGet  irritant ,  mais 
il  Ta  encore  angmenté  en  prsaani  poor  cKipient  des  matières  rési- 
ligua  de  rakobol  à  as  on  a3  degrés. 

jMqnes-U  on  avait  également  ovcoHGrit  dsM  im  cercle  âmes  étroit 
Içaciroonslanccs  où  il  coBvinaA  dp  donner  les  drastiques.  An  contraire  , 
dans  r empirisme  dn  sienr  Leraj,  ils  sont  présents  tant  en  santé  qn*eii 
aHlndie,  à  titce  de  préscrvatifr  anssi  Imi  qna  comme  cualift ,  et  il 

pralo^ge 


consécntils.  Il  est  diffirîle  d'imaginer  nn  état  pathologique  po'qr 
]aqnd.ccs  violons  mojrcns  ne  soient  pas  mnseillés;  et  cela  d*après  une 
lUoiie  de  laquelle roi^ljnia^t  même  fcs médecins  deMoliére,  et  dans 
«n  onviage  où  l'andaca  ci  la  mauvaise  fin  le  disputent  à  Tabsurdité  et 
à  rignonnce. 

,  L*  Académie  ne  pcnt  rappeler  ici  lent  ce  que  plnsieun  de  ses  membres 
mA  observé  et  rapporté  des  Adieux  effios  de  ce  remède.  Les  médecins 
attachés  ans  hôpitaux ,  soit  civils  ,  soit  militaires ,  ont  vu  plus  fré- 
quemment les  ravages  qu'il  a  causés.  Le  lait  suivant  mérile  cepen- 
dant d'être  raconté  :  on  remarqnait,  depuis  quelque  temps ,  dans  un 
des  légimeas  de  U  Garde  royale  ,  que  le  nombre  des  malades  était 
bien  plus  cottûdémble  qu*à  Fordinaire,  bien  plus  considérable  anssi 
Me  dans  les  autres  corps.  Au  milieu  de  ce  mouvement  insolite  ,  les 
iMsmes  arrivaient  à  rhèpital  avec  des  symptômes  tellement  nni- 
IbraMS.,  que  le  médecin  ne  s'y  méprenait  jamais.  La  cause  de  la 
maladie  et  le  lieu  d'où  venaient  les  malades  étaient  déterminés  à  la 
première  inspection.  On  apprit  bientôt ,  en  effet ,  qu*un  médicomane  , 
entiché  dn  remède  du  sienr  Leroy,  s'était  introduit  dans  la  caserne , 
et  là  I  qu'abusant  du  caractère  facile  et  de  la  confiante  simplicité  des 
soldats  9  il  faisait  autant  de  malades  que  de  dopes. 

En  résumé  général ,  des  céphalalgies  opiniâtres  ,  des  aliénations 
mentales ,  soit  aiguës  «  soit  chroniques  ,  des  phl^masies  de  diverse 
natnre  sur  les  organes  de  la  respiration,  des  gastro-entérites ,  des  en- 
térites ,  des  dysenteries  ,  des  hépatites  ,  soit  vives  ,  soit  lentes  ;  des 
engorgemens  et  des  sqoirrhes  du  pylore  ,  des  ulcérations  aux  intestins  • 
telles  sont  les  fréquentes  conséquences  de  ce  prétendu  remède;  et  trop 
souvent  la  mort  en  fut  la  déplorable  terminaison. 

L'Académie  a  complété  toutes  les  preuves  qui  doivent  éclairer  le 
public  sur  le  remède  du  sieur  Leroy.  Des  expériences  ont  été  tentées 
sur  des  animaux  vivans.  Ou  introduisit  dans  l'cftomac  de  deux  chiens 


de' met}  fMêie ,  assez  ibit^  et  asisez'  groà,  trois  cuilférées  ^nvirop  d[à 
Imrgattf  àtk  ti-dfsidine  degrë.  Atidm  diés  deux  diiehs  lif  le  vbmU  \.ià^f» 
ils  ne  tardèmt'pas  Tun  et  l'attire  fi  matiifesler  beaiicoi]j[r  dè^mal-aî^ey 
une  a^tatioti  extrême,  eicorottie  dès  moayeniens  conVntsiCi.  A  cette 
agitation  saccèda  un  affaîssétuent  considérable  sans  âncnne  *évaciiaU6li 
Jitercbrale 'cîiez  l'un  des  deux  cliiens',  et  saivi  d'une  évacuation  cbl&âi^ 
dérable  chez  Tautre.  On  a  ouvert  lè^  deux  chiens  ,  Tnn  «  défi  hèdrèis 
après  l'ingestion  du  liquide,  etPautre  deux  heures -plas  taid.  "ù^ti 
Tun  comme  dans  Tautre,  4es  intestins  se  montraient  pblogo^és  par 
zones  inégales.  L<es  derniers. in^stJDS .  et  l'eslomac-  >l'4Ki^n^  Jt^çajucni^ 
plhs  qiie  la  pôHion  moyenne  du  tube  ah'mentaîre.' Sur  plusieurs  points 
on  voyait  des  tacbeftd'bh  4iélot'liréntfiur)ê'iioirJ    ' 

Quatre   cuillerées  du  liquide  .ai^  troisième  degré  furent  injectées 
dans  le  rectum  de  'deux  aiitrèç  chiens ,' et  l'oo  s'opposa  à  là  sorije  du 


de  matières  gi'tses,  nioitîc  solides',  moiûc  Liquides  ,  une  quanti^  con- 
sidérable d''dnïfuîde  jaunâtre.  Quelques  points  pJEiru^éhx. dépouillé^  df 
leur  menibrane  muqueuse  ;  dVulres  étaient  noirs  et.gangiré^iés.  11^  j 
avait  dans  le-'d^ùodenum-  des  .traces  incontestables  de  phlogosc  ;  il  y  en 
avait  aussi  dkii^  l'estomac. 

^  D'après  tous  cjes  faits ,  l'Académie  pepse  qu'il  serait  urgent  d'inifr- 
dire  ,  autant  -que  le  permet  |a  législation  actuelle  ,  la,  vente  et  Ik  difv 
tribu  lion  du  fepaède  du  sieur  Leroy'.   .      ' 

On  a  droit  .d'attendre  mairilenant  de  l'autorilé  rapplicationiHgojA^. 
^euse  des  moyens' que  la  161  met  à  sa  disposition;  moyens  dont  il  ne 
serait  peut-être  pas  nécessaire  d'augmehtcr  aujourd'hui  l'Jénergîeb  si  qn 
u^avaitpas  attendu  si  long- temps  à  les  mettre  à  exécution. 

Note  fiur  lemalàile  de  t^ffétel-Dieu  qui  a  présenté  dès 
symptômes  d'hydrapfiobte ,  et  dans  les  veines  duquelrU 
a  été  infecté  de  Peau  tiède. 

Le  malade. de  l'Botel-Dieu  dont  il  a  été  question  dernièrment 
dans  it.  Jatàndt  des  Débats^  comme  ayant  présenté  des  sympf 
ternes  d'hydi'Qpnobje  «  et.  subi  uoe  injection  d'eau  tiède  dans  lef 
venes,  par  les  soins  de  M.  Magen(ii.er^^mor)L  quelques  jours  apièf 
cette  opération.  Ce  fait  important  sera  sans  doute  publié  par  les  médè^ 
decins  qui  ont  suivi  le  traitement  de  la  maladie ,  et  liotis  nous  ém- 
presserons  de  Iç  'faire  connaître  aux  lecteurs  des  Arçlfiyes»  Il  parait 
que  l'ouverture. du  cadavre  a  préscnlé  les  altérations  sni^rantes  ;  i.^  une 
phleiimaste  intense  avec  ^ppuration  dans  plusieurs  gfràiifdcs  art^cnla- 
5.  21 


3ie  rjLtLiiris. 

tîoDS  ;  a.*  HBC  fgvuo-eiiiérite  aignc  ,  arec  i5  ou  ao  nlcératioiv  iote»* 
tin^lM  I  3.*  uae  asces  grande  quantité  de  flnidet  gatem  dans  le»  cavi- 
tct  6m  CBBttr  et  (tans  les  Teines  «  ainsi  qne  danfe  le  tissa  cellolaire  sôus- 
périlonéal'y  sous-plenral«  sous-aracfanoîdien^el  sons-ranqueu  gastrique. 
Il  est  probable  que  |e  journal  politique  qui  a  fiitt  an  public  l'annoncn 
prématurée  des  premiers  résultats  obtenus ,  s'empressera  de  les  recti- 
fier ;  autrement  celte  annonce  ,  r^tée  probablement  par  diffêrentet 
feuilles  de  TEurope  |  pourrait  détenir  la  cause  d^encors  gmvés. 


Note  âur  ta  délimltàttan  de  Ceffet  eroUé  dànà  te  système 

nerveux;  par  M.  Floubshs. 

Dans  une  brochure  (i),  distribuée  le  i3  de  ce  mois  A  1* Académie 
des  Sciences  ,  Fauteur  >  M.  Serres  ,  prétend  avoir  décourert  et  publié  ^ 
ayant  moi^  le  tait  particulier  de  taciion  Croisée  du  cenrelel. 

Si  f  dans  cette  biochure,  M.  Serrtii  se  i&t  contenté  de  fiiire  valoir  ce 
qu'il  peut  avoir  de  titres  A  cette  découverte,  sans  attaqtier  trop  ouvert 
tement  les  miens ,  je  n'aurais  certainement  pas  répondu  ;  il  «q'impnrte 
ibrt  peu  qne  M.  Serres  ait  découvert  ou  non  de  son  côlé  un  ûiit  (  d'ail- 
leurs si  miuime  dans  l'ensemble  de  mon  travail  ) ,  pourvu  qu'il  soit  bieu 
constant ,  bieu  reconnu  ,  bien  incontestable  que  je  l'ai  découvert  du 
mien.. 

Or^  le  Mémoire  dans  lequel  M.  Serres  a  publié  le  fait  parliculicr  de 
Faction  croisée  du  cervelet,  n'a  paru  qu^en  avril  lâaâ,  et  dès  avril 
1823^,  j'avais  déjà .  soumis  au  jagement  de  rAcadémie  un  Mémoire 
dans  lequel  PacUon  croisée  des  loles  céréhraux ,  des  tubercules 
^fuadrijumeûux  et  du  cerPeîet ,  se  trouve  exposée  comme  résullat  de- 
Inoniré' d'expériences  directes  (2). 

Cette  date  d'avril  1822  est  décisive ,  et  toute  la  question  entre  M .  Serres 
et'moi  est  dans  cette  date.  Il  fae  s'agit  ici  ni  d'insinuations,  ni  de 

f  1     ■  ■  I  ■■  —^1^  ^^^^^  1^^^—    I  „^- 1 

'  '{i)'nectU*chet  phsysiolog.  et  p'atholog.  sur  le  Cervelet  de  l'Homme  et  des  Animaux, 
Extraites  du  Journal  de  Physiologie  expérimentale,  de  M.  Ma§endiet  Avril  i8ii3. 

(a^  Voici  le  passage  même  de  ce  Mémoire  :  «  Le  retranchement  d'un  seul  tubercule 
^uadrijnmeau t  comme  celui  d'mt  seul  lohe  cérébral  ou  éPun  seul  hémisphère  du  cervelet, 
v^accompaKne  d'abord  d* une  foiblesM  {dos  marquée  dam  lé  coté oppjasé.  3t  nèf^^  ^  k  deMein-, 
d^însbter  ici  suc  cet  effet  croisé,  dont  on  trouvera ,  dans  mon  second  Mémoire ,  la  cause  et 
les  limites.  •  {Hechercfiès  physiques  sur  les  Propriétés  et  les  Fonctions  du  Système  nerveux 
dont  les  Animaux  vertébrés ,  page  fyi.  )  Un  exemplaire  de  ce  Ménioira  est  ddposé  à  la 
BiUiolhéqoe  de  Tlnatitut. 

Ce  Mémoire ,  lu  dans  les  mois  de  mars  et  avril  x8aa ,  paraphé  dés-Ion ,  êva  chacune  dk 
ses  pages ,  par  feii  JU.  Delambre,  Tnn  des  Secréuires  perpétuels  de  T Académie ,  fut  remis 
Imtaédiatement  après  aMM.  les  Commissaires  chargés  d'examiner  mon  travail-,  de  lenr4 
«uint  il  passa  divéctament  dans  celles  de  MM.  les  Commissaires  dn  Prix  de  physiologie  i 
depuis  il  est  te«té  déposé  au  «ccr^Uriat  da  rAcadémie,  et  n'ett  jwmis  rentré  ea  ate 
poiscMion.  • 


tonrs  d^«6prH;  il  8*agit  d'un  fait.  J'ai  lu  «n  avril  lÔia;  M.  Serres  4i'a 
publié  ffu'eb  avril  1623  ;  je  n'ai  dôoc  pu  co]^ier  M.  Serrés. . 

Le  Mémbire  inédit  de  1826  (1)  que  M.  Serres  Invôqpè,  dads  sa  bro^ 
churiB  y  ne  cfiatigis  Hen  à  Pétai  de  la  qiieslioii.  Que  le  &it  dont  il  s'acijt 
toit  '6n  non  dans^  ce  Mumbire,   le  soupçon ,  l^accusation  de  plagiai 
contre  moi  n'en  reste  pas  moins  absurde.  Il  est  tout  aussi  impossible 
{^e  j'aie  copié  en  1 822  un  Mémdire  de  1820  jjui  n'était  K>âs  connu, 
qu'un  Mémoire  de  1828  qui  n'existait  t>as  encore.  En  définitive,  le 
Mémoire  publié  dé  M;  Serres  ii'esl  que  deiÔiâ;  le  Mémoire  de  1820,  est 
inédit,  ce  Métaidîrè  h'e^t  isorti  des  mains  d'ùiie  commission  secrile  que 
pdttr  rentrer  dans  celles  de  l'atitetlr  ;  il  n^ètait  point  (ionnii  jusqu^ici , 
Une  l'est  encore  (du  moinS  éôus  le  rapfkJrt  qui  nôiis  occupe),  que 
par  la  brochure  de  M.  Serres  ;  ma  lecture  de  1822  reste  donc  antérieure  , 
comme  £iit  public,  à  tout  ce  qtii  a  perrii  de  M.  Serres  relativement  à 
l'orfîb/i  c*t>î>i5if  du  cervelet.  ' 

Je  le  répète  :  ce  n^eSt  point  une  ^ite  querelle  d^antériôrité  qui  m'oc- 
cupe ;  iï'eSt  au  reproche  >in juste  de  plagiat  que  je  réponds. 

J'admets  que  M.  Serres  a  découvert  avant  moi ,  en  même  temps  que 
moi ,  comme  il  le  voudra  ;  j'admets  que  Vaclion  croisée  du  cervelet  se 
trouve  indiquée  dans  sou  Mémoire  inédit  et  demeuré  secret  de  1820 
je  l'en  crois  en  tout  sur  parole,  je  n'ai  aucun  intérêt  â  lui  fuire  l'ou- 
trage de  ne  pas  l'en  cH)ire.  Il  n'en  restera  pas  moiùs  ^erueliement 
consuiit  qu'il  n'a  publié  qu'eu  i8l3,  qiic  j^ai  lu  en  181^2,  qu'un  Mé- 
moire inédit  et  resté  secret  ne  peut  atteindre  une  lecture  punlique  (2}. 

(x)  Ce  Mémoire  e«t  constamment  deibearé  secret  ;  il  est  4^^*'  long  -  temps  entre  le' 
mains  de  Tantenr ,  il  n^a  point  ^é  pàraph'i  par  Fan  de  MM.  les  Secrétaires  de  TAcadémia 
ayant  son  extraction  du  sedrétariat*;  r^en  ne  justifie  con^éqaemmen^  de  son  identité  ;  il  n*a 
coniléqnëÂimént  ni  pnolicite,  ni  légalité ,  ni  authenticité ,  ni  date.  Le  paraphe  que,  suivant 
M.  Serre»  { un  Académicien  qn^il  ne  nomme  pas ,  a  apposé  sur  trois  pages  de  son  Mémoire  , 
servira,  si  Ton  veut ,  pour  les  époques  postérieures  à  la  date  de  ce  paraphe ,  mais  ne  saurait 
être  cité  quand  il  s^agit  d'une  discussion  relative  à  des  iaits  antérieurs, 

(2)  M.  Serres  prétend,  dans  un  endroit  de  sa  brochure  (p.  g),  qu'en  adfaettiM>t  auj<»aT-=>  ' 
Cl'liui  que  Vdttailon  Hu  cervelet  tiffaihlil  l'énergie  dés  mouvemens  de  V animal ,  je  modifie 
rofMnkm  qu*' j'avais  émise  ,  à  ce  sAjèt ,  dans  mon  Méihoiré  d'avril  z8i». 

Je  transcris  iâ  les  passages  suivans ,  extraits  de  ce  Mémoire  ;  pour  que  chacun  décidé 
^c  l'attention  avec  laquelle  M.  Serres  lit,  ou  de  la  bonne-foi  avec  laquelle  il  juge. 

•>  La  supt>réssîon  dès  looes  cérébranx  diminue  l'énergie  du   cervelet;  la  siippression . 4f 
cervelet  diminue  l'énergie  de  la  moelle  épinièire  ;  celle  de  la  moelle  épiniére ,  Ténergie  des  nerfs. 
•  On  a  déjà  m.  ontibien  cette  énervatioti  ifnmédiate  est  plus  marquée  chez  les  mammi- 
fères que  chez  les  oweiaajf ,  et  chez  les  oiseaiix  que  chez'  les  reptiles.  On  a  vu  aussi  qn'dle" 
ne  se  inanireste  point  de  même  chez  tous. 

I  Par  exemple ,  k  retranchement  d'un  lobe  eérélH'al  ^  dans  les  nrammifères'  Otr  ddttV  VR 
oiseaux ,  est  suivi  d'une  faiblesse  plus  marquée  du  côté  opposé  :  ce  croisement  n'a  -point 
lieu  che%  Us  reptiles.  •  Page  48.  • 

»  Je  renutrque  que  l'affaissement ,  suite  ordinaire  des  mutiUAions  du  cervelet ,  est  beau- 
coup plus  marqué  chez  les  cochons  d'Inde  qu'il  ne  l'est  diez  les  pigeofas.  •  Page  47. 

•  Ce -retranchement  (celui  des  lobes  cérébraux)  est,  d'ordinaire,  siiivi  d'une  faiblesse 
générale  assez  profonde  ;  car ,  comme  en  le  verra  plus  tard ,  il  n'est  pas  une  seule  partie 


3l9  VABliTiS. 

.  Mais  le  reprocbe  iii  juste  de  pkgiat  n'est  pas  le  seul  point ,  dans  la 
broclinre  de  M.  Serres ,  auqoel  je  doive  ici  répondre.  Je  tqbx  parler  des 
insipuations  malTeillantes  qu'il  a  dirigées  contre  mon  caractère. 

Pôar  réfuter  l'accusation  de  plagiat^  je  n'ai  eu  qu'à,  citer  des  fiiiu  ; 
pour  répondra  aux  insinuations  de  M.  Serres ,  je  n'aurai  qn'4  citer  des 
faits  encore,  .    :f      ' 

'  1."  A  peine,eus-)e  appris  (fue  M,  Serres  croyait  avoir. -à  se  plaindre  de 
moi  ,  que  je  me  rendis  ches  lui.  Il  exposa  ses  droits ,  j'exposai  les 
miens  ;  l'ami  commun  qu'il  cite  dans  sa  brochure  voulut  bien  se  char- 
ger de  rédiger  une  note  conciliatrice.  Mais  M.  Serres  n'ayant  point  voulu  , 
|e  ne  sais  pourquoi ,  coos^ir  à.  ce  que  la  date  d^  ma  lecture  de  1832 
fût  formellement  énoncée,  dans  cette  note  ,  je  ne  crus  pas  devoir  l'a- 
dopter, 

2.«  Nous  convînmes  donc>  ]!(.  Serres  et  moi,  de  rédiger ,  chacun  de 
notre  cèté,  une  note  que  nous  soumettrions  ensuite  à  l'ami  respectable 
dont  je  vienp  de  parler.  Je  rédigeai  la  mienne,  je  la  soumis  à  cet  ami  ; 
il  voulut  bien  la  communiquer  à  M.  Serre«.  Mais  cette  note  contenait 
ma  date  de  1822 ,  M.  Serres  n'en  voulut  pas.  Je  n'ai  jamais  vu  la  note 
qu'il  devait  rédiger  lui-même. 

3.^  M.  Serres  n'ayant  pas  goûté  mauote ,  il  était  tout  simple  que  l'ami 
auquel  je  l'avais  confiée  me  la  rcnyoyâl:  Mais  la  lettre  affectueuse 
dont  il  accompagna  ce  renvoi  ,  mais  les  témoignages  d'amitié  qu'il  m'a 
donnés  .depuis y  mais  la  profonde- affection  qui  m'attache  à  lui,  tout 
cela  montre  assez  ce  qu'il  fiut  penser,  et  des  couleurs  dont  M.  Serres 
a  dépeint  un  fait  aussi  simple  en  lui- même  »  et  des  insinuations  honnéles 
dont  il  l'accompagne. 

Je  demande  sérieusement  pardon  cTavoir  aussi  long* temps  insisté  sur 
une  discussion  dont  le  sujet  avait  déjà  si  peu  d'importance  par  lui- 
même,  et  qui,  comme  on  le  verra  bientôt ,  n'en  saurait  plus  avoir 
maintenant  aucune. 

La  petite  querelle  que  m'a  suscitée  M.  Serres  ayant  plus  spécialement 
fixé  mon  attention  sur  la  question  particulière  de  T effet  croisé  du 
cervelet,  m'a  porté  à  rechercher  avec  quelque  soin  tout  ce  qui,  de 
près  ou  de  loin ,  pouvait  se  rattacher  à  cette  question ,  non-seulement, 
comme  je  l'avais  fait  jusqu'ici ,  dans  les  livres  de  physiologie ,  mais 
«ncore  dans  ceux  de  médecine  et  de  chirurgie. 

Or,  l'un  des  premiers  livres  de  ce  genre  que  j'ai  consultés  ,  à  cette 
occasion  (^les  Mémoires  de  V Académie  royale  de  Chirurgie)  ^  m'a 


du  sjsihtie  nerveux  qui  n'influe  sur  l'énergie  de  toutes  les  autres  :  OBTWrm  de  plu»,  q«« 
le  degré  de  cette  influence  varie  pour  cbacnne  d'elles,  «p.  3i ,  etc. ,  etc.,  etc. 

J'«i  donné ,  dans  mon  second  Mémoire ,  U  taUcan  comparé  dca  dÎTen  degréa  d'inQoeoce 
de  ces  dir^nea  parties. 


appris  qn^raction  croisée  da  cetveiel  était  ini  fait  depuis  long-temps,' 
sinon  entièvempnl  ax*<piis,  du  knoins  indiqué. à-  la  science. 

Petit  de  Namur(i},  Sabouraut  (2) ,  Sàucerotte  (3)  surtout,    l'é- 
noncent en  termeis  formels. 

Voici  comment  s'exprime  ce  dernier  :  oc  cèt^gzpériencé  (  sur  le  cer- 
»  yelet  d'un  chien},  nous  indique  que  lés  lieHPqiH se  distribuent  atix 
»  muscles  du  cou  et  du  dos  viennent  du  cervelet,  le  crohemejil  tôU* 
»  jours  obiervé  ;  car ,  on  voit  que  la  lésioi%  du  cervelet  étaîi  à 
»  droite ,  et  que  l'animal  se  courbait  du  même  coté  par  le  relâche^' 
9  ment-  des  muscles  antagonistes  du  coté  gauche  et  par  la  con^ 
»  tractioh  de  ceux  de  la  droite  ». 

M.  Serres  (4)  ne  s^esprime  guère  différemment:  ce  Cela  fait  (la  sbction^ 
»  de  l'hémisphère  droit  du  cervelet  d'un  chien  ),  l'aùimal  fbt  dégagé 
0  de  ses  liens  ;iOtt^/e«>r^^  était  courbé  du  côté  droit  ;  la  tèie  surtout 
»  était  fortement  peiK^hée  de  ce  côté.  En  cherchant  &  ex^^liquér  ce  phé-' 
»  nomène,  lions  aperç&mes  qu'il  était  produit /^or  la  contraction  des 
»  muscles  de  ce  côté  |  ceux  du  côté  gauche ,  qui  sont  leurs  antagO' 
a  nistes ,  ayant  éprouvé  une  diminution  sensible  dans  leur  action,  s 
Je  laisse  à  juger  jusqu'à  quel  point  j'ai  pu  être  excusable,  à  la  caoi-' 
pagne,  à  deux  cents  lieues  de  Paris,  dans  l'impossibilité  absolue  de 
me  procurer  un  ouvi'age  aussi  considérable  que  les  Mémoires  de  l'A" 
cadémie- royale  de  chirurgie^  ne  m'occupant  d'ailleurs  de  la  question 
qu'en  passant  et  que  sous  le  point  de  vue  physiologique,  de  n'avoir 
pas  connu  le  trarail  de  Sâucerotte  ;  puisqu'un  médecin  aussi  sayant 
que  M.  Serres ,  qui  très^probeblement  a  le  recueil  célèbre  dont  il  s'agil 
dans  sa  bibliothèque,  qui  u'a  traité  ia  question  que  sous  le  point  de' 
vue  pathologique,  qui  l'a  traitée  espresséfoent,  exclusiyement  même,' 
qui  é''exprime  presque  dans  les  mêmes  termes  que  Sâucerotte,  ne  Pa 
pas  connu. 

Nous  Voilà  donc ,  relativement  à  la  décimverte  de  Inaction  croisée 
du  cervelet,  9f.  Serres  et  nioi,  à^peu-près- hors  de  cause.  Il  me  restera 
toujours  l'arantage  ou  le  bonlieur  d'avdir  établi  le  premier,  pat  des 
expériences  directes,  la  loi  générale  des  effets  croisés  et  directs  du 
système  nerveux  et  du  rapport  selon  lequel  les  paralysies  se  joignent 
aux  convulsions» 

Tout  le  munde  sait  combien  la  détermination  expérimentale  de  cetle 
loi  a  long-temps  occupé  les  physiologistes. 

Mais,  quelques  efforts  qu'ils  aient  faits  jusqu'ici  pour  arriver  à  cetle 
délermination  d^une   manière  générale  et  définitive,   ces  efforts  ont 


^-*i^ 


(i)  Tome  IV ,  pag.  5oi   des  Prix  de  l'Acmd.  Bo/'  di»  GfUmrg, 

(i)  Ibid.  (3)  Ihid. ,  p.  4o5. 

I'4)  Brochure  distribuée  le  i3  octobre  à  l'Académie,  p.  65, 


3i4  ▼  A  II  1  i  T  à  i. 

presque  toujours  manqué  de  succès ,  parce  que^  d'une' part, ils  iï*isu'r 
làient  point  les  diverses  parties-  ei^p^rimeiilées»  paixre  qu'ils  n'^expéri^ 
nscotaient  que  s^r  certaines  parlées,  de  l'autre. 

Ainsi  y  c'est  nne  proposition  à-peu-près  uniyei^lleiDent  reçue  depuia 
Hippocrate,  que,  a  Dw  Içt  plaien  4^  cenrean ,  la. tonyukÎQn  est  tbn- 
9  jours  du  côté  bleti^fQà  lapanJjsie,  ai|  ca^ntcaire,  du  cqté  opposé  A 
3  la  blessure.  ». 

Hallcr  (i) ,  Lçrry  (a),  Z|ni^  (3)  «  ont  cru  cette  propottitiop  d'Hippo- 
çrpte  confirmé^  par  tçutes  leurs  expériences;  Saucerotte (4) «  lU^iis (5), 
Sabouraut  (6)  ,  les  deux  Petit  (7},  Cbopart  ^>,  vingt  at^trçs,  la  re^ 
gardent  comme  le  principe  le  plus  lumineux  ,  comoke  la  r^igle  la  plus 
tftre  dans  la  pratique. 

Mais  dés  qu'il  s'est  agi  de  déterminer  si  ce  doublé  efibt,  dir^  de 
ooiivulsion,  croisé  de  paraljsif  |  appartenait  à  toutes  les  parties  du  ccr^ 
ipAVL  iudifiëremment ,  ou  n^appartenait  qu'à  quelques-unes  d'elles  à 
l'exclusion  des  autres ,  ou  n'était  qu'un  résultat  complexe  de  la  lésion 
combinée  de  plusieurs  d'entre  el\es  ;  i,ès  qu'il  a  fallu  localiser  enfin , 
le  doute,  )e  >ague,  l'hésitation,  l^es  asservons,  les  plus  opposées  on^ 
succédé  à  cet  assentiment  commun^ 

Selon  Haller  (9)  ,  selon  Zinn  (10],  c'c#t  aui(  blessures  des  pitiés.  n\çy 
àulldjùre^  du  cerveau  qu'il  faut  rapporter  lé  théorème  pratique  d'Hip-; 
pocrate}  c'est  aux  blessure^  de  la  n^ççUe  akuigée  que  Lorry  (11)  l'api 
plique  ;  Saucçratte(ia)f  Lou4B(i3J»  SafaN0uraut(i41,  les  deux  Petit  (i5], 
Cbopart  (46)  ,  à  toutes  les  parties  d^  système  cérébral  i|;idi£ré^mment« 

Je  l'ai  montré  dans  mon  Mémoire  :  HaUer  n'aUr|hua\t  on  double 
effet,  direct  de  convulsion,  cro^  de  paralyse,  aux  hémisphère^  céré- 
braux, que  parce  que,  dans  se^  ex'péi^iences,  il  n'i^ulait point  la  moelle 
alongée  de  ces  hémisphères;  Lorry  n'attribuait  ce  double  effet  à  1;^ 
moelle  alongée  que  parce  qu'il  n'en  isolait  point  le  cervelet ,  etc. ,  etc. 

Le  point  de  la  question  et  de  U  difficulté  était  doue ,  CQmme  je  Pai 
déjà  dit,  désoler  les  diverses  parties  expérimentées,  de  constater  l'efiet 
particulier  de  chacune  d'elles,  de  décomposer  leurs  effets  complexes ,  de 
démêler  leurs  combinaisons  diverses. 

Or,  Haller,  Zinn ,  Saucerotte,  Sabouraut,  les  deux  Petit,  Louis,  etc. , 
avaient  bien  reconnu  déjà  l'action  croisée  des  lobes  cérébraux;  Sabou- 
raut, Petit  de  lïamur,  Saucerotte  surtout,  avaient  bien  reconnu  ,  in- 
diqué du  moins,  celle  du  cervelet.  Mais  aucun  d'eux  n'avait  montré  ni 


{x)'Métn.  sur  la  Nat.  irrilab.  et  sensib. ,  etc.  Ton».  I. 

(a)  M/m.  des  Sav.  itr.  Tome  IIl.    (3)  Mtm.  sur  la  Nat.  irritab. ,  etc.  Tom.  II. 
(4)  L.  c.    (5)  hecueil  d'ObsetV.  sur  les  Contre-eoups  à  la  tête.    (6)  L.  c.     (7)  L.  c. 
(8)  Prix  de  l'Jcad.  Boy.  de  Chirurg.,  tome  IV. 

(q)  L.  c.       (to)  L.  c.      (ti)  L.  c.       (i»)  L.  c.         (i3)  L.  c.       (i4)  L.  c      (i5)  L.  c. 
(16)  L.  c. 


/ 


>  ■ 

B  iB  L 10  0  à  àp  tf^f  Bw  Si  5- 

comment  les  coiitoUioiis  te  jaignent  aux  paralysieg,  ni  comment  eUes 
8^  joignent  tonjonrs  6u  presque  tpnjoiiM  en  sens  contraire  ;  nul  n'avait 
montré  l'action  croisée  dès  mber^ules  qnadri jumeaux,  ni  l'action  ai- 
r-ecle  de  la^moelle  alongée;  nul  enfin  n'avait  établi  la  loi  ffénérale  des 
effets  croUés  ou  directs  du  système  neiveux^  et-d^  rapport  selon  /e- 
^ue/  les  pandysies  se  joignent-aux  eonvulsions. 

Le  détail  où  je  viens  d'entrer  snlfira,  je  pense  ^  pour  bien  mettre  dans 
tout  son  jomr  la  part  que  je  puis  .avoir  à  l'établissement  de  cette  loi  ; 
mais  ce  que  je  prie  surtout  le  lecteur  de  ne  point  perdre  de  vue,  c*est 
que  cette  loi  elle-même  ne  constitue  qu'une  question  très-particulière  , 
très-limitée  y  presque  incideotale  du  travail  que  j'ai  en  Phonneur  de 
soumettre  à  l'Académie. 

-  Le  ton  de  cette  note  ne  saurait ^  je  pense,  laisser  aucun  doute  ^r 
son  objet.  Je  n^  attaque  point ,  je  m'y  défends  seulement  contre,  nue 
attaque  injuste.  Je  déclare  m$me ,  pour  la  troisième  fois ,  que  s'il^-ne 
s'était  agi  que  du  £aiit ,  â  mon  avis  peu  important,  que  réclame  Jtf.  Serres, 
je  me  serais  tu.  Mais  il  était  de  mon  devoir,,  comme  tout  homme 
d'honneur  Teiit  sentie  ma  place,  de  repousser  des  insinuations  dirigées 
contre  mon  caractère. 


BIBLIOGRAPHIE. 


yrv^ 


l^echerches  st^r  te  rtmioUifisement  du  cerveau  ;  pac 
L..RosTAif ,  médeciD  de  l'hospice  de  la  Salpétriëre,  etc. 
deuxième  édition;  vol.  ia'-%,''  de  ^o  pages.  Chez  Béchel 
feune^  Grevot  et  Gabon. 

Le  ramollissement  du  cerveau  a  été  observé  par  quelques  au- 
teurs. Les  chirurgiens  l'ont  confondu  avecreffet  de  la  contusion,  de 
la  gangrène  ou  de  la  pourriture  de  cet  organe  :  on  le  trouve  dé- 
signé dans  quelques  ouvrages  sous  la  dénomination  de  sphacèlc  , 
sphacelismus  eerehri;  Morgagni  l'a  décrit  dans  plusieurs  observations 
d'apoplexie;  M.  Récamier  parait  l'avoir  signalé  l'un  des  premiers 
dans  ces  derniers  temps,  à  la  suite  des.  affections  appelées  fièvres  a  le- 
xiques ;  MM.  Rocheux ,  Bricheteau ,  Abercrombie  ,  Moulin  ,  etc. , 
en  ont  dit  quelque  chose  dans  leurs  ouvrages  :  mais  il  était  réservé  à 
MM.  Rostan  et  Lallemand  de  nous  feiire  connaître  le  ramoUissemeut 
encéphalique  avec  tous  les  développemens  convenables.  —  M.  Rostan 
conserve  le  nom  de  ramollissement  du  cerveau  à  la  mabdie  qu'il  dé- 
crit, parce  que^  suivant  lui,  ce  nom  indique  d'une  manière  précise 


y 


h-  'Sf  lire.  d'aU4rfltio;i  iirgâDÛju»  «u(}p«l  elk  donne  Ueo  ,  et  qh'il  «eraii 
^défûcor  qu'oa  pûi  nommée  tonles  les  maladies  snr  une  base  aiissr 
acllde  I  ■  le  nom  ^W  lenr  donne  d'après  ■  leur  oaiure'  présumée  est 
spf^  à'  errenr,  -—  Il  distingue  deux  périodes  dans  le  iamolli&sement  :> 
la  pr^nnièr^  n'offre  que  des  phénomènes  vegnes ,  géuéraus  ou  locaux  ,% 
encépLaliqoes  ou  dépendant^  des  viscères  dé  la   vie  organique.  Ces 
symptômes  consistent  en  diMiIeurs  de  télé  ^  vertiges ,  diminution  de 
rintelligeuoe  ,  tendance  an  somiâeil,  lenlenr  des  réponses  y  embarras 
4f  la  langue, changement  d'humeur;  fenrmiUemenSyengourdissdnens,- 
roidedr,  pesanteur  ^  douleurs  dalis  les  membres  d'un  côté  du  corps,  etc.; 
inappétence,  soif,  nausées,  vomissemens,  dévoiemeut  ou  constipation; 
rarement   déjections  involontaires.  La  deuxième  est  caractérisée  par* 
la  perte  plus  ou  moins  subite  et  co'mplèle>de  l'usage  de  queb|ues  mem- 
bvet ,  fm  calçie  plus  on  moins  profond-,  la  diminution,   l'abolition 
de  U  coatractilité ,  des  engourdissenîens  ^  de  la  pesanteur,  des  four- 
BMUemens,  des  picotemens^  des   élancemena,  des  douleurs,  de  la 
Toadenr^  de  la  contracture ,  des   convulsions  des  membres  ;  par  la 
pUeur  ou  lUnjeotion  de  la  face  ;  par  de  la  céphalalgie,  du  délire ,  de 
la   stupeur,  la  £iiblesse  des  sens;  enfin ,  les  fonctions  organiques  sont- 
diversement  altérées.  Ces  symptômes  vont  croissant  jusqu'à  la  mort. 
li»  marche  de  la- ttialh^eM  aiguë  on  chronique.  Dix^hnit  observa- 
tions de  ramoUissemens  simples  et  réguliers  complètent  ce  premier 
chlipitre.  <— Le  second  est  consacrera  •l^ekpositio»  de  U  maladie  simple, 
sans  complications  ,  mais  anomale.  Ces  anomalies  sont  nombreuses  ■< 
la  première  période  manque'souVeAt  ;  les  symptômes  de  ht  seconde  ont 
«ne  marche  irrégolière  ;  eufin,  la  maladie  est   quelquefois  tout-à.-&it 
lateiite.  Ces  anooàalies  rendent  le diagnostrcf obscur;  douze  observations' 
viennent  k  l'appui  de  oes  principes.-^ Le  ramollissement  du  cerveau 
se  complique  d'hémorrhagie  c^réb^ale ,  de  menin<;ite ,  de  cancer  du 
cerveau,  de  tubercules,  d'acéphalocysies,' etc.  Toutes  hs  phlego^- 
sies,  et  même  la  plupart  des  maladies,  peuvent  compliquer  le  ramol- 
lissement., Qn  trouve  dans  ce  chapitre  vingt  exemples  de  ramollisse- 
ment compliqué  avec  difïereutes  aiièctions.  -^  La  durée  de  la  maladie 
est  Irès-variable  ;  son  invasion  est  obscure  et  sa  marche  plus  ou  moins 
rapide.  — >  C^es^,  an  reste  ,  l'aSectiou  du  cerveau  la  plus  fréquente, 
sans  excepter  l'hémorrhagie  cérébrale^  ~->  Les  altérations  paiLologiques 
qu'elle  occasionne  varient  selon  le  degré  de  consistance  de  la  por- 
tion cérébrale  altérée,  sa  couleur  blanche,   jaune,  rosée,  rouge,  lie 
de  vin  ^  verdàtre,  etc.  ;  selon  leur  profendenr,  leur  siège,  leur  étendue 
et  leur  nombre.  —-  Quant  à  la  nature  jde; la- maladie,  M.  Kostao  peusa 
qu'elle  est^  quelquefois  inflammatoire  ^  if^iiis  non  toujours.  La  couleur 
rosée  de  la  substance  c^ébrale,  la  doukur  de  tête  fixe,  la  force,- 
U  fréquence  du  pouls ,  la  chaleur ,  la  coloradon  de  la  face ,  U  scche* 


BiBfcioa&Aimx;'  itj. 

T9êB^  do  la  lai^ae,  là  gojf  «  puraisMiit  être  refl&;t.d^ii  tmvail  infliili»-» 
maloirei  maisj  de  ce  qu'une  chose «nive  d^une  manière ,, il  ne  s'en, 
suit  {>a9  quMle  doive  arrivée  ioujouis  de  celte 'méine  •manière.  Ainsi,* 
les  symptômes  sont  souvent  d'une  nature,  opposée-,  et  la   coûtent  ûtit 
cerveafi  n'est  pas  çLangée  ,-oo  est  d'nti  b(anc  mat\  oir  firéëenle  UV» 
aspect  viritablemeqt  acerbutique.  Le  ramollissement  du  cerveau  peut 
être  la  d^atructjon  sénile  de  cet  organe  ;  il  peutitrede  oatnre  sco^ïqa 
tique;  il  peut  être  aussi  iiiflammat,oire. -^  La  terminaison  de  cette 
maladie  es(  toujours  ûilale }  l'auteur  pense  que  les  -  observations  ^o 
gnêcison  qu'on  a  publiées  ne  sont  pas  concluantes.  Il  est  douleus*  que 
l'endurcissemeiit 9  lepaiicer  du  cerveau,  soient  des  terminaisons  dé* 
cette  maladie;  mais  la  suppuration  et  la  gHrfigrène  peuvent  terminer 
le  ramollissement  iiifl^ mmotoire.  • —  Les  causes  de  celte  affectîdn  «oBt> 
inconnues  ;  elle  parait  de  préférence  frapper  les  vieillards.  Elle  recoli» 
naît  {/bur  causes  déterminaptes  toutes  celles   des  auifes   maladieê,* 
mais  surtout  celles  qui  agissent  directement  sur  le  çerVeau.  —  M.  Ros*' 
tan  traite,  dans  un  chapitre  qui  n'esisiait  pas  da us  la  précédente  édi*^ 
lion,  du  ramollissement  de  la  moelle  épinicre,  dont  le  caraclère  eit 
de.  produire  des  phénomènes  promptement  généraux  :   paralysie  ttt 
convulsions  des  bras  ,  du  trooc  et  des  extrémités  inférieures.  Six  ob* 
servations  sont  citées  en  preuves.  —  L'auteur  aborde  ensuite  le  dbah- 
pitre  du  diagnos^c,  au.quel  il  a  doané,  avec  beaucoup  de  raison^* 
la  plus  grande  importance*  Hl  le  divise  en  deux  parties  ;  dans  la  pre- 
mière,  il  apprécie  lot|r«à-teur  les  pliénomèncs  des   denx  périodes;: 
.  dans  la  seconde  ,  il  fait  le' parallèle  de  toutes  les  affections  cérébrales.' . 
C'e^tle  passage  le  plu^  digne  d'intérêt  de  l'écrit   que  ndlis  •  annotf-i 
çons;  ce  chapitre    est  peu  sasceptible  d'analyse:  il  contient  èt\jBtv 
seul  cinquante  observAtionSé  C'est  dans  l'ouvrage  même  qu'il  en  (aûk' 
prendre  connaissance.  -■ —  Un  dernier  chapitre  est  cçnsaeré  è  l'exposi*-' 
tion  du  traitement  de  cette  maladie.  Il  est  antiphlogistique  lorsqu'on - 
a  a^ire  à  uu.e  inflammatioi^  ;  dans  le  cas  contraire ,  on  a  recours  auH 
rubéÇans  ,  aux  purgatifs ,  aux  alimulans  et  aux  toniques ,  etc.  —  L'on 
trouve  à  la  fin  du,  volume  un  résumé  général  des  différons  chapitres, 
fort  commode  pour  se  rappeler  les  principaux  faits  ,  mais  qui  ne  sau- 
rait dispenser  de  lire  l'ouvrage  dans  son  intégrité. 

Ce  ccMirt  exposé  suffît  sans  doute  pour  indiquer  au  lecteur  tout» 
l'importance  du  travail  de  M.  Rostan.  Un  recueil  de  faits  nombreux 
observés  avec  beaucoup  de  soin ,  recueillis  avec  une  bonne  foi  scrupu- 
leuse, et  coordonnés  par  un  médecin  imbu  des  principes  de  l'Ecole  de 
Bichat ,  sera  lu  et  médité  par  quiconque  tient  à  se  mettre  au  courant 
des  progrès,  de  la  scieoce.  Ce  travail  ne  nous  pa/al t. cependant  pas  à 
l'abri  de  tout  reproche.  M»  Rostan  n'ayant  point  été  à  même  d'ob- 
server k samolUssemept  du  cerycau  dans  toutes  les. circonstances  où; 


5l8  BlBLIOOlAtaiB. 

il  pent  éln  produit,  a  d&  qttekpMfiais  «meUM  dis  propondoM  l^ 
géiiénles  ,  dei  opinions  pea  confimnes  A  FcRsemèk  des  fiiils.  Il  e»  est 
ainsi  UMiies  ks  fois  qn'iui  ^oi  n^a  point  été  00BSÎd£ré  sons  Ums  ses 
lapports.  Par  esemple,  M.   Roilaii  prétend  cpite  celle  ahération  <>i£ 
presque  exclusU^ement  ie  partage  de  la  vieillefse^  qo'elle  est  ptus 
coupent  accompagner  de  pandysie  que  de  fomtractitre  ou  de  con~ 
valsions^  et  qu*ùtdiamrement  die  est  unm  espèce  de  destrucdùn  se» 
9^Ue  de  la  patîie;  M.  GmMseoly  médecin  dHui  hôpital  iks  enfans^ 
prétend  an  oonlraire  qoe  le  ramai  Huement  sans  infection  Tasculaire 
(le  même  qne  M.  Rostkn  compare  A  la  gangrène  sénile  } ,  est  propre- 
astx  eajans^^^il paniii  souvent  coïncider  at^eo  les conîmidons  ;  mais 
qu*U  ne  s'accompagne  .pas  de  paralysie^  comme  dans  PencéphaKle 
ehroiUgue  des  vieillards  {DiûikHuû  de  Méd,^   tom,  8>  pag,  loo). 
Ainsi ,  Toilà  nne  même  afiêctioa  qni  prodnit  des  connilsions  cbes'les 
t^daxa  9  de  la  paraljsie  data  les  fieillards  ,  qui  est  prise  ponr  nne*  sorte 
de  gangrène  sénile  par  n  médecin'  dis  rîeillards  «  et  pour  nne  ma- 
ladie propre  aux  enlans  par  on  médecin  des  enfitns.  M.  Rostan  pense 
qne  le  ramollissement  do  cenrean  est  quelquefois  de  natnre  inflam- 
matoire ,  et  pins  aonrent  d*nne  nature  opposée.  INous  avons  yu"  de 
quelles  considéniions  rantevr  appuie  son  opinion  à  cet  ^ard.  ^ous 
aurions  désiré  que  M.  Rostan  ,  au  lieu  de  se  contenter  de  simples  as- 
sertions sur -un  point  aussi  important,  eût  donné  un  rdevé  j:x>mpa- 
ratil  des  faits  nombreux  consignés  dans  s<m  ourrage  y  après  atoir  soi- 
gneusement  émis  son  opinion  sur  la  natnre  de  là    maladie  décrite 
dans  chaque  obserration.  Cest  ainsi  quVm  procède  dans  tonte  science 
positive,  et  qu^on  doit  désormais  procéder  en  médecine,  si  Ton  vent 
ei^Çn  dissiper  le  vagn^  el  l'obscnrité  qui  arrêtent  à  chaque  imitant 
les  pas  de  robsermteur.  Hoas  arons  dit  que  le  ramollissement  du 
cerreau  ayait  été  pris  par  les  chirurgiens  pour  des  résultats  de  la 
^ngrène  ,  de  la  contusion ,  de  la  pourriture  de  cet  organe;  Morgagni 
le  décrit  sans  trop  s'occuper  de  sa  nature ,  si  ce  n'est  dans  une  obser- 
vation où  il  en  fait  un  abcès  suigenens.  Si  nous  en  croyons  M.  Lal- 
Içmand,  M.  Récamier  regarde  les  ramollissemens  du  cerveau  comme 
une  altération  xttî  generis^  une  dégénérescence  particulière  produite  par 
une  maladie  de  toute  Péconomie,  par  une  Jièure  aiaxique^  nerveuse , 
n^gne  ou  pernicieuse ,  qui  se  porle  sur  le  système  nerveux  et  spé- 
cialement sur    le   cerveau  y  détruit   et   désorganise  son  tissu;   delà 
les    ramollissemens  ,  les   dégénérescences  ,   les  foyers  ataxiqucs . 
Jlfais    ce   langage,   obscur   et    vieilli,   instruira-t-il  beaucoup   ceux 
mêmes  qui  croiront  le  comprendre  V  M.  Rocheux  ne  s'est  point  pro- 
noncé sur  la  nature  du  ramollissement  cérébral,  quoiqu'il  ail   parlé 
de  pulpe  jaunâtre  /fie?eec/e   pus,  de  substance  mêlée    de  portions 
puriformeSf   changée  en  une  matière  pundenLe  ^  elc.  M.  Bri':lieteau 


a^  entr^a.ka,  rapports  de  cette  altémtion  avec  rinflammation  de  Pen* 
c^jphale»  Abercromliie  considère  le  ramollissement  du  cerveau  comme 
^e  forme  delà  suppuration  de  cet  organe  j  il  le  daigne  ordinake- 
pnent  spus  le  nom  de  sphacèle,  HH,  Lallemand  «  parcourant  toutes  les 
pliasps  de  la  pLlegmasie  du  cerveau  ,  depuis  la  simple  injection  vas- 
cplaire.^  jus^ues  aux  collections  purulentes,  n*a  va  dans  le  ramollisse- 
Oieot  cérébral  qu'un  degré  de  l'encéphalite.  La  comparaison  des  symp^ 
V^es  observés  par  M]M[«  Guersent  et  Kostan,  nous  montre  jusqu'à 
^el  point  les  phénomép^  extérieurs,  des  maladies  peuvent  servir  à 
indiquer  leurnati^rc,  et  les  ouvertures  de  corps  apprennent. que  desia- 
(lammalions  chroniques  et  latentes  peuvent  déscurganiser  des  parties  sans 
déterminer  ni  doidenr,  ni  chaleur  ,  ni  injection  vasculaire*  ni  tuqcié^ 
fiiction  ;  d'où  nous  concluons  que  les  raisons  alléguées  par  M.  Kostan 
pour  a4mettre  des  ramollissemens  indépendans  de  toute  iollammatioa  , 
ne  notis  paraissent  pas  suffisantes.  Et^  supposé  qu'on  soit  parvenu  à 
démontrer  que  cette  espèce  d'altération  est  le  résultat  d'une  ph)eg- 
fnasie,  nous  ne  TOypns  pas  qu'il,  y  ait  plus  d'inconséquence  à  soute- 
nir .q^'ell^  a  tou/ç^Ks  la  qiéme  nainre,  qu'à  prétendra  que  les  fausses 
pien)bran^  9  la  suppuration ,  les  adhérences  accidentelles,  les  cica- 
trices,  e^c.^  sont  toujours  des  produits  phlegmasiques.  M.  Lalle- 
maii4  a  son^nu  et  développé  avec  beaucoup  ^  de  talent  l\>pi^iOlll 
contraire  à  celle  de  M.  l^pstan.  On  consultera  en  même.temps/ces 
^ux  excell^u^  observateurs  pour  s'éclairer  sur  une  question  aussi 
importante  ,  et  l'on  fera  ensuite  de  nouvelles  recherches  sans  pré^ 
vpption  ,  ^  c^k  est  possible.  Nous  conseillons  surtout  de  lire  avec  al* 
tention  les  fait^  publiés  par  M.  Rostan,  d'en  analyser  avec  soin 
tputes  Içs  circonstances  y  et  de  les  interpréter  de  nouveau,  ponr  s'assurer 
si  Ips  conséquepces  qui  en  put  été  déduites ,  sont  louJLes  bien  légitimes: 
les  faits  observés  avec  sagacité  ,  recueillis  avec  soin ,  et  publiés  avec 
bp.nne  foi ,  offrent  le  précieux  avantage  de  pouvoir  être  compris  et  véri'r 
^és  par  tout  le  moude.  Le  travail  de  M.  Rostan  tiendra  un  rang  dis- 
tingué parmi  les  bons  ouvrages  qui  ont  paru  depuis  un  quart  de  siècle  ;. 
on  ne  pourra  écrire  sur  les  maladies  du  cerveau  sans  faire  usage  des 
matériaux  dont  il  est  composé.  ■    Georost.  •      ^ 

Mémoire  fur  la  non^ontagian  de  la  filvrc  jaune  ^ 
par  P.  Lefobt  ,  médecin  en  chef  de  la  marine  à  la  Marti- 
nique; m-8.*  de  1Z7  pages.  A  Saint-Pierre  delà  l^artî- 
pique  9  1 8a5  ;  Flieiirof  et  cpni^pagn^e, 

(  Ce  Mémoire  a  été  lu  le  i.^*  février  iSaS  à  la  Société  médicale 
d'émulation  de  la  Martinique,  )  L'auteur  a  observé  que  le  développe- 
ment de  la  fièvre  jaune  aux  Antilles,  à  bord  dasbâtimens  et  en  pleinç 
mer,  coïncide  exactement  avec  l'élévation  de  la  chaleur  et  del'humi* 
dite ,  et  avec  la  direction  des  vents  du  sud  j  aussi  regarde-t-il  ces  coti- 


Sso  ■IBLIO^EAfrtlIB' 

diiiont  miléoiologiqnéB  comme  la  Traie  caoee  des  épidémies  de  fiitrè 
jaune.  CeUe  action  des  Tentt  do  sad ,  dit  l'a«leur,  est  sensible  aùt 
tout  ce  qui  respire  ;  ils  produisent  des  effists  indéfinissables  sur  nos 
sens»  on  les  ressent  partout,  ils  accablent,  snlfbqueiit  ef  poussent  à  la 
mélancolie.  Quand  cette  caose  générale  mAnque  ,  il  n*j  a  de  'fiérro 
jaune  que  dans  ceruins  liens  bornés,  et  ceite^mnladie  n'atteilit  que 
des  peisonnm  exposées  à  des  casses  locaUs  intenses.  I/influence  eus-' 
tnle  obserrée  par  M.  XfefiBrta  été  constatée  à  Srayrae  datas  les  temps 
de  peste.  D'après  de  nombrons  £iits,  ce  médecin  établit  que  la  fièvre 
jasne  ne  s*étend  pas  au-delà  dn  foyer  A'infeeUùm  o&  elle  prend  nais- 
sance, que  cette  maladie  est  toufoara  produite  par  infection  et  jamais 
par  coniugioni  il  y  a  ceniugioii  là  senlemeÉt  oâ  nn  individu  malade 
communique  la  maladie  à  nn  autre  soit  par  contact  immédiat ,  soit  pai* 
contact  indirect,  c'est-è«dire  an  mofen  des  bardes,  marchandises >  bu 
même  de  Pair  impr^pié  de  germes  w»  miasme^  sortie  de  ce  malade.' 
Ces  germes,  transmissiblss  pnr  divem  mîHent,  produiront  la  maladie 
partout  où  ils  seront  transportés  ;  et  il  y  a  infection  là  où  des  komraeè 
bien  portans  tombent  toot-à-coop  atteints  d*one  maladie  qui  ne  peuf 
étte  transportée  ««i-delà  du  lien  infecté  par  ancun  moyen ,  ni  par  les 
makidcs ,  ni-  par  anenn  effet  à  leur  ibsager;  pour  être  atteint  àt  la  ma- 
ladie il  fiiut  aller  s^csposer  ans  causes  locales  qui  la  produisent.  Non- 
nenlenent  les  bommes  afiEectés  de  fiétre  jaune  sur  un  bâtiment  peuvent 
<XMDmiwiqner,  dit  M.  Lrfsrt,  avec  lesantlrës  équipages ,  mais  il  faadra 
les  répartir  sur  les  bàtimens  sains ,  où  ils  trouveront,  sans  aucun  pré- 
judice pour  les  antres,  pins  de  cbanoes  de  gnérison  pour  eux.  On  n'est 
plna  étonné  de  ces  conseils  ktrsqne  M.  Lciort  expose  les  faits  bien  dé- 
cisif qu'il  a  eu  occasion  d'observer  dans  le  cours  de  1821.  Le  premier 
est  relatif  an  brick -l'JBiirya/<e,  à  bord  duquel  la  fièvre  jaune  se  dé- 
dara  dans  le  mois  de  m  sirs  pendant  une  croisière.  Lurs  de  sa  relâche 
au  Forl-Royal,  il  avait  déjà  perdu  son  chirurgien  et' cinq  hommes  de 
son  équipage;  plusieurs  hommes  de  la  frégate  la  Gloire  y  furent  en- 
voyés en  corvée;  quelques-uns  y  contractèrent  la  maladie  et  en  mou- 
rurent (il  y  eut  infection) ,  mais  les  malades  del'Eutyale  transportés 
à  l'iiôpital  et  envoyée  ensuite  en  convalescence  au  Fort-Bourbon ,  avec 
leurs  hordes  non  soumises  à- une  désif{fBCtion  préalable  ^  ne  commu- 
niquèrent pas  la  fièvre  jaune,  elle  ne  s'étendit  pas  au-delà  des  foyers 
d'iafection.  Le  deuxième  fait  cité  par  M.  Lefort  se  rapporte  à  la  cor- 
vette l'Egérie^  qui,  pendit  le  séjour  qu'elle  fit  dans  la  rade  des 
Trois-Ileu  avec  la  Diligente  et  le  brick  le  Silène ,  perdit  plusieurs 
bommes  de  la  fièvre  jaune,  sans  que  persouue  des  équipages  des  der- 
niers bàtimens  en  f&t  atteint ,  malgré  les  fréquentes  communications 
qu'ils  curent  entr'eux.  L'JBgérie  prit  la  mer  à  la  fin  d'octobre.  La  ma- 
ladie se  déclara  aussi  à  boni  de  la  Diligente,  à  son  retour  au  mouil- 


lage  4a  Fort-^Royal  ;  elle  fie  mit  en  mer  de  conserve  urec  h  SUèàe , 
qai  en  fut  constamment  e;(empt  danf  Iç^  trafeC  >de  la.  Mariîniqaè' à 
Porto-Cabello  et.  en  Europe.  Les  bomm^  de  i-^niçtige  la  JDUi^entep 
à  son  arrivée  au  Forl -Royal,  furent, «comme  c;euk  dePEgérie,  envoya 
au  Fort-Bourbon  avec  leurs  effets,  Quetqne^runs^  de  ces  hommes,  lit* 
teints  déjà  de  l'infection  maladive,  moururent)  maïs  âncun  dies  sol* 
dats  ni  des  gendarmes  qui  étaient  casernes  bu  Fbrt  ne  fut  aitdnt^ 
malgré  leqr  libre  communication  jpnrnaliére  avec  ks; matelots';  il  n'y 
a  point  eu  de  transmission  d'individu  à  individq...  L'au^euf  isdiqà^ 
ensuite  sommairement  les  expériences  fait/es  depuis  vingti^ns  par -Poètér^ 
Fsirtb,  Parker,  Cabanellas,  Lavallée*  et  Çheinrin.,  et  fappolrle.  avec 
détail  .l'héroï(}ue  dévouement  de  JML.  Gnyoa ,  cbirurgiçn-major  du  i*^ 
bataillon  de  la  Martinique ,  qui  dans  le  court  -«^pape  de  cinq  joura,  a  ' 
épuisé  tous  les  modes  de  cpntact  et  d'inoculation  possibles  ,  avec  loitfl 
aussi  peu  de  succès  que  ses  prédécesseurs.  Ce  coiA'ageux  médecin  9^  prift 
le  28  juin  1822,  dans  la  grande  salle  de  l'hôpital  du  Fort-Royal,  eii 
présence  des  médecins,  chirurgiens,  pliarmaciens  et  «ntref. ejonployés 
de  l'hôpital,  la  chemise  d'un  homme  atteint  de  Ja iBèvre»^)«une  y  toute 
imbibée  de  la  sueur  du  n^alade,  s'en  est  revêtu  sur-le-champ ,  et  a  été 
ensuite  inoculé  aux  deux  i>ras  par  M.  Cuppé,  «chirurgien  entretenu  de 
première  classe  de.  la  marine,  avec  la  matière  jannàtre  des  vésicateîreÉ 
en  suppuration;  l'appareil  et  la  chemise  ont  été  gardés  pendant,  vingt» 
quatre  heures  et  levés  en  présence  des  tém.oins»  Le  3o  juin  au  malin ^ 
M.  Guyon  but  un  petit  verre  d'environ  deux  onces  de  la  matière  noire 
vomie  par  le  sieur  Framery  d'Ambrucq,  commis  delà  marine, 'matière 
qu'il  trouva  d'une  excessive  amertume ,  et  après  s'être  frictionné  1^ 
deux  bras  avec  cette  même  matière,  il  en  a  été  inqculé  par  M.  Cuppé^. 
Le  sieur  Framery -étant  mort  le  1.*'  juillet,  au  5.*  jour  de  la  maladî^^' 
à  neuf  heures  du  matin  ,  M.  Guyon  a  revêtu  sa  chemise  toute,  imprfi«. 
gnée  de  matière  noire  encore  chaude,  et  s'est. aussitôt  couchf^ 4^bs  lo. 
lit  du  défunt,  également  maculé  de  matière  noire  et  autres  excrémens^ 
Il  est  resté  dans  le. lit  six  heures  et  demie,  y  a  sué  et-dormi  en  présence 
des  témoins  de  ces  expériences,  et  enfin  le  malade  de  l'hôpital  qui  avait 
servi  à  la  première  expérience^  ayant  succombé  le  2  juillet,  l'ouverture, 
de  son  corps  a  été  faijte.  par  Mt  Guyon.  L'estomac  contenait  une;iasseft 
grande  quantité  de  matière  noire  sanguinolente ,  et  sa  membrane  interne, 
était  rouge  et  enflammée.  M^  Guyon  a  de  nouveau  été  inoculé  aux 
deux  bras  par  M.  Cuppé  avec  cette  matière,  et  les  piqCirçsunl  été 
recouvertes  par  la  surface  altérée  de  morceaux  pris  dans  les  parois  de 
l'estomac.  L'appareil  a  été  levé  vingt-quatre  heures  après  Tapplicationt. 
Les  parties  inoculées  étaient  enflammées,  douloureuses,  et  les  glaa49f 
axillaires  un  peu  tuméfiées  ;  ces  accidens  se  sont  dissipés  au  bout  de 
trois  jours,  et  la  santé  de  M.  Guyon  n'en  a  pas  été  autrement  affectée^ 


&Sft  BÏ'litlOG&APRIB. 

'  Toné  les  méSeàns^  diirurgièns  et  pharmaciens  de  Tbôpitaly  plusletfi^ 
oflfeîers  et  dÎTen  employés  de  la  marine  ont  signé  les  procès-yerbani 
dans  lesqiAeb'solit  rapportées  les  coiiragènses  épretivês  auxquelles  s^esi 
Mmmb  M*  Ga^on;  M.  le  lieotCnant-général  Donselot,  gouverneur  et 
administrateur  de  la  Martinique ^  a  constaté  Tautlienticilé  de  ces  £ût5.- 
M.  Lefort  ajoute  encore  à  Idutes  ces  preuves  cellei 'qui  se  présentent 
tous  les  jodrs  dans  les  hôpitaux  du  F6rt-Rdjal  et  de  Sainl-l'ierre ,  ou 
dies  midades  artiyans  sont  par  inadlinrUnojB  couchés  daiis  des  lits  chauds 
ok  des  hommes  venaient  d^expiHsr  de  la  fièvre  jaune ,  où  une  quantité 
d*o«?ertnres  de  cadavres  ont  élé^  faites,  particulièrement  au  Fort-Royal^ 
tans  qii*aii(îdn  eSsemplè  de  fcomtounicatioii  ait.  été  observé.  "Nom  ne 
iuWtdns  pas  M.  Lefôrt  dans  la  lutté  qu'il  engage  avec  tt.  I^ariset  ;  il 
noos  suffira  de  dire  qu'on  trodve  dans  tous  lés  argnmens  du  naédeciai 
de  la'Xartinique,  une  force  de  logique  et  un  caractère  de  franchise  et 
dis  conviction  personnelle  entraînant,  et  nous  n'avons  pu  nous  défendre' 
de  partagea  son  ofriniod  presque  en  tous  points. 
•'-'Le  même  a\itedr  réfute  avec-beancdup  de  force  le  rapport  deismem-' 
bref  'de  la  cotemiSëion  de  Barcelone  ;  il  ai'rive  à  fiiire  penser  que  Pô-' 
pinion  de  ses' membitls  sur  là  contagion  était  arrêtée  d'avance ,  et  il 
oppose  à  ce  rapport  le  M^crtirâ  de  treize  atitres  m^ecins,  qui  nient 
Ibrmeliement  la  propriété  dAitàgieiise  de  la  maladie  qui  a  désolé  cctttif 
ville,  et' gui  disent  pè^itiremetit  que '  touteâ  '  les   mesurés  sanitaires 
prises  par  le  gouvernement  ont  été  tofut-à-£^t  iniitîles,  si  Ton  en  excepté 
Témîgration.  M;  Lefort  terminé  son  travail  en  donnant  un  aperçu  de 
Iti  marché' et  dés  progrès  dans'l'investigatio'ii  dés  causes  et  du  caractère 
de  la  fièvre  jaune  aux  Etats-Unis  ;  il  fait  voir  que ,  depuis  1800  ,  toulé 
idée  d'importation  et  par  conséquent  de  contagion  a  été  abandonnée  *, 
ilfrablie  de  nonVeau  la  note  de  M.  tlyde  de  Neuville  sur  le  Mémoire 
du  docteur  Devèze ,  note  qui  fût  présentée  au  ministre  de  Piulérienr^ 
et  qni  confirme  l'opinion  de  la  non-contagiou  ;  de  plus,  M.  de  Neu- 
ville pense  avec  ces  médecins  que  le  système  de  quarantaine  est  très- 
vicieux  et  très-préjudiëiable  au  commerce  de  tous  les  peuples. 
**  M.  le  docteur  Garnibr ,  q'ili  dadS  les  an*nées  i8o3  et  i8o4  a  séjourné 
élu  Amériqne,  ajoute  son  témoignage  à  celui  decesMeissieurs,  et  le  doc- 
t'enr  Chérvin ,  qui  après  avoir  étudié  la  fièvre  jaune  pendant  plus  dé 
deux  ans  à  la  Gnadeloupe  et  s'ctre  livré  à  toutes  sortes  d^'expériences  , 
a  parcouru  "en  cinq  ans  toutes  les  AntilléiB  et  les  grandes  villes  des 
états  de  l'Union  depuis  la  Trinité  espagnole  juscju'à  Boston ,  s'est  miis 
éti  rapport  avec  tous  les  médecins  répandus  sur  cette  surface  immense 
du  'Nouveau-Monde,  a  recueilli  les  opinions  motivées  de  tous,  donne 
comme  résultat  de  cette  collection  de  témoignages  autheiiiiques  ,  qncf 
Ite. nombre  des  médecins  (|ui  soutiennent  encore  la  contagion  est  à  celui 
dès  médecins  qui  la  rejettent  dans  le  rapport  de  quatre  à  cent. 


BlBIiI€r«aAP.BtB«'  StS 

Quant  aux  réfleuona'da  dodear  Péyason  ^  inaéifiet  dans  le  JouKrad 
tliùversei  dès  Scientes  méâieahs  ^  en  iSaa ,  Bf. .  Lefori  les  a  victo- 
rieusemaat  réfutées  \  nous  ternkineroiié  en  ajoutant  qu&  lé  docteur 
Qaniiar  ef  tons  ses  confrères  se  sobt  prononcés  cootre  la  conUf>ion  ^ 
dans  .  un.  mémoire  inlitulé  :  Sssid  sur  la  Piètnre  Jaune  des  Antilles^ 
écrit  en  iSoi,  et  dans  un  rapport  adressé  au  gouvemeuf  en  1620,  en^ 
réponse  à  la  demande  faite  à  tous  les  médecins  àé  la  Marti oiqne ,  snr 
1q  caractère  de  la  fièyre  jaune  %  nous  ne  pouvons  nous  empêcher  de 
citer  le  passage  suivant  du  Mémoire  de  M.  Lefort  :  a  II  nous  appar- 
»  tient  à ,  nous  tous  qui  vivons.au  milieu  de  la  fièvre  jaune,  et  qui  en. 
a.  faisons  notre  étude  spéciale  4  d'essayer  par  tons  les  moyens  en  noti* 
Tk  pouvoir,  d'éclairer  Id  Gouvemenlent,  induit  en  errent  dans  nna 
».  caase  qui  intérelise  A-k^fois  sa  gloire  et  sa  prospérité.  »  ^uis  il 
ajottie  :«•••••  A  l'abri  de  toute  influence ,  hormis  celle  du  devdir  ^ 
a  nona  avons  dit  les  vt&rités  telles  que  nous  les  savons ,  appliqué  an- 
A . tant  que  possible  le  mot  propre  à  chaque  chose,  et  discuté  avec 
»  tonte  laliberté  que  réclame  le  sojet,  les  points  principaux  sur  lesquels 
a.  les- partisans  de  la  contagion  appuient  leur  système,  a 

Il  nous  semble  que  ce  mémoire  est  bien  propre  à  fiiirtf  prévaloir  la 
doctrine  de  la  non-contagion  :  du  resta*,  nous  avons  rapporté  avec  dé- 
tail lea  expériences  de  notre  courageux  confrère  M.  Guyon ,  ce  qu'dn  n0 
saurait  trop  £iire  cOnnattre.  De  tels  faits  honorent  l'homme  et  la  pro- 
fession médicale;  et  on  ne  peut  témoigner  trop  d'estime  aux  médecins 
qui  roiouvellent,  pour  la  fièvre  jaune,  le  beau  dévouement  dont  \m 
baroU  Diss  Genettes  donna  l'exemple  lorsqu'on  Egypte  il  s'inocula  la 
peste.  <  Bbyermoh. 

Nânveites  Cmisidétatùma  sut  té$  RéténUans  d'urine , 

"  duivies  d'un  nouveau  Traité  sur  les  calculs  urinaires,  sur 
'  la  manièie  d'en  connaître  la  nature  dans  l'intérieur  de  la 

.  .Ypj^e,,  et  la  possibilité  d'en  opérer  la  destruction  sans . 
J^pp^ration  de  la  taitte;^  par  J.  Givialb  ,  D.^M. ,  etc. 

Petit  Traité  des  Ré^ntionê  d'urine  causées  ie  jdtts  fré^ 
quemmmt  par  tin  eu  plusieuH  rétriûissetnens  du  ca-^  ' 
f^al  de  f  Urètre  ;  et  de^  moyens  ingénieux  à  Taide  des- 
quels le  célèbre  Ducamp  détruisait  complètement  ces 
rétrécissemens  et  obstructions  du  conduit  urinaire  ;  par 
H.  Di7B0ucHBT ,  chirurgien ,  etc. 

Un  praticien  estimable  ,  après  de  laborieuses  recherches ,  est  con-* 
duit  à  remettre  en  usage  un  moyen  depuis  long-temps  abandonné  dans 
le  rélrécissefflent  de  l'urètre  ;  les  additions  ingénieuses  qu'il  avait  faittfa 


594  &»crJ0f4niA;^Bl»L:i 

^u  proeédi  iwftiii  Tavrëiepi  justifié -^quàiiil  él  fl^fift' «ciîpatt  dit  rinven- 
t«iir:  fl¥ii»  ibodèsli ,  àùtaat  que  d^iutérMiii  y  il  «kMmè  A  son  traitement 
le  aooi)  <k  trafteaieiit  inodifié,  el  s'en^rewe  d'en  £iire  part  à  ses 
çonfrères^f  dafofl  an  oarrage  ,  d^riiter  ftnït  à*un  talent  distibgué^  Du^ 
camp  esl  r^rri  A  la  science  pdr  -âne  mort  pVéinâturéci  ;  mais  à  peiné  ses 
0604^^  sont-elles,  refroidies^  qoedix  personnes  s'annoncent  comme  bé- 
riiiéres  d'une  méthode  dont  il  avait  -fait  à  tonS  une  généreuse  commu- 
micaiiûn  ;  d'autrev ,  sans  annoncer  ostensiblement  leur  ifliention  ,  pu- 
]»lîent  des  brochures  sur  les  rétentions  d'urine  et  sur  les  moyetis  de  les 
guérir,  Kons  croyons' doiic  devoir  réunir  deux  auteurs  qui  ont  écrit 
(itnsJe  mène  but;  nous  ferons  remarquer  la  drffêrence  la  plus  saii* 
lanfae  :  c^est  qne  l'ouvrage  de  fl^  Civiale  est  écrit  assez  correctement  « 
t  tie  Petit  traité  d^s  rétentions  d'urine  vl^Hi  qu'un  p&le  extrait  de 
rpuvrage  de  pucamp  :  ]VI.  Duboucliet  a  voulu,  dit-il  ,  mettre  à 
la  portée  des  ge^s  4u  monde  la  méthode,  .dn  célébré  Dueamp ,  et  la 
Ttsnàteplus  pofulqire  parmi  lesmé4^cins»  Nous  pensons  que  l'ouvriige 
4ç  l'aut^i^r  original  $tttB8aiwtpQur  jcelti,  et  leius  nous  ablenons  d'expri- 
mer notre  opinioii .  sttr  les  :motkis  qui  ;  onli-  idirigé  •  le-  copiste ,  sur-tou  t 
IprsquMl  a  mis  si^n  adresse  sur  le  titre.  ... 

M.  Civiale  fait  a^ssi.  conoaitve  au  publie  Je  lieu.de  sa  résidence,  en 
InioiFrant  ses  IiloUife,Ues^  .Ç0nsidénUitHM  sur  lairétention  d'urine^  eb 
son  Traité  d^ffidçnb^vrUmreii:^  bAqméls  .féiiuis  :£orHient  172  poges^ 
]Qa|is  la  pr^miixe partie,^  il. Voçcupe  des. moyens  de,i^àblir  le  <3ahal- 
4fî  l'urètre  rétréci  .par  unç  cause  q«ek<:Hi<|Ae;  jqoin&  hiodeste  :  qu^ 
Tf.,  Dnbouchet  «H  critiqua. d'june  aEMniére.'asseB  peu  convéïiable  Pau*- 
teur  qui  a  eu  le  mérite  de  rinvention^  ou  du  moins  celui  de  la  prio* 
rilé.,DapsL' la.  seconde,  «après  des  considérations  sur. les  calculs  urfy 
nairés  ,  il  en  vient  à  la  partie  essentielle  de  l'ouvrage ,  à, la  description 
d^'son  procédé  pour  l'extraction  de  I/i  piejrrepar  le  canal  de  l'urètre. 
M;  Giviale  âccnse  de  plagiat  tous  ceux  quî'se  sont  occupéis  du'mème 
sujet  <)tié  kîi  ,  siifet  stir  lequel  l'aftèntio^  s^ïist  dirigée  defiois  quel(jiue 
•temps  d'Ade  manière: assefi  Exâ^e.  Ml*  ;A;niMUttit  et  tf .  (Lett^  publle- 
:v^^wi  dou^.pfo^b|iiji€^mieiiJt]eM^s.t99ffi9l^4<M.  le  jiigemm  de  l^ÀcÉ- 
demie. de  Chirurgie  ^ra.l'opiAÎoq  à. cet. égards 

Réunissons,  encore  MM.  Civiale  et  DubpHcbçt  ^  et'  souhaitons  que 
leurs'  ouvrage ,  tôut-à-fait  indifférens  pour  les  progrès  de  la  médecine  , 
leur  proctàtsèitt  le^  irésultats  qu'ils  en  attendent.    Bâtie  a ,  D.-M.-P. 


.1; 


IMPB.1MERIB  DE  mignere:^,  rue  du  dragon,  N.**  20. 


■     .  !  T."  „■  g=i: 


■•!•■ 


MÉMOIRES 


£T 


OBSERVATIONS. 


Observations  suivies  de  quelques  Considérations  sur*  la 
communication  des  cavités  droites  avec  les  cavités 
gauches  dit  cœur  ;  par  M.  Loris  ,  D.-M.-P. 

il  ous  ayons  recueilli ,  au  mois  d*aoûl  dernier  ,  à  Thôpitai 
de  la  Charité  (service  de  M.  Chômai) ,  une  observation 
de  maladie  du  cœur ,  avec  communication  des  cavités 
droites  et  gauches.  Notre  intention  était  de  la  publier  tout 
simplement  et  sans  y  ajouter  de  réflexions;  m«is,  ayant 
lu ,  à  son  sujet ,  plusieurs  observations  du  mênae  g^nre 
rapportées  par  les  auteurs  ,  il  nous  sembla  utile  ^  après  lesf 
avoir  comparées  entre  elles ,  de  faire  connaître  les  résul- 
tats de  cette  comparaison  >  et  »  afin  qu'on  pût  en  juger 
plus  facilement ,  de  donner ,  par  extrait ,  les  observations 
sur  lesquelles  ils  reposent  Nous  avons  d'autant  Riojns  hé- 
site  à  le  faire  ^  que  nous  ne  connaissons  pas  de  travail  du 
même  genre/  et  que  les  observations  qui  y  ont  rappopjl^ 
se  trouvant  plus  ou  moins  disséminées ,  il  est  commode' 
de  l(es  trouver  réunies  en  certain  nombre  »  sous  une  forme 
abrégée.  Nous  disons  en  certain  nombre ,  car  nous  n'avona 
pas  puisé  à  foutes  les  sources  à  beaucoup  près  ;  ifnais ,  à 
raison  de  leur  variété ,  nous  pensons  néanmoins  qiie  tes 

5.  22 


326  IfÉMOIBES 

faits  que  nous  avons  rapportés  suiEront  pour  donner  une 
idée  justfl  de  la  lésion  dont  il  s'agît^  et  des  principales 
circonstances  anatomiques  qui  s'y  rattachent* 

Ces  obser?atious  ,  au  nombre  de  dîx-neuf,  sont  divi- 
sées en  cinq  sections ,  d'après  l'état  de  simplicité  ou  de 
complication  de  la  communication  morbide  des  cavités 
du  cœur.  La  première  renferme  les  exemples  de  per- 
sistance du  trou  bolal  ;  la  seconde  ,  ceux  de  perfora- 
tion de  la  cloison  des  ventricules  ;  la  troisième ,  ceux  de 
persistance  du  canal  artériel ,  réunie  à  l'une  ou  à  l'autre 
des  deux  précédentes  lésions;  la  quatrième  offre  des  cas 
de  communication  au  moyeîii  du  trou  botal  et  de  la  per- 
foration de  la  cloison  ventriculaire  ;  la  cinquième ,  enfin  , 
des  exemples  de  ces  mêmes  perforations  unies  à  d'autres 
vices  de  conformation  du  cœur. 

Nous  avons  placé  sous  le  n"*  9 ,  avec  tous  les  détails 
qu'il  nous  a  semblé  nécessaires  de  conserver,  l'observation 
que  nous  avons  recueillie  nous-méme,  tandis  que  nous 
avons  retranché  des  observations  déjà  publiées ,  tout  ce 
qui  nous  a  paru  étranger  à  l'objet  de  ce  mémoire. 

I."  Section.  — ■  Communiccuion  des  oreillettes  au 
moyen  du  trou  botaL  —  I."  Observation.  —  Un  jeune 
homme  d'une  sensibilité  très-vive,  avait  depuis  d^x  ans  la 
peau  et  les  lèvres  d'une  couleur  violette  qui  augmentait 
suivant  les  impressions  qu'il  ressentait ,  son  attitude ,  ses 
mouvemens  »  la  difficulté  plus  ou  moins  grande  de  la  di- 
gestion. Il  était  sujet  à  des  évanouissemens  fréqucns ,  à 
des  tremblemens  convulsifs,  et  mourut  à  l'âge  de  dix- 
huit  ans,  au  septième  jour  d'une  fièvre  grave.  A  l'ou- 
verture du  corps  ,  on  trouva  la  peau ,  dans  toute  son  •éten- 
due ,  d'un  brun  pâle  ;  le  cerveau  très-injecté ,  la  trachée- 
artèrer  uniformément  rougie  ;  les  poumons  d'un  rouge 
foncé ,  les  parois  du  ventricule  gauche  ayant  trois  lignes 
d'épaisseur  y  celles  do  droit  beaucoup  plus;  l'oreillette 


J»T    OBSERVATIONS.  327 

droite  un  peu  plus  volumineuse  ,  la  fosse  ovale  percée  d'un 
trou  de  la  largeur  d'ude  lentille  ;  la  muqueuse  de  l'inlcs- 
îin  grêle  d'un  rouge  intense ,  et  le  foie  rose  pâle  à  l'in- 
térieur. Il  n'y  avait  point  d'œdème  { Fragnienspour ser^ 
vir  à  l'histoire  des  propres  de  la  Médecine  en  France; 
par  i,'i.  Moreau  de  la  Sarlhe,  i8i3  ,  pag.  45  ). 

IL*  Observation*  —  Une  jeune  fille  qui  n^avait  pas 
quitté  le  lit  depuis  sa  naissance ,  ayant  la  peau  d*une  cou- 
leur livide  et  la  respiration  très-gênée,  mourut  è  l'âge 
de  seize  ans.  On  trouva ,  à  Touverlure  du  corps ,  le  ven- 
trictde  droit  épaissi  et  élargi  ;  l'oreillette  droite  deux  fois 
plus  volumineuse  et  épaisse  que  la  gauche;  le  trou  oval 
ouvert  et  pouvant  admettre  le  petit  doigt;  lea  valvules  syg- 
moîdes  pulmonaires,  cartilagineuses,  et  tellement  unies 
par  leur  bord  Ibre  ,  qu'elles  laissaient  à  peine  au  passage 
du  isang ,  un  trou  de  la  largeur  d'une  lentille.  {Morgagni^ 
desedib,  et  caus.  morbor,  Littera  xvii,  art,    12). 

lîl.*  Observation,  —  Un  homme  de  quarante-neuf  ans , 
accablé  de  tristesse  et  dans  une  misère  profonde ,  fut  reçu 
à  l'hôpital  St. -Louis,  offrant  les  symptômes  du  scorbut  au 
troisième  degré  ,  une  apathie  et  une  faiblesse  considéra- 
bles, avec  un  peu  de  toux.  On  employa  le  traitement  antj.- 
scorbutique  sans  succès.  Après  un  mois,  la  toux  de- 
vint continuelle  et  incommode ,  la  figure  bouffie ,  les  lèvres 
prirent  une  couleur  violette  ;  tous  les  symptômes  des  ma- 
ladies organiques  du  cœur  se  manifestèrent,  et  au  quin- 
zième jour  de  cette  seconde  période ,  le  malade  mourut 
dans  une  sorfb  d'asphyxie.  A  l'ouverture  du  corps  ,  on 
trouva  la  cavité  droite  du  cœur  et  l'artère  pulmonaire  di- 
latées ;  le  trou  botal  encore  existant  avecs^  forme  arrondie 
sans  déchirure,  du  diamètre  de  dix  lignes  au  moins;  lo 
cerveau  sain  ;  les  poumons  parsemés  d'un  grand  nombre 
de  granulations.  [Nouv.  Joum,  deMéd.,voL  6,  pag,  22S, 

22.. 


SsS  MÉUOIRES 

obs.  recueillie  par  M.  Bouillaïkl  ,  élève  inU  de  l'hôpital 

St. 'Louis  ).' 

IV.*  Observation,  —  Un  poslîllon  ,  âgé  de  cinquanle- 

sept  ans  »  reçut  de  violens  coups  de  poiog  à  Téplgaslre  » 
et  eut  pendant  les  trois  semaines  qui  suivirent ,  des  li- 
pothymies fréquentes  ,  de  la  dyspnée ,  des  douleurs  vives 
à  l'endroit  frappé  ,  après  quoi  les  défaillances  devinrent 
plus  rares  et  cessèrent  entièrement.  Mais ,  bientôt ,  une 
nouvelle  contusion  à  Tépigastre  augmenta  la  dyspnée  , 
excita  des  palpitations  ,  devenues  très-fortes  seize  mois 
après  le  second  accident.  Il  n*y  avait  pas  encore  à 
cette  époque  d'amaigrissement  ;  mais  la  figure  était  d'un 
rouge  violet,  la  respiration  fréquente  et  difficile  au  moin- 
dre mouvement ,  le  pouls  très-irrégulier.  C4es  symptômes  , 
extrêmement  affaiblis  après  un  séjour  de  quatre  semaines 
à  l'hôpital ,  avaient  acquis  beaucoup  plus  d'intensité  trois 
mois  après  »  et  aux  étouffemens  fréquens  s'étaient  joints 
de  la  toux ,  des  réveils  en  sursaut ,  de  l'œdème  avec 
ascile.  Ces  derniers  accidens  cédèrent  assez  prompte- 
ment;  mais  bientôt  la  face  devint  vuluteusc  et  pourpre  • 
la  voix  étouffée;  la  respiration  bruyante  ;  il  y  eut  de  fré- 
quens accès  de  syffocation  pendant  la  nuit  ;  les  lipothy- 
mies se  renouvelèrent  fréquemment,  et ,  après  cinq  mois 
d'un  dernier  séjour  h  l'hôpital ,  le  malade  mourut  comme 
suffoqué ,  trois  ans  après  le  début  de  la  maladie.  A  l'ou- 
verture du  corps ,  on  trouva  les  cavités  droites  du  cœur 
très-dîlatées  et  très-hypertrophiées ,  les  orifices  larges  et 
sains«  l'oreillette  gauche  mince  et  ample,  la  fosse  ovale 
percée  d'uq  trou  inégalement  circulaire  ,  de  plus  d'un 
pouce  de  diamètre  ,  à  bords  minces  ,  lisses ,  hlan châtres 
et  comme  tendiaeu?^  ;  l'orifice  aurîculo-venlriculaîre  gau- 
che rétréci ,  le  ventricule  gauche  petit.  -Les  viscères 
abdominaux  étaient  sains ,  et  l'estomac  d'un  rouge-vif;  le 
cerveau  dans  un  état  d'intégrité  parfait.  [Traité  des  ma-- 


ET    OBSBRTATIONS.  639 

ladies  du  cœur ,  par  J.-N.  Corvisarl;  2.*^d.  ,pag,  290). 

V.®  Observation.  — Une  femme  de  cinquante-sept  ans  , 
d'une  constitution  un  peu  faible ,  avait  eu ,  dès  sa  plus 
tendre  enfance  -,  la  figure  d'un  rouge  violet  et  de  la  dys- 
pnée dès  qu'elle  se  livrait  à  un  exercice  un  peu  violent. 
A  quarante-sept  ans,  elle  cessa  d'être  réglée  ,  eut  des  pal- 
pitations, des  hèmorrhagles  nasales  très-fréquentes;  et 
la  figure  restait  bleuâtre ,  même  quand  elle  ne  marchaft 
qu'à  pas  lents.  Elle  mourut  à  l'hôpital  Gochin ,  au  trei- 
zième jour  d'un  ramollissement  du  cerveau ,  après  avoir 
eu  pendant  neuf  jours ,  dans  les  membres- paralysés  ,  des 
convulsions  pendant  lesquelles  la  face  était  très-animée , 
les  yeux  devenaient  brillans  ,  les  lèvres  roses ,  de  violettes 
qu'elles  étaient  auparavant  ;  les  battement  du  cœur  tu- 
multueux ,  accompagnés  d'un  frémissement  qu'il  était  fa- 
cile de  sentir  en  appliquant  la  main  sur  la  région  précor- 
diale. A  l'ouverture  du  corps ,  on  trouva  le  cœur  énorme , 
l'oreillette  droite  très-développée ,  le  trou  botal  de  quatre 
lignes  de  diamètre  »  l'orifice  auriculo-ventriculaire  droit 
rétréci  ;  la  capacité  du  ventricule  droit  égale  à  un  œuf  de 
pigeon ,  ses  parois  de  onze  à  seize  lignes  d'épaisseur  ;  l'o- 
rifice de  l'artère  pulmonaire  fermé  par  une  cloison  hori-i- 
zontale  percée  d'un  trou  de  deux  lignes  et  demie  de  dia- 
mètre ,  au-dessus  duquel  l'artère  ne  présentait  rien  de 
remarquable  ;  le  ventricule  gauche  épais  et  dilaté.  Il  y 
avait  dans  la  partie  antérieure  de  l'hémisphère  droit  du 
cerveau ,  un  abcès  à  une  certaine  distance  duquel  cet  organe 
reprenait  son  aspect  ordinaire.  [Rech,  anatomtco-patholog, 
sur  r encéphale,  par  ilf .  Lalleraand.  Observ.  communiq. 
par  MM.  Breschet  et  Berlin,  lettre  4.*>  />«g»  7)« 

VI.*  Section.  —  Communication  des  ventricules  au 
m>oyen  de  la  perforation  de  leur  cloison.  —  VI.*  Obser- 
vation,  -^  I^e  général  Williams  Whiple  éprouvait  depuis 
long-temps  plusieurs  symptômes  d'une  maladie  du  cœur , 


33b  vi^MOiRES 

parioi  lesquels  les  plus  remarquables  était  une  palpitation 
extrême   par  un  exercice  un  peu  soutenu  du  corps  ou  de 
Tesprît^etun  froid  continuel  aux  extrémités.  Les  fatigues 
qu'il  éprouva  pendant  la  révolution  d'Amérique ,  à  laquelle 
il  prit  une  part  très-active ,   aggravèrent  son  mal  ,  et  II 
succomba.  A  l'ouverture  du  corps ,  on  trouva  les  cavités 
gauches  du  cœur  dans  l'état  naturel;   roreillette  droite 
très-amincie  et  dilatée.  La  valvule  tricuspide  ossifiée ,  fer- 
mait l'oriGce  auriculo-ventriculairc  droit ,  était  percée  h 
son  bord' libre  de  deu?^  trous  réunis  par  une  scissure  d'un 
pouce  de  long ,  sur  une  ligne  à-peu-près  de  large  ,  et  à  sa 
base  d'un  troisième  trou  qui  aboutissait  au  ventricule  gau- 
che sous  la  valvule  mitrale,  et  pouvait  admettre  l'extrémité 
du  petit  doigt.  Les  autres  viscères  étaient  sains.  [Journal 
(le  médecine ,  chirurgie,  etc, ;  par  MM.  Corvisart,  Le- 
roux et  Jîoyer,  vol,  \^,pag»  468.  Observation  recueillie 
par  le  doct.  Hall  Jackson). 

VIL*  Observation. — Un  enfant  de  douze  ans  et  demi , 
ayant  toujours  eu  des  palpitations  fortes  et  ne  se  disant 
malade  que  depuis  cinq  mois  ,  vint  à  la  clinique  de  M.  Cor- 
visart ,  le  visage  bouffi ,  les  lèvres  violettes ,  la  respiration 
gênée,  avec  des  palpitations  qui  se  reproduisaient  par  ac- 
cès accompagnés  de  suffocation  menaçante.  Il  succomba 
au  cinquième  jour  de  son  arrivée  >  sansi^infiltratlon.  A  l'ou- 
verture du  corps  ,  on  trouva  le  cœur  très-volumineux  par 
ta  dilatation  des  oreillettes;   le  i^entrlcule  gauche  dans 
l'état  naturel ,  le  droit  épaissi  ;   la  cloison  ventriculaîre 
percée  à  sa  base  d'un  trou  admettant  l'extrémité  du  petit 
doigt ,  abords  lisses  et  blanchâtres  j  aboutissant  au  dessous 
des  valvules  sygmoïdes  aortiques  ,  dont  une  était  en  partie 
cojrodée.  Les  poumons  étaient  dans  l'état  naturel  [Traité 
des  maladies  du  cœur  déjà  cité ,  pag.  286  ).  ^ 

YIIL*  Observation.  —  Un  enfant,  dont  Ja  peau  était 
d'un  brun  tirant  sur  le  noir,  ayant  des  mouvemens  cou- 


ET    OBSERVATIONS.  33l 

Yulsifs  par  toul  ce  qui  pouvait  agiter  un  peu  vivement  le 
corps  ou  l'esprit,  mourut  à  l'âge  de  treize  ans.  On  trouva 
la  cloison  des  ventricules  percée  à  sa  base  d'un  trou  qui 
pouvait  admettre  le  pouce ,  et  l'artère  pulmonaire  très- 
petite,  surtout  à  son  origine.  (Hunter,  cité  par  Baillie  , 
clans  son  Traité  d'anat,  path,  j  trad.  de  M.  Guerbois , 
pag.hi). 

IX.*  Observation.  -—  Un  maçon  âgé  de  vingt-cinq  ans , 
d'un  tempérament  lymphatique  ,  d'une  taille  moyenne , 
d'une  constitution  peu  forte ,  fut  reçu  à.  l'hôpital  de  la 
Charité  le  5  août  1823.  II  avait  eu  la  coqueluche  à  l'âge 
de  douze  ans ,  et  depuis  lors ,  la  toux ,  l'expectoration ,  la 
dyspnée  avaient  été  plus  ou  moins  considérables;  des  pal- 
pitations se  manifestaient  dès  qu'il  précipitait  sa  marche 
ou  montait  des  escaliers  :  il  tenait  la  tête  haute  dans  le 
lit ,  avait  des  étourdissemens  fréquens,  la  figure  plus  ou 
moins  violacée.  Rarement  malade ,  il  n'avait  été  depuis 
dix  ans  que  deux  fois  dans  les  hôpitaux ,  la  dernière  au 
mois  de  juin  dernier ,  à  l'Hôtel-Dieu ,  pour  un  crache- 
ment de  sang ,  le  premier  qu'il  eût  eu.  Il  en  était  sorti 
après  trois  semaines,  y  ayant  été  saigné  six  fois  en 
quelques  jours.  Depuis  lors ,  la  Êiiblesse  l'avait  empêché 
de  travailler ,  la  toux%tait  devenue  plus  considérable;  il 
avait  perdu  l'appétit. 

Quand  nous  le  vîmes  le  5  août ,  la  figure  était  bouffie; 
les  lèvres ,  les  pommettes  et  le  nez  d'une  couleur  fiolette 
plus  ou  moins  forte ,  suivant  la  toux ,  pendant  laquelle 
la  couleur  du  visage  devenait  à-peu-près  uniforme; 
mais  cette  coloration  bleue  était  bien  moins  considé- 
rable dans  le  repos  que  quand  le  malade  s'occupait  ;  et 
M.  Chomel ,  qui  l'avait  vu  à  différentes  reprises  travailler 
dans  l'hôpital ,  trouvait  la  différence  très-grande.  Le  dé- 
cubitus était  peu  élevé;  il  n'y  avait  ni  céphalalgie  ni  ver- 
tiges; quelquefois  seulement  Jes  objets  semblaient  parse- 


5^9  MÉMOIRES 

inés  de  tao(ies  rouge«.  Les  membres  abdomiqaux  élaiéni 
infiltrés  depuis  plu^ieur^  jours.;  m^is  jusque-là  le  lualade 
ip^'avait  eu  à  différentes  reprij^es  qu*ui)  peu  d'œdèo>e  qui 
s'était  dissipé  parle  repos  du  lit.  La  Ifingue  était  un  peu 
rouge  »  n^is  ne(te  et  humide;  la  soif  Tive ,  l'anorexie 
presque  complète.  {I  y  avait  deu^  ou  trois  selles  par  jour 
comme  depuis  trois  semaines.  La  respiration  presque  na- 
turelle à  droite ,  était  crépitante  à  gauche ,  où  la  pectori- 
loquie  iodiquait  près  de  l'épaule  la  présence  d'une  grande 
excayation  :  I^s  crachai»  étaieujt  un  peu  verdâtres ,  opa- 
ques et  striée  de  jagne  ;  la  dyspnée  paraissait  considérable 
qooique  le  pi^lade  assurât  ne  pas  éprouver  beaucoup  d'é- 
touffement.  Le  pouls  était  saAs  dureté,  battait  quatre-vingt- 
douze  fois  p«Mr  tninute  ;  il  n'y  avait  paa  d'impulsion  à  la 
régi<m  du  cœur  ,  pi  de  battemens  aux  ju^^ulaires;  on  en- 
lendail  àam  tloute  là  partie  antérieure  de  la  poitrine  un 
bruit  de.  soufflet  d'autant  plus  fort  qu'on  s'approchait 
davantage  du  sternum  ;  il  i^'y  avait  de  palpitation  que  par 
la  toux.  On  prescrivit  une  saignée  do  huit  onces ,  une 
tisane  de  obiendent  mtrée  »  une  potion  gomraeuse  avec 
vingt  gouttes  de  teinture  de  digitale ,  efc  la  diète. 

.  Du  huit  au  quinze  •  le  volume  et  la  coloration  de  la 
fioe  paraissant  indiquer  upe  congestion  toujours  crois- 
sante dans  cette  partie ,  on  fit  appliquer ,  à  trois  reprises 
diffirenles  p  cinquante  sangsnes  au  cou  :  les  urines  nevinrent 
très-abondantes ,  la  turgescence  de  la  face  diminua  mo- 
d^ntanément ,  et.  les  autres  symptômes  restèrent  les 
ftiéme» ,  4  l'exception  de  Kappétit ,  qui  était  devenu  très-vif. 
Le  16 ,  ta  poitrine  au-dessous  de  la  clavicule  gauche  ne 
rendait  aucun  son  dans  la  hauteur  de  cinq  pouces;  la  cré- 
pitation centia^ait  en  arrière  du  même  côté,  le  bruit  de 
soufflet  était  le  même  ;  le  malade  mangeait  avec  avidité 
le  quart  de  portion  »  et  ne  s'en  tenait  pas  là  ;  sa  diarrhée 
n'avait  pas  augmenté.  (  Soignée  de  huit  onces  ,  potion 


ET    OBSERVATIONS.  3SS 

gom.  avec  t;  digît. ,  etc.  ).  Il  n'y  eut  point  de  changement 
jusqu'au sd  :  ce  jour  même,  la  dyspnlée  augmenta  beau- 
coup; l^assoupis^^ement  devint  fpéqueût,  il  n'y  avait  point 
de  céphalalii^ie  ni  de  douleurs  dans  les  membres ,  égalo" 
ment  laibles  à  gauche  et  à  droite;  la  langue  était  naturelle 
et  le  malade  menaçait  de  quitfer  Thôpital  si  on  ne  lut  don- 
nait pas  à  manger. 

Dans  la  nuit  du  23  au  24*  i'  cracha  un  peu  moias 
d'une  palette  d'un  sang  î*ouge  et  écumeux;  dans  la  ma- 
tinée, la  figure  était  d'une  pâleur  livide,  comme  égarée; 
le  pouls  précipité  et  intermittent;  le  malade  paraissait  prè» 
d'expirer,  mais  répondait  encore  aux  questions  qu'on  lui 
faisait.  Il  mourut  le  même  jour,  trois  heures  après-midi ', 
sans  délire ,  ayant  prévu  dans  la  matinée  sa  fui  prochaine. 

L'autopsie  fut  faite  le  sr5 ,  seize  heures  après  la  mort. 

Lea  membres  étaient  mous,  un  peu  infiltrés;  il  y  avait 
quelques  vergetures;  la  figure  était  pâle,  le  corps  froid. 

La  cavité  de  Tarachnoïde  contenait  environ  trois  à 
quatre  cuillerées  à  café  de  sérosité  louche  ;  la  pie-mère 
était  très-rouge ,  la  substance  corticale  (rès-rosée  ,  la  mé- 
dullaire très^injectée ,  mais  d'ailleurs  d'une  couleur  na- 
turelle; le  ventricule  latéral  gauche  contenait  environ  une 
cuillerée  et  demie  de  sérosité  ;  à  droite  il  n'y  en  avait 
nulle  trace,  et  la  partie  antérieure  du  corps  strié  était  d'un 
rouge-brun,  chocolat  ;  l'arachnoïde  correspondante,  un- 
peu  épaissie,  mais  sans  traces  de  fausse  membrane  à  sa. 
surface.  Cette  coloration  tenait  au  ramollissement  dé  la 
substance  grise  du  corps  strié  dans  une  épaisseur  de  six 
lignes,  une  longueur  d'un  pouce  ,  et  une  hauteur  de  quatre 
à  cinq  lignes  ;  ce  ramollissement  avait  la  couleur  et  I» 
consistance  d'une  c;i:*éme  au  chocolat ,  et  finissait  tout-è^ 
coup  d'une  manière  tranchée  :  mais  un  peu  en  ar- 
rièi^«  et  dans  la  couche  optique  correspondante,  était 
un  second  ramollissement  tout-à-fait  semblable  au  pre^ 


334  XéMOIBBS 

mier ,  un  peu  moins  étendu  seulement ,  et  autour  duquel 
la  substance  médullaire  était  jaunâtre  et  un  peu  ramollie. 

Le  poumon  gauche  »  endurci  antérieurement  dans  sa 
moitié  supérieure  ^  offrait  en  arrière  de  grandes  excava- 
tions tuberculeuses.  La  partie  endurcie  était  grisâtre,  in- 
filtrée d'une  certaine  quantité  de  sérosité ,  parsemée  d'un 
grand  nombre  de  tubercules  non  suppures  pour  la  plupart. 
La  base  de  l'oigne  n'ofirait  que  quelques  tubercules  crus 
an  milieu  d'un  tissu  légèrement  engoué;  le  poumon  droit 
dépourvu  d'excavation ,  offrait  les  autres  lésions  à  un  de- 
gré beaucoup  moins  prononcé. 

Il  y  avait  environ  quatre  onces  de  sérosité  dans  le  pé- 
ricarde. 

Le  volume  total  du  cœur  dépassait  celui  du  poing  du 
sujet 9  de  moitié  environ;  l'oreillette  droite,  distendue  par 
une  grande  quantité  de  sang  ,  conservait  la  meilleure 
partie  de  l'excès  de  son  volume  après  avoir  été  vidée.  Sa 
surface extérîeure  était  blanchâtre,  inégale,  parsemée  de 
petites  granulations  miliaires  qu'on  enlevait  parplaces  avec 
une  fausse  memboane  intermédiaire»  sous  laquelle  la  sé- 
reuse conservait  un  aspect  louche  et  blanchâtre  ;  ses  pa- 
rois avaient  au  moins  le  double  de  l'épaisseur  qui  leur  est 
naturelle.  Le  ventricule  droit ,  au  lieu  d'être  plat  et  mou , 
était  très-dur  et  très-bombé;  en  supposant  qu'elle  pût  être 
évaluée ,  sa  dureté  nojas  parut  trois  fois  plus  considérable 
que  celle  du  ventricule  gauche;  ses  parois  avaient  de  huit 
à  dix  lignes  d'épaisseur ,  de  manière  que  sa  cavité  était 
réduite  à  fort  peu  de  chose ,  et  presque  nulle  encore  deux 
pouces  au-dessus  de  sa  pointe.  Cet  épaississement  était 
en  partie  le  résultat  du  développement  extraordinaire  des 
colonnes  charnues  du  cœur,  pressées  les  unes  contre  les 
autres,  et  formant  au  premier  coup-d'œil  un  plan  con- 
tinu. Il  n'y  avait  de  bien  distinct  qu'un  pilier  du  dia- 
mètre de  huit  lignes  environ,  et  dont  le  sommet  était 


ET/OBSERVATIOTfS.  355 

presque  entièrement  de  oiveau  avec  Torifice  auriculo* 
venlriculaire  ;  il  ne  donnait  attaché  aux  cordes  tendineuses 
des  valvules  tricuspides  que  dans  sa  longueur,  était  placé 
(ïonlre  Torilice  de  Tartère  pulmonaire ,  qu'il  concourait  à 
rétrécir.  Les  valvules  tricuspides ,  jaunâtres  »  épaissies  à 
leur  bord  adhérent  surtout  «  offraient  dans  ce  dernier  point 
un3  ossification  partielle ,  d'une  ligne  d'épaisseur.  L'ou- 
verture de  communication  du  ventricule  avec  Fartèfe 
pulmonaire ,  était  fort  étroite ,  principalement  à  une  petite 
distance  des  valvules  sygmoïdes ,  par  la  présence  d'une 
espèce  de  bourrelet  fibreux  ou  diaphragme  ,  percé  d'une 
ouverture  de  deux  lignes  et  demie  environ. 

Au-dessus  des  valvules  sygmoïdes ,  l'artère  était  saine  et 
plus  mince  que  dans  i'état  naturel. 

Tout-à-fait  contre  l'artère  pulmonaire ,  et  à  la  naissance 
de  Toreillelte  était  un  trou  parfaitement  arrondi,  de  deux 
lignes  de  diamètre ,  à  bords  minces ,  blancs  et  fibreux , 
établissant  une  communication  entre  le  ventricule  droit  et 
l'aorte ,  sous  les  valvules  sygmoïdes  de  laquelle  il  abou- 
tissait. 

Les  cavités  gauches  ne  présentaieut  rien  de  remar- 
quable. 

Dans  l'abdomen  ,  on  trouva  le  foie  sain  ,  d'une  bonne 
couleur  ;  les  veines  hépatiques  et  la  veine  cave  inférieure 
gorgées  de  sang  ;  les  parois  de  cette  dernière  évidemnàent 
épaissies;  la  rate  triplée  de  volume,  d'une  consistance 
dure ,  d'une  couleur  foncée  interrompue  par  de  petits  fîla- 
mens  blanchâtres  qui  la  traversaient  en  différons  sens  ;  les 
reins  un  peu  injectés  ;  la  membrane  muqueuse  de  l'esto^ 
mac  d'un  rouge  clair ,  sans  augmentation  sensible  d'épais* 
seur  ;  celle  qui  tapisse  l'intestin  grêle ,  pâle ,  un  peu  épais- 
sie et  opaque  ;  celle  du  colon»  blanche  ,  un  peu  épaisse  et 
ramollie. 

Comme  nous  reviendrons  plus  tard  sur  cette  observa-* 


S36  HÉMOIRBS 

iioo  /  nous  De  nous  arrêterons  pas  à  faire  ressortir  tout  ce 
qu'elle  offre  d'impôrtent  ;  nous  remarquerons  seulement 
que  le  ramollissement  du  cerveau  a  été  méconnu  et  qu'il 
doTâit  l'être,  faute  de  signes  qui  l'annonçassent;  que  lli 
fiiutè  n'en  saurait  être  attribuée  à  l'observateur,  tous  les 
symptômes  qui  auraient  pu  déceler  cette  lésion  ayant  été  re- 
cherchés, quoique  dans  un  autre  but.  La  phthisie  arrivée 
à  son  dernier  terme ,  remontait  probablement  à  dix  années  ; 
et  l'on  peut  croire  que  sans  la  double  affection  du  cerveau 
et  des  p<iumons ,  le  sujet ,  malgré  le  désordre  extrême  de 
la  circulation  ^  aurait  encore  pu  prolonger  sa  carrière 
quelque  temps. 

X.*  Observation.  —  Une  jeune  femme  sujette  aux  pal- 
pitations dès  r^Qnfance,  aux  syncopes  depuis  l'âge  de 
quatorze  ans-^  fut  mariée  à  dix-sept ,  et  fit  en  peu  de  temps 
deux  fausses  couches  ,  k  la  suite  de  syncopes.  Elle  en  eut 
de  nouvelles  bientôt  après  son  rétablissement ,  à  la  suite 
d'une  joie  rive  ;  puis ,  parurent  des  accès  de  siiffocatioq 
pendant  lesquels  le  visage  était  pâle ,  le  pouls  précipité ,  la 
respiration  tumultueuse  et  les  extrémités  froides.  Les 
mêmes  accidens  suspendus  quelque  temps ,  se  renouve- 
lèrent ensuite  fréquemment  et  avec  violence  ;  l'infiltration 
des  membres  parut  pour  ne  disparaître  que  momentané- 
ment, et  la  malade  mourut  âgée  de  dix-neuf  ans,  quinze 
mois  environ  après  sa  dernière  (àusse  couche.  A  l'ouver- 
ture du  corps  ou  trouva  le  cœur  triplé  de  volnmc ,  flasque 
et  facile  à  déchirer;  les  cavités  droites  dilatées  et  très^ 
minpes  ,  leyentrîcule  gauche  contracté  et  fort  épais;  au 
milieu  de  la  cloison  des  ventricules  un  trou  elliptique  d'un 
pouce  de  large,  et  garni  d'un  corps  fibreux  à  son  pour- 
tour; une  assez  grande  quantité  de  sérosité  dans  l'abdo- 
men et  dans  le  péricarde;  les  poumons  "hépatisés.  {Journ, 
Général  de  Méd.,  année  1817.  ) 

XI.**  Observation,  —  Un  enfddt  de  dix  ans  avait  eu  peu 


ET    OBSERVATIONS.  557 

de  jours  ajM'ès  la  naissance  i  la  respiration  courte  ,  surioul 
quand  il  prenait  le  sein  ;  alors  sa  figure  devenait  rouge 
et  gonflée ,  puis  reprenait  par  le  repos  sa  couleur  natu* 
relie.  A  l'âge  de  six  ans  il  était  petit  et  maigra,  avait  la 
peau  fine  et  blanche  ,  les  pieds  et  les  mains  froids  et  livi- 
des »  les  doigts  et  les  orteils  jl^ripinés  par  un  renflement 
mollasse ,  la  figure  d'un  rouge  foncé  >  livide  ,  les  lèvres 
violettes ,  et  il  était  sensible  au  froid.  Bientôt  la  dyspnée 
augmenta  journellement  »  les  battemens  du  cœur  devinrent 
plus  tumultueuxetdes  menaces  de  suffocation  empêcbaîeni 
Tenfant  de  prendre  part  aux  amusemens  de  son  âge.  II 
mangeait  peu  et  avait  fréquemment  des  flux  de  ventre.  Six 
mois  avant  la  mort ,  l'abdomen  enfla  ,  et  il  mourut  après 
une  agonie  de  vingt-quatre  heures.  Quand  on  fit  l'ouver- 
ture du  corps  ,  on. trouva  le  cœur  très- volumineux,  placé 
transversalement  ;  l'oreillette  droite  Irès-distendue  , .  la 
gauche  petite  et  contractée  »  la  fosse  ovale  très-large  et 
très-profonde ,  garnie  d'un  tissu  membraneux  percé  de 
plusieurs  trous;  l'aorte  d'un  calibre  extraordinaire  com-^ 
muniquant  avec  le  ventricule  droit  par  une  large  ouver- 
ture faite  à  la  base  de  ce  dernier.  Un  peu  au-dessus  et  k 
gauche  de  cette  ouverture  ,  en  était  une  autre  beaucoup 
plus  petite»  garnie  de  deux  lèvres  calleuses,  s'abouchant 
dans  l'artère  pulo^onaire ,  qui  était  fort  petite»  Il  y  avait 
de  la  sérosité  dans  les  cavités  du  péricarde»  des  plèvres 
et  du  péritoine  ;  les  poumons  étaient  tuberculeux  ,  le  foie 
d'une  couleur  bleue  ardoisée.  {Bulletin  (U  la  Faculté  de 

Médecine  de  Paris  ^  année  1809^  P^S*   ^^^'^  ^^^*  ^^^' 
par  M.  Pallob ,  D.-M. 

III."  Section.  —  Communication  des  cavités  droites 
avec  les  cavités  gaucliss  du  cieur,  au  moyen  du  cansl 
artériel  et  du  trou  botal ,  ou  de  la  perforation  de  la  chi^ 
son  des  ventricules. —  XII.*'  Observation. — Un  homne  , 
âgé  de  qiiarantefun  ans  »  vint  à  l'hiSpital  de  la  Ghari|6  se 


538  ukuoïVLEs 

faire  (aire  Topération  de  la  taille;  il  était  d^uoe  glande 
nonchalance ,  avait  le  teint  livide  »  les  vaisseaux  de  la  can- 
jonctive  engoi^és  ,  les  lèvres  grosses  et  noires  ,  la 'respira- 
tion diiGcile ,  le  pouls  irès-irrégulier.  Une  petite  saignée 
fut  pratiquée,  des  syncopes  s'ensuivirent  »  et  le  malade 
mourut  suffoqué.  Quand  on  fit  Touverture  du  corps ,  on 
trouva  Tartère  pulmonaire  trèsrdilatée ,  l'oreillette  droite 
très-distendue;  la  différence  d'épaisseur  des  parois  des 
ventricules ,  moindre  que  dans  l'état  naturel  ;  leur  cloison 
percée  d'une  ouverture  de  communication  oblongue ,  d'un 
demi-pouce  d'étendue ,  dirigée  de  bas  en  haut ,  d'avant 
en  arrière ,  et  de  gauche  à  droite  ;  le  canal  artériel  long 
d'un  pouce  et  de  la  largeur  d'une  grosse  plume  d'oie  ;  Tar- 
ière pulmonaire  uniformément  dilatée  depuis  sa  naissance 
jusqu'au  moment  0(1  elle  se  divise.  [PhjsioL  de  M.  Riche- 
rand,  j.^édit.,  vol.  i,  pag-.  526). 

XIIL*  Observation.  —  A  l'ouverture  du  corps  d'un 
individu  qui  vécut  jusqu'à  vingt-neuf  ans,  on  trouva  le 
cœur  triplé  de  volume  ,  avec  des  parois  épaisses  de  plus 
d'un  pouce ,  d'un  tissu  dense  et  d'une  couleur  brune  ;  les 
valvules  sygmoïdes  ossifiées^  le  trou  botal  et  le  canal  ar- 
tériel ouverts,  le  premier  très-amplement;  l'artère  pulmo- 
naire rélrécie ,  Taorte  très-ample ,  It^s  viscères  abdomi- 
naux d'une  couleur  brune.  (  Thés.  saut,  à  Witteraberg 
en  Saxe  ,  et  rapportée  par  M.  Corvisart,  ouv,  cité  , 
pag.  3io  ). 

•  IV."  Section.  —  Communication  des  orillettes  et  des 
ventricules  au  mx)jen  d! ouvertures  pratiquées  dans  leurs 
cloisons.  —  XIV.*  Observation.  —  Un  homme  de  24 
ans ,  d'une  constitution  assez  forte ,  habituellement  bien 
perlant,  sentit,  après  un  travail  violent ,  des  douleurs  de 
courbature  bientôt  accompagnées  de  toux ,  de  fièvre  ,  de 
dian  hée  et  de  douleur  au  dessous  de  la  mamelle  gauche. 
Du  l'o."**  au jour  l'expectoration  devint  sapguîno- 


ET     OBSERVATIONS.  33^ 

leDte  ,  et  il  y  «ut  un  peu  d'œdème.  Une  saignée  diminua 
les  accidens  sans  dissiper  la  fièvre  qui  augmenta  par  Tin- 
gestion  d'une  certaine  quantité  devin  chaud  :,IJexpectora~ 
tion  sanguinolente  reparut  accompagnée  d'anxiétés ,  de 
bouiTées  de  chaleur  à  la  face ,  de  vertiges  et  de  palpitations 
violentes  manifestées  pour  la  première  fois  :  le  pouls  devint 
irrégulier  ;  les  battemens  du  cœur  semblaient  se  faire 
à  travers  un  liquide  qui  frémissait  sous  la  main.  Les  pom- 
mettes ,  le  nez*  et  les  lèvres  étaient  violacés  ;  la  diarrhée 
continuait.  Les  mêmes  symptômes  avçc  quelques  varia-; 
tiens  en  plus  ou  en  moins ,  persistèrent  avec  un  peu  d'œ- 
dème  pendant  dix  jours  .  et  la  G.*""  semaine,  à  compter  du 
début  y  le  malade  mourut  suffoqué.  —  A  l'ouverture  du 
corps  on  trouva  les  cavités  du  cœur  dilatées  sans  chan- 
gement d'épaisseur ,  à  l'exception  de  l'oreillette  droite  qui 
en  avait  un  peu  plus  que  dans  l'état  naturel;  le  troubotal 
conservé  :  à  la  réunion  de  la  cloison  des  oreillettes  et  de 
celle  des  ventricules,  une  ouverture  large,  irrégulij^re , 
d^nt  le  pourtour  était  formé  par  des  franges  membra^ 
neuses  jaunâtres,  et  qui  faisait  communiquer  les  quatre 
cavités  ensemble. 

Le  cerveau  était  sain  ;  la  muqueuse  de  tout  le  canal 
intestinal  rouge  et  un  peu  épaissie  ,  les  poumons  étaient 
plus  rouges  que  d'ordinaire  et  gorgés  de  sang.  {Bul- 
letin de  la  Faculté  de  Méd, ,  année  1819^  p,  35 5^ 
Obs.  rec.  par  M.  Thibert), 

W.*' Observation, — Unenfantqui  avaitla  figure  bleuâtre 
depuis  l'âge  le  plus  tendre,  éprouva  pour  la  première  fois,  à 
l'âge  de  1 6  mois ,  des  mouvemens  convulsifs ,  avec  perte  de 
connaissance  ,  et  son  visage  devint  entièrement  violet.  Dès- 
lors  les  syncopes  reparurent  fréquemment  à  la  suite  de 
quelqu'effort  ou  d'un  mouvement  de  colère  :  tant  qu'elles 
duraient,  l'enfant  paraissait  comme  asphyxié,  et  on  sen- 
tait à  peine  quelques  frémissemens  à  la  région  du  cœur, 


54e  vÈuoipcs 

A  l'âge  de  cinq  ans ,  il  eut  une  épistaxis  considérable ,  était 
sensible  au  froid,  et  les  accès s'étant  rapprochés ^  il  mou- 
rut âgé  de  onze  ans ,  au  milieu  d'efforts  pour  aller  à  la 
selle.  A  l'ouverture  du  corps ,  ontrouya  son  cœur  volu- 
mloeux  ,  le  trou  botal  conservé ,  de  quatre  lignes  de  dia- 
mètre ;  un  trou  placé  h  la  base  delà  cloison  des  ventricules , 
pouvant  admettre  le  doigt ,  et  à  bords  parfaitement  lisses  ; 
qu'embrassait  l'ouverture  de  l'aorte.  L/artère  pulniô- 
naire  très-étroite  à  son  origine  et  surtout  au-dessus ,  stwg- 
mentait  bientôt  de  volume^  Le  canal  artériel  oblitéré  se 
rendait  dans  la  sous-clavière  gauche.  Les  tégumens  de  (a 
face ,  de  la  poitrine  et  des  membres ,  étaient  d'un  violet 
tirant  sur  le  noir  ;  tes  intestins  et  les  autres  viscères  abdo- 
minaux d'un  brun  foncé..  A  peine  pouvait*on  distinguer 
dans  le  cerveau  la  substance  corticale  de  la  médullaire. 
(  Bulletin  de  la  Faculté  de  médecine ,  année  1 807  ^ 
pag'  21  ;  observ.  de  M.  Caillot.  ] 

'  XY 1/  Observation,  Un  enfant  atteint  de  coqueluche  à 
l'âge  de  deux  mois  »  avait  depuis  lors  le  visage  rouge  «t 
violet  ;  sou  accroissepoent  avait  été  très-retardé  ;  il  était' 
faible  ,  habituellement  couché  ,  d'une  maigreur  extrême  • 
sujet  à  dés  lipothymies  qui  s'annonçaient  par  une  dyspnée 
extrême  ,  ordinairement  accompagnées  d'une  lividitégéné-^ 
raie  de  la  peau  ,  quelquefois  de  pâleur.  Il  mourut  dans  un 
coma  profond  à  la  suite  d'une  hémorragie.  Le  cœur  était 
situé  transversalement,  la  base,  tout-à  fait  tournée  adroite; 
l'oreillette  droite  égalait  le  volume  du  reste  de  l'organe.  Les 
parois  du  ventricule  droit  étaient  épaissies  »  sa  cavité  était 
rétrécie.  Le  trou  oval  pouvait  admettre  une  sonde  de 
femme.  A  fa  base  de  la  cloison  des  ventricules  se  trouvait 
une  large  ouverture  qui  communiquait  dans  l'aorte.  On  ne 
pénétrait  dans  l'artère  pulmonaire  qu'à  l'aide  d'un  stylet. 
Le  canal  artériel  oblitéré  se  terminait  dans  la  sous-cla- 
vière  gauche.  Les  doigts  et  tes  orteils  finissaient  par  une 


ET  ob8;bb?ations.  S^i 

Mte  anonâlo  ,   recourerle  par  une  peaà   àéési  fièè  que 
ceHed«  vîsftge.  (  Bulletiii  utsuprà;  Gni(k>t.] 
•    Y.*  Section.  —  ComniHniéaUon  des  .cavités  droites 
B^ee   Us  cavités  gauches  du  ta^ur  j^  au  moyen  du  trou 
botal  e^  de  l'aorte  na{ssan$  des  deux  ventricules  ^  e^.  — 
XVIl.'*'  Observation.  —  €ii  enfant  né  à  AiEbsterdàm , 
é'une  bonne  santé  jusqu'à  V^à^  de  trois  ans  /éproura  à 
cette  époque  ,  après  une  violente  contusion ,  à  l'un  des 
doigts ,  une  douleur  vire  qui  détermina  des  confûlsions. 
La  face  devint  livide  ;  la  lividité  fut  bientôt  presque  gêné*' 
vale ,  et  l-enfant  perdit  coimaissance  :  il  né  ïa  recouvra 
qu'au  bout  d'un  certain  temps ,  et  n'offrît  plus  rien  ensuite 
de  particulier;  Bientôt  les  açcidens  reparurent  el  se  re-- 
Bouvelèrent  touis  les  jours ,  pendant  plusieurs  mois  ,  son- 
vent  excités  par  la  mœndre  contrariété.  Le  malade  mai- 
grity  Tappélit  diminua,  il  y  eut  des  douleurs  de  ventre. 
C^s  derniers  açcidens,  après  av'olr  augmenté  ,  furent  sta- 
tionnaires ,  puis  devinrent  moindres  :  lés  crises  né  répa- 
raient t|ue  tous  les  huit  ou  quinze  jours;  mais  la  couleur 
violette  des  joues  ,  des  lèvres  et  désf  dernières  phalanges 
devint  permanente.  Vers  l'âge  de  cin^  ans  el  demi  Ten- 
faut  vint  à  Paris  ;  seè  accès ,  après  quelques  semaines  , 
s^éloignèrént ,  ne  durèrent  plus  que  i  ô  â   1 5  minutes  i 
accotnpagnés  de  douleurs  de  ventre ,  de  déjeciions  invo^ 
lontaires ,  de  couleur  livide  de  là  face  et  hoirfilrè  des  lèvres 
ot  êtfsr  gencives  ;  de  suffocation  imminente  ,  de  palpita- 
tations  fortes,  d'intermittence  et  d^accélératioh  du  pouls. 
Se  trouvant  mieux  ,  il  était  sûr  Id  poiilt  de    retourner 
à- Amsterdam,  quand  il  mourut  suffoqué^  à  J'âge  dci  six 
ans ,  en  jouant  avec'  ses  camarades.  —  A  Touverture  du 
corps  on  trouva  la  base  du  cœur  tournée  à  droite ,  les  ca- 
vités droites  qui  étaient  aussi  supérieures  par  le  change- 
ment de  position  'de  l'organe ,  dilatées  ;  les  cavités  gauches 
rétrécies  :  te  trou  botal  pouvait  admettre  réxtrémité  d^une 
3-  t3 


?Z|4  H^^MOIIES 

exetnpies  que  nous  on  avons  donnés  ,  congénitale  et  non 
acquise» 

Quaul  &  la  onzième  obseryalion  dans  laquelle  la  fesse 
ovale  élait  percée  de  trous  »  il  est  à  regretter  que  l'au*- 
leur  n'ait  pas  insisté  sur  la  nature  de  la  membrane  qui  la 
formait ,  et  sur  le  pourtour  des  trous  pratiqués  dans  son 
épaisseur  ;  mais  par  cela  même  que  les  trous  étaient  pe- 
tils  ,  nous  pensons  que  leur  origine  était  congénitale  , 
sans  quoi  il  y  eût  eu  des  irrégularités  plus  on  moins  re- 
marquables dans  leur  disposition* ,  des  déchirures  plus 
ou  moins  grandes  ,  des  lésions  de  tissu  ;  et  l'auteur  de 
Tobservation  les  aurait  certainement  remarquées. 

La  perforation  dé  la  cloison  des  ventricules  n'a  pas  ton- 
jours  eu  lieu  comme  celle  des  oreillettes  dans  le  lùôine 
point  :  on  l'a  observée  une  fi>is  au  milieu  delà  cloison  ; 
{obs.  10.  )  mais  dans  les  autres  cas»  elle  se  trouvait  à 
la  basent  à  la  naissance' de  Paorte  ,  aboutissait  sous  les 
valvules  sygmoîdes  de  cette  artère  ;  et  *  fort  rarement 
{obê,&)  soUs  la  valvule  milrale. 

La  largeur  de  l'ouverture  a  varié  de  deux  lignes  à  un 
jpouce  environ.  Son  pourtour  était  arrondi ,  mince  ,  lisse  » 
comme  fibreux  ,  tout-à^iC  fibreux  ,  dans  le  cas  même  où 
la  maladie  seknblait  avoir  été  produite  accidentellement  » 
comme  dans  la  neuvième  observation ,  à  la  suite  delà  co- 
queluche* Les  fibres  charnues  environnantes  n'offiraient 
trace  d'aucune  lésion  ;  eixsorle  qu'il  y  a  vaifr  beaucoup  d'a* 
nalogié  entre  la  structure  du  trou  botal  persistant  et  celle 
de  la  perforation  des  ventricules ,  et  qu'il  est  naturel  de 
penser  d'après  cda  »  que  leur  origine  était  la  même.  Ce* 
pendant ,  nous  ne  devons  pas  oublierque  »  dans  le  sujet  de 
la  1 4»'' observation,  le  contour  très-irrégulier^deTouver* 
ture  pratiquée  aux  deux  cloisons  était  formé  par  des  fran- 
ges membraneuses ,  jaunâtres ,  irregulières  »  et  offrait  des 
caractères  assez  différens  de  ceux  que  nous  venons  d'in- 


BT     OUSfiRVATt  ONS.  34$ 

diquer  p  {mmuT' qu'on  «oit  parlé  à  croû^  qae  dans  ce  ca« 
particulier  la  oômmunioalioa  était  «ocidentelle  ;  mais 
aussi  noas  i^marquerons  que  T^uteiir  de  cette  bbserta- 
tion  ne  dit  pas  que  les  fibres  charnues  du  pourtour  de  Tou- 
yertore  fussent  altérées ,  et  nous  regrettons  qir  il  n'ait 
pas  donné  une  description  un  peu  plus  précise  des  franges 
membraneuses  dont  il  parle. 

La  perforation  du  canal  artériel  dans  les  observatidns 
i3  et  i4  »  est  un  des  faits  les  plus  iiaaportans  à  remarquer» 
parce  que  œtte  disposition»  évidemment  congénitale» 
ûomddantavec  le  troubotal  ou  la  perforation  de  la  cloison 
des  ventrieuies  »  est  une  présomption  bien  forte  en  faveur 
de  l'origine  que  nous  led?  avons  attribuée.  On  doit  faire  les 
mêmes  réflexions  ^u  sujet  des  quatre  dernières  observa* 
tions  »  dans  lesquelles  le  coeur  était  transversalement  si- 
tué {obs.  16  et  17)  «  l'aorte  naissait  <le  l'un  et  de  l'autre 
ventricule  {obs,  18  et  19)  »  ou  du  droit  seulement  [ob- 
aerv.  17).  Nous  ferons  encore  remarquer  la  disposition 
du  canal  artériel  »  qui,  dans  les  sujets  des  i5.*et  16."  ob- 
servations ,  s'ouvrait  dans  Tartère  sous-çlavière  gauche  » 
et  qui  coïncidait  dans  la  i5.*  avec  une  perforation  de  la 
cloison  des  ventricules  »  ayant  exactement  les  caractères 
que  BOUS  avons  décrits  et  qui  se  trouvaient  au  même  degré 
dans  la  17.^  observation. 

Mais  une  disposition  anatomique  qu'il  n'est  pas  moins 
important  d'étudier  que  les  précédentes ,  c'est  l'état  des 
orifices  des  différentes  cavités  du  cœur.  Il  est  en  effet  digne 
d'attention»  que  sur  les  19  observations  que  nous  avons 
eitées»  on  ne  trouve  qu'un  seul  exemple  d'un  faible  ré- 
trécissement de  l'orifice  ventriculo-aortiqueetde  l'orifice 
auricttlo-ventriculaire  du  mêtà^  côté»  tandis  qu'à  droite» 
c'-est-à-dire  dans  la  partie  du  cœur  où  les  orifices  sont  1^ 
'plus  rarement  altérés ,  on  observe  dix  fois  le  rétrécisse- 
ment de  celui  de  Tartèro  pulmpnaire  Qobs*  2,  5  »  8  »  9  » 


346  »iiioiB£« 

11 ,  ifi»  i5,  16»  17  »et  jS),  et  une  fols  l-ocçlusion  de 
1  orificeaurkulo-veiitrîcalaire  par  la  yalmletricuspide  os- 
sifiée» et  percée  de  plusieurs  ouvertures  (069»  6). 

Les  différens  moAes  de  rétrécissemens  de  l'artère  pul< 
inonaire  à  sa  naissance  doivent  surtout  fixer  notre  atten- 
tion; ainsi  ^dws  les  3."  et  i8.'  observations,  ce  rétré- 
cissement était  le  résuljtat  de  Tossification  des  valvules 
sigiùoïdes  pulmonaires  réunies  à  leur  bord  libre,,  et ,  ce 
qu'il  y  a  de  remarquable  /  chez  .une  jeUne  fille  de  seize 
ans  et  un  enfant  de  dix  mob.  Dans  d'autres  cas  {obs*  & 
et  9) ,  il  était  formé  par  une  espèce  de  diaphragme  percé 
è  son' centre  d'un  trou  de  la  largeur  d'une  lentille.  D'au^ 
ires  fois ,  ce  rétrécissement  qui -finissait  au  niveau  des 
valvules  <  sygmoïdes  ,  était  formé  par  le  rapprochement . 
des  parois  de  l'artère  et  du  ventricule  correspondant,  qu*il 
y. eût  ou  non  hypertrophie.     . 

