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ARCHIVES GENERALES
DE MÉDECINE.
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ARCHIVES GENERALES
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MÉDECINE;
JOURNAL
PUJB Lii
PAR UNE SOCIÉTÉ DE MÉDECINS,
COMPOSÉE DE HEMBBES DE L*àGàDBMIE ROTÀLE DE MéoECnE , DE
PIOFESSEUAS 9 DE MÉDEGIITS ET DE CHIBURGIEHS DES HÔPITAUX
CIVILS ET MILITAIBES y etC.
I." ANNÉE.— TOME III.
SEPTEMBRE 4823.
A PARIS,
BÉCHET jeune, Libraire.de rAcadémie Royale de Médc-
CHEZ { cine, place de l'Ecole de MédccÎDe, N.® 4 ;
MIGNERET, Imprimeur-Libraire , rue du Dragon , If .** 30.
4823.
*N
MÉMOIRES
ET
OBSERVAT/ONS.
Métnoirô sur la kératite ou inflammation de la eomée
transparente; par G, Mirault , docteur-médecin à
Angers, ancien interne des hôpitaux de Paris.
XJ A médecine doit h Tapatomie générale une grande
partie des progrès qu'elle a faits depuis trente ans. La
distinction des tissus qui concourent à former les organes
composés devait nécessairement amener celle des lésions
propres h chacun de ces mêmes tissus ; et quel avantage
n'en est-il pas résulté pour le médecin , lorsque , dans
une affection du poumon» par exemple, il peut, non-
seulement apprécier la nature du mal , mais encore con-
naître d^une manière sûre quelle est la partie constituante
de cet organe qui cause le trouble de Téconomie.
Cette analyse si utile et que l'on a appliquée à la pa-
thologie de tous les viscères , on s'étonnera sans doutç
qu'elle n'ait point été apportée dans l'étude de Tinflam-
mation de l'œil.
L'œil est un des instrumens les plus compliqués de l'or-
ganisme; quel autre offre un appareil plus nombreux des
élémens que l'on y rencoptre? Et, cependant, on em-
brasse dans une description générale , plusieurs phlegma-
fies particulières , aussi différentes , dans leurs symptômes
et dnns leurs effets , que les tissus qu'elles affectent* On
6 MÉMOIRES
ne sépare point l'inflammation de la conjonctive de celle
de la cornée , celle de la sclérotique de celle de la cho-
roïde , de la rétine ou de l'iris ; et c'est à l'occasion de
rinflammation de la conjonctive que la plupart des au-
teurs exposent comme des phénomènes en quelque sorte
accessoires , ou couime des complications , tous les symp-
tômes remarquables que l'on observe lorsque la phlegma-
sie s'est propagée aux parties qui constituent le globe de
l'œil. M. le professeur Boyer avait senti combien cette
marche est vicieuse , lorsqu'il a traité séparément de
l'inflammation de la conjonctive , et qu'il a renvoyé aux
maladies générales de l'organe de la vue la description de
celle qui affecte quelques-unes ou même la totalité de ses
membranes propres. Il n'est pas facile , assurément , de
porterie diagnostic de l'inflammation de l'œil jusque-là ,
que de reconnaître à des signes certains la part qu'y prend
chacune de ses parties , et de déterminer quelles sont
celles qui souffrent, lorsque deux ou trois seulement sont
atteintes. Cependant, la chose n'est point au-dessus des
efforts d'une observation soutenue , et déjà cette tâche
difficile a été en partie remplie. A diverses époques , en
effet, on a cherché à suivre une méthode plus analytique.
De S.*-Ives traite de l'ophthalmie en plusieurs articles , dont
un est consacré à l'inflammation de la choroïde et de l'iris.
Maître-Jan parle aussi de celle de l'uvée : il la divise en
générale et en partielle ; il expose les principaux phéno-
mènes de celle-ci et quelques-unes de ses terminaisons ;
il attribue à l'inflammation de la rétine les douleurs vives
qui accompagnent certains ulcères de la cornée. Voici
comme Deshaies-Gendron s'explique sur celle de la cornée :
«Il y a, dit-il, des ophtalmies qui s'étendent quelque-
fois sur la cornée transparente; j'ai vu ces vaisseaux
comme si on les avait injectés. Cette inflammation est
rare ; attendu que les vaisseaux de cette partie sont plu»
ET OBSERVATIONS. 7
fins et plus serrés ; en conséquence , le sang s'y porte
plus difficilement». Il donne aussi les signes deTinflam-
ination de la ckoroïde et de l'uvée. Boerhaave a traité de
rinflammation suppurative de la rétine et de la cornée,
ainsi que de l'otscurcissement de cette dernière mem-
brane. Janin nous a transmis une observation de chémo*
sis , dans lequel la cornée suppura et fut entièrement
détruite. Nous verrons plus bas que celte suppuration
n'est qu'une des formes de l'inflammation de la cornée..
Ce qu'ontécrit les auteurs que je viens de citer n'est
qn'un essai fort incomplet dies diverses phlegmasies qui
peuvent aflecter le globe de l'oeil. Il faut arriver à l'ouvrage
de M. Travers pour voir la question qui nous occupe em-
brassée à peu-près dans tout son ensemble.
Cet auteur examine dans autant de sections chacune
des inflammations des membranes de Tœil , à l'exception
de celte de fa cornée. Àmsila conjonctivite, Isl sclérotlte ,
firidite, la choroïdite, sont successivement le sujet de
ses recherches. On ne voit pas sans étonnement qu'il ne
fasse pas mention de la kératite. Un tel observateur aurait-
il manqué de faits pour en tracer l'histoire ?
Un jeune médecin de l'école de Berlin a cherché à rem-
plir cette lacune dans sa thèse inaugurale {de corneâ éjus*
quemorbis, auctore H offbauer , Berolinl 1820) ;il y traite
de l'inflammation de celte membrane sous le nom de ké-
ratitis seu corncitis: c'iest une esquisse assez fidèle de cette
maladie.
Je ferai remarquer que Tauteur n'admet point la pré-
sence de la conjonctive sur la cornée , et que les vési-
cules qu'il regarde comme formées par le soulèvement
des lames superficielles de celte membrane , ne sont autre
chose que des phlyclènes qui résultent de l'accumulation,
d'un liquide sanguinolent sous la conjonctive de la cornée.
M. Hofibaucr est le seul , à ma connaissance > qui ail»
tr*ité d'upe manière spécifia ^T^ammatioa du lïs^u
4e la cornée ; p'est donc à lui qa'apparliea.drqit ta prio-
rilé. Je dois cependant dire que la ^lêine maladie (ait
depuis long- teaip3 le sujet de mes observations et que je
l'avais décrite ^vant d'avok cpanaissQQc6 de la disserta-
tion de cet auteur*
J'avais remarqué qu'à um x^ertoio^ époque des opbthal-
qaies , et dans des drconskance^ particulières , la cornée
participait à l'inflammation » que cette membrane se ra-
mollissait et que SQU tissu se cb^ngeait en une sorte de
pulpe ou de gelée , qui tantôt était accompagnée de sup-
puration, d'autres fois en était exempte. C'est ce pbénomèoe
Qssez ordinaire d'une kératite très-aigue qui me l'avait faît
appeler ramoUis&ement clc la cornée, dénomination que
je lui ai conservée dans m^ observations et qui for^ie le
^.™" degré de la kératite.
Les ahéra tiens phjrsiqnes qui surviennent dans la texture
de la cornée pendant son inflammation , sont en grande
partie n^entlonnées dans le« observatîoJis qu^ M- Jade lot
a consignées dans le i^*' volume deVannuaire des hôpi-
taux, sur une épidémie d'opbthalmiia qui a régné en 1818^
à Tbôpital des Enfans. Les faits rapportés par ce médecin
sont d'autant plus intére^sans que c'est à l'autopsie cada-
vérique qu'ils ont été coi^istatés.
Ainsi c'est avep ua eertaiq succès que l'on a tenté de
débrouiller le chaos de^ inflammations qui peuvent affecter
séparément les diverses membranes de l'oeil , et quelques
unes d'entre elles se montrent avec des symptômes que
l'on peut très-bien distinguer. Telles sont surtout la con-
jonctivite , la kératite , Tiridite; ( les symptômes principaux
de celle-ci sont , la rougeur de l'iris , la constriction de U
pupille , sa forme irrégullère , un dépôt floconneux h sa
sprface) , et la sclérotite quand elle est portée à un ccrr
taia degré d'inteosité.
BT 0B9£B¥AT|0NS. g
Sauodeps a rapporté des observations de cette deiv
Dièrephlegmasie; une injection Tascuiaire extrêmememt
multipliée , une rougeur très-vive » sans gonflement bien
senttble de la conjonctive des vaisseaux qui se portent en'
ligne droHe en convergeant vers le centre de la cornée »
et qui foi^inen.t 4^9 ^oçivent autour d'elle et à quelque
distance do son bord» UQo 2one. d'un rou^e vif, sans in-<
jectioi^ nî ob#C9rclss0meat ; quelquefois des bosseluret ^
qui paraissent^ être le ré»vltft du ramollissement et d»
l'amincissement d« la sclérotique » la caractérisent parti<<
culièrement. Il fant arou^r qu'il n'est pas aussi £aicile da
reconnaître l'inllammalion de la choroïde h quelque signe
particulier, si ce n est pent-êlre la sensation d'pne coulent
rouge ( sans injection concomitante de la cornée tonte-
ùÀi) qui semble nous Tenir dos objets que nous considérons.
L'épanchementalbnmineux ou purulent qui se fait dans
la chambre antérieure est assurément le résultat de la
pUegmasîe ou dtfi. la membrane dite de l'humeur aqueuse ,
ou de qiJkelqu'aae des parties qui forment les parois des
deux chaœbres. Après ces considérations sur la manière
la plus rationnelle de considérer l'inflammation du globe
de l'œil , je pasae à colle de la cornée qui doit ici m'oc-
cuper spécialement*
De la kératite au infltknwHUiovt dp la oom4e. — L'ob-
servation long-teinpa suivie des maladies de la cornée
nous permet d'avancer que ses altération^ , quels que
soient leur forme et leuc^ caractère , sont prçsque toutes le
produit de son ioflanunalion aiguë ou chronique. G'esi
en suivant celle-ci dana^ sa mfircbe , que l'on peut apprêt-
oier les diverse|^mc4ificati<>ns qiie subit le tissu de la eor<«
née , que l'oai peut connaître la nature de ces opacités dé^
signées sons le nom de nuag€^s d'albugo , de leucoma «
celle de ces défbnnations de toute espèce que l'on oon^^-r
prends sous la dénominatÎQn de staphyléme, que Ton peut
- -i
10 hj6iioires
enfia se rendre compte de l'atrophie de la cornée , peut-
être même de son ossification.
La kératite chronique , qui accompagne assez souvent
l'ophllialmie chronique , doit être»considérée comme étant
la cause prochaine des différentes maladies dont je viens
de parler ; tantôt elle agit en affaiblissant la force de cohé<
sion du tissu de la cornée , de telle sorte que cette mem-
brane cède à la pression des humeurs de Tœil , et qu'elle
se distend en s'amincissant ; tantôt , au contraire , elle dé-
termine son épaississemeni ; d'autres fois elle altère sa
forme ou sa transparence ; enfin elle la met quelquefois
dans des conditions telles , qu'elle devient susceptible
d'être absorbée en partie et même en totalité.
La kératite chronique ne se manifeste guère à nos
yeux que par ses effets consécutifs , de sorte qu'il n'est pas
possible d'en donner une description séparée de celle des
.altérations qu'elle cause : il ne sera donc question ici qu&
de l'inflammation de la cornée h l'état aigu.
Kératite aiguë. — Les différences qu'elle présente dap s
ses symptômes , sa marche et ses terminaisons , nous obli-
gent à l'examiner dans trois périodes , ou degrés , qui dif-
fèrent entr'eux par le plus ou le moins d'intensité de la
phlegmasie. Le premier degré est caractérisé par Vob-
scurcissementou l'injectionvasculairerouge de la cornée;
le deuxième , par son ramollissement ; le troisième , par
son infiltration purulente.
) L'inflammation aiguë de la cornée est toujours précédée
par celle de la conjonctive; tant que la cause qui a déter-
miné l'ophthalmie n'a point agi sur la cornée elle-même ,
le gonflement et la rougeur s'arrêtent à sop pourtour , où
la densité du tissu cornéal et sa connexion intime avec
son tégument extérieur semblent former une barrière
insurmontable au passage du sang dans ses vaisseaux.
C'est ce qu'on voit d'une manière très-sensible dans le
ET OBSERTATIONS. 11
chémosis. Dans ce dernier degré de l'ophthalmie , en
effet, il arrive quelquefois que la conjonctive forme autour
de la cornée un bourrelet de plusieurs lignes de hauteur ,
sans que celle-ci soit aucunement altérée, pas même sa
transparence. C'est un des argumens les plus forts dont
on se Soit servi pour nier que la conjonctive se continuât
sur toute la partie antérieure de l'oeil.
Ce que l'on observe d'abord , quand l'inflammation de
la conjonctive se propage à la cornée , c'est un obscureU-^
sèment ^ un trouble particulier qui fait que les malades
ne peuvent plus distinguer les objefe qu'au travers d'une
sorte de nuage ou débrouillard. Une fille de 22 ans , d'une
constitution scrofuleuse , entra à l'hôpital de la Pitié »
pour une double ophthalmie , au douzième jour. Les pau-
pières sont rouges et gonflées; la conjonctive injectée et.
boursoufilée : à ces symptômes , se joint un obscurcisse^
ment des deux cornées ; leur couleur est d'un gris très-
pâl9. La. malade ne dîsVîngae presque plus les objets qu'on
hiî présente ; il lui semble qu'elle les voit au travers d'un
verre brouillé ( c'est son expression. ) Larmoiement, pî-
cotemens continuels , etc. La malade est soumise au' trai-
tement antiphlogistique; l'ophthaknie diminue ; la vue
s'éclaircit. Du i5.* au 20.* jour , le trouble des deux cor-
nées se dissipe ; elles recouvrent enfin toute leur transpa-
rence.
L'obscurcissement de la cornée n'est autre chose que le
produit de l'engorgement de ses vaisseaux; ils sont dilaté»
et gorgés de fluides blancs. Le sang n'y a point encore
pénétré , du moins rien ne l'atteste ; et si l'irritation dimi-
nue , bientôt la membrane recouvre sa diaphanéilé. Que
si , au contraire , l'ophthalmie devient plus intense , le»
vaisseaux delà cornée et de la conjonctive semblent céder
k l'impulsion du sang , se dilatent et se remplissent d-nii
fluide qui, jusque-là, n'y avait pas pénétré. La cornée
lit MiMQIRES
«devient donc ie siège d'une injection sanguine plus ou
moins apparente , qui , tantôt bornée aux parties voisines
de sa circonférence » occupe d'autres fois une portion plus
ou moins grande , ou même la totalité de sa sur&ce.
Dans certains cas , cette injection est tellement multi-
pliée , que ses vaisseaux donnent , par leur rapproche-
ment, une couleur rouge uniforme h la membrane; les
malades distinguent encore les objets ^ quoique très confuse-*
ment, et ce qu'ils regardent leur parait entièrement rouge.
Marie Lelegard , âgée de 66 ans , fut reçue dans les,
salles de M. le professeur Béclard , à l'hôpital de la Pitié ;
elle était affectée d'ophthalmie depuis six jours; les yeux
étaient rouges , douloureux ; des vaisseaux sanguins très-
développés parcouraient les conjonctives oculaires : on
voyait aussi sur la cornée un grand nombre de vaisseaux
rouges qui , paillant de sa circonférence , se rendaient
de. toutes parts jusqu'à son centre. L'iris avait du côté
droit une couleur rosée ; pupille déformée et alongée trans-
versalement; sentiment de brûlure dans Vœi\^ etc.
Quand la malade entr 'ouvrait les yeux , les objets lui
paraissaient tout rouges. L'ophthalmie céda à un traite-
ment convenable ; rinjçction de la cornée se dissipa peu-
À-peu , et la vue redevint par&itement claire.
Il arrive quelquefois , lorsque Tinflammation est portée
à un certain degré d'intensité , qu'il se fait une petite hé-
nQLorrbagie locale. Le sang" s'extravase entre les lames de
la cornée , et produit une. véritable ecchymose. Béer , de
Vienne , en a fait représenter un cas dans les planches
qu'il a mises à la iip de son ouvrage; l'infiltration san-
guine occupe près de la çaoitié dç la cornée. L'obscurcis-
jseçpent et l'iajectioq va^ulalre rouge forment ce que j'ap-
pelle le pren^ier degré de la kératite aiguë. Jusqu'ici il n'y
a point de désorganisation du ti§su de la cornée : Tin-
ilanunation cessaat « tout peut rentrer dans Tordre natu-
rel : obserrons qtt« l'inj^lion sanguine a lieu |plus ordi-
Dairetneût , et d*ufie manière beaucoup plus apparente ,
dans le tégument formé par la conjonctive , que dam le
tissu mêtne de ta cornée. Quelquefois Tinjectiôn seroontré^
en fl^me tetiips dans le tissu cellulaire qui unit ces deux
membranes , malgré qu'il soit (rès-serré. Dans Tétat in-
flammatoire » ce tissfi se gonfle sensiblement , et toute la
partie injectée forme un relief plus ou moins marqué sur
la conoée. Ce gonflement du tissu cellulaire sous-conjont-
tival peut devenir aisset considérable , dons certains ca^
d extravàéation de sat>g , ^ur que le chémosis ou bourre-
let de la conjonctive se contiâue sur toute la cognée. J'ai
TU cette particularité si remarquable cbez un malade ée
lliôpital de la Charité , qu'on avait opéré de la cararacle.
La cornée était entièrement rouge et comme boursoufflée»
Une inflammation plus gravé de la cornée la désorga-
nise ; son tissti perd sa cohésion , se change en une pulpe
çélûtiniforme , d'un gris cendré , quelquefois rougeâtre ;
en un mot , h cornée se famôllit. La lame extérieure ou
conjonctîvale ne paralf pas partager la même décomposi-
tion ; elle cesse d'être tendue et lisse , eàt lâchement ndhé^
rente à la cornée ramollie , et se ride plus ou moins ett se
fiioulant aux inégalités do sa Surface»
Le ramoiUssemeftt simple de la coi^néè se borne pres-
que toujours à ses lames superficielle^ ; raremetit il s'étend
à toute son épaisseur ; il constitue le second degré de la
hétdtiîe ; maïs il Ik'est pas nécessairement précédé par
l'injection roUge do premier degré* L'observation pr«iuvi&
qofe le pim «Outrent ii arrive saWs autre symptôme que
i'obscârrtissement de la coméé , joint à une ophtlialmîe
très-€iigoë.
Le lo mai 1822 , la nommée Marie Perrault étant en-
trée à l'hôpit^kl de la Pitié , pour ute ophthalmîe chronique
passée à Félat aigu , à l'occasion de la suppression de ses
l4 UÉMOIRES
règles , on la soumit au traitement àntîphlogîstîque. L'é-
poque des règles étant revenue , nous observâmes une
exacerbatton de tous les symptômes ; des phlyctènes, au
nombre de cinq , se développèrent autour de la cornée.
Le 16 , obscurcissement brun , puis ramollissement
superficiel au haut de la cornée ; celle-ci était inégale ,
grisâtre , pulpeuse , et légèrement boursouillée. Quelques
jours après , la cornée , dans la partie où elle s'était ra-
mollie, offrait uqe dépression assez marquée (il était vi-
sible que la matière en ramollissement avait été absorbée
sous la conjonctive, et que cotte dernière membrane s'é-
tait affaissée dans renfoncement qui en était résulté) ;
on eût dit que la cornée , réduite à la mollesse de la
cire demi-figée , avait été comprimée par le bout du
doigt.
Enfin , dans un troisième degré , et toujours suivant le
plus de gravité , il arrive que non-seulement la cornée se
ramollit, mais encore qu'elle s'infiltre de pus , soit que la
matière soit versée dans le. tissu cellulaire inter-lamelbire,
ou , ce que je suis porté à croira , qu'elle imprègne , à
proprement dire ', le tissu de la cornée à l'état de ramol-
'lissement.
Julien Larcher , âgé de 63 ans , fabricant de bas , est
admis à l'hôpital de la Pitié , le 20 août 1822 , pour une
ophthalmie aiguë qui date de huit jours ^ et dont il ignore
absolument la cause. A son entrée , il ne présente que
les symptômes d'une inflammation as#z vive de la con-
jongtive , sans ^gonflement bien sensible de ses deux por-
tions oculaire et palpébrale. La sensibilité de l'œil est
assez vive. Le quatrième jour , la cornée commence à de-
venir trouble h sa circonférence; les jours suivans , elle
devient de plus en plus terne et grisâtre. Le 10.'' jour »
tout le pourtour de la cornée présente un cercle jaune ,
d'une ligne de large ; il parait formé par l'épanchement
ET 0 BSERTATIONS. l5
OU Tinfiltration entre les lames les plus superficielles ,
d'une matière demi-fluide , de la couleur indiquée. En
regardant l'œil de profil, on voit très-bien que les lames
extérieures de la cornée sont soulevées dans toute sa cîr-
■
conférence , et qu'elles y forment un relief assez marqué;
le reste est trouble , la vue obscurcie , la sensibililé de
l'œil diminuée , etc.
La suppuration de la cornée peut être superficielle ou
profonde. On voit tantôt , dans I^^premier cas , un cercle
jaune d'une ou deux lignes de largeur , concentrique à la
circonférence de la cornée ; d's^tres fois la suppuration
n'occupe qu'un côté et une petite étendue de la mem-
brane. Dans le deuxième cas , c'est le plus souvent au centre
qu'a lieu le ramollissement avec suppuration. Dans les
premiers temps , la cornée est tendue , plus ou moins
soulevée par le pus qui la gonfle; quelquefois l'altération
s'étendant à toute son épaisseur , elle cède à la pression
des humeurs de l'œil , et forme une protubérance ou sail-
lie qui dépasse plus ou moins le niveau de ses autres par-
ties. J'exprimerais assez bien cet état, en disant que la
cornée est comme défoncée.
Nous avons fait de l'infiltration purulente un troisième
degré de la kératite aiguë , parce qu'elle n'arrive jamais
sans le ramollissement; tandis que celui-ci peut , comme
on l'a vu , avoir lieu sans production de pus. A'I'autopsie
des salades , dont M. le docteur Jadelot a rapporté les
observations , on trouvait la cornée boursoufflée , terne
et comme infiltrée d'un fluide albumineux. ( Annuaire
des hôpitaux. ) D'autres fois elle était opaque , jaune ,
saillante , bosselée , presque détachée de la sclérotique.
( Idem. )
Nous avons eu nous-mêmes l'occasion de constater le
ramoUissement de la cornée sur le cadavre. Dans un cas ,
après avoir détaché de l'orbite un œil dont la cornée of-
i6 lixoinss
fraît les caraclères de cette makdie , ùows h tètciàmch
arec le dos d'un scalpel ; il s'eb ^ëtàôhalt Uûé sorte ûé
pulpe ou de çrémè , coniin^ si où avilit gratté dil (r^inà^e
mou : nous enlevâmteis ainsi te tie^s à^eu-prèè dé
l'épaisseur de la ttfrtiée. Noué ne pûtnes^ alielr plue
jbin r le ramollissement ffe bornait là. L'autte (Bil du
même individu , qui n'avait été qu'un peu enflakttmé^ né
présenta rien de semblable ; le tranchant de l'instruffienl
iui-méme n'enlevait ri^ en grattant.
Chez un autre maladls , et dans leniéttie hâpital ( Ën-
fiikis malades ) , la cornéb était ramollie dans toute èon
épaisseur ; elle se convertit en bouillie en la raclant avec
l'otiglfe.
Là nature de l'altération étant CQnnuè , suivons màin-^
tenant la marche ultérieure de la kératite dans les trois
périodes ou degrés ; exposons les terminaisons diverses ,
montrons enfin les moyens c^ue la nature déploie pour re-
parer le désordre dont elle est souvent suivie.
Lorsque Tinilammation s'est bornée à l'obscurcissement
ou à l'injection des vaisseaux , (juelque forte que soit cette
congestion sanguine, pourvu que le tissu de la cornée
reste intact , ses vaisseaux peuvent par la contractillté qui
l(3urest propre , se débarrasser du sang qu'ils contiennent
accidentellement , interdire le passage à de nouveaux glo-
bules rouges et rendre à la membrane sa transparence na-
turelle.
La kératite parvient-^lle au 2."* degré, la cornée de-
meure mollasse , comme de la pâte dé papi^ , grise et
demi -opaque, pendant quinze jours , trois semaines, un
mois môme , suivant que le ramollissement est superficiel
ou profond ; apfès quoi elle se reconsolide par un méca-
nisme que nous exposerons bientôt. Il arrive le plus ordi-
nairement que cette espèce de pulpe ou de détritus , qui
BT aBSKRYATIOPfS. i y
résulte du ramoliissement , est emportée par les vaisseaux
lymphatiques. A mesure qu'elle est absorbée , il s'établit
àla surface de la cornée une excavation dans laquelle s'af-
faisse la conjonctive.
Les phénomènes qui succèdent h l'infiltration purulente
de la cornée ne sont pas moins remarquables. Le premier
effet de l'absorption est de pomper la matière infiltrée.
Cependant comme l'action des lymphatiques ou des vei-
nes ne s'exerce point d'une manière uniforme par toute la
membrane , il résulte que quelques-unes de ses parties
sont déjà débarrassées, lorsque d'autres sont encore gon-
flées par le pus; ce qui fait qu'à cette époque de la ma-
ladie , la cornée présente çà et là des enfoncerâens , des
saillies , souvent aussi des rides qui lui donnent un aspect
particulier. Lorsque la résorption est achevée , la mem-
brane ne conserve plus que l'apparence d'un corps fon-
gueux et mollasse ; elle s'affaisse sur l'iris en perdant sa
convexité naturelle.
Un peu plus tard, la cornée, ainsi ramollie , s'amincit
visiblement par l'absorption de son tissu propre.
On ne peut concevoir l'aplatissement de la cornée ,
sans admettre que, pendant le cours d'une kératite grave ,
toujours accompagnée d'une inflammation plus ou moins
vive des parties internes du globe de l'œil , il ne se fasse
une diminution de ses humeurs , et particulièrement de
l'humeur aqueuse. Sans cela , en effet « leur pression ,
égale dans tous les sens , s'y opposerait nécessairement.
Ce qui confirme cette opinion , c'est qu'après les inflam-
mations profondes de l'œil , cet organe reste souvent , après
la terminaison de la maladie , plus petit que celui du
côté opposé.
Si les choses ne se passaient point ainsi , il devrait arri-
ver que la cornée , privée de sa consistance , loin de so
rapprocher de l'iris , serait au contraire poussée en avant ,
l8 a&MOIRBS
soit parlieilemeiit, soil en totalité, et qu'elle formerait
une variété de staphylôme ; ce qu'on observe » en effet ,
dans quelques cas où lo ramollissement a été tellement
prompt p*arrextréme violence de la phlegmasié, que l'ab-
sorption des humeurs n'a pas eu le temps de se faire.
La kératite aiguë » dans ses deux premiers degrés , ne
peut être confondue avec aucune autre maladie ; dans le
troisième , le pus qui infiltre la cornée pourrait peut-être
en imposer pour un abcès ou pour un hypopyon. Pour les
distinguer » il suffit de se rappeler que dans l'abcès la
surface de la cornée ne perd pas son poli naturel » ce qui
.lurrive toujours dans la kératite. L'erreur d'ailleurs ne
pourrait pas durer long temps; car il suffit ordinairement
de quelques jours pour la résorption de la matièi^ infil-
trée : Tépanchement de pus qui constitue Tabcès ne se
dissipe pas si vite. Quant à l'bypopyon , sa situation plus
profonde , la figure qu'afiecte la collection de pus épan-
ché dans la partie la plus déclive , l'intégrité du tissu de
la cornée établissent assez la différence.
La kératite aiguë peut» suivant son degré» affecter di-
Terses terminaisons. On peut en admettre quatre : i.*" la
résolution ; 2.** l'induration ; 5.* la rupture de la cornée ,
qui est suivie de l'évacuation plus ou moins complète des
humeurs de l'œil; 4** la gangrène. J*ai déjà parlé de la
première de ces terminieiisons ; elle consiste dans le réta-
blissement de la transparence delà cornée , lorsque celle-
ci a été le siège d'un obscurcissement ou d'une injection
vasculaire rouge.
L'induration est une terminaison des deuxième et troi-
sième degrés. Le ramollissement persiste» comme il a été
dit, pendant deux » trois» quatre semaines; les symptô-
mes de l'ophtbâlmie diminuent» se dissipent même pres-
qu'enlièremont dans Tiulervalle. Alors » et sans qu'aucune
irritation nouvelle se manifeste^ on voit se développer
ET 0BS£BViTI0N8. |g
une on phfsieors parties de la ocmjofictife de là selé-
rotiqde , des yaisseaBX rouges en nappe ou par faisceaux ,
el semblables à ceuFX que Ton a appelés variqueux. Ces
vaisseaux dilatés et très-apparens sont plus on moins nonif-
breux , siHvant Télendue et la profondeur do ramollisse-
ment ; ils se portent vers les points altérés de la cornée ,
étendent leurs branches dans la conjonctive , et injectent
dans leurs derniers rameaux le tissu cornéai ramoHi et,
réduit à Tétat d'une substance puttacée. A partir de celte
époque f la cornée éprouve de nouveaux changemens dass
sa couleur et dans sa consistance. Ramollie , elle étai^
légèrement grise et demi- transparente ; elle devieat si>c«^
cessivement pougeâtre, grîs-lbncé, blanchâtre, et enfin
blanche , par-tout où elle a sonfiert. En même temp9
elle perd de plus en plus de sa mollesse, et fintE pa^ re«
couvrer sa solidité naturelle, peut-être même au-delà.
Bientôl après , les vaisseaux variqueux de la coBjonclive
disparaissent. Uopacité qui reste sur la cornée ne parait'
pas diffêrer de celles que l'on a appelées aikugo ou Uw^
c&ma, sm'vanl leur nature. Je vais rapporter deuxobser-^
valions qui donneront une idée plus exacte de la marcbô
de la maladie et de sa terminaison par induration.
Opktkatmie aiguë , TamatUssement profond et partiel
avec suppuration de la cornée, (Kératite au ti^isième^
degré. ) — Le 8 juin 182s , entre à Phôpital dp la Pitié ,
le nommé Tessîer (François), âgé de 4» an*»» irtdivida
bien constitué, pour une opbthalmie de l'œil droit, exis^
tant depuis trois semaines : il n'avait fait jusqu'alors at»«
cun traîtemenl.
Etat ; rougeur tt*ès-vive , boursoufflement qssez^^ consi^
dérable delà conjonctive sclérotidienne; elle ferme ua
bourrelet autour de la cornée. Cetle dernière membrane
est infiltrée de pus h sa partie moyenne , dans noe éteft^
due qui équivaut à la moitié de sa surface. Cette. poHipft
s..
%Oi M^HOIBKS
ceatrale désorganisée est poussée en avant par la pression
des buiûeurs de Toeil , et forme une saillie particulière ,
comme surajoutée à la cornée. On ne peut voir quel est
Tétat de Tiris.
Le 11 juiù, la matière, infiltrée dans Tépaisseur des
lames » est devenue d'un blanc opaque ; sa résorption est
oommencée.
Le j4>I3 cornée offre une légère transparence ; elle
est opaline ; sa surface présente des saillies et des enfon-
cemens irréguliers. On aperçoit au travers un lambeau de
Tiris qui s*est porté dans la concavité de la portion ramol-
lie, et y fait en quelque sorte hernie.
Le 20 , les inégalités de la tumeur sont effacées , celle-
ci s'est affaissée , au point qu'elle dépasse à peine le niveau
du reste de la cornée. La membrane paraît plus mince à
son centre. '
Le 3o , il ne reste plus d'autre symptôme de l'ophlbal-
mie , qu'une injection vasculaire sans gonflement de la
conjonctive de la sclérotique ; la cornée parait avoir repris
sa consistance ordinaire; elle est blanchâtre dans toute sa
partie centrale.
L'opacité est devenue de plus en plus marquée jusqu'au
i5 juillet, où la maladie s'était terminée par induration
blanche. ( Leucoma. )
Ophthalmie aiguë, ramollissement profond et total
avec suppuration de la cornée, [Kératite au troisième de-
até.) — Antoine Serre, âgé de 27 ans, d'un tempéra-
ment sanguin , porteur d'eau , entra à l'hôpital de la Pi-
tié , le 18 janvier 1822. Ce malheureux nous dit avoir
contracté , quelque temps avant , une maladie vénérienne
qui, s'étant portée sur l'œil droit, l'avait tx>umé ensup-
furatiofis et que la fonte totale de l'organe s'en était sui-
vie. . Aujourd'hui Tœil gauche est affecté d'ophthalmie ;
depuis quinze jours > elle s^est déclarée sans cause con-
ET OBSBBTA TIONS. fl
nue; peut-être n'est-elle que le symptôme d'une syphilis
constitutionnelle à laquelle on n.'a oppose aucun traitement.
Etat au \% janvier : rougeur très-vive de la conjonc-
tive oculaire ; tous ses vaisseaux sont injectés » gorgés de
sang. Cette membrane forme une saillie légère autour d^
la cornée; Tinjection vasculaire ne dépasse pas sa -circon-
férence ; la vue est obscurcie; les paupières , un peu gon-
flées » se rapprochent fortement pour protéger l'œil dont là
sensibilité est exquise.
Le 1 9 , saignée du bras ; le malade eut .une syncope ;
on tira très-peu de sang.
Le 20, dix sangsues autour de l'œil. Malgré ces éva-
cuations et la diète absolue , inflammation fait des pro-
grès y la conjonctive se boursouiffle {chémosis) ; la-cornée
se trouble; les objets ne sont plus aperçus qu'au travers
d'un voile épais; les paupières se tuméfient, un érysipële
œdémateux s'y manifeste ; le malade ne peut plus îles ou-
vrir, tant à cause du gonflement que de l'extrêmd douleur
qu'il éprouve quand il laisse pénétrer la lumière. Dés élan-
cemens qu'il compare à des piqûres d'aiguille /un lar-
moiement continuel , une sensation brûlante dani l'œil ,
ne laissent pas un instant de sommeil ni de repos'. Quel-
ques jours sufiirent pour le dévGio|>pemènf de cés-symp-
tomes : cependant l'inflammation ne cessa d''étre ^mbat-
tue par des applications de sanigsues , des pnr^tifs , les
bains de pieds sinapisés, et le d6 on peut écarter assez les
paupières pour apercevoir la cornée ; elle est rôilge dans
toute son étendue. Il s^échappe de l'œil un mucus épais .
puriforme , dont l'âcreté produit l'excoria^on delft peau.
Le 3o, le gonflement étant diminué, ainsi que la dou*
leur , le malade jput ouvrir l'œih lo cornée est jaune , in*'
filtrée de pus dans toute son étendue ; le malade n'y voii
plus du tout , malgré , dit-il , qu'il se trouve beaucoup
mieux. La cornée resta dans cet état jusqu'au 5 février^
0-9 minomis
Slàési'JnlervBlle « sa couteur jaune âeviat àt fhaen plus
jpâk* il ré|>oq«e <lé$îgaëe » ette était blàndhâlre et €|>iKpie^
Lef jours s«Svafi$ » l'infiltration 9e dissipe peu-à-peu ;
4-abord quelques points «'éclaîrcis^eot uo;peii,pui9 ià
ifteoibrane pïrésenle cetto demi-transpaTeiice et cet étot
^«iiDiforme dont nous a^otis {Mrlé.
; Le 1 s férrier , le pue est résorbé , macs la membraao dif
ffere beaucoup de Tétat naturel ; à mesure ^ue r«bsorp-
tion s'est fuite dans un point, la com&e s^eât aflbiseèe et
s'est i4dée ; elle a cessé d'-étfe blanchâtre sans qu eUe. ait
recouvré la transparence et le poli qui la oaréctérisient*
-Altérée profondéinefll dans seA orgaoisation i elle est fuU
peuse et flasque; 6« sur&ceest très-tûégale; son tisso ^
cemine a^acéré^ est ramîoUi , et n*a pkis qu'une faible âp*-
))(are&cede son état naturel. £afin, elle s'est amiftcie» «t
i!iipts est appliqué k sa face poslérieure. "
Le là ùyriiytous les symptômes înâannnatozreftaTaient
^is^Fù ; cependant des vaisseaux se fflaïufeistGfnt tout .au-
letit de la cornée , <et s'avancent, plus ou moiits sur elle.
M. Béclard , diit^urgieii ha. cbef* nous ajrant chargés do
]e& excîser> ^ous càrcooscri^Unes , k Veiô»- des ciseaux •
idttte 1a ^ccHiférence. do la tneoibrano. L'opération ùo
fut âui]^Î0. d'auGua cbaageiiijsnt bien appréciable.
Le if» juta > ]fi iBala4e Mirtit de rhôpital «j^ot perdu h
Vite ; I^iOpvQée u'^yhU pAS ^n brillant uaUtrcl; «lie était
AlOf^fMÎflf''^^^» ^^ a|XNr tecoutré cependant toute sa
foliiiij^f!<9P l^ Réprimait £jM3ilcn^ en la pressant arec
ui^:tAi^ d'épingle ; file ^arai$s«it amincie «t fortifiée par
l'tm^fqMî doublait sa faco postérieune. La pupUle était
dblhéréo, ce que potn^etUiit de Yoir la demi^ransparence
dé b eornée. Il est à {^marquer , et nous allons en dim
la raison, que. llndui^tien blancho n'a peant «ucCédé
cennnednns le cas précédent.
Si Vba censîdëre qite ces taches qui «uoeèdecA au ra<-
ET OBSSltV^TIONS. fiD
moDissemeni ne se manifestent jamais sans aToirétépré-
cédées du déTeloppement accidentd de yaisseanx vafi-
queuK sur la conjonctive » qae ces Tiisseaux se portent
directement et seulement à la partie désorganisée de la
cornée; qu'enfla ils disparaissent lorsque l'opacité est for-
mée et la membrane reconsolidée , on ne peut douter que
cette injection temporaire des vaisseaux.de la conjonctive
ne soit appelée à jouer un rôle important dans la répara-
tion de l'organe; ce qui me parait le prouver invincible-
ment » c'est que , comme l'observation vient de nous le
montrer » il ne se forme pas de taches si Ton coupe les
vaisseaux lorsque celles-ci commencent à se manifester.
On observe des phénomènes analoguel dans toutes les
maladies de la cornée qui se terminent par des opacités.
Dans les ulcères , dit B. Travers , les vaisseaux propres
de la cornée versent dans l'excavation une lymphe-coa.
gulable qui s'organise peu-à-peu ^ et dans laquelle des
vaisseaux provenant de la conjonctive versent une ma*
tière blanche concrescible (matière adbésive) qui donné
à la cicatrice la couleur que nous lui connaissons.
Des phénomènes semblables succèdent très-probablo
ment au ramollissement. Quand il arrive visrà-vis la pu*
pille , il est donc nécessairemetit suivi de la perte plus ou
moins complète de la vue du côté malade.
Dans certaines ophthalmies , comme la gonorrhéique , la
variolique, etc« » le ramollissement se fait quelquefois avec
tant de promptitude et si profondément , quela cornée perd
en trois ou quatre jours toute la cohésion de son tissu » et
que , pressée par les humenrs dejl'œil , elle se déchire. L'hu-
meur aqueuse s'écoule en totalité ou en partie , et la mem-
brane , perdant sa convexité, vient s'appliquer contre l'iris.
RamoUissement profond avec suppuration , rupturedé
la camde. -r^ Une femme de 5o ans , au N."* 1 7 de la salle
Si'A&toiu , à la Pitié , s'expose à un vent froid , le lcade->
. main d'excisions pratiquées sur la conjonclive. L'inflam-
mationqui survient fut si violente, que trois jours après la
cornée était entièrement purulente. Le pus fut peu-à-peu
résorbé , mais la membrane était si molle qu'elle ne tarda
pas à se déchirer.
"La malade avait souffert les douleurs les plus cruelles;
elle passa plusieurs nuits dans une agitation extrême et
dans des plaintes continuelles; elle sentit son mal dimi-
nuer h mesure que l'humeur aqueuse s'écoulait au dehors.
Cependant les bords de la déchirure , rapprochés par
l'affaissement progressif de la cornée , s'agglutinèrent ; Thu-
meur des chambres se répara promptement; une nouvelle
crise survint et fut suivie d'un nouvel écoulement d'hu-
meur. Enfin , la cornée , s'étant encore reportée vers l'iris,
ne s'en écarla plus , et contracta assez long-temps après
des adhérences avec celte membrane , et probablement
aussi avec la capsule du cristallin. L'œil resta aplati en
devant; la cornée, d'un gris terreux ou cendré, rougeâ-
tre, plus que demi-opaque, était diminuée d'un quart de
son étendue , quand la malade sortit de l'hôpital deux mois
après son entrée.
• D'autres fois la cornée , au lieu de se perforer dans une
partie de son étendue , se sépare de l'ouverture antérieure
de la sclérotique , comme l'a observé M. le docteur* Ja-
delot. .
Enfin , il arrive quelquefois que la destruction de la
cornée est si grande , que non*sculemcnt l'humeur aqueuse
Bi'écoule , mais. qu'elle est suivie de la sortie du cristallin
et du corps vitré. J'ai vu quatre exemples de celte ter-
minaison de la kératite ; M. le professeur Béclard a eu
occasion de la voir dernièrement dans ses salles de chirur-
gie de la Pilié.
Lorsque la déchirure n'est suivie que de l'écoulement
de l'humeur des chambres , çelles-cî disparaissent ordi-
ET OBSBRVATIONS. 95
nairement par les adhérences qui s'établissent entre la cor-
née f l'iris et le cristallin ; dans le cas où les autres hu-
meurs sont expulsées , l'œil se réduit en un petit moi*
gnon.
La terminaison par déchirure de la cornée est acQpm-
pagnée , comme on l'a vu , de douleurs excessives J les ma-
lades les comparent à des coups de canif portés dans le
globe de l'œil ; la céphalalgie et la fièvre sont des plus vio-
lentes; le délire survient ordinairement , quelquefois même
la mort. ^. '
Enfin , la kératite aiguë peut se terminer par gan-
grène. Saunders et B. Travers en rapportent chacun
une observation ; dans les deux cas le siège de la gangrène
était près de l'ouverture de la scjérotique. M. le professeur
Béclard a vu un cas de gangrène de la cornée dans lequel
cette membrane fut entièrement détruite , et tomba en
lambeaux ou escharres d'un gris sale et terreux. Nous en
avons nous -même observé un exemple à l'hôpital .de la
Pitié. Le malade mourut; h l'autopsie nous trouvâmes la
cornée convertie en une substance d'un gris noirâtre et
presque diffluente.* •*
La gangrène peut s'étendre à toute l'épaisseur de la cor-
née; alors, quand l'eschafre se détache , l'œil se ride plus
ou moins complètement. Tantôt elle n'occupe qu'une par-
lie de son épaisseur ; la partie tombée en gangrène[^s'étant
détachée , il reste une ulcération.
Causes. — Les causes de la kératite sont locales ou
générales. Parmi les premières qui lui sont commune»
avec toute espèce d'ophthalmie , nous signalerons l'appli-
cation du mucus de la blennorrhagie sur la conjonctive
et la contusion de l'œil. Dans les secondes , nous range •
rons la variole , la rougeole , la scarlatine , le rhumatisme
fibreux ot la goutte , le scrofule , la syphilis constitu-
tionnelle , le flux palpébral puriforme.
S6 MÊM.OIEES
Chacune de ces causes peut déterminer la kératite
40US les trois formes ou degrés dont il a été question «
mai3 de plus elles peuvent la produire sous des fisrmes
particulières. Ainsi , dans là variole, elle se montre. quel-
quefois sous celle d'une pustule ; dans le scrofule^ aous
celle d'une pbl^ctène 9 d'un abcès ou d'un ulcère > car
ces maladies ne sont que des récitals divers de la phleg«-
masie de la cornée*
. Prognostic. — Le prognostiç de la kératite varie d'après
le degré et la cause de la maladie. Lorsqu'elle n'est encore
qu'au premier degré » et que les symptômes sont modérés ,
on est fondé , si l'on oppose un traitement convenable » à
espérer la résolution. Le ramollissement , au contraire »
soit qu'il ait été ou >non accompagné d'infiltration pura-^
lente p laisse toujours après lui des opacités indélébiles »
et dont l'intensité est proportionnelle au nombre de lames
qui ^nt subi l'altération. Observons cependant que les
taches de la cornée diminuent un peu avec le temps. Dans
les cas los plus graves » la perte de Vml est inévitable :
on doit craindre que l'inflammation du globe de l'œil ne
se propage aux membranes du cerveaif.
JRamolUssemcnt de la cornée chez les nouveau-nés.
— Ce ramollissement diffère beaucoup de celui qu'on ob -
serve chez l'adulte ; aussi çroyons-nous devoir le décrire
séparément.
BamoUissement de la cornée chez un nouveatjMèé*
( Recueillie dans le service de M. Breschet. ) — Paleau
(Joseph) « âgé d'un jour , est apporté à l'hospice des Ea*
fans-trouvés, le 31 février iSsS , présentant une érup-'
tion cutanée non encore caractérisée* Quelques jour»
après il est pris d'une double ophthalmie puriforme ;
l'injection de la conjonctive est bornée k la circonférence
de la cornée : bientôt une tache d'un blanc-grisâtre se
manifeste au centre de A^ette membrane t e\ enfin il §/f
ET OBSERVATIONS. t^
Çût nus excaW'Uiôn fui augfiaeoté peu-à-peu ée fFrofo»- ^
deur* L^afkai iiteurt le 5i jnars, S9 jours jtprès soÀ
Examen des jeux sur ie^ëdavre. — Les conjonctÎTes
•ont rouges et injectées ; la palpébrale oiTre.des ^anula^
lions. On remarque sar^chaque cornée , près dé letif centre »
une carité en iorme de cupule > dont les bords sont cottL
pés perpendîcukireoient ; elles sont remplies d'une sub-
stance molle grisatrê ( espèce de détritus formé aux dé^
peos de la sul^lance de la cornée ) ; leur ibnd est formé
par les dernières lames de la cornée ; l'altération s'arrête
l)msquemeal : à côté d'elle la cornée est Usse > transpa-^
rente , «t parait dans son état naturel.
La peau àa risage présente - quelquei boutons reynges ;
les uns avec un peu de pus au centre , d'autres avec de|
croûtes. Lorsqu'on les a enlevées , elles laissent une cavité
fui 9 dans qAielques endroits , intéresse tonte Tépaisseuf
da derme p et est remplie de pas. L'intestin grêle ofiba
vingt ou trente plaques légèrement en relief » gnanuléek
at très-pâles.
j Les diflfêrences que présente le ramollissement do ià
cornée , càez les nouveaii^-nés , tiennent sans doute k
la diilëreQCe de densité de cette membrane , à sM
état de mollesse dans les premiers temps de la vie. Là'
raflooUi^setnent se inootre presque toujours dans la par-
tie centrale : il c<Maleiice par nne opacité légère \ une
Uche 4'ua gris-blanc occupe bientôt toute la partie
qui doit se ranoUir ; enfin , le tissu de la cornée tA
converLU en •cme ^<ilpe ^élatiniforme , demitransparettle ;
qui se déiaebe au rur et à n»esnre que le ramollissement è
lieu , et est entraînée par le mouvement des paupières. La
Ci^roée se creuse asftsi peu^-peu ; les bords de l'érosion
sant erdînaipeiiietit liaillés à pic , l'altératioa ^M^ganiquë
sWfé4«»t brnsqHDoaent h d^ d'nm partie ^i ne présenté
S8 HÊM0IBE5
ni inflammation, ni changement quelconque. Quelquer
fois cependant les bords sont plus ou moins aplatis et
obliques , de sorte que l'excavation est plus large au-de-
hors que vers le fond. Dans d'autres cas c'est le contraire;
toutes les laçies delà cornée sont ainsi détruites de dehors
en dedans : cette membrane se trouve à la fin percée d'un
trou par lequel s'écoule l'humeur aqueuse ; l'iris se porte
vers l'ouverture , s'y applique ou s'y engage ; enfin , si le
ramollissement s'étend en largeur, la perforation de la
bornée devient assez grande pour donner passage au cris-
tallin y qui est chassé au-dehors par la contractilité de la
sclérotique. On a trouvé plusieurs fois à l'hospice dés
Enfans-trouvés , ce. corps transparent sur la figure ou les
yêlemens du petit malade ; d'autres fois l'œil se vide com-
plètement.
On n'observe aucune altération dans tout le reste de la
cornée ; le ramollissement propre auK nouveau-nés n'est
précédé que par l'obscurcissement , comme il a été dit.
La plupart des enfans qui en sont aOectés le sont en
même temps d'ophthalmo-blennorrhée ; la conjonctive
Qipulaire est d'un rouge très-vif, un peu épaissie ; mais le
gonflement et la rougeur ne dépassent point la ligne qui
circonscrit la cornée ; la conjonctive palpébrale offre
prfssque toujours des petites granulations miliaires.
Il paraît , d'après la communication- que M. le docteur
Sreschet a faite de cette maladie à l'Académie royale de
Médecine (première séance d'avril iSsS) , que, dans ces
perforations spontanées de la cornée , le globe de l'œil
prend quelquefois une part très-active à la phlegmasie , et
que la plupart des tissus intérieurs sont enflammés; teb
sont l'iris , la choroïde et la réline.
Cette maladie est-elle idiopathique? n'est-elle que le
symptôme d'une maladie plus générale ? c'est ce qu'il est
difficile de décider» Tous les enfans chesqui on l'a observé»
ET OBSERVATIONS. ^ 2g
ont succombé à d'autres maladies ; les uns sont morts do
catarrhe bronchique ou de pneumonie ; les autres » d'en*
térite et de mésentente : sur ces derniers on a quelquefois
trouvé le ramollissement gélatiniforme des intestins décrit
par M. le docteur Gruveilhier. D'autres ont péri par la va -
riole , la rougeole , l'Ictère des nouveau-nés , ou l'endur-
cissement du tissu cellulaire. Oiï n'a point constaté des
rapports entre le ramollissement de la cornée et la syphilis
constitutionnelle chez les nouveau-nés.
Observations de rétrécissemens de l'orifice aariculo^
v^ntriculaire gauche , reconnus par l'auscultation ( i ) ;
précédées de considérations générales sur le rétrécis»
sèment des divers ârifices du cœur et sur leur dia^
gnostic; par M. Bouillatjd , D.-M., ancien interne
des hôpitaux de Paris,
La science du diagnostic en général a fait depuis la fin du
siècle dernierlespJus heureux progrès. S'il est des maladies
qui attestent la vérité de cette proposition « ce sont sans con-
tredit les affections organiques du cœur et des gros vaisseaux.
Il existe une de ces lésions en particulier dont le diagnostic a
toujours été regardé comme très-difficile ou même comme
entièrement impossible. Je veux parler du rétrécissement
des divers orifices du cœur. Certainement , un médecin
qui , il y a quarante ans , aurait reconnu constamment
pendant la vie , l'existence de cette maladie , aurait passé
pour un homme extraordinaire ! Aujourd'hui , grâces au
précieux instrument de diagnostic , découvert par M. le
professeur Laennec , grâces à l'auscultation soit médiate »
soit immédiate , un élève exercé à cette méthode d'explo-
ration peut reconnaître à des signes certains et faciles à
(0 Ces Obsenratiom ont élé recueillies sous les yeux de M. le pro-
f^Bseut BeciiD , médecia on chef de rHoj^ul Codiin.
^ MÉUOIBBS
recueillir le rétrécissement des orifices du cœur. Avant cle
présenter kaobaorYationsi ^ dénontrent eett» Assertion ,
je vais deoner quelques coDsidératieas sor les caractères
watomiques de la lésion qui lait Tobjet de cet article.
Tout le monde aail aujovrd'hui qoe tea orifices da ceeiir »
sont entourés de som» fikretises sur lesqneliet Tiennent se
fixer les anses noLUSCulairca qui constitsent iefissu do coeur.
Ces cercles fibreuxsoi^ponr ainsi direlestendonsdaccetir:
ils envoient des prolongemensdans les ralvules et commua
niquent avec les filets tendineux des colonnes charnues
ventrîculaires. Toutes ces particularités « entrevues par
quelques anatomisfes anciens , n^ont élé bien décrites qne
dans ces demieps temps par M. Gerdj. Le tisser fibreux
des orifices et des valvules du cceur est recoinrert par la
membrane interne des cavités de Torgane , membrane qni »
suivant Richat^ se rapproche beaucoup des séreuses. On
peut donc se servir , avec le célèbre Corvtsart , da nom de
tbsu fibroséreux , pour exprimer la nature du tissu dont
se composent les valvules et les zones blanchâtres qui cei-
snent les orifices auriculo-ventrîculaircs. Les tissus séreux
et fibreux se dislioguant de tous les autres par leur extrême
facilité à se convertir en substance cartilagjineuse ou même
osseuse , il ne faut pas s'étonner si les valvules du cœur
et les zones qui bordent les orifices indiqués sont souvent
le siège d'une dégénérescence osseuse ou cartilagineuse.
Or , c'est précisément à cette altération pathologiquequ'e&t
dûle rétrécissement de ces derniers. Toute fois Tluduraiioa
des valvules et des cercles fibreux du cœur n'est pas tou-
jours de nature osseuse ou cartilagineuse^ comme on se»
rail, tenté de le croire d'après l'ouvrage de M. Gorvisart.
Fréquemment elle est d'une texture moins dense et tout-
li*fait fibro-cartilagineuse.
D'ailleurs, que l'induration soit osseuse > cartilagineuse,
ou fibrcHCMTtilagifieiisa , ses effets constans sont le rétré-
cissement de l'effifice qui e& est le siège , la défomatiw
ET OBSS&VÀTIONS. 3l
des valvules et leur icâmobilUé plus ou moins pai*£iite. Illo
est beaucoup plu» commune dans les cavités gauches que
dans Jes cavités droites. Celles-ci n'en sont point cependant
entièrement exemptes , ainsi que l'a dit Bichat dans son
Anatomie générale. On ne sait pas trop h quoi tient cette dif-
férence remarquable. Suivant Fauteur de ï Essai sur les
maladies organiques du cœur, la plus grande fréquence
de cette lésion sur l'orifice auriculo-ventriculaire gauche
dépend de ce que son organisation fibreuse plus pronon-
cée le rend plus apte à recevoir la matière qui doit le trans-
former en cartilage ou les seLs calcaires qui doivent chan-
ger son tissu fibro-séreu% en substance osseuse ou saxi-
forme^ Une cause non moins efficace peut-être de la diflTé'^
rence qui existe entre les deux côtés du cœur relativement
à l'induration de leurs orifices » consiste dans la diffi^ncû
du sang qui les traverse. Le sang qui pénètre dans lescavités
gauches est beaucoup plus vif, plus excitant ^ plus irritant
que celui dont les cavités droites sont remplies : il n'est
donc point très-étonnant que l'orifice auriculo-ventriculaire
gauche et l'orifice ventriculo-aortique soient ceux pour
lesquels l'induration osseuse affecte une fâcheuse prédilec-
tion f surtout si l'on admet l'opinion excessivement pro-
bable, de M. le docteur Rayer , qui considère tossiflcatioit
morbide comme une terminaison des phUgmasies. ( Yoyes
Archives génér. de Méd. :,U i.'^, p- 5i3et48g). Maisquello
que soit la raison pour laquelle l'induration occupe plus ordi-
nairement les orifices gauches , sa connaissance est beau-
coup plus curieuse qu'utile. Laissons la de côté pour nous
occuper de choses, plus positives et plus importantes. J'ai
déjà dit que l'endurcissement des valvules avait pour eflet
de rétrécir les orifices auxquels elles sont adaptées. Lors*
qu'il affecte la valvule mitrale , le rétrécissement est quel-
quefois porté à un tel points que l'orifice n'est plus qu'une
sorte de fente dont le plus grand diaoïètre peut avoir de
32 li£MOIR£S
Iroii à quatre ligaes d'étendue. La valvule elle-même com-
plètement déformée est convertie en une espèce d'anneau
elliptique , épais , dur et plus ou moins résistant , dont la
surface est tantôt lisse et polie , et tantôt inégale et hérissée
d'aspérités osseuses ou de végétations arrondies.
Examinons maintenant à quels signes on peut recon-
naître l'induration des valvules et le resserrement des ori-
fices qui l'accompagne. Si Ton consulte le bel ouvrage de
M. Corvisart, on trouvera qu'il ne fournit aucun signe po*-
sitif sur le rétrécissement des orifices droits. La raison en
est simple. C'est que dans ce cas, l'exploration du pouls
aortique , que M. Corvisart regarde comme la source des
signes les plus certains du rétrécissement de l'orifice ven-
tricule-aortique , est sans utilité. Pour reconnaître celui de
l'orifice ventricule-pulmonaire ; il faudrait pouvoir explo-
rer le pohls pulmonaire ou de la petite circulation , ce qui
est tout-à-fait impossible. Voici les expressions de M. Cor-
visart ; a Si l'on pouvait interroger les pulsations de l'artère
pulmonaire ou de ses rameaux , comme on examine les bat-
temens de l'aorte ou de ses branches, on reconnaîtrait
avec une égale facilité , et les rétrécîssemens des orifices
du cœur droit et ceux des cavités gauches »... Plus bas
il dit : « L'obscurilé qui enveloppe les signes du rétrécisse-
ment des orifices droits ne se dissipe pas entièrement en-
core, quand il. s'agit de reconnaître l'oblitération impar^
faite de l'orifice auriculo-ventriculaire gauche. Cependant
quelques signes particuliers peuvent faire reconnaître cette
afiection. De ce nombre est un bruissement particulier ,
difficile à décrire , sensible à la main appliquée sur la ré-
gion précordiale , et même à la main qui interroge les phé-
nomènes, du pouls , mais d'une manière bien moins idar-
quée De plus , le pouls est ^ dit-il , moins régulier que
éans le cas de rétrécissement des orifices droits , mais moins
irrégulier que lorsque Torifice aortique est altéré. » Si les
BT OBSERVATIONS. ^
siffles du rélrécissemonfe des Qrifiiees droits et de Torifice
auriculo- veoUJcuIaîre gauche paraissent très>-<d!)6ciips^à
Bt, GorvisA^i » cewL du rélrécl^s^iaept de l'orifice aortiqHe
ItiisemblenUi» CQntr»îred'<mGgraQdeé?ideiice. « Lepoul^
dans ce cas^». dk-îl , peut conserver un certaîi^ degré ée
docèUfr » de roidénr», mai» pmala beaucoup de plénitude
ni de régularité. Cette irrégutari té constante» et persianeate
suffira toujours pour établir ie diagnostic péeis du rétré-
cissemeat de l'embouchure aorliquew Ici ^ point d*6j[>6eu^
rite; avec de l'babitude et deFaitteotion , le flàédectti doit
toujours prononcer avec assurance t et qiia«d il n'aurait
pour guide que ceUe espèce d'ondulatk»» » ce bruissement ,
ce frémis&eraent sourd ',. ce caractère si! recoonaissablê du
pouls daes tous les cas de ce genre „ soi <liagnosiie ne
doit plus être incertain. » Qu'il noœ soit permis de dire
qu'ici nous trouvons l'iliu^lre médecin en contradiction
avec lui mème« En )&ffet » il donna pour ^gnes d» rétré-
eWsemeut de l'oriftee a^rkulo-venliriciiiiaire gan^e , les-
méiBescâracièresçuivien;)entd'étrelJadi€|ués tout à rbeure ;
et cepeodauti) convient qiie« l'obscurité qui enveloppe
les signes des rétrécissement des orifices droits, lie sedis-
sîpe pas enlièrement encore , quand il s'agit de reconnaître
Toblilération imparfaite de l'orifice auriculo-ventciculaire
gauche 9 ;doAC elle ne dioit pas se dissiper ent^reoieni non
plus^ quaad il est question ^ celle de l'ecubouchare aor*
tique ^ puisque leurs signes swt esseoUeUemeotlesmémes.
D*aille«ra, puisque leur^ signes sont les mêmes, comment
distinguer le rétrécissemenJi de l'orifice auriculo^ventricu*
laire gauche de celui de l'orifice aortique. Mais ce n'est
pas tout. M- Laennec, dent .l'autorité est d'un si grand
poids» n'a jamais pu, assttre4*if, sentir ce caractère
partieutter du peuls indiqué par M. Gorvisart, même
cbet des sujets qui présentaie&l de la manière la plus
éridenVe , à la régiop préoerdtale p le frimitmfiunt ei^
S. a
54 HÉUOIBES
dessus » frémissement qui , suivant M. Laennec , n*est
sensible à la main que dans les cas où le rétrécissement
est très-considérable; car il a souvent rencontré des ossifi-
catiQns>assez étendues des valvules aortiques et mltrales chez
des sujets qui n'avaient jamais présenté aucune trace de ce
frémissement. II résulte de toutes les considérations précé-
dentes que les signes du rétrécissement des orifices du cœur
gauche , indiqués par M, Gorvisart , ne sont pas toujours
assez prononcés » assez positifs pour le faire reconnaître et
que jamais ils ne pourront suffire pour faire distinguer le
rétrécissement de l'un de ces orifices d'avec l'autre. Hom-
mage éternel» cependant » soit rendue ce beau génie» à ce
grand observateur ! Avant lui » on n'avait aucun indice pour
soupçonner laJAion dont nous nous entretenons ; et » si les
phénomènes qu'il a observés le premier n'en sont pas des
signes assez fidèles pour nous» peut-être faut-il s'en prendre»
du moins en partie » à nous mêmes » dont la sagacité n'est
pas assez grande pour découvrir d'après eux » des lésion»
qui deviennent sensibles pour un esprit plus pénétrant. •
' Voyons néanmoins si la science possède des moyens de
diagnostic plus clairs » plus tranchés , et dont l'heureux em-
ploi indispensable pour nous » observateurs vulgaires » peut
être utile eu superflu pour de plus habiles. Ces moyens
existent en efiet , depuis que M. Laennec nous a £iit con-
naître un nouveau mode d'estploration » et nous a pour ain^
dire doués d'un nouveau sens.
Cette méthode d'exploration consiste » comme tout le
monde sait » dans l'auscultation médiate. Or » le cylindre
fera reconnaître le rétrécissement des orifices du cœur aux
signes suivans» déjà indiqués par M. Laennec» dans son
excellent ouvrage sur l'auscultation médiate, i.."" Lorsque
la lésion afiecte les orifices auriculo - ventriculatres » on
entend pendant la contraction des oreillettes , un bruit
très- marqué» vn susurras qui imite le bruit d'un coup
de lime donné sur du bois ou celui d'un soufflet que
ET 0B8BBVATI0NS. 35
•
l'on presse brusquement , ou bien encore celui qui.ac*
comptgne les battemens placerUaircs du. fœtus. Toutes
ces comparaisons, dont les deux premières ont été notées
par M. Laennec y sont très -exactes (i). s..*^ Lorsque
le rétrécissement a son siège aux orifices yentriculo-
aortique ou ventriculo-pulmonaire » le bruit décrit tout-à-
Theure restera le même ; mais on l'entendra pendant les
contractions des ventricules , et non pendant celles des oreil*
lettes. 5^^ Enfin , si la lésion occupe le côté gauche du cœur»
le soufle qui l'accompagne se fera entendre dans la région
des cartilages des cinquième, sixième et septième côtes ,
tandis que, si elle occupe les cavités droites, le même bruit
existera à la partie inférieure du sternum. Eclaircissons
maintenant par des observations ces considérations abstrai-
tes. Je ne puis^oflrir que des exemples de rétrécissement de
Torifice auricido-ventriculaire gauche , celui des orifices des
cavités droites est si rare , que je n'en ai recueilli encore au«
cune observation. Morgagni , MM. Corvisart et Bertin l'ont
observé; mais comme l'auscultation n'a pointété pratiquée
dans CCS cas , ce n'est pas le lieu de les rapporter ici.
M. Laennec lui-même ne possédait , lors de la publication
de son ouvrage, aucune observation de rétrécissement des
orifices des cavités droites , et il ne pensait pas même que
l'eadurcissement de la valvule tricuspide eût été observé
à un degré tel qu'il pût occasionner un état de maladie
grave, ( tom. 2. pag. 609. ) A cette époque , M. Laennec
n'avait point encore non plus vérifié par l'autopsie les
signes qu'il avait donnés du rétrécissement de l'orifice au-
riculo-ventriculaire gauche. Les observations que je. vais
fiiire connaître prouveront toute la certitude de ces signes,
(1) «Lorsque le rétrécissement est peu avancé, le bruit de souiHet
00 de râpe est A peine sensible; mais on reconnaîtra hi lésion en ce que
la eoDtraction de Toreillette on du ventricule, plus prolongée que dans
Fétal naturel, produit un son dur, âpre et comme étouffé. « (LaennscJ
3..
36 MÉMOIRES
el défliootreront , je l'espère , que le diagnostic de cette
affdCtioo , autrefois si obscur , ou même tout-à-feitfioDpos»
. stbIeV est èertaioement plus facile à établir que eelui de
lihisiéurs maladies soit" médicale» , soit chirurgièales.
' !.'• Observation. — Rétrécissement dt^ Vorlflee auti-
tulxhvéntrîculaire gauche : lijpèrtropkieànévrysmale dm
i)tntrîtute^auche et des oreillettes , etc. — Lebaut( Barbé) ,
âgée de 68 ans , blanchisseuse , grande , assez fortement
^ô^stituée, ayant la poitrine étroite et trè^-aloil^ée , le
"Steranm bombé à sa partie supérieure et enfoncé à la par>-
ite inférieure , entra à Thôpital Cochin le 4 novembre 1 8â 9.
Elle attribuait sa maladie aux travaux de sa profession :
éHe avait, disait-elle ^ vomi le s'ang pendaiit plus de cinq
ans; d!ëpuis trois mois, elle était en proie à tous les sym<-
'ptÀm^ qui constituent Canêvrysme du e^^rdes auteurs.
iSx^te'inée attentivement le jour et le lebdefnain dé' son
entrée , elle nous présenta les phénomènes suivans : toux ,
^èniiibenl de cônstrietion dans le milieu de la poitrine ,
'fi^lpitations , orthopnée , menace de siiffôcatiôn , vidage
Viblàté , lèvres gonflées , battemens des veines ju'gulàires
f Sbchrôneià à ceux des artères carotides , pouls îrrégufier ,
'îfrëgal «intermittent ; fréquent et très-^^iit , bien que les
%litiemëns dû cœur soient très-forts. Explorés avec le cjr-
tedré ou à Foreîlle hue , les battemens des veairtcrties
^^Miiîhtercbitten? et irréguliers; en général, lesiniermilk
lehces sont précédées de deux contraétiouis vives, rapides;
qtii se succèdent cotrp sur coup. Les contractions du ve»-
tHcole gauche sont accompagnées d'tiné impulsion Ibrte
et d\Hi son assez ddir : celles des oreillettes se font avec
une sorte de bruissement comparable au vent d'un sou-
flet ; ce susurrus tt*ès-facile à entendre imite exactement
encore celui qfil accompagne les battemens placentaires ;
^U.maio» apfJiquée sur la région préçordil^e.i sent un fré-
j9H6semeot vibratoire profond » maïs très-marqué : oUe est
ET QBSBRVATIONS. ^
bro^ueoieiit spute?ée par les mouremoDs vealriculaires»
Le3 inenibres abdominaust sOD| infiltrés.
Diagnostic. — Rétrécissement ^dc i'orifice auriculor-
vèninculaire. gauche , hypertrophie et dilatation du ven-
tricule gauche.
PreseripiiûHé — Tisane apériti?e; oxymel sdllitlqne;
julep; teinture de digitale.
Les jours suivans » la malade se livre anx pressentiuHins
les plus ûoistres» l'anxiété est toujours extrême» les hat-
iemens du cœur se ralentissent sensiblement ; mdis Va^^
dème envahit les membres supérieurs : les lèvres ofirent
une belle cpuleùr violette ; la malade ne peut goûter nu.-
cuii moitient de sommeil. Le i5 novembre» 0026 jours
après son entrée » elle ùe paraissait pas plus mal qu'à l'or-
dinaire , lorsqu'elle «Qourut subitement après la visita. Le
bruit de lime indiqué plus haut a persisté jusqu'au dernier
jour.
AutopsUb cadm^érique a4heares après la mort* ^ — Roi-
deur cadavérique» lèvres et i^'sdge.d'uû violet livide.» in-
filtration considérable des membres.
l.^ Organes circulMoireê et Respiratoires, — Lecœur»
énormément distendu par des caillots de sang » cfst trois fois
gros comme le poing du sujet ; vidé de ces caillots , il est
encore d'un bon tiers plus volumineux que'dans ^ét^t oqv
mal » et flasque. L^iNrentricUle gauche est dilaté, et ses pa-
rois ont 7 fa 8 lignes d^épai^eur vers la base. Les colonmçs
qui la fixent à la valvule mitràle sont très^fortes-.I^e.ve^-
tricule droit est un peu plus épaisque dans l'état ont ur<^I ,
sans être sensiblement dilaté: les deux oreillettes ^oi^t
dilatées et épaissies en 'même temps; akai«[ In gauC^ eft
d'un tiers plus aknple que la droite»* le tfôsu du çc^ur çf t
&rme et assez vermeil. La valvule mitrate » toutr^rfofit
déformée , esi dure » épaissie » fibro-oartik^ine^e* J^,q •
rifice avLticulp'VentriùuUtirè gauche e$t teltennenif^ynéçi
bu'ii reçoit à peine l'extrémité, du petit doigt ; il fol^qie
38 MÉHOIBES
mteonrertore annulaire dont les lèvres arrondies, polies ,
sont très-résistantes. La yalmle tricuspide est transfor-
mée en une espèce de bande ou de bourrelet ^ ayant de
4eûx à quatre lignes de largeur , une seule des pointes de
la valvule est bien distincte et est convertie en un petit
tubercule fibro-cartilagineux. L'orifice auriculo-ventricu-
laire droit» extrêmement large» ne peut point être fermé
par sa valvule ; le péricarde qui recouvre le cœur présente
une plaque blanchâtre» pseudo-membraneuse, et une foule
de petites végétations miliaires semblables à des poireaux
vénériens ; les valvules aortiques sont épaissies » mais le
calibre de l'orifice ventriciilo-aortique n*est pas sensible-
ment diminué ; la plèvre rouge » injectée» est hérissée d*un
grand nombre de granulations analogues & celles du péri-
carde ; ces grains albumineux » plus multipliés sur la plèvre
diaphragmatique » y sont réunis en grappes. Le poumon
gauche est bien crépitant » le droit est gorgé d'un liquide
séro-sanguip ; les bronches sont rouges. '
9.* Organes abdomtnauao. — La cavité du péritoine
contient une certaine quantité de sérosité citrine ; le foie »
gorgé de sang » descend jusque dans la fosse iliaque droite ;
sa vésicule contient go calculs biliaires d'une forme cu-
bique. La membrane muqueuse gastro- intestinale ofire
une rougeur violacée et noirâtre dans l'estomac et la ma-
jeure partie de l'intestin grêle » vi^«t comme rutilante
dans le gros intestin et la fin de l'iléon dont les valvules
sont infiltrées de sang,
3.* Organes encéphaliques. — La cavité de l'arachnoïde
contient une assez grando quantité de sérosité. A la sur-
face du ventricule latéral droit existe un très-petit ramol-
lissement avec infiltration sanguine et coloration jaunâtre;
le reste de la substance cérébrale est un peu mou ; les
sinus» les veines qui rampent à la convexité des hémisphè-
res* et les veines jugulaires internes sont gorgés de sang
noir ; ces dernières ont au moins la grosseur du pouce^
BT OBSBBVATIONS. 69
Cette malade nous présente pour ainsi-dire réunis tous
les signes qui aiHioncent Teadurcissement de la yalyùle mi-
trale et le rétrécissement de Torifiee auquel est elle adap-
tée. Ce» signes sont » i.® le bruit de lime , s.* le frémis^
sèment vibratoire que M. Laennec nomme frémissement
cataire » parce qu'il a beaucoup de ressemblance avec le
inurmure de satisfaction ({netoDienieiïdreles chats quand
on les flatte de la main; S.^'lesinégalitéSy les irrégularités ;Ies
intermittences et la petitesse du pouls. Je dois à la vérité
de dire que le bruissement de l'oreillette gauche s'entetadait
non seulement dans la région du ventricule gauche » mais
encore sous le sternum% Ce fait semble contradictoire à
ce que j'ai dit plus haut d'après M..' Laennec » savoir que
le bruit produit par le rétrécissement des orifices gauches
se faisait entendre vers les cartilages des dernières côtes
stemales gauches , et celui produit par le rétrécissement
des orifices droits » vers la partie^ infilneure du sternum.*
Mais remarquez que dans le cas qui nous occupe» la val-
vule trîcuspide était considérablement altérée ;. bien que
l'orifice qu'elle est destinée à boucher ne fût pas rétréci ,
mais au contraire dilaté. Au reste » ce fait ne saurait être
qu'une exception à la loi générale. Car » d'après un exer-
cice assez long et très-attentif, je puis assurer que la pro-
position de M. Laennec est généralement vraie » c'est-à^
dire que les battemens des cavités gauches se font entendre
dans la région des cartilages indiqués plus haut» et ceux
des cavités droites sous la partie inférieure du sternum.
C'est ce qui sera mis en évidence par les observations
suivantes. .
a."* Observation* — Rétrécissement de l'orifice auri-
culo-ventriculaire gauche^ hypertrophie ànévrysmule
du ventricule droit » etc. — Neuray ( Louise ) » âgée de
35 ans » d'une constitution plus nerveuse que sanguine >
avait cesséd'être réglée depuis six mois» lorsque desétouf-
iemens [et une grande anxiété la décidèrent à entrer à
4Ô ViuiOËWi^'B '
rbo^Âlal GocbÎQ i» le 21 septembre iSi^^/ll y ^ait afors
huil àn« 'qu'à la suite d^ané ebite sur ta région frétât^
dikle^ elle ayrât éproavé de Tiolentes pidpitâtions , ài^ec ôr*-
thopaée €it cracheméni dé «éog. Admise à t*^Hdtel^I>kiti
pom^Wle maladie, elle y&A irakée par M. le p^fesseur
PeUetan. Des saigaées répétéass et «o régime "éévhvt hS
procurèrent an soulagenettl 'OonsidéraMe , -et elfe sortit
au bofvtde cinq mois en assez bon état* Oepetièant elle
çodQlinHQ à éprouver ide «temps en temps des p*a!pitàftimi^
que le moindre «serdce augvtiehitait, et qui quèlquefoif»
étaient accompagnées d^orlbopnée. Lorqoe la malade en^
tf a àirbô|)ital Cvcbin , les palpîlatioBs «étaient très-fortes ;*
ette sentait très-éien qu elles ^ient plus fyiHfkntesk dr^ke
qviik gauehe^ : «lie fious ojQEnt d^ailleufs l'état suivant ;
pâlear 'da visage , aar d'aiBrnété et de soufiiieince » ceil sail*^
ïani eKpiîmani la frayieair et l'égarement , lèvres assez ver-^
meilles. OppressicA^ ortbepnée, toux , c^aehato teints
de sang , respiration râlante, poals petit , dur , fréquent ,
réguUer ; les ba Itemeas da ccenr se font sentir à la main
dans une grande étendtre , Jls soulèvent los vêtemens ; îls
sont beaucoup plus mar(p»és dans la région du rentrioale
droit que dans celle du gauciie.
AiiscttUatiôn. — Les battemens du Ventricule droit sont
accompagnés d'une vive impulsion , et ressemblent vérita-
blemrât à des ^oups de marteau : on les entend à la par>
tie postérieure de la poitrine ; ceux du ventricule gauche
B':^rent rien d'extraordinaire , ik sont précédés d'un
bcruissêment correspondant à la contraction de l'oreillette
gauche ; ce bruissement n existe point sous le eternum ;
râle ronflant irès-sonore.
IHaigfhostic. — Hypertrophie anévrysmate du ventricule
droit, rétrécissement de l'orifice auriotilo-ventriculaîrc
gauciie , catarrhe bronchique.
Deux saignées du bras , les juieps caïmans et le repos
ayant -adouci la position de la n^alade , elle sortit de rb6-
BT OBSBRTATIONS. 4l
pitd jm mois BfHrès son entrée. Eile revint six semaines
plus tard dans an étaitrès-alarniant. Depuis cinq jonrs
elle avait craebé «ne grande quantité d'un sangécumeuxi
l'anuété , la crainte d'une sufibcati(m prochaine lui lais-
"saient à peine goûter quelques instans d'un sommeil piH>ni-
tement interrompu p^r des réveils et» sursaut. L*emplot
des saignées , de la digitale , des bains de pied » des vési^
catoires ordonnés par M. Berlin , neprodiûntquo de| aitfé*
iiorations momentanées. La situation de cette malheureuse
était déchirante; les battemens du ventricule droit conser-
vèrent toujours leur violence , ils retentissaient dans toute
l'étendue du thorax ; la main appliquée à la partie posté^
rieure de cette cavité les ressentait ; mais elle les entent
doit » s'if est permis de s^exprhner ainsi ^ plutôt qu'elle ne
les touchait ; on eût dit qn'etle faisait les fonctions da
stéthoscope : la malade ne pouvait rester le dos fixé contre
«on dossier ; car dans cette circonstance , les battemens'
\x laemblateBft beaucoup plus violons » comme si , à la fii-
veurde ce point d'appui, le ventricule se Bit contracté
avec pluâ d'énergie : elle restait ordinairement assise ^ur
le bord de son Ut , les jambes pendantes , le tronc forte-
ment courbé en .avant y -la tête appuyée sur ses membres
supérieurs qui étaient eux<mêmes soutenus par ses genoux ;
elle crachait toujours du sang, mais l'expectoration se fai-
sait avec beaucoup de peine ; le moindre effort , tel que celui
nécessaire pour rendre les urines ou les matières fécales ,
déterminait une suffocation imminente; l'ingestion des alî^
mens augmentait notablement Pétouffement ; les lèvres
furent toujours assçz vermeilles; le pouls, constammentré^
gttlier, conservait sa petitesse. Quelquefois les actidens se
calmaient ; pendant cette sorte de trêve , la malade se
berçait de Theufeuse idée d'un prochain rétablissement ;
mais le retour de l'oppression ne lardait pas à dissiper
c^te douce espérance. Enfin , les membres s'infiltrent, la
peau des inférieurs s'ulcère ; en proie aux plus horribles
49 M&MOIBBS
angoisses, ne goûtant aucun instant de sommeil, poussant
des gémissemens plaintifs et entrecoupés , la maladeac-
cuse Timpuissance de la médecine , et appelle la mort à
son secours ; son visage est pâle, défait, profondément
abattu , les muscles inspirateurs se contractent avec d'énor-
mes efforts et presque convulsivement , les membres super
rieurs fixés sur Te lit leur fournissent un point d'appui ;
pendant l'inspira tion les narines se dilatent , la bouche
s'ouvre , la tête se redresse par une sorte de synergie ;
si l'on demande à la malade où elle éprouve de la douleur ,
elle répond qu'elle ne souffre point mais qu'elle étouffe»
Elld succombe le 9 janvier 182$, trente-trois jours après
sa seconde entrée.
Autopsie cadavérique, cinquante-sept heures après la
mort. — Rigidité cadavérique nulle , infiltration considé-
rable des membres et des parties génitales.
I .• Organesrespiratoires et circulatoires» — Très-peu de
sérosité dans la poitrine ; poumons voluinineux , marbrés ,
bien crépitans , ayant leur bord postérieur gorgé d'un li-
quide écumeux jauuâtre. Bronches d'un rouge foncé et
pleines de mucosités. Le cœur , gorgé de caillots de sang ,
présente un volume énorme ^ vidé^dusaqg qu'il contient ,
il est encore d'un tiers plus gros que le poing du sujet. La
cavité du ventricule droit est d'environ un tiers plus grande
que dans l'état normal ; la dilatation est surtout très-pro-
noncée vers l'insertion de l'artère pulmonaire : les parois
du ventricule ont de trois à cinq lignes d'épaisseur , leur
tissu est d'un rouge rose , d'une consistance très-^grande
et dans un commencement d'induration cartilagineuse ;
les colonnes charnues sont très-fortes et très-nombreuses ;
les orifices ventricule-pulmonaire et auriculo-ventriculaire
droit sont sains ; l'oreillelte droite est dilatée dans la même
proportion que le ventricule ; ses parois sont> épaisses ,
charnues » munies de colonnes trèç-prononcées. Le ven-
tâîculc gauche est sensiblement dans l'état naturel , sa
BT OB8BBVATION8'. 4^
pointe descend moins bas que celle du droit , ses par(M8
ont en?iron. cinq lignes d'épaisseur à là base , son tissu
est.yermeil , mais moins dur que celui du droit ^ la capa-
cité de l'oreillette droite est presque, double de Tétat natu-
rel , ses parois sont fortes et épaissies; la cloison ventri-
culaire est épaisse. de quatre à cinq lignes. L'orifice auri-
cnlo-Tenlriculaire gauche, rétréci, peutà peine admettre
Textrépiité du petit doigt ; sa figure est elliptique , son grand
diamètre n'a pas plus de quatre lignes ; la yakule bicus^
pidô est transformée en une sorte d'anneau ovalaire , d'un
tissu resplendissant , blanc , résistant , tendineux ou fibro-
cartilagineux , criant sous le scalpel* Ce bourrelet ^ épais
d'environ deux lignes , s'avance dans la cavité du ventri-
cule p comme s'il 7 eût été pouss^ par le choc du sang , et
reçoit l'insertion des filets tendineux des colonnes char-
nues; les veines cardiaques sont gorgées de sang , les ar-
tères coronaires et les valvules aor tiques sont saines.
s.® Organes abdominawL» — La cavité du péritoine
contient environ unepinte de sérosité roussâtre; lescircon-
volulionsderintestin gréle, rouges à l'extérieur, sont peu
voluniineuses et contractées , la membrane interne deres**
tomac offre une rougeur foncée et très-vive ; cette rou-
geur, en quelque sorte artérielle, se continue , en s'aifaibli»-
santun peu , dans l'intestin grêle qui contient des matières
s,sanguinoleatQ)B d'un brun rougefitre; dans le gros intestin
la rougeur est simplement rosée. Le foie et la rate, très-vo-
lumineux , sont gorgés de sang d'un noir mêlé de rouge.
3."^ Organes encéphaliques. •— Les méninges sont un peu
rouges ; les ventricules cérébraux renferment une petite
quantité de sérosité sanguinolente : la substance cérébrale
est d une bonne consistance.
Cette observation prouve bien clairement que les batte-
mens des cavités droites et des cavités gauches se font
particulièrement entendre dans la région de la poitrine
qui correspond à chacune d'elles. En eifef, à la partie
44 ' HiMOlBBS
infi&rieure da slemum «xistaieni des baltemeas si Ibrto»
qu'Us imitaimi , ainsi que je Tai dit , de vrais coups de
marteau 9, e^ I^ ventricule correspondauî était hypertro*
pUé et anérrysmé ; au contraire , dans la région des
cartilages des dernières côtes sternales gauches , les bat-
temens du cœur n'offraient rien d'exrraordinaire , sinon
un bruissement qui accompagnait la contraction de l'oreil-^
lette ; le ventricule gauche est sain , et l'orifice anriculo-
ventriculaire gauche est rétréci à un degré considérable^
N'oublies pas d'ailleurs que la malade elle-même nous ^
souvent répété que les battemens^ de son cœur étaient
plus forts à droite qu'à gauche.
5.^ Observation, — Simon ( Marie ) , Agée de 47 ans ,
mariée , liogère » brune , d'une coilistitution faible et ckéli-
cate , ayant la poitrine Irès-étroIte et la colonne verte*
brale déviée , entra à l'hôpital Cocbin le ai février 1822.
Elle n'était plus réglée depuis cinq ans / elle avait essuyé
des chagrins domestiques très -vifs et très -prolongés.
En 181 3 y elle commença à s'apercevoir que son visage
et êeê mains prenaient une couleur violette » que êes mem-
bres inférieurs enflaient et qu'enfin elle éprouvait , après
le moindre exercice , des palpitations et des étouflcmens.
L'emploi des apéritifs et des diurétiques dissipa en six
semaines l'infiltration œdémateuse. Quelques palpitations
persistaient toujours. Cependant son état fut supportable
jusqu'à l'année 1817. Mais à cette époque, le retour des
étouifemens , la toux , le crachement de sang , l'obligèrent
d'entrer à l'Hôtel-Dieu. M. Recamier lui fit appliquer des
sangsues et un vésicatoire , etc. Au bout de six semaines
elle sortit de l'Hôtel -Dieu , conservant un peu d'enflurç.
Deux mois après , elle entra à l'hôpital Cocbin , et après
avoir été traitée pendant trois mois par M. Berlin , elle
partit , dit-elle , asse« bien portante. Néanmoins quelque
temps après , les symptômes reparurent , et ils né se sont
ET OBSERTATIONS. '^
)ahiûî$ èDiièreméot dissipés depuis: senlemenï feuriàtêh-
site augmente par intervalles. Depuis dix jours , ils sont
très-alarmans , se sont compliqués d^une douleur pleuréti^
que.d'hémopkpie^etDe laissent plus a«àin relâche; teiQt
liiride et comme plombé \ visage exprimant la frayeur et
Tanxiété, veines sous-cutanées saillantes , plusieurs taches
d'un rouge livide sur divers points de ù peau , niaia^
^ jainbes firoides et violacées , pools jiMcipité» iiiégal,
irrégoUer » intermittent , contrastanit par sa petitesse avec
les battemens forts , secs , violens et tumultueux du cosiir ;
<euxi-ci soulèvent la paroi do la poitrine jusque vers la
clavicule gauche ; douleur dans le cftté droit de la poitrine ,
crachats écumeux , légèrement ensanglantés , jactitotion ,
menace de suffocation au moindre mouvement.
AuscuHatîon. -*- Les battemens du cœur forment une
sorte de tictac à niouvemens inégaux et si précipités que
leur analyse est Irès-difBcile ; ceux du ventricule gauehe
communiquent eu cylindre une forte impulsion ^ et Sont
médiocrement sonores ; on entend dans la région des ca-
vités gauches ufi souffle assez bruyant. Râle muqneux à
grosses bulles dans toute la partie antérieure de la pot^
Irlne , sorte de renflement suspirieux dans le côté droit';
respiratiofi brnyàtite en arrière^ pecîorilbquie très 'forte
daQs la région de l'omoplate droite.
Diagnostic. — Rétrécissement de l\in des orifices dit
cœur gauche avec hypertrophie , tubercules pulmonaires
avec excavations. ( Tisr. apérit,. jul. calm. ) Les jonré^éûî-
vanh» nul soulagement, toux continuelle àsecousses^i^
pides » précipitées » mais peu énergiques ; a^tation , étbùb-
dissemens , défaillances , tendance à un assoupissement que
Tanxiété trouble à chaque moment ; orihopnée , œil sail-
lant , terne et comme égaré. Enfin la malade n'a plàiij la
fetce de se tenir à son séant , le tronc tombe sur le colé
droit; la tête haute , la bouche entr'ouverte , elle étouffé ;
^6 «iVOIBBS
plutôt qu'elle ne respire ; bieptôt la parole et Thaleine lui
manquent , eUe prononce pourtant d'une voix faible quel-
quei mots entrecoupiés, dit qu'elle se sent mourir et ex-
pire en effet le uxième jour après son entrée.
AiUapsit eadavériquô v ingt-huit heures après la mort»
•«- 1 •* Habitude extérieure. Le Tisage et les mains ont perdu
leur teinte d'un bleu Ii?ide ; les taches ?iolacées qui exis-
taient sur diverf points du corps ont disparu; la colonne
^vertébrale , s'inclinantà droite dans sa portion thoracique »
puis à gauche , dans sa portion abdominale , représente
•une S très-alotigée dont la première courbure rétrécit con*
sidérablement la poitrine.
9 •* Organes respiratoires et circulatoires» — Des adhéren-
ces organisées » fibro-cartilagineuses au sommet de la poi-
trine » celluleuses partout ailleurs , unissent les feuillets
pariétal et viscéral de la plèvre. A gauche , la fausse mem-
brane fibro-cartilagineuse est incrustée de larges plaques
osseuses. Le poumon gauche , du volume d'une rate or-
dinaire , étouffé pour ainsi-dire par les organes environ-
nans au milieu de l'étroite cavité qu'il occupe , est rouge et
crépitant » bien qu'il contienne un assez grand nombre de
tubercules crus; le sommet du poumon droit» entièrement
tuberculeux» est creusé de diverses cavernes dont une très-
considérable. Le reste de ce poumon est crépitant et peu
engorgé. Le cœur et les grandes veines sont gorgés de sang
liquide ou coagulé. Le premier » double du poing du sujet,
est refoulé par les organes abdominaux jusque vers (a clavi-
cule d'où il s'étend dans toute la paroi antérieure gaucho du
thorax et dans une partie de la droite ; le ventricule gauche
est voIundneuXy surtout relativement à la petitesse du su-
jet ; ses parois, vers la base , ont de six à sept lignes d'é-
paisseur. Sa cavité est sensiblement dans son état natu-
rel ; l'oreillette gauche est légèrement épaissie ; les co<»
lonnes charnues de son appendice sont si grosses qu'elle
BT OBSBBVATIOXS. 4^
imitent celles des ventricules ; à la face interne de cette
oreillette se voit une plaque cartilagineuse de la grandeur
de l'ongle. L'orifice auriculo-ventriculaire gauche est si
rétréci qu'il ressemble à une fente plutôt qu'à une jéri table
ouTerture. Le contour de la valvule bicuspide épaissie forme
une espèce d'anneau dont le tissu résistant , blanc à la
coupe, fibro-ctrtiiagineux » crie sous l'instrument qui l'in-
cise. Le ventricule et l'oreillette droits , distendus par une
grande quantité de sang , sont d'ailleurs dans l'étal nof^
mal. L'orifice ventriculo-aortique est rétréci par la pré-
sence de trois tubercules arrondis , pisiformes , fixés sur le
milieu du bord libre de chaque valvule sygmoïde , préci"
sèment aux points correspondans aux tubercules d'aran-
tins ; ces tubercules qui ne sont sans doute autres que
ces derniers endurcis et développés ont une texture en*
tièrement analogue à celle de la valvule bicuspide dont je
viens de parler. La membrane interne de l'aorte est par*
semée de quelques lames cartilagineuses.
3. ** Organes encéphaliques. — Les cavités de l'arachnoïde
contiennent une certaine quantité de sérosité ; les méniq-
ges sont injectées , les plexus choroïdes renferment dans
leur épaisseur une traînée de petites vésicules diaphanes »
bydatidiformes , du volume d'un grain de chenevis*
4**^ Organes abdornlnaux.-^C^iyï&chTes , d'un volume
assez considérable y sont comme gênés dans la cavité rétré*
cie qu'ils occupent ; aussi sont-ils profondément refoulés
vers la poitrine , de telle sorte qu'ils ont pour ainsi dire
usurpé une portion de l'espace destiné à contenir le cœur
et les poumons. La membrane muqueuse de l'estomac
oi&e une rougeur ponctuée très-foncée ; cette rougeur se
prolonge dans le duodénum » le jéjunum , .le commence-
ment do l'iléon ,perd do son intensité dans le reste de ce
dernier , puis se fonce dans le cœcum et se continue dans
tout le gros intestin ; la membrane intense do la vessie es^
48 UiUOlKBS
également roug^ et ipjeiCtéQ , la vessie elle-mêoie était dis-
tendue par Turine.
. 4*"* ^dernière observation. — Letniodre ( Etéonere ; )
ftgée & 34 d^ » niariée , eoaturière , d'un tempérament
lipoophatico-sanguin» ayant éprouvé de grands cha^ns, res-
sentitdan» le cours de l'an i8^a, des symptômes àe ma-
bbdie do cceor. En 1 8s i , à ta- sente d« q«ntes do toux ,
elie cracha du sang. Une oppression con^dérabie et des
palpitations se manifestaieni au-pkis léger eixercice. Les
menstrues ne coulaient plus depuis deux mois , lorsque la
malade entra à l'hôpital Goehin^ ie 7 février 1822 , dans
Fétat suivant : visage bouffi , san^ être violet ni livide ,
peaiï^ froide 9 membres abdominaux infiltré», douleur dfeins
ta poitrine » surtout dans la régro» préeordîale ., oppres^
sioa que les moindres efforts redoublent , semî-orlhopnéo ,
tcâM fréquepte; crachats sére^^mnquenx et Bftélés^ stries
sanguines. -
Auscultation, -^—Appliqué siir la région du ventricule
gaucherie cylindre fait entendre un «oja^-rci* très-remar-
qliaHe , semblable au bruit <tun soufflet; î\ est soulevé
par fes contractions du ventricule, qui sont fortes ^ sourdes
et concentrées , tandis que le pouls est très-petit , mais dur.
Lebruit de soufflet précède les battemens venlrîcolaîres cl
à lieu parconséquent pendant fa contraction de l'oreillette
gàucËe. Dans là région du venlriçi$le<lroit, les battemens
dû cœur et de Poreillette n'oflfrént rien de particulier*; râle
sec et sonore , entrecoupé de bruits sùspirieux prolon-
gés au sommet du poumon droit : respiration naturelle
{>artoùt ailleurs. •
Diagnostic^ — • Rétrécissement de l'orifice auriculo-ven-
tricidaire gauche avec hypertrophie du ventricule corres-
'ponjant ; catarrhe du sommet du. poumon droit ( jylep.
digitale ; oxymel scillitique. ) Cinq jours après l'en-
IST OBSERYATIONS. 4g
irée p il se manifesta une douleur pleurétique qui fut en-
levée par l'application de vingt saiigsues.
Les moyens indiquée jdiis bapl, secouées par le repos ,
avaient c^lmé les palpitations et dissipé en grande partie
r^^dëme^ quaad le ^3 lévrier , après a^oir pris des aliraebs
que hii avaielit apportés ses parens , la malade fut saisie
d'un. violent frisson et vomit plusieurs fois^
Le ^ipérysifèie à la face , langue rouge , soif, pènu
chaude , pouls fréquent { eau de gomme éduicorée , diète. )
Le «5 ei 26 » Térysipèle s'étend vers le cou et le cuir
chevelu , les yeuK sont complètement li^rmés par les paupiè-'
res tuméfiées.
Le 27 , les progrès de rérysipèl» continuent , douleur
vive è la gorge, respiration gênée , haute et précipitée (la
malade refuse avec opiniâtreté les sangsues).
Le 28 , le gonflement inflammatoire, très-considérable
à la régi<m antérieure djd cou , étrangle pour ainsi dire la
malade; parole ei déglutition irès-difficiles , alternatives
<l'agitation et d'assoupissement; la malade n^ayant plus la
force de tousser ni de cracher , porto eontinuellement les
doigts dans le fond de sa bouche , comme pour arracher
l'obstacle qui s'oppose au passage de l'air.
Le lendemain 1.*^ aiars , strangdatios plus forte , tu-
méfaction énorme du cou , suffocation imminente , apho-
nie presque complète; la malade consent enfin à l'ap-
plication des sangsues , remède tardif. On en applique te^
pendant 5o. Mais la malade meurt par asphyxie , deux
heures après.
Autopsie cadavérique , 24 heures après la mort. —
1.^ Habitude extérieure. Rigidké cadavérique peu pronon-
cée , infiltration des>membres inférieurs » embonpoint con-
servé.
2.* Organes respiratoire^ et circulatoire, — Les pou-
mons sont généralement bien orépitans et peu engorgés.
3. - 4
5o MfiUOIBES
La membrane muqueuse du larynx et des bronches est
rouge et enflammée , répigloite et les ligamens sont consi-
dérablement épaissis ; la glotte se présente sous la forme
d*un trou très-petit , rétrécissement qui dépend à la fois
et du gonflement inflammatoire et des mucosités amassées
entre les lèvres de la glotte ; le tissu cellulaire du larynx
et celui de la face , surlout aux paupières , sont infiltrés
de pus. Le péricarde contient environ un demi-verre de
sérosité citrine , le cœur très-volumineux est rempli de
caillots de sang. Les parois du ventricule gauche sont
épaisses d'un bon pouce , sa capacité est sensiblement
diminuée ; Toreillette gauche est dilatée et épaissie en
même temps ; l'orifice auriculo-ventriculaire gauche est
réduit à une espèce de fente dont le grand diamètre n'a
pas plus de trois lignes; la valvule mitrale déformée , rou-
lée sur elle-même , représente une sorte d'anneau ou de
bourrelet elliptique dont le tissu résistant, dense »fibro-car-
tilagineux crie sous le scalpel qui le divise. Le ventricule
droit est à-peu-prés dans son état naturel ; l'oreillette
correspondante est médiocrement dilatée ; les valvules de
l'orifice ventriculo-pulmbnaire sont rouges , hérissées de
petites végétations et parsemées de points cartilagineux ;
la valvule tricuspide est également rouge , épaissie, repliée
sur. elle-même et déformée ; mais l'orifice auquel elle s'a-
dapte n'est point rétréci.
3. Organes abdominaux. — L'excavation du bassin con-
tient environ une pinte de sérosité citrine , diaphane. La
membrane muqueuse de l'estomac présente ,• surtout dans
la région pylorique , une rougeur qui se prolonge dans le
duodénum, le jéjunum et l'iléon, où elle se termine par
une espèce de dégradation. Le gros intestin est contracté
et sain ; il en est de même de la vessie ; la cavité de l'u-
térus contient un peu de. sang. J'ai retranché de ces ob-
servations beaucoup de réflexions relatives aux diverses
maladies qui compliquaient le rétrécissement de l'orifice
ET OBSERVATIONS. 5l
aurîculo-fentrîculaire gauche , objet spécial de ce Mémoire.
Si c'eut été ici le lieu , j'aurais fait voir le rapport de
l'hypertrophie du cœur avec le rétrécissement indiqué ;
comment la colonne de sang réfléchie par l'obstaele placé à
Temboucliure de l'oreillette dans le ventricule, refluait dans
le poumon , les cavités droites , le système veineux , y sta-
gnait et pouvait déterminer consécutivement Tengorgement
du système artériel et du ventricule gauche lui-même » etc.
Maisj'ai dû négliger ces considéra lions importantes et beau-
coup d'autres, comme étrangères au but que jo me suis
proposé. J'aurai atteint ce but, si le l({oteur demeure con-
vaincu par les observations précéderites , que le diagnostic
du rétrécissement des orifices du cœur peut être établi
avec assurance , d'après les signes que fournit l'auscu!-^
tation. Il ne faudra pas négliger cependant les signes» indi-
qués par le célèbre professeur G<>rvi8art. Leur existence
.donnera au diagnostic un surcroît 'd'exactitude; mai& s'ils
étaient seuls ils ne suffir]aient.pa8:v«jCommeceuK fournis
par le cylindre, pour faire recûnnallîiie.l«knaladie(i).'- ^
•> ; : :— -:- — -... ., .. • '■-■'-■ -^ ,
(i) Je n'ai pas èspliqué dans tout ce qtiî^précède i t:6iiiment ^eil prd-
doit le bruit parCiculiet qDÎ accompagiip et âbrtoucb Toxi^ûiiipe. cL*uii
rétrécissement des orifices du cœur. CejLte explication se pjjésiei^ d' elle-
même. En eflfel, le s^ng.étatit obligé de passer d'une cayilé.large (]ùns
une ouYerlnre très -étroite^, doit nécessaitetne^t f^îre entendre uii'iîilfle-
ment plus on moins fort. C'est parle mètti6iMiéca{iîfilinè <que 'lV>i> peut
concevoir le bruissement indiqué par M. Corvjisart' Le fréqiissement
cataire, ainsi -que l'& très-bien observé M., Laennec, est npn-seulement
sensible au tact, mais 11 semble encfore; que l'ouïe la fait apercevoir
par la simple application de la main sur la'régioii du^oiar. lia maiu
sert ,. fonr ainsi 4ire, alord de stéthoscope^'^; ::
On coaçoil d'ailleurs, que le bruit. préa^utcra. quelques différence!* ,
suivant que l'endurcissement de^ valy pies .el des. zones fibreuses «era
osseux, cartilagiheàx , ou simpleinéiil Ifibni-cialrlîlagîneux. M. Laeiinec
pense' qua le bttiH- dé soulllct, pat»eittri|»lë,' annonce uué iqdnration
pluC&t carlilaginetis^ ^uîosseuse' ; les observations que l'on vient de lire
appuicQteffectiy.eraenl celte opinion^ 7 -. ) •
4**
^2 MÉHOIBES
V
< I î I I I « !■ " I ■ ■ .. . ^ . ' I J i I 1 » ' t 1 1 i i
ÎIT, ■• • ^'^ r. . y . . . ■ I . . ■ ■ . fc«. « ..1 u . . ■ ■ ._^.-. ^ —
Mémoire ^ur Us -umputatioTts fpani%kUe$ eu pied ; jmrr
}V. J.LisFftAiK:. (Fin.)
AfUCUmîie ^kirurgioate 4e tétrficutaiien fteerso-Jinétà -
éarsiemfieeonsidét^Jvcsfjiu'à fâge dt^HJuA&lrztHib <fmnze
tms ; faite fvatiifues qui 'en résultent 'nêiàiivtmem à Vo •
^-péi^ation. — J'ai ^éjà donné ces faits aBaiotoiques Aa^s
môti Alénidre eot ratùpûtaition méïâtarso-phBleflgTenne;
ils «ont e^^lrak^ de Touvi^e de M. Serres, sur T'è'fttëo-
tgédDfte; je vais les exposer de iiumveau. c Uû ^t tpès-re-
« mArquable ^ c^est que , quelle ^ue soit la -pelite^se des
-i<» du métalàitse et ^des trois ordres de j^latiges, 'lent'
WGide de formatioa asile viéme que «elui -dâfémibr , de
iiriuimérus^et<die loa^lds antves'4)6 Unigs; ièiHrsHleu9iJb<mte
9se:dëveloppentrsép9nkD0iKt de leur toorps et f)eauooup
» plus ' tard qôe Ivd. il^sslte de là que les extréoritës ar
« ticulaires des métatarsiens et des phalaD£;es restent long-
)> temps ^par^s les :jUQes<l6s autres par un intervalle car-
"» lilagîôaôK', dootJ'îéteBdae est «en raison tnverse *de l'âge
»jus(qptt*â tîâ' q^^ la vingtième année, époque à
^laqueilcT.ossifîcation de cette partie du j»ied se termine
• en même -temps ^ue <MâlIe des bonis des >os les (plus longs
«de rècoBomie.^'
11 résulte de ipe3 dispositions , que cliez les jeunes sujets
le couteau poqy.aat diviser les cartilages, nous amputerons
le pied une ligne bu deux aa^devant du ccétatsrse , Ui^sque
Tétàt palhoîogrqué'ïrdosle permettra. Nous prouverons
plus tard que jusqvf'^'l^^g.e de quatorze ou quinze ans
nous pouvonë retrancbeivjQ jpied dans la fContinuité des
os du tarse , sans être obligés derecourit à la scie; ainsi,
le maladie qui exige Tablation du pied s^étend-elle au-défà
ET 0»»B:Ry^i^tION$. 5S.
de ParitcidAttdii dix tarsQ avec lec teétalacse » bious cou-
perons plus ioiu sans difficulté.
Ampu^ajdon pmPtm(J»du pibfk.àlcu tttiikQtié, (k Cho-
part. -^ lion» af!«tDft dii att commeDcemen^ dé. cor M£^
moire comnenit bs< anei^nsL piK)cédaieaipoiir fa»*è ram-^
putajtîoQ j^rlielk du^ piod ;: nous- 900» dk&tàeaàRorm d'éx^'
poser de Bouive^ur ces feits^ hisforiqucs^ Gkopart opérait, de
la caaDÎâre mvMto ^
« Il fit d'aberd deux incisioas^ latérale)» , ¥mm au eâlô
vînlenieQt Vavt^ au eoté^ externe*, dit pied,, depuis les
» aplicukitiottis du calcajabéuiB avec le cobcâde.^ et <fe Fas-
iragale aveei W seapheiule jiusqtii'Sr la tumeur; ensuite.il
fit noe seetÂQB traajiTersiak qui- joigaail Text^émité aatéi
rieur» de^ deux Jwemi^res iiiictsîous. EiebiiAÀatt'fdirmé
par ces trois incisions ayant été disséqué )usq:u'|i sa base ,
M. Chepai^t coupa en trayers! les tendoAa des muscles
^xtettseuirs de» orteils. , le imosole péjdseux et les Ugaïuens
»ta«t supérîeiies queiUtéraMik qui unissent, l'astragale au'
scapboîde et le calcanéuiB au cuboîde ; ensuite il btxa
ces 06 en abaissant h pciotei du pied , ce qui lui donna
la fiicilité de porter son bistouri entre les os. et les parties
molles de k plante du pîed > qu'il coupa de derrière exk
deTant de mazuèrc h iorai^r u» lambeau tnfévteujr un
peu plus long que le supérieur » ( LAfiteait , Mé^k^ine^
éelairéô pat Uf 9€ieuHe9^ pJiysiqms , etc. ; Jfouraal réd^
par Fottffcroy. )
AtyitamU AkirurgteaU d» l'arideidaiiim cateanéo-
cubotdo-astragal^^-scapluHdiGnne considérée dans l'âge
mduùc : faiêê pratiqtm». qui en. résultent relativement à
féjD^ralûm.-^ II. serait inutile de rappeler que cette ar*
ticulation est foroftée^ 1.° par l'astragale sit^ en haut,
en dedans et en arrière; 2.° par le calcanéum placé en
arrière» ea bas et en dehors; S."" par le scaphoîde, que
l'on troure en dedans et en avant ; 4:*" P^^ le cuboïde,
qui siège en dehors et en avant.
\
5^4 nAnoitiÉi '
Quelles sont les données qui font reconnaître ceue
articulation ?
' !•> Si l'on met le pied dans l'exteDsion » le côté e^xterne
de rarticle est douze à- quinze lignes au-de?anl de Vex-
trémild inférieure du péroné. 9."* La*fece dorsale de la
)oii\ture siège à un pouce environ de l'articulation tibio-
tarsienne. S."* Enfin , son côté interne se rencontre à dix
ou onze lignes au-derant de la malléole interne. Ces don-
nées sont très-approximatives. *
Il en est d'autres qui sont beaucoup plus avantageuses i
les voici : i.^ M. Richerand a indiqué la saillie du sca-*
phoïde ; pour la reconnaître , l'opérateur applique les doigts
indicateur et médius sur la malléole interne» longe le
bordtibial du pied; la première tubérosité qu'il rencontre;
est le scaphoïde.
3.* Le membre est étendu^ porté dans l'adduction , le
côté externe et supérieur de l'astragale offre une saillie
très- appréciable > indiquée par M. Dupuytren : pour la
reconnaître , on divise Fespace^ikitermaUéolaire antérieur
en trois parties , c'est à l'union "du tiers externe de cet es-
pace avec ses deux tiers internes qu'on applique le doîgt
indicateur; il suit directement la face dorsale du pied ; la
première éminence qu'il trouve est la tête de Faslragale ,
au côté externe et inférieur de laquelle existe d'ailleurs
un çnfoncement très-facile à sentir par la pression. Cet
enfoncement est borné en arrière par l'astragale et lecal-
canéum , en avant par le troisième cunéiforme, en dehors
par le cuboïde , en dedans par le scaphoïde.
5.^ Le pied étant dans la position que nous venons de
lui donner» nous 'avons conseillé» dans notre Mémoire
publié en i8ri5 , d'entrer dans le côté externe de l'arlicle
un demi-pouce derrière l'extrémité cuboïdienne du cin-
quième métatarsien. On la cherchera d'après les principes
établis plus haut pour l'amputation tarso-métatarsienne.
BT OBSBRVATIONS. 55
Nous, arons ajouté dans le même opuscule , qu'en partant
du même point, le doigt indicateur longeant le côté externe
du pied» 8*arrêtait sur la première tubérosité qu'il ren-
contrait : c'est le bord externe de l'extrémité antérieure
de la grande apophyse du calcanéum. .
Direction des surfaces articulaires. — i •"* La tête de
Tastragale offre une surface articulaire très-prolongée en
dedans ; il résulte de cette disposition que le scaphoîde
qui la reçoit l'embrasse largement de ce côté » et se pro-
longe assez loin vers la malléole interne; or, j'espère que
maintenant Messieurs les élèves ne feront plus une mci-
sion perpendiculaire à l'axe du bord interne du pied ,
pour tomber sur le scaphoidç et éprouver de très-grandes
difficultés. Il est évident que Ton doit porter le manche
du couteau vers les orteils » de manière qu'opérant sur le
pied gauche » il forme avec l'axe de ce membre un angle
de 4^ degrés ; ainsi il suivra la direction d'une ligne qui ,
partant' de la (ace postérieure et interne du scaphoîde,
viendrait se rendre à l'union du tiers postérieur avec le
^iers moyen du cinquième os du métatarse.
2.® Sur la face dorsale l'articulation astragalo-scaphoï-
dienne s'incline très-légèrement en arrière vers la mal-
léole externe.
5."* Quel est , du calcanéum et de l'astragale , celui qui
lait le plus de saillie en avant ? La solution dé cette ques-
tion est d'autant plus importante , que c'est d'elle que
dépend en grande partie la désarticulation. Ordinairement
le calcanéum déborde un peu l'astragale ; mais une cir-
constance à laquelle on n'a point pris garde , c'est que ces
os sont à'peu-près sur la même ligne lorsque le pied est
fléchi , tandis que si ce membre est tendu , presque tou-
jours le calcanéuip déborde l'astragale au moins d'un
quart de pouce. L'on oonçoit , en effet , très-facilement
que la flexion du membre diminuera davantage la saillie
«
56 HÂMOIBB
du oalcanéttcyj et que Texteiisiôii prodnira le conti^ir^.
Pour apprécier ces données , il auffît de connattre h Ah-
posUidU des surlaees articulaires et de ktor ioiprilaer Ces
mouremens. La conséquence pratique de ce fait est si
facile à saisir , que neWd bovèb abstiendront de l'ieiâiquer.
Les ligamens qui a^ujettissent plus spéciakfi&eiirt cette
articulation , sont dofsaut et plantaires.
Ligamenà dorsausb. ^^G6té interne ; fibres aponévfo-
tiques fournies par l'insertion du îambier postérieur , li-
gament astragalo-scaphoïdien ; face dorsale : ligament su *
périeur et interne s'attaohant à Tastragale et au seapboïde^
ligament supérieur et ilioyen in}(plànté sUr Tastragâle , Je
scaphoîde et le ealcanéUm^ Gâté externe : ligament ^upé«
rieur et externe s'iosétant sur je (Jalcaoéum et le cubdïde.
Ligament plantaire. -^ Il part dûoalcanéam, s^âttârche
sur le cuboïde 5 le scapho'idé et sur les denxiènû^ et troi-
sième cunéiformes.
Ligament interosseUx* -^Nou^ ùous sommes eontaincus
par un grand nombre de dissections < que ce ligament très-
fort, clef de la désanieutation , s*attacfae d'une part au
calcanéum , à l'astragale , et d'antre part au SCdphoîde et
au cuboïde. il correspond k l'enfoncement osseuiiÉ que
nous avons indiqué , il y a un instant » au côté eitterne et
infi&rieur de la tête de l'asfrâgale. C'est là que s'engage la
pointe du couteau , et qu'à mesure qu'elle divise ce liga^
ment elle ouvre largement l'article.
Variétés anatomiques, -^he tendon du muscle jambier
postérieur, qui glisse entre le scaphoîde et la malléole
interne , augmente sonvent de volume, et forme contre
cette dernière émtnence osseuse une saillie qu'on a oublié
de noter , et qui est Souvent prise pour la première ; l'on
évitera constamment l'erreur si l'on sejrappelle qu'il existe
toujours [entre le seapboïde et lit malléole au moins un
demi-pouce d'intervalle , tandis que l'émioence tendineuse
ET OffSBBVAtlONS. Srj
touche presque la cbe? ille ; aiosi , dans te Cas qui bous
occope , ee ne sera pasi la première » Hiais bien la seconde-
tobérosité placée aif-deTtfnt de la malléole qui nous seryira
de guide pôilr pénétrer dans l'article; ,
Nooft aiTons déjà signalé lés variétés que ïeé mowveUiens
du pied imprimaient à la saillie de la grande apophyse
du calcanéum ; nous ferons observer maittteiiaiit que le»
cas dans lesquels ces os se trouvent eu avant sur la même
ligne que Taslragale » sont am cas ordinaires Comme un est
à trois cents. J'ai vu des sojets dbez; lesquels rextréaHt6
antérieuce du calcanéum dépassait celle de Tastragale dans
l'étendue d'un demi-pouce et même p4us. Leur nombrer
est à celui de l'état normal comme un est à dl|ux cents.
M. Broc m'a montré un sufet sur lequel Tastragale formait
au-devant ducalcauéuai une saillie d'un tiers de pouce..
Je n'ai jamais rencontré cette variété très-i^marqnabie.-
Modi/lcatian dô la méthode de Chop€tr$, ^^îious avons
dit plus plus haut que nous rejeltions le lambeau supé*
rieur ; il 7 a long-ieiaf^ que M. le professeur Richerand
conseille de n'en point feire dans la méthode dont nous
BOUS occupons.
Pied gauche» — ^ Le membre est tenu comme dans la
méthode précédente; les données que nous avons établies ,
page 54 « feut reconnaître le siège de la contiguïté os-
seuse : avec te pouce de la main gauche nous couvrons le
côté interne du scapho'ide; nous plaçons le doi^t médius
ou indicateur sur l'articulation calcanéo-cuboïdieune»
nous feisons partir du premier de ces points une incision
semi -lunaire qui vient finir sur le dernier ; la par^
moyenne de cette incision passe un demi-f ouce au-de? ant
de l'article y pour que les tissus ne serétractent pas au-delà.
Nous venons de diviser la peau , le tissu cellulaire , l'apo-
névrose , l'extenseur des orteils , lo'péronier antérieur , le
court péronier latéral , le muscle pédieux , l'artère de ce
nom et le jambier antérieur.
58 MilMOIRES
,Lo poace est resté en position; Topérateur glisse le ta-
lon du couteau sur Tongle de ce doigt : le manche de Tin-
strument tourné vers les articles forme avec Taxe du pied
un angle de 4^ degrés. Ainsi le tranchant suit' la direction
d'une ligne qui , partant du point touché , viendrait se
rendre \ l'union du tiers postérieur du 5."** métatarsien
avec son tiers moyen. Le chirurgien incise dans ce sens ;
aussitôt qu'il a entr'ouvert l'article » il porte son couteau
transversalement au-devant de la tête de l'astragale , dont
lé siège est indiqué p. 55 ; puis , sans l'engager entre les
surfaces osseuses , il le place immédiatement sur le côté
externe. du pied • et il forme, le talon de la lame étant
incliné voiff les orteils , un angle de g5 degrés : il arrive
ainsi vers le doigt qui marque le siège du côté externe de
l'article» doigt qui reste en. position jusqu'à ce que le cou-
teau vienne immédiatement le remplacer ; aussitôt que
tout le pourtour de la face articulaire dorsale est entr'ou-
vert , la pointe de l'instrument est portée sous le côté
exteme< et antérieur de la tête ^ l'astragale» elle s'y
enfonce ; son tranchant est dirigé en avant » et dans la
direction de l'extrémité calcanéenne antérieure , il coupe
le ligament inter-osseux : l'article est largement ouvert.
Alors y arrivé à la région plantaire et promené du calca-
néum vers les orteils , l'instrument rase la face inférieure
des os , il évite les protubérances du scapboïde et du cu-
boïde» du i." et du 5.™' métatarsiens. Nous avons déjà
dit ailleurs , que le pied devait observer la moyenne pro-
portionnelle entre l'adduction et l'abduction , et que l'on
relevait un peu plus le talon de la lame du couteau que
sa pointe. Cette dernière disposition permet de suivre exac-
tement la concavité du tarse et du métatarse , plus mar-
quée en dedans qu'en dehors. Nous avons ajouté quela lon-
gueur et la largeur du lambeau inférieur sont proportion-
nées à la solution de continuité qu'il recouvrira. L'on sui-
ET OBSfiRTATIONS. Sg
vrà d'ailleurs les rè^Iès> que neus-aVoné tracées plus haut.
La ligature des àrièrés pédieuse et plantaires met h
l'abri de Thémorrhagie. •
Si Ton devait faire un lambeau supérieur , la première
incision serait pratiquée un pouce plii^ près des orteils , et
l'on disséquerait lès tissus jusqu'aux articles d'élection.
L'amputation que n^us yenous de décrire se pratique
avec le couteau dont nous nous sommes servis pour faire
l'opération dans l'articulation tarso-métatarsienne. Telle
que nous venons de l'exposer , la méthode de Ghopart ne
doit plus offrir de difficultés à l'opérateur doué d'une main
chirurgicale.
L'on a beaucoup blâmé cette opération , et l'on a rap-
porté des obsetvatibns qui constatent qu'on a été obligé
un grand nombre de fois à l'Hôtel Royal des Invalides , dé
faire l'amputation de la jambe sur des sujets dont les cica-
trices , résultant de l'ablation du pied à la méthode de Gho-
part , avaient été déchiirées par la marche , et par la luxation
en avant de i'asti^giale et du calcanéum; l'on a ajouté que
ces militaires ne pouvaient plus n[iarcher. Il est jcertain
que les tendons de la face dorsale du pied remontent sur
la jambe et qu'alors il est impossible qu'ils puissent neutra-
liser l'action des muscles du mollet. « Mais il faut en con-
venir» dit M. Percy^ oh a trop exagéré ce danger, comme
ledémootrentlesnombreusesetbellesopérationsdeMM.Pel-
letan , Richerand etDupuytren, auxquelles nous pourrions
ajouterceiles que nous- avons faites nous-mêmes en diver-
ses circonstances ,' et ' nous sommes loin de penser avec
quelques-uns de nos confrères » qu'en pafeil cas il serait
nécessaire de couper en travers le tendon d'achille; idée
qu'on a eu tort dernièrement de donner comme nouvelle ,
puisque Antoine Petit l'a mise en exécution en 1 788 , sans
avoir eu lieu d'être très-satisfait des résultats qu'il obtint.
AI; le professeur Chaussier, qui a sérieusement réfléchi sur
^ iiiifraiRBS
cette propoûtio&j est tout-à-fait de ootre a^is /et comme
BOUS , il caoBait des moyens mécaniques propres à préve-
nir » et à corriger un désordre qu'abuSÎYement oo^ a dil
être sans remède. » La description de ces: appareils ne peut
pas être faite ici : on lesi*trou?era chez djoux dft nos ban*
dagi&tes les plus distingués 9 MM. OudetI el Verdieir.
D'ailleurs il ne parait pas qu'on ait emxfloyé sui; les
malades*dont il est question ^ la positioa demi-^fléchie de
la jambe» mayexk si avantageux pour neulraUser l'aetioil
des muscles de la partie pcetérieuce de ce membre pendant
tout le temps que met la plaie à se cica&riaerir J'ai vu- L'ou*
bli de ce principe donner lieu à la luxation avant la dita^
trisation de la solution de continuité sur ust individu opéré
dans un des grands hôpitaux de. la capitale* Nous croyons
d'après ces derniers faits» que Ghopart a rendu \m ser-
vice important à l'humanité ; son amputation sauve la vie
à beaucoup de malheureux que pourrsûi faire succoioeber
l'ablation de la jambe pratiquée au-dessous de i'articnta-
tion du genou. A ce premîep avantagM||ie eo réunit un
bien précieux, celui de conserver la lawé du tarse. Nous
renvoyons le lecteur au Mémoire de oot^e eonfirôre Yillermé ,
qui partage presqu'entièrement notre oj^aion.
Les artères que nous ouvrons , lorsque nous faisons les
amputations partielles du pied , sont d'un assez petit calibre
pour que nous ayons cru devoir nous dispenser de recom-
mander d'établir la compression.
Quelques considérations d'aruUomie pathologique ». faits
pratiques relatifs à C opération* — i.° Le %ament inter-
osseux est très-fréquemment ossiOé chez les vieillards; or-
dinairement cette ossification cède facilement au couteau ;
souvent aussi il &ut de grands efforts pour la diviser, et
j'ai plusieurs fois été obligé de me servir d'une petite scie
après l'avoir dénudée de ses parties molles vers sa face infe*
rieure.
ET OBSE'RTÀtlOK^. 64
Q.* Un pied énonnement toméfié ne pMtnettaît ps» de
sentir les prbilspales saillies iiiBffecises ipri «curent de guide
àf 4>pérateiir.^ aouij>opénftmes néanmoins , oiaîs neu» fùmee
surpris de île pas tomber dans les articjles d'élection; n»We
oouteau avait 'glissé d'avMttra airière , snr une éminence
^enmn prfales pour la tête» deveœMieplus volumÎDeuëe;
du premier «ts^ tarse. Nous portâmes nos recberehes
plus près des orteils » et nous rencontp&mes rarliculatioft
ftcaphoîdo^cuoéeKie; avertis de »ôtre nouvelle erreur pair
iaprèsaioseiées troiB&cettes«frticulaires qu'offre la face anté-
rieure du BcapWide' y 310US imcisâittes avec force un deni-
pouceen ieurrière, la petite tumeur , qui , cédant à l'actioÀ
-du couteau , le laissa pénétrer 4ans la icontigtiîté scaphoïdo^
4istri^alienne. N<^ultenninâinesi'opération ocmme de cotf-
iume-, et nous emportâmes avec la «de la tétemalade*dtt
premier tarsien > :âpi«ès l'avoir préafUement dépouillée de
-ses parties Éhcdies. il «'agissait d'une esc^stofte ispongieuse
dont lacause éts^^ue-van^^ovle^ la'prtession delaboltèL
iLe6<xsenWronnaM> Il TeiToeption du scapheïde, n'étaienN;
tnuUen)en€ dfectés.
5.^ Noas a<709i«' rencontré à Metz une ankylose 'com^
plèdie dut»rseet'du ttseta tarse : eHe fut la suite d'un rhu»-
matisme tslifoniqu^. L^ndividu succomba an typhus rét-
:gnant; le pied ^iaii reste , était sain. Nous imagmâ mes d'in-
^troduire à plart , la pointedu «outeau %u*dessous de la sail-
lie scaphoïdienne ; nous effleurâmes les surfines osseuses-,
-et l'instrument alla (sortir dans le point opposé à celui par
lequel 11 Staitentrét Novs iterminâmes^Ie lambeau inférienl^
comme dans 3a métbode modifiée de Cfaopart ; puis une
incision ckcuhire '£ûte sur le tarse , et commencée à là
base de ce iasnbiCKau ioù eUe revint finir , Avisa toutes les
parties molles qui Recouvraient le tissu offseux;; il fut aisé
de le iscier. Une compresse fendue empêcha la scie de dé-
cfaireries chairs. .
62 UÉHOIRBS •
4.° M. le docteur Villeroiéipense^. arec raison , que si
de gros tendons se trouTaiont à nu sur le lambeau iniërieur ,
il faudrait les enlever dans la crainte de les Toir s'exfolier
et retarder la cicatrice.
Pansement. II est le même, pour les deux amputations*
Nous répétons que la jambe doit être demi-llécbie et cou*
chée sur son côté externe , qu'ainsi l'ang'le péronier de la
solution de continuité en devient le point le plus déclive
et donne au pus un écoulement très*facite. L'on réunira
par première intention. M. le Professeur Roux a publié
sur la réunion immédiate des plaies un Mémoire fort in<-
téressant» dans lequel il démontre la isupériorité de .ce
mode de pansement. Le lambeau inférieur sera exacte-
ment maintenu par des. bandelettes a^lutinatives , fixées
en arrière trois. pouces au-dessus du ialon» et veoant.se
rendre au même niv^u sur la partie antérieure, de la
jaipbe , après avoir» ooptourné le moignon : eUes coucou-
rent encore à empôcber son déplacement. Enfin , on aura
recours à d'autres baodeldttes qui croiseront à angle droit
les premières , elles seront couvertes par de la «ba'rpie
et des compresses longuettes; quelques circulaires de
bandes assujettiront les pièces d'appajreil. Qqand 00 ne
met pas le membre dans la position d^mi-flé^ie, Ton est
souvent obligé , malgré les points de compression établis^
■de perforer la base- du lambeau , pour donner écouler
juent au pusl
Une fistule s'établit-elle? La compression des con^
trouverlures pourront la guérir ; les injections, d'abord lér-
gèrcment aromatiques i puis rendues graduellement .as-
tringentes» et dont l'action sera aidée par. le premier de
ces moyens , doivebt-.toujours réussir. -C'est par leur em-
ploi que j'ai- cicatrisé à l'hôpital de la Pitié » un ùleère
fistuleux i^ullant d'une amputation du gros orteil , que
j'avais pratiquée depuis six semaines. Il est reconnu en
ET OBSBRVATIONS. 63
saine thérapeutique que l'usage des injections doit être
suspendu» lorsqu'elles sont trop irritantes , et qu'enfin
l'incision du trajet est le dernier parti à prendre.
Anatamie chirurgicale des os du tarse considérés jus-
quà l'âge de quatorze à quin^ ans ; faits pratiques
qui en découlent relativement à l'opération, — Rien de
si vague que les données établies par les auteurs sur l'ossi-
fication des os du tarse : au premier aperçu, ils parais*
sent livrés à un ordre de développement si irrégulier ,
qu'on a abandonné le projet de les soumettre à quelques
règles fixes. Pour qiie les principes qu'a établis M. le pro-
fesseur Serres sur l'osléogénie , mliritent le nom de lois ,
il faut que cette partie du système osseux soit en harmo-
nie avec toutes les autres; c'est ce qui existe : M. Serres
a posé comme loi fondamentale de l'ostéogénie , que tous
les os se développent des parties latérales au centre » ou
de dehors en dedans : suivez en effet l'ossification des os
du tarse 9 vous trouverez : i."" qu'elle commence par le
calcanéum qui est en dehors , puis par l'astragale qui est
en dedans ; vient ensuite le cuboïde , plus tard le troi-
sième cunéiforme et le noyau externe du scaphoïde ; en-
fin » le noyau interne de ce dernier en même tefnps que le
second et le premier cunéiformes : la même loi s'appli-
que aux extrémités des os du métatarse , quoique les épo-
ques oii elles s'ossifient soient si rapprochées que l'on a
cru jusqu'aujourd'hui qu'elles étaient confondues. Nous
ferons remarquerque le scaphoïde est extrêmement mince
chez les jeunes sujets et que son épaisseur augmente avec
l'âge {extrait de l'ouvrage sur les lois de COstéogénie, par
M. Serres ).
J'ai déjà prouvé dans mes autres Mémoires sur les am-
putations, que les lois de l'ostéogénie m'avaient conduit
h des applications. pratiques extrêmement importantes.
Je ?ais en fournir ici une nouvelle preuve de plus :
64 , uiuoiiLEs I
jusqu'il l'âge de is à i5 ans et ufeêiae àii-4elà chex les
scropbttlewix , les os dé k ran^e aatérieme du liurse^ le
scaphoïde , les extréoiités intérieures du calcaoéam et de
l'^straçak peuvseat être &cileB[)eat4liTS8és par le couteau :
l'en ai acquis la certitude «nlièi» par des «ssais nom-
J^reux. Or nue iDciskm sémiluBoiflè élast jM^quée sur la
face dor&ale -do. pied » il ne sera plisl iheaoiii jusqu'à l'âge
que nous avons indiqué, dedieroher les ariicidaiîons et
de suivre leurs contours; on. coopéra dans le tissu osseux
presque oomme dans les parties molles » et l'on aie sera
•plus obligé 4e sacrifier «onreai las tiasm «ains dans une
assez grande étendue; car lorsqu'on ne pouvait prasiopérer
<lans l'articulation tarso-rmétataitsieBDe^ il iâllaii amputer
à la méthode de Chopart , quoique la maladje iotéres-
^t à peine les os de la rangée antérieure du tarse.
N«us avons déjà dit dans notre Mémoine publié en 1 8 1 .5 «
i{ue l'ablation d'ua seul ou de deux métatarsiens serait ià-
cile , quand on aurait bien étudié les rè^es que nous avons
^appliquées h l'ablation entière du métatarse: vent-non es-
f irper les deux premiers ou les deux derniers ? deux inci-
sions» rxme dorsale, l'outne plantaiioe, seraient faites pa-
tfaltèllement à.l'aKe du pied,, partiraient 4e rarticulaUoo et
viendraient se rendre xiux orteils. Elles longeraient ensuite
leurs cemmisaures pour se réunir sur le coté externe ou
sur le côté interne du pied.
Le .lani^au serait disséqué jusqu'à sa base et la désar-
ticulation pratiquée ^ -comme nous l'avons dit ailleurs. Un
coup de bistouri, donné parallèlement à l'axe du troi-
sièmiemétatarsieBven séparerait le quatrième. M. Béclarda
mis en usage ce procédé , et les malades ont très-bien
marché. Il estr-hien entendu que les étais pathologiques
devront apporter dés modiiicationsà la confection du lam-
Ikdau, et que l'on*ne deyrait.pas s'abstenir d'opérer lors
.méine que i'on n'aurait pas assez de parties moUes
£T OBSBBVATIONS. g^
pour h former du que l'on en manquerait entière-
ment.
Si l'on voulait enqfpôrtér le deuxièine , le troisième ou le
quatrième métatarsien , on plongerait le couteau de haut
en bas. à là partie postérieure 3e 1 espace inter-osseux
que concourt à former l'os qui doit être enlevé; l'instru-
ment travex'serait le piedde part en part, et viendrait, en
lons'eant l'os malade, terminer l'incision entre les deux
orteils. Elle serait proloo^gée postérieurement sur la face*
plantaire, et sUr la fâiCe dorsale jusqu'à l'article tarso-
jméta tarsien ; quatre autres indstohstrôYisvensales, dont
deux supérieures et deux inférieures , partiraient les une»
de l'extrémité antérieure , les autres de l'extrémité posté-
rieure de la première , et se termineraient sur le côté op-
posé du métatarsien. On disséquerait les petits lambeatix
dorsal et plantaire » l'on introduirait 'la pointe, d'un fort
bistouri le long des faces latérale^ de l'os , comme si l'on
opérait dans lafn^or taise des trois cunéiformes. On achè*
vera{l4e reste de la désarticulation en -procédant de.^haut
en bas avec la pointe de l'instrunietit', et en suivant la
direction de l'article; enfin l'instrument détacherait l'os
du pied en suivant d'avant en arrière, ou d'arrière en
avant sa face externe ou interne , selon le côté par lequel
on aurait commencé l'opération. L^applicalion d'une cou-
ronne de trépan , que conseille Charles Bell , est un mau-
vais moyen qui déchii^ les ligâqiéns; on connaît tes dan-
gers de cette lésion.
L'on pourrait enlever , en même temps que les métatar-
siens, un ou deux os de la rangée antérieure du tarse.
MM. Moreau et Champion de B^r*sur-Ornain ont souvent
extirpé un seul tarsien ; ils sont allés le chercher au milieu
des os sains; ils ont employé pour son ablation tantôt un
simple instrument tranchant , tantôt une tarrière et une
petite feuille de scie, dans quelques' cas enfin des cou*
3. 5
06 ' «iMOIRES
co^n^s^lrpiles de trépan. Oo doit toujours préférer l'iq*
slrument tranchant.
Iti^m i^uHroU^ qœ Ferrtnd, DotauU, LaumorMr,
MMld«qrl eï NM* Dainiiel^ AuJbray » eto. , tait enkfë aficiç
3j^($^ l'i»9tnag:0L9 h h suite de certaines hniatîons.
U^ M ftttt ^blir quelques donnéM p^uk* bien recoor-
mtiT^M ài^ de fies os et de leurs urtlcuifttîoiiB* Vouiez^
y<im e>:lir^ le euboîde? reconnaisse IWréihité posté**
PÎeilr^.d^ a^tiièoa^ t»é4atapsiea, hMià deTastnagale ei
le bord eicterfie d^ I» gi^ode sipopfaysf^ 4» culc^iaâum ; ii
9iifii aisé de, ^KHfi'¥i9r «i de &inp jparcwrîr ii rmimniBiil
}«s artiePbii^^ q«f^ vous deveis déi^a(re. Si i^i^ n'étaient
pas ooi^iHiîçs, vous auriez ^ou^ )e^ yes^x W pâ^ 990 iar^
tiwl45. .
: Lu, «aillle ^ seapfeaïde , celle qai p^pUi^ d^ la eoaU^*
gnitéfd^s premiers ciM»6)fo(rme et fxiit^tii^si^ , la iéto 4e
r<|i^4*4S9le • TènfeAc^ent fiinl^ k ^9 côvé e^^eroe êl
ukfAm^v , r«in^ snip^cMr et ei^terae d^ I^ grande a^o^
phy^ du K^paoéwij sçot d^ ii»di<M9ts i^ei^a^ peMT péU
i9jtt9W. di9Ps les ^rtif^ do» 01 qu^ Tpo désire enlever.
Ifyfiifi .4jp doit We9 se giarder 49 «ouper ^q^ éteadtie dii»
gienibre qd force dfûs la snitis ^ pratiquer lui^ opéristfoo
plu0 dangereuse.
- Voudrait-on enle^r I9 scapboide , I0 cuboïde et les irois
cunéiformes? L'opérateur trdversf^i^it IWlieuUtieiQ tarso-r
méletenBieQjae d'aprè§ les principes que uouf ^vqfà» étaUls:
seulement , au lieu de commencer l'ioeisfm aurdevaut 40
Tairticle » Il le commeocerait derriàre; puis il désarticu-
lerait à la méibede de Cbopart, le couteau glisserait ea*
9mte Stous les os que nous ayons ao^9i»4i0 otles détacberaii
4u pied. Le oliirurgien dénuderai! de ces parties mcdies
reKtrémité ]ièatérieure desdeux dembrs ehétaiai^ens , la
scierait atefi les pféoeutten^ «onveuftbies; il pourrait ea^
core^ emporter de ia oftSma maniàre uÉe pétition de la léto
/Ae VsiBlrsigaie , l'on â^liqueraii e«fia les métatarsien^ sur
les deux premiers os du tarse. Je ci'ai jainâb tenté cette
opération que sur le cadavte, oji elle fournit de très-beaux
résaltats. Je laisse à la sagacijté des praitciens le «soin de la
HBJelei* ou do l'adopter.
Considération^ sur les aponévroses abdominales, servant
d'introduction ^ l' histoire des hernies dans les mono-
dactyles; par M. G^baiu) fils , professeur à i'Eooie
vétérinaire d^Alfort.
Un petit nombre d ouvrages recommandableâ sur l'a-
nalomie yétérinaire et la statique animale ^renferme
des détails inléressans sur la disposition et les usages de
raponéyrose abdominale dans les herbivores domestiques.
Bestiaée à soutenir relTort d'iane masse énorme d'intestins
ou d'un estomac très < volumineux ^ cette tunique fibreuse
a été douée en même temps d'une force de résistance ex-
trême et d'une grande élasticité pour se prêter au déve^-
loppement souvent considérable des "^viscèrel qu'elle
soutient.
La réunion à un si haut degré de èes deux propriétés
a dà exciter l'^Uentiop des anatomistes. Quelques-uns
ont bien reconnu et bien établi les caractères et les
propriétés de la fibre qui donne à cette expansion une
élasticité aussi remarquable ; et sous ce rapport il serait
diflScile de rien ajouter è ce qu'en ont dit MM. Dupuytren
et Breschet , et plus récemment encore M. Béclard , dans
ses additions à VAnatomi^ générale de^Bichat.
La disposition de toutes, les productions de la même
nature , leurs usages en général » et leurs différences dans
)ms animaux do^iestiques , où elles disparaissent par une
5..
€S • MÉMOIRES
graduation insensible , -jusqu'à ce que l'on n*en retrouve
?plus que des- traces » présente à l'esprit plus d'un sujet de
recherches et d'inductions curieuses.
L'une 4'elles , le h'gament cervical , s'étend depuis la
protubérance trans verse de l'occipital , jusque sur le
sommet des apophyses épineuses des premières vertèbres
du dos , sépare les muscles cervicaux droits de ceux du
côté gauche , multiplie leurs points d'insertion » et leur
est'd'un puissant secours en maintenant constamment le
cou dans un état moyen entre la flexion et l'extension.
Ses fibres extrêmement élastiques forment à leur partie
supérieure , où elles sont en très-grand nombre , deux
espèces de cordes réunies vers leurs extrémités , arron-
-dies dans le cheval , aplalies et très-larges daus le bœuf.
Leur grosseur » leur force de résistance et leur élasticité ,
sont en raison directe de la longueur du cou , du volume
<le la tête , et de celui des muscles cervicaux. Ainsi»
• Irès-prononcé dans le cheval» et sur-tout dans le bœuf»
■ce ligament est déjà beaucoup moindre dans le mouton ,
le chien et le porc; enfin, dans le chat il n'existe plus
-qu'en rudimens.
Dans le cheval et le bœuf, chez lesquels la partie anté-
rieure du tronc forme un poids énorme suspendu entre
les épaules, deux productions de la même nature que le
ligament cervical sont situées , l'une au-dessus , l'autre
au-dessous du muscle rhomboïde. Destinées , à n'en pas
douter, à soulager les muscles qui empêchent le corps de
glisser entre les deux scapu)um , elles ne devaient pas
exister, ou n'exister au moins qu'imparfaites , chez les
animaux où l'épaule est située plus en arrière, et où le
poids dû tronC'est peu considérable; aussi ne les ren-
çontre-t on pas dans le chien et le chat.
Enfin, sans multiplier les exemples, nous nous con-
tenterons de citer encore la gaine fibreuse qui enveloppe
BT QBSEBTATION9. 6g
en masse le globe de l'œil , ses muscles et son tissu grais-
seux : elle existe seulement dans les herbivores qui sont ,
daus l'état de nature , obligés de tenir constamment la
tête baissée , pour chercher et saisir leur nourriture , etc.
La disposition des fibres de toutes ces productions est
relative à la direction suivant laquelle s'exerce l'effort
auquel elles résistent ; ainsi à la partie supérieure du liga-
ment cervical , les fibres sont dirigées toutes d'avant en
arrière , parce que cette partie , que les anatomistes appel-
lent \di corde f doit soutenir le poids de la tête. La partie
moyenne » ou les lames àxx ligament » obéissant à des mouve-^
mens en tous sens , ses fibres sont entrecroisées et ne
tiennent aucune direction fixe. A l'épaule » elles se portent
de haut en bas et d'arrière en avant ^ parce que l'effort
s'exerce de bas en haut et d'avant en arrière. Enfin ^ cette
remarque est également applicable , ainsi que nous le
verrons plus tard , à l'expansion ligamenteuse de l'ab-
domen.
Il est donc bien vrai , comme on l'a observé , que
par-tout où il se trouve un antagonisme continuel , la
nature a placé un tissu élastique qu'elle a augmenté, mo-
difié ou fait disparaître » suivant que sa présence était
plus ou moins utile. Ainsi , il est facile de se convaincre
que la couleur jaune et l'élasticité de ces productions sont
toujours en raison directe de leur grosseur : moins elles
sont importantes , plus elles diminuent; plus elles dimi*
nuent » plus elles blanchissent et se rapprochent du tissu
albuginé.
La résistance, et sur-tout l'élasticité du tissu fibreux
jaune , sont ses propriétés principales : t II a pour fonc-
tion , dit M, Béclard,. de servir de liens et d'euveloppes ,
et de faire en même temps l'office d'un ressort qui re-
vient brusquement sur lui-même une fois que la résistance
ne subsiste !plus. » Ces propriétés , jointes à la couleur
70 irÉaroiRES
jaune ai ^ bi grande quantité de fibrine qu'il contient,
semUent aononcer que ce ttssu n'esl qu'une mpdificatieii^
étt iUMColsire et un état intermédiaire entre celai- ci et
Talbugiiié. Ea eûè* , certaines parties , forasées, éajM un
ÉiuaMil , par des fibres^jaufies , préaenteat » daiîs u!> a^tre ,
^èes fibres flfiusculaîresitrè^-apparentes ; ^insi , les ligafiaei^s
90$pew9enrs du fourrea» au prépuce » fibreux àdim le cho-
Tal « sont charnus dans b mulet et le b<Buf.
Neyenons^nous pas de vorir que ce tissu jaune perd de
MS propjtiétés , blanebil , devient mgide » et Se pa]Q>rache
du tissu atbugioé , à mesure que la résistance qu'il doit
sarinonter est moindre ?
Ne peut><m pas croire , en raisonnant à ;Eir»W$^qu*fl en
est dooaémedaas b sens contratve , et que ce tissu , sus-
ceptible d'arriTe? à un. état {»Ins parfait» peut devenir mus-
culaire? La poche charnue des didelphes n'est peut-être
qu'un état pltts parfait de Texpansioi» abdominale du che«
val , qui n'est elle-même que le fascta super flcicdis de
l'homme , plus développé , plus jaune et plus élastique.
Ajoiitona à cela que le tksa fibreux faune , suiT-tout celui
du ligament cervical et de l'enveloppe abdominale , four-
nit à l'analyse chimique de l'albumine y de l'osmaz ôme
et de la fibrine ; et l'on ne pourra nier qu'il ne doive avoir
au moins un peu d'analogie avec le musculaire ; ils ont
d'ailleurs été confondus pendant long- temps par des ana-
tomistes d'un grand mérite , et nous espérons parvenir
par la suite à prouver ce felt que nous ne pouvons encore
qu'indiquer ici.
Quelle que soit » au reste , l'opinion que l'on conçoive
de la nature du tissu fibreux jaune , aucune des produc-
tions qu'il concourt à former ne mérite plus d'attention
que celle qui soutient les aponévroses des musclés de
l'abdomen.
Située immédiatement au«dessus du muscle sous-cu^
ET OlSBATAtfONS. ^\
%m&, h k face m4crne duqi»! elle e^ unie M moyènr à'uti
\km eelliilaire fort lâch6 et fort abondant , cette proiue-
tioQ, étendue en forme de membrane ^edreloppelei^ notas-
cle6 abdomioaiix • et tes séparre de rftpooévf o/se du patinicule
«iMrfiKU AtitérieuFctnont elle roconnNs ki pafrtîe infiirieuré
da grUnd pectoral , pkia en at¥idte Ta^Mérrose dtr
fftànd oUIqim; liera^hes patiKs tftlérttléd^, eiteeét oppKquiéf^
sur la portion charnue de ce ddriffcv ftiuscite , èindi c(at sdf
k» ^aad d<uatelé det k p^tflne ^ d là suf&ee duqueF se
]^dest sea Sktm deti&iiues beaaoocip plua rares , et qui
tduées se perteiM «n bas en cotttet'geant Ters le baâsrit
oh eUe» se lermiaMnt. Il ittit delà , que eesr fibf es , pf ai
épaisses et plus rapprochées sur la surfiice inférieure de
labdoHleB et p#èa do la ligne médieFoe qu'aux flancs et
s«r les parlièë kbinttes de b pdtfriwe » srdnt en grand nom-
bre prrèa diipubî»^ ofa eiies ferment tfn gros cordon ayadC
une épaîaaettr de jdumiif s Kgii«a, Il s'en sait également
que odles^ qui sont ikoéta sur le» Côtés* se dirigent de
kaMi en Jba» et d'amt em âvtiècë; qu^e ctUe direction,
très-oblique pour les plus antérieures , est p^esqae pcr-
pe&dicubir» hVàmo du eorpe pwir celles qnf viennent des
flanca; qu'enliii lea fibres médianes se portent toutes pa-
rallèleaieot à là ligne blasohe , et forment, dafts le mêmv
seaS' t. de» pliad*Mstant plus marqués qu'ils sont phistapr.
pvochés dtt^ubta»
Cette disposkioii eat très-remavqciable forsqu^après^ la-
laowt ces fibvetf amt éoavtde» ptr aidté dit vokuiie qu^aC-
quîèirent les iûteslioa; elles fonÉiMt alors , dans lenr en-
semble , upe eapèce d'érentail , et le tissu eellularre qat*
les unit leur permet tellement de s'écarter les nnes de^
aiilres , qye teurs'plis dispapaiésenl eniièrefneûf et laissent
à ua, »i*«deasoui ,. l'àponéniose d«i<.gtii!|d obtiqtie. Gôlîr
devait être ainai , ptâsqao ,^ lovs de kmt dé^leppetir^ent*/
tous ks> fiflcètet coniviiiM » soit dinn» te teetre, soit d^as
le bassin » se portent constamment en ayant : c'était donc
antérieurement que l'écartement des fibres de?ait être
plus considérable.
' Ces trousseaux de fibres séparés , Comme on vient de le
Toir» par une grande quantité d'un tissu cellulaire fort
Uche » se réunissent intimen^ent en. arant et au-dessous
^o pubis 9 et s'y attachent après avoir donné naissance
aux prolongemens suivans :
i.*" Le ligament suspenseur du fourreau. Ce ligament
donne naissance au dartos , et cette disposition suffirait
pour établir que la nature de cette enveloppe des testi-
cules est fibreuse dans le cheval » si Ton conservait quel-
ques doutes à cet égard.
8/ Un large ligament qui s'attache âi toute la sym-
physe du pubis , en dehors des muscles adducteurs , re-
couvre la base du pénis , et fournit dans la femelle la
capsule fibreuse des mamelles ; capsule qui devait néces-
sairement être douée d'une grande élasticité pour se prê-
ter au développement qu^acquièrent ces organes à l'époque
de l'allaitement.
S.*" Le feuillet extérieur d'une membrane fibreuse ,
dont le feuillet interne est formé par l'aponévrose du
grand oblique. Cette large expansion , qui est appliquée
sur la Ëice interne des muscles de la cuisse , se confond
antérieurement avec l'aponévrose du fascia lata , en ar-
rière se perd sur les muscles fessiers , en bas se continue
avec l'aponévrose tibiale > et se termine supérieurement en
se réunissant avec une autre aponévrose qui recouvre les
muscles de la région sous-lombaire » et concourt à former
l'arcade crurale.
Ce que nous avons dit de toutes les productions du tissu
fibreux jaune s'applique en tous plaints âi la tunique abdo-
minale. Très-développée dans les grands herbivores domes-
tiques, où les organes digestifs ont une énorme capacité ,
ET OBSEBTATIOlfS. yi
elle devient moins épaisse et moins élastique à mesure fpià
le Yolume de ces organes diminue; aussi , n'en trouve -
t-on que des traces dans le chien et le chat : aussi est.elle
bornée dans l'homme,, sans doute à cause de sa station
verlicale , à quelques fibres rares qui constituent le fasda
superficîalis.
Arrivées près du pubis , ainsi que nous l'avons dit, les
fibres de cette expansion se rapprochent, s'unissent p»r
leur face interne à celles du grand oblique , de manière à
ce qu'il ne soit plus possible de les séparer les unes des
autres ; on peut seulement se convaincre que sa face ex-
térieure jaunâtre appartient à la tunique ligamenteuse ,
tandis que la face interne , d'un blanc nacré , est une dépen«
dance de l'aponévrose du grand oblique. Les fibres de celle-
ci , dirigées obliquement de haut en bas , d'avant en arrière
et de dehors en dedans , convergent toutes vers la ligne
blanche , k laquelle une partie vient s'insérer ; le plus grand
nombre s'étend jusqu'à un pouce environ au dessous du
pubis où elles se terminent en s'attachant à une gmsse pro-
duction tendineuse qui semble être le point de réunion de
toutes les aponévroses de l'abdomen.
Les fibres de l'aponévrose du petit oblique n'ont pas
toutes la même disposition ; les unes se dirigent de dehors
en dedans et d'arrière en avant , et se terminent à la ligne
blanche ; les autres , moins nombreuses et plus courtes , se
portent d'avant ^n arrière , et s'unissent aux fibres termi*
nales de l'aponévrose du grand oblique.
L'aponévrose du muscle transverse , dirigée transversar
lement à l'axe du corps , existe depuis le cartilage xy-
phojde jusqu'à six pouces environ en avant du pubis. Ar-
rivée là , ells semble se terminer brusquement ; ses fibres
se réunissent près de la ligne blanche en un gros faisceau
qui suit la direction du muscle droit , et se termine au
même point que raponévr.ose du muscle précédent. Eii*
74 UÊUOIllRS
fia , la frcrrface externe du péritoine est recMverte à'uné
multitude de fibres narcrées vésistaoteB » dont h èifet*
ûùn f qui n'est pas cônèlaote , est cependant prescpia^ dMs
toute son étendue de dedapns en deborg et d'avanl; en at-
fiére. C'est le f0$eia traMâVârêaiU de rhonyiAe«
La disposition de ces di£fêren tes aponévroses, sur la des^
eription desquelles noM avons h ieiêém fort peu îAsislé .
ert donc telle qtie femvfiMres doivent se croiser en ptu^
fleurs sens. Gettes^tfpattBÎcnleclmnro ,^ par oxenrple , sont
trânivevsales ,: tandb qpùe celles de la tunique ligamen^
teuse sont disposée» hmghudinaleinent ; Taponév^ose du
gnfttd okriiqiMi te porte obliqucmasat de debors ett de«
dams et d'avant en arrière » celle du petit oblique, au
<ïôntravre , de dehors en dedans et d'arf ière en nrûtti ; h
directkxn du muscle trmisverse est semblalrle à celle du
|Mlinicubehat*a«;elyfin, le muscle di^oit forme une espèce
de sangle qui soutient la ligne btanebe , et maintient fixe
pttr conséquent le point d'appui principal de toutes Ces
aponévroses.
' Cet entreeroisetpelit amgtnente beaucoup la force de
la tunique abdominale ; il hn permet de résister avec avan^
Htfgd à ta pression continuelle gercée par les rlecères ab-
dbmii»atix. La réunion de tcHites ces fibres jaunes ou ai-^
btiginées donne naissance à un gro9 et fort cordon blan-
^âtre, situé à trois pouces environ au desdous^ du bassin
et qui n'est attaché au pubis qu'an moyen d'une autre pro*-
duction tendineuse à laquelle il conviendrait de donner le
nom de tendon sous-pubieti. Ce dernier, dont la direction
elt verticale , est applati de dessœ en dessous^ , se porte
de bas en bcrat , s'attiacbe h presque tout le bord abdomi-
nal du pubis , et présente qnelqu'analogie avec lesosmarsu-
praux, quoique ^ position ne soit pas toujours la mém&.
Il H*est pas seulement là peur servir de poiwt dinseï*-
lion , il permet à l'abdomen d'acquérir du développement
J^T 0B9KRVATI0NS. yS
»aos que par suite de rextensîan die ses parois le bassu
«oit obligé de se rapprocher de la poitrine , ce qut aurait
eu lieu inévttabJeoieifrt , si toutes ces fibres s'étaient atta-
chées directement an pubis;
Dans le cheval , ce tendon donne naissance à un liga*
ment rond de la grosseur du doi^t indicateur qui se dirige
de dedans en dehors sur la surface inférieure du pubis p
le long de sofi bord abdominal » et va se terminer daiisTex*-
cavation raboteuse de la tête du fémur.
Quoiqu'on ne sott pas encore parvenu à expliquer pouv*
quoi ce ligament ùe se rencontre que dans les monoéac-
tjles y on ne peut doufer an meins qu'il n'ait une granée
influence sur la fixité duQiembre et sur la sûreté des meu:
vemens qu'il peut exécuter.
It donne une telle force à l'articulation , que dans le
cheval on n'a pas d'exempte de^xatioa coxo-* fémorale;
Je ne parle point des luxations consécutives que l'on ren-
contre quelquefois : elles ont toujours lieu alors en haut
et en dehors , comme cela se remarque le plus ordinai-
rement dans l'homme. Les mouvemens les plus viotens
ne parviennent qu'à fracturer la téta du fémur par le mt-
lieu , mais jamais à la fttîre sortir de sa cavité.
Les diverses ouvertures que présentent les aponévroses
de l'abdomen nràritent dé fix^ ^attention sous quelques
feints dont les anatomistes vétérinaires ne se sont point
encore occupés.
L'anneau inguinal: se présente à l'extérieur sous la forme
d'une ouverture alongée obliquement de dedans en dehors
et d'arrière en avant; sa disposition' est telle que l'on peut
y reconnaître deux commissures : l'une interne et posté-
rieure est formée partes fibres qui se portent au pubis;
t'exteme beaucoup moins épaisse se termine en avant, ikx
pli de l'aine^ , k l'endroit de la réunion de l'aponévrose
de la face interne de la cuisse avec la portion de cell<»
^6 EXTRAITS
du grand oblique qui vient de l*angle antérieur externe
de riiéon.
Les parois de cet anneau sont formées , à parlir de la
surface extérieure »pajla tunique abdominale , l'aponévrose
du' grand oblique et la portion charnue du petit oblique.
Enfin , tout-à-iailà la partie supérieure, Taùneau inguinal
situé plus en dedans et en avant représente une ouverture
ronde , étroite » entourée d'un grand nombre de fibres
albuginées fournies , les unes par l'aponévrose des muscles
sous-lombaires , les autres par le fascia transversalis.
Ainsi disposé, cet anneau est un vrai canal infundi'-
buliforme dont la base est inférieure , dont la direction
est légèrement oblique de haut en bas , de dedans en de-
hors et d'avant en arrière , qui est pratiqué dans l'épais-
seur de la tunique abdominale et de l'aponévrose du grand
oblique» passe au bord postérieur de la portion charnue
du petit oblique , et n'est point en rapport avec l'aponé-
vrose du transverse.
Son ouverture extérieure , alongée de dedans en dehors
et d arrière en avant , sur-tout dans la jument , présente
une forme elliptique » et est située à quelque distance du
pubis , de sorte que l'on doit plutôt , comme nous l'avons
fait, y reconnaître deux commissures que deux piliers :
Finterne étant beaucoup plus forte, plus résistante et plus
fixe, doit beaucoup moins prêter, et prête en effet moins
à la dilatation. Aussi est-il beaucoup plus facile de débri-
der en dehors , débridement que , du reste , on est con-
traint de faire de ce côté à cause de la position des vais-
seaux. C'est, en effet, à la base delà commissure posté
rieure ou interne , que la sus-pubienne donne les artères
inguinale, scrotale et abdominale postérieure ou hypogas-
trique. Cette dernière branche , qui reste toujours super-
ficielle , se dirige d'arrière en avant , en longeant le bord
interne de l'anneau , et serait inévitablement atteinte si
ET OBSERVAT ION s. 'j'j
Ton débridait en dedans , sur-toatsi I'ôd portait en arrièris
le tranchant du bistouri. Un filet nerveux assez considé-
rable provenant du faisceau inférieur do la troisième paire
lombaire > est situé superficiellement au côté interne du
cordon tesliculaire qu'il contourne de dehors en dedans ;
et la manière dont les vétérinaires pratiquent Topéralion
de la hernie étranglée , rend également indispensable la
connaissance de sa situation.
La position horizontale du corps du cheval , celle de
Torifice interne de l'anneau inguinal , doivent néces.saire^
ment rendre les hernies , par cette ouverture , beaucoup
moins fréquentes que dans l'homme; aussi, malgré les
eflbrts violons et réitérée qu'exécutent ces animaux ,
malgré les chutes graves et nombreuses auxquels ils sont
exposés , cet accident est infiniment plus rare. On n'en a
pas même d'exemples dans les jumens , et cette différence
doit être attribuée tant à l'élroitesse beaucoup plus mar-
quée de l'anneau , qu'k l'élévation du bassin ; élévation
telle , que la masse intestinale est portée beaucoup plus
en avant que dans le mâle.
La rareté plus grande encore des cas de hernies étran-
glées, le peu de réussite dont est suivie leur opération »
n'exigeront pas que par suite nous donnions de grands
détails sur les précautions à prendre en la pratiquant. Il
nous suffira d'indiquer les plus grands dangers que l'on
ait à craindre , et les meilleurs moyens de les éviter.
Nous avons vu tout-à-rhetfre que les fibres de l'expan-
sion ligamenteuse et de l'aponévrose du grand oblique se
confondaient près du pubis , et donnaient au pli de l'aine
naissance à deux productions aponévrotiques très-larges et
très-fortes ; l'une , inférieure , qui se porte sur les muscles
de la face interne de la cuisse ; l'autre , supérieure , qui
s'attache d'un côté à l'angle antérieur externe de l'iléon;
de l'autre 9 au tendon sous^pubien , et se termine supé-
^ HÉIIOIRES
ricuremei^l eD ft'uoissaot avec l'aponévrose des muscles de
la régioQ . sous-lombuire» Celle-ci , qui s'unit en dehors
aux inusdes petit oblùfoe ei transverse • ne laisse dans son
Qvlieu» vers Je pli de l'aine^ qn'uiie ouverture lrè$->étroite
par oi passent les vaisseaux et les aer& cruraux.
Celle disposition telle » qu'il n'y a d'interi'uption que
4a>M une très-petite étendue , entre l'aponévrose des mus-
cles sous-lombaires et celle du grand oblique , rend , sinon
impossible y du moins fort difficile» la sortie de l'intestin
par l'anneau craral. Cette sortie est d'ailleurs empêcbéo
par la largeur et la force de l'aponévrose qui se porte de
l'abdomen à la face interne de la cuisse. Sans doute la
position horizontale du corps » celle des membres posté-
rieurs constamment rapprochés du tronc , viennent encore
s'opposer h ce que l'intestin s'échappe , mais elles n'en
peuvent pas être regardées com^e les causes princi-
pales , puisque dans le chien , où ces dernières causes
existent également ^ les hernies crurales ne laissent pas
que d'être fréquentes , et qu'il n'y en a pas d'exemples
dans les grands herbivores domestiques.
D'ailleurs , on ne pourrait pasjBxpliquer ainsi pourquoi
l'on ne rencontre jamais de berpies crurales dans le fœtus
de jument, tandis qu'il n'est pas rare d'y trouver des her-
nies inguinales , ombilicales , etc.
La disposition que nous avons indiquée étant àé]h
tout-à-fait distincte dès le commencement de la gesta-
tion , à l'époque où l'on ne trouve encore que des (races
de l'enveloppe ligamenteuse de l'abdomen , il est cer-
tain qu'on doit la considérer comme la cause princi-
pale de l'impossibilité de cette espèce de hernie dans le
cheval.
Il suit donc de ce que nous venons d'exposer :
1.* Que dans certains animaux on rencontre des pro-
ductions de tissu fibreux jaune que la nature augmente ,
ijBU>cUfie ou (dit di^araiU'a suivait qiiVle^ «opt pki^ oai
moîos utiles;
S;/ Que de toutes çep proçltHOi^s , ji^ p(u^ remar-
quable ^ 4ajais {es in^rbiypras dofll^^tiqvipfi , e^t TexpaosioDi
L'gam^^ietise, 4^ i'^IxiomaD , qm 4qUm ^A^^fp^ aux fmip<m
4e cigijttjç cavité uo^ force 4^ Il^i^.ta43^e ;ç|LtPê|û(^ 0^. vue
gf^d^ ^a^ticité ;
4)ue le 4artos qui f^u provieut • én^pinment filmiaSii
ddps le çh^Tal » est c^rnu 4aBS h bçeuf^t Ifi mulçt ; d'où
r^ peqt ço^cluf'e jqii'ii ^j^isl^ u^e oert£HQe a^pilogi^ eqtPft
les tissus fibreux jaune "et musculaire. , •
3/ Qu'une fpr4e]^rq4uction fibreuse aplatie d'avant en
arrière , et fixée transversalement sur le bi>r4 abdomin^
du pubis y est le point de réunion de la plus grande partie
des fibres aponévrotiques de l'abdomen ; que ce tendon
sons-nubien empêobant ks aponévroses de «'attacher dt-
reciement au pubis , «permet sans doute à l'abdomen 4o
prendre d« voiume sans que le bassin ce rapproche de la
poitrine;
4*° Que de ce tendon part un li^mçnt très-fort qui va
se fixer à la tête du f^ur , établit 4qs rapports entre les
mMscIes de Tabdoi^Qp e^ les mçDjiibres postérieurs , pré^
vient les écarts « et s'oppose aux lui^atipus de Tarticulation
coxo-fémorale ;
•5..'' Que l'apneuem inguinal forme une espèce 4e çaufil
coqique ^ dont la b^se Qst inférieure > et dont la disposition
estx)])Iique d'arrjèreen avant et d^ dehors en dedans ;
Que la position horizontale du corps et la situation de
Torifice inlerne de cet anneau rendent raison de la rareté
des hernies»;
Que les jumens n'en offrent pas d'exemple , taot k
cause de l'étrpitesse de» l'anneau ^ que de l'élévatiea du
l)assin ; , '
Qu'enfin , lorsque par hasard on pratique ropéralion if^
8o «Ahoibbs
m
la hernie ingainale ëtraDglée , il faut lonjours débrider en
avant et en dehors ;
6.* Que les dispositions de la tunique abdominale et de
raponé?ro5e du grand oblique sont telles » qu'on doit re-
^rder la hernie crurale comme impossible dans le cheyal ;
Qu'on ne doit point attribuer cette impossibilité à la
position du corps et à celle des cuisses , puisque celte po-
rtion est la même dans le chien , où cette espèce de hernie
èe montre quelquefois , tandis qu'on ne la rencontre ja-
inais dans le fœtus de jument où ces causes n'existent
point.
( Foyez pour l'intelligence de ce Mémoire , la planche
placée à la fin du cahier. )
Observation {fun avartement provoqué par Cintroduc-
tion d'une aiguilU à selon dans Putérus , et suivi de
divers accidens par le séjour de ce corps étranger ;
communiquée par M. Rullieb (i).
H. Crouzit fut appelé, au milieu de la nuit, dans Fan-
née i8.... f auprès d'une jeune fille atteinte soi-disant
d*une hémorrhagîe utérine. Celte jeune fille , d'après les
renseignemens obtenus , avait été saignée plusieurs fois et
abondamment. Ce moyen n'ayant produit aucun des
eÏTets qu'on en attendait , on employa tout aussi inutile-
ment divers médicaméns. Alors on eut recours à Tintro.
duction d'une aiguille à séton dans l'utérus même. L'in-
strument fut enfoncé si profondément , qu'il fut impossible
(i) Cette observation , commniiiqiiée aux Archwes par M. Roilier,
a été envoyée à ce médecin par M. Crouzit, de Kochechouart , témoin
et rapporteur du fait. Nous avons cru devoir l'insérer^ parce qu'elle
offre un double intérêt , en faisant connaître un cas assez curieux , et
en retraçant tous les dangers des manœuvres criminelles par lesi{aellet
on cberclie à provoquer FavortemcnU
ET OBSBBVATIONS. 8t
de le retenir et de le retirer. L'imprudent opérateur tran-
quillisa celle qui avfifit eu recours à son dangereux et cou-
pable ministère , en Tassurant que. l'instrument sortirait
avec le fœtus , et il disparut. Lorsque M. Grouzit arriva , le
fœtus avait été expulsé. Il paraissait être âgé de trois mois
environ ; on pouvait reconnaître l'endroit où Tinstrument
Tavait atteint : maiè celui-ci , ainsi que l'arrière-faix ,
n'étaient pas sortis. Le toucher ne put faire découvrir Peu-
droit où l'aiguille était fixée ; il fut même impossible
d'extraire le placenta , à cause de la constriction du col
de l'utérus, irrité parles manœuvras auxquelles on s'était
livré. Enpalpantleventre, M. Grouzit crut cependant sentir
le corps étranger. Il s'écoula deux jours avant que l'arrière-
faix ait élé expulsé ; mais l'aiguille ne fut pas entraînée avec le
placenta. Introduit par son extrémité aiguë' , l'instrument
s'était probablement accroché par Tautre ei^trémité bou-
tonnée , et , par la contraction et le resserrement dé
Tutérus , il perça les parois de cet organe , et successivement
les parties voisines , car ce ne fut que onze jours après
l'événement , que la malade , qui d'ailleurs eut des suites
assez graves de couches ( fièvre putride , puerpérale ,
éruption laiteuse ) , commença à ressentir des douleurs
dans la région inguinale. Au 55. "" jour, il se manifesta un
point d'élévation dans cette région ; les douleurs devinrent
très-vives. Il n'y eut bientôt plus de doute que la légère
tumeur étailT formée par l'aiguille. La malade se refusa à
l'incision qui fut proposée dans le but de hâter la sortio
du corps étranger. La fièvre diminuait à mesure que l'ai-
guille s'approchait de l'extérieur. Enfin, le 79.* jour,
elle parut au-dèhors , après avoir déterminé à la peau un
point rouge , comme on l'observe dans un léger furoncle /
et la malade la retira elle-même. C'était l'instrument
connu sous le nom d'aiguille à séton , sorte de stylet en
argent ^ de six pouces de long , boutonné à une extrémité
3. 6
e^ eann^UMV 1^ deiv^ lieics de. aa kngiiQttr du ^^ de
coUa erti4m^; gwû , ^ l'aulcei , qui eal ^a^ aiguë ,
^VO^, Wi|?^rtwr^ dwiis laqueUe on paisse h »êc)te diesA)«iéo
i^é^i^e^ÎpAro^wWiSoiis la peau. L'oui»rture ne donna q.^Q
tii^p^tt 4^ pua» et fut fermiée en quelques jouiTs^ Un
lompsi asfie^ c^oiOÂidérabfe. s'est écoulé depuis oet évène^
jp»nlk. l^ p9rio«ne^ qui iait le sujet de cette obsçnralioi^
n'i^ tefl^Ki^ aucune tacommodité : elle jouit de la plus
par&ûte santé.
Qn ne. xç^anquc pas d'observations, dé corps étrangers ,
ipcme ass^z voluxuineux » qui » après aroir été introduits ,
'§oit danjs les voies digestivei» • soit dans les voies «ériennes ,
soit par d'autrçs ouvertures naturelles , ont percé peu-à-
peu les parois des cavités qui lea contenaient , ont parcouru
dans répaisseur des parties un trajet quelquefois très-
loQ^, cl se aont enfin prononcés sous la peau , et même
l'ont tra,vepsée. licfait rapporté par M. Croupit n'oflre dès-
jors rien de particulier que spus le rapport de lorgax^ dans
lequel le corps étrimger a été introduit ,, et de la çircon-
s1;ance quji a donné lieu à son introduction. Il est à regret-
ter que l'auteur^ qui a envoyé le modèle en papier de
5 l'aiçuiHe , ait omis des délaUs qui auraient pu lever les
doutes que la lecture de son observation fait naîlre.
Ainsi , on cojuprend difficilement continent une ai-
guille k sét(^ , qui a six; pouces de longueur , a pu échap-
per des doigts, et disparaître dans la cavité de Tutérus,
au point; que. le& doigts portés dans le vagin n'aient pu
ressaisir $.Qn, extrémité ; comment la contraction de Tuté-
^ .rus sur ce çorpaétran|;er pendant et après l'expulsion du
fœtu3 > n'a pas dozvié lieu à dies douleurs très-vives et k
une inflammation intense , car ici les conditions ne sont
pas les mêmes que lorsque le corps étranger est contenu
EXTRAITS ET ANALYSES. 05
dans les bronches , dans ('estomac ou les intestins ?
M.. Crouait aurait Ad noas dire ^ quelle époque il a exa-
miné la 'malade ; comment , en palpant l'abdomen , il a
pu sentir une aiguille^à séton contenue dans l'utérus;
enfin , queUealtération avait éprouvée sa surface , lorsqu'on
put l'examiner après sa sortie? En eflfet, il n'est gbères
de chirurgien qui n'ait eu occasion d'extraire des aiguilles ,
ou d'autres corps semblables , qui avaient séjourné dans
le tissu de nos parties , et qui n'ait remarqua que la sur-
face de ces corps ne conserve pas lissez de poli pour glisser
sans diiBcuIté à travers une ouverture étroite de la peau ,
et que lorsqulls ne àont pas contenus dans un foyer puru-
lent , ils sont environnés d'un tissu cellulaire serré qui
exige que l'on fasse nne incision assez grande pour les
extraire.
=■■■ ■ t f ■ •-■■ ■■■!■ '■■■ ■■!■ *« ^ »f,
■*^^^^i*^
EXTRAITS ^T ANALYSES
Sur l'emphi de lok pile dans le traitement des calculs de
; la vessie; par MM. Prévost, D^-M., eli* Dvmas.
No]us pouvions envisager sous deux ehefâ la manière de
diriger l'application de la pile galvanique. Il était possible
QP eOet à^ extraire lecalculaii iiioyen d'ilne double sobde »
c6mmuni(}uant d'une part avec la vessie , et de l'autre
avec deux vases remplis d'eau, dans lesquels seraient,
plongés les pôles d'une pile. Cette méthode ^ si elle
eût été praticable • aurait ameuté dans ces vas<2â les
acide» ^t les bases qui entrent dans la composition ,du
calcul,. 9(iais eUe ne peut malheureusement se mettre
^.pratique qu'avec des batteries d'une intensité très-
84 EXTRAITS
grande» et permet une dispersion du fluide galvanique
inquiétante pour la yessie. Après nous être assurés des
difficultés qui accompagnent ce procédé , nous avons
pensé qu'elles seraient entièrement éludées et que le but
, n'en serait pas moins atteint , si , au lieu à*extrtiire le
calcul» on se bornait à détruire l'état d'agrégation qui
lie ses molécules entre elles » et nous avoqs dirigé nos
essais verM^e résultat.
Un calcul fusible bumain a été soumis à Faction
d'une pile de cent vingt couples pendant douze heu-
res consécutives : on chargeait celle - ci d'heure en
heure. Les fils de platine qui servaient de pôle touchaient
le calcul , étaient distans de six à huit lignes , et plon-
geaient ainsi que lui dans un vase rempli d'eau pure. Pen-
dant l'action galvanique , les bases et l'acide phosphorique
arrivaient d'abord à leurs pôles respectifs , puis se com-
binaient de nouveau , et le sel , reformé » se précipitait
au fond du vase , sous forme d'une poussière ténue ,
comme celle qui se manifeste toutes les fois qu'on produit
un sel insoluble. Le calcul pesait quatre-vingt-douze
grains avant l'expérience , il était réduit à quatre-vingts
lorsqu'on l'a terminée. Essayé de la même manière , il
a continué à se décomposer, et n'a présenté, au bout de
seize heures , qu'une masse tellement friable , qu'elle
s'est réduite en petits grains crystallins par l'effet de la
plus légère pression. Les fragmens les plus volumineux
n'étaient pas de la grosseur d'une lentille , et pouvaient
par conséquent passer sans peine au travers du canal de
l'urètre.
Toutes les personnes auxquelles les expériences de
physiologie ne sont point étrangères comprendront aisé-
ment que les conditions dont nous venons de faire l'é-
numération sont de nature à pouvoir se réaliser dans
l'application médicale. En effet , il est presque toujours
ET ANALYSES. 85
possible de faire arriver dans la vessie deux, conduc-
' leurs qui seront écartés , au moyen d'un léger ressort ;*
à leur extrémité , de manière à toucher le calcul par
leur surface interne qu'on a eu soin de dépouiller dan&
cette partie jàe son enveloppe isolante. En faisant pas-
ser le courant dans des fils disposés de la sorte , le cal-
cul devait être décomposé comme à l'ordinaire , sans (|ue
la vessie en fût trop affectée , puisque le trajet du fluide
s'opère surtout dans la direction de la ligne'qui mesure la
plus courte distance des pôles.. L'expérience a pleinement
vérifié nos conjectures.
Nous avons introduit dans la vessie d'un chien un pa-
reil système de conducteurs ; en ouvrant l'urètre à son
passage sous l'arcade pubienne , nous les avons mis en
rapport avec les pôles d'une pile de cent trente -cinq
paires montée avec l'acide nitro - sulfurique. Nous avons
pu nous assurer , avec une grande satisfaction , que l'a-
nimal n'en était pas notablement inquiété lorsqu'on
avait eu soin de distendre Ja Vessie par des injections,
d'eau tiède. Cependant les mêmes conducteurs décom-
posaient l'eau avec une grande énergie et fournissaient
des torrens de gaz. D'après cela , nous ne pouvions
douter de la possibilité de produire sur le calcul , dans
la vessie , un effet semblable à celui que nous lui avions^
&it éprouver lorsqu'il était contenu dans- des vases de
verre.
. Gomme il n'était pas trop difficile de s'en assurer di-
rectement, nous avons fait l'expérience suivante. Ua
calcul fusible a été fixé sur la sonde entre les deux
conducteurs de platine. Après avoir introduit cet appareil
dans la vessie d'une chienne d'assez grande taille , on a.
distendu cet organe avec quelques injections d'eau tiède
dont on a empêché la sorlic en fermant l'ouverture d(V.
86 . ^XTBAITS
la sonde » ^ l'on a mis les conduoteurs en rapport av^
touies les auges qui composeut notre batterie. Après
quelques légers mouTcmeos , ranimai s'est calmé et a
supporté pendant une heure Faotion galvanique. On à
relire la sonde avec précaution » et le calcul à montré
des traces de décomposition non équivoques. On a
répété le même essai pendant six jours , une heure lé
malin et une heure le soir ; mais l'état du calcul ,
qui était devenu trop friable » a forcé de mettre' fin ïk
l'expérieDce. Il avait jperdu de son poids dans le même
rapport que celui dont nous avons parlé plus haut. Apréi^
avoir laissé reposer l'animal pendant quelques jours ,
nous l'avons tué pour examiner la vessie. iSon lissa n'a-
vait rien perdu de sa mollesse ^ ne présentait rien de
particulier , et ses fibres se sont contractées comme h
l'ordinaire lorsqu'on l'a ouverte pour évacuer l'urind
qft'elle renfermait.
Il est d'ailleurs une méthode moins cruelle , et peut-
être aussi sûre , de se convaincre de l'inuocuité d'un
tel courant sur un organe «itué à une certaine distance
do lui : elle consiste à placer dans un vase rempli d'eau
pure les conducteurs et le calcul disposés comme dans
notre première expérience , et à plonger Id langue dans
le liquide au mom^t ofa la pile agit avec le plus de
vigueur. On verra de cette manière qu'elle s'aperçoit à
peine de l'action galvanique , quoique le calcul soit vi*
vement décomposé , et qu'elle n'en soit pas éloignée
de plus de quinze à di^-huit lignes : cependant la langue'
est un oi^ane plus sensible que la vessie elle-même.
En. réfléchissant sur ces faits , il est peut - être per-
mis d'espérer qu'avec des modifications convenables et
des appareils appropriés , ce principe pourra s'appliquer
à Pexlraclion des calculs nombreux qui sont formés par
ET AKALtâBS. 87
dMi cWi&iiliAÎMns' éaliùëi 1 liiais H eist de tdute évidâMfe
qvL*ùlk lie peut éffrtr àbcaù éi^antàge ^)^ rextbirciiieÀ
de éen% ipii rsë eontieMièBt qâe de Tacide lariqae , oa
t]iii M reofe^^ent beâfucbu]) relativeitieât ^vA iHAHrëè
Mais-, évàhl db sohj^ éiéme k tdâter ^e «tppUeà^
lîon> iidu$ dëdirbàs ][K)aTotr nocrs livt^r à ^ e^tâ^dteft
)>hl9 apptrôfMdi , ^ tkous ktdni pàt^r prhîctjpaleiheiit
sur les points suivants ; 1*^ nous avons introduit de^
calculs dans la ressie par une ouverture pratiquée à cet
€rga&e dans sa partie antérieure , et nous nous , ptopt)-
sons d'opérer sur ces animaux , après leur guérison , de
4ivèr8e& tnàmèlrès » alin de statuer positiTetnént quelle
est ^elle*^ài doit être préférée pour l'homme ; i.^flèst
convenable d'établir , par une série d'expériences , quels
«ont les (liquides qui doivent être pt^fërés peur les* injec*
tions dans la vessie; on côtiçoit que l'èBa poHs^, dbtft
nous la^^oâs fiaift «sage , n>e^ probablement pas lé pltf^
avantageux ; 5,"* enfin 11 est îiidiispensable de trôt^t^
des ùïoféM pitopres h faire reconnaître ^ellé est là na-
ture du catciil renferfené dans la Vessie , afih* de ûe pa^
Bxpostet dés ihàlades , déjà si crùelletoeift attéîttts , à des
essais pénibles qui potih*aient être sans résultat.
Il est nécessairéd'ajouterquelques mots pour donner dn^
)uste idée de Tétat de la question. La sensibilité dé la vbssie
est la partie qui nous a te plus occupés depuis ta lecture de
cette note à l'académie ,• et , gt^ce à l'intérêt obligeant de
M. Geofifroy-Saîtil-Hilaire , nous avons trouvé dans le
bel établissement du Jardin des Plantes des ressourcefs
pour les expériences que ne composerait pas une situa-
tion privée. Nous avons pu nous convaincre que l'action
de la pile dans les conditions énoncées ne présentait au-
cun effet fâcheux. Nous avons trouvé' encore que l'addi
gg y EXTRAJ^TS
tion d'une certaine quaiXtité de. nitrate de potasse dans
rinjection rendait la décQinpositlon 'plus rapide et plus
complète 9* en sorte que les phosphates durs et compactes
torouTent'un.^ffet analogue à celui que nous avions ob-
serré dans les phosphates* poreux. Enfin nous avons exa-
miné par nous - mêmes plusieurs appareils inventés à
d'autres fins» et qu'il est - très-facile d'appliquer à re-
connaître la nature du calcul sur lequel on se propose
d'opérer.
Mémoire $ur les phénomènes gui accompagnent ta
çontrOfCtion m,usculaire; par MM. Prévost er Dumas.
* MM. Prévost et Dumas , auxquels la physiologie est déjà
redevable de plusieurs observations importantes , et qui
ont eu le mérite d'ouvrir un champ immense aux décou-
vertes , en tirant de Foubli et pour ainsi dire du dédain
les recherches microscopiques ; ont porté leur attention
dans le Mémoire dont je n'ofirirai que les principaux ré-
sultats » sur l'étude des phénomènes de la contraction mus-
culaire. On voit aisément , en parcourant ce travail , que
les auteurs ont scrupuleusement suivi cette méthode
logique et rigoureuse qui ne s'attache qu'à l'observation
des faits d'abord , et qui cherche ensuite à les lier d'un
point de vue élevé pour en déduire des conclusions légi-
times. Celles qu'ils ont tirées de leurs résultats offrent
un intérêt très^puissant et tout nouveau » puisqu'elles nous
permettent de représenter rigoureusement tous les phénor
mènes connus de la contraction musculaire , au moyen
d'un petit nombre de principes physiques bien clairs et
Wen constatés. Il est même à remarquer , qu'en parlan^t
ET ANALYSES. 89
d'un côté de l'étude anatomique dfi$ muscles , et de Tau-
ire des effets de la pile galvanique sur ces organes , les au-
teurs sont arrivés aux mêmes conséquences ; et il est permis
dVspérer, qu'en poursuivant cette nouvelle route, ils nous
éclaireront enfin sur la véritable nature de l'agent ner-
veux.
Les muscles présentent, dans l'état de repos, des fais-
ceaux de filamens droits , parallèles entre eux , unis par
un tissu cellulaire adipeux. Si l'on place sojas le micros-
cope un muscle snfHsamment mince pour conserver sa
transparence, et qu'on y «excite des contractions au moyen*
du courant galvanique é on voit ces fibres se fléchir en
zjg-zags d'une manière instantanée , et cette action déter-
mine ainsi le raccourcissement de Torgane. Ce change-
ment de forme n'en produit aucun dans le volume du
muscle , comme on pouvait déjà le; conclure des expérien-
ces de Barzoletti, que les auteurs ont répétées, en aug-
mentant la sensibilité de son appareil.
