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Full text of "Archives historiques et statistiques du département du Rhône"

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ARCHIVES 

su DÊPMTEMEHT DD KHONE. 



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ARCHIVES 

DU DÉPARTEMENT DU RHONE , 



TOME VI. 
M) I." MAI AU 3o OCTOBRE 1827. 



LYON, 

s. H. B&RRET, IMPRIHBUR-LIBRAIRE, PALUS DBS AKT3 , 

M.™' V.< BABKEIU , HUE ST-DOUIMIQUE ; 

PARIS , 

W.™ KDZiRD , UBRàlBE , RDB DE L'ÉPERD» , M." 7 , 

«VQIN, LIBBAIItE, QUAI DES k 



U. DCCC. XXVU. 



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'^^ARCHIVES 

lr\i6lotiaue6 et otatirftiduerf 

DU DÉPiHTEMEIlT DU KEONE. 

ÉCONOMIE POLITIOUE. - HISTOIRE. 



PRIX on PAIB A LYON DABS LE l6.' 5IËCLE. 

Si quelqu'un de nos ancêtres rçrenaît au monde , 
l'étonnement qu'il éprouverait en voyant l'ënorme accrois- 
sement de valeur nominale que le prix des denrëcs a subi, 
ne serait pas moindre que «ielui que nous éprouvons , 
lorsqu'en remontant à deux ou trois siècles , nous con- 
sidérons la modiâté apparente du prix qu'avaient ces 
mêmes denrées. Cette différence dans le prix des choses 
ne prouve pas d'une manière absolue que nos pères fus- 
sent plus pauvres que nous , ni que nous soyons plus 
riches qu'eux. Tout est relatif: celui qui possédait autre- 
fois un marc d'argent représentant ^o ou ii fr. ou même 
moins de notre monnaie actuelle , avait autant que celu{ 
qui de nos jours possède la même quantité de ce métal 
représentant 54 de nos francs. Il pourrait même se faire 
que le propriétaire du i5.^ ou du i6.* siècle fût plus 
riche avec son marc d'argent que nous ne Le serions avec 



DiailizodbvGoOgle 



(6) 
un poiiîs identique ; et c'est en effet ce qnî arriverait si 
avec celte somme il obtenait de son temps plus de denrées 
qu'avec la même somme nous n'en obtiendrions aujour- 
d'hui. Il parait même que ce n'est pas là une simple 
supposition , mais un fait r^el et certain. Les calculs de 
M, Mono ( i) dans la lettre qu'il nous a adressée ( toni. V, 
pag. 4ûl-4o3) tendent dëjà à établir ce point. Nous 
allons en donner une nouvelle pre'uve , en indiquant le 
prix du h\è et du pain à Lyon à diverses époques du 
t6." siècle. Les remarques que nous ajouterons , serviront 
à faire> connaître d'anciens usages et la signification et 
l'étymologie de quelques mots qui se sont conservés dans 
notre langue , et de quelques autres qui en ont disparu. 
( Nous ignorons s'il existe assez de documens pour 



(i) M. Mono s'est. livré ^ des recherclieB considérableB 
sur l'histoire de Lyon , et , eo particulier, sur celle de dos 
Iiospices : sa modestie l'a sans doute empêche jusqa'^ ce 
jour de les l'eadre publiques et de les produire sous son 
noin ; mais heureusement il a communiqué, avec beun- 
coup de complaisance , b plusieurs personnes , d'utiles et 
précieux rënseignemena qui n'ont point été perdus. C'est 
ainsi que madame de Genlis lui a dû les détails historiques 
qu'elle a donnés sur l'adftption et tes hôpil^nx de Lyoa 
idans son Ditcoun sur l'éducation du Dauphia , Paris ., 
1790, in-S.**, où elle le qualifie, p»^ 61 , de personne 
aussi instruite qu'éclairée ; que la notice sur Cléberg , ré- 
digée par M. Marnas , a été faite sur des notes fouruies 
par lui ; que M. le docteur Pointe a été redevable Jk son 
obligeance de plusieurs uotes relatives aux médecins 
de l'hàtel-Dieu de Lyon pendant le 16.' siècle , et dont 
ce docteur a fait usage dans la notice qu'il a récemment 
jpabliée sur ces médecins , etc. , etc. 



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< 7) 
dresser «n lablean complet de toBlcs les TariatÎMls que , 
le prix du blé et celui du pain oui éprouvées dans le 
16.' siècle , et nous n'avons eu ni le loisir ni les 
moyens de noos livrer ^ une recherde aussi longue et 
ausn pénible i mais on nous a communiqué aux archives 
de la ville (i) quatre placards municipaux que nous 
allons analyser et qui suffiront pour remplir l'objet que 
nous nous sommes proposé. 

Le premier de ces placards ne porte point de date ; . 
mais il . est imprimé en caractères gothiques dont la 
forme fait présumer qu'il appartient à la fin du 1 S.* ou 
plutôt au commencement du 16.' siècle. Il est intitulé : 
La boulehgebib de Ltoh. Oeit la table pour sauoir 
a quelque prix que soit lefrometd depuis deux gros ius- 
ques a ungjranc le ticket mesure Je Lyon , que doit 
poiser le pain blanc ou miche , de ung , de deux et de 
trois demers tournois. Et semblablemenl le painfea-in 
de cinq et de dix deniers tournois. La façon du boufen- 
gier (Uidit mesme pain payée a raison de huit gros pour 
asnte , qui est quatre blancs pour bicket. Suppose que 
ledit bichet rende lung ble pourtant l'autre quarante «t 
use Uures de pain ilanc , ou soixmite et doute Hures 
de pain brun , bien cuyt et appresie , ainsy que par plu- 
sieurs essais a este prouve et examine. 

Suit la table composée de six colonnes de 43 lignes 
chacune : la première de ces colonnes indique la valeur 

(1) Oa sait que ce dép&t est con&é aax soins éclairés 
et diligens d'un homme aussi complaisant qu'instruit ^ 
M. Morel de Voleine , qui veut bien s'intéresser & nos 
faibles travaux. Noos saieissons avec empressement cette 
occasion de loi en témoigner pâUiqvement notre recon- 
naissance. 



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(8) 
du bîcfa«t depuis c/ Ktaci jusqu'à p»g franc , et les dnq 
autres , le poids que devait avcûr chacune des dnq espèces 
de pain , c'est-^à-dire , le pain d'un y de deux et de 
trois deniers , et le pain,^iA de dnq et de dix deniers. 
. Ainsi cette table contient le rapport entre le poids et 
te prix du pain , en prenant pour base le prix du bU' 
dont le minimum est porté à vj blancs et le maximum 
à »ng franc (i)- Les prix intermédiaires sont cotes dans 
la première colonne dont chaque ligne correspond avec 
les lifçnes des cinq autres colonnes ( Voy. le premier 
placard, pag. 17 ). 

lie second placard qui paraît être postérieur de peu 
de temps au premier , est également en caractères go- 

<t) Le blé a valu & Lyon, fJasiears fois dans le 16.* 
siècle , plas de 20 lob )e bicbet , mais c'était à des épo- 
ques de disette ; c'est ainsi qv'en i5o4« une sécheresso . 
extraordinaire ayant occasioné une grande famine , « la 
» mauvaise et dure saison dura toat nn an , et valoit & 
H LjOD lors le bichet de bled de vingt et six , l ^iagt et 
H sept sols. M Paradiu , Mémoires de fkist. de î.yon, 1. III ^ 
chap. 16, pag. x83. Voy. aussi le passage que nons avons 
cillé da même antenr (an sujet de la disette de i55i » qui 
donna lien & l'établissement de l'anmÂne générale ) ^ dans 
nue note snr la lettre de H. Mono , tom. V , pag. 40a de 
ce recueil. On y lit que le prix da bichet de blé était de 
dix sols tournois, années communes, et qu'en i53i , il 
monta jnsqa'à cint/uante six ou spixaiUe sols. Beaucoup 
plas tard , en 1575 , il y egt une nouvelle famine , et 1« 
bicbet coûta six & sept francs, au rapport de Rubys, Hist, 
de liyon , liv. IH , chap. 61. Les échevins donnèrent alors 
pne prime de deux sob pour chaque bichet amené à la 
Crenette. 



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(9) 

tfaiffaes ou semi-golhiques. II est pareilleménl sans date, 
et a pour titre : Cest le iuste poys que doibuent peser 
les pains ^ung : de deux : de Iroys : de . cinq : el de 
six deniers : selon la oaleur du bichel de froment : me- 
sure de Lyon. lie tableau est aussi compose âe six 
colonnes qui portent les mêmes intitul^^ que te prëcédent } 
mais les sommes et les poids sont différens. Le minimum 
de la valeur du bichet de froment est un peu plus fort ; 
il est de trois gros : le maximum est toujours unT'""™^- 
Voy. te commencement et' la fia de ' ce second tableau , 
pag. 17. 

Au-dessous du tarif se trouve une petite gravure , en 
forme de carré-long , représentant les armoiries de la 
ville C trois fleurs de lis sur un lion rampant ) , soute- 
nues par deux femmes vêtues de longues robes , et de 
dtaque côté de cette gravure , est imprimée en caractères 
rouges romains la moitié du dixain suivant , ainsi disposé : 

GardaDt le droict Le» boulengïers 

de la chose publicque v perdent leur practîque 

Les conseillîera Si dauenture 

par leui* lena magoîfiijua i mal faire t'applic que 

VbulaDg le hien Pugnis leroat 

da paourc poputaira car il est uecMiaÏTe 

Ce patafle cy Chaicon ae doibt 

dessus ont faict faim patforcer de ce faire 

Ou yous lerrei Gardant le droict 

vue œuure autcDticque de la chose publique. 

M. l'archiviste croit que ce placard est de i5i5 , et il a 
noté cette année au bas de la feuille. Ce n'est qu'une 
conjecture fondée , à ce que nous croyons , sur la forme 
des caractères typographiques , mais qui est très - pro- 
bable. Quelle que soit , au reste , l'époque précise de ce 
document , il est du plus grand prix , puisqu'il se réfère 



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( 10 ) 

à des usages qui remontent à trois siècles .environ , et 
qu'ainsi que les autres tarifs qui font le sujet de ce mé- 
moire , il peut fournir un point de comparaison avec 
nos usages actuels. On peut le rapprçcher ausû des dé- 
tails que nous donne Paradin , Mémoires de l'histoire 
de Lyoa ^ lîv. ni, chap. 26, pag. 317-319, au sujet 
d'une ordonnance rendue en 1 539 ™'' l' foid du pain 
Blanc et bourgeois. A cette ëpoque , le peuple de Lyon 
se plaignait de la qualité du pain que tenaient les bou- 
langers et de divers abus qui s'étaient glissés dans la 
confection et la vente de ce comestible : il fut déàdé que 
les boulangers ne feraient plus que deux sortes de pain , 
la miche et le ^\afçraia (i) ou bourgeois; que la micbe 



(1) C'est ainsi que Paradin ëcrit ce mot, au lieu de 
Jarin on/erain que portent nos affiches et dont le dernier 
est encore usit^ aujonrd'bai. Cette eipression de pain Je- 
rain est , si noas ne nous trompons , particulière ^ nos 
contrées ; elle désigne ce que les Romains appelaient partis 
secundus ou secundarius , le pain de seconde qualité ; U 
première est celle que noas nommons miche ou pain blanc f 
le panis siligineus , de pure fleur de farine , des anciens • 
la troisième et dernière est le pain bïs. L'épithète deferain 
paraît avoir une ét^mologie tatine : elle vient peut-être' de 
panis jarreus , far , froment , racine de farina , ou 
de panis forensis , pain foraio , de marché. Les bon-* 
langers de la petite ville de Montluel en Bresse ( aujour- 
d'hui département de l'Ain ) ont en long-temps le privi- 
lège de vendre leur pain sur là place des Terreaux. Le 
pain bis (de l'italien bi^o , gris-brun ), appelé aassi brun 
dans le premier pl.icard , porte dans quelques villes du 
midi le nom de pain roussel. Le prix des deux qualités » 
nommées yeratn etbiSf est fixé ï L70D} de aos jours, par 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



( IX > 

serait .de fine fieur de bon froment , à mata de boulanger , 
passé au plus fin et prin bariteau , environ la tierce partie 
d'une asnie , et du prix de trois deniers et six deniers la 
piice, et que le ^mjarin serait fait avec le rçsle de 
Vasnée , passé avec le reprin resté de ladicte miche et 
dudiet fia et prin bariteau , au deuxième bariteau ap- 
pelle bastard , et que le prix en ^rait de cinq deniers , 
dix deniers , vingt deniers et deux sols six deniers pièces ; 
qae le poids serait fixé par le consulat , eu ëgard au prix 
du bl^ , note , chaque samedi , à la Grenette et au 
pprt des Augustins , par deux conseillers et deux boulan- 
gers , etc. On ajouta que la contravention de la part des 
boulangers sur le poids ou la qualité serait punie par ta 
coofisc^on et autre amende arlutraire. On arrêta aussi 
que les meuniers ne prendraient pour la mouture que 
dnq sous tournois par ânëe , ou sept livres pesant de 
blë par quintal. Il est à remarquer que t'ordonnance dont 
il s'agit rappelle conuue devant servir de base aux rap- 
ports à établir par le conseil de ville entre le prix du 



l'autorité municipale : nonB avons donné , tom. V, pag. 47') 
le dernier bulletin publié par M. le Maire. Le pain blanc 
est actuellement exempt de tarif. On Tient de voir qu'en 
1 559 , il en était autrement. Le pain blanc était taxé , 
aussi bien que le ferain , et ces deux espaces de pain 
éuîent lea seules qu'il fut permit aux boulangers de con- 
fectionner et de Tendre, het pauvres managers chargés 
^enfant et de serviteurs qui Tonlaient user des gros point 
Jaits à tout le son , les faisaient chez enx..P8radin , loc, cit. 
Plus tard , comme on le verra par le quatrième tarif que 
aons citerons y les boulangers furent autorisés . k faire du 
ptan à tout que Ton soumit aussi à la taxe. 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



( " ) 

blé et le poids du pain « »« viel paiafte imprimé , lequel 
pourrait bien être celui dont nous Tenons de donner la 

description. 

Paradin , Ht. m , chap. 3? , pag. 573-374 , parle 
eiiœre d'une antre ordonnance rendue par la sën^cbaus- 
sëe en i564 j laquelle 6xût le prix de dÎTerses denr^ 
et notamment du pain. « Item fut permis aux boutangiers 
» de cuyre miches , pain farain et bis : assauoir lesdites 
» miches à deux deniers , trois deniers , six deniers , 
M douze deniers «t au-dessus : et ledict farain et pain bis 
» de dnq deniers, dix deniers, quinze deniers, vingt 
» deniers et deux sols six deniers et dnq sols : au prix 
» et poix qui leur sera baillé chascune dimanche par les 
w escheuins , eu esgard au prix qu'aura valu le bled , te 
M samedy précèdent , ainsi qu'on a cy-deuant accoustumé 
» faire. Et le pain bb à trois deniers ta liure. Et sont 
» ùâles defienses de ne cuyre , ne vendre à plus haut 
» j^is, à peine de prison, confiscation desdids pains 
» et d'amande arbitraire. Et d'autant que pour la malle» 
» du temps les mousnîers se sont fait payer par cy-deuant 
» dix ou douze sols pour la moutture de diascune asnée 
» de bled , sans ce qu'ils l'ayent pesé : fut fait comman- 
M dément à tous mousnîers de mener les bleds qu'ils 
» chargeront pour moudre , au poids de la vîtle , destiné 
■j> pour ce fait , pour illec estre pesé ledict bted à la 
» manière accoustumée. Pour la moulture duquel ils 
» auront de chascune asnée huict sols tourntùs par 
» provision et iusques à ce que autrement soit ordonné, 
«'avec deffenses de n'en plus exiger ne demander, à 
» peine d'estre menez et conduits dans la citadelle , 
» pour illec servir par forme de manoeuvre. » 
Le troisième tarif que nous avons soos les yeux t est 



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(in 

en caractôi^ Mmaids et porte la date .de i566. U est 
intitule : La boui^dgb&ib du Lyon. Taùle pour saaoir 
selon ta valeur du blé froment^ depuis cintf sols iusgue 
à vingt , combien doit peser la miche ou pain blanc d'un , 
de deux et de trois deniers tournois _: et sembloàlemeai 
U pma Jerain de cinq et de dix deniers tournois, La 
Jaçon du boulenger payée à raison de dix sols pour 
asnee , (jui est un sols viii deniers pour bichet rendant 
l'un blé portant tautre quarante et une Hure de pain 
blanc , et septante deux lùires le paîa brun bien cuit , et 
appreslé, ainsi que par plusieurs essais a esté prouué et 
examiné. C'est à peil près, comme oo le voit, sauf 
l'orthographe , le même titre que celui du premier pla- 
card. On y établît le même rapport entre le blé et le 
pain ; mais le prix du bichet et le poids du pain sont 
bien diBërens. Ici le minimum du prix du bichet est de 
cinq sots ou quatre gros , au lieu que dans le premier 
tarif il est de six blancs. Voy. troisième placard, pag(. 17. 

Il y a ausssi des vers au bas de cette pancarte. En ' 
void la copie : ils sont placés k droite et à gauche d'un 
écusson représentant les armes de Lyon. 

L«i ftotanUmt et L^aB poirrajua OM mrdoBBt 11 prii q^a la piÏK Tant 

Aw bi«fl poUia, tant po«r lai astranisra jta pria du blA, du »□{■■ ^niqn'an ^at lanl^ 



Le dernier vers n'est pas mauvais , et le versilicateur 
munidpal y exprime une grande vérité. 

Le quatrième et dernier placard est une ordonnance 
de la sénéchaussée , rendue le 17 août de la même année 
( i566 ) : elle fixe le poids de la michepassée au bariteau 
ta fleur , de deux deniers , à trois onces ; celui du pain 
fermn passé au bariteau basiard , db cinq deniers , à 



DiailizodbvGoOgle 



( K) 

treize onces uit quart et demi , et celui du pain h tout , 
de cinq deniers , à une livre , etc. ; elle enjoint aux. 
boulangei-s de marquer les pains ,' chacun de la marque 
qu'ils ont ou feront faire , dans la huitaine pour toutes 
préfixions et délais , à peine de confiscation des pains 
qui seront irouvës non marqués , ladite huitaine passée , 
de prison et amende arbitraire ; elle leur défend enfin , . 
ainsi qu'flax aulres manans et habtlans de cette vUU , 
de qu^que état et qualité qu'ils soient , de monopoltr 
sur le fait des blés , ne ictux arrisguer , à peine de 
ta hard. On lit à la suite de cette ordonnance , signée 
de Langes , ce qui suit : « La présente ordonnance cy 
» deuant a esté criée leQe et publiée es deux descentes 
» et boutz du pont de Saoune , à la part des changes et 
» de l'herberie et autres carrefours et places publiques 
» de ceste ville de Lyon , à hauUe voix , cry public et 
u son de trompe , afin que du contenu en icelle nul n'en 
» puisse prétendre cause d'ignorance. Faict par moy 
M lehan Bruyei-es , crieur public et iuré du Roy notre 
» Sire en sa ville de Lyon , ce ïourd'huy dix septième 
» iour d'aoust mille cinq cens soixante six. » 

Les quatre tarifs dont nous venc»is tie rendre 
compte , mettent nos lecteurs à même de juger com- , 
bien la valeur effective de l'argent a diminué depuis 
l'époque où ils furent publiés jusqu'à nos jours , et ils 
ofirent pour ce calcul une base bien plus sûre que le 
prix du marc. Ils font , en outre , connaître la méthode 
que nos pères suivaient dans la taxe du pain : on y voit , 
en efiêl , que le prix du pain était fixe et que le poids 
variait , c'est-à-dire que dans la taxation on commençait 
par établir un prix dcteiminé et invariable, rpour lequel 
les boulangers étaient tenus de donner un poids plus 



i:,,G00gIf 



(•5) 

OU moins fort , selon que le blé était plus ou moins 
cher , tandis qu'aujourd'hui , au contraire , c'est d'un 
poids fixe que l'on part , et que c'est le prix qui varie 
selon le plus ou le moins de cherté du blé. Ohserrons , 
en passant , que ces deux méthodes conduisent au même 
but, puisque, comme on vient de te dire , le prix du 
blé à la Grenette sert également de base à l'une et à 
l'autre (i). 

On trouve aussi , dans les détails où nous' sommes en- 
trés plusieurs observations à faire sur les coutumes de 
nos ancêtres. Le défaut de date dans les deux plus an- 
ciens placards que nous avons cités , le défaut de signa- 
ture et d'indication de l'autorité de laquelle ils étaient 
émanés, l'usage de faire crier ces tarifs par un crieur 
public , les pièces de vers dont deux d'entre eux sont 
accompagnés et que sans doute le crieur public décla- 
mait dans les places et dans les carrefours , les monnaies 
qui y sont mentionnées et dont plusieurs n'ont plus 
cours actuellement , de vieilles expressions particulières 
à notre ville , telles que forain et Jeraia dont nous 
avons indiqué l'origine et ta signification , iariteau pour 
bbtiotr , palafie pour pancarte , affiche ou tarif carcabeau 
pour mercuriale , etc. , les essais faits pour constater le 



(i) On appelle )i Lyon carcabeaux les relevés périodiques 
qoe l'on y fait du prix do blé. C'est encore un idiotisme. 
Nous ignorons l'étymologie de ve mot qui ne se trouve 
dans aacun dictionnaire , pas même dans celai de M. 
Holard. Le mot de mercuriales qu'on emploie anssi quel- 
quefois dans le même sens , vieut de ce que ces bulle- 
tins se dressaient f du» un temps , le mercredi de chaque 



DiailizodbvGoOgle 



( lO 

rapport existant entre le blé et la quantité de farîae 
qui en sort , et entre le poids de la ûirine et celui du 
pain qu'elle produit , le prix de la main d' œuvre du 
boulanger et de celle du meunier , etc. , etc. , sont au- 
tant d'objets qui appartiennent à l'histoire locale â qui 
méritent d'être notés. 

Du reste , nous ne donnons ce mémoire que comme 
un recueil de matériaux qui , réunis à ceux qui ont été 
rassemblés , relaUvement à des époques postérieures , 
dans d'autres ouvrages , tels que les RésuUais des expé- 
riences tt des recherches faites par le comilé de panifi- 
cation en 1791 ,,et ce que M. Ménard , membre de ce 
comité , a publié sur le même sujet , pourraient être 
utiles à quiconque voudrait se livrer à un travail mé- 
thodique et complet sur une matière si intéressante. 



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BEAUX-ARTS. - ARCHÉOLOGIE. 



Deux notes pour lire placées à la Boite du rapport de* cominis- 
BairesiDonuidi en 1766, par l'aostUmie de Lyon, poar e 
■IDE jasilie de cbend troutëe daDi la SaAne a 
la même ann^c {i^, gv M. de la Tourrette ( juin 1771 ). 



En dëcrivanl toutes les parties de cette jambe de bronze , 
nou& avons fait observer que.le pied n'avait aucun vestige 
de ferrure ; on lit ensuite ces mois : « Il y a lieu de croire 
» que les Romains n'étaient pas dans l'usage de ferrer 
» leurs chevaux. Columelle et les auteurs qui ont traité 
» de l'hippiati'ique , n'ont jamais parle de la ferrure. On 
» pourrait ajouter que dans le nombre des statues an— 
» dques qu'on a découvertes , on ne connaît rien qui j 
j> ait rapport ; mais cette considération ne serait pas suf- 
u fisante pour établir que les Aomains ne ferraient pas 
» leurs chevaux : il est certain qu'ils employaient l'épe- 
» ron , et l'on n'en trouve aucune apparence dans leurs 
M statues ni dans leurs médailles. Ils négligeaient volon- 
u taîrement plusieurs détails ; mais le silence des auteurs 
» sur la ferrure est d'nn grand poids en faveur de ceux 
» qui pensent qu'elle n'était pas en usage chez les 
» Romains. » 



(1) Nous aTpna inséré ce rapport .dans les Archives, 
tom. IV, pag, 4-24 et 465-490 j les deai notes, également 
inédites y que nous donnons aujourd'hui , en sont au 
appendice intéressant. B. ' 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



( 19 ) 

' Nous aurions pu étayer encore ce seAtlment d'un pas- 
Sage de Xénophon , daos son livre de re eqiusiri, où il' 
rapporte les moyens de raflermîr les ongles du cheval : 
ce qui parait supposer qu'on ne tes armait pas de fer. 
Nous ajouterions qu'en parcourant l'Italie , nous avons 
examiné avec un soin particulier tous les chevaux de 
bronze antiques , et que nous n'avons reconnu dans 
aucun les indices d'une ferrure ; nous citerions le che- 
val de la belle statue de Marc-Âurèle au Capitole , cou- 
servëe en entier ; les quatre chevaux qui se voient 
sur le portail de IVglise de St-Marc à Venise , les mêmes 
qui furent trouves à Rome dans les décombres de l'arc 
de Trajan , et que Ckinstantin avait fait porter de Rome 
à Ck>nstantinople d'oi^ les Vénitiens les tirèrent ; enfin 
plusieurs fragmens découverts à Herculanum , actuelle- 
ment recueillis à Portici. J'observerai , en passant , que 
tous ces monumens sont évidemment travaillés de la 
même manière et avec la même méthode que nous avons 
remarquée et décrite dans notre rapport sur le fragment 
trouvé dans la Saône: ce qui confirme nos conjectures 
sur son antiquité et sur le temps de sa fabrication ; ils 
sont tous , comme lui > doublas intérieurement de plomb , 
d'étain ou d'une bronze moins Gne que celle de la sur- 
face. Au dehors ils sont également réparés dans leurs 
soufflures avec de petites plaques équarrle» et ajustées en 
queue d'aronde. Il parait enfin que dans les uns et 
dans les autres , le jet en fonte n'a pas été d'une seule 
pièce , mais par parties isolées , rassemblées ensuite avec 
beaucoup d'art. 

Parmi les chevaux de marbre antiques qui subsistent 
en Italie , les plus considérables sont sans contredit 
ceux des st^ues des Bàlbus père et fils , qui ont été 



:,, Google 



(m) 

trouY^s dans le forum d'Herculanum et transporta dam 
la cour du cbàteau de Porlid : ils ne sont pas ferres. 

On ne trouve clément aucune trace de fers aux 
pieds des chevaux dans les bas-reliefs de la colonne tra- 
jane , quoique les plus petits détails paraissent exprimas 
dans ce prodigieux monument, d'autant plus authentique 
qu'il subsiste encore sur sa première hase , découverte à 
trente pieds plus bas que le sol actuel de la ville de 
Rome. On voit encore dans cette ville plusieurs autre» 
dievaux de marbre antiques qui sont~dans le même cas , 
tels que celui du gladiateur, vainqueur k la course , qui 
est placé dans une salle basse du petit palais Famèse , 
dit la Farnesina , sï célèbre par les belles figures de 
Bâphaët : aucun n'est ferré , et d'après l'attention par- 
ticulière que j'ai apportée à vérifier ce fait sur tous le» 
anciens monumens de l'Italie , je croîs pouvoir avancer 
qu'il n'en est aucun oi^ la ferrure soit exprimée. 

Une observation d'un autre genre fortifie encore notre 
première opinion ; les Napolitains sont de tous les peuple» 
de l'Italie ceux qui ont le plus particulièrement conservé 
les usages des Romains ; leurs potiers et leurs faïencier» 
n'ont jamais abandonné les formes antiques ; la plupart 
de leurs ustensiles de ménage difièrent peu de ceux de» 
Romains ; les pieds napolitains , échantillés sur ceux 
qui ont été trouvés à Herculanum , ont été reconnus 
absolument conformes ; enfin les enfans à la mammelle , 
au lieu de hocbets , portent encore au aA une petite 
main d'ivoire , de corail ou d'argent , que les nourrice» 
y attachent pieusement pour les préserver des maux de 
dents , ignorant que c'était un signe consarré au dieu 
Priape auquel les Napolitains vouaient anciennement 
leurs enfans ; mais dans le nombre des usages antiques 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



( => ) 

conservas parmi eux « celui de ne pas ferrer les chevaux 
de ta campagne , et à la ville de ne ferrer le plus sou-' 
vent que leurs pieds de devant, est un des plus remar- 
quables et sulisiste encore , quoique la ville de NapleS 
soit presque toute en montagne et que les mes y soient 
pavëes avec des laves très-dures et très-plates. 

A tous ces faits on oppose des passages d'auteurs an- 
ciens qui paraissent néanmoins afiaiblir les conséquences 
qu'il est naturel d'en tirer. M. Bourgelat , dans une 
note de son Essai théorique et pratitjue sur la ferrare , 
a rassemblé plusieurs autorités qui démontrent que les 
anciens la connaissaient Homère et Âppien parlent d'un 
fer à cheval , le premier dans le i5.^ vers du onzième 
chant de l'Iliade (i) , le second dans son livre de hello 
mifhridafico (a). Suétohe ( ia Neroiu , cap. 3o ) dit 
que le luxe de cet empereur était tel qu'il ne voya- 
geait jamais sans avoir à sa suite mille voitures traî- 
nées par des mules dont les fers étaient en argent (3). 

(i) Ce passage de l'Iliade doit, ce nous semble, être 
retranche de ceux qu'on allègue pour prouver que les 
anciens ont pratiqué la ferrure des cberaux. Voici , en 
effet , comment il est rendu dans l'élégante et fidèle ver- 
sion que notre confrère M. DugasiMoDtbel a donnée du 
prince des poètes : «Du sein de la plaine s'élèvent des 
n nuages de poussière sons les pas bmyans de chevanx. m 
L'expression grecque qui répond à celle de pas bruyant , 
ne suppose pas nécessairement que les chevaux dont il 
s'agit , eussent les pieds ferrés.; IR. 

(2) Appien se sert du mot hypodéma qui répond an solaa 
des latins. B. . 

(3) Nuaquam carrueit minus mille feeitse iter traditur t 
tolât mularum argenteii. 



DiailizodbvGoOglf 



( 22 ) 

Pline (i) asuire que les fers de relies de Popp^ , fi^ame de 
N<^ron , ëtaieat en or. Catulle (2) compare an homnie 
indolent et paresseux à une mule dont les fers sont ar- 
rêtas dans une boue épaisse et profonde. 

On est donc forc^ de conclure , avec J'aateur de 
l'Essai sur ta ferrure , que les Romains la connais- 
saient (3) , qnoique les artbtes ne l'aient pas exprimée 
dans les grands monumens ; maïs je crois que l'on peut 
en inférer aussi que de leur temps elle n'était pas d'un 
usage aussi ordinaire que du ndtre , et qu'ils y atta- 
chaient beaucoup moins d'importance. C'est ainsi qu'on 
peut expliquer le silence des auteurs économiques et .Tété- 
rinaires sur cet objet. Il est vraisemblable qu'à l'exemple 
des Napolitains , les Romains ne ferraient gu^re leurs 
chevaux destinés aux travaux de la ville , et seulement 
ceux qui étaient employés à leurs voyages et V parcourir 
ces fameuses voies Appienne et Flaminïenne , qui étaient 
pavées de laves jusqu'à 5o lieues au-detà de Rooie et 
qui subsistent encore dans quelques parties. On doit 
remarquer que , dans les passages des auteurs à-dessus 



(i) Iiib. xxnn, c. 11. Foppœa ooryua: NeronU principU 
ddicatioribut jumeniù tuis taleas ex aura tfuoque indaerc, 
(3) Carm. XVII. 



£t BnpinDnt animum in grari dereliaqnere cano : 
Ferteam ut soleam tenaci îu roragiae muli. 

' (5) Un grand iioinl»^ de savans et notamment Fabretlî 
pensent qae les anciens ne connaissaient pas la fîerrure telle 
qu'on la pratique de nos joars. Suivant eax , les solex 
étaient des espèces de chaussures qu'on liait aox pieds 
des ciievaux , et non des fers qu'on y clouait , comme 
nous le faisons. fi. 



:,, Google 



( »3) 
cit^ , il n'est question que de mules f t non dt d^eraax. 
Peut-être en effet ne ferrait-on que Icis tauleta. (i). 

.■ ' a 

L'autre note qui nous reste à vous communiquer pré- 
sente un bbjet plus important , concernant la jambe de 
bronze trouvée dans la Saàne et la possibilité d'avoir les 
restes de la statue. 

En vous rendant compte de nos recherches sur le 
monument auquel elle parait avoir appartenu , nous 
parlâmes d'un autre fragment de bronze , d'un pied 
d'homme que nous avions examiné dans le cabinet du . 
collège de la Trinité. Il est chaussé à l'antique et lient 
à une portion du bas de la jambe. D'après les renseigne- 
mens qu'on nous avait donnés , nous annonçâmes que ce 
. pied avait été trouvé 5o ans auparavant , tors des 
fouilles que l'on fit pour la fondation des cinq maisons 
qui sont au couchant de la place de Bellecour ; nous 
remarquâmes que le travail en était inférieur à celui 
de la jambe du cheval , qu'il ne paraissait pas avoir été 
coulé en fonte comme elle , mais composé de pièces de 
platinage , appliquées de la même manière que celles des 
parties réparées dans la jambe de cheval; nous expo- 
sâmes qu'un trou carré qui se remarque sous le talon du 

(i) Notre collègue, M. Grognier, a composé sur le 
sujet qui n'est ici qu'effleuré , nn mémoire ex projetso qui 
' a été la à racaddmie de Lyon. Il a aussi traite la même 
question dans l'esamen qu'il a fait de l'Essai sur la Jer- 
rure de Bourgelat, pag. i5j et suit, de la Notice histori- 
que et raisonnée qu'il a publiée eu i8o5 « sur ce célèbre 
fondateur des écoles vétérinaires, B. 



=dbï Google 



( 24 > 

pièâ d1iotnm«4 snnonçait qu'il avait appartenn & une 
statue pMèstre, ce trou paraissant destiné à recevoir un 
tenon pour .te fixer ; nous ajoutâmes que nous n'avions 
pas trouvé de proportion entre ce pied et la jantbé de 
cheval ; que le cheval de bronze devait avoir 5 pieds , 
et que la grandeur de l'homme , calculée sur la longueur 
de son pied , serait de sept pieds forts ; qu'en consé- 
quence , le cheval aurait uae taille naturelle , et que 
l'homme serait gigantesque ; qu'enfin , quoique les 
Romains se servissent de chevaux d'une race légère , 
la disproportion de l'homine au cheval ne devait jamais 
se supposer aussi grande ; nous dmclûmes que ces deux 
tnorceaux d'antiquité n'avaient point de relation entre 
eux. 

En parcourant un des registres de notre ancienne 
académie des sciences et belles-lettres , j'ai été fort 
étonné d'y lire ce qui suit : « Séance du 5 <wril 1740. Le 
» P. de Colonia a fait part à l'académie d'une décou- 
» verte faite récemment dans le jardin des religieuses dé 
3) Ste. Claire de cette ville : on a trouvé , à vingt-huït 
» pieds dans la terre , une jambe de bronze qui parait 
» avoir fait partie de la statue colossale d'un soldat 
u romain , qui doit avoir neuf pieds de hauteur. X<a 
» jambe a la chau&sure des soldats , appelée caliga ; elle 
» est de cuivre rouge et pèse 1 2 livres. Le piédestal sur 
» lequel la statue était posée , a été trouvé en même 
{> temps I c'est une masse de plomb du poids de 42 liv. » 

La jambe de bronze dont parlait le P. de -Colonia, 
est-elle ce même piçd qu'on voit aujourd'hui dans le 
cabinet du collège , qui était alors sous sa direction ? J'ai 
^ la peine à le croire ; son récit ne s'accorde nulle- 
ment avec les ioformatioiis que nous avons prises sur 



DiailizodbvGoOgle 



( =5 ) 
le temps et le lieu de la découverte du fra(;mnit qui M 
voit au collège. Il y a plus^: ce n'est point une jambet, 
ina!^ un pied avec une petite^portïon de jainbe , sur la- 
quelle on distingue , à la vérité , comme au fragment 
du P. de Colonia , une chaussure à l'antique. D'ailleurs j 
elle nous a paru de cuivre jaune , et non de cuivre 
rouge. Nous tâcherons d'éclaircir ces faits , mais quoiqu'il 
en soit , il reste pour certain ,' suivant le récit du P. de 
Colonia, qu'on trouva en 1740 , dans le jardin des 
religieuses de Ste. Claire , un bronze antique : voilà ce 
qu'il nous importe de savoir. Notre fragment a été déterré 
à 5o pas de \k sur les bords de la Saône : si cette pro- 
ximité n'établit pas ua rapport entre la jambe de cheval 
et la statue-colossale du cavalier , elle annonce du moins 
que cette partie de la ville toi autrefois un lieu remar- 
quable par les monumens dont on a retrouvé des mor- 
ceaux (i) ; qu'en faisant de nouvelles fouilles dans les 
environs , on doit se flatter d'en découvrir les restes , et 
que cette découverte devient d'autant plus intéressante 
que ces monumenssont très-considérables par leur travail,. 
par leur grandeur et par la date du temp où ils parais- 
sent avoir été élevés. 