Lesvariétés  de  structure. des  rétrécissemens  de  l'artère 
pulmonaire  pourraient  faire  penser  qu'ils  remontaient  à 
des  époques  différentes  ;  que  les  uns  étaient  le  résultat  de 
dbpositions  congénitales,  que  les  autres  s'étaient  formés 
à  une  époque  plus  ou  moins  éloignée  de  la  naissance. 
Quant  h  ceux  qui  consistent  en  grande  partie  dans  une 
espèce  iie  diaphragme  fibreux  percé  d'un  trou  à  son 
centre,  personne,  je  pense,  ne  leur  contestera  une,  ori- 
gine congénitale;  et  à  l'égard  de  ceux  qui  reconnaissent 
pour  cause  le  rapprochement  des  parois  des  ventricules 
et  dé  Turlère,  leur  origine  me  semble  encore  la  même; 
soit  parce  que  ce  mode  de  rétrécissement  se  combine  avec 
le  précédent  {obs.  9)  ;  soit  parce  qu'on  le  rencontre  avec 
des  vices  de  conformation  les  plus  graves  (  obs.  1 7  et  1 8)  ; 
soit  parce  que  l'hypertrophie  accidentelle  des  cavités  du 
cœur,  alors  même  qu'elle  existe  avec  ce  genre  de  rétrécisse-r 
ment ,  ne  saurait  en  être  regardée  comme  cause ,  vu  le  nom- 
][>re  de  cais  où  l'hypertropUe  du  ventricule  droit  a  lieu  saqs 


ET   OBSSRVATIOlfS.  34? 

ameâerlé  même  résultat.  D'ailleurs,  d'autres  considéra- 
tions viendront  bientôt  è  l'appui  de  cette  manière  de  voir«f 

Quant  aux  deux  cas  de  rétrécissement  par  suite  d'os- 
sifiçation  .des  yalyules  sigmoïdes,  nul  doute  que  celui 
de  la.iSi"  obseryation,  qui  a  pour  sujet  un  enfant  de  dix 
mois  et. demi,  ne  date  encore  de  la  naissance;  et  pour 
celui  qui  a  été  observé  par  Morgagni  {obs.  2)  ,  les  con- 
sidérations relatives  à  Thistoire  de  la  maladie  montreront 
peut-être  que  cette  ossification  remontait  à  la  même 
époque.' 

Ainsi  don£ ,  jusqu'ici  nous  avons  vu  dans  laslructure  des 
parties  beaucoup  de  raisons  de  regarder  la  présence  du 
trou  botal  à  une  époque  quelconque  de  la  vie  ,  la  perfora- 
tioni4e  la  cloison  des  ventricules  et  le  rétrécissement  de 
l'orifice  de  l'artère  pulmonaire,  comme  des  dispositions 
congénitales  ;  voyons  maintenant  si  l'état  des  parois  des 
cavités  du  ccBur  coufirmera  ces  premières  vues;    . 

Nous,  remarquons  d'abord  que  les  19  observations  dont 
il  s'agit  (une  seule  exceptée  qui  manque  de  détails  {ob^ 
$erv.  8) ,  sont  des  exemples  d'anévrysmes  d'une  ou  de  plu- 
sieurs des  cavités  du  cœur;  ainsi,  la  dilatation  del'oreil** 
lette  droite  a  été  observée  dix-huit  fois,  cinq  fois  avec  . 
bypeftrophie  [obs.  2,499»i2,i4)»et  deux  fors  avec 
amincissement  [obs.  6  et  10)  ;  celle  du  ventricule  droit 
neuf  fois  [obs.  2,5,4»  10,  12  ,  i5 ,  17,  18 ,  19) ,  son 
hypertrophie  dix  fois  ;  et  quatre  fois  cette  hypertrophie  a 
coïncidé  avec  la  dilatation  de  sa  cavité;  tandis  que  du 
côté  gauche ,  la  dilatation  de.  l'oreillette  a  été  observée 
huit  fois  seulement,  celle  du  ventricule  quatre,  son  hy- 
pertrophie trois ,  et  celle  de  l'oreillette  deux ,  précisément 
l'inverse  de  ce  qu'on  rencontre  ordinairement  :  de  ma- 
nière que  ce  simple  aperçu  devrait  déjà  porter  à  croire, 
qu'une  disposition  primitive  a  favorisé  les  lésions  des  ca: 
yités  droites  du  coeur,  et  en  particulier  l'hypertrophie, du 


¥wUiiMriev  4oBl.  la  cainte  Jà  plai  ofâmaire  éent^ètre; 
dtamé  du  ifôié  ig««idie;*  saviistaele  à  là  cirenlatiôa  dans 
l'itère  correapotidfiDte* 

'A.raÎMMi  du  nombre  de  cas  dans  ht^els  en  a  treuTé 
otemile  rétrédssemeBtdei'artèrer  pulmenaîre  et  l'byper-^ 
Irbphiedu  ventricnle  droit ,  en  pourrait  ^lenser  que  -,  si  le 
rétrécissement  de  rartère  a  déterminé  l'hypertropiiie  do 
TCflitricule  »  ces  deux  circonstances  ont  produit  la  perfora- 
lien  de  la  cloison  yentriculaîre.  Mais  ^utre  que  la  chose 
ne  serait  pas  facile  à  concevoir ,  puisque  tous  les  jours  on 
féit  éùi  anérrysmes  avec  épaississement  du  veutricule 
gaulée  et  Tétréeissement  deTorifice  aorlique ,  sans  rupture 
de  la  cloison  desTentricnles  ;  nous  remarquerons  que ,  des 
neuf  exemples  d'hypetiropbié  du  ventricule  droit,  cinq 
appartiennent  k  des  observations  (1,3,4»  5  ^19.  ois.  ) 
dans  ienpieHeft  il  y  «  seulement  persistance  du  trou  botal  ^ 
quoiqu'il  y  mi  rétrécissement  de  l'orifice  de  Tartère  pui^ 
AXMiairediHisdeux  cas;  que»  snr  sept  observations  deper- 
ftMtion  ^mplè  de  la  cloison  des  ventricules ,  cette  hyper- 
trophie ne  «e  rencontre  que  trois  fois  {ûbs.  7 ,  9  »  5 )  ,  et 
qiieie  neuvième  cas  d'hypertrophie  appartient  à  la  17.* 
observation  >  dana  laquelle  les  nombreux  vices  de  côkr- 
fermatioU  dn  cœur,  et  «n  particulier  la  naissance  de 
l'aorte  du  ventricule  droit ,  oioMreni  que  la  perforation 
de  4'artère.  ne  pouvait  pas  evoir  d'autre  origine.  Mais  au- 
tant il  BOQSi^^Bfemble  impossible  d'attribuer  la  perforation 
4è  la  lelaiscn  des  ventricules  au  rétrécissement  de  l'ar^ 
tère  fntAmotiaire  et  à  l'hypertrophie  du  ventricule  droit , 
antan^  noas  et*^yMd  jnste  d'assigner  à  la  première  de  ces 
Mai^vs^y  WÊé  f^nde  ptfH  dans  la  persistance  dû  trou^otal; 
pmqu'il^ufiil)  pour  ramener,  d'un  obstacle  plus  ou  moins 
gvandk  ta  ^eft^mlatiM  de  sanig  ndiir ,  è  l'époque  de  la  nads* 
sflflvœ* 

€es  (^Mpiètt*  ^ce»sid«faf!i>ns  eonfifÈftisnl  d'onc  ec  ^uq 


E  T   O  B££ fiy,A  t  M>  N S.  S4# 

AIMÉS  itvôm  dit  précédeiqmeat  »  s&véir  :  que  h  commBai»» 
oalioa  des  cavUéA  droites   et .f^aadiQg  «ku  eoBur  e«t  va) 
vice  de  conformatloa ,  une  dispositioa  ooQgé&i taie  el  non» 
acquise,  Gepeodaat^  plivsieurâ  auteqrs  ont  .pensé,  gîte , 
dans  certains  cas«  cette  disposition  pouvait  recoimàlIPQi 
une  cause  accidentelle;   ainsi,  M.  Gocyisart.  (o6««  ,4)*«^ 
semble  admettre  que  des  coups  de  poing  violeos»  reçus.  4 
l'jéplga&tre,  pnt  donné  lieu  à  la  commun ioàtion  des  oreîls; 
lettes  qu'il  a  observée*  Dans  le  cas  offert  à  notre  x>bser?a7 
tion  {obs,  9)  ^  on  serait  tenté  de  croire,  à  raison  de  la 
coïncidence  du  débpt  de  la  maladie  du  çœur..avec  k  co*; 
queluche^  que  cçUe-cia  été  la  cause  occasionnelle^  de  J<^. 
perforation.  ^La  même  remarque  pourrait  s'appliquer»  ait- 
sujet  de  la  16/  observation.  Mais  l'histoire  du  malade  qui 
fait  Pob jet  de  la  17.'  doit  répandre  beaucoup  de  doutes^^ 
sur  cette  étiologie;  ou  même  cette  histoire  9  réunie  aux 
considérations  précédentes ,  doit  la  faire  entièrement  re-. 
jeter,  au  m^ins  pour  les  cas  dont   il  «'agit.  Dans.cett^ 
histoire  ,  en  effet ,  nous  voyons  les  pren^iers  symptômes- 
de  la  maladie  succéder  à  une  violente  douleur  des  doigts  ;  - 
(et  sur  ce  point  il  ne  saurait  y  avoir  de  doutes  ,■  vu,  W. 
soins  dont  était  environné  le  petit  malade)  ;  et  si ,  lors  de 
l'autopsie,  on  se  fût  borné  à  dire  qu'il. y  avait  communi- 
cation des  cavilés  droites  et  gauches  du  cœur  ,  nul  douté 
qu*on  ne  l'eût  attribuée  ,  comme  dans  les  observations  pré- 
cédentes ,  à  une  cause  accidentelle  :  mai^ ,  comme  d'au-* 
très   vices  de  conformation  du  cœUr  ,  et  en  particulier  la 
naissance  de  l'aorte  du  ventricule  droit ,  ont  été  notés 
avec  soin  lors  de  l'autopsie  ,  et  que  la  circulation  pulmo- 
naire «ût  été  hnpossible ,  si  la  communication  des  deiix 
ventricules  n'eût  été  congénitale  ;  il  faut  bien  admettra 
que  telle  était  en  effet  son  origine  ;  que  les  vices  de  con-* 
formation  les  plus  graves  avaient  existé  long-temps  sans 
donner  signe  de  leur  présence,  probablement  comme 


dans  Jes^obMrratioiis'4  et  g  ;  où  des  causes  jOccasionneUes 
diverses , .  sans  produire  une  perforation  déjà  6^îât;9ote. , 
ont  déterminé  le  développement  des  syn^tômes  observés* 

'  Rappelons-nous ,  d'ailleurs ,  qu'il  ne  s'^it  idi  que  des 
observations  que  nous  avons  rapportées;  que  nous  ne  pré- 
tendons pas  que  jamais  il  ne  puisse  y  avoir  de  perforation 
accidentelle  de  l'une  ou  de  l'autre  cloison  des  cavités  du 
cœur ,  puisqu'on  a  des  exemples  de  perforations  sponta- 
nées de  ces  organes  dans  d'autres  points.  Mais  nous  pen- 
sons que  ces  cas  sont  infiniihent  rares ,  et  qu'ils  doivent 
être  la  suite  de  quelque  lésion  plus  ou  moins  grave  du 
tissu' du  cœur,  et  dont  on  doit  retrouver  des  traces  après 
la  iD^rt. 

(  La  suite' au  prochain  Numéro^  ) 


Observations  sur  les  matadtes  de  tappendice  sus-sphénot-^ 
dalf glande  pituitairej  du  cerveau;  par  P.  Rayer  , 
médecin  du  Bureau  central  des  hôpitaux  civils  de 
Paris. 

Le  diagnostic  des  maladies  du  cerveau  acquerra ,  sans 
contredit ,  un  degré  de  précision  qu'il  n'a  pas  encore  au- 
jourd'hui, lorsqu'on  pourra  examiner  comparativement 
les  phénomènes  morbides  que  produisent  les  altérations 
organiques  des  diverses  parties  d'un  viscère  aussi  com- 
plexé. C'est  dans  le  but  de  faciliter  ces  rapprochemens , 
que  je  me  suis  proposé  de  rassembler ,  dans  cet  article  , 
quelques  observations  sur  les  maladies  de  P appendice  su- 
sphénoïdal  du  cerveau,  plus  généralement  connu  sous  le 
nom  de  glande  pituitaire. 

Plusieurs    anatomistes  ont  fait  mention   des    altéra- 


«  - 


ET    OBSBAVATIONB.  SSi- 

lions ;âeèet  organe.  '  Wepfer  (i)  l'a  vu  offrant  uù  volume 
double  de  celui  qu'il  présente  dans  l'état  normal.  Pe*» 
tit  (s)  ,  généralisant  un  petit  •  nombre  d'observations 
anatomiques  9  assure' que  cette  glande  est  ^9tt>rri^$tôa. 
chez  la  plupart  des  individus' atteints  d'bydrocépbale.^ 
Morgagni  (3)  rapporte  qu'il  l'a  trouvée  dans  certaipest 
circonstances  ofitant  une  ^teinté  jaune. foncée  (4)  ;  .daq» 
quelques  autres. . »  imprégnée  d'une  quantité  assez  con^ 
sidérable  d'une  matière  muqueuse  (5)  «.  et  quelquefois^ 
atrophiée  elaffaissée  (fi).  \icq-A*A.zYv  {ait  mention  de 
concrétions  (7)  qu'il. a  observées >  dans  le  tissu,  de  cette 
glapde.  Bichat ,  qui.les  a  également  rencontrées  /rapporte 
en  outre  ,  qu'il  a.  quelquefpis  trouvé  cet  appendice  du 
cerveau  »</(ir  et  comme  squirrheux  {S) ,  ou  dans  un  étai 
^e  suppuration.  D^ns  un  cas.  cité  paf  Baillie  (9)  ,  cette 
gland^*  présentait  un  volume  double  de  l'état  sain ,  déter* 
min£|iar  la  présence  d'un  tissu  fiireux  accidentel.  M.  le 
pcpfesseur  Gbauséier  (10)  l'a  vue  offrir  ,  chez  un  nouveau-, 
né,  des  dimensions  supérieures  à  celle&.qu'elle  acquiert  chez 


\ 


(i)  Historiée  apoplecùcorum  ,  in- 12.  Lugd.  Batav,  ,  1784  j  p.   388 
et  SgS. 

(2)^  Mémoires  de  V Académie  royale  des  Sciences  ^  aimée  1718» 
page  99. 

X"^)  De' Sedihus  et  causis  morhorum  ^eic,  ;  m-4.*>  Lowmii  ,  1766. 
(4)  Epist.  XII.  2. 
CS),Spist.  IV.  19. 

(6)  Spist.  III.  6.  —  IV.  26. 35.-IX.  20.  —  XII.  2.  —  XXVII.  3o. 
—  LVII.  i4. 

(7)  Mémoires  de  la  Société  royale  de  Médecine ,  année    iTji}  » 
page  2o5. 

(8)  Anatomie  descriptive  y  inS.°  ,  tome  2,  pag.  76 

(9)  Anatomie  pathologique  des  organes  les  plus  iniportans   da 
corps  humain;  m-8.**  j  traduclioo  de  M.  Guerbois  ,  181 5,  page  876. ,. 

(10)  Procès -verbal  de  la  distribution  des  prix  des  élèues  sages- 
/eninies  de  Vhospice  de  la  Maternité;  w-i2,  1812  ,  page  107. 

\ 


55s  ViHOIBES 

Tadulle.  Bnfiû  ,  M.  Rullier  (i)  a  présenté  dernièrâiaent 
à  r  Académie  royale  de  médecine ,  nne  tumeur  êquirrheme 
formée  ans  dépens  àe  cet  appendice,  et  rencontrée  dana 
le  cadavre  d'an  individu  qoi  était  depuis  long-temps  af« 
fecté  d'une  doable  amaurose.  Nous  citerons ,  dans  un 
instant,  plusieurs  bits  analogues  rapportés  par  Viens* 
sens ,  Dehaen,  MM.  Lévéque  et  Ward.  En^  voici  un 
que  noAi  avons  recueilli ,  en  18 1 4  »  li  la  Maison  royale  de 
santé. 

'  I.'*  Ob$.  —  Tumeur  formée  awt  dépen»  de  la  ghnde 
piîuitaire;  apathie,  itmauToee ,  diminutwn ile la mé^ 
maire,"  a$9oapisHmefU ,  coma,  mari.  —  M.  P.....d 
(Auguste)  ,  âgé  de  4?  ans ,  célibataire ,  -demeurant  à  iVi- 
ris»  me  du  Cherche-Midi  »  n.^Sç  »  né  à  Saumur ,  dépar- 
tement de  Maine-et-Loire  «entra  à  la  maison  de  santé 
dti  (kubourg  Saint-Martin,  le  ai  septembre  1814»; Plu • 
àieurs  de  ses  amis  qui  Pavaient  accompagné ,  rappoBlèreni 
^*il  était  naturellement  gai  et  laborieux; que  depuis  quel- 
que temps  seulement ,  il  était  devenu ,  sans  cause  connue, 

paresseux  et  d'une  insouciance  extrême.  M.  P d  était 

d'une  taille  moyenne,  sans  maigeur  et  sans  embonpoint. 
Sa  physionomie  exprimait  à-la-fois  de  rinsouciance ,  de 
l'ennui  et  du  dégoût.  Ses  idées  étaient  justes  ,  ses  réponses 
sensées ,  souvent  spirituelles ,  mais  lentes.  Dans  la  conver- 
Mtion  ,  M.  P.  frisait  preuve  d'une  éducation  soignée.  De- 
puis quelque  temps  ,  la  diminution  de  sa  mémoire  l'avait 
péniblement  affecté.  Il  se  plaignait  d'une  sentiment  habi- 
tuel de  pesanteur  dans  la  partie  antérieure  de  la  tête  ,  qui 
lé  portait  souvent  à  se  frotter  machinalement  le  front  et 
les  yeux ,  comme  on  le  fait  ordinairement  lorsqu'on  s'é- 
veille. La  vue  était  affaiblie ,  mais  le  globe  de  l'œil 
était  parfaitement  sain.  Les  autres  sens  étaient  intacts. 

"  ■  ■    '  '  '  ■  ■  ■  '  'T 

(0  -archives' générales  de  Médecine  ^  octobre  182.3  ,  ^wi^e  '602. 


ET      OBSERVATIONS.  ^SS 

L'appétit  était  très-variftble  »  tautôi  assez  ma^uéQJtquoir 
quefois  presque  nuL   M.  P.  était»  en  outre,  tourmenté 
par  une  constipation  très-opiniâtre.  Plus  tard»  il  éprouva 
de  temps  à  autre  un  vomissement  après  le  repas.  Lepoulis 
était  lent  et  la  respiration  naturelloif  Nous  coqtinuâm^ 
d'observer  M.  P.  I0s  jours  suivans,, et  vers  .le  6  d'octobre^ 
nous  remarquâmes  quelques  singularité^  dans  sopi  humeuir 
et  dans  ses  habitudes.   Presque  tou;s  les,  matins  >  il  rapr 
pelait  gravement  à   M.  Duméril  »  qu'il  iUiit  aomiipt.i 
il  écoutait  ensuite  très-attentivement  la  prescription  des 
remèdes,  qu'il  devait,  prendre  dans  la  .journée  »  et  la  répép 
tait  d'un  air  sérieuji  et  satisfait.  Quoique  la  vqe  fût  dSSAr 
blie  )  elle  ne  l'était  pas  au  point  qu'il  ne.pûtse  livrer  à  un 
léger  exercice  ;  mais  il  avait  une  répugnance  inftura^ionttr 
ble  pour  toute  espèce  d'acte  qui  devait  t'entijainer  hors  de 
sa  chambre,  et  même  hors  de  son  lit,  A  la  vUile  duma:^ 
tin  ,  l'engageait-on  à  ^  lever,,  al^  qu'on  pût  faire,  son 
appartement ,  il  promettait  de  s'habiller  sur-le-champ  et 
malgré  les  visites  répétées  de  l'infirmière,  à  cinq  heuri^f  d4i 
soir  il  était  encore  couché.  A  force  d'instances  sortait  -  U 
dé  sa  chambre  dans  la  journée  »  c'était  pour  aller  s'asseojr 
immobile  dans  un  fauteuil ,  ou  pour  aller  dormir  dans  unf 
chambre  voisine.  Ses  attitudes  étaient  celles  d'un  hom^i^ 
abattu ,  affaisé  et  à  demi-endormù  Sa  répiignance  pour 
l'action  se  montrait  partout  et  dans  tout  »  lorsqu'il  s'était 
levé  dans  la  journée;  le  soir  il  renvoyait  l'infirmière  »  8i$ 
mettait  au  lit  avec  une  grande  partie  de  ses  y€temen#, 
afin  ,  disait«il ,  de  ne  pas  avoir  la  peine  de  lei  rajuster  le 
lendemain;  il  a  été,  itne  fois,  plus  de  quinze  jours  saW 
se  faire  raser  la  barbe ,  accusant  toujours  quelque  oii> 
coilstance  imaginaire  de  s'être  opposée  à  ce  qu'il  eût  ptii 
ce  soin  les  jours  précédons.  Enfin ,  le  désir  de  r»&ter  ,Qçi 
le  conduisit  à  refuser  les  remèdes  qui  lui  étaient  destinée  • 
brsque  l'infirmière  les  lui,  j>résentait.  Touteiois  »  il  çber-r 


cbâità  motiver  wii  t^fos  »  ^13  'all^ua'Dti|ik'ôn  avait  ùviÀié 
d-attàcher  une  étiquetée  détaillée  mi  va«e  qui  contenait 
/|a  potion-^  ou  bien  encore  qu'il  n'avait  point  entendu  cette 
pi^scription.  Souvent  ausM  il  ajournait  le  remède  à  un 
autre  instant  du  jour ,  afin  de  le  prendre  à  une  heure  plus 
-opportune,  disait-il,  et  on  pense  bien  qu'il  n'en  faisait 
lAeù,  {Tisane  de  chicorée  avec  tartrate  de  fer^  deux 
pilules  àloétiques  tous  les  matins ,  ou  alternées  avec  une 
dêtnl-onoe  d^kuite  douce  de  ricin  ;  alimens ,  j  portion, 

M. .  P.  • . .  .d ;  i^ta  dans  cet-  état ,  jusqu'aux  premiers 

-jbnirs  dé  décembre.  À  cette  époque ,  il  ne  sortait  presque 

-plus  ^de  son  appartement ,  se  levait  rarement'  et  à  regret. 

Ses  facultés  intellectuelles  étaient  affaissées  au  })oint  que 

{«S' impressions   du  moment  n'étaient  plus  conservées. 

^Reicèv^it^Ma  visite  d'un  de  ses  amis,  et  celui-ci;  après 

quidiques  n^dmens  d'entretien,  sortait-il  de  la  chambre 

four  y  rentrer-  quelques  minutes  après ,   M.    P. . . .  .d  , 

'<]fdi  était  devenu-  presque  complètement  aveugle ,  croyait 

alors  l'entendre  potir  la  première  fois.   Il  exprimait  le 

plaisir  que  lui  causait  cette  visite  inattendue,^  ou  bien  il 

refirochait  à  la-  même  )>ersonne  (qui  était  venue  près  de. 

lui  tous  les  jours  précédéns)-,  de  l'avoir  négligé  depuis 

^htemps  infini,  ou  au  moins  depuis  des  semaines  entières. 

Toutefois  ',  il  esl?  digne  de  remarque  que  si  lés  impressions 

dtti'^oment  n'étaient  pas-  conservées  par  M.  P. ....d, 

{t-  eil  éfoit  autrement*  des  faits  antérieurs  à  son  entrée  dans 

là  mfàison  de  santé;  le  souvenir  n'en  était  point  perdu. 

f  '  Bientôt  le  ihâl'ade  devint -complètement  aveugle;  Ha- 

tiitûetlëtneiit  affaissé  et  assoujpi,  i{  perdait  chaque  jour 

de  ses  forces.  <(  Fésicatoire  à  là  nuque ,  sinaspismes  à  la 

plante  des  pieds,  julep  tonique,,  décoction  de  quinquina). 

Des'propos  incohérens ,  des  rêvasseries  au  milieu  du  jour , 

furent  bientôt  suivis  d'acoidens  plus  graves.  M.  P....d 

tomba^dané  un  état  comàfteux  i  aoeompagné  d'une  roideur 


ET    OBSERVATIONS.  35& 

datrÔDo  telle  qu'on*  pônvàity  pour  ainsi  dire ,  le.  mouvoir, 
d'une  seule  pièce.  (  Moxa  à  la  tête,  décoction  de  quin-r 
quina).  Enfin  ,  sellés  et  urines  involontaires ,  calme  pro- 
fond; mort  le  3o  décembre  181  S,  à  sept  heuresr  dtp 
matin. 

Autopsie  du  cadavre,  27  heures  après  la  mort.  — 
Ét€tt  esùtérieur,  —  Le  li^su  adipeux  sous-cutané ,  était  peu 
abondant ,  très-jaune  et  résistant. —  Tt^to.  Plusieurs  faus- 
ses membranes  lamineuses  unissaient  la  portion  de  l'arach* 
noïde  qui  recouvre  la  surface  inférieure  des  lobules  moyens 
du  cerveau  »  à  celle  qui  tapissé  les  fosses  de  la  base  du 
crâne  sur  lesquelles  ils  reposent.  La  glande  pituitaire  » 
beaucoup  plus  volumineuse  que  dans  l'état  normal ,  avail 
un  pouce  et  demi  de  diamètre.  Le  tissu  de  cette  glande 
était  plus  dense  ,  plus  résistant  que  dans  l'état  normal  et 
pour  ainsi  dire ,  amalgamé  avec  une  atitrc  matière  molle , 
pulpeuse ,  d'un  l>lanc-rose ,  parsemée  de  petits  pointSiroa- 
geâtres  ,  sans  odeur  «et  insoluble  dan^sTeau.  Les  vaisseaux 
sanguins  étaient  très-^injectés,  dans  le  voisinage  delà  tu- 
ineur  ;  et  la  portion  de  l'arachnoïde  qui  correspond  à  la  sur- 
jkce  supérieure  dé  la  glande  pituitaire  était  opaque  en  plu- 
-siefu^s  points.  Les  ventricules latérauxcontenaient  environ 
une  once  de  sérosité.  Toutes  les  autres  parties  de  Tencé- 
phale  paraissaient  dans  l'état  sain ,  mêmecelles  qui  cor* 
Tespondaiént  à  la  tumeur.  Les  nerfscoptiques:  comprimés 
k  leur  entrecroisement  étaient  aplatis  ; .  jaunâtres ,  demi- 
tranE^arens^peurésistansetatrophiés*  Làrétine»  lesautres 
membranes  de  l'œil ,  et  les  humeurs  de  cet  organe  n'offraient 
aucune  altération  appréciable  (i).  -^  CoL  Le  larynx  et 
ie  corps  thyroïde  éteient  dans  l'état  normal.  —  Thor€uùet 


'  (1)  Ce  fail  (l*anatomie  pathologique  miHte  forleni^iit  contre  Popi- 
Bion  âeg anatomistes  y  qu\  pdnsent',.  avec  les •  ancifens  el  avec  H^llér  , 
que  la  membrane  rîtine  est  formée  pat'  Pexpanaiondtitierf  optique. 


356  VàMOIBBS 

oMamen»  Les  poumons  adhéraient  aux  parois  du  thorax 
par  des  fausses  membranes  lamineuses.  L*épipldon  conte* 
nail  une  petite  quantité  de  graisse  très-jaune  et  solide.. 
Hormis  ces  deux  dispositions  ,  tout  nous  parut  dans  l'état 
normal. 

Dans  cette  observation  ,  la  compression  oxercëva  par  la 
tumeur  formée  aux  dépens  de  la  glande  pituitaire  a  A^sl-^ 
bord  déterminé  des  tjrtnptâmes  cérébraux  »  et  n'a  occâ-t 
sionoé  la  cédié  qu'à  une  époque  plus  ayancée  de  la  mala* 
die.  Il  paraîtrait ,  an  co^raire  »  qu'un  autre  malade ,  dont 
nous  allons  emprunter  Iffistoire  à  M*  Ward  «  commença 
par  se  plaindre  d'une  diminution  de  là  vue» 

IL*  Observation  —  Tumeur  formée  aux  dépensde  la 
glanée  pituitaire  ;  amaurose  »  assoupissement ,  mort.  (  i  ) 
*— J.  Austin ,  boulanger  ,  âgé  de  38  ans ,  d'une  forte  oonr 
stitution  et  menant  une  vie  régulière ,  sentait  depuis  trois 
ans  sa  rue  s'ai&iblir.  Cet  accident  était  accompagné ,  par 
iûtenralles  »  de  vives  flouleurs  dans  là  partie  antérieure  de  la 
tête  et  d'un  sentiment  de  chaleur  et  de  pesanteur  dans  les 
orbites,  qui  finit  par  devenir  si  pénible,  que  le  malade 
veclama  les  secours  dé  l'art.  L'application  des  sangsues  « 
celle  des  vésicatoireset  d'autreisreinèdes  qui  parurent  apr 
proprîéa  à  la  nature  de  la  maladie  furent  employés  sans 
succès  ;  les  accidens  semblèrent  plutôt  augmenter  que  di- 
minuer par  l'application  des  sangsues.  La  santé  générale 
du  malade  continuait  à  être  bonne  :  en  mouvement  la 
plus  grande  partie  de  la  nuit  ,  il  portait  fréquemment  de 
trèS'lonrds  fardeaux  pendante  jour.  Les  organes  de  la 
digestion  faisaient  ordinairement  leurs  fonctions  d'une  ma- 
nière régulière ,  et  s'ils  éprouvaient ,  par  hasard  »  quelque 


(i)  TheLondon  Medioai  Repository^  N,^  sepletnber^  1823 ,  vol.  30, 
PM*  a  17*  «  Cuseof  anuuirosis  produced  Itjr  eniargemcnt  of  thç  pi- 


ET    OBSERVATIONS.  Ç&7 

dérangement ,  on  ne  pouvait  Tatlribuer  à  l'existence  d'une 
affection  permanente   de  bes  parties.  Le  dimanche  -,  z5r 
niai  1826  ,  Austin  consulta  de  nouveau  sur  son  état.  De- 
puis cinq  ou  six  semaines ,  la  vue  s'était  singulièrement 
affaiblie:,   la  douleur  avait  été  plus  vive  ,  il  éprouvait  un 
besoin  de  dormir  tel  ,  que  si  dans  la  journée  il  s'asseyait 
quelques  minutes  pour  se  reposer ,  le  sommeil  le  gagnait 
sans  qu'il  fût  en  son  pouvoir  d'y  résister  ;  il  ire.statt  n^ême 
assoupi  jusqu'à  cequ^on  vint  lé  réveiller.  Depuis  deux  ou 
trois  Jours  il  avait  entièrement  perdu   la  faculté  de  voir 
de  l'œil  droit,  et  le  25  mai ,  il  était  complètement  aveur- 
gle» .  La  semaine  précédente  ,  ou  dix  jours  environ  aupa- 
ravant ,  il  pouvait  encore  apercevoir  les  objets  qu'on  lui 
présentait  ;   mais  la  veille  ,  en  allant  se  coucher ,  il  n'a- 
vait pu  distinguer  que  la  lumière   d'une  chandelle,    et 
inême  assez  faiblement.  Les  deux  yeux  paraissaient  sains. 
.  Là  pupille  ne  se  contractait  pas  à  l'approche  d'une  vive 
luibière.  Elle  était  plus  petite  que  dans  l'état   normal , 
.  mais  parfaitement  nette.  L'appétit  avait  diminué  depuis 
quelques  jours  seulement.  Le  pouls  était  petit  et  donnait 
•  quatre-vingt-seiïie  pulsations  par  minutes,  t^e^  sécrétions 
s'exécutaient  suivant  le  rythme  normal.  ■  r  ■    ■ 

;  Présumant  que  quelques-uifs  des  principaux  symptômes 
de  Cette  maladie  pro vouaient  d'un  état  morbide  de  l'es- 
tomac ,  on  prescrivit  unémétiqùe^  et  pour  le  lendemain 
cinq  grains  de  calomèl  dans  une  potion  laxative.  Lé  lundi  i 
à  la  visite  de  deux  heures .  lé  purgatif  avait  bien  opéré  «et 
produit  plusieurs  selles  bilieuses.  Là  céphalalgie  n'était  pas 
aussi  considérable,,  et  le  malade  avait  un  peu  recouvré  la 
faculté  de  voir  dod'œil  gauche.  II  distinguait  la  fenêtre  de 
son  appartemen't ,  et  si  on  interposait  la  main  entre  l'œil 
et  la  lumière  ,  il  s'apercevait  de  la  présence  d'un  Corps  , 
inais  sans  pouvoir  le  reconnaître  exactement.  On  convint 
,de  répéter  les  mêmes  moyens  thérapeutiques.  Le  mardi; 
5.  24 


558  véiioiBES 

Auslin  se  plaignit  d'étfe  beaucoup  plus  faible  riigarda  le 
Jit  ,  ce  qu'il  n'avait  pas  encor^sfait.  La  vue  était  au  inéme 
point  que  la  veille  ;  mais  le  mal  de  tête  avait  dimioné.  Le 
malade  était  constamment  assoupi  et  ronflait  fortement. 
Six  sangsues  furent  appliquées  aux  tempes.  La  potion  laxa- 
tive  aveccalomel  fut  continuée,  et  un  vésicatoire  fut  ap- 
pliqué à  la  nuque.   Le  mercredi,  on  consulte  un  oculiste 
distingué.   Il  attribue  la  maladie  à  une  congestion  céré* 
brale  •  ordonne  qu'on  tire  vingt  onces  de  sang  du  bras  »  et 
.  que  le  malade  prenne  toutes  les  heures  un  verre  d^eau 
saline.  L'oculiste  se  retira ,  annonçant  que  la  maladie  ré- 
clamait les  soins  d'un  médecin.  Ausiin  s'évanosit  pendant 
la  saignée.  Le  jeudi  ,  le  malade  est  encore  plus  assoupi. 
On  ne  parvient  qu'avec  peine  à  le  réveiller.;  mais  lorsqu^l 
est  sorti  de  cet  assoupissement ,  il  parle  ticès-sensémenl  et 
répond  aux  diverses  questions  qa'pn  lui  adresse.  Le  pouls 
était  plus  faible  depiiîs  la  saignée  et  donnut  i^o  puisa- 
lions  par  min[ule.  Les  forces  étaient  singulièrement  dimi  < 
nuée^.  Un  méjdecin  est  appelé  le  même  jour  ,  il  ordonne 
une  nouvelle  saignée  de  vingt-quatre  onces; la Inrisson  sa- 
line est  continuée ,  4  grains  de  calomcl  sont  prescrits  ponr 
le  soir  ,  et  la  potion  laxative  |>our  le  lendemain.  Le  ven- 
dredià  midi  et  demi,  le  malade  expira. — On  remarqua  les 
dispositions  suivantes  à  Fouv-^tore  du  cadavre,  qui  fut  faite 
le  lendemain.  Les  méninges  étaient  saines*  Les  vaisseaux 
du  cerveau  étaient  ksgèrement  injectés»  Laqtiantité  de  fluide 
^er^piratoire  conteaâu  dansiesveniricoles  ne  dépassait  pas 
celle  qu'on  y  trouveliabituelledoént.  !En  souievantles  lobes 
,  aptéri6uri5  44i<*'eriveâi| ,  on  reconnut  qu'une  humeur  occn- 
;  paît  la  place  de  la  glande  pituitaire  «et  fgtn primait  les  nerfs 
optiques.  Ëllcavaitun  volume  oonsîdéraiUe  et  refoulait  les 
lobes  antérieurs  du  cerveau.  Les  nerfe  optiques  et  sur- 
tout  celui   du  côté  droit  étaient  irès-iy>plalis.  Les  nerfs 
olfrctifs  étaient  également  comprimés  ;par  la    tumeur. 


£T    OBSERVATIONS.  35g 

DensTobser talion  suWaBte ,  les  désordrels  étaient  compli- 
qués. Une  encéphalite  chronique  précéda  l'altération  de 
la  glande  pituit'aire  ,  ou  du  moins  exista  simultanément 
avec  cette  lésion.  L'encéphalite ,  qui  présenta  des  rémissions 
et  des  exacerbations  à  plusieurs  reprises  ,  donna  lieu  à  des 
phénomènes  morbides  assez  variés  et  assez  graves  pour 
masquer  ceux  déterminés  par  la  compression  du  cerveau , 
exercée  par  la  glande  pituitaire^ 

III.*  Observation,  —  Tumeur  formée  par  la  glande 
piiuitairô;  am,aurose  de  Cœil  gauehe;  ramollissement 
du  cerveau;  nioUvemens  convulsifs  ;  dim,inution  des 
fonctions  intellectuelles  et  surtout  de  la  mémoire,  —  (Ex- 
trait d'une  observation  recueillie  par  Raymond  Vieussens , 
qui  l'a  rapportée  avec  peu  d'ordre  et  surchargée  de  dé- 
tails hypothétiques)  (i). — Le  cardinal  de  Bonsy  était 
dôiié  d'un  tempérament  sanguin  et  bilieux  et  d'une  belle 
constitution.  H  avait  constamment  joui  d'une  santé  par- 
faite jusqu'à  sa  cinquante-huitième  année;  elle  s'altéra 
successivement  depuis  cette  époque ,  et  pendant  les  onze 
années  qui  prépédèi^ent  sa  paort  {de  là  soixante-deuxième 
à  la  soixante-treizième)  ,  il  fut  sujet  à  des  mouvemiens 
convulsifs  qui  affectèrent  spécialement  les  muscles  des 
yeux ,  des  levures  et  de  la  langue.  An  d^ut  de  cette  ma- 
ladie ,  les  peron^ysmes  en  étaient  courts  et  ne  se  reprôdui  - 
saient  qu'à  des  intervalles  éloignée.  Pendant  quelque  temps 
mênie ,  ils  n'eurent  rien  de  douloureux;  mais  par  la  suite , 
nonobstant  tous  les  remèdes  qui  furent  employés ,  ils  de- 
vinrent si  fréquens  et  accompagnés  de  douleurs  si  exces- 
sives, qu'ils  portèrent  une  atteinte  profonde  au'x  facultés 
intellectuelles /et  surtout  à' ta  ménu>ire  du  Cardinal,  qui 
se  plaignait ,  en  outre,  d'éplrô<|vei^  dans  l'intérieur  de  la 

. 1 •    •    •    ■ : 1— ■■    '     ■      ■     ■  ■ 

(i)  Voyez  son  ouvrage  intitulé  :  î^ouuni  vasorum  corpàris  liutnani 
syslcma,  ^  Jlmsteiôdéinii  y  1705  ^  i'»-i2;pag€îE4S  ef  ^e^.     - 


36q  u^moires 

tête- un  certain  mouvement  (  quamdam  intra  caput  pirœ- 
sentiebat  motionem  ) ,  dont  il  n'avait  point  eu  la  conscience 
avant  les  premières  atteintes  de  sa  maladie.  A  l'âge  de 
soixante-six  ans ,  le  Cardinal  perdit  la  faculté  de  voir  de 
l'œil  gauche,  quoiqu'il  fût ,  en  apparence,  aussi  sain  que 
celui  du  côté  opposé.  Il  éprouva  même  plusieurs  attaques 
apoplectiques  (  apopUcticos  insuUus  )  caractérisées  par  la 
privation  subite  de  tous  les  sens  et  une  respiration  diiEcile 
et  stertoreuse.  Une  de  ces  attaques  fut  si  forte ,  que  le 
malade  fût  frapf^é  d'une  hémiplégie  du  côté  droit,  qui  se 
dissipa  ensuite  peu-à-peu.  Des  accidens  plus  graves  finirent 
par  déterminer  la  mort  du  Cardinal ,  qui  succomba  dans 
sa  soixante-treizième  année. 

A  l'ouverture  du  cadavre,  toutes  les  parties  contenues 
dans  l'abdomen  parurent  dans  l'état  sain ,  excepté  la  rate, 
dont  le  tiâsu  était  lâche  et  ramolli,  et  la  vésicule.du  fiel , 
qui  contenait  sept  calculs  d'une  forme  irrégulière.  Les 
poumons,  le  cœur,  le  médiastin  et  le  péricarde  étaient 
exempts  de  toute  altération  ancienne  ou  récente.  La  sub- 
stance grise  du  cet'veau  était  plus  molle  que  dans  l'état 
normal ,  et  la  substance  médullaire  avait  changé  sa  blan- 
cheur naturelle  en  une  teinte  d'un  blanc  cendré.  Le  ra^ 
moUtssement  de  cette  dernière  substance  était  plus  con> 
sidérable  que  celui  de  la  substance  g^^ise.  Le  centre  oval 
était  surtout  très-ramolli.  En  coupant  les  nerfs  qui  pro- 
viennent delà  base  du  cerveau,  on  aperçut  une  tumeur 
un  peu  molle  ,  de  couleur  cendrée ,  du  volume  d'un  œuf 
de  poule,  et  qui  par  sa  forme  simulait  la  tête  d'un  cham- 
pignon; le  corps  de  cette  tumeur  adhérait  par  sa  face  su- 
périeure à  la  pie-mère  et  à  la  moelle  alongée  du  cerveau  , 
et  inférieurement  aux  apophyses  clinoïdes  de  la  selle 
turcique.  En  poursuivant  mes  recherches,  dit  Yieussens, 

i*e  reconnus  que  cette  tumeur  était  formée  aux  dépens  de 
a  glande  pituitaire  extraordiaairement  augmentée  de  vo-^ 


ET   OBSERVATIONS.  56 !• 

lume.  En  effet,  celte  glande,  qui  dans  Tétai  naturel  ofTr^ 
à-peu'près  les  dimensions  d'un  gros  pois,  contenait  dans 
son  intérieur  environ  un  dracEîme  d'une  humeur  blan- 
châtre et  cendrée,  non  fétide,  et  glutineuse.  La  tumeur 
se  portait  davantage  vers  le  côté  gauche  de  la  base  du 
crâne  et  comprimait  le  nerf  optique  du  même  côté.  Les* 
vaisseaux  de  la  glande  pituitaire  étaient  dilatés,  au  poitit 
que  la  plupart'd'entr'enxqui ,  dans  l'état  sain  ,  sont  presque 
capillaires,  avaient  acquis  les  dimensions  d'un  tuyau  de 
plume  ;  enfin ,  les  parois  de  quelques-oins  de  ces  vaisseaux 
présentaient  une  dureté  cartilagineuse. 

Le  fait  suivant  offre  l'exemple  d'une  complication  non 
moins  remarquable. 

IV.*  Observation:  —  Tumeur  formée  par  la  gland» 
pituitaire  enflam,mée,  am^urose;  tumeur  dans  la  fosse 
latérale  gauche  et  mienne  du  crâne;  surdité  et  para- 
lysie des  mem,bres,  —  (A.  Lévêque-Lasource ,  Journal 
général  de  médeèine  ^  rédigé  par  M.  Sédillot,  tom.  67, 
pag.  368.  )  — A.  Deville,  couturière,  âgée  de  trente-huit 
ans ,  née  dans  le  département  de  la  Somme  ,  de  parens 
sains,  d'un  tempérament  sanguin,  n'avait  été  jusqu'alors^ 
atteinte  d'aucune  autre  maladie  que  de  la  variole,  lors- 
qu'elle  éprouva,  en  juin  1808,  une  céphalalgie  très-aigue 
accompagnée  d'anorexie ,  de  vertiges  et  d'un  sommeil  fa- 
tigant troublé  par  des  rêves  pénibles.  On  ne  fit  aucun 
traitement.  Peu  de  temps  après ,  les  vertiges  furent  sf 
fréquens  ,  que  la  malade  fût  obligée  do  garder  le  lit.  hh 
céphalalgie  devint  gravative;  sa  durée  fut  de  trente  jours^ 
La  vue  s'affaiblit  légèrement  d'abord;  mais  cet  affaiblis- 
sement augmenta  sensiblement  en  faisant  éprouver  un 
sentiment  de  picotement  et  de  distension  au  fond  de  l'or- 
bile  (commencement  d'amaurose).  Un  vomitif  admi- 
Fiistré  ne  produisit  que  peu  d'effet.  En  septembre  1808, 
la  malade  entra  d(ms  un  hospice  où  elle  resta  à-pcu-près 


36ft  MÉMOIRES 

quatre'  mois.  Sod  état  s'agrava  encore  :  la  vue ,  qui  se 
perdait  far  degrés,  finit  par  s'éteindre  assez  rapidement 
du  côté  gauche  ;  le  même  accident  survint  quarante-cinq 
j<»urs  après  à  Tœil  droit  (amaurose  complète).  Le  sen- 
timent de  picotement  et  de  distension  au  fond  de  Torbite  » 
qui  existait  ayant  la  perte  entière  delà  vue,  cessa  à  cette 
époque  ;  mais  la  céphalalgie  persista  toujours.  Deville 
éprouvait  depuis  quelque  temps  un  bruissement  dans  l'o- 
reille gauche^  On  établit  an  cautère;  diflférens  moyens 
intérieur»  furent  employés  sans  qu'il  en  résultât  rien  d'à- 
vantageux.  La  malade  retourna  dans  sa  famille.  En  février 
1809  ,  elle  éprouva  un  engourdissement  presque  général , 
bientôt  une  difliculté  dans  la  progression ,  et  peu  après 
une  impossibilité  absolue  de  marcher  ^  tant  étaient  faibles 
les  muscles  abdominaux ,  surtout,  le  droit  ;  les  membres 
thorachiqueà  offraient  une  faiblesse  à-peu-près  analogue. 
Cetétat  fut  à  peu  de  chose  près  le  tnême  pendant  plusieurs 
mois.  Au  commencement  d'août^  Deville  est  transportée 
àr  THôtel'Dieu  :  on  administre  deux  purgati&  et  Ton  ap- 
plique un  vésicatoire  à  la  nuque  ;  ces  moyens  ont  pou  de 
succès.  Le  5  septembre  ,  les  douleurs  de  tête  cessent 
d'être  continues  et  sont  rares;  la  face  est  bouffie;  il  y  a 
stupeur ,  engourdissement  permanent  des  membres  supé- 
rieurs et  inférieurs  ,Jes  pupilles  sont  très-dilatées  et  la  cé- 
cité parait  sans  remède.  10  septembre  ,i  il  y  a  cophosis  du 
côté  gauche  et  dureté  de  l'ouïe  du  côté  droit  par  inter- 
v^Hes  >  la  voix  est  altérée ,  la  langue  a  de  la  tendance  à 
se  porter  dà  côté  gauche,  les  facultés  intellectuelles  sont 
peu  troublées ,  seulement  lamémoire  est  lente  et  infidèle; 
il  existe  une  toux  légère  et  sans  expectoration;  le  décu- 
bitus est  facile  de  tous  les  côtés,  mais  les  mouvemens 
sont  extrêibementhornéssoit  àcause  de  la  paralysie,  soit 
à  cause  delà  faiblesse. générale.  \h  septembre,  le  sommeil 
se  prolonge  plus  que  dans  Tétat  naturel  ;  le  pouls  est  petit 


ET    OBSBRVATIONS*  5&5 

^  fkible ,  mab  un  peu  fréquent  ;  jusqu'au  s4  ^^n  ^^  V^^ 
ticulier.  3&  et  d6  »  la  malade  peut  à  peine  ouvrir  la  bouche^ 
il  y  a  soqaoolence  et  le  coma  lui  succède;  défections  in^ 
volontaires^  respiration  stertoreuse,  et  mort  le  27.  Les 
men9trues  n'ont  été  supprimées  qu'en  septembre.  ' 

Autopsia  du  cadavre.  «-r-Etat  du  cerveau  :  les  ventri'- 
cules  latéraux  contiennent  deux  onces  de -sérosité  ;  la 
glande  pituitaire  est  d'un  volume  double  »  et  renferme 
.plusieurs  petits  foyers  puriformes  d'une  odeur  fétide  ;  elle 
adhère  entièreiaent  aux  apophyses  clinoïdes  postérieures, 
celles-ci»  principalement  la  gaucho,  sont  presque  détrui- 
tes ;  il  en  est  de  môme  de  la  selle  turcique  et  de-  la  portion 
membraneuse  qui  la  recouvre;  les  sinus  sphénoïdauxsont 
remplis  d*une  sérosité  mêlée  do  pus.  Dans  la  fosse  latérale 
gauche  et  moyenne  du  crâne,  on  observe  une  tumeur 
qui  a  son  origine  au  fond  du  conduit  auditif,  entoure  et 
occupe  les  trois  quarts  de  la  &ce  pojitérieure  du  rochef^. 
LWifice  de  ce  conduit  est  détruit;  k  sa  place  on  voit  une 
cavité  qui  remplit  la  tumour  dont  je  viens  de  parler.  Cette 
dernière ,  de  quinze  lignes  de  diamètre ,  du  poids  de  trois 
gros  et  demi,  est  de  nature  en  partie  fibreuse,  en  partie 
carcinomaleuse  ;  une  lame  très-mince  de  la  dure-mère  la 
recouvre,  elle  tpucbeà  la  £ice  interne  du  cervelet,  com- 
prime la  protubérance  annulaire ,  qu'elle  déjette  à  droite 
d'envirof)  trois  lignes. 

Quelques  aUérations  de  la  tige  pituitaire  (infundibu- 
lum)  ont  été  aperçues  et  notées  par  plusieurs  anatomistes. 
Jos.  Wep^  }  A  trouvée  rouge  ei  dans  un  état  d'inflamma^ 
tion  (1).  Alais  de  tous  les  faits  publiés  sur  ce  sujet,  tin 
des  plu6  iunpoptans  s^ojs  contredit  est  le  suivant ,  que  nous 
allons  emprunter  à  Debaen. 

(1)  Obsetvations  sur  iè  cervelet  et  sur  les  dhersés  parties  du  cer^ 
veau  dans  Ifi  épUeplitiues  $  iaS^  ^  i3i  1  ;  ^rad.  de  Béripn ,  psig^e  186. 


564  IIJÈMOIRES 

»  '  • 

.    y.*  Observjation.-^  Tumeur  formée  par  l'infundihû" 
lt^m;,Mtnaur0se,  vamissemem  ;  cOtUtérisation  du  crâne  ^ 
encéphalite^  mort.  (  Extrait  d'une  observation  rapportée 
par  Dehaçn  »  Ratio  medendi ,  tom.  6 ,  pag;  271 ,  caput  6  » 
de  cranii  ustione.  )  —  Une  jeune  fille  âgée  de  vingt  ans , 
après  trois  moîs  d'aménorrhée  et  quatorze  jours  de  vomis- 
jsemens  habituels,  fut  atteinte  d'une  goutte  sereine  vers  la 
iin  de  l'année  \j5q  ;  par  un  judicieux  emploi  des  purga- 
tifs, les.vomissemens  cessèrent,  le  flux  menstruel  et  bien- 
tôt la  vue  se  rétablirent,  La  santé  fut  parfaite  pendant 
une  année  entière;  mais  vers  la  fin  de  l'année  1761 ,  les 
règles  se  suspendirent  de  nouveau  ,  les  vomissemens  re- 
parurent et  la  malade  fut  une  seconde  fois  atteinte  d'à- 
maurose.  Suivant  le  rapport  de  Dehaen,  cette  jeune  fille 
pouvait  di^inguer  le  jour  de  la  nuit,  et  même;  pendant 
le  jour,  les  corps  blancs  des  corps  noirs.  Les  pupilles  étaient 
immobiles  et  insensibles  à  Timpression  de  la  lumière.  On 
eut  recours  aux  purgatifs  qui  avaient  réussi  une  première 
lois ,  mais  ils  ne  prçcurQrent  aucun  soulagement.  Divers 
poyens  furent  successivement  employés  sans  succès  pour 
Ifétablir  le  flux  menstruel  Plus  tard,  cette  évacuation  re- 
parut à  plusieurs  reprises,  mais  toujours  irrégulièrement. 
Les  vomissemens  observés   dès   le  début  de  la  maladie 
étaient  rares ,  et  parfois  même  l'appétit  était  assez  pro- 
noncé; les  digestions  étaient  faciles^  les  évacuations  na- 
turelles, et  la  malade  continuait  à  se  former  et  à  se  déve- 
yelopper.  Si  l'état  des  principales  fonctions  était  satisfai- 
sant, d'un  autre  côté  l'amaurose  persistait,  et  elle  était 
accompagnée  de  douleurs  continuelles  dans  la  tête  et  les 
orbites.  Dehaen,  soupçonnant  que  la  cécité  pouvait  être 
symptômaiique  d'une  affection  cérébrale  ,   applique   le 
cautère  actuel  sur  le  côté  gauche  du  crâne.  Pendant  la 
iiuit  qui  suivit  cette  opération,  la  malade  goûta  à  peine 
|^uel(|ue  repos ,  et  se  plaignit  d'éprouver  de  la  douleur  de 


ET    OBSERVATIONS.  S65 

tbaque  coté  de  la  nuque.  Le  lendemain ,  là  journée  fût 
inçiileure.  Le  troisième  jour ,  la  malade  était  bien  ;  à  l'ex- 
ception d'un^éger  mouvement  fébrile.  Le  quatrième  jour; 
des  accidens  graves  se  manifestèrent;  on  tira  du  sang  du 
bras  :  la  voix  s'éteignit;  l'intelligence  devint  obtuse  fcaput 
hebes).  Le  cinquième  jour,  léger  mouvement  convulsîf 
des  muscles  de  la  face;  mort.  ' 

Autopsie  du  cadavre.  -—L'examen  du  ctâne  prouva 
que  la  brûlure  avait  à  peine  efQeuré  la  surfaclei  de  la  por- 
tion d'os  correspondante.  Cependant,  la  dure-mèrie 'fut 
trouvée  en  suppuration  dans  toute  l'étendue  de  l'hétbi- 
sphère  gauche  du  cerveau ,  c'est-à-dire ,  du  côté  où  la 
cautérisation^  avait  été  pratiquée.  Une  quantité  considéra- 
ble de  pus  était  épanchée  entre  les  deux  méninges,  qui 
étaient  enflammées.  Les  vaisseaux  de  ces  membranes ,  et 
surtout  ceux  qui  se  distribuent  dans  l'hémisphère  gauche 
du  cerveau  ,  contenaient  une  grande  quantité  d'air.  Trois 
cuillerées  de  sérosité  étaient  accumulées  dans  le  ventri* 
cule  latéral  gauche;  le  droit  n'offrait  rien  de  particulier. 
Le  cerveau  était  ramolli  et  presque  fluide  dans  le  point 
corresppndant  à  la  brûlure  du  crâne  (  i  ) .  JJinfundibuluml 
singulièrement  augmenté  de  volume,  avait  environ  huit 
à  neuf  lignes  de  diamètre.  Il  était  rempli  d'une  matière 
grisâtre  formée  de  deux  parties  distinctes ,  l'une  pultacée; 
l'antre  calcaire.  Adhérant  à  la  pie-mère  qui  recouvre  les 
nerfs  optiques ,  il  appuyait  sur  la  réunion  de  ces  mêmes 
nerfs;  enfin,  il  les  comprimait,   non  d<3  manière  à  avoir. 


(i)  Bien  que  les  observations  anatomiqu es  consignées  dans  ce  para- 
grà|>be  ,  soient  à-peu-près  étrangères  à  Pobjet  principal  que  je  me  suis 
proposé  dans  cet  article,  je  ne  crois  pas  inutile  de  faire  remarquer 
que  la  cautérisation  a  déterminé  un  rampUissement  du  cerveau ,  une 
inflammation  des  méninges ,  et  la  production  d'un  gaz  dans  les  vais- 
seaux de  rhémlsphcre  gaucbe,  c'ést-à-dirc ,  une  pliïegmàsie  ttts- 
inl€ns€* 


S46  .  MiMOIEBS 

cypilraliié  leur  iatrophie  aa-delà  de  leur  <eBtrecroisein6nt  > 
mm  bien  certaioement  de  telle  «orte  »  que  celte  jeuae 
inalade  serait  restée  aveugle  ,  si  ia  cautérisa  Ijon  du  crâne 
Il -avait  pas  eu  des  suites  aussi  funestes. 
'  Nous  ne  terminerais  pas  cet  article  sans  faire  remar^ 
^pier  que  des  obsecvfiUoas  recueillies  par  Félix  Plater  (i)  » 
Baillie  (2) ,  le  docteuf  Beauchène  fils  (3)  ,  etc.  ,  établis* 
sent  que  des  tumeurs  développées  vers  l'eçtrecroisement 
des  nerfr  optiques  ,  ou  bien  encore  q*Jte  le  cancer  de  ces 
mêmes  oignes  ,  donnent  lieu  à  des  phénomènes  rnor* 
bides  semblables  à  ceux  que  nous  avons  énumérés  ,  et  en 
particulier  à  uqo  afnaurase  incurable. 

En  résumé  ,  nous  nous  croyons  autorisés  à  déduire  les 
'  propositions  suivantes  de  -ce  petit  nombre  de  faits  >  jus- 
qu'à ce  que  des  observations  ultérieures  les  aient  confir* 
mées  ou  rectifiées  :  i.®  par  cela  même  que  les  usages  de 
la  glande  pituitaire  sont  restés  tndétet^minés  »  ses  maladies 
ne  peuvent  être  annoncées ,  pendant  ta  vie  ,  par  des  dé^ 
sordres  fonctionnels.  «.^Mais»  si  la  glande  pituitaire  est 
non-seulement  altérée  dans  sa  structure,  mais  encore 
augmentée  de  volume ji^elh  comprime  plus  ou  moins  les 
parties  voismes  et ,  en  particulier ,  les  nerfs  optiques. 
3.*  Cette  compression  produit  des  phénomènes  qui  peuvent 
faire  soupçonner  le  siège  du  mal  v  douleur  ou  pesanteur  à 
la  partie  antérieure  de  la  tête,  apathie ,  dim>inulion  de 
la  mémoire  s  affaissement,  assoupissement,  avec  cécité 
plus  ou  moins  complète,  le  plus  souvent  des  deuxyeuax. 

(i)Fel.  Plater  9  Obseri^çtionum  libti  très ^  in-l2,  Basifeœ ,  i64j  , 
pag*  M>8.  a  Cœcitas  à  tuntore  glohoso  ^  in  cerebro  ftervos  opticos 
».  prenierUe  pn^e^ieris»  » 

(2)  Ouvragé  cité  ,  {>age  33j. 

(3)  Beauchène  fils,  jiffèclion  eomateufiû  et  cécité  produites  par  une 
affection  cancéreuse  des  couches  optiques,  (  Journal  de  Médecine  de 
J^M,  Coruis'art ,  Leroux  et  Boyer ,  etc.  ^  tome  20 ,  page  367.) 


ET    OBSERVATIONS.  ^67 

4*^  Les  maladies  de  la  glande  piiuitaire  »  comme  cell6^  de^ 
"parties  du  cerveau  rituées  sur  la  ligde  médiane ,  né  déter-^ 
minent  »  ni  convulsions ,  ni  paralysie-  (funcété  du  e&rps; 
mais  la  cause  qui  a  donné  lieu  au  développement  de  la 
tumeur  formée  par  la  glande  pituitaire,  -et  cette  tumeur 
elle-même ,  finissent  par  provoquer  une  inflarmmation  dàné 
les  parties  voisines  ;  aussi ,  les  symptômes  des  phlegmasiès 
cérébrales  viemient-ils ,  sur  la  fin  de  la  maladie,  se  join*^ 
dre  à*  ceux  de  la  compression.  5.^  Si  on  ne  peut  espérer 
de  pouvoir  distinguer  pendant  la  vie  les  tumeurs  fotliées 
aux  dépens  de  la  glande  et  de  la  tige  pituitaires ,  de  celles 
qui  se  développent  vers  rentrecroisement  des  nerfs  opti'^ 
ques ,  au  moins  les  mêmes  difficultés  ne  se  présenteront- 
elles  pas  lorsqu'il  s'agira  de  juger  des  maladies  de  cet  ap- 
pendice du  cerveau ,  cotnparativement  avec  celles  d'un  de 
ses  hémisphères.  6.^  Toutefois»  le  diagnostic  des  maladies 
de  la  glande  et  de  la  tige  pituitaires  est  rendu  très-ob-^ 
scur  par  l'existence  simultanée  d'une  ou  de  plusieurs  autres 
lésions  du  cerveau. 

1  <  ..  .    .  - 

■  •        ■  •         ■      ' 

Observation  du  malade  de  VHâiel-Dieu  dans  les  reines 
duquel,  il  a  été  injecté  de  Veau  tiède. 

.    ,     .  .   . 

Lazare  Bbaufort  yâgé  de'â5  ans ,  boulanger ,  bien  con- 
formé ,  fut  conduit  à  l'flôtel-Dieu  dans  la  nuit  du  ]4  ati 
1 5  octobre  dernier.  Une  lettre  qu'il  avait  reçue  d'une  jeune 
fille  dont  il  était  éperdument  amoureux  ,  le  rendit  triste 
et  rêveur,  quinze  jours  avant  son  entrée  à  Thôpital  ;  i\ 
se  livra  à  quelques  excès  dans  le  boire  et  le  manger  pour 
faire  diversion  à  son  chagrin.  Huit  jours  après  ces  excès , 
il  fut  ptis  d'une  épistaxis  abondante  qui  dura  trois  jours  , 
ne  laissant  que  quelques  intervalles  de  repos.  Un  méde* 


268  HÊHOIRBS 

çîn  croît  reconnattre  une  cotigestion  cérébrale  assez  forte  , 
Sait  mccessiyement  pratiquer  trois  saignées ,  et  appliquer 
a  2  sangsues  à  l'anus.  Disparition  de  Théoiorrhagie.  La 
nuit ,  délire  sourd ,  le  malade  croit  s'entretenir  arec  sa 
maîtresse.  Le  1 4»  vers  4  beures  du  soir ,  convulsions  vio- 
lentes ;  le  i5  au. matin  il  parait  assez  calme;  quoique 
la  parole  soit  embarrassée  ,  il  peut  répondre  à  diverses 
questions  qu'on  lui  a4rQSse.  La  langue  est  très -rouge  et 
demi-sèche*  A^  liout  de  quelques  instans ,  le  malade 
tom]^e.daiis  une  agitation  extrême,  les  membres  et  le 
tronc  sont  horril>lçment  convulsés  ;  la  figure  exprime  la 
fureur  :  œil  mobile  et  saillant,  regard  effrayant,  grince* 
mens  des  dents,  mouvemens  de  sputation  continuels, 
sorte  de  rugissement  ;  il  devient  surtput  furieux  ,  il  cherche 
à  mordre ,  il  crç^che  au  visage  ,  déchire  sa  chemise  avec 
ses  dent$>  si  on  lui  présente  à  boire  ,  si  on  lui  laisse  voir 
un  corps  poli ,  ou  si  oa  cherche  à  le  calmer  par  des  propos 
bienveillans.  Il  s^  cependant  demandé  de  la  boisson  et  à 
pu  boire  trois  ou  quatre  fois ,  mais  difEcilement,  le  spasme 
du  pharynx  s'ppposant  au  passage  des  liquides;  ordinaire- 
ment il  rejettait  avec  force  la  boisson  qu'on  parvenait  à 
lui  intraduire  dans  la  bouche.  Cette  cavité  était  sèche  et 
lier  laissait  échapper  de  temps  en  temps  que  quelques  fla- 
cons d'une  salive  épaisse  et  visqueuse.  Le  pouls  était  très- 
.vite ,  la  peau  d'une  couleur  pâle ,  livide  et  couverte  d'une 
sueur  visqueuse  et  froide  ,  la  respirs^tion  comme  saccadée. 
Le  malade  avait  quelques  intervalles  lucides ,  pendaiiL 
lesquels  il  répondait  assez  juste  h  quelques  questions.  Au 
bout  d'une  heure  ,  cris  ,  hurlemens ,  convulsions.  On  dé- 
couvre sur  le  second  os  du  métacarpe  de  l'avant-bras  droit , 
une  tache  d'un  rouge  brun  ,  bien  circonscrite,  déprimée  , 
dure,  de  neuf  à  dix  ligaes  d'étendue  dans  uu  diamètre  , 
et  de  sept  à  huit  dans  l'autre  ;  cette  tache  est  sèche ,  sans 
travail  inQainmaloirc  h  son  pourtour;  on  la  prend  pour  le 


ET    OBSERVATIONS.  SGq 

résultat  de  l'action  d'un   caustique  :  le  lendeihain  elle 
était  noire*.  Le  bord  externe  de  l'indicateur  de  ce  côté: 
présente  une  plaie  triangulaire ,  d'une  ligne  environ  d'é-; 
tendue  éa  profondeur.  On  remarqué  une. excoriation  peu 
profonde  sur  la4)ace  antério^re    de  ce  même  doigt j  ces: 
deux  plaies  ont  l'apparence  .de  blessures  ordinaires.  Sui- 
vant ce  qu'ont  dit  le  médecin  et  les  parens  du  malade.;» 
ces  plaies  pouvaient  être  le  résultat  d'une,  chute  que  le 
malade  avait  faite  sur  un  vase  de  faïence  cassé.  M.  Ma*. 
gendie  a  assuré  que  le  malade  avait  répondu  une  ou  deux' 
fois  qu'il  pouvait  avoir;  été  mordu  ;  mais  ,  eh  général ,  il 
attribuait  ces  plaies  à  une  chute.  (  Forte  saignée  du  pied, 
pratiquée  à  ta  jambe  droite.  Deux  lancettes  sont  brisées 
dans  cette  opération  >  la  pointe  eb  reste  fichée  dans  le  ti- 
bia). Nulle  amélioration.  « 

Ce  même  jour  1 5  ,  vers  une  heure  après  midi ,  M.  Ma* 
gendie  vint  voir  le  malade,  dont  Tétat  n'avait  aucunement 
changé ,  peut-être  même  était-il  exaspéré.  Le  matin  ,  off 
avait  déjà  rapporté  fts  accidens  à  l'hydrophobie  ;  cette- 
idée  parait  de  plus  en  plus  fondée.  M.'  Magendie  se  décide: 
à  faire  une. injection  d'eau  dans  leà  veines  ;  cet  habile' 
expérimentateur  avait  déjà  tenté  et  eitécuté  une  pareille^ 
opération  sur  des  chiens  enragés.  Un  bras  est  qi^untenu: 
par  des  aides ,  l'avant-bras  Comprimé  à  sa  partie  supé-. 
rieute;  une  incision  d'environ  un  pouce ,  d'étendue  est 
pratiquée  sur  le  trajet  de  la  veine  radiale ,  vers  la  parti» 
moyiennede  l'avant-bras;  on  l'isole  au  moyen  d'une  soadé 
canelée,  on  la  soulève ,  on  passe  derrière  deux  anses  dé- 
fil  ,  on  l'ouvre  avec  la  pointe  d'un  bistouri ,  et ,  dans  l'es- 
pace de  dix  à  douze  minutes ,  on  injecte  ,  à  l'aide  d'une 
seringue  à  hydrocèle ,  environ  une  livreet  demie  d'eau  à.3a 
4egrés  (  th.  cent.  ).  L'ouverture  de  ]a  veine  était  exacte-, 
ment  remplie  par  la  canule  de  la  seringue ,  l'eau  pénétrait 
arec  facilité,  on  la  sentait  cheminer  soiis  Ip  dpigt.  Ost 


remplît  la  seringoe  oeiif  fois  pondant  Popératiao  ;  ioii  a 
tiré  h  paa-prèi  six  oocas  de  sang.  Oa  a  lié  k  fcine ,  on 
a  panté  la  plaie* 

ÀTant  rînjection,  le  poak  donnait  4e  i3oà  lio  pol- 
satioos  par  minole;  il  a  peMi-peu  dimioné  de  fréquence , 
et  à  la  fin  de  ropération  »  on  ne  tMfpîsit  ph»  que  80 
battement  environ  chaqoe  minute*  Lé  malade  demande  k 
boire  et  boit  a?ee  fiieilité  ;  let  eomrakion»  ont  presque 
ceité,  b  face  e§tcalme,  qnoiqM  ptie  él  ^bite;  le  ma- 
lade tient  des  propos  asses  siiifls ,'  il  demande  souteni  à 
boire ,  et  a?ale  toujours  asseï  bien  ;'  sa  chemise  est  toute 
imbibée  d'une  sueur  visqueuse.'  Vers  cinq  heures ,  ie  ma- 
lade demande  à  urider ,  t  se  lerer  f  en  lui  rétire  la  eaihi- 
sole  de  force ,  il  lait  <[aelques  pas  dans  h  salle ,  rend  atèc 
efibrt  environ  une  livre  d'urine  d'un  jaune  feoreé ,  fetide  , 
qai  se  trouble  promptement;  devient  grisâtre ,  épaisse  et 
fttide.  Le  pouls  était  tedevenu  fréquent  et  dotinaif  de  1 25 
Il  i4o  pulsations  par  minute.  Onse  heures  da  #oir  : 
cahne  parfaite  le  malade  eaose ,  raftonne  hiexk ,  boit ,  ne 
se  {daint  point ,  voit  son  frère  et  le  reçoit  avec  pbiisir. 
Seize  octobre  :  la  Auit  a  été  calmé  ;  sommeil  durant  trois 
ou  quatre  heures  $  le*  maUn  té  oajme  persiste ,  la  connais- 
sance est  entièi^,  le  rafeonn^mefnt  bon  ;  la  figure  est  pâle  , 
la  voiftenpo«|éeetaffiiiMîe,  la  dégialftioa  des  liquides  s<Hi- 
lèmeirt  an  peu  gênée  1  ce^ndant ,  la  langue  est  isèche  , 
0npeiï  rouge,  et  ne  s'humecte  que  par  l'action  de  la 
boisson ,  elle  est  tremblante  ;  respiration  libre ,  battemens 
du  ccsur  environ  oen^  par  miilule  ,  peùis  petit  ^  faible , 
facile  b  déprime^;  épigastre  douloureux  à  la  pression  , 
const^ation,  ufin^es  moins  épaisses  que  la  veille,  senfi- 
ment  de  gêne  au  pharynx.  {Lavtmen»  émoUtens ,  bois- 
9oh9  adaueissoiviês  )■.  Dix  heures  du  maiin  ;  une  selle , 
fiifbiesse  très-grande ,  qoatre-vtfigt-dîx  pulsations  par  mi- 
IMite.  Huit  heures  du  soir  :  paroxysme ,  chaleur  à  la  peau , 


ET    eBSSRfAVIONS.  €7! 

pouls  ply»  développé  ,  légers  soubresauts.  Dix-sept  ocfto- 
bi«  :  pendant  la  nuit ,  trois  garderobes  fétides ,  presqu*eii- 
tièrement  composées  de  sang  ;  délire  sourd ,  continuel  ; 
le  matin ,  le  pouls  est  petit ,  (acile  à  déprimer;  on  compte 
quatre-vingt-^lix  pulsations  ,  le  délire  à  cessé  ;  il  y  a  beau- 
coup de  soit*  et  les  liquides  passent  facilement ,  la  langue 
<est  plus  humide  9  le  malade  prend  un  peu  de  bouiHoil 
avec  plaisir.  (Lavemens  émoUiens,-  boisions  mueilagî* 
neusôs;  fomentations  êUT  l'abdomen).  Dans  la, journée; 
une  selle  sanguinolente  ,  soif  vive ,  alternatives  de  bien 
ei  de  mal  ;  le  :soir ,  même  paroxysme  que  la  veille.  Dix* 
huit  octobre  :  la  nuit»  sommeil  comiplet  et  prolongé;  le 
matin ,  le  malade  vomit  des  matières  vertes  ;  la  langue 
C9t  sècfae,  ie  pouls  xléveloppé,  la  vessie  rempKe  d'urine; 
la  plaie  du  bras  est  douloureuse  et  tuméfiée  ,  on  observe 
des  soubresauts.  (Cathétérisme;  eatapla9messur  lapiaiôj 
inéaro>e  tmitem^nt  ) . 

Le  19  oct. ,  le  matin  ,  vomissemens«  langue  humide  , 

soif  moins  vive  ;  dans  la  journée ,  selles  noirâtres  provor- 

quées  par  des  lavemens.  Le«o,  vomissement,  face  pâle» 

ierreuse  ,  poab  petit ,  fréquent ,  épigastre  douloureux  à  la 

pression  ,  jambe  droite  tuméfiée  à  sa  feceînteme  »  doo*«- 

leurs  dans^  le  genou ,  le  coude  et  4e  poignet  du  côlé  gau^ 

che  ;  ces  trois  articulations  sont  tuméfiées  «t  ne  peuvenft 

être  mues  sans  causer  des  souffrefoces  très-vrvês  ;  aflâîsse- 

ment  moral,  crainte :de  la  mort  {•eataplasmfes ,  boiisan» 

rafrcuehissafMs  )•  Le  2 1  ,  douleurs  articulaires  plus  vi* 

ves,  articnlatbns  précitées  plus  gonflées,  prostration  très^ 

grande;  le  soir,  respiration  accéleréô ,  face  cadavéreuse*, 

afiàissement  :moral  profond ,.  pouls  "fréquent ,  donnant  i5o 

.pulsations.  Le  22 ,  œil  éteint ,  iace  abattue  ,  traits  tirer,' 

pouls  vermiculaire  ,  coimaissance  intacte ,  le  maladcNDO 

veut  pas  boire  et  d^sirç  qu'on  le  laisse  mourir  tranquiU^, 

Mort  à  2  heures ,  huit  jours  après  l'entrée  à  THÔtel-DteiU 


^J2  MÉMOIRES 

Ouverture  du, corps;  faite  le  23  (i).  Face  d'un  jaune 
}mde  ;  pénis  vdlumineux,  offrant  quelques  taches  noi- 
irfitref  ;  infiltrations  de  pus  dans  le  tissu  cellulaire  sous- 
putané^de  la. face  interne  de  lajambedràite  (on  relrouve 
l68.4eux  pointes  de  lancettes  qui  étaient  restées  dans  le 
Ubia  );  la  tache  observée  sur  la  rhàin  droite  avait  l'aspect 
d'une  escarre  >  el)e  occupait  toute  l'épaisseur  de  la  peau  , 
le  tissu   cellulaire   sous-jacent.  était  brunâtre^;  la  vetne 
opérée  et  le  tissu  cellulaire  environnant  étaient  de  coulent 
roug§-brun  ;  seulement  du  côté  opposé  au  cœur.  Le  genou 
gauche  contenait  environ  un  demi- verre  de  pus ,  la  synoviale 
;étaitrougeâtre  sur  la  capsule ,  et  jaunâtre  sur  les  cartilages  ; 
}e. tissu  cellulaire  voisin  était  rôuge  et  enflammé.  Surfaces 
jaLViicnleirids  au  poignet  gauc/te  également  enflammées ,  en-  , 
.viron  deux  cuillerées  d'un  pussanieux  dans  l'articulation. 
Jtlême  état  de  l'articulation  du  coude  àà  même  côté.  Mus- 
clés  en  général  fermes  et  rouges.  Cerveau  légèrement 
iQJeçté  «  tissu  cellulaire  sôus-arachnoîdien  infiltré  de.sé- 
.i:0jsjté  et  d'air  9  un  peu  de   sérosité  dans  les  ventricules 
Utéraux.  Arachnoïde  vertébrale  injectée ,  contenant  plu- 
sie[urs,xuillerées.4e  sérosité  sanguinolente;  moelle  épi- 
nière  saine.  Rien  dans  la  bouche  et. le  pharynx.  Pou- 
tnons  paraissant  légèrement  emphysémateux  ;  tissu  cel- 
lulaire sous-pleural  contenant  quelques  bulles  d'air,  plu- 
.  sieurs  onces  desérosilé  sanguinolente  dans  chaque  plèvre  ; 
ir^uqueuse  bronchique  rouge  et  injectée  dans  toute  son 
étendue  ;    divisions   bronchiques    remplies    d'un  mucus 
l^cumeux  et  rougeâtre.  Un  peu  dé  sérosité  sanguinolente 
dans  \q  péricarde  ;  casur  tendu ,  vide  de  sang  et  rempli 
de  gaz  fétide  ;  les>  'peines  qui  aboutissent  au  cœur  sont 


(i)MM.  Bally,  Càillard,  Cayol ,  Magendie,  Rayer,  Serres,  et 
quelques  autres  médecins  ^  plusieurs  élèves  de  PHôtel-Dieu  ,'  élaicni' 
^résens  à  celle  séance^'      . 


ET    QBSBBYATIONS.  873 

pareillement  remplies  de  gaz  ;  le  cœur  paraît  crépitant 
au  toucher  ,  son  tissa  est  pâle  et  décoloré.  Hernie  épi- 
plotque  congénitale  du  côté  droit  ,  avec  adhérence  de  l'é- 
piploon    au  testicule.  Muqueuse  gastrique  offrant  deux 
larges  plaques  d\m  rouge  brun  ,  grisâtre  ou  ardoisée  vers  le 
pylore  ;  tissu  cellulaire  sous-muqueux  infiltré  derrière  les 
deux  plaques  indiquées  ;  muqueuse  soulevée  par  des  gaz^. 
Muqueuse  de  l'intestin  grêle  saine  excepté  vers  la  fin  de 
l'iléon  ;  ici ,  dans  Pespace  de  5o  pouces ,  elle  est  injectée  » 
et  présente  »  en  se  rc'^pprochant  de  la  valvule  cœcale  »  16 
ulcérations  rapprochées  y  de  la  largeur   d'une  pièce  de 
5o  centimes  ,  profondes  ,  ayant  des  bords  taillés  à  pic  » 
ane  surface  fongqeuse  et  jaunâtre  ;  la  partie  qui  entoure 
ces  ulcères  est  boursouflée  et  noirâtre.  Muqueuse  du^gros 
intestin'  in]ecièè  ,  d'un  ronge-brun  dans  l'espace  de  25  à 
3o  pouces  à  partir  du  cœcum.  Ganglions  du  mésentère  , 
légèrement  gonflés.  Parenchyme  du  foie  jaunâtre ,  mou  » 
facile  à  réduire  en  bouillie  ,    emphisémateux.    Fésicula 
biliaire  distendue  par  une  bile  épaisse  et  foncée  en  cou- 
leur ;  sa  muqueuse  est  noirâtre  ,  ses  parois  sont  emphy- 
sémateuses. Rate  empl^sémateuse.  Tout  le  tissu  cellu-- 
laire  de  l'abdomen  infiltré  de  fluides  gazeux.  Rien  dans 
V appareil  urinaire. 

Nous  nous  disposions  à  joindre  quelques  réflexions  au- 
fait  qui  vient  d'être  rapporté  ,  lorsque  nous  avons  appri» 
que  M.  Magendie  se  proposait  de  le  publier  dans  le  pro* 
chain  numéro  de  son  Journal.  L'opinion  d*un  médecia 
aussi  recommandable  est  d'un  trop  grand  poids  dans  cette 
circonstance ,  pour  que  nous  devions  nous  dispenser  d'en 
tenir  compte.  Nous  renvoyons  en  conséquence  nos  vo^ 
marques  à  un  autre  numéro..  Nous  dirons  seulement  ici 
qu'il  parait ,  d'après  quelques  renseignemens  ultérieurs  , 
que  l'escarre  observée  sur  le  poignet ,  provenait  d'une 

5.  ti 


5^4  KÉMOIBES 

brûlnre  que  s'éuit  faite  le  malade ,  en  portant  cette  partie 
sur  une  veilleuse  dans  un  moment  de  délire  ou  de  perte 
de  connaissance. 


Note  sur  le  mode  de  traitement  employé  à  Ckôpital  des 
Aliénés  de  Moscou,  par  le  docUur  Kibaltiez  ,  méde 
'  cîn   en  chef  de   cette  maison  ;   communiquée  par 
M.  EsQTJiROL,  et  extraite  de  son  ouvrage  sur  les  Eta- 
blissement d^ aliénés  (  i  ) . 

La  méthode  à  suivre  dans  le  traitement  des  vésanies  ne 
peut  être  ni  fixe  ,  ni  générale  ;  elle  varie  suivant  les  causes  , 
l'ancienneté  delà  maladie ,  l'altération  plus  ou  moins  pro> 
fonde  des  facultés  mentales  ;  suivant  que  ces  mêmes  cau- 
ses proviennent  de  naissance  ou  de  vieillesse ,  sont  Teflet 
des  passions ,  d'un  vice  de  l'éducation  ,  de  maladies  exter- 
nes ou  internes ,   suivant  la  constitution  de  l'aliéné  et  le 
genre  de  sa  maladie.   Par  exemple,  les  ivrognes  qui  de- 
viennent fous  guérissent  plus  vite  que  les  personnes  at- 
teintes de  folie  à  la  suite  d'un  fort  accès  de  colère  ;  la  folie 
amoureuse  guérit  avec  le  temps  ;  mais  celle  qui  suit  les 
excès  vénériens  dure  toute  la  vie.  Lesstupidesde  naissance, 
les  vieillards  tombés  en  démence  ,  l'épilepsie  invétérée , 
la  paralysie  dans  un  âge  avancé,  sont  incurables.   Le 
temps  et  les  secours  de  l'art  ont  pu  guérir  la  folie  dont  la 
cause  existait  dans  le  bas-ventre,  celle  qui  avait  été  pro- 
duite par  un  accident  imprévu  ,  par  une  fièvre  nerveuse , 
une  couche  difficile. 


(i)  Cet  ouvrage  ,  si  impalicmmcnt  attendu  des  hommes  qui  s'occu- 
peut  d^améliorer  le  sort  des  aliénés  ,  ne  doit  pas  tardait  ù  paraître. 

(N.  d,  R.  ) 


ET    OBSERVATIONS.  5^5 

Lorsque  la  saignée  est  indiquée  dans  la  maladie  ,  la 
veine  est  largement  ouverte ,  l'évacuation  du  sang  est 
forte  et  subite ,  et  le  malade  tombe  en  syncope*  Cette  mé- 
thode a  pour  but  de  diminuer  les  forces  supérieures  dont 
sont  quelquefois  doués  ces  malades  ,   et  de  ramener  le 
calme  dans  leur  esprit.  Outre  cette  saignée»  on  peut  eO" 
core  appliquer  des  sangsues  sur  le  trajet  des  veines  jugu- 
laires. On  administre  ensuite  ,  suivant  les  indications ,  ded 
boissons  purgatives  ;  on  donne  la  digitale  pourprée  ,  unie 
au  nitre  ou  au  camphre  ;  on  fait  prendre  une  grande  quan* 
tité  d'eau  vinaigrée  froide ,  on  applique  sur  la  tête  des 
linges  imbibés  de  ce  même  liquide ,  on  place  de  forts  si- 
napismesaux  pieds  :  le»  narcotiques  sont  considérés  comme 
nuisibles  dans  cet  état.  Après  avoir  diminué  la  fureur ,  ou 
établit  des  points  de  révulsion  à  la  nuque ,  aux  bras  ,  etc* 
Chez  les  maniaques  qui  sont  sujets  à  des  accès  d'une  sorte 
de  rage ,  la  saignée  est  faite,  non-seulement  pendant  l'ac* 
ces ,  mais  elle  est  répétée  après  pour  en   prévenir  le 
reU)ur. 

Les  malades  qui  sont  dans  l'abattement,  qui  sont  tour^ 
mentes  par  la  peur,  le  désespoir,  par  des  visions,  sont  trai- 
tés par  le  tartre  émétique ,  le  sulfate  de  potasse  ou  de  soude , 
et  autres  purgatifs  ;  par  l'acide  acétique  camphré  h  hante 
dose,  étendu  dans  yn  véhicule  approprié;  parla  jusquiamo, 
par  des  frictions  sur  la  tête  et  les  hypocondres  ,  avec  une 
pommade  contenant  de  l'émétique ,  par  l'application  de 
sangsues  à  l'anus  :  les  vésicaloires  ou  toute  autre  espèce 
de  révulsifs,  produisent  dans  cette  espèce  un  soulagement 
plus  marqué  que  dans  la  fureUr.  Les  bains  tièdcs  se  pres- 
crivent l'hiver,  et  les  bains  froids  pendant  l'été. 

Nous  appliquons  souvent  le  moxa  sur  la  tête  ,  sur  les 
deux  épaules ,  et  de  profonds  cautères  aux  bras.  Une  jeune 
femme  était  dans  cet  hôpital  depuis  deux  ans ,  et  avait  fait 

s5-s 


676  MVMOIRBS 

usago .  de  toute  sorte  de  remèdes  sans  suôcès  ;  un  moxa 
fut  appliqué  sur  la  tête,  et  son  effet  soutenu  par  une  forte 
suppuration  ;  ce  seul  moyen  suffit  pour  opérer  laguérison. 
Un  homme,  âgé  de  quarante  ans,  était  sujet,  depuis 
quatre  ans ,  9ans  cause  connue ,  à  un  accès  de  folie  qui 
durait  depuis  deux  à  trois  mois.  La  maladie  avait  résisté 
h  la  saignée^  aux  bains  froids,  moyens  qui  quelquefois 
préviennent  le  retour  des  accès.  L'application  de  deux 
profonds  cautères  aux  bras  (  que  le  malade  conserve  en- 
core) ,  fut  suivie  d'un  succès  complet. 

On  fait  usage  du  quinquina  seulement  lorsqu'on  soup- 
çonne que  la  maladie  tient  à  un  état  de  faiblesse  •  comm^;, 
par  exemple,  à  l'influepiGe  de  longues  fièvres  ^erveuse9, 
de  l'habitude  de  l'onanbme,  etc.  Ces  derniers  malades 
sont  souvent  difficîleft  à  traiter  et  à  guérir;,  ils  sont,  telle- 
ment dominés  par  leur  funeste  penchant ,  que  même  ayant 
les  mains  attachées ,  ils  trouvjont  encore  le  moyen  de  sa* 
tisfaire  leur  imagitetion  délirante. 

Lorsque  les  aliénés  sont  calmes ,  ils  jouent  aux  échecs  , 
au  piquet ,  lisent  les  gaxettes ,  des  livres ,  causent  ensem- 
ble; ils  ne  font  de  911^  à  personnot 

.  Les  phases  de  (a  lujoi^  inHue^t  visibleoiient  sur  le  retour 
des  paroxysmes» . 


ET    O-BUEUTATÎOKS. 


«77 


Tableau  des  malades  reçus  daiis  Ckôpiud ,   de  i  S 1 1  à 
jSjg;  mnnhre  des  aliénés  f;ucris ,  sortis  ou  vHorts. 


AK^'EE 


811 

Sia. 
8i3 

61 5. 
816 

S19. 


âe^  i  des 


vaiuxa^. 


I 


oriBlUtNi. 


160 

108 

13; 
181 

]S4 


ad 

So 
40 

3o 


ToTAn. 


i356 


3î9 


l;EPi;is 


«ORTS. 


10 

I 

i3 


I  2 

9 
^4 


lÔ' 


t6i 


^Toto.  Lca  cnres  <ftit  été  opéiré^s  soît  sur  «îes  pcrM>Tiyioj(  t^\  » 
Ironvaient  1é^>freineiit  m»Ud«â ,  mit  ««ir  <lc  vénUbles  m^Kiiai|mA> 
La  plapart  de  ceux  <iui  ont  succombé  Mmt  morts  d'«popl«XM, 
on  minés  par  le  marasme;  le  nombre  des  décès  a  touio«irs  élé 
plus  considérable  parmi  les  bommes  que  parmi  les  femmes^ 


Observation  dtépanckemenl  oonsidérabtedanstinfirîeHt 
du  crâne  ^  et  d^ opération  du  trépan  pràti^Héè  par 
MM.  Beclakd  et  Debois  fils  ;  observation  rè^^eîUie  à 
la  Maison  royale  de  Santé ^  par  A.  L.  CiSftATf  »  inHtm 
des  hôpitaux  civils  de  Paris, 

Un  menuisier  âgé  de  cinquanle-cinq  ans»  de  peli4« 
taille ,  d'un  tempérament  alhlélique ,  jouissant  encore  de  la 
plénitude  de  ses  forces ,  traTailiait»  le  4  décembre  i8««  ^ 
à  une  rampe  d'escalier  sur  un  échafaud  qui  s'éCToulé  ; 
il  tomba  d'un  troisième  étage  sur  le  pavé,  ci  de  là,  roula 
sur  quelques  marches  dans  rescalier  d'une  care»  Auséildl 
après  la  chute  ,  on  vit  cet  homme ,  appuyé  sur  deux  por- 


S78  VÉlfOIRES 

sonnes»  sa  relever,  remuer  ses  membres,  présider  luî- 
Oiême  à  rinspection  de  tout  son  corps ,  se  remettre  sur 
uû  Ut  9  se  placer  dans  un  fiacre ,  monter  enfin  chez  lui  au 
deuxième  étage. 

Arrivé  chez  lui ,  le  malade  se  plaignit  de  pesanteur  à  la 
tête ,  de  douleurs  contusives  dans  les  poignets  :  on  lui  tira 
deux  palettes  de  sang;  il  perdit  bientôt  l'usage  de  la  pa- 
role. On  le  conduisit  alors  à  la  Maison  royale  de  santé. 
Cinq  heures  s'étaient  écoulées  depuis  Faccident.  Abolition 
des  facultés  intellectuelles  et  des 'fonctions  sensoriales  ; . 
immobilité  des  paupières  abaissées  au-devant  du  globe  de 
l'œil  ;  dilatation    fixe  des  pupilles;  action  de  fumer  la 
pipe,  suivant  l'expression  vulgaire  consacrée;  ronflement  ; 
respiration  libre;  pouls  dans  l'état  normal  ;  excrétion  in- 
volontaire des  urines  ;  déglulition  facile  des  li<^uides  ;  pa- 
ralysie incomplète  des  membres  du  côté  gauche ,  que  le 
malade  s'eflbrcc  de  retirer  lorsqu'on  les  pince  fortement  ; 
il  soulève  et  remue,  fréquemment  le  membre  pelvien  droit, 
et  agite  également  le  bras  du  même  côté.   Deux  plaies 
contuses  existaient  aux  tégumens  du  crâne ,  l'une  de  8  à  1  o 
lignes  de  diamètre  au-dessus  du  pavillon  de  Toreillô  droite; 
l'autre ,  d'une  plus  grande  étendue ,  au  côté  gauche  et 
moyen  de  l'occiput.  Tel  était  l'état  de  ce  malade  (  une 
deuxième  saignée  ,  tisane  de  tilleul  et  d'oranger),  11  re- 
prit sa  connaissance,  mais  peu  d'instans   après,  il  re- 
tomba   dans  un  assoupissement  léthargique.  Si   on   lui 
adressait  avec  fprce  la  parole ,   il  balbutiait  à  voix  basse 
quelques  monosyllabes ,  comme  un  homme  plongé  dans 
un  sommeil  profond  et  qu'on  réveille  subitement. 

La  nuit  se  passa  dans  cet  état  ;  le  lendemain  malin  , 
MM.  Béclard  et  Dubois  fils  examinent  le  malade.  M.  Bé- 
clard  prononce  que,  s'il  existe  un  épanchement  dans  l'in- 
térieur du  crâne,  comme  tous  les  symptômes  paraissaient 
la  démontrer,  il  doit  se  trouver  h  droito  au  niveau  de  la 


ET    0BSB11TATI05S\  S^ 

petite  plaie  contuse  de  la  fosse  temporale,  la  paralysie 
étaat  à  gauche  ;  quHl  serait  irrationel  d'aller  chercher  a3- 
leurs  un  épànchcmeot  qui  ue  peut  être  produit  que  par 
Tarière  méniDgée  moyenae  »  la  seule  capablede  causer  un 
épanchement  à  la  surface  interne  du  crâne.  En  çohsi» 
qûence  »  on  convint  d'appliquer  dans  cet  endroit  une  eou^ 
ronne  de  trépan  comme  moyen  dHnvesligation.  A  Taide 
d'une  incision  cruciale  ,  M.  Dubois  découvre  une  étendue 
de  la  Yoûle  supérieure  du  crâne  et  de  la  fosse  tomporafô 
du  colé  droit ,  égale  à  la  paume  de  la  main.  Le  péricfâne 
enlevé ,  on  ne  découvre  aucune  trace  de  fracture.  On  ap- 
plique une  première  couronne  moyenne  de  trépan.  Dans 
l'opération ,   M.    Béclard   fait   observer  que   la    couleur 
blanche  et  la  sécheresse  de  la  sciure  du  diploé  qu'on  aper* 
çoit,  sont,  suivant  la  remarque  judicieuse  d'Abernolhy  » 
des  signes  presque  certains  dVpancheraent  dans  cet  ën« 
droit.  La  portion  osseuse  cernée  par  la  couronne  ayant 
été  enlevée ,  oa  découvre  un  foyer  de  sang  coagulé  d'un 
pouce  d'épaisseur  au  moins  et  dont  le  doigt  ne  peut  at-< 
teindre  les  limites.  Une  seconde  et  une  troisième  appli- 
cation de  couronnes  de  trépan  d'un  pouce  de  diamètre 
sont  faites  ;  le  lambeau  inférieur  de  l'incision  cruciale  est 
réséqué.  Les  trois  ouvertures  réunies  ont  la  forme  d'une 
feuille  de  icèfle  ou  d'un  cœur  do  carte  à  jouer  situé  traas-* 
versalement  au-dessus  du  pavillon  de  l'oreille,  et  dont  le 
petit  angle  est  tourné  en  arrière.  L'introduction  plus  bcile- 
des  doigts  permet  de  trouver  les  limites  reculées  do  l'épan- 
chement ,  borné  inférieurement  à  la  base  du  crâne.  Une 
espèce  de  cul-de  lampe  formé  par  le  décollement  de  la 
dure-mèrc  dans  l'étendue  de  quati:e  à  cinq  pouces  de  dia- 
mètre dans  tous  les  sens  ,  contenait  le  foyer. 

A  différentes  reprises  dans  l'opération ,  mais  notamment 
au  moment  de  l'incision  des  tégumcns ,  le  malade  sortit, 
de  son  assoupissement  ,   donna    des   signes  d'une  nt». 


38o  HiiroiBis's 

itopatÎQDC^  et  déploya  une  résistance  énergique  contré 

lé»  aides  qui  te  tenaient  assujettis  pour  s'assurer  de  ses 

mouvemens. 

Lorsqu'on  enleva  la  troisième  portion  osseuse  séparée 
par  le  trépan  »  on  ne  fut  pas  peu  surpris  de  voir  un  frajg- 
oient  s'en  dëtàCber.  Une  fracture  existait  donc  ,  mais 
aucun  indice  n'avait  pu  la  faire  découvrir.  IJn  filet  de 
sang  vermeil  bien  distinct  coulant  sur  la  masse  du  coagù* 
lum  et  contrastant  singulièrement  avec  la  couleur  noire 
de  ce  dernier»  fit  voir  que  l'hémorrhagie ,  dont  la  source 
se  trouvait  ainsi  indiquée,  continuait  et  provenait  d'une 
ouverture  de  l'artère méningienne.  Néanmoins,  MM.  Bé- 
clard  et  Dubois  ne  jugèrent  pas  à  propos  de  rien  faire  pour 
l'arrêter  ;  Tbomme  était  loin  d'être  afiaibli;  on  n'avait 
plus  à  redouter  la  Compression  du  cerveau  ;  une  voie 
était  ouverte  au  sang  qui  pouvait  s'écouler  encore ,  mais 
qui  devait  s^arrêter  à  la  longue  ;  enfin,  cette  perte  de  sang 
devait  être  plutôt  salulaire  que  nuisible  au  malade.  La 
nasde  du  saifj;  épanché  fut  évaluée  rigoureusement  à  plus 
d'un  grand  verre.  A  l'aide  de  l'extrémité  d'un  couteau 
kntiçidairé ,  On  en  enleva  une  partie.  On  fit  ensuite  une 
injection  d'eau  de  guimauve;  une  compresse  fenêtrée  fut 
légèrement  enfoncée  dans  l'ouverture  du  crâne.  {Saignée^ 
bouillon  dé  poulet ,  diète  absolue.  ) 

Reporté  dans  son  lit ,  le  malade ,  ayant  recouvré  toute 
sa  connaissance ,  commençait  déjà  à  soulever  les  membres 
du  côté  gauche,  qui  ne  lui  paraissaient  plus  qu'engourdis; 
ii  s'abandonna  à  un  sommeil  léger,  se  réveilla  à  divers  in- 
tervalles pour  demander  à  manger.  'Il  était  sans  fièvre  ,  se 
plaignait  plutôt  de  douleurs  aux  épaules  et  aux  poignets 
qu'à  la  tête.  Le  lendemain  (6  décembre)  Tappareil  fut 
levé.  La  dure-mère  était  presque  revenue  au  niveau  de 
Touverture  qu'elle  obturait  intérieurement.  Le  foyer  était 
entièrement  dégorgé  ;  une  légère  couche  de  sang  recou- 


ET    OBSERVATIONS.  ^1' 

Trait  encore  la  méninge.  On  continua  de- panser  tous  les 
jours  avec  un  linge  troué  enduit  de  cérat ,  recouvert  d'un* 
petit  matelas  de  cbarpie.  Le  7 ,  la  dure-mère  était  tout-^ 
à-fait  appliquée  sur  l'ouverture.  Ces  deux  journées  se 
passèrent  sans  fièvre  y  le  malade  était  calme.  {Eau  depoU" 
Ut,  lavemcns émoUienSf  diète,)  Le  8  ,  la  suppura tions^étà- 
blit;  aucune  garde-robe  depuis  l'accident.  (Petit-lait  avec 
émétique,  g.  j.  ;  dcfix  lavemens.)  ,Une  selle  très-légère. 
Dans  la  soirée ,  douleur  aiguë  lancinante  derrière  la  tn^^ 
melle  gauche;  plénitude  et  fréquence  d,u  pouls.  (Saignée, 
cataplasme  sur  le  point  douloureux»  )  La  douleur  de  côt£ 
disparaît.  Le  9,  douleurs  de  tête  sans  fièvre  ;  appétit  extrême* 
Le  malade  est  fort  incommodé  des  battemens  artériels  et 
des  mouvemens  alternatifs  de  soulèvement  et  d'abaissement 
du  cerveau  dans  la  plaie.  [Petit-lait  avec  émétique ,  g.  j» 
lavem.ent,  deux  verm>icelles.)  Le  10 ,  les  battemens  (jëx- 
pression  du  ma]^de)  dans  la  tête  sont  plus  forts;  lepouU 
plein,  fréquent,  un  peu  dur;  constipation,  perte  d'ap- 
pétit. [Petit-lait  f  diète,,  lavement  aiguisé  par  ùnefbr'tà 
cuillerée  de  sel  m,arin.  )  Point  de  selle.  Le  1 1  au  malin 
[une  once  d'huile  de  ricin) ,  évacuation  abondante';  'jplé- 
nitude  et  dureté  du  pouls ,  sans  fréquence  ;  •somnolçnoe  ; 
teinte  jaunâtre  de  la  peau  et  des  sclérotiques.  (  Petit-lait, 
diète,)  Le  12  ,  mêmes  symptômes;  le  soir,  rêvasseries» 
état  comateux.  [Saignée y  petit-lait,)  Le  i3  ,  mieux  sen- 
sible; dégoût  pour  le  petit-lait  r  douleur  gravatîve  au  froot; 
sécheresse  de  la  peau  ;  retour  de  la  constipation  ;  le  mja- 
tin,  après  le  réveil,  absence  dans  les  idées;  cet  état  se 
dissipe  dans  la  journée  et  se  montre  plusieurs  jours  de 
suite  [Lim,onade,  potion  tonique  y  deux  vermicelles.) 
Le  i4,  une  garde-robe  copieuse;  état  général  satisfaisant. 
La  dnre-mère  recouverte  de  bourgeons  charnus  suit  les 
mouvemens  du  cerveau..  La  suppuration  est  belle ,  et  le  pus 
désormais  ne  contient  plus  de  mélange  de  sauie.  A  dater 


S8a  viuoiBES 

da  1 5  »  le  mieux  fait  des  progrès  beaucoup  plus  sensibles  ; 
TappéUt  est  bon  ainsi  que  la  digestion.  On  donne  de  lé- 
gers alimens ,  dont  on  augmente  graduellement  la  quan- 
tité; le  ventre  est  libre ,  Fouie  est  dure  depuis  l'accident. 
La  cicatrisation  do  la  plaie,  qui  avait  marché  rapidement 
et  qui  paraissait  devoir  être  bientôt  complète»  s'était  ar- 
rêtée dans  ses  progrès  et  semblait  rester  stationnaire. 
L'énorme  perte  de  substance  qui  avait  été  faite  à  la  voûte 
du  crâne  et  aux  tégumens  pouvait  en  apparence  justifier 
celle  consolidation  tardive.   Un  mois  s'écoula';  deux  est* 

■ 

quilles  se  montrèrent  successivement  dans  l'espace  de 
quelques  jours  :  elles  furent  extraites;  c'était  la  portion 
presqu'entière  de  la  suture  du  bord  inférieur  du  pariétal , 
Tune  longue  d'un  pouce  »  Fautre  de  deux;  elles  avaient 
une  ligne  do  largeur.  La  guérison  dès-lors  ne  se  fit  plus 
attendre. 


1. 


Extraction  d'un  calcul  de  Curètre  clioz  un  enfant  ; 
observation  recueillie  par  31.  Tboussel  ,  D,-3I ,  et 
suivie  de  quelques  réflexions  sur  l'extraction  des 
corps  étrangers  situés  dans  l'urètre. 

Un  garçon  de  cinq  ans  ,  d'une  bonne  constitution ,  très- 
fort  pour  son  âge  ,  glissa  en  jouant  sur  le  pavé  ,  et  tomba 
les  jambes  fortement  écart|5es.  Il  se  releva  de  lui-même 
presque  au  même  instant ,  et  vint  en  pleurant  trouver  sa 
mère ,  h  qui  il  raconta  à  sa  manière  ce  qui  lui  était  ar- 
rivé. 11  répétait  toujours  qu'il  lui  était  entré  quelque  chose 
dans  la  verge.  La  douleur  cessa  bientôt,  et  quelques  heu- 
res s'écoulèrent  sans  qu'il  se  plaignit.  Mais ,  après  avoir 
soupe  comme  à  l'ordinaire  ,  il   voulut  uriner,   et  ne  le 
put  pas.  II  portait  ses  mains  à  sa  verge  ,  la  tiraillait ,  et  ce 
ne  fut  qu'après  bien  des  efforts  qu'il  parvint  à  rendre  quel- 


ET    OBSE&TJLTIOI^S^  38S 

qoes  gouttes  d'uriixe.  Ce  premier  moment  d^agitation  une 
fois  passé ,  TenfaDt  dormit  tranquillement  pendant  une 
heure,  jusqu'à  ce  qa*une  nouvelle  envie  d^uriner  eût  re* 
nouTelé  les  douleurs.  Pendant  le  sommeil  Turine  coulait 
presque  conlinuellement ,  mais  avec  beaucoup  de  lenteur* 
La  nuit  se  passa  en  alternatives  dé  cris,  de  pleurs  et  ée 
momens  de  calme  complet ,  pendant  lesqueb  le  sommrï 
était  profond. 

Les  parens  commençant  à  s'inquiéter  ,  m*en?oyèrtnt 
chercher  le  lendemain  matin  i.^  octobre.  Je  trouvai  rëh- 
fant  couché  et  endormi  sur  les  genoux  de  sa  mère  ;  la  che- 
mise du  petit  malade  était  mouillée  par  Turine  »  quoiqu'il 
uj  eût  pas  une  heure  qu'elle  eût  été  mise. 

Il  me  vint  de  suiteà  l'idée  qu'il  existait  un  obstacle  daus 
l'urîitrc  ;  pour  m'en  assurer ,  j'écartai  doucement  les  cuis- 
ses de  l'enfant  ;  je  promenai  mon  doigt ,  en  appuyant  lé- 
gèrement ,  dans  la  direction  du  canal ,  et  bientôt  je  sentis 
une  petite  tumeur  arrondie  »  dans  l'épaisseur  du  scrotum.» 
sur  la  ligne  médiane.  Cette  tumeur  avait  à-peu-prèsl& 
grosseur  d'une  noisette  :  elle  était  dure  ,  fixe  ,  et  me  pa- 
rut être  produite  par  un  corps  étranger  introduit  dans 
l'urètre. 

Ce  corps  pouvait  avoir  été  introduit  par  la  verge ,  ou 
bien  être  venu  de  la  vessie  ;  mais  j'étais  plus  porté  ii  croire 
que  c'était  une  petite  pierre  échappée  de  la  vessie  ;  en  con- 
sidérant, i.«  l'âge  de  l'enfant ,  qui  n'avait  aucune  ha)»i~ 
tude  solitaire,  et  qui  ne  jouait  que  bien  rarement  avec 
d'autres  jeunes  enfans  ;  2.*  la  petitesse  excessive  de  l'ou- 
verture du  prépuce;  3.  •*  enfin,  la  forme  à -peu-près  rondo 
du  corps  étranger ,  ce  que  le  peu  d'épaisseur  des  parois  du 
canal  me  permettait  de  constater. 

Pendant  cet  examen  ,  l'enfant  s'éveilla  et  fut  repris  du 
renvie  d'uriner  :  il  fit  de  violons  eflbrts  ,  h  la  suite  des* 
quels  il  parvint  h  rendre  un  peti  d'urine  ,  même  avec  un 


s-  585 

i  Tut  impossible  do 


^^^f  ET    OUSEBVATIO! 

^  rinslrumecit  ;   j'y  parvins  .  mais  il  e 
iléplecerle  corps  étranger. 

Cepeadant,  Teoiant  était  dans  un  étal  violcat  d'irrita- 
tion. Renonçant  pour  le  moment  i  toute  tentative  d'ex- 
traction ,  je  fis  mettre  le  malade  dans  un  Laîn  lïède.  Je 
Gs  prier  M.  Âmussat ,  aide  d'anaiomie  h  la  liicullé  de  mé- 
decine ,  lîn'é  à  l'enscignemeat  et  it  la  pratique  de  la  chi- 
rurgie, et  s'occupant  depuis  longtemps,  d'une  manière 
spéciale  ,  de  l'anaLomic  des  voies  urinaires  et  de  leurs  ma- 
ladies, de  m'assislcr  dans  l'opération  que  j'aurjiis  k  faire. 
Nous  nous  rendîmes ,  deux  heures  aprts  ma  premi&re  tU 
site,  auprès  du  petit  malade,  munis  des  instrument  qua' 
nous  supposions  pouvoir  nous  être  utiles.  L'enfant  avait 
Jieaucoup  souHèrt  dans  le  baîa.  Nous  le  fîmes  placer  sur. 
un  lit  sîIuÉ  aupr&s  d'une  croisée  ;  son  père  et  nne  per^ 
sonne  devutml  nous  servir  ^'aîdcs. 

Aprbs  nous  être  aiEurés  de  nouveau  de  la  présence  im  , 
corps  étranger  et  de  sa  siuiation ,  par  l'application  oiéthoi 
dique  des  doigts  à  l'extérieur  du  canal ,  et  par  l'inlroduc-  "* 
tioa  d'im  slylcl  mousM;  .  nous  fîmes  plusieurs  injections 
liuileuscs  danâ  l'uiètre  ,  puis  nous  essayâmes ,  urec  \td  '. 
t  de  pousser  le  corp«  étranger  d'arrière  eu  avan^  j 
«B  bout ,  en  suivant  la  dircclion  du  canal  et  cft  | 
»  forge  contre  lo  pubis.  Ces  premières  tentatives  _ 
I  Mictni  résultat.  Ko«u  noue  décidâmes  àdislcnilra  I 
iT rintofilalioa.  M.  AmuËut  pressa  forti^neutlA,  1 
j-de>sous  de  la  tumeur ,  eu  l'apr  / 
a  la  syiDj'IiVïe  dr-  puLït  ;  :ilon,  (Intruduiiiit^ 
aix  pouces , 
I  <: ,  lube  emplp 
rnticuu  ~  1'.'  MiaOlu  avec  11 

:.  tcuij»  ij<i*i>c£  uue  de  tocs  i 
:  ei  prcsuî  entre  dtwK  doîgU  le  fii^jl 
i çonkc iu  farois  do  tabe , pour  emfA*^ 


•  •• 


S86  HÉMOIRES 

cher  Tair  de  s'échapper.  Au  moment  ob  |e  poussais  avec 
force  de  l'air  dans  le  canal,  M.  Amussat  cherchait  à  dé- 
placer le  corps  étranger  et  h  le  faire  passer  dans  la  por- 
tion de  Furètre,  élargie  momealanénient  par  rinsuflla- 
lion. 

Nos  premiers  efforts ,  quoique  continués  pendant  quel- 
ques minutes  »  n'amenèrent  qu'un  déplacement  très-peu 
marqué.  L'enfant  paraissait  souffrir  beaucoup  ^  h  peine 
pouTait'On  le  maintenir  sur  le  lit ,  ce  qui  rendait  notre 
opération  des  plus  pénibles.  Un  peu  de  sang  coulait  par 
le  méat  urinaire  ;  il  était  mêlé  avec  de  Turlue  que  l'enfant 
parvenait  à  rendre  dans  les  efforts  qu'il  faisait.  Nos  pre- 
mières tentatives  furent  encore  rendues  plus  pénibles  par 
Térection  qui  survenait  sitôt  qu'on  introduisait  un  instru- 
ment dans  le  canal ,  ou  dès  qu'on  pressait  derrière  le  corps 
étranger ,  pour  l&cher  de  le  faire  avancer.  Nous  recom- 
mençâmes bien  des  fois  ces  mêmes  manœuvres ,  en  met- 
tant néanmoins  »  de  temps  en  temps  ,  un  peu  d'intervalle 
pour  laisser  reposer  notre  petit  mafade. 

Des  injections  d'huile,  d'eau  tiède,  furent  faites  dans 
le  but  de  lubrifier  le.  canal ,  dans  lequel  on  poussa  aussi 
de  l'air  pour  le  distendre.  Par  ces  moyens ,  nous  n'étions 
parvenus  à  faire  avancer  le  corps  étranger  que  de  5  ou  6  li- 
gnes; mais  l'entrée  du  canal  se  trouvait  élargie  ,  c'est  pour- 
quoi nous  essayâmes  l'emploi  de  la  pince  àgalnc  deHunter. 
Quoique  on  peu  plus  grosse  qae  la  pince  usitée ,  celle  que 
nous  avions  à  notre  disposition  entra  avec  assez  de  facilité , 
après  avoir  fait  une  injection  d'huile.  Nous  la  fîmes  parvenir 
sanspeine  jusqu'au  corps  étranger;  alors  l'un  de  nouséleva 
la  canule  ,  en  appuyant  la  lige  contre  Tobslacle,  pendant 
que  l'autre  assujettissait  le  corps  étranger  au  travers  des 
parois  du  canal ,  en  pressant  au-dessous  de  lui.  Les  bran- 
ches de  la  pince  s'écartèrent ,  mais  pas  assez  pour  pou- 
voir recevoir  entre  elles  le  corps  étranger,  malgré  tous 


£T    OBSBBVÂtiOKS.  sS? 

les  effortà  que  nous  ftmes ,  en  combinant  nos  mouvemens. 
Le  canal  se  laissait  Lien  distendre  jusqu'à  un  certain  point 
par  récartement  des  mors  de  la  pince;  mois Télasticité  de 
ses  parois  s'opposait  à  ce  que  les  branches  pussedt  s'éloi- 
gner autant  qu'il  l'eût  fallu  pour  que  le  corps  étranger  pût 
être  poussé  entre  elles.  Ne  pouvant  parvenir  à  ie  saisir  , 
nous  retirâmes  la  pince  ,  non  sans  quelques  diiBculté&, 
quoique ,  en  poussant  la  gaine  pour  rapprocher  les  bran- 
ches ,  nous  eussions  le  soin  de  ne  le  faire  qu'avec  beau- 
coup de  lenteur,  et  en  tournant  l'instrument  entre  les. 
doigis  y  pour  éviter  de  pincer  la  membrane  muqueuse* 
Nous  revînmes  aux  injections  ,  aux  insufflations,  et  nous 
parvînmes  à  faire  encore  parcourir  au  corps  étranger  une 
"^étendue  de  cinq  à  six  lignes ,  de  sorte  qu'il  se  trouvait 
alors  au  niveau  de  la  racine  de  la  verge.  Nous  employâmes 
encore  à  plusieurs  reprises  la  pince  de  Hunier ,  d'abord 
dans  l'intention  de  saisir  le  corps  étranger ,  puis  seulement 
dans  le  but  d'élargir  le  canal.  Ainsi  nous  poussions  jusqu'à 
l'obstacle  la  pince  fermée  ;   alors ,   en  tirant  à  nous  la 
gaine  ,  les  branches  s'éloignaient ,  distendaient  l'urètre  » 
et  pendant  ce  temps -là ,  l'un  de  noifk  pressait  avec  force 
derrière  le  corps  étranger  ,  pour  tâcher  de  le  pousser  dans 
la  portion  élargie.  Plusieurs  fois ,  nous  retirâmes  douce- 
ment la  pince  à  demi-fermée  pour  dilater  le  méat  urinairo 
et  l'ouverture  du  prépuce.  Q3  procédé  a  le  double  avan- 
tage de  dilater  le  canal  et  d'éviter  le  pincement  de  la  mem- 
brane muqueuse. 

Enfin  ,  après  deux  heures  et  demie  d'efforts  très-dou- 
loureux pour  l'enfant  et  très-penibles  pour  nous  ,  nous 
étions  parvenus  à  amener  le  corps  "étranger  vers  le  mi- 
lieu de  la  verge  ,  à-peu-près  à  un  pouce  du  gland  ;  re- 
prenant alors  la  curette  ,  nous  l'introduistmes  jusqu'à 
Tobslacle  ;  1\I.  Amussat  parvint  à  la  pousser  un  peu  plus 
loin ,  puis  faisant  un  mouvement  de  bascule,  par  lequel 


S88  MillOIRES 

la  verge  Cdt  pCée  >  rextrémité  élargie  de  la  curette  ap^ 
puya  derrière  le  corps  étranger.  En 'employant  un  peu  de 
force»  M.  Amussat  parvint  à  le  pousser  vers  le  ^and  ,  qui 
dans  cet  instant ,  entraîné  lui-même  par  le  corps  étran- 
ger^ força  l'ouverture  du  prépuce  et  parut  au-dehors. 
Bientôt  nous  vîmes  sortir  de  l'urètre  un  corps  brunâtre  , 
ovalaire ,  aplati  »  c'était  un  calcul  urinaire. 

Nous  fîmes  sur-le-champ  rentrer  le  gland  dans  la 
crainte  d'un  paraphjmosîs.  Une  sonde  d'argent  tout-à^ 
fait  droite  et  de  moyenne  grosseur  ,  fut  introduite  dans 
la  vessie  pour  ofx  explorer  l'intérieur  ;  nous  ne  ren- 
contrâmes aucun  autre  corps -étranger* 

Le  malade  fut  immédiatement  plongé  dans  un  bain 
tiède  ,  où  il  resta  plus  d'une  heure.  Nous  prescrivîmes 
une  boisson  émoUiente  et  la  diète. 

Le  passage  de  l'urine  était  douloureux.  Les  tégumens 
de  la  verge  étaient  très-gonflés.  Le  soir  il  y  eut  de  la  fiè- 
vre. Nous  posâmes  douze  sangsues  au  périnée ,  sur  les  pi* 
qures  desquelles  nous  fîmes  appliquer  un  large  cataplasme 
émoUient.  La  nuit  fut  agitée  ;  il  y  eût  du  déh're.  Le  len- 
demain ,  à  la  suite^'un  bain  »  l'enfant  fut  pris  de  fris- 
son et  de  mouvemens.  spasmodiques  ,  suivis  d'une  légère 
défaillance.  Remisau  lit ,,  le  petit  malade  eût  une  transpi-* 
ration  abondante  qui  amena  du  calme.  Toutefois  il  se 
plaignit  d'éprouver  des  doulj3urs  par  tout  le  corps  ;  elles 
étaient  la  conséquence  des  efforts  violons  qu'il  avait  faits 
pour  résister  aux  aides  employés  pour  le  contenir.  La 
même  boisson  fut  continuée  ,  on  donna  aussi  du  lait  coupé 
et  légèrement  sucré.  Des  cataplasmes émolliens  furent  ap- 
pliqués sur  le  ventve  et  sur  les  organes  génitaux.  Nous 
prescrivimes  encore  des  quarts  de  lavemens  adoucis- 
sans  et  des  bains  de  siège. 

Peu-à-peu  le  gonflement  de  la  verge  diminua ,  l'urine 
coulait  avec  moins  de  douleur  ,  la  fièvre  cessa  ,  on  per- 


ET   OBSERVATIONS.  4gg 

mit  du  bouillon  coupé  ,  du  lait ,  des  fruits*  Nous  ftmos 
ajouter  quelques  grains  de  nitrate  de  potasse' à  la  tisane 
de  chiendent  et  de  graine  de  lin.  Tout  alla  de  mieux  en 
mieux  jusqu'au,  mardi  7  octobre.  Ce  jour-là  ,  yers  cinq 
heures  du  soir  »  Tenfant  s'assit  sur  un  vase  pour  aller  à  * 
la  selle  ,  rendit  des  matières  demi-solides  ;  mais  en  faisant 
des  eflTorls  il  éprouva  tout-à-coup  de  la  douleur  à  la  vergiB  ; 
cet  organe  enfla  ,  l'urine  coulait  avec  peine  et  par  gouttes: 
enfin  il  éprouva  les  mêmes  accidens  que  la  première  fois. 
Les  parens  effrayés  pensèrent  qu'une  autre  pierre  s'était 
engagée  dans  le  canal,  et  nous  envoyèrent  chercher. 
Quand  nous  arrivâmes  à  dix  heures  du  soir,  nous  trou- 
vâmes l'enfant  dans  le  même  état  que  la  première  fois  : 
la  verge  était  gonflée  ,  œdémateuse.  Le  gonflement  sui- 
vait la  direction  de  Turètre  jusques  an  scrotum;  il  s'ar- 
rêtait là  en  formant  une  tumeur  arrondie ,  de  la  grosseur 
de  la  moitié  d'une  noix.  Quand  nous  demandâmes  au  petit 
malade  où  W  souffrait ,  il  nous  montra  l'endroit  de  la 
verge  où  se  faisait  remarquer  cette  tumeur.  En  palpant 
le  canal  depuis  l'anus ,  nous  ne  sentîmes  absolument  au* 
cun  obstacle.  Une  sonde  d'argent  droite  fut  portée  dans 
l'urètre  et  parvint  dans  la   vessie  sans  aucune  difliculté  ; 
elle  donna  issue  à  un  demi-verre  d'urine.  Nous  explorâ- 
mes de  nouveau  l'Intérieur  de  la  vessie ,  et  nous  n'y  ren- 
contrâmes aucun  corps  étranger.  Une  sonde  de  gomme 
élastique  garnie  de  son  mandrin  droit  fut  substituée  à  la 
sonde  d'argent  et  fixée  dans  le  canal  ,  nous  recommandâ- 
mes aux  parens  de  déboucher  la  sonde  toutes  les  demi- 
heures  pour  donner  issue  à  l'urine. 

La  nuit  fut  assez  calme  ;  l'urine  coula  bien  par  la  sonde  ; 
mais  cependant  il  en  passa  une  partie  entre  la  sonde  et  le 
canal ,  parce  que ,  dès  que  l'enfant  sentait  la  moindre 
envie  d'uriner,  il  poussait  comme  dans  l'état  do  santé. 
Le  8  octobre ,  le  gonflement  de  la  verge  avait  un  peu  di- 

3.  26 


3go  vAxoiBES 

miûué.  La  sonde  n'étant  pas  dérangée  »  tout  fut  laissé  dans 
le  même  état.  Le  surlendemain ,  j*ôtai  la  sonde  et  j'en 
replaçai  une  d'un  calibre  plus  gros.  Son  introduction  fut 
asses  facile  »  mais  sa  |>rés6nce  dans  Turètre  occasionna  de 
la  douleur;  c*esl  pourquoi ,  trois  jours  après ,  j'en  débar^ 
rassaî  le  malade.  Le  gonflement  de  la  verge  avait  totale- 
ment disparu ,  Turine  coula  très-  librement  et  l'enfant  se 
rétablit  en  peu  de  jours. 

Le  calcul  extrait  de  l'urètre  de  cet  enfant  était  de  la 
grosseur  d'une  graine  de  café  torréfiée  ;  il  était  ovalaire . 
un  peu  aplati  /légèrement  rugueux  sur  une  de  ses  faces; 
d'un  brun  noirâtre ,  assez  dur«  pesant  deux  grains.  L'ayant 
cassé  en  deux  parties  au  moyen  d'un  marteau  de  fer,  nous 
vîmes  que  son  intérieur  était  grisâtre ,  friable  ,  disposé  en 
couches  distinctes  formées  autour  d'un  petit  noyau  plus 
^laQC  que  le  reste ,  un  peu  anguleux ,  moins  dur  que  les 
couches,  ressemblant  asJéz  à  un  petit  grain  de  sable. 
Parmi  les  couches  »  il  y  en  avait  quelques-urils  qui  étaient 
plus  blanches  que  les  autres ,  ce  qui  donnait  une  appa- 
rence marbrée  à  la  cassure.  En  soumettant  ces  fragmens 
de  pierre  à  Faction  du  pilon,  dans  un  mortier  de  verre , 
nous  obtînmes  une  poudre  grisâtre  qui  se  rapprochait  par 
sa  couleur  de  la  sciure  de  bois.  L'analyse  chimique  nous 
prouva  que  cette  poudre  était  de  Toxalale  de  chaux  unie 
à  un  peu  de  matière  animale. 

Ce  cas  de  pratique  nous  a  donné  l'occasion  de  faire 
quelques  observations  sur  la  manière  dont  les  corps 
étrangers  venant  do  la  vessie  sont  poussés  dans  l'urètre  ; 
sur  le  mécanisme  par  lequel  ils  parcourent  une  certaine 
étendue  du  canal  sans  les  secours  de  l'art  ;  enfin  sur  les 
moyens  les  plus  convenables  pour  aider  la  nature  dans 
ces  circonstances ,  principalement  chez  les  enfans. 

Pendant  nos  tentatives  pour  extraire  le  calcul ,  nous 
remarquâmes  que  l'urètre  se  distendait  prodigieusement 


ET    OBSBBVATlOlfS.    .  Sgl 

par  le  flot  de  t'urinê ,  surtout  au  moment  ob  FenAm^  &uaii 
les  plus  grands  efforts  en  criant.  Nous  profilâmes  4^  oelti) 
observation  y  en  portant  les  doigts  uu  peu  plus  Mi  aprfère 
du  calcul,  en  engageant  le  pelit  malade  à  pousseï  »  c^iAme 
s'il  voulail  uriner ,  puis  en  pressant  fdrloment  sur  celte 
petite  colonne  de  liquide ,  qui  de  cette  manière  se  trouvait 
comprimée  d'un  côté  par  les  parois  du  canal ,  et  del'autro 
par  les  doigts  de  l'opérateur  et  par  l'obstacle  existant  dana 
l'urètre.  Bientôt  nous  nous  aperçûmes  que ,  par  cette  nou* 
velle  manœuvre,  le  corps  étranger  était  avancé  dé  plu- 
sieurs lignes.  Nous  continuâmes  nos  efforts  dans  le  mémo 
sens ,  et  âous  restâmes  convaincus  que  ce  moyen  nous 
avait  beaucoup  aidés  à  faire  arriver  le  corps  étranger  jus^ 
qu'auprès  du  gland. 

Telle  est  en  effet  la  marche  de  la  nature  quaud  par 
elle-même  elle  fait  cheminer^  un  calcul  depuis  rorifiee 
vésical  de  l'urètre  jusqu'au  milieu  de  ce  canal ,  ou  lors 
même  qu'elle  parvient  à  l'expulser  entièrement;  il  est  à 
remarquer  que  les  calculs  arrivent  assez  rapidement  par 
les  seuls  efforis  de  la  nature  jusqu'au  milieu  de  la  verge , 
là  où  se  termine  le  muscle  bulbo-caverneux ,  mais  qu'ils 
parcourent  dilDcilement  l'autre  moitié. 

L*urine  pressée  par  le  diaphragme ,  les  muscles  abdo  < 
minaux,  le  reloveur  de  Tanus  et  par  la  vessie  elle-même , 
est  poussée  avec  plus  ou  moins  de  force  dans  l'urètre ,  et 
disteud  ce  canal  en  raison  des  efforts  que  fait  le  malade 
pour  se  débarrasser.  Cette  dilatation  s'opère  pou-è-pou , 
de  proche  en  proche  ,  et  le  corps  étranger  (s'il  s'en  trouve 
un  entraîné  par  l'urine)  parcourt  d'abord  un  assex  long 
trajet,  quoique  dans  la  portion  la  plus  étroite  du  canal  , 
parce  que  celui-ci  n'est  pas  encore  irrité  comme  il  le  sera 
plus  tard  lorsque  la  présence  du  corps  étranger  et  les  efforis 
du  malade  auront  déterminé  une  inflammation  plus  ou 
moins  vive  dans  l'urètre  et  ses  environs;  en  outre,  un^ 

26.. 


Sga  VÉM0IEE5 

fois  engagé  dans  Turètre ,  le  corps  étranger  se  troiire 
poussé  par  la  colonne  de  liquide  qui  arrive  derrière  loi  » 
et  qui  est  elle-mâme  pressée  par  Taction  des  muscles 
correspondant  à  cette  portion  du  canal. 

Puisque  c'est  ainsi  que  la  nature  agît  pour  débarrasser 
le  malade  »  pourquoi  ne  chercherait-on  pas  à  l'iipiter,  à  la 
seconder,  surtout  lorsque  le  calcul  est  déjà  arrivé  dans  la 
portion  de  l'urètre  qui  n'est  pas  soumise  h  l'action  mus- 
culaire. Pourquoi  9  par  exemple,,  ne  donnerait- on  pas  au 
malade  des  boissons  abondantes  et  mucilagineuses  dans  le 
but  d'augmenter  la  sécrétion  de  l'urine  et  de  remplir  la 
vessie?  ou  bien»  quand >  à  cause  delà  forme  irrégulière 
du  calcul  »  qui.  sur  quelques-unes  de  ses  faces  laisse  un 
peu  d'intervalle  entre  lui  et  les  parois  de  l'urètre  ,  il  est 
possible  de  &ire  parvenir  un  liquide  dans  la  vessie ,  pour- 
quoi n'y  ferait-on  pas  des  injections  adoucissantes?  Il  nous 
semble  que  le  seul  cas  dans  lequel  il  faudrait  s'abstenir  de 
cette  manœuvre ,  ce  serait  lorsqu'un  corps  étranger  venu 
du  dehors  ou  chassé  de  la  vessie,  se  trouverait  depuis 
un  temps  assez  long  dans  un  même  point  du  can^;  de 
sorte  qu'il  fût  à  craindre  qu'il  n'eût  développé  dans  cette 
partie  de  l'urètre  un  point  d'inflammation  ou  d'ulcération 
qui  rendrait  la  membrane  muqueuse  susceptible  de  se 
déchirer ,  ce  qui  donnerait  lieu  à  une  infiltration  urineuse. 

Dionils  avait  déjà  dit,  en  parlant  des  pierres  arrêtées 
dans  l'urètre  :  «  Le  chirurgien  doit  d'abord  essayer  avec 
;8es  doigts  de  la  faire  couler  le  long  de  l'urètre;  il  est  aidé 
à  cela  par  Purine  qui  la  pousse  pour  la  faire  sortir.  9 

En  cherchant  à  nous  rendre  compte  de  l'accident  sur- 
venu après  notre  opération,  nous  l'avons  attribué  au  gon- 
flement du  prépuce ,  produit  par  l'inflammation  qui  s'est 
emparée  de  ces  parties ,  et  nous  avons  regretté  de  n'avoir 
pas  placé  à  demeure  dans  le  canal  une  sonde  élastique 
immédiatement  après  l'extraction  du  calcul.  En  agissant 


t. 

*    ET   OBSBBYATIONS.  5^5 

ainsi ,  nous  eussions  sans  doute  prévenu  les  accidens ,  car 
en  dernier  lieu  la  difficulté  d'uriner  ne  dépendait  que  de 
l'infiltration  œdémateuse  du  prépuce ,  du  rétrécissement 
de  son  ouverture ,  et  d'un  petit  épanchement  d'urine  qui 
s'est  fait  dans  le  tissu  cellulaire  environnant  l'urètre»  au 
niveau  de  la  racine  de  la  verge.  Probablement  que  dans 
les  efforts  violons  que  l'enfant  fit  pour  rendre  son  urine, 
il  s'en  infiltra  une  petite  quantité  par  quelque  éraillement 
de  la  membrane  muqueuse,  déterminé  par  te  passage 
forcé  de  la  pierre.  ' 

L'extraction  des  corps  étrangers  arrêtés  dans  l'urètre 
est  quelquefois  très-difficile.  On  est  souvent  obligé  de  va- 
rier les  procédés  en  raison  de  la  nature  du  corps  étranger; 
de  sa  forme  »  de  son  volume ,  selon  la  partie  du  canal  où 
il  se  trouve  »  enfin  à  cause  de  l'âge  du  sujet.  Il  ne  nous 
pjpirait  donc  pas  inutile  de  rappeler  brièvement  ce  qui  a 
été  dit  à  ce  sujet. 

Le  procédé  qui  consiste  à  insuffler  l'urètre  »  après  avoir 
lié  la  verge  au-delà  de  l'endroit  où  se  trouve  la  pierre , 
est  peut-être  le  plus  ancien,  car  suivant  Prosper  Alpin  il 
était  connu  et  mis  en  usage  par  les  Egyptiens.  On  ne 
doit  compter  sur  l'insufHation  que  pour  concourir  à  dilater 
la  partie  du  canal  qui  se  troiive  en  avant  du  corps  étranger. 
La  ligature  de  la  verge  est  inutile  dans  ce  casi  elle  pour- 
rait même  être  nuisible  en  gênant  l'opérateur  dafas  les 
efforts  qu'il  doit  faire  pour  pousser  le  calcul  d'arrière  en 
avant  et  de  bas  en  haut.  II  suffit  que ,  pendant  l'insuffla- 
tion ,  un  aide  appuie  fortement  avec  ses  doigts  sur  le  ca- 
nal ,  un  peu  arrière  de  l'obstacle.  '    • 

On  parvient  encore  à  dilater  l'urètre ,  en  y  injectant  de 
l'eau  tiède  ,  de  l'huile  ;  en  y  introduisant  des  bougies  de 
corde  à  boyau  ou  de  gomme  élastique  très-grosses;  enfin 
au  moyen  de  petites  pinces  ,  qu'on  introduit  fermées ,  et 
qu'on  retire  plus  ou  moins  ouvertes  avec  lenteur  et  !  à  plu?< 
sieurs  reprises.  ^ 


&94  «iiioiist 

.  Un^fil  d'argent  ou  Uën  uci  stylet  de  sonde  pliée  en  dou- 
ble »  defiiaDÎère  à  former  une  anse ,  ont  souvent  été  fort 
utiles»  On  introduit  œ  fil  dans  le  canal  ;  on  tâche  do  lo 
poussel*  un  peu  «u-delè  du  corps  étranger ,  puis  »  le  ramo^ 
nant  à  soi  bn  parvient  quelquefois  à  opérer  i'extraclîon. 
-  Dans  bien  descas  où  s'est  servi  avec  siîccès  de  diverses 
espèces  de  pinces  ,  telles  que  les  pinces  longues  et  grêles 

'  deat  fàtl&Sabatier  »  les  pinces  à  gatiie  de  Desauli  »  de 
ilunur,  rinslrument  de  Gooper.  Des  pinces  tout  à-fait 
droites  sont  tou)ours  préférables»  parce  qu'on  les  fait  agir 
avec  plus  de  facilité ,  plus  de  certitude. 