Les rameaux nerveux se distribuent d'abord dans le
muscle sans suivre un cours régulier ; mais si l'on exa-
mine leurs dernières branches avec un grossissement suf-
fisamment fort, on voit celles-ci s'épanouir , s'élargir et
se diviser en filets isolés les uns des autres , qui se di-
rigent parallèlement entr'eux et perpendiculairement aux
fibres musculaires. Ces filamens se replient après quelque
trajet sur eux-mêmes , forment ainsi des anses, revien-
nent vers leur point de départ, en perdant peu à peu leur
parallélisme et rentrent dans le faisceau qui les a fournis.
Il arrive aushi fréquemment qu'au lieu de se rendre dans
le même filament , ils vont s'anastomoser avec une bran-
che voisine ;«nais dans tous les cas , les fibres nerveuses
élémentaires parcourent le muscle , en coupant les faisceaux
;musculairesà angle droit; la distance^d'une fibre nerveuse à
l'autre est , dans tous les cas où il a été possible de prendre
^6 BXtUAITS
des mesufes correctes , d'un quart de millimètiid enviroa.
Au moyen de ces données , il sbÉt^, pour expliquer lés
phénomènes connus de la eonU^ctton musculaih^ > dé
supposer un courani galvanique etdté au traTBrs des filets
nerveux qui sont, comme i*on sait, de forts bons conduc-
teurs , et qu'on voit revêtus dans toute leur longueur d*unè
enveloppe graisseuse , bien propre à les isoler «iitèère.
D'après la belle loi de Mv Ampère , ils se rapprôdierouH
entraîneront âveC eux les faisceaux musculaities auxquels
Us sont fixés , et détermitoerobtiainsi le ^ lissemeât que hoii^
Tenons de décrire et le racottrcissement du tniiscié.
Si celte hypothèse est ^ndée , le muscle ideTiendra uà
g&lvanoŒ^tro fort sensible ,«et les contractions indiq^
ront le passage du fluide comme raiguille l'aôiïttse paï*
ses DDOuvemens danis Tdppareil de Schwei^èr^ an com-
parant ces delix réactife , on trOuve que Tùn et l'autre
signalent également bien le courant qui s'étaMit entre un
fil de platine et un fil de cuivre plongés dâiis l'acide nitri-
que , entre deux fils de cuivre plongés à de^ temps îné-
]gauX , entre un alcali et un acide ,■ entre deux fils meta}-
liques de température différente. Mais la ^nouille
présente une supériorité incontestable dans les deux ex-
périences suivantes. Que Ton place un des fils du multi-
plicateur dans les muscles , et l'autre en contact aveë les
nerfs lombaires d'une grenouille : à chaque contact celle-
ci se contractera viveftietit , et toutefois l'aiguille aimantée
ne sera point influencée : cependant -, le courant galva-
nique existe; mais sa force n'est pas sufiisante pour a^r
sur les courans de l'aimant. Pour mettre en évidence la
vérité de cette assertion , il sufiit d^amplifier l'effet , eu
plaçant aux extrémités des fils deux lames ^0 platine, à
î'une desquelles on fixe un gros morceau de muscle vi-
vant : à chaque fois qu'en plongera ces lames dans de
l'eau salée ou du sang, l'aiguille sera déviée.
ET ANALYSES. Çf
Ces expériences appretiaient bien ce qui se passe Mrs-
que l'on fait agir un courant sur la grenouille ; mais il
était toujours incertain , si , dans les cas où Ton irrite le
nerf au moyen des stimulans hallériens , on donnait éga-
lement lieu à dès états électriques déterminés. Les au-
teurs ont trouvé que cette proposition était vraie pour le
contact du nerf et d'un acide , ou du beurre d'antimoine ,
pour celui du nerf et d'un métal incandescent^ et d'après
d'anciennes expériences qui leur sont propres , ils pensent
qu'elle est également vrsiie pour le cas d'un nerf com-
primé. Il devient donc fort probable que , toutes les fois
qu'un muscle se contracte par des moyens extérieurs , le
nerf est traversé par un courant galvanique : en est-il de
même lorsqu'il se contracté sous l'influence de la vo-
lonté ? Jusqu'à présent , les expériences n''ont amené au-
cun résultat positif» et Ton n'aura pas de peine à encon^
cevoir*les raisons , en réfléchissant aux considérations
suivantes f
Si l'on fait passer un courant galvanique dans une por-^
tîon isolée du nerf , le muscle auquel il va uboutir se con^
tracte immédiatement, bien qu'il ne se trouve point
compris dans le circuité Bans l'hypothèse que les auteurs
ont adoptée , ce résultat ne peut se concevoir si l'on re-
garde le nerf comme un conducteur simple. H s'expli-
que fort bien y si l'on admet qu'il existe dans chaque nerf
deux conducteurs en sens contraire, comme le résultat
anatomique semble d'ailleurs rindil]uer.
En effet , si l'on fait passer un courant galvanique dans
une fraction quelconque de l'une des branches dugalvano*
mètre , l'aiguille ne se trouvera nullement influencée.
Mais , si l'on réunit les deux branches de m anîèfe h
faire de cet appareil un circuit continu , l'on aura des
mouvemens très-forts dans raiguillc à chaque con tact des^
fils éicctromolcurs.
99 EXTRAITS
> Il en sera de même , si Ton replie* uùe portion du cir
cuit galranoniétrique' sous la forme suivante :
Quoique chacun des élémens électromoteurs soit à la fois en*
contact avec les deux branches de l'appareil , quoique cel-
lesp-ci soient elles-mêmes réunies , le courant ne s'établira
pas moins de manière à dévier l'aiguille. Il parcourt alors le
fil 9 en partant du premier point do contact du fil de cui-
vre G pour aller au premier point de Contact du platine P.
Ces effets s'appliquent d'une manière remarquable et
très-satisfaisante à l'expérience dans laquelle on irrite le
muscle , en comprenant dans un circuit galvanique une
portion du nerf qui va s'y rendre ; elles rendent très-pro-
bable l'exigence de deux courans en sens contraire dans
chaque nerf, et expliquent ainsi pourquoi l'aiguille aiman-
tée n'éprouve aucune influence lorsqu'on la place à côté
du nerf au moment djune violente contraction musculaire.
Elle n'est pas affectée non plus , lorsqu'on la dispose à
cSté du muscle ou au-dessus dans la même circonstance ,
et cela doit arriver , en effet , à cause de la petite diffé-
rence qui sépare les branches ascendantes et descendantes
de chaque filament nerveux.
Il reste maintenant à expliquer les contractions pro-
ET ANALYSES. QS
difites par l'influeQce cérébrale. Le| auteurs pensent
qu'elles sont également dues à des courans galvaniques ,
et ils ont cherché à mettre ceux*cî en évidence dans quel-
ques circonstances qui leur semblaient les plus favorables.
Ils ont essayé d'abord d'intercepter le courant dans les
nerfs pneumogastriques ; ils ont ensuite mis des animaux
sous l'influence de la noix vomique , et pendant l'état de
tétanos , ils ont cherché à le saisir , soit dans les diverses
portions du cerveau » soit dans les diverses parties de la
moelle, soit enfin dans les plexus sciatiques d'abord en-
tiers , puis divisés , puis enfin après avoir coupé alter-
nativement l'une ou l'autre de leurs racines. Les résultats
qu'ils ont quelquefois obtenus n'ont point encore acquit
un degré de régularité convenable , et la difficulté qu'ils
ont éprouvé à les reproduire ne permet pas de les publier
encore. Les auteurs espèrent qu'en poursuivant leurs re- '
cherches , ils parviendront à satisfaire , sur ce point , leur
curiosité et celle des physiologistes. Au n o ui n.
Exposition de la Doctrine c/e ilf. Broussais.
(IV.»« Article.)
Tous les médecins ont reconnu que le grand dévelop-
pement du système lymphatique était une prédisposition
formelle aux scrofules » au carreau , aux tubercules
du poumon , que cette prépondérance Constituait le pre-
mier degré de l'affection scrofuleuse ; ils ont reconnu
aussi que plus un organe ou un système organique a. de
développement plus son action est énergique , et que la
fréquence de ses maladies est en* raison de ces deux cir-
constances. Or, perscmne ne peut nier que toutes celles
qu'entraîne cette énergie d'action ne soient des irritations
ou , en d'autres termes » une exaltation maladive de cette
94 EXTRAITS
vitalité existant d^jà à un degré élevé: s'il en est aîftsi
ponr .tous les organed , pourquoi le systënie lymphatique
ferait-il seul exception. Si on le préloidait , on pourrait aussi
bien soutenir qpe fe grand développement du système san-
guin est le résultat de sa débilité , et que les excès de table ,
une hématose active , toutes les causes enfin susceptibles
de produire la pléthore sont des influences débilitantes.
Cela pesé, comment concevoir que, si le grand dévelop-
pement du système lymphatique et de sa vitalité prédis-
pose aux scrofules , cette affection puisse êtr<> le résultat
de la débilité des vaisseaux bla ncs ? La prédisposition à leurs
maladies consiste donc dans leur grande excitabilité. £xa-
ninons maintenant les circonstances dans lesquelles les
indurations blanches se forment, et nous verrons qu'elles
se rapportent toujours à des actions stimulantes. On les
voit presque toujours se développer au milieu de parties
enflammées ou derrière des membranes phlogosées à la
surface desquelles viennent s'ouvrir les vaisseaux lympba*
thiques qui vont se rendre dans les ganglions tuméfiés ;
dès-lors on peut conclure que Tirrîtation s*est propagée
à leur tissu. Bien plus , on peut suivre dans celui-ci les
progrès successifs de rirritation. Voici des faits irrécu-
sables , car ils sont puisés dans l'anatomie pathologique,
qui vont mettre hors de doute lés deux propositions pré-
cédentes. Quand on examine le mésentère d'un indirido
qui a été aifetté d\iné entérite , et chez qui les ganglions
lymphatiques renfermés dans cette duplicature du péri-
toine sont tuméfiés, on observe on raf^rt pa riait d'afiec-
tion entre les cKifôrens points de \st membrane muqueuse
phlogosèe et les ganglions correspondans. Ceux qui re-
çoivent des vaisseaux lyiiiphatiqaes qui s'ouvrent sur une
partie de la membrane dont la couleur rouge annonce
àne phiegmasie récente , présentent aussi tous les carac-
tères de ^inflammation ; ils sont • tuméfiés , et leur inté-
ET ARALTSES. ^5
Zï^xxt €^t rouge ; leur tis#i) n*est péDétré par aucune sub-
si^ce nouvelle. Ceux au contraire qui correspondent à
4es. parties de la membrane muqueuse dont la couleur est
npirâire » trace ^ comme on le sait > d'une phlegmasie qui
£| e;dâté long-temps , ne sont plus fouges à leur intérieur ;
iJA sont plus denses , et leur tissu est pénétré par la matière
tjuberculeose ; en un mol , Tirritation n'existe plus dan» les
vaisseaux rouges » et est. Ixornée aux capillaires blancs. En<»
fin » ie& ganglions qui reçoivent leurs vaisseaux des partie9
de \a membrane qui offircnt des traces d*une ulcération
plus ancienne encore , qui sont ulcérées , désorganisées »
sont eux-m^mes ramollis (i). Ajoutons encore que , dans
les masses indurées qui ont un grand volume , on voit dans
un point la rougeur; dans un autre, l'augmentalion de
densité et la couleur grisâtre ; dans un troisième , la ma->
tière tuberculeuse ramollie. N'est-ce pas là prendra , pour
aii^si dfre , la natc^re sur le fait? et , nous le demandons ,
est-il pos^le désormais de douter que cette désorganisa-
tion ne se soit formée sous l'influence d'une irritation chro-
nique ? et &*il est incontestable que les tubercules du pou-
B9M)n, du tissu cellulaire , etc. , et ceux du mésentère i^
^nt ideAtîques , n'avons-nous pas déjà établi le véritable
caractère dkes scrofules > de la phthisic» etc. ?Mai3 nous
sommes riches d'ume trop grande quantité de faits sur ce.
point f pour être obligés de recourir à l'analogie. Nous
p.ç4;ivons démontrer directement , comme nous l'avons
&it pour les tubercules mésentériques , que ceux du pou-
mpn/p^ se développent que soqs rmO^ence d'une phleg-
qoiiasie chronique.
' Tous lé$: auteurs ont reco^uu que la phthi&U pulmo"
naive sucqédi^it presque touj<xurs à un catarrhe puhno-
nait^ chronique , et q^ue , dans, les cas très-rares ois
«■■WWW»W»W^"^^BiiWWSW-
(0 Voyez Examen , p. 691,
96 * SXTBAITS
celle dernière affection ne s'étaît pas présentée d'une ma-
nière manifeste, les malades étaient cependant affectés
souTent de rhumes passagers ; qu'ils toussaient depuis
loDg*iemps à certaines époques du jour. Lorsqu'on in ter-
jroge avec soin les malades , on apprend presque toujours
que l'origine du mal remonte à un rhume , à un point do
côté, à un crachement de sang. Que l'on examine encore
la nature des causes qui produisent la phthisie» on voit
qu'elles se rapportent toutes à des influences irritantes :
telles sont l'exercice forcé et habituel des organes de la
phonation » les corpuscules qui s'introduisent avec l'air
dans les bronches des plâtriers , des meuniers , etc. ;
les vapeurs irritantes que respirent les ouvriers des manu-
factures de produits chimiques, etc. Le froid n'a-t-il pas
toujours été signalé comme l'agent producteur du plus
grand nombre des phthisies ? n'est-ce pas dans les régions
froides et humides , qu'elle étend le plus ses ravages ?
n'est-ce pas dans l'hiver que ses progrès sont le plus ra-
pides ? Quand l'auteur des Phlegm,asies chroniques ac-
compagnait nos armées en Belgique et en Hollande , il
Toyait succomber un grand nombre d'individus à cette
maladie , et aussitôt que les mêmes troupes séjournèrent
en Italie , elle devînt extrêmement rare , et elle ne mois-
sonna plus que ceux qui avaient apporté du Nord des ca-
tarrhes chroniques , qu qui les avaient contractés pendant
le voyage (1). Or, toutes ces causes , et le froid princi-
palement f n'entretiennent-elles pas une irritation chro-
nique dans la membrane muqueuse bronchique? M. Brous-
sais nous apprend encore qu'à l'époque que nous venons
de mentionner, en opposant un traitement antiphlogistique
actif aux phlegmasies aiguë's des organes de la respira-
lion , il ne vit survenir qu'un très-petit nombre de phthi-
(0 Exanien^ p. 685.
BT AHALTSBS. 97
sies , mâme chez ceux qui y paraissaient le plus disposés
par leur coosiitutien , et que » dans la plupartdes cas malr
heureux , il a eu à accuser , ou sa timidité à combattre
les inflaminations dans leur début , ou l'indocilité djss ma-
lades, ou leur sortie prématurée des hôpitaux (i)« Ceux
qui ont suivi la pratique du professeur du Yal-de Grftoe ,
ont pu se convaincre de la vérité de toutes ces assertions*
Remarquons encore , coçime nous l'avons fait plus haut ,
que Ton peut suivre tous les chaogemens que le tissu du
poumon éprouve dans la dégénération tuberculeuse.
Ainsi , autour de celle-ci ou d'une caverne qui lui a suc»
cédé , on voit une induration rouge et une multitude de
petits tubercules qui commencent à s'y développer ; çà
et là on en remarque de plus volumineux qui sont encore
durs » et d'autres qui sont déjà ramollis.
La fréquence plus grande de l'hépatisation du poumon
dans son lobe inférieur que dans le supérieur , tandis que
les tubercules se soient bien plus ' souvent dans celui-ci
que dans le premier, a paru une preuve suffisante pour
arguer contre cette étiologie des tubercules du poumon.
Remarquons d'abord que Ton a changé la question ; on
n'a jamais prétendu que leur déycloppement filt ordinai-
rement produit par l'hépatisation ; mais M. Broussais a
tn^oort aviBcé que c'était la phlegmasie chronique de la
muqueuse des bronches qui donnait lieu»
j à la formation des tubercules : or , tout
iaaitqbe dans le catarrhe le lobe supérieur est .
^ affecté , par la raison que l'inflammation
W^ ' 9 Imn rarement k toute l'éteadue des bron-
W\ ^ féÊÊéte presque toujours h la partie de l'ar-
. ' fb! ^ est la moins profonde , et cette
tdtns le lobe supérieur. Donc l'inflamma-
»■ ' ■■■■■■ ■ ^-lll-l !■ ■ I ■■■ ■ ■■! I
9& BXTBAlTS
Uoo dé ce lobe esi très^comoiuiie , puisque fe eàf arrhe
pulmonaire est très-fréquent. Ctdtfe objeofioii' porte donc
éYideouuent à ùlujl ; mais* en nisonnaiitr mftne dans le
princi^ qu'elle a. supptoféj elle ne serait pas plus vic-
torieuse';; car» èvctVoit' souvent dans Tindaration rouge
chronique da lobe inftrieur se développer des tubercules
dans cette partie du poiimon , et d'un autre côté , il n'est
pas wm-^ué rien ne soit plus rare qu'une bépatisation
du lob^: supérieur ( i) •
]^oa ; adversaires opposent encore à cette étiologie du
cancer et des tubercules , que dans certains cas , ils se for-
ment sans être précédés d'mflammation apparente ; mais »
comqie TobserveM. Broussais (2) , ne voit-on pas le pus se
former souvent sans aucun signe de phlogose , comme
le prouvent les abcès froids , les pleurésies latentes , les
abcès du foie produits par les plaies de tête , et cepen-
dant osera-t-on prétendre que la formation du pus n'est
pas toujours le résultat de l'inflammation ? D'ailleurs ,
outrç que Içs sub-inflammations peuvent être primitives ,
on ne pourra pas nier que les irritations chroniques des
membranes muqueuses qui leur donnent lieu dans le
plus grand nombre des autres cas , persistent souvent pen-
dant long-temps sans manifester leur existence.
L'influence observée des toniques sur la guérison des
n^aladies du système lymphatique , et celle des débilitans
sur leur production , n'a pas peu contribué» sans doute , à
faire attribuer ce$ affections à la débilité. Avant d'expli-
quer l'apparente contradiction de ces faits avec les prin-
cipes de la doctrine physiologique > faisons remarquer
qu'il existe chez les sujets atteints de sub-inflammations
deux constitutions organiques différentes l'une de l'autre.
Cï) Examen f p. 719,
(2) Premier examen , p. 397.
ET AN ALTSBS. qq
Eq eBet , on voit quelquefois uu grand développement ,
une grande mobilité du système sanguin s'allier à la
constitution; lymphatique. Ghet ces individus l'irrita-
tion sanguine se joint presque toujours aux sub^inflam-
mations ; cet état de phlogose suscite des sympathies trës-^^
actives , et produit rapidement des désorganisations : dans
ces cas ^ on n'a pas vu les débilitians produire la maladie »
et nous ne craignons pas d'avancer , que presque jamais
on n'a vu celle-ci guérir par les ^timulans.- D'autres fois ,
et ce cas est plus fréquent que lé précédent , le dévelop-*
pement du système lymphatique est e^ raison inVer^ de
celui du système sangpin : or , la plupart des causes pro-^
ductrices des scrofules sont des influences débititantes-
""du système sanguin : telles sont le séjour dans des lieui'
humides » obsisuvs , Finaction i la tristesse , une notirri^
ture insalubre ; et comme dans tous les cas od un ^y»*
tème organique est affaibli , l'énergie d'un autre augmente
proportionnellement,' le système lymphatique , ^'îl' est'
déjà prédominant comme dans k^ constitution organique'
appelée tempérament lymphatique , devient plus pré-'
pondérant encore ; et sous l'influence de' la stimulation'
exercée dans* une de ses régions, l'exaltation de sonacM
tion est portée , dans ce point , 'ail degré de rirritation/
C'est ainsi que les- causes débilitâfntes produisent tes sub-
inflammations , ou plutôt prédisposent à ces afieciiot» ;
car celles-ci ne se développeront janiais (|ue sous une'
influence stimulante ; elleis affaiblissent lé système san-
guin » elles rompent l'équilibre des forces et permeiteiôft
au système lyiûphatique d'acquérit p4us de dén^éppé-
ment et d'action ; d'un autre côté ; 'les causes qui corri-
gent cette disposition organique dans'ies cas dont il Vagît ',•
sont celles , au contraire , quîstimiilent le système sanguin
et qui diminuent par conséquent l'exaltation d'iiction du
système lymphatique ; telles sont le séjour dans^ dés lieux
7-
^jsc6 Qt élpfïtt • dn'Aserçiea aêèif , en {de&iiir% soù» Tin-
fiiience Mfa^^iU» des rayons SDilaices » uae oouri^tiire
suecnlopto » Vwiige des Tins généreux , l'abstinence des
îo«MlAllcA9 solitaires , eic. Ajoulons encore deux obser-
vatiwi qiû tiennent donnier plus da poids: à cette opinion :
on 0 remarqué qu'un grand nombre d'afiections scrô-
fiiieuses périssaient spontanément à l'époque dç la pu^
berté : or » chacun sait que • dans cette période do la rie ^
le ^jst^m^ sppguiq ««CquioTt o^rdinairenlent une énergie
plus gr^p4i$*.0^ ^ c|)S^PFé au^si qu'imo fiài>re qui durait
qqelque t^ipps gpéirissait Ie$ çarofules : or, quels sont
les phénp^ijbnes qui con».tituf)nt la fièvre? une phle^a-
sie yisçéralç donnant lieu k une gramde exaltation d'action
des organes de 1% oirculfition ; il est donc impossible de
ne PA4 réçpnnaître dans tous oos cas un» action révul-
sive.
II nou^ sera aussi facib de prouver que la désorganisa-
tion cancéreuse est le résultat de l'irritation, qu'il nous Ta
été de d^^iQntrer que le^ tubctrcule^ se développent sous
l'influence de cp pbénopiène. Pi^rson^e n^i niera ccrtaine-
menb Tî^Mtence do la yiv^influ^iination dont le cancer
ulcéré' le^t )e siège; on ne çiettra pas non plus en doute
quo Ç-f^^i ^Ms. son influence qu'un nlcèrç simple long-
temps ijrrité 4 pris ce caractèire , et l'on reconnaîtra en-
core qvie l'irriti^tion a ppésjdé au développement des tu-
teurs ^quirrb^u^es ef[ ebPéphaloïdes , si l'on examine le
mode d'action de$ Q«ii$(je^ sousl'inflqence desquelles il s'o-
père* Telles sont le^ poittusipns, les. pblegmasies aiguës et
cbroDÎqnes , tes ^ngargi^mem , les ulcères de toute espèce ,
la syphilis > les dartres » les scrofules , les rétrocessions
de la goutte et du rhumatisme , que les auteurs ont si-
gnalées, comme causes- du cancer : qui ne sait que \es af-
fections morales tristes auxquelles ils attribuent souvent
le squirrhe de l'estomac ', produisent des gastrites chrp-
ET AlffALTSBS. 101
niques , et que Tabiis dil coït entretiem dans les organes
de la géfiératioù une irritation éhronique (pif se mani*
feste d'abord par un^ cètarrfaé TàgiDO-utériu qui amène
enfin lé cancer du col de l'utérns y>eCc; Mais jamais on n'a
ét«idié le' mode d'action* J^9 causes que Fon a assignées
aux dtrers^ m^Édies , et dans ceiié qiiinotii^occiip^dotf a
fait ènti^ement wstraeKo» de tout de qur s^'est pBssé dam
l'organe j-usqu'à l'époque où les tissus" sqbirrhèux e^ eneé^
pbaloïde se. son6^ mafâfestës ; mais e» apptiqumît- les prin^
dpes de la doctrine plvysioio^iqoe àwétrologie du can*^
eér y on voit manSfestement que toutes les inAùetices'soùé
lesquelles' S se' ^veloppe sbiït stimulanlfes et nte j^o^
ventvpar een^que»! ^ pt*odaire dan^làpartie sur )aqueli<9
eHes s'exercent d'antres modificatiotfë épk'Mt e:sa|géraViôil
de l'aclâon or^anrqne.
Tant que la sub^infliàmmatibn règne seule àains h tn^
meur«elté> est indolore» et ce ôàVàctère n^exclut pa» Fidéq
d'irritation , pnc^ue nous savons que la dbuîeur n^existe
pas tonîoars^ . dans les infl*a0imations mémes% et que iel
irritations des^ tis^ffblanCs,^ que nous avons' précedeoi'^
ment étudîiéiss , en sbnf exempte? aussi; Enfin , les dou-^
leurs Ianckian4es ^ hr c&isilêur' vive, les pulsations dont l'a'
tumeur devient plo^ tard le- siège ,> et le grand dévelbp^
pemeni dés artériolés quts'y rendent «ne permettent pFus
alors de mëconiiettre lé earaotère inflaniiiaatoit*e de la ma^^
ladiob
Gônmient ràotîen^ de* lar même causé sur le môme
tissik' prodûilf-elle éhe^ divers individuë des^ désorganisai
tirâs (fe nature diffërénifé ? Otiè m ^osftèd'é aucune dbnnée
ffoéé résoudre cette question' ,'. et il faut admettre , poui^
se retidi^Yaison de ce ftlit, dfeà rft4>»«%'tftm8? rMrhifvquesr ,
une a]^tude pa^lkpiière à contbactef téUo afTection plu*
tdt quié^ telle iftiti^e. Âiiisd, rotiWott clfô» ôértaids ibdivi-
dus* uâee pbtbgaia6ii& chvdaique iftT pcis* groduic^e d^autre»
10^ EXTRAITS
conséquences qu^rinduration , tandis que chez d'autres »
rexcorlaiion la plus légère suffit pour déterminer un ul-
cère cancéreux. Un catarrbe pulmonaire négligé guérit
quelquefois après plusieurs mois de durée , et chez un
autre individu la même affection traitée méthodiquement
dès son déhut entraînera cependant ^j^ sub-inflamma-
iion du poumon et la formation des tubS^cuIes. Gardons-
nous de croire » toutefois , que ces prédispositions soient
incoercibles , on peut en corriger les effets , car il faut
toujours que les vuses stimulantes agissent , que la ma-
ladie s'établisse » et dans beaucoup de cas sa marche
peut être arrêtée. Les prédispositions individuelles n'ont
pas paru suffisantes pour expliquer la formation des
tissus cancéreux et tubereuleux; on a prétendu que les
individus en apportaient le germe , que chacun de ceux
qui en doivent être affectés renfermaient dans leurs or-
ganes un cancer » une phthisie rudimentaire , dont le dé-
veloppement et les conséquences funestes étaient inévi-
tables. M. Broussais a combattu dans ses deux examens
ces idées de fatalisme avec toute son énergie ; car , rien
n'était plus préjudiciable aux individus affectés de pneu-
monies chroniques , de sub -inflammations de la ma-
melle , etc. , que cette absurde prévention : s'ils présen-
taient les caractères extérieurs de cette constitution qui
prédispose aux désorganisations du poumon , s'ils étaient
nés de parens affectés de cancer , ils étaient voués à une
mort certaine : tout moyen de traitement paraissait su-
perflu 9 on abandonnait la maladie à elle-même , et la
persistance de l'irritation amenant la désorganisation des
tissus , le pronostic ne manquait pas de se trouver justifié;
tandis qu'un traitement méthodique opposé à un catarrhe
pulmonaire chronique lui eût souvent donné un dément^
formel. Le principe de l'incurabilité dos affections can-
aéreuses et tuberculeuses fut donc le résultat de cette
ET ANAtTBES* jog
fatale ihéoiie > et l'aveuglement uit même p€^rté si ioia à
cet égard , que lorsqu'on voyait guérir une tumeur qui
avait présenté tous les caractères du: cancer, et qui avait
été qualifiée de ce nom , ou un individu qui avait ofiert
les signes de la phthisie pulmonaire » on prétendait avoir
commis une erreur de diagnostic» avoir été induit en er^
reur par des fausses apparences ; en un mot , on n'avait
point eu affaire à un cancer , puisqu'il est incurable , 0t
pourquoi est-il incurable ? parce qu'on ne l'a jamais vu
guérir On ne ^apercevait pas que la conséquence
fournissait le principe d'où l'on tirait ensuite la consé-
quence. Du reste , comme l'observe M. Broussais (i) , qqi
peut assurer que la maladie n'eût pas cédd à d'autres
moyens que i^eux qu'on a employés ?
Quoiqu'il en soit, personne n'ignore que l'on arrête /<s
pkthisie dans son premier période , chez les individus
qui paraissent le plus prédisposés à cette maladie; ç'esf^
à-dire, que Ton détruit une phlegmasie chronique qui eût
plus tard entraîné la désorganisation. Bien plus, oa sait
que des cavernes résultant dé la fonte de tubercules dQ
sont cicatrisées , et que les malades ont guéri , ainsi qi^ie
M. Laennec en rapporte des observations (2). Enfin , on
ne peut plus révoquer en doute la possibilité de la guérison
du cancer , même du cancer ulcéré , depuis que de nom-
breux exemples sont venus la démontrer, II est remar-
quable que cette opinion sur l'innéité des tubercules a
été fondée principalement sur l'existence de ceux-ci dans
les poumons de quelques nouveau-nés , comme si l'on
ignorait que le fœtus peut éprouver la plupart des mala-
dies dont l'homme est affecté dans le cours de la vie
extra-utérine.
(i) Examen , p. 296,
(2) Tr({ité de V Auscultation médiate.
1IM4 ÈttkAlTS
tOô là 'éiai$ aôm éàns le même sém lîiérédité du
jCtB/OÊt^éoê tvbereoles ; on a prétendu encore qaeh germe
éb h Biakidie était transmis aox tefiins par leurs parens.
Mib comment expliquer que ceux qui sont nés d'individus
iUbetés flé cancer ou de tubercules n'éprouvent pas ces
dfeetions» s'ils sont soustraits à Finfluence des causés
iffà les produisent? Que devient le germe dans ces cas ?
B'autres naissent de parens sains , et éprouvent ces ma-
ladies ; celles-ci sont donc survenues chez eux sans germes P
Quelquefois un cancer de la mamelle survient chex une
Âmme née d'une mère saine , tandis que celle de cette der.
Bière a éprouvé cette afiection* Que faisait le germ^ dans
la génération épargnée ? On dira que les circonstances
propres à son développemi^t n'ont pas existé : mais pour-
^piôi4'admettre» alors que nea ne révèle son existence ?
Cette hypothèse , entièrement gratuite , est donc inadmis-
sible. L^érédité » dans les maladies , s'étend tout au plus
ik celle de la prédisposition aies contracter; prédisposition
^f pourrait ôtre transmise par voie d'hérédité , comme
les traits de la phjrrfonomie et les autres dispositions phy-
dEquea et morales que les enfans reçoivent quelquefois de
leurs parens. Goupil.
Fl!
Analyse des Transactums philosophiques de ta Société
royale de Londres , pour tannée 1822. (II. ■•partie.)
Quelques observations sur la couenne inflammatoire
du sang, etc. , par John Davy, D.-M. (Lues le 18 avril
1822.) — La formation de la couche couenneuse qui se
développe à la surface du sang , provenant de personnes
affectées d'inflammation aiguë , dépend , selon Hewson ,
de deux circonstances : la plus grande liquidité du sang ,
BTlNALtSES. loS
et la lenfeiir de sa coagaIâti(m (i). Dans Texplicalion
qu'on donne aujourd'hui de ce pfaénotnène , on ne tient
compte que de cette dernière cause. D'après M. DaTy,i*o-'
pinion contraire serait peul-étre plus exacte ; car , plus la
diathèse inflammatoire est marquée , plus la séparation
des particules rouges du sang est rapide , et sourent eBe
a lieu en une ou deux minutes. Dans quelques maladies ^
surtout dans Térysipèle , le sàng se coagule aussi rapide^
ment que dans Tétat sain, et cependant présente une
couché couenneuse.
c Dans plusieurs de ces cas, dit Fauteur, lorsque j'ai
»oi>serTé la coagulation , les particules rouges se sont dé-
rposées dans Tespace de deux minutes , en laissant an ^
* dessus d'elles une couehe albumineuse ( ooagiilàble
%fymph) 9 liquide et transparente. Pour que la couenite
» inflammatoire se formftt , il fallait que le sang fût recueilli
«rapidement dans des vaisseaux étroits, et laissés en repos
s immédiatement après. Ne peut-on donc pas conclure de
»1à que la formation de la couenne inflammatoire est du^
»Don à ia coagulation lente du sang, mais à Taugmentaticm
»de sa ténuité, ou , en d*aufres mots , à la diminution de
»la Tiscosité de la lymphe coagulable , résultant d'une ao-
> tion morbide des vaisseaux produite par une diathèse iq-
«flammatoire. »
Nous ne partageons pas ces idées de l'auteur sur la cause
de la formation de la couenne inflammatoire; nous pen-
sons au contraire que ce phénomène dépend d*une aug-
mentation de la quantité d'albumine contenue dans le
isérum. En effet, d'après M. Darjr lui-même, la gratîté
«pécifique du sang sur lequel la couche couenneuse se
développe^ est en général plus grande que dans l'état sain ;
(i)-rf/i JBxp. inquiry into the proporties of hîoody etc., hy W^
Hawi^n » p. 56 el 59.
106 EXTRAITS
ce qui nous, semble incompalible aTee son opinion. D'ail-
leurs» respérience journalière prouve que plus cette cou-
che est épaisse » moins il se sépare de sérum pendant la
coagulation du sang.
La seconde question que Tauteur examine dans ce Mé-
moire » est'relative aux adhérences contre nature qui réu>
Dissent si souTent les membranes séreuses. Il combat To*
pinion assez généralement reçue que Ton peut juger de
leur ancienneté par le degré de force qu'elles ont acquise.
Voici les faits qu'il rapporte à l'appui de son opinion r
Les blessures qui guérissent par première intention ,
sont souTent réunies très>solidement au bout de vingt-
quatre heures. En excitant artificiellement une inflamma-
tion des plèvres , on voit souvent se former entre ces
membranes de fortes adhérentes dans un espace de temps
aussi courte comme il Ta observé du reste dans une ex-
périence dont il rapporte les détails.
Les phénomènes qui accompagnent la coagulation de
la substance albumineuse qui constitue la couenne inflam-
matoire du sang , viennent confirmer et expliquer ce que
nous venons de dire sur la rapidité de la formation des
' adhérences.
a L'albumine du sérum {lymphe coagulable) , liquide
vau moment oii le sang sort de la veine , s'épaissit peu-à-
npeu et devient d'abord visqueuse et ensuite solide. Lors-
»que cette substance est encore transparente et à l'état
» visqueux, sa ténacité se rapproche de celle du mucus,
» et on peut la tirer en bandes ou en fils , qui , en peu de
1» temps , deviennent solides et opaques, et ressemblent alors
» parfaitement aux adhérences pleurétiques ; enfin quelques
> heures sufilsent pour que ces fausses membranes ac-
9 quièrent leur maa^tmam de ténacités '
M, J. Davy termine ce mémoire en rapportant quel-
ques expériences qu'il a faites pour s'assurer si , comme
£T ANALYSES. IO7
quelques auteurs l'avaient avancé» entr'autres Sauvages et ^
M. 'Portai , le liquide qu'on trouve dans les cavités des
membranes séreuses s'y accumule, après la mort ou y
existe pendant la vie.
En ouvrant, immédiatement après la mort, 4e péri-
carde sur des chiens tués par un coup sur l'occiput , il y
trouva une petite quantité de sérosité qu'il enleva avec
une éponge. Il réunit par une suture l'ouverture du pé-
ricarde, et s4 heures après, en l'examinant de nouveau,
il ne reconnut aucune trace de liquide. Il en conclut
qcie ce liquide ne s'y accumule pas après la mort , et pense
qu'il en est de même dans toutes les membranes séreuses ,
et que ce résultat peut s'appliquer également à l'homme;
Mémoire sur le mécanisme de la colonne vertébrale ,
par H. Earl, M.-D. (Lu le 25 avril 1822.) — Dans l'é-
tude de l'anatomie ou plutôt de la physiologie comparée,
c^est en examinant les organes dans les animaux chez
lesquels ils ont acquis leur tnocctmum de développement ,
et chez lesquels par conséquent leurs usages sont les plus
apparens , qu'on peut souvent parvenir à reconnaître les
fonctions de ces mêmes parties dans les individus qui les
présentent à un moindre degré de perfection.
D'après ce principe , l'auteur examine d'abord la struc-
ture de la portion cervicale de la colonne épinière chez
les oiseaux. C'est en effet dans cette classe d'animaux que
ce canal osseux est susceptible d'exécuter les mouvemens
les plus étendus et les plus variés sans léser le cordon
nerveux qui en parcourt toute la longueur.
Le canal qui traverse chacune des vertèbres cervicales
n'a pas le même calibre dans toute son étendue ; resserré
à la partie moyenne de la vertèbre , il s'élargit à ses deux
extrémités au point que son diamètre augmente presque
du triple.
Au moyen de cette disposition , chaque vertèbre peut
108 EXTRAITS
fiormer avec la suiyantOHun angle drotleo arrière > el laté-
ralement un angle de 4^ , «an» proéobe àuetinè Q0ttrptes-
Mon sar la moelle épinière; CependaBl, ceeordon ner-
yeux y dont le diamètre -est à peu de chose prés te même
dans toute sa lon^aéur , remplit jpresqi^e exactement la
partie moy^ne du canal de chaque vertèbre. Dans les
régions dorsale el lombaire, qui, chez les ojseaot, ne
piésentent aucuïie BOfObilité ^ ou ne rencontre ptos ces
changemeas altenialî& de diaiftètre do càn;al dont n^us
Tenons de parler*
Ea poursuivait ces recherches sur d'â>iilf^ «Éhnanx ,
OD voit se reproduire mie dispdsilioji atfdogCMii f setfleâient
oUe est tDOim parfaite que Amies oistàux, et varie d'aiN
leurs suivant l'étendue des aaoweitteiis ({M penmet f ar-
ikulaiiou dés v^^bree eMre elieiB. C'esl aÏÈéi que chez
la taupe , dont le» Vertèbre! cervicales* ne sont que de§
arcs osseux sans apophyse épineuse , et quf par coi^queni
sottt sttsceptSbie» d'exécuter de» meuvemens très^teintus ,
le dkutiètre du eanal qaî les parcesrt est d'une gratfdeut'
jr^aMmpiable» Dans>I»chanve4€Mi9i8, Ia> portion dorsale du
vnchk présente une grande nK>biKté; aussi dans cette ré-
gion le canal vertébral est^il plus large qu'aux régions
cervicale et lombaire» Le rapport exact que nous avons
V0 exister chez le» oiseaux entre Fétendue des meuvemens
des verlèbrea et la' grandeur et Ea fornie du conduit ra-
chidiefi se rettowe de ménie chez l'homme. La mobilité
est presque nulle dans la régk« dorsafle; fe canal est ar-
rondi et s'adapte assez ezacfemfent à la moelle épinière^
La pm^tîe sn^rieure de larégieui cervieale est d'une mobilité
bien plus grande ;« elle présente un canal triangulaire et
d'un diaiXièère très-considérable relativement^ à la grosseur
du cordent nerveux qu'il contient. Une disposition à-peu-
près analogue se remarque à la région lombaire.
La dispositioa des enveloppes de la moelle épinière ,
ET 4NAI.T9B8. lOg
concourt éndefjimQni au-même but. Il est ladispensable ,
pour qua çpt orgaoQ importajat puisse remplir ses fonc-
tions , qup $e$ membranes piiissent pisser librement les
unes sur h^ autres » comme le prouvent évidemment le»
açcidei)^ qui résultent de leur adhérence*
« J'observerai » dit l'auteur » que cette manière d'en-
» yisager ce sujet peut jeter un grand jour sur les ma-
«ladîes du rpcbis » et nous expliquer un fait que j'ai sou*
«yent Qii.rocçasioii d'observer dans ces affections; c'est
» que les symptôoiiçja d'irritation et d'inflhnmation de la
9 moelle vertébrale se manifestent ordinairement bien plu»
» tôt et entraloeiit des suites plus graves , lorsque les vertè«
» breç dorsales aont affectées que lorsque la maladie a son
j»siègQ dans les régions cervicale ou lombaire. Dans le
• premier cas » lamoindce congestion , ou le moindre épan^
» chement de liquide , produit souvent les symptômes les
Biplus séfieu^ » ^ cause de Tétroitesse du canal qui se trouve
» presquQ OQ^^reipe^t rempli par le cordon nerveux et sea
» enveloppes. Dan^ 1^ sççou4> la plus grande largeur du
nçan^l et h lâcbeté (}es membranes permettent la forma -
» tion d'un épançhem^nt as$es^ cqpsidérable , sans qu'il en-
» traîne imo^édiatement de$ symptômes graves o .
Mémoire 9{ir U^ n^fs qm coordannent VaciiQn des
ffiuscl^ dyi, tkoram dans la respiration » -ia parole et
H'eççfkt^içn ; faisan:^, sui^.^ à un Mémoire sur la stvue^
Uf^reiet Içst fçnçtiom dfi$ nerfs : (i)y pé^r Ch. BelL (L»
Ip 2. nmi 1822). -r- Dans son premier Mémoire , M. Bell
a e^amiaé Ic^ nerfs de la face : celte région lui a servi
d'exemple pour prouver qu'il existe deux systèmes de nerfâf
remplissant des fonctions différentes, et que jusqu'à lui
on n'avait pas encore di&tingués. Les effets que produit sur
les muscles et les. tégumens la section des ner6 de l'uif;
' I J -HUil I I J.. J jajJ'.'Ill * lui.. Il IHJ I Jl I I I III J II II liM II twr^^rmm^mimmp
(0 Voyvzlù cahier de janyier de ce Jouraal. i|
llO EXTftAïtS
OU Ae Tautre de ces systèmes ne sont 'pas les mêmes. Il a
également constaté qu'il existe des rapports intimes en-
tre les poumons et certaines parties éloignées , et que par
la division d'un de ces nerfs , ces oi^anes peuvent être en
quelque sorte isolés des autres parties de Tâppareil respi-
ratoire. Dans ce cas , quoique l'influence du cœur et des
poumons ne se fasse plus sentir , ces parties jouissent en-
core de la sensibilité et des mouYemdns volontaires.
Dans le Mémoire que nous avons sous les yeux , l'au-
teur étend ses Élchekrches aux nerfs qui coordonnent l'ac-
tion des muscles du tronc dans la respiration.
Nous avons déjà vu que la face , lo cou et le thorax
agissent simultanément dans la respiration laborieuse.
Toutes ces parties doivent donc recevoir des nerfs du
même systëme» puisque leurs actions se combinent pour
produire le même résu}tat.
Les nerfs que l'expérience directe et l'anatomie com-
parée nous ont &it connaître comme appartenant à ce
système , naissent très-près les uns des autres , non pas
par un faisceau commun ,• maïs par une série de filets
provenant d'une portion ^distincte de la moelle épinière.
Derrière les corps oHvaires , et devant les prolongemens
qui SQ partent au cervelet, se trouvent les corps rétîfor-
mes dont on peut suivre la trace jusqu'aux âilloûs d'où
partent les nerfs spinaux. Cette portion de substance'
médullaire est très-étroite au-dessus du point où le pont*^
de varole lai recouvre ; elle s'élargît en descendant , et^
parvenue au niveau du corps olivaire où elle présente lo
plus de développement , elle se rétrécit un peu , et se con -
iinue le long des parties latérales de la moelle épinière.
La portion dure de la 7."® paire, lo glosso-pharyngien , le
pneumo-gastrique , le spinal, le diaphragmatiquc et le nerf
respiratoire externe , ditrauteur,naissent successivement de
hau§en bas de cette bandelette de substance médullaire.
ET ANALYSES. III
sur les côtés de la moelle alongée. Il est probable que les
branches des nerfs intercostaux et lombaires qui font
agir les muscles intercostaux et abdominaux dans la res-
piration ; naissent également de la continuation de cette
bandelette de substance médullaire; et que les nerfs dia-
phragmatique et respiratoire externe , quoique d abord
réunis aux nerfs cervicaux , tirent leur origine de la même
portion de la moelle épinière que l'accessoire de Willîs,
Lorsque la respiration est très-laborieuse, outre les
muscles qui agissent ordinairement dans Tétat naturel de
cette fonction » les muscles sterne- mastoïdien , le trapèze
et le grand dentelé entrent en contraction , et concourent
ainsi à élerer les parois de la poitrine. G est à ces muscles
seuls que se distribuent les nerfs que l'auteur nomme
respiratoires du thorax.
Il est inutile de décrire ici la disposition anatomique du
nerf phrénique. Personne n'ignore que sa section produit
la paralysie du diaphragme. Aussi s'accorde- t-on généra-
lement à le regarder comme un nerf respiratoire. Le nerf
respiratoire externe parait être l'analogue du dîaphrag-
matique, et se distribue presque entièrement au grand
dentelé. Ce muscle cependant reçoit également de la
moelle épinière des nerfs qui en détermine l'action dans
les mouvemens de locomotion!
L'accessoire de Willis que M. Bell ai(nonce comme lé
sujet principal de ce Mémoire, a reçu de lui le noih de
nerf respiratoire supérieur du tronc. On peut suivre ses
racines jusqu'au niveau de la 4-™* paire cervicale , et même
beaucoup plus loin chez l'âne. Elles ne proviennent pas des
cordons antérieurs ou postérieurs de la moelle vertébrale;
mais bien delà bandelette médullaire dont nous avons déjà
parlé, entre les branches postérieures des nerfs cervicaux
et le ligament dentelé. On sait qu'il s'anastomose avec le
nerf de la 8."^* paire,, le glosso-pharyngien et quelquefois
lis EXTRAITS
avec le lingual , il traverse alors le nmscie alerno^mas*
toïdien » auquel il donne plusieurs filets» «t Tient elÉfin se
perdre dans le muscle trapèze»
L'anatomie comparée vient encore à l'apptii^ des idées
de l'auteur sur Fusage de ces différons nerfs. En eBet ,
ils sont toujours subprdowés à la dS^osition et au jeu des
organes respiratoires» Ghes les poissons, le nerf respira-
toire noit de la pi^rtÎQ postérieure de la modQe alongée ;
après sa sortie du ctâne^ .sa grosseur augmente considéra-
blement , et il fournit ^lors des rameaux aux branchies ,
^ux muscles de ces org.aQea et des opercules , à Festemac ,
et enfin une branche asse^ considérable, se prolonge jus-
qu'à la queue le long, de la ligne médiane , en jetant des
rameaux dans tous les muscles depuis l'épaule jusqu'il la
queue. D'après la disposition des muscles chez ces am-
iraux , les nerfs diaphragmatiques , spinal et thoracique
externe , .manquent absolument. La structure de l'aile et
l'absence du sterno-mastoïdien chez les oiseaux , rendent
inutile l'accessoire de Wi)lis » aussi il n'jr existe pas; le
défaut de diaphragme »ulF9dm par la même raison l'absence
dû nerf pbrénique ; les mammifères offrent en général les
trois nerfs respiratoires du tronc ; cependant comme la
structure du cou du chameau ressemble à celle des oiseaux ,
et qu'il n'existe pas de muscle analogue par ses fonctions au
^terno-mastoïdien » on ne trouve pas dans cet animal de
nerf spinal.
Le fait suivant fait voir que lors même que ces nerfs va-
rient dans leur mode de distribution , ils remplissent tou-
jours des fonctions analogues. La présence du bec chez
les oiseaux, empêchant la portion dure de la 7."^ paire de
se ramifier dans les lèvres et les narines , ce nerf se porte
en bas et vient se distribuer au cou etàla gorge. M Bell a
observé que la seqtbn do ce iierf sur des coqs empêche ces
animaux d'hérisser les plumes du cou, cc^me ils le font
ordinairement lorsqu'ils se battent.
ET ÀNALY8BS. Il5
Avant de rapporter les expériences qu'il a faites sur les
animaux pour déterminer plus exactement les fonctions de
ces nerfs , l'auteur examine ce qui se passe chez l'homme.
.« En plaçant la main sur le cou» on peut reconnaître
» dans le muscle sterno-mastoïdien deux mouremens dis-
f tincts. Lorsque la tête se meut , l'extrémité inférieure de
» ce muscle est fixée ; lorsqu'au contraire il agit dans Tinspi-
» ration , la tête » et par conséquent son extrémité supérieure
» sont à leur tour immobiles. Or , si on essaye d'élever le
9 sternum en contractant ce muscle , on verra que d'autres
» muscles qui ne peuvent agir en aucune manière sur Télé*'
» yation de cet os , entrent également en action. Par exemple ,
»si nous faisons agir ainsi l'extrémité inférieure du sterno-
«mastoïdien» nous produirons toujours un mouvement des
» narines » et cette simultanéité d'action prouve évidemment
»que ce muscle agit alors comme faisant partie de l'appa-
» reil respiratoire. D'un autre côté» dans les actions de pri-
» ser et de flairer , les moindres tnouvemens des narines sont
raccompagnés de la contraction de la portion sternale des
> muscles du col. » •
* L'observation suivante fait voir très-distînctement les
deux ordres d'actions dont certains muscles de cette ré-
gion sont susceptibles. Un homme était ajQTecté d'une hé-
miplégie complète : un côté de la face était relâché » le
bras était pendant et sans' mouvemens , et la jambe était
traînante. On essaya à plusieurs reprises et toujours inuti-
lement de lui faire soulever l'épaule du côté malade, il ne
pouvait y parvenir qu'en penchant la colonne vertébrale
du côté opposé. Mais en le plaçant bien droit , et en lui
faisant faire une forte inspiration , les deux épaules s'éle-
vèrent ea même temps que les narines se dilatèrent. On
voit donc que les nerfs respiratoire de la face et respira-'
toire supérieur du tronc remplissaient- complètement leurs
fonctions ; car les muscles sterno-mastoxdien et trapèze »
3. 8
H4 BXTBUTS
bien qu'iU m $l$^nt plus soumis à Tinfliieajce du système
d0^ Sbêcfi réguliers ou de la B>loiité , agissaient encore dans
Tacte dÇila i^ôspiration. Aioâi » comme le si;enio»mastoïdteà
reçoit des nerfs des deux systèoies , on peut en conclure
que dans Ijcs mouvemens purement rolontaires de la tête ,
l'action. d^CQ muscle dépend des ner& de la i.'« classe ;
tandis que > lorsqu'il se contracte^ pour élever la poitrine
ds^ns laresplration , ses mouvemens sont déterminés par les
nerfs r^e^piratoires.
L'expirience siuvante rient encore- k Tappul de cette
Conclusion. L'âne présente une disposition pairticulière.
Deux musde^ remplissent les fonctions du stemo-mastoi-
dien : Tmo s'insère à la mâchoire inférieure , et pourrait
être appelé stemo-*maxillaire ; l'autre aux vertèbres , ou
sierno-vertébraL Le nerf spinal , avant de se rendre au tra-
pèze , fout'nit des rameaux à ces muscles , qui en reçoi -
vent également des ner& cervicaux. Si , après avoir mis à
nu le nexf spinal , et avoir excité une action violente de tous
les muscles do l'appareil respiratoire , et par conséquent
de ceux dont nous venons de parler , on en fait la sec-
ition» à l'instant même ces deux muscles Cessent d'agir,
et restent relâchés jusqu'à ce que l'animal les fasse mou-
Y(Av; mais alors seulement comme muscles soumis à ta
volonté;
Stit un autre animal de même espèce , la. section des-
nerfs phréniques produisit à chaque inspiration une ét^
vation et une dilatation très-grandes du thorax. Les muscle»
du cou et de l'épaule n'entrant pas en action , on^ut obligé
de comprimer les narines, pour exciter leur^ mouve-
mens. En coupant alors le nerf respiratoire supérieur d'un
côté , la contraction des muscles fixés au sternum cessa
aussitôt de ce côté, tandis qu'elle continua de l'autre d'une
manière régulière et simultanée avec les autres parties
destinés aux mêmeS' usages.
ET ANALYSES. Il5
Pkisîèiirs physiologistes ont constaté que lors ûe la
section «te la tàt^elle épîriiëre entre les vertèbres cervî-
dùks et dûrsales , la respiration se continue par le dia-
phragme. Dans rexpériérice suivante , on fit cette opéra-
tion sûr on âtic, après avoir préalablement coupé le nerf
phrénique. Tous les moiiveméns respiratoires furent aus-
sitôt arrêtés ; inals les muscles des narines , de la &ce et
des^ côtés du cou continuèrent de se contràcler àdes inter-
tallfîs réguliei*s, La partie principale de Tappareil respl-
rtitoîre avait Cessé d'agir; mais ces muscles accessoires
étaient encore excités, et faisaient des efforts inutiles
pour produire Filnsplratîon. Lorsque l'asphyxie fut com-
plété, tous ces tt^oUvemens cessèrent; mais en pratiquant
la respiration artificielle » on détermina de nouveau des
contractions successives et régulières dans les muscles
dit col et de la face » tandis que le thorax restait parfcûte-
ment imTociobîté. Après la .mort de l'animal, on observa »
en stimulant les différens nerfs , que ceux appartenant à
l'appareil respiratoire conservaient la faculté d'exciter '
les muscles auxquels ils se rendent» longtemps après que
les autres ont perdu cette faculté.
L*auteur admet comn\e prouvés les faits suivans : c'esl^
pourquoi il a cru InutlFe de répéter les expérience^ sur
lesquelles ils reposent.
Là* section de la brailcbe récurrente du pneumo^g^slri-
que détruit la voîx.
G^le de la branche laryngée du dléme nerf détruit
l'accord qui rèigne entré les muscles de la glotte et ceux
de la poitrine.
La lésion ou la compression du pneumo-g^striqiue pro-
duit une gène de la respiration.
« Ces faits sufQsent, ajoute l'auteur, pour compléter
»no8 connaissances sur la série d'actions dépendantes
j) des nerfs respiratoires. »
8..
Vl6 EXTRAITS
* Le cordon rachidien dans toute son étendue est formé
de faisceaux de substance nerveuse » qui (d'après les
fonctions diffêrentes des nerfs qui tirent leur origine des
uns on des autres ) , doivent jouir de propriétés différen-
tes. Dans les animaux chez lesquels les mouvemens res-
piratoires s'exécutent au moyen de côtes et de muscles
nombreux » on observe entre les faisceaux antérieur et
postérieur de la moelle épinière , une bandelette de sub-
stance médullaire qu'on peut suivre jusqu'à l'origine des
nerfs accesswres de Wiiiis. C'est de la partie supérieure
de ce faisceau dans la moelle alongée , que naissent les
ner& qui , comme on l'a vu dans ce Mémoire , contri-
buent aux mouvemens respiratoires. On pourrait peut-
être aller plus loin , et dire que les nerfs intercostaux et
lombaires» en tant qu'ils agissent comme respiratoires,
doivent cette faculté aux connexions qui existent entre leurs
racines et le faisceau nerveux dont nous venons de par-
ler , et qu'on peut voir distinctement dans toute la lon-
gueur de la JDQoelle épinière.
On voit maintenant que le système de nerfs réguliers
qui naissent de la moelle vertébrale , est essentiel à la res-
piration» et que , sans leur concours, les nerfs qui font le
sujet de ce Mémoire ne pourraient suffire aux mouvemens
nécessaires à l'exercice de cette fonction. D'un autre
côté , quoique ces premiers puissent seuls déterminer l'é-
lévation et l'abaissement du thorax, ils n'agissent pas
sur les mouvemens de la glotte , du pharynx , des lèvres
et des narines, qui accompagnent la respiration laborieuse,
et que nécessitent les actions de flairer, tousser, éter-
nuer et parler ; car , dans ces divers cas , la coopération
de tout le système des nerfs respiratoires devient indispen-
sable.
En appliquant à la pathologie les résultats que nous
venons d'exposer , l'auteur fait remarquer que l'étendue
BT ANALYSES. Jlj
du système des nerfs respiratoires doit faire pressentie
son importance dans les phénomènes de la vie. L'enfant
qui naît sans cerveau peut .respirer lorsque l'origine de
ces nerfs est intacte ; les blessures profondes du cerveau,
quoiqu'entrainant des suites fuùestes , ne sont pas néces-
sairement ou instantanément mortelles; les blessures de ls[
moelle épinlère au-dessous de Torigine de ces nerfs per-!
mettent encore une existence languissante ;, mais une
contusion de la partie de la moelle a longée d^où ils nais-^
sent suffît pour faire périr l'individu à l'instant même.
Les phénomènes qu'on observe aux approches dp
la mort viennent confirmer ce que l'auteur a avancé,
d'^après les expériences directes sur la faculté qu'ont les
nerfs respiratoires de conserver plus longtemps que les
autres le pouvoir d'agir sur les muscles auxquels ils se
rendent. En effet , on observe , dans certaines maladies dit-
cerveau et aux approches de la mort , que les muscles
servant à la respiration continuent encore à se conlitictçr
régulièrement, tandis que le reste du corps est mort en
apparence. Ce fait seul suffirait pour faire ¥oir que ces.
nerfs ont une origine et une source d^action différentes
des nerfs de la volonté.
Ces deux systèmes de nerfs, dont les fonctions et les
rapports sont si différens, ne sont pas affectés de là
même manière dans les maladies. Ainsi dans le tétanos ,
les nerfs de la volonté sont sous l'influence de la maladie ,
et par conséquent tous . les muscles auxquels ils se ren-
dent éprouvent des spasmes convulsifs : dans l'hydro-
phobie , au-contratre , les convulsions de la gorge , les pa-
roxysmes de suffocation , et l'expression d'angoisse ex-
trême de tout le corps , en même temps que les mouve-
mens volontaires restent libres^ Indiquent clairement que
le système des nerfs respiratoires est seul affecté.
Les rapports qui existent entre les nerfs respiratoires
|l8 EXTRAITS
expliquent facilement certains phénoçaènQS '4opt jusqu*ici
les physiologistes ne s'étaient rendus ^^omp^e (}ne d'une
manière très-Incomplète^ si ce n'est tout à fait fausse»
C'est ainsi que dans l'action'd'^torjpaer» ils n^ pouvaient
concevoir comment l'irritation de la iz^embrane pituitaire
pouvait déterminer les contractions convulsives du dia-
phragme. Ils étaient obliges d 'admettre une communica-
tion entre ces deux parties au lAoyeq des anastomoses
nerveuses. Nous voyons , au contridre , que , dans ce cas ,
l'irritation de l'extrémité d'un des nerfe respiratoires dé-
termine l'action de tous ceux quj appartiennent 9u même
système ; il en est de même lorsqu'un corps étranger irri-
tant la glotte, il en. résultée des eiFprts de toux dans les-
quels tous les mi^scies de l'appareil respiratoire entrent
simultanément eçf action.
Les. actions de SQ.ij^rire et de pLeucer sont encore sous
la seule inflviençe dç jçe système, de ne^ts. Kou^ avons vu
dans te Mémoire précèdent, que U &ÇP ^e peut partici-
per a ces mouveme^s lorsque les Qerjs respiratoires qui
s'y rendent ont ét^ coupés oi^. détruits par l'inflamma-
tion ou la suppupatipn ; en ^ rappelant que les nerfs
respiratoires proviennent tous d'une source commune , et
qu'ils participent tous 9u;x mêmes fonctions , etc. , « nous
» pouvons établir , dit Tauteur , sans crainte de tirer une
«conclusion hasardée , que ce que nous avons prouvé pour
» un dç ces ner& est vrai pour ceux de la même classe ,
» et que .ce sont eux seuls qui agissent dans le rire » . M*
Bell explique encore de la même manière le rire sardo-
nique produit par les blessures du diaphragme , etc. Il fait
ensuite l'application de ces principes a^ux mouvemens
d'expression générale qui accoimpagnent certaines émo-
tions vives , telles que la douleur , la terreur , etc. ; Enfin >
les considérations suivantes terminent son Mémoire.
« D'après les recherches expérimentales et les obser-
ET ANALYSES. tig
Mi valions que nous avons &ites sur le sy^èiûô de âerfs
» et les knuscles qui agissent dans la resjpitatioil , diepiiië tes
# animaux des classes infërieured jusqu'à i'ti^onimè, chez
» lequel ils présentent le plu§ de r^ompiicatioA , nous socd-
»fBes arrivés à reconnaître' diâlincteméut leurs t^âppdrts et
» leurs fonctions. Au lieu d'un seâl nerf respiratoire, te
9 pneumo-gastrique , nous en avons trouvé un ttès-grand
«nombre d'autres formant un système particulier dont il
» est le centre. Ce système établit les rapports çnlre les
9orgaties cle la circulation et de la respiration, que jus-
» qu'ici en avait fait dépendre de l'influence supposée du
» grand sjrmf^athiquev
i En |)rôuvàïit que te système de.rierfs est pour ainsi
> dire sur-a jouté ûax lièrfs du mouvement et de là sénsïbî-
»lité, qui sôùt Communs à tous les apimâux^ nous avons
» fuit cesser la confusion qui régnait dans cette partie de
^l'^anatomie ».
Observations 6ur les changemens qu*éprotive l'œuf de
poule pendant l'incubation; par Sir E* Home, [Lfies
le iG mai 182*4), — Le docteur Prévost de Genève,
qui s'e^t beaucoup occupé de ce sujet, conjointement
avec M. Dumas , a bien voulu se charger de rendre compte
de ce mémoire. ( Fayez t. 2 , pag. 45 1 , juillet r823. )
Expériences sur les changemens qui arrivent dans
les principes fixes de l'œuf pendant Cincubation : par
W. Prout p M. D. ( Lues le 20 juin 1822). -—M. Prput
recherche d'abord quelle est la gravité spécifique dies
œufs de la poule récemme&t pondus : elle varie depuis
1,080 à 1 ,090. Il examine ensuite la diminution suc*
cessive du poids de l'œuf exjposé à l'air : cette perte cpii
est à-peu -près de 0,75 grains en s4 heures^ partit) se
maintenir ainsi d'un6 manti^të uniforme jjiendant un assez
long espace' de tetdp>.
lao EXTRAITS
Pour déterminer les proportions relatives de coquille
ei des /neoibranes» du jaune ^ deralbumine, il a pris
comparativement le poids de ces dijQférentes parties dans
un très-grand nombre d'œufs ; ces proportions varient ;
mais en prenant le terme moyen p on trouve que sur i ooo
parties) Tœuf frais» renferme :
Coquille et membrane 106,9
Albumine 6oA,2
Jaune. . . é . • • 288,9
1000
L*auteur examine ensuite, le plus souvent au moyen
de la combustion , les matières salines contenues dans les
différentes parties de Tœuf frais. Il répète ces analyses à
différentes époques de l'iqcubation, en même temps
qu*il détermine avec soin les changemens survenus dans
les propriétés et dans le poids de ces principes de Tœuf. Il
arrive ainsi aux conclusions suivantes :
« i.® Le poids relatif des principes consti tua ns varie
• beaucoup d'un œuf h l'autre.
< 2.** Pendant l'Inaubation, l'œuf perd à - peu-près un
• sixième de son poids, quantité environ huit fois plus
• grande que dans les circonstances ordinaires.
5.*^ « Dans les premiers temps de Tincubation , il se
• fait entre le jaune et une portion de Talbumine , un
• échange de certains principes ; une petite portion de la
• matière grasse du jaune se trouve alors mêlée à cette al-
• bumine , qui se convertit en une substance assez analo-
• gue au lait caillé. Une portion de Feau et des matières
• salines de l'albumine se mêlent au jaune qui parait
• ainsi avoir augmenté de volume.
« 4«** A mesure que l'incubation s'avance , ces matières
• aqueuses et salines abandonnent de nouveau le jaune
• (jui reprend ainsi son voluipe primitif* Pendaat sa der-
ET A1VALT8BS. "1^1
unière semaine » il diminue encore de poids, et perd la
»plus grande partie de son phosphore. Cette substance \
9 convertie en acide phosphorique et unie à de la chaux , se
> retrouve alors dans le squelette du jeune animal ;la chaux
> n'existe point primitivement dans l'œuf récent ; elle s'y
• manifeste par les progrès de l'incubation; il faut donc
9 qu'elle provienne de quelques sources inconnues » •
Le docteur Prout termine ce IVfémoire par quelques con-
sidérations sur les usages du jaune de l'œuf» et sur la for-
mation apparente de la matière calcaire. < Le résultat de
» ces recherches , dit-il , coiocide parfaitement avec l'o-
spinion que le jaune est analogue au lait des animaux vi-
3 vipares ; il est seulement plus concentré , et sert princi-
» paiement à pourrir le jeune animal pendant la durée de
» l'incubation. •
< Quant à la matière calcaire qu'on trouve dans les os
» du poulet lorsqu'il sort de la coquille , je crois pouvoir
» affirmer , * d'après les recherches les plus attentives et
9 les plus minutieuses » que cette substance, ne préexisté
9 pas dans l'œuf frais , du moins sous aucun état connu ;
» les seules sources d'où elle puisse provenir sont donc
»la coquille ou la transmutation d'autres principes. II
9 est impossible de déterminer par les moyens chimiques ,
» si elle provient effectivement de la coquille, car, ainsi
ique nous l'avons déjà vu, le poids de cette enveloppe
9 varie tant dans les différons œufs , qu'un terme moyen
» ne peut nous donner de renseignemens certains sur la
» quantité de chaux que renferme primitivement la co-
» quille. Il y a cependant des raisons très fortes de croire
»que la chaux ne provient pas de cette source; i.* la
» membrane de la coquille ne devient jamais vasculan^»
»et parait analogue à Tépiderme : d'où il résulte que U
» chaux delà coquille située hors de cette membrane»
«est généralement -regardée par les physiologistes comme
129 BXTBAIT8
v^Ltra-vasculaire. II e«t donc très-difficile de concevoir
3 comment la chaux peut passer de la coquille au poulet ,
9 surtout pendant la dernière semaine de l'iacubatioiit
» lorsqu'une grande partie des membjranes sont déjà se-
» parées de cette euFoloppe extérieure, a. "^ A ta fin de Hn*
vcubation, ralbumlne et le jaune contkninent tous deux
9 une quantité assez considérable de matière terreuse ; le
9 jaune même paraît en renfermer une proportion plus
jugrande qu'au commencement de rineubation) ; ponf*
9 qiioi x>ette chaux ne serait-elle pas employée de préfé-
>rence à celle de la coquille? On pourrait objecter qti'à
> la fin de l'incubation , la coquille deyîent cassante» ot
> paraît avoir éprouvé quelqties autres cbangemens €toni
»on nepeut se rendre compte. Mais la fragilité plus grande
»de la coquille a été attribuée à la séparation de 1^ mem-
ibrane qui la tapisse intérieurement , et au dessèchement
9 produit par Taction prolongée dé la chaleur nécessaire
»au développement de l'animal. Ainsi, jusqu'à ce qu'en
)»ait démontré que la coquille éprouve d'autres changè-
j» mens 9 je pense que cette, objection est peu importante :
jije sui^ cependant loin de vouloir avancer que lachacix
»ne provient pas do la coquille; cardans ce cas je serais
» forcé d'attribuer son existence à la transmutation de
«quelqu'autre substance. L'état actuel de la science ne
» me permet pas d'affirmer que cela soit ainsi , quoique je
9 sols porté à croire que dans de certaines limites , des phé-
«nomènes semblables peuvent être attribués à l'action de
9 la vie 9 .
Observations sur U placenta ; far Sir Everard H&me*
{Lues le 27 Juin i8â2. ) — L'auteur, après quelques
considérations sur les variétés de formes que présente le
placenta dans tes divers animaux , et qu'il est inutile de
rapporter ici , cherche à établir que la durée de la gesta*
tion utérine dépend' de la structure du placenta , ou du
chorion. Lorsque ces parties sont trës-va&culaîres » la
gesialÎQn sera courte « et vic^^ versa. G'e^t di\x9Ù par le
développemout pIujS ou moins parfait du plaoepta , qu'il
croit pouvoir expliquer les différea^es qu'pu ob^ierye dan»
la durée de la gestation ohez des iadividus de la npiêniç
espèce» dont M» Teissier a donné plq^^rs ei&epïplfii»
dans le Bulletin des Sciences de la Société Phtloiniitir
que , pour l'année 1 797. D'après cet auteur , la période 4^
gestatioa varie chçz la vache / de 84^ ^ 3o8 jours ; ct)e^
la jument 9 de 3ii à 394 > etc. Les soIn« qu'on donne >
l'animal dans l'état de domesticité influent peut-être sur
le développement du placenta , et par conséqu^ent sur la
durée de la gestation. On observe , en effet , que le termi^
moyen de cette durée est de 284 jours pour la vacbç
domestique 9 et de 3o8 pour la vache sauvage.
Sir E. Home termine ce Mémoire en proposant UQ^
nouvelle classification des animaux , d'après les disposi-
tions du placenta d'oii il tire ses caractères.
«
II. MiLNE EpWABDS.
^«■Mf^yi^yjii «I I < Il mi ■ m n I nu ■ 1 1 II I M ■ ■ ■ * y I 1 1— aMi^M
Eoçtrait de la relation du voyage de M. Leschjsnaijlt
dans les Indes Orientales.
M. Lescheaai^t de la Tour , naturaliste du Roi , a fait
imprimer dan^ le tome IX des Mémoires du MuséuHi
d'Histoire naturelle, une relation abrégée d'un voyage au
Inde$-OrijBntales , dans laquelle il donné un résume sueeinot
de ses observations dans plusieurs parties peuconnuea de là
péninsule de l'Inde et de l'Ile de Geyian. Nous en extrairons
celles qqi ont le plus de rapports avec l'^rt de guérir* Daqt ..
un voyage que M. Leschenault fit de Pondicbéry è Sèdom,
il retmarqua que jusqu'à Atour le pays est fort peu peuplé^
et il attfiibue la dépopul^ttion de ces contrées è pl^âieura
causes doi^t la plus pe^lar^u>abl€l est la manière bevbât e
\
194 EXTRAITS
dont on trahe les* femmes en couche et les nouveau -nés.
Lorqu'ane femme est accouchée , on la laisse pendant
trois jours sans nourriture et sans boisson; on ne lui
donne que de Cassa fœtida , quelques liqueurs fortes et
du bétel noir , variété du bétel ordinaire ( Piper hetet ).
En vain demande-t-elle un peu d'eau pour appaiser la soif
qui la dévore , on la lui refuse impitoyablement. On n'al-
laite pas les nouveau-nés pendant les quatre à cinq pre-
miers jours ; on ne leur donne qu'un peu de miel. Plusieurs
femmes et plusieurs enfans succombent à ce traitement.
A Salem , la température est très chaude pendant le
jour , et très-fraiche pendant la nuit. Les étrangers sont
SQuvent attaqués d'une fièvre que Ton nomme fièvre de
Salem; elle n'est pas forte et n'a que deux ou trois ac-
cès , et elle offre ceci de remarquable , que les accès re-
viennent chaque mois , et . que l'on ne se débarrasse que
très-difficilement de ce retour périodique , même en quit-
tant le pays.
Revenu à Pondichéry, M. Leschenault fit une excur-
sion à Coimbetore , ville située au bas des montagnes des
Gates. Il visita les montagnes de Nellygerry : les habitans
de ces montagnes paraissent fort doux ; ils sont divisés en
trois tribus ries JBoggers, les Cotters et les Totters. Les
derniers sont pasteurs et les autres cultivent la terre. Les
Totters sont une race fort belle pour les formes et pour
les traits j ils offrent dans leurs usages une coutume très-
extraordinaire et qu'on observe aussi dans l'intérieur de
l'île de Geylan , c'est la pluralité légale des maris ; ordi-
nairement les frères n'ont entre eux qu'une seule épouse
qui accorde ses faveurs selon son gré. Outre ses maris ,
une femme peut encore avoir un amant dont les époux ne
peuvent contester les droits. M. Leschenault fit aussi un
voyage au Bengale , et en rapporta plusieurs plantes , en-
t'r'autres le Swietenia fébrifuga , arbre dont l'écorce peut
ET ANALYSfiS. , IsS
remplacer celle du quinquina. Enfin » notre zélé voyageur
visita Tlle de Geylan et fut très-inquiété dans ses excur-
sions dans les montagnes de l'intérieur par des sangsues
terrestres , qui se montrent abondamment lorsqu'il a plu ;
eUes sont fort pelites , s'insinuent entre les mailles des
bas les plus épais , et se glissent sous les vétemens , sans
que Ton s'aperçoive d'abord de leur marche ni de leur
morsure ; mais on en est averti parle sang qui coule abon**
damment. Peu de temps après , on éprouve des déman-
geaisons intolérables dont on cherche à se soulager en se
grattant , ce qui augmente le mal. Les petites plaies qui
surviennent y dégénèrent bientôt chez quelques individus
en des ulcères qui causent souvent la mort ou bien né-
cessitent l'amputation du membre malade.
EXTRAITS DE JOURNAUX.
Aliénation mentale avec suicide, *ayant pour cause
une situation anomale du colon tranverse; par le docteur
HiNZB » à Waldenbourg en Silésie. — Cette observa-
tion, qui se rattache à cinq autres observations de ce
genre» que l'auteur a décrites dans le cahier de Juin i8âi
dtt journal d'Hufeland , et qui toutes ont été recueillies
par lui dans l'espace de trois mois , tend à confirmer l'opi-
nion de M. Esquirol , qui pense que très-souvent l'aliéna-
tion mentale dépend d'une situation anomale de l'arc du'
colon 9 et nommément d'une position verticale de ce même
intestin. Quoi qu'il en soit de cette opinion , nous nous
bornerons à faire connaître , en peu de mots , le cas rap-
porté par l'auteur : Une femme âgée de 45 ans , et d'une
constitution parfaitement saine d'ailleurs , fut plongée
dans une mélancolie profonde par la mort d'un époux
ta6 BXTKAITS
qu'elle chérissaii tendrement. Cette mélancolie , .dont les
signes concomitans consistaient daûsr ûà gonfletûent ex-
Wème de Tabdomen , ainsi que danls uiie oppression iû-
téfise des fonctions respiratoires , fit place bientôt à dn
état déclaré de manie , qui se soutint penidaiït deux ans ,
jusqu'à ce que la malade eût réussi à se délîvrier du
fardeau de la vie par on suicide. A rexamefiK du' cadavre »
ofr observa extérieurement , outre les signels ordinaires
d^un corps pendu vivant, un gonflement excessif de Tàb-
demen , dont le volume égalait celui d'une femme grosso
eu neuvième mois. t)é plus , tes méninges étaient forte-"
ment injectées , et leurs vaisseaux dilatés outre ïnesiire.
Les sinus de la dure-mère se trouvaient gorgés de ^ng »
et la substance cérébrak , de même que la substance cé-
rébelleuse, colorée en rouge/ Les ventricules latéraux du
cerveau contenaient une petite quantité de sérosité , et
lés plexus choroïdes étaient très-gonflés ; en un mot ,
tout indiquait un état de congestion et de pléthore dans
les divers organes renfermés dans le crâne. Les viscères
thoracbiques n'offraient rien de remarquable, si ce n'est
quelques adhérences du poumon droit avec la* plèvres
çinsi que le refoulement considérable du* diaphragme en
haut par le volume excessif du foie. Tom les intestins^
étaient plus ou moins distendus paD des giae , et offraient
des traces inflammatoires bien maitjpées. L'estomac , de
Qiême que la vessie et yuiénié » • paraissait parfaitement
sain , tandis que le Ipie et la* raie- présentaient un volume
énorme; mai^ ceqBÎ frappa sur-tout ,^'ce fut un déplace*
ment total du g<>1ob transverse qui , par sa ^nation ano^
maie, formait avec la portion ascendante de cel intestin,
une, espèce de triangle , lequel s'étendait depuis le foie
jusqu'à l'ombilic. {Ea>trait du JoumaL d'Hufelund , par
£, Mabtini. )
Sur la transmission de principes contagieux des ani~
maux à L'homme^ par U profss$euT Rehbb , à Breslau.
— Une des grandes questions de la pathologie, est celle
de savoir^ la rage et la vaccine sont les sentes maladies
qui se transmettent de l'animal h rbomine , ou si cette
tsaasmission peut avoir lieu également dans certaines adr-
très maladies des bestiaux» et, dans ce dernier cas ,
quelles sont ces maladie» ? Pour résoudre cette question ,
Mk Berner rapporte une suite d'observations qui prouvenf »
de la manière la plus évidente , que certaines autres mahh-
dtes, teUes qne le coryza virulent des chevaux , la plique
de&bêtoà poil, l'inflammation gangreneuse de la rate
des vaches , etc. , peuvent, par un contact immédiat , se
transmettre de l'animal à l'homme , et y développer des'
maladies entièrement semblables à celles qui leur ont
donné naissance* {Extrait du même Journal, par le
même.)
DeVutilità d'tt&ployèr l'eau distillée d^ amandes amèrea
en place de £acide hydroeyanique ; par M^ Hufblajfd* —
Dans ce mémoire , Mi Hufeland cherehe à signaler les
avantages que l'emploi de l'eau distillée d^amandes amères
a. sur celui de l'acide hydroeyanique, qui, par son action
héiroïque , est toujours un remède extrêmement danger
reux. Les albumens dont il se sert pour en combattre 1*0^
sage, sont fondés sur une longue série d'observations , et
il-nîhésite point à conseiller de Bannir entièrement ce re«
mëde de la pratique médicale , et d*y substituer Feau dis'^
tlllée^ d'amandes- amères , dont l'action Ibi paraft infini^
meni.pcé£érable à- celle de l'acide hydi:*o0yaniqoe«
Voici le. mode de- préparation de cette eau : Ptéùien
amandes amère» (deux livres), alcohol' (.deux onces*)'^
eau.(^x livres).. Les amandes, élant^grossièremenk pult^
rifiéesi» soiQt mises daas^ une coFOue avec les- liqnides^ei-*
dessus, indiqués. Après> avoir soumis le tout à une distillap^
tion , on en fait passer deux livres dans un récipient*
128 BXTBAIT8
Cette eau , dont vÎDgt-quatre gouttes contiennent à*peu-
près une goutte d'acide hydrocyanique , est consenré^
dans un Heu frais , et comme ses principes se volati-
lisent très-facîlement » on doit éviter soigneusement d'en
faire une plus grande quantité à-Ia-fois. {Extrait du
même Journal, par le même, )
Sur une espèce d'Œstre de C Amérique méridionale
qui habite le corps humain ; par Tn» Sày. (Extrait du
Journal de PhiU^delphie , tome 2 , p, 353. ) — L'auteur
pense , avec Linnée , qu'il existe réellement une espèce
d'Œstre dont la larve habite le corps de l'homme; opinion
qui avait été rejetée par Fabricius-et les entomologistes
modernes. Il a reçu du docteur Brik une larve apparte*
nant , sans aucun doute , au genre Œstre , et que ce méde-
cin avait retiré lui-même de sa jambe » dans un voyage
qu'il fit dans l'Amérique Méridionale. Voici la description
qu'il en donne : elle est renflée , la moitié postérieure de
sa longueur étant plus grosse et un peu comprimée ; les
anneaux de cette partie postérieure sont armés de séries
transversales de petits tubercules noirs , cornés , él|irgis à
leur base , et se terminant à leur sommet en un petit
crochet filiforme dirigé en avant. Ces séries sont au nom-
bre de six sur le dos et les côtes , rapprochés par paires ,
et au nombre de trois sous le ventre ; près de l'extrémité
postérieure du corps , il y a des petits tubercules nom-
breux semblables aux précédons » mais ne formant pas de
séries régulières ; la moitié antérieure du corps est entièi-
rement glabre , cylindrique , ou plutôt en cône alongé^
d'un diamètre beaucoup plus petit que la partie posté-
rieure, et tronqué. Au sommet , les replis de la partie
postérieure du corps sont courts , et la fissure qui les sé-
pare est étroite. L'auteur «compare cette larve à celle du
bœuf, du cheval , du mouton , et h l'hémorrhoïdale , mais
il trouve des diiférences parfaitement tranchées. Quaut
BT ANALTSB8. 1 29
à nnsccte parfais , comme il n'est pas connu on ne peut
déterminer s'il appartient au genre Œstre proprement dit ,
et M. Say suppose qu'il pourrait bien se rapprocher 4a •
Tantage du genre Cutebra, de GlarglL.
Quant aux accidens que cette lar?e a causés. M, Brik
en rend compte de la manière suiyante : c Après une
marche trèsrpénible et étant très-fatigué , j'allai me bai^
gner dans le Ghama , petit torrent qui se jette dans le lac
de Maracaibo» Peu de temps après être sorti de l'eau , je
. reçus une piqûre d'un insecte à la jambe gauche » sur la
partie antérieure et supérieure du tibia; je soufiris plu^*
sieui^. jours une démangeaison assez vive, mais sans au*
cune douleur y et je continuai mon voyage pendant quel*
ques' jours ^ sans en éprouver beaucoup d'incommodité ,
excepté que pendant plusieurs périodes de deux ou trois
minutes , je ressentais. tout-à-^coup une douleur vive , qui ,
s'étant répétée y finit par devenir continuelle. Amon.arr
rivée et durant, ipon séjour à // Rosario de Cucuta, je
marchais avec difficulté; il t avait sur le tibia une tumér
&ction considérable qui avait l'apparence d'un phlegmon
ordinaire , et au centre de laquelle il y avait une petite
tache noire; les applications ordinaires furent employées
5ans succès , et la tumeur s'enflamma davantage. Je xeé^^
tai ainsi pendant plusieurs jours , ressentant par mom^ens
des douleurs, extrêmement vives qui , pendant quelques
minutes » furent presque intolérables. En retournant à
Maracaibo » j'eus à descendre Je Cottatumba dans un ba*
teau couvert , sans aucun abri , cft étant mouillé jusqu'à 1^
peau» par la pluie froide qui tombait chaque nuit; je
souffris beaucoup p et fus presque continuellement tour-
menté par cette douleur, qui devint alors plus doulou-
reuse qu'à l'ordinaire. Pendant ce passage , qui dura
douze jours , je crus convenable de pratiquer une scari-
fication f t\ j'eus recours aux applications de topiques or-
5. j
]5b EXTRAITS £T ANÀItSES.
•dîoJsiipes ; mais sans succès ; parfois je mWaginàis que je
'Sentais quelque mourement ^ et j^ soupçonnais qu'il y
avait quelque chose de yi?ant sous la peau.
ji A mon retour à Maracaibo » j'étais à peine capable
démarcher, et je fus eAfin confiné chez 'moi; je restai
pebdant deux semaines dans cette situation , la tumeur
ajénl éommeneé à suppurer» et sans éprouver aucune
din&mution dans les accè^ de douleur.
» Lorsqu'elle était presqu'entièrement ouverte , il me
vint dans l'idée d'essayer un cataplasme de tabac qui fut
employé pepdant plusieurs * nuits après avoir scarifié la
fumeur. Durant le jour, je la saupoudrai fréqueminent
avec dé la cendre de ctcare. Pour faire le cataplasme , j'em*
-ployai du rhum au lieu d'eau. Quatre jours après ce
remède , j'éprouvai un sotilàgement coàsidérlible , et le
cinquième je retirai avec une pince le ver que je vous
eiivôie et qui était mort.
% Au Bout de quelques jours ^ le mal comihénça à mar^*
chei* vers là guérîsbn^^ et le lo.* jour j'étàii^arfaitement
guéri i quoique dé temps en temps j'éprouvasse quelque
douleur daûs le lieu où la larve avaritété prise. Celle larve
âvaft voyagé sur le' périoste du tibia, dan^ l'espace de
--deux pouces , et j'attribue les douleurs Vîvéstque j'éprou-
vai par momens j à rit*rilatIon de quelques filéls nerveux
distribués dans la partie que le ver traversait.
» Quant à ce ver, il y a plusieurs opinions h son égard
parmi les Espagnols et les Cl^olés ; quelques-uns le nom-
ment Ouche, et disent qu'il n'est autre chose qu'un ver
qui delà terre rampe sur le corps , pénètre dans la peau , et
s'y développe ; d'autres soutiennent qu'il est produit par
la piqûre d'un insecte ailé qu'ils nomment Zancudo (i) ;
(i) Le nom de zancudo est employé par les Espagnols de l'Amérique
méridionale , ponr désigner difivrentes espèces de €ttIeZ|,
d'autres appellent cet io^cte Husano. Quant à moi , îe
suis porté à penâer <}ùe ces vers sont pr<jS^uits parla pi«
'qûre d'uû ijïsecte ailé ^ui dépose se^ q^ufs dans la peau, i
sxs
VARIÉTÉS.
Jiote biographique et bibliograf>hique sur Albbiis»
médecin à* Brème; par G. Bbeschet , docteur en
médecine , ete,
I
JsAv- Abraham A LBBRS , né à Brème, le 30 mars 1773, fit ses
études au collège de Saint-Charles , à Bruoswick , el aux Universités
deGoUingne et d'Iéna, de 1789 jusqu'en 1796 , année dans laquelle
il reçut à léna le diplôme de docteur en médecine et en chirurgie. Il
Visita ensuite les Académies de Vienne , d'Edimbourg , de Londres .
et revint en 1797 à Br^me , où il commença à pratiquer eu quafité de
médecin et d'accoucheur. Il fut membre de beaucoup de sociétés sa-
vantes de ]'I!nrope et de PAméri^ue.
Une pratique trés-éteodne , qu'il faisait avec la conscience la plus
scrupuleuse et le zélé le plus ardent, attaqua trop violemment £es
forces, et lui fit contracter une maladie qui ne duta que huit jours.
XiCS médecins donnèrent à cette affection le nom de Jiè^re nerveuse*
C'est le 24 mars 1821 , à six heures du matin , qu'un des médecins
les plus savans et les plus expérimentés d'Europe fut enlevé à %^ nom-
breux amis et à l'humanité.
Il prévit dès le cinquième jour de sa maladie , quelle en serait Pis*
sue ; elle commença comme un catarrhe ordinaire ; bientôt le malade
perdit l'usage défies facultés mentales , et dès-lors il ne reconnut plus
zes amis que par intervalles \ il sommeillait presque toujours. Sa mort
fut douce comme celle d'un sage , et il passa avec calme de cette vie
dans le sein de l'éternité.
L'histoire de la maladie du docteur Albers ne sera peut-être pas
sans intérêt pour nos lecteurs , la voici :
• &itpïr0 de la dernière malade du docteur J» A* Alhers , de
Brème. — Après a4 années d'une pratique étendue et pénible ^ jointe
^ une étude très-appliquée de notre science, dans le peu d'heures
libre» que la pratique lui laissait , l'hiyer de 1820 à 1821 fut pour le
9-
l5s TABIÊTés.
dôcteqr Albers très-p^ible et trés-feitigaiit, car sans compter ses
propres occupations médicales déjà trop nombreuses poor ses forces
physiques, il fut chargé de la plus grande partie de la-çlientelle au
docteur Oibers » astronome aussi savant que médecin habile et érudit ,
qui s'en démit au commencement de 1831 , et surchargea ainsi son
confrère et son ami , qui désirait bien moins étendre qpe restreindre le
cercle de ses affaires. Un des médecins les plus employés à Brème
tomba malade, et pria le. docteur Albers de se charger de son traite-
ment , ainsi que de celui de plusieurs de ses malades. Tout cela en-
semble donna une telle étendue" aux occupations d'Albers , que tout
son temps , jusqu'à onze heures du sotr , était employé, et que plus
d'une nuit était encore sacrifiée , ce qui ne doit pas«nrprendre , lors-
qu'on se rappelle le séle infatigaUe du savant dont nous déplorons la
perte. La constitution la plus forte aurait fini par succomber sous ce
poids énorme de trayanz ; et si l'on considère qu' Albers employait à
des jrecherches scientifiques le peu d'instans que l'exercice de la pra-
tique lui laissait pour son repos, on concevra facilement qu'un homme
d'une conçiplexion délicate ne (devait pas pouvoir résister. Il se plai-
gnait sur-tout d'une grande £iiblesse dans les organes digestifs , ce qui
l'empêchait de prendre beaucoup d'alimeos et des boissons forti-
fiantes , car il ne les supportait pas depuis quelques années , et il
maigrissait à vue d'œii. Il était très:-sensible au froid , et souvent il
était affiscté de catarrhes rhumatismaux qui ne duraient que peu . de
jonrs. '11 ressentarit aussi par fois une douleur nerveuse aux jambes ,
plus souvent à la jambe gauche , mais elle semblait s'être dissipée de-
puis quinze mois^ par l'4tablissement de deux exutoires aux genoux.
Enfin , le docteur Albers était tourmenté d'une varicocèle très-incom-
mode , et d'une névralgie des filets nerveux du cordon tesliculaire > qui
lui causaient beaucoup d'incommodités et parfois des douleurs déchi-
rantes. Je lui ai donné des soins à Paris dans un de ces accès de
névralgie.
L'épuisante activité du docteur Albers , en opposition avec son peu
de forces , nous montrera une disproportion funeste , qui , si elle n'a
pas provoqué sa maladie en très-grande partie , a, du moins, concouru
puissamment à sa malheureuse issue. Lui-même sentait , pendant
rbiver de 1820 , la diminution de ses forces, mais il chercha à calmer
J 'inquiétude de ses amis , en conservant toujours un esprit serein et
une douce gaité qui indiquent une ame pure et la philosophie de
l'homme de bien.
Tel fut l'état des choses > lorsque le docteur Albers > après avoir
éprouvé un rhume pendant quelques jours , fut atteint d'une fièvre
dans la soirée du 16 mars 1821 ; cette pyrexie parut être catarrhale et
xhumitlismalçi mais d'aucunç importance 1 9\ (çlle qu'U l'avait souvent
TÂRIÊTÉS. l35
épfouyée. Déjà le lendemain, il reprit ses occupations, quoiqu'avec
diificnlté. La. fièyre devint plus intense vers le soir , et força le doc-
teur Albers à se coucher plutôt que de coutume, mais elle nej^arnt
pas être de pins d'importance. Dans la nuit du 18, la douleur nerveuse
reparut à la jambe, et s'étendit jusqu'à l'abdon^en et au rectum. Cett«
douleurneprésent^t rien d'alarmant , à sa violence près , puisqu'il
l'avait d^jà ressentie auparavant. Un vomitif que le malade prit encore
ce jour-là , ainsi qu'un grain d'opium , ne calmèrent en rien' ces dou-
knrsqui augmentèrent même la nuit suivante, et conlinuèrent:avec
autant de force pendant la journée du 1 g. Elles devinrent sur-tout très-
vives à l'abdomen et au rectum. Le docteur Albers prit pour cela (tes
lavemens d'hoile de jusquiâme ; on appliqua huit sangsues au rectum
et des compresses chaudes sur l'abdomen. Intérieurement , de temps
en temps, on administra quelques grains d'extrait de jusquiame.
Cela produisit le résultat attendu ; les douleurs cessèrent dans la soirée
dnVio, et le malade prit alors un laxatif (des pilules de rhubarbe}.
An lieu des douleurs, il eut des envies de dormir, et alternatitiement
un léger délire ; phénomènes que le docteur Albers , qui croyait n'avoir
pas la fièvre , attribua à l'usage plusieurs fois répété de qdelques
gouttes de teinture d'opium. La rhubarbe agissait d'une manière très-
violente, et les évacuations abondantes et répétées épuisaient rapide-
ment le malade. Le délire continua toute la nuit suivante , avec une
fièvre violente , que le docteur Albers dit lui-même être une fièvre
nerveuse, inspirèrent des craintes fondées à ceux qui entouraient lo
malade; mais on chercha à expliquer ces phénomènes par la grande
vivacité et l'extrême excitabilité dif sujet , parce que l'idée afi&euse de
sa perte ne permit pas à ses amis de croire qu'il y eût réellement du
danger. Ce qui causa le plus d'inquiétude , c'est que la langue devint
lourde , embarrassée , et que le malade ne fit plus que balbutier. Les
douleurs aux jambes et au rectum s'étaient entièrement dissipées. Le
docteur Albers s'ordoftna lui-même un lavement visqueux: lénitif , pour
Élire cesser là diarrhée , et une teinture de sel ammoniac ^ que lui lais-
sèrent d'abord continuer MM. les docteurs. Olbers et Schmidt , les^
quels se chargèrent dès-lors exclusivement du traitement; Le pouls
tomba si bas dans l'après-midi, qu'il fallut substituer à la mixture de
sel ammoniac une potion d'eau de fenouil, de teinture de castoréum.
d'esprit de corne de cerf et d'ambre jaune. Des vésicatoires furent ap-
pliqués aux mollets. Le pouls se releva un peu vers le soir, et l'état
du malade parut plus supportable. Mais ce mieux ne dura pas long-
temps , car bientôt les éloui;disscmens , le délire , la paralysie de la
langue survinrent et augmentèrent pendant la nuit , de manière que
le aa l'état du malade fut des plus inquiéunt. Il avait presqu'entière-
ment perdu l'usage de ses sens , la déglutition était devenue très-dill}-
l34 TABlâTisS.
cUe, el le malade ne balbutiait plus que quelles àoos inarticulés. La
carphologie , les soubresauts des tendons devinrent enfin les terribles
éyoïptdMes d'un collapsQS total. Le sang se portant ters la tète; oh j
Appliqua six sangsoeset des compresses frOidlôs souyent renouTelées ; un
«mpl&irerde moutarde fat mis sous la planté de^ pieds. L'urine s'açcù-^
muhnt dans la vessie , ou fiN>tta Tàbdomen rivëc de l'huile de campbre
volatiléi et on administra des lavemens poqr relÀcher le corps. On
obtint l'effet qu'on attendait | axais bientôt le danger s'accrut d'heure
en faetirey et la maladie ùilircbait à pas de géant vers sa plus grande
éléyàtion et vers son but destructeur. Quel aspect plus digne d'effroi
et de pitié, que de voir celui qui avait tant dé fois disputé et enlevé
■on tribut à' la «lort y devenir 'lui-méiûery lahs secours elHcace, sa proie
eertaâiel Aibsi se passa la nuit suivanVe. La perspédive n'était pas
plus ciMisolaïAe lé nS mars. On àvAit à craindre un afiàissèment géné-
ral dès forces. Pour prévenir cela , autant que possible , on ordonna
toute* les tfois heures, troià grains de musc, et alternativement
Après-midi, la mixture d'une infusion de fleurs d'arnica avec de l'élixir
de H<fllér.|Le sôtr, chaque dbse de musc fut augmeiitée d'un grain :
on mit de nouveau des sindpismes & 1a plante des pieds,' et un vésica-
toirè A la nuque. Mais que purent tons ces irrilans contre la ragé de la
maladie ! Sa marche précipitée et entraînante accéléra sa fin mortelle.
Quelques heures après minuit eut lieu le colla psus si redouté depuis
long<4emps. La respiration bruyante annonçait la paralysie dés pou*
mons et le dernier pas vers la mort , que rien ne pat retarder d'un
instâift. lie'Yàle' devint moins fbrt, ia Expiration plds courte et plus
lente , jusqu'au dernier soupir quelle malade rendit tranquillement à
six heures du matin , après nue lutte de peu de momens. II fut ainsi
lavibeAucoup trop tôt au monde, et fut le sujet des regrets de milliers
de personnes auxquelles il avait voué son amitié et ses secours. La
science elle-même aura long-temps à gémir sur cette perte.
Sans chercher à faire la critique du traitement qu'on a suivi dans
cet^e circonstance , nous croyons pouvoir dire que la maladie du doc-
teur Âlbers auirait été combattue d'une toute autre manière par les
médecins français.
La difficulté des digestions ^ les âfTedtions catarrhales fréquentes,
n'indiquaient-elles pas l'existence d'une irritation ancienne , et peut-
être celle d'une phlegmasie chronique de la membrane muqueuse des
voies digestives ?' Les aqcideiis augmentant toutes les fois qu' Albers
prenait quelques substances toniques ou des boissons fortifiantes, ne
sont-ils pas une nouvelle preuve en faveur de notre opinion , et dans '
la série de symptômes rapportés dans cette obseirvation , ne voit-on
'pas tons les cariactères propres A une gastro-entérite? L'encéphale a été
pris secondairement , et sans doute sympathiquement ', une inflamma-
vAniÊTis. i55
tion a SxésoD ^iège, soit sur la substance propre de l'organe, soit
sur ses enveloppes membraneuses , et un épanchemenl a du en élre la
conséquence. Maintenant > qu'on compare le traitement .ioceadiairfe
quia été employé, avec celui que la raijsea et i*e<périence indiquaient/
et Pou. terra -quel avantage la médecine française. :de nos jours pifiend
sur cette médecine symptômaiiqae et polipharmaque 4e$ peiiples^ idu
J^ord. Xe moment aj^roche où les Allemands , plus souvent -Âclairéf
2«rrouv.efture des corps, reconnaîtront la vérité des idées: ibédîiiilM
des médecins français^ et ils emploieront beaucoup. plus les métl^des
antiphlogistiques. Déjà le célèbre JB^arcus de Bamberg et.M. Kieyjsîg-^
de Dresde, ont ^ dans leurs Traités de thérapeutique , professé '.des opiv
nions ' analogues- À celles qui prennent en France de jour en jour .plus
de force»
Il aurait étjâ 4 désiref, pour les progrès èe la sdencO:, que l'exi^i^ea
du corps ' de notre savaut confrère de . Brème eût ét^ fait y cac lilor^
on aurait jugé dp vi'ai. caractère de la maladie.
Depuis le reUMur du docteur Albers à Brème , apcè$ le, voyage qu'il
avait fait en France et suitout~â Paris eu 1830 ,.il donnait dans diyerf
Journaux allemands, et particulièrement dans la .Ga^e^p de Sakbourg ,
des. articles où iJ^ faisait connaître la médecine française et les aMcdacins
auxquels la science doit" les progrès qu'elle fait dfns notce pati^icy
Albers n'était pas ^seulement un érudit , il était encoi'e.vn-bonime dt;
goût , qui mettait l'expérience et l'observation au-d|^us deJasciencç
des bibliothèques. . , ,
Il avait un espjit crttique ,• et si le. mérite recevait ses éloges , i}
savait aussi reconnaître et indiquer les défauts et l'imperfection de§
ouvrages.
Note de^ Ouvrages publiés par le Docteur Alhers, — i.« sDiss.
inaugularis med. de Aocide. Jençe , 1796 , i«-4.*' — 3.° Projets de W*
.Blizzard , pour l'amélioration des hôpitaux. .Trad. de l'angl. 1799.—^
S.^Oruérison d'une Chorée. Jour.-de Mipd. et chic. prat. 1 795<-^ 4.<». $up
l'emploi interne de l'acide nitrique dans les ulcères ,. et;c. Xhidi —x
5.** Sur l'eipploi médicinal de l'ammoniaque soufré dans li} diabètes* Jb.
— 6.® Nouvelles médicales d'Angleterre. Ib, — 7.*' Essai sur l'emploi
de l'alcali et de l'opium, dans les maladies spasmodiquei». •— 8.^ '^is^
lotyo/acase ofanginapolyposa or croup, Edin, 1801.^ — 9.'* -fie-
nuurhs an a Case ofirwersio uteri terminqtungfatally. Edinb. , 1802.
— \o.** Observations on a case of Zona , on ihe caw^x and o«
Angîna pectoris, JEdinb, , i8o3. — 1 u° Remarhables casses pf con^
vulsions with sonie observations on the hœmorrhea peteçhialis,
JBdinb, — i^.** Avis aux mères sur les secours les plus promtpts , etc. ^
ou sur le Croup. ido5. — iS.** Description avec fig* y dut cœur du
monod-narwai, — i4.^ Remarques avec fîg. , de l'œil de la baleine et
l36 TARlixÉS.
du narwaL — i5.° Qorst. acad. qui a remporta le prf». En quoi coa-
liste 9 proprement dit, le mal qui est conaa tons le aom de la dau-
dicalion Tolontaire des en£uis ? etc. Ftenne»- iSoj. 4** — 16.** Redier^*
trbes sur le croop ^ par Hom ; tradoct. de l'anglais, arec nne préfiice
et des obsenr., par J. A; Albtn. 1809» —17.^ Remarques sur la strâc-
iure de l'œil de diffibens animaux. Munielu 1809. — 18.^ Leçons d*a-
natomie de- Carier , t« a, an 8 ; annonoé arec des additions, dMis la
bibliothèque de Hindy. — 19.0 Une calatacte à capsule divisée. Ib.
^- 20 <> Consensus des deux jeux entr'enx. J&. — a k® Description de
quelques parties de l'œil du poisson 9 dit , Sprenkelfiscii. — aa.^ JD»
iraeheidde infmium piûgà croup , swe commentado , cuiprœmium à
çuondam Imp. Napcleone , etc. , etc. , 18 15. 4.^ — a3.® Traité du
croup , par ROyer-CoUard , trad« du £ranç. , avec préface et notes ,
par Albers. — ai.*» A case ofhydrophobia , Edinhé» i8i5. — a5.<* C.
Badfaam , Essai ma le bronchids^ trad« de l'anglais , avec préface et
notes. 18 i5. — a6.^ Commentaiio de tracheidde infanUun mûgo
croup vocata , ctd frmmium à quondarn Imp. Napoleone proposî-
tum ex dimididparle deiaium esL 1816. — ay." Traité de Louis Jurine
sur le croup, trad« du franc., arec préfiice et notes , par Albers. —
a8.* Ohseruadons on a change of colourin ihe shin^ produced bj
ihe intenud use of the nitrate of. SU^r, London. 1S16. «— ag ^ Un
cas d'angine membraneuse par Charles TrafVenfeldt, traduit du sué-
dois , par Albers*— 80.* Remarques sur nne observation de M. le pro-
lessenr Emmert^ sur la coxalgie. Gas. de Salzbouig.— 3i,^ Remarques
sur le gonflement des extrémités inférieures des accouchées , trad. de
I*anglais, avec notes , par Albers. -* Sa.? Phlegmasîa dolens purpu-
perarum àb JVefsberg; avec un supplément , par Albers. — 33.<> Ob-
servât, sur un haricot tombé dans la trachée artère d'un enfant. Ma-
gasin de Rûst, 1817. — 34.^ /. C Albers commentarius de diagnosi
asthmatis millarij etc. , prœfatus estJ, A. Albers, 181 7. — 35.® The
histoty ofa Woman whe bore a fœtus ; fir seven years j "was
àeUvered ofitper aruun\ a and completely recovered,'Lond. 1817.
-^ 36.® Traité pratique sur les maladies de l'abdomen , par Pamper-
tonjtrad. de l'angl. , avec notes et préf. , par Albers. 1817. =
S7.0* iSur la mort dé la princesse Charlotte d'Angleterre. Gaz. de
Sakbourg. 1818. — 38.^ Icônes ad Ulustrandam anatomen compa"
ratam. 1817, 1818, 1821. Trois cahiers. — Sg.® Albers publiait dans
la gazette de Salzbourg de nombcenx articles ftur la médecine fran-
çaise , et il a été le premier à £iire connaître en Allemagne la doc*
.trine de M. Broussais, et l'ouvrage de M. Laennec. Il a traduit,
en entier , des chapitres de ce traité. L'on aime à voir un des méde-
cins les plus profonds de l'Allemagne , louer les ouvrages de nos com-
patriotes et leur donner les éloges que la |usttce seule peut dicter ,
tabi£t&9. i37
et pour lesquels des causes étrangères à la science ne penyent pés
eiister.
Réclamation de M. Flourbns*
' Depuis qii6 j'ai eu Phénnenr de soumettre ce Mémoire au fûgement
de rAcadéniiey* il a été dit , dans quelques Journaux, que mes tra-
Taux n'étaient qu'une répétition de ceux de M. Rolando, publiés
en 1809 , à Sassari, en^ Sardaigne. Pour faire apprécier cette assertion ,
je me propose de publier la traduction littérale de l'ouvrage de
M. IkAando , à la suite du mien.
* le me serais même borné à ce genre de réfutation > si , au moment
de communiquer de nouveaux Mémoires à l'Académie , je n'eusse cru
de mon devoir de bien établir d'abord que mes premiers travaux ne
sont pas àusisi dépourvus de nouveauté qu'on Ta prétendu.
On s'est tellement occupé, depuis la dernière moitié du dix-hui-
tième siècle surtout, d'expériences sur les centres neryetix ^ qu'il
n'est pas étonnant t[ue la plupart des phénomènes , ou du moins ia
plupart des principaux phénomènes dérivant de ces centres ^ c'est-
à-dire, la stupeur , la convulsion , la paralysie, l'ivresse , etc., soient
depuis long-temps connus.
Le lecteur peut se souvenir que , dans le préambule de mon Mé-
moire y j'ai fait une histoire, aussi complète qu'il a dépendu de moi ,
des travaux publiés par mes prédécesseurs. Je n'ai point parlé , dans
ce préaiâbule , de l'ouvrage de M. Bolando, parce qu'il m'était tout-
à-fait inconnu. Dans tous les cas, au reste , j'aurais eu d'autant moins
de motifit pour ne le pas citer « que cet ouvrage, à mon avis , n'ajoute
absolument aucune précision aux résultats déjà connus par les travaux
de Haller , de Lorry ^ de Zinn , etc.
' Haller , Lorry , Zinn , Fontana , vingt autres , devaient néceâaire-
ment.produire , dans leurs expériences , tous les phénomènes que j'ai
produits dans les miennes , puisque les parties sur lesquelles ils expé-
Tiinentaient n'étaient antres que les parties sur lesquelles j'ai opéré
moi-même* Mais ,1.*^ ils n'apercevaient ces phénomènes qu'en gros,
et tous les résuluts de détail leur échappaient ; 2.0 les résnluts mêmes
qu'ils observaient , ils ne savaient à quqjs organes les rapporter, parce
qu'ils n'étaient jamais sûrs de l'organe qu'ils avaient blessé ; 3.*^ n'i*-
solant point les organes , ils n'isolaient point les phénomènes ; aussi
n'étaient» ils janiais les maîtres de provoquer les uns à l'exclusion des
autlres. En un mot , ils avaient observé la plupart des phénomènes ;
ils avaient expérimenté sur la plupart des organes \ mais ils ne savaient
k quel organe en particulier. appartenait tel ou tel phénomène déier-
l38 VARIÉTÉS.
ininé ; cl celte localisalion des phéuomènes , par la localisation des
organes , était précisément le but qu'il fallait atteindre.
Or y ce qui avait empêché les obserrateacs que je viens de citer , de
réussir dans cette recherche , ce n'était sûrement pas le manque* de
génie ; il suffit de rappeler leurs noms ; ce n'était pas le manque d'ex-
périences , on les ^mpte par milliers dans leurs livres ; ce n'était pas
le manque de variété dans les animaux , il y en a de tontes les espèces
depuis les mammifères jusqu'aux polypes* Ce qui manquait donc ,
c'était une méthode expérimentale qui, isolant convenablement les
organes, ea isolât rigonr«nsemeat les propriétés.
Voyons si «ne méthode plus rigoureuse a conduit M. Kolando à des
expériences mieux délimitées , et par suite à des résultats plus certains.
M. Rolande se borne à ouvrir le crâne par un trépan (p. 96}; il in-
troduit ensuite un stylet ( p* 97 ) ou une petite spatule ( 10:2 ) par cette
ouverture ; et c'ett avec ce stylet ou cette spatule introduits ainsi , qu'il
découpe ( p. 97 } t emporte ( p. loa ) « ou perce (p. 98 ), comme à
titons > puisque c'est par un trou qu'il opère , les parties cérébrales sur
lesquelles il veut expérimenter. En second lien, M. BoUndo n'a jamais
Je soin de retrancher en entier l'oigne sur lequel il expérimente (p. 96,
97 et suivantes. )
Ainsi, i.® M. Rolando n'est jamais sur de n'intéresser qu'une partie
donnée; 2.* il ne détadie jamais complètemAnt une partie donnée des
parties voisines ; il procède enfin tout aussi imparfaitement que Halier ,
Lorry , Zinn et les autres *• ses résultats devaient donc nécessairement
élre tout aussi vsfpies fue les Jeun ^ ou plus exacte miat, n'être qu'une
i<^étitioa des leurs.
Je vais suivre d'abord M.Kolando dans ses expériences sur les lobes
cérébraux; je le suivrai ensuite dans ses expériences sur le cervelet.
Bans les lobes cérébraux y M. Rolando trouve l'assoupissement (p. 96)
et IHvresse ( p. 103 ) ; et cette ivresse , il la retrouve encore ( p. 100 ),
tant^ dans les tubercules bijumeaux , tantôt dans les couches opti-
ques. Pour plus de commodité > c'est la traduction de M. Magendie
que je cite. (Journal de Phys. exp. et pat. 2.* P«^*, iSaS.)
P. 100 de cette traduction , M. Rolando dit : a J'ai observé qu'a-
ie près avoir déchiré tantôt les tubercules bijumeaux, tantôt une por-
n tion des couches optiques, il se manifestait des phénomènes qui
» démontraient que les muscles de l'animal ne se mouvaient pins en
]» sens direct , mais avec une espèce d'irr^ularité ton t* à-fait scmbkbie
31 au mouvement d'un honuie ivre, a
P. 102 , M. Rolando dit : a Après avoir trépané les deux os parié-
» tau^k d'une poule avec une espèce de petite ^inle, i^empprui de
» chacun des hémisphères du cerveau , une grande quantité de la sub-
w stance ceudrée qui entre danaleur composition. L'animai paraissait
VARIÉTÉS. ' iSg
9 souffrir un peu dès le priacipe; mais après une yinglaiae de minutes
a il commençail à marcher^ à hoire , et à manger quelques miettes de'
D pain : il était néanmoins un peu étourdi et coipme dams un état-
j> d'ivresse ; et quand il voulait prendre une miétté de pain , il se
2> trompait facilement , et ne pouvait parvenir à la saisir qiCaprès
» avoir donné deux ou trois coups de bec, 9
P. los et io3fe dans une autre expérience sur les hémisphères d'un
coq, M. Rolando dit : a A mesuré que j'attaquais plus profondément
» ces parties, Panimal devenait stupide et restait pins calme. A la fin ,
» il sHissou^it , se coucha par terre pendant quelque temps : tine heure
» après 1 il se releii^ , restant sur se^ pieds immohile comme une
» statue ; et il n^ arait ni bruit, ni alimenls , ni eatt , ni piq&rës, qui
» pussent lui faire faire le plus petit mouvement, d
Voilà donc trois ^ériences : dans l'une ^ l'ivresse dérive ded cotiw
ches ojptiq'ues et des tubercules biiumeaiix ; elle dérive des hem'i-^
sphères cérébraux dans l'autre. Dans l'une , la mutilation des hémi->
sphères cérébraux produit V assoupissement et Vimmobilièé ; dans
Paùtre^ elle produit P ivresse^ c'est-à-dire, \b. disharmonie y- \h.
fougue des mouvemens. Dans l'une, l'animal est stupide et calme ^
durant là mutilation , et il parait souffrir dans l'autre; dans l'une en-
fin, nile^nuf^ni les àLimens^ ni Veau n^ émeuvent l'animal; dans
l'autre , Vanimal hoitfX mange* Ainsi, tantôt, selon M. Kolando ,
les lobes cérébraux ^roàvAaealVassoupissement ^ et tantôt ils produi-^
sent V ivresse : quelquefois l'animal est stupide et- calme ; quelquefois
jl souffre y et puis il hoit et mange : enfin, c'est tantôt des couches
optiques, tantôt des tubercules bijumeaux , tantôt des lobes cérébraux
que le phénomène de l'ivresie dérive. M. Rolatido confond donc
tous les phénomènes comme il confond aussi tous les organes dV>ù ces
phénomènes dérivent, et eela parce que sa méthode n'isole rien. Aveu
une méthode isolatrice, il eût vn que l'assoupissemen^ venait des lobes
cérébraux; Pexcitation, des tubercules quadrijumei^ux; TivresSe, dtt
cervelet. ,
MaUr^ ce ^u'il importe sur-tout de faire remarquer ici, c'est que
M. Rolando ne parle nulle part expressément de la perte des facultés,
intellectuelles et sensitives par Pablation des lobes cérébraux. Il s'est
même si peu douté de cette perte , qu'il dit (p. 102 ) , d'une poule à
lobes cérébraux mutilés, qu^elIe boit et ma/ig^tf ; et ( p. iô4), d'un
corbeau , selon lui y dans le même état , ique , « à la vue d'un chien ou
D d'qne poule d'eau , ses plus mortels ennemis , il ne se mettait plus.
y> en colère. 3> Quant à l'explication de ce dernier fait, M. Rols^do me
permettra de ne pas m' étonner , avec lui , de l'inapasâbilité qu'a mo;i-
trée le corbeau à la vue de ses plus mortels ennemis^ puisque ,• d'après
tne» cxpMences, il n'j yojait pas.
i4o TÂftiiTis.
M. F**V*^ B*a àaac établi mille part ce fiât eapilal , que dans les
U«s LfiilwiiT résident exclnsÎTement toatfs In fi»iltés intellcctaclles
H ]r a plus ; c^nt que , ajec sa métlioda, il était inqiossible qu'il
FétaÛit» En effet, Goimiie il sera montré, par mes nonrelles ex-
périences 9 une portion même très-limitée de» lobes cérébraux suffit à
Fc^ercice de leurs fimctioos : or , M, Boliwdo n'enlère jamais ces or-
ganes en entier ; il se borne à lesmntijer , tantôt un peu plus , tantôt
un peu moins ; qudque^^ même il n'en mutile qu'un : jamais il ne
les mutile que par un trou. On yoit tout ce que doit apporter de
vague dans les résultats une manière d'opérer aussi incomplète.
Un second faut principal relatif aux lobes cérébraux , c'est qu'ils ne
concourent en rien à Fordonnance directe des mouTemens. Ce fait
n'a pas moins échappé à "NL Bolando que le précédent, puisqu'il altri-
bue ^ ces organes 1^ ivresse $ et il est inutile d'ajouter qu'il ne leur at-
bue l'ivresse , ou le désordre des mooremens, que parce que , arec sa
méthode , il n'est jamiis sftr de ne pas intéresser une partie pour une
antre , le ccirreiet pour ks lobes cérébraux, la moelle alongée pour le
cerrelet, etc.
Ainsi , de ces deoz fiits , l'un , que tontes les faicultés intellectuelles
et sensitiTcs résident dans les lobe^ cérébraux ; l'autre , que toutes les
Cumltés locomotrices sont étrangères à ces lobes , et , par conséquent ,
essentiellement djftinctft des facultés intelleclnelles et senslti?es ;
M. Bolando n'en a tu aucun.
A plus fiirte laison , n'fr-tpîl absolument tb aucun phénomène de
4étaU.
J'ai «iémontré , i.* que la' conserration d'un seul lobe cérébral suffit
pour la conserration de toutes les facultés intellectuelles et sensitives.
H. Bolando n'en dit pas un mol : 3.® que la perte d'un seul lobe n'en-
traine que la perte de la vision de l'œil ppposé ; M. Bolando n'en dit
pas un mot : 3.® qu'il y a deux moyens de faire perdre la vision, sans
sertir de la masse cérébrale ; l'an , l'ab^tion des tubercules qaadri-
jumeaux , c'est la perte du sens de la vue; l'autre , l'ablation des lobes
cérébraux , c'est la perte de la^eruatibix de la vue ou de la vision : de
cette singulière distinction , on n'en trouve pas vestige dans M. Bo-
lando.
Je passe aux expériences sur le cervelet ; et ce qu'il y a d'assez cu-
rieux ici , c'est que M. Bolando est préoccupé de l'idée que le cervelet
est un organe de la locomotion ; que le cervelet est , en effet, un pareil
organe, et que, £iute de démêler comment il l'est , M. Bolando attribue
an cervelet le rôle de^ moelles éptnière et alongée , comme il attribuait
tont^à-llieure aux lobes cérébraux le rôle du cervelet.
« Je pratiquai , dit M. Bolando (p. 107 ), sur quelques cochons et
YABIÉTÉS. l4l
3> sur an xnoulon y à Paide du trépan , nne ouverture sur nu des c6tés
3> du cervelet, dont j'emportai , à plusieurs reprises, tout ce que )•
s pus ; mais la lésion s'étendait à peine au-delà du c6té trépané , qu»
9 l'animal éuit fraj^ipé d^ hémiplégie ^ et périssait bientôt an milieu
9 de spasmes compulsifs,:»
« J'ai constamment observé , dit-il (p. ipS), que la diminution
3 des mouuemens était en raison directe de la lésion du cervelet. .«.V
c Et (p. 109} si je déclarais tout, d'un coup , ou si j'emportais le
9 cervelet en entier, l'animal était constamment atteint d^une para^ *
» lysie complète, »
Qui ne voit, pour peu qu'il se rappelle ici mes expériences , que tout
ce que M. Rolando dit du cervelet, appartient exclusivement aux
moelles épiniére et alongée , et conséquemment qu'il n'a rien vu dans
le cervelet de ce qu'il est eii effet , c'esl-à-diré , le réguleiteur et non le
producteur , le balancier et non l'origine des mouvèmens. Or, ce qu'il
y avait de plus difficile , el ce qj^i m'a coûté le plus à démêler, dan4
les phénomènes du cervelet , c'est précisément ce principe coordon^*
naleur^ étranger au prinmpe producteur des mouvemiens , et dont j'ose
croire, avec M. le Baron Cuvier, que rien ne donnait encore l'idée en
physiologie.
En résumé, il n'y a rien, dans M. Bolando, de la perte di-
recte de la vision et de l'audition, par la perte des lobes cérébraux;
rien de la perte du sens de la vue par la perte des tubercules quadri-
fumeaux; rien conséquemment du croisement de la perte de la vue pat
la perte de ces deux organes ; rien tou'cliant la conservation de toutes les
facultés intellectuelles et sensitives par la conservation d'un seul lobe
cérébral ; rien touchant l6 principe régulateur des mouvèmens de loco-
motion et de préhension dont le siège est lé cervelet; rien touchant
l'indépendance formelle des facultés locomotrices et des sensitives, ni
l'indépendance complète, des mouvèmens de locomotion et de ceux de
conservation ;* rien , enfin , touchant la limite précise qui sépare Içs
parties nerveuses susceptibles d'exciter la contraction musculaire, de
celles qiii n'en sont pas susce|)tibles.
■ Je pui& donc me croire assez heureux pour n'avoir été devancé par
personne dans la découverte des faits que je vais rappeler ici en peu d«
mots. *
!.<* Il y a, dans les centres nerveux, des organes distincts pour lé
sentiment et pour le mouvement ; et conséquemment la propriété dé -
sentir y est essentiellement distincte de la propriété de mouvoir,
a.» La moelle épiniére, la moelle alongée, les tubercules quadri-
jumeaux sont seuls susceptibles d'exciter immédiatement la contrac-
tion musculaire ; les lobes cérébraux €1 le cervelet n'en sont pas sua-
ceptibWi. .
i4tt VARii'Tâs;
2.* 08» les lobes cérébraux résident excImiyeiAeiit les sensatioas ,
les instincts, les Tolitions; tontes les fecnltéi intellectuelles et sensi-
iÎFes.
4.9- Dans le cervelet réside exdnsiyement le prindpe cooidonnatenr
des monvemens de locomotion et de préhension.
. fi.^. De.taiéine que la perte des lobes cérébraux n'altère en rien, ni la
r^ttlarilé ni Pordonnanœ des monvetOBUf, de même la perte dn cer->
velet n'altère aucunement ni la r^fularité ni l'énergie des sensations :
le cenlre des sensations est donc essentiellement distinct du centre des
mouvemens , et les facultés sensitives des facultés locomotrices.
6.^ Daxis un monrement voulu , il faut distinguer le rôle dn nerf,
celui de la moélk épinière, celui du cervelet-, et celui i\es lobes céré«
branxt
Le ntrtwceUe immédiatement la contraction mnsculaiTe^ la moelle
épiniére. lie les direrses contractions en Mw>uf emens - d^ensemblc j le
cerrelet coordonne ces monvemens ei^ mouvemens déterminés, mar-
cfatB'f vol , «v^tion , etc. ; les lobes cérébraux perpaïuent et veulent»
La voUtion^ la coordination^ la production d'un mouvement de
locomotioB sont donc trois choses essentielleÉaent distinctes : la pre-
mière résidé dans les lobes cérébraux^ la seconde, dans le cervelet ;
la tuolKi^mvi, dans la nioelle'iépinièlre et ses ueirf;.
< 7*^ ^ perle d'nn seul lobe cérébral n'entraîne que la perte de la vi^
Âon de l'œil opposé : toutes les autres £sicnltés intellectuelles et sen-
^ives sobsistenh
< ' b.® La perte d'nn seul tubercule quadrijnmeau ne &it perdre éga-
laient la vue qne de l'oeil opposé..
"^ 9'.* -En perte des deux lobes cérébraux rend- l'animal aveugle ; mais
lil l'iris, ni la rétine, ni le nerf optique ne sont nullement altérés par
Cette perte*
^ Au <*ontrah*è, la perte des tubercules qnadri jumeaux, quand elle
'ht complète, paralyse^ sur-le-champ, Firis, la rétine et le nerf
implique.
10.® L'origine du sens delà vue est donc distincte^ dans la masse
«^embraie, du siège .de là sensation de la vne. L'origine du sens réside
dans les tubercules quadrijumeaux ; le principe de la sensation , dans
les lobes cérébraux.
Chacun des autres sens^ l'odorat, le goût, l'ouïe, a pareillement ,
dans la masse cérébrale > une origine distincte du centre, ou réceptacle
unique , des sensations.
Il y- a donc, dans la masse cérébrale, des organes distincts pour
les sens , pour les sensations , pour les moiwemens,
il.® Lorsqu'on enlève le cervelet en entier à un animal, tous les
mouvemens régies de locomotion et de préhension sont aussitôt per*
VARIÉTÉS. V45
ans': mail' tons les mouremens réglés de conservation subsistent. Les
mouyeniens de locomotion sont donc essentiellem^t distincts d^
môuVemens de conservation . (Oh Verra'/ dans'itn prochain Métnoii^^
de quel organe ceax-â dérivent. )
12.^ Chaque partie essentiellement distincte des^ centres nerveux a
donc un rôle déterminé, des fonctions propres, des propriétés distinct
tes ot spéeiiques.
Ce r61e, ces fonctions , des propriétés maintenant connus, lôntlê
monde voit la facilité ^u^aura désormais la' • pathologie à conclure
l'altération des parties de l'altération des propriétés, et réciproque^
ment la Icsion des propriétés de la lésion dés parties : donMe dfé^
termination qui constitue le but et le compléknent de toute pathologp[e..
lê**. Je n'ajoute plus qu'une réflexion. Pour obtenir lés résultats que
l'on vient de voir, il niCà failli isoler, avec ie plus grand' soin , les di-
vers organes cérébraux 1^ iins des autres; découvrir ' en entier ces or^
ganes, afin de suivre et décider l'instrument {far l'oéil* ne lés énlever
que par couches régulières et ménagées , afin de ne dépasser jamais leii
limites qui les joignent ou les séparent. ( F", les deux Rapports dé
M. Cuvier.} Toutes ces précautions étaient itidispènsables pour les
obtenir avant de les connaître; aujourd'hui même qu'on les connaît^
le défaut d'une seule suffirait pour empêcher de les reproduire. On
peut donc avertir ici M. Kolando, qu'en ojpérant, Comme il a toujours
opéré , c'est-à-dire, sans isoler, sans découvrir , «ans voir, sans savbir
ni jusqu'où il va ni où il sVrrête, il ne les reproduira sûrement jai&afy.
i4.° M. Kolando n'a donc jamais observé que' des phénomènes càià*
plexes': il n'en a jamiais déduit que des conséqùëîiCés vagues on coiitror*
dietoires; il s'est constamment borné à répéter les expériences de
Haller, de Lorry, de Zinu. Tous mes efibrle, au contraire, oiit tendti
au perfectionnement de la méthode expérimentale, dans l&but d'arri-
ver, «nfin, à des résultats précis. Les Physiologistes décideront si fal
réussi* .1 .
A Messieurs les Rédacteurs des Archtves^''^^
I ' ■ ■
Aynnt inséré dans votre Journal un article de M. Troussel ,. sur xqQs
Traité des Maladies des enfans , j'espère que. vous voudrez bien .nj^
pas refuser l'insertion de la réclamation suivante :
...... I. j' ' • ■'■'y.-
M. Troussel me reproche, en commcnçiant , d'avoif composé un
discours préliminaire trés-hien écrit , et dans. lequel tous les poiqtf
de doctrine que j'ai abordés sont traités d'une man^èx^e incomplète. .ei^
superficielle. Cette partie de mon livre, lui 6em)^e. écrite pour les gens,
du monde, plutôt que pour les médecins.
/
1 44 ▼ A B I fc T fc 8.
Comment se faiuil que dans un temps où ttraa les Uyrev sont ac-
compagnés de préfoices ou de discours préliminaini , on aatenr ait si
pen réfléchi à la manière dont ces accessoires se composent ? Les
flénéralités étant les seuls matériaux qui puissent j entrer , n'ezdaentr-
eiles pas les détails minutieox indispensables pour constituer une
CBuvre complète ? L'anlenr des premiers secours devait également
■Toir appris, par expérience, la Téritable signification du mot superfi-
ciel ; s'arrêter à lasnperfide des choses , c^est n'j voir que ce que l'œil le
aïoins perçant pent j découvrir. Faire on livre superficiel, c'est ne le
composer que de lien communs rebattus ; or, la partie principale de
mon discours préliminaire est la réuélaliott d'une doctrine jusqu'alois
inconnue. Estrce là« je le demande, ce que l'on peut appeler un lieu
commun ? Le style est maintenant la seule chose qui reste pour laoti-
ver la tendance mondaine reprochée à mon livre. Je ne chercherai pas
à l'en justifier , et tout en reconnaissant que les ouvrages de SC Trous*
sel ne pourraient jamais être accusés d^yie pareille tendance , j'es-
père trouver grâce aux yeux des antres savans de notre ige, qui osent
être hommes du monde eu même temps que m^^rinf.
M. Tronssel regrette que je n'aie point joint quelques figures à la
description des altérations physiognomoniques des traits de la face. lime
semble que c'eût été un moyen infeilliMc de mériter le reproche au-
quel je viens de répondre : c'est sur-tout dans les livres destinés au
public non savant , que l'on répand les images avec profusion. Félici-
tons-nous cependant de la révélation importante que ce regret devait
amener. M. Tronssel nous apprend qu'il sait reconnaître sur la figure
des enfans la gastro-entérite , bien plus s&rement qu'on ne le peut
faire en méditant la séméiologie physiognomonique. Il a vu chex M. Ja-
delot un dessin qui représente les altérations causées aux traits
de la fece par les tranchées , la colique^ etc. : les impressions en ont
été si fortes , qu'il les conservera toute sa vie : c'est ce que je lui sou-
haite de toat mon cœur.
Le mépris que M. Tronssel aiBcbe pour les classifications est un
acte de modestie de la part d'an homme qui a composé un cadre no-
solcgique. Mais que dini-le de l'idée qu'il exprime relativement à nn
traité de maladies panieuières à un &ge? Quelle nécessité est-il de
Aire des classes , des pfdres , des genres et àes espèces , pour y ratta-
cher toutes \t» afléetiflos regardées comme appartenant au sujet qu'on
exploite ? Il haX prendre l'un après l'autre tous les viscères du
corps, et décrire leurs inflammations ; car, comme chacun sait ,
toutes les maladies possibles ne sont que des phlcgmasies des viscères.
Cette méthode eût été excellente sans doute pour s'attirer les éloges
des JÊmuâes de la médecine -physioîo^que. Mais les lecteurs qui
sentent k but véritable d'un Trtdlé des Maladies des Enfans , an-
V A II I & T É s. l45
raient ttwjiyé }e livre incbmpiel, et auraient mieux aimé consulter un
traité de pathologie générale. Dans mon traité spécial , dans celui sur-
tout qui a pohr objet' les maladies auxquelles se sont mêlés si
souvent le charlatanisme et les idées populaires, réfuter les erreurs
est une tàdbe aussi importante que faire connaître la vérité ; pac
quel moyen l'auteur rattachora-t-il l'un à l'autre ces^deux objets ,
«t les fera*'t»il arriver ensemble sous les yeux des lecteurs de toutes lés
classes ? Il me semble que le plus simple est de désigner la maladia
par son* nom populaire > quitte ensuite à expliquer d'une xtaânière poi
sitivë quels organes elle affecte , et de. quelle manière ces organes sont
affectés. C'est donc une j^ure querelle de mots que de m'actuser d'avoir
ônbliédaiis moucadre nofiélogiquQf la pneumonie, la pleurO-pnetf-
monie, etc.; 4bs maladies n'ont pas été passées sous silebce ^ 'seulement
elles portent des noms différens.
Je voudrais trouver tine réponse plus polie qu'une dénégation abso-
lue : c'est ]^urtf(nt de celle-là que je suis réduit à me servir ; quand
M' Tronssel me reproche d'avoir complètement négligé cette partie de
la médecine si importante bt cultivée avec tant d'ardeur depuis quoi*
qnes Minées , l'a^^atomie pathologique ; ou M. Troussai n'a pas lu mon
livre , où ila dÙ vqir que j'ai poussé l'hjçtoire de la maladie jusqu'au
détail des tiAceb qu'eUé laisse dans les organc^s après la mort du l'indl<-
vida. 6'il veut une désignation spéciale de quelques chapitres , je lui
citerai ceux du croup , des angines, de la coqueluche, du ramollisse-
ment gélatiniforme , etc. , etc. Je sais bien qu'il eu est plusieurs autres
dans lesquels il n'est point question d'autopsie ; mais M. Troussel
voudrait-il par hasard que je fisse l'anatomie pathologique des mala-
dies qui ne tuent jamais le malade •
Il a été un peu plus fondé quand il m'a reproché d'avoir négligé les
signes fouritis par la percussion dans les maladies de poitrine. J'ai
oublié une chose plus importante encore , et qui eûr s&rement motivé
la première négb'gence. J'aurais dû dire que les médecins qui ont une
si grande prédilection pour la percussion du thorax , s'ils ne réussis-
sent pas toujours . à s'éclairer par là sur les maladies des viscères
qu'il contient , réussissent presque inévitablement à en faire naltr#
qtielqu'une. À force de recevoir des coups de poing on d'être exposés à
l'air froid }>endant l'opération , les malades gagnent une inflammation
bien et dfiment constituée. Cette observation pratique fera peut-étrb
sourire M. Tronssel , qui déclare que je ne suis nullement praticien -,
et qui trouve tous les chapitres de mon livre &ibles sous le rapport
du diagnostic et du traitement des maladies.
I>ois-}e répondre sérieusement à l'accusation d'avoir passé sous
silence une affection très-grave et particulière à l'enfance , le furoncle
atonique ? Comment M. Troussel veut-il que j'aie consigné dans un
3. 10
l46 VAEIÉT-ÉS.
livre qui éuil' «ous-presse au mois de décembre 1823, une déconverle
publiée ao mois de mars de l'année suivante ? £1 quand même j'en
aurais ev connaissance avant que mon ouvrage fut livré à l'impri-
meur, n'est-il pas nécessaire qu'une^ découverte soit reconnue de bon
aloi avant d'être enregistrée dans les fastes de la science ? Soit dit sans
rien préjuger^contre le furoncle atonique et contre le rei^pectable pra-
ticien qui en a donné la -première description ; s'il plaisait à M. Trous-
sel de nous donner demain une Monographie de la goutte des enfins ,
oupn traité sur Féloquence des qouveau-nés, serais-je obligé , sous
peine d'être accusé de négligence , de consigner ces importtintes décou-
vertes dans la prochaine édition de mon livre ?
* La péroraison de M. Troussel est digne du reste de son discours : il
conclut , d'après tous les considérans que nous avons exitaiinés , qu'un
ouvrage complet sur les maladies des enfans manque encore à la
science. Il y a dans cette déclaration une partie sous-ëntenduc à la-
quelle je crois que M. Troussel attache beaucoup plus d'importance
. qu'à celle qui ^Elist exprimée. Une lacune existe; il nous fait entrevoir,
en la signalant , que c*est à lui qu*i] était réservé de la remplir*. Qu'il
travaille donc avec ardeur pour suivre une vocation si hautement pro-
noncée. Je crois avoir démontré qu'il avait tous les talens nécessaires
-pour composer un pareil ouvrage , et le public et M. Troussel lui-
même me croiront sans peine, quand je déclarerai'que je serai tout le
premier à me réjouir de sa publication. Evsbbe De Salle.
Académie royale des Sciences,
Lundi 11 août. — MM. Bosc , Duméril et Saviguy font un rapport
sur un mémoire présenté à l'Académie par M. Gaillon , et ayant pour
«bjet la métamorphose de certaines conferues en animaux inférieurs,
'Plusieurs naturalistes , et dans ces derniers temps M. Bory de Saint-
Vincent , ont constaté qu'un gr^urd nombre de confcrves se désorgani-
sent pendant l'été, et que les globules verdàtres qui se voient dans
4eur intérieur deviennent des animalcules infnsoires qui nagent quelque
temps dans l'eau , sont susceptibles d'être iitités par l'attouchement ,
etc. , etc. , et finissent par se réunir pour former de nouvelles conferves.
C^ êtres singuliers^ alternativement animaux et végétaux, détruisent
d'une manière bien remarquable et non équivoque la limite bien faible
•établie entre les deux règnes.
M. Gaillon, naturaliste distingué, présente dans son mémoire des
•observations qui se rattachent parfaitement aux faits déjà connus. L'es-
pèce de conferve sur^laquelle il a porté ses recherches , est marine , et
appartient au genr^ Ccramion , de De Candollc ; Dellwyn Ta décrite
d figurée sotis le nom de conferva comoides , daijs «on bel onvrage
sur les conferves d'Angleterre ; elle couvre les vases des bords de la
mer , à Dieppe. Il résulte du mémoire de M. Gaillon , que ce natu-
raliste ayant observé pendant une année entière , à des époques très-
rapprocfaées, des filamens de la conferve comoïde, en a vu sortir na-
turellement les corpuscules verdâtres, tantôt ovoïdes , tantôt parallélo»
gramiques , qui en forment l'axe, s'avancer rapidement ou lentement
diangcr de direction , enfin agir comme des Enchelis, des Cyclidies , ^t
autres animaux infusoires deMiiller. Prenant des filamens entiers de
la conferve comoïde, il a forcé ces infusoires à se désagréger avant le
temps, cl il a observé les mêmes phénomènes. M. Gaillon s^appuie de
l'autorité de M. Bory de Saint-Vincent , et du suffrage de M. MertoAs ,
célèbre botaniste allemand, qui lui mandait, le 26 février de l'année
courante : a Ce que vous me dites de vos observations sur les bydro-
pliytcs ne m'a pas surpris ; il y a déjà bien long-temps que j'ai conçu
la même idée sur l'animalité de ces êlVes. L'année dernière je fis voir à
plusieurs savans la conferua mutahilis ^ dans son état de plante, le
3 août, se résoudre en molécules douées de locomobilité le 5, se réujiic
le 6 en forme de simple articulation , et être reconstituée le 1 1 dans sa
forme primitive. » De quel grand intérêt de semblables résultats ne sont-ils
ipas pour la physiologie des êtres et l*étude philosophique de la nature ?.
Séance du lundi \%aouL — M. Desfoniaines fut, au nom d'une
commission, un rapport sar un mémoire de M. Adrien de Jussieu fils,
intitulé : Considérations sur la famille des JËuphorhiacées. Les carac-
tères <Us euphorbiacées, entrevus par Linné , imparfaitement exposés
.par Adanson , ont été enfin fixés dans le Cenera planlarum , où l'on
trouve la description de tous les genres appartenant à celte famille. De-
puis In publication de ce dernier ouvrage, elle n'a encore subi que de
très-légères modifications ; raais'dans ces derniers temps , les recherches
des voyageurs ayant considérablement augmenté et même plus que
doublé le nombre des genres et des espèces , elle avait besoin d'un
nouvel examen.
Le nom de Tricorne, donné par Linné aux «uphorbiacécs , et adopté
par quelques auteurs, ne doit pas être admis, puisque la pluparj^ n'ont
pas le fruit à trois coques , et que plusieurs mêhie ont un fruit sans
coques. M. Adrien de Jussieu examine, avec soin, les propriétés exci-
tantes et délétères des euphorbiacées , qui , réparties assez générale-
ment dans leurs divers organes , sont particulièrement concentrées
dans l'embryon , et cela est si vrai, que quand on l'a séparé des graines
dn pigBon-d'Inde, delà noix deBaucoul , de l'Omphalea, de l'Hevea ,
etc. , etc. , on peut en manger le pérîsperme, et l'on. sait que l'huile de
ricin est un -purgatif doux, lorsqu'avant de l'extraire on a eu soin
4'ôter l'embryon ; sans cette précaution elle devient drastiqujB.
10.»
i48 TAKiiris»
Les gnlflci des cofborbiacctt soat louui fcnili— i^ et Fknk est si
abondonle dans k dryandmx dus le sHOimg^ sMfrm , ^mm Fcs-
tfait pour la brûler dan* ks hoipcs cftfoor dMortits «m§b. £c a^e dr
platienn espèces eonlieBi ks iilrmnê d< la {»■■■€ ■lifiif A k
Goûme, on k retire de PAtfpev, ei on c» nmwite des tnces daas Ir
ricin , lliippooiaBe, k sapimm mirii^Mi'i— , de. , dont k sk m-
qneia et gkaat sertà prcadi» ks ^^'fftaiwL
Plnsicars eaphorbiacées , comnie k luiiiiiul, VmQ ftiiafe , aaiic
mercnriak rirace, coatMUCBi m priacipe cokcaat ; cafia k cioia»
lidsamifentm , 4VOBMt£auiB, auearUla , daas ki«piek k prinpc âcrc
et canstique , moias alioadanl , est nai à ma priacipe axoaiati<{Be, soai
empkj^ comioe Tvlaiérairas, et oa en kit méma nsa^ iatetievremeat^
I«*aate«r paieoeit easaita ks dÎTenes parties de k pkate, ^ rnasi
dteat diacaaedVIks d'aae aiaaière géaérale. Cet cxanBca , daas k^ocl
na reourqne oa très-graad Bombre d'obscfratioBs eatièr finit ae&Tcs^
constîtae k preoiière partie do mcoMiffe.
Daas k seconde partie, X. Adriea de Jossiea cxaBune kTaknrre-
ktire des caractères géaêranx qa'il yieat d'exposer ^ ci il en dèdnit les
r^es çn'il a snÎTies poar fermer ks sections et ks genres, et pour les
disposer dans Tordre de leurs affinités.
Les fleurs nnisemclks, k di^odtion des loges anloar d'un axe
central, k nombre d*nne on deux graines dans rbaqae loge , nn péri-
sperme cbaruB, ks co^Udoas planes, k radicale sopérienre, sont les
caractèras g<aéraos et distinctilt des cnpborlMacèes. L*aatcarksdiTise
en deoz groopes> dont l'on comprend celles qai ont deux graines daas
cbaqnek^de Toraire ; l'autre , celles qni n'en ooL qa'ane.
Le premier de ces groupes se subdivise en deux sections. La première
renferme les eupborbiacces à deoz graines dans Toyaire, et dont les
fleurs mâles ont un rudiment de pistil; les étamiaes sont altadi/es
autour de sa base. Dans k seconde , se trouyent celles qui n'ont point
de rudiment de pistil, et dont les élamines sont insérées au centre de
k fleur.
Le second groupe d'eopborbiacées à loges mooospermes , beaucoup
plus nombreux que le premier , et dont les fleurs mâles n'ont point de
rudiment de pistil, ne peut être diyisé d'après le même principe, et
Fauteur a été obligé d'employer d'autres caractères pour k paruger
en sections.
Les genres qui , comme Yeuphorbia , le tLûechampia , etc. , etc. ,
ont les fleurs entourées d'un inyolucre, forment k première section du
second groupe.
Une seconde section réunit les genres ^nt les fleurs dépourvues
d'inyolncres , et accomp^nées de feuilles florales, sont rapprockécs
en petits faisceaux formant un épi sur un axe commun. Le sapium ap-
partient à cette difision. \
Une troisième se compose des genres qai ont les fiearft également réu-
nies en £3iisceauz 4isposés en épi» sur un même âxe , mais dgnt les
Quilles floraks sont très-pedles et dépourvues de gldodes, tels que la
meticur&le etlWcAomea; enfin, les genres ûddia^ ricinus ,' jatro^
pha, etc. , etc. , dont les fleurs en é|n , en grappes Otà en panîtjuie»
n'o&ent aucun des modes d'inflorescence des trois sections préeé^
dénies^ sont compris dans la quatrième section, • '
Les caractères variables^ tels que la présence on l'absence de la co-
-roUe^ le nombre des divisions dv calice, celui des étaminear, leiirÉt
fiièti sondés ou distincts , les anthères à loges unies ou séparées y la
formé de Tovaire ou du fruit, la consistance ^ le nombre de «es lo-'
ges y etc; . ne pecrrent servir que pour les distinctions des genres. -
En dernière analysé, le travail de M. Adrien' de Jnssied t^ferme
un grand nombre d\>bservations nouvelles, et imérSssatites sur lès éii-
pfaorbiacées ^ famille composée aujourd'hui de plus de mille esi^èces , ,
et qui bien que naturelle et très-distincte , offre des variation^ nom-
breuses dans la forme, la^truclure et la dispositio^u dés^organeë^
Un second Mémoire faisant suite à celui dont nous venoiis de- donner
l'analyse, contient la description de quatre-viagt-Kïinq genres d'eopfabr-
•biacées dont quinze sont nouveai|X ; plusieurs de ceux que l'on con^ •
naissait précédemment ont été rectifiés, et M. Adrien de Jussieu a joint
à ses descriptions des dessins qui représentent fidèlement les caractères
«iistinctife de chacun de ces genres et qui en facilitent l'intelligence.
M. Dolong fait au nom d'une commission , un rapport sur ùà Mé-
moire de MM. Pelletier et Dumas , ayant pour titre : Recherches sur
ia composition élémentaire et sur quelques propriétés car(ictéristUfkes
des bases salijiables organiques*
U y a plus de quinze ans que l'on sait déterminer avec exactitude
les proportions des composés organiques. Depuis long-teolps on avaft
acquis. la certitude que ces substances renfermaient seulement trois ou
quatre principes , et que la composition chimique d'une matière végé«
laie ou animale ne différait, de celle d'une autre de la. même clasSë ^
que par les proportions des mêmes élémens. La difficulté consistait
donc à trouver une méthode analytique uniforme qui ne pût pas- être
mise en dé£int par les grandes variations que présentent les propriétés
physiques de ces substances. MM. Berthollet , Thenard et Gsy-LusSac
ont découvert des procédés très-ingénieux d'analyse. Le Mémoire doiït
il s'agit, a pour objet principal,- d'exposer les résultats ohtelius par
l'application de la méthode analytique, perfectionnée par M. Gay-
Lussac, à la plupart des bases salifiables organiques, notivelle claSse
de e<$rps , dont le rapide accroissement eA d& plus spécialement aux
travaux de MM. Pelletier etCavenix>u. MM. Dumas et Pelletier rap-
pofltent les fésul^ts q^^ils ont obtenus en opérant sur neuf lubslanecs.
i5o riLKiàrks.
d^ofifpae végteta ; MVQÛr : la Quinine, la ChinHmmf » laBracme, la
hUy<à^am^ ia Véntnns, i'Emétina , la Morphine , la Norcatine et lu
Çuit'mfj 1*0 "9^ premier» sont généralement regardéa cumme des
mlGÊt&u Im- aifiine noayellement découverte dans le ca£é par 3L Robi-
oeety^BÎ doit piUilier inrnnammmt ses expériences à ce mjet, parait
moÊÊL appartenir à cette dasM. Qnaot à la narcndne anciennement
ittoiUi de l'opium par M3C Derosne et pncédemment connue sous le
aam dasel esseniiel d'opùim, quuicpi^elle ae rapproche beaucoup des
flBffpa prêcédens par la composition , elle n'est pas capable de neutra-
fiser les acides. Les anteucs se livrent à des recherches qui iniéreasent
les théories les plus générales de la science, et dans Tanalyse de cha-
cune des substances dont il vient d'être question , ils a)aotent des dé*
tails importans à l'hisUiire de plusieurs d'entre elles ; ainsi ils'indiqnent
un moyen de séparer la strychnine de la brucine avec laquelle elle est
mélangée dans la nois vomique. Cette cocsdstencc n'ayant pas été can<*
nue dés l'origine , il en était résulté quelques erreurs que les auteurs
rectifienL Les propriélés "Iffi'i"** de l'émetine avaient échappé à
M3(. Magendie et Pelletier auteurs de la découverte de cette sidutance^
Dans le Mémoire dont X. Dnlong rend compte , on trouve un nouveau
procédé de pr^asalion qui permet .de l'obtenir débarrassée de quel-
ques matières étrangères cpiien masquaient les propriétés , et dans son
état de pureté , elle manifeste une alcalinité sensible. En traitant des
sels de quinine, MM. Dumas et Pelletier exposent les résultats des
tentatives qu'ils ont &iites, dans la vue de découvrir la cause de la
phosphorescence précédemment ob<ervée dan» an sul£ite de cette base ,
Jorqn'il a été portée une température de 100° environ ; ils croient pouvoir
attribuer la lumière que répand alois cette substance à un dégage-
ment d'éleciricilé. Ils sont en efiet parvenus à charger un condensateur
en flieUanft en contact , avec ce corps , un conducteur métallique ter-
miné en pointe, au moment où la lumière était très-vive. Ils se pro-
posent de suivre celte indication dans les exemples txès-multipliés de
ce genre de phénomènes , et d'arriver , s'il est possible , â une loi
génénle.
M. Gay-Lossac finit au nom d'une commission un rapport sur un
Mémoire de M. Chevreul, intitulé: Extrait d'un trouail sur les
causes des différences que Von observe dans les savons , sous le
rapport de leur degré de dureté ou de mollesse , et sous le rapport
de leur odeur. M. Chevreul, auquel la chimie est redevable de la
découverte des acides stéurique , margariqueet oléique , ainsi que de
la stéarine et l'élaïne , découverte qui a jeté un si grand jour sur la
saponification et sur les coi^ gras eu géucrul , fait co:i:: liirs dans le
présent Mémoire l'eiisLence de cinq autres acides, savoir : l'acide phor
péoique qu'il a décrit aons le nom d'acide delphinique et qui est le
VARliTÂS. l5l
principe odorant du savon 'des huiles de dauphin; l'acide hircique prin-
cipe odoraut.dll savon de graisse de mouton. L'acide btitiriqne prin-«
cipe odorant auquel le savon de beurre de- vache , . et: le beurre lui-*
même doivent paçticulièi^eiiient l'odeur qui les caractérise ; les acides
capriquc etcaproïque qqi accompagnent l'acide butirtque^lans le beurre
et son savon. Ces acides, réellemenldilTéreDsles uns- des autres , ont ce-
pendant des. caractères peu< tranchés > et il a fallu une' étude délicate ^
de leurs propriétés pour paryenirià les distinguer et à les séparer les. uns
des autres. Tous ces acides sont incolores et plus ou moins c^oràas ;'ilë
ont uoe saveur brûlante et iin arrièrergoût sucré comme <^elui des élliers
nitrique et hydroçhloriquô : Ils sont plus légers que l'tau à 26?^ la densité
de l'acide butirlqne est dg 0^.675 , celle de l'acide'phocéuique de 0,9320 ,
et celle de l'acide caproïque de 0,9.23: à 18^^ la densité de l'acide caproïque
est 0,910 : à 9^ au-dessus de zéro , les acides pliocénique ^ butirique ék
caproïque sont liquides , tandis qu'à, la température de- 15.? l'àcidc ca-
proïque est solide et sous la forme de petites aiguilles: à l'état d'hydratft
ces quatre acides; entrent en éhuUilion plus tard ye l'eau ; mais ils
peuvent être distillés sans altération : l'acide butirique se dissout'en tôùlé
proportion dans l'eau ; les trois autres sont beaucoup, moias solubles-
Ils sont tous solubles dans l'alcohol en toute proportion. .')
. Xieur capacité de saturation et leur composition sont très-différentes^'
leurs sels dut aussi )des propriétés remarquables. Le butirate de diatix-
est beaucoup moins soluble à chaud qu'à fioid , et une dissolution de
ce sel saturé à une température ordinaire, se preiid en masse yers^la>
température de. l'eau bouillante. Les sels formés par ces acides e:ihaleut^',
à l'état humide , l'odeur propre à leur acide ; mais à l'état sec , ils-l
sont inodores, même à 100°. L'acide hircique n'existe que dans une-
proportion très-faible dans le savon de suif; c'est ce qui a empêché'
M. Chevreul de le soumettre à uu aussi grand nombre d'expéfience9
que les acides précéJens ; cependant il a constaté qu'il s'en distingue
par plusieurs propriétés. Il a l'odeur du bouc , et c'est Ini qui donne
au bouillon de viande de mouton Tarôme qui le distingue du bduillont
de bœuf. Les acides butirique, phocénique et hircique^ ont principale-
ment produits parla saponification et l'altération par l'air de la buti-:
rine , de la phocénine et de l'hircine , principes immédiats que M. Ché*'
vreul a reconnus dans le beurre , l'huile de dauphin et la graisse âê-
mouton^
M. Vauquelin fait au nom d'une commission , un rapport sur un
mémoire de M. Lasseigue , ayant pour litre : Obsen^ations sur Vexis»
tence de Voxyde cyslîque dans un, calcul vcsical du chien , et Essai
anaJytUfUe sur la composition élémentaire de cette substance. Le
genre de calcul dont il est question est très-rare j la couleur jaune , ,
I4 demi-transparence Cl l'éclat brillant, le font faciletnenl reconnaître^
l58 FAJiràTiâ.
M. Lasnignèn'à'et^ëiidàfat pas cm deroir k?t» téppérmt t'ee» earae-t
lères eEtérieur»; il a ^0010 a'assaror de M aatiii« par les expértencetf
ehitniiiaaa.' Ce travail est intéressant en ce qa'il confirme la déteQT<$rle
d'one-faUslIuicè qna personne en France n'avait encore me, ist cM œ
qoiHli^rmifm qaa IHiomme n'est paa le seul ches leqnel cette contnrétion
se forme, Poor compléter son trayail^ l'autenra cmdeyoirreCbetcherla'
proportion dd» élémens dont Toxyde C3rsti^ne est formé , et il Pa trotivé ,'
atMÎ qu'il suit, en poids : carbone , 36^ 3 ^ akottf, '34; oxjgéne ; 17 ;
Iffdrogène, 13.
• M. Chaptal fait un rapport sur un ménioire de M. Payen , ayant
pour titre : Noût^èUe substance trout^é daniles halles de Dtdhias,
C'est dans Pintention de déterminer la quantité et la qualité du prin-
cipe alimentaire contenu dans les bulles de Dalhias, et dans le but de
&ire connaître les diverses sntetances^ qui leur donnent des caraélères.
particuliers, que M. Payen a séumis ces bulles à l'analyse. Il a retiré «r
successivement : uu Bucte incristalliliâble , -un arôme analogue à belui
delà vanille , une%iile voktile et tine huile fixe , de l'albumine, de la
silice , plusieurs sels à base de chaux ^ et une substance jusqu'alors in-,
connue qu'il appelle Dalhine, Cette substance , qui a principalement
fixé l'attention de M. Payen, et à laquelle il a fait subir plusieurs
preuves , a quelque aaalogie avec d'antres produits qui nous sont con-
.QQs, tels que l'amidon, la gélatine, etc. ,^etc. , mais elle en diffère par
dea caractères qui lui paraissent propres. La propriété de former une
nasse grenue lorsqu'on a rapproché jusqu^à pelUcule l'eau q^i in. tient
€91 dissolutioa , «a pesanteur spécifique comparée à celle de ses analo-
gues , .ia manière dont elle se -coupoite avec l'eau , ses qualités phy-
siques, lai assignent jusqu'ici une plaoe particulière parmi les non-
Telles substances qu'on découvre chaque jour depuis que les moyens
d'analyse se sont perfecUennés.
L'Académie entend la lecture d'un mémoire de MM. Prévost et Du-
laas, sur les phénomènes qui accompagnent la contraction de la fibre
musculaire. ( Voye% l'analyse de ce mémoire, page 88. )
M. de Humb^dt cona>nunique verbalement les résultats des expé-
riences récentes qu'il a faites sur les actions galvaniques , et sur les
efièts de la section longitudinale d^ la ligature des nerfs. (Nous en fe-
rons l'objet spécial d'une note pour notre prochain Numéro. }
Académie rayait de Médecine.
m
Section de Médecine, -^ Séance dà 26 aoiît, — M. Chomel pré-
sente le cœur d'un homme mort à l'hôpital de la Charilé. Les parois
du ventricule droit ofiraient une hypertrophie telle ^ que sa cavité
s'existait presqœ plus. L^orifice de Tarière- pulnitinaire , considéra-^
blâment rétréci , ne pouvait pas admettre Pextrémité du petit doigt;
Dans le reste de son étendue , l'artéjre pulmonaire avait son diamètre
ordinaire. Les autres cavités du cœur avaient conservé leur proportion
naturelle. On connaît jusqu'à présent peu d*exeihples d'une hypertro^
phie isolée^ et aussi considérable , des parois du vtatricule droit ditf
éœur. Le malade avait présenté les symptômes ordinaires de l'ané-
Tffysme. ■ Tout porte à croire que , chez cet individu , encore jeune ,'
l'extrême étroitesse de l'ouverture de communication du Tentricùie
droit et de l'artàcns pulmonaire était tine disposition congéniale qui
favorisa le développement de l'hypertropbîe dn ventricule droit.
Séance du 9 septetnhre. -^ M. Sédillol lit au nom de M. Larobhé
un mémoire sur les bons effets de l'huile de térébei^thine danS la né-
vralgie sciatique. Jj'auieur dti mémoire a administré cette substance à
la dose d'un gros dans une once de sirop. Chez plusieurs malades,
la guérison a été prompte et complète; chez d'autres, il y a eu récK
dive. Tons ont éprouvé dit soulagement. Chez quelques-uns une sueur
abondante a précédé la di$parîtion de la névralgie. On a observé quel*
quefois une légère dyspnée on un peu d'épîgastralgie.
M. Honoré présente une tumeur développée dans l'épaisseur des
parois du tronc de la veine porte , un peu avant l'entrée de cette
veine dans le foie. Celte tumeur, du volume d'une grosse noix, et
faisant saillie à l'intérieur de la veine, parait être développée immé-
diatement au-dessous de la tunique interne du vaisseau ; elle ofire tou^
les caractères du tissu adipeux. L''individu chez lequel elle fut trou-
vée était atteint d'ictère et d'un cancer de l'cÀtomac. Le péritoine n'é-
tait le siège d'aucune collection séreuse , bien que la veine porte se
trouvât eh partie oblitérée par la tumeur. Les médecins qui cultivent
l'anatomie pathologique Savent qu'il est très-rare de trouver du tissu
graisseux développé dans le tisSu cellulaire qui unit entre elles les di-
verses tuniques des parois tasculaires^ soit artérielles , soit veinéusfes.
On n'en rencontre non plus que trèsn*arement dans lé tissu celln taire
aons-muqueux, et sous ce rapport le cas rcipporlé par M. Honoré peut
être rapproché d'un autre cas de tumeur graisseuse trouvée dans l'épdîs-
seur des pattois intestinales, par M. Andral fils. ( Rcchèfthes snr
l'anatomie pathologique du canal digestif. )
Section de Chirurgie, — Séance du ii septembre i8aiS. — M.Paul
Dubois présente à l'Académie un enfant retiré aujourd'hui de l'utérus
par l'opération césarienne. Le diamètre aniéro-postéfiéur du bassin
n'avait que deux pouces et un quart d'étendue. La tête de Tcnfant
présente une tumeur résultante du chevauchement des' pariétaux l'un
sur Tautre. Le crâne revient déjà sensiblement à sa forme naturelle ,
quoique l'opération ait été pratiquée il y a à peine une heure.
31. Beaumetz, élève interne de l'hôpital des Enfans , présente k
]54 YARlâTÊS.
l'Académie un fémur sur lequel on roit des solutions de conlinùité,
au niveau des épiphyses des deux extrémités. Cette maladie n'est autre
chose qu'uu décoljlemeut des épiphyses gui arrive ass^ souvent chez
les jeunes sujets à la suite de violences extérieures. M. Jules Clof|uet
rapporte avoir obtenru, il y a quelques aunédS, \m cas de décollement
de toutes les épipbyses des os longs chex un fœtus à terme , que lui
avait remis M. le professeur Dubois. MM. Murât et Jules Cloquet
sont nommés commissaires pour rendre compte de l'obserYation dc-
Mi Beaumetzà T Académie.
M. Larrey offre à l'Académie un moignon pris sur le cadavre d'un
homme qui avait subi l'amputation du b^as. I^es nerfs médian et cutané
intetne lui paraissent s'incliner l'un. sur l'autre, et former une anse
nerveuse anastomotique. La dissection de la pièce anatomique fait
penser à plusieurs membres que la réunion des deux bouts de nerfs a
lieu au moyen d'une intersection cellulense très-dense et comme apo*-
névrotique ; toutefois l'inclinaison des deux ner6 et leur tendance à se
réunir est évidente. Plusieurs membres pensent , d'après leurs re-
cherches d'analomie pathologique , que dans ce cas la réunion a Leu
an moyen d'un tissu fîbro-celluleux accidentel, semblable a celui qui
se forme dans les cicatrices des autres tissus. M. Larrey persiste dans
l'opinion qu'il y a anastomose ou réunion immédiate entre les extré-
mités correspondantes des deux nerfs. Un discussion s'engage sur la
question de savoir si, après la section d'un nerf, les fonctions nerveuses
peuvent se rétablir le long du cordon coupé. Le plus grand nombre des
membres de l'Académie pense que toutes les fois qu'un nerf est coupé
et anime exclusivement un ou plusieurs muscles , la paralysie qui en
résulte est incurable. La même chose u!a pas lieu lorsque les parties
auxquelles se rend le nerf divisé , en reçoivent plusieurs autres ; alors le
sentiment et le mouvement un moment suspendus se rétablisssent par
degrés. C'est ce qui arrive à la main après la section du nerf médian.
M. Paul Dubois fait un rapport verbal sur la brochure de M. Ci-
viale, sur les rétentions d'urine. Les conclusions, peu favorables à
l'auteur , sont adoptées. Cependant on doit remercier M. Civiale de
son envoi.
Séance du 25 septembre 1823* — M. Maingault donne lecture d'une
observation sur une hémorrhagie grave venue à la suite de la résection
des amygdales. MM. Larrey , Dubois et Roux font des réflexions sur
ce cas de chirurgie.
M. Leroy communique à l'Académie une note sur la coustruciiou
d'une double canule de son invention , destinée à protéger les parties
molles contre l'action du cautère actuel dans la cautérisation d'organes
profondément situés. Le même M. Leroy communique une note sur
l'emploi du chlore à l'état gazeux, dans la préparation et la conserva*
lion des matières iuiimalcs, et des pièces d'anatomie en particulier «
BIBLIOGRAPHIE. ÎSS
i
BIBLIOGRAPHIE.
Dielionnaire (le MMedne y en 1 8 volumes.
Lorsque les auteurs de ce grand Ouvrage aunoncèrent leur entre-
prise an pubJiCy ils ne manquèrent pas de faire observer qu'ils s'étaient
partagés le travail , de manière que chacun se trouvait chargé des su}éti
qui lui étaient le plus ûitniJiers : c'était déjà une garantie du mérite de
l'ouvrage. Liés par un engagement aussi solemnel , la plupart y sont
restés fidèles ; mais la négligence de quelques-uns d*cnir'eox a mis les
autres dans la nécessité de doubler leur tache , et de recourir aux ta-
lens d'un nouveau confrère y pour ne pas trop retarder la publication
des volumes. On avait va avec plaisir M. Jadelot se charger de la mé*
decine des enfans ; on était curieux de connaître la doctrine d'un mé<*
decin qui passe poiir avoir fait une étude spéciale des maladies de cet
âge. Vain espoir ! Heureusement , M. Guersent a bien voulu joindre
à sa tâche celle de sou collègue , et il faut avouer qu'il s'en acquitte
de manière à ne laisser aucun regret aux lecteurs. M. Biett à qui tes
maladies de la peau étaient si bien confiées , a fait l'article couperose ;'
mais quand le moment de parler des dartres est arrivé , il a toujours
promis son manuscrit et ne l'a jamais livré. Quels sont les motifs d'une
pareille conduite V Je l'ignore et je ne cherche pas à les pénétrer ; mais
elle paraîtra d'autant plus inexcusable , que rien n'obligeait ces mé^
decius à contracter des engagemeus qu'ils n'avaient pas le pouvoir oa
la volonté de tenir. ^
Parmi les articles les plus importans , contenus dans le septième
volume, on remarque lessoivans : digestion , douleur^ digitale -y diuré^
tique , dysenterie , élément , encéphale , empoisonnement» — Diges-
tion, — La digestion passe pour une des fonctions les mieux connues , et
cependant si l'on demande comment se fait la conversion des alimeus
en chyle , c'est-à dire , eu une substance homogène propre à revêtir
tous les caractères de l'animalité , aucun physiologiste n'est en état
de répondre à cette question , qui renferme précisément le problème le
pins important de la digestion. A cet égard , comme à bien d autres,
les modernes n'ont d'autre avantage sur les anciens, que de mieux
connaître leur ignorance. La physiologie ne se paye plus de mots ni
de vaines explications ; revenue des hypothèses trompeuses de la
mécanique cl' de la chimie , elle a pris le parti, pour rompre toute
alliance funeste , d'attribuer à l'influence de la vie tout ce qui se
dérobe aux lois des sciences physiques. C'est en cç sens que M, Rullier
l56 BIBLIOaHAPHIB.
a dit que la digestion était une dissolution uiUdè^ dénomiaa^OD im-
propre, en ce qu^elle tendrait à £aiire croire que les alimens ne font
que se dissoudre dan» l'estomac , sans changer de nature. M. RuUier
recherche ensuite les élémens de cette prétendue dissolution , et il en
compte jusqu'à quatre, qui sont : le mélange des fluides aux alimens,
là température f la sensibilité et la coniractilité' deVeêtomaCk Ces élé-
mens ne sont , comme on yoit , que les conditions sans lesquelles la di-
gestion ne saurait se faire ; mais outre qit'ils' ne suiBseni point à son
accomplissement , ils sont communs à tontes les fonctions , et par
conséquent n'en caractérisent aucune. Douleur.'^ M. Geôrget, attri-
buant la douleur aux nerfs ejcclusiyement ^ dit que , s'il est des tissus
sans ner£i qui soient sensibles^ il fisiut qu'il existe en ejz des moyens
inconnus pour transmettre aux nerls voisins les irritations qui exci-
tent la douleur dont ils sont le siège. Mais ^ dans cette supposition , la
douleur devrait être ressentie dans les- nerfr voisins et novi dans les
tissus privés de nçrfs. Après ttv^it parlé à» siège de la doulcnr,
M. Georget en recherche ensuite les causes, parmi lesqoelles il
range les lésions des or^nes. Il n'a pas réfléolii que la douleur
ne pouvant exister sans une lésion , cette seule cause les renferme
tontes. Cette partie de l'article n'est pas traitée aveo la profondeur
de vues qu'on avait droit d'attendre de l'auteur de Li Physiologie du
système nerveiLX. Il a pris en partie sa revaiKke en >traçani les
çlFcts de la douleur sur le corps et les modifications qu^elle subit sui-
vant les tissus et la nature des maladies \ mais en général , il a consi-
déré la douleur e|i physiologiste plutôt qu'en praticien ; il a passé
trop légèrement sur les signes qu'elle fournit au diagnostic et sur le
rqjie qu'elle joue dans le traitement des maladies^ A. la vérité , Ja plu-
part des considérations que nous réclamons ici , se présenteront né-
cessairement! en traitant des maladie^ où la douleur est de quelque,
importance. -~ MM. Guersent et Blchard Se sont partagés la thérapeu.-
tique ; mais ils n'ont consulté , en faisant ce partage , ni leurs intérêts
ni ceux des lecteurs. C'était à M. Guersent, médecin d'un hôpital, et
répaudu dans la pratique ciyilc , à nous faire connaître les propriétés des
médicamens en particulier. Les articles de thérapeutique générale
étaient les seuls qui convenaient à l'âge et aux talens de M. Richard.
Il n'est pas nécessaire d'avoir uùe grande, expérience pour parler
des propriétés générales d'une classe . entière de médicamens ; mais
comment parler d'une substance dont on n'a jamais observé les
effets sur l'économie : il est clair qu'on ne peut que répéter ce qu'on
en a dit, sans avoir môme le droit de juger ceux qu'on copie.
Diurétique^ ~-^ M. Guersent distinguant, avec raison, la propriété
diurétique de toute autre propriété , attribue la premièie à une
vertu spécifique indépendante de toute action excitante ou. débili-
tante. C'est en effet ainsi qu'il faut considérer les médicamens »
BIBlilOGBAPHIE. 1&^
sop8< le dqpble rapport des organes sur lesquels ils agissent , et des *
cfiTets cunifi^ qu'ils possèdent. C» n'est pas à dire que* dans l'ap'
plicatioB on ne doiv£ avoir égard à toutes les propriétés dont ils
«ont doués> pour se diriger dans leur choix ; mais rien n'est plus fu-'
neste , à uoU*e av^s, aux progrès de k matière médicale, que la pré-
tention de faire dériver les effeU thérapeutiques des efiPets physiologi-
giqnes - qu'ils produisent sur le corps. La considération de la vertu^
cnrâtive est même quelquefois si puissante qu'elle l'emporte sur toutesi
les autres , et qu'on se décide à «prescrire une substance excitante dans
un cas qui n'est pas exempt d^rritation , pour utiliser les vertus cura»
tives réclamées par la nature de la maladie. C'est ainsi qu'on donne
la scille dans des hydropisies inflammatoires , au risque d'augmenter
rirritation. Dysenterie. — M. Chomel a tracé fidèlement la descrip-
tion des deux degrés de dysenterie qu'il admet ; mais il n'a pas assez
insisté ^ selon iio«s f sur la variété des indications qu'elle peut pré-
senter. On trouverait aujourd'hui des médecins sans expérience , qui
classant la dysenterie parmi les inflammations , croiraient se conf redirti
s'ils lui reconnaissaient d'autres moyens curatifs que des antiphlogis-
tiques ; mais M. Chomel n'appartient pas à cette école : partisan de
la médecine hippocratique > il adopte les résultats de l'expérience
quels qu'ils soient > et quelque idée qu'il ait de la nature des mala-
dies : ainsi , l'opinion qu'il s'est formée de la nature inflammatoire de
la dysenterie , ne l'empêche pas de prescrire l'ppium lorsqu'elle est
légère, et toutes les fois que la douleur est considérable. Pourquoi n*a«
t-i] pas fixé avec là même précision les indications de tous les moyens ^
dont l'expérience a démontré l'utilité dans la maladie dont il s'agit?
Odier a fait sur lui-même l'épreuve de l'efficacité de l'ipécacustaha|
Zimmermann a vu les purgatifs couronnés de succès ; Sydenhami et
Latonr ont vanté les narcotiques ; d'autres ont préconisé le quitiquioa'.
Si , après un sévère examen , on est forcé de convenir que tous cet
moyens ont été tour à tour salutaires , c'est à distinguer nettemient les
cas où chacun d'eux est indiqué que consistent la vraie science et l'art
du praticien. Élémens. — De tous les médecins de Paris qui oOt
écrit sur la méthode des Élémens pathologiques'^ M. CoutanoeaU
est le seul qui puisse se flatter d'en avqir saisi le véritable esprit* U
est fâcheux 'qu'il n'ait pas donné plus de développement à son ar-
ticle ; mais du moins il ne contient aucune idée qui soit désavouée
par les disciples de Barthez. Xmpoisonnement, — Qui aurait o$é
traiter de l'empoisonnement dans un ouvrage dont M. Orfila est un
dea collaborateurs ? Les ouvrages de cet auteur ne sont pas brillaïUi
de style ; mais ils sont pleins de faits , et le lecteur ne les quitte
jamais sans savoir quelque chose de plus qu'en les prenant. Qui n'a
pas été frap|ié de la sagacité avec laquelle il saisit le poivt important
des qûestioM-les plus difficiles ei de k sévérité qu'il meta letf ré*
l58 BIBLIOGRAPHIE.
sondre ?.'Mérit« bien prédieux en médecine et snirtont en toxico«
logie. M. Orfiia » «» «« préserver du défant si commun d'exagérer
rimporUDce de notre science favorite en l'appliquant à tout. Il a si-
gnalé avec lé même soin et avec la même impartialité les 'poisons aux-
quels U chimie connaît des antidotes et ceux qai n'en ont pas, la
|iériode où Pon peut espérer d'employer ces moyens avec succès , et
oelle où l'on doit y renoncer pour y substituer les aûtiplilogîs-
tiques.
' Je regrette de ne pouvoir parler de tous les articles importans de
ce volume , et surtout de Parlicle encéphale ; mais on m'a prescrit
des bornes que je ne saurais dépasser. J. B. Bousquet.
«
Examen comparatif de tu petiu-véroie et de la vaccine;
.. par B. Sallion.
- La variole moissonnait annuellement un dixième de la population ;
elle laissait aux victimes échappées à la mort de longues maladies et
de hideuses cicatrices; la vaccine paraît, et le fléau dévastateur est
arrêté dans sa marche ! Offerte par un heureux hasard , fertilisée par le
génie , cette découverte , née en France , a bientôt parcouru les deux
hémisphères , et d^innombrables espériences couronnées par les plus
beaux résultats dont Part de guérir puisse se glorifier, semblaient
devoir lui assurer une confiance inébranlable. Il n'en est point ainsi ; à
mesure que la vaccine multiplie ses bienfaits, on lui adt^sse de nou-
velles objections , et par un étrange aveuglement , le peuple qui reçoit
fans examen les funestes préparations des charlatans, s'obstine à re-
pousser une pratique en faveur de laquelle se réunissent plus d'épreu-
ves que pour aucun agent thérapeutique.
• > Affligée de cette défaveur, et prévoyant toutes ses conséquences , la
Société académique du département de la Loire-Inférieure , avait mis
au concours diverses questions relatives à la vaccine, dans ITntenlion
d'éclaircir les points obscurs , de réfuter les préjugés , et d^assurer à
cette pratique salutaire toute la confiance dont elle est digne. M. Sal-
lion a rempli les conditions imposées de manière à mériter les suf-
frages de la Société , dont les lecteurs sans doute adopteront le
jugement.
: Tout a été dit sur la vaccine; aussi l'opuscule qui nous occupe ne
contient-il rien de neuf; mais l'auteur y fait preuve d'un bon esprit ,
d'un jugement sain , d'une instruction solide et variée : il présente un
résumé succinct, mais complet , de tout ce qui a été fait pour et contre
la découverte de Jeûner jusqu'à nos jours , et s'attache, suivant l'in-
tention du programme, à résoudre , par la comparaison des faits , la
question suivante : a Lorsque la petite-vérole avait son libre cours «
exerçait-elle une influence heureuse sur les autres maladies ; celles-ci
étaient-elles moins nombreuses et moins funestes? Est-il dans la nature
BIBLIOGRAlPHlEr l^lô
êe l'homme d'avoir indispensabkment la petilc-vérolè, eiî portc-t-il
le gei'me inné ; son développement devicnl-il un dépuratif de l'écono-
mie animale? La vaccination pcul-clle développer quelques principes
morbiOques; les enfans peuvent-ils transmettre à d^ulres enfans par
la vaccine , le germe de maladie dont ils seraient atteints ; sous ce
rapport est-il réellement avantageux et nécessaire de s^assujettir à des
précautions extraordinaires? » On reconnaît facilement, dans ce|
questions , les reproches dirigés contre la vaccine par les gens da
monde.
L'aulcur, dans son Mémoire a su se mettre à leur portée en
écartant les discussions scientifiques, en multipliant des faits que tout
le inonde peut constatée, et eu présentant des conclusions faciles à
saisir, des résultais d'une évidence en quelque sorte mathématique.
L'ouvrage de M.Sallion est d'une utilité incontestable en ce moment,
où l'on voit uditre sans cesse , et sans qu'on puisse en découvrir la
source , de nouveaux obstacles à la propagation delà vaccine; Userait
à désirer qu'il fût répandu dans toutes les classes de la société ; qu'il
devint ^HJpulaire, afin d'éclairer le public sur les véritables intérêts de
sa conservation. Ratier , D.-M -P;
Planches anatomiques à Viisage des jeunes gens qui se
destinent à V étude de ia chirurgie , de la médecine , de
la peinture et de la sculpture, dessinées par M. Dutertre,
avec des notes et explications suivant la noi^enclature
méthodique de Tanalomie, et des tables synonymiques;
par M. Ghaussier ; 2.' édit. , ^n-4.• Chez Panckoucke.
On ne doit pas oublier que des dessins ou des gravures représentant
les diverses parties du corps humain, quelque perfection qu'on leur
suppose , ne sont utiles qu'à ceux qui ont vu et étudié la nature elle-
même. Ces copies, toujours infidèles, ne peuvent que rappeler à la
mémoire ce que les yeux avaient jadis obser\é '.remarque applicable
non-seulement aux médecins , mais encore aux jeunes gens qui s'adon-
nent à la peinture ou à la sculpture. Cette vérité, qui n'est peut-être pas
assez sentie par ces derniers', serait susceptible de développemens , si
la uature de ce Journal nons permettait de nous y livrer. C'est donc
uniquement dans la condition indiquée ci-dessus, que les planches de
M. Dutertre pourront être consultées avec avantage. Elles sont soi-
gnées , et représentent les objets avec autant d'exactitude qu'il était
possible de le faire dans une dimension aussi peu considérable. Mais
Touvrage, qui offre aux peintres et aux sculpteurs tous les détails
nécessaires , devient insuffisant pour les médecins. Ceux-ci n'y trquve-
tjouX. représentés que ce qui constitue la squcletlologie et la myolo-
gie, c'est^-dire, les os et \ts muscles. Les vaisseaux et les nerfs.
l6o BIBtiO€BAPHIK.
doQt rétndie est si importante pour eux , et qae Ton peot £iciliter à
Taide àt figores plus peut-être que celle cle tonte antre partie de l'ana-
tomie, ne sont pas compris parmi les objets qne le crayon de
M. Dutertre a reproduits. Qoantan texte qui accompagne les planches ,
lourni par M. Chaussier , il présente la clarté et la précision qui carac-
térisent cet illustre professeur. (L<)
CHnique médicaie , oa Choix d'observations recueillies à
la Clinique de M. Lerminier, médecin de Thôpital de la
Charité , et publiées sous ses yeux par G. Anbbal fils ,
D.-M. Première partie. — Fièvres. — Un vol. trt-8.*
A Paris, chez Gabon ^ rue de PEcole de Médecine.
II est tant d^élémens inconnus dans le problème de la vie , que le
trouble et la cessation de ses phénomènes se soustraient souyent à toute
«iplication rigoureuse. C'est ce jpû £ut que long-4emps encore ou
vena peut-être la question des fièvres débattue contradictoirement ,
sinon avec des argumens égaux des deux côtés , dn moins d'une ma-
nière assez spécieuse de la part de ceux qui pâiraissent devoir un joor
succomber sous les attaques pressantes de leurs adrersaires. Les pro-
grès ultérieurs de Tanatomie et de la physiologie pathologiques , Tob-
serration exacte des phénomènes morbides et de leur ordre de succes-
sion y rétude approfondie des conditions dans lesquelles ils se déye-
loppent , termineront, il &nt Tespérer, cet important procès. Des
obsenratioDft nouyelles , recneUiies d'après les connaissances «occessi ->
veskent aeqwMes > sont donc nécessaires pour parrenir à ce but. C'est
dans cette direcdon qu'a écrit M. Andral , et sous ce rapport on peut
déjà louer cet auteur , quel que soit le résultat de ses efforts.
M. Andral pose ainsi les questions principales qu'il cherchera à
éclairer par ses observations : £xisle-t-il des affections générales ? Les
fièvres dites essentielles doivent-elles être considérées comme des ma-
ladies générales ou locales ? Keconnaissent-elles toutes pour cause
une phlegmasie gastro-inlestinale ? Celle dernière phlegmasie elle-
même , quel que soit son degré d'importance dans la productiou des
symptômes , ne se présente-elle pas souvent dans les fièvres avec nu
caractère spécial ? La phlegmasie du canal digestif ne peut-elle pas
être rangée , dans un assez grand nombre de cas , parmi les inflam-
mations essentiellement gangreneuses de leur nature , telles que l'an-
gine gangreneuse , la pustule maligne^ l'anthrax , les charbons pesli-
leutiek ?
Par quels caraclèces anatomiques peut-on disiinguer l'élat sain de la
muqueuse gastro- intestinale , l'élat inflammatoire de cette membrane ,
son injection purement mécanique , et enfin les rougeurs qui résultent
d'une simple traussudation ou imbibition sanguine opérée après la
mort?
BISlilOGRAPHIS. 161
Tvâ laugue çst-elle toujours l'iadice fidèle d« Tétai de l'estomac ?
* La diarrliée suppose^t-elie uécessairemoat rexisience d'un état de
phlegmasîe du gros intestin? Lc6 ulcérations intestinales sont-elles con-
stamment accompagnées de doul^eurt» ? 1*13 méiéonsme de l'abdomen ,
dans les fièvres graves , doit-il ^tre uoij^aMitQt attribué 4 TiBilamma-
tjon des voies digestives ?
La mort*, cbez qn grand nombre d^indiyidqs atteints de fièvres- gra*
ves , n'est-elle pas due à des phlegmasics |iulaionaires , d'autant plus
perfides *dans ce cas, qu'elles sont pres({iie toujours plu» ou moins
complètement latentes ?
L'inflammation du parenchyme pulmonaire n'affecte-t^le pas , ch«2
plusieurs de ces malades , un caractère spécial sous le rapport de l'es-
pèce d'altération que les poumons subissent ( ramollissement pidtaeé
du poumon ) ?
Les sympt&mes nerveux; les plus variés p^uveainls se montrer dans lek
fièvres, indépendamment de toute lésion. appréciable du cerveau ? Le
délire et autres symptômes nerveux sont-ils toujours liés à une irrita-
tion sympathique ou idibpathique de i'encéphak ? Ne faut-il pas aussi
.admettre un. délire par faiblesse ? Le mérae moide de traitement con-
vient-il à ces deux espèces de délire ?
L'adynamie est-elle le résultat constant de la concentration des
forces sur un organe important à la vie ? souvent aussi n'est-elle pas
primitive, essentielle?
I9'obscrve-t-on pas, dans plusieurs cas de fièvres graves , une exci-
tation factice aussi bien qu'une finisse prostration ?
Faut-il admettre que la gangrène des vésicatoires, loin d'être l'in-
dice de la débilité générale , est due au contraire à l'intensité de l'in-
flammatidn gastro-intestinale ?
Les solides sont-ils exclusivement altérés dans les fièvres ? les hu-
meurs ne sont-elles pas également viciées d'une manière primitive ou
secondaire dans beaucoup de ces maladies , et plusieurs symptômes
ne peuvent-ils pas être regardés comme dépendans de l'altération des
liquides ?
La distinction des hémorrhagies en actives et en passives doit-elle
être rejetée? n'observe- t-on pas, dans plusieurs cas de fièvres pu-
trides , des flux de sang véritablement atoniques ?
La doctrine des crises est-elle basée sur des faits bien constatés^ ?
doit-elle être admise, modifiée ou entièrement bannie dans Fétat
actuel de la science ?
Les fièvres sont-elles assujetties, dans leur marche, à diverses pé-
riodes ?|^ont*elles une durée déterminée V
Les fièvres interinittentes peuvent-elles être considérées comme des
phlegmuies intermittentes?
3. Il
j6s BIBLIOGRAPHIE.
Peut-on ailopter dans les fiéyrear une méthode exclusûe de traite-
Btient ? les fimples boissons mucilagineuses ^ Jot émissîoos sanguines ,
lesYomitifs, et même les purgatifs, les toniqiaês, les stimukns in-
ternes et esternes , ne doiyent-ils pas être emplO)rà ou proscrits tour-
à-tonr, selon des indications précises ?
Les saignées , pratiquées à une époque ofk .existe déjà un ensemble
bien caractérisé de symptômes adjnamiques, D*ont-elles pas eu , dans
plusieurs cas , les plus ûchenz résultats ?