(1) On a découvert en difie'reiu temps plusieurs pav^s 
en mosaïque dans les environs , notamment sar le rem-> 
part; et M. Perracbe m'a dit avoir le pied d'une statue 
de marbre antiqae , trouva , il jr a peu d'années « près 
de Ste. Claire. 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



( »6) 
STATISTIQUE; 



«T-KARTin BU HAUT OD DES ADDEAUX. 

Cette commune, dëjà très considérable avant la révo- 
lution , l'est devenue davantage par la réunion qui y a 
été faite , en vertu d*un décret du_ 5 février 1814 , de 
tout le territoire qui composait celle de Rocheft»^ ; aussi 
est-elle maintenant l'une des plus étendues et des plus 
populeuses du canton. 

Le village principal est perché presqu'à la cime de la 
diaioe de montagnes qui sépare le bassin du Rhône de celui' 
de la Loire , sur le versant occidental , à six kilomètres 
nord-est de St-Symphorien-le-Cbâteau. Cette portion est 
avantageuse aux habitans , en ce qu'elle leur procure un 
climat saluhre et des aspects infiniment agréables. 

Cette commune porte le nom de Sl-Mwtin , à cause de 
60D église qui estsous ce voca!ble(i). Son surnom fn^nu/, 
est une corruption de celui des Anneaux , de ^nnualihus , 
qu'elle avait anciennement : pendant la révolution on 
l'appelait Mar/ta l'Espérance. 

A peu de distance du bourg est une maison assez 
vaste , accompagnée d'un enclos spicîeux , dans laquelle 

(1) Le clocher, bâti en i55o, s'écroula, ainsi qu'une partie 
de la nef, en iy55 ; on les reconstruisit en 1756: le cha- 
pitre j coDtrïbna pour une somme de 7683 Ht. 10 s. Déjà 
eu 1667 on avait réparé le chœur cpii menaçait ruine et 
élevé une sacristie. 



DiailizodbvGoOgle 



( a? ) 
est établie une 'communauté ou association volontaire 
d'une vingtaine de personnes du sexe , occupées à ap- 
prendre aux jeunes filles à lire et à écrire; on y reçoit 
aussi des pensionnaires. Parmi les dames de l'assoàation , 
il en est qui sont à même de donner à leurs élèves une 
éducation distinguée. Une école des frères de la doctrine 
chrétienne remplit à l'égard des garçons le même 
objet ; des clergeons attachés à l'église contribuent à la 
pompe du culte; on leur enseigne les élémens de la 
langue latine ; il est déjà sorti de cette institution une 
{bule d'élèves destinés au sacerdoce. Ces établisse- 
mens utiles , qui répandent tant de bienfaits sur la 
classé pauvre , en lui fournissant les moyens de 
s'instruire , sont dus au eèle de M. le curé Animé. IJe 
peuple n'est malheureux que par l'ignorance : coopérer 
à le tirer de cet état , c'est lui rendre le service le plus 
signalé. 

Les opérations du cadastre classent de la manière 
suivante la surface de cette commune : en terres , jar- 
dins ou emplacemens MUs . . . 2287 ^ o5"'- 

En prés et pâtures 85i Sz 3o 

En bois de toute nature ... 611 9? 

En terres vaines et vagues . . 4 ^3 5o 

Total ...... 3755 i3 80 

On compte 56i maisons et i3 usines. Cette masse de 
propriété a été évaluée, savoîrî les objets non bâtb à 
64,391 fr. 70 c ; le surplus à 453o fr. Total 68,922 f. 
30 c. Ce revenu à supporté , en 1 826 , une contribu- 
tion foncière répsù-tie en 480 articles de 21,189 f. ^^c- 



DiailizodbvGoOgle 



( aS ) 

La commune a encore élé taxée en contribution per-* 
sonnelle et mobilière sous 34S cotes. . 3,7^ f. 9S c> 

En contribution personnelle sans mo- 
bilier , divisée en Sg articles. . . . 324 ag 

^ Four portes et fenêtres , en 476 ar- 
ticles 673 17 

Et pour patentes, en 25 cotes . . 184 i5 

Total en principal et centimes ad- 
ditionnels '36,002 F. 33 e. 

Elle ne payait, en 1786, pour taille, capilation , 
vingtièmes , que 17,29g f. 12 c. 

Sa population est d'environ 2,600 âmes. En i65S 
on comptait k St-Martin 1000 communians , et & 
Rochefort de 60 à 65. 

En 1 786 , elle était , selon M- Messance , à St-Martin , 
de 1,925 individus, et à Rochefort de 175. Total 2100. 

Le relevé des tables décennales du aa septembre 179a 
au a2 septembre i8oa, de celtes du i." janvier i8i3 
au I." janvier 1825, et des repstres de rétat-civiï, 
'en 182S, donnent les résultats qui suivent: 

1." période. 

G«raoiu. ' Fillei. Total. Termcmoy. 

375. . . 36o. . .. 735. . . 73 'A 

398. . . 349. . .■ 547- • ■ 54 7/" 

»... »... io5. . . 10 »/» 

3.' période. 

Naissances. . 5oo. . . Ai8. . . 928. . . 92 4/s 
Décès , , . 393. , . 329. . . 722. . . 72 >/5 
»... »... aïo. . . 31 



=dbïGooglc 





(>s) 






i^auff iSiS. 




Naissances. 
D^s . . . 
Mariages . 


. . 43. . . 47- . 

. 18. . . 18. . 

»... ». . 


. 90. 
. 4«. 
. i3. 



- Ce tableau swt en(»re à établir que la population deï 
communes rurales qui avait éprouve une augmentation 
très sensible pendant la deuxième période, semble maiti- 
tenant subir un mouvement rétrograde. 

Le bétùl entretenu dans cette conunune , consiste en 
i3o boeufs , 600 vaches , 10 chevaux de selle , 3o de 
trait, 4 ânes, a-mulets, 1800 moutons, 3oo chèvres, 
70 cochons. 

: Il y a moins de cinquante ans que cette paroisse ne 
produisait que de l'avoine et un peu de seigle ; les progrès 
de l'agriculture s'y sont développés avec avantage , et 
l'on y récolte aujourd'hui du froment. Les prairies sont 
bien soignées, le trèfle y est aussi en usage, en sorte 
que les habitans trouvent dans les bestiaux que l'abon" 
dancé du fourrage leur permet d'engraisser , de nouveaux 
moyens d'aisance. 

Depuis long-temps il se tient diaque année quatre 
foires à St-Martin : la première , le mardi qui précéda 
le mardi gras ; la deuxième , le 6 mai ; ta trobième , 
le . 10 août , et la quatrième , le 9 décembre ; elles 
sont très-fréquentées , surtout par les marchands de 
bestiaux et les bouchers ; mais depuis le retour de 
l'ordre , on a établi un marché le lundi de chaque 
.semEtine , qui attire beauraup de monde , il abonde 
surtout en denrées de ménage , comme beurre, teufs , 
volaille , fromage , etc. } les coquetiers viennent se pour- 



DiailizodbvGoOgle 



C3o) 
voir de ces objets qu'ils revendent pnsuile ii Lyon : on y 
trouve aussi de l'œuvre , du fil et de ta laine du pays. 
Depuis que ce marché existe , on a organisé à St- 
Martin des filatures de laine et des ateliers de draperie. 
Une branche d'industrie introduite dans une contre , 
est presque toujours , lorsqu'elle s'y acclimate , l'occasion 
de nouvelles ressources , parce qtt'elle fonde 1 émulation , 
qui donne aux talens tout leur essor. 

On a fait, dernièremcint des fouillas dans ta partie de 
la commune appelée la bassecour , dans l'espoir d'y 
découvrir du minerai de plomb ; mais les indications 
ayant été trompeuses , les recherches ont ce$sé. 

Non toÎD du bourg , da côté de l'est , sur un monll- 
cule élevé et entouré de bois , dans une posldon extré- 
mementpittoresque, est le château de la Bàtie^havagneux; 
le plateau sur lequel il repose est peu spacieux , .mais 
l'âpreté de ses abords , les eaux qu'on a dirigées sur ce 
point , les précautions qu'on a prises pour en rendre, 
l'accès difficile , ne laissent aucijn doute que ce n'ait été 
anciennement un poste militaire de qudque importance. 

Poncet de la Bâtie , damoiseau « fils de dëfunt Ainard . 
de Kochefort , chevalier , fit hommage de ce château de. 
la Bâtie, èem 1^ mois de juin 1283, â Guidiard de St- 
Symphorien., prévôt des obéanciers de Rochefort , sous- 
la condition que cette soumission à l'église ne nuirait 
point au fief qu'il pouvait devoir au comte de Forez et 
à Gaudemard de Jarez. 

Hugonet de Chavanne, damoiseau (i) ^ était sfsgneurdu. 
fief de la Bâtie en iSgo; il vendit, le i6 mars de lambine 

(t) C'est sans doute de ce Chavanae qu'est dérivé le nom 
de Chaff^ieu donné an fief doot il était propriétaire. 



=dbï Google 



(3i) 
anti^e, à M. Gitet d'ÂlIwn , obÀmcièr de Rochefini , 
toute la juridiction et seigneurie qu'il possédait dans le 
mandenient et château de Bochefort , soit k cause de 
sa maison forte de la Bâtie , soit en vertu des droits que 
lui avait conserves l'accord de .i3o2 , dont nous paij«- 
rons. NoUcKichard de la Folliade, au nom de Simonne 
de Gras , sa femme , propriétaire de ta moitié du château 
de la Bâtie , fit le fief au chapitre pour cette propri^é , 
le 23 août 1470 , i geaoux, sans capuce ni ceinturé. 
Pierre de Chavanne remplit (% même devoir en 1 392 , 
pour la portion qu'il avut à ce même château , ainsi 
que Menard de Oiavanne en 1 4o€. 

Ce manoir seigneurial joaissant du droit de justice , a 
appartenu pendant plus d'un siècle à l'une des hranchts 
de la famille de Camus ; il a ensuite passé au marquis 
de la Roque-Pluvinel. 

Le hameau de la Chèvre dépendait de la justice de 
Saconay. 

Rochefort n'est distant de St-Martin qae d'dn quart 
de lieue , au nord de cette commune. Sa petite église' , 
dédiée à St-Xâurent , n'^ plus desservie que par le 
çut-é de St-Martjn. Auprès de cet édifice , sont les ruines 
d'une ancienne forteresse , chef-Ueu d'une baronnie dé- 
pendante du comté de ïiyon > composée des paroisses 
de Rochefort, St-Martin-en-haut et Duerne. Le chapitre 
ffûsait administrer la justice , avant la révolution , dans 
le château de Rochefort ; il y avait même un notaire 
établi dan» le village , mais cette résidence a été' aban- 
donnée. 

La terre de Rochefort a ^qipartenu très-anciennenoent 
à une iàmille du même nom. Le chapitre de l'église de 
Lyon ayant' acguiS} par t'é^nge de riyS , avec le 



bï Google 



( 30 

comte de Forez -, le haut fief de cette comthuiie j chefclid 
çeu i peu à s'y créer des droits et un domaine utile* 
' Reynaud 'de Forez , atchev^ue de Lyon » acheta 
d'abord la seigneurie de ce château , ainsi que son obi-* 
iuaire l'indique. Pai? un acte du mois de mars t2hS ^ 
Etienne de Lymans , trésoi-ier du chapitre ^ agis- 
sant au nom de ce corps illustre ,, obtint de Ponce 
Ferratier , citoyen de Lyon , la cession de tous les 
droits et usages que ce même Ponce avait achetas dans 
lemoisde juillet 12S4, d'Albert Meschln de St-Galmier , 
clerc de IV^Kse de St-Just , moyennant 620 liv- vien- 
noises y soit dans le château , seu villa de Rupe /orli^ stàt 
dans le mandement , surtout dans les paroisses de Duerne 
et de St-Martin-^es-Ânneaux , même ce qui était tend 
en fief de lui. 

Guillaume de Monteux , damoiseau j reprend en fief^ 
par acte du mois de mai 1 277 4 des obéanciers de Roche- 
fort, Guichard de St-Sympborien , prévôt de Fourrière j 
et Pierre de Augusta , archidiacre , des servis et le mou- 
lin (^^Aa/^» moyennant le bénéfice de 13 Ut. viennotses< 

Hugues Arrid, dievalier , fait hommage, le 6 ded 
kalendes de juillet 1283, aux obéanciers du m^me lieu j 
de tous les biens qu'il a dans le château de Rochefort. 

Par un acte du mois de mars 1266 , Ponce de Roche- 
ibrt , chevalier , règle par la mëdiatiod de Milon de Vaux , 
doyen de l'église de Lyon , et de Pierre de Mal voisin , 
chevalier, avec les obéanciers, les droits de haute jus- 
tice qui lui appartiennent dans le château et le mandement 
de Rochefort } la punition des malfaiteurs par le dernier 
supplice , demeure réservée aux obéanciers , mais à la 
diarge de prendre l'avis de Ponce , dans le jugement djs 
oondïuination ; ù le coupable était sujet de cederniec « 



DiailizodbvGoOgle 



(33) 
tl lui ^tait permis âe le ganter josqu'à la prtUTe acquise 
du d^lit , à la charge de le remettre aux officiers des 
obëaociers pour lui infliger la peine ; ù elle était com- 
muée en amende, les trois-quarts en appartenaient aux 
obéaniners , et le quart k Fonce. Il en était de même 
pour toutes left autres punitions pécuniaires. Ponce de 
Rodiefort se reconnut peur toutes ces choses hemme-lige 
des obéanciers. 

Autre Ponce de llochefort , Ëls et héritier d'Âmaudi 
petit-iils de celui qui avait souscrit le traité de 1266 , 
vend au chapitre de l'église de Lyon et i .son doyen , 
par acte du mois, de décembre i3oi , tout ce qu'il pos-* 
sède dans le maiHlement de Rochefort , moyennant 
loo liv. viennoises. Le vendeur se soumit à faire ratifier 
l'acte par Jean son Bis , aussitôt qu'il deviendrait majeur. 
Phélicia , épouse de Ponce , l'approuva. Jean d'Ampuis , 
moine d'Aînay , Guigon Malamoschi , chevalier , Pierre 
de Cbaysseu et ta Guespe Délaye , damoiseaux ^ furent 
les témoins de ce entrât. 

Le 4 des kalendes,'de juillet i3ia, Jocerand et Girinet 
de Rochefort , damoiseaux , font hommage au chapitre 
de divers biens qu'ils possèdent en franc aleu à Roche- 
fort , Thurins et Roatalon , moyennant 5o liv. viennoises. 

Un accord passé sous le sceau de Pierre d'Eschalon , 
officiai, le dimandie de la passion i3o3 , dans l'hàtel 
de la précenterie, à Lyon (i) , entre Aimon de Quarts , 
précenteur , Hugues de St - Symphorîen et Anthelpie 

(1) Une dëlibératioD du chapitre, du mois de juillet, 
méqie année, porte qu'il araît ét^ dépensé 120 ir. de la 
fbadatioD de Ponce de Vaux , pour réparer le château d4. 
Rochefort. 

Tome ri 3 



. D,a,l,zt!dbvGpOgIe 



(34) 
Rigaud , chanoines de l'église de U même ville , oWan- 
àers de Hochefort , d'une part ; religieux frère Atlaud de 
St-Romain , commandeur de l'hôpital de St-Jean de Jé- 
rusalem , à Chazelles , d'autre part ; noble Ârnulpfae de 
Fontanays , chevalier , Hugue de Charanne , Ponce de 
Rochefoil , Guillaume de Montelz , damoiseaux , et les 
autres nobles' et vavasseurs ( arrière-vassaux ) de Roche- 
fort , encore d'autre part , au sujet de la juridiction sur 
' quelques parties de ce mandement , contient des dispo- 
sitions si remarquables sur les usages de ces temps de 
féodalité, que j'ai cru devoir les consigner id. Il fut 
stipulé : i.* que toute punition corporelle , sort de mort, 
soit de mutilation de membres , émanerait des officiers 
des obéanciers ; mais que les amendes ou commutations 
de peines seraient divisées : une moitié appartiendrait à 
ceux-ci , l'autre , au seigneur sur la terre duquel le 
délit aurait élé commis ; 2.'' que chacun des seigneurs 
pourrait faire arrêter ses délinquans sur sa terre, à la 
charge de les renvoyer aux juges des obéanciers pour les 
cas de haute justice ; 3." que chacun des seigneurs con- 
serverait juridiction et profit sur son -sujet , pouc le 
guet et garde; 4-' qu'ils ne seraient point tenus de l'érà- 
sion des prisonniers ni du mal jugé 4 à moins qu'il n'y 
eùtdol; 5.» que les obéanâers ou leur châtelain don- 
ner^ent seuls les mesures du blé , vins et choses vé- 
nales qui se débiteraient dans le mandement ; 6.° que les 
objets donnés en gage , seraient vendus publiquement au 
mieux- ofirant , sous l'orme de la place , un jour de 
dimandie,de l'autorité des obéanciers, et que,s'ilnese 
présentait aucun endiérisseur , ïl serait loisible de les 
porter ailleurs les autres jouïs ; 7.^ que ta connaissance des 
délits commis par les hommes et les femmes justiciables 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



C33) 
dû commandeur ël des nobles , surprise en adultère f 
appartiendrait de plein droit aux obëanciers ; mais que si la 
peine était conrerlie en une amende , le montant en serait 
partagé entre eux (i) ; 8.* que les trois jours pendant 
lesquels les vassaux devraient trarailler à réparer les murs 
du vieux château , seraient choisis dans l'intervalle de la 
fête de St-Michel ( 29 septembre ) au carnaval ; qu'ils ne 
pourraient l'étrt à une autre époque qu'en cas de néces* 
site absolue ; 9* que les vassaux du commandeur et àti 
nobles , demeurant hors la ville, ne pourraient être con- 
fraints par les obéanders ou leur cbdtelain , à payer le 
vingtain du château et bourg de Rochefort , à faire guet 
et garde , ni à les suivre à cor et à cri , si ce n'est pour la 
défense du château et mandement de Rochefort ; mais qu'ils 
seraient tenus de se rendre aux maisons fortes du com- 
mandeur et des nobles , s'il y avait quelque chose à faire j 
lo.' que le commandeur et les nobles pourraient , aussî 
bien que leurs gens , mener et faire conduire à Hochefort , 
en temps de guerre , leurs meubles , à' la charge de se 
soumettre , dans ce cas , à la cour et juridiction des' 
obéanclers , qui seraient^ obliges de lès aidet et de les dé-* 

(1) Une sentence du juge orclÎDBÎre de Eochefort , du i3 
mai i5ç)i4 condamne lin homme et une femme, convaincus 
cTadaltère , tt courir et trotter nus depuis la priBOti jas< 
qu'aux conâns de la juridietioa. Ordinamui fere currendot 
at' trouotdos maio» a dîctit careeribu* RupU Jbrtit in 
quitus- detmabanlur pritonaarii utque ad finem- furitdio» 
tiorUs'.... Et hoc juxla morem tolilum et hoc ralione et ex-, 
causa dicli aduUerii commisti notarié et publics ]ter 
eosdcm reoa. L'obëancîer commua la peifie en une amende 
de Ga BOUS, dont les condamnes soascrivireut , le 19 du 
même mois y ûaé olitigatiou. 



DiailizodbvGoOgle 



(36> 
fendre ; ttfi que le diàtelaîn, juge ou pr^6t , élsiUt à 
Rochefort ^ jurendt à son avènement , entre les mains de» 
nobles , l'un d'eux recevant le serment , d'observer le 
traite en tous ses points , et que les nobles en feraient 
autant dans les mains du juge. Présens à l'acte Jean de 
Cûndiieu , dit Mellier , Pierre de ûenas et Barthélemî 
de la Poype , clercs de l'élise de Lyon. 

Ce traité fut conBrmë, le i3 janvier iSgS, par le cha- 
pitre et les obéanciers de Rocbefort , et par frère Robert 
de Cbâteauneuf , commandeur de Chazeiles et de Saulzy ; 
il fut de nouveau arrêté que les hommes de la comman-' 
derie ne contribueraient pas k U garde ni aux réparations 
du château de Rochefort , mais seulement à celles des mai- 
sons du commandeur, à l'exc^tion des trois jours entre 
la St-Michel et le carnaval , qu'ils étaient obligés d'aider 
de leur personne pour la construcUon et la réparation du 
vieux château et bourg de Rochefort. 

L'accord de i3o2 avait éprouvé des difGcultés. Girard 
de Villeneuve , clerc du roi , dtoyen de Lyon , pos- 
sédait des biens à Rochefort , il voulut se soustraire à 
l'autorité du chapitre ; cependant il finit par se sou- 
mettre. Un acte intervenu entre lui , Guillaume de 
Thurey , doyen de l'église , et le chapitre , le 6 novem- 
bre 1342, termina leurs différends. Villeneuve reconnut 
que les obéanciers avaient toute juridiction sur son tèn,e- 
ment et ses hommes dans l'étendue du mandement de 
Rochefort , que ceux-ci étaient tenus de wivre le cor et 
le cri des obéanciers , sous la condition que leursban» 
et amendes , jusqu'à sept sols, lui appartiendraient ; que 
celles qui excéd^aient cette somme , jusqu'à 60 sols , se 
patiageraient , et que celles au-dessus, seraient aux obéan- 
ciers. Jeannette , femme de Girard | ratî&a l'acte , que 



DiailizodbvGoOgle 



( 37 ) 
souscrivirent Pierre de Vergeyo et Pierre de St-Iu!îen , 
notaires publics. 

Un arrêt du parlement de Paris, du 19 dëœmbre i38o, 
condamne , sur la demande du chapitre , plusieurs de 
ses vassaux de Rochefort , de faire guet et garde , et de 
travailler à réparer ie château , attendu , est-il dit , que 
les ennemis se montrent dans la contrée. L'arrêt dis- 
pose même qu'il sera exécute par provision à cause du 
danger. Cette indication confirme ce que nous a trans- 
mis l'histoire , qu'après la mort de Charles V , arrivée 
le 16 septembre de la même année , il se manifesta des 
mouvemens dans presque toutes les provinces du ro- 
yaume. La minorité des rois est presque toujours pour 
les peuples un t^mps de calamités. 

Un procès - verbal du 6 novembre 1^17 ^ fait par 
André Chevrier , citoyen de Lyon , commissaire nommé 
■par te bailli de Mâcon , pour visiter les forteresses du 
Lyonnais , en exécution des lettres patentes du roi 
Charles VI, du 3i août précédent, constate qu'il a 
examiné soigneusement te chftleau de Rochefort , indique 
les réparations qu'il s'agit de faire , et ordonne aux 
habitans d'y travailler sans délai ; il défend au surplus 
au châtelain d'y laisser entrer aucun ennemi du roi. 

Cette mesure était occasionëe par la triste situation oit 
Se trouvait ta France. La réunion qui eut lieu cette 
ann^e , entre la reine Isabeau de Bavière et le duc de 
Bourgogne , donna naissance à diflërens partis. Le roi 
des Romains menaçait Lyon , l'anarchie la plus complète 
désolait le royaume : cet état malheureux dura, plus de 
vingt années ; la fidélité des Lyonnais envers Qiarles VII 
ne se démentit pas un seul instant dans cette longue 
période , et cette persévérance fut utile à la province. ' 



DiailizodbvGoOgle 



( 38 ) 

Les' ronctioDS <ie eliâtelaia de Rochefort arairat éié 
jugées si importantes ', que l'on avait attribué à celui qui 
en était pourvu « entre autres dnûts y une portion de 
dixme , appelée de la Châtellenie ou de la Fai^ine, ta- 
-quelle se levait au Massaf^ de diez Gervais et autres 
'lieux circonvoisins. Hector Faure y bourgeois de Lyon , 
capitaine châtelain , et lieutenant de juge de Rochefort , 
s'en désista par ade du 28 avril i'toS , en faveur du 
mansionnaire , et le diapitre approuva cette disposition, 

Rochefort y dief-lieu d'une baronnie « pourvu d'un 
siëge de justice , abritii par une forteresse importante, y 
ayant des mesures particulières y est tnen déchu de ce 
qu'il était autrefois } il ne présente plus que des ruines 
et les lambeaux de son ancien lustre. Des chaumières 
remplacent aujourd'hui les demeures gothiques des fiers 
paladins à qui la garde du château était confiée.... Ainsi 
le temps , dans son cours , apporte de notables chui- 
gemens. 

St-Martin a pris , au contraire , une plus grande con- 
sistance ; îl a absorbé dans son enclave Rochefort , duquel 
il dépendait auparavant. Nous avons recueilli peu de 
renseignemens sur son anden état, 'mus ce peu doit être 
révélé ; car c'est en étudiant le passé , que l'on se forme 
des règles sûres pour se guider dans l'avenir. 

Nous trouvons qu'au mois de septembre i3oi , Guil- 
laume Baras , damoiseau , vendît à Pierre Devitte , citoyen 
de-Lyon, divers cens, droits et usages qu'il possédait 
en franc aleu dans la paroisse de St-Martin-des- Anneaux ; 
que le i5 juillet 1 323, dame Clémence, veuve de Hugues 
de Ctiavanne , damoiseau , et Jean de Ghavanne , son 
fils , aliénèrent à Jean d'Ambronay , trésorier de l'église 
de Lyon, plusieurs cens et servisses la même paroisse , 



=dbïGoogIe 



(39) 
moyennant ^2 Ur. viennoites bonnes ; que le 8' mai i35t, 
Pierre de Sancieu , perpétuel He l'égUse de St-Paul et 
curé de St~Martin , accorda à Menard de Chavanne , 
damoiseau , la faculté de retraire quelques servis qu'il 
avait vendus à Clénent Ferroyl , aussi perpétuel de 
St-Faul; que le 6 décembre 1397, Hugonetde Chavanne, 
seigneur de la Bâtie , passa vente à Simon et Pierre 
Charpin , tabulions publics , moyennant 7 liy. 5 sols 
hHriiHMB , ^tant utyl fiuwu d'or et le quart d'un autre , 
d'jin cens de six sois viennois et deux ras d'avoine , k 
percevoir sur la paroisse de St-Martjn-des-Anneaux , et 
dépendant du fief des doyen et chapitre de l'église de 
Lyon ; que le 22 mai 14^3, noble homme Louis de 
Bron , damoiseau de Riverîe , chambellan du roi , con- 
céda aux. habitans du lien de Piney et ^ ceux qui leur 
succéderaient, en. reconnaissance des services qu'ils lui 
avaient rendus, la permission de mener paitre leurs 
bestiaux au bois appelé U grand Malfeval,ù& à St- 
Martin-en-hàut , sous une rente annuelle de i8liv. , 
et à la chaîne du servis au seigneur direct ; que le i4 
mars i485 , Guidon Bourgeois , curé de St-Rfartin-des- 
Ànneaux et sacristain de l'église de Lyon , traita avec le 
même Louis de Bron , au sujet de la portion de dîxme 
que ce dernier levait à St-Martîn et que le curé soute- 
nait lui appartenir. Les parties convinrent que Louis de 
Bron continuerait à jouir de sa- portion de dixme , à 
tacharge. de payer au curé cinq sétiers de blé de tous 
grains , mesure de Rochefort , sans préjudice de deux 
bichets de seigle et deux ras d'avoine , dus au chapitre , 
lequel ratifia ce traité le 17 du même mois. Enfin , que 
le, chapitre accorda, le tt août 169S, à Raymond de 
Madière , ëcuyer , conseiller honoraire en la .sénéchaussée 



DiailizodbvGoOgle 



( <• y 

et présidial de Lyon, propriétaire d'une maison appelée hi 
Carrière ^ma^ St-Mattin, U permission de faireconstruire 
trois autres tours à sa maison qui en avait dt'.jà une, aRn 
de lui donner plus de régularité , sous la condition néan- 
moins de ne faire mettre aucunes meurtrières , créneaux 
et girouettes , et de ne prétendre aucun droit ni marque . 
seigneuriale.' Ainsi la féodalité expirante cherchait enœre 
à retenir quelques débris de ses anciennes prérogatives. 

J'ai dé)à signalé d'une manière honorable le caractère 
des halûtans de St-Martin : j'ajouterai que les orages de 
la révolution n'ont fait que développer avec plus d'énerpe 
leurs heureuses qualités. Pieux , hospitaliers , amis de 
l'ordre , loin de céder aux séductions du siècle , ils n'ont 
laissé aucune infortune sans secours ; on les a vus s'ex- 
poser dans nombre de circonstances aux épreuves les 
plus CTuelles pour sauver des malheureux qui s'étaient 
confiés à leur foi. Rien n'était capable d'ébranler leur 
généraux dévouement ou de ralentir leurs démarches. 
Cette conduite est d'autant plus digne d'éloges , que la 
commune était soumise à une dixme très-^levée , qui 
s'étendait même sur les agneaux et les porcs , i des im- . 
pots accablans et à des droits seigneuriaux extrêmement 
onéreux. Les temps de trtbulation sont ceux oi^ appa- . 
raissent , au milieu des plus grands crimes , les plus 
grandes vertus } il est glorieux pour la commune de St- 
Martin de n'avoir à rendre compte que de bonnes actions. 

En itji5, une compagnie formée à Lyon pour la' 
défense du trône , sous le titre de chasseurs d'Henri IV , 
commandée par le comte d'Espincbal , vint occuper St-^ 
Martin-en-haut à ta fin du mois de mars ; mais un détache^ 
ment de gendarmes , mis à sa poursuite i s'étant présenté , 
le? chasseurs qui n'étaient pas en force, se retirèrent dans . 
les bois, d'oà ils gagnèrent l'ÂuVergne. 



DiailizodbvGoOgle 



(40 



STATISTIQUE - LANGAGE. 



NoDvellei additiotu et corrcctioiu ponr I« Dictiotuuiire An nuuvaii 
langage , et reniarquea de grammaire et d'dtymologie «nr quelqoM 
expreuioni qui sont ou qui ont Hi luiUe* à Lj^a. 

AIGUS , eau. C'est un terme patQis. Le, Duclmt , sur 
un passage de Rabelais (i) , 1 , 24 > où l'on trouve du 
çia aiguë pour du vin mêlé ^eaa , dit qu'il est usité 
dans une partie de ta Gascogne et à Lyon , où les bate- 
liers disent : Beau roussew , voulez-vous passer X'aigut , 
pour dire, la rivière. Il aurait pu ajouter que cet ancien 
mot est rest^ dans quelques noms de ville, tels i\\i'Aigues- 
mortes , AigHes~i>ivtt , Aigueperse , Aiguebellc' , et 
qu'on le recontiait encore dans les mots aiguière , air- 
guadt , aigue-marine , etc. 

AiHAi , nom d'un quartier on paroisse de Lyon , qui 
s'appelait autrefois Athanacum. C'était le si^ge d'une très- 
ancienne abbaye qui a subsisté jusqu'à la révolution. 
Alhanacam , suivant les uns , dérivait du grec alha- 
natos y immortel , par allusion aux martyrs immoles en 
cet endroit ; suivant les autres , c'était une corruption 
m Aihenaum. On croit que l'église d'Âinai est bâtie sur 
l'emplacement de l'antique AÂénée. Dans un curieux 



(i) On peut d'natmit mieux citer Rabelais dans an dictionnaire du 
langa;;* lyonnais , que cet autenc a habite' I.;o& où 11 fût pendant 
quelque tenq» m^ecio de l'HAtel-Dlen , et qu'on rencontre dans ses 
oarrages de,n<qiibreux souvenir! de tim séjour dans .notie TÏlle. On . 
compte faire de ce dernier point It sujet d'un mémoire paiticidier. 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



( 4a > 
mémoire sar les Cryptes , églises et chapelles de la pilfe 
et faubourgs de Lyon , place à ta léte de l'Atmanach de 
cette ville de 1755^ on donne, pag. ig , une autre 
^tymologîe du nom à'Ainai\ qui est singulière et que 
je n'ai vue nulle autre part : « C'est la célèbre abbaye 
y des deux rivières de Lyon , en latin amnis et amnis^ 
» et par abbréviation gauloise , Ais a aïs , et dans la 
» suite Aisnai ou Ainai. » Crédit fudaus Apelta. 

Afuj.2', bdqoille , potence. Du latin anilis , de vieille. 

ÂRAiRE , selon Nicot , signifie charrue en lyonnais. 
On ne le dit plus. Il venait du latin arairum. 

AssoxEMEMT cst maintenant «très - français et très- 
uâit^ : on le trouve dans presque tous les ouvrages 
modernes d'agronomie , où il désigne l'ordre et les chan- 
gement de cultures qui conviennent aux terres , selon 
leurs diverses qùalitës. Cependant il ne figure pas dans 
le dictionnaire de l'académie : œ qui m'engage à le 
placer ici. 

Bacom. Le Duchat, sur Rabelais , I , i5 , dit que 
èacon , dans le Lyonnais , dans le Dauphin^ , dans le 
Poitou et dans la Lorraine , de même qu'en Angleterre , 
«gnilie du lard. Je n'ai jamais entendu personne l'em- 
ployer à Lyon. 

BuiiTEAu , blutoir ou bluteau. Le pria barUeau , le 
premier blutoir. Voy. plus haut pag. ii et i5. 

Bkcub , petit bateau couvert d'une toile , dont on 
se sert sur la Saàne. Il est très-ancien : du Troncy 
l'a employé dans son Discoars du grand trhmpM* 



DiailizodbvGoOgle 



(4Î) 
fait à ï^on^ iSSg, pag. 17 , lign. à3-25 : Au mi- 
(I lieu de la rivière de Saône toute couverte cle petit» 
u bateaux qu'ils appellent ï>e5dies ; a et Paradin , dans 
ses Mémoires de l'hht. de Lyon, 1^73, pag. 371 , 
lîgn. 36-38 : a Auquel lieu se trouva grande multitude 
» de gondoles et besehti diargées de diverses pièces d'ar- 
» tillerie. » M. ïouy , VHermile en province , ion». V , ' 
pag. 378 , lign. 1 , a sans doute voulu écrire ce mot ; 
. nais son imprâneur a mis bûchers. 

Casotu* , mauvais acteur qui joue sur les thëàtres 
de province. J'en ignore l'étymologie. - 

Cakus ou canu , au fëmiain eaause , ouvrier en soie. 
Il est aussi ad)ectîf : le langage çanu. 11 existe des chan-* 
sons et d*autres pièces de vers écrites en ce langage. 
L'ëtymologie de ce nom m'est pareillement inconnue. 

Carcabead , relevé périodique et officiel du prix du 
blé , qui se faisait le samedi de chaque semaine à la Gre- 
nette par un des échevins. Voy. plus haut pag. x5. 

Charabarat , nom qu'on donne ici au marché aux 
chevaux qui se tient tous les samedis dans la rue Vau- 
becour. M. Cochard , Description hisioriqae de Lyon , 
pag. 57 , dit que ce nom vient sans doute de chiir à 
barat , chair trompeuse ; et il ajoute : « Barat , dans le 
i> vieux bngage , signifie tromper. On sait qu'il n'est 
» pas de marchés où l'on soit plus exposé à être trom- 
» pé que dans ceux aux chevaux. » On lit ce qui suit 
dans le dictionnaire étymologique de Ménage , v.** Barat , 
où l'auteur diffère d'avec notre collège sur le premier 
des deux élémens dont se compose le mot charabarat : 



i:,., Google 



(44) 
« Dans le Dauphiné , àlroîs lîeues de Lyon » il y a une 
» chapelle appela la Chcpelle de Sl-Hours , aui envi— 
» roofi cle laquelle il y a ànq ou six maisons pour les 
» pèlerins qui viennent en dévotion à cdte chapejle , le 
» lundi de pâqnes et le lundi avant la St-]ean , pour 
» guérir de la sciatique et des maux de jambes et de 
» pieds. Ces jours-là , il y a en ce lieu une grande foire 
» de bestiaux , qui s'appelle ta foire de charabarat , dont 
» le privilège est que , quelque tromperie qu'on fasse 
» dans le troc des animaux , on n'est point oblige de les 
» reprendre \ et pour cela on crie par la foire : Cka- 
u rabarai, qui a mal son dam. Ihns le langage du 
» pays , charabarater , signiBe troquer...» Charabarat 
» a ëlë formé de carum qui signifie cher , et de baralf 
» qui GÎgniRe tromperie. Les Italiens disent de même 
» baratiiere , pour dire un homme qui trompe , et par- 
y> liculièrement au jeu. Ils disent aussi barailare , pour 
'» dire changer , troquer , permuter..... » 

Chevillibre ( et non éheviUard , comme on l'a im- 
primé dans X'Hermite enproviace , volume dté , pag 259 )\ 
ruban de fil. 

Cible ou sîbU , but , blanc. M. Cochard en a fait 
usage, Archives du Rhône , tome IV, pag. 283,lign. 22. 

Craqiwlin , sorte de pâtisserie particulière à Lyon ^ 
qui ressemble à l'échaudé de Paris , quant au goût , mais 
dont la forme est diifërente. C'est une petite couronne 
garnie de pointes. Le verbe craquer , qui est une ono- 
matopée , parait être la racine de ce mot. 