Les  curettes  d'argent ,  plus  ou  moins  longues ,  plus  od 
moins  grosses  sont  utiles  »  principalement  quand  h  corps 
étranger  a  dépnsséla  partie  deFurètre  qui  cbrrespond  ji  la 

^racine  de  la  verger  fthis  ane  henreuèe  ittodificalibn  à  leur 
faire  subir  ,Ve6tAé  disposel^  leil)^  tnanche  de  mamèrè 
que  l'opérateur  sache  toujours  dans  quel  sens  se  trouve 
Iéoniilëtt>n  de  rinslrumenV 

On  pourrait  disposer  les  ^extrémités  des  fcranchesde  la 
pince  à  gaine  de  Hunier,  de  telle  manière  que ,  par  leur 
rapprochement ,  elles  fornieràîent 'une  véritable  curette. 
Ce  serait  réunir  deux  instrufnens  en  un  seul.  Lorsqu'o. 
près  avoir  poussé  cctle  pinceâu-delà  du  corps  étranger , 
on  trouverait  que  la  curette  est  trop  élrivile  ,  on  l'élargi- 
rait autant  qu'il  serait  'conveYiable ,  en  élevant  la   gatne. 
Si  par  ce  moyen  on  né  parvenait  pas  à  ânifenet»  le  calcul , 
on^lrt'èît ,  en  élevaùt  encore  la  connle  ,  éloigner  assez 
les  branches  de  l'instrument  pour  saisir  le  corps  étranger 
et  l'extraire  comme  avec  unepinoe de //ïîfwifcr ordinaire.  Je 
nie  bohie  ici  à  ces  généralités  ;  on  trouvera  la  description 
et  la  figure  de  cet  instrument  dans  l'ouvrage  que  M.  Amus- 
sat  est  sur  le  point  de  faire  paraître. 

Le  fait  suivant  donnera  une  idée  de  la  nature  des  dif- 
ficultés qu'on  rencontre  àMs  Textraction  des  corps  étrau- 


ET   OB8SBT1TION8.  fiç6 

gère  avrélés  dans  Furètre  »  surtout  quaDil  ils  triennent  du 
dehors.  ^  - 

(In  hoaune ,  par  raisoo  de  propreté  (  da  moios  à  ce 
qu'il  assura  »  )  s'étaol  introduit  dans  l'uràtre  un  cure« 
oreille ,  le  laissa  échapper^  U  fit  en  vain  des  tentatives  pouv 
s'en  débarrasser.  Le  cbirnrgien  qui  fui  appelé  chercha  à 
extraire  te  corps,  étranger  avec  une  pince  à  gaine  ;  il  par^ 
venait  bien  à  en  saisir  Textrémité»  mais  c'était  toujours 
de  (elle  manière  .que  la  ppin te  arguë  du  cqr8H>reille  s'esr 
gageait  dans  l'épaisseur  des  parois  da  canal ,  au  moindre 
effort  tenté  pour  l'extraire.  Le  malade  soufirait  des  doii* 
leurs  cruelles  ;  l'opérateur  se  décida  à  inciser  l'urètre 
vers  le  milieu  de  la  verge  »  et  retira  le  corps  étranger  par 
cette  ouverture. 

•  Nous  pensons  que  dans  un  cas  sembfable  on  pourrait 
éviter  l'incision  ,du  canal  »  et  qu'oji  parviendrait^  en  exr 
traire  les  corps  pointus  et  minces»  tels  que.  des  cure- 
oreilles,  des  aiguilles»  des  épingles,  des  morceaux  de 
bois  ,  des  sondes  ou  des.  portions  de  sonde ,  en  se  ser-» 
vant  d'une  sonde  droite  de  métal  ou  de  gomme  élasti- 
que ,  tout-à-fait  ouverte  à  scs^  deux  extrémités.  Cette  sonde 
aurait  un  mandrin  dont  l'extrémité  olivaire  dépasserait 
de  quelques  lignes ,  et  rendrait  son  iqtroductioa  aussi 
facile  que  celle  d'une  sonde  droite  ordinaire.  Après  s'Ê- 
tre bien  assuré  de  la  situation  du  qorps  étrang(^ ,  on.  fe- 
rait appuyer  les  doigts  d'un  aide  immédiatement  au-des^ 
«ous  de  l'extrémité  la  plus  éloignée  du  corps  étranger  • 
on  introduirait  dans  l'urètre  la  sonde  garnie  de  sop  man- 
.drin  et  bien  huilée.  Quand  elle  serait  arrivée  au  niveau 
de  l'extrémité  antérieure  dp  corps  étranger,  le  mandrin 
serait  ôté  ;  alors  l'opérateur  tâcherait.,  en  çon^binant  \^ 
mouvemens  de  ses  deux  mains ,  en  alongeant  la  verge , 
en  changeant  sa  direction  ,  et  dirigeant  convenablement 
les  mains  d'un  aide  ,  tâcherait  d'engager  l'extrémité  du 


396  viMOIBE» 

corps  étranger  dans  la  soade  i  vers  laquelle  il  le  pousserait 
aillant  que  possible  ;  cette  manœuvre  serait  rendue  plus  fa- 
cile en  tournant  doucement  la  sonde  entre  les  doigts.  S'il 
craignait  que  »  vu  son  peu  de  volume  »  le  corps  étranger  ne 
sortit  de  la  sonde  »  au  moment  où  il  retirerait  celle-ci , 
il  pourrait  Tassujettir  en  introduisant  avec  un  peu  de  force 
un  stylet  plus  ou  moins  gros  dans  la  sonde. 

Un  chirurgien  de  Toulouse  a  eu ,  dit-on  »  recours  à  un 
procédé  à-peu-près  semblable ,  pour  extraire  de  l'urètre 
une  portion  de  sonde  de  gomme  élastique  (1).  «Pendant 
qu'un  aide  comprimait  l'urètre  dans  la  portion  membra* 
neuse ,  par  le  moyen  du  doigt  porté  dans  le  rectum ,  il 
introduisit  dans  l'urètre  ,  à  l'aide  d'un  mandrin ,  une  por- 
.  tion  de  sonde  de  même  dimension  que  celle  qui  aurait  été 
retirée.  Elle  était  ouverte  à  ses- deux  extrémités.  Lors- 
qu'elle fut  parvenue  jusqu'au  fragment  qu'il  s'agissait 
d'extraire  »  M.  Figuerie  appuya  sur  le  mandrin  »  et  fut  ' 
assez  heureux  pour  le  faire  pénétrer  dans  le  bout  de  la 
sonde ,  et  la  ramener  au-dehors.  », 

La  succion  de  la  verge ,  proposée  pour  extraire  des  cal- 
culs arrêtés  dans  l'urètre»  surtout  chez  les  enfans  /est  un 
moyen  inutile  dans  les  cas  faciles ,  et  complètement  sans 
effet  lorsque  d'autres  tentatives  ont  déjà  été  faites  sans 
succès. 

Quoû||ie  BOUS  devions  proscrire  l'emploi  du  perfora tif 
d*Albucaêis  ,  proposé  pour  broyer  les  calculs  arrêtés  dans 
l'urètre  »  quand  on  ne  parvenait  pas  à  les  extraire  avec  les 
doigts ,  parcequ'il  serait  impossible  de  le  faire  agir  sans 
1>Iesser  les  parois  du  canal ,  nous  pensons  que  l'idée  ne 
doit  pas  être  pour  cela  entièrement  rejetée ,  et  que  si , 
après  avoir  saisi  une  pierre  avec  une  pince ,  on  s'aperce- 


(1)  Dictionnaire  de  Médecine^  lome  6  ,  arlicle  Corps  étrangers  , 
de  M.  Marjoliu» 


BT   OBSBRYATIOffS.  697 

vait  qu'elle  fût  assez  grosse  pour  &ire  craindre  de  décb^. 
rer  le  canal  en  la  retirant  >  on  pourrait  se  servir  d'un  per-. 
foratif  susceptible  de  s'élever  et  de  s'abaisser  en  tournant 
entre  les  branches  d'une  pince  à  gatne.  Une  fois  la  pierra 
saisie  et  bien  assujettie  entre  les  mors  de  la  pince,  on  fe-. 
rait  agir  le  perforatif  »  qui  dans  tous  les  cas  ne  pourrait  ja- 
mais dépasser  l'extrémité  desnnors  de  la  pince. 

Enfin»  dit  M.  Marjolin  »  «  lorsqu'on  ne  peut  ni  extraire 
un  corps  étranger  engagé  dans  l'urètre»  ni  procurer  son 
expulsion  ,  il  faut  nécessairement  inciser  ce  canal;  si  Id 
corps  étranger  fait  saillie»  on  incise  les  chairs  sur  lui; 
dans  le  cas  contraire  »  il  est  prudent  d'introduire  un  ca- 
théter sans  cul-de-sac  jusqu'au  devant  du  corps  étranger» 
tandis  qu'un  aide  comprime  l'urètre  entre  ce  corps  et  la. 
vessie.  L'urètre  étant  incisé  »  on  saisit  le  corps  étran- 
ger avec  une  pince  ou  ayec  les<doigts»  et  on  en  fait  l'ex- 
traction.. On  doit  avoir  l'attention  de  ne  pas  faire  l'inci- 
sion dans  la  portion  de  l'urètre  qui  est  en  rapport  avec 
le  scrotum»  pour  éviter  les  infiltrations  de  sang  et  d'u- 
rine dans  cette  partie.  Après  a  voir  terminé  l'extraction . 
on  place  une  sonde  élastique  dans  la  vessie  »_  jusqu'à  ce 
que  la  plaie  de  l'urètre  soit  cicatrisée  ». 

Tout  ce  que  nous  venons  de  dire  se  rapporte  à  l'extrac- 
tion des  corps  étrangers  engagés  dans  l'urètre  de  l'homme. 
Ces  sortes  d^ccidens  sont  bien  plus  rarement  observés 
chez  les  femmes  »  à  cause  du  peu  de  longueur  de  l'urètre 
chez  elles  et  de  sa  largeur.  Néanmoins  »  les  annales  de  la 
chirurgie  rapportent  un  nombre  assez  considérable  de  cas 
dans  lesquels  on  a  été  obligé  d'avoir  recours  à  différons 
moyens  pour  extraire  de  l'urètre  de  femmes  ou  de  pe- 
tites filles  »  des  calculs  ou  d'autres  corps  étrangers.  Si 
donc  il  arrivait  qu'un  chirurgien  fût  appelé  dans  une  cir- 
constance semblable  »  il  devrait  commencer  par  s'assurer 
de  la  présence  du  corps  étranger^  de  sa  nature  autant  que 


598  '      itilCOIBBS 

possible ,  de  m  sitnalion  »  soit  avec  le  doigt  introduit  dans 
k  TagÎD'et  appuyé  tout  le  long  de  l'urètre  ;  soit  par  là  vue 
ou  par  l'ÎDtroduciJon  d'une  sonde ,  d'un  stylet.  Après 
ifoir  fait  des  injections  et  des  onctions  huileuses ,  on  pro- 
céderait à  l'extractiota  du  corps  étranger,  au  moyen  de 
petites  pinces,  ou  arec  une  curette.  Pour  ne  pas  s'expo- 
ser à  repousser  le  corps  étranger  dans  la  vessie ,  il  faut 
avant  de  faire  aucune  tentfrtive  d'extraction ,  l'assujettir 
dans  le  canal ,  en  appuyant  fortement  avec  les  doigts  »  un 
peu  en  arrière  de  l'obstacle ,  contre  l'urètre ,  à  travers  la 
paroi  a^itérteure  dû  vagin  (1).  ' 

(1)  Je  saisis  cette  occasion  de  rendre  à  M.  Amussat  la  jnsiice  qui  lui 
48t  due  y   au  sujet  des  sondes  droites  dont  fai  parlé  plusieurs  fois 
àaam  ce  Mémoire.  Ce  qo»  )e  y^is  en  dire  prouvera  que  c'est  à  tort 
gu'on  a  cherché  à  lui  disputer  l'antériorité  à  l'égard  de  cette  impor- 
tante modification  faite  au  cathétérisme.  ^u  mois  de  mars  1B22  ,  je 
fus  appelé  auprès  d'un  malade,  demeurant  ruedeSètres,  N.®  io4.  Il 
avait  «u  périnée  un  vaste  dépdt  urineux.  Je  fis  de  vains  efibrts  pour  faire 
pénétrer  une  SQode  courbe  ;  il  me  fut  impossible  de  vaincre  l'obstacle 
existant  dans  l'urètre ,  vers  la  portion  bulbeuse.  M.  Amussat  ayant  été 
j^rîé  de  voir  ce  malade,  réussit  à  introduire  jusques  dans  la  vessie 
tmt  sonde  tout-à'-fait  droite.  Pendant  toute  la  durée  de  la  maladie  , 
nous  ne  nous  sommes  servis  que  de  sondés  droites  qui ,  chaque  fois  ', 
furent  introduites  avec  la  plus  grande  facilité  ,  malgré  les  oppositions 
du  malade,  qui  ayant  eu  déjà  une  crevasse  à  l'urètre  ,  dont  il  avait  été 
v^traité  à  l'hôpital  de  la  Charité  ,  ne  se  décida  qu'avec  peine  à  se  laisser 
siettre  une  sonde  d'une  autre  forme  que  celles   qu'il   avait  vu  em- 
ployer à  la  Cliarilé.  Depuis  cette  époque ,  je  ne  me  suis  plus  servi  que 
de  sondes  droites  ;  j'ai  trouvé  toujours  beaucoup  plus  de  facilité  à  les 
iptroduire.  J'ai  sondé  avec  plus  d'assurance,  et  en  conséquence  j'ai 
totalement  renoncé  à  l'emploi  des  sondes  courbes^  soit  de  métal ,  soit 
de  gomme  élastique. 

Je  pense  que  parmi  les  nombreux  avantages  résultant  de  l'emploi  de 
la  sonde  tout-à'Jait  droite^  on  peut  citer  les  suivans  :  1.°  de  rendre  le 
cathétérisme  beaucoup  plus  aisé  ,  moins  dangereux 5  de  le  mettre  à  la 
portée  de  tous  les  médecins  et  chirurgiens  ,  quelque  peu  d'habitude  qu'ils 
aient ,  ftourvn  seulement  Qu'ils  se  rappellent  bien  la  direction  de  l'u« 
jcètre.  En  efCet ,  il  est  presque  impossible  qu'avec  une  sonde  tout-à-fcàt 


ET   aBS^SBTAriOllS.^  69^ 


^■'   "     '      ■" '■«    '  ■■     it  ■>    ■"«■I    i'uti   ■lil'i>iuii>*»**>.*»rf 

Considérations  sur  Canatomie  cliirurgicale  de  iaf  région 
iliaquOi  et  description  d'un  nouveau  pr^oeédé  pour 
faire  la  ligature  des  artères  épigUiHtrique  et  iliaque 

.  externe;  par  iL  Bocaos ^  Dn-M^,  pvimctewr  à  Ut 
Faculté  de  Médecine  de  Paris*  ,  :    , 

w  ■  •  ^ 

Si  l'on  réfléchît  aux  nombreuses  opéral!oQ6  qui.  %9 
pratiquent  au  voii>iûa{çe  du  trajet  de  Tarière  épîga»trîquer» 

droite^  on  (àsiie  une  fausse  route  ^  à  moins  de  s'éloigaer  totalement  de 
Ift  direction  connue  du  canal ,  et  de  ponsâer  avec  violence  ;  tandis  qn^il 
€9t  trèfl-aisé  de  percer  l'urèire  et  tle  faire  mie  fausse'  roaite  ^  en  se 
servant  de  la  sonde  courbée ,  à  cause  de  ce  mouvement  d'abaissement 
ou  de  bascule  qu^ou  exécute,  lorsqu'on  suppose  que  le  bec  de  la  «onde 
est  arrivé  sous  la  symphyse  des  pubis,  a.^  De  savoir  toujours  ,  el 
d'une  tnaniè'te  frécise ,  où  se  trouve  Peitrémké  de  la  sonde ,  d'à- 
f>rés  la  direction  de  tout  l'instrument ,  et  snr*toui  d'après  celle  de  la 
partie  de  la  sonde  qui  se  trouve  au-debors.  Il  est  si  vrai  qu'avec 
la  sonde  courbe,  on  ne  sait  pas  au  juste  où  se  trouve  son  extrémité, 
qu'on  est  souvent  forcé  de  porter  le  doigt  indicateur  au  périnée  et  dan§ 
le  redum  ,  pouV  diriger  plus  exactement  le  bec  de  l'instrument.  3.<*  De 
pouvoir  ,  dans  les  cas  de  rétrécissement  de  l'urètre ,  agir  avec  la 
sonde  droite  ,  comme  on  ferait  avec  un,  stylet  mousse  ;  c'est-à-dire,  de 
pouvoir  tourner  la  sonde  entre  les  doigts,  en  même  temps  qu'on  ap- 
puie contre  l'obstacle  ,  dans  la  direction  connue  du  canal ,  et  en  tirant 
A  soi  la^Verge  »vec  l'autre  main.  Cet  avantage  est  immense j^  et  ne 
peut  être  obtenu  qu'eu  se  servant  d'une  sonde  tout  à-fait  droite. 
4.^  De  pouvoir  remplacer  une  sonde  d'argent  par  une  sonde  élastique 
ouverte  à  ses  deux  extrémités,  en  se  servant  de  la  première  comme 
d'un  mandrin  droit.  L'appareil ,  qui  est  très-simple ,  consiste  dans 
une  sonde  droite  brisés  à  an  pouce  et  demi  au-dessous  du  pavillon  ,  de 
manière  à  pouvoir ,  une  fois  la  sonde  introduite ,  dévisser  sa  partie 
supérieure  >  et  visser  à  sa  place  le  mandrin  même  ,  disposé  en  consé- 
quence. Il  en  résulte  une  longue  tige  droite  sur  laquelle  on  fuit  glisser 
la  sonde  flexible,  eu  la  ionruaut  entre  les  doigts  et  en  la  poussant  dou.- 
cernent  jusqn'à  ce  qu'elle  arrive  dans  la  vessie;  rien  de  plus  aisé  eu'^ 


400  MiMOIftBS 

on  est  naturellement  porté  h  croire  qoe  les  lésions  de  celle 
Mière  doivent  être  fréquentes  ;  ainsi ,  dans  le  débridement 
des  hernies  inguinale  et  cinirale ,  et  dans  la  ligature  de 
l'artère  iliaque  externe ,  les  praticiens  redoutent  avec  rai- 
son cet  accident.  La  même  lésion  est  à  craindre  lorsque 
Topéradon  césarienne  est  pratiquée  sur  une  des  parties 

"^  de  Tabdomen  plus  ou  moins  éloignée  de  la  ligne  mé« 
diane.  La  paracentèse  a  donné  lieu  à  plusieurs  hémorrfaa- 
gies  mortelles.  Enfin ,  Tarière  épigastrique  peut  être  inté- 
ressée dans  les  plaies  du  bas-ventre.  C'est  pour  cette  rai- 
son que  )'ai  cherché  un  procédé  pour  lier  cette  artère  »  et 
qui  pourrait  aussi  servir  à  lier  l'artère  iliaque  externe. 
Comme  ce  procédé  estbasé  sur  l'étude  des  rapports  qu'ont 
les  artères  avec  les  diverses  parties  qui  les  a  voisinent ,  je 
commencerai  par  décrire  la  situation  absolue  et  relative 
de  ces  vaisseaux»  avant  de  tracer  les  règles  qui  doivent 
servir  de  base  au  procédé  que  je  propose. 

'  §.  L  Considérations  an€Uomiqu6S.  —  L'artère  iliaque 
externe  est  située  dans  la  fosse  iliaque  interne  ;  elle  côtoie 
à  peu-près  lequart  externe  du  détroit  supérieur  du  bassin; 
s'étend  ordinairement  de  la  symphyse  sacro-iliaque  au  li- 
gament de  l'arcade  crurale.  Elle  naît  de  l'iliaque  primitive , 
et,  d'après  son  trajet  et  sa  direction ,  elle  parait  en  être 
la  continuation ,  de  sorte  qu'une  ligue  qui  partirait  en 
haut  de  la  bifurcation  de  l'aorte  ventrale  pour  se  termi- 
ner à  la  partie  moyenne  de  l'espace  compris  entre  la  sym- 


suite  que  d'ôler -la  sonde  métallique  ,  à  laquelle  le  mandrin  est  resté 
visse  solidement»^ 

J'insiste  sur  la  dénomination  de  sonde  droi^^  parce  que  souvent 
on  dcsigne  sous  ce  nom  des  sondes  qui  n'ont  qu'une  très-légère  cour- 
bure, ou  une  courbure  analogue  à  celle  des  sondes  de  femme.  Je 
m^ahsliens  d'entrer  dans  plus  de  détails  sur  un  sujet  qu'il  appartient 
à  M.  Amussalde  traiter»  et  sur  lequel  il  prépare  un  travail  int- 
^portant. 


BT   OBSBBVATtONS.  4^1 

pbyse  du  piibis  cUJ'épine  de  Tiléon  >  déterminerait  Tétea- 
due  et  la.dirêcUcmhde  ces  deux  artères  prises  ensemble. 
II  faut  observer  y  cependant»  que  dans  ce  trajet  elles  dé- 
crivent une  courbe  dont  la  convexité  répond  en  arrière  et 
en  dehors ,  déterminée  d'une  part  par  la  saillie  sacro-ver- 
tébrale, et  d'autre  part ,  parTéminence  iléo-pectinée.  La 
longueur  de  ces  deux  artères  est  différente  suivant  que 
Taorte  ventrale  se  divise  à  une  hauteur  plus  ou  moins  con- 
sidérable; ainsi ,  elles  sont  plus  longues  chez  les  sujets  sur 
lesquels  l'aorte  se  bifurque  sur  le  corps  de  la  quatrième 
Vertèbre  lombaire ,  et  plus  courtes  chez  ceux  où  cette  bi- 
furcation nese  fait  que  surlè  corps  delà  cinquième  vertèbre 
de  cette  région.  Je  ferai  remarquer  que ,  dans  le  premier 
cas  »  cette  division  de  l'aorte  correspond  immédiatement 
à  l'ombilic;  cette  remarque  pourrait  servir  de  guide  «  ce 
me  semble  •  si  Vofï  avait  à  faire  la  compression  de  l'artère 
aorte  au-dessus  de  ses  bifurcation^  »  comme  l'a  employée 
M.  le  professeur  Dupuytren  ;  ou  bien  elle  dirigerait  pour 
préciser  l'endroit  où  l'on  devrait  faire  l'incision  des  pa- 
rois abdominales,  si  l'on  se  trouvait  dans  la  nécessité  de 
pratiquer  la  ligature  de  ce  tronc  artériel  d'après  le  pro- 
cédé de  Gooper. 

La  bifurcation  de  l'aorte  ne  se  se  fait  pas  toujours  sur 
la  ligne  médiane  du  corps ,  de  sorte  que ,  si  l'on  mesure 
l'intervalle  qui  se  trouve  entre  la  division  de  cette  artère 
aux  points  où  se  terminent  les  artères  iliaques  externes, 
on  trouve  que  celui  du  côté  droit  a  au  moins  jrois  à  qua- 
tre lignes  de  plus  que  celui  du  côté  gauche.  Le 'sinus 
de  l'angle  qui  résulte  de  la  bifurcation  qui  termine  ainsi 
l'aorte  est  d'autant  plus  grande  que  le  détroit  supérieur 
du  bassin  est  plus  ample.  11  est  assez  rare  que  l'iliaque 
primitive  se  divise  en  iliaque  externe  et  interne ,  àla  sym- 
physe sacro-iliaque ,  comme  on  le  dit  communément.  Je 
me  suis  convaincu  un  grand  nombre  de  fois ,  dans  mes  dis- 


4aS  »&]|OIB£f 

aectÎQQs,  que  le  poial  de  cette  diyiMop  varie  depuis  la 
symphyse  saoro-iliaque  jusqu'au  corps  ae  h  ciûquièaiei 
T^tèbre  lombaire»  Il  est  même  asses  fréquent  de  voir  su? 
le  mémeiodi^durartère  iliaque  prinutirese  diviser,  d'un 
côté  près  de  rarliouIatioDsaoro-iKaquei  tandis  que  de  l'au- 
tre côt^»  celte  divbioa  ne  se  fait  que  près  de  la  symphyse 
saçro-vertébralé*  J^insiaUesur  cette  différence  d'origine  des 
artères  iliaques  exleme  et  interne  ^  parce  qu'elle  serait 
d'une  girande  importance  si  l'on  avait  à  lier  l'iiiaque  pri- 
mitive au-^dessus  de  sa  bifurcation. 

L'artèrci iliaque  :ex(erne  cesse  d'être  revêtue  par  le  pé« 
ritoiue  dans  l'étendue  de  six  à-^s^  lignes  au-dessus  dé 
l'arcade  crurale.  C'est  de  cette  portion  que  naissent  les  ar* 
tères  épigastri^ues  »  circonflexe  »  ifiaqùe  »  et ,  sur  quelques 
sujets  ,  l'artère  sous-pubienne.  La  «première  ,  en  se  por-^ 
tant  obliquement  de  l'artère  qui  la  {buniil ,  au-]>ord  externe 
du  muAcle  droit  de  l'abdomen  »  plaoée  entre  le  péritoine 
et  le  fiiscia  Iransversalis  »  est  enveloppée  par  une  couche 
de  tissu  celluiairc  assez  épaisse. 

On  peut  conclure ,  d'après  ce  que  je  viens  de  dire ,  que 
l'artère  iliaque  externe  peut  être  mue  à  découvert  et  liée 
au-dessus  de  l'arcade  crurale  sans  qu'il  soit  nécessaire  de 
décoller  le  péritoine ,  et  que  pour  fiiire  la?  ligature  de  l'ar- 
tère épigaslniqge ,  il  faut  intéresser  les  diverses  couches 
qui  composent  la  paroi  antérieure  de  la  région  iliaque , 
excepté  le  péritoine. 

En 'examinant  les  parties  qui  servent  à  former  la  paroi 
antérieure  de  la  région  iliaque,  j'ai  trouvé  qu'elles  pou* 
vaient  être  divisées  en  cinq  plaos  parfaitement  distincts 
les  uns  des  autres  :  le  premier  ,  formé  par  la*  peau  et  lé 
fasc'a  supcrAcialis,  est  séparé  de  l'aponévrose  du  grand 
oblique  par  une  couche  de  tissu  cellulaire  filamenteux; 
dans  laquelle  il  s'accumule  ,  en  général ,  peu  de  graisse. 
Le  second   se  compose  uniquement  de  Taponévrose  du 


BT   aB8BBTATION8.  4^5 

grand  <AUque^  remarquable  par  sa  structure  fibreuse  et 
par  son  peu  d'adhérence  a?ec  les  plana  vobins.  Le  troi- 
sième ,  composé  par  les  muscles  petit  oblique  et  transverse , 
est  pour,  ainsi  dire  libre  par  les  deux  faces.  Le  quatrième, 
formé  par  1^  foseta-transversaJis  ,  est  séparé  du  péritoine 
par  une  couche  eelluleuse  assez  épaisse ,  dans  laquelle  sont 
placés  les  vaisseaux  épigastriques  ek  les  cordons  fibreux  qui 
résultent^  de  l'oblitération  de  l'artère  ombilicale  et  de  l'ou- 
r^que.  Le  cinquième ,  enfin  >  est  formé  par* le  péritoine. 

La  peaq  offre  quetques^  particularités  dignes  de  re^ 
marque.  Chez  les  enfans  qui  ontde  l'embonpoint ,  et  sur- 
tout chez  les  jeunes  filles^  on  voit  très-souvent  un  sillon 
defr^i'circulaire  transversalement  dirigé,  dont  la  convexité 
Qst  tourné  en  bas  et  les  extrémités'  vers  les  épines  d^ 
iléons.  Quelquefois  chez  les  femmes  adultes  un  amas  con- 
sidérable de  gr'iisse  se  forme  entre  les  lames  celluleuses 
très-denses ,  qui  unissent  la  peau  et  la  fesoia*saperficialis , 
et  eqtraÎAe  par  son  poids  la  peau  de  cette  région  de  ma^ 
nière  à  lui  faire  former  qn  pli  transversal  quîr  recouvre  lefS 
aines  et  les  parties  extérieures  de  la  génération;  cette  pK- 
cature  est  constante  chez  les  femmes  hottentotes ,  oo  la 
nomme  le  tablier.  La  peau  de  la  partie  inférieure  du  bas^' 
ventre  présente  aussi  des  sillons  longitudinaux  ,  appelés 
éraillures  ou  vergetures  chez  les  femmes  qui  ont  eu  des 
enfi^ps.  Dans  queiqi^s  circonstances  parliculières ,  la  peafa 
de  cette  région  acquiert  une  coulciir  brune  plus  ou  moins 
foncée ,  commic  chez  les  jeunes.  (iUes  aux  approches  des 
règles  »  et  chez  les  ièmmes  après  la  conception» 

Le  fascia-suporfictalis ,  placé  immédiatement  soos  la 
peau ,  est  composé  par  la  réunion  de  plusieurs  lames  fi^- 
breuses  disposées  sur  deux  plans ,  et  chacun  d'eux  a  une 
origine  différente  :  ffun  profond ,  très-mince ,  part  db  la 
parlie  de  l'aponévroae  crurale  qui  est  adossée  an  ligament 
de  Poupart;  l'uutn^»  Spupc^rficiel  «  ibrmé  par  la  jonction  de 


4o4  ^  '       VfitfOIBBS 

.plusieurs  lames  Tenant  de  Taponéyrose  fascia-lata ,  après 
ayoir  recooTert  les  ganglions  lymphatiques  de  Taine  et 
TouyertuDe  extérieure  du  canal  crural»  se  porte  avec  les 
plus  profonds  »  sur  les  parois  du  bas-ventre;  ces  deux 
touches  aponévrotiques  sont  séparées  par  les  vaisseaux 
des  tégumens  de  Tabdomen  et  par  les  vaisseaux  lympha- 
tiques de  cette  région  »  et  en  dedans  par  les  vaisseaux 
honteux  externes.  Du  cdté  du  canal  inguinal ,  le  fascia- 
superficialis  se  réunit  au  dartos ,  qui  parait  en  être  la  con- 
tinuation ;  dans  la  femme  »  il  se  continue  dans  l'épaisseur 
des  grandes  lèvres  avec  un  tissu  analogue. 
•  L'orifice  intérieur  du  canal  inguinal  est  formé  par  une 
ouverture  dont  est  gercé  le  fascia-transversalis;  cet  orifice 
-présente  au  côté  intseme  de  son  pourtour  un  faisceau  de 
fibres  particulières ,  parallèles  et  fixées  par  leur  extrémité 
;au  fascia-transversalis.  Dans  quelques  sujets  très-muscu- 
leux  f  il  m'a  paru  composé  de  fibres  charnues.  Ce  faisceau 
me  semble  avoir  pour  usage  dé  s'opposer  k  la  dilatation  de 
-.cette  ouverture  et  de  protéger  la  paroi  interne  du  canal 
inguinal  qui  est  très-faible. 

>  §•  IL  Position  à  donner  au  malade  pendant  topé- 
rktion;  compression  de  l'artère  iliaque  externe. — Je 
.pense  en  général  que  la  situation  la  plus  convenable  est 
•celle  qui  favorise  le  plus  le  rapprochement  des  parois  de 
l'abdomen.  Ainsi ,  dans  le  coucher  en  supination ,  surtout 
quand  le  bassin  est  pl«B  élevé  que  le  reste  du  tronc,  que 
la  tête  et  les  membres  abdominaux  sont  légèrement  fié' 
chis  y  les  parois  postérieures  de  L'abdomen  offrent  alors 
un  plan  incliné ,  à  partir  de  la  saillie  sacro-vertébrale 
jusqu'au  diaphragme.  Dans  ce  cas ,  les  viscères  abdomi- 
naux, par  leur  tendance  à  se  porter  au  point  le  plus  dé- 
clive ,  et  pressés  par  les  contractiibs  des  parois  anté- 
rieures ,  sont  refoulés  vers  la  face  concave  du  diaphragme. 
Ce  dernier  »  cédant  à  ce  double  effort,  s'élève  plus  ou 


ET    OBSERVATIONS.  4^5 

moins  baut  du  cotô  du  thorax.  On  voit  alors  que  les  parois 
antérieures  sont  placées  sur  un  plan  horizontal  chez  les 
individus  qui  ont  de  l'embonpoint ,  ou  bien  qu'elles  for- 
ment une -courbe  dont  la   convexité  répond 'à  la  saillie 
sacro-vertébrale  chez  les  individus  maigres.  Dans  cet  état 
de  choses,  la  paroi  antérieure  de  la  région  iliaque  est, 
pour  ainsi  dire  »  appliquée  à  la  paroi  postérieure  de  cette 
région.  Le  cœcum,  à  droite^»  est  entraîné  vers  la  base  du 
sacrum  par  la  masse  des  intestins  grêles  à  laquelle  il  est 
attaché  au*  moyen  du  bord  postérieur  du  mésentère  ;  à 
gauche,  TS  iliaque  du  colon , plu^  ifichement  assujettie,  a 
une  position  plus  variable.  C'est  dans  cette  attitude  que 
l'on  peut  facilement,  à  l'aide  du  toucher ^  reconnaître 
d'une  manière  précise  la  position  générale  et  respective 
des  divers  organes  qui  proéminent  plus  ou  moins  dans  la 
fosse  iliaque.  Ainsi ,  au  dessus  de  la  saillie  formée  par  le  liga- 
ment de  l'arcade  crurale ,  on  aperçoit  une  surface  concave , 
qui  est  d'autant  plus  profonde  qu'on  s'approphe  davantage 
delà  saillie  sacro-vertébrale.  La  partie  externe,  de  cette 
surface  présente  une  légère  excavation  correspçndant  à 
la  face  antérieure  du  muscle  iliaque;  elle  est  bornée  an- 
dedans  par  une  saillie  oblique  formée  par  les  muscles 
psoas.  On  sent  aussi,  à  la  partie  moyenne  de  cette  région, 
une  tumeur  molle  ,  variable  en  grosseur;  cette  tumeur  est 
produite  à  droite  par  le  cœcum ,  et  à  gauche  par  l'S  iliaque 
du  colon.  £n  dedans,  et  suivant  la  saillie  des  muscles 
psoas,  sur  le  vivant,  et  dans  l'étendue  de  deux  à  trois 
pouces  au-dessus  du  ligament.de  l'arcade  Crurale,  on  sent 
les  battemens  de  l'artère  iliaque  exjterne.  Si  l'on  fait  at^ 
tcntion  que  ce  vaisseau  est  presque  immédiatement  ap- 
pliqué sur  l'os  coxal ,  on  concevra  facilement  cominent  il 
peut  être  comprimé.  -En  effet,  j'ai  fait  plusieurs  fois  cette 
compressipn ,  et  j'ai  constamment  interrompu  le  cours  du 
.<img  dans  le  membre  correspondait.  Voici  de  ^iPAila^ipa- 
3.  '«7 


4o6  HÊuoiniïS 

niète  jein*y  prends  :  le  sujet  en  supination  et  tout  disposé 
comme  je  i*ài  dit  plus  haut ,  on  porte  le  pouce  à  vingl- 
qiJàtre  et  même  à  trenté-sîx  lignes  au-dessus  de  l'arcade 
crurale .  immédiatement  en  dedans  de  la  saillie  formée 
par  lës'psoas'y  et  Fon' comprime  directement  d'avant  en 
arnère  et  tm  peu  de  dedans  en  dehors.  On  est  certain  de 
Texaêlittide-de  cette  compression  »  quand ,  au  moment  où 
eflle  est  exercée ,  on  sent  les  battemens  de  l'artère  com- 
primée entré  le  pouce  et  Fois  sur  lequel  elle  repose  ;  cette 
j^ressioh  me  pàràtt  bien  plus  facile  et  bien  moins  doulou- 
reux que  celle  qitie  Ton  fait  sur  la  première  côte  et  sur  la 
saillie  sdéro-vertébrale  pour  suspendre  la  circulation  dans 
la  9ôus-clâvîèré  et  f  aorte,  par  la  raison  que  le  nerf  crural 
est  trop  él'oighé  pour  être  comprimé  avec  l'artère  qui  lui 
otrespond. 

La  connaissance  de  la  situation  et  des  connexions  de 
l'artère  que  Ton  se  proipofte  de  lier ,  n'est  pas  toujours  suf-' 
fisànté  pouf  en  (aire  la  ligature  d'une  manière  sûre  et  fa- 
cile; il  finit  aussi  pour  bien  préciser  l'endroit  et  la  direc- 
tion que  l'on  doit  donnciir  è  Tincision  nécessaire  des  tégu- 
mens  ,  pouvoir  tracer,  sur  la  surface  des  régions  dans  les- 
quelles (sUe  est  placée  ,  la  direction  et  Tétendue  de  ce 
vaisseau  ;  ainsi  pour  traéèr  sm'les  tégumens  de  l'abdomen 
celle  de  l'artère  iliaque  externe  ,  on  lire  une  ligne  qui , 
partante  un  demi-poucé  au-dèds6nsde  l'ombilic  ,  doit  être 
pi^longée  jusqu'à  la  partie  moyenne  de  l'espace  comj^ris 
entre  l'épine  supérieure  de  l'iléon  et  les  symphyses  des 
pubis.  On  détermine  par  cette  ligne ,  non-seulement  le  tra- 
jet de  l'artère  iliaque  externe,  màis'encore  celui  de  l'ilia- 
que primitive. 

8  III.  Ligature  de  l'artère  épigastriqiie.  '-—  Lé  malade 
couché  en  siipinalion  ,  on  fait  une  incision  de  deux  pouces 
aux  tégumens  de  Fabdomèn  ,  immédiatement  au-dessus 
dû  liganièilt  de  l'arcade  cruMle;  dont  les  extrémités  ex-^ 


BT    OBfrBRTATIONS.  4O7  . 

terne  soient  à  ^ale  distance  de  Tépitie  de^  riiéon  et 
interne  de  la  symphyse  des  pubis.  La  peau  et  le  fescia- 
superficîalis  coupés»  les  bords  de  cette  division  écar^ 
téi  ;  par  une  dissection  soignée  ,  on  met  à  décourert  dans 
toute  l'éiendae  de  la  plaie  le  ligament  de  Taroade  crurale. 
Ensuite  l'opérateur ,  à  l'aide  d\iae  sonde  ca  nnelée  tntro-* 
duite  sous  Vaponévrose  do  grand  oblique  »  à  Tangle  ioterae 
de  la  piaie  »  la  divise  de  l'angle  interne  à  Texteme  y  pa«* 
ratlèlement  au  ligament  de  Poupart  »  avec  un  bistouri 
glissé  danv  la  cannelure  de  la  sonde.  Les  bord»  de  cette 
seconde  section  écartés»  les  vaisseaux  spermattques^  »  ainsi 
que  le  muscle  crémaster ,  relevés  vers  la  lèvre  supé- 
rieure de  la  plaie,  et  les  légères  adhérences  que  ce  faisceau 
musculeux  contracte  avec  l'arcade  crurale  détruites  avec 
le  bout  de  la  sonde  canneléév^  on  voit  nne  surface  apo- 
névrotique  appartenant  au  fascîMransversalia ,  percée  au 
milieu  d'une  ouverture»  par  laquelle  les  raisseaux  tesilc.u-- 
laires  s'introduisent  dans  le  canal  inguinal.  Aprèa  avoir  ^ 
dilaté  cette  ouyerture  avec  le  doigt  indicateur  et  la  sonde  > 
Tartère  épigastrique  placée  immédiatement  derrière  cette 
lame  aponévrotique  est  mise  à  nu ,  soulevée  et  isolée  dé  ta 
veine  qui  lui  correspond  ;  alors  on  passe  autour  dèoètte 
artère  une  ligature  appropriée. 

Si  l'artère  épigastrique  avait  «été  eoupèe  complèteotenlv 
il  faudrait  »  après  avoir  fait  la  compressioB  de  Partèi^  ifia^ 
que  externe  ,  dilater  grandement  l'ofiverioré  apdfiévpô- 
tique  du  fascia-transversalis  »  ch^cher  k  saisir  «reo  dus 
pincbs  l'artère  épigastrique  le  ^lus  prè»  péssible  èei%on 
origine  ,  pour  en  fi^ire  ensuite  la  ligature. 

%  IV.  Ligature  de  l'artère  Uiaiquô  exttfm»^  «*-*  ht  ma* 
lade  »  en  supination  ,  le  basaiu  plus  élevé  que  le  nsste»  du 
tronc  »  la  tête  penchée  ivers  la  poitrine ,  ieamemhrea  ab^^ 
dominaux  flécius  sur  iebasÛD«  et  les  genoux  légèrement 
écartés  »  le  chirurgien  »  placé  au  Coté  de  Tarière  lésée  »  iail  ^ 

«7- 


I 


40tf  MBMOIBES 

Mu%  iégaBOMB  de  Tabdomea  une  incision  de  deux  à  Urob 
pouces  9  dans  la  même  direction  ei  dans  les  mêmes  rap- 
ports indiqués  pour  la  ligature  de  Tartère  épigastrique. 
Cetle  incision  doit  comprendre  la  peau  et  le  Ciscia-super 
jQcialis*  L'aponé? rose  du  grand  oblique  ,  également  sou- 
leTétfafée  une  sonde  cannelée  etcoqpée  suivant  la  4irec- 
'tiondn  ligament  de  l'arcade  crurale ,  les  vidsseaux  tes- 
ticubires  et  le  crémaster  poc tés  sous  la  lèvre  supérieure 
de  la  plais  ,  Topérateur  dilate  fortement  Touverture  pra- 
tiquée au  faicia-transversaiis  ;  puis  suivant  la  direction 
des  vaisseaux  épigastriques ,  et  du  coté  de  leur  origine  , 
il  écarte  avec  le  doigt  /indicateur  les  lames  cellulaires  et 
les  ganglions  lymphatiques,  situés  au^e^sus   de  l'arcade 
crurale  et  sur  l'artère  iliaque  »  et  après  l'avoir  mise  à  dé- 
couvert et  séparée  de  la  veine  qui  Jui  correspond  ,  il  glisse 
entre  la  votne  etrartèrai»  et  derrière  le  tube  artériel^  un 
stylèt  uiguiUé-courbé  et  armé  d'«une. ligature. 
•     Gettèf  idciaion  suffit  ordinairement  pour  lier  l'artère 
iliaque  ôcteme  ;  à  près'dlun  pouce  au-nlèssus  du  ligament 
de  fello|M  ;  inaissi  les  tuniques  do  cette  artère  se  trou- 
vaient altérées  à ,  une  distance  plus  élevée  »  on  serait  alors 
obligé  d'agrandir  riiiciMon  laite  aux  tégumens  en  portant 
à  l'angle  oxtornc  de  la  ploie. un  bistouri  boutonné,  dirigé 
obiiqueiûent  eu  haut; et  en  .ikhors ,  .de  mianière  à  donner 
&.b  plaie  ê^tériaAtt)  une  focme  semi-lunair(d|  Quelquf^s  li- 
gnes d'agrandissement  suifisebt  pour  portci:  la  ligature  à 
deux  pouces  au-dessUs>de  l'arcade. crurale.  . 
(...Mats  si 'ta  ligature  dejl'arSère  iliaque  externe  était  né- 
cessitée  par  une  tumeur  aqévryâmale  qui  s'élèverait  plus 
ou.Biaius  au-dessus  (|e.  t!arcade  crurale  «je  crois  qu'il 
laudrait  alors  faire  immédiatement. au-dessus,  de  la  tu- 
meur» une  incision  transversale  au  ti^gumeut  »  lui  dqnuer 
une  forme  semi-lunaire^  diviser  dans  cette  même  direc- 
lioi)  .ra|K>névro8e  du  ^rand  oblique ,  les  muscles   petit 


ET    OBSIRTATtOlfS.  4^9 

oblique  et  transverse  ,  '  déchirer  avec  la  «oode  oannejée 
et  le  doigt  indicateur  le  fasoia-transVersalis  ,  enfin  décoller* 
le  péritoine, ' 

'  Il  arrive  fréquemment  que  la  section  des  tégumeii» 
donne  lieu  h  iine  hémorrhagie=  produite  par  la  .  division' 
dé  l'artère  des  tégumens  dtf*  bas-ventre  i  récpulement> 
ibnguin  qu'elle  fournit  est  assez  abondant  pour  exiger^ 
la  ligature  du  vaisseau  coupé  ;  le  jet  de  sang  part  tou-' 
jours  de  la  lèvre  inférieure  de  la  plaib  ou  d'un  de  se»  angles. 

Réflexions.  — Leprocédé  opératoire  que  j'ai  décrit  me. 
parait  d'une -^écution  plus  facile  et  [dus  sûre  que  celui 
d^Astley-Cooper.  Je  fonde  mon  opinion  sur  ce  que ,  selon, 
la  méthode  de  ce  chirurgien  ,  l'inoision  des  tournons  , 
faisant  à-pèn-près  un  angle  droit  avec  l'artère^  qui  doit 
être  liée ,  ne  correspond  à  ce  vaisseau  que  par  son  extré- 
mité interne ,  tandis-  qu'en  ^opérant  de  la  manière  que. 
j^indique  ,1a  pa^ie  moyenne  de  l'incision  destégumens 
répond  directement  à  l'artère.  On  peut  concevoir  d'après 
tela  qu'au  moyen  de  i'incisiqp  proposée  »  il  sera  plus  facile 
d'isoler  convenablement  l'artère  et  de  porter  la  ligature  à . 
un  point  plus  élevé ,  qu'en  l'exécutant  d'après leprocédé.du 
chirurgien  anglais.  Par  le  procédé  que  je  propose,  on  peut 
mettre  à  nu  et  lier  l'artère  iliaque  externe  après  d'un  pouce: 
au-dessus  du  ligament  de  fallope  ,  sans  qu'il  soit  néces- 
saire de  décoller  le  péritoine,  tandis  que  par  la  méthode 
de  Gooper,  la  plaie  est  plus  profonde  ;  on  est  toujours 
obligé  de  faire  un  décollement  plus  ou  moins  considéra*-: 
ble  du  péritoine  ,  pour  parvenir  jusqu'au  vaisseau  que  l'on 
veut  lier;  de  plus  ,  en  ne  peut  porter  la  ligature  qu'à  une 
très-petite  distance  de  l'arcade  crurale.  »;    ■    • 

On  pourra  peut-être  m'objecter  que  i  dans  son  incision , 
Astley-Gooper  a  eu  pour  l)ut  d'éviter  la  lésion  de  l'artère 
épi giafstrique  ;  mais  je  ferai  observer  .que  €jBtte«rtàre>'plar- 


4lO  liKOlBIlt 

cie  derrière  le  ia8Cia^lrftD»v€frsali»  »  est  enveloppée  d'une 
oouohe  de  iStMi  cellulaire  $  de  manière  que  lorsque  l'opé* 
rateur  aura  porté  sous  la  lè?re  supérieure  de  la  plaie  les 
yoisseaot  teslioulaires  et  soulevé  le  bord  inférieur  des 
musclas  petit  oblique  et  transverse,  il  verra  les  vaisseaux 
épigastriques  à  travers  la  lame  très^mince  qui  forme  le  fas- 
da  iransversalis  ;  il  lui  sera  alors  facile  de  les  mettre  à 
découvert  sans  craindre  de  les  intéresser  :  bien  plus  ^  ils 
lui  Serviraient  de  guide  poui*  arriver  {Jus  sûrement  à  l'artère 
iliaque  externe  »  et  pour  porter  la  ligature  au-dessus  du 
point  de  leur  origine. 

L'ineision  »  faite  suivant  la  méthode  du  chirurgien  an- 
glais k  est  toujours  suivie  d'une  bémorrhagie  assez  consi- 
déntble  poor  troubler  Topération  ;  omette  bémorrhagie  est 
oailséi9:pap  la  bection  de  quelques  brunches  artérielles  ve- 
nant do  TarAère  circonflexe  dei'ilèoii  ;  il  n'est  pas  tou- 
jours SéMotie  faire  la  ligaiure  de  ces  laisseatix;  parce 
qifr'étant  divisés  trés^près  du  l^ament  de  bllope  »  les  ex- 
tf&nités  côtelées  de  ces  vaisseaux  en  le  contractant ,  s'en-^ 
gagent etitPt^ les  fibres  aponévrotiques  de  ce  ligament,  eU 
échappent  «Quelquefois  aux  recherches  les  plus  soignées  de 
l'opérateur.    • 


»"  "'  '■    ■  --  '^'i  *  -l'i-i-iji'  ■  1^ i.f'.    iii»..,.i    ...111  .i 


iféfU  êUT'he  'tffêtê  dû  P introduction  de  Voir  dans  -Us 
•   '  veines ;.j9ar  ii'LEHiOY  {d^Etiolle») 

•  Des  expériences  nombreuses  ont  'prouvé  que  l'air  in« 
iroduU  en  certaines  proportions  'dans  les  vaisseaux  circu- 
latoires, peut  produire  une  mort  instantanée.  Ce  fait  n'est 
plus  au)6urd'hui  une  simi^e  particularité  curieuse  en  phy- 
aiologie ,  et  déjà  dans  deux  circonstances  bien  manifestas 
l'flitrodlsetioa'Sjpontanée  de  l'air'  dans  tes  veines  a  délermi» 


ET     OBSERVATIONS.  4lJ 

né  subiioment  la  niorl.  La  première  de  ces  observations  jso 
trouve  consignée  dan$  un  des  Numéros,  do  18212  du  /^ur^ 
nalde  Physiologie  expérimentale;  Thistoire  de  la  seconde 
opération  n'a  point  é^  publiée ,  et  ce  silence  a  donné  Ueu 
aux  imputations  les  plus  bizarres  et  les  plus  injustes.  Iji 
s'agissait  d'extraire  une  tumeur  volumineuse  située  AU 
partie,  postérieure  du  col  ;  une  grosse  veiijie  partant  d/^ 
cette  tumeur  allait  se'  rendre  dans  Tune  des  jugulaires.  ; 
logée  dans  un.  sillon  du  corps,  très-dense  que  l'on. voulait 
enlever;  adhérente  de  toutes  parts,  cette  veinp  ne  put 
s'affaiser  lorsqu'elle  fut  divisée  par  le  bistouri  ;  son  ouverr 
ture  resta  béante;  le  cœur  en  se  dilatant  opéra  dans  sa 
cavité  un  vide  que  remplit  l'air  extérieur  »  et  la  mortieMt 
lien  à  l'instant.  Peut  être  qu'à  l'avenir  l'attention  éjreilléç 
sur  cet  objet  fera  reconnaître  que  de  semblables  exemple^ 
sont  moins  rares  qu'on  ne  Tavait  cru. d'abord,  et  qu'une 
partie  des  morts  subites  que  l'on  avait  attribuées  à. ces 
ébranlcmens  nerveux  formidables  que  «déterminent  lej^ 
grandes  opérations ,  n'étaient  réellement.que  l'effet  dç  Tinr. 
troduction  d'une  certaine  masse  d'air  dans  les  vaisseam: 
sanguins. 

Deux  explications  de  ce  phénomène  important  ont  élé 
proposées  jusqu'à  ce  jour;  la  première  appartient  à  Bi- 
chat,  la  seconde  est  due  à  Nysten.  Bichat  regardait  h 
mort  comme  le  résultat  de  l'impression  de  l'air  sur  le  cer- 
veau; son  opinion  est  basée  sur  les  dits,  suivans  :  i.*  I9 
circulation  continue  encore  pendant  quelque  temps  après 
l'introduction  de  l'air  dans  les  veines;  2.^  l'air  poussé  au 
cerveau  par  l'une  des  carotides  produit  la  mort;  3.^CQtt& 
mort  est  accompagnée  de  mouvemens  convulsifs  qui  an^ 
noncent  une  affection  de  l'encéphale;  4*^  le  système.vei- 
neox  à  sang  rouge  est  pbin  de  sang  mêlé  d'air;  5."*  on 
trouve  dans  la  seconde  et  dans  la  vingt-quatrième  lettrç 
de  Morgagni  ,des  observations  dans  lesquelles., ;api;èsui\e 


4lft  *  MÉMOIRES 

mort  fQbite».oD  rencontra  de  l'air  dans  les  vaisseaux  du 
cenrean.  Je  pense  avec  Bichat  que  l'air,  en  ailêclaat  la 
sensibilité  du  cerveau  ou  bien  en  agissant  mécaniquement, 
peut  produire  la  mort  ;  mais  les  faits  avancés  par  cet 
homme  célèbre  sont-ils  entièrement  exacts  ?  La  mort  dans 
beaucoup  de  circonstances  ne  commence-t-elle  pas  par 
d'autres  organes?  En  effet,  il  n'est  pas  ordinaire  de  voir 
les  animaux ,  après  l'injection  de  l'air ,  mourir  avec  des 
mouvemens  convulsîfs;  dans  les  expériences  que  j'ai  vu 
faire  à  M.  Magendie,  et  dans  celles  que  j'ai  répétées  ,  la 
mort  à  toujours  été  accompagnée  des  symptômes  de  Tas^ 
pfayxie;  sur  Fhomme,  dans  les  deux  cas  dont  j'ai  parlée 
l'introduction  de  l'air  détermina  la  syncope  à  l'instant 
môme ,  et  ce  ne  fut  qu'après  avoir  cherché  pendant  une 
demi-heure  à  ranimer  la  circulation  que  l'on  pût  se  per- 
suader la  réalité  d'une-  mort  aussi  prompte. 

En  second  lieu ,  lorsqu'on  ouvre  le  cadayre  de  l'animal, 
on  ne  trouve  souvent  que  peu  ou  point  d'air  dans  les  vais- 
seaux du  cerveau ,  tandis  que  les  cavités  droites  du  cœur 
et  l'artère  pulmonaire  sont  distendues  par  ce  fluide  élas- 
tique. Cette  circonstance  avait  fait  penser  à  Nysten  que 
la  distension  des  caiûtés  du  cœur  était  la  cause  de  la  mort. 
Mais  expliquer  ainsi  le  phénomène ,  n'est-ce  pas  mettre 
l'effet  à  la  place  de  la  cause  ;  les  contractions  du  ventricule 
droit  dépendant  de  celles  du  ventricule  gauche  ,  ne 
doiveiit-elles  pas  continuer  aussi  long-temps  que  les  ar- 
tères coronaires  recevront  du  sang  artériel  ;  le  ventricule 
droit  ne  devra-t-il  pas  se  vider  de  l'air  qu'il  contient,  à 
moins  qu'un  obstacle  insurmontable  ne  s'y  oppose;  or, 
cet  obstacle ,  il  existe  dans  le  poumon.  L'air  atmosphé- 
rique poussé  par  les  contractions  du  ventricule ,  éprouve, 
par  le  changement  de  tempérarare ,  une  dilatation  subite, 
distend ,  ronipt  les  capillaires  du  poumon ,  l'organe  devient 
^  l'instant  emphysémateuis /et  la  circulation  s'arrête.  Cet 


ET     OB9EIITAT10N9.  i^l$ 

emphysème,  je  Tai  observé  pour  la  première  fois  dans 
une  ctpérience  faite  par  M.  Mageadie ,  et  je  Tai  'produit 
moi-même  deux  fois  sursis  (i).  Les  expériences  de  M.  Gay- 
Lussac  ont  prouvé  qu'il  existe  entre  les  liquides  et  les  gai 
une  grande  différence  sous  le  rapport  de  la  dilatation  ;  les 
liquides  éprouvent  par  une  forte  chaleuk*  uùe  dilatatioij 
énorme ,  mais  ils  ne  se  .dilatent  que  fort  peu  à  une  bàsâé 
température  ;  la  dilatation  de  l'air  atmosphérique  ,  ad 
contraire ,  est  toujours  égale  à  toutes  les  températures  ;' 
elle  est  aussi  forte  de  o*"  à  Ss® ,  que  de  68°  à  loo"*,  c'est- 
à-dirc  de  isS  dans  les  deux  cas.  Pojur  parvenir  à  con- 
naître si  rexpérience  était  d'accord  avec  le  raisonnement, 
si  la  distension  et  la  rupture  des  vésicules  pulmonaire;^ 
étaient  réellement  causées  par  la  dilatation  subite  de  l'air; 
j'exposai  deux  fois  au  feu  la  seringue  d'argent  qui  mti 
servait  à  faire  les  injections  ;  je  portai  sa  température  in- 
térieure à  55*9  et  je  poussai  ainsi  dans  les  veines  de  l'air 
déjà  dilaté.  Dans  la  première  expérience ,  la  respifatioa 
de  l'animal  parut  bientôt  pénible ,  cependant  il  survécut* 
Dans  la  seconde ,  l'animal  succomba ,  thais  je  ne  trouvai 
point  d'emphysème.  Ces  deux  expériences  ont  été  faites 
sur  des  chiens  à-peu-près  d'égale  grosseur;  je  ne  sais  à 
quoi  attribuer  la  différence  de  résultat ,  et  je  reconnaît^ 
que  cette  tentative  a  besoin  d'être  répétée. 


(i)  Bien  que  M.  Pledagoel  n^dît  jusqu'à  ce  jour  rien  publié  mr  le 
sujet  qui  m'occupe  ,  et  que  j'aie  sur  lui  l'avantage  de  la  priorité ,  jo 
dois  à  la  vérité  de  dire  qu'il  avait  eu  même  temps  que  moi  conçu 
cette  idée,  que  la  mort  qui  est  produite  par  l'introduction  de  l'air  dan» 
les  veines  j  peut  être  l'effet  d'un  engorgement  aérien,  d'un  emphysème 
subit  du  poumon.  A  cet  égard  ,  nous  nous  étions  rencontrés ,  puisque 
dès  le  mois  de  février,  dans  l'instant  où  il  m'exposa|t  sommairement 
son  opinion ,  je  lui  montrais  cette  même  idée  écrite  et  développée 
dans  un  rapport  que  je  lus  quelques  jours  après  dans  le  sein  d'une 
Société  dont  il  fdit  partie. 


4l4  vixOIRES 

On  objectera  peat-être  à  rexplication  qne  je  viens  de 
donner ,  qu^  Ton  a  vu  des  individus  vivre  assez  long-temps 
avec  des  poumons  entièrement  emphysémateux.  Gela  est 
vrai,  mais  quelle  diij&rence!  La  gêne  long-temps  pro- 
longée de  la  respiration  a  produit  ici  peu-à  peu  la  disten- 
sion des  vésicules  pulmonaires,  et  l'organe  s'est  inseosi- 
l)lepient  accoutumé  à  cet  état;  si  cet  emphysème  avait 
été  subit  et  général.,  certainement  la  mort  en  eût  été  la 
fuite. 

II  est  encore  vrai  de  dire  que  Temphyséme  du  poumon 
ne  se  produit  pas  dans  toutes  les  circonstances  :  qu'arrive, 
i-il  donc  alors  ?  Le  voici  :  Tair  introduit  en  certaine  pro- 
portion dans  les  veines  ,  prend  la  place  du.  sang  dans 
Tarière  pulmonaire  ;  si  la  circulation  n'est  point  arrêtée 
dans  le  poumon ,  si  Tair  a  pu  pénétrer  dans  les  radicules 
des  veines  pulmonaires ,  il  arrivera  un  moment  ob  le  ven- 
trieule  gauche  au  lieu  de  sang  artériel  ne  recevra  plus 
que  de  l'air;  privé  alors  de  son  stimulant  nécessaire ,  H 
va  cesser  de  se  contracter. 

L'air  introduit  dans  les  veines  pourrait  donc  produira 
la  naort  de  trois  manières  :  par  son  influence  sur  le  ce^i^ 
veau  ,  en  affectant  sa  sensibilité  ou  en  agissant  sur  luimé-^ 
caniquement;  par  son  influenee  sur  le  poumon ,  en  déter-. 
minant  un  emphysème  subît  dans  cet  organe  ;  par  sool 
influence  sur  le  cœur,  en  le  privant  de  sang  artériel. 

Jusqu'ici  on  ne  connaît  aucun  moyen  capable  d'arrêter 
les  accidems  formidables  que  détermine  l'introduction  de 
l'air  dans  la  circnlation  ;  mais  il  est  une  considération 
pratique  que  l'on  ne  doit  pas  perdre  de  vue ,  c'est  que 
l'introduction  spontanée  de  l'air  dans  les  veines  est  d'au- 
tant plus  facile  que  le  vaisseau  est  plus  voisin  du  cœur  ; 
plusieurs  fois  on  a  vu  cet  accident  survenir  chez  les  che- 
vaux pendant  la  saignée  de  la  jugulaire  ;  l'expert  voulant 
suspendre  le  cours  du  sang  ,  saisit  avec  les  doigts  le  bout 


ET    OB8£ay.AT10N8.  4^$ 

supérieur  de  la  veiûe  »  le  bout  inférieur  reste  béant;  le 
çœi^r  y  opère  le  vide,  V.fif  s'j  précipite»  et  ranima) 
meurt.  La  crainle^dVn  pareil  aialbe.ur  ne  dpyralt-elle  pa« 
faire  rejeter  de  la  pratique  de  la  médecine  la  saignée  de 
la  veine  jugulaire.»  déjà  dangereuse  par  la  compression 
que  Ton  est  obligé  de  faire  au  pou  «  et  presque  toujoiifs 
iijsu0!sante  ? 


Description  anatamiao^athologiqUe  d'un  fastUê  mono-- 
broche  9  numopode  et  agame,  parvenu  à-peu-prè^ 
au  terme  de  la  natstance,  mais  cependant  mort  avant 
L'accouchement  ;  par  M*  Scbllisb  »  D.'JUt-P» 

La.  masse  totale  de  ce  fœtus  peut  être  évaluée  h  huit 
livres  ;  ^es  tégumens  extérieurs  sont  dans  l'état  naturel  » 
et  D^aUnoncent  pas  que  la  mort  dans  le  sein  de  la  mère 
date  de  plus  de  six  à  huit  jours.  La  conformation  de  la  tête 
ne  présente  auciine  déviation  organique.  Le  volume  de 
eette  partie  est  un  des  plus  considérables  de  ceux  obser- 
vés à  cet;  âge.  L'ossification  des  os  de  la  voûte  du  crâne 
est  fort  avancée ,  et  apporte  r  pour  l'ouverture  de  cette  ca^ 
vitét  des  difficultés  qu'on  ne  trouve  pas  ordinairement  en 
pareil  cas.  Le  cerveau»  dont  la  consistance  et  le  volume  ne 
s'éloignent  pas  de  l'état  normal  »  ne  présente  non  plus  pour 
sa  structure  aucune  modification  qu'un  examen  attentif 
puisse  nous  faire  reconnaître,  Les  organes  de  la  voix ,  oeu^ 
contenus  dans  la  poitrine ,  ^nt  aussi  dans  l'état  naturel  le 
plus  ordinaire.  L'étendue  totale  de  l'abdomen  est  plus  con- 
sidérable ;  la  masse  des  intestins  et  les  autres  viscères  do 
la  digestion  remplissent  exactement  cette  cavité  :  elle  ne 
contient  aucune  exhalation ,  ni  gazeuse  ,  m  liquide.  JLe 
foie  est  dans  sa  situation  naturelle.  L'estomac  ,  quoique 
conservant  é&k  rapp<^rts  communs»  est  petit»  contracté  sur 


4iG  k&xoiHES 

lui-même  ,  la  râle' et  le  pancréas  sont  dans  l'état  normal. 
Le  canal  iùte^inal  semble  former  y  par  son  aggloméi^tkm  , 
deux  masses  y  une  adroite  et  Tàutre  à  gguche;  la  première 
est  formée  par  l'intestin  gréle  /  et  la  iseconde  par  le  gros 
intestin.  Cette  dernière  portion  est  sensiblement  dilâtàe , 
elle  est  aussi  plnspfilequede  coutume.  L'anus  manquant» 
Yoici  comment  elle  se  comporte  :  le  colon  arrivé  à  la  fosse 
iliaque  gauche ,  après  avoir  formé  ce  qu'on  appelle  com- 
munément rS  de  cet  intestin ,  remonte  en  gagnant  la  li- 
gne médiane ,  sans  beaucoup  de  fléxuosité  ,  et  vient  se 
Joindre  y  en  formant  un  culnle-sacV  au  cordon  ombilical 
au  moment  où  'celui-ci^  sort  de  l'abdomen  ;  chemin  faisant , 
cette  portion  ascendante  est  rencontrée  par  le  reste  du  gros 
intestin  ;  l'une  et  l'autre  ont  des  adhérences  avec  l'esto- 
mac. Un  appendice  queToh  peut  dire  cœcal  ,  d'une  éten- 
due de  près  de  trois  pouces^  se  remarque  à  la  jonction  du 
cœcum  avec  l'intestin  colon ,  disposition  contraire  à  l'état 
nonbal ,  puisque  cette  petite  aonejte  se  trouve  ordinaire- 
ment près  de  l'iléon.  A  l'endroit  où  le  rectum  s'incline  pour 
remonter  vers  l'ombilic,  à  l'angle  mousse  que  cet  intes- 
tin forme  pour  cette  déviation,  on  remarque  une  bride 
d'un  demi-pouce  de  longueur  \  d'une  texture  membrane- 
fibreuse ,  qui  d'autre  part  va  sç  fixer  à  la  partie  postérieure 
du  pubis.  La  recherche  la  plus  attentive  ne  nous  a  fait 
trouver  aucune  trace  de'reins  ,  seulement  dans  la  région 
qu'ils  occupent  pour  l'ordinaire  ;  nous  avons  remar- 
qué une  masse  brunâtre ,  mollasse  ,  qui  paraît  être  la  cap- 
sule dite  surrénale.  '  La  vessie  et  tous  les  organes  qui  com- 
posent les  voies  excrétoires  de  l'urine  manquent  égale 
ment.  A  la  partie  inférieure  et  droite  du  bassin  /à-pëu- 
près  au  lieu  qui  répond  à  la  cavité  cotyloïde ,  le  membre 
de  ce  cdté  n'existant  pas ,  on  remarquait  une  sorte  de  pe^ 
lit  sac  cutané  ,  ayant  une  analogie  fort  imparfaite  avec  le 
scrotum,   quoiqu'il  présentât  aussi  ;  un  raphé  médian. 


ET  obsbbVations.  4>2 

Cette  poche  est  absolument  vide  et  He  communiqué^  ei) 
aucune  manière  ayec  la  cavité  abdominale.  Deux  petits 
corps  glanduleux  y  sans  voies  excrétoires  visibles  ,  et  qui 
pourraient  tout  aussi  bien  être  considé^^s  comme  des  ru* 
dimens  des  testicules  bu  des  ovaires ,  s|oat  les  seuls  ôrga- 
nej»  génitaux  que  nous  ayons  trouvés^  L'une  de  cesma^ 
ses  glandulaires  était  située  à  droite  le  long  de  la  colonne 
vertébrale  ,  l'autre  à  gauche  »  non  loin  de  l'anneau  ingui- 
nal et  comme  près  de  s'y  engager. 

Il  n'existe  du  membre  thoracique  droit  que  la  clavicule 
et  l'omoplate  ;  l'humérus  manque ,  à  moins  que  nous  n'ap- 
pellions  ainsi  une  petite  portion  osseuse  d'un  demi  pouce 
de  long  f  sur  laquelle  se  joint  le  ôubitus  ;  il  n'y  a  pas  de 
radius  ;la  main  de  ce  côté  existé,  mais  elle  est  très-Im- 
parfaite. 

L'observation  de  M.  Scellier  est  curieuse;  maïs  maU 
heureusement  elle  est  incomplète.  L'auteur  a  oublié  de 
parler  de  l'état  du  cœur  ,  des  vai^SQ^^qx  veineux  et  artér 
rielsy  et  surtout  de  Tétatdu  nerf  graod  sympathique  et 
'ducordoo  rachidien.  L'intestin  s'offrait  con^me  il  est  daiA 
les  premières  périodes  de  l'évolution  ,  où  l'on  voit.ufîj^ 
portion  stomacale  et  une  portion  cœcale.  M.  S.  a  pris 
les  vestiges  du  pédicule  de  la  vésicule  ombilicale  pour  l'ap- 
pendice du  cœcum,  et  ce  point  de  SfOS  observations  Qst  qn 
des  plus  remarquables  «  et  peut  servir  à  la  solution  d'mi^ 
question  examinée  contra dictoirement  par  Oken  et  Moct 
kel.  Quant  à  l'abseflice  des  organes,  gédif aux ,  elle  est  Kéc 
à  celle  des  reins ,  eA  ce  que  la  partie  infi^ieure.de  l'appa-r 
reil  urinaire  est  dans  son  origine  ^us  la  dépendance 
des  parties  supérieures  du  même  appareil ,  et  le  système 
organique  des  voies  urinaireset  génitales  a  une  liaison  in« 
timc  avec  le  canal  inte^linaL  Toutes  ces  pe^rties  sont  cou- 
ùyjxdiXQs  dans  le»  premières   phases  .di^  fœtus   humain  > 


^l%  MiiroiBBi 

comme  dans  les  animaintd*un  ordre  infiMeur  ,  et  lorsque 
rinteslin  n'existe  pas  dbns  sa  partie  infërieurQ  ,  la  fcssie 
et  les  organes  géoitanx  manquent  aussi.  La  disposition 
indiquée  des  membres  dioraciques  et  pelriens  est  commune 
dans  les  monstruosités  par  dé&ut ,  et  ne  mérite  pas  de 
nous  arrêter.  Un  dessin  aurait  dû  accompagner  la  note , 
qui ,  quoique  incomplète  »  sera ,  je  crois  »  lue  avec  intérêt. 


NaU  sur  la  détermination  du  rapport  qui  existe  entre  le 
développement  sphérigue  donné  par  le.  plissement  des 
rétines  des  oiseaux  et  des  poissons,  et  la  sphère  de  l'œil 
circonscrite  à  ces  ruines  ;  communiquée  le  24  no- 
vembre i8s5>  à  CInstitùtpar  K.    Dbsmouliks. 

Dars  mon  Ménmre  présenté  k  racadémiele  sS  décem- 
bre dernier,  et  imprimé  tom.  3  du  Journal  de  physiolo- 
gie expérimentale ,  j'ai  décrit  le  plissement  du  nerf  opti- 
que et  de  la  rétine  chez  plusieurs  oiseaux ,  et  montré  quel 
rapport  existe  entre  ce  mécanisme  et  le  degré  d'énergie 
delà  yision.  Les  oiseaux  qui  m'ont  offert  la  plus  grande 
amplitude  de  plissement ,  sont  l'aigle  pécheur  et  le  vau- 
tour feuye.  Ces  oiseaux  avaient  été  tués  dans  la  foret  de 
S.-^Gerroain.  M.  Magendie,  avec  qui  tes  observations  pré- 
cédentes» et  la  plupart  de  celles  que  j'ai  faites 'depuis ,  me 
sont  communes,  a  reçu  dernièrement  trois  buses  et  un 
milan  tués  dans  la  même  forêt. 

Voici  ce  que  j'ai  observésur  ces  animaux  :  la  rétine  du 
milan  est  plissée  sur  les  trois  quarts  de  l'hémisphère  qui 
répondent  k  la  partie  latérale  ou  externe  de  l'œil.  Le  nom- 
bre des  plis  qui  divergent  k  partir  du  peigne  ,  ou ,  ce  qui 
est  la  même  chose  ,  du  point  d'insertion  du  nerf  optique  f 
Doint  dont  la  position  est  excentrique  de  doute  à  quinze 
•  au  pôle  de  la  spkère ,  est  de  dix-sept.  Leur  lar- 


ET    OnSERTATIONS.  4^9' 

geur  moyenne  est  de  une  ligne  un  quart;  le  diamètre  de 
l'œil  est  de  douze  lignes.  Dans  la  buse  »  tout  rhémisphère 
est  plissé  ;  les  plis  sont  seulement  moins  rapprochés  dans 
le  segment  correspondant  à  la  cloison  des  orbites*  Le  nom- 
bre de  ces  plis  est  de  trente-cinq;  leur  largeur  .est  d*une 
ligne;  le  diamètre  de  l'œil  est  de  onze  lignes.  Le  dé* 
veloppement  sphérique  des  surfaces  interceptées  par  ces? 
plis  a  donc  »  sur  la  sphèrç  de  l'œil  où  la  rétine  e^t  inscrite  é 
dans  le  milan,  un  excès  d'une  circonférepce  six  lignes^ 
ou  de  trois  diamètres  six  lignes;  dans  là  buse,  un  iexcès 
de  deux  circonférences  quatre  lignes ,  ocr  de  six  diamètres 
quatre  lignes  (i).  Or,  dans  Taigleel  le  vautour  précédem- 
ment examinés ,  la  largeur  des  plis  n'était  pas  moindre  que 
le  cinquième  do  diamètre  ;  malheureusement  je  n'ai  pas 
noté  alors  le  nombre  des  plis.  ' 

J'avais  cru  à  cette  époque  qu'il  serait  possible  d'obte-< 
nir  le  vrai  contour  sphérique  de  ces  plis ,  et  par  consé- 
quent l'excès  de  leur  amplitude  sur  la  sphère  de  l'œil  qui 
les  contient,  en  déplissant  dans  Teau  une  zone  circulaire 
prise  sur  la  rétine.  Ce  procédé  ne  m'a  pas  réussi  ;.  voici: 
pourquoi.  Lorsque  la  rétine  a  sa  face  interne  libre  et  décou- 
verte par  l'enlèvement  du  corps  vitré  sur  lequel  elle  est 
tendue  et  fixée ,  aussitôt  l'élasticité  de  la  membrane  mise 
en  jeu  raccourcit  tous*  ses  arcs ,  comme  il  arriverait  à  une 
lame  de  gomme  élastique  auparavant  tendue ,  et  dont  on  au- 
rait supprimé  les  px>ints  d'attache.  Les  plis  de  la  rétine  ainsi 
froncée  n'en  subsistent  pas  moins;  mais  leur  largeur  et 
leur  nombre  diminuent.  Mais  comme  sans  rien  déplacer 
il  est  facile  de  compter  les  plis  à  travers  la  transparence 


(i)  Ce  calcul  est  très-simxile.  On  multiplie  le  nombre  des  plis  par 
deux  fois  leur  largeur  ,  pnisqu'à  chaque  pli  il  y  a  deux  surfaces  égales 
çon lignes.  Le  rapport  du  produit  de  cette  opération  au  diamètre  de 
l'œil ,  est  le  rapport  cherché*    . 


^20  liiXOIBBS 

parfaite  du  corps  vitré»  et  d'en  prendre  la  largeur  en  fai- 
,W^^»  P^f  ^^  f^c®  choroîdîenne ,  ane  section  transversale 
èiqoelques  plis,  la  rétine  restant  alors  tendue  sur  le  corps 
yttré  »  c'est  de  ce  procédé  qu'il  faudra  se  servir  pour  ob- 
^nir  le  rapport  en  question. 

Je  dirai  également  ici  que  cet  été  nous  avons  observé  los 
pUasemens  du  nerf  et  de  la  rétine  sur  l'épervier  et  rémérilloD. 

,Yoici  donc  six  espèces  diff^^rentes  du  gitind  genre  falco, 
appartenant  à  autant  de  ses  divisioos ,  où  nous  avons  con- 
staté le  mécanisme  multiplicateur  des  surfaces. 

Avant  de  parler  d'une  observation  d'anatomie  patholo- 
gique que  je  viens  de  £iire  sur  une  septième  espèce  ,  je 
vais  rappeler  quelques  faits  analogues  observés  sur  l'hom-- 
me.  Dans  ses  Mémoires  d'anatomie  et  de  physiologie  pu* 
bliés  l'an  dernier  à  Amsterdam  »  M.  Wrolik ,  secrétaire 
perpétuel  de  l'institut  de  Hollande ,  a  observé  que  ,  par 
Tefict  de  la  cécité^  l'œil  et  le  nerf  optique  s'atrophiaient. 
Il  n'a  pas  exprimé  là  proportion  absolue  de  cette  réduc- 
tion. Il  dit  que  les  yeux  étaient  beaucoup  plus  petits ,  et 
que  les.  nerfs  optiques  éiBi&nlextraordinairement  minces 
et  durs.  Les  co.uches  optiques,  avaient  participé  à  l'atro- 
phie ,  elles,  avaient  à  peine  le  tiers  du  développement 
qu'elles  ont  dans  l'état  naturel  chez  des  sujets  du  même 
âge.  Vesale  (/îfr^  4>  cap.  4)  »  Rolfink  {dissert.  anat. 
lib*.  l\,  sectt/hx")^  Ueiland  (MisceL  nat.  cur*  deçà.  5^ 
obsi  i^t)  $  Morgagni  {Ub.  i  ^  episU  iS  et  epist.  52) ,  et 
d'autres  observateurs  ,  entr'autresH^Soemmcring ,  cités 
par  M..  Wroliky  avaient  déjà  constaté  des  faits  analogues. 
Mais  tous  ces  auteurs ,  et  M.  Wrolik  lui-même  ,  n'ont  vu 
dans  ces  faits  qu'un  moyen  de  savoir  si  les  nerfs  opliques 
s'enlreçroisçnt  ou  non.  En  1820,  en  décrivant  chez  diflc- 
rentes  espèces  de  poissons  des  états  normaux ,  de  plus 
grand  ou  de  plus  petit  développement  de  l'appareil  op- 
tique ,  dans  des  limites  beaucoup  plus  grandes  que  celles 


/ 


ET    OBSERVATIONS.  'ijVi 

de  l'état  rK>nBàl  ou  de  Tatrc^hie  pathologiqne  ^-obserrées 
cljiez  rhomme,  et  en  oomparant  ces  '  dévèloppemeas  in- 
verses à  Paclivilé  coiinue  de  rorgaoe  ,  j'avais  déjà  étàfbli 
les  rapports  que  j'ai  depuis  confirmés  par  l'anatomie  dc^ 
oiseaux.  M.  Magendie  ,  qui  apu répéter  dans  rhommeles 
observations  pathologiques  précitées,  a  été  ^obduit  à  re- 
produire par  l'expérience ,  dans  les  animaux  ,  ces  effets 
d'atrophie  ,  suite  de  l'inaction  de  l'organe.  Les  résultats 
qu'il  a  obtenus ,  et  dont  la  publication  serait  si  importante , 
coïncident  parfaitement  avec  ceux  que  j'avais  déjà  conclus 
de  Tanatomie  comparée. 

Or  ,  voici  ce  que  j'ai  observé,  tout récemnient,  a li  jardin 
du  IU)i ,  strr  un  aigle  royal  (  falco  fulvns ,  ou chrysaëtos)\ 
qui  vivait  à  la  ménagerie  depuis  plus  de  trois  ans.  L'œB 
gauche  avait  la  coBnée  percée  ,  avec  épaississementet  opa- 
cité extrême ,  paf*  suite  d'une  ophthalttiie  suppurée.  Mal- 
gré l'ouvepturede  la  cornée,  il  n'y  avait  pas  procideoce  du 
c<M:'p8  vitré ,  ni  du  crystallin  ;  l'iris  ,  fort  épaissie ,  avait 
la  pupille  rétrécie  et  fern^ée  par  une  membriafte  adhérente 
au  crystallin.  Or ,  il  n'y  avait  pas  un  seul  pli  à  ia  rétine? 
mais  «He  avait  presqu'une  ligne  d'épaisseur;  ^te  était  de 
couleur  opaline  et  semblait  formée  de  deux  lames  dédau^ 
blées  par  l'interposilion  d'un  fluide.  L'œil  «droit  était  sain  \ 
naaisla  cornée  était  atteinte  d'opacité  »  quoiipie  si^ns  épais*^ 
sîsseuient.  La  rétine  était  aussi  par&itementlisae  et  sans  au- 
cun pli  \  soa  épaisseur  semblait  plutôt  moindre  que  supé- 
jicure  à  l'état  ordinaire  des.  six  autres  espèces  d'oiseaux 
^depi'câe  que  j'ai  obseirvées.  J'ai  déposé  au  Masécmi  d'ana- 
•lomie  comparée  l'hémisphère  antérieur  de  l'œil  malade'. 

.  Doit-on  croire  4}iie  cette  espèce  d'aigle  ,  à  qui  sa  vie  de 

montagne  assigne  une  vue  supérieure  à  celle  des  oiseaux 

Aq,  proie  de  nos  plaines  et  de  nos  forêts ,  manque  du  mé- 

cauismc  do  perfectionnement  dont  ceux-ci  sont  pourvus? 

;0u  bien ,  d'après  l'analogie  des  faits  d'anatomio  pathdo- 

5.  28 


4SS  M&M0IBB8 

gique  homaine  précités  »  et  des  résultats  des  expériences 
de  M.  Magendie  /  doit-on  croire  que  les  plis  ont  disparu 
par  un  effet  d'atrophie?  Ce  que  Ton  sait  de  l'invariabilité 
de  la  coexistence  des  formes^  dans  les  espèces  d'un  même 
genre ,  exclut  la  première  supposition. 

Voilà  »  outre  les  analogies  physiologiques  déjà  invoquées , 
ce  qui  autorise  la  seconde  supposition.  Le  nerf  optique  de 
chaque  œil  n'avait  pas  plus  d'une  ligne  un  quart  de  dia- 
mètre en  tous  sens.  L'on  y  apercevait  bien  le  plissement , 
mais  les  feuillets  en  étaient  minces  à  proportion.  Or,  cet 
aigle  était  un  tiers  plus  grand  que  le  pygargue  et  le  vau- 
tour que  nous  ayons  examinés  Tannée  dernière;  et  dans 
ces  deux  oiseaux»  le  plus  grand  diamètre  du  nerf  optique 
(car  iln'est  pas  exactement  cylindrique ,  mais  applati  sur 
un  de  ses  diamètres) ,  était  de  trois  lignes  et  demie.  Le 
nerf  optique  de  l'aigle  aveugle  était  donc  atrophié  an 
moins  de  la  moitié  de  son  volume*  Et ,  puisqqe  dans  tous 
les  cas  d'atrophie  du  lierf  chez  l'homme ,  le  globe  de  l'œil 
et  la  couphe  optique  en  étaient  aussi  atteints  ,  il  est  impos- 
sible que  ces  effets  simultanés  d'une  même  cause  n'existas- 
sent que  partiellem'ent  dans  cet  animal.  J'ajouterai  encore 
que  les  plis  ou  lames  du  nerf  optique  de  l'aigle  commun , 
sont  moitié  plus  nombreux  que  ceux  du  pygargue ,  qui 
n'en  a  qu'une  douzaine  {voir  mon  Mémoire  cité).  Ces 
plis  distns  l'aigle  commun  étaient  presque  sans  épaisseur , 
par  suite  dé  l'atrophie.  Je  n'ai  point  examiné  les  lobes 
optiques»  la  tête  étant  réservée 'pour  empailler  l'animal. 

La  disparition  des  plis  de  la  rétine ,  et  la  diminution 
de  volume  du  nerf  optique,  sont  donc  des  effets  d'atro- 
phie simultanés  ,  par  suite  de  l'inaction  de  l'organe. 

J'ai  fait  observer >  en  commençant  cette  note, que  tous 
les  oiseaux  où  j'ai  observé  des  plissemens  avaient  été  tués 
à  la  chasse.  Celte  rémarque  est  importante  pour  les  per- 
sonnes qui  voudraient  recommencer  mes  observations  ; 


ET   OBSERVATIONS.  4^^. 

car,  il  no  répugne  pas  h  la  physiologie  positive  d*admettre 
wqne  des  nflets  d'atrophie  puissent  résulter  de  Tinaction 
oii  reste  la  vue  d'un  oiseau  de  proie  de  haut  vol  »  lonj;- 
lemps  captif^  dans  une  cage  étroite  et  obscure ,  oii  sou 
œil ,  précédemment  habitué  à  des  horisons  de  plusieurs 
lieues  et  à  des  hauteurs  de  plusieurs  miinors  de  mètres  , 

^n'a  plus  qu'un  champ  de  vision  de  quelques  pieds.  Il  faut 
donc  tenir  compte  de  Fétat ,  soit  de  liberté  soit  de  capti- 
vité où  vivait  Toiseau  examiné. 

La  grande  probabilité  de  la.conjecture  que  j'exprimais 
lors  de  la  rédaction  de  cette  note  (le  28  octobre) ,  sur  les 
eflèls  anatomiques  de  la  cécité ,  est  devenue  une  certitucfe 
par  l'examen  que  je  viens  de  faire  (20  novembre,  au  mo- 
ment où  je  corrige  cette  feuille) ,  au  Muséum  d'anatomio 
comparée ,  d'ane  préparation  de  l'œil  sain  du  falco-chrysaë- 
tos ,  préparation  dont  je  ne  connaissais  pas  l'existence- dans 
celle  superbe  colleclion.  Sur  celle  préparation ,  les  plis  de 
la  rétine  sont  Irès-dislincts  et  Lion  conservés;  mois  leur 
nombre  et  leur  largeur,  sont  beaucoup  moindres  que  sur 
le  pygargue  et  le  vautour^  et  à  proportion  bien  moindres 

.  aussi  que  sur  les  autres  falco.  mentionnés,, lesquels  avaient 
tous  été  tués  à  la  chasse.  Cette  infériorité  du  nombre  et 
de  la  largeur  des  plis,  sur  cet  individu  qui  avait  vécu  à 
la  ménagerie  ,  est  elle-même  évidemment  un  elTct  d'atro- 
phie. Or,  ce  dernier  fait  devient  lai-même  la  vérification 
de  la  seconde  conjecture  que  j'énonçais  relativement  à  l'a- 
trophie consécutive ,  dans  un  œil  sain  ,  à  la  réduction  de  son 
exercice  par  l'immense  rétrécissement  de  l'horison  visuel. 
Dans  le  règne  animal  (  1 8 1 7  ) ,  le  fxlco-fulvus  est  séparé 
du  falco-chrysaêtos.  Mais  M.  Temmink  qui  a  nourri  plq- 
sicurs  de  cçîs  aigles  dès  Tâ^e,  le  plus  tendre  jusqu'à  l'état 
adulte  parfait ,  a  constaté  depuis  ,  que  le  blanc  de  la  queue 
du  falco-fulv,us  ,  seul  caractère  différentiel  de  cette  espèce 

.présomptive ,  s'effaçait  insensiblement  et  se  trouvait  rem- 

28.. 


4M  MËHOIRES 

placé  par  lebru«.  L'aigle  commun ,  ou  falco-fulvus,  n'est 
donc  ,  suivant  M.  Témraink ,  que  le  jeune  de  l'aigle  royal.'^ 


Note  sur  la  guérison  des  varices  par  l'incision  des 
veinés  dilatées  ;  lues  à  la  séance  de  C Académie  de 
Chirurgie  ,  le  i3  novembre  1823»  par  M.  le  profes- 
seur RiCHERANo  »  chirurgien  consultant  de  S.  M.  , 
chirurgien  en  chef  de  C hôpital  Saint-Louis  ,  etc. 

Tdutes  les  ressources  d&la  thérapeutique  diététique  et 
pharmaceutique  ne  pouvant  rendre  aux  veines  variqueuses 
le  ressort  dont  elles  sont  privées  »  la  chirurgie  esl  habile  à 
procurer  la  guérison  en  oblitérant  le  réseau  veineux  sous- 
cutarié  ,  siège  ordinaire  de  la  maladie.  C'est  de  cette  ma- 
nière •  c'est  en  obligeant  ainsi  le  retour  du  %ang  à  se  faire 
par  le  système  des  veines  profondes  avec  lequel  les  veines 
superficielles  entretiennent  de  fréquentes  anastomoses, 
que  de  la  plus  haute  antiquité  l'art  est  parvenu  à  guérir 
un  mal  incurable  par  tout  autre  méthode.  Mais  quel  est 
le  meilleur  procédé  pour  y  parvenir? 

La  compression  des  veines  au-dessus  de  leur  dilatation 
serait  le  meilleur  moye.n  d'y  suspendre  le  cours  du  sang 
et  d'en  déterminer  dé  proche  en  proche  la  stase  -et  la  coa- 
gulation ,  si  les  anastomoses  multipliées  des  veines  super- 
ficielles avec  les  veines  profondes  n'entretenaientle  mouve- 
ment et-la  fluidité  du  liquide.  C'est  ainsi  que  vainement  l'on 
comprimerait  la  saphène  au  voisinage  du  pli  de  l'aine,  ses 
rameaux  a nastomotiques  entretiendraient  la  circulation. 

D'ailleurs  quand  les  malades  invoquent  les  secours  de  la 
chirurgie,  l'engoi^ement  œdémateux  et  inflammatoire  du 
membre  se  joint  le  plus  souvent  à  la  dilatation  des  veines , 
et  ne  ferait  qu'augmenter  par  l'eflTet  delà  compression.  Pour 
échappera  cet  inconvénient ,  on  a  proposé  de  lier  la  veine 
principale;  mats  cette  opération  ne  fait  point  cesser  la  ckco' 


,     £  T    OBSBRV  AT  ION  9.  4^5 

lation  anastomotique  ;  enfin  l'extirpatiou  des  veines  malades 
est  un  procédé  à  coup  sûr  efficace ,  mais  horriblement  dou- 
loureux par  les  dissections  auxquelles  il  oblige*  Depuis 
long-temps  j'y  ai  substitué  avec  un  grand  a]¥autage  l'inci- 
sion des  veines  dilatées,  que  l'un  de*  nos  confrères  •  M.  le 
docteur  Ribes  avait  proposée  et  ptatiquée  avec  un  pHa 
succès  sur  la  grande  veine  saphène,  dans  la  vue  de  remé» 
dier  à  l'inflammation  de  ce  vaisseau. 

Longuement  incisés ,  les  vaisseaux  variqueux,  sont  vidés 
du  sang  en  partie  coagulé  qui  les  remplit  ;  je  jiace  de  la 
cbarpie  entre  les  lèvres  écartées  de  l'incision,  toujours 
longue  au  moins  de  plusieurs  pouces  ;  la  suppuration  s'em- 
pare de  cette  plaie  plate  »  les  veines  incisées  s'enflamment- 
et  s'effacent   sans  que   l'irritation  se  propage  au   loin  , 
comme  on  le  ^oit  trop  fréquemment  à  la  suite  de  la  liga- 
ture  ou  même  d'une  simple  piqûre ,  et  les  malades  gué- 
rissent »  ne  conservant  de  leur  infirmité  qu'une  cicatrice 
linéaire  et  solide.  MM.  les  Membres  de  TAcadémie  ont  en 
ce  moment ,  sous  les  yeux ,  une  malade  traitée  et  giiëriè, 
par  le  procédé  delindsioti»  de  varices  énormes  de  la  cuisse 
et  de  la  jambe  gauches.  Un  garçon  serrurier  est  sorti  ré- 
cemment de  l'hôpital  Saint* Louis  »  giiéri  par  ùfïe  Ihcision 
de  dix  pouces  de  longueur ,  pratiquée  sur  la  partie ^inVémef 
delà   jambe  gauche.    La  douleur  qu'entratne -l^nctsron 
des  veines  variqueuses  est  moins*  vive  qu'on  n«  ' fK)'urrait 
le  craindre.  L'unde  nos  plus  illustres  collègues-,  M',  lé  pro- 
fesseur Boyer  ,  cet  excellent  praticien  qui  dans  l'exercice 
de  la  chirurgie,   joint  au  talent  la  probité  y  sans  laquelle' 
notre  art  n'est  plus  qu'un  affreux  brigandage-,  ^oàs  disait 
naguères  que   la  cure  palliative  ded  varices  au  V^éytû  de 
la  compression^  lui  seu>biai(  préférable  à  leur  cure  radi- 
cale achetée  par  d'atrjsccs  douleurs.  Cette  bpiti ion  serait 
fondée  si  l'on  détruisait  les   varices  par  une  dissection 
lente  et  pénible^  telle  que  l'exigerait,  l'extirpation  des 


i^aG  MÉMOIRES   ET    OB  SE  ET  ATIORS. 

veines  malades.  Mais  une  simple  incision  sur  le  trajet  des 
▼aisseaux  dUatés ,  quelle  que  soit  sa  longueur ,  ne  produit 
jamais  qu'une  souffrance  instantanée ,  dont  le  trait  est 
aussi  rapide  que  celui  de  la  douleur  qu'occasionnerait 
Tincision  la  moins  étendue.  Enfin ,  quel  malade  obligé  de 
se  procurer  sa  subsistance  ,  au  moyen  de  travaux  péni- 
bles ,  ne  préférera  une  miéthode  de  guérison  aussi  sûre 
qu'expéditlve  »  à  la  compression  habituelle  des  veines  vs^r 
riqueuses  »  aux  inflammations  chroniques,  aiosl  qu'aux 
ulcérations  qui,  si  souvent,  1q  forcent  d'interrompre  ses 
travaux  habituels? 


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._     ..      .  1.     ■    ■ 

EXTRAITS  ET;  ANALYSES. 


■1»     I 


De  l'Ôrganogénésle  ;  par  A.    Roju^fito ,  professeur  à 
C  Université  de  Turin*  -^  (Troisième  extrait.  ) 

Tarijis  qw  M.  Rolande  s'occupait  à  faire  des  expérien- 
ces sur  ;le$  diverses  parties  de  l'encéphale,  et  qu'il  dirigeait 
particulièrement  son  attention  sur  le  cervelet ,  il  s'appli- 
quait en  même  temps  à  comparer  la  structure  de  ce  dernier 
organe  chez  les  animaux  de  différentes  classes. .  Il  n.c 
tarda  pas  à  s'apercevoir  qu'elle  élait  beaucoup  plus  simple 
chez  les  dernières  classes  des  vertébrés ,  et  qu'elle  se 
rapprochait  beaucoup  de  celle  du  cervelet  dos  fœtus  des 
classes  supérieures.  Les  poissons  cartilagineux  ont  cela 
sur-tout  de  surprenant ,  que  leur  cervelet  est  beaucoup 
moins  compliqué  que  celui  des  reptiles  et  des  autres  pois- 
sons. Celle  observation  est  d'autant  plus  imporlanle  qoe 
le  cervelet  .du  poulet ,  ainsi  que  celui  des  jeunes  fœlus 


BT    ANALYSES.  4*7 

des  mammifères,  semble  également  privé  de  ramifications 
médullaires.  Malgré  Texaclitude  avec  laquelle  ces  com- 
paraisons avaient  été  faites,  M.  Rolando  n'avait  pas  pu 
parvenir  à  se  former  une  idée  exacte  de  la  manière  dont 
ces  lamelles  apparaissent  ,  pour  ainsi  dire,   tout-à-coup 
chez  les  fœtus  plus  avancés  en  fige.  Mais  en  suivant  avec 
une  minutieuse  attention  le  développement  de  cet  organe 
pendant  le  temps  de  l'incubation  ,  ainsi  que  les  change- 
mens  qu'il  éprouve  d'heure  en  heure  ,  il  a  pu  découvrir 
enfln  qu'une  simple  vésicule  se  transforme  en  véritable 
cervelet ,  dans  lequel  on  aperçoit  d'une  manière  très-dis- 
tincte les  lamelles  et  les  ramifications  méduifaifctt  envelop 
pées  de  substance  cendrée.  Du  point  du  rudiment  du  sys- 
tème nerveux  que  nous  avons  dit  ailleurs  en  c.onstituer  le 
centre,  et  qui  correspond  à  la  moelle  alongée ,  on  voit  s'é^ 
lever  ,  dès  le  premier  jour  d'incubation  ,  quelques  vési- 
cules disposées  en  file  les  unes  à  côté  des  autres ,  et  qui 
communiquent  cntr 'elles ,  de  manière  qu'elles  représentent 
plutôt  un  canal  coupé  par  plusieurs  étranglemens  ,  que  de 
véritables  cavités  séparées  les  unes  des  autres.  Celles  néan- 
moins qui  se  trouvent  placées  à  Textrémité  antérieure  du 
rudiment  se  changent  insensiblement  en  véritables  vési- 
cules qui  forment  les  organes  du  cerveau  ,  tandis  que  celle 
placée  à  la  partie  postérieure  de  ce  même  rudimentse  dis- 
tend et  forme  une  ample  vessie  qui  se  transforme  peu-à- 
pcu  en  véritable  cervelet.  Cette  vésicule  est  située  au-des« 
sus  d'une  cavité  oblongue  que  l'on  aperçoit  sur  la  face 
dorsale  de  la  moelle  alongée  ,  et  qui  forme  le  quatrième 
ventricule.  Ce  dernier  est  assez  long  chez  les  oiseaux, 
mais  il  l'est  encore  plus  chez  les  reptiles  et  les  poissons.  Il 
arrive  ,  au  moyeu  de.  celte  disposition  ,  qu'elle  constitue 
insensiblement  une  espèce  de  pont  à  travers  ce  ventricule, 
qui  prend  de  plus  eu  plus  la  forme  d'une  véritable  vessie, 
dont  les  parois  ,  d'ubord  également  minces  et  lisses ,  laîs- 


4^8  XXTRAItS 

sçnt  apercevoir  quehpies  moiéçnle»  de  substacice  médul- 
laire ,  surtout  vera  leur  surface  ictterue  ;  la  texture  fibreuse 
ii'ulaat  aperçiic  q[ue  beaucoup  plus  tard. 
,  Vers  le  9.™"  )Our',  au  lieu  de  descendre  vei^s  la  base  du 
cerveau   dans  le  seLs*de  sa  ligne  médiane  y  ainsi  qu'on 
l'observe  à  l'égard  des .  hémisphères  et  des  couches  opti- 
ques ,  cette  vésicule  comoience  à  offrir  des  traces  de  lignes 
dirigées  transversalement ,  qui  la  font  distinguer  facile  - 
meut  de  toutes  les  autres  parties.  Ces  lignes ,  dont  le  nom-' 
bre  augmente  chaque  jour ,  représentent  les  plis  légers  qui 
se  forment  ensuite  sur  les  parois  de  la  vessie  qui  doit  con- 
stituer le  cervelet.  Ces  plis  ,   qc^i  ne  sont  d'abord  qu'une 
légère  ébauche,  deviennent  beaucoup  plus  apparens  lors- 
qu'^on  coupe  le  cervefet  dons  k  direction  de  la  ligne  mé- 
diane. Divisé  en  deux  parties  égales  ,  l'une  droite  et  Fau- 
tre  gauche ,  cet  organe  ressemble  assez  à  i|ne  coqniUe  da 
genre  des  Hv^ves  ,  sîtlennée  comme  quelques-unes  appar^ 
tenant  aux  genre  Venus  et  Cardiutn  de  Linn. Ces  sillons, 
ou  si  Ton  aime  mieux  »  ces  plis  deviennent  insensiblement 
plus  prolbnds  vers  le  onzième  jour  d'incubation ,  et  le 
cervelet  gagne  ea  étendue  dans  sa  direction  transT^rsale^ 
Enfin ,  ces  plis,  se  trouvant  en  contact  immédiat ,  s'unis- 
sent tellement  enlri'eux  par  leur  face  interne,  qu'il  n'est 
plus  possib.te  de  séparer  les  deux  lamelles  dont  sont  for- 
mées les  ramifications*  mé&Uaires  ,  et  il  en  résulte  une 
masse  presqu'entièrement  compacte.  U  est  bon  de  remar- 
quer que  cette  adhérence  des  lameHes  médullaires  en- 
tr'elles  n'a  lieu  que  vers  la  face  interne  des  parois  de  la 
vésicule ,  et  non  vers  son  côté  interne  ;  parce  que  la  pie- 
mère  qui  en  recouvre  toule  la  surface  ,  en  s'inlroduisant 
dans  les  sillons ,  à  mesure  que  ceux-ci  deviennent  plus 
profonds  ,  les  sépare  les  uns  des  autres  ,  et  empêche  ainsi 
leur  adhérence   mutuelle ,  quoiqu'ils  se  trouvent,   pour 
ainsi  dire ,  accolés  les  uns  aux  autres. 


ET    ANALYSES.  ^2^ 

Vers  le  quatorzième  jour  ,  on  observe  une  autre  cavité 
presque  sphérique  de  chaque  côté  du  cervelet.  Elle  s'éva- 
nouit insensiblement ,  en  même  temps  que  les  ramiiSca- 
tiens  médullaires  se  prolongent  et  se  couvrent  extérieu  • 
rement  de  substance  cendrée.  Le  cervelet  du  poulet  s'é- 
tend sur  les  côtés  jusqu'au  quatorzième  jour  :  il  est  plus 
étroit  d'avant  en  arrière,  et  laisse  à  découvert  une  grande 
partie  du  quatrième  ventricule.  Il  se  rétrécît  ensuite  par 
degrés  dans  ce  sens  ,  s'élève  vers  le  milieu  pour  se  porter 
en  arrière  et  finit  par  recouvrir  entièrement  le  quatrième 
ventricule.  Enfin,  verç  le  dix^huîtième  jour,  il  a  à- peu - 
près  atteint  son  état  de  perfection. 

Il  est  (âcile  de  conclure  de  tout  ce  que  nous  ve- 
nons de  dire  ,  que  les  lames  médullaires ,  qui  s'élèvent 
comme  en  rayonnant  du  centre  du  cervelet ,  sont  formée» 
de  deux  lamelles  plus  déliées  ,  qui  $ont  devenues  ensnite 
tellement  adhérentes  entr'cUes  qu'il  est  impossible  de 
retrouver  les  traces  de  leur  première  division  ,  et  qu'on 
essaierait  en  vain  de  les  séparer  de  nouveau. 

Les  nombreuses  observations  que  M.  Rolandoa  faîtes  , 
pour  ainsi  dire  ,  d'heure  en  heure  sur  lé  cervelet  du  pou- 
let, lui  ont  permis  d'ensuivre  toutes  les  transformatîoàs  » 
et  de  se  convaincre  que  les  parois  méduilaires  de  ëett6' 
vésicule  cérébrale ,  qui  se  couvre  beaucoup  plus  tard  de 
substance  cendrée ,  commencent  d'abord  par  se  rider  ,, 
pour -former  plus  tard  des  plis  en  travers  qui  sont  diviséa' 
par  des  sillons  plus  profonds  ,  à  mesure  qu'ils  s'élèvent^ 
Mais  comme  les  lamelles  de  ces  plis  entièrement  forméea 
de  substance  médullaire,  s'adossent  les  unes  aux  autres  , 
ils  s'unissent  si  étroitement  ensemble  ,  que,  dans  le  cerve-^ 
letentièrcment  fo^mé,  ils  ne  constituent  plus  qu'une  seule 
lame  enveloppée  de  substance  cendrée,  sani  qu'on  puisse 
apercevoir  le  moindre  vestige  de  la  première  séparation  « 

En  étudiant  lencéphale  des  poissons,  M.  Rolando  n'a 


43o  EXTRAITS 

pas  tardé  à  s'apercevoir  que  le  cervelet  de  ceux  qui  sont 
cartilagineux  était  non*seulement  plus  volumineux   que 
celui  des  autres  »  mais  qu'il  avait  en  outre  quelque  ressem- 
blance avec  celui  des  oiseaux.  II  aurait  été  impossible  de 
se  former  de  celte  structure  une  idée  différente  de  celles  ' 
des  poissons  osseux ,  avant  d'avoir  pu  suivre  tes  change* 
mens  qui  ont  lieu  chez  le  poulet.  Mais-»  en  examinant 
avec  soin  leur  cervelet,  et  surtout  celui  du  squale,  od 
s'aperçoit  que,  même  à  un  degré  assez  avancé  de  leur  dé- 
veloppement, sa  structure  se  rapproche  beaucoup  de  celle 
du  poulet   dans  les  premiers  jours  où  il  commence  à 
éprouver  les  changemens  que  nous  venons  de  décrire.  Le 
cervelet  du  squale  est   déprimé   sur  les   côtés,  comme 
celui  des  oiseaux ,  «t  sa  surface  est  coupée  transversale- 
ment par  des  plis  et  des  sillons;   Si  on  le  divise  en  deux 
parties  égales  ,  l'une  droitect  l'autre  gauche,  on  voit  aisé- 
ment que  c'est  une  véritable  vessie  ,  dont  les  parois  se 
soQt  formées  en  rides  et  en   plis  d'une  plus  ou  moins 
grande  profondeur.  Ces  plis ,    quoique  assez   profonds , 
ne  présentent .  aucune  trace  d'adhérence  entr'eux  ;  il  en 
est  de  même  chez  le  poulet  vers  le  i  i.^'ou  is."^  jour  d'incu- 
bation; mais  on  n'y  découvre  pas  ces  troncs  médullaires 
qui  s'élèvent  en  forme  de  rayons  du  centre  à  la  périphé- 
rie ,  comme  on  l'observe  dans  le  cervelet  des  oiseaux  i 
lorsqu'il  a  atteint  son  dernier  degré  de  perfection.  Entre 
les  plis  du  cervelet  .des  poissons  cartilagineux ,  et  vers  sa 
surface  externe,  descend  une  membrane  qui  recouvre  tou^ 
cet  organe  ,  et  que  l'on  peut  considérer  comme  la  pîe- 
mère.  Cette  membrane  ne  s'aperçoit  pas  vers  la  face  in- 
terne. En  examinant  avec  attention  la  disposition  des  plis 
qui  se  trouvent  dans  l'intérieur  du  ceryelet  de  ces  pois  - 
sons  ,  on  peut  juger  que  ,  si  les   parois  formées  par   la 
substance  médullaire  recouverte  d'une   couche  cendrée 
avaient  une  certaine  élasticité  ,  et  qu'elles  oiTrissent  assez. 


•\ 


ET    ARALTSES.  4^1 

de  résistance ,   elles  pourraient  se  déplisser  de  manière 
que  le  cervelet  fût  transformé  en  une  véritable  vessie  : 
les  plis  disparailralent  et  l'organe  serait  réduit  à  son 
ciat  de  simplicité  primitive.  On  peut  conclure  de  cetle 
'  observation  que  le  cervelet  des  poissons  se  forme  sur  le 
même   plan   que  celui  du    poulet,  excepté  néanmoins 
que  chez  les  poissons  cartilagineux  ,  les  lamelles  médul- 
laires /  au  lieu  d'élre   intimement  adhérentes ,  comme 
chez  les  oiseaux  ,  elles  restent  séparées  les  unes^  des  au- 
tres. On  pourrait  presque  dire  que  chez  ces,  poissons  ,  le 
cervelet  reste   staCionnaire  ,  et   à -peu -près   au   même 
point  où  se  trouve  celui  du  poulet  vers  le  douzième  jour' 
d'incubation.  Il  ebt  donc  bien  évident  qu'il  existe  beau- 
coup de  rapport  entre  le  m.>de  de  formation  du  cervelet 
dans  les  oiseaux  ,  quoique  de  prime  -  abord  il  paraisse  y  ' 
avoir    une  grande  différence,  et  que  ce  rapport  cesse 
d'avoir  lieu  entre  le  cervelet  de  ces  mêmes  animaux  et  ' 
celui  des  oiseaux ,  lorsqu'il  a  atteint  son  dernier  degré  de' 
perfection.  Il  serait  curieux  maintenant -de  faire  Tapplicâ-' 
lion  de  ces  principes  au  cervelet  des  mammifères  ,  potti*' 
voir  si  l'état  dans  lequel  il  se  trouve  après  leur  naissance 
peut  avoir  quelque  rapport  avec  ce  que  nous  avons  dit   à 
l'égard  du  poulet  et  des  poissons. 

Le  cervelet  des  mammifères  présente  quatre  ou  cinq 
principaux  troncs  médullaires ,  d'oii  s'élèvent  des  bran- 
ches ou  lames  médullaires  assez  semblables  h  ce  que  l'on 
voit  après  avoir  coupé  dans  le  même  sens  le  cervelet  des 
oiseaux.  D'après  ce  qui  a  été  dit  plus  haut ,  ces  lames 
médullaires  sont  formées  de  deux  lamelles  plus  déliées,  de- 
venues adhérentes  entr 'elles ,  mais  qui  sont  bien  distinctes 
chez  le  poulet  jusqu'au  neuvième  jour  d'incubation,  ainsi 
que  chez  les  poissons  cartilagineux  pendant  toute  la  vie. 
Si  l'on  suppose  que  toutes  les  lames  premières  et  secon* 
daircs  du  cervelet  puissent  se  diviser  en  deux  jusqu'à  leur 


452  MÉMOIRES. 

exlrémité  périphérique  »  ~^ôn  parviendra  à  déplisser  le  cer- 
velet et  à  le  réduire  en  une  larue  ou  couche  de  substance 
médullaire. 

Ceci  prouve  que  cet  organe.,  chez  les  mammifères  »  doit 
se  montrer  d'abord  sous  la  forpi^  vésiculaire.  AL  Rolando 
Ta  vériGé  sur  les  lapins  et  ies  cochqiu  d'Inde  ;  et  en  cela, 
il  est  d'accord  avec  les  observations  de  Tiedmanb.  Dans 
la  suite,  les  parois dç  celte  vésicule  $e  froncent ,  comme 
chez  le  poulet ,  et  forment  des  plis.princîpaux  qui  se  subdi- 
visent ensuite  en  plis  secondiûres  »  ternaires ,  et  le  cervelet 
acquiert  enfin  la  structure  ramiforme  que  l'on  observe 
chez  tous  ces  animawi^. 

Chez  Thomme ,  le  troqc  principal  se  plie  de  manière  à 
former  un  tube  presque  cylindrique  QU.vert  à  son  côté  in- 
terne ,  et  qui  renferme  le  corps  dentelé.  En  considérant  ce 
dernier  sous  ce  point  de.  vue  ,  on  acquiert  une  idée  plus 
exfiçte  et  plus  prol^able  du  mode  doot  se  forme  cette  par- 
tie centrale  du  cervelet ,  que  l'on  chercherAit  en  vain  chez 
le9  animaux.  En  disant  que  le  corps  deiilelé  ne  se  trouve 
pas  chez  les  animjaux  »  on  entend  seulement  parler  de  la 
lame  jaunâtre  plissée  de  diverses  manières  ,  mais  non  de 
1^  partie  centrale;/,  qui ,  chez  ^s  <  animaux ,  est  formée 
d'un  amas  de  substance  cçndrée.  Sinnjait  macérer  pen- 
dant quelque  temps  un  cerveau  humain  dans  l'csprit-de- 
vin ,  cette  lame  jaunâtre  se  décolore ,   et  on  ne  la   dis  - 
tingue  plus  que  d'une  manière  conifu^e.  Elle  a  pour  lors 
beaucoup  de  ressemblance  avec  ce  qu'on  observe  chez  les 
animaux.   M.    Rolande  avait  déjà  remarqué ,    dans  ses 
Recherches  anatomiques  sur  la  moelle  ahngée ,  que  le 
corps  dentelé    avait  une  forme  assez  semblable  à  celle 
des  corps  oUyaires ,   l'un  et  l'/autre  représenlanl  une  es- 
pèce de  bourse  dont  les  parois  se  trouvent  plissées  et 
comme   ridées.     Quoiqu'il   n'ait  aucune  observation  qui 
puisse  servir  à  expliquer  te  mode  déformation  des  corps 


ET    AN  ALT  S  fi  Se  455 

olivuipes  ,   la    disposition  que  cette  membrane  jaunâtre 
conserve  dans  les  pédoncules  du  cervelet  de  l'homme,, 
démontre  que  ,  dans  les  premiers  temps  de  la  vie ,  ce  n'était 
qu'une  membrane  qui  s'étendait  en  partie  s.ur  les  parois 
internes  du  cervelet,  et  principalement  sur  leur  paroi 
moyenne  qui  correspond  aux  pédoncules ,  de  manière  que 
ces  parois  venant  à  se  développer  tandis  qu'elles  sont  encore 
à  l'état  de  membrane,  pour  former  les  plis  primitifs» 
ia  membrane  jaunâtre  se  plisse  dans  la  même  proportion. 
Cette  assertion  paraîtrait  confirmée  par  les  observations 
intéressantes  de  MM.  Gall  et   Spurzheim  ,  qui  les  pre- 
miers ontiait  la  remarque  qu'il, existait  un  certain  rapport 
entre  les   lames  ^primitives    du  cervelet ,   et  les  plis  que 
présente  -chez  l'homme  lé  corps  dentelé. 

Celte  membrane  jaunâtre  s'étendant  donc  sur  les  parois 
vésiculaîres  dont  il  a  été  fait  àiention ,  et  formant  dans  le 
milieu  de  celles-di  un  pli  beaucoup  plus  considérable  qui 
se  transforme  ensuite  en  pédoncules  dont  il  suit  la  direc- 
tion ,  il  «n  résulte  ,  pour  ainsi  dire,  un  tube  que  l'on  peut 
découvrir  sous  la  forme  de  tube  ,  de  sac  ou  de  boifrse  , 
suivant  la  manière  dont  on'  coupe  la  lamello  jaunâtre. 
Ce  tube  se  plisse ,  s'étend  en  longueur ,  «t  présente  on 
cul-de-sac  v«rs  la  partie  postérieure  du  cervelet ,  tandis 
que  sa  cavité  est  ouverte  vers  la  partie  antérieiM'e  ;  la  lame 
dont  il  est  formé  s'étend  beaucoup  plus  loin  vers  la  partie 
externe  que  vers  l'interne ,  de  façon  qu'en  coupant  le  pé* 
doncule  à  la  hauteur  du  quatrième  ventricule,  on  ne  met 
à  découvert  que  la  partie  externe  ^tui  se  présente  alor» 
sous  la  forme  d'un  C. 

La  lame  jaunâtre  transformée  en  une  espèce  de  boune 
jdissée  est  remplie:  d'une  substance  d'une  couleur  moiof 
blanebe  que  la  médullaire ,  mais  plus  que  la  cendrée ,  de 
manière  que  l'oorpourrait  dire  que  c'est  un  mélange  de 
ces  deux  dernièreï  qui  vient  du  quatrième  ventricule.  Es 


^34  •   EXTRAITS 

effet  •  on  observe  bien  un  amas  do  substance  grise  dans 
cet  endroit ,  c'est-à-dire ,  entre  les  trois  cordons  qui  for- 
ment Içs  pédoncules  du  cervelet  chez  les  mammifères  ; 
mais  on  ne  saurait  y  trouver  la  moindre  trace  de  la  lame 
jaunâtre  plissée ,  que  Ton  ne  rencontre  que  chez  l'homme , 
et  qui  selon  Tiedmann  parait  se  former  vers  le  quatrième 
mois  de  la  gestation. 

Il  semble  donc  prouvé  »  d'après  tout  ce  qui  vient  d'être 
dit,  que  Iqs  gros  pédoncules  du  cervelet  de  l'homme  sont 
formés  :  i .®  de  la  lame  désignée  sous  le  nom  de  valvule 
de  Yieussens;  â.*^  des  pédoncules  supérieurs;  3.^  du  fais- 
ceau antérieur  et  postérieur  de  la  protubérance  ;  I^."*  des 
pédoncules  inférieurs  ;   5.**  des  pyramides  postérieures. 
Ces  faisceaux  de- fibres  médullaires  plies  de  manière  5 
former  une  concavité  ouverte  vers  le  quatrième  ventri- 
cule »  renferment  le  corps  dentelé.  Suivant  toutes  les  ob- 
serva*tions  recueillies  &ur  les  embryons  de  diverses  espèces, 
d'animaux  »  ces  petits  faisceaux  élémentaires  doivent  avoir 
d'abord  la  forme  d'une  vessie  dont  les  parois  venant  à  se 
plisslër,  formeront  ensuite  des  sillons  et  des  rides  de  plus 
en  plus  compliqués  ,  et  il  en  devra  résulter  les  ramifica- 
tions médullaires  que  l'on  observe  dans  le  cervelet  lors- 
qu'il est  arrivée  son  dernier  degré  de  perfection.  Chacune 
de  ces  raniifications ,  comme  on  le  conçoit  fort  bien ,  doit 
être  formée  de  deux  lames  médullaires  intimement  unies 
et  adhérentes  entr'elles. 

On  trouve»  en  examinant  avec  attention  ,  que  la  lame 
de  la  valvule  de  Yieussens  descend  d'abord  »  et  qu'elle 
concourt ,  en  se  repliant ,  à  forn^er  le  ver  supérieur ,  qui 
parait  naître  d'une  languette  lamclleuse  formée  de  très  • 
petits  plis  médullaices  et  cendrés»  et  située  du  milieu  de 
\k  valvule.  Comme  la  lame  de  Vicusseos  est  extrêmement 
xbince ,  il  est  facild  de  comprendre  pourquoi  en  coupant 
le  cervelet  suivant  la  direction  de  la  «ligne  médiane,  ou 


ET    ANALTSKS.  4^5 

ne  découFre  pas  le  gros  tronc  médullaîre  qui  occupe  le 
centre  des  deux  lobes  i  et  que  Too  n^aperçoU  que  des  ra- 
mifications médullaires  dont  la  ténuité  est  proportionnée 
au  yolame  de  la  lame  dont  il  est  ici  question. 

Si  Ton  examine  la  direction  des  fibres  médullaires  qui 
parcourent  la  surface  de  la  protubérance  annulaire ,  on 
voit  que  celles  qui  occupaient  la  face  supérieure  se  dirigent 
vers  le  côté  interne  des  pédoncules ,  de  manière  qu'elles 
semblent  s'étendre  dans  toute  la  substance  du  cervelet; 
si  on  observe  ensuite  comment  le  bord  inférieur  du  cer- 
velet s'élève  et  se  replie  pour  se  porter  en  dedans  vers  lo 
quatrième  ventricule ,  on  se  formera  une  idée  plus  claire 
du  lobe  moyen  connu  sous  le  nom  de  ver  inférieur ,  que 
MM.  Gall  et  Spurzbeim  ont  pris  pour  la  partie  fondamen- 
tale du  cervelet ,  et  qui  devrait  exister  par  conséquent  chez 
*  tous  les  animaux  pourvus  de  cet  organe. 

Au  lieu  de  regarder  le  lobe  moyen  du  cervelet  comme 
une  partie  primitive  et  fondamentale ,  M.  Rolande  ne  le 
considère  que  comme  un  appendice  qui  résulte  de  la 
partie  inférieure  de  cet  organe  »  laquelle  se  replie  et  s'é- 
lève pour  se  porter  jusqu'au  ver  supérieur.  Il  est  impos- 
sible do  comparer  'en  aucune  manière  ce  lobe  moyen  ou 
ver  inférieur  y  au  cervelet  des  oiseaux  et  des  poissons»  et 
si  sa  forme  extérieure  a  quelque  ressemblance  avec  celui 
de  ces  derniers,  cela  ne  vient  que  de  la  manière  plus 
simple  dont  il  se  forme.  En  effets  chez  les  mammifères, 
et  principalement  chez  les  bœufs  »  ces  protubérances  ver- 
miformcs  sont  en  bien  plus  grand  nombre  :  la  raison  en 
est  que  les  gros  pédoncules  se  divisent  d'abord  en  deux 
ou  trois  troncs  primitifs  »  d'où  naissent  ensuite  les  lamelles 
qui  constituent  ensuite  les  protubérances^  vermiformes  qui 
ont  quelque  ressemblance  avec  le  cervelet  des  oiseaux. 

Le  mode  de  formation  de  l'organe  dont  nous  nous  oc->' 
cupons  étant  connu,  il  nous. reste  à  considérer  sa  slruc- 


43G  I^XTBAITS 

ttire  daos  Kon  état  de  perfection.  Nous  aarons  alors  une 
donnée  précise  d'-oii  nous  pourrons*  partir  pour  nous  éle- 
ver à  la  cpnnaîssanoe  des  foBCtions  de  cette  partie  de 
Tencéphale.  Pour  cela-,  il  faut  suivre  la  marche  des  pé- 
doncules du  cervelet.  Ces  faisceaux  médullaires  se  portent 
en  arrière  dans  les  directions  des  sillons  horizontaux 
dont  as  forment  le  fond  ;  ils  s'apptatissent  nn  peu  et 
donnent  naissance  »  tant  par  leur  faqe  supérieure  que  par 
l'inférieure ,  è  seiee  lames  environ  de  substance  médul- 
laire »  d'ofa  naissent  d'autres  lamelles  plus  petites  qui  sont 
ensuite  recouvertes  par  unesubstance  jaunâtre  et  cendrée. 
D'après  cette  dîsposilion  singulière,  M.  Rolande  compare 
les  jambes  du  cervelet  à  cette  espèce  de  plantes  que  les 
botanistes  ont  désignée  sous  le  nom  de  per foliées,  à 
raison  des  feuilles  larges  et  rondes  AniwX  leur  tige  est  en- 
vironnée. On  pourrait,  pour  une  raison  semblable^  les 
appeler  biperfoliéee ,  eu  égard  aux  lamelles  secondaires 
et  ternaires  qui  naissent  des  premières.  Les  lames  qui 
partent  tant  de  la  partie  supérieure  que  de  rinféricure  , 
quoique  parallèles  entr'elles  jusqu'à  un  certain  point ,  ne 
conservent  pas  néanmoins  constamment  une  égale  dis- 
tance ,  et  Ton  observe  même  à  cet  égard  de  très-grandes 
variétés  dont  on  ne  peut  se  rendre  raison  qu'eu  égard  à 
leur  formation  primitive.  Toutes  les  lames  médullaires  , 
primaires ,  secondaires  et  ternaires ,  qui  proviennent  les 
unes  des  autres  ,  «ont  couvertes  de  deux  couches  unies 
ensemble  que  l'on  a  confondues  jusqu'ici  en  une  seule, 
et  que  Ton  a  regardées ,  par  conséquent ,  coùime  unique^ 
ment  formées  de  substance  cendrée.  Une  de  ces  couches 
est  formée  d'une  substance  distincte  de  la  cendrée  et 
plus  encore  de  la  médullaire.  Elle  ne  se  trouve  que  dans 
le  cervelet.  Dans  la  crainte  d'être  induit  en  erreur  à  cet 
égard,. M.  Rolande  a  fait  des  observations  multipliées 
sur  des  aniukâuxde  diffîrentes  espèces  i  et  soumettant 


£T   ANALT8BS.  4^7 

cet  substances  à  la  macération  dans  Talcohol ,  dans  Aèti 
liqueurs  acides  ou  saliûès ,  il  est  parvenu  k  disniigtier 
dèifx  <k)m;Hës  de  différetrté  nature  dahé  cetie  que  Ton 
dtrâil  citré  dnjqfue  et  qui  eét  ibter^sée  entre  les  îaménea 
Ddédùlfàtres.  I^é  ces  deux  éonches  extrêinément  adbé^ 
fentes  ;  Fnne  est  grisâtre  et  l'autre  jauhfiti'e ,  et  cette  <fif^ 
férence  d'e  couleur  est  sùttotit-  sensible  lorsqu'on  les  %ft 
éécher  aprè^  la  macératic^n.  En  coupaAt  tranSverisalle- 
tnent  le  cer^Iet,  on  trouve  donc  (|ue  chaque  lame  est 
cotnposée^  de  qnatre  petites  lamelles  fWmées  de  deux 
cotitbèis  extérieures  ,  et  d'une  iameUé  médullaire  ;  màiè 
Coinnïe  chaque  lamelle  médullaire  est  formée  de  deux 
àdtres  plus  minces  »  intimement  adhérente^ ,  ainsi  qu'on 
à  pu  le  voir  en  parlant  de  la  formation  de  l'organe,  H  en 
doït  résulter  qiie  toutes  le^  larAes  du  cervelet  seront  corn- 
^bsées  de  six  autres  ,  savoir  t  deux  externe^  de  substance 
cendrée,  deu^  placées  endr'eltès  de  substance  rongeâfhé, 
et  deux  de  substance  médullaire  adhérantes  l'une  à 
l'adiré.  11  est  fiicile  de  roîi*  d'après  ces  recherches  que! 
doit  être  te  nombre  des  lames  du  cervelet ,  et  qfi'it  doit 
être  presque  le  quadruple  die  c6lai  admis  par  Mnlacame , 
Reil  et  Chausster. 

En  ayant  égard  à  la  formation  du  corps  dentelé  du  cer- 
velet et  à  sa  structure  intime ,  que  nous  avons  dit  avoir  la 
plus  grande  ressemblance  avec  les  corps  olivaires ,  il  n'y 
a  aucune  raison  de  considéi^r  cette  partie  comme  une 
espèce  de  ganglion ,  ainsi  que  font  fait  MM.  Gall  et  Spur- 
zheim.  On  ne  pourrait  pas  non  plus  dire  avec  eux  qu'il 
s'élève  de  toute  la  surface  dentelée  des  fibres  médul- 
laires qui  concourent  à  perfectionner  les  lames  médullaires 
du  cervelet;  mais  il  parait  plus  vraisemblable  que  les  as- 
pérités du  corps  dentelé  correspondent  en  quelque  sorte 
au  nombre  des  lamelles  médullaires  primitives  qui  naissent 
des  gros    pédoncules.   Observation  précieuse  et  qui  ne 

3.  ^9 


438  M  £  Moin  ES 

contribue  pas  peu  à  jeter  du  )our  sur  la  manière  dont  sa 
^orme  la  structure  lamelleu^e  du  cer?elet. 
.  D'après  tout  ce  que  nous  venons  de  dire  ,  on  a  pu  s'a-, 
percevoir  que  la  structure  du  cervelet  est  si  singulière  qu'il 
est  facile  de  distinguer ,  au  premier  aspect,  que  cet  or- 
gane diffère  entièrement  de  tous  les  autres  qui  sont  com* 
pris  dans  la  masse  encéphalique.  On  a  pu  voir  que  cette 
structure  présente  si  peu  de  différences  dans  les  quatre, 
classes  d'animaux  vertébrés^  surtout  si  on  la  suit  depuis 
le  premier  instant  de  l'organisation ,  qu'on  est  forcé  d'a- 
vouer que  les  fonctions  auxquelles  cet  organe  est  destiné , 
doivent  être  les  mêmes  chez  tous  les  animaux  de  ces  qua  - 
tre  classes.  Si  l'on  se  rappelle, l'exposition  que  nous  avons 
faite  du  systènie  de  M»  Rolande ,  à  l'égard  des  fonctions 
du  système  nerveux,  dans  un  des  volumes  des  Archives, 
on  a  vu  que  cet  auteur  considère  depuis  fort  long-temps 
le  cervelet  comme  l'organe  qui  préside  à  la  locomotion.^ 
L'interposition  des  lames  cen4rée  et  rougeâtre  entre  les 
médullaires  servirait ,  suivant  lui ,  à  former  une  espèce 
d'électromoteur  destiné  à  dégager  le  fluide  qui  doit  être 
transporté  aux  muscles  par  l'intermédiaire  des  nerfs  qui 
proviennent  des  cordons  postérieurs  de  la  moelle  épinière. 

COSTER      D.'M.-T. 


Litologia  umana  ,  etc,  ;  c'est-à-dire ^  Lithologie  humaine, 
ou  Recherches  chimiques  et  médicales  sur  les  concret 
tions  pierreuses  qui  se  formant  dans  diverses  parties 
du  corps  humain  y  et  sur-tout  dans  la  vessie  ;  par 
L.  V.  Bbugnatelli  ;  publié  par  G.  Brugnatelli  ,  fils 
de  fauteur,  Pavie ,  1819.  In-folio  avec  planches, 
(  Extrait.). 

Depuis  que  les  chimistes  se  sont  occupés  de  l'analyse 


ET   ANALYSES*  4^ 

des  calculs  que  Ton  trouve  dans  diverses  parUes  du  corps 
humain  ,  plusieurs  essais  ont  été  faits  pour  les  classer. , 
par  MM.   Fourcroy  et  Yauquelin  ,  Wollaston  ,    Berze- 
lius  ,  etc. ,  etc.  ,  et  dans  ces  derniers  temps  le  docteur 
Marcet  a  cherché  à  coordonner  ces  divers  travaux  dans 
un  Ouvrage  que  M.  Riffaut  vient  de  traduire;  parmi  ces 
travaux  »  ceux   du   professeur  Brugnatelli   tiennent  un 
rang  distingué  ;  peut-être  même  mériteraient-ils  la  préfé- 
rence si  la  mort  ne    Tav^it  pas  empêché  de  mettre  la 
dernière  main  à  l'Ouvrage  publié  par  son  fils.   Vingt  an- 
nées de  recherches  avaient    mis  cet  habile   chimiste   à 
même  d'en  analyser  un  très-grand  nombre  ;  ce  sont  les 
résultats   de  ses  analyses  curieuses  que  contient  ^on  ou-, 
vrage.    Se  proposant  de  traiter  plus  particulièrement  de 
calculs  de  la  vessie  ,  avant  d'entrer  en  matière ,  l'auteur 
appelle  l'attention  des  médecins  sur  les  sédimens   et  les 
concrétions  morbifiques  dé  l'urine  dans  diverses  maladies; 
il  fait  remarquer  qu'aucun  chimiste  n'a  encore  examiné 
ce  que  c'est  que  la  matière  rosée  de  l'urine  dans  les  fiè- 
vres inflammatoires;  de  quoi  elle  dépend  ,  si  elle  est  tou- 
jours identique  ,   si  elle  a  quelque  rapport  avec  la  ma- 
tière colorante  du  sang  ,  si  elle  a  de  l'analogie  avec  celle 
de  l'urine  rougeâtre  des  fièvres  intermittentes  ,  ou  bien 
encore  si  dans  ces  deux  cas  elle  a  la  même  constitution 
chimique  que  celle  qui  se  manifeste  dans  l'urine  de  l'homme 
sain  ;  si  c'est  à  elle  qu'il  faut  attribuer  la  matière  qui  se 
dépose  quelquefois  en  molécules  brillantes  et  no^nbrou* 
ses  dans  l'urine  tant  ancienne   que   récente.   Personne  , 
dit-il ,  n'a  déterminé  avec  exactitude  ce  que  c'est  que  la 
matière  colorante  jaune  de  l'urine  de  l'homme  sain ,  ma- 
tière  qui  manque  quelquefois  ,  surtout  chez  les  jeunes 
enfans;  si  celle  qui  se  manifeste  d'un  jaune  plus  foncé  par 
l'usage  de  certains   végétaux,  tels  qi\^  le  curcuma  ,  le 
safran,  la  rhubarbe ,  etc.  ,  etc.  ,  est  due  à  la  couleur  de 

sg.. 