Lorsqu'à cette époque l'on observe des signes bien évidens de con-
gestion yers le cerveau, fiknt-il craindre d'ayoir r^urs aux saignées
dérivatiyes du cou ?
L'état d'irritation des voies digestives contr'indique*t>il consum-
ment l'emploi des toni^es'i etc, etc. ?
Cette série de questions comprend, comme l'on voit, ce qu'il y a
de plus important en pathologie générale et en pathologie spéciale,
lions ne pouvons guère, dans cette courte analyse, examiner si toutes
ces questions ont été bien posées i si Ifs discussions auxquelles se livre
M. Andral pour faciliter ou amener leur solution sont toujours con-
formes à une logique sévère. En indiquant les points de doctrine qu'il
t'est proposé d'éclairer par des faits, nous avons fait suffisamment .
pressentir l'importance de son travail. M. Audral n'a pas levé toutes
les difficultés de pratique et de théorie qu'il a énoncées. Plusieurs
d'entr'ellcs ne sont même pas susceptibles d'êtFÇ résolues dans l'état
actuel de la science. Il a du moins attiré l'attention sur ce qu'ont de
douteux beancoup de propositions admises par une certaine Ecole.
Néanmoins le talent de M. Andral nous parait beaucoup plus prononcé
pour l'observation des faits que pour leur enchaînement théorique.
Son livre nous semble un peu faible sous le rapport de la doctrine ; on
y voit trop souvent un mélange d'anciennes et de nouvelles théories ,
dû à d'anciennes et de nouvelles influences ; et plus d'une fois , nous
le pensons, l'on aura droit de tirer, des faits qne Fauteur présente à
l'appui de ses opinions, des conséquences tout-à-fait opposées. C'est
ce que l'on peut sur-tout remarquer à l'égard des règles de théra-
peutique qu'il déduit de ses observations cliniques. M. Andral a eu
raison de condamner l'extension donnée au système de thérapeutique
de M. Bronssais par quelques-uns de ses aveugles partisans. Mais s'il
voulait combattre, par ses propres résultats, la doctrine de ce célèbre
professeur , il fallait suivre les règles de traitement qu'il a tracées dans
pes ouvrages : autrement l'on ne réfute que soi-même; l'on ne con-
damne que la thérapeutique que l'on a employée. Mais M. Andral
a fait preuve d'un genre de mérite qui lui sera difficilement conleslé.
L'esprit distingué d'observation , l'exactitude, la bonue-foi avec les-
quelles sont recueillies les histoires particulières de maladies , le talent
avec ler^^l sont décrites les allérations des organes après la mort ,
BIBLIOOBAPHIB. l6S
r^rudilion éclairée qui est répandue dans le cours des discussions ,
suffisent pour assigner à l'ouvrage de M. Andral uue place très^liono-
• rable parmi les productions de notre époque. Nous avons d'autant
moins hésité à signaler ce qu'il présentait , à notre avis , de défëc<*
tueux , qu'il était plus digne d'éloges sous le plus grand nombre de
rapports. (R. D. )
Dictùmnairô des Sciences naturelies , dan& lequel en
traite méthodiquement des différens êtres de la natiire »
considérés soit en eux-mêmes , soit relativement à leur
utilité dans la médecine, les arts^ le commerce et Ta-
griculture; tom« aS, aô, 37 et a8. A Paris, chez Levrault.
Cette belle et utile entreprise se poursuit avec un zèle et une rapi*
dite dignes des plus grands éloges. Depuis moins d'une année quatre '
volumes et près de cent planches ont été publiés. Il y a long-temps
que cet ouvmge est jugé, et que sonmititQ a été apprécié. Il réu-
nit une masse de ùits et d'observations , que l'on chercherait vaine-
ment dans aucun autre ouvrage du même genre. Ce ne sont pas de sté-
riles définitions de mots ou des caractères arides d'animaux , de planteg
ou de minéraux y qui forment ce Dictionnaire ; les auteurs ont su
joindre à cette partie technique de la science les détails les plus inté-
ressant sur l'anatomie , les mœurs , les habitudes des animaux , et sur
la culture et les usages variés de cette multitude de plantes qui ornent
la surface de la terre. Des articles généraux sur chacune des branches
des sciences naturelles y servent de lien et de rapprochement entre les
divers articles «pars dans les différens volumes de Pouvrage , et font
ainsi disparaître les incouvéniens attachés à tons les Dictionnaires ,
sans diminuer en rien leurs avantages. Dire que ces articles généraux
sont dus aux Jussieu, Cuvicr , Lacépède, de Humboldt , Bron-
goiart, Brochant y Chevreul, Dumérii, Geoffroy, Blainville, etc. ,
c'est proclamer leur supériorité. Ajoutons que plusieurs de ces articles
sont des traités spéciaux, et peuvent être souvent considérés comme
des ouvrages entièrement neufs.
Le Dictionnaire des Sciences naturelles est non-seulement indispen«>
sable à tous ceux qui, par délassement ou par état, se livrent à l'étude
des sciences naturelles, mais il doit également faire la base de la bi'*
bliothèque du médecin , du pharmacien , de l'agriculteur ; en un mot ,
de tous les hommes à qui la connaissance exacte des êtres de la nature
est utile, parce qu'ils y trouveront réunis des détails ()ui sont épars
dans une foule d'autres ouvrages.
Nous ne saurions terminer celte annonce sans dire quelques mots
de l'atlas qui accompagne ce Dictionnaire. 11 se compose déjà de
vingt -cinq cahiers j composés chacun de vingt planches in-S.** , dent
les dessins «nt été exécutés par M. Turpin, «yçc celle exactitude ,
]64 BIBLIOaBAPHIE.
cette élégance et ce fini qui caractérisent cet habile iconographe. Cette
collection de planches est , sans contredit, la pins belle qui ait été pu-
bliée en histoire natarejle. JSlle se composera d'un nombre assez consi-
dérable d'individus choisis avec discernement pour offrir des exemples
de toutes les classes et de toutes les divisions principales* qui ont été
établies dans les irois règnes de la nature. On a depuis long-temps
trop généralement apprécié Tiitilité des planches dans l'étude de l'his-
toire naUirfJie , pour que nous croyons devoir insister sur les avan«
t^es de cette partie importante du Diclionnaire des Sciences natu-
relles. A. Rtchabj). •
Osserva^ioni etiniche sopra Vestrazione del cristal-
iinOf etc.; c*est-à-dire , Observations cliniques 'sur
VextractUyn du cristallin; par Natale Gatanoso. Mes-
sine, i823; chez Joseph P^ppalardo ; et à Paris , chez
Baillière, libraire j rue de l'EooIe 4e Médecine.
Le but de l'auteur de cet ouvrage est de démontrer les avantages de
l'opération de la cataracte' par extraction sur celle par dépression.
L'auteur parait fort entendu en pareille matière ; mais après avoir lu
ses longues dissertations, on peut encore le renvoyer à l'expérience qui
prouve mieux que tous les raisonnemens possibles , que la méthode par
dépression réunit tous les avantages de l'antre méthode , sans exposer
les individus opérés aux mêmes aocidens. Il sera toujours vrai de dire
que y lorsque l'opération par abaissement n'aura pas réussi ^ on peut
encore veoourir à celle par extraction. Au reste , cet ouvrage est rem-
pli d'observations trés-sages , et bous pansons qu'il ne doit pas être
reieté de la bibliothèque d'nn oculiste curieux de bien connaître son
art. CosTBn.
EXPLICATION DE LA PLANCHE.
Figure i.'«
A. Ligne blanche.
2. 2, Enveloppe jaune (Jascia superficialis) , vue par sa face inférieure.
3. 3. Anneau inguinal.
4. Artère et veine hypogastriques. y
5. 5. Ligament de Fallope.
6. 6. Ligament pubio-fémoral.
7. 7. Production fibreuse qui va former la capsule du pénis ou des
mamelles.
Figure 2.°*«
1. Tendon sous-pubien vu par sa face supérieure.
■»■■ r-
IIIPIIIIIEBIE DE IflGNBBET , BUE DU DRAGON , N.*" 20.
fl • • • ■ »r t. ■ » ^
MÉMOIRES
ET
OBSERVATIONS.
Mémoire sur la Structure élémentaire dés principaux
tissus organiques des animaux; par H. Milne Ed-
wards , M.'D.'P. (Lu à rAcadéoaie des Sciences ,
le 7 juillet iSaS. )
• 4
XJ A description de la forme et des rapports des diverses
parties du corps dç 1 homme est parvenue de nos jours à
lin degré de précision et d'exactitude qui ne laisse presque
rien à désirer. La direction nouvelle qui , depuis quelques
années , a été donnée à l'étude de Tanatomie descriptive
des autres animaux , et les découvertes marquantes qui
déjà en ont été le résultat, permettent d'espérer que cette
branche de Tanatomie arrivera bientôt au plus haut degré
de perfection dont une science naturelle est susceptible.
Mais la partie graphique de Tanatomie n'est pas la
seule qui soit de nature à fournir des résultats importans.
Bichat , le premier , en suivant l'idée heureuse qu'on doit
à M. Pinel , étudia les propriétés des divers tissus de
l'économie animale , les compara entre eux , et analysa en
quelque sorte la structure de nos organes. C'est ainsi qu'il
créa la branche nouvelle de cette science , à laquelle il
donna le nom d'anatomie générale, et que ses travaux
subséquens perfectionnèrent d'une manière si rapide.
3. 12
l66 NÉVOIRE^
Il est un point cependant qu'il a laissé dans Tétat d'en-
fance où il était resté depuis les travaux de Leuwenhoeck ,
Muys , Fontana , etc. ; c'est l'étude de la composition in-
time et primitive, en un mot, de la structure élémentaire
des tissus.
Quelques personnes, et Bichat lui-même était de ce
nombre , ont pensé que l'usage du microscope , dans des
recherches de cette nature , ne pouvait fournir des résul-
tats satisfaisans. Cependant chacun connaît les avantages
qu'on a retirés de cet instrument dans d'autres branches
de l'histoire naturelle , en l'appliquant à l'étude d'objets
noti moins minutieux. De nos jours , quelques faits remar-
quables constatés par sir Everard Hoine , et le travail
important de MM. Prévost et Dumas , ont ramené l'at-
tention des physiologistes sur ce genre d'observairons , et
ont fait voir clairement qu'il était susceptible d'une très-
grande exactitude. J'ai donc pensé quMl ne serait pas
sans intérêt d'examiner au nrïcrosco{)e la structure élé-
mentaire des principaux tissus organiques dans les diverses
èla^ses d'animàiik , «t de rétùpllt afnd quelques-unes des
lacunes nombreuses qui existent flans cette pdrlîe de l'ana-
totnîe. C'cfet à M. Dumas que je dois l'idée première de
ce travail. Je saisis avec enipresseitlent cette occasion de
lui exprimer ma reconnaissance , pour l'obligeance ex-
trême avec laquelle il a mis à ma disposition les instru-
mens d'optique liécessaît^es à ces recherches , et pour les
conseils utiles qu'il a bîeii voulu me donner. Au moyen
de son excellent mîcroséôpè d'Adatnis, il m'a été possible
de porter plus d'exactitude déris miSs observations , et de
les pôursuitre beaucoup plus loin que je n'ûuraîs pu le
faire avec un instrumeut moins parfait.
De toutes les parties qui entrent dans la cbtiiposilion de
l'économie animale , là plus généralement répandue est le
tissu cellulaire ; c'est aussi celle dont la slructure est la
E T OBSBBrATIONS« |^^
pliis^sîm]^* Il forme un élânent essentiel delà plujpartde
nos organe^; distribué à leur intérieur, 3 en .réunit les
diverses parties; placé à leur sur&ce^ il remplit Jes la-*
cunes que 9 sans cela , ils laisseraient entre eux. Dan» ee^
deux cas » quoiqu'il fasse partie d'appareils dont les fone-^
tions et la nature sont entièrement différentes , son usagé
principal est toujours le même » celui de Servir de movea
d'union entre les autres tissus» La facilité extrême avec
laquelle il se déireloppe accidenteUement.dans Téconomie ^
prouve aussi que , parmi les divers solides organisés qui
constituent le corps dei anijùaftux , ce tissu occupe un des
rangs les moins élevés. C'est donc par l'examen du tissu
cellulaire que j '91 eru devoir commencer l'étude de la
structure élémentaire du tissu oi^anique.
Fontatia esl le seul qui , à ma connaissance , ait cherché
h déterminer » par des observations microscopiques , la
forme et la disposition des parties élémentaires du tissu
cellulaire^ D'après cet auiear (1) , des cylindres tortueux ,
beaucoup plus petits que les moindres vaisseaux rouges ^
qui ne laissent pasiser qu'un globule à-la-fois , forment la
substance cellulaire , quelque part qu'on Texamine. Il lui
a été impoffîible de diviser ces cylindres en d'autres cylin-^
dres de moindre diamètre , et «quelle que fût , dit-il, la
force de la lentille que j'ai employée , ils paraissent sim*^
pies et non entourés d'autres vaisseaux moindres.^ Aussi
les a-t-il appelés* des principes simples et primitifs. Mais
n'ayant pu pousser l'observation plus loin , il lui a été
impossible ide détermina si .ces fils tortueux étaient des
cylindres solides ou des canaux.
Les faits constatés par cet habile observateur ne peu-^
vent être révoqués en doute ; ce qu^il décrit existe tou-*
• ■ - ■ •
■ ■ ■ ■ ,- .■..■■ ... ■ ■ I f
(i) Trcdté sur le vèniii de ïa vipèter 'Florence ^ 1781 ; w-4.* ,
lottiéfl, '^t34j
12..
^68 xiioiBES
jours. S'U n'a pas été plus loin dans ses recherches >
il ne fanl l'attribuer qu'an défaut d*instmniâis aussi par-
faits que ceux dont on s*est servi depuis , et non à un
manque d'exactitude. En eflbt , à l'aide d'un microscope
dont la puissance n'était pas très-grande , j'ai vu distincte-
ment dans une lame de tisstt cdlulaire «sous-cutané du
thorax d'un homme , des fils tortueux suivant des direc-
tions très-difiérentes » el àflbctant une disposition semblable
à celle que Fontana a décrite et figurée dans plusieurs de
ses planches»
liais il n'en fut pas de même lorsque j'employai des
lentilles dont la puissance était beaucoup plus grande. J'ai
trouvé alors que ce tissu , dans son état naturel r et
n'ayant subi aucune préparation susceptible d'en altérer
les. propriétés, est entièrement formé de globules réunis
en séries irrégulières » qui ne présentent rien de constant ,
soit, sous le rapport de leur position » soit sous celui de
leur longueur apparente. Ces séries forment des lignes
tant&t plus ou moins tortueuses , tantôt droites ou légère «
ment courbées , dont la curection et la situation relative
varient presque pt^nr chacune d'elles. Les globules ainsi
disposés par jaugées ne forment pas un plan continu , mais
paraissent placés par couches successives; de manière que
les interstices qui existent entre les rangées de globules
placés sur un même plan , laissent apercevoir les séries for-
mant la couche suivante , et les lacunes de celle-ci sont ,
à leur tour, en rapport avec l'espèce de réseau globulaire
d'une couche inférieure. Le nombre des globules qui for-
ment ces séries parait varier entre trois ou quatre à dix au
plus. Mais comme une même rangée de globules parait
souvent ne pas être placée sur le même plan dans toute
sa longueur , on conçoit facilement qu'en se portant dans
une couche plus inférieure , elle est bientôt recouverte
par d'autres séries semblables , ou bien qu'elle ne se
ET OBSBBVATIONS. l6g
trouve plus au foyer du microscope. L'arrangement de cé^
différentes couches de globules nous, rend raison dé la'
perméabilité du tissu cellulaire » et nous explique com-
ment ses lames , sans être perforées , se laissent t*at)ide-i
ment traverser par les liquidés avec lesquels elles sont en
contact , comme le prouvent les expériences intéféssalites
que M. Fodérà vient de publier sur Tabsorption par imbi*
bition. ,
Ayant déterminé ainsi quelle est la disposition des glo-
bules élémentaires du tissu cellulaire » il importait d'exa-.
miner si ces corpuscules sont tous semblables «ntre eux^
et de mesurer exactement leur diamètre. Pour arriver à
ce but j'essayai d'abord de mesurer les globules en pla-
çant une lame de tissu cellulaire sur un micromètre ;
mais , quelque soin que je prisse , il me fut impossible
d'en avoir une lame assez mince pour que le globule que.
je joulais "examiner, et les divisions du micromètre, fiis-
^nt tous deux au foyer du ipicroscope. J'eus donc recours
h une autre méthode , qui consiste à regarder avec un œil
l'objet dont on veut déterminer la grandeur , et à lui coiii^
parer avec l'autre œil les divisions d'un micromètre trans-
parent placé à côté du microscope , et fixé au niveau de
son foyer. .
Je me suis assuré , de celte manière , que tous les glo-
bules d'une lame de tissu cellulaire sont semblables entre
eux-, et que leur diamètre réel est de ^r? ^^ milli-
mètre.
Les résultats que je venais d'obteqir chez l'homme me
portaient naturellement à rechercher si , dans les autres
animaux , les globules qui composent le tissu cellulaire
sont identiques et affectent une disposition analogue. La
simplicité des lois de la nature rendait probable que
par-tout elle employait les mêmes moyens pour produira
les mêmes résultais. Cependant Tobservalion seule pou*
17s HEHOIRB
de là même grandeur et affectant ', à peu de chose près , la
même disposition ique ceux qui constituent le tissu cellulaire.
La structure des membranes séreuses , du péritoine par
exemple, et celle d'une lame de tissu cellulaire sont tel-
lement semblables qi/il serait difficile d'assigner des ca-
ractères propres à les distinguer. Ce résultat n'a rien qui
doive nous étonner. Des faits nombreux rapportés par
Blchat prouvent qu'il existe une très - grande i|palogie ,
sinon une identité parfaite » entre ces deux tissus.
Le chorion muqueux, dans sa structure intime, ne pa-
rait différer que bien peu de ces deux tissus. Dans la con-
jonctive, la mçmbrane muqueuse intestinale, etc. , le diamè-
tre des globules est de^^ de millimètre. Les rangées qu'ils
forment sont plus rapprochées ; enfin, leur arrangement
présente peut - être un peu moins d'irrégularité que
dans les tissus dont nous venons de parler. Il est donc
évident que les tissus cellulaire , séreux et muqueux sont
formés de globules du même diamètre réunis en séries ,
dont l'aspect est toujours le même ; car le caractère es-
sentiel de la disposition qu'ils affectent , est de n'avoir en-
tre eux aucun rapport constant.
La recherche de la fibre élémentaire des muscles a
depuis long-temps fixé l'attention. Plusieurs savans s'on
sont occupés d'une manière spéciale; mais le résultat de
leurs observations , perdu au mililu d'un amas de raison-
nemens vagues ou de dissertations futiles , n'a d'abord
inspiré aucune confiance. C'est depuis quelques années
seulement que nous avons acquis, sur ce point, des con-
baissances positives et fondées sur des faits qui ne peuvent
être révoqués en doute.
Dans le milieu du dix-septième siècle , Robert, Hooke et
Leuwenhoeck (1) , les premiers, ont examiné au micros-
(1) Phîlosoph. Trans.^ N.® SSg. A, Epist, Physioh , etc. Vçyç^
Haller, Eletiienta Physiologiçs ^ l. 4 p. 4 10.
ET OBSERVATIONS. 1^2
cope la structure des muscles, et. ont observé que les der-
nières fibres qu'on peut y apercevoir à l'œil nu étaient
encore composées d'un très-grand nombre de filamehs d'une
ténuité extrême» et qui étaient réunis, entre eux par du tis-
su cellulaire.
Muys (i) , qui traita ex professa ce sujet, dit que les
plus petits faisceaux charnus ou fibrilles musculaires sont
formés , en dernière analyse , de fils extrêmement fins et
transparens , qui sont presque contigus et suivent une
direction. longitudinale; leur. forme, selon le même au-
teur, est tantôt cylindrique, tantôt noueuse; enfin leur
diamètre esta celui d'xin globule rouge de sang de l'homme
ou de la brebis , à-peu-près comme un est à trois. Il a
trouvé que , chez tous les animaux adultes , ces fittres élé-
mentaires ont la même grosseur; mais il pensait qu'elles
étaient plus ténues chez les jeunes animaux.
• Swammerdam (2) a observé que ces dernières fibres mus-
culaires sont formées de petits globules.
Prochaska (3) s*est également occupé de ce sujet ,
mais n'a ajouta aucun fait nouveau à ceux déjà connus.
D'après Fontana (4) , les fils charnus primitifs sont des
cylindres solides , égaux entre eux , et marqués à distances
égales de petits signes, comme autant de diaphragmes ou
dérides , ce qui produit une apparence globuleuse ; mais
it ajoute que l'observation n'allant pas plus loin , il n'ose
rien décider touchant leur véritable nature..
Mascagni (5j considérait ces cylindres comme formés
de vaisseaux absorbans remplis d'une substance gélali-
m mi ■ ■ I • • II. ...Il I. I I I I ' ■
•
(i) Mays, Iriuestigatio fubrlcœ quœ in partibus mu^culos compO"
netitibus extat. //z-4.® Lugduni Batavornm, 1741.
(2) Biblia naturœ ; cl Collection académique , t. 5.
(3"^ De carne musculari^ tractatus , //i 8.** Vicuiiae, 1778.
(4) Opère citato.
(5) Prodroma délia grande a/iatonûa, In-foL Fireuze , 1819.
nemej tmcaptlMe de se mouToir pendant Ja rie. Je ne
lli*aifél0vai pas à discuter ici la Yaleur d'une opinion
aeniblaUe ; nuus je me bâterai d'arriyer aux obsenrations
exactes et intéressantes que nous devons à Sir Everard
Home et à MM. Prérost et Dumas.
La structure globulaire de la fibre élémentaire des
MDseles , indiquée par Swammerdam » a été mise bors de
douleur les rechercbes récentes de Sir Everard Home (i).
Ce pbysiologistd a également constaté que les sphères
centrales des globules du sang , lorsqu'elles se réunissent
en séries , ne différent en rien de la fibre musculaire.
MM. Prévost et Dumas (2) ont obtenu le même résultat ,
quel qu'ait été l'animal examiné , et partout ils ont trouvé
des fibrês identiques, soit parleur l'orme et leur disposi-
tion , soit par le diamètre de globules dont elles sont
composées.
Mais les observations de Sir Everard Home ont été fui-
tes sur des muscles qui avaient subi diverses prépara-
tions , telles que la coction ; il était donc possible que
la coagulation des liquides albumioeux y . en déterminant
le développement de globule^ nouveaux , eût influé sur
le résultat qu'il a obtenu.
MM* Prévost et Dumas m'ont appris que , dans leur re-
cherches sur ce sujet , ils essayaient toujours , :en déchi-
rant avec une pointe acérée un faisceau musculaire
bouilli , de détacher une fibre isolée , afin d'en étudier
plus facilement la structure intime. En agissant ainsi , ce-
pendant , on ne pouvait voir que la disposition de$ élé-
mens -dé la fibre , et nullement les rapports qui , dans
l'état naturel , existent entre ces rangées de globules
(i) Croonion lecture; Philosophical Transactions , 1818 , i.'^ par».
(2) Examen du sang^ et de son action dans les dii^erses actions de
la vie , annales de Chimie et de Physique , l. 22.
ET OBSERTATXONS. :%j^
dans un faisceau charnu» Ces physiblogUted M^ donc,
pençé qu'il serait utile de reprendre ce sujet » ea ayasft
soin d'employer les mu$cle$daas leur état najturel » pour
ne laisser aucune possibilité de do^te 3ur la structure
des fibres élémentaires.
Pour remplir ces conditions , j'aj enleyé , sur le biceps ,
fémoral d'un homme , un jEaisceau charnu assez minc^
pour pouvoir l'observer au ^licroscope. Je l'ai trouvé
composé dQ globules de ^-^ de milljipètre , qui , réunis en
séries , formaient des fligaes: à-peu-près droites dont làr
longueur variait , mais était souvent assez considérable*
Dans quelques*unes de ces rangées , on pouvait compter
plus de vingt globules réunis en chapelet , et placés sur
le même plan. Chacune de ces séries constituait ainsi une-
fibre musculairo primitive , dont l'existence était indé^
pendante de celles qui Ten touraient ; «ar on pouvait l'iso-
ler sans changer pour ceU le rapport de ces globules. Ces
£bres élémentaires suivaient toutes la même direction
longitudinale , et , réundes en nombre a^sez considérable»
formaient des faisceaux» qui «entourés par de la substance
cellulaire très-rai;» » constituaient par leur assemblage les
fils qu'on distiligue à l'œil nu daas le tissu tcharnu.
On voit donc que les globules de la fibre musculaire
chez l'homme ^nt semblables par leur diamètre, à ceux
qui constituent le tissu cellulaire ; mais leur arrangement
est bien différent; car» au lieu d'être réunis en séries
irrégulièrement disposées , ils décçivent toujours des li-
gnes à-peu-près parallèles entre elles. L'âge de l'aniwial n'a
pas , comme l'avait pensé Muys (i) » une influence sur la
grosseur des fibres primitives des mufles ; car • K^omme
je m'en suis assuré par l'observation directe , elles sost
semblables en tout à celles que je viens de décrire chez
l'homme adulte.
(i) Opère cUato,
1^6 . MÉKOIRES
Il serait inatile de donner ici une description spéciale
de la stmcture élémentaire du tissu musculaire chez tous
lea animanx dans lesquels je Tai examinée. Des exemples
nombreux » pris au hasard , nonseulement parmi les yer-
tébréSy mais aussi dans des classes moins élevées dans
rëchelle des êtres, m'ont invariablement présenté ces
mêmes caractères dans la structure élémentaire de ce tis-
su. Le diamètre des globules » ainsi que MM. Prévost et
Dumas l'avaient déjà constaté , est toujours le même (i).
Jç les ai mesurés avec soin chez des mammifères , des
oiseaux » des reptiles , des poissons , des crustacés et des
insectes ; par tout ils ont ^^^ de millimètre. Le rapport
qu'ont entre elles les séries qu'ils forment , est le même
que dans la fibre musculaire de l'homme. Ces globules
sont donc , chez tous ces animaux , non-seulement sem-
blables entre eux , mais encore leur diamètre est le même
que celui des globules que nous avons déjà vu constituer les
tissus cellulaire , séreux et muqueux ; la disposition qu'ils
ajDTectent » ainsi que la position relative des rangées qu'ils
forfbent, varient; mais les caractères physiques du globule
élémentaire sont toujours les mémes.'>*Nous reviendrons
plus tard sur ce fait ; car c'est seulement après avoir exa-
miné la plupart des tissus organiques qu'on pourra juger
de son importance. Je passerai donc de suite à un autre
point de ces recherches , à l'examen de la structure élé-
mentaire du tissu fibreux.
Les tendons , vus au microscope , paraissent formés
d'un très-grand nombre de petits faisceaux longitudinaux
qui, d'après Fontana (i) , sont à leur tour composés de
fils extrêmement fins , semblables entre eux , et qui mar-
chent parallèlement en décrivant des ondes régulières.
(i) Loc, cit,
(2) Op, cU, , t. 2, p. 222.
ET OBSERVATIONS. lyy
En examinant une portion du tendon du biceps fémoral
de Thomme avec une lentille grossissant trois cents fois en
diamètre , j'ai constaté que les cylindres décrits par Tan**
teur que je viens de citer sont formés de globules dont le
diamètre est de 3— de millimètres. Ces globules sont
donc en cela semblables à tous ceuxque nous avons trou-
vés jusqu'ici : seulement la disposition qu'ils affectent dans
leur arrangement n'est pas la même. Les rangées qu'ils
forment sont quelquefois plus longues que dans la fibre
musculaire ; mais , au lieu de se porter en ligne droite ,
elles présentent des ondulations plus ou moins régulier
res. La seule différence apparente que j'aie pu découvrir
entre les propriétés physiques des fibres élémentaires de?
tendons et celles des muscles consiste dans cette dernière
disposition.
L'aponévrose fascialata m'a présenté la même struc-
ture ; seulement les fibres paraissent plus longues et plu&
distinctes ; j'ai également soumis à l'examen microsco^
pique le ligament cervical du cheval : sa structure intime
ne diffère point de celle des tendons , et le diamètre des glo-
bules qui le constituent est le même que chez l'homme.
Chez le canard , la grenouille , etc. , j'ai également con-
staté l'identité qui existe dans la disposition et les carac-
tères des élémens organiques de la substance fibreuse ;
les séries que forment ces corpuscules ont par-tout le
même aspect ; enfin , j'ai cru voir que la structure élé-
mentaire de ce tissu est toujours la même.
Sans m'arrêter plus Igng-temps sur ce point , dans la
crainte d'abuser des momens de l'Académie , je passerai
de suite à l'examen des diverses parties qui constituent la
peau. Fontana (1) ne me parait avoir observé l'épiderme
que d'une manière très-superficielle. J'ai constaté que ce
(0 Op. eU,y t. a, p. a55.
1^8 MÉMOfBBS
tissu est formé de globiiles de ,4; de mflfimètre dont l'ar-
rangement irrégulîer ne m'a para difiSrer en rien de
celui du tissu cellulaire» comme on peut facilement s'en
convaincre , en cmnpairaiit entre eox des portions de ces
^eux substances placées an f<>yer d^un microscope et à
^té Tune de l'autre sur mie même hme de verre.
La structure élémentaire du derme diffère essentielle-
mont de celle dont nous venons de parler. Les fibres en*
trecroîsées qui forment cette substance aréolairesont com-
posés de glpbdles de -jzr de mMlimètre « réunis en séries •
à- peu-près parallèles entre elles». assez longues et légère-
ment ondulées ; disposition très * analogue , sinon par-^
failement semblable à celle que nous avons constatée
dans le tissu fibreux. Quant au cborion de la peau des
autres animaux , je me bornerai à dire que -Celui de la
^nouille , de la carpe , etc. » ainsi que ]e m'en suis
assené par l'observation directe » présente les mêmes ca-**
raetères que chez l'homme «t les aotres animaux des clas^
ses supérieures.
£b étendant ces recfbercbes aux membranes propres
des artères et des veines » j'ai tiKHrré que leur structure
est toute globulaire » comme celle des autres tissus préa-
^lablemeDt examinés. Personne n'ignore que la membrane
bxteme n'est autre chose que du tissu cellulaire ; c'est
pourquoi je crois inutile de m'y arrêter ici. Mais l'examen
de la membrane moyenne des artères offre beaucoup
plus d'inlérét. En effet » quelques physiologistes , con-
duits plutôt par des idées théociques que par Tobserva-
tion , l'ont considérée comme musculaire ; d'aulres , au
contraire, l'ont regardée avec pi us de raison comme étant
de nature fibreuse. J'ai soumis à l'examen microscopique
une portion de cette membrane provenant de l'artère aorte
d'un homme , et j'ai trouvé que les globules de ~ de
millimètre qui la constituent sont disposés par rangées
ET OBSERVATIONS. lyj
plos OÙ moins longues qui se portent toutes dans la direc-^
tton transversale à celle de Tartère , et forment ennn dei
lignes légèrement ondulées , comme celle qu'on observe
dans le tissu fibreux. Dans le bœuf et dans les autres ahU
maux/chez lesquels je l'ai examinée , l'arrangement et la
grandeur de ces globules m'ont toujours paru les mêmesi
La structure de la membraïus moyenne des veines nd
m'a semblé différer (èj^ rien de celle que je viens de dé-^
crire ; seillemettt dans les artères , cette membrane a une
ép$iisseur assez considérable , tandis que dans les veines
elle est extrêtnemelit mince et n'existe que dans les gros
troncs.
La nieitibrane interne de ces deux ordres de vaisseaux
présente encore plus d'analogie. Dans l'une et dans l'autre >
des globules de ~ de millimètre sont réunie en séries peu
élendues ^tii se dirigent dans tous les sens , se croisent
en formant des angles plus ou moins ouverts, et affectent
enfin une disposition toute semblable* à celle que nous
avons déjà i^^ùcôhttée dans les membranes muqueuses*
Le dei'ûîer point que je me propose d'examiner dansée
mémoire , est la structure élémentaire du tissu nerveux*
Je rappellerai donc , en peu de mots , les résultats des
principaux travaux qui ont été faits sur ce sujet. La sub-*
s tance cérébrale , d'après Prochaska (i), est une espèce
dé'pul^e» fortnéé par une quantité innomfbrable de glo^
bules.
Fontana (2) ne s'accorde pas avec cet auteur : « La
subâtâUde 'tnédullaire du cerveau , dît41 , n'est pas un
simple amas de vaisseaux artériels et veineux; elle n'est
pas non plus forraéi3 de simples globules ou corpuscules
spbéroïdes. » Il pense , au contraire , que c'est une sub-
^ài^
CO Opère min, ; pars i , p. 342.
(2) Op. cit.
i8o ii£moihes
stance particulière composée de cylindres od de caoanx
transparens , irréguliers , et qui sont entremêlés de quel-
ques globules ou corps sphéroïdes, r Les nerfs , ajoute le
même auteur, sotit formés d'un grand nombre de cylin-
dres transparens , homogènes, uniformes, et très-simples.
Ces cylindres paraissent formés d'une paroi ou tunique
très-subtile , uniforme , et remplie, autant que Tœil peut
en juger, d'une humeur transparente, gélatineuse, et
insoluble dans l'eau. » L'apparence de bandes ou de spi-
rales que présentent les nerfs lorsqu'on les examine avec
de très-faibles lentilles , dépend , selon lui , de la disposi-
tion ondulée d'un très-grand nombre de fils ou canaux
parallèles dont nous venons de parler, et qui courent le
long des nerfs.
Joseph et Charles Wenzel (i) se sont également occu-
pés de la structure élémentaire du tissu nerveux. Ils ont
trouvé que la substance médullaire blanche paraît enliè*
rement composée ^e globules ou corpuscules arrondis ,
extrêmement petits , et ayant l'apparence de cellules rem-
plies d'une substance médullaire propre. Ces globules sont
fous à-peu<près de la même grandeur , et paraissent adhé-
rer fortement entre eux, sans avoir cependant aucun lien
apparent qui les unisse.
Les premières observations de M. Bauer, publiées par
sir Everard Home (2) , sont parfaitement d'accord avec
celles des frères Wenzel. Il nous apprend que lorsqu'on
soumet à l'examen microscopique le cerveau d'un animal
récemment tué , on voit que toute la masse est composée
de fibres formées par la réunion de globules d'un diamètre
à-peu-près semblable à ceux du pus. Mais la struclure
(1) De penitiore structura cerebri hominis et brutorum, Tiibinccii ,
181a , p. 24.
(2) Loc. cit. Phil, Trans. , 1818.
ET 0B8EBVATI0NS. l8l
dé céttQ subsldncô est tellement délicate, qbe la moindre
altération suffit pour fatire disparaître cette dispositioa
fibreuse , et alors le tout ne semble être qu'une masse
confuse de globules. Dans un autre mémoire (i) , le même
auteur apporte quelques modifications à ce premier résul-*
tat , d'après lesquelles le diamètre de ces globules ne serait
pais toujours le même. Il croit qu'il y en a de trois gran*
deurs différentes , et que tous ces globules sont réunis^
entre eux par une substance élastique , gélatineuse ,
transparente et soluble dans l'eau. Il ajoute que les fi^ts
globuleux simples sont moins distincts dans la. substance
corticale que dans la substance blanche de l'encéphale ,
dans la moelle, épinière et dans les nerfs.
. Quoi qu'il en soit , toutes ces observations mettent hors
de doute la structure globulaire du tissu nerveux. Cepen-
dant. Fontana ne l'a pas observée , car les corpuscules
dont U parle ne sont que des globules de matière grasse ,
ainsi que je m'en suis assuré en examinant une portion
du cerveau i^cresée sur une lame de verre. La dispositiou
des cylindres contournés d'une manière semblable aux
intestins y me parait également dépendre du genre do
préparation qu'il a employé ; car lorsque la substance
médullaire ainsi écrasée commence à se dessécher , elle
présente une apparence qu'on pourrait assimiler à ce que
décrit Fontana. Aussi , daps toutes ces recherches , j'ai
essayé d'éviter , aûtaîQt que possible , ces sources d'er-
reurs. Pour y parvenir , je me suis servi d'animaux ré •
cemment tués , et, après avoir enlevé une tranche très-»
mince de la substance nerveuse , je l'ai placée aussitôt sur
une laine de verre que de temps en temps j'avais soin
d'humecter légèrement. L'expérience m'a prouvé que ce
(0 Croonian lecture, Fhilosophical Transactions ^ 1821 , i.»' pari;
et Archives générales de Xédecinc , janvier 1828.
5. - l5'
l8si XÊUOIBBt
genre de préparation réunît les conditions les plus fa?o-
fables pour les recherches dont Je m'occupe.
J'ai examiné ainsi une portion de la substance hhmdm
de l'hémisphère du cerVeau chez un lapio » ^ S'a! ru
qu'en efiêt elle est composée de globules. Leur diamètre
Ae m'a pas semblé Tarière comme laTatt avancé sir Eve*
rard Home. Tpus avaient -^^ ^^ millimètre. Dans la sub-
stance corticale du cerveau , dans le cervelet et la moelle^
épinière du même animal , j'ai trouvé tous ces gtobulés dé
la même grandeur que ceux demi je viens de patfer. Je
pense donc pouvoir inclure qu'ils sont tous semblables
entre eux.
Ces globules se réunissent en séries de manière li fer-
mer des fibres à-peu-près parall^es entre elles , et dont la
longueur est assez considérable. Dans les espaces qui
existent entre ces rangées de globules^ souvent on no
peut voir la coucha suivante. Je crois que probablement
cette disposilimi est due à l'interposition de k matière
grasse dont uôus avàtHB déjà parlé. En effet, tant que les
globules sont dans leur rapport naturel , on ne voit aucun
amas de cette substance ; mais si on écrase la masse mé-
dullaire, on aperçoit , outre les globules primitifs , des glo-
bules ou jgouttelettes dont la forme et le volume varient ,
et qu'on reconnaît facilement pour être de la matière
grasse. Je n'ai trouvé aucune différence , soit sous le rap-
port de la longueur , soit sous celui de la position relative ,
entre les rangées de globules dans les substances blanche
et grise.
Dans le cordon rachidien , on voit distinctement les
faisceaux primitifs formés par la réunion d'un certain nom-
bre de fibres élémenlaires. Cette disposition est encore
plus marquée dans les nerfs. Ces organes sont également
couiposésde globules de -^^ de millimètre , formant des ran-
gées plus ou moins longues^ et qui se portent toutes dans
ET OBSERVATIONS. 1$$
la même dlreçtlou* Les faisceaux résultant (I^ I9 réunion
d'un certain nombre de ces fibres élémentaires » peufeni
être facilement isolés de ceux qui les entourent » et lont
probablement les cylindres longitudinaux décrits pav
Fontana.
Ji résulte doncdi^ ces obserfations » que, ches klapifi i
toutes h^ partiel^ 4u système nerTmix sont composée de
^h^h^ identiques entre eux , et dont l'arrangement est
toM)Qi2Mr3 s^mibUble.
Il en «tt 4e même chez les oiseaux. Dans la masse ner-
veuse cérébvo«spinale du moineau, par exemple /ces cor-
puscnlefr ^Bt \^ même diamètre , et l'on voit que les séries
qu'ils forq[ieftt » ou , en d'autres mots , les fibres herveuse$
élémentaires , ofii«nt.^p-tout la même apparence; Chez
la grenouille , le diamètre des globules du cerveau , de là
moelle épintère et des nerfs , est également de -^ de mil-
limètre. Les séries qu'ils forment sont peut être un peii
moins longues que che» les mammifères et les oiseaux ;
mais elles sont toutes aus»i distinctes , et ont entre* elle^
les mêmes rapportSr
L'examen du système nerveux de la carpe m^'a donné
les mêmes résultats. Enfin , il me suffira de dire que tou-
jours j'ai trouvé l'analogie la plus complète , non-seule-
ment entre la structure des différentes parties deTappareit
nerveux » mais encore entre ce tissu lui-même observé
il
dan« les différentes classes des animaux vertébrés.
Ce que nous venons de voir pour la substance ner-
veuse , noos rayions déjà constaté pour les autres tissus prin-
cipaux de l'économie animale. Nous voyons quo la forme
et la disposition des parties éléi^entaires de chacnn de céa
tissus sont les mêmes ^ quel que soit l'animal. sur lequel
nous l'ayons étudié. Je pense donc que nous pouvons éta-r:
blir, comme loi générale, que la structure élémentaire
i3..
]84 MÊHOIRES
propre à ces divers tissus esl identique chez tous les
animaux.
Il résulte également de ces recherches un autre fait
plus remarquable encore : c'est que la forme et la gran-
deur des globules sont toujours les mêmes , quel que soit
d'ailleurs l'organe ou Tanimal dans lequel nous l'ayons
examiné. On serait donc porté à croire que les molécules
des matières animales solides et organisées affeclent tou-
jours une forme primitive constante et déterminée. En
effet , comme nous l'avons constaté , des corpuscules sphé-
nques» du diamètre de ~ de millimètre, constituent ,
par leur .assemblage ^ tous les tissus organiques précédem-
ment énumérés , quelles que soient du reste les propriétés
de ces parties et les fonctions a^muelles elles sont des-
tinées.
Dans le mémoire déjà cité, MM> Prévost et Dumas
vont encore plus loin, c II est probable, disent-ils, que
le règne animal entier participe à ce genre de formation. »
Ces physiologistes se proposent de donner sous peu le
développement de cette loi , qui d'ailleurs se rattache à
d'autres vues.
s=^
Mémoire sur ta nature et l'origine de la fièvre jaune ;
présenté au Gouvernement espagnol , par la Société
médico-chirurgicale deCadiaf, et traduit par M. Julia-
FONTBNELLB.
La. Société iMédico-chirurgicale de Cadix ayant pris en
considération les questions proposées par le Congrès na -
tibnal aux corporations médicales du royaume , sur la na -
ture de la fièvre jaune , son origine et ses principales
qualités , a tâché de résoudre ces intéressantes questions
de la manière suivante :
ET OBSEBVATIOÎf S. l85
Première Question. — La fièvre jaune est-elle con»
tagieuse ou non ? — Si la Société ne craignait pas de dé-
passer les bornes d*un Mémoire , elle présenterait aux
Cortès une histoire circonstanciée de différentes épidémies
qui ont régné dans les villes de cette proyince depuis 1800.
Par ce moyen , elle démontrerait la manière dont ce fléau
s'est introduit dans chacune d'elles , la marche lente et
marquée qu'elle a suivie dans ses progrès , et les effets de
l'émigration et des moyens sanitaires qu'on adopta. Il ne
parait pas croyable qu'il puisse y avoir des hommes assea
opiniâtres pour persister à nier l'existence d'un germe
exotique et inconnu. La Société ne craint pas d'assurer^ au
Congrès que , quand bien même il lui manquerait d'autres
données pour se décider en faveur de son existence , illui
suffirait de la lecture des descriptions présentées par un
grand nombre de médecins de divers lieux et légalisées
parleurs autorités respectives. Ce sont elles qui nous
apprennent» i.'que Chîopina, Vejer, Conil, Algar »
Prado delRey^ Tarifa et autres lieux n'en eurenri point
à souffrir en 1 800 , quoiqu'elles fussent enviçonnées d'au-
tres populations infectées. Les contagiés qui venaient de
dehors guérissaient ou mouraient sans compromettre
d'aucune manière la santé des habitans , par un effet des
précautions sanitaires qu'on avait prises; 2.^ que Médina^
Sidonia, après avoir, à la même époque , joui de cet
avantage , en fut cruellement frappée en 1801 quandles
autres lieux avaient déjà recouvré la santé; 3.* que Le-
brija , San-Lucar, Puerto-Réal et autres lieux qui l'éprou-
vèrent en 1800 , en furent délivrés pendant 22 aii#;
4-^ que si la contagion s'était introduite dans quelques-
unes, c'était parce que les autorités avaient ordonné ex*
pressément de cesser de mettre en usage les précautions
sanitaires qui étaient en vigueur ; 5.® enfin que Rota et le
port de Santa-Maria , dpnt les relations avec Cadix sQOt
.i
iA6 mkTiQi^z^
intimes '?t joumaiièras , èpnmvèrrsiit les métnes épiilébdes
ffoe CBtte TÎile . et ^u'dles 4*'m 'iélîvrégBntTinîfpRmfffrt ^i
lAicv, époque i laquelle elles citaient occupée» par ta
Fraurais*
Cette variété i'ef&ts , impossibie à expliqua en ad-
mettant fies influences (endémiques et générafes , est par
eHeHnékne one preuve évidente de rexistence de la conta-
gion. Téanmoîns , Ift Société , avant db prononcer sur jul
Mijet d'mie ii grande importance * a cru devoir fiirmer
one colleetibn nombreuse d'observations qui rendit évi-
dente la propagation de la fièvre jaune des maltrdes anx
îodividua sains , non seulement par le contâœt mécEiat ou
immédiat ,.niais encore en se répandant dans Tatïnosphère
qui <Hivironne ceux qui en sont attaqués.' Dttns les unes
on trouve des familles qui furent détruites .. tandis que la
vfflb jouissait d*une santé parfaite {*) ( i) ; dans d'autres , oa
vmC d'une manière évidente le transport de la contai^a
d'oae maison à la suivante , et d*une me a Tautre , ainsi
que les* limites de la maladie , par suite de quelques pré*
cautions sanitaires qui avaient été établies (a)» Beaucoup
enfin font connaître une circonstance notable , celle de la
propagation , quand les sentinelles se plaçaient sur la porte
dès contaglés (3). Dans les bâtimens qui sortirent conta-
giés , on a noté les progrès de la contagion , et l'on a vu
qu'elle s'attachait à ceux qui n'avaient pas éprouvé la
fièvre jaune (4) » ^Iiisî qu'aux embarcations avec lesquelles
ils se mélaîetit accideu tellement (5) . A ces observatious , on
peut en ajouter beaucoup d'autres qui démontrent l'état de
s2nité dont out joui ceux qui ont évité de communiquer
tant avec les malades qu'avec ceux qui les soigauieut. Il en
est ausii qui prouvent qu'un Ljraad nombre de personnes
qui s'étaient retirées à la campagne ne furent point atteintes ;
(') Ton les Ie« noLcs se Lrouvcuu a It lia au Mviaoirt.
ET OB8BBrÂTIONS. ijtîj
qùo desTiUe» et du bourg» âonsprlrèreDt la santé de leurs
htbitans en s'isolant ; eti£a V^^'^ grandoombre ide bâti^
meiis66pFé8etvè'rent4eIain&iadieân s^interdisantioût coni>-
inereeet toute fréqnestatioa aTieélet aufires (6). La Softiété
doit faire observer que si quelques-uns en ont été frappée
ndalçA cet isolenieoi » elle ^ reaénnu depuis quQ la cause
•n était due à l'infraction des précautifo» saniiaires (7).
Cm finits^ rextensicm progressive de ta maladjlè-'d'àqe
maiftOBià l'autre , d'mn quartièr'àx^hiiquiiui était 4ontigu^
dftme irille au fieu te plus voisin (S) /ont porté la Société
à attester «pie la fièvre jau^e est contagieuse et qi^'elle joint
.de la propriété de ne pas ^'attachov deux fois h la- mêùàe pel>
;90ime {*) f caractère essentiel que les autres maladies con^
iagieuses fébriles n'ont point. . '
Ceux qui «ont d'une opinien- eoqtrai^e citent en jour
iaveuv une £»ûle de personnes qui » malgré qu'oHes aient
communiqué CMtinu^lemenjt et d^un0 manièl^ trèsr-itti<^
tnédiate avee les cofiftagiés , n'oat point eonkticté la màjar
die; tiMÎs la'Soeiété fie voit „ dans ces cas négaëfe »;^'liii
man^ie de causeis prédisposantes , sans lesquelles lesvinfs
les plus contagieux Hieviennent inertes. Chaque i^irtts^ 4e'
mande» poureioeroer son ;action, des cirieonatandes'qùl
ictè sont pas ptécisément égales ,v ni ^quelqu^ois léS mém^s
iqueoeHes qu'exigent les autres rai «lies tiianqiieni^ 4a
c4|piagion ae suspend ou s'èteint.^ ' ^Cet^ côotagi^ Aë ■ ta
fièvrç jauite réclapne aussi ^ comme une condition indis^
fttpsabie y pourra développerwn degré déterminé de 4emr
pératiare} c'est t cause de ci9ta<qiué ^ous v-ojoas^ beau-
4XMDp d'épidémies de ce g«are s'aVrêter si t'air devient
imîs/ contiouer lorsque l'atmqafi^èreiiec&uvrele 4egré ^de
t*) tctlo assertiôti n'est trtfieqîiè ^our les personnes qiii'De qûit-
lent pas le pays où dles eu ont été lA^iat^ 4' i^omme on k' verra cUaft
|R8 ViMOIBES
chaleur néoettaîre, et que l'on a obserTé que desindm-
du» qui n*en avaient pas été atteints dans des parages
«ces et VQBtiUf» ont été contagiés aussitôt qu'ils se sont
Iroavéi dans des lieux où l'air possédait des qualités coi^
Unairei*
. ll*"f. Quart ûm. La fièvre jaune a-Uelk été importée
0M mon ? En Europe , on ne connabsait aucune épidémie
qui eùtpour caractère des vomissemens noirt et la couleur
jauO0 ^ la peau ; ce ne fut que long-temps après la dé-
coôrerte de l'Amérique qu'elle fut signalée. Si l'on con-
sidère le grand nombre de fois qu'elle a paru dans les 18."**
et 19.** siècles à Cadix » Malaga » Barcelone , Lioma ,
Majorque » les Canaries » etc. » l'on sera forc^ de con-
Tenir ou que l'Europe a éprouvé de grands changemens ,
^u que le germe qui produit la fièvre jaune nous est venu
de dehors. Ce sera sans aucun fruit qu'on tâchera d'indi-
quer des causes qu'on supposera productrices , et qui ne
prouveront rien . puisqu'il est bien certain qu'avec elles
pu a existé de temps immémorial sans avoir eu à souffrir de
ce fléau dévastateur. Si la fièvre jaune règne en Amérique;
SI nous avons un commerce intime avec ses ports , et s'il
nous arrive annuellement un grand nombre de bâtimens
qui;Fienacnt.de ces parages avec des malades et des
inorts de cette même maladie , pourquoi tourmenter
lV)tr0 imagination par des recherches superflues et pandes
théories, arbitraires , afin de prouver que la fièvre jaune
peut s'engendrer en Espajnie. Il est bien reconnu que
cette maladie exerçait les plus grands ravages à la Havane
en 1800, et qu'avec d'autres bâtimens venant de ce lieu,
entrèrent la frégate espagnole l'Aigle , sur laquelle
moururent cinq personnes ; la polacre espagnole Jupiter ,
qui eut deux morts et tout l'équipage malade » la corvette
américaine le Dauphin , qui compta trois morts , etc. Qu'y
0^t-ii donc de si étrange qu'on leur ait attribué l'introduo-
KT OBSERVATIONS. ' «iSg
lion de la contagion ? Si l'attention se. porta d'abord su^
la corvette le Dauphin , ceCut parce que leis équipages dès
passagers qu^elle portait la cotnmuDiquèrent à Séville et
presque en même-temps à Cadix , quand les peuples qui
vivent entre ces deux villes jouissaient d'une parfaite saal^
Nous pouvons ajouter à ces faits , que le.premi0r.qite l'ô^
reconnut atteint delà fièvre jaune à Puer-to*Réal , fut
Antoine «Grossa , charpentier^ qui travaillait sur cette
corvette. A Liorua, la fièvre jaune se déclara en i8o4:»
.peu de jours après l'entrée dans'le port de lafrégate es-
}pagnole la Tudelana , venant de la Havane et de Cadix,
laquelle avait perdu quatre personnes pendant la naviga^
tion. Elle fut propagée dans la ville par deux malades qui
en descendirent et la portèrent dans leur auberge i où
par la suite il mourut douze individus.
Ce serait sans raison qu'on chercherait à accuser Ijpi
position de l'ile de Pomégue , où est établi le lazaret
de Marseille : on n'y trouve aucun marécage , ni rien qui
puisse donner lieu, à quelque infection atmosphérique; les
vents les plus frais y avaient régné pendant tout il'^^*
de 1821. Les équipages et les gardes de trente-sept env*
barcations quaranténaires qui se trouvaient dans son port»
et se montaient à 600 personnes , jouissaient de la meil-
leure santé , quand arriva le brigantin danois le Nicalinoi, .
xpii venait de Malaga et. avait eu daiis cette petite tr^veri^
deux malades çle cette fièvre; le lendemain de son ariivé^ p
la fièvre jaune se montra dans les six embarcations, Laa
plus voisines. Serait-on mal fondé de croire^ que le Niçdr
Apportait le germe de cette maladie, et que,, sans son ar-
rivée et' celle des bâtimcns venant du même lieu > la salu-
brité de cette lie eût continué ? • f
La même année , Mahon jouissait d'une santé parfaite ^
quand des bâtimcns de Malaga et de Barcelone arrivè-
rent. Peu de jours après , la contagion se déclara sur uue
polacre anglaise ; non-seulement tout l'équipage en fut
igO HÉIOIRBS
Infect f mai» elle exerça ses rarages sor trenté^buit bfi-
timens. ËUe s'introduisit aussi danis le lazaret. L'akade ,
ton second et raumônier en moururent. Cette éjHdémie
-eessa eùfitt 9 sans que le peuple en eàt éprouvé le moin-
dre mal , personne n*en ayant été atteint. Poùrralt-oH ,
diaprés cela ^ nier Timportation de te rirus ? Ces fieiits et
les raisons précitées ont déterminé là Société à regarder
/ la fièvre jaune qui Vest déclarée en Espajgne comme y
•ayant été importée*
L^portfttion a été beaucoup mieux obserrée dans les
•petits lieux » parte qu il est plus facile dé satoir quelles éont
lés personoleâ qui arrivent et celles qui partent , ainsi queles
habitans ffoi ont là plus légère maladie. GW ce qui a
porté là Société à présenter une idée «uccinctedes meil-
leures données qui lui ont été adressées par les praticteiis
les plus tecommandables (*).
San- Fernando la reçut , en 1819 » destràficans de Babia/
' qiii demeurent tous dans le quartier du Gbfrîst.
' Pnerto-Real là dut , en 1600 , à Antonio Groso , qui tra^
filait ien qualité de charpehtiér sur lacorviette améri-
ékitié 1^ Z>e//?n ( le Darup^in. )
' Puerto de Santa-Maria, en 1800 , là tint d'un Génoîs
tenant de Cadix , qui contagia tous ceux qui vivaient dans
la même maison. La contagion passa ensuite aux maisons
immédiates , et resta long-temps dans cette rue! En
180^ , un Yaleticien , un soldat du régiment de Jaen , ttû
«ergedt de Celui de Farnesio , et sa femme -, tous venant
dé Cadix 9 Ty portèrent. En 181 5 , elle fut due à deux
personnes arrivées . de cette dernière ville , qui furent
logées l'une à la rue Larga , et Tautre à celle del Pozuelo ,
lesquelles la communiquèrentlitm garçon de boutique eti
(*) Tout ce qui suit, jusqù*à la troisième question exclusivement,
appartient aux notes ; c'est par mcgarde que ces notes ont été inséré»
dins k tfislA*
ET OiB^BBVAtlONS. IQl
attirée intfiyidus. Eo 181^9 » €6 JRit uumônl^ard
vemiil db aeccKirir son fik , tfài était «koTI 4^ ia fièvre
jaune à San-Fernando; ieiea iSftd t dtv^s hldWidct» qcd
«feraient frëquemtiient dans tVabeYge oii logëtlti5euK de
Jerei » qui » à cette époque, l'ârait dan^ son seià.
Jerez de la Frtmtera la dut en 1 8o4 à jun tiadividu ¥e^
^hl de Mabrga 9 qui alla habiter l«ii»ué du SbletLEn iSl^i
un soldat et deux giumosy^ allèrent logei^dân» la ifùe de
Pèn^ie p l'jr portèrent. Un d'cai^ » arrivé mplade de San--
Fernando » la communiqua à deux soldais du ré^ment de
la GourQnne» logés dans la même noiai^o». La maladie
passa ensuite aux maisons voisinas , et s'étendit 4eim toott
le ^uaârtîer» £a iSai » un homme sortit du port le âo sep-
iembre^ Tint habiter k rue Porrera, N.*" '656 , et la Qomr
muniqiia à sa sœur ; ils en moururent tous d8ux% La côH^
tagion attaqua leur famille et les maisons centigoës.
Rôta. En 1800 , 9. Marie Brabo^ Josepb Bernai et
André Coslido ^ tous tenant de Cadix et de SantPei^
«aaido^ en portàrenl les gemmes. En 1804 » cefetdeiit
étrangers «t Gaëian-Beûefente , venu^ de la méâie f IHé^
«n iftig ^ un capitaine du régiment d'A«nériq«ie h eony-
naMniqua k deux personnel qui le servaient» Outre cela , il
unira six personnes dani un bateau de pa$^age , le jour
Bùifene qu'on interdit les communications». £n 1821^ , elle
fotdae à un de ses ii£&itans » qui traflquàtt eveé le port
de Sainte^Marie , à une femme dans la maison de laquelHe
donnait lin boulanger venant de Gadic , e< à utt «Marchand
dnrpier q<m contagia sa Icoifiae.
iSMrnoDMîiirdeBarrHmediEi la dut on 1 8*19: i.*à Fronçeb
ÂscenlHO;,:i[ui arrivait de San-'Fen^ando; cet hemoie» de-
BMotwQlt dans la rue Saital-Jeiaki., communiqua lattraladte h
son aïeul , qui logeait avec lui, ainsi qii'è un enfant qtd
Tea^tftéqqenimentdanssa maison; %.*k un revendeur,
^mujàalUe de San^Fentsbdo , lequel , avant de mourir le
'^^^^^ jjàjn au lazaret » avait déjà contagié plusieurs pa^
ÎQ2 mkmoitLES
rens et amis qui TaTaient Tbité; 3** éafia^ à: mie femme
aortant du port Sainte-Marie , qui se fendit dani^ la maison
d'une acconcheuae , et contagia le nerea de celle-cL Sar
ce dernier point elle ne s'étendit pas plus loin ; parce que
la maison était éloignée des autres et ikJée. En 1891 ,
elle fut portée par un jeune homme sortant de ce dernier
port. Il tomba malade le même jour qa*il arrira ; 00 Pisola ,
et la contagion fiit étou£E^ Ayant pri» les mêmes moyens ,
à l'égard de quelques autres personnes , le résultat en fut
le même.
La plus gfande partie des lieux dont nous avons parlé
jusquli présent y peuvent laisser quelques doutes sur les
▼rais conducteurs de la contagion , tant ^ cause de leur
population, que des relations intimes qu'ils ont avec Ca-
dix, mab les observations suivantes sont différeiites et
beaucoup plus positives.
. Lebrija la reçut , en 18a 1 , de An Rodrigo Morales et
de quelques autres personnes sorties du port', qui s'intro-
dnbirent dans les auberges et contagièrent plusieurs do-
jnestiques. La servante de don fiodrigo , dont la. mère
était employée au port , vint voir sa fille , et lui commu-
niqua la maladie. La fièvre y fut aussi introduite par Mo-
rales Taria • qui cacha l'endroit d'où il venait , et par Benoit
de Salos , qui l'aida à décharger son cbarriot, et lui tâta
même le pouls. Une famille qui les soigna mourut en
entier.
A Espéra , en 1 800 , des charretiers qui arrivaient de
Cadix /vers le milieu de septembre, la communiquèrent
aux maîtres de l'auberge où ils logèrent. En 1 8o4 » ce fut
un parti de soldats venant de Malaga. La plupart mou-
rurent dans leur logement , et contagièrent les malheureux
qui les logeaient.
Algeciras: il a été prouvé qu'en 1804» les porteurs de
la contagion furent des contrebandiers venus de GibraU
tar , lesquels moururent avec une parUe de leurs familles.
ET OBSERVATIONS. igS
Los Barrios la dut eu i8o4 à Don Antonio Montero ,'
chez qui elle se déclara le jour même de son arrivée de
Cadix ; avant sa mort il la coif muniqua aux plus proches
voisins , et peu de teqips après , elle s'étendit dans tout le
quartier.
San-Roque : en 1 8o4 , Don Pedro Langlada s'étant rendu
à Algeciras , où régnait la fièvre jaune , pour voir son fils
qui en était attaqué , cet infortuné père contracta ce mal ;
le communiqua à cinq individus de la maison la plus voi-
sine , et bientôt toute la rue en fui infectée.
Ximena : en 1 8o4 , Don Ant. Montero , qui tomba malade
à son retour de Gadix^ la transmit aux maisons voisines;
d'où* elle se propagea seulement dans le quartier haut.
Médina Sidonia ; en iSoi , un fripier, qui la porta , con-
tagia Sebastien Ortiz ; celui-ci son père , sa mère et deivc
frères ; elle passa de là à la maison de la Espalda où elle
frappa Legoupil et deux autres individus.
Ubrique : en iSoo , un prêtre fuyant de Cadix se refu-^
gia dans la maison de son oncle , chirurgien de l'endroit ,
et contagia toute la famille.
Moron la dut , en 1 800 , à des vmturiers chargés d'huile
et venant des ports infectés , lesquels la communiquèrent
à leur famille. ^
:' Ronda la feçut , en Wd4 » de deux habitans de Malaga qui
conlagièrent Maria del Rio , chez qui ils étalent logés.
Bernard Rubio et François Ruiz /avec une fille , qui vin-
rent aussi malades de Malaga , y contribuèrent également.
Cette dernière la communiqua à sa servante » à la blan-
chisseuse de la maison , ainsi qu'à plusieurs personnes qui
vinrent la voir.
Espejo : en i8o4. elle y fut portée par Jean de Cor-
doba , charretier , qui arriva de Malaga avec cette fièvre le
27 août ; comme il faisait aussi l'oflice de commission-
naire / il fut visité par plusieurs perdonnes , parmi tes-
194 «ixoiBK»
qodbtlbn» Cbores » FraBçois fieJoodo tt m iamtm »
Bernard Garda » sod père , m iaère«?l troii frères » Ibria
LoceMei sa ni&re, amaî |se la Twna ^Corddhaci sa
flb , fiureat atfeinta d« b costagioa*
Bambla la r^çut *Ie aa août 1804» d* Alphonse Nwlo,
Tenafifc de Malégà , lequel conlapa Alplkoose Gastr# qui
¥ÎTaii dajis la maisoB attenaalQ » el Blaria^Sfariauae qui
deoienrait dans eeQe de la Eflfaida. Celle-d la donna h
Cristobal Dobles qui restaU dana la même maison » ainsi
qu^à son fiancé.
Jlunilla la dut en i8ii k Amx éoaigrés de Marcie» où
régnait la fièvrer jaune ; œax-ci la coBunoniqnèreiit k deu
tisserands auxquels ils araest doaaé def^ toiles à fiure^ ces
derniers la transmirentàlenrs&niiUes. En iSis ,eUefiiidue
è un capitaine du régunent d' Ahnansa , Tenant de Totana
et de Gexa » oii celte 'Maladie s'était déclarée. U cootar-
gia Don Francisco Annoa »chez qui il était logé , et ccbâr
ci la communiqua à sa femme et à sa 9eryaflte.
lU."^* QfàMii^m^ — Là fièvre /aunAs^engendre-Asik 0m
non dans Cadix ? — La repoose à cette question est si
^^Mndarile de la pcéinUetibd» qu'après un mûr examen ,on
pourrait ae eonYaiocre ipie cette dernière satisfait à toutes les
deux. Le hasard pourralt-il faire eue les influences ou les
causes auxquelles on prétend aUnner Torigiae de la fié-
Tre jaune » après être restées sans action pendant tant
d'années à Cadix, se soient développées précisément à la
même époqve k laquelle on trouve les preuves les plus évi-
dentes de soa importation ? Ce phénomène extraordinaire
pourrait-il , par une autre coml^inaison singulière de cir-
constances , s'élre montré aussi à Barcelone , Malaga ,
Liorna , Pomègue, Majorque, les Canaries, etc. ? On est
forcé de tourmenter la crédulité humaine pour lui faire
adopter des suppositions si arbitraires. Celte seule ré-
flexion aurait décidé la Société i se déclarer pour la néga*
ET OBSBRTA TIONS* l^^jj^
tive , si rimper tance que l'on a doimto ant argumeua:
contraires ne 1 eussent forcée de Iraiter ce point avec un-
pea plus d'étendue.
A Cadix et ses environs , si nous roulons reçhercberlét.
causes d'un mal plus cruel que ]e$ fièrres rémittentes des
camps , plus affrenx que les fièvres aiguës d'été , plus
meurtrier que celle des prisons ; eafin aps« mortifère que
les pestes qui ont désolé l'Eurepto , où en trouveroQS-nous
les causes, sera-ce dans les lieux voisins ? Ei^amioons plu*
tôt son histoire (.9).
Ëspejo , Jlonda 9 Ubrique , Espéra , JumiHa , Ârcos et la
Rambla , situés siR* des terreins secs et élevés , sans lM>is.
propres à intercepter les courans d'air , sans étangs ni ma*
récages , propres h infecter Tatmosphère , ayant enfin de
petites populations livrées k Tagriculture , et douées de
mœurs simples /furent atteints de la fièvre jaune, qui se
propagea parmi les habitans. Vejer , Tarifa , Cfaipiona et
Conil , placés dans la même plage et entourés d'étangs et
de marais , qui sont, comjaoe on sait , des loyers de fîè-^
vres intermittentes , n'ont jamais éprouvé cette maladie ,
tandis qu'elle régnait dans tous les lieux circonvoisins. Si par^
hasard il entra dans ces divers endroits quelques cpntagiés ,^
ils guérirent ou moururent sans l'avoir communiquée pnx
autres habitans. Médina Sidonia » dont la position est pré-,
férable , futcruellement attaquée de la fièvre jaune en 1801 •
P«ierto Béai , situé sur on sol plus bas que eelui de U
cote de U Baie > et à côté des étangs qui lui procurent des
fièvres tieiH>es, s'on voit délivré depuis iSoo. En i8o4 et
18 19 , on s'en|>réserVa en iscflant ceux qui y arrivteentma^
lades. Lebrija , placé sur les eaux du Guadalqoivir # n'eu
a point «souffert depuis 1800 jusqu'en 1821 » pour avoir
pris les |»récautious sanitaire^ les plus conveca)U^ ; la
inéoie chose a ou lieu à San-Lucar en 1819 et 1821.
Il résulte de cet exposé , que ni la situation haute oa
igG a&aoïBBS
basse da sol , ni les étangs, et les maraû , ni les grandes
plages n'ont point exercé l'influence ffne quelques-uns leur
supposent y pour produire la fièvre jaun^ ou neutraliser
ses effets , et que 4:ette maladie a plutôt reconnu pour
cause , les plus ou moins grandes relations entretenues
avec les peuples contagiés, et l'abandon des moyens sa *
nitaires qui ont été d'une efficacité bien reconnue pour
en garantir les lieux précités. Rota et le Port de Sainte-
Marie , dont le trafic indispensable avec Cadix leur a fait
éprouver les mêmes maladies qu'à cette ville , confirment
cette vérité (lo). Les causes productrices de la fièvre jaune
existent-elles dans la baie de Cadix ? Cela n'est pas croya-
ble , puisque en i8o4 t les équipages de 64 bâtimens y
jouirent d'une santé parfaite , et qu'en 1819, ceux de 3o
autres eurent le même, avantage , sans avoir pris d'autres
précautions que celle de rester dans un état constant d'i-
solement. Où pourrons-nous donc trouver la source d'un
mal si délétère et si pernicieux? La Société l'ignore. On
ne saurait l'attribuer aux cloaques , puisque la fièvre jaune
s'est montrée trois fois à Cadix dans le dernier siècle , épo-
que à laquelle il n'y en avait pas encore , et qu'en outre
elle s'est déclarée depuis dans des parages où il n'en existe
pas. Elle ne croit pas non plus que quelques jours de cha-
leur soient une ; cause suffisante , parce que ces vicissi-
tudessont de tous les temps et communes à tous les pays ,
et que les effets de la chaleur dans la zone tempérée ne
sont jamais comparables à ceux que causent la con-
stance et l'intensité de celle qui règne dans les ré-
gions qui sont entre les tropiques. D'un autre côté , nous
avons vu à Cadix que les chaleurs des années 1787 , 89 ,
90 , 91 et 94 furent égales et même plus fortes que celles
de 1800 9 et néanmoins la fièvre jaune ne s'y déclara
point. Les médecins assurent qu'à Médina, les chaleurs
de 1801 , temps auquel la contagion s'y développa , n'é-
ET OBSBRYATIONS. ig^
taiéiil pas plus fortes que celles des années ordinaires* Les
praticiens du port Sainte-Marie disent que , si cette ma-
ladie reconnaissait pour caus*e les chaleurs , ils auraient
dû en être atteints en i8o3 , époque à laquelle le ther- r
momètre monta au mois de juillet à 89 degrés , et '\
en 1810» dans le même mois à 94 » tandis qu'en 1800 .
sa pins grande hauteur, dans le mois d'août , fut à 87 (io).
Laissant de côté tous ces faits , nous savons que les grandes
chaleurs produisent seules une classe de maladies bien dif-
férentes de celles qu'elle fait naître dans les lieux insalu-
bres. Aussi voyons-nous des lies dont les habitans jouis-*
sent de la plus parfaite santé , quoique étant à la même
ou à une moindre latitude que d'autres , ou bien que Io
continent où les maladies dévorent les Européens.
Quelques-uns supposent que le passage d'une région
froide dans une chaude est la s ource de cette maladie
pour les étrangers qui Tiennent à Cadix. Mais s'il en était
ainsi , elle serait générale dans tous les parages de la Mé-
diterranée qui se trouvent à une égale ou à une moindre
latitude que cette ville. En 1 800 , ceux qui venaient des
pays tempérés , comme ceux qui arrivaient des pays
froids , l'éprouvèrent également. Les trois bâlimiens où
elle manifesta le plus ses ravages, à Pomègue» sortaient de
l'extrémité de la Méditerranée; l'un d'eux était parti
d'Alexandrie , qui se trouve située sous le 3 1 ."^ degré.
La Société a remarqué , d'un autre côté , que les épidé-
mies de la fièvre jaune n'ont point observé ces lois pro-
pres aux; influences quand leurs effets sont généraux. En
premier lieu , loin de paraître indistinctement et en diffé-
rens points , elle se présente en un seul ou en deux , et
s'étend vers les autres avec un ordre si visible et si mar*
que, que les anti-contagionistes ne pouvantle nier, veu-(
lent l'attribuer à la prédisposition individuelle : comme
s'il était possible que le hasard seul fit rencontrer , ainsi
3. i4
igS vÈHoiiEê
prédîsp<)6éâ , tous ceux d'une maison » d'ane rue , d'an*
quartier -, etc. » sans qu'il y en eût lin seul dans les aulrea
points. Il paraîtrait égaletnènt raisonnable de croire ^ud
si les causes productrices de .là fièvre jaune esdsiaiént dans
notre sol , elles devraient produire des raakdiet générales ,
quoique bénignes , durant les années ok les chaleurs sont
tempérées , et que la fièvre jaujne devrait être le summum,
dans cellel qui swt regardéel comme très^nlammes.
I^ndaût qu'elle régnerait t il devrait se montrer des aSet-
tiens ji^lus siibpl^s ad commenCemetit et à là fin de k ma-
ladie^ en raison de la plué.ou moins grande intensité ûté
causes productrices. Loin ,d'en être ainsi , on ne oonfurlk
point à Cadix de fièvres endémiques» et lorsque la fièvro
jaune parait» les firemters comme lés derniers malades pré-
sentent toiis les mêmes symptômes caractéristiques de
cette cruelle maladiei
Enfin , la Société considérant l'horrible mortalité que
la fièvre jaune a causée obez les Espagnols européens ^ et
le nombre de fois qu'elle s'est montrée dans la Péninsule ^
ne peut qu'en avoir reconnu les causes , sur-tout lot«-
qu'elle Voit que les maladies indigènes et familières à un
sol sont à peine sensibles chez le^ naturels » cotnme les
habitans de la Havane et do Yera-Cruz nous en offrent la
preuve.
Si ces causes n'étaient en effet récentes ni exotiques ^
comment le port de Cadix pourrait-il avoir été pend&nt
tant de siècle^ le rendez-vous du commerce d'Europe et
le point militaire des plus fortes escadres? Les expéditions
formidables dirigées contre Alger » Mahon , Colonia del
Sacramento , Gibraltar , la Jamaïque , etc* , eussent dû
y éprouver les plus grands ravages , si une telle fièvre y
eût été stationnaire. La Société, convaincue de ces rai-
sons , croit que la fièvre jaune n'est endémique dans
aucun point de la Péninsule.
ET OftëËBVAtlONS. 1^9
JV.* ÇttWi^ton '— I»it fiètre jaune se tepf'àdt^t-etlô ou
non (ktns Cadix? -^ Si, du grâhd tiàmbt^ de bâttmeûé/
qui arriTent d'Amérique , lùîètléê de Itt fièvre jaune , )
chacun eût produit une épidémie » il y A lôug-temps qoéy
Cadix ne serait plus, ou bien qu'il serait réduit à unè|
simple garnison. Une réunion de circODstanCes , qui-
o'eiiste pas 80U veut » est nécessaire pour développefnh
germe qui , le plus souvent , re$te bul et sans action , sem^
blaUe aux étincelles détachées du briquet dont beaucoup
se perdent avant que Tâmadott, pour si bien préparé
qu'il soit, puisse être enflammée
Ces réflexions ^ qui tendent à repousser Fidée que cette
maladie ait été importée toute» les annéeè qu'elle s*eit
montrée » nous mettent dans la néCé^ité de chercher
upe autre cause à laquelle on puisse raisonnablement attri-
buer quelques-unes de Ses apparitioud. La Société né,
cborobe point à éréèr des théories , encore moine à faire
des applications forcées; elfe s'appuiera uniquement sur le^
principes généraux de l'art ; et fondée sûr Ces ^incipes et
sur des observations incontestables , elle démontrera que U
reproduction du virus contagieux n'est point une idée pu-
rement hypothétique» puisqu'elle se trouve , au extraire ,
basée sur des faits qui ne sauraient être démentiel
Cent, qui avouent que h fièvre jaune est contagieuse
et peut nous être importée, Conviennent indirectement do
" sa reproduction , puisque le linge in&Cté né bourrait ,.
d'aucune autre manière , un mois du deux a^res qu'il h
servi à l'usage des malades , porter les germes de la c6n
iagion. La difficulté consiste en Topinion oh ils sont sur lé
terme plus ou moins long , c'est-à dire , d'une année h
l'autre , que ce virus peut conserver ses effets pernicieuse.
Si cette question devait être résolue pai* analogie , nouS
verrions que les semences et lés odeurs fournissent des
preuves nombreuses de cette vérité , puisque rien n'est
i4**
\
200 M Ê HOIR ES
plus commun que de voir les premières ConserTer plu-
sieurs années la faculté de germer , et les ^coudes se con«
server long-temps dans les linges qui en sont impr^nér
et qu'on tient enfermés , et manifester leur présence
d'une manière plus sensible lors des chaleurs*
Les médecins de Medina-Sidonia i en réponse à la de-
mande qui a été faite aux diverses villes par la Junte de
médecine de cette capitale , présentent l'observation sui-
vante pour démontrer .le long espace de temps que les
miasmes animaux peuvent conserver leur propriété délé-
tère. Une des vaches qui paissaient dans les pâturages de
las ArjamitoB , étant morte d'une maladie contagieuse ^
quatre hommes qui la dépouillèrent furent atteints d'une
maladie très-dangereuse , dont deux moururent. L'hor-
reur que les gardiens du troupeau eurent de cette peau ,
(et la peur qu'elle n'infectât , par le contact , les autres
animaux y les obligea à la placer sur le toit de la cabane
où ils se retiraient. Elle y restiT trois ans exposée à toutes
les vicissitudes de l'air ; au bout de ce temps, étant
obligés de renouveler le tott» parmi les personnes qui
touchèrent les restes de cette peau , trois devinrent ma-
lades , desquelles deux moururent avec les mêmes symp-
tômes que ceux qiii y trois années auparavant y avaient
écorché cet animaL Passons maintenant à d'autres faits.
L'histoire des pestes qui se sont manifestées en Europe
est pleine d'observations prises chez les peuples où ce
fléau se fait sentir toute l'année y en diminuant cependant
durant les froids de l'hiver y et augmentant à l'entrée du
printemps ; phénomène qui démontre l'influence du froid
3ur la contagion y soit en affaiblissant son action y soit en
diminuant, son expansion , en concentrant , par consé-
quent y l'atmosphère contagiante.,Dans d'autres pays elle
ilore tout l'été et l'automi^e , cesse en hiver , et reparaît
^\x prifitemps dès que les chaleurs se font sentir y ce qui
JBT OBSIlRTATtONS. Hài
indique bien 'clairement Qu'elles jouissent d*une propriété
contraire à celle du froid , puisqu'elles mettent en action
le TÎrus contagieux qui conserve toujours sa nature tant
qu'on a tenu les linges où il s'était niché à l'abri du con-
tact de l'air. Une série d'observations a confirmé depuiis
ces mêmes faits ; la plus décisive est l'apparition annuelle
de la peste à Smyrne et à Constantinople.
. Revenons à la fièvre jaune. La reproduction de son
virus contagieux a été encore bien plus manifesté et bien
plus isensible ; c'est à elle qu'on doit attribuer l'épidémie
qui s'est déclarée à Cadix en 1801 ^ et qui n'atteignit qu'ua
seul régiment qui , nouvellement entré , fiit logé dans les
mêmes lieux où , l'année antérieure , il y en avait eu un
autre d'infecté. A Séville , elle fut reproduite pour avoir
ouvert des malles volées à une dame qui émigra en 1 800.
Gfss malles avaient été déposées dans la maison dii second
corrégidor ; elles furent rendues le 2 juin à la propriétaire
.qui i le même jour, les ayant ouvertes et en ayant tiré da
linge , tomba malade, ainsi que sa fille et deux domestiques
peu de temps après. Les maladies de Xerez en 1 8so; et del
Puertoen iSsi , (fxveuX probablement reproduites par leur
propre virus de l'année précédente. A Medina-Sidonia ,
on ne peut révoquer en doute que la maladie n'ait été
due à l'introduction dé quelque foyer , parce que tous les
endroits voisins qui l'avaient éprouvée l'année dernière ,
étaient alors dans un état de santé , et qu'à l'époque où ce
fléau les firappait , Medina-Sidonia n'en eut ^{^int à
souffrir.
On est porté , d'après les plus grandes probabiltés , à attri^
buer à la même cause les symptômes qui se manifestèrent
chez les premiers individus attaqués de la fièvre jaune qu'on
observa à Cadix, en 1 820. Le premier fut un Françaissarrivé
de Madrid en février, qui se logea dans une petite habitation
où , l'année antérieure , étaient morts deux înditidus de la
i
fièvre jauno , et oùuo ti^oUième avait Mé dans le plùs^and
danger. A la fin de mai , il en fui atteint. Le tecend fiit
l'ordonnance de M^S'^ui'rÉyéqtte Jeqoelhaittailimeciiam-
bi^ obscure ^ peu TOPtîiée , où raanéepréoédMile Atatt;
inort 0on pp^décQ^saw, h^ méde^ à (tfol nous dè^vona
cette ûbserTaUoQi aa»ui^ t^u'ity^^Taît eimoM aiur les
murs les taches d^ ^Mr^kneoa du imMri. Um pourquoi
multiplier les pr^uv^a» 4e la reprodueUon 4e la oontagîon ,
quaod poiii fo a? ona de iii évidentes dans la padte^érole
atlas autres maladiei . e)witbéinateuses reiiqesde l^Asie?
P'aprëf cet wposé , la Seoi^té ne doute point qoe le ean»
0gium de U fièfvre jaune ne puisse ae . reproduine tenles
ba Mfi que les ctreonstaoees indispensidbles poup^en dé^
vieloppesieot ont lieu. G*e^t à cette cause qu'ont élé dues
beaooonp de êea épidéaiiaa qui ont eu lieu h Cadix depuis
1800, «t SI ne serait pas étonnant qn^il en ffttde même
an Catalogue- « si le froid n*y met ohstade , et si les auU><-
lâtés localea ne s^empressent d'eA détruira les fojrers oa
de le eonlnnir lors du développement du oui.
;• l4k r^Ntiadtfetioiif^ titès-^iffiaile à la oampagne et dana
les petits Uauji; alla est Jb^uoenp plus facile da^s les
graadea populationa oti mille causes concourent ë vicier
Falmospfaère , et à dérober la connaisssrnce des premiers
iadividasqni sont atteints de ce fléau. Enfin les lieux les
plus exposés sont les villes méridionales , sur-tout celles
qui 9 parleruroomoieree» attirent beaucoup d'étrangers.
\ Y«^ Çm»ii(m -r^ Déiertniiwr l'influônec iUs hauteur»
et des distances sur U virus de la fièvre jaune. — La
Société É rèeMnu la ^ande influence ^u'exepoe stir le
virus de la fièvre )atiae l'air sec et aromatique de la cam-*
pagne qui parvient même à le détruire si sa température
fiant au •«dessous de 19 degrés. Elle a néanmoins plusieurs
obsentationa qui démontrent que cette assertion petit
a'éine {»aa «onjours vraie , et que les avantages du soi
ET OBâBUTÀf IONS. .«è6
peuvent dev^mir nub si Ton ne*p^ad pas ItM précaulkmè
nécessaires.
Il est indubitable qu^ jia flèfre* jaane a'esC propagée
parmi les habitans d'Arco&> Espéra , Espejo , la RamUa ,
•JumiUa , «i autres iieux ^evés , dofti le sol est seC et
4'Aimosphère pure, et qu'elle ne s- est famais oomoHini-^
-quée &u?L peuples Toisins , teie que Gliipiona , Gonil , Ta>>
lifii y «t autrevi iieux «itués sur un sol bas et moins avanta-
geux. Il est reoonna qu'à Médina elle ne se montra point C
iqoand topa tes autres lie^X'OiroonvoisiBS l'eurent , mafsi
f année suivante quand ils en furent délivrés j^ii);
t^epfès oela p Ton peut conclure que 1^ habitans de cette
Jpvof ince durent plutAt leur d^ivrance aux précautions
-saiiifHitires qu'ik prirent , qu'aux avantages de l'élévation
^ «ol. €hipiona et If&jer se gjloriiSent de leur eonstance^h
suivre ces mêmes moyens. Lebrija et San-Lucar considé^
vaut le bien qu^ils en avaient retiré peiidant vingt ans , -se
plaignent aiaèremeilt de l'autoiité qui , IoIq de les encou'-
4«ger à s'en préaerVeAr^ erdonna aux habitans de cesser dé
mettre tous ces moyens en usager Rota et le port Sainte-
Harie eonoiaissent le danger è cpioi Jes expose leur traftic
^urnaliér avec Cadix (ïs). Les famSles qui ^e sont iso-
lées se sont p^ervées de cette fièvre , comme on Fa
éprouvé dans divers iieux et ■■ dand les maisons de cam-
|Migne ; mais quelle que fôt la situation du so! , on a été
forcé de prendre des précautions convenables sî l'on*^ a
voulu conserver la santé. Dans les villes , il fallait néces-
sairement efioisir les quartiers et les rues Soignées de la
eentagion. A la «ampagne , quoique la pureté de Falr
Ip^rmlt pltus de 4^pprocfaement ; une liberté îilimitée de
«ommunicatfon «e laissait pas d'avoir ses dangers (i5)'.
•A Bspera et à Port Sainte Marie , on a vu dans des métai-
rfcs plusieurs personnes qui furent contagiéespour n'avoir
-pas vodWi «e priver 4e fréquenter des gens> qui entrtrieif t
\
V
a'04 H&MOIBES
et sortaient des villes atteihtes de ce mal. Le docteur Are-
jula , en parlant de Tépidémie de Hedina-Sidonia , dit ,
«que ceux qui furent à la campagne s'en délirrèrent; mais
que lorsqu'ils fréquentaient les personnes qui allaient à la
ville , ils en étaient*attaqués comme s'ils y eussent été eux-
mêmes. Les médecins de cette ville rapportent l'observa-
tion suivante, c Les habitans de la campagne ayant ré-
solu de ne point venir à la ville jusqu'à ce que l'épidémie
eût cessé, on observa que les individus dont les.&miUes
habitaient le quartier infecté tombaient fréquemment
malades , quoique n'ayant pas de communication avec des
gens SBspects , et que ceux au contraire qui avaient: leurs
maisons danS" les quartiers non contagiés n'eurent point
cette fièvre. • On* ne' peut expliquer ce ca^ , qu'en suppo-
sant que la contagion s'imprégnait , ou bien était nichée
dans le linge qu'on leur envoyait toutes les semaines de
C^èz eux* A Lebrija » Don Rodrigo Morales se trouvant
depuis un mois avec toute sa famille dans une ferme , îk
envoya à la ville une fille (qui avait eu la fièvre jaune en
.1800) pour aller cherchef divers objets dont il avait be-
soin. A son arrivée , deux ou trois personnes qui les; tou-
chèrent finrent contagiées. Cette fille fut ensuite à la mé*-
tairie del Cubo , éloignée de la sienne d'un quart de Uene»
afin d'y entendre la messe; deux petites filles qui s'assi-
rent sur la chaise qu'elle quitta en se retirant de ce lieu ,
furent de suite atteintes de ce cruel mal.
Les personnes qui , par quelle cause que ce soit , en
sont attaquées à la campagne , ne la communiquent géné-
ralement pas, même à ceux qui les soignent (i4)« Ce fs^it
n'a pas été cependant toujours constant , puisqu'il a fourni
des exemples contraires. On ne peut nier en effet , que le
contact d'un air pur , sec et continuellement renouvelé ,
n'affaiblisse et ne détruise même la nature des efiluves
contagieuses , au point de les rendre sans, action^ mais si
£T OBSERVATIONS. 10$
les malades sont placés dans des chambres obscures , hur:
mides et peu ventilées , cettje influence bienfaisante dis-
paraît» et il n'est pas rare que ceux qui les servent, ou
qui communiquent continuellement avec eux en soient
atteints.
Le docteur Romero Yelasquez; , en décrivant l'épidé^.
mie de Jumilla, dit, que si quelqu'une des femilles qui
allient à la campagne , tombait malade , elle ne^mma-
niquaitla maladie à personne ; mais qu'il n'en fut pas de
même à Alqueria» où. le voisinage d'un étang, rendait l'aiit
humide (i5). Si les divers abus qu'on a signalés n'eussefi|t
point détruit l'influence salutaire de Tair de la campa-
gne , la^ .fièvre jaune n'eût jamais dépassé la côte , et eUe
n'aqrait jamais été connue dans ces petits villages, que
leur situa^on sur les montagnes rend peu propres à. faire
naître des maladies par infection. Tout ce qui vient d'êtffe
exposé a été observé dans la province d'Andalouûe , doôt
la situation est au 36.'°'' degré. La Société ne serait point
surprise qu'en Catalogne , dont la latitude est de 4i ^ 4^
degrés» l'influence de la température ne rendit point «i
éneipque l'action de l'air sur le virus contagiant l'atmo-
sphère qui environne les malades^ et que les faits cités
n'y subissent quelques variations ; il serait à désirer qu'on
répétât ces observations à cause de l'influence qu'elles
peuvent avoir dans la suite. La Société se borne , pour le
moment » à proposer comme le moyen le plus salutaire v
la dispersion des personnes dans les fermes et les mabons
de campagne , a?nsi que l'établissement d'un camp , coDh
siruit en cabanes séparées pour les pauvres gens*
Quant à la distance h laquelle le virus conserve son
énergie , la Société va faire connaître les observations qu'elle
a recueillies sur ce sujet. , >
1.* Dans le navire espagnol le San-Fernando ,■ sorti de
Cadix pour Lima le 7 octobre i8o4 > Tinv^t^ion eut lieu
8o6 kiliOiB^s
h 5."** j<H]r de nafigatioii , et par cottfléqoent , à one mOL-
«ante dMtance de la côte ; iniiis on prft de telles mesures ,
qtt*il n'est pas facile de décider si FeiLtiflCtion de la eon^
talion leur est due ou iKMi..
s.® Dans le narire anglais , le Patriote espagnol , qu{
partit du même port poar Xondres te lo décembre 1^19,
mourut le eapiiaioe » qpi était déjà malade ^k go Hemsi
Tous let' mariiis furent ensuite suoc^ssifemeat 'atteints;
il isat douteux ai ipnê tampéritore plus froide fit oesser
la maladie • w si • eW parce que tout l'équipage y «¥att
^asflé. -
- Pana k fiiégal& natioMla la Ftmua , partie de G(sMn
pour la Uànne le 5o. aeftt iSaioy époque à laquelle la ié-
irro jauMéitait 4léjk déclavée dans cette preàiière iflle »
le sixièaaefemr du voyage il mourut' un mousse » le ^ Sèip^
leînbré «m/ soldat , ie S7 tm fécond , sans ockâpler plu-
«ieurs antres iqdi furent attaqués de cette maladie , suivfmt
to-tapportdoiDédéciA qui Aait à bord. H est bon de faire
oIiseniQr qiiéia ceMtagto» eugmeutatt dans le yaisseau li
mesure que fai laCiludè dîndnùak. Ainsi, le tteny[>re des
fludâdes » trourant porté le S octobre à i4 > fu^ 'l^ 9 1^ ^4 »
étle lol So. (i^).
. Il est déméntaé par cet «xpoeé/, 4{up l'<cxtinctîoii oi| la
propagation die :1a contagion dépend, dans les betime^s'»
iioB>seulemeiit -de 4a iaiitude .f»ra laquelle îh se dirigent ,
mais encore de la Qftlnre! des préoaaiiotts qu'on prend
pour les piiéTïeiiiff ou eniainréter Ib cotant Quant à ee qui
•eégardiç ia )Péninsuie9:iiast Men cQConsru que l'épidémie
se déclarai Cordoue eu i8o4 » et i\>n jassure même^oHe
«'étendit jusqu'à la ' Carlota. 'Gela perte à oreire que la
iOCMDtagion' pénétrerait plus loin , si les ektades qu'on lui
oppose , en refusant de recevoir ocux qui riennent d'.un
fiays cootagié , ou si la saison froide n'en affaiblissaient
l'énergie <â 7).
ET OBSBlVÀTfONS. M^
La Société récapitulant tout ce qu'elle vient d'exposer
pour servir de réponse aux questions qui lui ont été pro-
posées» pense:
i,"" Que la fièvre jaune est émineminent- eontagieuié »
etqu^elle peut se communiquer aux per3onQes saines par
le contact médiat ou immédiat dM linge ou d^ i^iO^ts qui
(mi s^vidu^ contagîés» ou lûen eQS6 mêlftal dans l^^it^
Biosphère de ceuK qui en sont attaqués. ^ ' ^'
2.* Que la sphère de celle-ci se trouve en raison direç^f
du renouvellement et de la température de Tair • ^ qil'll
peut arriver que« si por des causes contraires , U se #qr~
charge d'effluves conta^ux , ratmosphère infectée |>ar-'
vient à s*<^tendre h So et même 4o pas du foyer,
St"" Elle est aussi d'avis que cette maladie est le p^«dl
d'un ctmtagium «xoiique , inconnu dans ces climats , tou^
)oupf ûsporté , quelquefois reproduit , mais jamais engÔD'^
dré dans les pays tempérés de l'Europe.
Ttf9 3oci6té , ooovaÎACqe de la vérité de eet exposé » ose*
«spérerqufi Jo congrès prendra dens mesures dnergii^eRi'
pour délivrer la Péninsule d'un fléau si désastreux , et ct^
sçrver aux peuples le bien le plus précieux > la &anié i^
ses coucitoyeiis« L'iatérét , l'ambitiou » la fausse gloire » Itt
sédttetion «i ennemi» déclarés des préceptes samitaired ',
garderont peut-être le silence , en vojf^ant conciliés dàuà
un même code la siireté des habitaps avec les secours i>t
les atteutioAs domestique^ qoe ré^itaraent les io&rtunéa
atteints par ce virus destructeur.
Cddix , i3 avril 1822.
lies docteurs en médecine .membres de la Société de'
médecine et chirurgie de Cadix : '
Dan Raphaël Am^tUr, José Benjuimch « Franetsico^
Puga , Javier IjOso, Leonardo Ferez, Barth&*
lonié Mellado , Teodoro Madrazo,
SfaAFiN #0LA , président; Ignacio Axellër , secrétaire.
so8 aivoiBEs
NOTES.
(i) En i8o3 , la maison de B^wns, à Cadix , en fat atteiote ; il j
moamt sept personnes sans qu'il y eût dans la yille ancnne maladie
de cette nature. En 1810, il en fut de même au collège de Sainte-Croix
et A la maison de campagne de la cathédrale , où il en périt six.
(2) A. Xeres , on étooflb la contagion , en i8i3 , en isolant cinq per-
sonnes qui arrivaient de Cadix , et qui moururent toutes sans la pro-
pager dies aucun individu* En 1800 9 la même chose eut lieu à
Ubriqoe; la maladie se limita au quartier haut. A Ronda et Espejo
éSLt n'attaqua que deux rues , etc. , etc.
(3) Ces faits ont été fort communs en diver* lieux; à Cadix , on eu
a en des preuves dans la maison de don Manuel de Arejula , etc. , etc.
(4) Dans le MisUco de guerre e^egnol, N." 33, sorti de Cartha-
gèiie pour Cadix , en 1810 , 3i personnes tombèrent malades de la
fièvre jaune, desquelles i4 moururent au bout de vingt jours. Bans
la- Motuyue hntUmale , à Bmjnla , partie la même année de Cadil
popr Alicante et Mahon , i5 périrent. Dans la frégate /a Fr<Mia , qui fit
voile du même port pour Vera-Crus , le 3o août 1820 , la contagion
se déclara sur un malheureux , et .s'étendit successivement sur presque
tout l'équipage. Dans le navire anglais PSspagnol patriote , sorti de
Cadix, ^ le 19 octobre 1819, )e capitaine communiqua la maladie à
toutl'éqnipage^etc, etc.
(5} Les fîr^^es anglaises la Thétis et la Husar , prirent en 1795
deux b&timen^ français venant de la Guadeloupe , un d'eux ayant la
fièvre jaune qn'il communiqua à ceux qui l'amarinèrent , desquels
sur i4 il en mourut 9 , et les prisonniers la propagèrent sur la Husar,
En 1808 y le brigautin français le FaUnure ^ fut obligé de quitter la
Martinique , presque tout l'équipage étant atteint de la fièvre jaune.
Peu de joyrs après sa sortie , il rencontra le brigautin anglais V Incar-
nation , qui venait d'Europe et n'ava4t point touché les côtes d'Amé-
rique. Le Palinure le prit , et la fièvre se fit sentir parmi cetpL de
l'équipage anglais qui passèrent à son bord.
(6) 64 Embarcations qui en i8o4 s'isolèrent pour se garantir de ce
flâiu , et 3o bàtimens de transport étrangers qui eu firent de même
en 1819.
{7} On peut voir les trois observations faites à Jumilla , par le doc-
teur Romero Velasquez, insérées dans le Journal périodique de la
Société, tome i.»'
(8) Dans Cadix , il est bien reconnu qu'on parvint à limiter cette
fièvre pendant un mois dans le quartier de Sainte-Marie. La m^e
ET 0B8ERTATI0NS. tê^
chose eut lien à San-Femando , en 1819. Elle fat contenue pendant
long-temps dans la rue de Jésus , d'où elle s'étendit ensuite dans le
quartilr du Christ , où elle se maintint long-temjJS comme isolée.
Dans MedinjB , elle suivit lentement' la maison de la rue Saint-François
et de la Loba, qui sont parallèles et unies par la'Espalda. A A.ljécira8
elle chemina de maison en maison en s'élendant lentement dans toute
la rue haute où elle exerça le plus ses ravages.
(9) Pour ne pas trop multiplier les notes , nous allons donner une
idée succincte de la localité des villes ou villages cités dans ce travail.
Espejo y à quatre lieues de Cordôue , se trouve sur un sol élevé , sec
et recouvert de vignes. Il est très- sain } on n'y connaît pas de maladies
endémiques. >=
Konda est situé sur le penchant d'une colline fort élevée. Son terri-
toire est très-fertile f et il est tout couvert d'oliviers , de mûriers et de
vignes; on y jouit d'une salubrité constante.
Ubrique se trouve placé entre des chaînes de montagnes escarpées ,
sur un sol sec, très-ventilé et sain.
Espéra,' à 10 lieues au nord de Cadix , se trouve au pied d'un cô^
teau, ;fur un terrain sec et ventilé. On n'y trouve ni mares, ni marais ,
ni bois. On n'a pas souvenance , même par tradition ^ qu'il y ait jamais
régné de maladies endémiques.
Jumiila , dons la province de Alurcie y est bàli dans une campagtie
boisée , dont l'élévation domine tous les points. Elle est entourée de
vastes et fertiles terrains. Les rues sont larges , fort propres et tirées
dans la direction des vents dominans. On ne rencontre dans ses envi-
rons ni mares , ni marais ; c'est un des* lieux les plus sains et les plus
agréables.
Arcos est à 9 lieues au nord-est de Cadix , sur un rocher très-élevé'^
entouré de collines et de plaines boisées principalement par d'excellens
arbres fruitiers. La fièvre jaune y régna en 1800 et i8o4.
Rambla se trouve à 6 lieues de Cordoue^ sur un sol très-élevé,
très-fertile et très-ventilé. On y jouit d'une santé parfaite.
Veger, à 8 lieues à l'E. de Cadix, est placé sur quatre collines; elle
a , au sud , des lacs et des étangs assez étendus , et sur-tout celui dé
Janda qui est considérable. Ceux qui travaillent aux environs sont
atteints de fièvres automnales. Ses hahitans n'ont jamais eu la fièvre
jaune. "
Tarifa est situé dans une gorge de montagne^ au bord de la mér , à>
1 5 Uencs à TE. de Cadix , sur un sol "bas et fangeux ; malgré cela jamais
la fièvre jaune ne s'y ^t montrée, même lorsque quelqu'un de ses
habitans l'y a portée de dehors.
Cliipiona , au nord de Cadix , sur la côte qui est placée an milieu
entre Rota et Saii^Lucar de Barn^medft, du N.à l'E. Son territoire
est couvert de vignes ^ d^arhree, et sur-l^oi de pins* Elle ft au e»vî*'
rons quelques petits lacs et tst trèi>véniilée. Sa poptiUtioo s'est ton**
joHrs m&intenue saine lorsque tous les lieul cifconvoisùis élàiatfC co»-»
tasiés.
Conil| à 7 lieues à PË. de Cadix, tnt la o&te; la pâdie du thos
pendant l'été y est considérable > et malgré qu'il s'dn pourrisse bead^^
coup f elle a toujours joui d'une parfaite sanfé»
Médina Sidonia, à 8 lieues à l'B. de Cadix, sur une naanuigile éle-
vée. On y trouve quelques petits marécages qui produiteni des fièvtéa
intermittentes peu graves parmi ceux qui travaillent aux eaviroM. Eu .
1800, la fièvre ne se propagea pas elles les habiians, mais bien en
1801 , quand dans les autres lieux envirbnnans on jouissait de la meiW
leure santé.
Puerto-Beal est situé sur la c6is de la baie de Cadix y à 1 lieues àa
]f.-E., sur un terrain bas que les grandes marées inondent par plu»
sieurs points* Il j a aux environs des étangv qui procurent aux habitans
des fièvres intenmUentes.
Lebrija se trouve sur le Guadalquivir , à i3 lieues "Sf» de Cadix, à
QB quart de lieue des étangs* Il y règne quelques fièvres intermittentes
légères.
Tribujena est également entourée des étangs formés par le GuadaV-
qoivir, qui occupent la plus grande partie de son territoire. Il y règne
des fièvres intermittentes ordinairement bénignes. De|MiU i8aô la fièvre
jaune ne s'y est plus montrée.
Los Barrios, à 18 lieues à l'E. de Cadix, et à domi-lisne de la
côte^ dans une plaine entourée de terres marécagieuses , et près delà
rivière de Pklmones. Quoiqu'on y éprouve des fièvres intermittentes
automnales, o\ n'y a connu la fièvre jaune qu'en i8o4.
Las Cabezas de San-«Juan , à 1 1 lieues N. de Cadix , a de Guadal-
quivir et 8 de Séville , n'en a plus souffert depuis 1800.
Aljecirasse trouve sur le bord de la mer et au pied d^one colline ,
à 3 lieues au N. de Tarifa , 8 da Vejer , et 8 à TE. de Cadix. Son sol
n'ofTre aucune des causes productrices de miasmes délétères ; ses eaux
sont saines et la température modérée. La fièvre jaune n'y régna qu'en
i8o4.
Kota est à 3 lieues N*-N.-0. de Cadix ^ à l'embouchure de sa baie.
Elle est placée sur uue langue de terre entourée presque de deux tiers
par la mer, et élevée au-dessus de son niveau de 18 à ao varas
(envirou de 64 à 60 pieds.) Ella a éprouvé la fièvre jaune toutes les
fois quMlc a régné à Cadix ^ à l'exception de 1810.
Puerto Santa-Marin , une des belles villes d'Espagne , située à Pem-*
boocLure du Guadelete ^ sur la cote de la baife de Cadix ^ à a lieues au
r^* 9 sur une colline dû sable et de pierft. Sou élévation au-deisus du
ET airsBnfii^Tions. 811
n^e&u delà qier eftt^ d^uu çôté^ de i5o pieds, et de Tautre de 5. Le%
ruefi sonl larges el bifeB yeiflilées } la Cdiapagtie fejrjlile et plantée de
yigaes f d^arbres fruitiarSi de jardins ei d'oliyier^# Lq ville est sdiaé
et la population est censidértJ)le4 A trois-qoarts de lieue existant dciUb
endroits bas et humides qui produisent des fièvres tiercOSy ce qui li
cgaleinent liça aux environs de deux étangs qui sont au H ^rO^ Cettù
ville a été contagiée toutes les fois que Cadix l'a M, exoepté en )8ia
qu'elle était occupée par les Français* '
San-Femando y à alifeuesà l'E. de Cadi:|, dans l'Ile Gaditana i soiii
sol est uni et ventilé. Ses faubourgs sont baignés par la mer^ et ntf
sont secs que pendant le petit espace de temps qui ekiste entre le dé-^
croissetnent et l'augmentation des eaux. Cette ville est très^salubre^
on n'y a connu de telles épidémies qu'à la snalUsuretise époque d^
1800 } depuis Iprs elle a toujours été infectée en ménle tempe qii«
Cadix.
San-Hoque^ à 8 lieues à l'E. de Cadix^ et demi-heure dé la cote y
sur une grande élévation ; son sol est très-sainé -Elle B'a été atteiiite d*
la fièvre jaune qu'en 1^4.
Ximena , à i5 lieues à l'E. de Cadix et 3 de la Méditerranée 5 sur un
terrain élevé d'environ 100 varàs ( 3oo pieds ) , au-dessus du niveau,
dç la mer , eut à soufTrir de cette maladie en i8o4.
(10) Xertz et San-Fernando se sont trouvées dans le fkiéibe càst II eifl
bon de faire connaître que les trois premiers lieux ne furent point atUf
qués de la fièvre jaune en 1810, parce qu'ils étaient aU pouvoir delî
Français 9 et que San-Fernando qui ne l'étnit pas en fut Mteiat* Il
est également digne de remarque que Cadix et Gibraltar étant le
centre du commerce de cette province, les lieux les plus Voisins d^
cette première ville en furent aliligés. en 1800 # et en iÔ»4^1â»'plus
près de la seconde.
(11) Les précautions sanitaires ont été suivies des plus heureux résul^
tats chez les peuples de l'Andalousie | et leur abandon ou le «umqna
d'éacrgiA a cau^ les plus f&cheuses catastrophes. Es voici quelquei
exemples i
Un patti de trente soldats arriva à Puerto -Real en i8o4 ; Un d'emi
avait la fièvre jaune. L'alcade les fit sortir de suite ^ et plaça le nW-i
lade dans un lazaret où il mourut. La même chosa survint eu 18&9 ;
ce fut un individu venapt dé Caracas : les mêmes précautions sauvée
reat les luinta^. A San^Lucar de Barrameda, il arriva en 1821 un
jeuite homme sortant du port Sainte-Ma^ ie, lequel tomba malade la mêm6
jour. On-J'incotnmuniqua aisément, parce que la maison était presque
isolée, et. qu'on fît sortir tous ceux qui n'avaient point été contagiés,ca
qui fut suifîsant pour détruire ce fléau. Un Galicien qui venait de Xe-
rez I un moatagnard et un cocher sortant de Sainlç-Marie , co^ilagièrent
2l4 HÉHOIBES
Numancia , Jtlexandro , dont les équipages cpronfèrent ane grande
perte pour n'avoir pas ériié de communiqaer ayec lél poibts conta-^
giés. La températare de la baie yarier<sit-elle aa point de produire la
fièrre jaune dans certains nayires , et de préserver les anùes de • et
fléau ? Nous pontrions citer beanConp d'autres embarcatioiis dans les^
quelles la contagion devint générale, fiinte d^àvoîr pris avenue pré-
caution sanitaire} de c<$ nombre sont lo Misdeo N.* 33, la ITrea
Brujtda , le navire anglais P Espagnol jmlnoie , le brigantin espagnol
îos Dos Amigos , la frégate la Fronta^ etc. , etc. 9 Les mojrens à
prendre contre ce terrible fléau , ne consistent point à empêcher l'in-
troduction de. la contagion ou à l'étoufier dès son origine; ils doivent
«^étendre encore à arrêter ses progrès, en lui disputant pouce à pouce
le terrain afin de diminuer le nombre fle ses victimes. Dix malades de
la fièvre jaune pourront bien contagier quelques individus ; malgré les
précautions qu'jon aura prises pour Pempécfaer; mais laissez- les en
communication absolue , ils produiront un nombre double de conta-
jjîés, lesquels multipliant successivement les foyers, parviendront enfin
à la rendre générale. En i8i4, elle se déclara à Cadix pendant qu'on
préparait dans le port une grande expédition pour l'Amérique, et dont
Ja plus grande partie de ceux qui la composaient n'avaient point eu la
.fièvre jaune. M. le comte de l'Abisbal , alors gouverneur et capitaine-
général de la province, établit un lararet hors des murs de la ville , et
ordonna, sous des peines très-sévères, que tous ceux qui en étaient
atteints y fussent conduits ; il y. en eut ii4. Il est très-probable rpie
.quelques-uns restèrent secrètement dans leurs maisons, mais la réserve
même À laquelle les obligeait leur désobéissance , -équivalant à un iso«-
lement, ce résultat fut si heureux, que les foyers d'infection diminué*
rent au lieu d'augmenter, et bientôt après les froids survenant, la
troupe et les liabitans furent sauvés.
(is) Les médecins de Xerez s'expriment en ces termes : a On regarde
.comme un axiome médical que cette fièvre est aossi contagieuse dans
les villes qu'incommunicable à la campagne. » Ceux d' Algéciras , en
partageant cette opinion , ajoutent : oc Que la manière la plus sûre de
contenir la contagion, est l'isolement et la ventilation, s
(i3) On observa à Tarifa, que ni dans le lazaret, ni dans les hôpi-
taux , la maladie n'attaqua pas ceux qui soignaient les malades ; on
attribue cette particularité à la grandeur de ces édifices , â la grande
ventilation et é^ la propreté -qu'on y observa.
(i4) A. Conil, la fièvrç ne s'est jamais propagée parmi les habi-
tans, même lorsqu'il est arrivé de dehors quelque contagié. On en eut
cependant un exemple contraire dans un ménage ; le mari la commu-
niqua à sa femme pour avoir cohabité avec elle.
, (i5) La fièvre jaune s'élant déclarée à Cadix^è lafîn d'août 1820^
• ET OBSBRTÀtlONS. ^iS
)« 8 MlHembre suiyant, le brigantiD :espagnol hs J)os Am^jos en parât
pour San-Blas de California , avec cinquante, hommes . d' équipage.
Vers la nuit du même ]our , cette nàaladie se déclara chez deux marins
<^i moururent le troisième; «durant les huit sniyans il n'e se montra
plus lien f mais le neilvlèmie cette fièvre reparut chés d'eux autres. De-
puis lorï elle augmenta ' tous lés jours. A iùesure ^'jls- &'a[^ivo^
chaient de la ligne > le nombre de^ malades était plus fort; lorsqu'ils y
furent parvenus , il se montait à 36. La maladie diminua à mesure
qu'on avançait vers l^hémiSphère austral , et cessa tbtabment l'ôrs'^'itt
furent parvenus au 44.'°^ degré. Cette t>bservation est tirée dtt jddiMiil
de navigation de ce bâtiilient. , •. , • . < :';•;
Ce fait prouve , 1.** le peu d'inQuence qu a l'éloignement des cÀtes
pour éteindre cette maladie ; 3.^ que la diminution de latitude contri-
bue à augmenter sdH caractère ctofitagieux , et' que l'augmentation suffit
pour la détruire; 3.® ((u'eile ne s'engendra pas dans ce bâtiment par Hi
n^isère ^ la pénurie , les eaux ou les corps pourris , etc. » ,puif(qu.?il sotf
tait du port, qu'il avait tout en abondance » dans un excellent état
et frais, lia nâéme c(i(^ arfiva à la frégate la Pronlà^ au origanCiii
le 2*atnotè espagnol y ^(fui détruit toute idée d'infection.
, (16} Arejula, dans json Traité de la fiét^re jaune d^ Andalousie- ^
dit: oc lia régné dans la première année de 1800 , et il est mort alors
de celte malâciie , dans la Carîota et la Manche^ c'est-a-dire, à4o et
60 lleûés loîA de la mer, etc. , etc. yS
Rechef che$ sut Pafganisatian et les fonctions dueystî-^
cerque pisiforme ^ ou hydatidé dés Utpins ; pdf
M. Fodéjà.
. UoRGANisATioN de ces animaux est simple ; Ils soni
formés par une poche transparente , élargie à sa partie
postérieure , nommée vessie caudale , étroite et alongée
à sa partie antérieure ; c'est ce qu'on appelle le corps y
lequel est terminé par un renflement qu'on désigne sous
le. nom de renflement céphalique, et qui est envisagé
comme la tête de l'animal. On observe quatre ouvertures
dans le renflement , appelées suçoirs , et un rostre com-
posé de crochets disposés d'une manière symétrique. Dans
l'état ordinaire » le renflement céphalique est caché #
\9r^
fil& lÉIfOIRBS
parce qu'une poftk» d« corps de ranimai e9t retournée
$ar kii-méifie Comme un doigt de gant^
Personne à ma connaissance n'ayaU encore bien étadié
l'organisation de ces animaux. JDiaaa mea reeberchef aur
les lapins » f^ai eu l'oecasion d'en rencontrer souvent , et
j*ai été à même de pouvoir bien les examiner. La transpa^
rence du tbsu qui les compose ip'a donué Tidée de les
obaerver.au microscope , maïs la. vessie caudale » quoique
remplie d'une sérosité limpide , échappe Êtcilement &
Tobservatipa par sa forage bombée* J'ai éprouvé un antre
^stade dans I^ disposition du corps, de l'animal qui
étaib replié sur lui-^néoie et aoâvenk fortement contracté*
'Pouf v&incre cette difficulté j*ai trouvé un moyen facile ,
en le plaçant entre deux, verres., et en le comprimant
légèrement quand on rexamioe au MGroscope« Lorsqu'il
est fixé de cette manière , fa Hpanspareace de son tissu
permet à Tobservateur. de Tétudier avec soin , et même
avec des lentilles de différentes forces^ G^est par ce pro-^
cédé que j'ai vu un beau réseau vasculaire dans les parois
de ttt vessie caudale des cysticerques , et un grand nom-
bre do petits corps oToides distribués dan^ leurs corps ^
qui ne sont. très--probab|ement que des ovuiesv
Pour bien examiner la distribution de ces ovules , il
faut déployer le corps de l'animal ; on voit alors que vers
te renflement céphalique il y en a quelques-uns épars çh
et là ; que leur nombre augmente à mesure qu'on s'ap-
proche du milieu du corps » lieu dans lequel on en observe
le plus , et qu'il diminue en apprt)chantde la vessie caudale.
On voit aussi des ovules lorsque le corps est ^replié sur lui-
même; mais on ne peut pas bien éfudier leur distribution.
Le réseau vasculaire est formé par des mailles d'iné-
gales grandeurs qui sbnt plus on moins variables se-
lon les ndlvidus. Les vaisseaux offrent des rétrécissemens
qui sont aussi plus ou moin^variés. Je n'ai observé ces
BT OBSBRITATlOlf S. ^«^
vaisseaux que- dajos la ves^ caudalQ «^ }e n'ai pu le»
saiyre dans le corps « parce que étaot replM swr kttioiâaie ;
l'épaissear des parties ne perçiaUait fW ii 1'^ de hs
dtstio^er. Je l'ai déployé pour pouvoir leS'^observep» isai^
je u'ai ffOL J féufi«ir^ sans dvutei pavce qu'il* a^dîi été
froissé et que les vaisseaux a vateoliâisptti'a i j'espdre y par^
venir à Ta venir, en pronaol plus de pnàc^utiotis; peul^
être en rencontrerai-)e avec le cerps déployé ^donune yéà
eu occasion d^ea voir deroièremeot $ mais malbeureuseoiiBn t
daœ le lieu^ù j'ai sacrifié le lapin ^ y^ n'avais ps» ^,nit-^
croscepe.
Lorsque Tanimal 9sl aplaU entre deux terres- ^ ie».|^aisr
seaux paraissent iransparens et d'po^ codse^? blatlchftÉr»^
ce qui les fait distinguer du reste de son tissu » ^t»i parslfc
un peu grisâtre^ et diâp];iane. J'ai réuasi il Jea v^ir avee
une forte loupe : à cet ei&t -, il faut placer l'axiifiaial iOBlbre
Tindex et le pouce^ el le comprimer légèrement a alat'SrJa
partie de la vessie qui se trouve hors dés doigto:>ofif e ces
vaisseaux distendus transparens et Umpidea cemme dû
crystal. Les ovules sont faciles à apercevons ; on les dia-
lingue aussi bien sur l'animal vivant que aurlè cadavre ;
œi^is il n'en est pas de même du réseau vâsoulatre. s ilme
s'ofire à l'observateur q^e lorsqme le eystioerqde esf .wt-
vant^eiqu'on vient de l'extraire de la eavi)té> abdoninale
des lapins; souvent on ne l'apet^çoit pas » et » quand iliesl
mort é ce réseau disparaît tout^-fait* Je ^'ai p» le voir sur
le cadavre qu'une seule fois , six heures apvès qm'il ava^
été extrait de la cavité péritonéàle» Il était ce^serifé dans
son enveloppe cystique » et c'est dans ce derniei^ aniniÉl
%ae j'aji vule réseau le plus apparent > lorsl|H'iI âtliil ea vk^
Je l'ai cibservé aussi sur un autre » extmt du bas-venH^
d'uô lapÂa q^i avait été sacH&é depuis dtiufe beurte»
Quelle est la nature de ce réseau v^sculaii^eS Sa dîstfir
bution I les renllemeas et les réirécissei&ens vatiés qu^ ces
1148 ' VÉa^IRBê
▼MMCtatix présentent ,■ les foM ranger ^rtni les yaisseaux
l^phatiques. Plusieurs figiires du prodrftme delà grandio
AnoÊomU €lô' M^set^ni, ottreht une semUable appa-*
renée ; nous en citerons deux exemples ? la figure 5 de fa
planche - lé."^ , - qni n^pfésente la • sfroctute ràsculaire
lymphatique de favaclmoide , et sur-tout la ttgfxce 4 de la
planche 6.^ , otr sont dessinés les vaisseaux lympbatk{ues^
de la face extenie des poumons d'un fœtus de yache.
La structure du cyslieerqùe, qui n*ést qii*une poche ^
est semblable à celle des membranes séreui^ , et il est
remarquable qiie cette apparente organisation se troure
oonfirmée par la-nature et la distribution de leurs vais-
seaux* Cependant il n'en fiiut point conclure que ces ani-
maux soient absolument composés 'd*un simple tissu se-
leox 9 parée que leur tissu est çontractrle , comme )e 1^
observé an microscope, et comme d^aatres Tont aussi ru
en les arrosant avec de Teau chaude» quoiqu\)n ne dé-
couvre* aucune fibre musculaire. La texture des mem^
branes séreuses et de la vessie caudale du cysticerque est
uniforme par-tout.
Ces animaux , toujours environnés dHine humeur se-.
reuse , puisqu'ils se trouvent dans la cavité péritonéale des
lapins , la pompent par les ouvertures céphaliques , au
moyen des oscillations dilatatoires excutées par leur corps
entier qui jouit de la faculté de se mouvoir. Le fluide qui
les] environne , ainsi que celui qu'ils ont &ucé , est absorbé
par leurs superficies interne et externe, arrose tous
les points du tissu de leur économie, et pénètre aussi
dans Tîntérieur de leurs véisséliux. Pendant l'absorption
de ce fluide ,^ c^lui qui s'y trouve s'exhale , en sorte que
ce mouvement continuel d'absorption et d'exhaktion,
en rènouvellant le fluide dont ils se nourrissent , entre-
tient leur existence. ■
(i 9*y a pas de véritables cjr<Hdations dans le& cy^.
ET OBSBRTAtlONS. #1^^
ticerques ; c*eJst-à*dire » que ie flatde qui part d*nn -potol^
nesi pas forcé d-f retouroer rlgoureu«emeBt , ma» H-
j a simptoment transport dans TiâtérieUr des vaisseaux ,^
qui à lieu d'4ine manière irréguKèrë, et sans doute par le'
seul effet des ppeseiions varièes-qûe les contractions de l'sf^
nimal exereenten se mouvant. Le «flaidé qui se trOuTodiânéi
un point petit > par l'eifi^t de ces pï'ëssions , se baïadeei*'
dans l'intérieur des vaisseaux I avance^^ tétregroder y se*
porter à gauche ou à droite ; il peut enfin parcourir l%ité^
rieur du réseau jasculaire , sans suivre une marche -f^égii^'
liëre.et constante » parce que , d'après ce que j'ai observé ;*
ce réseau n'est qu'un tissu de^ mailles entrelaèées ,'-qûi h*à-i*
boutissent point à un vaisseau unique* ' -^ !. 'V (
Mes observations m'ont porté à croire qu'il eêt iifhé^
probable que les cysticerquGS sont ovipares. Hsne piéiiveril'
pas être envisagés comme hermaphrodites « puisque / d'a-^
près r^cceplion de ce mot , il faut qu'un individu rémliseè»
les deux sexes. Ces animaux n'ofit point de sexe propre^
mient dit : 'oà • peut ^ tout au plus, lés régarder comme'
des femelles qui engendrent des œufs féconclés« , -, }
Nous pourrions ajoutei^ plusieurs autres remar()uesque'
|e supprime ^ parce qu'elles conviennent plutôt à ahtt^tté"'
général sur les aniôoiaux intestinaux. Ceux qui . yoUr,
draient savoir ce qu'on connaissait sui: rorgaoiaatfcOQi
des cysticerques , pourront consulter l'ouvrage classique-
dé Rudolphi , intitulé : Entozoa seu vermtum intestliïdf'
tium historia naturalis , et lés articles de M. Blainville ^
insérés dans le Dictionnaire d'histoire naturelle , publié,
par Levrault. Je donnerai les planches qui représentent
l'organisation des- cysticerques , lorsque je ferai parâîlr^
mon Anatpmie des tissus primitifs des êtres organts^é^,^
dont je m'occupe. J'étudierai alors le système irvi*.
gatoire (i) , dans la série des êtres vivans. On vcita
m^
(0 Le mot circulatoire ne peut pus être employé j car, pour que U
qu6 daoM leè uns oq fie découvre aiulbnb: trace de- Tait^
fijoaus» le transport des fluides ayaat lieu à Irâvers leur tissu «
et/fue daQs d'autres ou en iqi^rQoit qoî.sotti; «nalogues à
ceux des aysticerques ; el quoiqu'il y ait . trinsporft ào»
fluide au*4edans des vaisseaux » il n'y a pas de dreulation
pn^remeafc dite, Dwtf .plusieurs on obsenre. àe$ vaisseaux
et les premiers élémens d'une véritable circulation , sans
qu'il y ait un t>rgane œnlral d'inptilsion. Dans quelques*
un# de içes diMToi^fs «nimaul» Blla&tagui a découvert des
vaisseaux^t inôfi(ie des ganglions lyiBpiiattf|iies. La planche
5 • figure Si de son prodr&in^ i présento un ganglioik
qi)|Hl a trouvé dans l'intérieur 4u«oiPps d'une saogsi^o ; on
y voit des vaisseaux ly«iip}iaAiquê8 e* .sanguins^ oo dis*
tJligMe : ces 4ettX genres de - «aisMeUx , nob-senUeineni pa r
If^. rapport avec le ^gliontUiaîs tfossi paï«e que daq»
^H^i* ■«!■■! Mir il» H.i im iMi HlliiH « ■ i i i * il^im n i iH ■»<
«AmtlsiiM ail ]im ^ tt Uta U6a4fea1èkiisht ^ Its iîttiimaiik soient
poiirYiu.de Tais6«auz, iapît '^aùk (pkt ces osBaiis seieai disposés dd
mamère à permettre aa 'Ûnide qai les parcourt d^ ppuyqir retouri^er
au même point d'où il est parti. Ce mot i^e peut donc pas indiquer le
• transport des flvideft dans îtà éttes tîVabâ -^i sont d^tfrvos de ya
apaoïcyol l'<i« ae peut s'en servir Boa pM fi^cRireuMmaat lorsque le
mUmo vascnlaire qu'on .noncontred^UDS quelf]n£S animaux n'est point
cfispos^ à permettre aux fluides de retourner à Jeur point de départ , et
c^éit improprement qu'on a étendu le nom de circulation au laouve*
aiMt-de la lyinphe. Pour etprinier avec un- nom générique toutes les
dOiMbUioni du transport des fluides dads l'intérieur des êtres organisés^
celui d'irrigation , tiré du latin, me parait expressif; il indique ^
d'une manière générale , qu'il se fait. an arrosement, de même que les
mots iy^fémeirn^ofo/re expriment une texture quelconque , soi( yascu-
luire oa nob , au mojren de laquelle les parties de l'o^rganismé sont ab«
rosées parles fluides. Les mots système inigtUoirà ont été déjà em-
ployés dans difiérentes langues : Tommasini s'en est seryi le premiet
en Italie; mais son sislcmq irrigotorb est .syiiopyme de système cir-
culatoire ou yascnlaire. Martini ra employé aussi en latin , et son sys-^
tetna irrigatoïium est aiissi syoo6yme dé yascaltiire. tiC sens qtie fa
doiHie A Qct mou est plus ^f adtt ^ue csUii qolB kû Snt donné ces çc^
Ifibces éciivaiofi*
ET (>BfS«rR<rA.rtONS. iitt
les ^mief» on obseirvd -des Valvules » lorMfiie ^ânfcili^Éf
airiiréfi lecalibre des vaisseaux n'o£rrÀ|»ôiot'ôeS'inëgtalitéli/
Daas le reste des animaux , ràliii /il j â u& organe eenti^â'l
d'impolsicNi , le cœur. . . • >
• « ■ . ' ".
Observation d'une mjppie xU Pœil drpU et d'une pre^
byopte de l'œiL gauche sur le mê^ne . indivi4H' > : P^
ir.iftdérà, n.'M. • . .
Mf y. L. • affecté d'un trouble de la vue « consulta u|^
célèbre praUoien qm considéra la qialadie confine op^
simple faiblçsse 4e Foeil droit, p^ et ordonna des lotic^
avec i^iç solution de. sulfate de zinc dans de l'eau de rosçn^
Ayant eu occasion de voir M, Y. L. , j'examinai cet œil.i
et je le trouvai , ^ apparence » dans le inême étal gii^
Tautre. Mais le malade m'apprend que tous Iqs pbje^ quH|
i*8garde de l'œil droit, à une certaine cUstance » li^i parais-
sent confus .« qu'il ne peut lire avec les besicles dont it.s<9
sert ordinairement ^y tandis qu'il distingue tr^-biea.ei;i
approchant le ]itre d0 cet œil; au, contraire il vpit d4
Uin avec l'œil gauche , et il lit bien avço ses biesiclm
dont les lentilles sont convexes. Il est do^o probable quij
H praticiei^ qu'il a consulté n'a ppiat conup l'afibotioa de
M« Vii. l<« ; ses yeux paraissent dans le meilleur état po^r
sible > et îl n'y a aucune trace d'inflaâiinatioa ni 4e f9^
auiles.. ; ,,
D'après. Jes symptômes que je viens de rfipporter.i^lt
est Certain que M. Y. L» est myope .de L'œil droit ei.pre|h
bite de l'œil gauche , puisqu'avec ce dernier il voit.da Mftîé
ou e» se servant de lentilles ço^TexAS , et qu'avec, le pnh
mierUncL petit distinguei: les objets que de trèsrprè^jU
n'y a dwc point de faiblesse dans son œil , mais-^imple^
Stl HÊIIOrilBS
menl ane aberration visuelle produite, non par une affec-
Mon de la réUne/ mais par uoe différence dans la sphéri-
cité des deux globes ;obuIairos» son œil droit ayant les
conditions propres aux" jeunes gens h vue basse, et l'œil
gauche celles de son âge. (M. Y. L. a soixante et quel-
ques années^. ) L'usage de la solution de sulfate de zinc
devenait donc inutile. Pour vérifier mon diagnostic, je me
8|^is servi d'une lunette d'approche qui se trouvait sous ma
main , et je pensai qu*en ajustant cette lunette pf ur l'œil
gauche, M. Y. L. ne pourrait y voir avec l'œil droit
qu'en rapprochant les deux verres, ou que si l'on adaptait
d'abord la lunette pour Tœil droit , il ne pourrait aperce-
voir les objets qu'en éloignant les deux verres, parce que
les faisceaux luinihèux arrivent à l'ont plus convérgens
lorsque les verres sont éloignés que ^uand ils sont rap^
proches , ce qui correspond avec l'état de la vision des
yeux de M. V. L. , l'un élisint myope et l'autre presbyte :
c'est ce que confirma Tessai qu'il en fit.
Pbur remédier à la différence de rétrangibitité de ses
yeux , je l'engageai à se servir de besicles composées d une
lentille convexe pour l'œil gauche , et d'une concave pour
l'œil droit. Déjà , par l'usage de besicles construites de
cette manière, il distingue clairement l^ objets, soit de
près , soit de loin.
Yoici l'origine et la cause de cette particularité de la
vue : M. Y. L. , âgé de soixante et quelques années,
comme je l'ai dit , était presbyte des deux yeux avant l'ac-^
cident qui l'a rendu myope d'un œil ; il voyait bien de
loin et faisait usage de lentilles convexes. Il y a deux ans
et quelques mois ^u'il. fut attaqué- en Hollande d'une
flûxioù vers la pommette droite et aux environs de l'œil ,
sans que cet organe en {di affecté. Quoique malade il par»
tit de ce pays pour retourner en Sicile , où , à peine ar-
rivé , une pluie abondante le mouilla complèteiment. Il (ul
pris loIK|6mesoi^d-uIle fièvre qui aligmeatalelendetnaiu,'
et se montra, pendant les dix-eèpt jours. qu'elle dura^
sous Je type de fièvre tierce. Lorsqu'elle eut cessé, pour
ne plus reparaître » M. Y. L. fut afiecté d'opblhalmie du
côté droit ; il la négligea , et Pioflammatioo s'accrut peu-
à-cpeu. Le i4*^* jour , il fut iorcé de partir pour Naples 4
où il .arriva quatre jours après avec une très-ibrte inflam*
inatioii. Il consulta deux médecins ; l'un lui conseilla d'ap*
pliquer des sangsues aux tempes, l'autre de faire usage dé
laudanum sur l'œil malade* La confiance que M. Y. L.
avait dans ce dernier $ lui fit préférer son conseil. L'in--
flammation nlors fit des progrès plus rapides. Malgré cela
il ne cessa pas l'application du laudanum ; il souffrait ex-
trêmement et ne pouvait point reposer ; cependant il n'a-
vait point de fièvre » et se nourrissait presque comme à
l'ordinaire. Après huit jours dé ce traitement , M. Y. L.-
ne pouvant plus résister à la douleur tensive qu'il éprou-
vait , écouta un de ses amis qui lui conseilla d'appliquer
des sangsues , parce qu'il en avait ressenti lui-même les
hons^eJfifets.'Le qialade en fit seulement appliquer ■ deux
qui firepi couler le sang abondamment. Il se trouva sou-»
lagé , la douleur se calma , il prit du repos » et à dater de
ce moment l'inflammation diminua , mais lentement ; il ne
fut rétabli • qu'un mois après. Il s'aperçut alors qu'il ne
voyait les objets de l'œil droit que d'une manière con-^
fuse , même en se servant des lentilles dont il faisait usage
auparavant , quoiqu'il distinguât très-bien de l'œil gauche.
Depuis cette époque il a remarqué que sa vue s^sst amé-
liorée et qu'il voit moins confusément.
. Tous ces renseignemens indiquent et font concevoir
comment son œil droit qui était presbyte , a pu devenir
myope après son affeclion. Gela peut dépendre de l'aug*
mentation de la sécrétion des humeurs de l'œil pendant
h pialadie ^ et de la plus grande convexité qu'a pu acqu^
sir cet oi^ne ^ ou de 4^ que ses meiAbntles Iraiispa-
ventée ont pu devenir plds épaissei et plus coiiteies que
^ns l'état ordinaire ptir on surerolt dé nutrition , ou peut-
être de ces deux cause* eiàsemble^ . .
Je pense que ion deil plutdt TuttrUNier à la première ;
en Toici la raison : pendant la période Ia plus intense de
rinflammation» le malade souflrail d'une violente douleur
tensiye , c'est-à-dire , jpar l'augmeotaiion de la sect*étion
dans .l'intérieur de l'ail affecté » cet organe se trout ait
fortement distendu. Il est probable que pendant ce temps
la partie antérieure du globe de l'isil a pris d'autres di-'
«nensionsqùiseconserretiteMofs, quoiqu'elles semblent
eependant diminuer » puisque lèt ô)>jeb paraissent h
M. V* L. nloins confus ao)olirii'^iii.
On pourrait objeatecvici que Id plus grande donfi|siotf
dans la imon des objets après 14 goérison de l'opbtbah
mie » dépendait de tout autre cause que de la seule aug-
«M&IMion de eonveûté. Elle pouvait provenir de la non
paiiaite transparence des humeurs ou de la cornée.
M» V. JL m'a rapporté qu'il a pu lire après son rétablis-
seneni ^ en apjiroohant le litre de son œil droit , à*peu-
pfeès Cotnme il le (ait k présent : il est donc probable ,
d'après cela ^ que les dimensions de eet œil se rappro-
éhont peu*ài-peu de leui* type ancien. Peut-être arrive*
rontrelles» avec le temps, à se oœttre,au même niveau de
celles de l'œil gauobe.
Comnie les dimensions de l'cnl droit peuvent varier
par la suite , les besicles doot il se sert actuellement ne
seront plus alors suflisantes pour lui donner une vision
nette des objets » ainsi qu'on l'observe çhea les myopes et
lès presbytes; j'ai donc conseillé à M. V« L. d'essayer
4e telDfXs en temps des lentilles de forces différentes.
B T OBSBBTATIOif 8. fttS
«
ObservaPion de taille recUM>ésicelei;parJ^. J. Castaba ,;
D,'M''P' à hartéville^ ( Meurthe. )
Edovabb J... • , d« Cbain^c^s (Vosges) » 9gé de sepi
ans» d'une constitution lymphiiUque et très-irritable»
^pr<HivaUc depuis entiron uû an» les symptômes q^î
caractérisent une afieçlion c^lculeûse de la yessie» Le»
boissons ^d^ucisâTantes « les bains» les lavemens émol-
iîens » les saignées locales iie lui procuraient qu'un sou-
lagement momentané» Il fut sotimîs'au cathétérisme par
plusieurs médecins qcu reconnurent rexi$tence d'un Cal-
cul et jugdrent son extraction in^spen^able. On tn^
manda pour l'opération : cinq oo six ^ours avant de la
pratiquer » )e fis diminuer la quantité dés alimens du ma-
lade ; ils furent choisis dans les yégétàuii de facile diges-
tion» et les diverses sottes de laitage. On' continua l'em-*
ploi des bains » des tisanes et des lavemens émoUiens.
Le %l\ avril» au soir» l'enfant fut mid à la diète. Le len-^
demain matin» il prit un bain» puis Mn lavetaent » ^V%^
trois heures après » m'étant assuré de la présence du.
calcul dans la yessî^» j'opérai suivant le procédé du dona-
teur Y^cca » MM. les docteuts Génîn et Perrîn présens«
L'incision du r^ctqni eut à-peu-près huit lignes d'étpiVr
due » et celle du périnée çnviron sept lignes. Après avoie
incisé Turèfre dans sa parlie menibratieuse » la prostati^
et I^ col de la vessid » une lenette » introduite dans le réh
a^rvoir de l'urine , rencontra aussitôt le corps étranger i,
qpî (g| saisi et ainoné au-débors assea iacilement. Ain^i •
l'opéi^tien ne fut ni longue ni laborieuse : le inal|^4fl
perdil iiPèsTpett de sai^ Le calouK de forme arrondie « ^
surface légèrement rugueuse» pesait une demis^nce et
2^6 HÊKOIRES
avait trois pouces ({uatre lignes dans sa plus grande cir-
conférence, par laquelle il fut elti'alt. Pi^esôfipiton *
diète , eau dé gomme , fomentât; émoll. sur l'abdomejo;
Lô soir , le pouls était très-fréquent , la région hypogâ^
trique légèrement tendue^ il j avait soif, la sortie de
l'urine par la plaie produisait des douleurs cuisantes :
il y eut de Tagitàtion^et du délire pendant la nuit. Le 26 ,
vers six heures du matin , il y eut une sellé liquide et
jautiâtre ; peu-après , - douleurs à la plaie et sortie d'u-
rine sanguinolente; il en passa par la verge qui tdChâ
les compresses placées- sur le veatre. Je n'^ reconnus
auctine trace 'de matières fécales. Vers neuf heures ^ état
paisible , région hypogastriqoé un peu tendue , nullement
doulourense à la pression, pouls dévdloppé , fréquent /
la langue était humide , blanche au centre et légèrement
rouge sur ses bords. Même prescription,
- JVi quitté l'opéré dans cette ' position ; M. le docteur
Génin, qui a suivi la maladie > m'en a communiqué le
journal. Durant la nuit du 26, sensibilité à l'hypogastre ,
grande agitation et délire. Même prescription. Le 2^
matin , le calme existait , la fréquence du pouls était
moindre , la sensibilité et 1^ tension de l'hypogastTe
étaient diminuées. L'urine , accompagnée de mucosités
épaisses , sortait abondamment par la plaie et déposait
des graviers pulvérulens. Même prescription^ Le 3o,
le pouls était dans l'état naturel; Turine , qui les deux
jours précédons sortait sans CQjsse pair la plaie , pouvait
être retenue quelque temps dans la vessie. Le petit
malade sentait 4e besoin de la rendre; elle fut bientôt
gardée plus long-temps , malgré le suintement qui s'en fai-
sait continuellement par la plaie , et , dans la soirée du 3"
mai , il en sortit une certaine quantité parla verge. Le 4»
plusieurs émissions d'urine eurent lieu par l'urètre et par
la plaie en même temps. Le suînleiiieTit par la plaie
ET OftSËAVAtrONà» !2S7
diminuait ainsi qneHle mucus et le gravier. Prêêefiptwtt:
potage au gras» bouillon de poule. L'enfant ent» de nuit,
une sellé et uriua par la voie naturelle. Les 'deux jouré
suivans , Turine parut trouble et mêUe de petits flocoâir
blanchâtres ; elle sortit en moindre quantité par la plaies
et seulement lors de l'émission parTurètrey qui devint
douloureuse. Le 7 , après une vive agitation pour s'op*
poser à ce que l'on passât le nitrale d'argent fondu sur
la plaie 5 Edouard urina à plein canal , et » à la fin de l'é-
mission , il sortit beaucoup de pus i accompagné de bruit
causé par du gaz qui s'échappait par l'urètre. Prescrip-
tion : deux potages , boisson goitimée. La nuit » il y eut
une selle , deux éjections d'urine douloureuses , sommeil
agité. Le 6 , chaleur à la peau » fréquence iu pouls , rou-
, geur de la langue » soif. Prescription : diète , eau de
gomme, orangeade. Le malade passa une mauvaise nuit;
il se plaignit de douleurs au périnée et à l'anus ; il eut
de fréquentes envies de rendre les e^icrémens, suivies
d'une selle douloureuse de matièoK dures; mais il n'uri-
nait pas depuis dix-huit heures , id|lgré les besoins près-
sans qui le tourmentaient* Le lendemain matin » il rendit»
avec beaucoup d'efforts et de souffrances , une assez
^ grajide quantité d'urine « mélangée de matières purulentes*
Le pouls était fréquent , la peau sèche et brûlante » la
langue humide, rouge à la pointe; il y avait soif, mé-
téorisme et sensibilité à l'hypogastre. Le périnée offrît ua
léger gonflement; on le fomenta , ainsi que le bas-ventre,
avec une décoction émollientel Diète, tisane de gui-
mauve. Le pouls était plus fréquent le soir; le météorisme
80 dissipa ; mais la région hypogastrique resta sensible.
Le gonflement du périnée était augmenté; une légère
pression y occasionnait une vive douleur et laissait sentir
du renflement et de la dureté dans l'étendue de. deux
pouces, à partir du col delà vessie. On ordonna sim
fisS ViHOIBES
sangsue» au périnée; mais riQdocililé*de Tenfanlne per-»
m^t point leur application , qui fui remplacée par oa ea**
Uplasme émoltient et par des foioeiilatîoiis sur là région
de la vessie. La nuit fut asseï^ tranquille;, il y eut deux
émissions d^urine trouble avec dépôt, purulent abondant.
A dater du lo » tous les acciden3 diminuèrent , et dis**
parurent bientôt. Le petit malade crul plusieurs fois
avoir des selles involontaires ; c^était du fluide de la ves*
sie qu'il rendait parr IVdus. U urinait jassez facilement;
plusieurs fois U sortît, avec bruit , des gass par l'urètre.
Les i3 et il^,M y eut absence de toutes douleurs; Té-
coulement de l'urine se fSusait^ librement ; elle ne sor-
fait plus par l'anus ; seuIeonjBnt , lors de l'émission par
Ja verge ^ ub% petite quantité s'écoulait par la plate du
périnée , .doot la cicatrisation ^'avançait. Augmentation
des alimens. Le iS» le nialade éprouva des coliques :
il n'avait pas rendu de «matières fécales depuis six jours.
.On lui administra un nfélange d'huile de ricin et de si*
rop de violette» qui^procura deux selles. La nuit fut
bonne : ,rur!na devLpJGlaire , déposant très^peu ; les ali*
paens furent rendus graduellement » et les forces revinrent
en peu de temps« Le a4 * Edouard put se lever et faire
plusieurs tours dans sa chambre. Le. 5o , H sortait. A
l'époque du i4 naai» dix-neuvième jour de l'opération,
la plaie du rectum et du sphincter était parfaitement ci^
eatrisée; celle du raphé l'était environ dans ses. trois
quarts antérieurs ; le reste formait une fistule donnant
passage à quelques gouttes d'urine, lorsque celle-ci était
rendue par le conduit naturel. On passa le caustique dans
toute l'étendue du trajet fistuleuxle 16 mai , et, vers le
'»5 , il ne.sortait plus d'urine par l'ouverture du périnée ,
Déduite h une plaie simple qui. fut entièrement cicatrisée
.leâ juin (quarantième jour de l'opération).
Le deuxième jour de l'opération , la matière purulente
ET OBSERVATIONS. , 229^
• - • ' * ' ,
fui. éyaCiiéô en abondance par lurètre» après l*émission
urinaire , sans s'échapper par l'incision. A cette époque ,-
tout allait bien ; la plaie se cicatrisait ; il n'y avait de
douleur nulle part : point de gonflement ni de chaleur
au périnée. La sortie* de l'urine commençait seulement à'
devenir ^ douloureuse. Le surlendemain , rinfïammatibn
de la prostate et de l'urètre , jusque dans toute sa por-
tion membraneuse . s'était manifestée ; l'irritation de la
vessie existaitaussi. Tout était rentré dans l'ordre quatre
jours plus tard. Il est à présumer que cette matière* pu-
rulente venait du col de la vessie , ou des partie^, incisées
environnantes; que, suivant une voie plus facile , elle
• • • ■ •
s'épanchait dans le réservoir de l'urine, qui la rejetait
aii-dehors par la verge. C'est probablement le pus qui,
sé)ournant trop long-temps sur ces parties , les auça irri-
tées et enflamihées de nouveau. Au reste, quelle que fût
la cause déterminante de ces accidens , qui retardèrent
^certainement la guérison , ils étaient indépendans de* la
méthode d'opération ; et^ chez un individu d'ûnQ sensi-
bilitéextréme , af&ibli par de longues souiTrances , la se.C' -
lion de l'urètre , de la prostate et du col de la vessie , leur
, froissement par la sortie de la pierre , Técoulement de .,
l'uriné sur la plaie, suffisaient bien pour produire une iu.-
flammation intense et une suppuration abondajnte jtle iCjes
parties* Ainsi , toute aulre manière d'opérer en incisant
l'urètre , etc. , n'en eût pas mis à l'abri (i).
Les observations heureuses que l'on possède déjà sur
celte méthode sont peut-être sufiisanies pour la voir bien-
Ci) Je les aurais évitées (cxceplé la .cystite) eu incisant. le bas^fond
(le la vessie au lieu Je son col ^. avais <la crainte du passage des fécCs
clans la cavité m'a empoché de les faire. J'attendrai, pour me déter-
miner à pratiquer cette opération , Vohtumteur recto-vésical que Pou
nous a promis. ( Voy. Annales de la Mail pliys, , tome ."?, p. 4nj.)
3. 16
â3o viifoiBBS
tôt décrite ot adoptée par nos auteora ckiwquea \ eomme
préférable à celles qai l'ont précédée.
Bçcherchês êur la structure ei Uê fonetùnu d& Ceneé^
phale , des nerfs et des organes des sen^ dans les dif^
férentes classes du règne animal ; par Godbfbot-
Rbinholb TrAviranvs , et Lubolf-Chbbtibu Tréviba-
. NUS. ( Communiquées par G. Bbssqbbt » docteur en
méd^ine, etc. )
Mémoire sur les ^ pieds (^Hippocampes , ou cornes^
d^Ammon^ — Lorsqu'on a examiné Torganisation des hip-
pocampes y et leur rapport ayec le reste de l'encéphale «
dans les différentes familles des mammifères , et qu'on
compare ensuite ce qui a été dit jusqu'à ce jour à ce su-
jet par les anatomistes , on est forcé d'avouer que cet
organe n'a pas encore 4^é étudié cx)nYenablement sous
tous les rapports. Depuis Morand , qui le décrivit le premier
plus exactement (i) , c'est surtout à Yicq-d'Azjr et aux
frères Wenzel qu'on doit les meilleures observatrons^ ulté-
rieures sur cet organe. Mais ces anatomistes Tont étudré
plus snr l'homme que sur les animaux. Yicq-d'Âzyr (2) est
parvenu à reconnaître que la corne d'ammon doit êtte
regardée seulement comme une circonvolution du cer-
veau qut se porte dans rintérîeur. Les deux frères Wen-
zel (5) ont tiré la même conclusion de leurs observations.
Reil (4) » seul , soupçonna que l'hippocaippe devait avoir
une signification plus élevée , et Dœllinger (5) se prononça
(i) 'Mcm, de VAcaà, des Sciences de Paris , annce 1744 , p. 3i2.
(3) Ihid, , année 1 784 > p. 620.
(3) De Penitiore cerebri structura^ chap. i3 , p. i34.
{4) Archii^s de PhysioL , vol. 2, p. 111.
(5) Mémoire pour sentir à l'histoire du développement de Vcneé*
phale humain , p. i4«
BT onsjsaTÀTioiis. sSi
contre ropinîon de Vîcqp-d*Azyr. J'ai sutvi* Inorganisation
de cette partie et sa connexion avec le reste dé* Vencé-
phale sur un si grand nombre d'aniniâux: » que je croîs
devoir admettre que c'est un organe beaucoup plus im-
portant qu'on ne le croît , d'après ropinioù de Vîcq-d*Azyr|
car on en trouve des vestiges dans les pîseaux et lés.
poissons.
L'hippocampe , ou la corne d'Ammôn e^t uii drgané .
cylindriqne, j*ecourbé , situé» comme on sait» dansjés
cornes postérieure et descendante du ventricule latéral
du cerveau* La partie qui s^ trouve dans la cdrne posté-
rieure est la supérieure , celle qui est contenue dans la
corne descendante est ^inférieure.
Cette partie inférieure occupe toute la corné descen-
dante. Son extrémité se voit au-dessds de la racine du
nerf optique. Son bord interne est confondu avec la parojt
de cette corne» qui y touche. La substance de cette pav
roi est celle qui » à l'extrémité antérieure du lobule moyeil
du cerveau » termine la scissure de Sylvius et contient un'
noyau médullaire particulier » dans lequel passent la sud •
stance médullaire des circonvolutions , un processus mé-
dullaire du corps strié , la partie médullàit'e extérieure
du nerf olfactif » une partie de la Commissure antérieure
et en même temps la substance médullaire dé rhippocàm-
pe. Il y a conséquemment en cet endroit une communi-^
cation immédiate du dernier avec toute la partie exté-
rieure de l'encéphale» avec deux des plus importans or^^
ganes encéphaliques extérieurs » et avec' un, nerf que ^^on
volume rend » chez presque tous {es animaux » le premier
dé tous les neHs sensoriauif. Quant à ce qui coùcerne ,
la partie supérieure » on remarque de suite » en ouvrah)^ .
les ventricules latéraux» une grande différence entre lés
deux familles les plus élè.vées des mammifères et les
autres familles. Dans l'homme et les animaux » cette partie
s3t MixOIBBS
est «i étroite , qu'elle ne dépasse pas la couche des ner£»
optiques;; elle est, au contraire « si large dans les animaux
carnassiers , les rongeurs , les ruminans , les solipèdes et
les pachydermes y qu'elle reoouTre» non -seulement toute
la couche des nerfs optiques, maisencore 9 dans quelques
espèces, par exemple dans le rat, une partie du corps
strié. II n'existé aucune connexion en tr 'elle et les circon-
volu tiens du cerreau ; mais son union est intime avec le
corps calleux et la voûte à trois piliers. Pour voir le pas-
sa^ de. ces parties en elle , il faut , après avoir ouvert
les ventricules latéraux à leur partie moyenne, et l'ex-
pansion postérieure du corps ca1leu]( restant intacte . en-
lever la paroi externe de la • corne descendante' de ces
ventricules , et séparer rçxlrémité inférieure de l'hippo-
campe d'avec la paroi interne de la cavité dans laquelle
elle est logée , ainsi que l'extrémité postérieure du corps
calleux d'avec sa connexion avec les circonvolutions pos-
térieures du cerveau. Cette préparation permet de voir
les objets su/vans :
1.* Dans l'extrémité, supérieure , en forme de massue ,
de Phippocampe, on voit les bandelettes couvertes du
corps calleux {cordœ longitudinales). Celiss-ci passent
au-dessus de l'extrémité postérieure du corps calleux , pour
se rendre à la face inférieure de ce corps , et se confmuer
en avant jusqu'au commencement des piliers antérieurs
de la voûte, puis se replient et pénètrent l'hippocampe
par sa face inférieure , placée sur la couche des nerfs
optiques. . ,
3** Le bord concave de l'hippocampe offre, dans
toute sa longueur , un rebord médullaire qui est un pro-
longement latéral de l'extrémité tuberculeuse postérieure
du corps calleux.
o."* Les processus latéraux et postérieurs de la voûte
forment une gaine pour toute la partie supérieure et le
ET OBSERVATIONS. 253
commencement de la partie postérieure de «l'hippocampe.
Ces processus {striœ comeœ , tœnlœ striatœ) , sitoéi»
dans le sillon , entre les couches optiques et les corps
striés , sont composés défibres médullaires longitudinales*,
qui s'épanouissent obliquement d'avant en arrière, sur
la face convexe de la corne d'ammon , sous la forme
d'une voûte formée de fibres plus distinetes et plus blan-
ches que ne l'est toute autre partie de l'encéphale» et
qui confluent au bord concave de la corne d'ammoa
avec la bandelette de cette dernière. La force des stries
cornées , la profondeur dû sillon situé entre les couches
optiques et les corps striés , dans lequel elles sont logées;
et l'épaisseur de cette voûte, sont toujours en rapport
avec la grandeur de la corne d'ammon. Elles sont , com-
parativement au reste de l'encéphale , les plus grandes
dans les rongeurs , chez lesquels l'hippocampe est égale-
ment plus grand , en proportion , que dans les autres
animaux.
C'est ainsi que la corne d'ammon se cotnporte dans les
mammifères. Jusqu'ici on l'a entièrement refusée aux
autres animaux; mais dans le scolopax gallina^o, on
voit sortir , comme nous en avons déjà fait la remarque ,
des deux côtés des massues olfactives , en dehors et en
arrière , deux saillies tuberculeuses recourbées qui ont
la même figure que les hippocampes des mammifères ,
vus sur la face inférieure. Dans les poissons même , il se
trouve des parties que je regarde, avec Haller, comme
les cornes d'ammon. La corne d'ammon fait donc partie
des organes les plus importans de l'encéphale des mam-
mifères. Il est en relation intime d'un côté avec les ner&'
olfactifs et le corps strié , de l'autre avec le corps calleux
et la voûte à trois piliers , et son union avec la dernière
est d'une nature très-remarquable. Ces circonstances
seules prouvent déjà que les cornes d'aminon doivent être
a34 HàiiOiBss
plu3 que de simples cîrconToiutions do cerveau a car ,■ atr-
cune circooTolution de cet organe n'esl en relation aussi
intime et aussi distincte avec tout l'intérieur et l'extérieur
de ce viscère. Mais la forme des circonvolutions du cer-
f eau est très-variée dans les différentes familles des mam-
mifères. Les hippocampes 9 au contraire » ne changent
pas plus de forme chez tous ces animaux , que les corps
striés 9 les couches optiques» les tubercules quadrijo-
m^uxy etc. La grandeur des circonvolutions du cerveau ,
enfin , est toujours en rapport direct avec la ^osseur et
la longueur du corps calleux. Dans les cornes d'ammon ,
au contraire » ce rapport n'a pas lieu. Elles sont très-
grandes dans leû rongeurs , dans la taupe , le hérisson et
les c^iauves-souris , qui ont le corpë calleux très-petit et
qui ne possèdent aucunes circonvolutions au cerveau.
Ce qu'on peut dire avec quelque vraisemblance sur la
fonction de l'hippocampe» c'est, ce me semble, que
cette partie est , moins que la plupart des autres organes
encéphaliques , en connexion immédiate avec la moelle
alongéé et la sphère de la vie végétative , et qu'elle se
rapporté au nerf olfactif. Les fibres de la moelle aloogée
se rendent en partie au cervelet, passent en partie parla
protubérance annulaire , les pédoncules médullaires , les
couches optiques et les corps situés aux oirconvolutions
du cerveau. L'hippocampe ne communique qu'avec une
partie de ces circonvolutions et par son extrémité inférieure.
Son /lutre communication avec l'encéphale est opérée par
le corps calleux et le fomlx , organes qui ne contiennent
non plus de processus immédiats des fibres de la moelle
alongée.' Son volume n'est en rapport direct qu'avec le
volume des nerfs olfactife, et la substance médullaire do
son extrémité inférieure se confond avec le noyau mé-
dullaire duquel naissent les racines externes du nerf ol-
factif Mais c'est pré(usémettt ce nerf qui est situé le plus
RT OBSBRVATIOlf S* 835
loiq de la moëlie alongée et de la sphère de la vie végéta-
tive. L'hippocampe coopère donc vraisemblablômeot ^
une fonction de la vie intellectuelle supérieure , peut-être
à la réminiscence , qui est si bien réveillée par des impres-
sions exercées sur le sens de Tolfaction.
Mémoire Mt* les nerfs de la cinquième paire , consi-,
dérés vamme nerfs sensoriauœ, --^ Un^des phénomènes
les plus remarquables de la vie physique »^ est la faculté
qu'ontles organes si différensenlr^eux d'exercer jusqu'à un
certain point , dans de certaines circonstances » les fondions
les uns des autres, La peau et 1c poumon, la peau» lecabal
intesiinal et les organes urinaires , se remplacent comme
organes sécréteurs. Le sens tictile devient plus fin dans
les aveugles. Il est même vraisemblable que , dans l'état
de somnambulisme > des nerfs abandonnent leur sphère
d'action et peuvent produire des sensations semblables
à celles qui sont le pl'oduit de nerfs sensoriaux propres
dans l'état sain et naturel.
€es propositions ne se déduisent , jusqu'ici , que de phé-
nomènes pathologiques ; mais , il existe aussi des faits
•d'anatomie comparée qui parlent en leur faveur , et qui
sont ou mal - appréciés ou encore inconnus. Je m'en
vais faire un rapprochement de ces faits , en cherchante
démontrer que les nerfs de la cinquième paire remplacent
les nerfs sensoriaux les plus imporlans chez maints ani-
maux, et que plusieurs animaux possèdent des organes
sensorianx très-divers de ceux de l'homme , et dont les
nerfs sont des rameaux de la cinquième paire.
1.° Les 'àerfisde la ointjùième paire remplacent^ che:^
quelque^ animaux » les principaux nerfs sensoriaux.
Les mammifères fournissent déjà une preuve de cette
assçrtioq sur l'organe visuel de la taupe.
Zinn fut le premier qui crut avoir remarqué que .Ip
nerf optique de cet animal était.uoe bre^nche du rameau
â36 IIÉUOIRES
du nerf de la cioquième paire , lequel se rend aà niu^
seau {jk). Le critique de la Zoologie de Tiedero'aDn {Ga-
zette générale de littérature de Halle , 18 1*5 9 a-* 204,
pag. 800) , prétend, contre cette assertion deZion , que
le nerf optique et le nerf du museau de la taupe sont
des nerfs diflférens, mais qu'ils sont très -minces et à
peine perceptibles ; qu'il n'existe pas de troisième , qua-
trième ni de sixième paires ^ et que le nerf optique est
suivi immédiatement delà cinquième paire , très-forte »
naissant et se rendant à l'oeil , de même que chez les au-
tres mammifères , sans cependant communiquer avec le
nerf optique.
Carus (2) ne trouva pas4|ion-plus de vestiges des troi-
sième » quatrième et sixième paires» chez la taupe. U y
vit les nerfs optiques sortir de la masse grise de l'infun-
dibulum , sous la forme de filets gris -, fins comme des
cheveux, entrer dans l'orbite par fin trou optique delà
même finesse y et se perdre là sur un petit renflement d'un
.nerf , que -Zilia' prit pour lé nerf optique lui-même; mais
qui est analogue , suivant Carus , à la branche opthalmi-
que de la cinquième paire. Il croit que le rudiment de ce
nerfoplique s'unit avec la branche ophthalmique pour for-
mer ti no espèce de ganglion ciliaire, duquel partent les
nerfs du bulbe de l'œil.
Voici maintenant ce que mes recherches m'ont appris
sur les nerfsk de l'œil delà taupe : les nerfs optiques nais-
sent de la manière indiquée par Carus, devant l'infundi-
bulum , sous la forme de deux filets gris , qui ne sont pas
plus gros qu'un cheveu et qui cheminent , sans s'unir en
aucun point» sous la forme de deux S romaines, ayant leur
(1) Ziiiii , De dlfferentiâ fahrlcœ oculi huniani et brutoruifi , \. i.
Tn Conwi. Spc. regalis scient, Gotting. , l. 4 , p. 247.
(2) £ssai d*un exposé du système nerveux , p. a4 1 .
ET OBSERVATIONS. * sSy
. extrémité inférieure tournée l'un,o vers l'autre. Leurs ra-^
cines ne se laissent pas pout*suivre , comme les origines
des nerfs optiques des autres mammifères, jusqu'aux
couches optiques et à la paire antérieure des tubercules
quadrijuoîeaux. Je trouvai , entre ces racines et Finfuq-
.dibulum, une strie médullaire , transversale et étroite >
mais qui n'avait pas de. communication immédiate avec
les nerfs optiques (i). Autant les nerfs optiques de la
taupe sont petits, autant sont grands ses nerfs de la cin-
quième paire , et autant est distincte l'origine de la grande
portion#de ces nerfs. Santorini , Wînslow, Wrisberg et
. Q. H. Niemeyer (2) , ont cité des observations qui rendent
vraisemblable que , dans l'homme , cette grande portion
naît de la moelle alongée. Dans la taupe» cette origine
peut être vue si distinctement , qu'il ne peut plus y avoir
de doute à cet égard.
Sur Tencéphale frais d'une tau^e , on trouve , des deux
côtés de la moelle alongée^ un renflement longitudinal s'é^
tendant depuis le commencement du cordon racnidien,
jusqu'à la sortie de ce nerf de la pie-mère, lequel se dis-
tingue très-bien par sa couleur blanche et qui est évidem-
ment en rapport intime avec ce nerf. Sur un encéphale
durci par l'alcohol , je découvris , après l'ablation de la
pie-mère , sur la moelle alongée , les pyramides qu'il n'a-
' vait pas été facile de reconnaître auparavant, et, sur leur
bord externe^ s'épanouissait des deux côtés une mem-
brane médullaire mince , composée de fibres transversales ,
après l'enlèvement de laquelle on vit que ce renflement
/
(i) Cette strie méduliairc a déjà élé remarquée par Caros ; il 1 a
regarde comme une commissure inférieure de la division moyenne de
rencéphale. Je l'ai trouvée interrompue à son milieu dans plusieurs
taupes.
(2,) De origine paris r/uiiiti neivorum ccrelrî ^ Halae, 1812. — Arch^ .
de Rcil. , vol, 2 , toro. i.*' , P- ^*
238 ViVOIBB»
était une racine , commençant au cordon radiidien , yers
la grande portion du cinquième nerf éneéphaliqoe. Dans
l'interyalle compris entre cette racine et la pyramide,
s^épanouissaient latéraletnent , dans la moelle alongée,
des faisceaux fibreux très-forts » qni Tenaient de la moelle
épinière. La cinquième paire se ramifiait ayant de sortir
du crâne, de la manière ordinaire , en th>is rameaux ,
dont celui du milieu était le plus gros. Celui ci se con-
tinuait des deux tôtés du maxillaire supérieur jusqu'au
museau. A dOn passage è la mfichoin&, il s'en séparait
une branche qui s'en allait-dtreclemeat à l'œil et donnait,
avant son entrée dâbs le globe oculaire^ plusieurs bnul-
ches très-petitei pont les parties environnantes. Sous
lui se perd -le -Aeif Optique.
L^opi|î(^ du ci^itique de Tiedemann et de Gàfus , que
les nerfs de la troisième et quatrième paires manquent à la
taupe , h'ést pas exacte. Je n'ai non-plus trouvé la si-
xième palnô; mais je ne voudrais pas regarder son absence
comtne décidée. Je n'ai pas pu découvrir la manière dont
le nerf optique et la branche ophthalmique de h cinquième
paire s^èpanouissent dons l'œil; mais, ce qu'il y a de cer<
tain , c'est que l'exiguité du premier n'est en aucun rap-
port ni avec le volume de la dernière , ni avec celui de
la rétine , et que cette branche ophthalmique doit avoir
une fonction plus importante dans la vision de la taupe
que le nerf optique. Je ne peux donc que partager l'opi-
pion de Garus , qui présume que le nerf optique et la
branche ophthalmique de la cinquième paire contractent
une union intime h leur entrée dans Tœil , et forment en-
semble la rétine.
On ne peut cependant pas refuser au nerf optique*,
proprement dit, de la taupe , une part h la vision ; mais ,
il existe un animal chez lequel cette fonction est exécutée
imiqucment par une branche de la cinquième paire , c'est
BT 0BSJBȴATI0N9. sSg
le.proteus angumus. Qa ne savait pas jusqu'ici qoe cet
animal a des yeux situés immédiatemept soi^ l'épidernie ^
qui n*a pas d'ouverture pour eux. L'œil du proteus est
composé» d'après mes observation»* d'un crystalUn sphé-
rique simple, dont la face pôsténieiue, couverte d'un
pigment noirfitre , est logée dans une oavité ^ entre
les tendons des muscles antérieurs de la tête , et qui
ne reçoit d'autres nerfs qu'une branche de la cinquième
paire. La branche sus-maxillaire de cette paire &e parr
tage en trois rameaux » un externe , uinmoyen et un in^
terne. Les deux premiers s'épanouissent sur la face infé-:
rieure de la membrane olfactive; le moyen donne en
même temps la branche ophthalmique mentionnée , et I'îot
tisrne pénètre particiilièrement dans la lèvre supérieure »
mais en partie aussi dans l'extrémité antérieure de Tor-
gane olfactif. 11 n'y a assurément aucun vestige ici des
ner& optiques proprement dits, ni d'une troisième , qua-r
trième et sixième paires. La peaunon^perforée , située sur
l'œil , n'est pas même plus mince en cet endroit qu'en
d'autres lieux; elle est cependant assez mince pour lais-
ser passer des rayons de lumière. Il est donc facile de
concevoir comment le proteus peut être trè^sensible à la
lumière sans posséder d'ouvertures extérieures pour les
yeux. Cependant ^ il ne pourra pas apercevoir les objets ;
seulement , il distinguera {a lumière d'avec les ténèbres,
Les nerfs de la cinquième paire suffisent donc pour cette
distinction. Pour reconnaîtra lès objets , il faut peut-être
un nerf optique propre^
Un troisième exemple de nerf sensorial remplacé par*
un rameau delà cinquième paire, serait donné par Tor-
gane auditif des poissons , si ce que dit Scarpa était vrai ;;
savoir , que le nerf acoustique de ces animaux n'est pa^
un nerf propre , mais un rameau de la cinquième paire,
J'ai déjà précédemment cité des raisons cbnlre la véritik
240 UèMOIRES
«
de cette assertion. Je dois croire, en général, d'après mes
recherches» que le remplacement de ner£i sensoriaiix
particuliers par des rameaux de la cinquième paîpe n'a
lieu que dans quelqiiis espèces » peut'-être aussi dans
quelques familles; mais non dans ano classe entière des ani-
maux vertébrés , et que chaque organe sensorial dés mammi-
fères » des ôiiseaux , des amphibies et des poissons , est» en
général, pourvu de nerfs propres et semblables à ceux
de Thomme. par rapport à leur origine. Si ce que j'ai
cherché- à démontrer dans le premier de ces Mémoires ,
savoir , que tous lès nerfs sensoriaux des animaux inverté-
brés doivent être considérés comme des rameaux de la
cinquième paire , est vrai , tous ces animaux fourniront
des preuves pour notre assertion.
2." // existe, chef plusieurs animaux , des organes
sensoriaux propres i très -différens de ceux de l'homme,
dont les nerfs sont des rameaux des nerfs de la cinquièm,e
paire. Les preuves les plus curieuses à l'appui de cette
proposjlion , se trouvent chez les raies et les requins. Les
uns et les autres possèdent des ^ nerfs de la cinquième
paire pjus gros que toute autre espèce animale qui me
soit connue , et la plus grande partie de ces nerfs sert à
la formation d'organes sensoriaux propres , qui ont déjà
été décrits dans les raies , mais qui n'ont pas encore été
observés dans les requins, du moins autant qu'il esta ma
connaissance.
Lorenzini (i) trouva ces organes dans leraja torpédo,
A. Monro (2) en a fourni des descriptions et des iGgures
(1) Schneider , Recueil de Mém. et Ohseru, anat. pour V éclaircisse-
ment de Vichtliyologie , volume i.**' , p. 98.
(2) Comparaison Je lu structure et de la physiologie des poissons
avec la structure deVliomme^ elc. j Ira'', par Schneider , p. 16 , pi. 5 ^
6 , % I.'
ET OBS£Rv[aTI ONS. 2/^1
prises sur d'autres espèces de raies. non électriques; maii
il lésa seulement regardés comme des organes de sécré- ,
lion* et d'excrétion du mucus , tandis qu'Us sont Lien éloi-
gnés des conduits propres du mucus , tant des raies que
des autres poissons, par leur structure , IcAJrsnerls , grands
et nombreux , et par la substance qu'Us contiennent , qui
n'est nullement du mucus » mais de la gélatine. GieoiTroy (i) ,
les regarda» non moins inexactement, comme des par-
ties semblables aux organes électriques du raja torpédo ,
en ce qu'il crut qu'elles n'existaient que dans les raies non
électriques , chez lesquelles elles remplacent les organes
électrique^ du raja torpédo , et que la raison pour la-
quelle elles ne manifestent pas d'effets électriques , était
qu'elles s'ouvraient en «iehors , tandis que les organes élec-
triques avaient un tégum^t aponévrotique. Mais elles
existent aussi bien dans la raie électrique que dans les
autres espèces de raies ; elles ont des nerfs tout autres que
ceux des organes électriques du raja torpédo , et leur
structure est très-différente de l'organisation des der-
niers, en ce que les cylindres dont elles sont compo-
sées, ne sont pas, comme dans les derniers, divisés ea
compartimens par des cloisons transversales. Jacobson (i)
les a enfin déclarées ce qu'elles sont assurément, savoir ,
des organes sensoriaux propres. Personne n'en a donné
une description plus instructive que celle de cet habile
zootomiste , qui , comme je le tiens de sa propre bouche»
a feit beaucoup de recherches sur ce sujet. Je vais aussi
communiquer les résultats de mes observations.
Dans le rajarubus , raja bâtis , et vraisemblablement
dans toutes les espèces de raies , il se trouve , de chaque ,
côté de la face supérieure et inférieure du corps, à côté '
(\) ué finales du Muséum d^Hist naturelle^ tcune i.^', p. 395.
(2) Bulletin des Sciences de la Société pliilonuilique de Paris,
24s MÉM0IAB8
du bord externe de rextrémité antérieure des branchies »
une capsule formée par une membrane tendineuse épaiye.
Dans chacun de ces quatre réservoirs , il se ramifie un
gros rameau du nerf de la cinquième paire. Le rameau
isort immédiaSement du tronc du dernier , passe en ligne
directe devant les branchies et se divise en deux bran-
ches principales , dont Tune y supérieure, se rend à la cap-
suie du côté dorsal, Tautre, inféridure, à la capsule du
côté abdominal (i). Immédiatement après son entrée dans
(0 La daquième paire dans leS raies se divise en quatre branchés ^
après sa sortie de la caVité er&nîenne. La Imnefaè supérieure se corn-*
porte dans la raja ruhus ^ sur laquelle j'ai eiaminé ^es branches dé
plus près y comme dans la taja clapota ^ dou^ les nerfs céptialicrues opt
été représentés pa^ Scarpa. (De caiditu et olfacta , pi. i , %. i.l
Elle chemine le long du côté exter^ du globe de l'œil de la cavité
nasale jusqu'à l'eU/émité du museau, en donnant d^abord dans et
trajet un long rameau qui se ramiie en partie dans l^iutérieur de^ la
cavité du nez , en partie sur les parties charnues du museau , et plus
loin, plusieurs rameaux plus petits se rendent particulièrement à
la Êice inférieure du museau. La branche naojeùne chemine aussi le
long du côté interne du globe de l'cBil, entre les muscles des yeux jus-
qu'au bord interne delà cavité nasale. Ici elle payait, au premier coup-
d'oeil , s'anastomoser avec la branche précédente ^ et c est aiusi que
Scarpa la représente anastoaaosée. Mais' en examinant de plus près,
on trouve qu'elle chemine limpletteol-â c6té de celle-ci sans s'unir
avec elle. Je n'ai pas encore suivi son extrémité. Ces deux branches
ensemble sont analogues au ramus orbitarius trigemini des anims^ui
supérieurs. La troisième branche » plus forte {ramus maxillaris sU-
perior ) , natt après les deux précédentes , et se rend , le long du côté
externe du globe de i'oail et de la cavité nasale , aux parties latérales de
la tête , en formant dans ce trajet une expansion aréolaire. La qua-
trième branche (nmuix maxillaris inj'erior')^ nail aussi ^ comme la
précédente , à la face inférieure du tronc commun , mais plus en arrière
que la troisième. Elle se replie en arriére , se porte en dehors le lon^
du bord interne de l'ouverture de la branchie , et se divise en un grand
rameau et en plusieurs autres ramuscules plus petits. Le grand rameatf
est celui qui pénètre dans la capsule ^ de laquelle sortent les tubes par-
ticniiers aux raies. Les rameaux accessoires sont des nerfs qui yofti
ftun* muscles.
£T OBSAI^yNTIONS. 24a
]a capsule:, elle s'épanouit en rayonnant d'un centre dans .
louiez les directions. Chacune de ses dernières branches
passe dans Une Vésicule ronde inférieurement , plus
étroite supérieurement et qui. se continue dans uq tub^
long et mince* Les vésicules et les tubes sont composés
d'une membrane élastique et renferment une matière gé-
latineuse. Les vésicules sont , dan$ leur intérieur, divisées ^
longitudinalement en aréoles par des cloisonsé Le> tube^
percent les capsules mentionnées , s'épanouissent par
faisceaux sous réjûderiBe de l'aninialy et s'ouvrent à S9
si^^cQ eq, pçti^ f^{^iU09 mamtnelonées, Qmtre im^, .
ce^3^: à% c^ t^l^s.ndi^^nt 4e chaque capAulft, tanjtà lir
fa^ supér4eu^^, q^'i^férie^re du c^ps. Ceux^ d0s. d^m.
eaps$le#. itiféri0aj5eç ont uu^e^urs s^mblab^e A (mupr49%>
deux capsules supérieures^ Un di^ fai^Ceav^' sq liepdi.eo-
dedwas v^r^. la iré^bon des organes auditifs; le dôu^ièiue te
ponte eu devait; ^M ipwftea^ , l^S 4ubesdu Irpisiècpie feis'* .
ceau vonVtsioléiPEI^t 0)^ llf[x,|i0usemep|;.«^^X: bords, latéraux
de lapeîtrHie ; Içy^qimln^u^! se dirige eu arrière^ Les. tuJ^c^
singuliers de cbaqtfeifaîsee$i:i sout d^u^e longueur ^iflîi-
reat^.. Quelques- ûqs s^'ouvrent ea deb<>^. & plus ou laoînt':
de distattee de, leMr i^gm^.
Les nerfe de. La ; cinquième pairl» SQ: ipon^treut ,: 4aps> .
\^\.9qHaUi» iWÉmthdc^i non aussi fovts que daps le^^
raien:^ mais eBOo^e d'uue grosseUif; e^^raor4^aaire. L^^s
deuftr. rameaux prîncif^o^ passât à ç^]â d^ Ja c^yiî^, .
crânienne 9 au museau » se iSk^mis^l^ au-^t^si^HS; «Je. 19^,.
eaviité niasaJe en iaHp^v^ » et se teit^ineàt dans un,tisM>^/,
su to^ et é|piaij» 4e fiJ^s tondineuscils qW s'entf^croisc^nt^; ,
lec|iiel,esi ;»itué^ iwi9é4i^tc^ent sous Vikf\àmsD^ÇkA ^U9rd^> ^
^ésionkii arre^dies . (yeuses ixité^rieUr^^nQ^iX^ divi^é^ eu:;:
cellttlils piMT desi elfisons, com^^^s d'une m^9ibifan^:
élas^iquo j»}ide , et çp^leu^ut dei^g^Jatine^ s^ipblaWfli.
à celtes qMieiHSleul da^is les. r^ies^ WWs/ ces yé^icç^,
^l\t\ extbAits
ne sont pas siluées dans des capsules particulières et ne
se continuent pas dans des tubes aussi longs que clies les •
dernières. La membrane tendineuse » dont elles sont cou-
Tertes » a des ouvertures auxquelles répondent de pe- '
tils trous de l'épiderme. Je n'ai pas pu découvrir- si
ceux-ci sont en communication, avec les vésicules /ou
s'ils sont les orifices des tubes mucifères situées sous Fé-
piderme. /
On ne peut admettre que deux sortes de fonctions pour .
ces parties : ou elles manifestent un effet à Textérienr , ou
l'animal reçoit par elles des impressions extérieures. Cet
effet à l'extérieur ne pourrait être qu'une manifestation de '
force analogue aux coups électriques Axiraja t&rpedo, en
ce qd'il ne ne peut pas y avoir d'effet matériel ici oh il ne
se fait point d'excrétion matérielle.
Mais il n'y a pas de motif pour supposer une pareille
manifestation. On est au contraire autorisé à admettre que .
l'animal reçoit par cet organe des impressions extérieures ,
par la raison que » dans les requins et les raies , la bouche '
se trouve en arrière , à la face inférieure.» «t les narines ,
les yeux et les oreilles sont situés tout-à-fait à la iàce *
supérieure du corps ; que» par conséquent, ces poissons >
ne seraient pas en état de reconnaître la proie qui se trouve
sous eux y s'ils ne possédaient pas à la face inférieure/du ^
corps des organes sensoriaux par lesquels ils pussent aper- .
cevoir et distinguer les objets placés sous eux. Un autre '
poisson à cartilage , l'esturgeon , se trouve dans le même
cas. Chez celui-ci , la bouche est aussi très-loin sous la ihâ-
cboire supérieure qui la ^dépasse. Les yeux n'ont pas ,
comme je le fi^ai voir dans le mémoire suivant y une ré-
tine médullaire semblable à celle des autres poissons ;
mais la substance médullaire du nerf optique se continué
comme un processus étroit plissé sur lui-même , dans ;ane
gouttière longitudinale y sur la face inférieure de Toul
1
BT 0B8BBVATI0NS. 22^5
îasqn'àir crystalKa ; la membrane qui est à la pl^ce de.
la rétine est une membrane mince , grise « opalin^ , non
fibreuse* Cette membrane ne sert probablement :à rien
pomr la vision , ou ne sert à voir que dans certaines
circonstances. La réception des impressions visuelles. se :
(ait, sinon dans tous les cas » du mSins dans un bon nom-
bré » uniquement par les processus susdits. Le champ. ,
visuel de Testurgeon doit donc être très-^restreint ^ du .
moins dans ces cas , et s'étçiidre seulement à des objets .
qui se trouvent au-dessus des yeux ^ des deux ciblés de la .
tête, n n'a pas pour cela des organes comme, les raies et.,
les requins ;î mais des rameaux des nerfs de la ciiMjuièmé .
paire se rendent chez lui à quati'e fibres ou bai'beft ( clrr .
rhi ) , qui pendent par paire non loin de la bouche. Ùia-^
cùne de ces parties est un cône long et étroit; dans son
axe est situé un tendon rond. L'intervalle enXjpe le.deriiiei'
et la péati externe du airrhûs est rempli par.ùû tissu,
fibreux » entre les fibres duquel se ramifient les râopieaux ,
mentionnésl de là cinquième paire. La surface di^^Torganê,.
est toute couverte à sa base de papilles nerveu$.çs, plus:
haut jusqu^à là pointe et en travers, de rebords membra-
neux très-délicats et blancs , crépus» frangés au bord. Le
poisson possède donc des parties qui ressemblent à des
organes des animaux supérieurs , dont nous savons cer^n
tàinement que ce sont des orgapes sensoriaux.Lafpi'uie
extérieure dé' ces fibres bar]i>ues est la même qu0 celle
de la langue des pics. Lés papilles à la base do cet organe
«ont semblables aux papilles de la peau et de la langue de
l'homme /et les rebords membraneux de l'organe sont
faits poui^ être ébranlés parles Commotions les plus légères
del-eati.
. Mais les tubes mentionnés des raies et des requins
sont ils aussi une espèce d'organes tactiles ? Il n'^st
pas vraisemblable que des impressions analogues à celles
i. 17
246 MÉMOIRES
que nous recevons par les papilles de la peau» soient
transmises aux nerfs de .la cinquième paire à travers
un long cylindre rempli de gélatine ; n^ais je n'ose pas
déterminer ce qu'ils sont en. effet. Je n'ai jipn vu dans
ancun dés aùlrçs poissons que )'ai disséqués Jusqu'à ce
jour » qui ait pu me iJonner des lumières à cet égard.
Dans le eyclopterus lumpus, j'ai bien trouvé , des deux
c6lés de la mâchoire supérieure , entre les organes olfac-"
tifs', datis des cavités particulieres.de la masse cartilagi-
niBiise (\ûi .remjplit cet intervalle.» de petits tuyaux mem-
braneux' CQp tenant une matière caséeuse.» et fermés à
leiir' extrémité interne obtuse ; mais je n^ai. pas vu de
nerfs quî 'allassent à ce$ parties. N^us.ne pouyoQs attendre
des éclait'xâssçmen^ ultérieure que. d'o.bserv^ions plus
exactes ^lir les manifestations .vitales des raies et des je-
quins , '■ et ce qui jusqulçi .peut être dit à ce..su^et se ré-
duit'à pbiivoir soutenir,' suivant moi , que l'efppire des
sens n'éjt pas resti'eint chez tous les animaux, comme
ctîèz nous ,' et que ce spnt les faer& de la cinquième paire
q'ùi s^épànbuissent dans dés organes senspriaux particu-
liers drff^rèns des nôtres.'
1 • *j ■
. 1 : i
^ fc " - 1. ■
■ I
r
ObseUyations sur C inflammation de la plèvre dtaphrag"
' fnatiiiue'{i) ; par M. Anpral fils ym^m^bre açljointdô
VAcâdemLii^ royale fh MAdecint. .,
,,,<•"■ . ■■ '. .■■..■,. :- '>I
■. * _ '
• : . • ■ ■ ■ • ■ . 1 * .
La pleurésie , considérée. sous le. rapport de. sa nature,
de ses caij8|çs , de ^es.sjiJjpijQiaes et 4e ses. diver]^^ termi-
naisons , est' aujourd'hui une des maladies les mieux con-
II m'i ... I • ■ ^ J '■ ' '. ' ".Il ■■ ■ ■■'
f I • . I ■ • . •
(ORccfi^illies à ThôpiUil de in (tharité', dans les salles de M. Lcr-
miiikr. ■.,.,■•■'■
•• -a. ■ ■ ' ! ■
nues. Cepeadaat ^Qçitte aiEBcUon^ ^^t la nata^ est
maintenant si bien déterminée 5. dont le diagnostic nous
semble si facile ^ .fut joug-teap^^ps'p^Njit les médecins un
objet d'inf ermmabW ^scuss^ops. lif ^ioement Ai*étée , imi*'
té par Paul d^Çg^e et par^lexa^dre.dejTralles ,■ assigna-
t-il è la pleurésie spn yécitable siège ^K^ursj^udcesseurs»
peu versés 4lans la culture >de Fans^tomie , reyitirent à
Fancleiuve opinion d'Hippocrate; ils ÇQ^IbQdîrent;^inflam-
matioti de^ plèvres avec celle, du parenc^iyme puliQonaire >
et ils attribuèrent souvent à Tune. 4e ces mialadiesité qai
appartenait spéicialement à rautre,;v C'est ainsi que les
crachats visqueux et j^ouillés de la pneumonie furent re*
gardés loûg-tenips conime caractérisant également Uipfeii^
résie. Jusqu'à une éROflA© . très-rapprochée de nous;. on
voit les médecins être incertajns si la douleur aigUe».p0i)r'
gitive , de la plei|ré$Âe ,. n'est pas plutôt je résultat de) la
phlegmasie même dû tissu pulmonaire; et ^ i^Qpe^danb»
bien des siècles- auparavant ^Arélée ^vait dit posititë-
nient ^ue. la dpulçur, |^èa- vive dans la;pleurésie» estnuUo
dans If pneuQ^ooie* On disputait, ppur savoir si le pda^:.
mon et sa mefubr^iT^e enveloppant^) pei)i([emt s'ienflamnier
isolément; et c$[ fait* long-tepips cpnJiçsté^ ne 'fut /bien ■
établi, que par jes. observations deDien^rbroéck^et de >
Fr. Hofrnann. Enfin « si.r<ai..pa^cpur.t jQ-^epu^iteeénh
aMUymwum d(^J\x,Bonneiy QQj^er$i surpirf^fdelaibttledfi- '
dëes bigarres» d opinions erronéf^ ç^ ont létÀ émises sur
la naturelles causer .et les.elTeif.ikA.âdh^renCes du pou^
mon aux/côt,es*.L63^^édç[dnB.; qf^ltt^saporaifis: do Mof'
gagni plij^^ic;^^; encore ces ,§di|érQfvcQS; au nombre des
causes de linort .p^i^e;;'.,e[t' ce paod biômme a consacra
ptusieurs ligne,^, 4^ison ifpiBortel'iovxi^^ à réfuter cette
erreur ,, d^^^ combj^ sy^t^plique Vanhelmoiit;
L'on^ait^ .4.'ft|l^uy.s.ij^'auçrcelui'^ci;avait dés idées si peu
exactes sur lai nature de la pleurésie , qu'il regardait la
l7•^
S48 MÉHOIHBS
saigtiée comme un reitiède inortel dans celte maladie.