Douane est un mot français. Je ne l'enregistre que 
pour noter que , d'après Spelman , cité par Ménage 



DiailizodbvGoOgle 



( 45 ) 
âans son dîdioniiaire élymoto^que > il est 4'origine 
lyonnaise. 

Emihkht * pour imminent. Vn danger imiàenl. C'est 
une faute grossière et assez commune. 

'£»QUiLU!T , pour iaqtaiin , du latin , iaguilitais , qtasi 
ûuotims , locataire , voisin , habitant la mÂme maison. 

Eqobtillss , balayures. On troave escwUUs dans 
un de nos actes consulaires , date du 24 novembre iSgo. 
De l'italien Scoviglia qui, à son tour, dérive peut-être 
du latin quisquilia, Voy. La MonnOye , Ghss. bourgui- 
gnoa f v>^ Equevilte. On a dit dans un article de joht-* 
nal sur l'ouvrage de M. Motard que ce mot venait plutAt 
de la phrase latine, toUe hac vUia : c'est un badinage. 

Etagèss , rayon' d'armoire ou de bibliothèque. 
M. Coch^rd } Description hiiloriquc de Lyon , pag. 118 , 
lîgn. 30. 

FsHAiH C pain ). J'en aî indique la significatk» et 
l'étyinologie plus baut , pag. 10. 

FoORviiaiB i montagne ou colline trèsr^lev^ qui 
dmùne la ville de Lywi , et où se trouve une chapelle 
célèbre dédiée à la Sainte Vierge. Oa croît communé- 
ment que Foarvière est une corruption de forum vêtus 
ou Ae forum Veaeris. Voyez tou» nos historiens. Busiaa 
Arroy , Traité des usures , Lyon , P. Guillimin, 1674 , 
pag^ 75 , le fait venir àt forum boarium , marché aux,. 
boeu& : suivant cet auteur , le marché aux bestiaux qui 
se tient actueUnoent à &-}ust > w tenait autrefois sur . 
le Muamtt ^f ouryière. • 



DiailizodbvGoOgle 



<4S> 
GAn*H ,- rtom par lequel on design* & Lyon un em- 
ployé de l'octroi ou des autres contributions indirectes. 
On en donne l'ëtymologie suivante qui n'est sans doute 
qu'une plaisanterie : lorsqu'on voulut établir les droits 
d'eatrée à Lyon ^ on ne put trouver personne qui con- 
sentit à se charger de leur, perception. On fut i^igé de 
faire venir des gens de Gap : de là gapiùa. 

GoTABDs , serpe ^ serpette. 

HoucBE , taille de boulanger ou de boucher. Peut- 
être du laUn sulcus , trace , ùUon. 

HovcBEn , tourner sens dessus dessous , par un' 
mouvement brusque du hras , ce qui est dans un "plat , 
dans une casserole oU dans une poêle, quand le mets 
étant cuit d'un cbXé , on veut le faire cuire de l'autre. 
Houcher une omelette , un malte-Jaim. Voy. ce dernier 
mot dans le dictionnaire de M. Molard , qui a omis hou- 
cher dans le sens que je viens d'indiquer. 

Mache-ciloiite. k Ainsi yindrent ( les Gastrolalres ) 
» devers messere Gaster , suivans ung gros, jeune , puis- 
» «ant ventru , lequel sus un long baston bien doré , 
» pertoyt une statue de bois mal taillée et- lourdement 
» paincte telle que la desaj-ipvent Piaule , Juvenal et> 
» Pomp. Festus. Â Lyon , au carnaval ,on l'appelle Mâche-, 
n crouste : ils la nommoyent Manduce. C'estoyt une effigje> 
» monstrueuse , ridicule , ' hideuse et terrible aux 
» petits enfans , ayant les œils plus grands que le ventre 
n et la leste plus grosse que tout le reste du corps, avec 
» amples^, larges et horrlficques masdioueres bien en- 
» dentelées , tant au-dessus comme au dessoube : le»-' 



DiailizodbvGoOgle 



C 47 ) 
»'-que1Ies avecques l'engin d'une petite ohorde cachM 
» dedans le baston doré l'on faisoyt l'une contre l'autre 
» terrificquetnent cliqueter , comme à Metz l'on faict 
» du dragon de Sainct Clément. » Rabelais , Pantagruel^ 
Vf ^ 59. Le Duchat remarque dao9 une de ses notes qu'on 
ne porte plus à t/yon tette figure ^ quoiqu'on y eh parle 
encore , et qu'on y menùce les enfans de les Jairt man- 
ger à la masche-croute. Du reste , Rabelais n'est pas 
le seul auteur qui fasse mention de l'ancien usage de 
porter ce hideus épouvantai! pen3ant te carnaval : on 
trouve dans le Discours des spectres ou visions et appa- 
ritions «f esprits.,,.. , par Pierre le Loyer , conseiller au 
Prësidial d'Angers , 3.' ëdit. , Paris , Nie Buon , 1608 , 
in-4'** 1 pag. 2o3 , le passage suivant : a Les Romains 
» ont eu leur Manducus , niasquè fort ridicule , ayant 
» une large et profondË bouche , de graines maschoueres 
y et cracans sans cesse des dents. Cette masque , dit 
» Feste Pompée , se portent solennellement en procession 
» es festes , non tant , ce croia-je « poar Ja religion que 
» pour donner-de la peur aux enfans. Et telles masques 
» n'ont pmnt enceresesté bannies- de la c^resUentëi Car 
» nointenant en quelques villes principaies de Fronce , 
n se void un masche-crouste , maniant les babines comme 
» tm Manducus , et puis encores ailleurs y a une mas- 
» que ayaat le visage large et les "dents longues et 
» aigu€s , appellée vieille denline , et pour apparier çeste 
n vieille, un grand ctaquedent lui sert d'escorte &. de 
» compagnie , nommé Lez-yeux-bleuz , parce que c'esf 
» une grande masque loudie et horrible d'yeux qu'elle 
» mouve sans cesse, n 

, Major. « M. l'abbé Mongez ayant proposé à l'a^émje 
^ (de Lyon) ,' de la part de deux particuliers de cette 



D,a,l,zt!dbvG0GgIe 



C 48 > 
. » yl\k partage de sentiment , la question àe savoir com' 
» ment on qualt£e au feu de piquet les tierces , qua^ 
u trièmes , quintes , etc. qui commencent par t'as , cette 
» compagnie a décidé que , suivant l'usage et le action- 
» naire de l'académie française , il faut dire tierce major , 
» quatrième major , etc. , et non pas majeure. » Procès^ 
verbal de la séance de l'académie de Lyon du aS 
août 1770. 

Pannossë , mou , sans force , sans vigueur. Expression 
populaire à Lyon , à peu près synonyme de ptMte mouit/ét. 
' M. Molard a omis ce mot , évidemment dérivé du latin 
panhuceus , qui offre le même sens , £t dont la raciile 
est paanus , drap , étoffe , linge. 

Pelossb , espèce de petites prunes sauvages fort âprCS. 
On appelle peîoisier l'arbre qui les porte. 

PicufDEAD. C'est le nom d'un jeu mentionné par 
tlabelàis , I , sa. Le Oucbat dit que c'est le volant , 
dans le Lyonnais , et qu& peut-être il y est fait de 
' plumes de pie noires et blanches. Aujourd'hui , à Lyon , , 
. les ' écoliers appellent picandeau un bâton garni de papier 
k L'uade ses bouts, ttk l'autre t d'une pointe ea fer 
• ou d'une épingle, et qui , lancé rvec la main, va se 
ficher dans les portes ou dans les [dafonds. 

PoUDRiBBE. K Noua (Sommes surpris de ne point trou- 
» ver dans le dictionnaire de l'académie de mot pour 
» expriçoer le lieu mk se fabrique la poudre à canon. 
M Dans l'usage , on se sert tantôt du mot pou^reriç , 
N tantôt de celui de poudrière. M. Noël , dans son Nou- 
» çeau dic/iennat're /rahfais'latin , imprimé en 1809, 



=dbïGooglc 



( 49 ) 
» gratta' m-B.* y cket Lenormand , à ParU , a adopta 
* «lui de poudrière. » Note extraite du Journal tle 
Dijon du 7 aoât iSas. Nous avons à Lyon ^ sur te quai 
St-Ben(^t i un magasin à poudre que nous appelons 
ia Poudrière, 

PouLAiLLE , -volaille , a i\è employë par I. B. Rousseau » 
fci )e ne me trompe , et par La Footaine , llv> XI » 
ËiUe 3. C'est la radne du nom de notre rae de (a 
■Poulaâlerie , aïnû appelle des marchands de volaille» qui 
l'habitaient et y tenaient leur mardi^. 

Recuite , sorte de fromage à la créme qu'on sert 
dans de petits plats de faïence ou de terre rouge , et qui 
tst fort estimée à Lyon. C'est du lait de brebis caillé et 
parfumé avec la feuille du laurier. Les meilleures recuUei 
se font au village de Ste-Foy. M. louy , dans X'Hermili 
ta.profiince , tom. V y pag. zSg , lign. zi , en fait 
mention; mais, par Une faute typographique non moin» 
étrange que celles que i'ai relevées aux mots ôecAe et 
theifiUiere , elles y sont nommées ranels, 

RicnET. Faire regret , inspirer du dégoât par son 
mauvais état ou sa malpropreté. M. Jouy j pag. 258 « 
lign. 1 8 du vol. cité ci-dessus , indique ce lugduaeasisme 
qui a été omis par M. Molard. 

SERHkMT , sarment , bois que produit le cep. Rabelal» 
s'en est servi et a joué quelque patt sur le double senâ 
de ce mot pris dans la signification que je viens d'indi'- 
quer et dans celle de /usjurandum. Du Troncy , dans 
Une petite pièce transcrite plus bas pag. 56 : 
£t de bon vin de vny lermenti 
Tome n. 4 



DiailizodbvGoOgle 



(5o) 
BIOGRAPHIE LYONNAISE.- 



irODTELLE IDDITIOS A LA NOTICE SDR BBKOIT DC TBONCT (l). 

Nous avons dit que , suivant toute apparence, Benoit 
du Troncy a'spprfaït originairement Troney tout court 
et qu'il n'avait ajouté à son nom la particule da que 
lorsqu'il obUat la charge de secrétaire de la ville de 
Lyon , dont le privilège était d'anoblîr ceux qui l'exer- 
çaient : cette conjecture se trouve coa&rmée par la 
dénomination qu'il s'est donnée dans deux petits opus- 
cules de sa façon^ qu'on vient de nous communiquer, 
et de l'un desquels nous soupçonnions l'existence, 
d'après une note manuscrite de M. l'abbé Sudan, que 
nous avons dtée , toro. III , pag. 43> 

Le premier est intitulé : Le Discours du grand triûmphe 
Jait en la ville de Lyon , pour la paix faite et accordée 
entré Henri seeond , Roy de France tresckrestien , et 
Philippe , Roy des Espagnes , et leurs allez. A Lyon , 
par ïcatn Saugraîn , ï55g , în-8.* de 22 pages. 

Le second est le complément du premier : c'est la Suytte 
de la description des grands triomphes faitz à Lyon , 
âpres ta publication de la paix. Il porte les mêmes noms 
de lieu et d'imprimeur , ainsi que la même date ; il est 
également de format petit in-8.* et se compose de 1 6 pag. 

Tous les deux sont adressés à Monseigneur ( Benoit ) 

(i) Voy. tom, m , pag, 4a5-43a ; tom. V , pag. 57-58 et l^i-'i^^ 



DiailizodbvGoOglf 



. ( 5> ) , 

BaaiUr (i) ^ vtcaîre gênerai du cardinal de Tourooti , 
archevêque et comte de Lyon , par BenoU Tronry, 

Ainsi, en iSS^ , notre auteur oe s'ëtùt pas encore 
avisé de prendre la particule , dont très*^raisemUable- 
ment il ne se décora , ainsi que nous l'avons dit , qu'en 
1S77 , en devenant secrétaire de la ville. 

Au reste , tes deux opuscules dont il s'agit , et qu'il 
làut i^'outer ^ ainsi que la traduction française du traité 
de Jacques de Pamele , à la liste des autres ouvrages de 
Benoit du Troncjr que nous avons indiques dans sa no- 
tice , contiennent la description des réjouissances extrtf* 
ordinaires qui se firent dans nos murs à l'occasion de la 
paix de^Cateau-Cambrësi sParadin avait certainonent 
BOUS les yeux le premier des deux petits livreb , lorsqu'il 
a écrit le diapitre 3i du liv. lll de ses Mémoires de tkis- 
toirede Lyon Cpag. 358-363 ), intitulé; Grands feuz de 
ioie à Lyon , en lesmoignage publique ^ reioBissance , 
pour raison de la paix entre Us reys chrestiens , en tan 



(1) Benoit Boatier , d'ime mncieniM Amille <la L^dB , ëUit •■«■^ 
(iTopriétaire de la maiioQ de l'AntiquBille. Ok [Mvt coiuaher mr 
ce p«isoaiiBge l'abbë Pemetti , tiyonnois dignes dt mémoire , tom. 1^ 
pag. 36>. Su luisons BTec le* gma de lettres de (on tcMps prouvent 
ign'il n'était pai luî-inéiiK sans littérshire. Gilbert Dachet- lui coMacM 
ànc de «es ëpigranuaes ( pag. 64 de son recneil ) , i la Ute d« la' 
quelle il lui donne la titre de chamarier de St Paul ; il y cëltbre 
•on érudition. La i6a,* pi£«e du lir. VU des TfugcB de Niculai 
Sourbon est intitulde 1 dt Hob. BuUodo et Ben, Battlerio , rirls exi* 
wniU , et la ta.' dea Leltret mùsira d'Etienae d< Tronchet est 
adressée d Menaiear Bualier , grand vicaire de Ljon. Paradin Je 
BOmme aussi dans ta Inscriplions onliques , i la suite de son His- 
toire de Lyin , pag. 1^:19 et 444 i o& >1 le ijaalifie à'official et grand 
vicaire de MonMigntm r i'Are k eir é fu* , «t «A il pwlc da sa uai«9B da 



=dbï Google 



( 5» ) 
1559* î' i^'^ gu^i^ f^t qu'abréger dans ce diapilre i^ 
narration de du Troncy ; mais il parait que ta Sayite 
lui a été inconnue ; car il ne dit mot de la continuation 
des fêtes qui est l'd>jet de cette SuyI/e : son rédt n'em- 
brasse que ce qui se passa du i6 au 3o avril exclusive;- 
ment, tandis que les fêtes se prolongèrent jusqu'au iS 
mai inclusivement. Il n'a traité , comme on le voit, que 
la moitié du sujet. 

Rien «île plus curieux que la description de ces fêtes , 
et de plu» propre à faire connaître le goût qui régnait à 
cette époque. C'est une magnificence et un luxe d'un 
genre vraiment singulier. On prodiguait les emblèmes , 
on poussait l'allégorie jusqu'à perte de vue. On prome- 
nait dans les rues des personnages symboliques , au 
milieu des parades militaires, et quelquefois même au 
•milieu des procesùons. Des représentations bizarre^ 
avaient lieu sur nos places publiques et principalement 
sur DOS fleuves , à l'aide du charpentier , du décorateur 
et de l'artiflder. Le chapitre de Paradîn , ci-dessus cité, 
auquel nous renvoyons les lecteurs , leur donnera une 
idée suffisante de ces sortes de spectacles qui se renou- 
velaient toutes les fois qu'il s'agissait de faire éclater la 
joie publique , et par exemple , aux entrées des princes 
et des rois. 

On remarque dans le Discours de du Troncy le fait 
suivant : un échafaud triangulaire , mais qui paraissait 
carré , de quelque côté qu'on le regardât, avait été 
érigé , le premier jour des réjouissances , aux frais des 
Allemands (i) , sur la place de St-Elonaventure , par 
tinduslrie graade de texceUtat peintre Bernard. Cet 

(i) C'cst-i-dUe , dei a&fovMU «U^nandt Aablia i I<;ob. 



DiailizodbvGoOgle 



( 53 ) 
ëchafand ^taît entoure d'une toile -sur laquelle était 
retracée lafuiminaiion des géants , telle qu'elle est dé-- 
dite par Ovide. On y avait joint les statues colossales 
des trois Furies et celle de Pluton à cheval sur Cerbère, 
tjn portrait de la Paix dominait sur'toutes ces effigies 
avec les annoiries de France , d'Espagne , d'Angleterre, 
èa Lorraine et de Savoie , et celles des sept illustres villes 
impériales de la Germanie , etc. Les pétards , les fusées , 
les feax d'artifice de toute espèce animèrent ce tableau.' 
Il faut en lire les d^ils dans l'auteur lui-même. Nous 
voulons seulement faire observer que l'excellent peintre ' 
qu'il nomme 'en cet endroit, et qui avait imaginé cette 
s(»ie de fenfasmagorie , est un artiste dont là réputation 
est venue jusqu'à nous : càv nous croyons qu'il s'agit ici 
de Salomon Bernard , . qu'on .appelle ■ ordinairement te 
Pelil Bernard , surnom qui probablement lui avait été 
donné à cau% de la petitesse de sa taille. On sait que cet 
artiste , né à Lyon vers le cornmehconent du i6.* ùècle , 
était élève de Jean Cousin , et on recherche encore quel- 
ques livres où se trouvent des gravures ep bois de sa 
composition , telles que celles qu'il a faites pour la Bihle 
et pour les Métamorphoses ^Chide , auxquelles on re-" 
proche cependant une égalité de ton qui nuit à leur 
effet (l). Voy. Biogr. univ. art. Bernard (Salomon). 

Un autre souvenir qui nous parait aussi devoir âtre 
consigné dans ce recueil et que du Troncy nous a éga- 
lement conservé , c'est que Barthélémy Aneau C^) qui 



(i}C'ert augn an Petit. Bernard que lont dues, les GgureB en bois 
qui accompagnent la traduclion ta Tcra français des Emblèmes 
d'Alcial , par BaTth<!lcinî Aoeau , Lyoa , G. floville , iS^Qi in-3.' 
" (a] Le goût de Barthëlemi Ancaa pour les symboles , les Biygories 
et le* enbUmci est bien connu. Rnbjs ,' Hisi. dé Lyon , pag- 356 , 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



< 54 ) 
Juît alors prindpal du collège dé la Trinité , dirigea 
la derBÎère des représentations publiques qui eurent lieu 
en Cfttle circonstaDce. U avait été choiû À cet efiel par 
ceux de rue aeupe et des environs , la plupart gens de 
rivière , qui voulurent témoigner , comme l'avaient fait 
avant eux les halûtaos des autres quartiers , la part qu'ils 
prenaient à l'allégresse générale. Barthélemi Aneau fit 
construire sur le Rh6ne trois bateaux , dont l'un était 
en forme d'hippopotame , le second en lôrme de dauphin ^ 
et le troisième en celle d'un lion. L'bippopotame, symbole 
■ d'extrême mescha^lé , était monté par un Protée , va- 
riable démon marin causait/ les iourmestes et tempestes^ 
et signifiant le mauvais effet de la guerre sur terre et 
sur mer. Le Dauphin , ami de l'homme , et qui était 



•préa notii BToir apprU que Ici Soiiaei ■yant sisiëg^ Dijoa en iSi3, 
firent grand' p«ar auK {ijoniuig , ajoute ^e «'est ■ m qui diuimt liaa 
• par U suite & Barib^Uni Anvau de rapi^ssnter par gtuwerie en dca 
> jeux puhliei im« grosae brajette qui foiasil peur i, no lion. - En 
154^ , Ancan publia ebra Pierre de Toura , in-S." , nne pièce qu'il 
avait fait iouek an rollége de )a Trinitij et qui ^tait intitulée , La 
lÀon marchant ( et moa- mat ihartd , comme l'ecriTent la plupart 
dca biograplici et det biblto|;'4phe« ) , Saifrtfranfoix aur ta eompa- 
ralsop de Paris , Rokan , lyon , Orléans , cl sur le* choses mi- 
morabUt detpuyt Cah i5a4 i ^uht allrgories, pi inigmei , par 
persoimagf Htysti^utt, Kon« uron» tu dana la note prdcëdenta 
qu'en 1549 • *L tnÂn«it aa nra las.EnbUiBea d'Aloiat. 11 oonpoiM 
depuN au recueil genblable en Utiq roui le titre de Plcla poisb, 
qu'il redonna en françaiRaou celui d'Jmpginaiioa poétique , lijou, 
Hac^ Btmhomme , t5S> , in-^.« , i5S6etiS64, in-iS. C'eat dans 
ce demùtr ooTrage ,. pag. 9 de l'édition latine de t£64 1 V ■* 
trouTB 1« comparaiion si apiritoelle et ai »ouTent rappelée , de 
Cadmqg umaat (ur la terre , p^r le eouseil de Hinerre , d» denta 
du dragon de Caatalie , d'où eoAirent des hommea vivang , avec lea 
caractères de l'imprimerie lyonnaise quijoulliplisicat les prodnct(OQ4 
de l'esprit biunaii) d'une niaai£r« non moins merTeilteu«e< 



D,a,i,;t!dbïGoogIe 



C55> 
peut-être aussi destiné à feire allusion au nom de la 
province du Dauphin^ limitrophe de la' rive gauche du 
fleuve , portail sur son dos une dame qui, tenait un ra- 
meau d'olivier et figurait la Pmx. Le lion était placé vers 
la partie de la ville GOnËnaot à la SavtÀej il servait 
de monture à un personnage revêtu de plunfes d'au- 
truche , ayant k h main droite une épée et une balance 
à la gauche , symbole hiéro^yphique de U Justice. Sijr 
le derrière du lion était un nid d'Alcyons fait de pampres 
et d'épis de h\é : ce qui voulait dire quVn IranqutUile et 
paix est abondance de bien. À sept heu^s du soîç , on mit 
le feu à l'hippopolane et à] son cavalier quif bientôt 
dévorés par les flammesi» perrairent au dauphin et au 
lion de se rejoindre* Au milieu des fusées et des pétards 
lancés de la gueule de ces airimaux, on vit alotS'descendre 
la Paix qui alla embrasser la Justice et danser avec 
efle au son des trompettes. «Tout cela, ajoute da 
» Troncy , veut signifier que la guerre reprPsèntiée par 
•> ce cheual tant cruel et inhumain , et son malin et' 
» variable esprit le régissant , estant saprimez^ et dd' 
» tout consommez , le Roy tre&chre^en fertf office' de 
» iustice de rendre à chacun ce qui luy appartient: ce 
» qu'il ne pouuoit faire pendant la guerre , par le 
» moyen toutesf^is 'dit laquell«-unc feme et. solide paix 
n nous est acquise ça bas en terre , altendans l'eter- 
» nelle préparée au ciel à tout fîdelle chrestien. » 

Nous- terminerons cette notice par ta ûtatioD d'une 
pièce de vers que du Troncy a placée à la suite de son 
IHscoars da grand triomphe , p^e iia , verab du der- 
nier lènillet. Cette pièce qui n'a ntil rapport avec le 
sujet du petit volume, et qui- ne parait avoir été mise' 
là" que pour remplir un blanc , est' ainsi' conçue :" ■ 



DiailizodbvGoOgle 



( 56 > 

Vkat regihb de alHT^ . 

Onq cent pièces d'or )i choiùr 
Sans rieo deaoir et ii pUtsir : 
Viande il sonWt , pain de froment i 
Et de boD vin de vnjr temieiit : 
. Sbds nul chagrin femme toj'easfl , 
Mais délectable et gracieuse ; 
ToDgiours sain , n'estre îsmaïs jure ) 
Les fols et mutina point œ sniore ; 
Ne prendre garde à ces resœnn 
Folastres et pronostiqueurs ; 
Donnir la nuit , le ionr TeiDer , 
Et modérément tranalller : 
Font l'homme ulnre longuement y 
Et proche de contentemevt. 

Nombre de nps poètes se «ont exerc& sur les mêmes 
idcfes , et nous poumons citer plusieurs petits ouvragea 
àf], xpêtne genre qui ont avec celui-ci une ressemblance, 
ffappante ; leur type commun est la 47.* ëpigramige 
du livre X 4e Maiiial : FUam quif/aciuni èeaiiorem. 



HISTOfflE. -BIOGRAPHIE. 



' MOfiUPBns mmMKux, tom. xi.vii et nvni < extuit ). 

. Unri (.Anne d' )» poète et lithïrateur , né âai\s Ifl 
Forez t en iSS5 , mort en 1621 , a droit de figurer 
«l^s cet extrait comme ayant été. chanoine comte de 
l>yon. L'artide qui lui e3t consacre A»ra la Biographie 



DiailizodbvGoOgle 



Bia'eers^, et dont l'auteur est M. Weîss, un des plus 
savans et des plus laborieux ri^dacteurs du recueil , est 
plein d'intérêt. Anne d'UrK , k moms connu mwnle- 
» nant par ses ouvrages que par la bizarrerie de sa 
» destinée , » était un des cinq frères d'Honoré d'Crfé , 
auquel nous devons te célèbre roman de l'Astrée. On 
se rappelle qu'il se maria avec la belle Diane de Cha- 
teaumorand , et que ve mariage ayant été annulé pour 
cause' d'impuissance , par sentence de l'officialitë de Lyon 
du 7 janvier 1598 , Diane devint l'épouse d'Honoré 
dtJrfé. Anne embrassa alors l'état ecclésiastique. Je puis 
indiquer à M. Wetss la date de sa réception parmi tes 
comtes de Lyon : cette réception eut lieu en 1607. Notre 
habile biographe met au nombre des ouvrages d'Anne 
d'Urfé, Oêux dialogues ^ intitulés tHonneur et la Vail' 
lance: c'est une erreur; ces deux dialogues sont d'An- 
toine d'Urfé ; ils ont été imprimés séparément. En voici 
les titres complets: I. L'Hoaneur^ premier dialogue du- 
PoUmophile , a»ee deux episires appartenantes à ce ' 
traité: l'aa,de la préférence des Plaionîclens aux aatres 
philosophes: t autre, des degret de perfection , par Ant. 
d'Urfé, eAbè delà Chaee-Bieu (1) et pfieur de Mont- ; 
Verdun. Lyon, Jacques Roussin , 1592 , in-4-'' de 4^ 
pages , sans les pièces liminaires. IL ^ Vaillance , se- 
cond dialogue du Pokmophile , par Ant. ^Vrfé, etc. , 
dédié ( ainsi que le premier ) à Monseigneur le duc de 
Nemours. Z^rni , même imprimeur et même année , 
în-4 ° de 32 pages , sans les pièces liminaires et quel~ 
ques pièces i la fin. Antoine d'Urfé était sans doute un 
des frères d'Anne. Ce qu'il y â de certain, c'est qu'un 

(1) Ou dit anjonrd'hiu Chaitt-Dùu, 



=dbï Google 



( 58 ) 
cEe. ses frères portait ce nom , et qu'il ttH n&AtoWaé. 
dans le dictiouiaire. de Moréry , Àlit. de 17^9* art. 
l/rje. A la vérité , Mor^ry^ , «a soa eontiiuMteur . laît- 
mouiir ea iS65 cet .Antoine , qiû futf suivant Uti ^ 
évÂqoB de St~Fk>ur éi abbé de la Cbaîae-Di«u-;' Bai» 
cette date de iSâS ftéseiAe évidenuBvnt ime faut» 
d'împresuon > et je crois C(u'il &ut lire tS95. Anne , 
l'atné de la làmille, étant venu, au noade -w iSS5 , 
Antoine aurait vécu miûns de dix ans,, et annit <^ 
ëvéqiie; de St-Fk>ur d y>bé de la Chaîse-Dîeu' avaat 
cet âge» s'il était Trai ^'it moMVt à l'époque îndiquëe. 
O» Qe peut admettre une suppoûtion aussi absurde. La 
méprise de M. Weîss vient sans «bute de ce que H. 
Delandina , Ca/alogae de la tiblioihè^ue de I^a» , 
BeUes-iellres y u." 7176 et 7177 , a mis- soas le nun 
A'Aaae d'UrJi' les deux dialogues dont il ' s'a^. Us, 
parurent d'ailleurs dans le temps de la Ligue et sont 
l'ouvrée d'ua Ligueur, puisqu'ils sont dédiés au due 
de Nemours., tandis que » comme M. Weiss le renarque 
lui-même, Âone d'Urfé^cI ne œssiB-pas un instant de dé- 
» fendre avec sèle les droits d'Henri IV au tr6ne. • h 
relèvaiai encore une légère erreur' qui s'est glissée dans, 
le mémfr article, et que l'on- ne dût peut-être impitfn- 
qu'à l'imprimeur : l'ouvrage que du Ven£er dédia à 
Anne dlJrfé , n'est peint intitulé DtMrses miwns., màs 
Diversts Uçoas, Ce rtcuût qui est assez recbercbé, est, . 
pour le dire en passant , une espioe d'oiw destiné à 
servir de suite à. celui que Pierre Messie avait composé 
sous le même. tUre «1 espagnol et qui veiuât d'être 
traduit en' français. II> y a^ plusieurs éditions des. Di- 
verses leçons d'Antoine du. Verdier : la plus complète- 
est celle de Lyon , Bartlielemi Sonorati » i584 , in-^** 



Doiiz.dbvGoogk"' 



( 5*?) 
- La ffotict' tut Hon»ré d'Urfô , Erèrs cadet d'Anne j 
est ëgBifcmeat due à M. Weiss. Nvus n'avons aucune 
(^ttervation à ùàf^ su^- ce second prdcle , sinon qu'il 
iâut l«'lire ccmune comid^B^ dé ahù qnî le ^récèie. 
«t qu'il est fort' Uen rëdigé> .Keus rappellerons l'analyse 
que nous avons donnëe , tom. III , pag. 343-a44 1 dif 
premier ouvrage qu'Honore d'Urfë ait mis au jour , 
l'Entrée triomphaait de- Madame éi Toitrnm, dans 
la ville de ce nom , en i583 , époque oà l'auteur étaH 
ae collège de la même ville et n'avait que seize ans. 

Valdo C Vitnt > r obef des fa^ré^ea coimoft sou» 
le nom de Vauéoie ^ né dans le. ia,« siècle à Vaud, 
petite commune du Douane*. à une-lieue de.Lyont 
nir le boni du Rh6ae. C'est encore H. Wâss qui a 
composé .cet articbt. V^do jetait uo riclie marchand de 
Lyon. Il logeait dans La me àei Vawdroa qui ^ à cause 
de lui , a é\é ncoun^ peadant long-temps rue Maudite-, 
Le spectacle de la most subite, d'un àa ses. aviia aa 
milieu d'une asannblëe de négodaos, le convertit et Je 
porta à des idées reli^enses qu'il poussa {usqv'ao fâ- 
natisme^ et qui firent de lui k A.tS, de la eccte à la^. 
quelte il donne son nom et qni sobsiato encofe dans un' 
canton du PiémonL Hi WcÎib parle d'une traduotioD 
de la BiUe en langoe vulgaire que Valdb fit fiiiie powi 
ses disciples et qu'il se chargea de leur, expliquer (i). 

(i) • Js eroi» qoc c^ert U i^eailéte oMùctioD de eétfe eipècë'qDe 
»-V<iaf ^micil,{Y«ldo) y.wph^ ■» i>om«>i( EtùuB de Vim' 
> qui fat eiuuite prêtre «t Ifàteficier (1> l'tglùo.dqLjoD) calui-ci M. 
■ MTTÎt pow dorira low «a dictée d'un panm fcolûr nomm' 
- Bcroard. - L'«kM B4iMtti;i^M««rfi^»rfe mfowir#„tom. I, 



DiailizodbvGoOgle 



( 66 > 

li'acadëtnie de Lyon |H>ssède an mandÉfCrit qui lut a 
été doiinë par M. Trélis , un âe ses membres les plus 
distingua, et que l'on croît être une copie ' de cette 
traduction. C'est ' un vt^ume de la grandeur d'un in-S.'* , 
en vëlin , sur deux colonnes', contenant tout le nou- 
veau testament. 

VAwiiRB ( Jacques > , jfeuîte , célibre poite latin , 
auteur du Pradium rasticam^ né le g mars 1664 ^ ^ 
Causses , diocèse de Béziers , mort à Toulouse , le aa 
août 1739. M. Weiss ( car cette notice est encore une 
de celle qu'il a fournies en si 'grand nombre à k Bi)' 
graphie universelle ) raconte que M. de la Berdtere , 
archevêque de Narbonne ,' ayant , à l'instigation do 
Père Vanière , Wguë sa riche bibliothèque aux jésuites 
de Toulouse , les hëritie'rs attaquèrent te legs, et que 
l'aSfeire ayant été renvoyée au conseïl-d'état , te Père' 
Vanière fut chargé du râle de solliciteur. « Dans son 
» voyage , continue le biographe, il reçut des honneurs 
y> réservés d'ordinaire aux princes. L'acadénue de Lyon 
» vint le-' recevoir en corps à l'entrée de la ville. » 
Nous ignorions cette dernière (àrconstanœ qui est digne 
de remarque ; mais ce que nouï savions , c'est que le Père 
Vanière a fait quelque séjour à Lyon , ainsi qu'on l'ap- 
prend d'une lettre de Brossette à J.-B. Rousseau , du 
mois de mai 1718 (i) , et d'une autre lettre du même 
à Boileau , du 8 mars 1710 (2), Il deoieura environ un 



(t) Lettret Je Rouueau fW d^értM tujeU. Genfre , BaniUot et 
fila , i74g I tom. I , part. Il j pag. aSi et iiùt. 

(a) Lellris fiimiUirei de SIM, Boileau DespréaUx et Broiutk, 
pltbliiet par JU. Citeron-BiyuL Lyon, Frùaçoîa da Loa-HiM, i77*i 
3 ToL m-18 , tom. m , pag. 37. 



=dbïGoOgIf 



( €i y 

an dans cette ville , où il fit imprimer son Victhnarium 
paeticum ; il eut même au sujet de cette impression un 
procès avec son libraire , procès que Brossette parvînt 
à terminer au gré des deux parties. Voyez les vers 
latins qu'il a composes à l'éloge de Lyon , et que nous 
avons àtés , tom. II], pag. 71-73, et ceux qu'il fît 
pour être inscrits au-dessous de la statue de Louis XIV 
sur la place de Bellecour, même tome, page iS4< 
Brossette applique fort heureusement au Pradium rus- 
ticum ce vers de Martial (i) : 

Rura vel atemo proxima Virgitio- 

he même Brossette (3) cite de très-jolis vers français 
d'un jeune jésuite , noBuné Antoine Valons , adressé» 
. au Père Vanière. Celui-ci l'avait loué dans une églt^uç 
latine , en reconnaissance des soins qu'il avait donnés 
à l'impression du Dictionnaire poétique. Le père ValorU 
lui fit cette réponse : 

Quelques momeos d'un temps jasqulci fort stérile , 
Employas it revoir ce qu'eut l'antiqnM 

X>e [riuB choisi , de pins utàie , 

M'ont bcnrenaeineal m^ril^ 
D'avoir part aux chuuoq» du rival 4^ Yirffia. 

Crairût-on qu'il fllt si facile 

D'obtenir l'immortalité i 

L'auteuE de ces vers a été recteur du collège de li 
Trinité. Il était d'Avignon. Il a fait imprimer une tra- 
gédie intitulée Brutus; un discours latin prononcé c» 



(1) Lib.XI, ep. 53, T. «Ut 
(aj Lat. cU. 



D,=,i,z<,d.vGoogk' 



t 62 > 

même collëge, en i7i3, in equestretn itduam Laéoeïr» 
magnû posUam , Lyon, André Laurens, 1714 , in-4.* 
de 39 pages , non compris la dédicace à Fi'anvois de 
Neuville de Vîlleroy , maréchal , duc et pair , gouver- 
neur de Lyon , et un Panégyrique de Louis~le-Grand 
prononcé aussi dans le même étaLlissement à la distrr-' 
bution des prix , le 25 août 1714 , Lyon , André 
Laurens, 171 5 , in-4.'* ^e Sa pages, non compris éga- 
lement une dédicace à l'archevêque de Lyon , François 
Paul de Neuville de Villeroy (i). On conserve encore 
de lui , en manuscrit , ua ^( fioetica en latin y et une 
^gédie intitulée Polydore (2), On n'a point accordé 
de place au Père Valoris dans la Biographie um^er selle : 
c'est ce <|uî nous a engagé k loi en donner une dans 
cet extrait, et à profiter de l'occasion (juï s'est présentée 
naturellement de rassembler ici' le peu de notions que 
nous avons recueillies siir ton coraf^. 