J^è  fiXTliAITS 

ccnr  végétant  mêmed  »  ou  si  c'est  seulement  sa  matière 
colorante  ordinaire  sécrétée  en  plus  grancfé  abondance  par 
faction  de  ceux-ci  sur  réconomié  animale  ;  si  Turlne  d*uà 
jiiutie  fbncé ,  capable  de  teindre  de  la  liiéme  couleur  les 
Kngés^'dfesr  febineè  Hystérfqùes ,  est  d'iiné  nature  particu- 
Rère  y  ou  s*!!  Aiot  Mtlri&uèr  sa  coloration  à  ta  matière  jaune 
4e  la  bilé  qui  aurait  subi  litië  inodiiication  en  se  rendant 
h  ia  vessie.  Aucuri  chittiiste  né  s'est  iônhë  îa  peine  d'ôb- 
éér^cr  si  l'ùtine  blànfché  et  aqueuse  des  femmes  hys- 
tériques et  de  certains  eùfàds  était  privée  oii  non  des 
nombreux  élémens  trotivés  dans  furîne  des  personnes  saî  • 
nés  et  adultes  ;  enfin  on  ne  sait  pas  quelles  sont  lesmoctt- 
ficàtiotis  chimiques  qui  rendent  l'urlue  épaisse  ,  filante  , 
ISStide  ,  trouble  et  de  tant  d'odeurs» et  de  couleurs  ^tran- 
^ères  hTurine  de  llidiiime  sfaiu. 

L'auteur  indique  ensuite  les  çioyens  dont  it  s'est  servi 
pour  diviser  mécauiquement  lès  bâtcuté.  Il  employa  d'a- 
bord une  scie ,  puis  il  y  substitua  une  fatde  d'acier  et  le 
lâarteau.  Il  s'est  assuré  par  là  que  le  plus-  souvent  les 
couches  externes  difiièrent  des  couches  profondes  ,  non- 
seulement  pffr  leurâ  caractère^  physiques  ,  mais  éncoref 
par  leur  composition  chimique  ,  qu'ils  ne  peuvent  nulle- 
ment ftfire  connafître.  Il  pas^e  ensuite  Jil'a  description  de 
ces  caractères.  H  s'occupe  successivement  de  la  couleur 
des  calfcuts  qui  est  Irfes-ifltrîàblfe  thnt  à  l*îblérîeûrqu''S  l'ex- 
iéricur ,  de  l'odeur  qui  le  plus  sbiiVent  est  peu  prononcée , 
de  leur  c^ysta]Iisation  ,  de  leur  foi^mQ  ,  de  leur  grosseur  i 
de  leur  densité  et  dés  couches  diverses  ciont  îTs  sont  com- 
posés. Il  fl  remarqué  que  souvent  un  calcul  en  renferme 
un  abtre  dans  lequel  ce  dernier  e^t  quelquerois  libre  et 
d'autrefois  adhérent ,  d'autres  calculs  offrent  à  leur  centre 
une  cavité  parfaitement  vide.  Une  chose  digne  d'atten- 
tion ,  c'est  la  facilf^  avec  laquelle  se  séparent  de  l'urine 
les  principes  des  calculs  pour  se  déposer  sur  les  corps  étran- 


ET    ANALYSES.  4^ 

l^ers  introduits  accldentellemeat  dans  la  vessie  de  l'homm^ 
TiKant;  tandis  que  plusieurs  expériences  faites  sur  l'urinQ 
sortie  du  corps  humain  et  refroidie  ont  été  infructueuses. 

L'auteur  parle  des  pierres  que  la  fraude  a  voulu  qud- 
quefois  faire  passer  pour  des  csJculs  ;  après  avoir  averti 
de  se  tenir  en  garde  contre  cette  cause  d'çrreur  qui  pour- 
rait faire  admettre  beaucoup  plus  de  principes  chimiques 
dans  ceux-ci  qu'il  n'y  en  a  réellement ,  il  fait  remarquer 
que  cependant  lenopabrede  ces  principes  doit  être  plus 
grand  qu'on  ne  le  croit  généralement.;  en  effet,  dit-U , 
il  est  prouvé  que  plusieurs  substances  odorantes ,  colo- 
rantes ,  acres  ,  5:ertain^  sels  ,  les  matériaux  des  os  ,  le 
fer ,  etc. ,  etc.  ,  passent  dans  l'urine  jsous  forme  liquide 
sans  avoir  subi  de  décomposition*  Ain^  n'est-jl  pas  ratio- 
nel  de  penser  qu'une  infinité  d'autres  corpsintroduitsdans 
l'estomac  passant  dans  la  vessie  avec  son  humeur  excré- 
mentitielle  pourront  entrer  dans  la  constitution  chimique, 
non-seuleipent  des  sédimens^  mais  encore  des  calculs  qui 
se  forment  dans  Turine. 

Passant  à  l'examen  des  principes  chimiques  génémux 
des  calculs- urinaires  ,  il  traite  d'abord  do  l'acide  urique. 
U  en  rapporte  l'état  naturel ,  l'historique .  les  propriétés 
et  enfin  la  composition  dans  laquelle  il  soupçonne  qu'il 
entre  du  fer.  Il  dit  qu'il  ne  l'a  pas  trouvé  dans  l'urine  des 
enfans  âgés  d'un  mois.  Jl  s'occiipeeus^uite  longuement  de 
Tacide  purpuriq'ie  qu'il  appelle  érytrique  ,  acide  qu'il  ^ 
découvert  le  premier  et  qui  s'obtient ,  comme  ou  sait ,  en 
traitant  l'acide  urique  par  l'acjde  nilriqM.e.  11  en  donne  les 
caractères  physiques ,  Cit  expose  plusieurs  procédés  nou- 
v^eaux  pour  l'obtenir  par  l'acido  oTuJiquc  ,  l'iode  et  le 
chlore.  Il  parle  dans  le  môme  article  de  l'urée  et  de  la 
matière  noire  qu'il  nomme  rysttmèle.  Cette  dernière  ,  dit- 
il  ,  forme  la  bçi^e  de  plusieurs  calculs  ;  elle  a  une  odeur 
d'urine  ii;i$upportable  qu'elle  perd  iQsensiblem.QDt  étam  ^ 


44^  BXTBAITS 

exposée  à  Tair  ob  eOe  se  darciU  Rl'a  traitée  saccessÎTe- 
ment  par  la  potasse  ,   les  acides  hjdrochlorique  ,  sulfu- 
riqae  et  nitriqoe.  Il  entre  à  ce  sujet  dans  des  détails  de 
chimie  qui  ne  sont  pas  susceptibles  d'analyse.  H  examine 
encore  arec  le  même  soin ,  la  matière  rosée  ou  acide  ro- 
sacique* ,  le  phosphate  de  chaux ,  le  phosphate  de  ma- 
gnésie simple  ,   le  phosphate   de  chaux  et  de  magnésie 
acide  ,  le  phosphate  ammoniaco-magnésien ,  les  phospha- 
tes et  urates  terreux  ,1e  carbonate  de  chaux  ,  Toxalate  de 
chaux  et  la  silice.  Parmi  ces  divers  matériaux  le  carbo- 
nate de  chaux  n'est  pas  indiqué  par  les  auteurs  comme 
i'un  des  principes  des  calculs.  Cependant ,  dit  M.  Bru- 
gnateUi ,  je  l'y  ai  rencontré  assez   souyent.   Sa  présence 
du  reste ,  n'a  rien  qui  doive   étonner  ,   puisque  Turine 
contient  déjà  l'un  de  ses  élémens ,  la  chaux ,  et  que  selon 
'plusieurs  chimistes  ,  l'autre ,  c'est-à-dire  l'acide  carboni- 
que ,  se  forme  aux  dépens  de  l'urine.  C'est  ce  qu'ont  dé- 
montré MM.  Guidolli ,  John  et  Yogel.  La  fermentation  de 
l'urine  due  à  l'acide  carbonique  avait  échappé  à  la  péné- 
tration de  MM.  Fourcroy  etVauquelin  et  surtout  à  M.  Halle 
qui  a~  décrit  la  suite  des  altérations  que  l'urine  éprouve 
étant  Randonnée  à  elle-même  et  renfermée  dans  des  va- 
ses. M.  Brugnatelli  l'a  observée  maintes  fois  et  l'a  décrite 
dans  son  ouvrage.  Cette  fermentation  mérite  d'être  connue  : 
f  Lorsque  l'on  conserve  de  l'urine  dans  un  bocal  bou- 
ché à  l'émeri ,  le  nuage  qui  s'y  fqrme  d'abord  disparaît 
peu-à-peu  »  et  l'odeur  de  l'urine  se  dissipe.  Alors  elle  subît 
une  fermentation  acide  ;  après  trois  jours  ce  liquide  excré* 
mentitiel  se  couvre  d'écume  »  et  de  petites  bulles  saillis- 
sent en  gr^nd  nombre  à  la  superficie.  Si  l'on  ouvre  le  bou- 
chon on  sent  une  odeur  acide  pénétrante  ,  très-analogue 
à  celle  de  la  bierre ,  et  l'urine  a  acquis  une  saveur  acide  et 
agréable.  La  disparition  du  nuage  dans  l'urine  qui  passe 
à  la  fermentation  acide ,  m'engagea  à  voir  si  elle  subirait 


ET    ANALYSES.  44^ 

le  même  changement ,  en  y  ajoutant  u  ne  substance  décr- 
dément  animale.  A  six  onces  d'urine  récente  enfermée 
dans  un  matrasàlarge  ouverture,  mal  fermée  par  un  bou- 
chon ,  j'ajoutai  une  demi-once  de  blanc  -  d'œuf'baltu. 
La  température  du  liquide  était  de  20  degrés  R.  environ. 
Vers  le  3.*  jour  la  fermentation  acide  commença  à  avoir 
lieu  ,  et  le  blanc-d'œuf  disparut  peu-à-peu  complètement. 
L'urine  se  décolora  presqu'entièrement  et  eut  un  dépôt 
.trouble.  La  fermsnlation  fut  plus  vigoureuse  que  dans 
l'urine  simple.  L'écume  fut  plus  abondante  et  la  quantité 
de  gaz  acide  carbonique  qui  se  dégageait  devint  telle 
qu'elle  enleva  le  bouchon  ,  et  la  liqueur  écumeuse  fran  - 
chit  les  bords  du  vase.  La  saveur  de  l'urine  alors  était  à  la 
fois  douce  et  piquante.  La  bouteille  ayant  élé  agitée /la 
liqueur  moussa  considérablement  et  le  bouchon  sauta,  sous 
le  doigt  qui  le  pressait  comme  cela  arrive  avec  la  bierre  » . 
La  noie  suivante  que  l'on  trouve  en  cet  endroit  m'a  paru 
remarquable.  M.  Brugnatelli  fitdisliller  del'nrine  fermen- 
tée,  de  manière  à  la  réduire  à  moitié  son  premier  volume , 
il  obtint  un  résidu  trouble  qui  avait  une  légère  odeur  d'u- 
rine avec  une  couleur  jaunâtre  et  une  saveur  salée  agréa- 
ble ,  mêlée  à  parties  égales  de  teinture  de  tournesol  ;  au 
bout  de  quelques  minutes  la  teinture  fut  parfaitement  dé> 
colorée  et  ne  redevint  plusbleue  par  l'addition  d'un  alcali 
ni  rouge  par  les  acides. 

Aux  divers  principes  que  je  viens  d'énumérer ,  M.  Bru- 
gnatelli ajoute  l'oxyde  cystique  et  l'oxyde  xantique  ,  en 
prévenant  toutefois  qu'ils  sont  fort  rares  dans  la  formation 
des  calculs.  11  parait  même  qu'il  ne  les  a  jamais  rencontrés. 

L'auteur  ensuite  s'occupe  des  calculs  rares  de  la  vessie. 
Des  planches  fort  bien  faites  et  coloriées  en  représentent , 
tant  à  l'extérieur  qu'à  l'intérieur,  49  espèces  différentes. 
Le  n.*  1."  représente 48  calculs  extraits  delà  vessie  d,'uh 
jeune  homme.  Ils   sont  de   la  grosseur  d'un  petit  pôiV, 


444  E^WtLklTé 

inodores  »  insipides  »  de  forme  un  peu  conique  ;  leur  sur^ 
face  est  dore ,  opaque  e%  lisse.  Leur  cassure  esj^  brillante 
et  ils  M9t  composés  unique^ient  de  carbonate  de  chauK 
disposé  en  lauies  ^-sans  mélange  d'aucune  a^lre  substaiir- 
ce  »  ce  qui  n'a  été  encore,  ob^^rréjpar  auAmi  ajgitre  chi^. 
iniste.  On  Toit  au  ni""  2  des  calculs  formés  de  couches 
d'un  jaune  d'or  ^  brillantes  comae  le  jujca.  Us  sont  com-r 
posés  de  phosphate  de  niagnésie  et  de  cha^ux  ,  ^vec  une 
substance  anUaale  pariiculiice.  Jtf .  JBjrugnatelli  observe  k 
ce  sujet  que  dans  l'urine  djb$  enfans  aflfectés  d'hydrocé- 
phale t  on  trouve  desemblaUes molécules  brillantes ,  mi- 
cacées ;  elles  paraissent  àJa  superficie  du.  liquide  soiu 
forme  d'nne  pellicule  brillante,. ou  se  précipitent  comme 
un  lë|ger  nuage  ,  ibrmé  iie  petits  crystaux ,  qui  ^exposés  à 
la  lumière ,  paraissent  avec  asses  d'édat.  £|QS  calculs  d'un 
nouveau  genre  pro¥iendraient.41s  «udiqueo^nl  d'enfaos 
affectés  d'hydrocéphale  ?  Jl  serait  ;à  désirer  .que  les  cbi- 
ruj^ienA  tinssent  un  compte  plus  exact  de  Vél^  du  mar 
lade  ,  de  la  diète  et  des  remèdes,  emplojrés.  I^  «n."  7  ofij^ 
un  calcid  recouvert  d'une  couche  de  substaiv^  cornée;!^ 
est  de  la  gi?osseur  d'un  petji  œuf  de  pouLé.  Sa  cassure 
offre  le  noyau  central  formé  d'aoique  »rique  eotoMré  de 
plosieurs^uches  concentriques  d'^rate  d  amn^ooiaque.  I^ia  . 
substance  cornée  qui  le  couvre  a  une  ligne  d'épaisseur  ; 
placée  sur  des  charbons  ardens ,  elle  se  iri^eAin  peu ,  exhai^ 
une  y apeur  odorante  deconiebrujiéid  ejt  do^e  pour  A*jésidu 
du  phosphate  de  cbanx  très-ibla^c- Au  n.^  ioscM^t  repré- 
sentés seize  calculs  trouvés  dans  le  cadavre  4VP9  feiinm^e; 
degrosseur d'une  noix  ordinaire  ,'de  couIe^r  cendrée  plus 
ou  moios  foncée  ,  pesans ,  durs  ,  forj[nés  4^  plusieurs  cou- 
ches. La  première  se  séparefaciiement  par  le  moyen  d'une, 
légère  percussion  exécutée^ur  le  côté  du  iCalcul ,  et  laissa 
apercevoir  une  seconde  ccfuclie.différente  de  la  première  ^ 
et  qui  i  frottée  avec  le  pouce  ,  acquiert  aussitôt  le  noli 


ET    ANALYiBKS.  44$ 

briUaiii  de  Fivioîre.  Tous. sonl identiques.  Slédi)ii«e{i(>Qii8r 
^ièi«»Je$  acides  y  pâPoduiseDi  »uoo  gftaAde.jeiTaryieâceioQe 
avec  dégagement  de  gaz  acide  caxrbooique , .  :6t  y  déposeol 
des  sels  calcaires.  L'acide  bydirochloriqtte ,  QUireb  chaux 
obtenue  par  Tacide  oxalique  «  tient  en.diasduiiou  du*fer« 
qui  devient  d'jun  bleu  foncé  par  laddiUoa  d'un/peuide 
prussiate  triple  de  potasse.. Le  fer  est  enconexenduaen- 
sible  par  Taimani  dans  ces  calculs ,  après  le^  aroir  Jtraitéf 
par  le  feu  a^ec  deThutle.  €es  caiouk  sont  4ojic  compo^ 
ses  de 'carbonate  de  chaux  Jbrrugineux. 

Le  n^  1 1  eat  Ain  .calcul  donné  à  M.  Bf ugnatelli  par  1^ 
docteur  F«^aeza  ,  de  Lodi ,  qui  l'avaii  jBxlrait  luirmême 
à  un  malade,  il  esi  de  la  grosseur  d'une  noix;  sa  surlace 
est  hérissée  de  protubérances  de  Ifi  grosseur  4'une  tête 
d'épingle.  La  cassure  prouve  qu'il  e&t  .eniièremei^t  lorgné 
par  Taggrégation  .d'une  infinité  de  peiits  calculs  arrondis  « 
de  couleur  grise ,  et  unis  par  une  sorts  de  ciment  jde  la 
mC^me  nalurequeces  calculs  mêmes.  CeiCalcul^xhale  uae 
odeur  de  caatorÀum.;,deâ  vides  nombreux  lui  docneutuna 
apparence  spongieuse;  il iOst  léger ^ mais  dur.  L'analyse 
chuiiique  y  cou  s  ta  le  l'absence  absolue  de  l'acide  urique^ 
la  présence  du  carbxNoiate  et  de  roxolate  de.  chaux;  U 
poussière  de  ce  calcul ,  tnitée-  paria  poi<assB  x^usiique ^ 
exiiale  une  odeur  amxno>niacale;  la  solution  alcaline  est 
îaunâire..  £eile  isolation ,  décomposée  pa/  Facide  liydrof 
chlfiique  ,  donne  aiu  léger  précipité  qui ,  séché  sur  une 
carte,  firésenle  des  prismes  quodnlalères  et  l>riUaD^ 
d'acide  ikenzoïque.  jGcs  prismes  cooser.vcntasseEfarlemen^ 
lodeur  de  casioréuiu  qu'élire  la  «nasse  caksolcuise.  Leur 
saveur  osit  piquante,;  ib  sont  volatils  par  la  chaleur  et  se 
dissolvept  daAS  i'eau  chaude  ot. dans  l'alcohâi.  L'iexialçnc.  a 
de  l'acide  èejizoïque  dans  ce  calcul  est  éiridente;  seule- 
ment cet  acide  est  accQa4)agné  d'une  subatance  âroma^ 
lique  particulière  de  même  que  dans  le  benjpin  ;  il  est 


1446  EXTEAIT8 

uni  k  une  résine  qui  lui /procure  une  odeur  suave.  L^acide 
l>enzdîque ,  si  abondant  dans  les  urines  des  herbivores , 
fut  trouvé  quelquefois  dans  Turine  humaine ,  surtout  dans 
celle  des  très-jeunes  enfans  ;  mais  je  ne  pense  pas  qu'on 
Tait  encore  rencontré  disant  partie  constituante  des  cal- 
culs. Au  n^  18  «  on  voit  un  calcul  envoyé  à  Tauteur  par  4e 
docteur  Landi.  Il  est  de  la  forme  et  de  la  grosseur  d'un 
.œuf de  poule ,  blanchâtre  à  l'extérieur;  l'intérieur  est  d'un 
jaune  foncée  granuleux,  avec  des  indices  de  stratifica- 
tions vers  la  partie  externe.  Lorsqu'on  l'eût  cassé',  il  ré- 
pandit une  odeur  très-forte  de  tabac  d'Espagne  de  la  meil- 
leure qualité.  II  conserva  cette  odeur  pendant  quinze  jours. 
Elle  diminua  d'intensité  et  disparut  entièrement.  Ce  calcul 
était  dur  ;  réduit  en  poussière  impalpable  dans  ud  moi> 
tier  de  porcelaine ,  il  offrit  encore  un  peu  de  l'odeur  dont 
j!ai  parlé;  mais  il  était  parfaitement  insipide.  Une  dose 
considérable  de  cette  poudre ,  brûlée  dans  un  creuset , 
manifesta  une.forte  odeur  de  substance  animale ,  que  notre 
chimiste  reconnut  pour  de^  l'acide  urique;  elle  donna  un 
résidu  abondant  de  couleur  rouge.  Ce  résidu,  soluble 
dans  l'acide  hydr&chlorique  ,  fournit  avec  le  prussiate 
triple  de  potasse  un  précipité  très^abondant  d'un  bleu  fon- 
cé. Ce  calcul  a  été  extrait  delà  vessie  d'un  Carme.  L'abus 
du  tabac  d'Epagne ,  fait  par  ce  moine  pendant  la  forma- 
tion du  calcul ,  n'aurait-il  pas  produit  dans  ce  dernier  la 
condensation  des  parties  odorantes  du  tabac  même'^  Le 
professeur  Morigni  fit  passer  à  l'auteur  un  gros  calcul  re- 
présenté au  n*"  22.  Celui-ci  le  cassa  et  trouva  dans  Tinté* 
rieur  un  autre  calcul  blanc ,  lisse  et  séparé  des  couches 
externes  qui  le  recouvraient  Ayant  encore  ouvert  ce  der- 
nier ,  il  s'offrit  à  ses  yeux  un  troisième  calcul  de  la  gros- 
seur d'une  amande ,  d'une  couleur  cendrée ,  et  recouvert 
sur  un  côté  de  quelques  crystaux  transparens ,  les  uns  de 
forme  rhomboîdalc ,  les  autres  prismatiques  ;  de  semblables 


ET    AR  ALT  S  ES.  44? 

crysfaux  garnissaient  la  conche  concave  qui  le  recouvrait  et 
litaient  visibles  à  Toeil  nu.  Un  espace  vide  ,  produit  peut- 
être  par  la  force  de  la  crystallisation ,  existait  entre  ces 
deux  couches,  dans  la  longueur  de  plusieurs  lignes.,  et 
était  garni  lui-même  de  crystaux  niagnifiques.  Ces  crystaux 
étaient  formés  de  phosphate  de  chaux,  La  masse  calculeuse 
élait  composée  d'un  mélange  de  phosphate  ^mmoniaco- 
magnésien  et  de  pho^hate  de  chaux.  Les  crystaux  dont 
je  viens  de  parler  sont  d'autant  plus  remarquables  ,  que  . 
le  phosphate  de  chaux,  si  abondant,  si  ordinaire  dans  la 
composition  des  calculs ,  y  existe  toujours  sous  forme  de 
couches  opaques,  sans  aucune  régularité ,  et  que  les  natu-  ' 
ralistes  n'ont  trouvé  que  dans  les  minerais  le  phosphate  de 
chaux  natif  sous  des  formes  déterminées ,  dont  quelques- 
unes,  à  cause  de  leur  beauté  et  de  leurs  rares  couleurs, 
sont  mises  au  nombre  des  pierres  précieuses  nommées 
chrysoUthes  par  les  jouailliers. 

Le  n°  27  représente  un  calcul  ayant  dans  son  centre 
une  cavité  vide;  cinq  exemples  semblables  sont  rapportés 
par  notre  auteur.  IJ.  parait  que  ces  calculs  sont  formas 
d'oxalate  de  chaux.  En  dernier  lieu,  il  parle  d'un  calcul 
de  la  grosseur  d'un  œuf  de  poule ,  au  centre  duquel  se 
trouvent  cinq  cavités  vides ,  cylindriques ,  dont  deux  ont 
une  issue  au  dehors.  Ces  cavités,  dit-il,  proviennent  vrai- 
semblablement d'une  substance  muqueuse ,  albmnineuse , 
ou  semblable ,  qui  a  été  absorbée  par  la  suite  des  temps 
et  a  laissé  vide  le  lieu  qu'elle  occupait.  M.  Wollaston  est 
le  seul  qui  paraisse  avoir  rencontré  le  même  fait.  A  propos 
de  ces  cavités ,  notre  auteur  remarque  qu'elles  ont  lieu 
dans  les  calculs  composés  de  phosphates^  et  que  ,  dans 
les  mois  de  juillet  et  d'août ,  lorsque  la  température  est 
environ  de  vingt  dégrés  R. ,  il  a  vu  maintes  fois  de  petits 
insectes  courir  à  la  surface  de  ces  calculs  et  entrer  dans 
les  cavités  par  de  petits  trous.  Il  donne  ensuite  la  descrip 


446  fXTJLAlTS 

ûofï  de  ces  pekbs  iosectes  ;  ils  o0reDt ,  dit -il ,  l'apparepçe 
4Vp  P9^-  ^'^  ^^^^  Xransparens  et  portent  des  aotenn^ 
^ès-mobiles;  ils  ont  six  pattes  avec  lesquelles  ils  courent 
ijrèçrrapi^cp^ept  ;  leur  altdomen  est  plat  et  comme  lobé. 
jUs  o'pot  point  ,de  i^rompe  comme  le  pou.ordlnaire ,  dç^rant 
'fîyre  de  subsianCiBS  dures  et  pierreuses.  Cet  animal  .e^t 
Jtrèfi-seofible  âux  variations  atmosphériques.  II  ne  sort  de 
$a  retraite  que  lorsque  le  temps  est  très-beau  et  au  moment 
leplu^  cb9u4du  jpur,:!!  tourne  rapidement  sur  la  surfa.ce 
/lu  c^cul  »  ^a,p  viçnt  »,cntr^danf  les  ccer^sses  eten  ressort 
«oud/i^.  fe  vovilus  un  ÎQur ,  dit-il  p  montrer  ces  insec- 
le^  k  qpetqu'un ,  il  était  trop  tard  ;  je  ju'en  pus  voir  un 
«eul  i^;  rendrait  où  ils  fpjiijrmillaient  quelques  heures  aupa- 
-ravant.  Je  n'^i  point  jtrotuyé  d^  ^oes  insieçtes  sur  les  calculs 
.d'.oxalate  de  chaux  et  de  cystimèlp  ,  ui^ur  ceux  d'acidç 
urique  et  d'urate  d'ammoniaque.  ]Le  n""  35  représente  up 
calcul  énorme  pesant  onze  onces  et  demie*  11  est  blanc.à 
Textérieur  ,  inodore ,  insipide,  légèxonxent  spoiigieux  d'un 
coté  et  comioe  chagriné  jie  l'autre.  JU  .salit  {e^  doigts  de 
Jblfinc.  comme  le  ibnt  les  crystaux  déliquescens  de  phos- 
phate  de  magnésie  qui  ont  été  pendant  long-temps  expo- 
«es  à  Talr.  Séparé  en  deux  morceaux^  il  offrait  àTiAtérleur 
«n  calcul  4^  la  gro3se:Uir  d'un  œu^  ,de  poule  »  à  sur&ce 
inégale ,  de  couleur  légèrement  jaunâtre  et  .composé  d'u- 
rate  d'ammoniaque.  ,Entre  ifi  fupei'dclje  du  calcul  interne 
fil  cejle  delfi  <>ouçhe  qui  le  couvrait ,  était  une  longue  ca^ 
\ité;qui  suivant  le  çôtié  tout  entier  du  çalcvil.  Dans  cette  ca- 
vité ^'élev^it  un  jU'è^-grand  np^re  de  çrystavx  prismati- 
ques^ t^ijit  |Sur  l'une  qup  .si^r  J'aulre  jsvu'face.  La  croûte  qui 
.couvrait  J|e  calcul  dont  je  viieps  .de  parler  était  de  l'épais- 
/seur  4e  trqi^  J^gnes  et  ^orii^ée  ^e  ,diÇrérenf£^  couches  d'une 
matière/oste  delà  couleur Jaiplusvive;, les  fUitres, blanches  , 
A&  .phosphate  ammqnmço-^pçiSig^ésieQ  ,  et  parsemées  de 
nocnbreux  cry^s^ux  de  ce  sçl  ii^erppsés  entre  les  diverses 


ET   AlVALTÀiSS.  44^' 

...  •  •  ■  ». 

Côaches,  ce  qui  Tarnail  A  ùneiriaTiîèrë  ffditnîrirblè.  An  h*  45» 
6n  trouve  un  calcal  ènvoté  de  SfHàhk  M.  BrtignatelR.  ffèsB 
de  la  grosseur  d'une  nort  et  foniidçaf^  unfe  ^db'ètenrcë  cryàv 
talfîne.  Sa  surfece  offre  dé  BiimBfèWsiér  étHmèicësf  pWsi 
quecubiqi^s,  brillantes,  deiriî-lfàfrisjj'àfëiilèTsf,  hvfec  àiîë 
couledr  d'ambré  peu  intënf^e;  De  ](ietiï^  tiiSMitesltht  iètatti^ 
offrent  tous  la  même  Iranspai^éfrcë.  La  pbliSrfèrè  àtfiéÂ\x& 
e«  le  râclaill  avet  un  cauîf  ésif  blûtiiînë,  inè^rè  et  d^rinî? 
s^aveur  douceâtre.   Divisé  eu  dent  toartiéé  piar'mî  &ibW 
coup  de  marteau ,  îl  paraît  ccriijioafé'  entièrement  dS  ht 
liiêmé  substance  qui  forme  lés  cdi^fieë  ë^tternes;  point  m 
noyau  au  ceritre.  La  poiisslërë  de  ce  càllt^arést'insôrulrlë' 
dans^  IVau  et  dans  ratcobc*,  et  ti'aïtërë  pofnt  iëicbùlét#if 
bleues    végérales.    Les  diverè  eisféï»  ^(kl  fît  f  dUtiebt*    hil 
prouvèrent  que  la  malîèrè'  qàf*9  éiateîhafit  avait  la  plns^ 
grande  analogie  avec  l'albumine.  Poiir  d'ëitf  â^àuref,  i( 
fît  coagulet*  par  fe  chaleirt*  Kalbuthin^  â*m  obiâîëï  re^tplosa 
piendànt  plusieurs  jbu^à  at  soleil,  lih   réd\i$sit  pfiTr  lè(  M' 
tiers  de  son  vëliitrté.  Lîi  couîèiip  étêlh  h  itiêiùé  qiie  Cèlfo 
du  calcul ,  et  sa  podisîèrë  se  ttfvttffhria  avec  les  môihëS" 
réactifs  ,  exacténient  comrtïé  fcelte  qu'il  avait  ètamîdéô  }■ 
les  seules  différences  remarquables- ëfttre  la  pousîllèr^  rfH 
calcul'  et  celle  dé  f'arlbùfnlne  dte  l'œuf,  iié  coiislstaienï  ^tië 
dans  la  saveur  douceâtre  ,  àtitfs  fa' étiulélir  d  arrthbre  un  ptti 
plus  foncée  ,  cl  dans  une  cohésîori  pltfef  grande  dés  parties 
du  calcul ,  ce  qiii  dépendait  pIKibafblettlétit  dxî  lit  matière 
colorante  sucrée  associée  à  la  iiïalfîëilélrfljrtmtneifâe  du  cal-' 
cul  privé  de  là   soudé  que  l'ofi  rènfcoiàti^  d«rfs  fe  bfciic 
d'œuf.   Ce  sînguHer  calcul  a  bëarrcèfWp  de  rapports  avec 
celui  que  M.  Marcet  a  nbmmé  catciit  fibrîûewjc^  pffi^Cô- 
quë  là  malière  qui  te  cotaposë  Jouit  de  bfeadcoup  dês'cal- 
raclères  de  la  fibrine.  Or,  la  fibrine  et  l'albutnine  ont  utiO 
grande  analogie  entre  elles  ,  selon  M.  Borzélius. 

Le  49*  calcul  ;  remis  à  l'auteur  jjtar  M.  Hiidolphi ,  est 


•45o  BXTBAITS 

delà  grotseor d'une iKMX/re?êto  de  proéminences  et  d'aa* 
périt^;  sa  cooleor  est  d'un  jaune  fauve;  le  marteau  ne 
put  le  briser»  il  &Uut  avoir  recours  à  une  petite  hache, 
c  Quelle  fut  ma  surprise,  dit  notre  auteur,  de  voir  un 
amas  de  petits  corps  jaunes,  unis  par  une  substance  ani- 
male et  cartilagineosa  »  acide,  compacte  et  tr^-'blanche,; 
cette  substance  entourait  le  calcul  comme  ^ne  membrane, 
et  laissait  Apercevoir  la  coiïleur  jaune  des  corps  contenus  9  « 
Une  partie  de  cecalpul,  exposée  au  feu,  commença  à 
noircir  en  donnant  Todeur  d'os  brûlé.  Par  le  secours  d'une 
forte  chaleur,  il  ne  resta  qu'une  poudre  blanche  qu'on 
reconnut  pour  du  phosphate  de  chaux  uni  à  un  peu  de 
phosphate  de  magnésie*  L'acide  hydrochlorique  y  mani- 
festa encore  la  présence  du  carbonate  de  chauT^.  Les  au- 
tres addes  et  la  potasse  ne  donnèrent  aucun  résultat  di- 
gne d'être  rapporté. 

Il  m'aurait  f^llu  citer  tousies  calculs  dont  l'histoire  se 
trouve  dans  ce  chapitre,  pour  donner  une  juste  idée  de 
l'intérêt  qu'il  présente.  Ici  c'est'un  calcul  couvert  d'une 
matière  rosée ,  cr jstallisée  distinctement  à  la  surface  ;  là 
c'est  un  calcul  composé  de  carbonate  de  chaux  et  d'hy- 
drate de  silice  et  d'oxyde  de  fer  (ochre).  Ailleurs  , c'est  un. 
calcul  ayant  deux  noyaux;  plus  loin ,  c'est  un  calcul  d'u- 
rate  d'ammoniaque,  renfermant  de  beaux  crystaux  d'a- 
cide urique  pur,  etc. ,  etc. 

A  la  suite  de  ces  calculs  rares  de  la  vessie ,  devait  se  trou- 
ver une  nouvelle  classification  des  calculs;  elle  a  été  omise 
par  l'éditeur ,  parce  qu'elle  n'était  pas  encore  complète. 

Dans  le  chapitre  suivant ,  M.  Brugnatelli  s'occupe  des 
lithontriptiques.  Après  avoir  rappelé  combien  ,  depuis 
Arétée,  la  plupart  des  moyens  vantés  pour  dissoudre  la 
pierre  dans  la  vessie ,  étaient  illusoires,  il  discute  avec 
plus  de  soin  les  moyens  indiqués  par  les  modernes  :  la 
chaux  vive  proposée  d'abord  par  Yalentin  ;  le  remède  de 


ET    AVALTSBS.  4^1 . 

M"*  Stéphens  ,  si  bien  récompensée  par  le  parlement 
d'Angleterre ,  remède  qui  n'est  autre  chose  qile  des  co-  ^ 
quilles  d'œufs  calcinées  ,■  prises  dans  du  vin  blanc  ',  et  aux* 
quelles ,  dans  la  suite ,  elle  ajouta  un  peu  de  sayon  ;  l'eau 
de  chaux  ,  recommandée  par  le  docteur  Whytt ,  en  ipjec-^ 
tiens  dans  la  vessie  par  le  canal  de  l'urètre^  à  la  dosé  dé 
cinq  onces  et  plus^  à  plusieurs  reprises;  la  lessive  de  po- 
tasse et  de  soude,  l'acide  nitrique  et  l'acide  muriatique»' 
suffisamment  étendus  et  administrés  de  la  même  manière  » 
selon  les  conseils  de  Fourcroy.  Il  cite  le  fait  rapporté,  par- 
le docteur  Marcet  »  qui  dit  dans  son  ouvrage  que  le!  colo* 7 
nel  Martin  «  mécanicien  habile,  tourmenté  par  un  calcul» 
urinaire,  s'était  introduit  dans  la  vessie,  par  le  moyen 
d'une  sonde ,  une  lime  très-fine  construite  avec  la  meiile* 
d'un  horloger.  Avec  cet  instrument,  le  malade  cassait  ou  > 
coupait  chaque  jour  un  morceau  de  sapierrci  et  la  rendit 
en  poudre  avec  les  urines  jusqu'à  parfaite  guérison.  II. 
signale  les  inconvéniens  qui  peuvent  résulter  de  tous  ces 
moyens  ,  en  admettant  que  le  dernier  soit  possible.  Puis  il 
parle  de  l'emploi  de  la  magnésie  conseillé  par  le  docteur 
Home,  pour  s'opposer  à  la  formation  de  l'acide  urique, 
et  le  dissoudre  quand  il  est  formé. 

Après  celte  énumération  ,  l'auteur  s'exprime  ainsi  : . 
c  Quoique  les  lumières  nouvelles  fournies  par  la  médecine 
et  par  la  chimie  nous  aient  fait  rejeter  cette  foule  de  re- 
mèdes étrangers  dictés  par  l'empirisme  ,  nous  ne  pouvons 
nous  dissimuler  quels  graves  inconvéniens  offre  encore 
l'emploi  de  ceux  qui ,  sous  plusieurs  rapports ,  doivent  êlre. 
prescrits.  Ces  inconvéniens  résultent  de  l'incertitude  où 
nous  nous  trouvons  de  déterminer  la  nature  du  calcul 
déj^  existant  dans  la  vessie ,  et  qui  peut  être  si  différent^ 
mêuv);  dans  chacune  des  couches  qui  le  composent.  La 
force  de  cohésion  des  calculs,  même  ordinaires,  est  encore 
un  obstacle  à.  ce  qu'on  puisse  les  dissoudre  dans  le  corps 


ylfaBt.'Ii»  calcals  ^or»  restent  intacte  mftlgvè  Vitsâ^ 
mèmt'édiénTB^sohnùo»,  pûvte  qqe  ceôx-oi  doivèni  êtèe 
étendu»  dnm  iin'fiqaide  acfueTix  ou  àùm  àw  lafit,  quiand  mi 
les'ëinploie  À'JUBtérieQr,:  et  qaé  I W  ne  |)60t  êtm  '  gûr 
qtt^tfmvtfeâ  lo>^sri(f  119  ^^i^'âCitif  én<^ét>èteu^éffîédcièé.  ^ 
Plîis^foih  it  djotiC«;  r  «  bor^M  la^  iiyértîâr€i  dê^  cdl<ml9^^^ 
trtai^vriâéei  »  ebainlé' eèN  ern^tté^  ehet  eertâ iàésf  p'è>#<yk^ftW 

sont  T0ndii9  sorort^t'atee  V&iiûë,  oti  peut  ^s|!^ét<éf'  Mé 
mefllèàra;  réukrfté  dd  l'ijéage  dcfé  ïkhontriptKfties.  héri^ 
ef&kMi^  ^^ê  wniiêi^  plùidi  et  ecbpêohep  là  tbt^à'tioti 
^fibweâutieiah^^^a'à  dis^Oildt^  deftijt  ^âi  existe^  Ûéfk^  à 

:  L'aiftedr  Vé^t.  aisiit^  quë^  teiè  éoMe^  de  calculs  h^  plm 
crriiifialrek  9011  eëlkri  que  Fdni^tbj»  ««  Thoœdoii  ont  té-^ 
diqi#ées^^:  >r>i«M#  iih'^Uë-èl  lUattèi^  r<>séè;  2/  aéidé 
iltique  ei  'urarte  ^^IMnpbuia^iftidl  5;''  {ifhoi{](hate  de  bhôiâ^ 
dt  de^-jmàgtid^i^  î  4^«  e(xâ(dtls  dé  èimujé  et  cyâtlâièlé. 

•  '  H  donbe'  em^àitô  lès  moyen»  de:  ^etcotfnattt^  ,  aàtatit 
<^e  ptîssHilèi  »  ee^  qtratrar  ciortea  difflârënte»  ,  et  teooiB- 
mande  r  cilntre  ta  première ,  le  80us-cai»bëiiate  de  petMe 
ou  de  90ud!eidi660iM  danà  UAt^^rahde  qtraDlité^d'éaU  chirtfde 
ou  de  bouillon  ;  contre- la  deuxièUiêv  1^  cârboniaie  de 
chàuk'teffo  ^O"  dissolution  pâ«« 'ùnf  etcès  d'acide  eatBo^ 
iiit|4ie  ;  Pem^ei  :  de*'  ce  sel  ^  a  A  rappeti  de  noire  Hftitëu^  ^ 
a  été  gutti  (do  Irès^notnbr^ilk  'sikecès.  L'ëau  dé  Falcoâi^r , 
eottiposée  do  carl)onâto  neutre  de;  pbta^ëe  ^  produit  à'peii- 
prè^  les  miSinefi^  effets,  d^ms  les  méfne^  circousttmees » 
qo'oiîe  sôiutioti  acide  de  carboTiate  do  chaux;  mafis-pfMr 
hk  faoilfti  do  la  >pyâparalionf  et  p0U^  lé  goât  ce  deriilëfsel 
dëil  être  'pf^liérablei  H  -  4^&ti^Ûte  encore  ,  outré  retrï^loi 
dé  ces  «léidioaîâ^Éf^  ,  tihé  <lièté  aùstèrë^ét  l'abstSliéiëe 
à&  la  nourrituire'*  sHfifitoàlë.  M.'  Mà^éïidie  eét  éu' Aiétito 
éV»;  Go^Vro'fa  It^^ièttté  éërfe-dë  (ilal^eàlè,  tés  âctttëlf/lo 
tinaigi'^  ordinaire,  ki îîmtMaàdë , Poàu  aéidèléo par iViCide 


ET    ANALYSES.  ;453 

hydrochloriquCy  clc^  Ce- dernier  moyen  doit  encore  avoir 
.la  pcéférence' contre  laquatrième  sorte»  qqiy  si^elle  con« 
.lient  les  calculs  les  plus  durs  »  à  surfaces  inég^le^  »  épi- 
neuses ,  est  heureusement  la  plus  rare.  On  dira  sans  donfe 
que  rauteqr.  applique  trop  lès  principes  de  la  chimie  à  la 
.  médecine.  J'entends  déjà  déclamer  contre  la  cbimiairie  ; 
elle  a  passé  de  mode  ^«dit-on ,  et- personne  ne  se  laisse  sé- 
duire maintenant  par  ses  illusions  brillantes.  '  Je  ne  crots 
nullement  que  »  pour  lui  avoir  trop  accordé  peut-être ,  il 
faille  proscrire  la  chimie  avec  tant  de  rigueur  dans  aucune 
circonstance,  et  surtout  dans  le  traiteoient  des  calculs; 
car  des  expériences  multipliées  ont  prouvé  que  là  solution 
do  sous- carbonate  de  potasse  passait  dans  rurine  sans 
subir  de.  décomposition  »  et  je  ne  concevrai  jamais  pour- 
:quoi  ce  liquide,  arrivé «<{an«  ce  récipieM,  aurait  perdu 
par  Tinfluence  des  lois  de  la  vie  la  propriété  qu'il  a  ailleurs 
de  s'unir  aux  élémens  des  calculs  qui  ont  pour  basé  l'acide 
urique ,  et  de  former  avec  eux  des  sels  solqbles.  Je  ne  doute 
pas  que  de  nouveaux  essais  ne  mènent  à  de  nouvelles  dé- 
couvertes ,  et  que  l'alliance  de  la  chimie  à  la  physiologie 
ne  &sse  faire  à  la  thérapeutique  de  sensibles  progrès.  *t 

Brugnatelli  rapporte  sous  forme  d'aji^endice  ce  qde  Ton 
sait  sur  les  calculs  que  l'on  a  trouvés  dans  d^autres  parties 
du  corps  humain ,  et  il  en  donne  treize  exemples  avec  les 
figures,  qu'il  asspre  être  très-fidèles  ;  il  décrit  :  i.'de 
petits  calculs  formés  uniquement  de  phosphate  de  chaux , 
il  y  en  a  de  la  grosseur  d'un  grain  de  millet  jusqu'à  celle 
d'un  petit  pois.  Ils  ont  été  trouvés  sur  la  membrane  mu- 
queuse de  la  veine  pulmonaire.  2.®  Un  calcul  du  pois  de 
deux  onces;  c'est  une  masse  informe  ,  blanchâtre,  rabo- 
teuse, peu.  odorante,  insipide  et  insoluble  dans  l'eau. 
En  1816 ,  ce  calcul  sortit  naturellement  de  l'utérus  d'une 
pa  y  sa  nue  âgée  d^nviron  quarante  ans;  elle  était  à  l'hô- 
pital de  Crémone  depuis  deux  mois;  ses  règles  avaient 
S.  3o 


i(54  IXTBAITS 

disparu.  Elle  avait  éprouvé  en  le  rendant  des  douleui^k 
semblable»  à  pelles  de  ràccouchement^  cette  masse  étaii 
formée  entièrement  de  phosphate  de  chaux;  on  la  brisa 
en  deux  par  un  coup  de  marteau ,  et  Ton  reconnut  aycc 
surprise  pour  noyau  un  morceau  de  tibia  d'un  poulet.  Il 
est  probable  que  cet  os  aura  été  un  instrument  de  lascivité 
pour  cette  femme ,  qu'un  accident  Taura  brisé  et  qti'un 
fragment  introduit  danS'  l'utérus  aura  occasionné  là  for- 
mation de  ce  calcul*  3.°  Un  autre  calcul  trouvé  dans  l'u- 
térus d'un,  cadavre.  Il  a  le  même  aspect  que  le  précédent. 
La  femme  chez  laquelle  on  le  trouva  aVait  été  pendant 
.plusieurs  années  tourmentée  par  des  douleurs  analogues 
.à  celles  de  l'onfantement.  Le  calcul  est  du  poids  de  deux 
onces;  il  offre  à  l'intérieur  un  amas  de  crystaux  dephos- 
.phate  ammoniaoo-niagnésien.  On  iBperçoit  au  centre  une 
ligne  visible  de  matière  étrangère ,  qui ,  recueillie  avec  le 
.plus  de  soin  possible ,  parut  être  du  phosphttte  de  chaux , 
sel  qui  forme  la  couche  externe  du  calcul.  4^°  Deux  con- 
crétions-, l'une  de  la  grosseur  d'an  petit  pois,  l'autre  un 
.peu  plus  grosse,  blanchea,  irrégulières,  inodores,  insi- 
pides et  insolubles.  Elles  ont  été  trouvées  dans  l'ovaire 
d'une  femme.  Ell^furent  reconnues  à  l'analyse  chimique 
pour  du  phosphate  ammoniaco -magnésien  crystallîsé. 
5.°  Des  calculs  trouvés  danà  le  conduit  de  Warlhon  ;  il  en 
rapporte  quatre  exemples  ;  tous  étaient  formés  de  phos- 
phate de  chaux.  Les  deux  derniers  avaient  en  outre  un 
tissu  réliculaire  qui  leur  donnait  une  apparence  osseuse. 
Le  même  sel  formait  aussi  trois  calculs  de  forme  lenti- 
culaire qui  s'étaient  développés  sous  la  langue  ;  un  aulre 
extrait  de  la  tonsille  gauche  d'un  homme  âgé  d'environ 
cinqq^nte  ans.  Il  formait  encore ,  sans  aucun  mélange  , 
un  grand  nombre  de  calculs  pulmonaires  tous  identiques , 
quoique  remis  à  l'auteur  par  différons  .chirurgiens ,  et  six 
autres  calculs  extrait^  du  prépuce  d'un  jeune  homme 


BT    ANALYSES.  4^5 

opéré  d'un  phymosis.  6.*"  Un  calcul  biliaire  offrant  des 
crystaux  magnifiques  de  la  substance  nommée  cholest&ri!ne 
par  M.  Ghevreul.  L'auteur  cite  encore  cinq  exemples  de 
ces  calculs  formés  par  la  même  substance.  7.®  Des  calculs 
intestinaux  rendus  avec  les  exçrémens.  Ces  calculs  étaient 
de  la  grosseur  d'un  grain  de  millet,  de  couleur  jaunâtre 
et  en  assez  grand  nombre  pour  peser  près  de  dix  onces. 
On  Ae  pouvait  les  prendre  pour  des  calculs  biliaires  qui  se 
se^a[ient  rendus  dans  les  intestins  parle  canal  cholédoquei 
Ils  étaient  inodores  ,  insipides  •  durs ,  insolubles  dans  l'eau 
et  l'alcobol  î  ils  étaient  formés  en  grande  j)artie  d'uratc 
d'ammoniaque ,  d'un  peu  de  phosphate  de  chaux  et  d'une 
matière  animale  particulière.  Ces  calculs  ont  été  rendus 
par  une  femme  à  laquelle  le  professeur  Brera  donnait  des 
soins.  Cette  dernière  sorte  de  calculs  m'a  paru  extrême- 
ment remarquable  par  la  ressemblance  do  leur  constitu- 
tion chimique  avec  celle  dcô  calculs  urinaires.    T.  Legeb^ 


» 
De  la  .Potion  stibio-opiacée  y  et  des  pHctions  avec  une 
pommade  stibiée,  em^plojéc  par  M,  P^ysson   dans  le 
traitement  des  fièvres  interm^ittentes* 

Les  fièvres  intermittentes  ont  été  le  sujet  de  traitemeris 
si  nombreux  et  si  différons,  qui  sont  successivement  tom- 
bés dans  un  juste  oubli  après  avoir  été  préconisés  outre 
mesure ,  que  l'on  ne  saurait  trop  se  tenir  en  garde  contre 
l'annonce  d'un  nouveau  fébrifuge.  L'obscurité  qui  règne 
sur  la  nature  de  ces  affections ,  l'ineflicacité  du  quinquina 
dans  certains  cas ,  quelquefois  la  rareté  de  ce  médicament, 
le  dégoût  qu'il  inspire'souvent ,  enfln  la  terminaison  spon^ 
tanée  de  beaucoup  de  fièvres  intermittentes  après  un  cer- 
tain nombre  de  paroxysmes ,  ou  sous  l'influence  de  causes 
qui  n'ont  pu  agir  que  sur  l'imagination ,  expliquent  Ic 

3o.. 


^56.  '  BXTRA1T8 

nombre  de  remèdes  dirigés  contre  les  fièvres  d'accès  ef 
les  saccès  qui  leur  onl  été  attribués.  Mais  aucun  de  ces 
remèdes  ue  soutint  long-teiAps  l'épreuve  de  l'expérience, 
et  l'on  revint  toujours  au  quinquina ,  que  l'on  peut  jusqu'à 
présent  regarder  comme  le  seul  spécifique  des  maladies 
périodiques  (i).  Cependant ,  quelque  supériorité  que  l'on 
reconnaisse  au  quinquina»  ce  n'est  point  une  raison  de 
rejeter  sans  examen  tout  autre  médicament  qui ,  ne"f&t-il 
pas  doué  à  un  auâsi  haut  degré  de  la  propriété  fébrifbge, 
pourrait  se  recommander  par  certains  avantages.  C'est 
ce  qui  nous  engage  1  parler  du  remède  proposé  par 
M.  Peysson. 

Ce  médecin  considérant  qu'une  fièvre  intermittente , 
quelle  qu'en  soit  d'ailleurs  la  cause ,  n'est  au  fond  que 
l'intervention  du  mouvement  général  qui  a  lieu  habituel- 
lement du  centre  h  la  surface  du  corps  »  pensa  que  les 
succès  du  quinquina  dans  ce  cas  étaient  dus  à  la  propriété 
qu'avait  cette  substance  de  rétabRr  ce  mouvement  du 
centré  à  la  circonférence ,  de  prévenir  le  spasme  de  la  pé- 
riphérie ,  et  par  conséquent  la  congestion  du  sang  sur  les 
viscèrei.  Il  a  cherché  si  d'autres  remèdes  ne  pourraient 
pas  remplir  la  même  indication  ,  et  il  a  été  conduit  à  em- 
ployer la  potion  suivante  :  Qfi  tartre  stibié  »  gr.  j; 
eau    distillée  ,    §    vîij*;    sirop    dîacode ,    |  j  ;    gonmie 

(i)  En  nous  servanl  du  mot  spécifique  y  relativemeut  à  Taption  do 
quinquina  dans  le  traitement  des  fièyres  intermittentes ,  nous  yov- 
lons  seulement  exprimer  l'ignorance  où  nous  sommes  sur  la  médication 
particulière  qui  a  lieu  dans  ce  cas  ,  sur  le  rapport  qu'il  y  a  entre  l'effet 
immédiat  connu  du  médicament  et  le  résultat  obtenu ,  attendu  qae 
c«  résultat,  quoi  qu'on  en  dise,  n'est  point  obtenu  d'une  manière 
aussi  certaine,  aussi  constante  ,  à  l'aide  des  substances  qui  ont  k 
même  action  locale  que  le  quinquina.  D'ailleurs,  la  spécificité  de 
cette  '  écorce  n'est  pas  plus  étonnante  que  l'action  particulière  de  la  di- 
gitale sur  le  coeur ,  des  cantharjldes  sur  les  organes  urinaires  et  génitaoi, 
que  celle  du  mercure  sur  lear  glandes  saliYaires ,  spécificîics  que  jusqu'ici 
Ton  ne  peut  pas  dayanlage  expliquer. 


\ 


BTANALISBS.  457. 

arabique,  §  {i;  eau  de  fleurs  d'oranger,  §  fj.  Le  larlre 
émélique  et  ropium  »  qui  ,  avant  M.   Peysson  ,  ont  été 
employés  séparément  par  divers  praticiens  dans  le  trai- 
tement des    fièvres    intennittentes  » .  forment  ,  comme 
l'on  voit  f  les  principes  actiis  de  cette  potion.   On  peut  - 
en  varier  les  4oses  .suivant  le   besoin  ,    remplacer    le 
sirop  diacode  par  l'extrait  gommeùx  d'opiuni   ou  par  le 
laudanum ,  en  ajoutant  du  sirop  simple  »  et  même  changer 
les  autres  ingrédiens  pour  les  adapter  au  goût  des  ma- 
lades. M.  Peysson  administre  son  remède  de  deux  ma-' 
nières  :  i.®  si  le  malade  est  fort  et  ne  peut  se  passer  d'à- 
limeos  solides ,  ce  qui  vaudrait  mieux  ,  Il  ne  fait  prendre 
entre  les  accès  qu'une  cuillerée  la  première  heure ,  deux 
la  deuxième ,  trois  la  troisième ,  et  ainsi  de  suite  jusqu'aux 
repas  ;  iHe  suspenJ  alors ,  et  le  reprend  une  heure  et  de- 
mie ou  deux  heures  après  le  repas ,  en  recommençant  par 
deux  cuillerées  et  augmentant  de  nouveau  par  .degrés  ; 
fi.°  quand  le  malade  est  faible ,  dély^at ,  et  qu'il  peut  se 
passer  d'allmens  solides ,  Il  prend  le  remède  par  cuillerées, 
comme  les  autres  potions;  seulement  on  diminue  insen- 
siblement l'Intervalle  .entre  l'administration  de  chaque  ' 
cuillerée,  jusqu'à  ce  que  le  malade  en  prenne  une  tous 
les    quarts-d'heure ,  ou  au  moins  toutes  les  demi-heure. 
On  ne  cesse  entièrement  l'usage  de  la  potion  que   pen- 
dant la  violence  des   paroxysmes  et  durant  le  sommeil. 
Au  reste ,  le  mode  d'administration  doit  être  varié  selon 
les  cas  et  une  foule  de  circonstances.  Ainsi,  dans  le  irai 
teihent  d'une  fièvre  quarte  ,  dans  laquelle  le  temps  d'à 
pyrexie  est  très-long ,  on  commeneeralt  par  n'en  donner 
une  cuillerée  que  toutes  les  deux  ou  trois  heures ,  et  on 
multiplierait  les  doses,   qu'on  pourrait  aussi  augmenter 
un  peu  ,*  à  mesure  qu'on  approcherait  des  accès.  Enfin  »  h 
moins  de  contre-indication  ,  il  iaut  faire  prendre  de  la 
potion   autant  qu'il  est  possible,    sans  produire  aucun 


458  BXTRIITS 

eJBbt  sensible.  SI  elle  venait  à  proYoqyer  des  vomissemeDs, 
des  Dansées  ou  de  la  diarrhée  ,  il  faudrait  aussitôt  en  dî- 
minoer  les  doses  et  les  éloigner  davantage.  L'énergie  de 
ee  remède ,  dit  M.  Peysson  »  est  telle  »  que  les  moindres 
doses  suffisent  pour  amender  tous  lesi  symptômes  fébriles. 
Toutefois,  il  arrête  rarement  les  accès  tout-à-côup;  il 
en  diminue  insensiblement  la  violence ,  et  les  fait  cesser 
quelquefois  au  premier ,  mais  plus  souvent  au  second  ou 
au  troisième  paroxysme.  Voilà  pourquoi  les  fièvres  sup- 
primées parce  remède  n^oni  jamais  de  rechute,  pourvu 
qu'on  en  continue  l'usage  pendant  quelques  jours  après 
leur  guérison ,  sauf  à  en  diminuer  et  à  en  éloigner  suc- 
cessivement les  doses.  Du  reste,  son  administration  est 
soumise  aux  mêmes  précautions  et  aux  mêmes  règles  que 
celles  du  quinquina ,  sur  lequel  il  a  l'avantage  de  mani- 
fester plus  vite  ,  par  certains  signes ,  par  des  nausées ,  par 
exemple  ,  ses  effets  désavantageux  dans  le  cas  de  gastrite 
.  ou  de  gnslro-entéril^.  Suivant  M.  Peysson ,  l'usage  de  sa 
potion  stibio  opiacée  n'est  point  restreint  au  traitement 
des  fièvres  intermittentes,  elle  combat  avec  non  moins 
d'efficacité  la  plupart  des  afTectîons  périodiques ,  non  fé- 
briles ,  sans  vices  de  nutrition  ,  les  névralgies  ,  par 
exemple. 

Nous  n'examinerons  pas  la  théorie  qui  a  donné  à  M.  Peys- 
son l'idée  de  son  fébrifuge  ;  quel  que  soit  le  vice  de  cette 
théorie  ,  dont  le  vague  est  le  moindre  défaut,  nous  adop- 
terons le  remède  auquel  elle  la  conduit,  si  des  faits  nom- 
breux et  bien  observés  en  constatent  l'efficacité,  sauf  à 
l'expliquer  d'une  autre  manière  que  M.  Peysson ,  ou  mieux 
encore  h  ne  pas  l'expliquer  du  tout.  Or  ,  les  observations 
rapportées  par  ce  médecin  sont  loin  d'être  assez  nom- 
breuses ,  et  plusieurs  assez  exactes  et  assez  concluantes 
pour  justifier  touteji  les  assertions  qu'il  a  émises  relativo- 
Wenl  aux  propriétés  fébrifuges* et  anti-périodiques  de  la 


£  T    AU  AL  Y  Sh  5.  4^9 

potion  stibio-opiacée.  Il  s'est  surtout  beaucoup  trop  hâté 
de  lui  accorder  une  supériorité  certaine  sur  le  quinquina. 
II  fallait  bien  que  cette  potion  n'eûtpas  toute  rélEcacité  pro- 
clamée si  hautement  par  M.  Peysson ,  pour  qu'il  ait  été 
conduit  à  un  autre  procédé  qui  ,  suivant  \\x\,  est  aussi 
supérieur  au  précédent  que,  celui-ci  fest  au  quinquina. 
Ce  procédé  consiste  en  frictions  faites  avec  là  pommade 
suivante  :  Qf  tartre  stibié,  gr.  xxiij  ;  faites  dissoudre  dans 
eau  distiL  q.  s.  ;  puis  incorporez  dans  axonge  fraîche,  §j; 
divisez  en  vingt^qi\^tre  doses.  Chaque  dosé  de  cette  pom- 
made sert  à  faire  une  friction;  on  en  fait  jusqu'à  quatre 
et  même  cinq  par  jour  dans  l'apyrexie  des  fièvres  inter- 
mittentes , sur  le  ventre  9  les  cuisses,  lerachis,  les  bras,  etc. 
tour  à-tour  pour  évlter^  la  formation  de  petites  pustules. 
On  doit  frotter  jusqu'à  ce  que  la  graisse  ait  entièrement 
disparu.  Eq  général ,  une  demi-once  de  cette  pommade 
suffit  pour  la  cure  des  fièvres  intermittentes  ordinaires. 
Les  frictions  ont  sur  la  potion  stibio-opiacée  l'avantage  de 
pouvoir  être  administrées  dans  ioules  les   circonstances. 

Les  réflexions  que  nous  avons  faites  au  sujet  de  lapotion 
^'appliquent  également  au  procédé  par  les  frictions. 

Depuis  que  M.  Peysson  a  fait  connaître  le  traitement 
qu'il  dit  avoir  employé  avec  s uc«;ès  contre  les  fièvres  inter- 
mittentes ,  quelques  praticiens  se  sont  livrés  à  des  expé- 
riences propres  à  vérifier  l'efficacité  du  tartre  stibié  uni 
à  l'opium.  M.  Jourdain  ,  médecin  en  chef  de  l'hôpital  mi- 
litaire de  Dax  (  Landes)  ,  a  publié,  dans  le  recueil  pério- 
dique des  travaux  de  lit  société  de  Médecine  de  Paris ,  un 
grand  nombre  d'observa  lions  sur  Temploi  de  la  potion 
stibio- opiacée.  Les -fièvres  intermittentes,  endémiques 
dans  le  pays  où  ce  médecin  a  observé  (à  Mugron,  petite 
ville  di^  département  des  Landes) ,  commencent  à  régner 
ordinairement  vers  la  fin  d'août;  c'est  à  cette  époque  que 
les  marais  sont  d66séché0  momentanémeat  par  Tardeiur 


46o  BXTBAITS 

du  ftoIeU«*A  raison  des  chaloars  irès^précoces  »  ces  fièvres 
ont  para  en  189  s  dans  le  mois  de  juin.  Ces  maladies  sé- 
vissent charqoe  année  jusque  vers  la  fin  d'octobre  00  an 
commencement  de  novembre ,  époque  à  laquelle  les  ma- 
rais sont  reeouf erls  d'eau ,  soit  par  la  pluie  •  soit  par  le 
débordement  de  l'Âdour.  C'est  dans  ces  circonstaifces  qèe 
M.  Jourdain  a  fait  usage  de  la  potion  stibio-opiacée  ;  înab 
rextrêmc  concision  que  ce>médecin  a  mise  dans  la  rédac- 
tion de  la  plupart  de  ses  observations  particulières ,  em* 
pêche  que  l'on  y  puisse  trouver  les  éléyiens  d'unis  démon- 
stration complète.  Nous  aUonreo  exposer  les  résultats  : 

1*  Sur  soixante-deux  individus  »  depuis  Tfige  de  sept 
ans  jusqu'à  celui-  de  soixante-deilX';  aCleints  de  fièvres 
quotidiennes  »  tierces  et  doubles  tiercibs ,  simples  ou  avec 
complications  1res  légères  d'embarras  gastrique  et  de  gas- 
tro-entérites ,  facilement  enlevés  par  quelqu'évacuant ,  la 
diète  et  des  boissons  délayantes  »  la  fièvre  n'a  résisté  que 
sept  fois  à  la  potion  stibio-opiacée  •  encore  faut-il  obser- 
ver que>  cbes  quatre  de  ces  malades,  rioéfficactté    du 
remède  peut  cire  attribuée  h  l'irrégularilé  avec  laqueila  il 
a  été  prié.  La  fièvre  à  été  supprimée  tout-à-coup  dans 
vingt-un»  et  trente-huit  fois  en  diminuant  successivement 
la  violence  des  accès.  DaDsun  seul ,  l'accès  qui  suivit  l'u^ 
sage  de  la  potion  ne  fiit.pas  modifié.  La  fièvre  fut  snppri- 
méequatorze  fois  ausécondaccès ,  douze  fois  au  troisième , 
obze  fois  au  quatrième  ,  une  fois  au  cinquième.  La  potion 
a  combattu  promptament  et  sans  retour  une  fièvre  qui  a 
résisté  au  quinquina  pendant  plusieurs  mois.  Des  rechutes 
n'eurent  lieu  que  chez  six  individus  qui  ont  cessé  trop 
promptement  l'usage  de  la  potion.  —  2*  Des  pilules  com- 
séèrs  chacune  d'un  sixième  de  grain  de  tartre  stibié ,  et 
autant  d'extrait   gomméux  d'opium,   et   administrées  à 
doses  progressives»  ont  échoué  dans  trois  cas.  Ce  qui  peut 
tenir,  Suivant  M.  Joardain  ,  à  la  saison  t[ui  était  tropavan- 


ET    ANALYSES.  46.«' 

céc;  car ,  dans  deux  d6  ces  cas^  la  potioB  employée'  aprhi 
les  pilules  n'a  pas  eu  un  résultat  plus  avantageux*  Laniénié 
cause  peul  avoir  détertniné  les  insuccès  de  la. potion  et  leé 
rechutes  dont  il  a  été  fait  mention  précédemment.  Car , 
jusqu'au  26  septembre',  aucune  fièyre  simple  n'avait  ré-' 
sislé  à  la  potion  ,  si  elle  avait  été  prise  avec  exactitude.  -^ 
S^  Huit  fièvres  compliquées  de  ga^tro^-eutérite  ont  toutei^ 
cédé  h  Tusage  de  la  potion  stibio-opiacée ,  après  que  laf 
complication  phlegmasique  a  été  combattue  par  les  anti^ 
phlogistiques.  Une  a  été  enlevée  tout-à-coup  »  trois  au  deu- 
xième accès ,  trois  au  t^oisièm6 ,  une  au  cinquième.  Deux 
rechutes  furent  provoquées  par  l'indocilité  des  malades 
qui  n'ont  pas  voulu  prendre  le  remède  assez  long-temps. 
^-  4*"  La  potion ,  par  ses  effets  promptement  sensibles ,  lors- 
que l'indication  pour  son  emploi  est  douteuse ,  avertit  du 
moment  où  elle  est.  nuisible  ou  avantageuse.  Elle  est  pré* 
férable  au  quinquina  dans  les  cas  où  la  fièvre  intermittente 
est  précédée  d'une  phlegmasie  lente ,  d^un  état  de  langueur. 
—  5"  Sur  dix-sept  fièvres  rémittentes  et  intermittentes  , 
dépendant  d'une  gastro- entérite  (1),  pour  laquelle  on  a 
également  fait  précéder  le  traitement  antiphlogistique  » 
onze  ont  été  supprimées  par  la  potion  administrée  suivant 
toutes  les  précautions  convenables ,  c'est-à-dire,  lorsque  les 
Symptômes  de  la  gastro-entérite  sont  entièrement  dissipés 
ou  au  moins  sensiblement  diminués;  quatre  ont  été  exas- 
pérées ;  dans  deux  cas ,  elle  a  été  insuffisante ,  il  a  failli 
recourir  au  sulfate  de  quinine.  Le  remède  Va  supprimé 
la  fièvre  tout-à-eoup  dans  aucun  cas.  Elle  Ta  supprimé  six 
fois  au  troisième  accès ,  trois  au  quatrième  ;  dans  un  de 
ces  cas ,  le  premier  accès  qui  suivit  l'administration  du 
fébrifuge  fut  plus  violent.  Dans  un  cas,  laf  fièvre  a  été  sup- 

(i)  Nous  ne  compreuooB  |>as  ladislinclion  qu'établit  l'auteur  entre 
les  fièvres  intermittentes  compliquées  de  gaslrq- entérite,  et  celles  qui 
dépendent  de  oetté  phlegmasie* 


46a  XZT.AÂ1TS 

primée. au  troisième  accès;  dans  un  autro  ,  seulement  au 
dixième,  -^r 6* Sur  yingt-six  eofans .  depuis  l'âge  de  quatre 
mois  jusqu'à'  celui  de  six  ans  ,  la  potion  stibio-opiacée  , 
administrée  à  la  dose  d'un  demi- gros  à  deux  gros  ,  a  été 
efficace  dans  seize  cas;  dix  y  ont  résisté  :  de  ces  dix  en- 
fans,  quatre  ont  été  promptement  guéris  par  le  sulfate  de 
quinine ,  et  six  par  le  sirop  de  quinquina.  La  fièyre  a 
été  supprimée  sans  effet  sensible  parlapotion ,  au  deuxiètne 
accès  dans  sept  cas ,  au  troisième  dans  un  ,  et  au  qua-* 
trième  dans  deux  autres.  Dans  quatre  circonstances ,  la 
première  dose  de  la  potion  {t  déterminé  desvomissemens; 
les  doses  suivantes  n'en  ont  plus  provoqué  et  ont  suppri- 
mé les  fièvres  aux  deuxième  ,  troisième  et  quatrième  ac- 
cès. Deux  fois  la  Cèvre  a  été  supprimée  au  premier  accès  , 
après  'des  vomissemens  abondans  et  des  diarrhées  fortes^ 
La  potion  a  déterminé  des  -tranchées  ,  des  vomissemens  ^ 
de  la  diarrhée»  et  a  augmenté  l'intensité  des  accès  che'A 
neufenfans.  Ce  dernier  phénomène  a  eu.  lieu  chez  uu 
autre  sans  effet  sensible  immédiat  de  la  potion.  Le  sulfate 
de  quinine  elle  sirop  de  quinquina  paraissent  agir  plus 
efficacement  et  avec  moins,  d'irritation  chez  les  enfans  ; 
mais  M,  Jourdain  pense  qae  les  fébrifuges ,  employés  ex 
térieurement,  seraient  toujours  préférables  à  cet  âge. — 
7°  Sur  douze  fièvres  quartes  et  deux  fièvres  double- 
quartes  ,  la-  potioi^  stibio-opiacée  n'eut  un  succès  complet 
que  dans  deux  fièvres  quartes  ,  et  dans  une  double- 
quarte  ;  elle  agît  au  quatrième  accès  de  l'une  d'elles 
qui  avait  résisté  pendant  onze  mois  au  quinquina ,  au  troi- 
sième accès  de  la  seconde»  et  au  quatrième  accès  de  la 
fièvre  doubie  quarte.  —  8°  Dans  huit  cas  de  fièvres  ,  que 
M.  Jourdain  caractérise  d'intermittentes  pernicieuses,  la 
potion  a  été  employée  non-seulement  sans  succès ,  mais 
elle  a  augmenté  les  accidens ,  si  elle  ne  les  a  pas  seule 
déterminés  dans  plusieurs  cas  ;  ce  qui  jette  quelqu'incer- 


BT    ABCALTSK».  ifii 

titude  sur  le  diagnostic  des  fièvres  rapportées  à  cette  sec- 
tion, et  parconséqaent  sur  les  conséquences  à  tirer  dû- 
mode  de  traiieipent  employé»  Du  reste,  il  y  avait  quel- 
que danger  à  faire  l'essai  dé  la  potioa  stibio-k)piacée  dans 
les  fièvres  pernicieuses.  Ce  n'est  point  sans  imprudence 
qu'on  a  tenté  un  moyen  plus  qu'incèrtaîo  dans  une  mala- 
die qui  peut  devenir  prompiement  mortelle ,  si  l'on  diil^re 
de  la  combattre  par  la  méthode  dont  l'expérience  a  consar 
cré  la  sûreté.  Les  huit  fièvres  dites  pernicieuses,  que 
M.  Jourdain  a  traitées,  ont  toutes  cédé  au  quinquina  êo 
substance.  Dans  un  seul. cas  ob  le  sulfate  de  quinine*a  été 
employé,  ce  sel  n'a  p^seu  plus  de  succès  que  la  potion 
slibio-opiacéc  ;  mais  on  ne  peut  rien  inférer  de  ce  fait 
isolé,  et  l'analogie  peut  au  moins  justifier  les  essais  tentés 
avec  le  sulfate  de  quinine. 

M.  Jourdain  termine  ses  observations  par  des  corollaires 
sur  l'usage  de  la  potion  stibio-opiacée  et  du  quinquina*,  e| 
sur  les  effets  comparatifsde  ces  deux  substances ,  corollaires 
que  nous  avons  en  partie  exposés  dans  notre  résumé  ;  et  il 
semble  accorder  à  la  potion  une  supériorité  que  Ton  ne 
peut  pas  conclure  des  faits  rapportés.  Nous  pensons  que, 
jusqu'à  présent,  la  potion  s ti bio-opiacée  n'a  paru  avoir 
des  succès  que  dans  ces  cas  peu  graves  où  beaucoup  d'au- 
tres moyens  auraient  pu  être  également  efficaces ,  et  qu'on 
pourrait  revendiquer  ,  en  faveur  d'un  grand  nombre  de 
remèdes  ou  de  méthodes  thérapeutiques ,  autant  de  preu- 
ves  d'une  propriété  fébrifuge  que  celles  que  MM.  Peys- 
son  et  Jourdain  ont  apportées  en  faveur  de  la  potion  sti- 
bio-opiScée.  Déjà  M.  Yarlet  a  réclamé  contre  les  avantages 
trop  vantés  de  ce  remède  et  des  frictions  stibiées.  c  Malgré 
la  précaution  que  j'ai  eu ,  dit  ce  médecin ,  de  ne  choisir 
que  des  fièvres  intermittentes  pures,  quoique  j'aie  eu  soin 
de  faire  précéder  le  traitement  antiphlogistiqiie  dans  an 
grand  nombre  de  cas ,  je  dois  à  la  vérité  de  dire  que  je 


464  VIBIÉTÊS. 

n'ai  jamah  obtenu  de  bons  résultats  des  nouveaux  fébri- 
fugea  9  et  que  toutes  les  fois  que  je  les  ai  employés ,  leur 
insufBsance  m'a^obligé  de  t«ecourir  au  quinquina  seul  ou 
uni  à  Topium;  qu  au  tartre  stibié  ,  selon  les  circonstances. 
Q'autres  praticiens  m'ont  assuré  que,  depuis  le  règne  des 
intermittentes  printanières ,  les  nouveaux  fébrifuges  ont 
tt>u)ours  été  infiruclueux.  »-^  Du  reste  ^  la  potion  stibio- 
opiacée ,  par  sa.  simplicité  et  par  la  facilité  de  son  adminis- 
tration ,  mérite  d'tgtre  recommand.ée  dans  les  cas  où  l'on  a 
droit  d'en  espérer  quelques  succès.  C'est  à  des  expériences 
ultérieures  à  fixer  son  rang  parmi  les  moyens  appelés  ii 
suppléer  au  quinquina  dans  quelques  cas  seulement. 

L. 


VARIÉTÉS, 


Académie  royale  des  Sciences. 

Séance  dulundi  \3  octobre,  —  M.  Arago  donné  lecture  d'une  lettre 
que  M.  Becquerel  lui  a  communiquée  ,»et  qui  annonce  de  nouvelles 
expériences  électriques ,  au  moyen  de  galvanomètres  disposés  de  telle 
sorte  que  dhacun  d'eux  concourt  à  Veffeï  général  ;  on  est  parvenu  à 
jfDgmenter  indéfiniment  la  sensibilité  de  cet  appareil  ;  on  s'en  est  servi 
pour  découvrir  les  eourans  électriques  qui  ont  eu  4ieu  ,  i.^  dans  la 
dissolution  des  alcalis ,  des  sels  et  dés  acides  dans  1  eau  ^  a.^  dans  les 
phénomènes  capillaires.  Lesrésultats  auxquels  on  a  été  conduit  per- 
mettent de  suivre  pas  à  pas  tous  ces  phénomènes. 

H.  Greofiroj-Saint-Hilaire  communique  à  l'Académie  un  mé- 
moire sur  l'organe  et  les  ggz  delà  respiration  dans  le  fœtus.  ^1  ajoute 
qu'il  avait  déjà  imprimé  ce  mémoire ,  quand  il  fut  informé ,  par  1& 
Journal-général  de  la  Littérature  étrangère  ,  et  par  le  dernier  Nu- 
méro du  Bulletin  des  Annonces  sdentifiques  que  M.  Jean  Mueller 
iaisait  paraître ,  à  Leipsic^  >  un  ouvrage  sur  la  respiration  du  fœtus. 

Séance  du.  20  octobre,  —  M.  CHaptal  fait ,  au  jiom  d'une  conunis- 
sion ,  un  rapport  sur  un  mémoire  de  IVÏ.  Julia-tontanelle ,  ayant  pour 
titre  :  expériences  sur  la  fermentation  vineuse,  M.  Julia  s'est  pro- 


•VARIÉTÉS,  465 

posé  de  déterminer  la  qaantitë  de  produit  en  vîn  et  en  alcoliol'que  pro*» 
duisent  comparativement  les  différenB  plants  de  Tigne  du  même- Age 
et  sur  le  même  sol.  Les  premières  expériences  de  M.  JuHa  ont  été  Suites 
aux  environs  de  Narbonne  ,  sur  la  récolte  de  i8aa  ;  Fauteur  Cfun- 
mence  par  faire  connaître  les  principales  espèces  de  plants  qu'on  y 
cultive ,  et  détermine^  la  pesanteur  spécifique  du  moût  qui  provient  de 
,  chaque.espèce  ,  ainsi  que  la  quantité  d'alcohol  que  fournit  le  vin  im- 
médiatement après  la  fermentation.  Les  expériences  qu'a  faites  M.  Ju- 
lia  sur  le  produit  des  divers  plants  cultivés  aux  environs  de  Nar- 
bonne*, lui  ont  permis  de  conclure  que  ceux  qui  fournissent  le  vinle 
plus  riche  en  alcohol ,  sont  :  i.^'la  grenache ,  3.®  Xepujue  pouU  noir , 
3.*^  le  caragnana,  M.  Julia  termine  son  mémoire,  par  rapporter  une 
expérience  dont  les  résultats ,  s'ils  étaient  rigoureux ,  tendraientà 
détruire  un  p6int  delà  doctrine  chimique  établi  pareillement  sur  l'expé- 
rience et  appuyé  d'une  grande  autorité.  Il  a  fait  fermenter  le  tno'htJoiis 
une  couche  d'huile,  et  à  l'abri  du  contact  de  l'air  atmosphérique  ;  d'où 
il  est  disposé  à  conclure  que  l'action  de  l'air  n'est  pas  nécessaire  pour 
développer  la  fermentation*  MM.  les  commissaires  observent  que  cette 
expérience  ne  suffit  pas  Qpur  tirer  cette  conséquence.  Une  bulle  d'air 
renfermée  dans  ]le  moût,  en  agissant  sur  les  principes  qui  le  consti- 
tuent ,  peut  rompre  leurs  propoilions  naturelles  et  décider  la  fermen- 
tation. On  ne  peut  édaircir  cette  question  et  fixer  l'opinion ,  qu'en  agis- 
sant sur  du  moût  qui  aura  été  préalablement  purgé  de  tout  l'air  qu'iï 
peut  contenir. 

M.  de  Humbold  communique  à  l'Académie  l'extrait  d'une  lettre  de 
M.  Boussingault,  écrite  de  Santa-Fé  de  Bogota.  Ce  voyageur  annqnce 
qu'il  a  trouvé  dans  les  cordillières  de  Santa-Rosa ,  entre  Tinga  et  le 
plateau  de  Bogota  ,  plusieurs  masses  de  fer  météorique  très-ductile.  Le 
poids  de  l'une  de  ces  masses  est  environ  ie  trente  quintaux.  M*  Boussin-" 
gault  a  nivelé  conjointement  avec  M*  Rivero  ,  au  moyen  de  plusieui;s  • 
baromètres  de  Fortin,  tout  le  pays  montagneux  qui  s'étend  de  Caracas 
à  Santa-Fé.  Ces  mêmes  voyageurs  ont  aussi  observé  avec  soin  les  va- 
riations horaires ,  eft  ils  ont  recueilli  un  grand  nombre  ^'observation» 
chroaométriques  et  d'observations  de  latitude.. 

M.  Magendie  communique  l'observation  qu'il  a  faite  récemment 
d'une  maladie  qui  a  paru  réunir  tous  les  caractères  de  l'hydrophobic* 
lia  injecté  dans  le^ veines  du  bras  environ  une  pinte  d'eau  à  la  tem-' 
pérature  du  sang  ,  et  les  symptômes  violens  ont  entièrement  eessé. 
M.  Magendie  fait  aussi  remarquer  dans  l'éUt  dn  malade  divers  acoi- 
dens  fâcheux  indépendans  de  la  cause  principale. 

Séance  du  37  octobre» — M.  Magendie  annopce  que  le  malade  eff 
qui  on  avait  observé  tous  les  symptômes  dç  l'hydrophobie ,  vient  de 
succomber  parfaite  d'autres  accideus  très-graves  qu'il  avait  d'abord 
fait  remarquer.  H  communique  â  ce  sujet  des  observatîoiis  détaillées^ 
(  ^ojrexpagQ  390  de  ce  volume.  ) 


466  TÀRiérifv 

M.  G^ffroj-Sami*HiUtire  lit  un  mémoire  intitulé  :.  OonsidénUhns 
surja  bourse  de  l^utérus  des  animaux  marsupiaux^  sur  la  composi- 
tiaa  et  les  rapports  intimes  de  eçs  organes  ,  sur  les  artères  qui  s^y 
-distr^Hient^  et  le  haut  dét^eloppement  de  la  charpente  osseuse  qui 
les  entoure-^  et  'sur  l'action  de  ces  deux  pochés  d^incahation  dans 
la  firmation  du  fœtus. 


Académie  royale  de  Médecine, 

» 

^Section  de  Médecine,  — r  Séance  d^  28  octobre.  —  M.  Breschfet  lit 
un  ùiëmoîre  sur  une  nouvelle  espèce  de  grossesse  extra-utërine  ,  dans 
laquelle  le  fœtus  paraît  s'être  développé  dans  l'épaisseur^  même  dès  pa- 
rois ^e  Putérus.  M.  Breschet  a  récemment  observé  un  cas  de  ce  genre. 
n  le  rapproche  d'autres  faits  semblables  épars  dans  les  auteurs ,  qui , 
tout  en  décrivant  ce  genre  de  grossesse  ,  paraissent  l'avoir  méconnue. 

M.  Esquirol  lit  une  obsevvation  sur  une  tumeur  considérable  déve- 
loppée entre  le  cerveau  et  les  parois  du  crânç*  L'hén&isphère  droit  du 
cerveau  était  comprimé  sans  être  désorganisé  ;  les  parois  osseuses  du 
crâne  ccfrrespondantes  étaient  altérées  »■  amincies  ,  et  fortement  déje  • 
tées  en  dehors.  (Cette observation  sera  insérée  dans  le  prochain  Nu- 
méro des  Archiues.  ) 

M.  Ferrus  présente  deux  pièces  d'anatomie  pathologique.  La  pre- 
mière est  un  anévrysme  de* l'aorte,  ouvert  dans  le  péricarde.  La  se- 
conde est  un  cœur  dont  l'un  des  ventricules  contenait  des  caillots 
fibi;ineux  sujperpbsés  ,  tout-à-fait  analogues  ,  par  l'ensemble  de  leurs 
propriétés  physiques ,  aux  caillots  qui  remplissent  les  sacs  dçs  ané*- 
vrysmes  artériels.  On  ne  pouvait  pas  douter,  d'après  leur  aspect ,  que 
des  caillots  n'eussent  existé  dans  le  coeur  bien  long-temps  avant  la 
mort.  La  paroi  du  ventricule  où  existaient  ces  caillots  ne  consistait 
plus  que  dans  une  lame  mince  et  molle  qui  semblait  ne  différer  des 
caillots  imm^iatement  en  contact  avec  elle,  que  par  un  léger  degré 
d^organisation  de  plus.  Du  sang  liquide  était  épanché  dans  le  péri- 
carde. M.  Ferrus  est  porté  à  penser  que  le  sang  trouvé  dans  le  péri- 
carde a  filtré  à  travers  les  parois  amincies  et  comme  pulpeuses  du  ven- 
tricule. (  Cette  seconde  observation  sera  insérée  daps  les  Archives.  ) 

M.  Andral  fils  présente  un  anévrysme  de  l'aorte  ouvert  dans  la  tra- 
chée-artère. M.  Andral  regarde  ce  cas  comme  assez  remarquable  ,  en 
ce  qu'il  n'y  avait  point  de  sac  proprement  dit ,  mais  seulement  aug- 
mentation de  capacité  de  l'artère  assez  considérable  pour  que  le  poing 
pût  y  être  admis ,  et  en  même  temps  accroissement  notable  d'épaisseur 
de  ses  parois.  Cest  par  une  sorte  d'ulcération  de  ses  tilniques ,  .que  la 
Ipcrforation  du  vai^eau  semblait  avoir  eu  lieu.   Cette  dilatation.de 


vabiAt&s.  467 

l'aorte  n'a  Tait  offert  pendant  la  vie  d'autre  signe  qu'une  sorte  de  bruis* 
sèment  indéfinissable  ,  mais  non  un  véritable  battement,  vers  la  partie 
supérieure  du  sternum.  Le  malade  succomba  à  une  hémoptysie  fou- 
droyante. Chez  cet  individu ,  il  y  avait  aussi  un  emphysème  considé- 
rable de  l'un  des  poumons,  dont  M.  Andral  reconnut  l'existence  pen- 
dant la  vie  ,  d'après  les  signes  indique's  par  M.  Laennec ,  savoir,  l'ab- 
sence de  la  respiration  du  côté  affecte' ,  coïncidant  avec  une  grande 
sonore'ité  des  parois  thoraciqnes  de  ce  même  côté. 

Séance  du  11  novembre, — M.  Hipp.  Cloquetlit  un  mémoire  envoyé 
à  l'Académie ,  sur  le  système  nerveux.  Ce  mémoire  a  spécialement 
pour  b^ut  de  réfuter  celui  de  MM.  Foyille  et  Pinel-Grandchamp.  L'au- 
tcurrapporte  quelques  cas  dans  lesquels  on  a  vu  la  paralysie  des  membres 
supérieurs  coïncider  avec  la  lésion  du  corps  strié ,  ou  bien  la  paralysie 
des  membres  supérieur  et  inférieur  exister  chez  des  individus  doitt  la 
couche  optique  seule  était  atteinte.  M.  Serres  pense  que  c'est  surfont 
de  la  lésion  de  la  radiation  antérieure  des  corps  striés ,  que  dépend  la 
paralysie  des  membres  inférieurs.  Il  rappelle  à  cette  occasion  que  chez 
les  animaux  le  développement  du  corps  strié  et  de  la  couche  optique 
•est  en  raison  directe  de  l'étendue  des'mouvemens  des  membres  ,  soit 
inférieurs  pour  le  corps  strié  ',  soit  supérieurs  pour  la  couche  optique. 
Chez  les  cétacées  qui  n'ont  pas  de  membres  abdomifaaux  ,  le  corps 
strié,  dit  M.  Serres,  ou  du  moins  sa  radiation  antérieure  n'existe 
pas.  L'absence  de  cette  môme  partie  ,  ajoute-t-il,  s' observe  chez  lès 
cnfans  monstres  privés  de  membres  inférieurs.  M.  Huilier  rapporte  ,  à 
cette  x)ccasion  ,  quelques  cas  de  lésions  anciennes  des  cforps  stria , 
qu'aucune  paralysie  n'accompagnait.  —  M.  Guersent  cite  des  cas 
d'hémiplégie  ,  dans  lequels  il  n'a  pu  découvrir  aucune  lésion  appré- 
ciable dans  le  cerveau.  Mais  il  ne  dit  point  qu'il  ait  ouvert  le  rachis 
et  disséqué  la  moelle. 

Académie  de  Chirurgie,  —  Séance  du  3o  octobre  iSaS. —  M.  Murat 
lit  ad,nom.deM.  Denis,  élève  interne  à  Bicétre,  l'observation  singulière 
d'un  mendiant  plus  que  septuagénaire  qui  existe  en  Lorraine,  dans  un 
village  près  de  Wancy.  Cet  homme  est  paraplégique  depuis  son  enfance, 
et  les  extrémités  inférieures  sont  dans  un  état  d'atrophie  complète.  L'a- 
nus et  l'urètre  sont  imperforés  ,  et  le  malade  rend  par  le  vomissement 
le  résidu  des  alimens  dont  il  se  nourrit.  M.  Jules  Cloquctfait  observer 
qu'on  possède  déjà  plusieurs  observations  d'impcrforations  de  l'anus 
et  de  l'urètre  ,  dans  lesquelles  les  malades  rendaient  par  la  bouche  les 
parties  cxcrémentitielles  de  leurs, alimens;  qu'on  en  trouve  une  dans 
le  Noui^,  Journ,  de  Médecine,  1756.  (L'observation  curieuse  de 
M.  Denis  sera  insérée  dans  les  Archii^cs.  )' 

M.  Lisfranc  présente  à  l'Académie  une  pièce  anatomique  dont  l'in- 
spection atteste  que  des  esquilles  entièrement  séparées  de  l'os ,  mais 
tenant  encore  aux  parties  molles  voisines,  peuvent  se  réunir  au  corps 


^68  TABliT&8« 

«le  l-^os  et  concourir  à  lalbrmatîoQ  du  caL  La  pàéee  a  été  foamie  par 
une  femme  Agée  de  80  ans ,  qui  mourut  à  Fhôpital  de  la  Pitié  »  à  la 
suite  d^une  fracture  comminutive  des  deux  os  de  la  jambe  ,  dëtermi-' 
née  par  le  passage  de  la  roue  d^ une  voiture. 

M.  Jules  Cloquet  lit  en  son  nom  et  an  nom  de  MM.  Marjolin  et 
Hervey  de  Chégoin  ,  un  rapport  sur  les  expériences  relatives  à  IHnva- 
gination  des  intestins  grêles ,  tent^  par  M.  Janbert.  Ce  jeune  expéri- 
mentateur a  pratiqué  avec  succès  Finvagination  -du  bout  supérieur 
.  dans  le  bout  inférieur  renversé  en  dedans  sur  lui-même  ,  de  manière 
que  les  surfaces  séreuses  soient  en  contact.  Lés  rapporteurs  ont  con- 
staté ,  par  Touverture  d'un  cbien  sur  lequel  M.  Jaubêrt  avait  pratiqué 
Finvagination  suivant  son  procédé  y  que  les  deux  bouts  de  fintestin 
étaient  parfaitement  réunis ,  et  que  le  passage  des  matières  fécal^  s'é- 
,  tait  complètement  rétabli.  Les  condiisions  tendantes  à  ce  que  le  travail 
de  M.  Jaubert  soit  accueilli  |  et  Fanteur  engagea  faire  de  nouvelle^ 
expériences ,  sont  mises  aux  voix  et  adoptées.  (Le  travail  de  M.  Jau- 
bert sera  inséré  dans  un  prochain  Nottiéro  des  Archives.. 

M.  P.  Dubob  entretient  la  section  y  delà  femme  sur  laquelle  il  a 
pratiqué  il  y  a  quelques  semaines  Vopëration  c^rienne  abdominale. 
L'ouverture  de  la  femme ,  qui  a  succomba  à  la  suite  d^acctdens  gra- 
ves ,  n'a  fait  voir  aucu^ae  inflammation  dains  la  matrice.  Le  bassin 
présentait  un  rétrécissement  exactement  le  même  que  celui  qui  avait 
été  reconnu  et  indiqué  avant  Fopération. 

M.  Hervey  de  6bégoin  lit  ane  observation  relative  à  la  ligature  d'un 
polype  qui  s^était  développé  dans  le  corps  de  la  matrice ,  laquelle  s'é-* 
tait  alongée  e^  forme  de  sac ,  et  fidsait  saillie  dans  le  vagin. 


Note  sur  la  population  de  la  ville  de  Parts* 

D'après  le  recensement  général  fiEdtle  i.*'  mars  181 7,  Paris  conteni^t 
à  cette  époque  717,212  âmes  j  savoir  : 

De  o  à  5  ans.'.  •  49i8H.  I^e  4o  à  5o  ans 90>9^ 

5àio 4a|i4i'  5oà6o 73,818 

10  à  i5. .  • .  •  •  So»«f9  60  à  70 ^,702 

i5àao 7i»4*»  70  à  80 3o,33i 

ao  à  ^5 7^9586  80  a  90 /^,o6S 

^5à3o......  70,033  90a  100 ai5 

3o  à  4^.%. ..  .116,960  100  et  au-dessus 3 

Les  militaires  ,  les  étudians  ,  les  commis  et  les  invalides ,  compris 
nans  la  population  de  Paris,  doivent  apporter  des  difTe'rences  dans  les 
Vafq^orts  de  i5à  25  ans ,  et  dans  ceux  de  5b  ans  et  au-dessus. 
On  a  pu  prendre  des  renseignemens  plus  précis  sur  657,  ^  7'  habi- 


tans.  Ce  nombre  comprend  305,^47  gommes,  et  35i»9a5 ieinmes. 
Parmi  les  hommes  ,  128,589  sont  maries ,  162,845  n'ont  pas  été  ma- 
riés ,  x3,8i5  sont  veufs.  Parmi  ]m  iMun^s  ,  ia9,5sf6  sont  mariées, 

175,210  n'ont  pas  étë mariées,  47, "9»<ki»t ▼»«▼«»• 

Dans  l'espace  de  cinq  annë^  (  1617  >  18)8 ,  1819 ,  i8aoet  i8at  ) ,  le 
xnouTement  de  la  population  a  offert  les  résultats  suivans  :  naissances, 
xaiyiga  9  enfans  mâles ,  61,791s  ;.en£in8  du  sexe  féminin ,  59,396.  Dé- 
ces  9  iii»597  ;  sexe  masculin ,  54>536;  sexe  féminin,  57,061.  Dana  le 
nombre  des  décèdes  sont  compris ,  i.^  6,774  enfans  morts-néi ,  dont 
.3,814  du  texe  masculin ,  et  3,960  du  sexe  féminin  ;  a.^  a>470  individus 
morts  à  la  suite  de  la  variole  9  3.<*  3,240  morts  accidenteUes  et  yioi>- 
lentes,  volontaires  ou  involontaires  9  4*^  i>^^  personnes  dépeséâs  à 
la  Morgue.  Voici  le  rapport  des  détfés  aviseles  âges  : 
Dans  la  i.***^  année. . . .  i6,552  De  5o  â  6oè  <...;..••    9,497 

i)e*ià5aa8 16,073         ..         60370 •••ii,3o2 

5àio 4,867  70  à  80 10,548 

10 à  20 ••.     6,i35  80890 3,91a 

aoà3o io,885  90  à  100 307 

3oà4o 7,571  100  ans  et  au- dessus*  8 

40  à5o.;" 8,23o« 

Jges  des  individus  moHs  de  la  petite^vénJ^. 

!.'«  année.  263.  7."**  année.  168.  20  â  4o....   148 

2.»*» 3oo.  8."**.'....,.    91.         4oâ$o....      6 

3.°*' 344.  9."** 84.         5oà70....      5 

4.™« 3o8.  10."»?.......     63.         81  ans*....       i 

5.°^' a54*  10  à  i5 i65.         Agttsitiooatlus.6 

6."* 89.  i5  a  2« 147. 

1730  Suicides  ont  été  tentés  ou  effectués  9  1 124  paf  des  hommes ,  606 
par  des  femmes  ;  862  par  des  individus  msiriés ,  868  par  des  célibatai- 
res. Les  causes  de  ces  accidens  sont  les  suivantes  :' 

Passions  amoureuses.  .  * • ;     ^t 

Maladies,  dégoût  delà  vie ,  faiblesse  et  aliénations  d'esprit, 

querelles  et  chagrins  domestiques. 628  ^ 

Mauvaise  conduite ,  jeu ,  loterie ,  déhanche ,  etc .    228 

Indigence ,  perte  de  places,  d'emplois ,  dérangement  d'afiaii'es.    34^ 

Crainte  de  reproches  et  de  punitions.  4 58 

Motifs  inconnus 35) 

(  Ces  relevés  ont  été  faits  sur  les  tableaux  publiés  par  M.  le  Préfet  de 
la  Seine,  dans  ses  Recherches  statistiques  sur  la  ville  de  Paris ^ 
1821  et  1823.  ) 

Voici  quelques  résultats  plus  généraux  sur  la  pc^olation  de  la  ville 
de  Pari^  ,  extraits  du  même  ouvrage  : 

Le  nombre  total  des  naissances  enregistrées  à  Paris  dans  l'intenraMe 

3.  Si 


47^  vàbiétAs. 

dW^si^le^de  1710^  1810,  est  der  1,931,697  ,  et  le  nombre  des  d^cès 
est. de  11935,679.  La  diiSTërence  du  premier  nombre  an  second  est  m(Hn* 
dre  que  la  Soo."^"  partie  da  premier.  Le  nombre  anniiel  des  naissances 
des  garçons  a  toujours  surpasse  celui  des  filles.  Un  résultat  semblable  si 
i6u jours  été  observé  où  le  mouvement  annuel  de  la  population  a  pu 
être  observé  avec  exactitude.  Sur  1,121,463  enfansnés  de  1745  jusqu^en 
i8ai ,  dont  le  sexe  a  pu  être  constaté  ,  il  s'est  trouvé  578,700  garçons 
et547»76a  filles.  Ainsi ,  lorsqu'il  nnU  à  Paris  21  filles ,  il  naît  32  gar- 
çons-. Ce  rapport  est  précisément  le.  même  que  celbi  qui  a  été  trouve  , 
il  y  A  quelques  année»,  par  irae  opération  qui  embrasse  une  partie  no- 
^ble  duterrftoire  de  la  France.  Ce  rapport  est  très-peu  variable;  c'est  ^ 
da  tous  les  élémens  de  la  population ,  celui  qu'on  doit  regarder  comme 
le  plus  fixe  et  le  mieux  connu.  Le  nombre  total  des  décès  enregistrés  à 
paru  depuis.  1745,  est  de  1,548,909  :  savoir,  816,948  bomn\|es,  et 
73r«99$-  femmes.  Le  rapport  de  ces  deux  nombres  est  à-peu  prés 
comme  celui  de  28  a  25.  Mais  rien  n'autorise  à  conclure  que  cette  valeur 
:demeure  sensiblement  constante.  L'expérience  des  dernières  années 
apprend,  au  contraire ,  que  cerapportannuel  peut  s'écarter  beaucoup 
de  sa  valeur  moyenne.  Depuis  1700,  le  nombre  relatif  dps  naissances  a 
diminué  d'environ  un  huitième  de  sa  valeur;  en  sorte  que  ,  si  la  nais^ 
sauce  d'un  enfant  dans  l'année  suppose  aujourd'hui  la  présence  de  34 
ou  33  habitans ,  on  comptait,' il  y  a  un  siècle,  un  enfant  nouveau-né 
pour  3oou^^  habitans.  Quant- aunombre  relatif  des  décès ,  il  a  dimi- 
nué aussi comiSie  le  nombi^e  relatif  des  naissances  ,  et  l'ordre  de  morta- 
lité est  devenu  plus  constant..»  A  mesure  que  les  connaissances  utiles 
aux  hommes  se  sont  réx)andues  et  ont  inllué  sur  les  actes  de  l'administra-  ■ 
lion  publique ,  lc[s  grandes  mortalités  de  la  capitale  sont  devenues 
beaucoup  plus  rares.  Il  s'est  établi  i  dans  la  série  des  décès  annuels  , 
un  ordre  plus  uniforme;  les  changemens  ne  sont  plus  aussi  subits  et 
.iuBsi  étendus  qu'ils  l'étaient  autrefois.  On  voit  que  ,  vers  le  commen- 
cement du  dix-huitième  siècle  y  le  nombre  annuel  des  morts  a  changé^, 
dans  le  seul  intervalle  de  huit  années  ,  depuis   i3,ooo  jusqu'à  29,000  ; 
et ,  en  général ,  on  a  trouvé  à  ces  époques  des  variations  très-considé- 
^eibies  dans  le  nombre  des  morts*'  Les  hivers  rigoureux  ,  les  disettes, 
les  épidémies  ,  .le  défaut  desoins  et  de  remèdes  y  l'insalubrité  des  hô- 
pitaux et  de^  habitations ,  produisaient  alors  des  effets  funestes  et  ra- 
pides. Des  vues. plus  éclairées  et  plus  humaines  ont  dirige  l'adminis- 
ti^tion  des  secours  publics  ;  la  disposition  générale  des  esprits ,  Tex- 
périënce  et  les  progrès  de  l'industrie  ^  ont  aknéné  d'heureux  chan- 
.  gemiâns.'  »    "  ^ 

En  comparant  entr'eux.les  nombres  des  décès  survenus  dans  chaque 
saison  et  dans  chaque  mois  ,  on  arrive  aux  résultats  suivans  :  si  l'on 
énumère  les  saisons,  en  commençant  par  celles  où  le  nombre  des 
jdécés  est  le  plus  grand ,  on  trouve  cet  ordre  :  le  printemps ,  l'hiver , 


VARIÉTÉS.  471 

rautomne  et  Véïé  ;  et  pour  les  mois ,  avril ,  mars ,  février  ,  mai ,  Jan- 
vier, décembre ,  juin ,  septembre ,  octobre ,  novembre ,  août ,  juillet. 
Voici  les  nombres  relatif  â  cbaque  mois  : .  avril ,  i63  ;  mars  ,  iSS^ 
février,  ï53;  mai,  149;  janvier,  1475  décembre,  190$  juin,  ngç 
septembre ,  i^S  ;  octobre ,  i^S  ;  novembre  ,  i^a  ;  août,  loo  ;  juillet , 
116.  Le  plus  grand  de  tes  nombres  ,  celui  d^avril ,  est  au  pfus  petit , 
qui  re'pond  à  juillet ,  dans  le  rappc^rt  de  16  à  1 1.  Parmi  ces  résultats  » 
il  en  est  de  tellement  constaiis  ,  que  les  faits  contraires  n'*ont  jaxbaii 
eu  lieu.  Par  exem|)le ,  le  nombre  des  morts  ,  dans  le  mois  d^avrU ,  sni^ 
passe  toujours  celui  que  Ton  a  observé  dans  le  mois  3e  fuillet  on  dans 
le  mois  d'août.  Cet  effet  dérive  certainement  des  conditions  physiques 
de  Fnne  et  Tautre  saisons.  Il  est  vraisemblable  que ,  pendant  la  durée 
derhiver ,  les  différentes  causes  qui  concourent  à  rendre  les  conditions 
de  la  vie  difficiles  et  ]9énibles  pour  nn  grand  nombre  d'^habitans ,  pré-  ' 
parent  des  maladies  mortelles  qui  se  développent  et  se  terminent  au 
renouvellement  de  la  saison.  Ces  résultats  sont  propres  â  la  ville  de 
Paris ,  et  peuvent  être  fort  différens  dans  les  autres  parties  de  notre 
territoire  ou  dans  d'autres  climats. 


Note  sur  rossi/icatton  morbide  du  périoste  des  os  longs 
et  des  insertions  fibreuses  des  muscles ,  à  la  suite  de 
Cam>putation  des  m,embres;  par  M.  Ratbr  ,-  médecin 
du  Bureau  central  des  hôpitaux ,  etc. 

M.  Théod.  Desoer ,  médecin  distingué  à  Liège ,  14'a  adressé  deux 
pièces  qui  constatent  une  de  ces  dispositions  morbides. 

fO  L'une  de  ces  pièces  est  une  portion  de  fémur ,  consistant  dans  sa 
moitié  supérieure ,  extraite  du  cadavre  d'un  adolescent ,  auquel  on 
avait  pratiqué  l'amputation  de  la  cuisse ,  et  qui  snccombà  environ 
vingt  jours  après  l'opération.  On  remarque  ,  en  effet ,  sur  l'extrémité 
inférieure  de  cette  portion  du  fémur ,  une  couche  osseuse  de  nouvelle 
format!^  qui ,  à  partir  du  moignon  et  de  bas  en  haut,  se  prolonge 
antérieurement  à  une  dis.tance  d'environ  trois  pouces  et  un  peu  plus 
haut,  en  arriére.  «Cette  ossification  morbide,  évidemment  formée 
aux  dépens  du  périoste ,  et  qui  primitivement  ceignait  circnlairement 
cette  portion  du  corps  de  l'os ,  n'offre  plus  aujourd'hui  un  cercle  Com- 
plet, plusieurs  petites  lamelles  s'en  étant  détachées.  Ce  tissu -osseux 
accidentel,  épais  environ  d'une  demi-ligne  vers  l'extrémité- du  moi- 
gnon 9  diminue  insensiblement  d,'épaisseur  au  ihir  et  à  miesure  qu'il 
s'étend  ven  la  partie  supérieure,  de  l'os,  La  surface  extérieure  de  cette 
ossification  morbide  est  lisse  ;  mais  elle  offre  un  grand  nombre  de 
fissures ,  la  plupart  longitudinales  ,  suivant  la  direction  du  corpa 
du  fémur.  La  cohésion  des  (ibrct  de  ce  tùsu  accidentel  est  beaucoup 

3i.. 


47^  y^BiÉTis. 

moins  considérable  que  celle  du  fëmur  lui-même ,  qui  n'est  point  al* 
iërë.  Lé  canal  médullaire  n'est  point  infërieurement  formé  par  un 
opercule  osseux  :  la  sectipn  de  Fos  est  même  à-peu-prés  dans  Vétatt 
où  elle  serait ,  si  l'amputation  venait  d'être  pratiquée.  lies  change- 
mens  qu'éprouyent  les  os  à  la  suite  de  cette  opération,  décrits  par 
M.  Brachet  {Buttetia  de  la  Société  médicale  d'^nulation  ^  juin  iSaa), 
et  qui  sont  indiqués  par  moi  {Archives  générales  de  Médecine ,  avril 
i8a3  ) ,  exigent  ^our  s'opérer  un  laps  de  temps  beaucoup  plus  con- 
sidérable. 

•    a"  L'autre  piè^e  est  un  humérus  provenant  d'un  individu  auquel 
on  avait  pratique  l'amputation  du  bras  au-dessus  des  condyles ,  et 
qui  a  succombé  un  mois  environ  après  l'opération;  L'extrémité  de  cet 
os ,  qui  correspondait  au  moignon ,  présente  une  des  dispositions 
des  os  enflammés  ;  elle  parait  comme  vermoulue  ;  elle  n'offre  ni  l'o- 
percule osseux  dont  nous  avons  parlé,  ni  le  bord  circulaire  et  tran- 
chant d'un  os  récemment  amputé.  Mais  ce  qu'il  m'importe  le  plus 
de  noter ,  c'est  qu'une  «jouche  o&seuse  de  nouvelle  formation  ,  plus 
înince  que  celle  observée  sur  le  fémur ,  et  qu'on  peut  détacher  par  pe- 
tites lamelles  ,  recouvrait  plus  de  la  moitié  inférieure  du  corps  de 
l'humérus ,  puisqu'elle  occupait  environ  trois  pouces  de  longueur ,  en 
entourant  l'os  circulairement ,  atl  moins  dans  quelques  parties. 
'  Il  me  semble  résulter  de  ces  faits ,'  qu'il  deviendra  indispensable  de 
compléter  par  des  observations   ultérieures  :  i®   qu'à   la  suite   des 
amputations  des  membres ,  le  périoste  voisin  de  la  section  s'ossifie ,  et 
que  cetteossification'acéidentelle,  mince  et  lamelleuse,   se  propage 
quelquefois  à  une  hauteur  de  plusieurs  pouces  au-dessus  du  moignon  ; 
a°  que  la  section  de  l'os  et  l'existence  d'une  large  plaie  sont  deux 
circonstances  bien  propres  à  faire  ^nser  que  cette  ossification  morbide 
du  périoste. Cbt  la  conséquence  d'une  inflammation   qu'il  a  contractée 
par  continuité  ou  par  contiguité  ;  3^  que  si  l'ossification  morbide  du 
périoste  est  plus  considérable  à  l'extrémité  du  moignon  ,  c'est  parce^ 
.que  l'inflammation  a  été  plus  intense  et  plus  prolongée  vers  ce  point  ; 
et  que  si  la  couche  osseuse  de 'nouvelle  formation  l'entourait  tu  fiir  et 
à  mesure  qu'elle  s'éloigne  de  la  plaie  résultant  de  l'amputation ,  c'est 
sans  doute  le  résultat. d'une  circonstance  opposée  ;  4*^  qn'il  est-  proba* 
ble  que ,  dans  de  semblables  circonstances  ',  l'ossification  morbide  du 
poérioste  peut  être  plus  ou  moins  considérable  ,  suivant  que  l'inflam- 
mation de  cette  membrane  a  été  elle-même  plus  ou  moins  étendue  ; 
5*^  que  si  l'inflammation  se  propage  aux  insertions  fibreuses  des,  mus- 
cles qui  s'insèrent  au.  périoste ,  elles  peuvent  également  s'ossifier ,  ainsi 
^ue  j'en  ai  rapporté  un  exemple!  (  Archives  générales  de  Médecine , 
avril  i8a3,  pag.  59). 

Je  suis  également  porté  à  croire  que  ces  ossifications  morbides  du 
^riosie ,  survenues  à  la  suiCe  des  amputation»,  doivent  ordinairement 
f'étab}ir  ijans  les  vingt-cinq  premiers  jours ,  à  dater  de  la  solution  de 


■  t 


oontinuitë  ,  ainsi  qa*on  Vobserve  dans  les  fractures.  J'ajouterai  même 
que  ces  ossifications  morbides,  comme  le  cal  proyisoire,  doivent 
être  le  plus  ordinairement  rësorbëes,  lorsque  Finflammation  du 
périoste  et  des  insertions  fibreuses  n'est  pas  devenue  chronique.  C'est 
ponr  cela ,  sans  doute ,  que  M.  Brachet  /  qui  a  disséqué  plusieurs 
membres  amputés ,  à  des  époques  éloignées  de  l'amputation,  n'a  pas 
fàii  mention  de  ces  ossifications  morbides.  Mais ,  il  n'est  pas  moins 
certain  que  ces  ossifications  accidentelles  peuvent  aussi  devenir  per- 
sistantes,  comme  certaines  ossifications  du  périoste' dans  les  frac- 
tures comminutives  ou  avec  déplacement.  On  trouve ,  alors ,  dans 
la  portion  du  périoste  la  plus  voisine  de  la  section  de  l'os  du  membre 
amputé,  des  lamelles  oj^^a^ej  de  nouvelle  formation  sur  le  corps  do 
l'os ,  des  apophyses  et  des  tubérosités  accidentelles  formées  aux  dé* 
pens  des  insertions  fibreuses  des  muscles,  etc. 


4 

A  MM.  les  Ridactevcrs  des  Archives. 

r 

Prévenu  que^mon  premier  article  sur  les  substances  qui  agissent  sur 
le  système  nerveux ,  ne  paraîtrait  pas  même  dans  le  prochain  numéro 
(de  novembre)  ,  je  vous  prie  cependant  d'y  faire  insérer  la  note  sui- 
vante (i)  : 

Dans  mon  Mémoire  sur  le  système  nerveux ,  présenté  à  l'Institut 
le  3i  décembre  1822,  j'ai  fait  mention  de  l'action  de  quelques  sub- 
stances sur  certaines  parties  de  ce  système ,  lorsque  j'ai  voulu  proui^er 
que  les  phénomènes  qu'offrent  les  animaux  auxquels  on  retranche  une 
portion  du  cervelet,  ne  sont  pas  comparables  aux  symptômes  produits 
par  l'action  des  liqueurs  alcoholiques ,  mais  à  ceux  causés  par  le  cam- 
phre. .C'est  alors  que  j'ai  fait  connaître  que  le  camphre  agit  «sur  le 
cervelet ,  et  les  liqueurs  alcoholiques  sur  la  moelle  alongée  ;  et ,  dans 
un  autre  endroit  de  mon  Mémoire ,  j'ai  dit  :  r<  Je  laisse  les  autres  con- 
sidérations ,  quoiqn^elles  pourraient  être  delà  plus  haute  importaMoe 
pour  la  thérapeutique.  Je  reviendrai  plus  tard  sur  se  sujet ,  en  trai- 
tant de  l'action  qu'exercent  les  différentes  substances  sur  les  diverses 
parties  de  l'encéphale  ».  (  Organes  centraux  du  système  nerveux  ). 

Depuis  cette  époque ,  j'ai  fait  connaître  mes  travaux  À  plusieurs  per- 
sonnes ,  dont  quelques-unes  ont  même  assisté  aux  expériences.  Le 
Mémoire  que  vous  devez  insérer  dans  votre  journal  n'est  qu'une  par- 
tie i  du  travail  que  j'ai  annoncé  à  l'Institut  sur  l'afction  des  substances 
qui  agissent  sur  le  système  nerveux.  Ces  recherches  étant  très-étén- 
dues  et  multipliées ,  je  n'ai  pas  le  temps  ,  pour  le  moment ,  de  Jeur 
donner  le  développement  nécessaire.  Je  me  borne  donc  à  étudier  quel- 
ques substances  qui ,  par  leur  mode  d'action  ,  peuvent  être  envisagées 

(1)  Ce  premier  article  nous  a  été  remit  il  y  a  deux  mois*    (N.  d,  A.) 


474  VABIÉTÉS. 

comme  des  tjrpes  auxquels  se  rapportent  les  effets  compliqua  des 
nombreuses  su'bstances  qui  agissent  sur  le  système  nerveux.  Pour  de* 
fermïnèrles  parties  dé  ce  système  surlesquelles  agissent  ces  substances  ^ 
î^i  dû  étudier  les  fonctions  des  organes  cérébro-spinaux  ,  et  les  phé- 
nomènes que  produisent  leurs  affections.  Je  yais  noter  ici  quelques 
résultats  dé  mes  tcayaux,  et  sur  les  fonctions  dn'système  nerreux  , 
et  sur  l^ction  de  certaines  substances  sur  ce  système.  i<>  La  moelle 
épinière  est  an  organe  de  mouvement  et  de  sentiment.  3^  La  moelle 
dlongée  est  an  organe  de  mouvement ,  de  sentiment  et  d'inteUi* 
gence  ;  elle  est  le  siège  du  sommeil  et  de  Fassoupissement ,  Torgane 
excitateur  de  la  respiration  et  des  fonctions  gastriques ,  le  principe 
animateur  des  efforts,  etc.  3°  Le  cerveau,  organe  d'intelligence^ 
a  de  Tinfluence  sur  les  mouvemens.  4^  Le  cervelet  est  un  organe 
de  sensibilité  et  de  mot^ité  ;  ses  affections  font  éprouver  aux  mam- 
mifères une  tendance  i  se  porter  en  arrière,  et  Fhomme  et  les 
oiseaux  cbancèleaÉ  et  offrent  aussi  une  semblabWtendance.  5°  Les 
strychnos  agissent  spécialement  sur  les  parties  excitatrices  du  mou- 
vement de  la  moelle  épinière  et  de  la  moelle  alongée.  6^  Les 
ânétiques  ont  leur  action  sur  la  moelle  alongée.  '{\  Les  narcotiques 
agissent  aussi  sur  (cette  moelle.  t<*  Les  ^rincfpes  acti&  des  aman- 
diers et  des  pruniers ,  akisi  que  les  Substances  qui  ont  une  action  ana- 
logue ,  agissent  sur  la  moelle  épinière ,  la  moelle  alongée ,  et  surtout 
tut'  la  portion  excitatrice  de  la  respiration.  9^*  Il  y  a  opposition 
d'action  entre  les  narcotiques  excitans  et  les  substances  de  cette  der- 
nière classe.  10^  Le  camphre,  la  coque  du  Levant,  etc»  ont  une 
action  spéciale  %vlt-  le  cerylet.  1 1^  On  peut  obtenir  la  plupart  de  ces 
résultats  même  après  l^lation  du  cerveau  proprement  dit ,  c'est-à^ire , 
des  héjnisphèr^  cérébraux ,  des  corps  striés  et  des  couches  des  nerfs 
optiques.  \i^.  Après  avoir  excisé  le  cœur  et  fait  cesser  toute  circu* 
lation,  des  substances  peuvent  agir  sur  le  système  nerveux,  en  s'y 
introduisant  par  imbibition.  iS**  Enfin,  Tintelligence  contre-balance 
)uA(u'à  un  certain  point  l'action  de  quelques  substances  ,  etc.  Il  est 
inutile  d^ijouter  que  quelques-uns  de  ces  résultats  étaient,  en  partie,, 
déjà  connus.  Fodera. 

Note  SUT  quelques  propositions  physiologiques ,  de 
MM.  A..R0LA.NDO  et  J.  F.  Mbgkel  ;  par  J.  J.  Virey  , 
Z),-Jlf.P.  ,  membre  titulaire  de  VAc.  royale  de  Méd. 

Dans  les  Archives  générales  de  Médecine  (tom.  3  ,  juin  1833 ,  ^ 
Tarticle  organogénisie  de  M.  Rolande  ,  analysé  par  M.  Coster  ) ,  le 
savant  professeur  de  Turin  établit  t{ue  le  tissu  cellulo-vasculaire  et  le 
système  nerveux  constituent  à  eux  seuls  les  clëmens  primitifs  de  tous 
les  animaux  des  classes  supérieures  ;  que  le  système  cellulo-vasculaire 
est  fourni  par  la  femelle  /  et  le  système  nerveux  fourni  par  le  mâle  \ 


que  Ton  n^aperçoit  ce  dernier  qu^après  la  fécondation,  tandis  que 
Taub^e  prëexiste  dans  la  femelle  ;  enfin  ,  que  tous  Jes  autres  oxganes 
ne  sont  qu'un  appendice  de  ces  deux  systèmes  primitif)) ,  etc.  (p;  ii53>. 
Ces  propositions  ont  paru  no uyelles ,  puisque  M.  le  professeur  Béclard 
attribue ,  en  effet ,  à  M.  Rolande ,  Fopinion  que  le  mâle  produit ,  dans 
la gënëration  y  le  système  nerveux  (dans  son  A natomic  générale-, 
art.  du  système  nenreux  ). 

Sans  doute  la  politesse  française  aecorde  Tolon tiers  âuxsavans  câè- 
bres  des  pays  étrangers  ce  qu^elle  refuse  par  fois  a  sa  propre  nation. 
Cependant,  cette  louable  générosité  doit  avoir  quelques  restrictions. 
Ainsi  Pon  trouvera  dans  une  addition ,  à  Tarticle ^f^erme ,  du  diction- 
naire d^  sciences  médicales,  tom.  02 ,  pag.  391 ,  des  faits  et  des  eb*- 
servations  fort  analogues  qu'il  serait  difficile  de  supposer  empruntées-, 
dès  avant  182 1 ,  à  M.  Rolande.  «  Il  est  donc  présumable  (  d'après  di^ 
vers  résultats  cités  ) ,  que  le  don  de  la  vie  qui  diminue  la  nôtre  ne  s'o- 
père qu'aux  dépens  de  cet  élément  (nerveux)  si  élaboré,  qui  nous 
anime ,  et  qu'il  se  détache  de  nous,  des  molécules  nerveuses  pour  pré- 
sider à  la  vitalité  de  rindividu  naissant,  etc.  f  ^  >  P^g*  ^9^  *  ^  Vk^m 
parait  donc  extrêmement  probable  quft  le  principe  vivifiant ,  comr 
muniqué  à  Tosuf  par  le  mâle  n'est  qu'un  extrait ,  le  plus  élaboré  qu'il 
est  possible,  de  son  système  nerveux,  lequel  extrait  emploie  les  h.ttr 
meurs  nourricières  de  l'œuf  et  de  la  mère  pour  •'■accroître  ,  etc..  »«  . 

Nous  ne  pourrions  pas  rapporter  eikdétail  toutes  les  coïncidences 
d'opinion  qu'on  peut  remarquer  sur  ce  sujet  ;  mais  elles  n'en  sent  pa$ 
moins  manifestes. 

De  même ,  on  rapporte  dans  les  Archives  générales  (  tom.  3 ,  octo- 
bre 1823),  un  extrait  du  Système  d'anatomie  comparée  diî  J.-M. 
Meckcl  (publié  à  Halle  en  1821 ,  et  analysé  par  M.  Martini ,  p.  288 
surtout).  Ce  célèbre  anatomiste  admet  comme  proiive  que  le  déve^ 
loppement  de  .Forganisme  inilividucl  se  fait  selon  les  mêmes  loî^  sui- 
vant lesquelles  se  développe  Téchelle  animale  entière  ;  c'est-à-dire  que 
l'animal  d'une  classe  supérieure  parcourt,  dans  son  développement  et 
dans  son  essence,  les  divers  échelons  inférieurs  de  la  série  animale 
ce  qui  fait  qu^  Ton  peut  ramener  les  diversités  des  classes  et  les  diver- 
sités périodiques  Tune  a  l'autre. 

Le  même  auteur  ajoute  (  d'après  M.  Martini,  pag.  2S9)  :  «  En  eflef,. 
Fembryon  des  animaux  supérieurs  ,   tels  que  les  mammifères ,  mais 
particulièrement  celui  de  l'homme,  offre  une  ressemblance  plus  ou 
moins  parfaite  avec  les  animaux  des  échelons  inférieurs  ,  etc.  » 

Or,  voici  ce  qu'on  trouve,  dès  l'an  1817 ,  ^*^^  l'article ^'/icra/iW 
du  même  Dictionnaire  des  sciences  médicales ,  tom.   xviii ,  pag.  55 , 
après  diverses  considérations  sur  l'organisation  graduelle  des  êtres  : 
«  l'homme  commence  par  la  vitalité  du  polype  d'eau  douce,  ensuite  , 
il  prend  celle  J a  ver ,  de  l'insecte ,  dix  mollusque,  du  poisson  j  du 


47^  BIJILXOéB^HIB. 

reptile  ,  da  quadrupède ,  enfin  celle  de  son  espèce.  Il  passe  par  ton' 
œt  ëiagesponr  jypÎTer  à  son  rang.  Chaque  espèce  d'animal  a  de  même 
ta  vie  graduelle,  depuis  le  polype  jusqu'à  luL  La  plante  jouit  aussi 
de  cette  exaltation  successive  de  vitalité ,  depuis  la  moisissure  jus- 
qu'au chêne  et  à  la  sensitive  ;  elle  passe  par  tous  les  états  intermédiai- 
re ,  etc.  9,  L'auteur  de  cet  article  renvoie  aux  développement  de 
cette  idée  donnés  à  Tarticle  animal  du  nouveau  Dictionnaire  d'hia^ 
ioire  naturelle ,  publié  dès  l'année  i8o3.  ■ 

U  est  donc  4es  opinions  arriva ,  comité  nouvelles ,  des  pays  étran- 
gers, et  dont  l'origine  est  cependant  indigène  et  antérieure.  Ces  opi- 
Bions,  qui  ont  reparu  dans  un  ouvrage  plus  récent  do  nous  (de  ia 
Fùissance  vitale^  .Paris  i823),  sont  ainsi  exemptes  d'emi»^nt, 
quoiqu'on  les  ait  attribuées  A  ces  savans  s^  recommandables  4'Italîe 
él  d'Allemagne  (i). 


La  seconde  réclamation  de  M.  Virey  serait  fondée ,  si  plusieufs 
ouvrages  de  M.'  Meckel,  et  notamment  le  premier  volume  de  son 
Manuel  de.Vanatomie  de  l'homme  ^  n'étaient  antérieurs  à  l'article 
génération ,  du  Dict.  des  Sciences  méd.  ;  quant  à  sa'  première  récla- 
Biation ,  elle  porte  sur  une  idée  exprimée  avec  le  même  vague,  dans 
beaucoup  d'ouvrages  anciens  iet  dans  plusieurs  écrits  de  Tissot* 


BIBLIOGRAPHIE.   . 


Observationi  diniqites  sur  le  traitement  de  queiques 
maladies  ;  par  M.'Boeot  de  Belley  (Âisue^  ,  docteur  en 
médecine  5  ancien  interne  à  Thôpital  Saint-Louis.  (Dis-* 
^ertation  inaugurale,  } 

Qt  travail ,  dont  je  vais  donner  une  courte  analyse  ,^st  le  résultat 

^  ll^lll  X  .  .'III.'  ■' 

(i)  u  ne  nous  serait  pas  difficile  de  démontrer  pareillement  que 
plusieurs  autres  considérations  physiologiques  d'un  intérêt  capital , 
dans  les  écrits  4e  MM.  Meckel ,  Tréviranus  ,  etc. ,  analysées  daiA  les 
archives  de  Médecine ,  reconnaissent  pour  auteurs  deux  de  nos  plus 
illustres  naturalistes,  MM.  Lamarck  et  Cuviçr.  Il  importe  de  resti- 
tuer a  ces  hommes  de  génie  ce  qui  leur  appartient ,  en  laissant  aux 
savans  étrangers  leur  part,  qui  est  encore  assez  belle.  11  est  juste  quç 
}es  Français  ne  se  dépouillent  pas  dç  leur  part  de  gloire  dans  la  no^ 
^k|  carrière  des  sciences ,  non  plus  que  dans  les  lettres  et  les  arts. 


BIBilOQHAPHrS.  4?^ 

d'na  grand  nombre  d'observations  recneillies  à  'l'hôpital  Saint-Lonis  , 
sar  plosienrs  points  de  thérapeutique  chirurgicale.  Le  premier  article 
concerne  les  fractures  du  col  de  l'humérus,  pour  la  guérison  desquelles  . 
on  avait  proposé  une  multitude   de  moyens  que  l'auteur  passe  suc- 
cessivement en  revue  et  dont  il  montre  ou  ^insuffisance  ou  les  désa- 
vantages. Ainsi    laissant  de  côté    le   bandage  à  dix-huit  cheâ  em- 
ployé par  J.  Lk  Petit  ,  le  spica  conseillé  par  Gunter ,  l'étoupadede 
Moscati  qui  a  plus  d'un  inconvénient ,  les  attelles  et  le    coussin  de 
Desault  qui  sont  au  moins  inutiles ,  il  propose  le  procédé  que  M.  le 
professeur  Hicherand  emploie  a vee  succès  depuis  plusieurs  années  et  qui' 
consiste  à  mettre  dans  un  relâchement  complet  les  muscles  grand  pec- 
toral ,  grand  dorsal  et  grand  rond ,  agens  principaux  du  déplacement. 
Ce  résultat  qu'on  oblient  en  rapprochant  le  bras  du  tronc,  et  portant 
le  coude  en  avant  et  en  dedans ,  en  l'assujettissant  au  moyen  dé  quel- 
ques tours  de  bande ,  à  Pavantage  de  retenir  les  muscles  dans  l'inac- 
tion joint  celui  de  rapprocher  le  plus   possible  les  extrémités  cor- 
respondantes des  deux  fragroens.    Cette  méthode  qui  a  quelque  rap- 
port avec  celle  de  Paul  d'Egine ,  de  liedran  ,  en  diffère  cependant  en 
ce  que ,  comme  l'observe  l'auteur ,  c^e  de  cea  chirurgiens  célèbres 
n'avait  pour  but  que  de  maintenir  l'immobilité  et  ne  faisait  rien  pour 
le  déplacement.  La  première  observation  est  celle  d'un  homme  de  43 
ans   qui  par  une  chute  s'était  fracturé  le  col  de  Fhumérus ,  et  qui  . 
traité  simplement  par  la  position  fut  parfaitement  guéri  au  bout  de 
4o  jours.  La  seconde  est  à-peu-près  semblable  :  la  guérison  eut  lieà 
par  le  même  moyen  ,  la  consolidation  s'est  achevée  le  trente-sixième 
jour.  Les  deux  observations  suivantes  dlfiîlrent  un  peu  des  précéden- 
tes ,  non  pas  sous  le  rapport  des  résultats ,    mais  sous  celui  des  acci- 
dens.qui  accompagnent  quelquefois  ces  fractures.    Chez  l'un  de  ces 
malades ,  on  fut  obligé  de  faire  une  incision  de  débridement  pour  ar- 
rêter le  gonflement  inflammatoire  qui  s'étendait  aox  parois    tlibraci- 
ques  ;  et   che^   l'autre ,  il  fallut   einployer  des   topiques    émolliens 
pendant  la  moitié  du  temps  que  dura  le  traitement.  M.'le  docteur  Bo- 
rot  s'appuie  avec  raison  sur  deux  faits  pour  faire  ressortir  l'avantage 
de  la  méthode  qu'il  conseille.  La  position  dans  laquelle  le  bras  est 
placé  permet  en  effet  d'agir  sur  les  parties  contuses ,  sans  qu'on  soit 
exposé  à  faire  dévier  les  fragmens.  Deux  observations  tirées  de  la  pra- 
tique particulière  de  M.  le  professeur  Richerand  terminent  cet  article, 
que  j'ai  lu  avec  plaisir ,  partageant  entièrement  les  idées  de  l'auteur  à 
ce  sujet. 

Viennent  ensuite  quelques  considérations  sur  les  fractures  de  la  ro- 
tule. Après  avoir  bien  établi  et  le  mode  de  déplacement  et  la  position 
qu'il  convient-de  donner  au  membre  pour  y  remédier,  M.  Borot  cher- 
e)ie  à  prouver  que  cette  position  seule  peut  suflire ,  et  qne  la  jambe 


47^  BiBLIOOBAPHlB. 