RappeHerbns-fioiis icî; eil ^[mssânt ,'qae^ce'télèbre ennemi
de» émission^ san^iiea: pariait 'iiVôir'iiàc(e6mbé lai-inëme
h un épâncheméni dàtié'Itf jiévtèiné; sutlb dTqne pleurésie
qa'ii:ayait fférusé de tOÙbdttrë^af 1â s&i^ée.' ^
-Presque de nos jmtfi, fitoH ; qti Bpottè une si vive lu-
mière sur le diagnostic' de la ji^lenropnoùmionie Tateiite ,
né semblé pbs ai^'ëti-dés îdéëS Ibtijoàts claires et pré-
cisela sur I«8 ^^yMptftmes de là' plëilrè^ie. Cette phlegma-
sie vèommé' 'tb(ilé& celles des membranes séreuses , n'a été
véritableinent bfen connue <|(de''deptiîs là bàissancè de Fa-
natomle ^néràlè. ^Enfin ; c'eh iseùrfeiiieiit depuis remploi
de 1-abscultatioli inédiàte » qUe le dfà^bstïc de la pleufésîe
a^ Ipcirté à Ma {dus haut jHôint Bè perfection. Seiile-
rarât "alors on a pu plus sOrement distinguer d'avec lès
épaneheiiiens pleurétiqubs , dcortalbes pneumonies aigîies
osl c^iroiiiqbeli qùr né sdbt accompagnées d'aucune ex-
pe<}toratio|l eahlctârisftque; ' ' ^''
-ii' est cependant titiè portion delà plèvre, celle qui
tapisse la &dé')»up^éurè du diaphragme ,' dont Tînilâm- ''
motion ; -bien' qu'ôndOttéée par un ëiiàembfé' de symptômes
partrouliërs^ ^semble;' dïins ëës derniers tômps ; n'avoir
pflB'ifixé d'une mantëre spéciale l'atteiïtion des médecins.
Soit Hjuei la phlëgibâsie de* la plèvi^e diaphragma tique
existe TBiMée ,; soif -qéi'ëHë cëincidle avec Tinllâmmation du
resté ' de la înëiâbrane séreuse ihoraciqûë , les signes qui
rannoneent so^t assez èaràcléristiques; ils âiil^rent assez
des signes de ' là pleurésie -ordinaire, pour que nous'
croyons utile de consigner ici les observations que nous
avons recueillies sur ce Siijet. La pleurésie diaphragma-
ti^ue n'est pas d'ailleurs une affection rare , et tous les
médecins qui cultivelit l'anatomie pathologique ont eu
certainement plus d'une fois l'occasion de l'observer.
I Linflammation de la plèvre diaphragma tique a été in*
k a V. 1 o :•' A ic ^'* '■-
diquéeà'une manière très-préçyiAft;pai^JQperJhtis^vi».;qui L'k
déente sous lenoïxi^^Q,.f(çrffplkfff^^tif}^il4^
(îeraière maladie ;.si mqrk!'^iPl^^Tifi^ ^f^iii^ occupai
eam mcmbranœ plfi^rœ paxp^fffif qt¥»4ù^phmgnmxtm-
bit y vùl ôtip^um,9epivm^ n^^tfi^ , qriturfnarhus diras',
quetn paraphrenitidem appellan^ {/ipk. 907 )« .Oa[i^oit
que» dans cet^ 4é6^^Uoo^r^^Ço^bs^v^Ci()|apl^lend.aou$^un
même, qpm et l'iAUao^mation fiQ .la pl^Jte dtaphragina^
Uque et telle du disjphragme b^-ÎDême» Les «utres écri^
vains , antérieurs o|f^ postérieurs ;^, Boqrliaasre;^ .qui oyat
pajrjfé de la paraphré]f^ésie.»,^iû]^,^^ àtpeu*
près aucun comptç^dç raffect^çn 4!^Ia^Ii^vpe^:etils o»t
rapporté à une diaphrajgmite to^s-Iça f yi^ptomes x>bservé^.
Cependant, daas toutes Içs^ 9ii]iferi(ures ,do: cadavres dont
flsifbus ont tranjsipi^ la, descciptiQPn.lQ: diaphragme est
intact, et la plèvre qui tapisse ce muscle:est, au contraire,
le siège d'une pblegmasie à différons dçgrés*, L'afleotion
qu us ont d^jçi^^ q'est 4pP0 autre cboseï qu'une pleurésie
diapbragmatique. On peut en juger par l'exemple sui-
vant : ; \
Un homme 4<d, quarante-sept ans » ditOehaen» estât*
teint de paraphrén^i^; il est apporté. ^. l'hôpitajl le qua-
trième jour de sa maladie. Jrôis'j^ignées^sont pratiquées
dans l'espace .4^ ^do^zqhei^rgsj; }>aias,i boissons adoucis*
santés. Le lendçipain> rjuresardoniqueet oiort. Oa troqua
des couches al^umineuçes épa^sea.qui upissaientlesdeux
poumons au diaphragme. (i?<^.,7^ç/v» pars.i ^cap^-^j)^
Les symptômes assigi^^ par Qç^rhaav^ h la paraphré-
nésiè ou pleurésie diaphragma tique » sont une. fièvre ai^
guë f, une douleur vive dans la. régiou du diaphragme «
augmentant d'une manière atroce dau^ l'inspiration^ la
toux» l'éternuement , dans tes efforts pour vomir ^. aller à
la selle ou uriner; une respiration petite 9. accéléoâe^ha-:
letante , s'exécutant uniquement par les mouremens des
fiSo aiHoiBBS
cotes ; la dépression de s hypocondres p le rire siucdonique ,
le délire , les convulsions.
Nous allons maintenant rapporterplusieurs observations
sur la pleurésie diaphragmatique ; puiâ , en récapitulant
les symptômes que chaque cas particulier nous aura
présentés « nous essaierons de tracer l'histoire générale de
cette maladie.
§• 1. Pleurésies diaphragmatîques isolées. — Pre-
tnière observation. — Un ébéniste , âgé 4e yingt-six ans »
entra à l'hôpital de la Charité pendant le cours du mois
d'avril 1822. Deux jours auparavant , il avait été pris,
au milieu de son travail , d'un frisson léger que suivît
bientôt une forte chaleur. Au milieu. dé celle-ci une
douleur déchirante se fit sentir dans rhypocondre gauche ,
le long du rebord cartilagineux des côtes ; en même tçmps
oppression considérable. Le malade chercha vainement
à dissiper cette douleur par des applications de linges
chauds et par l'ingestion dans l'estomac de deux petites
tasses d'eau-de-vie fortement poivrée. La nuit , il ne .dor-
mit pas et fut dans un état d'agitation extrême; il eut
trois fois le hoquet. Le lendemain^ persistance de la
douleur de l'hypocondre , augmentation de la dyspnée ,
toux fréquente. Nous vltnês , pour la première fois , le
malade au commencement du troisième jour. Assis sur le
séant, le tronc courbé en avant , la main continuellement
appliquée sur Thypocondre , qu'on ne pouvait légèrement
presser sans arracher des cris, le malade, prononçait à
peine quelques miots d'une voix entrecoupée et haletant,e »
les traits de la face exprimaient l'anxiété la plus vive ;
les inspirations , courtes et rapprochées , ne s'exécutaient
que par Télévation des côtes ; la toux était fréquente »
comme avortée , rexpsctoration nulle; la percussion et
l'auscultation n'apprenaient rien ; le pouls était très -fré-
quent et dur , la peau brûlante et sèche. L'intelligence
BT OBSBRTATIOIIS. . fiSl
avuit conservé sa netteté; les fonctions digestives ne pa-
raissaient point altérées.
M. Lerminier soupçonna réxistence d^une pleurésie
diaphragmatique ; il prescrivit ùiie $aignée.de douze onces
et l'application dé' vingt sangsues le long du rebord car-
tilagineux des fausses côtes gauches. Dans la journée» 1^
douleur diminua un peu; mais le sorr elle reparut ayeb
une nouvelle intensité » et la nuit le malade délira. Dans
la matinée du quatrième jour , l'intelligence avait repris
sa netteté ; triais la douleur et rorthopné^ pérsistaieat ; la
respiration et la toux présentaient les ipém.es caractères*
Le pouls n'a fait rien perdu de sa fréquence ni de sa du-
reté ; les muiM^Ies de la face présentaient de temps en iemps
quelques moiivemens convulsifs. Nouvelle saignée de abiizè
onces y réapplicatibn de vingt sangsues sur l'endroit dou-
loureux 9 • boissons émollientes. / Rémission, dans ja jour-
née; exaceT))aiion le soir et délire là nuit. Siciapisiiies
aux jambes.Lé cinquième jourVpersistaiice des m^mes
symptômes ; '6t'; dé plus / nausëes Coi^tinuellqs ; vésica -
toire à une cuisse. Le sixième jour , altération profonde
des traits i décubitus sur le dos ", voix éteinte, hoqùe.t ei
-nausées dé tcAnps en temps; vésicatôîre à la partie laté-
rale inférieure gauche du thorax.' Mort. dans la soirée.'
Ouverture' du caclavre, ^-^Les deux portions de plèvre
qui tapissent la base du poumon gauche et [a face supé-
rieure du diaphragme de ce même côté , étaient forte-
ment injectées et cbu?ertes d'exsudations albûmineusés
qpi s'étendaient de l'une à l'autre. Les autres partîëà dé
la plèvre étaient très-saines ainsi que les poutnons ; rieii
de remarquable dans le cœur non plus que dans fe péri-
carde qui- contenait un peu de 'Sérosité cîtrîne. X'e *dîa-
phragme ne présentait dans sa texture aucune àltéràtloii
appréciable ; organes du crâne et de Tabdomen sains.
Les symptômes de inflammation de la plèvre diaphraç-^
a5a MÉifoiRBs
inati({iie sont d'autant phis tranchés dans èette obsehpar:
tion qu'aucune autre maladie ne l'a compliquée*. lei la
mort survint» comme dans les péritonites; sansqu'aucuii
des organes essentiels au maintien de la vie; f&t matériels
lement lésé. L'inflammatioi]^ partielle d'une membrane sé-
reuse suffit pour déterminer les plus graves symptômes ^
pat le trouble sympathique qu'elle excita dans le système
nerveux.
ikwBième abêerwùian. — Un tailleur » figé de trenter
un ans , avait eu déjà » depuis deux ans ; plusieurs hémo-*
ptysies ; il avait habituellement une petite toux sèche avec
légère dyspnée , lorsque > le 5 octobre i8di ^ après avoir
été mouillé par la pluie, il ressentit vers l'appendice xy-
phoîde une asse< vive doulei^r qqi l'cdiligeait à se tenir
courbé et gênait sa respiration. ibappliquiEi douze sang-
sues sur cet endroit ; la douleur disparut; le lendemain
elle se fit encore ressentir par intervalles. Le surlende*-
main , 7 octobre , il fut réveillé , vers trois heures du
matin, par une douleur violente qui^ cette fois, avait
son siège le long du rebord cartilagineux des -côtes droites ,
et s'étendait même dans tout l'hypocondre et jusque dans
le flanc du même côté. En même temps, mal-aise inex-r
primal>le;J}esoin continuel de tousser, sans oseble satis-
faire, de peur d'exaspérer la douleur ; deux ou trois vo-
missemens dans, la journée. Entrée le soir à la Charités
— rDansla matinée du 8,. le malade présente l'état suivant :
face pâle , exprimant une vive anxiété ; respiration courte >
n(B s'exécutant que par le mouvement des côtes ; petite
toux continuelle ; douleur dans l'endroit indiqué , s'exas-»
pérantpar la pression. En pressant légèrement l'épigastre ,
on excite 4qs nausées et un hoquet qui cesse bientôt,
mais qu|une nouvelle pression reproduit; Sécubitus sur
le dos.; le malade se refuse àloute espèce de mouvement «
de sorte.<qu'on ne peut Jç p^cuter et l'iiusciilter que très*
ET OBSB&TJL'TIOKS. }fi^
ItiipCit&itemeaii; fièvre intense »langde ûiBiturelle, — Apr
plicàtion de trente sangsues à * rhy{>ock>ddre' droit. — Îm
9 octobre » cinquième jour , la dàulenr s*est de âM^aU
étendue à Tépigastre ; le malade, pour se soulager » sb
tient presque continuellement sur le séant, le thorax :ii»-
diné sûr l'abdomen ; percutée, la poitrine résonne lisén
partout; auscultée , la respiration s'entendpartoût , faîUe,
mais nette* Saignée de huit onces , douze sangsues à'F6-
pigastre. — Dans la journée , disparition de la doûtéihr.
épigastrique , persbtaùce de œlle de Thypocoudre , Nreâ-
piration un peu plus libre après la saignée. Sixième jour,
légère, teinte îctérique de toute la surface de la peau;,
conjonctives très-^jaunes ; même état d'ailleurs. Septièmld
jour , douleur presque nulle ^ respiration plus facile , tow^^
rare , sèche , décubitus sur le dos. Dans la soirée , réapi-
parîtion brusque de la douleur de Thypocondre droit , et
aT0c^ elle de tous les autres accidens.^ Yomissemens de
bîle pot racée dans la nuit , à la suite desquels la jiodleur
est tellement .¥iva,:.i{ue le malade perd momentanément
connaissance* ^— Le lendemain matin, huitième. Jouri,
face grippée, lèvres rétractées et agitées 'de mouvëmens
oonvulsifs; orthopnée. Le malade , assis, ne veut. ni pai^
1er ni exécuter le mouvement le plus léger, tant il redoute
'd'exaspérer sa douleur; le pouls est fréquent et4X>ilcen-;
tré , la "peau peu chaude; la couleur jaune de la peau et
dfifroonjonctives est très-prononcée. Saignée dehuitoneca,
cataplasmes émolliens et narcotiques sur Tépigastre et
l'hypocondre droit. — Dans la journée, rinlelligence se
.trouble , vociférations. Neuvième jour , h douleur ne se
fiât plus sentir que dans: la touat et 1^ eSk^tt^ymais la rei-
]^ation est très-génée , la firéquence . du poub persiste^
L^a«8GuItation et la percussion me donment aucun nouveau
renseigimnent, persistance de TJetère. Kxième jour, la
fespirarion s'entend seasy^temekit moins ji .droite qu'à
254 IliHOIRBS
gauche, oii elle est. devenue puirilei .La dyspnée est
considérable y la douleur de Thypocondre très-obtuse ;.le
malade se plaint d'avoir fréquemment envie ^e vomir , la
langue conserve son aspect na(ui?eI.:DeuiL vésiçs^toires aux
cuisses. Onzième et douzième jour,», même é&at. Le côté
droit du thorax se dOatè sensiblement moins que le gau-
che. Treizième )oor» hoquet de plusieurs heures , pen-
dant Ja durée duquel .la douleur de Thypocondre et de
l'épigastre se renouveUent* L'ictère ne diminue pas. Qua-
torzième et quinzième joorsr» la dyspnée devient de plus
en plus grande, le pouli redevient très-fréquent^ les
traits de la face a -altèrent ; la respiration ne s'entend que
Irès^faiblemeatà dr<Hte; la sonoréité de la poitrine n'est
pas sensihlemîent diminuée, de ce côté; les dernières
eôtes asternales droites paraissent être un peu déjetées ;
le, foie se sent pour la première fois dans Thypocondre.
Tésicatoire sur le c^té droit du thorax. Seizième , dix-
septième et dix-hùîtième jours, le bord tranchant du foie
se sent presque au niveau de l'ombilic. L'oppression est
extrême; des nauséea,- des hoquets fréquens, quelques
Tomissemens tourmentent le malade. Le dix-neuyième
jour , il est pris de délire ; le vingtième ^ il tombe dans un
état comateux, et succombe le vingt-runième.
Ofweriure du cadavrô. — La base du poumon droit
était séparée du diaphragme par un épanchement séro-
purulentqué circonscrivaient de toutes parts des concré-
tions membraniformes qui s'étendaient du diaphragme au
poumon ; cet épanchement avait à la fois refoulé et le pou-
mon di:oit et le foie. Autres, parties de la plèvrp saines ,
poumons remplis de granulations miliaires, qu'entoure
un tissu crépitant, mais engoué en arrière; cœur et pé-
ricarde dans leur état ordinaire, viscères abdominaux
sains ; forte injection du .tissu cellulaire sous-arachnoïdien
qui revêt la convexité des hémisphères cérébraux ; sera-
site lactescente dans les ventricules latéraux.
BT 0B8BBTATI0RS. b55
CJjiez cet individu , nous retrouvons d'abord à peu*
près les inémes symptômes que chez le. sujet de la pre-
mière observation ; il présente , de plus , un ictère très-
prononcé , résultat probable de l'irrilation transmise » par
contiguïté de tissu , de la plèvre diapbragmatique au £>ie.
Cependant , les symptômes de Tafiection aiguë se calment»
et alors apparaissent de nouveaux phénomènesqui annon-
cent le passage de la maladie à Télat chronique. La di-
miinution d'intensité de la respiration à droite , coïncidant
avec la persistance du son du n^ême côté , aurait pu faire
croire à l'existence d'un emphysème ., du poumon ;; maf»
ce n'était j^ ainsi que la descente du foie dagail'bypocoa-
dre y que le résultat mécanique de Pépanchement circon^
scrit dont la plèvre diapbragmallque droite était le siège.
Bien que , dans ce cas , la gêne considérable, de la respi-
ration et la grande fréquence du pouls rendissent le
pronostic très-défavorable , le malade aurait pu encore
traîner pendant quelque temps son existence , sa guérison
même ne devait jxa$ être regardée comme impossible ,
lorsqu'une araçhnjtis sur-aiguë l'entraîna rapidement au
tombeau. Est-il besoin de dire que les granulations. mi-
lîaires trouvées dan& les deux poumons rendent suffisani-
ment raison des bémoplysies ,. delà toux habituelle et dé
la dyspnée légère que le malade éprouvait depuis long-
temps. , . c .
Sous le rapport de l'abaissement du foie dù^ à Tépan-
chement pleurétique , ce cas peut être rapproché d'une,
observation rapportée par Stoll. Un individu , dit-il , at-^
teint d'une pleuropneumonie , ressentit , le dix-rneuvièn^çj.
](fur , une douleur très-ajguë dans l'hypocondre gauobe;
les signes d'un empyème se manifestèrent et bientôt la-
rate vint faire saillie dans le flanc gauche. A l'ouverture du
cadavre^ on trouva ^us.de douze livres de pus dans le
côté gauche du thorax. Le diaphragme , abaissé par cq
a56 vivoiBEs
liquide» fiiisâit saillie dans rabdomeo et fÏTait pôuisé la
rate devant lui , de sorte » dit Stoll , que la doidénr , que
l'on ayait cru appartenir à un organe du ventre ^ avait son
siège dans la poitrine.
Troisième observation» — Un maçon , âgé dé trente-^
sept ans» entra à Thôpital de la Charité le 8 mai i8s2 ;
il présentait alors tous les symptômes de la phtbisie pul-
monaire au deuxième degré. Pendant le cours du âioia
de mai» iln'oSKt rien de remarquable. Vers le commen-
cement de juin, il éprouva à plioNeurs reprises des points
de côté qoe quelques applications de sangsues firent dis-
paraître. LéIi 1 juin • au milieu du redoublement fôbrile
du soir» il fut pris d'une vive douleur au niveau diels der-
nières fausses côtes gauches ; cette douleur persistait le
lendemain matin ; la respiration était courte » accélérée »
entièrement costale ; une hémoptysie très-abondante sur-
vint en mémo temps. — Saignées générale et locale ; ré-
f ulsifi aux extrémités inférieures. Le crachement de sang
s'arrêta » la douleur diminua » mais ne cessa pas. Vers le
fio juin » elle s'étendit à l'hypocondre gauche et jusqu'au
flaire de ce côté; à dater de cette dernière époque» le dé^
pirissement fut très-rapide; de vastes cavernes se creu-
sèrent dans le parenchyme pulmonaire » où la pectoriloqùie
et le râle muqueùx les annoncèrent. Le malade succomba
le 18 juillet. A dater du commencement de ce dernier
mois » la douleur de l'hypocondre et du flanc gauche ne
se faisait plus sentir que par la pression » les mouvémens
brusqbes» les grandes inspirations» ou dans les quintes
de toux. La respiration » beaucoup plus gênée que chez
la plupart des phthisîques , s'ex<Scuta constamment par
lé seul ihouveinènt des côtes.
Ouverture du cadavre. -^ Vastes excavations tuber-
culeuses dans les deitx poumons; adhérences cellulaires
des plèvres costale et pulmonaire dans un grand nombre
ET OBaJK^TÀTtOlfS. ^S'Jj
ile*poin^; état Baiifi de la plèyre diapbragmalique drc^^
et de la plèn^e pulmonaire correspondante» Agauqh^»
au contraire » li^ base du poumon adhérât assez solide-
ment au diaphragme. A peine eûniesTiious détruit les ad-;
hérences membranifori^es qui maiiitenaicint ce» parties,
réunies» que nous. observâmes un vaste foyec pdruleni:
qui existait à la fqis.et dans la poitrine et 4aos J'abdomen*
Là , le diaphragme présentait une perforation d'pot pouce et.
demi de diamètre' environ, à trayer^ laquelle le;pi)s« qui!
très-vraisemblablement s'était d'abprd formé dans laiplèer
vre^avait passé pour pénétrer da|israbdon^Bi;u Les borda.:
de la perforation étaient lisses et moMsses » comme .si elle
existait déjà depujs^ un certain temps. Le pus qui avait
pénétré da-ns la rcavité abdominale seipblait avoir repoussé :
au-devant de lui le, péritoine. Logé entre la rate et les
parois de Tabdomen , il .était limité de toutes; par t$ par
dès brides celluleuses étroitement unies qui jui foi'iiiaieAt :
une sorte de poche» lia sur&ce interne de celle-«i> ainsi .
qiie les bords de l'ouverture du diaphragme, «était .tapis-
sée par une pseqdo-membrane , assez vépais^e« comtne
villeaie » et qui y plongée dans Teau.,.. paraissait hérissée
de nombreux filameps» telles en .un mot», qu'eu. i6n.
trouve souveqt à la^urface interne de^^ab^^., Autour de
la periforation , le tissu du diaphragme ne paraissait, $tre '
nullement altéré. Rien de remarquable ne fut trouvé
dans lés autres organes du thorax j^. de l'abdomen et du >.
crâne.,
Les s^inptômes. qui accompagnèrent ici la pleurésie >
diaphragmati(||ue.fqren,ti;noins multipliés^ moins alacmana. .
que dans les deux , premiers cas; la. douleur seule> en an-
nonciez l'invasion. Son extension dans l'hypocondre . et ,
dans lé llai^c marqua vraisemblablement le moment . où
le diapfajfame. perforé permit au pus de s'épancher dans:
l'abdomen. Nous ne chercherons point d'aillpurs h expllr. .
258 MÊHOtREâ
qner la caase et le mécanisme de h perforation da
diaphragme ; nous ne déterminerons point si ce muscla
fut d'abord enflammé et ramolli , et si la solution de con-
tinuité eut lien , soit par les simples progrès de son ramol-
lissement 9 comme cela anÎTe dans le tissu de la cornée
transparente, soit par la pression toute mécanique d.a
pus sur les fibres musculaires préliminairement ramollies ;
on pourrait admettre; dans ce cas , une pleuro^diaphrag-
mîte. Mais , ce qu'il ne faut pas perdre de yuB , c*èst
qu'autour de la perforation le tissu musculaire était par-
feitement sain ; de sorte- que , soù$'4;e point de vue » ce
cas peut être rapproché deft perforations 'dites spontanées
du canal idtcstinaKl&ns lesquelles on trouve souvent
aussi» exempt de toute lésion» le tissu qui environne. la
perforation. Obéervons enfin qiie» danis ce cas». où il
y atait véritablement affection du diaphragme ,' Ton .ne
/-, ... • '■.',.•.
rëodarqua point le rit^ sardonique» d'oioLùé depuis bien
long-temps comme l'un des signes les phis caractéristiques
de ï'inflamniïi tien de ce musclé.
' Quatrième obêervatiàfi. — ^Nons avons observé plusieurs
phthisiquesquise sont plaints^ à diverses. périodes de leur
. maladie » d'une doiilëur qui avait Bon siège , soit le long
du rebord cartilagineux des côtes» soit dans l'un ou dans
l'autre hypocondre.'* Ces douleurs » généralement peu
vives » passagères » et que n'accompagnait aucun autre .
symptôme grave » nous ont paru pouvoir être rapportéejs
à des phlegmasies partielles ou peu intenses de la plèvre
diaphragmatique , et» chez plusieurs* de ceux qui ont
succombé» nous en avons effectivement constaté Texis*
tence; chez d'autres ;'à la vérité» nou^ n'en avons trouvé
aucune trace. D'autres » enfin » nous ont offert des adhé-
renées plus ou moins' étendues du poumon et du. dia-
phnigme» bien que» pendant leur' vie» ils n'eussent àcciisiS
auôiine douleur > ils 'n -eussent offert aucun signe qui eût
ET 0B8B&TATI0NS. s59
BU nous les feire soupçonner. Nous reviendront plus bas
sur ces îroporlanles anomalies.
§^ IL Pleurésies diaphragmatiques coexistant avec
une pleurésie cost(hpulmonàire. — Elles sont plus fré-
quentes que lès précédentes ; leur diagnostic est souvent
plus dii&cile , et leur pronostic nécessairement plus fii*
cheuK*
Cinquième. Observation. — Un tailleur, figé de 19 ans»
entra à la Charité le ^8 janvier 1822. Depuis trois se-
maines il éprouvie des douleurs vagues dans le côté
gauche du thorax , aviéc toux sèche ou accompagnée de
quelques.crachats muq.qeux. Cependant il :n a interrompu
ses occupations que.depuis trois jours; depuis ce temps ».>
respiration gênée » fièvre (applidation.de dix sangsues .
sur la poitrine. /J}àm la matinée du 19 janvier , il pré-
sentes l'état suivâtnt : la douleur ne se fait plus s.entir très*
légèrement que lorsque le malade se couche sur le côté
gauche.» lorsqu'on presse sur ce. côté ou lorsqu'on per-
cute. {Son. mat .postérieurement dans les trois quarts infé-
rieurs^ du côté gauche. Dans cette même partie» la voix
auscultée fait, entendre une sorte de. chevrottement » où
plutôt MU jSq^ jEiiialogue à celui de la voix du polichinelle.
Ce &€^ particulier devient sur*tout ttèsrsensible dans la
proAOyQçiatioa de certains mots , tels que le mot oui
(aegophpnie. ).Là. aussi {e bruit ordinaire de la respiratioa
ne s'eiite^ pas;; mais ;à. chaque mouvetnenl inspiratoire *
on entend un bruit par^tiçulier » une soite .de souffle» qui
annopce que Tair ne. pén^l^e pas au-delà des gros tuyaux
bropcl|iques. L'exist^acçik d'un épanchement considérable
danal^. plèvre, gauche; n'est donc pas douteuse. Cepen- -
dan t )i|, respira tiiQii .est à peine gênée » la ÛTéquence du pouls
est très-légère-; lai peau ^ conservé Sa température; ordi- '
naire.;.le.dé(;iibitus est ^^pev^-prèsjndifférent. Le malade
ioussef eu.^ et Ji'expeçtorfi qu$ quelques crachats nmqueàx.
s6o iiiioiiBS
( Smgnéô^de qu0ipepaleue$; deumvéiieaknreê au^jaim*
tes. ) Le so, même état. (Fésioatoireêur U câU gauche.)
Le âi » 8on< de plus en plu» mal à gaiiche ; persistance de
l'a^ophonîe. Les mouvemens inipinitiNres pins courts^ et
plus fréquens s*exéculent sar-toût' par rabaissem>ent'do
diaphpagçie* Dn ai janvier au 3 fi^er, l'état du malade
ne subit pas de changement notable. Il était sans fièvre ,
habstaeHlement couché < sur le dos; il pouvait cependant
se placer «ans géoe sur les deux cètés : il toussait à peine ,
assurait ne sentii* sa respiration nullement gênée. La pa-
role étM(;ferme'y! les moiM^émeM- libres» la face tout-A-
fait. naturelle, Tappélit excèUemt r,enfin , Voa «ûl.po
croire que ce maladeavait entièremept recouvré sa saniÀ ^
si la percussion et fauscnltàt^OD n'eussent in<Uqué leçon*
traire. Tel était râtat>très^satis&isant<dumarade> lorsque
le- 3 février» à oqpiaa heures du matin» il fut pris d'ané
vive 'doûlei» qui» ayant son siè^e* principal dans Thypo-^
condi|eigâuph8*l s'étendait delà d'une part à l'épigastre g
et df autre partludqne dans le flanc gauche.» non loinde^
la : crête, iliaque», I>aiis la Journée i» oppression considé-
rable . » fièvre intense. - ( Smapismeê aux jambes. ) Dans
la ja[iatinée<du'4y traits de la face tirés » exprimant l'anxiété
la. plus vive; 'pouls fréquent et d'une petitesse remar-
quable*;.-peu» -sans chaleur; mouvemens inspiratoires
CQurtiB et trè»*irapprochés » parole haletante » presàfon Ae
l'hypcicondre gauche doulouteuse. La respiration ne s^exé-
cutait.plufr.que par le mouvement des côtes droites. —
M# L^ntiinier annonça^ l'existence d'une pleurésie dia*
phtàgmatique« (Trente sangsues sûr le côté gauche. J Le 4 »
le-malade -était assis sur son séant» le tronc fortement in-
cliné ea avant : il disait qu'il étouffait i d'ailleurs » mêmes
symptômes. Les. trois jours suivans y diminution progres-
sive de. la doideur de l'hypocendrè ; décubitus constant
sur le. côté gauche , impossible, sur le dos ou à droite »
•' ■ ^
BT OBSBBVATIONS. â6l
aans menace de sufibcation. Son très-mat dans toute l'é-
tendue de ee même côté, en avant et en arrière ; persis-
tance de l'segophonie ; diarrhée abondante. fLargevésîca^
toireàl'épigastrô; eau de riz gammée, ^ Le 8 » altération
profonde des traits de la face; la respiration continue, à
ne s'exécuter que par lé mouvement des côtes droites.
Pouls toujours fréquent et trè^-petit* Le 9 , apparition
d'une sueur abondante , diminution de la diarrhée. Même
élat du - côté de la poitrine. Pendant les trois Jours sui-
vans , il n'y eut de remarquable que les alternatives de
^ueuret de diarrhée. Le côté gauche du thorax , mesuré
le 12 » fut trouvé plus large que l'autre de 8 à' 9 lignes.
— Le i4f à. huit heures du matin , là décomposition des
traits , la gêne extrême de la respiration , l'affaiblissement
profond » semblaient annoncer une mort prochaine. L'on
entenditencore très-distinctement l'segophonie. A9 heures ,
sueur générale > respiration râlante. Mort à 1 1 heures.
' ^Ouverture du cadavre. — Une énorme quantité d'un
liquide purulent » verdâtre , remplissait la plèvre gaucheè
Les plèvres costale 9 pulmonaire et diaphragmatique de ce
côté, étaient recouvertes par des fausses membranes blan-
xshes , rugueuses à leur surface , épaisses sur le poumon »
minces ailleurs. Le poumon , refoulé sur les parties laté-
rales de la colonne vertébrale , était à-peu-près vide d'air.
Les gros. tuyaux bronchiques étaient r^ogieis, les petits
blancs. Le diaphragme , poussé en bas , dépassait le re-
bord des fausses-côtes , et avait^ repoussé la fate dans le
jlanc gauche. Le cœur , porté à droite paf l'épanchément ,
avait pris derrière le sternum une direction verticale ;
aussi pendant les derniers temps de la vie , les bàttetnétis
dncœor n'étaient-ils plus percevables à la région précor-
diale; mais on les entendait avec force* à là partie infé-
rieure du-sternum , et dans le côté droit en avant 1 le cœur
était d'ailleurs sain. Le péricarde contenait un peu de
3. 18
2)611 liiifoiii&'»
sérpsité citivM» InjecHk» veineuse de TesieNOoiac et ém Tim
teftio fçpéin^i pbiqaei rouges de la muqiioiue iiaiis le gros
. C^ ce malade » la pkurési» ne s'aanonçq par des
qn9iU&iixe& graves quOi lorsque riuflammatioB se fôt prcH
pagto k ht fièvre dîaphragmatique ; bous retrouvons en-
core ici le3 mêmes symptômes que dans les observations
précédentes. L'on a dd sur-tout remarquer le changement
brusque du mode de respiration qui cessa d'être abdomi^
nale aussitôt que la plèvre diaphragmatique s'enflamma^
JL'on a dû aussi être frappé du siège de la douleur qui se
pt sentir plus bas que dans aucune des autres observa-
tions* Si nous ne craigniona de dépasser les limites de
notre sujet , nous pourrions. encore faire ressortir d'autres
circonstances importantes de cette observation , telles
que le début insidieux de la maladie, l'absence de tout
symptôme alarmant , alors que l'épanchement était plus
considérable , l'existence de l'^egophcHiie dans un cas où
le liquide épanché était tellement abondant, qu'il avait
iqrcéles parois thoraciques à s'agrandir , déjeté le cœur à
droite » et refoulé en bas le diaphragme , etc.
Sixième Observation. — Un charron , âgé de 26 ans,
avait déjà éprouvé plusieurs hémopthisies , lorsqu'il entra
^ la Charité pendant le cours du mois de décembre 182 1»
11 était alors maigre et faible. La respiration , courte ,
s'exécutait par le double mouvement des côtes et du dia-
phragme. L'on entendait du râle crépitant dans la partie
postérieure gauche du. thorax. Les crachats étaient abon-
dans y formés par une sérosité trouble au milieu de laquelle
étaient suspendus de nombreux flocons. Des sueurs cor
pieuses avaient lieu chaque nuit« Diagnostic : tubercules
pulmonaires commençant à se ramollir ; engouement inr
flammatoire du poumon autour de plusieurs. — Applica*
iion de sangsues sur k côté gauchis, -r- Rien de nouveau
ET OBSBBVAiTIOirS. ^OS
jwndant le reste de décembre. -^ Yem le Gomineneement
du mois de janvier y dérangement desfoQCtions'digesUves^y
nausées , vombsement des tisanes. Ces symptômes cèdent
aune application de sangsues sut l'épigastre. Progrès de la
dégénération tuberculeuse des poumcms; caverne évidente
dans ki poumon gauche à la fin de janvier. Le 1 1 février,
apparition d'ime vive douleur le long du rebord cartikl^
gineux des fausses cdtes gauches , et danslliypocondre
du même côté. Le 12 , cette douleur persistait; l'anxiété
était extrême; la face , grippée v offrait dans ses muscles
de fréquens mouvemens convulsifs. Le malade était éBÛ$
dans son lit, le corps penché en atant; Il avait passé Ilr
nuit dans cette pénible position. Le pouls, assez dévelop-
pé jusqu'alors , était devenu très-petit. L'invasion d'une
pleurésie diaphragmatique ne parut point douteuse à
M. Lerminier. \Fésicàtôire$ur le côté gauche du thorax).
Le i3 , même état; te son n'étart pas plus mat, Fauscul-
talion ne fournissait^ pas de nouveaux renseighemenr.
Le i4 » le malade restait toujours assis dans son lit; là
douleur devenait atroce dès qu'il essayait de Se coucher.
Le 1 5 et le 16 , le décubitus horizontal devint possible; \k
respiration était un peu moins gênée; mais la màtîté àxi
son, l'absence de la respiration , le chevrottement de là
voix , annonçaient la formation d'un épanchement Aàià
le côté gauche^ A dater du 1 7 , le malade resta constam-
ment couché sur le côté gauche ; il ne pouvait*pàs s'écàr^
ter un peu de cette position sans être menacé db suffoca-
tion. Jusqu'au 25, diminution des forces, décbmpositidtk
des traits , gêne de plus en plus grande de la respiration
Mort le «5 février.
Ow}erture du cadavre, — Un litre de sérosité troublé
était épanché dans la plèvre gauche ; des fausses mem-
branes blanches, molles , n'offrant encore aucune traèè
d'organisation ; tapissaient la plèvre diaphragmatique de
18..
S64 ? .BiMOl&BS
ce côté 9: trèft-roùga éâ-^iessous d'elle», fie- pareilles con-
crétions albumineiues Ji*étendaieiit , toas .fiMine delirides »
4e là plèvre pulmouure vers la costale», mais 'seulèmeiTt
fdads le voisinage dtt\di(i^ragiiie ; {dok haut ', l'on nVm
trouvait plus aucune traoe. Tubercules crus et ramollis -,
cavernes dans . les poumons ; rambllissement grisâtre de
la muqueuse gastrique dans le grand cul-de-sac
• Ici, rioflammàti9n d^ùta par la plèvre diapbragma-
tiqpie» les signes qui 'Tannoocèrent furent, on ne peut
.plus tranchés , puis ils disparurent» et l^n n'observa plus
..que les signes ordinaires de la -pleurésie » à mesure que
l'épanchement se forma et qu'il s'étendit entre le pou-
mon et. les côtes*.
" Septième obêer^atian. — PUurésie dtaphrdgmaiique
existant avee une pneumonie. — Un homme » âgé de
trente ans , ressent tont-à-coop une douleur vive au des-
sous du sein gauche. En même temps , fièvre inlçnse ,-
dyspnée» toux sèche » l^r déUre le soir ; même état le
lendemain. Le troisième jour» décubitus sur le dos , in-
spirations courtes et très^rapprochées ; son mat dans pres-
que toute l'étendue du côté gauche de la poitrine ; toux
fréquente^ expectoralion purement catarrhale. Diagnostic :
épanchement pleurétique dans la plèvre gauche. ( C'était
ep f8i9 que cette observation était recueillie, et si la
méthode de Tauscultation eût été alors connue , le dia-
gnostic .eût été vraisemblablement plus juste). Saignée de
douze onces* Le quatrième jour , même état [large vé^
sicatoin'e sur le côté gauche du thorax. ) Le cinquième
jour » nous trouvâmes le malade dans un état d'anxié^
extrême t il ressentait , vers la région diaphragmatique »
une douleur assez vive pour lui arracher des cris. Il
avait déliré toute la nqit. Le sixième jour , altération pro-
fonde des traits» respiration haletante; l'expectoration
avait été constamment purement catarrhale. — Mort daos
la nuit dp sixième au septième jour.
ET OB'ABKTiTlONS. »6ft>
- Ouverture du cadavre. -^Ancan épancbemenl ii €xi5;^>
tait dans la plèvre ; adhOTences à gauche entre lés pljbvres^
costale et pulmonaire* [La base du poumon giaiiehe étaiV
unie ail diaphragme par une couche albumineusé^imollé y
non encore organisée. Tout le lobe inférieur du'poumbnr:
gauche était, en hépatisation' grise » et le sùpéHèur en .
hépàtisation rouge.
Dans ce cas eneore^ les symptômes qui ont annoBcè';
Tinvasion de la pleurésie diaphragmalique se sont trèst^!
franchement dessinés ; nous ayons tu combien 'cette in«*:
flammation nouvelle aggrava Tétat du malade. Parmi les:
circonstances importantes de cette observation , étrangères:
à notre sujet , remarquons TcfFroyable rapidité avec 1»-;
quelle marcha rhépatisatiôn du poumon , et l'absence
complète d'expectoration caractéristique.
Après avoir tracé avec détail , dans le» obsetihtions
précédentes» les symptômes qui ont annoncé , dr'une' ma-
nière plus ou moins certaine, l'inflammation de la plèvre
diaphragmatique , essayons de les faire ressortir dans un
court résumé. Parmi ces symptômes, les uns se sont pré-
sentés dans tous les cas soumis à notre observation; d'au-
tres ont été beaucoup moins constans ; quelques-uns ,
enfin , regardés par Boerhaave comme caractéristiques de
la parâphrénésie , n'ont été rencontrés par nous dans,
aucun cas. Dans le premier groupe de symptômes ; noys
plaçons , 1.^ une douleur plus ou moins vive^e long du.
rebord cartilagineux des fausses côtes , s'étendant le plus
souvent dans les hypocondres , et quelquefois jusque dan^
le flanc. Cette douleur augmente par. la pression, fin-;
spiratton^ le mouvement, et dans tous les efforts; dans un
seul cas , elle a commencé par se faire sentir à l'appen-
dice xyphoïde; a,* Timmobilité complète du diaphragme
s66 • vivoiBBs
dans rkÊtfomûon; oe phénomène fat gnrtoot très-tràaché
thiM [lliiiîwiH des maladef qot fmt le sujet des obseirâ-
Ihm peéiédentes : chez eax , Uot que la pilèTre oosto-
fut seule afectée , la respiratîen fut âbdemt-
lis , h peine la douleur de rbjpocondre arait^eHe
anocMKé' Textension de k phlegmasie à la plèvre diaphrag-
matique , que les parois abdominales ne se soulevaient
plus et que Tinspiralion ne se produisait pktô que par le
mouTement d'élévalion des cfttei ; 3.* une anxiété fort
remarquable , exprimée surtout par l'altération subite des
traits ; 4** un® orthopnéd presque constante avec incli-
naison du tronc en avant Ce s jmplAme , qui maiïque ce-
pendant quelquefois, nous parait étrei'un des plus ca-
ractéristiques; les malades qui sont dans cette situation
redoutent le moindre mouvement , comme propre à ré-
veiller d*atroces douleurs. Lorsque Ton trouve réunis chez
un, malade , soit les différons symptômes que nous ve*
nonsid'^îndfquery soit seulement les deut prèiùiérs» on
doit être porté à s^upçbnnM* l'existehcé d'iioe pleurésie
diapbragmatique , et, dans plusieurs de nos oft^erratidms »
nous ràtûtnâ tue annoncer avec cert:itude par M. Ler-
mioiei^.
D^aûtres sytËiptôme^, a^oâs-nous dk , sont beaucoup
moins con^&ds. Tels^ni lé hoquet, résultat de l'irrita-
tion sympathique du diaphi'agmé » les nausées , les vo-
misseméUs. Nous avons observé ces derniers symptômes
chez des individus dont réstoroac fut trouvé parfaitement
sain« Tels s^nl encore les mofuvèmens convulslfs des mus-
cles de la fece , et spécialement de ceux des lèvres , le
délire survenant d'une manière continue ou înlermîltenie.
Enfin , lorsque la plèvre diaphragmatique du côté droit
est le siège de l'inflammation, le foie peut s'irriter sym-
pathiquement , et un ictère se manifeste. La coexistence
de cet ictère avec une douleur plus ou moins vive de
BT eilKBTAtlONS. tB^
rhypocondre droit peut faire croire à TexisteDce d^une
hépatite. Une pareille erreur parait avoir été commise par
Morgagni dans tin cas de pleuropneumoule pu là dou-
leur n'avait existé que vers Tappèndice xyphoide. Il dit à
ce sujet » en avouant son erreur.; aded in medicinâ fa^
cite est per ea ipsa interduin decipi , quœ facere videnr-
fur ud vitandfs d^eeeptianes ! ( Epist. 2^0 » par. 3 c )^
Quant au rire sardoi^que^ noté par Boerhaàve* .Yao-
Swieten , Dehaen, etc. , tious ne l'avons jamais obser.vé;
nous ne l'avons méine pas TemâN}ué dans le cas de per^
foration du diaphragme dont Pabservation 3.'^ offre un
exemple.
Quelle que soit l'importance respective desdifTérens si-
gnes que nous venons de passer en revue « n'oublion» pas
que la plupart de ces phénomèfies pèavent être aussi pro^
dutts quelquefois par Tinilammation d'un ou plusieurs des
nombreux organes qui sont logés dans la partie supérieure
de l'abdomen; notre seul but a été d'établir qu'ils peu-
vent souvent dépendre d'une pleurésie diaphragmatique.
D'un autre côté , il np faut pas perdre de vue que' cette
espèce de pleurésiepeut exister sans être anncmcée par
aucun symptôme caractéristique , de même qu'il existe
des arachnitis sans délire , des pneumonies sans dyspnée ;»
des . péritonites sans douleur. Telles senties bornes âe
nos Connaissances, que , toutes les fois qu'ayant rfissem-
blé un grand nombre de -faits particuliers , nous voulonis
en généraliser les résultats , il est rare que des observii-
tions plus multipliées ne nous découvrent de nouveaux
jbits contradictoires.; mais, tant que ceux-ci sont peu
nO^mbreux» nous ne devons les considérer que comme
M sitoples exceptions h^ la règle générale que aous avons
posée.
s68 .BXTIAITS
EXTRAITS ET ANALYSES,
Expériences pour s'assurer de la nonrdicamposition des
composés chimiques dans leur p€usage à travers les
fluides de f économie animale (i) y par Williams
Jambs BlACNBVBif , D.-M. , profesi€ur de chimie à
. FVniversiU de New-York; anafysées et PraduUes de
Canglais par h. Ch. DBFBBaoH» D.-M.P.
' ' * * .
Lb6 forces assimiUtiicQ»^ ont-elles une aciioa tellement
iavariableet puissante » ^e toutes les substances reçues
dans Testomac soient conTerlies en substance nulritÎTc ?
ou quelques matières résistent-elles à cette influence et
conservent-dles toutes leurs propriétés en traTersant les
fluides circulatoires ? Telle est la question posée par lau^
teur de ce Mémoire » et qu'il a voulu résoudre . en faisant
nœ série d'expériences que nous allons succinctement
analyser. Arant de les décrire , nous dirons que le D. Chap -
jnan , professeur de Médecine-pratique à FDniTer^ité de
Pensyl?anie , qui jouit d^une haute réputation en Amé-
rique , et qui a publié une thérapeutique remarquable par
les idées originales qu'elle renferme , a soutenu avec
beaucoup de force que toutes les substances introduites
dans Festomac sont converties en chyle ; cette opinion a
déjà été combattue par* Thomas Gooper , maintenant
président du collège de Colombie , dans un Mémoire
qui a servi de discours d'ouverturç à son cours de chimie »
en novembre 1818.
• C 1) New York médical anétphys* Journ, , 1822 , N.° 2.
BT.ANALTSJBS. ftfiÀ
. Première ea^piirience. — On mêla deux onces d*une
solution saturée d^ydpocyanate de potasse avec une piute
de lait; on donna ce mélange à un .chien qui en buten*^
viron le tiers , il se coucha comme s il était malade , et
une heure après, l'animal ayant vqmi, on examina ce
qu'il venait de rejeter ; en employant une solution de mu- '
riate de peroxyde' de fer, on obtînt immédiatement one
couleur bleue. Lé chien ne voulut plus boire de ce mé^
lange , même après deux jours de jeàne.
IL"' expérienùe. — On tritura un gros d^hydrocya-
nate de potasse crystallisé avec du beurre frais et de la
mie de pain , on en fit une masse qu'on fit avaler à ce
même chien. Environ trois ou quatre heures après , cet
animal fut saigné largement à la jugulaire. On le tua avéd
de l'acide hydrocyaijîque , et on en fit l'ouverture.
Les vaisseaux lactés et le canal thoracique étaient remr
plis d'un chyle blanc de lait. En pressant le réservoir du
chyle et le canal thoracique de bas en haut on put re-
cueillir environ une demi - cuillerée à café (teaspoan)
de ce liquide; en y yersant deux gouttes de muriate de
peroxyde de fer, on vit au même instant paraître une
belle couleur bleue. .
On enleva là vessie urinaire et en soumettant l'urîjid
au même examen , on obtint le même résultat.
Avant la mort l'animal avait laissé échapper involon*
tairement quelques matières fécales , qui » examinées ^ don-
nèrent aussi , au moyen du muriate de peroxyde de tàtu
une belle couleur bleue.
Le lendemain on mêla avec une portion de la sérositié
du sang , qui avait une teinte rouge , quelques goutiea 4e
la dissolution de fer : aussitôt cette sérosité se coagula et
devint d'un jaune- verdâtre. On y ajouta une goutte d'a-
cide hydrochlorique étendu d eau » la couleur fut chan-
gée en bleu-cielé
tyO BITBAÎTS
Il résulte donc de ces expériences qbe Thydroûyànate
de potasse n*était décomposé , ni dan? Testomac» ni dans
lés intestins . ni dans les vaisseaux' cjijfif^res , ni danà la
l'essie , et qu*on en distinguait quelques traces dans le ^-
mm de la circulation générale.
III."'" expérience. — On répéta l'expérience sur uq
autre chien avec Tjntention d'examiner principalement
reffet du muriate de peroxyde de fer sur le sérum de la
veine porte ; on fit prendre à l'animal un gros et demi
d'hydrocyanate de potasse à petits intervalles; il le sup-
porta sans incommodité* On lua ensuite l'animal avec
Facide hydrocyanique , puis on l'ouvrit ; aussitôt que le
sérum du sang qu'on avait recueilli fut séparé • on en intro-
duisit une partie dans un petit tube de verre blanc , h la-
quelle on ajouta quelques goultes de la dissolution de mu-
^ate dé peroxyde do fer ; en agitant le mélange on vit
une teinte bleuâtre très-distincte sur les parois transpa-
rentes du tube.
Partout où les vaisseaux du mésentère et la membrane
extérieure des intestins étaient effleurés avec le scajpel e?t
touchés avec la dissolution de fer , on vit paraître à I'Iut
stant une Ibrte couleur bleue. Le réactif ne produisit
aucun changement dans la bile cystique ^ ni sur la sub*
stance du foie. Après ces premiers feits, M. Macneven rap-
porte l'expérience suivante de M. Ducachet ; « le 5 juin
1817 i en présence du professeur Francis, je donnai à
un chat environ une demi-pinte de kit fortement coloré
avec de l'indigo. Une demi-heure après , l'animal fut tué ,
iet après l'avoir ouvert je trouvai que lès veines lactées
contenaient un liquide d'un bleu-foncé. Dans la partie
inférieure du tube intestinal les veines lactées étaient en-
core blanches , parce que le lait n'était pas encore par-
venu aussi ba$. Cette expérience fut faite pour vérifier
ET ANÀtTiliS. Tjk
les' assertions de Murgrare siir l'absorption duchjlemëlé
à des substances étraâgères (i)« »
M. Macneven , avant de trrer aucune conclusion des faits
que nous venons de rapporter, voulut £ik*6 d'autres rechèfr-'
ches sur le sérum contenant de Thy^rocyanate de potassé ,
et vérifier l'assertion du chevalier Everàrd Ifomé , qui dit
qu'un grain de prussiaté de potasse stir deux onces dé âié-
rum ne produit pas de couleur bleue « quand on J ajotifie
une dissolution de. fer.
Expériences sur h sérum du Sang. — ^Ayaiit fait dissou-
dre un grain d'hydrocyanate de potasse dans deux onces de
sérum humain transparent coùtenu darïs une mesure gra-
duée 9 on mit environ i gros de ce fnélange dans un tuBè*
de verre, et on y ajouta 9. gouttes de là dissolution dem'a'-^
riftle de fer. Le sérum se coagula , et On vit paraître trtici^
couleur bleue intense. Dans les expérience^ Suivfhtès àh
ajouta une once de sérum pur ^ afin qëe la quànftitè
•
■
(â^ Il eft de toute évideoce aujourd'hui «que celte expérience €$t
inexacte; le professeurHallé, MM; Magendîe, l'iêçlmaun et Gmelin
ont fait an grand nonâb^e' A^expérrence<i ^enib'lâblë» , ^et Jtimâas l^ndî|^
n'a pénétré dans les.iyurpiiatique&i Wirllûiins 4ioàlfir , qoia avautèiée
fait'(^j|toar ppourer 1a réaljlté dp. l!absarf tiqji parles iyjiiplv»ti({Qes ,
parait avoir été séduit par une illusion d*opli(|u.ey car, M. JMUyo , <|ai
a répété aussi cette expérience, était d'abord tobabe' lui-niême dans
cette èi^br ; mails il reconnut bientôt que 1^ vaisseau^ fymphfati<jpaél
dei^iqaieBt blevitresau bovtcLo très^eu de temps ^.rjoaad ils étaieni eK4-
posés à l'air , et que 'sans (Iqute ce phénomène avait causé l'enreurde
Hunter. Voyez à ce sujet les remarques de M. Mayo , au sujet de^ la
théorie de Huuter, sur ral)s6rption. (jénatonticàl and phjrsioio^iéàl
eofMmentaries , N.® a , p- 4a. ) Nous tf jouterons (|we MM» La^reticé et
Coats viennent de faire un'Mémoire fort iiil«ress«fi.t-9ul^l^absorptioè$-ib
ont. varié leurs expériences avec plusieurs sobst^nc^ color^uies» tç.Uctp
que Tindigo , la garance , la teinture <Je cnrci^ma , e^ pltisiei^rs auj^res »
et jamais ils n'ont vu aucune substance cotorainté pétifeifer oarisTes lyitt-
phiitiqires; leurs expériences iraut tcâs-tAktiiflAretisés. DfiP£&.Mott.
(*) Médical conwientmes , hy D*' W. Hunier»
27s EXTRAITS
d'hydrocyanate de potasse fût moitié moindre que dans les'
expériences précédentes ; on obtint :
. 1 .* En versant 1 grain de solution de fer , une couleur
d*un bleu de prusse ; ,
.8.* Avec un demi^grain » un bleu verdfitre ;
3.* Avec un quart de grain» une couleur verte pronon-
ce avec une teinte bleue , mais pas aussi caractérisée que
dans l'expérience ,sur le sérum du second chien : d'où
nous pouvons conclure que » dans le sérum de cet animal ,
ily avait au moins un huitième de grain d'hydrocyanate sur
une once de 'fluide* - ^ -
. . 4** Avec deux gouttes de Ik solution de fer qui ne con-
tenait qu'un huitième de grain , le. sérum se coagula
comme dans tous les autres essais , et prit une couleur
d*un vert-olive , avec une nuance bleue » encore plus lé-
gère.qu| dans le.lroisièoie essai.
; ;5.^ Xq de. grain. L'addition du réactif n'altéra pas
autant la couleur brun-jaune du sérum que dans les
expériences précédentes » dans lesquelles il était devenu
Mus ou moins vert » mais il y avait une nuance bleue dis-
tincte» spécialement dans les points où le mélange était
clair et où la lumière pouvait le traverser.
' Dans toutes ces expériences la production de la couleur
verte doit être attribuée en partie à l'efTet du réactif
sur l'alcali caustique du sérum , car j'ai vu fréquemment
{dit le professeur Macneven) une nuance verte résulter
del'addition du muriate de peroxyde de fer à la dissolution
de potasse ou de soude dans l'eau. Ne sachant pas quel
sel de fer Sir Everard Home avait employé dans les ex-
périences dont nous avons parlé , M. Macneven varia ses
recherches » en employant une solution saturée de proto-
sulfate de fer dans l'eau distillée.
En mêlant cette solution avec le sérum du premier
essai il obtint un bleu-vert', la couleur bleue prédouiN
ET A.NA.tTSES. 2j5
^ait, lt>rsqtt'oïi exposait le liquide, aux rayons du soleil.^
Avec le sérum du secotid , il obtint une couleur blebe-ver-
dâtré; examinée de la même manière , le verd prédominait.
Avec le sérum du 3.*, un vertpâleet point de bleu distinct;
Avec le sérum du 4^*, la couleur du sérum semblait seu-
lement étendue; et. il n*y avait d^apparence » ni de vert , ni
de bleu. •
Ce qui rend probable que partout où il s'est formé du-
vert, il doit y avoir eu plus ou moins de matière colo-.
rante bleue» et que , par conséquent, elle existait même%
dans Ie_ sérum du sang du premier chien , puisqu'il
donnait une ^couleur verte, distincte, avec le muriate dé
peroxyde de fer. . ' . ' ,
Il résulte aussi que le muriate de peroxyde de fer est-
plus sensible que le proto-sulfate , au moins dans la pro-
portion de 1 à i6.
Les expériences que nous venons de rapporter prouveiil
qu'une substance qui a été soumise à l'action de l'esto^,
mac elBux forces assùnilatrices j peut conserver toutes ses .
propriétés , au moins quant à ce qui concerne le chyle
dans^lequel Thydrocyanate de potasse était très-apparent
et non décomposé. Si, comme Ta vance le professeur Chap-
man , les organes qui préparent le chyle avaient une ac-
tion telle que toutes les substances fussent décomposées, ,
quelle que fût d'ailleurs la différence de leurs propriétés ,
et que le résultat de cette action fftt la production d'un
fluide homogède , il s'ensuivrait que les médicamens eux-
mêmes ,. lorsqu'ils sont. ingérés dans l'estomac » se con^
vertiraient en substance nutritive , et ne pourraient avoir .
d'autres effets que nos alimens. Mais on sait très-bien
que. la nature- du chyle varie suivant les substances que
l'on fait manger aux animaux.
Notre auteur , au milieu de la. discussion de l'opinion du
docteur Chap man , pose en fait , que les substances
P^4 SXT&IITS
iiisalublA n'agiffeDt pçA sur Téccoamie aûimale. Les
efists- mécaniquas d'uoe^ ou de deux mbêftances ne peu-
i^Wlêtre regardés , dit-il , que comme une exception* Noua
pinmP^ désiré qu'il €Ût ajouté quelques faits pour nous
fiiire mieux connatire ses idées sur ce point de fihysiologie.
Jln'y a pas de doute, comme le pense* le professeur Mac-
neven, que la solubilité d'une substance n'influe beaucoup
sur scm. mode d'action et sor la plus ou moins grande- &ci-
Uté avec laquelle cette substance sera absorbée > c'est-^-
dire , introduite dans la çircudation générale, Qéjà MM»
Christison et Coindet , dans leurs recherches expérimen-
tales sur l'empoisonnemeiit par l'acide oxalique , ont indir
que cette loi fort importante : que , lorsqu'un poison agit
par rbtermédiairede l'absorplion , et qu'il forme des com-
posés solubles» l'action de ce poison peut diminuer dans
ses combinaisons , mais elle n'est jamais détruite. Nous
avons commencé une suite de recherches sur l'influence
de la solubilité sur l'absorption » et nous nous occupons
deconstater comment agissent certains substances insolu-
bles • et si Tintensité- d'action est toujours en rapport avec
la solubilité dans l'eau ou dans un autre véhicule.
Quand une dose de sel, par exemple , produit un efiet
purgatif ( thô s^mpathy of purging) , ce sel conserve sa
nature propre dans toute l'étendue du canal digestif et
cette substance peut être retrouvée dans les fécès.
Expérience. — M. Macnèven s'est assuré que , lorsqu'un
individu a pris une once et demie de phosphate de soude > si
Ton examine les matières qui sont rendues à la troisième ou
quatrième évacuation quf suit l'ingestion de ce inédica-
ment y qu'on les filtre et qu'on les traite par le muriate de
chaux , on obtient un précipité ayant tous les caractères
du phosphate de chaux. Lorsqu'au lieu de sel on donne* de
l'aloës , cette substance n'exerce aucune action purgative
sur l'estomac » et elle conserve ses propriétés malgré l'ac^
ET 4.»^L^YSES. 1^
(^09 d^re^tiD^mc r 4q 4uod|6nmn, du pajicréa&el da fioie » eï
Me yient prpduire sur les gros intestins une. action spé»-
ciale par sa propre affinité avec cesparCios » et de là passe
dans les malijbres fécales.
li'idée de médipanieqt emporte donc » selon notre aa^
^uf» celle d'un substance^ assez peu décomposable^^eTM»-
ciQ^^ ^/.i^ nature) pour résister aux forces a^simS^triees
et n'éprouver aucun changement avant d'être parvenue à
l'organe avec lequel elle a de l'afEnité et sur lequel elle
produit un effet particulier. Le mercure , par exemple.»
agit non-seulement sur les glandes salivaires , mais il agit
aussi sur toutes les glandes et sur le foie entre autres^ Ânssi
est-il d'une grande utilité , dit le professeur Macneven, quand
il faut rétablir ou augmenter les sécrétions de cet organe*
Lorsqu'on fait des frictions , ajoute notre auteur , les
pfirticules mercurielles sont introduites dans les fluides
circulatoires et circulent avec le sang sans lêtre assimi*
lées ou ^Itérées , et » en vertu d'une çertaUie affinité »
les substances ainsi introduites, vont ^dr sur tel pu ^l on-
gane. L'éçnélique injfscté dans une veine fait vomir sans
autres phénomènes , et une forte dose d'infusion de colr
chique introduite dans les veines d'un chien par Sir Eve •
r^rd Home causa riullammatioa des intestins » comme
si l'animal avait avalé cette substance. Il résulte doniMle
tous cps faits que la source d'action peut résider dans
les fluides 9 et que leur altération doit causer un état
morbide y on ne peut donc pss rejeter totalement la
pathologie d^s fluides. Il f^iut convenir que ks causes
de santé et de maladie existent dans toutes Iss par**
ties de i^otre organisation „ et c'est une absurdité de les
pl^^evr exclusivement dans une seule* Les Pttoiesseurs di
Médecine , dit Je D. Mucneven , négligent trop de proii<-
ter d[es Inmières de la chiiaie pour étudier la pathologie
des fluides , et alor^sjl ne^ojent.que sympathie et qu'irr
276 XXTBAIT8
riuUon ; d'aotres, femiliera aTec les connaissances chi-
miqnes » ne veaient pas Toir qae les différences de
composition des fluides sont an tant de causés' de mala-
dies. Espérons» ajoute le professeur de Philadelphie; que
l'ardeur avec laquelle l'étude de la chimie est poursuivie
en Europe, conduira» après nne longue interruption» à
faire plus d'attention qu'on n'en fait, aujourd'hui à la pa-
thologie des fluides.
^Système (tanatamte comparée ; par 3. F. Meckel »
. professeur de médecine, (tanatamie et de physiologie
à tDniversité de Halle. — Premier volume » corae-
fiant tànatomie générale» — Halle, i8si. (S."^ et
dernier extrait. )
Arm^s avoir exposé les principaux phénomènes qu'offre le
règne animal sous le rapport de la variété » l'auteur essaye
de remonter aux causes auxquelles est due cette variété.
Ces causes sont divisées en internes et en externes; les
premières sont ihhérentes à la nature des organismes»
tandis que les secondes agissent sur eux sous le nom d'îû-
fluences.
Parmi les causes internes » celle qui frappe en premier
lies l'esprit de l'observateur , est la composition de la
substance animale ou la faculté qu'a cette substance d'en-
gendrer sous l'influence de l'électricilé , du calorique et
de la lumière , des parties très-opposées et très-diOëreotes
entr'elles » tant par leur forme que par leur composition.
La formation ou la disposition des diverses parties immé-
diates dans l'organisme individuel , peut s'expliquer par
les phénomènes que l'on observe à la suile de l'action
exercée sur les liquides par la pile voltaïque. C'est
ainsi que le sang qui touche au pôle négatif de cette
pile devient fluide » noir et ^llbalin » tandis qu'au pôle
ET ANALYSES. 877
postUf » U se coagule , rougit et devient acide. It tn est de
même du sérum du saog , dont le pôle positif d'une batterie
faiblement chargée dégage l'albumine , l'acide et toûsles sels
qui y sont contenus , au lieu que le pôle négatif en isole une
dissolution alcaline. Cette formation des parties médiates
et immédiates des organismes , s'explique encore plus
aisément dès que l'on considère que ces mêmes phéno-
-mènes sont produits par un degré d'électricité tout-à'fait
inapercevable , même à l'électroscope le plus sensible. — *
Les substances ainsi formées contimient très-vraisembla^
blementà produireune tension électrique ançilogue, puis-
que , d'après les expériences de Jseger^ de Wollaston, etc. ,
une simple pla)^ue de zinc, que l'on a humectée d'eau^
suilitpour qu'il s'y établisse une multitude de pôles éleo
triques opposés. Gomme le degré d'électricité correspond
exactement au degré de cohésion qu'offrent les substances
animales, et que l'expérience fait voir qu'un haut^egré
de fluide électrique dégage du sang Talbumine à l'état
concret , tandis qu'un faible degré l'en dégage à l'état
fluide 9 on peut, jusqu'à un certain point, se rendre
.compte des diversités de cohésion que présentent les dif-
férentes parties animales, soit dans l'état régulier, soit
dans l'état irrégulier. Cette diversité de degrés de l'élec-
tricité, nous fait concevoir également pourquoi certains
organes qui , dans les premières périodes de la vie , se
composent de plusieurs pièces , ne forment plus qu'un seul
tout dans les périodes suivantes , comme aussi ppurquoi
cette même réunion existe chez les animaux dés échelons
supérieurs , tandis que , chez les animaux des classes infé-
rieures, ces organes, au lieu de constituer un seul tout ,
SQPt divisés très -fréquemment en plusieurs pièces dis-
tinctes.
Une autre cause interne de la variété des formes ani •
3- 19
278 jrXTlA.IT s
malês , consiste dans- rimpossibil'iié d'»it^in4re de prime-
abord le plas haut degré de perfec lion 'organique , ou , en
d'autres terme« , dans la nécessité de jyarcoùrir siiccessH
veinent les divers degrés d'organisation avant d'àrriv0p an
terme du développement dont ces formes sont suscep-
tibles. Cette loi se manifeste, non-seulement par les va-
riétés de développement' qu'offrent les ipdividiis de la
nàême espèce , mais encore par les diversités de classés ,
eelles des sexes , et par une multitude ée conformations
vicieuses. En effet , la forme des individus se développe
progressivement comme celle des lespèces » de telle sorte
que l'on peut considérer les animaux des ordres inférieurs
comme' antérieurs à ceux des ordres supérieurs. Il en est
de même de la plupart des Conformations vicieuses qui , à
cause de cette loi , peuvent être appelées formations arrê-
tées V comme aussi des forotiattoiis hermaphrodites qui ,
comme les premières , se fondent s»r cette loi , les unes
en ce-qu^^lea dénotent plus ou moins maniFeslement un
état stable à un degré d'oi^anisalîon inférieur , mais ré-
gulier ;'les autres en ce qu -elles reposent sur l'unilé pri-
mitive du sexe , tnén^.chez les animaux des échelons hs
"plus élevés.
' Une' troisième cause interne de la variélé des organis-
mes , est la faculté d'être déterminés et modifiés par
diverses influences , ainsi que cela sera démontré h l'expo-
sition des effets produits par les principaux agens exté-
•rieurs. C'est dans l'influence <{u'exercent ces agens sur les
formes animales ^ que réside en partie la faculté de s'éle-
ver d'un degré d'organisation inférieur à un degré plus
parfait , et vice versa.
Une qulalrième cause interne de la même variété , est
la propriété qu'ont les organismes de transmettre à la
géhération future les changemens imprimés à eux par
pne influd&ce quelconque. C'est ainsi que l'on voit en-
ET AlTALYiSjpè. ^^y^
core aujourd'hui que certaii^es muitllatlpos ficci^entieU^»
dprganismes individuels praduisent des vices de;4(^]iforf
piation qui, développé^ d'abord chf|Z. des individi^ WT
un excès ou un défaut dfi nutrition , devienQp.qt hér^r
taires dans des familles.» et donnent ainsi naissance àiup^
multitude de formes nouvelles et mêrpe à ,de3 .^if^^i^
do races qui, en se perpétuant, deviennenipeirnifkÇQiitçji»
Quant aux causes externes de la variété de, IVrga^îr
sa tien animale,, on peut )es diviser en physique^ et qb
morales, dont le^ premières. sont divi$ées Jt^ppr ^purj^a
dynamiques et en mécaniques. Les causes ./lynapfiiqoe^
sont, 1.° réiectriçité qjji, étant à la foisup prqduit ,4^
rorganispe, peut être envisagée comnie la première 4eç
causes internes; 2,** la chaleur; S.** la.lun^jjère; 4»° I«s
divers degrés do sécheresse et d'huniiditév ^.^ e^fîPv»
la .nature des substances alimenUlres. jLes causer mér
caniques , au contraire , en^br^se^t ,iovite espèce ^^
pression « de distension , de tiraillement ej; de perciiil*
sion. ..,...,
La nécessité d*un certain degré de chaleur ^ij^ mani-
festation des phénomènes organiques , quels qu'ils soiepjt.,
est démontrée suffisamment, tant par leur réveil ,9u re-
tour annuel {\e la chaleur terrestre, et leur déclin a^i
décroissement périodique de cette même teprip^r^ati^re.,
que par le développement plus grand qu'qfirejl^^i^atiicp
organique dans les pays méridionaux.
. Les degrés dilTéreps de chaleur influent sur la y^rié^
de l'organisation anpmale ,et doanentnaissanc<ç à f}es. di-
versités de formes, en ce qu'un haut degré 4^ çha)e^r
est plus favorable au develo.ppement.de formes . éley^Jes-
En eflfet, nous voyons qu'upe. température k If^qif^Uic Iç»
œufs des animaux à sang. froid se développenlj , est ^q-
suffisaqte au. développejniBat, des œufs des :riDimapK.,à
sang chaud , et il est même très-YraI§em}>l£(ble qi^e
«9-
S80 EXTRAITS
cette io6gaIité de température a eu une influence très-
marquée sur la formation primitire des dîfférens
organismes. Ce qui est vrai en ce genre, c'est que
des diversités de formes peuvent être produites sur-
tout par une température élevée qui /en favorisant la
multiplication des organismes en général , multiplie éga-
lement la diversité des formes oi^aniques. Cette remar-
que est confirmée d'ailleurs par Inexpérience^ laquelle fait
voir que le nombre des diverses espèces cMorganismes en
général , et celui des animaux en particulier , est infini-
ment plus considérable dans les pays chauds que dans
les pays septentrionaux. La divjwsité de la température
a , comme celle de la lumière , cme influence non moins
grande sur la variété de couleur que présententles difTé-
rens animaux. En effet , l'expérience prouve que les
hommes et tons les animaux en général , qui habitent
les pays situés entre les tropiques, ofirent un teint gé-
néralement beaucoup plus foncé que celui que l'on re-
marque chez les hommes et les animaux des régions sep-
tentrionales. — Comme les animaux formés les premiers
sont des animaux aquatiques , et que l'animal d'un ordre
supérieur est , dans les premières périodes de son déve-
loppement, plus ou moins analogue à ces derniers ,
tant sous le rapport du milieu dans lequel il vit , que
sbus celui de la forme; comme , d'un autre côté, la plu-
part des animaux aquatiques appartiennent aux classes in-
férieures , et qu'aucun animal des deux premières classes ,
Boit oiseau, soit célacée , ne respire de l'eau; on doit en
inférer qu'un haut degré d'humidité est défavorcible au
perfectionnement de la forme animale. Cette influence
nuisible à la perfection organique, semble tenir, d'une
part ^ à la dépression de l'irritabilité , laquelle dépression
est une suite de l'action de l'eau; et, de l'autre , à la
faculté conductrice par laquelle ce liquide détourne sans
ET ANALT8BS. sSl
cesse réleclpîcîlé'nécessaîre au perfectionnement de la
forme animale , ce qui , en général , diminue Ténergie
Titale. Cependant» si l'humidité influe désavantageuse-
ment sur le perfectionnement de l'organisation» elle est.
faTora)>Ie au développement de l'animal considéré sous
le rapport de la masse et de l'étendue » puisque c'est
parmi les animaux aquatiques que l'on trouve les orga-
nismes les plus volumineux, et que même parmi les ani-
maux terrestres , les pl|is grands sont aussi ceux qui ha-
bitent des régions humides et niarécageuses.
Une autre cause externe , dont l'infl^ience sur la va-
riété de la forme animale est également très-manifeste »
c'est la nature des moyens servant et à ^entretien d^
l'individu et à celui de l'espèce. En effet , 'pour se con-
vaincre de l'influence de ces moyens , il sufllt d'avoir
égard à la grande variété qu'offrent les animaux produits
par une génération spoatanée , comme , par exemple ,
lesentozoaires et les véritables animaux infusoires , qui tous
sont influencés , soit par la nature de l'animal et de l'or-
gane dans lequel ils se forment et dont ils se nourrissent , .
soit par la nature du liquide dans lequel ils prennent
naissance. Il en est de même des animaux provenant d'une
génération homonyme ; car , bien que la variété réj^u-
lière des classes d'animaux soit conservée jusqu'à un cer-^
tain point par la transmission des qualités desparens»
son accroissement » déterminé par la constitution indivi-
duelle de ces derniers , est néanmoins très-sensible.
C'est ainsi qu'il peut résulter du mélange de deux espèces
primitivement différentes , des foraies b&tardes qui , en se
perpétuant , donnent naissance à des races nouvelles »
lesquelles , si leur origine est ignorée » sont considérées
comme autant d'espèces différentes. L'âge et l'état de la
santé des parens conlril^uent également à accroître la va-
riété de la nature animale , en ce qu'un certain degré da
aSd BZTllAITS
Yigueur\ joint à Padble^tonee , iaTorise le 4éTelopp«sDfient
d'une organisation parfaite « et cpi*uil état dé débilité et
de TÎeiUéase produitreffet exposé. C'est 'pKar Fa nkêine rar-
sbDquë 1*011 voit le prôilaik d*une fiibonda lion 'opérée par
des indiVidos débiles*, si souvent caractérisé par une or-
gbnisation chétifo dont le dérelopplBtaiient s'est arrêté
a^cl d'avoir parcouru Içilis les degrés de forniaition. Ces
cônditièhs s'accroiaieilt daàfts la ùiéinie proportion que ta
force • prolifique dimitim , et H n'est point n)re de voir pro-
duire de cette manière ; an 'liea d'uii nouvel organisme »
seulement quelques paitieîl organiques isolées', comùie
par: exemple dé la graisse» des {lioils^ des ôs et des dents.
D!en est tout antrentont dans les J^i^etaitèi^s périodes de
la vie, où le produit de la'fSicondation acquiert un plus
hàuli dègrfi de perfection ; quoique , à la vérité , il ne soit
pas riire non pltis de voir résulter /des preniiei^s bctes gé-
i^érMeiirs « des individus cbétifs » ce qui seihblë être dû à
la.préicocité.dë l'fi^ des^parens. Cèpèildant; H àrrité aussi
qui) la vig»i6ur et Eei fécondité trop grandes des [iirreâs ,
p.ar.radcroîssemeiiitdii noinbce des formel irrégùiières ^
4owPkeat<lieàÊ & :un aecroissêment dé variété. C'est aiirsi
qi4e.:^s pftrens très-féconds engendrent fréquetnment des
petite qui » par lin escès de parties » s'écartent de laf forme
régulière*
. Quoique l'organisme 9 4lont le dévetôppenMfnt est achè-
vé^ iaé pahaiè'se pius susceptible d^aucuii changement,
néaninoins V id diversité qu'offre lâ nàfare deè alimens
peu* donner lieu , non-setilement à dés châtigcmcns dans
les dimeâ^iotts du corps et de ses diverses parties , mais
encore à des di-versités dé configuration , attendu que
desalûnenspeunourrissanlj êdipêchëhtiè développement
pflSrfait dés'ok^ané^- et paHiculièrement celui de l'esto-
mac. Ce- bas a» lieu' surtout: .clieai ces animaux qui, long-
teinps encore apri» fa :ùà{dsmice , restent astreints h une
iGôrmc inférieure «ainsi cjne eeta s-obserye chezbeaucobp
d'insectes 9 comme aussi chez la plupart des batraciens*
Cette circonstance peut , sans aucune doute /produire^ea4-
suite des variétés très-notables dans les générations Ju«>
tures. C'est de |a tnéme manière qu'une: nourriture irop
abondante produira , non-seulement un individu mieux
développé , figiais eabore un excès de . parties, et un dé^
veloppement précoce dans les générations suivantes. La
nature des alimèns influe encore suir lacduteiir des ani-
maux 9 qui y en général, smI d'autant plus, colorés :qut
Jeur énergie vitale é§t^ plus grande. C'est pourquoi nous
voyofi||l^e les plumes blanches, qui pendant la mue! se
«ont développées sous rinfl<uènce; dé quelque eause déb$h
litante , spht remplacées par des plumds nortiiaîles aussir
tôt que cette influence a cràséL II en est de même déb
Juikerlaques que l'en regarda avec raison comme les en^
fims chéti& de paréos débiles.
A.régai^ de rinflnence exercée sur la ^orme animafk
par ie« causes mécaniques » nous nous boràeron^ à faire
remarquer que cettip influence est d'autant plus grande;
que les organes sont encore plus petits , plus iaious , €in
un mot , plus susceptibles de changement et de defe-
truction. \
Les causes morales, comprenant les afieciions et les
diffi&rentes passions, peiivent agir sur Torganisme de plus
d'iune manière., suivant que leur action est êxcitatite ou
débilitante, médiate ou immédiate. Les affections exci-
tantes et favorables à la santé de l'individu, -contribuent
manifestement à produire une postérité vigoureuse, soit
normale, soit anormale, au lieu qqé les affections débi-
litantes déterminent un efiet bpposé. A la vérité, toqt
le monde connaît rinflueacè de ces dernières sur les
fonctions assimilatrices , sécrétoires , et surtout sur la cou-
leur du tissu cutané. Ges changémens , quoique àcciden-
St84 EXTRAITS.
tels , peuvent se transmettre et produire des variétés de
eouleur , qui ensuite deviennent permanentes. Quant à
la question de savoir comment les différentes causes que
nous venons de considérer ont agi pour produire la grande
variété qu'offrent la nature organique en général , et celle
des animaux en particulier; on ne peut guère y répondre
d'une manière directe et sans se livrer préalablement
aux considérations suivantes :
Il est hors de doute que des formes animales déjà exis-
tantes peuvent subir des modifications très-diverses. Quoi*
que ce que nous venons de dire semible moins applicable
à la forme extérieure , cependant elle est sujeili^ égale-
ment à éprouver divers changemens. Ces changemens
sont produits surtout par des causes mécaniques dont
l'influence peut modifier la forme de plusieurs parties de
l'organisme. C'est ainsi que » par l'effet d'une pression ,
des parties naturellement divisées , telles que les doigts
et les çrteils » peuvent se réunir en un seul tout » comme »
d'un ai^re côté, un organe simple peut» jusqu'à un cer
tain point/ se diviser en plusieurs, pièces , ainsi qu'il est
démontré par un utérus humain que Tauteur dit posséder
dans son cabjinet anatomique, et qui, par la pression
d'un corps fibreux» lequel était situé au fond de cet
organe , se trouve divisé en deux cornes parfaitement sy-
métriques. Des changemens analogues peuvent survenir à
tous les organes solides et creux qui » dans l'état régu-
lier , ne présentent aucun rétrécissement. Ce cas se
remarque très -souvent à la surface du foie, où de telles
bifurcations se forment à la suite d'une pression exercée
par les côtes. Il est même des cas où » par l'effet d'une
pression , la forme de toute une partie» et même de Tani-
mal entier, devient plus oblongue »' comme aussi où des
organes épais et presque solides se trouvent amincis et
distendus, ainsi que cela a lieu pour le cerveau , le cœur
BT ANALTSE8. 985
drotl , les reins et la vessie uriaaire , qui tous peuvent
acquérir une forme très- irréguUère. Une autre in{l#nco
de ce genre se manifeste dans certains organes muscu *
leux qui , par un exercic^immodéré , peuvent se diviser
en plusieurs cavités» comme cèîa a Iîbu pour Testo-
inac et le canal intestinal , où des coostrictions et des
rétrécissemens s'observent très-fréqueimnent à la éuite
d'un tel exercice. Des effets analogues sont produits éb*
core par certains changemens qui surviennent dans les
fonctions assimiiatrices des organes » comme , par exemple^
l'inflammation et ses différentes suites, changemens qui
tous peuvent donnCr lieu à des anomalies de formes.
Ce que nous venons de dire à l'égard de la forme
s'applique encore, non-3eulemenl au nombre des organes,
mais aussi à leur situation et à leur volume, qui, comme
cette première . peuvent éprouver des changemens très-
divers. Les changemens que subissent les organes indivi-
duels à la' suite de l'action de ces différeiftes causes , doi-
vent imprimer nécessairen^ent à la forme du corps entier
des modifications qui seront d'autant plus grandes , que
les changemens sont plus considérables, spil parleur
nombre , soit par leur degré. Enfin , les mêmes influences
peuvent encore augmenter ou diminqer la grandeur da
^rps Considéré dans son ensemble. Tous ces change-
mens peuvent devenir héréditaires et produire ainsi dcfs
modifications de formes dans les générations futures;.
C'est de cette manière que des chevaux nés d'étalons ou
de jumens ft queue écourtée donnent naissance à des
individus qui , outre l'absence de la queue , différent
encore des autres chevaux par un nombre moins consi«
4^rable de vertèbres coccygiennes. Il en est absolument
de même des chiens qui , après avoir eu la queue et les
oreilles écourtées , engendrent des petits entièrement
semblables.
886 BXTâAIT»
il soit de tout ce que nous venods de âhrev ^tt ks
cha^emons qu'imprUnenl les dberses influendes «as
formes primitiTes peurent être considérés oomatie une
des causes de la yariété du rtgM asimal, et qtt*en cen-
. séquence un petk Bonibre de fiwmes primitives a pu suf-
fire pour développer successivement les nombreuses va-
riétés que nous présente ce. règne. Cependant, en doit
dire aussi que ces variéiés sont dues , moins aux change-
mens acdcfentels qui surviennent ^mcore aujoord'hui an
fon|iei animales 9 qu^à la tendanbe qu'a la nature orga-
nique de s'élever progressivement d'un degné inférieur à
un degré supérieur. TootjDfoii » fl nlVst point néoessaire
d'admettre qneies nembinuses variétés de formes ani-
males aient été prodeites uniquement de cette maniènne ;
Mieoùtraire^de fortes raisons se réuuîssent pour donner
lieu à croire que cette même variété existe AhÈ le prin^
cipe t et que les différens animaux , au lieu de- provenir
d'une seule etlnéme forme primitive , ont été formés
'diflKremment dès ienr origine. Quoi qu'il en soit, il de-
meure très vraiMimblabie que les diversités les plus pro-
noncées , comme Celles des dasses, sont dues en partie
<à la formiadon d'un certain nombre d'organismes primi-
tivement différens^ et en partie aux changemens succès-
sifr que ces mêaies organismes éprouvent par suite d'umB
'force intestine.; au fîeu que les diversités moins nuirquées
•semblent être dues aux diverses influences extérieures. :
Lui d» ta réduetion, — La diversité, ou, d'après le
nom denné è la première loi de forination, la variété,
est ce qui dans la nature organique, et même dans la
nature en général , frappe l'œil de l'observateur beaucoup
plus facilement et bien avant qu'il ait saisi l'analogie,
surtout lorsque cette première a acquis un certain degré
-de développement. En e£G3t, autant qu'il est fadk de
découvrir la variété des formes animales, autant 3 es^
ET AÈktYiE-S. à 87
difficile A'f récohoatlré rânàWgîè. C*est & eau^e des dif-
ficulté» qu'offre la découTlerte def Cette derotëre, que
soû développement est ineomparablemenl pFus satisfaieani
pour Tesprit humain que he 'l'est la siikiple eJipOsîtioh
dfcs diversités du règne animal. '. '
La loi dé ranalogiè; de l'identité ou dé la réduction »
toi dont les caractères généraufx se trouvent iddfqués dânk
le' premier article de cette aiialyse , est démontrée pa^
t'àtitear ié lai ihanlëre suivàiité ;
De ïnéme que la variété du règne animal se manifes^
fait, 1/ par l'examen comparatif deâ différentes pal:'ttc(4
et régions du' inême organisme animal; s.** par là
comparaison iaile entre les difi*érens organismes' considl^
rés non-seulenfent sous le rapport dé la différence d^^
classes et des ^exes , mais encore sous celui des diversi-
tés périodiques ; de même Panalogie méfnîfe^ée dé cette
nianière naui démontre que- toutes les formes animales
{)éuvenl-êii*e ramenées à un seul et même type, doni
elles né sont que des modifications.
Analogie dans la conformation de l'organisme indi^
^idiJttU — Cette analogie se manffeste, i.* par la prédo7
ihinaiice de là dimension en longueur, qui se remarque^
non-séulément dans la fortne exlérïeinre du corps entîet
et dans celle de ses diverses régions ; mais encore dans
to tàntô'ùrs des diff*érens systèmes dolît la réunion cbn-
stitûé lé corps et dans la forme du tîssfa composâïoit" dë?S
é^stèmes ; s.* par la forme radîalre xjfué l'oh observe, et
dSans le corps en général, et dans chaque Système éjl
{Jâriiculier ; 3.' par la convergence des rayons qui , qdoi-
Cfiié'dîvergens à leur origine , se rapprochent les uns deé
autres pour s'anastomoser entre-eux , ainsi que cela a
Heu surtout dans le système nerveux et le système vas-
(julait'e; 4«* par la composition intimé des parties, soit
solidbs/^h fluides; qui généralement sont formées de
988 BXTftAITS
deux f obstancei » dont rom esl f^oboleiite et Paobre K-
qoide , mais susceptible de passer k Télal oonctef. Un
cinquième caractère d'analogie coDMsfe en ce qne b Ibr-
me du corps entier se répète très-fréqnemmenl dans
celle des oi^;anes individueb. Dn sixième caractère d'a-
nalogie se dénote en ce que les diffhentas parties se res-
semblent t comfne cela a Ben pour les dlien appa-
reik ^andulenx qui sont formés essentiellement d*aprèa
un seul et même type. Un septième caractère d'ana-
logie, enfin, se remarque dans les diffirentes sections
du corps qui , par la ressemblance et la symétrie qu'elles
ofirent entr'elles • semblent n'être que la répétition d'une
«enle et même section ; ce qui fiût que toutes peuFent
être ramenées plds ou moins l'une k Tautre.
Analogie entre le$ argani$me$ différene. — Dn pre-
mier caractère d'analogie que nous présentent les oi^a-
nismes diflérens , est que le même organe est formé gé->
néralement d*après un seul et même. type, quelles que
soient d'^IIeurs les modifications que présente Torgane
k l'égard de la forme • de la composition , de la texture ,
de la situation et du nombre* Les difers oignes » comme
les difl^érens organismes , se ressemblent encore par leur
mode de développement, -qui, dans son essence, est
généralement le mêin^ pour tous.
Béductiens de$ ^vn^ g^reg de variétés qu'offreni
les di/férenUê fnim^ mnimaUê dans CéUU régulier.-^
Cette rédoclioii peut s'opérer par cela même que Ton
prouve, i«*;qne le développement do Torganisme indivi-
duel se .fiiit selon les mêmes lois suivant lesquelles se
développe l'échelle animale entière ; c*es^à-dire que l'a-
nimvd'une classe supérieure parcourt dans son dévelop-
pement et dans son essence les iîvien échelons inférieur!
de la série animale , ce qui fait que Ton peut ramener
les diversités de classes et les diversités périodiques Tune
ET ANALYSES. sSg
à l'autre; 2.® que les diversités sexuelles peuvent» du
moins d'après leur mode de développement , être ramenées
également aux diversités périodiques; S."* que les dissem-
blances qui existent entre les diverses parties de l'organisme
individuel se laissent ramener» comme les précédentes »
soit aux diversités sexuelles et périodiques , soit aux di-
versités de classes.
La proposition que l'embryon des animaux supérieurs
parcourt plusieurs degrés d'organisation avant d'arri-^
ver au terme de son développement , a été énoncée déjà
plus haut. Il ne reste plus maintenant qu'à prouver que
ces divers degrés correspondent exactement à ceux aux-
quels les animaux des ordres inférieurs demeurent astreints
pendant toute leur vie. En effet , l'embryon des animaux
supérieurs , tels que les mammifères » mais particulière-
ment celui de l'homme , offre une ressemblance plus ou
moins par&ite avec les animaux des échelons inférieurs »
tant sous le rapport de la forme extérieure des organes
individuels et du corps entier » que sous celui du nombre
des organes » de leur situation, leur grandeur» leur tex-
ture » leur composition » etc.
Parmi les différons systèmes , le système cutané est
d'abord» et même durant un temps assez considérable»
mou » lisse et sans duvet » comme chez les zoophytes » les
méduses» les mollusques » les poissons et même chez les
reptiles d'un ordre inférieur. Vient ensuite une période
où ce système se couvre considérablement de duvet et
de cheveux , surtout chez l'embryon humain » qui » du-^
rant ce temps , est plus velu proportionnellement qu'il
ne l'est dans les périodes suivantes. C'est dans cette se-
conde période que l'embryon ressemble à ceux des ani-
maux supérieurs chez lesquels le système cutané» et
principalement le système épidermoîde » a acquis un déve-
loppement considérable. C'est ici le lieu de faire remar-
^90 ' EXTRAITS
^uer.que le. fœtus du nègre est plus velu quece^ui de
r.Ëuropéen* * "
Le système musculaire » par la uon-réunion de^ mus-.
des abdominaux dans la ligne médiane antérieure , cor-
respond* quant .à sa forme extérieure, fiux /noUusque^
acéphales , dont le manteau reste Léant ,. comme par
l'absence totale 6u le développement imparfait des teor
dons, il est analojgue aux vers , chez lesquels ces organes
manquent tout-à-iait. De plus , la mollesse , la structura
fibreuse, la couleur pâle et le développement imp^rj[ait>
relativement è la quantité de fibrine qu'ils x:on4(iemient »
offrent autant dé traits de rosacmblance entre l'em^ryoïi
des animaux supérieurs et celqi des animaux :infér,ieurs. .
. Une ressemblance plus grandeencore.seTemarque daos
le système osseux qui , par la fo;*iiie des os en général ,
par la disposition des os en particulier et par leur niQde
de. formation , établit une analogie très«manifeste entre
\e développement des animaux des classes supérieures .c^t
celui desanimaux des classes inférieures II en est de mâm^
du système nerveux qui, par son mode de distributipn et
d'arrangement, prouve également que l'embryon dei^
aiMu^aux plus parfaits parcourt plusieurs degrés de for-
mation. En effet, chez presque tous les animaux infé-
rieurs à l'homme, le faisceau rachidien occupe tout le
canal vertébral pendant toute la vie, tandis que chez
l'homme ce faisceau ne le remplit dans toute sa longueur
que.jusques environ au quatrième mois. Dans les premières
périodes du développement de l'embryon des mammi-
fères;^ les deux moitiés latérales di^i cordon rachidiep
sont beaucoup plus divisées qu'elles ne le sont dans les
périodes suivantes , ce qui fait voir Fanalogie , soit entre
ce cordon et celui des animaufc articulés > où la même
disposition e;xiste d'une inanièçe permanente et dans
toute la longueur du'ff^isceau > soit entre lui et celui des
ET A.NA.I4TSCS. fiOl
t>iseauxi ehez lesquels, cependant, cette division Qe cfi
remarqaeque dans la région lombaire. La méoie marché
progressive ^'observe dans le développement du cerveau
qui, chez l'embryon des animaux supérieurs, est trè$ï-
petit comparativement aux autres appareils nerveux:^
tandis que les. tube)i?cules quadrijumeaux; offrent un vOr
iume excessif )en comparaison des autres parties céréh
brales. II en est encore de même du système: vasculàir^i
du système digestif i^ des organes respiratoires et dp ('ap-
pareil urinaire, qui, daçs leur développement» parppiiir
rent , comme les au^tres. systèmes , plusieurs échelons d^
la série animale. , : .
Réduction de la variété anormale à lavariéténormale^
— Les phénomènes de la variété anomale peuvent être
ramenés à ceux de la variété normale , en ce que les uns
et les autres ont lieu d'après les mêmes lois , et que la
plupart des^ formes irrégulières correspondent exactement
h certaines formes régulières. En effet , ces deux sortes
de phénomènes sont astreints à un certain type.; car, de
même que tout aninfal conserve , non-seulement le carac-
tère de Tanimalité en général , mais encore celui de
l'espèce , toutes les fois qu'il se perpétue sous les mêmes
conditions, de mêmes les anomalies déforme sont circon-
sentes dans ccriaines limites. C'est ainsi que l'on ne verra
jamais des poumons se développer dans la cavité abdo •
itàinaie , ni des yeux se former aux membres , etc. Par
éonséquent , on peut dire que ieâ diverses anomalie du
'naême orgahe sent astreintes à une œi^aine loj , puisque
toutes se resseniblent et se répètent plus ou moins mani-
festement. £n effet, lorsque les deui^ moitiés du cœur,
par.e^pmple-, se trouvent réunies d'une naanière anor-
male ^tTouverture de commuïiica.tion est située ordinaire-
ment^ nyéme endroit; c'està-dif e , immédiatement au-<
dessous de l'origine des troncs artériels. Il en est de même
Sg^ SXTBAITS
des rélrécissemebs de Festomac ^ qui le plos souTent se
forment près du centre de cet organe. Il eo est encore
de même, non-seulement des doigts sumaméraires dont
le défeloppement a Heu d'ordinaire au bord cubital de
la main , où ils forment des rejetons plus ou moins ma-
nifestes du petit doigt , mais encore des rates supplémen-
taires qui , par leur forme arrondie , sont constamment
semblables à la rate proprement dite.
Après avoir ainsi examiné les différentes formes anor-
males dans les diverses classes d*anîmaux, et après a?oir
cherché à les ramener à un type r^;ulier. Fauteur essaie
d'opérer la mêine réduction dans les diverses formes ber*
maphrodite^ , en terminant ses considérations par la re-
marque suimnte :
Toutefois » quelqu'évident qu*il soit qu'il existe un type
général , il est néanmoins très-difficile de réduire les di-
verses formes animales à ce dernier type qui» très- vrai-
semblablement,, repose sur ndentité delà force 9 laquelle
crée et anime tout » et dont les produitis , quoique suscep-
tibles de grands changemens , ne peuvent être modifiés
au point que l'on ne puisse plus reconnaître ce type
général. Ernest Martini.
Résultats d'expériences faites sur les actions galtfaniques
et sur les effets de la section longitudinale de la liga-
ture des nerfs; par M. Alex, de Humboldt. (Com-
. munication verbale faite à l'Académie des Sciences >
dans la séance du lundi i8 août i8s3. )
Cssobservations nouvelles de H. de Humboldt , dont nous
offrirons les principales conséquences , se lient parfaitement
aux travaux remarquables de MM« Prévost et Dumas.
ET ANALYSES. 3^5
L'au^iBCfr distingue les ca^ où » dans Ip circuit^ galTftnique.»
le courant passe par le nerf entier, de ceux^oiilp çpursint
ne traverse que la portion supérieu)re du nerf , où ceUtÇ
poftipn réagit organigi^empi^t sur le muscle, Diverses ex-
p^i^i^Dces prouvent que les coQtractipns mi|sc.ulAJres .»
lQirsqm3. la pffrtie supéri^utt; seule se trouve sur. le pacage,
dfi) courant électrique, ne soi^l; pas l'effet i*un, cq^p 1(1-
iérflL La réaction organiqjue 4u nei^f cesse lorsqu'il) y a;
perJ^pration > fendillement ou amincissement. Gçs/ expé-
riences sur la section longitudinale dunerf seinlilep.liprp^;
ver que l'appareil nerveux ne peut agir sur les mpuyeniiç^.
de^ muscles que dans son état d'in.feégrité. L^ l^ésipp. du
nevriième produit les mêmes effets que la lésion d^ 1^,
pulpe médullaire. Lorsque le courant électrique tjraviBrse
tout le nerf etle muscle , la lésion et la ligature empêchent
les contractions musculaires dans U seul cas o\x\^ portion
du nerf comprise entre la lésion longitudinale ou la liga-
tare et rinsertion du neri[dans le muscle, au lieu d'être
entourée d'air; est enveloppée d'une couche de chair mus-
culaire. Les contractions reparaissent lorsqu'on ôte cette
enveloppe du nerf ou lorsque , sans l'oter , im éta&lit
par un lamJ^eau de chair musculaire une nouvelle corn-
niunication entre le zinc (excitateur du nerf) et le muscle.
ML de Humboldt a montré comment ces phénomènes ,
çpjçnpiiquéa pxi apparence , s'expliquent d'après les lois de
^ cpi(iduçtil^.ilité électrique. Ces effets xioivent varier avec
\a^ d^vçec>\\oiï du courant , la masse variable des conduc-
teurs et la quan^té d'électricité mise en mouvement par
le contact plus ou moins grand des substances huipides
avec le ziuc qui est l'armateur du nerf. Si la quantité d'é«
lectricilé l'esté la même , le nerf isolé ou nu en reçoit
nécessairement beaucoup plus que }e nerf enveloppé.
L'électricité , en traversant un conducteur ^'une masse
considérable , se répartit dans cette masse et à^a surlace.
3* 20 ,
294 EXTBAITS
C'est de cette répartition que dépend Tefiet de l'enre-
ioppe de chair musculaire dans ^quelle on cache la por-
tion dn nerf comprise entre la ligature et Tinsertion
dans le muscle. Lorsque l'enveloppe est ainsi disposée » on
pent voir reparaître les contractions si Ton augmente la
quantité de fluide électrique mis en mourement par une
nourelle Communication qu'on établit au moyen d'sn
lambeau de chair musculaire entre le zinc et le muscle.
L'obstacle que la ligature oppose dans les expériences
galvaniques » quand elle est placée au point de l'inser-
tion du nerf dans le muscle, avait déjà été observé par
YalK : mais ce physicien n'avait pas reconnu toutes les
conditions qui caractérisent les eflfets de la ligature et
qui se retrouvent dans la section longitudinale du nerf.
Sur Us prapTUtés thérapeutiques de la strychnine et
de la brueine.
Les contractions spasmodiques que détermioa la noixvo-
mique expérimentée sur des animaux , engagèrent M. le pro-
fesseur Fouquier à appliquer ce médicament énergique au
traitement de la paralysie. La découverte de la strychnine »
substance alcaline qui forme le principe actif de la noix
vomique , devait porter les médecins à remplacercelle-ci
par le premier dd ces médicamens , puisqu'on pouvait
en déterminer rigoureusement la dose et les effets» Cepen-
dant , l'action terrible de la strychnine pure fit négliger
cet avantage. Mais , si l'on trouvait , se demande M. An-
dral , une substance qui , analogue à la strychnine sous
le rapport de ses propriétés physiologiques , en différât
toutefois pai; l'énergie moindre de son action , le motif
qui s'of^KiMità l'emploi de ta strychnine n'existerait plus ,
ET AHALT8B8. ^i-
et Ton jkiarrait intrôduve .liiilemeilt .daiui.la: matière
médicale une substance- qui offiriraii les avantagea: de la*
strychnine sans en avoir les - : inoonvéniéna; . or ^ tel' ! eiki
ralcaji de la fausse angusture , fa brocine. Dani 'des c(x-i
périences comparatives sur Faction physioI<^qne de la:
strychnine ed de la brucine , j'arrivai àcer4sultat» qu'il
feot six grains de brucine pure pour produire les: éfiets
d'un grain 4e strychnine impure , et d'un quart de grain
de strychnine pure; je pensai dès-lors à tenter. suri'hom*
me l'emploi de la brucine.
M* Andral rapporte huit observations de ^ralysié dans
lesquelles la strychnine à été employée. Dans les cin(|
premières» la paralysie était produite par les émanations
de plomb » paralysie qui affecte ordinairement les muscles
extenseurs d'une ou des deux mains » d'où - résulte la
flexion habituelle de celle-ci sur, le poignet. Le premier
malade» dont la paralysie datait d'un mois environ»
après un traitement de quinze jours ou trois semaines »
ne conservait plus qu'un peu de faiblesse dans les mains.
La dose de strychnine » à laquelle on était arrivé graduel-
lement, n^aurait pu êtte élevée sans danger au«d6l||^e
deux tiers de grain par jour. Chez le second » placé
dans les mêmes conditions que le précédent» la paralysie
fu^ dis&ipée au bout de quinze jours. On ne put porter
la dose de strychnine au-rdelà d'un, tiers de grain. Le
troisième malade » depuis long-temps affecté » n'éprou^
aucun soulagement de l'administration d'une dose assen
considérable (un grain). Le quatrième était itooins pa-
ralysé » dit-M » lorsqu'il sortit de l'hôpital. Le cinquième »
effrayé des spasmes tétaniques que détermina la première
dose » se refusa à la continuation du traitement. Den
autres individus étaient affectés de paralysie » qui fut aug^
mentée chez l'un par radmiàistrati^Me la strychnine;
chez l'autre» on en cessa l'emploi avant d'avoir. pu en
20.,
«g6 tf^nii^f
olmaiwletcftU. Bnfti , ches on home nsMé kéH|ilé-
g^M à b 0Mte d*iiiie mdeDae MmfÊ& d^mpafkam ,
piÛë d'un doonèmo de grain suffit poor dtenHHv
forte roidear tflwwpw do iiwiiiwii panifrfi. Ln jum
foifiÉt, Uèaf^pek'BtrjFchauiam ftt pit oonliiMiéQ , eeft
IkMDe éprowa de* Tiolm» himk do Me dn efilé opimé
kl'béoiiplégie; fl« mtoDigMeeVcngevidit , fliim^égip
angnesia ; en on met , 3 fflAmte' ^liee» iyii|<i«et
ont csMctéfifettft le lemoMHMBnl eki eerfeen*
Jufqo'à préienl, les rèsoltats de ee petit noailire d*oib-
senràtiôBs'oe soat pe» Ms-éMrevebfas k fbmploi de la
strychnine.' KisBimmis m, d^apiès tmélÊ$ nf^Nittfs psr
IL Andffal, b braonè se wwoHimaiide d>Tantsge à J'al-
lenlion des pratidens. ^
Dn bffëyeor de ooidenrs ateit ose paralysie dbs mains
depuis deox mob en fi sa; il prit une pilnle coalenant
un dèmi-graiai de bmoiM sans en lessmUr ancnn effet.
Deux pinics pfodnisiteni de ' Ms^légkies secousses dans
les- kras ; fiaire pilelef^ donnèrent Ken h d'asses finies
eentraotions : 3 gnérir. -^Dn antre krcrpsnr de coàleurs ,
f||i^niiiiil paralytique , prit jwqn'k quatre grains de brn>
cineianseffet sensible; i la dose de quatre grains et demi »
il éproeva nne serte de foermiHement incommode dans
leK brai; à la dose de cinq grains , assez fortes secousses
sens accident grare. Le paralysie fiit notablement fimi-
^piée. — Dn peintre e» bâtimens , paralysé des mains , ne
commença h ressentir quelques secousses qu^ la dose de
deux grains. Trois grains donnèrent lieu h pn assez fort
trismus. Le malade n'éproura qu'une ainëlidJNitîon l^ère.
^~ Un antre épronra une roideur tétanique des quatre
menibrès après avoir pris trois grains et demi de brucine ,
et ne fiit point soulaaé. — Bnfin , un paraplégique , après
avoir pris deux gNons seulement de brucine , ressentit
UBcirifè douleur ft la phnte des pieds; ses membres in-
jërieiors; furent le si^^ Tblpfites cpptràctiom. SloA/éUt
ne s'améliora, pas.
De ces observalions , JM. Aodral tifQk^.corolIaû^sifi-
vans^ : 1 •*" la strychnine .pure.i^it sur FboipDpfe cç^ioie
l'extrait de noix - Tomique; mais «¥ec une jlntensité heai\'
coup plus grande; a.® TacUon^de la stryçhninciest tollQ-
nîen t énergique, qae ce; n'est vqa'^yeçr les 'pliis,;gi^iulQS
précautions 4|u'on doit . se pmyieUre de Viçn^floyiçr ; 89s
effets varient d*aUle|Urs d'une jx^a^^ère rç^IaI^aI^e^ seUfiJi
•la susceptibiUtésdes vindinduf; 3.** la :Jbrucine agit. i|^r
.rhommip.Goùime: sur, les aniinau;x»^]^u^upi|Qoin8 ^nei;*
. gique que la strycbqine , puif^u'onp^ut j^ans.mconvénieq t
^ commencer à l'^dipipistrer :à la dose 4^uxk demi-grain ^ elfe
peut remplacer avec avantfige , ; coqfHne médicaioçre^t ,
l'alcali de la noix vomique ; 4*'' considérées sc^usie rapport
.de leurs propriétés thérapeu^tiques » la .Crtry cbnine et |a
brucine se montrent plus ou moins efficaces» selon l^s
espèces de paralysie que Hon essaie de con^attre avçc
elles. Employées dans des cas où la paralysie est. liée à qn
état Inflanmiaioire du cerveau ou de la moelle , elles agra-
veront très-vraisemblablement les accidens; chez les in-
dividus restés hémiplégiques à la suite d'hémorrhagie cé-
rébrale, l'emploi de. ces.alcalis est le. plus souvent. inutile;
on doit même craii^e. qu'ils ne produisant une inflan^-
mation de la substance cérébrale autour du foyer appplecr
tique^ Mais il est des cas où , comme par une sorte d'hp-
Iritude, la paralysie, semble encore persistei: après la j^r
sorption de l'épanchement; alors elle peut céder aux
alcalis de la noix vomique et de .la,.£|usse angusturie.
Enfin , ces mêmes alcalis semblent suirtoMt efficaces contre
les[ paralysies dont la cause ne peut être rapportée kiufie
lésion des centres nerveux; telle est en particulier l'cus-
|ièce de paralysie à laquelle sont si fréquemment sujqts
les individus qui manient les préparations saturninçs«
\
Sg& EXTEAITf BT A9ALTSES.
Noas m saorioos partager entièreineDt ropinlon de
M. Andral sur les propriétés de la strjchniiie et de la
brocine ; du moios tes faits rapportés ne nous senriilcai
pas devoir conduire à toutes les conclusions qu*il donne
comme leurs conséquences directes. Si » dans plusieurs
cas , remploi de la strychnine et de la brucine a dissipé
ou diminué la paraljsie qui est produite par les émam-
fions de plomb , un nombre suffisant de résultats opposés
prouTcnt qu'on ne peut pas encore regarder ces substan- '
ces comme particulièrement efficaces dans le traitement
de cette affection. Les malades guéris onKils éléjobservés
assez long-temps pour penser que la guérison ou Famé-
lioration se sont sovlennes'? Les succès obtenus engagent
seulement à répéter les expériences pour déterminer les
conditions dans lesquelles on peut espérer d'heureux ré-
sultats du même trailemenIT car , du reste , quoique
nous ne connaissions pas positivement la nature de la
lésion qui occasionne la pnralysie chez les personnes ex-
posées aux émanations saturnines » nous ne croyons pas ,
avec M. Andral , que cette paralysie soit locale , et que
les espérances que Ton conçoit de l'emploi de la strych-
nine et de la brucine dans ce cas , doivent se fonder sur
l'absence de toute lésion des centres nerveux. Plusieurs
consMérations viendraient à l'appui de notre opinion , si
nous nous proposions de la soutenir ici. Quant aux pa-
ralysies produites par des lésions connues du cerveau ou
de la moelle épinière » telles que des inflammations , des
hémorrhagies , on sait que la noix vomique n*a pas ré*
pondu aux brillantes espérances qu'on avait formées sur
son administration dans ce genre de paralysie. Les es-
sais tentés par M. Andral avec la strychnine et la brucine »
dans des cas d'hémiplégie et de paraplégie ., sont bien
propres àf justiCer la prévention qu'on a coiUre la noix
vqmique depuis que l'on connaît mieux les inflummalions
YARIÉTÉS* Sigg
céfébrales. Il reste à M. Andralà prouver son assertion ,
qu^il est des cas où » comme par une sorte d'habitude , la
paralysie semble encore persister après la résorption de
l'épanchement , et peut alors céder aux alcalis de la noix
vomique et de la fausse angusture. Parmi les observations
quMl rapporte» aucune ne tend à démontrer la possibilité
de cette circonstance , que nous no nions pas cependant.
D'après ce que nous venons de dire, nous pensons qu'il
faudrait continuer les travaux intéressans de MM. Lerminîer
et Ândral» se livrer encore à des recherches cliniques siir
la strychnine et la brucine , avant de rendre commune
l'administration de ces redoutables médicamens. Tant qiie
les circonstances où ils peuvent être employés avec de
nombreuses chances de succès , n^aurontpas été fixées par
les praticiens qui , par leur position dans tes grands hô-
pitaux, se trouvent pour ainsi dire à la tête de la science,
on devra se garder de recommander des substances qui ,
variables et ne suivaat pas de progression dans leu^s
effets , dont l'action n'étant pas proportionnelle aux doses ,
peuvent être , en outre , l'objet d'erreurs funestes. Leurs
avantages ne sauraient jusqu'à présent compenser les
dangers auxquels exposerait leur usage généralement ré-^
pandu. L..»,
^ ' ■ ■ ' ■ " I t ■ ' ■ ■ I ■ I ■! I I ■
VARIÉTÉS.
Académie royale des Sciences»
Séance du aa septembre i8a3. — M. Thénard fait pari à V&cgidéjme
de nouvelles ezpérilhces qu'il vient de faire avec M. Duloog, concer-
nant Miction du palladium, du rodium et de l'iridium, semblable à
celle du- platine sur le gaz hydrogène. Le palladium et le rodium rou-
gissent comtne le plaline au contact avec un mélange d'hydrogène et
d'oxygène. L'iridium s'échauffe fortement à la température ordinaice.
L'osmium, chaufie 4' Avance, rougit ^ le nickel cl le cobalt ne dvicr-
30O TABI&Tis.
miucui la combîiiaison qu^à 3oo° de chaleur enTÎroa; enfin le proUnyde
d'asote est décomposé à froid par le platine spongieux.
, MM. Deifontaines et Mirbel font un rapport sur un Mémoire de
IA, Fée , intitulé : JEssai sur les cryptogames des écikies offiehudes*
M. Fée a observé fréquemment sur les écorces exotiques em^byéêai dans
Ja pliarmade un grand «ombre d'espèces de plantes cryptogames dont
la plupart sont de la Emilie des lichens.. Cette découverte Pa conduit
û modifier les caractères de plusieurs genres , à en établir quelques-
uns , et à les disposer tous dans un ordre nouveau qu'il croit plus na-
turel et plus commode que celui qui a été imaginé ^r Acharius. Les
lichens offrent en général deux parties distinctes : i.^ une expansion
.tantôt membraneuse y tantôt charnue, tantôt crustacée, variable dans sa
forme. Les botanistes nomment ihallus cette expansion qui constitue
ees plantes presqu'en entier; a.** de petits godets, ou de petites cavitts,
ou de petits renflemens de figures diverses , qui ont été assimilés sans
preuves saffisantes aux fruits des vt^étaux d'un ordre plus élevé. Ces
parties se développent sur le thallus ou dans sa substance^ elles ont
reçu le nom à^apoihécions. Acharius a fondé les grandes divisions de
la famille des lichens sur la forme extérieure et le tissu organique de
Tapothécion , et il a employé les modifications du thallus pour les di-
visions secondaires» M. Fée, au contraire, veut que les caractères du
thallus fournissent les bases des premières divisions, et il ne donne que
le second rang aux caractères de l'apothécion. La prééminence qu'il
accorde an thallus parait d'autant plus naturelle à 'M. le commissaire
rapporteur , que cette partie est la plus apparente > ce qui fait que les
êtres groupés d'après les modifications de cet organe, ont entr'eux un
certain air de famille que le bota^niste le moins esfircé saisit au premier
coup d'œil. Sans doute ce motif deviendrait insuffisant si par la suite
des observations plus approfondies fEÛsaient découvrir dans Papothé-
cion des caractères d'un grand intérêt ; mais , vu l'état de la science ,
la méthode la pins commode semble encore la meilleure. L'auteur a
fCconnu la difficulté, ou pour mieux dire, l'impossibilité de circon-
scrire dans des limites rigoureuses la ^unille des lichens , et par consé-
quent de lui assigner des caractères absolus. Il observe judicieusement
qu'on ne peut la séparer des familles voisines que par la comparai!K>n
des espèces ou des genres limitrophes. Cette remarque est applicable à
un gwttd nombre d'autres familles. Aussi arrive-t-il souvent que les
botanistes, selon les idées qui les préoccupent, étendent ou resserreu.t
avec plus ou moins de bonheur les limites des difierens groil^es. Les
cryptogamistes français se sont permis de rejeter de la fomille des li-
chens les genres opegrapha , verrucaria , pertusaria , rhizomiorpha ,
que les Allemands avaient jugé à propos d'y admettre. Aujourd'hui ,
M. Fée prend parti iH>ur les Allemands; mais il n'est gucre] probuLIc
YAtlliTfis. 4)01
'qu*if fèhiiine là discussion. Cè^t tine cotittûvérse qtii p^i dnrenaMlsî
long-temps qVil y aura dès crypldg&mi^tes et des Hcfaefbs. A]^rês'âvèlr
justifié par des raisons' appuyées snr un ginand notobre d^^bséti^àtidAs
la métliode qa*ii a substituée â (jelle d'Achàrius, M. Fée arrifë à Pob-
jct Spécial de son li«(vàil. 'i>éjà M.' le docteur Mérat, botatnihe'^t
instruit , à l'atticle Quio^quinà du Dictionnaire dés sdidncés tnédi^
cales ^ avait appelé Pattention sûr les' caractères tirés des cryptogaiisès
'pour la coni^àîssànce des édorcës eibtiqués; mais il avait p^é' rapide-
ment sur ce sujet qui exige des recherches très-longues 'et' t^ès-iÀhÀi-
tieusesy parce que les écorces que fournit le commerce arrivent presque
toujours en petits morceaux usés à la surface par le mouvement du
iruMPort. D'ailleurs 9 il est rare^qu'on puisSe-se procurer aes rensei-
gnipTens positif sur l'origine de ces écorces. M. Fée a en à lutter contre
ces difficultés, et il a paru à MM. les commissaires .qu'il avait porté
dans cette partie de ses recherches autant de circonspection que de' sa*
^cité. Il ùll remarquer que lès différentes espèces d'arbres exotiquàs^
de mémèique celles de nos climats^ portent quelquefois des crjrptçgàmes
qu'on ne trouve pas, ou qu'on ne retrouve que fort rarement sur d'aù-
. très espèces* Ainsi , selon lui y le quinquina rouge, Cinchona ohlongi»
j|ô/iia, porte un Yolvaria particulier; le quinquina jaune , Ç, cordifoSa^
plusieurs Opegrapha^ etc., en sorte- qu'il lui semi)le jusqu'à un certain
j>oint possible 'd'arriver à la connaissance des écorces par l'observation
des cryptogames qui les recouvrent. Ce moyen, qui ne dispense pieis
ordinairement d'études plus directes, devient infaillible pour distih^ep
à la première vue les quinquina et arbres voisins qui croissent au Pé-
rou, de ceux qui croissent à,Sainte>-Lucie, à la Jamaïque et dans les
butres contrées du Nouveau-Monde. A. la suite de ces considérations
' générales , M. Fée donne la description des cryptogames de l'écorce de
l'Angusture vraie, Bonpiandia tnfoliata. Sur cette seule écorce, lia
trouvé trente-neuf espèces de lichens, dont trente-trois n'avaient pas
encore été observées. A la description des espèces les plus remarquables
sont jointes des figures* peintes par M« Poiteau , sous la direction de
M. Fée; elles sont si exactes pour le ton de couleur, les contours et les
détails, qu'il ne parait guère possible de' mieux imiter la nature.
TUL Fée a établi un nouveau genre sous le nom de Myriometra f il ne
renferme jusqu'ici que deux espèces qui offrent- un singulier caractère;
l'épiderme de l'expansion ou du thallus, pour parler le langage de la
stience , se détache , se soulève en partie et subsiste au-dessus du lichen
ooâme un voiJe. Les apotbécions, figurés en godets, restent fixés en des-
sous sur le tballos; vis-à-vis chacun d'eux l'cpiderme est percé d*un oa
plusieurs petits trous,' dont les bords étaient probablement continus
dans l'origine avec l'épiderme de l'apothécion. Ce caractère est produit
sans doute par uu commencement de désorganisation -, mais comme il
503 TABliTÉS*
apparaît sur tous les indindus , il esi évident qu'il résalle de la struc-
ture particulière des deux espèces qui constituent le genre. M. Fée
termine cette première partie de son travail par une note sur l'Ângus-^
ture Élusse , qui parait être on Strichnos. L'écorce s'épaissit et se bout-
sonifle dans presque toute sa surfiice. IL Ptelletiery qui a donné l'analjse
diimiqne de cette espèce de lèpre, l'a prise à tort pour un cryptogame
. du genre Chiodecton. Aucun lichen ne se développe sur cette lèpre ;
mais sur les parties saines M. Fée a remarqué un Parmelia et un
Ferruecaria,
Académie royale de Médecine. m^
Section de Médecine, — Séance du a3 septembre. — M. Guersent
présente un cas, de dégénération dite graisseuse des muscles fessiers.
' Un enfant étfiit atteint depuis trtts ans d'une forte contracture du
membre al>dominal droit ( flexion permanente de la jambe sur la
cuisse , et de la cuisse sur le bassin ]• Il succomba à un croup. La
moelle épînière était salue , ainsi que les nerfs qui en parlent. Le
' muscle grand fessier du côté contracture , privé de sa couleur rouge
naturelle , présentait assez la couleur de la cire faune ; mais on recon-
naissait facilement encore la forme et la direction de ses fibres , et l'on
ne pouvait confondre le -tissu qui formait celles-ci avec le tissu adi-
peux qui existait dans leurs intervalles. Ce muscle n'hélait donc pas
^'ansformé en graisse ; seulement la fibrine , base du tissu musculaire ,
se trouvait entièrement dépouillée de la matière colorante qui lui est
' ordinairement unie. Ce cas confirme les observations déjà faites sur le
même sujet par M. Béclard , qui pense que la transformation dite grais-
seuse des muscles consiste uniquement dans la décoloration et l'atro-
pbie de leur tissu , avec accumulation de graisse entre Les fascicules de
fibres. »- Chez ce même individu , les muscles gaslrocnémiens du
côté contracture étaient remarquables par leur énorme développe-
ment , quoique très-pales , comme ceux du reste du corps.
Assemblée générale du 7 octobre. — M. Kullier présente le cerveau
d'un individu mort à l'infirmerie de Bicêtre. Chez ce malade , frappé
depuis long-temps d'une double amaurose , l'on trouva à la place
ordinairement occupée par le corps pituilaire , une tumeur dure ,
comme squirrheuse , ayant environ le volume d'un petit œuf de poule ;
les nerfs optiques comprimés par elle étaient manifestement atrophiés.
M. Duméril lit au nom de madame Boivin, une observation de
part d'I^ydatides. La femme qui fait le sufBt de cette observation , de-
venue enceinte cinq fois , n'était accouchée à terme qu'une seule fois.
▼ari£t£s. 5o5
.Les fiîgnés d'une sixième grossesse se manifesièrent, les seins se tdmé-
fièreiil. Vers le septième mois, à la suite 'd'une hèraorrhagîe consîdé-
• rable, une masse d'acéphalocysies > ayant les dimensions d'un pla-
centa ordinaire , fut (expulsée delà matrice; elle pesait deux liirres
quatre CHicet. Chaque «céphalocyste avait à-pêu-près la grosseur d'un
pois. Toutes étaient renfermées dans une goche dont les parois avaient
as^ez d'analogie avec l'épichorion. Placées dans l'eau tiède , irritées
de différentes manières , elles ne présentèrent pas la moindre trac6 du
mouvement veriniculaire qui a été observé par M. Percy , dans d'i(à-
tres acépbaloçystes qui avaient été également expulsés de l'utérus.
Séance du i4 octobre, — M. Itard lit plusieurs observations de fiè-
vres intermittentes pernicieuses , dontil cherche à placer la cause dans
' des phlegmasies cérébrales liées la plupart à une otite intçrne. Dans
les différens iras cités par M. Itard , les accès de fièvre ont cédé au
quinquina.
k la suite d'un rapport fait par M. Sédillot, sur un mémoire de
M. Laroche , touchant les bons effets de l'huile de térébenthine dlins
la névralgie fémoro-poplitée (voyezle N," des Archives^ de sep-
tembre. ) Plusieurs membres font part des observations qu'ils ont
recueittiessur cette substance. M. Léveillé dit l'avoir employée plu-
^sieurs fois sans aucun succès. — M. Âumont rapporte qu'il a vu
l'hoil^^de térébenthine donnée à dose assez faible , déterminer une in-
(lanimatiou mortelle des voies urinaires . MM. Duméril et Marc pen-
seiit qu'administrée à une dose élevée , l'huile de térébenthine n'est
point absorbée, et qu'elle détermine seulement une irritation plus ou
moins vive des voies, digestives; donnée au co^aire à dose pltis
' faible , elle est absorbée , et produit différens- effets physiologiques
et thérapeutiques , selon les cas où on l'emploie et la suscepti-
bilité des sujets. M. Husson rapporte plusieurs cas de névralgie scia-
tique où il a donné avec avantage la térébenthine en substance. Illa
prescrivait à-la-fois et en friction snr la partie affectée , et à l'intérietir
à la dose d'un gros mêlé à une once de sirop. Il dit aussi avoir guéri
* promptement par l'usage de cette même substance, plusieurs catarrhes
de la vessie.
' M. Cbômel lit , au nom de M. Louis , des observations de crodps
qui ont affecté des adultes. Ces observations, au nombre de neuf,
ont été toutes recueillies dans l'e<;pace de quelques mois , à l'hôpital
de la Charité. (Elles seront publiées dans notre prochain Numéro. )
Section de Chirurgie, — Séance du 6 octobre iSiS. — M. Emery
lit en son nom et en celui de MM. Jules Cioquct et Aumont , un
rapport sur diverses observations communiquées par M. Behier , chi-
rurgien en chef des hôpitaux de Saint-Malo. Ce rapport donne lieu à
une discussion intéressante sur la uécessilé de l'amputation que ré«-
dament presqne constamment les fractnres comminatives da fémur ^
.sur-tout lorsqu'elles sont produites par des plaies d^annes à feu.
MM. BaBos, Richerand , Ribes , Jules Clocpiet , Larrey , Emery
prennent part à la discussion , et citent un grand nombre d'observa-
tions à Fappui de leur opinion. Les conclusions tendantes à ce que le
nom de M. Behier soit inscrit sur la liste des candidats àus places
d'adjoinls-eorrespondans ^ sont mises aux Toix et adoptées.
M. Ondet lit en son nom et en celui de M. Duval, un rapport sur
des observations d'abcès et de fistules du sinus maxillaire , envoyées à
l'Académie par M. Talma , dentiste à Bruxelles. Ce mémoire donne
lieu à plusieurs observations sur les variétés anatomiques et les mala-
dies du sinus. maxillaire. MM. Dnval, Jules Cloquet, Oudet, Murât
rapportent différens &its relatifs à ce mémoire, dont les conclusions »
semblables à celles du apport précédent, sont adoptées.
Sur la demande de MM. Demours et Jules Cloquet, M. Héveillé-
Pàiise est adjoint à la eonmiission nommée pour examiner le mémoire
da Mo Gendro9y sur les hernies de l'iris*
M* Jaubert Mi un mémoire. sur l'invagination de l'intestin grêle;
dans plusieurs expériences fiâtes sur des animaux vivans , il est parvenu
à inviiginer le bout supérieur d'un intestin coupé dans l'inféritur , dont
1^ bord libre avait été préliminairement renversé en dedans , de ma-
nière à mettre en contact immédiat et à maintenir accolées lu mem-
. branes séreuses de chaque bout d'intestin , circonstance iinportante
. pour que la réunion puisse s'efi^uer. MM. Jules Cloquet , Marjblin
et Hervey de Chegoin sont nommés commissaires pour &ire à l'Aca-
démie un rappo|ft sur le travail de M. Jaubert.
M. Jules Ciçquet présente à l'Académie un homme âgé de 66 ans >
-qu'ila^raitéà l'hôpital Sainl^Louis, pour un catarrhe vésical très-
intense, et qui avait déjà résisté à diverses méthodes de traitement :
o^ malade fut soumis pendant quatre mois à l'usage des irrigations
d'eau tiède faites dans la vessie au moyen de l'appareil posé par
M. Jules Cloquetb -— Ce vieillard est présenté maintenant parfaitement
, 4^ètabli ;^sa vessie a i^pris le libre exercice de ses fonctions. Depuis
dix-huit mois qu'il est sorti de l'hôpital , il n'a ressenti aucune at-
teinte 'de son maL'M. Jules Cloquet rapporte que ce malade a été
soumis pendant tout son traitemehit à un courant de plus de deux mille
titres d'eau tiède à 32 K II observe également qu'il n'a pas toujours
obtenu des résultats aussi satisfaisans v ^^^ plusieurs malades qu'il a
traités u'out.éprouv4qu'«il faible soulagement de l'action de son ap-
; pareil, mais que, «dans aucun cas ; leur, état n'a empiré, à la suite: des
irrigations.
RiÊnèdb du êièur hvwïT^ — Rapp&rt de C Académie
Toyntt de Médecine sur ce remède.
Lé charlitaDisme A de» appuis trop assurés dans* Pignomuçe «|t.
la crédulité humaines pour croire qu'il puisse jamais être extjirp4 difs,
la société ; souvent même il dédaigne de. couvrir sa. Lùdeni^ du plnji^
léger voile , et son iihpudence semble encore augmenter, s^ suçcèj^.
Eh vain depuis long-temps les hommes éclairas offrent-an .pulrfjlç,
TeffWiyant tableau des accîdens causés, par le remède du. sien^: Leroy»,
En vain les effets meurtriers dé ce remède sont attestés par les ^uo
suites judiciaires intentées contre ses imprudens dépositaires* Le.danr,
gereux arçane.n'en continue pas moins ses rava^^. Lliutprité. sii|>v
périeure, ébranlée enfin par les rapports qui lui arrivent,dç toiitesrpii^
sur les résultats funestes du vomi-purgatif du sicÀr Lerqy^proviotgi^
un travail de 1* Académie royale dé médecine sur les remèdes seci;efs,
et en particulier sur celui du sieur Leroy. Le rapport dans lequelJf^-»
cadémie a exposé ses recherches et son, opinion, et 4ont noiis. aUoi}^
présenter un extrait , montre avec évidence les. dangers résultans, dj^
f bsage de ce violent purgatif, et dévoile Paudace d'un hommii; qo^ a,
cherché y par une insigne supercherie, à se soustraire à la.^é^écitié d^
ses juges.
L\icadémie, est-il dit dans le rapport adressé au ministre, de. l'iiH
térîenr, s*est bien pénétrée de la loi relative aux remèdes secrets. Ç^II|t^<^
lof est aussi claire que positive. Il ne doit plus y avoir de remèdes. se-
crets. Ceux de ces remèdes qui sont ou inutiles on nuisibles seront, rc^^
poussés ; les autres seront achetés et publiés par le Gouvernemeii^t .en
raison de Pimportance de la découverte et des avantages qu'on en av^ra
obtenus ou qu'on peut en espérer; ainsi le veut le décret du 18 Ao)^
i8to, Buttedn des Lois^ li.® 3o8.
Le remède du sieur Leroy comprend deux formules difiérent^ :
La première, appelée purgatif de quatre degrés , se comp^sç de
plusieurs drastiques trèsWiolens macérés dans l'alcohol et masquas ^v<(C
du sirop de mélasse. Sans doute cette recette offire quelque analogie
avec la formule très-connue sous le nom d'eau-Je-vie allemande^ dont
les médecins ont généralement abandonné l'emploi , parce qu'ils e^ c(ni
reconnu les dangers. Mais il est vrai de dire aussi que dans le reroèd^
du sieur Leroy, les doses des substances drastiques ont été poussée^
)iisqnU de mortels excès.
La seconde formule se trouve, désignée sous le nom d^ yonii-pur^
gatif. C'est une décoction fortement chargée d'eztractif de séné et nnç
dissolution de tartrate antimonié de potasse dans l'eau et le vin blanc.
L'académie définit ainsi la composition du remède du sieur Leroy
5o8 TAiiiTis.
Joique*là, oo se oontcttUit de Ict administrer une fois, tm si Ton en
thÈènilYtm^kÀ, c'était Umion» à des distances convenables. Jnsqœ-
là anasi on s*ctaii efforcé d*en modérer Tadion par des comliinaiions
pins on moins efficaces. Le sienr Lerojr a porté, an contraire ^ ces
anhsUnces à des doser tellement esccasivcs , qn*il les dîssimnle ; et
Bon-senlcment il B*a pas dwrcbé à en diminuer PeflGet irritant , mais
il Ta encore angmenté en prsaani poor cKipient des matières rési-
ligua de rakobol à as on a3 degrés.
jMqnes-U on avait également ovcoHGrit dsM im cercle âmes étroit
Içaciroonslanccs où il coBvinaA dp donner les drastiques. An contraire ,
dans r empirisme dn sienr Leraj, ils sont présents tant en santé qn*eii
aHlndie, à titce de préscrvatifr anssi Imi qna comme cualift , et il
pralo^ge
consécntils. Il est diffirîle d'imaginer nn état pathologique po'qr
]aqnd.ccs violons mojrcns ne soient pas mnseillés; et cela d*après une
lUoiie de laquelle roi^ljnia^t même fcs médecins deMoliére, et dans
«n onviage où l'andaca ci la mauvaise fin le disputent à Tabsurdité et
à rignonnce.
, L* Académie ne pcnt rappeler ici lent ce que plnsieun de ses membres
mA observé et rapporté des Adieux effios de ce remède. Les médecins
attachés ans hôpitaux , soit civils , soit militaires , ont vu plus fré-
quemment les ravages qu'il a causés. Le lait suivant mérile cepen-
dant d'être raconté : on remarqnait, depuis quelque temps , dans un
des légimeas de U Garde royale , que le nombre des malades était
bien plus cottûdémble qu*à Fordinaire, bien plus considérable anssi
Me dans les autres corps. Au milieu de ce mouvement insolite , les
iMsmes arrivaient à rhèpital avec des symptômes tellement nni-
IbraMS., que le médecin ne s'y méprenait jamais. La cause de la
maladie et le lieu d'où venaient les malades étaient déterminés à la
première inspection. On apprit bientôt , en effet , qu*un médicomane ,
entiché dn remède du sienr Leroy, s'était introduit dans la caserne ,
et là I qu'abusant du caractère facile et de la confiante simplicité des
soldats 9 il faisait autant de malades que de dopes.
En résumé général , des céphalalgies opiniâtres , des aliénations
mentales , soit aiguës « soit chroniques , des phl^masies de diverse
natnre sur les organes de la respiration, des gastro-entérites , des en-
térites , des dysenteries , des hépatites , soit vives , soit lentes ; des
engorgemens et des sqoirrhes du pylore , des ulcérations aux intestins •
telles sont les fréquentes conséquences de ce prétendu remède; et trop
souvent la mort en fut la déplorable terminaison.
L'Académie a complété toutes les preuves qui doivent éclairer le
public sur le remède du sieur Leroy. Des expériences ont été tentées
sur des animaux vivans. Ou introduisit dans l'cftomac de deux chiens
de' met} fMêie , assez ibit^ et asisez' groà, trois cuilférées ^nvirop d[à
Imrgattf àtk ti-dfsidine degrë. Atidm diés deux diiehs lif le vbmU \.ià^f»
ils ne tardèmt'pas Tun et l'attire fi matiifesler beaiicoi]j[r dè^mal-aî^ey
une a^tatioti extrême, eicorottie dès moayeniens conVntsiCi. A cette
agitation saccèda un affaîssétuent considérable sans âncnne *évaciiaU6li
Jitercbrale 'cîiez l'un des deux cliiens', et saivi d'une évacuation cbl&âi^
dérable chez Tautre. On a ouvert lè^ deux chiens , Tnn « défi hèdrèis
après l'ingestion du liquide, etPautre deux heures -plas taid. "ù^ti
Tun comme dans Tautre, 4es intestins se montraient pblogo^és par
zones inégales. L<es derniers. in^stJDS . et l'eslomac- >l'4Ki^n^ Jt^çajucni^
plhs qiie la pôHion moyenne du tube ah'mentaîre.' Sur plusieurs points
on voyait des tacbeftd'bh 4iélot'liréntfiur)ê'iioirJ '
Quatre cuillerées du liquide .ai^ troisième degré furent injectées
dans le rectum de 'deux aiitrèç chiens ,' et l'oo s'opposa à là sorije du
de matières gi'tses, nioitîc solides', moiûc Liquides , une quanti^ con-
sidérable d''dnïfuîde jaunâtre. Quelques points pJEiru^éhx. dépouillé^ df
leur menibrane muqueuse ; dVulres étaient noirs et.gangiré^iés. 11^ j
avait dans le-'d^ùodenum- des .traces incontestables de phlogosc ; il y en
avait aussi dkii^ l'estomac.
^ D'après tous cjes faits , l'Académie pepse qu'il serait urgent d'inifr-
dire , autant -que le permet |a législation actuelle , la, vente et Ik difv
tribu lion du fepaède du sieur Leroy'. . '
On a droit .d'attendre mairilenant de l'autorilé rapplicationiHgojA^.
^euse des moyens' que la 161 met à sa disposition; moyens dont il ne
serait peut-être pas nécessaire d'augmehtcr aujourd'hui l'Jénergîeb si qn
u^avaitpas attendu si long- temps à les mettre à exécution.
Note fiur lemalàile de t^ffétel-Dieu qui a présenté dès
symptômes d'hydrapfiobte , et dans les veines duquelrU
a été infecté de Peau tiède.
Le malade. de l'Botel-Dieu dont il a été question dernièrment
dans it. Jatàndt des Débats^ comme ayant présenté des sympf
ternes d'hydi'Qpnobje « et. subi uoe injection d'eau tiède dans lef
venes, par les soins de M. Magen(ii.er^^mor)L quelques jours apièf
cette opération. Ce fait important sera sans doute publié par les médè^
decins qui ont suivi le traitement de la maladie , et liotis nous ém-
presserons de Iç 'faire connaître aux lecteurs des Arçlfiyes» Il parait
que l'ouverture. du cadavre a préscnlé les altérations sni^rantes ; i.^ une
phleiimaste intense avec ^ppuration dans plusieurs gfràiifdcs art^cnla-
5. 21
3ie rjLtLiiris.
tîoDS ; a.* HBC fgvuo-eiiiérite aignc , arec i5 ou ao nlcératioiv iote»*
tin^lM I 3.* uae asces grande quantité de flnidet gatem dans le» cavi-
tct 6m CBBttr et (tans les Teines « ainsi qne danfe le tissa cellolaire sôus-
périlonéal'y sous-plenral« sous-aracfanoîdien^el sons-ranqueu gastrique.
Il est probable que |e journal politique qui a fiitt an public l'annoncn
prématurée des premiers résultats obtenus , s'empressera de les recti-
fier ; autrement celte annonce , r^tée probablement par diffêrentet
feuilles de TEurope | pourrait détenir la cause d^encors gmvés.
Note âur ta délimltàttan de Ceffet eroUé dànà te système
nerveux; par M. Floubshs.
Dans une brochure (i), distribuée le i3 de ce mois A 1* Académie
des Sciences , Fauteur > M. Serres , prétend avoir décourert et publié ^
ayant moi^ le tait particulier de taciion Croisée du cenrelel.
Si f dans cette biochure, M. Serrtii se i&t contenté de fiiire valoir ce
qu'il peut avoir de titres A cette découverte, sans attaqtier trop ouvert
tement les miens , je n'aurais certainement pas répondu ; il «q'impnrte
ibrt peu qne M. Serres ait découvert ou non de son côlé un ûiit ( d'ail-
leurs si miuime dans l'ensemble de mon travail ) , pourvu qu'il soit bieu
constant , bieu reconnu , bien incontestable que je l'ai découvert du
mien..
Or^ le Mémoire dans lequel M. Serres a publié le fait parliculicr de
Faction croisée du cervelet, n'a paru qu^en avril lâaâ, et dès avril
1823^, j'avais déjà . soumis au jagement de rAcadémie un Mémoire
dans lequel PacUon croisée des loles céréhraux , des tubercules
^fuadrijumeûux et du cerPeîet , se trouve exposée comme résullat de-
Inoniré' d'expériences directes (2).
Cette date d'avril 1822 est décisive , et toute la question entre M . Serres
et'moi est dans cette date. Il fae s'agit ici ni d'insinuations, ni de
f 1 ■ ■ I ■■ —^1^ ^^^^^ 1^^^— I „^- 1
' '{i)'nectU*chet phsysiolog. et p'atholog. sur le Cervelet de l'Homme et des Animaux,
Extraites du Journal de Physiologie expérimentale, de M. Ma§endiet Avril i8ii3.
(a^ Voici le passage même de ce Mémoire : « Le retranchement d'un seul tubercule
^uadrijnmeau t comme celui d'mt seul lohe cérébral ou éPun seul hémisphère du cervelet,
v^accompaKne d'abord d* une foiblesM {dos marquée dam lé coté oppjasé. 3t nèf^^ ^ k deMein-,
d^însbter ici suc cet effet croisé, dont on trouvera , dans mon second Mémoire , la cause et
les limites. • {Hechercfiès physiques sur les Propriétés et les Fonctions du Système nerveux
dont les Animaux vertébrés , page fyi. ) Un exemplaire de ce Ménioira est ddposé à la
BiUiolhéqoe de Tlnatitut.
Ce Mémoire , lu dans les mois de mars et avril x8aa , paraphé dés-Ion , êva chacune dk
ses pages , par feii JU. Delambre, Tnn des Secréuires perpétuels de T Académie , fut remis
Imtaédiatement après aMM. les Commissaires chargés d'examiner mon travail-, de lenr4
«uint il passa divéctament dans celles de MM. les Commissaires dn Prix de physiologie i
depuis il est te«té déposé au «ccr^Uriat da rAcadémie, et n'ett jwmis rentré ea ate
poiscMion. •
tonrs d^«6prH; il 8*agit d'un fait. J'ai lu «n avril lÔia; M. Serres 4i'a
publié ffu'eb avril 1623 ; je n'ai dôoc pu co]^ier M. Serrés. .
Le Mémbire inédit de 1826 (1) que M. Serres Invôqpè, dads sa bro^
churiB y ne cfiatigis Hen à Pétai de la qiieslioii. Que le &it dont il s'acijt
toit '6n non dans^ ce Mumbire, le soupçon , l^accusation de plagiai
contre moi n'en reste pas moins absurde. Il est tout aussi impossible
{^e j'aie copié en 1 822 un Mémdire de 1820 jjui n'était K>âs connu,
qu'un Mémoire de 1828 qui n'existait t>as encore. En définitive, le
Mémoire publié dé M; Serres ii'esl que deiÔiâ; le Mémoire de 1820, est
inédit, ce Métaidîrè h'e^t isorti des mains d'ùiie commission secrile que
pdttr rentrer dans celles de l'atitetlr ; il n^ètait point (ionnii jusqu^ici ,
Une l'est encore (du moinS éôus le rapfkJrt qui nôiis occupe), que
par la brochure de M. Serres ; ma lecture de 1822 reste donc antérieure ,
comme £iit public, à tout ce qtii a perrii de M. Serres relativement à
l'orfîb/i c*t>î>i5if du cervelet. '
Je le répète : ce n^eSt point une ^ite querelle d^antériôrité qui m'oc-
cupe ; iï'eSt au reproche >in juste de plagiat que je réponds.
J'admets que M. Serres a découvert avant moi , en même temps que
moi , comme il le voudra ; j'admets que Vaclion croisée du cervelet se
trouve indiquée dans sou Mémoire inédit et demeuré secret de 1820
je l'en crois en tout sur parole, je n'ai aucun intérêt â lui fuire l'ou-
trage de ne pas l'en cH)ire. Il n'en restera pas moiùs ^erueliement
consuiit qu'il n'a publié qu'eu i8l3, qiic j^ai lu en 181^2, qu'un Mé-
moire inédit et resté secret ne peut atteindre une lecture punlique (2}.
(x) Ce Mémoire e«t constamment deibearé secret ; il est 4^^*' long - temps entre le'
mains de Tantenr , il n^a point ^é pàraph'i par Fan de MM. les Secrétaires de TAcadémia
ayant son extraction du sedrétariat*; r^en ne justifie con^éqaemmen^ de son identité ; il n*a
coniléqnëÂimént ni pnolicite, ni légalité , ni authenticité , ni date. Le paraphe que, suivant
M. Serre» { un Académicien qn^il ne nomme pas , a apposé sur trois pages de son Mémoire ,
servira, si Ton veut , pour les époques postérieures à la date de ce paraphe , mais ne saurait
être cité quand il s^agit d'une discussion relative à des iaits antérieurs,
(2) M. Serres prétend, dans un endroit de sa brochure (p. g), qu'en adfaettiM>t auj<»aT-=> '
Cl'liui que Vdttailon Hu cervelet tiffaihlil l'énergie dés mouvemens de V animal , je modifie
rofMnkm qu*' j'avais émise , à ce sAjèt , dans mon Méihoiré d'avril z8i».
Je transcris iâ les passages suivans , extraits de ce Mémoire ; pour que chacun décidé
^c l'attention avec laquelle M. Serres lit, ou de la bonne-foi avec laquelle il juge.
•> La supt>réssîon dès looes cérébranx diminue l'énergie du cervelet; la siippression . 4f
cervelet diminue l'énergie de la moelle épinièire ; celle de la moelle épiniére , Ténergie des nerfs.
• On a déjà m. ontibien cette énervatioti ifnmédiate est plus marquée chez les mammi-
fères que chez les oweiaajf , et chez les oiseaiix que chez' les reptiles. On a vu aussi qn'dle"
ne se inanireste point de même chez tous.
I Par exemple , k retranchement d'un lobe eérélH'al ^ dans les nrammifères' Otr ddttV VR
oiseaux , est suivi d'une faiblesse plus marquée du côté opposé : ce croisement n'a -point
lieu che% Us reptiles. • Page 48. •
» Je renutrque que l'affaissement , suite ordinaire des mutiUAions du cervelet , est beau-
coup plus marqué chez les cochons d'Inde qu'il ne l'est diez les pigeofas. • Page 47.
• Ce -retranchement (celui des lobes cérébraux) est, d'ordinaire, siiivi d'une faiblesse
générale assez profonde ; car , comme en le verra plus tard , il n'est pas une seule partie
3l9 VABliTiS.
. Mais le reprocbe iii juste de pkgiat n'est pas le seul point , dans la
broclinre de M. Serres , auqoel je doive ici répondre. Je tqbx parler des
insipuations malTeillantes qu'il a dirigées contre mon caractère.
Pôar réfuter l'accusation de plagiat^ je n'ai eu qu'à, citer des fiiiu ;
pour répondra aux insinuations de M. Serres , je n'aurai qn'4 citer des
faits encore, . :f '
' 1." A peine,eus-)e appris (fue M, Serres croyait avoir. -à se plaindre de
moi , que je me rendis ches lui. Il exposa ses droits , j'exposai les
miens ; l'ami commun qu'il cite dans sa brochure voulut bien se char-
ger de rédiger une note conciliatrice. Mais M. Serres n'ayant point voulu ,
|e ne sais pourquoi , coos^ir à. ce que la date d^ ma lecture de 1832
fût formellement énoncée, dans cette note , je ne crus pas devoir l'a-
dopter,
2.« Nous convînmes donc> ]!(. Serres et moi, de rédiger , chacun de
notre cèté, une note que nous soumettrions ensuite à l'ami respectable
dont je vienp de parler. Je rédigeai la mienne, je la soumis à cet ami ;
il voulut bien la communiquer à M. Serre«. Mais cette note contenait
ma date de 1822 , M. Serres n'en voulut pas. Je n'ai jamais vu la note
qu'il devait rédiger lui-même.
3.^ M. Serres n'ayant pas goûté mauote , il était tout simple que l'ami
auquel je l'avais confiée me la rcnyoyâl: Mais la lettre affectueuse
dont il accompagna ce renvoi , mais les témoignages d'amitié qu'il m'a
donnés .depuis y mais la profonde- affection qui m'attache à lui, tout
cela montre assez ce qu'il fiut penser, et des couleurs dont M. Serres
a dépeint un fait aussi simple en lui- même » et des insinuations honnéles
dont il l'accompagne.
Je demande sérieusement pardon cTavoir aussi long* temps insisté sur
une discussion dont le sujet avait déjà si peu d'importance par lui-
même, et qui, comme on le verra bientôt , n'en saurait plus avoir
maintenant aucune.
La petite querelle que m'a suscitée M. Serres ayant plus spécialement
fixé mon attention sur la question particulière de T effet croisé du
cervelet, m'a porté à rechercher avec quelque soin tout ce qui, de
près ou de loin , pouvait se rattacher à cette question , non-seulement,
comme je l'avais fait jusqu'ici , dans les livres de physiologie , mais
«ncore dans ceux de médecine et de chirurgie.
Or, l'un des premiers livres de ce genre que j'ai consultés , à cette
occasion (^les Mémoires de V Académie royale de Chirurgie) ^ m'a
du sjsihtie nerveux qui n'influe sur l'énergie de toutes les autres : OBTWrm de plu», q««
le degré de cette influence varie pour cbacnne d'elles, «p. 3i , etc. , etc., etc.
J'«i donné , dans mon second Mémoire , U taUcan comparé dca dÎTen degréa d'inQoeoce
de ces dir^nea parties.
appris qn^raction croisée da cetveiel était ini fait depuis long-temps,'
sinon entièvempnl ax*<piis, du knoins indiqué. à- la science.
Petit de Namur(i}, Sabouraut (2) , Sàucerotte (3) surtout, l'é-
noncent en termeis formels.
Voici comment s'exprime ce dernier : oc cèt^gzpériencé ( sur le cer-
» yelet d'un chien}, nous indique que lés lieHPqiH se distribuent atix
» muscles du cou et du dos viennent du cervelet, le crohemejil tôU*
» jours obiervé ; car , on voit que la lésioi% du cervelet étaîi à
» droite , et que l'animal se courbait du même coté par le relâche^'
9 ment- des muscles antagonistes du coté gauche et par la con^
» tractioh de ceux de la droite ».
M. Serres (4) ne s^esprime guère différemment: ce Cela fait (la sbction^
» de l'hémisphère droit du cervelet d'un chien ), l'aùimal fbt dégagé
0 de ses liens ;iOtt^/e«>r^^ était courbé du côté droit ; la tèie surtout
» était fortement peiK^hée de ce côté. En cherchant & ex^^liquér ce phé-'
» nomène, lions aperç&mes qu'il était produit /^or la contraction des
» muscles de ce côté | ceux du côté gauche , qui sont leurs antagO'
a nistes , ayant éprouvé une diminution sensible dans leur action, s
Je laisse à juger jusqu'à quel point j'ai pu être excusable, à la caoi-'
pagne, à deux cents lieues de Paris, dans l'impossibilité absolue de
me procurer un ouvi'age aussi considérable que les Mémoires de l'A"
cadémie- royale de chirurgie^ ne m'occupant d'ailleurs de la question
qu'en passant et que sous le point de vue physiologique, de n'avoir
pas connu le trarail de Sâucerotte ; puisqu'un médecin aussi sayant
que M. Serres , qui très^probeblement a le recueil célèbre dont il s'agil
dans sa bibliothèque, qui u'a traité ia question que sous le point de'
vue pathologique, qui l'a traitée espresséfoent, exclusiyement même,'
qui é''exprime presque dans les mêmes termes que Sâucerotte, ne Pa
pas connu.
Nous Voilà donc , relativement à la décimverte de Inaction croisée
du cervelet, 9f. Serres et nioi, à^peu-près- hors de cause. Il me restera
toujours l'arantage ou le bonlieur d'avdir établi le premier, pat des
expériences directes, la loi générale des effets croisés et directs du
système nerveux et du rapport selon lequel les paralysies se joignent
aux convulsions»
Tout le munde sait combien la détermination expérimentale de cetle
loi a long-temps occupé les physiologistes.
Mais, quelques efforts qu'ils aient faits jusqu'ici pour arriver à cetle
délermination d^une manière générale et définitive, ces efforts ont
^-*i^
(i) Tome IV , pag. 5oi des Prix de l'Acmd. Bo/' di» GfUmrg,
(i) Ibid. (3) Ihid. , p. 4o5.
I'4) Brochure distribuée le i3 octobre à l'Académie, p. 65,
3i4 ▼ A II 1 i T à i.
presque toujours manqué de succès , parce que^ d'une' part, ils iï*isu'r
làient point les diverses parties- ei^p^rimeiilées» paixre qu'ils n'^expéri^
nscotaient que s^r certaines parlées, de l'autre.
Ainsi y c'est nne proposition à-peu-près uniyei^lleiDent reçue depuia
Hippocrate, que, a Dw Içt plaien 4^ cenrean , la. tonyukÎQn est tbn-
9 jours du côté bleti^fQà lapanJjsie, ai| ca^ntcaire, du cqté opposé A
3 la blessure. ».
Hallcr (i) , Lçrry (a), Z|ni^ (3) « ont cru cette propottitiop d'Hippo-
çrpte confirmé^ par tçutes leurs expériences; Saucerotte (4) « lU^iis (5),
Sabouraut (6) , les deux Petit (7}, Cbopart ^>, vingt at^trçs, la re^
gardent comme le principe le plus lumineux , comoke la r^igle la plus
tftre dans la pratique.
Mais dés qu'il s'est agi de déterminer si ce doublé efibt, dir^ de
ooiivulsion, croisé de paraljsif | appartenait à toutes les parties du ccr^
ipAVL iudifiëremment , ou n^appartenait qu'à quelques-unes d'elles à
l'exclusion des autres , ou n'était qu'un résultat complexe de la lésion
combinée de plusieurs d'entre el\es ; i,ès qu'il a fallu localiser enfin ,
le doute, )e >ague, l'hésitation, l^es asservons, les plus opposées on^
succédé à cet assentiment commun^
Selon Haller (9) , selon Zinn (10], c'c#t aui( blessures des pitiés. n\çy
àulldjùre^ du cerveau qu'il faut rapporter lé théorème pratique d'Hip-;
pocrate} c'est aux blessure^ de la n^ççUe akuigée que Lorry (11) l'api
plique ; Saucçratte(ia)f Lou4B(i3J» SafaN0uraut(i41, les deux Petit (i5],
Cbopart (46) , à toutes les parties d^ système cérébral i|;idi£ré^mment«
Je l'ai montré dans mon Mémoire : HaUer n'aUr|hua\t on double
effet, direct de convulsion, cro^ de paralyse, aux hémisphère^ céré-
braux, que parce que, dans se^ ex'péi^iences, il n'i^ulait point la moelle
alongée de ces hémisphères; Lorry n'attribuait ce double effet à 1;^
moelle alongée que parce qu'il n'en isolait point le cervelet , etc. , etc.
Le point de la question et de U difficulté était doue , CQmme je Pai
déjà dit, désoler les diverses parties expérimentées, de constater l'efiet
particulier de chacune d'elles, de décomposer leurs effets complexes , de
démêler leurs combinaisons diverses.
Or, Haller, Zinn , Saucerotte, Sabouraut, les deux Petit, Louis, etc. ,
avaient bien reconnu déjà l'action croisée des lobes cérébraux; Sabou-
raut, Petit de lïamur, Saucerotte surtout, avaient bien reconnu , in-
diqué du moins, celle du cervelet. Mais aucun d'eux n'avait montré ni
{x)'Métn. sur la Nat. irrilab. et sensib. , etc. Ton». I.
(a) M/m. des Sav. itr. Tome IIl. (3) Mtm. sur la Nat. irritab. , etc. Tom. II.
(4) L. c. (5) hecueil d'ObsetV. sur les Contre-eoups à la tête. (6) L. c. (7) L. c.
(8) Prix de l'Jcad. Boy. de Chirurg., tome IV.
(q) L. c. (to) L. c. (ti) L. c. (i») L. c. (i3) L. c. (i4) L. c (i5) L. c.
(16) L. c.
/
> ■
B iB L 10 0 à àp tf^f Bw Si 5-
comment les coiitoUioiis te jaignent aux paralysieg, ni comment eUes
8^ joignent tonjonrs 6u presque tpnjoiiM en sens contraire ; nul n'avait
montré l'action croisée dès mber^ules qnadri jumeaux, ni l'action ai-
r-ecle de la^moelle alongée; nul enfin n'avait établi la loi ffénérale des
effets croUés ou directs du système neiveux^ et-d^ rapport selon /e-
^ue/ les pandysies se joignent-aux eonvulsions.
Le détail où je viens d'entrer snlfira, je pense ^ pour bien mettre dans
tout son jomr la part que je puis .avoir à l'établissement de cette loi ;
mais ce que je prie surtout le lecteur de ne point perdre de vue, c*est
que cette loi elle-même ne constitue qu'une question très-particulière ,
très-limitée y presque incideotale du travail que j'ai en Phonneur de
soumettre à l'Académie.
- Le ton de cette note ne saurait ^ je pense, laisser aucun doute ^r
son objet. Je n^ attaque point , je m'y défends seulement contre, nue
attaque injuste. Je déclare m$me , pour la troisième fois , que s'il^-ne
s'était agi que du £aiit , â mon avis peu important, que réclame Jtf. Serres,
je me serais tu. Mais il était de mon devoir,, comme tout homme
d'honneur Teiit sentie ma place, de repousser des insinuations dirigées
contre mon caractère.
BIBLIOGRAPHIE.
yrv^
l^echerches st^r te rtmioUifisement du cerveau ; pac
L..RosTAif , médeciD de l'hospice de la Salpétriëre, etc.
deuxième édition; vol. ia'-%,'' de ^o pages. Chez Béchel
feune^ Grevot et Gabon.
Le ramollissement du cerveau a été observé par quelques au-
teurs. Les chirurgiens l'ont confondu avecreffet de la contusion, de
la gangrène ou de la pourriture de cet organe : on le trouve dé-
signé dans quelques ouvrages sous la dénomination de sphacèlc ,
sphacelismus eerehri; Morgagni l'a décrit dans plusieurs observations
d'apoplexie; M. Récamier parait l'avoir signalé l'un des premiers
dans ces derniers temps, à la suite des. affections appelées fièvres a le-
xiques ; MM. Rocheux , Bricheteau , Abercrombie , Moulin , etc. ,
en ont dit quelque chose dans leurs ouvrages : mais il était réservé à
MM. Rostan et Lallemand de nous feiire connaître le ramoUissemeut
encéphalique avec tous les développemens convenables. — M. Rostan
conserve le nom de ramollissement du cerveau à la mabdie qu'il dé-
crit, parce que^ suivant lui, ce nom indique d'une manière précise
y
h- 'Sf lire. d'aU4rfltio;i iirgâDÛju» «u(}p«l elk donne Ueo , et qh'il «eraii
^défûcor qu'oa pûi nommée tonles les maladies snr une base aiissr
acllde I ■ le nom ^W lenr donne d'après ■ leur oaiure' présumée est
spf^ à' errenr, -— Il distingue deux périodes dans le iamolli&sement :>
la pr^nnièr^ n'offre que des phénomènes vegnes , géuéraus ou locaux ,%
encépLaliqoes ou dépendant^ des viscères dé la vie organique. Ces
symptômes consistent en diMiIeurs de télé ^ vertiges , diminution de
rintelligeuoe , tendance an somiâeil, lenlenr des réponses y embarras
4f la langue, changement d'humeur; fenrmiUemenSyengourdissdnens,-
roidedr, pesanteur ^ douleurs dalis les membres d'un côté du corps, etc.;
inappétence, soif, nausées, vomissemens, dévoiemeut ou constipation;
rarement déjections involontaires. La deuxième est caractérisée par*
la perte plus ou moins subite et co'mplèle>de l'usage de queb|ues mem-
bvet , fm calçie plus on moins profond-, la diminution, l'abolition
de U coatractilité , des engourdissenîens ^ de la pesanteur, des four-
BMUemens, des picotemens^ des élancemena, des douleurs, de la
Toadenr^ de la contracture , des convulsions des membres ; par la
pUeur ou lUnjeotion de la face ; par de la céphalalgie, du délire , de
la stupeur, la £iiblesse des sens; enfin , les fonctions organiques sont-
diversement altérées. Ces symptômes vont croissant jusqu'à la mort.
li» marche de la- ttialh^eM aiguë on chronique. Dix^hnit observa-
tions de ramoUissemens simples et réguliers complètent ce premier
chlipitre. <— Le second est consacrera •l^ekpositio» de U maladie simple,
sans complications , mais anomale. Ces anomalies sont nombreuses ■<
la première période manque'souVeAt ; les symptômes de ht seconde ont
«ne marche irrégolière ; eufin, la maladie est quelquefois tout-à.-&it
lateiite. Ces anooàalies rendent le diagnostrcf obscur; douze observations'
viennent k l'appui de oes principes.-^ Le ramollissement du cerveau
se complique d'hémorrhagie c^réb^ale , de menin<;ite , de cancer du
cerveau, de tubercules, d'acéphalocysies,' etc. Toutes hs phlego^-
sies, et même la plupart des maladies, peuvent compliquer le ramol-
lissement., Qn trouve dans ce chapitre vingt exemples de ramollisse-
ment compliqué avec difïereutes aiièctions. -^ La durée de la maladie
est Irès-variable ; son invasion est obscure et sa marche plus ou moins
rapide. — > C^es^, an reste , l'aSectiou du cerveau la plus fréquente,
sans excepter l'hémorrhagie cérébrale^ ~-> Les altérations paiLologiques
qu'elle occasionne varient selon le degré de consistance de la por-
tion cérébrale altérée, sa couleur blanche, jaune, rosée, rouge, lie
de vin ^ verdàtre, etc. ; selon leur profendenr, leur siège, leur étendue
et leur nombre. —- Quant à la nature jde; la- maladie, M. Kostao peusa
qu'elle est^ quelquefois inflammatoire ^ if^iiis non toujours. La couleur
rosée de la substance c^ébrale, la doukur de tête fixe, la force,-
U fréquence du pouls , la chaleur , la coloradon de la face , U scche*
BiBfcioa&Aimx;' itj.
T9êB^ do la lai^ae, là gojf « puraisMiit être refl&;t.d^ii tmvail infliili»-»
maloirei maisj de ce qu'une chose «nive d^une manière ,, il ne s'en,
suit {>a9 quMle doive arrivée ioujouis de celte 'méine •manière. Ainsi,*
les symptômes sont souvent d'une nature, opposée-, et la coûtent ûtit
cerveafi n'est pas çLangée ,-oo est d'nti b(anc mat\ oir firéëenle UV»
aspect viritablemeqt acerbutique. Le ramollissement du cerveau peut
être la d^atructjon sénile de cet organe ; il peutitrede oatnre sco^ïqa
tique; il peut être aussi iiiflammat,oire. -^ La terminaison de cette
maladie es( toujours ûilale } l'auteur pense que les - observations ^o
gnêcison qu'on a publiées ne sont pas concluantes. Il est douleus* que
l'endurcissemeiit 9 lepaiicer du cerveau, soient des terminaisons dé*
cette maladie; mais la suppuration et la gHrfigrène peuvent terminer
le ramollissement iiifl^ mmotoire. • — Les causes de celte affectîdn «oBt>
inconnues ; elle parait de préférence frapper les vieillards. Elle recoli»
naît {/bur causes déterminaptes toutes celles des auifes maladieê,*
mais surtout celles qui agissent directement sur le çerVeau. — M. Ros*'
tan traite, dans un chapitre qui n'esisiait pas da us la précédente édi*^
lion, du ramollissement de la moelle épinicre, dont le caraclère eit
de. produire des phénomènes promptement généraux : paralysie ttt
convulsions des bras , du trooc et des extrémités inférieures. Six ob*
servations sont citées en preuves. — L'auteur aborde ensuite le dbah-
pitre du diagnos^c, au.quel il a doané, avec beaucoup de raison^*
la plus grande importance* Hl le divise en deux parties ; dans la pre-
mière, il apprécie lot|r«à-teur les pliénomèncs des denx périodes;:
. dans la seconde , il fait le' parallèle de toutes les affections cérébrales.' .
C'e^tle passage le plu^ digne d'intérêt de l'écrit que ndlis • annotf-i
çons; ce chapitre est peu sasceptible d'analyse: il contient èt\jBtv
seul cinquante observAtionSé C'est dans l'ouvrage même qu'il en (aûk'
prendre connaissance. -■ — Un dernier chapitre est cçnsaeré è l'exposi*-'
tion du traitement de cette maladie. Il est antiphlogistique lorsqu'on -
a a^ire à uu.e inflammatioi^ ; dans le cas contraire , on a recours auH
rubéÇans , aux purgatifs , aux alimulans et aux toniques , etc. — L'on
trouve à la fin du, volume un résumé général des différons chapitres,
fort commode pour se rappeler les principaux faits , mais qui ne sau-
rait dispenser de lire l'ouvrage dans son intégrité.
Ce ccMirt exposé suffît sans doute pour indiquer au lecteur tout»
l'importance du travail de M. Rostan. Un recueil de faits nombreux
observés avec beaucoup de soin , recueillis avec une bonne foi scrupu-
leuse, et coordonnés par un médecin imbu des principes de l'Ecole de
Bichat , sera lu et médité par quiconque tient à se mettre au courant
des progrès, de la scieoce. Ce travail ne nous pa/al t. cependant pas à
l'abri de tout reproche. M» Rostan n'ayant point été à même d'ob-
server k samolUssemept du cerycau dans toutes les. circonstances où;
5l8 BlBLIOOlAtaiB.
il pent éln produit, a d& qttekpMfiais «meUM dis propondoM l^
géiiénles , dei opinions pea confimnes A FcRsemèk des fiiils. Il e» est
ainsi UMiies ks fois qn'iui ^oi n^a point été 00BSÎd£ré sons Ums ses
lapports. Par esemple, M. Roilaii prétend cpite celle ahération <>i£
presque exclusU^ement ie partage de la vieillefse^ qo'elle est ptus
coupent accompagner de pandysie que de fomtractitre ou de con~
valsions^ et qu*ùtdiamrement die est unm espèce de destrucdùn se»
9^Ue de la patîie; M. GmMseoly médecin dHui hôpital iks enfans^
prétend an oonlraire qoe le ramai Huement sans infection Tasculaire
(le même qne M. Rostkn compare A la gangrène sénile } , est propre-
astx eajans^^^il paniii souvent coïncider at^eo les conîmidons ; mais
qu*U ne s'accompagne .pas de paralysie^ comme dans PencéphaKle
ehroiUgue des vieillards {DiûikHuû de Méd,^ tom, 8> pag, loo).
Ainsi , Toilà nne même afiêctioa qni prodnit des connilsions cbes'les
t^daxa 9 de la paraljsie data les fieillards , qui est prise ponr nne* sorte
de gangrène sénile par n médecin' dis rîeillards « et pour nne ma-
ladie propre aux enlans par on médecin des enfitns. M. Rostan pense
qne le ramollissement do cenrean est quelquefois de natnre inflam-
matoire , et pins aonrent d*nne nature opposée. INous avons yu" de
quelles considéniions rantevr appuie son opinion à cet ^ard. ^ous
aurions désiré que M. Rostan , au lieu de se contenter de simples as-
sertions sur -un point aussi important, eût donné un rdevé j:x>mpa-
ratil des faits nombreux consignés dans s<m ourrage y après atoir soi-
gneusement émis son opinion sur la natnre de là maladie décrite
dans chaque obserration. Cest ainsi quVm procède dans tonte science
positive, et qu^on doit désormais procéder en médecine, si Ton vent
ei^Çn dissiper le vagn^ el l'obscnrité qui arrêtent à chaque imitant
les pas de robsermteur. Hoas arons dit que le ramollissement du
cerreau ayait été pris par les chirurgiens pour des résultats de la
^ngrène , de la contusion , de la pourriture de cet organe; Morgagni
le décrit sans trop s'occuper de sa nature , si ce n'est dans une obser-
vation où il en fait un abcès suigenens. Si nous en croyons M. Lal-
Içmand, M. Récamier regarde les ramollissemens du cerveau comme
une altération xttî generis^ une dégénérescence particulière produite par
une maladie de toute Péconomie, par une Jièure aiaxique^ nerveuse ,
n^gne ou pernicieuse , qui se porle sur le système nerveux et spé-
cialement sur le cerveau y détruit et désorganise son tissu; delà
les ramollissemens , les dégénérescences , les foyers ataxiqucs .
Jlfais ce langage, obscur et vieilli, instruira-t-il beaucoup ceux
mêmes qui croiront le comprendre V M. Rocheux ne s'est point pro-
noncé sur la nature du ramollissement cérébral, quoiqu'il ail parlé
de pulpe jaunâtre /fie?eec/e pus, de substance mêlée de portions
puriformeSf changée en une matière pundenLe ^ elc. M. Bri':lieteau
a^ entr^a.ka, rapports de cette altémtion avec rinflammation de Pen*
c^jphale» Abercromliie considère le ramollissement du cerveau comme
^e forme delà suppuration de cet organe j il le daigne ordinake-
pnent spus le nom de sphacèle, HH, Lallemand « parcourant toutes les
pliasps de la pLlegmasie du cerveau , depuis la simple injection vas-
cplaire.^ jus^ues aux collections purulentes, n*a va dans le ramollisse-
Oieot cérébral qu'un degré de l'encéphalite. La comparaison des symp^
V^es observés par M]M[« Guersent et Kostan, nous montre jusqu'à
^el point les phénomép^ extérieurs, des maladies peuvent servir à
indiquer leurnati^rc, et les ouvertures de corps apprennent. que desia-
(lammalions chroniques et latentes peuvent déscurganiser des parties sans
déterminer ni doidenr, ni chaleur , ni injection vasculaire* ni tuqcié^
fiiction ; d'où nous concluons que les raisons alléguées par M. Kostan
pour a4mettre des ramollissemens indépendans de toute iollammatioa ,
ne notis paraissent pas suffisantes. Et^ supposé qu'on soit parvenu à
démontrer que cette espèce d'altération est le résultat d'une ph)eg-
fnasie, nous ne TOypns pas qu'il, y ait plus d'inconséquence à soute-
nir .q^'ell^ a tou/ç^Ks la qiéme nainre, qu'à prétendra que les fausses
pien)bran^ 9 la suppuration , les adhérences accidentelles, les cica-
trices, e^c.^ sont toujours des produits phlegmasiques. M. Lalle-
maii4 a son^nu et développé avec beaucoup ^ de talent l\>pi^iOlll
contraire à celle de M. l^pstan. On consultera en même.temps/ces
^ux excell^u^ observateurs pour s'éclairer sur une question aussi
importante , et l'on fera ensuite de nouvelles recherches sans pré^
vpption , ^ c^k est possible. Nous conseillons surtout de lire avec al*
tention les fait^ publiés par M. Rostan, d'en analyser avec soin
tputes Içs circonstances y et de les interpréter de nouveau, ponr s'assurer
si Ips conséquepces qui en put été déduites , sont louJLes bien légitimes:
les faits observés avec sagacité , recueillis avec soin , et publiés avec
bp.nne foi , offrent le précieux avantage de pouvoir être compris et véri'r
^és par tout le moude. Le travail de M. Rostan tiendra un rang dis-
tingué parmi les bons ouvrages qui ont paru depuis un quart de siècle ;.
on ne pourra écrire sur les maladies du cerveau sans faire usage des
matériaux dont il est composé. ■ Georost. • ^
Mémoire fur la non^ontagian de la filvrc jaune ^
par P. Lefobt , médecin en chef de la marine à la Marti-
nique; m-8.* de 1Z7 pages. A Saint-Pierre delà l^artî-
pique 9 1 8a5 ; Flieiirof et cpni^pagn^e,
( Ce Mémoire a été lu le i.^* février iSaS à la Société médicale
d'émulation de la Martinique, ) L'auteur a observé que le développe-
ment de la fièvre jaune aux Antilles, à bord dasbâtimens et en pleinç
mer, coïncide exactement avec l'élévation de la chaleur et del'humi*
dite , et avec la direction des vents du sud j aussi regarde-t-il ces coti-
Sso ■IBLIO^EAfrtlIB'
diiiont miléoiologiqnéB comme la Traie caoee des épidémies de fiitrè
jaune. CeUe action des Tentt do sad , dit l'a«leur, est sensible aùt
tout ce qui respire ; ils produisent des effists indéfinissables sur nos
sens» on les ressent partout, ils accablent, snlfbqueiit ef poussent à la
mélancolie. Quand cette caose générale mAnque , il n*j a de 'fiérro
jaune que dans ceruins liens bornés, et ceite^mnladie n'atteilit que
des peisonnm exposées à des casses locaUs intenses. I/influence eus-'
tnle obserrée par M. XfefiBrta été constatée à Srayrae datas les temps
de peste. D'après de nombrons £iits, ce médecin établit que la fièvre
jasne ne s*étend pas au-delà dn foyer A'infeeUùm o& elle prend nais-
sance, que cette maladie est toufoara produite par infection et jamais
par coniugioni il y a ceniugioii là senlemeÉt oâ nn individu malade
communique la maladie à nn autre soit par contact immédiat , soit pai*
contact indirect, c'est-è«dire an mofen des bardes, marchandises > bu
même de Pair impr^pié de germes w» miasme^ sortie de ce malade.'
Ces germes, transmissiblss pnr divem mîHent, produiront la maladie
partout où ils seront transportés ; et il y a infection là où des komraeè
bien portans tombent toot-à-coop atteints d*one maladie qui ne peuf
étte transportée ««i-delà du lien infecté par ancun moyen , ni par les
makidcs , ni- par anenn effet à leur ibsager; pour être atteint àt la ma-
ladie il fiiut aller s^csposer ans causes locales qui la produisent. Non-
nenlenent les bommes afiEectés de fiétre jaune sur un bâtiment peuvent
<XMDmiwiqner, dit M. Lrfsrt, avec lesantlrës équipages , mais il faadra
les répartir sur les bàtimens sains , où ils trouveront, sans aucun pré-
judice pour les antres, pins de cbanoes de gnérison pour eux. On n'est
plna étonné de ces conseils ktrsqne M. Lciort expose les faits bien dé-
cisif qu'il a eu occasion d'observer dans le cours de 1821. Le premier
est relatif an brick -l'JBiirya/<e, à bord duquel la fièvre jaune se dé-
dara dans le mois de m sirs pendant une croisière. Lurs de sa relâche
au Forl-Royal, il avait déjà perdu son chirurgien et' cinq hommes de
son équipage; plusieurs hommes de la frégate la Gloire y furent en-
voyés en corvée; quelques-uns y contractèrent la maladie et en mou-
rurent (il y eut infection) , mais les malades del'Eutyale transportés
à l'iiôpital et envoyée ensuite en convalescence au Fort-Bourbon , avec
leurs hordes non soumises à- une désif{fBCtion préalable ^ ne commu-
niquèrent pas la fièvre jaune, elle ne s'étendit pas au-delà des foyers
d'iafection. Le deuxième fait cité par M. Lefort se rapporte à la cor-
vette l'Egérie^ qui, pendit le séjour qu'elle fit dans la rade des
Trois-Ileu avec la Diligente et le brick le Silène , perdit plusieurs
bommes de la fièvre jaune, sans que persouue des équipages des der-
niers bàtimens en f&t atteint , malgré les fréquentes communications
qu'ils curent entr'eux. L'JBgérie prit la mer à la fin d'octobre. La ma-
ladie se déclara aussi à boni de la Diligente, à son retour au mouil-
lage 4a Fort-^Royal ; elle fie mit en mer de conserve urec h SUèàe ,
qai en fut constamment e;(empt danf Iç^ trafeC >de la. Mariîniqaè' à
Porto-Cabello et. en Europe. Les bomm^ de i-^niçtige la JDUi^entep
à son arrivée au Forl -Royal, furent, «comme c;euk dePEgérie, envoya
au Fort-Bourbon avec leurs effets, Quetqne^runs^ de ces hommes, lit*
teints déjà de l'infection maladive, moururent) maïs âncun dies sol*
dats ni des gendarmes qui étaient casernes bu Fbrt ne fut aitdnt^
malgré leqr libre communication jpnrnaliére avec ks; matelots'; il n'y
a point eu de transmission d'individu à individq... L'au^euf isdiqà^
ensuite sommairement les expériences fait/es depuis vingti^ns par -Poètér^
Fsirtb, Parker, Cabanellas, Lavallée* et Çheinrin., et fappolrle. avec
détail .l'héroï(}ue dévouement de JML. Gnyoa , cbirurgiçn-major du i*^
bataillon de la Martinique , qui dans le court -«^pape de cinq joura, a '
épuisé tous les modes de cpntact et d'inoculation possibles , avec loitfl
aussi peu de succès que ses prédécesseurs. Ce coiA'ageux médecin 9^ prift
le 28 juin 1822, dans la grande salle de l'hôpital du Fort-Royal, eii
présence des médecins, chirurgiens, pliarmaciens et «ntref. ejonployés
de l'hôpital, la chemise d'un homme atteint de Ja iBèvre»^)«une y toute
imbibée de la sueur du n^alade, s'en est revêtu sur-le-champ , et a été
ensuite inoculé aux deux i>ras par M. Cuppé, «chirurgien entretenu de
première classe de. la marine, avec la matière jannàtre des vésicateîreÉ
en suppuration; l'appareil et la chemise ont été gardés pendant, vingt»
quatre heures et levés en présence des tém.oins» Le 3o juin au malin ^
M. Guyon but un petit verre d'environ deux onces de la matière noire
vomie par le sieur Framery d'Ambrucq, commis delà marine, 'matière
qu'il trouva d'une excessive amertume , et après s'être frictionné 1^
deux bras avec cette même matière, il en a été inqculé par M. Cuppé^.
Le sieur Framery -étant mort le 1.*' juillet, au 5.* jour de la maladî^^'
à neuf heures du matin , M. Guyon a revêtu sa chemise toute, imprfi«.
gnée de matière noire encore chaude, et s'est. aussitôt couchf^ 4^bs lo.
lit du défunt, également maculé de matière noire et autres excrémens^
Il est resté dans le. lit six heures et demie, y a sué et-dormi en présence
des témoins de ces expériences, et enfin le malade de l'hôpital qui avait
servi à la première expérience^ ayant succombé le 2 juillet, l'ouverture,
de son corps a été faijte. par Mt Guyon. L'estomac contenait une;iasseft
grande quantité de matière noire sanguinolente , et sa membrane interne,
était rouge et enflammée. M^ Guyon a de nouveau été inoculé aux
deux bras par M. Cuppé avec cette matière, et les piqCirçsunl été
recouvertes par la surface altérée de morceaux pris dans les parois de
l'estomac. L'appareil a été levé vingt-quatre heures après Tapplicationt.
Les parties inoculées étaient enflammées, douloureuses, et les glaa49f
axillaires un peu tuméfiées ; ces accidens se sont dissipés au bout de
trois jours, et la santé de M. Guyon n'en a pas été autrement affectée^
&Sft BÏ'litlOG&APRIB.
' Toné les méSeàns^ diirurgièns et pharmaciens de Tbôpitaly plusletfi^
oflfeîers et dÎTen employés de la marine ont signé les procès-yerbani
dans lesqiAeb'solit rapportées les coiiragènses épretivês auxquelles s^esi
Mmmb M* Ga^on; M. le lieotCnant-général Donselot, gouverneur et
administrateur de la Martinique ^ a constaté Tautlienticilé de ces £ût5.-
M. Lefort ajoute encore à Idutes ces preuves cellei 'qui se présentent
tous les jodrs dans les hôpitaux du F6rt-Rdjal et de Sainl-l'ierre , ou
dies midades artiyans sont par inadlinrUnojB couchés daiis des lits chauds
ok des hommes venaient d^expiHsr de la fièvre jaune , où une quantité
d*o«?ertnres de cadavres ont élé^ faites, particulièrement au Fort-Royal^
tans qii*aii(îdn eSsemplè de fcomtounicatioii ait. été observé. "Nom ne
iuWtdns pas M. Lefôrt dans la lutté qu'il engage avec tt. I^ariset ; il
noos suffira de dire qu'on trodve dans tous lés argnmens du naédeciai
de la'Xartinique, une force de logique et un caractère de franchise et
dis conviction personnelle entraînant, et nous n'avons pu nous défendre'
de partagea son ofriniod presque en tous points.
•'-'Le même a\itedr réfute avec-beancdup de force le rapport deismem-'
bref 'de la cotemiSëion de Barcelone ; il ai'rive à fiiire penser que Pô-'
pinion de ses' membitls sur là contagion était arrêtée d'avance , et il
oppose à ce rapport le M^crtirâ de treize atitres m^ecins, qui nient
Ibrmeliement la propriété dAitàgieiise de la maladie qui a désolé cctttif
ville, et' gui disent pè^itiremetit que ' touteâ ' les mesurés sanitaires
prises par le gouvernement ont été tofut-à-£^t iniitîles, si Ton en excepté
Témîgration. M; Lefort terminé son travail en donnant un aperçu de
Iti marché' et dés progrès dans'l'investigatio'ii dés causes et du caractère
de la fièvre jaune aux Etats-Unis ; il fait voir que , depuis 1800 , toulé
idée d'importation et par conséquent de contagion a été abandonnée *,
ilfrablie de nonVeau la note de M. tlyde de Neuville sur le Mémoire
du docteur Devèze , note qui fût présentée au ministre de Piulérienr^
et qni confirme l'opinion de la non-contagiou ; de plus, M. de Neu-
ville pense avec ces médecins que le système de quarantaine est très-
vicieux et très-préjudiëiable au commerce de tous les peuples.
** M. le docteur Garnibr , q'ili dadS les an*nées i8o3 et i8o4 a séjourné
élu Amériqne, ajoute son témoignage à celui decesMeissieurs, et le doc-
t'enr Chérvin , qui après avoir étudié la fièvre jaune pendant plus dé
deux ans à la Gnadeloupe et s'ctre livré à toutes sortes d^'expériences ,
a parcouru "en cinq ans toutes les AntilléiB et les grandes villes des
états de l'Union depuis la Trinité espagnole juscju'à Boston , s'est miis
éti rapport avec tous les médecins répandus sur cette surface immense
du 'Nouveau-Monde, a recueilli les opinions motivées de tous, donne
comme résultat de cette collection de témoignages autheiiiiques , qncf
Ite. nombre des médecins (|ui soutiennent encore la contagion est à celui
dès médecins qui la rejettent dans le rapport de quatre à cent.