VutLBi ( Lucilio ) , né à Taurozano , dans la teire 
d'Otrante, au wyaumê de Naples, sur la fin de 1^85, 
et brûlé comme athée à ToulouM) le 19 février 1619. 
Il dogmatisa à Lyon et y séfouma au moins deux fois. 
La peur du fagot lui fit quitter cette ville en )5i4. 11 
y revint, et pour se mettre à couvert de la persécu- 
tion , il publia son Amphithéâtre , sous prétexte de ré- 
futer les erreurs de Calvin. La notice qui le concerne, 
et qui est très-bien faite, est due à M. l'abbé Labouderiç. 



da Vfon , tom. III , pag. 70. 
(aj Le mÉnw , ibid, tom, I , ^ «y. 4o4- 



=dbïGoogIf 



( Gî ) 
Vahewb dk Feniilb ( Philibeft-Charles-Marie ) ^ 
agroBome , né à Dijon vers le milieu du siècle dernier « 
mort sur l'édiafaud révolutionnaire '& Lyon. Quoiqu'il 
ne prit aucune part aux aRâire politiques , il fut ar- 
rête, comme fédéraliste, en 1794 i par ordre du re- 
présentant Albitte, et conduit à Lyon, sur une char- 
rette , par un temps de pluie glaciale , avec plusieurs 
des principaux habîtans de Bourg , département de 
l'Ain , lieu de sa résidence. La voiture ne s'arrêta que 
devant l'échafaud, et tous furent exécutés à l'instant 
même de leur arrivée ( 26 pluviôse an II , février 
1794 ). M. Thiébaut de Bern^iud, auteur de l'article, 
parait ne pas avoir connu YÉloge de M. Vartane de 
FentUe , par notre collègue M. Grognler , pièce acadé' 
mique couronnée en i8i5 par la soùété d'émulation et 
d'agriculture du département de l'Âin , et imprimée à 
Paris par Mad. Huzard , née Vallat la Chapelle , en 
mai 1S17 , in-8.° de 48 pages. Ce morceau de bio- 
graphie contient d'amples et intéressans détails sur la 
vie et les ouvrages de l'homme estimable qui en est 
l'objet. Nous y renvoyons le lecteur. 

Vasselier ( Joseph ) , poète français, né à Rocroy, 
en 1735, mort à Lyon en novembre 1798. Vasselier 
était employé dans l'administration des postes et pre- 
mier commis de la direction de Lyon, dès 1769. Il fut 
reçu à notre académie en 1782, en remplacement de 
Vatibè la Serre, et en fit partie jusqu'à la révolution. 
■ L'ouvrage qu'il avait envoyé à l'appui de sa demande 
d'admîsùon dans ce corpï littéraire , était intitulé : De 
la coarse paôUqMy et pOTlait pour épigraphe: Ne sutor 
ultra crepidam. Suivant les commissaires -qui furent 



D,a,l,zt!dbvG00^lc 



( 64 > 
chat^ d'en faire l'examen , cet ouvrage annonçait beail-' 
coup d'ërudition^ Vasselier a communiqué dans les séances 
particulières de la compagnie , et même lu dans les 
séances publiques plusieurs pièces de vers de sa com" 
position. lia lecture ^u'il fit de son conte àe tOrigiae 
des truffes mires , dans la séance du lo août 1784, 
qui , à la vérité y ne fut pas publique , mais à laquelle 
assistait le prince Henri ^ frère du roi de Prusse , voya- 
geant sous le nom du comte d'Oels, est un fait i lioter^ 
parce qu'il peint les mœurs Je l'époque. Ce conte est 
très-libre. Vasselier était bât! comme Esope. Il était 
marié , et sa veuve , née Pellegrin , est décédée en 
avril 1636, Âgé de 85 ans. M. Beuchot, rédacteur de 
l'article , a négligé ces circonstances trop minutieuses 
pour le cadre de la Biographie universelle. Du reste , 
il juge Vasselier , sous le rapport du talent , avec un 
peu de sévérité ; il observe que la plupart de ses pièces 
sont peu poétiques et souvent obscènes. J'aurais voulu 
que M. Beuchot convînt du moins que son style ne man-.- 
quait pas d'élégance et qu'il avait assez de facilité pouf 
que plusieurs de ses productions fussent attribuées Jk 
Voltaire qui ne s'empressait point de les désavouer. 
Voltaire avait pour Vasselier de l'estime et de l'amitié. 
Le savant bibliographe se trompe lorsqu'il conjecture que 
XEpUre sur la paix ^ 1783» in-8.** , est peut-être la 
seule pièce de l'auteur imprimée séparément de son 
vivant. J'ai sous tes yeux des exemplaires à part de son 
Epitre à Damis y publiée en J785, in-S." de 6 pages, 
et de son Epitre à mes conciloye'^ , lue dans la séance 
de tacadémie de Lyon , présidée par M. de Scwy y maire 
de la cité et directeur actuel , le mardi 4 mai 1790 , 
b-8.° de 4 pages. ; . 



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(.65 )• 
VadéaiIsoI? '( Jacques de ) , iUatôre nlScaliiciefi , né 
k Grenoble le 24 février 1709, mort le ai novembre 
1783. L'anonyme de qui est cet article , rapporte que 
dans uh voyage  Lyon, Vaucanson 8e vit poursuivi 
à coup? de pierre» par des ouvriers en soie , parce qu'ÏU 
avaient ouï-dire qu'il cherchait à simplifier les métiers. 
t{ Pour s'en venger , il construisit une machine avec 
» laquelle un âne ei^utait une étoffe à fleurs. Il mît 
» fin par-là à une discussion où l'on faisait valoir au- 
» près du gouvernement l'intelligence peu commune que 
» devait avoir un ouvrier en étoffes de itoie , dans la . 
b vue d'obtenir, en làveui* de ces fabriques, quelques-. 
» (ins des privilèges que l'ignorance accorde quelquefois 
1 à l'inttigue , sous le prétexte si cotOmun et souvent 
n si trompeur du bien public, n On assure que la vue 
et t'ëtude approfondie d'une des machines de Vaucanson, 
déposée et oubliée au conservatoire des arts à Paris , 
ont beaucoup servi k M. Jacquard pour découvrir le 
mécanisme admirable du métier qui porte Soft nom. 

VBMAiicE (Jean-François DoUgades, plus connu sous 
le nom de ) , capucin , poète , né à Carcassonoe , le 
la août 1763, mort ijévolutionnairement à Paris, le 
r2 janvier 1794. Cet article, écrit par M. picard , na 
contient aucun souvenir lyonnais; mais Venance a été 
associé de l'académie de Lyon , et t'est à" ce titre que 
nous le faisons figurer ici. Ce fut Vasselier qui proposa 
Son admission, et qui Tobtint, le 17 février 1789, sur 
l'hommage , fait en son nom à la compagnie , d'une pièce 
de vers intitulée la VeUlée de famier » dédiée à Mad. 
de Ballainvilliers , intendante de Montpellier. On avait 
lu aussi à l'académie un cantique imprimé dont il itiii 
Tome FI. 5 



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(66>- 
l'auteur. Dans la sëahce Aa 9' mars 1 790 , Vassetier CMB- 
muniqua une seconde lettre de Venance, par laquelle il 
annonçait qu'il avait quitté l'ordre des capudns et qu'il 
faisait sa résidence actuelle auprès de Mad. la princesse 
de Lubomirska, à Nice en Savoie. M. de Bory, dans la 
même séance , fit lecture d'une pièce de vers que Venance 
avait envoyée à l'académie. On n'a retrouvé dans les 
archives académiques ni ces lettres , ni les tributs litté' 
raires dont elles étaient accompagnées. M.- de Labouïsse , 
qui a donné en 1810 une édition du Tibulle encapu- 
chonné , en prépare y dit-on , une nouvelle , avec de 
nombreuses additions. 

YsaciBR. ( Jacques ) , poète français , né à Lyon le 
3 janvier i65S (i), mort à Paris assassiné par un de» 
camarades de Cartouche , au coin de la rue du Bout 
du monde, dans la nuit du 17 au 18 août 1720. M. 
Beucbot , auteur de l'article > a eu la bonté d'indiquer 



(1) • Jufqu'd prJHDt toiu 1m Dictionoairea hùtoriqnei, Elt^u, 
NoticM , etc. , ont fait naître Vergier en 1657. Voltaire *eal , daai 
son Siick de Louû XIV, disait 1675 ; mai» c'était par une tranapo- 
lition de chiffre* , qui, depuis la première édition de lySi , a ité 
copiée et répétée par tous lei éditeurs jos^n'-en 1810. M. Leqnien, 
dans son édition des Œurrei 4s y^otlatrt , est le premier qui ait nûs 
i637. Cette date de i65t n'est lontefoia qu'on error communis , mais 
elle ne fait pas droit M. B. D. L. , notre collaborateur , a trouré , - 
en i8a3i sur les registres de la paroisse St-Pierre et St-Satnmin de 
Lyon , à la date que je donne , l'acte de baptême d'un Jacques 
Vergier, fila de Hngues Vergier, maître cardonnier ( et de Pierrette 
Prot, sa femme ), et c'est peut-être à cause de cette circonstauee da 
métier, prétendu ignable , du pèce de Vergier, que lé fils ue laissa, 
, pas de rensçignemens précis lur sa neiasance ; ainsi Veiner aurait eu 
la mfme fdiblèsse que son ami J. B. Rousseau , de rou^ de ce qu'on 
appelle bassesse d'extraction. » ITç4e lia M. Beuthot. 



=dbïGooglc 



( 6? ) 
les petites ^ÀaïuTertes que j'ai faites sut quelques points 
de la TÎe de ce Lyonnais célèbre, et qui ont été coUsi' 
gnées dans les excellentes LeUrcs bourguignonnes , publiée» 
par M. Amanton, à Dijon, en 1823; in-8.' Ce recueil 
contient beaucoup de renseignetnens précieux sur Vergier, 
rassemblas par MM. Amanton, Auguste de Labou'isse et 
Guillaume , et dont M. Beucbot a également profité , 
maïs avec mesure et en se Fenfermant dans les bornes 
qui lui étaient prescrites par le plan de la Biographie 
universelle. Le jugement qu'il porte du talent de Vergier 
'et qu'il appuie sur' les autorités de J. B. Rousseau , de 
Voltaire et de La Harpe , me paraît très^sage. Seule*- 
ment je trouve M. Beuchot Un peu rigoureux , lorsqu'il 
blâme dans les chansons de Vergier l'emploi fréquent 
des vers de neuf et de onze syllabes , et des vers de 
dix qui ont la césure à la cinquième. Il eût été juste 
.d'ajouter que ces licences étaient nécessitées par le choix 
des airs sur lesquels se chantaient les pièces dont il s'agit, 
qui n'étaient pas destinées à la lecture. Les diansons 
de Vergier sont presque toutes des parodies de lAor- 
ceaux d'opéras connus de son temps et aujourd'hui en- 
tièrement oubliés. Nous donnerons ici un petit échan- 
tillon de son savoir-faire «i ce qui concerne la chanson 
de table. On conviendra que la pièce suivante (i) n'au- 
tait point été désavouée par Anacréon : 



(i) Œuvrei di Vergier. Londrei ( Paris , Caiio ) , 1780 , 3 vol. 
in-i8, tom. I, pag. 195. Broiactte, Disserlalion in^te lur le Voit' 
' dtvitie , cite cette chaasou comme un module du geare , et Ta jusqu'à 
dirt ^e Vergier , ' dam tet immortellei parodica , a port^ la dëli" 
•• cateise dei lentimena à un poiat aDijusl peuVitre aucun autr* f oè(« 
> a'eit jamait parranu. ■ . . 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



(68) 

^fir de la Mascarade. 

Qnel feu , quelle ardeur me d^TOre , 
Depuis que ta main m'a versé, jeune ïlore , 
Ce vin dont mon goût est cbarmë ! 
D'un verre & moitië plein ma raison tu reuTersês : 

Non , ce n'est point du vin que tu me verses , 
Cest l'Amour même en liqueur transformé (i). 

M. Beucbot ne cUt pas un mot de la liaison qui exista 
entre Vergier et La Fontaine : c'est cependant à cette 
liaison que sont dus les plus jolis vers que Vergier ait 
composés. . La Harpe les cite avec ëloge dans son Cours 
lie lUtéraJure (2). Nous passerons sous silence les contes 
souvent plus que cyniques qui fonnent la majeure partie 
des œuvres de notre compatriote. Nous' observerons seu- 
lement qu'il y est fréquemment heureux dans l'inven- 
tion des sujets , qu'on y trouve du naturel et parfois de la 
grâce au milieu de quelques négligences et incorrections, 
et que s'il est inférieur à. La Fontaine , modèle si dé- 
«espëiant, il est presque toujours au-dessus de Grëcourt 
et de la plupart des poètes qui se sont exercés dans le 
même genre. Une chose à remarquer, c'est que ces ou- 
vrages n'ont point été imprimés de son vivant, quoi- 
qu'il ait eu le .projet d'en donner le recueil : ils ne pa- 



(i) Cette pensée me rappelle une jolie ëpigramme Ht JuUm d'Egypte 
( Anthologie , VII , l85 ) , dont voici une traduction liUérale ; 

• L'autre JDur<, en tressant une ronronne , j'ai trouvé l'Amour 
» dans des rosea , et le prenant par les ailes , je l'ai plongé dana du 
■ vin; puis je l'ai avalé , et maintenant qu'il ut dans mon cocps, il 
» me chatouille avec les ^ites. • 

(a)Liv.I,ctBp. II, aecL a. 



i:,,G00gIf 



(69) 
rurent que six ans après sa mort ; mais ses contes cou- 
raient en manuscrit, et ses (dansons volaient de bouche 
en bouche. J. B. Rousseau , dans sa lettre à Brossette , 
du 28 octobre i7»o (i), dit qu'il les chantait tous les 
jours avec milord Cadogan. 

Vergîer appartenait à une sodétë épicurienne appela 
Xordre de la Méduse , et dont le règlement a éié im- 
prime sous ce titre; Les agréailes divertissimens de la 
iaéle , oa te Règlement de f illustre société des frères et 
saurs de Vordre de Méduse j Lyon , Laurens , 1713 , 
in-i3. Cet ordre de chevalerie bachique avait étë ins- 
titué à Marseille, par les officiers de la marine, vers 
i€83 ou 1684 ; et bientôt il s'étendit par toute la 
France. Les chevaliers se visitaient souvent d'une pro- 
vince à l'autre , et s'assemblaient pour tenir leurs cha- 
pitres dans des hospices nommés maiaes, établis en dif- 
férens endroits du royaume, et œs chapitres se' tenaient 
à table. Vergier fut reçu, à ce qu'il parait, vers 1700, 
k Dunkerque oh. il était commissaire de la mariné et 
président du conseil du commerce. On le nomma prieur 
et chancelier de l'ordre. Il y portait le titre de; Frère 
judicieux. Les chapitres des chevaliers de Dunkerque 
avaient lieu dans une retraite appelée le pe/ît châteeiu : 
c'était une maison située près de la mer et qui avait 
été disposée tout exprès. Les Lettres de la Méduse , 
insérées dans les Œaçres de Vergier (3), sont relatives 
à cette joyeuse assoctatioa. , . 

(1) lAllret de Bauueau mr diffirtns tuiett, tom. I , pvt. D, 
pag. 3ai. 
(a) Tom. m, pag. Li4-ia3 <U l'édition déjl citëe. 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



(70 ) 
▼erihitac de Sauft-Maok ( Raimond ) , premier 
préfet du département du RfaAne, né à GouidoD, dans 
le Quercy, en 1762, niOTt te i." juin 1823. La no- 
tice qui le concerne est de M. Audifiret : on peut la 
comparer avec celle que M. Mahul a insër^ dans son 
annuaire nécrohgiqat àt 1822 , et avec l'Eiage 6îs- 
toriçue de R. Verninae , que M. Dumas , secrëtaire-per- 
pëtuel de l'académie de Lyon , a prononcé dans une 
séance publique de cette académie , et qu'il a fait im- 
primer -dans le t«ne IV de notre recueil, pag. 177- 
316. M. Audiflret parait avoir connu M. Veminac^ an 
niMas pendant les dernières années de sa vie : c'est ce 
qu'on peut induire d'un passage où il ra[^rle que H. 
Veminac « lui fit l'aveu sincère de ses andens torts dans 
n sa mission d'Avignon , et ne témmgna pas moins de 
M i-^rets d'avoir coopéré k une révolution qui n'avait 
' M abouti qu'à mettre la France sous un joug plus dur 
u que celui dont elle avait voulu s'afirandiir. » 

Vbbus ( JEtius). Crt article, par M. Weiss, ne de- 
vrait pcnnt être mentionné dans cet extrait , puisqu'il 
ne renferme Hen de relatif à Lyon ; mais il OHitieitt 
tine faute d'impression dans le nom même du person- 
nage qui en est l'objet : MHus , au lieu d'jEHiis ; le 
Càiar dont il s'agit s'appelait ^ius Férus ; et )e saisis 
l'occasion de relever cette faute qui est des plus graves: 
car les fautes typographiques le sont toujours quvid 
elles portent sur des noms propres et qu'elles se trou- 
vent dans des ouvrages que l'on consulte souvent pour 
y apprendre ou pour vérifier ces noms eux-mêmes. 
Bien ne se propage plus aisément qu'une erreur. A ce 
sujet j'indiquerai une méprise semblable et plus gros- 



=dbïGoogIe 



1 71 > 
sîèré encore , qui existe dans le Dictionnaire historique 
de MM. Chaudoh et Delandine , art. Zénodote. On y 
lit que ce granmairien d'EjAèse , qui vivait sous le 
premier Ptolëmée , corrigea et mit en ordre le» ^wésies 
d'Horace. Il est évident qu'il faut lire dHotnère: car 
lors même qu'on ne saurait pas que c'est de ce poète 
que Zénodote arrangea a revit les ouvrages , on re- 
connaîtrait sans peine le choquant anachronisme qu'il y 
a à faire corriger les œuvres d'Horace qui mourut huit 
ans avant J. C. , par un grammairien qui vivait du 
teBQps du premier des Ptolém^ , environ trois wèdes 
auparavant. Cependant cette même faute se trouve 
encore dans le Cafalogae de la iiàUothèque de Lyon , 
SeUes-Ultres ^ tom. II, pag. i56 , n.» 6201. M. De- 
landine , en se copiant lui-m^e , ne s'est pas aperçu 
d'un spkalma typographicum aussi extraordinaire , et 
l'a religieusement reproduit 

ViGDiiR ( Paule de ) « plus connue sous le nom de 
la belle Paule ^ née à Toulouse en i5i8, morte en 
1160. Cet article très-intiressant , rédigé par un ano- 
nyme , m'a détromp*^ tout-à-fait de l'idée que j'avais 
conçue que la Polla du poète Ducher ( voy tom. V , pag. 
280 et suiv. ) pouvait être la beUe Paule de Toulouse. 
Cette dernière , d'après son biographe, n'était pas moins 
vertueuse que belle , et PoUa ne possédait que la se- 
conde de ces qualités. 

ViLtAas C Pierre de ) , archevêque de Vienne , issu 
d'une maison originaire de Lyo^ , qtù a donné cinq 
prélats à cette même métropole de Vienne, né en iSi?^ 
piorl le 4 novembre iBgs. 



DiailizodbvGoOgle 



( 72) 
Viixuis ( Pierre de ) neveu da prdc^dmt ,- lieute- 
nant du prësidial de Lyon , archevêque de Vienne, né 
le 3 mars i5'43, mort à St-Genis, près de Lyon, 1« 
12 juillet i6i3. 

Ytixins ( Jérûme de ) , frère puinë du précèdent , 
aussi archevêque de Vienne après son oncle et son 
frère, mort le i8 janvier 1636. 

Vii.t,AHs ( Balthasar de ) , frère des précédens, pre- 
mier président du parlement de Dombes, trois fois (i) 
prévôt des marchands à Lyon où il était né (2) , mort le 
1.2 avril 1629 (3). 

ViLi-Aiis ( Pierre de ) , aus» archevêque de Vienne, 
onde du fameux maréchal de Villars , mort le 28 dé- 
cembre 1693. 

Ces dnq aiticles , réunis en un seul , sont de M. 
Durosoir; ils renferment tous des détails qui appartien- 
nent à l'histoire de Lyon. 



(0 En iSgft, i6aoct 1617. 

(3)' Le 35 août 1557. 

(3) Le 7 BTTÏt 1617 , sBÎTanl l'abM PeriMtti , Lfoiutois dignt* Ja 
tnémeire , tom. I , pag. 433. On trouve en cet endroit , sur la famille 
de Villars , de plus amples détails qne ceux que donne la Biographie 
univeriellf. Consnltex auaaî le Moréri de 1759, et eD particulier ra»- 
la branche de'la.rajme famille, qui alla s'établir â Condriea, et da 
leqaelle sortit ie marccbal de Villars , les pa|^ 55 et 56 de la Sla- 
Hdiqjte de condritu , far H. Coduj'd , pbcïde i U t4te da \'Al~ 
h de ÏJfott pour i8i5- 



=dbï Google 



(73) 
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. 



Demx mots 4e paix à Messieurs les ministres protestons 
de Lyon / avec la relevé de quelques erreurs qm se 
trouvent dans les Epoques de téglise de Lyon * par 
un protestant. Lyon, imprimerie de Rusand, 1837, 
în-8.» de 58 pages. 

L'antear eit M. l'abbé Jscqaea , anqnel on doit une astre 
brochure intitutée : L'Origine de Héglise de Lyon, C'est 
une espace de répliqae : car lea £pof ucj de Végtise de 
Lyon seinbleiit avoir é\.é destinées par le mïoistre çro- 
testant qui les a publiées, !i être opposées ï la brochure 
de M. l'abbé Jacques , mise au jour quelques maïs aupa- 
ravant. Le compte que nous btous rendu , tome IV « 
pag. 161, et tom V, pag. 385, des denx premiers opus- 
cules, snffit pour faire connaître le jugement queuona 
portons sur le troisième. 



Oàsen>atîons sur le caractère et le talent de Jeu Geoffroy. 
Lyon, imprimerie de J. M. Barret, '827, in-8.* 
de a8 page». 

L'antenr , qui ne se désigne que par la siguatnre Z , 
avait déjli Tait paraître ces Obtervations dans YEcka de 
Funivers ^ n.o* des t3, 16, 18 et 20 juin 1826. Il les. re- 
produit ici soua une fonpe nouvelle , avec des changement 
et des additiMs. Elles furent remarquées dans le temps, 
et loin d'avoir rien perdu de leur intérêt , elles en ont 
acquis un nouveau par les corrections qu'elles ont subies, 
et surtout par quelques notes qui y ont été .ajoutées et 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



(?4) 
notamment par une dVnlr'ellet qai a pouf ol^et le Tat^ 
b^e de Molière, pag. i5 et boît. On j ezpllqàe fort bteh 
quelle est l'intention des hypocrites <tune espèce louut 
particulière , qui du parterre demandent k grands cris 
qu'on leur donne cette comédie. Molière y est vengé de 
l'injure qu'on Ini a faite en l'accosaiU d'une manière jk^ 
sitife d'avoir TOolti pUire aux impies et fonmir'nn aliment 
\ lenrs misérables passions ; mais en même temps ou n'y 
dissimule point le maniais eflêt que peut produire la re- 
présentation de son chef-d'œurre sur l'esprit d'une partie 
des spectateurs. Cette note n'est point étrangère an Enjet^ 
ou du moins U. Z l'y rattache arec adresse. 



BULLETIN HISTORIQUE 

DU MOIS DE Hii 1827. 



*,* I. — Un jugement du tribnntd de police cttrfectioa- 
belle a prononcé l'acquittement da sieur Gamier, auteur 
d'un recueil de vers intitulé le* Montlupînes , en accueillant 
la fin de non-receToir qu'il avait proposée et qui résultait 
du dé&ot absolu de mise en vente et de distribution de 
l'ouvrage saisi. 

%* 6. — François-Frédéric Lemot , sculpteur , né fc 
Lyon, est décédé k Paris. Nous comptons donner bientôt 
une notice biographique sur ce célèbre artiste. ^ 

%• 8. — Arrivée à Lyon do duc de Gazes venant de 
Paris. Pendant son séjour dans notre ville , l'ancien mi- 
nistre de Louis XVIII, en sa qualité de membre de la 
société royale d'amélioration des prisons, a visité les salles 
d'arrêt provisoires de l'Hôtel-de-ville et les diverses mai- 
sons de détention. 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



( 75 ) 
' *^* g. .^ Loi qni àobmie la vïUe de Ljoa k iàire- nU 
eoiiiraaL Voici le texte de eette loi t[al a étë ios^r^ daoa 
-le n." i6o in BDlletîn de> loii : « Article unique. La TÎlle 
» de Lyon est aatoriaëe )i empniiiter à ao intérêt qni ne 
n pourra excéder cinq poor cent une ^sonune de trois 
n minions quatre cent mille francs , rembenrsable en 
M donie années, à partir de iSag, afin de subvenir aux 
M dépenses li faire pour le Graud-théAtre , pour l'entrep&t 
» des sels, pour les abattoirs publics, pour le quai dn 
n Duc de Bordeaux , pour la presqu'île Perrache et pour 
t) la conduite des eaux nécessaires à ladite Tille, m 

^*^ i^, — Ordonnance du maire de Lyon portant qnfl 
les petites foires , dites du St-Ëspiit , de St-Jean , de SU 
Pierre et de St-BonaTentore , qui se tenaient jusqu'à pré- 
sent sur les qnais de Retc et de l'Hôpital, et sur les places 
de St-Jean , de St-Pierre et des Terreaux , se tiendront 
désormais sur le court du SUdi^ dans le quartier Perrache. 

,% ai. — Exécntioii sur la place Louis XVIII , de 
Descombes , condamné à mort poar assassinat. C'est la 
première exécotion qui ait en lieu sur cette place. 

,*, MAne jour. — OuTertnre du Grand-théâtre proTisoira 
âeré.Bur la place des Terreaux : on a donné le Dépit amou^ 
reux , comédie \ Jean de Paris , opéra , et let Jeux de 
Pdris, ballet. Le lendemain on a joné Tartuffe et la Dama 
Biaacke, 

«*, a4' ~~ Nous arioni annoncé , dans notre n.° da 
mois de janvier dernier, que toutes les formalités relatives 
il la recoustruction du Grand-théàtre définitif, avaient été 
remplies au conseil des bâtîraens civils ; malheureusement 
ces formalités n'étaient pas suffisantes : sortis des bureaux 
de Paris , les plans avaient encore k passer dam les bu- 
reaux de l'administration lyonnaise : c'est de Ik qu'ils 
viennent enfin de sortir aussi, après un séjour de prËs 



=dbïGooglc 



( 76) 
3e cinq mots, pour ttre mis à elëcaticM data imite hmt 
int^ritë. Les retardi ^'a éproDré cette importante ms^- 
traction ne sont donc point imputable! mi architecte* 
qai , Diona aimoni à le croire ^ n'en retnmreront pu 
moins, malgré ce contre-temps ^ l«nr activité' première. - 
L'entrepreneur, adjadicataîre de la d^molitioB des qaatre 
feçades de l'ancien théâtre , «T«it à peine dëmoK l'attique 
de la façade principale et descendu les stators qui le cob- 
ronnaieiit, qu'il a reçu des ardiitecles l'ordre de suspendre : 
■on travail , ces Messieurs a^^nt pense avec raison que ' 
cette démolition pouvait tout aussi bien st faire pvndaat 
rhirer qu'à présent , et qit'ea la renvoyant ainsi f ce serait 
autant de regagne sur le temps perdu. 

L'importante entreprise de l'exploitation de la carrière 
de Fay (i), d'oii ont élé tirés les magnifiques matériaux 
destinés ^ la consbuction da vestibule intérieur du tbéâtre 
et de sa colonnade ; ëtant terminée , rien ne pent plus 
s'opposer à ce que la partie de cet édifice , renfermant 
la salle et la scène , ne reçoive sa toiture avant Tbiver. 
Les charpentiers, menuisiers et machiutstes se trouveat- 
ainsï mis & mémo de .pouvoir continuer leurs travaux pen- 
dant la mauvaise saison. On doit donc plus qne jamais ' 
conserver l'espérance de voir le théâtre déSoitivemènt 
■'ouvrir dans deux an». 

{Article eotnmunitpu! ), 

,*, Une ordonnance da roi , du a5 avril dernier , a ati.> 
torisé les propriétaires da pont de St-Vincent k construire 
an pont suspendu au port de la Fenillée , en bce de hi 
me de la boucherie des Terreaux. 



(i) Cette cBtcepriM a Ai dirige aveo une telle actiiit^ que l'hiver , . 
tout rigopreiu qu'il a ^t^ , d'* pu mime arrêté dans leur exploitation , 
les carrierB , qni fainaieiit balajer la neife à ni««Hra ^'sUi ■'■oivn-' 
celait sur les riKhen. 



DiailizodbvGoOgle 



C 77 ) 
BIOGRAPHIE LYONNAISE. 

( XXOI.* ARTICLE ). 



BDTICE Stm pAHIEI, aUtJUMkt. 

Pafmi Iës hontmes dont les talens ont hcHioré la ville 
de Lyon , il ne faut pas oublier de compter le peintre 
Daniel SarraBat , né à Patis Vers l'année 1667. On 
ignora entièrement quel fut le ntaitre de cet festiihable 
atiiste : tout et qu'on sait à l'égard de ses prenùers pas 
dans la carrière , c'est qu'il annoàçà du talent de fort 
boilne heure , qu'il fut envoyé très-jéune à Jlome en 
qualité de pensionnaire du roi , et qu'il y fut un des 
élèves les plus distingués de l'académie franCaisË de 
peinture. 

Après un séjour à tlome de plusieurs àntiées, Sarrabat 
quitta l'Italie pour révenir en Frànpe. Au lieu de se 
rendre sur-le-chainp à Paris , où ses talens n'aUraient 
pas manqué de lui pfocurer uti bel établissement et les 
moyCrâ d'arriver à la fortune , il s'arrêta quelque temps 
à Lyon , et les succès qu'y avait obtenus lé célèbre 
Thomas Blanchet , son compatriote , dont la mort était 
alors toute récente (i), lui firent prendre le parti d'y 
fixer sa résidence. Les Lyonnais eurent bientôt apprécié 
jle nlértte de notre jeune peintre ; de ttombreux travaux 

-.,-..,., . M ^ , 

(1) Thomas BWcbet^ né )i Paru .en 1617* mort k 
Lyon ea 1689. 

Tome FI. 6 



L ,l,z<,i:,.,G00glf 



(78) 
vinrent s'offrir à son zèle , et dans les moins importans 
comme dans les plus consîdérattles j il fit preuve d^lne;' 
haute capadtë. 

Les premiers ouvrages que Daniel Sarrqbat fit à Lyon , 
furent, selon toute apparence , deux grands tableaux qu'il 
peignit pour l'ancienne chapelle des Pénitens de la miséri- 
corde (i). L'un représentait la Déliçrance de S. Pierre , 
Vaatn , celle du prophète Daniel. Peu defemps après il fut 
chargé de la décoration intérieure du bel hôtel de M. le 
président de la Tourrette ^ rae Boissac , dans le vestibule 
duquel il peignit, en grisolle, trois charmans dessus: 
de porte qu'on peut voir encore aujourd'hui , mais dont 
it a été pris si peu de. soin , qu'à l'exception d'un seul , 
OÙ l'on distingue assez nettement Persée veaaal de couper 
la tête à ^éduse , el la anissance du cheval Pégase , il 
est fort 4ifficile de dire ce que sont les autres. Il n'en 
est pas de même du plafond de ce vestibule , où l'on 
remarque une tris-vaste composition , peinte à l'huile , 
représentant la Justice avec tous ses attributs ; elle est 
assise sur un nuage et tient une Italance à. la jnain ; à 
ses côtés sont la, Vérité , la prudence et k Sagesse ; 
au-rdesspus d'elle est la Vengeance , \e. glaive au poing', 
et renversant diOërens monstres anqés de poignards et 
de torches incendiaires. Cette composition , très-bien en- 

. (i) La confrérie de* pésitcns de la muéncorde fat ins- 
tituëe eu l'aQnée i636. ^)e avait pour but le «oulagement 
«les prisonniers , et Jes confrères étaient pris parmi les 
plus notables personnes de la ville. La cbapelle , qui existe 
encore , est situ^ dans l'ancienne cour des' Carmes; 
elle Mrl aajoHEd'hai M magasia it u« marchtiad commis- 
•ioDmûre. 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



(.79) 
tendue , et qui présente environ une quinzaine de fi- 
gures , toutes d'un fort bon goût , est encore par&itement 
conserTée et d'un excellent système de couleur. Sarrabat 
avait encore &it pour les appartemens plusieurs tableaul 
de dievalet d'un vrai mérite (i>. 

Vers l'année 1700-, le cardinal de Bouillon se dispo- 
sant à qurtter Lyon pour se rendre à Home , voulut y 
conduire Sarrabat, lui promettent dans cette ville les 
avantages la plus capables de flatter son ambition (2). 



(i) t'bdtct de M. le pi^ùaant de la Toamrtte , roe 
fioùnc, abnif-lemp* ifté occupa pur b a^e du impèti 
iodàreetd ^ <pù f avait pla<;é se* bureaux. Vendu depuis 
près de trois ao» pw M. de Fleurîeu k M. de la Balmondtëi», 
il a été prêté par le propriétaire auï dames religienses du 
sacre' cœur de Je'ius , qui s'y livrent ^ l'édacatioa d'au 
certain nomtire de jeunes personnes de qualité sans fortuue, 

(3) Emmanuel Théodose de la Tour d'Auvergne , abbé 
duc d'Albret , cardinal de Bouillon et grand aoUônier de 
France , ^it alors banni de la cour : soo exîi , qui dn^ 
raitdï^is long-temps ) venait cPuoe lettre fort iujnmuse 
à la per«onne. de l'vuîs XIV et à ma gouTevuement , qa'il 
avait écrite h l'na des volontaires friut^is de l'armé^ 
commandée par le duc de [forralne , dans, la gmerre de, 
Hongrie contre les Turcs , en i685 , et qoi avait été ia- 
tercepte'e par le ministre Lonvois. Le cardinal , retiré à 
Lyon , habitait la charmante maison de la Claire ; et c'est 
de tk , dît'On , qu'il écrivait fièrement an roi : .Te ivuf 
rendt , tire , toutes les charges et toutes les dignités que 
je tiens de votre Majesté dans son rûyaume , etje reprends 
la liberté que me donnent ma naissance et mtt qualité de 
prince étranger, Les axteurs de U Biog^aphù univflrstildi 
ont oublié de ra^orter.ce fait. 



=dbï Google 



( 8o ) 

Satisfait de la position où il se trouvait , attaché forte- 
ment i Lyon par la femme qu'il y avait épousëe « et par 
b femille dans laquelle il ^tait entre , notre peintre ne 
crut pas devoir accepter. les offres séduisantes qui lui 
étaient faites ; mais afin de montrer au cardinal de 
Bouillon ctnnbien il désirait lui être agréable , il con- 
sentit à se rendre à Guny , et il y exécuta un immense 
tableau représentant X'oueerturt de la pvrle sainle , cé- 
rémonie fameuse à Rome , et dans laquelle le cardinal 
tint la place du pape Innocent XII, qui pour lors 
était malade. 

Les productions de Daniel Sarrabat sont tellement 
nombreuses , qu'il est. impossible de les détailler toute* 
ici. Parmi les plus remarquables , et dont nous ignorons 
quelle a été la destinée pendant la révolution , on die 
différens morceaux qu'il peignît dans les lambris de 
l'ancienne chapelle des congrégantstes de St-Joseph , les 
peintures à fresque qui décoraient le réfectoire des Ré- 
coUels, construit en 1706, ainsi qu'un grand tableau 
représentant la mul/iplicalioa des pains , qui remplissait 
le fond de ce réfectoire. La chapelle de St-Eloy , 
appartenant à la communauté des tireurs d'or , dans 
l'ancienne église des Jacobins , était encore nrnée d'un fort 
teau tableau de sa composition , qui représentait Moise oi-- 
donnant aux Israélites dejondre le peau d'or. Dans l'an- 
cienne chapelle des péiiitens du Confalon , si célèbre par 
sa rare magnificence , se voyait aussi de lui un tableau 
de la Parificaiion de la Vierge ; il aviùt fourni au 
sculpteur Perrache les dessins d'un groupe en marbre , 
de VAssomptioa , qu'on remarquait au milieu du sanc-< 
tuaire de cette chapelle, et de fort belles grisailles, 
placées au-dessous du groupe , représentant les ^pâtres 



:,, Google 



( 81) 
auloar du iombeaà de là Vierge , ' étaient pareiltement 

son ouvrage (i). Dans l'ëgiise des Cannes déJiaussés 

(i) Il paraît, d'après Clapasson , auteur d'une ancienne 
'Description de Lyon , de ses anli<pàtés et de sel monument , 
ourrage depuis refondu et perfectionna par M. l'abbi^Guillon, 
qne )a chapelle des pi^niteni du Confalon, renfermait les plus 
beaux tableaux qu'il j eût dans notre ville ; on y voyait : 

I .' Un magnifique portrait dé Mg/ Camille de Neuville ^ 
archevêque de Lyon, ex^cnt^ par Thomas Bianchet , et 
qui «ïtait regardé comme on dei chefs-d'œuvre de cet 
habile artiste. 