étant  daas-  anc  ezteisioB  permanente  stir  la  enîsa^e  ,  <ïèlle-cî  fiécliid  sHt 
le  bassin  y  au  moyen,  d'une  superposition  d'oreillers,  toute  espèce  de 
bandage  deyienJt  inutile.  Ba^^ellant  l'autorité  et  les  observations  de 
Yalentin  et  de  Sâbatier  ,  s'appuyant  sur  la  pratiqué  actuelle  de  M.  le 
pro£B8sénr  Ricberand,.  il  réfute  d'abord  quelques  objections  ^  puis  com- 
pare les  &its  qu'il  a  observés  avec  ceux  rapportés  dans  la  plupart  des 
aViteurs  :  après  ce  rapprochement ,  ne  trouvant  aucune  différence  nota* 
Me  dans  les  résultats  du  traitement  par  la  position  seule  ou  aidée  des 
bandages ,  voyant  au  contraire  que  ces  derniers  n'ont  presque  pas  de 
prise  sur  les  fragmens  ,  que  leur  action  s'af&iblit  à  mesure  qu'ils  se 
relâchent ,  qu'elle  se  décompose  en  agissant  dans  un  sens  tout^à-^il 
contraire  à  la  direction  des  fibres  musculaires ,  que  d'ailleurs  ces  mus-f 
clés  n'ont  que  peu  de  tendance  à  agir  dans  un  état  de  repos  ;  il  tire 
pour  GonclusiuUy  que  la  position  seule  étant  un  moyen  plus  simple 
et  tout  aussi  avantageux  que  les  appareils  qui  tous  sont  plus  ou  moins 
Compliqués,  mérite  la  préférence.  Huit  observations  suivent  ces  ré* 
flexions,  La  premièreeet  celle  d'-une  fracture  dont  l'écarlement  d'abord 
considérable  était  à  peine  sensible  après  la  guérison.  Dans  la  deuxième 
on  parvint  à  obtenir  la  réuniou  avec  quatre  l^nes  de  dislance.  La 
troisième  figure  ne  présentât  que  deux  lignes  d'écartement.  La 
quatrième  guérit  si  exactement  j  que  le  rapprochement  des  fragmens 
paraissait  immédiat.  Les  trois  suivantes  sont  semblables  aux  premiè- 
res, c'est-à-dire  ,  avec  une  séparation  de  trois  à  cinq  lignes  :  enfin  , 
dans  la  dernière  le  oontact  des  fragmens  ne  laissait  presque  rien  à 
désirer*  -.  * 

Le  premier  et  le  second  degré  de  la  brûlure  forment  le  troisième 
article.  M*  le  docteur  Borot  commence  par  faire  remarquer  que  tous 
le^  auteurs  se  trouvent  d'accord  pour  recouaaître  l'identité  de  cet  ac- 
cident et  de  l'inflammation  ;  mais  qu'ils  sont  loin  de  recommander  le 
même  traitement  dans  ces  denx  cas  ,  qui  cependant  sont  semblables. 
Insistant  particulièrement  sur  cette  identité  de  nature ,  qui  fait,  de  la 
brûlure  au  premier  et  au  deuxième  degrés ,  une  pklegmasie  analogue  à 
celle  de  Ifi  plèvre  ou  des  muqueuses ,  après  avoir  démontré  que  les 
répercnssiSs  sont  souvent  insulfisans ,  quelquefois  nuisibles  ,  toujours 
lents  et  incommodes }  l'auteur  conseille  la  méthode  antiphlogislique 
et  surtout  les  saignées  locales  par  le  moyen  des  sangsues  disséminées 
çà  et  là  sur  les  surfaces' brûlées, de  manière  à' produire  l'évacuation  iu 
où  existe  l'engorgenrient.  L'idée  première  de  ce  traitement  appartient 
à  M.  J.  Cloquot ,  qui  le  premier  en  fit  usage  h  l'hôpital  Saint-- Louis  -, 
elle  est*  fondée  sur  fe.  raisonnement  et  confirmée  par  l'expérience. 
Pans  la  première  observation  il  est  question  d'un  jeune  hon^me  ^ui 
se  brûla  la  face  par  la  vapeur,  de  l'eau  ■  bouillante.  Les  symptômes 
ioflamouitoires  étaient  vlolcus  j  4o  sangsues  appliquées^  sur-le-champ 


r 


bib4«ioqraphib;  479 

les  .  fîr^al  disparaître  eu  yingt-quaUe  lieums.  Dans  la  deuxième  ^  c'esc 
ua  jeune  enfant  qui  eut  un  des  cqléfi  de  la  figure  bralêe  par  une  ex-* 
plosion  de  poAdre.  La  joue  ,  les  paupières  étaient  gonflées ,  Pceil  s'eu-^ 
fiammait,  deux  applieations  de  quinze  sangsues  chacune  amenèrent 
la  résolution  en  deux  jours.  La  troisième  observation  prbuye  qne  , 
lorsque  la  brûlure  est  profonde  et  a'  désorganisé  la  peau  ,  le  meilleur 
moyen  de  traiter  les  points  seulemept  rubéfiés  ou. en  yésication  ,  de 
modérer  les  premiess  symptômes  qui  sont  toujours  ceux  de  l'irrita* 
tion  ,  est  encore  d'en  venir  à  la  saignée  locale.  Une  jeune  fille  artiv 
à  l'hôpital  Saint-Louis  ,  affectée  d'une  brûlure  étendue  et  existant 
avec  toutes  ses  variétés  sur  les  deux  côtés  du  tronc  et  sur  les  mem- 
bres inférieurs  :  5o  à  60  sangsues  appliquées  de  chaque,  côté  sur  les^ 
endroits  où  la  brûlure  n'était  qu'au  preaaier  et  au  deuxième  degrés, 
firent  cesser  l'inflammation  en  deux  jours.  Ces  trois  £iits  me  parais^ 
sent|ans  réplique*^  et  doiynt  engager  le  praticien^Lfoiyre  la  même 
marche  dans  des  cas  semblables.  :^Pi     • 

Dans  le  quatrième  article  qui  a  rapport  à  la  phlébite  ^  l'auteur  a 
principalement  pour  but  de  montrer  que  l'on  peut ,  par  un  traitement 
énergique  ,  prévenir  la  perte  des  veines  enflammées.  Ce  traitement 
que  M.  J*  Cloquet  emploie  avec  beaucoup  de  succès ,  consiste  dan» 
les  saignées  locales  par  les  sangsues  placées  tout  le  long  et  de  <^que 
côté  des  vaisseaux  et  à  petite  distance  les  unes  des  autres.  Trois  exem-^ 
pies  remarquables  de  guérison  avec  conservation  de  la  cayité  des  yei- 
nes ,  résultat  qu'on  n'avait  pas  obtenu  jusqu'à  présent ,  prouyent 
l'excellence  de  cette  méthode.  Le  premier  est  celui  d'nn  homme  de 
34  ans  qui  fut  affecté  d'une  inflammation  des  saphènes  à  la  suite 
d^une  contusion  du  pied.  5o  sangsues  suffirent  pour  produire  la  gué->* 
rison  complète.  Peu  après  les  veines  reparurent  pleines  de  sang  et  con- 
tinuant la  circulation.  Le  deuxième  malade  eut  une  phlébite  semblablo* 
après  une  plaie  sur  le  dos  du  pied  ;  60  sangsues  en  amenèrent  la  réso-' 
lution  promptement;  on  ne  tarda  pas  à  revoir  les  veines  qui  avaient 
conservé  leur  calibre.  Le  troisième  est  un  jeune  enfant  qui ,  à  la  suite 
d'un  écrasement  des  doigts  de  la  main  gauche  ,  fut  pris  d'une  phlébite 
de  l'avanl-bras  :  4o  sangsues  firent  cesser  la  phiegmasie  ;  dlle  se  pro-. 
pagea  aux  veines  du  bras  ,  3o  sangsues  l'arrêtèrent  sur4e-champ.  Ici , 
comme  chez  les  deux  autres  malades  ,  les  veines  ne  se  sont  point  obli- 
térées. Un  quatrième  exemple  de  phlébite  est  rapporté  à  la  suite  des 
précédens  ;  mais  ici  il  y  a  eu  oblitération,  malgré  l'emploi  des  mêmes 
moyens.  Cette  différence  dans  le  succès  est  attribuée  à  la  récidive  de 
la  phlogose  qui  se  reproduisit  au  bout  de  quelques  jours.  Après  la 
cessation  des  symptômes ,  il  resta  un  peu  d'œdème  autour  des  veines.- 
qi\e  l'on  sentait  comme  un  cordon  ,  et  qui  ne  changeaient  nullement  par 
la  compression*  Plus  lar4,  on  ne  put  on  apercevoir  aucun  vestige. 


48o  BIBLIOGBAPHIBf 

Cet  ariicie  est  remarquable  en  ce  qu'il  contient  trois  obserrations  pre« 
detises  et  conclaàntes  qnr  laissent  .un  espoir  fondé  de  ne  pas  perdre 
tQojonrs  lés  veines  qui  s'enilamment.  L'histoire  de  la  plilébîte ,  mal- 
gré le  Mémoire  de  M.  Breschet ,  est  encore  enveloppée  de  beaucoup 
d'obscurité ,  et  il  est  à  regretter  que  l'auteur  de  cette  thèse ,  qui  parait 
observer  avec  soin  et  méthode  ,  ait  borné  ses  recherches  au  traitement. 
Une  description  exacte  et  complète  de  la  phlébite  est  donc  encore  à 
£ùre  :  toutefois  prenons  acte  des  vnes  nouvelles  et  judicieuses  que  l'au- 
teur a  émises  dans  sa  dissertalioh,  et  qui  peuvent  jetter  un  grand  jour 
•ur  la  thérapeutique  de  cette  maladie. 

Dans  le  cinquième  article  où  il  est  question  des  varices,  fai  vti 
que,  pour  parvenir  à  une  guérison  radicale  par  l'oblitération  ^  aux  di- 
vers procédés  de  l'àdsion ,  «de  la  ligature ,  de  l'incision  avec  com- 
prëssiqn  dans  le  but  d'obtenir  l'adhérence  des  parois  veineuses,  M.  le 
docteur  Borot  mé|^it  celui  qui  a  été  emj^jé  par  M.  le  professeur 
Bicherand,  Il  cq|||^e  dans  l'incision  de  presque  tout  le  trajet   de  la 
veine  variqueuse  qu'on  d^rge  amplement  et  dont  on  cherche  l'obli- 
tération en  laissant  la  pkie  ouverte  suppurer  librement  et  se  cicatriser 
après  la  suppuration.  Deux  exemples  sont  rapportés  à  l'appui  ,  l'un 
est  un  jeune  homme  affecté  de  varices  volumineuses  depuis  la  malléole 
interne  jusqu'au  genou  :  une  longue  incision  a  été  faite  ^r  la  saphène  , 
de  nombreux  caillots  et  du  sang  liquide  en  sont  sortis  en  abondance; 
la  plaie  pansée  avec  de  la  charpie  a  suppuré  ,  et  au  bout  d'un  mois 
elle  était  cicatrisée  avec  oblitération  de  la  Veine.  Le  deuxième  est  celui 
d'une  blanchisseuse  dont  les  varices  remontaient  jusqu'à  la  cuisse  et 
qui  fut  soumise  au  même  traitement.  Cet  article  est  terminé  par  l'ob- 
servation d'une  guérison  radicale  de  varices  énormes  et  nombreuses 
de  tout  le  membre  inférieur ,  par  l'ablation  d'une  tumeur  carcino- 
inateuse  située  au-dedans  du  genou  sur  le  trajet  de  la  saphène  interne, 
dont  ou  fut  'obligé  d'enlever  une  portion  assez  étendue  qui  faisait 
corps  avec  la  tumeur.  Avec  la  cicatrisation  de   la  plaie ,  les  varices 
qui  étaient  au-dessus  et  an-rdessous  de  cette  masse  cancéreuse  avaient 
totalement  disparu. 

Enfin,  le  dernier  article  contient  des  réflexions  très- justes  et  des  faits 
curieux  sur  l'emploi  des  ventouses  scarifiées  dans  les  contusions  ,  les 
phlegmasies  rebelles.  Dans  les  plaies  de  tête  surtout  ,  l'auteur  en  a 
vu  retirer  de  très-bo^^s  effets.  Il  cite  entr'autres  une  observation  frap« 
pante  d'une  commotion  cérébrale  et  d'un  épauchement  avec  hémiplé- 
gie ,  qui  après  avoir  résisté  aux  saignées  générales  répétées  ,  aux  déri- 
vatif employés  sur  les  surfaces  cutanée  et  muqueuse  intestinale  ,  ont 
été  guéries  en  peu  de  jours  par  une  application  en  deux  fois  de  vingt 
ventouses  scarifiées  sur  la  surface  du  crâne.  Sans  doute  qirun  exem- 
ple seul  est  insuffisant  pour  établir  l'avantage  réel  d'un  mode  de  trai- 


BIBLIOGBAPttiK.  4^1  ' 

tement  ;  mais  il  d<m  éTëîIler  ratteiition  des  praticiens  et  les  engager  ft 
répéter  Pemploi  du  même  moyen  daus  des  cas  analogQe$.  Telle  est  la 
substance  de  la  thèse  de  M.  Borot«  Elle  est  du  petit  nombre  de  celfes 
qu'on  lit  avec  iiïlérctet  daus  lesquelles  on  trouva  des  considérations 
utiles.  Lagneav. 


* 

Code  des  médecins,  chirurgiens  et  pharmaciens  y  BYeo 
des  notes  et  ^es  réflexions  sur  renseignement ,  Tétude  el 
rexercice  de  la  médecine,  de  la'  chirurgie  et  de  la  phar^ 
macie;  par  J.  P.  BsiiLLic,  D.-M.-P.  Un  vol.  in-i8,  Prix, 
5  fr.  5o  c*  A  Paris ,  chez  Béchet  y  libraire. 

Il  est  important  pour  ceux  qui  se  destinent  on  qui  se  livrent  à 
1  exercice  de  la  médecine  ou  de  la  pharmacie  ,  de  connaître  les  lois 
€l  réglemens  relatifs  à  ces  deux  professions.  M.  Beullac  leur  a  .donc 
rendu  service  en  rassemblant  dans  un  petit  volume  y  des  objets  épars 
et  dont  on  n'a  le  plus  souvent  qu'une  connaissance  incomplète,  à 
cause  des  recherches  qu'il  faudrait  faire  pour  l'acquérir.  Cet  ouvrage, 
qui  présente  dans  un  même  cadre  les  lois  sanctionnées  depuiis  les 
premières  années  de  la  révolution  jusqu'à  l'époque  actuelle,  peut 
prétendre  à  un  but  d'utilité  plus  relevé.  Il  servira  à  l'histoire  de  la 
science  en  faisant  connaître  les  divers  changement  que  les  corps  eor 
seignans  ont  subis  ,  et  apprécier  Pesprit  qui  y  a  présidé.  Le  livre  de 
M.  Beullac  n'eut  été  qu'une  compilation  du  bulletin  des  lois,  s'il  se 
Hit  borné  à  rapporter  le  texte  de  celles  qu'il  devait  recueillir.  Mais 
il  a  donné  à  son  travail  une  légère  teinte  d'originalité  en  l'accompa- 
gnant de  réflexions  sur  l'état  de  la  médecine  en  France ,  ayant  et  de- 
puis l'année  1792 ,  et  principalement  sur  la  nouvelle  organisation  de 
la  Faculté  de  Médecine  de  Paris  en  iSiS.  Nous  ne  discuterons  point 
ta  justesse  de  ces  réflexions  qui  n'obtiendront  probablement  pas  l'as- 
sentiment général  ;  l'auteur  ne  leur  a  d'ailleurk  pas  donné  tout  le 
développement  dont  elles  eussent  été  susceptibles. 

Faune  des  mMecins,  ou  Histoire  des  animaux  et  de  leurs 
produits  ,  considérés  sous  le  rapport  de  la  bromatologie 
et  de  rhygiène  en  général  >  de  la  thérapeutique ,  de  la 
pharmacologie  et  de  la  toxicologie  ;  ouvrage  entièrement 
neuf,  avec  figures  ?  par  Hipp.  Cloquét,  docteur  en  méde- 
cine de  la  Faculté  de  Paris,  membre- titulaire  de  TAca- 
démic  royale  de  Médecine,  etc. ,  etc. 
Vn  ouvrage  ^i  réunit  l'utile  et  l'agréable  ne  saurait  manquer  de 


48s  BIBLIOGEAPHIK. 

sQCcès  ;  telle  est  la  natnre  de  celni  que  nous  annonçons.  Faire  con* 
Battre  les  animaux  qui  peuplent  notre  globe  ^  sous  le  rapport  des  ayao- 
tages  qu'ils  procurent  à  l'homme ,  soit  par  leurs  dépouilles  ,  soit  par 
leur  chair  >  soit  par  une  multitude  de  produits  auxquels  ils  donnent 
naissance,  et  sous  celui  non  moins  intéressant  des  inconvéniens  et.  des 
dangers  auxquels  ils  nous  exposent ,  tel  est  le  but  de  cet  ouvrage,  qui 
est  déjà  paryenu  au  milieu  de  son  cours  ,  c'est-à-dire ,  à  la  quinzième 
livraison.  *-  li'auteur  donne  les  preuves  les  pins  irrécusables  de  con- 
naissances  profondes  en  histoire  naturelle ,  en  chimie  et  en  thérapeu« 
tique.  I)  BOUS  faudrait  citer  tous  lés  articles  de  la  Faune ,  si  nous 
voulions  annoncer  tous  ceux  qui  méritent  d'être  lus,  car  tous  ont  leur 
intérêt  particulier.  <—  On  lira  avec  plaisir  l'article  abeille ,  dans  la 
première  livraiison  ^  les  articles  Cachalot ,  Rétine ,  Beurre ,  CanthO' 
ride,  èiCf  etc.  —Les  nlédecins  gagneront  certainement  à  laîectuite 
d'un  livre  où  les  propriétés  thérapeutiques  et  toxiques  de  touff  tes 
animaux  sont  estimées  à  leur  juste  valeur.  L'ordre  alphabétique 
adopté  par  Mt  Cloquet  est  fdft  commode  ;  il  a  de  plus,  l'avantage  de 
réunir  des  sqjets  fort  diS&rens ,  et  de  Jeter  ainsi  beaucoup  de  vari^ 
Eut  cet  ouvrage,  remarquable  par  un  style  souvent  élégant  ettoujou» 
correct. 


j,  E,  CeisiiUte  Medicà  iibri  octOj  uUtio  nova  curanti^ 
1ms.  P.FovQuiBR,  in  soi*  FacuU.  professore ,  et  F.  SI 
Ratier,  jD.-M.-P.  Un  Yol.*in-i8imp.  chezFirmin  Didot 
A  PâriSy  chez  Baillière;  prix,  4  ^^*  So  cent. 

Le  temps  est  passé  où  d'estimables  et  laborieux  commentateurs  pâ- 
lissant sur  les  auteurs  anciens  écrivaient  un  volume  pour  chaque 
page  de  l'original.  Ils  faisaient  d'énormes  recherches  pour  constater 
Tortographe  d'un  mot.  Venait  ensuite  la  vie  de  l'auteur  et  les  ver* 
beuses  conjectures  sur  l'époque  où  il  avait  vécu ,  sa  professiqn  et  au- 
tres points  aussi  importans,  Vt  sur  lesquels  s'élevaient  d'interminables 
controverses.  Sans  déprécier  des  travamC  dont  ils  ont  profité,  et  aux- 
quels ils  doivent  de  posséder  des  éditions  exactes,  les  éditeurs  mo- 
dernes se  bornent  à  présenter  le  texte  des  auteurs  le  plus  purement 
possible  ;  ils  laissent  au  lecteut  à  faire  les  réflexions ,  et  ils  ont  raison  ; 
car  on  le  lecteur  est  éclairé ,  et  alors  il  les  fait  lui-même  :  ou  il  est 
ignorant,  et  les  réflexions  d'un  autre  lui  profiteraient  peu.  Telle  est 
la  marche  qu'ont  suivie  dans  leur  travail  MM.  Fouquier  et  Rallier. 
L'édition  de  Celse  qu'ils  viennent  de  publier  est  remarquable  par  la 
pureté  du  texte  et  l'élégance  de  l'exécution  ,  la  beauté  du  papier  et  la 
netteté  du  caractère,  et,  ce  qui  n*esi  pas  indifférent,  parla  modicité  du 
prix.  lU  annencent  pour  paraître  d'ici  à'  un  mois  une  traduction  de 


BIBLIOaBAPBIB*  485 

ocl  «ul€or  dans  le  même  format  que  le  texte.   Le  mérite  reconna  dd 
Celse  est  un  garant  assuré  du  succès. 


Saggio  sul  castagno-d'India  colla  giunta  dtlla  scoa-' 
perta  d*una  nuova  sostanza  trovata  netfrutto ,  c'est-à- 
dire  ^  Essais  sur  le  maron nier-d'Inde;  avec  Taddition 
de  la  découverte  d'une  nouvelle  substance  trouvée  dans, 
son  fruit  ;  par  François  CAiîzoïfEBi.  -r  PalermC)  i8a3« 

Le  Mémoire  de  M;    Canzoneri  renferme  tout  ce  qu'on  sait  sur  le 
maronnier-d'Xnde.  Il  passe  en  revue  les  caractères  botaniques  qui  le 
distinguent ,  son  mode  de  culture,  ses  propriétés  économiques «l me- 
dicalea,  et  leurs  applications.  Cette  partie  de  son  Mémoire  n'est  pas 
dépourvue  d'intérêt;  eUe  a  çoÀté  bien  des  recbercbes  à  son  auteur >  et 
se  fait  remarquer  par  «ne  érudition  choisie.  Ce  Mémoire  est  suivi 
d'une  appendice  sur  une  nouvelle  substance  découverte  par  M»  Cannv 
neri  dans  le  fruit  du   maronnier^  qu'il  appelle  esealine,  nom  tiré 
{Taesculus ,  genre  des  plantes  auxquels  appartient  le  maronnier.  Voici 
le  procédé  qu'il  a  employé  pour  obtenir  cette  substance  :  il  réduisit 
cinq  livres  de  châtaignes   sèclies  eu  poudrei,   qu'il  fit  bouillir  dans 
quatre-vingts  livres  d'eau  acidulée  avec  de  l'acide  sulfurique.  Il  fit 
bouilljir  ce' résidu  une  seconde  fois  dans  la  même  quantité  d'eau  aci- 
dulée. Quand  les  décoctions  furent  refroidies ,  il  neutralisa  l'acide 
avec  de  la  chaux  ;  il  se  forma  alors  un  précipité  d'un  jaune-citron  qui^ 
après  avoir  été  filtré ,  desséché  à  l'air  et  rédoit  en  poudre,  fut  exposé 
de  liouveau  à  l'air  pour  permettre  à  la  chaux  qui  pouvait  s'y  trouver 
de  se  combiner  avec  l'acide   carbonique.  Il  mit  celte  pondre  dans* 
trente  livres  d'alcol^  à  4o  degrés ,  et  l'exposa  à  une  chaleur  de  60* 
pendant  une  demi-heure  environ;  il  réitéra  celte  dernière   opéra-' 
tion  ponr  extraire  le  plus  de  produit  possible.  Après  avoir  réuni  ces 
solutions  alcoholiques,  il  les  filtra  et  les  fit  distiller  eu  bain-marie, 
en   obtint    une  substance    amorphe   d'une    couleur  feiove ,    d'une 
saveur  douceâtre   d'abord,  et  légèrement  piquante  ensuite;  solubltf 
dans   l'alcohql  et  dans  l'éther,    insoluble  dans  l'eau,  inaltérable 
à  l'air  ;  mais  après  un  temps  prolongé  ,  elle  attire   un  peu  d'iiumi* 
dite.;  par  l'action  du  feu  elle  se  fond  ,  puis  se  gonfle ,  et  brûle  avec 
une  flamme  semblable  à  celle  que  donne  l'huile  en  combustion ,  en 
perdant  peu  de  son  poids.  Combinée  avec  l'acide  sulfurique  en  état  de 
sulfate,  elle  se    crystallisc  en    aiguilles  très*déliécs.     D'après  tous 
ces  caractères ,  dit  l'auteur ,  on  n'hésitera  point  à  placer  celte  substance  « 
parmi  les  alcalis.  Mais  est-elle  réellement  un  alcali  ?  Tontes  les  nou- 
velles substances. végétales  trouvées  4ktts  ces  derniers  temps,  méritent» 


^4  «IBLIOfiBÂTHIB. 

elles  aussi  d'étiré  placfo  parmi  les  alcalis  ?  Fantril  en  Satire  une  classtf 

à  part? 

Pour  résoudre  ces  qaesUons  importantes,  continne-t-il ,  il  est  néces- 
saire de  déterminer  avec  précision  la  natare  et  les  caractères  des  alcalis. 
Selon  BerthoUet ,  on  pourrait  considérer  comme  des  alcalis  toutes  les 
substances  capables  de  neutraliser  les  aodes  :  de  même  qu'on  appelle- 
rait acides  les  substances  qui  peuyent  neutraliser  les  alcalis.  Berzélins 
assigne  d'autres  caractères  povr 'reconnaître  les  acides;  selon  lui  ^  ils 
sont  attirés  par  le  pôle  positif  de  la  pile  yoltaïque.  Cette  propriété  ap- 
partient aussi  à  l'oxygèûe.  Les  bases  combustibles  et  Phydrogéne  au 
contraire  sont  transportés  ,vers  le  pôle  négatif.  Si  ce  caractère  était 
exact,  il  en  résulterait  que  l'hydpgène  deyràit  être  classé  tantôt  parmi 
les  substances  combustibles,  et  tantôt  parmi  les  acides ,  parce  qu'il 
est  reconnu  qu'il  est  aussi  un  principe  générateur  de  ces  derniers.  Les 
caractères,  par  conséquent,  qu'ont  voulu  assigner  ces  célèbres  tàôr 
misles  ans  alcalis,  sont  yagues  et  indéterminés é  Si  l'on  voulait  doiyre 
leurs  principes,  il  faudrait  mettre  au  nombre  des  alcalis  et  des  acideS 
plusieurs  substances  qu*on  n'envisage  point  encore  comme  telles.  D'après 
cela ,  M.  Canzoneri  considère  avec  tous  les  chimistes ,  comme  dis 
alcalis ,  les  substances  qui  possèdentles  propriétés  suivantes  :  i.**  d'être 
caustiques;  2.^  plu6  ou  moins  volatiles  par  l'action  du  calorique;  S.^'so- 
lubles  dans  l'eau  et  dans  l'alcohol  ;  4.<*  déliquescens  ;  5.<*  aptes  à  se 
combiner  avec  les  corps  gras  pour  former  des  savons  solubles  dsdtt 
l'eau  ;  6.®  qui  changent  en  vert  les  couleurs  bleues  végétales  ;  7.*  enfin, 
qui  se  combinent  avec  les  acides  et  forment  des  selà  constamment  solu- 
bles. Par  ces  caractères  propres  et  distinctife  des  alcalis,  il  se  croit 
autorisé  à  ne  point  envisager  l'escaKne. comme  un  alcali,  et  il  élève  des 
doutes  sur  la  nature  alcaHne  des  sabstances  qu'on  a  voulu  considérer 
dans  ces  derniers  temps  comme  telles,  A  cet  effet  il  ofte,  dans  un  tableau 
comparatif,  les  caractères  chimiques  de  rescaline  ,  de  la  strydinine , 
de  la  btuciùe^  de  la  cinchonine,  de  la  quinine,  de  la  vératrine  et  de 
la  morphine.  £a  comparant  ces  caractères  avec  cteuxdes  véritables  alca- 
lis  ,  iliest  diiHcile  de  pouvoir  classer  tontes  ces  substances  dans  la  même 
catégorie  ^  et  les  doutes  qu'élèvent  ce  chimiste  distingué  à  cet  égard 
méritent  d'être  pris  en  considération.  L.  P. 


m  m  I 


IMPRIM£aiB  DE  MIGKBRET ,   RUB  »DU   DRAGON ,   N,®    20. 


•>  A 


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MÉMOIRES 


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O^SERTATieiVS. 


•  «        <  ■  \ 


m    I  II    i^Bt^^JM 


Observations  suivies  de  quelgmes  Considérations  sur  la 
communication  des  cavités  droites  (weç  les  cavités 
gauc/ics  du  cœur  ;  par  M.  Loris ,  D.-M^-P*  {Ko.)  (i), 

JAI  ous  ftlloTiscxaiïiîner  màînlenant  quel  doit  être  l'effet  de 
ces  perforations  sur  la  corppo^îtîon  du  sang.  —7  Di^i^  l'état 
ordinaire ,  lès  deux  ordres  de  cavilés  du  cœur  sont  dis- 
tincts p  et  lie  permettent  pas  au  sang  qui  va  aux  pou- 
mons de  ie  mêlei»  à  celui  qui  en  revient;  mais  qM^nd  il  y 
a  perforation  de  l'une  ou  de  l'autre  des  cloi^oa^ ,  Û  n'en 
est  plus  ainsi ,  e.t  il  doit  y  avoir  mélange  des  deux  espèces 
de  sang.  La  chose  est  assez  importante  pour  que  boqs 
cherchions  à  déterminer  avec  quelqu 'exactitude  le^  cas  où 
ce  mélange  a  lieu. 

El  d'abord ,  rappelons-nous  qu'à  part  Tespàce  de  per-i 
foration  ,  le  cœur  présente,  dans  nos  observaCioi^ »  dos 
circonstances  anatomiques  très-variées  :  ainsji.ses  oirifices 
étant  libres»  tantôt  la  perforation  existe  ,  sans  ex^ès  d'é- 
paisseur des  parois  de  l'une  des  cavités»  sur  celies  de  la 
cavité  correspondante;  tantôt  cet  excès  d'épaisseur»  ^i 
par  conséquent  d'action,  a  lieu;  ou  bien  ,  en  même 
temps  qu'il  y  a  inégalité  d'action  et  d'épaisseur  des  Cavités 
communiquantes ,  les  orifices  sont  plus  ou  moins  rétrécis  : 


1  •  » 


(i)  C'est  par  erreur  qnela*ÎX.'*'obscrTation  ,  qui  offre  rexempleil%ine 
(Touble  origine  de  Taorle  des  àe\\\  vênlricnlcs ,  a  ctc  placée  clans  la 
cleoxicme  section. 

3.  3» 


486  MÉMOIRES 

or ,  en  supposant  la  persistance  du  trou  botal ,  voici  TefFet 
que  »  dans  ces  divers  cas ,  la  contraction  des  oreillettes 
nous  semble  avoir  sur  le  sang  qui  y  est  contenu. 

Dans  le  premier^  c'est-à-dire  »  quand  il  y  a  inégalité 
d'épaisseur  et  d'action  entre  les  cavités  correspondantes  » 
les  orifices  restant  libres  »  quelque  grand  que  soit  le  trou 
botal ,  le  mélange  ne  saurait  avoir  lieu  ,  puisque  c'est  le 
cas  de  l'équilibre ,  et  que  le  sang  ayant  un  passage  libre 
dans  le  ventricule  §  y  est  nécessairement  pctrté  tout  entier. 
' —  Dans  le  second  cas ,  c'est-à-dire ,  quand  il  y  a  inégalité 
d'épaisseur  et  d'action  des  parois  des  oreillettes  et  liberté 
des  orifices  «  le  mélange  nous  paraît  encore  impossible  ; 
car  les  fluides  pressant  avec  une  force  égale  dans  tous  les 
sens  9  le  sang  s'échappera  tout  entier  par  où  il  trouvera  le 
moins  de  résistance  »  c'est-à-dire  »  par  l'orifice  auriculo- 
ventriculaire  qui  ne  lui  en  présente  point.  —  Dans  le  troi- 
sième cas  »  celui  de  rétrécissement  d'un  des  orifices  du 
cœur ,  avec  inégalité  de  force  des  parois  des  oreillettes  » 

il  y  aura  nécessairement  mélange,  du  sang  ,  le  liquide 
trouvant  du  côté  du  ventricule  une  résistance  qui  Tem- 
pèche  d'y  passer  dans  un  temps  déterminé. 

La  circonstance  indispensable  au  mélange  des  deux 
espèces  de  sang  au  moment  de  la  contraction  des  oreil- 
lettes »  est  donc  un  rétrécissement  de  l'orifice  auriculo- 
ventriculaire.  Toutefois  ,  cet  orifice  restant  libre ,  le  mé- 
lange pourrait  encore  avoir  lieu  »  dans  le  cas  où  ,  à  la 
suite  de  la  diminution  de  la  cavité  du  ventricule  par  l'hy- 
pertrophie »  l'oreillette  ne  pourrait  s'y  décharger  que 
très-incomplètement  ;  puisqu'il  y  aurait  ,  comme  dans  le 
rétrécissement  de  l'orifice  »  obstacle  à  la  circulation. 

Oh  arriverait  sans  peine ,  en  suivant  pour  les  ventri- 
cules la  marche  que  nous  avons  suivie  pour  les  oreil- 
lettes »  à  montrer  que  dans  les  mêmes  circonstances  de 
perforation  de  leur  cloison ,  d^épaississcment  de  leurs  pa^ 


ET    OBSEftVATIOXS.  4^7 

rois,  etc. .  etcn  lé  rétrécissement  des  orifices  artériels 
est  une  circonstance  indispensable  au  mélange  du  sang 
qu'ils  contiennent.  Si  ensuite  on  applique  ces  réflexions 
aux  faits  rapportés  ,  on  verra  que  le  passage  du  sang  des 
cavités  droites  dans  les  cavités  gauches  avait  lieu  dans  un 
grand  nombre  d'entre  eux»  puisque»  outre  les  cas  oh 
Taorte  nait  des  deux  ventricules  ,  etc.  ,  il  y  en  a  neuf  de 
rétrécissement  de  rorince  de  Tartère  pulmonaire; 

Mais  le  moment  où  les  cavités  du  cœur  se  contractent 
n'est  pas  le  seul  dans  lequel  il  y  ait  mélange  du  sang;  ce 
phénomène  a  encore  lieu  à  l'instapt  où  le  sang  aborde 
dans  les  cavités  qui  sont  le  siège  de  la  perforation ,  qu'il 
y  ait  ou  qu'il  n'y  ait  pas  rétrécissement  des  orifices  »  ce 
qui  importe  peu ,  puisqu'il  ne  s'agit  que  du  mélange  du 
sang  avant  la  contraction  des  cavités  où  il  aborde  ;  d'où  il 
suit  que»  dans  tous  les  cas  de  communication  des  cavités 
droites  et  gaucnes  du  cœur ,  ce  mélange  a  lieu  h  un  do* 
gré  plus  ou  moins  marqué. 

Etudions  maintenant  quelle  peut  être  son  influence  sur  la 
coloration  des  organes  et  sur  celle  de  la  peau  en  parti- 
culier. 

Quand ^  à  l'ouverture  du  corps  de  ceux  qui  n'ont  pasoflert 
de  coloration  bleue  pendant  la  vie ,  on  a  trouvé  une  ou- 
verture de  communication  plus  ou  moins  large  entre  les 
cavités  droites  et  gauches  du  cœur ,  on  en  a  conclu  que  le 
mélange  du  sang  n'avait  pas  existé;  c'est-à-dire ,  en  d'au- 
tres termes  »  qu'on  a  supposé  que  toutes  les  fois  que  le 
mélange  avait  lieu.»  la  coloration  en  bleu  devait  nécessaire- 
ment s'en  suivre.  La  conséquence  pourrait  paraître  nata- 
relle  ,  s'il  s'agissait  d*orga nés  pénétrés  d'une  grande  quan- 
tité de  sang»  et  qui,  dans  l'état  naturel ,  sont  d'un  rouge 
vermeil ,  quoique  l'expérience  montre  qu'alors  môme  les 
choses  sont  loin  de  se  passer  toujours  ainsi  :  mais  quand 
il  s'agit  de  la  peau  ou  d'un  organe  blanc  quelconque  au- 

32.. 


488  HKMQIBBS 

quel  n'arrive  qu'une  petite  quantité  de  fluide  rouge  ^  on  ne 
voit  plus  trop  pourquoi  cette  coloration  en  bleu  aurait 
lieu  d'une  manière  nécessaire.  On  oublie  d'ailleurs  qu'il 
nç  s'agit  que  d'un  simple  mélange  ,  peut-être  peu  consi- 
dérable ;  que  les  artères  ne  sont  pas  remplies  d'un  fluide 
noir,  et  qu^  par  conséquent  la  peau ,  fût-elle  rouge  au  lieu 
d'être  blanche  comme  dans  l'état  naturel ,  ne  changerait 
pas  entièrement  de  couleur  dans  le  il^s  dont  il  s'agit.  Pour 
jque  la  coloration  de  la  peau  en  bleu  fui  une  suite  inévitable 
du  mélange  du  sang  noir  et  du  sang  rouge ,  il  faudrait  que 
par  syite  de  ce  ioélaoge  la  couleur  de  la  sérosité  fût  altérée  ; 
car  alors  on  se  trouverait  »  sous  ce  rapport ,  précisément 
daçs  le  cas  d^  l'ictère  »  dans  lequel  la  couleur  jaune  de  la 
aérosité  se  repiroduil  tôt  ou  tard  dans  tous  les  tissus  ,  et 
primitivement  dans  ceux  qui  »  comme  la  peau  ,  reçoivent 
dan^  Tétai' naturel  une  grande  quantité  de  fluides  blancs. 
Aussi  9  tandi3  que  dans  cette  maladie  »  la  couleur  de  tous 
les  tissus  est  plus  pu  moins  promptement  altérée ,  on 
trouve  à  l'ouverture  du  corps  de  ceux  qui  ont  succombé 
avec  une  communication  deç  cavités  droites  et  gauches  du 
cœur ,  même  à  un  âge  assez  avancé  (  Obs.  Y  )  ,  la  couleur 
du  cerveau  intacte  ,  et  en  général  tous  les  viscères  ,  avec 
celle  qui  leur  est  naturelle  :  et  s'il  y  a  eu  inflammation 
(  Obs.  III ,  XIII  )  y  la  coloration  des  organes  enflammés  ne 
paraît  pas  difl*érer  si^nsiblement  de  ce  qu'elle  est  dans  les 
circpi^s^^ncfis ordinaires.  Dans  un  seul  cas,  1^  couleur  du 
cerveau  a  paru  altérée;  mais  les  termes  employés  par 
l'auteur  de  la  description  laissent  ignorer  en  quoi  con- 
sistait cette  altération. 

L*f3xamen  attentif  des  faits  vient  h  l'appui,  de  ces  consi- 
dérations, car  qn  a  vu  rarement  Ja  couleur  bleue  en  rap- 
port avec  le  mélange  dopt  il  s'agit  ;  et  quelquefois  sur  le 
même  sujet  Ja  couleur  de  la  peau  a  changé ,  sans  qu'on 
puisse  soupçonner  un  changement  quelconque  dans  la  con- 


RT    OBSBBTATIOlf  8.  4^^ 

formation  du  cœur  à  Tépocfue  à  laquelle  la  coloration  bleue 
s'est  manifestée.  C'est  ainsi  que  dans  la  première  observa- 
tion 9  bien  que  le  trou  botal  nVût  que  la  largeur  d'une  len^ 
tille»  que  les  différentes  cavités  et  les  orifices  du  cœur 
fussent  libres  »  la  couleur  bleue  du  visage  a  été  beaucoup 
plus  marquée  que  dans*  d'autres  cas  où  la  largeur  de  l'ou- 
verture de  communication  des  cavités  à  sang  noir  et  à 
sang  rouge  ,  jointe  au  rétrécisstement.de  Fartèro  pulmo- 
naire, était  une  cause  puissantié  du  mélange  des  deux 
sangs  :  et  dans  l'observation  recueillie  pai^  M.  Ribes 
(  Obs.  XVII  )  p  quoique  l'artère  pulmDnaire  et  l'aorte  par- 
tissent du  même  ventricule  ,  et  que  le  mélange  eût  néces- 
sairement lieu  depuis  la  naissance ,  la  coloration  du  visage 
en  bleu  ne  fut  observée  «  avec  tons  les  autres  accidéns 
des  maladies  du  cœur ,  qu'à  l'âge  de  trois  ans* 

Il  est  doilc  impossible ,  soit  qu'on  s'adresse  au  raison  - 
nement  ou  à  l'expérience ,  de  soutenir  que  la  couleur 
bleue  soit  un  eifet  du  mélange  du  sang  noir  et  du  sang 
rouge.  La  chose  est  d'autant  plus  insoutenable  »  que  d'a- 
près ce  que  nous  avons  dit  »  ce  mélange  a  lieu  à  un  degr^ 
plus  ou  moins  marqué  dans  tous  les  cas ,  et  que  néanmoins , 
au  rapport  des  auteurs ,  et*  d'après  les  observations  que 
nous  avons  citées  »  la  couleur  bleue  est  Ibin  d'être  con- 
stante et  sur-tout  générale.  Ajoutons ,  comme  le  remarque 
M.  le  professeur  Fouquier  »  à  la  suite  ^e  l'observation  re- 
cueillie par  M.  Tibert  (  Obs>  XIII  ) ,  que  la  peau  du  fœtus 
où  n^  circule  que  du  sang  noir  n'est  pas  bleuâtre. 

L'impossibilité  d'expliquer  la  couleur  bleue'  dans  les 
cas  dont  il  s'agit ,  par  le  mélange  des  deux  espèces  de 
sangyélaut  bien  démontrée  »  il  faut  considérer  les  faits 
sous  un  autre  point  dé  vue.  Morgagni  nous  semble  avoir 
donné  la  véritable  explication  du  phénomène ,  dans  le 
commentaire  qui  suit  l'observation  que  nous  lui  avons  em- 
pruntée. Pour  se  rendre  compte  de  la  couleur  noire  qui 


J^go  1!  £  M  O  I  n  u  » 

existait  daos  le  .cas  dont  il  s'agit  ^  il  remarque  que  le  ré- 
frécisseiyieDt  de  l'orifice  de  Tarière  pulmonaire  ,  par  suite 
d'une  ossification  qu'il  croit  congénitale  ,  devait  causer 
un  grand  embarras  dans  la  circulation  du  sang  ;  que  celui- 
ci  restait  en  stagnation  dans  le  ventricule  droit ,  l'oreil- 
lette correspondante ,  et  par  suite  dans  tout  le  système 
veineux^  d'où  résultait  la  couleur  livide  de  la  peau.  Cette 
explicatiçn  nous  semble  d?autantmeilleure ,  qu'on  ne  saurait 
en  donner  d'autre  delà  coloration  bleue  si  souvent  observée 
dans  l'anévrysme  des  diverses  cavités  du  cœur;  qu'il  y 
avait  aussi  anévrysme  dans  tous  les  cas  rapportés  par 
nous  9  "et  qu'enfin  la  coloration  en  bleu  dans  l'anévrysme 
sans  perforation  est  généralement  plus  forte  quand  la 
maladie  existe  dans  les  cavités  droites  que  quand  elle 
existe  dans  les  cavités  gauches.  Ce  qui  se  passe  dans  l'opé- 
ration de  la  saignée  est  encore  d'un  grand  poids  en  faveiir 
de  notre  opinion.  Dans  ce  cas  en  effet ,  le  bras  devient 
bleu  »  non  par  faute  du  sang  artériel ,  car  quelque  ser- 
rée qu'on  suppose  la  ligature  ,  le  sang  arrive  toujours  au 
bras  lié;  mais  la  ligature  suspend  plus  ou  moins  complète- 
ment le  cours  du  sang  dans  les  veines  ;  elles  en  sont  en- 
gorgées ;  c'est-à-dire ,  qu'il  arrive  ici  dans  une  partie* ,  ce 
qui  a  lieu^  dans  quelques  cas  fort  rares*^  par  tout  le  corps  » 
quand  l'obstacle  à  la  circulation  veiùeuée  devient  univer- 
sel par  sa  situation  au  centre  même  de  la  circulation. 

«Ajoutons  à  tout  ce  qui  précède  ,  que  la  couleur 
bleue  ou  noire  ^  observée  seulement  deux  fois  par  tout  le 
corps  ,.  devenait  ordinairement  générale  au  milieu  des  ac 
ces  de  suffocation  ;  ç'est-à-dire ,  au  moment  où  la  gêne 
de  la  circulation  était  le  plus  marquée ,  coïnme  on  le  voit 
chez  certains  asthmatiques ,  et  comme  M.  Fouquier  en  rap- 
porte un  exemple  bien  remarquable  dans  la  apte  dont 
nous  avons  parlé. 

Pent-être  encore  nous  dira-t-on ,  qu'à  raison  de  la  coia- 


ET   OBSSBTATIONS.  49' 

municatioQ  des  cavités  du  cœur  entre  elles  ^  Fembarras 
dont  nous  parlons  ne  saurait  avoir  lieu.  A  cela  nous  ré- 
pondrons que  celle  de  nos  observations  dans  lesquelles 
la  couleur  bleue  a  été  la  plus  universelle  »  est  la  seconde , 
dans  laquelle  il  n'y  avait  pas  perforation  de  la  clobon  des 
ventricules ,  et  par  conséquent  pas  de  double  moyen  de 
décharge  pour  le  sang  arrivé  dans  le. ventricule  droit  dont 
l'orifice  artériel  était  extrêmement  rétréci;  que  d'ailleurs 
l'existence  à-peu-près  constante  de  l'anévrysme  suppose 
l'obstacle  dont  nous  parlons. 

s.*  Symptômes.  Nous  ne  nous  arrêterons  pas  à  tous 
les  symptômes  observés  chez  les  malades  dont  nous  avons 
donné  l'histoire  »  parce  que  nos  observations  étant  aussi  des 
exemples  d'anévrysmes  du  cœur  »  il  fiiudrait  répéter  tout 
ce  qui  appartient  à  l'histoire  de  cette  maladie  :  nous  nous 
bornerons  presque  uniquementà  examiner  ceux  des  symp- 
tômes qui  »  par  leur  réunion  ou  le  caractère  particulier 
qu'ils  présentent  y  peuvent  servir  à  faire  reconnaître  la 
disposition  anatomiqne  dont  il  sagit. 

Les  symptômes  awgnés  par  M.  Caillot  aux  communi- 
cations des  cavités  droites  et  gauches  du  cœur  sont» 
1.*  une  teinte  livide  ou  bleuâtre  de  la  peau,  et  surtout 
de  celle  de  la  face  ,  augmentant  par  les  efforts  de  co- 
lère ;  8.*  des  syncopes  plus  ou  moins  fréquentes; S.**  une 
diminution  de  la  chaleur  vitale  »  ou  une  sensibilité  plus  ou 
moins  grande  au  froid  ;  symptômes  auxquek  M.  Laeu - 
nec  ajoute  un  étouffement  plus  considérable  que  dans  les 
autres  maladies  du  cœur. 

Les  deux  cas  observés  par  M.  Caillot  (  Obê.  XV ,  XVI  ) 
offraient  à  un  degré  plus  ou  moins  marqué  la  réunion 
de  ces  phénomènes ,  à  l'exception  de  la  sensibilité  au  froid 
notée  dans  l'un  des  deux  cas  seulement  :  dans  ces  obser* 
lotions  ,^  l'état  du  cœur  indique  assez  que  le  mélange 
des  deux  espèces  de  sang  devait  être  CQUsidérable;   et 


49^  MEMOIRES 

il  semblerait  ^e ,  dan^  lea  mêmes  eircdnstaÂées  d*orga- 
Qisatipa»  ha  même»  sympi&mes  ne  peuvent  manquer  de 
se  reprockiire.  NâamiMMOS  aur  septea»  de  rélrècissemeDt 
de  Focifice  de  l'aPt^i^e'  pttJmaaaire  et  dans  lesquels  tous 
^     les  accndeqs  oatélé  notés  a^ee  soin,  les  syncope»  phis 
ou  moins  fréquente^  n'ont  été  observées  que  cinq  fois.; 
tandis4qf(e  sw  un  pai>eil  nombre.de  perforu^ions  sans  ré- 
trécissement »  auquel  caar  le  méb»ige>  desi  d'eu«  espèces 
de  sang  devait  être  ieaucoup^  moins  marqué*,  les  lipothy- 
mies ont  été  observées  quatre- fois,  proportion  à-peu-près 
la  mêoiQ  et  sans  rapport  airec  les  qualité»  présumées  du 
sang.  La:  couleur  violacée  davîsage  a  eu  lieu  dans  tous  les 
cas  de  p«|r£»ratio«i  «vee  i^titécissement  de  l'orifice  de  l'ar- 
tère lu^Q^aina  : .  èllfsl  n  masqué^  dans  quelques-uns  de 
cei^x  Qi4.6^.rélfrénisâementni'exis4)âîttpQ»;  ce  qui  ne  sau- 
rait, infircper,  ce  que-  nous,  avons  dit  précédemmient  des 
cau8^^:4e.lacolonatiott  bleutti,.  1»  difTéreece  dont  il  s'agit 
4^vant  être"  considérée  oommlSt  le  résultat  dh  celle  qui' 
existait  dans  les  obstacles  à.  la  circutetjo».  Une  dyspnée 
plus  ou  moins  fqrtn-a»  exfelé  danst  l^y;)lupari  dds  cas  ,  et 
en  propôiUioi^  à-pea  près  égale-  dians^ceiix  avec  ou  sans 
rétréçi&sqm^nt  des(  orificos.  La  se»sîl}iliCé  au  froid  ou  l'a- 
baisseront 4^  la'  température  n'ont  été  notés  que  quatre 
fois  (  Obs,  Ylf  Xt,  X.V,XyiII)  ;  et  dans^l'un  des  cas, 
le,  refi<oidis|gîement  n'avait  lieu»  que-  pendlii^t  les  accès  èe 
sufÇoçîatîpn. 

Aipsi'  do^ic  ,  si'  les  syjoiptômes  assignés  aux  commupi^ 
calions  des  cavités  droites  et  gauches  du  cœur  s'obser*^ 
ve^t  asse^  fréqueiamisni  ,  il  n'en  esl^  pas  moins  vrai  que 
leur  réunion  raanqpe^  dans  bien  des  cas  ;  qu'on  les  ren- 
^  contre  quelquefois  m,  ménào  degré  ,  qu'il  y  ait  ou  non 
rétrécissement  des  orifices;  qu'ils  ne  sonten  quelque  sorte 
que  l'exagération  des  symptômes  propres  à  l'anévry-sme  du 
cœur  y  et  que  par . conséquent  leur  réunion,  n^éme   à 


BT   0B8BBTATI09S.  49^ 

un  degré  considérable ,  ne  peut  doimer  que  des  probabi- 
lités ;  taodis^  que  leur  absence  ou  leur  peu  d'énergie  ne 
prouve  pas  qu'il  y  ait  absoence  de  perforation. 

Toutefois  si  la  eouleor  livide  du  visage  i  les  syncopes 
plus  ou  moins  fréquentes^   la  sensibilité   au  froid  ,   ou 
une  diminution  de  h  chaleur  vitale ,  Kétouflement  plus 
marqué  que  dans-  les  autres    maladies    du  «cœur ,    ne 
suffisent  pas  pour  assurer  le   diagnostic  , .  nom  pensons 
qu'une  suffocation  plus  ou  moins  considérable  qui  revient 
par  accès  plus  ou  moins  exactement  périodiques  »  oif  du 
moins  très-fréquens  »  accompagnée  ou  suivie  de  lipothy- 
mie ,  avec  ou  sans  coloration  bleue  de  la  peau ,  et  provo- 
quée par  les  moindres  causes  ,  forme  en  quelque  sorte  un 
signe  pathognomon ique  dé  la  perforation  dont  il  sagit.  Les 
observations XI ,  XfV . XV , XVIet  XVII ,  Sont desexem-^ 
pies  fort  remarquables  de  ce  symptôme  :  dans  ces  cas ,  la 
dyspnée  devenait  tout-à-coup  considérable,  s'accompa- 
gnait de  lividité  de  la  face  et  quelquefois  db  tout  le  corps  ,  de 
mouvemens  convulsifs ,  ou  bien  efle  était  suivie  d'une  syn* 
cope  plusou  moins  ooniplèle  :  quelquefois  même  la  mort  est 
arrivée  au  milieu  de  ces  accès  de  suffocation  ,  au  moment 
où  l'état  du  malade  semblait  s'améliorer  ,  (  Obs.  XVIL  )' 
Il  est  inutile  de  s'arrêter*  beaucoup  sur  le  pronostic 
d'une  lésion   aussi  grave  ;   mais   ce   qui  vient  d^éli^e  dit 
montre  de  quelle  manière  if  faut  entendre  cette  gravité 
du  pponostTC,  puisque  dans  le  cas  où  l'on  peut  être  as- 
suré de  l'existence  de  la  maladie ,  on  ne  doit  pas  compter 
un  instant  sur  celle  du  maliade  qui  peut  périr*  d'un  mo- 
ment à  l'autre» 

,  En  jetant  un  coup  d'ooil  rapide  siir  les  autres  symptô- 
mes, nous  voyons, que  les  palpitations  ont  été  observées 
trè^-fréqueuunent  ;  que  Pintormiltence  ,  l'irrégularité  du 
pouls  ,  le  biniit  de  soulDet  ou  le  frémissement  à  la  région 
prccordiale  l'ont  été  bien  plus  rarement  :  que  quatre  de* 


494  MEMOIRES 

nos  malades  ont  eu  des  bémorrhagies  nasales  fortes  ; 
qu^enfîn  l'infiltration  des  membres  o»  répanchement  de 
sérosité  dans  les  cavités  splanchniques ,  se  sont  offerts  as- 
sez rarement  ;  ce  qui  mérite  d'être  remarqué ,  vu  leur  fré- 
quence dans  les  maladies  ordinaires  du^cœur. 

La  marche  de  k  maladie  et  l'époque  plus  ou  moins 
rapprochée  de  la  mort  ne  doivent. pas  être  passées  sous 
silence. Quelquefois  »  comme  nous  l'avons  vu,  cette  marche 
a  été  signalée  par  des  acpès  plus  ou  moins  réguliers  de 
suf&cation,.  accompagnés  de  lipothymies  ^  et  les  sujets 
chez  lesquels  ce  phénomène. principal  a  existé  delà  ma- 
nière la  plus  tranchée ,  sont  ceux  qui  ont  le  moins  vécu. 
Les  XV,  XVI,  XVII  et  XVIII* observations,  dans  lesquelles 
nous  voyons  les  malades  mourir  à  la  onzième ,  à  la  troi 
sième,  à  la  sixième  et  à  la  première  année ,  en  son  t  la  preuve. 
Mais  ces  mêmes  observations  ,  auxquelles  nous  pourrions 
ajouter  la  dernière,  montrent  aussi  que  les  accès  de  suf- 
'   focation  qui  semblent  menacer  la  vie  à  chaque  instant , 
peuvent  se  renouveler  fort  long- temps  ,  trois  et  même 
ifn  plus  ^rand  nombre  d'années,  avant  d'aniener  la  mort. 
Dans  le  plus  grand  nombre  des  cas ,  la  marche  de  l'af- 
fection n'a  pas  différé  sensiblement  de  celle  de  l'ané- 
vrysme,  et  dans  quelques  circonstances  (ce qu'on  ne  sau- 
rait assez  remarquer)  les  sypiptômes  4'une  maladie  du  cœur 
n'ont  paru  qu'un  petit  nombre  de  jours  avant  la  termi- 
naison fatale^  Dans  certains  cas  (  Obs.  II,  XVI)  les  pre- 
miers signes  de  l'affection  se  sont  manifestés  à  la  nais- 
sance ,  mais  ordinairement  à  une  époque  plus  ou  moins 

* 

éloignée ,  quoique  le  mélange  des  deux  espèces  de  san^ 
fût  certainement' congénital.  (XVII"*  O65.  ) 

La  durée  de  la  vie  n'a  été  proportionnée ,  ni  à  celle  des 
symptômes ,  ni  à  l'altération  présumée  du  sang.  Ainsi,  dans 
les  deux  cas  de  persistance  du  canal  artéiiel ,  la  mort  n'est 
arrivée  qu'à  la  vingt-neuvième  et  à.  la  quarantième  année  :. 


.    ET    OBSERVATIONS.  49^ 

la  femme  qui  fait  le  sujet  de  la  cmquîème  observation,  quoi* 
qu'ayant  éprouvé  dès  l'enfance  les  premiers  symptômes 
d'une  maladie  du  cœur,  n'est  morte  qu'à  5j  ans ,  d'un  ra-^ 
moUissement  du  cerveau  1  Cette  observation  est  faite  pour 
exciter  notre  élonnement  à  plus  d'un  titre;  carl'hypertro-' 
phie  du  ventricule  droit  portée  au  point  de  donner  à  ses 
parois  de  onze  à  seize  lignes  d'épaisseur,  devait  suffire,  ce 
semble,  pour  amener  la  mort  en  peu  d'années  ^  ce  qui 
n'a  pas  eu  lieu.  En  outre,  vu  l'étroitesse  extrême  du  ven- 
tricule droit  qui  ne  pouvait  dans  aucun  cas,  à  raison 
du  peu  de  largeur  de  l'orifice  de  l'artère  pulmonaire,  li- 
vrer aux  poumons  qu'une  petite  quantité  de  sang ,  le  mé- 
lange par  le  trou  botal  a  dû  être  considérable;  de  manière 
qu'uq  sang  de  plus  ou  moins  mauvaise  qualité  aura  pro* 
bablement  circulé  pendant  toute  la  vie  de  la  malade,  non 
seulement  sans  produire  de  couleur  bleue  universelle ,  mai« 
encore  sans  paraître  nuire  beaucoup'  au  développement 
de  cette  femme  dont  le  flux  menstruel  avçit  été  régulier 
jusqu'à  l'âge  de  47  ans,  époque  de  l'augmentation  des 
symptômes  de  la  inaladie  du  cœur.* 

Le  mélange  des  deux  espèces  de  sang  est  donc  un  piDu 
moins  délétère  qu'on  ne  l'aurait  imaginé  d'abord;  et  puis- 
qu'il n'existe  jamais  seul,  et  que  dans  beaucoup  de  cas  ^ 
les  lésions  dont  il  s'accompagne  parcourent  leurs  diffé- 
rentes périodes  avec  autant  de  lenteur  que  si  le  mélange 
en  question  n'avait  pas  lieu  ,  il  est  évident  que  la  cause 
de  la  mort  des  individus  chez  lesquels  on  l'observe  ne 
réside  pas  en  lui,  qu'il  n'ye  très -probablement  que  la* 
moindre  part. 

Les  réflexions  précédentes* s'appliquent  comme  d'elles- 
mêmes  à  la  neuvième  observation  dont  le  sujet  est  mort 
à  l'âge  de  23  ans  ,  avec  les  symptômes  les  plus  graves 
d^une  maladie  du  coeur  ^  d'une  double  aflection  du 
cerveau  et  des  poumons^  dont  la  dernière  parvenue  à  son 


49^  MEMOIRES 

plug  haut  degré ,  parait  a?oir  marché  avec  ane  extrême 
lenteur ,  comme  oa  Tobserve  quelquefois  quand  elle  est 
sans  complieaiion; 

En  résumé»   i*«^  La  communication  entre  les  cavités 
droites  et  gauches  du  cœur  a  lieu  de  plusieurs  manières , 
mais  le  plus  souivent  au  moyen  du  trou  bofaï  ou  de  la 
perforation  de  la  cloison^  èes  ventricaies. 
t.®.  Elle  es4  cotigénilale. 

3.''  £l!o  existe  dans'  pl^is  de  la  moitié  des  cas ,  avec  un 
rétrécissement  très-marqtré  de  Tarière  pulmonaire  ,  le- 
quel date  aussi  de  la  naissance. 

4>^  Elle  estconsfiimment  accompagnée  de  la  dilatation 
d^une  ou  de  plusieurs  des  cavitésr  du  cœur ,  le  plus  or- 
dinairement de  cellesdu  c&té  droit ,  et  avec  hypertrophie  , 
ce  qui  est  l'opposé  de  ce  quf'on  observe  habituellement 
dans  les  maladies  du  cœiirL 

5.®  L'effet  de  cette  comnranieâtion  est  un  mélange  plus 
ou  moins  marqué  du  sang  rouge  et  du  sang  noir. 

6*^  Ce  mélange  a  lieà',  dans  tous  les»  cas  ,  à  l'entrée  du 
sang  dans  les  cavités  communiquantes. 

7.*^Hs-'opèreencofeàrsa  sortie  des  mêmes  cavités,  quand 
l'orifice  par  lequel  il' s'échappe  est  plus  ou  moins  rétréci. 
8.^  La  coloration  en  bleue  est  rarement  universelle  ; 
quelquefois  on  ne  Fobserve  au  visage  que  dans  les  der- 
nières semaines  do  l'existence  ,  ou  bien  encore  elle  ne  se 
manifeste  à  auc»ne  époque  de  la  vie. 

9.^  On  doil'Fattribuer»  comme  dans  les  maladies  ordi- 
naires du  cœur  9  à  uû  obstttclo  à  la  circulation  du  sang 
dans  les  veines. 

10»^  La  communication  des  cavités  du  cœur,  le  mé- 
lange du-  sang  ,  son  passage  des  cavités  droites  dans  les 
cavités  gauches»  peuvent  avoir  lieu  lbng*temps  avant  que 
la  santé  en  paraisse  altérée. 

il.'' Les  symptômes  assignés  à  cette  communication» 


BT  OBSERVATION  8.  4^7 

c'est-à-dire  ,  la  coloration  bleue ,  les  lipothymies^  la  sen- 
sibilité au  froid  ^t  rétoufiement  »  ne  sont  en  quelque 
sorte  que  l'exagération  de  ceux  qu'on  observe  ordinairement 
dans  l'anévrysmc  du  cœur ,  et  manquent  af>sez  souvent. 
12.°  Le  seul  symptôme  capable  d'annoncer  d'une  manière 
sure  la  communication  dont  il  s'agit ,  est  une  suffocation 
plus  ou  moins  considérable  qui  revient  par  accès -souvent 
périodiques  et  toujours  très  -  fréquens  ,  accompagnée  ou 
suivie  de  lipothymie  »  avec  ou  sans  coloration  bleue  de 
tout  le  corps  ,  *et  provoquée  par  les  moindres  causes. 

i3.°  Le  mélange  du  sang  noir  et  du  sang  rouge  , 
mémo  À  un 4egré considérable,  n'est incompatîbre  ni  avec 
une  exi^nce  assez  prolongée ,  ni  avec  le  développement 
des  facultés  inteUectuelles.  . 

i4*,''  11  n'a  pas  d'influence  sensible ,  ou  du  moins  con- 
nue p  sur  la  marche  4es  maladies  intercurrentes. 


■»■  ■■♦■ 


Mémoire  sur  L'artatomie  patkologicfùe  du  péritoine;  par 
^.  ScouTBïTEN,  D.-M.  P.  attaché  à  l'hôpital  .mili- 
taire de  Toulouse,  etc. 

S'il  est  main(/enant  bien,  démontré  que  les  inflamma-* 
lions  les  plus  fréquentes  sont  celles  des  membranes  mu-^ 
queuseç,  il  est  également  prouvé  aux  yeux  de  l'anatomo- 
pathologiste ,  que  Ton  doit  placer  immédiatement  à  leur 
suite  les  inflammations  des  membranes  séreuses.  Parmi 
ces  derpières  on  trouve  une  gradation  bien  marquée  dans 
la  fréquence  relative  de  l'inflammation  :  la  niembrane 
séreuse  du  crâne  est  celle  qui  présente  le  plus  souvent 
les  traces  de  l'irritation;  ce  fait,  reconnu  de  presque  tous 
les  praticiens ,  a  reçu  une  démonstration  nouvelle  par  les 
recherches  que  nous  avons  publiées  récemment  sur  ce 


498  ll6lI0IIl£S 

ftu)0\(i).  La  plèvre  doit  être  indiquée  après  la  méningine  ; 
et  en  dernier  lieu  doit  être  placée  la  membrane  séreuse 
de  Tabdomen.  Remarquons  en  passant  »  que  rinflamma* 
tîoa  de  ces  membranes  a  une  progression  décroissante 
dei  cavilés  supérieures  vers  les  inférieures.  L'anatonye 
pathologique  des  deux  premières  membranes  séreuses  à 
été  entreprise  par  plusieurs  hommes  de  mérite ,  et  leurs 
recherches  &ites  avec  beaucoup  de  soin  laissent  fort  peu 
de  choses  à  désirer  :  il  n'en  est  pas  de  même  de  la  mem- 
brane péritonéale  ;  pendant  long-temps  les  observations 
faites  sur  les  altérations  de  cette  partie  du  système  séreux 
ont  été  fort  incomplètes ,  je  dirai  même  ,  très-inexactes  ; 
ce  n'est  que  dans  ces  dernières  années  que  Ton  a  con- 
staté »  à  n'en  pas  douter  »  que  l'inflammation  de  la  mem- 
brane séreuse  peut  être  entièrement  isolée  et  tout-à-fait 
indépendante  des  altérations  des  autres  membranes  des 
intestins.  Ce  fait  n'était  point  connu  des  anatomo-patho- 
légistes  anciens  ;  Schenck  »  Bonet*ei  Morgagni ,  ont  tou- 
jours cru  que  les  altérations  du  péritoine  étaient  consé- 
cutives à  Tinflammalion  des  autres  parties.  Lieutaud  n'a 
guère  £ait  que  rapporter  ce  qui  avait  été  dit  par  ses  de- 
vanciers ,  et  M.  Portai ,  partageant  encore  cette  opinion  , 
ajoute  qu'il  regarde  comme  très  peu  fondé  ce  qu'ont  dit 
certains  modernes ,  sur  les  péritonitis  (s).  Cependant  les 
docteurs  Johnston  (3)  et  Walter  (4)  »  avaîentdéja  fait  con- 
naître que  celte  membrane  peut  être  enflammée  isolé- 
ment ,  et  produire  la  série  des  symptômes  attribués  à  la 
prétendue  fièvre  puerpérale  ;  mais  leurs  ouvrages  ,  trop 
peu  connus  en  France  ,  n'avaient  point  servi  à  détruire 

(1)  Journal  universel  des  Sciences  médicales ,  tome  28  ,  p.  267 . 

C2)  jénatomie médicale^  pag.  124,  tome  5. 

(3)  De  Jebre  puerpéral i^Disseri,  ;  Edimb.  ,  1779. 

W  J.  Gotllicb  Walter,  De  rtiorhis perilonii  etapopL  —  Bcrolini , 
1785.     . 


ET    OBSERVATIONS.  499 

Terreur  qui  y  existait.  Blchdt  parut  ^  et  par  une  suite 
de  recherches  très-nombreuses  ,  finit  par  reconnaître  Ti- 
solément  des  tissus ,  et  par  démontrer  que  des  partiel 
irès-rapprochées  peuvent  n'avoir  aucun  rapport  entre  elles 
dans  leurs  affections.  Les  travaux  de  Bichat  ouvrirent 
la  route  à  M.  Gasc^  qui ,  dans  sa  dissertation  sur  la  fièvre 
puerpérale  (i)  »  a  très-bien  démoli tré  que  l'inflammation 
de  la  membrane  péritonéale  peut  être  parfaitement  iso* 
lée  ,  c'est-à-dire  ,  indépendabte  de  l'inflammation  des 
tissus  sous-jacens  ;  que  même  dans  le  plus  grand  nombre 
des  cas  l'inflammation  de  la  membrane  muqueuse  n'existe 
pas  quand  celle  de  la  membrane  séreuse  s'est  dévelop- 
pée. Après  M.  Gasc  ont  paru  des  dissertations  assez  nom- 
breuses sur  la  péritonite ,  et  parmi  les  dernières  nous 
devons  citer  avec  éloge  celle  de  M.  Jeunesse  (s).  Nous 
ne  pouvons  point  omettre  non  plus  les  observations  de 
M.  Broussais ,  publiées  dans  son  Traité  (Us  pklegmasies 
chroniqltes  ,  les  histoires  d'inflammation  du  péritoine  pu- 
bliées par  M.  Laennec*(3) ,  ainsi  que  le  nombre  considéra- 
ble d'observations  isolées»  insérées  chaque  jour  sur  ce  sujet 
dans  tous  les  Journaux  de  médecine.  Cette  réunion  de 
travaux  et  les  recherches  récentes  que  j'ai  faites ,  ren- 
dront plus  complète  >  j'ose  le  croire ,  l'histoire  des  al* 
lérations  du  péritoine.  Nous  allons  successivement  étu- 
dier :  1.®  les  altérationsdu  tissu  péritonéal  dépendantes  de 
l'inflammation  ;  2.®  les  altérations  du  tissu  péritotiéal  ne 
dépendant  pas' de  l'inflammation.  3.®  Les  corps  étrangers 
renfermés  dans  la  cavité  du  péritoine. 


(1)  Dissertation  sur  la  Maladie  des  femmes  à  la  suite  des  couches  ^ 
connue  sous,  le  nom  de  fièvre  puerpérale. 

(2)  Dissertation  sur  la  péritonite  en  général,  Paris,  1821. 

{^)  Journal  de  Médecine ^- Chirurgie ^  etc.,  par  MM.   Corvisart 
Leroux  et  Boyer  ;  fructidor  an  10  et  vendémiaire  an  11. 


§•  I.  L'inflammation  du  péritoîbe  a  reçu difFérènfi  noms» 
selon  que  Ton  supposait  que  telle  ou  telle  partie  se  trouvait 
affectée  ;  elle  a  été  désignée  sons  les  termes  d^omentite  , 
d'épipUUé^  de  fnésentérite  ^  etc.  »  quand  on  croyait  que 
rinflammaiion  exilait  aur  'les  replis  de  cette  me4ail)rane  t 
nous  pensons  qii'ji  faut  rejeter  ces  dernières  expressions^ 
parce  qu'elles  sont  iimtiles  et  peut-être  même  nuisibles  t 
inutiles ,  parce  qu  avant  la  mari  on  ne  peut  jamais  irffir^ 
mer  avec  certitude  qne  l'inflammation  se  trouve  bornée 
au|L  replis  péritonéauK»  et  que»  alors  même  qu'on  le  pour- 
rait ,  cela  ae  servirait  ^n  aucune  manière  à  diriger  les 
médications  tfaérapeiiliq«ieft  :  nuisibles  ,  parce  qu'en  créant 
des  iiODis  ,  «Cl  tend  à  former  des  maladies  qui ,    bien- 
tôt ,  aomedst  leurs  symptômes,  leur  raatche  propre  et  un 
traitement  parjbLouliar.   C'est  ainsi-  qu'on  rétablirait  une 
noi^velle  ontoiogEÎâ  plus  .cedoulable  que  celle  qui  vîent 
d'être  détruke  ,    puisqu'elle  paraîtrait  avoir  l'anatomie 
pathologique  pour  3b«se.  La  eoule  chose  qu'il  importe  de  ' 
distinguer  dans  la  pérîtomte ,  c'est  la  région  occupée  par 
l'inflammation  ,   afin  de  pouvoir  applîquer.les  agens  thé- 
rapeutiques le  plus  près  possible  du  lieu  malade.  Dans 
presque  tous  les  cas  d'irritation  aiguë  la  chose  deviendra 
facile  par  l'apparition  de  certains  phénomènes  particu- 
liers qui  ,  en  s'ajontant  aux  phénomènes  généraux ,  fe- 
ront reconnaître  si  le  foyer  principal  de  la  pMegmaSÎe 
existe  à  la  p^riie  supérieure  de  la  cavité   abdominale  ou 
à  sa  partie  inl&'ieure. 

i.**  Altérations  de  tissu  observées  après  P inflamma- 
tion aiguë  du  péritoine.  —  Lorsqu'une  cause  irritante  a 
déterminé  ITnflamination  du  péritoine  ,  on  remarque  , 
dans  la  nuance  la  plus  légère ,  des  petites  taches  rouges  , 
de  la  largeur  d'une  ligne  et  même  moins  ;  eHe  sont  or- 
dinairement assea  distantes  les  unes  des  autres  ;  exami- 
nées de  très  -  près  et  avec  soin  ,  on  reconnaît  qu'elles 


'  ET    OBSERVATIONS.  5oi 

sont  formées  par  un  pointillé  très-rapproché  ;  vues  à  la 
loupe ,  on  aperçoit  entre  les  intervalles  des  points  rouges , 
de  très-petits  espaces  où  le  péritoine  a  conservé  sa  blan- 
cheur. Cette  nuance  légère  d'altération  s'observe  rare- 
ment chez  l'homme,  mais  on  peut  la  produire  à-peu- 
près  à  volonté  chez  les  chiens  ,  en  leur  injectant  un  li« 
quide  irritant  dans  la  cavité  du  péritoine  ;  je  me  suis 
servi  de  la  bile  ,  et  chaque  fois  j'ai  réussi  parfaitement  ; 
l'inflammation  dont  je  parle  était  très -manifeste  vingt- 
quatre  heures  après  l'injection  (i).  Ces  petites  taches  rou- 


(i)  On  remarquera  sans  doute,  que  je  ne  cite  jias  d'observations  de 
péritonite  dans  lesqifelles  les  symptômes ,  après  avoir  été  très-éyidens  ^ 
n'ont  cependant  laissé  aucune /trace  après  la  n»ort  j  je  regarde  ces  ob-< 
seryations  comme  inexactes,  et  je  crois  devoir  les  rejeter  :  sans  doute 
l'on  pourra  m'objecter  des  faits  nombreux  fournis  par  les  observateurs 
les  plus  rcconfnandables  ;  mais  quelles  que  soient  les  autorités  qu'on  me 
présente ,  je  ne  pense  point  devoir  m'y  soumettre ,  persuadé  que  ce 
point  de  doctrine  n'a  été  qu'une  erreur  généralement  adoptée  jusqu'au, 
jourd'hui ,  et  que  dès  qu'on  aura  répété  les  expériences  que  j'ai  faites  , 
on  se  rangera  à  l'opinion  que  je  vais  développer. 

Voulant  m'assurer,  par  des  expériences  directes ,  si  la  décoloration  des 
tissus  enflammés  a  lieu  au  moment  de  la  nfort,  dans  les  organes  intérieurs 
comme  dans  les  parties  extérieures ,  je  tentai  l'expérience  suivante  : 
j'injectai ,  dans  le  péritoine  d'un  chien,  deux  onces  de  bile  prise  sur 
un  cadavre  humain ,  j'ouvris  l'abdomen  vingt  heures  après  l'opération  , 
et  je  trouvai  une  inflammation  évidente  de  la  membrane  séreuse; 
bientôt  je  tuai  l'animal  en  Jui  enfonçant  un  scalpel  entre  l'occiput  et 
la  première  vertèbre  ,  et  je  ne  tardai  point  à  remarquer  une  diminu-> 
tion  sensible  dans  la  coloration  de  la  membrane.  Je  répétai  plusieurs 
fois  la  même  expérience >  et  toujours  j'obtins  des  résultats  semblables. 
Mais  bientôt  réfléchissant  qu'en  expérimentant  de  cette  manière ,  je 
plaçais  les  o^ganes  intérieurs  dans  les  mêmes  circonstances  que  les  or- 
ganes extérieurs  ,  je  voulus  suivre  une  autre  marche,  et  j'essayfii  l'ex- 
périence suivante  :  je  pris  un  chien  de  taille  moyenne  ,  et  je  lui  injec- 
tai dans  le  gros  intestin  huit  onces  d'eau  rendue  irritante  par  l'addition 
de  quarante  gouttes  d'acide  sulfuriquc  ;  dix-huit  heures  après  l'opéra- 
tion ,  j'incisai  la  ligne  blanche  de  Tabdomen  ;  je  tirai ,  par  cette  ou- 
verture ,  une  portion  du  gros  intestin  ,  que   j'ouvris  pour  examiner 

3.  35 


5oa  HÉMOIRBS 

ges  peuvent  n'occaper  qu'un  point  du  péritoine  ou  en- 
vahir la  presque  totalité  de  la  membrane  séreuse.  Quelle 


la  coulear  de  sa  membrane  muqueuse  ;  je  la  trouvai  ronge  dans  plu- 
sieurs points  y  et  gris&tre  dans  d'autres*  Après  avoir  noté ,  le  pins  exac- 
tement qn^il  me  f&t  possible,  l'état  de  l'intestin ,  je  pratiquai  la  suture 
à  surjet  et  à  points  très-rapprochés  ;  je  replaçai  l'anse  intestinale  dans 
l'abdomen  j  et  je  fermai  la  paroi  abdominale  par  une  seconde  suture. 
Dix  heures  après  cette  opération  ,  je  repris  l'animal ,  supposant  quV 
lors  l'air  qni  avait  été  introduit  ^ns  l'abdomen  était  complètement 
résorbé  ;  j'enfonçai  un  scalpel  entre^l'occipiul  et  la  première  vertèbre 
cervicale  du  chien  ,  et  il  périt  presqu'aussitôt.  Laissant  refroidir  son 
cadavre,  je  trouvai,  en  examinant  de  plus  près  l'intestin,  qae  la  cou- 
leur de  la  membrane  muqueuse  n'avait  point  diminué  d'intensité. 
Cette  expérience ,  extrêmement  difficile  à  bien  exécuter,  laissait  trop  à 
désirer  pour  que  je  pusse  me  contenter  dé  ses  résultats  ;  cependant  je 
commençai  à  croir«  que  la  pression  atmosphérique  est  pour  beaucoup 
dans  le  phénomène  que  nous  étudions.  Je  recommençai  alors  ma  pre- 
mière expérience  sur  deux  chiens  de  même  taUle  à-^u-^rès  ;  j^injectai 
daiis  le  péritoine  de  l'un  et  de  l'autre  deux  onces  de  bile  do  bœuf;  je 
fermai  immédiatement  après  la  petite  ouverture,  en  appliquant  sur  la 
peau  de  l'abdomen ,  préalablement  rasée ,  un  empl&tre  aggiutinatif.  Je 
les  tuai  tous  deux  dix4iait  heures  après  l'expérience ,  en  leur  coupant 
la  moelle  épînière,  comme  je  l'ai  indiqué  précédemment.  J'ouvris 
immédiatement  le  cadavre  de  l'un  d'eux  ;  j'observai  de  nouveau  les 
traces  de  la  péritonite,  et  je  vis  la  décoloration  des  tissus  s'e£^tuer 
très-sensiblement  à  mesure  que  la  chaleur  se  dissipait.  Je  n'ouvris 
l'autre  cadavre  que  lorsqu'il  fut  complètement  refroidi  ,  et  je  trouvai 
de  même  une  péritonite  dont  les  traces  étaient  nu  peu  moins  pronon- 
cées que  sur  le  cadavre  ouvert  immédiatement  après  la  mort ,  hmhs 
incomparablement  plus  marquées  que  celles  qni  avaient  persisté  après 
le  refroidissement  complet  du  péritoine  en  contact  avec  Pair.  Ces 
expériences,  répétées  plusieurs  fois,  m'ont  toujours  donné  des  résultats 
semblables. 

Cherchant  à  expliquer  les  phénomènes  que  je  venais  d'observer,  je 
reconnus  bientôt  que  je  devais  les  attribuer  en  grande  partie  à  la  pres- 
sion atmosphérique  dont  l'action  sur  les  tissus  extérieurs  est  très-di- 
recte. Je  conçus  que  Unt  que  la  yie  persiste  dans  l'animal ,  l'action  du 
cceur  contrebalance  celle  de  l'atmosphère  ,  et  les  tissus  se  colorent  for^- 
tement  lorsqu'ils  sont  irrités  ;  mais  la  vie  venant  à  cesser ,  le  poids 
de  l'atmosphère  n*est  plus  contrebalancé  par   le  cœur,  les    fluides 


ET    OBSBBVATIONS.  5o5 

#  ■  

que  soit  refendue  de  rinflanrmfarioti  »  là  inedibt'à^  p{(* 
raît  sèche  et  lubadte;  mois  si  on  la  touche  avec  les  dofgts , 


sont  refoules  de  Pexléricur  ver»  l'intérieur^  les  tissus  se  décolorent ,  et 
les  caruciùrrs  d*unc  inilammation  récente  disparaistont  presqu'en  tota- 
lité ;  c^est  pour  la  même  raison  que  les  orifices  des  membranto  mu- 
queuses ,  et  toutes  les  parties  extérieures  naturellement  colorées  pâlis*, 
sent  au  moment  de  la  mott  ;  la  suspension  momentanée  des  batlcméns 
dq  cœur  produit  encore  les  mêmes  résultats  ;  nous  en  ayons  la  pretiVé 
dans  la  syncope.  Cette  observation  nous  fait  connaître  encoire  pourquoi 
les  veines  superficielles  contiennent ,  dans  les  cadavres ,  toujours  beau» 
coup  moins  de  isang  que  les  veines  profondes.  Mais  cette  pression  at- 
mosphérique, si  évidente  pour  les  tissus  extérieurs ,  n'a  qu'dhc  action 
très-médiate  sur  les  tissus  intérieurs  ;  la  membrane  muqueuse  des  intes. 
tins,  lu  plèvre,  les  membranes  du  cerveau  «  etc.,  ne  se  trouveni 
point  en  contact  avec  l'air  -y  il  ne  peut  donc  point  agir  sur  ces  tissus  , 
et  refouler  le  sang  contenu  dans  les  vaisseaux  sanguins^  aussi  avons- 
nous  vu  que  les  caractères  de  l'ihflamniatiou  sont ,  dans  ceSs  tissus ,  les 
mêmes,  à-peu-près ,  pendant  la  vie  et  après  la  mort. 

Cependant,  avons-nous- dit,  il  eliste  une  légère  difTércuce  entre  le» 
traces  de  l'inflammation,  observées  au  moment  où  Ton  ouvre  l'abdo- 
men de  l'animal  chaud ,  peu  d'instans  après  sa  mort ,  et  celles  rcmui* 
quées.  sur  le  Cadavre  refroidi.  A  quoi  tient-elle  ?  Nous  pensons  qu'elle 
dépeud  de  i'actiou  des  vaisseans capillaires  qui,  agissant . encore  quet* 
que  temps  après  lu  mort,  font  passer  une  petite  quantité  de  san{{  dans 
les  veines  ;  et,  coiumc  le  cœur  ue  leur  en  envoie  plus^  il  doit  naturelle- 
ment se  faire  une  légère  décoloration  ;  c'est  en  eflTet  ce  qu'on  observe 
mais  elle  est  très-peu  prononcée  si  on  la  compare  à  celle  déterminée 
par  la  pression  atmosphérique. 

Concluons  de  ces  expériences  et  de  ces  explications ,  que  la  re- 
marque faite  par  Bichal,  et  vérifiée  chaque  jour  par  tous  les  piati-* 
ciens  ,  n'est  exacte  que  pour  les  tissus  extérieurs  ;  qae  les  inductions 
qu'il  eu  a  tirées  ,  et  qui  sont  encore  admises  par  tous  Itê  physiologistes 
d'aujourd'hui,  sont  complètement  fausses,  puisqu'on  a  établi  une 
^  comparaison  cuire  des  parties  qui  ue  sont  pas  placées  dans  les  uiémes 
circonstances;  conséquemment  l'opinion  régnante  ,  admettanl  que  les 
phlegmasiés  intérieures  se  décoloreut  en  grande  partie  coriimc  les 
phlegma&itS  citcricures ,  doit  être  abandonnée  et  faiire  place  aux  faits 
c\irèmemeiitt.8iiUf>Je8  et  évideàs  que  nous  avoiLS  rapportés,  et  que 
chacun  peut  Lcilcmeni  répéter.  Si  ce  que  je  viens  de  faire  connut  ire 
ilaiis  cette  i\ote  laissait  encore  q«iclques  doutes  ,  j'espère  les  dissipciT 
i'tftiêrcmcAt  ddfts  iii<m  prochain  Mémoire. 

33.. 


5q4  MéMOlBfiS 

on  redonnait  qu'elle  est  recouverte  d'un  enduit  onctueux 
et  un  peu  visqueux.  Au  lieu  de  présenter  les  taches  que 
nous  venons  de  décrire  ,  celte  légère  nuance  d'inflam- 
mation est  quelquefois  caractérisée  par  le  développement 
^  des  vaisseaux  sanguins  ,  formant  des  stries  rouges  plus 
ou  mçids  nombreuses.  Les  symptômes  qui  annoncent  cette 
légère  nuance  d'inflammation  sont  généralement  peu  vio- 
lons ;  je  ne  pense  pas  que  la  mort  puisse  jamais  en  être 
la  suite  :  toutes  les  fois  que  j'ai  rencontré  ces  désordres 
^  légers ,  les  individus  avaient  succombé  à  une  autre  in- 
flammation concomitante  beaucoup  plus  violente. 

Si  la  vie  persiste  et  que  le  mouvement  inflammatoire 
continue  ,  les  petites  taches  dont  nous  avons  parlé  de- 
viennent plus  étendues  et  plus  rapprochées ,  elles  se  con- 
fondent et  forment  des  plaques  rouges  de  dimension  très- 
variable  ;  les  vaisseaux  sanguins  sont  encore  reconnaissa- 
blés  surtout  lorsqu'on  distend  un  peu  le  tissu  péri toûéal  ; 
dans  cet  état ,  l'épaisseur  du  péritoine  n'est  point  nota- 
blement augmentée ,  néanmoins  il  a  perdu  de  la  transpa- 
rence et  les  rayons  lumineux  ne  le  traversent  que  diffici- 
lement. Quand  la  phlegmasie  est  encore  plus  avancée , 
la  rougeur  est  aussi  plus  intense,  elle  occupe  une  grande 
partie  ou  la  totalité  du  péritoine  ;  d'autres  fois  elle  se  borne 
à.  former  des  bandes  rouges  ,  parcourant  une  partie  de  la 
longueur  des  intestins ,  se  trouvant  limitées  très-souvent 
par  les  adhérences  que  ces  derniers  contractent  entre 
eux.  Cette  couleur  rouge  n'est  point  due  à  la  distension 
des  vaisseaux  sanguins ,  mais  à  une  exsudation  sanguine 
qui  se  forme  à  la  surface  du  tissu  péritonéal  et  qui  y  adhère 
fortement;  aussi  estril  uniformément  rouge  et  paraît -il 
comme  velouté.  Dans  celte  nuance  d'inflammation ,  le  pé- 
ritoine peut  être  encore  tout-à-fait  sec  et  luisant  comme 
dans  le  cas  précédent ,  mais  le  plus  fréquemment  on  trouve 
exhalée  dans  la  cavité  abdomihale ,  une  quantité  notable 


ET   OBSEnVATIOlfS.  5o'5 

d'un  fluide  blanchâtte.  Ces  désordres  dépendent  d'une 
inflammation  aiguë  qui  peut  n'exister  que  depuis  trois  ou 
quatre  jours  ;  les  symptômes  qui  Font  accompagnée  ont 
pu  être  très-prononcés  ;  la  douleur  abdon^inale  surtout 
est  généralement  très-  vive  ;  le  malade  fléchit  fortement 
les  cuisses  sur  le  bassin  ,  afin  de  diminuer  la  tension  des 
muscles  abdominaux.  Quelquefois  la  douleur  se  borne 
à  un  seul  point  de  l'abdomen  :  alors  on  trouve  la  phleg- 
masie  limitée  le  plus  ordinairement  au  point  douloureux  ; 
dans  tous  les  cas  ,  elle  est  toujours  plus  vive  dans  cette 
partie  que  dans  les  autres.  Le  5  septembre  de  l'année 
dernière.,  j'ouvris  le  cadavre  d'un  homme  qui  avait  res- 
senti ,  deux  jours  avant  sa  mort  ,  une  vive  douleur  limi- 
tée à  la  région  iliaque  droite  »  je  rencontrai  une  violente 
inflammation  du  péritoine  bornée  à  l'appendice  cœcale 
et  au  repli  qui  l'unit  à  l'intestin.  D'autres  fois  la  phlegma- 
sie  est  bornée  à  la  portion  de  péritoine  qui  recouvre  la 
vessie  ;  alors  l'évacuation  de  l'urine  est  presque  constam- 
ment suspendue ,  et  la  douleur  se  fait  ressentir  dans  le 
petit  bassin. 

La  partie  du  péritoine  qui  recouvre  la  face  inférieure 
du  diaphragme  peut  encore  être  enflammée  isolément  ; 
dans  ce.  cas  on  observe ,  pour  symptômes  particuliers ,  un 
hoquet  presque  continuel ,  l'immobililé  de  là  base  de  la 
poitrine  et  de  la  partie  supérieure  des  muscles  abdomi- 
naux. Un  soldat  »  placé  à  la  salle  6  (  salle  de  réserve  , 
du  Val-de-Grâce  ,  pour  les  malades  les  plus  gravement 
affectés  )  ,  éprouvait  depuis  quelques  jours  une  gastro- 
entérite  intense  qui  commençait  à  céder  aux  moyens  mis 
en  usage,  quand  tout-à-coup  une  douleur  violente,  aug- 
mentant par  la  pression ,  se  manifesta  dans  toute  TétcU' 
due  de  la  base  de  la  poitrine  ;  un  hoquet  fréquent  tour- 
mentait le  malade  ,  les  traits  de  la  face  devinrent  grip- 
pés ,  les  membres  abdominaux  étaient  fortement  fléchis; 


5o6  '         H&liOIBBS 

Ces  acçijens  n'ayant  pu  être  calméi  *  le  m^Ude  ^iq- 
GOQiba  après  deux  jours  4e  souffrance.  Les  divers  symp- 
tooiQS  énoncés  firent  pronostiquer  à  M.  Broussais  Texis- 
teocfiderinflammationde la  portion sous-diaphragmaljque 
du  péritoine  ;  Touverture  du  cadavre ,  faite  le  lendemain  , 
dcmoptra  la  vérité  dn  diagnostic^ 

(^a  pblegmasie  du  péritoine  peut  se  développer  sur  les 
divers  replis  de  cette  membrane  qui  servent  à  fixer  les 
intestins  ;  ainsi  je  Fat  rencontrée  plusieurs  fois  Corte* 
ment  prononcée  sur  le  mésorectym  ,  le  mésocolon  et 
qMcIques  portions  du  mésentère  ;  rinftammation  s'arrê- 
tait presque  subitement  ii  Tendroit  où  le  péritoine  va 
recouvrir  riijilestin.  Dans  cette  nuance  de  péritonite ,  qui 
K)iç  me  paratt  pas  avoir  été  notée  par  les  auteurs,  ks 
douleurs  sont  profondes  »  obtuses  •  i^'augmentent  proa- 
que  point,  par  la  pres^on;  le  ventre  conserve  sa  souplesse 
pt  le  malade  n*épr<>MV'e  qu*une  aorte  ôfi  malaise.  EUle  se 
rencontre  le  plus  souie^ut  chez  les  personnes  affectées 
d'une  inflammation  trèis^ronique  de  la  membrane  mu-* 
queuse  intestinale  ;  au  moins  telles  sont  les  eirconstaO" 
ces  iam  lesquelles  je  lai  observée. 

D'après  ce  que  nous  venons  d'exposer,  on  voit  que  tou« 
tes  les  portions  du  péritoine  peuvent  être  enflammées , 
mais  plusieurs  parties  le  sont  plus  fréquemment  que  d'au- 
tres ;  ainsi  le  mésocolon  transverse  et  tout  le  mésentère 
sont  moias^ouvent  malades  que  le  grand  épiploon  ,  et  ce- 
lui-ci Test  plus  rarement  que  la  portion  de  tunique  qui 
recouvre  le  bord, libre  des  intestins.  I^a  portion  de  pé- 
ritoine  qui  recouvre  la  vessie  est  plus  souvent  affectée  que 
celle  qui  tapisse  la  partie  ipférieure  dui  diaphragme.  Las 
péritonites  partielles  se  développent  généralement  par 
l'effet  d'une  stimulation  instantanée  agissant  avec  force 
sur  une  partie  très-limitée  du  péritoine  ;  ainsi  une  per 
foration  qui  se  forme  tout-à-coup  dans  un  des  points  de 


ET   OBSBBTATIONS.  5o7 

rintestio  y  la  rupture  subite  de  l'estomac  ou  de  la  vési- 
cule du  fiel ,  déterminent  ordinairement  leur  apparition. 
Quelquefois ,  il  est  vrai ,  il  n'y  a  pas  rupture  des  tuni- 
ques  intestinales  ,  mais  seulement  transmission  de  Tin- 
flammation  de  la  tunique  muqueuse  à  la  membrane  sé- 
reuse. La  cause  de  ces  diverses  péritonites  partielles  peut , 
dans  le  plus  grand  nombre  des  cas  »  être  pressentie  par 
la  nature  seule  des  symptômes  :  ainsi  »  quand  on  voit  un 
homme 9  qui,  après  avoir  éprouvé  un^  gastro- entérite 
assez  rive  dont  il  est  presque  convalescent  ,  présenter 
tout-à-coup  et  sans  cause  évidente,  l'explosion  des  symp- 
tômes les  plus  violons  de  la  péritonite  ;  quand  ou  re- 
marque que  le  ventre  ,  de  souple  et  indolent  qu'il  était  , 
devient  dur ,  ballonné  et  douloureux  à  la  moindre  pres- 
sion ,  que  les  traits  de  la  lace  se  décomposent ,  ^uo  le 
pouls  devient  très-petit ,  serré  et  souvent  irrégulier  »  ou 
peut  assurer  qu'une  péritonite  partielle  se  développe  et 
qu'elle  est  due  probablement  à  une  perforation  de  l'intes- 
tio  et  au  passage  de  matières  étrangères  dans  la  cavité 
péritonéale;  j'ai  vu  plusieurs  faits  de  ce  genre,  et  tou- 
jours le  pronostic  a  été  réalisé  par  l'inspection  cadavé- 
rique; dernièrement  encore  M.   Broussais  a  publié  une 
observation  analogue  :  il  avait  parfaitement  pressenti  la 
cause  de  la  mort  du  sujet,  (i) 

Les  inflammations  aiguè's  du  péritoine  déterminent  en  - 
core  d'autres  désordres  que  ceux  précédemment  notés  ; 
on  voit  des  portions  très-étendues  du  péritoine  tellement 
enflammées  qu'elles  sont  d'un  rouge  pourpre  ou  violet  et 
même  presque  noires.  Dans  des  cas  semblables  les  intes- 
tins adhèrent  souvent  entre  eux  sans  l'intermédiaire  d'une 
fausse  membrane  ;  quand  ceite  dernière  existe ,  Ton  voit 


(0  Atm,  deiamcd  physioL ,  mai  iS'm,  page  39t. 


5o8  VÊMOIAES 

une  concrétion  blanchâtre  composée  d'albumine ,    d'ane 
étendue  plus  ou  moins  grande. 

L'inflammation  du  péritoine  peut  encore  être  poussée 
plus  loin  et  la  gangrène  en  être  la  suite  :  on  rencontre 
alors  des  escarres  noirâtres  »  en  général  de  peu  de  largeur , 
mais  pouvant  présenter  dans  quelques  cas  un  ou  plusieurs 
pouces  d'étendue.  Ces  fiiits  ont  été  observés  par  plusieurs 
auteurs  »  ils  sont  cependant  assez  rares,  parce  que  le  trouble 
survenu  dans  l'économie  par  la  violence  de  l'inflammation 
doit  faire  périr  le  malade  avant  que  la  gangrène  ait  eu  le 
temps  de  survenir. 

Un  phénomène  très-singulier,  «t que  je  crois  n'avoir  pas 
encore  été  indiqué  »  s'estpi^ésentéàmon  observation  dans  le 
courant  de  l'année  1832.  J'ai  rencontré  chez  un  homme  » 
mort  à  la  suite  d'une  péritonite  aiguë ,  sans  désordres  in- 
flammatoires très^considéràbles»  un  emphysème  sous-péri- 
tonéal;  tout  le  péritoine  se*  trouvait  inégalement  soulevé 
par  legaz  qu'on  pouvait»  parla  pression ,  faire  passer  dans 
les  cellnles  voisines  et  augmenter  la  distension  ;  tous  les 
replis  du  péritoine  étaient  en  partie  séparés  par  ce  gaz.  Dans 
un  second  cas  ,  je  rencontrai  l'emphysème  sous-périto- 
néal  beaucoup  moins  étendu  :  il  était  limité  à  la  portion 
sousdiaphragmatique  et  seus-hépa tique.  Je  puis  assurer 
que  la  putréfaction  n'avait  aucune  part  à  ce  phénomène. 

Le  mésentère  contient  quelquefois  des  collections  pu- 
rulentes assez  abondantes  et  limitées  dans  un  espace  bien 
circonscrit.  Ces  collections  sont  de  deux  espèces:  la  pre- 
mière reconnaît  pour  cause  Tinflammation  du  tissu  cellu- 
laire inter-péritonéal ,  développée  primitivement  dans  ce 
tissu  ,  ou  communiquée  par  l'irritation  préalable  de  la 
surface  interne  du  péritoine;  la  deuxième  espèce  est  for- 
mée par  la  fonte  de  ganglions  mésenlérîques  fort  volu- 
mineux ,  qui  ,  par  le  fait  d'une  inflammation  chronique*, 
60  sont  réduits  en  une  sorte  de  pulrilage  puriforme  ,*  cette 


ET    OBSERVATIONS.  SoC) 

dernière  espèce  est  la  plus  ordinaire.  La  première  est 
beaucoup  plus  rare;  néanmoins  elle  existe,  et  Ton  a  tù 
des  abcès  de  ce  genre  ^  si  considérables ,  que  les  deux  lames 
du  mésentère  étaient  écartées  au  point  que  tout  rab4o- 
men  se  trouvait  rempli  par  cette  tumeur  (i). 

Lorsque  l'inflammation  du  péritoine  a  duré  vingt,  vingt- 
cinq  ou  trente  jours  ,  les  désordres  sont  en  général  fort 
étendus  ;  des  fausses  membranes  albumineuses  ,  d*un 
blanc  pur ,  d'autres  fois  grisâtres  ou  même  un  peu  rou- 
geâtres  ,  élablisseut  des  adhérences  entre  tous  les  points 
des  intestins ,  et  entre  ceux-ci  et  la  paroi  abdominale.  Ces 
fausses  membranes  recouvrent  généralement  des  parties 
très-phlogosées  ,  et  quand  on  vient  à  les  détacher  ,  il  est 
très-fréquent  de  remarquer  la  coloration  en  rouge  très- 
prononcée  de  leur  surface  adhérente.  Ces  fausses  mem- 
branes varient  d'épaisseur  ;  ordinairement  elles  n*ont  qu'un 
quart  de  ligne  ou  une  demi-ligne  ,  mais  quelquefois  elles 
sont  beaucoup  plus  fortes.  J'en  ai  vu  qui  étaient  épaisses 
de  deux  et  trois  lignes.  ïllles  n'attendent  pas  vingt  ou 
trente  jours  pour  se  former  ;  elles  sont  quelquefois  très- 
sensibles  après  trente-six  ou  quarante-huit  heures  d'in- 
flammation ;  mais  alors  leur  épaisseur  est  proportionnée 
au  peu  de  durée  de  la  maladie. 

Ces  fausses  membranes  rie  sont  pas  friables  ;  on  les 
voit  s'alonger  lorsqu'on  les  tiraille ,  et  elles  reviennent 
sur  elles-mêmes  quand  on  cesse  la  traction  ;  elles  sont 
donc  très-sensiblement  élastiques. 

Nous  avons  déjà  dit  que  ,  dans  une  nuance  de  périto- 
nite ,  la  membrane  séreuse  enflammée  était  sèche  ,  et 
contractait  des  adhérences  avec  les  parties  voisines  :  nous- 
n'avons  plus  à  nous  en  occuper.  Mais  il  nous  reste  à  parler 
des  fluides  qu'on  peut  rencontrer  dans  la  cavité  du  péri- 

(i)  De  ahsccssu  mcscnterii  i  Ualîeri  Dusertatio. 


5lO  Hi;HOIB£$ 

toine  après  ton  inflammation  aigaë.  Pendant  les  premières 
heures  de  l'inflammation  ,  le  flui4e  sécrété  ne  présente 
guère  de  différence  d'avec  l'état  normal ,  que  par  sa  quantité 
plus  abondante  ;  après  trente  six  ou  quarante-heures  de 
mafadie ,  le  liquide  se  trouve  accumulé  en  quantité  très- 
ngtable  ;  il  se  ramasse  ordinairement  dans  les  parties  les 
plus  déclives ,  à  moins  que  des  adhérences  ne  le  retien- 
nent fixé  dans  d'autres  points.  Sa  couleur  varie  singuliè- 
rement ;  il  est  quelquefois  assez  limpide  »  et  cela  a  princi* 
paiement  lieu  lorsque  la  péritonite  est  partielle.  Lorsque 
l'inflammation  dure  depuis  plusieurs  jours ,  le  fluide  est 
généralement  blanchâtre ,  grisâtre  ou  lactescent  :  cette 
couleur  a  été  »  comme  l'on  sait  »  une  source  d'erreurs 
pour  une  foule  de  cp^diecins  peu  exercés  aux  recherches 
d'aqatomie  pathologique  »  et  qui  ,  ne  s'en  rapportant 
qu'au^^seas»  ont  admis.»  sur  la  simple  analogie  de  cou-* 
leur  »  les  épançhemens  de  lait  dans .  la  cavité  abda- 
minale.  Je  ne  chercherai  point  à  combattre  la  méprise 
qu'ils  CAt  faite;  tous  les  hommes  q«ii  ne  se  laissent 
guider  que  par  l'expérience  et  le  raisonnement  ont  £u| 
justice  9  depuis  long-temps  «  de  l'erreur  dont  nous  par- 
Iqus^  a*  la  suite  de.la  péritopite  aiguë ,  on  peut  encore 
rencontrer  du  sang  pur  épanché  dand  Tabdomen.  Ce 
cas  est  très-rare  ;  plus  souvent  ce  sont  des  stries  sanguines 
placées  sur  plusieurs  points  des  intestins.  La  quantité  de 
liquide  épanché  varie  depuis  plusieurs  opces  jusqu'à  quel- 
ques litres ,  mais  elle  s'élève  rarement  au-delà  dans  les. 
pécttonitas  aiguës.  La  consistance  du  liquide  présente  des 
différences  très-notables;  quelquefois  il  est  lixnpide  comme 
de  Teau»  ne  contenant  aucun  caillot  albumineux;  dans 
d'autres  cas  ,  il  est  onctueux,  épajs,  semblable  à  du  lait 
bien  gras  »  ou  au  pus  du  tissu  cellulaire  ;  souvent  il  con- 
tient  des  masses  blanchâtres  formées  par  des  caillots  d'aï- 
buDpiine  concrétée.  Dans  plusieurs  cas  de  péritonite  partielle  » 


BT   OB8BBVATIOKS.  5ll 

j*ai  rencontré  une  sérosité  jaunâtre  aHes  abondante  ,  au 
naiUeu  de  laquelle  nageaient  des  flooons  îauDâtres  ayanl  la 
plu9  grande  ressemblance  arec  ralbumloe  d'un  ceuf  fraif» 
Ces  flocon»  formaient  des  masses  dont  la  grosseur  *  variait 
depuis  celle  d'une  noix  jusqu'à  celle  du  poing*' 

{La  suite  au  prochain  Numéro.  )  - 

Dégénérescence  fibreuse  du  péricarde ,  de  plusieurs 
lignes  d'épaisseur  ;  péricardite,  pleurésie ,  etc.  .'obser- 
vation recueillie  à  PHâtel-Dieu  de  Caen ,  par  M.  Le 
BiD0is/?/5^  D.'M.  P. 

Dbsjabdins,  âgé  de  vingt-deux  ans,  matelassier,  lym- 
phatique, d'une  constitution  iaible,  avait  depuis  long- 
temps Fbaleine  courte ,  et  ne  pouvait  courir  sans  être 
promptement  forcé  de  s'arrêter,  quand,  au  milieu  du  mois 
de  juillet  iSfii  ,  il  fut  pris,  sans  cause  connue,  de  don* 
leurs  dans  tous  les  membres  et  d'une  toux  très-sèche.  H 
contioua  son  travail  ordinaire.  Dans  le  mois  suivant ,  les 
ganglions  cervicaux  formèrent  de  chaque  cdté  du  cd, 
mais  surtout  du  côté  gaucho ,  une  tumeur  indolente  assez 
volumineuse  ;  l'augmentation  des  accidens  priipitifs  ne 
détourna  point  encore  Des  jardins  de  son  travail,  et  ce  ne 
fut  que  le  sS  septembre  suivant,  soixante-dix  jours  après 
la  manifestation  de  la  toux ,  qnll  entra  à  THètel-Dieu  dan» 
l'état  que  voici  :  visage  pâle ,  ièrres  bleues  et  gonflées  ; 
toux  vive,  expectoration  muqueuse  et  filante;  respiration 
tnéS'Courte ,  très-pénible ,  impossible  même  dans  le  dé- 
cubitus  sur  le  dos.  Dans  cette  poi^ition ,  la  suffocation  esè 
imminente ,  et  le  malade  n'éprouve  quelque  sonlageméirt 
que  lorsqu'il  est  a«sis ,  le  corps  penché  en  f|vant,*  oVst 
dans  cette  altitude  qu'il  passe  les  nuits  enttè?e6  sans  som*- 
meil.  La  poitrine  percutée  ne  rend  dans  toute  son  éteq-. 


5lS  EXTRAITS 

due,  mais  particuKèrement  en  devant,  qu'un  son  mat, 
et  lorsqu'on  fait  exécuter  au  malade  une  grande  inspiration, 
il  ouvre  la  bouche ,  fait  des  efforts  ,  mais  il  est  facile  de 
juger  qu'il  entre  peu  d'air  dans  ses  poumons.  Pouls  petit, 
très-fréquent  ;  battemens  du  cœur  imperceptibles  ;  cha* 
leur  de  la  peau  naturelle.  Le  malade  n'accuse  aucun  point 
douloureux.  (  Fingt  sangsues  au  côté  droit  de  la  poitrine, 
boiss.  gommeuses,  looch  blanc.)  Le  18  octobre,  même 
état.    Nouvelle  application  de  sangsues ,  tout  aussi  in- 
fructueuse que  la  précédente.  Le  S2  »  application  succès-- 
sive  de  deux  vésicatoires  volans  sur  la  poitrine.  Les  jours 
suivans ,  le  malade  supporte  plus  facilement  la  position 
horizontale.  Calme  la  nuit,  obtenu  par  l'administration 
de  juleps  anodins.  Le  5  novembre ,  l'état  du  malade  ne 
^''étant  point  amélioré,  un  séton  .est  passé  à  travers  les 
tournons  de  la  partie  latérale  gauche  de  la  poitrine.  Il 
s'ensuit  une  hémorrhagie  très-considérable ,  qui  dure  pen* 
dant  vingl-quatre  heures ,  et  le  lendemain ,  6  novembre , 
décoloration  complète  du  visage ,  faiblesse  extrême ,  res- 
piration plus  iacile ,  toux  moins  fréquente ,  expectoration 
peu  abondante ,  avec  des  stries  de  sang  ;  pouls  très-fré- 
quent ,  peau  chaude ,  soif  vive  la  nuit ,  agitation  presque 
continuelle.  Du  6  au  8,  il, survient  deux  hémorrhagie» 
nasales  abondantes  qni  exigent  le  tamponnement.  Le  8  , 
la  face  est  toui-à-fait  décolorée ,  ainsi  que  les  lèvres  et  la 
langue  ;  la  voix  est  presque  éteinte;  le  .malade  est  couché 
sur  le  dos,  la  tête  élevée;  sa  respiration  est  assez  facile 
et  régulière;  il  y  a  peu  de  toux- et  presque  point  d'expec- 
toration ;  pouls  fréquent ,  plus  fort  et  plus  développé  mal- 
gré la  faiblesse  générale.  Nouvelles  hémorrhagies  nasales 
dans  l'après-midi;  tamponnement  des  narines.  Le  10,  on 
s'aperçoit  que  la  tumeur  formée  par  lès  ganglions  cervi- 
caux a  disparu.  Du  10  au  i3 ,  pâleur  et  faiblesse  portées 
au  dernier  degré;  paupières  demi-closes ,  plus  de  toux  ni 


r 


ET     OBSERVATIONS.  513 

d'eijLpectoratioû  ;  respiration  précipitée  ei  abdominale; 
voix  éteinte  ;  pouls  fréquent  ;  sa  force  contraste  avec  ra- 
battement dans  lequel  le  malade  est  plongé;  nulle  alté- 
ration des  facultés  intellectuelles.  Mort  le  iSk.midi. 

Examen  cadavérique^  vingt-une  heures  aprèela  morU 
Extérieur.  —  Pâleur  générale  très-marquée,  sortou taux 
lèvres  et  à  la  conjonctive;  nulle  infiltration;  roideur  ca- 
davérique; yeux  ternes,  maigreur  peu  avancée ,  confor- 
mation régulière.  Le  selon  est  placé  environ  à  trois  travers 
de  doigt  au-dessous  du  mamelon  gauche;  autour  déjà 
plaie  existe  une  extravasation  sanguine  de  l'étendue  de  la 
main.  Tout  le  tissu  cellulaire  sous-cutané  du  thorax  et  de 
Fabdomen,  jusqu'à  la  ligne  blanche,  est  infiltré  do  sang 
noirâtre. — Cavité  thoracique.  Du  côté  gauche,  trois  verres 
environ  de  sérosité  sanguinolente  ;  plèvres  costale  et  pul- 
monaire opaques  ,  épaissies  et  parsemées  de  capillaii'es 
sanguins  très-injectés.  Du  côté  droit ,  adhérences  albu- 
mineuses  récentes  du  poumon  au  diaphragme;  granula- 
tions rouges  9  irrégulières,  sur  la  plèvre  diaphragmatique» 
qui  est  aussi  parsemée  de  capillaires  sanguins  très-déve- 
loppés.  Les  deux  poumons  sont  violacés ,  engorgés  à  leur 
partie  postérieure.  Dans  le  poumon  droite  cet  engorge- 
ment est  plus  marqué  et  se  rapporte  davantage  à  l'engoue- 
ment qu'à  l'efTet  cadavérique.  Un  grand  nombrç  de  gan- 
glions bronchiques  sont  gonflés,  d'un  rouge  intense  et 
désorganisés.  Parmi  eux,  se  trouvent  plusieurs  kystes 
du  volume  d'un  haricot ,  remplis  d'une  matière  jau- 
nâtre ^friable,  granuleuse  et  formée  de  sous-carbonate 
de  chaux«  Le  parenchyme  pulmonaire ,  au  voisinage  des 
ganglions  altérés,  est  plus  engorgé,  et  les  divisions  bron- 
chiques contenues  dans  son  épaisseur  ont  leur  muqueuse 
d'un  rouge  vineux.  Le  péricarde^  avant  d'être  incisé» 
ibrme  une  masse  d'un  blanc  tirant  sur  le  jaune ,  très-con- 
sistante ,  pyramidale ,  dont  la  base  tient  à  la  convexité  du 


5l4  MKMOIBBS 

diaphragme ,  et  doi>l  le  sommet  s^élète  jusqu^àu  tiers  in-^ 
férieùr  de  la  Iracbé^-artère.  Cette  tameur  adhère  en 
detant  à  la  première  pièce  da  sternum ,  en  arrière  h  la 
septième  fertè&re  certicale  d'abord ,  puis  ^ux  vertèbres 
dorsales;  sar  les  côtés,  à  la  face  interne  de  la  clavicule 
et  de  la  première  côte;  partout  ailleurs  ses  moyens  d'union 
sont  lâches  et  celluleux.  Incisée  selon  sa  longueur,  elle 
nous  a  permis  de  voir  qu'elle  était  due  à  une  augmentation  . 
considérable  de  Tépaisseur  du  péricarde  ;  bornée  h  quel- 
ques lignes  dans  la  portion  inférieure  de  l'enveloppe  ,  celte 
épaisseur  s'accroit  à  mesure  qu'on  s'élève  vers  la  base  du 
COBur  et  l'origine  4©*  gros  vaisseaux ,  au  point  d'acquérir 
un  pouce  à  un  pouce  et  demi.  En  cet  endroit ,  le  péri- 
carde ,  prodigieusement  épaissi  et  tout-à-fait  dégénéré  , 
semble,  comme  une  matière  coulante,  s'être  moulé  au- 
tour de  tous  les  vaisseaux  qui  partent  ducdBUr,  a  Voir' 
rempK  leurs  intervalles ,  fixé  invariablement  leurs  rapports 
et  ne  fonneravec  eux  qu'un  seul  bloc.  L'aorte  elles  autres' 
vaisseaux  compris  comi!ne  elle ,  ouverts  dans  l'étendue  de 
leor  trajet  à  travers  la  tumeur ,  ont  paru  avoir  conservé 
lenr  calibre  ordinaire.  La  consistance  de  cette  altération 
de  tissu  se  rapproche  beaucoup  de  celle  de  l'utérus,  et 
même  de  celle  du  cartilage,  sa  couleur  est  d'un  blanc 
jaunâtre ,  sa  texture  fort  serrée  ;  sa  résistance  à  la  dilacé- 
ration  et  sa  pesanteur  très-considérables«  On  n'y  aperçoit 
aociun  vaisseaa ,  aucune  trace  d'organisation.  La  cavité 
du  péricarde  contient  deux  cuillerées  environ  d'un  fluide 
de  couleur  citrine ,  mêlé  de  concrétions  membraniformesr; 
sa  surface  est  granuleuse  et  rouge  en  plusieurs  endroits. 
Cœur: un  peu  pliM  volumineux  que  dans  l'état  ordinaire  , 
graisseux ,  flasque  ,  surtout  du  côté  droit ,  où  le  ventricule 
et  l'oreillette  paraissent  j)lu9  amples  que  de  coutume.  L'o- 
reiUotte  gauche  est  surtout  très-petite.  Toutes  les  cavités 
de  ce  viscère ,  iiiusi  que  les  gros  vaisseaux ,  contiennent 


ET    OBSERVATIONS.  5l5 

très-peu  de  saag.  Ce  fluide  est  peu  séreux ,  moios  coloré 
que  de  coutume.  Membrane  muqueuse  gastrique  très- 
ridée  ,  un  peu  rouge ,  couverte  d*un  mucus  épais.  Rien 
de  particulier  dans  les  autres  wscères. 


Cette  observation  ^mérite  de  fixer  l'attention  sous  plus 
d'un  rapport  :  on  y  trouve  décrite  une  lésion  organique 
assez  rare,  et  la  symptomatqlogie  des  affections  du  péri- 
carde est  encore  si  obscure,  qu'on  doit  recueillir  avec 
empressement  tous  les  faits  relatifs  à  ce  sujet. 

L'énorme  tumeur  développée  dans  le  péricarde ,  et  qui 
de  la  partie  inférieure  de  ce  sac  membraneux  s'étendait 
jusqu'au  niveau  de  la  première  pièce  du  sternnm  et  delà 
clavicule ,  s'était  vraisemblablemeïit  accrue  avec  lenteuré 
La  dyspnée  légère  à  laquelle  le  malade  était  sujet  depuis 
long-temps ,  semble  a?oir  été  produite  par  cette  tumeur 
dont  aucun  autre  signe  ne  pouvait  porter  à  soupçonner 
l'existence;  déjà  elle  avait  acquis  un  volume  considérable 
sans  que  la  nutrition  du  malade  fût  sensiblement  altérée* 
Nous  retrouvons  ici  Tapplication  de  cette  loi  générale» 
savoir ,  que  lorsqu'un  tissu  accidentel  se  développe  Hans 
un  organe ,  ce  tissu  n'exerce  ordinairement  une  influence 
fâcheuse  sur  la  nutrition ,  que  lorsqu'il  n'a  point  d'ana* 
logue  parmi  les  tissus  sains. 

Le  premier  degré  de  la  tumeur  décrite  par  M.  Lebidoié 
setnble  exister  dans  ées  plaques  blanches  que  l'on  trouve 
assez  souvent  développées  à  la  surface  du  péricarde ,  ofX 
plutôt  entre  son  (euillet  fibreux  et  son  feuillet  séreux.  JKai 
eu  quelquefois  occasion  de  voir  ces  plaques ,  plus  volu- 
mineuses et  plus  épaisses,  soulever  d'une  manière  notable 
la  lame  séreuse  au-dessous  de  laquelle  elles  étaient  déve- 
.  loppées ,  et  faire  une  saillie  plus  ou  moins  considérable  h 
l'intérieur  de  la  cavité  du  péricarde.  J'ai  trouvé  une  fois 


•  ■ 


5l6  UÊMOIRES 

chez  un  individu  atteint  d^anévrysme  du  qœur  «  une  tu- 
meur du  même  genre  développée  à  la  surface  du  cœur 
entre  les  deux  lames  du  péricarde ,  égalant  à-peu-près  le 
volume  des  deux  ventricules,  et  semblant  par  sa  forme  un 
second  cœur  surajouté  au  premier.  D'ailleurs ,  le  tissu 
cartilagineux  ou  fibro-cartilagineux  est ,  de  tous  les  tissus 
accidentels ,  celui  qui  envahit  le  plus  fréquemment  le  pé- 
ricarde. Dans  cette  membrane,  comme  dans  les  autres 
parties  où  il  se  développe ,  ce  tissu  tend  quelquefois  à  s'os- 
sifier ;  et  quelques-uns  des  prétendus  os  du  cœur,  décrits 
par  plusieurs  auteurs  des  siècles  précédons,  n'étaient  peut- 
^tre  que  des  produits  accidentels  de  ce  genre.  Sous  le 
rapport  de  la  fréquence  du  développement  de  ces  produits» 
le  péricarde  se  rapproche  des  autres  membranes  séreuses  ; 
c'est  égafement  à  la  surface  externe  de  l'arachnoïde ,  de 
la  plèvre,  du  péritoine,  et  surtout  de  la  ioiembrane  interne 
des  artères ,  qui ,  par  son  organisation ,  offre  tant  d'ana- 
logie avec  les  séreuses ,  que  l'on  rencontre  les  tissus  car- 
tilagineux ou  osseux  accidentels  plus  communément  en- 
core que  dans  le  péricarde.  Les  tissus  accid^tels  sans 
analogues  dans  l'économie,  le  squirrhe ,  l'encéphaloïde  ,  le 
tubercule,  naissent  plus  souvent  au  contraire  h  la  surface 
externe  des  membranes  muqueuses,  dans  le  lissu  cellu- 
laire qui  les  unit  aux  parties  subjacentes.  J'ai  vu  deux  fois 
cependant  une  masse  de  tissu  encéphaloïde  interposée 
entre  la  lame  fibreuse  et  la  lame  séreuse  du  péricarde  ,  et 
il  n'est  pas  très-rare  de  trouver  chez  les  enfans  ces  deux 
lames iséparées  par  des  tubercules  de  nombre  et  de  gran- 
deur variables. 

La  tumeur  du  péricarde  aurait  pu  vraisemblablement 
exister  encore  bien  long- temps  sans  donner  lieu  à  aucun 
symptôme  grave.  Les  concrétions  crétacées  dont  quelques 
ganglions  bronchiques  étaient  le  siège ,  la  rougeur  de  la 
membrane  muqueuse  d'une  partie  des  conduits  aérifères 


ET    OBSERVATIONS.  Sl^ 

readeût  suffisamment  raison  de  la  toux  sèche  qui  avait 
lieu  depuis  long^'temps.  C'est  .au  milieu  de  cet  état  d'in- 
commodité habituelle  »  qu'une  double  pleurésie  fr^pa  le 
malade;  son  invasion  ne  parait  avoir  été  annoncée  par 
aucune  douleur  ;  l'anxiété  extrême  »  et  surtout  l'état  d'or- 
tbopnée  avec  inclinaison  du  tronc  en  avant ,  indiquaient 
une  pleurésie  diaphragmatique  (i) ,  et  l'ouverture  du  ca* 
davre  en  démontra  effectivement  l'existence.  La  douleur 
de  l'hypocondre ,  l'un  des  signes  les  plus  caractéristiques 
de  cette  espèce  de  pleurésie ,  ne  se  montra  point  ici.  Od 
doit  regretter  que  l'auscultation  n'ait  point  été  pratiquée , 
et  que  la  poitrine  n^ait  point  été  percutée  avec  un  peu 
plus  de  soin.  L'abondante  évacuation  de  sang»  déterminée 
par  le  séton ,  n'arrêta  pas  les  progrès  de  la  double  phleg-» 
masie  des  plèvres  ;  des  h^morrbagies  nasales  multipliées 
épubèrent  inutilement  le  malade ,  et  il  succomba  à  la  gêne 
toujours  croissante  de  la  respiration. 


Note  sur  la  vaccine  ;  pat  le  docteur  Ratiek. 

Il  semble  que  tout  a  été  dit  sur  la  vaccine ,  il  semblé 
surtout  qu'il  soit  inutile  désormais  de  chercher  à  prouvei' 
son  utilité  ;  elle  est  incontestable  pour  tous  les  médecins  » 
mais  le  public  est  loin  de  partager  cette  conviction  que 
vingt-cinq  ans  de  succès  non  interrompus  rendraient 
bien  légitime.  On  s'étonne  de  la  voir  en  butte  à  des  ob-* 
jections  tellement  ridicules ,  que  le  médecin  dédaignerait 
d'y  répondre  s'il  n'était  persuadé  qu'il  lui  appartient  moins 
qu'à  personne  d'imposer  sa  croyance ,  et  qu'il  doit  tou-^ 
jours  motiver  son  opinion. 

C'est  un  fait  bien   remarquable  et  démontré  jusqu'il 


«•■ 


(i)  F'oycz  »urce  sujet,  le  Numéro  d'oçlobrc  des  archives, 

t.  S4 


5|g  MiMOIRES 

révidcnce  ,  que  la  vacciDe  est  dans  l'immense  majorité  des 
cas  un  préservatif  assuré  contre  la  variole,  et  que  de 
tous  les  remèdes  employés  en  médecine ,  il  n'en  est  pas 
un  qui  ait  subi  et  soutenu  plus  d'épreuves  et  de  recher- 
ches en  tout  genre;  cependant  tandis  que  le  public»  même 
éclairé ,  prodigue  sa  confiance  aux  charlatans  les  plus  ab- 
surdes et  les  plus  déboutés ,  il  la  refuse  obstinément  aux 
conseils  les  plus  sages ,  et  aux  pratiques  les  plus  salutai- 
res. Nous  ne  rechercherons  pas  ici  la  cause  de  cette  pré- 
vention funeste  ;  nous  voulons  seulement  réfuter  quelques- 
unes  des  objections  dirigées  contre  l'innoculation  Jenner- 
rienne  par  ses  opiniâtres  adversaires.  On  a  déjà  fait  jus- 
tice d'un  grand  nombre  d'entr'elles ,  les  observations  mé- 
dicales les  mieux  suivies  ,  répétées  sur  tous  les  points  du 
globe  9  et  mieux  encore  une  génération  toute  entière  panni 
laquelle  les  personnes  stygmatisées  par  la  variole  sont 
aussi  rares  que  celles  qu'épargnait  jadis  ce  fléau ,  les  ont 
réduites  à  leur  juste  valeur  ;  mais  le  génie  du  mal  sem- 
ble suggérer  à  nos  antagonistes  des  moyens  toujours  nou- 
veaux pour  arrêter  les  progrès  de  cette  inappréciable 
découverte;  et  ils  réussisent  trop  souvent  à   séduire  la 
classe  peu  instruite  de  la  société  sur  laquelle  ils  exercent  un 
empire  tyrannique.  Ils  doivent  être  satisfaits  de  leurs  succès 
qui  sont  mis  en  évidence  par  le  rapport  du  Conseil  de  salu- 
brité dont  voici  les  résultats  numériques;  ils  n'ont  pas  be- 
soin de  réflexions.  En  1820,  4^  personnes  moururent  de 
la  petite  vérole;  en  1821  /elle  en  moissonna  112;  enfin 
en  1822,  elle  a  fait   11 36  victimes.  Yoilà  donc  à  Paris 
seulement  iSSg  individus  auxquels  la  vaccine  eût  sauvé 
la  vie  ;  car  nous  ne  parlons  môme  pas  de  ceux  qui ,  sur^ 
vivant  à  la  maladie ,  périssent  quelques  semaines ,  quelques 
mois  après»  des  aflections  qu'elle  traîne  à  sa  suite.  Nous 
ferons  remarquer  seulement  qu'il  résulte  d'uq  rapport 
fait  par  la  Société  instituée  à  Londres  pour  le  soulage- 


ET    OBSEEVATIONS.  SlQ 

meot  des  aveugles  Indigens ,  que  le  quart  de  ces  infortu- 
nés a  été  privé  de  la  vue  par  la  variole. 

Une  preuve  contre  la  vaccine  serait  un  certain  nom- 
bre  d'observations  bien  authentiques  de  varioles  déve- 
loppées chez  des  sujets  bien  vaccinés  :  nous  disons  un  cer- 
tain nombre ,  car  personne  ne  s'est  avisé  de  contester 
les  vertus  du  quinquina ,  du  mercure  p  de  Témétique, 
parce  que  ces  médicamens  ont  manqué  leur  effet  dans 
des  cas  certainement  plus  nombreux  que  ceux  oii  la  vac- 
cine s'est  trQuvéfe  en  défaut  ;  or ,  cette  preuve  est  encore 
à  fournir ,  et  d'après  les  recherches  faites  à  ce  sujet  »  il 
a  été  reconnu  que  les  varioles  consécutives  à  la  vaccine 
sont  excessivement  rares  »  et  tellement   modifiées  dans 
leur  marche ,  leur  durée ,  leurs  symptômes  et  leur  termi- 
naison ,  que  plusieurs  auteurs  ont  proposé  d'en  faire  une 
variété  îi  part.  Veut  on  les  pièces  à  l'appui  ?  En  18*21 , 
M.  le  Comte  de  Tournon ,  Préfet  de  la  Gironde ,  voyant 
une  épidémie  de  variole  ravager  son  .département ,  et  la 
vaccine  perdre  beaucoup  de  la  confiance  publique  parce 
que  quelques   sujets  prétendus  vaccinés  avaient  été  at- 
teints par  la  contagion  ,  ordonna  une  enquête  médicale  à 
ce  sujet.  Ce  traviiil  exécuté  avec  tout  le  talent  et  l'acti- 
vité  possible,  par  une  commission  prise  au  sein  de  la 
Société  Royale  de  Médecine  de  Bordeaux ,  offre  les  dé- 
tails les  plus  intéressans  ;  mais  le  point  principal  est  que 
sur  TRENTE  MILLE  IndlvIdus  vacciués ,  DOUZE  seulement  fu- 
rent soupçonnés  d'avoir  eu  la  variole,  et  ce  nombre ,  déjà 
tellement  faible  qu'il  ne  prouverait  absolument  rien ,  fut 
réduit  par  un  examen  attentif  de  toutes  les  circonstances 
et  de  la  vaccination  et  de  la  variole  ,  à  deux.  Encore  faut- 
il  dire  que,/îhez  ces  deux  malades,  l'affection  fut  extrê- 
mement bénigne  et  d'une  durée  de  moitié  moindre  que 
celle  de  la  variole  ordinaire.  On  sait  que ,  dans  la  plu- 
part des  cas  y  les  varioles  signalées  chez  les  sujets  vacci* 

54.. 


520  h£M0IRB8 

nés  n*ônt  phis  été ,  vues  de  près  »  que  des  varicelies  un  peu 
considérables.  II  est  un  caractère  propre  à  faire  éviter  toute 
méprise  :*ce  caractère ,  indiqué  par  Gorvisart  dans  ses  le- 
çons clioiques ,  est  une  vésicule  remplie  de  sérosité  qui  se 
montre  au  sommet  du' bouton  dans  la  varicelle  au  début 
de  la  maladie ,  et  qu'on  ne  trouve  pas  dans  la  variole. 
Cette  observation  mériterait  d'être  vérifiée  »  et  servirait  à 
éiclaircir  les  cas  douteux.  Il  est  d'autant  plus»  important 
de  constater  d'une  manière  positive  ces  &its ,  que  les  ad- 
versaires de  la  vaccine  s'en  emparent ,  les  grossissent ,  les 
multiplient  et  les  présentent  à  la  multitude  toujours  satis- 
faite de  voir  déprécier  les  institutions  utiles.  Au  mois  de 
février  i8a3,  j'ai  soigné  un  individu  vacciné  depuis  dix- 
sept  ans  chez  lequel  la  vaccine  s'était  développée  régu- 
lièrement.  Après  quatre  jours  d*incubation  marqués  par 
la  fièvre,  du  brisement ^  du  dégoût,  des  nausées ,  de  la 
céphalalgie ,  de  la  rougeur  aux  conjonctives ,  du  coryza , 
il  se  manifesta  d'abord  à  la  tête ,  puis  au  tronc  et  aux  ex- 
trémités ,  des  petites  taches  rouges  et  légèrement  saillantes; 
le  troisième  jour  ces  élevures  étaient  surmontées  ^'une 
vésicule  remplie  de  sérosité  transparente  qui  peu-à-peu 
devint  trouble ,  puis  purulente  ;  quelques  pustules  étaient 
confiuentes;  quelques-unes  offraient  à  leur  centre  un 
point  noirâtre  et  légèrement  déprimé.  La  desquammation 
fut  complète  le  dixième  jour  de  l'éruption  et  le  quatorzième 
à  dater  de  l'invasion  des  premiers  symptômes.  Pendant 
les  premiers  jours ,  la  fièvre  fut  asâez  considérable  et 
accompagnée  d'angine ,  cependant  tout  céda  à  un  traite- 
ment antiphlogistique  assez  peu  actif.  Il  fut  évident  pour 
le  docteur  Gaultier  de  Glaubryqui  fut  appelé  et  pour  moi, 
que  cette  maladie  n'était  pas  la  variole ,  nodfi  le  déclarâ- 
mes formellement ,  et  cependant  les  parens  et  le  railade 
lui-même  sont  persuadés  et  répètent  partout  que  la  vac- 
cine ne  préserve  pas  de  Tafl^tion  varioKque.  On  lit  dans 


ET    0B9BR  VATIONS.  5fil 

plusieurs  recueils  des  observations  de  maladies  sembla- 
bles qu'on  pourrait  désigner  par  le  nom  dr^éruption  va- 
rioliforme  ;.  elles  sont  toutes  exemptes  de  danger  et  ne 
peuvent  en  aucune  manière  servir  d'objection  contre  la 
vaccine.  > 

L'observation  la  plus  superficieUè  suffit  pour  faire  .voir 
que  les  avantages  de  la  vaccine  seraient  encore  incalcu^ 
labiés  quand  même  lous  les  cas  de  non  succès  seraient 
authentiques  y  quand  même  ils  seraient  deux  fois  plus 
nombreux  qu'on  ne  le  dit;  quand  même ,  ce  qui  est  ab- 
solument faux,  elle  offrirait  une  ehance  de  mort  sur 
mille.  Les  preuves  sont  palpables  et  multipliées.  Une 
seule  épidémie  de  Variolo  qui  sévit  h  Paris  dans  une  dos 
premières  années  de  ce  siècle ,  enleva  vingt  mille  person- 
nes de  tout  sexe  et  de  tout  âge  ;  en  1809  '^  vaccine  ré-  ' 
duisit  ce  nombre  à  213  décès.  Le  travail  de  la  commis  « 
sion  de  Bordeaux  dont  j'ai  parlé  au  commencement  de 
cet  article ,  établit  à  deux  sur  trente  mille  le  nombre  des 
non-réussites. 

Des  faits  aussi  convaincans  sont  propres  à  fermer  la 
bouche  aux  détracteurs  do  la  vaccine  ;  aussi  poussés  en 
quelque  sorte  dans  leurs  derniers  retranchemens ,  ils 
sont  maintenant  réduits  h  élever  des  doutes  sur  la  durée 
de  sa  propriété  préservative.  Dans  ces  dernijers  temps , 
quelques  personnes  ont  fait  courir  le  bruit  que  la  vac- 
cine préservait  à  la  vérité  de  la  petite  vérole ,  mais  que 
cette  précieuse  qualité  s'anéantissait  au  bout  de  quelques 
années  ,  et  qu'alors  les  sujets  redevenaient  aptes  h  rccc* 
voir  non  seulement  la  variole  ,  mais  la  vaccine  elle  même. 
Si  une  semblable  opinion  eût  été  appuyée  sur  des  recher- 
ches et  des  observations ,  elle  aurait  dû  être  accueillie  ; 
mais  ce  n'est  pas  la  manière  de  procéder  de  nos  adver- 
saires. Ils  ont  avancé  celte  opinion  sans  savoir  comment 
ils  la  soutiendraient.  Plus  francs  dans  leur  conduite,  les 


Sst  -      V^UOIRES 

défenseurs  de  la  yaccine  ont  examiné  ;  et  Toici  le  résultat 
de  leurs  recherches  :  plusieurs  sujets  Taccinés  depuis 
dix ,  douze ,   quinze ,  et  vingt  ans  ,  d'une  manière  non 
équivoque ,  l'ont  été  de  nouveau  et  plusieurs  fois  chacun , 
par  un  assez  grand  nombre  de  piqûres    avec  du  virus , 
qui^    inoculée  des  Sujets  encore  intacts,  a   développé 
la  vaccine  la  plus  régulière.  Chez  eux,  au  contraire,  dès 
le  moment  delà  piqûre,  il  s'est  manifesté  une  démangeai- 
son assez  vive  accompagnée  d'une  rougeur  très-légère  : 
an  bout  de  quatre  à  ciiiq  heures    s'est  développée  une 
petite  tumeur  pointue ,  irrégulièrement  circonscrite  à  sa 
base,  qui  était  d'un  rouge  vif.  Il  ne  s'est  pas  formé  de  vé- 
sicule. Cette  tumeur  a  persisté  jusqu'au  troisième  jour  , 
s'est  affaissée  peu-à-peu,  et  par  une  sorte  de  résolution. 
Tout  avait  disparu  au  huitième  jour.  Des  piqûres  prati- 
quées avec  une  lancette  sèche  n'ont  donné  lieu  h  aucun 
travail  local.   Ces  expériences  suivies  avec  soin  ont  mis 
hors  de  doute  le  point  contesté.  On  aurait  pu  supposer 
que  des  individus  chez  lesquels  il  n'y  avait  eu  qu'un  seul 
bouton  de  vaccine.,  ayant  été  en  quelque  sorte  moins  im- 
prégnés, seraient  plus  accessibles  à  une  nouvelle  conta- 
gion ;  il  n'en  a  pas  été  ainsi.  II  resterait  à  savoir ,  ce  qui , 
je  crois ,  n'a  pas  été  examiné ,  si  les  individus  qui  ont  eu 
fort  anciennement   la  variole,   seraient  susceptibles  de 
contracter  la  vaccine. 