BlBIiI€r«aAP.BtB«' StS
Quant aux réfleuona'da dodear Péyason ^ inaéifiet dans le JouKrad
tliùversei dès Scientes méâieahs ^ en iSaa , Bf. . Lefori les a victo-
rieusemaat réfutées \ nous ternkineroiié en ajoutant qu& lé docteur
Qaniiar ef tons ses confrères se sobt prononcés cootre la conUf>ion ^
dans . un. mémoire inlitulé : Sssid sur la Piètnre Jaune des Antilles^
écrit en iSoi, et dans un rapport adressé au gouvemeuf en 1620, en^
réponse à la demande faite à tous les médecins àé la Marti oiqne , snr
1q caractère de la fièyre jaune % nous ne pouvons nous empêcher de
citer le passage suivant du Mémoire de M. Lefort : a II nous appar-
» tient à , nous tous qui vivons.au milieu de la fièvre jaune, et qui en.
a. faisons notre étude spéciale 4 d'essayer par tons les moyens en noti*
Tk pouvoir, d'éclairer Id Gouvemenlent, induit en errent dans nna
». caase qui intérelise A-k^fois sa gloire et sa prospérité. » ^uis il
ajottie :«••••• A l'abri de toute influence , hormis celle du devdir ^
a nona avons dit les vt&rités telles que nous les savons , appliqué an-
A . tant que possible le mot propre à chaque chose, et discuté avec
» tonte laliberté que réclame le sojet, les points principaux sur lesquels
a. les- partisans de la contagion appuient leur système, a
Il nous semble que ce mémoire est bien propre à fiiirtf prévaloir la
doctrine de la non-contagion : du resta*, nous avons rapporté avec dé-
tail lea expériences de notre courageux confrère M. Guyon , ce qu'dn n0
saurait trop £iire cOnnattre. De tels faits honorent l'homme et la pro-
fession médicale; et on ne peut témoigner trop d'estime aux médecins
qui roiouvellent, pour la fièvre jaune, le beau dévouement dont \m
baroU Diss Genettes donna l'exemple lorsqu'on Egypte il s'inocula la
peste. < Bbyermoh.
Nânveites Cmisidétatùma sut té$ RéténUans d'urine ,
" duivies d'un nouveau Traité sur les calculs urinaires, sur
' la manièie d'en connaître la nature dans l'intérieur de la
. .Ypj^e,, et la possibilité d'en opérer la destruction sans .
J^pp^ration de la taitte;^ par J. Givialb , D.^M. , etc.
Petit Traité des Ré^ntionê d'urine causées ie jdtts fré^
quemmmt par tin eu plusieuH rétriûissetnens du ca-^ '
f^al de f Urètre ; et de^ moyens ingénieux à Taide des-
quels le célèbre Ducamp détruisait complètement ces
rétrécissemens et obstructions du conduit urinaire ; par
H. Di7B0ucHBT , chirurgien , etc.
Un praticien estimable , après de laborieuses recherches , est con-*
duit à remettre en usage un moyen depuis long-temps abandonné dans
le rélrécissefflent de l'urètre ; les additions ingénieuses qu'il avait faittfa
594 &»crJ0f4niA;^Bl»L:i
^u proeédi iwftiii Tavrëiepi justifié -^quàiiil él fl^fift' «ciîpatt dit rinven-
t«iir: fl¥ii» ibodèsli , àùtaat que d^iutérMiii y il «kMmè A son traitement
le aooi) <k trafteaieiit inodifié, el s'en^rewe d'en £iire part à ses
çonfrères^f dafofl an oarrage , d^riiter ftnït à*un talent distibgué^ Du^
camp esl r^rri A la science pdr -âne mort pVéinâturéci ; mais à peiné ses
0604^^ sont-elles, refroidies^ qoedix personnes s'annoncent comme bé-
riiiéres d'une méthode dont il avait -fait à tonS une généreuse commu-
micaiiûn ; d'autrev , sans annoncer ostensiblement leur ifliention , pu-
]»lîent des brochures sur les rétentions d'urine et sur les moyetis de les
guérir, Kons croyons' doiic devoir réunir deux auteurs qui ont écrit
(itnsJe mène but; nous ferons remarquer la drffêrence la plus saii*
lanfae : c^est qne l'ouvrage de fl^ Civiale est écrit assez correctement «
t tie Petit traité d^s rétentions d'urine vl^Hi qu'un p&le extrait de
rpuvrage de pucamp : ]VI. Duboucliet a voulu, dit-il , mettre à
la portée des ge^s 4u monde la méthode, .dn célébré Dueamp , et la
Ttsnàteplus pofulqire parmi lesmé4^cins» Nous pensons que l'ouvriige
4ç l'aut^i^r original $tttB8aiwtpQur jcelti, et leius nous ablenons d'expri-
mer notre opinioii . sttr les :motkis qui ; onli- idirigé • le- copiste , sur-tou t
IprsquMl a mis si^n adresse sur le titre. ...
M. Civiale fait a^ssi. conoaitve au publie Je lieu.de sa résidence, en
InioiFrant ses IiloUife,Ues^ .Ç0nsidénUitHM sur lairétention d'urine^ eb
son Traité d^ffidçnb^vrUmreii:^ bAqméls .féiiuis :£orHient 172 poges^
]Qa|is la pr^miixe partie,^ il. Voçcupe des. moyens de,i^àblir le <3ahal-
4fî l'urètre rétréci .par unç cause q«ek<:Hi<|Ae; jqoin& hiodeste : qu^
Tf., Dnbouchet «H critiqua. d'june aEMniére.'asseB peu convéïiable Pau*-
teur qui a eu le mérite de rinvention^ ou du moins celui de la prio*
rilé.,DapsL' la. seconde, «après des considérations sur. les calculs urfy
nairés , il en vient à la partie essentielle de l'ouvrage , à, la description
d^'son procédé pour l'extraction de I/i piejrrepar le canal de l'urètre.
M; Giviale âccnse de plagiat tous ceux quî'se sont occupéis du'mème
sujet <)tié kîi , siifet stir lequel l'aftèntio^ s^ïist dirigée defiois quel(jiue
•temps d'Ade manière: assefi Exâ^e. Ml* ;A;niMUttit et tf . (Lett^ publle-
:v^^wi dou^.pfo^b|iiji€^mieiiJt]eM^s.t99ffi9l^4<M. le jiigemm de l^ÀcÉ-
demie. de Chirurgie ^ra.l'opiAÎoq à. cet. égards
Réunissons, encore MM. Civiale et DubpHcbçt ^ et' souhaitons que
leurs' ouvrage , tôut-à-fait indifférens pour les progrès de la médecine ,
leur proctàtsèitt le^ irésultats qu'ils en attendent. Bâtie a , D.-M.-P.
.1;
IMPB.1MERIB DE mignere:^, rue du dragon, N.** 20.
■ . ! T." „■ g=i:
■•!•■
MÉMOIRES
£T
OBSERVATIONS.
Observations suivies de quelques Considérations sur* la
communication des cavités droites avec les cavités
gauches dit cœur ; par M. Loris , D.-M.-P.
il ous ayons recueilli , au mois d*aoûl dernier , à Thôpitai
de la Charité (service de M. Chômai) , une observation
de maladie du cœur , avec communication des cavités
droites et gauches. Notre intention était de la publier tout
simplement et sans y ajouter de réflexions; m«is, ayant
lu , à son sujet , plusieurs observations du mênae g^nre
rapportées par les auteurs , il nous sembla utile ^ après lesf
avoir comparées entre elles , de faire connaître les résul-
tats de cette comparaison > et » afin qu'on pût en juger
plus facilement , de donner , par extrait , les observations
sur lesquelles ils reposent Nous avons d'autant Riojns hé-
site à le faire ^ que nous ne connaissons pas de travail du
même genre/ et que les observations qui y ont rappopjl^
se trouvant plus ou moins disséminées , il est commode'
de l(es trouver réunies en certain nombre » sous une forme
abrégée. Nous disons en certain nombre , car nous n'avona
pas puisé à foutes les sources à beaucoup près ; ifnais , à
raison de leur variété , nous pensons néanmoins qiie tes
5. 22
326 IfÉMOIBES
faits que nous avons rapportés suiEront pour donner une
idée justfl de la lésion dont il s'agît^ et des principales
circonstances anatomiques qui s'y rattachent*
Ces obser?atious , au nombre de dîx-neuf, sont divi-
sées en cinq sections , d'après l'état de simplicité ou de
complication de la communication morbide des cavités
du cœur. La première renferme les exemples de per-
sistance du trou bolal ; la seconde , ceux de perfora-
tion de la cloison des ventricules ; la troisième , ceux de
persistance du canal artériel , réunie à l'une ou à l'autre
des deux précédentes lésions; la quatrième offre des cas
de communication au moyeîii du trou botal et de la per-
foration de la cloison ventriculaire ; la cinquième , enfin ,
des exemples de ces mêmes perforations unies à d'autres
vices de conformation du cœur.
Nous avons placé sous le n"* 9 , avec tous les détails
qu'il nous a semblé nécessaires de conserver, l'observation
que nous avons recueillie nous-méme, tandis que nous
avons retranché des observations déjà publiées , tout ce
qui nous a paru étranger à l'objet de ce mémoire.
I." Section. — ■ Communiccuion des oreillettes au
moyen du trou botaL — I." Observation. — Un jeune
homme d'une sensibilité très-vive, avait depuis d^x ans la
peau et les lèvres d'une couleur violette qui augmentait
suivant les impressions qu'il ressentait , son attitude , ses
mouvemens » la difficulté plus ou moins grande de la di-
gestion. Il était sujet à des évanouissemens fréqucns , à
des tremblemens convulsifs, et mourut à l'âge de dix-
huit ans, au septième jour d'une fièvre grave. A l'ou-
verture du corps , on trouva la peau , dans toute son •éten-
due , d'un brun pâle ; le cerveau très-injecté , la trachée-
artèrer uniformément rougie ; les poumons d'un rouge
foncé , les parois du ventricule gauche ayant trois lignes
d'épaisseur y celles do droit beaucoup plus; l'oreillette
J»T OBSERVATIONS. 327
droite un peu plus volumineuse , la fosse ovale percée d'un
trou de la largeur d'ude lentille ; la muqueuse de l'inlcs-
îin grêle d'un rouge intense , et le foie rose pâle à l'in-
térieur. Il n'y avait point d'œdème { Fragnienspour ser^
vir à l'histoire des propres de la Médecine en France;
par i,'i. Moreau de la Sarlhe, i8i3 , pag. 45 ).
IL* Observation* — Une jeune fille qui n^avait pas
quitté le lit depuis sa naissance , ayant la peau d*une cou-
leur livide et la respiration très-gênée, mourut è l'âge
de seize ans. On trouva , à Touverlure du corps , le ven-
trictde droit épaissi et élargi ; l'oreillette droite deux fois
plus volumineuse et épaisse que la gauche; le trou oval
ouvert et pouvant admettre le petit doigt; lea valvules syg-
moîdes pulmonaires, cartilagineuses, et tellement unies
par leur bord Ibre , qu'elles laissaient à peine au passage
du isang , un trou de la largeur d'une lentille. {Morgagni^
desedib, et caus. morbor, Littera xvii, art, 12).
lîl.* Observation, — Un homme de quarante-neuf ans ,
accablé de tristesse et dans une misère profonde , fut reçu
à l'hôpital St. -Louis, offrant les symptômes du scorbut au
troisième degré , une apathie et une faiblesse considéra-
bles, avec un peu de toux. On employa le traitement antj.-
scorbutique sans succès. Après un mois, la toux de-
vint continuelle et incommode , la figure bouffie , les lèvres
prirent une couleur violette ; tous les symptômes des ma-
ladies organiques du cœur se manifestèrent, et au quin-
zième jour de cette seconde période , le malade mourut
dans une sorfb d'asphyxie. A l'ouverture du corps , on
trouva la cavité droite du cœur et l'artère pulmonaire di-
latées ; le trou botal encore existant avecs^ forme arrondie
sans déchirure, du diamètre de dix lignes au moins; lo
cerveau sain ; les poumons parsemés d'un grand nombre
de granulations. [Nouv. Joum, deMéd.,voL 6, pag, 22S,
22..
SsS MÉUOIRES
obs. recueillie par M. Bouillaïkl , élève inU de l'hôpital
St. 'Louis ).'
IV.* Observation, — Un poslîllon , âgé de cinquanle-
sept ans » reçut de violens coups de poiog à Téplgaslre »
et eut pendant les trois semaines qui suivirent , des li-
pothymies fréquentes , de la dyspnée , des douleurs vives
à l'endroit frappé , après quoi les défaillances devinrent
plus rares et cessèrent entièrement. Mais , bientôt , une
nouvelle contusion à Tépigastre augmenta la dyspnée ,
excita des palpitations , devenues très-fortes seize mois
après le second accident. Il n*y avait pas encore à
cette époque d'amaigrissement ; mais la figure était d'un
rouge violet, la respiration fréquente et difficile au moin-
dre mouvement , le pouls très-irrégulier. C4es symptômes ,
extrêmement affaiblis après un séjour de quatre semaines
à l'hôpital , avaient acquis beaucoup plus d'intensité trois
mois après » et aux étouffemens fréquens s'étaient joints
de la toux , des réveils en sursaut , de l'œdème avec
ascile. Ces derniers accidens cédèrent assez prompte-
ment; mais bientôt la face devint vuluteusc et pourpre •
la voix étouffée; la respiration bruyante ; il y eut de fré-
quens accès de syffocation pendant la nuit ; les lipothy-
mies se renouvelèrent fréquemment, et , après cinq mois
d'un dernier séjour h l'hôpital , le malade mourut comme
suffoqué , trois ans après le début de la maladie. A l'ou-
verture du corps , on trouva les cavités droites du cœur
très-dîlatées et très-hypertrophiées , les orifices larges et
sains« l'oreillette gauche mince et ample, la fosse ovale
percée d'uq trou inégalement circulaire , de plus d'un
pouce de diamètre , à bords minces , lisses , hlan châtres
et comme tendiaeu?^ ; l'orifice aurîculo-venlriculaîre gau-
che rétréci , le ventricule gauche petit. -Les viscères
abdominaux étaient sains , et l'estomac d'un rouge-vif; le
cerveau dans un état d'intégrité parfait. [Traité des ma--
ET OBSBRTATIONS. 639
ladies du cœur , par J.-N. Corvisarl; 2.*^d. ,pag, 290).
V.® Observation. — Une femme de cinquante-sept ans ,
d'une constitution un peu faible , avait eu , dès sa plus
tendre enfance -, la figure d'un rouge violet et de la dys-
pnée dès qu'elle se livrait à un exercice un peu violent.
A quarante-sept ans, elle cessa d'être réglée , eut des pal-
pitations, des hèmorrhagles nasales très-fréquentes; et
la figure restait bleuâtre , même quand elle ne marchaft
qu'à pas lents. Elle mourut à l'hôpital Gochin , au trei-
zième jour d'un ramollissement du cerveau , après avoir
eu pendant neuf jours , dans les membres- paralysés , des
convulsions pendant lesquelles la face était très-animée ,
les yeux devenaient brillans , les lèvres roses , de violettes
qu'elles étaient auparavant ; les battement du cœur tu-
multueux , accompagnés d'un frémissement qu'il était fa-
cile de sentir en appliquant la main sur la région précor-
diale. A l'ouverture du corps , on trouva le cœur énorme ,
l'oreillette droite très-développée , le trou botal de quatre
lignes de diamètre » l'orifice auriculo-ventriculaire droit
rétréci ; la capacité du ventricule droit égale à un œuf de
pigeon , ses parois de onze à seize lignes d'épaisseur ; l'o-
rifice de l'artère pulmonaire fermé par une cloison hori-i-
zontale percée d'un trou de deux lignes et demie de dia-
mètre , au-dessus duquel l'artère ne présentait rien de
remarquable ; le ventricule gauche épais et dilaté. Il y
avait dans la partie antérieure de l'hémisphère droit du
cerveau , un abcès à une certaine distance duquel cet organe
reprenait son aspect ordinaire. [Rech, anatomtco-patholog,
sur r encéphale, par ilf . Lalleraand. Observ. communiq.
par MM. Breschet et Berlin, lettre 4.*> />«g» 7)«
VI.* Section. — Communication des ventricules au
m>oyen de la perforation de leur cloison. — VI.* Obser-
vation, -^ I^e général Williams Whiple éprouvait depuis
long-temps plusieurs symptômes d'une maladie du cœur ,
33b vi^MOiRES
parioi lesquels les plus remarquables était une palpitation
extrême par un exercice un peu soutenu du corps ou de
Tesprît^etun froid continuel aux extrémités. Les fatigues
qu'il éprouva pendant la révolution d'Amérique , à laquelle
il prit une part très-active , aggravèrent son mal , et II
succomba. A l'ouverture du corps , on trouva les cavités
gauches du cœur dans l'état naturel; roreillette droite
très-amincie et dilatée. La valvule tricuspide ossifiée , fer-
mait l'oriGce auriculo-ventriculairc droit , était percée h
son bord' libre de deu?^ trous réunis par une scissure d'un
pouce de long , sur une ligne à-peu-près de large , et à sa
base d'un troisième trou qui aboutissait au ventricule gau-
che sous la valvule mitrale, et pouvait admettre l'extrémité
du petit doigt. Les autres viscères étaient sains. [Journal
(le médecine , chirurgie, etc, ; par MM. Corvisart, Le-
roux et Jîoyer, vol, \^,pag» 468. Observation recueillie
par le doct. Hall Jackson).
VIL* Observation. — Un enfant de douze ans et demi ,
ayant toujours eu des palpitations fortes et ne se disant
malade que depuis cinq mois , vint à la clinique de M. Cor-
visart , le visage bouffi , les lèvres violettes , la respiration
gênée, avec des palpitations qui se reproduisaient par ac-
cès accompagnés de suffocation menaçante. Il succomba
au cinquième jour de son arrivée > sansi^infiltratlon. A l'ou-
verture du corps , on trouva le cœur très-volumineux par
ta dilatation des oreillettes; le i^entrlcule gauche dans
l'état naturel , le droit épaissi ; la cloison ventriculaîre
percée à sa base d'un trou admettant l'extrémité du petit
doigt , abords lisses et blanchâtres j aboutissant au dessous
des valvules sygmoïdes aortiques , dont une était en partie
cojrodée. Les poumons étaient dans l'état naturel [Traité
des maladies du cœur déjà cité , pag. 286 ). ^
YIIL* Observation. — Un enfant, dont Ja peau était
d'un brun tirant sur le noir, ayant des mouvemens cou-
ET OBSERVATIONS. 33l
Yulsifs par toul ce qui pouvait agiter un peu vivement le
corps ou l'esprit, mourut à l'âge de treize ans. On trouva
la cloison des ventricules percée à sa base d'un trou qui
pouvait admettre le pouce , et l'artère pulmonaire très-
petite, surtout à son origine. (Hunter, cité par Baillie ,
clans son Traité d'anat, path, j trad. de M. Guerbois ,
pag.hi).
IX.* Observation. -— Un maçon âgé de vingt-cinq ans ,
d'un tempérament lymphatique , d'une taille moyenne ,
d'une constitution peu forte , fut reçu à. l'hôpital de la
Charité le 5 août 1823. II avait eu la coqueluche à l'âge
de douze ans , et depuis lors , la toux , l'expectoration , la
dyspnée avaient été plus ou moins considérables; des pal-
pitations se manifestaient dès qu'il précipitait sa marche
ou montait des escaliers : il tenait la tête haute dans le
lit , avait des étourdissemens fréquens, la figure plus ou
moins violacée. Rarement malade , il n'avait été depuis
dix ans que deux fois dans les hôpitaux , la dernière au
mois de juin dernier , à l'Hôtel-Dieu , pour un crache-
ment de sang , le premier qu'il eût eu. Il en était sorti
après trois semaines, y ayant été saigné six fois en
quelques jours. Depuis lors , la Êiiblesse l'avait empêché
de travailler , la toux%tait devenue plus considérable; il
avait perdu l'appétit.
Quand nous le vîmes le 5 août , la figure était bouffie;
les lèvres , les pommettes et le nez d'une couleur fiolette
plus ou moins forte , suivant la toux , pendant laquelle
la couleur du visage devenait à-peu-près uniforme;
mais cette coloration bleue était bien moins considé-
rable dans le repos que quand le malade s'occupait ; et
M. Chomel , qui l'avait vu à différentes reprises travailler
dans l'hôpital , trouvait la différence très-grande. Le dé-
cubitus était peu élevé; il n'y avait ni céphalalgie ni ver-
tiges; quelquefois seulement Jes objets semblaient parse-
5^9 MÉMOIRES
inés de tao(ies rouge«. Les membres abdomiqaux élaiéni
infiltrés depuis plu^ieur^ jours.; m^is jusque-là le lualade
ip^'avait eu à différentes reprij^es qu*ui) peu d'œdèo>e qui
s'était dissipé parle repos du lit. La Ifingue était un peu
rouge » n^is ne(te et humide; la soif Tive , l'anorexie
presque complète. {I y avait deu^ ou trois selles par jour
comme depuis trois semaines. La respiration presque na-
turelle à droite , était crépitante à gauche , où la pectori-
loquie iodiquait près de l'épaule la présence d'une grande
excayation : I^s crachai» étaieujt un peu verdâtres , opa-
ques et striée de jagne ; la dyspnée paraissait considérable
qooique le pi^lade assurât ne pas éprouver beaucoup d'é-
touffement. Le pouls était saAs dureté, battait quatre-vingt-
douze fois p«Mr tninute ; il n'y avait paa d'impulsion à la
régi<m du cœur , pi de battemens aux ju^^ulaires; on en-
lendail àam tloute là partie antérieure de la poitrine un
bruit de. soufflet d'autant plus fort qu'on s'approchait
davantage du sternum ; il i^'y avait de palpitation que par
la toux. On prescrivit une saignée do huit onces , une
tisane de obiendent mtrée » une potion gomraeuse avec
vingt gouttes de teinture de digitale , efc la diète.
. Du huit au quinze • le volume et la coloration de la
fioe paraissant indiquer upe congestion toujours crois-
sante dans cette partie , on fit appliquer , à trois reprises
diffirenles p cinquante sangsnes au cou : les urines nevinrent
très-abondantes , la turgescence de la face diminua mo-
d^ntanément , et. les autres symptômes restèrent les
ftiéme» , 4 l'exception de Kappétit , qui était devenu très-vif.
Le 16 , ta poitrine au-dessous de la clavicule gauche ne
rendait aucun son dans la hauteur de cinq pouces; la cré-
pitation centia^ait en arrière du même côté, le bruit de
soufflet était le même ; le malade mangeait avec avidité
le quart de portion » et ne s'en tenait pas là ; sa diarrhée
n'avait pas augmenté. ( Soignée de huit onces , potion
ET OBSERVATIONS. 3SS
gom. avec t; digît. , etc. ). Il n'y eut point de changement
jusqu'au sd : ce jour même, la dyspnlée augmenta beau-
coup; l^assoupis^^ement devint fpéqueût, il n'y avait point
de céphalalii^ie ni de douleurs dans les membres , égalo"
ment laibles à gauche et à droite; la langue était naturelle
et le malade menaçait de quitfer Thôpital si on ne lut don-
nait pas à manger.
Dans la nuit du 23 au 24* i' cracha un peu moias
d'une palette d'un sang î*ouge et écumeux; dans la ma-
tinée, la figure était d'une pâleur livide, comme égarée;
le pouls précipité et intermittent; le malade paraissait prè»
d'expirer, mais répondait encore aux questions qu'on lui
faisait. Il mourut le même jour, trois heures après-midi ',
sans délire , ayant prévu dans la matinée sa fui prochaine.
L'autopsie fut faite le sr5 , seize heures après la mort.
Lea membres étaient mous, un peu infiltrés; il y avait
quelques vergetures; la figure était pâle, le corps froid.
La cavité de Tarachnoïde contenait environ trois à
quatre cuillerées à café de sérosité louche ; la pie-mère
était très-rouge , la substance corticale (rès-rosée , la mé-
dullaire très^injectée , mais d'ailleurs d'une couleur na-
turelle; le ventricule latéral gauche contenait environ une
cuillerée et demie de sérosité ; à droite il n'y en avait
nulle trace, et la partie antérieure du corps strié était d'un
rouge-brun, chocolat ; l'arachnoïde correspondante, un-
peu épaissie, mais sans traces de fausse membrane à sa.
surface. Cette coloration tenait au ramollissement dé la
substance grise du corps strié dans une épaisseur de six
lignes, une longueur d'un pouce , et une hauteur de quatre
à cinq lignes ; ce ramollissement avait la couleur et I»
consistance d'une c;i:*éme au chocolat , et finissait tout-è^
coup d'une manière tranchée : mais un peu en ar-
rièi^« et dans la couche optique correspondante, était
un second ramollissement tout-à-fait semblable au pre^
334 XéMOIBBS
mier , un peu moins étendu seulement , et autour duquel
la substance médullaire était jaunâtre et un peu ramollie.
Le poumon gauche » endurci antérieurement dans sa
moitié supérieure ^ offrait en arrière de grandes excava-
tions tuberculeuses. La partie endurcie était grisâtre, in-
filtrée d'une certaine quantité de sérosité , parsemée d'un
grand nombre de tubercules non suppures pour la plupart.
La base de l'oigne n'ofirait que quelques tubercules crus
an milieu d'un tissu légèrement engoué; le poumon droit
dépourvu d'excavation , offrait les autres lésions à un de-
gré beaucoup moins prononcé.
Il y avait environ quatre onces de sérosité dans le pé-
ricarde.
Le volume total du cœur dépassait celui du poing du
sujet 9 de moitié environ; l'oreillette droite, distendue par
une grande quantité de sang , conservait la meilleure
partie de l'excès de son volume après avoir été vidée. Sa
surface extérîeure était blanchâtre, inégale, parsemée de
petites granulations miliaires qu'on enlevait parplaces avec
une fausse memboane intermédiaire» sous laquelle la sé-
reuse conservait un aspect louche et blanchâtre ; ses pa-
rois avaient au moins le double de l'épaisseur qui leur est
naturelle. Le ventricule droit , au lieu d'être plat et mou ,
était très-dur et très-bombé; en supposant qu'elle pût être
évaluée , sa dureté nojas parut trois fois plus considérable
que celle du ventricule gauche; ses parois avaient de huit
à dix lignes d'épaisseur , de manière que sa cavité était
réduite à fort peu de chose , et presque nulle encore deux
pouces au-dessus de sa pointe. Cet épaississement était
en partie le résultat du développement extraordinaire des
colonnes charnues du cœur, pressées les unes contre les
autres, et formant au premier coup-d'œil un plan con-
tinu. Il n'y avait de bien distinct qu'un pilier du dia-
mètre de huit lignes environ, et dont le sommet était
ET/OBSERVATIOTfS. 355
presque entièrement de oiveau avec Torifice auriculo*
venlriculaire ; il ne donnait attaché aux cordes tendineuses
des valvules tricuspides que dans sa longueur, était placé
(ïonlre Torilice de Tartère pulmonaire , qu'il concourait à
rétrécir. Les valvules tricuspides , jaunâtres » épaissies à
leur bord adhérent surtout « offraient dans ce dernier point
un3 ossification partielle , d'une ligne d'épaisseur. L'ou-
verture de communication du ventricule avec Fartèfe
pulmonaire , était fort étroite , principalement à une petite
distance des valvules sygmoïdes , par la présence d'une
espèce de bourrelet fibreux ou diaphragme , percé d'une
ouverture de deux lignes et demie environ.
Au-dessus des valvules sygmoïdes , l'artère était saine et
plus mince que dans i'état naturel.
Tout-à-fait contre l'artère pulmonaire , et à la naissance
de Toreillelte était un trou parfaitement arrondi, de deux
lignes de diamètre , à bords minces , blancs et fibreux ,
établissant une communication entre le ventricule droit et
l'aorte , sous les valvules sygmoïdes de laquelle il abou-
tissait.
Les cavités gauches ne présentaieut rien de remar-
quable.
Dans l'abdomen , on trouva le foie sain , d'une bonne
couleur ; les veines hépatiques et la veine cave inférieure
gorgées de sang ; les parois de cette dernière évidemnàent
épaissies; la rate triplée de volume, d'une consistance
dure , d'une couleur foncée interrompue par de petits fîla-
mens blanchâtres qui la traversaient en différons sens ; les
reins un peu injectés ; la membrane muqueuse de l'esto^
mac d'un rouge clair , sans augmentation sensible d'épais*
seur ; celle qui tapisse l'intestin grêle , pâle , un peu épais-
sie et opaque ; celle du colon» blanche , un peu épaisse et
ramollie.
Comme nous reviendrons plus tard sur cette observa-*
S36 HÉMOIRBS
iioo / nous De nous arrêterons pas à faire ressortir tout ce
qu'elle offre d'impôrtent ; nous remarquerons seulement
que le ramollissement du cerveau a été méconnu et qu'il
doTâit l'être, faute de signes qui l'annonçassent; que lli
fiiutè n'en saurait être attribuée à l'observateur, tous les
symptômes qui auraient pu déceler cette lésion ayant été re-
cherchés, quoique dans un autre but. La phthisie arrivée
à son dernier terme , remontait probablement à dix années ;
et l'on peut croire que sans la double affection du cerveau
et des p<iumons , le sujet , malgré le désordre extrême de
la circulation ^ aurait encore pu prolonger sa carrière
quelque temps.
X.* Observation. — Une jeune femme sujette aux pal-
pitations dès r^Qnfance, aux syncopes depuis l'âge de
quatorze ans-^ fut mariée à dix-sept , et fit en peu de temps
deux fausses couches , k la suite de syncopes. Elle en eut
de nouvelles bientôt après son rétablissement , à la suite
d'une joie rive ; puis , parurent des accès de siiffocatioq
pendant lesquels le visage était pâle , le pouls précipité , la
respiration tumultueuse et les extrémités froides. Les
mêmes accidens suspendus quelque temps , se renouve-
lèrent ensuite fréquemment et avec violence ; l'infiltration
des membres parut pour ne disparaître que momentané-
ment, et la malade mourut âgée de dix-neuf ans, quinze
mois environ après sa dernière (àusse couche. A l'ouver-
ture du corps ou trouva le cœur triplé de volnmc , flasque
et facile à déchirer; les cavités droites dilatées et très^
minpes , leyentrîcule gauche contracté et fort épais; au
milieu de la cloison des ventricules un trou elliptique d'un
pouce de large, et garni d'un corps fibreux à son pour-
tour; une assez grande quantité de sérosité dans l'abdo-
men et dans le péricarde; les poumons "hépatisés. {Journ,
Général de Méd., année 1817. )
XI.** Observation, — Un enfddt de dix ans avait eu peu
ET OBSERVATIONS. 557
de jours ajM'ès la naissance i la respiration courte , surioul
quand il prenait le sein ; alors sa figure devenait rouge
et gonflée , puis reprenait par le repos sa couleur natu*
relie. A l'âge de six ans il était petit et maigra, avait la
peau fine et blanche , les pieds et les mains froids et livi-
des » les doigts et les orteils jl^ripinés par un renflement
mollasse , la figure d'un rouge foncé > livide , les lèvres
violettes , et il était sensible au froid. Bientôt la dyspnée
augmenta journellement » les battemens du cœur devinrent
plus tumultueuxetdes menaces de suffocation empêcbaîeni
Tenfant de prendre part aux amusemens de son âge. II
mangeait peu et avait fréquemment des flux de ventre. Six
mois avant la mort , l'abdomen enfla , et il mourut après
une agonie de vingt-quatre heures. Quand on fit l'ouver-
ture du corps , on. trouva le cœur très- volumineux, placé
transversalement ; l'oreillette droite Irès-distendue , . la
gauche petite et contractée » la fosse ovale très-large et
très-profonde , garnie d'un tissu membraneux percé de
plusieurs trous; l'aorte d'un calibre extraordinaire com-^
muniquant avec le ventricule droit par une large ouver-
ture faite à la base de ce dernier. Un peu au-dessus et k
gauche de cette ouverture , en était une autre beaucoup
plus petite» garnie de deux lèvres calleuses, s'abouchant
dans l'artère pulo^onaire , qui était fort petite» Il y avait
de la sérosité dans les cavités du péricarde» des plèvres
et du péritoine ; les poumons étaient tuberculeux , le foie
d'une couleur bleue ardoisée. {Bulletin (U la Faculté de
Médecine de Paris ^ année 1809^ P^S* ^^^'^ ^^^* ^^^'
par M. Pallob , D.-M.
III." Section. — Communication des cavités droites
avec les cavités gaucliss du cieur, au moyen du cansl
artériel et du trou botal , ou de la perforation de la chi^
son des ventricules. — XII.*' Observation. — Un homne ,
âgé de qiiarantefun ans » vint à l'hiSpital de la Ghari|6 se
538 ukuoïVLEs
faire (aire Topération de la taille; il était d^uoe glande
nonchalance , avait le teint livide » les vaisseaux de la can-
jonctive engoi^és , les lèvres grosses et noires , la 'respira-
tion diiGcile , le pouls irès-irrégulier. Une petite saignée
fut pratiquée, des syncopes s'ensuivirent » et le malade
mourut suffoqué. Quand on fit Touverture du corps , on
trouva Tartère pulmonaire trèsrdilatée , l'oreillette droite
très-distendue; la différence d'épaisseur des parois des
ventricules , moindre que dans l'état naturel ; leur cloison
percée d'une ouverture de communication oblongue , d'un
demi-pouce d'étendue , dirigée de bas en haut , d'avant
en arrière , et de gauche à droite ; le canal artériel long
d'un pouce et de la largeur d'une grosse plume d'oie ; Tar-
ière pulmonaire uniformément dilatée depuis sa naissance
jusqu'au moment 0(1 elle se divise. [PhjsioL de M. Riche-
rand, j.^édit., vol. i, pag-. 526).
XIIL* Observation. — A l'ouverture du corps d'un
individu qui vécut jusqu'à vingt-neuf ans, on trouva le
cœur triplé de volume , avec des parois épaisses de plus
d'un pouce , d'un tissu dense et d'une couleur brune ; les
valvules sygmoïdes ossifiées^ le trou botal et le canal ar-
tériel ouverts, le premier très-amplement; l'artère pulmo-
naire rélrécie , Taorte très-ample , It^s viscères abdomi-
naux d'une couleur brune. ( Thés. saut, à Witteraberg
en Saxe , et rapportée par M. Corvisart, ouv, cité ,
pag. 3io ).
• IV." Section. — Communication des orillettes et des
ventricules au mx)jen d! ouvertures pratiquées dans leurs
cloisons. — XIV.* Observation. — Un homme de 24
ans , d'une constitution assez forte , habituellement bien
perlant, sentit, après un travail violent , des douleurs de
courbature bientôt accompagnées de toux , de fièvre , de
dian hée et de douleur au dessous de la mamelle gauche.
Du l'o."** au jour l'expectoration devint sapguîno-
ET OBSERVATIONS. 33^
leDte , et il y «ut un peu d'œdème. Une saignée diminua
les accidens sans dissiper la fièvre qui augmenta par Tin-
gestion d'une certaine quantité devin chaud :,IJexpectora~
tion sanguinolente reparut accompagnée d'anxiétés , de
bouiTées de chaleur à la face , de vertiges et de palpitations
violentes manifestées pour la première fois : le pouls devint
irrégulier ; les battemens du cœur semblaient se faire
à travers un liquide qui frémissait sous la main. Les pom-
mettes , le nez* et les lèvres étaient violacés ; la diarrhée
continuait. Les mêmes symptômes avçc quelques varia-;
tiens en plus ou en moins , persistèrent avec un peu d'œ-
dème pendant dix jours . et la G.*"" semaine, à compter du
début y le malade mourut suffoqué. — A l'ouverture du
corps on trouva les cavités du cœur dilatées sans chan-
gement d'épaisseur , à l'exception de l'oreillette droite qui
en avait un peu plus que dans l'état naturel; le troubotal
conservé : à la réunion de la cloison des oreillettes et de
celle des ventricules, une ouverture large, irrégulij^re ,
d^nt le pourtour était formé par des franges membra^
neuses jaunâtres, et qui faisait communiquer les quatre
cavités ensemble.
Le cerveau était sain ; la muqueuse de tout le canal
intestinal rouge et un peu épaissie , les poumons étaient
plus rouges que d'ordinaire et gorgés de sang. {Bul-
letin de la Faculté de Méd, , année 1819^ p, 35 5^
Obs. rec. par M. Thibert),
W.*' Observation, — Unenfantqui avaitla figure bleuâtre
depuis l'âge le plus tendre, éprouva pour la première fois, à
l'âge de 1 6 mois , des mouvemens convulsifs , avec perte de
connaissance , et son visage devint entièrement violet. Dès-
lors les syncopes reparurent fréquemment à la suite de
quelqu'effort ou d'un mouvement de colère : tant qu'elles
duraient, l'enfant paraissait comme asphyxié, et on sen-
tait à peine quelques frémissemens à la région du cœur,
54e vÈuoipcs
A l'âge de cinq ans , il eut une épistaxis considérable , était
sensible au froid, et les accès s'étant rapprochés ^ il mou-
rut âgé de onze ans , au milieu d'efforts pour aller à la
selle. A l'ouverture du corps , ontrouya son cœur volu-
mloeux , le trou botal conservé , de quatre lignes de dia-
mètre ; un trou placé h la base delà cloison des ventricules ,
pouvant admettre le doigt , et à bords parfaitement lisses ;
qu'embrassait l'ouverture de l'aorte. L/artère pulniô-
naire très-étroite à son origine et surtout au-dessus , stwg-
mentait bientôt de volume^ Le canal artériel oblitéré se
rendait dans la sous-clavière gauche. Les tégumens de (a
face , de la poitrine et des membres , étaient d'un violet
tirant sur le noir ; tes intestins et les autres viscères abdo-
minaux d'un brun foncé.. A peine pouvait*on distinguer
dans le cerveau la substance corticale de la médullaire.
( Bulletin de la Faculté de médecine , année 1 807 ^
pag' 21 ; observ. de M. Caillot. ]
' XY 1/ Observation, Un enfant atteint de coqueluche à
l'âge de deux mois » avait depuis lors le visage rouge «t
violet ; sou accroissepoent avait été très-retardé ; il était'
faible , habituellement couché , d'une maigreur extrême •
sujet à dés lipothymies qui s'annonçaient par une dyspnée
extrême , ordinairement accompagnées d'une lividitégéné-^
raie de la peau , quelquefois de pâleur. Il mourut dans un
coma profond à la suite d'une hémorragie. Le cœur était
situé transversalement, la base, tout-à fait tournée adroite;
l'oreillette droite égalait le volume du reste de l'organe. Les
parois du ventricule droit étaient épaissies » sa cavité était
rétrécie. Le trou oval pouvait admettre une sonde de
femme. A fa base de la cloison des ventricules se trouvait
une large ouverture qui communiquait dans l'aorte. On ne
pénétrait dans l'artère pulmonaire qu'à l'aide d'un stylet.
Le canal artériel oblitéré se terminait dans la sous-cla-
vière gauche. Les doigts et tes orteils finissaient par une
ET ob8;bb?ations. S^i
Mte anonâlo , recourerle par une peaà àéési fièè que
ceHed« vîsftge. ( Bulletiii utsuprà; Gni(k>t.]
• Y.* Section. — ComniHniéaUon des .cavités droites
B^ee Us cavités gauches du ta^ur j^ au moyen du trou
botal e^ de l'aorte na{ssan$ des deux ventricules ^ e^. —
XVIl.'*' Observation. — €ii enfant né à AiEbsterdàm ,
é'une bonne santé jusqu'à V^à^ de trois ans /éproura à
cette époque , après une violente contusion , à l'un des
doigts , une douleur vire qui détermina des confûlsions.
La face devint livide ; la lividité fut bientôt presque gêné*'
vale , et l-enfant perdit coimaissance : il né ïa recouvra
qu'au bout d'un certain temps , et n'offrît plus rien ensuite
de particulier; Bientôt les açcidens reparurent el se re--
Bouvelèrent touis les jours , pendant plusieurs mois , son-
vent excités par la mœndre contrariété. Le malade mai-
grity Tappélit diminua, il y eut des douleurs de ventre.
C^s derniers açcidens, après av'olr augmenté , furent sta-
tionnaires , puis devinrent moindres : lés crises né répa-
raient t|ue tous les huit ou quinze jours; mais la couleur
violette des joues , des lèvres et désf dernières phalanges
devint permanente. Vers l'âge de cin^ ans el demi Ten-
faut vint à Paris ; seè accès , après quelques semaines ,
s^éloignèrént , ne durèrent plus que i ô â 1 5 minutes i
accotnpagnés de douleurs de ventre , de déjeciions invo^
lontaires , de couleur livide de là face et hoirfilrè des lèvres
ot êtfsr gencives ; de suffocation imminente , de palpita-
tations fortes, d'intermittence et d^accélératioh du pouls.
Se trouvant mieux , il était sûr Id poiilt de retourner
à- Amsterdam, quand il mourut suffoqué^ à J'âge dci six
ans , en jouant avec' ses camarades. — A Touverture du
corps on trouva la base du cœur tournée à droite , les ca-
vités droites qui étaient aussi supérieures par le change-
ment de position 'de l'organe , dilatées ; les cavités gauches
rétrécies : te trou botal pouvait admettre réxtrémité d^une
3- t3
?Z|4 H^^MOIIES
exetnpies que nous on avons donnés , congénitale et non
acquise»
Quaul & la onzième obseryalion dans laquelle la fesse
ovale élait percée de trous » il est à regretter que l'au*-
leur n'ait pas insisté sur la nature de la membrane qui la
formait , et sur le pourtour des trous pratiqués dans son
épaisseur ; mais par cela même que les trous étaient pe-
tils , nous pensons que leur origine était congénitale ,
sans quoi il y eût eu des irrégularités plus on moins re-
marquables dans leur disposition* , des déchirures plus
ou moins grandes , des lésions de tissu ; et l'auteur de
Tobservation les aurait certainement remarquées.
La perforation dé la cloison des ventricules n'a pas ton-
jours eu lieu comme celle des oreillettes dans le lùôine
point : on l'a observée une fi>is au milieu delà cloison ;
{obs. 10. ) mais dans les autres cas» elle se trouvait à
la basent à la naissance' de Paorte , aboutissait sous les
valvules sygmoîdes de cette artère ; et * fort rarement
{obê,&) soUs la valvule milrale.
La largeur de l'ouverture a varié de deux lignes à un
jpouce environ. Son pourtour était arrondi , mince , lisse »
comme fibreux , tout-à^iC fibreux , dans le cas même où
la maladie seknblait avoir été produite accidentellement »
comme dans la neuvième observation , à la suite delà co-
queluche* Les fibres charnues environnantes n'offiraient
trace d'aucune lésion ; eixsorle qu'il y a vaifr beaucoup d'a*
nalogié entre la structure du trou botal persistant et celle
de la perforation des ventricules , et qu'il est naturel de
penser d'après cda » que leur origine était la même. Ce*
pendant , nous ne devons pas oublierque » dans le sujet de
la 1 4»'' observation, le contour très-irrégulier^deTouver*
ture pratiquée aux deux cloisons était formé par des fran-
ges membraneuses , jaunâtres , irregulières » et offrait des
caractères assez différens de ceux que nous venons d'in-
BT OUSfiRVATt ONS. 34$
diquer p {mmuT' qu'on «oit parlé à croû^ qae dans ce ca«
particulier la oômmunioalioa était «ocidentelle ; mais
aussi noas i^marquerons que T^uteiir de cette bbserta-
tion ne dit pas que les fibres charnues du pourtour de Tou-
yertore fussent altérées , et nous regrettons qir il n'ait
pas donné une description un peu plus précise des franges
membraneuses dont il parle.
La perforation du canal artériel dans les observatidns
i3 et i4 » est un des faits les plus iiaaportans à remarquer»
parce que œtte disposition» évidemment congénitale»
ûomddantavec le troubotal ou la perforation de la cloison
des ventrieuies » est une présomption bien forte en faveur
de l'origine que nous led? avons attribuée. On doit faire les
mêmes réflexions ^u sujet des quatre dernières observa*
tions » dans lesquelles le coeur était transversalement si-
tué {obs. 16 et 17) « l'aorte naissait <le l'un et de l'autre
ventricule {obs, 18 et 19) » ou du droit seulement [ob-
aerv. 17). Nous ferons encore remarquer la disposition
du canal artériel » qui, dans les sujets des i5.*et 16." ob-
servations , s'ouvrait dans Tartère sous-çlavière gauche »
et qui coïncidait dans la i5.* avec une perforation de la
cloison des ventricules » ayant exactement les caractères
que BOUS avons décrits et qui se trouvaient au même degré
dans la 17.^ observation.
Mais une disposition anatomique qu'il n'est pas moins
important d'étudier que les précédentes , c'est l'état des
orifices des différentes cavités du cœur. Il est en effet digne
d'attention» que sur les 19 observations que nous avons
eitées» on ne trouve qu'un seul exemple d'un faible ré-
trécissement de l'orifice ventriculo-aortiqueetde l'orifice
auricttlo-ventriculaire du mêtà^ côté» tandis qu'à droite»
c'-est-à-dire dans la partie du cœur où les orifices sont 1^
'plus rarement altérés , on observe dix fois le rétrécisse-
ment de celui de Tartèro pulmpnaire Qobs* 2, 5 » 8 » 9 »
346 »iiioiB£«
11 , ifi» i5, 16» 17 »et jS), et une fols l-ocçlusion de
1 orificeaurkulo-veiitrîcalaire par la yalmletricuspide os-
sifiée» et percée de plusieurs ouvertures (069» 6).
Les différens moAes de rétrécissemens de l'artère pul<
inonaire à sa naissance doivent surtout fixer notre atten-
tion; ainsi ^dws les 3." et i8.' observations, ce rétré-
cissement était le résuljtat de Tossification des valvules
sigiùoïdes pulmonaires réunies à leur bord libre,, et , ce
qu'il y a de remarquable / chez .une jeUne fille de seize
ans et un enfant de dix mob. Dans d'autres cas {obs* &
et 9) , il était formé par une espèce de diaphragme percé
è son' centre d'un trou de la largeur d'une lentille. D'au^
ires fois , ce rétrécissement qui -finissait au niveau des
valvules < sygmoïdes , était formé par le rapprochement .
des parois de l'artère et du ventricule correspondant, qu*il
y. eût ou non hypertrophie. .
Lesvariétés de structure. des rétrécissemens de l'artère
pulmonaire pourraient faire penser qu'ils remontaient à
des époques différentes ; que les uns étaient le résultat de
dbpositions congénitales, que les autres s'étaient formés
à une époque plus ou moins éloignée de la naissance.
Quant h ceux qui consistent en grande partie dans une
espèce iie diaphragme fibreux percé d'un trou à son
centre, personne, je pense, ne leur contestera une, ori-
gine congénitale; et à l'égard de ceux qui reconnaissent
pour cause le rapprochement des parois des ventricules
et dé Turlère, leur origine me semble encore la même;
soit parce que ce mode de rétrécissement se combine avec
le précédent {obs. 9) ; soit parce qu'on le rencontre avec
des vices de conformation les plus graves ( obs. 1 7 et 1 8) ;
soit parce que l'hypertrophie accidentelle des cavités du
cœur, alors même qu'elle existe avec ce genre de rétrécisse-r
ment , ne saurait en être regardée comme cause , vu le nom-
][>re de cais où l'hypertropUe du ventricule droit a lieu saqs
ET OBSSRVATIOlfS. 34?
ameâerlé même résultat. D'ailleurs, d'autres considéra-
tions viendront bientôt è l'appui de cette manière de voir«f
Quant aux deux cas de rétrécissement par suite d'os-
sifiçation .des yalyules sigmoïdes, nul doute que celui
de la.iSi" obseryation, qui a pour sujet un enfant de dix
mois et. demi, ne date encore de la naissance; et pour
celui qui a été observé par Morgagni {obs. 2) , les con-
sidérations relatives à Thistoire de la maladie montreront
peut-être que cette ossification remontait à la même
époque.'
Ainsi don£ , jusqu'ici nous avons vu dans laslructure des
parties beaucoup de raisons de regarder la présence du
trou botal à une époque quelconque de la vie , la perfora-
tioni4e la cloison des ventricules et le rétrécissement de
l'orifice de l'artère pulmonaire, comme des dispositions
congénitales ; voyons maintenant si l'état des parois des
cavités du ccBur coufirmera ces premières vues; .
Nous, remarquons d'abord que les 19 observations dont
il s'agit (une seule exceptée qui manque de détails {ob^
$erv. 8) , sont des exemples d'anévrysmes d'une ou de plu-
sieurs des cavités du cœur; ainsi, la dilatation del'oreil**
lette droite a été observée dix-huit fois, cinq fois avec .
bypeftrophie [obs. 2,499»i2,i4)»et deux fors avec
amincissement [obs. 6 et 10) ; celle du ventricule droit
neuf fois [obs. 2,5,4» 10, 12 , i5 , 17, 18 , 19) , son
hypertrophie dix fois ; et quatre fois cette hypertrophie a
coïncidé avec la dilatation de sa cavité; tandis que du
côté gauche , la dilatation de. l'oreillette a été observée
huit fois seulement, celle du ventricule quatre, son hy-
pertrophie trois , et celle de l'oreillette deux , précisément
l'inverse de ce qu'on rencontre ordinairement : de ma-
nière que ce simple aperçu devrait déjà porter à croire,
qu'une disposition primitive a favorisé les lésions des ca:
yités droites du coeur, et en particulier l'hypertrophie, du
¥wUiiMriev 4oBl. la cainte Jà plai ofâmaire éent^ètre;
dtamé du ifôié ig««idie;* saviistaele à là cirenlatiôa dans
l'itère correapotidfiDte*
'A.raÎMMi du nombre de cas dans ht^els en a treuTé
otemile rétrédssemeBtdei'artèrer pulmenaîre et l'byper-^
Irbphiedu ventricnle droit , en pourrait ^lenser que -, si le
rétrécissement de rartère a déterminé l'hypertropiiie do
TCflitricule » ces deux circonstances ont produit la perfora-
lien de la cloison yentriculaîre. Mais ^utre que la chose
ne serait pas facile à concevoir , puisque tous les jours on
féit éùi anérrysmes avec épaississement du veutricule
gaulée et Tétréeissement deTorifice aorlique , sans rupture
de la cloison desTentricnles ; nous remarquerons que , des
neuf exemples d'hypetiropbié du ventricule droit, cinq
appartiennent k des observations (1,3,4» 5 ^19. ois. )
dans ienpieHeft il y « seulement persistance du trou botal ^
quoiqu'il y mi rétrécissement de l'orifice de Tartère pui^
AXMiairediHisdeux cas; que» snr sept observations deper-
ftMtion ^mplè de la cloison des ventricules , cette hyper-
trophie ne «e rencontre que trois fois {ûbs. 7 , 9 » 5 ) , et
qiieie neuvième cas d'hypertrophie appartient à la 17.*
observation > dana laquelle les nombreux vices de côkr-
fermatioU dn cœur, et «n particulier la naissance de
l'aorte du ventricule droit , oioMreni que la perforation
de 4'artère. ne pouvait pas evoir d'autre origine. Mais au-
tant il BOQSi^^Bfemble impossible d'attribuer la perforation
4è la lelaiscn des ventricules au rétrécissement de l'ar^
tère fntAmotiaire et à l'hypertrophie du ventricule droit ,
antan^ noas et*^yMd jnste d'assigner à la première de ces
Mai^vs^y WÊé f^nde ptfH dans la persistance dû trou^otal;
pmqu'il^ufiil) pour ramener, d'un obstacle plus ou moins
gvandk ta ^eft^mlatiM de sanig ndiir , è l'époque de la nads*
sflflvœ*
€es (^Mpiètt* ^ce»sid«faf!i>ns eonfifÈftisnl d'onc ec ^uq
E T O B££ fiy,A t M> N S. S4#
AIMÉS itvôm dit précédeiqmeat » s&véir : que h commBai»»
oalioa des cavUéA droites et .f^aadiQg «ku eoBur e«t va)
vice de conformatloa , une dispositioa ooQgé&i taie el non»
acquise, Gepeodaat^ plivsieurâ auteqrs ont .pensé, gîte ,
dans certains cas« cette disposition pouvait recoimàlIPQi
une cause accidentelle; ainsi, M. Gocyisart. (o6«« ,4)*«^
semble admettre que des coups de poing violeos» reçus. 4
l'jéplga&tre, pnt donné lieu à la commun ioàtion des oreîls;
lettes qu'il a observée* Dans le cas offert à notre x>bser?a7
tion {obs, 9) ^ on serait tenté de croire, à raison de la
coïncidence du débpt de la maladie du çœur..avec k co*;
queluche^ que cçUe-cia été la cause occasionnelle^ de J<^.
perforation. ^La même remarque pourrait s'appliquer» ait-
sujet de la 16/ observation. Mais l'histoire du malade qui
fait Pob jet de la 17.' doit répandre beaucoup de doutes^^
sur cette étiologie; ou même cette histoire 9 réunie aux
considérations précédentes , doit la faire entièrement re-.
jeter, au m^ins pour les cas dont il «'agit. Dans.cett^
histoire , en effet , nous voyons les pren^iers symptômes-
de la maladie succéder à une violente douleur des doigts ; -
(et sur ce point il ne saurait y avoir de doutes ,■ vu, W.
soins dont était environné le petit malade) ; et si , lors de
l'autopsie, on se fût borné à dire qu'il. y avait communi-
cation des cavilés droites et gauches du cœur , nul douté
qu*on ne l'eût attribuée , comme dans les observations pré-
cédentes , à une cause accidentelle : mai^ , comme d'au-*
très vices de conformation du cœUr , et en particulier la
naissance de l'aorte du ventricule droit , ont été notés
avec soin lors de l'autopsie , et que la circulation pulmo-
naire «ût été hnpossible , si la communication des deiix
ventricules n'eût été congénitale ; il faut bien admettra
que telle était en effet son origine ; que les vices de con-*
formation les plus graves avaient existé long-temps sans
donner signe de leur présence, probablement comme
dans Jes^obMrratioiis'4 et g ; où des causes jOccasionneUes
diverses , . sans produire une perforation déjà 6^îât;9ote. ,
ont déterminé le développement des syn^tômes observés*
' Rappelons-nous , d'ailleurs , qu'il ne s'^it idi que des
observations que nous avons rapportées; que nous ne pré-
tendons pas que jamais il ne puisse y avoir de perforation
accidentelle de l'une ou de l'autre cloison des cavités du
cœur , puisqu'on a des exemples de perforations sponta-
nées de ces organes dans d'autres points. Mais nous pen-
sons que ces cas sont infiniihent rares , et qu'ils doivent
être la suite de quelque lésion plus ou moins grave du
tissu' du cœur, et dont on doit retrouver des traces après
la iD^rt.
( La suite' au prochain Numéro^ )
Observations sur les matadtes de tappendice sus-sphénot-^
dalf glande pituitairej du cerveau; par P. Rayer ,
médecin du Bureau central des hôpitaux civils de
Paris.
Le diagnostic des maladies du cerveau acquerra , sans
contredit , un degré de précision qu'il n'a pas encore au-
jourd'hui, lorsqu'on pourra examiner comparativement
les phénomènes morbides que produisent les altérations
organiques des diverses parties d'un viscère aussi com-
plexé. C'est dans le but de faciliter ces rapprochemens ,
que je me suis proposé de rassembler , dans cet article ,
quelques observations sur les maladies de P appendice su-
sphénoïdal du cerveau, plus généralement connu sous le
nom de glande pituitaire.
Plusieurs anatomistes ont fait mention des altéra-
« -
ET OBSBAVATIONB. SSi-
lions ;âeèet organe. ' Wepfer (i) l'a vu offrant uù volume
double de celui qu'il présente dans l'état normal. Pe*»
tit (s) , généralisant un petit • nombre d'observations
anatomiques 9 assure' que cette glande est ^9tt>rri^$tôa.
chez la plupart des individus' atteints d'bydrocépbale.^
Morgagni (3) rapporte qu'il l'a trouvée dans certaipest
circonstances ofitant une ^teinté jaune. foncée (4) ; .daq»
quelques autres. . » imprégnée d'une quantité assez con^
sidérable d'une matière muqueuse (5) «. et quelquefois^
atrophiée elaffaissée (fi). \icq-A*A.zYv {ait mention de
concrétions (7) qu'il. a observées > dans le tissu, de cette
glapde. Bichat , qui.les a également rencontrées /rapporte
en outre , qu'il a. quelquefpis trouvé cet appendice du
cerveau »</(ir et comme squirrheux {S) , ou dans un étai
^e suppuration. D^ns un cas. cité paf Baillie (9) , cette
gland^* présentait un volume double de l'état sain , déter*
min£|iar la présence d'un tissu fiireux accidentel. M. le
pcpfesseur Gbauséier (10) l'a vue offrir , chez un nouveau-,
né, des dimensions supérieures à celle&.qu'elle acquiert chez
\
(i) Historiée apoplecùcorum , in- 12. Lugd. Batav, , 1784 j p. 388
et SgS.
(2)^ Mémoires de V Académie royale des Sciences ^ aimée 1718»
page 99.
X"^) De' Sedihus et causis morhorum ^eic, ; m-4.*> Lowmii , 1766.
(4) Epist. XII. 2.
CS),Spist. IV. 19.
(6) Spist. III. 6. — IV. 26. 35.-IX. 20. — XII. 2. — XXVII. 3o.
— LVII. i4.
(7) Mémoires de la Société royale de Médecine , année iTji} »
page 2o5.
(8) Anatomie descriptive y inS.° , tome 2, pag. 76
(9) Anatomie pathologique des organes les plus iniportans da
corps humain; m-8.** j traduclioo de M. Guerbois , 181 5, page 876. ,.
(10) Procès -verbal de la distribution des prix des élèues sages-
/eninies de Vhospice de la Maternité; w-i2, 1812 , page 107.
\
55s ViHOIBES
Tadulle. Bnfiû , M. Rullier (i) a présenté dernièrâiaent
à r Académie royale de médecine , nne tumeur êquirrheme
formée ans dépens àe cet appendice, et rencontrée dana
le cadavre d'an individu qoi était depuis long-temps af«
fecté d'une doable amaurose. Nous citerons , dans un
instant, plusieurs bits analogues rapportés par Viens*
sens , Dehaen, MM. Lévéque et Ward. En^ voici un
que noAi avons recueilli , en 18 1 4 » li la Maison royale de
santé.
' I.'* Ob$. — Tumeur formée awt dépen» de la ghnde
piîuitaire; apathie, itmauToee , diminutwn ile la mé^
maire," a$9oapisHmefU , coma, mari. — M. P.....d
(Auguste) , âgé de 4? ans , célibataire , -demeurant à iVi-
ris» me du Cherche-Midi » n.^Sç » né à Saumur , dépar-
tement de Maine-et-Loire «entra à la maison de santé
dti (kubourg Saint-Martin, le ai septembre 1814»; Plu •
àieurs de ses amis qui Pavaient accompagné , rappoBlèreni
^*il était naturellement gai et laborieux; que depuis quel-
que temps seulement , il était devenu , sans cause connue,
paresseux et d'une insouciance extrême. M. P d était
d'une taille moyenne, sans maigeur et sans embonpoint.
Sa physionomie exprimait à-la-fois de rinsouciance , de
l'ennui et du dégoût. Ses idées étaient justes , ses réponses
sensées , souvent spirituelles , mais lentes. Dans la conver-
Mtion , M. P. frisait preuve d'une éducation soignée. De-
puis quelque temps , la diminution de sa mémoire l'avait
péniblement affecté. Il se plaignait d'une sentiment habi-
tuel de pesanteur dans la partie antérieure de la tête , qui
lé portait souvent à se frotter machinalement le front et
les yeux , comme on le fait ordinairement lorsqu'on s'é-
veille. La vue était affaiblie , mais le globe de l'œil
était parfaitement sain. Les autres sens étaient intacts.
" ■ ■ ' ' ' ■ ■ ■ ' 'T
(0 -archives' générales de Médecine ^ octobre 182.3 , ^wi^e '602.
ET OBSERVATIONS. ^SS
L'appétit était très-variftble » tautôi assez ma^uéQJtquoir
quefois presque nuL M. P. était» en outre, tourmenté
par une constipation très-opiniâtre. Plus tard» il éprouva
de temps à autre un vomissement après le repas. Lepoulis
était lent et la respiration naturelloif Nous coqtinuâm^
d'observer M. P. I0s jours suivans,, et vers .le 6 d'octobre^
nous remarquâmes quelques singularité^ dans sopi humeuir
et dans ses habitudes. Presque tou;s les, matins > il rapr
pelait gravement à M. Duméril » qu'il iUiit aomiipt.i
il écoutait ensuite très-attentivement la prescription des
remèdes, qu'il devait, prendre dans la .journée » et la répép
tait d'un air sérieuji et satisfait. Quoique la vqe fût dSSAr
blie ) elle ne l'était pas au point qu'il ne.pûtse livrer à un
léger exercice ; mais il avait une répugnance inftura^ionttr
ble pour toute espèce d'acte qui devait t'entijainer hors de
sa chambre, et même hors de son lit, A la vUile duma:^
tin , l'engageait-on à ^ lever,, al^ qu'on pût faire, son
appartement , il promettait de s'habiller sur-le-champ et
malgré les visites répétées de l'infirmière, à cinq heuri^f d4i
soir il était encore couché. A force d'instances sortait - U
dé sa chambre dans la journée » c'était pour aller s'asseojr
immobile dans un fauteuil , ou pour aller dormir dans unf
chambre voisine. Ses attitudes étaient celles d'un hom^i^
abattu , affaisé et à demi-endormù Sa répiignance pour
l'action se montrait partout et dans tout » lorsqu'il s'était
levé dans la journée; le soir il renvoyait l'infirmière » 8i$
mettait au lit avec une grande partie de ses y€temen#,
afin , disait«il , de ne pas avoir la peine de lei rajuster le
lendemain; il a été, itne fois, plus de quinze jours saW
se faire raser la barbe , accusant toujours quelque oii>
coilstance imaginaire de s'être opposée à ce qu'il eût ptii
ce soin les jours précédons. Enfin , le désir de r»&ter ,Qçi
le conduisit à refuser les remèdes qui lui étaient destinée •
brsque l'infirmière les lui, j>résentait. Touteiois » il çber-r
cbâità motiver wii t^fos » ^13 'all^ua'Dti|ik'ôn avait ùviÀié
d-attàcher une étiquetée détaillée mi va«e qui contenait
/|a potion-^ ou bien encore qu'il n'avait point entendu cette
pi^scription. Souvent ausM il ajournait le remède à un
autre instant du jour , afin de le prendre à une heure plus
-opportune, disait-il, et on pense bien qu'il n'en faisait
lAeù, {Tisane de chicorée avec tartrate de fer^ deux
pilules àloétiques tous les matins , ou alternées avec une
dêtnl-onoe d^kuite douce de ricin ; alimens , j portion,
M. . P. • . . .d ; i^ta dans cet- état , jusqu'aux premiers
-jbnirs dé décembre. À cette époque , il ne sortait presque
-plus ^de son appartement , se levait rarement' et à regret.
Ses facultés intellectuelles étaient affaissées au })oint que
{«S' impressions du moment n'étaient plus conservées.
^Reicèv^it^Ma visite d'un de ses amis, et celui-ci; après
quidiques n^dmens d'entretien, sortait-il de la chambre
four y rentrer- quelques minutes après , M. P. . . . .d ,
'<]fdi était devenu- presque complètement aveugle , croyait
alors l'entendre potir la première fois. Il exprimait le
plaisir que lui causait cette visite inattendue,^ ou bien il
refirochait à la- même )>ersonne (qui était venue près de.
lui tous les jours précédéns)-, de l'avoir négligé depuis
^htemps infini, ou au moins depuis des semaines entières.
Toutefois ', il esl? digne de remarque que si lés impressions
dtti'^oment n'étaient pas- conservées par M. P. ....d,
{t- eil éfoit autrement* des faits antérieurs à son entrée dans
là mfàison de santé; le souvenir n'en était point perdu.
f ' Bientôt le ihâl'ade devint -complètement aveugle; Ha-
tiitûetlëtneiit affaissé et assoujpi, i{ perdait chaque jour
de ses forces. <( Fésicatoire à là nuque , sinaspismes à la
plante des pieds, julep tonique,, décoction de quinquina).
Des'propos incohérens , des rêvasseries au milieu du jour ,
furent bientôt suivis d'acoidens plus graves. M. P....d
tomba^dané un état comàfteux i aoeompagné d'une roideur
ET OBSERVATIONS. 35&
datrÔDo telle qu'on* pônvàity pour ainsi dire , le. mouvoir,
d'une seule pièce. ( Moxa à la tête, décoction de quin-r
quina). Enfin , sellés et urines involontaires , calme pro-
fond; mort le 3o décembre 181 S, à sept heuresr dtp
matin.
Autopsie du cadavre, 27 heures après la mort. —
Ét€tt esùtérieur, — Le li^su adipeux sous-cutané , était peu
abondant , très-jaune et résistant. — Tt^to. Plusieurs faus-
ses membranes lamineuses unissaient la portion de l'arach*
noïde qui recouvre la surface inférieure des lobules moyens
du cerveau » à celle qui tapissé les fosses de la base du
crâne sur lesquelles ils reposent. La glande pituitaire »
beaucoup plus volumineuse que dans l'état normal , avail
un pouce et demi de diamètre. Le tissu de cette glande
était plus dense , plus résistant que dans l'état normal et
pour ainsi dire , amalgamé avec une atitrc matière molle ,
pulpeuse , d'un l>lanc-rose , parsemée de petits pointSiroa-
geâtres , sans odeur «et insoluble dan^sTeau. Les vaisseaux
sanguins étaient très-^injectés, dans le voisinage delà tu-
ineur ; et la portion de l'arachnoïde qui correspond à la sur-
jkce supérieure dé la glande pituitaire était opaque en plu-
-siefu^s points. Les ventricules latérauxcontenaient environ
une once de sérosité. Toutes les autres parties de Tencé-
phale paraissaient dans l'état sain , mêmecelles qui cor*
Tespondaiént à la tumeur. Les nerfscoptiques: comprimés
k leur entrecroisement étaient aplatis ; . jaunâtres , demi-
tranE^arens^peurésistansetatrophiés* Làrétine» lesautres
membranes de l'œil , et les humeurs de cet organe n'offraient
aucune altération appréciable (i). -^ CoL Le larynx et
ie corps thyroïde éteient dans l'état normal. — Thor€uùet
' (1) Ce fail (l*anatomie pathologique miHte forleni^iit contre Popi-
Bion âeg anatomistes y qu\ pdnsent',. avec les • ancifens el avec H^llér ,
que la membrane rîtine est formée pat' Pexpanaiondtitierf optique.
356 VàMOIBBS
oMamen» Les poumons adhéraient aux parois du thorax
par des fausses membranes lamineuses. L*épipldon conte*
nail une petite quantité de graisse très-jaune et solide..
Hormis ces deux dispositions , tout nous parut dans l'état
normal.
Dans cette observation , la compression oxercëva par la
tumeur formée aux dépens de la glande pituitaire a A^sl-^
bord déterminé des tjrtnptâmes cérébraux » et n'a occâ-t
sionoé la cédié qu'à une époque plus ayancée de la mala*
die. Il paraîtrait , an co^raire » qu'un autre malade , dont
nous allons emprunter Iffistoire à M* Ward « commença
par se plaindre d'une diminution de là vue»
IL* Observation — Tumeur formée aux dépensde la
glanée pituitaire ; amaurose » assoupissement , mort. ( i )
*— J. Austin , boulanger , âgé de 38 ans , d'une forte oonr
stitution et menant une vie régulière , sentait depuis trois
ans sa rue s'ai&iblir. Cet accident était accompagné , par
iûtenralles » de vives flouleurs dans là partie antérieure de la
tête et d'un sentiment de chaleur et de pesanteur dans les
orbites, qui finit par devenir si pénible, que le malade
veclama les secours dé l'art. L'application des sangsues «
celle des vésicatoireset d'autreisreinèdes qui parurent apr
proprîéa à la nature de la maladie furent employés sans
succès ; les accidens semblèrent plutôt augmenter que di-
minuer par l'application des sangsues. La santé générale
du malade continuait à être bonne : en mouvement la
plus grande partie de la nuit , il portait fréquemment de
trèS'lonrds fardeaux pendante jour. Les organes de la
digestion faisaient ordinairement leurs fonctions d'une ma-
nière régulière , et s'ils éprouvaient , par hasard » quelque
(i) TheLondon Medioai Repository^ N,^ sepletnber^ 1823 , vol. 30,
PM* a 17* « Cuseof anuuirosis produced Itjr eniargemcnt of thç pi-
ET OBSERVATIONS. Ç&7
dérangement , on ne pouvait Tatlribuer à l'existence d'une
affection permanente de bes parties. Le dimanche -, z5r
niai 1826 , Austin consulta de nouveau sur son état. De-
puis cinq ou six semaines , la vue s'était singulièrement
affaiblie:, la douleur avait été plus vive , il éprouvait un
besoin de dormir tel , que si dans la journée il s'asseyait
quelques minutes pour se reposer , le sommeil le gagnait
sans qu'il fût en son pouvoir d'y résister ; il ire.statt n^ême
assoupi jusqu'à cequ^on vint lé réveiller. Depuis deux ou
trois Jours il avait entièrement perdu la faculté de voir
de l'œil droit, et le 25 mai , il était complètement aveur-
gle» . La semaine précédente , ou dix jours environ aupa-
ravant , il pouvait encore apercevoir les objets qu'on lui
présentait ; mais la veille , en allant se coucher , il n'a-
vait pu distinguer que la lumière d'une chandelle, et
inême assez faiblement. Les deux yeux paraissaient sains.
. Là pupille ne se contractait pas à l'approche d'une vive
luibière. Elle était plus petite que dans l'état normal ,
. mais parfaitement nette. L'appétit avait diminué depuis
quelques jours seulement. Le pouls était petit et donnait
• quatre-vingt-seiïie pulsations par minutes, t^e^ sécrétions
s'exécutaient suivant le rythme normal. ■ r ■ ■
; Présumant que quelques-uifs des principaux symptômes
de Cette maladie pro vouaient d'un état morbide de l'es-
tomac , on prescrivit unémétiqùe^ et pour le lendemain
cinq grains de calomèl dans une potion laxative. Lé lundi i
à la visite de deux heures . lé purgatif avait bien opéré «et
produit plusieurs selles bilieuses. Là céphalalgie n'était pas
aussi considérable,, et le malade avait un peu recouvré la
faculté de voir dod'œil gauche. II distinguait la fenêtre de
son appartemen't , et si on interposait la main entre l'œil
et la lumière , il s'apercevait de la présence d'un Corps ,
inais sans pouvoir le reconnaître exactement. On convint
,de répéter les mêmes moyens thérapeutiques. Le mardi;
5. 24
558 véiioiBES
Auslin se plaignit d'étfe beaucoup plus faible riigarda le
Jit , ce qu'il n'avait pas encor^sfait. La vue était au inéme
point que la veille ; mais le mal de tête avait dimioné. Le
malade était constamment assoupi et ronflait fortement.
Six sangsues furent appliquées aux tempes. La potion laxa-
tive aveccalomel fut continuée, et un vésicatoire fut ap-
pliqué à la nuque. Le mercredi, on consulte un oculiste
distingué. Il attribue la maladie à une congestion céré*
brale • ordonne qu'on tire vingt onces de sang du bras » et
. que le malade prenne toutes les heures un verre d^eau
saline. L'oculiste se retira , annonçant que la maladie ré-
clamait les soins d'un médecin. Ausiin s'évanosit pendant
la saignée. Le jeudi , le malade est encore plus assoupi.
On ne parvient qu'avec peine à le réveiller.; mais lorsqu^l
est sorti de cet assoupissement , il parle ticès-sensémenl et
répond aux diverses questions qa'pn lui adresse. Le pouls
était plus faible depiiîs la saignée et donnut i^o puisa-
lions par min[ule. Les forces étaient singulièrement dimi <
nuée^. Un méjdecin est appelé le même jour , il ordonne
une nouvelle saignée de vingt-quatre onces; la Inrisson sa-
line est continuée , 4 grains de calomcl sont prescrits ponr
le soir , et la potion laxative |>our le lendemain. Le ven-
dredià midi et demi, le malade expira. — On remarqua les
dispositions suivantes à Fouv-^tore du cadavre, qui fut faite
le lendemain. Les méninges étaient saines* Les vaisseaux
du cerveau étaient ksgèrement injectés» Laqtiantité de fluide
^er^piratoire conteaâu dansiesveniricoles ne dépassait pas
celle qu'on y trouveliabituelledoént. !En souievantles lobes
, aptéri6uri5 44i<*'eriveâi| , on reconnut qu'une humeur occn-
; paît la place de la glande pituitaire «et fgtn primait les nerfs
optiques. Ëllcavaitun volume oonsîdéraiUe et refoulait les
lobes antérieurs du cerveau. Les nerfe optiques et sur-
tout celui du côté droit étaient irès-iy>plalis. Les nerfs
olfrctifs étaient également comprimés ;par la tumeur.
£T OBSERVATIONS. 35g
DensTobser talion suWaBte , les désordrels étaient compli-
qués. Une encéphalite chronique précéda l'altération de
la glande pituit'aire , ou du moins exista simultanément
avec cette lésion. L'encéphalite , qui présenta des rémissions
et des exacerbations à plusieurs reprises , donna lieu à des
phénomènes morbides assez variés et assez graves pour
masquer ceux déterminés par la compression du cerveau ,
exercée par la glande pituitaire^
III.* Observation, — Tumeur formée par la glande
piiuitairô; am,aurose de Cœil gauehe; ramollissement
du cerveau; nioUvemens convulsifs ; dim,inution des
fonctions intellectuelles et surtout de la mémoire, — (Ex-
trait d'une observation recueillie par Raymond Vieussens ,
qui l'a rapportée avec peu d'ordre et surchargée de dé-
tails hypothétiques) (i). — Le cardinal de Bonsy était
dôiié d'un tempérament sanguin et bilieux et d'une belle
constitution. H avait constamment joui d'une santé par-
faite jusqu'à sa cinquante-huitième année; elle s'altéra
successivement depuis cette époque , et pendant les onze
années qui prépédèi^ent sa paort {de là soixante-deuxième
à la soixante-treizième) , il fut sujet à des mouvemiens
convulsifs qui affectèrent spécialement les muscles des
yeux , des levures et de la langue. An d^ut de cette ma-
ladie , les peron^ysmes en étaient courts et ne se reprôdui -
saient qu'à des intervalles éloignée. Pendant quelque temps
mênie , ils n'eurent rien de douloureux; mais par la suite ,
nonobstant tous les remèdes qui furent employés , ils de-
vinrent si fréquens et accompagnés de douleurs si exces-
sives, qu'ils portèrent une atteinte profonde au'x facultés
intellectuelles /et surtout à' ta ménu>ire du Cardinal, qui
se plaignait , en outre, d'éplrô<|vei^ dans l'intérieur de la
. 1 • • • ■ : 1— ■■ ' ■ ■ ■ ■
(i) Voyez son ouvrage intitulé : î^ouuni vasorum corpàris liutnani
syslcma, ^ Jlmsteiôdéinii y 1705 ^ i'»-i2;pag€îE4S ef ^e^. -
36q u^moires
tête- un certain mouvement ( quamdam intra caput pirœ-
sentiebat motionem ) , dont il n'avait point eu la conscience
avant les premières atteintes de sa maladie. A l'âge de
soixante-six ans , le Cardinal perdit la faculté de voir de
l'œil gauche, quoiqu'il fût , en apparence, aussi sain que
celui du côté opposé. Il éprouva même plusieurs attaques
apoplectiques ( apopUcticos insuUus ) caractérisées par la
privation subite de tous les sens et une respiration diiEcile
et stertoreuse. Une de ces attaques fut si forte , que le
malade fût frapf^é d'une hémiplégie du côté droit, qui se
dissipa ensuite peu-à-peu. Des accidens plus graves finirent
par déterminer la mort du Cardinal , qui succomba dans
sa soixante-treizième année.
A l'ouverture du cadavre, toutes les parties contenues
dans l'abdomen parurent dans l'état sain , excepté la rate,
dont le tiâsu était lâche et ramolli, et la vésicule.du fiel ,
qui contenait sept calculs d'une forme irrégulière. Les
poumons, le cœur, le médiastin et le péricarde étaient
exempts de toute altération ancienne ou récente. La sub-
stance grise du cet'veau était plus molle que dans l'état
normal , et la substance médullaire avait changé sa blan-
cheur naturelle en une teinte d'un blanc cendré. Le ra^
moUtssement de cette dernière substance était plus con>
sidérable que celui de la substance g^^ise. Le centre oval
était surtout très-ramolli. En coupant les nerfs qui pro-
viennent delà base du cerveau, on aperçut une tumeur
un peu molle , de couleur cendrée , du volume d'un œuf
de poule, et qui par sa forme simulait la tête d'un cham-
pignon; le corps de cette tumeur adhérait par sa face su-
périeure à la pie-mère et à la moelle alongée du cerveau ,
et inférieurement aux apophyses clinoïdes de la selle
turcique. En poursuivant mes recherches, dit Yieussens,
i*e reconnus que cette tumeur était formée aux dépens de
a glande pituitaire extraordiaairement augmentée de vo-^
ET OBSERVATIONS. 56 !•
lume. En effet, celte glande, qui dans Tétai naturel ofTr^
à-peu'près les dimensions d'un gros pois, contenait dans
son intérieur environ un dracEîme d'une humeur blan-
châtre et cendrée, non fétide, et glutineuse. La tumeur
se portait davantage vers le côté gauche de la base du
crâne et comprimait le nerf optique du même côté. Les*
vaisseaux de la glande pituitaire étaient dilatés, au poitit
que la plupart'd'entr'enxqui , dans l'état sain , sont presque
capillaires, avaient acquis les dimensions d'un tuyau de
plume ; enfin , les parois de quelques-oins de ces vaisseaux
présentaient une dureté cartilagineuse.
Le fait suivant offre l'exemple d'une complication non
moins remarquable.
IV.* Observation: — Tumeur formée par la gland»
pituitaire enflam,mée, am^urose; tumeur dans la fosse
latérale gauche et mienne du crâne; surdité et para-
lysie des mem,bres, — (A. Lévêque-Lasource , Journal
général de médeèine ^ rédigé par M. Sédillot, tom. 67,
pag. 368. ) — A. Deville, couturière, âgée de trente-huit
ans , née dans le département de la Somme , de parens
sains, d'un tempérament sanguin, n'avait été jusqu'alors^
atteinte d'aucune autre maladie que de la variole, lors-
qu'elle éprouva, en juin 1808, une céphalalgie très-aigue
accompagnée d'anorexie , de vertiges et d'un sommeil fa-
tigant troublé par des rêves pénibles. On ne fit aucun
traitement. Peu de temps après , les vertiges furent sf
fréquens , que la malade fût obligée do garder le lit. hh
céphalalgie devint gravative; sa durée fut de trente jours^
La vue s'affaiblit légèrement d'abord; mais cet affaiblis-
sement augmenta sensiblement en faisant éprouver un
sentiment de picotement et de distension au fond de l'or-
bile (commencement d'amaurose). Un vomitif admi-
Fiistré ne produisit que peu d'effet. En septembre 1808,
la malade entra d(ms un hospice où elle resta à-pcu-près
36ft MÉMOIRES
quatre' mois. Sod état s'agrava encore : la vue , qui se
perdait far degrés, finit par s'éteindre assez rapidement
du côté gauche ; le même accident survint quarante-cinq
j<»urs après à Tœil droit (amaurose complète). Le sen-
timent de picotement et de distension au fond de Torbite »
qui existait ayant la perte entière delà vue, cessa à cette
époque ; mais la céphalalgie persista toujours. Deville
éprouvait depuis quelque temps un bruissement dans l'o-
reille gauche^ On établit an cautère; diflférens moyens
intérieur» furent employés sans qu'il en résultât rien d'à-
vantageux. La malade retourna dans sa famille. En février
1809 , elle éprouva un engourdissement presque général ,
bientôt une difliculté dans la progression , et peu après
une impossibilité absolue de marcher ^ tant étaient faibles
les muscles abdominaux , surtout, le droit ; les membres
thorachiqueà offraient une faiblesse à-peu-près analogue.
Cetétat fut à peu de chose près le tnême pendant plusieurs
mois. Au commencement d'août^ Deville est transportée
àr THôtel'Dieu : on administre deux purgati& et Ton ap-
plique un vésicatoire à la nuque ; ces moyens ont pou de
succès. Le 5 septembre , les douleurs de tête cessent
d'être continues et sont rares; la face est bouffie; il y a
stupeur , engourdissement permanent des membres supé-
rieurs et inférieurs ,Jes pupilles sont très-dilatées et la cé-
cité parait sans remède. 10 septembre ,i il y a cophosis du
côté gauche et dureté de l'ouïe du côté droit par inter-
v^Hes > la voix est altérée , la langue a de la tendance à
se porter dà côté gauche, les facultés intellectuelles sont
peu troublées , seulement lamémoire est lente et infidèle;
il existe une toux légère et sans expectoration; le décu-
bitus est facile de tous les côtés, mais les mouvemens
sont extrêibementhornéssoit àcause de la paralysie, soit
à cause delà faiblesse. générale. \h septembre, le sommeil
se prolonge plus que dans Tétat naturel ; le pouls est petit
ET OBSBRVATIONS* 5&5
^ fkible , mab un peu fréquent ; jusqu'au s4 ^^n ^^ V^^
ticulier. 3& et d6 » la malade peut à peine ouvrir la bouche^
il y a soqaoolence et le coma lui succède; défections in^
volontaires^ respiration stertoreuse, et mort le 27. Les
men9trues n'ont été supprimées qu'en septembre. '
Autopsia du cadavre. «-r-Etat du cerveau : les ventri'-
cules latéraux contiennent deux onces de -sérosité ; la
glande pituitaire est d'un volume double » et renferme
.plusieurs petits foyers puriformes d'une odeur fétide ; elle
adhère entièreiaent aux apophyses clinoïdes postérieures,
celles-ci» principalement la gaucho, sont presque détrui-
tes ; il en est de môme de la selle turcique et de- la portion
membraneuse qui la recouvre; les sinus sphénoïdauxsont
remplis d*une sérosité mêlée do pus. Dans la fosse latérale
gauche et moyenne du crâne, on observe une tumeur
qui a son origine au fond du conduit auditif, entoure et
occupe les trois quarts de la &ce pojitérieure du rochef^.
LWifice de ce conduit est détruit; k sa place on voit une
cavité qui remplit la tumour dont je viens de parler. Cette
dernière , de quinze lignes de diamètre , du poids de trois
gros et demi, est de nature en partie fibreuse, en partie
carcinomaleuse ; une lame très-mince de la dure-mère la
recouvre, elle tpucbeà la £ice interne du cervelet, com-
prime la protubérance annulaire , qu'elle déjette à droite
d'envirof) trois lignes.
Quelques aUérations de la tige pituitaire (infundibu-
lum) ont été aperçues et notées par plusieurs anatomistes.
Jos. Wep^ } A trouvée rouge ei dans un état d'inflamma^
tion (1). Alais de tous les faits publiés sur ce sujet, tin
des plu6 iunpoptans s^ojs contredit est le suivant , que nous
allons emprunter à Debaen.
(1) Obsetvations sur iè cervelet et sur les dhersés parties du cer^
veau dans Ifi épUeplitiues $ iaS^ ^ i3i 1 ; ^rad. de Béripn , psig^e 186.
564 IIJÈMOIRES
» ' •
. y.* Observjation.-^ Tumeur formée par l'infundihû"
lt^m;,Mtnaur0se, vamissemem ; cOtUtérisation du crâne ^
encéphalite^ mort. ( Extrait d'une observation rapportée
par Dehaçn » Ratio medendi , tom. 6 , pag; 271 , caput 6 »
de cranii ustione. ) — Une jeune fille âgée de vingt ans ,
après trois moîs d'aménorrhée et quatorze jours de vomis-
jsemens habituels, fut atteinte d'une goutte sereine vers la
iin de l'année \j5q ; par un judicieux emploi des purga-
tifs, les.vomissemens cessèrent, le flux menstruel et bien-
tôt la vue se rétablirent, La santé fut parfaite pendant
une année entière; mais vers la fin de l'année 1761 , les
règles se suspendirent de nouveau , les vomissemens re-
parurent et la malade fut une seconde fois atteinte d'à-
maurose. Suivant le rapport de Dehaen, cette jeune fille
pouvait di^inguer le jour de la nuit, et même; pendant
le jour, les corps blancs des corps noirs. Les pupilles étaient
immobiles et insensibles à Timpression de la lumière. On
eut recours aux purgatifs qui avaient réussi une première
lois , mais ils ne prçcurQrent aucun soulagement. Divers
poyens furent successivement employés sans succès pour
Ifétablir le flux menstruel Plus tard, cette évacuation re-
parut à plusieurs reprises, mais toujours irrégulièrement.
Les vomissemens observés dès le début de la maladie
étaient rares , et parfois même l'appétit était assez pro-
noncé; les digestions étaient faciles^ les évacuations na-
turelles, et la malade continuait à se former et à se déve-
yelopper. Si l'état des principales fonctions était satisfai-
sant, d'un autre côté l'amaurose persistait, et elle était
accompagnée de douleurs continuelles dans la tête et les
orbites. Dehaen, soupçonnant que la cécité pouvait être
symptômaiique d'une affection cérébrale , applique le
cautère actuel sur le côté gauche du crâne. Pendant la
iiuit qui suivit cette opération, la malade goûta à peine
|^uel(|ue repos , et se plaignit d'éprouver de la douleur de
ET OBSERVATIONS. S65
tbaque coté de la nuque. Le lendemain , là journée fût
inçiileure. Le troisième jour , la malade était bien ; à l'ex-
ception d'un^éger mouvement fébrile. Le quatrième jour;
des accidens graves se manifestèrent; on tira du sang du
bras : la voix s'éteignit; l'intelligence devint obtuse fcaput
hebes). Le cinquième jour, léger mouvement convulsîf
des muscles de la face; mort. '
Autopsie du cadavre. -—L'examen du ctâne prouva
que la brûlure avait à peine efQeuré la surfaclei de la por-
tion d'os correspondante. Cependant, la dure-mèrie 'fut
trouvée en suppuration dans toute l'étendue de l'hétbi-
sphère gauche du cerveau , c'est-à-dire , du côté où la
cautérisation^ avait été pratiquée. Une quantité considéra-
ble de pus était épanchée entre les deux méninges, qui
étaient enflammées. Les vaisseaux de ces membranes , et
surtout ceux qui se distribuent dans l'hémisphère gauche
du cerveau , contenaient une grande quantité d'air. Trois
cuillerées de sérosité étaient accumulées dans le ventri*
cule latéral gauche; le droit n'offrait rien de particulier.
Le cerveau était ramolli et presque fluide dans le point
corresppndant à la brûlure du crâne ( i ) . JJinfundibuluml
singulièrement augmenté de volume, avait environ huit
à neuf lignes de diamètre. Il était rempli d'une matière
grisâtre formée de deux parties distinctes , l'une pultacée;
l'antre calcaire. Adhérant à la pie-mère qui recouvre les
nerfs optiques , il appuyait sur la réunion de ces mêmes
nerfs; enfin, il les comprimait, non d<3 manière à avoir.
(i) Bien que les observations anatomiqu es consignées dans ce para-
grà|>be , soient à-peu-près étrangères à Pobjet principal que je me suis
proposé dans cet article, je ne crois pas inutile de faire remarquer
que la cautérisation a déterminé un rampUissement du cerveau , une
inflammation des méninges , et la production d'un gaz dans les vais-
seaux de rhémlsphcre gaucbe, c'ést-à-dirc , une pliïegmàsie ttts-
inl€ns€*
S46 . MiMOIEBS
cypilraliié leur iatrophie aa-delà de leur <eBtrecroisein6nt >
mm bien certaioement de telle «orte » que celte jeuae
inalade serait restée aveugle , si ia cautérisa Ijon du crâne
Il -avait pas eu des suites aussi funestes.
' Nous ne terminerais pas cet article sans faire remar^
^pier que des obsecvfiUoas recueillies par Félix Plater (i) »
Baillie (2) , le docteuf Beauchène fils (3) , etc. , établis*
sent que des tumeurs développées vers l'eçtrecroisement
des nerfr optiques , ou bien encore q*Jte le cancer de ces
mêmes oignes , donnent lieu à des phénomènes rnor*
bides semblables à ceux que nous avons énumérés , et en
particulier à uqo afnaurase incurable.
En résumé , nous nous croyons autorisés à déduire les
' propositions suivantes de -ce petit nombre de faits > jus-
qu'à ce que des observations ultérieures les aient confir*
mées ou rectifiées : i.® par cela même que les usages de
la glande pituitaire sont restés tndétet^minés » ses maladies
ne peuvent être annoncées , pendant ta vie , par des dé^
sordres fonctionnels. «.^Mais» si la glande pituitaire est
non-seulement altérée dans sa structure, mais encore
augmentée de volume ji^elh comprime plus ou moins les
parties voismes et , en particulier , les nerfs optiques.
3.* Cette compression produit des phénomènes qui peuvent
faire soupçonner le siège du mal v douleur ou pesanteur à
la partie antérieure de la tête, apathie , dim>inulion de
la mémoire s affaissement, assoupissement, avec cécité
plus ou moins complète, le plus souvent des deuxyeuax.
(i)Fel. Plater 9 Obseri^çtionum libti très ^ in-l2, Basifeœ , i64j ,
pag* M>8. a Cœcitas à tuntore glohoso ^ in cerebro ftervos opticos
». prenierUe pn^e^ieris» »
(2) Ouvragé cité , {>age 33j.
(3) Beauchène fils, jiffèclion eomateufiû et cécité produites par une
affection cancéreuse des couches optiques, ( Journal de Médecine de
J^M, Coruis'art , Leroux et Boyer , etc. ^ tome 20 , page 367.)
ET OBSERVATIONS. ^67
4*^ Les maladies de la glande piiuitaire » comme cell6^ de^
"parties du cerveau rituées sur la ligde médiane , né déter-^
minent » ni convulsions , ni paralysie- (funcété du e&rps;
mais la cause qui a donné lieu au développement de la
tumeur formée par la glande pituitaire, -et cette tumeur
elle-même , finissent par provoquer une inflarmmation dàné
les parties voisines ; aussi , les symptômes des phlegmasiès
cérébrales viemient-ils , sur la fin de la maladie, se join*^
dre à* ceux de la compression. 5.^ Si on ne peut espérer
de pouvoir distinguer pendant la vie les tumeurs fotliées
aux dépens de la glande et de la tige pituitaires , de celles
qui se développent vers rentrecroisement des nerfs opti'^
ques , au moins les mêmes difficultés ne se présenteront-
elles pas lorsqu'il s'agira de juger des maladies de cet ap-
pendice du cerveau , cotnparativement avec celles d'un de
ses hémisphères. 6.^ Toutefois» le diagnostic des maladies
de la glande et de la tige pituitaires est rendu très-ob-^
scur par l'existence simultanée d'une ou de plusieurs autres
lésions du cerveau.
1 < .. . . -
■ • ■ • ■ '
Observation du malade de VHâiel-Dieu dans les reines
duquel, il a été injecté de Veau tiède.
. , . . .
Lazare Bbaufort yâgé de'â5 ans , boulanger , bien con-
formé , fut conduit à l'flôtel-Dieu dans la nuit du ]4 ati
1 5 octobre dernier. Une lettre qu'il avait reçue d'une jeune
fille dont il était éperdument amoureux , le rendit triste
et rêveur, quinze jours avant son entrée à Thôpital ; i\
se livra à quelques excès dans le boire et le manger pour
faire diversion à son chagrin. Huit jours après ces excès ,
il fut ptis d'une épistaxis abondante qui dura trois jours ,
ne laissant que quelques intervalles de repos. Un méde*
268 HÊHOIRBS
çîn croît reconnattre une cotigestion cérébrale assez forte ,
Sait mccessiyement pratiquer trois saignées , et appliquer
a 2 sangsues à l'anus. Disparition de Théoiorrhagie. La
nuit , délire sourd , le malade croit s'entretenir arec sa
maîtresse. Le 1 4» vers 4 beures du soir , convulsions vio-
lentes ; le i5 au. matin il parait assez calme; quoique
la parole soit embarrassée , il peut répondre à diverses
questions qu'on lui a4rQSse. La langue est très -rouge et
demi-sèche* A^ liout de quelques instans , le malade
tom]^e.daiis une agitation extrême, les membres et le
tronc sont horril>lçment convulsés ; la figure exprime la
fureur : œil mobile et saillant, regard effrayant, grince*
mens des dents, mouvemens de sputation continuels,
sorte de rugissement ; il devient surtput furieux , il cherche
à mordre , il crç^che au visage , déchire sa chemise avec
ses dent$> si on lui présente à boire , si on lui laisse voir
un corps poli , ou si oa cherche à le calmer par des propos
bienveillans. Il s^ cependant demandé de la boisson et à
pu boire trois ou quatre fois , mais difEcilement, le spasme
du pharynx s'ppposant au passage des liquides; ordinaire-
ment il rejettait avec force la boisson qu'on parvenait à
lui intraduire dans la bouche. Cette cavité était sèche et
lier laissait échapper de temps en temps que quelques fla-
cons d'une salive épaisse et visqueuse. Le pouls était très-
.vite , la peau d'une couleur pâle , livide et couverte d'une
sueur visqueuse et froide , la respirs^tion comme saccadée.
Le malade avait quelques intervalles lucides , pendaiiL
lesquels il répondait assez juste h quelques questions. Au
bout d'une heure , cris , hurlemens , convulsions. On dé-
couvre sur le second os du métacarpe de l'avant-bras droit ,
une tache d'un rouge brun , bien circonscrite, déprimée ,
dure, de neuf à dix ligaes d'étendue dans uu diamètre ,
et de sept à huit dans l'autre ; cette tache est sèche , sans
travail inQainmaloirc h son pourtour; on la prend pour le
ET OBSERVATIONS. SGq
résultat de l'action d'un caustique : le lendeihain elle
était noire*. Le bord externe de l'indicateur de ce côté:
présente une plaie triangulaire , d'une ligne environ d'é-;
tendue éa profondeur. On remarqué une. excoriation peu
profonde sur la4)ace antério^re de ce même doigt j ces:
deux plaies ont l'apparence .de blessures ordinaires. Sui-
vant ce qu'ont dit le médecin et les parens du malade.;»
ces plaies pouvaient être le résultat d'une, chute que le
malade avait faite sur un vase de faïence cassé. M. Ma*.
gendie a assuré que le malade avait répondu une ou deux'
fois qu'il pouvait avoir; été mordu ; mais , eh général , il
attribuait ces plaies à une chute. ( Forte saignée du pied,
pratiquée à ta jambe droite. Deux lancettes sont brisées
dans cette opération > la pointe eb reste fichée dans le ti-
bia). Nulle amélioration. «
Ce même jour 1 5 , vers une heure après midi , M. Ma*
gendie vint voir le malade, dont Tétat n'avait aucunement
changé , peut-être même était-il exaspéré. Le matin , off
avait déjà rapporté fts accidens à l'hydrophobie ; cette-
idée parait de plus en plus fondée. M.' Magendie se décide:
à faire une. injection d'eau dans leà veines ; cet habile'
expérimentateur avait déjà tenté et eitécuté une pareille^
opération sur des chiens enragés. Un bras est qi^untenu:
par des aides , l'avant-bras Comprimé à sa partie supé-.
rieute; une incision d'environ un pouce , d'étendue est
pratiquée sur le trajet de la veine radiale , vers la parti»
moyiennede l'avant-bras; on l'isole au moyen d'une soadé
canelée, on la soulève , on passe derrière deux anses dé-
fil , on l'ouvre avec la pointe d'un bistouri , et , dans l'es-
pace de dix à douze minutes , on injecte , à l'aide d'une
seringue à hydrocèle , environ une livreet demie d'eau à.3a
4egrés ( th. cent. ). L'ouverture de ]a veine était exacte-,
ment remplie par la canule de la seringue , l'eau pénétrait
arec facilité, on la sentait cheminer soiis Ip dpigt. Ost
remplît la seringoe oeiif fois pondant Popératiao ; ioii a
tiré h paa-prèi six oocas de sang. Oa a lié k fcine , on
a panté la plaie*
ÀTant rînjection, le poak donnait 4e i3oà lio pol-
satioos par minole; il a peMi-peu dimioné de fréquence ,
et à la fin de ropération » on ne tMfpîsit ph» que 80
battement environ chaqoe minute* Lé malade demande k
boire et boit a?ee fiieilité ; let eomrakion» ont presque
ceité, b face e§tcalme, qnoiqM ptie él ^bite; le ma-
lade tient des propos asses siiifls ,' il demande souteni à
boire , et a?ale toujours asseï bien ;' sa chemise est toute
imbibée d'une sueur visqueuse.' Vers cinq heures , ie ma-
lade demande à urider , t se lerer f en lui rétire la eaihi-
sole de force , il lait <[aelques pas dans h salle , rend atèc
efibrt environ une livre d'urine d'un jaune feoreé , fetide ,
qai se trouble promptement; devient grisâtre , épaisse et
fttide. Le pouls était tedevenu fréquent et dotinaif de 1 25
Il i4o pulsations par minute. Onse heures da #oir :
cahne parfaite le malade eaose , raftonne hiexk , boit , ne
se {daint point , voit son frère et le reçoit avec pbiisir.
Seize octobre : la Auit a été calmé ; sommeil durant trois
ou quatre heures $ le* maUn té oajme persiste , la connais-
sance est entièi^, le rafeonn^mefnt bon ; la figure est pâle ,
la voiftenpo«|éeetaffiiiMîe, la dégialftioa des liquides s<Hi-
lèmeirt an peu gênée 1 ce^ndant , la langue est isèche ,
0npeiï rouge, et ne s'humecte que par l'action de la
boisson , elle est tremblante ; respiration libre , battemens
du ccsur environ oen^ par miilule , peùis petit ^ faible ,
facile b déprime^; épigastre douloureux à la pression ,
const^ation, ufin^es moins épaisses que la veille, senfi-
ment de gêne au pharynx. {Lavtmen» émoUtens , bois-
9oh9 adaueissoiviês )■. Dix heures du maiin ; une selle ,
fiifbiesse très-grande , qoatre-vtfigt-dîx pulsations par mi-
IMite. Huit heures du soir : paroxysme , chaleur à la peau ,
ET eBSSRfAVIONS. €7!
pouls ply» développé , légers soubresauts. Dix-sept ocfto-
bi« : pendant la nuit , trois garderobes fétides , presqu*eii-
tièrement composées de sang ; délire sourd , continuel ;
le matin , le pouls est petit , (acile à déprimer; on compte
quatre-vingt-^lix pulsations , le délire à cessé ; il y a beau-
coup de soit* et les liquides passent facilement , la langue
<est plus humide 9 le malade prend un peu de bouiHoil
avec plaisir. (Lavemens émoUiens,- boisions mueilagî*
neusôs; fomentations êUT l'abdomen). Dans la, journée;
une selle sanguinolente , soif vive , alternatives de bien
ei de mal ; le :soir , même paroxysme que la veille. Dix*
huit octobre : la nuit» sommeil comiplet et prolongé; le
matin , le malade vomit des matières vertes ; la langue
C9t sècfae, ie pouls xléveloppé, la vessie rempKe d'urine;
la plaie du bras est douloureuse et tuméfiée , on observe
des soubresauts. (Cathétérisme; eatapla9messur lapiaiôj
inéaro>e tmitem^nt ) .
Le 19 oct. , le matin , vomissemens« langue humide ,
soif moins vive ; dans la journée , selles noirâtres provor-
quées par des lavemens. Le«o, vomissement, face pâle»
ierreuse , poab petit , fréquent , épigastre douloureux à la
pression , jambe droite tuméfiée à sa feceînteme » doo*«-
leurs dans^ le genou , le coude et 4e poignet du côlé gau^
che ; ces trois articulations sont tuméfiées «t ne peuvenft
être mues sans causer des souffrefoces très-vrvês ; aflâîsse-
ment moral, crainte :de la mort {•eataplasmfes , boiisan»
rafrcuehissafMs )• Le 2 1 , douleurs articulaires plus vi*
ves, articnlatbns précitées plus gonflées, prostration très^
grande; le soir, respiration accéleréô , face cadavéreuse*,
afiàissement :moral profond ,. pouls "fréquent , donnant i5o
.pulsations. Le 22 , œil éteint , iace abattue , traits tirer,'
pouls vermiculaire , coimaissance intacte , le maladcNDO
veut pas boire et d^sirç qu'on le laisse mourir tranquiU^,
Mort à 2 heures , huit jours après l'entrée à THÔtel-DteiU
^J2 MÉMOIRES
Ouverture du, corps; faite le 23 (i). Face d'un jaune
}mde ; pénis vdlumineux, offrant quelques taches noi-
irfitref ; infiltrations de pus dans le tissu cellulaire sous-
putané^de la. face interne de lajambedràite (on relrouve
l68.4eux pointes de lancettes qui étaient restées dans le
Ubia ); la tache observée sur la rhàin droite avait l'aspect
d'une escarre > el)e occupait toute l'épaisseur de la peau ,
le tissu cellulaire sous-jacent. était brunâtre^; la vetne
opérée et le tissu cellulaire environnant étaient de coulent
roug§-brun ; seulement du côté opposé au cœur. Le genou
gauche contenait environ un demi- verre de pus , la synoviale
;étaitrougeâtre sur la capsule , et jaunâtre sur les cartilages ;
}e. tissu cellulaire voisin était rôuge et enflammé. Surfaces
jaLViicnleirids au poignet gauc/te également enflammées , en- ,
.viron deux cuillerées d'un pussanieux dans l'articulation.
Jtlême état de l'articulation du coude àà même côté. Mus-
clés en général fermes et rouges. Cerveau légèrement
iQJeçté « tissu cellulaire sôus-arachnoîdien infiltré de.sé-
.i:0jsjté et d'air 9 un peu de sérosité dans les ventricules
Utéraux. Arachnoïde vertébrale injectée , contenant plu-
sie[urs,xuillerées.4e sérosité sanguinolente; moelle épi-
nière saine. Rien dans la bouche et. le pharynx. Pou-
tnons paraissant légèrement emphysémateux ; tissu cel-
lulaire sous-pleural contenant quelques bulles d'air, plu-
. sieurs onces desérosilé sanguinolente dans chaque plèvre ;
ir^uqueuse bronchique rouge et injectée dans toute son
étendue ; divisions bronchiques remplies d'un mucus
l^cumeux et rougeâtre. Un peu dé sérosité sanguinolente
dans \q péricarde ; casur tendu , vide de sang et rempli
de gaz fétide ; les> 'peines qui aboutissent au cœur sont
(i)MM. Bally, Càillard, Cayol , Magendie, Rayer, Serres, et
quelques autres médecins ^ plusieurs élèves de PHôtel-Dieu ,' élaicni'
^résens à celle séance^' .
ET QBSBBYATIONS. 873
pareillement remplies de gaz ; le cœur paraît crépitant
au toucher , son tissa est pâle et décoloré. Hernie épi-
plotque congénitale du côté droit , avec adhérence de l'é-
piploon au testicule. Muqueuse gastrique offrant deux
larges plaques d\m rouge brun , grisâtre ou ardoisée vers le
pylore ; tissu cellulaire sous-muqueux infiltré derrière les
deux plaques indiquées ; muqueuse soulevée par des gaz^.
Muqueuse de l'intestin grêle saine excepté vers la fin de
l'iléon ; ici , dans Pespace de 5o pouces , elle est injectée »
et présente » en se rc'^pprochant de la valvule cœcale » 16
ulcérations rapprochées y de la largeur d'une pièce de
5o centimes , profondes , ayant des bords taillés à pic »
ane surface fongqeuse et jaunâtre ; la partie qui entoure
ces ulcères est boursouflée et noirâtre. Muqueuse du^gros
intestin' in]ecièè , d'un ronge-brun dans l'espace de 25 à
3o pouces à partir du cœcum. Ganglions du mésentère ,
légèrement gonflés. Parenchyme du foie jaunâtre , mou »
facile à réduire en bouillie , emphisémateux. Fésicula
biliaire distendue par une bile épaisse et foncée en cou-
leur ; sa muqueuse est noirâtre , ses parois sont emphy-
sémateuses. Rate empl^sémateuse. Tout le tissu cellu--
laire de l'abdomen infiltré de fluides gazeux. Rien dans
V appareil urinaire.
Nous nous disposions à joindre quelques réflexions au-
fait qui vient d'être rapporté , lorsque nous avons appri»
que M. Magendie se proposait de le publier dans le pro*
chain numéro de son Journal. L'opinion d*un médecia
aussi recommandable est d'un trop grand poids dans cette
circonstance , pour que nous devions nous dispenser d'en
tenir compte. Nous renvoyons en conséquence nos vo^
marques à un autre numéro.. Nous dirons seulement ici
qu'il parait , d'après quelques renseignemens ultérieurs ,
que l'escarre observée sur le poignet , provenait d'une
5. ti
5^4 KÉMOIBES
brûlnre que s'éuit faite le malade , en portant cette partie
sur une veilleuse dans un moment de délire ou de perte
de connaissance.
Note sur le mode de traitement employé à Ckôpital des
Aliénés de Moscou, par le docUur Kibaltiez , méde
' cîn en chef de cette maison ; communiquée par
M. EsQTJiROL, et extraite de son ouvrage sur les Eta-
blissement d^ aliénés ( i ) .
La méthode à suivre dans le traitement des vésanies ne
peut être ni fixe , ni générale ; elle varie suivant les causes ,
l'ancienneté delà maladie , l'altération plus ou moins pro>
fonde des facultés mentales ; suivant que ces mêmes cau-
ses proviennent de naissance ou de vieillesse , sont Teflet
des passions , d'un vice de l'éducation , de maladies exter-
nes ou internes , suivant la constitution de l'aliéné et le
genre de sa maladie. Par exemple, les ivrognes qui de-
viennent fous guérissent plus vite que les personnes at-
teintes de folie à la suite d'un fort accès de colère ; la folie
amoureuse guérit avec le temps ; mais celle qui suit les
excès vénériens dure toute la vie. Lesstupidesde naissance,
les vieillards tombés en démence , l'épilepsie invétérée ,
la paralysie dans un âge avancé, sont incurables. Le
temps et les secours de l'art ont pu guérir la folie dont la
cause existait dans le bas-ventre, celle qui avait été pro-
duite par un accident imprévu , par une fièvre nerveuse ,
une couche difficile.
(i) Cet ouvrage , si impalicmmcnt attendu des hommes qui s'occu-
peut d^améliorer le sort des aliénés , ne doit pas tardait ù paraître.
(N. d, R. )
ET OBSERVATIONS. 5^5
Lorsque la saignée est indiquée dans la maladie , la
veine est largement ouverte , l'évacuation du sang est
forte et subite , et le malade tombe en syncope* Cette mé-
thode a pour but de diminuer les forces supérieures dont
sont quelquefois doués ces malades , et de ramener le
calme dans leur esprit. Outre cette saignée» on peut eO"
core appliquer des sangsues sur le trajet des veines jugu-
laires. On administre ensuite , suivant les indications , ded
boissons purgatives ; on donne la digitale pourprée , unie
au nitre ou au camphre ; on fait prendre une grande quan*
tité d'eau vinaigrée froide , on applique sur la tête des
linges imbibés de ce même liquide , on place de forts si-
napismesaux pieds : le» narcotiques sont considérés comme
nuisibles dans cet état. Après avoir diminué la fureur , ou
établit des points de révulsion à la nuque , aux bras , etc*
Chez les maniaques qui sont sujets à des accès d'une sorte
de rage , la saignée est faite, non-seulement pendant l'ac*
ces , mais elle est répétée après pour en prévenir le
reU)ur.
Les malades qui sont dans l'abattement, qui sont tour^
mentes par la peur, le désespoir, par des visions, sont trai-
tés par le tartre émétique , le sulfate de potasse ou de soude ,
et autres purgatifs ; par l'acide acétique camphré h hante
dose, étendu dans yn véhicule approprié; parla jusquiamo,
par des frictions sur la tête et les hypocondres , avec une
pommade contenant de l'émétique , par l'application de
sangsues à l'anus : les vésicaloires ou toute autre espèce
de révulsifs, produisent dans cette espèce un soulagement
plus marqué que dans la fureUr. Les bains tièdcs se pres-
crivent l'hiver, et les bains froids pendant l'été.
Nous appliquons souvent le moxa sur la tête , sur les
deux épaules , et de profonds cautères aux bras. Une jeune
femme était dans cet hôpital depuis deux ans , et avait fait
s5-s
676 MVMOIRBS
usago . de toute sorte de remèdes sans suôcès ; un moxa
fut appliqué sur la tête, et son effet soutenu par une forte
suppuration ; ce seul moyen suffit pour opérer laguérison.
Un homme, âgé de quarante ans, était sujet, depuis
quatre ans , 9ans cause connue , à un accès de folie qui
durait depuis deux à trois mois. La maladie avait résisté
h la saignée^ aux bains froids, moyens qui quelquefois
préviennent le retour des accès. L'application de deux
profonds cautères aux bras ( que le malade conserve en-
core) , fut suivie d'un succès complet.
On fait usage du quinquina seulement lorsqu'on soup-
çonne que la maladie tient à un état de faiblesse • comm^;,
par exemple, à l'influepiGe de longues fièvres ^erveuse9,
de l'habitude de l'onanbme, etc. Ces derniers malades
sont souvent difficîleft à traiter et à guérir;, ils sont, telle-
ment dominés par leur funeste penchant , que même ayant
les mains attachées , ils trouvjont encore le moyen de sa*
tisfaire leur imagitetion délirante.
Lorsque les aliénés sont calmes , ils jouent aux échecs ,
au piquet , lisent les gaxettes , des livres , causent ensem-
ble; ils ne font de 911^ à personnot
. Les phases de (a lujoi^ inHue^t visibleoiient sur le retour
des paroxysmes» .
ET O-BUEUTATÎOKS.
«77
Tableau des malades reçus daiis Ckôpiud , de i S 1 1 à
jSjg; mnnhre des aliénés f;ucris , sortis ou vHorts.
AK^'EE
811
Sia.
8i3
61 5.
816
S19.
âe^ i des
vaiuxa^.
I
oriBlUtNi.
160
108
13;
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^Toto. Lca cnres <ftit été opéiré^s soît sur «îes pcrM>Tiyioj( t^\ »
Ironvaient 1é^>freineiit m»Ud«â , mit ««ir <lc vénUbles m^Kiiai|mA>
La plapart de ceux <iui ont succombé Mmt morts d'«popl«XM,
on minés par le marasme; le nombre des décès a touio«irs élé
plus considérable parmi les bommes que parmi les femmes^
Observation dtépanckemenl oonsidérabtedanstinfirîeHt
du crâne ^ et d^ opération du trépan pràti^Héè par
MM. Beclakd et Debois fils ; observation rè^^eîUie à
la Maison royale de Santé ^ par A. L. CiSftATf » inHtm
des hôpitaux civils de Paris,
Un menuisier âgé de cinquanle-cinq ans» de peli4«
taille , d'un tempérament alhlélique , jouissant encore de la
plénitude de ses forces , traTailiait» le 4 décembre i8«« ^
à une rampe d'escalier sur un échafaud qui s'éCToulé ;
il tomba d'un troisième étage sur le pavé, ci de là, roula
sur quelques marches dans rescalier d'une care» Auséildl
après la chute , on vit cet homme , appuyé sur deux por-
S78 VÉlfOIRES
sonnes» sa relever, remuer ses membres, présider luî-
Oiême à rinspection de tout son corps , se remettre sur
uû Ut 9 se placer dans un fiacre , monter enfin chez lui au
deuxième étage.
Arrivé chez lui , le malade se plaignit de pesanteur à la
tête , de douleurs contusives dans les poignets : on lui tira
deux palettes de sang; il perdit bientôt l'usage de la pa-
role. On le conduisit alors à la Maison royale de santé.
Cinq heures s'étaient écoulées depuis Faccident. Abolition
des facultés intellectuelles et des 'fonctions sensoriales ; .
immobilité des paupières abaissées au-devant du globe de
l'œil ; dilatation fixe des pupilles; action de fumer la
pipe, suivant l'expression vulgaire consacrée; ronflement ;
respiration libre; pouls dans l'état normal ; excrétion in-
volontaire des urines ; déglulition facile des li<^uides ; pa-
ralysie incomplète des membres du côté gauche , que le
malade s'eflbrcc de retirer lorsqu'on les pince fortement ;
il soulève et remue, fréquemment le membre pelvien droit,
et agite également le bras du même côté. Deux plaies
contuses existaient aux tégumens du crâne , l'une de 8 à 1 o
lignes de diamètre au-dessus du pavillon de Toreillô droite;
l'autre , d'une plus grande étendue , au côté gauche et
moyen de l'occiput. Tel était l'état de ce malade ( une
deuxième saignée , tisane de tilleul et d'oranger), 11 re-
prit sa connaissance, mais peu d'instans après, il re-
tomba dans un assoupissement léthargique. Si on lui
adressait avec fprce la parole , il balbutiait à voix basse
quelques monosyllabes , comme un homme plongé dans
un sommeil profond et qu'on réveille subitement.
La nuit se passa dans cet état ; le lendemain malin ,
MM. Béclard et Dubois fils examinent le malade. M. Bé-
clard prononce que, s'il existe un épanchement dans l'in-
térieur du crâne, comme tous les symptômes paraissaient
la démontrer, il doit se trouver h droito au niveau de la
ET 0BSB11TATI05S\ S^
petite plaie contuse de la fosse temporale, la paralysie
étaat à gauche ; quHl serait irrationel d'aller chercher a3-
leurs un épànchcmeot qui ue peut être produit que par
Tarière méniDgée moyenae » la seule capablede causer un
épanchement à la surface interne du crâne. En çohsi»
qûence » on convint d'appliquer dans cet endroit une eou^
ronne de trépan comme moyen dHnvesligation. A Taide
d'une incision cruciale , M. Dubois découvre une étendue
de la Yoûle supérieure du crâne et de la fosse tomporafô
du colé droit , égale à la paume de la main. Le péricfâne
enlevé , on ne découvre aucune trace de fracture. On ap-
plique une première couronne moyenne de trépan. Dans
l'opération , M. Béclard fait observer que la couleur
blanche et la sécheresse de la sciure du diploé qu'on aper*
çoit, sont, suivant la remarque judicieuse d'Abernolhy »
des signes presque certains dVpancheraent dans cet ën«
droit. La portion osseuse cernée par la couronne ayant
été enlevée , oa découvre un foyer de sang coagulé d'un
pouce d'épaisseur au moins et dont le doigt ne peut at-<
teindre les limites. Une seconde et une troisième appli-
cation de couronnes de trépan d'un pouce de diamètre
sont faites ; le lambeau inférieur de l'incision cruciale est
réséqué. Les trois ouvertures réunies ont la forme d'une
feuille de icèfle ou d'un cœur do carte à jouer situé traas-*
versalement au-dessus du pavillon de l'oreille, et dont le
petit angle est tourné en arrière. L'introduction plus bcile-
des doigts permet de trouver les limites reculées do l'épan-
chement , borné inférieurement à la base du crâne. Une
espèce de cul-de lampe formé par le décollement de la
dure-mèrc dans l'étendue de quati:e à cinq pouces de dia-
mètre dans tous les sens , contenait le foyer.
A différentes reprises dans l'opération , mais notamment
au moment de l'incision des tégumcns , le malade sortit,
de son assoupissement , donna des signes d'une nt».
38o HiiroiBis's
itopatÎQDC^ et déploya une résistance énergique contré
lé» aides qui te tenaient assujettis pour s'assurer de ses
mouvemens.
Lorsqu'on enleva la troisième portion osseuse séparée
par le trépan » on ne fut pas peu surpris de voir un frajg-
oient s'en dëtàCber. Une fracture existait donc , mais
aucun indice n'avait pu la faire découvrir. IJn filet de
sang vermeil bien distinct coulant sur la masse du coagù*
lum et contrastant singulièrement avec la couleur noire
de ce dernier» fit voir que l'hémorrhagie , dont la source
se trouvait ainsi indiquée, continuait et provenait d'une
ouverture de l'artère méningienne. Néanmoins, MM. Bé-
clard et Dubois ne jugèrent pas à propos de rien faire pour
l'arrêter ; Tbomme était loin d'être afiaibli; on n'avait
plus à redouter la Compression du cerveau ; une voie
était ouverte au sang qui pouvait s'écouler encore , mais
qui devait s^arrêter à la longue ; enfin, cette perte de sang
devait être plutôt salulaire que nuisible au malade. La
nasde du saifj; épanché fut évaluée rigoureusement à plus
d'un grand verre. A l'aide de l'extrémité d'un couteau
kntiçidairé , On en enleva une partie. On fit ensuite une
injection d'eau de guimauve; une compresse fenêtrée fut
légèrement enfoncée dans l'ouverture du crâne. {Saignée^
bouillon dé poulet , diète absolue. )
Reporté dans son lit , le malade , ayant recouvré toute
sa connaissance , commençait déjà à soulever les membres
du côté gauche, qui ne lui paraissaient plus qu'engourdis;
ii s'abandonna à un sommeil léger, se réveilla à divers in-
tervalles pour demander à manger. 'Il était sans fièvre , se
plaignait plutôt de douleurs aux épaules et aux poignets
qu'à la tête. Le lendemain (6 décembre) Tappareil fut
levé. La dure-mère était presque revenue au niveau de
Touverture qu'elle obturait intérieurement. Le foyer était
entièrement dégorgé ; une légère couche de sang recou-
ET OBSERVATIONS. ^1'
Trait encore la méninge. On continua de- panser tous les
jours avec un linge troué enduit de cérat , recouvert d'un*
petit matelas de cbarpie. Le 7 , la dure-mère était tout-^
à-fait appliquée sur l'ouverture. Ces deux journées se
passèrent sans fièvre y le malade était calme. {Eau depoU"
Ut, lavemcns émoUienSf diète,) Le 8 , la suppura tions^étà-
blit; aucune garde-robe depuis l'accident. (Petit-lait avec
émétique, g. j. ; dcfix lavemens.) ,Une selle très-légère.
Dans la soirée , douleur aiguë lancinante derrière la tn^^
melle gauche; plénitude et fréquence d,u pouls. (Saignée,
cataplasme sur le point douloureux» ) La douleur de côt£
disparaît. Le 9, douleurs de tête sans fièvre ; appétit extrême*
Le malade est fort incommodé des battemens artériels et
des mouvemens alternatifs de soulèvement et d'abaissement
du cerveau dans la plaie. [Petit-lait avec émétique , g. j»
lavem.ent, deux verm>icelles.) Le 10 , les battemens (jëx-
pression du ma]^de) dans la tête sont plus forts; lepouU
plein, fréquent, un peu dur; constipation, perte d'ap-
pétit. [Petit-lait f diète,, lavement aiguisé par ùnefbr'tà
cuillerée de sel m,arin. ) Point de selle. Le 1 1 au malin
[une once d'huile de ricin) , évacuation abondante'; 'jplé-
nitude et dureté du pouls , sans fréquence ; •somnolçnoe ;
teinte jaunâtre de la peau et des sclérotiques. ( Petit-lait,
diète,) Le 12 , mêmes symptômes; le soir, rêvasseries»
état comateux. [Saignée y petit-lait,) Le i3 , mieux sen-
sible; dégoût pour le petit-lait r douleur gravatîve au froot;
sécheresse de la peau ; retour de la constipation ; le mja-
tin, après le réveil, absence dans les idées; cet état se
dissipe dans la journée et se montre plusieurs jours de
suite [Lim,onade, potion tonique y deux vermicelles.)
Le i4, une garde-robe copieuse; état général satisfaisant.
La dnre-mère recouverte de bourgeons charnus suit les
mouvemens du cerveau.. La suppuration est belle , et le pus
désormais ne contient plus de mélange de sauie. A dater
S8a viuoiBES
da 1 5 » le mieux fait des progrès beaucoup plus sensibles ;
TappéUt est bon ainsi que la digestion. On donne de lé-
gers alimens , dont on augmente graduellement la quan-
tité; le ventre est libre , Fouie est dure depuis l'accident.
La cicatrisation do la plaie, qui avait marché rapidement
et qui paraissait devoir être bientôt complète» s'était ar-
rêtée dans ses progrès et semblait rester stationnaire.
L'énorme perte de substance qui avait été faite à la voûte
du crâne et aux tégumens pouvait en apparence justifier
celle consolidation tardive. Un mois s'écoula'; deux est*
■
quilles se montrèrent successivement dans l'espace de
quelques jours : elles furent extraites; c'était la portion
presqu'entière de la suture du bord inférieur du pariétal ,
Tune longue d'un pouce » Fautre de deux; elles avaient
une ligne do largeur. La guérison dès-lors ne se fit plus
attendre.
1.
Extraction d'un calcul de Curètre clioz un enfant ;
observation recueillie par 31. Tboussel , D,-3I , et
suivie de quelques réflexions sur l'extraction des
corps étrangers situés dans l'urètre.
Un garçon de cinq ans , d'une bonne constitution , très-
fort pour son âge , glissa en jouant sur le pavé , et tomba
les jambes fortement écart|5es. Il se releva de lui-même
presque au même instant , et vint en pleurant trouver sa
mère , h qui il raconta à sa manière ce qui lui était ar-
rivé. 11 répétait toujours qu'il lui était entré quelque chose
dans la verge. La douleur cessa bientôt, et quelques heu-
res s'écoulèrent sans qu'il se plaignit. Mais , après avoir
soupe comme à l'ordinaire , il voulut uriner, et ne le
put pas. II portait ses mains à sa verge , la tiraillait , et ce
ne fut qu'après bien des efforts qu'il parvint à rendre quel-
ET OBSE&TJLTIOI^S^ 38S
qoes gouttes d'uriixe. Ce premier moment d^agitation une
fois passé , TenfaDt dormit tranquillement pendant une
heure, jusqu'à ce qa*une nouvelle envie d^uriner eût re*
nouTelé les douleurs. Pendant le sommeil Turine coulait
presque conlinuellement , mais avec beaucoup de lenteur*
La nuit se passa en alternatives dé cris, de pleurs et ée
momens de calme complet , pendant lesqueb le sommrï
était profond.
Les parens commençant à s'inquiéter , m*en?oyèrtnt
chercher le lendemain matin i.^ octobre. Je trouvai rëh-
fant couché et endormi sur les genoux de sa mère ; la che-
mise du petit malade était mouillée par Turine » quoiqu'il
uj eût pas une heure qu'elle eût été mise.
Il me vint de suiteà l'idée qu'il existait un obstacle daus
l'urîitrc ; pour m'en assurer , j'écartai doucement les cuis-
ses de l'enfant ; je promenai mon doigt , en appuyant lé-
gèrement , dans la direction du canal , et bientôt je sentis
une petite tumeur arrondie » dans l'épaisseur du scrotum.»
sur la ligne médiane. Cette tumeur avait à-peu-prèsl&
grosseur d'une noisette : elle était dure , fixe , et me pa-
rut être produite par un corps étranger introduit dans
l'urètre.
Ce corps pouvait avoir été introduit par la verge , ou
bien être venu de la vessie ; mais j'étais plus porté ii croire
que c'était une petite pierre échappée de la vessie ; en con-
sidérant, i.« l'âge de l'enfant , qui n'avait aucune ha)»i~
tude solitaire, et qui ne jouait que bien rarement avec
d'autres jeunes enfans ; 2.* la petitesse excessive de l'ou-
verture du prépuce; 3. •* enfin, la forme à -peu-près rondo
du corps étranger , ce que le peu d'épaisseur des parois du
canal me permettait de constater.
Pendant cet examen , l'enfant s'éveilla et fut repris du
renvie d'uriner : il fit de violons eflbrts , h la suite des*
quels il parvint h rendre un peti d'urine , même avec un
s- 585
i Tut impossible do
^^^f ET OUSEBVATIO!
^ rinslrumecit ; j'y parvins . mais il e
iléplecerle corps étranger.
Cepeadant, Teoiant était dans un étal violcat d'irrita-
tion. Renonçant pour le moment i toute tentative d'ex-
traction , je fis mettre le malade dans un Laîn lïède. Je
Gs prier M. Âmussat , aide d'anaiomie h la liicullé de mé-
decine , lîn'é à l'enscignemeat et it la pratique de la chi-
rurgie, et s'occupant depuis longtemps, d'une manière
spéciale , de l'anaLomic des voies urinaires et de leurs ma-
ladies, de m'assislcr dans l'opération que j'aurjiis k faire.
Nous nous rendîmes , deux heures aprts ma premi&re tU
site, auprès du petit malade, munis des instrument qua'
nous supposions pouvoir nous être utiles. L'enfant avait
Jieaucoup souHèrt dans le baîa. Nous le fîmes placer sur.
un lit sîIuÉ aupr&s d'une croisée ; son père et nne per^
sonne devutml nous servir ^'aîdcs.
Aprbs nous être aiEurés de nouveau de la présence im ,
corps étranger et de sa siuiation , par l'application oiéthoi
dique des doigts à l'extérieur du canal , et par l'inlroduc- "*
tioa d'im slylcl mousM; . nous fîmes plusieurs injections
liuileuscs danâ l'uiètre , puis nous essayâmes , urec \td '.
t de pousser le corp« étranger d'arrière eu avan^ j
«B bout , en suivant la dircclion du canal et cft |
» forge contre lo pubis. Ces premières tentatives _
I Mictni résultat. Ko«u noue décidâmes àdislcnilra I
iT rintofilalioa. M. AmuËut pressa forti^neutlA, 1
j-de>sous de la tumeur , eu l'apr /
a la syiDj'IiVïe dr- puLït ; :ilon, (Intruduiiiit^
aix pouces ,
I <: , lube emplp
rnticuu ~ 1'.' MiaOlu avec 11
:. tcuij» ij<i*i>c£ uue de tocs i
: ei prcsuî entre dtwK doîgU le fii^jl
i çonkc iu farois do tabe , pour emfA*^
• ••
S86 HÉMOIRES
cher Tair de s'échapper. Au moment ob |e poussais avec
force de l'air dans le canal, M. Amussat cherchait à dé-
placer le corps étranger et h le faire passer dans la por-
tion de Furètre, élargie momealanénient par rinsuflla-
lion.
Nos premiers efforts , quoique continués pendant quel-
ques minutes » n'amenèrent qu'un déplacement très-peu
marqué. L'enfant paraissait souffrir beaucoup ^ h peine
pouTait'On le maintenir sur le lit , ce qui rendait notre
opération des plus pénibles. Un peu de sang coulait par
le méat urinaire ; il était mêlé avec de Turlue que l'enfant
parvenait à rendre dans les efforts qu'il faisait. Nos pre-
mières tentatives furent encore rendues plus pénibles par
Térection qui survenait sitôt qu'on introduisait un instru-
ment dans le canal , ou dès qu'on pressait derrière le corps
étranger , pour l&cher de le faire avancer. Nous recom-
mençâmes bien des fois ces mêmes manœuvres , en met-
tant néanmoins » de temps en temps , un peu d'intervalle
pour laisser reposer notre petit mafade.
Des injections d'huile, d'eau tiède, furent faites dans
le but de lubrifier le. canal , dans lequel on poussa aussi
de l'air pour le distendre. Par ces moyens , nous n'étions
parvenus à faire avancer le corps étranger que de 5 ou 6 li-
gnes; mais l'entrée du canal se trouvait élargie , c'est pour-
quoi nous essayâmes l'emploi de la pince àgalnc deHunter.
Quoique on peu plus grosse qae la pince usitée , celle que
nous avions à notre disposition entra avec assez de facilité ,
après avoir fait une injection d'huile. Nous la fîmes parvenir
sanspeine jusqu'au corps étranger; alors l'un de nouséleva
la canule , en appuyant la lige contre Tobslacle, pendant
que l'autre assujettissait le corps étranger au travers des
parois du canal , en pressant au-dessous de lui. Les bran-
ches de la pince s'écartèrent , mais pas assez pour pou-
voir recevoir entre elles le corps étranger, malgré tous
£T OBSBBVÂtiOKS. sS?
les effortà que nous ftmes , en combinant nos mouvemens.
Le canal se laissait Lien distendre jusqu'à un certain point
par récartement des mors de la pince; mois Télasticité de
ses parois s'opposait à ce que les branches pussedt s'éloi-
gner autant qu'il l'eût fallu pour que le corps étranger pût
être poussé entre elles. Ne pouvant parvenir à ie saisir ,
nous retirâmes la pince , non sans quelques diiBculté&,
quoique , en poussant la gaine pour rapprocher les bran-
ches , nous eussions le soin de ne le faire qu'avec beau-
coup de lenteur, et en tournant l'instrument entre les.
doigis y pour éviter de pincer la membrane muqueuse*
Nous revînmes aux injections , aux insufflations, et nous
parvînmes à faire encore parcourir au corps étranger une
"^étendue de cinq à six lignes , de sorte qu'il se trouvait
alors au niveau de la racine de la verge. Nous employâmes
encore à plusieurs reprises la pince de Hunier , d'abord
dans l'intention de saisir le corps étranger , puis seulement
dans le but d'élargir le canal. Ainsi nous poussions jusqu'à
l'obstacle la pince fermée ; alors , en tirant à nous la
gaine , les branches s'éloignaient , distendaient l'urètre »
et pendant ce temps -là , l'un de noifk pressait avec force
derrière le corps étranger , pour tâcher de le pousser dans
la portion élargie. Plusieurs fois , nous retirâmes douce-
ment la pince à demi-fermée pour dilater le méat urinairo
et l'ouverture du prépuce. Q3 procédé a le double avan-
tage de dilater le canal et d'éviter le pincement de la mem-
brane muqueuse.
Enfin , après deux heures et demie d'efforts très-dou-
loureux pour l'enfant et très-penibles pour nous , nous
étions parvenus à amener le corps "étranger vers le mi-
lieu de la verge , à-peu-près à un pouce du gland ; re-
prenant alors la curette , nous l'introduistmes jusqu'à
Tobslacle ; 1\I. Amussat parvint à la pousser un peu plus
loin , puis faisant un mouvement de bascule, par lequel
S88 MillOIRES
la verge Cdt pCée > rextrémité élargie de la curette ap^
puya derrière le corps étranger. En 'employant un peu de
force» M. Amussat parvint à le pousser vers le ^and , qui
dans cet instant , entraîné lui-même par le corps étran-
ger^ força l'ouverture du prépuce et parut au-dehors.
Bientôt nous vîmes sortir de l'urètre un corps brunâtre ,
ovalaire , aplati » c'était un calcul urinaire.
Nous fîmes sur-le-champ rentrer le gland dans la
crainte d'un paraphjmosîs. Une sonde d'argent tout-à^
fait droite et de moyenne grosseur , fut introduite dans
la vessie pour ofx explorer l'intérieur ; nous ne ren-
contrâmes aucun autre corps -étranger*
Le malade fut immédiatement plongé dans un bain
tiède , où il resta plus d'une heure. Nous prescrivîmes
une boisson émoUiente et la diète.
Le passage de l'urine était douloureux. Les tégumens
de la verge étaient très-gonflés. Le soir il y eut de la fiè-
vre. Nous posâmes douze sangsues au périnée , sur les pi*
qures desquelles nous fîmes appliquer un large cataplasme
émoUient. La nuit fut agitée ; il y eût du déh're. Le len-
demain , à la suite^'un bain » l'enfant fut pris de fris-
son et de mouvemens. spasmodiques , suivis d'une légère
défaillance. Remisau lit ,, le petit malade eût une transpi-*
ration abondante qui amena du calme. Toutefois il se
plaignit d'éprouver des doulj3urs par tout le corps ; elles
étaient la conséquence des efforts violons qu'il avait faits
pour résister aux aides employés pour le contenir. La
même boisson fut continuée , on donna aussi du lait coupé
et légèrement sucré. Des cataplasmes émolliens furent ap-
pliqués sur le ventve et sur les organes génitaux. Nous
prescrivimes encore des quarts de lavemens adoucis-
sans et des bains de siège.
Peu-à-peu le gonflement de la verge diminua , l'urine
coulait avec moins de douleur , la fièvre cessa , on per-
ET OBSERVATIONS. 4gg
mit du bouillon coupé , du lait , des fruits* Nous ftmos
ajouter quelques grains de nitrate de potasse' à la tisane
de chiendent et de graine de lin. Tout alla de mieux en
mieux jusqu'au, mardi 7 octobre. Ce jour-là , yers cinq
heures du soir » Tenfant s'assit sur un vase pour aller à *
la selle , rendit des matières demi-solides ; mais en faisant
des eflTorls il éprouva tout-à-coup de la douleur à la vergiB ;
cet organe enfla , l'urine coulait avec peine et par gouttes:
enfin il éprouva les mêmes accidens que la première fois.
Les parens effrayés pensèrent qu'une autre pierre s'était
engagée dans le canal, et nous envoyèrent chercher.
Quand nous arrivâmes à dix heures du soir, nous trou-
vâmes l'enfant dans le même état que la première fois :
la verge était gonflée , œdémateuse. Le gonflement sui-
vait la direction de Turètre jusques an scrotum; il s'ar-
rêtait là en formant une tumeur arrondie , de la grosseur
de la moitié d'une noix. Quand nous demandâmes au petit
malade où W souffrait , il nous montra l'endroit de la
verge où se faisait remarquer cette tumeur. En palpant
le canal depuis l'anus , nous ne sentîmes absolument au*
cun obstacle. Une sonde d'argent droite fut portée dans
l'urètre et parvint dans la vessie sans aucune difliculté ;
elle donna issue à un demi-verre d'urine. Nous explorâ-
mes de nouveau l'Intérieur de la vessie , et nous n'y ren-
contrâmes aucun corps étranger. Une sonde de gomme
élastique garnie de son mandrin droit fut substituée à la
sonde d'argent et fixée dans le canal , nous recommandâ-
mes aux parens de déboucher la sonde toutes les demi-
heures pour donner issue à l'urine.
La nuit fut assez calme ; l'urine coula bien par la sonde ;
mais cependant il en passa une partie entre la sonde et le
canal , parce que , dès que l'enfant sentait la moindre
envie d'uriner, il poussait comme dans l'état do santé.
Le 8 octobre , le gonflement de la verge avait un peu di-
3. 26
3go vAxoiBES
miûué. La sonde n'étant pas dérangée » tout fut laissé dans
le même état. Le surlendemain , j*ôtai la sonde et j'en
replaçai une d'un calibre plus gros. Son introduction fut
asses facile » mais sa |>rés6nce dans Turètre occasionna de
la douleur; c*esl pourquoi , trois jours après , j'en débar^
rassaî le malade. Le gonflement de la verge avait totale-
ment disparu , Turine coula très- librement et l'enfant se
rétablit en peu de jours.
Le calcul extrait de l'urètre de cet enfant était de la
grosseur d'une graine de café torréfiée ; il était ovalaire .
un peu aplati /légèrement rugueux sur une de ses faces;
d'un brun noirâtre , assez dur« pesant deux grains. L'ayant
cassé en deux parties au moyen d'un marteau de fer, nous
vîmes que son intérieur était grisâtre , friable , disposé en
couches distinctes formées autour d'un petit noyau plus
^laQC que le reste , un peu anguleux , moins dur que les
couches, ressemblant asJéz à un petit grain de sable.
Parmi les couches » il y en avait quelques-urils qui étaient
plus blanches que les autres , ce qui donnait une appa-
rence marbrée à la cassure. En soumettant ces fragmens
de pierre à Faction du pilon, dans un mortier de verre ,
nous obtînmes une poudre grisâtre qui se rapprochait par
sa couleur de la sciure de bois. L'analyse chimique nous
prouva que cette poudre était de Toxalale de chaux unie
à un peu de matière animale.
Ce cas de pratique nous a donné l'occasion de faire
quelques observations sur la manière dont les corps
étrangers venant do la vessie sont poussés dans l'urètre ;
sur le mécanisme par lequel ils parcourent une certaine
étendue du canal sans les secours de l'art ; enfin sur les
moyens les plus convenables pour aider la nature dans
ces circonstances , principalement chez les enfans.
Pendant nos tentatives pour extraire le calcul , nous
remarquâmes que l'urètre se distendait prodigieusement
ET OBSBBVATlOlfS. . Sgl
par le flot de t'urinê , surtout au moment ob FenAm^ &uaii
les plus grands efforts en criant. Nous profilâmes 4^ oelti)
observation y en portant les doigts uu peu plus Mi aprfère
du calcul, en engageant le pelit malade à pousseï » c^iAme
s'il voulail uriner , puis en pressant fdrloment sur celte
petite colonne de liquide , qui de cette manière se trouvait
comprimée d'un côté par les parois du canal , et del'autro
par les doigts de l'opérateur et par l'obstacle existant dana
l'urètre. Bientôt nous nous aperçûmes que , par cette nou*
velle manœuvre, le corps étranger était avancé dé plu-
sieurs lignes. Nous continuâmes nos efforts dans le mémo
sens , et âous restâmes convaincus que ce moyen nous
avait beaucoup aidés à faire arriver le corps étranger jus^
qu'auprès du gland.
Telle est en effet la marche de la nature quaud par
elle-même elle fait cheminer^ un calcul depuis rorifiee
vésical de l'urètre jusqu'au milieu de ce canal , ou lors
même qu'elle parvient à l'expulser entièrement; il est à
remarquer que les calculs arrivent assez rapidement par
les seuls efforis de la nature jusqu'au milieu de la verge ,
là où se termine le muscle bulbo-caverneux , mais qu'ils
parcourent dilDcilement l'autre moitié.
L*urine pressée par le diaphragme , les muscles abdo <
minaux, le reloveur de Tanus et par la vessie elle-même ,
est poussée avec plus ou moins de force dans l'urètre , et
disteud ce canal en raison des efforts que fait le malade
pour se débarrasser. Cette dilatation s'opère pou-è-pou ,
de proche en proche , et le corps étranger (s'il s'en trouve
un entraîné par l'urine) parcourt d'abord un assex long
trajet, quoique dans la portion la plus étroite du canal ,
parce que celui-ci n'est pas encore irrité comme il le sera
plus tard lorsque la présence du corps étranger et les efforis
du malade auront déterminé une inflammation plus ou
moins vive dans l'urètre et ses environs; en outre, un^
26..
Sga VÉM0IEE5
fois engagé dans Turètre , le corps étranger se troiire
poussé par la colonne de liquide qui arrive derrière loi »
et qui est elle-mâme pressée par Taction des muscles
correspondant à cette portion du canal.
Puisque c'est ainsi que la nature agît pour débarrasser
le malade » pourquoi ne chercherait-on pas à l'iipiter, à la
seconder, surtout lorsque le calcul est déjà arrivé dans la
portion de l'urètre qui n'est pas soumise h l'action mus-
culaire. Pourquoi 9 par exemple,, ne donnerait- on pas au
malade des boissons abondantes et mucilagineuses dans le
but d'augmenter la sécrétion de l'urine et de remplir la
vessie? ou bien» quand > à cause delà forme irrégulière
du calcul » qui. sur quelques-unes de ses faces laisse un
peu d'intervalle entre lui et les parois de l'urètre , il est
possible de &ire parvenir un liquide dans la vessie , pour-
quoi n'y ferait-on pas des injections adoucissantes? Il nous
semble que le seul cas dans lequel il faudrait s'abstenir de
cette manœuvre , ce serait lorsqu'un corps étranger venu
du dehors ou chassé de la vessie, se trouverait depuis
un temps assez long dans un même point du can^; de
sorte qu'il fût à craindre qu'il n'eût développé dans cette
partie de l'urètre un point d'inflammation ou d'ulcération
qui rendrait la membrane muqueuse susceptible de se
déchirer , ce qui donnerait lieu à une infiltration urineuse.
Dionils avait déjà dit, en parlant des pierres arrêtées
dans l'urètre : « Le chirurgien doit d'abord essayer avec
;8es doigts de la faire couler le long de l'urètre; il est aidé
à cela par Purine qui la pousse pour la faire sortir. 9
En cherchant à nous rendre compte de l'accident sur-
venu après notre opération, nous l'avons attribué au gon-
flement du prépuce , produit par l'inflammation qui s'est
emparée de ces parties , et nous avons regretté de n'avoir
pas placé à demeure dans le canal une sonde élastique
immédiatement après l'extraction du calcul. En agissant
t.
* ET OBSBBYATIONS. 5^5
ainsi , nous eussions sans doute prévenu les accidens , car
en dernier lieu la difficulté d'uriner ne dépendait que de
l'infiltration œdémateuse du prépuce , du rétrécissement
de son ouverture , et d'un petit épanchement d'urine qui
s'est fait dans le tissu cellulaire environnant l'urètre» au
niveau de la racine de la verge. Probablement que dans
les efforts violons que l'enfant fit pour rendre son urine,
il s'en infiltra une petite quantité par quelque éraillement
de la membrane muqueuse, déterminé par te passage
forcé de la pierre. '
L'extraction des corps étrangers arrêtés dans l'urètre
est quelquefois très-difficile. On est souvent obligé de va-
rier les procédés en raison de la nature du corps étranger;
de sa forme » de son volume , selon la partie du canal où
il se trouve » enfin à cause de l'âge du sujet. Il ne nous
pjpirait donc pas inutile de rappeler brièvement ce qui a
été dit à ce sujet.
Le procédé qui consiste à insuffler l'urètre » après avoir
lié la verge au-delà de l'endroit où se trouve la pierre ,
est peut-être le plus ancien, car suivant Prosper Alpin il
était connu et mis en usage par les Egyptiens. On ne
doit compter sur l'insufHation que pour concourir à dilater
la partie du canal qui se troiive en avant du corps étranger.
La ligature de la verge est inutile dans ce casi elle pour-
rait même être nuisible en gênant l'opérateur dafas les
efforts qu'il doit faire pour pousser le calcul d'arrière en
avant et de bas en haut. II suffit que , pendant l'insuffla-
tion , un aide appuie fortement avec ses doigts sur le ca-
nal , un peu arrière de l'obstacle. ' •
On parvient encore à dilater l'urètre , en y injectant de
l'eau tiède , de l'huile ; en y introduisant des bougies de
corde à boyau ou de gomme élastique très-grosses; enfin
au moyen de petites pinces , qu'on introduit fermées , et
qu'on retire plus ou moins ouvertes avec lenteur et ! à plu?<
sieurs reprises. ^
&94 «iiioiist
. Un^fil d'argent ou Uën uci stylet de sonde pliée en dou-
ble » defiiaDÎère à former une anse , ont souvent été fort
utiles» On introduit œ fil dans le canal ; on tâche do lo
poussel* un peu «u-delè du corps étranger , puis » le ramo^
nant à soi bn parvient quelquefois à opérer i'extraclîon.
- Dans bien descas où s'est servi avec siîccès de diverses
espèces de pinces , telles que les pinces longues et grêles
' deat fàtl&Sabatier » les pinces à gatiie de Desauli » de
ilunur, rinslrument de Gooper. Des pinces tout à-fait
droites sont tou)ours préférables» parce qu'on les fait agir
avec plus de facilité , plus de certitude.
Les curettes d'argent , plus ou moins longues , plus od
moins grosses sont utiles » principalement quand h corps
étranger a dépnsséla partie deFurètre qui cbrrespond ji la
^racine de la verger fthis ane henreuèe ittodificalibn à leur
faire subir ,Ve6tAé disposel^ leil)^ tnanche de mamèrè
que l'opérateur sache toujours dans quel sens se trouve
Iéoniilëtt>n de rinslrumenV
On pourrait disposer les ^extrémités des fcranchesde la
pince à gaine de Hunier, de telle manière que , par leur
rapprochement , elles fornieràîent 'une véritable curette.
Ce serait réunir deux instrufnens en un seul. Lorsqu'o.
près avoir poussé cctle pinceâu-delà du corps étranger ,
on trouverait que la curette est trop élrivile , on l'élargi-
rait autant qu'il serait 'conveYiable , en élevant la gatne.
Si par ce moyen on né parvenait pas à ânifenet» le calcul ,
on^lrt'èît , en élevaùt encore la connle , éloigner assez
les branches de l'instrument pour saisir le corps étranger
et l'extraire comme avec unepinoe de //ïîfwifcr ordinaire. Je
nie bohie ici à ces généralités ; on trouvera la description
et la figure de cet instrument dans l'ouvrage que M. Amus-
sat est sur le point de faire paraître.
Le fait suivant donnera une idée de la nature des dif-
ficultés qu'on rencontre àMs Textraction des corps étrau-
ET OB8SBT1TION8. fiç6
gère avrélés dans Furètre » surtout quaDil ils triennent du
dehors. ^ -
(In hoaune , par raisoo de propreté ( da moios à ce
qu'il assura » ) s'étaol introduit dans l'uràtre un cure«
oreille , le laissa échapper^ U fit en vain des tentatives pouv
s'en débarrasser. Le cbirnrgien qui fui appelé chercha à
extraire te corps, étranger avec une pince à gaine ; il par^
venait bien à en saisir Textrémité» mais c'était toujours
de (elle manière .que la ppin te arguë du cqr8H>reille s'esr
gageait dans l'épaisseur des parois da canal , au moindre
effort tenté pour l'extraire. Le malade soufirait des doii*
leurs cruelles ; l'opérateur se décida à inciser l'urètre
vers le milieu de la verge » et retira le corps étranger par
cette ouverture.
• Nous pensons que dans un cas sembfable on pourrait
éviter l'incision ,du canal » et qu'oji parviendrait^ en exr
traire les corps pointus et minces» tels que. des cure-
oreilles, des aiguilles» des épingles, des morceaux de
bois , des sondes ou des. portions de sonde , en se ser-»
vant d'une sonde droite de métal ou de gomme élasti-
que , tout-à-fait ouverte à scs^ deux extrémités. Cette sonde
aurait un mandrin dont l'extrémité olivaire dépasserait
de quelques lignes , et rendrait son iqtroductioa aussi
facile que celle d'une sonde droite ordinaire. Après s'Ê-
tre bien assuré de la situation du qorps étrang(^ , on. fe-
rait appuyer les doigts d'un aide immédiatement au-des^
«ous de l'extrémité la plus éloignée du corps étranger •
on introduirait dans l'urètre la sonde garnie de sop man-
.drin et bien huilée. Quand elle serait arrivée au niveau
de l'extrémité antérieure dp corps étranger, le mandrin
serait ôté ; alors l'opérateur tâcherait., en çon^binant \^
mouvemens de ses deux mains , en alongeant la verge ,
en changeant sa direction , et dirigeant convenablement
les mains d'un aide , tâcherait d'engager l'extrémité du
396 viMOIBE»
corps étranger dans la soade i vers laquelle il le pousserait
aillant que possible ; cette manœuvre serait rendue plus fa-
cile en tournant doucement la sonde entre les doigts. S'il
craignait que » vu son peu de volume » le corps étranger ne
sortit de la sonde » au moment où il retirerait celle-ci ,
il pourrait Tassujettir en introduisant avec un peu de force
un stylet plus ou moins gros dans la sonde.
Un chirurgien de Toulouse a eu , dit-on » recours à un
procédé à-peu-près semblable , pour extraire de l'urètre
une portion de sonde de gomme élastique (1). «Pendant
qu'un aide comprimait l'urètre dans la portion membra*
neuse , par le moyen du doigt porté dans le rectum , il
introduisit dans l'urètre , à l'aide d'un mandrin , une por-
. tion de sonde de même dimension que celle qui aurait été
retirée. Elle était ouverte à ses- deux extrémités. Lors-
qu'elle fut parvenue jusqu'au fragment qu'il s'agissait
d'extraire » M. Figuerie appuya sur le mandrin » et fut '
assez heureux pour le faire pénétrer dans le bout de la
sonde , et la ramener au-dehors. »,
La succion de la verge , proposée pour extraire des cal-
culs arrêtés dans l'urètre» surtout chez les enfans /est un
moyen inutile dans les cas faciles , et complètement sans
effet lorsque d'autres tentatives ont déjà été faites sans
succès.
Quoû||ie BOUS devions proscrire l'emploi du perfora tif
d*Albucaêis , proposé pour broyer les calculs arrêtés dans
l'urètre » quand on ne parvenait pas à les extraire avec les
doigts , parcequ'il serait impossible de le faire agir sans
1>Iesser les parois du canal , nous pensons que l'idée ne
doit pas être pour cela entièrement rejetée , et que si ,
après avoir saisi une pierre avec une pince , on s'aperce-
(1) Dictionnaire de Médecine^ lome 6 , arlicle Corps étrangers ,
de M. Marjoliu»
BT OBSBRYATIOffS. 697
vait qu'elle fût assez grosse pour &ire craindre de décb^.
rer le canal en la retirant > on pourrait se servir d'un per-.
foratif susceptible de s'élever et de s'abaisser en tournant
entre les branches d'une pince à gatne. Une fois la pierra
saisie et bien assujettie entre les mors de la pince, on fe-.
rait agir le perforatif » qui dans tous les cas ne pourrait ja-
mais dépasser l'extrémité desnnors de la pince.
Enfin» dit M. Marjolin » « lorsqu'on ne peut ni extraire
un corps étranger engagé dans l'urètre» ni procurer son
expulsion , il faut nécessairement inciser ce canal; si Id
corps étranger fait saillie» on incise les chairs sur lui;
dans le cas contraire » il est prudent d'introduire un ca-
théter sans cul-de-sac jusqu'au devant du corps étranger»
tandis qu'un aide comprime l'urètre entre ce corps et la.
vessie. L'urètre étant incisé » on saisit le corps étran-
ger avec une pince ou ayec les<doigts» et on en fait l'ex-
traction.. On doit avoir l'attention de ne pas faire l'inci-
sion dans la portion de l'urètre qui est en rapport avec
le scrotum» pour éviter les infiltrations de sang et d'u-
rine dans cette partie. Après a voir terminé l'extraction .
on place une sonde élastique dans la vessie »_ jusqu'à ce
que la plaie de l'urètre soit cicatrisée ».
Tout ce que nous venons de dire se rapporte à l'extrac-
tion des corps étrangers engagés dans l'urètre de l'homme.
Ces sortes d^ccidens sont bien plus rarement observés
chez les femmes » à cause du peu de longueur de l'urètre
chez elles et de sa largeur. Néanmoins » les annales de la
chirurgie rapportent un nombre assez considérable de cas
dans lesquels on a été obligé d'avoir recours à différons
moyens pour extraire de l'urètre de femmes ou de pe-
tites filles » des calculs ou d'autres corps étrangers. Si
donc il arrivait qu'un chirurgien fût appelé dans une cir-
constance semblable » il devrait commencer par s'assurer
de la présence du corps étranger^ de sa nature autant que
598 ' itilCOIBBS
possible , de m sitnalion » soit avec le doigt introduit dans
k TagÎD'et appuyé tout le long de l'urètre ; soit par là vue
ou par l'ÎDtroduciJon d'une sonde , d'un stylet. Après
ifoir fait des injections et des onctions huileuses , on pro-
céderait à l'extractiota du corps étranger, au moyen de
petites pinces, ou arec une curette. Pour ne pas s'expo-
ser à repousser le corps étranger dans la vessie , il faut
avant de faire aucune tentfrtive d'extraction , l'assujettir
dans le canal , en appuyant fortement avec les doigts » un
peu en arrière de l'obstacle , contre l'urètre , à travers la
paroi a^itérteure dû vagin (1). '
(1) Je saisis cette occasion de rendre à M. Amussat la jnsiice qui lui
48t due y au sujet des sondes droites dont fai parlé plusieurs fois
àaam ce Mémoire. Ce qo» )e y^is en dire prouvera que c'est à tort
gu'on a cherché à lui disputer l'antériorité à l'égard de cette impor-
tante modification faite au cathétérisme. ^u mois de mars 1B22 , je
fus appelé auprès d'un malade, demeurant ruedeSètres, N.® io4. Il
avait «u périnée un vaste dépdt urineux. Je fis de vains efibrts pour faire
pénétrer une SQode courbe ; il me fut impossible de vaincre l'obstacle
existant dans l'urètre , vers la portion bulbeuse. M. Amussat ayant été
j^rîé de voir ce malade, réussit à introduire jusques dans la vessie
tmt sonde tout-à'-fait droite. Pendant toute la durée de la maladie ,
nous ne nous sommes servis que de sondés droites qui , chaque fois ',
furent introduites avec la plus grande facilité , malgré les oppositions
du malade, qui ayant eu déjà une crevasse à l'urètre , dont il avait été
v^traité à l'hôpital de la Charité , ne se décida qu'avec peine à se laisser
siettre une sonde d'une autre forme que celles qu'il avait vu em-
ployer à la Cliarilé. Depuis cette époque , je ne me suis plus servi que
de sondes droites ; j'ai trouvé toujours beaucoup plus de facilité à les
iptroduire. J'ai sondé avec plus d'assurance, et en conséquence j'ai
totalement renoncé à l'emploi des sondes courbes^ soit de métal , soit
de gomme élastique.
Je pense que parmi les nombreux avantages résultant de l'emploi de
la sonde tout-à'Jait droite^ on peut citer les suivans : 1.° de rendre le
cathétérisme beaucoup plus aisé , moins dangereux 5 de le mettre à la
portée de tous les médecins et chirurgiens , quelque peu d'habitude qu'ils
aient , ftourvn seulement Qu'ils se rappellent bien la direction de l'u«
jcètre. En efCet , il est presque impossible qu'avec une sonde tout-à-fcàt
ET aBS^SBTAriOllS.^ 69^
^■' " ' ■" '■« ' ■■ it ■> ■"«■I i'uti ■lil'i>iuii>*»**>.*»rf
Considérations sur Canatomie cliirurgicale de iaf région
iliaquOi et description d'un nouveau pr^oeédé pour
faire la ligature des artères épigUiHtrique et iliaque
. externe; par iL Bocaos ^ Dn-M^, pvimctewr à Ut
Faculté de Médecine de Paris* , : ,
w ■ • ^
Si l'on réfléchît aux nombreuses opéral!oQ6 qui. %9
pratiquent au voii>iûa{çe du trajet de Tarière épîga»trîquer»
droite^ on (àsiie une fausse route ^ à moins de s'éloigaer totalement de
Ift direction connue du canal , et de ponsâer avec violence ; tandis qn^il
€9t trèfl-aisé de percer l'urèire et tle faire mie fausse' roaite ^ en se
servant de la sonde courbée , à cause de ce mouvement d'abaissement
ou de bascule qu^ou exécute, lorsqu'on suppose que le bec de la «onde
est arrivé sous la symphyse des pubis, a.^ De savoir toujours , el
d'une tnaniè'te frécise , où se trouve Peitrémké de la sonde , d'à-
f>rés la direction de tout l'instrument , et snr*toui d'après celle de la
partie de la sonde qui se trouve au-debors. Il est si vrai qu'avec
la sonde courbe, on ne sait pas au juste où se trouve son extrémité,
qu'on est souvent forcé de porter le doigt indicateur au périnée et dan§
le redum , pouV diriger plus exactement le bec de l'instrument. 3.<* De
pouvoir , dans les cas de rétrécissement de l'urètre , agir avec la
sonde droite , comme on ferait avec un, stylet mousse ; c'est-à-dire, de
pouvoir tourner la sonde entre les doigts, en même temps qu'on ap-
puie contre l'obstacle , dans la direction connue du canal , et en tirant
A soi la^Verge »vec l'autre main. Cet avantage est immense j^ et ne
peut être obtenu qu'eu se servant d'une sonde tout à-fait droite.
4.^ De pouvoir remplacer une sonde d'argent par une sonde élastique
ouverte à ses deux extrémités, en se servant de la première comme
d'un mandrin droit. L'appareil , qui est très-simple , consiste dans
une sonde droite brisés à an pouce et demi au-dessous du pavillon , de
manière à pouvoir , une fois la sonde introduite , dévisser sa partie
supérieure > et visser à sa place le mandrin même , disposé en consé-
quence. Il en résulte une longue tige droite sur laquelle on fuit glisser
la sonde flexible, eu la ionruaut entre les doigts et en la poussant dou.-
cernent jusqn'à ce qu'elle arrive dans la vessie; rien de plus aisé eu'^
400 MiMOIftBS
on est naturellement porté h croire qoe les lésions de celle
Mière doivent être fréquentes ; ainsi , dans le débridement
des hernies inguinale et cinirale , et dans la ligature de
l'artère iliaque externe , les praticiens redoutent avec rai-
son cet accident. La même lésion est à craindre lorsque
Topéradon césarienne est pratiquée sur une des parties
"^ de Tabdomen plus ou moins éloignée de la ligne mé«
diane. La paracentèse a donné lieu à plusieurs hémorrfaa-
gies mortelles. Enfin , Tarière épigastrique peut être inté-
ressée dans les plaies du bas-ventre. C'est pour cette rai-
son que )'ai cherché un procédé pour lier cette artère » et
qui pourrait aussi servir à lier l'artère iliaque externe.
Comme ce procédé estbasé sur l'étude des rapports qu'ont
les artères avec les diverses parties qui les a voisinent , je
commencerai par décrire la situation absolue et relative
de ces vaisseaux» avant de tracer les règles qui doivent
servir de base au procédé que je propose.
' §. L Considérations an€Uomiqu6S. — L'artère iliaque
externe est située dans la fosse iliaque interne ; elle côtoie
à peu-près lequart externe du détroit supérieur du bassin;
s'étend ordinairement de la symphyse sacro-iliaque au li-
gament de l'arcade crurale. Elle naît de l'iliaque primitive ,
et, d'après son trajet et sa direction , elle parait en être
la continuation , de sorte qu'une ligue qui partirait en
haut de la bifurcation de l'aorte ventrale pour se termi-
ner à la partie moyenne de l'espace compris entre la sym-
suite que d'ôler -la sonde métallique , à laquelle le mandrin est resté
visse solidement»^
J'insiste sur la dénomination de sonde droi^^ parce que souvent
on dcsigne sous ce nom des sondes qui n'ont qu'une très-légère cour-
bure, ou une courbure analogue à celle des sondes de femme. Je
m^ahsliens d'entrer dans plus de détails sur un sujet qu'il appartient
à M. Amussalde traiter» et sur lequel il prépare un travail int-
^portant.
BT OBSBBVATtONS. 4^1
pbyse du piibis cUJ'épine de Tiléon > déterminerait Tétea-
due et la.dirêcUcmhde ces deux artères prises ensemble.
II faut observer y cependant» que dans ce trajet elles dé-
crivent une courbe dont la convexité répond en arrière et
en dehors , déterminée d'une part par la saillie sacro-ver-
tébrale, et d'autre part , parTéminence iléo-pectinée. La
longueur de ces deux artères est différente suivant que
Taorte ventrale se divise à une hauteur plus ou moins con-
sidérable; ainsi , elles sont plus longues chez les sujets sur
lesquels l'aorte se bifurque sur le corps de la quatrième
Vertèbre lombaire , et plus courtes chez ceux où cette bi-
furcation nese fait que surlè corps delà cinquième vertèbre
de cette région. Je ferai remarquer que , dans le premier
cas » cette division de l'aorte correspond immédiatement
à l'ombilic; cette remarque pourrait servir de guide « ce
me semble • si Vofï avait à faire la compression de l'artère
aorte au-dessus de ses bifurcation^ » comme l'a employée
M. le professeur Dupuytren ; ou bien elle dirigerait pour
préciser l'endroit où l'on devrait faire l'incision des pa-
rois abdominales, si l'on se trouvait dans la nécessité de
pratiquer la ligature de ce tronc artériel d'après le pro-
cédé de Gooper.
La bifurcation de l'aorte ne se se fait pas toujours sur
la ligne médiane du corps , de sorte que , si l'on mesure
l'intervalle qui se trouve entre la division de cette artère
aux points où se terminent les artères iliaques externes,
on trouve que celui du côté droit a au moins jrois à qua-
tre lignes de plus que celui du côté gauche. Le 'sinus
de l'angle qui résulte de la bifurcation qui termine ainsi
l'aorte est d'autant plus grande que le détroit supérieur
du bassin est plus ample. 11 est assez rare que l'iliaque
primitive se divise en iliaque externe et interne , àla sym-
physe sacro-iliaque , comme on le dit communément. Je
me suis convaincu un grand nombre de fois , dans mes dis-
4aS »&]|OIB£f
aectÎQQs, que le poial de cette diyiMop varie depuis la
symphyse saoro-iliaque jusqu'au corps ae h ciûquièaiei
T^tèbre lombaire» Il est même asses fréquent de voir su?
le mémeiodi^durartère iliaque prinutirese diviser, d'un
côté près de rarliouIatioDsaoro-iKaquei tandis que de l'au-
tre côt^» celte divbioa ne se fait que près de la symphyse
saçro-vertébralé* J^insiaUesur cette différence d'origine des
artères iliaques exleme et interne ^ parce qu'elle serait
d'une girande importance si l'on avait à lier l'iiiaque pri-
mitive au-^dessus de sa bifurcation.
L'artèrci iliaque :ex(erne cesse d'être revêtue par le pé«
ritoiue dans l'étendue de six à-^s^ lignes au-dessus dé
l'arcade crurale. C'est de cette portion que naissent les ar*
tères épigastri^ues » circonflexe » ifiaqùe » et , sur quelques
sujets , l'artère sous-pubienne. La «première , en se por-^
tant obliquement de l'artère qui la {buniil , au-]>ord externe
du muAcle droit de l'abdomen » plaoée entre le péritoine
et le fiiscia Iransversalis » est enveloppée par une couche
de tissu celluiairc assez épaisse.
On peut conclure , d'après ce que je viens de dire , que
l'artère iliaque externe peut être mue à découvert et liée
au-dessus de l'arcade crurale sans qu'il soit nécessaire de
décoller le péritoine , et que pour fiiire la? ligature de l'ar-
tère épigaslniqge , il faut intéresser les diverses couches
qui composent la paroi antérieure de la région iliaque ,
excepté le péritoine.
En 'examinant les parties qui servent à former la paroi
antérieure de la région iliaque, j'ai trouvé qu'elles pou*
vaient être divisées en cinq plaos parfaitement distincts
les uns des autres : le premier , formé par la* peau et lé
fasc'a supcrAcialis, est séparé de l'aponévrose du grand
oblique par une couche de tissu cellulaire filamenteux;
dans laquelle il s'accumule , en général , peu de graisse.
Le second se compose uniquement de Taponévrose du
BT aB8BBTATION8. 4^5
grand <AUque^ remarquable par sa structure fibreuse et
par son peu d'adhérence a?ec les plana vobins. Le troi-
sième , composé par les muscles petit oblique et transverse ,
est pour, ainsi dire libre par les deux faces. Le quatrième,
formé par 1^ foseta-transversaJis , est séparé du péritoine
par une couche eelluleuse assez épaisse , dans laquelle sont
placés les vaisseaux épigastriques ek les cordons fibreux qui
résultent^ de l'oblitération de l'artère ombilicale et de l'ou-
r^que. Le cinquième , enfin > est formé par* le péritoine.
La peaq offre quetques^ particularités dignes de re^
marque. Chez les enfans qui ontde l'embonpoint , et sur-
tout chez les jeunes filles^ on voit très-souvent un sillon
defr^i'circulaire transversalement dirigé, dont la convexité
Qst tourné en bas et les extrémités' vers les épines d^
iléons. Quelquefois chez les femmes adultes un amas con-
sidérable de gr'iisse se forme entre les lames celluleuses
très-denses , qui unissent la peau et la fesoia*saperficialis ,
et eqtraÎAe par son poids la peau de cette région de ma^
nière à lui faire former qn pli transversal quîr recouvre lefS
aines et les parties extérieures de la génération; cette pK-
cature est constante chez les femmes hottentotes , oo la
nomme le tablier. La peau de la partie inférieure du bas^'
ventre présente aussi des sillons longitudinaux , appelés
éraillures ou vergetures chez les femmes qui ont eu des
enfi^ps. Dans queiqi^s circonstances parliculières , la peafa
de cette région acquiert une coulciir brune plus ou moins
foncée , commic chez les jeunes. (iUes aux approches des
règles » et chez les ièmmes après la conception»
Le fascia-suporfictalis , placé immédiatement soos la
peau , est composé par la réunion de plusieurs lames fi^-
breuses disposées sur deux plans , et chacun d'eux a une
origine différente : ffun profond , très-mince , part db la
parlie de l'aponévroae crurale qui est adossée an ligament
de Poupart; l'uutn^» Spupc^rficiel « ibrmé par la jonction de
4o4 ^ ' VfitfOIBBS
.plusieurs lames Tenant de Taponéyrose fascia-lata , après
ayoir recooTert les ganglions lymphatiques de Taine et
TouyertuDe extérieure du canal crural» se porte avec les
plus profonds » sur les parois du bas-ventre; ces deux
touches aponévrotiques sont séparées par les vaisseaux
des tégumens de Tabdomen et par les vaisseaux lympha-
tiques de cette région » et en dedans par les vaisseaux
honteux externes. Du cdté du canal inguinal , le fascia-
superficialis se réunit au dartos , qui parait en être la con-
tinuation ; dans la femme » il se continue dans l'épaisseur
des grandes lèvres avec un tissu analogue.
• L'orifice intérieur du canal inguinal est formé par une
ouverture dont est gercé le fascia-transversalis; cet orifice
-présente au côté intseme de son pourtour un faisceau de
fibres particulières , parallèles et fixées par leur extrémité
;au fascia-transversalis. Dans quelques sujets très-muscu-
leux f il m'a paru composé de fibres charnues. Ce faisceau
me semble avoir pour usage dé s'opposer k la dilatation de
-.cette ouverture et de protéger la paroi interne du canal
inguinal qui est très-faible.
> §• IL Position à donner au malade pendant topé-
rktion; compression de l'artère iliaque externe. — Je
.pense en général que la situation la plus convenable est
•celle qui favorise le plus le rapprochement des parois de
l'abdomen. Ainsi , dans le coucher en supination , surtout
quand le bassin est pl«B élevé que le reste du tronc, que
la tête et les membres abdominaux sont légèrement fié'
chis y les parois postérieures de L'abdomen offrent alors
un plan incliné , à partir de la saillie sacro-vertébrale
jusqu'au diaphragme. Dans ce cas , les viscères abdomi-
naux, par leur tendance à se porter au point le plus dé-
clive , et pressés par les contractiibs des parois anté-
rieures , sont refoulés vers la face concave du diaphragme.
Ce dernier » cédant à ce double effort, s'élève plus ou
ET OBSERVATIONS. 4^5
moins baut du cotô du thorax. On voit alors que les parois
antérieures sont placées sur un plan horizontal chez les
individus qui ont de l'embonpoint , ou bien qu'elles for-
ment une -courbe dont la convexité répond 'à la saillie
sacro-vertébrale chez les individus maigres. Dans cet état
de choses, la paroi antérieure de la région iliaque est,
pour ainsi dire » appliquée à la paroi postérieure de cette
région. Le cœcum, à droite^» est entraîné vers la base du
sacrum par la masse des intestins grêles à laquelle il est
attaché au* moyen du bord postérieur du mésentère ; à
gauche, TS iliaque du colon , plu^ ifichement assujettie, a
une position plus variable. C'est dans cette attitude que
l'on peut facilement, à l'aide du toucher ^ reconnaître
d'une manière précise la position générale et respective
des divers organes qui proéminent plus ou moins dans la
fosse iliaque. Ainsi , au dessus de la saillie formée par le liga-
ment de l'arcade crurale , on aperçoit une surface concave ,
qui est d'autant plus profonde qu'on s'approphe davantage
delà saillie sacro-vertébrale. La partie externe, de cette
surface présente une légère excavation correspçndant à
la face antérieure du muscle iliaque; elle est bornée an-
dedans par une saillie oblique formée par les muscles
psoas. On sent aussi, à la partie moyenne de cette région,
une tumeur molle , variable en grosseur; cette tumeur est
produite à droite par le cœcum , et à gauche par l'S iliaque
du colon. £n dedans, et suivant la saillie des muscles
psoas, sur le vivant, et dans l'étendue de deux à trois
pouces au-dessus du ligament.de l'arcade Crurale, on sent
les battemens de l'artère iliaque exjterne. Si l'on fait at^
tcntion que ce vaisseau est presque immédiatement ap-
pliqué sur l'os coxal , on concevra facilement cominent il
peut être comprimé. -En effet, j'ai fait plusieurs fois cette
compressipn , et j'ai constamment interrompu le cours du
.<img dans le membre correspondait. Voici de ^iPAila^ipa-
3. '«7
4o6 HÊuoiniïS
niète jein*y prends : le sujet en supination et tout disposé
comme je i*ài dit plus haut , on porte le pouce à vingl-
qiJàtre et même à trenté-sîx lignes au-dessus de l'arcade
crurale . immédiatement en dedans de la saillie formée
par lës'psoas'y et Fon' comprime directement d'avant en
arnère et tm peu de dedans en dehors. On est certain de
Texaêlittide-de cette compression » quand , au moment où
eflle est exercée , on sent les battemens de l'artère com-
primée entré le pouce et Fois sur lequel elle repose ; cette
j^ressioh me pàràtt bien plus facile et bien moins doulou-
reux que celle qitie Ton fait sur la première côte et sur la
saillie sdéro-vertébrale pour suspendre la circulation dans
la 9ôus-clâvîèré et f aorte, par la raison que le nerf crural
est trop él'oighé pour être comprimé avec l'artère qui lui
otrespond.
La connaissance de la situation et des connexions de
l'artère que Ton se proipofte de lier , n'est pas toujours suf-'
fisànté pouf en (aire la ligature d'une manière sûre et fa-
cile; il finit aussi pour bien préciser l'endroit et la direc-
tion que l'on doit donnciir è Tincision nécessaire des tégu-
mens , pouvoir tracer, sur la surface des régions dans les-
quelles (sUe est placée , la direction et Tétendue de ce
vaisseau ; ainsi pour traéèr sm'les tégumens de l'abdomen
celle de l'artère iliaque externe , on lire une ligne qui ,
partante un demi-poucé au-dèds6nsde l'ombilic , doit être
pi^longée jusqu'à la partie moyenne de l'espace comj^ris
entre l'épine supérieure de l'iléon et les symphyses des
pubis. On détermine par cette ligne , non-seulement le tra-
jet de l'artère iliaque externe, màis'encore celui de l'ilia-
que primitive.
8 III. Ligature de l'artère épigastriqiie. '-— Lé malade
couché en siipinalion , on fait une incision de deux pouces
aux tégumens de Fabdomèn , immédiatement au-dessus
dû liganièilt de l'arcade cruMle; dont les extrémités ex-^
BT OBfrBRTATIONS. 4O7 .
terne soient à ^ale distance de Tépitie de^ riiéon et
interne de la symphyse des pubis. La peau et le fescia-
superficîalis coupés» les bords de cette division écar^
téi ; par une dissection soignée , on met à décourert dans
toute l'éiendae de la plaie le ligament de Taroade crurale.
Ensuite l'opérateur , à l'aide d\iae sonde ca nnelée tntro-*
duite sous Vaponévrose do grand oblique » à Tangle ioterae
de la piaie » la divise de l'angle interne à Texteme y pa«*
ratlèlement au ligament de Poupart » avec un bistouri
glissé danv la cannelure de la sonde. Les bord» de cette
seconde section écartés» les vaisseaux spermattques^ » ainsi
que le muscle crémaster , relevés vers la lèvre supé-
rieure de la plaie, et les légères adhérences que ce faisceau
musculeux contracte avec l'arcade crurale détruites avec
le bout de la sonde canneléév^ on voit nne surface apo-
névrotique appartenant au fascîMransversalia , percée au
milieu d'une ouverture» par laquelle les raisseaux tesilc.u--
laires s'introduisent dans le canal inguinal. Aprèa avoir ^
dilaté cette ouyerture avec le doigt indicateur et la sonde >
Tartère épigastrique placée immédiatement derrière cette
lame aponévrotique est mise à nu , soulevée et isolée dé ta
veine qui lui correspond ; alors on passe autour dèoètte
artère une ligature appropriée.
Si l'artère épigastrique avait «été eoupèe complèteotenlv
il faudrait » après avoir fait la compressioB de Partèi^ ifia^
que externe , dilater grandement l'ofiverioré apdfiévpô-
tique du fascia-transversalis » ch^cher k saisir «reo dus
pincbs l'artère épigastrique le ^lus prè» péssible èei%on
origine , pour en fi^ire ensuite la ligature.
% IV. Ligature de l'artère Uiaiquô exttfm»^ «*-* ht ma*
lade » en supination , le basaiu plus élevé que le nsste» du
tronc » la tête penchée ivers la poitrine , ieamemhrea ab^^
dominaux flécius sur iebasÛD« et les genoux légèrement
écartés » le chirurgien » placé au Coté de Tarière lésée » iail ^
«7-
I
40tf MBMOIBES
Mu% iégaBOMB de Tabdomea une incision de deux à Urob
pouces 9 dans la même direction ei dans les mêmes rap-
ports indiqués pour la ligature de Tartère épigastrique.
Cetle incision doit comprendre la peau et le Ciscia-super
jQcialis* L'aponé? rose du grand oblique , également sou-
leTétfafée une sonde cannelée etcoqpée suivant la 4irec-
'tiondn ligament de l'arcade crurale , les vidsseaux tes-
ticubires et le crémaster poc tés sous la lèvre supérieure
de la plais , Topérateur dilate fortement Touverture pra-
tiquée au faicia-transversaiis ; puis suivant la direction
des vaisseaux épigastriques , et du coté de leur origine ,
il écarte avec le doigt /indicateur les lames cellulaires et
les ganglions lymphatiques, situés au^e^sus de l'arcade
crurale et sur l'artère iliaque » et après l'avoir mise à dé-
couvert et séparée de la veine qui Jui correspond , il glisse
entre la votne etrartèrai» et derrière le tube artériel^ un
stylèt uiguiUé-courbé et armé d'«une. ligature.
• Gettèf idciaion suffit ordinairement pour lier l'artère
iliaque ôcteme ; à près'dlun pouce au-nlèssus du ligament
de fello|M ; inaissi les tuniques do cette artère se trou-
vaient altérées à , une distance plus élevée » on serait alors
obligé d'agrandir riiiciMon laite aux tégumens en portant
à l'angle oxtornc de la ploie. un bistouri boutonné, dirigé
obiiqueiûent eu haut; et en .ikhors , .de mianière à donner
&.b plaie ê^tériaAtt) une focme semi-lunair(d| Quelquf^s li-
gnes d'agrandissement suifisebt pour portci: la ligature à
deux pouces au-dessUs>de l'arcade. crurale. .
(...Mats si 'ta ligature dejl'arSère iliaque externe était né-
cessitée par une tumeur aqévryâmale qui s'élèverait plus
ou.Biaius au-dessus (|e. t!arcade crurale «je crois qu'il
laudrait alors faire immédiatement. au-dessus, de la tu-
meur» une incision transversale au ti^gumeut » lui dqnuer
une forme semi-lunaire^ diviser dans cette même direc-
lioi) .ra|K>névro8e du ^rand oblique , les muscles petit
ET OBSIRTATtOlfS. 4^9
oblique et transverse , ' déchirer avec la «oode oannejée
et le doigt indicateur le fasoia-transVersalis , enfin décoller*
le péritoine, '
' Il arrive fréquemment que la section des tégumeii»
donne lieu h iine hémorrhagie= produite par la . division'
dé l'artère des tégumens dtf* bas-ventre i récpulement>
ibnguin qu'elle fournit est assez abondant pour exiger^
la ligature du vaisseau coupé ; le jet de sang part tou-'
jours de la lèvre inférieure de la plaib ou d'un de se» angles.
Réflexions. — Leprocédé opératoire que j'ai décrit me.
parait d'une -^écution plus facile et [dus sûre que celui
d^Astley-Cooper. Je fonde mon opinion sur ce que , selon,
la méthode de ce chirurgien , l'inoision des tournons ,
faisant à-pèn-près un angle droit avec l'artère^ qui doit
être liée , ne correspond à ce vaisseau que par son extré-
mité interne , tandis- qu'en ^opérant de la manière que.
j^indique ,1a pa^ie moyenne de l'incision destégumens
répond directement à l'artère. On peut concevoir d'après
tela qu'au moyen de i'incisiqp proposée » il sera plus facile
d'isoler convenablement l'artère et de porter la ligature à .
un point plus élevé , qu'en l'exécutant d'après leprocédé.du
chirurgien anglais. Par le procédé que je propose, on peut
mettre à nu et lier l'artère iliaque externe après d'un pouce:
au-dessus du ligament de fallope , sans qu'il soit néces-
saire de décoller le péritoine, tandis que par la méthode
de Gooper, la plaie est plus profonde ; on est toujours
obligé de faire un décollement plus ou moins considéra*-:
ble du péritoine , pour parvenir jusqu'au vaisseau que l'on
veut lier; de plus , en ne peut porter la ligature qu'à une
très-petite distance de l'arcade crurale. »; ■ •
On pourra peut-être m'objecter que i dans son incision ,
Astley-Gooper a eu pour l)ut d'éviter la lésion de l'artère
épi giafstrique ; mais je ferai observer .que €jBtte«rtàre>'plar-
4lO liKOlBIlt
cie derrière le ia8Cia^lrftD»v€frsali» » est enveloppée d'une
oouohe de iStMi cellulaire $ de manière que lorsque l'opé*
rateur aura porté sous la lè?re supérieure de la plaie les
yoisseaot teslioulaires et soulevé le bord inférieur des
musclas petit oblique et transverse, il verra les vaisseaux
épigastriques à travers la lame très^mince qui forme le fas-
da iransversalis ; il lui sera alors facile de les mettre à
découvert sans craindre de les intéresser : bien plus ^ ils
lui Serviraient de guide poui* arriver {Jus sûrement à l'artère
iliaque externe » et pour porter la ligature au-dessus du
point de leur origine.
L'ineision » faite suivant la méthode du chirurgien an-
glais k est toujours suivie d'une bémorrhagie assez consi-
déntble poor troubler Topération ; omette bémorrhagie est
oailséi9:pap la bection de quelques brunches artérielles ve-
nant do TarAère circonflexe dei'ilèoii ; il n'est pas tou-
jours SéMotie faire la ligaiure de ces laisseatix; parce
qifr'étant divisés trés^près du l^ament de bllope » les ex-
tf&nités côtelées de ces vaisseaux en le contractant , s'en-^
gagent etitPt^ les fibres aponévrotiques de ce ligament, eU
échappent «Quelquefois aux recherches les plus soignées de
l'opérateur. •
»" "' '■ ■ -- '^'i * -l'i-i-iji' ■ 1^ i.f'. iii»..,.i ...111 .i
iféfU êUT'he 'tffêtê dû P introduction de Voir dans -Us
• ' veines ;.j9ar ii'LEHiOY {d^Etiolle»)
• Des expériences nombreuses ont 'prouvé que l'air in«
iroduU en certaines proportions 'dans les vaisseaux circu-
latoires, peut produire une mort instantanée. Ce fait n'est
plus au)6urd'hui une simi^e particularité curieuse en phy-
aiologie , et déjà dans deux circonstances bien manifestas
l'flitrodlsetioa'Sjpontanée de l'air' dans tes veines a délermi»
ET OBSERVATIONS. 4lJ
né subiioment la niorl. La première de ces observations jso
trouve consignée dan$ un des Numéros, do 18212 du /^ur^
nalde Physiologie expérimentale; Thistoire de la seconde
opération n'a point é^ publiée , et ce silence a donné Ueu
aux imputations les plus bizarres et les plus injustes. Iji
s'agissait d'extraire une tumeur volumineuse située AU
partie, postérieure du col ; une grosse veiijie partant d/^
cette tumeur allait se' rendre dans Tune des jugulaires. ;
logée dans un. sillon du corps, très-dense que l'on. voulait
enlever; adhérente de toutes parts, cette veinp ne put
s'affaiser lorsqu'elle fut divisée par le bistouri ; son ouverr
ture resta béante; le cœur en se dilatant opéra dans sa
cavité un vide que remplit l'air extérieur » et la mortieMt
lien à l'instant. Peut être qu'à l'avenir l'attention éjreilléç
sur cet objet fera reconnaître que de semblables exemple^
sont moins rares qu'on ne Tavait cru. d'abord, et qu'une
partie des morts subites que l'on avait attribuées à. ces
ébranlcmens nerveux formidables que «déterminent lej^
grandes opérations , n'étaient réellement.que l'effet dç Tinr.
troduction d'une certaine masse d'air dans les vaisseam:
sanguins.