1." La Naissance de noire Seigneur, par le même , pièce 
très-belle sous tons les rapports. 

5.* Il' Adoration des Rois , par Charles de la Fosse , né S 
Paris en 1640, mort en 1716. Ce peintre, l'un des meilleurs 
élèves de Chartes lAbrun , est regardé comme un des plus 
grands coloristes de l'ancienne école française ; on cite 
encore les fresqaes admirables qu'il composa pour la cou- 
pole de l'élise de l'Assomption , à Paris , pour t'hâtel de 
Choîseul , pour la coupole de l'église des Invalides , et 
les deu'x tableaux qu'il peignit pour l'église de St-Eustache , 
que tous les connaisseurs ont décidé pouroir aller dé 
pair avec ceux des plus célèbres maîtres d'Italie. Le musée 
du Louvre possède quatre beaux tableaux de Chartes de 
la Fosse. 

4." La Visitation , par le même. 

5.* La fuite en Egypte ^ par Michel Corneille , peintre 
d'un beau talent 4 né à Paris, en 164^» mort eu 1708. 

6.* L'Annonciation , par Jean-Baptiste Corneille , frère 
du pre'cédent, né 3i Paris en 16461 mort en 1695- 

7." Plusieurs morceaux de Clande Vignon , habite imi- 
tateur du Caravage , né à Tours en iSpS , mort i Paris 
en )'670. La cathédrale possède un très-beau tableau de lui , 
représentant la ■Circoncision ; il est signé et daté de 1627. 

8.^ La Conception , par Lebean.. 



=dbï Google 



( 8= ) 
* voyaient encore de lai trois granib tableaux « dontfe 
meilleur ëtait une RésurreeUoit , et le tableau du maitre- 



9.° Le Couronnement de la Vierge , par te inénei 

io.*> La Hativiléde la Vierge , par Bernard. 

1 1 .«• Uae Descente de Croipc , par Théodore Van Thulden , 
un «les bons élèves de Rubetu » i)<f 6 Boîi-le-Duc fers iSo^f 
et qoi a pris part aux traraiix de la^lerie dii Luxenibourg- 

12.» Enfin un fameux ChrtU sur la Croix, atUibnif 
long-temps & Bubens , mais jqui, suivant la nuUee 4^* 
tableaax réunis an musée de Lyon , dont il &it partie 
aujonrd'boi , serait encore de Théodore Van Thulden. 

Dans son Lyon tel qu'il était et tel qu'il ett, M. l'abbé 
Guillon dit , ik propos ide cet ouvrage , qu'il rappeJU «ne 
anecdote fort accréditée, et fja\ konare peu Vème d« 
Kubens. » On prétend, ajoute- l-il , qu'aprfeft avoir &it 
» consentir un bomne dn peuple, à se laiuer attacher li 
» une croix , pour lui servir de modèle, it ï'j poignarda* 
K reprit promptement ses pinceaux pour. rendre, avec 
■• toute la vérité possible , l'état d'un cnicifié qui rend 
» les derniers soupire. Ce qui peut rendre vraisemblable 
M cette horrible histoire , c'est le visage de ce Christ qui 
n exprime , non l'amour et la tranquillité d'an Dieu sau- 
» venr expirant librement pour le genre humain y mais la 
» rage et le désespoir d'un homme qui meurt révolté de 
n son supplice' et furieux contre son assassin, m 

Quoique l'autorité de M. l'abbé Guillou «oit infiniment 
respectable , nous pensous qu^il est grandement permis de 
douter de la vérité de eette aoecdote , que nous n'avons 
rencontrée dans aucune biographie de Kubens. Quant k 
Y-expression que présente le visage du Chritt . dans le 
tahlean qu'on voyait jadis aux Conlalons , et qui se trouve 
à présent an musée de la ville , salle des aatiqiiùés , nous 
pouvons assurer que M,. l'abbé Guillon s'est trompé. 
lia figure de ce Christ n'exprime pas, en effet, l'amour 



DiailizodbvGoOgle 



< *5 ) 

autèt de l'Aicîénrie ^ise de $t-Vîncet)i , passait ponr 
une des plus belles productions de sa jeunesse. 

lod^pendamment de l'hôtel de M. le président de la 
Tuurrette , <dans la décoration duqu^ Sarrabat a fait 
preuve d'un talent peu commun , cet artbte s'est encore 
distingué dans la déeoration intt^rieure de la maison de 
M. Nîrotau , trésorier de la vilte , oÀ il a peint divers 
cabinets et plusieurs plafonds d'une grande beauté. Au 
ptemier étage de la maison possMëe aujourd'hui par 
M. Couderc , rue St-Dominique , dans une des salles 
occi^^ pn le restaurateur Lucotte , se voit encore un 
très-riche ^fend où il a peint à l'huile le lever du 
soleil^ sous la, figure à'^poSon , et l'on peut regarder 
cette pièce comme étant de son meilleur temps. Le 
château de la Duchère, appartenant à la famille de 
■VaraK , pr^ntoit autrefois une superbe galerie , ornée 
des peintures de notre artiste; mais cette galerie ayant 
été fortement endommagée pendant le siège de Lyon, en 

et la tnuujuUlUé Wtm Dieu sauveur expintnt librement 
pour le genre humain ; nuis il finit observer que les 
plus fameniL peintres de l'^vle flamaulc ont peu cbnna 
ces grandes et nobles inspirations sî {amilîëres ^la génie 
des anciens maîtres des écoles d'Italie et de France. Ami 
de la natnre, ou plutôt imitateur servile d'une nature 
commune ,- l'auteur dn tableau qui nous occupe ici a bien 
p\tt& soilgé S peindre un infortuné rendant à regret les der- 
niers soupirs qu'un Dieu sauveur expiranl librement pour 
te genre Aumain^ et nous ne concevons pas comment un 
' savant tel que M. l'abbé Guillon , qui , sans dpate , a beau- 
coup réflécbi sur le caractère et le goût des différentes 
écoles de peinture , a pu voir, dans l'ouvrage de Van 
Thutden', un désespéré qui meurt réjoUé de son supplice 
d furieux contre son a 



DiailizodbvGoOgle 



(84) 
1793* et l'arma des b-oupes autriehieonesV ai r8i4, 
y ayant causé de nouvelles dégradations , le pn^rfiétaîre 
ne pouvant, sans te jeter dans une énorme dépense , y 
faire les réparation* dont elle avait besoin , a jugé à 
propos de la détruire entièrement. Dans une maison de 
campagne , à Charly , possédée par M. Guillot , Sarrabat 
avait peint un très7beau vestibule : on y voyait duo 
cOté une assemèUe de négociaas , de l'autre , un cancert 
de musicieas ; le plaibnd était orné de charmantes gri- 
sailles , et l'on prétend que parmi les oombieuses figures 
qu'offraient ces dil[érentes comportions , on distinguait 
les portrùts de plusieurs notables personnages , princr- 
palement celui âe Melchïor Philibert , négociant célèbre 
, à Lyon (i). 

Une autre maison de campagne qui renfenne de nom- 
breuses peintures de Daniel Sarrabat , qui sont en- 
core de la conservation la plos parfaite , bvus du temps 
de sa vieillesse , c'est la belle maison Anlony , dans la 
commune d'Albigny sur Saône , aujourd'hui la pro- 
priété de M. Gandilhon , anden jiotaire , premier sup- 
pléant de la justice de paix du troisième arrondissement 
de LytHi (s) ; on peut y voir , dans' )a salle à manger , 

(t) MelchiorTPhilîbert , banquier^ a^ )i Itj.on en t645, 
inart dans sa maison de campagne* it Charly, le a4 juin 
1725 j &g^ de <]iiatre-Tiugts ans , fut un de nos meilleurs 
citoyens. Tràs-bien faisant , et surtout de li| plus graude 
modestie , jamais il ne TOnlnt accepter les honneurs de 
l'échevînage , et fut anobli malgré lui et sans qu'U le sût, 
par lettres de Sa M aje s ti! ^ expédiées en l'année 1732. 

(a) Cette maison , très-bien bâtie , et qui a toute l'ap- 
pareqce et le» cammodil^s d'no château , avait âncienno- 



D,a,l,zt!dbvG00glc ' 



( 85 ) 

d'assez agréables grïsaillps , représentant les quatre sai- 
sons , et dans la chapelle à l'extrëmîtë du jardin , un 
plafond superbe où est représentée Y Ascension de notre 
Seigneur. Mais le plus grand travail de notre artiste 
dans cette maison délicieuse , c'est la décoration du 
salon , sur les murs duquel il a représenté , dans une 
suite de tableaux peints à fresque , toute l'histoire 
à'Esiher. Ces tableaux sont au nombre de six : on y voit 
].' Asiuérus venant de répudier la reine Vasthi ^ et 
l'occupant de choisir une épouse parmi les plus belles 
personnes de son empire } a.* la jeune Eslher présentée 
à Àssuérus , el recevant la couronne des mains de ce 
prince i 3." la reine Eslher venani demander à son époux 
de rapporter ^affreux édit rendu contre les Juifs , sur 
la proposition du cruel Aman ; 4,0 Assuérus demandant 
à Aman ce qu'il convient de faire pour traiter avec 
distinction un homme que le roi désire combler ^hon- 
neurs ; S,** le juf Mardochée monté sur un superbe 
coursier que l'orgueilleux Aman est obligé de conduire 
par la bride i 6.** enfin le supplice d'Aman. Il y a 
certainement du mérite dans ces différentes pièces ; mais 
elles ne valent cependant pas la composition qui remplit 
le plafond de la diapelle (i). 

ment appartenu à ' ta famille de Sève. Située à quelques 
centaines de pas des'tles charmantes qoi couvrent la 
Saône ,, depuis Couioa jusqu'à Neuville, c'est une des 
pli|a nobles et des plus agréables habita t^ons qa^tHi puisse 
trouver de ce côté. 

(1) Dans son Histoire uiUveruHe * traita relativement 
aux arts de peindre et de sculpter, Dandré .Bardoo n'a 
pas pianqné d'iudii^er les passager de rhisteire d'Ëslbor 



:,, Google 



<86) 
Travailleur infatigable « et 1»^ plus aaà Sti son art 
que as l'argent , Daniel Sarrabat est is<h4 à Lyon en 
1747, âgé d'environ ^atre-vîng<$ ans, n'ayant eu de 
son mariage avec Jeanne Marie de' Haynaut , qu'un seul 
fils , Nicolas Sarrabat , jésuite , ité i Lyon le 9 fôvrîer 
1698 , mort le 27 avril 1737. NtccJas Sarrabit, savant 
distihgué , professeur de physique et de oiathéinatiques 
k Marseille , n'a pas été oublié par les auteurs de la 
Biographie MÙt>erseIle : conunegt se fait-il qu'ils n'aient 
riea dit de Daniel Sarrabat , son père , dont la réputation 
fut au moins ^alé Â la tienne , «t qui « par ctuuéquent j 
Dtéritùt bien aussi d'être cité ? Z 



STATISTIQUE. 



Ce vHIage ) situé & S kilomèlns nord-ouest de S^ 
Sympborîen , a^iartenak , avant la révolution , & la 
province de Forez : une partie dépendait de la justiœ 
du château de la Menue , le sui^dus , da coteau de 
Meys ; il occupe une petite émin''nrp' qui a pcuir base 

, propon ï fownir des sujets ïi U peinture. Les endroits 
ekoisis par SuralMt simt précisAoeat les marnes que ceux 
iqni toat 'ta^upét psr lé savant professeur ; et ce qu'il j a 
d'asses sarprenant, c'est que les sujets sont bnît^ dans stm 
ént^KSsaot oavraf^ d'une maft1%K peu différente que ches 
Sarrabat. Le travail da profcsseul* Bandr^'Bardon est de 
i'âDné* 1-769 ; «t notre peintre ^Hflsortd^iiis ziz'idn.' ' 



DiailizodbvGoOgle 



t87) 
une roche ctratîfi^ régulièrement et d'uM apparence 
schisteuse , et qui foiiaie un re^» sur le pen- 
chant de la colline ocddeetale du valhm qu'arrose la 
Ei'évenne. Ce grpup? d'babïjfttîons .étatt anciennemeiit 
entouré d'une forte marelle , défeadue de distance en 
distance , par des toun rondes. L'enœinte <^«e dëcrivait 
la clôture , n'était pas considérable , ce qui annonce qu'elle 
ne renfermait qu'une bible population. (Jne tour et un 
pafi de mur subùstent ejacor^ « et donnent une idée de 
l'importance des ancienne» fortiScalions. 

Les jardins étaient hors de» murs du village , aussi 
appelle-t-on uicore le diemln qui passe au Jhes de l'en- 
ceinte , sous Us heurs , par cMruptimi du mot latin y 
Korlus , jardin. 

L'étymolc^ie de son nom me parait dériver du mot 
mahsus de la basse laUnité , mas , territoire , meis , 
meixy mex , enclos , verger , jardin , etc. 

D'Ânville lui ikxine une origine plus releva : il place 
dans sa notice de la Gaule un lieu appelé Hféiolaiiam , 
entre Feurs et Lyon , et il ajoute que c'est le village de ' 
Meys ; Peyting» avait déjà eul^mâme opinion , tandis 
que la table Theodoùenne indique ce Mediolanum entre 
Rodumaa f Roanne', et Forum y Feurs. L'auteur des 
éclaircissemens sur l'andenne Gaule a adopté te sen- 
timent de d'Ânville , et il pense que cette ville était la 
capitale des Insubre», qUi auraient alors occupé une 
partie du pays des Ségusiens^cliens et alliés des Ëduens; 
mais la position de Meys , l'absence de tous monmnens 
antiques , ne permettent guère de s'arrêter à des conjec- 
tures aussi glorieuses. Tile-LiTe assure que les Insubre» 
hâtaient in pago Màuorum , et non pcûnt parmi les 
SégiLsiens. On troi^ve le JUir^'o/iuuindjeGatKi«nnes tables. 



=dbïGooglc 



( 88 ) 
dras un boorg distant de quatre lîeiAs et demie de IKjcm'» 
appeU Mdiai/i , dont le nom moderne dîSère peu de 
celui de Milan. D'ailleurs on fait dériver Mediolaruim y 
du celtique med , abonduit , de meài , moisstHtner , et 
ion y terroir , de manière que ce mot signifie - terre fer- 
tile i ce qui ne saurait s'appliquer à notre village 'it 
Meys. 

Une famille noble du Forez a porté le nom de Map, 
que sans doute elle prit lorsque les noms patronymiques 
s'introduisirent en France , vers le g.* siècle , du village 
«ur lequel elle exerçait une juridiction seigneuriale. Nous 
trouvons un Willelme de Mays , qualifié du titre de 
chevalier f témoin et caution avec Odon Devemoille, 
d'une promesse faîte en 1209, par l'ardievéque et le 
chapitre de Lyon , qu'ils ne s'opposeraient point à ce que 
le sire de Beaujeu fît hommage au comte de Fores de ta 
terre de Chamelet. C'est sans doute de lui que des- 
cendait Guillaume de Mays , seigneur de Cndeu , 
mari de Béatrix de Ladvieu , dont elle ^tait veuve en 
i333 , et qui fut père de Jean de Mays, vivant en i5i5, 
et de Girard de Ma]|f , chanoine comte de Lyon en 
i336. La terre de Meys n'appartenait déjà plus, au mi- 
lieu du i'^.* siècle, à la famille de ee nom. Une charte 
du mtHS d'août 1278, sous le sceau d'Âymard de Rous- 
sillon , archevêque de Lyon , contient un traité entre 
Guigues , payen , pagismi , dainoîseflu , seigneur de Meys , 
et le chapelain ou curé de cette paroisse. Le seigneur 
s'obligea de faire payer annuellement au cure onze setiers 
de seigle à l'aice, et un d'avoine; il l'aulorita encore \ 
percevoir, la dixrae sur qudques parties de. territoire} 
au moyen de ce , le curé , tant pour lui que pour Ses 
successeurs , se dt^partit de tous dmts de novaUs. L'ar- 



i:,,G00gIf 



- (89) 
cbev^ue approuva cet accord, qui av«t éié moyenne 
par Jean , archiprâtre de Coufueu , que le prélat avait 
député-pour. cet objet Sur le sceeu'de Goiguea , est une 
fleur d^ lis t p%uve certaine d'une noble et andenne 
origine (i). 

La sàgnenrie de Meys mtra au commencement du 
i4-* siècle, soit par succession, soit à titre d'adiat , 
dans ta otaison desd'Urgel de St-Priest, l'une des phis 
pui»antes du Foiez. firiand d'Urgel en di^msa', par son 
testament du la aoât 1377 , en laveur de Gvtyot' de 
St-Friest, son fils alnë } celui-ci donna à Fhiliberte' 
de MeUo , 3on épouse , le château de Mtys ^ pour son 
douaire* par son testament du so février i4t5. Ce châ- 
teau passa ensuite dans les mains de ses fils et petit-fils } 
enfin il appartenait au marquis de Pons au moment de 
la révolution. M. Robert-Joseph Carmaignac « ancien 
négociant à Lyou y en jouit dans ce moment. 

Cette paroisse , dont la superficie totale s'^^ , d'après 
les opérations du cadastre, à 1460 hectares, 41 ares, 
52 centiares, savoir:.en terres, jardins, vergers, 931 
hectares , 77 ares , 90' c«Uiare& j en prés et pltures-, 34o 
hectares , ag ares , 80 centbres ; efl bois de toute na- 
ture, i33 hectares, 4^ ares , 40 centiares , lesurplus éti 
terres vaines et vagoes, chemins, etc.; s38 maisonË, 
3 moulins ou uùnes sont parsemés sur os territoire, qui 
a.-été évalué par le cadastre devoir r.endM un revenu de 
35,883 fr. o5 c. , eay ajoutant celui de 1408 fr. Jk quoi 



(i) Il y eut on nonvel accord ûr ce p^int, le 35 aoât- 
1414, entre le curé da Heys et Guy de St^Prieat, aeigaeuv 
dadit Ken. ■ . , ■ _ 



DiailizodbvGoOgle' 



< 90 ) 
délf porte le produit des maisons et usines: total 37,35if. 
o5 c , ce revenu a supporta en 1826 uiie contribution 
fonrâèra , en principal et accessoires , de la somme de 
10,314 fr- 04c-) divisa en 3i6 cotes; sa contribution' 
personnelle et mobilière, en 162 articles , s'est ëlev^ à la' 
somme de 1744 ('• o^c. , aussi en principal et centimes 
ad^Ëtîonnels i celle personnelle , sans mobilier , en 3 art. 
à iafr. 4Sc. ; celle des portes et fenêtres j en 210 art. , 
k la somme de S80 fr. 69 c. , et celle des pE^enfesy aussi 
en 8 artîcl^ , à la somme de 59 fr. 44 c. : total àe toutes 
les contributions , is^iofn 67 e. 

Sa population étaâl estimëe en 17% , i 97^ indiridos , 
et en i8a2 , à io49' ^ Y comptait en' i658 , tors de 
ta visité ^e l'arcbeYéque , Camille de NeurMe, y 6t , ioo 
comitiuaûns r ce qui portait la popolaUon à plus de' 
800 ftmec. 

Si l'on consrille les actes de ï'état cïtiI , on trouve 
que dans les dix ans qui Se sont écoula jusqu'au r.'' 
vendémiùre sn XI, il y ateu 88 mariages, ^'9 nais- 
sances, doBt 184 de garçons et i34 de filles, et 238 
dëcès; savoir: lao de mâles et ii'S de persmines du 
sexe fé^nln. Terme moyen , par an , près de 9 mariages , 
32 naiGoances et 34 décès. 

DuB l'intervalle qui s'est écauU èa ï." janvier i8i3 
au ■i.'^ janvier tSaî , le nombre des mariages n'a M 
que de ft3 ; étendant tes naissances ont de beaucoup 
dépassé le (tcemier résultat , puisqu'elles se sont levées 
à 656, «avoir: 43z de garçons et 234 de fille^^ les 
décès se sont portés à 535 , savoir : 346 du sexe mascu- 
lin et' l9() dii se&fr féminin. Terme moyen , plus de 8 
mariageiï , 6^ naissances et demie et 53 décès et demi. 

En 1825, 20 mariages, 4^ naissances , aS de gar- 



DiailizodbvGoOgle 



(9- > 
ÇOqs et 22 de (ïIUs , et 34 décès , .dont 14 âu sexe mas* ' 
culin et 20 du sexe [éaàoiti. 

, Il est donc évident , d'après ces trois tableaux compe- 
ratifs , que la population de ifieys a augmente durant 
l'intervalle de la 2.' période , mais qu'elle a été moindre 
en 1825 que les aitnées précédentes ; ce résultat rétro- 
grade que l'on remarque presque généralement dans la 
majeure partie des communes, rurales, prouve combien . 
l'indirstrie manufacturière porte de préjudice à L'industrie 
agricole , lorsqu'elle dépasse les bornes que la raison 
détermine. 
' L'église , sous le vocable de St-Kerre et de N. D. , a 
ëté reconstruite depuis quelques années seulement , elle 
est à trois nefs et d'un assez bon goât ; cependant û l'on, 
eût donné la forme circulaire au chœur , cela eût produit 
un effet plus agréable ; la cure e»t à côté , disposée d'une 
manière très-commodel 11 y avait autrefois une chapelle 
d&ti^ h St-Soch , à laquelle était attachée une, prébende , 
à la nomination du seigneur : la révoIuliQn l'a anéantie. . 
Cependant ce' genre de dévotion tient à l'histoire, il sert à 
rappeler des tenips malheureux , une grande mortaUté 
occasionée par la peste et l'accomplissement d'un vœu 
rendu à 'Sl-Roch. Llnfortune rend l'homme dévot , et 
la connaissance des institutions qu'il a fondées démpn^ 
tferait presque toujours , Thislorique des peines qu'il a 
re.ssenties. . , , 

' Quelques indices de bouille ont déterminé des proprié- 
taires à ouvrir des puits pour eii faire la recherche : deux 
étaient déjà creusés en iSi^ à environ- :i0Q pieds au- 
dessous dujît de la Brévênne , et tout annonçait .que 
l'entreprise serait fructueuse. 

Le' bétail entretenu âaiù cette commune} consiste en. 



DiaiiizodbvGoagle. 

À 



6o baii& , 400 yadles , iz chevaux de selle , 4 de trait , 
2 ânes, 800 moutom , i5o chèvres et izo coclioiis. 



POWEYS. 

Cette commune , dont le nom semble rappeler qu'elle 
3oit son origine à un enclos de pommiers , est d'une assez 
grande étendue. Son principal hameau , au milieu duquel 
se montre l'ëgUse dëdi^ à l'assomption de N. D. et à St' 
Martin , n'est éloigné de St-Symphorlen , au nord-ouest > 
que de 3 kilomètres. Il occupe un des gradins de la col- 
line qui sépare le département du Rhône de celui de la 
Loire. Un bois de sapins couronne la sommité de cette même 
colline , tandis que le ruisseau de la Gimont en baigna 
le pied. Celte situation , extrêmement pittoresque ^ a le 
double avantage d'être abritée des vents du nord , et de 
jouir de l'aspect favorable du midi. Son territoire , tra- 
versé par l'embranchement de la route de Lyon k 
St-SymphorÎËn , touche , du côté du sud-ouest , à la 
commune de Chamelles ( Loire ) , et aboutit du cAté . 
opposé à la paroisse de la Chapelle-en-Vaudragon; 

Pomeys n'était , avant la révolution , qu'une annexe 
de St-Symphorien , maintenant elle est succursale > 
et un desservant y est attaché. Elle possède , comme la 1 
plupart des autres communes du canton , Un établisse- 
ment de sœurs de St- Joseph pour rédudatîoii de la jeunesse. 
Sa superficie territoriale est divisée d'après le cadastre ^ 
de cette manière : en terres , jardins ou emplacement 

des maisons 8o2'>73'go'î 

En prés et pâtures. . . . . . . 3^3 7 80 

En bois de toute nature. ... . 3o3 73 80 

En terres vaines et vagues .... i 99 » 

ToTU. 127Ï 54 5o. 



:,, Google 



(95) 

Cette masse tte propriëtës a été évaluée li la somme de 
5l,d47f. 48 c àe revenu annueL 

Le nombre des maisons s'élève à 123 et une usine , 
qui produisent 3,118 Tr. par année.* Le revenu total du 
foncier est par conséquent de 53,965 fr. , lequel a 
supporté en 1826 une contribution de 10,243 fr. 85c. 
divisée en 177 cotes. 

La commune a payé en outre de contribution person- 
nelle et mobilière, en 74 articles. . , €06 f. 

De contribution personnelle sans mo- 
bilier, en II cotes , 41 ^5 

De contribution des portes et fenêtres , 

en m articles. 4i3 38 

Et de patentes , en s cotes. ... 7 85 

Total ii,3i2 33 

Sa population était, en i658, de 3oo cMomunians ; 
en 1789 , de 425 individus ; en i8o3 , de 487 , et en 
1814 } de 586. 

Le relevé des tables décennales de 1792 à 180a , de 
i8i3 h 1833 , et des registres de l'état àvil de i835 a 
dpnné les résultats suivans. 

1.*" période. 

Garooiu. PillM. Totii). Tentte ua}. 

Naissances. 83. . , 88. ■ . 171. . . 17 '/v» 
Décès ... 68. . , 63. . , i3i. . . i3 »/«». 
Mariages. . »... »... 43. . . 4 V»* 

3." période. 

Naissances. i54. . . 124. , . 278.. . 274/5 

Décès ... 81. . . 61. . . 143. . . 14 '/s 

Mariages . »... »... 46. . . 4 !/s 

Tome VU 7 ' 



:,, Google 



<94) 




Annie i8a5. 




Naiuanœs. . . i5. . . ii. . 


. iS 


Décjb I. . . 6. . 


• '7 


Mariages ... »... ». , 


• 9 



On voit que la population ëprouve en ce i 
un mouvement rëtrograde. 

Le bétail destiné à la culture ou à d'autres usages , 
existant dans cette commune , a>n«ste en flo boeufs , 
4oo vacbes , 3 cbevaux de setle , 2 de trait , looo mou- 
tons , So chèvres et i ao cochons. 

L'églist de St-Martin-de-Pomeys ëtait déjài, en l'année 
984 , annexe de celle de St-Sympborien. 

On remarque dans l'étendue de cette commune plu- 
sieurs édifices qui rappellent d'anciens souvenirs i nous 
allons les laire connaître^ 

,1. Harangue. Cette propriété , décorée aotrefoia du 
titre de Bef , est située, au - dessus de la Goûte de la 
Maladière , sur les conSns de Cbazelle et de St-Denis 
de Coise \ elle constitue aujourd'hui deux fermes rurales. 
Ce fief appartenait au commencement du 17.' siècle à la 
famille de Giroud. Noble Philippe de Giroud , seigneur 
d'Hurongue , fut blessé mortellement en duel , le J 5 
février 1639, et inhumé dans l'église de St-Sympho- 
rien. Jacob de Gïroud , mari de Françoise de Villeneuve , 
recueillit ses- biens. Françoise Lecourt , veuve de Marcelin 
de Giroud , vendit Hurongue à Pierre Lecourt , sei- 
gneur de Pluvy, le 25 janvier i65o ; Julien Jjecourl de 
Pluvy le possédait en 1735 , il a passé par succession 
dans la famille des Noblet de la Clayte. Le territoire de 



=dbï Google 



( 95 ) 

la Mtdadière , qui est contigu , indique qu'on y retirait 
les pestiférés dans le temps de la contagion. 

3. La NeiiUère , très-belle propriété ap^rtenffnl i 
madame la vicomtesse Duparc , héritière de madame de 
Ghamp^ne , a été , pendant long-tenps possédée par 
la famille de Malyvert. Marguerite de S«rron , veuve 
d'Antoine de Sauzion ^ seigneur de la NeilKère , et de la 
Maison-Forte de Varennes , à Givorp , commissaire de» 
guerres et bowgeoi» de Lyon , xftandiit le chapitre de 
l'église de la même ville en 1649 t de diverses rente» 
dont il lui était redevable } et te diapitre , à son tour , 
l'affranchk de sa directe sur la maisM de Pômeys. Lm 
mariés Sauzion avûent acheté la ReHHèfre de M^e lean 
Sauzion , sncrétaire de la chambre du roi. 

3. Saconay , château situé à gauche de la grande 
roote , entK le hameau de Chavannes ef celai de fa Guil- 
letière. Le chapitre de l'église d« Lyon vendit, le 17 
avril i564) à Gabriët et Âme de Saconay frères, la jus- 
tice et directe seigneurie de Pomey^ et de la partie d' Aveyze 
qui lui appartenait. Les acquéreurs , déjà propriétaires 
de quelques domaines , venaient de faire Bàtlr le château 
dont' il s'agit , auquel ils avaient imposé leur niotn ; Us 
l'habitèrent souvent. Gabriel était chanoine •- cOmte de 
Lyon , il devint précenteur , archidiacre , et eafindoye» 
de cet illustre chapitré. Il mourut à Saconay le.S^aoâl' 
i58o: c'était un ecclésiastique instruitfit publia eik.^56^ 
un ouvrage intitulé : Discours des premiers trou6!âS aà- < 
venus à Lyon , avec l'apologie pour la çiitt de Lyon^t, 
conire h libelle iaussemeni inti/ulé'\a juste et sainte dé- 
fense de a ville de Lyon. L'cpitre dédlealbire' est daté . 



=dbvG00glc 



(96) 
du château de Saccoiay , au mois d'août i663. Il publia 
encore en iSyS la Généalogie el la fia des Hugutnaux 
et àtscouverle du calvinisme. Lyon, Bîgaud, in-S." 
. Le (Jiapitre rerendiqua en 1619 les objets vendus à 
MH. dé Saconay , contre noble Pierre de Sarron et 
Jeanne de Saconay, raari^, qui en étaient en possession: 
ce procès fut encore poursuivi après le décès de Pierre 
de SarroD , contre Jean de Sarnm son EU j mais un 
tfaitë du 5 juillet 1632 mit fin à ces difficultés. M. de 
Sarron conserva les droits et rentes aliénés par l'acte 
de 1564- 

Le château de Saconay a dans la suite appartenu à 
une branche de la famille Darede : M> Dareste , chevalier 
de St. Louis « te possède encor^ maintenant. 

( La* «iMte au prochtUa N.* ) 
C. 



LITTERATURE. 



KOTICE 501 OH HAITUaCBlT DE FEU CBAHDON DE LA ROCHETTE. 

M. l'abbé Chouvy , professeur d'histoire et de disci- 
pline ecclésiastique au collège royal de Lyon , nous a 
cdmmuRÏqué un manuscrit autographe dont il est pos- 
sesseur el qui contient les difi^rens articles que feu 
Chardon de la Rochetle destinait à fonner les tomes IV , 
V et V! de ses Métangts de criliqae el de phiUttogie ( i). 



(i) Les ttois pronieri loinme» ont AJ publiés K Pari* 1 ckes 
dlbutcl, en t8i3, ia-S.* 



DiailizodbvGoOgle 



C 97 ) 

Ije prraiier de ces article^ a pour oh\t!t r<^tion du 
Phëdon de Platon', donnée à Leyde , en 1 8 1 o , in^d.", par 
Daniel Wyttmbich. C'est un fort bon iii(m:eaa sur la 
philost^hie des anciens, dans lequel un juste tribut 
d'ëloges est paye au savant Hollandais. ^ 

Le n.» 2 «st un long et intéressant extrait de l'ou- 
vrage anglais publie par MM. W. Drumtnond et R. Wal>- 
pole , sous le litre ^Hercuianensia , or Archtel»gieat 
and pAU»togicai Dissertations aMiiaiaîng a menuscript 
found among Ihe ruins of tiereuluaum , Londres , 
i8io , în-4'" 

Le n.' 3 roule sur Pyfhegore et les Pylhagaridens ; 
c*est un deuxième article déjà imprimé et inséré ^ \e 
crois , dans le Magasin encyclepétU^ue , sur X'Hisloire 
de V origine , des progrès et de la décadesue des seteaces 
dans la Grèce , par Christophe Meiners , traduite de 
l'allemand , par J. Ch. Laveaus , Ptiris , an Vil , 5 
Tol. in-8.* 

Le A.O 4 e^ one Notice stir Lms , extraite d'une' 
Histoire des coariisaaes grecques dont Chardon de ta 
Rochette s'était oceupé. On y trouve rassnnblés tous 
les renseîgnemens que les anciens nous oot kiissés sur 
la vie de cette c^bre courtisane. Tout y est justifié 
par des textes grecs et latins , et principalement par des 
passages du livre XIII d'Atfaénée , transcrits en entier 
dans des notes placées à la suite de la notice. - 

Les Epittoltt Parisienses de M. G. G. Bredow \ pro- 
fesseor d'bisture à f université de Breslauy imprimée» 
à Leyde, en 1812 , in-S.**, sont le su^et du cinquième 
article. Chardon de la Rocbette rend compte de ces 
lettres et y puise la matière d'une grande quantité d'ob- 
serv^ions philolo^ques sur divers passagesd'àuteura grecs. 



=dbï Google 



( 98 ) 

Le o." 6 ,*quî a d^ paru dam le Magùtia ètieyclo~ 
pééiqtu y octelffc 1810, est deatînë à l'«itamen de l'ëdi- 
tton latine de lu^nal dfinnfe par M. Achaîntre, Paris, 
Finnin Didot , s vol. in-*." 

Le n." 7 est intitulé : Btmar^uts ençoyier par La 
Monhoye à taèbé Régnier Desmarais sur sa iradudion 
dis poésies d'Anaeréon en vers italiens , apec Us Ré~ 
pontes de cet abbé. Ces r«mari|ues, complétées par celles 
qoe Chardon de la Rochette y a ajoutes , sont incites 
et mutent d'être connues. 

Le n.* 8 offre les lettres latines de learl Le Clerc et 
de Richard Bentley , enr les fraf^mens de M^iiandre et 
dit Philëmon , publiés en' 170g par le premier des deux 
savans que nous venons de nommer. Ces lettres , fort' 
rcurieuses, étaioit, pour ainsi, ensevelies dans le journal 
angles : .<4 nro' Reviètv mith liflérary cuHoiUies , etc., 
by Winry Mafy, ( Aprit 1786, pag. 353 ). 

Le n." g est un extrait du tome I." de la BiMio-* 
theca maiBtscripla graca et tatiaa de M. l'ablié Moretli , 
Bassano , i8oa, îa-8.^ Lesdiverses notices que ren- 
ferme ce recueil , y sont passées en revue et servent 
de texte & plusieurs remarques intéressantes. 

Le .n." 10 , déjà publié dans ^ Magasin encyclopé- 
dique , juin 1809 , est consacra k rendre compte du 
Nouveau Diclioanaire poriati/ de iièliogrt^hie ^ par Fr. 
Ignace Fournier, Paris ,'în-8.* 

Le II.* est une le/frie à M. Partson sur les Thermes 
de, Pyihia et le Poème de Paul le Silen/iaîre ,, suivie 
du texte grec de ce po^e , accompagné de schoties , 
d'une traduction française et des traductions en vers 
latins de Frédéric Morel et de Qaude Ancantherus.' 
ïtes notes qui sont placées à la suite de cet article', 



:,, Google 



(99) 
sont aboiula&tes et pleiaes d'érudition , de sagaàté et 
d'exactitude. On peut dire que ta matière y est épuisée, 
et que c'eit un travail complet , excellent t qui mérite- 
rait d'être publié à part et fornftrait à lui seul un vo- 
lume d'une ^o«seur raisonnable. - 

On peut en dire autant du n.* 12, intitulé Solipn. 
Xout ce que les anciens nous ont ap^is de celui des 
auteurs de ce nom qui vivait sous Tibère et qui fut un 
des bîstoriene d'Alexandre , s'y trouve réuni , et y est 
suivi du texte et de la traduction française des fragmens 
qui noas restent , de son ouvrage des Faits incroya&tes 
sur Ut fiaufts , Its fortunes et ks lacs , le tout ac- 
compagné » suivant l'usage de notre habile helléniste , 
d'une foule d'annotations curieuses et savantes. 

Le n.^ t% concerne l'ëdition donnée par M. le docteur 
Coray de l'ouvrage de Xénocrate de Alimeafo ex aquo' 
fiiièus , Naples , 1794 , gr. in-B." Il est terminé par le 
relevé d'un grand nombre de fautes d'impression ou 
d'omission qui se sont glissées dans les savantes re- 
marques du docteur Coray , et qui ne sont point cor- 
rigées dans VerrtUa, 

Le n." 14 est relatif au traité de Lydus, de Magh- 
iratibtts Reipuèlica ■ fiomamx j publié pour la première 
fois par MM. Fuss et Hase, sur un manuscrit apparte- 
nant à M. de Choiseul-Goutfier ; Paris, J. M. Eberhart, 
1813 , gr. in-8.° L'analyse de la préface que H. Base 
a mise à la tâte de ce livre, et les observations dont 
quelques passages en sont susceptibles, occupent la ma- 
jeure partie de l'artide. 