On  a  dit  encore  que  le  virus  vaccin ,  par  des  transmis- 
sions multipliées ,  avai  t  subi  une  altération  qui  rendait 
nécessaire  de  le  régénérer  en  allant  le  reprendre  à  sa 
source  ;  des  recherches  nombreuses  ont  prouvé  que  ce 
virus  n'avait  nullement  changé ,  et  que  cette  régénéra- 
tion était  parfaitement  inutile.  La  vaccine ,  dit  le  docteur 
Husson,  conserve  évidemment  à  l'état  tous  les  sujets 
que  la  variole  aurait  moissonnés  ;  elle  peut ,  d'après  des 
calculs  exacts ,  augmenter ,  eu  Fra»cc  seulement ,  la  po- 


if 


BT    OBSBBTilTlONS.  525 

pulation  de  trois  jnillioDS  d'individus  dans  un  siècle. 
Quelle  efirayante  responsabilité  prennent  sur  eux.  les 
adversaires  de  la  vaccine ,  lors  qu'ils  détournent  le  peu- 
ple de  celte  pratique  salutaire  I 

Le  Gouvernement ,  dont  les  intentions  à  ce  sujet  sont 
continuellement  méconnues  et  méprisées  ,  n»  devrait-il 
pas  enfin  user  d'aulorité  ? 


Des  Diplogénèse^,  ou  déviations  organiques  par  dupli- 
cité; par  Gilbert  Brësghet  ,  chef  des  travaux  ana- 
tomiques ,  et  agrégé  en  exercice  à  la  Faculté  de 
Médecine  de  Paris  3  chirurgien  en  chef  de  l* hospice 
des  Enfans-Trouvés ^  etc, ,  etc» 

Nous  avons  divisé  les  diplogénèses  (1)  en  celles  qui  sont 
par  simple  union  ou  adhérence ,  et  en  celles  qui  dépen- 
dent de  la  pénétration  dés  germes  ou  embryons.  Ces  deux 
genres  ne  difTèrent  probablement  que  par  leur  degré; 
aussi  nous  proposons-nous  de  les  traiter  à  la  suile  l'un  de 
l'autre. 

PREHiBR  GENRE.  —  Dcs  diplogénèscs  par  pénétration 
ou  inclusion,  —  Ce  n'est  guère  que  depuis  les  premières 
années  de  ce  siècle  que  les  physiologistes  et  les  palholo- 
gistes  se  sont  occupés  de  l'étude  de  ce  genre  de  mons- 
truosité. Mais,  depuis  l'observation  si  intéressanle  que 
l'on  doit  à  M.  le  professeur  Dupuytren,  beaucoup  de  faiis 
semblables  ont  été  signalés  et  publiés.  L'observation  sur 
le  jeune  Bissieu  n'est  connue  que  'par  un  extrait  fort 
abrégé ,  inséré  dans  le  premier  Bulletin  de  la  Société  de 
la  Faculté  de  médecine.  L'histoire  complète  de  ce  cas 
remarquable  était  encore  inédite ,  et  nous  nous  propo- 


CO  ^Pycz  le  Dictionnaire  de  SSéd, ,  arliclc  oiviATioN  obganiqka. 


j(t4  HiVOIBBS 

sioDS  de  l'insérer  dans  un  oui^rage  d'anatomie  paiholo* 
gique  qui  paraîtra  bientôt;  mais  ^  comme  tout  récemment 
on  a  cherché  à  donner  par  la  lithographie  une  représen* 
tation  des  pièces  en  cire  déposées  dans  le  Muséum  de  la 
Faculté»  M.  Dupuytren  m'a  chargé  de  publier  l'obser* 
TatioB  dans  son  entier.  De  la  sorte ,  on  aura  une  descrip- 
tion des  objets ,  bien  supérieure  à  celle  qu'on  possédhit. 

J'ai  aussi  été  engagé  par  M.  Dupuytren  à  joindre  à  son 
observation  tous  les  faits  analogues  qu'on  possède ,  ainsi 
que<»ux  que  j'ai  observés  à  l'hospice  des  Enfans-Trouvés. 
Enfin  »  j'ai  cru  devoir  terminer  ce  travail  par  l'exposition 
des  divM^es  théories  fournies  par  la  physiologie  pour  ex* 
pliquer  ces  prétendues  monstruosités  ou  diplogénèses  par 
pénétration» 

I."  Observation  (de  M.  le  professeur  Dupuytren).  — r 
Amédée  Bissieu,  fils  de  M.  Bissieu,  propriétaire  à  Ver- 
neuil  ,  département  de  l'Eure  ,.nà()uit  e^  1790,  d'une 
femme  jeune  »  bien  portante  et  déjà  mère  d'un  autre  en- 
iant  bien  conformé  et  d'une  bonne  constitution.  Dans  la 
nuit  où  sa  mère  présumé  qu'il  fut  conçu,  une  de  ces 
alarmes  alors  si  fréquentes  en  France  causa  une  violenté 
agitation  dans  la  ville»  et  fit  courir  en  tumulle  les  habi- 
tans  aux  armes.  Pendant  sa  grossesse,  madame  Bissieu 
éprouva  quelques  chagrins  et  de  fréquentes  indispositions. 
Néanmoins  son  accouchement  fut  heureux.  On  croit  avoir 
remarqué  que  pendant  le  travail  il  s'écoula  une  grande 
quantité  d'eau  par  le  vagin.  Immédiatement  après  sa  nais- 
sance ,  le  jeune  Amédée  fut  remis  entre  les  mains  d'une 
nourrice  qui ,  l'ayant  trouvé  faible  et  mal  portant ,  parut 
désespérer,  pendant  quelque  temps ,  de  réussir  à  l'éleverJ 
Ramené  ensuite  à  la  maison  paternelle ,   cet  enfant  se 
plaignit,  dès  qu'il  put  balbutier,  d'une  douleur  au  côté 
gauche  de  la  poitrine  et  du  ventre.  Il  avait  dès-lors  cette 
partie  d'un  volume  qui  fit  craindre  qu'il  ne  fût  attaqué  du 


ET   OBSBBYàTIÔNS.  5s5 

carreau  ;  mais  ce  volume  était  d'ailleori  tellemenl  vaitabie, 
qu'on  8e  détermina  par  la  suite  à  lacer  sa  culotte ,  afin 
de  l'accommoder  plus  aisément  à  qos  Yariations.  Cepen- 
dant ,  à  mesure  qu'il  grandit ,  les  craintes  que  Ton  avait 
conçues  du  carreau  se  dissipèrent  ;  mais  l'habitude  du 
corps  du  jeune  Bissieu  resta  grêle  »  sa  figure  maigre  et 
blême;  et  il  est  remarquable  qu'il  ne  ce^sa  de  se  plaindra 
de  temps  à  autre,  quoique  faiblement,  de  douleurs  av 
côté ,  et  qu'il  fut  toujours  sujet  à  des  appétits  Ibrt  irré- 
guliers ,  souvent  fantasques  ,  et  à  des  indigestions  fré* 
quentes* 

Un  jour  on  aperçut ,  en  l'habillant ,  qu'il  avait  les  deux 
dernières  côtes  gauches  plus  élevées  et  plus  saillantes  que 
les  autres,  ce  qu'on  attribua  à  l'habitude  qu'il  avait  de 
sucer  le  pouce  de  la  main  droite  en  inclinant  son  corps 
du  même  côté.  On  donna  d'autant  mpins  d'attention  à 
cette  circonstance ,  que  le  jeune  Amédée  se  faisait  alora 
remarquer  par  sa  gaité  »  par  sa  vivacité  et  par  une  intel* 
ligence  au-dessus  de  son  fige  ;  il  montait  et  galoppait  à 
cheval  avec  une  agilité  et  une  hardiesse  extraordinaires. 
Un  jour  qu'il  se  livrait  à  cet  exercice ,  il  se  laissa  tomber 
et  se  fractura  le  bras.  |1  guérit  très-bien  de  cet  acoident» 
Quelque  temps  après ,  Il  fut  envqyé  dans  une  pension  à 
Rouen.  C'est  là  qu'après  ud  séjour  de  dix-huit  mois  en* 
viron  ,  pendant  lequel  il  ne  s'était  plaint  d'aucune 
indisposition  nouvelle ,  il  fut  subitement  pris  d'une 
douleur  aiguë  au  côté  et  dans  l'hypocondre  gauche , 
et  de  fièvre  continue  avec  des  redoublemens  et  un  senr 
timent  d'oppression,  A  la  douleur  et  à  la  fièvre  se  joi- 
gnit une  tuméfaction  très  grande  du  bas-Ventre  ^  dans 
le  lieu  où  existaient  auparavant  l'élévation  et  le  sen- 
timent habituel  de  douleur.  Le  malade  fut  saigné  et  même 
purgé.  La  fièvre  continua ,  et  la  tuméfaction  fit  dos  pro- 
grès. Au  septième  jour  de  la  maladie ,  M.  Blanche ,  chî- 


5s6  ■ÊHOIRES 

mrgieii ,  sendk  distinctement  dans  l'abdomen  une  tumear 
dore  et  très-douloureuse  ^  s'étendant  en  longueur  des 
fausses  côtes  à  la  crête  de  l'os  des  lles^  arrondie  d'un  côté 
à  l'autre  et  du  Tolume  d'un  gros  melou.  On  fit  dès-lors 
usage  d'applications  émollientes,  de  lavemens  adoucissans 
et  de  boissons  délayantes  ;  on  employa  même ,  par  la  suite, 
dé  légers  fondans.  Cependant  les  douleurs  ne  diminuèrent 
qu'après  (pi'il  fût  survenu  un  dévoiement  abondant  de  ma- 
tières puriforme^  et  fétides.  Le  »calme  des  douleurs  et 
l'afiaissement  de  la  tumeur  n'empêchèrent  pas  le  jeune 
malade  de  dépérir  et  de  tomber  dans  le  marasme ,  lors- 
qu'au bout  de  plusieurs  mois  d'un  traitement  inutile  il'fut 
renvoyé  au  sein  de  sa  famille..  A  son  arrivée»  MM.  Guérin 
Qt  Bertin-Desmardelles  reconnurent  la  tumeur  dure  et 
^osse  placée  dans  l'hypocondre  gauche.  Mais,  malgré 
leurs  soins ,  le  mal  ne  eontinaa  pas  m.oins  de  faire  des  pro- 
«grès.  Bientôt,  à  une  toux  opiniâtre  et  continuelle,  ac- 
compagnée de  crachats  purulens  et  infects,  se  joignit  un 
dévoiement  de  matières  fétides,  au  milieu  desquelles  on 
trouva ,  six  semaines  avant  sa  mort ,  un  paquet  de  poils 
roulés  sur  eux-mêmes.  Enfin  cet  infortuné  jeune  homme , 
parvenu  au  dernier  degré  de  marasme ,  périt  le  25  prairial 
an  12  ,  dans  la  quatorzi4me  année  de  sou  âge  ,'et  six  mois 
après  l'invasion  des  premiers  symptômes  de  sa  maladie. 

La  singularité  de  l'affection  à  laquelle  il  avait  succombé, 
les  poils  qu'il  avait  rendus  par  les  selles ,  et  les  soupçons 
vagues  auxquels  des  circonstances  aussi  extraordinaires 
avaient  donné  lieu  ,  faisaient  vivement  désirer ,  de  ses 
parens  mêmes ,  l'ouverture  de  son  corps.  Elle  fut  faite  le 
lendemain ,  à  leur  prière,  par  MM.  Guérin  et  Bertin-Des- 
mardelles.  Il  est  sans  doute  à  regretter  que  des  circon* 
stances  impérieuses  ne  leur  aient  pas  permis  de  la  faire 
avec  plus  de  détails.  Cependant,  malgré  la  précipitation 
qu'ils  furent  obligés  de  mettre  dans  cette  ouverture ,  ils 


ET    OBSERVATIONS.  5«7 

découvrirent  dans  l'hypocondre  gauche ,  au-dessous  delà 
rate ,  une  très-grande  poche  membraneuse ,  épaisse ,  ad- 
hérente à  toutes  les  parties  environnantes ,  et  particulier 
rcment  à  Tun  des  gros  intestins ,  qu'ils  présumèrent  être 
le  colon  ;  et  dans  cette  poche ,  au  milieu  d'une  matière 
purulente ,  épaisse  et  jaunâtre ,  deui:  masses  principales  » 
à'peu  près  égales  en  volume ,  situées  tranafersalement  au- 
devant  de  la  colonne  vertébrale ,  appliquées  l'une  à  l'autre 
et  néanmoins  bien  distinctes.  De  ces  deux  masses  ,  l'une  » 
placée  inférieurement ,  était  composée  d'une  forte  poignée 
de  cheveux  entrelacés  ou  feutrés;  autour  de  celle-ci  étaient 
deux  petits  pelotons  de  poils  semblables  en  tout  à  celui 
que  le  malade  avait  rendu  par  les  selles  six  semaines  avant 
sa  mort.  L'autre ,  située  plus  haut  ,   consistait  en  une 
masse  alongée ,  charnue  et  osseuse ,  et  recouverte  par  de 
la  peau.  On  voyait  à  l'une  de  ses  extrémités  une  tête  in- 
forme, avec  des  poils,  des  dents,  une  ébauche  de  nez, 
une  sorte  d'orbite  d'un  côté  et  d'oreille  de  l'autre  ;  à  l'ex- 
trémité opposée  ,  on  voyait  un  appendice  en  forme  de 
membre ,  terminé  par  quelques  languettes  armées  d'ongles. 
Enfm  ,  de  ^  partie  moyenne  de  cette  masse ,  qui  semblait 
tenir  lieu  de  la  poitrine  et  du  ventre ,  partait  un  ligamenty^ 
épais  et  très-court  qui  allait  s'insérer  aux  parois  du  kyste. 
MM.  Guérin  et  Bertin-Desmardelles ,  jugeant  ce  cas  digne 
des  recherches  les  plus  attentives ,  enlevèrent ,  sans  l'en- 
tamer ,  cette  masse  charnue  du  bas-ventre ,  et  l'empor- 
tèrent avec  l'estomac ,  la  rate  et  une  partie  du  gros  intestin. 
Ils  constatèrent  ensuite  qu'il  n'existait ,  ni  à  l'extérieur  ni 
à  l'intérieur,  aucune  trace  d'organes  féminins ^  et  que  le 
sexe  d'Amédée  Bissieu  était  vraiment  et  exclusivement 
masculin.  Enfin  ils  trouvèrent ,  en  poursuivant  la  dissec- 
tion du  reste  du  corps,  i,"  que  le  foie  était  très-volumi- 
neux, bien  qu'il  eût  été  comprimé  par  la  tumeur  et  re- 
poussé par  die  dans  l'hypocondre  chroit;  2.*"  que  les  pou- 


SjiS  m£moib£s 

CÉolis  étai^iil  blaBchfitres  et  qu'ils  contenaient  dti  piis , 
non  pfts  ramassé  en  foyer,  mais  répandu  et  comme  infihré 
dans  toute  leur  sobglaiice^ 

Les  pièces  extraites  du  corps  d'Amédée  Bissieu  ayant 
M  portées  à  Rouen  et  remises  à  M.  Blanche ,  chirurgien 
de  cette  ville  »  les  fait»  que  nous  Venons  de  rapporter  ac- 
quirent en  pe%-de  temps  une  publicité  très-grande.  On 
s'empr^sa  de  les  expHquer ,  et  pour  arriver  à  cette  ex- 
plication ,  plusieurs  personnes  élevèrent  des  doutes ,  les 
unes  sur  l'espèce ,  el^les  autres  sur  TuBité  du  sexe  du  )eune 
Bissieu.  Ce  fut  alors  que  M.  le  préfet  de  l'Eure ,  pour 
éclaireir  tous  les  doutes ,  invita  MIMl.  Deizeuzes  et  Brouard, 
médecins  et  membres  du  jury  inédtcal  de  ce  département, 
k  aller  fairç  l'exhumation  et  l'examen  du  cadavre  du  jeune 
Bissieu.  Elle  fui  faite  vingt-deux  )ours  après  sa  mort  »  de 
coHocfft  avec  MM.  les  médecins  qui  favaierit  soigné  pen- 
dant se  vie  »  et  qui  en  av^tient  fait  l'ouverture ,  et  en  pré-^ 
sence^  de  MM.  les  maires  et  }uge-de-paix  de  Verneuil ,  qui 
eonetatèirent- l'identité  du  corps.  Malgré  le  grand  délabre- 
ment iiat  bas*ventre ,  on  y  distinguait  te  foie ,  les  reins ,  le 
}6fUÊ0um  et  l'iléon ,  le  cœcum^  une  partie  da»colon  des- 
cendant et  le  rectum  ;  mais  l'estomac ,  la  rate ,  le  duodé^ 
num ,  le  pancréas ,  l'arc  du  colon  ,  sa  partie  gauche  jus- 
qu'à rS  romaine  et  leur  mésocolon ,  manquaient  absolu- 
ment. Un  fait  remarquable,  et  qui  se  lie  très-bien  avec  ce 
que  nous  dirons  par  la  suite ,  c'est  que  les  intestins  'cofon 
et  rectum ,  malgré  les  cbangemens  apportés  dans  leur  état 
primitif,  oifratient  dans  toute  leur  longueur  des  traces 
d'une  inflammation  trè»-iatense.  Après  avoir  constaté  les 
parties  qui  subsistaient  dans  le  bas-ventre  et  celles  qui 
manquaient ,  MM.  Deizeuzes  et  Broùard  procédèrent  à  fa 
dissection  de  celles  qui  étaient  C6n|enues  dans  le  petit 
bassin.  Mats,  «  quelque  exactitude ,  disent  ces  médecins, 
que  nous  ayons  apportée  dans  nos  recherches ,  contrafriés 


ET      0B6BRTA.TI0NS.  S^tf 

par  jies  progrès  de  la  putréfaction ,  nous  n'avons  trouvé 
aucun  Fcslige  d'organes  sexuels  étrangers  à  ceux  qui  ca« 
ractérisent  le  sexe  masculin.  La  vessie  a  été  séparée  aveô 
précaution ,  le»  vésicules  séminales  ont  été  mises  à  dé^ 
couvert  et  examinées  avec  attention;  le  rectum  lui-même 
a  été  vu  tant  à  Tintérieur  qu'à  l'extérieur,  et  rien  d'ex^ 
tfaordinaire  ne  s'est  ofiert  à  nos  regards;  enfin ,  les  parties 
extérieures  de  la  génération  ayant  été  examinées  avec 
soin,  nous  avons  trouvé  les  testicbles ,  les  canaux défôren»» 
ainsi  que  la  verge  y  dans  une  parfaite  intégrité  et  sans 
aucun  vice  de  conformation  »  mais  d'un  développemenl. 
très-petit  y  et  relatif  à  la  faiblesse  du  sujet,  à  l'état  de 
soulTrance  dans  lequel  il  avait  vécu ,  et  au  silence  de  sea 
passions,  p 

Le  zèle  de  MM.  Brouard  et  Delzeuzes  ne  s'est  pas  borné 
à  vérifier  le  sexe  diA  jeune  Bissieu;  mais,  pour  qu'il  ne 
manquât  aucun  genre  de  preuves  du  fait  extraordinaire 
qui  était  devenu  l'objet  de  l'attention  du  public  et  de  la 
méditation  des  savans ,  ils  se  trans|v>rtèrent  à  Rouen ,  toiH 
jours  sur  l'invitation  de  M.  le  préfet  de  l'Bure,  pour  exa«* 
miner  les  pièces  provenant  de  l'ouverture  du  corps  d'A- 
médée  Bissieu.  Ces  pièces  comprenaient  l'estomac,  la 
rate ,  le  duodénum ,  le  pancréas  ,  l'arc  du  colon  «t  soo 
mésentère ,  le  kyste  membraneux  et  les  deux  masses  qu'il- 
renfermait  y  par  conséquent,  toutes  les  parties  qui  man-^ 
quaient  au  corps  lors  de  son  exhumation.  Or ,  en  rap* 
prochant  par  la  pensée  les  parties  qu'ils  avaient  sotis  les 
yeux  de  celles  qu'ils  avaient  trouvées  dans  le  corps ,  et  eu 
comparant  leurs  coupes  ,  leurs  dimensions  et  leur  déve- 
loppement ,  il  ne  leur  resta  aucun  doute  qu'elles  eussMit 
appartenu  au  jeune  Bissieu  :  ce  sont  ces  mômes  pièces  qui 
ont  été  remises  par  M.  Blanche  à  l'Ecole  de  Médecine , 
et  dont  nous  allons  bientôt  donner  une  description  plu» 
étendue. 


5So  :iiÊitoiBE9 

Tel  est  Fexposé  des  faits  qui  ont  été  commaniqués 
par  MM.  les  médecins  et  les  chirurgiens  qui  ont  suivi 
la  maladie  du  jeune  Bissieu ,  et  ceux  'qui  ont  rédigé 
les, procès-verbaux  d'ouverture  de  son  corps.  Il  est  à  re- 
marquer que  tous  ces  récits ,  faits  par  des  personnes  dif- 
férentes ,  dans  des  temps  et  dans  des  lieux  difiî^rens ,  sont 
parfaitement  d'accord  sur  le  fond  de  la  chose ,  et  que  ^ 
s'ils  ofirent  quelques  variétés ,  elles  portent  sur  des  dé- 
tails peu  importans ,  et  tiennent  uniquement  à  la  manière 
dont  chacun  de  ces  médecins  a  rendu  compte  de  ses  ob- 
serva tiens.  • 

Examen  des  pièces  extraites  de  tabdomen  du  jeune 
Bissieu,  — La  masse  des  viscères  apportés  de  Rouen  par 
M.   Blanche,  et  remis  à  la  commission  nommée  par  la 
Faculté  de  Médecine^  comprend  une  partie  du  coloii  et 
du  mésocolon  tranverse ,  la  rate  et  la  presque  totalité  de 
l'estomac.  Au*  milieu  de  toutes  ces  parties ,  dont  on  a 
ménagé  les  moyens  d'union ,  est  située  la  production  or- 
ganisée ainsi  que  les  poils  à  examiner.  La  partie  du  colon 
qui- tient  à  la  pièce  est  composée  de  la  partie  supérieure 
du  colon  ascendant,  de  la  portion  droite  du  colon  trans- 
verse ,  et  d'une  très-petite  portion  de  l'extrémité  gauche 
du  m^e  intestin ,  qui  est  évidemment  dilatée.  Il  manque 
à  l'estomac  une  petite  partie  de  son  extrémité  splénique; 
la  rate,  au  contraire ,  est  entière.  On  distingue  très-bien 
la  matière  fibreuse  placée  au-devant  des  dernières  fausses 
côtes  gauches  et  de  la  colonne  vertébrale ,  qui  unit  entre 
eux  les  viscères  que  nous  venons  d'indiquer,  et  qui  sert 
en  même  temps  de  point  d'insertion  à  une  sorte  de  cor* 
don  ombilical  provenant  du  fœtus.  A  ces  parties  sont  joints 
deux  paquets  de  poils  situés  dans  le  kyste. 

Il  résulte  de  cet  examen ,  que  les  pièces  soumises  à  nos 
recherches  ont  la  plus  parfaite  analogie  avec  celles  qui 
ont  été  extraites  du  cadavre  du  jeune  Bissieu  par  MM.  Gué- 


s 

ET    0BSBRVATI0N8.  53l 

rîn  et  Bertln-Desmardelles ,  et  dont  l'enlèvement  a  été 
constaté  par  MM.  Delzeuzes  et  Brouard. 

Détermination  du  siège  de  la  masse  organisée,  —  C'est 
au  milieu  de  ces  parties ,  au-dessous  de  l'estomac ,  au 
côté  droit  de  la  rate  et  un  peu  au-dessus  de  la  portion 
gauche  du  colon  trahs^rse  qu'est  située  la  masse  regardée 
comme  un  foetus.  Le  colon ,  très-dilaté  en  cet  endroit  p 
parait,  au  premier  aspect,  l'avoir  contenue.  Cependant» 
en  examinant  les  parties  avec  plus  d'attention,  on  voit 
bientôt  que  le  fœtus  était  renfermé  dans  une  cavité  dis** 
tincte  de  celle  de  l'intestin  ,  et  l'on  découvre  sur^leurs 
confins  les  restes  d'une  cloison  traiisversale  qui  les  sépa- 
rait. L'une  de  ces  cavités  est  développée  dans  l'épaisseur 
du  mésocolon  transverse.  Ses  parois  sont  extrêmement 
épaisses  et  comme  fibreuses ,  principalement  en  arrière  » 
oii  s'insère  un  cordon  fibreux.  Elles  offrent  aussi  çà  et  Ih 
divers  points  cartilagineux  et  même  osseux;  c'est  dans 
cette  cavité  qu'on  a  trouvé  le  fœtus,  les  poils  et  la  matière 
purulente  que  nous  avons  indiqués.  Cette  première  cavité 
est  désignée  dans  le  procès-verbal  de  MM.  Guérin  et  Bertia 
Desmardelles,  lorsqu'ils  disent  qu'ils  trouvèrent  dans  une 
même  poche  très-grande,  épaisse  et  membraneuse,  adhé* 
rente  à  un  des  gros  intestins  ,  deux  masses  bien  distinc- 
tes  ,  etc.  Il  paraît  même  que  l'ouverture  de  communica- 
tion entre  cette  cavité  et  celle  de  l'intestin  colon ,  était 
alors  assez  petite.  Il  n'y  a  pas  de  doute  que  c'est  celle 
qui  a  donné  passage  aux  poils  et  au  pus  qu'Âmédée  Bis- 
sicu  a  rendus  par  l'anus ,  six  semaines  avant  sa  mort. 
Plus  grande  ,  elle  eût  donné  passage  aux  deux  autres  mas* 
ses  de  poils  que  leur  volume  a  retenues. 

On  peut  donc  conclure  des  faits  précédons ,  relative- 
ment à  la  position  du  fœtus ,  qu'il  était  dans  un  kyste  du 
mésocolon  transverse  ,  lequel  n'a  communiqué  que  fort 
tard  avec  la  cavité  de  l'intestin ,  par  l'effet  de  la  destruc-^ 
tion  d'une  cloison  qui  les  séparait. 


35a  MiMoiRs^ 

Proportions  et  formes  extérieures  du .  faUuê.  —  La 
masse  organisée  qu'on  a  tfouvée  dans  ce  kyste  a  la  forme 
d'an  ovale  irréjuller ,  recourbé  dans  toute  sa  longueur 
sur  celui  de  ses  côtés  auquel  s'insère  une  sorte  de  cordon 
ombilical.  Son  plus  grand  diamètre ,  qui  représente  Ta^e  du 
corps  »  est  de  trois  pouces  sept  ligiAs  ;  son  diamètre  trans- 
▼erse est»  du  côté  de  la  tête,  de  deux  pouces  dix  lignes. 
U  est  de  deux  pouces  et  une  ligne  seulement  à  l'extrémité 
opposée  9  et  à  Teùdroit  de  l'insertion  présumée  des  mem- 
bres abdominaux.  Le  corps  ou  la  partie  moyenne  du  fœtus 
n*a  qu*un  pouce  et  demi  de  diamètre.  Sa  masse  entière 
adhère  au  mésocolon  transTerse  par  un  pédicule  arrondi , 
long  d'un  pouce  et  demi ,  ayant  un  pouce  de  diamètre 
du  côté  du  mésocolon ,  décroissant  du  côté  du  fœtus  jus- 
qu'à la  partie  à  laquelle  il  semble  s'insérer.  Du  reste  \  le 
corps  du  fétus  est  dirigé  transversalement  et  partagé  en 
deux  parties  par  un  sillon  peu  profond  et  perpendiculaire  ï 
son  axe.  Celle  des  deux  moitiés  qui  regarde  l'hypochondre 
droit  représente  la  partie  supérieure  du  corps  ,  et  offire 
quatre  côtés  très- distincts.  L'un  est  opposé  au  pédicule 
d'insertion  ,  et  correspond  à  la  face  dorsale  du  corps  ; 
il  est  recouvert  par  une  peau  épaisse  et  parsemée  de  ri- 
des profondes  »  du  sommet  desquelles  naissent  quelques 
poils  blonds ,  déliés  et  très-courts  ;  il  répond  évidemment 
à  l'occiput.  L'autre  forme  la  partie  la  plus  élevée  du 
corps  ;  il  est  perpendiculaire  à  son  axe  ,  légèrement  con- 
vexe ,  et  il  oiTre  successivement  une  surface  lisse  et  ar- 
rondie »  deux  bouquets  de  poils  placés  sur  une  ligne 
transversale  et  séparés  par  un  très -petit  intervalle; 
pui^  à  droite  une  fosse  dont  le  fond  est  percé  d'un 
trou  dirigé  en  avant  et  profond  de  trois  lignes  ;  un  se- 
cond trou  beaucoup  plus  petit  que  le  premier  ;  une 
surface  arrondie  et  recouverte  par  une  peau  très-poreuse 
au-devant  des  sourcils  ;  enfin ,  cette  face  est  terminée  par 


ET    OBSBRrATIONS.  5SS 

uo  bar4  diiûgé  tniii8¥erf6leai«nt  d'un  c&lé  il  i'iifltrd ,  Iob^ 
d'un  yowe  ^t  demi  ;  «i  r«8o«i^eii  par  «mm  isemtoiiif) 
wio^et  liaie^  if  mfaliMi  àceMt  4a»  ièvr^s*  Dâtis  l'épais- 
Hm4é^  ofl jbMrd  soDi  imflaniéM  ctiM( deou.  La  première , 
eoiçoiiuiieiicaiift  par  b  ihrajte  ^  manqti^  (  «on  alîMe  adnq 
ligÊ^  de  pralbnîctBr  «  et  oUeéa?ait  tira  éMgée  dbRqne- 
ment  à  droite  et  un  peu  en  arrière. .  La  «eecude  Mf  pla* 
çée  m  pé«  «n-^eaauf  de  la  pramièra  »  «t  dirigée  ai  ar- 
riéra ^  e«  banti  ^e  «M  lOonaiAe  i  ias  deux  extrémités  «l 
a  liwk  iigies  de  longueur.  La  troiaîiam,  placée  plus  «ai» 
^vaiit^  «s|  dieigéa  A-pott-près  horiaeiitabiiMntà  garudM  { 
çtt9  adhère  jEurlMuent  k  eoii  aâréole  et  mp  iaii  au  deiiors 
qu'uod^saîUÂa  de  troâa  lignes.  Ltquatrièneet  la  oioqolèiiia 
teimuieai  ViUfice  4e  Jiouche  doMt  lallQS^  fint  partie.  BHes 
êom  êffli^éfiê  Vtaud  à  FeMtre  et  ceaK^hées  pves^pw  herî- 
xao4alfiinaai.  La  partie  aaîUMrte  da  Tum  est  ouiéifonne  i 
odla  'de  l'euiiw  est  aanaide.  £ttes  «dhèqent  <rài'- fepte* 
menit  toeAce  deux  A  leurs  fliréoles*  Dulfe  eel  cinf  de^Cs , 
il  4m  esi  usfte  sbâèwi  jmféaolée  dans  KépaîsseiiP  des  par- 
ties 0M)Ues  4e  le  fa«e  »  ii  tt«isli|g&ea  eu^essus  4e  |a  Iroi* 
sâème;  eUe ^esft ennéitonne.  Dbo  ces  dénie»  les  unes  seat 
ioiplanléfie  seUdenent  àrnan^  del  eduéolee  «odènsment  os- 
seuses, les  attires  aont  naç«ea  daae  des  irieéoles  neitié 
osseases  ^  sottîtïé  Baemfcranestfes  s  mae  iseula  eomble  iouk^ 
plèteneat  dtépoorme  d'aif  éole.  Tonàas  fiait  seîttie  au- 
drfien  4  'et  eont  rooonfiertes  d^sm  dmapl  *rte4)latte^  Leur 
déff eloppemeot parsM  oemplet,  et  eettiUe  îndîqwr  qu'ef- 
les  eppartieDiMBi  à  na  iadifèdu  Jgé  d'iM  esaez  gnaod 
•ombre  d'eimées* 

.  Les  deux  autres  eôtés  «de  ^a  i^le  regardent  l'une  droite 
ot  l'autre  à  |;aiiclM  ;  le  côté  dreât  oBtp ,  pnès  de  iWgle 
oofr^spopd^  e«i  flauaeae,  «iMie  saîUie  nielle «t  ovtaoée  , 
(jpiî  semble  forifée  par  An  retraite  de  la  ktwvm»  Vn  sinus 
(rès^profond  le  ééperedo  yengid  4e  misieeu.  On  eteorfe 
3,'  55 


554  nivomnê 

eospitc  «or* ce  même  côté  une  fosse  large,  dierridre  lar*^ 
quelle  esl  one  saillie  en  cône  côart  et  largo,  de  consis- 
tance osseuse  ,  et  recoayert  nëamnoins  par  de  la  peau  et 
quelques  poils*. Le  côlé  gauche  oflre,  sous  Tangle  du  mu^^ 
seau  »  une  éminence  cutanée  isemblable  i  celle  que  nous 
avons  dé)à  déerite.;  Le  reste  de  cette  face  est  irrégulière^ 
ment  dur  et  résistant. .    v 

Au^essous  de  la  ligne  transversale  occupée  par  lesdents , 
est  un  plan  incliné'  en  arrière  et  qui  se  termine  au  pédii 
cule  d*insertion.  La  partie  du  corps  située  au-dessous  du 
sillon  transversai  offre  à  droite  deux  saillies,  l'une  supé- 
rieuré  à  très-large  base ,  et  l'autre  inférieure  plus  petite^ 
Au-devant  de  ces  deux  éminences  est  une  sorte  de  lan-' 
guette. longue' de'  dix-huit  lignes*,  large  de  quatre  h  cinq^ 
recourbée  sur  elle-même  en  arc  de  cercle ,  et  ayant  une 
coupe  iriangulaire.  >Cette  languette  adhère  à  là  surface  du 
corps  pttruti  pédicule  étroit  qui  se  renfle  vers  la  partie 
moyenne ,  ,ei  se  termine  bientôt  après  par  une  pointe* 
La  peau  qui  fait  la  base  de  cette  éminence  est  exlrdme- 
ment  poreuse  ,  et  elle  est  dentelée  du  côté  de  sa  conca- 
vité. Delà  parties-inférieure  de  ce  côté  du  corps  ^  semble 
nultre  une  sorte  de  memkre  qui  natt  réellement  du  côté 
gauche  du  corps  ;  il  est  composé  de  deux  parties  ;  la  pre- 
mière ,  attachée  an  corps  »  est  arrondie  et  supporte  deux 
éminences  usées  à  letur  sommet;  elle  s'unit  èi  angle  obtus  à 
la  éeconde  partie  qui  représente  le  pied.  Celui-ci  est  très- 
aplati ,  et  pourtant  il  est  plus  épais  du  coté  du  gros  or- 
teil que  du  côlé  opposé.  Il  est  tellement  dirigé  que  sa  face 
plantaire  regarde  la  partie  antérieure  du  corps.  Sa  face 
dorsale  offre  Une  érosiofi  qui  permet  de  toucher  à  nu  de^ 
Mibstances  cartilagineuses,  et  même  osseuses.  Ce  pied 
est  ierminé  par  trois  orteils,  dont  un,  beaucoup  pi  us  gros 
que  les  antres  soutient  un  ongle  mince,  aplati  et  dentelé; 
es  deux  autres  orteils  décréisseot  successivement^  etpor- 


ET    OBSEAVATIÔNS.  &dS 

teot  chacun  un  ongle  très-petit  et  à  peine  visible  dan»  le 
dernier.  Le  côté  gauche  du  corps  du  fœtus  était  dirigé  vers^ 
la  colonne,  vertébrale  de  l'individu  qui  le  portait»  et  était 
appuyé  sur  elle.  Il  présente  à  sa  partie  moyenne  une  sorte 
de  feuillet  comprimé ,  demi-K>vale  »  adhérant  à  la  surface 
du  corps  par  un  pédicule  alongé  et  très-grêle  »  et  d'appa- 
rence cornée.  Au-dessous  de  ce  feuillet  est  nnef  éminence 
à  sommet  usé,  et  qui  corresponiji ,  ainsi  que  la  plupart  de 
celles  que  nous  avons  mentionnées ,  à  des  parties  osseuses 
de  la  sur&ce  du  squelette  ,  mises  à  nu  par  une  sorte  d'u* 
sure  de  ia  peau. 

On  peut  déjà  conclure  de  ces  détails  »  que  la  masse  or* 
ganisée  contenue  dans  le  mésocolon  transverse  a  plusieurs 
traits  de  ressemblance  avec  un  fœtus  »  mais  qu'elle  offre 
une  foule  de  dispositions  particulièrea.»  dont  les  unes  tien- 
nent essentiellement  à  des  vices  de  conformation ,  et  dont 
Içs  autres  semblent  tenir  à  des  déformations  successive- 
ment amenées  par  le  temps  et  par  le  séjour  qu'elle  9  fait 
dans  le  kyste  du  mésocolon»  Au  reste  «  il  était  un  moyen 
plus  certain  de  déterminer  le  véritable  calractère  de  cette 
production  ;  il  est  évident  en  effet ,  que  >  si  elle  était  pour- 
vue d'appareils  organiques  indépendans  de  ceux  de  l'in- 
dividu auquel  elle  était  attachée ,  elle  pouvait  jouir  .d'une 
sorte  d'existence  propre  »  et  qu'elle  devait  constituer  dès- 
lors  un  individu ,  monstrueux  à  la  vérité  9  tandis  que ,  si 
elle  n'of&rait  que  des  prolongemens  des  appareils  organi  • 
quesdu  grand  individu  »  si  elle  n'avait  pas  des  appareils  qui 
lui  appartinssent  en  propre ,  elle  rentrait ,  quelles  que  fus- 
sent ses  formes  extérieures ,  dans  la  classe  des  végétations 
qui  s'élèvent  de  toutes  les  parties  vivantes ,  et  elle  ces  - 
sait  dès-lors  d'être  un  cas  extraordinaire.  C'est  d'après 
ces  vues  que  nous  avons  fait  la  dissection  de  cette  masse 
aussi  exactement  que  nous  l'ont  permis  l'état  dans  lequel. 
Us  pièces  nous,  ont  été  lifrées,  et  surtout  r;absence  de 

35.. 


&56  ■  ft  M  O  I  R  R  9 

ceplaiûo» 'parties  hissées  dans  lo  corps  du  grand  individu  , 
et  dont  r^ttinmi  «ût  été  Ir^s-iui portant. 

(La  9nit6  au  prûckaiffi  Numéro.  ) 


.  flMiM    mt   **-^»«*«-*"«iiiii    -rfii     *«.■■■  -Il' 'iii  .  «n.ji'.itMiifi 


1     1 


N^tê  sur  fmêiquêê  mm  ^angine  grave  qui  semblent  ê^éire 
iramimU  par  la  eênUàgum  ;  par  U  doe^e^r  Brumst. 


Bans  un»  d(M  dernières  séances  de  rAcadémie  royale 
de  médecine  »  M.  Nacqnart  lut  un  rapport  sur  des  obser- 
Talions  d^abgiiie  coueDAeuse  et  de  croup ,  communiquées 
par  le  doctevr  Boargeoise  (  voyez  le  tom.  II  des  Archiueê , 
pag.  6!»5)  ;  U  fivut  résulter  de  ces  faits  que  ces  deux  af- 
fections eont  siwoeptîbtes  de  se  traostiaellm  par  contagion. 
Une  femme  ayant  cherché  à  rappeler  à  ta  vie  son  enGiat 
mort  do  croup  »  jsn  lui  insufflant  de  l'air  dans  la  boucb^, 
futprr9e»qnBtiiB  jours  après»  d'une  angine  cooenneuse; 
le  dootenr  Bourgeoise  lui-môme ,  ayant  examiné  la  gorge 
de  celte  malade  »  sentit  pendant  toute  ia  matinée  une 
odeur  àt  gangrène  »  ^  fat  atteint  <dans  rapris-midi  d'une 
angine  conenoeuse ,  qui  s'est  terminée  heureusement.  On 
est  porté  ici  à  ardmettre  l'enstence  d'une  contagion  plutôt 
qu'une  simple  coïncidence  de  trots  ièits  indépeadans  ^  et 
cette  opinion  pourrait  acquérir  quelque  consistance  si  l'on 
rasseinblftit  qqdques  autres  obsenro tiens  recueittieS  vers 
le  même  temps ,  et  dans  lesquelles  il  est  égaleoMnt  permît 
de  penser  que  la  maladie  a  été  contugieuae.  Trois  imâi* 
vi<his ,  dont  deux  enfkns  et  «n  adulte ,  succombent  dans 
l'espace  de  peu  de  jours  :  Ta^  éts  ealuns  «t  l'aïkilte  de- 
meuraient dans  la  même  maison ,  l'autre  en&nt  habitait  à 
quelques  paè  de  là  et  venait  babilueUement  Tisiter  la  petite 
malade. 

Louise-Edouard  >  figée  de  trois  ans ^  fut  prise,  k  5i 


ET    OBSBRTAriONS.  SS7 

août  1845,  d'une  angine  qui  s'annonça  par  des  pbéno- 
mènes  inflammatoires ,  auxquels  succédèrent  promplemeiit 
les  sfttiplômès  de  là  gangrbnê ,  et  l'enfant  périt  le  sixièmo 
jour  malgré  les  secour$  qui  lui  furent  administrés»  Cett^ 
malade  avait  reçu  des  soins  tria-assidus  de  madame  Ca^- 
plazy ,  chez  laquelle  eHe  demeurait;  cette  dame  elle-même 
fut  prise  de* symptômes  aiiâlognes  le  5  septembre,  c'est- 
à-dire»  ayant  la  mort  de  Louise  Edouard^  et  succbmiiâ  lo  & 
du  même  mois ,  cinq  jours  après  l'invasion  de  la  maladie. 
Emilie  Marcigny ,  Agée  de  cinq  ans  »  demeurant  presqu'en 
face  de  la  maison  des  malades  précédentes»  et  les  aymit 
visitées  fréquemment ,  fut  prise ,  ie  '7  septembre ,  d'une 
angine,  d'abord  inflammatoire,  qui  parut  même  s'améliorer 
par  l'emploi  des  antiphlogistiques  ;  mais  yers  le  huitième 
jour ,  survinrent  dès  symptômes  de  gangrène  et  la  malade 
succomba  le  douzième.  Le  docteur  M*^*,  qui  avait  .donné 
des  soins  à  madame  Caplazy'et  à  Eaniie  lla'rcigny,  fut 
atteint ,  à  soc  tour,  d'une  angine  trèMntanse,  et  qui'cédia 
au  trailemmit  antipblogistiqpe  très-énergiqoè  {ime  large 
saignée  du  pied  et  quatre-vingts  sangsues  en .  trente-aibc 
heures)  sans  qu'il  se  soit  manifesté  chez  lui  aucun  symp- 
tôme de  gangrène. 

Voilà  donc  quatre  personnes  afleclées  d'angine  dans  lo 
cours  d'une  quinzaine;  trois  succombent  avec  l69  symp- 
tômes d'une  dégénéralion  gangreneuse  »  l'autre  échappa , 
la  maladie  oyant  eu  une  marche  fraocbeniatit  inflamnoia- 
toire.  Oh  doit  remarquer  que  les  trois  dûrniera  su)ets  ont 
eu  des  rapports  directs  avec  ceux  qui  oat  été  primitive- 
aient  afiectés.  L'ouverture  du  corps  de  ceux  qui  ont  suc- 
combé n'a  pu  être  faite  ,  elle  n'aurait  d'ailleurs  servi  en 
rien  à  éclairer  la  question  qui  noué  occupe,  savoir  si  la 
maladie  est  ou  non  contagieuse;  les  détails  deicliaqic 
maladie  n'auniient  pas  non  plas  fourni  de  preuves  lufli- 
sanics  ;  ce  qu'il  i<'ngit  .d'établir  îci\  c'est  rpn  VvObcliOQt 


^4è  .aAifoiitRi 

U  gMad  Irookftpler ,  qui  cbI  phHétyîgpé  iki  l«  ttêie  2lfat|(M 
^M  dws  JiliUliiilÉveLt  H  n'y  a  put  èi  éâfii/^miaH  $emiblt 
dans  la  réigwt  iliguiiiik^  la  flesioil  d»  l*-eiiiaM  strr  te 
IrtM  Mii*60lMi  «Hie  dé^NreiMO  4'«lf^  mimMNté.  Le  tit>-^ 
chaUlT  tfaat  pis  puétiiduMit  0m  mrriè^^  méiI  Mc^  î^luMt 
tm  atanli  Démène,  la  laneiir  fontié»  par  «elle  éminèilce; 
j$xMa  imn  «aîllio  Irèf*d«r0y  de^fontia  attûUdie  ^  frfmioite 
paff  la  Mto  di»  ftnnir«  La  feate,  Idgèittiteiit  déprimée  ete 
)iaM^4l«o  dedaiM»  aal  aailiania  en  dehors  et  eti  bas.  On 
•bs^rv^  une  lar|a  ecehjitiase  aor  presque  iouie  rétetidtte 
de  le  banelie  liuée.  L^artîculatba  disaéfnée ,  on  irou?^  t 
iJ"  au-deateiia  4a  k  paad  une.  grande  qiHiiithé  de  aang 
noir  IniGliré  e(  é^anchi  antre  h»  muselés  gmnA  et  mo]ren 
fessiers  ,   jusqu'aux  environs   des   sur&ces  articulaires  ; 
a.®  lai  fibcea  musealaîrea  du  grand  fcsBÎer  déchirées  trans- 
versalement dans  l'étendue  des  deux  tiers  postérieurs  de 
kiilaa^enc  4u  mèck  ,  aia  nifeaa  dn  temitièl  4ti  ^rand, 
lro«hliÉlar4<  1»  «ibyen  Maiei*-^  -peMe  déehiré  &  sen  in- 
•ertion  'il  atttef.inÛBeuTO^  le  petU  fessier  »  dans  le  relMie^ 
ment  parle  rap^l>oAbeAleni  de  ses  deîÂc  points  d^altache» 
et  resté  intact;  3»®  la  cavilé  cotyloïde;  au  fond  de  la-, 
quelle  adhère,  le  ligament  inter-arlicyUîre»  en  partie  feraaée 
par  les  mo&cles  iliaque  et  j^oas ,  dont  les  fibres  contour^ 
jiée^  et  très-tendues  le  ^nd^ot  au  petit  trochantcr»  Léa 
muscles  pqçtiné^  obturateur  externe  et  premier  ftdduCleur» 
daiM  le  inémn  état  de  teuftîoaj  4**  1*  ^^  du  fémnr  située 
ou  devapi  de  réçhancrura  ischiatiqiie ,  appliquée  au  eâté 
externe  de  l'épine  sciaftifue.  et  par  oonséquôtit  en  artière 
et  en  dehoDi  da.ki  cafiii  cotyloïde»  Lh  tête  du  fémur,  eai 
se  diéplaçanl;  dans  e^  seftsi  eut  pnssée  eu-dessous  dea  le»- 
dons  réunie  des  musclai  pyramidal  ei  obturateur  interiM, 
qui  craiaçni  obliqnlaMni  le*  cal  de  Tna  en  passant  ail^ 
desAUs  de  lui*  Ges  dent  muselés  se  iroilvenk  ainsi  Irto- 
tendus  «l  ibn«ttial  pNieét  eetre  fa  tèle  do  fémur  H  le 


BT    OBSBRVATIOlfS*.  v$59 

ice  CÛ8,  de  ne  point  reconnallro  tous  i^8  caracttros  do  la 
contagion  •  adinise  d'ailleurs  par  la  plupart  déa  auteurê 
^cien»  qai  ont  écrit  sur  Tangine  gangreneuse.  > 

On  n*a  pas,  jusqu'à  présent,  de  moyens  de  discerner  à 
priori  Tangine  gangreneuse  contagieuse  de  celle  qui  ne 
l'est  pas;  dans  une  pareille  incertitude ,  et  en  ayant  égard 
au;i  dangers  de  la  maladie ,  nous  pensons  que  ce  ne  serais 
pas  une  mesure  superflue  que  Tisolement  des  sujets  affec«- 
tés,  isolement  auquel  d'ailleurs  on  ne  peut  reprocher 
aucun.  inconTénient,  Ne  serait-U  pas  convenable  aussi  de 
recominander  aux  personnes  chargées  du  soin  des  malades 
d'éviter  aveo  soin  de  respirer  leur  baleine ,  et  même  de 
ne  pas  multiplier  les  contacts  sans  nécessité. 


h    ,ïi        ..  ;iitni  iiiMiMfct.111   I  I  i  JÊÊissssassaà» 


Lmaatian  du  fémur  en  arrière  et  en  bas  ;  lusDatiah  du 
fémur  direcUment  en  6a«v  obeervatums  reoatUlieê  à 
l'hôpital  d'Angers,  la  première  par  Jf.  Billabo  ,  et 
la  seconde  par  M.  Ollivibb  ,  D.-'if.-P, 

Luxation  en  arrière  et  en  bas.  —  Jacques  Gendron  , 
âgé  de  quarante-cinq  ans,  ouvrier  des  carrières  d^ardoisesi 
fit  une  chute  de  1 20  pieds  de  haut ,  le  long  d'un  rocher 
fort  inégal  à  sa  surface.  Le  blessé  ne  survécut  que  deux 
heures  à  cet  accident.  L'examen  du  cadavre  a  été  fait  en 
présence  de  H,  le  professeur  Béclard.  Le  membre  droit , 
raccourci  d'un  demi-pouce  ^  est  fléchi  en  dedans  et  en 
avant;  la  flexion  de  la  cuisse  sur  le  tronc  est  modérée  ; 
la  jambe  est  aussi  légèrement  fléchie  sur  la  cuisse;  h 
pointe  du  pied  est  portée  en  dedans  ;  il  résulte  de  cette 
disposition  A  u  membre ,  que  le  genou  droit  chevanche  sur  te 
genou  gauche.  On  remarque ,  en  dehors  et  uil  peu  en  avant 
jIii  pli  del-aine,  une  turaeurjaillante  f<)rméeévjd^aimeni  pâte 


$4S  «bVOlRBS 

infinimeot  probable  et  presque  démoairé  qae  cette  Iiisa- 
tioQ  ne  peutjammiê  être  primitive  ou  immédiate*  »  Le 
même  cbûnurgieii  a.  ajouté  dans,  le  Dietitmn.  des  Soieneeê 
méd,  (tom«:XYw  page  3i)  >  «que. les  auteurs  la  décrivent 
plutôt  comme  possible  que  comme  ayant  été  observée , 
et  quf  ses; signes»  si  elle  avait  lieu ,  seraient  la  langueur 
du  membre  augmentée ,  sa  rotation  en  dedans  à  un  degré 
modéré ,  uAe  dépression  à  la  partie  supérieure  et  interne 
de  la  cuisse  »,elc.  ji  M.  le  professeur  Richerand  (Noeog* 
chirurgt  ) ,  a  émis  une  opinion  analogue  »  et  pense»  comme 
M*  Boyer,  que  cette  luxation  ne  peut  être  que  consécutive 
à  celle  en  haut  et. en  dehors.  M.  Delpech  {Traité  des 
maladies'' réputées  chirurgicales,  §.  111)  admet  que  cp 
déplacement  peut  avoir  lieii  primitivement^  mais  il  nie 
positivement  qu'il  puisse  s'opérer  consécutivement  à  une 
luxation  en  haut  et  en  dehors;  enlin»  parmi  les  symp- 
tômes qu'il  énumère  «  il  dit  :  i  que  la  cuisse  est  fortement 
fléchie  sur  le  tronc  »  «t  que  le  grand  trochanter  est  situé 
fluseni^rrière*'»  (pag*  119)  Il  est  facile  de  voir  qu*au^ 
eune  de  ces  opinions  n'a.  été  émise  d'après  une  observa  - 
tion  directe;  le  raisonnement  «eu!  parait  les  avoir  dictées, 
comme  on  peut  s'en  convaincre  en  comparant  les  symp- 
tômes indiqués  par  ces  auteurs  à  ceux  que  nous  venons 
de  décrire.  Ainsi ,  outre  Valàngement  du  membre  au  lieu 
dw  raccourcissement  dont  parle  M.  Boyer  »  la  flexion  de 
la  cuifse  sur  le  tronc  existe  à  un  de^vé modéré,  et  non 
trèS"Considérable,  comme  l'indique  M.  Delpech.  Le  grand 
trochanter  n'était  pas  non  plus  précisément  en  arrière , 
comme  le  dit  cet  auteur  ^  mais  bien  plutôt  en  avant  et 
en  dehors  du  pli  de  l'aine ,  et  l'on  n'observait  pas  dans 
cette  région  la  dépression  sensible  que  désigne  M.  Boyer; 
la  flexion  de  la  cuisse  sur  le  tronc  empêchait  évidemment 
cette,  dépression  d'être  manifeste.  Nous  avons  fait  remar- 
quer qu'oo,  mettait*  au  nombre  des  signes  de  cette  luxa- 


ET    OBSEBYATIONS.  &4? 

tion  Valongement  du  membre ,  et  nous  avons  va  qu*ici  U 
était  plus  court  que  l'autre.  Ce  raccourcissement  était  le 
résultat  nécessaire  de  la  flexion  de  la  cuisse  en  avant  et  en 
baut^  et  s'il  nous  est  permis  de  faire  à  ce  sujet  quelque  con- 
jecture, nous  pouvons  ajouter  qu'il  eût  été  beancoupplus 
considérable  si  les  tendons  du  pyramidal  et  de  TobtUra- 
teur  interne,  qui  déprimaient  le  col  du  fimur,  eusseni 
été  rompus.  M.  Boyer  dit  que  dans  le  cas'oti  éette  luxation 
arriverait ,  la  rotation  du  fémur  en  dedans  aurait  lieu  à 
un  degré  modéré  ;  mais ,  d'après  la  disposition  des  parties 
déplacées,  il  nous  semble  très^naturel  de  croire  que  cette 
luxation  ne  peut  s'opérer  qu'autant  que  le  fémur  éprouve 
sur  lui-même  la  rotation  en  dedans  »  telle  que  nous  l'avons 
décrite.  S'il  ne  s'écartait  que  modérément ,. dans  ce  sens, 
de  sa  direction  primitive,  il  ne  pourrait  sans  doute  sç 
luxer  en  bas  et  en  arrière ,  et  c'est  peut-être  d'après  cette 
considération  d'une  rotation  modérée,  que  ce  célèbre 
professeur  a  regardé  comme  impossible  un  déplacement 
primitif  de  l'os  dans  le  sens  dont  il  s'agit. 

Nous  pouvons  donc  ajouter  aux  causes  de  cette  luxa- 
tion ,  énumérées  par  les  auteurs ,  celle-ci  :  que  lorsque  la 
cuisse  est  fortement  fléchie  sur  le  tronc  et  portée  en  même 
temps  du  côté  du  membre  opposé,  il  faut  qu'elle  épi'ouve 
en  outre  un  mouvement  de  rotation  en  dedans  très-pro- 
noncé ,  pour  que  la  tête  du  fémur  se  porte  en  bas  et  en  ar- 
rière de  la  cavité  qui  la   contient. 

Une  autre  conséquence  qu'on  peut  tirer  des  détails  de 
cette  observation  ,  t'est  que  le  pronostic  de  cette  luxa- 
tion est  fâcheux;  car  il  est  impossible  qu'elle  puisse  s'ef- 
fectuer sans  causer  la  rupture  de  plusieurs  muscles ,  une 
extension  brusque  et  très-forcée  de  quelques  autres ,  ainsi 
que  leur  compression ,  un  épanchement  considérable  de 
sang ,  etc. ,  etc.  ;  ces  divers  accidens  sont  certainement 
plus  que  suflbans  pour  déterminer  une  violente  iuflam^ 


544  UÉUOIBES 

itoaiioii  dont  les  suites  peuTent  mettre  les  jours  du  ma- 
tade  en  danger.  Enfin ,  si  le  blessé  survivait  à  cet  acci- 
'^ent  sàni^  ({ue  la  réduction  f&t  opérée ,  le  membre  luxé 
serait  sati^  doute  inutile  à  la  progression ,  qui  ne  pourrait 
avoir  lieu  qn^à  Tatde  de  moyens  auxiliaires. 

Les  auteurs  n'ont  donné  aucune  méthode  pour  opérer  la 
védiiiefiort  it6  cette  luxation»  quoique  quelques-uns  aient  pen^ 
èé  qu'elle  pouvait  9*ôpérer  primitivement.  Ce  que  M.  Boyer 
conseiRc  à  ce  sujet  ne  sera  probablement  jamais  mis  en 
pratique  ;  car  il  est  préstimable  que  ce  déplacement  n*aura 
jamais  lieu  comnre  il  le  suppose,  consécutivement  à  la 
luxation  en  haut  et  en  dehors.  M.  Delpech  n'indique  au- 
cun procédé  particulier.  D*après  ce  que  nous  avons  vu , 
il  nous  semble  que  si  celle  réduction  h*est  pas  impossible, 
elle  doit  oflHr  les  difficultés  les  plus  grandes.  Quoi  qu'il 
en  soit ,  la  première  indication  à  remplir,  c'est  de  mettre 
la  cuisse  datos  une  situation  telle  que  tes  nmscles  indiqués 
soient  dans  un  relâchement  qui  permette  à  la  tête  du  (&- 
mur  de  parcourir  le  même  chemin  que  celui  qu'elle  avait 
suivi  en  se  déplaçant.  La  flexion  de  fa  cuisse  sur  Te  bas- 
sin et  de  la  jambe  sur  la  cuisse  produira  en  parité  cet 
eflet  t  car*,  en  snppo'Sant  que  fes  altérations  qui  ont  été 
décrites  soient  toujours  les  mêmes  dans  la  luxation  en 
bas  et  en  arrière ,  les  muscles  pyramidal ,  obturateur  in- 
terne ,  iliaque-,  psoas  ,  pectine,  obturateur  externe  et 
premier  adducteur ,  ne  maintiendront  plus  alors  le  fémur 
solidement  fixé  dans  sa  nouvelle  portion  contre  l'os  in- 
nominé  :  en  outre ,  il  faudra  que  l'aide  chargé  de  fléchir 
la  cuisse  sur  le  bassin,  augmente  encore  ,  s'il  est  pos- 
sible ,  sa  rotation  en  dedans  pour  aider  le  chirurgien  , 
qui ,  placé  au  c6té  externe  du  membre  luxé  ,  poussera 
fortement  en  bas,  avec  la  paume  de  la  main  droite  ,  ta 
têle  du  fémur.  L'aide  chargé  de  tenir  la  cuisse  fléchie  et 
tournée  en  dedans ,  concourra  h  produire  ce  mou  vemeal 


ET    ODSJSnVATIOKS.  g^J 

CD  fléchissant  graduellcmenl  la  cuisse  ci  eu  la  ramcnani 
cnMjilc   insensiblement  dans  la  rolalion  on  dehors,   t>e 
celle  manière  la  tête  du  fémur  se  trouvera  rejn)rlée  di- 
rectement en  bas  de  la  cavilé  cotyloïde  ;  c'est  alors  qu'il 
faudra  employer  les  puissances  exten$ijpes  d'après  la  mé- 
thode ordinaire  »  ep  abaissant  peu-à*-peu  la  cuisse  ,  «til 
suffira  d'une  extension  modérée  pour  faire  remonter  Ii| 
tête  dans  la   Cdvité  articulaire.   Il  esl  très-fucile  de  coiir 
cevoir  la  manœuvre  que  nous  indiquons  et  qu'on  peut 
considérer  comme  le  premier  temps  de  la  réduction  de 
cette  luxation»  quoi  qu'elle  paraisse  peut*être  au  pre^ 
mier  coup   d'œil  un  peu   compliquée.  Il  est  aisé  d'ei^ 
répéter  l'applicatton   sur  le  cadavre  ,    en  renouvelant 
cette  espèce  de  déplacement  II  suffit  pour  cela  de  cout 
per  préalablement  les  fibres  charnues  du  gr9nd  fessier 
dans  la  moitié  postérieure  de  la  largeur  de  ce  muscle  ^ 
de  détacher  le  moyen  fessier  de  son  insertion  trochanté^ 
rienne ,  et  d'ouvrir  la  capsule  articulaire  en  bas  et  en  de- 
dans. Ou  produit  alors  très-facilement  la  luxation  dont 
il  s'agit ,  en  fléchissant  forlement  la  cuisse  sur  le  bassia 
et  en  la  perlant  en  dedans  en  même  temps  qu'on  lui  fait 
exécuter  une  rotation  forcée  dans  le  même  sens.  On  re- 
produit ainsi  à  Tolonté  cette  luxation  avec  tous  les  symp-: 
tdmes  que  nous  avons  décrits.    Tel  est  le  procédé  qu'il 
nous  semble  qu'on  doit  suivre  pour  opérer  la  réduction 
du  iiémur  daps  le  déplacement  dont  îl  est  ici  question  , 
procéda  qui  peut-^lre  sans  doute  susceptible  de  modi- 
fications »  et  que  nous  soumettons  d'ailleurs  au  jugement 
des  praticieas  expério^ntés. 


Luxation  en  bas.  —  René  BausoreiU  âgé  de  soixante- 
douze  ans  y  bûcheron  ,  était  occupé  à  abattre  du  bois , 
lorsqu'il  fut  renversé  par  la  chute  inattendue  d^un  arbre 
assex  élevé ,  dont  une  grpese  branche  latérale  vint  le  frap- 


S46  nÉiictnES 

per  fortement  à  la  partie  inférieure  et  interne  de  la-  cuisse 
droite  »  qui  fut  ainsi  portée  subitement  et  avec  force  dans 
l'abduction.  Le  blessé  fut  apporté  à  Thôpital  d'Angers 
six  heures  aprbs  l'accident ,  le  vingt  février  i8ig.  Pour 
le  transporter  »  on  l'avait  assis  sur  un  fauteuil ,  et  dans 
cette  position  la  cuisse  droite  était  écartée  de  la  gauche 
et  légèrement  fléchie  sur  le  bassin.  Il  maintenait  de  ses 
deux  mains  la  jambe  fléchie  sur  la  cuisse ,  et  disait  res- 
sentir des  douleurs  extrêmement  vives  dans  tout  le  mem- 
bre. Le  malade  placé  sur  un  lit  présente  les  symptômes 
suivans.  i***  La  cuisse,  légèrement  fléchie  sur  le  bassin , 
est  un  peu  tournée  dans  la  rotation  en  dedans  et  écartée 
de  celle  du  coté  opposé*  La  jambe  fléchie  sur  la  cuisse 
est  ainsi  que  le  pied  dans  une  rotation  forcée  en  dehors. 
Dans  cette  situation  du  membre  »  la  direction  de  la  cuisse 
est  oblique  de  de^dans  en  dehors  »  de  telle  sorte  »  qu'une 
ligne  prolongée  en  bas  parallèlement  à  Taxe  du  corps  et  de 
l'épine  supérieure  et  antérieure  de  Tiléum  passe  sur  le 
cohdyle  interne  du  fémur;  2.^  il  n'existe  pas  d'alou^ 
tnenl  sensible ,  car  en  faisant  fléchir  la  cuisse  gauche  sur 
le  bassin  les  deux  genoux  se  trouvent  au  même  niveau.  La 
seule  différence  qu'il  y  à  entr'eux  »  c'est  que  le  droit  est 
tourné  en  dedans  et  porté  en  dehors;  S.**  le  muscle  cou- 
turier forme  une  saillie  molle  et  asssez  considérable ,  depuis 
son  attache  supérieure  jusqu'à  l'endroit  où  il  achève  de 
croiser  le  muscle  droit  antérieur  qui  n'est  pas  contracté. 
Le  muscle  du  fascia  la  ta  forme  également  une  tumeur 
molle  à  la  partie  interne  et  supérieure  de  la  cuisse ,  au- 
dessous  de  l'épine  iliaque.  La  portion  externe  du  triceps 
fémoral  est  très -tendue  et  dure  au  toucher.  Les  mus- 
cles adducteurs  ,  le  grêle  interne  ,  le  demi-membraneux 
«t  le  biceps  ,  formaient  à  la  partie  interne  et  postérieure 
de  la  cuisse  une  saillie  remaVquable  et  n'ofiraient  aucune 
apparence  de  contraction.  4*^  Le  pli  de  l'atne  est  plus 


ET    OBSSRVATIONS.  547 

profond  que  celai  du  c6té  opposé,  ttia»  oli  n'f  remar^- 
que  pas  une  dépression  analogue  à  celle  que  devait  oc  • 
casioner  le  déplacement  de  la  l4lo  du  iëmur.  Les  re- 
cherchés les  plus  exactes  n'y  font  décourrir  non  plus  au- 
cune tumeur.  Au .  côté  externe  de  la  'saillie  formée  par 
le  muscle  du  âiscia  lata  ,  il  existe  un  enfoncement  assez 
considérable ,  situé  entre  l'épine  iliaque  et  le  grand  tro- 
chanter  qui  est  abaissé  et  porté  on  arrière.  5.*  La  fesse 
est  arrondie,  plus  saillante  que  celle  du  côté  oppoéé ,  sur» 
tout  lorsqu'on  examine  le  malade  eik  se  plaçant  au  pied 
du  lit  >  après  lui  avoir  fait  fléchir  les  deux  cuisses  sur  le 
baiMiin»  Elle  ne  forme  pas  de  pli  inférienrement  avec  la 
partie  supérieure  de  la  cuissOé  Quoiqu'on  ne  sente  aocu«» 
nemeot  la  tête  du  fémur  ,  on  peut  cependant  présumer 
qu'elle  correspond  à  la  saillie  de  la  partie  inférieure  do 
la  fosse.  6.*  L'extension  de  la  cuisse  sur  le  tronc  est  im* 
possible.  On  peut  étendre  la  jambe  sur  la  cuisse ,  mais 
la  situation  fléchie  gêne  moins  le  malade  ,  qui  peut  alors 
fléchir  plus  facilement  la  cuisse  sur  le  bassin,  position 
qu'il  conservait  étant  couché  sur  le  dos.  Les  mouvemens 
d'adduction ,  quoique  douloureux  ,  s'exécutent  tant  soit 
peu  et  assez  facilement.  On  peut  porter  la  cuisse  dans 
une  abduction  plus  grande  que  celle  dans  laquelle  elle 
est  fixée  ;  quelques  légers  mouvemens  de  circumductioit 
sont  possibles.  La  douleur  se  fiiit  surtout  ressentir  dans 
le  pli  dfi  l'atne. 

La  réduction  de  cette  luxation  fut  très-facile  :  les  lacs 
étant  placés  comme  on  l'indique  pour  les  autres  luxa- 
tions du  fémur,  l'extension  fut  faite  lentement  et  sans 
violence  dans  la  direction  oblique  oii  se  trouvait  le  mem<- 
bre  ^  et  au  premier  efibrt  la 'tête  rentra  dans  sa  ca- 
vité en  iaisant  entendre  auparavant  un  frottement  très- 
sensible.  Le  blessé  sortit  de  Thôpital  entièrement  guéri , 
le  premier  de  mai.    Il  avait  ressenti  pendant  long-temps 


£46  XÉMOIRJiS 

d9«  4oufopFi  uNes  vives  dans  la  r^on  coxo  -*  fémorale. 

II  «l'^sifto»  cottiaie  onie  voit,  aucune  analogie  entra 
ce#  dîffiîraM  vfm^wnts  ot  ceux  ^ue  préseolen^  lea  luxa* 
tiens  décr^^*  ^^  ^  fDcoaHiattr#  k  v^riiaUa  posilioà  de 
la  iélâ  de  l'os  dans  oeU»  sorte  d^  déplaeemout ,  oa  c^iéra 
f^te  luxalioa  sur  lo  cadavm  en  imitaiit  l'actiasi  de  la 
causa  extériaui^  qui  l'avait  détenuinée.  Après  avoir  ou* 
vert  la  capsule  arliculc^re  4  sa  partie  interae  et  inférimm  « 
on  porta  brusqaenont  ai  avec  ioroe  ia  cuisse  daaa  J'ab* 
duction  »  €n  toi  £ûsant  9%é^ltv  en.  tnéma  temps  un  anoiif 
vesH^it  de  rotatioti  en  dedans  ;  aussitôt  ia  luxaiioa  se  le- 
produisit  avec  Um^  k»  symptôtae»  qu'on  vient  d'indiquer. 
I«a  dissecUeu  d|i  tuecobre  fit  reoounaftre  que  la  iêto  da 
l'os  4Uit  située  divectemenit  au-dessous  de  la  cavité  caIjf* 
loîda  sur  i^é^hancrunl  dani  b  partie  antérieure  loge  la 
ieodaa  de  l'^blurateur  externe  «  al;  qu'elle  étail;  appuyéa 
an  ^éra9  tampts  aur  U  partie  a«^)értaure  de  la  tubéroaiii 
de  l'iscbioii.  D^m  o6tto  posilio«  la  téle  4u  fémuefie  pou^ 
vait  6tra  sentie  4aai  le  pli  de  l'afaie  *  auta&t  ù  cau6e  do  la. 
flexion  de  la  «cuisse  que  parce  ^'elle  se  trouvait  recou- 
vertepar  ks  «ausdes  pacAiné^  iliaque  >et  psoaa.  L'épais- 
seur-dea^iiwftsdbs  de  la  par&ie  postérieure  emp^cbait  aussi 
qu'on  f6à  la  disAieguer  de  ce  c6té.  On  conçoit  d'aUleurs 
kcileineol  h$  ftlitrea  sjaoptdmes  qui  ecut  été  exposés  ; 
aînat  l'oloogeaiant  dm  omiftbre  qui  deiraît  exister  avec  «a 
déplacement  ne  paraissait  pas  sensible,  à  cause  dejl'ebli- 
quitté  d*  fémur  cui  avant  et  «a  dehors  «  al  derimpoasikililé 
de  le  rappÎHichei^  de  celui  de  l'autna  col^» 

U  nous  panait  donc  Inen  démooAré  »  d'apnès  les  détaîk 
deoetle  observatioa  »  que  le  fiknair  peut  éprouver  «n  44- 
pkeeneBt  totakittent  dilKreDft  de  ceus  que  l'on  jrecon- 
naii^éaéMfedaeafty«ftqni.i«>Batituepaur  cet  os,  «me  cin* 
quième  nspioe  de  iliixaiM  qu'«on  peut  nemnar  bsaatkNi 
Stôeunmtétimbaê*.  !'  


£T   OB8BBVATIOR8.  $4^ 


Mémoire  sur  te  diagnostic  de  Canévry'smé  de  taorie  > 
avec  des  observations  de  cette  maladie  reconnue  au 
moyen  de  Û auscultation  ;  par  M.  J.  Soitillaud  , 
l)^-]ld*'P*  9  ancien  interne  des  hôpitaux  {^i  suivi 
d^Une.  observation  de  perforation  de  Forigine  de 
l'jOorte  avec  épa^iehement  de  sang  dans  le  péricaéde^ 
(^Observation  comtnuniqaéepar  M*  le  docteur  I^bébûs  , 
médecin  de  F  hospice  de  la  Salpétrière.  ) 

Les  premières  notions  que  nous  possédions  sot  Vslï^^ 
vrysme  de  l'aorte  ne  remontent  qu'à  l'époque  où  florifri 
tait  le  grand  anatomiste  Yésale  ,  bien  que  certains  méde^ 
cins  aient  prétendu  que  Hippocrate  avait  dit  quelque  chose 
de  cette  affection  dans  le  livre  de  morbis.  Dans  le  cours 
du  seizième  siècle,^  la  doctrine  des  dilatations  de  l'aorte  na 
fit  que  des  progrès  lents  ,  ainsi  que  le  rapporte  l'illustre 
Morgagni.  Dans  le  siècle  suivant ,  et  par  Conséquent  bien 
long-temps  après  Yésale  »  Riolan  avança  que  l'anévrysme 
avait  rarement  lieu  dans  l'aorte,  vu  l'épaisseur  de  ses  tuni^ 
ques  ;  et  Elsner  ,  médecin  d'ailleurs  plein  d'érudition  , 
dit  encore  Morgagni ,  regarda  comme  une  chose  merveil-*» 
leuse  le  cas  d'un  anévrysme  de  la  grande  artère  observé  par 
Guillaume  Riva«  Mais  vers  la  fin  du  dix-septième  siècle 
et  pendant  la  durée  du  dix-huitième  »  l'anatomie  palho-^ 
logique  ayant  été  cultivée  avec  un  zèle  toujours  croissant^ 
tant  d'observations  furent  ajoutées  à  celles  que  (a  science 
possédait  déjà  ,  que  les 'dilatations  de  l'aorte. ne  parurent 
plus  des  phénomènes  9  je  ne  dis  pas  merveilleux,  mais 
même  rares.  Toutefois ,  malgré  les  travaux  des  Lancisr^ 
des  Yabalva ,  des  Morgagni  et  de  plusieurs  autres  méde^ 

(i)  Les  obscrvaiioDs  ont  élé  recueillies  à  FIi6pital  Cochiq  ^  «0114  le^ 
yeux  de  M.  le  profîeweur  Berlin. 

5.  $6 


V 


5^  MÉXOIIBS 

cins  recommaDdables  ,  il  restait  beaucoup^  encore  à  ajoa- 
lér  à. l'histoire  de  ranévxysme  de  Taorte  :.  son  diag&ostîc 
surtout  demeurait  environné  d'une  profonde  obcur! té.  Té- 
sale  cependant  ayalt  reconnu ,  pendant  la  vie  la  présence 
d'unanévrysmederaorle.y  à  l'existence  d'une  tumeur  pul- 
satilo  aux  environs  des  vertèbres  du  dos.  Mais  ce  diagnos- 
tic, vraiment  audacieux  pour  le  temps,  ne  fut  regardé 
comme  vrai  par  les  autres  médecins  qu'après  quel'ouverlnre 
du  cadavre  leur  eût  montré  l'aorte  dilatée  au  poiot  d^égaler 

presque  la  grosseur  d'un  œuf  d'autruchç ut  ovistra- 

tkioeameii  màgnitudinem  fere  œquctret.   Ce  diagnostic 
remarquable  date  de  l'année  1757.  Fernel  avait  aussi 
donné  comme  signe  deranévrysme  des  artères  iqté9ieufes 
une  pulsation  vioUnU  (yehtnuyh»  puUqtio).  Mais  ',  ainsi 
que  le  remarque  Morgagûi ,  outre  que  ce  n'était  de  la  part 
^  Fernel  »  qu'une  siùiple  conjecture  ,  toute  pulsation , 
quoique  très- violente ,  ne  dépend  pas  d^un  anévrysme.  Aussi 
BaiUou ,  comme  il  l'avoue ,  avec  une  candeur  bien  digne 
d'éloges  >  ne  reconnut-il ,  sur  un  certain  Jean  Formagée  , 
l'existence  d'un  anévrysme  de  l'aorte ,  qu'après  'avoir  £iit 
l'ouverture  de  son  corps  :  et  néanmoins  Formagée  avait 
présenté  pendant  sa  vie  des  bat^emens  très-violens  dans 
ï'hypocondre  ^,  puisque  Baillou  ne   se  souvenait  pas  d'a- 
voir jamais  palpé   un  hypocondre  où   l'on  sentit  des 
battomens  et  des  pulsations  d'une  si  grande  intensité  : 
numquam  memoriâ  suâ  t€tm  alte  palpitans  pulsansque 
hypochond/tium  contigerat.   Si  l'on  parcourt  d'ailleurs 
les  auteurs  qui  ont  écrit  sur  le  diagnostjc  de  Tanévrysme 
de  l'aorte  »  on  verra  qu'ils  n'ont  jamais  reconnu  cette  ma- 
ladie que  dans  les  cas  où  elle  formait  à  l'extérieur  du 
corps  une  tumeur  plus  ou  moins  sailhinte  ;  et  l'on  trou- 
vera même  plusieurs  de  ces  cas  où  la  maladie  ne  fut  au- 
cunement soupçonnée  pendant  la  vie ,  et  quelques-»uns 
où  elle  ne  fut  pas  même  reconnue  après  lai  mort  »  comme 


\  . 


ET   0B«Eli¥ATI01VS.  5&\ 

l'owragB  de  Sénac  en  fom^nii  ua  exemple  carieus:.  Enfin  , 
malgré  les  tîtcs  lumières  répandues  dans  ces)  derniers 
temps ,  sur  les  maladies  du  cœur  et  des  poumoi^s ,  parlée 
profeeseurs  Gorvisart  et  Laennec ,  le  diagnosfic'de  Fané- 
Vf  ysme  de  Taorte  non  proéminent  à  l'extérieur  reste  en- 
core enveloppé  dé  quelqueis  ténèbres.  J'ai  donc  pensé 
qu'oh  ne  lirait  pas  sans  inténêt  deux  observations  d'ané** 
viysme  de  Taorta  soust^rnale  reconnus  pendant  la  vie , 
hvBD  qu'il  ne  fissent  aucune  saillie  au-dehors.  Gë*  ne  sera 
qu'après  avoir  rapporté  ces  deux  observations  que  je  ferai 
GonnalU^e  les  signes  de  la  maladie  qui  fait  l'objet  xie  cet 
article* 

§  L*  Observations  (tanévtysmes,  de  Caçrte  reconnus  par 
l'auscultation. — i ."  Observation.  —  Sjmptâines  géné- 
raux des  maladies  du  cœur  ;  battemens  forts  et  sonores 
^ous  le  sternum  et  les  cartilages  des  premières  côtes  drôt^ 
tes ,  etc;  m,ort  six  semiaines  après  Centrée  ;  dnèvrysine 
vrai  de  C aorte  sousternate;  ossifications  et  ulcérations 
de  la  même  artère  ;  hypertrophie  avec  iUïatatiûn  du 
ventricule  gauche ,  etc. 

Jean  Hîvet ,  âgé  de  soixante-cinq  ans ,  terrassier ,  pas 
très-fortement  constitué ,  d'une  taille  et  d'un  embonpoint 
.  médiocres ,  pâle ,  ayant  les  cheveux  cendrés  «entra  à  l'bôpi- 
talGochinle  98  novembre  182^.  Iléprouvait  depuis  trois 
ans  des  palpitations  et  des  étoulTemens  qu'il  attribuait. aux 
rhumes  nombreux  dont  il  avait  été  aflect^.  Un  nouveau 
catarrhe  bronchique  .qu'il avait  contracté-dans  le  mois  de 
septembre  dernier  l'avait  forcé  de  s'aliter.  Depuis  celte 
époque ,  son  état  s'était  con^idéralflementL  aggravé  >  il  ne 
pouvait  plus  vaquer  è  sas.péniblea  travaux.  Voie!  Jes  fbé^ 
nomèneâ  qu'il  nous  lofirit  à  son  entrée  :  teint  d'un  paie- 
)aunâire  ;  pesanteur  de  tête , .  vertiges ,  étourdissemeos  » 
cogourdiesemeat  des  membres  ijifirieurs  tels  «  que.sou  vent 


M  MiMOIEES 

)  maUde: le»  croit  moriè  :  toux  avec  crachats  épais,  mo» 

|ueux  et  coUaDS  :  étouffement  au  momidre  exercice ,  sen- 
timent de  faibles^  dans  la  région  épigastrique  avec  ten-- 
dance.à  se  trouver  mal  :  langue  rouge  sur  les  bords  , 
jaunâjtre  k  son  milieu ,  assez  humide ,  inappétence  et  naiK 
sées  ;  pouls  iirégulier ,  in^al ,  intemHttent ,  sans  har- 
monie avec!  les  battemens  du  cœur.  ^  ^ 

.  Auscultation.  — Le  murmure  respiratoire  s'entend  dan» 
toute  la  circonférence  de  la  poitrine  »  il  est  même  asses 
bruyant;  les  battemens  du  cœur  se-  font  également  en- 
tendit* dans  toute  rétendue  du  thorax.  Explorés  à  la  ré- 
gion précordiale ,  les  battemens  des  ventricules  très-iné- 
gaux ^  intermiltens  »  sont  clairs ,  sonores  et  d'une  impul- 
sion médiocre.  Au  milieu  des  pulsations  faibles  se  mani- 
festent des  contractions  brusques,  soudaines  y  analogues 
au  soubresaut  d'un  ressort.  Sous  le  sternum  et  les  carti^ 
lages  des  premières  côtes  stemales  droites  s  on  entend 
des  battemens  simples ,  accotnpagnés  d'un  bruit  très- 
clair  »  comms  éclatant ,  et  mêlé  (Cun  sifflement  pantcu-- 
lier.  Les  contractions  des  oreillettes  s'entendent  bien 
vers  les  clavicules  ;  on  ne  les  entend  que  très-confusé- 
ment  au  contraire  dans  la  région  du  cœur. 

Diagnostic. — Hypertrophie  anévrysmale  des  ventricu- 
les du  cœur  ,  anévrysme  de  l'aorte  sousternale.  Prescrip^ 
tion  :  tilL  orang,  jul.  digit.  pédiL  sinap,  )  Les  jours 
suivans ,  le  malade  se  trouve  un  peu  mieux  ;  le  sommeil 
est  tranquille  ,  le  pouls  moins  irréguKer  ,  la  respira  - 
tion  ne  semble  pas  gênée.  Les  8  et  g  décembre  ,  Top- 
pression  reparait  très  -considérable  ,  le  cœur  frappe  la 
main  par  une  large  surface  ,.lôs  battemens  du  ventricule 
gauche  /moins  forts-  et  moins  irréguliers  qu'à  l'entrée  , 
sont  accompagnés  d'un  sifflement  a^sez  marqué  qui  ne 
parait  être  que  le  retentissement  de  celui  qui  existe  sous 
le  sternum  et  leB  cartilages  des  premières  côtes  droites* 


BT   0B8BBYA  T  I0R8.  ^Sâ3 

On  continue  Temploi  de  la  teinture  dé   digitale  i  dont 
la  dose  »  graduellement  augmentée  ,   s'^evait,  le  1 4  dé- 
cembre ,   à  sôUante-cinq  gouRes.   Le  19  décembre,  à 
la  visite  du  matin  ,  le  malade  présenté  des  signes*  d^àlié- 
nation  mentale.   Son  visage,  singulièrement  décomposé', 
exprime  un  sourire  stupide  (  suBppreèsiêm.  de  la  teini. 
dô  digitale  ).   Le  20  ,  l'aliénation  mentale  persiste  :  jcat 
homilne  s^imagine  qu'il  va  être  fusillé:'  il  dit  tranquil- 
lement et  avec  Tair  de  la  plus  intime  conviction  V  qu'il 
voit  disposertous  les  préparatifs  de  son  supplice,  demande 
grfice  à  tout  le  monde ,  etc.  ;  pendant  tout  le  reste"  de  la 
journée,  ils*imagina êtreà la péchedans8on  pay  si  Le' pouls 
est  lent ,  mais  très-irrégulier  ;  de  tem  ps  en  temps  plusieurs 
pulsations  se  succèdent  coup  sur  coup.   Le  8 1  au  matin , 
continuation  dû  délire  tranquille ,  pommettesNnjebtéés  , 
yeux  brfllans   (  M.  Bertin  ordonne  une  saignée  du  piè^)- 
Le  soir ,  le  malade  parait  paisible ,  son  visage  «st  moins 
coloré  ;  il  est  plus  que  jamais  persuadé  de  sa  mort  pro- 
chaioew*  Le  fis,    a  figure  est  sillonnée  de*  rides  Bt  tout*à- 
fait  décomposée  ;  air  d'un  étonnement  stupide  ,  sourire 
imbécille  ,  assouppissement.  Le  s3 ,  à  la  visite  du  matin , 
le  malade  semble  avoir  repris  l'usage  de  sa  raison  ;  mais 
il  a  de  la  fièvre ,  son  visage  est  injecté,  sa  langue  sèche 
et  un  peu  croûteuse ,  sa  t>eau  chaude  (  tilL  orang*  soupe) . 
Les  momens  lucides  ne  durèrent  pas  long -temps.    En 
efiêt ,  quand  on  lui  présenta  la  soupe,  le  malade  la  re- 
fusa ,  sous  prétexte  que  l'on  voulait  Tempoisonnér.  Ce- 
pendant il  finit  par  l'accepter.  Les  24»  ^^  ,  26  et  27 ,  la 
raison  se  rétablit  entièrement.  Le  malade,  qui  se  souvient 
de  ses  égaremens  ,  ne  conçoit  pas  comment  il  a  pu  les 
commettre.  Les  28  et  2g  ,  l'esprit  conserve  toute  son  in- 
tégrité. Les  jours  suivans ,  le  malade  se  plaint  comme  à 
l'ordinaire  de  faiblesse  et  d'oppression  ;  il  dit  étfe  enrhn^ 
mé ,  et  rapporte  te  siège  de  s&h  mal  sous  U  sternum  oU 


554  HinoiBES 

U$  er{iôhatê  :i^nt  $  dU'il\  a fiachésr  {  on  reprend  Tusagi» 
db  la  teinture  de  digitale  ).  Le  1 1  janvier  18^5  >  oppres- 
sion extRÔûie  «  eracbats  blancs ,  opaques  et  collaos  ;  nou- 
velle décofofposltion  des  traits.  Le  i5  ,  rintelUgence  s'at 
tère  une  se  oonde  fois.  Le  malade  croit  voir  les  canons 
Inraqués  sUr  !»]«..•  Enfin  il  meurt  le  i4  *  à  sept  heures  do 
matin  ,  après  un  râle  assez  prolongé. 

Autopsie  càdavéHtjuo  ^uaranU-huit  heures  apMs  la 
tnart-*-  1.^  Habitude  exUtieufe^ —  Peu  de  rigidité  cada^ 
V&rique  i  point  d'infiltration  »  rougeur  des.parties  déclÎTes. 
.  û)."*  Organea  respiratoires  et  circulatoires.  —  Le  pôté 
gauche  delà  poitrine  contieut  plus  d'une  pinte  de  sérosité 
FMige  ^  analogue  à  du  sang-  délayé  dans  l'eau.  Les  deux 
poumons  sont  généralement  crépitaus  ;  le  gauche  -,  corn- 
pritilé  pair  l'épanchement  »  est  bien  moins  rolumineqx  que 
le.droit.  La  membrane  muqueuse  des  bronches  est  rouge. 
I^è  péricfivde  -est  iojeclé*  hb  coeur ,  débarrassé  des  caillots 
énormea.  qu'il  cOàtem^it ,  est  eucore  d'un  bon  tiers  plus 
fcdumiueuicjeiue.  le  poin^  <}u  sujet  I  les  çavitéa  droites 
n'ofirenj;  4é  rem^rquablp  qo^  l^  Toogeur  de  leur  mem- 
braner  iriterne^  Lès'  çâvilésg^uches  sont  dilatées  r  le  ren- 
trioule  aorttque  >  presque  firois  fois  plus  grand  que  le 
TWbrioule  {^ulmonakô  j  pouvait' contenir  un  œuf  d'oie; 
Ses  parois  vers  Itt  base  ont  environ  six  lignes  d'épaisseur; 
l'breiUetie  corrèsponcl^ate  ^8%  aussi  dilatée  et  hypertro- 
phiée. Lés  orifices  ne  préb^^tent  aucunp  lésion  notable. 
I>an9  loiHe  sa  pot%ion  sousTSiernale »  l'aorte,  dilatée  tau 
tous  ^eos  9  forme  une  tumeur  ovoïde;  du  volume  du  poing 
du'  sufet  ;  le  sac  anévrysmltl  «  composé  des  trois  meokbranes 
attérieUeK  uniformément  âil||^$»  contient  un  caillot 
fibriueuxblano ,  qui  n'est  point  divisé  en  couches  concen- 
triques distinctes  et.K^perposéea;  le3  parois  artéfielles  sont 
.poisses  ;  k(  p^rjlLo^  du.périoardovqQi  se  réfléchit  sur  le 
WBmkàuçeiû^Bt  dt  l'uorta  i»M  rou^e ,  injectée  ainsi  ^ue 


£T   OD.SSRyATlONS.  §5â. 

la  iuniqfte  cellul^ufiç  de  celle  arlère  ;  la  membrane  in--, 
terne  de  cçUo-ci  est.ppur  ainsi-dire  criblée  d'ulcérations. 
Décpllée  en  plusieurs  points»  on  trouve  au-dessous  d'elle ^ 
une  matière  pullacée  ,  grumcleu$^  »  aibéromateuse  »  jau- 
nâtre ;  cette  membrane  se  détache  facilement  de  la  moyenne  • 
L'aorte  pectorale  descendante  et  l'aorte  abdominale  con- 
seryept  très-sensiblement  leur   calibre  ordinaire  ;  mais 
leurs  parois  ,  dures  et  épaissies  ,  crient  sous  l'instrument 
iqui  les  incise.  Le^  surface  interne  du  vaisseau  est  comme 
.plaqué^  4^  lames  cartilagineuses  et  calcaires ,  dont  quel- 
ques-une^s  ont  déchiré  la  membrane  interne  et  sont  à  nu. 
au  milieu  du  «ang.  On  y  rencontre  en  outre  un  grand 
nombre  d'ulcérations  :  de  celles-ci ,  plusieurs  sont  tc^s^ 
profondes  et  d'une  couleur  noire  ,  les  autres  plus  super- 
ficielles n'intéressent  que  la  membrane  interne  qui  est 
généralement  inégale  et  rugueuse.  La  rougeur  x[ue  j'ai 
dit  exister  à  la  surjace  de  la  tumeur  anévrysmale  »  règne 
tout  le  long  de  l'aorte.  L'altération  de  la  membrane  in- 
terne se  prolonge  dftns  les  artères  qui  naissent  immédia< 
temcnt  de  l'aorte  ,  circonstance  qui  diminue  d'une   ma- 
nière inégale    l'embouchure  des  troncs  qui  partent   de 
la  convexité  de  la  crosse. 

S."^  Ot'ganes  abdominaux.  — La  portion  du  feuillet  pa- 
riétal du  péritoine ,  qui  se  trouve  en  contact  avec  les  cir- 
convolutions inférieures  de  l'intestin  grêle ,  est  tapissée 
d'une  fausse  membrane  couenneuse,  jaunâtre,  albumi- 
neuse  et  tout- à-fait  seinblable  à  du  pus  concret.  Ces  cir- 
convolulions  elles-mêmes  ,  enfoncées  dans  re^çayation  du 
bassin,  sont  d'uqi  rouge  foncé  à  l'extérieur.  La  .membrane 
muqueui^e  do  l'estomac  offre  une  fougeur  ponctuée  très- 
vive  p  qui  se  termine  bru^uement  vecç  le  duodénum ,  avec 
la  blanct^eur  duquel  elle  contraste.  L'intes.tin  grêle  con- 
tient une  matière  liquide,  rougeâtre  ,  sanguinolente  ,  ana- 
logue à  do  U  lie  de  vin;  «a membrane  muqueuse,  commet 


S56  iit;HoiEE8 

imbibée  de  ce  liquide  »  est  d'un  rouge  foncé  ;  ses  ftissea'uz 
capillaires ,  admirablement,  injectés ,  forment  des  arbori- 
sations très -touffues;  quelques  circonvolutions  ne  pré- 
sentent que  des  réseaux  isolés;  partout  ailleurs ,  Tinjection 
est  continue»  le  Ussu  de  l'intestin  est  facile  à  déchirer  et 
comme  flétri  ;  la  membrane  muqueuse  n'ofire  aucune 
trace  d^ulcération  ,  mais  dans  les  dernières  anses  de  l'iléon 
elle  est  recouverte  d'une  couche  grisâtre  qui  lui  adhère 
assez  fortement  et  ressemble  tout-à-lait  à  une  -feusse  mem«' 
brane ,  telle  que  celle  qui  existait  sur  le  péritoine  corres- 
pondant. La  membrane  muqueuse  du  gros  intestin  oSra 
une  rougeur  et  une  injection  usée  ;  les  autres  visoères 
abdominaux  sont  sains. 

4«®  Organeè  encéphaUquàs.  —  Les  méninges  sont  lé^ 
sèrement  épaissies  6t  d'une  couleur  un  peu  laiteuse  ;  les 
ventricules  cérébraux  contiennent  une  assez  abondante 
quantité  de  sérosité  blanchâtre  ;  la  substance  cérébrale  ne 
présente  aucune  altération  sensible. 

IL*  Observation.  — Symptômes  ordmatres  des  maladies 

du  cœur;  battemens  simples  très- forts,  accompagnés 

4'un  bruit  de  sofjifjlet  dans  la  région  du  sternum  et 

la  partie  latérale  supérieure  droite  de  la  poitrine,  etc.^ 

mort  sept  semaines  après  Centrée.  Anévrysme  énorme 

de  C aorte  sousstemàle,  sans  rupture  de  ses  parois, 

hypertrophie  très-considérable  du  cœur ,  etc.  (i) 

Pierre  Pinçon,  âgé  de  trente*cinq  ans,  matelassier, 

d'un  tempérament  sanguin  bih'eux ,  fortement,  constitué , 

cheveux  châtains ,  entra  à  l'hôpital  Gochin  le  %o  mai  i8s3. 

Il  éprouvait ,  depub  plusieurs  années ,  une  difficulté  de 

respirer  qui  augmentait  *  surtout  lorsqu'il  m^ontait  un  e#- 

ealier,  et  des  battemens  de  cœur  auxquels  il  fabait  peu 

d'attention.  Mais  djepuis  trois  mois  la  dyspnée  et  les  palpi- 

(i)  J'ai  recueilli  cette  observation  conjointement  avec  M.  Lesicur , 
qui  a  dessiné  le  cour  et  la  tumeur  anëvrismale.  La  pièce  anatomiciuc 
1^  6\é  dé^aéç  chez  M.  le  P-*^  Breschct. 


Et   OB8BBTATIOH8.  557 

tatioDs  étaient  deyenaes  beaucoup  plus  considérables  et 
s^étaient  compliquées  de  symptômes  gastriques  pour  les- 
quels on  avait  appliqué  quelques  sangsues.  A  son  entrée , 
le  malade  présentait  l'état  suivant  :  face  livide ,  plombée 
et  bouffie;  infiltration  des  membres ,  surtout  des  gauches; 
oppression,  orthopnée,  parole  entrecoupée;  peu  de  sommeil, 
réveils  en  sursaut;  pouls  régulier  ,  sans  fréquence»  dév^ 
loppé,  dur  et  vibrant  au  bras  droit,  très-petit  au  bras  gauche  i 
toux  avec  craclîats  visqueux  ;  langue  humide  et  blanche. 

Auseutkitkdi.  —  RSle  muqueux  dans  presque  toute 
l'étendue  de  la  poitrine  ;  on  entend,  sous  la  partie  mojcenne 
et  supérieure  du  sternum ,  et  sous  les  cartilages  des  pre- 
mières côtes  droites ,  jusque  vers  la  clavicule,  des  batte- 
mens  simples  très-forts  accompagnés  d'un  brmt  de  soufflet 
très-prononcé.  Ce- bruit  se  fait  entendre  dans  là  régioa 
précordialé ,  et  y  couvre  pour  ainsi  dire  le  aon  des  ven- 
tricules ,  dont  les  contractions ,  isochrones  aux  battement 
simples  indiqués,  soulèvent  assez,  fortement  le  cylindre. 

Diagnostie.  —  Anévrysme  de  l'aorte  ascendante ,  hy* 
pertrophie  du  cœur,  catarrhe  bronchique.  (M.  Bertitt 
prescrit  une  saignée  de  trois  palettes ,  un  julep  avec  la 
teinture  de  digitale ,  et  une  tisane  apéritive.  La  saignée 
procura  du  soulagement  et  diminua  l'oppression.  )  Le  aS, 
retour  de  l'étouffement,  anxiété  extrême,  insomnie.  Le  94, 
même  état ,  picotement  dans  les  membres ,  sentiment 
d'un  poids  incommode  dans  la  région  précordialé  et  vers 
l'appendice  xiphoïde  ;  ventre  en  assez  bon  état*  Les  jour^ 
suivans  (jusqu'au  4  juin)  ,  amélioration ,  visage  moin^ 
livide  ,  respiration  plus  libre  :  l'inégalité  des  deux  poul^ 
continue  ;  le  droit  est  toujours  vibrant.  Les  veines  jtigur 
laires  gonflées  offrent  des  battemens  isochrones  à  ceux  dea 
carotides.  Le  malade  se  lève  et  mange  la  demi-portion  ;  il 
a  beaucoup  de  peine  à  monter  l'escalier ,  et  est  obligé  de 
^arrêter  k  chaque  marche. *-:L9  5»  au  soir,  c^ccès  d'asthmj) 


S60  KiHOIBBS 

f|iiî  0*^1  gatee  que  le  tiers  de  celle  du  ventricule  ;  ses 
ûurob  ont  aiigmMité  d'épaisseur ,  sa  membrane  interne 
est  rouge.  L'orifice  auricplo-yentriculaire  gauche  est 
dans  l'état  naturel.  Le  yentricole  droit  est  dilaté  ;  Tépais- 
seur  de  ses  parois  n'est  sensiblement  augmentée  ni  di- 
minuée ;  ses  colonnes  charnues  sont  très-déyèloppies. 
L'oreillette  droite  égale  en  capacité  le  yentricule  gauche; 
ses  parois  ne  août  pdint  amincies  ettfes  colonnes  charnues 
sont  assez  prononcées.  L'orifice  auriculo-yentriculaire 
droit  est  tr&s-dilaté,  ses  yalyules  sont  rougis  ainsi  que 
la  membrane  interne  des  cayités  droites  :  cette  rougeur 
est  plus  foncée  que  celle  des  cavités  gauches.'  La  clx>ison 
ventriculaire  participe  à  l'hypertrophie  du  ventricule  gau- 
che auquel  elle  semble  appartenir  tout  entière.  L'aorte 
aous-stemale ,  dilatée  jusqu'aux  troncs  qui  naissent  d<^  la 
convexité  de  sa  crosse ,  forme  une  tumeur  anévrysmale  » 
l^èrement  ovoïde ,  un  peu  bosselée  à  sa  surface.  Gomme 
la  dilatation  affecte  particulièrement  la  paroi  antérieure 
et  latérale  droite  de'  l'artère  »  le  sac  anévrysmal  fait  sail- 
lie »  et  est  en  quelque  sorte  pendant  dans  le*  côté  droit  do 
thorax  où  il  répond  aux  quatre  premières  côtes  et  à  leurs 
cartilages.  La  dilatation  est  peu  prononcée  à  la  paroi  la- 
térale gauche  et  surtout  à  la  paroi  postérieure  de  l'ao  rte  (  i  ) . 
Les  trois  membranes  artérielles  dilatées  composent  la  poche 
anévrysmale  doOtrépaisseur  est  plus  considérable  que  celle 
qui  est  naturelle  aux  parois  de  l'artère.  La  membrane  in- 
^me  est  d'un  rouge  très-prononcé  qui  se  prolonge  dans 
tout  le  reste  de  Taorte ,  et  dans  plusieurs  des  troncs  qui 

(i)  Les  deux  observations  qui  viennent  d'être  rapportées  ,  et  sur- 
tout la  dernière  ,  concourent  ,  avec  un  grand  nombre  de  îadts  sem- 
blables y  à  démontrer  combien  la  doctrine  de  Scarpa ,  relativement 
^ux  anévrysmes ,  esl  peu  conforme  à  la  iiatu^.  L'existence  des  ané* 
;i^rysmes  vrais  est  prouvée  par  des  observations  si  nombreuses  e;^t  si  aur 
thentiques  ,  qu'on  a  peine  à  concevoir  que  l'opinion  du  professeur  de. 
f^àviesoit  encore  partagée  par  quelques  médecins  de  nos  jours. 


BT  OBfBBYATIOlfS.*  SGl 

en  parteni  ;  die  est  parsemée  de  petites  Qleératiom  et 
d'une  infinité  de  Iame# calcaires  ou  cartilagineuses  jaunfr» 
très  /situées  au-dessous  d'elle  plutdt  que  dans  son  propre  * 
lis^u  ,  et  dont  quelques-unes  néanlnoins  sont  à  nu  dans  la 
caTÎté  artérielle  anévi7smée.  Cette  dernière  est  remplie' 
d'énormes  caillots  de  sang  »  non  disposés  en  couches  con** 
centriques  »  mais  confusément  entassés  et  pour  la  plupart 
récens:  quelques-unsseulement^plas  anciens,  sont  ccmime 
charnus.  La  tumeur  anévrysmale  se  termine  d*une  ma- 
nière douce  et  graduée  vers  la  Isous-clavière  gauche.  A  pais 
tir  de  cette  artère»  l'aorte  reprend  son  calibre  naturel  ; 
elle  o£&e  seulement  à  l'intérieur  quelques  plaques  jaunS- 
treSy  rudimens  d'ossifications ,  suivant  l'expression  de  Mor^ 
gagni.  Les  poumons  comprimés  par  le  cœur  et  l'ané^ 
vrysme  aortique  ,  sont  refoulés  vers  les  clavicules  et  le9 
côtes  ;  ils  sont  légèrement  engorgés ,  mais  d'ailleurs  cré" 
pitaos.  La  membrane  muqueuse  des  bronches  estroug» 
et  recouverte  d'un  mucus  rouillé. 

S.**  Organes  abdominaux.  —  La  rate  et  le  foie  sont 
très  volumineux  et  gorgés  de  sang  :  le  tissu  du  foie  est 
d'un  rouge  brun.  On  y  remarque  une  infinité  de  pointa' 
noirâtres  qui  ne  paraissent  être  autre  chose  que  du  sang 
épanché  d'abord  dans  ce  tissu  »  puis  combiné  avec  lui* 
On  pourrait  donner  à  cet  état  pathologique  du  foie  le  nom 
d'apoplexie  hépatique  ,  en  raison  de  son  analogie  avec 
la  maladie  décrite  par  M.  Laennec ,  sous  le  Utre  d'apo» 
plexie  pulmonaire.  Les  vaisseaux  gastro-intestinaux  sont 
également  gorgés  de  sang.  C'est  à  cette  congestion  san- 
guine passive  qu'il  faut  rapporter  la  rougeur  foncée  et 
ponctuée  qui  existe  sur  la  membrane  muqueuse  de  l'esto- 
mac et  des  intestins. 

S*  IL  Des  Signes  propres  de  l'anévrysme  de  Paorte. 
—  Selon  Corvisart  le  diagnostic  des  anévrysmes  de  l'aorte 
ofiQre  toujours  quelque  obscurité ,  quand  la  dilatation  ne  se . 


^MDW  ^fohiteilhMebiirs  /  tiadi»  ^'ii  tItfrieBC  évkfeal 
I^Mqiie  kl 'toÎMttlfïtVifre  àir<Bil>«t  ««  tsueher  4h  pn-- 
iM^  Ptr^Miiom  riiihifiMitit  el  dttcotons  le»  dignes 
q«<^«elittiiil9eméè0oia>Rgiirdeeeiiiipê  le»  pios  propws 
k  Arfre  soÉipçoDMr  w  mèM  à  fiim  MooiiDaltre  Teiisteiioe 
dus  âmivrjwildft  qài  ne  eentpas  #oMfe'  senrilites  à  k  vœ. 
Cwisigtiii iMClèt iomm  :  i;^ aa  Mflcneiit  particulier, 
^Mtt^iVAiste^'fenqiae  Vimâf^itod  riè^  <a  ioriMSr 
déli«n»ïae'la:MnpreMion  4e  U^lraebée-artère;  maisee 
stflemeflrt ,  qui  s'est  poorafan  dire  (faVHi  aeeident  de  k 
itàkidiev  peaiêtre  prodah.;  vonme  H.  GonÎMrt  eif^eil» 
hji^flttiiewi'etemple,  pardes  Usioos  aotvea4|ue  Fan^ 
TVy9Biedel*aef1i0.'t.*  Un  l>rcHsaeiiMiit  partientieir  ^  tt 
fait^ftielqueliMaiBeiiirr^fa^deAasdvjieft  oli  se  troo^efia^é 
le'icéaor ,  œt  iorgane  baltaat  dans  sa  place  aocMMitimte. 
Ce  feîg&e  mérilB,  je  pense»  um.  aériease  cenîdératii 
mais  llpanitt  qu'il  C'est  pas  coostaat ,  puisque  M^ 
nec  ne  Ta  jamais  trouvé  que  daus  les  cas  ob  la  Uaamff 
éttfit  dé(}h  visMe  h  reatériecir  :  oa  ^se  Mutient^^  était 
Ikrès-aaarqtié  ehee  k  sa}etde  aotue  deuiièaie  afcserya<ioa% 
3.*  L^bteurité  du  sea  que  read  la  partie  sapérleure  et 
is«ye«flfe  de  la  poitrine  qaaad  on  la  4irappe.  Mais  k  ^aei 
se  ¥éd«it  la  wakmr  d'up  tel  signe  ,  *  quand  on  réfléetat 
combien  Vautres  maladies  peuvent  produire  le  méflSB 
phénomène  ?  et  dans  combien  de  dilatations  de  Taorte  , 
ati'^etftraire ,  la  poitrine  ne  résonne-t-elle  pas  asees  Uen 
dëns  4a  région  du  sternum  ?  4*''  La  petitesse  du  pouls 
et  son  irrégularité  dans  certains  cas;  d'autres  Ibis  «on 
fûégalitésur  les  deux  bras.^  Mais  une  foule  d'afiipctions 
différentes  de  l'anénrrysme  de  l'aorte  ne  peuvent-elles  pas 
donner  lieu  à  ces  phénomèneâ  ? 

Tous  ces  symptômes  né  sauraient  donc  être  comptés 
au  nombre  des  signes ,  en  quelque  sot^te  /pathogiiomonî- 
ques  de  Tané^rysiâe  de  l'aorte ,  pour  me  scHnrir  de/  Fes^ 


ET    OB^Xft^At'lONS.  tes 

préj^simide  M.  Cordsart.  MaisjeyeMtfuWltut  tiik^cytilé 
toute  rim^taaoe  qui  leur  a'  été  attaûMe  ;  11  ért 'iie 
toute  évidence  qtiMis  &eserti^aiéflt«q[ti*à  iaiire  tebomiaftfé 
ranérrysme  de  la  portion  sous-stemate  de  Inerte  »  et 
qu'ils  ne  seraient  nullement  propres  V  éckiréf  te  diagttos* 
tic  des  anévrysmes  de  l'aorte  pectorale  descendante /6t 
sur-tout  de  l'aorte «bdomina'le;  car,  datis  ee  dernie^ettS'; 
on  n'observerait  point  te  sifflement  de  ta  vâix,  tetHLisâ^^ 
tnent  au-dessus  du  lieu  où.  se  trouve  plàeé  te  cieur,  Pvhs&tt^ 
rite  du  s&n,  que  rend  ta  partie  supérieure  et  mojewneda 
sternum,  ni  même  la  petitesse,  CirrégutarUé  du  peûls 
et  son  inégalité  sur  les  deux  bras.  Nbns  avons  Vud'aiUeVM 
que  la  concession  que  je  faisais  tout-à^'heure  ^st  fotit4i- 
fait  inadmissible  ;   il  est  donc  «déaiontré  »  fe  le  répète , 
que  les  symptômes  dont  nous  venons  de  peser  latalenrne 
sauraient  être  regardés  comme  ^es  signes  sreffisans  pdvr 
faire  reoonnaUre  ranévrjsme  de  l'aorte  ,  etqa'à  Tépoqne 
où  écrivait  M.  Corvisart,  il  n'existart  aucvtn  moyen  sûr  de 
diagno^iquer  cette  maladie ,  si  ce  n*est  'dans  les  cas  où' la 
tumeur  pouvait  être  sentie  extérieurement;  cas  ijui  te  ré- 
daisent  txnx  anévrysimes  <le  l'aorte  ventrale»  et  au  très- 
petit  nombre -de  ceux  de  l'aorte  ascendante  qtii  usent  le 
sternum  ou  déjéttent  les  cartilages  des  côtes;  encore  , 
dans  ces  circonstances  même  ,   ppurrait-^on  se  tromper  , 
ainsi qiie  M*  Laennec  en  rapporte  un  exemple  {de  CAm- 
cuk.  méd.  j  t.  II ,  p.  426*  )  Au  reste,  je  suis  loin  de  pen^ 
scr  que  les  signes  indiqués  par  M.    Corvtsart  doîvelit 
être  négligés.  Je  conviens  ,  au  contraire ,   que ,  réunis  à 
ceux  qui  me  restent  à  examiner  maintenant ,  ils  pourront 
donner  au  diagnostic  une  certitude  beaucoup  plus  com- 
plète. Ces  derniers  signes  sont  fournis  par  rauscultation. 
M.  le  professeur  Laennec,  dans  son  ouvrage  surTafc^- 
cultation médiate^  s'exprime  ainsi  en  parlant  des  signes 
de  l'anévrysiBe  ^  i'aorte.  s  Je  ne  sm  ^p  encore  jos^ 


664  KiKOIBBS 

qa'à  quel  point  l'auscultation  médiate  pourra  servir  i 
établir  le  diagnostic  des  anéyrysmes  de  raorte.  J'en  ai 
pea  rencontrés  depuis  le  commencement  de  mes  recher- 
ches. Qoelques-nns  de  ces  faits  donnent  l'espérance»  et 
même-  la  certitude  que ,  dans  plusieurs  cas  au  moins ,  le 
cylindre  fera  reconnaître  la  maladie  avant  qu'elle  ait  pro- 
duit aucun  symptôme  local  ou  général  grave.  D'autres  > 
au  contraire»  prouvent  qu'un  anévrysme très-volumineux 
de  l'aorte-  pectorale  peut  exister  sans  que  l'auscultation 
le  fiisse  reconnaître  »  surtout  si  l'on  n'a  d'ailleqrs  aucun 
motif  d'en  soupçonner  l'existence.  »  Les  deux  observa- 
tions que  j'ai  rapportées  et  dans  lesquelles  Tanévrysme 
de;  l'aorte  pectorale  a  été  reconnu ,  bien  qu'il  ne  fit  au- 
cune saillie  extérieurement,  m'oift  en  quelque  sorte  forcé 
de  prendre  le  parti  de  l'auscultation  contre  son .  célèbre 
inventeur  lui-même.    Il  sera  d'ailleurs  facile  de  concilier 
nos  deux  opinions  , .  si  l'on  veut  réfléchir  aux  considéra* 
tiens  suivantes.  Convenons  avant  tout»  que  le  seul  signe  ca- 
ractéristique ,  véritablement  pathognomonique  de  l'ané- 
vrysme  de  l'aorte ,  consiste  ,  comme  l'a  dit  M.  Laennec; 
dans  les  battemens  simples  que  l'auscultation  fait  recon- 
naître dans  la  région  correspondante  à  la  tumeur  anévrys* 
maie.  C'est  au  moyen  de  ce  signe  que  M.  Laennec  a 
reconnu  deux  anévrysiïnes  de  l'aorte  ventrale ,  «  dont  le 
diagQostic  aurait  été  fort  incertain  par  la  seule  application 
de  la  main  ;  <  c'est  au  moyen  de  ce  signe  que  le  même  mé- 
decin a  reconnu  deux  cas  de  dilatation  de  l'aorte  ascen- 
dante ;  enfin ,  c'est  à  la  faveur  encore  de  ce  signe  que 
nous  avons  reconnu  »  de  notre  côté  »  les  deuxanévrysmes 
de  la  portion  sous-sternale  de  l'aorte  dont  on  a  lu  pré- 
cédemment l'histoire.  *  Que  peut-on  objecter  à  ces  faits  ï 
comme  il  est  pour  ainsi  dire  ,  physiquement  impossible , 
que  les  battemens  indiqués  n'existent  pas  daas  tous  les 
cas  du  même  genre ,  on  peut  se  croire  en  droit  d'en 


BT   OBSERVATIONS  565 

conclure  p  qu'au  moyen  d'une  exploration  exacte^  le  dt^g*^ 
nostîc  dés  anévrysmes  de  l'aorte  sera  toujours  rigou- 
reusement possible.  Je  saU  bien  que  M.  Laennec  rap- 
porte qu'il  lui  est  arrivé  trois  fois  ,  depuis  qa'/l  fait  usage 
du  cyKndre,  de  méconnaître  des  anévrysmes  de  l'aorte: 
la  première ,  chez  une  femme  dont  l'anévrysme  s'ouvrit 
dans  le  poumon  droit  ;  la  seconde ,  chez  un  vieillard  qui 
avait  une  dilatation  de  la  crosse  assez  considérable  pour 
y  loger  deux  œufs  de  canne;  la  troisième ,  chez  une  fe|nme 
de  cinquante  ans  ,  de  petite  ,taille  ,  et  dont  la  poitrine 
bombée  en  avant  et  en  arrière  »  paraissait  être  ainsi  dé- 
formée par  le  rachitis.  La  cause  réelle  de  cette  défor- 
mation était  un  anévrysme  vrai  de  l'aorte  ascendante  , 
plus  volumineux  que  la  plus  grosse  tête  d'un  fœtus  è  ternie , 
et  qui  occupait  au  moins  le  tiers  de  la  capacité  de  la  poi- 
trine (  Ce  fait  a  beaucoup  d'analogie  avec  notre  seconde 
observation). 

Certainement ,  dans  les  trois  cas  que  je  viens  d'indi«- 
quer  9  s'il  était  arrivé  à  M.  Laennec  de  ne  pas  reconnalti'e 
l'anévrysme  de  l'aorte  ,  après  avoir  ausculté  attentive* 
ment  la  poitrine  »  je  n'hésiteraispoint  à  placer  ce^tte  ma- 
ladie au  nombre  de  celles  dont  le  diagnostic  est  au-dea* 
«us  de  toutes  les  ressources  de  l'art.  Mais  M.  Laennec  a 
«oin  de  nous  dire  que ,  chez  aucun  des  sujets  en  question» 
on  n'avait  appliqué  le  cylindre  sur  le  sternum.  Je  suis  in- 
timement persuadé  que ,  sans  cette  dernière  circonstance, 
Texislence  des  anévrysmes  de  l'aorte  n'aurait  point  été 
méconnue  par  un  observateur  qui  possède  à  un  ()egré  si 
éminent  le  don  précieux  »  et  ce  que  j'appellerai^  volon- 
tiers le  génie  du  diagnostic.  Ainsi  donc  ,  les  trois,  faits 
que  j'ai  cités  tout-à-l'heurc  ne  prouvent  rien  coptre  la 
certitude  des  signes  que  fournit  l'auscultation  pour  le 
diagnostic  de  la  maladie  qui  nous  occupe. 

La  seule  objection  solide  que  l'on  puisse  proposer  dans 
3.  zy 


5^6'  t&voitiEs 

le  svAei  que  nous  eXMntnmis ,  e^est  que  ,  éant  leê  eaâ  ôd* 
Fànérrysoie  ocèupe  Taëi^te  sous-stermile  y  lêê  faattetoiend^ 
caractérisiiqnes  que  nous  atons  faentionoés  pourront  être 
pris  pour  ceux  des  yentritules  au  cœur.  Toutefois  cette^ 
objection  est  encore  plus  spécieuse  que  solide,  fille'* eM 
fondée  sur  le  sitnple  raisonnement ,  et  ici ,  comiae  dans- 
tant  d'antres  circonstances  »  robserratiod  toute  puis- 
sante  se  tronre  posilirement  en  eoniradietion  avec  le  «toi- 
'sôndement.  Je  pais  assurer  en  efièt ,  que  dans  les  àeux 
casque  j'airecueiBb^les  battemetis  avaient  quelque  ehose 
de  si  particulier ,  que  jer  ne  pense  pas  qu'il  soit  p osaîMe 
di^  les  confondre  arec  ceux  du  cœur  ,  si  l'on  pratique  l'aus^ 
cttltation  avec  toute  Tattentiôn  nécessaire»  A  la  téfîlé  ; 
cotnme  ils  se  font  entendre  par  ilne  sorte  de  retentiasef 
'ment  (  du  moins  quelquefois)  dans  la  région  précoréîâlè^ 
et  qu'ils  peuvent  être  accompagnés  d'une  sorte  de  brait 
de  soufflet  »  on  pourrait ,  d'après  ces  indices ,  croire  li 
Texisteûce  d'un  rétrécissement  d  un  des  orifices  du  tnsnt. 
Mais  on  étitera  asses  facilement  cette  erreur,  -eiatcfeiiil^ 
gérant  que  les  battemens  sont  beaucoup  pins  ferts  «ow  le 
sternum  éi  les  premières  côtes ,  que  dans  la  néigiob^pré^ 
eoiH&de  élliMnême.  il  existe  aussi  dans  la  naftur<e  éa  bruis-, 
sèment  qui  accompagne  ces  deux  maladies  différentes ,  des 
nuances  qui  pourraient  les  faire  distinguer  ;  mcfis  «il  -fiiut 
avouer  qu'il  seraH  quelquefois  lfès-dfQici]e  de  -déerire 
ces  nuances ,  qu'elles  échappeni  .à  l'expressipn  »  et  que 
Toreille  seule  ,  par  une  sorte  de  tact  qui  lui  ost  propre', 
est  capable  d'une  telle  analyse.  Je  dirai  même  en» passant, 
et  d'une  manière  ^sérieuse ,  qu'il  n'est  pas  donné  à  toutes 
ies  oreilles  de  «posséder  ce  tact,  en  quelque  sorte,  médi- 
cà\  »  et  que  c'est  sans  doute  là  une  4les  raisons  pour  vies- 
quelles  plusieurs  médecins  ont)ugé  avec  une  sévéritéibîen 
injuste  l'une  des  plus  précieuses  découvertes  de>ce  siècle. 
^Ibis  revenons  à  notre  sujet.;  il  résulte ,  je  <^ois  y  de  tout  ce 


ET    OBSERVATIONS.  56j 

que  je  viens  d'exposer  »  (jiièles  t^attëmensque  M.  Laennec 
côDsIâère  Cdnàiilè'fe  si^ne  pàltognomonique'  des'  aiië- 
vrysrries  de  '  Câortè  pectorale  descendante  et  dé  Taorte 
ventrale /sont  un  Indice  non  moins  certain  delà  dilata- 
tion d^e  ^a  portion  ascendante  de  Taortequi  est'placée  plus 
heureusement ,  si  Ton  peut  ainsi  dire ,  que  les  deux  autres 
portions  du  vaisseau  ,  pour  transmettre  ces  pulsations* 

ie  me  résunîé  oiaintenant ,  et  je  crois  poùvofr  établir 
comixiè  à'peû-près  certaines  les  propositions  suivîtntes. 

ï\*  Les  anciens 'médecins  ne  nous  ont  fourni  aucun 
moyen  sûr  et  spécifique  pour  reconnaître  les  anévrysmes 
dé  l'aôrté. 

'2.*  Les  signes  que  M.  Corvisart  a  présentés  comme 
propres' à  caractériser  Fanévrysnâe' de  Taorte  non  proé^ 
niiiieât  à  re]i;térieur  /  sont  comiùuns  à  beaucoup  d'au- 
tres maladies  /  et  ît  est  des  anévrysmes  de  Taorte  d'âil- 
léùrs  dans  lesquels  oii'  n'observe  aucun  de  ces  signes. 

3.*  L^àiiscultàtion  seule  nous  donne  dès  signés  cer- 
tains dé  l'anévrysme  de  Taorte ,  soit  qu'il  fasse  saillie  à 
l'extérieur  »  soit  qu'il  échappe  encore  à  la  vue ,  soit  qu'il 
occupe  la  portion  sous-stcrnale  ^  pectorale  ou  ventrale  du 
vaisseau.  Dans  les  cas  où  la  tumeur  n'est  pas  sensible  à 
Toeil  ni  au  toucher ,  Toreille  remplace  ces  demiei^  sens 
et  fournit  des  données  aussi  fidèles  que  celles  dont  ils 
sont  eux-mêmes  la  source.  Or,  les  signes  caractéristi^ 
ques  fournis  par  l'auscultation  sont  des  Battemens  exis- 
tant dans  la  région  correspondante  à  la  tumenr  anévrys- 
maie. 

4**  Il  pourra  souvent  arriver  que  l'on  trouvera  à  l'ou- 
verture des  cadavres  /  des  anévrysihes  de  l'aorte  dont 
on  n'avait  pas  même  soupçonné  l'existence.  Mais  alors 
c*est  que  l'on  n'aura  pas  exploré  la  poitrine  bu  l'abdo- 
men ;  et  cette  proposition ,  loin  de  détruire  la  précé- 
dente ,  ne  fait  que  la  confirmer  ;  car  elle  prouve  seulé- 
"   ■  ^^  ■  57.. 


568  H&1I0IEB9 

ment  que  si  Ton  n'a  point  reconnu  Tanérrysme  »  ce  n'est 
pas  que  la  science  manque  de  moyens  pour  le  découvrir , 
mais  que  ces  moyens  n'ont  pas  été  mis  en  usage. 

S.""  Rien  n'est  mieux  démontré  aujourd'hui  en  méde-. 
cinc  que  l'existence  des  anévrysmes  vrais.  Non  seule- 
ment toutes  les  parois  artérielles  peuvent  se  dilater  assez 
pour  former  une  luroeur  anévrysmalo ,  quelquefois  énorme 
comme  la  seconde  de  mes  observations  en  fournit  un  exem- 
ple ;  mais  il  est  certain  encore  que  les  membranes  interne 
et  moyenne  d'une  artère  peuvent  être  ulcérées ,  sans  que 
pour  cela  il  se  forme  actuellement  et  nécessairement  un 
sac  anévrysmal  aux  dépens  du  tissu  cellulaire  environ- 
nant. Car  celte  érosion  existait  en  plusieurs  points  chez 
-  notre  premier  malade  ,  et  cependant  on  n'y  rencontrait 
point  de  kyste  anévrysmal.  Il  est  vrai  que  si  le  malade 
eût  vécu  plus  long-temps  ,  une  tumeur  anévrysmaie  au- 
rait pu  se  former  ,  suivant  le  mécanisme  indiqué  par 
Scarpa ,  c'est-à-dire ,  par  l'infiltration  du  sang  sous  le  tis- 
,  su  cellulaire  péri-artériel ,  etc. 


x' 


À  la  suite  de  ce  travail ,  spécialement  consacré  au  diag- 
nostic deys  anévrysmes  de  l'aorte ,  nous  allons  placer  une 
observation  intéressante  qui  nous  a  été  communiquée  par 
M.  le  docteur  Ferrus ,  médecin  de  Thospice  de  la  Salpé- 
trière.  Cette  observation  nous  offrira  un  exemple  de  per- 
foration ulcérative  du  commencement  de  l'aorle,  perfo- 
ration qui  fut  suivie  d'un  épanchement  mortel  de  sang 
dans  la  cavité  du  péricarde.  De  semblables  faits  sont  ra- 
res. Cependant  Walter  ,  Morgagni  (  Epist.  26  ) ,  Scarpa 
(  Traité. de  l'qnévrysme)  ,  en  ont  recueilli  des  exemples. 

Une  femme»  nommée  Lauret,  avait  été  tourmentée 
par  de  longs  et  profonds  chagrins.  Depuis  cinq  mois  cUc 
se  plaignait  d'oppression  ,  de  souffrances  continuelles  et 


ET     OBSBRVATIONS.  S69 

d'un  déroiement  habituel.  Elle  fut  reçue  à  Thosplce  de 
la  Salpélrièro.  Le  séjour  d'un  hôpital  lui  paraissait  dés- 
honora ut  ,  cette  idée  lui  laissait  des  regrets  douloureux 
de  son  état  antérieur.  Néanmoins  elle  se  levait,  se  pro- 
menait et  mangeait  avec  assez  d'appétit.  Les  soirs  ,  elle 
montait ,  non  sans  beaucoup  de  peine ,  h  son  dortoir ,  situé 
au  quatrième  étage.  Elle  se  couchait  h^  quatre  heures  et 
demie ,  dormait  peu  ,  se  plaignait  beaucoup ,  et  était  obli- 
gée d'aller  plusieurs  fois  à  la  selle  pendant  la  nuit ,  ce  qui 
incommodait  ses  voisines.  Celles-ci  demandèrent  qu'on 
la  transportât  à  rinfirmerle  ,  mais  elle  s'y  tefusa. 

Le  20  octobre  1823  ,  elle  reçut  la  visite  d'un  neveu 
qu'elle  n'avait  pas  vu  depuis  sept  ans.  Elle  fut  fort  affli- 
gée de  ce  que  son  parent  }a  vît  dans  un  hôpital.  Le  len* 
demain  ,  son  émotion  fut  beaucoup  plus  vive  ,  en  aper- 
cevant une  cousine  qui  s'était  élolg&ée  d'elle  depuis  vingt- 
deux  ans.  Elle  tomba  dans  un  évanouissement  dont  elle 
revint  difficilement.  On  la  transporta  dans  son  lit.  M.  Bel- 
homme^  qui  a  recueilli  tous  les  renseignemens  que  je 
viens  de  faire  connaître ,  appelé  auprès  d'elle  ,  la  trouva 
couchée  sur  le  côté ,  le  visage  pâle  »  couvert  de  sueur  ;  elle 
respirait  difficilement  et  son  cœur  battait  à^eine  (  as- 
persions de  vinaigre  ,  frictions  sur  les  membres ,  etc.  ) 
Elle  fut  très-promplement  soulagée.  M.  Belhomme  lui 
prescrivit  une  potion  calmante  et  lui  fit  un  billet  d'ad^ 
mission  pour  Tinfirmerle.  A  quatre  heures  et  demie ,  on 
l'y  transférait  lorsqu'elle  fut  prise  ,  dans  rcscallor  ,  d'op- 
pression ,  de  suiTocation  ,  de  raie ,  suivis  d'une  mort  très- 
prompte.  On  la  plaça  dans  un  lit ,  et  l'on  fit  venir  do 
nouveau  l'interne  que  j'ai  déjà  nommé.  Il  la  trouva  sans 
pouls,  le  visage  décoloré  et  les  extrémités  froides...  en 
un  mot  dans  l'état  d'une  personne  qui  vient  de  rendre 
le  dernier  soupir. 

l/autopsic  cadavérique' (ixi  faite  par  M.  Fcrrus  lui- 


570  ifiMOIJIBS 

■  '  •        ■        -     ■ 

même.  Le  cerreau  et  le  cenrelet  n'oârent  s^ucunc  altéra- 
tioD.  Les  poumons  sont  sains.   Le  péricarde  a  une  am- 
pleur insolite ,  sans  augmentalion    de  lepaisseur  de  ses 
parois;  son  plus  grand  développement  est  à  gauche  el  en 
bas  où  il  louche  à  la  pierre  costale,  et  refoule  en  haut 
le  poumpn  gauche  dont  -la  base  se  trouve  éloignée  de 
sept  à  huit  centimètres  du  diaphragme.  Une  incision  faîte 
.]^  la  partie  antérieure  donne  issue  à  quatre  ou  cinq  déd^ 
litres  de  sérosité  un  peu  trouble.  Un  caillot  épab  de  plu- 
sieurs millimètres,  du  poidtf  d*enyirQn  dixbuit  onces  et 
d^xtie  (^75  [nrammes)  ,  forme  au^  cœur  une  enveloppe 
oppiplète.  Cet  oi^ane ,  d*un  volume  ordinaire  ,  est  pâle  > 
décploré ,  environné  de  peu  de  graisse.  L'aorte ,  à  sa  sôr- 
lie  du.  ventricule  gauche ,   dans  l'endroit  où  ses  parois 
sont  fortifiées  par  le  feuiftet  que  leur  fournit  le  péricarde  » 
pi^éseçtp  un  trou  rond ,  de  trois  millimètres  environ  de 
diamètre,  communiquant  dai^  .]a  cavité  dp  péricarde  , 
et  reicçuypr* ,  P V.  le  caillot  indiqué  plus  hauj.  Tout  au- 
tour les  parois  artérielles  sont  amincies  et  parsemées  de 
petits  po/n^s  rouge!S|'.,  jusque  la.  crosse  aorlique  :  les  par- 
ties yoisii^s  sont  infiflrées.  Au-dessus  de  la  perforation  , 
l'aorle  est rétrécîe ,  en  partie  ossifiée.  D'autres  ossifications 
existent  h  rorigine  du  tronc  brachio-céptvalique ,  de  la 
sous-clavjbère  gauche  et  de  la  carotide  du  même  côté.  Le 
foie ,  très  volumineux ,  remplit  rhypocondrc  gauche.  Son 
bord  tranchant  est  recouvert  par  le  colon  transyerse  , 
sa  surface  parsemée  de  veines  variqueuses  très- ténues  ^ 
sa  coule^ti^  d'un  rouge  plus  foncé  qu'à  l'ordinaire.  A  sa 
face  concave  adhère  fortement  la  rate ,  aussi  très-volumi- 
neuse  ,  et  présentant  les  mêmes  altérations.   L'estomac 
ample  f  pâle  à  l'extérieur ,  offre  à  ^a  surface  interne#une 
couleur  rosée  assez  forte  qui  suit  les  intervalles  des  yei- 
nés  et  ne  disparait  pas  .par  le  râclement  avec  le  scalpeK 
Les  mtestms  sont -distendus  par  des  gaz.  Leurs  surface» 


ET    0B6B&TATI0NS.  &;! 

èxlernc'et  inlérse  «ont  égaleorool  p&los  ;  s^ucuoe  autre  air 
téralkm  ne  s'y  ditteaiarquer. 