Deux explications de ce phénomène important ont élé
proposées jusqu'à ce jour; la première appartient à Bi-
chat, la seconde est due à Nysten. Bichat regardait h
mort comme le résultat de l'impression de l'air sur le cer-
veau; son opinion est basée sur les dits, suivans : i.* I9
circulation continue encore pendant quelque temps après
l'introduction de l'air dans les veines; 2.^ l'air poussé au
cerveau par l'une des carotides produit la mort; 3.^CQtt&
mort est accompagnée de mouvemens convulsifs qui an^
noncent une affection de l'encéphale; 4*^ le système.vei-
neox à sang rouge est pbin de sang mêlé d'air; 5."* on
trouve dans la seconde et dans la vingt-quatrième lettrç
de Morgagni ,des observations dans lesquelles., ;api;èsui\e
4lft * MÉMOIRES
mort fQbite».oD rencontra de l'air dans les vaisseaux du
cenrean. Je pense avec Bichat que l'air, en ailêclaat la
sensibilité du cerveau ou bien en agissant mécaniquement,
peut produire la mort ; mais les faits avancés par cet
homme célèbre sont-ils entièrement exacts ? La mort dans
beaucoup de circonstances ne commence-t-elle pas par
d'autres organes? En effet, il n'est pas ordinaire de voir
les animaux , après l'injection de l'air , mourir avec des
mouvemens convulsîfs; dans les expériences que j'ai vu
faire à M. Magendie, et dans celles que j'ai répétées , la
mort à toujours été accompagnée des symptômes de Tas^
pfayxie; sur Fhomme, dans les deux cas dont j'ai parlée
l'introduction de l'air détermina la syncope à l'instant
môme , et ce ne fut qu'après avoir cherché pendant une
demi-heure à ranimer la circulation que l'on pût se per-
suader la réalité d'une- mort aussi prompte.
En second lieu , lorsqu'on ouvre le cadayre de l'animal,
on ne trouve souvent que peu ou point d'air dans les vais-
seaux du cerveau , tandis que les cavités droites du cœur
et l'artère pulmonaire sont distendues par ce fluide élas-
tique. Cette circonstance avait fait penser à Nysten que
la distension des caiûtés du cœur était la cause de la mort.
Mais expliquer ainsi le phénomène , n'est-ce pas mettre
l'effet à la place de la cause ; les contractions du ventricule
droit dépendant de celles du ventricule gauche , ne
doiveiit-elles pas continuer aussi long-temps que les ar-
tères coronaires recevront du sang artériel ; le ventricule
droit ne devra-t-il pas se vider de l'air qu'il contient, à
moins qu'un obstacle insurmontable ne s'y oppose; or,
cet obstacle , il existe dans le poumon. L'air atmosphé-
rique poussé par les contractions du ventricule , éprouve,
par le changement de tempérarare , une dilatation subite,
distend , ronipt les capillaires du poumon , l'organe devient
^ l'instant emphysémateuis /et la circulation s'arrête. Cet
ET OB9EIITAT10N9. i^l$
emphysème, je Tai observé pour la première fois dans
une ctpérience faite par M. Mageadie , et je Tai 'produit
moi-même deux fois sursis (i). Les expériences de M. Gay-
Lussac ont prouvé qu'il existe entre les liquides et les gai
une grande différence sous le rapport de la dilatation ; les
liquides éprouvent par une forte chaleuk* uùe dilatatioij
énorme , mais ils ne se .dilatent que fort peu à une bàsâé
température ; la dilatation de l'air atmosphérique , ad
contraire , est toujours égale à toutes les températures ;'
elle est aussi forte de o*" à Ss® , que de 68° à loo"*, c'est-
à-dirc de isS dans les deux cas. Pojur parvenir à con-
naître si rexpérience était d'accord avec le raisonnement,
si la distension et la rupture des vésicules pulmonaire;^
étaient réellement causées par la dilatation subite de l'air;
j'exposai deux fois au feu la seringue d'argent qui mti
servait à faire les injections ; je portai sa température in-
térieure à 55*9 et je poussai ainsi dans les veines de l'air
déjà dilaté. Dans la première expérience , la respifatioa
de l'animal parut bientôt pénible , cependant il survécut*
Dans la seconde , l'animal succomba , thais je ne trouvai
point d'emphysème. Ces deux expériences ont été faites
sur des chiens à-peu-près d'égale grosseur; je ne sais à
quoi attribuer la différence de résultat , et je reconnaît^
que cette tentative a besoin d'être répétée.
(i) Bien que M. Pledagoel n^dît jusqu'à ce jour rien publié mr le
sujet qui m'occupe , et que j'aie sur lui l'avantage de la priorité , jo
dois à la vérité de dire qu'il avait eu même temps que moi conçu
cette idée, que la mort qui est produite par l'introduction de l'air dan»
les veines j peut être l'effet d'un engorgement aérien, d'un emphysème
subit du poumon. A cet égard , nous nous étions rencontrés , puisque
dès le mois de février, dans l'instant où il m'exposa|t sommairement
son opinion , je lui montrais cette même idée écrite et développée
dans un rapport que je lus quelques jours après dans le sein d'une
Société dont il fdit partie.
4l4 vixOIRES
On objectera peat-être à rexplication qne je viens de
donner , qu^ Ton a vu des individus vivre assez long-temps
avec des poumons entièrement emphysémateux. Gela est
vrai, mais quelle diij&rence! La gêne long-temps pro-
longée de la respiration a produit ici peu-à peu la disten-
sion des vésicules pulmonaires, et l'organe s'est inseosi-
l)lepient accoutumé à cet état; si cet emphysème avait
été subit et général., certainement la mort en eût été la
fuite.
II est encore vrai de dire que Temphyséme du poumon
ne se produit pas dans toutes les circonstances : qu'arrive,
i-il donc alors ? Le voici : Tair introduit en certaine pro-
portion dans les veines , prend la place du. sang dans
Tarière pulmonaire ; si la circulation n'est point arrêtée
dans le poumon , si Tair a pu pénétrer dans les radicules
des veines pulmonaires , il arrivera un moment ob le ven-
trieule gauche au lieu de sang artériel ne recevra plus
que de l'air; privé alors de son stimulant nécessaire , H
va cesser de se contracter.
L'air introduit dans les veines pourrait donc produira
la naort de trois manières : par son influence sur le ce^i^
veau , en affectant sa sensibilité ou en agissant sur luimé-^
caniquement; par son influenee sur le poumon , en déter-.
minant un emphysème subît dans cet organe ; par sool
influence sur le cœur, en le privant de sang artériel.
Jusqu'ici on ne connaît aucun moyen capable d'arrêter
les accidems formidables que détermine l'introduction de
l'air dans la circnlation ; mais il est une considération
pratique que l'on ne doit pas perdre de vue , c'est que
l'introduction spontanée de l'air dans les veines est d'au-
tant plus facile que le vaisseau est plus voisin du cœur ;
plusieurs fois on a vu cet accident survenir chez les che-
vaux pendant la saignée de la jugulaire ; l'expert voulant
suspendre le cours du sang , saisit avec les doigts le bout
ET OB8£ay.AT10N8. 4^$
supérieur de la veiûe » le bout inférieur reste béant; le
çœi^r y opère le vide, V.fif s'j précipite» et ranima)
meurt. La crainle^dVn pareil aialbe.ur ne dpyralt-elle pa«
faire rejeter de la pratique de la médecine la saignée de
la veine jugulaire.» déjà dangereuse par la compression
que Ton est obligé de faire au pou « et presque toujoiifs
iijsu0!sante ?
Description anatamiao^athologiqUe d'un fastUê mono--
broche 9 numopode et agame, parvenu à-peu-prè^
au terme de la natstance, mais cependant mort avant
L'accouchement ; par M* Scbllisb » D.'JUt-P»
La. masse totale de ce fœtus peut être évaluée h huit
livres ; ^es tégumens extérieurs sont dans l'état naturel »
et D^aUnoncent pas que la mort dans le sein de la mère
date de plus de six à huit jours. La conformation de la tête
ne présente auciine déviation organique. Le volume de
eette partie est un des plus considérables de ceux obser-
vés à cet; âge. L'ossification des os de la voûte du crâne
est fort avancée , et apporte r pour l'ouverture de cette ca^
vitét des difficultés qu'on ne trouve pas ordinairement en
pareil cas. Le cerveau» dont la consistance et le volume ne
s'éloignent pas de l'état normal » ne présente non plus pour
sa structure aucune modification qu'un examen attentif
puisse nous faire reconnaître, Les organes de la voix , oeu^
contenus dans la poitrine , ^nt aussi dans l'état naturel le
plus ordinaire. L'étendue totale de l'abdomen est plus con-
sidérable ; la masse des intestins et les autres viscères do
la digestion remplissent exactement cette cavité : elle ne
contient aucune exhalation , ni gazeuse , m liquide. JLe
foie est dans sa situation naturelle. L'estomac , quoique
conservant é&k rapp<^rts communs» est petit» contracté sur
4iG k&xoiHES
lui-même , la râle' et le pancréas sont dans l'état normal.
Le canal iùte^inal semble former y par son aggloméi^tkm ,
deux masses y une adroite et Tàutre à gguche; la première
est formée par l'intestin gréle / et la iseconde par le gros
intestin. Cette dernière portion est sensiblement dilâtàe ,
elle est aussi plnspfilequede coutume. L'anus manquant»
Yoici comment elle se comporte : le colon arrivé à la fosse
iliaque gauche , après avoir formé ce qu'on appelle com-
munément rS de cet intestin , remonte en gagnant la li-
gne médiane , sans beaucoup de fléxuosité , et vient se
Joindre y en formant un culnle-sacV au cordon ombilical
au moment où 'celui-ci^ sort de l'abdomen ; chemin faisant ,
cette portion ascendante est rencontrée par le reste du gros
intestin ; l'une et l'autre ont des adhérences avec l'esto-
mac. Un appendice queToh peut dire cœcal , d'une éten-
due de près de trois pouces^ se remarque à la jonction du
cœcum avec l'intestin colon , disposition contraire à l'état
nonbal , puisque cette petite aonejte se trouve ordinaire-
ment près de l'iléon. A l'endroit où le rectum s'incline pour
remonter vers l'ombilic, à l'angle mousse que cet intes-
tin forme pour cette déviation, on remarque une bride
d'un demi-pouce de longueur \ d'une texture membrane-
fibreuse , qui d'autre part va sç fixer à la partie postérieure
du pubis. La recherche la plus attentive ne nous a fait
trouver aucune trace de'reins , seulement dans la région
qu'ils occupent pour l'ordinaire ; nous avons remar-
qué une masse brunâtre , mollasse , qui paraît être la cap-
sule dite surrénale. ' La vessie et tous les organes qui com-
posent les voies excrétoires de l'urine manquent égale
ment. A la partie inférieure et droite du bassin /à-pëu-
près au lieu qui répond à la cavité cotyloïde , le membre
de ce cdté n'existant pas , on remarquait une sorte de pe^
lit sac cutané , ayant une analogie fort imparfaite avec le
scrotum, quoiqu'il présentât aussi ; un raphé médian.
ET obsbbVations. 4>2
Cette poche est absolument vide et He communiqué^ ei)
aucune manière ayec la cavité abdominale. Deux petits
corps glanduleux y sans voies excrétoires visibles , et qui
pourraient tout aussi bien être considé^^s comme des ru*
dimens des testicules bu des ovaires , s|oat les seuls ôrga-
nej» génitaux que nous ayons trouvés^ L'une de cesma^
ses glandulaires était située à droite le long de la colonne
vertébrale , l'autre à gauche » non loin de l'anneau ingui-
nal et comme près de s'y engager.
Il n'existe du membre thoracique droit que la clavicule
et l'omoplate ; l'humérus manque , à moins que nous n'ap-
pellions ainsi une petite portion osseuse d'un demi pouce
de long f sur laquelle se joint le ôubitus ; il n'y a pas de
radius ;la main de ce côté existé, mais elle est très-Im-
parfaite.
L'observation de M. Scellier est curieuse; maïs maU
heureusement elle est incomplète. L'auteur a oublié de
parler de l'état du cœur , des vai^SQ^^qx veineux et artér
rielsy et surtout de Tétatdu nerf graod sympathique et
'ducordoo rachidien. L'intestin s'offrait con^me il est daiA
les premières périodes de l'évolution , où l'on voit.ufîj^
portion stomacale et une portion cœcale. M. S. a pris
les vestiges du pédicule de la vésicule ombilicale pour l'ap-
pendice du cœcum, et ce point de SfOS observations Qst qn
des plus remarquables « et peut servir à la solution d'mi^
question examinée contra dictoirement par Oken et Moct
kel. Quant à l'abseflice des organes, gédif aux , elle est Kéc
à celle des reins , eA ce que la partie infi^ieure.de l'appa-r
reil urinaire est dans son origine ^us la dépendance
des parties supérieures du même appareil , et le système
organique des voies urinaireset génitales a une liaison in«
timc avec le canal inte^linaL Toutes ces pe^rties sont cou-
ùyjxdiXQs dans le» premières phases .di^ fœtus humain >
^l% MiiroiBBi
comme dans les animaintd*un ordre infiMeur , et lorsque
rinteslin n'existe pas dbns sa partie infërieurQ , la fcssie
et les organes géoitanx manquent aussi. La disposition
indiquée des membres dioraciques et pelriens est commune
dans les monstruosités par dé&ut , et ne mérite pas de
nous arrêter. Un dessin aurait dû accompagner la note ,
qui , quoique incomplète » sera , je crois » lue avec intérêt.
NaU sur la détermination du rapport qui existe entre le
développement sphérigue donné par le. plissement des
rétines des oiseaux et des poissons, et la sphère de l'œil
circonscrite à ces ruines ; communiquée le 24 no-
vembre i8s5> à CInstitùtpar K. Dbsmouliks.
Dars mon Ménmre présenté k racadémiele sS décem-
bre dernier, et imprimé tom. 3 du Journal de physiolo-
gie expérimentale , j'ai décrit le plissement du nerf opti-
que et de la rétine chez plusieurs oiseaux , et montré quel
rapport existe entre ce mécanisme et le degré d'énergie
delà yision. Les oiseaux qui m'ont offert la plus grande
amplitude de plissement , sont l'aigle pécheur et le vau-
tour feuye. Ces oiseaux avaient été tués dans la foret de
S.-^Gerroain. M. Magendie, avec qui tes observations pré-
cédentes» et la plupart de celles que j'ai faites 'depuis , me
sont communes, a reçu dernièrement trois buses et un
milan tués dans la même forêt.
Voici ce que j'ai observésur ces animaux : la rétine du
milan est plissée sur les trois quarts de l'hémisphère qui
répondent k la partie latérale ou externe de l'œil. Le nom-
bre des plis qui divergent k partir du peigne , ou , ce qui
est la même chose , du point d'insertion du nerf optique f
Doint dont la position est excentrique de doute à quinze
• au pôle de la spkère , est de dix-sept. Leur lar-
ET OnSERTATIONS. 4^9'
geur moyenne est de une ligne un quart; le diamètre de
l'œil est de douze lignes. Dans la buse » tout rhémisphère
est plissé ; les plis sont seulement moins rapprochés dans
le segment correspondant à la cloison des orbites* Le nom-
bre de ces plis est de trente-cinq; leur largeur .est d*une
ligne; le diamètre de l'œil est de onze lignes. Le dé*
veloppement sphérique des surfaces interceptées par ces?
plis a donc » sur la sphèrç de l'œil où la rétine e^t inscrite é
dans le milan, un excès d'une circonférepce six lignes^
ou de trois diamètres six lignes; dans là buse, un iexcès
de deux circonférences quatre lignes , ocr de six diamètres
quatre lignes (i). Or, dans Taigleel le vautour précédem-
ment examinés , la largeur des plis n'était pas moindre que
le cinquième do diamètre ; malheureusement je n'ai pas
noté alors le nombre des plis. '
J'avais cru à cette époque qu'il serait possible d'obte-<
nir le vrai contour sphérique de ces plis , et par consé-
quent l'excès de leur amplitude sur la sphère de l'œil qui
les contient, en déplissant dans Teau une zone circulaire
prise sur la rétine. Ce procédé ne m'a pas réussi ;. voici:
pourquoi. Lorsque la rétine a sa face interne libre et décou-
verte par l'enlèvement du corps vitré sur lequel elle est
tendue et fixée , aussitôt l'élasticité de la membrane mise
en jeu raccourcit tous* ses arcs , comme il arriverait à une
lame de gomme élastique auparavant tendue , et dont on au-
rait supprimé les px>ints d'attache. Les plis de la rétine ainsi
froncée n'en subsistent pas moins; mais leur largeur et
leur nombre diminuent. Mais comme sans rien déplacer
il est facile de compter les plis à travers la transparence
(i) Ce calcul est très-simxile. On multiplie le nombre des plis par
deux fois leur largeur , pnisqu'à chaque pli il y a deux surfaces égales
çon lignes. Le rapport du produit de cette opération au diamètre de
l'œil , est le rapport cherché* .
^20 liiXOIBBS
parfaite du corps vitré» et d'en prendre la largeur en fai-
,W^^» P^f ^^ f^c® choroîdîenne , ane section transversale
èiqoelques plis, la rétine restant alors tendue sur le corps
yttré » c'est de ce procédé qu'il faudra se servir pour ob-
^nir le rapport en question.
Je dirai également ici que cet été nous avons observé los
pUasemens du nerf et de la rétine sur l'épervier et rémérilloD.
,Yoici donc six espèces diff^^rentes du gitind genre falco,
appartenant à autant de ses divisioos , où nous avons con-
staté le mécanisme multiplicateur des surfaces.
Avant de parler d'une observation d'anatomie patholo-
gique que je viens de £iire sur une septième espèce , je
vais rappeler quelques faits analogues observés sur l'hom--
me. Dans ses Mémoires d'anatomie et de physiologie pu*
bliés l'an dernier à Amsterdam » M. Wrolik , secrétaire
perpétuel de l'institut de Hollande , a observé que , par
Tefict de la cécité^ l'œil et le nerf optique s'atrophiaient.
Il n'a pas exprimé là proportion absolue de cette réduc-
tion. Il dit que les yeux étaient beaucoup plus petits , et
que les. nerfs optiques éiBi&nlextraordinairement minces
et durs. Les co.uches optiques, avaient participé à l'atro-
phie , elles, avaient à peine le tiers du développement
qu'elles ont dans l'état naturel chez des sujets du même
âge. Vesale (/îfr^ 4> cap. 4) » Rolfink {dissert. anat.
lib*. l\, sectt/hx")^ Ueiland (MisceL nat. cur* deçà. 5^
obsi i^t) $ Morgagni {Ub. i ^ episU iS et epist. 52) , et
d'autres observateurs , entr'autresH^Soemmcring , cités
par M.. Wroliky avaient déjà constaté des faits analogues.
Mais tous ces auteurs , et M. Wrolik lui-même , n'ont vu
dans ces faits qu'un moyen de savoir si les nerfs opliques
s'enlreçroisçnt ou non. En 1820, en décrivant chez diflc-
rentes espèces de poissons des états normaux , de plus
grand ou de plus petit développement de l'appareil op-
tique , dans des limites beaucoup plus grandes que celles
/
ET OBSERVATIONS. 'ijVi
de l'état rK>nBàl ou de Tatrc^hie pathologiqne ^-obserrées
cljiez rhomme, et en oomparant ces ' dévèloppemeas in-
verses à Paclivilé coiinue de rorgaoe , j'avais déjà étàfbli
les rapports que j'ai depuis confirmés par l'anatomie dc^
oiseaux. M. Magendie , qui apu répéter dans rhommeles
observations pathologiques précitées, a été ^obduit à re-
produire par l'expérience , dans les animaux , ces effets
d'atrophie , suite de l'inaction de l'organe. Les résultats
qu'il a obtenus , et dont la publication serait si importante ,
coïncident parfaitement avec ceux que j'avais déjà conclus
de Tanatomie comparée.
Or , voici ce que j'ai observé, tout récemnient, a li jardin
du IU)i , strr un aigle royal ( falco fulvns , ou chrysaëtos)\
qui vivait à la ménagerie depuis plus de trois ans. L'œB
gauche avait la coBnée percée , avec épaississementet opa-
cité extrême , paf* suite d'une ophthalttiie suppurée. Mal-
gré l'ouvepturede la cornée, il n'y avait pas procideoce du
c<M:'p8 vitré , ni du crystallin ; l'iris , fort épaissie , avait
la pupille rétrécie et fern^ée par une membriafte adhérente
au crystallin. Or , il n'y avait pas un seul pli à ia rétine?
mais «He avait presqu'une ligne d'épaisseur; ^te était de
couleur opaline et semblait formée de deux lames dédau^
blées par l'interposilion d'un fluide. L'œil «droit était sain \
naaisla cornée était atteinte d'opacité » quoiipie si^ns épais*^
sîsseuient. La rétine était aussi par&itementlisae et sans au-
cun pli \ soa épaisseur semblait plutôt moindre que supé-
jicure à l'état ordinaire des. six autres espèces d'oiseaux
^depi'câe que j'ai obseirvées. J'ai déposé au Masécmi d'ana-
•lomie comparée l'hémisphère antérieur de l'œil malade'.
. Doit-on croire 4}iie cette espèce d'aigle , à qui sa vie de
montagne assigne une vue supérieure à celle des oiseaux
Aq, proie de nos plaines et de nos forêts , manque du mé-
cauismc do perfectionnement dont ceux-ci sont pourvus?
;0u bien , d'après l'analogie des faits d'anatomio pathdo-
5. 28
4SS M&M0IBB8
gique homaine précités » et des résultats des expériences
de M. Magendie / doit-on croire que les plis ont disparu
par un effet d'atrophie? Ce que Ton sait de l'invariabilité
de la coexistence des formes^ dans les espèces d'un même
genre , exclut la première supposition.
Voilà » outre les analogies physiologiques déjà invoquées ,
ce qui autorise la seconde supposition. Le nerf optique de
chaque œil n'avait pas plus d'une ligne un quart de dia-
mètre en tous sens. L'on y apercevait bien le plissement ,
mais les feuillets en étaient minces à proportion. Or, cet
aigle était un tiers plus grand que le pygargue et le vau-
tour que nous ayons examinés Tannée dernière; et dans
ces deux oiseaux» le plus grand diamètre du nerf optique
(car iln'est pas exactement cylindrique , mais applati sur
un de ses diamètres) , était de trois lignes et demie. Le
nerf optique de l'aigle aveugle était donc atrophié an
moins de la moitié de son volume* Et , puisqqe dans tous
les cas d'atrophie du lierf chez l'homme , le globe de l'œil
et la couphe optique en étaient aussi atteints , il est impos-
sible que ces effets simultanés d'une même cause n'existas-
sent que partiellem'ent dans cet animal. J'ajouterai encore
que les plis ou lames du nerf optique de l'aigle commun ,
sont moitié plus nombreux que ceux du pygargue , qui
n'en a qu'une douzaine {voir mon Mémoire cité). Ces
plis distns l'aigle commun étaient presque sans épaisseur ,
par suite dé l'atrophie. Je n'ai point examiné les lobes
optiques» la tête étant réservée 'pour empailler l'animal.
La disparition des plis de la rétine , et la diminution
de volume du nerf optique, sont donc des effets d'atro-
phie simultanés , par suite de l'inaction de l'organe.
J'ai fait observer > en commençant cette note, que tous
les oiseaux où j'ai observé des plissemens avaient été tués
à la chasse. Celte rémarque est importante pour les per-
sonnes qui voudraient recommencer mes observations ;
ET OBSERVATIONS. 4^^.
car, il no répugne pas h la physiologie positive d*admettre
wqne des nflets d'atrophie puissent résulter de Tinaction
oii reste la vue d'un oiseau de proie de haut vol » lonj;-
lemps captif^ dans une cage étroite et obscure , oii sou
œil , précédemment habitué à des horisons de plusieurs
lieues et à des hauteurs de plusieurs miinors de mètres ,
^n'a plus qu'un champ de vision de quelques pieds. Il faut
donc tenir compte de Fétat , soit de liberté soit de capti-
vité où vivait Toiseau examiné.
La grande probabilité de la.conjecture que j'exprimais
lors de la rédaction de cette note (le 28 octobre) , sur les
eflèls anatomiques de la cécité , est devenue une certitucfe
par l'examen que je viens de faire (20 novembre, au mo-
ment où je corrige cette feuille) , au Muséum d'anatomio
comparée , d'ane préparation de l'œil sain du falco-chrysaë-
tos , préparation dont je ne connaissais pas l'existence- dans
celle superbe colleclion. Sur celle préparation , les plis de
la rétine sont Irès-dislincts et Lion conservés; mois leur
nombre et leur largeur, sont beaucoup moindres que sur
le pygargue et le vautour^ et à proportion bien moindres
. aussi que sur les autres falco. mentionnés,, lesquels avaient
tous été tués à la chasse. Cette infériorité du nombre et
de la largeur des plis, sur cet individu qui avait vécu à
la ménagerie , est elle-même évidemment un elTct d'atro-
phie. Or, ce dernier fait devient lai-même la vérification
de la seconde conjecture que j'énonçais relativement à l'a-
trophie consécutive , dans un œil sain , à la réduction de son
exercice par l'immense rétrécissement de l'horison visuel.
Dans le règne animal ( 1 8 1 7 ) , le fxlco-fulvus est séparé
du falco-chrysaêtos. Mais M. Temmink qui a nourri plq-
sicurs de cçîs aigles dès Tâ^e, le plus tendre jusqu'à l'état
adulte parfait , a constaté depuis , que le blanc de la queue
du falco-fulv,us , seul caractère différentiel de cette espèce
.présomptive , s'effaçait insensiblement et se trouvait rem-
28..
4M MËHOIRES
placé par lebru«. L'aigle commun , ou falco-fulvus, n'est
donc , suivant M. Témraink , que le jeune de l'aigle royal.'^
Note sur la guérison des varices par l'incision des
veinés dilatées ; lues à la séance de C Académie de
Chirurgie , le i3 novembre 1823» par M. le profes-
seur RiCHERANo » chirurgien consultant de S. M. ,
chirurgien en chef de C hôpital Saint-Louis , etc.
Tdutes les ressources d&la thérapeutique diététique et
pharmaceutique ne pouvant rendre aux veines variqueuses
le ressort dont elles sont privées » la chirurgie esl habile à
procurer la guérison en oblitérant le réseau veineux sous-
cutarié , siège ordinaire de la maladie. C'est de cette ma-
nière • c'est en obligeant ainsi le retour du %ang à se faire
par le système des veines profondes avec lequel les veines
superficielles entretiennent de fréquentes anastomoses,
que de la plus haute antiquité l'art est parvenu à guérir
un mal incurable par tout autre méthode. Mais quel est
le meilleur procédé pour y parvenir?
La compression des veines au-dessus de leur dilatation
serait le meilleur moye.n d'y suspendre le cours du sang
et d'en déterminer dé proche en proche la stase -et la coa-
gulation , si les anastomoses multipliées des veines super-
ficielles avec les veines profondes n'entretenaientle mouve-
ment et-la fluidité du liquide. C'est ainsi que vainement l'on
comprimerait la saphène au voisinage du pli de l'aine, ses
rameaux a nastomotiques entretiendraient la circulation.
D'ailleurs quand les malades invoquent les secours de la
chirurgie, l'engoi^ement œdémateux et inflammatoire du
membre se joint le plus souvent à la dilatation des veines ,
et ne ferait qu'augmenter par l'eflTet delà compression. Pour
échappera cet inconvénient , on a proposé de lier la veine
principale; mats cette opération ne fait point cesser la ckco'
, £ T OBSBRV AT ION 9. 4^5
lation anastomotique ; enfin l'extirpatiou des veines malades
est un procédé à coup sûr efficace , mais horriblement dou-
loureux par les dissections auxquelles il oblige* Depuis
long-temps j'y ai substitué avec un grand a]¥autage l'inci-
sion des veines dilatées, que l'un de* nos confrères • M. le
docteur Ribes avait proposée et ptatiquée avec un pHa
succès sur la grande veine saphène, dans la vue de remé»
dier à l'inflammation de ce vaisseau.
Longuement incisés , les vaisseaux variqueux, sont vidés
du sang en partie coagulé qui les remplit ; je jiace de la
cbarpie entre les lèvres écartées de l'incision, toujours
longue au moins de plusieurs pouces ; la suppuration s'em-
pare de cette plaie plate » les veines incisées s'enflamment-
et s'effacent sans que l'irritation se propage au loin ,
comme on le ^oit trop fréquemment à la suite de la liga-
ture ou même d'une simple piqûre , et les malades gué-
rissent » ne conservant de leur infirmité qu'une cicatrice
linéaire et solide. MM. les Membres de TAcadémie ont en
ce moment , sous les yeux , une malade traitée et giiëriè,
par le procédé delindsioti» de varices énormes de la cuisse
et de la jambe gauches. Un garçon serrurier est sorti ré-
cemment de l'hôpital Saint* Louis » giiéri par ùfïe Ihcision
de dix pouces de longueur , pratiquée sur la partie ^inVémef
delà jambe gauche. La douleur qu'entratne -l^nctsron
des veines variqueuses est moins* vive qu'on n« ' fK)'urrait
le craindre. L'unde nos plus illustres collègues-, M', lé pro-
fesseur Boyer , cet excellent praticien qui dans l'exercice
de la chirurgie, joint au talent la probité y sans laquelle'
notre art n'est plus qu'un affreux brigandage-, ^oàs disait
naguères que la cure palliative ded varices au V^éytû de
la compression^ lui seu>biai( préférable à leur cure radi-
cale achetée par d'atrjsccs douleurs. Cette bpiti ion serait
fondée si l'on détruisait les varices par une dissection
lente et pénible^ telle que l'exigerait, l'extirpation des
i^aG MÉMOIRES ET OB SE ET ATIORS.
veines malades. Mais une simple incision sur le trajet des
▼aisseaux dUatés , quelle que soit sa longueur , ne produit
jamais qu'une souffrance instantanée , dont le trait est
aussi rapide que celui de la douleur qu'occasionnerait
Tincision la moins étendue. Enfin , quel malade obligé de
se procurer sa subsistance , au moyen de travaux péni-
bles , ne préférera une miéthode de guérison aussi sûre
qu'expéditlve » à la compression habituelle des veines vs^r
riqueuses » aux inflammations chroniques, aiosl qu'aux
ulcérations qui, si souvent, 1q forcent d'interrompre ses
travaux habituels?
«c
!«■ ■■■■ !■ |l,,l.*»l
._ .. . 1. ■ ■
EXTRAITS ET; ANALYSES.
■1» I
De l'Ôrganogénésle ; par A. Roju^fito , professeur à
C Université de Turin* -^ (Troisième extrait. )
Tarijis qw M. Rolande s'occupait à faire des expérien-
ces sur ;le$ diverses parties de l'encéphale, et qu'il dirigeait
particulièrement son attention sur le cervelet , il s'appli-
quait en même temps à comparer la structure de ce dernier
organe chez les animaux de différentes classes. . Il n.c
tarda pas à s'apercevoir qu'elle élait beaucoup plus simple
chez les dernières classes des vertébrés , et qu'elle se
rapprochait beaucoup de celle du cervelet dos fœtus des
classes supérieures. Les poissons cartilagineux ont cela
sur-tout de surprenant , que leur cervelet est beaucoup
moins compliqué que celui des reptiles et des autres pois-
sons. Celle observation est d'autant plus imporlanle qoe
le cervelet .du poulet , ainsi que celui des jeunes fœlus
BT ANALYSES. 4*7
des mammifères, semble également privé de ramifications
médullaires. Malgré Texaclitude avec laquelle ces com-
paraisons avaient été faites, M. Rolando n'avait pas pu
parvenir à se former une idée exacte de la manière dont
ces lamelles apparaissent , pour ainsi dire, tout-à-coup
chez les fœtus plus avancés en fige. Mais en suivant avec
une minutieuse attention le développement de cet organe
pendant le temps de l'incubation , ainsi que les change-
mens qu'il éprouve d'heure en heure , il a pu découvrir
enfln qu'une simple vésicule se transforme en véritable
cervelet , dans lequel on aperçoit d'une manière très-dis-
tincte les lamelles et les ramifications méduifaifctt envelop
pées de substance cendrée. Du point du rudiment du sys-
tème nerveux que nous avons dit ailleurs en c.onstituer le
centre, et qui correspond à la moelle alongée , on voit s'é^
lever , dès le premier jour d'incubation , quelques vési-
cules disposées en file les unes à côté des autres , et qui
communiquent cntr 'elles , de manière qu'elles représentent
plutôt un canal coupé par plusieurs étranglemens , que de
véritables cavités séparées les unes des autres. Celles néan-
moins qui se trouvent placées à Textrémité antérieure du
rudiment se changent insensiblement en véritables vési-
cules qui forment les organes du cerveau , tandis que celle
placée à la partie postérieure de ce même rudimentse dis-
tend et forme une ample vessie qui se transforme peu-à-
pcu en véritable cervelet. Cette vésicule est située au-des«
sus d'une cavité oblongue que l'on aperçoit sur la face
dorsale de la moelle alongée , et qui forme le quatrième
ventricule. Ce dernier est assez long chez les oiseaux,
mais il l'est encore plus chez les reptiles et les poissons. Il
arrive , au moyeu de. celte disposition , qu'elle constitue
insensiblement une espèce de pont à travers ce ventricule,
qui prend de plus eu plus la forme d'une véritable vessie,
dont les parois , d'ubord également minces et lisses , laîs-
4^8 XXTRAItS
sçnt apercevoir quehpies moiéçnle» de substacice médul-
laire , surtout vera leur surface ictterue ; la texture fibreuse
ii'ulaat aperçiic q[ue beaucoup plus tard.
, Vers le 9.™" )Our', au lieu de descendre vei^s la base du
cerveau dans le seLs*de sa ligne médiane y ainsi qu'on
l'observe à l'égard des . hémisphères et des couches opti-
ques , cette vésicule comoience à offrir des traces de lignes
dirigées transversalement , qui la font distinguer facile -
meut de toutes les autres parties. Ces lignes , dont le nom-'
bre augmente chaque jour , représentent les plis légers qui
se forment ensuite sur les parois de la vessie qui doit con-
stituer le cervelet. Ces plis , qc^i ne sont d'abord qu'une
légère ébauche, deviennent beaucoup plus apparens lors-
qu'^on coupe le cervefet dons k direction de la ligne mé-
diane. Divisé en deux parties égales , l'une droite et Fau-
tre gauche , cet organe ressemble assez à i|ne coqniUe da
genre des Hv^ves , sîtlennée comme quelques-unes appar^
tenant aux genre Venus et Cardiutn de Linn. Ces sillons,
ou si Ton aime mieux » ces plis deviennent insensiblement
plus prolbnds vers le onzième jour d'incubation , et le
cervelet gagne ea étendue dans sa direction transT^rsale^
Enfin , ces plis, se trouvant en contact immédiat , s'unis-
sent tellement enlri'eux par leur face interne, qu'il n'est
plus possib.te de séparer les deux lamelles dont sont for-
mées les ramifications* mé&Uaires , et il en résulte une
masse presqu'entièrement compacte. U est bon de remar-
quer que cette adhérence des lameHes médullaires en-
tr'elles n'a lieu que vers la face interne des parois de la
vésicule , et non vers son côté interne ; parce que la pie-
mère qui en recouvre toule la surface , en s'inlroduisant
dans les sillons , à mesure que ceux-ci deviennent plus
profonds , les sépare les uns des autres , et empêche ainsi
leur adhérence mutuelle , quoiqu'ils se trouvent, pour
ainsi dire , accolés les uns aux autres.
ET ANALYSES. ^2^
Vers le quatorzième jour , on observe une autre cavité
presque sphérique de chaque côté du cervelet. Elle s'éva-
nouit insensiblement , en même temps que les ramiiSca-
tiens médullaires se prolongent et se couvrent extérieu •
rement de substance cendrée. Le cervelet du poulet s'é-
tend sur les côtés jusqu'au quatorzième jour : il est plus
étroit d'avant en arrière, et laisse à découvert une grande
partie du quatrième ventricule. Il se rétrécît ensuite par
degrés dans ce sens , s'élève vers le milieu pour se porter
en arrière et finit par recouvrir entièrement le quatrième
ventricule. Enfin, verç le dix^huîtième jour, il a à- peu -
près atteint son état de perfection.
Il est (âcile de conclure de tout ce que nous ve-
nons de dire , que les lames médullaires , qui s'élèvent
comme en rayonnant du centre du cervelet , sont formée»
de deux lamelles plus déliées , qui $ont devenues ensnite
tellement adhérentes entr'cUes qu'il est impossible de
retrouver les traces de leur première division , et qu'on
essaierait en vain de les séparer de nouveau.
Les nombreuses observations que M. Rolandoa faîtes ,
pour ainsi dire , d'heure en heure sur lé cervelet du pou-
let, lui ont permis d'ensuivre toutes les transformatîoàs »
et de se convaincre que les parois méduilaires de ëett6'
vésicule cérébrale , qui se couvre beaucoup plus tard de
substance cendrée , commencent d'abord par se rider ,,
pour -former plus tard des plis en travers qui sont diviséa'
par des sillons plus profonds , à mesure qu'ils s'élèvent^
Mais comme les lamelles de ces plis entièrement forméea
de substance médullaire, s'adossent les unes aux autres ,
ils s'unissent si étroitement ensemble , que, dans le cerve-^
letentièrcment fo^mé, ils ne constituent plus qu'une seule
lame enveloppée de substance cendrée, sani qu'on puisse
apercevoir le moindre vestige de la première séparation «
En étudiant lencéphale des poissons, M. Rolando n'a
43o EXTRAITS
pas tardé à s'apercevoir que le cervelet de ceux qui sont
cartilagineux était non*seulement plus volumineux que
celui des autres » mais qu'il avait en outre quelque ressem-
blance avec celui des oiseaux. II aurait été impossible de
se former de celte structure une idée différente de celles '
des poissons osseux , avant d'avoir pu suivre tes change*
mens qui ont lieu chez le poulet. Mais-» en examinant
avec soin leur cervelet, et surtout celui du squale, od
s'aperçoit que, même à un degré assez avancé de leur dé-
veloppement, sa structure se rapproche beaucoup de celle
du poulet dans les premiers jours où il commence à
éprouver les changemens que nous venons de décrire. Le
cervelet du squale est déprimé sur les côtés, comme
celui des oiseaux , «t sa surface est coupée transversale-
ment par des plis et des sillons; Si on le divise en deux
parties égales , l'une droitect l'autre gauche, on voit aisé-
ment que c'est une véritable vessie , dont les parois se
soQt formées en rides et en plis d'une plus ou moins
grande profondeur. Ces plis , quoique assez profonds ,
ne présentent . aucune trace d'adhérence entr'eux ; il en
est de même chez le poulet vers le i i.^'ou is."^ jour d'incu-
bation; mais on n'y découvre pas ces troncs médullaires
qui s'élèvent en forme de rayons du centre à la périphé-
rie , comme on l'observe dans le cervelet des oiseaux i
lorsqu'il a atteint son dernier degré de perfection. Entre
les plis du cervelet .des poissons cartilagineux , et vers sa
surface externe, descend une membrane qui recouvre tou^
cet organe , et que l'on peut considérer comme la pîe-
mère. Cette membrane ne s'aperçoit pas vers la face in-
terne. En examinant avec attention la disposition des plis
qui se trouvent dans l'intérieur du ceryelet de ces pois -
sons , on peut juger que , si les parois formées par la
substance médullaire recouverte d'une couche cendrée
avaient une certaine élasticité , et qu'elles oiTrissent assez.
•\
ET ARALTSES. 4^1
de résistance , elles pourraient se déplisser de manière
que le cervelet fût transformé en une véritable vessie :
les plis disparailralent et l'organe serait réduit à son
ciat de simplicité primitive. On peut conclure de cetle
' observation que le cervelet des poissons se forme sur le
même plan que celui du poulet, excepté néanmoins
que chez les poissons cartilagineux , les lamelles médul-
laires / au lieu d'élre intimement adhérentes , comme
chez les oiseaux , elles restent séparées les unes^ des au-
tres. On pourrait presque dire que chez ces, poissons , le
cervelet reste staCionnaire , et à -peu -près au même
point où se trouve celui du poulet vers le douzième jour'
d'incubation. Il ebt donc bien évident qu'il existe beau-
coup de rapport entre le m.>de de formation du cervelet
dans les oiseaux , quoique de prime - abord il paraisse y '
avoir une grande différence, et que ce rapport cesse
d'avoir lieu entre le cervelet de ces mêmes animaux et '
celui des oiseaux , lorsqu'il a atteint son dernier degré de'
perfection. Il serait curieux maintenant -de faire Tapplicâ-'
lion de ces principes au cervelet des mammifères , potti*'
voir si l'état dans lequel il se trouve après leur naissance
peut avoir quelque rapport avec ce que nous avons dit à
l'égard du poulet et des poissons.
Le cervelet des mammifères présente quatre ou cinq
principaux troncs médullaires , d'oii s'élèvent des bran-
ches ou lames médullaires assez semblables h ce que l'on
voit après avoir coupé dans le même sens le cervelet des
oiseaux. D'après ce qui a été dit plus haut , ces lames
médullaires sont formées de deux lamelles plus déliées, de-
venues adhérentes entr 'elles , mais qui sont bien distinctes
chez le poulet jusqu'au neuvième jour d'incubation, ainsi
que chez les poissons cartilagineux pendant toute la vie.
Si l'on suppose que toutes les lames premières et secon*
daircs du cervelet puissent se diviser en deux jusqu'à leur
452 MÉMOIRES.
exlrémité périphérique » ~^ôn parviendra à déplisser le cer-
velet et à le réduire en une larue ou couche de substance
médullaire.
Ceci prouve que cet organe., chez les mammifères » doit
se montrer d'abord sous la forpi^ vésiculaire. AL Rolando
Ta vériGé sur les lapins et ies cochqiu d'Inde ; et en cela,
il est d'accord avec les observations de Tiedmanb. Dans
la suite, les parois dç celte vésicule $e froncent , comme
chez le poulet , et forment des plis.princîpaux qui se subdi-
visent ensuite en plis secondiûres » ternaires , et le cervelet
acquiert enfin la structure ramiforme que l'on observe
chez tous ces animawi^.
Chez Thomme , le troqc principal se plie de manière à
former un tube presque cylindrique QU.vert à son côté in-
terne , et qui renferme le corps dentelé. En considérant ce
dernier sous ce point de. vue , on acquiert une idée plus
exfiçte et plus prol^able du mode doot se forme cette par-
tie centrale du cervelet , que l'on chercherAit en vain chez
le9 animaux. En disant que le corps deiilelé ne se trouve
pas chez les animjaux » on entend seulement parler de la
lame jaunâtre plissée de diverses manières , mais non de
1^ partie centrale;/, qui , chez ^s < animaux , est formée
d'un amas de substance cçndrée. Sinnjait macérer pen-
dant quelque temps un cerveau humain dans l'csprit-de-
vin , cette lame jaunâtre se décolore , et on ne la dis -
tingue plus que d'une manière conifu^e. Elle a pour lors
beaucoup de ressemblance avec ce qu'on observe chez les
animaux. M. Rolande avait déjà remarqué , dans ses
Recherches anatomiques sur la moelle ahngée , que le
corps dentelé avait une forme assez semblable à celle
des corps oUyaires , l'un et l'/autre représenlanl une es-
pèce de bourse dont les parois se trouvent plissées et
comme ridées. Quoiqu'il n'ait aucune observation qui
puisse servir à expliquer te mode déformation des corps
ET AN ALT S fi Se 455
olivuipes , la disposition que cette membrane jaunâtre
conserve dans les pédoncules du cervelet de l'homme,,
démontre que , dans les premiers temps de la vie , ce n'était
qu'une membrane qui s'étendait en partie s.ur les parois
internes du cervelet, et principalement sur leur paroi
moyenne qui correspond aux pédoncules , de manière que
ces parois venant à se développer tandis qu'elles sont encore
à l'état de membrane, pour former les plis primitifs»
ia membrane jaunâtre se plisse dans la même proportion.
Cette assertion paraîtrait confirmée par les observations
intéressantes de MM. Gall et Spurzheim , qui les pre-
miers ontiait la remarque qu'il, existait un certain rapport
entre les lames ^primitives du cervelet , et les plis que
présente -chez l'homme lé corps dentelé.
Celte membrane jaunâtre s'étendant donc sur les parois
vésiculaîres dont il a été fait àiention , et formant dans le
milieu de celles-di un pli beaucoup plus considérable qui
se transforme ensuite en pédoncules dont il suit la direc-
tion , il «n résulte , pour ainsi dire, un tube que l'on peut
découvrir sous la forme de tube , de sac ou de boifrse ,
suivant la manière dont on' coupe la lamello jaunâtre.
Ce tube se plisse , s'étend en longueur , «t présente on
cul-de-sac v«rs la partie postérieure du cervelet , tandis
que sa cavité est ouverte vers la partie antérieiM'e ; la lame
dont il est formé s'étend beaucoup plus loin vers la partie
externe que vers l'interne , de façon qu'en coupant le pé*
doncule à la hauteur du quatrième ventricule, on ne met
à découvert que la partie externe ^tui se présente alor»
sous la forme d'un C.
La lame jaunâtre transformée en une espèce de boune
jdissée est remplie: d'une substance d'une couleur moiof
blanebe que la médullaire , mais plus que la cendrée , de
manière que l'oorpourrait dire que c'est un mélange de
ces deux dernièreï qui vient du quatrième ventricule. Es
^34 • EXTRAITS
effet • on observe bien un amas do substance grise dans
cet endroit , c'est-à-dire , entre les trois cordons qui for-
ment Içs pédoncules du cervelet chez les mammifères ;
mais on ne saurait y trouver la moindre trace de la lame
jaunâtre plissée , que Ton ne rencontre que chez l'homme ,
et qui selon Tiedmann parait se former vers le quatrième
mois de la gestation.
Il semble donc prouvé » d'après tout ce qui vient d'être
dit, que Iqs gros pédoncules du cervelet de l'homme sont
formés : i .® de la lame désignée sous le nom de valvule
de Yieussens; â.*^ des pédoncules supérieurs; 3.^ du fais-
ceau antérieur et postérieur de la protubérance ; I^."* des
pédoncules inférieurs ; 5.** des pyramides postérieures.
Ces faisceaux de- fibres médullaires plies de manière 5
former une concavité ouverte vers le quatrième ventri-
cule » renferment le corps dentelé. Suivant toutes les ob-
serva*tions recueillies &ur les embryons de diverses espèces,
d'animaux » ces petits faisceaux élémentaires doivent avoir
d'abord la forme d'une vessie dont les parois venant à se
plisslër, formeront ensuite des sillons et des rides de plus
en plus compliqués , et il en devra résulter les ramifica-
tions médullaires que l'on observe dans le cervelet lors-
qu'il est arrivée son dernier degré de perfection. Chacune
de ces raniifications , comme on le conçoit fort bien , doit
être formée de deux lames médullaires intimement unies
et adhérentes entr'elles.
On trouve» en examinant avec attention , que la lame
de la valvule de Yieussens descend d'abord » et qu'elle
concourt , en se repliant , à forn^er le ver supérieur , qui
parait naître d'une languette lamclleuse formée de très •
petits plis médullaices et cendrés» et située du milieu de
\k valvule. Comme la lame de Vicusseos est extrêmement
xbince , il est facild de comprendre pourquoi en coupant
le cervelet suivant la direction de la «ligne médiane, ou
ET ANALTSKS. 4^5
ne découFre pas le gros tronc médullaîre qui occupe le
centre des deux lobes i et que Too n^aperçoU que des ra-
mifications médullaires dont la ténuité est proportionnée
au yolame de la lame dont il est ici question.
Si Ton examine la direction des fibres médullaires qui
parcourent la surface de la protubérance annulaire , on
voit que celles qui occupaient la face supérieure se dirigent
vers le côté interne des pédoncules , de manière qu'elles
semblent s'étendre dans toute la substance du cervelet;
si on observe ensuite comment le bord inférieur du cer-
velet s'élève et se replie pour se porter en dedans vers lo
quatrième ventricule , on se formera une idée plus claire
du lobe moyen connu sous le nom de ver inférieur , que
MM. Gall et Spurzbeim ont pris pour la partie fondamen-
tale du cervelet , et qui devrait exister par conséquent chez
* tous les animaux pourvus de cet organe.
Au lieu de regarder le lobe moyen du cervelet comme
une partie primitive et fondamentale , M. Rolande ne le
considère que comme un appendice qui résulte de la
partie inférieure de cet organe » laquelle se replie et s'é-
lève pour se porter jusqu'au ver supérieur. Il est impos-
sible do comparer 'en aucune manière ce lobe moyen ou
ver inférieur y au cervelet des oiseaux et des poissons» et
si sa forme extérieure a quelque ressemblance avec celui
de ces derniers, cela ne vient que de la manière plus
simple dont il se forme. En effets chez les mammifères,
et principalement chez les bœufs » ces protubérances ver-
miformcs sont en bien plus grand nombre : la raison en
est que les gros pédoncules se divisent d'abord en deux
ou trois troncs primitifs » d'où naissent ensuite les lamelles
qui constituent ensuite les protubérances^ vermiformes qui
ont quelque ressemblance avec le cervelet des oiseaux.
Le mode de formation de l'organe dont nous nous oc->'
cupons étant connu, il nous. reste à considérer sa slruc-
43G I^XTBAITS
ttire daos Kon état de perfection. Nous aarons alors une
donnée précise d'-oii nous pourrons* partir pour nous éle-
ver à la cpnnaîssanoe des foBCtions de cette partie de
Tencéphale. Pour cela-, il faut suivre la marche des pé-
doncules du cervelet. Ces faisceaux médullaires se portent
en arrière dans les directions des sillons horizontaux
dont as forment le fond ; ils s'apptatissent nn peu et
donnent naissance » tant par leur faqe supérieure que par
l'inférieure , è seiee lames environ de substance médul-
laire » d'ofa naissent d'autres lamelles plus petites qui sont
ensuite recouvertes par unesubstance jaunâtre et cendrée.
D'après cette dîsposilion singulière, M. Rolande compare
les jambes du cervelet à cette espèce de plantes que les
botanistes ont désignée sous le nom de per foliées, à
raison des feuilles larges et rondes AniwX leur tige est en-
vironnée. On pourrait, pour une raison semblable^ les
appeler biperfoliéee , eu égard aux lamelles secondaires
et ternaires qui naissent des premières. Les lames qui
partent tant de la partie supérieure que de rinféricure ,
quoique parallèles entr'elles jusqu'à un certain point , ne
conservent pas néanmoins constamment une égale dis-
tance , et Ton observe même à cet égard de très-grandes
variétés dont on ne peut se rendre raison qu'eu égard à
leur formation primitive. Toutes les lames médullaires ,
primaires , secondaires et ternaires , qui proviennent les
unes des autres , «ont couvertes de deux couches unies
ensemble que l'on a confondues jusqu'ici en une seule,
et que Ton a regardées , par conséquent , coùime unique^
ment formées de substance cendrée. Une de ces couches
est formée d'une substance distincte de la cendrée et
plus encore de la médullaire. Elle ne se trouve que dans
le cervelet. Dans la crainte d'être induit en erreur à cet
égard,. M. Rolande a fait des observations multipliées
sur des aniukâuxde diffîrentes espèces i et soumettant
£T ANALT8BS. 4^7
cet substances à la macération dans Talcohol , dans Aèti
liqueurs acides ou saliûès , il est parvenu k disniigtier
dèifx <k)m;Hës de différetrté nature dahé cetie que Ton
dtrâil citré dnjqfue et qui eét ibter^sée entre les îaménea
Ddédùlfàtres. I^é ces deux éonches extrêinément adbé^
fentes ; Fnne est grisâtre et l'autre jauhfiti'e , et cette <fif^
férence d'e couleur est sùttotit- sensible lorsqu'on les %ft
éécher aprè^ la macératic^n. En coupaAt tranSverisalle-
tnent le cer^Iet, on trouve donc (|ue chaque lame est
cotnposée^ de qnatre petites lamelles fWmées de deux
cotitbèis extérieures , et d'une iameUé médullaire ; màiè
Coinnïe chaque lamelle médullaire est formée de deux
àdtres plus minces » intimement adhérente^ , ainsi qu'on
à pu le voir en parlant de la formation de l'organe, H en
doït résulter qiie toutes le^ larAes du cervelet seront corn-
^bsées de six autres , savoir t deux externe^ de substance
cendrée, deu^ placées endr'eltès de substance rongeâfhé,
et deux de substance médullaire adhérantes l'une à
l'adiré. 11 est fiicile de roîi* d'après ces recherches que!
doit être te nombre des lames du cervelet , et qfi'it doit
être presque le quadruple die c6lai admis par Mnlacame ,
Reil et Chausster.
En ayant égard à la formation du corps dentelé du cer-
velet et à sa structure intime , que nous avons dit avoir la
plus grande ressemblance avec les corps olivaires , il n'y
a aucune raison de considéi^r cette partie comme une
espèce de ganglion , ainsi que font fait MM. Gall et Spur-
zheim. On ne pourrait pas non plus dire avec eux qu'il
s'élève de toute la surface dentelée des fibres médul-
laires qui concourent à perfectionner les lames médullaires
du cervelet; mais il parait plus vraisemblable que les as-
pérités du corps dentelé correspondent en quelque sorte
au nombre des lamelles médullaires primitives qui naissent
des gros pédoncules. Observation précieuse et qui ne
3. ^9
438 M £ Moin ES
contribue pas peu à jeter du )our sur la manière dont sa
^orme la structure lamelleu^e du cer?elet.
. D'après tout ce que nous venons de dire , on a pu s'a-,
percevoir que la structure du cervelet est si singulière qu'il
est facile de distinguer , au premier aspect, que cet or-
gane diffère entièrement de tous les autres qui sont com*
pris dans la masse encéphalique. On a pu voir que cette
structure présente si peu de différences dans les quatre,
classes d'animaux vertébrés^ surtout si on la suit depuis
le premier instant de l'organisation , qu'on est forcé d'a-
vouer que les fonctions auxquelles cet organe est destiné ,
doivent être les mêmes chez tous les animaux de ces qua -
tre classes. Si l'on se rappelle, l'exposition que nous avons
faite du systènie de M» Rolande , à l'égard des fonctions
du système nerveux, dans un des volumes des Archives,
on a vu que cet auteur considère depuis fort long-temps
le cervelet comme l'organe qui préside à la locomotion.^
L'interposition des lames cen4rée et rougeâtre entre les
médullaires servirait , suivant lui , à former une espèce
d'électromoteur destiné à dégager le fluide qui doit être
transporté aux muscles par l'intermédiaire des nerfs qui
proviennent des cordons postérieurs de la moelle épinière.
COSTER D.'M.-T.
Litologia umana , etc, ; c'est-à-dire ^ Lithologie humaine,
ou Recherches chimiques et médicales sur les concret
tions pierreuses qui se formant dans diverses parties
du corps humain y et sur-tout dans la vessie ; par
L. V. Bbugnatelli ; publié par G. Brugnatelli , fils
de fauteur, Pavie , 1819. In-folio avec planches,
( Extrait.).
Depuis que les chimistes se sont occupés de l'analyse
ET ANALYSES* 4^
des calculs que Ton trouve dans diverses parUes du corps
humain , plusieurs essais ont été faits pour les classer. ,
par MM. Fourcroy et Yauquelin , Wollaston , Berze-
lius , etc. , etc. , et dans ces derniers temps le docteur
Marcet a cherché à coordonner ces divers travaux dans
un Ouvrage que M. Riffaut vient de traduire; parmi ces
travaux » ceux du professeur Brugnatelli tiennent un
rang distingué ; peut-être même mériteraient-ils la préfé-
rence si la mort ne Tav^it pas empêché de mettre la
dernière main à l'Ouvrage publié par son fils. Vingt an-
nées de recherches avaient mis cet habile chimiste à
même d'en analyser un très-grand nombre ; ce sont les
résultats de ses analyses curieuses que contient ^on ou-,
vrage. Se proposant de traiter plus particulièrement de
calculs de la vessie , avant d'entrer en matière , l'auteur
appelle l'attention des médecins sur les sédimens et les
concrétions morbifiques dé l'urine dans diverses maladies;
il fait remarquer qu'aucun chimiste n'a encore examiné
ce que c'est que la matière rosée de l'urine dans les fiè-
vres inflammatoires; de quoi elle dépend , si elle est tou-
jours identique , si elle a quelque rapport avec la ma-
tière colorante du sang , si elle a de l'analogie avec celle
de l'urine rougeâtre des fièvres intermittentes , ou bien
encore si dans ces deux cas elle a la même constitution
chimique que celle qui se manifeste dans l'urine de l'homme
sain ; si c'est à elle qu'il faut attribuer la matière qui se
dépose quelquefois en molécules brillantes et no^nbrou*
ses dans l'urine tant ancienne que récente. Personne ,
dit-il , n'a déterminé avec exactitude ce que c'est que la
matière colorante jaune de l'urine de l'homme sain , ma-
tière qui manque quelquefois , surtout chez les jeunes
enfans; si celle qui se manifeste d'un jaune plus foncé par
l'usage de certains végétaux, tels qi\^ le curcuma , le
safran, la rhubarbe , etc. , etc. , est due à la couleur de
sg..
J^è fiXTliAITS
ccnr végétant mêmed » ou si c'est seulement sa matière
colorante ordinaire sécrétée en plus grancfé abondance par
faction de ceux-ci sur réconomié animale ; si Turlne d*uà
jiiutie fbncé , capable de teindre de la liiéme couleur les
Kngés^'dfesr febineè Hystérfqùes , est d'iiné nature particu-
Rère y ou s*!! Aiot Mtlri&uèr sa coloration à ta matière jaune
4e la bilé qui aurait subi litië inodiiication en se rendant
h ia vessie. Aucuri chittiiste né s'est iônhë îa peine d'ôb-
éér^cr si l'ùtine blànfché et aqueuse des femmes hys-
tériques et de certains eùfàds était privée oii non des
nombreux élémens trotivés dans furîne des personnes saî •
nés et adultes ; enfin on ne sait pas quelles sont lesmoctt-
ficàtiotis chimiques qui rendent l'urlue épaisse , filante ,
ISStide , trouble et de tant d'odeurs» et de couleurs ^tran-
^ères hTurine de llidiiime sfaiu.
L'auteur indique ensuite les çioyens dont it s'est servi
pour diviser mécauiquement lès bâtcuté. Il employa d'a-
bord une scie , puis il y substitua une fatde d'acier et le
lâarteau. Il s'est assuré par là que le plus- souvent les
couches externes difiièrent des couches profondes , non-
seulement pffr leurâ caractère^ physiques , mais éncoref
par leur composition chimique , qu'ils ne peuvent nulle-
ment ftfire connafître. Il pas^e ensuite Jil'a description de
ces caractères. H s'occupe successivement de la couleur
des calfcuts qui est Irfes-ifltrîàblfe thnt à l*îblérîeûrqu''S l'ex-
iéricur , de l'odeur qui le plus sbiiVent est peu prononcée ,
de leur c^ysta]Iisation , de leur foi^mQ , de leur grosseur i
de leur densité et dés couches diverses ciont îTs sont com-
posés. Il fl remarqué que souvent un calcul en renferme
un abtre dans lequel ce dernier e^t quelquerois libre et
d'autrefois adhérent , d'autres calculs offrent à leur centre
une cavité parfaitement vide. Une chose digne d'atten-
tion , c'est la facilf^ avec laquelle se séparent de l'urine
les principes des calculs pour se déposer sur les corps étran-
ET ANALYSES. 4^
l^ers introduits accldentellemeat dans la vessie de l'homm^
TiKant; tandis que plusieurs expériences faites sur l'urinQ
sortie du corps humain et refroidie ont été infructueuses.
L'auteur parle des pierres que la fraude a voulu qud-
quefois faire passer pour des csJculs ; après avoir averti
de se tenir en garde contre cette cause d'çrreur qui pour-
rait faire admettre beaucoup plus de principes chimiques
dans ceux-ci qu'il n'y en a réellement , il fait remarquer
que cependant lenopabrede ces principes doit être plus
grand qu'on ne le croit généralement.; en effet, dit-U ,
il est prouvé que plusieurs substances odorantes , colo-
rantes , acres , 5:ertain^ sels , les matériaux des os , le
fer , etc. , etc. , passent dans l'urine jsous forme liquide
sans avoir subi de décomposition* Ain^ n'est-jl pas ratio-
nel de penser qu'une infinité d'autres corpsintroduitsdans
l'estomac passant dans la vessie avec son humeur excré-
mentitielle pourront entrer dans la constitution chimique,
non-seuleipent des sédimens^ mais encore des calculs qui
se forment dans Turine.
Passant à l'examen des principes chimiques génémux
des calculs- urinaires , il traite d'abord do l'acide urique.
U en rapporte l'état naturel , l'historique . les propriétés
et enfin la composition dans laquelle il soupçonne qu'il
entre du fer. Il dit qu'il ne l'a pas trouvé dans l'urine des
enfans âgés d'un mois. Jl s'occiipeeus^uite longuement de
Tacide purpuriq'ie qu'il appelle érytrique , acide qu'il ^
découvert le premier et qui s'obtient , comme ou sait , en
traitant l'acide urique par l'acjde nilriqM.e. 11 en donne les
caractères physiques , Cit expose plusieurs procédés nou-
v^eaux pour l'obtenir par l'acido oTuJiquc , l'iode et le
chlore. Il parle dans le môme article de l'urée et de la
matière noire qu'il nomme rysttmèle. Cette dernière , dit-
il , forme la bçi^e de plusieurs calculs ; elle a une odeur
d'urine ii;i$upportable qu'elle perd iQsensiblem.QDt étam ^
44^ BXTBAITS
exposée à Tair ob eOe se darciU Rl'a traitée saccessÎTe-
ment par la potasse , les acides hjdrochlorique , sulfu-
riqae et nitriqoe. Il entre à ce sujet dans des détails de
chimie qui ne sont pas susceptibles d'analyse. H examine
encore arec le même soin , la matière rosée ou acide ro-
sacique* , le phosphate de chaux , le phosphate de ma-
gnésie simple , le phosphate de chaux et de magnésie
acide , le phosphate ammoniaco-magnésien , les phospha-
tes et urates terreux ,1e carbonate de chaux , Toxalate de
chaux et la silice. Parmi ces divers matériaux le carbo-
nate de chaux n'est pas indiqué par les auteurs comme
i'un des principes des calculs. Cependant , dit M. Bru-
gnateUi , je l'y ai rencontré assez souyent. Sa présence
du reste , n'a rien qui doive étonner , puisque Turine
contient déjà l'un de ses élémens , la chaux , et que selon
'plusieurs chimistes , l'autre , c'est-à-dire l'acide carboni-
que , se forme aux dépens de l'urine. C'est ce qu'ont dé-
montré MM. Guidolli , John et Yogel. La fermentation de
l'urine due à l'acide carbonique avait échappé à la péné-
tration de MM. Fourcroy etVauquelin et surtout à M. Halle
qui a~ décrit la suite des altérations que l'urine éprouve
étant Randonnée à elle-même et renfermée dans des va-
ses. M. Brugnatelli l'a observée maintes fois et l'a décrite
dans son ouvrage. Cette fermentation mérite d'être connue :
f Lorsque l'on conserve de l'urine dans un bocal bou-
ché à l'émeri , le nuage qui s'y fqrme d'abord disparaît
peu-à-peu » et l'odeur de l'urine se dissipe. Alors elle subît
une fermentation acide ; après trois jours ce liquide excré*
mentitiel se couvre d'écume » et de petites bulles saillis-
sent en gr^nd nombre à la superficie. Si l'on ouvre le bou-
chon on sent une odeur acide pénétrante , très-analogue
à celle de la bierre , et l'urine a acquis une saveur acide et
agréable. La disparition du nuage dans l'urine qui passe
à la fermentation acide , m'engagea à voir si elle subirait
ET ANALYSES. 44^
le même changement , en y ajoutant u ne substance décr-
dément animale. A six onces d'urine récente enfermée
dans un matrasàlarge ouverture, mal fermée par un bou-
chon , j'ajoutai une demi-once de blanc - d'œuf'baltu.
La température du liquide était de 20 degrés R. environ.
Vers le 3.* jour la fermentation acide commença à avoir
lieu , et le blanc-d'œuf disparut peu-à-peu complètement.
L'urine se décolora presqu'entièrement et eut un dépôt
.trouble. La fermsnlation fut plus vigoureuse que dans
l'urine simple. L'écume fut plus abondante et la quantité
de gaz acide carbonique qui se dégageait devint telle
qu'elle enleva le bouchon , et la liqueur écumeuse fran -
chit les bords du vase. La saveur de l'urine alors était à la
fois douce et piquante. La bouteille ayant élé agitée /la
liqueur moussa considérablement et le bouchon sauta, sous
le doigt qui le pressait comme cela arrive avec la bierre » .
La noie suivante que l'on trouve en cet endroit m'a paru
remarquable. M. Brugnatelli fitdisliller del'nrine fermen-
tée, de manière à la réduire à moitié son premier volume ,
il obtint un résidu trouble qui avait une légère odeur d'u-
rine avec une couleur jaunâtre et une saveur salée agréa-
ble , mêlée à parties égales de teinture de tournesol ; au
bout de quelques minutes la teinture fut parfaitement dé>
colorée et ne redevint plusbleue par l'addition d'un alcali
ni rouge par les acides.
Aux divers principes que je viens d'énumérer , M. Bru-
gnatelli ajoute l'oxyde cystique et l'oxyde xantique , en
prévenant toutefois qu'ils sont fort rares dans la formation
des calculs. 11 parait même qu'il ne les a jamais rencontrés.
L'auteur ensuite s'occupe des calculs rares de la vessie.
Des planches fort bien faites et coloriées en représentent ,
tant à l'extérieur qu'à l'intérieur, 49 espèces différentes.
Le n.* 1." représente 48 calculs extraits delà vessie d,'uh
jeune homme. Ils sont de la grosseur d'un petit pôiV,
444 E^WtLklTé
inodores » insipides » de forme un peu conique ; leur sur^
face est dore , opaque e% lisse. Leur cassure esj^ brillante
et ils M9t composés unique^ient de carbonate de chauK
disposé en lauies ^-sans mélange d'aucune a^lre substaiir-
ce » ce qui n'a été encore, ob^^rréjpar auAmi ajgitre chi^.
iniste. On Toit au ni"" 2 des calculs formés de couches
d'un jaune d'or ^ brillantes comae le jujca. Us sont com-r
posés de phosphate de niagnésie et de cha^ux , ^vec une
substance anUaale pariiculiice. Jtf . JBjrugnatelli observe k
ce sujet que dans l'urine djb$ enfans aflfectés d'hydrocé-
phale t on trouve desemblaUes molécules brillantes , mi-
cacées ; elles paraissent àJa superficie du. liquide soiu
forme d'nne pellicule brillante,. ou se précipitent comme
un lë|ger nuage , ibrmé iie petits crystaux , qui ^exposés à
la lumière , paraissent avec asses d'édat. £|QS calculs d'un
nouveau genre pro¥iendraient.41s «udiqueo^nl d'enfaos
affectés d'hydrocéphale ? Jl serait ;à désirer .que les cbi-
ruj^ienA tinssent un compte plus exact de Vél^ du mar
lade , de la diète et des remèdes, emplojrés. I^ «n." 7 ofij^
un calcid recouvert d'une couche de substaiv^ cornée;!^
est de la gi?osseur d'un petji œuf de pouLé. Sa cassure
offre le noyau central formé d'aoique »rique eotoMré de
plosieurs^uches concentriques d'^rate d amn^ooiaque. I^ia .
substance cornée qui le couvre a une ligne d'épaisseur ;
placée sur des charbons ardens , elle se iri^eAin peu , exhai^
une y apeur odorante deconiebrujiéid ejt do^e pour A*jésidu
du phosphate de cbanx très-ibla^c- Au n.^ ioscM^t repré-
sentés seize calculs trouvés dans le cadavre 4VP9 feiinm^e;
degrosseur d'une noix ordinaire ,'de couIe^r cendrée plus
ou moios foncée , pesans , durs , forj[nés 4^ plusieurs cou-
ches. La première se séparefaciiement par le moyen d'une,
légère percussion exécutée^ur le côté du iCalcul , et laissa
apercevoir une seconde ccfuclie.différente de la première ^
et qui i frottée avec le pouce , acquiert aussitôt le noli
ET ANALYiBKS. 44$
briUaiii de Fivioîre. Tous. sonl identiques. Slédi)ii«e{i(>Qii8r
^ièi«»Je$ acides y pâPoduiseDi »uoo gftaAde.jeiTaryieâceioQe
avec dégagement de gaz acide caxrbooique , . :6t y déposeol
des sels calcaires. L'acide bydirochloriqtte , QUireb chaux
obtenue par Tacide oxalique « tient en.diasduiiou du*fer«
qui devient d'jun bleu foncé par laddiUoa d'un/peuide
prussiate triple de potasse.. Le fer est enconexenduaen-
sible par Taimani dans ces calculs , après le^ aroir Jtraitéf
par le feu a^ec deThutle. €es caiouk sont 4ojic compo^
ses de 'carbonate de chaux Jbrrugineux.
Le n^ 1 1 eat Ain .calcul donné à M. Bf ugnatelli par 1^
docteur F«^aeza , de Lodi , qui l'avaii jBxlrait luirmême
à un malade, il esi de la grosseur d'une noix; sa surlace
est hérissée de protubérances de Ifi grosseur 4'une tête
d'épingle. La cassure prouve qu'il e&t .eniièremei^t lorgné
par Taggrégation .d'une infinité de peiits calculs arrondis «
de couleur grise , et unis par une sorts de ciment jde la
mC^me nalurequeces calculs mêmes. CeiCalcul^xhale uae
odeur de caatorÀum.;,deâ vides nombreux lui docneutuna
apparence spongieuse; il iOst léger ^ mais dur. L'analyse
chuiiique y cou s ta le l'absence absolue de l'acide urique^
la présence du carbxNoiate et de roxolate de. chaux; U
poussière de ce calcul , tnitée- paria poi<assB x^usiique ^
exiiale une odeur amxno>niacale; la solution alcaline est
îaunâire.. £eile isolation , décomposée pa/ Facide liydrof
chlfiique , donne aiu léger précipité qui , séché sur une
carte, firésenle des prismes quodnlalères et l>riUaD^
d'acide ikenzoïque. jGcs prismes cooser.vcntasseEfarlemen^
lodeur de casioréuiu qu'élire la «nasse caksolcuise. Leur
saveur osit piquante,; ib sont volatils par la chaleur et se
dissolvept daAS i'eau chaude ot. dans l'alcohâi. L'iexialçnc. a
de l'acide èejizoïque dans ce calcul est éiridente; seule-
ment cet acide est accQa4)agné d'une subatance âroma^
lique particulière de même que dans le benjpin ; il est
1446 EXTEAIT8
uni k une résine qui lui /procure une odeur suave. L^acide
l>enzdîque , si abondant dans les urines des herbivores ,
fut trouvé quelquefois dans Turine humaine , surtout dans
celle des très-jeunes enfans ; mais je ne pense pas qu'on
Tait encore rencontré disant partie constituante des cal-
culs. Au n^ 18 « on voit un calcul envoyé à Tauteur par 4e
docteur Landi. Il est de la forme et de la grosseur d'un
.œuf de poule , blanchâtre à l'extérieur; l'intérieur est d'un
jaune foncée granuleux, avec des indices de stratifica-
tions vers la partie externe. Lorsqu'on l'eût cassé', il ré-
pandit une odeur très-forte de tabac d'Espagne de la meil-
leure qualité. II conserva cette odeur pendant quinze jours.
Elle diminua d'intensité et disparut entièrement. Ce calcul
était dur ; réduit en poussière impalpable dans ud moi>
tier de porcelaine , il offrit encore un peu de l'odeur dont
j!ai parlé; mais il était parfaitement insipide. Une dose
considérable de cette poudre , brûlée dans un creuset ,
manifesta une.forte odeur de substance animale , que notre
chimiste reconnut pour de^ l'acide urique; elle donna un
résidu abondant de couleur rouge. Ce résidu, soluble
dans l'acide hydr&chlorique , fournit avec le prussiate
triple de potasse un précipité très^abondant d'un bleu fon-
cé. Ce calcul a été extrait delà vessie d'un Carme. L'abus
du tabac d'Epagne , fait par ce moine pendant la forma-
tion du calcul , n'aurait-il pas produit dans ce dernier la
condensation des parties odorantes du tabac même'^ Le
professeur Morigni fit passer à l'auteur un gros calcul re-
présenté au n*" 22. Celui-ci le cassa et trouva dans Tinté*
rieur un autre calcul blanc , lisse et séparé des couches
externes qui le recouvraient Ayant encore ouvert ce der-
nier , il s'offrit à ses yeux un troisième calcul de la gros-
seur d'une amande , d'une couleur cendrée , et recouvert
sur un côté de quelques crystaux transparens , les uns de
forme rhomboîdalc , les autres prismatiques ; de semblables
ET AR ALT S ES. 44?
crysfaux garnissaient la conche concave qui le recouvrait et
litaient visibles à Toeil nu. Un espace vide , produit peut-
être par la force de la crystallisation , existait entre ces
deux couches, dans la longueur de plusieurs lignes., et
était garni lui-même de crystaux niagnifiques. Ces crystaux
étaient formés de phosphate de chaux, La masse calculeuse
élait composée d'un mélange de phosphate ^mmoniaco-
magnésien et de pho^hate de chaux. Les crystaux dont
je viens de parler sont d'autant plus remarquables , que .
le phosphate de chaux, si abondant, si ordinaire dans la
composition des calculs , y existe toujours sous forme de
couches opaques, sans aucune régularité , et que les natu- '
ralistes n'ont trouvé que dans les minerais le phosphate de
chaux natif sous des formes déterminées , dont quelques-
unes, à cause de leur beauté et de leurs rares couleurs,
sont mises au nombre des pierres précieuses nommées
chrysoUthes par les jouailliers.
Le n° 27 représente un calcul ayant dans son centre
une cavité vide; cinq exemples semblables sont rapportés
par notre auteur. IJ. parait que ces calculs sont formas
d'oxalate de chaux. En dernier lieu, il parle d'un calcul
de la grosseur d'un œuf de poule , au centre duquel se
trouvent cinq cavités vides , cylindriques , dont deux ont
une issue au dehors. Ces cavités, dit-il, proviennent vrai-
semblablement d'une substance muqueuse , albmnineuse ,
ou semblable , qui a été absorbée par la suite des temps
et a laissé vide le lieu qu'elle occupait. M. Wollaston est
le seul qui paraisse avoir rencontré le même fait. A propos
de ces cavités , notre auteur remarque qu'elles ont lieu
dans les calculs composés de phosphates^ et que , dans
les mois de juillet et d'août , lorsque la température est
environ de vingt dégrés R. , il a vu maintes fois de petits
insectes courir à la surface de ces calculs et entrer dans
les cavités par de petits trous. Il donne ensuite la descrip
446 fXTJLAlTS
ûofï de ces pekbs iosectes ; ils o0reDt , dit -il , l'apparepçe
4Vp P9^- ^'^ ^^^^ Xransparens et portent des aotenn^
^ès-mobiles; ils ont six pattes avec lesquelles ils courent
ijrèçrrapi^cp^ept ; leur altdomen est plat et comme lobé.
jUs o'pot point ,de i^rompe comme le pou.ordlnaire , dç^rant
'fîyre de subsianCiBS dures et pierreuses. Cet animal .e^t
Jtrèfi-seofible âux variations atmosphériques. II ne sort de
$a retraite que lorsque le temps est très-beau et au moment
leplu^ cb9u4du jpur,:!! tourne rapidement sur la surfa.ce
/lu c^cul » ^a,p viçnt »,cntr^danf les ccer^sses eten ressort
«oud/i^. fe vovilus un ÎQur , dit-il p montrer ces insec-
le^ k qpetqu'un , il était trop tard ; je ju'en pus voir un
«eul i^; rendrait où ils fpjiijrmillaient quelques heures aupa-
-ravant. Je n'^i point jtrotuyé d^ ^oes insieçtes sur les calculs
.d'.oxalate de chaux et de cystimèlp , ui^ur ceux d'acidç
urique et d'urate d'ammoniaque. ]Le n"" 35 représente up
calcul énorme pesant onze onces et demie* 11 est blanc.à
Textérieur , inodore , insipide, légèxonxent spoiigieux d'un
coté et comioe chagriné jie l'autre. JU .salit {e^ doigts de
Jblfinc. comme le ibnt les crystaux déliquescens de phos-
phate de magnésie qui ont été pendant long-temps expo-
«es à Talr. Séparé en deux morceaux^ il offrait àTiAtérleur
«n calcul 4^ la gro3se:Uir d'un œu^ ,de poule » à sur&ce
inégale , de couleur légèrement jaunâtre et .composé d'u-
rate d'ammoniaque. ,Entre ifi fupei'dclje du calcul interne
fil cejle delfi <>ouçhe qui le couvrait , était une longue ca^
\ité;qui suivant le çôtié tout entier du çalcvil. Dans cette ca-
vité ^'élev^it un jU'è^-grand np^re de çrystavx prismati-
ques^ t^ijit |Sur l'une qup .si^r J'aulre jsvu'face. La croûte qui
.couvrait J|e calcul dont je viieps .de parler était de l'épais-
/seur 4e trqi^ J^gnes et ^orii^ée ^e ,diÇrérenf£^ couches d'une
matière/oste delà couleur Jaiplusvive;, les fUitres, blanches ,
A& .phosphate ammqnmço-^pçiSig^ésieQ , et parsemées de
nocnbreux cry^s^ux de ce sçl ii^erppsés entre les diverses
ET AlVALTÀiSS. 44^'
... • • ■ ».
Côaches, ce qui Tarnail A ùneiriaTiîèrë ffditnîrirblè. An h* 45»
6n trouve un calcal ènvoté de SfHàhk M. BrtignatelR. ffèsB
de la grosseur d'une nort et foniidçaf^ unfe ^db'ètenrcë cryàv
talfîne. Sa surfece offre dé BiimBfèWsiér étHmèicësf pWsi
quecubiqi^s, brillantes, deiriî-lfàfrisjj'àfëiilèTsf, hvfec àiîë
couledr d'ambré peu intënf^e; De ](ietiï^ tiiSMitesltht iètatti^
offrent tous la même Iranspai^éfrcë. La pbliSrfèrè àtfiéÂ\x&
e« le râclaill avet un cauîf ésif blûtiiînë, inè^rè et d^rinî?
s^aveur douceâtre. Divisé eu dent toartiéé piar'mî &ibW
coup de marteau , îl paraît ccriijioafé' entièrement dS ht
liiêmé substance qui forme lés cdi^fieë ë^tternes; point m
noyau au ceritre. La poiisslërë de ce càllt^arést'insôrulrlë'
dans^ IVau et dans ratcobc*, et ti'aïtërë pofnt iëicbùlét#if
bleues végérales. Les diverè eisféï» ^(kl fît f dUtiebt* hil
prouvèrent que la malîèrè' qàf*9 éiateîhafit avait la plns^
grande analogie avec l'albumine. Poiir d'ëitf â^àuref, i(
fît coagulet* par fe chaleirt* Kalbuthin^ â*m obiâîëï re^tplosa
piendànt plusieurs jbu^à at soleil, lih réd\i$sit pfiTr lè( M'
tiers de son vëliitrté. Lîi couîèiip étêlh h itiêiùé qiie Cèlfo
du calcul , et sa podisîèrë se ttfvttffhria avec les môihëS"
réactifs , exacténient comrtïé fcelte qu'il avait ètamîdéô }■
les seules différences remarquables- ëfttre la pousîllèr^ rfH
calcul' et celle dé f'arlbùfnlne dte l'œuf, iié coiislstaienï ^tië
dans la saveur douceâtre , àtitfs fa' étiulélir d arrthbre un ptti
plus foncée , cl dans une cohésîori pltfef grande dés parties
du calcul , ce qiii dépendait pIKibafblettlétit dxî lit matière
colorante sucrée associée à la iiïalfîëilélrfljrtmtneifâe du cal-'
cul privé de là soudé que l'ofi rènfcoiàti^ d«rfs fe bfciic
d'œuf. Ce sînguHer calcul a bëarrcèfWp de rapports avec
celui que M. Marcet a nbmmé catciit fibrîûewjc^ pffi^Cô-
quë là malière qui te cotaposë Jouit de bfeadcoup dês'cal-
raclères de la fibrine. Or, la fibrine et l'albutnine ont utiO
grande analogie entre elles , selon M. Borzélius.
Le 49* calcul ; remis à l'auteur jjtar M. Hiidolphi , est
•45o BXTBAITS
delà grotseor d'une iKMX/re?êto de proéminences et d'aa*
périt^; sa cooleor est d'un jaune fauve; le marteau ne
put le briser» il &Uut avoir recours à une petite hache,
c Quelle fut ma surprise, dit notre auteur, de voir un
amas de petits corps jaunes, unis par une substance ani-
male et cartilagineosa » acide, compacte et tr^-'blanche,;
cette substance entourait le calcul comme ^ne membrane,
et laissait Apercevoir la coiïleur jaune des corps contenus 9 «
Une partie de cecalpul, exposée au feu, commença à
noircir en donnant Todeur d'os brûlé. Par le secours d'une
forte chaleur, il ne resta qu'une poudre blanche qu'on
reconnut pour du phosphate de chaux uni à un peu de
phosphate de magnésie* L'acide hydrochlorique y mani-
festa encore la présence du carbonate de chauT^. Les au-
tres addes et la potasse ne donnèrent aucun résultat di-
gne d'être rapporté.
Il m'aurait f^llu citer tousies calculs dont l'histoire se
trouve dans ce chapitre, pour donner une juste idée de
l'intérêt qu'il présente. Ici c'est'un calcul couvert d'une
matière rosée , cr jstallisée distinctement à la surface ; là
c'est un calcul composé de carbonate de chaux et d'hy-
drate de silice et d'oxyde de fer (ochre). Ailleurs , c'est un.
calcul ayant deux noyaux; plus loin , c'est un calcul d'u-
rate d'ammoniaque, renfermant de beaux crystaux d'a-
cide urique pur, etc. , etc.
A la suite de ces calculs rares de la vessie , devait se trou-
ver une nouvelle classification des calculs; elle a été omise
par l'éditeur , parce qu'elle n'était pas encore complète.
Dans le chapitre suivant , M. Brugnatelli s'occupe des
lithontriptiques. Après avoir rappelé combien , depuis
Arétée, la plupart des moyens vantés pour dissoudre la
pierre dans la vessie , étaient illusoires, il discute avec
plus de soin les moyens indiqués par les modernes : la
chaux vive proposée d'abord par Yalentin ; le remède de
ET AVALTSBS. 4^1 .
M"* Stéphens , si bien récompensée par le parlement
d'Angleterre , remède qui n'est autre chose qile des co- ^
quilles d'œufs calcinées ,■ prises dans du vin blanc ', et aux*
quelles , dans la suite , elle ajouta un peu de sayon ; l'eau
de chaux , recommandée par le docteur Whytt , en ipjec-^
tiens dans la vessie par le canal de l'urètre^ à la dosé dé
cinq onces et plus^ à plusieurs reprises; la lessive de po-
tasse et de soude, l'acide nitrique et l'acide muriatique»'
suffisamment étendus et administrés de la même manière »
selon les conseils de Fourcroy. Il cite le fait rapporté, par-
le docteur Marcet » qui dit dans son ouvrage que le! colo* 7
nel Martin « mécanicien habile, tourmenté par un calcul»
urinaire, s'était introduit dans la vessie, par le moyen
d'une sonde , une lime très-fine construite avec la meiile*
d'un horloger. Avec cet instrument, le malade cassait ou >
coupait chaque jour un morceau de sapierrci et la rendit
en poudre avec les urines jusqu'à parfaite guérison. II.
signale les inconvéniens qui peuvent résulter de tous ces
moyens , en admettant que le dernier soit possible. Puis il
parle de l'emploi de la magnésie conseillé par le docteur
Home, pour s'opposer à la formation de l'acide urique,
et le dissoudre quand il est formé.
Après celte énumération , l'auteur s'exprime ainsi : .
c Quoique les lumières nouvelles fournies par la médecine
et par la chimie nous aient fait rejeter cette foule de re-
mèdes étrangers dictés par l'empirisme , nous ne pouvons
nous dissimuler quels graves inconvéniens offre encore
l'emploi de ceux qui , sous plusieurs rapports , doivent êlre.
prescrits. Ces inconvéniens résultent de l'incertitude où
nous nous trouvons de déterminer la nature du calcul
déj^ existant dans la vessie , et qui peut être si différent^
mêuv); dans chacune des couches qui le composent. La
force de cohésion des calculs, même ordinaires, est encore
un obstacle à. ce qu'on puisse les dissoudre dans le corps
ylfaBt.'Ii» calcals ^or» restent intacte mftlgvè Vitsâ^
mèmt'édiénTB^sohnùo», pûvte qqe ceôx-oi doivèni êtèe
étendu» dnm iin'fiqaide acfueTix ou àùm àw lafit, quiand mi
les'ëinploie À'JUBtérieQr,: et qaé I W ne |)60t êtm ' gûr
qtt^tfmvtfeâ lo>^sri(f 119 ^^i^'âCitif én<^ét>èteu^éffîédcièé. ^
Plîis^foih it djotiC«; r « bor^M la^ iiyértîâr€i dê^ cdl<ml9^^^
trtai^vriâéei » ebainlé' eèN ern^tté^ ehet eertâ iàésf p'è>#<yk^ftW
sont T0ndii9 sorort^t'atee V&iiûë, oti peut ^s|!^ét<éf' Mé
mefllèàra; réukrfté dd l'ijéage dcfé ïkhontriptKfties. héri^
ef&kMi^ ^^ê wniiêi^ plùidi et ecbpêohep là tbt^à'tioti
^fibweâutieiah^^^a'à dis^Oildt^ deftijt ^âi existe^ Ûéfk^ à
: L'aiftedr Vé^t. aisiit^ quë^ teiè éoMe^ de calculs h^ plm
crriiifialrek 9011 eëlkri que Fdni^tbj» «« Thoœdoii ont té-^
diqi#ées^^: >r>i«M# iih'^Uë-èl lUattèi^ r<>séè; 2/ aéidé
iltique ei 'urarte ^^IMnpbuia^iftidl 5;'' {ifhoi{](hate de bhôiâ^
dt de^-jmàgtid^i^ î 4^« e(xâ(dtls dé èimujé et cyâtlâièlé.
• ' H donbe' em^àitô lès moyen» de: ^etcotfnattt^ , aàtatit
<^e ptîssHilèi » ee^ qtratrar ciortea difflârënte» , et teooiB-
mande r cilntre ta première , le 80us-cai»bëiiate de petMe
ou de 90ud!eidi660iM danà UAt^^rahde qtraDlité^d'éaU chirtfde
ou de bouillon ; contre- la deuxièUiêv 1^ cârboniaie de
chàuk'teffo ^O" dissolution pâ«« 'ùnf etcès d'acide eatBo^
iiit|4ie ; Pem^ei : de*' ce sel ^ a A rappeti de noire Hftitëu^ ^
a été gutti (do Irès^notnbr^ilk 'sikecès. L'ëau dé Falcoâi^r ,
eottiposée do carl)onâto neutre de; pbta^ëe ^ produit à'peii-
prè^ les miSinefi^ effets, d^ms les méfne^ circousttmees »
qo'oiîe sôiutioti acide de carboTiate do chaux; mafis-pfMr
hk faoilfti do la >pyâparalionf et p0U^ lé goât ce deriilëfsel
dëil être 'pf^liérablei H - 4^&ti^Ûte encore , outré retrï^loi
dé ces «léidioaîâ^Éf^ , tihé <lièté aùstèrë^ét l'abstSliéiëe
à& la nourrituire'* sHfifitoàlë. M.' Mà^éïidie eét éu' Aiétito
éV»; Go^Vro'fa It^^ièttté éërfe-dë (ilal^eàlè, tés âctttëlf/lo
tinaigi'^ ordinaire, ki îîmtMaàdë , Poàu aéidèléo par iViCide
ET ANALYSES. ;453
hydrochloriquCy clc^ Ce- dernier moyen doit encore avoir
.la pcéférence' contre laquatrième sorte» qqiy si^elle con«
.lient les calculs les plus durs » à surfaces inég^le^ » épi-
neuses , est heureusement la plus rare. On dira sans donfe
que rauteqr. applique trop lès principes de la chimie à la
. médecine. J'entends déjà déclamer contre la cbimiairie ;
elle a passé de mode ^«dit-on , et- personne ne se laisse sé-
duire maintenant par ses illusions brillantes. ' Je ne crots
nullement que » pour lui avoir trop accordé peut-être , il
faille proscrire la chimie avec tant de rigueur dans aucune
circonstance, et surtout dans le traiteoient des calculs;
car des expériences multipliées ont prouvé que là solution
do sous- carbonate de potasse passait dans rurine sans
subir de. décomposition » et je ne concevrai jamais pour-
:quoi ce liquide, arrivé «<{an« ce récipieM, aurait perdu
par Tinfluence des lois de la vie la propriété qu'il a ailleurs
de s'unir aux élémens des calculs qui ont pour basé l'acide
urique , et de former avec eux des sels solqbles. Je ne doute
pas que de nouveaux essais ne mènent à de nouvelles dé-
couvertes , et que l'alliance de la chimie à la physiologie
ne &sse faire à la thérapeutique de sensibles progrès. *t
Brugnatelli rapporte sous forme d'aji^endice ce qde Ton
sait sur les calculs que l'on a trouvés dans d^autres parties
du corps humain , et il en donne treize exemples avec les
figures, qu'il asspre être très-fidèles ; il décrit : i.'de
petits calculs formés uniquement de phosphate de chaux ,
il y en a de la grosseur d'un grain de millet jusqu'à celle
d'un petit pois. Ils ont été trouvés sur la membrane mu-
queuse de la veine pulmonaire. 2.® Un calcul du pois de
deux onces; c'est une masse informe , blanchâtre, rabo-
teuse, peu. odorante, insipide et insoluble dans l'eau.
En 1816 , ce calcul sortit naturellement de l'utérus d'une
pa y sa nue âgée d^nviron quarante ans; elle était à l'hô-
pital de Crémone depuis deux mois; ses règles avaient
S. 3o
i(54 IXTBAITS
disparu. Elle avait éprouvé en le rendant des douleui^k
semblable» à pelles de ràccouchement^ cette masse étaii
formée entièrement de phosphate de chaux; on la brisa
en deux par un coup de marteau , et Ton reconnut aycc
surprise pour noyau un morceau de tibia d'un poulet. Il
est probable que cet os aura été un instrument de lascivité
pour cette femme , qu'un accident Taura brisé et qti'un
fragment introduit danS' l'utérus aura occasionné là for-
mation de ce calcul* 3.° Un autre calcul trouvé dans l'u-
térus d'un, cadavre. Il a le même aspect que le précédent.
La femme chez laquelle on le trouva aVait été pendant
.plusieurs années tourmentée par des douleurs analogues
.à celles de l'onfantement. Le calcul est du poids de deux
onces; il offre à l'intérieur un amas de crystaux dephos-
.phate ammoniaoo-niagnésien. On iBperçoit au centre une
ligne visible de matière étrangère , qui , recueillie avec le
.plus de soin possible , parut être du phosphttte de chaux ,
sel qui forme la couche externe du calcul. 4^° Deux con-
crétions-, l'une de la grosseur d'an petit pois, l'autre un
.peu plus grosse, blanchea, irrégulières, inodores, insi-
pides et insolubles. Elles ont été trouvées dans l'ovaire
d'une femme. Ell^furent reconnues à l'analyse chimique
pour du phosphate ammoniaco -magnésien crystallîsé.
5.° Des calculs trouvés danà le conduit de Warlhon ; il en
rapporte quatre exemples ; tous étaient formés de phos-
phate de chaux. Les deux derniers avaient en outre un
tissu réliculaire qui leur donnait une apparence osseuse.
Le même sel formait aussi trois calculs de forme lenti-
culaire qui s'étaient développés sous la langue ; un aulre
extrait de la tonsille gauche d'un homme âgé d'environ
cinqq^nte ans. Il formait encore , sans aucun mélange ,
un grand nombre de calculs pulmonaires tous identiques ,
quoique remis à l'auteur par différons .chirurgiens , et six
autres calculs extrait^ du prépuce d'un jeune homme
BT ANALYSES. 4^5
opéré d'un phymosis. 6.*" Un calcul biliaire offrant des
crystaux magnifiques de la substance nommée cholest&ri!ne
par M. Ghevreul. L'auteur cite encore cinq exemples de
ces calculs formés par la même substance. 7.® Des calculs
intestinaux rendus avec les exçrémens. Ces calculs étaient
de la grosseur d'un grain de millet, de couleur jaunâtre
et en assez grand nombre pour peser près de dix onces.
On Ae pouvait les prendre pour des calculs biliaires qui se
se^a[ient rendus dans les intestins parle canal cholédoquei
Ils étaient inodores , insipides • durs , insolubles dans l'eau
et l'alcobol î ils étaient formés en grande j)artie d'uratc
d'ammoniaque , d'un peu de phosphate de chaux et d'une
matière animale particulière. Ces calculs ont été rendus
par une femme à laquelle le professeur Brera donnait des
soins. Cette dernière sorte de calculs m'a paru extrême-
ment remarquable par la ressemblance do leur constitu-
tion chimique avec celle dcô calculs urinaires. T. Legeb^
»
De la .Potion stibio-opiacée y et des pHctions avec une
pommade stibiée, em^plojéc par M, P^ysson dans le
traitement des fièvres interm^ittentes*
Les fièvres intermittentes ont été le sujet de traitemeris
si nombreux et si différons, qui sont successivement tom-
bés dans un juste oubli après avoir été préconisés outre
mesure , que l'on ne saurait trop se tenir en garde contre
l'annonce d'un nouveau fébrifuge. L'obscurité qui règne
sur la nature de ces affections , l'ineflicacité du quinquina
dans certains cas , quelquefois la rareté de ce médicament,
le dégoût qu'il inspire'souvent , enfln la terminaison spon^
tanée de beaucoup de fièvres intermittentes après un cer-
tain nombre de paroxysmes , ou sous l'influence de causes
qui n'ont pu agir que sur l'imagination , expliquent Ic
3o..
^56. ' BXTRA1T8
nombre de remèdes dirigés contre les fièvres d'accès ef
les saccès qui leur onl été attribués. Mais aucun de ces
remèdes ue soutint long-teiAps l'épreuve de l'expérience,
et l'on revint toujours au quinquina , que l'on peut jusqu'à
présent regarder comme le seul spécifique des maladies
périodiques (i). Cependant , quelque supériorité que l'on
reconnaisse au quinquina» ce n'est point une raison de
rejeter sans examen tout autre médicament qui , ne"f&t-il
pas doué à un auâsi haut degré de la propriété fébrifbge,
pourrait se recommander par certains avantages. C'est
ce qui nous engage 1 parler du remède proposé par
M. Peysson.
Ce médecin considérant qu'une fièvre intermittente ,
quelle qu'en soit d'ailleurs la cause , n'est au fond que
l'intervention du mouvement général qui a lieu habituel-
lement du centre h la surface du corps » pensa que les
succès du quinquina dans ce cas étaient dus à la propriété
qu'avait cette substance de rétabRr ce mouvement du
centré à la circonférence , de prévenir le spasme de la pé-
riphérie , et par conséquent la congestion du sang sur les
viscèrei. Il a cherché si d'autres remèdes ne pourraient
pas remplir la même indication , et il a été conduit à em-
ployer la potion suivante : Qfi tartre stibié » gr. j;
eau distillée , § vîij*; sirop dîacode , | j ; gonmie
(i) En nous servanl du mot spécifique y relativemeut à Taption do
quinquina dans le traitement des fièyres intermittentes , nous yov-
lons seulement exprimer l'ignorance où nous sommes sur la médication
particulière qui a lieu dans ce cas , sur le rapport qu'il y a entre l'effet
immédiat connu du médicament et le résultat obtenu , attendu qae
c« résultat, quoi qu'on en dise, n'est point obtenu d'une manière
aussi certaine, aussi constante , à l'aide des substances qui ont k
même action locale que le quinquina. D'ailleurs, la spécificité de
cette ' écorce n'est pas plus étonnante que l'action particulière de la di-
gitale sur le coeur , des cantharjldes sur les organes urinaires et génitaoi,
que celle du mercure sur lear glandes saliYaires , spécificîics que jusqu'ici
Ton ne peut pas dayanlage expliquer.
\
BTANALISBS. 457.
arabique, § {i; eau de fleurs d'oranger, § fj. Le larlre
émélique et ropium » qui , avant M. Peysson , ont été
employés séparément par divers praticiens dans le trai-
tement des fièvres intennittentes » . forment , comme
l'on voit f les principes actiis de cette potion. On peut -
en varier les 4oses .suivant le besoin , remplacer le
sirop diacode par l'extrait gommeùx d'opiuni ou par le
laudanum , en ajoutant du sirop simple » et même changer
les autres ingrédiens pour les adapter au goût des ma-
lades. M. Peysson administre son remède de deux ma-'
nières : i.® si le malade est fort et ne peut se passer d'à-
limeos solides , ce qui vaudrait mieux , Il ne fait prendre
entre les accès qu'une cuillerée la première heure , deux
la deuxième , trois la troisième , et ainsi de suite jusqu'aux
repas ; iHe suspenJ alors , et le reprend une heure et de-
mie ou deux heures après le repas , en recommençant par
deux cuillerées et augmentant de nouveau par .degrés ;
fi.° quand le malade est faible , dély^at , et qu'il peut se
passer d'allmens solides , Il prend le remède par cuillerées,
comme les autres potions; seulement on diminue insen-
siblement l'Intervalle .entre l'administration de chaque '
cuillerée, jusqu'à ce que le malade en prenne une tous
les quarts-d'heure , ou au moins toutes les demi-heure.
On ne cesse entièrement l'usage de la potion que pen-
dant la violence des paroxysmes et durant le sommeil.
Au reste , le mode d'administration doit être varié selon
les cas et une foule de circonstances. Ainsi, dans le irai
teihent d'une fièvre quarte , dans laquelle le temps d'à
pyrexie est très-long , on commeneeralt par n'en donner
une cuillerée que toutes les deux ou trois heures , et on
multiplierait les doses, qu'on pourrait aussi augmenter
un peu ,* à mesure qu'on approcherait des accès. Enfin » h
moins de contre-indication , il iaut faire prendre de la
potion autant qu'il est possible, sans produire aucun
458 BXTRIITS
eJBbt sensible. SI elle venait à proYoqyer des vomissemeDs,
des Dansées ou de la diarrhée , il faudrait aussitôt en dî-
minoer les doses et les éloigner davantage. L'énergie de
ee remède , dit M. Peysson » est telle » que les moindres
doses suffisent pour amender tous lesi symptômes fébriles.
Toutefois, il arrête rarement les accès tout-à-côup; il
en diminue insensiblement la violence , et les fait cesser
quelquefois au premier , mais plus souvent au second ou
au troisième paroxysme. Voilà pourquoi les fièvres sup-
primées parce remède n^oni jamais de rechute, pourvu
qu'on en continue l'usage pendant quelques jours après
leur guérison , sauf à en diminuer et à en éloigner suc-
cessivement les doses. Du reste, son administration est
soumise aux mêmes précautions et aux mêmes règles que
celles du quinquina , sur lequel il a l'avantage de mani-
fester plus vite , par certains signes , par des nausées , par
exemple , ses effets désavantageux dans le cas de gastrite
. ou de gnslro-entéril^. Suivant M. Peysson , l'usage de sa
potion stibio opiacée n'est point restreint au traitement
des fièvres intermittentes, elle combat avec non moins
d'efficacité la plupart des afTectîons périodiques , non fé-
briles , sans vices de nutrition , les névralgies , par
exemple.
Nous n'examinerons pas la théorie qui a donné à M. Peys-
son l'idée de son fébrifuge ; quel que soit le vice de cette
théorie , dont le vague est le moindre défaut, nous adop-
terons le remède auquel elle la conduit, si des faits nom-
breux et bien observés en constatent l'efficacité, sauf à
l'expliquer d'une autre manière que M. Peysson , ou mieux
encore h ne pas l'expliquer du tout. Or , les observations
rapportées par ce médecin sont loin d'être assez nom-
breuses , et plusieurs assez exactes et assez concluantes
pour justifier touteji les assertions qu'il a émises relativo-
Wenl aux propriétés fébrifuges* et anti-périodiques de la
£ T AU AL Y Sh 5. 4^9
potion stibio-opiacée. Il s'est surtout beaucoup trop hâté
de lui accorder une supériorité certaine sur le quinquina.
II fallait bien que cette potion n'eûtpas toute rélEcacité pro-
clamée si hautement par M. Peysson , pour qu'il ait été
conduit à un autre procédé qui , suivant \\x\, est aussi
supérieur au précédent que, celui-ci fest au quinquina.
Ce procédé consiste en frictions faites avec là pommade
suivante : Qf tartre stibié, gr. xxiij ; faites dissoudre dans
eau distiL q. s. ; puis incorporez dans axonge fraîche, §j;
divisez en vingt^qi\^tre doses. Chaque dosé de cette pom-
made sert à faire une friction; on en fait jusqu'à quatre
et même cinq par jour dans l'apyrexie des fièvres inter-
mittentes , sur le ventre 9 les cuisses, lerachis, les bras, etc.
tour à-tour pour évlter^ la formation de petites pustules.
On doit frotter jusqu'à ce que la graisse ait entièrement
disparu. Eq général , une demi-once de cette pommade
suffit pour la cure des fièvres intermittentes ordinaires.
Les frictions ont sur la potion stibio-opiacée l'avantage de
pouvoir être administrées dans ioules les circonstances.
Les réflexions que nous avons faites au sujet de lapotion
^'appliquent également au procédé par les frictions.
Depuis que M. Peysson a fait connaître le traitement
qu'il dit avoir employé avec s uc«;ès contre les fièvres inter-
mittentes , quelques praticiens se sont livrés à des expé-
riences propres à vérifier l'efficacité du tartre stibié uni
à l'opium. M. Jourdain , médecin en chef de l'hôpital mi-
litaire de Dax ( Landes) , a publié, dans le recueil pério-
dique des travaux de lit société de Médecine de Paris , un
grand nombre d'observa lions sur Temploi de la potion
stibio- opiacée. Les -fièvres intermittentes, endémiques
dans le pays où ce médecin a observé (à Mugron, petite
ville di^ département des Landes) , commencent à régner
ordinairement vers la fin d'août; c'est à cette époque que
les marais sont d66séché0 momentanémeat par Tardeiur
46o BXTBAITS
du ftoIeU«*A raison des chaloars irès^précoces » ces fièvres
ont para en 189 s dans le mois de juin. Ces maladies sé-
vissent charqoe année jusque vers la fin d'octobre 00 an
commencement de novembre , époque à laquelle les ma-
rais sont reeouf erls d'eau , soit par la pluie • soit par le
débordement de l'Âdour. C'est dans ces circonstaifces qèe
M. Jourdain a fait usage de la potion stibio-opiacée ; înab
rextrêmc concision que ce>médecin a mise dans la rédac-
tion de la plupart de ses observations particulières , em*
pêche que l'on y puisse trouver les éléyiens d'unis démon-
stration complète. Nous aUonreo exposer les résultats :
1* Sur soixante-deux individus » depuis Tfige de sept
ans jusqu'à celui- de soixante-deilX'; aCleints de fièvres
quotidiennes » tierces et doubles tiercibs , simples ou avec
complications 1res légères d'embarras gastrique et de gas-
tro-entérites , facilement enlevés par quelqu'évacuant , la
diète et des boissons délayantes » la fièvre n'a résisté que
sept fois à la potion stibio-opiacée • encore faut-il obser-
ver que> cbes quatre de ces malades, rioéfficactté du
remède peut cire attribuée h l'irrégularilé avec laqueila il
a été prié. La fièvre à été supprimée tout-à-coup dans
vingt-un» et trente-huit fois en diminuant successivement
la violence des accès. DaDsun seul , l'accès qui suivit l'u^
sage de la potion ne fiit.pas modifié. La fièvre fut snppri-
méequatorze fois ausécondaccès , douze fois au troisième ,
obze fois au quatrième , une fois au cinquième. La potion
a combattu promptament et sans retour une fièvre qui a
résisté au quinquina pendant plusieurs mois. Des rechutes
n'eurent lieu que chez six individus qui ont cessé trop
promptement l'usage de la potion. — 2* Des pilules com-
séèrs chacune d'un sixième de grain de tartre stibié , et
autant d'extrait gomméux d'opium, et administrées à
doses progressives» ont échoué dans trois cas. Ce qui peut
tenir, Suivant M. Joardain , à la saison t[ui était tropavan-
ET ANALYSES. 46.«'
céc; car , dans deux d6 ces cas^ la potioB employée' aprhi
les pilules n'a pas eu un résultat plus avantageux* Laniénié
cause peul avoir détertniné les insuccès de la. potion et leé
rechutes dont il a été fait mention précédemment. Car ,
jusqu'au 26 septembre', aucune fièyre simple n'avait ré-'
sislé à la potion , si elle avait été prise avec exactitude. -^
S^ Huit fièvres compliquées de ga^tro^-eutérite ont toutei^
cédé h Tusage de la potion stibio-opiacée , après que laf
complication phlegmasique a été combattue par les anti^
phlogistiques. Une a été enlevée tout-à-coup » trois au deu-
xième accès , trois au t^oisièm6 , une au cinquième. Deux
rechutes furent provoquées par l'indocilité des malades
qui n'ont pas voulu prendre le remède assez long-temps.
^- 4*" La potion , par ses effets promptement sensibles , lors-
que l'indication pour son emploi est douteuse , avertit du
moment où elle est. nuisible ou avantageuse. Elle est pré*
férable au quinquina dans les cas où la fièvre intermittente
est précédée d'une phlegmasie lente , d^un état de langueur.
— 5" Sur dix-sept fièvres rémittentes et intermittentes ,
dépendant d'une gastro- entérite (1), pour laquelle on a
également fait précéder le traitement antiphlogistique »
onze ont été supprimées par la potion administrée suivant
toutes les précautions convenables , c'est-à-dire, lorsque les
Symptômes de la gastro-entérite sont entièrement dissipés
ou au moins sensiblement diminués; quatre ont été exas-
pérées ; dans deux cas , elle a été insuffisante , il a failli
recourir au sulfate de quinine. Le remède Va supprimé
la fièvre tout-à-eoup dans aucun cas. Elle Ta supprimé six
fois au troisième accès , trois au quatrième ; dans un de
ces cas , le premier accès qui suivit l'administration du
fébrifuge fut plus violent. Dans un cas, laf fièvre a été sup-
(i) Nous ne compreuooB |>as ladislinclion qu'établit l'auteur entre
les fièvres intermittentes compliquées de gaslrq- entérite, et celles qui
dépendent de oetté phlegmasie*
46a XZT.AÂ1TS
primée. au troisième accès; dans un autro , seulement au
dixième, -^r 6* Sur yingt-six eofans . depuis l'âge de quatre
mois jusqu'à' celui de six ans , la potion stibio-opiacée ,
administrée à la dose d'un demi- gros à deux gros , a été
efficace dans seize cas; dix y ont résisté : de ces dix en-
fans, quatre ont été promptement guéris par le sulfate de
quinine , et six par le sirop de quinquina. La fièyre a
été supprimée sans effet sensible parlapotion , au deuxiètne
accès dans sept cas , au troisième dans un , et au qua-*
trième dans deux autres. Dans quatre circonstances , la
première dose de la potion {t déterminé desvomissemens;
les doses suivantes n'en ont plus provoqué et ont suppri-
mé les fièvres aux deuxième , troisième et quatrième ac-
cès. Deux fois la Cèvre a été supprimée au premier accès ,
après 'des vomissemens abondans et des diarrhées fortes^
La potion a déterminé des -tranchées , des vomissemens ^
de la diarrhée» et a augmenté l'intensité des accès che'A
neufenfans. Ce dernier phénomène a eu. lieu chez uu
autre sans effet sensible immédiat de la potion. Le sulfate
de quinine elle sirop de quinquina paraissent agir plus
efficacement et avec moins, d'irritation chez les enfans ;
mais M, Jourdain pense qae les fébrifuges , employés ex
térieurement, seraient toujours préférables à cet âge. —
7° Sur douze fièvres quartes et deux fièvres double-
quartes , la- potioi^ stibio-opiacée n'eut un succès complet
que dans deux fièvres quartes , et dans une double-
quarte ; elle agît au quatrième accès de l'une d'elles
qui avait résisté pendant onze mois au quinquina , au troi-
sième accès de la seconde» et au quatrième accès de la
fièvre doubie quarte. — 8° Dans huit cas de fièvres , que
M. Jourdain caractérise d'intermittentes pernicieuses, la
potion a été employée non-seulement sans succès , mais
elle a augmenté les accidens , si elle ne les a pas seule
déterminés dans plusieurs cas ; ce qui jette quelqu'incer-
BT ABCALTSK». ifii
titude sur le diagnostic des fièvres rapportées à cette sec-
tion, et parconséqaent sur les conséquences à tirer dû-
mode de traiieipent employé» Du reste, il y avait quel-
que danger à faire l'essai dé la potioa stibio-k)piacée dans
les fièvres pernicieuses. Ce n'est point sans imprudence
qu'on a tenté un moyen plus qu'incèrtaîo dans une mala-
die qui peut devenir prompiement mortelle , si l'on diil^re
de la combattre par la méthode dont l'expérience a consar
cré la sûreté. Les huit fièvres dites pernicieuses, que
M. Jourdain a traitées, ont toutes cédé au quinquina êo
substance. Dans un seul. cas ob le sulfate de quinine*a été
employé, ce sel n'a p^seu plus de succès que la potion
slibio-opiacéc ; mais on ne peut rien inférer de ce fait
isolé, et l'analogie peut au moins justifier les essais tentés
avec le sulfate de quinine.
M. Jourdain termine ses observations par des corollaires
sur l'usage de la potion stibio-opiacée et du quinquina*, e|
sur les effets comparatifsde ces deux substances , corollaires
que nous avons en partie exposés dans notre résumé ; et il
semble accorder à la potion une supériorité que Ton ne
peut pas conclure des faits rapportés. Nous pensons que,
jusqu'à présent, la potion s ti bio-opiacée n'a paru avoir
des succès que dans ces cas peu graves où beaucoup d'au-
tres moyens auraient pu être également efficaces , et qu'on
pourrait revendiquer , en faveur d'un grand nombre de
remèdes ou de méthodes thérapeutiques , autant de preu-
ves d'une propriété fébrifuge que celles que MM. Peys-
son et Jourdain ont apportées en faveur de la potion sti-
bio-opiScée. Déjà M. Yarlet a réclamé contre les avantages
trop vantés de ce remède et des frictions stibiées. c Malgré
la précaution que j'ai eu , dit ce médecin , de ne choisir
que des fièvres intermittentes pures, quoique j'aie eu soin
de faire précéder le traitement antiphlogistiqiie dans an
grand nombre de cas , je dois à la vérité de dire que je
464 VIBIÉTÊS.
n'ai jamah obtenu de bons résultats des nouveaux fébri-
fugea 9 et que toutes les fois que je les ai employés , leur
insufBsance m'a^obligé de t«ecourir au quinquina seul ou
uni à Topium; qu au tartre stibié , selon les circonstances.
Q'autres praticiens m'ont assuré que, depuis le règne des
intermittentes printanières , les nouveaux fébrifuges ont
tt>u)ours été infiruclueux. »-^ Du reste ^ la potion stibio-
opiacée , par sa. simplicité et par la facilité de son adminis-
tration , mérite d'tgtre recommand.ée dans les cas où l'on a
droit d'en espérer quelques succès. C'est à des expériences
ultérieures à fixer son rang parmi les moyens appelés ii
suppléer au quinquina dans quelques cas seulement.
L.
VARIÉTÉS,
Académie royale des Sciences.
Séance dulundi \3 octobre, — M. Arago donné lecture d'une lettre
que M. Becquerel lui a communiquée ,»et qui annonce de nouvelles
expériences électriques , au moyen de galvanomètres disposés de telle
sorte que dhacun d'eux concourt à Veffeï général ; on est parvenu à
jfDgmenter indéfiniment la sensibilité de cet appareil ; on s'en est servi
pour découvrir les eourans électriques qui ont eu 4ieu , i.^ dans la
dissolution des alcalis , des sels et dés acides dans 1 eau ^ a.^ dans les
phénomènes capillaires. Lesrésultats auxquels on a été conduit per-
mettent de suivre pas à pas tous ces phénomènes.
H. Greofiroj-Saint-Hilaire communique à l'Académie un mé-
moire sur l'organe et les ggz delà respiration dans le fœtus. ^1 ajoute
qu'il avait déjà imprimé ce mémoire , quand il fut informé , par 1&
Journal-général de la Littérature étrangère , et par le dernier Nu-
méro du Bulletin des Annonces sdentifiques que M. Jean Mueller
iaisait paraître , à Leipsic^ > un ouvrage sur la respiration du fœtus.
Séance du. 20 octobre, — M. CHaptal fait , au jiom d'une conunis-
sion , un rapport sur un mémoire de IVÏ. Julia-tontanelle , ayant pour
titre : expériences sur la fermentation vineuse, M. Julia s'est pro-
•VARIÉTÉS, 465
posé de déterminer la qaantitë de produit en vîn et en alcoliol'que pro*»
duisent comparativement les différenB plants de Tigne du même- Age
et sur le même sol. Les premières expériences de M. JuHa ont été Suites
aux environs de Narbonne , sur la récolte de i8aa ; Fauteur Cfun-
mence par faire connaître les principales espèces de plants qu'on y
cultive , et détermine^ la pesanteur spécifique du moût qui provient de
, chaque.espèce , ainsi que la quantité d'alcohol que fournit le vin im-
médiatement après la fermentation. Les expériences qu'a faites M. Ju-
lia sur le produit des divers plants cultivés aux environs de Nar-
bonne*, lui ont permis de conclure que ceux qui fournissent le vinle
plus riche en alcohol , sont : i.^'la grenache , 3.® Xepujue pouU noir ,
3.*^ le caragnana, M. Julia termine son mémoire, par rapporter une
expérience dont les résultats , s'ils étaient rigoureux , tendraientà
détruire un p6int delà doctrine chimique établi pareillement sur l'expé-
rience et appuyé d'une grande autorité. Il a fait fermenter le tno'htJoiis
une couche d'huile, et à l'abri du contact de l'air atmosphérique ; d'où
il est disposé à conclure que l'action de l'air n'est pas nécessaire pour
développer la fermentation* MM. les commissaires observent que cette
expérience ne suffit pas Qpur tirer cette conséquence. Une bulle d'air
renfermée dans ]le moût, en agissant sur les principes qui le consti-
tuent , peut rompre leurs propoilions naturelles et décider la fermen-
tation. On ne peut édaircir cette question et fixer l'opinion , qu'en agis-
sant sur du moût qui aura été préalablement purgé de tout l'air qu'iï
peut contenir.
M. de Humbold communique à l'Académie l'extrait d'une lettre de
M. Boussingault, écrite de Santa-Fé de Bogota. Ce voyageur annqnce
qu'il a trouvé dans les cordillières de Santa-Rosa , entre Tinga et le
plateau de Bogota , plusieurs masses de fer météorique très-ductile. Le
poids de l'une de ces masses est environ ie trente quintaux. M* Boussin-"
gault a nivelé conjointement avec M* Rivero , au moyen de plusieui;s •
baromètres de Fortin, tout le pays montagneux qui s'étend de Caracas
à Santa-Fé. Ces mêmes voyageurs ont aussi observé avec soin les va-
riations horaires , eft ils ont recueilli un grand nombre ^'observation»
chroaométriques et d'observations de latitude..
M. Magendie communique l'observation qu'il a faite récemment
d'une maladie qui a paru réunir tous les caractères de l'hydrophobic*
lia injecté dans le^ veines du bras environ une pinte d'eau à la tem-'
pérature du sang , et les symptômes violens ont entièrement eessé.
M. Magendie fait aussi remarquer dans l'éUt dn malade divers acoi-
dens fâcheux indépendans de la cause principale.
Séance du 37 octobre» — M. Magendie annopce que le malade eff
qui on avait observé tous les symptômes dç l'hydrophobie , vient de
succomber parfaite d'autres accideus très-graves qu'il avait d'abord
fait remarquer. H communique â ce sujet des observatîoiis détaillées^
( ^ojrexpagQ 390 de ce volume. )
466 TÀRiérifv
M. G^ffroj-Sami*HiUtire lit un mémoire intitulé :. OonsidénUhns
surja bourse de l^utérus des animaux marsupiaux^ sur la composi-
tiaa et les rapports intimes de eçs organes , sur les artères qui s^y
-distr^Hient^ et le haut dét^eloppement de la charpente osseuse qui
les entoure-^ et 'sur l'action de ces deux pochés d^incahation dans
la firmation du fœtus.
Académie royale de Médecine,
»
^Section de Médecine, — r Séance d^ 28 octobre. — M. Breschfet lit
un ùiëmoîre sur une nouvelle espèce de grossesse extra-utërine , dans
laquelle le fœtus paraît s'être développé dans l'épaisseur^ même dès pa-
rois ^e Putérus. M. Breschet a récemment observé un cas de ce genre.
n le rapproche d'autres faits semblables épars dans les auteurs , qui ,
tout en décrivant ce genre de grossesse , paraissent l'avoir méconnue.
M. Esquirol lit une obsevvation sur une tumeur considérable déve-
loppée entre le cerveau et les parois du crânç* L'hén&isphère droit du
cerveau était comprimé sans être désorganisé ; les parois osseuses du
crâne ccfrrespondantes étaient altérées »■ amincies , et fortement déje •
tées en dehors. (Cette observation sera insérée dans le prochain Nu-
méro des Archiues. )
M. Ferrus présente deux pièces d'anatomie pathologique. La pre-
mière est un anévrysme de* l'aorte, ouvert dans le péricarde. La se-
conde est un cœur dont l'un des ventricules contenait des caillots
fibi;ineux sujperpbsés , tout-à-fait analogues , par l'ensemble de leurs
propriétés physiques , aux caillots qui remplissent les sacs dçs ané*-
vrysmes artériels. On ne pouvait pas douter, d'après leur aspect , que
des caillots n'eussent existé dans le coeur bien long-temps avant la
mort. La paroi du ventricule où existaient ces caillots ne consistait
plus que dans une lame mince et molle qui semblait ne différer des
caillots imm^iatement en contact avec elle, que par un léger degré
d^organisation de plus. Du sang liquide était épanché dans le péri-
carde. M. Ferrus est porté à penser que le sang trouvé dans le péri-
carde a filtré à travers les parois amincies et comme pulpeuses du ven-
tricule. ( Cette seconde observation sera insérée daps les Archives. )
M. Andral fils présente un anévrysme de l'aorte ouvert dans la tra-
chée-artère. M. Andral regarde ce cas comme assez remarquable , en
ce qu'il n'y avait point de sac proprement dit , mais seulement aug-
mentation de capacité de l'artère assez considérable pour que le poing
pût y être admis , et en même temps accroissement notable d'épaisseur
de ses parois. Cest par une sorte d'ulcération de ses tilniques , .que la
Ipcrforation du vai^eau semblait avoir eu lieu. Cette dilatation.de
vabiAt&s. 467
l'aorte n'a Tait offert pendant la vie d'autre signe qu'une sorte de bruis*
sèment indéfinissable , mais non un véritable battement, vers la partie
supérieure du sternum. Le malade succomba à une hémoptysie fou-
droyante. Chez cet individu , il y avait aussi un emphysème considé-
rable de l'un des poumons, dont M. Andral reconnut l'existence pen-
dant la vie , d'après les signes indique's par M. Laennec , savoir, l'ab-
sence de la respiration du côté affecte' , coïncidant avec une grande
sonore'ité des parois thoraciqnes de ce même côté.
Séance du 11 novembre, — M. Hipp. Cloquetlit un mémoire envoyé
à l'Académie , sur le système nerveux. Ce mémoire a spécialement
pour b^ut de réfuter celui de MM. Foyille et Pinel-Grandchamp. L'au-
tcurrapporte quelques cas dans lesquels on a vu la paralysie des membres
supérieurs coïncider avec la lésion du corps strié , ou bien la paralysie
des membres supérieur et inférieur exister chez des individus doitt la
couche optique seule était atteinte. M. Serres pense que c'est surfont
de la lésion de la radiation antérieure des corps striés , que dépend la
paralysie des membres inférieurs. Il rappelle à cette occasion que chez
les animaux le développement du corps strié et de la couche optique
•est en raison directe de l'étendue des'mouvemens des membres , soit
inférieurs pour le corps strié ', soit supérieurs pour la couche optique.
Chez les cétacées qui n'ont pas de membres abdomifaaux , le corps
strié, dit M. Serres, ou du moins sa radiation antérieure n'existe
pas. L'absence de cette môme partie , ajoute-t-il, s' observe chez lès
cnfans monstres privés de membres inférieurs. M. Huilier rapporte , à
cette x)ccasion , quelques cas de lésions anciennes des cforps stria ,
qu'aucune paralysie n'accompagnait. — M. Guersent cite des cas
d'hémiplégie , dans lequels il n'a pu découvrir aucune lésion appré-
ciable dans le cerveau. Mais il ne dit point qu'il ait ouvert le rachis
et disséqué la moelle.
Académie de Chirurgie, — Séance du 3o octobre iSaS. — M. Murat
lit ad,nom.deM. Denis, élève interne à Bicétre, l'observation singulière
d'un mendiant plus que septuagénaire qui existe en Lorraine, dans un
village près de Wancy. Cet homme est paraplégique depuis son enfance,
et les extrémités inférieures sont dans un état d'atrophie complète. L'a-
nus et l'urètre sont imperforés , et le malade rend par le vomissement
le résidu des alimens dont il se nourrit. M. Jules Cloquctfait observer
qu'on possède déjà plusieurs observations d'impcrforations de l'anus
et de l'urètre , dans lesquelles les malades rendaient par la bouche les
parties cxcrémentitielles de leurs, alimens; qu'on en trouve une dans
le Noui^, Journ, de Médecine, 1756. (L'observation curieuse de
M. Denis sera insérée dans les Archii^cs. )'
M. Lisfranc présente à l'Académie une pièce anatomique dont l'in-
spection atteste que des esquilles entièrement séparées de l'os , mais
tenant encore aux parties molles voisines, peuvent se réunir au corps
^68 TABliT&8«
«le l-^os et concourir à lalbrmatîoQ du caL La pàéee a été foamie par
une femme Agée de 80 ans , qui mourut à Fhôpital de la Pitié » à la
suite d^une fracture comminutive des deux os de la jambe , dëtermi-'
née par le passage de la roue d^ une voiture.
M. Jules Cloquet lit en son nom et an nom de MM. Marjolin et
Hervey de Chégoin , un rapport sur les expériences relatives à IHnva-
gination des intestins grêles , tent^ par M. Janbert. Ce jeune expéri-
mentateur a pratiqué avec succès Finvagination -du bout supérieur
. dans le bout inférieur renversé en dedans sur lui-même , de manière
que les surfaces séreuses soient en contact. Lés rapporteurs ont con-
staté , par Touverture d'un cbien sur lequel M. Jaubêrt avait pratiqué
Finvagination suivant son procédé y que les deux bouts de fintestin
étaient parfaitement réunis , et que le passage des matières fécal^ s'é-
, tait complètement rétabli. Les condiisions tendantes à ce que le travail
de M. Jaubert soit accueilli | et Fanteur engagea faire de nouvelle^
expériences , sont mises aux voix et adoptées. (Le travail de M. Jau-
bert sera inséré dans un prochain Nottiéro des Archives..
M. P. Dubob entretient la section y delà femme sur laquelle il a
pratiqué il y a quelques semaines Vopëration c^rienne abdominale.
L'ouverture de la femme , qui a succomba à la suite d^acctdens gra-
ves , n'a fait voir aucu^ae inflammation dains la matrice. Le bassin
présentait un rétrécissement exactement le même que celui qui avait
été reconnu et indiqué avant Fopération.
M. Hervey de 6bégoin lit ane observation relative à la ligature d'un
polype qui s^était développé dans le corps de la matrice , laquelle s'é-*
tait alongée e^ forme de sac , et fidsait saillie dans le vagin.
Note sur la population de la ville de Parts*
D'après le recensement général fiEdtle i.*' mars 181 7, Paris conteni^t
à cette époque 717,212 âmes j savoir :
De o à 5 ans.'. • 49i8H. I^e 4o à 5o ans 90>9^
5àio 4a|i4i' 5oà6o 73,818
10 à i5. . • . • • So»«f9 60 à 70 ^,702
i5àao 7i»4*» 70 à 80 3o,33i
ao à ^5 7^9586 80 a 90 /^,o6S
^5à3o...... 70,033 90a 100 ai5
3o à 4^.%. .. .116,960 100 et au-dessus 3
Les militaires , les étudians , les commis et les invalides , compris
nans la population de Paris, doivent apporter des difTe'rences dans les
Vafq^orts de i5à 25 ans , et dans ceux de 5b ans et au-dessus.
On a pu prendre des renseignemens plus précis sur 657, ^ 7' habi-
tans. Ce nombre comprend 305,^47 gommes, et 35i»9a5 ieinmes.
Parmi les hommes , 128,589 sont maries , 162,845 n'ont pas été ma-
riés , x3,8i5 sont veufs. Parmi ]m iMun^s , ia9,5sf6 sont mariées,
175,210 n'ont pas étë mariées, 47, "9»<ki»t ▼»«▼«»•
Dans l'espace de cinq annë^ ( 1617 > 18)8 , 1819 , i8aoet i8at ) , le
xnouTement de la population a offert les résultats suivans : naissances,
xaiyiga 9 enfans mâles , 61,791s ;.en£in8 du sexe féminin , 59,396. Dé-
ces 9 iii»597 ; sexe masculin , 54>536; sexe féminin, 57,061. Dana le
nombre des décèdes sont compris , i.^ 6,774 enfans morts-néi , dont
.3,814 du texe masculin , et 3,960 du sexe féminin ; a.^ a>470 individus
morts à la suite de la variole 9 3.<* 3,240 morts accidenteUes et yioi>-
lentes, volontaires ou involontaires 9 4*^ i>^^ personnes dépeséâs à
la Morgue. Voici le rapport des détfés aviseles âges :
Dans la i.***^ année. . . . i6,552 De 5o â 6oè <...;..•• 9,497
i)e*ià5aa8 16,073 .. 60370 •••ii,3o2
5àio 4,867 70 à 80 10,548
10 à 20 ••. 6,i35 80890 3,91a
aoà3o io,885 90 à 100 307
3oà4o 7,571 100 ans et au- dessus* 8
40 à5o.;" 8,23o«
Jges des individus moHs de la petite^vénJ^.
!.'« année. 263. 7."** année. 168. 20 â 4o.... 148
2.»*» 3oo. 8."**.'....,. 91. 4oâ$o.... 6
3.°*' 344. 9."** 84. 5oà70.... 5
4.™« 3o8. 10."»?....... 63. 81 ans*.... i
5.°^' a54* 10 à i5 i65. Agttsitiooatlus.6
6."* 89. i5 a 2« 147.
1730 Suicides ont été tentés ou effectués 9 1 124 paf des hommes , 606
par des femmes ; 862 par des individus msiriés , 868 par des célibatai-
res. Les causes de ces accidens sont les suivantes :'
Passions amoureuses. . * • ; ^t
Maladies, dégoût delà vie , faiblesse et aliénations d'esprit,
querelles et chagrins domestiques. 628 ^
Mauvaise conduite , jeu , loterie , déhanche , etc . 228
Indigence , perte de places, d'emplois , dérangement d'afiaii'es. 34^
Crainte de reproches et de punitions. 4 58
Motifs inconnus 35)
( Ces relevés ont été faits sur les tableaux publiés par M. le Préfet de
la Seine, dans ses Recherches statistiques sur la ville de Paris ^
1821 et 1823. )
Voici quelques résultats plus généraux sur la pc^olation de la ville
de Pari^ , extraits du même ouvrage :
Le nombre total des naissances enregistrées à Paris dans l'intenraMe
3. Si
47^ vàbiétAs.
dW^si^le^de 1710^ 1810, est der 1,931,697 , et le nombre des d^cès
est. de 11935,679. La diiSTërence du premier nombre an second est m(Hn*
dre que la Soo."^" partie da premier. Le nombre anniiel des naissances
des garçons a toujours surpasse celui des filles. Un résultat semblable si
i6u jours été observé où le mouvement annuel de la population a pu
être observé avec exactitude. Sur 1,121,463 enfansnés de 1745 jusqu^en
i8ai , dont le sexe a pu être constaté , il s'est trouvé 578,700 garçons
et547»76a filles. Ainsi , lorsqu'il nnU à Paris 21 filles , il naît 32 gar-
çons-. Ce rapport est précisément le. même que celbi qui a été trouve ,
il y A quelques année», par irae opération qui embrasse une partie no-
^ble duterrftoire de la France. Ce rapport est très-peu variable; c'est ^
da tous les élémens de la population , celui qu'on doit regarder comme
le plus fixe et le mieux connu. Le nombre total des décès enregistrés à
paru depuis. 1745, est de 1,548,909 : savoir, 816,948 bomn\|es, et
73r«99$- femmes. Le rapport de ces deux nombres est à-peu prés
comme celui de 28 a 25. Mais rien n'autorise à conclure que cette valeur
:demeure sensiblement constante. L'expérience des dernières années
apprend, au contraire , que cerapportannuel peut s'écarter beaucoup
de sa valeur moyenne. Depuis 1700, le nombre relatif dps naissances a
diminué d'environ un huitième de sa valeur; en sorte que , si la nais^
sauce d'un enfant dans l'année suppose aujourd'hui la présence de 34
ou 33 habitans , on comptait,' il y a un siècle, un enfant nouveau-né
pour 3oou^^ habitans. Quant- aunombre relatif des décès , il a dimi-
nué aussi comiSie le nombi^e relatif des naissances , et l'ordre de morta-
lité est devenu plus constant..» A mesure que les connaissances utiles
aux hommes se sont réx)andues et ont inllué sur les actes de l'administra- ■
lion publique , lc[s grandes mortalités de la capitale sont devenues
beaucoup plus rares. Il s'est établi i dans la série des décès annuels ,
un ordre plus uniforme; les changemens ne sont plus aussi subits et
.iuBsi étendus qu'ils l'étaient autrefois. On voit que , vers le commen-
cement du dix-huitième siècle y le nombre annuel des morts a changé^,
dans le seul intervalle de huit années , depuis i3,ooo jusqu'à 29,000 ;
et , en général , on a trouvé à ces époques des variations très-considé-
^eibies dans le nombre des morts*' Les hivers rigoureux , les disettes,
les épidémies , .le défaut desoins et de remèdes y l'insalubrité des hô-
pitaux et de^ habitations , produisaient alors des effets funestes et ra-
pides. Des vues. plus éclairées et plus humaines ont dirige l'adminis-
ti^tion des secours publics ; la disposition générale des esprits , Tex-
périënce et les progrès de l'industrie ^ ont aknéné d'heureux chan-
. gemiâns.' » " ^
En comparant entr'eux.les nombres des décès survenus dans chaque
saison et dans chaque mois , on arrive aux résultats suivans : si l'on
énumère les saisons, en commençant par celles où le nombre des
jdécés est le plus grand , on trouve cet ordre : le printemps , l'hiver ,
VARIÉTÉS. 471
rautomne et Véïé ; et pour les mois , avril , mars , février , mai , Jan-
vier, décembre , juin , septembre , octobre , novembre , août , juillet.
Voici les nombres relatif â cbaque mois : . avril , i63 ; mars , iSS^
février, ï53; mai, 149; janvier, 1475 décembre, 190$ juin, ngç
septembre , i^S ; octobre , i^S ; novembre , i^a ; août, loo ; juillet ,
116. Le plus grand de tes nombres , celui d^avril , est au pfus petit ,
qui re'pond à juillet , dans le rappc^rt de 16 à 1 1. Parmi ces résultats »
il en est de tellement constaiis , que les faits contraires n'*ont jaxbaii
eu lieu. Par exem|)le , le nombre des morts , dans le mois d^avrU , sni^
passe toujours celui que Ton a observé dans le mois 3e fuillet on dans
le mois d'août. Cet effet dérive certainement des conditions physiques
de Fnne et Tautre saisons. Il est vraisemblable que , pendant la durée
derhiver , les différentes causes qui concourent à rendre les conditions
de la vie difficiles et ]9énibles pour nn grand nombre d'^habitans , pré- '
parent des maladies mortelles qui se développent et se terminent au
renouvellement de la saison. Ces résultats sont propres â la ville de
Paris , et peuvent être fort différens dans les autres parties de notre
territoire ou dans d'autres climats.
Note sur rossi/icatton morbide du périoste des os longs
et des insertions fibreuses des muscles , à la suite de
Cam>putation des m,embres; par M. Ratbr ,- médecin
du Bureau central des hôpitaux , etc.
M. Théod. Desoer , médecin distingué à Liège , 14'a adressé deux
pièces qui constatent une de ces dispositions morbides.
fO L'une de ces pièces est une portion de fémur , consistant dans sa
moitié supérieure , extraite du cadavre d'un adolescent , auquel on
avait pratiqué l'amputation de la cuisse , et qui snccombà environ
vingt jours après l'opération. On remarque , en effet , sur l'extrémité
inférieure de cette portion du fémur , une couche osseuse de nouvelle
format!^ qui , à partir du moignon et de bas en haut, se prolonge
antérieurement à une dis.tance d'environ trois pouces et un peu plus
haut, en arriére. «Cette ossification morbide, évidemment formée
aux dépens du périoste , et qui primitivement ceignait circnlairement
cette portion du corps de l'os , n'offre plus aujourd'hui un cercle Com-
plet, plusieurs petites lamelles s'en étant détachées. Ce tissu -osseux
accidentel, épais environ d'une demi-ligne vers l'extrémité- du moi-
gnon 9 diminue insensiblement d,'épaisseur au ihir et à miesure qu'il
s'étend ven la partie supérieure, de l'os, La surface extérieure de cette
ossification morbide est lisse ; mais elle offre un grand nombre de
fissures , la plupart longitudinales , suivant la direction du corpa
du fémur. La cohésion des (ibrct de ce tùsu accidentel est beaucoup
3i..
47^ y^BiÉTis.
moins considérable que celle du fëmur lui-même , qui n'est point al*
iërë. Lé canal médullaire n'est point infërieurement formé par un
opercule osseux : la sectipn de Fos est même à-peu-prés dans Vétatt
où elle serait , si l'amputation venait d'être pratiquée. lies change-
mens qu'éprouyent les os à la suite de cette opération, décrits par
M. Brachet {Buttetia de la Société médicale d'^nulation ^ juin iSaa),
et qui sont indiqués par moi {Archives générales de Médecine , avril
i8a3 ) , exigent ^our s'opérer un laps de temps beaucoup plus con-
sidérable.
• a" L'autre piè^e est un humérus provenant d'un individu auquel
on avait pratique l'amputation du bras au-dessus des condyles , et
qui a succombé un mois environ après l'opération; L'extrémité de cet
os , qui correspondait au moignon , présente une des dispositions
des os enflammés ; elle parait comme vermoulue ; elle n'offre ni l'o-
percule osseux dont nous avons parlé, ni le bord circulaire et tran-
chant d'un os récemment amputé. Mais ce qu'il m'importe le plus
de noter , c'est qu'une «jouche o&seuse de nouvelle formation , plus
înince que celle observée sur le fémur , et qu'on peut détacher par pe-
tites lamelles , recouvrait plus de la moitié inférieure du corps de
l'humérus , puisqu'elle occupait environ trois pouces de longueur , en
entourant l'os circulairement , atl moins dans quelques parties.
' Il me semble résulter de ces faits ,' qu'il deviendra indispensable de
compléter par des observations ultérieures : i® qu'à la suite des
amputations des membres , le périoste voisin de la section s'ossifie , et
que cetteossification'acéidentelle, mince et lamelleuse, se propage
quelquefois à une hauteur de plusieurs pouces au-dessus du moignon ;
a° que la section de l'os et l'existence d'une large plaie sont deux
circonstances bien propres à faire ^nser que cette ossification morbide
du périoste. Cbt la conséquence d'une inflammation qu'il a contractée
par continuité ou par contiguité ; 3^ que si l'ossification morbide du
périoste est plus considérable à l'extrémité du moignon , c'est parce^
.que l'inflammation a été plus intense et plus prolongée vers ce point ;
et que si la couche osseuse de 'nouvelle formation l'entourait tu fiir et
à mesure qu'elle s'éloigne de la plaie résultant de l'amputation , c'est
sans doute le résultat. d'une circonstance opposée ; 4*^ qn'il est- proba*
ble que , dans de semblables circonstances ', l'ossification morbide du
poérioste peut être plus ou moins considérable , suivant que l'inflam-
mation de cette membrane a été elle-même plus ou moins étendue ;
5*^ que si l'inflammation se propage aux insertions fibreuses des, mus-
cles qui s'insèrent au. périoste , elles peuvent également s'ossifier , ainsi
^ue j'en ai rapporté un exemple! ( Archives générales de Médecine ,
avril i8a3, pag. 59).
Je suis également porté à croire que ces ossifications morbides du
^riosie , survenues à la suiCe des amputation», doivent ordinairement
f'étab}ir ijans les vingt-cinq premiers jours , à dater de la solution de
■ t
oontinuitë , ainsi qa*on Vobserve dans les fractures. J'ajouterai même
que ces ossifications morbides, comme le cal proyisoire, doivent
être le plus ordinairement rësorbëes, lorsque Finflammation du
périoste et des insertions fibreuses n'est pas devenue chronique. C'est
ponr cela , sans doute , que M. Brachet / qui a disséqué plusieurs
membres amputés , à des époques éloignées de l'amputation, n'a pas
fàii mention de ces ossifications morbides. Mais , il n'est pas moins
certain que ces ossifications accidentelles peuvent aussi devenir per-
sistantes, comme certaines ossifications du périoste' dans les frac-
tures comminutives ou avec déplacement. On trouve , alors , dans
la portion du périoste la plus voisine de la section de l'os du membre
amputé, des lamelles oj^^a^ej de nouvelle formation sur le corps do
l'os , des apophyses et des tubérosités accidentelles formées aux dé*
pens des insertions fibreuses des muscles, etc.
4
A MM. les Ridactevcrs des Archives.
r
Prévenu que^mon premier article sur les substances qui agissent sur
le système nerveux , ne paraîtrait pas même dans le prochain numéro
(de novembre) , je vous prie cependant d'y faire insérer la note sui-
vante (i) :
Dans mon Mémoire sur le système nerveux , présenté à l'Institut
le 3i décembre 1822, j'ai fait mention de l'action de quelques sub-
stances sur certaines parties de ce système , lorsque j'ai voulu proui^er
que les phénomènes qu'offrent les animaux auxquels on retranche une
portion du cervelet, ne sont pas comparables aux symptômes produits
par l'action des liqueurs alcoholiques , mais à ceux causés par le cam-
phre. .C'est alors que j'ai fait connaître que le camphre agit «sur le
cervelet , et les liqueurs alcoholiques sur la moelle alongée ; et , dans
un autre endroit de mon Mémoire , j'ai dit : r< Je laisse les autres con-
sidérations , quoiqn^elles pourraient être delà plus haute importaMoe
pour la thérapeutique. Je reviendrai plus tard sur se sujet , en trai-
tant de l'action qu'exercent les différentes substances sur les diverses
parties de l'encéphale ». ( Organes centraux du système nerveux ).
Depuis cette époque , j'ai fait connaître mes travaux À plusieurs per-
sonnes , dont quelques-unes ont même assisté aux expériences. Le
Mémoire que vous devez insérer dans votre journal n'est qu'une par-
tie i du travail que j'ai annoncé à l'Institut sur l'afction des substances
qui agissent sur le système nerveux. Ces recherches étant très-étén-
dues et multipliées , je n'ai pas le temps , pour le moment , de Jeur
donner le développement nécessaire. Je me borne donc à étudier quel-
ques substances qui , par leur mode d'action , peuvent être envisagées
(1) Ce premier article nous a été remit il y a deux mois* (N. d, A.)
474 VABIÉTÉS.
comme des tjrpes auxquels se rapportent les effets compliqua des
nombreuses su'bstances qui agissent sur le système nerveux. Pour de*
fermïnèrles parties dé ce système surlesquelles agissent ces substances ^
î^i dû étudier les fonctions des organes cérébro-spinaux , et les phé-
nomènes que produisent leurs affections. Je yais noter ici quelques
résultats dé mes tcayaux, et sur les fonctions dn'système nerreux ,
et sur l^ction de certaines substances sur ce système. i<> La moelle
épinière est an organe de mouvement et de sentiment. 3^ La moelle
dlongée est an organe de mouvement , de sentiment et d'inteUi*
gence ; elle est le siège du sommeil et de Fassoupissement , Torgane
excitateur de la respiration et des fonctions gastriques , le principe
animateur des efforts, etc. 3° Le cerveau, organe d'intelligence^
a de Tinfluence sur les mouvemens. 4^ Le cervelet est un organe
de sensibilité et de mot^ité ; ses affections font éprouver aux mam-
mifères une tendance i se porter en arrière, et Fhomme et les
oiseaux cbancèleaÉ et offrent aussi une semblabWtendance. 5° Les
strychnos agissent spécialement sur les parties excitatrices du mou-
vement de la moelle épinière et de la moelle alongée. 6^ Les
ânétiques ont leur action sur la moelle alongée. '{\ Les narcotiques
agissent aussi sur (cette moelle. t<* Les ^rincfpes acti& des aman-
diers et des pruniers , akisi que les Substances qui ont une action ana-
logue , agissent sur la moelle épinière , la moelle alongée , et surtout
tut' la portion excitatrice de la respiration. 9^* Il y a opposition
d'action entre les narcotiques excitans et les substances de cette der-
nière classe. 10^ Le camphre, la coque du Levant, etc» ont une
action spéciale %vlt- le cerylet. 1 1^ On peut obtenir la plupart de ces
résultats même après l^lation du cerveau proprement dit , c'est-à^ire ,
des héjnisphèr^ cérébraux , des corps striés et des couches des nerfs
optiques. \i^. Après avoir excisé le cœur et fait cesser toute circu*
lation, des substances peuvent agir sur le système nerveux, en s'y
introduisant par imbibition. iS** Enfin, Tintelligence contre-balance
)uA(u'à un certain point l'action de quelques substances , etc. Il est
inutile d^ijouter que quelques-uns de ces résultats étaient, en partie,,
déjà connus. Fodera.
Note SUT quelques propositions physiologiques , de
MM. A..R0LA.NDO et J. F. Mbgkel ; par J. J. Virey ,
Z),-Jlf.P. , membre titulaire de VAc. royale de Méd.
Dans les Archives générales de Médecine (tom. 3 , juin 1833 , ^
Tarticle organogénisie de M. Rolande , analysé par M. Coster ) , le
savant professeur de Turin établit t{ue le tissu cellulo-vasculaire et le
système nerveux constituent à eux seuls les clëmens primitifs de tous
les animaux des classes supérieures ; que le système cellulo-vasculaire
est fourni par la femelle / et le système nerveux fourni par le mâle \
que Ton n^aperçoit ce dernier qu^après la fécondation, tandis que
Taub^e prëexiste dans la femelle ; enfin , que tous Jes autres oxganes
ne sont qu'un appendice de ces deux systèmes primitif)) , etc. (p; ii53>.
Ces propositions ont paru no uyelles , puisque M. le professeur Béclard
attribue , en effet , à M. Rolande , Fopinion que le mâle produit , dans
la gënëration y le système nerveux (dans son A natomic générale-,
art. du système nenreux ).
Sans doute la politesse française aecorde Tolon tiers âuxsavans câè-
bres des pays étrangers ce qu^elle refuse par fois a sa propre nation.
Cependant, cette louable générosité doit avoir quelques restrictions.
Ainsi Pon trouvera dans une addition , à Tarticle ^f^erme , du diction-
naire d^ sciences médicales, tom. 02 , pag. 391 , des faits et des eb*-
servations fort analogues qu'il serait difficile de supposer empruntées-,
dès avant 182 1 , à M. Rolande. « Il est donc présumable ( d'après di^
vers résultats cités ) , que le don de la vie qui diminue la nôtre ne s'o-
père qu'aux dépens de cet élément (nerveux) si élaboré, qui nous
anime , et qu'il se détache de nous, des molécules nerveuses pour pré-
sider à la vitalité de rindividu naissant, etc. f ^ > P^g* ^9^ * ^ Vk^m
parait donc extrêmement probable quft le principe vivifiant , comr
muniqué à Tosuf par le mâle n'est qu'un extrait , le plus élaboré qu'il
est possible, de son système nerveux, lequel extrait emploie les h.ttr
meurs nourricières de l'œuf et de la mère pour •'■accroître , etc.. »« .
Nous ne pourrions pas rapporter eikdétail toutes les coïncidences
d'opinion qu'on peut remarquer sur ce sujet ; mais elles n'en sent pa$
moins manifestes.
De même , on rapporte dans les Archives générales ( tom. 3 , octo-
bre 1823), un extrait du Système d'anatomie comparée diî J.-M.
Meckcl (publié à Halle en 1821 , et analysé par M. Martini , p. 288
surtout). Ce célèbre anatomiste admet comme proiive que le déve^
loppement de .Forganisme inilividucl se fait selon les mêmes loî^ sui-
vant lesquelles se développe Téchelle animale entière ; c'est-à-dire que
l'animal d'une classe supérieure parcourt, dans son développement et
dans son essence, les divers échelons inférieurs de la série animale
ce qui fait qu^ Ton peut ramener les diversités des classes et les diver-
sités périodiques Tune a l'autre.
Le même auteur ajoute ( d'après M. Martini, pag. 2S9) : « En eflef,.
Fembryon des animaux supérieurs , tels que les mammifères , mais
particulièrement celui de l'homme, offre une ressemblance plus ou
moins parfaite avec les animaux des échelons inférieurs , etc. »
Or, voici ce qu'on trouve, dès l'an 1817 , ^*^^ l'article ^'/icra/iW
du même Dictionnaire des sciences médicales , tom. xviii , pag. 55 ,
après diverses considérations sur l'organisation graduelle des êtres :
« l'homme commence par la vitalité du polype d'eau douce, ensuite ,
il prend celle J a ver , de l'insecte , dix mollusque, du poisson j du
47^ BIJILXOéB^HIB.
reptile , da quadrupède , enfin celle de son espèce. Il passe par ton'
œt ëiagesponr jypÎTer à son rang. Chaque espèce d'animal a de même
ta vie graduelle, depuis le polype jusqu'à luL La plante jouit aussi
de cette exaltation successive de vitalité , depuis la moisissure jus-
qu'au chêne et à la sensitive ; elle passe par tous les états intermédiai-
re , etc. 9, L'auteur de cet article renvoie aux développement de
cette idée donnés à Tarticle animal du nouveau Dictionnaire d'hia^
ioire naturelle , publié dès l'année i8o3. ■
U est donc 4es opinions arriva , comité nouvelles , des pays étran-
gers, et dont l'origine est cependant indigène et antérieure. Ces opi-
Bions, qui ont reparu dans un ouvrage plus récent do nous (de ia
Fùissance vitale^ .Paris i823), sont ainsi exemptes d'emi»^nt,
quoiqu'on les ait attribuées A ces savans s^ recommandables 4'Italîe
él d'Allemagne (i).
La seconde réclamation de M. Virey serait fondée , si plusieufs
ouvrages de M.' Meckel, et notamment le premier volume de son
Manuel de.Vanatomie de l'homme ^ n'étaient antérieurs à l'article
génération , du Dict. des Sciences méd. ; quant à sa' première récla-
Biation , elle porte sur une idée exprimée avec le même vague, dans
beaucoup d'ouvrages anciens iet dans plusieurs écrits de Tissot*
BIBLIOGRAPHIE. .
Observationi diniqites sur le traitement de queiques
maladies ; par M.'Boeot de Belley (Âisue^ , docteur en
médecine 5 ancien interne à Thôpital Saint-Louis. (Dis-*
^ertation inaugurale, }
Qt travail , dont je vais donner une courte analyse ,^st le résultat
^ ll^lll X . .'III.' ■'
(i) u ne nous serait pas difficile de démontrer pareillement que
plusieurs autres considérations physiologiques d'un intérêt capital ,
dans les écrits 4e MM. Meckel , Tréviranus , etc. , analysées daiA les
archives de Médecine , reconnaissent pour auteurs deux de nos plus
illustres naturalistes, MM. Lamarck et Cuviçr. Il importe de resti-
tuer a ces hommes de génie ce qui leur appartient , en laissant aux
savans étrangers leur part, qui est encore assez belle. 11 est juste quç
}es Français ne se dépouillent pas dç leur part de gloire dans la no^
^k| carrière des sciences , non plus que dans les lettres et les arts.
BIBilOQHAPHrS. 4?^
d'na grand nombre d'observations recneillies à 'l'hôpital Saint-Lonis ,
sar plosienrs points de thérapeutique chirurgicale. Le premier article
concerne les fractures du col de l'humérus, pour la guérison desquelles .
on avait proposé une multitude de moyens que l'auteur passe suc-
cessivement en revue et dont il montre ou ^insuffisance ou les désa-
vantages. Ainsi laissant de côté le bandage à dix-huit cheâ em-
ployé par J. Lk Petit , le spica conseillé par Gunter , l'étoupadede
Moscati qui a plus d'un inconvénient , les attelles et le coussin de
Desault qui sont au moins inutiles , il propose le procédé que M. le
professeur Hicherand emploie a vee succès depuis plusieurs années et qui'
consiste à mettre dans un relâchement complet les muscles grand pec-
toral , grand dorsal et grand rond , agens principaux du déplacement.
Ce résultat qu'on oblient en rapprochant le bras du tronc, et portant
le coude en avant et en dedans , en l'assujettissant au moyen dé quel-
ques tours de bande , à Pavantage de retenir les muscles dans l'inac-
tion joint celui de rapprocher le plus possible les extrémités cor-
respondantes des deux fragroens. Cette méthode qui a quelque rap-
port avec celle de Paul d'Egine , de liedran , en diffère cependant en
ce que , comme l'observe l'auteur , c^e de cea chirurgiens célèbres
n'avait pour but que de maintenir l'immobilité et ne faisait rien pour
le déplacement. La première observation est celle d'un homme de 43
ans qui par une chute s'était fracturé le col de Fhumérus , et qui .
traité simplement par la position fut parfaitement guéri au bout de
4o jours. La seconde est à-peu-près semblable : la guérison eut lieà
par le même moyen , la consolidation s'est achevée le trente-sixième
jour. Les deux observations suivantes dlfiîlrent un peu des précéden-
tes , non pas sous le rapport des résultats , mais sous celui des acci-
dens.qui accompagnent quelquefois ces fractures. Chez l'un de ces
malades , on fut obligé de faire une incision de débridement pour ar-
rêter le gonflement inflammatoire qui s'étendait aox parois tlibraci-
ques ; et che^ l'autre , il fallut einployer des topiques émolliens
pendant la moitié du temps que dura le traitement. M.'le docteur Bo-
rot s'appuie avec raison sur deux faits pour faire ressortir l'avantage
de la méthode qu'il conseille. La position dans laquelle le bras est
placé permet en effet d'agir sur les parties contuses , sans qu'on soit
exposé à faire dévier les fragmens. Deux observations tirées de la pra-
tique particulière de M. le professeur Richerand terminent cet article,
que j'ai lu avec plaisir , partageant entièrement les idées de l'auteur à
ce sujet.
Viennent ensuite quelques considérations sur les fractures de la ro-
tule. Après avoir bien établi et le mode de déplacement et la position
qu'il convient-de donner au membre pour y remédier, M. Borot cher-
e)ie à prouver que cette position seule peut suflire , et qne la jambe
47^ BiBLIOOBAPHlB.
étant daas- anc ezteisioB permanente stir la enîsa^e , <ïèlle-cî fiécliid sHt
le bassin y au moyen, d'une superposition d'oreillers, toute espèce de
bandage deyienJt inutile. Ba^^ellant l'autorité et les observations de
Yalentin et de Sâbatier , s'appuyant sur la pratiqué actuelle de M. le
pro£B8sénr Ricberand,. il réfute d'abord quelques objections ^ puis com-
pare les &its qu'il a observés avec ceux rapportés dans la plupart des
aViteurs : après ce rapprochement , ne trouvant aucune différence nota*
Me dans les résultats du traitement par la position seule ou aidée des
bandages , voyant au contraire que ces derniers n'ont presque pas de
prise sur les fragmens , que leur action s'af&iblit à mesure qu'ils se
relâchent , qu'elle se décompose en agissant dans un sens tout^à-^il
contraire à la direction des fibres musculaires , que d'ailleurs ces mus-f
clés n'ont que peu de tendance à agir dans un état de repos ; il tire
pour GonclusiuUy que la position seule étant un moyen plus simple
et tout aussi avantageux que les appareils qui tous sont plus ou moins
Compliqués, mérite la préférence. Huit observations suivent ces ré*
flexions, La premièreeet celle d'-une fracture dont l'écarlement d'abord
considérable était à peine sensible après la guérison. Dans la deuxième
on parvint à obtenir la réuniou avec quatre l^nes de dislance. La
troisième figure ne présentât que deux lignes d'écartement. La
quatrième guérit si exactement j que le rapprochement des fragmens
paraissait immédiat. Les trois suivantes sont semblables aux premiè-
res, c'est-à-dire , avec une séparation de trois à cinq lignes : enfin ,
dans la dernière le oontact des fragmens ne laissait presque rien à
désirer* -. *
Le premier et le second degré de la brûlure forment le troisième
article. M* le docteur Borot commence par faire remarquer que tous
le^ auteurs se trouvent d'accord pour recouaaître l'identité de cet ac-
cident et de l'inflammation ; mais qu'ils sont loin de recommander le
même traitement dans ces denx cas , qui cependant sont semblables.
Insistant particulièrement sur cette identité de nature , qui fait, de la
brûlure au premier et au deuxième degrés , une pklegmasie analogue à
celle de Ifi plèvre ou des muqueuses , après avoir démontré que les
répercnssiSs sont souvent insulfisans , quelquefois nuisibles , toujours
lents et incommodes } l'auteur conseille la méthode antiphlogislique
et surtout les saignées locales par le moyen des sangsues disséminées
çà et là sur les surfaces' brûlées, de manière à' produire l'évacuation iu
où existe l'engorgenrient. L'idée première de ce traitement appartient
à M. J. Cloquot , qui le premier en fit usage h l'hôpital Saint-- Louis -,
elle est* fondée sur fe. raisonnement et confirmée par l'expérience.
Pans la première observation il est question d'un jeune hon^me ^ui
se brûla la face par la vapeur, de l'eau ■ bouillante. Les symptômes
ioflamouitoires étaient vlolcus j 4o sangsues appliquées^ sur-le-champ
r
bib4«ioqraphib; 479
les . fîr^al disparaître eu yingt-quaUe lieums. Dans la deuxième ^ c'esc
ua jeune enfant qui eut un des cqléfi de la figure bralêe par une ex-*
plosion de poAdre. La joue , les paupières étaient gonflées , Pceil s'eu-^
fiammait, deux applieations de quinze sangsues chacune amenèrent
la résolution en deux jours. La troisième observation prbuye qne ,
lorsque la brûlure est profonde et a' désorganisé la peau , le meilleur
moyen de traiter les points seulemept rubéfiés ou. en yésication , de
modérer les premiess symptômes qui sont toujours ceux de l'irrita*
tion , est encore d'en venir à la saignée locale. Une jeune fille artiv
à l'hôpital Saint-Louis , affectée d'une brûlure étendue et existant
avec toutes ses variétés sur les deux côtés du tronc et sur les mem-
bres inférieurs : 5o à 60 sangsues appliquées de chaque, côté sur les^
endroits où la brûlure n'était qu'au preaaier et au deuxième degrés,
firent cesser l'inflammation en deux jours. Ces trois £iits me parais^
sent|ans réplique*^ et doiynt engager le praticien^Lfoiyre la même
marche dans des cas semblables. :^Pi •
Dans le quatrième article qui a rapport à la phlébite ^ l'auteur a
principalement pour but de montrer que l'on peut , par un traitement
énergique , prévenir la perte des veines enflammées. Ce traitement
que M. J* Cloquet emploie avec beaucoup de succès , consiste dan»
les saignées locales par les sangsues placées tout le long et de <^que
côté des vaisseaux et à petite distance les unes des autres. Trois exem-^
pies remarquables de guérison avec conservation de la cayité des yei-
nes , résultat qu'on n'avait pas obtenu jusqu'à présent , prouyent
l'excellence de cette méthode. Le premier est celui d'nn homme de
34 ans qui fut affecté d'une inflammation des saphènes à la suite
d^une contusion du pied. 5o sangsues suffirent pour produire la gué->*
rison complète. Peu après les veines reparurent pleines de sang et con-
tinuant la circulation. Le deuxième malade eut une phlébite semblablo*
après une plaie sur le dos du pied ; 60 sangsues en amenèrent la réso-'
lution promptement; on ne tarda pas à revoir les veines qui avaient
conservé leur calibre. Le troisième est un jeune enfant qui , à la suite
d'un écrasement des doigts de la main gauche , fut pris d'une phlébite
de l'avanl-bras : 4o sangsues firent cesser la phiegmasie ; dlle se pro-.
pagea aux veines du bras , 3o sangsues l'arrêtèrent sur4e-champ. Ici ,
comme chez les deux autres malades , les veines ne se sont point obli-
térées. Un quatrième exemple de phlébite est rapporté à la suite des
précédens ; mais ici il y a eu oblitération, malgré l'emploi des mêmes
moyens. Cette différence dans le succès est attribuée à la récidive de
la phlogose qui se reproduisit au bout de quelques jours. Après la
cessation des symptômes , il resta un peu d'œdème autour des veines.-
qi\e l'on sentait comme un cordon , et qui ne changeaient nullement par
la compression* Plus lar4, on ne put on apercevoir aucun vestige.
48o BIBLIOGBAPHIBf
Cet ariicie est remarquable en ce qu'il contient trois obserrations pre«
detises et conclaàntes qnr laissent .un espoir fondé de ne pas perdre
tQojonrs lés veines qui s'enilamment. L'histoire de la plilébîte , mal-
gré le Mémoire de M. Breschet , est encore enveloppée de beaucoup
d'obscurité , et il est à regretter que l'auteur de cette thèse , qui parait
observer avec soin et méthode , ait borné ses recherches au traitement.
Une description exacte et complète de la phlébite est donc encore à
£ùre : toutefois prenons acte des vnes nouvelles et judicieuses que l'au-
teur a émises dans sa dissertalioh, et qui peuvent jetter un grand jour
•ur la thérapeutique de cette maladie.
Dans le cinquième article où il est question des varices, fai vti
que, pour parvenir à une guérison radicale par l'oblitération ^ aux di-
vers procédés de l'àdsion , «de la ligature , de l'incision avec com-
prëssiqn dans le but d'obtenir l'adhérence des parois veineuses, M. le
docteur Borot mé|^it celui qui a été emj^jé par M. le professeur
Bicherand, Il cq|||^e dans l'incision de presque tout le trajet de la
veine variqueuse qu'on d^rge amplement et dont on cherche l'obli-
tération en laissant la pkie ouverte suppurer librement et se cicatriser
après la suppuration. Deux exemples sont rapportés à l'appui , l'un
est un jeune homme affecté de varices volumineuses depuis la malléole
interne jusqu'au genou : une longue incision a été faite ^r la saphène ,
de nombreux caillots et du sang liquide en sont sortis en abondance;
la plaie pansée avec de la charpie a suppuré , et au bout d'un mois
elle était cicatrisée avec oblitération de la Veine. Le deuxième est celui
d'une blanchisseuse dont les varices remontaient jusqu'à la cuisse et
qui fut soumise au même traitement. Cet article est terminé par l'ob-
servation d'une guérison radicale de varices énormes et nombreuses
de tout le membre inférieur , par l'ablation d'une tumeur carcino-
inateuse située au-dedans du genou sur le trajet de la saphène interne,
dont ou fut 'obligé d'enlever une portion assez étendue qui faisait
corps avec la tumeur. Avec la cicatrisation de la plaie , les varices
qui étaient au-dessus et an-rdessous de cette masse cancéreuse avaient
totalement disparu.
Enfin, le dernier article contient des réflexions très- justes et des faits
curieux sur l'emploi des ventouses scarifiées dans les contusions , les
phlegmasies rebelles. Dans les plaies de tête surtout , l'auteur en a
vu retirer de très-bo^^s effets. Il cite entr'autres une observation frap«
pante d'une commotion cérébrale et d'un épauchement avec hémiplé-
gie , qui après avoir résisté aux saignées générales répétées , aux déri-
vatif employés sur les surfaces cutanée et muqueuse intestinale , ont
été guéries en peu de jours par une application en deux fois de vingt
ventouses scarifiées sur la surface du crâne. Sans doute qirun exem-
ple seul est insuffisant pour établir l'avantage réel d'un mode de trai-
BIBLIOGBAPttiK. 4^1 '
tement ; mais il d<m éTëîIler ratteiition des praticiens et les engager ft
répéter Pemploi du même moyen daus des cas analogQe$. Telle est la
substance de la thèse de M. Borot« Elle est du petit nombre de celfes
qu'on lit avec iiïlérctet daus lesquelles on trouva des considérations
utiles. Lagneav.
*
Code des médecins, chirurgiens et pharmaciens y BYeo
des notes et ^es réflexions sur renseignement , Tétude el
rexercice de la médecine, de la' chirurgie et de la phar^
macie; par J. P. BsiiLLic, D.-M.-P. Un vol. in-i8, Prix,
5 fr. 5o c* A Paris , chez Béchet y libraire.
Il est important pour ceux qui se destinent on qui se livrent à
1 exercice de la médecine ou de la pharmacie , de connaître les lois
€l réglemens relatifs à ces deux professions. M. Beullac leur a .donc
rendu service en rassemblant dans un petit volume y des objets épars
et dont on n'a le plus souvent qu'une connaissance incomplète, à
cause des recherches qu'il faudrait faire pour l'acquérir. Cet ouvrage,
qui présente dans un même cadre les lois sanctionnées depuiis les
premières années de la révolution jusqu'à l'époque actuelle, peut
prétendre à un but d'utilité plus relevé. Il servira à l'histoire de la
science en faisant connaître les divers changement que les corps eor
seignans ont subis , et apprécier Pesprit qui y a présidé. Le livre de
M. Beullac n'eut été qu'une compilation du bulletin des lois, s'il se
Hit borné à rapporter le texte de celles qu'il devait recueillir. Mais
il a donné à son travail une légère teinte d'originalité en l'accompa-
gnant de réflexions sur l'état de la médecine en France , ayant et de-
puis l'année 1792 , et principalement sur la nouvelle organisation de
la Faculté de Médecine de Paris en iSiS. Nous ne discuterons point
ta justesse de ces réflexions qui n'obtiendront probablement pas l'as-
sentiment général ; l'auteur ne leur a d'ailleurk pas donné tout le
développement dont elles eussent été susceptibles.
Faune des mMecins, ou Histoire des animaux et de leurs
produits , considérés sous le rapport de la bromatologie
et de rhygiène en général > de la thérapeutique , de la
pharmacologie et de la toxicologie ; ouvrage entièrement
neuf, avec figures ? par Hipp. Cloquét, docteur en méde-
cine de la Faculté de Paris, membre- titulaire de TAca-
démic royale de Médecine, etc. , etc.
Vn ouvrage ^i réunit l'utile et l'agréable ne saurait manquer de
48s BIBLIOGEAPHIK.
sQCcès ; telle est la natnre de celni que nous annonçons. Faire con*
Battre les animaux qui peuplent notre globe ^ sous le rapport des ayao-
tages qu'ils procurent à l'homme , soit par leurs dépouilles , soit par
leur chair > soit par une multitude de produits auxquels ils donnent
naissance, et sous celui non moins intéressant des inconvéniens et. des
dangers auxquels ils nous exposent , tel est le but de cet ouvrage, qui
est déjà paryenu au milieu de son cours , c'est-à-dire , à la quinzième
livraison. *- li'auteur donne les preuves les pins irrécusables de con-
naissances profondes en histoire naturelle , en chimie et en thérapeu«
tique. I) BOUS faudrait citer tous lés articles de la Faune , si nous
voulions annoncer tous ceux qui méritent d'être lus, car tous ont leur
intérêt particulier. <— On lira avec plaisir l'article abeille , dans la
première livraiison ^ les articles Cachalot , Rétine , Beurre , CanthO'
ride, èiCf etc. —Les nlédecins gagneront certainement à laîectuite
d'un livre où les propriétés thérapeutiques et toxiques de touff tes
animaux sont estimées à leur juste valeur. L'ordre alphabétique
adopté par Mt Cloquet est fdft commode ; il a de plus, l'avantage de
réunir des sqjets fort diS&rens , et de Jeter ainsi beaucoup de vari^
Eut cet ouvrage, remarquable par un style souvent élégant ettoujou»
correct.
j, E, CeisiiUte Medicà iibri octOj uUtio nova curanti^
1ms. P.FovQuiBR, in soi* FacuU. professore , et F. SI
Ratier, jD.-M.-P. Un Yol.*in-i8imp. chezFirmin Didot
A PâriSy chez Baillière; prix, 4 ^^* So cent.
Le temps est passé où d'estimables et laborieux commentateurs pâ-
lissant sur les auteurs anciens écrivaient un volume pour chaque
page de l'original. Ils faisaient d'énormes recherches pour constater
Tortographe d'un mot. Venait ensuite la vie de l'auteur et les ver*
beuses conjectures sur l'époque où il avait vécu , sa professiqn et au-
tres points aussi importans, Vt sur lesquels s'élevaient d'interminables
controverses. Sans déprécier des travamC dont ils ont profité, et aux-
quels ils doivent de posséder des éditions exactes, les éditeurs mo-
dernes se bornent à présenter le texte des auteurs le plus purement
possible ; ils laissent au lecteut à faire les réflexions , et ils ont raison ;
car on le lecteur est éclairé , et alors il les fait lui-même : ou il est
ignorant, et les réflexions d'un autre lui profiteraient peu. Telle est
la marche qu'ont suivie dans leur travail MM. Fouquier et Rallier.
L'édition de Celse qu'ils viennent de publier est remarquable par la
pureté du texte et l'élégance de l'exécution , la beauté du papier et la
netteté du caractère, et, ce qui n*esi pas indifférent, parla modicité du
prix. lU annencent pour paraître d'ici à' un mois une traduction de
BIBLIOaBAPBIB* 485
ocl «ul€or dans le même format que le texte. Le mérite reconna dd
Celse est un garant assuré du succès.
Saggio sul castagno-d'India colla giunta dtlla scoa-'
perta d*una nuova sostanza trovata netfrutto , c'est-à-
dire ^ Essais sur le maron nier-d'Inde; avec Taddition
de la découverte d'une nouvelle substance trouvée dans,
son fruit ; par François CAiîzoïfEBi. -r PalermC) i8a3«
Le Mémoire de M; Canzoneri renferme tout ce qu'on sait sur le
maronnier-d'Xnde. Il passe en revue les caractères botaniques qui le
distinguent , son mode de culture, ses propriétés économiques «l me-
dicalea, et leurs applications. Cette partie de son Mémoire n'est pas
dépourvue d'intérêt; eUe a çoÀté bien des recbercbes à son auteur > et
se fait remarquer par «ne érudition choisie. Ce Mémoire est suivi
d'une appendice sur une nouvelle substance découverte par M» Cannv
neri dans le fruit du maronnier^ qu'il appelle esealine, nom tiré
{Taesculus , genre des plantes auxquels appartient le maronnier. Voici
le procédé qu'il a employé pour obtenir cette substance : il réduisit
cinq livres de châtaignes sèclies eu poudrei, qu'il fit bouillir dans
quatre-vingts livres d'eau acidulée avec de l'acide sulfurique. Il fit
bouilljir ce' résidu une seconde fois dans la même quantité d'eau aci-
dulée. Quand les décoctions furent refroidies , il neutralisa l'acide
avec de la chaux ; il se forma alors un précipité d'un jaune-citron qui^
après avoir été filtré , desséché à l'air et rédoit en poudre, fut exposé
de liouveau à l'air pour permettre à la chaux qui pouvait s'y trouver
de se combiner avec l'acide carbonique. Il mit celte pondre dans*
trente livres d'alcol^ à 4o degrés , et l'exposa à une chaleur de 60*
pendant une demi-heure environ; il réitéra celte dernière opéra-'
tion ponr extraire le plus de produit possible. Après avoir réuni ces
solutions alcoholiques, il les filtra et les fit distiller eu bain-marie,
en obtint une substance amorphe d'une couleur feiove , d'une
saveur douceâtre d'abord, et légèrement piquante ensuite; solubltf
dans l'alcohql et dans l'éther, insoluble dans l'eau, inaltérable
à l'air ; mais après un temps prolongé , elle attire un peu d'iiumi*
dite.; par l'action du feu elle se fond , puis se gonfle , et brûle avec
une flamme semblable à celle que donne l'huile en combustion , en
perdant peu de son poids. Combinée avec l'acide sulfurique en état de
sulfate, elle se crystallisc en aiguilles très*déliécs. D'après tous
ces caractères , dit l'auteur , on n'hésitera point à placer celte substance «
parmi les alcalis. Mais est-elle réellement un alcali ? Tontes les nou-
velles substances. végétales trouvées 4ktts ces derniers temps, méritent»
^4 «IBLIOfiBÂTHIB.
elles aussi d'étiré placfo parmi les alcalis ? Fantril en Satire une classtf
à part?
Pour résoudre ces qaesUons importantes, continne-t-il , il est néces-
saire de déterminer avec précision la natare et les caractères des alcalis.
Selon BerthoUet , on pourrait considérer comme des alcalis toutes les
substances capables de neutraliser les aodes : de même qu'on appelle-
rait acides les substances qui peuyent neutraliser les alcalis. Berzélins
assigne d'autres caractères povr 'reconnaître les acides; selon lui ^ ils
sont attirés par le pôle positif de la pile yoltaïque. Cette propriété ap-
partient aussi à l'oxygèûe. Les bases combustibles et Phydrogéne au
contraire sont transportés ,vers le pôle négatif. Si ce caractère était
exact, il en résulterait que l'hydpgène deyràit être classé tantôt parmi
les substances combustibles, et tantôt parmi les acides , parce qu'il
est reconnu qu'il est aussi un principe générateur de ces derniers. Les
caractères, par conséquent, qu'ont voulu assigner ces célèbres tàôr
misles ans alcalis, sont yagues et indéterminés é Si l'on voulait doiyre
leurs principes, il faudrait mettre au nombre des alcalis et des acideS
plusieurs substances qu*on n'envisage point encore comme telles. D'après
cela , M. Canzoneri considère avec tous les chimistes , comme dis
alcalis , les substances qui possèdentles propriétés suivantes : i.** d'être
caustiques; 2.^ plu6 ou moins volatiles par l'action du calorique; S.^'so-
lubles dans l'eau et dans l'alcohol ; 4.<* déliquescens ; 5.<* aptes à se
combiner avec les corps gras pour former des savons solubles dsdtt
l'eau ; 6.® qui changent en vert les couleurs bleues végétales ; 7.* enfin,
qui se combinent avec les acides et forment des selà constamment solu-
bles. Par ces caractères propres et distinctife des alcalis, il se croit
autorisé à ne point envisager l'escaKne. comme un alcali, et il élève des
doutes sur la nature alcaHne des sabstances qu'on a voulu considérer
dans ces derniers temps comme telles, A cet effet il ofte, dans un tableau
comparatif, les caractères chimiques de rescaline , de la strydinine ,
de la btuciùe^ de la cinchonine, de la quinine, de la vératrine et de
la morphine. £a comparant ces caractères avec cteuxdes véritables alca-
lis , iliest diiHcile de pouvoir classer tontes ces substances dans la même
catégorie ^ et les doutes qu'élèvent ce chimiste distingué à cet égard
méritent d'être pris en considération. L. P.
m m I
IMPRIM£aiB DE MIGKBRET , RUB »DU DRAGON , N,® 20.
•> A
SCS
MÉMOIRES
< . i » ■
«t
O^SERTATieiVS.
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m I II i^Bt^^JM
Observations suivies de quelgmes Considérations sur la
communication des cavités droites (weç les cavités
gauc/ics du cœur ; par M. Loris , D.-M^-P* {Ko.) (i),
JAI ous ftlloTiscxaiïiîner màînlenant quel doit être l'effet de
ces perforations sur la corppo^îtîon du sang. —7 Di^i^ l'état
ordinaire , lès deux ordres de cavilés du cœur sont dis-
tincts p et lie permettent pas au sang qui va aux pou-
mons de ie mêlei» à celui qui en revient; mais qM^nd il y
a perforation de l'une ou de l'autre des cloi^oa^ , Û n'en
est plus ainsi , e.t il doit y avoir mélange des deux espèces
de sang. La chose est assez importante pour que boqs
cherchions à déterminer avec quelqu 'exactitude le^ cas où
ce mélange a lieu.
El d'abord , rappelons-nous qu'à part Tespàce de per-i
foration , le cœur présente, dans nos observaCioi^ » dos
circonstances anatomiques très-variées : ainsji.ses oirifices
étant libres» tantôt la perforation existe , sans ex^ès d'é-
paisseur des parois de l'une des cavités» sur celies de la
cavité correspondante; tantôt cet excès d'épaisseur» ^i
par conséquent d'action, a lieu; ou bien , en même
temps qu'il y a inégalité d'action et d'épaisseur des Cavités
communiquantes , les orifices sont plus ou moins rétrécis :
1 • »
(i) C'est par erreur qnela*ÎX.'*'obscrTation , qui offre rexempleil%ine
(Touble origine de Taorle des àe\\\ vênlricnlcs , a ctc placée clans la
cleoxicme section.
3. 3»
486 MÉMOIRES
or , en supposant la persistance du trou botal , voici TefFet
que » dans ces divers cas , la contraction des oreillettes
nous semble avoir sur le sang qui y est contenu.
Dans le premier^ c'est-à-dire » quand il y a inégalité
d'épaisseur et d'action entre les cavités correspondantes »
les orifices restant libres » quelque grand que soit le trou
botal , le mélange ne saurait avoir lieu , puisque c'est le
cas de l'équilibre , et que le sang ayant un passage libre
dans le ventricule § y est nécessairement pctrté tout entier.
' — Dans le second cas , c'est-à-dire , quand il y a inégalité
d'épaisseur et d'action des parois des oreillettes et liberté
des orifices « le mélange nous paraît encore impossible ;
car les fluides pressant avec une force égale dans tous les
sens 9 le sang s'échappera tout entier par où il trouvera le
moins de résistance » c'est-à-dire » par l'orifice auriculo-
ventriculaire qui ne lui en présente point. — Dans le troi-
sième cas » celui de rétrécissement d'un des orifices du
cœur , avec inégalité de force des parois des oreillettes »
il y aura nécessairement mélange, du sang , le liquide
trouvant du côté du ventricule une résistance qui Tem-
pèche d'y passer dans un temps déterminé.
La circonstance indispensable au mélange des deux
espèces de sang au moment de la contraction des oreil-
lettes » est donc un rétrécissement de l'orifice auriculo-
ventriculaire. Toutefois , cet orifice restant libre , le mé-
lange pourrait encore avoir lieu » dans le cas où , à la
suite de la diminution de la cavité du ventricule par l'hy-
pertrophie » l'oreillette ne pourrait s'y décharger que
très-incomplètement ; puisqu'il y aurait , comme dans le
rétrécissement de l'orifice » obstacle à la circulation.
Oh arriverait sans peine , en suivant pour les ventri-
cules la marche que nous avons suivie pour les oreil-
lettes » à montrer que dans les mêmes circonstances de
perforation de leur cloison , d^épaississcment de leurs pa^
ET OBSEftVATIOXS. 4^7
rois, etc. . etcn lé rétrécissement des orifices artériels
est une circonstance indispensable au mélange du sang
qu'ils contiennent. Si ensuite on applique ces réflexions
aux faits rapportés , on verra que le passage du sang des
cavités droites dans les cavités gauches avait lieu dans un
grand nombre d'entre eux» puisque» outre les cas oh
Taorte nait des deux ventricules , etc. , il y en a neuf de
rétrécissement de rorince de Tartère pulmonaire;
Mais le moment où les cavités du cœur se contractent
n'est pas le seul dans lequel il y ait mélange du sang; ce
phénomène a encore lieu à l'instapt où le sang aborde
dans les cavités qui sont le siège de la perforation , qu'il
y ait ou qu'il n'y ait pas rétrécissement des orifices » ce
qui importe peu , puisqu'il ne s'agit que du mélange du
sang avant la contraction des cavités où il aborde ; d'où il
suit que» dans tous les cas de communication des cavités
droites et gaucnes du cœur , ce mélange a lieu h un do*
gré plus ou moins marqué.
Etudions maintenant quelle peut être son influence sur la
coloration des organes et sur celle de la peau en parti-
culier.
Quand ^ à l'ouverture du corps de ceux qui n'ont pasoflert
de coloration bleue pendant la vie , on a trouvé une ou-
verture de communication plus ou moins large entre les
cavités droites et gauches du cœur , on en a conclu que le
mélange du sang n'avait pas existé; c'est-à-dire , en d'au-
tres termes » qu'on a supposé que toutes les fois que le
mélange avait lieu.» la coloration en bleu devait nécessaire-
ment s'en suivre. La conséquence pourrait paraître nata-
relle , s'il s'agissait d*orga nés pénétrés d'une grande quan-
tité de sang» et qui, dans l'état naturel , sont d'un rouge
vermeil , quoique l'expérience montre qu'alors môme les
choses sont loin de se passer toujours ainsi : mais quand
il s'agit de la peau ou d'un organe blanc quelconque au-
32..
488 HKMQIBBS
quel n'arrive qu'une petite quantité de fluide rouge ^ on ne
voit plus trop pourquoi cette coloration en bleu aurait
lieu d'une manière nécessaire. On oublie d'ailleurs qu'il
nç s'agit que d'un simple mélange , peut-être peu consi-
dérable ; que les artères ne sont pas remplies d'un fluide
noir, et qu^ par conséquent la peau , fût-elle rouge au lieu
d'être blanche comme dans l'état naturel , ne changerait
pas entièrement de couleur dans le il^s dont il s'agit. Pour
jque la coloration de la peau en bleu fui une suite inévitable
du mélange du sang noir et du sang rouge , il faudrait que
par syite de ce ioélaoge la couleur de la sérosité fût altérée ;
car alors on se trouverait » sous ce rapport , précisément
daçs le cas d^ l'ictère » dans lequel la couleur jaune de la
aérosité se repiroduil tôt ou tard dans tous les tissus , et
primitivement dans ceux qui » comme la peau , reçoivent
dan^ Tétai' naturel une grande quantité de fluides blancs.
Aussi 9 tandi3 que dans cette maladie » la couleur de tous
les tissus est plus pu moins promptement altérée , on
trouve à l'ouverture du corps de ceux qui ont succombé
avec une communication deç cavités droites et gauches du
cœur , même à un âge assez avancé ( Obs. Y ) , la couleur
du cerveau intacte , et en général tous les viscères , avec
celle qui leur est naturelle : et s'il y a eu inflammation
( Obs. III , XIII ) y la coloration des organes enflammés ne
paraît pas difl*érer si^nsiblement de ce qu'elle est dans les
circpi^s^^ncfis ordinaires. Dans un seul cas, 1^ couleur du
cerveau a paru altérée; mais les termes employés par
l'auteur de la description laissent ignorer en quoi con-
sistait cette altération.