Le n." i5 se compose de 36 Lettres inédites de La 
Monnaye à tobbé Niçoise sur divers objete de littéra- 
ture. Chardoti de la Rodiette en éclairât ou complète 
par ses remarques {dusieurs passages. 



=dbïGçiogIf 



< 1.00) 

Le n." i6 est destina à faire a>Diu!tre le Vf^agt à 
Genève et dans la vallée de ChatnoiaU en Swoù , par 
P. X> Leschevin , Paris et Genève, 1812, in-S." 
et in-i2. * 

Le n.* 17 est la préface^ fourme par notre tauteor» 
pour l'édiUoa du Jardin des Racines grecques , Paris , 
Kicole, j6o8, în-ia. Cette pièce de 7 pages contient 
quelques rëllexions sur l'étude de la langue grecque et 
une notice sur Claude Lancelot, à qui est dû l'ouvrage. 

Le n.^ 18 est un article qui a été inséré dans le 
Magasin encyclopédique d'avril 1810, sur la première 
édition du Manuel ài libraire^ de J. C. Bruoet, Paris, 
3 vol. in-8.* • 

Les trois morceaux suivans, n.** 19, 20 et 31 > ont 
également déjà paru dans le Magasiu eacyclopéàiqm : 
le premier a pour objet le Catalogue des tk>r,es. de h 
bibliothèque du comte de Boutourlia, revu par MM. 
A> A. fiartûer et Ch. Pougens, Paris, 180S, gr. in-S.*; 
le second est une lettre à A. L. MiUin sur une note 
manuscrite <f André Chénier ; le troisième a pour titre i 
Fragmens de mémoires sur la yie de Mad. la mar-' 
quise de Mainienon , par le P. Zaquille , jésuites 

Le n.' 32 consiste en trois ou quatre Additions et eaf~ 
rectious pour les trois premiers volumes de qes Mélanges. 
La principale addition concerne le célèbre fragment du 
roman de Longus , tiré du manuscrit de Florence. 

Le n.* 23 et dernier contient les Bemarques critiques 
de M- Larcher sur le roman d'Héliodore^ tues au mtM& 
de juill^ 1791 à l'académie de3 belles-lettres. Ces re- 
marques ont été imprimées ; mais l'édition a été dé- 
truite. Les notes de Chardon de la Rodiette ajoutent 
un nouveau prix à cet excellent morceau de critfqae^ 
sur le texte du roman dwt il s'agit. 



=dbïGooglc 



L'intention cle M. Chouvy est de se défaire , par la 
voie' d'un échange , du précieux manuscrit que nous 
Tenons d'analysrr. La ville de Lyon , qui possède 
dans sa bibliothèque un grand nombre de doubles , de- 
vrait profiter de cette occasion pour remplir un des vides 
que va laisser la restitution déjà commencée des manus- 
crits appartenant à l'académie de "Lyon. C'est un vœu 
que nous croyons devoir exprimer ici au nom des amis 
des lettres et de la saine ërudition. 



ÉCONOMIE EHRALE. 



BÉPOirSE i dei qncitioni retatiite* A reotreticti dn bjuil daiu ■• 
d^partemeQt du RhAnc , Miieuéet par un ptopriftaire du enTirons 
d'Aix ( Bouches du JUiAne ). 

J'ai eu l'honneur de recevoir de M- L. A. , propiié^ 
taire dans les environs d'Âix , une lettre- dont voici 
l'extrait : 

« Depuis quelques années j'ai le projet d'établir dans 
ce département une exploitation rurale semblable à celles 
des riches contrées que vous habiles ; je crois qu'avec 
du courage et de la persévérance , on peut , malgré la 
sécheresse de notre climat , sinon atteindre le but , du 
moins en approcher assez pour bisser bien loin notre 
agriculture actuelle. 

L'éducation des bestiaux est, sans contredit, la pre- 
mière condition du succès : nous sommes , à cet égard , 
dans l'ignorance la plus complète ; j'ai fait de vains 
tSorts pour en sortir* en lisant les meilleurs ouvrages. 



DiailizodbvGoOgle 



< I03 ) 

Ces Uvres « d'ailleors si reccnnmandables , aembleiit n'£lre 
faits que pour ceux qui pratiquent d^à et auxquels il 
ne manque que d'être dirige par une sûne th^me ; 
mais pour nous qui manquons égaleiqent et de pratique 
et de tlrà>rie , il nous faut d'autres lumières. Ainsi , 
pai* exemple, la balance entre les profits et les dé- 
penses, chose si .essentielle , s'il est vrai que toute agri- 
culture raisonnable doive tendre au profit, y est à peine 
indi<}uée, et encore les assertions à cet ëgard y sont- 
elles si différentes, qu'il est impossible de se former une 
fanion. 

^ C'est pour dissiper mes doutes , et avoir sur ce genre 
d'industrie des données précises , que j'ose m'adresser 
à vous et vous -prier de Vouloir bien me sacrifier quel- 
ques instans pour rëpon^ aux questions qui siûvent 
ma lettre. 

I." QuBSTioi*. Quel est le prix ^u/fe jeune vache 
à Lyonl quelle est sa taille? 

BipoHSB. Une jeune vache laitière vaut , à Lyon , 
terme moyen , soo fr. ; elle vient ordinairement de la 
Bresse , et la race bovine de ce pays tient le milieu 
entre les races les plus grandes et les plus petites de 
France. Sa taille , du garot à terre , est de trois pieds 
six pouces i quatre pieds , son poids de sept k neuf 
cents livres. 

2.< QuESTioH. A quel âge Us vackes doiveai-eBes , 
êlre réjormées ? 

ïbÉPonsB. On pourrait les garder jusqu'à dix ans ; 
j'en ai vu qui , âgées de plus de douze, étaient encore 
bonnes laitières ; mais on les réforme , pour l'ordinaire i 



DiailizodbvGoOgle 



( 105) 
entre huit k neuf ans, part» que plus tard elles auraient 
beaucoup de peine à s'engraisser. 

3/ QuisTion. Quelle est la quantité de laîl qvfelles 
donnent avant , àuraai et après la gestation ? 

RiïODH. On fait , en gênerai , porter les vaches 
toutes les ann^. L'intervalle entre deux gestations est 
de deux à quatre mois ; c'est dans cet intervalle , qui 
n'est pas j^us avant qt^aprés la gestation , qu'elles sont 
les meîlleores lahières , surtout depuis le moment qui 
s'À^ule entre le sixième jour après le part et la fin 
du troisième mois de vacuité ; pendant ce temps on les 
dit fraîches de lait ; on ne leur donne pas le taureau 
toutes les fois qu'elles le demandent , car la plupart» 
entrent en (Jialeur tous les mois. Pendant cet ëtat, qui 
dure depuis vingt-quatre heures jnsques à deux ou trois 
jours , le lait a un goût désagréable et il tourne faci- 
lement. La quantité de laît , qui avait diminué sur la 
fin de la vacuité , augmente dans les premiers jours de 
la nouvelle grossesse ; mais cette augmentation nç se 
soutient que pendant dix à douse jours , et depuis ce 
moment jusques au cinquième ou sixième mois, il est 
d'un tiers ou d'un quart moins abondant qu'il ne l'était 
quand la vache était fraîche de lait. Ce fluide diminue 
sensiblement au septième , surtout au huitième mois , 
et souvent avant cette époque il tarit ehtièrement ; il 
tavXe quelquefois jusqu'au dernier jour de la gestation. 
Mais c'est par un intérêt bien mal entendu qu'on trait les 
vaches jusqu'à ce dernier moment ; on les fatigue , on 
les épuise , on les expose à avorter ou à. mettre bas un 
veau chélif, impossible è élever. Les bons économes des 
environs de Lyon cessent de traire vers le milieu du 



:,, Google 



< io4 ) 

hiùtîème mois ; ils obtiennent de Ieur4 vachas bretsiimet , 
bien nourries , de huit à dix litre» de lait par jour. 

4.* QrxsTiOKt A quelle époque Hçre-t-oa le veau au 
boucher ? quel est son poids ? 

RiroHSi. C'est vordinairement k l'âge d'un mois (jat, 
dans le département du Rhône , on livre les Veaux i U 
boucherie; ils pèsent alors de cent à cent vingt livres^ 
et ils Talent 20 à 22 fr. Il arrive quelquefois à Lyon, 
des montagnes du Lyonnais, de^ veaux de six semaines 
pesant jusques à deux cents livres et valant 40 à So fr. 
D'un autre càté, des veaux de qiûnze à vingt jours scmt 
livrés k la boucherie par les nourrisseurs des envinnu 
^de noire ville , qui trouvent plus de bénéfice à vendre,le lait 
de leurs vaches qu'à attendre que leurs veaux deboucherie 
aient atteint un mois, qui est l'âge prescrit par les rè— . 
^emens. Ces veaux se vendent â si bas prix que , si 
l'on était obligé de les transporter à une ceruine dis- 
lance, il vaudrait mieux les jeter i la voirie, et l'on ne 
livrerait pas à la consommation un aUinent insalubre. 

5/ QuBSTioM. Quelle est la nourriture qu'on donne 
aux vaches tenues toute tannée à tétailel combien con- 
sotnment-elies ? 

RÉFONSE. Dans le déparlement du RbAne, ce n'est 
que dans la banlieue de Lyon qu'on tient toi^ l'année 
les vaches laitières à l'étable. Cette pri^ique , si vive- 
ment recommandée par d'habiles agronomes , sera san» 
doute un jour généralement adoptée , surtout dans les 
pays où le terrain est précieux. Quoiqu'il en soit, les 
vaches du Rhône paissent durant la belle saison , c'est- 
à-dire pendant la moitié de l'année i. et pour l'hivei;-- 



DiailizodbvGoOgle 



C 165 ) 
Rage ât six mois , on met en rëserve du foin , du regain 
stratiSé avec de la paille , et en assez grande quantité 
pour qu'il y ait de tout ce fourrage soixante quintaux 
par diaque tête de vaches. De bons économes leur 
donnent six ou sept fois par jour de ce qu'ils nomment 
une bachassée : c'est un mélange d'herbes de toute es- 
pèce, ramassées dans les vignes, les jardins, le long des 
haies , qu'on met dans un vase de bois nommé hachai , 
et dans lequel on jette de l'eau bouillante. Trentt à 
quarante livres de cette espèce de soupe économique 
nourrissent dans un jour autant que dix livres de four- 
rage sec, plaisjent mieux aux vaches et leur donnent une 
plus grande abondance de meilleur lait. On cultive autour 
de Lyon beaucoup de luzerne qu'on stratifié avec de 
la paille pour nourrir les vaches pendant l'hiver. La 
provision de cette mtiée est à peu près la même que 
celle dtmt nous avons parlé précédemment ; elle est ce- 
pendant plus économique et plus convenable à la cons- 
titution de la vache , qui préfère les plantes légumi- 
neuses aux graminées. Il est , au reste, très-convenable 
de varier la nourriture de cet animal , de ne le mettre, 
jamais complètement au régime sec , et pour cela de 
cultiver pour lui des choux , des raves , des pommes de 
terre , comme on le fait dans le Lyonnais. On conmit 
à peu près dans quelles pn^rtïons les divers fourrages , 
peuvent être substitués les uns aux autres sous le rap- 
port nutritif : un quintal de bon foin équivaut à quatre-' 
vingt-dix livres de luzerne sèche, à cinq quintaux de- 
raves , à six de choux. 

Dès économes de ma connaissance , assez vcMÛns de 
Lyon pour y envoyer leur lait , donnent , pendant 
l'hiver , tous Jes jours , à chacune de leurs vaches , en- 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



( io6 )■ 
viron vii^ lÏTres de luzerne et une bacliass^ "de trente 
livres en quatre à cinq rations ; chaque béte leur fournit 
douze Ulres de lait qui valent jusqu'à 3 fr. ; t'est i5 fr. 
pour dnq 'bêtes, c'est-à-dire une asaez belle rente.- 

6.* Question. Qi/efle est la dimension des ilables à 
double rangl quelle est celle de$ étahles à un seul 
ttmgl 

^JÉiomE. lies dimensions des Stables , soit â un seul 
rang, soit à deux rangs, doivent être telles que chaque 
place pour une vadie soit au moins de trois pieds de 
large ; mais si elle était pleine il lui faudrait quatre 
pieds , et on lui accorderait deux places si elle était 
prête à mettre bas ou nourrice. Ainsi , une élable pour 
dix vaches doit avoir environ quarante pieds de long ; 
elle aura en largeur quinze pieds , si elle est simple , 
vingt-cinq, si elle est double ; sa hauteur sera, dans le 
premier cas, de dix pieds au moins, et de douxe dans 
le second. 

7.' QiiESTioH. Quel espace en long et en large occupe 
une poche 7 
RifONSE. Cette question rentre dans U pcë^édente. 

8.* QuBSTioiT. En quelles proportions se trouvent le 
beurre et le Jromage dans le tailî 
. Rétovss, Les élémens du beurre , comme ceux du. 
fromage , sont pliis ou moins abondans dans une qvantîté 
donnée de lait , selon la vache qui l'a fournie et le ré- 
gime qu'elle suit. Il est des races bovines , telles que 
celles d'Auvergne , dont le Jait est très-riche en prin- 
cipes caséeux ; d'autres , comme celle de la Bresse , où 



DiailizodbvGoOgle 



( I07 ) 
1^ crème est ptt)p<H-tîonnenement plus abondante. Je me 
Suis assure qu'une vache de Bresse, donnant seolement 
six pots de Isit, fournissait à peu près autant de créme 
et autant de substance casëeuse qu'une vache de Suisse 
dont OR relirait deux fois plus de ce fluide. On a ob- 
serve partout qtae les vaches nourries au vert donnaient 
du lait en plus grande quantité , mais moins crémeux 
que celles qu'on Cimente avec du fourrage sec. On 
évalue en général $ autour de Lyon , qu'il faut dix 
litres de lait pour obtenir use livre de beurre, et le 
fluide ainsi décrémë fiMiiDtt (usqu'i deux livres d'un fro- 
mage d'une qualité très-inférieure ; le résidu est aban- 
donné aux ^fOTca. Une bonne vadie de. Bresse , bien 
nourrie et ne travaillant pas y donne , toutes les se- 
maines, jusqu'à six ou sept livres de beurre et douze ou 
quatorze de fromage sec. Ce n'est pas , au reste , aux 
portes de Lyon qu'on fait du beurre ou du fromage , 
on y trouve plus de bénéfice à vendre le lait en nature. 

9.^ QuESTi0)4. Combien faut-il de pochespour occuper 
une personne qui n'aurait qu'à les traire et Us seigner? 

Rironss. l'ai va à l'entour de Lyon plusieurs do- 
maiaes dans lesquels une seule fille de basse-cour soi- 
gnait parfaitement cinq vaches, allant tous les jours ra- 
masser pour elles de l'herbe , sarcler les vignes ,. le 
jardin , faisant les bachossées et portant tous les jours 
du lait à la ville. 

10.* QoBSiioii. Queue est la manière dont elles sont 
soignées toujours à tétabU 7 

XtiroKaa. Les ëtaMes dans te département du Rhône 
soot beauOMip m<nns m^ tenues que dans beaucotj|> 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



( >o8 ) 

d'auU'es contrées ; il leur manque encore d'Mre plus 
aérées « plus souvent nettoyées ; on n'étrille pas les 
vadiçs , mais on leur frotte la peau avec une espèce de 
carde qui , tout en enlevant les ordures qui s'y atta- 
chent, escite favorablement cet organe; mais cette opé- 
ration hygiénique n'est ni assez fréquente , ni assez gé- 
nérale. On leur donne à manger cinq ou six fois par 
jour ; on les trait trois fois pendant l'été et deux fois 
pendant l'hiver , et autant que possible à des heures 
fixes et déterminées ; on a remarqué , en efiét , que 
lorsqu'on intervertit cet ordre, on éprouve un déBcJt. 
Nos filles de basse-cour sont très-propres , elles se la- 
vent les mains avant de traire , elks lavmt aussi fort 
exactement les trayons souvent salis par le fiimier i 
elles nettoient exactement les ustensiles et tiennent fort 
bien la laiterie. Comme elles n'ignorent pas que le 
dernier lait qui arrive est le plus crémeux , elles ont 
soin de traire iusques à la dernière goutte; elles savent 
aussi qu'un moyen d'obtenir en abondance du bon lait 
est: de traiter les vaches avec beaucoup de douceur , et 
c'est ce qu'elles font constamment. Celles qui sont trop 
éloignées de la ville pour aller vendre le lait , trouvent 
le temps , tout en soignant quatre k cinq vaches , de 
faire le beurre et le fromage. s 

II.' Question. QaelU est ta quantité de/fimùr que 
donite une uaehe ? 

RÉPONSE. Non-seulement la quantité, mais encore la 
qualité du fumier qu'on peut obtenir d'une vache , est 
proportionnée au choix et à l'abondance de la nourri- 
ture. Terme moyen, une bonne Bressanne,lHeB nouriie, 
toujours à l'étable, fournit cinquante quiniaux de fumier 
dans un an. 



DiailizodbvGoOgle 



( log ) 

> CSÉVRBS. 

13.* QussTioR. Qael est le prix des chhres du 

RipoKSB. De aS à So fr. 

i3.' QussTioH. Spnt'tUes nourrm foule tannée à 
télabU ? le peut-on ? quelle est leur taUie ? 
■ BipoHsK' De temps immémorial , les cbèvres du Montr 
d'Or, et même œlles de plusieurs communes voisines, 
sont toute l'année nourries à l'Aable ; elles se trouvent 
très-bien de œ régime, et œpendant elle» ne'consli- 
tuentftas une race particulière, attendu qu'on fait très- 
lieu d'élèves dans le Mont--d'Or , et que le nombreux 
titnipeau de chèvres qu'on y entretient se recrute par 
des b^tes achetées partout. La taille de ces animaux 
varie ; j'en ai mesuré une vingtaine , les plus grandes 
avaient deux pieds huit pouces de terre au garrot , 
quatre pïeds de la naissance de la queue au sommet de 
la t^; une corde passée autour du ventre s'est trouvée^ 
à très-peu de chose pi-ès , de même longueur que le 
corps : cette mesure , appliquée plusieurs fois , n'a pas 
différé. Les chèvres les plus petites avaient ,* du garrot 
i terre , deux pieds un pouce et demi , et de la nuque 
& k^ queue trois pieds trois pouces. 

14." QoESTiOH. Quelle est la quantité de lait qu'elles 
donnent avant, durant et après la gestation ? Dans 
quels rapports s'y trouvent le lait et le fromage 1 

BipoNSB. De même que les vaches , les chèvres n'ont 
jamais plus de lait que depuis le cinquième jour après le 
fart jusqu'à une gestation nouvelle, et dans cet inlerYalle 
Tome ri. 8 



Doiiz.dbvGoogk"' 



C nô ) 
elles en donnent deux à trots litres par jour; elles portent 
cinq mois. Les chevreaux naissent le plus souvent en avril; 
oh lés sèvre à un mois. Les chèvres pleines donnent 
dans les deux premiers mois presqu'autant de lait que 
les autres; dans le troisième et le quatrième une moitié 
ou un tiers de moins : on ne doit pas les traire dans 
le' cinquième et dernier. Il est des chèvres qu'on ne fait 
pas .remplir , afin d'avoir du fromage en tout temps ; 
cdles-là ne donnent que deux poU par jour en deux 
traites, leur lait n'est point d'une qualité inférieure^ 
Le lait de chèvre est moins caseux que celui des vaches y 
il est pltMibutîreux; on n'en extrait ^mais le beurre, 
on le laisse dans le fromage , lequel reste gras et est 
fort estimé. Un litre de lait devient un frtmiage qui 
vaut 4 sous sur les lieux ^ 5 ou 6 à Lyon , f 5 à to ^ 
Paris ; chaque chèvre en fournit journellement , dans 
presque toute l'année , deux ou trois par jour , c'est- 
à-dire plus de cinq cents par an , et il y a douze ou 
quinne mille chèvres dans les douze ou quinze conu^unes 
du Mont-d'Or. Le lait de chèvre est trop précieux pour 
qu'on le boive, excepté comme médicament. 

XV.* QvESTiOH. Quel est ou doit être teUr régime ? 
quelle est la guali/é et la quaniifé de leur noiu-titare y 
étant tenues constamment à te'taÙle î 

RipoNSE. Le respectable M. Tessiér , de l'acadabi^ 
des sciences , me Bt , il y a six ou sept ans , là même 
question , je ne puis que répéter ce que je lui ai ré- 
pondu : A 

« On nourrit ces animaux pendant la belle saison 
avec de l'herbe de toute espèce ; ils ne sont point , à cet 
égard , plus diifidles que les vaches. Quelques pauvres' 



DiailizodbvGoOglf 



( III ) 

femmes du Mont-d'Or leur donnent jusqu'à des char- 
doDs et des bruyères ; on le* nourrit aussi avec de la 
luzerne , du regain ^ des feuilles d'arbres ^ du marc de 
noix nommé trouille ^ qu'on dëlaie dans de l'eau chauds, 
du marc qui reste dans la cuve , quand on en a tiré le 
petit vin , vulgairement nommé piqueiie ; on dëlay« ce 
marc dans une grande quantité d'eau ; il en résulte une 
boÎGSon dont les chèvres sont très-avides ; elles boivent 
aussi avec plaisir le petit-lait, résidu de la fabrication 
du fromage qu'elles fournissent. On cultive pour elles 
cette variété de choux vert C hrassica oleracea viridis L. ) » 
vulgairement nommé choux cafalier , qui s'élève à une 
hauteur étonnante j j'en ai vu à St-Romain dont la 
taille Rii-passait dix pieds , et dont le tronc était aussi 
. ligneux que celui de l'aubépine. l'ai rappporté de cet 
endroit un bâton de plus d'un pouce de diamètre, 
qui n'est autre chose que la tige d'un choux gigan- 
tesque. 

La nourriture des chèvres du Mont-d'Or , pendant 
l'hiver , se compose en très-grande partie de feuilles de 
vigne, que l'on cueille après les vendanges sur les ceps 
eux-mêmes ; on les jette dans des fosses bétonnées, si- 
tuées pour l'ordinaire dans le cellier ou sous un hangar 
et toujours dans un lieu couvert. Ces fosses ont quel- 
quefois des dimensions considérables : j'en «i vu de 
dix pieds de longueur , huit {ueds de' largeur , sept pieds 
de profondeur; ceux qui élèvent beaucoup de chèvres 
ont plusieurs fosses; ceux qui ne peuvent en : nourrir 
qu'un très-petit nombre conservent les feuilles, dans 
^es tonneaux défoncés , où les feuilles sont foulées et 
pressées avec la plus grande force. Vingt individus des- 
cendent dans les citernes bëtonaées et trépignent sans 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



'( 113 ) 

cesse (andis qu'on y jette cette provision d'hiver ; on y 
verse de l'eau en très-petite quantité , et y lorsque la 
fosse est remplie , on la recouvre de planches , sur les- 
quelles on place des pierres énormes. Au bout d'environ 
deux mois , on dAxjuvre la fosse pour en retirer les 
feuilles qui, alors, ont contradé un goût acide, comme 
du petit-lait aigri, sans aucune apparence dé putridité; 
leur texture a conservé toute son intégrité ; leur cou- 
leur est d'un vert plus foncé qu'il ne l'était quand elles 
étaient fraîches ; elles sont fortement agglutinées entre 
elles ; l'eau qui les surnage est rousseâtre, d'une odeur 
désagréable , d'une saveur acide : les chèvres la boivent 
avec plsnsir. Cette nourriture singulière est , pendant 
ffaiver , presque la seule qu'on donne à ces animaux ; 
elle se prolonge pendant le pnntenips : j'ai vu , en efiêt 
dans le inob d'avril , plusieurs chèvreries dans lesquelles 
cette provision n'était pas encore épuisée. Depuis quelque 
temps on vient prendre dans les brasseries de Lyon les 
résidus de la fabrication de la bierre , parce qu'on s'est 
aperçu que cette substance convenait parfaitement aux 
chèvres. 

Ces aDÏmaux consomment beaucoup ; ils font pendant 
l'été neuf repas par jour. Mad. de St-Romain a calculé 
que pour nourrir en herbe verte trente-cinq chèvres , 
il fallait employer trois femmes pour ramasser des plantes 
dans les vignes et Le long des haies , et chacune de ces 
femmes devait faire six voyages, et apporter chaque fois 
cinquante livres d'herbe , ce qui revient , sauf erreur 
de calcul i à vingt-cinq ou vingt-six livr^ de. fourrage 
vert pu* chèvre. Quant à la feuille de vigne et à celle 
du'diou cavalier, personne n'a su me dire quelle était 
U quantité qu'on ea donnait journeUement à chaque 



'DiailizodbvGoOgle 



béte , hors la monte. Les boucs ne consomment pas plus 
que les chèvres , et même dans ces temps ils absorbent 
moins de nourriture solide ; niais on leur donne Au 
vin et de l'avoine. Les mères nourrices ne mangent 
pas plus que les laitières. C'est pendant la gestation que 
les chèvres mangient le moins. Les chevreaux consom- 
ment , jusqu'à l'âge d'un an , le quart de la nourriture 
qu'on donne aux mères. 

Dans les communes du département autres que celle* 
du Mont-d'Or , où néanmoins on nourrit des dièvres 
à retable , on est persuade que , règle générale , ces 
animaux mangent, soit en vert, soit en fourrage sec, 
le quart de ce qu'il faut donner aux vaches. 

j6.e QuESTios. A quel âge spat-eHes réformées? 

RiroNSE. De 10 à la ans. 

17.* QuESTioB. QtulU qaaalité de/umier donaeni- 
éUes 7 

BéroHSB. Le quart de celui que fournit une vache > 
mais phis chaud y plus énergique. 

GRocinEB. 



=dbïG6oglc 



( "4) 
XXV.' LETTRE LYONNAISE. 



' AH,***,UllDUIt<DACT&ÇKSSESiIICHITESDr XH&m. 
IjyoB f la 10 jain iBa7> 

Monsieur et cher coll^;ue , 

Vous paraisses dësïrer de savoir quel ^tait le nom de 
la femme de Philippe de Gondi , que le P. de Colonïa 
a confondu avec celle d'Antoine de Gondî, et à laquelle 
Baphael Toscano adressa un sonnet italien dont vous 
avez cité un passage, dans une note, pag. 363 du tom.'V 
des Archives. Je puis satisfaire votre curiosité: cette dame 
s'appelait Lucrèce «Capponi. La famille Capponi , à qui 
elle appartenait , était originaire de Florence et une des 
plus riches et des plus puissantes de Lyon : elle a possédé 
U comté de Feugerolles, la terre de la Roche Lamoliàre, 
celte d'Ambérieu , etc. Laurent Capponî , dans une di- 
sette qui eut lieu en i573 , nourrit pendant un moïsi 
à ses dépens , 4000 pauvres ; il faisait ses distributions 
dans la cour des Carmes. En i56o , Pierre Capponî 
se rendit à la cour de Madrid , muni des pouvoirs de 
plus de cinq cents chefs de familles Borentînes réfugiées 
en France , pour solliciter auprès de Philippe II des 
secours pour le rétablissement de l'aDcien gouvernement 
de la Toscane ; il Ht des offres considérables à ce mo- 
narque dans la vue de le déterminer à sewnder ce 
projet, mais la sagesse de Côme de Médicis détourna 
l'orage. Les Capponi occupaient à Lyon une partie 



D,a,l,zt!dbvG00glc' 



(ii5) 

du clos ie Voratoire : Tentrde de leur maison , du cAt^ 
de la grande Càtfrr 4fc»t^ pvée^e d'une ruelle que l'on 
nomme encore aujourd'hui la rutlU Cappon. 

PermetteE-moi maintenant de saisir l'occasion qui se 
picësente naturellement id de vous indiquer encore deux 
,fenim^ ^dîg^es d'être a^outëes à celles que vous avez 
d^igO^ dans vos articles sur les dames de Lyon : je 
veux parl^ de Sibylle et de Marguerite BuUioud, sceurs 
de l'ëvâque de Glandéve , Symphorlen Butlioud , qt)î 
furent l'une et l'autre renommées pour leur esprit et pour 
les grâces dont elles étaient dou^s. 

La première fut mariée i Claude de Laurenân , 
baron de Riverie : pendant nn* des séjours que la reine 
Anne de Bretagne fit à Lyon , elle' fixa l'attention de 
. cette princesse et lui plut telleinent par le charme de 
sa conveitetton, la variëté de ses connaissances, l'en- 
jouement de son caractère , qu'elle la mit au rang des 
' dames de sa cliambre. La reine Claude , femme de 
François L*' , lui accorda le même honneur et l'in- 
vestît de toute sa confiance. La faveur dont eUe jouissait 
à la cour , lui permit d'y faire connaître sa faniille. Le 
ct^Ièbre Corneille Agrippa parle souvent dans ses ftttres 
du baron de BJverie (i). *. 

La seconde fut aussi en correspondance avec Corneille 
Agrippa et avec plusieurs autreis savans de la même 
ëpoque ; elle ëpousa Pierre Sala , seigneur de l'Aatî- 



(i) VoT. Henriei Comdii Agri^pm Optra , Lagdimi , per Bermga* 
■ fratrts , «ans date , 3 toI. iit-S." La oaneoie ct»Tc«pondaDce d' Agrippa 
se trouve dans le seeoiHi Tolnme, pi^. 681-1 145, On y lit d'aaplet 
d^taili Sur le s^joar que fit i LjOB te nngnlier personnage dans Us 
aonéei tSaS et i5a7. B- 



D,a,l,zt!dbvG00glc . 



quaille , qàï tenait également un rang distingua parmi 
les hfMiimes de lettres de son temps. Du Verdier noiis 
apprend qu'il mit en rime françâse le Koman de Tristan 
et de la belle reine Issante (i).ll possédait une bi- 
bliothèque choisie , riche surtout en manuscrits pr^ 
cioux (2). Charles VIU se l'attacha et le fit maître dé 
' son ëcurie. 

Voilà deux dames qili me paraissent mériter une place 
idans vos souvenirs .hîstonques. Ne pourt^it-on pas 

(i) Du Verdîar ^ eo effet, art. Pierre Sala , que ce Lyonnais 
tpaduirit, de rima romande en ràne franfoUt , leAoman de Tristan 
et la htUa raimi YuuUe ,, et oou Lsaitle ; mâii La Mônnoje re- 
tparque ipia cette prétendue traductîou est eo prose et nos eu rime > 
et qu'elle n'a jamais été imprimée , et il douae la desciîptîoii d'un 
maouacrit qu'il en a Tib II ajoute que Sala n'y prend point le' nom de 
Pierre, ni lucma antre nom de baptême i qu'il n'éprend DBsnou plu 
U qualification i'Eeuyaf i}ua lui dooae àja Verdier , mai* celle 
d'Ecrivain de la chambre du roi , et que ce roi ëtait Charles VIII 
ou. Louis XII, par ordre duquel Pierre Sala faiaait une nouTelte 
copie de ce rotnan , d'après ilne ancienne , ati« de TÎëilleHe , comme 
.il le idonne à «ntendie*, et (n(Jl i^anditioDii^. B. 

' (a) Le manu du Vei'dier cite plutienit fait , et notamment à l'artida 
Caw'iui , des majiuBcrits qui se trouvaient en ta librairie du capi- 
taine Sala, i Lyon, Il le désigne encore sous le nom du ileur do 
TSonjastin , art. BarnS'd Je Breban , comme possédant an manuscdit 
m Dt chroniqneur. Le capitaine Sala n'est peut-être pas le Pierre 
jStUa.^Qvt parle notre correspondant , et gu« je crois plus ancien. 
Cette fïmille , des plus hoporablea de Ljon , figure souTent dans 
nos fastes municipaux. Plusieurs ^c ses membres ont éii ëcberini. 
Ile ëlïieiit stigDcura de MoDt]uatIn, L'un d'eux s donne son nom i 
l'uue dra rues du quartier de Bellecour, François Sala et Antoioa 
Guillieu ou Giiillen ,' son nervu , furent succeseiTenient ca^taîne* da 
U Tille I le premierr mourut en i575 et le second en iSSo. \og. 
nub}e,Hi:/. de Lyon , pag. Sga , 404,-^36, 4a7 et 4^ î et Pemetti > 
Zyuiiniiri d'gnei de mémoire , tom. I , pag, 377. Ce dentier se trooip* 
«n plaçant la moit de fran^oia Sala i l'année iS^S. 



=dbïGoogk 



( "7 î 
ajouter ans»' h votre - liste la «car Marie CotAei , qui 
fonda, en P^nn^ <â96, la pharmade de l'HAtel-Dieu 7 
On sait le bien que cet établissement a procure et l'ao 
crpissemenl que lui doivent les reirenus de l'èosiHce. La 
beauté et les'tatens sont dignes sans doute de grands hom- 
mages; mais la vertu, la làenfaisance, les bonnes action» 
ont encore pins de droit à nos ëloges. 
Agrëes', Monsieur, elc» 



BIBLIOTHEQUE DE LYON. - CATALOGUE. 



Feu M. Delandme-ratt an jour les premiers volumes 
d'un catalogue raisonné de la bUilioUièque publique dé 
Lyon (i) ; mais comme les numntis.qiiî accompagnaient 
dans ce catalogue les titres des ouvrages , n'étjient des- 
tinés qu'à indiquer te rang- que ces mêmes, ouvrages 
occupent dans un ordre systématique ^ connaisunces 
humaines, et hon leur ]dace matérielle dans les rayons 
de ta bibliothèque , détennmée par le format , le savant 
bibliathécaire pensa qu'il devait s'occuper de ce second 
classement qui était en effet néoefisaire pour &ire re^ 
trouver tes livres que renfermait le dépôt confié à sa 



(i) Cet OD*ng* , imprime am fraû 4e U nlle , «e compot» de huit 
'toluDiei I 1» trou premien , qui parurent en 1811 et i6ia , coDliea- 
neiit ht manuierUi ; lei deux laÎTana «ont cooiacrû ara heliet~Ullre*t 
DB aatre l'est au Ihè4lrt ; \tt denx demieti le Bout k ï'hûloire qui 
n'y e*t pa* aoheWe. La aecond de oafi^ eat poitkuM* H. Fr. Der 
Delondine Bli es a ^té l'édiUia'. 



DiailizodbvGoOgle 



C "9 ) 
^rde; H avait â^nc :ooiHmeac^ à r^gcr m étst, som- 
maire OU: catalogue ntamud contenant la copie pure et 
simple ct^ titres des ouvrages inscriti dans le catalogue 
raisonna , arec uoe nouvelle s^ie de humëros indicatifs 
de là t^leUe et du rayon où chacun- de ces ouvra^ 
éiait placé ; il avait déjà rais sur le dos des volumes 
une partie de ces numéros et les avait rqmrtës «ur les 
caries. de son premier catalogue ; mais la mort qiû le 
surprit au milieu de ses utiles travaux , ne lui permit 
pas de donner à son projet une entière exécution. M. 
Delandine ÎAs l'a c(»iUnué d'après les mêmes erremens» 
et sans doute il l'aurait complètement acbeW, s'il. n'eût 
ité , au bout de quatre ans , remplace par feu M. Poupar. 
Les indications , les traditions sur l'ordre d'arrangement 
suivi depuis vingt-deux ans , ont ^ iJors -perdues ; 
beaucoup de volumes ont été déplacés, et la restitution 
que l'autorité municipale a ordtMmée, et i laquelle oA 
procède encore actuellement, des ouvrages qui appar- 
tenaient k l'acadënùe de Lyon (i) , et qui .ont été com- 
fr'a dans le catalogue raisonné, dressé par M. Delandine 
père , en Atant à ce catalogue son caractère primitif 
d'exactitude , en interrompant , en bouleversant l'ordre 
des numéros , a achevé de mettre la ville dans la né- 
éessité de f^re recbmmencér entièrement le seomd état 
ou inventaire qui avait été entrepris. 



(i) L> plupart de eu lirrcs , choirii et pré<)i«u> , provcnucnt d» 
U faibliolbiqiie Adamoli l^urfe i l'académie de L;*d. PIob Ae ^oo» 
vointnes ont Mi déjà rendus i cetta compagnie qui tei a placé» daoa 
le lo«al i elle awign^ par la Tille tUni le palaû dw Arti , où eUff 
doit bicDiAt ea faiia }oitir.le' public , conformément aiu intantioil* 
du tcitateQr> 



DiailizodbvGoOgle 



( "9 ) 
I Cette - nûssion , dont l'objet n'est pu moins iè nethv 
un terme au duos dans kquel sa Uoutc la InUio^èque 
que dfl oomtatfH- la propriété it la ville et d'assurer ses 
droits vis-^^vis du bîblioth^ira , a i\é confiée, pen- 
pendant l'exercioe de M- Poupar , à MM. -femm et 
Roesary. H. Rossary s' étant retira, M. Janon en est 
resté seul diargë. Il s'occupe en ce moment à re- 
lever sur des cartes num^rot^ les titres de tous les 
ouvrages, et il ap^ique sur chaque volume 'One étiquette 
partant le n.* de la carte qui te coaceme. Il espère que 
ce. travail préparatoire sera terminé en moins d'un an- 
II ne restera plus qu'à placer les livres dans l'ordre qot 
sera définitivement adtqrté , à leur donner des numéros 
d^niti& , à transcrire les titres avec ces numéros sur le ca- 
talogue, «t à iàire une taUe alphabétique. Déjà 34tioo 
volumes , savoir : environ 8,800 in-fol. , 9,000 in-i'* 
et le reste in-8.<* et in-ia (1) , ont été portés sur dés 
cartes. Ils usaient entassés péle-méle dans un grenier *'- 
on les a relevés et arrangés sur les rayons d'as cer-' 
t^in nombre de trmécs , .qui sont placées dans ce 
Renier , de manière qu'on piùsse facilement ùrculer à* 
Hentour. 