Il  n'e»t  pas  dèuteux  que  l'imjpreMÎQn  ^morale  vire 
qu-épréi«ra  cette  feanne  à  la  vue  de  sa  cousine  »  fut  la  cause 
idétern&iiiftnte  de  la  rupture  de  l'origine  de  Faorte  ulcérée, 
^t  qàe  cette  perforation  »  source  d*un  épanchemcAt  saor 
^ifi  daas.Ie  péricarde»  donna  lieu  à  la  syncope  dont 
4K>us. avons  parlé  €Î-devapt.  Cependant»  circonstançç 
trfes«-remarquabie  1  la  malade  ne  succonvbe  point  imaié-r 
dîateinent  à  cet  :aGcident.  Elle  revient  à  elle-méino  »  aii 
«Contraire  ,  et  n'expire  que  une  Ij^eure  i^rèi ,  au  Mpom^ 
•où  on  la  transférait  à  l'infirflaerie»  c-est-à-dice,  loraqpEiç 
les  mouvemens  et  les  secousses  que  ce  transport  lui  Qt 
•éprouver'  eurent  détaché  le  caillot  salutaire  qui  avait 
sans  doute  momentanément  bouché  la  perforation  4Q^l!!ar«> 
tère  ,  et  opposé  «ne  digue ,  il  la  vérité  ,  hien.fragUe  ^  à 
l'écoulement  du  sang.  Nouvel  exemple  de  la  rnéces^lté 
•d'une  immobilité  parfaite  dans  les  cas  d'hémorragies-dont 
une  cause  semblable  a  suspendu  le  cours  I  Mais  dans  ce- 
lui dont  il  s'agit  ici,  le  repos  le  plus  absolu ^a'aucait pu 
retarder  que  de  quelques  heures  peut-^tre  une  mort  iné-- 
vitidile. 

■  ■        I  ■    I    II 

Exposition  succincte  du  développement  et  des  fonctions 
des  systèmes  nerveux  latéraux  des  organes. des  sens  ,  et 
de  ceux  des  mouvemens  dans  les  animaux  vertébrés  ^ 
par  A.  DjsbMouLiifs  ,  D.-M.-P- 

1/"  SECTION.  —  Des  nerfs  engénéraL  —  i  .*  Chaque  nerf 
des  &QQ&  «'insère  sur  Fasacérébro-sphial  &un  (appareil  central 


5^9  EàHOIBBS 

particulier  ;  il  n'y  a  d'exception  que  pour  le  nerf  auditi£ 

s.*"  J'ai  démontré  le  premier  que  le  norf  olfactif  ne 
s'insérait  pas  au  cerveau,  que  le  renflement  ou  lobe 
médullaire  logé  dans  la  fosse  elbmoldale  (fosse  qui  , 
dans  plusieurs  mammifères ,  chez  quelques  chauve- souris 
en  particulier ,  représente  au  moins  le  tiers  de  la  holte  ' 
cérébrale  )  ;  j*ai  démontré  »  dis*je  ,  que  ce  renflement 
n*est  point  le  nerf  ol&ctif»  que  c'est  un  lobe  encépha- 
lique du  mdme  genre  que  les  lobes  cérébraux  ,  optiqaes , 
cérébelleux ,  etc.  ;  et  que  ce  lobe  donne  naissance  <m  in- 
sertion aux  nerfs  olfactifs  ,  comme  les  lobes  optiques 
donnent  naissance  aux  nerfs  du  méine  nom*  Auparavant 
on  ne  comptait  h  l'encéphale  des  mammifôres  que  trois 
paires  de  lobes ,  les  cérébelleux  »  les  optiques  et  les  céré- 
braux, 

S.*  Les  nerfs  olfactifs  et  optiques  sont  les  seuls  dont  les 
fibres* se  continuent  avec  ceUes  de  l'appareil  cérébjro- 
spinal  correspondant /encore  le  nerf  optique  du  cyclop- 
tëre  n'est-il  que  juxtaposé.  Mais  lors  même  de  cette  con- 
tinuité ,  il  n'y  a  pas  lieu  d'en  conclure  que  le  nerf  est  une 
production  sortie  du  lobe ,  car  dans  le  cas  de  défout  de 
form^Hion  de  tout  l'axe  cérébro-spinal,  chaque  paire  de  nerfs 
et  ceux  des  sens  surtout  n'en  existent  pas  moins  avec  tous 
leurs  appareils  externes  ;  leurs  extrémités  encéphaliques 
ou  spinales  plus  ou  moins  rudimentaires  sont  alors  libres 
et  flottantes. 

4.*  Les  systèmes  nerveux  latéraux  sont  donc  formés  à 
leur  place ,  comme  l'axe  cérébro-spinal  à  la  sienne ,  et 
des  obstacles  subséquens  peuvent  empêcher ,  à  dilKrens 
degrés,  l'établissement  de  leurs  connexions. 

ô.""  Dans  l'état  normal  de  Taxe  cérébro-spinal  et 
des  systèmes  nerveux  latéraux  (  excepté  les  nerfs  olfac- 
tifs et  optiques) ,  il  n^  a  que  juxta^positlon  des  nerfs  aux 
points  correspondaus  de  Taxe.  Cela  est  visible   surtout 


ET   OBSERVATIONS.  673 

d'après  même  ia  figure  s  de  la  pi.  s  de  Gall ,  pour  les  arcs 
neryeux  dont  les  côtés  se  prolongent  dans  deux  paices  de 
nerfs  à-la-fois^dans  la  région  ceryicale  chez  l'homme , 
aux  racines  postérieures.  Cette  juxtaposition  des  neris  à 
l'axe  cérébro-spinal  sans  continuité  de  la  matière  mé- 
dullaire »  et  par  continuité  seulement  des  envelopper 
ou  névrilèmes  avec  la  pie -mère  ,  s'observe  dans  les^ 
poissons  pour  tous  les  nerfs ,  excepté  l'olfactif ,  car 
l'optique  même  est  juxtaposé  dans  le  cycloptère.  Dans 
l'homme  ,  cette  juxtaposition  ^  déjà  apparente  pour  les 
racines  arquées,  dont  les  deux  prolongemens  se  rendent 
aux  deux  paires  collatérales ,  Test  aussi  pour  les  racines 
de  la  cinquième  paire ,  et  dans  l'embryon  pour  tous  les 
nerfs ,  moins  les  optiques.  Et  non-seulement  les  nerfs  no 
sont  pas  continus  avec  la  moelle ,  et  h  plus  forte  raison 
n'en  sont  pas  une  production  »  mais  leur  connexion  ne 
nécessite  pas  l'existence  »  dans  le  segment  d'insertion  cor- 
respondant 9  d'un  amas  de  matière  grise  i  car  tout  le 
long  de  la  moelle  épinière  de  l'embryon  humain  de 
trois  à  quatre  mois ,  et  des  poissons  et  des  reptiles  que 
j'ai  examinés ,  les  deux  surfaces  interne  et  externe  de  ^a 
moelle  ^-et  l'épaisseur  qui  les  sépare^  sont  égaleipeiit 
blanches. 

6.^  Les  nerfs  des  sens ,  même  dans  le  maximum  dedéye- 

.loppcment  ,  ne  nécessitent  pas  d'amas  de  matière  grise 

au  lobe  d'insertion  ,  car  le  nerf  optique ,  dans  le  cas  de 

plissement  chez  les  poissons  »  s'insère  à  des  lobes  formés 

seulement  de  matière  blanche* 

7/  Comme  Gall  a  eu  raison  de  le  dire ,  les  appareils  du 
même  nerf  sont  plus  ou  moins  compliqués  et  plus  ou  moins 
nombreux  dans  les  différens  aaimaux. 

S.*"  Tous  les  nerfs  du  système  cérébro-spinal ,  exclusive-* 
ment  propres  »  soit  au  sentiment ,  soit  aux  mouvemens ,  ou 
conducteurs  de  ces  deux  actions  à-la-fois ,  n'ont  point  ^o 


^tràctiire'réellomenldHrérèale.  Tous  cqnsi^^ent  en  matière 
iiiéchkllaire  ;  dotitenïtie  dans  une  enréloppeiibreùse.  Celte 
lefA'viéloppè  €»t nà  tuyau  cylindrique  ou  étenda'en  membrane. 
l.)6  'niëiùeTiêrftensîlîf ,  Toptique ,  par  exemple ,  peut  exister 
'gàiis  farines  de  tuyàuk  ou  de  faisceaux  de  fibres  ;  ou  sous 
Vraies 'de  m'embranes.  Lés  nerfs  conducteurs  du  mourci- 
'iheût  ëô'nt 'teuls  constamment  dès  cordons  cylindriques 
'OU  pfiiif 6t  des  canes  très^alongés. 

^^••Tciùs  Té&tierfs  exclusivement  coriducteurs  ilu  tn'ouye- 
'n][ent'sont  défiJourVus  de  ganglions  ;  tels  sont ,  dhns  rhômme 
itfiême  et  dsrns  'les  m'ammifèi<es .  lés  trois  nierfs  nibtfinrs  db 
Tœii/Phypdgiosse;  legiossô-pharyngien,  lefàdial,  le'spiniilet 
tous  les  nerfs  spinaux  des  poissons  et  des  opbidiens  que  j'ai 
'bxàtniriés  /moSbs  tontefbis  les  trois  premières^aTres^cerfi- 
'ësiles  dès  trigles»  et  probablement  des  pôlyhètàes.  Tdus  les 
4)erfs  du  ééntiment  ont  des^ nglions  »  ou' s'ihsërent  II  tin^lôbè 
dlâi^eldppé  sur  raté  cérëbto-spidal  »  où  réunlsisent  ces  dènk 
'conditioiis,  pibrëxétnpiey  les  trois  prèmièiMspairës'cei^violiles 
dès'trigled.  Tous  ces  nerfs  ont"  Constamment  snr  eëux  da 
ioiôuvemèiit  lin  excès  de  yolume  queiqûefoi)»  iibineb^péur 
peu  que  les  organes  où  ils  se  rendent  soient  déretoppés. 

1  o.'Lesnerfs'conducteurs  des  deux  actions  dôii^iit  cette 
double  conductibilité  à  la  réunion  de  la  doubler bondition 
précitée,  c'est-à-dire,  qu'ils  ont  deux  ordres  de^cittes; 
l'un  de  ces  ordres  paSse'p)ar'  un  gaiiglibn,  l'autre  n'y  plàsle 
^p(ks.  Toujours  alors  ce  dernier  ordre  est  inférieur*  Ans» 
les  herfs  uniquement  conducteurs  du  nionTlemëht  n'ont 
qu'un  ordre  de  racines;  tels  sont'le'âicial,  lesHrois  neHd 
'  môfeùi*s  des  yeux ,'  le  spinal ,  le  glosso-pharyngién ,  l'hypo- 
glosse (i)  dans  l'homiùe  et  les  mammifères ,  et  les  paires 
.  •   .      ■  — ij 

(i)  J'iii  décoavert  lous  les  faits  qui  fout  le  sujet  de  celte  analyse  , 
et  j'ai  aussi  calculé  le  premier  les  rapports  de  ces  faits  et  les  résultats  de 
ces  rapports.  L^èxpression  des  faits'  généraux  qui  eu  résultent  (  j'hésite 
^  dire  des  %is ,  Yarrr'tint  ce  nonr -a* ^é  appliqué  à  Mnid^  £»tU  f^i  u 


I 


■   ■•   .    U'   »^  .1  T  "L"  t 

ET   0BSERVATI0K8.  ofo 

8]pih.a1es  8Î  nombreuses  Àés  opRîaien^  (il  pêùl  y  cÀ  aVôfr 
iptusîcurs  centaines)..^!  donc  dans  le  herf  A'un  ^ihifsdk 
actuelîeinent  en  cputracttoh',  il  éHsiê  'riéelIemeÀ^  âétfx 
courans»  l'un  asccndailt  et  ràulre  acsfepniîânl  (coihme 
cela  vieut. d'être  rendit  assez  projSabfe  par  IftS.  ^rivosi  '6t 
t)umas ,  Journal  de  Physiologie  ^éQipériipiniàte\  \.  'S; , 
pïag.  55S) ,  il  est  Lien  certain  que  i>oùr'(ès  sept  paires 'de 
nerfs  indiquées  ehèz  Phômine  et  le;  mammlfërés ,  et  pour 


*'^. 


i^ont  pas  gc liera ux)  ,  n  été  oubliée  en  avril  et  en  oclobrc  182a/,  aans 
te  tome  2  du  Journal  de  J^fff^iologic ,  par  Itf.  Magendfe.  Voici  com- 
ment ^  à  cette  dernière  époque  ,  ou  plutôt  Je  S  août  précédent  (  foitr 
de  la  lecture  à  l'Institut  de  mon  travail  coipplémcoiaire  )  ,^fexpr|-^ 
mais  le  fait  général  ou  la  loi  d*où  il  résulte  que  telâ  nerfs  conduisent 
uniquement  le  iponvemçnt,  tels  autres  te  sentiment  ,  tt  tels  autres  Je 
sentiment  et  le  tnouixment ,  mais  par  des  fifets  diïPércns  pour  chaque 

.  action  (  Journal  de  Pftysiohgie ,  tome  % ,  page  S5:k.  )  <c  l>e  Pexccssive 
petitesse  du  calibre  des  nerii;  spinaux  (  chez  les  poissons^',  et  de  leur 
défaut  de  g^anglions  intervertébraux,  il  suit  :.i.^  (que  les  ganglions  in- 
tervertébraux ne  sont  pas  une  cause  de  réduction  et  de  raleôtissedàeiiit 
de  l'action  nerveuse  ;  2.^  que  de  Tabsence  de  ganglions  sur  ces  nerfs  ,'et 
de  la  réduction  de  leur  calibre  y  dépend  leur  propriété  d'exciter  .de 
li^ouvcment  ;  3.®  que  réciproquement  de  Texistence  du  gaiïgHou  sur  Je 
nerf,  et  de  la  grandeur  du  calibre  de  celui-ci  ,  dépend  la  propriété 
d'exciter  ou  conduire  la  sensibilité.  9 

Or,  c'est  dans  le  même  temps  009  M*  Màgendie  déterminait ,  par 
expérience,  les  dif!cTenccs de.con^Bfejilité  des  racines  antérieures  et 

'  .postérieures  des  nerfs,  que  je  décoj^ajs,  par  l'analomie  comparative  , 
la  cause  physique  de  cette  cliAférence  x  et  c'est  dans  le  même  Numcra 
du  Journal  de  P^/ijrsiologîe ^  que  nous  publions  tous  deux  notre  décou- 
verte. Il  n'est  donc  guère  probable  quejtf.  Herbert  Mayo ,  qui  {Anor 
tomical  and  physiological  commentaries ^  Londan  ^  iSsS,  traduit 
Journal. de  l^iys,  expériment,  ,  t.  3  ,  p.  3$3),  cite  la  découvetre 
de  M.  Màgendie,  en  s'attribuant  à  lui-même  la  découverte  de  la  rai* 
son  anatoniique  à  laquelle  tient  la  différence'  de  condu>:tibililé  des 
deux  ordres  de  racines,  ait -ignoré  que  l'année  précédente  j'avais  im- 
primé l'expression  de  cette  raison,  justement  daiis  le  volume  qu'il  vc- 

,  connaît  lui-mêfpe  avoir  lu.  Je  croi»  de,voir  ,  vis-a-vis  des  étrangers 
seulement,  relçver  ici  une  omission  de  M.  Herbert  Maya,  lu'quelje 
wVt  a«u&  douta  qa*«iic  distraction. 


576  MiHQIBES 

tous  les  nerfs  musculaires  des  ophidiens ,  ces  courans  ne 
se  rendent  pas  aux  deux  surfaces  antérieure  et  postérieure 
de  la  moelle  épinière ,  au  mo^cn  des  racines  correspon- 
dantes admises  par  ces  auteurs  ^  puIsqu^il  n'existe  dans 
tous  ces^  cas  qu'un  seul. ordre  de  racines ,  et  que  cet  ordre 
est  inférieur  ou  abdominal.  Cette  contradiction  du  &it 
avec  ce  que  Von  peut  croire  un  principe»  est  presque 

.inéfitable  en  physiologie,  quand  on  néglige  l'examen  de 
toutes  les  formes»  de*tous  les  états  sous  lesquels  le  même 
fait  peut  se  présenter.  Or»  les  expériences  toutes  préparées 
que  fournit  l'anatomie  compar«|iie»  peuvent  seules»  le 
plus  souvent  »  préserver  de  ces  contradictions.  Si  donc  les 
eourans  en  question  sont  réels  »  leurs  points  de  départ 
et  d'arrivée  n'existent  que  dans  un  ipême  plan  parallèle 
à  l'axe  de  la  moelle  »  et  sur  son  demi-cylindre  inférieur. 
11.®  Et  comme  dans  les  mammifères»  les  oiseaux, 

"  les  reptiles  et  les  poissons  chondroptérygiens ,  le  nerf 
pathétique  ou  quatrième  paire  s'insère  à  la  face  supé- 
rieure de  la  moelle»  bien  que  dans. tous  les  poissons 
osseux  il  s'insère  à  la  face  inférieure  »  il  s'ensuit  cjue 
la  loi  suivant  laquelle  les  racines  conductrices  du  mou- 
vement naissent  du  cylindre  inférieur  de  l'axe  cérébro- 
spinal »  subit  une  exception.  Dans  les  couleuvres  et  vipères 
et  sans  doute  dans  les  iM^ ophidiens  ,  où  la  peau  écaîl- 

'  leuse  parait  peu  sensible^il  n'y  a  qu'un  ordre  abdominal 
déracines. 

Dans  les  poissons  »  il  y  a  deux  ordres  de  racines  »  mais 
l'ordre  supérieur  n'a  pas  de  ganglions.  Or»  c'est  surtout 
aux  ganglions  et  au  volume  proportionnel  ainsi  qu'à  l'é- 
tendue en  surface  des  nerfs  que  paraît  tenir  la  sensibilité; 
.  au  moins  les  ganglions  sont-ils  en  proportion  du  volume 
des  nerfs  sensitifs. 

Les  filets  conducteurs  du  mouvement  dans  la  cinquième 
paire  »  viennent  des  racines  inférieures  »  qui  n'ont  pas  élc 


ET   OBSERVATIONS^  S77 

comprises  dans  le  plexus  ou  ganglions ,  dans  lequel  les 
g5  centièmes  en  nombre  et  en  volume  du  nerf  ont  passé; 
il  en  est  de  même  pour  la  portion  dure  du  nerf  auditif  ou 
pour  le  facial  dans  les  mammifères. 

12.®A  partir  du  ganglion,  ou  de  l'insertion  même  des  ra-^ 
cines  pour  les  nerfs  qui  n'ont  pas  de  ganglions ,  ou  bien 
encore  à  partir  de  Tordre  de  racines  non  ganglionéês  pour 
les  nerfs  où  il  y  a  deux  ordres  de  racines ,  le  volume  du  nerf 
va  toujours  en  croissant ,  dans  une  progression  beaucoup 
plus  ample  que*  dans  iM  divisions  des  troncs  artériels. 

1 5/ L'excès  relatif  toujours  constant  et  quelquefois  im- 
mense du  volume  des  nerfs  sensitifs  sur  les  nerfs  des  mou- 
vemens  peut  être  tel ,  que  si  Ton  exprime  la  différence 
des  quantités  de  matière  nerveuse  par  la  différence  des 
surfaces  de  l'organe  d'aboutissement ,  un  organe  de  sens 
peut  recevoir  jusqu'à  sept  ou  huit  cent  fois  plus  de  nerf 
que  le  muscle  d'égal  volume  qui  en  reçoit  le  plus.  Aussi 
le  volume  des  nerfs ,  et  surtout  leur  étendue  en  surface  » 
paraissent  constamment  proportionnels  à  l'énergie  de 
l'action  nerveuse ,  surtout  dans  les  organes  des  sens. 

i4«^  Dans  quelques  animaux ,  certains  nerfs  ,  surtout  le 
pneumo-gastrique ,  ne  sont  pas  juxtaposés  par  le  urs  racines 
à  l'axe  cérébro-spinal;  la  communication  a  lieu  par  un 
filet  intermédiaire  d'une  substance  que  sa  couleur  annonce 
être  différente  de  celle  du  nerf  et  de  celle  de  la  moelle. 
Enfin ,  dans  la  lamproie ,  ce  même  nerf  s'insère  sur  la 
pie-mère  écarlée  de  la  surface  de  l'axe  cérébro-spinal  ^ 
par  un  espace  égal  au  tiers  du  diamètre  du  tronçon  cor- 
respondant. 

Des  nerfs  des  sens  et  de  leurs  organes.  —  1 5.*  Ni  la 
couleur^  ni  la  disposition  mécanique  du  névrilème  aplati 
en  membrane  ou  effilé  en  tube  conique ,  ni  la  cohésion 
ou  la  consistance  des  molécules ,  ne  sont  uniformes 
dans  le  môme  nerf  des  sens  dans  tous  les  cas  de  son  cxis- 


tènce ,  ni  jnên^e  dan&^ous  les  cas  de  «on  plus  sraiiddéve- 
loppemi^n  t« .  v         •  . 

'  Xé  ipaxumum  de  développement  d'un  même  nerf,   pat 
:emple»  de  1  ollactif ,  peut. avoir  lieu  sous  lorme  raminée 
comme  dan^  le  CQnsre^  restîirffeon ,  le  crocodiré  »  ou  soùsT 


exem 


Îaaximum  de  son  dévejoppeinenty  cest  celle  a  une  mem- 
)rane  plissée* 

Le  4^rf  acoustique,  j>ulpQt|x.  d^s  les  mammifères  et 
les  oiseaux,  est  ramifié  en  cordpns  dans  toiis  les poissoni 
sans  exception.  Ce  nerf  et  le  plus  souvent  çeax  du' tou- 
cheVytors^uçtés  appareils  de  ce  dernier  sens  ne  sont  pas  dé* 
veloppés  au  maximum ,  n*ont  pas  dé  lobes  ^  leur  mserlîôii 
sur  laxe  cérébro-spinal.  Bans  TjiQpame,  auquel  on  Va 
attribua  jusqu^jici  un  sens  du  toucher  plus  parfait  qu\Q 
vertu  à* un  argument  métaphysique  »  il  n'y  é  qu^iin  fégëlr 
renflement  sur  le  tronçon  de  la  knoelle  épmière/où  s  in- 
sèrent les  nerfe  I^rachiaux. 

i6.*ï)ans  je  cas  de  maximum  de  développement  du  sens 
dutouclier,  tel  que ,  par  exemple ,  les  nerfs  en  soiènfà  pro- 
portion  cent  ou  peut-être  deux  cents  fois  plus  gros  que 
dans  rhomme,  ce  qui  a  lieu  chez  les  trides  pour  tes  ner& 
des  doigts,. les  points  d'insertion  des  trois  paires  de.ner& 
répondenjt  à  cinq  paires  de  lobes  autant  développes  cha- 
cune que  les  lobes  cérébraux  eux-mêmes,  Dans  le  cas  de 
ipaximum  de  développement  des  nerfs  du  goût  ',  comme 
chez  la^ carpe,  le  point  de  l'axe  cérébro-spinal  oti  s'iiî- 
sère  la  paire  de  neris,  dont  les  nerfs  gustatifs  sont  des 
rameaux  9  se  renfle  en  une  paire  de  lobes  justement  les 
plus  volumineux  de  tout  l'encéphale.  Or,  dans  le  cas  de 
ce  maximum  de  développement  et  des  nerfs  du  goût  et 
de  ceux  du  toucher,  les  lobes  correspondans  deviennent 
de  véritables  parties  encéphaliques  surnuméraires ,  de 


ET   ail^ABr-ATiONS.  S79; 

^^^  9^  ^^n  1^  ^H^  il 7  «  neuf  fisilr^^  ^  loheft  eocér. 
phaliqucs ,  chez  la  c£irp()  sU ,  Qlc.  L'on  YPit  coiqlimn  on 
é^iU  dans  Tei^r^ur  ^n  ^ikfif^Hnt  k  Tboiaf^e  mq  encéphdla 
coxnposé  déplus  d'apparfïiù  dilTéce^s  qu'au  re^le  (ips  oxii-- 

i7.''Les  mêmes  nerfs  oq  cor4o]i4  per^Qu^p  à' un  sn,êmp^ 
organe  «  analomiciueiii^Qt  Ql^  pby6iologic|.u$luept  parlaiDt,, 
n'appartiennent  pa^  topjour^  e(  Déce^aU^mept  h  U  mèukik 
paire  de  Qerfs  ,  et,  cette  Iran^osition  pept  ayok  Ueu  dan% 
le  méfn^,  genre  d'pna  espèc»  i  Taqlre»  ou  4'uQ  genrci 
voisin  è  Tautre.  P$tr  exemple 9  dana  les  raies»  le  nerf  au*t 
diiif  est  une  division  àe  la  cinquième  paire;  dap^  1q  b^r- 
beau  »  le  preipie<*  nerf  branchial  est  4iPe  diyisiço  3e  lu 
pinqui.èiue  paire,  etc.  Tout  ce  qu'on  9  dit  de  la  spbstitpt 
tien  d'un  rameau  «du  perf  de  la  cinquième  pair»  a.u  perf 
optique,  est  inexact» 

iji.^  Ces  mêuies  paires  de  nerfs  ne  distribuent  pas  leurs 
bran^che^  ou  divi^jona  dans  un  pion  uniforme ,  c'est-^-dire  » 
çonstammentà  :tou^  les  miêmes  organes.  La  6/  paire ,  par 
«xfiu^ple,q.ui  ,daBs4oqsies  poissons ,  a  deux  J>rancbes  oon^- 
mmv3$  k  toiurte  la  classe ,  et  essentiellement  icbtyologique^ , 
partant  étraqgèi^e^  aux  autres  classes ,  distrkbœ  dans  1^ 
gades  des  u^vk  avix  deux  paires  de  membres  on  de  no- 
geoii?es  et  ^  la  qpeue  ;   dans  les  silip^es ,  à  la  pr^mièiise 
paire  4e, membres  et  ii. la  queue*  Dan^s  tops  les  j>oissQpis 
que  j'ai  observés ,  moins  Je  cyclopière  et  la  lamproie,  le 
nerf-pneuoioigasirique  envoie  à  la  -qpeue  9  c'eftt-à-dire ,  Â 
TiCixtrémité  de  la  <;oloane  .vertébrale ,  un  op  deux  cocdops 
de  chaque  côté»  cordons  doAt  la  position  est  tantôt  sous-^ 
.cutanée ,  tantôt  inter-puiscplaire ,  à  des  |)rofopd/çprs  va- 
riables. Enfin ,  dans  les  cyprins ,  le  ppçumo-gAf trique  a  qn 
ordre  de  branches  justement  le  plps.considérable  de  toifXi^; 
qui ,  dans  ja  carpe ,  égalo  par  le  volume  .4^  1^  somme  de 
ses  branches ,  le  volume  de  la  moelle  épinière  entière* 


teiiceyc!  aifmc  dans  tous  les  cas  de  son  plus  ^randdéfe- 
ioppemenU  ^    ^^    , 

Xie  maximum  de  développement  d  lin  même  nerf,  pir 
exemple»  de  Tolfactif ,  peut  kyoir  lîeu  sous  forme  ramifiée 
comme  dans  le  congre  »  Testurgeon  »  le  crocodile ,  ou  soà^ 
fiinne  très-pulpeuse,  comme  dans  les  raies,  les  squalesietc» 
(e  nerf.oplique  seul  n^a  qu'une  ^rme  unique  pour  Te 
paxinfum  aç  soq  développement,  c'est  celle  d'une  mem- 
brane plisséc. 

Lé  derf  acoustique ,  j>ulpeux  daps  les  mammifères  et 
les  oiseaux  «  est  ramifié  en  cordons  dans  tous  les  poissent 
sans  exception.  Ce  nerf  et  le  plus  souvent  ceux  du'toii- 
clier,  lorsque  les  appareils  de  ce  dernier  sens  ne  sont  pas  dé- 
veloppés au  maximum ,  n'ont  pas  !le  loJbes  à  leur  iDserlîoB 
sur  Taxe  cérébro-spinal.  Dans  l')iomme,  auquel  on  n\ 
attribué  jusqu*ici  "Q  sens  du  toucher  plus  parfait  qu*ci 
vertu  d*im  argument  métaphysique ,  il  n'y  a  qu'un  léget 
renflement  sur  le  tronçon  de  la  moelle  épiniëre ,  où  s^ift 
sèrent  les  péris  brachiaux. 

iG.'Bans  le  cas  de  maximum  de  développement  du  sens 
du  toucher,  tel  que ,  par  exemple ,  les  nerfs  en  soient  à  pro- 
portion cent  ou  peut-être  deux  cents  fois  plus  gros  que 
dans  Thomme ,  ce  qui  a  lieu  chez  les  trigles  pour  les  ner6 
des  doigts ,  les  points  d'insertion  des  trois  paires  de  nerfs 
répondeni  à  cinq  paires  de  lobes  autant  développés  cha- 
cune que  les  lobes  cérébraux  eux-mêmes.  Dans  le  cas  de 
maumum  de  développement  des  nerfs  du  goût ,  comme 
chez  la^ carpe,  le  point  de  l'axe  cérébro-spinal  où  s'in- 
sère la  paire  de  nerfs ,  dont  les  nerfs  gustallfs  sont  des 
rameaux,  se  renfle  en  une  paire  de  lobes  justement  les 
plus  volumineux  de  tout  l'encéphale.  Or ,  dans  le  cas  de 
ce  maximum  de  développement  et  des  nerfs  du  goût  et 
de  ceux  du  toucher ,  les  lobes  corrcspondans  deviennent 
de  véritables  parties  encéphaliques  surnuméraires ,  àe 


58o  BiBoiiss 

Cel  ordre  de  brancheft  n*a  pas  d'analogiiet  dans  les  mittes 
poissons,  el  aacno  de  tous  les  nerb  dmit  il  est  questioQ 
dans  ce  paragraphe,  n'a  d'analognesdaiis  lesantres  classes. 
Des  organes  spéciaux,  tek  que  Ja  vessie  natatoire,  re- 
çoÎTent ,  soit  dans  leors  membranes ,  soit  dans  leurs  mos- 
cles ,  des  nerfs  spécianx  qui  ne  peuvent  exister  fil  où  ces 
erganes  manquent ,  tel  est  le  nerf  paenmatM|iie  fourni  par 
la  première  paire  cervicale  dans  les  trigles  ;  les  nerfr  fi 
volumineux  que  la  cinquième  et  la  huitième  paires  fiHir- 
usent  à  Torgane  électrique  de  la  torpilie,qne  la  cinquième 
paire  ibumit  aux  organes  particuliers  des  raies ,  etc. ,  etc. 
19.*  Les  mêmes  paires  de  nerfrn*ont  pas  les  mêinescoB- 
nexiôns,  soit  entr*elles,  soit  avec  Taxe  cérébro-spinal,  dans 
tous  les  cas  de  leur  existence*  Ainsi,  l^  branches  supé- 
rieures de  la. cinquième  paire,  <pii,  daas  tous  les  poisseai 
osseux  comme  dans  lesmammiftreset  les  oiseaux,  s'insèient 
coUatéralementoniniérieurementaucervelet,  naissent  daai 
les  raies  et  les  squales  des  parois  du  quatrième  ventricule; 
elles  suivent  même  dans  leur  dévdoppement  celui  de  ces 
parois  ,  comme  dans    les  poissons  osseux  elles  snirent 
celui  du  cervelet.  Cela  explique  la  coïncidence  du  déve- 
loppement de  la  cinquième  paire  de  l'esturgeon  avec  le 
défaut  de  cervelet  dans  cet  animal ,  où  le  quatrième 
ventricule  est  plus  grand  que  partout  ailleurs.  La  branche 
inférieure  delà  cinquième  paire >  dans  les  cyprins ,  aune 
double  communication  :  i .®  avec  son  analogue  par  une 
commissure  sous  l'encéphale  ;  9.*  avec  le  premier  nerf 
cervical  par  une  grosse  anastomose  médullaire  passant 
sous  l'origine  du  pneumogastrique.  Le  nerf  sympathiqite 
communique  avec  la  sixième  paire  dans   les    mammi- 
fères ,  et  ne  s'y  porte  jamais  chez  les  poissons;  l'extrémité 
antérieure  de  ce  nerf  s'y  termine  toujours   sur  la  cin- 
quième paire.  Enfin ,  dans  les  raies  et  squales ,  il  n'y  a  pas 
de  nerf  sympathique. 


BT   O80iriiTATIO!fS.  i%ï 

f  0.*-  Ni  le  ^no  ft  vA  le  nombre  et  dès  partiel  du  sys- 
ièflio  «ervew  et  <le»  ocmi^xions  de  ce^  |»arii^  «  jat^ 
fK>nt  donc  ]Mi0  |iaî(brmeft.  — «  Qn  va  voiir  4}iie  lef  méoiea 
nerf»  ne  ^^wseerent  pA9  Bon  fH^$  dooâ  Iws  fe»  cas  de 
fe«r  «mstaacie»  n»  Id  ivaéiaie  £>n»e  nMiamique^  m  U 
même  fooelî^ik*  I^e  «epf  op4Î9tie  seul  pftraJt  exdusÎYçineal 
coQSAcréhiji  yMqa  i  «u  liMiios  je  oe  lui  ictHmm  pas  dWlre 

r^doTRlb  «iibit  loriulAS  lesfmo^csUoas»  defMiis  un  TérAablo 
finéaftlissem^iH  jusqu'à  run  d^veloppemeât  excessif  et  à  a» 
imatlernusUoQ  en. un  aimple  organe  xlu  toucher. ou véci* 
MiUe  tentaqule.  AJ^rs  (.ce.demk^rcas  exis4e  cheek  bao* 
droie) ,  le  nerf  «Uàctîf  ne  diffh^  Aucuncaoent,  pour  la 
structure  et  Tensemble  du  iVeécaniaiDe ,  des  nerik  du  teu^ 
ober  or4Kiaira  ou  môme  du  :mottFQOiept  11  est  taut-À4!ût 
piHreil  AU  nerf  médian  de  l'boptmie  sur  «ouïe  sa  longueur  « 
q^i  n'est  piis  moindre  d!un  demi-pied» 

sra.''  Dans  le  cas  d'enéantissemeot  do  roi^ne  de  Todo^ 
rat,  ou  bien  leikerfn*e:uste  pas  du  tout»conune  chez  lea 
dauphins^  mam>uins,  etc.  »  ou  il  n'est  que  ciq^illaire  » 
conwe  cbe^  Jes  tétraodons*  Dans  le  maximum  de  déve- 
loppement» l'étendue  deaes  surfaces  d'épanoviissenient 
ei^^  un  J^i^mbre  indéterminé  de^  fois  la  sur&ce  de  tout 
l'enoéplsMUetS  exemple ,  le  cochon  et  les  raies. 

2$*'' Le  nerf  de  1  odorat ,  ^u  maximum  deson  développe^ 
ment.et  de  son^cUon  »  peut  ôtFejndiflérexmnent  camifié  ou 
trèsrpiilpeux.  Dans  le  cas  de  ramification  avec  maximum 
dodévc^loppement^  un  système  vasculaira  particulier  forme 
l'axe  du  faisceau  famiBé ,  comme ,  par  exemple ,  l'artère 
cei&lFale  de  Zinn  dans  le  nerf  pp tique  de  l'homme.;  mais  le 
syslèmeyasculairedu  nerfolfac(ifest  plusieurs  centaines  do 
fojs  plus  développé  que  wUo  arlèàje  ;  il  iornie  h  lui  seul 
uœ  MKte  de  sy^lèmp  caverneux* 

5.  38 


58»  IIÊMOIB  ES 

-^4.*'  L*organc  de  l'odorat  des  poiG^ons  a*a  pas  de  nerf 
accessoire  qui  se  répande  Àans  saprofondeuf;  les  rameaux 
dé'  l'^oj^hthjahniqué  qui  6' y-  distribuent  »  ne  se  retident  qu'-au 
pourtôui^âe  ses  orificeàS  jsoît  pour,  y  faire  exécuter    des 
fiiouVcHiens^  protecteurs  on  préparatoires»  soit  pou^  y  être 
les  agetvs  d'un  simple  toudher.  Il  n'y  a  jainàis  daiis  les 
piE>isdotis-'fleÀ  =d*ànalogue  au  ganglioâ  sphéïio-palatin,  ni 
au  ganglion  naso-palatin  qu'on  a  décrit  chez  rhonime , 
•  oii  )e  ne  Tai-pas  'plus*tr6uyé  que  surles  chiens. 
•■'  aS/H;-  De'  &i  vue  — L^oriS' peut  être  rudimen taire  ou 
avoîrunê  dimension  siptçtite ,  qu^il  ne  puisse  agir  ;  exemple  , 
tes  ammocëles/ là 'taupe;  etc.;  tnaiâ  il  ne  subit  pas  de 
•transfonnàlion  et  oe  'passe  pas  à  une  autre  fonction  que 
celle  d)B  .sentir  la  lumière.' C'est  de  tous  les' organes  des 
sen'5 -celui  dont  la  .composition  ;' quant  tiu  nombre  des  par- 
ifés'ConsiituaDtes'/est  leplù^  iiniforiiie»  et  oit  ces  parties 
«^ubissens!  le  m^n^  d'dtértitions'  dé  figuré  ou  de  situation. 
Il  est  toujours  cxténeur  i  les  natine^^  ainsi  que  l'oreille, 
•sont  aô  contraire  extérieures-, -ou  {Profondes',  on  isoper- 
licielles.'-Dans  tons  les  VeF€^>rés,  lês^  meûil)ranes  de  l'oeil 
,ontile-i|iém& ordre  de  superposition  excentrique;  l'œil  des 
^oiseaux ' seuls  ôi&e  un  appareil  pàrtioùlier,  c'est  la  mem- 
brane plisséeS'éteâduelongitudinalënient'ii^-un'arc  latéral 
extérôe'pfis'Surréqaatéut  du'crystallin,  à  ('insertion  du 
nerf  optiquei.  Il' 'forine  dans  l'œil  an  rérilable  écran  qtii 
intqrcepté  la^^o)ë(jtioii'fi^r  la  rétine  des  Images  et  des 
,  rayons  diHgés  sur  son^ plein  ;■  de  sôlrtè- q=ue  ti&uté'  la  pânie  de 
la   rècino  sur  laquelle -^on  ombre  se  projette,  est  ren- 
due ii^utile  pôui6  là  visiorilOr;  c'est -dans  Cette  partie  des 
rétines  pltssées  que  les  "plis  dimiiitiènt  constamment  de 
largeur  et   de  nombi^,' et  même  s'eifàcent  quelquefois 
tout  à -fait.  • 

26.''  Ce  qu'on  a  appelé  la  glande  choroïdienne  dans  les 
poissons ,  quoiqu'un  organe  spécial ,  est  formé  par  l'extrême 


ET    OBSJERVATIONS,  583 

déyeloppëmènt  du  réseau  ?asculaire  de  la  choroïde ,  réseau 
dont  la  nature  est  manifestée  chez  les  mammifères  par 
l'état  de  cette  membrane  dans  l'œil  des  albinos*  Il  n'y  a 
pas  dans  les  poissons  de  ganglion  ophthalmique ,  ni  de 
nerf  qui  y  corresponde.  Je  l'ai  aussi  inutilement  cherché 
dans  les,  oiseaux. 

27.''  Dans  les  squales  et  tous  les  poissons  osseux  qui 
n'ont  pas  de  glande  choroïdiënne  ,  il  n'entre  dans  le 
globe  de  l'œil  aucun  autre  nerf  que  l'optique.  Dans 
les  poissons  pourvus  d'ad  -grand  plexus  choroïdien 
(  glande  choroïde  )  »  il  y  pénétre  des  rameaux  de  la  troi-- 
sièmect  de  la  cinquième  paire.  Ces  nerfs  vont  à  l'appa- 
reil caverneux,  et  non  à  l'iris /qui  est  immobile.  Dans 
les  raies ,  il  pénètre  aussi  dans  l'œil  des  filets  de. la  troi- 
sième paire;  pour  la'  palmette  qui  ferme  ou  ouvre  la 
pupille,  n  en  est  de  même: chez  les'pleurqnectes. 

28.<' Le  nerf  optique  ne  s'insère  pas  toujours  au  pôle  de  la 
sphère  de  l!œil  comme  dans  l'homme^  Cette  insertion  en 
est  quelquefois  distante  de  9o  à  Sd  Xlegrés.  Qtfelquefois 
le  nerf  pénètre  dans  le  globe  par  le  pôle  dé  la  sphère  ; 
mais  parvenu  à  sa  concavité,  il  en  parcourt  un  are  de 
35  ou  4 o  degrés,  comme  un  arc  de: méridien,  interposé 
alorjs  entre!  la  rétinB  qui  le  recouvre  et  la  surfilée  de  la 
choroïde.  Dans  ce  cas,  l'unique  q-ue  j'aie  yu,»  léirétine 
plissée n'occupe  que  le  segmenLinferieur.de  Thémikphère 
de  l'œil.'      -  ! 

Willis  (J)c  ahim.  Brut. ,  pars  physioL ,  cap.  i5)  avait 
observé  déjajque  l'insertion  du  nerf  optique  au  globe  de  l'œil 
varie '^  et  il  avait  exprimé  ainsi  l'étendue  de  cette:  variai 
tion  :  àpoiipejas  distat ,  non  secUs  ac  zodiaci  polùs'ab 
altero  œquatoris.  Or ,  il  en  avait  conclu  à  tort  que  le. 
champ  de  la  vision  diminuait  d'autant  plus  que  l'insertioa] 
était'  plus  éloignée  du  pôle  do  la  sphère  de  l'œil  L'effet  do 
rinserlion  du  nerf  opiiquo  à  une  distance  polaire  quel- 

.1  >i  ,    :'i:'    .'.'  58.»       .    i  .  . 


584  itÊrvoiixs 

iDMqae  rar  la  $pbère  de  Vm^i  »  d*apr6s  k  caloiil  de  Tmi- 
seaiUe  do  la  slruclmv  do  cal  organe ,  esisettlemenlde  rae- 
conroùr  le  aerf  de  loutelalengiicov  de  1»  eerde  qui  8ou64eiid 
rare.inlefçepiti  entre  cetfee  insertmei  le  pele.  Or  ,  on 
Terra  bietiiol  qm  la  knèreté  relative  du  nerf  optique  eel 
un  élément  de  perfectionnement  de  la  lision ,  et  c^eal 
jii^teiiiefl^  dans  lea  oiseaux  h  voe  supérieure ,  que  cette  dis- 
Unco  polaire  es  tplus  grande.  Celle  distance  était  niceaaiftéo 
chez  eux  pat  la  direelien  latérale  de  TcmI.  f  ai  (  dans  mon 
'premier  Nénoire  sur  l'œil)  traiuré  celte  distance  de  pris 
de  3o  degrés  dons  le  ce  uiiis  d'Ënrope^ 

89»^  Bans  les  poissons ,  Vmi  n'estpasan  globe ,  c'est  on 
sc^ealapliériqùet. quelquefois  moindre»  janaialMaoeoiip 
plue  grand  qu'un:'  hâmisphère,  el  quelquefois  dans  uoa 
portton  plus  on  motnao^nâdécaUe  laicoorhuceen  est  wem*' 
placée  par  on  phia;  dans  les  raies  »  par  eseittplb\  oU  ce 
plan  est  horiiontaL 

Zj*  La.  face  infieciie  en  ta  concaniAé  dia  la  choroïde 
n'^al  pAS>iaujiours.ii6ûe  de  manière  à  Cure  de  Foafl  ma 
cbamlMTo  obscure*  Dans  en  graéd  nombre ,  pestâtes 
oaêoie.  dans  far  pIisfaKfeé  des  maamifères»  chez  beoncoup 
de  poissons ,  llntérleur  de  Vcùk  ou  la  eenearilé  de  la  oh^ 
roïde  est»  por  sa  coutené  éclalante  el  réflédiissaake^  on 
Térièoble  miroir  réflecteur.  C'est  ce  qu'on  appetaià  le 
tapis  dans  les  anioiam  eù  Fea  connaissait  déjà  ki  colb^ 
ration  de  la  concavité  de  la  choroïde  ;  mais  on  ccoyail 
que  cette  coufeum'iélail  qu'une  taebe  «or  le  fond  do.l'sbii, 
doni  la  [^.  grande  élendueélei*  supposée  noire»  Qr,  dasa 
les  animaux  reniement  njctalopea»  oooime  les  chala.i 
lotit  le  pourtour  de  la  cenearité  de  la  choteidft  eslt  égale»- 
menl  réfléchissaut,  excepté  près  du  Kmbe^  là  oir.  la  prt)- 
jeclion  de  l'ombro  de.  L^iris  ne  laisse  jamais  parvenir  de 
lumière.  Dans les.autres  animaux,  le*degré  de  ny<^Iiqiie 
dépend  de  l'étendue  proporlionaelle  que  les  couleurs  rd^ 
fliécbissantes  occupent  dans  l'œil. 


BT    OUlBHlrAtlOIfS.  S85 

Dans  louis  ces  cas ,  la  concariti  de  la  ohoroid'é  «fst  uû 
vérillible  miroir  réflecteur  »  ayant  uil  oa  plusieurs  foyers , 
suivant  la  régularité  ou  les  trrégularïlés  de  sa  ^ourbui^. 
D'nilleura,  la  sur&ce  postérieure  de  Tiris  n'est  pas  coa- 
stammeûiiKÛre  »  partant  toufocm  susceptible  d'absbrbér 
les  rejona  qui  pourmieirt  éire  réfléobis  vers  elle  d\aï 
point  quelconque  du  miroir. 

5 1.*  Dans  les  poissons  Ja  répartition  de  nntçnsitéd*8tlat 
et  da  dégcà  de  poli  sur  les  surfiioes  réfiéeliissanfés  de  la 
choroïde  et  sur  lé  derrière  de  Tiris  est  Tcii^ive  à  la  dlrec* 
Uon  suivoiiit  laquelle  peut  arriver  h  lumière  ra|f onb^ate 
ou  la  liiuûère  diffuse»  Les  irrégutarilés  de  !a  eourbôre , 
q^ieiquefois  niéme  raplatisaemonl'd'un  segment  du  gîlobe 
de  Tooil  font  que  ces  miroirs  choroldiens  ont  pltisieun 
foyers. 

Ss.""  La  réiine  est  la  membrane  nerveuse  Inscrite  dans 
la  concavité  de  la  choroïde.  La  réltne  projetée  sur  la 
concavité  de  la  choroïde  représente  ,  quand  elle  est 
lisse  et  tendue  »  la  môme  amplitude  sphérique  que  cette 
dernière  membrane.  Mais  ^  quand  oflo  est  ridée  et  sur* 
tout  plissée ,  suivant  le  nombre  et  la  largeur  de  ces  rides 
et  de  ces  plis,  le  développement  sphérique  des  surfaces 
interceptées  excède  plus  ou  moins  la  sphère  de  Vobll 
où  cotte  rétine  est  inscrite*  L'exemple  de  ce  plus  grand 
excès  est  donné  chez  les  poissons  par  le  Zeus  fjiiber  oh  la 
laideur  des  plis  n'est  pas  moindre  que  le  cinquième  du 
diamètre  de  Tœil ,  et  où  ces  plis  sont  au  moins  de  vingt-cinq 
à  trente.  Quand  les  plis  sont  très-larges ,  ils  sont  couchés 
l'un  sur  l'autre  sans  aucune  adhérence  de  leurs  surfaces  » 
de  sorte  qu'au  moins  six  épaisseurs  de  la  rétine ,  ou  douze 
points  delà  sur&ce  de  cette  membrane,  se  trouvent  ainsi 
sur  le  prolongement  d'un  même  rayon  ;  il  y  a  par  consé- 
quent deux  contacts  seulement  de  l'image  avec  la  sur&ce, 
quaad  la  rétifie  est  Ii:$se  comme  dans  l'homme  et  tous  les 


586  . MÉMOIEES 

maipmifbres  que  I'ob  a  encore  observés.  Dans  le  cas  oii  les. 
rides  sootàjpeu-près  verticales ,  suivant  la  perpendicularité 
ou  Tobliquité  de  l'incidence  des  rayons  ou  des  petites  images 
sur  les  faces  de  ces  rides ,  l'image  s'alonge ,  ou  autremenC 
1|3  jrayon  devient  une  tangenite  sur  la  sur&de ,  avant  de  tra^- 
yarser  la.  rétine.  L'impresaion  visuelle  est 'donc  agrandie; 
de  cet  excès  de  longueur  de  l'image  ou  de  tangence  du 
rayon, 

.    SS.vSi  en  même  temps  que  la  rétine  est  plissée  ou 
ridée»  il  y  a  nû  miroir  sur  la  choroïde  ^  comme  dans 
les  chats  j,   les  ruminans  .'etc.   : 'alors  la  réflexion  des 
images    ^t    des  rayons   double   les  contact^  y   les  tan* 
gences  et-  les  transipiçâlons  »  et  multiplie  ainsi  l'intensité 
4e, I -impression  visuelle.  Ain^i^.par  exemple ,  dans  l'es- 
turgeon y  la  rétine  plissée  adossant  au  moins  quatre.épais- 
çeurs,  il  en  résulta  que  huit. siirfocés  sont  traversées  d'a- 
]()or.d  par  les  ipayons  venus. 4u  crystaliin ,  et  sont  retra- 
versées  par  ces  mêmes  rayons. réfléchie'  pair  le   miroir 
circonscrit  ,.ce  qui  fait  seize  contacts , /soit  sur  le  prolon- 
gement du  tpêmç  rayon ,  soit  sur  la.  projection  de  la  inême 
image.  Car,  dans. tous. (es, cas,  la  rétine  est  assez  trans- 
parente pour  que  ces  transmissions  aient,  lieu  facilement. 
On  voit  que,  suivant  le  parallélisme  ou  l'obliquité  des  plis 
par  rapport  à  ]'axe  de  la  spbère.,  les  imagés' grandiront 
plus  ou  moins  avec  la  tangence  des  rayons  \  aux  premières 
et  secondes  surfaces  de.  la  rétine  ;  mais  ces  difTérénces  sont 
toutes  également  déterminables  par  le  calcul ,  l'obliquité 
de  1^  direction  des  plis  et  l'inclinaison  de.  leurs. surfaces 
étant  connues. 

54.*  Le  nerf  optique  qui.  n'existe  pas  dans  la  taupe  , 
la  chrysochlore,  le  zocor  et_le  zemmi  ,  est  suscep- 
tible, de  quatre  états  dilFérens  :  1.^  des  fibres  sans 
pévrilèmes ,  adhérentes  entr 'elles  de  manière  à  repré- 
senter une  pulpe  générale ,  exemple ,  le  nerf  optique  de 


ET    0BSBRVATI0N8.  687 

rhomme..  s.^  Des  filcls  ayant  chacun  :  leur  némlème 
propre  ,  formant  un  faisceau  contenu  dans  une  gatne  ^n^- 
yrilématique  non  adhérente*:  exemple,  le  çycloptère. 
3.^  Une  membrane  plissée  sûr  elle-même,  mais  dont  les 
surfaces  des  plis  adhèrent  plus  pu  moins  enlrVl^^P^ 
des  filamens,  exemple,  les  squales  parmt  les  pofssons, 
Vardea  dubia,  etc.  »  parmi  les  oiseaux,  j^*"*  Une  mei||^- 
brano  également  plissée ,  mais  dont  les  surfaces  conttguës 
des  plis  sont  libres  et  sans  adhérences ,  les  falco  dans 
les  oiseaux  /les ^ra^Attt^ 4  Iqszôus,  ]es  mugil^  etc. ,  panx^i 
les  poissons.  Dans  ces  deux  derniers  cas ,  la  membrànp 
plissée  forme  un  cylindre  contenu  dans  upo  gatne  non 
adhérente.  -, 

55. ""Les  plisde  la  rétine  peuvent  exister  sépprément  de  ceux 
du  nerf  optique  :  exemple,  Testurgeon  chez  les  poissons, 
le  courlis ,  le  plongeon  chez  les  oiseaux  ;  et  les  plis  du  nerf 
optique  sans  ceux  de  la  rétine  :  exemple ,  les  squales ,  Var- 
dea dubta,  etc.  Dans  les  poissons  oix'  les  plissemens  soqt 
au  nSaximum ,  des  appareils  analogues  muUiplioateurs  de 
surface  existent  dans  les  lobes  optiques.  .11  n'y  a  pas  do 
rapport  entre  ces  appareils  et  les  miroirs  choroïdiens.  Le 
nerf  optique  est  d'autant,  plus  volumineux  et  plus  court 
que  le  reste  de  l'appareil  opiiquo  est  plus  développé,  et 
d'autant  plus  long  et  plus  ténu  que  Tappareil  optique  Test 
moins  ;  le  degré  de  brièveté  du  nerf  opliquc  est  doue 
aussi  un  élément  de  la  vision;  en  rapprochant  davantage 
le  siège  de  Timpression  de  celui  de  la  sensation. 

36."  Et  comme  nous  avons  vu  [Exposition  succincte  du 
développement  et  des  fonctions  du  systènhe  cérébro-spinal ^ 
Archiv,  ^  juin  i823) ,  que  cette  transmission  des  actions 
nerveuses  de  la  moelle  épinière  et  des  nerfs  se  fait  par  les 
surfaces ,  il  est  clair  que  cet  accroissement  des  surfaces  des 
nerfs  optiques  plissés  est  un  mécanisme  accélérateur  cl 
jiiultipiicqlQur  des- transmissions.  A  la  vérilc,  les  surficçs 


588  vtxotmBt 

llhtes  sàht  contiguëft  »  xùais  côihnie  k  fytOQ  à&hk  tirfort  eA 
d^âulébfpt^ïgràade^qaètedsuiftcesfloiftplifsélieDduese^ 
lâoins  d'âdhéreoée' »  reflet  dont  noot  parions  eilr  snlBsmki- 
metrt  prôuVé  par  ces  emacideiK^  côAstattle»,  Aux  éUh 
meus  de  la  feirction  optîqiie  ptécédemmeot  ccttraus ,  il 
faut  dobé  aj<>titer  :  i«*  Tamplîtade  ded  dîamëtres  inr- 
iéraès  de  VcsHii."^  là  loïi^giretirYelalTve  da  nerf  optiqnef; 
S/  là  Couleur  de  la  cottcavitè  de  là  choréïde  ;  4«^  le  plis- 
^ineàt  de  la  rélioe;  .5.*  celui  du  Herf  optique  ;^  6.*  h 
degré  de  défvéioppement  du  pfexus  chorôîdienr;  ^.*  Ibyo- 
luiné  et  les  âcOrorssemens  de  Surface  inlérieiïte  des  Icibes 
optique:^ ,  et  le  d(idoûbleuieut  de  tours  parois  en  deux  dli 
trois  feuillets  concentriques.  , 

87.^  lil.DePouiè.—tt  nerf abdSttf  dans  h  plupart  éeè  pais- 
sons oBseux  n*est  j)6int  sessfie  ;  if  i^^hïs&re  à  la  face  infenetite 
et  pu  peu  latérale  de  la  moelle  pdr  ùH  ou  plusieurs  pédiculi» 
f ^èè-tèuus  »  suTvant  le  nombre  de  ses  cordons  prienltifi. 
Ces  ibsertîbûi  ée  détacSent  par  la  tnoindfo  â^eoussQ;  Ce 
ûérf  est'ausd  feriâe  et  éoâsrstant  (que  lé  ncr^dé  la  dii- 
^liièmê  paire;  3  à  ordinairement  plusieurs  ibsertfoo»; 
parvenu  dan^  lé  vestibule  des  èàuauX  demi-circolaireh  »  & 
se  distribue  à  la  membraâe  du  sac  des  pierrot  iaùi  pS- 
tiéitev  ddAS  sa  Cdvité;  les  filêtà  destinés  aux  canada  demi- 
circulaires  se  terminent  par  une  digitatton  plus  ou  nioiûs 
nombreuse  dans  la  cavité  de  chaque  ampoule.  Mais  »èomtne 
Scarpa  l'avait  déjà  reconnu  »  aiicàn  filet  nerveux  ne  pé- 
nètre dans  le  canal  deml-cSrCutaire  rempli  ^eulena^nt  de 
la  gelée  trausp^reuie  qui  occupe  ausst  f atn Ji^oule.  Le 
iiembre  dei^  filets  qui  tout  àù  sac  deâ  pierres^  ^rie  d'ffn 
genre  à  l'autre;  là  somme  dos  volumes  des  nerfs  auditifs 
est  à  proportion  beaucoup  plus  gtande  dans  lé^  poissuîs 
que  dans  tes  animaux  aériens. 

.38.^  11  n'y  a  aucun  rapport  entre  les  accroissemeûa  du 
aerf  auditif  et  ceux  du  quatrième  ventricule  iii  du  cervefev 


Chef  les  raies  et  le  seul  sôus-getire  scyttimn  panni  les 
wépïdxiêp  le  nerf  audiiif  est  une  division  àé  la  cinquièDM 
paire»  noofcl  exemj^lo  de  la  transpositldn  d^acti^n  d^uil 
nerf  à  Taotre.  Mai»  Scàt^  s'est  troàipé'  éh  disant  que 
cette  transposition  a  lien  dans  tous  les  poissons^;  il  s'est 
aussi  trompé  en  disant  qite  le  nerf  auditif  sf'anàstonlosè 
constanin^^t  avec  Us  prêteii\lil  féciat  des  poissons. 

Sg.'tV.  Du  goÛL-^iVi  déjà  dît  qnll  n'y  a  de  nerf  hy- 
pogtosse  f  ni  de  glossopharyngiéû  dans  aoonn  poisson  r  il 
n*y  e&h»le  pas  non  plw  de  iîngual  on  dis  braèché  dé  lA 
cinquième  paii^  qni  S0  rende  à  la  tangue.  Giièz  eox,  ta 
mouillé  de  la  langnef  n'es^  relative  qu'à  la  démolition  et 
k  la  pespÎFation*  Daps  la  membrane  qui  laf  recouvre  »  soit 
rugneuse  et  presque  ciArnéë ,  comme  ta  j^n  d'un  chiett 
do  ùicp,  ou  molle  et- muqueuse  »  comoié  dul  cycloptères 
et  aux  murènes  »  on  ne  peut  découtrtlr  aucun  néif. 
Quelquefois  seulement  un  filet  du  premier  fièrf  branchial 
arrive  au  c6lé  de  sa  basé.  Le^gOÛit  n'existe  donc  pas  h  là 
langue  dans  les  poissons ,  et  dans  tous  ceux  que  j'ai  ph 
examii^rer  ,  excepté  les  cyprins  (  et  probablement  Ic^ 
seares)  ,  aueone  atiti^e  partie  de  la  bonche  n'est  le  siège 
de  ce  sens. 

40.''  Cbez  les  eyprios,  j'ai  découvert  dans  un  ap^ 
pareil  qui  plafomie  'leur  bouche  ,  appareil  déjà  connu  » 
mais  mal  décrit ,  puisqu'on  le  prenait  pour  une  glande 
salivaire ,  une  structure  musculo-membreneuse  et  éredilo, 
tont-à^fait  analogue  à  celle  du  plan  supérieur  de  la  langue 
de  rtiomme  et  des  mammifères ,  où  cet  organe  est  le  plus 
développé.  Les  nerfe  de  cet  organe  sont  ddn^  une  pref^ 
portion  oe  nombre  et  de  masse  telle  »  qu'ils  surpassent 
tout  ce  que  l'on  connaît  de  phis  grand  3  cet  égard  daiis  là 
lai^;ue  d'aucun  animal.  Cet  appareil ,  qui  n^est  pas  en 
volume  »  dans  une  carpe  d'un  pied  deiong  »  le  hniliàme  d^ 
la  Ungoo  4e  Tliopiiiie^  possède  absolument  t^is  fi»s  ploi 


596  •        .Uâ.KX)LRBS        .; 

dd  i^jQffd.  ^Commie  le  nerf  lioguaU  pour  la  langue  des-  naaih- 
mÂfèreSyjesIgrjbs  nerfk  qui  se  rendent  dans  l'organe  du 
goClt  des  cyprjpsue  déterminent  pas.  la  contractilité  des 
libres.»  apin^Sr*4'AUi  .piQuyement  qui  paraît  indiâpendant 
dci  c<8  nei^is;  qui.  du:iDpins  n'est. pas  accru  ni- accéléré 
paPrleur^i^Xci^tion.  Or ,  cet  appareil  est  coatigu  .'à  un 
appareil  de  trituration  aussi  ;  exact  que  dans  aucun  inamr 
mifère*  Les;.sçare8  seuls  ont. l'appareil  de  brplemiEtDt  «près 
les  cyprins. .  Cf^\  excès  du:  développement  de;  cç  sens  est 
en  rapport  ^i^ijepiJes  obstacles  opposés  par  Teau  k  l'action 
des  stimulçqs  .s^p^^^s-  !  Les  n^rfs  dejeet  appareil  sont  la 
division  s tip4rit(ii;e.  4e;la;.l^.i(ii<iiè.ni6,  paire  »  notitel  ex^B{^ 
^.u.trai^spôrt,.:d('(i%.sen$»  4'un;n^rf  à  .un  autre.  J'ai.  dë)à 
dit  qu|ili;xi^(^  ypur  ce^;  nerf^. -.gustatifs  un  appareil  de 
Içbes  encéph§)jqi|6ssurnHipérairQ^,;  lesquels  sont  juste- 
E^eqt  les  plus  d^yçloppés  de  l'enc^pliale  dont  ils  fon(  partie. 
jDan^.leS'  oiseaux;,  cbciz  1^  gallia^cées  et  bejaucioup.de  pas- 
.çereaux,  il  n  y;.(t.pft$  >plvis..dp  .i^^rf^  lingual  ;que::daa^  les 
poisons  I  c'^l  .je ;,  p^axillaire jSyup^iqup  et  l'ophUialiDique 
.qui  i^  cfiez  evi|;^,^0QtJes  conduçteMts  ;du  goût,,  Mapb  chez 
lescanfa^ds»  Igf;^)^!,  le  nerf  lin^al  est  bien  développé, 
quoique  ce  soît  chez  ces  palmipèdes  que  lès  .deux  bran- 
ches prépité^s  fl^  là  Ghlqu|è)|ie,  paire  atteignent  .le  inaxi- 
mum  comme l'Q^fs  du.  goût  ;  Ciut^relexemple  de  la  trans- 
position des.s^s.  :;  ...    .1  :    ':     i.      .. 

;4i.°V.  ragj)ftt;ar*cAer.-irCes4eux.motssont,.au  fonds, 
sjfi.pnçynies.;  J[e;;wp|;  toucher  emporte  seulement  supério- 
rité de  degré*;  Le  sjeps  du  to^ich^  n'a  pas  de,  siège  unique 
et  aétçrmiq^.f.Chez  la  plupart  des  mammifères .  il ,  réside 
au.mùfÇ(e  flânai»  aux  poils  des  .'moustaches:»  aVx.  mains 
,de  devant  qu^^mx  quatre  mains  /et  aussi  à  .U  queue  simul- 
tanément ,çh(»s,l^si(tol^^  ;  .aux:barb.UI0^s  maxillaires,  ebtes 
les  cjjiifts  çjt  W,pî|ures;j.  ^y^q.lpngS:  tentaculfts,  4i^^  iba.- 
g^<?«;*?lMGt9r4l^fijé*5-*êDifes^Wrç6 .4;à^çcux  ..4^s;  d^orfi^let 


/ 

/ 


ET    0B8EEVATI0NS.  Sgï. 

de  plusieurs  chœtQdo'ns»  aux  trois  premiers' rayons  des[ 
pectorales  des    trigfes,  etc.   L'on .Toit;  donc' que  tous 
les  nerfs  spinaux  peuvent  être  excitateurs  du  toucher.. 
Autres  exemples  de. transposition  des  sens.  :Dans  tous 
ces  cas  ,  surtout  dans  le  dernier ,  le  volume  ne  '  chaque 
nerf,  pour  un  poisson  d'un  pied  de!long  y  .égale  absolu- 
ment celui  des  cordons  collatéraux  du!  nerf!  médian  aux* 
doigts  de  l'homme.!  Qr»  en  ayant  égard  aux  proportions, 
de  volume  »  on  voit  que  les  nerfs  du  toucher  d'un  1rigle.,> 
4'un  bâ^rbèau  »  etc.  »  -sont  plus  de  cent  fois  plus  gros  que 
ceux 'des  ddigts  de  Thomme  ;  la  disproportion  n'existe 
pas  à  ce  degré  entre  l'homme  et  les  autres  mammifères  , 
les  mieux  partagés  sous,  ce  rapport.  Néanmoins  j'ai  mon-^ 
tré  {  Journal  de  Physique  9  février  iSsi  )  ,  que  dans  le 
cochon,  à  égalité  de  surface  d'épanouissement,  les  nerfs 
du  toucher  étaient  au  moins  trente  fois  plus  volumineux 
que  dans  l'homme.  Et.commela  surface  est  plus  vasculaire,. 
il  s'ensuit  que  le  degré  de  sensibilité  y  doit  être  dans  la- 
même  proportion.  Preuve  nouvelle  que  du   côté  de  ce 
setis ,  aussi  bien  que  de  tous  les  autres ,  l'homme  est  der 
beaucoup  inférieur  à  un  très-grand  nombre  d'animaux'; 
M.  Gall  avait  déjà  pressen^ti  plusieurs  des  ces  faits. 
.  .42*°  On  a  déjà  fait  observer  le  m)ôme:excès  extrême  do^ 
volume  aux  nerfs  du. goût  do  la  carpe.  Tous  les  différent 
nerf^qui  exerceatle  toucher  chez  ces  divers,  animaux ,  n'ont 
d'autre  modification  appréciable  que  le  trèsrgrànd  excès 
de  leur  développement  comparstivemént  à  leur  étatv*l^ 
où  ils  ne  sont  pas  organes  de  toucher  spécial ,  et  ensuite 
l'existence  de  ganglions  près  de  leur  extrémité  cérébro-i* 
spinale.  Dans  le  tétrodon  et  la  baudroie  par  exemple",:  :io^ 
ganglion  de  la  cinquième  paire  égale  presqu'en  .volùmo 
tout  l'encéphale.;  -      :         .....  ..«!/;.  -     '  / 

^d.'^'Dun^  tout  organe. da toucher,  quelque! part i.t}u'ii 
exiéte  j  le  sang^aborde!  en:  plu3:  grande  ahondanoalol|  sé^ 


Jounie  ph»  long-temps  sur  les  extrémilét  nerreiUMM  »  jét 
«ne  dOaUtioQ  particulière  des  extrémités  arlérteUes  et  Tsi- 
netises  companble  oo  même  qoeiqaefob  toat-^-fint^sem- 
Uable  au  tissa  caTeineiix  oa  érectile.  Nous  arons  déjà 
efaser? éla  marne  chose  poar  tous  les  organes  des  sens  dans 
kmr  j\ja$  grand  déTeloppement  >  nieiûs  celai  do  Touïe , 
qui  est  leseal  aussi  dont  les  nerb  n*ont  jamais  de  loiiea  oo 
renflemeos  spéciaux  au  point  de  lear  iosertioû  sur  Vtaaè 
cérébro-spinal. 

44**'Z^  fuyrfi  du  ffumvefiM9»f.---Les*pûirdS  dé  tterft  t»- 
dusiTement  destinés  aux  muscles  n^ont  p6s  de  ganglions. 
Tek  sont  ceux  des  yeux  ^  Thypogiosse ,  le  spinal  des  imbH 
Bulères  et  des  reptiles  »  les  nerls  spinaux  de  tous  les  poissons , 
excepté  ceux  qiii  soût  oignes  du  toucher.  Dons  1m  manih 
mifères  où  les  nerfr  spinaux  sont  doubles  conducteurs  »  hs 
fibres  conductrices  du  tnouvement  ne  passent  pas  par  les 
ganglions  :  exemple  »  le  fiiisceau  inférieur  ou  extenie  de  la 
cinquième  paire  «  les  faisceaux  correspondans  de  tous  les 
nerft  dorsaux.  Tous  ces  nerfs  excitateurs  s^insèreut  sur  la 
parlie  antérieure  de  Taxe»  excepté  la  seule  quatrièifte  palfe 
chce  les  mammifères  et  les  chbndroplérigiens  à  l>ran<âkies 
fixes.  Chez  les  codions  »  il  n*y  a  qu'nae  insertioe  pour 
les  nerls  spinaux  :  cette  insertion  est  antérieure.  Les  mr(s 
spinaux  des  poistons^quoiqu'exclusivement  moteurs  »  ont 
deux  insertions  9  mais  comme  on  lidéj«i  dit^  ta  supérieure 
n'a  pas  de  «ganglions  »  et  n^est  supérféure  h  Tautru  ni 
pour  le  nombre  ni  pour  la  grosseur  des  racines» 

45.®  Les  tierfs  moteurs  des  poissons  pneumatophcreSj 
c'est-à-dire ,  pourvus  de  vessie  natatoire ,  soit  osseux ,  Soit 
cartilagineux»  sont  »  à  proportion  de  la  masse  des  muscles  à 
exciter,  plus  de  cent  fois  plus  petits  que  eeujt  des  étïi'- 
maux  aériens.  Les  nerfs  moteurs  des  poissons  sans  Messie 
aérienne»  les  squales  ,  raiesretc.  /sont  plus  gnisquo  ceux 
des  poissMs  paeumatophbros ,  mais  beaucoup  moins  gros 


ET    OBiiaVATIORS.  ^^ 

eficore  à  proportion  que  eciax  des  funnutn  oéneas  éans 
lud  tftppork  déCenniAé  pour  ciiaqae^Dre.  Biittlesftiiimanx 
aériens  ,  les  replilea  ».  los  iKtiracient  ^  par  exoai|^/  le^ 
nerfa ,  moindre»  qné  dans  les  œaniYBÎRnreft  »  sont  beaucoup 
plus  gros  que  dans  k»  poissons  cartilagineux;;  or». ces 
nerfs  c&cUent ,  d^ns  Teau  »  des  mouTemons  dont  la  iftease» 
l'élendue  et  k  durée  surpassent  plus  do  cent  ins  In 
efTeU  qu'ils  peuTent  exciter  dans  Tair  lorsqu'on  a  âlé.  à' 
ranimai  la  commissure  du  qoalrième  Tontriculoy  ôo  tas 
lobes  cérébraux  »  ou  ces  deux  paHina  à-laf&îa» , 

4&''  L'oxcès  coRstaiil  do  petitesso  des  nerfs  excita^ 
tours  dos  musdes  dans  Jesi  ppissons  ,  coïncide  donc  aiPoc 
la  mdttdre  différence  de  pesanteur  >spéct(iqae  onlv»  leor 
corps  et  la  matière  de  leur  milieu  d'existence»  d'ob  suk 
que  »  pour  eux  »  la  méiiio  quantité  do  inDuVament  né^ 
eesske  une  force  d'impulsion  mdndco  que  dans  lét  ani* 
maux  aériens. 

47**  Et  réciproquement  dans*  les  poissons  l'excès  do 
développement  des  organes  des  sens  en  général»  excès 
tel  que  le  diamètre  do  t'o&il ,  par  exemple  »  peut  elfe  te 
douzième  de  la  longueur  de  l'animal ,  coïncide  avec  la 
nécessité  d^une  plus  grande  force  mécanique  et  chimiquo 
des  appareils  sensitifi  »  agissant  sur  les  corps  qui  en  sont 
le  stimulus  »  à  cause  do  l'aiBntté  supérieure  exercée  sur 
ces  corps  par  l'eau  ,  milieu  d'existence  des  poissons ,  ou 
è  causé  des  obstacles  que  ce  nsiKeu  oppose ,  soil  à  la 
transmission  soit  à  l'inopression  de  ces  stimulus* 

4&»*  Enfin  »  daps  les  diverses  classes  d'animaux  vertébrés  » 
des  mêmes  nerfe  de  structure  nniforme  opèrent  des  fonc^ 
tiens  différentes  ,  et  d'autres  mêmes  ner&  »  de  structure 
en  apparence  difTérento ,  opèrent  constamment  la  mètno 
fonction^  La  diversité  dos  fonctions  pe  dépend  donc  pas 
de  diversités  correspondantes  dans  la  structure  dos  ner6* 
IFailIeurs ,  pour  des  ner&  différons  développés  au  maxi-- 


Sg^  iiiiioia«8 

l^t  la  toHieur  ftîl  des  progrè»;  loi  éoirienrs  Èâgetëê  dont 
tfihd  «Yiul  éié  b  mh^  feparausent  avee  yioleiice  ;  rail 
:gaiictie  &ii  mUie  ;  ke  moufamenA  in  c&té  droit  s'aiGu- 
tbli^î^eiit  de  pltM  on  f  liii  »  la  auilada  fillt  des  ohntes  ùir 
^qoeptea.  Le  g  ooiobra,  dem  mois  après  son  entrée  à  la 
jSalpétrière  »  elle  est  forcée  de  garder  le  lit.  A  partir  de 
çeUe  époque» la  ioaladte  fait  des  prog;rès  n^pidea»  lea  don* 
leurs  sont  teUetneol  vieletiles  que  la  malade  poi4e  W  main 
aiH*  la  tnmeur mâroe  daas  aoo  sommeil,  avec  rexpnesisoa 
delà  plus  vive  aaufiraoce^  la  peaa  ieal  clMiudo  ,  le  pouls 
4kccéléré ,  la  bogue  sèche  et  rouge  »  Tappétii  oui  »  la  soif 
'^îna  »  les  d^etif  sa  liquides  et  inroloutalres.  La  malade 
est  presque  contioueUemcot  assoupie  t  l'œil  de vjent  cliaqtte 
jour  plus  saillant;  la  sensibilité  générale  est  toujours  con- 
/iervéë;  4es  luoMv^meus  du  cs6t^  diioiit  aoot  ilrès-efiàililb , 
aans  être  tout^-fait  paralysés.  La  Bftfclade  e;(ptrelo  t8  oe- 
riobre.  (  Noes  avoqs  passé  sous  siieace  divers*  moyens  qui 
jurent  vis  e&  Qsage  è  différentes  reprises  ) . 

Ouvfrturc  du  fiorp$  fakc  quarante  heures  ofn'èi  ùt 
n^MThr^  La  tuqaeur  avait  diminué  de  volume  t  elle  pr^ 
iSeotait  des  wfoncemeos  et  des  aspérités  quV)Q  a^araît  pas 
^^ervés  pendant  la  vie»  Disséquée  à  l'extérieur  »  elle  était 
Recouverte  par  la  peau  »  par  les  fibres  du  muscle  temporal 
plongées  sans  ^tre  écartées.  Le  craoe  ouvert  afec  précau«- 
tion  ,  l'bémifi^pbère  droit  du  cerveaM  paratt  assez*. deBSe» 
un  peu  injecté  ;  rbémispbère  ga^cbe  «  un  peu  plus  dense , 
présente,  au  niveaiji  de  la  tumeur^  une  dépression  proporr 
tionaée  à  la  saillie  de  la  production  morbide  ;  le  tissu  cé- 
rébral est.très-^enae  en  cet  endroit  sans  être  désorganisé. 
La  saillie  intérieure  de  la  tumeur  »  plus  :Considérable  que 
celle  du  dehors .  >e9t  tapissée  par  la  &ce  externe  de  la 
dMFO'^mère;  celb-ci  est  saine  dans  presque  toute  aon  éten- 
dM ,  H  ce  n*est  au  centre  de  la  portion  qui  recouvre 
le  tumeiir ,  ob  elle  présente  une  production  fooçueose 


ET    OB8BBVATION8.  Sg^ 

mamelonnée  ;    on  sépare  facilement  celte  membrane 
excepté  au  niveau  du  fongus  ;  là  on  voit  des  vaisseaux 
passer  de  la  tumeur  au  fongus  de  la  dure-mère.  Le  ro- 
cher, les  os  de  la  fosse  zygomaticyie,  de  la  fosse  temporale , 
la  paroi  externe  de  l'orbite ,  étaient  presque  entièrement 
détruits  ;  les  bords  de  l'ouverture  de  communication  avec 
l'extérieur  du  crâne   étaient  amincis  et  paraissaient  plu- 
tôt usés  qu'altérés.  On  pouvait  détacher  en  grande  partie 
la  tumeur  des  os  avec  lesquels  elle  était  en  contact  ;  elle 
avait  pénétré  dans  la  fosse  orbitaire  et  poussait  l'œil  en 
avant  ;  elle  ojccupait  la  fosse  zygomatique  toute  entière. 
Elle  avait  d'avant  en  arrière  environ  trois  pouces  et  demi» 
de  haut  en  bas  deux  pouces,  de  dehors  en  dedans  trois 
pouceâ.  Incisée,  on  remarquait  au  centre  un  tissu  jaune  de 
rouille,  lamelleux  ,  spongieux,  contenant  un  fluide  rous- 
sâtre;  en  approchant  de  l'extérieur  le  tissu  devenait  d'un  . 
gris  blanchâtre ,   et  ressemblait  assez  aux  matières  cancé- 
reuses.  Les  fosses  nasales  n'avaient  aucun  rapport  avec 
la  tumeur;  elles  étaient  exactement  tapissées  par  une 
couche  calcaire  de  plus  d'une  ligne  d'épaisseur  dans  les 
anfractuosités  ,  et  d'une  demi-ligne  dans  le  reste  de  lôur 
surface. 

On  ne  peut  former  que  des  conjectures  sitt  l'origine 
de  celte  affection.  Le  fongus  de  la  dure-mère  est-il  pri- 
mitif, a-t-il  donné  naissance  à  la  tumeur?  est-ccf  au  con^ 
traire  la  tupieur  qui  a  produit  le  fongus?  Du  reste  ,  le  dd-* 
veloppement  progressif  de  cette  masse  dans  l'intérieur 
du  crâne  rend  parfaitement  raison  des  symptômes  d'hé- 
miplégie ,  de  démence  et  d'assouppissement  qui  ont  été 
la  suile',nécessaire  de  la  compression  du  cerveau.  L'usure 
et  la  destruction  des  os*  ont  été  quelquefois  observées  dans 
les  fongus  .îc  la  dure-mère. 


3.  ^9 


5g8  SXTRAITS 


EXTRAITS  ET   ANALYSES. 


J)c  quelques  nUthodcê'  de  traitement  de  la  btennorrha- 

glôf  des  chancres  et  des  bubons  syphilitiques  ;  des 

propriétés  du  baum^de  Cvpahu  et  du  poivre  eubèbe  (i  ] . 

L'emploi  du  baume  de  copahu  dans  le  traitemeol  de 
la  blennorrhagie  est»  en  quelque  sorte  »  devenu  populaire. 
On  sait  qu'il  Ëiit  la  base  de  la  potion  dite  de  Choparti 
et  de  la  plupart  des  préparations  dirigées  contre  les  éeoa- 
lemens  de  l'urètre.  Mais  si  Ton  établit  quelques  exceptioiis 
en  faveur  de  plusieurs  médecins  dont  la  pratiqi^  ,oa  ttV 
.  vait  pas  été  remarquée  ou  n'avait  pas  été  adoptée ,  cette 
substance  n'était  »  jusque  dans  ces  derniers  temps  »  pres- 
crite qu'à  de  très-&ibles  doses  et  seulement  dans  la  blen- 
norrhée  oudans  la  dernière  période  de  la  blennorrhagie. 
MM.  Ribes  et  Delpech  ont  récemment  appelé  rattentt<Ki 
des  praticiens  sur  une  administration  moins  cirooospecle 
■      Il      —  —      —  ■  •  - 

(i)  Cet  amcle  est  composé  d'après  un  Mémoire  de  M.  Ribes  sur  k 
baume  de  Coptbu,  d'après  ceux  de  M,  Delpech  sur  la  même  subslauce , 
et  sux  le  poivre  cubôbe  employé  dans  le  traileméut  de  la  bleonocrhagie, 
et  d'après  une  Thèsjc  de  M.  E.  Plaindoux  ,  soutenue  à  la  Faculté  de 
TlHonl^eMieT^siyant^onrliire:  De guelgues  moyens  thérapeutiques  em- 
ployés dans  le  traitement  de  la  blennorrhagie  et  de  la  syphÛis,  Cette 
Dissertation  ,  faite  généralement  dans  un  bon  esprit ,  laisse  cependant 
à  désirer  plus  de  détails^dans  les  observations  particulières»  Un  grand 
nombre  paraissent  trop  concises  ou  même  tronquées  ,  sur-tout  quand  il 
ft*agit  d'établir  le  mode  d'action,  d'un  jnédicament^  ou  l'efficacité 
d'une  méthode  thérapeutique.  Mais  cette  Thèse  >   composée  par  nn 
élève  de  M.  Lallemand  ,  offre  l'exposé  et  les  résultats  de  la  pratique 
de  ce  professeur  si  distingué.  L'extrait  que  nous  en  donnons  ne  peut 
donc  qu'être  éminemment  utile. 


ET   ANALYSjfcS*  Sq^ 

du  baume  de  copahu.  Voici  ta  méthode  suivant  laquelle 
M.  Delpech  emploie  ce  médicament  et  traite  la  blennor* 
rhagie  :  lorsque  l'aiTection  est  récente  où  que  la  date  de   * 
('invasion  ne  remonte  pas  à  plus  d'un  mois  »  que  les  dou- 
leurs sont  très-vives,  les  érections  fréquentes  avec  cordée 
et  douleurs  intolérables  »  qu'il  y.  a  insomnie  et  fièvre  »  ce 
professeur  prescrit  d'abord  une  bu  deux  saignées  ou  des 
applications  de  sangsues  »  soit  à  l'anus ,  soit  sur  la  verge. 
S'il  existe  un  état  bilieux»  il  provoque  les  évacuations 
conyenables.  Les  voies  digesttves  ,  dit-il ,  sont  plus  en  état 
de  s.uppopler  le  baume  de  copahu.  Mais  si  l'inflamm'ation 
n'est  .paa  excessive  p  s'il  n'y  a  pas  d'affection  concomitante 
'  qui  réclame  la  ^I.orité  des  soins,  il  prescrit  un  gros  de  bagime 
de  copahu  matin  et  soir,  dose  qu'on  augmente  et  qu'on  porte 
à  un  gros  -et  demi  ou  même  dçûx  gros ,  deux  ou  trois  fois 
par  îour.  Ordinairement  cette  forte  dose  produit  un  effet 
purgatif  qui  nuit  à  l'effet  antigonorrhéique ,.  et  auquel  on 
s'oppose  par  l'addition  d'un  quart  de  grain,  d'un  demi- 
grain  ,  d'un  grain  d'opium  à  chaque  dose.  Elle  peut  dé- 
terminer aussi  des  cardialgies ,  la  perte  de  Pappétit,  la 
difficulté  des  digestions  ;  on  obvie  à  ces  inconvéniens  en 
ajoutant  au  copahu  quelques  gouttes  d'acide  suHurique , 
en  prescrivant  un  émétique  ou  un  purgatif,  enfin  en  cher- 
chant la  forme  sous  laquelle  le  médicament  est  supporté 
le  mieux  par  l'estomac. .  Quelquefois  il  faut  de  temps  en 
temps  en  suspendre. l'emploi.  Ordinairement,  dès  le  pre- 
mier jour,  l'usage  du  copahu  produit  un  amendement  de 
la  cordée  eft  de   la  fréquence  des  érections  ;  après  le 
deuxième  ou  troisième  jour ,  on  ob6erve«une  diminution 
des  douleurs  et  de  l'écoulement;  au  bout  de  huit  ou  dix 
jours ,  tous  les  symptômesgônorrhéiques  sont  dissipés.  If 
faut  continuer  le  traitement  pendant  six  à  huit  jours  aux 
mêmes  doses ,  que  l'on  cesse  ensuite  brusquement  ou  que 
l'on  diminue  graduellement,  selon  que  Tinflammation  a 


COÔ  EXTRAITS 

cédé  avec  plus  ou  moins  de  facilité*  M.  Delpech  prétend 
que  le  copahu  est  également  efficabe  dans  le  catarrhe  aigu 
de  la  vessie ,  soit  qu'il  résulte  de  I'éxten3ioh  ou  de  la  sup^ 
pression  de  la  gonorrhée ,  Soit  qu^a'cetté  affection  recon- 
naisse une  autre  cause.  Le  nxêmp  réiibède  faij^  aiisst  céder 
lés  inflammations  gonorrhéiqùes  s^ûlenfsfii  ^u'  testicule. 
Suivant  M*  Delpçch,  le' baume- de  Copahu  ne  parait  pas 
avoir  la  même  action  curative  chez  les  ^femmes.    • 

M.  le  docteur Ribes>  qui»  sur  des  preuves  irrécusables, 
a  réclamé  l'antériorité  de  cette  méthode  curative  de  la 
blennorrhagie  ,  va  plus  loin  encore  relativement  à  l'admi- 
nistration du  coparhu.  Ce  praticien  commence  à  le  do'nner 
h  la  dose  d'un  demi-gros  matin  et  soir,  ensuite  à  belle  d'un 
gros ,  puis  à  celle  de  trois  gros  par  jour.  Il  ne  tarde  pas  à  la 
porter  à  demi -once ,  bientôt  après  à  six  gros ,  et  très-sou- 
vent jusqu'à  une  once  et  mêmedeux ,  lorsque  les  malades 
peuvent  surmonter  le  dégoût  qu'inspire  le  médicament. 
M.  Ribes  l'administre  dans^tous  les  états  de  la  gonorrhée, 
quel  que  soit  son  degré  d'intensité  ,  et  lorsqu^ap'rès  la  ces- 
sation de  l'écoulement  il  se  manifeste  un  accident  quel- 
conque qu'on  peut  soupçonner  être  déterminé  par  la  sup- 
pression ,  tels  que  l'otite  ,  l'ophthalnxie ,  l'inflanimalloD  du 
testicule ,  la  dysurîe ,  la  strangurle ,  etc.  L'engorgejment 
douloureux  des  corps  caverneux  simulant  le .  priaplsme , 
le  syniptômc  qui  a  fait  donner  à  la  blennorrhagie  le  nom 
de  cordée,  ont  constamment  cédé. à  l'adniinistration  de 
ce  remède.  Il  est  rare  que  l'engorgement  gonorrhéique 
récent  de  la  prostate  ne  se  dissipe  pas  après  quelques  jours 
de  l'usage  du  /)opahu.  Des  rétentions  d'urine  produites 
par  l'inflammation  de  la  vessie  par  suite  de  l'intensité  de 
la  gonorrhée ,  et  même  des  néphrites,  très-aignës ,  cèdent 
très-promptement  à  l'emploi  de  ce  moyen.  Il  en  est  de 
même  des  catarrhes  récens  de  la  vessie ,  des  écoulemens 
muqueux  et  puriformes  des  bords  des  paupières ,  des  irrita- 


E  T    ANALYSE.S.  6oi 

t'ions  de  la  membrane  interne  kIu  lapynx  accompagnées 
de  toux  rebelle  ,  qui  sont  survenus  après  la  suppression 
accidentelle  de  la  gonôrrbéei  L'mflammatîon  dii  testicule 
qui  ne  reconnaît  pas  Çetjte  dernière  cause  est  traitée  éga- 
lemenLaTec  succès  psir  le  même  remède.  M.  Ribes  assure 
avoir  administré  le  baume  de  copahu  à  forte  dose  dans 
tous  les  temps  de  la  gonorrhée  ,  quelle  que  fût  l'Intensilé 
de  l'inflammation' 9  avec  des  succès  divers,  mais  toujours 
sani  inconvénient.  Les  accidens  ,  lorsqu'ils  n'ont  pas  été 
totalement  enlevés ,  loin  de  s'exaspérer*,  ont  toujours  di- 
minué. Suivant  ce 'médecin  ,  le /médicament,  prescrit  à 
forte  dose ,  n'a  jamais  échoué  contre  les  accidens  déter- 
minés. par  la  suppression  de  la  gonorrhée,  surtout  lors- 
qu'ils s'étaient  développés  peu  de  temps  après  cette  sup- 
pression. 

Le  poivre  .cubèbe ,  préconisé  par  John  Cr/iwfui'd  dans  le 
traitemenl  de  la  blcnnorrhagié  ,  a  été  employé  par  M.  Del- . 
pech  dans  les  mêmes  cas  et  avec  le  même  succès  que  le 
baumq  de  copahu.  Ce  professeur  pense  que  l'augmenta- 
lion  des  symptômes  de  la  gonorrhée  dans  quelques  cas  où 
Ton  a  administré  le  cubèbe,  doit  être  attribuée  à  Tinsuf- 
fisance  des  doses  prescrites.  Les  premières  doses  doivent 
être  portées  à  une  demi-once  au  moins  par  jour ,  et  plue 
haut  ensuite,  s'il  n'y  a  pas  d'inconvénient.  Ce  médica- 
ment n'a  jamais  produit  que  la  cardialgie  et  un  dévoiement 
passager  ;  jamais  il  n'a  aggravé  \§  gonorrhée.  Lorsque  la 
maladie  est  rjucente  ,  le  prurit,  la  chaleur,  les  légères, 
douleurs  et  T^oulement  diminuent  considérablement  dès 
les  premières  doses.  L'écoulement  devient  séreux  et  bien- 
tôt disparait  ;  en  deux  ou  trois  jours  les  symptômes  sont 
<lissipcs  complètement.  Il  en  est  de  même  des  gonorrhées 
légères  ,  quoique  plus  anciennes  :  trois  doses  de  deux  gros 
par  jour  suflisent;  il  faut  plus  de  temps  et  des  doses  plus 
fortes ,  lorsqu«x  la  blennorrhagic  est  plus  grave  et  qu'on 


6o»  fXTBAITS 

ne  Tattaque  que  dan$  le  cours  de  la  deutiëme  ou  troi- 
^ièine  seoGiaine.  Quand  on  peut  donner  des  doses  de  deux 
gros  de  trois  eii  trois  ou  de  quatre  en  quatre  heures.»  on 
remarque  un  amendement  sensible  danfs  l'ardeur  d'urine, 
dans  la  fréquence  des  érections»  et  plus  lardxtans  Técon- 
lement;  mais  la  cordée  résiste  plus  que  tout  le  reste ,  et 
il  faut'  souvent  en  venir  à  Fapplication  d'un  petit  Tésîca- 
toire  valant  pour  faire  disparaître  ce  symptôme;  de  fbrtes 
dose^  de  cubèbe  ont  également  fait  cesser  des(  goiibrrllëes 
qui  s'étendaient  jusqu'au  col  de  la  vessie.  L'hématurie 
p£Ur  exhalation  *est  yn  des  symptômes*  qui  cèdent  lé  plus 
facilement  h  l'emploi  du  cubèbe.   Ce  médicament   fait 
également  disparaître  Vengorgement  doutoureux  du  tes- 
ticule ou  de  l'épididyme ,  survenant  pendant  l'écoulement 
blennorrhagique  oji  après  sa.  suppression  »  malgré  la  pré- 
vention qui  attribue  cet  accident  à  l'emploi  même  du 
^Cubè^be. 

Comme  M*  Delpech  pense  que  toute  gonorrhée  peut 
donner  lieu  à  l'infection  générale»  il  a  pris  pour  r^Ie 
d'en  compléter  le  traitement  par  Tadministration  du  mer- 
cure. Ce  médecin  a  adopté  l'usage  des  frictions  d*onguent 
mercuriel  sur  les  côtés  de  la  verge.  On  y  emploie  matin 
et  soii^  un  demi-gros  d'ongiSent  pour  chaque  côté;  on 
pousse,  ordinairement  le  nombre  de  ces  frictions  jusqu'à 
douze  ou  quinze;  et  k  moins  d'une  inflammation  très- vive  » 
M.  Delpèch  presciit  ce^  frictions  en  même-  temps  que  le 
cubèbe  ou.  le  copahu  à  l'intérieur.  II  pense  que  la  crainte 
d'entretenir  ou  de  renouveler  l'inflammation  par  ces  fric- 
tions est  chimérique. 

Examinons  maintenant  si  oette  méthode  de  traiter  la 
blenncMrrhagie  »  que  les  auteurs  annoncent  justifiée  par 
un  grand  nombre  de  succès  »  doit  être  adoptée  sans  res- 
triction» et  est  la  meilleure  que  l'on  puisse  employer. 
{iou9  exposerons  dan^  ce  but  les  résultats  de  l'obseryation 


ET    OBSBEVlkTIONS.  *  6oS 

de  M.  Lallemand  j  consignés  dans  la  thèse  de  M.  Plein- 
doux.  Ce  professeur  »  qui  pratique  la  chirurgie  dans  Icf 
même  hôpital  que  M.  Delpech  »  et  qui  a  adopté  un  autre 
mode  de  traitement  que  celui  qui  est  suiyi  par  son  col- 
lègue» fournit  des  élémens  de  Comparaison  d'autant  plusf 
curieux  ^qu'ils  sont  pris  souvent  sur  des  malades  traités 
successivement  par  les  deux  chirurgiens. 

M.  Lallemand  regarde  les  émoltiens,  et  principalement 
l'application  des  sangsues ,  comme  les  meilleurs  moyens  à 
opposer  à  la  blennorrhagie.  Les  sangsues  sont  appliquées 
à  qtielque  distance  du  siège  de  rinflamiiiqtion ,  comme  h 
Tanus  ou  au  périnéç»  pour  que  Tirritation  de. leurs  piqûres 
i^augmente  pas  Tinflammation.  Ce  dernier  mbyçn  réussit 
tMjours  employé  dans  le  déhut  de  l'affection ,  et  même 
après  que  les  autres  moyens  ordinaires  ont  échoué.  Par 
ce  traitement»  l'écoulement  cesse  très-promptement ,  or- 
dinairement du  sixième  au  douzième  îonr,  jamais  il  no 
passe  le  vingtième  jour;  tandis  que  par  les  autres  méthodes, 
par  l'administration  du  copahu  ,  du  cubèbe»  etc. ,  si  Ton 
réussit  quelquefois,  on  voit  le  plus  souvent  l'écoulement 
augmenter  d'intensité.  L'application  des  sangsues  est  en- 
core  efficace  dans  des  cas  oixie  copahu,  administré  daiis 
le  but  d'arrêter  l'écoulement ,  a  produit  une  augmentation 
des  symptômes.  La  saignée  locale  produit  alors  immédia- 
tement un  amendement  marqué  de  la  maladie  ^  même 
lorsque  les  autres  médicamens  avaient  échouée  Après  le 
traitement  antiphlogistique;  on  administre  pendant  quelque 
temps  le  copahu -pour  consolider  la  guérison.  Quelquefois 
.le  copahu,  administré  même  après  l'application  dés  sang 
sues,  lait  reparaître  l'écoulement.  Il  faut  que  l'inflamma- 
tion de  l'urètre  soit  tout  à-fait  disparue  pour  qu'il  agisse 
avec  efficacité.  Plusieurs  observations,  prises  au  hasard 
parmi .  un  •  grand  nombre  qu'a  offertes   la  clinique    do 
M.  Lallemiod ,  sont  rapportées  par  M;  Pleindoux  pour  ap- 
puyer ces  assertions. 


6o4  BXWVAITS 

M.  Ribcs  prétend  que ,  si  jusqu'à  ce  jour  on  n'a  pas 
obtenu.de  grands  effets  du  copahu  dans  les  blennorrbagîes 
elles  engorgemens  testiculair^s,^  c^est  parce  qu'on  rem- 
ployait à  de  trop  petites  doses;  que  ce  médicament  donne 
depuis  trois  gros  jusqu'à  une  once  et  demie  dans  les  vingt- 
quatre  heures,  faisait  disparaître  en  peu  de  jours  Ijbs  blen- 
norrbagies  *et  les  engorgemens  testioulaires,  soit  aigus, 
soit  chroniques.  M.  Lallemand  ayant  répété  les  expériences 
de  M.  Ribes»  a. observé  :  i.°que,  Ib^squela  blennorrha- 
gieest  aiguë,  le  copahu  administré  à  haute  dose,  au  lieu 
défaire  disparaître  la  maladie  ,  ne  fait qu'augnaenter les 
symptômes  inflammatoi/^es  et  l'écoùlQment  :  quelquefois 
ia  matière  qui  était  blanchâtre  et  homogène,  devient  saj^ 
guinolente  ;  a."*  qu'il  agit  eh  irritant  restomac  et  les  in- 
testins, puisque  les  malades  qui  en  font  usage  éprouvent 
de  la.  sensibilité  à  l'épigastre ,  des  coliques ,  de  la  diar- 
rhée, une  chaleur  brûlante  à  la  peau,  de  la  céphalalgie 
acçompjûgnée  de  coloration  de  la  fape ,  de  sécheresse  de 
]a  bouche ,  avec  rougeur  des  lèvres  et  de  la  langue  ;  les 
malades  qui  ont  été  guéris  ne  l'ont  été.  que  plusieurs  jours 
après  l'usage  du  médicament  ;  le  plus  souvent  il  a  fallu 
le  suspendre  et  le  remplacep  par  les  antiphlogistiques. 

L'expérience  n'est  pas  plus  favorable  à  l'emploi  du 
poivre  cubèbe  dans  le  traitement  de  la  blennorrhagie.  Ce 
piédicament  est  bien  loin  de  réussir  toujours  ,  et  l'on 
çst  souvent  obligé  d'en  suspendre  l'usage  pour  combattre 
les  accidens  qu'il  fait  naître.  Lorsque  M.  Lallemand  ,  suc- 
cédant suivant  l'usage  à  M.  Delpech  ,  reprit  le  service  de 
rhôpital  en  mai  1822,  il  y  avait  douze  mafades  traités 
par  le  poivre  cnbèbe.  On  fut  obligé  de  le  suspendre  chez 
sept  de  ces  individus  pour  combattre  par  les  antiphlo- 
gistiques les  symptômes  d'irritation  qui  s'étaient  déve-. 
loppés.  Il  faut  aussi  observer  que  ces  sept  malades  avaient 
y^e  forte  constitution  et  un  tempérament  irritable  ,  ils  sor^ 


i 


ET    ANALYSES.  6o5 

tirent  derbôpltal  guéris  >  dans  le  courant  du  mois.  Trois 
ont  obtenu  de  ce  remède  un  amendement  notable  ;  mais 
chez  ces  derniers ,  la  maladie  était  ancienne ,  et  Técou- 
lement  paraissait  dû  à  un  état  (Tatonte  de  la  membrane 
muqueuse  plutôt  qu'à  un  état  inflammatoire;  ils  étaient* 
d'un  tempérament  lymphatique.  Les  deux  autres  mala- 
des éprouvèrent  de  fréquentes  alternatives,  c'est-à-dire , 
que  tantôt  ils  se  trouvaient  dans  un  état  d'éréthisme  extrê- 
mement douloureux  ,  accompagné  d'un  écoulement  très- 
abondant  ',  tantôt  ces  acçidens  se  calmaient  tout-à-coup 
pour  reparaître  avec  une  nouvelle  intensité.  Ils  restèrent 
près  de  deux  mois  à  l'hôpital  avant  d'être  guéris.  *    > 

Des  observations  prouvent  également  que  le  tt'aitement' 
antiphlogistique ,  l'application  de  sangsues  à  l'anus  ou  au 
périnée ,  les  bains ,  les  cataplasmes  émollibns  ,  ont  fait  dis- 
paraître en  peu  de  jours  des  engorgemens  testiculaires 
considérables ,  tandis  que  très-souvent  différens  moyens 
ont  été  employés  pendant  très -long-temps  et  sans  succès. 
Pour  consolider  la  guérison ,  on  fait  prendre  le  baume 
de  copahu  pendant  plusieurs  jours  après  avoir  combattu 
l'inflammation. 

Le  même  traitement  antiphlogistique  est  prescrit  dans 
le  cas  de  blennorrhagie  syphilitique,  c'est-dîro-,  de  celle 
qui  est  accompagnée  de  symptômes  caractéristiques  de  la 
syphilis,  tels  que  bubons ,  chancres,  excroissances,  etc. 
Ce  n'est  que  lorsque  les  antiphlogistiqucs  ont  diminué  ou 
guéri  les  symptômes  blennorrhagiques  que  le  malade  est 
soumis  à  l'usage  du  mercure.  . 

Les  bubons  ,  les  chancres  à  la  verge  sont  également 
combattus  d^abord  par  le  traitement  antiphlogistique. 
M.  Delpech  suit  une  méthode  différente  dans  le  cas  4^  bu- 
bons syphilitiques.  Ce  professeur  co  mbat  en  même  temps 
l'inflammation  locale  et  le  principe  vénérien  ,  par  les 
émôUiens  ,  par  l'appUcation  de  six  à  douze  sangsues  aii- 


6«6  SXTBAIT8 

tour  de  la  tumeur  et  par  des  frictions  mercuriefles  sur 
la  Terge  ou  à  la  partie  interne  des  cuisses.  M.  Lallemand , 
aa  contraire ,  cherche  à  détruire  Tinflammation  locale  arant 
de  songer  au  principe  Ténérien;  il  fait  appliquer  cfes  sang* 
sues  au  nombre  de  quinze  à  vingt  à  la  base  du  corps  ca- 
verneux de  la  verge  »  au  périnée  ou  à  I^anus ,  puis  autour' 
de  la  tiimeur  quand  Finfiammation  est  diminuée.  La  tu-> 
meut  est  couverte  de  cataplasmes  émoUiens.  On  fâche 
par  ces  moyens  d'amener  la  résolution  ,  même  lorsque 
k: suppuration  a  commencé/  quç  l'on  sent  de  la  fluctua- 
tion. Plus  tard;  lorsque  la  tumeur  est  devenue  dure ,  in- 
dolente ,  stationnaire ,  on  emploie  ou  la  dissolution  de 
êd  ammcfniaque  en  lotions ,  on  les  emplâtres  fondons.  Les 
symptômes  inflainmatoires  ayant  disparu  »  on  administre 
un  traitement  lâ^rcnriel. 

Le  sublimé  est  le  meilleur  antisyphilitiqne  ;  néanmoins 
l'usage  de  ce  sel  a  quelquefois  été  suivi  d'aecidens  qui 
ont  déterminé  plusieurs  praticiens  à  accorder  la  pnéféreoce 
amE  frictions  d'obguent  mercoriel.  M^is  ce  dernier  moyen 
a  des  inconveniens  d'un  autre  genre  qui  le  font  souvent 
rejetter  ,  tels  que  la  lenteur ,  le  dégoût ,  la  matproprelé 
qu'il  entraîne  après  lui.   De  plus,  on  ne. peut  au  juste 
évaluer  la  quantité  de -mercure  que  le  malade  absorbe  ^ 
parce  qu'il  en  reste  à  la  peau  ,  snr  les  linges  et  sur  les 
mains  qui  opèrent  les  frictions.  M.  Lallemand  a  adopté  , 
pour  administrer  le  mercure  à  l'extérieur ,  une  méthode 
qui  n'a  pas  ces  désavantages  et  dont  Teilicacité  est  at- 
testée par  des  faits  nombreux.  Cette  méthode  y  mise  en 
usage  par  quelques  médecins  en  Italie ,  consiste  à  appli- 
quer tous  les*  deux  jours  un  demi-gros  ou  410  |(ros  d'oii'- 
guent  mercuriel  double  dans  le  creux  de  -chaque  aîssene 
du  malade  :  celui*<:i  sort  ses  bras  des  manches  de  sa  ehe^ 
mise  et  les  applique  contre  son  corps  »  de  telle  sorte  qu'il 
n'y  ait  rien  d'interposé  entre  le  bras  et  le  creux  de  Tais^ 


£T   ANltTSBS.  607 

selle.  C'est  de  cette  manière  que  le  malade  dak  se  cou^ 
cher  et  se  tenir  chaudement  couvert.  Dans  le  courant 
delanuiiy  l'absorption  de  l'ongueùtse  fait  parfaitement  / 
et  le  lendemain  matin  l'on  n'en  trouve  pas  la  moindre 
trace  à  l'endroit  où  il  a  été  appliqué.  On  peut  donc  éva- 
luer ,  à  quelques  grains  près  ,  la  quantité  de  mercure  in- 
troduit 4ans  l'économie  animale. 

Des  deux  méthodes  employées  par  MM.  Delpech  et 
Lallemand  ,  dans  le  traitement  des  bubons  vénériens,' 
quelle  est  celle  qui  compte  le  plus  de  succès ,  qui  doit 
êlre ,  par  conséquent ,  préférée  ?  La  Dissertation  qui  nous 
a  fourni  les  documens  précédons  donne  pour  réponse  à 
cette  question  l^xposé  d'observations  particulières  dan9 
lesquelles  les  detix  méthodes  ont  été  suivies  ,  et  le  ré- 
sumé suivant:  de  trente-cinq*  malades  atteints  de  bubons , 
treize  ont  été  traités  suivant  la  méthode  de  M.  Delpech  ;* 
chez  neuf  de  ces  treize  malades ,  l'inflammation  s'est  ter^ 
minée  par  suppuration.  Deux  de  ces  abcès  se  sont  percés 
spontanément  ;  les  deux  autres  ont  ëté  ouverts.  La  gué* 
rison  s'est  fait  long- temps  attendre,  et  a  laissé  chez  la 
plupart  des  cicatrices  différentes  au  pli  de  .Faine.  On 
n'observa  la  résolution  des  bubons  ;  chez  lès  quatre  autres 
malades ,  qu'au  bout  d'un  mois  ou  un  mois  et  demi.  — ■ 
Sur  les  vingt.deux  autres  malades  traités  par  M.  Lalle-- 
mand  ,  six  ont  eu  leurs  bubons-  ouverts  immédiatement 
après  leur  entrée  à  l'hdpital ,  parce  que  la  suppuration 
était  très -avancée  et  que  la  peau  était  extrêmement  amin^ 
cie  au  soùimet  de,  la  tumeur.  Quatre  ont  eu  leurs  bubons 
percés  malgré  l'application  répétée  des  sangsues  et  deà 
émolliens.  -Chez  les^  deux  autres  marades ,  les  bubons  s& 
sont  terminés  par  la  résolution  ,  quoique  plusieurs  ofïrîs- 
sent  déjà  une  fluctuation  bien  marquée.  Trois  ont  été 
guéris  dans  l'espace  de  quinze  à  vingt  jours  ,  'quatre  du 
cinq  dans  nu  mois ,  et  les  deux  autres  dans  nne  (|aaran« 
tainede  jours.  (L.  ) 


/ 
/ 


6o8  BXTRâlTS 


i«aBi 


EXTRAITS   DE  JOURNAUX. 


Journaux  anglais. 

•  ' 

Observations  sur  l'emploi  de  l* huile  essentielle  de  téré- 
benthine pour  expulser  des  vers  intestinaux;  par  J;  Ken- 
ifBDY,  M*'D,  —  «  L'huijc  csscnliclle  de  térébeulhinc  peut 
être  maintenant  regardée  comme  le  moyen  le  meilleur  et 
le  plus  cprtain  pour  expulser  les  vers  intestinaux.  »  Comme 
preuves  de  celte  *  assertion  l'auteur  rapporte  les  cinq  ob- 
servations suivantes  ,,dont  nous  allons  donner  un  extrait  à 
nos  lecteurs. 

I".  Observation,  Un  jeune  homme  de  16  ans  éprou- 
vait depuis  deux  jours  tous*  les  symptômes  d'une-  fièvre 
inflammatoire  violente,  tels  qup  céphalalgie  frontale  ,  dou- 
leurs dans  les  cuissQs  et  la  colonne  vertébrale  ,  soif ,  con- 
stipation opiniâtre  ,  langue  chargée ,  peau  sèche  »  abdomen 
tuméCé  et  douloureux  à  la  pression  ,  yeux  injectés  et  brîl- 
lans ,  pupilles  difatées ,  pouls  fort  et  accéléré ,'  etc. 

On  pratiqua  une  saignétî  de  vingt  quatre  onces ,  et  on 
prescrivit  une  forte  dose  de  calomel  et  de  jalap.  Le  len- 
demain les  symptômes  étaient  aggravés.  Il  y  avait  eu  trois 
selles  liquides  et  peu  abondantes  accompagnées  de  té- 
nesmes  violons*  A  trois  reprises  différentes  le  malade  eut 
de'  légères  convulsions  précédées  par  des  grincelnens  "de 
dents ,  des  spasmes  musculaires ,  de  la  rougeur  à  la  face,  etc. 
Ces  symptômes  firent  penser  que  la  maladie  pouvait  dé- 
pendre de  l'irritation  produite  par  des.  vers  intestinaux. 
Dans  cette  Vue  ^  M.  Kennedy  prescrivît  une  once  d'huile 
essentielle  de  térébenthine ,  môlée  à  une  certaine  quantité 
del^t  sucré.  Quatre  heures  après,  une  nouvelle  dose  fut 
administrée  de  la  môme  manière  ;  mais  on"  y  ajouta  une 


ETANALYSES.  609 

once  d'huile  de  ricin.  Une  heure  Qprhs  cette  seconde 
dose ,  le  malade  commença  à  éprouver  de  violentes  tran- 
chées ,  accompagnées  d'étourdissemeffs  et  de  confusion 
dans  les  idées.  Une  sueur  abondante  se  manifesta ,  et  enfin , 
après  beaucoup  dç  difficultés ,  le  malade  rendit,  avec  une 
grande  quantité  de  matières  liquides  et  nduqueuses ,  une 
masse  composée  de  vingt-un  vers  lombrics  mor^s  ,  et 
d'une  quantité  innombrable  d'ascarides.  Il  en  rendit  en* 
core  quelques-uns  pendant  la  nuit  et  le'  lendemain  matin. 
Tous  les  ve»8  ainsi  expulsés  étaient  morts  ,  et  de  même 
que  les  matières  dont  ils  étaient  accompagnés ,  avaient 
une  odeur  très-forte  deiérébenthine.  Une  demi-once  d'huile 
de  ricin  fut  donnée  le  soir;  tous  les  symptômes;  dimi- 
nuèrent graduellement  et  en  quelques  jours;  la  guérison 
fut  complète. 

II".  Observation.  M.  C.  âgé  de  3o  ans  se  plaignait  de- 
puis long-temps  d'une  sensation  dç froid  dans  l'abdomen, 
accompagnée  de  liraillemens  spasmodiques  dans  la  région 
ombilicab.  A  ces  symptômes  se  joignaient  une  odeur  fé- 
tide, et  acide  de  l'haleine  et  de  la  transsudation  ,  un  cha- 
toiiillement  continuel  du  pharynx  ,  qui  occasionnait  une 
loux  fréquente  ,  sèche  et  rauque  ;  une  '  urine  laiteuse  et 
épaisse;  un  pouls  dur ,  rapide ,  irrégulier ,  intermittent; 
des  palpitations  violentes,  etc.  A  diverses  reprises,  on 
avait  regarde  ces  symptômes  comme  résultant  de  la  pré- 
sence de  vers  dans  le  canal  intestinal ,  et ,  dans  celte  vue, 
on  avait  mis  en  usage  presque  tous  les  vermifuges  connus , 
mais  sans  aucun  avantage  et  sans  provoquer  l'expulsion 
d'aucun  ver.  On  résolut  d'essayer  l'huile  de  térébenthine , 
et  on  en  prescrivit  d'abord  deux  onces  dans  une  «dissolu- 
tion de  gomme  arabique  aromatisée  ,  à  prendre  le  soir  en 
se  couchant.  Le  lendemain  matin  ,  le  malade  éprouva  tous 
les  symptômes  que  nous  avons  indiqués  dans  le  cas  pré- 
cédent ,  c'est-à-dire ,  douleur  de  tête ,  élourdissemcas,  etc. 


6iO  EXTRAITS 

li  prit  alors  une  once  d'huile  de  ricin  »  et  ati  bout  de  dem 
heures  ,  de  violentes  douleurs  dans  le  Tentre  »  qui  était 
distendu  et  très-doiilouroux  au  toucher  »  amenèrent  une 
évacuation  alvine  des  plus  copieuses ,  dans  laquelle  on 
trouva  seize  Ipmbrics  et  une  quantité  étonnante  d'asca- 
rides morts*  U  en  rendit  encore  UQe  assez  ^and  nombre 
pendant  la  journée.  Joutes  les  sécrétions  avaient  une 
odeur  très- marquée  de  térébenihinei. 

On  renouvela  la  dose  du  m^icament  le  lendemain 
soir;  les  effets  furent  en  tout  semblables  à  ceuK  de  la  pre- 
mière »  et  le  malade  rendit» encore  quelques  vers  àiêlés 
à  des  matières  muqueuses  d'une  couleur  foncée  et  ayant 
une  très-forte  odeur  de  térébenthine.  De  légères  doses 
d'huile  de  ricin. furent  doEipées. pendant  les  quatre  jours 
suivans;  tous  les  symptômes  disparurent  très-prompte^ 
ment,  è  l'exception  de  la  céphalalgie  et  de  l'irritation 
de  l'estomac  »  qui  persistèrent  pendant  une  quinzaine  de 
jours.  Depuis  six  ans  M.  €•  jouit  de  la  meilleure  santé; 
III.°  Observation.  M.  B.  agé^  de  dix-hliit  ans ,  présen- 
tait depuis  long-temps  tous  Ies*symptômes  d'une  affectioii 
vermineuse;  il  était  inaigre  >  pâle^  qbattu ,  et  de  temps  en 
temps  affecté  de  mouvemens  convulsifs  qui  avaient  beau- 
coup d'ana'logie  avec  l'épilepsie.  Dans  l'intention  d'expul- 
ser les  vers  inlestinaux  /M.  Kennedy  prescrivit  une  once 
d'huile  de  térébenthine  «  dauâ  trois  onces  de  lait  sucré , 
que  le  malade  prit  le  soir  en  se  couchant  :  cette  dose 
fut  rehouvelée   le   lendemain  matin.    Outre   les   symp- 
tômes déjà  indiqués  dans  les  observations  précédentes  , 
le  malade  éprouva  une  sueur  .abondante ,  des  batienoiens 
très-vio]en$  des  carotides ,  une  diminution  de  la  sensibi- 
lité »  et  enfin  un  accès  de  convulsions  semblable  en-  tout 
à  ceux,  qu'il  avait,  éprouvés  auparavant ,  et  qui  se  ter- 
mina paSides  vomissemens  répétés.  Les  matières  rejetées 
avaient  l'odeur  la  plusïorte  de  térébenthine.  U  n'eutqu'une 


ET    iljf  ALY8JBS.  6ll 

selle  dans  la  journée  >  avec  laquelle  il  rendit  deux  lom«> 
bries  et  plusieurs  ascarides.  U  refusa  de  prendre  de  noi:(- 
veau  le  .médicament  t  et  resta  ainsi  pendant  deux  mois  à- 
peu-près  dans  le  même  état.  Au  bout  de  ce  temps ,  il  con- 
sentit à  recommencer  le  traitement  indiqué.  U  prit  d'abord 
une  once  d'huile  de  riciif  et  une  poudre  purgative ,  Ip^ir 
çn  se  couchant»  et  le  lendemain  en  lui  administra  une' 
once  d'huile  de  térébenthine  dans  une  éomlsion  «roaia^ 
tisée.  Tous  les  symptômes  qu'il  avait  éprouvés  la  pre- 
mière  fois  reparurent  avec  plus  de  force,  et  de  plus  il  «'y 
joignit  une  difliqullé  d'uriner ,  et  même  une  bèiHaturie' 
assez  violente.  Cependant  ces  derniers  accidens  cédènent 
promptement  aux  fomentations  émollientes.  Il  eiiiidaii8% 
la  journée  plusieurs  selles  très- abondantes ,    dans  les^ 
quelles  il  rendit  beaucoup  de  lombrics  et  une  plus  grande . 
quantité  d'ascarides  morts  et  igrant  l'odeur  du  médica- 
ment. Deux  jours  après  »  on  en  donna  une  nouvelle  dose 
qui  produisit  les  mêmes  eObts  ,  à  l'exception  de  la  stran^ 
gurie.  Enfin  y  on  répéta  trois  fois  l'emploi *de  ce  moyen  » 
en  mettant' entre  chaque  dose  quelques  jpurs  d'iotervallè. 
Les  elTcls  sur  l'économie  furent  toujours  les  mêmes ,  seu- 
lement ifs  fureot  moins  marqués.  Sous  l'influence  de  ce 
traitement  9  le  malade  rendit  encore  un  grand  nombre 
de  lombrics ,  mais  point  d'ascarides.  Depuis  le  mois  de 
mai  1816 ,  époque  de  ce  traitement  »  ce  jeune  homme  est 
guéri  et  n'a  plu»  éprouvé  de  mouvemens  convulsifs.* 

La  lY,^  Observation  est  celle  d'une  jeune  fille  de  s^t 
ansy  aflectée.de  ténia.  Dos  purgatifs  administrés  pendant 
quelques  jours  ^  et  des  frictions  sur  le  ventre  avec  le  lini- 
ment  volatil  combiné  avec  Thuile  de  térébenthine  et  le 
camphrjB,  dirigés  contre  les  symptômes  existans,  firent 
év£^cuQr  plusieurs  portions  de  ténia ,  et  mirent  ainsi  la  na- 
ture delà  maladie  hors  de  doute.  En  conaé«[uence ,  après 
un  bain. ch^iiid  d'un  quArt-d'beure ,  la  malade  prit ,  d'après 


6l2  EXTRAIT 

Tavîs  de  l'auteur  de  ce  Mémoire  »  quatre  gros  d'huile  de 
térébenthine  dans  une  once  de  sirop  de  roses  ,  et  six  heures 
après ,  une  demi -once  d'huile  de  ricin;  de  plus  ,   on  con- 
tinua les  frictions  sur  le  ventre.  Elle  Tomit  le  médicament 
environ  une  heure  après  son  ingestion  »  et  s'endormit  alors 
pri^ndément.  Â  son  réveil,  elle  prit  une  seconde*  dose 
qu  clie  ne  vomit  pas  ,  qui  produisit  les  effets  accoutumés; 
Dans  la  soirée  ,  un  purgatif  fut  administré  ;  il  fit  évacuer 
une  grande  q[uantité  de  matières  glaireuses  et  d'une  très- 
mauvaise  odeur ,  dans  lesquelles  on  trouva  un  morceau  de 
ténia. de  quatre  pieds  de  long»  et  qui  né  donnait  aucun 
signe  de  vie.  Ce  traitement ,  continué  pendant  quatre  jours , 
.  fit  rendre  dix-huit  morceaux  de  ténia.  Pendant  cinq  se- 
maines» on  fit  prendre  à  la  malade  de  temps  en  temps  des 
.  poudres  catharliques  ,  et ,   quelque  temps  après  la  cessa- 
tion de  ces  moyens  ,  le|  évacuations  alvines  continuèrent 
encore  à  présenter  de  petftcs  parties  du  ver  »  qui  ^  enfin 
disparurent  complètement /et  »  pendant  plusieurs  mois, 
la  jeune  fille  jouit  de  la  meilleure  santé.  Au  Bout  de  ce 
temps  ,  .on  décpuvrit   de   nouveau»  dans  les    matières 
fécales  ,  quelques  portions  vivantes  de  ténia;  On  eut  re- 
cours ,  une  seconde  fois  ,  au  moyen  qui  avait  déjà  réussi; 
mais  ,  au  lieu  d'administrer  l'huilç  de  térébenthine  parla 
bouche,  on  la  fit  prendre  en  lavement»  à  la  dose  d'une 
once  dans  six  onces  de  lait  tiède.  La  malade  n'éprouva 
aucun*  des  symptômes  que  produit  ordinairement  le  mé- 
dicament ,  si  ce  n'est  une  douleur  très-aîguc  dans  '  les  in- 
testins ;  maia  qui  ne  fut  que  momentanée.  Elle  eut  plu  - 
sieurs  selles  abondantes  »  avec  lesquelles  furent  expulsés 
plusieurs  morceaux  de  ténfa  mort.  Le  lavement  fut  répété 
dails  la  soirée ,  et  né  fit  rejetef  qu'un  seul  morceau  «lu 
ver.  La  nuit  fut  très-bonne ,  et  le  lendemain  niatin  on  lui 
fit  prendre  cinq  grains  de  calomel.  Elle  eut  »  dans  la  jour- 
née »  trois  évacuartions  »  et  elle  rendit .  encore  deux  mor- 


BT    ANAtTSES.  6l3 

ceaux  de  té'qia.  Le  linge  de  l'enfant ,  son  bonnet  de  nuit , 
et  les  courerltires  du  lit  étaient  imprégnés  de  Todeur  de 
térébenthine;  son  haleine  et  son  urine  avaient  la  même 
odeur.  Le  jour  suivant,  on  trouva  encore  dan^  les  selles 
deux  pièces  de  ténia  mort  et  très-altérées.  Pendant  quelque 
temps  encore  on  fit  prendre  à  la  jeune  malade  quelques 
légers  purgatifs,  et  depuis  deux  ans  ellen'a  pas  éprouvé 
de  rechute. 

V.*  Observation.  —  M."*  J. ,  d'un  âge  déjà  avancé, 
éprouvait ^  depuis  plusieurs  années,  une  foule  de  symp- 
tômes vagues  ,  dont  il  était  difficile  de  déterminer  la  cause. 
Les  deux  principaux  étaient  une  douleur  obtuse ,  fixe  , 
augmentabt  à  la  pression ,  dans  la  région  hypocondriaque 
gauche ,  et  une  tumeur  profonde  ,  élastique ,  oblongue 
de  haut  en  bas  ,   de  la  grosseur  de  la  tête  d'un  enfant  à 
ternie,    située  vers  la  courbure  sigmoide   du  colon.  On 
essaya  divers  modes  de  traitement,  entr'autres  les  purga- 
tifs ,  les  bains  chauds  et  les  frictions  sur  la  colonne  verte- 
brale  ;  la  malade  n'en  retirait  que  des  avantages  momenta- 
nés ,  et  retombait  bientôt  dans  son  premier  état.   L'inu- 
tilité de  ces  divers  moyens  fit  soupçonner  que  la  cause  de  ' 
la  maladie  pouvait  être  la  présence  du  ver  solitaire.  Pour 
s'en  assurer ,  on  résolut   d'employer  l'huile  de  térében* 
thine  ,  et  d'aider  son  action  en  y  associafat  un  purgatif 
très-actif.  Dans  cette  vue ,  on  administra  à  M."'  J. ,  vers 
midi ,  six  gros  du  médicament  indiqué  ,  suspendu  dans 
deux  onces  d'infusion  aromatique  de  rhubarbe.  La  même 
dose  fut  donnée  trois  heures  après;  on  fit  des  fomenta- 
tions sur  le  ventre ,  et  une  heure  après  cette  seconde  dose , 
elle  prit  deux  gouttes  d'huile  de  crotontigUuum ,  dans  un 
verre  de  vin  de  Xérès.  Au  bout  de  vingt  minutes,  il  sur- 
vint,  dans   les  intestins,  des  douleurs  aiguës  qui  aug« 
mentèrent  graduellement.  La  malade  éprouvait  une  sen- 
sation de  distension  horrible  dans  les  intestins,  et  une 
3.  4û 


Ql^  EXTRAITS 

sensation  indëfiolssable  dans  la  région  lombaire  gauche. 
Ces  accidens  amenèrent  enfin  une  syncope  profonde  et 
très-alarmante  »  qui  céda  cependant  assez  proniplement 
aux  moyens  appropriés  ;  et  »  immédiatement  après ,  les 
évacuations  alvines  commencèrent. .  Les  trois  premières 
paraissaient  naturelles  ;  mais  la  quatrième  ,  qui  fut  accom 
pagnée  d'une  douleur  très-yive,  consistait  presque  entiè- 
rement en  une  quantité  imi&ense  de  vers  très-petits ,  ne 
donnant  aycun  signe  de  vie  et  nageant  dans  environ  trois 
piutes  d'un  liquide  épais ,  muqueux  et  gélatiaeux  ,  tnélé 
h  quelques  fAets  de  sang  vermeil.  La  soirée  et  la  nuit 
furent  très-bpnnes ,  et  la  malade  rendit ,  à  trois  reprises , 
dans  cet  intervalle ,  un  grand  nombre  de  ces  mêmes  vers 
morts  et  ayant  l'odeur  de  la  térébenthine.  Malgré  les 
symptômes  alarmans  produits  par  le  médicament ,  la 
malade  continua  son  usage  pendant  huit  jours ,  à  la  dose 
de  deux  gros  matin  et  soir  ,  de  deux  jours  l'un.  Au  bout 
de  ce  temps ,  sa  santé  était  beaucoup  améliorée  ;  la  dou- 
leur et  la  tumeur  du  côté  gauche  avaient  complètemenldis> 
paru;  et  elle  fut  complètement  guérie  en  quelques  se- 
maines »  par  un  régime  approprié. 

De  ces  faits  que  nous  venons  de  rapporter ,  et  d'autres 
de  même  nature  qu'il  ne  rapporte  pas,  l'auteur  conclut 
nalurellcmentiiuec  l'huile  essenliellede  térébenthine  pos- 
sède une  action  capable  de  remplir  les  principales  indi- 
cations dans  le  traitement  des  maladies  causées  par  la 
présence  des  vers  dans  le  canal  intestinal.  »  Il  fait  en< 
suite  quelques  réflexions  sur  la  manière,  d'agir  de  ce  mé- 
dicament; il  pense  que,  résistant  fortement  à  l'action  dé- 
composante des  organes  digestifs ,  il  passe  dans  le  canal 
intestinal  sans  éprouver  de  changement  sensible  ;  et  que  » 
se  trouvant  ainsi  en  contact  avec  les  animaux ,  il  les  fait 
périr  en  vertu  d'une  propriété  spécifique.  Quant  aux  symp- 
tômes fâcheux  indiqués  dans  les  observations  précédentes^ 


ET    ANALYSES.  Ql5 

tels  que  le  mal  de  tête,  rîrritation  de  l'estomac»  Texalta- 
Uon  nerveuse  »  les  mouvemens  coDvuIsifs ,  et  la  strangurie 
observée  dans  un  cas  ,  l'auteur  avoue  qu'ils  sont  produits 
par  Tusage  de  l'huile  de  térébenthine;  mais  comme  i(s 
sont  de^  courte  durée ,  il  pense  qu'ils  ne  doivent  pas  dé- 
tourner de  l'usage  de  ce  médicament  ;  il  les  regarde  d'ail- 
leurs comme  résultant  principalement  de  Fexcitation  pro- 
duite sur  le  système  q^rveux  par  la  réaction  des  Vers  sou- 
mis à  l'influence  spécifique  du  médicament.  En  effet  » 
administré  à  la  dose  d'une  once  dans  du  lait  tiède  sucré  » 
h  un  sujet  adulte  et  bien  portant  ;  il  n'a  jamais  donné  lieu  * 
ïk  d'autre  effet  qu'à  un  vomissement  qui  survenait  plus  ou 
moins  loâg-temps  après  son  ingestion.  Cette  expérience  a 
été  répétée  plusieurs  foU  et  à  donné  constamment  le  même 
résultat  Mais  »  dans  tous  les  cas ,  quelque  court  que  îdt 
le  séjour  de  la  térébenthine  dans  l'eston^ac ,  on  retrouva 
son  odeur  dans  les  sécrétions  cutanée  »  urinaire  et  alvine , 
signe  certain  de  son  absorption. 

M.  Kennedy  conseille  de  faire  précéder  l'emploi  do 
l'huile  de  térébenthine,  par  quelques  purgatifs  ,  et  de  les 
combiner  avec  ce  médicament  »  pour  faciliter  l'expulsion 
des  vers  privés  de  vie  »  et  celle  de  la  térébenthine  elle- 
mênfie,  afin  d'empêcher  ainsi  »  autant  que  possible  ,  les 
effets  résultant  de  son  absorption.  L'huile  de  croion  ti- 
gliuum  lui  semble  le  meilleur  moyen  pour  arriver  à  ce 
but,  à  cause  de  la  rapidité  et  l'énergie  de  son  action.  Dans 
les  jeunes  sujets,  il  conseille  d'administrer  l'huile  de  té- 
rébenthine en  lavemens.  De  cette  manière,  elle  agit  moins 
eflicacement,*mais  elle  est  moins  désagréable.  Cependant 
dans  les  cas  où  les  vers  existent  dans  le  rectum  ,  elle  est 
plus  énergique.  De  quelque  manière  que  ce  médicament 
soit  pris  h  l'intérieur ,  il  produit  une  action  particulière 
sur  les  membranes  muqueuses ,  en  les  excitant  et  en  aug- 
mentant la  sécrétion.  L'auteur  termine  ce  mémoire  par 

4^«i 


'/ 


6l6  EXTBAITS 

quelques  Yemarques  sur  l'observation  n.*  5.  Il  peDse  que 
la  tumeur  qui  existait  dans  le  côté  était  enkystée ,  et 
adhérente  au  colon;  que  l'action  de  l'huile  de  térébenthine 
en  produisit  la  rupture  ;  qu'ainsi  elle  se  yida  dans  le  canal 
intesthial.  Les  vers  contenus  dans  le  kyste  étaient  de  l'es- 
pèce du  bicornerude décrit  par  Sidtzer  (i).  {Lond.  med. 
Bepository.  Février  18*2^,  pag,  126). 