L*f3xamen attentif des faits vient h l'appui, de ces consi-
dérations, car qn a vu rarement Ja couleur bleue en rap-
port avec le mélange dopt il s'agit ; et quelquefois sur le
même sujet Ja couleur de la peau a changé , sans qu'on
puisse soupçonner un changement quelconque dans la con-
RT OBSBBTATIOlf 8. 4^^
formation du cœur à Tépocfue à laquelle la coloration bleue
s'est manifestée. C'est ainsi que dans la première observa-
tion 9 bien que le trou botal nVût que la largeur d'une len^
tille» que les différentes cavités et les orifices du cœur
fussent libres » la couleur bleue du visage a été beaucoup
plus marquée que dans* d'autres cas où la largeur de l'ou-
verture de communication des cavités à sang noir et à
sang rouge , jointe au rétrécisstement.de Fartèro pulmo-
naire, était une cause puissantié du mélange des deux
sangs : et dans l'observation recueillie pai^ M. Ribes
( Obs. XVII ) p quoique l'artère pulmDnaire et l'aorte par-
tissent du même ventricule , et que le mélange eût néces-
sairement lieu depuis la naissance , la coloration du visage
en bleu ne fut observée « avec tons les autres accidéns
des maladies du cœur , qu'à l'âge de trois ans*
Il est doilc impossible , soit qu'on s'adresse au raison -
nement ou à l'expérience , de soutenir que la couleur
bleue soit un eifet du mélange du sang noir et du sang
rouge. La chose est d'autant plus insoutenable » que d'a-
près ce que nous avons dit » ce mélange a lieu à un degr^
plus ou moins marqué dans tous les cas , et que néanmoins ,
au rapport des auteurs , et* d'après les observations que
nous avons citées » la couleur bleue est Ibin d'être con-
stante et sur-tout générale. Ajoutons , comme le remarque
M. le professeur Fouquier » à la suite ^e l'observation re-
cueillie par M. Tibert ( Obs> XIII ) , que la peau du fœtus
où n^ circule que du sang noir n'est pas bleuâtre.
L'impossibilité d'expliquer la couleur bleue' dans les
cas dont il s'agit , par le mélange des deux espèces de
sangyélaut bien démontrée » il faut considérer les faits
sous un autre point dé vue. Morgagni nous semble avoir
donné la véritable explication du phénomène , dans le
commentaire qui suit l'observation que nous lui avons em-
pruntée. Pour se rendre compte de la couleur noire qui
J^go 1! £ M O I n u »
existait daos le .cas dont il s'agit ^ il remarque que le ré-
frécisseiyieDt de l'orifice de Tarière pulmonaire , par suite
d'une ossification qu'il croit congénitale , devait causer
un grand embarras dans la circulation du sang ; que celui-
ci restait en stagnation dans le ventricule droit , l'oreil-
lette correspondante , et par suite dans tout le système
veineux^ d'où résultait la couleur livide de la peau. Cette
explicatiçn nous semble d?autantmeilleure , qu'on ne saurait
en donner d'autre delà coloration bleue si souvent observée
dans l'anévrysme des diverses cavités du cœur; qu'il y
avait aussi anévrysme dans tous les cas rapportés par
nous 9 "et qu'enfin la coloration en bleu dans l'anévrysme
sans perforation est généralement plus forte quand la
maladie existe dans les cavités droites que quand elle
existe dans les cavités gauches. Ce qui se passe dans l'opé-
ration de la saignée est encore d'un grand poids en faveiir
de notre opinion. Dans ce cas en effet , le bras devient
bleu » non par faute du sang artériel , car quelque ser-
rée qu'on suppose la ligature , le sang arrive toujours au
bras lié; mais la ligature suspend plus ou moins complète-
ment le cours du sang dans les veines ; elles en sont en-
gorgées ; c'est-à-dire , qu'il arrive ici dans une partie* , ce
qui a lieu^ dans quelques cas fort rares*^ par tout le corps »
quand l'obstacle à la circulation veiùeuée devient univer-
sel par sa situation au centre même de la circulation.
«Ajoutons à tout ce qui précède , que la couleur
bleue ou noire ^ observée seulement deux fois par tout le
corps ,. devenait ordinairement générale au milieu des ac
ces de suffocation ; ç'est-à-dire , au moment où la gêne
de la circulation était le plus marquée , coïnme on le voit
chez certains asthmatiques , et comme M. Fouquier en rap-
porte un exemple bien remarquable dans la apte dont
nous avons parlé.
Pent-être encore nous dira-t-on , qu'à raison de la coia-
ET OBSSBTATIONS. 49'
municatioQ des cavités du cœur entre elles ^ Fembarras
dont nous parlons ne saurait avoir lieu. A cela nous ré-
pondrons que celle de nos observations dans lesquelles
la couleur bleue a été la plus universelle » est la seconde ,
dans laquelle il n'y avait pas perforation de la clobon des
ventricules , et par conséquent pas de double moyen de
décharge pour le sang arrivé dans le. ventricule droit dont
l'orifice artériel était extrêmement rétréci; que d'ailleurs
l'existence à-peu-près constante de l'anévrysme suppose
l'obstacle dont nous parlons.
s.* Symptômes. Nous ne nous arrêterons pas à tous
les symptômes observés chez les malades dont nous avons
donné l'histoire » parce que nos observations étant aussi des
exemples d'anévrysmes du cœur » il fiiudrait répéter tout
ce qui appartient à l'histoire de cette maladie : nous nous
bornerons presque uniquementà examiner ceux des symp-
tômes qui » par leur réunion ou le caractère particulier
qu'ils présentent y peuvent servir à faire reconnaître la
disposition anatomiqne dont il sagit.
Les symptômes awgnés par M. Caillot aux communi-
cations des cavités droites et gauches du cœur sont»
1.* une teinte livide ou bleuâtre de la peau, et surtout
de celle de la face , augmentant par les efforts de co-
lère ; 8.* des syncopes plus ou moins fréquentes; S.** une
diminution de la chaleur vitale » ou une sensibilité plus ou
moins grande au froid ; symptômes auxquek M. Laeu -
nec ajoute un étouffement plus considérable que dans les
autres maladies du cœur.
Les deux cas observés par M. Caillot ( Obê. XV , XVI )
offraient à un degré plus ou moins marqué la réunion
de ces phénomènes , à l'exception de la sensibilité au froid
notée dans l'un des deux cas seulement : dans ces obser*
lotions ,^ l'état du cœur indique assez que le mélange
des deux espèces de sang devait être CQUsidérable; et
49^ MEMOIRES
il semblerait ^e , dan^ lea mêmes eircdnstaÂées d*orga-
Qisatipa» ha même» sympi&mes ne peuvent manquer de
se reprockiire. NâamiMMOS aur septea» de rélrècissemeDt
de Focifice de l'aPt^i^e' pttJmaaaire et dans lesquels tous
^ les accndeqs oatélé notés a^ee soin, les syncope» phis
ou moins fréquente^ n'ont été observées que cinq fois.;
tandis4qf(e sw un pai>eil nombre.de perforu^ions sans ré-
trécissement » auquel caar le méb»ige> desi d'eu« espèces
de sang devait être ieaucoup^ moins marqué*, les lipothy-
mies ont été observées quatre- fois, proportion à-peu-près
la mêoiQ et sans rapport airec les qualité» présumées du
sang. La: couleur violacée davîsage a eu lieu dans tous les
cas de p«|r£»ratio«i «vee i^titécissement de l'orifice de l'ar-
tère lu^Q^aina : . èllfsl n masqué^ dans quelques-uns de
cei^x Qi4.6^.rélfrénisâementni'exis4)âîttpQ»; ce qui ne sau-
rait, infircper, ce que- nous, avons dit précédemmient des
cau8^^:4e.lacolonatiott bleutti,. 1» difTéreece dont il s'agit
4^vant être" considérée oommlSt le résultat dh celle qui'
existait dans les obstacles à. la circutetjo». Une dyspnée
plus ou moins fqrtn-a» exfelé danst l^y;)lupari dds cas , et
en propôiUioi^ à-pea près égale- dians^ceiix avec ou sans
rétréçi&sqm^nt des( orificos. La se»sîl}iliCé au froid ou l'a-
baisseront 4^ la' température n'ont été notés que quatre
fois ( Obs, Ylf Xt, X.V,XyiII) ; et dans^l'un des cas,
le, refi<oidis|gîement n'avait lieu» que- pendlii^t les accès èe
sufÇoçîatîpn.
Aipsi' do^ic , si' les syjoiptômes assignés aux commupi^
calions des cavités droites et gauches du cœur s'obser*^
ve^t asse^ fréqueiamisni , il n'en esl^ pas moins vrai que
leur réunion raanqpe^ dans bien des cas ; qu'on les ren-
^ contre quelquefois m, ménào degré , qu'il y ait ou non
rétrécissement des orifices; qu'ils ne sonten quelque sorte
que l'exagération des symptômes propres à l'anévry-sme du
cœur y et que par . conséquent leur réunion, n^éme à
BT 0B8BBTATI09S. 49^
un degré considérable , ne peut doimer que des probabi-
lités ; taodis^ que leur absence ou leur peu d'énergie ne
prouve pas qu'il y ait absoence de perforation.
Toutefois si la eouleor livide du visage i les syncopes
plus ou moins fréquentes^ la sensibilité au froid , ou
une diminution de h chaleur vitale , Kétouflement plus
marqué que dans- les autres maladies du «cœur , ne
suffisent pas pour assurer le diagnostic , . nom pensons
qu'une suffocation plus ou moins considérable qui revient
par accès plus ou moins exactement périodiques » oif du
moins très-fréquens » accompagnée ou suivie de lipothy-
mie , avec ou sans coloration bleue de la peau , et provo-
quée par les moindres causes , forme en quelque sorte un
signe pathognomon ique dé la perforation dont il sagit. Les
observations XI , XfV . XV , XVIet XVII , Sont desexem-^
pies fort remarquables de ce symptôme : dans ces cas , la
dyspnée devenait tout-à-coup considérable, s'accompa-
gnait de lividité de la face et quelquefois db tout le corps , de
mouvemens convulsifs , ou bien efle était suivie d'une syn*
cope plusou moins ooniplèle : quelquefois même la mort est
arrivée au milieu de ces accès de suffocation , au moment
où l'état du malade semblait s'améliorer , ( Obs. XVIL )'
Il est inutile de s'arrêter* beaucoup sur le pronostic
d'une lésion aussi grave ; mais ce qui vient d^éli^e dit
montre de quelle manière if faut entendre cette gravité
du pponostTC, puisque dans le cas où l'on peut être as-
suré de l'existence de la maladie , on ne doit pas compter
un instant sur celle du maliade qui peut périr* d'un mo-
ment à l'autre»
, En jetant un coup d'ooil rapide siir les autres symptô-
mes, nous voyons, que les palpitations ont été observées
trè^-fréqueuunent ; que Pintormiltence , l'irrégularité du
pouls , le biniit de soulDet ou le frémissement à la région
prccordiale l'ont été bien plus rarement : que quatre de*
494 MEMOIRES
nos malades ont eu des bémorrhagies nasales fortes ;
qu^enfîn l'infiltration des membres o» répanchement de
sérosité dans les cavités splanchniques , se sont offerts as-
sez rarement ; ce qui mérite d'être remarqué , vu leur fré-
quence dans les maladies ordinaires du^cœur.
La marche de k maladie et l'époque plus ou moins
rapprochée de la mort ne doivent. pas être passées sous
silence. Quelquefois » comme nous l'avons vu, cette marche
a été signalée par des acpès plus ou moins réguliers de
suf&cation,. accompagnés de lipothymies ^ et les sujets
chez lesquels ce phénomène. principal a existé delà ma-
nière la plus tranchée , sont ceux qui ont le moins vécu.
Les XV, XVI, XVII et XVIII* observations, dans lesquelles
nous voyons les malades mourir à la onzième , à la troi
sième, à la sixième et à la première année , en son t la preuve.
Mais ces mêmes observations , auxquelles nous pourrions
ajouter la dernière, montrent aussi que les accès de suf-
' focation qui semblent menacer la vie à chaque instant ,
peuvent se renouveler fort long- temps , trois et même
ifn plus ^rand nombre d'années, avant d'aniener la mort.
Dans le plus grand nombre des cas , la marche de l'af-
fection n'a pas différé sensiblement de celle de l'ané-
vrysme, et dans quelques circonstances (ce qu'on ne sau-
rait assez remarquer) les sypiptômes 4'une maladie du cœur
n'ont paru qu'un petit nombre de jours avant la termi-
naison fatale^ Dans certains cas ( Obs. II, XVI) les pre-
miers signes de l'affection se sont manifestés à la nais-
sance , mais ordinairement à une époque plus ou moins
*
éloignée , quoique le mélange des deux espèces de san^
fût certainement' congénital. (XVII"* O65. )
La durée de la vie n'a été proportionnée , ni à celle des
symptômes , ni à l'altération présumée du sang. Ainsi, dans
les deux cas de persistance du canal artéiiel , la mort n'est
arrivée qu'à la vingt-neuvième et à. la quarantième année :.
. ET OBSERVATIONS. 49^
la femme qui fait le sujet de la cmquîème observation, quoi*
qu'ayant éprouvé dès l'enfance les premiers symptômes
d'une maladie du cœur, n'est morte qu'à 5j ans , d'un ra-^
moUissement du cerveau 1 Cette observation est faite pour
exciter notre élonnement à plus d'un titre; carl'hypertro-'
phie du ventricule droit portée au point de donner à ses
parois de onze à seize lignes d'épaisseur, devait suffire, ce
semble, pour amener la mort en peu d'années ^ ce qui
n'a pas eu lieu. En outre, vu l'étroitesse extrême du ven-
tricule droit qui ne pouvait dans aucun cas, à raison
du peu de largeur de l'orifice de l'artère pulmonaire, li-
vrer aux poumons qu'une petite quantité de sang , le mé-
lange par le trou botal a dû être considérable; de manière
qu'uq sang de plus ou moins mauvaise qualité aura pro*
bablement circulé pendant toute la vie de la malade, non
seulement sans produire de couleur bleue universelle , mai«
encore sans paraître nuire beaucoup' au développement
de cette femme dont le flux menstruel avçit été régulier
jusqu'à l'âge de 47 ans, époque de l'augmentation des
symptômes de la inaladie du cœur.*
Le mélange des deux espèces de sang est donc un piDu
moins délétère qu'on ne l'aurait imaginé d'abord; et puis-
qu'il n'existe jamais seul, et que dans beaucoup de cas ^
les lésions dont il s'accompagne parcourent leurs diffé-
rentes périodes avec autant de lenteur que si le mélange
en question n'avait pas lieu , il est évident que la cause
de la mort des individus chez lesquels on l'observe ne
réside pas en lui, qu'il n'ye très -probablement que la*
moindre part.
Les réflexions précédentes* s'appliquent comme d'elles-
mêmes à la neuvième observation dont le sujet est mort
à l'âge de 23 ans , avec les symptômes les plus graves
d^une maladie du coeur ^ d'une double aflection du
cerveau et des poumons^ dont la dernière parvenue à son
49^ MEMOIRES
plug haut degré , parait a?oir marché avec ane extrême
lenteur , comme oa Tobserve quelquefois quand elle est
sans complieaiion;
En résumé» i*«^ La communication entre les cavités
droites et gauches du cœur a lieu de plusieurs manières ,
mais le plus souivent au moyen du trou bofaï ou de la
perforation de la cloison^ èes ventricaies.
t.®. Elle es4 cotigénilale.
3.'' £l!o existe dans' pl^is de la moitié des cas , avec un
rétrécissement très-marqtré de Tarière pulmonaire , le-
quel date aussi de la naissance.
4>^ Elle estconsfiimment accompagnée de la dilatation
d^une ou de plusieurs des cavitésr du cœur , le plus or-
dinairement de cellesdu c&té droit , et avec hypertrophie ,
ce qui est l'opposé de ce quf'on observe habituellement
dans les maladies du cœiirL
5.® L'effet de cette comnranieâtion est un mélange plus
ou moins marqué du sang rouge et du sang noir.
6*^ Ce mélange a lieà', dans tous les» cas , à l'entrée du
sang dans les cavités communiquantes.
7.*^Hs-'opèreencofeàrsa sortie des mêmes cavités, quand
l'orifice par lequel il' s'échappe est plus ou moins rétréci.
8.^ La coloration en bleue est rarement universelle ;
quelquefois on ne Fobserve au visage que dans les der-
nières semaines do l'existence , ou bien encore elle ne se
manifeste à auc»ne époque de la vie.
9.^ On doil'Fattribuer» comme dans les maladies ordi-
naires du cœur 9 à uû obstttclo à la circulation du sang
dans les veines.
10»^ La communication des cavités du cœur, le mé-
lange du- sang , son passage des cavités droites dans les
cavités gauches» peuvent avoir lieu lbng*temps avant que
la santé en paraisse altérée.
il.'' Les symptômes assignés à cette communication»
BT OBSERVATION 8. 4^7
c'est-à-dire , la coloration bleue , les lipothymies^ la sen-
sibilité au froid ^t rétoufiement » ne sont en quelque
sorte que l'exagération de ceux qu'on observe ordinairement
dans l'anévrysmc du cœur , et manquent af>sez souvent.
12.° Le seul symptôme capable d'annoncer d'une manière
sure la communication dont il s'agit , est une suffocation
plus ou moins considérable qui revient par accès -souvent
périodiques et toujours très - fréquens , accompagnée ou
suivie de lipothymie » avec ou sans coloration bleue de
tout le corps , *et provoquée par les moindres causes.
i3.° Le mélange du sang noir et du sang rouge ,
mémo À un 4egré considérable, n'est incompatîbre ni avec
une exi^nce assez prolongée , ni avec le développement
des facultés inteUectuelles. .
i4*,'' 11 n'a pas d'influence sensible , ou du moins con-
nue p sur la marche 4es maladies intercurrentes.
■»■ ■■♦■
Mémoire sur L'artatomie patkologicfùe du péritoine; par
^. ScouTBïTEN, D.-M. P. attaché à l'hôpital .mili-
taire de Toulouse, etc.
S'il est main(/enant bien, démontré que les inflamma-*
lions les plus fréquentes sont celles des membranes mu-^
queuseç, il est également prouvé aux yeux de l'anatomo-
pathologiste , que Ton doit placer immédiatement à leur
suite les inflammations des membranes séreuses. Parmi
ces derpières on trouve une gradation bien marquée dans
la fréquence relative de l'inflammation : la niembrane
séreuse du crâne est celle qui présente le plus souvent
les traces de l'irritation; ce fait, reconnu de presque tous
les praticiens , a reçu une démonstration nouvelle par les
recherches que nous avons publiées récemment sur ce
498 ll6lI0IIl£S
ftu)0\(i). La plèvre doit être indiquée après la méningine ;
et en dernier lieu doit être placée la membrane séreuse
de Tabdomen. Remarquons en passant » que rinflamma*
tîoa de ces membranes a une progression décroissante
dei cavilés supérieures vers les inférieures. L'anatonye
pathologique des deux premières membranes séreuses à
été entreprise par plusieurs hommes de mérite , et leurs
recherches &ites avec beaucoup de soin laissent fort peu
de choses à désirer : il n'en est pas de même de la mem-
brane péritonéale ; pendant long-temps les observations
faites sur les altérations de cette partie du système séreux
ont été fort incomplètes , je dirai même , très-inexactes ;
ce n'est que dans ces dernières années que Ton a con-
staté » à n'en pas douter » que l'inflammation de la mem-
brane séreuse peut être entièrement isolée et tout-à-fait
indépendante des altérations des autres membranes des
intestins. Ce fait n'était point connu des anatomo-patho-
légistes anciens ; Schenck » Bonet*ei Morgagni , ont tou-
jours cru que les altérations du péritoine étaient consé-
cutives à Tinflammalion des autres parties. Lieutaud n'a
guère £ait que rapporter ce qui avait été dit par ses de-
vanciers , et M. Portai , partageant encore cette opinion ,
ajoute qu'il regarde comme très peu fondé ce qu'ont dit
certains modernes , sur les péritonitis (s). Cependant les
docteurs Johnston (3) et Walter (4) » avaîentdéja fait con-
naître que celte membrane peut être enflammée isolé-
ment , et produire la série des symptômes attribués à la
prétendue fièvre puerpérale ; mais leurs ouvrages , trop
peu connus en France , n'avaient point servi à détruire
(1) Journal universel des Sciences médicales , tome 28 , p. 267 .
C2) jénatomie médicale^ pag. 124, tome 5.
(3) De Jebre puerpéral i^Disseri, ; Edimb. , 1779.
W J. Gotllicb Walter, De rtiorhis perilonii etapopL — Bcrolini ,
1785. .
ET OBSERVATIONS. 499
Terreur qui y existait. Blchdt parut ^ et par une suite
de recherches très-nombreuses , finit par reconnaître Ti-
solément des tissus , et par démontrer que des partiel
irès-rapprochées peuvent n'avoir aucun rapport entre elles
dans leurs affections. Les travaux de Bichat ouvrirent
la route à M. Gasc^ qui , dans sa dissertation sur la fièvre
puerpérale (i) » a très-bien démoli tré que l'inflammation
de la membrane péritonéale peut être parfaitement iso*
lée , c'est-à-dire , indépendabte de l'inflammation des
tissus sous-jacens ; que même dans le plus grand nombre
des cas l'inflammation de la membrane muqueuse n'existe
pas quand celle de la membrane séreuse s'est dévelop-
pée. Après M. Gasc ont paru des dissertations assez nom-
breuses sur la péritonite , et parmi les dernières nous
devons citer avec éloge celle de M. Jeunesse (s). Nous
ne pouvons point omettre non plus les observations de
M. Broussais , publiées dans son Traité (Us pklegmasies
chroniqltes , les histoires d'inflammation du péritoine pu-
bliées par M. Laennec*(3) , ainsi que le nombre considéra-
ble d'observations isolées» insérées chaque jour sur ce sujet
dans tous les Journaux de médecine. Cette réunion de
travaux et les recherches récentes que j'ai faites , ren-
dront plus complète > j'ose le croire , l'histoire des al*
lérations du péritoine. Nous allons successivement étu-
dier : 1.® les altérationsdu tissu péritonéal dépendantes de
l'inflammation ; 2.® les altérations du tissu péritotiéal ne
dépendant pas' de l'inflammation. 3.® Les corps étrangers
renfermés dans la cavité du péritoine.
(1) Dissertation sur la Maladie des femmes à la suite des couches ^
connue sous, le nom de fièvre puerpérale.
(2) Dissertation sur la péritonite en général, Paris, 1821.
{^) Journal de Médecine ^- Chirurgie ^ etc., par MM. Corvisart
Leroux et Boyer ; fructidor an 10 et vendémiaire an 11.
§• I. L'inflammation du péritoîbe a reçu difFérènfi noms»
selon que Ton supposait que telle ou telle partie se trouvait
affectée ; elle a été désignée sons les termes d^omentite ,
d'épipUUé^ de fnésentérite ^ etc. » quand on croyait que
rinflammaiion exilait aur 'les replis de cette me4ail)rane t
nous pensons qii'ji faut rejeter ces dernières expressions^
parce qu'elles sont iimtiles et peut-être même nuisibles t
inutiles , parce qu avant la mari on ne peut jamais irffir^
mer avec certitude qne l'inflammation se trouve bornée
au|L replis péritonéauK» et que» alors même qu'on le pour-
rait , cela ae servirait ^n aucune manière à diriger les
médications tfaérapeiiliq«ieft : nuisibles , parce qu'en créant
des iiODis , «Cl tend à former des maladies qui , bien-
tôt , aomedst leurs symptômes, leur raatche propre et un
traitement parjbLouliar. C'est ainsi- qu'on rétablirait une
noi^velle ontoiogEÎâ plus .cedoulable que celle qui vîent
d'être détruke , puisqu'elle paraîtrait avoir l'anatomie
pathologique pour 3b«se. La eoule chose qu'il importe de '
distinguer dans la pérîtomte , c'est la région occupée par
l'inflammation , afin de pouvoir applîquer.les agens thé-
rapeutiques le plus près possible du lieu malade. Dans
presque tous les cas d'irritation aiguë la chose deviendra
facile par l'apparition de certains phénomènes particu-
liers qui , en s'ajontant aux phénomènes généraux , fe-
ront reconnaître si le foyer principal de la pMegmaSÎe
existe à la p^riie supérieure de la cavité abdominale ou
à sa partie inl&'ieure.
i.** Altérations de tissu observées après P inflamma-
tion aiguë du péritoine. — Lorsqu'une cause irritante a
déterminé ITnflamination du péritoine , on remarque ,
dans la nuance la plus légère , des petites taches rouges ,
de la largeur d'une ligne et même moins ; eHe sont or-
dinairement assea distantes les unes des autres ; exami-
nées de très - près et avec soin , on reconnaît qu'elles
' ET OBSERVATIONS. 5oi
sont formées par un pointillé très-rapproché ; vues à la
loupe , on aperçoit entre les intervalles des points rouges ,
de très-petits espaces où le péritoine a conservé sa blan-
cheur. Cette nuance légère d'altération s'observe rare-
ment chez l'homme, mais on peut la produire à-peu-
près à volonté chez les chiens , en leur injectant un li«
quide irritant dans la cavité du péritoine ; je me suis
servi de la bile , et chaque fois j'ai réussi parfaitement ;
l'inflammation dont je parle était très -manifeste vingt-
quatre heures après l'injection (i). Ces petites taches rou-
(i) On remarquera sans doute, que je ne cite jias d'observations de
péritonite dans lesqifelles les symptômes , après avoir été très-éyidens ^
n'ont cependant laissé aucune /trace après la n»ort j je regarde ces ob-<
seryations comme inexactes, et je crois devoir les rejeter : sans doute
l'on pourra m'objecter des faits nombreux fournis par les observateurs
les plus rcconfnandables ; mais quelles que soient les autorités qu'on me
présente , je ne pense point devoir m'y soumettre , persuadé que ce
point de doctrine n'a été qu'une erreur généralement adoptée jusqu'au,
jourd'hui , et que dès qu'on aura répété les expériences que j'ai faites ,
on se rangera à l'opinion que je vais développer.
Voulant m'assurer, par des expériences directes , si la décoloration des
tissus enflammés a lieu au moment de la nfort, dans les organes intérieurs
comme dans les parties extérieures , je tentai l'expérience suivante :
j'injectai , dans le péritoine d'un chien, deux onces de bile prise sur
un cadavre humain , j'ouvris l'abdomen vingt heures après l'opération ,
et je trouvai une inflammation évidente de la membrane séreuse;
bientôt je tuai l'animal en Jui enfonçant un scalpel entre l'occiput et
la première vertèbre , et je ne tardai point à remarquer une diminu->
tion sensible dans la coloration de la membrane. Je répétai plusieurs
fois la même expérience > et toujours j'obtins des résultats semblables.
Mais bientôt réfléchissant qu'en expérimentant de cette manière , je
plaçais les o^ganes intérieurs dans les mêmes circonstances que les or-
ganes extérieurs , je voulus suivre une autre marche, et j'essayfii l'ex-
périence suivante : je pris un chien de taille moyenne , et je lui injec-
tai dans le gros intestin huit onces d'eau rendue irritante par l'addition
de quarante gouttes d'acide sulfuriquc ; dix-huit heures après l'opéra-
tion , j'incisai la ligne blanche de Tabdomen ; je tirai , par cette ou-
verture , une portion du gros intestin , que j'ouvris pour examiner
3. 35
5oa HÉMOIRBS
ges peuvent n'occaper qu'un point du péritoine ou en-
vahir la presque totalité de la membrane séreuse. Quelle
la coulear de sa membrane muqueuse ; je la trouvai ronge dans plu-
sieurs points y et gris&tre dans d'autres* Après avoir noté , le pins exac-
tement qn^il me f&t possible, l'état de l'intestin , je pratiquai la suture
à surjet et à points très-rapprochés ; je replaçai l'anse intestinale dans
l'abdomen j et je fermai la paroi abdominale par une seconde suture.
Dix heures après cette opération , je repris l'animal , supposant quV
lors l'air qni avait été introduit ^ns l'abdomen était complètement
résorbé ; j'enfonçai un scalpel entre^l'occipiul et la première vertèbre
cervicale du chien , et il périt presqu'aussitôt. Laissant refroidir son
cadavre, je trouvai, en examinant de plus près l'intestin, qae la cou-
leur de la membrane muqueuse n'avait point diminué d'intensité.
Cette expérience , extrêmement difficile à bien exécuter, laissait trop à
désirer pour que je pusse me contenter dé ses résultats ; cependant je
commençai à croir« que la pression atmosphérique est pour beaucoup
dans le phénomène que nous étudions. Je recommençai alors ma pre-
mière expérience sur deux chiens de même taUle à-^u-^rès ; j^injectai
daiis le péritoine de l'un et de l'autre deux onces de bile do bœuf; je
fermai immédiatement après la petite ouverture, en appliquant sur la
peau de l'abdomen , préalablement rasée , un empl&tre aggiutinatif. Je
les tuai tous deux dix4iait heures après l'expérience , en leur coupant
la moelle épînière, comme je l'ai indiqué précédemment. J'ouvris
immédiatement le cadavre de l'un d'eux ; j'observai de nouveau les
traces de la péritonite, et je vis la décoloration des tissus s'e£^tuer
très-sensiblement à mesure que la chaleur se dissipait. Je n'ouvris
l'autre cadavre que lorsqu'il fut complètement refroidi , et je trouvai
de même une péritonite dont les traces étaient nu peu moins pronon-
cées que sur le cadavre ouvert immédiatement après la mort , hmhs
incomparablement plus marquées que celles qni avaient persisté après
le refroidissement complet du péritoine en contact avec Pair. Ces
expériences, répétées plusieurs fois, m'ont toujours donné des résultats
semblables.
Cherchant à expliquer les phénomènes que je venais d'observer, je
reconnus bientôt que je devais les attribuer en grande partie à la pres-
sion atmosphérique dont l'action sur les tissus extérieurs est très-di-
recte. Je conçus que Unt que la yie persiste dans l'animal , l'action du
cceur contrebalance celle de l'atmosphère , et les tissus se colorent for^-
tement lorsqu'ils sont irrités ; mais la vie venant à cesser , le poids
de l'atmosphère n*est plus contrebalancé par le cœur, les fluides
ET OBSBBVATIONS. 5o5
# ■
que soit refendue de rinflanrmfarioti » là inedibt'à^ p{(*
raît sèche et lubadte; mois si on la touche avec les dofgts ,
sont refoules de Pexléricur ver» l'intérieur^ les tissus se décolorent , et
les caruciùrrs d*unc inilammation récente disparaistont presqu'en tota-
lité ; c^est pour la même raison que les orifices des membranto mu-
queuses , et toutes les parties extérieures naturellement colorées pâlis*,
sent au moment de la mott ; la suspension momentanée des batlcméns
dq cœur produit encore les mêmes résultats ; nous en ayons la pretiVé
dans la syncope. Cette observation nous fait connaître encoire pourquoi
les veines superficielles contiennent , dans les cadavres , toujours beau»
coup moins de isang que les veines profondes. Mais cette pression at-
mosphérique, si évidente pour les tissus extérieurs , n'a qu'dhc action
très-médiate sur les tissus intérieurs ; la membrane muqueuse des intes.
tins, lu plèvre, les membranes du cerveau « etc., ne se trouveni
point en contact avec l'air -y il ne peut donc point agir sur ces tissus ,
et refouler le sang contenu dans les vaisseaux sanguins^ aussi avons-
nous vu que les caractères de l'ihflamniatiou sont , dans ceSs tissus , les
mêmes, à-peu-près , pendant la vie et après la mort.
Cependant, avons-nous- dit, il eliste une légère difTércuce entre le»
traces de l'inflammation, observées au moment où Ton ouvre l'abdo-
men de l'animal chaud , peu d'instans après sa mort , et celles rcmui*
quées. sur le Cadavre refroidi. A quoi tient-elle ? Nous pensons qu'elle
dépeud de i'actiou des vaisseans capillaires qui, agissant . encore quet*
que temps après lu mort, font passer une petite quantité de san{{ dans
les veines ; et, coiumc le cœur ue leur en envoie plus^ il doit naturelle-
ment se faire une légère décoloration ; c'est en eflTet ce qu'on observe
mais elle est très-peu prononcée si on la compare à celle déterminée
par la pression atmosphérique.
Concluons de ces expériences et de ces explications , que la re-
marque faite par Bichal, et vérifiée chaque jour par tous les piati-*
ciens , n'est exacte que pour les tissus extérieurs ; qae les inductions
qu'il eu a tirées , et qui sont encore admises par tous Itê physiologistes
d'aujourd'hui, sont complètement fausses, puisqu'on a établi une
^ comparaison cuire des parties qui ue sont pas placées dans les uiémes
circonstances; conséquemment l'opinion régnante , admettanl que les
phlegmasiés intérieures se décoloreut en grande partie coriimc les
phlegma&itS citcricures , doit être abandonnée et faiire place aux faits
c\irèmemeiitt.8iiUf>Je8 et évideàs que nous avoiLS rapportés, et que
chacun peut Lcilcmeni répéter. Si ce que je viens de faire connut ire
ilaiis cette i\ote laissait encore q«iclques doutes , j'espère les dissipciT
i'tftiêrcmcAt ddfts iii<m prochain Mémoire.
33..
5q4 MéMOlBfiS
on redonnait qu'elle est recouverte d'un enduit onctueux
et un peu visqueux. Au lieu de présenter les taches que
nous venons de décrire , celte légère nuance d'inflam-
mation est quelquefois caractérisée par le développement
^ des vaisseaux sanguins , formant des stries rouges plus
ou mçids nombreuses. Les symptômes qui annoncent cette
légère nuance d'inflammation sont généralement peu vio-
lons ; je ne pense pas que la mort puisse jamais en être
la suite : toutes les fois que j'ai rencontré ces désordres
^ légers , les individus avaient succombé à une autre in-
flammation concomitante beaucoup plus violente.
Si la vie persiste et que le mouvement inflammatoire
continue , les petites taches dont nous avons parlé de-
viennent plus étendues et plus rapprochées , elles se con-
fondent et forment des plaques rouges de dimension très-
variable ; les vaisseaux sanguins sont encore reconnaissa-
blés surtout lorsqu'on distend un peu le tissu péri toûéal ;
dans cet état , l'épaisseur du péritoine n'est point nota-
blement augmentée , néanmoins il a perdu de la transpa-
rence et les rayons lumineux ne le traversent que diffici-
lement. Quand la phlegmasie est encore plus avancée ,
la rougeur est aussi plus intense, elle occupe une grande
partie ou la totalité du péritoine ; d'autres fois elle se borne
à. former des bandes rouges , parcourant une partie de la
longueur des intestins , se trouvant limitées très-souvent
par les adhérences que ces derniers contractent entre
eux. Cette couleur rouge n'est point due à la distension
des vaisseaux sanguins , mais à une exsudation sanguine
qui se forme à la surface du tissu péritonéal et qui y adhère
fortement; aussi estril uniformément rouge et paraît -il
comme velouté. Dans celte nuance d'inflammation , le pé-
ritoine peut être encore tout-à-fait sec et luisant comme
dans le cas précédent , mais le plus fréquemment on trouve
exhalée dans la cavité abdomihale , une quantité notable
ET OBSEnVATIOlfS. 5o'5
d'un fluide blanchâtte. Ces désordres dépendent d'une
inflammation aiguë qui peut n'exister que depuis trois ou
quatre jours ; les symptômes qui Font accompagnée ont
pu être très-prononcés ; la douleur abdon^inale surtout
est généralement très- vive ; le malade fléchit fortement
les cuisses sur le bassin , afin de diminuer la tension des
muscles abdominaux. Quelquefois la douleur se borne
à un seul point de l'abdomen : alors on trouve la phleg-
masie limitée le plus ordinairement au point douloureux ;
dans tous les cas , elle est toujours plus vive dans cette
partie que dans les autres. Le 5 septembre de l'année
dernière., j'ouvris le cadavre d'un homme qui avait res-
senti , deux jours avant sa mort , une vive douleur limi-
tée à la région iliaque droite » je rencontrai une violente
inflammation du péritoine bornée à l'appendice cœcale
et au repli qui l'unit à l'intestin. D'autres fois la phlegma-
sie est bornée à la portion de péritoine qui recouvre la
vessie ; alors l'évacuation de l'urine est presque constam-
ment suspendue , et la douleur se fait ressentir dans le
petit bassin.
La partie du péritoine qui recouvre la face inférieure
du diaphragme peut encore être enflammée isolément ;
dans ce. cas on observe , pour symptômes particuliers , un
hoquet presque continuel , l'immobililé de là base de la
poitrine et de la partie supérieure des muscles abdomi-
naux. Un soldat » placé à la salle 6 ( salle de réserve ,
du Val-de-Grâce , pour les malades les plus gravement
affectés ) , éprouvait depuis quelques jours une gastro-
entérite intense qui commençait à céder aux moyens mis
en usage, quand tout-à-coup une douleur violente, aug-
mentant par la pression , se manifesta dans toute TétcU'
due de la base de la poitrine ; un hoquet fréquent tour-
mentait le malade , les traits de la face devinrent grip-
pés , les membres abdominaux étaient fortement fléchis;
5o6 ' H&liOIBBS
Ces acçijens n'ayant pu être calméi * le m^Ude ^iq-
GOQiba après deux jours 4e souffrance. Les divers symp-
tooiQS énoncés firent pronostiquer à M. Broussais Texis-
teocfiderinflammationde la portion sous-diaphragmaljque
du péritoine ; Touverture du cadavre , faite le lendemain ,
dcmoptra la vérité dn diagnostic^
(^a pblegmasie du péritoine peut se développer sur les
divers replis de cette membrane qui servent à fixer les
intestins ; ainsi je Fat rencontrée plusieurs fois Corte*
ment prononcée sur le mésorectym , le mésocolon et
qMcIques portions du mésentère ; rinftammation s'arrê-
tait presque subitement ii Tendroit où le péritoine va
recouvrir riijilestin. Dans cette nuance de péritonite , qui
K)iç me paratt pas avoir été notée par les auteurs, ks
douleurs sont profondes » obtuses • i^'augmentent proa-
que point, par la pres^on; le ventre conserve sa souplesse
pt le malade n*épr<>MV'e qu*une aorte ôfi malaise. EUle se
rencontre le plus souie^ut chez les personnes affectées
d'une inflammation trèis^ronique de la membrane mu-*
queuse intestinale ; au moins telles sont les eirconstaO"
ces iam lesquelles je lai observée.
D'après ce que nous venons d'exposer, on voit que tou«
tes les portions du péritoine peuvent être enflammées ,
mais plusieurs parties le sont plus fréquemment que d'au-
tres ; ainsi le mésocolon transverse et tout le mésentère
sont moias^ouvent malades que le grand épiploon , et ce-
lui-ci Test plus rarement que la portion de tunique qui
recouvre le bord, libre des intestins. I^a portion de pé-
ritoine qui recouvre la vessie est plus souvent affectée que
celle qui tapisse la partie ipférieure dui diaphragme. Las
péritonites partielles se développent généralement par
l'effet d'une stimulation instantanée agissant avec force
sur une partie très-limitée du péritoine ; ainsi une per
foration qui se forme tout-à-coup dans un des points de
ET OBSBBTATIONS. 5o7
rintestio y la rupture subite de l'estomac ou de la vési-
cule du fiel , déterminent ordinairement leur apparition.
Quelquefois , il est vrai , il n'y a pas rupture des tuni-
ques intestinales , mais seulement transmission de Tin-
flammation de la tunique muqueuse à la membrane sé-
reuse. La cause de ces diverses péritonites partielles peut ,
dans le plus grand nombre des cas » être pressentie par
la nature seule des symptômes : ainsi » quand on voit un
homme 9 qui, après avoir éprouvé un^ gastro- entérite
assez rive dont il est presque convalescent , présenter
tout-à-coup et sans cause évidente, l'explosion des symp-
tômes les plus violons de la péritonite ; quand ou re-
marque que le ventre , de souple et indolent qu'il était ,
devient dur , ballonné et douloureux à la moindre pres-
sion , que les traits de la lace se décomposent , ^uo le
pouls devient très-petit , serré et souvent irrégulier » ou
peut assurer qu'une péritonite partielle se développe et
qu'elle est due probablement à une perforation de l'intes-
tio et au passage de matières étrangères dans la cavité
péritonéale; j'ai vu plusieurs faits de ce genre, et tou-
jours le pronostic a été réalisé par l'inspection cadavé-
rique; dernièrement encore M. Broussais a publié une
observation analogue : il avait parfaitement pressenti la
cause de la mort du sujet, (i)
Les inflammations aiguè's du péritoine déterminent en -
core d'autres désordres que ceux précédemment notés ;
on voit des portions très-étendues du péritoine tellement
enflammées qu'elles sont d'un rouge pourpre ou violet et
même presque noires. Dans des cas semblables les intes-
tins adhèrent souvent entre eux sans l'intermédiaire d'une
fausse membrane ; quand ceite dernière existe , Ton voit
(0 Atm, deiamcd physioL , mai iS'm, page 39t.
5o8 VÊMOIAES
une concrétion blanchâtre composée d'albumine , d'ane
étendue plus ou moins grande.
L'inflammation du péritoine peut encore être poussée
plus loin et la gangrène en être la suite : on rencontre
alors des escarres noirâtres » en général de peu de largeur ,
mais pouvant présenter dans quelques cas un ou plusieurs
pouces d'étendue. Ces fiiits ont été observés par plusieurs
auteurs » ils sont cependant assez rares, parce que le trouble
survenu dans l'économie par la violence de l'inflammation
doit faire périr le malade avant que la gangrène ait eu le
temps de survenir.
Un phénomène très-singulier, «t que je crois n'avoir pas
encore été indiqué » s'estpi^ésentéàmon observation dans le
courant de l'année 1832. J'ai rencontré chez un homme »
mort à la suite d'une péritonite aiguë , sans désordres in-
flammatoires très^considéràbles» un emphysème sous-péri-
tonéal; tout le péritoine se* trouvait inégalement soulevé
par legaz qu'on pouvait» parla pression , faire passer dans
les cellnles voisines et augmenter la distension ; tous les
replis du péritoine étaient en partie séparés par ce gaz. Dans
un second cas , je rencontrai l'emphysème sous-périto-
néal beaucoup moins étendu : il était limité à la portion
sousdiaphragmatique et seus-hépa tique. Je puis assurer
que la putréfaction n'avait aucune part à ce phénomène.
Le mésentère contient quelquefois des collections pu-
rulentes assez abondantes et limitées dans un espace bien
circonscrit. Ces collections sont de deux espèces: la pre-
mière reconnaît pour cause Tinflammation du tissu cellu-
laire inter-péritonéal , développée primitivement dans ce
tissu , ou communiquée par l'irritation préalable de la
surface interne du péritoine; la deuxième espèce est for-
mée par la fonte de ganglions mésenlérîques fort volu-
mineux , qui , par le fait d'une inflammation chronique*,
60 sont réduits en une sorte de pulrilage puriforme ,* cette
ET OBSERVATIONS. SoC)
dernière espèce est la plus ordinaire. La première est
beaucoup plus rare; néanmoins elle existe, et Ton a tù
des abcès de ce genre ^ si considérables , que les deux lames
du mésentère étaient écartées au point que tout rab4o-
men se trouvait rempli par cette tumeur (i).
Lorsque l'inflammation du péritoine a duré vingt, vingt-
cinq ou trente jours , les désordres sont en général fort
étendus ; des fausses membranes albumineuses , d*un
blanc pur , d'autres fois grisâtres ou même un peu rou-
geâtres , élablisseut des adhérences entre tous les points
des intestins , et entre ceux-ci et la paroi abdominale. Ces
fausses membranes recouvrent généralement des parties
très-phlogosées , et quand on vient à les détacher , il est
très-fréquent de remarquer la coloration en rouge très-
prononcée de leur surface adhérente. Ces fausses mem-
branes varient d'épaisseur ; ordinairement elles n*ont qu'un
quart de ligne ou une demi-ligne , mais quelquefois elles
sont beaucoup plus fortes. J'en ai vu qui étaient épaisses
de deux et trois lignes. ïllles n'attendent pas vingt ou
trente jours pour se former ; elles sont quelquefois très-
sensibles après trente-six ou quarante-huit heures d'in-
flammation ; mais alors leur épaisseur est proportionnée
au peu de durée de la maladie.
Ces fausses membranes rie sont pas friables ; on les
voit s'alonger lorsqu'on les tiraille , et elles reviennent
sur elles-mêmes quand on cesse la traction ; elles sont
donc très-sensiblement élastiques.
Nous avons déjà dit que , dans une nuance de périto-
nite , la membrane séreuse enflammée était sèche , et
contractait des adhérences avec les parties voisines : nous-
n'avons plus à nous en occuper. Mais il nous reste à parler
des fluides qu'on peut rencontrer dans la cavité du péri-
(i) De ahsccssu mcscnterii i Ualîeri Dusertatio.
5lO Hi;HOIB£$
toine après ton inflammation aigaë. Pendant les premières
heures de l'inflammation , le flui4e sécrété ne présente
guère de différence d'avec l'état normal , que par sa quantité
plus abondante ; après trente six ou quarante-heures de
mafadie , le liquide se trouve accumulé en quantité très-
ngtable ; il se ramasse ordinairement dans les parties les
plus déclives , à moins que des adhérences ne le retien-
nent fixé dans d'autres points. Sa couleur varie singuliè-
rement ; il est quelquefois assez limpide » et cela a princi*
paiement lieu lorsque la péritonite est partielle. Lorsque
l'inflammation dure depuis plusieurs jours , le fluide est
généralement blanchâtre , grisâtre ou lactescent : cette
couleur a été » comme l'on sait » une source d'erreurs
pour une foule de cp^diecins peu exercés aux recherches
d'aqatomie pathologique » et qui , ne s'en rapportant
qu'au^^seas» ont admis.» sur la simple analogie de cou-*
leur » les épançhemens de lait dans . la cavité abda-
minale. Je ne chercherai point à combattre la méprise
qu'ils CAt faite; tous les hommes q«ii ne se laissent
guider que par l'expérience et le raisonnement ont £u|
justice 9 depuis long-temps « de l'erreur dont nous par-
Iqus^ a* la suite de.la péritopite aiguë , on peut encore
rencontrer du sang pur épanché dand Tabdomen. Ce
cas est très-rare ; plus souvent ce sont des stries sanguines
placées sur plusieurs points des intestins. La quantité de
liquide épanché varie depuis plusieurs opces jusqu'à quel-
ques litres , mais elle s'élève rarement au-delà dans les.
pécttonitas aiguës. La consistance du liquide présente des
différences très-notables; quelquefois il est lixnpide comme
de Teau» ne contenant aucun caillot albumineux; dans
d'autres cas , il est onctueux, épajs, semblable à du lait
bien gras » ou au pus du tissu cellulaire ; souvent il con-
tient des masses blanchâtres formées par des caillots d'aï-
buDpiine concrétée. Dans plusieurs cas de péritonite partielle »
BT OB8BBVATIOKS. 5ll
j*ai rencontré une sérosité jaunâtre aHes abondante , au
naiUeu de laquelle nageaient des flooons îauDâtres ayanl la
plu9 grande ressemblance arec ralbumloe d'un ceuf fraif»
Ces flocon» formaient des masses dont la grosseur * variait
depuis celle d'une noix jusqu'à celle du poing*'
{La suite au prochain Numéro. ) -
Dégénérescence fibreuse du péricarde , de plusieurs
lignes d'épaisseur ; péricardite, pleurésie , etc. .'obser-
vation recueillie à PHâtel-Dieu de Caen , par M. Le
BiD0is/?/5^ D.'M. P.
Dbsjabdins, âgé de vingt-deux ans, matelassier, lym-
phatique, d'une constitution iaible, avait depuis long-
temps Fbaleine courte , et ne pouvait courir sans être
promptement forcé de s'arrêter, quand, au milieu du mois
de juillet iSfii , il fut pris, sans cause connue, de don*
leurs dans tous les membres et d'une toux très-sèche. H
contioua son travail ordinaire. Dans le mois suivant , les
ganglions cervicaux formèrent de chaque cdté du cd,
mais surtout du côté gaucho , une tumeur indolente assez
volumineuse ; l'augmentation des accidens priipitifs ne
détourna point encore Des jardins de son travail, et ce ne
fut que le sS septembre suivant, soixante-dix jours après
la manifestation de la toux , qnll entra à THètel-Dieu dan»
l'état que voici : visage pâle , ièrres bleues et gonflées ;
toux vive, expectoration muqueuse et filante; respiration
tnéS'Courte , très-pénible , impossible même dans le dé-
cubitus sur le dos. Dans cette poi^ition , la suffocation esè
imminente , et le malade n'éprouve quelque sonlageméirt
que lorsqu'il est a«sis , le corps penché en f|vant,* oVst
dans cette altitude qu'il passe les nuits enttè?e6 sans som*-
meil. La poitrine percutée ne rend dans toute son éteq-.
5lS EXTRAITS
due, mais particuKèrement en devant, qu'un son mat,
et lorsqu'on fait exécuter au malade une grande inspiration,
il ouvre la bouche , fait des efforts , mais il est facile de
juger qu'il entre peu d'air dans ses poumons. Pouls petit,
très-fréquent ; battemens du cœur imperceptibles ; cha*
leur de la peau naturelle. Le malade n'accuse aucun point
douloureux. ( Fingt sangsues au côté droit de la poitrine,
boiss. gommeuses, looch blanc.) Le 18 octobre, même
état. Nouvelle application de sangsues , tout aussi in-
fructueuse que la précédente. Le S2 » application succès--
sive de deux vésicatoires volans sur la poitrine. Les jours
suivans , le malade supporte plus facilement la position
horizontale. Calme la nuit, obtenu par l'administration
de juleps anodins. Le 5 novembre , l'état du malade ne
^''étant point amélioré, un séton .est passé à travers les
tournons de la partie latérale gauche de la poitrine. Il
s'ensuit une hémorrhagie très-considérable , qui dure pen*
dant vingl-quatre heures , et le lendemain , 6 novembre ,
décoloration complète du visage , faiblesse extrême , res-
piration plus iacile , toux moins fréquente , expectoration
peu abondante , avec des stries de sang ; pouls très-fré-
quent , peau chaude , soif vive la nuit , agitation presque
continuelle. Du 6 au 8, il, survient deux hémorrhagie»
nasales abondantes qni exigent le tamponnement. Le 8 ,
la face est toui-à-fait décolorée , ainsi que les lèvres et la
langue ; la voix est presque éteinte; le .malade est couché
sur le dos, la tête élevée; sa respiration est assez facile
et régulière; il y a peu de toux- et presque point d'expec-
toration ; pouls fréquent , plus fort et plus développé mal-
gré la faiblesse générale. Nouvelles hémorrhagies nasales
dans l'après-midi; tamponnement des narines. Le 10, on
s'aperçoit que la tumeur formée par lès ganglions cervi-
caux a disparu. Du 10 au i3 , pâleur et faiblesse portées
au dernier degré; paupières demi-closes , plus de toux ni
r
ET OBSERVATIONS. 513
d'eijLpectoratioû ; respiration précipitée ei abdominale;
voix éteinte ; pouls fréquent ; sa force contraste avec ra-
battement dans lequel le malade est plongé; nulle alté-
ration des facultés intellectuelles. Mort le iSk.midi.
Examen cadavérique^ vingt-une heures aprèela morU
Extérieur. — Pâleur générale très-marquée, sortou taux
lèvres et à la conjonctive; nulle infiltration; roideur ca-
davérique; yeux ternes, maigreur peu avancée , confor-
mation régulière. Le selon est placé environ à trois travers
de doigt au-dessous du mamelon gauche; autour déjà
plaie existe une extravasation sanguine de l'étendue de la
main. Tout le tissu cellulaire sous-cutané du thorax et de
Fabdomen, jusqu'à la ligne blanche, est infiltré do sang
noirâtre. — Cavité thoracique. Du côté gauche, trois verres
environ de sérosité sanguinolente ; plèvres costale et pul-
monaire opaques , épaissies et parsemées de capillaii'es
sanguins très-injectés. Du côté droit , adhérences albu-
mineuses récentes du poumon au diaphragme; granula-
tions rouges 9 irrégulières, sur la plèvre diaphragmatique»
qui est aussi parsemée de capillaires sanguins très-déve-
loppés. Les deux poumons sont violacés , engorgés à leur
partie postérieure. Dans le poumon droite cet engorge-
ment est plus marqué et se rapporte davantage à l'engoue-
ment qu'à l'efTet cadavérique. Un grand nombrç de gan-
glions bronchiques sont gonflés, d'un rouge intense et
désorganisés. Parmi eux, se trouvent plusieurs kystes
du volume d'un haricot , remplis d'une matière jau-
nâtre ^friable, granuleuse et formée de sous-carbonate
de chaux« Le parenchyme pulmonaire , au voisinage des
ganglions altérés, est plus engorgé, et les divisions bron-
chiques contenues dans son épaisseur ont leur muqueuse
d'un rouge vineux. Le péricarde^ avant d'être incisé»
ibrme une masse d'un blanc tirant sur le jaune , très-con-
sistante , pyramidale , dont la base tient à la convexité du
5l4 MKMOIBBS
diaphragme , et doi>l le sommet s^élète jusqu^àu tiers in-^
férieùr de la Iracbé^-artère. Cette tameur adhère en
detant à la première pièce da sternum , en arrière h la
septième fertè&re certicale d'abord , puis ^ux vertèbres
dorsales; sar les côtés, à la face interne de la clavicule
et de la première côte; partout ailleurs ses moyens d'union
sont lâches et celluleux. Incisée selon sa longueur, elle
nous a permis de voir qu'elle était due à une augmentation .
considérable de Tépaisseur du péricarde ; bornée h quel-
ques lignes dans la portion inférieure de l'enveloppe , celte
épaisseur s'accroit à mesure qu'on s'élève vers la base du
COBur et l'origine 4©* gros vaisseaux , au point d'acquérir
un pouce à un pouce et demi. En cet endroit , le péri-
carde , prodigieusement épaissi et tout-à-fait dégénéré ,
semble, comme une matière coulante, s'être moulé au-
tour de tous les vaisseaux qui partent ducdBUr, a Voir'
rempK leurs intervalles , fixé invariablement leurs rapports
et ne fonneravec eux qu'un seul bloc. L'aorte elles autres'
vaisseaux compris comi!ne elle , ouverts dans l'étendue de
leor trajet à travers la tumeur , ont paru avoir conservé
lenr calibre ordinaire. La consistance de cette altération
de tissu se rapproche beaucoup de celle de l'utérus, et
même de celle du cartilage, sa couleur est d'un blanc
jaunâtre , sa texture fort serrée ; sa résistance à la dilacé-
ration et sa pesanteur très-considérables« On n'y aperçoit
aociun vaisseaa , aucune trace d'organisation. La cavité
du péricarde contient deux cuillerées environ d'un fluide
de couleur citrine , mêlé de concrétions membraniformesr;
sa surface est granuleuse et rouge en plusieurs endroits.
Cœur: un peu pliM volumineux que dans l'état ordinaire ,
graisseux , flasque , surtout du côté droit , où le ventricule
et l'oreillette paraissent j)lu9 amples que de coutume. L'o-
reiUotte gauche est surtout très-petite. Toutes les cavités
de ce viscère , iiiusi que les gros vaisseaux , contiennent
ET OBSERVATIONS. 5l5
très-peu de saag. Ce fluide est peu séreux , moios coloré
que de coutume. Membrane muqueuse gastrique très-
ridée , un peu rouge , couverte d*un mucus épais. Rien
de particulier dans les autres wscères.
Cette observation ^mérite de fixer l'attention sous plus
d'un rapport : on y trouve décrite une lésion organique
assez rare, et la symptomatqlogie des affections du péri-
carde est encore si obscure, qu'on doit recueillir avec
empressement tous les faits relatifs à ce sujet.
L'énorme tumeur développée dans le péricarde , et qui
de la partie inférieure de ce sac membraneux s'étendait
jusqu'au niveau de la première pièce du sternnm et delà
clavicule , s'était vraisemblablemeïit accrue avec lenteuré
La dyspnée légère à laquelle le malade était sujet depuis
long-temps , semble a?oir été produite par cette tumeur
dont aucun autre signe ne pouvait porter à soupçonner
l'existence; déjà elle avait acquis un volume considérable
sans que la nutrition du malade fût sensiblement altérée*
Nous retrouvons ici Tapplication de cette loi générale»
savoir , que lorsqu'un tissu accidentel se développe Hans
un organe , ce tissu n'exerce ordinairement une influence
fâcheuse sur la nutrition , que lorsqu'il n'a point d'ana*
logue parmi les tissus sains.
Le premier degré de la tumeur décrite par M. Lebidoié
setnble exister dans ées plaques blanches que l'on trouve
assez souvent développées à la surface du péricarde , ofX
plutôt entre son (euillet fibreux et son feuillet séreux. JKai
eu quelquefois occasion de voir ces plaques , plus volu-
mineuses et plus épaisses, soulever d'une manière notable
la lame séreuse au-dessous de laquelle elles étaient déve-
. loppées , et faire une saillie plus ou moins considérable h
l'intérieur de la cavité du péricarde. J'ai trouvé une fois
• ■
5l6 UÊMOIRES
chez un individu atteint d^anévrysme du qœur « une tu-
meur du même genre développée à la surface du cœur
entre les deux lames du péricarde , égalant à-peu-près le
volume des deux ventricules, et semblant par sa forme un
second cœur surajouté au premier. D'ailleurs , le tissu
cartilagineux ou fibro-cartilagineux est , de tous les tissus
accidentels , celui qui envahit le plus fréquemment le pé-
ricarde. Dans cette membrane, comme dans les autres
parties où il se développe , ce tissu tend quelquefois à s'os-
sifier ; et quelques-uns des prétendus os du cœur, décrits
par plusieurs auteurs des siècles précédons, n'étaient peut-
^tre que des produits accidentels de ce genre. Sous le
rapport de la fréquence du développement de ces produits»
le péricarde se rapproche des autres membranes séreuses ;
c'est égafement à la surface externe de l'arachnoïde , de
la plèvre, du péritoine, et surtout de la ioiembrane interne
des artères , qui , par son organisation , offre tant d'ana-
logie avec les séreuses , que l'on rencontre les tissus car-
tilagineux ou osseux accidentels plus communément en-
core que dans le péricarde. Les tissus accid^tels sans
analogues dans l'économie, le squirrhe , l'encéphaloïde , le
tubercule, naissent plus souvent au contraire h la surface
externe des membranes muqueuses, dans le lissu cellu-
laire qui les unit aux parties subjacentes. J'ai vu deux fois
cependant une masse de tissu encéphaloïde interposée
entre la lame fibreuse et la lame séreuse du péricarde , et
il n'est pas très-rare de trouver chez les enfans ces deux
lames iséparées par des tubercules de nombre et de gran-
deur variables.
La tumeur du péricarde aurait pu vraisemblablement
exister encore bien long- temps sans donner lieu à aucun
symptôme grave. Les concrétions crétacées dont quelques
ganglions bronchiques étaient le siège , la rougeur de la
membrane muqueuse d'une partie des conduits aérifères
ET OBSERVATIONS. Sl^
readeût suffisamment raison de la toux sèche qui avait
lieu depuis long^'temps. C'est .au milieu de cet état d'in-
commodité habituelle » qu'une double pleurésie fr^pa le
malade; son invasion ne parait avoir été annoncée par
aucune douleur ; l'anxiété extrême » et surtout l'état d'or-
tbopnée avec inclinaison du tronc en avant , indiquaient
une pleurésie diaphragmatique (i) , et l'ouverture du ca*
davre en démontra effectivement l'existence. La douleur
de l'hypocondre , l'un des signes les plus caractéristiques
de cette espèce de pleurésie , ne se montra point ici. Od
doit regretter que l'auscultation n'ait point été pratiquée ,
et que la poitrine n^ait point été percutée avec un peu
plus de soin. L'abondante évacuation de sang» déterminée
par le séton , n'arrêta pas les progrès de la double phleg-»
masie des plèvres ; des h^morrbagies nasales multipliées
épubèrent inutilement le malade , et il succomba à la gêne
toujours croissante de la respiration.
Note sur la vaccine ; pat le docteur Ratiek.
Il semble que tout a été dit sur la vaccine , il semblé
surtout qu'il soit inutile désormais de chercher à prouvei'
son utilité ; elle est incontestable pour tous les médecins »
mais le public est loin de partager cette conviction que
vingt-cinq ans de succès non interrompus rendraient
bien légitime. On s'étonne de la voir en butte à des ob-*
jections tellement ridicules , que le médecin dédaignerait
d'y répondre s'il n'était persuadé qu'il lui appartient moins
qu'à personne d'imposer sa croyance , et qu'il doit tou-^
jours motiver son opinion.
C'est un fait bien remarquable et démontré jusqu'il
«•■
(i) F'oycz »urce sujet, le Numéro d'oçlobrc des archives,
t. S4
5|g MiMOIRES
révidcnce , que la vacciDe est dans l'immense majorité des
cas un préservatif assuré contre la variole, et que de
tous les remèdes employés en médecine , il n'en est pas
un qui ait subi et soutenu plus d'épreuves et de recher-
ches en tout genre; cependant tandis que le public» même
éclairé , prodigue sa confiance aux charlatans les plus ab-
surdes et les plus déboutés , il la refuse obstinément aux
conseils les plus sages , et aux pratiques les plus salutai-
res. Nous ne rechercherons pas ici la cause de cette pré-
vention funeste ; nous voulons seulement réfuter quelques-
unes des objections dirigées contre l'innoculation Jenner-
rienne par ses opiniâtres adversaires. On a déjà fait jus-
tice d'un grand nombre d'entr'elles , les observations mé-
dicales les mieux suivies , répétées sur tous les points du
globe 9 et mieux encore une génération toute entière panni
laquelle les personnes stygmatisées par la variole sont
aussi rares que celles qu'épargnait jadis ce fléau , les ont
réduites à leur juste valeur ; mais le génie du mal sem-
ble suggérer à nos antagonistes des moyens toujours nou-
veaux pour arrêter les progrès de cette inappréciable
découverte; et ils réussisent trop souvent à séduire la
classe peu instruite de la société sur laquelle ils exercent un
empire tyrannique. Ils doivent être satisfaits de leurs succès
qui sont mis en évidence par le rapport du Conseil de salu-
brité dont voici les résultats numériques; ils n'ont pas be-
soin de réflexions. En 1820, 4^ personnes moururent de
la petite vérole; en 1821 /elle en moissonna 112; enfin
en 1822, elle a fait 11 36 victimes. Yoilà donc à Paris
seulement iSSg individus auxquels la vaccine eût sauvé
la vie ; car nous ne parlons môme pas de ceux qui , sur^
vivant à la maladie , périssent quelques semaines , quelques
mois après» des aflections qu'elle traîne à sa suite. Nous
ferons remarquer seulement qu'il résulte d'uq rapport
fait par la Société instituée à Londres pour le soulage-
ET OBSEEVATIONS. SlQ
meot des aveugles Indigens , que le quart de ces infortu-
nés a été privé de la vue par la variole.
Une preuve contre la vaccine serait un certain nom-
bre d'observations bien authentiques de varioles déve-
loppées chez des sujets bien vaccinés : nous disons un cer-
tain nombre , car personne ne s'est avisé de contester
les vertus du quinquina , du mercure p de Témétique,
parce que ces médicamens ont manqué leur effet dans
des cas certainement plus nombreux que ceux oii la vac-
cine s'est trQuvéfe en défaut ; or , cette preuve est encore
à fournir , et d'après les recherches faites à ce sujet » il
a été reconnu que les varioles consécutives à la vaccine
sont excessivement rares » et tellement modifiées dans
leur marche , leur durée , leurs symptômes et leur termi-
naison , que plusieurs auteurs ont proposé d'en faire une
variété îi part. Veut on les pièces à l'appui ? En 18*21 ,
M. le Comte de Tournon , Préfet de la Gironde , voyant
une épidémie de variole ravager son .département , et la
vaccine perdre beaucoup de la confiance publique parce
que quelques sujets prétendus vaccinés avaient été at-
teints par la contagion , ordonna une enquête médicale à
ce sujet. Ce traviiil exécuté avec tout le talent et l'acti-
vité possible, par une commission prise au sein de la
Société Royale de Médecine de Bordeaux , offre les dé-
tails les plus intéressans ; mais le point principal est que
sur TRENTE MILLE IndlvIdus vacciués , DOUZE seulement fu-
rent soupçonnés d'avoir eu la variole, et ce nombre , déjà
tellement faible qu'il ne prouverait absolument rien , fut
réduit par un examen attentif de toutes les circonstances
et de la vaccination et de la variole , à deux. Encore faut-
il dire que,/îhez ces deux malades, l'affection fut extrê-
mement bénigne et d'une durée de moitié moindre que
celle de la variole ordinaire. On sait que , dans la plu-
part des cas y les varioles signalées chez les sujets vacci*
54..
520 h£M0IRB8
nés n*ônt phis été , vues de près » que des varicelies un peu
considérables. II est un caractère propre à faire éviter toute
méprise :*ce caractère , indiqué par Gorvisart dans ses le-
çons clioiques , est une vésicule remplie de sérosité qui se
montre au sommet du' bouton dans la varicelle au début
de la maladie , et qu'on ne trouve pas dans la variole.
Cette observation mériterait d'être vérifiée » et servirait à
éiclaircir les cas douteux. Il est d'autant plus» important
de constater d'une manière positive ces &its , que les ad-
versaires de la vaccine s'en emparent , les grossissent , les
multiplient et les présentent à la multitude toujours satis-
faite de voir déprécier les institutions utiles. Au mois de
février i8a3, j'ai soigné un individu vacciné depuis dix-
sept ans chez lequel la vaccine s'était développée régu-
lièrement. Après quatre jours d*incubation marqués par
la fièvre, du brisement ^ du dégoût, des nausées , de la
céphalalgie , de la rougeur aux conjonctives , du coryza ,
il se manifesta d'abord à la tête , puis au tronc et aux ex-
trémités , des petites taches rouges et légèrement saillantes;
le troisième jour ces élevures étaient surmontées ^'une
vésicule remplie de sérosité transparente qui peu-à-peu
devint trouble , puis purulente ; quelques pustules étaient
confiuentes; quelques-unes offraient à leur centre un
point noirâtre et légèrement déprimé. La desquammation
fut complète le dixième jour de l'éruption et le quatorzième
à dater de l'invasion des premiers symptômes. Pendant
les premiers jours , la fièvre fut asâez considérable et
accompagnée d'angine , cependant tout céda à un traite-
ment antiphlogistique assez peu actif. Il fut évident pour
le docteur Gaultier de Glaubryqui fut appelé et pour moi,
que cette maladie n'était pas la variole , nodfi le déclarâ-
mes formellement , et cependant les parens et le railade
lui-même sont persuadés et répètent partout que la vac-
cine ne préserve pas de Tafl^tion varioKque. On lit dans
ET 0B9BR VATIONS. 5fil
plusieurs recueils des observations de maladies sembla-
bles qu'on pourrait désigner par le nom dr^éruption va-
rioliforme ;. elles sont toutes exemptes de danger et ne
peuvent en aucune manière servir d'objection contre la
vaccine. >
L'observation la plus superficieUè suffit pour faire .voir
que les avantages de la vaccine seraient encore incalcu^
labiés quand même lous les cas de non succès seraient
authentiques y quand même ils seraient deux fois plus
nombreux qu'on ne le dit; quand même , ce qui est ab-
solument faux, elle offrirait une ehance de mort sur
mille. Les preuves sont palpables et multipliées. Une
seule épidémie de Variolo qui sévit h Paris dans une dos
premières années de ce siècle , enleva vingt mille person-
nes de tout sexe et de tout âge ; en 1809 '^ vaccine ré- '
duisit ce nombre à 213 décès. Le travail de la commis «
sion de Bordeaux dont j'ai parlé au commencement de
cet article , établit à deux sur trente mille le nombre des
non-réussites.
Des faits aussi convaincans sont propres à fermer la
bouche aux détracteurs do la vaccine ; aussi poussés en
quelque sorte dans leurs derniers retranchemens , ils
sont maintenant réduits h élever des doutes sur la durée
de sa propriété préservative. Dans ces dernijers temps ,
quelques personnes ont fait courir le bruit que la vac-
cine préservait à la vérité de la petite vérole , mais que
cette précieuse qualité s'anéantissait au bout de quelques
années , et qu'alors les sujets redevenaient aptes h rccc*
voir non seulement la variole , mais la vaccine elle même.
Si une semblable opinion eût été appuyée sur des recher-
ches et des observations , elle aurait dû être accueillie ;
mais ce n'est pas la manière de procéder de nos adver-
saires. Ils ont avancé celte opinion sans savoir comment
ils la soutiendraient. Plus francs dans leur conduite, les
Sst - V^UOIRES
défenseurs de la yaccine ont examiné ; et Toici le résultat
de leurs recherches : plusieurs sujets Taccinés depuis
dix , douze , quinze , et vingt ans , d'une manière non
équivoque , l'ont été de nouveau et plusieurs fois chacun ,
par un assez grand nombre de piqûres avec du virus ,
qui^ inoculée des Sujets encore intacts, a développé
la vaccine la plus régulière. Chez eux, au contraire, dès
le moment delà piqûre, il s'est manifesté une démangeai-
son assez vive accompagnée d'une rougeur très-légère :
an bout de quatre à ciiiq heures s'est développée une
petite tumeur pointue , irrégulièrement circonscrite à sa
base, qui était d'un rouge vif. Il ne s'est pas formé de vé-
sicule. Cette tumeur a persisté jusqu'au troisième jour ,
s'est affaissée peu-à-peu, et par une sorte de résolution.
Tout avait disparu au huitième jour. Des piqûres prati-
quées avec une lancette sèche n'ont donné lieu h aucun
travail local. Ces expériences suivies avec soin ont mis
hors de doute le point contesté. On aurait pu supposer
que des individus chez lesquels il n'y avait eu qu'un seul
bouton de vaccine., ayant été en quelque sorte moins im-
prégnés, seraient plus accessibles à une nouvelle conta-
gion ; il n'en a pas été ainsi. II resterait à savoir , ce qui ,
je crois , n'a pas été examiné , si les individus qui ont eu
fort anciennement la variole, seraient susceptibles de
contracter la vaccine.
On a dit encore que le virus vaccin , par des transmis-
sions multipliées , avai t subi une altération qui rendait
nécessaire de le régénérer en allant le reprendre à sa
source ; des recherches nombreuses ont prouvé que ce
virus n'avait nullement changé , et que cette régénéra-
tion était parfaitement inutile. La vaccine , dit le docteur
Husson, conserve évidemment à l'état tous les sujets
que la variole aurait moissonnés ; elle peut , d'après des
calculs exacts , augmenter , eu Fra»cc seulement , la po-
if
BT OBSBBTilTlONS. 525
pulation de trois jnillioDS d'individus dans un siècle.
Quelle efirayante responsabilité prennent sur eux. les
adversaires de la vaccine , lors qu'ils détournent le peu-
ple de celte pratique salutaire I
Le Gouvernement , dont les intentions à ce sujet sont
continuellement méconnues et méprisées , n» devrait-il
pas enfin user d'aulorité ?
Des Diplogénèse^, ou déviations organiques par dupli-
cité; par Gilbert Brësghet , chef des travaux ana-
tomiques , et agrégé en exercice à la Faculté de
Médecine de Paris 3 chirurgien en chef de l* hospice
des Enfans-Trouvés ^ etc, , etc»
Nous avons divisé les diplogénèses (1) en celles qui sont
par simple union ou adhérence , et en celles qui dépen-
dent de la pénétration dés germes ou embryons. Ces deux
genres ne difTèrent probablement que par leur degré;
aussi nous proposons-nous de les traiter à la suile l'un de
l'autre.
PREHiBR GENRE. — Dcs diplogénèscs par pénétration
ou inclusion, — Ce n'est guère que depuis les premières
années de ce siècle que les physiologistes et les palholo-
gistes se sont occupés de l'étude de ce genre de mons-
truosité. Mais, depuis l'observation si intéressanle que
l'on doit à M. le professeur Dupuytren, beaucoup de faiis
semblables ont été signalés et publiés. L'observation sur
le jeune Bissieu n'est connue que 'par un extrait fort
abrégé , inséré dans le premier Bulletin de la Société de
la Faculté de médecine. L'histoire complète de ce cas
remarquable était encore inédite , et nous nous propo-
CO ^Pycz le Dictionnaire de SSéd, , arliclc oiviATioN obganiqka.
j(t4 HiVOIBBS
sioDS de l'insérer dans un oui^rage d'anatomie paiholo*
gique qui paraîtra bientôt; mais ^ comme tout récemment
on a cherché à donner par la lithographie une représen*
tation des pièces en cire déposées dans le Muséum de la
Faculté» M. Dupuytren m'a chargé de publier l'obser*
TatioB dans son entier. De la sorte , on aura une descrip-
tion des objets , bien supérieure à celle qu'on possédhit.
J'ai aussi été engagé par M. Dupuytren à joindre à son
observation tous les faits analogues qu'on possède , ainsi
que<»ux que j'ai observés à l'hospice des Enfans-Trouvés.
Enfin » j'ai cru devoir terminer ce travail par l'exposition
des divM^es théories fournies par la physiologie pour ex*
pliquer ces prétendues monstruosités ou diplogénèses par
pénétration»
I." Observation (de M. le professeur Dupuytren). — r
Amédée Bissieu, fils de M. Bissieu, propriétaire à Ver-
neuil , département de l'Eure ,.nà()uit e^ 1790, d'une
femme jeune » bien portante et déjà mère d'un autre en-
iant bien conformé et d'une bonne constitution. Dans la
nuit où sa mère présumé qu'il fut conçu, une de ces
alarmes alors si fréquentes en France causa une violenté
agitation dans la ville» et fit courir en tumulle les habi-
tans aux armes. Pendant sa grossesse, madame Bissieu
éprouva quelques chagrins et de fréquentes indispositions.
Néanmoins son accouchement fut heureux. On croit avoir
remarqué que pendant le travail il s'écoula une grande
quantité d'eau par le vagin. Immédiatement après sa nais-
sance , le jeune Amédée fut remis entre les mains d'une
nourrice qui , l'ayant trouvé faible et mal portant , parut
désespérer, pendant quelque temps , de réussir à l'éleverJ
Ramené ensuite à la maison paternelle , cet enfant se
plaignit, dès qu'il put balbutier, d'une douleur au côté
gauche de la poitrine et du ventre. Il avait dès-lors cette
partie d'un volume qui fit craindre qu'il ne fût attaqué du
ET OBSBBYàTIÔNS. 5s5
carreau ; mais ce volume était d'ailleori tellemenl vaitabie,
qu'on 8e détermina par la suite à lacer sa culotte , afin
de l'accommoder plus aisément à qos Yariations. Cepen-
dant , à mesure qu'il grandit , les craintes que Ton avait
conçues du carreau se dissipèrent ; mais l'habitude du
corps du jeune Bissieu resta grêle » sa figure maigre et
blême; et il est remarquable qu'il ne ce^sa de se plaindra
de temps à autre, quoique faiblement, de douleurs av
côté , et qu'il fut toujours sujet à des appétits Ibrt irré-
guliers , souvent fantasques , et à des indigestions fré*
quentes*
Un jour on aperçut , en l'habillant , qu'il avait les deux
dernières côtes gauches plus élevées et plus saillantes que
les autres, ce qu'on attribua à l'habitude qu'il avait de
sucer le pouce de la main droite en inclinant son corps
du même côté. On donna d'autant mpins d'attention à
cette circonstance , que le jeune Amédée se faisait alora
remarquer par sa gaité » par sa vivacité et par une intel*
ligence au-dessus de son fige ; il montait et galoppait à
cheval avec une agilité et une hardiesse extraordinaires.
Un jour qu'il se livrait à cet exercice , il se laissa tomber
et se fractura le bras. |1 guérit très-bien de cet acoident»
Quelque temps après , Il fut envqyé dans une pension à
Rouen. C'est là qu'après ud séjour de dix-huit mois en*
viron , pendant lequel il ne s'était plaint d'aucune
indisposition nouvelle , il fut subitement pris d'une
douleur aiguë au côté et dans l'hypocondre gauche ,
et de fièvre continue avec des redoublemens et un senr
timent d'oppression, A la douleur et à la fièvre se joi-
gnit une tuméfaction très grande du bas-Ventre ^ dans
le lieu où existaient auparavant l'élévation et le sen-
timent habituel de douleur. Le malade fut saigné et même
purgé. La fièvre continua , et la tuméfaction fit dos pro-
grès. Au septième jour de la maladie , M. Blanche , chî-
5s6 ■ÊHOIRES
mrgieii , sendk distinctement dans l'abdomen une tumear
dore et très-douloureuse ^ s'étendant en longueur des
fausses côtes à la crête de l'os des lles^ arrondie d'un côté
à l'autre et du Tolume d'un gros melou. On fit dès-lors
usage d'applications émollientes, de lavemens adoucissans
et de boissons délayantes ; on employa même , par la suite,
dé légers fondans. Cependant les douleurs ne diminuèrent
qu'après (pi'il fût survenu un dévoiement abondant de ma-
tières puriforme^ et fétides. Le »calme des douleurs et
l'afiaissement de la tumeur n'empêchèrent pas le jeune
malade de dépérir et de tomber dans le marasme , lors-
qu'au bout de plusieurs mois d'un traitement inutile il'fut
renvoyé au sein de sa famille.. A son arrivée» MM. Guérin
Qt Bertin-Desmardelles reconnurent la tumeur dure et
^osse placée dans l'hypocondre gauche. Mais, malgré
leurs soins , le mal ne eontinaa pas m.oins de faire des pro-
«grès. Bientôt, à une toux opiniâtre et continuelle, ac-
compagnée de crachats purulens et infects, se joignit un
dévoiement de matières fétides, au milieu desquelles on
trouva , six semaines avant sa mort , un paquet de poils
roulés sur eux-mêmes. Enfin cet infortuné jeune homme ,
parvenu au dernier degré de marasme , périt le 25 prairial
an 12 , dans la quatorzi4me année de sou âge ,'et six mois
après l'invasion des premiers symptômes de sa maladie.
La singularité de l'affection à laquelle il avait succombé,
les poils qu'il avait rendus par les selles , et les soupçons
vagues auxquels des circonstances aussi extraordinaires
avaient donné lieu , faisaient vivement désirer , de ses
parens mêmes , l'ouverture de son corps. Elle fut faite le
lendemain , à leur prière, par MM. Guérin et Bertin-Des-
mardelles. Il est sans doute à regretter que des circon*
stances impérieuses ne leur aient pas permis de la faire
avec plus de détails. Cependant, malgré la précipitation
qu'ils furent obligés de mettre dans cette ouverture , ils
ET OBSERVATIONS. 5«7
découvrirent dans l'hypocondre gauche , au-dessous delà
rate , une très-grande poche membraneuse , épaisse , ad-
hérente à toutes les parties environnantes , et particulier
rcment à Tun des gros intestins , qu'ils présumèrent être
le colon ; et dans cette poche , au milieu d'une matière
purulente , épaisse et jaunâtre , deui: masses principales »
à'peu près égales en volume , situées tranafersalement au-
devant de la colonne vertébrale , appliquées l'une à l'autre
et néanmoins bien distinctes. De ces deux masses , l'une »
placée inférieurement , était composée d'une forte poignée
de cheveux entrelacés ou feutrés; autour de celle-ci étaient
deux petits pelotons de poils semblables en tout à celui
que le malade avait rendu par les selles six semaines avant
sa mort. L'autre , située plus haut , consistait en une
masse alongée , charnue et osseuse , et recouverte par de
la peau. On voyait à l'une de ses extrémités une tête in-
forme, avec des poils, des dents, une ébauche de nez,
une sorte d'orbite d'un côté et d'oreille de l'autre ; à l'ex-
trémité opposée , on voyait un appendice en forme de
membre , terminé par quelques languettes armées d'ongles.
Enfm , de ^ partie moyenne de cette masse , qui semblait
tenir lieu de la poitrine et du ventre , partait un ligamenty^
épais et très-court qui allait s'insérer aux parois du kyste.
MM. Guérin et Bertin-Desmardelles , jugeant ce cas digne
des recherches les plus attentives , enlevèrent , sans l'en-
tamer , cette masse charnue du bas-ventre , et l'empor-
tèrent avec l'estomac , la rate et une partie du gros intestin.
Ils constatèrent ensuite qu'il n'existait , ni à l'extérieur ni
à l'intérieur, aucune trace d'organes féminins ^ et que le
sexe d'Amédée Bissieu était vraiment et exclusivement
masculin. Enfin ils trouvèrent , en poursuivant la dissec-
tion du reste du corps, i," que le foie était très-volumi-
neux, bien qu'il eût été comprimé par la tumeur et re-
poussé par die dans l'hypocondre chroit; 2.*" que les pou-
SjiS m£moib£s
CÉolis étai^iil blaBchfitres et qu'ils contenaient dti piis ,
non pfts ramassé en foyer, mais répandu et comme infihré
dans toute leur sobglaiice^
Les pièces extraites du corps d'Amédée Bissieu ayant
M portées à Rouen et remises à M. Blanche , chirurgien
de cette ville » les fait» que nous Venons de rapporter ac-
quirent en pe%-de temps une publicité très-grande. On
s'empr^sa de les expHquer , et pour arriver à cette ex-
plication , plusieurs personnes élevèrent des doutes , les
unes sur l'espèce , el^les autres sur TuBité du sexe du )eune
Bissieu. Ce fut alors que M. le préfet de l'Eure , pour
éclaireir tous les doutes , invita MIMl. Deizeuzes et Brouard,
médecins et membres du jury inédtcal de ce département,
k aller fairç l'exhumation et l'examen du cadavre du jeune
Bissieu. Elle fui faite vingt-deux )ours après sa mort » de
coHocfft avec MM. les médecins qui favaierit soigné pen-
dant se vie » et qui en av^tient fait l'ouverture , et en pré-^
sence^ de MM. les maires et }uge-de-paix de Verneuil , qui
eonetatèirent- l'identité du corps. Malgré le grand délabre-
ment iiat bas*ventre , on y distinguait te foie , les reins , le
}6fUÊ0um et l'iléon , le cœcum^ une partie da»colon des-
cendant et le rectum ; mais l'estomac , la rate , le duodé^
num , le pancréas , l'arc du colon , sa partie gauche jus-
qu'à rS romaine et leur mésocolon , manquaient absolu-
ment. Un fait remarquable, et qui se lie très-bien avec ce
que nous dirons par la suite , c'est que les intestins 'cofon
et rectum , malgré les cbangemens apportés dans leur état
primitif, oifratient dans toute leur longueur des traces
d'une inflammation trè»-iatense. Après avoir constaté les
parties qui subsistaient dans le bas-ventre et celles qui
manquaient , MM. Deizeuzes et Broùard procédèrent à fa
dissection de celles qui étaient C6n|enues dans le petit
bassin. Mats, « quelque exactitude , disent ces médecins,
que nous ayons apportée dans nos recherches , contrafriés
ET 0B6BRTA.TI0NS. S^tf
par jies progrès de la putréfaction , nous n'avons trouvé
aucun Fcslige d'organes sexuels étrangers à ceux qui ca«
ractérisent le sexe masculin. La vessie a été séparée aveô
précaution , le» vésicules séminales ont été mises à dé^
couvert et examinées avec attention; le rectum lui-même
a été vu tant à Tintérieur qu'à l'extérieur, et rien d'ex^
tfaordinaire ne s'est ofiert à nos regards; enfin , les parties
extérieures de la génération ayant été examinées avec
soin, nous avons trouvé les testicbles , les canaux défôren»»
ainsi que la verge y dans une parfaite intégrité et sans
aucun vice de conformation » mais d'un développemenl.
très-petit y et relatif à la faiblesse du sujet, à l'état de
soulTrance dans lequel il avait vécu , et au silence de sea
passions, p
Le zèle de MM. Brouard et Delzeuzes ne s'est pas borné
à vérifier le sexe diA jeune Bissieu; mais, pour qu'il ne
manquât aucun genre de preuves du fait extraordinaire
qui était devenu l'objet de l'attention du public et de la
méditation des savans , ils se trans|v>rtèrent à Rouen , toiH
jours sur l'invitation de M. le préfet de l'Bure, pour exa«*
miner les pièces provenant de l'ouverture du corps d'A-
médée Bissieu. Ces pièces comprenaient l'estomac, la
rate , le duodénum , le pancréas , l'arc du colon «t soo
mésentère , le kyste membraneux et les deux masses qu'il-
renfermait y par conséquent, toutes les parties qui man-^
quaient au corps lors de son exhumation. Or , en rap*
prochant par la pensée les parties qu'ils avaient sotis les
yeux de celles qu'ils avaient trouvées dans le corps , et eu
comparant leurs coupes , leurs dimensions et leur déve-
loppement , il ne leur resta aucun doute qu'elles eussMit
appartenu au jeune Bissieu : ce sont ces mômes pièces qui
ont été remises par M. Blanche à l'Ecole de Médecine ,
et dont nous allons bientôt donner une description plu»
étendue.
5So :iiÊitoiBE9
Tel est Fexposé des faits qui ont été commaniqués
par MM. les médecins et les chirurgiens qui ont suivi
la maladie du jeune Bissieu , et ceux 'qui ont rédigé
les, procès-verbaux d'ouverture de son corps. Il est à re-
marquer que tous ces récits , faits par des personnes dif-
férentes , dans des temps et dans des lieux difiî^rens , sont
parfaitement d'accord sur le fond de la chose , et que ^
s'ils ofirent quelques variétés , elles portent sur des dé-
tails peu importans , et tiennent uniquement à la manière
dont chacun de ces médecins a rendu compte de ses ob-
serva tiens. •
Examen des pièces extraites de tabdomen du jeune
Bissieu, — La masse des viscères apportés de Rouen par
M. Blanche, et remis à la commission nommée par la
Faculté de Médecine^ comprend une partie du coloii et
du mésocolon tranverse , la rate et la presque totalité de
l'estomac. Au* milieu de toutes ces parties , dont on a
ménagé les moyens d'union , est située la production or-
ganisée ainsi que les poils à examiner. La partie du colon
qui- tient à la pièce est composée de la partie supérieure
du colon ascendant, de la portion droite du colon trans-
verse , et d'une très-petite portion de l'extrémité gauche
du m^e intestin , qui est évidemment dilatée. Il manque
à l'estomac une petite partie de son extrémité splénique;
la rate, au contraire , est entière. On distingue très-bien
la matière fibreuse placée au-devant des dernières fausses
côtes gauches et de la colonne vertébrale , qui unit entre
eux les viscères que nous venons d'indiquer, et qui sert
en même temps de point d'insertion à une sorte de cor*
don ombilical provenant du fœtus. A ces parties sont joints
deux paquets de poils situés dans le kyste.
Il résulte de cet examen , que les pièces soumises à nos
recherches ont la plus parfaite analogie avec celles qui
ont été extraites du cadavre du jeune Bissieu par MM. Gué-
s
ET 0BSBRVATI0N8. 53l
rîn et Bertln-Desmardelles , et dont l'enlèvement a été
constaté par MM. Delzeuzes et Brouard.
Détermination du siège de la masse organisée, — C'est
au milieu de ces parties , au-dessous de l'estomac , au
côté droit de la rate et un peu au-dessus de la portion
gauche du colon trahs^rse qu'est située la masse regardée
comme un foetus. Le colon , très-dilaté en cet endroit p
parait, au premier aspect, l'avoir contenue. Cependant»
en examinant les parties avec plus d'attention, on voit
bientôt que le fœtus était renfermé dans une cavité dis**
tincte de celle de l'intestin , et l'on découvre sur^leurs
confins les restes d'une cloison traiisversale qui les sépa-
rait. L'une de ces cavités est développée dans l'épaisseur
du mésocolon transverse. Ses parois sont extrêmement
épaisses et comme fibreuses , principalement en arrière »
oii s'insère un cordon fibreux. Elles offrent aussi çà et Ih
divers points cartilagineux et même osseux; c'est dans
cette cavité qu'on a trouvé le fœtus, les poils et la matière
purulente que nous avons indiqués. Cette première cavité
est désignée dans le procès-verbal de MM. Guérin et Bertia
Desmardelles, lorsqu'ils disent qu'ils trouvèrent dans une
même poche très-grande, épaisse et membraneuse, adhé*
rente à un des gros intestins , deux masses bien distinc-
tes , etc. Il paraît même que l'ouverture de communica-
tion entre cette cavité et celle de l'intestin colon , était
alors assez petite. Il n'y a pas de doute que c'est celle
qui a donné passage aux poils et au pus qu'Âmédée Bis-
sicu a rendus par l'anus , six semaines avant sa mort.
Plus grande , elle eût donné passage aux deux autres mas*
ses de poils que leur volume a retenues.
On peut donc conclure des faits précédons , relative-
ment à la position du fœtus , qu'il était dans un kyste du
mésocolon transverse , lequel n'a communiqué que fort
tard avec la cavité de l'intestin , par l'effet de la destruc-^
tion d'une cloison qui les séparait.
35a MiMoiRs^
Proportions et formes extérieures du . faUuê. — La
masse organisée qu'on a tfouvée dans ce kyste a la forme
d'an ovale irréjuller , recourbé dans toute sa longueur
sur celui de ses côtés auquel s'insère une sorte de cordon
ombilical. Son plus grand diamètre , qui représente Ta^e du
corps » est de trois pouces sept ligiAs ; son diamètre trans-
▼erse est» du côté de la tête, de deux pouces dix lignes.
U est de deux pouces et une ligne seulement à l'extrémité
opposée 9 et à Teùdroit de l'insertion présumée des mem-
bres abdominaux. Le corps ou la partie moyenne du fœtus
n*a qu*un pouce et demi de diamètre. Sa masse entière
adhère au mésocolon transTerse par un pédicule arrondi ,
long d'un pouce et demi , ayant un pouce de diamètre
du côté du mésocolon , décroissant du côté du fœtus jus-
qu'à la partie à laquelle il semble s'insérer. Du reste \ le
corps du fétus est dirigé transversalement et partagé en
deux parties par un sillon peu profond et perpendiculaire ï
son axe. Celle des deux moitiés qui regarde l'hypochondre
droit représente la partie supérieure du corps , et offire
quatre côtés très- distincts. L'un est opposé au pédicule
d'insertion , et correspond à la face dorsale du corps ;
il est recouvert par une peau épaisse et parsemée de ri-
des profondes » du sommet desquelles naissent quelques
poils blonds , déliés et très-courts ; il répond évidemment
à l'occiput. L'autre forme la partie la plus élevée du
corps ; il est perpendiculaire à son axe , légèrement con-
vexe , et il oiTre successivement une surface lisse et ar-
rondie » deux bouquets de poils placés sur une ligne
transversale et séparés par un très -petit intervalle;
pui^ à droite une fosse dont le fond est percé d'un
trou dirigé en avant et profond de trois lignes ; un se-
cond trou beaucoup plus petit que le premier ; une
surface arrondie et recouverte par une peau très-poreuse
au-devant des sourcils ; enfin , cette face est terminée par
ET OBSBRrATIONS. 5SS
uo bar4 diiûgé tniii8¥erf6leai«nt d'un c&lé il i'iifltrd , Iob^
d'un yowe ^t demi ; «i r«8o«i^eii par «mm isemtoiiif)
wio^et liaie^ if mfaliMi àceMt 4a» ièvr^s* Dâtis l'épais-
Hm4é^ ofl jbMrd soDi imflaniéM ctiM( deou. La première ,
eoiçoiiuiieiicaiift par b ihrajte ^ manqti^ ( «on alîMe adnq
ligÊ^ de pralbnîctBr « et oUeéa?ait tira éMgée dbRqne-
ment à droite et un peu en arrière. . La «eecude Mf pla*
çée m pé« «n-^eaauf de la pramièra » «t dirigée ai ar-
riéra ^ e« banti ^e «M lOonaiAe i ias deux extrémités «l
a liwk iigies de longueur. La troiaîiam, placée plus «ai»
^vaiit^ «s| dieigéa A-pott-près horiaeiitabiiMntà garudM {
çtt9 adhère jEurlMuent k eoii aâréole et mp iaii au deiiors
qu'uod^saîUÂa de troâa lignes. Ltquatrièneet la oioqolèiiia
teimuieai ViUfice 4e Jiouche doMt lallQS^ fint partie. BHes
êom êffli^éfiê Vtaud à FeMtre et ceaK^hées pves^pw herî-
xao4alfiinaai. La partie aaîUMrte da Tum est ouiéifonne i
odla 'de l'euiiw est aanaide. £ttes «dhèqent <rài'- fepte*
menit toeAce deux A leurs fliréoles* Dulfe eel cinf de^Cs ,
il 4m esi usfte sbâèwi jmféaolée dans KépaîsseiiP des par-
ties 0M)Ues 4e le fa«e » ii tt«isli|g&ea eu^essus 4e |a Iroi*
sâème; eUe ^esft ennéitonne. Dbo ces dénie» les unes seat
ioiplanléfie seUdenent àrnan^ del eduéolee «odènsment os-
seuses, les attires aont naç«ea daae des irieéoles neitié
osseases ^ sottîtïé Baemfcranestfes s mae iseula eomble iouk^
plèteneat dtépoorme d'aif éole. Tonàas fiait seîttie au-
drfien 4 'et eont rooonfiertes d^sm dmapl *rte4)latte^ Leur
déff eloppemeot parsM oemplet, et eettiUe îndîqwr qu'ef-
les eppartieDiMBi à na iadifèdu Jgé d'iM esaez gnaod
•ombre d'eimées*
. Les deux autres eôtés «de ^a i^le regardent l'une droite
ot l'autre à |;aiiclM ; le côté dreât oBtp , pnès de iWgle
oofr^spopd^ e«i flauaeae, «iMie saîUie nielle «t ovtaoée ,
(jpiî semble forifée par An retraite de la ktwvm» Vn sinus
(rès^profond le ééperedo yengid 4e misieeu. On eteorfe
3,' 55
554 nivomnê
eospitc «or* ce même côté une fosse large, dierridre lar*^
quelle esl one saillie en cône côart et largo, de consis-
tance osseuse , et recoayert nëamnoins par de la peau et
quelques poils*. Le côlé gauche oflre, sous Tangle du mu^^
seau » une éminence cutanée isemblable i celle que nous
avons dé)à déerite.; Le reste de cette face est irrégulière^
ment dur et résistant. . v
Au^essous de la ligne transversale occupée par lesdents ,
est un plan incliné' en arrière et qui se termine au pédii
cule d*insertion. La partie du corps située au-dessous du
sillon transversai offre à droite deux saillies, l'une supé-
rieuré à très-large base , et l'autre inférieure plus petite^
Au-devant de ces deux éminences est une sorte de lan-'
guette. longue' de' dix-huit lignes*, large de quatre h cinq^
recourbée sur elle-même en arc de cercle , et ayant une
coupe iriangulaire. >Cette languette adhère à là surface du
corps pttruti pédicule étroit qui se renfle vers la partie
moyenne , ,ei se termine bientôt après par une pointe*
La peau qui fait la base de cette éminence est exlrdme-
ment poreuse , et elle est dentelée du côté de sa conca-
vité. Delà parties-inférieure de ce côté du corps ^ semble
nultre une sorte de memkre qui natt réellement du côté
gauche du corps ; il est composé de deux parties ; la pre-
mière , attachée an corps » est arrondie et supporte deux
éminences usées à letur sommet; elle s'unit èi angle obtus à
la éeconde partie qui représente le pied. Celui-ci est très-
aplati , et pourtant il est plus épais du coté du gros or-
teil que du côlé opposé. Il est tellement dirigé que sa face
plantaire regarde la partie antérieure du corps. Sa face
dorsale offre Une érosiofi qui permet de toucher à nu de^
Mibstances cartilagineuses, et même osseuses. Ce pied
est ierminé par trois orteils, dont un, beaucoup pi us gros
que les antres soutient un ongle mince, aplati et dentelé;
es deux autres orteils décréisseot successivement^ etpor-
ET OBSEAVATIÔNS. &dS
teot chacun un ongle très-petit et à peine visible dan» le
dernier. Le côté gauche du corps du fœtus était dirigé vers^
la colonne, vertébrale de l'individu qui le portait» et était
appuyé sur elle. Il présente à sa partie moyenne une sorte
de feuillet comprimé , demi-K>vale » adhérant à la surface
du corps par un pédicule alongé et très-grêle » et d'appa-
rence cornée. Au-dessous de ce feuillet est nnef éminence
à sommet usé, et qui corresponiji , ainsi que la plupart de
celles que nous avons mentionnées , à des parties osseuses
de la sur&ce du squelette , mises à nu par une sorte d'u*
sure de ia peau.
On peut déjà conclure de ces détails » que la masse or*
ganisée contenue dans le mésocolon transverse a plusieurs
traits de ressemblance avec un fœtus » mais qu'elle offre
une foule de dispositions particulièrea.» dont les unes tien-
nent essentiellement à des vices de conformation , et dont
Içs autres semblent tenir à des déformations successive-
ment amenées par le temps et par le séjour qu'elle 9 fait
dans le kyste du mésocolon» Au reste « il était un moyen
plus certain de déterminer le véritable calractère de cette
production ; il est évident en effet , que > si elle était pour-
vue d'appareils organiques indépendans de ceux de l'in-
dividu auquel elle était attachée , elle pouvait jouir .d'une
sorte d'existence propre » et qu'elle devait constituer dès-
lors un individu , monstrueux à la vérité 9 tandis que , si
elle n'of&rait que des prolongemens des appareils organi •
quesdu grand individu » si elle n'avait pas des appareils qui
lui appartinssent en propre , elle rentrait , quelles que fus-
sent ses formes extérieures , dans la classe des végétations
qui s'élèvent de toutes les parties vivantes , et elle ces -
sait dès-lors d'être un cas extraordinaire. C'est d'après
ces vues que nous avons fait la dissection de cette masse
aussi exactement que nous l'ont permis l'état dans lequel.
Us pièces nous, ont été lifrées, et surtout r;absence de
35..
&56 ■ ft M O I R R 9
ceplaiûo» 'parties hissées dans lo corps du grand individu ,
et dont r^ttinmi «ût été Ir^s-iui portant.
(La 9nit6 au prûckaiffi Numéro. )
. flMiM mt **-^»«*«-*"«iiiii -rfii *«.■■■ -Il' 'iii . «n.ji'.itMiifi
1 1
N^tê sur fmêiquêê mm ^angine grave qui semblent ê^éire
iramimU par la eênUàgum ; par U doe^e^r Brumst.
Bans un» d(M dernières séances de rAcadémie royale
de médecine » M. Nacqnart lut un rapport sur des obser-
Talions d^abgiiie coueDAeuse et de croup , communiquées
par le doctevr Boargeoise ( voyez le tom. II des Archiueê ,
pag. 6!»5) ; U fivut résulter de ces faits que ces deux af-
fections eont siwoeptîbtes de se traostiaellm par contagion.
Une femme ayant cherché à rappeler à ta vie son enGiat
mort do croup » jsn lui insufflant de l'air dans la boucb^,
futprr9e»qnBtiiB jours après» d'une angine cooenneuse;
le dootenr Bourgeoise lui-môme , ayant examiné la gorge
de celte malade » sentit pendant toute ia matinée une
odeur àt gangrène » ^ fat atteint <dans rapris-midi d'une
angine conenoeuse , qui s'est terminée heureusement. On
est porté ici à ardmettre l'enstence d'une contagion plutôt
qu'une simple coïncidence de trots ièits indépeadans ^ et
cette opinion pourrait acquérir quelque consistance si l'on
rasseinblftit qqdques autres obsenro tiens recueittieS vers
le même temps , et dans lesquelles il est égaleoMnt permît
de penser que la maladie a été contugieuae. Trois imâi*
vi<his , dont deux enfkns et «n adulte , succombent dans
l'espace de peu de jours : Ta^ éts ealuns «t l'aïkilte de-
meuraient dans la même maison , l'autre en&nt habitait à
quelques paè de là et venait babilueUement Tisiter la petite
malade.
Louise-Edouard > figée de trois ans ^ fut prise, k 5i
ET OBSBRTAriONS. SS7
août 1845, d'une angine qui s'annonça par des pbéno-
mènes inflammatoires , auxquels succédèrent promplemeiit
les sfttiplômès de là gangrbnê , et l'enfant périt le sixièmo
jour malgré les secour$ qui lui furent administrés» Cett^
malade avait reçu des soins tria-assidus de madame Ca^-
plazy , chez laquelle eHe demeurait; cette dame elle-même
fut prise de* symptômes aiiâlognes le 5 septembre, c'est-
à-dire» ayant la mort de Louise Edouard^ et succbmiiâ lo &
du même mois , cinq jours après l'invasion de la maladie.
Emilie Marcigny , Agée de cinq ans » demeurant presqu'en
face de la maison des malades précédentes» et les aymit
visitées fréquemment , fut prise , ie '7 septembre , d'une
angine, d'abord inflammatoire, qui parut même s'améliorer
par l'emploi des antiphlogistiques ; mais yers le huitième
jour , survinrent dès symptômes de gangrène et la malade
succomba le douzième. Le docteur M*^*, qui avait .donné
des soins à madame Caplazy'et à Eaniie lla'rcigny, fut
atteint , à soc tour, d'une angine trèMntanse, et qui'cédia
au trailemmit antipblogistiqpe très-énergiqoè {ime large
saignée du pied et quatre-vingts sangsues en . trente-aibc
heures) sans qu'il se soit manifesté chez lui aucun symp-
tôme de gangrène.
Voilà donc quatre personnes afleclées d'angine dans lo
cours d'une quinzaine; trois succombent avec l69 symp-
tômes d'une dégénéralion gangreneuse » l'autre échappa ,
la maladie oyant eu une marche fraocbeniatit inflamnoia-
toire. Oh doit remarquer que les trois dûrniera su)ets ont
eu des rapports directs avec ceux qui oat été primitive-
aient afiectés. L'ouverture du corps de ceux qui ont suc-
combé n'a pu être faite , elle n'aurait d'ailleurs servi en
rien à éclairer la question qui noué occupe, savoir si la
maladie est ou non contagieuse; les détails deicliaqic
maladie n'auniient pas non plas fourni de preuves lufli-
sanics ; ce qu'il i<'ngit .d'établir îci\ c'est rpn VvObcliOQt
^4è .aAifoiitRi
U gMad Irookftpler , qui cbI phHétyîgpé iki l« ttêie 2lfat|(M
^M dws JiliUliiilÉveLt H n'y a put èi éâfii/^miaH $emiblt
dans la réigwt iliguiiiik^ la flesioil d» l*-eiiiaM strr te
IrtM Mii*60lMi «Hie dé^NreiMO 4'«lf^ mimMNté. Le tit>-^
chaUlT tfaat pis puétiiduMit 0m mrriè^^ méiI Mc^ î^luMt
tm atanli Démène, la laneiir fontié» par «elle éminèilce;
j$xMa imn «aîllio Irèf*d«r0y de^fontia attûUdie ^ frfmioite
paff la Mto di» ftnnir« La feate, Idgèittiteiit déprimée ete
)iaM^4l«o dedaiM» aal aailiania en dehors et eti bas. On
•bs^rv^ une lar|a ecehjitiase aor presque iouie rétetidtte
de le banelie liuée. L^artîculatba disaéfnée , on irou?^ t
iJ" au-deateiia 4a k paad une. grande qiHiiithé de aang
noir IniGliré e( é^anchi antre h» muselés gmnA et mo]ren
fessiers , jusqu'aux environs des sur&ces articulaires ;
a.® lai fibcea musealaîrea du grand fcsBÎer déchirées trans-
versalement dans l'étendue des deux tiers postérieurs de
kiilaa^enc 4u mèck , aia nifeaa dn temitièl 4ti ^rand,
lro«hliÉlar4< 1» «ibyen Maiei*-^ -peMe déehiré & sen in-
•ertion 'il atttef.inÛBeuTO^ le petU fessier » dans le relMie^
ment parle rap^l>oAbeAleni de ses deîÂc points d^altache»
et resté intact; 3»® la cavilé cotyloïde; au fond de la-,
quelle adhère, le ligament inter-arlicyUîre» en partie feraaée
par les mo&cles iliaque et j^oas , dont les fibres contour^
jiée^ et très-tendues le ^nd^ot au petit trochantcr» Léa
muscles pqçtiné^ obturateur externe et premier ftdduCleur»
daiM le inémn état de teuftîoaj 4** 1* ^^ du fémnr située
ou devapi de réçhancrura ischiatiqiie , appliquée au eâté
externe de l'épine sciaftifue. et par oonséquôtit en artière
et en dehoDi da.ki cafiii cotyloïde» Lh tête du fémur, eai
se diéplaçanl; dans e^ seftsi eut pnssée eu-dessous dea le»-
dons réunie des musclai pyramidal ei obturateur interiM,
qui craiaçni obliqnlaMni le* cal de Tna en passant ail^
desAUs de lui* Ges dent muselés se iroilvenk ainsi Irto-
tendus «l ibn«ttial pNieét eetre fa tèle do fémur H le
BT OBSBRVATIOlfS*. v$59
ice CÛ8, de ne point reconnallro tous i^8 caracttros do la
contagion • adinise d'ailleurs par la plupart déa auteurê
^cien» qai ont écrit sur Tangine gangreneuse. >
On n*a pas, jusqu'à présent, de moyens de discerner à
priori Tangine gangreneuse contagieuse de celle qui ne
l'est pas; dans une pareille incertitude , et en ayant égard
au;i dangers de la maladie , nous pensons que ce ne serais
pas une mesure superflue que Tisolement des sujets affec«-
tés, isolement auquel d'ailleurs on ne peut reprocher
aucun. inconTénient, Ne serait-U pas convenable aussi de
recominander aux personnes chargées du soin des malades
d'éviter aveo soin de respirer leur baleine , et même de
ne pas multiplier les contacts sans nécessité.
h ,ïi .. ;iitni iiiMiMfct.111 I I i JÊÊissssassaà»
Lmaatian du fémur en arrière et en bas ; lusDatiah du
fémur direcUment en 6a«v obeervatums reoatUlieê à
l'hôpital d'Angers, la première par Jf. Billabo , et
la seconde par M. Ollivibb , D.-'if.-P,
Luxation en arrière et en bas. — Jacques Gendron ,
âgé de quarante-cinq ans, ouvrier des carrières d^ardoisesi
fit une chute de 1 20 pieds de haut , le long d'un rocher
fort inégal à sa surface. Le blessé ne survécut que deux
heures à cet accident. L'examen du cadavre a été fait en
présence de H, le professeur Béclard. Le membre droit ,
raccourci d'un demi-pouce ^ est fléchi en dedans et en
avant; la flexion de la cuisse sur le tronc est modérée ;
la jambe est aussi légèrement fléchie sur la cuisse; h
pointe du pied est portée en dedans ; il résulte de cette
disposition A u membre , que le genou droit chevanche sur te
genou gauche. On remarque , en dehors et uil peu en avant
jIii pli del-aine, une turaeurjaillante f<)rméeévjd^aimeni pâte
$4S «bVOlRBS
infinimeot probable et presque démoairé qae cette Iiisa-
tioQ ne peutjammiê être primitive ou immédiate* » Le
même cbûnurgieii a. ajouté dans, le Dietitmn. des Soieneeê
méd, (tom«:XYw page 3i) > «que. les auteurs la décrivent
plutôt comme possible que comme ayant été observée ,
et quf ses; signes» si elle avait lieu , seraient la langueur
du membre augmentée , sa rotation en dedans à un degré
modéré , uAe dépression à la partie supérieure et interne
de la cuisse »,elc. ji M. le professeur Richerand (Noeog*
chirurgt ) , a émis une opinion analogue » et pense» comme
M* Boyer, que cette luxation ne peut être que consécutive
à celle en haut et. en dehors. M. Delpech {Traité des
maladies'' réputées chirurgicales, §. 111) admet que cp
déplacement peut avoir lieii primitivement^ mais il nie
positivement qu'il puisse s'opérer consécutivement à une
luxation en haut et en dehors; enlin» parmi les symp-
tômes qu'il énumère « il dit : i que la cuisse est fortement
fléchie sur le tronc » «t que le grand trochanter est situé
fluseni^rrière*'» (pag* 119) Il est facile de voir qu*au^
eune de ces opinions n'a. été émise d'après une observa -
tion directe; le raisonnement «eu! parait les avoir dictées,
comme on peut s'en convaincre en comparant les symp-
tômes indiqués par ces auteurs à ceux que nous venons
de décrire. Ainsi , outre Valàngement du membre au lieu
dw raccourcissement dont parle M. Boyer » la flexion de
la cuifse sur le tronc existe à un de^vé modéré, et non
trèS"Considérable, comme l'indique M. Delpech. Le grand
trochanter n'était pas non plus précisément en arrière ,
comme le dit cet auteur ^ mais bien plutôt en avant et
en dehors du pli de l'aine , et l'on n'observait pas dans
cette région la dépression sensible que désigne M. Boyer;
la flexion de la cuisse sur le tronc empêchait évidemment
cette, dépression d'être manifeste. Nous avons fait remar-
quer qu'oo, mettait* au nombre des signes de cette luxa-
ET OBSEBYATIONS. &4?
tion Valongement du membre , et nous avons va qu*ici U
était plus court que l'autre. Ce raccourcissement était le
résultat nécessaire de la flexion de la cuisse en avant et en
baut^ et s'il nous est permis de faire à ce sujet quelque con-
jecture, nous pouvons ajouter qu'il eût été beancoupplus
considérable si les tendons du pyramidal et de TobtUra-
teur interne, qui déprimaient le col du fimur, eusseni
été rompus. M. Boyer dit que dans le cas'oti éette luxation
arriverait , la rotation du fémur en dedans aurait lieu à
un degré modéré ; mais , d'après la disposition des parties
déplacées, il nous semble très^naturel de croire que cette
luxation ne peut s'opérer qu'autant que le fémur éprouve
sur lui-même la rotation en dedans » telle que nous l'avons
décrite. S'il ne s'écartait que modérément ,. dans ce sens,
de sa direction primitive, il ne pourrait sans doute sç
luxer en bas et en arrière , et c'est peut-être d'après cette
considération d'une rotation modérée, que ce célèbre
professeur a regardé comme impossible un déplacement
primitif de l'os dans le sens dont il s'agit.
Nous pouvons donc ajouter aux causes de cette luxa-
tion , énumérées par les auteurs , celle-ci : que lorsque la
cuisse est fortement fléchie sur le tronc et portée en même
temps du côté du membre opposé, il faut qu'elle épi'ouve
en outre un mouvement de rotation en dedans très-pro-
noncé , pour que la tête du fémur se porte en bas et en ar-
rière de la cavité qui la contient.
Une autre conséquence qu'on peut tirer des détails de
cette observation , t'est que le pronostic de cette luxa-
tion est fâcheux; car il est impossible qu'elle puisse s'ef-
fectuer sans causer la rupture de plusieurs muscles , une
extension brusque et très-forcée de quelques autres , ainsi
que leur compression , un épanchement considérable de
sang , etc. , etc. ; ces divers accidens sont certainement
plus que suflbans pour déterminer une violente iuflam^
544 UÉUOIBES
itoaiioii dont les suites peuTent mettre les jours du ma-
tade en danger. Enfin , si le blessé survivait à cet acci-
'^ent sàni^ ({ue la réduction f&t opérée , le membre luxé
serait sati^ doute inutile à la progression , qui ne pourrait
avoir lieu qn^à Tatde de moyens auxiliaires.
Les auteurs n'ont donné aucune méthode pour opérer la
védiiiefiort it6 cette luxation» quoique quelques-uns aient pen^
èé qu'elle pouvait 9*ôpérer primitivement. Ce que M. Boyer
conseiRc à ce sujet ne sera probablement jamais mis en
pratique ; car il est préstimable que ce déplacement n*aura
jamais lieu comnre il le suppose, consécutivement à la
luxation en haut et en dehors. M. Delpech n'indique au-
cun procédé particulier. D*après ce que nous avons vu ,
il nous semble que si celle réduction h*est pas impossible,
elle doit oflHr les difficultés les plus grandes. Quoi qu'il
en soit , la première indication à remplir, c'est de mettre
la cuisse datos une situation telle que tes nmscles indiqués
soient dans un relâchement qui permette à la tête du (&-
mur de parcourir le même chemin que celui qu'elle avait
suivi en se déplaçant. La flexion de fa cuisse sur Te bas-
sin et de la jambe sur la cuisse produira en parité cet
eflet t car*, en snppo'Sant que fes altérations qui ont été
décrites soient toujours les mêmes dans la luxation en
bas et en arrière , les muscles pyramidal , obturateur in-
terne , iliaque-, psoas , pectine, obturateur externe et
premier adducteur , ne maintiendront plus alors le fémur
solidement fixé dans sa nouvelle portion contre l'os in-
nominé : en outre , il faudra que l'aide chargé de fléchir
la cuisse sur le bassin, augmente encore , s'il est pos-
sible , sa rotation en dedans pour aider le chirurgien ,
qui , placé au c6té externe du membre luxé , poussera
fortement en bas, avec la paume de la main droite , ta
têle du fémur. L'aide chargé de tenir la cuisse fléchie et
tournée en dedans , concourra h produire ce mou vemeal
ET ODSJSnVATIOKS. g^J
CD fléchissant graduellcmenl la cuisse ci eu la ramcnani
cnMjilc insensiblement dans la rolalion on dehors, t>e
celle manière la tête du fémur se trouvera rejn)rlée di-
rectement en bas de la cavilé cotyloïde ; c'est alors qu'il
faudra employer les puissances exten$ijpes d'après la mé-
thode ordinaire » ep abaissant peu-à*-peu la cuisse , «til
suffira d'une extension modérée pour faire remonter Ii|
tête dans la Cdvité articulaire. Il esl très-fucile de coiir
cevoir la manœuvre que nous indiquons et qu'on peut
considérer comme le premier temps de la réduction de
cette luxation» quoi qu'elle paraisse peut*être au pre^
mier coup d'œil un peu compliquée. Il est aisé d'ei^
répéter l'applicatton sur le cadavre , en renouvelant
cette espèce de déplacement II suffit pour cela de cout
per préalablement les fibres charnues du gr9nd fessier
dans la moitié postérieure de la largeur de ce muscle ^
de détacher le moyen fessier de son insertion trochanté^
rienne , et d'ouvrir la capsule articulaire en bas et en de-
dans. Ou produit alors très-facilement la luxation dont
il s'agit , en fléchissant forlement la cuisse sur le bassia
et en la perlant en dedans en même temps qu'on lui fait
exécuter une rotation forcée dans le même sens. On re-
produit ainsi à Tolonté cette luxation avec tous les symp-:
tdmes que nous avons décrits. Tel est le procédé qu'il
nous semble qu'on doit suivre pour opérer la réduction
du iiémur daps le déplacement dont îl est ici question ,
procéda qui peut-^lre sans doute susceptible de modi-
fications » et que nous soumettons d'ailleurs au jugement
des praticieas expério^ntés.
Luxation en bas. — René BausoreiU âgé de soixante-
douze ans y bûcheron , était occupé à abattre du bois ,
lorsqu'il fut renversé par la chute inattendue d^un arbre
assex élevé , dont une grpese branche latérale vint le frap-
S46 nÉiictnES
per fortement à la partie inférieure et interne de la- cuisse
droite » qui fut ainsi portée subitement et avec force dans
l'abduction. Le blessé fut apporté à Thôpital d'Angers
six heures aprbs l'accident , le vingt février i8ig. Pour
le transporter » on l'avait assis sur un fauteuil , et dans
cette position la cuisse droite était écartée de la gauche
et légèrement fléchie sur le bassin. Il maintenait de ses
deux mains la jambe fléchie sur la cuisse , et disait res-
sentir des douleurs extrêmement vives dans tout le mem-
bre. Le malade placé sur un lit présente les symptômes
suivans. i*** La cuisse, légèrement fléchie sur le bassin ,
est un peu tournée dans la rotation en dedans et écartée
de celle du coté opposé* La jambe fléchie sur la cuisse
est ainsi que le pied dans une rotation forcée en dehors.
Dans cette situation du membre » la direction de la cuisse
est oblique de de^dans en dehors » de telle sorte » qu'une
ligne prolongée en bas parallèlement à Taxe du corps et de
l'épine supérieure et antérieure de Tiléum passe sur le
cohdyle interne du fémur; 2.^ il n'existe pas d'alou^
tnenl sensible , car en faisant fléchir la cuisse gauche sur
le bassin les deux genoux se trouvent au même niveau. La
seule différence qu'il y à entr'eux » c'est que le droit est
tourné en dedans et porté en dehors; S.** le muscle cou-
turier forme une saillie molle et asssez considérable , depuis
son attache supérieure jusqu'à l'endroit où il achève de
croiser le muscle droit antérieur qui n'est pas contracté.
Le muscle du fascia la ta forme également une tumeur
molle à la partie interne et supérieure de la cuisse , au-
dessous de l'épine iliaque. La portion externe du triceps
fémoral est très -tendue et dure au toucher. Les mus-
cles adducteurs , le grêle interne , le demi-membraneux
«t le biceps , formaient à la partie interne et postérieure
de la cuisse une saillie remaVquable et n'ofiraient aucune
apparence de contraction. 4*^ Le pli de l'atne est plus
ET OBSSRVATIONS. 547
profond que celai du c6té opposé, ttia» oli n'f remar^-
que pas une dépression analogue à celle que devait oc •
casioner le déplacement de la l4lo du iëmur. Les re-
cherchés les plus exactes n'y font décourrir non plus au-
cune tumeur. Au . côté externe de la 'saillie formée par
le muscle du âiscia lata , il existe un enfoncement assez
considérable , situé entre l'épine iliaque et le grand tro-
chanter qui est abaissé et porté on arrière. 5.* La fesse
est arrondie, plus saillante que celle du côté oppoéé , sur»
tout lorsqu'on examine le malade eik se plaçant au pied
du lit > après lui avoir fait fléchir les deux cuisses sur le
baiMiin» Elle ne forme pas de pli inférienrement avec la
partie supérieure de la cuissOé Quoiqu'on ne sente aocu«»
nemeot la tête du fémur , on peut cependant présumer
qu'elle correspond à la saillie de la partie inférieure do
la fosse. 6.* L'extension de la cuisse sur le tronc est im*
possible. On peut étendre la jambe sur la cuisse , mais
la situation fléchie gêne moins le malade , qui peut alors
fléchir plus facilement la cuisse sur le bassin, position
qu'il conservait étant couché sur le dos. Les mouvemens
d'adduction , quoique douloureux , s'exécutent tant soit
peu et assez facilement. On peut porter la cuisse dans
une abduction plus grande que celle dans laquelle elle
est fixée ; quelques légers mouvemens de circumductioit
sont possibles. La douleur se fiiit surtout ressentir dans
le pli dfi l'atne.
La réduction de cette luxation fut très-facile : les lacs
étant placés comme on l'indique pour les autres luxa-
tions du fémur, l'extension fut faite lentement et sans
violence dans la direction oblique oii se trouvait le mem<-
bre ^ et au premier efibrt la 'tête rentra dans sa ca-
vité en iaisant entendre auparavant un frottement très-
sensible. Le blessé sortit de Thôpital entièrement guéri ,
le premier de mai. Il avait ressenti pendant long-temps
£46 XÉMOIRJiS
d9« 4oufopFi uNes vives dans la r^on coxo -* fémorale.
II «l'^sifto» cottiaie onie voit, aucune analogie entra
ce# dîffiîraM vfm^wnts ot ceux ^ue préseolen^ lea luxa*
tiens décr^^* ^^ ^ fDcoaHiattr# k v^riiaUa posilioà de
la iélâ de l'os dans oeU» sorte d^ déplaeemout , oa c^iéra
f^te luxalioa sur lo cadavm en imitaiit l'actiasi de la
causa extériaui^ qui l'avait détenuinée. Après avoir ou*
vert la capsule arliculc^re 4 sa partie interae et inférimm «
on porta brusqaenont ai avec ioroe ia cuisse daaa J'ab*
duction » €n toi £ûsant 9%é^ltv en. tnéma temps un anoiif
vesH^it de rotatioti en dedans ; aussitôt ia luxaiioa se le-
produisit avec Um^ k» symptôtae» qu'on vient d'indiquer.
I«a dissecUeu d|i tuecobre fit reoounaftre que la iêto da
l'os 4Uit située divectemenit au-dessous de la cavité caIjf*
loîda sur i^é^hancrunl dani b partie antérieure loge la
ieodaa de l'^blurateur externe « al; qu'elle étail; appuyéa
an ^éra9 tampts aur U partie a«^)értaure de la tubéroaiii
de l'iscbioii. D^m o6tto posilio« la téle 4u fémuefie pou^
vait 6tra sentie 4aai le pli de l'afaie * auta&t ù cau6e do la.
flexion de la «cuisse que parce ^'elle se trouvait recou-
vertepar ks «ausdes pacAiné^ iliaque >et psoaa. L'épais-
seur-dea^iiwftsdbs de la par&ie postérieure emp^cbait aussi
qu'on f6à la disAieguer de ce c6té. On conçoit d'aUleurs
kcileineol h$ ftlitrea sjaoptdmes qui ecut été exposés ;
aînat l'oloogeaiant dm omiftbre qui deiraît exister avec «a
déplacement ne paraissait pas sensible, à cause dejl'ebli-
quitté d* fémur cui avant et «a dehors « al derimpoasikililé
de le rappÎHichei^ de celui de l'autna col^»
U nous panait donc Inen démooAré » d'apnès les détaîk
deoetle observatioa » que le fiknair peut éprouver «n 44-
pkeeneBt totakittent dilKreDft de ceus que l'on jrecon-
naii^éaéMfedaeafty«ftqni.i«>Batituepaur cet os, «me cin*
quième nspioe de iliixaiM qu'«on peut nemnar bsaatkNi
Stôeunmtétimbaê*. !'
£T OB8BBVATIOR8. $4^
Mémoire sur te diagnostic de Canévry'smé de taorie >
avec des observations de cette maladie reconnue au
moyen de Û auscultation ; par M. J. Soitillaud ,
l)^-]ld*'P* 9 ancien interne des hôpitaux {^i suivi
d^Une. observation de perforation de Forigine de
l'jOorte avec épa^iehement de sang dans le péricaéde^
(^Observation comtnuniqaéepar M* le docteur I^bébûs ,
médecin de F hospice de la Salpétrière. )
Les premières notions que nous possédions sot Vslï^^
vrysme de l'aorte ne remontent qu'à l'époque où florifri
tait le grand anatomiste Yésale , bien que certains méde^
cins aient prétendu que Hippocrate avait dit quelque chose
de cette affection dans le livre de morbis. Dans le cours
du seizième siècle,^ la doctrine des dilatations de l'aorte na
fit que des progrès lents , ainsi que le rapporte l'illustre
Morgagni. Dans le siècle suivant , et par Conséquent bien
long-temps après Yésale » Riolan avança que l'anévrysme
avait rarement lieu dans l'aorte, vu l'épaisseur de ses tuni^
ques ; et Elsner , médecin d'ailleurs plein d'érudition ,
dit encore Morgagni , regarda comme une chose merveil-*»
leuse le cas d'un anévrysme de la grande artère observé par
Guillaume Riva« Mais vers la fin du dix-septième siècle
et pendant la durée du dix-huitième » l'anatomie palho-^
logique ayant été cultivée avec un zèle toujours croissant^
tant d'observations furent ajoutées à celles que (a science
possédait déjà , que les 'dilatations de l'aorte. ne parurent
plus des phénomènes 9 je ne dis pas merveilleux, mais
même rares. Toutefois , malgré les travaux des Lancisr^
des Yabalva , des Morgagni et de plusieurs autres méde^
(i) Les obscrvaiioDs ont élé recueillies à FIi6pital Cochiq ^ «0114 le^
yeux de M. le profîeweur Berlin.
5. $6
V
5^ MÉXOIIBS
cins recommaDdables , il restait beaucoup^ encore à ajoa-
lér à. l'histoire de ranévxysme de Taorte :. son diag&ostîc
surtout demeurait environné d'une profonde obcur! té. Té-
sale cependant ayalt reconnu , pendant la vie la présence
d'unanévrysmederaorle.y à l'existence d'une tumeur pul-
satilo aux environs des vertèbres du dos. Mais ce diagnos-
tic, vraiment audacieux pour le temps, ne fut regardé
comme vrai par les autres médecins qu'après quel'ouverlnre
du cadavre leur eût montré l'aorte dilatée au poiot d^égaler
presque la grosseur d'un œuf d'autruchç ut ovistra-
tkioeameii màgnitudinem fere œquctret. Ce diagnostic
remarquable date de l'année 1757. Fernel avait aussi
donné comme signe deranévrysme des artères iqté9ieufes
une pulsation vioUnU (yehtnuyh» puUqtio). Mais ', ainsi
que le remarque Morgagûi , outre que ce n'était de la part
^ Fernel » qu'une siùiple conjecture , toute pulsation ,
quoique très- violente , ne dépend pas d^un anévrysme. Aussi
BaiUou , comme il l'avoue , avec une candeur bien digne
d'éloges > ne reconnut-il , sur un certain Jean Formagée ,
l'existence d'un anévrysme de l'aorte , qu'après 'avoir £iit
l'ouverture de son corps : et néanmoins Formagée avait
présenté pendant sa vie des bat^emens très-violens dans
ï'hypocondre ^, puisque Baillou ne se souvenait pas d'a-
voir jamais palpé un hypocondre où l'on sentit des
battomens et des pulsations d'une si grande intensité :
numquam memoriâ suâ t€tm alte palpitans pulsansque
hypochond/tium contigerat. Si l'on parcourt d'ailleurs
les auteurs qui ont écrit sur le diagnostjc de Tanévrysme
de l'aorte » on verra qu'ils n'ont jamais reconnu cette ma-
ladie que dans les cas où elle formait à l'extérieur du
corps une tumeur plus ou moins sailhinte ; et l'on trou-
vera même plusieurs de ces cas où la maladie ne fut au-
cunement soupçonnée pendant la vie , et quelques-»uns
où elle ne fut pas même reconnue après lai mort » comme
\ .
ET 0B«Eli¥ATI01VS. 5&\
l'owragB de Sénac en fom^nii ua exemple carieus:. Enfin ,
malgré les tîtcs lumières répandues dans ces) derniers
temps , sur les maladies du cœur et des poumoi^s , parlée
profeeseurs Gorvisart et Laennec , le diagnosfic'de Fané-
Vf ysme de Taorte non proéminent à l'extérieur reste en-
core enveloppé dé quelqueis ténèbres. J'ai donc pensé
qu'oh ne lirait pas sans inténêt deux observations d'ané**
viysme de Taorta soust^rnale reconnus pendant la vie ,
hvBD qu'il ne fissent aucune saillie au-dehors. Gë* ne sera
qu'après avoir rapporté ces deux observations que je ferai
GonnalU^e les signes de la maladie qui fait l'objet xie cet
article*
§ L* Observations (tanévtysmes, de Caçrte reconnus par
l'auscultation. — i ." Observation. — Sjmptâines géné-
raux des maladies du cœur ; battemens forts et sonores
^ous le sternum et les cartilages des premières côtes drôt^
tes , etc; m,ort six semiaines après Centrée ; dnèvrysine
vrai de C aorte sousternate; ossifications et ulcérations
de la même artère ; hypertrophie avec iUïatatiûn du
ventricule gauche , etc.
Jean Hîvet , âgé de soixante-cinq ans , terrassier , pas
très-fortement constitué , d'une taille et d'un embonpoint
. médiocres , pâle , ayant les cheveux cendrés «entra à l'bôpi-
talGochinle 98 novembre 182^. Iléprouvait depuis trois
ans des palpitations et des étoulTemens qu'il attribuait. aux
rhumes nombreux dont il avait été aflect^. Un nouveau
catarrhe bronchique .qu'il avait contracté-dans le mois de
septembre dernier l'avait forcé de s'aliter. Depuis celte
époque , son état s'était con^idéralflementL aggravé > il ne
pouvait plus vaquer è sas.péniblea travaux. Voie! Jes fbé^
nomèneâ qu'il nous lofirit à son entrée : teint d'un paie-
)aunâire ; pesanteur de tête , . vertiges , étourdissemeos »
cogourdiesemeat des membres ijifirieurs tels « que.sou vent
M MiMOIEES
) maUde: le» croit moriè : toux avec crachats épais, mo»
|ueux et coUaDS : étouffement au momidre exercice , sen-
timent de faibles^ dans la région épigastrique avec ten--
dance.à se trouver mal : langue rouge sur les bords ,
jaunâjtre k son milieu , assez humide , inappétence et naiK
sées ; pouls iirégulier , in^al , intemHttent , sans har-
monie avec! les battemens du cœur. ^ ^
. Auscultation. — Le murmure respiratoire s'entend dan»
toute la circonférence de la poitrine » il est même asses
bruyant; les battemens du cœur se- font également en-
tendit* dans toute rétendue du thorax. Explorés à la ré-
gion précordiale , les battemens des ventricules très-iné-
gaux ^ intermiltens » sont clairs , sonores et d'une impul-
sion médiocre. Au milieu des pulsations faibles se mani-
festent des contractions brusques, soudaines y analogues
au soubresaut d'un ressort. Sous le sternum et les carti^
lages des premières côtes stemales droites s on entend
des battemens simples , accotnpagnés d'un bruit très-
clair » comms éclatant , et mêlé (Cun sifflement pantcu--
lier. Les contractions des oreillettes s'entendent bien
vers les clavicules ; on ne les entend que très-confusé-
ment au contraire dans la région du cœur.
Diagnostic. — Hypertrophie anévrysmale des ventricu-
les du cœur , anévrysme de l'aorte sousternale. Prescrip^
tion : tilL orang, jul. digit. pédiL sinap, ) Les jours
suivans , le malade se trouve un peu mieux ; le sommeil
est tranquille , le pouls moins irréguKer , la respira -
tion ne semble pas gênée. Les 8 et g décembre , Top-
pression reparait très -considérable , le cœur frappe la
main par une large surface ,.lôs battemens du ventricule
gauche /moins forts- et moins irréguliers qu'à l'entrée ,
sont accompagnés d'un sifflement a^sez marqué qui ne
parait être que le retentissement de celui qui existe sous
le sternum et leB cartilages des premières côtes droites*
BT 0B8BBYA T I0R8. ^Sâ3
On continue Temploi de la teinture dé digitale i dont
la dose » graduellement augmentée , s'^evait, le 1 4 dé-
cembre , à sôUante-cinq gouRes. Le 19 décembre, à
la visite du matin , le malade présenté des signes* d^àlié-
nation mentale. Son visage, singulièrement décomposé',
exprime un sourire stupide ( suBppreèsiêm. de la teini.
dô digitale ). Le 20 , l'aliénation mentale persiste : jcat
homilne s^imagine qu'il va être fusillé:' il dit tranquil-
lement et avec Tair de la plus intime conviction V qu'il
voit disposertous les préparatifs de son supplice, demande
grfice à tout le monde , etc. ; pendant tout le reste" de la
journée, ils*imagina êtreà la péchedans8on pay si Le' pouls
est lent , mais très-irrégulier ; de tem ps en temps plusieurs
pulsations se succèdent coup sur coup. Le 8 1 au matin ,
continuation dû délire tranquille , pommettesNnjebtéés ,
yeux brfllans ( M. Bertin ordonne une saignée du piè^)-
Le soir , le malade parait paisible , son visage «st moins
coloré ; il est plus que jamais persuadé de sa mort pro-
chaioew* Le fis, a figure est sillonnée de* rides Bt tout*à-
fait décomposée ; air d'un étonnement stupide , sourire
imbécille , assouppissement. Le s3 , à la visite du matin ,
le malade semble avoir repris l'usage de sa raison ; mais
il a de la fièvre , son visage est injecté, sa langue sèche
et un peu croûteuse , sa t>eau chaude ( tilL orang* soupe) .
Les momens lucides ne durèrent pas long -temps. En
efiêt , quand on lui présenta la soupe, le malade la re-
fusa , sous prétexte que l'on voulait Tempoisonnér. Ce-
pendant il finit par l'accepter. Les 24» ^^ , 26 et 27 , la
raison se rétablit entièrement. Le malade, qui se souvient
de ses égaremens , ne conçoit pas comment il a pu les
commettre. Les 28 et 2g , l'esprit conserve toute son in-
tégrité. Les jours suivans , le malade se plaint comme à
l'ordinaire de faiblesse et d'oppression ; il dit étfe enrhn^
mé , et rapporte te siège de s&h mal sous U sternum oU
554 HinoiBES
U$ er{iôhatê :i^nt $ dU'il\ a fiachésr { on reprend Tusagi»
db la teinture de digitale ). Le 1 1 janvier 18^5 > oppres-
sion extRÔûie « eracbats blancs , opaques et collaos ; nou-
velle décofofposltion des traits. Le i5 , rintelUgence s'at
tère une se oonde fois. Le malade croit voir les canons
Inraqués sUr !»]«..• Enfin il meurt le i4 * à sept heures do
matin , après un râle assez prolongé.
Autopsie càdavéHtjuo ^uaranU-huit heures apMs la
tnart-*- 1.^ Habitude exUtieufe^ — Peu de rigidité cada^
V&rique i point d'infiltration » rougeur des.parties déclÎTes.
. û)."* Organea respiratoires et circulatoires. — Le pôté
gauche delà poitrine contieut plus d'une pinte de sérosité
FMige ^ analogue à du sang- délayé dans l'eau. Les deux
poumons sont généralement crépitaus ; le gauche -, corn-
pritilé pair l'épanchement » est bien moins rolumineqx que
le.droit. La membrane muqueuse des bronches est rouge.
I^è péricfivde -est iojeclé* hb coeur , débarrassé des caillots
énormea. qu'il cOàtem^it , est eucore d'un bon tiers plus
fcdumiueuicjeiue. le poin^ <}u sujet I les çavitéa droites
n'ofirenj; 4é rem^rquablp qo^ l^ Toogeur de leur mem-
braner iriterne^ Lès' çâvilésg^uches sont dilatées r le ren-
trioule aorttque > presque firois fois plus grand que le
TWbrioule {^ulmonakô j pouvait' contenir un œuf d'oie;
Ses parois vers Itt base ont environ six lignes d'épaisseur;
l'breiUetie corrèsponcl^ate ^8% aussi dilatée et hypertro-
phiée. Lés orifices ne préb^^tent aucunp lésion notable.
I>an9 loiHe sa pot%ion sousTSiernale » l'aorte, dilatée tau
tous ^eos 9 forme une tumeur ovoïde; du volume du poing
du' sufet ; le sac anévrysmltl « composé des trois meokbranes
attérieUeK uniformément âil||^$» contient un caillot
fibriueuxblano , qui n'est point divisé en couches concen-
triques distinctes et.K^perposéea; le3 parois artéfielles sont
.poisses ; k( p^rjlLo^ du.périoardovqQi se réfléchit sur le
WBmkàuçeiû^Bt dt l'uorta i»M rou^e , injectée ainsi ^ue
£T OD.SSRyATlONS. §5â.
la iuniqfte cellul^ufiç de celle arlère ; la membrane in--,
terne de cçUo-ci est.ppur ainsi-dire criblée d'ulcérations.
Décpllée en plusieurs points» on trouve au-dessous d'elle ^
une matière pullacée , grumcleu$^ » aibéromateuse » jau-
nâtre ; cette membrane se détache facilement de la moyenne •
L'aorte pectorale descendante et l'aorte abdominale con-
seryept très-sensiblement leur calibre ordinaire ; mais
leurs parois , dures et épaissies , crient sous l'instrument
iqui les incise. Le^ surface interne du vaisseau est comme
.plaqué^ 4^ lames cartilagineuses et calcaires , dont quel-
ques-une^s ont déchiré la membrane interne et sont à nu.
au milieu du «ang. On y rencontre en outre un grand
nombre d'ulcérations : de celles-ci , plusieurs sont tc^s^
profondes et d'une couleur noire , les autres plus super-
ficielles n'intéressent que la membrane interne qui est
généralement inégale et rugueuse. La rougeur x[ue j'ai
dit exister à la surjace de la tumeur anévrysmale » règne
tout le long de l'aorte. L'altération de la membrane in-
terne se prolonge dftns les artères qui naissent immédia<
temcnt de l'aorte , circonstance qui diminue d'une ma-
nière inégale l'embouchure des troncs qui partent de
la convexité de la crosse.
S."^ Ot'ganes abdominaux. — La portion du feuillet pa-
riétal du péritoine , qui se trouve en contact avec les cir-
convolutions inférieures de l'intestin grêle , est tapissée
d'une fausse membrane couenneuse, jaunâtre, albumi-
neuse et tout- à-fait seinblable à du pus concret. Ces cir-
convolulions elles-mêmes , enfoncées dans re^çayation du
bassin, sont d'uqi rouge foncé à l'extérieur. La .membrane
muqueui^e do l'estomac offre une fougeur ponctuée très-
vive p qui se termine bru^uement vecç le duodénum , avec
la blanct^eur duquel elle contraste. L'intes.tin grêle con-
tient une matière liquide, rougeâtre , sanguinolente , ana-
logue à do U lie de vin; «a membrane muqueuse, commet
S56 iit;HoiEE8
imbibée de ce liquide » est d'un rouge foncé ; ses ftissea'uz
capillaires , admirablement, injectés , forment des arbori-
sations très -touffues; quelques circonvolutions ne pré-
sentent que des réseaux isolés; partout ailleurs , Tinjection
est continue» le Ussu de l'intestin est facile à déchirer et
comme flétri ; la membrane muqueuse n'ofire aucune
trace d^ulcération , mais dans les dernières anses de l'iléon
elle est recouverte d'une couche grisâtre qui lui adhère
assez fortement et ressemble tout-à-lait à une -feusse mem«'
brane , telle que celle qui existait sur le péritoine corres-
pondant. La membrane muqueuse du gros intestin oSra
une rougeur et une injection usée ; les autres visoères
abdominaux sont sains.
4«® Organeè encéphaUquàs. — Les méninges sont lé^
sèrement épaissies 6t d'une couleur un peu laiteuse ; les
ventricules cérébraux contiennent une assez abondante
quantité de sérosité blanchâtre ; la substance cérébrale ne
présente aucune altération sensible.
IL* Observation. — Symptômes ordmatres des maladies
du cœur; battemens simples très- forts, accompagnés
4'un bruit de sofjifjlet dans la région du sternum et
la partie latérale supérieure droite de la poitrine, etc.^
mort sept semaines après Centrée. Anévrysme énorme
de C aorte sousstemàle, sans rupture de ses parois,
hypertrophie très-considérable du cœur , etc. (i)
Pierre Pinçon, âgé de trente*cinq ans, matelassier,
d'un tempérament sanguin bih'eux , fortement, constitué ,
cheveux châtains , entra à l'hôpital Gochin le %o mai i8s3.
Il éprouvait , depub plusieurs années , une difficulté de
respirer qui augmentait * surtout lorsqu'il m^ontait un e#-
ealier, et des battemens de cœur auxquels il fabait peu
d'attention. Mais djepuis trois mois la dyspnée et les palpi-
(i) J'ai recueilli cette observation conjointement avec M. Lesicur ,
qui a dessiné le cour et la tumeur anëvrismale. La pièce anatomiciuc
1^ 6\é dé^aéç chez M. le P-*^ Breschct.
Et OB8BBTATIOH8. 557
tatioDs étaient deyenaes beaucoup plus considérables et
s^étaient compliquées de symptômes gastriques pour les-
quels on avait appliqué quelques sangsues. A son entrée ,
le malade présentait l'état suivant : face livide , plombée
et bouffie; infiltration des membres , surtout des gauches;
oppression, orthopnée, parole entrecoupée; peu de sommeil,
réveils en sursaut; pouls régulier , sans fréquence» dév^
loppé, dur et vibrant au bras droit, très-petit au bras gauche i
toux avec craclîats visqueux ; langue humide et blanche.
Auseutkitkdi. — RSle muqueux dans presque toute
l'étendue de la poitrine ; on entend, sous la partie mojcenne
et supérieure du sternum , et sous les cartilages des pre-
mières côtes droites , jusque vers la clavicule, des batte-
mens simples très-forts accompagnés d'un brmt de soufflet
très-prononcé. Ce- bruit se fait entendre dans là régioa
précordialé , et y couvre pour ainsi dire le aon des ven-
tricules , dont les contractions , isochrones aux battement
simples indiqués, soulèvent assez, fortement le cylindre.
Diagnostie. — Anévrysme de l'aorte ascendante , hy*
pertrophie du cœur, catarrhe bronchique. (M. Bertitt
prescrit une saignée de trois palettes , un julep avec la
teinture de digitale , et une tisane apéritive. La saignée
procura du soulagement et diminua l'oppression. ) Le aS,
retour de l'étouffement, anxiété extrême, insomnie. Le 94,
même état , picotement dans les membres , sentiment
d'un poids incommode dans la région précordialé et vers
l'appendice xiphoïde ; ventre en assez bon état* Les jour^
suivans (jusqu'au 4 juin) , amélioration , visage moin^
livide , respiration plus libre : l'inégalité des deux poul^
continue ; le droit est toujours vibrant. Les veines jtigur
laires gonflées offrent des battemens isochrones à ceux dea
carotides. Le malade se lève et mange la demi-portion ; il
a beaucoup de peine à monter l'escalier , et est obligé de
^arrêter k chaque marche. *-:L9 5» au soir, c^ccès d'asthmj)
S60 KiHOIBBS
f|iiî 0*^1 gatee que le tiers de celle du ventricule ; ses
ûurob ont aiigmMité d'épaisseur , sa membrane interne
est rouge. L'orifice auricplo-yentriculaire gauche est
dans l'état naturel. Le yentricole droit est dilaté ; Tépais-
seur de ses parois n'est sensiblement augmentée ni di-
minuée ; ses colonnes charnues sont très-déyèloppies.
L'oreillette droite égale en capacité le yentricule gauche;
ses parois ne août pdint amincies ettfes colonnes charnues
sont assez prononcées. L'orifice auriculo-yentriculaire
droit est tr&s-dilaté, ses yalyules sont rougis ainsi que
la membrane interne des cayités droites : cette rougeur
est plus foncée que celle des cavités gauches.' La clx>ison
ventriculaire participe à l'hypertrophie du ventricule gau-
che auquel elle semble appartenir tout entière. L'aorte
aous-stemale , dilatée jusqu'aux troncs qui naissent d<^ la
convexité de sa crosse , forme une tumeur anévrysmale »
l^èrement ovoïde , un peu bosselée à sa surface. Gomme
la dilatation affecte particulièrement la paroi antérieure
et latérale droite de' l'artère » le sac anévrysmal fait sail-
lie » et est en quelque sorte pendant dans le* côté droit do
thorax où il répond aux quatre premières côtes et à leurs
cartilages. La dilatation est peu prononcée à la paroi la-
térale gauche et surtout à la paroi postérieure de l'ao rte ( i ) .
Les trois membranes artérielles dilatées composent la poche
anévrysmale doOtrépaisseur est plus considérable que celle
qui est naturelle aux parois de l'artère. La membrane in-
^me est d'un rouge très-prononcé qui se prolonge dans
tout le reste de Taorte , et dans plusieurs des troncs qui
(i) Les deux observations qui viennent d'être rapportées , et sur-
tout la dernière , concourent , avec un grand nombre de îadts sem-
blables y à démontrer combien la doctrine de Scarpa , relativement
^ux anévrysmes , esl peu conforme à la iiatu^. L'existence des ané*
;i^rysmes vrais est prouvée par des observations si nombreuses e;^t si aur
thentiques , qu'on a peine à concevoir que l'opinion du professeur de.
f^àviesoit encore partagée par quelques médecins de nos jours.
BT OBfBBYATIOlfS.* SGl
en parteni ; die est parsemée de petites Qleératiom et
d'une infinité de Iame# calcaires ou cartilagineuses jaunfr»
très /situées au-dessous d'elle plutdt que dans son propre *
lis^u , et dont quelques-unes néanlnoins sont à nu dans la
caTÎté artérielle anévi7smée. Cette dernière est remplie'
d'énormes caillots de sang » non disposés en couches con**
centriques » mais confusément entassés et pour la plupart
récens: quelques-unsseulement^plas anciens, sont ccmime
charnus. La tumeur anévrysmale se termine d*une ma-
nière douce et graduée vers la Isous-clavière gauche. A pais
tir de cette artère» l'aorte reprend son calibre naturel ;
elle o£&e seulement à l'intérieur quelques plaques jaunS-
treSy rudimens d'ossifications , suivant l'expression de Mor^
gagni. Les poumons comprimés par le cœur et l'ané^
vrysme aortique , sont refoulés vers les clavicules et le9
côtes ; ils sont légèrement engorgés , mais d'ailleurs cré"
pitaos. La membrane muqueuse des bronches estroug»
et recouverte d'un mucus rouillé.
S.** Organes abdominaux. — La rate et le foie sont
très volumineux et gorgés de sang : le tissu du foie est
d'un rouge brun. On y remarque une infinité de pointa'
noirâtres qui ne paraissent être autre chose que du sang
épanché d'abord dans ce tissu » puis combiné avec lui*
On pourrait donner à cet état pathologique du foie le nom
d'apoplexie hépatique , en raison de son analogie avec
la maladie décrite par M. Laennec , sous le Utre d'apo»
plexie pulmonaire. Les vaisseaux gastro-intestinaux sont
également gorgés de sang. C'est à cette congestion san-
guine passive qu'il faut rapporter la rougeur foncée et
ponctuée qui existe sur la membrane muqueuse de l'esto-
mac et des intestins.
S* IL Des Signes propres de l'anévrysme de Paorte.
— Selon Corvisart le diagnostic des anévrysmes de l'aorte
ofiQre toujours quelque obscurité , quand la dilatation ne se .
^MDW ^fohiteilhMebiirs / tiadi» ^'ii tItfrieBC évkfeal
I^Mqiie kl 'toÎMttlfïtVifre àir<Bil>«t «« tsueher 4h pn--
iM^ Ptr^Miiom riiihifiMitit el dttcotons le» dignes
q«<^«elittiiil9eméè0oia>Rgiirdeeeiiiipê le» pios propws
k Arfre soÉipçoDMr w mèM à fiim MooiiDaltre Teiisteiioe
dus âmivrjwildft qài ne eentpas #oMfe' senrilites à k vœ.
Cwisigtiii iMClèt iomm : i;^ aa Mflcneiit particulier,
^Mtt^iVAiste^'fenqiae Vimâf^itod riè^ <a ioriMSr
déli«n»ïae'la:MnpreMion 4e U^lraebée-artère; maisee
stflemeflrt , qui s'est poorafan dire (faVHi aeeident de k
itàkidiev peaiêtre prodah.; vonme H. GonÎMrt eif^eil»
hji^flttiiewi'etemple, pardes Usioos aotvea4|ue Fan^
TVy9Biedel*aef1i0.'t.* Un l>rcHsaeiiMiit partientieir ^ tt
fait^ftielqueliMaiBeiiirr^fa^deAasdvjieft oli se troo^efia^é
le'icéaor , œt iorgane baltaat dans sa place aocMMitimte.
Ce feîg&e mérilB, je pense» um. aériease cenîdératii
mais llpanitt qu'il C'est pas coostaat , puisque M^
nec ne Ta jamais trouvé que daus les cas ob la Uaamff
éttfit dé(}h visMe h reatériecir : oa ^se Mutient^^ était
Ikrès-aaarqtié ehee k sa}etde aotue deuiièaie afcserya<ioa%
3.* L^bteurité du sea que read la partie sapérleure et
is«ye«flfe de la poitrine qaaad on la 4irappe. Mais k ^aei
se ¥éd«it la wakmr d'up tel signe , * quand on réfléetat
combien Vautres maladies peuvent produire le méflSB
phénomène ? et dans combien de dilatations de Taorte ,
ati'^etftraire , la poitrine ne résonne-t-elle pas asees Uen
dëns 4a région du sternum ? 4*'' La petitesse du pouls
et son irrégularité dans certains cas; d'autres Ibis «on
fûégalitésur les deux bras.^ Mais une foule d'afiipctions
différentes de l'anénrrysme de l'aorte ne peuvent-elles pas
donner lieu à ces phénomèneâ ?
Tous ces symptômes né sauraient donc être comptés
au nombre des signes , en quelque sot^te /pathogiiomonî-
ques de Tané^rysiâe de l'aorte , pour me scHnrir de/ Fes^
ET OB^Xft^At'lONS. tes
préj^simide M. Cordsart. MaisjeyeMtfuWltut tiik^cytilé
toute rim^taaoe qui leur a' été attaûMe ; 11 ért 'iie
toute évidence qtiMis &eserti^aiéflt«q[ti*à iaiire tebomiaftfé
ranérrysme de la portion sous-stemate de Inerte » et
qu'ils ne seraient nullement propres V éckiréf te diagttos*
tic des anévrysmes de l'aorte pectorale descendante /6t
sur-tout de l'aorte «bdomina'le; car, datis ee dernie^ettS';
on n'observerait point te sifflement de ta vâix, tetHLisâ^^
tnent au-dessus du lieu où. se trouve plàeé te cieur, Pvhs&tt^
rite du s&n, que rend ta partie supérieure et mojewneda
sternum, ni même la petitesse, CirrégutarUé du peûls
et son inégalité sur les deux bras. Nbns avons Vud'aiUeVM
que la concession que je faisais tout-à^'heure ^st fotit4i-
fait inadmissible ; il est donc «déaiontré » fe le répète ,
que les symptômes dont nous venons de peser latalenrne
sauraient être regardés comme ^es signes sreffisans pdvr
faire reoonnaUre ranévrjsme de l'aorte , etqa'à Tépoqne
où écrivait M. Corvisart, il n'existart aucvtn moyen sûr de
diagno^iquer cette maladie , si ce n*est 'dans les cas où' la
tumeur pouvait être sentie extérieurement; cas ijui te ré-
daisent txnx anévrysimes <le l'aorte ventrale» et au très-
petit nombre -de ceux de l'aorte ascendante qtii usent le
sternum ou déjéttent les cartilages des côtes; encore ,
dans ces circonstances même , ppurrait-^on se tromper ,
ainsi qiie M* Laennec en rapporte un exemple {de CAm-
cuk. méd. j t. II , p. 426* ) Au reste, je suis loin de pen^
scr que les signes indiqués par M. Corvtsart doîvelit
être négligés. Je conviens , au contraire , que , réunis à
ceux qui me restent à examiner maintenant , ils pourront
donner au diagnostic une certitude beaucoup plus com-
plète. Ces derniers signes sont fournis par rauscultation.
M. le professeur Laennec, dans son ouvrage surTafc^-
cultation médiate^ s'exprime ainsi en parlant des signes
de l'anévrysiBe ^ i'aorte. s Je ne sm ^p encore jos^
664 KiKOIBBS
qa'à quel point l'auscultation médiate pourra servir i
établir le diagnostic des anéyrysmes de raorte. J'en ai
pea rencontrés depuis le commencement de mes recher-
ches. Qoelques-nns de ces faits donnent l'espérance» et
même- la certitude que , dans plusieurs cas au moins , le
cylindre fera reconnaître la maladie avant qu'elle ait pro-
duit aucun symptôme local ou général grave. D'autres >
au contraire» prouvent qu'un anévrysme très-volumineux
de l'aorte- pectorale peut exister sans que l'auscultation
le fiisse reconnaître » surtout si l'on n'a d'ailleqrs aucun
motif d'en soupçonner l'existence. » Les deux observa-
tions que j'ai rapportées et dans lesquelles Tanévrysme
de; l'aorte pectorale a été reconnu , bien qu'il ne fit au-
cune saillie extérieurement, m'oift en quelque sorte forcé
de prendre le parti de l'auscultation contre son . célèbre
inventeur lui-même. Il sera d'ailleurs facile de concilier
nos deux opinions , . si l'on veut réfléchir aux considéra*
tiens suivantes. Convenons avant tout» que le seul signe ca-
ractéristique , véritablement pathognomonique de l'ané-
vrysme de l'aorte , consiste , comme l'a dit M. Laennec;
dans les battemens simples que l'auscultation fait recon-
naître dans la région correspondante à la tumeur anévrys*
maie. C'est au moyen de ce signe que M. Laennec a
reconnu deux anévrysiïnes de l'aorte ventrale , « dont le
diagQostic aurait été fort incertain par la seule application
de la main ; < c'est au moyen de ce signe que le même mé-
decin a reconnu deux cas de dilatation de l'aorte ascen-
dante ; enfin , c'est à la faveur encore de ce signe que
nous avons reconnu » de notre côté » les deuxanévrysmes
de la portion sous-sternale de l'aorte dont on a lu pré-
cédemment l'histoire. * Que peut-on objecter à ces faits ï
comme il est pour ainsi dire , physiquement impossible ,
que les battemens indiqués n'existent pas daas tous les
cas du même genre , on peut se croire en droit d'en
BT OBSERVATIONS 565
conclure p qu'au moyen d'une exploration exacte^ le dt^g*^
nostîc dés anévrysmes de l'aorte sera toujours rigou-
reusement possible. Je saU bien que M. Laennec rap-
porte qu'il lui est arrivé trois fois , depuis qa'/l fait usage
du cyKndre, de méconnaître des anévrysmes de l'aorte:
la première , chez une femme dont l'anévrysme s'ouvrit
dans le poumon droit ; la seconde , chez un vieillard qui
avait une dilatation de la crosse assez considérable pour
y loger deux œufs de canne; la troisième , chez une fe|nme
de cinquante ans , de petite ,taille , et dont la poitrine
bombée en avant et en arrière » paraissait être ainsi dé-
formée par le rachitis. La cause réelle de cette défor-
mation était un anévrysme vrai de l'aorte ascendante ,
plus volumineux que la plus grosse tête d'un fœtus è ternie ,
et qui occupait au moins le tiers de la capacité de la poi-
trine ( Ce fait a beaucoup d'analogie avec notre seconde
observation).
Certainement , dans les trois cas que je viens d'indi«-
quer 9 s'il était arrivé à M. Laennec de ne pas reconnalti'e
l'anévrysme de l'aorte , après avoir ausculté attentive*
ment la poitrine » je n'hésiteraispoint à placer ce^tte ma-
ladie au nombre de celles dont le diagnostic est au-dea*
«us de toutes les ressources de l'art. Mais M. Laennec a
«oin de nous dire que , chez aucun des sujets en question»
on n'avait appliqué le cylindre sur le sternum. Je suis in-
timement persuadé que , sans cette dernière circonstance,
Texislence des anévrysmes de l'aorte n'aurait point été
méconnue par un observateur qui possède à un ()egré si
éminent le don précieux » et ce que j'appellerai^ volon-
tiers le génie du diagnostic. Ainsi donc , les trois, faits
que j'ai cités tout-à-l'heurc ne prouvent rien coptre la
certitude des signes que fournit l'auscultation pour le
diagnostic de la maladie qui nous occupe.
La seule objection solide que l'on puisse proposer dans
3. zy
5^6' t&voitiEs
le svAei que nous eXMntnmis , e^est que , éant leê eaâ ôd*
Fànérrysoie ocèupe Taëi^te sous-stermile y lêê faattetoiend^
caractérisiiqnes que nous atons faentionoés pourront être
pris pour ceux des yentritules au cœur. Toutefois cette^
objection est encore plus spécieuse que solide, fille'* eM
fondée sur le sitnple raisonnement , et ici , comiae dans-
tant d'antres circonstances » robserratiod toute puis-
sante se tronre posilirement en eoniradietion avec le «toi-
'sôndement. Je pais assurer en efièt , que dans les àeux
casque j'airecueiBb^les battemetis avaient quelque ehose
de si particulier , que jer ne pense pas qu'il soit p osaîMe
di^ les confondre arec ceux du cœur , si l'on pratique l'aus^
cttltation avec toute Tattentiôn nécessaire» A la téfîlé ;
cotnme ils se font entendre par ilne sorte de retentiasef
'ment ( du moins quelquefois) dans la région précoréîâlè^
et qu'ils peuvent être accompagnés d'une sorte de brait
de soufflet » on pourrait , d'après ces indices , croire li
Texisteûce d'un rétrécissement d un des orifices du tnsnt.
Mais on étitera asses facilement cette erreur, -eiatcfeiiil^
gérant que les battemens sont beaucoup pins ferts «ow le
sternum éi les premières côtes , que dans la néigiob^pré^
eoiH&de élliMnême. il existe aussi dans la naftur<e éa bruis-,
sèment qui accompagne ces deux maladies différentes , des
nuances qui pourraient les faire distinguer ; mcfis «il -fiiut
avouer qu'il seraH quelquefois lfès-dfQici]e de -déerire
ces nuances , qu'elles échappeni .à l'expressipn » et que
Toreille seule , par une sorte de tact qui lui ost propre',
est capable d'une telle analyse. Je dirai même en» passant,
et d'une manière ^sérieuse , qu'il n'est pas donné à toutes
ies oreilles de «posséder ce tact, en quelque sorte, médi-
cà\ » et que c'est sans doute là une 4les raisons pour vies-
quelles plusieurs médecins ont)ugé avec une sévéritéibîen
injuste l'une des plus précieuses découvertes de>ce siècle.
^Ibis revenons à notre sujet.; il résulte , je <^ois y de tout ce
ET OBSERVATIONS. 56j
que je viens d'exposer » (jiièles t^attëmensque M. Laennec
côDsIâère Cdnàiilè'fe si^ne pàltognomonique' des' aiië-
vrysrries de ' Câortè pectorale descendante et dé Taorte
ventrale /sont un Indice non moins certain delà dilata-
tion d^e ^a portion ascendante de Taortequi est'placée plus
heureusement , si Ton peut ainsi dire , que les deux autres
portions du vaisseau , pour transmettre ces pulsations*
ie me résunîé oiaintenant , et je crois poùvofr établir
comixiè à'peû-près certaines les propositions suivîtntes.
ï\* Les anciens 'médecins ne nous ont fourni aucun
moyen sûr et spécifique pour reconnaître les anévrysmes
dé l'aôrté.
'2.* Les signes que M. Corvisart a présentés comme
propres' à caractériser Fanévrysnâe' de Taorte non proé^
niiiieât à re]i;térieur / sont comiùuns à beaucoup d'au-
tres maladies / et ît est des anévrysmes de Taorte d'âil-
léùrs dans lesquels oii' n'observe aucun de ces signes.
3.* L^àiiscultàtion seule nous donne dès signés cer-
tains dé l'anévrysme de Taorte , soit qu'il fasse saillie à
l'extérieur » soit qu'il échappe encore à la vue , soit qu'il
occupe la portion sous-stcrnale ^ pectorale ou ventrale du
vaisseau. Dans les cas où la tumeur n'est pas sensible à
Toeil ni au toucher , Toreille remplace ces demiei^ sens
et fournit des données aussi fidèles que celles dont ils
sont eux-mêmes la source. Or, les signes caractéristi^
ques fournis par l'auscultation sont des Battemens exis-
tant dans la région correspondante à la tumenr anévrys-
maie.
4** Il pourra souvent arriver que l'on trouvera à l'ou-
verture des cadavres / des anévrysihes de l'aorte dont
on n'avait pas même soupçonné l'existence. Mais alors
c*est que l'on n'aura pas exploré la poitrine bu l'abdo-
men ; et cette proposition , loin de détruire la précé-
dente , ne fait que la confirmer ; car elle prouve seulé-
" ■ ^^ ■ 57..
568 H&1I0IEB9
ment que si Ton n'a point reconnu Tanérrysme » ce n'est
pas que la science manque de moyens pour le découvrir ,
mais que ces moyens n'ont pas été mis en usage.
S."" Rien n'est mieux démontré aujourd'hui en méde-.
cinc que l'existence des anévrysmes vrais. Non seule-
ment toutes les parois artérielles peuvent se dilater assez
pour former une luroeur anévrysmalo , quelquefois énorme
comme la seconde de mes observations en fournit un exem-
ple ; mais il est certain encore que les membranes interne
et moyenne d'une artère peuvent être ulcérées , sans que
pour cela il se forme actuellement et nécessairement un
sac anévrysmal aux dépens du tissu cellulaire environ-
nant. Car celte érosion existait en plusieurs points chez
- notre premier malade , et cependant on n'y rencontrait
point de kyste anévrysmal. Il est vrai que si le malade
eût vécu plus long-temps , une tumeur anévrysmaie au-
rait pu se former , suivant le mécanisme indiqué par
Scarpa , c'est-à-dire , par l'infiltration du sang sous le tis-
, su cellulaire péri-artériel , etc.
x'
À la suite de ce travail , spécialement consacré au diag-
nostic deys anévrysmes de l'aorte , nous allons placer une
observation intéressante qui nous a été communiquée par
M. le docteur Ferrus , médecin de Thospice de la Salpé-
trière. Cette observation nous offrira un exemple de per-
foration ulcérative du commencement de l'aorle, perfo-
ration qui fut suivie d'un épanchement mortel de sang
dans la cavité du péricarde. De semblables faits sont ra-
res. Cependant Walter , Morgagni ( Epist. 26 ) , Scarpa
( Traité. de l'qnévrysme) , en ont recueilli des exemples.
Une femme» nommée Lauret, avait été tourmentée
par de longs et profonds chagrins. Depuis cinq mois cUc
se plaignait d'oppression , de souffrances continuelles et
ET OBSBRVATIONS. S69
d'un déroiement habituel. Elle fut reçue à Thosplce de
la Salpélrièro. Le séjour d'un hôpital lui paraissait dés-
honora ut , cette idée lui laissait des regrets douloureux
de son état antérieur. Néanmoins elle se levait, se pro-
menait et mangeait avec assez d'appétit. Les soirs , elle
montait , non sans beaucoup de peine , h son dortoir , situé
au quatrième étage. Elle se couchait h^ quatre heures et
demie , dormait peu , se plaignait beaucoup , et était obli-
gée d'aller plusieurs fois à la selle pendant la nuit , ce qui
incommodait ses voisines. Celles-ci demandèrent qu'on
la transportât à rinfirmerle , mais elle s'y tefusa.
Le 20 octobre 1823 , elle reçut la visite d'un neveu
qu'elle n'avait pas vu depuis sept ans. Elle fut fort affli-
gée de ce que son parent }a vît dans un hôpital. Le len*
demain , son émotion fut beaucoup plus vive , en aper-
cevant une cousine qui s'était élolg&ée d'elle depuis vingt-
deux ans. Elle tomba dans un évanouissement dont elle
revint difficilement. On la transporta dans son lit. M. Bel-
homme^ qui a recueilli tous les renseignemens que je
viens de faire connaître , appelé auprès d'elle , la trouva
couchée sur le côté , le visage pâle » couvert de sueur ; elle
respirait difficilement et son cœur battait à^eine ( as-
persions de vinaigre , frictions sur les membres , etc. )
Elle fut très-promplement soulagée. M. Belhomme lui
prescrivit une potion calmante et lui fit un billet d'ad^
mission pour Tinfirmerle. A quatre heures et demie , on
l'y transférait lorsqu'elle fut prise , dans rcscallor , d'op-
pression , de suiTocation , de raie , suivis d'une mort très-
prompte. On la plaça dans un lit , et l'on fit venir do
nouveau l'interne que j'ai déjà nommé. Il la trouva sans
pouls, le visage décoloré et les extrémités froides... en
un mot dans l'état d'une personne qui vient de rendre
le dernier soupir.
l/autopsic cadavérique' (ixi faite par M. Fcrrus lui-
570 ifiMOIJIBS
■ ' • ■ - ■
même. Le cerreau et le cenrelet n'oârent s^ucunc altéra-
tioD. Les poumons sont sains. Le péricarde a une am-
pleur insolite , sans augmentalion de lepaisseur de ses
parois; son plus grand développement est à gauche el en
bas où il louche à la pierre costale, et refoule en haut
le poumpn gauche dont -la base se trouve éloignée de
sept à huit centimètres du diaphragme. Une incision faîte
.]^ la partie antérieure donne issue à quatre ou cinq déd^
litres de sérosité un peu trouble. Un caillot épab de plu-
sieurs millimètres, du poidtf d*enyirQn dixbuit onces et
d^xtie (^75 [nrammes) , forme au^ cœur une enveloppe
oppiplète. Cet oi^ane , d*un volume ordinaire , est pâle >
décploré , environné de peu de graisse. L'aorte , à sa sôr-
lie du. ventricule gauche , dans l'endroit où ses parois
sont fortifiées par le feuiftet que leur fournit le péricarde »
pi^éseçtp un trou rond , de trois millimètres environ de
diamètre, communiquant dai^ .]a cavité dp péricarde ,
et reicçuypr* , P V. le caillot indiqué plus hauj. Tout au-
tour les parois artérielles sont amincies et parsemées de
petits po/n^s rouge!S|'., jusque la. crosse aorlique : les par-
ties yoisii^s sont infiflrées. Au-dessus de la perforation ,
l'aorle est rétrécîe , en partie ossifiée. D'autres ossifications
existent h rorigine du tronc brachio-céptvalique , de la
sous-clavjbère gauche et de la carotide du même côté. Le
foie , très volumineux , remplit rhypocondrc gauche. Son
bord tranchant est recouvert par le colon transyerse ,
sa surface parsemée de veines variqueuses très- ténues ^
sa coule^ti^ d'un rouge plus foncé qu'à l'ordinaire. A sa
face concave adhère fortement la rate , aussi très-volumi-
neuse , et présentant les mêmes altérations. L'estomac
ample f pâle à l'extérieur , offre à ^a surface interne#une
couleur rosée assez forte qui suit les intervalles des yei-
nés et ne disparait pas .par le râclement avec le scalpeK
Les mtestms sont -distendus par des gaz. Leurs surface»
ET 0B6B&TATI0NS. &;!
èxlernc'et inlérse «ont égaleorool p&los ; s^ucuoe autre air
téralkm ne s'y ditteaiarquer.
Il n'e»t pas dèuteux que l'imjpreMÎQn ^morale vire
qu-épréi«ra cette feanne à la vue de sa cousine » fut la cause
idétern&iiiftnte de la rupture de l'origine de Faorte ulcérée,
^t qàe cette perforation » source d*un épanchemcAt saor
^ifi daas.Ie péricarde» donna lieu à la syncope dont
4K>us. avons parlé €Î-devapt. Cependant» circonstançç
trfes«-remarquabie 1 la malade ne succonvbe point imaié-r
dîateinent à cet :aGcident. Elle revient à elle-méino » aii
«Contraire , et n'expire que une Ij^eure i^rèi , au Mpom^
•où on la transférait à l'infirflaerie» c-est-à-dice, loraqpEiç
les mouvemens et les secousses que ce transport lui Qt
•éprouver' eurent détaché le caillot salutaire qui avait
sans doute momentanément bouché la perforation 4Q^l!!ar«>
tère , et opposé «ne digue , il la vérité , hien.fragUe ^ à
l'écoulement du sang. Nouvel exemple de la rnéces^lté
•d'une immobilité parfaite dans les cas d'hémorragies-dont
une cause semblable a suspendu le cours I Mais dans ce-
lui dont il s'agit ici, le repos le plus absolu ^a'aucait pu
retarder que de quelques heures peut-^tre une mort iné--
vitidile.
■ ■ I ■ I II
Exposition succincte du développement et des fonctions
des systèmes nerveux latéraux des organes. des sens , et
de ceux des mouvemens dans les animaux vertébrés ^
par A. DjsbMouLiifs , D.-M.-P-
1/" SECTION. — Des nerfs engénéraL — i .* Chaque nerf
des &QQ& «'insère sur Fasacérébro-sphial &un (appareil central
5^9 EàHOIBBS
particulier ; il n'y a d'exception que pour le nerf auditi£
s.*" J'ai démontré le premier que le norf olfactif ne
s'insérait pas au cerveau, que le renflement ou lobe
médullaire logé dans la fosse elbmoldale (fosse qui ,
dans plusieurs mammifères , chez quelques chauve- souris
en particulier , représente au moins le tiers de la holte '
cérébrale ) ; j*ai démontré » dis*je , que ce renflement
n*est point le nerf ol&ctif» que c'est un lobe encépha-
lique du mdme genre que les lobes cérébraux , optiqaes ,
cérébelleux , etc. ; et que ce lobe donne naissance <m in-
sertion aux nerfs olfactifs , comme les lobes optiques
donnent naissance aux nerfs du méine nom* Auparavant
on ne comptait h l'encéphale des mammifôres que trois
paires de lobes , les cérébelleux » les optiques et les céré-
braux,
S.* Les nerfs olfactifs et optiques sont les seuls dont les
fibres* se continuent avec ceUes de l'appareil cérébjro-
spinal correspondant /encore le nerf optique du cyclop-
tëre n'est-il que juxtaposé. Mais lors même de cette con-
tinuité , il n'y a pas lieu d'en conclure que le nerf est une
production sortie du lobe , car dans le cas de défout de
form^Hion de tout l'axe cérébro-spinal, chaque paire de nerfs
et ceux des sens surtout n'en existent pas moins avec tous
leurs appareils externes ; leurs extrémités encéphaliques
ou spinales plus ou moins rudimentaires sont alors libres
et flottantes.
4.* Les systèmes nerveux latéraux sont donc formés à
leur place , comme l'axe cérébro-spinal à la sienne , et
des obstacles subséquens peuvent empêcher , à dilKrens
degrés, l'établissement de leurs connexions.
ô."" Dans l'état normal de Taxe cérébro-spinal et
des systèmes nerveux latéraux ( excepté les nerfs olfac-
tifs et optiques) , il n^ a que juxta^positlon des nerfs aux
points correspondaus de Taxe. Cela est visible surtout
ET OBSERVATIONS. 673
d'après même ia figure s de la pi. s de Gall , pour les arcs
neryeux dont les côtés se prolongent dans deux paices de
nerfs à-la-fois^dans la région ceryicale chez l'homme ,
aux racines postérieures. Cette juxtaposition des neris à
l'axe cérébro-spinal sans continuité de la matière mé-
dullaire » et par continuité seulement des envelopper
ou névrilèmes avec la pie -mère , s'observe dans les^
poissons pour tous les nerfs , excepté l'olfactif , car
l'optique même est juxtaposé dans le cycloptère. Dans
l'homme , cette juxtaposition ^ déjà apparente pour les
racines arquées, dont les deux prolongemens se rendent
aux deux paires collatérales , Test aussi pour les racines
de la cinquième paire , et dans l'embryon pour tous les
nerfs , moins les optiques. Et non-seulement les nerfs no
sont pas continus avec la moelle , et h plus forte raison
n'en sont pas une production » mais leur connexion ne
nécessite pas l'existence » dans le segment d'insertion cor-
respondant 9 d'un amas de matière grise i car tout le
long de la moelle épinière de l'embryon humain de
trois à quatre mois , et des poissons et des reptiles que
j'ai examinés , les deux surfaces interne et externe de ^a
moelle ^-et l'épaisseur qui les sépare^ sont égaleipeiit
blanches.
6.^ Les nerfs des sens , même dans le maximum dedéye-
.loppcment , ne nécessitent pas d'amas de matière grise
au lobe d'insertion , car le nerf optique , dans le cas de
plissement chez les poissons » s'insère à des lobes formés
seulement de matière blanche*
7/ Comme Gall a eu raison de le dire , les appareils du
même nerf sont plus ou moins compliqués et plus ou moins
nombreux dans les différens aaimaux.
S.*" Tous les nerfs du système cérébro-spinal , exclusive-*
ment propres » soit au sentiment , soit aux mouvemens , ou
conducteurs de ces deux actions à-la-fois , n'ont point ^o
^tràctiire'réellomenldHrérèale. Tous cqnsi^^ent en matière
iiiéchkllaire ; dotitenïtie dans une enréloppeiibreùse. Celte
lefA'viéloppè €»t nà tuyau cylindrique ou étenda'en membrane.
l.)6 'niëiùeTiêrftensîlîf , Toptique , par exemple , peut exister
'gàiis farines de tuyàuk ou de faisceaux de fibres ; ou sous
Vraies 'de m'embranes. Lés nerfs conducteurs du mourci-
'iheût ëô'nt 'teuls constamment dès cordons cylindriques
'OU pfiiif 6t des canes très^alongés.
^^••Tciùs Té&tierfs exclusivement coriducteurs ilu tn'ouye-
'n][ent'sont défiJourVus de ganglions ; tels sont , dhns rhômme
itfiême et dsrns 'les m'ammifèi<es . lés trois nierfs nibtfinrs db
Tœii/Phypdgiosse; legiossô-pharyngien, lefàdial, le'spiniilet
tous les nerfs spinaux des poissons et des opbidiens que j'ai
'bxàtniriés /moSbs tontefbis les trois premières^aTres^cerfi-
'ësiles dès trigles» et probablement des pôlyhètàes. Tdus les
4)erfs du ééntiment ont des^ nglions » ou' s'ihsërent II tin^lôbè
dlâi^eldppé sur raté cérëbto-spidal » où réunlsisent ces dènk
'conditioiis, pibrëxétnpiey les trois prèmièiMspairës'cei^violiles
dès'trigled. Tous ces nerfs ont" Constamment snr eëux da
ioiôuvemèiit lin excès de yolume queiqûefoi)» iibineb^péur
peu que les organes où ils se rendent soient déretoppés.
1 o.'Lesnerfs'conducteurs des deux actions dôii^iit cette
double conductibilité à la réunion de la doubler bondition
précitée, c'est-à-dire, qu'ils ont deux ordres de^cittes;
l'un de ces ordres paSse'p)ar' un gaiiglibn, l'autre n'y plàsle
^p(ks. Toujours alors ce dernier ordre est inférieur* Ans»
les herfs uniquement conducteurs du nionTlemëht n'ont
qu'un ordre de racines; tels sont'le'âicial, lesHrois neHd
' môfeùi*s des yeux ,' le spinal , le glosso-pharyngién , l'hypo-
glosse (i) dans l'homiùe et les mammifères , et les paires
. • . ■ — ij
(i) J'iii décoavert lous les faits qui fout le sujet de celte analyse ,
et j'ai aussi calculé le premier les rapports de ces faits et les résultats de
ces rapports. L^èxpression des faits' généraux qui eu résultent ( j'hésite
^ dire des %is , Yarrr'tint ce nonr -a* ^é appliqué à Mnid^ £»tU f^i u
I
■ ■• . U' »^ .1 T "L" t
ET 0BSERVATI0K8. ofo
8]pih.a1es 8Î nombreuses Àés opRîaien^ (il pêùl y cÀ aVôfr
iptusîcurs centaines)..^! donc dans le herf A'un ^ihifsdk
actuelîeinent en cputracttoh', il éHsiê 'riéelIemeÀ^ âétfx
courans» l'un asccndailt et ràulre acsfepniîânl (coihme
cela vieut. d'être rendit assez projSabfe par IftS. ^rivosi '6t
t)umas , Journal de Physiologie ^éQipériipiniàte\ \. 'S; ,
pïag. 55S) , il est Lien certain que i>oùr'(ès sept paires 'de
nerfs indiquées ehèz Phômine et le; mammlfërés , et pour
*'^.
i^ont pas gc liera ux) , n été oubliée en avril et en oclobrc 182a/, aans
te tome 2 du Journal de J^fff^iologic , par Itf. Magendfe. Voici com-
ment ^ à cette dernière époque , ou plutôt Je S août précédent ( foitr
de la lecture à l'Institut de mon travail coipplémcoiaire ) ,^fexpr|-^
mais le fait général ou la loi d*où il résulte que telâ nerfs conduisent
uniquement le iponvemçnt, tels autres te sentiment , tt tels autres Je
sentiment et le tnouixment , mais par des fifets diïPércns pour chaque
. action ( Journal de Pftysiohgie , tome % , page S5:k. ) <c l>e Pexccssive
petitesse du calibre des nerii; spinaux ( chez les poissons^', et de leur
défaut de g^anglions intervertébraux, il suit :.i.^ (que les ganglions in-
tervertébraux ne sont pas une cause de réduction et de raleôtissedàeiiit
de l'action nerveuse ; 2.^ que de Tabsence de ganglions sur ces nerfs ,'et
de la réduction de leur calibre y dépend leur propriété d'exciter .de
li^ouvcment ; 3.® que réciproquement de Texistence du gaiïgHou sur Je
nerf, et de la grandeur du calibre de celui-ci , dépend la propriété
d'exciter ou conduire la sensibilité. 9
Or, c'est dans le même temps 009 M* Màgendie déterminait , par
expérience, les dif!cTenccs de.con^Bfejilité des racines antérieures et
' .postérieures des nerfs, que je décoj^ajs, par l'analomie comparative ,
la cause physique de cette cliAférence x et c'est dans le même Numcra
du Journal de P^/ijrsiologîe ^ que nous publions tous deux notre décou-
verte. Il n'est donc guère probable quejtf. Herbert Mayo , qui {Anor
tomical and physiological commentaries ^ Londan ^ iSsS, traduit
Journal. de l^iys, expériment, , t. 3 , p. 3$3), cite la découvetre
de M. Màgendie, en s'attribuant à lui-même la découverte de la rai*
son anatoniique à laquelle tient la différence' de condu>:tibililé des
deux ordres de racines, ait -ignoré que l'année précédente j'avais im-
primé l'expression de cette raison, justement daiis le volume qu'il vc-
, connaît lui-mêfpe avoir lu. Je croi» de,voir , vis-a-vis des étrangers
seulement, relçver ici une omission de M. Herbert Maya, lu'quelje
wVt a«u& douta qa*«iic distraction.
576 MiHQIBES
tous les nerfs musculaires des ophidiens , ces courans ne
se rendent pas aux deux surfaces antérieure et postérieure
de la moelle épinière , au mo^cn des racines correspon-
dantes admises par ces auteurs ^ puIsqu^il n'existe dans
tous ces^ cas qu'un seul. ordre de racines , et que cet ordre
est inférieur ou abdominal. Cette contradiction du &it
avec ce que Von peut croire un principe» est presque
.inéfitable en physiologie, quand on néglige l'examen de
toutes les formes» de*tous les états sous lesquels le même
fait peut se présenter. Or» les expériences toutes préparées
que fournit l'anatomie compar«|iie» peuvent seules» le
plus souvent » préserver de ces contradictions. Si donc les
eourans en question sont réels » leurs points de départ
et d'arrivée n'existent que dans un ipême plan parallèle
à l'axe de la moelle » et sur son demi-cylindre inférieur.
11.® Et comme dans les mammifères» les oiseaux,
" les reptiles et les poissons chondroptérygiens , le nerf
pathétique ou quatrième paire s'insère à la face supé-
rieure de la moelle» bien que dans. tous les poissons
osseux il s'insère à la face inférieure » il s'ensuit cjue
la loi suivant laquelle les racines conductrices du mou-
vement naissent du cylindre inférieur de l'axe cérébro-
spinal » subit une exception. Dans les couleuvres et vipères
et sans doute dans les iM^ ophidiens , où la peau écaîl-
' leuse parait peu sensible^il n'y a qu'un ordre abdominal
déracines.
Dans les poissons » il y a deux ordres de racines » mais
l'ordre supérieur n'a pas de ganglions. Or» c'est surtout
aux ganglions et au volume proportionnel ainsi qu'à l'é-
tendue en surface des nerfs que paraît tenir la sensibilité;
. au moins les ganglions sont-ils en proportion du volume
des nerfs sensitifs.
Les filets conducteurs du mouvement dans la cinquième
paire » viennent des racines inférieures » qui n'ont pas élc
ET OBSERVATIONS^ S77
comprises dans le plexus ou ganglions , dans lequel les
g5 centièmes en nombre et en volume du nerf ont passé;
il en est de même pour la portion dure du nerf auditif ou
pour le facial dans les mammifères.
12.®A partir du ganglion, ou de l'insertion même des ra-^
cines pour les nerfs qui n'ont pas de ganglions , ou bien
encore à partir de Tordre de racines non ganglionéês pour
les nerfs où il y a deux ordres de racines , le volume du nerf
va toujours en croissant , dans une progression beaucoup
plus ample que* dans iM divisions des troncs artériels.
1 5/ L'excès relatif toujours constant et quelquefois im-
mense du volume des nerfs sensitifs sur les nerfs des mou-
vemens peut être tel , que si Ton exprime la différence
des quantités de matière nerveuse par la différence des
surfaces de l'organe d'aboutissement , un organe de sens
peut recevoir jusqu'à sept ou huit cent fois plus de nerf
que le muscle d'égal volume qui en reçoit le plus. Aussi
le volume des nerfs , et surtout leur étendue en surface »
paraissent constamment proportionnels à l'énergie de
l'action nerveuse , surtout dans les organes des sens.
i4«^ Dans quelques animaux , certains nerfs , surtout le
pneumo-gastrique , ne sont pas juxtaposés par le urs racines
à l'axe cérébro-spinal; la communication a lieu par un
filet intermédiaire d'une substance que sa couleur annonce
être différente de celle du nerf et de celle de la moelle.