Ces volumes étaient , pour ainsi dire , oubliés : c'ét^t 
un fonds mort dont il était impossible de jouir. Il existe 



(i) Ce* calcali ne comprennent point tout ce qui eit daat le d^pAti 
il y reite encore, outre 6,3ooTol. incomplets, enriroD 1,000 Tol. bro- 
chai ( par imitai ) t 700 MercuiM , soi>o 1 3,900 numéral de jonnuiaK 
de Hollande, dei catalogues ds M. Delaudine bnickrii o« en feuillea 
4oo Tolnmei di rabut et une maue de petite* brochures , factums , 
mdnioirea , etc. , qu'on pourra par la aaite &ûe relitr* •> Bit réuniS' 
unt plusieurs dans nu lelnme. 



DiailizodbvGoOgle 



(130) 

pourtant iianni eux de Ibrb beaux oayrafjes. Il est yrai 
qu'ils sont oinfondus au milieu d'une ^orme quantité 
de livres de peu de valeur, si toutefois il est permis de 
regarder comme tels des livres qui , pour n'être pas fort 
recherchés et pour être même méprisés du commun des 
lecteurs, ne laissent pas, malgré le mauvais éUt de 
quelques-uns, d'avoir un grand prix pour les personnes 
qui ont momentanément besoin de les consulter. Il y' 
a long-temps qu'on a dit qu'il n'y avut point de 
bouquins pour les savans. 

Le dépôt ( car c'est ainsi qu'on appelle le grenier 
dont il s'agit ) contient un assez bon nombre de livres 
gothiques i et l'on sait que ces sortes de livres , loin d'être-' 
sans valeur , en ont une réelle et qui augmente tous 
les jours , parce que tous les jours Us deviennent plus 
rares. La plupart sont des ouvrages de théologie ou de dé- 
votion , des Heures (i) , des Bibles. Ces dernières stirtout* 
abondent. Le dépdt en offre environ aoo, soit anciennes, 
soif modernes. On doit distinguer la Polyf^otte de 
Xim^ès, Alcala de Hénai^s, i5i4'i5i7, 6 vol. in-fol., 
et celle de Walton, Londres , 16^7, qui a le même 
format et le même nombre de volumes , et dont il y a 



(1) En ouvrant ou de cm Yolunes d'heures, intitula i Hcarei do 
Noslre Dame é Futage de Borne , Paris , Guitlaame de la Noue , 
■ 588, in-8.", aatu j avouE In une traduction, pleine de tiMaM r 
des conunandemeni de Dieu , en veri français. Cliacnn de ces corn- 
Btandemens eat rends par un quatrain. Le Deuviâtne est ainii confnt 



N» point ne la conroitcra* 

V»t mal plaisir soit Uide oabdle» 



DiailizodbvGoOgle 



< m > 

plusieurs exemplaires , presque tous bien conditionnés. 
Une ancienne bible latine , en 3 vol. tn-fol. gothique , 
sans titre , sans date et sans nom d'imprimeur , mais 
évidemment l'une des premières productions de la typo- 
graphie , est digne aussi de fixer l'attention. M. Brunet 
dte quelques éditions de la bible à peu près conformes 
à celle-ci. La première page de diaque volume , dans 
l'exeinplaire de la bibliothèque de Lyon , est décorée 
de bordures enluminées , avec cette devise qui y est 
répétée trois fols : En tUUndanl. Les trois volumes ne 
' contiennent que l'anûen testament. Ils ont été donnés 
au collège de la Trinité de la société de Jésus par le 
célèbre Père La Chaise , confesseur de Louis XIV. 

Une autre bible latine, également gothique , imprimée 
à Paris par Ulric Gering , Martin Crantz et Michel 
Friburger , 2 vol, in-fol. , mérite' pareillement d'être 
remarquée. Elle est sans date et fort rare. M. Brunet 
dit qu'il résulte des ciaq vers qui terminent la sous- 
cription : 

Me duce carpe viam, etc. y 

placée à la fin de l'Apocalypse, que ce livre a été im- 
primé après troiï lustres du rê^e de Louis XI , c'est- 
à-dire , en 147S ou 1476. Nous observerons que le 
bibliographe aurait pu s'exprimer d'une manière plus 
exacte ; car le passage que nous venons de citer semble 
supposer que la souscription commençant par ces mots : 
Me duee carpe viam ! o'a que cinq vers , tandis que , 
dans le fait , elle en a vingt. C'est dans les cinq der- 
niers que se trouve l'indication de la date rapportée 
par M. Brunet ; en voici la dppie : 



DiailizodbvGoOgle 



( 123 ) 

l«Bi tribiu Tiuiecinuis iiuUi* fraocos LvdoûciUt 
Bexerat ! Tliictu nuutiaiia ilecaq^ michael, 
OrU teutoaia ^ haac mihî composnere figoro. 
Parisii arte sua. Me corrects vigilanter. 
Veoaleni in tïco iacobi 6oi anreua offert. 

Nous âteroas encore parmi les ëditions gothiques les 
soÎTantes : 

Sermôes de aduëm : (juadragesimûUs : domiaiceâes.: 
et àe peccaii sHpendio et gralie premio , etci Parisiis 
declamali.... Lyon, Etienne Gueynard , i^3, grand 
in-S.» de ccctvj fol. , non compris U Tabula atpHa- 
betica qui est à ta télé du volume et qui a quaUe 
feuillets. 

Cette ^ition des sermons d'Olivier Maillard n'est pas 
mentionnëe par M. Brunel. 

Vexempîaire dâ cofession noaueSemSt imprimée et 
corrigée auecgues la confession de frère Oliuier MaiUarà^ 
laquelle il fit dararU le temps tfu'it preschoit la karesme 
en la ville de Poyctiers , doai Voriginaî est en ung 
iablemt en leglise de aostre dame la grani dadict lieà 
de Poyctiers. Imprime nouuelUment a Lyon pm- Oliaiêr 
ArnoulUt f petit in-4-'' de 44 feuillets , sans tjiifires ni 
rÀ:Unies « avec cette souscription : Cy fitdst leretn-*- 
plaire de confession....i Imprime a Lyon par OUuter 
j4raoullet pre» nostre dame de confort , el a este acheue 
le vif tour diatrU Pan mil cccec et xxix. 

Les miracles de la benoile et glorieuse vierge marie, 
Petit in-4.° de 44 feuilleb signés A-M , y compris 1p . 
titre sur lequel est une image de la vierge , avec, cette . 
souscription: Cy finissent les miracles nostre dame nou- 



=dbï Google 



( 123 ) 
ueUement imprimez à Lyon lur U Jtosne par Claad» 
Nourry aiiasU prince le iij iour de décembre M. cinq 
cens xxiiij. 

M. Bruaet décrit ua volume alKoIumuit sem- 
blable , sinon qu'il l'intitule : Les miracles nostre 
dame , tandis que notre exemplaire n'est ainsi désigne 
que dans sa souscription. C'est sans doute aussi par 
erreur qu'il lui donne 82 feuillets, au lieu de 44- ^^ 
ajoute que ce livre est rare, et qu'on y trouve plusieurs 
passages plaisons et ridicuUs : ce qui achève de prouver 
que l'ouvrage dont il parle est le m^e que cdui que 
possède notre bibliothèque. 

Le cymetiere des malheureux. On les çend a Lyon- 
près nostre dame de Confort cheulx Oliaier Arnoullet ^ 
in-8.* , sans chiSres , mais avec signatures de a-tjiij ^ 
avec cette souscription : Cy fine le calhoUcÔ des mala- 
duises aultremël dit A cymeliere dis malheureux tSpose 
par vénérable et discrelle personne maistre Laurës Oes- 
mouliifs pretire. Imprime a LyOn le xxviij de mars 
mil ZLLLX, ( sic ) et xxxiixi par OUitier Arnoullet. 

M. Brunet cite cette édition , ainsi que celles de Paris , 
Jdian Petit et Michel le Noir, i5ii et i5i3, in-S.", 
et de Lyon , Claude Nourry , i5ia, aussi in-8.» Elles 
sont toutes également recherchées. 

loannes de Terra rubea contra rebelles suorum regum» 
Aureum singulareqae opus loaaais de Terra rubea... 
Cum poslillis.. . llemque paaegyricus ^ ïn-4." gothique 
de cxxi feuillets , avec cette souscription : Lugduni m 
edibas loannis Crespin. Anna pirgiaei partus. m. ccccc^ 
xxri die nero iii decembris. 



DiailizodbvGoOgle 



( "4 ) 

Sur te frontispisce se trouve la marque ie Consianlm 
Fradin , libraire de Lyon , pour lequel le livre avait été 
imprimé , marque qui représente le Labarum avec ces 
mots au-dessus : Constaaliae , ïa hoc signo iHaces. 

Cet ouvrage , àii à Jean de Terrevenoeille , docteur en 
droit et avocat à Beaucalre , et cbmposé en 1 420 , lorsque 
sa ville natale se déclara pour le parti des Bourguignons, 
est qualifié dans la Biographie universelle un çigoarea:t 
écrit. Jacques Bonaudi de Sttuset en fut l'éditeur « et y 
ajouta une dédicace au chancelier Duprat, une préface, 
des notes, un pan^rique de la France et de son roi 
et une table des matières. 

Une circonstance remarquable , et sans laquellflf nous 
n'aurions peut-être pas parlé de ce volume , c'est que 
te privilège , placé derrière le fi-onti^ice et donné par 
la duchesse d'Angouléme , mère de François I.'' , alors 
régente du royaume , est daté de ^aiact Just sur JLyoa 
le xvif iour de novembre l'an mil cinq cens vingf-cÏBq.' 

Le même volume contient : Cupido iarlsperilus Sie- 
phaao Forcalalo Bîiterensî iurisconsullo aatore. Eiusdem 
ad ccdumtdalores epistqla. Jjtgduai , apaâ loan. Tor- 
nœsium , i553, in-4." de 141 pages, qu'on aurùt.pu 
réimprimer à la suite dss Arrests tt Amours y commentés 
par Benoit Court. 

La plupart des ouvrages que nous venons d'indi- 
quer y ne sont que des livres de pure curiosité : il en 
est dans le- dépAl qui ont un mérite plm réel ; tel» 
sont plusieurs Pères de l'église , en grand papier , la 
bi&tioikeca PtÊrum des Ânissons , de gi-and» corps d'his- 
toire , Mont&Qcon , Anselme , d'Hozier , Guidîenon , 
l'Art de vérifier les daieSyh. Dion de Cassius de lyBo, 
la Giàtia Christiaaa , là collection des Conciles au 



:,, Google 



(taS) 
p. Labbe , «c. , cte. A y existe imn tinte^ «luttitude 
d'écrits but- des obr*^ de controverse thtologique. La 
jtirisprudence est pea nombreux , et il n'y é presque 
fïetl dé cdnskl^t^le « sinon Cufas , DonHt et quelques 
iutrfes. Les bdle»-Iettres oat été ^rées. La partie des 
sdenceS est paorre. 

Oà n'y a tttniTë qb'un seul livre libprioië sur vélin: 
ce Soht îes StataU de U congrégation des PenUtns dt 
tAnnûKcialion de Nêsfre Dame par te commandement 
et prmkge du Moy ( Henri III ). A Paris , ehex Jamet 
Metlûyer ^ près ks boucheries de saincle GeneuUfae ^ 
1565 y dfc \a grandeur d'un petit in-8.°, de 70 pages , 
lion compris le recto du dernier feuillet, contenant l« 
privilège. 

La rédaction de ces statuts est due au fàmeuk fësùild 
Emotid (l) Auger. L'Stoile « Jowiad du règne de 
Henri III , donne des détails sur la procession quMut 
lieu lors de l'institution de la confrérie. On y voit qu'un 
Lyonnais nommé da Peirat y figurait en première 
figne. Le i^i y mardia sans garde au milieu des autres 
confrères, en habit de pénitent. La cérémonie com- 
inença par iM sermon prêché par monsieur Emond 
Aagter , jétaUe , ainsi qu'il est ààt â la tête des Sfatuii, 

II y a' dans le dépM beaucoup de doubles fet plu" 
Meurs articles . qui se retrouvent dans la grande salle. 
Il est à présnmer. queU ville les vendra , et qu'elle 
pourra, par ce moyen, se procurer les livres qui lui 
manquent , surtout la plupart des meilleurs ouvrage! 
sur les sdences , qili ont été publiés depub la révolu-* 

(i) C'est aiiui qn'oo le nomnuùtj et nOB SjmoHi, nomne au !• 

Tome ri, 9 



=dbvGoci§|e 



C i?6 ) 
lion: la .'bibUolhèque est très-mal pourvue de ces sortes 
d'ouyrages qu'elle devrait c^odant possMer préféra- 
blement à beaucoup, d'autres. Elle trouverait aussi dans 
b mesure que nous indiquons les fonda n^cwaires 
pour remplir les lacunes que va produire U restitution des 
livres de M. Âdamoli. Cette mesure , dt) reste , ne serait 
point sans exemple. H y a environ soixante ans que la 
ville fît iàire trois ventes publiques des . doubles -de la 
bibliothèque , et nous terminerons Qet artif^ par l'in- 
dication des trois catalogues qui fureid publiés i, cet 
eAet. Le premier est intitulé : 

. Catalogue des livres doubles produits par la rèimian 
de la bihliothèqui puâ/iifue de hfon (i) a»ec celle du 
grand collège de la ville (2) et autres dont la vente sera 
Jatte ea détail et au ptus o^roai. Lyon , Benoît Duplain , 
1767 , in-S." de lîa pages, non compris 16 pag. de 
pièces -préliminaires. 

La première de ces pièces est un avis du libraire , 
BentMl Duplain , qui avait été chargé par les adminis' 
trateurs du coHége et par les mag^trats de Lyon de la 
réunion des deux bibliothèques. Ce mène libraire avait 
été aussi chaîné de dresser un. catabïgiie général par 
ordre de matières de tous les livres dont se composaient 
ces bibUothèques reunies. Cdte opération <^i fut longue 



(i) L'aDciennE hibliolhèqiÂe puhliqut de I^on, connue ausfi sous le 
nom de ti'ilio/Acf ue des arocalt , avaii i\é primitiTcment formée par 
M. Pivra Aabert qui va v^vàX. fait don i la tille par acte du aa nui 
173t. Eile était placée , avant sa réunion à la bibliothjqœ du collège 
de 1b Trljiité , dan» l'hôtel de Fléchères , prés du palais. 

(3) La bibliothèque du grand csllége ne posiédait qu'un pra phis 
de ^o,tyoa Tolionea. Elle deriul heaueoap plus cDDiidérable par i'^- 
port qui y fut fait des livres de la.bililHtUqHe piUilique. ' 



aiiizodbvGoogle 



( Ï27 > 

•I difficile , et dont il ne reste f\m '6e traces « se lit 
■ous les yens et sous la ' direction du R. P. biblioth^ 
caire ( le P. Tolomas ). EUe le mit dans le cas de sé- 
parer un grwW nombre de livres doubles qui devenaient 
inutiles et dont la vente se fit sur te catalogue ci-dessus 
menticHiaë , dans lequel se trouvent également inscrits 
difiërens livres provenant de bibliothèqBes partîculièna. 
La vente ae fit dans une salle de l'appartement du li- 
braire , rue Mercière, maison des chanoines réguliers et 
St-Antoine. Le catalogue contenait 1*204 articles. 

Le second catalogue porte ce titre latin : 
Catafogus Uirorum non vulgarium ex partis SiSlio- 
thecis cotltcloritm , inm qëontmdam prmserlim qui ex 
utriusçae àiàUolkeea Lagdunensis con/umtiene duplices 
supersunt. Audio pubtica fiel. Lugduni , apud Bene- 
dicium Duploin, 1768, itH-8.* de 971 pages ) ptut 
16 pages dt pièces liminaires. 

L'avis du libraire, en Utin et en français, naos ap- 
prend que c'est ici la seconde vente des Livres douUe» 
produib par la fusion des deax bibliothèques en une , 
,et qu'on y a joint un cabinet de livres choisis, fonné 
par des mains habiles. La vente se fit dans la méitte 
salle que la première. Le catalogue contenait zJiS'j ar- 
ticles. 

Enfin te trtûsième catalogue parût sous ce titre : 
îiweniaire des livres doubles prodails par la rétinioa 
des deux hibUothiques publiques et autres, I,a vente de 
ces libres se fera à Lyon chez BemU Duplain, li- 
braire , rue Mercière , à t Aigle ^ 1 769 , in-8.* de W 
•t 60 pages. 



DiailizodbvGoOgle 



( "8 ) 
' ff C'est ici , dit-on dans l'avts du libraire , la troi- 
» sième et vraisemblablement la dernière vente des 
» livres doubles produits par la réunion des deux bi- 
» bliothèques publiques. » Le catalogue n'est point paf 
Ordre de matières : on s'est borné à un inventaire qui 
comprend' aussi des livres provenant de plusieurs cabi- 
nets particuliers. Les articles ne sont pas numérotés; 
mais l'exiguïté des caractères employés par l'imprimeur 
nous porte à croire que le nombre des articles est 
beaucoup plus cctasidérable que celui àea pages ne le 
ferait supposer. 



ECONOMIE POLITIQUE. 



ASitlm, DBS TOTBS Dtl COflSBIL GÉIftilUL DtT DÉPAETEHENT 
DU Rh6nE sans Li 8ESS10B DE 1826. 

I .* Lé gouvem«nent est supplié de prendre en grande 
considération l'urgence des travaux de défense à entre- 
prendre sur la rive gauche du Rhône , de les faire com- ' 
mencer dès le printemps de 1837 ; d'accorder 162,000 fr^ 
sur tes fonds de navigation , tant pour les premiers tra~ 
vaux des digues de la Vitri6lerie et de l'iatérieur de la 
ville , que pour terminer ceux de la digue de ceinturé 
de Ferrache, et pour l'achèvement du quai St-Clair et 
l'exhaussement du quai St-Antoine. lie conseil générât 
reiiouvelte en ontre la demande d'un quatrième ingë- 
génieur ordinaire > et il 'émet le vœu le plus pressant 
pour qu'il soit procédé sans délai à la rédaction d'un , 
«ystème général de défense de la rive gauche du fieuve , 
qui menace d'envahir les Brotteaux et le lanbourg de. 



bï Google 



( "9 ) 
la GuUlotîère , et pour que les Iravatix d^Si approuva 
soient esëcutës sans nouveau retard. Il d^lare , au 
surplus f que si les malheurs qu'il signale comme imr 
minens venaient à se rëaliser, la faute n'en serait im- 
putée qu'à ceus qui retardent la confection des ouvrages, 
malgré les instance» du préfet et de la yilte , entière. 
Enfin il reproduit le vœu de la formation d'un syndicat 
spédat , dont il propose le mode d'organisation et in- 
dique tes fonctions. Il sollicite l'envoi sur les lieux , ans 
frais du dëpart«ment , d'un inspecteur-général des ponts 
et chaussées , qui , après s'être concerta avec l'ingénieur 
en chef et l'inspecteur divisionnaire, soumettrait à l'ad- 
ministration supérieure les mesures propres à arrêter 
l'invasion par des moyens déjà connus et éprouvés. Le 
conseil termine en priant te gouvernement de prendre 
à sa charge trois cinquièmes ou au moins inoilié de la 
la dépense. 

2.** Avis favorable i rétfd>ltssement de »x nouvelles 
foires , poiù* la vente des bestiaux , dans la C(»amune 
de St-Laurent-de-Chamousset , et pour qu'il smt donné 
suite à des demandes formées par les communes d'.^puis 
et de Ste-Colombe , au su}et de foires à ét^Ur dans 
la première et à changer dans la seconde. 

3." Ohservati(H>s relatives à l'appui de votes de fonds 
faits en faveur de l'œuvre temporelle du refuge de 
St-Mtchel , établissement charitable qui n'a pas de do- 
,tation et qui nourrit cent ùnquante allés pénitentes ou 
.orphelines abandonnées. Le ministre est supplié de ré- 
tablir aux budjets de 1825 et 1826, les allocations 
proposées pour une institution si utile aux mœurs et 
à l'humanité. 

Eu votant 40)00o fr. à titre de secours annuel i 



DiailizodbvGoOgle 



rh'ospice de l'Antiquaille qui est occupé en partie par 
des ati^nifs , le conseil génërel ëmet le vœu formel e* 
pressant de la réunion de cet hospice aux deux grands 
hApitaux , sous les rapports des revenus et de l'admi- 
nistration. 

Le roi est supplié S'autoriser le Dispensaire de Lyon 
et d'homologuer ses statuts. Cette institution est d'un 
grand intérêt social : ses résultats sont des plus satis- 
faisans. 

4-* Vœu itératif et fortement prononcé pour que les 
mesures les plus promptes et les plus efficaces scnent 
prises , afin de réprimer les abus de la lîhertë de là 
presse , abus qui , chaque jour , prennent de l'accrois- 
sement et menacent d'avoir pour l'ordre social les con- 
séquences les plus déplorables. 

&.<* Le cons«l renouvelle la demande qu'il a déjà 
réitérée d'un bateau à draguer qui approfondirait le lit 
de la Sa6ne depuis Châlons jusqu'à Lyon , et favori- 
sérail ainsi l'approvisionneiBent de cette dernière ville 
qui souffre du ralentissement de la navigation. Le 
préfet est invité , au surplus , à s'informer des succès 
obtenus par la compagnie qui s'est formée à Paris pour 
le draguage des rivières j et s'il y a lieu i traiter avec 
elle du curage de la Saàne, de concert avec tes dépar- 
temens de l'Ain et de Sadne et tioire. 

6.» Le conseil maintient la proposition qu'il a faite 
l'année dernière , de réunir dans un même édifice les 
établissemyis judiciaires et la maison d'arrêt , et de dé- 
molir les bàtimens qu'ils occupent. La dépense de ce , 
projet , calculée sur la base de 2,3oo,oqo fr. , sei^it 
payée par le département et par le gouvernement , qui 
y concourraient diacuh pour 85o,ooô fr. , et par la 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



\ille qui fournirait 600,000 fr. Un concours serait ouvert- 
«ntre trois ou quatre architectes choisis à Lyon ou ^ 
Paris , pour la production d'un projet de Ixin goût , 
oii l'on s'attacherait surtout au grandiose des propor- 
tions , à la sinplicité des "lignes et à l' entente des dis- 
tributions en ce qui concerne la destination du monu- 
ment. Les travaux seraient survûllës par une conmiis- 
sion nommée par le préfet et agissant de concert avec 
ce magistrat. 

7." Le conseil ànet son opinion sur diverses dispo- 
sitions concernant les poids et mesures , et entr'autrev 
pour le maintien du placement et de ta drconscripiion 
actuelle des bureaux de vénification. Avis de maîntenÂ* 
provisoirement le tarif de perception en vigueur. 

8.° ÀRendu l'urgente nécessité de rectifier la route 
royale n ° 6 , dans la traverse de la ville d'Anse , et 
la route n.° 7, sur les montagnes de l'Arbresle et de 
Buvet ; d'éla^r le pont de la Guillotiâre , qui sert à 
ces deux routes , et de reconstruire les ponts d'Oullins ' 
et de Brîgnais sur la route n." 88 ; indépendamment 
des travaux de l'entretien ordinaire des routes, le conseil 
sollicite pour le département une atlocalicm de 338,000 f. 
au budjet des ponts et chaussées pour 1837. 

Il déclare qu'il ne pourra statuer sur la proposition 
faite par les soumissionnaires du pont en chaînes de 
fer sur la Saône , près Belleville , pour obtenir un se- 
cours du département , que lorsque cette entreprise , 
après avoir été régulièrement approuvée , aura été mise 
à l'épreuve d'une adjudication publique , sans qu'il se 
présente d'enchérisseurs. 

9.° Mettre un terme aux abus toujours croissans du 
port d'armes j en faisant déôder, par dispo^tions lé- 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



( i50 
^islalives , qu'il iw sera accorde des pennis qu'à dei 
.propriétaires payant au moins aoo fr. de contribyLoQ 
foncière, et qu'il n'en sera délivré à des gens de ser- 
vice ou domestiques que lorsque leurs maîtres payeroi^it 
-Soo Tr. de la même contcibatitui. 

lo.' Le conseil a vu avec plabir que l'oRre faite Jt 
liL. MM- les rois d'Espagne et des Deux-^iciles , par 
M. le préfet du Rh6nc , aq nom du département et 
de la ville de Lyon , de la médaille d'or frappée à 
ro(x:asion de la restauration de ta statue de Louis-le-> 
Grand , avait valu à ce magistrat des témoignages de 
la satisfaction de ces deux squveraîns, et que S. M' 
le. roi d'Espagne y avait ajouté la décoration de l'ordre 
de Charles III de deuxième classe. ,Mention en sera faite 
sur les registres des délibérations du conseil général. 

II.'' Le conseil , après avoir rappelé que l'année 
dernière il avait renoncé au projet de construire la 
maison départementale de détention dans la presqv'îW 
Perrache , pour l'établir sur l'en^lacem^t de la Ferra-r 
tière , acquis des hôpitaux à cet eilét , abandonne aur 
jourd'hui ce dernier prt^et pour une nouvelle poùtîon 
qu'il désigne dans la presqu'île , et qui lui parait exempte 
des inconvéniens signalés par Iç conseil de salubrité dans 
le projet primitif. La ville de Lyon consent à céder 
gratuitement au département la niasse de terrain nécesr 
saire pour établir la prison à Perrache , sous la ^ule 
condition d'y f<)ire des remblais , et elle prend pour son 
compte le manjié fait par le département avec l«S:.ho&- 
pices pour le terraiq de la Perralière : les- plans de 
M. Baltard seront adaptés au nouveau locn. 

Un membre du conseil s'o|^>ose à U nouvelle réso-' 
lution : il est convaincu quç le choix de l'emplacement 



DiailizodbvGoOgle 



■ ( i33 3 

tie ta nouvelle ' prison à Pêrrac^e serait funeste & la 
santé des détenus ; il représente que la salubrité M 
l'économie se réunissent pour recommander remplace- 
ment de la Ferratière , et il insiste en tout cas' pour 
que sa protestation soit consignée dans le procès-verbal 
des séances du conseil. 

13* Le conseil vote la prolongation de la route dé- 
partementale n." 3 jusques an pont de CouKon ,' et il 
propose de rendre k la petite voirie une portion de la 
route n." 2. 
, i3.*' Allocation d'une somme de i5oo fr. pour les 
fiourds-muets , à 'la libre disposition du préfet f' mais 
avec prière cependant de ne fonder ancune- bourse-en- 
tière ou partielle , de ne prendre aucun engagement 
pour l'avenir , et même de ne rien préjuger sur l'éta- 
blissement -qu'on dit être formé à Lyon. 

1^." Faire participer le département à la distribution 
des fonds généraux portés au budjet de l'état pour 
l'encouragement ' et la propagation de la vaccine. 

ib." La demande de secours faîte par les- Irères de 
St-Jean de Dieu , ne sera l'ob}et d'aucune décision du 
conseil jusqu'à ce que cet étaldissanent ait été approuvé 
par le gouvernement. 

i6." En votant 1,200 fr. pour l'instruction primaire, 
le conseil demande que l'emploi des encouragemens 
qu'il a votés pour cet objet, àt 1814 à 1826, soit mis 
sous ses yeux pav te préfet 

1 7.» Vœù ItéraUf pour l'augmentation du traitement 
des membres de la cour royale ( le premier président 
et le procureup-général exceptés ), ' 

18.° Les opérations du recrutement se font dans le 
département avec une facilité toujours croissante , et 
dont le conseil témoigne de nouveau sa vive satisfaction. 



DiailizodbvGoOgle 



( r!4 i 
STATISTIQUE. - FINANCES. - HISTOIRE. 



Dàiutmç assemblée générale', tenue ie 24 juillet 1677 
& ThMel commun, où étaient les membres da consolât, 
les noIaUes et les principaux habitans de Lyon , et 
dont le but ^tait d'aviser aux moyens de pourvoir k ta 
pAiarie de finance où la ville se trouvait , on arrêta 
une adresse au ministre Colbert , par laquelle , en lui 
demandant des secours en octrois et en création de rentes, 
on lui faisait connaître l'état affligeant d« la cité , oc-r 
casiôné par trente années de dépenses extraordinaires, 
pendant lesquelles te consulat n'avait usé d'aucun împél 
extraordinaire envers les faabitans. 

Voici l'état sommaire de ces dépenses de trente années , 
qui remfHitent à l'époque de la cuistniction de l'hôtel 
de ville , en 1647. Cette notice vient à l'appui des ré- 
flexions judideuses insérées dans le premier article du 
dernier n.* des Archives , relativement i la variation 
de la valeur de l'argent. 

Construction de l'hôtel de ville i,8oo,ooor. 

Incendie et réparation dudit 35,ooo 

Digues du Rhône ,• • • . i5o,ooo 

Achat de la place de Bellecour 160,000 

Indemnités données à divers proprié- 
taires pour élargir les rues , quaîs et places. 800,000 
place et loge du Change. ioo/x>o 

3,045 ,000 f. 



:,, Google 



(.35) 

Montant de f autre pari. 5^4S,ooofl 

Agrandissement des hôpitaux a5o,ooo 

Exemption des entrées de vin auxdits 

hôpitaux 3oo,ooo 

Reconstruction de la Quarantaine ■ • • 60,000 

Frais pour la santé publique 80,000 

Greniers d'abondance 300,000 

Pavés et quais 600,000 ' 

Font sur la Sadne , réparation a<io,ooo 

Pile du pont de la Guillotière 40,000 

Halle aux poissons. tao,ooo 

Maison de la Bute . . . 100,000 

Collée, entretien et incendie ...... 400,000 

Fontaines publique^ i5o,ooo 

Acquittement d'anciennes dettes. .... 1,000,000 
Etablissemens et entretiens des fabri- 
ques ', 3oo,ooo 

Tribunal de la Conservation 35o,ooo 

Confirmation des privilèges ....... 1,000,000 

Voyage de Sa Ma^sté à Lyon 90,000. 

Taxes de franchise 730,000 > 

Fêtes et réceptions des seigneurs' de la > 

cour 100,000 

Compagnie des Indes . . 80,000 

Procès et dépatations k Paris ...... 3oo,ooo 

Total ,. g,485,ooo 

( Jit>te cammuniffuA par M, M. ) 



^dbïGooglc 



MONUMENT PUBLIC. 

IlfSCItlPTIOK DK U STATUE ÉQUESTRE DE LOUIS-LE- GRU«|>. 

La clôture en planches qui entoure encore le pié- 
destal de la statue de Louis XXV , sur la place de 
Bellecour « n'^t pas assez élevée pour empêcher de lire 
l'inscription suivante qu'on vient de graver sur ce pié- 
d^tal, en &ce de la rue Si-Dominique: 

LVPOVICI HÂOHI 

STATVAH EQVESTREM 
TEHPOaiBVS IHIQTIS 
DISIECTAV 
CITITAS LYGDTMENSIVII 
HEGltOQVE HHODANICA 
IHSTATHATERVNT An«0 H. SCCC XXT> 

Nous ignorons qui a composé cette inscription , nais 
il y a grande apparence qu'elle nous vient de Paris : 
ce qu'il y a de certain , c'est qu'elle n'a point été ré- 
digée par notre académie qu'on d's pas même jugée 
digne d'être consultée , et qui cependant le ùxl autrefois 
pour les inscriptions qui décoraient l'ancienne statue (i). 
C'est encore un effet du mépris injuste que nous, avons 
pour nous-mêmes et dont la capitale s'autorise pour 
nous mépriser à' son tour. Il n'y a {»rmi nous per- 
sonne .de capable de rien làire de bon. La poste 
qui nous apporte nos lois, et nos règlemens de po- 
lice , est aussi chargée de nous apporter l'esprit et 

(l) Vof . ArcAivei du BhOne , tom. III , pag. «^ et «air. ' 



DiailizodbvGoOgle 



( -37 ) 
le savoir quianou» n^nquént absolument. Quoiqu'il en 
soit , l'inscription dont il s'agit a étë fortement cen- 
surée dans tes journaux, et il faut convenir qu'elle offire 
prise à la critique. Le premier reproche qu'on lai ait 
fait n'est peut-être cependant pas celui qui a le plus de 
poids ': c'est d'être conçue dans un idiome qui n'est 
pas le nAtre. Â cet égard, on peut ne pas partager 
l'avis de nos ArbtarqUes : la question de aavdr «i les 
inscriptions ntademes dùvent élre' en français ou en 
latin n'est pas irrévocablement décidée, et il y a idè 
forts arginaens en faveur de l'un et de l'autre système , ' 
qui ont partagé tes meilleurs esprits du siècle de 
Lonik XIV. Mais , de quelque langue qu'on se serve , 
on ne doit &ire usage que ' d'expressions daîres , 
exactes , précises , correctes : c'est un point que per- 
sonne ne conteste , et sur lequel il ne saurait y 
avoir deux partis. Les critiques ont-ils eu raison de 
blâmer , sous le rapport de l'exactitude et de la pro- 
priété d'expression, quelques-uns des mots em^Joyés 
dans l'inscription nouvelle ? c'est , comme nous vmons 
de le faire pressentir , ce dont nous ne doutons pas. 
Le pavtiâpe dis/aetam , par exemple , ne rend peut-- 
Atre pas précisém«it l'idée qu'on a voulu rendre : 
gpersoai ou plutôt tiirulam-eùl été meilleur. Ensuite  
eàt fidlu dire que la statue avait été renouvelée , tandis 
que les termes de l'inscription pourraient fam croire 
qu'il s'agit d'une andenne statue autrefois renversée 
qu'on n'a fait que relever et rétablir sur son piédestal. 
Mais ce sont surtout les deux mots regîo rhçdanica qui 
sont le plus réprëhensîbles i ils semblent p^iés U pour 
préparer des torlurei aux Sournoises Julurs. Nous com- 
prenons actueliesoent qu'ils veulent dir« tiéparienent 



DiailizodbvGoOgle 



t 138) 
du Rhône f parce que nous savons que t^çst ce 4épar- 
iement qui a fait faire la statue à ses inï& ; nuis, dans 
qudqucs siècles « ceux qui ignoreront cette circonstance 
l'apprendront-^ls par tes mots regia rhodanka î Ne 
pourront-ib pas s'imaginer que ces mots désignaient 
tout le pays qui est arrosé par le fleuve du Rhône , ou 
seulement un quartier de ta ville de Lyon ? car regio 
est plutôt susceptible de l'un de ces deux sens que de 
celui de département. Les latios s'en stHit servis , en 
efiét , pour sig^&er région « coatrée , et ils ont donné 
,au5si le' même nom aux . qoartiers de Roaw. Ia ville 
de Rome ftM divisée d'abcvd par Romulus ta trois ré' 
^ons et ensuite es quatarve par Auguste. Profiiniia siê 
fût rappnxJié un peu [^u« de déparlement , quraqu'U 
y ut NKore beaucoup de difiiérence dans le sens res- 
pectif de ces deux mots. Il est vrai que le mttt français 
présentant une idée nouvelle , une divi^on iterntoiiale 
inconnue jusqu'à do» jours , est di£ci^ , peut-^tre même 
impossible à rendre en latin. Que falUût'il donc {aire? 
De deux dioses l'une : ou renoncer à exprimer cette 
')iSiÈt et tourna: autrement l'inscription » ou , sans que 
cela put tirer à . conséquence pour l'avenir , obtempérer 
«q ccite àrooQstance à l'opinion de ceux qui ne veu- 
lent pas d.'iascnptions MilkieSi -et ré^gjer c«lle-à en 
. français. 

P. S> Il parait qne l'admmistrBtioa a voulu imiter ce 
peintre de l'antiquité qui exposait ses tableaux sdf la 
place pnblïqae et les corrigeait d'après les avis exprimas 
par les passans ; car , au moment m^me où se compose 
cet article j tXiv lait efiàcer l'inscription dont nons venons 
déparier, sans dQuIe pour lai es 8«bitîtaeraaemeilteiire> 



=dbï Google 



( '39) 
HISTOIBE. - BIOGRAPHIE. 



SUPPLEMENT i L' ARTICLE SG*. LES &UIBS DE LTOR.. 
( V07. tom. V , pag. 371-088 }. 