Observation  sur  une  opératiou  'd'enifyjrèfne  suivie 
de  succès;  paf  John  Betty  ,M.D.  —  Le  sujet  de  cette 
observation  est  un  jeune  homme  de  25  ans ,  d'une  con- 
stitution vigoureuse  ,  qui  fut  pris  tout-à-coiip  d'une   pé- 
ripneumonie  très-  violenïe.  Les   saignées  et  les    antres 
moyens  ^atitîphlo^stiques  firent  disparaître  tous  les  symp* 
tdmes,  et   lé  '<{uàtriëkne  jour  il  était  convalescent  et  ne 
conservait  qu'an  peu  de  faiblesse.  Le  huitième  jour  ,  le 
malade  éprouvait  les  symptômes   stiivans  :  toux  sèche 
et  fréquente  ,  dôtileur  obtuse  dans  le  côté  droit»    gêne 
lorsqu'il  se  couchait  sur  le  côté  gauche;  d'ailleurs,  pouls 
régulier,  appétit  bon  et  langue  dans  l'état  naturel  ;  seule- 
ment constipation  opiniâtre  ,   qui  ne  cédait  qu'aux  pur-^ 
gatifs  les   plus  actifs  et  aux  lavemens  souvent  répétés. 
La  toux  augmenta  graduellement,  et  il  s'y  joignit  une  ex- 
pectoration d'un  mucus  verdâtre ,  et  des  accès  de  suffoca'- 
tion  qui  duraient  pendant^  quelques  minutes.    Dans   les 
intervalles  de  ces  accès  ,  la  Respiration  était  parfaitement 
libre.  Au  bout  de  quelque  temps  ,  le  côté  malade  parut 
évidemment  pli^s  saillant  que  l'autre ,  et  quoiqu'on  ne  pût 
découvrir  de  .fluctuation  en  aucnn  point,  cette  réunion 
de    symptômes  indiquait   clairement  l'existence    d'une 
collection  de  liquide  dans  la  bavitédu  thoi^ax.  Enfin  ,  yers 
la  cinquième  semaine  /  on  vit  paràiti'é  >  entre  la  claTiculç 
et  la  première  côte  »  une  tumeur ,  dans  laquelle  la  flnc- 
-i— . '  ' 

/    (4)  Sukzer,  Dissertation  sur  un  ver  intestinal  nouvellement  décote 
ç^ertf  e*ci  j  Strasbourg  ,1801, 


ET    ANALYSES.  617 

tuajtion  du  liquide  était  très- manilibste.  Gomme  Ta  suiTpca- 
tion  était  imminente ,  M.  Betty  résolut  de  donner  issue^iu 
fluide.*  En  conséquence  p  il  incisa  les  tégumens  sur  le  mi 
lieu  de  la  tumeur  dans  la  direction  de  la  première  côte» 
e(  ayant  mb  à  nu  la  plèvre  ,  il  fit  une  ouverture  à  cetle 
membf  ane  avec  une  lancette.  Il  s'écoula  »  au  même  mo- 
ment »  un  flot  considérable  d'un  liquidée  jaunâtre ,  inodore , 
et  ne  contenant  point  de  flocons  albu^ineux.  Il  fixa  dans 
cette  ouverture  une  canule  au  moyen  d'un  ruban  qui 
entourait  le  corps.  U  arrêta  de  tenips.en  ^temps  l'écoule- 
ment du  liquide»  en  bouchant  la. canule  ,  pour  éviter  'la 
syncope  qui  suit  ordinairement  une  dépletion  trop  ra- 
pide. Dans  l'espace  de  deux  heures ,  il  s'écoula  ainsi  neiif 
pintes  de  sérosité.  Une  bougie»  introduite  par  la  plaie  poi^r 
s'assurer  de  la  grandeur  delà  cavité  pénétra  d'environ  trois 
pouces  directement'  en  bas  ;  mais  du  côté  du  médiastin  , 
elle  entrait  de  toute  sa  longueur  sans  atteindre  le  fond* 

Immédiatement  après  cette  opération  »  tous  les  symp- 
tômes filcheux  disparurent.  Il  ne  survint  aucun  accident , 
et  la  quantité  du  liquide  coulant  par  la  canule  dimi- 
nuant graduellement  »  on  conçut  les  plus  grandes  espér 
rances  de  guérison  :  cependant ,  au.  bout  de  trois  semai  - 
nés»  les  premiers  symptômes  reparurent.  U  existait  donc 
une  seconde  collection  de  liquide  »  mais  qui  ne  commu- 
niquait pas  avec  la  première ,  puisqu'il  ne  sortait  presque 
plus  rien  par  la  première  ouverturç.  M.  Radfort ,  chirur- 
gien très^stingué  de  Ghulmleigh  »  appelé  en  consultaf- 
tion  »  s'accorda  à  penser  »  avec  M.  Betty  »  qu'il  fallait  ou- 
vrir ce  second  abcès  »  si  l'on  pouvait  en  découvrir  le  siège 
précis.  Environ  8  jours  après  la  réapparition  des  symp- 
tômes »  la  fluctuation  se*  fit  sentir  entre  les  troisième  et 
quatrième  côtes  »  près  de  leur  angle.  On  pratiqua  de  suite 
l'opération  dans  ce  point  »  de  la  même  manière  et  avec 
le  môme  succès  que  la  première.  Le  liquide  qui  s'écoula 
par  cette  seconde  ouverture  était  d'une  couleur  brune 


glS  EXTRAITS 

foncée ,  fétide  »  et  contenait  une  grande  quantité  de  flocons 
albumineux.  On  foa  de  même  une  canule  dans  la  plaie  ; 
tous  les  accidens  cessèrent  de  nouveau.  On  essaya,  ^au 
moyen  d'une  sonde  d'argent  introduite  par  Touverture 
supérieure  ,  d'établir  une  communication  entre  les  doux 
cavités;  mais  cette  tentative  fut  inutile^  II  survint  alors  une 
circonstance  assez  remarquable  ;  c'est  que  le  malade ,  en 
se  baissant  pour  ramasser  quelque  cliosei ,  éprouva  d&nsia 
trachée  une  sensation  d'irritation  qui  occasionna  une  toux 
légère  ,  suivie  de  l'expectoration  d'-envirôn  une  once  de 
matière  semblable  en  tout  à  celle  de  la  première  collec- 
tion. En  répétant  le  même  mouvement ,  il  obtint  à  plusieurs 
reprises  pendant  la  journée  le  même  résultat  ;  mais^  à 
chaque  fois  ,  la  quantité  du  liquide  expectoré  diminuait  , 
et  le  phénomène  cessa  complètement.  L'ouverture  du  pre- 
mier abcès  se  ferma  »  la  quantité  du  liquide  fourni  par  le 
second  diminuait  rapidement  «  lorsque  la  toux  et  les 
autres  symptômes  reparurent  pour  la  troisième  fois.  Une 
.saillie  9  accompagnée  de  fluctuation  ,  se  montra  -de  nou- 
veau au  lieu  de  la  première  ouverture  ,  et  fit  voiÉ*  claire- 
ment que  la  poche  supérieure  s'était  remplie  de  nouveau*. 
Une  nouvelle  incision  devenait  nécessaire  ;  mais  la  nature 
y  pourvut;  au  moment  où  le  malade  faisait  une  forte  Inspi- 
ration pour  vider  complètement  la  cavité  -inférieure , 
quelque  chose  se  rompit  à  l'intérieur  de  la  poitrine  arec 
un  bruit  que»  les  assistans  purent  entendre  ,  et  au  même 
instant  il  s'échappa  »  par  Touverture  inférieur^ ,  un  flot 
de  liquide  absolument  semblable  à  celui  de  la  première 
collection.  La  quantité  qui  s'écoula  ainsi  était  d'environ 
une  pinle  et  demie.  Les  symptômes  cessèrent  de  nouveau  , 
et  le  malade  fut  bientôt  en  état  de  se  lever.  Ennuyé  de 
porter  la  canule ,  il  la  retira  malgré  l'avis  de  M.  Betty, 
La  plaie  se  referma  promptement  ;  mais  les  deux  abcès 
se  remplirent  pour  la  troisième  fois  »  et  nécessitèrent  une 
nouvelle  opération  qui  futpratiquée  sur  la  cicatrice  même. 


BT    ANALYSES.  '  GlQ 

Celle  fois  la  guérison  fut  complète  ,  técoulement  du  li- 
quide dura  en  tout  neuf  semaines^  et  daus.cet  intervalle  , 
la  quantité  fut  au  moins  de  cinquante-huit  pintes.  Quant 
au  traitement  Interne  »  on  se  borna ,  sur  les  derniers  temps  , 
h  soutenir  le  malade  au  mojren  du  quinquina  et  des  to« 
niques  métalliques^  etc.  {Ibid.  Mars  1825.  Pag.  1.91 .) 

Note  sur  la  fièvre  jaune  qui  a  régné  en  1819  a  la 
Bermude,et  sur  la  méthode  de  traitement  employée  ;  par 
R.  Jones  ,  chirurgien  de  l'hôpital  de  la  Marine  de  cette 
lie.  — L'épidémie  qui  a  régné  en  18 19  à  la  Bermude  availle 
caraclère  de  la  fièvre  bilieuse  d'Amérique  ou  fièvre  jaune. 
Elle  parut  d*abord  au  commencement  d'août ,  parmi  les 
habilans  de  la  ville  de  St. -Georges  ,  et  presque  en  même  ^ 
temps  ,  avec  une  très-grande  violence ,  parmi  les  trou* 
pes  de  la  garnison  de  cette  ville  ,  d'où  elle  s'étendit  dans 
foules  les  parties  de  l'île.  La  mortalité  était  alors  très- 
grande  »  sui'tout  parmi  les  étrangers  ,  les  marins  nouvel  - 
lement  débarqués ,  etc. 

Le9  opinions  sont  divisées  sur  la  cause  de  cette  maladie  ; 
les  uns  »  et  surtout  les  autorités  de  la  colonie  ,  soutien- 
nent la  contagion  y  et  disent  que  la  maladie  a  été  importée; 
d'aulres  n'admettent  pas  la  contagion  et  croient  que  l'af-* 
feclion  est  due  à  des  causés  Icfcales.  L'auteur  adopte  celte 
dernière  opinion  ;  il  dit  que  ,  quoique  chaque  été  il  arrive 
souvent  dans  le  port  des  vaisseaux  ayant  à  bord  la  fièvre 
jaune  ,  il  n'a  jamais  vu  d'épidémie  de  cette  maladie  résul- 
ter de  cette  circonstance ,  et  qu'au  contraire ,  il  a  de  nom- 
breuses raisons  de  croire  qu'elle  n'est  jamais  propagée 
par  contagion. 

Les  symptômes  principaux  observés  dans  le  cours  de 
la  maladie  ne  me  paraissant  différer  en  rien  de  ceux 
qu'indiquent  les  auteurs;  nous  ne  nous  y  arrêterons  pas  , 
et  nous  passerons  de  suite  au  trailement  mis  en  usage 
pÂr  laulcur.   Dès  le  début  de  la  maladie  il  donne ordi- 


620  EXTEAIT3 

nairement  un  purgatif»  coateufintdu  caiomel,  du  jalap  jet 
de  la  poudré  de  contrayerya  sous  foroie  de  pilules.  Au  com- 
mencement de  ta  seconde  période  ,  ou  de  la  période  d'ex- 
citation p  il  conseille  la  saignée  du  bras  »  depuis  trente  jus- 
^*à  quarante  onces.  Cette  opération  est  ordinalreoient 
suivie  d'une  sueur  générale  e{  abondante.    On  répétait  le 
purgatif;  si  au  bout  de  douze  heures  les  symptômes  d'ex- 
citation n'avaient  pas  diminué ,  on  renouvellait   la  sai- 
gnée ,  eno  uvrant  l'artère  temporale.  Les  lavemens  pur- 
gatifs^ les  applications  froides  sur  le  front,  les  lotions  de 
tout  le  corps  avec  l'eau  et  le  vinaigre  étaiem  employés 
avec  avantage  comme  auxiliaires  des  moyens  indiqués  pré- 
cédemment. Toutes  les  siï  heures  •  les  pilules  purgatives 
avec  le  calomel  étaient  administrées,  et  dansbeaucoup  de 
cas  9  on  était  obligé,  par  l'urgence  des  symptômes»  de  re- 
venir à  la  saignée  une  troisième  et  même  une  quatrième 
fois.  Le  calomel  à  la  dose  de  trois  grains^  uni  à  h  poudre  de 
contrayerva,  était  continué  et  donné  toutes  les  trois  heures , 
malgré  la  liberté  du  ventre.  Dans  les  cqs  qui  cédaient  à 
ce  genre  de  traitement ,  on  s'est  toujours  bien  trouvé  de 
l'usage  du  colombe  ou  du  quinquina  ,  soit  en  substance  , 
soit  en  infusion;  mais  comme  il  arrivait  très-souvent  que 
l'irritation  de  l'estomac  forçait  à  renoncer  à  ces  moyens , 
on  avait  recours  alors ,  et  trèssouvent  avec  avantage  ,  k 
de  petites  doses  de  calomel  uni  à  un  tiers  de  graia  ou  un 
demi-grain  d'opium.  L'auteur  dit  n'avoir  guère  obtenu  de 
bons  effets  des  épispastiques ,  si  ce  n'est  dans  quelques  cir- 
constances ,  et  appliqués  aux  tempes  ou  h  la  nuque.   Le 
carbonate  d'ammoniaque ,  que  l'on  a  tant  vanté  ,   ne  lui 
parait  pas  très-utile  dans  ces  cas  ;   les  effets  n'étaient  que 
momentanés ,  etc. 

Le  nombre  des  malades  reçus  à  l'hôpital  de  la  Marine , 
pendant  cette  épidéiQiei  a  été  de  107  ,  sur  lesquels 
U  en  est  mort  25;   et  parmi  les  habitans  du   chan- 


ET   ANAI^TSES.  6si 

lier^  sur  loi.  malades,  il  n'en  mourut  que  7.  Ainsi  sur 
208  malades  ,  1^  mortalité  fut  de  Ss  »  ou  comme 
2  :  i5.  • 

Enfin  »  dans  les  considérations  qui  terminent  ce  mé- 
moire ,  M.  Jones  cherche  à  établir ,  par  des  faits  qu'il  a 
obserrés  »  l'opinion  que  la  fièvre  jaune  qui  a  paru  dans 
cette  île  »  à  différentes  époques  »  a  toujours  été  produite 
par  des  causes  locales  ,  parmi  lesquelles  il  range  en  pre- 
mière ligne  le  défaut  d'acclimatement ,  la  chaleur  exces^ 
sive  »  l'humidité  ,  les  travaux  violons ,  etc.  ;  et  il  en  donne 
pour  preuve  que  la  maladie  affecte  de  préférence  les 
Européens  ,  les  gens  de  peine,  et  en  général ,  tous  les 
individus  soumis  principalement  à  l'infhience  de  ces 
causes. 

Observation  d'une  anasarque  guérie  par  Pacupunc- 
ture  ,  par  Finch,  M.-D.  ,  (  communiquée  par  Sultor  • 
M.-D.  ) —  Dans  un  cas  d'anasarque  très -considérable 
des  extrémités  inférieures  et  de  l'abdomen  ,  accompagnée 
de  symptômes  d'hydrolhorax  ,  Tauteur ,  conjointement 
avec  M.  Sulton  ,  résolut  de  donner  issue  au  liquide  infil- 
tré; mais  pour  prévenir  les  accidens  fâcheux*  qui  sou- 
vent résultent  des  mouchetures  faites  avec  la  lancette ,  il 
pratiqua  l'acupuncture.  Le  nombre  des  piqûres  fut  très- 
considérable  ;  le  liquide  fut  évacué  dans  l'espace  de  deux 
jours  ,  sans  qu'il  survint  aucun  symptôme  fâcheux;  du 
reste ,  cette  opération  ne  produisit  presque  aucune  dou- 
leur. M..  Finch  se  demande  en  terminant  cette  courte  ob- 
servation  ,  si  on  ne  pourrait  pas  se  servir  de  l'acupunc- 
ture dans  plusieurs-cas  de  chirurgie  :  par  e^iemple ,  pour 
s'assurer  de  la  natura  de  certaines  tumeurs ,  pour  décou- 
vrir à  quelle  profondeur  est  située  une  oollection  de  li- 
quide ,  etc.  (  Ibid.^.  2a5  ). 

Observation  d'une  rupture  de  l'utérus  et  de  PinUsiin 
rectum,  suivie  de  Caccouchement  par  tanus,  commu- 


•«■fftLjr 


63s  BXTBAITS 

niquieparW.  Gmtskbll. — Le  sSaoût  1 893  ,  M.  Harrîson 
fut  appelé  pour  donner  des  soins  h  une  femme  de  vingt- 
deux  ans  p  qui  depuis  quelques  heures  était  en  travail  ; 
les  douleurs  étaient  très-fortes  et  fréquentes  ^  mais  lu  mu- 
seau de  tanche  n'offrait  aucune  dilatation.  Pendant  une 
absence  de  quelques  minutes  du  chirurgien  ,  le  fœtus  fut 
expulsé  par  Fanus ,  et  serait  tombé  à  terre  si  le  cordon 
ombilical  ne  l'eût  soutenu.  Le  placenta  sortit  spontanément 
quelques  instans  après  avec  quelques  caillots  ;  les  lochies 
coulèipent  par  cçtte  nouvelle  voie  ,  et  la  femme  n'éprouva 
aucun  accident;  M.  Gaitsl^ell  la  vit  le  22  août;  et  h 
trouva  dans  un  état  très-satisfaisant.  L'anus  avait  été  dé- 
chiré en  trois  endroits  ;  une  des  plaies  était  postérieure  , 
les  deux  autres  latérales  ,  celle  du  côté  droit  était  la  plus 
considérable ,  mais  toutes  étaient  en  vole  de  guérison. 
Quelques  jours  après  ^  malade  était  rétablie.  Le  vagin 
n'avait  pas  d'ouverture  »  le  museau  de  tanche  étxiit  c^fr- 
tilagineux.  et  fortement  adhérent  aux  petites  lèvres  :  le 
doigt  n'y  pouvait  pénétrer  qu'avec  beaucoup  de  difficulté; 
un  autre  doigt ,  introduit  par  l'anus,  pénétrait  daos  J'u- 
térus,  et  -venait  toucher  celui  qui  était  introduit  par  le 
vagin.  Cette  femme  avait  déjà  eu  un  premier  accouche- 
ment très-laborieux  ,  qui  avait  été  terminé  par  l'appli- 
calion  du  forceps  ,  avant  que  le  col  de  la  matrice  ue  fût 
complètement  dilaté.  On  avait  amené  au  dehors  avec  l'ins- 
trument le  museau  de  tanche  qui  s'était  enflammé ,  et 
«vait  contracté  de  fortes  adhérences  avec  l'orifice  du  va- 
gin  ,  etc.  (  Ibid.  p.  206  ). 

Observation  sur  un  diabète  sucré,  par  G.  Heinbkbn, 
M»-D.  à  Madère. —  Agostinho  Antonio  Gouvéa  ,  maître 
tonnelier ,  âgé  de  quarante-six  ans  »  d'une^  forte  constitu- 
tion, commença  ,  dans  le  mois  de  févrtcr  1822  ,  à  maigrir 
et  à  perdre  ses  forces  ,  en  même  temps  qu'il  rendait  une 
trèSHgrande  quantité  d'une  urine  pâle  et  sucrée  ;  il  fit 


% 


I 


Et   ANALYSES.  «  6âS 

usage  de  Teau  de  chaux;  la  quantité  d*urine  dioiiiiua  beaui- 
coup ,  mais  la  maigreur  et  l'affaiblissement  augmentèrent 
rapidement.  Le  3  juin  ,  il  vint  consulter  M.  H.«. ,  qui 
le  trouva*  dans  l'état  suivant  :  ventre  volumineux  et  ten 
du>  aspect  pâle  et  abattu ,  soif  et  faim  continuelles  »  langue 
blanche  et  sèche  ,  pouls  petit  et  fréquent ,  et  malgré  la 
chaleur  excessive  de  l'atmosphère ,  peau  sè.che  et  stins 
la  moindre  apparence  de  transpiration. 

c  Je  lui  ordonnai ,  dit  l'auteur ,  douze  pilules  com- 
posées  dépendre  descammonée  3];  opium  »  gr.  xi):  ca- 
lomél  gr.  X  dont  il  devait  prencfre  une  trois  fois  le  jour. 
Je  conseillai  une  nourriture'animale  »  du  lait  et  de  l'eau 
de  chaux  pour  boisson,  l'abstinence  complète  des  fruits , 
des  liqueurs  fermentéei>  du  sucre  ,  etc.  » 

Ce  même  jour ,  il  rendit  huit  pintes  d*urine  en  vingt* 
quatre  heures.  L'urine  est  presque  incolore ,  et  si  sucrée 
que  les  mouches  se  rassemblent  dans  le  vase  qui  la 
contient;  elle  n'a  pas  le  moindre  goût,  ni  la  moindre 
odeur  de  l'urine. 

Prescription  /scammonée,  3j;  opium>  3];  calomeU 
gr.  v;  tartrate  antimonié  de  potasse >  gr.  ij;  f.  12  su., 
trois  par  jour;  bain  chaud  chaque  soir  avant  de  se  mettre 
au  lit;  frictions  avec  de  l'huijle  d'olive  sur  la  poitrine,  les 
bras  et  le  ventre  chaque  matin ,  et  gilet  de  flanelle  sur  la 
peau. 

Le  8 ,  liq.  bu. . .  7    pintes  ;  urine  évacuée. .  •  8  pintes. 

9 7? 7 

10 7 6 

Le  11  ,  l'urine  est  toujours  la  même;  il  y  a  un  peu 
moins  de  soif  ;  la  faim  ne  revient  pas  aussitôt  après  le 
repas  ;  la  langue  est  encore  blanche ,  et  le  pouls  petit  et 
fréquent.  Deux  évacuations  alvines  chaque  jour;  du  reste , 
même  état. 

Prcscript.  :  Scammonéo,  3  iji  opium,  gr.  zxxj;  ca-i 


6a4  #  BXT&AITS 

lomcd  9  gr«  vj  ;  émétique  ;  gr.    ij.  M.   IHvisez  en  douze 

doses  9  4oni  oo  prendra  trois  par  jour. 

;    Le  .I9f  f  Ii<I*  i>oe. .  •    6  piot. .  •    Urin.  é?ac.    6  p. 

i3. 9r-- •    8 

14....... î    6 6 

i5 6 7 

i5 5... 5^ 

Le  17»  le  maladie  transpire  de  temps  eii  temps  pendant 

I9  jour,  et  toujours  aprës^ le  bain.  Langue  blanche  »  mais 

humide  ;  pouls  plus  naturel  ;  soif  beaucoup  diminuée. 

L'état  général  du  malade  est  évidemment  amélioré  ;  Tu- 

rine  a  une  teinte,  jaune  »  est  poins  sucrée  »  et  a  un  joût 

fièrement  salé.  Constipation. 

Presc.  :  scammonée ,  3)  fi;  gomme*gutte,    gr.   it; 

calomel>  gr.  x  ;  opium  »  3/{;  M.  en  douze  paquets  »  doot 

on  prendra  trois  par  jour. 

Le  18  ,  liq.  bu»  •  •  •    S  pint. . .    Urine  rend.   77  p. 

19- 7' 5 

SI 6 ....• 5  " 

Le  82  ,  le  mata  de  pesait  i54  livres;  son  poids  en  bonne 
santé  était  de  i85  livres.  .11  transpira  maintenant  ab(N^ 
damment ,  a  moins  de  soif  ;  ses  forces  augmentent  gra- 
duelleAient  ;  la  làim  revient  beaucoup  moins  souvent  ; 
epfin ,  l'urine  a  un  goût  salé  très  marqué. 

Presc*  :  la  même  ;  seulement  on  augmente  de  deux 
grains  la  gomme-gutte  ,  et  on  diminue,  de  moitié  le  ca- 
lomel. 

Le  23  ,  li<{.   bu.  •  •  •    6  p Uriné.    5  p. 

*4 6r 7 

sS.. 6^... 5 

sG. 6 5 

On  porte  l'opium  à  3  ij. 

•     Le  27.  ......... .    5  ^ 5  p. 


ET    ANALYiSBS.  625 

•i8 5.. ; 3^ 

29 '•  •    6. .  v  ••..,.....•.•• .    5 

3o .:    7 .;.........   &i 

1/' Juillel. ...... .    5.. ...».    51 

2..* ».    7^- • 6 

Le  3  ,  le  malade  avait  négllgàla  yeille  de  prendre  les 
raédicamens  ;  plus  de  soif;  urines  plus  fréquentes  pen- 
dant la  nuit  :  il  est  évidemment  moins  bien.  • 

Prescrlpt.  :  scammbnée  ,  9  j  ;  gomme-gutte  ,  gr.  vîij  ; 
calomel ,  gr.  jv  ;  opium  »  B  ij  f{  ,  en  douze  paqUiets ,  dont 
trois  par  jour.    Après  chaque  prise ,  solution  de  potasse 

cauAique  ,  5  ]•  (  Xtf.  potassœ.  pharm*  Land.  ) 

Le  6,  liq«  7  ^  ;  urine  ,  7  |.  On  porte  à  sept  grains  le 

calomel  ;  et  l'opium  à  3  j. 

7. . . . . . .-. 5  î ...•;...,.•    5 

8 61 4 

9 6i , 4^- 

«o- 4^ 4î 

II 6 5 

12. •.»«.«.••••• .  54 • 4â 

Le  i4  »  la  quantité  d'urine  est  réduite  à  trois  pintes  en 
vingt-quatre  heures  ,*  elle  a  repris  les  propriétés  ordinal  * 
res.  Le  malade,  transpire  abondamment  et  se  plaint  de 
faiblesse  :  pouls  petit  »  a  00  pulsations  par  minute;  langue 
blanche  ;  éruptions  de  petits  boutons  sur  les  bras  »  le» 
mains  et  les  cuisses;  ventreJibre  ;  gencives  douloureuses» 
gonflées;  sommeil  naturel  pepdant.la  nuit;  tendance  à 
Tassoupissement  le  jour.  Depuis  quelqu^es  jours  >  sentiment 
de  gêne  à  l'hypogastre ,  et  d'une  douleur  profonde  entre 
les  épaules.  Yésicatoire  appliqué  sur  le  lieu  douloureux; 
on  cesse  les  bains»  l'usage  du  gilet  de  flanelle;  les  fric- 
tions, la  poudre  opiacée  »  et  la  solution  de  potasse  sont 
continuées. 

Le .  1 7  9  transpirçition  facile  »  mais  moindre  »  moins  na-* 


ancietiDe  solidité. 

j|f^nu»îr0  sur  tappliciUîon  extirieure  de  d 

les  maladies  aiguës;  par  Antoine  Fboblich  » 

ta  Faculté  de  médecine  de  Fiertne.  —  L'Âcai 

Berlin,  considénint  que,  depuis  l'époque  oii  le 

Currie  de  Liverpool  a  publié  des  observations  su 

de  Teau  dans.Ia  fièvre ,  il  existait  encore  quelqu 

sur  Feilicacité  réelle  de  cette  méthode  de  trait 

proposé,  dans  sa  séance  du  2  janvier  1820,  p 

de  prix  ,  de  déterminer  par  des  expériences 

quels  sont  les  effets  de  £eau  froide  dans  les  divi 

ladies  aiguës.  Elle  exigeait  particulièrement ,  1 

prochement  et  une  comparaison  des  essais  les 

portans  faits  depuis  et  d'après  les  observations  c 

sur  l'usage  extérieur  de  l'eau  froide  dans  les  i 

maladies  aiguës  ;   2.°  une  série  d'expériences  J 

ce  but  par  l'/iuteur  du  Méinûiro  lui-même.  Getb 

importante  de  la  thérapeutique  a  été  résolue  < 

nière  satisfaisante  parle  Ménjoire  du  D.'  Froelic 

le  prix  a  été  décerné. 

Par  ce  travail ,  qui  est  le  fruit  de  35  ans  ,  Ta 
montre  par  uqe  longue  série  de  faits  ,  que  le  ] 
le  principal  remède  contre  les  maladies  aiguës , 
ou  Dutrides  .    exanthématianeA  on  nAt^r.hî»1«^A 


t 

BT   ANALYSES.  6^9 

comme  aussi  lorsque ,  dans  la  fièvro  nerveuse ,  par  exemple , 
la  chaleur  du  corps  du  pialade  s'élève  à  peine  à  99  degrés 
(iherm.  de  Fahrenheit)  où,  suivant  lui,  rapplicaliondereau 
etsurtoutdoTeau  froide  est  nuisible.  Le  mode  d'application 
de  ce  moyen  est  déterminé  ,  selon  l'auteur  ,  par  le  degré 
d'intensité  de  la  chaleur  fébrile  qu! ,  en  général ,  exige  une 
température  d'autant  plus  basse  que  son  intensité  est 
plus  grande.  C'est  ainsi  qu'il  a  recours  aux  lotions  iièdes , 
lorsque  le  thermomètre  placé  pendant  quelques  minutes 
dans  le  creux  de  l'aisselle  dfu  malade  né  marque  que  loo  de- 
grés ;  aux  lotions  froides ,  si  la  chaleur  fébrile  est  plus 
prononcée  »  «t  aux  bains  ou  afTusicns  froides ,  lorsqu'elle 
est  très-intense. 

Les  afliisions  faites  sur  tout  le  corps  avec  dix  ;  vingt  ou 
trente  pintes  d'eau  froide  ,  paraissent  préférables  à  l'au- 
teur quand  1  peau  est  brûlante  et  aride  ,  le  pouls  très- 
y\î  et  le  sytème  artériel  très-agité ,  comme  Missi  lorsque 
la  chaleur  fébrile  est  accompagnée  de  délire  et  de  pélé- 
chie^.  Dans  tous  les  autres  cas  ,  il  substitue  aux  afiusions 
des  bains  ou  des  lotions  froides.  Cette, opération  réfrigé- 
rente  est  répétée  tantôt  deux  ou  trois  fois  en  .tout ,  tantôt 
six,  huit  et  même  dix  fois  dans  l'espace  de  quaranle-huii 
heures,  suivant  que  la  chaleur  et  l'aridité  de  la  peau  re- 
paraissent plus  fréquemment.  Néanmoins ,  d'après  les 
observations  de  l'auteur,  on  doit  répéter  ce  procédé  plus 
souvent  dans  la  fièvre  scarlatine  que  dans  aucune  autre 
maladie.  Tel  est  le  précis  ficftie  de  la*  méthode  de  traite- 
ment que  l'auteur  recommande  comme  la  plus  sfkre  et  la 
plus  puissante  dans  toutes  les  maladies  inflammatoires  , 
soit  aiguës ,  soi^  chroniques.  S'il  faut  l'en  croire  ,  cette 
méthode  lui  a  toujours  suffi  ,  puisque  c'est  à  elle  seule 
qu'il  rapporte  tous  les  succès  qu'il  a  obtenus  et  que  l'on 
trouve  cités  à  l'appui  de  son  assertion.  Cependant,  l'au- 
teur   convient    qu^il    associe  à    ce    traitement    l'usage 

3.  4i 


65o  EXTRAITS   ET   ANALYSES. 

des  boissons  rafraicbissaDtes .  et  niêiira  la  êaigùée  quand 
rioflammation  ec^t  très-rebelle.  Eqfin  »  Tanleur  fertninescs 
obsetTaiions  par  la  remarque  sui?aDle  :  Il  est  Tpai  que 
beaucoup  de  maladies  aiguës  périssent  par  la  saignée  et 
les  sangsues ,  beaucoup  d'autres  parles  purgatifs  et   les 
Tomllifs,  beaucoup  d'autres «ncore  par  les  toniques  et  les 
slimulaos  ^  mais  si  Ton  compare  le  nombre  des  conva- 
lescens  guéris  par  ces  diflEérenles  métiftodes  avec  celui  des 
convalescens  traités  par  des   lotions ,  des  bains  ou  des- 
aiRisioos  (iroides  ,  on  œ  peut  nier  que  la  méthode  réfri- 
gérante ne  soit  infiniment  préférable  à  tout  autre  mé- 
thode de  traitement  mise  en  pratique  jusqu'à  présept.  Celte 
méthode  de  traitement  n'est  point  nouvelle,  elle  avait  été 
connue  et  mise  en  usage  déjà  parBoerfaaave,  Sydenham, 
Reil ,  Gall  et  par  beaucoup  d'autres  làédecins  célèbres.  Bn 
effet  ,dansle  livre  publié  en  1 79 1  »  par  Joseph  Gall  ,  sous  le 
titre  iSecherghes  médicO'phila9ophiquie$jSur  lanaiure  ei 
l* art  considérés  dans  Us  différentes  inaladieê  de  Chamsnôt 
>on  trouve  les  passages  suivans  :  La  chaleur  extrénie  qui  ré-  , 
gna  à  Messine  en  1755, dit  cetaoleur»pag.48si  ».avait  donné 
naissance  à  une  maladie  don^  les  symptômes  et  les  suites 
T^andirent  la  terreur  parmi  les  faabitans  de  oette  ville. 
Tous  ceux  qui  furent  atteints  de  cetld  maladie  •  manifestè- 
rent presqu'instanlanément  tous  les  signes  de  la  riage;  la 
tête  se  gonfla ,  et  au  bout  (je  quelques  jours  »  la  violence  de 
la  ^il^vre  se  termina  par  la  mort.  Enfin ,  oà  eut  recours  à 
l'immersion  de  la  tête  dans  l'eau  froide  »  et  aucun  ne  mou- 
rut pluSk  Louis  XIV  attaqué  à  la  chasse  d'une  fièvre  cé- 
rébrale ,  fut  saigné  neuf  fois  ;  on  aurait  pu  s'abstenir  de 
la  plupart  de  ces  saignées ,  et  même  de  toutes  les  aeuf  »  si 
l'on  eût  eu  recours  à  l'application  de  Peiau  froide.  Le  même 
auteur  dit  »  pag.  49^  >  ^^  parlant  de  l'application  de  la 
saignée  dans  la  pléthore  fausse  (  pUthora  ad  ^olutnen  , 
rarefacta) ,  peu  de  temps  ,  et  souvent  même  une  heure 


a^ant  rinflainmalion  la  plus  intense ,  rhomnoc  jouissait 
encore  d'une  sanlé'  parfaite  i  par  fîon^équejjU  ,  .<:omœeat 
peMt-on  admeUro  que  sa  m^ludie  soit  l'effet  d'une  sut*- 
abondance  du  sang  ?  Et  si  cette  surabondance  n*est  pas  la 
cause  de  la  malacli&i  pourquoi  dîrîge-t-on  tous  ses  effort? 
vers  le  seul  but  d'opérer  une  diminution  dans  la  masse 
du  sang?  Px>uw[iioî  ia  déplétion  sanguine  eut-elle  regardée 
'    comme  le  remède  spécifique  cojalriD  rînflammalîon  P 

Martini. 

VAHiéTÉS. 


■«»->•>. 


Académie  royale  de  Médecine, 

•  ......  » 

Section  de  Médecifie,  —  Séance  du  26  novembre.  —  Le  8ft«^ëtaif« 
lit  un  Mç]^oic«  d|i  docteur  Faûre ,  «[ui  propose  Ae  traiter  le  tëtacias 
par  Tacide  carbonique  à  Tëtat  de  gaz.  M.  Pascalis  lit  an  Mëni'^lt'e  sur 
remploi  du  galvani^iue  dans  quelques  x;as  d^astiuiie.  Go -médecin  dit 
iiyoir  traité  ainsi  plusieurs  «malades  ayec  le  plus  grand  succès  ;  îl  se 
précise  pas ,  j^'ailleiurs ,  4^ espèce  d^ asthme  f^'û  à  essayé  de  combattre 
l>ar  ce  m.o^en.  .  ^  . 

Sections  réunies, — Assemblée' génércde  du  ^  àécenibiae^'^M,  IHh- 
puytren  est  nommé  président  annuel  pour  iS^  Sur  ia  propçsîjtioi^ 
de  M.  Caventou  ,  une  Comxnis^on  .a  été  nommée^pour  s'occuper  de 
•  rcglismens  relati|a  a  la  vente  .^es  poisons.   Sur  la  proposition    de 
M.  Dupuytren  9  une  secpnde  commission  a  été  ensuite  nommée  pour 
s'occuper  de  recJ^ercbes  expérimentales  sur  les  .moyens  dé  retrouTcr 
leaf  poiscms  après  qu'ils  ont  été  absorbés  0t  déjà  mêlés  au  satig. 
.  Sectiça  de  médecine,  —  Séance  du  9  décembre.  —  M.  Bally  a  In 
,an  Mémoire  isur  remploi  titérapeutique  <l«Tacétate  de  morpbme. 
.  Séance  d^t  23  décembue.  —  M.  Lucas  a  été  él^i  président  de- la 
section  ,  eo  •  remplacement  de  M.   Besgenettes  ;  M.  I>ouble ,  vice-' 
président;  M.  ijipp.  Cloquet  a  élé  réélu  secrétaire. 

Section  de  Cliùurgie.  ; —  Séance  du    1 3  novembre»  —  M.  Lisfranc 
présente  unex)iL'Cc  d'anatomic  patbolog^ique..  C'est  une  ancienne  lu- 

X  4» 


•  « 


45t  YÀBliTis. 

xation  de  Fhuménu ,  non  rëdaite*,  dans  laquelle  la  tête  de  Pos  do 
brat ,  applatie ,  dëprimée ,  reposait  sur  la  partie  inférieure  de  k 
carit^  glëaoi'dé  ,  qui  est  elle-même  dëformëe.  M.  Lisiraiic  ofire 
deux  autres  pièces  pathologiques  ;  Tune  est  line  luxation  cmisécntiTe 
.du  £dmur ,  dans  laquelle  la  tête  de  Tos  s'était  arrêtée  contre  la  partie 
postérieure  du  contour  de  la  cayité  cotyloïde  ;  et  l'antre  est  une  frac- 
'tnre  npn-oonsolidée  dtt  col  db  fémur ,. dans  laquelle  la  tête  de  cet  os 
iit  retenue  att  fond  de  la  cavité  cotjrloYdé  par  le  ligament  rond, 
Undis  qu'uHe-capsule  synoviale  accidentelle  s'éUit.  dëVeloppée  entfe 
les  fragmens.  MM.  Béclard  et  Jules  Cloquet  ont  aussi  rencontré  cette 
dernière  disposition  dans  plusieurs  cas  de  fractures  anciennes  et  non- 
reunies  du  col  du  fémur. 

M.  Jules  Cloquet  présente  une  hernie  ombilicale  trouvée  sur  le  ca- 
davre d'ane  femme  de  trente-cinq  ans.  Le  sac  herniaire  est  foMbë 
par  les  deux  feuillets  séreux  du  ligament  de  la  veine  ombilicale  ,  en- 
tratûés ,  ainsi  que  ce  dermer  vaisseau ,  par  des  paquets  graisseux  dé- 
veloppés entre  eux.  Quand  on  tire ,  du  côté  de  l'abdomen  ,  la  veine 
ombilickle  ,  on  réduit  le  sac  herniaire ,  et  la  tumeur  extérieure  dispa-^ 
ratt  en  partie.  M.  J.  Cloquet  dit  n'avoir  jamais  rencontré  cette  di»- 
position  dans  les  cas  nombreux  de  hernies  qu'il  a  eu  occasion  de  dis- 
séquer. « 

Séance  du  ay  not^mhre»  —  Le  président  donne  li^clnre  d^une  ob- 
servation envoyée  par  M.  Lelouis  ,  chlmirgien  a  la  Rochelle.  Il  s*agit 
d'une  obstruction  du  vagin  et  de  l'efikcement  presque  Complet  des 
parties  extérieures  de  la  génération. 

M.  Bédard  «ommunique  à  l'Académie  uft  fait  i^marqtlable  de 
calcul  vésical.  Un  jeune  médecin  éprouvait  de^  vives  souffrances  dans  la 
vessie.  MM.  Dubois  et  Béclard  reconnurent ,  par  le  cathétérisme 
l'existence  d'une  pierre  dans  cet  or^^ane ,  ^  l'annoncèrent  au  malade. 
Celui-ci  se  fit  tailler  par  un  lithbtomiste  de  Paris ,  qui ,  l'opération 
pratiquée ,  ne  trouva  pas  le  calcul ,  et  se  repentit  d'avoir  opéré ,  pen- 
sant que  la  pierre  n'existait  pas.  Le  malade ,  croyant  n'avoii*  plus 
lien  a  attendre  de  la  chirurgie,  retourna  dans  sa  ville  natale,  où  il 
succomba  quelque  temps  après  avoir  subi  cette  opératioti  infruc- 
tueuse. Le  médecin  qui  fit  l'ouverture  du  Cadavre  trouva  dans  la  ve^ 
sie  un  calcul  du  volume  d'un  œuf  de  poule  ;  il  communique  à 
M.  Béclard  les  détails  de  l'autopsie ,  et  se  propose  de  lui  envoyer  les 
pièces  pathologiques.  M.  Béclatd  pense  que  ce  malheureux  malade  a 
été  taillé  au-dehors  de  la  vessie,  que  cet  organe  n'a  pas  été  ouvert, 
que  les  tenettes  se  sont  égarées  dans  les  parties  voisines ,  vu  que  cet 
instrument  n'aurait  pu  4tre  porté  dans  la  vessie  sans  rencontrer  au- 
sitôt  la  pierre. 

M.  le  président  donne  lecture  d'une  observation  d'eléphsfntiasis  dtm 


VÀRlfiTÉS.  633 

parties  sexuelles ,  excisée  arec  saccés  par  le  doeidôr  Calrich ,  chirur- 
gien a  Perpignan. 

M.  Serres  offre  une  pièce  anatomique  aar  laquelle  on  voit  une  tûbc 
naissant  de  l'iliaque  externe  droite ,  montant  de-  là  derrière  le  musoU 
droit  jusqu'à  l'anneau  ombilical,  dans  lequel  elle  s^engage  en  jlbr-^- 
quant  une  anse  qui  simulait  pendant  la  tîc  une  petite  hernie  ombili-- 
cale.  Rentrant  ensuite  dans  l'abdl>men  ,  cette  reine  monte  et  se  dirige 
en  suiyant  le  cordon  de  la  Tein#  ombilicale ,  vers  le  sillon  transrer* 
sal  du  foie ,  pour  donner  naifianoe  à  la  Yeine  porte  bëpa tique. 


Sémnce  pour  fa  nomination  des  internes  et  externes  aux  places  vor- 
contes  dans  les  hôpitaux  de  Paris,  au  premier  jarmer.produtm ,  et 
distribution  des  prix  pour  la  tenue  des  cahiers  ^  pendant  Vannée, 

L'institution  des  concours  pour  l'admi^on  à  ces  places ,  exerce  une 
trop  grande  influence  sur]  le  sort  futur  dç  ceux  qui  les  obtiennent  et 
sur  les  progrès  de  la  médecine ,  pour  que  nous  ne  sojions  pas  Spressét 
d'en  flaire  connaître  le  résultat.  Si  l'on  considère  que  la  meilleure ,  ou 
plutÀt  que  la  seule  instruction  solide  que  puisse  acquérir  un  méde- 
cin ,  est  celle  qu'il  recueille  au  lit  du  malade ,  on  concevra  tout  l'a- 
Tantage  de  ceux  qui  se  trouTent  placés  pendant  stx  ou  sept  ans  dans 
les  hôpitaux  :  aussi  que  de  Bons  praticiens  sont  déjà  sortis  de  ces  Ecolea 
fécondes  en  matériaux  d'instructions.  Depuis  vingt  ans  à-peu-près  que 
les  concours  sont  en  vigueur  ,  plus  de  iSoo*  élèves  ont  été  nommés 
extern^' ,  dont  près  de  400  soift  parvqius  à  Hutemat.  On  voit  quelle 
somn^  immense  d'instruction  1^  dû  être  acquise  et  *  répandue  dans 
tous  les  points  de  la  France.  Non  coi^t^te  d'atoi^  formé,  oette  institu- 
tion ,  l'administration  ne  néglige  rien  pour  en  atturer  le  succès  ;  elle 
adjuge  des  prix  et  des  encouragemens  à  œux  des  élèves  qui  ont  le  mieux 
ténu  les  cahiers  d'observations.  Chaque  année,  a  lieu  une  séance  solen-* 
nelle  et  publique  dans  laqueHe  on  proclame  les  noms  des  élèves 
nouvellemeut  élus ,  et  de  ceux  qui  ont  mérité  des  récompenses  dans 
l'exercice  de  leurs  fonctions.  Dans  cette  séance ,  nn  membre  de 
chaque  jury  prononce  un  discours  ,  soit  pour  rendre  compte  du  cont 
cours  ,  soit  pour  donner  quelques  conseils  aux  concurrens  ;  les  ofa- 
teurs  de  cette  année  sont  :  M-.  François  ,  pour  le  concosrs  de  l'inter- 
nat ;  M.  Rostan ,  pour  celui  de  IVxtemat;  et  IL  Baffos ,  pour  celui  des 
cahiers  d'observations.  -^Êf 

Dans  son  discours ,  M.  François  a  cherchéï  faire  sentir  aux  élèves 
reçus,  le  bonheur  qu'ils  avaient  de  pouvoir  concourir  au  soulagement 
4ks pauvres,  à  leur  montrer  €oii^>ieR  ik  doiveatéire  reoonnaiMun»  en^V^ 


634  VABIÉTés. 

les  membres  du  conseil  qui  leur  ouvrent  cette  carrière,  et  à  les  pénétrer 
de  rimportance  de  leur  devoir.  Il  les  a  engages. aussi,  à    se  mëfierde 
Tesprit de  système.  Ha  termiti^par  quelque^  éloges  sur  les  composi- 
tions écrites ,  qui,  en  général ,  prouvent  de  Tinstr action.    lies  élèves 
DonAnés  sont  MM.  Lélut ,  Letalenet ,  Legrouz ,  Courte  ,  Germain , 
Jollj,  Remets'  Fourneaux,  Noitc,  Gaillard  ,  Lembert ,    Lambert, 
Hutiti,  Chartier  9  Bravais  ,  Laugief,  Rousset,  Talkm,    Delorme, 
Caso vieil,. Dtijardin-Baumet, Bouchot,  Bessière,  Lesueur,  Schedel, 
Legros  ,  CalenaVe.  Moins  heureux  que  M.  François ,  M.  Kostan  a  ea 
peu  de  louanges  à  donner  et  de  graves  reproches  à  faire  ;  ce  sont  pré- 
cisément les  compositions  écrites  qui  ont  été  le  sujet  de  ces  reproches  \ 
quelques-unes  d'entre  elles  offraient  des  fautes  grossières  contra  la 
langue.   Quelque  pénible  qu'il  soit  de  fairls  des  reproches  de  cette 
nature ,  qui  ont  quelque  chose  d'humiliant  pour  ceux  qui  en  sont 
robjet ,  M.  Rostan  a  eu  la  force  de  les  adresser,  et  de  les  adresser  avec 
toute  la  vigueur  dont  il  est  capable.  Celte  circonstance   lui  a  fourni 
l'occasion  de  parler  de  la  nécessité  qu'il  y  avait  pour  uq  médecin  d'être 
instruit  sur  tontes  les  sciences.  Tous  les  concurrens  n^ont  pas  mérité 
ées  repM^ies.  Dans  le  nombre  des  élus-,  il  s'en  trouvent  plusieurs  fiils 
d'homina  coiànus  dans  la  médecine. 

M.  Bafbs,  entendant  compte  des  opérations  du  Jury  chargé  de 
l'examen  des  cahiers,  s'est  plaint  de Tinexactita de  que  les  ^èvesappor-^ 
tent  en  général  à  s'acquitter  de  cette  partie  de  leur  devoir  ^  il  espère 
que  Tadministration  prendra  des  moyens  convenabtes  pour  faire  ces- 
ser cette  négligence.  Quatrâ  cahiers  otit  cependant  valu  des  récom- 
penses ou  des  éloges  â leurs  auteurs.  M.  Lacroix  (Hôtel- Dieu) ,  pre- 
ndièr  prix,  nnè  médaille  d'or.  M.  Bonilhiud  (Beaujon)  ,  deuxième  pre- 
mier prix  ,  médaille  d'ailgeût  et^de^  livres  ;  M.  Vosieur  (  Saint- An- 
toine ) ,  d^uxièhhé  prix ,  tfiédâille  en  argent  -,  M.  Salonne  (  Saint  An- 
toine ) ,  Une  mentioh  honori^le. 


G0RaE3P0KDAN  Gfi* 

—  M.  Durci ,  médecin  à  Nuits,  nous  écrit  pour  nous  faire  i^nnattre 
que,  dès  l'année  1^18,  il  a  proposé,  dans  le  Journal  universel,  de 
substitecr  l'usage  de  la  brucine  à  celui  de  la  noix  voiaique  dans  cer- 
taines paia  ^ynes  ;  il  réclame ,  sous  ce  rapport ,  la  priorité  sur  M.  An- 
dral.G  médecin ,  à  -qui  nous  avons  communiqué  la  réclamation  de 
M.  Durc^,  assCire  n'aiÉir  eu  aucune  connaissance  du  ti*avai]  de  ce 
dernier.  M.  Andral,  ^^n  n'attache  d'ailleurs  nucun  prix  à  la  priorité 
de  cette  idée,  fait  seulement  observer  qu'au  lieu  de  se  contenter  do 
proposer  .vaguement  T^  srploi  de  la  brucine  ,  il  a  so.mviis  cette  sub- 


stancc  à  une  sëric  d'expériences  et  d'observations  sur  Phomme  et  sur  . 
les  animaux. 

—  M.  le  docteur  Hqrtado ,  mëdecîn  ^is^gué  de  Madrid,  nous 
«îcrit  que  la  doctrine  dite  physiologique  opère  des  prodiges  dars  la 
capitale  de  l'Espagne.  D'après  les  succès  ëtonnans  qu'obtient  journel- 
lement M.  Hurtado  lui-même  ,  ce  médecin  croit  pouvoir  assurenquc 
la  nouyelle  doctrine  semble  être  faite  de  préférence  pour  PEspagne  et 
les  ipjs  chauds ,  où  les  irritations  de  toute  espèce ,  surtout  les  inidam- 
roaloires ,  sont  extrêmement  fréquentes  et  ont  ui^e  marche  très-rapide. 
11  paraît,  cependant,  que  tous  les  médecins  de  Madrid  ne  sont.pas 
du  même  avis  ;  car  ,  il  nous  dit  que  beaucoup  de  ses  confrères ,  la 
plupart  browniens  enragés ,  on  boerhaavîens  ,  s'opposent  à  la  pro- 
pagation de  la  nouvelle  doctrine. 

— M.  Pinel,  médecin  de  Thêpital  de  Màubeuge,  nous  adresse 
quelques  réflexions  sur  les  difficultés  que  présente  la  solution  de  la 
question  mise  au  concours  par  la  Sibciété  de  Médecine-Pratique 
de  Paris,  qui  no  paraît  être  autre,  suivant  lui,-  que  la  q^uestion 
de  tessentialiié  des  fièvres.  «Les  essentialistes ,  tout  en  avouant 
qae  les  symptômes  produits  par  l'inflammation  de  telle  ou  telle 
partie  de  la  muqueuse  gastro-intestinale  sont  quelquefois  plus. ou 
moins  analogues  â  ceux  Vqui  caractérisent  les  flèvrcs  essentielles  ^ 
soutieniient  que  otHes-ci  ne  sont  jamais  occasionnées  par  cêllcs-là  ,  et 
que  souvent  on  ne  trouve ,  dans  les  cadavres  de^  individus  qui  ont 
succomba  à  ces  fièvres  ,  aucune  trade  de  lésion  organique  appréciable , 
de  phlegmasie  par  conséquent ,  et ,  par  conséquent  aussi ,  aucune 
cause  matérielle  susceptible  de  la  mort.  —  Leurs  adversaires  ne  nient 
pas  la  possibilité ,  la  réalité  même  de  cette  absence  de  toute  espèce  de 
lésion  or^aaique  perceptible ,  dans  le  cas  dont  il  s'agit  ;  mais  point 
ne  sont  en  peine  d'expliquer  cette  absence,  et,  qui  plus  est,  d'une 
manière  fort  ingénieuse.  Ce  qui  semble  ici  leur  donner  gain  de  cause , 
c''e&t]que  les  essentialistes  admettent  cette  explication  engeudrée ,  com- 
me tant  d'autres ,  par  la  brillante  imagination  de  Bichat. —  Que  pour- 
ront dire  de  plus  MM.  les  concurrens  ?  A  des  raisonnemcns  et  à  des 
faits ,  joindre  de  nouveaux  raisonnemens  et  de  nouveaux  faits  ,  qui 
auront  toujours  pour  but ,  ou  je  me  tix>mpe  fort ,  la  transformation 
en  vérité  de  l'une  ou  de  l'autre  des  deux  assertions  suivantes  :  i^  la 
idupart  des  phlegmasies  qui  se  terminent  par  la  mort  laissent  .d<^s 
traces  manifestes  de  leur  exbtence  ;  quelques-unes ,  en  très-petit 
nombre ,  n'en  laissent  aucune  ;'  telles  sont  les  inflammations  de  la 
muqueuse  gastro-intestinale ,  productrices  évidentes  de  ce  que  nos 
devanciers  appelaient  improprement  fièvres  essentielles  :  c'est  ce  que 
prouvent  le  raisonnement  et  les  faits  ;  o?  il  existe  des  maladies  qu'qn 
ne  peut  rapporter  à  l'affection  de  tel  ou  tel  tissu  ,  qu'en  conséquence , 
jusqu'à  ces  derniers  temps ,  on  a  cru  dépendre  du  trouble  de  presque 


636  VAl^ÉTÉS. 

tout  Forganisme  frappe,  pour  ainsi  dire,  dans  son  eâsence,  dans  ses 
parties  élémentaires ,  et  que  >  faute  de  mieux  ,  on  a  Yaguement  dési- 
gnées sous  le  nom  de  Bàneê  essentielles.  Ces  maladies  .tantôt  laissent 
et  tantôt  ne  laissent  j4v  ^^^s  les  tadavres  des  individus  doBt  elles 
ont  abrégé  Pexistei^ce,  des  lésions  organiques  perceptibles;  mais, 
dans  le  premier  cas  ,  le  peu  de  gravité  de  ces  lésions  contraste  si  for- 
tement avec  l'intensité  des  symptômes ,  que ,  raisonnablement ,  onne 
peut  ccQ^idérer  celles-là  comme  la  cause  de  ceuxfci ,  de  la  morLcon- 
•équemmepty  surtout  quand  une  expérience  journalière  démontre 
que  des  lésions  pareilles ,  beaucoup  plus  graves  même  ,  son^  trearées 
chez  des  sujets  qui  succombent  à  d'autres  affections ,  et  pendant  la 
vie  desqujels  ne  se  soi^t  manifestés  aucun  des  symptômes  constitatife 
des  fièvres  essentielles  ;  c'est  ce  que  prouvent  et  le  raisonnement  et  les 
£siit8.  —  Or ,  comme  les  raisonnemens  et  les  faits  ne  peuvent ,  se- 
lon moi ,  rouler  que  sur  ces  deux  assertions  ,  j^  crains  bien  qu'après 
avoir  lu  lés  Mémoires  de  MBf.  les  concurrens  ,  ceux  de  MM.  lenri 
juges  qui ,  avant  cette  lecture  étaient  essentialistes ,  ne  soient,  quand 
ils  l'auront  acl^evé ,  encore  essentialistes  ,  et  anti-easentialistes ,  la 
contraire  9  ceux  pour  lesquels  il  n'existait  plus  de  fièvres  essen- 
tielles. V  *■ 

— M.Vîrey  qous  adresse  une  neQvelle  réclamation  dont  voici  la  sub- 
stance :  l'opinion  que  M.  Virey  à  émise  dans  l'article  génération  du 
Dictionnaire  des  Sci.ences  médicales  sur  la  progression  ascendante 
dp  fœtus ,  se  retrouve  textuellement  la  même  dans  l'article  génèttt- 
ilon  qu'il  a  publié  $n  iâo3  >  dans  le  Dictionnaire  des  Sciences  nato* 
rjïlles,  tdmeQ,  p.  3^1  ;.  M.  Virey  désire  qu'on  indique  la  pageda 
quvrages  pu  se  trouvent  les  autres  idées  dont  il  réclame  la  priorité. 

Nous  allons  mettre  nos  lecteurs  à  même  de  juger  jusqu''À  quel  point 
les  prétentions  de  M.  Vjrey  sont  fondées,  et  si  no  us*  sommes  excusables 
d'avoir  attribué  à  d'autres  qu'à  lui  les  opinions  dont  il  réclame,  la  pro- 
priété. Parmi  )es  anciens ,  Anaximandre  (i)  a  dit  positivement  que 
rbtfmine  naissait  d'un  autre  animal  et  qu'il  était  d'abord  semblable 
à  un  poisson  :  TOf  /i  ^v$^a»<trovf7<poi^OM  y%yWviAiy  «voi^t'I^tj/,  «;^9ui  «m- 
f  ot«rx»f(ov  Kptr'f  pp^fltç.  Aristote  (a)  parait  être  aussi  de  Topinion  qve 
le  fœtus  présente  à  diverses  époques  le  caractère  de  divers  animaux 
inférieurs. 

Parmi  les  iQod^r^Qa  ,  Harvey  (3)  a  retrouvé  l'opinion  des  anciens 

qui  a  été   ensuite    adoptée  p^r   Kielmeyer  (4)  >  Autenrieth  (5)   Car- 

-  -  -  - . _i^,^ 

(iXOrîgène ,  cap.  Yï^de  jfnaximandro,  (a)  De  gêner,  anint^ ,  lili.  III, 
cap.  9  ;  et  <fc  Hist.anim.  ,  lib.  V,  cap.  19.  (3)  De  gêner,  exercit,  i8» 
4)  Ueber  âas  f  etc.;  c'est-à-dire,  sur  le  rapport  des  forces  orgar 
niques,  sur  la  sériet  des  différer  8  organismes  ,-  etc.,  i^qB.  (5).  Suu-^ 
ff^ni.  itd  fiisior»  etnbry'onis  ,  179^. 


bibliogh  APniE.  6S7 

iisle  (?) ,  Meckel  (i) ,  Oken  (3)  et  beaucoup  d'autres  physiologistes 
encore.  • 

Quant  à  la  seconde  rëclamation  ,  nous  pourrions  reuToyer  M.  Virey 
aux  (ouvres  de  Tissot  (4)  où  il  trouverait  citées  et  rapportées  des 
opinions  d'Hippoçrate  ,  de  Platon  ,  d'Alcméon  ,  etc.  ,  sur  la  source 
du  sperme  dans  Ite  cerreau  et  dans  la  moelle  épinière ,  mais  nous  nous 
contenterons  de  l'engager  à  relire  (5)  un  Bssai  physîologùjfae  sur  les 
usages  de  l'épine  dorsale ,  etc. ,  dans  lequel  Fauteur  (  que  M.  Virey 
connaît  sans  doute  )  attribue  à  quelques  anciens  Tidée  que  le  sperme 
est  une  émanation  du  cenreau ,  stilla  cerehri, 

Nous  terminerons  ici  cette  r^onse  ,  qui ,  nous  Tespérons,  sera'  la- 
dernière.  •  ♦ 


BIBLIOGRAPHIE. 


leçons  de  Médecme-Légàle  ;  par  M,  Orfila,  professeur  de.  cfUmU 
médicale  à  la  Fhculté  de  Médecine  de  Paris,  professeur  de  méde-^ 
cin^-légale  à  rancienne  Faculté  de  Médecine  de  la  mérne  Me,  etc. 
2  QoL  in-Z.^,  le  premier  vol,  de  '^^^ pages,  le  deuxième  de  Soop,, 
(wec  a  a  planches,  dont  7  coloriées,  A  Paris,  chez  Béchet  jeune. 
Prix ,  ^ofr,  avec  figures  eti'j  fr.  sans  figures* 

La  médecine  légale  a  suiyi  nécessairemenl  le  fort  des  diverse! 
friences  dont  elle  n'est  que  l'appliiation.  Aussi  ses  progrès  datent-ils 
principHiemenl  de  notre  époque.  C'est  depuis  que  la  chimie  s'est  en- 
richie de  découvertes  si  brillantes,  depuis  qu'un  esprit  expérimental, 
un  goût  d'observation  plus  éclairé  s'est  introduit  dans  l'étude  de  la 
physiologie  et  de  la  pathologie,  que  les  questions  médico-légales  ont  été 
traitées  avec  celte  sévérité  de  doctrine 'qu'on  a  droit  d'exiger  dans  des 
circonstances  où  sont  discutés  les  intéiéts  les  plus  graves  descitoyene. 
Les  travaux  spéciaux  de  plnsieurs'hommes  de  talent,  et  surtout  ceux  de 
M.  Or  fila  sur  les  poisons  et  l'empoisonnement,  ont  aussi  concouru 
puissâofllmt,  dans  ces  derniers  temps,  à  l'avancement  de  la  méde- 
cine légale.  Personne,  plus  que  ce  professeur,  dont  les  leçons  ont 
attiré  une  aiflucnce  considérable  d'audSteun,  n'avait,  par  conséquent, 
droit  à  publier  un  traité  complet  de  cette  science.  L'ouvrage  de  M. 
Orfila  se  refuse  à  une  analyse  détaillée.  Les  objets  dont  se  compose  un 
cours  entier  de  médecine  légale  sont  trop  nombreux  et  trop  variés  pour 

(i)  PhU.  Thml.  ,  i8o5.  (a)  Beytrae^e^  etc.,  1806;  et  haiuUn. 
desMcnsch.  anat. ,  i8i5.  (3)  Zeugung  ^  180^  (4)  Vol.  111 ,  p.  3^3^ 
(fj  Journal  Vniy.f  vol,  H  ,  p.  3^7. 


958  BIBLIOGEAPni£. 

pouvoir  en  offrir  ici  la  stibslaiice.  Je  me  contenterai  donc  cl*indiqiier  ces 
divers  objets  et  l'esprit  ^éiiéral  qui  a  présidé  à. leur  réilactipi;i.  M.  Or- 
fila  n'a  pas  cru*  devoir  chercher  à  les  ranger  suivant  un  orcîre  systéma- 
tique,  ce  II  suifit ,  dit  cçi  auteur,  de  réfléchir  sur  la  variété  des  qoes* 
lions  qui  sont  dn  ressort  de  la  médecine  légale  pour  «^apercevoir  com- 
bien il  est  dilUclle  d'établir  uue  classification  réellement  utile;  les 
faits  dont  se  compose  cette  science  sont  tellement  disparates  qu^il 
n'est  guère  possible  de  les  rapprocher  pour  chercher  à  former  des  sec- 
tions, et  encore  moins  des  classes  s.  Cela  est  peut-être  rigourensemeât 
vrai.  Mais  l'on  est  si  généralement  p9rté  à  suivre  dans  la  série  de  ^ 
idées 'et  de  ses  étud^  une  méthode  quelconque  ,  qu'il  me  semble  que 
l'on  aurait  su  gré  à  M.  Orfila  d'avoir  adopté  quelque  base  de  distri- 
bution. Ce  défaut  de  tonte  classification',  et  surtout  la  division  établie 
^r  -Leçons ,  qui  n'est  qu'une  division  de  temps,  et  qai  interrompt 
sans  autre  motif  l'exposé  des  objets  dont  se  compose  chaque  question, 
jettent  sur  le  livre  une  apparence  de  confusion,  peu  importante  à  la  vé- 
rité|  puisqu'elle  n'en  atteint  pas  le  foud^  mais  qu'il  eut  été  &çile  d'éviter.. 
Quoiqu'il  en  soit ,  l'anteur  après  avoir  indiqué  d'une  manière  générale 
les  règles  qui  doitent  sejrvir  de  base  à  la  rédaction  des  rapports  ,  des 
certificats  et  des  consultations  médico-légales ,  traite  successivement  des 
âges  dans  les  diverses  périodesde  la  vie ,  de  l'identité,  de  la  décoration, 
duviol,  du  mariage,  de  la  grossesse ,  de  Faccoachement ,  des  naissan- 
ces tardives  et  précoces ,  de  U  snperfttation ,  de  l'infenlicide  ,  de  l'a- 
vorteinflipt ,  de  l'exposition  ,  de  la  substitution ,  ^e  la  suppression  et 
de  la  jppposition  de  part,  dç  la  viabilité  du/œtus  ^de  la  paternité  et 
tternité,  des  maladies  simulées  ,  dissimulées  et  imputées  ,  des 
intellectaell^  et  morales  ,  de  la  mort  ,.de  la  survie  ,  de  l'as- 
physie  ,  des  blessures  et  de  l'empoisoBnemeat. 

Un  grand  nombre  de  questions  sont  éclairées  par  des  expériences 
eides  observations  propres  à  M.  Orfila  :  c'est  ainsi  que  dans  T his- 
toire des  âges  ,  ce  professeur  considérant  combi\(»t  il  était  important 
de  oomiaître  l'âge  précis  d'un  enfant  né  depuis  peu  de  jours  ,  a  en- 
trepris de  détttrmioer  plus  exactement  qu'on  ne  l'avait  fait  jusqu'alors, 
le  caractère  que  fournit  Le  cord6n  ombUic^l,  observé  depuiil^  nais- 
sance jusqu'au  vingt-huitième  jour.  La  putréfaction  ,  dont  les  divers 
degrés  permettent  d'établir  à-peu-près  l'époque  à  laquelle  la  mort  a 
eu  lieu,  a  été  l'objet  d'expériences  tentées  dans  .le  but  d'étudier  les 
changemens  qu'éprouvent  les  cadavres  dans  des  milieux  di£Pérens  ,  de- 
puis qu'ils  commencent  à  s'altérer,  jusqu'à  leur  iflécoaapositiou  totale. 
Par  des  observations  et  des  expériences  nouvelles  ;  M.  Orfila  a  con- 
firmé les  conséquences  importantes  que  M.  Esquirol  a  déduites,  rela- 
tivemeut  à  l'asphyxie  par  strangulation ,  de  faits  récemmtîtat  recueil- 
lis   (  Voyez  Archiv,  gcncr.  ,  lom.  i  ,  p.  5.  ).  C'est  également  dans 


delà  app 

qjftési 


DlBLiqGEAPâlB.  669 

riuteniiondefuciLiter  la  solution  d^un  problème  importanl  ei  difficile  , 
de  déterminer  si  les  blessures  ont  été  fuites  ayant  on  après  la  mort  ^ 
qu'un  asses  grand  nombre  d'expériences  Sur  des  animaux  ont  été  exécu- 
tés. Enfin  f  il  est  presr/ue  inutile  d'indiqiler  ce  qui  appartient  exclusi- 
vement à  M.  Orfiia  dans  les  cbapitres  cpii  concernent  Pempoisonrie- 
.meat ,  puisqu'ils  sont  un  extrait  de  la  Toxicologie  générale  dn  môme 
auteur.  Cette  dernière  partie  de  l'ouvrage.a  paru  il  y  a  deux  ans. 

Le  livre  de  M.  Orfiia  est  écrit  avec  clarté  et  concision.  11  renferme , 
dans  le  moins  ^e  pages  qu'il  est  possible  ,  tout  ce  que  la  science  pré- 
sente de  positif.  Ces  divers  genres  de  mérite  seront  surtout  appréciés  , 
si  l'on  considère  la  classe  de  lecteurs  à  laquelle  l'outrage  est  principa- 
lement destiné  ;  et  ce  serait  méconnaître  le  but  de  l'auteur,  qui  a  été 
l'instruction  des  élèves,  que  de  luîreprocber  une  sécheresse  presqu'in- 
évitable  dans  l'exposition  des  faits  et  de  «leurs  conséquences.  En  discu- 
tant les  diverses  questions  médico-légales ,  M.  Orfiia  a  distingué  avec 
justesse  les  cas  où  ,  d'après  l'état  actuel  des  connaissances ^  ainsi  que 
d'après  la  nature  «t  le  nombre  desdôcnmens  obtenus  ,  la  décftîon  de- 
vait être  affirmative  on  négative ,  de  ceux  qui  ne  devaient  doubler 
lieu  qu'à  des  probabilités  plus  ou  moins  nombreuses ,  à  une  simple 
présomption.  Il  a  su  écha^^per  à  cet  écueil  où  sont  tombés  quelques 
auteurs  de  médecine  légale  de  notre  époque ,  qui ,  envisRgeant  sous  un 
faux  Jour  les  fonctions  de  médecin-expert  et  paraissant  presque  ton- 
jours  plaider  .pour  les  accusés  ,  prétendent  que  la  décision  médicale 
doit  étrç  négative  y  lorsqu'elle  ue  peut  pas  être  coraplèteraen^ffinnà- 
tive.  Sans  doute  le  Traité  de  médecine  légale  de  M.  OAU  n'a 
pas  porté  la  science  au'  degré  de  perfectionnement  qu'elle  qHuis- 
Ceptible  d'atteindre  ,  puisque  les  connaissances  sur  lesquelles  cll^Rp- 
puie  tenaient  ellef-nncmes  à  s'accroître  et  à  se  perfectionner  ;  mais 
indépendamment  des  lumières  qu'il  a  répandues  sur  un  grand  nombre 
de  questions  par  ses  propres  recherches  ,  l'auteur  aura  utilement  servi 
la' science >  en  lui  imprimant  nue  marche  sévère  qu'on  n'observe  pa^ 
dans  les  traités  de  médecine  légale  antérieurs  au  sien  ,  et  en  indiquant 
les  lacnties  qu'elle  plrésente  encore ,  au  lieu  de  s'efforcer  de  les  rem- 
plir  et  de  les  dissimuler  à  l'aide  de  raisonnemens  subtils  ou  d'hypo- 
thèses gratuites.  BAroB^DjcLoaMB. 


Elémens  â*anaiomi'e  générale ,  oa  DescnpUon  de  tous  les  genres 
à* organes  qui  composent  le  corps  humain;  par  A.  BÉClard 
{^d* Angers  }  ,  professeur d'cuiatomîe  à.  la  faculté  de  Médecine  de 
Paris,    Un  vol,  in-S.^  de  ;7a8  pages,  A  Paris,  chez  JBéchet.  Prix, 

L'objet  de  ranutomio  n'est  pas  sculcaicnt ,   comme  on  se  le  figurait 


640  piBLIOGBAPniE. 

autrefois,  et  comme  plusieurs  personnes  se  le  figurent  encore  y'cle  de' 
crire  une  à  uoe  toutes  les  parties  du  corps  humain  ,  d'en  connâiire 
la  figure  ,  la  direction  ,  le  nomhre  et  la  position  ,  de  manière  &  sa< 
voir  justement  quelles  parties  se  trouvent  sur  le  trajet  d'une  KgM 
idéalement  on  réellement  menée  d*un  point  A  un  autre*  Lies  chirar- 
giens  du  dix-septième  et  dix-huitième  siècle  savaient  cela  tou(  aus« 
si  bien  que  ceux  de  notre  temps  ,  et  pour  tela  n'en  savaient  pas 
mieux  l'anatomic.  Il  n'j  a  guère  plus  de  vingt  ans  qu'on  a  com- 
mencé de  s'afaacer  au-delà  du  point  ou  l'on  en  était  au  temps  de 
Méryj  et  leprenter  pas  a  été  nn  pas  de  ||éant.  C'est  Biehat-qui 
û%  ce  premier  pas.  L'étude  de  la  structure  et  de  la  «Composition 
moléculaire  des  difierens  oreanes  le  conduisit  .à  ranger  dans  un 
même  système  toutes  les  parties  qui  se  ressemblaient  sfous  ces  deux 
rapports;  cette  étude  lui  ré?éla  ensuite ,  pour  chacun  des  systèmes 
ainsi  formés ,  une  série  plus  on  moina  nombreuse  de  pbénoolènes 
qu'il  appela  propriétés,  force!:  le  nom  était  mauvais  ^  aussi  le  vice 
du  langage  passa  aux  idées ,  et  dupe  d'une  illusion  dci  logique ,  il 
prit  êcs  idées  et  les  mots  pour  les  choses.  Delà  le  principal  défaet 
de  l'ouvrage  de  Bichat  :  ces  forces  vitales  ,  dont  la  création  lui  avait 
été  suggérée  par  l'abstraction  des  phénomènes,  lui  firent  souvent 
perdre  de  vue' les  phénomènes  même.  Telle  fut  sur  Bichat  i'in« 
fiuencede  cette  nouvelle  métaphysique,  qu'il  alla  jusqu'à  prétendre 
exclure  les  lois  physiques  des  phénomènes  de  l'organisation.  Un  des 
avantages  le  l'ouvrage  que  nous  annonçons ,  c'est  qu'il  n'y  est  pas 
même  miestion  des  noms  de  toutes  ces  idées  ,  qui  occupent  tant  de 
place^ns  l'ouvrage  de  Bichat  ;  et  comme  le  premier  besoin  de  celui 
qulHkpprend  est  d'être  préservé  d'idées  fausses  ^  on  voit  quel  service 
M.  Béclard  a  rendu  aux  élèves  auxquels  son  livre  est  destiné.  Le 
danger  des  idées  fausses  est  d'autant  plus  grand  qu'elles  doivent 
plus  d'autorité  au  nom  de  celui  ^ui  les  a  émises. 

Bichat ,  dans  son  ouvrage ,'  multiplia  trop  Ibs  divisions  de  certains 
ensembles  d^organes  similaires,  et  en  méconnut  quelques-uns  qni 
sont  cependant  d'une  grande  importance  dans  l'organisation.  De 
sorte  que  l'objet  de  son  livre ,  c'est-à-dire  ,  de  l'anatomie  générale 
n'était  qu'incomplètement  ou  imparfaitement  rempli  sous  plusieurs 
rapports  ;  tout  le  monde  sait  aujourd'hui  que  cet  objet  est  de  mon- 
trer à  quels  phénomènes  donnent  lieu  les  différens  tissus  ou  système^ 
organiques ,  soit  dans  l'état  sain  ou  malade  durant  la  vie ,  sous  les 
différentes  influences  qu'ils  peuvent.éprouver,  soit  après  la  mort,  par 
l'effet  des  diffërens  séactifs.  Ce  qui  a  contribué  aux  progrès  de  l'a- 
natomie, après  les  divers  procédés  de  recherche  employés  par  Bichat 
c'est  l'étude  comparative  de  l'organisation  des  animaux  et  celle  des 
âges  daps  la  même  espace  ^  toit  huontainey  soit  toute    aulrç.   Afai^ 


BIBLIOGRAPHIE.  64 1 

ce  dernier  genre  d'éludé  n'éuit  pM  en  faveur;  On  a  même  entendu . 
dans  Tancienoe  école  un  professeur  d'une  autorité  imposante  tourner  en 
ridcule  Its  applications  de  l'élûdc  des  animaux  à  l'homme» 

Enfin  l'enseignement  de  l'anatomie  fut  confié  au  professeur  actuel. 
De  nombreux  travaux  spéciaux  sur  des  points  encore  trop  peu  con- 
uus  de  l'organisation  de  l'homme ,  principalement  sur  des  modifi- 
cations que  la  structure  et  les  connexions  dès  organes  reçoivent  par 
^  l'effet  des  âges  ,  des  maladies  et  des  monstruosités ,  le  conduisirent  à 
eu  vérifier  souvent  les  résultats  sur  les  animaux.  Ces  recherches  lui 
révélèrent  plusieurs  sources  fécondes  auxquelles  Bichat  n^avait  pas 
eu  le  temps  de'puiser,  mais  où  son.  génié'ne  pouvait  manquer  de  le 
conduire.  Dès  lors  M.  Béclard  reconnut  que  l'on  ne  pouvait  déler- 
ininer  la  véritable  structure  des  tissus  <ct  des  organes  de  ,1'homme  ,  et 
partant  la  cause  de  leurs  phénomènes ,  qu'en  faisant  concourir  l'a- 
natomie comparative  des  âges,  ceU6  des  organes  diversement  altérés 
par  les  maladies  et  celle  des  animaux»  L'on  verra  par  la  lecture  de' 
son  «>uvrage  ,  conçu  d'après  les  résultais  de  cette  expérience  et  exé- 
cuté sur  ce  nouveau  plan^  combien  de  faits  et  de  rapports  étrangers 
à  l'ouvrage  de  Bichat  sont  exposés  dans  celui-çi.  Aussi  n'y  avait»il 
qu'une  extrême  concision  qui  pouvait  renfermer  tons  ces  faits  nouveaux 
rcuuis  à  tous  ceux  découverts  par  Bichat,  dans  un  espace  moitié 
moindre  que  ne  l'a  fait  ce  dernier. 

Un  service  important  et  d'un  autre  genre  qu'aura  rendu  encore 
M.  Béclard  ,  c'est,  comme  anatomiste  occupé  d'appliquer  l'anatomie 
à  la  chirurgie  et  à  la  médecine ,  d'avoir  reconnu  l'identité  de  struc- 
ture des  mêmes  tissus  ou  systèmes  dans  les  animaux  d'une  même  classe  : 
des  mammifèi'es,  par  exemple.  On  a  déjà  pressenti  la  conséquence 
de  cette  identité.  Une  science  toute  neuve  a  été  dernièrement  créée  , 
c'est  la  physiologie  ,  c'est-à-dire  ,  la  théorie  des  phénomènes ,  soit 
obtenus  par  expérience  sur  les  tissus  et  les  organes  des  animaux  vi- 
vans,  soit  directement  offerts  par  les  diffécentes  combinaisons  des 
organes  entr'eux,  ondes  diverses  parties  d'un  même  organe,  com- 
binaisons opérées  par  la  nature  dans  les  divers  animaux.  Mais  on  re- 
poussait cette  théorie  ,  on  objectait  une  prétendue  différence  de  na- 
ture entre  les  organes  ,  par  conséquent  entre  Torganisation  des  ani- 
maux et  celle  de  l'homme  ,  différence  qui  devait  empêcher  de  con* 
dure  de  ceux-là  à  ^elui-ci.  Beaucoup  de  gens  trouvaient  cette  ob- 
jection péremploire  ,  et  citaient'  à  l'appui  les  résultats  de  leur  pra- 
tique. Or,  c'est  un  praticien  dans  l'exercice  et  dans  l'enseignement 
de  la  chirurgie  et  de  la  médecine  ,  qui  proclame  la  nécessité  de  réu- 
nir l'anatomie  des  animaux  à  celle  de  l'homme ,  si  l'on  veut  bien 
connailre  l'organisation  de  celui-ci,  c'est-à-dire,  mieux  qu'on  ne 
la  connaissait  ayant  cette  réunion,  a  Je  n'ai  pas  eu  en  vue  ,  dit  M.  Bé-. 


G49  BIBLIOGBAPHIB. 

clard ,  en  parlant  à»  son  czpostiion  soiniiv|ir«  d^aoaUxnie  41  ^ 
physiologie  comparatÎTe ,  d«  dispenser  par-là  les  éiadiaue  .  de  réiiidt 
de  l'anaiomie  des  animaux  ,  niais  au  tontndre  de  leur  montrer  IV 
tililé  de  celte  élude.  &  Quand  renatomie  oomparée  sera  loieux  con- 
nue ,  on  sera  étonné  du  jour  inailendu  qu'elle  |eucra  sur  la  adenoe 
de  roi^anisaûon'huniaiuc ,  de  la  quantité  de  faits  et  surtout  de  rap- 
ports nouveaux  qu'elle  aura  fait  décoiurrir. 

Nous  avons  dit  les  avantages  qu'a  l'ouvrage  de  M-   Béclard  sor^ 

celui  de  Bicliat.   La  nature  méiae  de  cet  oovrage  ^nm   pernaet  pas 

d'en  donner  ici  l'analyse.  JndépendaAEimeut  des  cbapiUes  enlièremeat 

neufs,  relatifs  aux  tissus  érectiie  ,  adipeux  ,  fctc» ,  il  y  eu  a  un  aattc sur 

uu  sujet  dont  Bichat  ne  s'est  pas  du  tont  occupé*  Usaitanr  a  espesé 

ce  qu'on  sait  de  positif  sur  1»  composition  elles  ioilueooes  pbysio^ 

logiques  des  humeurs.  .Cette  partie  de  la  science,  dit  Vauteur    avec 

beaucoup   de  raison,  avait  été.  trop    néglige    depuis  les  travam 

de  Halier  et  de  son  école  ,   qui  ont  cru  à  tort  trouver  tout  k  m- 

ciel  de  la  vie  dans  le  système  nerveux  et  dans  -les  p}iéfK>aiéfles  àt 

l'irritabilité  et  de  la  ^  sensibilité.  Sans  ad^ietlre  toute  ia  prééunneMc 

que  l'auteur  paraît,  d'apcè»  ces  ternes  yaocorder  à  l*£tat  das  hacsears^ 

BOUS  pensons,  comme  lui,  qu'on  s'en  est  trop  pea  .occnpé*  Ëoi&n  l'ouvrage 

est  terminé  par  un  cliapitre  sar  les  prodadicms  aocîdenieUes  eom» 

munes  à  tous  ou  à  plusieurs  genres  d'organes.   Quaud  on  a  lu  oi 

entendu  M.   Bèclard,  on  peut  pffonoiicer  que  le  .Uvre    puklié  -par 

ce  professeur  e^t  l'un  d«.'S  pliie  sitl]Mat)Cfels«q«iiaien^  été  écrits  iar 

ranatonûe.  l^BSKotrrANS. 


De  rirnlâttion  en£éphalique  des  »enféins,  ou  C^nddéraUtm^  sur  iBs 
cauis,  les  symptômes  W  le  traitement  delà  maXadie succes^vemtnt 
désignée  sous  les  noms  de  convulsions  intetnes,  de  fièvre  cér^nJt , 
d'hjrdr&cépheûe  mguê ,  d'arachnoïdite ,  etc,,par'P^  A.  PiORRT, 
(Codeur  en  médecine,  etc, 

A  cette  liste  des  noms  «iicoessivement  donnés  ^  \tk  fièyve  cérébrale 
des  enfans ,  nous  en  pourrions  ajouter  plusieurs  autres  (i)  ,  (  hvdroce- 
-phale  de  M.  Coindet ,  hydro-méningtic  de  M.  Mathey  ,  maladie  cé- 
rébrale de  M.  Cruveillncr,  etc.  ),  et  cette  multiplicité  prouve  la 
diversité  des  opinions  c|ue  l'an  .a  émises  sur  la  nature  de  cette  mriadie, 


ij^ 


(i)  Il  faudrait  en  retrancher  celui  de  convulsions  internes  ,  qui  n'a 
jamais  été  appliqué  à  l'hydrocéphale  aiguë,  mais  bien  à  je  ne  sais 
quels  spasmes  des  viscères  intérieurs,  f  Annstrong.  ) 


\ 


BIBLIOGRAPHIE.  ^  64$ 

ou  bien  le  nombre  des  maladies  diverses  qiie  l'on  a  confondaes  sous  ua 
seul  titre.  Le  nom  générique  adopté  par  l'auteur  de  ce  Mémoire  a 
ravnniagc  sans  doute  de  préciser  mieux  la  nature  de  l'afTeotioa  $  mais 
il  a  riiiconvénicnt  de  confondre  plusieurs  degrés  qui  eut^a^ueat  cha- 
cun en  particulier  des  diffûreuccs  très-nolables ,  relativement  au  pro- 
nostic et  au  traitement.  Sous  ce  tilre   se  réunissent  et  la  simple  som- 
nolence fébrile  et  l'inflammation  du  cerveau ,  Thydropisie  active  da 
ventricule  et  l'apoplexie.  Sans  doute  ces  diverses  maladies  sont  des  mo« 
dificatious  de  la  surexcitation  des  organes  contenus  dans  le  crâne  ;  mais 
e§t'il  rationnel  de  les  embrasser  d'un  même  coup-<l'ceil ,  et  cette  con- 
fusion dans  la  noftiencialure  n'en  amène-t-elle  pas  «ne  dans  la  prati- 
que? La  réponse  à  cette  question  se  trouve  contenue  eu  toutes. lettres 
dans  la  brochure  que  j'annonce  (pag.  78)  ,  et  l'oi^voit  d'ailleurs  dans 
les  observations  à^elle  renferme  ,  que  M.  Piorry  s'est  effrayé  par  fois 
mal-à-propos ,  ^I^V^  P''^  pour  des  symptômes  d'arachnoïdite  ce  qui 
n'était  qu'une  somnolence  syinptomatique  ,    phénomène  presque  con- 
stant dans  toutes  les  affections  fébriles  des  enfaus.  La  céphalalgie  esi 
souvent(  pour  ne  pas  dire  toujours  )  fort  vive  au  début  des  fièvres  catar- 
rhales  auxquelles  les  enfans  sont  si  sujets  :  l'assoupissement, la  rougeur 
de  la  iE»cë  ,  l'élévation  momentanée  des  yeux  vers  le  plafond  ,  la  dila- 
Uitiou  même  des  pupilles  existent  alors  ;  mais  on  ne  voit  point  cet  assou- 
pissement profond  ,  ces  plaintes  particulières  ,  ces  soupirs  ,  cet  acca- 
blement ,  ces  vomissemens  opiniâtres ,  enfin  cette  physionomie  qui  ne 
trompe  jamais  un  médecin  habitué  à  observer  l'iiydrocépliale  aiguë 
dans  ses  -diverses  périodes.   Les  symptômes  que  j'ai  mentionnés  plus 
haut  disparaissent  par  l'emploi  d'uu  traitement  général  et   modéré- 
ment antiphlogistique  ;  ce  sont  là  les  prétendues  hydrocéphales  aiguës 
que  l'on  guérit  par  l'application  des  -sangsues  à  l'épigastre  ou  ailleurs» 
Deux  exemples  récens  viennent  de  me  prouver  encore  j  sur  ce  point  ^ 
ce  que  cent  autres  m'avaient  déjà  appris. 

M.  Piorry  avait  cepeodant  reconnu  là  possibilité  de  Texistence  de 
qjBS  symptômes  sans  irritation  idiopalhique.  a  Un  enfant,  dit-il,  (p.  39) 
éprouve  une  indigestion  ,  il  a  du  délire,  des  convulsions,  une  cépha-. 
lalgie  insupportable  :  ce  malade  {i-l-il  une  arachnoïdite  ?  Non  sans 
doute  ?  n  Pourquoi  donc  répéter  sans  cesse  ce  mot  d'arachnoïdite  dans 
le  sommaire  de'  toutes  ses  observations  ?  Cette  contradiction  n'est  pas 
la  seule  qu'on  trouve  dans  l'ouvrage  de  M,  Piorry.  On  y  voit  (  p.  46  ) 
que  selon  lui  ,  l'excitation  de  l'estomac  ou  de  l'intestin  «  est  la  cause  la 
plus  fréquente  de  l'irritation  morbide  de  l'encéphale ,  i>  et  ailleurs  , 
(  p.  66  }  que  daiis  les  deux  seuls  sujets  qu'il  ait  ou  verts,  €f  il  n'y  avait 
pas  de  phlegmasie  gastro-iutesiinale.  o  Voici  encore  une  contradiction 
qui  lui  eslcommune  avec  bien  des  médecins  :  tout  «organe  fortement 
irrité  ,  dit-il ,  (  pag.  45  )  peut  causer  l'arachnoïdite  j  »  et ,  plus  loin  , 


6^i(  BIDI.IOG  EAPniB. 

r  pue.  4?  }  il  <looue  comme  cause  de  celte  même  malaclie  la  goérisM 
ù'aoe  irritatioD  ,  d*anc  inflammation  da  cnir  chevela.  £n  sorte  que 
rinflammation  de  IVracLnoïde  reconnaît  également  pour  cause  l'irriu- 
tion  et  l*abiri«Ution  des  organes  voisins. 

Mais  si  Ton  pent  reprocher  à  l'autenr  de  ce  Mémoire  quelques  con- 
tradictions, quelques  répétitions  |  et  peut-être  un  peu  de  désordre 
dans  le  plan  de  sa  brocLure  ^  onne  peut  se  refuser  a  lui  reconnaître  qik 
bonne  foi  et  une  prudence  très-louables  ;  la  plupart  des  obscrvalioM 
où  il  est  fait  mention  de  l'usage  du  kina  ne  sont  point  favorables  à 
celte  médication.  (  Foyezohs,  la.»  ,  i3.»  ,  i4.^.,  i6.«  )îl  a  réuss^dam 
plusieurs  cas  (  9.*  >  10.*,  i>*  )  où  il  existait  une  intermittence  pro- 
noncée :  mais  il  est  permis  de  croire  que  dans  les  autres  exemples  la 
maladie  eût  fort  bien  guéri  sans  son  usage  ,  et  Fauteur  en  confient 
lui-même  sans  difficulté  (  pag.  65).  Au  reste,  P4||^iie  à  laquelle  on 
Ta  administré  ,  et  le  mode  même  de  cette  admimRratioo  ont  été  dé- 
terminés avec  une  sagesse  dont  on  trouve  encore  des  preuves  dai)8  le< 
préceptes  hygiéniques  donnés  par  Tauteur  (  p^g.  53  )..  Auj^si  sagement 
conduit,  un  pareil  traitement  ne  peut  avoir  d'autre  inconvénient  qM 
ï«lni  d'être  inutile.  Toujours  M.  Piorrya  commencé  par  les  anti- 
phlogistiques  et  les  évacuations  sanguines,  qui  sont  efiectiveoMut  les 
seuls  moyens  applicables  au  début  ;  les  toniques  .ne  peuvent  qu'être 
avantageux  dans  la  dernière  période  ,  et  c'est  alors  stmlement  qu'il  t 
prescrit  Jes  lavemens  toniques ,  et  seulement  les  lavemcns  ;  car,  «  i  .<»  On 
tourt  moins  de  risque  en  agissant  sur  le  dernier  des  gros  intestins  que 
sur  l'estomac.  3.®  Les  mc'dicamens  ingérés  dany  le  rectum  ont  use 
action  non  moins  énergique  que  ceux  qui  sont  portés  dans  le  ventri- 
cule. 3.<>  Le  goût  désagréable  de  l'écorce  du  Pérou  fait  que  la  plu- 
part des  enfans  ne  l'avalent  en' substance  ou  en  pilule  qu^avec  une  ei- 
trcme  diificulté.  x> 

Kn  voilà  assez  pour  donner  une  idée  du  travail  de  MC.  Pjorrj'  et  de 
l'esprit  dans  lequel  il  a  ététracé.  Dcgbs. 


Recherches  sur  les  propriétés  Mntiques  et  médlcinaJes  des  eaux  au 
Mont-d'Or;  par  Michel  Bertrand,  i  vo1%  de  Soo  p€iges,  ook 
planches. 

Trop  vantées  par  les  uns,  trop  dépréciées  par  les  autres  ,  les  eans 
minérales  ont  cependant  des  vertus  qu'on  ne  saurait  leur  contester: 
CCS  vertus  seraient  d'ailleurs  moins  souvent  mises  eu  doute  ,  si  l'on 
n'envoyait  aux  eaux  que  des  malades  ten*  état  d'en  éprouver  les  bons 
effets ,  et  si  ce  voyage  n'était  pour  beaucoup  de  praticiens  un  moyen  de 
se  débarrasser,  tranchons   le  mot,  des  individus   qu'ils  ue  peiiTeat 


BIBLIOÛBAPHÏB.  645 

grrérir.  Ind«]p6ii<laïtament  du  voyùgç  ,  du  obang«meiA'dte'Viè  ^  Vte  hi  to- 
ciélé,  d*un  air  pur,  les  eaux  foui^lMt  de  fftdçrUtés  plus  ou  moins 
énergiques ,  suivant  leur  oompositton  ckimîqae^  letrr  lempétatiirë ,  et 
ies  diverses  manières  de  les  administrer  «a  bains  généraux  ou  partie]»^ 
en  douches  et  6ti  boissotis.  Les  l>ains  du  Moni-d'Or  sont  asim^méftt 
des  miens  patldgés  sons  toms  [es  Tap)fK>ris  {  c'est  ft  juste  tilre  qu'ils 
sont  fréquemment  conseillés  $  aussi  maintenaat  il  y  existe  un  établisse- 
ment thermal  parfaitement  orgauiséet  comfié  aux  i^ns  du  docteur  Bet- 
irand.  Ce  médecin  écLiré ,  chargé  depuis  long<(teimps  de  l'inspection 
de  ces  eaux  minérales,  a  fait  de  nombreux  travaux  pour  en  apprécier 
Tactiott  ^  et  lôita  de  suivre  l'exemple  de  ceux  qui  font  d'un  remàde 
utile  ,  datas  quelques  cas  «  une  panacée,  il  s'est  aoîgnenseiwnt  atCil- 
dié  à  spécifier  les  affiections  dans  lesquelles  l'usage  des  eattz  est  énifi 
de  résultats  avantageux  |  celles  auxquelles  il  peut  nuire,  et  à  préciser 
les  cas  oÀ  l'on  doit  préliSrer  tel  ou  tel  mode  d'administratiou.  Un  grand 
nombre  d'observations  vienucM  à  l'appui  de  ses  diverses  propositions. 
Pour  Compléter  son  travail ,  il  a  examiné  dans  les  eaux  duMônt-d'Or 
les  propriétés  physiques  et  chimiques  des  différentes  sources  the^ 
Ynales ,  les  phénomènes  particuliers  qtt'*elles  présentent  dans  les  temp^ 
orageux  ,  temps  où  leur  action  est  modifiée  d'une  manière  manifestât. 
Ce  fait,  que  M.  Bertrand  a  observé  sans  pouvoir  Pexpliquer^  l'a  ton- 
duità  des  modifications,  utiles  dans  la  direction  do  traitemient.  Enfin 
il  a  tftché  d'apprécier  d'une  manièee  exacte  Taction  physiologique  des 
eaux  sur  l'économie  animale ,  pendant  le  bain  ;  leurs  efiîefts  consécbti£i 
sur  les  divers  sy^mes  organiques ,  et  leur  ihfluenbe  thérapeutique  rela- 
tive aa  genre,  à  l'intensité  et  à  la  durée  des  maladies.  Bien  :persoadé 
que  l'hygiène  est  une  partie  essentielle  de  la  thérapeutique^  Fauteur 
fait ,  dans  les  guérïsons ,  la  part  du  climat  et  du  régime  ,  et  donne  4 
cette  occasion  les  conseils  les  plus  judicieux.  Une  seule  phrase  peut 
faire  juger  sou  opinion  à  ce  sujet.  «  La  sauté  ,  dilr-il,  s'altère  par  i'iur 
tempétance.  Pour  la  rétablir  ,  la  sobriété  est  iBdispeniuJ>lè,  él  rien  •• 
la  seconde  mieux  que  la  continence.  Beaucoup  dé  maladies  se  dissipent 
sans  aucun  remède  et  |iar  la  seule  influence  d'un  sage  régime.  Sans  le 
régime ,  le  traitement  le  plus  convenable  ne  guérit  point,  b  Outre  les 
ol»ervations  médicales  f  l'onvra^^  de  JME.  Bertrand  renferme  une  topo^ 
graphie  de  la  vallée  du  Mont-d'Ot  et  de  ses  environi; ,  et  des  recher- 
ches intéressante^  sur  les  antiquités  de  ce  pays,  qui  conserve  des  tracetf 
non-équivoques  des  travaux  do  peuplé  Eomain.  Le  style  ,  toujonta 
proportionné  au  sujet  que  traite  l'auteur,  est  pour  lui  un  nouveau  mo" 
tif  d'éloges.  Od  doit  conseiller  la  lecture  de  ee  livre  à  tous  ceux  qui 
désirent  connaître  complètement  les  éavx  du  Modt-d'Or  >  et  qui  ée 
trouvent  en  situation  de  les  prescrire.  RA:riBR  |  Di.-Mt-I^ 

3.  4i 


47.6  BIBLIOGRAPHIB. 

DicUdnnaire  de  Chimie,  du  docteur  Ubjb  ;  troisième  oolume.  Traduit 

de  l  ^anfj^ais ,  par  J.  RiFFAuiT ,  ctc 
M.  BaffauU^  coatinuant  son  utile  entreprise,  Tieiit.4e  publier  Je  3.' 
Yolume.de  sa  traduction  du  Dijctionnaire  de  Chimie  4u  docteqr  Un. 
En  rcn^AB^  ^^^^'^P^®  des  volume^  .précédens^  noim  -  liyoïks  signalé  pin- 
sieurs  articles   qui  manquaient    dans  cet  ouvrage.*  Quelques-uns ,  il 
est  vrai  \  t'y  trouvent  fondus  dans  d'autres  ,  il  en  est  même  qui  n'of- 
frent qae  peu  d'intérêt.  Tïous  avons  le  plaisir  d'aunpncer  au  pnblic 
t{ue  M.  Riffàut,  loin  de  s'efifaroucher  de  nos  reoaarqutes,  a  chercLéà 
les  faire  tourner  au  prof  t  de  son  intéressant  travail  et  qu'il  prépaie 
un  supplément  qui  paraîtra  probablement  avec  le  4.e.  volume.  JNons 
PengagcAis  de  plus  eu  plus  à  parcourir  soigneusement  ce  qu'il  a  déjà 
publié,  et  à  -ne  pas.  oublier,  ries  articles  baromètre  et  étamage^  qui 
sont  assez  importaus  pour  n'être  ^^s  négligés. 

Nous 'avons  lu  avec  le  même  plaisir  ce  3.e  volume,   et -nous  ai- 
mous  à  convenir  qu'il  renferme  des  articles,  tels  que   ceux-ci  :  eaux 
yninéralés^  électricité  et  gidyanisme^  équîPalens  chimiques,  gaz  et 
iodôf  qui,  tant  sous  le  rapport  chimique  que  sous  le  rapport  médi- 
cal, sonfc  aussi  soigués  et  àuss^    complets    qu'on  puisse  les  trouvet 
dans  les-  ouvrages  les  plus  ^timés.  Nous  eussions  désiré  qu'on  eût 
également  traité  phisieurs  autces  articles  qui  ne  sont  pas  dépourvus 
^'intérêt  :  tels  par  exemple  que.  celui  :  eau  oxygénéà^:  l'une  des  plus 
belles  découvertes  de  M.  Thénard,.que  nous  avons  trouvé  un  pes 
£fiible(  et  que  l'on  ti^cùt  pas)  passé  sous  silence   le   mot  ^magné- 
tisme ;   car ,  quoiqu'on  ait  maintenant  reconnu  rid^ttté  des  fluides 
électrique  et  magnétique,  il  est  encore  bien  des  choses  inté refaites 
À  dire  sur  ce  sujet.  Ce  3.e  volfame  est  terminé  par  la  liste  chronolo- 
gique des  pierres  tombées   du  ciel,  prise  avant  l'ère  chrétienne  jus- 
qu'à nos  jours  ;   elle  est  aussi  complète  que  curieuse.  Nous  termine- 
rons cet  examen  en  annonçant  qu'on  y  remarque  également  un  nou- 
vel alcnK  végétal  qui 'ne  se  trouvé  encqre  indiqué  que  dans  la  chi- 
mie organique  do  Lébpqld  Graeiin  et  le  Journal  de  Schw.   XVIII 
51.  Cet  alcali  est  i*hyoseiama\  où,  pour  parler  le  langage  des  chi- 
mistes fraaçaîs ,  Vkfosciamiae  ;    il  a   été  découvert  par   le  docteur 
BrAudc,  dans  la  jusquiame , .  iytucyamar    niger  de  Linnée.  Il    a 
pour  caractères  de  crisuUiser  en  longs  pdsnies,  et  en  nentralisant    \ 
les  acides  sulfurique  et  niuique,  de  former  des  sels  qui  possèdent 
plusieurs  propriétés  caraiCtéristiques.  Comme  l'examen  des  plantes  nar- 
cotiques n'est  pas  sans  danger,  et  que  c'est  dans  cesparties  cousti- 
tnantss  alcalines  que  résident  et  sont  concentrées  toutes  les    parties 
vénéneuses  de  la  pkute ,  la  préparation  de  cet  alcali  exige  beaucoup 
de  circoBspection  j  sa  vapeur  est  principalement  noisib^  aux  veux. 

..  ^  E.  JULIA   FOXTJBXEI.I.E. 


BIBLIOGRAPHIE.  647 

Idcdonnairt  des  termes  de  médecine,  etc.;  par  BÉGiN  ,  Boisseau  > 

JOURDAN  ,  MONTGARNY  ,  RiCHARD  ,  FoURCROT  et  DUPUY.  lJn>  VOl» 

m-8.o  j4  Pans,  chez  Béchet,  Baillière,  CréiH>t,  Prix ,  S/r. 

Les  langues  des  sciences  en  suivent  les  progrès  ou  en  subissent  les  ré- 
volutions. Elles  perdent  ou  acquièrent  successivement  des  mots ,  et 
s'enrichissent  Q^  s^appauvrissent  par  ces  pertes  ou  ces  nouvelles  ac* 
quisitions.  Les  vocabulaires  sont,   pour  ainsi  dire,  les  archives  des 
langues  scientifiques  ;  aussi  sont-ce  des  livres  indispensables  pour  l'é-. 
tude  de  toutes  les  sciences,  et  de  première  nécessité  pour^  celle  de  la 
médecine.  Nous  recommandons  à  tous  nos  lecteurs  le  dictionnçiire  des 
termes^  sans  dissimuler  aux  auteurs  qu^il  était  en  leur  pouvoir  de  faire 
un  meilleur  ouvrage.  Sans  doute  ils  ont  pu  ,  sans  inconvénient,,  pro- 
duire dans  ce  vocabulaire  quelques  expressions  Camp haris  1ère ,  ca^as- 
trum^  begma^  coptarîon,  scodeghino,  anarrhégnymCy  anastœchéiose  j 
anisotaque^  apomathisie ^  adelphixîe ^  etc.)  que  Ton  ne  trouve  dans 
aucun  auteur  français  classique  ;  ils  onr  pu  emprunter  aux  dictionnaires 
de  la  langue  française  Igs  mots  (  amour,  chanter^  chaudière ,  etc.  )  ' 
mais  fallait*  il  reproduire  les  suivans  :  Carnage  ;  c'est  faire  manger  un 
cheval  aux  chiens.  Ebat;  mener  les  chiens  à  l^éhat^  c'est  aller  les  pro- 
mener. Destrier^  beau  cheval  de  bataille,  etc.  Danseur  y  se  dit  d'un 
chien  qui  voltige  et  ne  suit  pas  bien  la  voie.  Bancroche  ,  bringue , 
hout-^n  train^  etc. ,  et  une  infinité  de  mois  relatif  à  la  divination, 
démonomancie ,  criihomancie ,  aleuromaneie ,  ajphitomancie  ,  alec- 
tromancie^  çrithmancie  ^  austromancie  ^  cascinomancie  ^  axinoman. 
cie^  capnomancie  ^  catoptromancie ,  céphaléomancie  o\x  art  de  pré'» 
dire  Vauenir  au  tnoyen  d'une  tête  d'âne  rôtie  sur  des  charbons  ar- 
dcns ,  etc  ! 

Enfin,  lors  de  la  réimpression  de  cet  ouvrage  ,  'dont  ces  légers  dé- 
fauts ne  peuvent  arrêter  le  succès,  il  sera  nécessaire  de  corriger  la  ré- 
daction des  articles  salubre ,  crétinisme  ;  de  restreindre  l'étendue 
des  articles  grenouille tte,  furoncle,  afin  de  remédier  au  vujde  de  quel- 
ques autres  {cerveau  ^  encéphalite  ^  syphilis  ^  controstimulus  ^  etc.  )> 
de  ne  pas  omettre  quelques  mots  usités  cowpox,  ot^ouipare,  saxifrage  ^ 
désinfectons  (moyens')  y  phonation^  innervation ypanniciilecharny,,  té- 
langiectasiCy  eic,");  et  de  corriger  quelques  fautes  typographiques  (ainsi, 
on  écrira  :  stygmate  ,.au  lieu  de  stigmate  ;  et  à  l'article  viscère ^  ou 
«.ubstituera  :  viscère  ^  viscus^  à  viscère  ^  visceruni),  P.  R. 


Philosophie  cmxitomiquc,  —  î)es    31onstruosités   humcdnes  ,    etc,  ; 

(wec  figures  des  détails  cmeUomiquès  ;  par  31.  te  Chj^^  Gkoffrot 

Saint-Hilaire  ,  membre  de  V Académie  royale  des  Sciences,  etc. 

Un  Qol,  in-S,^  etatlns  in^i.^  oblong,  1822.  ^  Paris,  chez  VAu- 

.Uur,.ruede  Sein^Saint'Victor,  N^^  Z\ 

Cet  ouvrage,  qui  n'a  pour  toute  épigraphe  que  le  seul  mot  ulilitati ,. 
coujlient  ^  comme,  l'annonce  le  titre  y  nnt  classification  des  monstres] 
la  descrîptiofi  de  leurs  principaux  genres  ^  une  histoire  rcdsonnée 
deja  monstruosité  et  des  faits  primitifs  qui  laprodui^ent  ;  4^svues 
nouvelles  touchant  la  nutrition  du  fietus  etd^afitres  circonstances  de 
sondét^eloppementj  et  le^.  détermination  des  diyerses  parties  dePor^ 
gane  seçcucl^  pour  en  démontrer  l'unité  de  composition  ,  nonseale^ 
met^t^  che^^les  monstres ,  oà  l'altération  des  Jbrnuss  rend  cet  organe 
méconnaissable  ^  mais^  dans  les  deu^  sexes  ^  et^  de^plus  ^chez_  les^m- 
seaux  et  chez  lesnmmmifires»  Çd  simple  éuqnçé*  St?iffic,  pour  miettre 
cLacun  à  même  clç  juger/de  Piinporlance  des,  matières^  qâi  y  sont 
traitées  et  de  l'ordre  spiyi  dans  leur  ^xpositiou^  par  l'auteur  qui  s'esi, 
dit-il  y  décidé  à  écrire  de  suite  un  mémoire  ibut  d'iviff^mie^kunuiUu 
et  tout  eu  considération»  et  faits  nouveauoç ,  et  qui  put)lie  aujourd'lim 
C0l^lp[le  £ruiL  de  celtes  résolution  le  volume,  que  ■nqu3  annonçon^sur  les 
monstruosités  humaines  (PréiCacç,  page  1  et  2),  M.  Geofirpy  Sa^int-Hi- 
laire  y  si  CQuna  par  ses  utiles  travaux  en  zoologie ,  n'a,  pas  c^int.de 
desc^dreici  dan^^  les  détails  de  l'anatomie  de  l'hiomme ,   considérée 
dans  les  écarts  même  do  son  organisation.  Bàssemhlant  Cjenx-cî,  d'après 
uojB  marche  entièrfment  philosophique,  dans  plusieurs  divisions  £nn- 
cipales ,  i) partage  les  monstres  en  quatorze  espèces  ,  qu'il  nomme  CoC' 
çycéphales  ;  Cryptocéphales  ;  Ariencéphales  ;  Cystencéphafes ,  Dé- 
rançéphales  ;   Podcncéphales  ;  Notencéphales  ;    Hémiencéphales  ; 
J^hinencéphalcs  ;  StQmencéphales  ;   Triencéphales  ;  Sphénencépha- 
les  ;^  DiodpncéplialeSy  et  Hypérencéphales .   1^  fait  connaitre  les  ca- 
ractères propres  à  chacune  de  ces  espèces;  il  donne. des  considérations 
d'où  sont  déduites  les  règles,  pour  Tobservalion  et  la  classification  de 
monstres  ;    il  décrit  avec   un  soin  scrupuleux  plusieurs  iadividus  de 
ceuXrK:i  en  particulier;  il  s'occupe  dçs  adhérences  du  fœtus  avec  ses  en- 
veloppes ,  considérées  comme  Vqrdonnée  et   Vnnique  cax^e  de  la 
monstruosité  y  et  il  fait  entrer  dans  son  livre  une  foule   d'aperçus  non 
moins  curieux,  qui  font  sortir  l'ouvrage   des  limites    d'une  simple 
analyse  et  en  nécessitent  une  lecture  attentive,  un  examen  scrupuleux. 
Les  planches  qui  forment  l'atlas ,  ont  été  dessinées  par  M.  Huet  et 
gravées  par  M.  Plée.  Elles  sont  parfaitement  exécutées.  H.  C 

FIN    DU    TROISIÈME    VOLUME* 


===? 


TABLE  ALPH 

,  .   .  .    .      .       t^  ,.         , 

I 

]>$S  MATIERES  CONTENUES  DANS    LE    TROISJ^KB.  TOIiUllE  J>B8 
ARCHIVES  GâNÉRAL^^f  R^  II^MCIW. 


t 
*    ■      •  .         •  -1. 

.■'.;•  i.  ■'.,.:.  I.      . 

Av^ApiiiiàiÊ  ffoyak  dts    ^cienoes.  (^^ces  dé-F)    Pages  i /^6 ,  1199 ,.  /}64 
vA^cadëmic  royale  de  Médeflitfél  (SA'ticc»  de  l')     ]   1 62 ,  3oa ,  4Ô6  j»  (S3t 
Acidtf  hydroe^niqike.'V.  -Hki/^a^  ' 
Aoapunctaté.  iVk  i^ito&:       ^         ' 
-Acooufllieiiienl  pftrPana».  V.  'GaiiskeH» 
Alrers.  V.  BrescheL 
Aliénatien  ntentâle.' Y;  Ji^;r^tiW: 
AlBrfiiati[ôn  inentile  av^e  ^icide.  Y.  Hinzc, 
Ampt^àlibn  partielle  du  pied.  Y.  liiff riant. 
AnasaDqne.iV.  JSVnçAJ     '  ' 

Anatomle  chirurgicale  de  la  rësion  iliaque.  Y^  Bosro^. 
Atiatomw«i>tepar^.y.*étofei/.'   :  *     ••'  ^  ' 

Anatotiliê  ((ivraie.  Y.  Bédatd, 


Première   partie.  Fièvres  ; 
atittottee.  jfio 

—  ObscYVfttîottA  âfip   Firaathoiaiîon  de  la  plèvre  diaphracnKi' 
tique.  ^'     -^  -^^'^^i 

Anévrysme  de  Ta^orle.  Y.  Bouillaud, 
Angine  contagieuse.  Y.  BruneL 

Aponévroses  abdominales  des  monodaciylc».  V»  .Çlraréf^ 
Arachnoïdilc.  Y.  Pîbrry\ 

Auscultation.  Y.  Boui/Auicf.  -  ., 

AvCiTtametiUV^  Huilier,     .      ,      . 

l^ccLÀiiD  et  Dubois  fils!' Observation  d^epapcheme^^^  di|ns 

rintdrieur  du  crâne  et  tfoiprft'âtton  du  Itr^pan..,  •  ^     ^  ^77 

—  Éicmens  d^aoatomie  générale  ;  analys.  Q39 
Bell.  Mémoire  sur  les  nex;fs  qui  coordonnent  Taction  des  musçlçs  du 

thorax  dans  la  respiration ,  la^  parole  et  Texpression  ;  analv».       109 


C5o  '  TABLI  APHABÉTIQUB 

BsftTAiiMD.  RecherdMS  swr  lei  propriétés  chimiques  el  médiciiialis  dei 
cftQX  du  Momt  d^  ;  anal  js.  6(4 

BsTTT.  Observation  for  une  opération  d'empyémesaiTie  de  snoeès.  616. 

Bbuiaac,  Gode  des  médecins ,  ebîrnrgiens  et  pharmaciens;  aa- 
nonc.  (Si 

BfUJLMO.V.  OllUner. 

Bknnorrhagie.  (traitemens  de  k)  5g8 

BooRQs.  Considérations  sar  Tanatomie  c  rargicale  de  la  réf^n  flia- 
que  et  description  d'un  noureau  procédé  pour  fiiire  la  figataie 
des  artères  épigastrîque  et  iHaqne  externe.  |  3^9 

BoROT  DE  Bellot.  Observations  cliniques  sur  le  traitement  de  «pd- 
ques  maladies  (fractures  du  col  de  Fhumérus ,  de  la  rotule;  brû- 
lure; phlébite;  Tarices;  emploi  dss  Tentouees  aoarifiéee  dans  les 
contusions  et  phlegmasies  rebelles).  Extr.  ^fi 

B0UILZ.A.UD.  Observations  de  rétrécissemens  de  Porifiae  amioolo-vvB- 
triculaire  gauche  reconnus  par  fauscultaticB  »  précédées  de  ceaa* 
dérations  générales  sur  le  réteéoisiement  des  divers  orifices  du  cnir 
el  sur  leur  diagnostic.  39 

—  Mémoire  sur  le  diagnostic  de  ranévrysme  dePaorte  aivae  des  ob- 
servations de  cette  maladie  reconnue  au  moyen  de  IVouènlIi' 
lion;  suivi  d'une  observation  de  perforation  de  Perigine  ée 
Paorte  ayec  épanchement  de  sang  dans  le  péricarde  :  comani- 
niquée  p^r  M.  JPerrus,  fifg 

Brescket.  Note  biographique  et  bibliographique  sur  jiUfets*        i3i 

—  des  diplogénéses  ou  déviations  organiques  par  daplioitéb       StS 
Brouss^is.  Exposition  de  sa  doctrine  (4*  article).  ^ 
Pnicinê  (propriétés  thérapeutiques  de  la)                                             99} 
BauGSÀTELLi.  Lithologie  humaine  pu  recherches  ^hinaîqnes  et  médi- 
cales sur  les  concrétions  pierreuses  qui  se  formaient   dasM  divem 
parties  du  corps  humain  et  surtout  dans  la  Tcssie,  E^tr.  4^ 

Brûlure.  V.  Borot. 

^BniiHET.  Note  sur  quelques  cas  d'angine  ^vs.qui  .senjilent  s'étR 
transmis  par  contagion.  S36 

Bubons  syphilitiques,  (traitement  des)  ^ 

Calculs.  V.  BmgnaUllL 
Calculs  de  l'urètre.  V.  Troussel. 
Calculs  de  la  vessie,  V.  Préf^^t 

Cànzoseex.  Essai  sur  le  maronnier  4^Inde  ;  analjs.  48J 

.  CisTAKÀ.  Observation  de  taUle  rectq-vèsicale.  ...  saS 

Celse.  V.  Fouquier. 

Ctiancres  syphilitiques,  (tiaitemént  des)  S98 

'    CuÀussiER.  Planches  anatomiques  avec  de«  notes  et  CEpUcalioB»..  ta- 

nonc^  '  iSg 


DBi   MATlkBBS.  65l 

CiTiALB.    Nouvelles  considârationc  sur  la  réteatioA  d*uriiie;    lùt- 
noue.  SaS 

GiiOQvvr  (H).  Faune  dee  mi^decini;  annooo.  ^    48i 

Code  des  mëdecios ,  chirurgieDs,  phaMnaciens.  V.  BmUac,     •*    ' 
Colonne  Vertébrale.  V.  Barl* 

Communication  des  cavités  droites  et  gauches  du  cœur.  V,  Louis. 
Concours  aux  places  d'internes  et  d'externes  dani  les  hôpitaux  de 
Paris.  633 

Contagion.  V.  Borner ^  Bmnei. 
Contraction  musculaire.  V.  FreiHuL 
Convulsions  des  enfans.  Y.  Fiany» 
Couenne  imflammatoire  du  sang.  Y.  Itor* 

Copidiu.  (propiétës  t^érap.  du)  SgS 

Cubèbe  (propriétés  thérap.  du)  SgS 

Cjr8ticer<{ue  pisiforme.  V.  Poderà. 

Dâtt.  Obsenrations  sur  la  couenne  imâammatoire  du  sang.  104 

Dégénérescenoe  ^reuseulu  pénua^rde.  Y.  LMdois. 
DssMouz.1218.  Note  sur  la,  détermination  du  rapport  qui  existe  entre  le 
développement  sphériqué  donnée  par  le  plissement  des  rétines  des 
oiseaux  et  des  poissons  et  la  sphère  de  Toeil  circonscrite  à  ces  ré- 
tines. .  4>^ 
—  Exposition  succincte  du  développement  et  des  fonctions  dei  sys- 
tèmes latéraux  des  organes  des  sens  et  de  ceux  des  mouvemens  dans 
les  animaux  vertébrés.  57 1 
Déviationspar  duplicité.  Y.  Are/eAel. 
Diabète  sucré.  Y.  Heinehea,      * 
Dictionnaire  de  chimie.  Y.  Ure. 

Dictionnaire  de  médecine  $  annonc.  f5S 

Dictionnaire  des  Sciences  naturelles  ;  annoae.  i(B 

Dictionnaire  des  termes d«  Iffedecine ,  parB^n ,  Boisseau,  Jonrdaa» 
Montg^urny,  Richard ,  Fourcrojr  et  Dupuy  ;  annonc.  64? 

Dubois  fils.  Y.  Béelard. 

DuBoucHBT.  Petit  traité  des  rétentions  d'urine  ;  annonc.  3^ 

Dqmas.  y.  PrévosL 

Eaxus.  Mémoire  sur  le  mécanisme  de  la  colonne  vertébrale.  107 

Eau  (application  extériaon  dans  les  maladies  aiguâs).  628 

Eau  distillée  d'amandes  amères.  Y.  Eb^filand. 
Eaux  du  Mont^'Or.  Y.  Bmirmnd, 

Edwards  (Bfilne).  Mémoire  sur  la  structure  élémentaire  des  princi- 
paux tissus  organiques  des  animaux.  i65 
Empoisonnement  par  le  nitrate  de  potasse.                                        ^7 
Empyème,  V.  Beily, 
Encéphale.  Yt  Trévinmus. 


652  TABLE  *ALPU  ARjfeT.IQUB 

Kpanrlicmciû  <luns  le  cranç.  V.  UécUfriL 

FKDMÀirir.  Reproduction  d^une  portion  de  la  claTÎculr.  0^7 


rieur  du  crâne. 
EMentiifct^  àeê  fièVtes  (  réflexions  sur  V  ).  635 

ExpMetices  pour  s  assnrer  de  la  non  de< 
'  "Chimiques ,  dans  leur  pasage  à  travers 

maie.  V.  Macnet^en. 
Extraction  du  crjstallin.  V.  Natale, 

Extraction  des  corps  étrangers  sitités  dans  Turctre.  V.  jCnnusel,  ' 
Faune  des  Médecins.  V.  Cioçuet  (M.) 
i^xRUS.  V.  Bùuillaud. 
ïicvrcs.  V.  Jndral ,  PineL 
Fièvre  ccre'brale.  V.  Piorry. 
Fièvres  intermittentes.  V.  Vejvfon 
Fièvre  jaune.  Y.  Juiia^FànteAéne ,  Lefart .  Jones. 
FtweR.  Observation  d'une  anasarqne  gyene  fjfir  Faci^puncture.      621 
FLOoaEiis.  Bécltmàtion  au  sujet  de  sbn  MéJnoire  sur  fe  sys't^e  ner- 

veut.  ly; 

— Note  sur  la  délimitation  de  TeiTet  croisé  dans   le  système  ner- 
veux.  3io 

FoDÉiiè.  Recherches  sur  rorganisation  et  les  fonctions  dit  cvslicjerqiie    1 

pifliformc ,  ou  hydatide  des  lapins.  '    '  '  3i5     | 

—  Observation  d'une  myopie*  de'l^H  dfoit  et  d'one  presbytie  àt 
l'œil  gauche  sur  le  même  individu.    "  -t-m».    •  ^^^ 

—  Réclamation  au  cujet  d'un  Mémoire  sur  les  sabs^ncçs  qui  agis- 
sent  sth*  le  système  nerveux»  '^ '4^3 

.Fictus  monobrache ,  maoopode  et  agatne;'  V.  Scettier» 
rFouQUixa  efciRATiBa.  ijMr»  4e  te  rnSe^AcA  Lîbrî  octo,  edît.  nova., 
:  :  iànnonc.  "4^1 

Fractures  du  col  de  Thumérus ,  de  la  rotule- V.  Borot» 
JEtoELicH.  Mi^moilv^vriVippAicationoxtcriiuredéPeaù  dans  les  ma- 
ladies aiguë».  I  '  ^ 
;Gait5REXiIi:  OSbMIV«tion  d'mie  vupture  dé  INitérua  et  de  Tintestin 
.A'ectum,  suiyi^.dpiTaocoaohement  pnr-i^us.'  631 
Galvanisme.  V.  Prc(^« /jBjBtM«?d^.       •    .     ' 

Geiseler.  Empoisonnement  par  le  nitrate  '^e  potasse.  fo; 

6sÇKf>9X-$<t0IMlAK.  Philosophie  anatoaùquèr— Des  monstruosités 

:  humaines  j  annonc.  g|8 

Gi^ÂRo.    Considérations  sur  les  aponévroses  abdominales  ,   servaist 

d^introduction  à  Thistoirc  des  hernie;  dans  les  m'onoàactyles.     67 


Glande  pituitaire  (maladies  de  la).  Y.  Rayer, 
\.     Goupil.  Exposition  delà  ^ctrîne  de  M.   Broussais  (4-e  art.)  93. 

\     Heiitekek.  Observation  sur  un  diabète  sucré.  6aa 

Hernies  dans  les  monodactyles.   V.  Girard. 
\      HiKZE.  Aliénation  avec  suicide  ayant  pour  cause  une  situation  ano- 
male du  colon  transverse.  i!i5 
HoLBROocK.  Sur  le  traitement  de  la  rétention  d^urine.  626 
■     pOME.  Observations  sur  le  placenta.  i»a 
I     HuFELÀND.  De  l'utilité  d^employer  Feau  distillée  d^amandes  am^e» 
en  place  de  Tacide  bydrocyanique.  1^7 
Huile  essentielle  de  térébenthine,  y .  Kennedy, 
\      HuMBOLDT.  Résultats  d'expériences  faites  sur  les  actions  galvanique^ 
et  sur  les  efTéts  de  la  section  longitudinale  et  de  la  ligature  des  nerfs* 

Hydatide  des  lapins.  V.  Fodérà, 

Hydrocéphale  aiguë.  V.  Piorry, 

Hydrophobie.  36^ 

Inflammation  de  la  cornée  transparente.  V.  Miratdt. 
—  De  la  plèvre  diaphragmatique.  V.  Andral. 

Injection  d'eau  tiède  dans  les  veines  d'un  malade  atteint  <!e  symp^ 
tomes  hydrophobiques.  ^67 

Introduction  de  l'air  dans  les  veines.  V.  Leroy. 

Irritations  encéphaliques  des  cufans.  V.  Piorry' 

Jones.  Note  sur  la  fièvre  jaune' qui  a  régné  en  1819  à  la  Bermude  ^ 
et.sur  la  méthode  de  traitement  employée.  619 

Julia-Fohtewelle.  Mémoire  sur  la  nature  et  l'origine  de  la  fièvre 
jaune ,  présenté  au  gouvernement  espagnol  par  la  société  médico' 
chirurgicale  d*  Cadix.  i84 

Kennedy.  Observations  sur  Temploi  de  l'huile  essentielle  de  téré- 
benthine ,  pour  expulser  les  vers  intestinaux..  fioS 

Kératite.  V.  Mirault^ 

KiRALTiEz.   V.  Esquirol. 

Lebidois.  Observation  de  dégénérescence  fibreuse  du  péricarde,  de 
péri cardite  ,  de  pleurésie ,  etc.  5ii 

Lefort.  Mémoire  sur  la  non-contagion  de  la  fièvre  jaune;  analys. 

Lerqt  (  JO  Note  sur  les  effets  de  l'introduction  de  l'air  dans  les 
veines.  .    4^** 

L^CHENAULT.  Extrait  de  son  voyage  dans  les  Indes^Orientales.    ia3 
Ligature  des  artères^épigastrique  et  iliaque  externe.  V.  Bogros, 
LisFRANC.   Mémoire  sur  les  amputations  partielles  du  pied.  5a 

Louis.  Observations  suivies  de  quelques  considérations  sur  la  com- 
munication des   cavités  droites  avec  les  cavités  gauches  du  coeur. 

3a5~485 


654   '  TABLE   ALPHABiTIQUS 

Luxations  du  fémur.  V.   OlUvier. 

Macseyeit.  Expériences  pour  s^assurer  de  la  non-décomposition  «Its 
composés  chimiques  dans  leur  passage  à  traders  les  fluides  de  Téoy- 
nomie  animale.  36d 

Maladies  de  la  glande  pituitaire.  V.   Rayer. 
Marronnier  d^nde.  V.  Cantonefl. 

Mjcckel.  Système  d'anatomie  comfrârée  (3.e  et  dernier  extrait)-  vfi 
Médecine  légale.  V.  Orfila. 

MiiAULT.  Mémoire  sur  la  kératite,  ou  inflammation  de  la  conk 
transparente.  ^ 

Monstruosités  humaines.  V.  Geaffrojr^S.'Hilaîre, 
Myopie.  V.  JPodérà. 

f%Â.TAtx  Catahoso.  Ohsenrations  cliniques  sur  Textraclion   da  cns- 
tallin  ;  annooc.  164 

Nerfs.  V.  Tréuiranus^  Bell^  Hamboldt  ^  Flourens  ,  Desmouîlns. 
Nerfs  de  la  respiration  ,  de  la  parole  et  de  Texpression.  V.  BelL 
Observation  du  malade  de  VHôtel-Dieu  dans  les  veines  duquel  il  a 
tété  injecté  de  Tcau.  3G; 

OEiL  V.  Desmoulins  ,  Fodérà. 
Oestxe.  V.  Say. 

Œuf,  (  changemens  pendant  Pincubation.  )  Y.'J^roul. 
Ollitiex  et  Billard.  Observation  d^nne  luxation    du  fémur  en  ar- 
riére et  en  bas ,  et  d^nne  autre  luxation  du  même  os  directement  en 
bas.  '       539 

Organes  des  sens.  V.  Trct^lranus. 
Organogénésic.  V.  Jtolando, 

Orfila.  Leçons  de  médecine  légale  ^  analys.  637 

Ossification  morbide.  V.  Rayer» 
Perforation  de  Torigine  de  l'aorte.  V.  Bouîltaud, 
Péricardile.  V.  Lehidois. 

Petsson.  De  la  potion  stibio-opiacée  et  des  frictions  avec  une  pom- 
made stibiée  employée  par  M.  Peysson  dans  le  traitement  des  fiiè>rc> 
intermittentes.  ^55 

PhleTiite.  V.  Borot. 
Phlegmasie  des  poumons.  V.   Walt. 
Pile  galvanique.   V.  Prévost. 

Pinel  (de  Maubeuge  ),  Réflexions  sur  l'essentîalité  des  fièvres.  63^* 
PiORRT.  De  l'irritation  encéphalique  des  cnfans  ,  ou  considérations 
sur  la  maladie  successivement  désignée  sous  les  noms  de  convulsion^ 
intenics,  fièvre  cérébrale,  hydrocéphale  aiguë ^  arachnoïditc.  6\% 
Placenta.  V.  Honte, 
Planches  anatomiques.  V.  Chaussier. 
Pleurcsie.  V.  Lehidois. 


DJSS    HATI^BES.  655 

Pommade  stibiée.  V.  Peysson. 

Population  de  Paris.  (  Mouvemens  dans  la  )  Â6S 

Potion  stibio-opiace'c.  V.  Peysson, 
Presbytie.  V.  Fodéra. 

Prévost  et  Dumas.  Sur  l'emploi  de  la  pile  dans  le  traitement  des 
calculs  de  la  vessie.  83 

—  Mémoire  sur  les  phénomènes  Tqui  accompagnent  la  contraction 
musculaire.  *  88 

Provt.  Expériences  sur  les  cbangemens  qui  arrivent  dans  les  princi- 
pes fixes  de  l'œuf  pendant  rincubation.  iig 

Ramollissement  du  cei'veau.  V.  Rostan, 

Rapport  de  l'Académie  royale  de  Médecine  sur  le  remède  du  sieur 
Leroy.  3o5 

Rater.  Observations  sur  les  maladies  de  l'appendice  sus-sphénoïdal 
(  glande  pituitaire  )  du  cerveau.  ^o 

—  Note  sur  l'ossification  morbide  du  périoste,  des  os  longs  et  des 
insertions  fibreuses  des  muscles  ,  à  la  suite  de  l'amputation  des 
membres.  47' 

Ratier.  V.  Fouçuier, 

—  Note  sur  la  vaccine.  5i7 
Remède  secret  du  sieur  Leroy.  3o5 
Remer.  Sur  la  transmission  des  principes  contagieux  des  animaux  à 

l'homme.  126 

Reproduction  d'une  portion  de  la  clavicule.  627 

Rétention  d'urine.  V.   C'iV/a/e  ,   Duhouchet  3  Jlolhrook. 
Rétine.  V»  Desnioulins. 
Réti'écissement  des  divers  orifices  du  cœur.  V.  Bouillaud, 

RicuERAND.  Note  sur  la  guérison  des  varices  par  l'incision  des  veines 
dilatées.  4^4 

RoLANDO.  De  l'organogénésie  \  extr.  4^6 

RosTAN.  Recherches  sur  le  ramollissement  du  cerveau  ;  aualys.         3i5 
RuLLiER.  Observation  d'un  avortcment  provoqué  par  l'introduction 
d'une  aiguille  à  séton  dans  l'utérus,  et  suivi  de  divers  accidens. 

80 

Rupture  de  T  utérus  et  du  rectum,  suivie  de  l'accouchement  par  l'a- 
nus. V.  GaUskcîl 

Sallion.  Examen  comparatif  do  la  petite  vérole  et  de  la  vaccine  j  an- 
nonc.  '58 

Sang.  V.  Dai^y, 

Say.  Sur  une  espèce  d'OEstrc  de  l'Amérique  méridionale  qui  habite  le 
corps  humain.  i^S 

ScELLiER.    Description  anatomico-pathologique  d'im  fœtus  mono- 


>ii 


656  TABLE   ALPHàBÊTIQUB    DBS    UATIÈBES. 

brachc ,  monopode  et  agame ,    parvena  à  peu  prés  aa  terme  èb 
naissance,  mais  cependant  mort  avant  l'accoacfaement.  {iS 

ScouTETTEic.  Mëmoirc  sur  Tanatomie  pathologiqae  du  pcfritoine.  If^ 

Structure  ëlëmentoire  des  principaux  tissus  des  animaux.  V.  JFitwii 

Strychnine,  (propriété  thérapeutiques) 

Suicide.  V.  Hinte. 

Système  nerveux.  V.  Nerfs, 

Aille  recto-tësicale.  V.  CasUtra, 

Tartrate  antimonië  de  potasse  emfikoy-é  à  haute  dose.  V.  fPah. 

Traitement  de  la  blennorrhagic ,  des  chancres  et  des  bubons  syp^'" 
tiques.  u 

Transactions  philosophiques  de  la  Société  royale  de  Loadres  foôr 
Fannëe  i8aa.  a'  partie.  Extr.  ^^i 

Tr<<pan.  V.  Béclatd. 

T%ÉviRAifU8.  Recherches  sur  la  structure  et  les  fonctions  de  l'entt- 
pbale,  des  nerfs  çl  des  organes  des  sens,  dans  les  différentes  classes 
du  règne  animal.  ^ 

TxoussEL.  Extraction  d'an  calcal  dePurctre  chez  un  enfant ,  obserïi 
tion  suivie  de  quelques  réflexions  sur  Pcxtraction  des  corps  étrangtn 
situes  dans  Turètre.  3^ 

Tumeur  développée  dans  rintérieur  du  crâne.  V.  JEsaulroi. 

Uaz-  Dictionnaire  de  Chimie.  B*  vol.  9  annonc. 

Vaccine.  V.  Sallion ,  Ratier. 

Varice.  N.  Miçherand ,  Boroi* 

Variole.  V.  Sallioa. 

Ventouses  scarifiées.  V.  Borot, 

Vers  intestinaux.  V.  Kennedy, 

ViRET.Note  sur  quelques  propositions  physiologiques  deMM.Rolando 
et  Meckel.  4-^ 

Walt.  Emploi  de  rémélique  à  haute  dose  dans  le  traitement  des 
pMegmasies  du  i>oumon.  5a- 


^ 


PIN"     D  E    LA    TAB  LE. 


IMPRIMERIE  DE  MIGWBRET,   RUE   DU   DRAQON  ,    N.«    20.