Enfin , dans la lamproie , ce même nerf s'insère sur la
pie-mère écarlée de la surface de l'axe cérébro-spinal ^
par un espace égal au tiers du diamètre du tronçon cor-
respondant.
Des nerfs des sens et de leurs organes. — 1 5.* Ni la
couleur^ ni la disposition mécanique du névrilème aplati
en membrane ou effilé en tube conique , ni la cohésion
ou la consistance des molécules , ne sont uniformes
dans le môme nerf des sens dans tous les cas de son cxis-
tènce , ni jnên^e dan&^ous les cas de «on plus sraiiddéve-
loppemi^n t« . v • .
' Xé ipaxumum de développement d'un même nerf, pat
:emple» de 1 ollactif , peut. avoir lieu sous lorme raminée
comme dan^ le CQnsre^ restîirffeon , le crocodiré » ou soùsT
exem
Îaaximum de son dévejoppeinenty cest celle a une mem-
)rane plissée*
Le 4^rf acoustique, j>ulpQt|x. d^s les mammifères et
les oiseaux, est ramifié en cordpns dans toiis les poissoni
sans exception. Ce nerf et le plus souvent çeax du' tou-
cheVytors^uçtés appareils de ce dernier sens ne sont pas dé*
veloppés au maximum , n*ont pas dé lobes ^ leur mserlîôii
sur laxe cérébro-spinal. Bans TjiQpame, auquel on Va
attribua jusqu^jici un sens du toucher plus parfait qu\Q
vertu à* un argument métaphysique » il n'y é qu^iin fégëlr
renflement sur le tronçon de la knoelle épmière/où s in-
sèrent les nerfe I^rachiaux.
i6.*ï)ans je cas de maximum de développement du sens
dutouclier, tel que , par exemple , les nerfs en soiènfà pro-
portion cent ou peut-être deux cents fois plus gros que
dans rhomme, ce qui a lieu chez les trides pour tes ner&
des doigts,. les points d'insertion des trois paires de.ner&
répondenjt à cinq paires de lobes autant développes cha-
cune que les lobes cérébraux eux-mêmes, Dans le cas de
ipaximum de développement des nerfs du goût ', comme
chez la^ carpe, le point de l'axe cérébro-spinal oti s'iiî-
sère la paire de neris, dont les nerfs gustatifs sont des
rameaux 9 se renfle en une paire de lobes justement les
plus volumineux de tout l'encéphale. Or, dans le cas de
ce maximum de développement et des nerfs du goût et
de ceux du toucher, les lobes correspondans deviennent
de véritables parties encéphaliques surnuméraires , de
ET ail^ABr-ATiONS. S79;
^^^ 9^ ^^n 1^ ^H^ il 7 « neuf fisilr^^ ^ loheft eocér.
phaliqucs , chez la c£irp() sU , Qlc. L'on YPit coiqlimn on
é^iU dans Tei^r^ur ^n ^ikfif^Hnt k Tboiaf^e mq encéphdla
coxnposé déplus d'apparfïiù dilTéce^s qu'au re^le (ips oxii--
i7.''Les mêmes nerfs oq cor4o]i4 per^Qu^p à' un sn,êmp^
organe « analomiciueiii^Qt Ql^ pby6iologic|.u$luept parlaiDt,,
n'appartiennent pa^ topjour^ e( Déce^aU^mept h U mèukik
paire de Qerfs , et, cette Iran^osition pept ayok Ueu dan%
le méfn^, genre d'pna espèc» i Taqlre» ou 4'uQ genrci
voisin è Tautre. P$tr exemple 9 dana les raies» le nerf au*t
diiif est une division àe la cinquième paire; dap^ 1q b^r-
beau » le preipie<* nerf branchial est 4iPe diyisiço 3e lu
pinqui.èiue paire, etc. Tout ce qu'on 9 dit de la spbstitpt
tien d'un rameau «du perf de la cinquième pair» a.u perf
optique, est inexact»
iji.^ Ces mêuies paires de nerfs ne distribuent pas leurs
bran^che^ ou divi^jona dans un pion uniforme , c'est-^-dire »
çonstammentà :tou^ les miêmes organes. La 6/ paire , par
«xfiu^ple,q.ui ,daBs4oqsies poissons , a deux J>rancbes oon^-
mmv3$ k toiurte la classe , et essentiellement icbtyologique^ ,
partant étraqgèi^e^ aux autres classes , distrkbœ dans 1^
gades des u^vk avix deux paires de membres on de no-
geoii?es et ^ la qpeue ; dans les silip^es , à la pr^mièiise
paire 4e, membres et ii. la queue* Dan^s tops les j>oissQpis
que j'ai observés , moins Je cyclopière et la lamproie, le
nerf-pneuoioigasirique envoie à la -qpeue 9 c'eftt-à-dire , Â
TiCixtrémité de la <;oloane .vertébrale , un op deux cocdops
de chaque côté» cordons doAt la position est tantôt sous-^
.cutanée , tantôt inter-puiscplaire , à des |)rofopd/çprs va-
riables. Enfin , dans les cyprins , le ppçumo-gAf trique a qn
ordre de branches justement le plps.considérable de toifXi^;
qui , dans ja carpe , égalo par le volume .4^ 1^ somme de
ses branches , le volume de la moelle épinière entière*
teiiceyc! aifmc dans tous les cas de son plus ^randdéfe-
ioppemenU ^ ^^ ,
Xie maximum de développement d lin même nerf, pir
exemple» de Tolfactif , peut kyoir lîeu sous forme ramifiée
comme dans le congre » Testurgeon » le crocodile , ou soà^
fiinne très-pulpeuse, comme dans les raies, les squalesietc»
(e nerf.oplique seul n^a qu'une ^rme unique pour Te
paxinfum aç soq développement, c'est celle d'une mem-
brane plisséc.
Lé derf acoustique , j>ulpeux daps les mammifères et
les oiseaux « est ramifié en cordons dans tous les poissent
sans exception. Ce nerf et le plus souvent ceux du'toii-
clier, lorsque les appareils de ce dernier sens ne sont pas dé-
veloppés au maximum , n'ont pas !le loJbes à leur iDserlîoB
sur Taxe cérébro-spinal. Dans l')iomme, auquel on n\
attribué jusqu*ici "Q sens du toucher plus parfait qu*ci
vertu d*im argument métaphysique , il n'y a qu'un léget
renflement sur le tronçon de la moelle épiniëre , où s^ift
sèrent les péris brachiaux.
iG.'Bans le cas de maximum de développement du sens
du toucher, tel que , par exemple , les nerfs en soient à pro-
portion cent ou peut-être deux cents fois plus gros que
dans Thomme , ce qui a lieu chez les trigles pour les ner6
des doigts , les points d'insertion des trois paires de nerfs
répondeni à cinq paires de lobes autant développés cha-
cune que les lobes cérébraux eux-mêmes. Dans le cas de
maumum de développement des nerfs du goût , comme
chez la^ carpe, le point de l'axe cérébro-spinal où s'in-
sère la paire de nerfs , dont les nerfs gustallfs sont des
rameaux, se renfle en une paire de lobes justement les
plus volumineux de tout l'encéphale. Or , dans le cas de
ce maximum de développement et des nerfs du goût et
de ceux du toucher , les lobes corrcspondans deviennent
de véritables parties encéphaliques surnuméraires , àe
58o BiBoiiss
Cel ordre de brancheft n*a pas d'analogiiet dans les mittes
poissons, el aacno de tous les nerb dmit il est questioQ
dans ce paragraphe, n'a d'analognesdaiis lesantres classes.
Des organes spéciaux, tek que Ja vessie natatoire, re-
çoÎTent , soit dans leors membranes , soit dans leurs mos-
cles , des nerfs spécianx qui ne peuvent exister fil où ces
erganes manquent , tel est le nerf paenmatM|iie fourni par
la première paire cervicale dans les trigles ; les nerfr fi
volumineux que la cinquième et la huitième paires fiHir-
usent à Torgane électrique de la torpilie,qne la cinquième
paire ibumit aux organes particuliers des raies , etc. , etc.
19.* Les mêmes paires de nerfrn*ont pas les mêinescoB-
nexiôns, soit entr*elles, soit avec Taxe cérébro-spinal, dans
tous les cas de leur existence* Ainsi, l^ branches supé-
rieures de la. cinquième paire, <pii, daas tous les poisseai
osseux comme dans lesmammiftreset les oiseaux, s'insèient
coUatéralementoniniérieurementaucervelet, naissent daai
les raies et les squales des parois du quatrième ventricule;
elles suivent même dans leur dévdoppement celui de ces
parois , comme dans les poissons osseux elles snirent
celui du cervelet. Cela explique la coïncidence du déve-
loppement de la cinquième paire de l'esturgeon avec le
défaut de cervelet dans cet animal , où le quatrième
ventricule est plus grand que partout ailleurs. La branche
inférieure delà cinquième paire > dans les cyprins , aune
double communication : i .® avec son analogue par une
commissure sous l'encéphale ; 9.* avec le premier nerf
cervical par une grosse anastomose médullaire passant
sous l'origine du pneumogastrique. Le nerf sympathiqite
communique avec la sixième paire dans les mammi-
fères , et ne s'y porte jamais chez les poissons; l'extrémité
antérieure de ce nerf s'y termine toujours sur la cin-
quième paire. Enfin , dans les raies et squales , il n'y a pas
de nerf sympathique.
BT O80iriiTATIO!fS. i%ï
f 0.*- Ni le ^no ft vA le nombre et dès partiel du sys-
ièflio «ervew et <le» ocmi^xions de ce^ |»arii^ « jat^
fK>nt donc ]Mi0 |iaî(brmeft. — « Qn va voiir 4}iie lef méoiea
nerf» ne ^^wseerent pA9 Bon fH^$ dooâ Iws fe» cas de
fe«r «mstaacie» n» Id ivaéiaie £>n»e nMiamique^ m U
même fooelî^ik* I^e «epf op4Î9tie seul pftraJt exdusÎYçineal
coQSAcréhiji yMqa i «u liMiios je oe lui ictHmm pas dWlre
r^doTRlb «iibit loriulAS lesfmo^csUoas» defMiis un TérAablo
finéaftlissem^iH jusqu'à run d^veloppemeât excessif et à a»
imatlernusUoQ en. un aimple organe xlu toucher. ou véci*
MiUe tentaqule. AJ^rs (.ce.demk^rcas exis4e cheek bao*
droie) , le nerf «Uàctîf ne diffh^ Aucuncaoent, pour la
structure et Tensemble du iVeécaniaiDe , des nerik du teu^
ober or4Kiaira ou môme du :mottFQOiept 11 est taut-À4!ût
piHreil AU nerf médian de l'boptmie sur «ouïe sa longueur «
q^i n'est piis moindre d!un demi-pied»
sra.'' Dans le cas d'enéantissemeot do roi^ne de Todo^
rat, ou bien leikerfn*e:uste pas du tout»conune chez lea
dauphins^ mam>uins, etc. » ou il n'est que ciq^illaire »
conwe cbe^ Jes tétraodons* Dans le maximum de déve-
loppement» l'étendue deaes surfaces d'épanoviissenient
ei^^ un J^i^mbre indéterminé de^ fois la sur&ce de tout
l'enoéplsMUetS exemple , le cochon et les raies.
2$*'' Le nerf de 1 odorat , ^u maximum deson développe^
ment.et de son^cUon » peut ôtFejndiflérexmnent camifié ou
trèsrpiilpeux. Dans le cas de ramification avec maximum
dodévc^loppement^ un système vasculaira particulier forme
l'axe du faisceau famiBé , comme , par exemple , l'artère
cei&lFale de Zinn dans le nerf pp tique de l'homme.; mais le
syslèmeyasculairedu nerfolfac(ifest plusieurs centaines do
fojs plus développé que wUo arlèàje ; il iornie h lui seul
uœ MKte de sy^lèmp caverneux*
5. 38
58» IIÊMOIB ES
-^4.*' L*organc de l'odorat des poiG^ons a*a pas de nerf
accessoire qui se répande Àans saprofondeuf; les rameaux
dé' l'^oj^hthjahniqué qui 6' y- distribuent » ne se retident qu'-au
pourtôui^âe ses orificeàS jsoît pour, y faire exécuter des
fiiouVcHiens^ protecteurs on préparatoires» soit pou^ y être
les agetvs d'un simple toudher. Il n'y a jainàis daiis les
piE>isdotis-'fleÀ =d*ànalogue au ganglioâ sphéïio-palatin, ni
au ganglion naso-palatin qu'on a décrit chez rhonime ,
• oii )e ne Tai-pas 'plus*tr6uyé que surles chiens.
•■' aS/H;- De' &i vue — L^oriS' peut être rudimen taire ou
avoîrunê dimension siptçtite , qu^il ne puisse agir ; exemple ,
tes ammocëles/ là 'taupe; etc.; tnaiâ il ne subit pas de
•transfonnàlion et oe 'passe pas à une autre fonction que
celle d)B .sentir la lumière.' C'est de tous les' organes des
sen'5 -celui dont la .composition ;' quant tiu nombre des par-
ifés'ConsiituaDtes'/est leplù^ iiniforiiie» et oit ces parties
«^ubissens! le m^n^ d'dtértitions' dé figuré ou de situation.
Il est toujours cxténeur i les natine^^ ainsi que l'oreille,
•sont aô contraire extérieures-, -ou {Profondes', on isoper-
licielles.'-Dans tons les VeF€^>rés, lês^ meûil)ranes de l'oeil
,ontile-i|iém& ordre de superposition excentrique; l'œil des
^oiseaux ' seuls ôi&e un appareil pàrtioùlier, c'est la mem-
brane plisséeS'éteâduelongitudinalënient'ii^-un'arc latéral
extérôe'pfis'Surréqaatéut du'crystallin, à ('insertion du
nerf optiquei. Il' 'forine dans l'œil an rérilable écran qtii
intqrcepté la^^o)ë(jtioii'fi^r la rétine des Images et des
, rayons diHgés sur son^ plein ;■ de sôlrtè- q=ue ti&uté' la pânie de
la rècino sur laquelle -^on ombre se projette, est ren-
due ii^utile pôui6 là visiorilOr; c'est -dans Cette partie des
rétines pltssées que les "plis dimiiitiènt constamment de
largeur et de nombi^,' et même s'eifàcent quelquefois
tout à -fait. •
26.'' Ce qu'on a appelé la glande choroïdienne dans les
poissons , quoiqu'un organe spécial , est formé par l'extrême
ET OBSJERVATIONS, 583
déyeloppëmènt du réseau ?asculaire de la choroïde , réseau
dont la nature est manifestée chez les mammifères par
l'état de cette membrane dans l'œil des albinos* Il n'y a
pas dans les poissons de ganglion ophthalmique , ni de
nerf qui y corresponde. Je l'ai aussi inutilement cherché
dans les, oiseaux.
27.'' Dans les squales et tous les poissons osseux qui
n'ont pas de glande choroïdiënne , il n'entre dans le
globe de l'œil aucun autre nerf que l'optique. Dans
les poissons pourvus d'ad -grand plexus choroïdien
( glande choroïde ) » il y pénétre des rameaux de la troi--
sièmect de la cinquième paire. Ces nerfs vont à l'appa-
reil caverneux, et non à l'iris /qui est immobile. Dans
les raies , il pénètre aussi dans l'œil des filets de. la troi-
sième paire; pour la' palmette qui ferme ou ouvre la
pupille, n en est de même: chez les'pleurqnectes.
28.<' Le nerf optique ne s'insère pas toujours au pôle de la
sphère de l!œil comme dans l'homme^ Cette insertion en
est quelquefois distante de 9o à Sd Xlegrés. Qtfelquefois
le nerf pénètre dans le globe par le pôle dé la sphère ;
mais parvenu à sa concavité, il en parcourt un are de
35 ou 4 o degrés, comme un arc de: méridien, interposé
alorjs entre! la rétinB qui le recouvre et la surfilée de la
choroïde. Dans ce cas, l'unique q-ue j'aie yu,» léirétine
plissée n'occupe que le segmenLinferieur.de Thémikphère
de l'œil.' - !
Willis (J)c ahim. Brut. , pars physioL , cap. i5) avait
observé déjajque l'insertion du nerf optique au globe de l'œil
varie '^ et il avait exprimé ainsi l'étendue de cette: variai
tion : àpoiipejas distat , non secUs ac zodiaci polùs'ab
altero œquatoris. Or , il en avait conclu à tort que le.
champ de la vision diminuait d'autant plus que l'insertioa]
était' plus éloignée du pôle do la sphère de l'œil L'effet do
rinserlion du nerf opiiquo à une distance polaire quel-
.1 >i , :'i:' .'.' 58.» . i . .
584 itÊrvoiixs
iDMqae rar la $pbère de Vm^i » d*apr6s k caloiil de Tmi-
seaiUe do la slruclmv do cal organe , esisettlemenlde rae-
conroùr le aerf de loutelalengiicov de 1» eerde qui 8ou64eiid
rare.inlefçepiti entre cetfee insertmei le pele. Or , on
Terra bietiiol qm la knèreté relative du nerf optique eel
un élément de perfectionnement de la lision , et c^eal
jii^teiiiefl^ dans lea oiseaux h voe supérieure , que cette dis-
Unco polaire es tplus grande. Celle distance était niceaaiftéo
chez eux pat la direelien latérale de TcmI. f ai ( dans mon
'premier Nénoire sur l'œil) traiuré celte distance de pris
de 3o degrés dons le ce uiiis d'Ënrope^
89»^ Bans les poissons , Vmi n'estpasan globe , c'est on
sc^ealapliériqùet. quelquefois moindre» janaialMaoeoiip
plue grand qu'un:' hâmisphère, el quelquefois dans uoa
portton plus on motnao^nâdécaUe laicoorhuceen est wem*'
placée par on phia; dans les raies » par eseittplb\ oU ce
plan est horiiontaL
Zj* La. face infieciie en ta concaniAé dia la choroïde
n'^al pAS>iaujiours.ii6ûe de manière à Cure de Foafl ma
cbamlMTo obscure* Dans en graéd nombre , pestâtes
oaêoie. dans far pIisfaKfeé des maamifères» chez beoncoup
de poissons , llntérleur de Vcùk ou la eenearilé de la oh^
roïde est» por sa coutené éclalante el réflédiissaake^ on
Térièoble miroir réflecteur. C'est ce qu'on appetaià le
tapis dans les anioiam eù Fea connaissait déjà ki colb^
ration de la concavité de la choroïde ; mais on ccoyail
que cette coufeum'iélail qu'une taebe «or le fond do.l'sbii,
doni la [^. grande élendueélei* supposée noire» Qr, dasa
les animaux reniement njctalopea» oooime les chala.i
lotit le pourtour de la cenearité de la choteidft eslt égale»-
menl réfléchissaut, excepté près du Kmbe^ là oir. la prt)-
jeclion de l'ombro de. L^iris ne laisse jamais parvenir de
lumière. Dans les.autres animaux, le*degré de ny<^Iiqiie
dépend de l'étendue proporlionaelle que les couleurs rd^
fliécbissantes occupent dans l'œil.
BT OUlBHlrAtlOIfS. S85
Dans louis ces cas , la concariti de la ohoroid'é «fst uû
vérillible miroir réflecteur » ayant uil oa plusieurs foyers ,
suivant la régularité ou les trrégularïlés de sa ^ourbui^.
D'nilleura, la sur&ce postérieure de Tiris n'est pas coa-
stammeûiiKÛre » partant toufocm susceptible d'absbrbér
les rejona qui pourmieirt éire réfléobis vers elle d\aï
point quelconque du miroir.
5 1.* Dans les poissons Ja répartition de nntçnsitéd*8tlat
et da dégcà de poli sur les surfiioes réfiéeliissanfés de la
choroïde et sur lé derrière de Tiris est Tcii^ive à la dlrec*
Uon suivoiiit laquelle peut arriver h lumière ra|f onb^ate
ou la liiuûère diffuse» Les irrégutarilés de !a eourbôre ,
q^ieiquefois niéme raplatisaemonl'd'un segment du gîlobe
de Tooil font que ces miroirs choroldiens ont pltisieun
foyers.
Ss."" La réiine est la membrane nerveuse Inscrite dans
la concavité de la choroïde. La réltne projetée sur la
concavité de la choroïde représente , quand elle est
lisse et tendue » la môme amplitude sphérique que cette
dernière membrane. Mais ^ quand oflo est ridée et sur*
tout plissée , suivant le nombre et la largeur de ces rides
et de ces plis, le développement sphérique des surfaces
interceptées excède plus ou moins la sphère de Vobll
où cotte rétine est inscrite* L'exemple de ce plus grand
excès est donné chez les poissons par le Zeus fjiiber oh la
laideur des plis n'est pas moindre que le cinquième du
diamètre de Tœil , et où ces plis sont au moins de vingt-cinq
à trente. Quand les plis sont très-larges , ils sont couchés
l'un sur l'autre sans aucune adhérence de leurs surfaces »
de sorte qu'au moins six épaisseurs de la rétine , ou douze
points delà sur&ce de cette membrane, se trouvent ainsi
sur le prolongement d'un même rayon ; il y a par consé-
quent deux contacts seulement de l'image avec la sur&ce,
quaad la rétifie est Ii:$se comme dans l'homme et tous les
586 . MÉMOIEES
maipmifbres que I'ob a encore observés. Dans le cas oii les.
rides sootàjpeu-près verticales , suivant la perpendicularité
ou Tobliquité de l'incidence des rayons ou des petites images
sur les faces de ces rides , l'image s'alonge , ou autremenC
1|3 jrayon devient une tangenite sur la sur&de , avant de tra^-
yarser la. rétine. L'impresaion visuelle est 'donc agrandie;
de cet excès de longueur de l'image ou de tangence du
rayon,
. SS.vSi en même temps que la rétine est plissée ou
ridée» il y a nû miroir sur la choroïde ^ comme dans
les chats j, les ruminans .'etc. : 'alors la réflexion des
images ^t des rayons double les contact^ y les tan*
gences et- les transipiçâlons » et multiplie ainsi l'intensité
4e, I -impression visuelle. Ain^i^.par exemple , dans l'es-
turgeon y la rétine plissée adossant au moins quatre.épais-
çeurs, il en résulta que huit. siirfocés sont traversées d'a-
]()or.d par les ipayons venus. 4u crystaliin , et sont retra-
versées par ces mêmes rayons. réfléchie' pair le miroir
circonscrit ,.ce qui fait seize contacts , /soit sur le prolon-
gement du tpêmç rayon , soit sur la. projection de la inême
image. Car, dans. tous. (es, cas, la rétine est assez trans-
parente pour que ces transmissions aient, lieu facilement.
On voit que, suivant le parallélisme ou l'obliquité des plis
par rapport à ]'axe de la spbère., les imagés' grandiront
plus ou moins avec la tangence des rayons \ aux premières
et secondes surfaces de. la rétine ; mais ces difTérénces sont
toutes également déterminables par le calcul , l'obliquité
de 1^ direction des plis et l'inclinaison de. leurs. surfaces
étant connues.
54.* Le nerf optique qui. n'existe pas dans la taupe ,
la chrysochlore, le zocor et_le zemmi , est suscep-
tible, de quatre états dilFérens : 1.^ des fibres sans
pévrilèmes , adhérentes entr 'elles de manière à repré-
senter une pulpe générale , exemple , le nerf optique de
ET 0BSBRVATI0N8. 687
rhomme.. s.^ Des filcls ayant chacun : leur némlème
propre , formant un faisceau contenu dans une gatne ^n^-
yrilématique non adhérente*: exemple, le çycloptère.
3.^ Une membrane plissée sûr elle-même, mais dont les
surfaces des plis adhèrent plus pu moins enlrVl^^P^
des filamens, exemple, les squales parmt les pofssons,
Vardea dubia, etc. » parmi les oiseaux, j^*"* Une mei||^-
brano également plissée , mais dont les surfaces conttguës
des plis sont libres et sans adhérences , les falco dans
les oiseaux /les ^ra^Attt^ 4 Iqszôus, ]es mugil^ etc. , panx^i
les poissons. Dans ces deux derniers cas , la membrànp
plissée forme un cylindre contenu dans upo gatne non
adhérente. -,
55. ""Les plisde la rétine peuvent exister sépprément de ceux
du nerf optique : exemple, Testurgeon chez les poissons,
le courlis , le plongeon chez les oiseaux ; et les plis du nerf
optique sans ceux de la rétine : exemple , les squales , Var-
dea dubta, etc. Dans les poissons oix' les plissemens soqt
au nSaximum , des appareils analogues muUiplioateurs de
surface existent dans les lobes optiques. .11 n'y a pas do
rapport entre ces appareils et les miroirs choroïdiens. Le
nerf optique est d'autant, plus volumineux et plus court
que le reste de l'appareil opiiquo est plus développé, et
d'autant plus long et plus ténu que Tappareil optique Test
moins ; le degré de brièveté du nerf opliquc est doue
aussi un élément de la vision; en rapprochant davantage
le siège de Timpression de celui de la sensation.
36." Et comme nous avons vu [Exposition succincte du
développement et des fonctions du systènhe cérébro-spinal ^
Archiv, ^ juin i823) , que cette transmission des actions
nerveuses de la moelle épinière et des nerfs se fait par les
surfaces , il est clair que cet accroissement des surfaces des
nerfs optiques plissés est un mécanisme accélérateur cl
jiiultipiicqlQur des- transmissions. A la vérilc, les surficçs
588 vtxotmBt
llhtes sàht contiguëft » xùais côihnie k fytOQ à&hk tirfort eA
d^âulébfpt^ïgràade^qaètedsuiftcesfloiftplifsélieDduese^
lâoins d'âdhéreoée' » reflet dont noot parions eilr snlBsmki-
metrt prôuVé par ces emacideiK^ côAstattle», Aux éUh
meus de la feirction optîqiie ptécédemmeot ccttraus , il
faut dobé aj<>titer : i«* Tamplîtade ded dîamëtres inr-
iéraès de VcsHii."^ là loïi^giretirYelalTve da nerf optiqnef;
S/ là Couleur de la cottcavitè de là choréïde ; 4«^ le plis-
^ineàt de la rélioe; .5.* celui du Herf optique ;^ 6.* h
degré de défvéioppement du pfexus chorôîdienr; ^.* Ibyo-
luiné et les âcOrorssemens de Surface inlérieiïte des Icibes
optique:^ , et le d(idoûbleuieut de tours parois en deux dli
trois feuillets concentriques. ,
87.^ lil.DePouiè.—tt nerf abdSttf dans h plupart éeè pais-
sons oBseux n*est j)6int sessfie ; if i^^hïs&re à la face infenetite
et pu peu latérale de la moelle pdr ùH ou plusieurs pédiculi»
f ^èè-tèuus » suTvant le nombre de ses cordons prienltifi.
Ces ibsertîbûi ée détacSent par la tnoindfo â^eoussQ; Ce
ûérf est'ausd feriâe et éoâsrstant (que lé ncr^dé la dii-
^liièmê paire; 3 à ordinairement plusieurs ibsertfoo»;
parvenu dan^ lé vestibule des èàuauX demi-circolaireh » &
se distribue à la membraâe du sac des pierrot iaùi pS-
tiéitev ddAS sa Cdvité; les filêtà destinés aux canada demi-
circulaires se terminent par une digitatton plus ou nioiûs
nombreuse dans la cavité de chaque ampoule. Mais »èomtne
Scarpa l'avait déjà reconnu » aiicàn filet nerveux ne pé-
nètre dans le canal deml-cSrCutaire rempli ^eulena^nt de
la gelée trausp^reuie qui occupe ausst f atn Ji^oule. Le
iiembre dei^ filets qui tout àù sac deâ pierres^ ^rie d'ffn
genre à l'autre; là somme dos volumes des nerfs auditifs
est à proportion beaucoup plus gtande dans lé^ poissuîs
que dans tes animaux aériens.
.38.^ 11 n'y a aucun rapport entre les accroissemeûa du
aerf auditif et ceux du quatrième ventricule iii du cervefev
Chef les raies et le seul sôus-getire scyttimn panni les
wépïdxiêp le nerf audiiif est une division àé la cinquièDM
paire» noofcl exemj^lo de la transpositldn d^acti^n d^uil
nerf à Taotre. Mai» Scàt^ s'est troàipé' éh disant que
cette transposition a lien dans tous les poissons^; il s'est
aussi trompé en disant qite le nerf auditif sf'anàstonlosè
constanin^^t avec Us prêteii\lil féciat des poissons.
Sg.'tV. Du goÛL-^iVi déjà dît qnll n'y a de nerf hy-
pogtosse f ni de glossopharyngiéû dans aoonn poisson r il
n*y e&h»le pas non plw de iîngual on dis braèché dé lA
cinquième paii^ qni S0 rende à la tangue. Giièz eox, ta
mouillé de la langnef n'es^ relative qu'à la démolition et
k la pespÎFation* Daps la membrane qui laf recouvre » soit
rugneuse et presque ciArnéë , comme ta j^n d'un chiett
do ùicp, ou molle et- muqueuse » comoié dul cycloptères
et aux murènes » on ne peut découtrtlr aucun néif.
Quelquefois seulement un filet du premier fièrf branchial
arrive au c6lé de sa basé. Le^gOÛit n'existe donc pas h là
langue dans les poissons , et dans tous ceux que j'ai ph
examii^rer , excepté les cyprins ( et probablement Ic^
seares) , aueone atiti^e partie de la bonche n'est le siège
de ce sens.
40.'' Cbez les eyprios, j'ai découvert dans un ap^
pareil qui plafomie 'leur bouche , appareil déjà connu »
mais mal décrit , puisqu'on le prenait pour une glande
salivaire , une structure musculo-membreneuse et éredilo,
tont-à^fait analogue à celle du plan supérieur de la langue
de rtiomme et des mammifères , où cet organe est le plus
développé. Les nerfe de cet organe sont ddn^ une pref^
portion oe nombre et de masse telle » qu'ils surpassent
tout ce que l'on connaît de phis grand 3 cet égard daiis là
lai^;ue d'aucun animal. Cet appareil , qui n^est pas en
volume » dans une carpe d'un pied deiong » le hniliàme d^
la Ungoo 4e Tliopiiiie^ possède absolument t^is fi»s ploi
596 • .Uâ.KX)LRBS .;
dd i^jQffd. ^Commie le nerf lioguaU pour la langue des- naaih-
mÂfèreSyjesIgrjbs nerfk qui se rendent dans l'organe du
goClt des cyprjpsue déterminent pas. la contractilité des
libres.» apin^Sr*4'AUi .piQuyement qui paraît indiâpendant
dci c<8 nei^is; qui. du:iDpins n'est. pas accru ni- accéléré
paPrleur^i^Xci^tion. Or , cet appareil est coatigu .'à un
appareil de trituration aussi ; exact que dans aucun inamr
mifère* Les;.sçare8 seuls ont. l'appareil de brplemiEtDt «près
les cyprins. . Cf^\ excès du: développement de; cç sens est
en rapport ^i^ijepiJes obstacles opposés par Teau k l'action
des stimulçqs .s^p^^^s- ! Les n^rfs dejeet appareil sont la
division s tip4rit(ii;e. 4e;la;.l^.i(ii<iiè.ni6, paire » notitel ex^B{^
^.u.trai^spôrt,.:d('(i%.sen$» 4'un;n^rf à .un autre. J'ai. dë)à
dit qu|ili;xi^(^ ypur ce^; nerf^. -.gustatifs un appareil de
Içbes encéph§)jqi|6ssurnHipérairQ^,; lesquels sont juste-
E^eqt les plus d^yçloppés de l'enc^pliale dont ils fon( partie.
jDan^.leS' oiseaux;, cbciz 1^ gallia^cées et bejaucioup.de pas-
.çereaux, il n y;.(t.pft$ >plvis..dp .i^^rf^ lingual ;que::daa^ les
poisons I c'^l .je ;, p^axillaire jSyup^iqup et l'ophUialiDique
.qui i^ cfiez evi|;^,^0QtJes conduçteMts ;du goût,, Mapb chez
lescanfa^ds» Igf;^)^!, le nerf lin^al est bien développé,
quoique ce soît chez ces palmipèdes que lès .deux bran-
ches prépité^s fl^ là Ghlqu|è)|ie, paire atteignent .le inaxi-
mum comme l'Q^fs du. goût ; Ciut^relexemple de la trans-
position des.s^s. :; ... .1 : ': i. ..
;4i.°V. ragj)ftt;ar*cAer.-irCes4eux.motssont,.au fonds,
sjfi.pnçynies.; J[e;;wp|; toucher emporte seulement supério-
rité de degré*; Le sjeps du to^ich^ n'a pas de, siège unique
et aétçrmiq^.f.Chez la plupart des mammifères . il , réside
au.mùfÇ(e flânai» aux poils des .'moustaches:» aVx. mains
,de devant qu^^mx quatre mains /et aussi à .U queue simul-
tanément ,çh(»s,l^si(tol^^ ; .aux:barb.UI0^s maxillaires, ebtes
les cjjiifts çjt W,pî|ures;j. ^y^q.lpngS: tentaculfts, 4i^^ iba.-
g^<?«;*?lMGt9r4l^fijé*5-*êDifes^Wrç6 .4;à^çcux ..4^s; d^orfi^let
/
/
ET 0B8EEVATI0NS. Sgï.
de plusieurs chœtQdo'ns» aux trois premiers' rayons des[
pectorales des trigfes, etc. L'on .Toit; donc' que tous
les nerfs spinaux peuvent être excitateurs du toucher..
Autres exemples de. transposition des sens. :Dans tous
ces cas , surtout dans le dernier , le volume ne ' chaque
nerf, pour un poisson d'un pied de!long y .égale absolu-
ment celui des cordons collatéraux du! nerf! médian aux*
doigts de l'homme.! Qr» en ayant égard aux proportions,
de volume » on voit que les nerfs du toucher d'un 1rigle.,>
4'un bâ^rbèau » etc. » -sont plus de cent fois plus gros que
ceux 'des ddigts de Thomme ; la disproportion n'existe
pas à ce degré entre l'homme et les autres mammifères ,
les mieux partagés sous, ce rapport. Néanmoins j'ai mon-^
tré { Journal de Physique 9 février iSsi ) , que dans le
cochon, à égalité de surface d'épanouissement, les nerfs
du toucher étaient au moins trente fois plus volumineux
que dans l'homme. Et.commela surface est plus vasculaire,.
il s'ensuit que le degré de sensibilité y doit être dans la-
même proportion. Preuve nouvelle que du côté de ce
setis , aussi bien que de tous les autres , l'homme est der
beaucoup inférieur à un très-grand nombre d'animaux';
M. Gall avait déjà pressen^ti plusieurs des ces faits.
. .42*° On a déjà fait observer le m)ôme:excès extrême do^
volume aux nerfs du. goût do la carpe. Tous les différent
nerf^qui exerceatle toucher chez ces divers, animaux , n'ont
d'autre modification appréciable que le trèsrgrànd excès
de leur développement comparstivemént à leur étatv*l^
où ils ne sont pas organes de toucher spécial , et ensuite
l'existence de ganglions près de leur extrémité cérébro-i*
spinale. Dans le tétrodon et la baudroie par exemple",: :io^
ganglion de la cinquième paire égale presqu'en .volùmo
tout l'encéphale.; - : ..... ..«!/;. - ' /
^d.'^'Dun^ tout organe. da toucher, quelque! part i.t}u'ii
exiéte j le sang^aborde! en: plu3: grande ahondanoalol| sé^
Jounie ph» long-temps sur les extrémilét nerreiUMM » jét
«ne dOaUtioQ particulière des extrémités arlérteUes et Tsi-
netises companble oo même qoeiqaefob toat-^-fint^sem-
Uable au tissa caTeineiix oa érectile. Nous arons déjà
efaser? éla marne chose poar tous les organes des sens dans
kmr j\ja$ grand déTeloppement > nieiûs celai do Touïe ,
qui est leseal aussi dont les nerb n*ont jamais de loiiea oo
renflemeos spéciaux au point de lear iosertioû sur Vtaaè
cérébro-spinal.
44**'Z^ fuyrfi du ffumvefiM9»f.---Les*pûirdS dé tterft t»-
dusiTement destinés aux muscles n^ont p6s de ganglions.
Tek sont ceux des yeux ^ Thypogiosse , le spinal des imbH
Bulères et des reptiles » les nerls spinaux de tous les poissons ,
excepté ceux qiii soût oignes du toucher. Dons 1m manih
mifères où les nerfr spinaux sont doubles conducteurs » hs
fibres conductrices du tnouvement ne passent pas par les
ganglions : exemple » le fiiisceau inférieur ou extenie de la
cinquième paire « les faisceaux correspondans de tous les
nerft dorsaux. Tous ces nerfs excitateurs s^insèreut sur la
parlie antérieure de Taxe» excepté la seule quatrièifte palfe
chce les mammifères et les chbndroplérigiens à l>ran<âkies
fixes. Chez les codions » il n*y a qu'nae insertioe pour
les nerls spinaux : cette insertion est antérieure. Les mr(s
spinaux des poistons^quoiqu'exclusivement moteurs » ont
deux insertions 9 mais comme on lidéj«i dit^ ta supérieure
n'a pas de «ganglions » et n^est supérféure h Tautru ni
pour le nombre ni pour la grosseur des racines»
45.® Les tierfs moteurs des poissons pneumatophcreSj
c'est-à-dire , pourvus de vessie natatoire , soit osseux , Soit
cartilagineux» sont » à proportion de la masse des muscles à
exciter, plus de cent fois plus petits que eeujt des étïi'-
maux aériens. Les nerfs moteurs des poissons sans Messie
aérienne» les squales , raiesretc. /sont plus gnisquo ceux
des poissMs paeumatophbros , mais beaucoup moins gros
ET OBiiaVATIORS. ^^
eficore à proportion que eciax des funnutn oéneas éans
lud tftppork déCenniAé pour ciiaqae^Dre. Biittlesftiiimanx
aériens , les replilea ». los iKtiracient ^ par exoai|^/ le^
nerfa , moindre» qné dans les œaniYBÎRnreft » sont beaucoup
plus gros que dans k» poissons cartilagineux;; or». ces
nerfs c&cUent , d^ns Teau » des mouTemons dont la iftease»
l'élendue et k durée surpassent plus do cent ins In
efTeU qu'ils peuTent exciter dans Tair lorsqu'on a âlé. à'
ranimai la commissure du qoalrième Tontriculoy ôo tas
lobes cérébraux » ou ces deux paHina à-laf&îa» ,
4&'' L'oxcès coRstaiil do petitesso des nerfs excita^
tours dos musdes dans Jesi ppissons , coïncide donc aiPoc
la mdttdre différence de pesanteur >spéct(iqae onlv» leor
corps et la matière de leur milieu d'existence» d'ob suk
que » pour eux » la méiiio quantité do inDuVament né^
eesske une force d'impulsion mdndco que dans lét ani*
maux aériens.
47** Et réciproquement dans* les poissons l'excès do
développement des organes des sens en général» excès
tel que le diamètre do t'o&il , par exemple » peut elfe te
douzième de la longueur de l'animal , coïncide avec la
nécessité d^une plus grande force mécanique et chimiquo
des appareils sensitifi » agissant sur les corps qui en sont
le stimulus » à cause do l'aiBntté supérieure exercée sur
ces corps par l'eau , milieu d'existence des poissons , ou
è causé des obstacles que ce nsiKeu oppose , soil à la
transmission soit à l'inopression de ces stimulus*
4&»* Enfin » daps les diverses classes d'animaux vertébrés »
des mêmes nerfe de structure nniforme opèrent des fonc^
tiens différentes , et d'autres mêmes ner& » de structure
en apparence difTérento , opèrent constamment la mètno
fonction^ La diversité dos fonctions pe dépend donc pas
de diversités correspondantes dans la structure dos ner6*
IFailIeurs , pour des ner& différons développés au maxi--
Sg^ iiiiioia«8
l^t la toHieur ftîl des progrè»; loi éoirienrs Èâgetëê dont
tfihd «Yiul éié b mh^ feparausent avee yioleiice ; rail
:gaiictie &ii mUie ; ke moufamenA in c&té droit s'aiGu-
tbli^î^eiit de pltM on f liii » la auilada fillt des ohntes ùir
^qoeptea. Le g ooiobra, dem mois après son entrée à la
jSalpétrière » elle est forcée de garder le lit. A partir de
çeUe époque» la ioaladte fait des prog;rès n^pidea» lea don*
leurs sont teUetneol vieletiles que la malade poi4e W main
aiH* la tnmeur mâroe daas aoo sommeil, avec rexpnesisoa
delà plus vive aaufiraoce^ la peaa ieal clMiudo , le pouls
4kccéléré , la bogue sèche et rouge » Tappétii oui » la soif
'^îna » les d^etif sa liquides et inroloutalres. La malade
est presque contioueUemcot assoupie t l'œil de vjent cliaqtte
jour plus saillant; la sensibilité générale est toujours con-
/iervéë; 4es luoMv^meus du cs6t^ diioiit aoot ilrès-efiàililb ,
aans être tout^-fait paralysés. La Bftfclade e;(ptrelo t8 oe-
riobre. ( Noes avoqs passé sous siieace divers* moyens qui
jurent vis e& Qsage è différentes reprises ) .
Ouvfrturc du fiorp$ fakc quarante heures ofn'èi ùt
n^MThr^ La tuqaeur avait diminué de volume t elle pr^
iSeotait des wfoncemeos et des aspérités quV)Q a^araît pas
^^ervés pendant la vie» Disséquée à l'extérieur » elle était
Recouverte par la peau » par les fibres du muscle temporal
plongées sans ^tre écartées. Le craoe ouvert afec précau«-
tion , l'bémifi^pbère droit du cerveaM paratt assez*. deBSe»
un peu injecté ; rbémispbère ga^cbe « un peu plus dense ,
présente, au niveaiji de la tumeur^ une dépression proporr
tionaée à la saillie de la production morbide ; le tissu cé-
rébral est.très-^enae en cet endroit sans être désorganisé.
La saillie intérieure de la tumeur » plus :Considérable que
celle du dehors . >e9t tapissée par la &ce externe de la
dMFO'^mère; celb-ci est saine dans presque toute aon éten-
dM , H ce n*est au centre de la portion qui recouvre
le tumeiir , ob elle présente une production fooçueose
ET OB8BBVATION8. Sg^
mamelonnée ; on sépare facilement celte membrane
excepté au niveau du fongus ; là on voit des vaisseaux
passer de la tumeur au fongus de la dure-mère. Le ro-
cher, les os de la fosse zygomaticyie, de la fosse temporale ,
la paroi externe de l'orbite , étaient presque entièrement
détruits ; les bords de l'ouverture de communication avec
l'extérieur du crâne étaient amincis et paraissaient plu-
tôt usés qu'altérés. On pouvait détacher en grande partie
la tumeur des os avec lesquels elle était en contact ; elle
avait pénétré dans la fosse orbitaire et poussait l'œil en
avant ; elle ojccupait la fosse zygomatique toute entière.
Elle avait d'avant en arrière environ trois pouces et demi»
de haut en bas deux pouces, de dehors en dedans trois
pouceâ. Incisée, on remarquait au centre un tissu jaune de
rouille, lamelleux , spongieux, contenant un fluide rous-
sâtre; en approchant de l'extérieur le tissu devenait d'un .
gris blanchâtre , et ressemblait assez aux matières cancé-
reuses. Les fosses nasales n'avaient aucun rapport avec
la tumeur; elles étaient exactement tapissées par une
couche calcaire de plus d'une ligne d'épaisseur dans les
anfractuosités , et d'une demi-ligne dans le reste de lôur
surface.
On ne peut former que des conjectures sitt l'origine
de celte affection. Le fongus de la dure-mère est-il pri-
mitif, a-t-il donné naissance à la tumeur? est-ccf au con^
traire la tupieur qui a produit le fongus? Du reste , le dd-*
veloppement progressif de cette masse dans l'intérieur
du crâne rend parfaitement raison des symptômes d'hé-
miplégie , de démence et d'assouppissement qui ont été
la suile',nécessaire de la compression du cerveau. L'usure
et la destruction des os* ont été quelquefois observées dans
les fongus .îc la dure-mère.
3. ^9
5g8 SXTRAITS
EXTRAITS ET ANALYSES.
J)c quelques nUthodcê' de traitement de la btennorrha-
glôf des chancres et des bubons syphilitiques ; des
propriétés du baum^de Cvpahu et du poivre eubèbe (i ] .
L'emploi du baume de copahu dans le traitemeol de
la blennorrhagie est» en quelque sorte » devenu populaire.
On sait qu'il Ëiit la base de la potion dite de Choparti
et de la plupart des préparations dirigées contre les éeoa-
lemens de l'urètre. Mais si Ton établit quelques exceptioiis
en faveur de plusieurs médecins dont la pratiqi^ ,oa ttV
. vait pas été remarquée ou n'avait pas été adoptée , cette
substance n'était » jusque dans ces derniers temps » pres-
crite qu'à de très-&ibles doses et seulement dans la blen-
norrhée oudans la dernière période de la blennorrhagie.
MM. Ribes et Delpech ont récemment appelé rattentt<Ki
des praticiens sur une administration moins cirooospecle
■ Il — — — ■ • -
(i) Cet amcle est composé d'après un Mémoire de M. Ribes sur k
baume de Coptbu, d'après ceux de M, Delpech sur la même subslauce ,
et sux le poivre cubôbe employé dans le traileméut de la bleonocrhagie,
et d'après une Thèsjc de M. E. Plaindoux , soutenue à la Faculté de
TlHonl^eMieT^siyant^onrliire: De guelgues moyens thérapeutiques em-
ployés dans le traitement de la blennorrhagie et de la syphÛis, Cette
Dissertation , faite généralement dans un bon esprit , laisse cependant
à désirer plus de détails^dans les observations particulières» Un grand
nombre paraissent trop concises ou même tronquées , sur-tout quand il
ft*agit d'établir le mode d'action, d'un jnédicament^ ou l'efficacité
d'une méthode thérapeutique. Mais cette Thèse > composée par nn
élève de M. Lallemand , offre l'exposé et les résultats de la pratique
de ce professeur si distingué. L'extrait que nous en donnons ne peut
donc qu'être éminemment utile.
ET ANALYSjfcS* Sq^
du baume de copahu. Voici ta méthode suivant laquelle
M. Delpech emploie ce médicament et traite la blennor*
rhagie : lorsque l'aiTection est récente où que la date de *
('invasion ne remonte pas à plus d'un mois » que les dou-
leurs sont très-vives, les érections fréquentes avec cordée
et douleurs intolérables » qu'il y. a insomnie et fièvre » ce
professeur prescrit d'abord une bu deux saignées ou des
applications de sangsues » soit à l'anus , soit sur la verge.
S'il existe un état bilieux» il provoque les évacuations
conyenables. Les voies digesttves , dit-il , sont plus en état
de s.uppopler le baume de copahu. Mais si l'inflamm'ation
n'est .paa excessive p s'il n'y a pas d'affection concomitante
' qui réclame la ^I.orité des soins, il prescrit un gros de bagime
de copahu matin et soir, dose qu'on augmente et qu'on porte
à un gros -et demi ou même dçûx gros , deux ou trois fois
par îour. Ordinairement cette forte dose produit un effet
purgatif qui nuit à l'effet antigonorrhéique ,. et auquel on
s'oppose par l'addition d'un quart de grain, d'un demi-
grain , d'un grain d'opium à chaque dose. Elle peut dé-
terminer aussi des cardialgies , la perte de Pappétit, la
difficulté des digestions ; on obvie à ces inconvéniens en
ajoutant au copahu quelques gouttes d'acide suHurique ,
en prescrivant un émétique ou un purgatif, enfin en cher-
chant la forme sous laquelle le médicament est supporté
le mieux par l'estomac. . Quelquefois il faut de temps en
temps en suspendre. l'emploi. Ordinairement, dès le pre-
mier jour, l'usage du copahu produit un amendement de
la cordée eft de la fréquence des érections ; après le
deuxième ou troisième jour , on ob6erve«une diminution
des douleurs et de l'écoulement; au bout de huit ou dix
jours , tous les symptômesgônorrhéiques sont dissipés. If
faut continuer le traitement pendant six à huit jours aux
mêmes doses , que l'on cesse ensuite brusquement ou que
l'on diminue graduellement, selon que Tinflammation a
COÔ EXTRAITS
cédé avec plus ou moins de facilité* M. Delpech prétend
que le copahu est également efficabe dans le catarrhe aigu
de la vessie , soit qu'il résulte de I'éxten3ioh ou de la sup^
pression de la gonorrhée , Soit qu^a'cetté affection recon-
naisse une autre cause. Le nxêmp réiibède faij^ aiisst céder
lés inflammations gonorrhéiqùes s^ûlenfsfii ^u' testicule.
Suivant M* Delpçch, le' baume- de Copahu ne parait pas
avoir la même action curative chez les ^femmes. •
M. le docteur Ribes> qui» sur des preuves irrécusables,
a réclamé l'antériorité de cette méthode curative de la
blennorrhagie , va plus loin encore relativement à l'admi-
nistration du coparhu. Ce praticien commence à le do'nner
h la dose d'un demi-gros matin et soir, ensuite à belle d'un
gros , puis à celle de trois gros par jour. Il ne tarde pas à la
porter à demi -once , bientôt après à six gros , et très-sou-
vent jusqu'à une once et mêmedeux , lorsque les malades
peuvent surmonter le dégoût qu'inspire le médicament.
M. Ribes l'administre dans^tous les états de la gonorrhée,
quel que soit son degré d'intensité , et lorsqu^ap'rès la ces-
sation de l'écoulement il se manifeste un accident quel-
conque qu'on peut soupçonner être déterminé par la sup-
pression , tels que l'otite , l'ophthalnxie , l'inflanimalloD du
testicule , la dysurîe , la strangurle , etc. L'engorgejment
douloureux des corps caverneux simulant le . priaplsme ,
le syniptômc qui a fait donner à la blennorrhagie le nom
de cordée, ont constamment cédé. à l'adniinistration de
ce remède. Il est rare que l'engorgement gonorrhéique
récent de la prostate ne se dissipe pas après quelques jours
de l'usage du /)opahu. Des rétentions d'urine produites
par l'inflammation de la vessie par suite de l'intensité de
la gonorrhée , et même des néphrites, très-aignës , cèdent
très-promptement à l'emploi de ce moyen. Il en est de
même des catarrhes récens de la vessie , des écoulemens
muqueux et puriformes des bords des paupières , des irrita-
E T ANALYSE.S. 6oi
t'ions de la membrane interne kIu lapynx accompagnées
de toux rebelle , qui sont survenus après la suppression
accidentelle de la gonôrrbéei L'mflammatîon dii testicule
qui ne reconnaît pas Çetjte dernière cause est traitée éga-
lemenLaTec succès psir le même remède. M. Ribes assure
avoir administré le baume de copahu à forte dose dans
tous les temps de la gonorrhée , quelle que fût l'Intensilé
de l'inflammation' 9 avec des succès divers, mais toujours
sani inconvénient. Les accidens , lorsqu'ils n'ont pas été
totalement enlevés , loin de s'exaspérer*, ont toujours di-
minué. Suivant ce 'médecin , le /médicament, prescrit à
forte dose , n'a jamais échoué contre les accidens déter-
minés. par la suppression de la gonorrhée, surtout lors-
qu'ils s'étaient développés peu de temps après cette sup-
pression.
Le poivre .cubèbe , préconisé par John Cr/iwfui'd dans le
traitemenl de la blcnnorrhagié , a été employé par M. Del- .
pech dans les mêmes cas et avec le même succès que le
baumq de copahu. Ce professeur pense que l'augmenta-
lion des symptômes de la gonorrhée dans quelques cas où
Ton a administré le cubèbe, doit être attribuée à Tinsuf-
fisance des doses prescrites. Les premières doses doivent
être portées à une demi-once au moins par jour , et plue
haut ensuite, s'il n'y a pas d'inconvénient. Ce médica-
ment n'a jamais produit que la cardialgie et un dévoiement
passager ; jamais il n'a aggravé \§ gonorrhée. Lorsque la
maladie est rjucente , le prurit, la chaleur, les légères,
douleurs et T^oulement diminuent considérablement dès
les premières doses. L'écoulement devient séreux et bien-
tôt disparait ; en deux ou trois jours les symptômes sont
<lissipcs complètement. Il en est de même des gonorrhées
légères , quoique plus anciennes : trois doses de deux gros
par jour suflisent; il faut plus de temps et des doses plus
fortes , lorsqu«x la blennorrhagic est plus grave et qu'on
6o» fXTBAITS
ne Tattaque que dan$ le cours de la deutiëme ou troi-
^ièine seoGiaine. Quand on peut donner des doses de deux
gros de trois eii trois ou de quatre en quatre heures.» on
remarque un amendement sensible danfs l'ardeur d'urine,
dans la fréquence des érections» et plus lardxtans Técon-
lement; mais la cordée résiste plus que tout le reste , et
il faut' souvent en venir à Fapplication d'un petit Tésîca-
toire valant pour faire disparaître ce symptôme; de fbrtes
dose^ de cubèbe ont également fait cesser des( goiibrrllëes
qui s'étendaient jusqu'au col de la vessie. L'hématurie
p£Ur exhalation *est yn des symptômes* qui cèdent lé plus
facilement h l'emploi du cubèbe. Ce médicament fait
également disparaître Vengorgement doutoureux du tes-
ticule ou de l'épididyme , survenant pendant l'écoulement
blennorrhagique oji après sa. suppression » malgré la pré-
vention qui attribue cet accident à l'emploi même du
^Cubè^be.
Comme M* Delpech pense que toute gonorrhée peut
donner lieu à l'infection générale» il a pris pour r^Ie
d'en compléter le traitement par Tadministration du mer-
cure. Ce médecin a adopté l'usage des frictions d*onguent
mercuriel sur les côtés de la verge. On y emploie matin
et soii^ un demi-gros d'ongiSent pour chaque côté; on
pousse, ordinairement le nombre de ces frictions jusqu'à
douze ou quinze; et k moins d'une inflammation très- vive »
M. Delpèch presciit ce^ frictions en même- temps que le
cubèbe ou. le copahu à l'intérieur. II pense que la crainte
d'entretenir ou de renouveler l'inflammation par ces fric-
tions est chimérique.
Examinons maintenant si oette méthode de traiter la
blenncMrrhagie » que les auteurs annoncent justifiée par
un grand nombre de succès » doit être adoptée sans res-
triction» et est la meilleure que l'on puisse employer.
{iou9 exposerons dan^ ce but les résultats de l'obseryation
ET OBSBEVlkTIONS. * 6oS
de M. Lallemand j consignés dans la thèse de M. Plein-
doux. Ce professeur » qui pratique la chirurgie dans Icf
même hôpital que M. Delpech » et qui a adopté un autre
mode de traitement que celui qui est suiyi par son col-
lègue» fournit des élémens de Comparaison d'autant plusf
curieux ^qu'ils sont pris souvent sur des malades traités
successivement par les deux chirurgiens.
M. Lallemand regarde les émoltiens, et principalement
l'application des sangsues , comme les meilleurs moyens à
opposer à la blennorrhagie. Les sangsues sont appliquées
à qtielque distance du siège de rinflamiiiqtion , comme h
Tanus ou au périnéç» pour que Tirritation de. leurs piqûres
i^augmente pas Tinflammation. Ce dernier mbyçn réussit
tMjours employé dans le déhut de l'affection , et même
après que les autres moyens ordinaires ont échoué. Par
ce traitement» l'écoulement cesse très-promptement , or-
dinairement du sixième au douzième îonr, jamais il no
passe le vingtième jour; tandis que par les autres méthodes,
par l'administration du copahu , du cubèbe» etc. , si Ton
réussit quelquefois, on voit le plus souvent l'écoulement
augmenter d'intensité. L'application des sangsues est en-
core efficace dans des cas oixie copahu, administré daiis
le but d'arrêter l'écoulement , a produit une augmentation
des symptômes. La saignée locale produit alors immédia-
tement un amendement marqué de la maladie ^ même
lorsque les autres médicamens avaient échouée Après le
traitement antiphlogistique; on administre pendant quelque
temps le copahu -pour consolider la guérison. Quelquefois
.le copahu, administré même après l'application dés sang
sues, lait reparaître l'écoulement. Il faut que l'inflamma-
tion de l'urètre soit tout à-fait disparue pour qu'il agisse
avec efficacité. Plusieurs observations, prises au hasard
parmi . un • grand nombre qu'a offertes la clinique do
M. Lallemiod , sont rapportées par M; Pleindoux pour ap-
puyer ces assertions.
6o4 BXWVAITS
M. Ribcs prétend que , si jusqu'à ce jour on n'a pas
obtenu.de grands effets du copahu dans les blennorrbagîes
elles engorgemens testiculair^s,^ c^est parce qu'on rem-
ployait à de trop petites doses; que ce médicament donne
depuis trois gros jusqu'à une once et demie dans les vingt-
quatre heures, faisait disparaître en peu de jours Ijbs blen-
norrbagies *et les engorgemens testioulaires, soit aigus,
soit chroniques. M. Lallemand ayant répété les expériences
de M. Ribes» a. observé : i.°que, Ib^squela blennorrha-
gieest aiguë, le copahu administré à haute dose, au lieu
défaire disparaître la maladie , ne fait qu'augnaenter les
symptômes inflammatoi/^es et l'écoùlQment : quelquefois
ia matière qui était blanchâtre et homogène, devient saj^
guinolente ; a."* qu'il agit eh irritant restomac et les in-
testins, puisque les malades qui en font usage éprouvent
de la. sensibilité à l'épigastre , des coliques , de la diar-
rhée, une chaleur brûlante à la peau, de la céphalalgie
acçompjûgnée de coloration de la fape , de sécheresse de
]a bouche , avec rougeur des lèvres et de la langue ; les
malades qui ont été guéris ne l'ont été. que plusieurs jours
après l'usage du médicament ; le plus souvent il a fallu
le suspendre et le remplacep par les antiphlogistiques.
L'expérience n'est pas plus favorable à l'emploi du
poivre cubèbe dans le traitement de la blennorrhagie. Ce
piédicament est bien loin de réussir toujours , et l'on
çst souvent obligé d'en suspendre l'usage pour combattre
les accidens qu'il fait naître. Lorsque M. Lallemand , suc-
cédant suivant l'usage à M. Delpech , reprit le service de
rhôpital en mai 1822, il y avait douze mafades traités
par le poivre cnbèbe. On fut obligé de le suspendre chez
sept de ces individus pour combattre par les antiphlo-
gistiques les symptômes d'irritation qui s'étaient déve-.
loppés. Il faut aussi observer que ces sept malades avaient
y^e forte constitution et un tempérament irritable , ils sor^
i
ET ANALYSES. 6o5
tirent derbôpltal guéris > dans le courant du mois. Trois
ont obtenu de ce remède un amendement notable ; mais
chez ces derniers , la maladie était ancienne , et Técou-
lement paraissait dû à un état (Tatonte de la membrane
muqueuse plutôt qu'à un état inflammatoire; ils étaient*
d'un tempérament lymphatique. Les deux autres mala-
des éprouvèrent de fréquentes alternatives, c'est-à-dire ,
que tantôt ils se trouvaient dans un état d'éréthisme extrê-
mement douloureux , accompagné d'un écoulement très-
abondant ', tantôt ces acçidens se calmaient tout-à-coup
pour reparaître avec une nouvelle intensité. Ils restèrent
près de deux mois à l'hôpital avant d'être guéris. * >
Des observations prouvent également que le tt'aitement'
antiphlogistique , l'application de sangsues à l'anus ou au
périnée , les bains , les cataplasmes émollibns , ont fait dis-
paraître en peu de jours des engorgemens testiculaires
considérables , tandis que très-souvent différens moyens
ont été employés pendant très -long-temps et sans succès.
Pour consolider la guérison , on fait prendre le baume
de copahu pendant plusieurs jours après avoir combattu
l'inflammation.
Le même traitement antiphlogistique est prescrit dans
le cas de blennorrhagie syphilitique, c'est-dîro-, de celle
qui est accompagnée de symptômes caractéristiques de la
syphilis, tels que bubons , chancres, excroissances, etc.
Ce n'est que lorsque les antiphlogistiqucs ont diminué ou
guéri les symptômes blennorrhagiques que le malade est
soumis à l'usage du mercure. .
Les bubons , les chancres à la verge sont également
combattus d^abord par le traitement antiphlogistique.
M. Delpech suit une méthode différente dans le cas 4^ bu-
bons syphilitiques. Ce professeur co mbat en même temps
l'inflammation locale et le principe vénérien , par les
émôUiens , par l'appUcation de six à douze sangsues aii-
6«6 SXTBAIT8
tour de la tumeur et par des frictions mercuriefles sur
la Terge ou à la partie interne des cuisses. M. Lallemand ,
aa contraire , cherche à détruire Tinflammation locale arant
de songer au principe Ténérien; il fait appliquer cfes sang*
sues au nombre de quinze à vingt à la base du corps ca-
verneux de la verge » au périnée ou à I^anus , puis autour'
de la tiimeur quand Finfiammation est diminuée. La tu->
meut est couverte de cataplasmes émoUiens. On fâche
par ces moyens d'amener la résolution , même lorsque
k: suppuration a commencé/ quç l'on sent de la fluctua-
tion. Plus tard; lorsque la tumeur est devenue dure , in-
dolente , stationnaire , on emploie ou la dissolution de
êd ammcfniaque en lotions , on les emplâtres fondons. Les
symptômes inflainmatoires ayant disparu » on administre
un traitement lâ^rcnriel.
Le sublimé est le meilleur antisyphilitiqne ; néanmoins
l'usage de ce sel a quelquefois été suivi d'aecidens qui
ont déterminé plusieurs praticiens à accorder la pnéféreoce
amE frictions d'obguent mercoriel. M^is ce dernier moyen
a des inconveniens d'un autre genre qui le font souvent
rejetter , tels que la lenteur , le dégoût , la matproprelé
qu'il entraîne après lui. De plus, on ne. peut au juste
évaluer la quantité de -mercure que le malade absorbe ^
parce qu'il en reste à la peau , snr les linges et sur les
mains qui opèrent les frictions. M. Lallemand a adopté ,
pour administrer le mercure à l'extérieur , une méthode
qui n'a pas ces désavantages et dont Teilicacité est at-
testée par des faits nombreux. Cette méthode y mise en
usage par quelques médecins en Italie , consiste à appli-
quer tous les* deux jours un demi-gros ou 410 |(ros d'oii'-
guent mercuriel double dans le creux de -chaque aîssene
du malade : celui*<:i sort ses bras des manches de sa ehe^
mise et les applique contre son corps » de telle sorte qu'il
n'y ait rien d'interposé entre le bras et le creux de Tais^
£T ANltTSBS. 607
selle. C'est de cette manière que le malade dak se cou^
cher et se tenir chaudement couvert. Dans le courant
delanuiiy l'absorption de l'ongueùtse fait parfaitement /
et le lendemain matin l'on n'en trouve pas la moindre
trace à l'endroit où il a été appliqué. On peut donc éva-
luer , à quelques grains près , la quantité de mercure in-
troduit 4ans l'économie animale.
Des deux méthodes employées par MM. Delpech et
Lallemand , dans le traitement des bubons vénériens,'
quelle est celle qui compte le plus de succès , qui doit
êlre , par conséquent , préférée ? La Dissertation qui nous
a fourni les documens précédons donne pour réponse à
cette question l^xposé d'observations particulières dan9
lesquelles les detix méthodes ont été suivies , et le ré-
sumé suivant: de trente-cinq* malades atteints de bubons ,
treize ont été traités suivant la méthode de M. Delpech ;*
chez neuf de ces treize malades , l'inflammation s'est ter^
minée par suppuration. Deux de ces abcès se sont percés
spontanément ; les deux autres ont ëté ouverts. La gué*
rison s'est fait long- temps attendre, et a laissé chez la
plupart des cicatrices différentes au pli de .Faine. On
n'observa la résolution des bubons ; chez lès quatre autres
malades , qu'au bout d'un mois ou un mois et demi. — ■
Sur les vingt.deux autres malades traités par M. Lalle--
mand , six ont eu leurs bubons- ouverts immédiatement
après leur entrée à l'hdpital , parce que la suppuration
était très -avancée et que la peau était extrêmement amin^
cie au soùimet de, la tumeur. Quatre ont eu leurs bubons
percés malgré l'application répétée des sangsues et deà
émolliens. -Chez les^ deux autres marades , les bubons s&
sont terminés par la résolution , quoique plusieurs ofïrîs-
sent déjà une fluctuation bien marquée. Trois ont été
guéris dans l'espace de quinze à vingt jours , 'quatre du
cinq dans nu mois , et les deux autres dans nne (|aaran«
tainede jours. (L. )
/
/
6o8 BXTRâlTS
i«aBi
EXTRAITS DE JOURNAUX.
Journaux anglais.
• '
Observations sur l'emploi de l* huile essentielle de téré-
benthine pour expulser des vers intestinaux; par J; Ken-
ifBDY, M*'D, — « L'huijc csscnliclle de térébeulhinc peut
être maintenant regardée comme le moyen le meilleur et
le plus cprtain pour expulser les vers intestinaux. » Comme
preuves de celte * assertion l'auteur rapporte les cinq ob-
servations suivantes ,,dont nous allons donner un extrait à
nos lecteurs.
I". Observation, Un jeune homme de 16 ans éprou-
vait depuis deux jours tous* les symptômes d'une- fièvre
inflammatoire violente, tels qup céphalalgie frontale , dou-
leurs dans les cuissQs et la colonne vertébrale , soif , con-
stipation opiniâtre , langue chargée , peau sèche » abdomen
tuméCé et douloureux à la pression , yeux injectés et brîl-
lans , pupilles difatées , pouls fort et accéléré ,' etc.
On pratiqua une saignétî de vingt quatre onces , et on
prescrivit une forte dose de calomel et de jalap. Le len-
demain les symptômes étaient aggravés. Il y avait eu trois
selles liquides et peu abondantes accompagnées de té-
nesmes violons* A trois reprises différentes le malade eut
de' légères convulsions précédées par des grincelnens "de
dents , des spasmes musculaires , de la rougeur à la face, etc.
Ces symptômes firent penser que la maladie pouvait dé-
pendre de l'irritation produite par des. vers intestinaux.
Dans cette Vue ^ M. Kennedy prescrivît une once d'huile
essentielle de térébenthine , môlée à une certaine quantité
del^t sucré. Quatre heures après, une nouvelle dose fut
administrée de la môme manière ; mais on" y ajouta une
ETANALYSES. 609
once d'huile de ricin. Une heure Qprhs cette seconde
dose , le malade commença à éprouver de violentes tran-
chées , accompagnées d'étourdissemeffs et de confusion
dans les idées. Une sueur abondante se manifesta , et enfin ,
après beaucoup dç difficultés , le malade rendit, avec une
grande quantité de matières liquides et nduqueuses , une
masse composée de vingt-un vers lombrics mor^s , et
d'une quantité innombrable d'ascarides. Il en rendit en*
core quelques-uns pendant la nuit et le' lendemain matin.
Tous les ve»8 ainsi expulsés étaient morts , et de même
que les matières dont ils étaient accompagnés , avaient
une odeur très-forte deiérébenthine. Une demi-once d'huile
de ricin fut donnée le soir; tous les symptômes; dimi-
nuèrent graduellement et en quelques jours; la guérison
fut complète.
II". Observation. M. C. âgé de 3o ans se plaignait de-
puis long-temps d'une sensation dç froid dans l'abdomen,
accompagnée de liraillemens spasmodiques dans la région
ombilicab. A ces symptômes se joignaient une odeur fé-
tide, et acide de l'haleine et de la transsudation , un cha-
toiiillement continuel du pharynx , qui occasionnait une
loux fréquente , sèche et rauque ; une ' urine laiteuse et
épaisse; un pouls dur , rapide , irrégulier , intermittent;
des palpitations violentes, etc. A diverses reprises, on
avait regarde ces symptômes comme résultant de la pré-
sence de vers dans le canal intestinal , et , dans celte vue,
on avait mis en usage presque tous les vermifuges connus ,
mais sans aucun avantage et sans provoquer l'expulsion
d'aucun ver. On résolut d'essayer l'huile de térébenthine ,
et on en prescrivit d'abord deux onces dans une «dissolu-
tion de gomme arabique aromatisée , à prendre le soir en
se couchant. Le lendemain matin , le malade éprouva tous
les symptômes que nous avons indiqués dans le cas pré-
cédent , c'est-à-dire , douleur de tête , élourdissemcas, etc.
6iO EXTRAITS
li prit alors une once d'huile de ricin » et ati bout de dem
heures , de violentes douleurs dans le Tentre » qui était
distendu et très-doiilouroux au toucher » amenèrent une
évacuation alvine des plus copieuses , dans laquelle on
trouva seize Ipmbrics et une quantité étonnante d'asca-
rides morts* U en rendit encore UQe assez ^and nombre
pendant la journée. Joutes les sécrétions avaient une
odeur très- marquée de térébenihinei.
On renouvela la dose du m^icament le lendemain
soir; les effets furent en tout semblables à ceuK de la pre-
mière » et le malade rendit» encore quelques vers àiêlés
à des matières muqueuses d'une couleur foncée et ayant
une très-forte odeur de térébenthine. De légères doses
d'huile de ricin. furent doEipées. pendant les quatre jours
suivans; tous les symptômes disparurent très-prompte^
ment, è l'exception de la céphalalgie et de l'irritation
de l'estomac » qui persistèrent pendant une quinzaine de
jours. Depuis six ans M. €• jouit de la meilleure santé;
III.° Observation. M. B. agé^ de dix-hliit ans , présen-
tait depuis long-temps tous Ies*symptômes d'une affectioii
vermineuse; il était inaigre > pâle^ qbattu , et de temps en
temps affecté de mouvemens convulsifs qui avaient beau-
coup d'ana'logie avec l'épilepsie. Dans l'intention d'expul-
ser les vers inlestinaux /M. Kennedy prescrivit une once
d'huile de térébenthine « dauâ trois onces de lait sucré ,
que le malade prit le soir en se couchant : cette dose
fut rehouvelée le lendemain matin. Outre les symp-
tômes déjà indiqués dans les observations précédentes ,
le malade éprouva une sueur .abondante , des batienoiens
très-vio]en$ des carotides , une diminution de la sensibi-
lité » et enfin un accès de convulsions semblable en- tout
à ceux, qu'il avait, éprouvés auparavant , et qui se ter-
mina paSides vomissemens répétés. Les matières rejetées
avaient l'odeur la plusïorte de térébenthine. U n'eutqu'une
ET iljf ALY8JBS. 6ll
selle dans la journée > avec laquelle il rendit deux lom«>
bries et plusieurs ascarides. U refusa de prendre de noi:(-
veau le .médicament t et resta ainsi pendant deux mois à-
peu-près dans le même état. Au bout de ce temps , il con-
sentit à recommencer le traitement indiqué. U prit d'abord
une once d'huile de riciif et une poudre purgative , Ip^ir
çn se couchant» et le lendemain en lui administra une'
once d'huile de térébenthine dans une éomlsion «roaia^
tisée. Tous les symptômes qu'il avait éprouvés la pre-
mière fois reparurent avec plus de force, et de plus il «'y
joignit une difliqullé d'uriner , et même une bèiHaturie'
assez violente. Cependant ces derniers accidens cédènent
promptement aux fomentations émollientes. Il eiiiidaii8%
la journée plusieurs selles très- abondantes , dans les^
quelles il rendit beaucoup de lombrics et une plus grande .
quantité d'ascarides morts et igrant l'odeur du médica-
ment. Deux jours après » on en donna une nouvelle dose
qui produisit les mêmes eObts , à l'exception de la stran^
gurie. Enfin y on répéta trois fois l'emploi *de ce moyen »
en mettant' entre chaque dose quelques jpurs d'iotervallè.
Les elTcls sur l'économie furent toujours les mêmes , seu-
lement ifs fureot moins marqués. Sous l'influence de ce
traitement 9 le malade rendit encore un grand nombre
de lombrics , mais point d'ascarides. Depuis le mois de
mai 1816 , époque de ce traitement » ce jeune homme est
guéri et n'a plu» éprouvé de mouvemens convulsifs.*
La lY,^ Observation est celle d'une jeune fille de s^t
ansy aflectée.de ténia. Dos purgatifs administrés pendant
quelques jours ^ et des frictions sur le ventre avec le lini-
ment volatil combiné avec Thuile de térébenthine et le
camphrjB, dirigés contre les symptômes existans, firent
év£^cuQr plusieurs portions de ténia , et mirent ainsi la na-
ture delà maladie hors de doute. En conaé«[uence , après
un bain. ch^iiid d'un quArt-d'beure , la malade prit , d'après
6l2 EXTRAIT
Tavîs de l'auteur de ce Mémoire » quatre gros d'huile de
térébenthine dans une once de sirop de roses , et six heures
après , une demi -once d'huile de ricin; de plus , on con-
tinua les frictions sur le ventre. Elle Tomit le médicament
environ une heure après son ingestion » et s'endormit alors
pri^ndément. Â son réveil, elle prit une seconde* dose
qu clie ne vomit pas , qui produisit les effets accoutumés;
Dans la soirée , un purgatif fut administré ; il fit évacuer
une grande q[uantité de matières glaireuses et d'une très-
mauvaise odeur , dans lesquelles on trouva un morceau de
ténia. de quatre pieds de long» et qui né donnait aucun
signe de vie. Ce traitement , continué pendant quatre jours ,
. fit rendre dix-huit morceaux de ténia. Pendant cinq se-
maines» on fit prendre à la malade de temps en temps des
. poudres catharliques , et , quelque temps après la cessa-
tion de ces moyens , le| évacuations alvines continuèrent
encore à présenter de petftcs parties du ver » qui ^ enfin
disparurent complètement /et » pendant plusieurs mois,
la jeune fille jouit de la meilleure santé. Au Bout de ce
temps , .on décpuvrit de nouveau» dans les matières
fécales , quelques portions vivantes de ténia; On eut re-
cours , une seconde fois , au moyen qui avait déjà réussi;
mais , au lieu d'administrer l'huilç de térébenthine parla
bouche, on la fit prendre en lavement» à la dose d'une
once dans six onces de lait tiède. La malade n'éprouva
aucun* des symptômes que produit ordinairement le mé-
dicament , si ce n'est une douleur très-aîguc dans ' les in-
testins ; maia qui ne fut que momentanée. Elle eut plu -
sieurs selles abondantes » avec lesquelles furent expulsés
plusieurs morceaux de ténfa mort. Le lavement fut répété
dails la soirée , et né fit rejetef qu'un seul morceau «lu
ver. La nuit fut très-bonne , et le lendemain niatin on lui
fit prendre cinq grains de calomel. Elle eut » dans la jour-
née » trois évacuartions » et elle rendit . encore deux mor-
BT ANAtTSES. 6l3
ceaux de té'qia. Le linge de l'enfant , son bonnet de nuit ,
et les courerltires du lit étaient imprégnés de Todeur de
térébenthine; son haleine et son urine avaient la même
odeur. Le jour suivant, on trouva encore dan^ les selles
deux pièces de ténia mort et très-altérées. Pendant quelque
temps encore on fit prendre à la jeune malade quelques
légers purgatifs, et depuis deux ans ellen'a pas éprouvé
de rechute.
V.* Observation. — M."* J. , d'un âge déjà avancé,
éprouvait ^ depuis plusieurs années, une foule de symp-
tômes vagues , dont il était difficile de déterminer la cause.
Les deux principaux étaient une douleur obtuse , fixe ,
augmentabt à la pression , dans la région hypocondriaque
gauche , et une tumeur profonde , élastique , oblongue
de haut en bas , de la grosseur de la tête d'un enfant à
ternie, située vers la courbure sigmoide du colon. On
essaya divers modes de traitement, entr'autres les purga-
tifs , les bains chauds et les frictions sur la colonne verte-
brale ; la malade n'en retirait que des avantages momenta-
nés , et retombait bientôt dans son premier état. L'inu-
tilité de ces divers moyens fit soupçonner que la cause de '
la maladie pouvait être la présence du ver solitaire. Pour
s'en assurer , on résolut d'employer l'huile de térében*
thine , et d'aider son action en y associafat un purgatif
très-actif. Dans cette vue , on administra à M."' J. , vers
midi , six gros du médicament indiqué , suspendu dans
deux onces d'infusion aromatique de rhubarbe. La même
dose fut donnée trois heures après; on fit des fomenta-
tions sur le ventre , et une heure après cette seconde dose ,
elle prit deux gouttes d'huile de crotontigUuum , dans un
verre de vin de Xérès. Au bout de vingt minutes, il sur-
vint, dans les intestins, des douleurs aiguës qui aug«
mentèrent graduellement. La malade éprouvait une sen-
sation de distension horrible dans les intestins, et une
3. 4û
Ql^ EXTRAITS
sensation indëfiolssable dans la région lombaire gauche.
Ces accidens amenèrent enfin une syncope profonde et
très-alarmante » qui céda cependant assez proniplement
aux moyens appropriés ; et » immédiatement après , les
évacuations alvines commencèrent. . Les trois premières
paraissaient naturelles ; mais la quatrième , qui fut accom
pagnée d'une douleur très-yive, consistait presque entiè-
rement en une quantité imi&ense de vers très-petits , ne
donnant aycun signe de vie et nageant dans environ trois
piutes d'un liquide épais , muqueux et gélatiaeux , tnélé
h quelques fAets de sang vermeil. La soirée et la nuit
furent très-bpnnes , et la malade rendit , à trois reprises ,
dans cet intervalle , un grand nombre de ces mêmes vers
morts et ayant l'odeur de la térébenthine. Malgré les
symptômes alarmans produits par le médicament , la
malade continua son usage pendant huit jours , à la dose
de deux gros matin et soir , de deux jours l'un. Au bout
de ce temps , sa santé était beaucoup améliorée ; la dou-
leur et la tumeur du côté gauche avaient complètemenldis>
paru; et elle fut complètement guérie en quelques se-
maines » par un régime approprié.
De ces faits que nous venons de rapporter , et d'autres
de même nature qu'il ne rapporte pas, l'auteur conclut
nalurellcmentiiuec l'huile essenliellede térébenthine pos-
sède une action capable de remplir les principales indi-
cations dans le traitement des maladies causées par la
présence des vers dans le canal intestinal. » Il fait en<
suite quelques réflexions sur la manière, d'agir de ce mé-
dicament; il pense que, résistant fortement à l'action dé-
composante des organes digestifs , il passe dans le canal
intestinal sans éprouver de changement sensible ; et que »
se trouvant ainsi en contact avec les animaux , il les fait
périr en vertu d'une propriété spécifique. Quant aux symp-
tômes fâcheux indiqués dans les observations précédentes^
ET ANALYSES. Ql5
tels que le mal de tête, rîrritation de l'estomac» Texalta-
Uon nerveuse » les mouvemens coDvuIsifs , et la strangurie
observée dans un cas , l'auteur avoue qu'ils sont produits
par Tusage de l'huile de térébenthine; mais comme i(s
sont de^ courte durée , il pense qu'ils ne doivent pas dé-
tourner de l'usage de ce médicament ; il les regarde d'ail-
leurs comme résultant principalement de Fexcitation pro-
duite sur le système q^rveux par la réaction des Vers sou-
mis à l'influence spécifique du médicament. En effet »
administré à la dose d'une once dans du lait tiède sucré »
h un sujet adulte et bien portant ; il n'a jamais donné lieu *
ïk d'autre effet qu'à un vomissement qui survenait plus ou
moins loâg-temps après son ingestion. Cette expérience a
été répétée plusieurs foU et à donné constamment le même
résultat Mais » dans tous les cas , quelque court que îdt
le séjour de la térébenthine dans l'eston^ac , on retrouva
son odeur dans les sécrétions cutanée » urinaire et alvine ,
signe certain de son absorption.
M. Kennedy conseille de faire précéder l'emploi do
l'huile de térébenthine, par quelques purgatifs , et de les
combiner avec ce médicament » pour faciliter l'expulsion
des vers privés de vie » et celle de la térébenthine elle-
mênfie, afin d'empêcher ainsi » autant que possible , les
effets résultant de son absorption. L'huile de croion ti-
gliuum lui semble le meilleur moyen pour arriver à ce
but, à cause de la rapidité et l'énergie de son action. Dans
les jeunes sujets, il conseille d'administrer l'huile de té-
rébenthine en lavemens. De cette manière, elle agit moins
eflicacement,*mais elle est moins désagréable. Cependant
dans les cas où les vers existent dans le rectum , elle est
plus énergique. De quelque manière que ce médicament
soit pris h l'intérieur , il produit une action particulière
sur les membranes muqueuses , en les excitant et en aug-
mentant la sécrétion. L'auteur termine ce mémoire par
4^«i
'/
6l6 EXTBAITS
quelques Yemarques sur l'observation n.* 5. Il peDse que
la tumeur qui existait dans le côté était enkystée , et
adhérente au colon; que l'action de l'huile de térébenthine
en produisit la rupture ; qu'ainsi elle se yida dans le canal
intesthial. Les vers contenus dans le kyste étaient de l'es-
pèce du bicornerude décrit par Sidtzer (i). {Lond. med.
Bepository. Février 18*2^, pag, 126).
Observation sur une opératiou 'd'enifyjrèfne suivie
de succès; paf John Betty ,M.D. — Le sujet de cette
observation est un jeune homme de 25 ans , d'une con-
stitution vigoureuse , qui fut pris tout-à-coiip d'une pé-
ripneumonie très- violenïe. Les saignées et les antres
moyens ^atitîphlo^stiques firent disparaître tous les symp*
tdmes, et lé '<{uàtriëkne jour il était convalescent et ne
conservait qu'an peu de faiblesse. Le huitième jour , le
malade éprouvait les symptômes stiivans : toux sèche
et fréquente , dôtileur obtuse dans le côté droit» gêne
lorsqu'il se couchait sur le côté gauche; d'ailleurs, pouls
régulier, appétit bon et langue dans l'état naturel ; seule-
ment constipation opiniâtre , qui ne cédait qu'aux pur-^
gatifs les plus actifs et aux lavemens souvent répétés.
La toux augmenta graduellement, et il s'y joignit une ex-
pectoration d'un mucus verdâtre , et des accès de suffoca'-
tion qui duraient pendant^ quelques minutes. Dans les
intervalles de ces accès , la Respiration était parfaitement
libre. Au bout de quelque temps , le côté malade parut
évidemment pli^s saillant que l'autre , et quoiqu'on ne pût
découvrir de .fluctuation en aucnn point, cette réunion
de symptômes indiquait clairement l'existence d'une
collection de liquide dans la bavitédu thoi^ax. Enfin , yers
la cinquième semaine / on vit paràiti'é > entre la claTiculç
et la première côte » une tumeur , dans laquelle la flnc-
-i— . ' '
/ (4) Sukzer, Dissertation sur un ver intestinal nouvellement décote
ç^ertf e*ci j Strasbourg ,1801,
ET ANALYSES. 617
tuajtion du liquide était très- manilibste. Gomme Ta suiTpca-
tion était imminente , M. Betty résolut de donner issue^iu
fluide.* En conséquence p il incisa les tégumens sur le mi
lieu de la tumeur dans la direction de la première côte»
e( ayant mb à nu la plèvre , il fit une ouverture à cetle
membf ane avec une lancette. Il s'écoula » au même mo-
ment » un flot considérable d'un liquidée jaunâtre , inodore ,
et ne contenant point de flocons albu^ineux. Il fixa dans
cette ouverture une canule au moyen d'un ruban qui
entourait le corps. U arrêta de tenips.en ^temps l'écoule-
ment du liquide» en bouchant la. canule , pour éviter 'la
syncope qui suit ordinairement une dépletion trop ra-
pide. Dans l'espace de deux heures , il s'écoula ainsi neiif
pintes de sérosité. Une bougie» introduite par la plaie poi^r
s'assurer de la grandeur delà cavité pénétra d'environ trois
pouces directement' en bas ; mais du côté du médiastin ,
elle entrait de toute sa longueur sans atteindre le fond*
Immédiatement après cette opération » tous les symp-
tômes filcheux disparurent. Il ne survint aucun accident ,
et la quantité du liquide coulant par la canule dimi-
nuant graduellement » on conçut les plus grandes espér
rances de guérison : cependant , au. bout de trois semai -
nés» les premiers symptômes reparurent. U existait donc
une seconde collection de liquide » mais qui ne commu-
niquait pas avec la première , puisqu'il ne sortait presque
plus rien par la première ouverturç. M. Radfort , chirur-
gien très^stingué de Ghulmleigh » appelé en consultaf-
tion » s'accorda à penser » avec M. Betty » qu'il fallait ou-
vrir ce second abcès » si l'on pouvait en découvrir le siège
précis. Environ 8 jours après la réapparition des symp-
tômes » la fluctuation se* fit sentir entre les troisième et
quatrième côtes » près de leur angle. On pratiqua de suite
l'opération dans ce point » de la même manière et avec
le môme succès que la première. Le liquide qui s'écoula
par cette seconde ouverture était d'une couleur brune
glS EXTRAITS
foncée , fétide » et contenait une grande quantité de flocons
albumineux. On foa de même une canule dans la plaie ;
tous les accidens cessèrent de nouveau. On essaya, ^au
moyen d'une sonde d'argent introduite par Touverture
supérieure , d'établir une communication entre les doux
cavités; mais cette tentative fut inutile^ II survint alors une
circonstance assez remarquable ; c'est que le malade , en
se baissant pour ramasser quelque cliosei , éprouva d&nsia
trachée une sensation d'irritation qui occasionna une toux
légère , suivie de l'expectoration d'-envirôn une once de
matière semblable en tout à celle de la première collec-
tion. En répétant le même mouvement , il obtint à plusieurs
reprises pendant la journée le même résultat ; mais^ à
chaque fois , la quantité du liquide expectoré diminuait ,
et le phénomène cessa complètement. L'ouverture du pre-
mier abcès se ferma » la quantité du liquide fourni par le
second diminuait rapidement « lorsque la toux et les
autres symptômes reparurent pour la troisième fois. Une
.saillie 9 accompagnée de fluctuation , se montra -de nou-
veau au lieu de la première ouverture , et fit voiÉ* claire-
ment que la poche supérieure s'était remplie de nouveau*.
Une nouvelle incision devenait nécessaire ; mais la nature
y pourvut; au moment où le malade faisait une forte Inspi-
ration pour vider complètement la cavité -inférieure ,
quelque chose se rompit à l'intérieur de la poitrine arec
un bruit que» les assistans purent entendre , et au même
instant il s'échappa » par Touverture inférieur^ , un flot
de liquide absolument semblable à celui de la première
collection. La quantité qui s'écoula ainsi était d'environ
une pinle et demie. Les symptômes cessèrent de nouveau ,
et le malade fut bientôt en état de se lever. Ennuyé de
porter la canule , il la retira malgré l'avis de M. Betty,
La plaie se referma promptement ; mais les deux abcès
se remplirent pour la troisième fois » et nécessitèrent une
nouvelle opération qui futpratiquée sur la cicatrice même.
BT ANALYSES. ' GlQ
Celle fois la guérison fut complète , técoulement du li-
quide dura en tout neuf semaines^ et daus.cet intervalle ,
la quantité fut au moins de cinquante-huit pintes. Quant
au traitement Interne » on se borna , sur les derniers temps ,
h soutenir le malade au mojren du quinquina et des to«
niques métalliques^ etc. {Ibid. Mars 1825. Pag. 1.91 .)
Note sur la fièvre jaune qui a régné en 1819 a la
Bermude,et sur la méthode de traitement employée ; par
R. Jones , chirurgien de l'hôpital de la Marine de cette
lie. — L'épidémie qui a régné en 18 19 à la Bermude availle
caraclère de la fièvre bilieuse d'Amérique ou fièvre jaune.
Elle parut d*abord au commencement d'août , parmi les
habilans de la ville de St. -Georges , et presque en même ^
temps , avec une très-grande violence , parmi les trou*
pes de la garnison de cette ville , d'où elle s'étendit dans
foules les parties de l'île. La mortalité était alors très-
grande » sui'tout parmi les étrangers , les marins nouvel -
lement débarqués , etc.
Le9 opinions sont divisées sur la cause de cette maladie ;
les uns » et surtout les autorités de la colonie , soutien-
nent la contagion y et disent que la maladie a été importée;
d'aulres n'admettent pas la contagion et croient que l'af-*
feclion est due à des causés Icfcales. L'auteur adopte celte
dernière opinion ; il dit que , quoique chaque été il arrive
souvent dans le port des vaisseaux ayant à bord la fièvre
jaune , il n'a jamais vu d'épidémie de cette maladie résul-
ter de cette circonstance , et qu'au contraire , il a de nom-
breuses raisons de croire qu'elle n'est jamais propagée
par contagion.
Les symptômes principaux observés dans le cours de
la maladie ne me paraissant différer en rien de ceux
qu'indiquent les auteurs; nous ne nous y arrêterons pas ,
et nous passerons de suite au trailement mis en usage
pÂr laulcur. Dès le début de la maladie il donne ordi-
620 EXTEAIT3
nairement un purgatif» coateufintdu caiomel, du jalap jet
de la poudré de contrayerya sous foroie de pilules. Au com-
mencement de ta seconde période , ou de la période d'ex-
citation p il conseille la saignée du bras » depuis trente jus-
^*à quarante onces. Cette opération est ordinalreoient
suivie d'une sueur générale e{ abondante. On répétait le
purgatif; si au bout de douze heures les symptômes d'ex-
citation n'avaient pas diminué , on renouvellait la sai-
gnée , eno uvrant l'artère temporale. Les lavemens pur-
gatifs^ les applications froides sur le front, les lotions de
tout le corps avec l'eau et le vinaigre étaiem employés
avec avantage comme auxiliaires des moyens indiqués pré-
cédemment. Toutes les siï heures • les pilules purgatives
avec le calomel étaient administrées, et dansbeaucoup de
cas 9 on était obligé, par l'urgence des symptômes» de re-
venir à la saignée une troisième et même une quatrième
fois. Le calomel à la dose de trois grains^ uni à h poudre de
contrayerva, était continué et donné toutes les trois heures ,
malgré la liberté du ventre. Dans les cqs qui cédaient à
ce genre de traitement , on s'est toujours bien trouvé de
l'usage du colombe ou du quinquina , soit en substance ,
soit en infusion; mais comme il arrivait très-souvent que
l'irritation de l'estomac forçait à renoncer à ces moyens ,
on avait recours alors , et trèssouvent avec avantage , k
de petites doses de calomel uni à un tiers de graia ou un
demi-grain d'opium. L'auteur dit n'avoir guère obtenu de
bons effets des épispastiques , si ce n'est dans quelques cir-
constances , et appliqués aux tempes ou h la nuque. Le
carbonate d'ammoniaque , que l'on a tant vanté , ne lui
parait pas très-utile dans ces cas ; les effets n'étaient que
momentanés , etc.
Le nombre des malades reçus à l'hôpital de la Marine ,
pendant cette épidéiQiei a été de 107 , sur lesquels
U en est mort 25; et parmi les habitans du chan-
ET ANAI^TSES. 6si
lier^ sur loi. malades, il n'en mourut que 7. Ainsi sur
208 malades , 1^ mortalité fut de Ss » ou comme
2 : i5. •
Enfin » dans les considérations qui terminent ce mé-
moire , M. Jones cherche à établir , par des faits qu'il a
obserrés » l'opinion que la fièvre jaune qui a paru dans
cette île » à différentes époques » a toujours été produite
par des causes locales , parmi lesquelles il range en pre-
mière ligne le défaut d'acclimatement , la chaleur exces^
sive » l'humidité , les travaux violons , etc. ; et il en donne
pour preuve que la maladie affecte de préférence les
Européens , les gens de peine, et en général , tous les
individus soumis principalement à l'infhience de ces
causes.
Observation d'une anasarque guérie par Pacupunc-
ture , par Finch, M.-D. , ( communiquée par Sultor •
M.-D. ) — Dans un cas d'anasarque très -considérable
des extrémités inférieures et de l'abdomen , accompagnée
de symptômes d'hydrolhorax , Tauteur , conjointement
avec M. Sulton , résolut de donner issue au liquide infil-
tré; mais pour prévenir les accidens fâcheux* qui sou-
vent résultent des mouchetures faites avec la lancette , il
pratiqua l'acupuncture. Le nombre des piqûres fut très-
considérable ; le liquide fut évacué dans l'espace de deux
jours , sans qu'il survint aucun symptôme fâcheux; du
reste , cette opération ne produisit presque aucune dou-
leur. M.. Finch se demande en terminant cette courte ob-
servation , si on ne pourrait pas se servir de l'acupunc-
ture dans plusieurs-cas de chirurgie : par e^iemple , pour
s'assurer de la natura de certaines tumeurs , pour décou-
vrir à quelle profondeur est située une oollection de li-
quide , etc. ( Ibid.^. 2a5 ).
Observation d'une rupture de l'utérus et de PinUsiin
rectum, suivie de Caccouchement par tanus, commu-
•«■fftLjr
63s BXTBAITS
niquieparW. Gmtskbll. — Le sSaoût 1 893 , M. Harrîson
fut appelé pour donner des soins h une femme de vingt-
deux ans p qui depuis quelques heures était en travail ;
les douleurs étaient très-fortes et fréquentes ^ mais lu mu-
seau de tanche n'offrait aucune dilatation. Pendant une
absence de quelques minutes du chirurgien , le fœtus fut
expulsé par Fanus , et serait tombé à terre si le cordon
ombilical ne l'eût soutenu. Le placenta sortit spontanément
quelques instans après avec quelques caillots ; les lochies
coulèipent par cçtte nouvelle voie , et la femme n'éprouva
aucun accident; M. Gaitsl^ell la vit le 22 août; et h
trouva dans un état très-satisfaisant. L'anus avait été dé-
chiré en trois endroits ; une des plaies était postérieure ,
les deux autres latérales , celle du côté droit était la plus
considérable , mais toutes étaient en vole de guérison.
Quelques jours après ^ malade était rétablie. Le vagin
n'avait pas d'ouverture » le museau de tanche étxiit c^fr-
tilagineux. et fortement adhérent aux petites lèvres : le
doigt n'y pouvait pénétrer qu'avec beaucoup de difficulté;
un autre doigt , introduit par l'anus, pénétrait daos J'u-
térus, et -venait toucher celui qui était introduit par le
vagin. Cette femme avait déjà eu un premier accouche-
ment très-laborieux , qui avait été terminé par l'appli-
calion du forceps , avant que le col de la matrice ue fût
complètement dilaté. On avait amené au dehors avec l'ins-
trument le museau de tanche qui s'était enflammé , et
«vait contracté de fortes adhérences avec l'orifice du va-
gin , etc. ( Ibid. p. 206 ).
Observation sur un diabète sucré, par G. Heinbkbn,
M»-D. à Madère. — Agostinho Antonio Gouvéa , maître
tonnelier , âgé de quarante-six ans » d'une^ forte constitu-
tion, commença , dans le mois de févrtcr 1822 , à maigrir
et à perdre ses forces , en même temps qu'il rendait une
trèSHgrande quantité d'une urine pâle et sucrée ; il fit
%
I
Et ANALYSES. « 6âS
usage de Teau de chaux; la quantité d*urine dioiiiiua beaui-
coup , mais la maigreur et l'affaiblissement augmentèrent
rapidement. Le 3 juin , il vint consulter M. H.«. , qui
le trouva* dans l'état suivant : ventre volumineux et ten
du> aspect pâle et abattu , soif et faim continuelles » langue
blanche et sèche , pouls petit et fréquent , et malgré la
chaleur excessive de l'atmosphère , peau sè.che et stins
la moindre apparence de transpiration.
c Je lui ordonnai , dit l'auteur , douze pilules com-
posées dépendre descammonée 3]; opium » gr. xi): ca-
lomél gr. X dont il devait prencfre une trois fois le jour.
Je conseillai une nourriture'animale » du lait et de l'eau
de chaux pour boisson, l'abstinence complète des fruits ,
des liqueurs fermentéei> du sucre , etc. »
Ce même jour , il rendit huit pintes d*urine en vingt*
quatre heures. L'urine est presque incolore , et si sucrée
que les mouches se rassemblent dans le vase qui la
contient; elle n'a pas le moindre goût, ni la moindre
odeur de l'urine.
Prescription /scammonée, 3j; opium> 3]; calomeU
gr. v; tartrate antimonié de potasse > gr. ij; f. 12 su.,
trois par jour; bain chaud chaque soir avant de se mettre
au lit; frictions avec de l'huijle d'olive sur la poitrine, les
bras et le ventre chaque matin , et gilet de flanelle sur la
peau.
Le 8 , liq. bu. . . 7 pintes ; urine évacuée. . • 8 pintes.
9 7? 7
10 7 6
Le 11 , l'urine est toujours la même; il y a un peu
moins de soif ; la faim ne revient pas aussitôt après le
repas ; la langue est encore blanche , et le pouls petit et
fréquent. Deux évacuations alvines chaque jour; du reste ,
même état.
Prcscript. : Scammonéo, 3 iji opium, gr. zxxj; ca-i
6a4 # BXT&AITS
lomcd 9 gr« vj ; émétique ; gr. ij. M. IHvisez en douze
doses 9 4oni oo prendra trois par jour.
; Le .I9f f Ii<I* i>oe. . • 6 piot. . • Urin. é?ac. 6 p.
i3. 9r-- • 8
14....... î 6 6
i5 6 7
i5 5... 5^
Le 17» le maladie transpire de temps eii temps pendant
I9 jour, et toujours aprës^ le bain. Langue blanche » mais
humide ; pouls plus naturel ; soif beaucoup diminuée.
L'état général du malade est évidemment amélioré ; Tu-
rine a une teinte, jaune » est poins sucrée » et a un joût
fièrement salé. Constipation.
Presc. : scammonée , 3) fi; gomme*gutte, gr. it;
calomel> gr. x ; opium » 3/{; M. en douze paquets » doot
on prendra trois par jour.
Le 18 , liq. bu» • • • S pint. . . Urine rend. 77 p.
19- 7' 5
SI 6 ....• 5 "
Le 82 , le mata de pesait i54 livres; son poids en bonne
santé était de i85 livres. .11 transpira maintenant ab(N^
damment , a moins de soif ; ses forces augmentent gra-
duelleAient ; la làim revient beaucoup moins souvent ;
epfin , l'urine a un goût salé très marqué.
Presc* : la même ; seulement on augmente de deux
grains la gomme-gutte , et on diminue, de moitié le ca-
lomel.
Le 23 , li<{. bu. • • • 6 p Uriné. 5 p.
*4 6r 7
sS.. 6^... 5
sG. 6 5
On porte l'opium à 3 ij.
• Le 27. ......... . 5 ^ 5 p.
ET ANALYiSBS. 625
•i8 5.. ; 3^
29 '• • 6. . v ••..,.....•.•• . 5
3o .: 7 .;......... &i
1/' Juillel. ...... . 5.. ...». 51
2..* ». 7^- • 6
Le 3 , le malade avait négllgàla yeille de prendre les
raédicamens ; plus de soif; urines plus fréquentes pen-
dant la nuit : il est évidemment moins bien. •
Prescrlpt. : scammbnée , 9 j ; gomme-gutte , gr. vîij ;
calomel , gr. jv ; opium » B ij f{ , en douze paqUiets , dont
trois par jour. Après chaque prise , solution de potasse
cauAique , 5 ]• ( Xtf. potassœ. pharm* Land. )
Le 6, liq« 7 ^ ; urine , 7 |. On porte à sept grains le
calomel ; et l'opium à 3 j.
7. . . . . . .-. 5 î ...•;...,.• 5
8 61 4
9 6i , 4^-
«o- 4^ 4î
II 6 5
12. •.»«.«.••••• . 54 • 4â
Le i4 » la quantité d'urine est réduite à trois pintes en
vingt-quatre heures ,* elle a repris les propriétés ordinal *
res. Le malade, transpire abondamment et se plaint de
faiblesse : pouls petit » a 00 pulsations par minute; langue
blanche ; éruptions de petits boutons sur les bras » le»
mains et les cuisses; ventreJibre ; gencives douloureuses»
gonflées; sommeil naturel pepdant.la nuit; tendance à
Tassoupissement le jour. Depuis quelqu^es jours > sentiment
de gêne à l'hypogastre , et d'une douleur profonde entre
les épaules. Yésicatoire appliqué sur le lieu douloureux;
on cesse les bains» l'usage du gilet de flanelle; les fric-
tions, la poudre opiacée » et la solution de potasse sont
continuées.
Le . 1 7 9 transpirçition facile » mais moindre » moins na-*
ancietiDe solidité.
j|f^nu»îr0 sur tappliciUîon extirieure de d
les maladies aiguës; par Antoine Fboblich »
ta Faculté de médecine de Fiertne. — L'Âcai
Berlin, considénint que, depuis l'époque oii le
Currie de Liverpool a publié des observations su
de Teau dans.Ia fièvre , il existait encore quelqu
sur Feilicacité réelle de cette méthode de trait
proposé, dans sa séance du 2 janvier 1820, p
de prix , de déterminer par des expériences
quels sont les effets de £eau froide dans les divi
ladies aiguës. Elle exigeait particulièrement , 1
prochement et une comparaison des essais les
portans faits depuis et d'après les observations c
sur l'usage extérieur de l'eau froide dans les i
maladies aiguës ; 2.° une série d'expériences J
ce but par l'/iuteur du Méinûiro lui-même. Getb
importante de la thérapeutique a été résolue <
nière satisfaisante parle Ménjoire du D.' Froelic
le prix a été décerné.
Par ce travail , qui est le fruit de 35 ans , Ta
montre par uqe longue série de faits , que le ]
le principal remède contre les maladies aiguës ,
ou Dutrides . exanthématianeA on nAt^r.hî»1«^A
t
BT ANALYSES. 6^9
comme aussi lorsque , dans la fièvro nerveuse , par exemple ,
la chaleur du corps du pialade s'élève à peine à 99 degrés
(iherm. de Fahrenheit) où, suivant lui, rapplicaliondereau
etsurtoutdoTeau froide est nuisible. Le mode d'application
de ce moyen est déterminé , selon l'auteur , par le degré
d'intensité de la chaleur fébrile qu! , en général , exige une
température d'autant plus basse que son intensité est
plus grande. C'est ainsi qu'il a recours aux lotions iièdes ,
lorsque le thermomètre placé pendant quelques minutes
dans le creux de l'aisselle dfu malade né marque que loo de-
grés ; aux lotions froides , si la chaleur fébrile est plus
prononcée » «t aux bains ou afTusicns froides , lorsqu'elle
est très-intense.
Les afliisions faites sur tout le corps avec dix ; vingt ou
trente pintes d'eau froide , paraissent préférables à l'au-
teur quand 1 peau est brûlante et aride , le pouls très-
y\î et le sytème artériel très-agité , comme Missi lorsque
la chaleur fébrile est accompagnée de délire et de pélé-
chie^. Dans tous les autres cas , il substitue aux afiusions
des bains ou des lotions froides. Cette, opération réfrigé-
rente est répétée tantôt deux ou trois fois en .tout , tantôt
six, huit et même dix fois dans l'espace de quaranle-huii
heures, suivant que la chaleur et l'aridité de la peau re-
paraissent plus fréquemment. Néanmoins , d'après les
observations de l'auteur, on doit répéter ce procédé plus
souvent dans la fièvre scarlatine que dans aucune autre
maladie. Tel est le précis ficftie de la* méthode de traite-
ment que l'auteur recommande comme la plus sfkre et la
plus puissante dans toutes les maladies inflammatoires ,
soit aiguës , soi^ chroniques. S'il faut l'en croire , cette
méthode lui a toujours suffi , puisque c'est à elle seule
qu'il rapporte tous les succès qu'il a obtenus et que l'on
trouve cités à l'appui de son assertion. Cependant, l'au-
teur convient qu^il associe à ce traitement l'usage
3. 4i
65o EXTRAITS ET ANALYSES.
des boissons rafraicbissaDtes . et niêiira la êaigùée quand
rioflammation ec^t très-rebelle. Eqfin » Tanleur fertninescs
obsetTaiions par la remarque sui?aDle : Il est Tpai que
beaucoup de maladies aiguës périssent par la saignée et
les sangsues , beaucoup d'autres parles purgatifs et les
Tomllifs, beaucoup d'autres «ncore par les toniques et les
slimulaos ^ mais si Ton compare le nombre des conva-
lescens guéris par ces diflEérenles métiftodes avec celui des
convalescens traités par des lotions , des bains ou des-
aiRisioos (iroides , on œ peut nier que la méthode réfri-
gérante ne soit infiniment préférable à tout autre mé-
thode de traitement mise en pratique jusqu'à présept. Celte
méthode de traitement n'est point nouvelle, elle avait été
connue et mise en usage déjà parBoerfaaave, Sydenham,
Reil , Gall et par beaucoup d'autres làédecins célèbres. Bn
effet ,dansle livre publié en 1 79 1 » par Joseph Gall , sous le
titre iSecherghes médicO'phila9ophiquie$jSur lanaiure ei
l* art considérés dans Us différentes inaladieê de Chamsnôt
>on trouve les passages suivans : La chaleur extrénie qui ré- ,
gna à Messine en 1755, dit cetaoleur»pag.48si ».avait donné
naissance à une maladie don^ les symptômes et les suites
T^andirent la terreur parmi les faabitans de oette ville.
Tous ceux qui furent atteints de cetld maladie • manifestè-
rent presqu'instanlanément tous les signes de la riage; la
tête se gonfla , et au bout (je quelques jours » la violence de
la ^il^vre se termina par la mort. Enfin , oà eut recours à
l'immersion de la tête dans l'eau froide » et aucun ne mou-
rut pluSk Louis XIV attaqué à la chasse d'une fièvre cé-
rébrale , fut saigné neuf fois ; on aurait pu s'abstenir de
la plupart de ces saignées , et même de toutes les aeuf » si
l'on eût eu recours à l'application de Peiau froide. Le même
auteur dit » pag. 49^ > ^^ parlant de l'application de la
saignée dans la pléthore fausse ( pUthora ad ^olutnen ,
rarefacta) , peu de temps , et souvent même une heure
a^ant rinflainmalion la plus intense , rhomnoc jouissait
encore d'une sanlé' parfaite i par fîon^équejjU , .<:omœeat
peMt-on admeUro que sa m^ludie soit l'effet d'une sut*-
abondance du sang ? Et si cette surabondance n*est pas la
cause de la malacli&i pourquoi dîrîge-t-on tous ses effort?
vers le seul but d'opérer une diminution dans la masse
du sang? Px>uw[iioî ia déplétion sanguine eut-elle regardée
' comme le remède spécifique cojalriD rînflammalîon P
Martini.
VAHiéTÉS.
■«»->•>.
Académie royale de Médecine,
• ...... »
Section de Médecifie, — Séance du 26 novembre. — Le 8ft«^ëtaif«
lit un Mç]^oic« d|i docteur Faûre , «[ui propose Ae traiter le tëtacias
par Tacide carbonique à Tëtat de gaz. M. Pascalis lit an Mëni'^lt'e sur
remploi du galvani^iue dans quelques x;as d^astiuiie. Go -médecin dit
iiyoir traité ainsi plusieurs «malades ayec le plus grand succès ; îl se
précise pas , j^'ailleiurs , 4^ espèce d^ asthme f^'û à essayé de combattre
l>ar ce m.o^en. . ^ .
Sections réunies, — Assemblée' génércde du ^ àécenibiae^'^M, IHh-
puytren est nommé président annuel pour iS^ Sur ia propçsîjtioi^
de M. Caventou , une Comxnis^on .a été nommée^pour s'occuper de
• rcglismens relati|a a la vente .^es poisons. Sur la proposition de
M. Dupuytren 9 une secpnde commission a été ensuite nommée pour
s'occuper de recJ^ercbes expérimentales sur les .moyens dé retrouTcr
leaf poiscms après qu'ils ont été absorbés 0t déjà mêlés au satig.
. Sectiça de médecine, — Séance du 9 décembre. — M. Bally a In
,an Mémoire isur remploi titérapeutique <l«Tacétate de morpbme.
. Séance d^t 23 décembue. — M. Lucas a été él^i président de- la
section , eo • remplacement de M. Besgenettes ; M. I>ouble , vice-'
président; M. ijipp. Cloquet a élé réélu secrétaire.
Section de Cliùurgie. ; — Séance du 1 3 novembre» — M. Lisfranc
présente unex)iL'Cc d'anatomic patbolog^ique.. C'est une ancienne lu-
X 4»
• «
45t YÀBliTis.
xation de Fhuménu , non rëdaite*, dans laquelle la tête de Pos do
brat , applatie , dëprimée , reposait sur la partie inférieure de k
carit^ glëaoi'dé , qui est elle-même dëformëe. M. Lisiraiic ofire
deux autres pièces pathologiques ; Tune est line luxation cmisécntiTe
.du £dmur , dans laquelle la tête de Tos s'était arrêtée contre la partie
postérieure du contour de la cayité cotyloïde ; et l'antre est une frac-
'tnre npn-oonsolidée dtt col db fémur ,. dans laquelle la tête de cet os
iit retenue att fond de la cavité cotjrloYdé par le ligament rond,
Undis qu'uHe-capsule synoviale accidentelle s'éUit. dëVeloppée entfe
les fragmens. MM. Béclard et Jules Cloquet ont aussi rencontré cette
dernière disposition dans plusieurs cas de fractures anciennes et non-
reunies du col du fémur.
M. Jules Cloquet présente une hernie ombilicale trouvée sur le ca-
davre d'ane femme de trente-cinq ans. Le sac herniaire est foMbë
par les deux feuillets séreux du ligament de la veine ombilicale , en-
tratûés , ainsi que ce dermer vaisseau , par des paquets graisseux dé-
veloppés entre eux. Quand on tire , du côté de l'abdomen , la veine
ombilickle , on réduit le sac herniaire , et la tumeur extérieure dispa-^
ratt en partie. M. J. Cloquet dit n'avoir jamais rencontré cette di»-
position dans les cas nombreux de hernies qu'il a eu occasion de dis-
séquer. «
Séance du ay not^mhre» — Le président donne li^clnre d^une ob-
servation envoyée par M. Lelouis , chlmirgien a la Rochelle. Il s*agit
d'une obstruction du vagin et de l'efikcement presque Complet des
parties extérieures de la génération.
M. Bédard «ommunique à l'Académie uft fait i^marqtlable de
calcul vésical. Un jeune médecin éprouvait de^ vives souffrances dans la
vessie. MM. Dubois et Béclard reconnurent , par le cathétérisme
l'existence d'une pierre dans cet or^^ane , ^ l'annoncèrent au malade.
Celui-ci se fit tailler par un lithbtomiste de Paris , qui , l'opération
pratiquée , ne trouva pas le calcul , et se repentit d'avoir opéré , pen-
sant que la pierre n'existait pas. Le malade , croyant n'avoii* plus
lien a attendre de la chirurgie, retourna dans sa ville natale, où il
succomba quelque temps après avoir subi cette opératioti infruc-
tueuse. Le médecin qui fit l'ouverture du Cadavre trouva dans la ve^
sie un calcul du volume d'un œuf de poule ; il communique à
M. Béclard les détails de l'autopsie , et se propose de lui envoyer les
pièces pathologiques. M. Béclatd pense que ce malheureux malade a
été taillé au-dehors de la vessie, que cet organe n'a pas été ouvert,
que les tenettes se sont égarées dans les parties voisines , vu que cet
instrument n'aurait pu 4tre porté dans la vessie sans rencontrer au-
sitôt la pierre.
M. le président donne lecture d'une observation d'eléphsfntiasis dtm
VÀRlfiTÉS. 633
parties sexuelles , excisée arec saccés par le doeidôr Calrich , chirur-
gien a Perpignan.
M. Serres offre une pièce anatomique aar laquelle on voit une tûbc
naissant de l'iliaque externe droite , montant de- là derrière le musoU
droit jusqu'à l'anneau ombilical, dans lequel elle s^engage en jlbr-^-
quant une anse qui simulait pendant la tîc une petite hernie ombili--
cale. Rentrant ensuite dans l'abdl>men , cette reine monte et se dirige
en suiyant le cordon de la Tein# ombilicale , vers le sillon transrer*
sal du foie , pour donner naifianoe à la Yeine porte bëpa tique.
Sémnce pour fa nomination des internes et externes aux places vor-
contes dans les hôpitaux de Paris, au premier jarmer.produtm , et
distribution des prix pour la tenue des cahiers ^ pendant Vannée,
L'institution des concours pour l'admi^on à ces places , exerce une
trop grande influence sur] le sort futur dç ceux qui les obtiennent et
sur les progrès de la médecine , pour que nous ne sojions pas Spressét
d'en flaire connaître le résultat. Si l'on considère que la meilleure , ou
plutÀt que la seule instruction solide que puisse acquérir un méde-
cin , est celle qu'il recueille au lit du malade , on concevra tout l'a-
Tantage de ceux qui se trouTent placés pendant stx ou sept ans dans
les hôpitaux : aussi que de Bons praticiens sont déjà sortis de ces Ecolea
fécondes en matériaux d'instructions. Depuis vingt ans à-peu-près que
les concours sont en vigueur , plus de iSoo* élèves ont été nommés
extern^' , dont près de 400 soift parvqius à Hutemat. On voit quelle
somn^ immense d'instruction 1^ dû être acquise et * répandue dans
tous les points de la France. Non coi^t^te d'atoi^ formé, oette institu-
tion , l'administration ne néglige rien pour en atturer le succès ; elle
adjuge des prix et des encouragemens à œux des élèves qui ont le mieux
ténu les cahiers d'observations. Chaque année, a lieu une séance solen-*
nelle et publique dans laqueHe on proclame les noms des élèves
nouvellemeut élus , et de ceux qui ont mérité des récompenses dans
l'exercice de leurs fonctions. Dans cette séance , nn membre de
chaque jury prononce un discours , soit pour rendre compte du cont
cours , soit pour donner quelques conseils aux concurrens ; les ofa-
teurs de cette année sont : M-. François , pour le concosrs de l'inter-
nat ; M. Rostan , pour celui de IVxtemat; et IL Baffos , pour celui des
cahiers d'observations. -^Êf
Dans son discours , M. François a cherchéï faire sentir aux élèves
reçus, le bonheur qu'ils avaient de pouvoir concourir au soulagement
4ks pauvres, à leur montrer €oii^>ieR ik doiveatéire reoonnaiMun» en^V^
634 VABIÉTés.
les membres du conseil qui leur ouvrent cette carrière, et à les pénétrer
de rimportance de leur devoir. Il les a engages. aussi, à se mëfierde
Tesprit de système. Ha termiti^par quelque^ éloges sur les composi-
tions écrites , qui, en général , prouvent de Tinstr action. lies élèves
DonAnés sont MM. Lélut , Letalenet , Legrouz , Courte , Germain ,
Jollj, Remets' Fourneaux, Noitc, Gaillard , Lembert , Lambert,
Hutiti, Chartier 9 Bravais , Laugief, Rousset, Talkm, Delorme,
Caso vieil,. Dtijardin-Baumet, Bouchot, Bessière, Lesueur, Schedel,
Legros , CalenaVe. Moins heureux que M. François , M. Kostan a ea
peu de louanges à donner et de graves reproches à faire ; ce sont pré-
cisément les compositions écrites qui ont été le sujet de ces reproches \
quelques-unes d'entre elles offraient des fautes grossières contra la
langue. Quelque pénible qu'il soit de fairls des reproches de cette
nature , qui ont quelque chose d'humiliant pour ceux qui en sont
robjet , M. Rostan a eu la force de les adresser, et de les adresser avec
toute la vigueur dont il est capable. Celte circonstance lui a fourni
l'occasion de parler de la nécessité qu'il y avait pour uq médecin d'être
instruit sur tontes les sciences. Tous les concurrens n^ont pas mérité
ées repM^ies. Dans le nombre des élus-, il s'en trouvent plusieurs fiils
d'homina coiànus dans la médecine.
M. Bafbs, entendant compte des opérations du Jury chargé de
l'examen des cahiers, s'est plaint de Tinexactita de que les ^èvesappor-^
tent en général à s'acquitter de cette partie de leur devoir ^ il espère
que Tadministration prendra des moyens convenabtes pour faire ces-
ser cette négligence. Quatrâ cahiers otit cependant valu des récom-
penses ou des éloges â leurs auteurs. M. Lacroix (Hôtel- Dieu) , pre-
ndièr prix, nnè médaille d'or. M. Bonilhiud (Beaujon) , deuxième pre-
mier prix , médaille d'ailgeût et^de^ livres ; M. Vosieur ( Saint- An-
toine ) , d^uxièhhé prix , tfiédâille en argent -, M. Salonne ( Saint An-
toine ) , Une mentioh honori^le.
G0RaE3P0KDAN Gfi*
— M. Durci , médecin à Nuits, nous écrit pour nous faire i^nnattre
que, dès l'année 1^18, il a proposé, dans le Journal universel, de
substitecr l'usage de la brucine à celui de la noix voiaique dans cer-
taines paia ^ynes ; il réclame , sous ce rapport , la priorité sur M. An-
dral.G médecin , à -qui nous avons communiqué la réclamation de
M. Durc^, assCire n'aiÉir eu aucune connaissance du ti*avai] de ce
dernier. M. Andral, ^^n n'attache d'ailleurs nucun prix à la priorité
de cette idée, fait seulement observer qu'au lieu de se contenter do
proposer .vaguement T^ srploi de la brucine , il a so.mviis cette sub-
stancc à une sëric d'expériences et d'observations sur Phomme et sur .
les animaux.
— M. le docteur Hqrtado , mëdecîn ^is^gué de Madrid, nous
«îcrit que la doctrine dite physiologique opère des prodiges dars la
capitale de l'Espagne. D'après les succès ëtonnans qu'obtient journel-
lement M. Hurtado lui-même , ce médecin croit pouvoir assurenquc
la nouyelle doctrine semble être faite de préférence pour PEspagne et
les ipjs chauds , où les irritations de toute espèce , surtout les inidam-
roaloires , sont extrêmement fréquentes et ont ui^e marche très-rapide.
11 paraît, cependant, que tous les médecins de Madrid ne sont.pas
du même avis ; car , il nous dit que beaucoup de ses confrères , la
plupart browniens enragés , on boerhaavîens , s'opposent à la pro-
pagation de la nouvelle doctrine.
— M. Pinel, médecin de Thêpital de Màubeuge, nous adresse
quelques réflexions sur les difficultés que présente la solution de la
question mise au concours par la Sibciété de Médecine-Pratique
de Paris, qui no paraît être autre, suivant lui,- que la q^uestion
de tessentialiié des fièvres. «Les essentialistes , tout en avouant
qae les symptômes produits par l'inflammation de telle ou telle
partie de la muqueuse gastro-intestinale sont quelquefois plus. ou
moins analogues â ceux Vqui caractérisent les flèvrcs essentielles ^
soutieniient que otHes-ci ne sont jamais occasionnées par cêllcs-là , et
que souvent on ne trouve , dans les cadavres de^ individus qui ont
succomba à ces fièvres , aucune trade de lésion organique appréciable ,
de phlegmasie par conséquent , et , par conséquent aussi , aucune
cause matérielle susceptible de la mort. — Leurs adversaires ne nient
pas la possibilité , la réalité même de cette absence de toute espèce de
lésion or^aaique perceptible , dans le cas dont il s'agit ; mais point
ne sont en peine d'expliquer cette absence, et, qui plus est, d'une
manière fort ingénieuse. Ce qui semble ici leur donner gain de cause ,
c''e&t]que les essentialistes admettent cette explication engeudrée , com-
me tant d'autres , par la brillante imagination de Bichat. — Que pour-
ront dire de plus MM. les concurrens ? A des raisonnemcns et à des
faits , joindre de nouveaux raisonnemens et de nouveaux faits , qui
auront toujours pour but , ou je me tix>mpe fort , la transformation
en vérité de l'une ou de l'autre des deux assertions suivantes : i^ la
idupart des phlegmasies qui se terminent par la mort laissent .d<^s
traces manifestes de leur exbtence ; quelques-unes , en très-petit
nombre , n'en laissent aucune ;' telles sont les inflammations de la
muqueuse gastro-intestinale , productrices évidentes de ce que nos
devanciers appelaient improprement fièvres essentielles : c'est ce que
prouvent le raisonnement et les faits ; o? il existe des maladies qu'qn
ne peut rapporter à l'affection de tel ou tel tissu , qu'en conséquence ,
jusqu'à ces derniers temps , on a cru dépendre du trouble de presque
636 VAl^ÉTÉS.
tout Forganisme frappe, pour ainsi dire, dans son eâsence, dans ses
parties élémentaires , et que > faute de mieux , on a Yaguement dési-
gnées sous le nom de Bàneê essentielles. Ces maladies .tantôt laissent
et tantôt ne laissent j4v ^^^s les tadavres des individus doBt elles
ont abrégé Pexistei^ce, des lésions organiques perceptibles; mais,
dans le premier cas , le peu de gravité de ces lésions contraste si for-
tement avec l'intensité des symptômes , que , raisonnablement , onne
peut ccQ^idérer celles-là comme la cause de ceuxfci , de la morLcon-
•équemmepty surtout quand une expérience journalière démontre
que des lésions pareilles , beaucoup plus graves même , son^ trearées
chez des sujets qui succombent à d'autres affections , et pendant la
vie desqujels ne se soi^t manifestés aucun des symptômes constitatife
des fièvres essentielles ; c'est ce que prouvent et le raisonnement et les
£siit8. — Or , comme les raisonnemens et les faits ne peuvent , se-
lon moi , rouler que sur ces deux assertions , j^ crains bien qu'après
avoir lu lés Mémoires de MBf. les concurrens , ceux de MM. lenri
juges qui , avant cette lecture étaient essentialistes , ne soient, quand
ils l'auront acl^evé , encore essentialistes , et anti-easentialistes , la
contraire 9 ceux pour lesquels il n'existait plus de fièvres essen-
tielles. V *■
— M.Vîrey qous adresse une neQvelle réclamation dont voici la sub-
stance : l'opinion que M. Virey à émise dans l'article génération du
Dictionnaire des Sci.ences médicales sur la progression ascendante
dp fœtus , se retrouve textuellement la même dans l'article génèttt-
ilon qu'il a publié $n iâo3 > dans le Dictionnaire des Sciences nato*
rjïlles, tdmeQ, p. 3^1 ;. M. Virey désire qu'on indique la pageda
quvrages pu se trouvent les autres idées dont il réclame la priorité.
Nous allons mettre nos lecteurs à même de juger jusqu''À quel point
les prétentions de M. Vjrey sont fondées, et si no us* sommes excusables
d'avoir attribué à d'autres qu'à lui les opinions dont il réclame, la pro-
priété. Parmi )es anciens , Anaximandre (i) a dit positivement que
rbtfmine naissait d'un autre animal et qu'il était d'abord semblable
à un poisson : TOf /i ^v$^a»<trovf7<poi^OM y%yWviAiy «voi^t'I^tj/, «;^9ui «m-
f ot«rx»f(ov Kptr'f pp^fltç. Aristote (a) parait être aussi de Topinion qve
le fœtus présente à diverses époques le caractère de divers animaux
inférieurs.
Parmi les iQod^r^Qa , Harvey (3) a retrouvé l'opinion des anciens
qui a été ensuite adoptée p^r Kielmeyer (4) > Autenrieth (5) Car-
- - - - . _i^,^
(iXOrîgène , cap. Yï^de jfnaximandro, (a) De gêner, anint^ , lili. III,
cap. 9 ; et <fc Hist.anim. , lib. V, cap. 19. (3) De gêner, exercit, i8»
4) Ueber âas f etc.; c'est-à-dire, sur le rapport des forces orgar
niques, sur la sériet des différer 8 organismes ,- etc., i^qB. (5). Suu-^
ff^ni. itd fiisior» etnbry'onis , 179^.
bibliogh APniE. 6S7
iisle (?) , Meckel (i) , Oken (3) et beaucoup d'autres physiologistes
encore. •
Quant à la seconde rëclamation , nous pourrions reuToyer M. Virey
aux (ouvres de Tissot (4) où il trouverait citées et rapportées des
opinions d'Hippoçrate , de Platon , d'Alcméon , etc. , sur la source
du sperme dans Ite cerreau et dans la moelle épinière , mais nous nous
contenterons de l'engager à relire (5) un Bssai physîologùjfae sur les
usages de l'épine dorsale , etc. , dans lequel Fauteur ( que M. Virey
connaît sans doute ) attribue à quelques anciens Tidée que le sperme
est une émanation du cenreau , stilla cerehri,
Nous terminerons ici cette r^onse , qui , nous Tespérons, sera' la-
dernière. • ♦
BIBLIOGRAPHIE.
leçons de Médecme-Légàle ; par M, Orfila, professeur de. cfUmU
médicale à la Fhculté de Médecine de Paris, professeur de méde-^
cin^-légale à rancienne Faculté de Médecine de la mérne Me, etc.
2 QoL in-Z.^, le premier vol, de '^^^ pages, le deuxième de Soop,,
(wec a a planches, dont 7 coloriées, A Paris, chez Béchet jeune.
Prix , ^ofr, avec figures eti'j fr. sans figures*
La médecine légale a suiyi nécessairemenl le fort des diverse!
friences dont elle n'est que l'appliiation. Aussi ses progrès datent-ils
principHiemenl de notre époque. C'est depuis que la chimie s'est en-
richie de découvertes si brillantes, depuis qu'un esprit expérimental,
un goût d'observation plus éclairé s'est introduit dans l'étude de la
physiologie et de la pathologie, que les questions médico-légales ont été
traitées avec celte sévérité de doctrine 'qu'on a droit d'exiger dans des
circonstances où sont discutés les intéiéts les plus graves descitoyene.
Les travaux spéciaux de plnsieurs'hommes de talent, et surtout ceux de
M. Or fila sur les poisons et l'empoisonnement, ont aussi concouru
puissâofllmt, dans ces derniers temps, à l'avancement de la méde-
cine légale. Personne, plus que ce professeur, dont les leçons ont
attiré une aiflucnce considérable d'audSteun, n'avait, par conséquent,
droit à publier un traité complet de cette science. L'ouvrage de M.
Orfila se refuse à une analyse détaillée. Les objets dont se compose un
cours entier de médecine légale sont trop nombreux et trop variés pour
(i) PhU. Thml. , i8o5. (a) Beytrae^e^ etc., 1806; et haiuUn.
desMcnsch. anat. , i8i5. (3) Zeugung ^ 180^ (4) Vol. 111 , p. 3^3^
(fj Journal Vniy.f vol, H , p. 3^7.
958 BIBLIOGEAPni£.
pouvoir en offrir ici la stibslaiice. Je me contenterai donc cl*indiqiier ces
divers objets et l'esprit ^éiiéral qui a présidé à. leur réilactipi;i. M. Or-
fila n'a pas cru* devoir chercher à les ranger suivant un orcîre systéma-
tique, ce II suifit , dit cçi auteur, de réfléchir sur la variété des qoes*
lions qui sont dn ressort de la médecine légale pour «^apercevoir com-
bien il est dilUclle d'établir uue classification réellement utile; les
faits dont se compose cette science sont tellement disparates qu^il
n'est guère possible de les rapprocher pour chercher à former des sec-
tions, et encore moins des classes s. Cela est peut-être rigourensemeât
vrai. Mais l'on est si généralement p9rté à suivre dans la série de ^
idées 'et de ses étud^ une méthode quelconque , qu'il me semble que
l'on aurait su gré à M. Orfila d'avoir adopté quelque base de distri-
bution. Ce défaut de tonte classification', et surtout la division établie
^r -Leçons , qui n'est qu'une division de temps, et qai interrompt
sans autre motif l'exposé des objets dont se compose chaque question,
jettent sur le livre une apparence de confusion, peu importante à la vé-
rité| puisqu'elle n'en atteint pas le foud^ mais qu'il eut été &çile d'éviter..
Quoiqu'il en soit , l'anteur après avoir indiqué d'une manière générale
les règles qui doitent sejrvir de base à la rédaction des rapports , des
certificats et des consultations médico-légales , traite successivement des
âges dans les diverses périodesde la vie , de l'identité, de la décoration,
duviol, du mariage, de la grossesse , de Faccoachement , des naissan-
ces tardives et précoces , de U snperfttation , de l'infenlicide , de l'a-
vorteinflipt , de l'exposition , de la substitution , ^e la suppression et
de la jppposition de part, dç la viabilité du/œtus ^de la paternité et
tternité, des maladies simulées , dissimulées et imputées , des
intellectaell^ et morales , de la mort ,.de la survie , de l'as-
physie , des blessures et de l'empoisoBnemeat.
Un grand nombre de questions sont éclairées par des expériences
eides observations propres à M. Orfila : c'est ainsi que dans T his-
toire des âges , ce professeur considérant combi\(»t il était important
de oomiaître l'âge précis d'un enfant né depuis peu de jours , a en-
trepris de détttrmioer plus exactement qu'on ne l'avait fait jusqu'alors,
le caractère que fournit Le cord6n ombUic^l, observé depuiil^ nais-
sance jusqu'au vingt-huitième jour. La putréfaction , dont les divers
degrés permettent d'établir à-peu-près l'époque à laquelle la mort a
eu lieu, a été l'objet d'expériences tentées dans .le but d'étudier les
changemens qu'éprouvent les cadavres dans des milieux di£Pérens , de-
puis qu'ils commencent à s'altérer, jusqu'à leur iflécoaapositiou totale.
Par des observations et des expériences nouvelles ; M. Orfila a con-
firmé les conséquences importantes que M. Esquirol a déduites, rela-
tivemeut à l'asphyxie par strangulation , de faits récemmtîtat recueil-
lis ( Voyez Archiv, gcncr. , lom. i , p. 5. ). C'est également dans
delà app
qjftési
DlBLiqGEAPâlB. 669
riuteniiondefuciLiter la solution d^un problème importanl ei difficile ,
de déterminer si les blessures ont été fuites ayant on après la mort ^
qu'un asses grand nombre d'expériences Sur des animaux ont été exécu-
tés. Enfin f il est presr/ue inutile d'indiqiler ce qui appartient exclusi-
vement à M. Orfiia dans les cbapitres cpii concernent Pempoisonrie-
.meat , puisqu'ils sont un extrait de la Toxicologie générale dn môme
auteur. Cette dernière partie de l'ouvrage.a paru il y a deux ans.
Le livre de M. Orfiia est écrit avec clarté et concision. 11 renferme ,
dans le moins ^e pages qu'il est possible , tout ce que la science pré-
sente de positif. Ces divers genres de mérite seront surtout appréciés ,
si l'on considère la classe de lecteurs à laquelle l'outrage est principa-
lement destiné ; et ce serait méconnaître le but de l'auteur, qui a été
l'instruction des élèves, que de luîreprocber une sécheresse presqu'in-
évitable dans l'exposition des faits et de «leurs conséquences. En discu-
tant les diverses questions médico-légales , M. Orfiia a distingué avec
justesse les cas où , d'après l'état actuel des connaissances ^ ainsi que
d'après la nature «t le nombre desdôcnmens obtenus , la décftîon de-
vait être affirmative on négative , de ceux qui ne devaient doubler
lieu qu'à des probabilités plus ou moins nombreuses , à une simple
présomption. Il a su écha^^per à cet écueil où sont tombés quelques
auteurs de médecine légale de notre époque , qui , envisRgeant sous un
faux Jour les fonctions de médecin-expert et paraissant presque ton-
jours plaider .pour les accusés , prétendent que la décision médicale
doit étrç négative y lorsqu'elle ue peut pas être coraplèteraen^ffinnà-
tive. Sans doute le Traité de médecine légale de M. OAU n'a
pas porté la science au' degré de perfectionnement qu'elle qHuis-
Ceptible d'atteindre , puisque les connaissances sur lesquelles cll^Rp-
puie tenaient ellef-nncmes à s'accroître et à se perfectionner ; mais
indépendamment des lumières qu'il a répandues sur un grand nombre
de questions par ses propres recherches , l'auteur aura utilement servi
la' science > en lui imprimant nue marche sévère qu'on n'observe pa^
dans les traités de médecine légale antérieurs au sien , et en indiquant
les lacnties qu'elle plrésente encore , au lieu de s'efforcer de les rem-
plir et de les dissimuler à l'aide de raisonnemens subtils ou d'hypo-
thèses gratuites. BAroB^DjcLoaMB.
Elémens â*anaiomi'e générale , oa DescnpUon de tous les genres
à* organes qui composent le corps humain; par A. BÉClard
{^d* Angers } , professeur d'cuiatomîe à. la faculté de Médecine de
Paris, Un vol, in-S.^ de ;7a8 pages, A Paris, chez JBéchet. Prix,
L'objet de ranutomio n'est pas sculcaicnt , comme on se le figurait
640 piBLIOGBAPniE.
autrefois, et comme plusieurs personnes se le figurent encore y'cle de'
crire une à uoe toutes les parties du corps humain , d'en connâiire
la figure , la direction , le nomhre et la position , de manière & sa<
voir justement quelles parties se trouvent sur le trajet d'une KgM
idéalement on réellement menée d*un point A un autre* Lies chirar-
giens du dix-septième et dix-huitième siècle savaient cela tou( aus«
si bien que ceux de notre temps , et pour tela n'en savaient pas
mieux l'anatomic. Il n'j a guère plus de vingt ans qu'on a com-
mencé de s'afaacer au-delà du point ou l'on en était au temps de
Méryj et leprenter pas a été nn pas de ||éant. C'est Biehat-qui
û% ce premier pas. L'étude de la structure et de la «Composition
moléculaire des difierens oreanes le conduisit .à ranger dans un
même système toutes les parties qui se ressemblaient sfous ces deux
rapports; cette étude lui ré?éla ensuite , pour chacun des systèmes
ainsi formés , une série plus on moina nombreuse de pbénoolènes
qu'il appela propriétés, force!: le nom était mauvais ^ aussi le vice
du langage passa aux idées , et dupe d'une illusion dci logique , il
prit êcs idées et les mots pour les choses. Delà le principal défaet
de l'ouvrage de Bichat : ces forces vitales , dont la création lui avait
été suggérée par l'abstraction des phénomènes, lui firent souvent
perdre de vue' les phénomènes même. Telle fut sur Bichat i'in«
fiuencede cette nouvelle métaphysique, qu'il alla jusqu'à prétendre
exclure les lois physiques des phénomènes de l'organisation. Un des
avantages le l'ouvrage que nous annonçons , c'est qu'il n'y est pas
même miestion des noms de toutes ces idées , qui occupent tant de
place^ns l'ouvrage de Bichat ; et comme le premier besoin de celui
qulHkpprend est d'être préservé d'idées fausses ^ on voit quel service
M. Béclard a rendu aux élèves auxquels son livre est destiné. Le
danger des idées fausses est d'autant plus grand qu'elles doivent
plus d'autorité au nom de celui ^ui les a émises.
Bichat , dans son ouvrage ,' multiplia trop Ibs divisions de certains
ensembles d^organes similaires, et en méconnut quelques-uns qni
sont cependant d'une grande importance dans l'organisation. De
sorte que l'objet de son livre , c'est-à-dire , de l'anatomie générale
n'était qu'incomplètement ou imparfaitement rempli sous plusieurs
rapports ; tout le monde sait aujourd'hui que cet objet est de mon-
trer à quels phénomènes donnent lieu les différens tissus ou système^
organiques , soit dans l'état sain ou malade durant la vie , sous les
différentes influences qu'ils peuvent.éprouver, soit après la mort, par
l'effet des diffërens séactifs. Ce qui a contribué aux progrès de l'a-
natomie, après les divers procédés de recherche employés par Bichat
c'est l'étude comparative de l'organisation des animaux et celle des
âges daps la même espace ^ toit huontainey soit toute aulrç. Afai^
BIBLIOGRAPHIE. 64 1
ce dernier genre d'éludé n'éuit pM en faveur; On a même entendu .
dans Tancienoe école un professeur d'une autorité imposante tourner en
ridcule Its applications de l'élûdc des animaux à l'homme»
Enfin l'enseignement de l'anatomie fut confié au professeur actuel.
De nombreux travaux spéciaux sur des points encore trop peu con-
uus de l'organisation de l'homme , principalement sur des modifi-
cations que la structure et les connexions dès organes reçoivent par
^ l'effet des âges , des maladies et des monstruosités , le conduisirent à
eu vérifier souvent les résultats sur les animaux. Ces recherches lui
révélèrent plusieurs sources fécondes auxquelles Bichat n^avait pas
eu le temps de'puiser, mais où son. génié'ne pouvait manquer de le
conduire. Dès lors M. Béclard reconnut que l'on ne pouvait déler-
ininer la véritable structure des tissus <ct des organes de ,1'homme , et
partant la cause de leurs phénomènes , qu'en faisant concourir l'a-
natomie comparative des âges, ceU6 des organes diversement altérés
par les maladies et celle des animaux» L'on verra par la lecture de'
son «>uvrage , conçu d'après les résultais de cette expérience et exé-
cuté sur ce nouveau plan^ combien de faits et de rapports étrangers
à l'ouvrage de Bichat sont exposés dans celui-çi. Aussi n'y avait»il
qu'une extrême concision qui pouvait renfermer tons ces faits nouveaux
rcuuis à tous ceux découverts par Bichat, dans un espace moitié
moindre que ne l'a fait ce dernier.
Un service important et d'un autre genre qu'aura rendu encore
M. Béclard , c'est, comme anatomiste occupé d'appliquer l'anatomie
à la chirurgie et à la médecine , d'avoir reconnu l'identité de struc-
ture des mêmes tissus ou systèmes dans les animaux d'une même classe :
des mammifèi'es, par exemple. On a déjà pressenti la conséquence
de cette identité. Une science toute neuve a été dernièrement créée ,
c'est la physiologie , c'est-à-dire , la théorie des phénomènes , soit
obtenus par expérience sur les tissus et les organes des animaux vi-
vans, soit directement offerts par les diffécentes combinaisons des
organes entr'eux, ondes diverses parties d'un même organe, com-
binaisons opérées par la nature dans les divers animaux. Mais on re-
poussait cette théorie , on objectait une prétendue différence de na-
ture entre les organes , par conséquent entre Torganisation des ani-
maux et celle de l'homme , différence qui devait empêcher de con*
dure de ceux-là à ^elui-ci. Beaucoup de gens trouvaient cette ob-
jection péremploire , et citaient' à l'appui les résultats de leur pra-
tique. Or, c'est un praticien dans l'exercice et dans l'enseignement
de la chirurgie et de la médecine , qui proclame la nécessité de réu-
nir l'anatomie des animaux à celle de l'homme , si l'on veut bien
connailre l'organisation de celui-ci, c'est-à-dire, mieux qu'on ne
la connaissait ayant cette réunion, a Je n'ai pas eu en vue , dit M. Bé-.
G49 BIBLIOGBAPHIB.
clard , en parlant à» son czpostiion soiniiv|ir« d^aoaUxnie 41 ^
physiologie comparatÎTe , d« dispenser par-là les éiadiaue . de réiiidt
de l'anaiomie des animaux , niais au tontndre de leur montrer IV
tililé de celte élude. & Quand renatomie oomparée sera loieux con-
nue , on sera étonné du jour inailendu qu'elle |eucra sur la adenoe
de roi^anisaûon'huniaiuc , de la quantité de faits et surtout de rap-
ports nouveaux qu'elle aura fait décoiurrir.
Nous avons dit les avantages qu'a l'ouvrage de M- Béclard sor^
celui de Bicliat. La nature méiae de cet oovrage ^nm pernaet pas
d'en donner ici l'analyse. JndépendaAEimeut des cbapiUes enlièremeat
neufs, relatifs aux tissus érectiie , adipeux , fctc» , il y eu a un aattc sur
uu sujet dont Bichat ne s'est pas du tont occupé* Usaitanr a espesé
ce qu'on sait de positif sur 1» composition elles ioilueooes pbysio^
logiques des humeurs. .Cette partie de la science, dit Vauteur avec
beaucoup de raison, avait été. trop néglige depuis les travam
de Halier et de son école , qui ont cru à tort trouver tout k m-
ciel de la vie dans le système nerveux et dans -les p}iéfK>aiéfles àt
l'irritabilité et de la ^ sensibilité. Sans ad^ietlre toute ia prééunneMc
que l'auteur paraît, d'apcè» ces ternes yaocorder à l*£tat das hacsears^
BOUS pensons, comme lui, qu'on s'en est trop pea .occnpé* Ëoi&n l'ouvrage
est terminé par un cliapitre sar les prodadicms aocîdenieUes eom»
munes à tous ou à plusieurs genres d'organes. Quaud on a lu oi
entendu M. Bèclard, on peut pffonoiicer que le .Uvre puklié -par
ce professeur e^t l'un d«.'S pliie sitl]Mat)Cfels«q«iiaien^ été écrits iar
ranatonûe. l^BSKotrrANS.
De rirnlâttion en£éphalique des »enféins, ou C^nddéraUtm^ sur iBs
cauis, les symptômes W le traitement delà maXadie succes^vemtnt
désignée sous les noms de convulsions intetnes, de fièvre cér^nJt ,
d'hjrdr&cépheûe mguê , d'arachnoïdite , etc,,par'P^ A. PiORRT,
(Codeur en médecine, etc,
A cette liste des noms «iicoessivement donnés ^ \tk fièyve cérébrale
des enfans , nous en pourrions ajouter plusieurs autres (i) , ( hvdroce-
-phale de M. Coindet , hydro-méningtic de M. Mathey , maladie cé-
rébrale de M. Cruveillncr, etc. ), et cette multiplicité prouve la
diversité des opinions c|ue l'an .a émises sur la nature de cette mriadie,
ij^
(i) Il faudrait en retrancher celui de convulsions internes , qui n'a
jamais été appliqué à l'hydrocéphale aiguë, mais bien à je ne sais
quels spasmes des viscères intérieurs, f Annstrong. )
\
BIBLIOGRAPHIE. ^ 64$
ou bien le nombre des maladies diverses qiie l'on a confondaes sous ua
seul titre. Le nom générique adopté par l'auteur de ce Mémoire a
ravnniagc sans doute de préciser mieux la nature de l'afTeotioa $ mais
il a riiiconvénicnt de confondre plusieurs degrés qui eut^a^ueat cha-
cun en particulier des diffûreuccs très-nolables , relativement au pro-
nostic et au traitement. Sous ce tilre se réunissent et la simple som-
nolence fébrile et l'inflammation du cerveau , Thydropisie active da
ventricule et l'apoplexie. Sans doute ces diverses maladies sont des mo«
dificatious de la surexcitation des organes contenus dans le crâne ; mais
e§t'il rationnel de les embrasser d'un même coup-<l'ceil , et cette con-
fusion dans la noftiencialure n'en amène-t-elle pas «ne dans la prati-
que? La réponse à cette question se trouve contenue eu toutes. lettres
dans la brochure que j'annonce (pag. 78) , et l'oi^voit d'ailleurs dans
les observations à^elle renferme , que M. Piorry s'est effrayé par fois
mal-à-propos , ^I^V^ P''^ pour des symptômes d'arachnoïdite ce qui
n'était qu'une somnolence syinptomatique , phénomène presque con-
stant dans toutes les affections fébriles des enfaus. La céphalalgie esi
souvent( pour ne pas dire toujours ) fort vive au début des fièvres catar-
rhales auxquelles les enfans sont si sujets : l'assoupissement, la rougeur
de la iE»cë , l'élévation momentanée des yeux vers le plafond , la dila-
Uitiou même des pupilles existent alors ; mais on ne voit point cet assou-
pissement profond , ces plaintes particulières , ces soupirs , cet acca-
blement , ces vomissemens opiniâtres , enfin cette physionomie qui ne
trompe jamais un médecin habitué à observer l'iiydrocépliale aiguë
dans ses -diverses périodes. Les symptômes que j'ai mentionnés plus
haut disparaissent par l'emploi d'uu traitement général et modéré-
ment antiphlogistique ; ce sont là les prétendues hydrocéphales aiguës
que l'on guérit par l'application des -sangsues à l'épigastre ou ailleurs»
Deux exemples récens viennent de me prouver encore j sur ce point ^
ce que cent autres m'avaient déjà appris.
M. Piorry avait cepeodant reconnu là possibilité de Texistence de
qjBS symptômes sans irritation idiopalhique. a Un enfant, dit-il, (p. 39)
éprouve une indigestion , il a du délire, des convulsions, une cépha-.
lalgie insupportable : ce malade {i-l-il une arachnoïdite ? Non sans
doute ? n Pourquoi donc répéter sans cesse ce mot d'arachnoïdite dans
le sommaire de' toutes ses observations ? Cette contradiction n'est pas
la seule qu'on trouve dans l'ouvrage de M, Piorry. On y voit ( p. 46 )
que selon lui , l'excitation de l'estomac ou de l'intestin « est la cause la
plus fréquente de l'irritation morbide de l'encéphale , i> et ailleurs ,
( p. 66 } que daiis les deux seuls sujets qu'il ait ou verts, €f il n'y avait
pas de phlegmasie gastro-iutesiinale. o Voici encore une contradiction
qui lui eslcommune avec bien des médecins : tout «organe fortement
irrité , dit-il , ( pag. 45 ) peut causer l'arachnoïdite j » et , plus loin ,
6^i( BIDI.IOG EAPniB.
r pue. 4? } il <looue comme cause de celte même malaclie la goérisM
ù'aoe irritatioD , d*anc inflammation da cnir chevela. £n sorte que
rinflammation de IVracLnoïde reconnaît également pour cause l'irriu-
tion et l*abiri«Ution des organes voisins.
Mais si Ton pent reprocher à l'autenr de ce Mémoire quelques con-
tradictions, quelques répétitions | et peut-être un peu de désordre
dans le plan de sa brocLure ^ onne peut se refuser a lui reconnaître qik
bonne foi et une prudence très-louables ; la plupart des obscrvalioM
où il est fait mention de l'usage du kina ne sont point favorables à
celte médication. ( Foyezohs, la.» , i3.» , i4.^., i6.« )îl a réuss^dam
plusieurs cas ( 9.* > 10.*, i>* ) où il existait une intermittence pro-
noncée : mais il est permis de croire que dans les autres exemples la
maladie eût fort bien guéri sans son usage , et Fauteur en confient
lui-même sans difficulté ( pag. 65). Au reste, P4||^iie à laquelle on
Ta administré , et le mode même de cette admimRratioo ont été dé-
terminés avec une sagesse dont on trouve encore des preuves dai)8 le<
préceptes hygiéniques donnés par Tauteur ( p^g. 53 ).. Auj^si sagement
conduit, un pareil traitement ne peut avoir d'autre inconvénient qM
ï«lni d'être inutile. Toujours M. Piorrya commencé par les anti-
phlogistiques et les évacuations sanguines, qui sont efiectiveoMut les
seuls moyens applicables au début ; les toniques .ne peuvent qu'être
avantageux dans la dernière période , et c'est alors stmlement qu'il t
prescrit Jes lavemens toniques , et seulement les lavemcns ; car, « i .<» On
tourt moins de risque en agissant sur le dernier des gros intestins que
sur l'estomac. 3.® Les mc'dicamens ingérés dany le rectum ont use
action non moins énergique que ceux qui sont portés dans le ventri-
cule. 3.<> Le goût désagréable de l'écorce du Pérou fait que la plu-
part des enfans ne l'avalent en' substance ou en pilule qu^avec une ei-
trcme diificulté. x>
Kn voilà assez pour donner une idée du travail de MC. Pjorrj' et de
l'esprit dans lequel il a ététracé. Dcgbs.
Recherches sur les propriétés Mntiques et médlcinaJes des eaux au
Mont-d'Or; par Michel Bertrand, i vo1% de Soo p€iges, ook
planches.
Trop vantées par les uns, trop dépréciées par les autres , les eans
minérales ont cependant des vertus qu'on ne saurait leur contester:
CCS vertus seraient d'ailleurs moins souvent mises eu doute , si l'on
n'envoyait aux eaux que des malades ten* état d'en éprouver les bons
effets , et si ce voyage n'était pour beaucoup de praticiens un moyen de
se débarrasser, tranchons le mot, des individus qu'ils ue peiiTeat
BIBLIOÛBAPHÏB. 645
grrérir. Ind«]p6ii<laïtament du voyùgç , du obang«meiA'dte'Viè ^ Vte hi to-
ciélé, d*un air pur, les eaux foui^lMt de fftdçrUtés plus ou moins
énergiques , suivant leur oompositton ckimîqae^ letrr lempétatiirë , et
ies diverses manières de les administrer «a bains généraux ou partie]»^
en douches et 6ti boissotis. Les l>ains du Moni-d'Or sont asim^méftt
des miens patldgés sons toms [es Tap)fK>ris { c'est ft juste tilre qu'ils
sont fréquemment conseillés $ aussi maintenaat il y existe un établisse-
ment thermal parfaitement orgauiséet comfié aux i^ns du docteur Bet-
irand. Ce médecin écLiré , chargé depuis long<(teimps de l'inspection
de ces eaux minérales, a fait de nombreux travaux pour en apprécier
Tactiott ^ et lôita de suivre l'exemple de ceux qui font d'un remàde
utile , datas quelques cas « une panacée, il s'est aoîgnenseiwnt atCil-
dié à spécifier les affiections dans lesquelles l'usage des eattz est énifi
de résultats avantageux | celles auxquelles il peut nuire, et à préciser
les cas oÀ l'on doit préliSrer tel ou tel mode d'administratiou. Un grand
nombre d'observations vienucM à l'appui de ses diverses propositions.
Pour Compléter son travail , il a examiné dans les eaux duMônt-d'Or
les propriétés physiques et chimiques des différentes sources the^
Ynales , les phénomènes particuliers qtt'*elles présentent dans les temp^
orageux , temps où leur action est modifiée d'une manière manifestât.
Ce fait, que M. Bertrand a observé sans pouvoir Pexpliquer^ l'a ton-
duità des modifications, utiles dans la direction do traitemient. Enfin
il a tftché d'apprécier d'une manièee exacte Taction physiologique des
eaux sur l'économie animale , pendant le bain ; leurs efiîefts consécbti£i
sur les divers sy^mes organiques , et leur ihfluenbe thérapeutique rela-
tive aa genre, à l'intensité et à la durée des maladies. Bien :persoadé
que l'hygiène est une partie essentielle de la thérapeutique^ Fauteur
fait , dans les guérïsons , la part du climat et du régime , et donne 4
cette occasion les conseils les plus judicieux. Une seule phrase peut
faire juger sou opinion à ce sujet. « La sauté , dilr-il, s'altère par i'iur
tempétance. Pour la rétablir , la sobriété est iBdispeniuJ>lè, él rien ••
la seconde mieux que la continence. Beaucoup dé maladies se dissipent
sans aucun remède et |iar la seule influence d'un sage régime. Sans le
régime , le traitement le plus convenable ne guérit point, b Outre les
ol»ervations médicales f l'onvra^^ de JME. Bertrand renferme une topo^
graphie de la vallée du Mont-d'Ot et de ses environi; , et des recher-
ches intéressante^ sur les antiquités de ce pays, qui conserve des tracetf
non-équivoques des travaux do peuplé Eomain. Le style , toujonta
proportionné au sujet que traite l'auteur, est pour lui un nouveau mo"
tif d'éloges. Od doit conseiller la lecture de ee livre à tous ceux qui
désirent connaître complètement les éavx du Modt-d'Or > et qui ée
trouvent en situation de les prescrire. RA:riBR | Di.-Mt-I^
3. 4i
47.6 BIBLIOGRAPHIB.
DicUdnnaire de Chimie, du docteur Ubjb ; troisième oolume. Traduit
de l ^anfj^ais , par J. RiFFAuiT , ctc
M. BaffauU^ coatinuant son utile entreprise, Tieiit.4e publier Je 3.'
Yolume.de sa traduction du Dijctionnaire de Chimie 4u docteqr Un.
En rcn^AB^ ^^^^'^P^® des volume^ .précédens^ noim - liyoïks signalé pin-
sieurs articles qui manquaient dans cet ouvrage.* Quelques-uns , il
est vrai \ t'y trouvent fondus dans d'autres , il en est même qui n'of-
frent qae peu d'intérêt. Tïous avons le plaisir d'aunpncer au pnblic
t{ue M. Riffàut, loin de s'efifaroucher de nos reoaarqutes, a chercLéà
les faire tourner au prof t de son intéressant travail et qu'il prépaie
un supplément qui paraîtra probablement avec le 4.e. volume. JNons
PengagcAis de plus eu plus à parcourir soigneusement ce qu'il a déjà
publié, et à -ne pas. oublier, ries articles baromètre et étamage^ qui
sont assez importaus pour n'être ^^s négligés.
Nous 'avons lu avec le même plaisir ce 3.e volume, et -nous ai-
mous à convenir qu'il renferme des articles, tels que ceux-ci : eaux
yninéralés^ électricité et gidyanisme^ équîPalens chimiques, gaz et
iodôf qui, tant sous le rapport chimique que sous le rapport médi-
cal, sonfc aussi soigués et àuss^ complets qu'on puisse les trouvet
dans les- ouvrages les plus ^timés. Nous eussions désiré qu'on eût
également traité phisieurs autces articles qui ne sont pas dépourvus
^'intérêt : tels par exemple que. celui : eau oxygénéà^: l'une des plus
belles découvertes de M. Thénard,.que nous avons trouvé un pes
£fiible( et que l'on ti^cùt pas) passé sous silence le mot ^magné-
tisme ; car , quoiqu'on ait maintenant reconnu rid^ttté des fluides
électrique et magnétique, il est encore bien des choses inté refaites
À dire sur ce sujet. Ce 3.e volfame est terminé par la liste chronolo-
gique des pierres tombées du ciel, prise avant l'ère chrétienne jus-
qu'à nos jours ; elle est aussi complète que curieuse. Nous termine-
rons cet examen en annonçant qu'on y remarque également un nou-
vel alcnK végétal qui 'ne se trouvé encqre indiqué que dans la chi-
mie organique do Lébpqld Graeiin et le Journal de Schw. XVIII
51. Cet alcali est i*hyoseiama\ où, pour parler le langage des chi-
mistes fraaçaîs , Vkfosciamiae ; il a été découvert par le docteur
BrAudc, dans la jusquiame , . iytucyamar niger de Linnée. Il a
pour caractères de crisuUiser en longs pdsnies, et en nentralisant \
les acides sulfurique et niuique, de former des sels qui possèdent
plusieurs propriétés caraiCtéristiques. Comme l'examen des plantes nar-
cotiques n'est pas sans danger, et que c'est dans cesparties cousti-
tnantss alcalines que résident et sont concentrées toutes les parties
vénéneuses de la pkute , la préparation de cet alcali exige beaucoup
de circoBspection j sa vapeur est principalement noisib^ aux veux.
.. ^ E. JULIA FOXTJBXEI.I.E.
BIBLIOGRAPHIE. 647
Idcdonnairt des termes de médecine, etc.; par BÉGiN , Boisseau >
JOURDAN , MONTGARNY , RiCHARD , FoURCROT et DUPUY. lJn> VOl»
m-8.o j4 Pans, chez Béchet, Baillière, CréiH>t, Prix , S/r.
Les langues des sciences en suivent les progrès ou en subissent les ré-
volutions. Elles perdent ou acquièrent successivement des mots , et
s'enrichissent Q^ s^appauvrissent par ces pertes ou ces nouvelles ac*
quisitions. Les vocabulaires sont, pour ainsi dire, les archives des
langues scientifiques ; aussi sont-ce des livres indispensables pour l'é-.
tude de toutes les sciences, et de première nécessité pour^ celle de la
médecine. Nous recommandons à tous nos lecteurs le dictionnçiire des
termes^ sans dissimuler aux auteurs qu^il était en leur pouvoir de faire
un meilleur ouvrage. Sans doute ils ont pu , sans inconvénient,, pro-
duire dans ce vocabulaire quelques expressions Camp haris 1ère , ca^as-
trum^ begma^ coptarîon, scodeghino, anarrhégnymCy anastœchéiose j
anisotaque^ apomathisie ^ adelphixîe ^ etc.) que Ton ne trouve dans
aucun auteur français classique ; ils onr pu emprunter aux dictionnaires
de la langue française Igs mots ( amour, chanter^ chaudière , etc. ) '
mais fallait* il reproduire les suivans : Carnage ; c'est faire manger un
cheval aux chiens. Ebat; mener les chiens à l^éhat^ c'est aller les pro-
mener. Destrier^ beau cheval de bataille, etc. Danseur y se dit d'un
chien qui voltige et ne suit pas bien la voie. Bancroche , bringue ,
hout-^n train^ etc. , et une infinité de mois relatif à la divination,
démonomancie , criihomancie , aleuromaneie , ajphitomancie , alec-
tromancie^ çrithmancie ^ austromancie ^ cascinomancie ^ axinoman.
cie^ capnomancie ^ catoptromancie , céphaléomancie o\x art de pré'»
dire Vauenir au tnoyen d'une tête d'âne rôtie sur des charbons ar-
dcns , etc !
Enfin, lors de la réimpression de cet ouvrage , 'dont ces légers dé-
fauts ne peuvent arrêter le succès, il sera nécessaire de corriger la ré-
daction des articles salubre , crétinisme ; de restreindre l'étendue
des articles grenouille tte, furoncle, afin de remédier au vujde de quel-
ques autres {cerveau ^ encéphalite ^ syphilis ^ controstimulus ^ etc. )>
de ne pas omettre quelques mots usités cowpox, ot^ouipare, saxifrage ^
désinfectons (moyens') y phonation^ innervation ypanniciilecharny,, té-
langiectasiCy eic,"); et de corriger quelques fautes typographiques (ainsi,
on écrira : stygmate ,.au lieu de stigmate ; et à l'article viscère ^ ou
«.ubstituera : viscère ^ viscus^ à viscère ^ visceruni), P. R.
Philosophie cmxitomiquc, — î)es 31onstruosités humcdnes , etc, ;
(wec figures des détails cmeUomiquès ; par 31. te Chj^^ Gkoffrot
Saint-Hilaire , membre de V Académie royale des Sciences, etc.
Un Qol, in-S,^ etatlns in^i.^ oblong, 1822. ^ Paris, chez VAu-
.Uur,.ruede Sein^Saint'Victor, N^^ Z\
Cet ouvrage, qui n'a pour toute épigraphe que le seul mot ulilitati ,.
coujlient ^ comme, l'annonce le titre y nnt classification des monstres]
la descrîptiofi de leurs principaux genres ^ une histoire rcdsonnée
deja monstruosité et des faits primitifs qui laprodui^ent ; 4^svues
nouvelles touchant la nutrition du fietus etd^afitres circonstances de
sondét^eloppementj et le^. détermination des diyerses parties dePor^
gane seçcucl^ pour en démontrer l'unité de composition , nonseale^
met^t^ che^^les monstres , oà l'altération des Jbrnuss rend cet organe
méconnaissable ^ mais^ dans les deu^ sexes ^ et^ de^plus ^chez_ les^m-
seaux et chez lesnmmmifires» Çd simple éuqnçé* St?iffic, pour miettre
cLacun à même clç juger/de Piinporlance des, matières^ qâi y sont
traitées et de l'ordre spiyi dans leur ^xpositiou^ par l'auteur qui s'esi,
dit-il y décidé à écrire de suite un mémoire ibut d'iviff^mie^kunuiUu
et tout eu considération» et faits nouveauoç , et qui put)lie aujourd'lim
C0l^lp[le £ruiL de celtes résolution le volume, que ■nqu3 annonçon^sur les
monstruosités humaines (PréiCacç, page 1 et 2), M. Geofirpy Sa^int-Hi-
laire y si CQuna par ses utiles travaux en zoologie , n'a, pas c^int.de
desc^dreici dan^^ les détails de l'anatomie de l'hiomme , considérée
dans les écarts même do son organisation. Bàssemhlant Cjenx-cî, d'après
uojB marche entièrfment philosophique, dans plusieurs divisions £nn-
cipales , i) partage les monstres en quatorze espèces , qu'il nomme CoC'
çycéphales ; Cryptocéphales ; Ariencéphales ; Cystencéphafes , Dé-
rançéphales ; Podcncéphales ; Notencéphales ; Hémiencéphales ;
J^hinencéphalcs ; StQmencéphales ; Triencéphales ; Sphénencépha-
les ;^ DiodpncéplialeSy et Hypérencéphales . 1^ fait connaitre les ca-
ractères propres à chacune de ces espèces; il donne. des considérations
d'où sont déduites les règles, pour Tobservalion et la classification de
monstres ; il décrit avec un soin scrupuleux plusieurs iadividus de
ceuXrK:i en particulier; il s'occupe dçs adhérences du fœtus avec ses en-
veloppes , considérées comme Vqrdonnée et Vnnique cax^e de la
monstruosité y et il fait entrer dans son livre une foule d'aperçus non
moins curieux, qui font sortir l'ouvrage des limites d'une simple
analyse et en nécessitent une lecture attentive, un examen scrupuleux.
Les planches qui forment l'atlas , ont été dessinées par M. Huet et
gravées par M. Plée. Elles sont parfaitement exécutées. H. C
FIN DU TROISIÈME VOLUME*
===?
TABLE ALPH
, . . . . . t^ ,. ,
I
]>$S MATIERES CONTENUES DANS LE TROISJ^KB. TOIiUllE J>B8
ARCHIVES GâNÉRAL^^f R^ II^MCIW.
t
* ■ • . • -1.
.■'.;• i. ■'.,.:. I. .
Av^ApiiiiàiÊ ffoyak dts ^cienoes. (^^ces dé-F) Pages i /^6 , 1199 ,. /}64
vA^cadëmic royale de Médeflitfél (SA'ticc» de l') ] 1 62 , 3oa , 4Ô6 j» (S3t
Acidtf hydroe^niqike.'V. -Hki/^a^ '
Aoapunctaté. iVk i^ito&: ^ '
-Acooufllieiiienl pftrPana». V. 'GaiiskeH»
Alrers. V. BrescheL
Aliénatien ntentâle.' Y; Ji^;r^tiW:
AlBrfiiati[ôn inentile av^e ^icide. Y. Hinzc,
Ampt^àlibn partielle du pied. Y. liiff riant.
AnasaDqne.iV. JSVnçAJ ' '
Anatomle chirurgicale de la rësion iliaque. Y^ Bosro^.
Atiatomw«i>tepar^.y.*étofei/.' : * ••' ^ '
Anatotiliê ((ivraie. Y. Bédatd,
Première partie. Fièvres ;
atittottee. jfio
— ObscYVfttîottA âfip Firaathoiaiîon de la plèvre diaphracnKi'
tique. ^' -^ -^^'^^i
Anévrysme de Ta^orle. Y. Bouillaud,
Angine contagieuse. Y. BruneL
Aponévroses abdominales des monodaciylc». V» .Çlraréf^
Arachnoïdilc. Y. Pîbrry\
Auscultation. Y. Boui/Auicf. - .,
AvCiTtametiUV^ Huilier, . , .
l^ccLÀiiD et Dubois fils!' Observation d^epapcheme^^^ di|ns
rintdrieur du crâne et tfoiprft'âtton du Itr^pan.., • ^ ^ ^77
— Éicmens d^aoatomie générale ; analys. Q39
Bell. Mémoire sur les nex;fs qui coordonnent Taction des musçlçs du
thorax dans la respiration , la^ parole et Texpression ; analv». 109
C5o ' TABLI APHABÉTIQUB
BsftTAiiMD. RecherdMS swr lei propriétés chimiques el médiciiialis dei
cftQX du Momt d^ ; anal js. 6(4
BsTTT. Observation for une opération d'empyémesaiTie de snoeès. 616.
Bbuiaac, Gode des médecins , ebîrnrgiens et pharmaciens; aa-
nonc. (Si
BfUJLMO.V. OllUner.
Bknnorrhagie. (traitemens de k) 5g8
BooRQs. Considérations sar Tanatomie c rargicale de la réf^n flia-
que et description d'un noureau procédé pour fiiire la figataie
des artères épigastrîque et iHaqne externe. | 3^9
BoROT DE Bellot. Observations cliniques sur le traitement de «pd-
ques maladies (fractures du col de Fhumérus , de la rotule; brû-
lure; phlébite; Tarices; emploi dss Tentouees aoarifiéee dans les
contusions et phlegmasies rebelles). Extr. ^fi
B0UILZ.A.UD. Observations de rétrécissemens de Porifiae amioolo-vvB-
triculaire gauche reconnus par fauscultaticB » précédées de ceaa*
dérations générales sur le réteéoisiement des divers orifices du cnir
el sur leur diagnostic. 39
— Mémoire sur le diagnostic de ranévrysme dePaorte aivae des ob-
servations de cette maladie reconnue au moyen de IVouènlIi'
lion; suivi d'une observation de perforation de Perigine ée
Paorte ayec épanchement de sang dans le péricarde : comani-
niquée p^r M. JPerrus, fifg
Brescket. Note biographique et bibliographique sur jiUfets* i3i
— des diplogénéses ou déviations organiques par daplioitéb StS
Brouss^is. Exposition de sa doctrine (4* article). ^
Pnicinê (propriétés thérapeutiques de la) 99}
BauGSÀTELLi. Lithologie humaine pu recherches ^hinaîqnes et médi-
cales sur les concrétions pierreuses qui se formaient dasM divem
parties du corps humain et surtout dans la Tcssie, E^tr. 4^
Brûlure. V. Borot.
^BniiHET. Note sur quelques cas d'angine ^vs.qui .senjilent s'étR
transmis par contagion. S36
Bubons syphilitiques, (traitement des) ^
Calculs. V. BmgnaUllL
Calculs de l'urètre. V. Troussel.
Calculs de la vessie, V. Préf^^t
Cànzoseex. Essai sur le maronnier 4^Inde ; analjs. 48J
. CisTAKÀ. Observation de taUle rectq-vèsicale. ... saS
Celse. V. Fouquier.
Ctiancres syphilitiques, (tiaitemént des) S98
' CuÀussiER. Planches anatomiques avec de« notes et CEpUcalioB».. ta-
nonc^ ' iSg
DBi MATlkBBS. 65l
CiTiALB. Nouvelles considârationc sur la réteatioA d*uriiie; lùt-
noue. SaS
GiiOQvvr (H). Faune dee mi^decini; annooo. ^ 48i
Code des mëdecios , chirurgieDs, phaMnaciens. V. BmUac, •* '
Colonne Vertébrale. V. Barl*
Communication des cavités droites et gauches du cœur. V, Louis.
Concours aux places d'internes et d'externes dani les hôpitaux de
Paris. 633
Contagion. V. Borner ^ Bmnei.
Contraction musculaire. V. FreiHuL
Convulsions des enfans. Y. Fiany»
Couenne imflammatoire du sang. Y. Itor*
Copidiu. (propiétës t^érap. du) SgS
Cubèbe (propriétés thérap. du) SgS
Cjr8ticer<{ue pisiforme. V. Poderà.
Dâtt. Obsenrations sur la couenne imâammatoire du sang. 104
Dégénérescenoe ^reuseulu pénua^rde. Y. LMdois.
DssMouz.1218. Note sur la, détermination du rapport qui existe entre le
développement sphériqué donnée par le plissement des rétines des
oiseaux et des poissons et la sphère de Toeil circonscrite à ces ré-
tines. . 4>^
— Exposition succincte du développement et des fonctions dei sys-
tèmes latéraux des organes des sens et de ceux des mouvemens dans
les animaux vertébrés. 57 1
Déviationspar duplicité. Y. Are/eAel.
Diabète sucré. Y. Heinehea, *
Dictionnaire de chimie. Y. Ure.
Dictionnaire de médecine $ annonc. f5S
Dictionnaire des Sciences naturelles ; annoae. i(B
Dictionnaire des termes d« Iffedecine , parB^n , Boisseau, Jonrdaa»
Montg^urny, Richard , Fourcrojr et Dupuy ; annonc. 64?
Dubois fils. Y. Béelard.
DuBoucHBT. Petit traité des rétentions d'urine ; annonc. 3^
Dqmas. y. PrévosL
Eaxus. Mémoire sur le mécanisme de la colonne vertébrale. 107
Eau (application extériaon dans les maladies aiguâs). 628
Eau distillée d'amandes amères. Y. Eb^filand.
Eaux du Mont^'Or. Y. Bmirmnd,
Edwards (Bfilne). Mémoire sur la structure élémentaire des princi-
paux tissus organiques des animaux. i65
Empoisonnement par le nitrate de potasse. ^7
Empyème, V. Beily,
Encéphale. Yt Trévinmus.
652 TABLE *ALPU ARjfeT.IQUB
Kpanrlicmciû <luns le cranç. V. UécUfriL
FKDMÀirir. Reproduction d^une portion de la claTÎculr. 0^7
rieur du crâne.
EMentiifct^ àeê fièVtes ( réflexions sur V ). 635
ExpMetices pour s assnrer de la non de<
' "Chimiques , dans leur pasage à travers
maie. V. Macnet^en.
Extraction du crjstallin. V. Natale,
Extraction des corps étrangers sitités dans Turctre. V. jCnnusel, '
Faune des Médecins. V. Cioçuet (M.)
i^xRUS. V. Bùuillaud.
ïicvrcs. V. Jndral , PineL
Fièvre ccre'brale. V. Piorry.
Fièvres intermittentes. V. Vejvfon
Fièvre jaune. Y. Juiia^FànteAéne , Lefart . Jones.
FtweR. Observation d'une anasarqne gyene fjfir Faci^puncture. 621
FLOoaEiis. Bécltmàtion au sujet de sbn MéJnoire sur fe sys't^e ner-
veut. ly;
— Note sur la délimitation de TeiTet croisé dans le système ner-
veux. 3io
FoDÉiiè. Recherches sur rorganisation et les fonctions dit cvslicjerqiie 1
pifliformc , ou hydatide des lapins. ' ' ' 3i5 |
— Observation d'une myopie* de'l^H dfoit et d'one presbytie àt
l'œil gauche sur le même individu. " -t-m». • ^^^
— Réclamation au cujet d'un Mémoire sur les sabs^ncçs qui agis-
sent sth* le système nerveux» '^ '4^3
.Fictus monobrache , maoopode et agatne;' V. Scettier»
rFouQUixa efciRATiBa. ijMr» 4e te rnSe^AcA Lîbrî octo, edît. nova.,
: : iànnonc. "4^1
Fractures du col de Thumérus , de la rotule- V. Borot»
JEtoELicH. Mi^moilv^vriVippAicationoxtcriiuredéPeaù dans les ma-
ladies aiguë». I ' ^
;Gait5REXiIi: OSbMIV«tion d'mie vupture dé INitérua et de Tintestin
.A'ectum, suiyi^.dpiTaocoaohement pnr-i^us.' 631
Galvanisme. V. Prc(^« /jBjBtM«?d^. • . '
Geiseler. Empoisonnement par le nitrate '^e potasse. fo;
6sÇKf>9X-$<t0IMlAK. Philosophie anatoaùquèr— Des monstruosités
: humaines j annonc. g|8
Gi^ÂRo. Considérations sur les aponévroses abdominales , servaist
d^introduction à Thistoirc des hernie; dans les m'onoàactyles. 67
Glande pituitaire (maladies de la). Y. Rayer,
\. Goupil. Exposition delà ^ctrîne de M. Broussais (4-e art.) 93.
\ Heiitekek. Observation sur un diabète sucré. 6aa
Hernies dans les monodactyles. V. Girard.
\ HiKZE. Aliénation avec suicide ayant pour cause une situation ano-
male du colon transverse. i!i5
HoLBROocK. Sur le traitement de la rétention d^urine. 626
■ pOME. Observations sur le placenta. i»a
I HuFELÀND. De l'utilité d^employer Feau distillée d^amandes am^e»
en place de Tacide bydrocyanique. 1^7
Huile essentielle de térébenthine, y . Kennedy,
\ HuMBOLDT. Résultats d'expériences faites sur les actions galvanique^
et sur les efTéts de la section longitudinale et de la ligature des nerfs*
Hydatide des lapins. V. Fodérà,
Hydrocéphale aiguë. V. Piorry,
Hydrophobie. 36^
Inflammation de la cornée transparente. V. Miratdt.
— De la plèvre diaphragmatique. V. Andral.
Injection d'eau tiède dans les veines d'un malade atteint <!e symp^
tomes hydrophobiques. ^67
Introduction de l'air dans les veines. V. Leroy.
Irritations encéphaliques des cufans. V. Piorry'
Jones. Note sur la fièvre jaune' qui a régné en 1819 à la Bermude ^
et.sur la méthode de traitement employée. 619
Julia-Fohtewelle. Mémoire sur la nature et l'origine de la fièvre
jaune , présenté au gouvernement espagnol par la société médico'
chirurgicale d* Cadix. i84
Kennedy. Observations sur Temploi de l'huile essentielle de téré-
benthine , pour expulser les vers intestinaux.. fioS
Kératite. V. Mirault^
KiRALTiEz. V. Esquirol.
Lebidois. Observation de dégénérescence fibreuse du péricarde, de
péri cardite , de pleurésie , etc. 5ii
Lefort. Mémoire sur la non-contagion de la fièvre jaune; analys.
Lerqt ( JO Note sur les effets de l'introduction de l'air dans les
veines. . 4^**
L^CHENAULT. Extrait de son voyage dans les Indes^Orientales. ia3
Ligature des artères^épigastrique et iliaque externe. V. Bogros,
LisFRANC. Mémoire sur les amputations partielles du pied. 5a
Louis. Observations suivies de quelques considérations sur la com-
munication des cavités droites avec les cavités gauches du coeur.
3a5~485
654 ' TABLE ALPHABiTIQUS
Luxations du fémur. V. OlUvier.
Macseyeit. Expériences pour s^assurer de la non-décomposition «Its
composés chimiques dans leur passage à traders les fluides de Téoy-
nomie animale. 36d
Maladies de la glande pituitaire. V. Rayer.
Marronnier d^nde. V. Cantonefl.
Mjcckel. Système d'anatomie comfrârée (3.e et dernier extrait)- vfi
Médecine légale. V. Orfila.
MiiAULT. Mémoire sur la kératite, ou inflammation de la conk
transparente. ^
Monstruosités humaines. V. Geaffrojr^S.'Hilaîre,
Myopie. V. JPodérà.
f%Â.TAtx Catahoso. Ohsenrations cliniques sur Textraclion da cns-
tallin ; annooc. 164
Nerfs. V. Tréuiranus^ Bell^ Hamboldt ^ Flourens , Desmouîlns.
Nerfs de la respiration , de la parole et de Texpression. V. BelL
Observation du malade de VHôtel-Dieu dans les veines duquel il a
tété injecté de Tcau. 3G;
OEiL V. Desmoulins , Fodérà.
Oestxe. V. Say.
Œuf, ( changemens pendant Pincubation. ) Y.'J^roul.
Ollitiex et Billard. Observation d^nne luxation du fémur en ar-
riére et en bas , et d^nne autre luxation du même os directement en
bas. ' 539
Organes des sens. V. Trct^lranus.
Organogénésic. V. Jtolando,
Orfila. Leçons de médecine légale ^ analys. 637
Ossification morbide. V. Rayer»
Perforation de Torigine de l'aorte. V. Bouîltaud,
Péricardile. V. Lehidois.
Petsson. De la potion stibio-opiacée et des frictions avec une pom-
made stibiée employée par M. Peysson dans le traitement des fiiè>rc>
intermittentes. ^55
PhleTiite. V. Borot.
Phlegmasie des poumons. V. Walt.
Pile galvanique. V. Prévost.
Pinel (de Maubeuge ), Réflexions sur l'essentîalité des fièvres. 63^*
PiORRT. De l'irritation encéphalique des cnfans , ou considérations
sur la maladie successivement désignée sous les noms de convulsion^
intenics, fièvre cérébrale, hydrocéphale aiguë ^ arachnoïditc. 6\%
Placenta. V. Honte,
Planches anatomiques. V. Chaussier.
Pleurcsie. V. Lehidois.
DJSS HATI^BES. 655
Pommade stibiée. V. Peysson.
Population de Paris. ( Mouvemens dans la ) Â6S
Potion stibio-opiace'c. V. Peysson,
Presbytie. V. Fodéra.
Prévost et Dumas. Sur l'emploi de la pile dans le traitement des
calculs de la vessie. 83
— Mémoire sur les phénomènes Tqui accompagnent la contraction
musculaire. * 88
Provt. Expériences sur les cbangemens qui arrivent dans les princi-
pes fixes de l'œuf pendant rincubation. iig
Ramollissement du cei'veau. V. Rostan,
Rapport de l'Académie royale de Médecine sur le remède du sieur
Leroy. 3o5
Rater. Observations sur les maladies de l'appendice sus-sphénoïdal
( glande pituitaire ) du cerveau. ^o
— Note sur l'ossification morbide du périoste, des os longs et des
insertions fibreuses des muscles , à la suite de l'amputation des
membres. 47'
Ratier. V. Fouçuier,
— Note sur la vaccine. 5i7
Remède secret du sieur Leroy. 3o5
Remer. Sur la transmission des principes contagieux des animaux à
l'homme. 126
Reproduction d'une portion de la clavicule. 627
Rétention d'urine. V. C'iV/a/e , Duhouchet 3 Jlolhrook.
Rétine. V» Desnioulins.
Réti'écissement des divers orifices du cœur. V. Bouillaud,
RicuERAND. Note sur la guérison des varices par l'incision des veines
dilatées. 4^4
RoLANDO. De l'organogénésie \ extr. 4^6
RosTAN. Recherches sur le ramollissement du cerveau ; aualys. 3i5
RuLLiER. Observation d'un avortcment provoqué par l'introduction
d'une aiguille à séton dans l'utérus, et suivi de divers accidens.
80
Rupture de T utérus et du rectum, suivie de l'accouchement par l'a-
nus. V. GaUskcîl
Sallion. Examen comparatif do la petite vérole et de la vaccine j an-
nonc. '58
Sang. V. Dai^y,
Say. Sur une espèce d'OEstrc de l'Amérique méridionale qui habite le
corps humain. i^S
ScELLiER. Description anatomico-pathologique d'im fœtus mono-
>ii
656 TABLE ALPHàBÊTIQUB DBS UATIÈBES.
brachc , monopode et agame , parvena à peu prés aa terme èb
naissance, mais cependant mort avant l'accoacfaement. {iS
ScouTETTEic. Mëmoirc sur Tanatomie pathologiqae du pcfritoine. If^
Structure ëlëmentoire des principaux tissus des animaux. V. JFitwii
Strychnine, (propriété thérapeutiques)
Suicide. V. Hinte.
Système nerveux. V. Nerfs,
Aille recto-tësicale. V. CasUtra,
Tartrate antimonië de potasse emfikoy-é à haute dose. V. fPah.
Traitement de la blennorrhagic , des chancres et des bubons syp^'"
tiques. u
Transactions philosophiques de la Société royale de Loadres foôr
Fannëe i8aa. a' partie. Extr. ^^i
Tr<<pan. V. Béclatd.
T%ÉviRAifU8. Recherches sur la structure et les fonctions de l'entt-
pbale, des nerfs çl des organes des sens, dans les différentes classes
du règne animal. ^
TxoussEL. Extraction d'an calcal dePurctre chez un enfant , obserïi
tion suivie de quelques réflexions sur Pcxtraction des corps étrangtn
situes dans Turètre. 3^
Tumeur développée dans rintérieur du crâne. V. JEsaulroi.
Uaz- Dictionnaire de Chimie. B* vol. 9 annonc.
Vaccine. V. Sallion , Ratier.
Varice. N. Miçherand , Boroi*
Variole. V. Sallioa.
Ventouses scarifiées. V. Borot,
Vers intestinaux. V. Kennedy,
ViRET.Note sur quelques propositions physiologiques deMM.Rolando
et Meckel. 4-^
Walt. Emploi de rémélique à haute dose dans le traitement des
pMegmasies du i>oumon. 5a-
^
PIN" D E LA TAB LE.
IMPRIMERIE DE MIGWBRET, RUE DU DRAQON , N.« 20.