Un de nos confrères à l'aoïdëniie de Lyon nous a 
indiqué une omission qu'il a cru découvrir dans notre 
lisle de^ Lyonnaises célèbres par leur beauté , et qui 
consiste à n'y avoir pas inscrit Julîa Domna , femme 
de l'empereur Septimc Sëvère , quoiqu'un hislorien la 
fasse naître à Lyon et ajoute qu'elle était d'une bonne 
et antique maison gauloise, et , ce qui est d'ailleui-s 
confirmé par d'autres téiûoignages et par les médailles , 
qu'elle était fort belle. L'historien dont il s'agit , si 
toutefois il est digne d'u% pareil titre , est le fameux 
Antoine Guévara , évéque de Guadix et ensuite de 
Mondonédo dans le seizième siècle , auteur dé VHor- 
loge des princes (t) et d'un recueil d'épilres connues 
sous le nom A'EptIres dorées (2) , qui a écrit aussi en 
espagnol une Décade conlenani tes fies de dix empe- 
reurs (3) , depuis Trajan jusqu'à Alexandre Sévère in- 



(i) (raérnat a dowid cet ouvrage , dont i) j a plniîcuri ancicBne* 
traductions fraafaiiei , comme ^tant la Teraion d'un lÎTre composa 
par l'emperear Marc-Auréle. C'est U que La Fontaine a puis^ le aujet 
'Ae SB fable du PaY»an au Danahe. 

(3) Ces ^pitres ont éX-i, auBsi Iranslaléei en notre lattgiie. Montaigne 
■ dit que ceux qui leur*aTaient donne le nom de dorées , en faisaient 
iiq[enwot bi«B antre que celui qu'U ta faiaait lui-même. ■ ■ 

(3} ImpiiaicB plutôeitfs i»t duM 1* i6<* cl dans le 17.* *Uol«. - 



=dbïGooglc 



'( Hi> ) 
ctusivement. Antoine Allègre, chanoine cle Clennont^ 
a traduit cette décade en fançab , et sa traduction y 
d'abord imprimée à t*aris , diez Vaseoean , en iSS6 y 
in-4-°i et en 1367, în-8.° (1), se retrouve dans les 
éditions du Plutarque d'Àmyot , données par Brotier , 
Vauviliers et Clavier » en «5 vol. iri-8.* Voici dans 
cette version le passage de la vie de Septime Sévère, 
que notre collègue a eu en vue : 

V Revenu d'Asie eu Rome , ( Sévère ) feul envoyé 
» en ambassade en Gaule, à Lyon: et pour ce qu'il 
» est^t veufv^ on proparla de le marier avecques une 
» dame Gauloise d'anticque et bonne maison , et fort 
> belle , qu'on nommoit Julia : de l'amour de laquelle 
w esprins oultre mesure , tuy voulut faire queli^e 
» honneste présent : mais ne trouvant dorures façonnées 
» comme il voutoit , ny ouvrier pour ce faire , envoya 
» à grands frais jusques en #yrîe quérir un excellent 
» orfebyre , et attendit bien long-temps sa venue. De 
» quoy le sénat luy envoya lettres de mescontentement , 
» non de ce qu'il s'estoit marié , mais du temps trop 
w long qu'il employoît à ses amours , et la despense 
» qu'il faisoit pour une ferome: chose indigne d'un ci- 
» toyen Romain , qui ne dehvoit avoir rien que l'honneur 
» devant les yeulx. A quoy feit response par lettres , 
« que pour aulcune des choses dont on le tansoit , ne 
n debvoit estre dict coupable ', puisque la noblesse ^ le 
» bon esprit et la gracéde la dame qu'il ayoît espousée, 
* » meritoit à bon droict , qu'on employast t^nps et n- 



. (1) Cette dernière éditioa »e joint «n Plutar^i d'AmTOt d«iuL< « 
1S6/ et iS74; p«r le menu imprinuur , •■ i3 yol. in-S,* . . 



DiailizodbvGoOgle 



( Uï ) 
» diesses pour son service, n et escriplait davantage en 
* ces termes : kW Me semble, Pères CMiscripts, ^uedi; 
» ce fâict -je diùbs eslre honnorë, non àoius^, pu!»-' 
n qn'i) en vinit honneur à Rtune , Ae ce qiïe ce Foyaulitie 
» éstraagiet- veoit et peult entende combien un capi- 
» tttine Rondin a dâ moyens d'ticquerir thresors et rî' 
» chesses, et fe cœur grand et libéral à tes deSpAidre. » 
n Severus demoura trois ans A plu» en t*rance , re^ 
B doubté t obey et aymé de toutes sortes dé gents , 
» parce qO'il éSfoit zélateur de j ustice , fort libéral , efc 
» courtois et traictaïde. U hii natqiiit à Ly<>n de sa 
« nouv^le f^nme une fîHe qu'il Mt fioditner Jûlia « 
j* comme sa mère : et feut chose merreHlense que Severuâ 
» n'ayant point d'ongle au gros a(teil du pied droîct y 
» cette fille nasquit sans ongle au mesme artetl du mesme 
» pied. » 

Ce récit est assurément fort çvri()ux; maif U est ea- 
tièKment de l'invenUon de Guévara : aucuM autre au- 
teur que lui , soit ancien , pâi moderne ,' ne rapporte 
les singulières circonstances qu'il nous d^lnte. Mous 
avons consulté Dion Cassius , son abrévïateur Xiphilin , 
Hérodien, Auréïius Victor , Eutrope, l'Histoire Auguste , 
TItlenlont , Crerîer , tes dltïtionnaires historiques , etc. 
Nous avons lu partout que Julîa , seconde femme de 
Sévère (i)» était née dans la Syrie , à Apamée ou  
Emèse , 6â son père exerçait les fonction» de prâtre 
du Soleil (a) , el nous n'avons lu nulle part qu'elle ftH- 

M La première ic DOniniait Mariia. 

(3) Séthe la fit denuHdsT ta nuriaga , pMca qu'il «ot qtM le» H- 
trolcigu» aVaiïÉit prédit qn'elk ëpoBMMit un anivcraw. SparticB 1 
in Seplim, Scver. c. 9> 

Tomt ri. " 



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C Mi ) 
^utoise. Nulle papt non plus il n'est «juftstlon de cet 
orfèvre qu'il fallut envoyer chercher Sa Syrie , attendu 
qu'il n'y en avait . pas encore à Lyon , oi du mécon- 
tentemeid que le sénat. ressentit de ce que son amias- 
sadeur ( i) perdait son temps à faire l'amour et se livrait 
à de folles dépenses, ni de la correspondance qui eut 
lieu à ce sujet, ni de la ^le de Sévèi-e, lyonnaise ausû 
et iiommée; Julia comme^ sa mère , ni en&n de la con- 
formation ej^traordinaire du pied de cette fille (a). Tqut 
cela est un pur roman. Nous savions bien que Guévara 
était menteur (3) ; mais nous ignorions qu'il le fût à 
ce point , et les reproches que lui adresse Bayle sur 
Pexiravagaace avtc laquelle il osa manier t histoire (4) * 
ne nous paraissent plus exagérés. 

On voit maintenant pourquoi nous n'avons pas placti. 
l'impératrice Julia Domna parmi nos belles compatriotes , 
ou plutAt, nous devons l'avouer, c'est fa^te d'avoir 
C6nnu le i^àssage de Guévara que nous n'avons fait 
aucune nierition d'elle : nous aurions certainement dis- 
cuté en ' quelques lignes les étranges assertions de cet 
auteur , et vraiseioblableinent tious aurions dit tout ce 



(t) n eât été plut exact àe dire ton Ugaf on t<m Ueuleruirtl. Sérèra 
cuirait en oetu qu&litë le conuDaiMlement dam le> Gaules aoui l'eiU' 
peieur Commode , Tere l'an iS6. Vof. Tillemont, Hùl. du empe- 
reurs i édit. de 1710 , tom. III , fa%. i4' 

(a) Séyiie eut 4e JuUr doux fiHei qu'il maria-, itant empereur, 
l'use i'Probiu et l'autre i AEtiiu ( ou ÀEliiu ), Teri l'an igS. Voy. 
Tillemont , iiid. , pag. i5 et a?. 

(3) Heumann ; cité dani la Biographie uniiiirseUe , art. Guirara , 
t'appelle hiiloricas mcndacissimus. 

(4) Di'cf. hUi. et orif. «ri. Guénora. Voy. auMi ibid. le* «rt. Flora , 
T*ia, F-, hai*, rem. U( Lamtci rem. L, et surtout L'art, itua ,,-. 



DiailizodbvGoOgle 



( 143 ) 
que nous Teflons de dire. C'est, si l'on veut, uy omis- 
sion , mais une omission, Ineii Ingère et bien peu 
importaote : elle ne pourrait avoir de la gravité qu'au- 
tant que Gu^yara mériterait quelque confiance , et il 
n'en mérite aucune; qu'autant qu'il s'agirait d'un fait 
avéré appartenant nécessairement à notre sujet, et il ne . 
s'agit que d'un fait mensonger dont après tout nous' 
n'étions fMS absolument forcé de relever la fausseté. Si , 
d'ailleurs , il y avait là matière à un reprodie , nous 
ne serions pas seul coupable ; car nous aurions pour 
OHnplices tous les écrivains qui ont traité de l'histoire 
de Lyon , et dont aucun n'a fait la moindre attention 
au témoignage de l'évâque espagnol. Ils iavaient cepen- 
dant une occasion toute naturelle d'en dire un mot : 
c'est lorsqu'il» ont rapporté , sur la foi d'Aurélius 
Victor (i) , que le fils de Julie et de Sévère , le succes- 



(i) Spif»m. c. 91. Il j a daoj loi hiitoriaai beanCoup d'obscariU 
ioc l'époque de la naiiiance de B>uianiu , inrnaiiiiDé Carai^llai, et 
mïme sur sa filiation. SeloD Aurélius Victor , dé Cataiih. , c. ai , 
et EutTope , Hisl. rom. , Ut. VIU, c. ii , Jalie , mict de Gela, n'éUit 
que la belle-mjre de CaracalU <jai liail aurait été le fruit du pre' 
■lier iiiariase de Sèwire avec Martia. Dion , H^rodien , et d'nprâi eux 
TilleiBOiit, HiU- itf emp. , tom> lU , pag. i6 rt 449 i B'jle.i art. 
• Julie, et lea auteurs des articlei Caraealla , Jutia iJuntrin et Gila, 
iantt la Biogr. unik-. , Teuleot i]ue Julia ait été la tairt Aes deux 
frirea. SpaclieD «emble ■■ contredire i il erobraue le prelliiei parti 
dans la vie de Caraealla , c. lo , et dam celle de Sérére , c. ao , oA 
ii ('appuie de l'autoritë ï'AEliu* Maarus ) mai* dana cette même t1* 
de Sévire , c. 3 , il faToriae ta leconde opinion , pui*^'il 7 raconta 
que Julie derint bientôt mire aprèt son mariage ayec S^T^re , et 
qu'elle lui danna un second fila ( aUerum fitium ) à ion retour i 
Rome après aou proconaulat de Sicile. Comme ce second fila ne peut 
être que Géta , il a'ensuit qu'elle en ^vaît donné à Séiére an premiei' 
guidait être Caraealla. Tillemont, ioc. tU-, rafjport* d'autrei pu- 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



( 144 ) 
s^r de ^ut-ti & l'empire , te faroacbe et crael Cara- 
cola , ëtait Venu au inonde à Lyon; 

Dti resté, tavatflagè d^aVoir A^ le berceaa de Jolie 
nie Serait pas d'un plus grand prit pour la tMr de 
Lyon qi/e celui d'avoir vu naitre son tUs: car , conme 
chacun le iait-, cette pt-incesse àéahondr* «on rang, sa 
b6Eiu(ë kt son gttùt pour la philosophie et pour les 
sciences , par l'-infttnie de ses mœurs (i) ■^ même par 
des crimes (2), 

si^tt de Spartiïii qaî la iKetUnt ëgilnanlt ea éontradictioD ane 
lui-même, tlnn nostrum,., foTtfOâ contpontre lUe». Nan» remarqueroDa 
«eulement qu'Aurëliiu Victor eit le kuI antenr de l'aoliqpitë qui af- 
firme exprès sèment que Caracalla naquit à Lyon. Quaot aux bisto- 
riens lyannâiï qui n'ont été que ïcï éehaa , on peUt consaKer ParaïUn', 
StéiHoirts da rhisl. de ifon, lU. I, c. 33; Rubya , HisK Je 
l^pn , 1. I , c. 34 : le P, Ménestrier , Hiif comuL , jiag. t3i ; l'abbé 
Peroetti , l/fonn. Âignet Je mim. , t, I, pag. 38 , etc. Itubja eutre 
dan» yei qa a» détails >- il dit que Sé*ére , étant 1 Lyon , après la . 
mort de Martia , fit venir Je Syrie ta seconde femme , Julia , et qu'i 
l'occàsSoD dé re fatal tnaringe , H coaatrùisit sut' la moata^e de 
Foun'iërÉ , ^u-3estoaii Je t'Amphithiâtre et dt Ut place Je Vinat , 
ctit-i^ixi i l'enifroit (A est lûaiottnant la maison de l'Antiquaille, 
un palais magnifique dans leijùel CaraCalIa TÎt le jour. 

(1) Xi'à rèp/octie imprudent qu'elle adressa  la femme d'un chef 
écossais sur les mœurs de son pays , lui attira éette Terte réplïiiDe': 
•> Noiis remplissons mieux que touj autres Romaines l^vœu de la oa- 
-tare ; car bous nous tlvtons , sans nous cachef , à d'boanËtes gens, 
> tandis que voué tous abandonnez secrètement aux plus rils des 
n hommes. - Xipbilin , in Stver. 

(3) Aurélius Victor, Eutropè et Spartten , ^. ri7. , accusent Julie 
d'une liais'on incestueuse avec Caracalla , tout souillé qu'il était du 
méuitré récent de son frère-, qu'il aralt assassiné entre le^ bras de «a ' 
mère; et ils Vont mérae jusqu'à dire qu'elle l'épousa. Voy. Bnjle , 
art JuUt , rem. F. Il parait aussi que du livaDl de SérSH . et pen- 
dant qnll était empereur . elle avait érempê dans une cOnjuratloh 
contre lui ; mais qu'elle avait un si gràad ascendant sur l'esprit de 
ce prin'Ce, -^u'il lui jiardoana sa trahison aVec la mime indulgence 
qu'il montriut pour ses débauches presque publiques. 



=dbï Google 



■ ( '45) 
NouB ne devons pas moioA ,. avant de tennmer cet 
article , remen^er notre honoraUe confràre de l'intan- 
(ion bienveillante qu'il a eue de nous procurer un utile 
complévient à «otre mëmoire bîstoritjuejSiir \m jdane» ie 
LyoD. Siom espérons que le résultat Sm recherches .que 
son indication du passage de Guévara non» a &iit lure, 
ne. paraîtra pas~ toutr-à-fak dépourvu d'înténlt. 



Mélanges: 



M. Barbier (i) et M. Beuchot (a) ont pris, ily a 
quelques années ., des informations dans qPre' VIHe 
.sur le point de savoir si . la If/fre à Monseignenr 
larchevéque de Lyon ^ sur le prêt à intér// ^ était réel- 
lement l'ouvrage de Prost de Royer. Les réponses qu'Us 
ont reçues ne leur ont laissé aucun doute à cet égari^ : 
car' le fait est regardé ici comme certain , «t 4a tradition 
qui nous l'a transdais,' n'a jamais varié. M.iEtarott du 
Soleil., procureur du roi à la Sénéchaussée , qui pro- 
nonça à l'ouverture des audiences de ce tribunal , le 
3o novembre 1784 > l'éloge de Frost de fioyer(3)^ 



{>> Voy. Diti. éet jàitopymet , »■• *to. , O." 9^79 1 ** **»*»> W , 
Correctiaas , pag. S47. f 

(si Voj. Biogr. univ. ut. i'noil Je Boyer. 
. (3) Impiimé ed «^ , in-£.<> deJSS ftgfa. ,Qn j lit .ce ^fjl.init, 

» des procès ordinaires , en icTivaat , aqoit Iv WViC4>i 4f )■ ^t**r>ii 
» «or lei affaûei publii)uM. Ce fat i oe^e ^nxipa , fii je vopitft^Tce 
'■ aUtm^ d'uiui;Kuidè.tiiipMislU'e,ctHi<lwt^4lkmi'l>f9i^E^rr>4)f 
-M. daïU)jec.H>l^B4LUilia«tr4E^«t^MtitM>«l»r«f WPWl^t 



DiailizodbvGoOgle 



<U6) 
:pea ie tonps aprfe sa nort (i) , et M. LànoBtey, ' 
qui , dans une lettre insérée dans !e journal de Paris 
ia 7 octobre de la même année (2) , pa^ à sa mé- 
moire un jmte tribut d'éloges et de regrets , n'hési- 
tèrent pas & le déclarer l'auteur de l'opuscule dont il 
s'agit La première édilîcm qui en ait paru et qui fut 
publiée à Lyon (qumque le titre porte Aingaon) en 
1763 , in-8.* de gS pages (3) , est sign^ D. R. qui 
sont tes lettres initiales de de Royer. Si Voltaire fil en- 
trer cet opuscule dans le recueil qu'il donna sous le 
litre des Choses utiles et agréables , 1769-1770 , 3 vol. 
in-S." , et dans ses Nouveaux Mélanges , neuvième 
partie , ce n'est pas qu'il en fût l'auteur , ni qu'il vou- 
kît se lîMribuer , puisqu'il fit imprimer en tête le nom 
de notreulustre compatriote , auquel il avait écrit une 
lettre très-Ratteuse lors de la première apparition de la 
pièce II est vrù que dans tes deux recueils que nous 
venons de citer , on a ajouté au nom de Prost de Royer 



V qui fait ëpvque-, at ipii , par la ■•gesm iea principes , k marelM 
» de* pr«uvcs , l'^Tuditioii proïoiuU , l'agiéipeiit et r^oergie duatjLat 
r tU bien digne de l'adoption honorable i^e Voltaire en a faite , en 

■ l'iDi^raat dam aes leuTres. Je puii auurer que ce grapd homiHe 
> partait aooTent, et toujonrt neo éiofe , d* la lettre et de l'aateur. ■ 

(1) ArriT^e le al leptembre I784* 

(3) On ; troute ce puaage : - Il ( Prost de Royer ) publia , en 

■ 1763 , un* lettre lar le prêt i iat<!r£t, matière importanfc et qui 
» avait été jiuqa'alor* abandonaëe aux scholiastes ; une raîàon saine 

■ et Traie , des mes philosophique» cartetériient cet ëcrit , aaqnel 
m Voltaire d^eerita l'iramortalité en permettant de rissërer dam la 
- eollectloa de sei «aire» , ^ct qui a été U base de tons kl onmgM 

■ donnas depuis <nr ce sujet. » 

' (3} Conune cette brochure Ait impriinée et diitribaée i Lyon «an» 
{xrmissioD et qu'elle ne'portsit point de nom- d'imprimeur , elle firt 
pTôKiilE par ane otdoiinanoe depdtkedn'i? s^teinhrB 1763. 



DiailizodbvGoOgle 



( ><7 1 
une qaaKfication qu'il n'a jamais eue. (t) , celle de Pro- 
cureur général de la vHle } mais cette erreur sur le litr* 
ne doit jeter aucun nuage ' sur l'identltë de la "personne 
qui en est gratifiée mal à propos. II y a plus : l'indica- 
tion que nous allons donner de la source peu connue 
de celte -méprise , et que nous ofirons conune le com- 
plément des détails ci-dessus rappelés adtèvera de prouver 
que c'est bien k Prost de Royer que nons sommes rede- , 
yabtes de la lettre à- t'arcbevéque de Lyon. Le hasard 
avait voulu qu'en 1769 , époque de la deuxième publi- 
cation qui en fut faite dans le recueil des Choses utiles 
el agréables , le Procureur général de la ville de Lyon 
s'appelât Prost (a) , comme notre auteur. Cette ressem- 
blance de noms fut cause que le public lui attribua 
l'opuscule ; il crut devoir réclamer , et le fit en ces 
termes dans le n." Jes A/fiches de Lyon du mercredi 
i3 décembre 1769 : 

« LeUre de M. Prost , acocat et procureur ge'aértU 
» de la pille de Lyon^ à t auteur des Affiches de cette 
» Pille. , . 

« Je ne suis point l'auteur , Monsieur , d'une lettre 
» à M. l'archevêque de Lyon sur le prêt à intérêt. Cet 
» écrit qui parut il y a environ cinq ans , vient d'être 
» réimprimé à Genève , parce qu'un, bon ouvrage ne se 
» borna jamais à une seule édition ; mais mieux il est 
» reçu du public , plu» je dois en rejeter la gloire sur 
i> celui à qui elle appartient et doit revenir tout entière. 
» Les noms en oiit sans doute 'imposé au libraire ; 

(1) En 177a, Ptnst da Bo}«r «xfrjut la profcMioa d'avocat èa 
cour» dé Ljon. 

(a) Marie-Pieiw). Piort. , , 



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(un 

j> imîs' je n'ai -pai l'honDieur d'être de la faïnille de 
u l'auAeur , et c'est laal k propos qu'on lui a donné 
» le iitre de Procureur g^oiSral de la ville de hyoù. 
» Je suis «vsc e<msidéi:«tion , etc. 

« PnosT , 

ProMpeur^g^ndral i» Uvilb (b Lyon. > 
» Jj^mi , M 28 KOfembrc 'T^?» ** * 

Extrait tPuàe hiire de M. Durand de Lançon , à 
M. le marquis de Châteaugiron , du 17 mai 1837. 
H M. B. 0. L. a parle dans ses Lettres lyonnaises de la 
typographie de Lyon. Void une note qui l'intéressera 
peut'étre. Je voudrais lui indiquer une production de 
plus due mt. presses actives de ses compatriotes : au lieu 
de cela , en voilà une de moins. La vérité avant tout. 

On avait cru jusqu'à présent sortie des presses d'un 
imprimeur lyonnais , Buse ou GuîII«Jnie te Roy , une 
édition du romail de Mélusine indiquée dans le catal. de 
la Biblioth. du roi Y. a. 654. (Voy. Brunet, Manuel du 
libraire , 2.* édit. , to(n, II , pag. 266. ) Un exemplaire 
bien complet de la bibliothèque de Vôlfenbùttel nous 
apprend le vrai nom de l'imprimeur. La souscription du 
dernier feuillet est ainsi conçue : « Cy finist le lïure de 
« Melusiae en irâçoys,' imprime par inaistre Adam 
« Steiiischal>er. natif de Suinfiirt en la iioUl>le cite de 
« Gén^ile ,. l'an de ;grace nul cccç . uLxviii ou mois 
« doust . » Voilà le premier livre imprimé à Genève , ■ 
du moins avec une date (i). » ' 

(■>'CB^mrrBÏt .«Ksî-bim 4lre le senond , puisqM M. G»icra 
( TOj. la deuxième Lettre lyonnaise ) indique noe ^tioa avec dat« , 
du livre de Sapienet , dosnëe à Geu^e, -la nimeiBii^ 1478 , pat 
U mène iuiprimïur. B. 



=dbï.GoogIe 



< Us ) 

V** Le BuUeiin de Lyori du 19 {uii^ contient une lettre 
de l'un de ses almonés qui relève l'erreur où nous, 
sommes tombé , en appliquant à M. G. Mono , archi- 
TÎste-de l'hôpital dç la eharité , «n passage extrêmement 
flatteur de Mad. de Genlis. Il parait en effet que ce 
passage est relatif à une autre personne d'un nom à 
peu près semblable, à un M. Meonoi^ directeur, en 
1792 , de rbôpital militaire ètabh au séminaire de 
$t. Irën^ 



Le nom de ctmus , donné à. Lyon aux ouvriers en 
étoffes de soie ( voy. plus haut , pag. 4^ ) 1 dérive d'un 
des prijicipanx outils de leur métier , appelé c^naeile. 
La canette ou caaneUe sert à recevoir le fîl que l'on 
pelotonne autour : ainsi garnie , on la place dans la 
navette. C'était originairement un porceau de canru ou 
jonc Aujourd'hui et depuis peu d'années , les canuettes 
sont .en carton. 



On peut ajouter à ce que nous avons £\i sur l'origine 
du nom d'Jâuu ( pag. 4^ ) > q<ïe l'abbé Pemetti , t.yoii- 
noisi^gnes4e mcm,Xt 18 , rejeljte l'opinion 4e9 auteurs. 
qui font venir à'.lihaaatum oe nom qu'il éci&t Enay. 
SuivcHit lui , Alhanatum , quoiqu'employé autrefois pour 
désigner le même -lieu , n'a aucun rapport avec la déno- 
mination actuelle , et on pourrait avec plus de vrai- 
semblance la faire dériver du grec neâs , temple , à cause 
du temple d'Auguste , si fameux dans l'antiquité et qui 
était situé en cet endroit- Nous abandonnons au jugement 
du lecteur cette étymologie qui ne se trouve indiquée 
nulle autre part que nous sachions. 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



( >5o ) 
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. 



Procès-perhai de la séance publique amiu^ teiua à 
técok royale ç'é/ériHaire de Lyon , le S- septemère 
1826 , sous la prt'sidence de M. Menoux , conseiller 
de préfecture du département du Rhône , pour la dis- 
tribution des diplômes et des prix des élèves, in-8.* 
de 57 pages. 

Ce procès-Terbal qaî aort des presses de l'imprimerie 
royale , n'a été pnblië qu'an mois de mars dernier. On j 
trouve le discours qui fut, prononcé par M. Menoux ^ re- 
présentant M. le prëfet f dans la séance dont il s'agit , le 
compte rendu des travaux de l'école depuis la dernière 
session du jury , en octobre i8^5 , jasqu'en août 1826 , 
par M. le professeur Moiroud et enfin le procès-verbal 
des opérations du jury pendant la session d'août i8a6 , 
gui est terminé par les noms des élèves couronnés et de 
cenx qui ont obtenu des diplômes. M. Moiroud , à la fia 
de son compte rendu , a payé un juste trlbnt d'éloges k 
la mémoire de M. Etienne Guinet , ancien professeur 
et membre du jury de l'école vétérinaire de Lyon , né à 
St-Germatu an Mont-d'or , dépai-temeot do Bhône , le 18 
novembre 1754 1 décédé en i8a4 ou- i8a5 après cinquant»' 
uns d'utiles travaux. 



.Conjectures sur torlgine ou télymologie àa nom de la 
maladie coanue dans tes chevaux sous le nom de 
fourhure , auxquelles on a ajouté des notes bibUogra- 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



( i5i V • 

phiqués sur quelques anciens ouvrages de vët^rinaire ; 
par M. Huzard , de l'institut royal de France. Paris , 
imprimerie de Madame Huzard , oée Vallat la OiapeUfi, 
1827 , in-8.° de 24 pages. 

H. Hazard , de l'institat , aasoci^ de i'ttcad^mïe de Lyon , 
inspecteur g^n^ral det écoles royales T^t^rinaïres , si 
counn dans les sciences qu'il professe et qui a bien voulu 
nous faire piasiears fois d'importantes commniucatiaas y 
cite daDS ces Conjectures les difrërente8.<!tyniQlogîes que 
les auteurs ont données du mot Jburbure, Nicot , Thretor 
de la langue Jrançoise , dit que le cheval _/ar&eu est celui 
qui est abbrevé ayant trop chauld , de l'adverbe forit : 
guasi extra bibenâi rationem potus. Borel , JWsor des 
recherches et antiquités gauloises et Jrançôises , observe 
aassi que le cheval ^r£u est celui qui a bu ayant chaud 
'et qnî'k'én trouve mal ; il fuit encore dériver /bur6ure de 
foras et de via , /oun^yé , comme qui dirait hors de voie , 
le cheval fourbu étant hors d'état de cheminer. Saivant 
Benri Estienue, delà Precellenct du langage françois y 
et le P. Lahbe , part. II f pag, 54 de ses Eiymologiet , ce 
mot a été fait de for et de beu , cheval qui a beu à contre~ 
temps. Suivant Ménage qui cite ces deux auteurs dans sou 
Dictionnaire étymologique ^ il vient de forimbutus , maie 
. imbutus , mal abbrevé, M. Hutard , à son tour , indique 
une autre origiue : la principale cause de la fourbure 
^nt l'usage immodéré de l'orge , ce qui a fait nommer 
cette maladie crithiasit eu grec , hordeam ou hordeatio eu 
latin , orzuolo en italien , orge en français , il lui paraît 
que le mot dont il s'agita ^té formé du latin hordeum. 
Xi'H aspirée a remplacé dans ce mot VF, ancien digamma 
éolique , signe d'aspiration , en sorte qu'on a dit d'abord 
fardeum. On a ensuite changé le d en £ , ce qui est très- 
jàcile dans l'audition et la, prononciatmi , et Vota « eu le 
mot baju^Jtxieu et tous ses dériva - 



:,, Google 



. ( t5a) 

Cette discnssioa grammaticale occape lo pages : le reste 
de la brocliure sst consacré aux noies bihUogrtmhiqutis que 
le titre annonce , et qui roulent i." sur le texte des ve'- 
térinuires grecs de Grynaeos , imprimé k Bât« en 1557-^ 
a." sur la traduction latine qui en fut faite par Jean Suel , 
Paris, iS3o ; 3.° sur la Iradnctiop )t9|iepne par.Mi(I>eL 
Tramewno , Venise, i545, 1548 et i55g; 4-"' sur la 
traduction française par Jean Massé , Paris , 1 565 ; 5-° sur 
celle qui est due à Jean Joardin , Paris , i555 , 1647 et 
1667; 6." sur l'édition des Hippiatriques d'Hippocrate , 
par Pierre-Louis Valentini , Rome , 1814 j y-" sur la tra- 
duction française de l'Histoire des Animafix d'Âristote , 
par M. Camus ; 8." et enfin sur un ancien manuscrit sur 
Vélin , relatif à la vétérinaire, par an italien nommé 
Vttsset Bonifacio. Les détails dans lesquels entre M. Huzarâ 
6ur ces différens ouTrages , sont pleins d'intérêt et d'éru- 
dition : il annoucC qu'il end^onuera de plus amples et 
qui ne seront pas uniquement biLliograpliiques , dans la 
Bibliothèque analytique des oui>rages de vétérinaire , qui 
l'occupe depuis long-temps , et pour la rédaction de la- 
quelle , ajonte-t-il , il a rassemblé de nombreux, maté- 
riaux , dont quelques échantillons isolés , n^aîs encore 
inïolfisans , ont déjà été publiés. 



Annales de la méthode funtigotoire , ou B,ec:Heîl d'ob- 
servations pratiques sur l'usage médical des bains at 
des douches de vapeurs , par T. Rapou , D. M. P. , 
membre de plusieurs sociétés savantes et ^rangères. 
Premier numéro avec planche r^rësentant 4es nou- 
veaux appareils portatifs. Tome premier. Lyon , 
imprimerie de LouisPerrjn, 1,827, in-S." de 222 pag. 

Cet ouwrage peut éb« considéré comme 'on premier 
complément du Traité He la nu!Aode\fianigtttoire , qdb 



=dbï Google 



( .55 ) 

M. ie docteur Kapoa a jinblié en 1624 1 a Toi. in-S." Non* 
eu rsodroiu compte loiwjae les aatt^ft n'i** auront pant. 



liulifut royal de France. Académie des èeaax-arts. 

Fànérailles de Mj té baron Lemof. Paris y Firmïn' 

Didot t in-4.*'de 8 pages. 

C'est le discours qui fitt prononce aux obsèques de 
H. Lemot par H. Qiwtreinère de Quinc; , secréUire per^ 
pétael de l'acadéniie des besMx-arts , le 1 1 mui 1827. ^^ 
panégyrique est digne du Kyros. Cet hommage toucliant 
rendu à la mémoire de notre illustre compatriote , qnoi- 
qn'esquiss^ rapide meut 4 comme la ciroonetonce l'exigeait, 
contieut une juste appréciation des taleus du ^and artistei 
et la fidèle eypreBiion des regrets qu'il a emportas daut 
la tombe. 



Rapport sur Ntailissemgnt pastoral de M. te baron de: 
Sfaël , à Coppel , lu k là socîëlé royale d'ag^icoHiire, 
histoire naturelle et arts utiles de Lyon , p^r M. 
Grognîer , secrëtaire de cette société, et Imprimé' 
par ses ordres. Lyon , imprimerie de J. M. Barret 1, 
i8a7, iD-S." de 56 pages. 

Dans le cenraAt des furies-, les jonroaiiz helvétiques 
annoncèrent une rënnîon agricole qui deviit le tenir le ig 
septembre 1826 , k Coppet , cbes M. le baron de Staël. 
M. Groguicr fut du nombr^ des agronomes qui s'j' ren- 
dirent. Il : était aatorisfe' \ ' s'7 présenter ad noin de la 
société d'agriculture de Ljon. M. de Staël mit sous les 
yeux de M. Grdgnier tous les détails des expénences 
auxquelles il a'est lirré , et hii communiqua de vive toÏK 
et par écrit, des renseignemens circonstanciés sur ses 
essais et ses opérations agronomiques. C'est l'exposé de 
ces détails et de ces renseiguemens , offert par M. Gragnîer' 



DiailizodbvGoOgle 



( 154 ) 
è les coll^aea , que contient U brocbue doal nùa» 
avons transcrit le titre. L'importance de l'ëtablissemeat- 
pastoral de M. de Staël , les réstdtats qu'il a obtenas par 
l'ÏDtrodnctiou de diverses races de' moutons et de che- 
vaax dans ses domaines , donnent an haut degré d'în- 
tërét à ce. rapport. qu'il nous serait impossible d'analyser 
•ans sortir des bornes qui nous sont prescrites. 



Biilia sacra eulgata edHi»nis Sixfi V pont. max. jussu 
recognila et CUmenlis FUI aaclorilale edila. a." li- 
vraison (juin 1827) in-S-^pag. ii3-i4o. 

- Nous avons annonce , pag. 58o du iom. V des Archives , 
\b, publication de la première livraison de cette bible dont' 
l^iteor est M. Benf , ancien ' libraire à Villefranche , 
actuellement établi à hyoa ^ rue St. Dominique ^ n.** 10. 
La seconde livraison , qui Vient d'être distribuée , n'est 
pas moins belle que la première. L'impression conSée à 
M. Firmin Didot , est, comme noua l'avons dit , compa- 
rable à ce qu'il 7 a de mieux exécuté en ce genre , soit 
pour l'élégance et la netteté des caractères , soit pour le 
soin scrapoleax apporté à la correction du text«. Il j aura 
en tout six livraisons qui formeront un volume ih-S.** dont 
le prix originairement de 23 francs , sera , ik compter du 
i,^ jaillet, p<»té k 5o ù*. L'oiuvrage paraîtra aussi en 7 
volumes in-Ss , «u même prix. 



BULLETIN HISTORIQUE 

DU MOIS DE JUIN 1827. 



I," L'exposition qui a eu lieu à l'hôtel de ville , ao 
profit des ouvriers sans travail , a été dé&nitivemënt fer- 
mée hier. 



D, = ,l,z<,d.vG00gIf 



( i55 ) 

3. .OuTertare an jardin des pUntei » d'un cours d« bo- 
bniqae , professa par. M. Balbis , directeur de ce jardin. 

4. On a trouva aur un 9otdu Rh&oe , k peu de distance 
de ToamoB (Ardêche ), le cadavre de M. Gaillard-Mai ési eux, 
one des principales victimes de l'explosion du batean it 
Tapeur , qui a eu lieu le 4 uiara dernier. On a aassî retroavé 
iane la cale de ce bateau nu corps que l'on a reconnu être 
celui du sienr Alexandre , dit Parisien. 

6. Une giraSe , eoTojie au ^^î de France par le pacba 
d'Egjrpte , et destinée à la ménagerie royale , est arrivëe 
en notre TÏIIe où elle a excita pendant plusieurs jours la 
curiosité publiijue. La- surveillance de ce bel animal est 
coudée pendant son voyage ^ M. Geoffroy St-Hilaire , de 
l'académie des sciences. 

7. Un avis de .la . Uaii-ie contient ta nomenclature des 
établissemens industriels qqe la ville de Lyon , conformé- 
ment à une ordounance du roi da 7 mars dernier, se pro- 
pose de placer dans la presqu'île Perracbe. 

10. Ouverture , dans une des salles du palais St-Pierre *' 
dn cours public et gratuit de mécanique industrielle , (ai- 
aant partie de l'institatioD jtrovisoire dite 1m Martiniére , 
par M. Tabaràau , directeur de cette institution. 

i5. Une ordonnance du roi approuve la concession faite 
par la ville h Alll..S^uin j de idivetajeipplacemens dans 
la presqu'île Perracbe pour le jcreusesnmt d'une gare et 
foar la formation 4'étab)tssemens iudiiK&rïels. de diffiéreos 
genres. 

18. Onvertwv, dans la maison me Palais- Grille t , n" to, 
d'uu cours de cranologie on exposition de la doctrine de 
Gall f par M> le docteur Iiabert, 



=dbï Google 



( .56 ) 

90. Vn avis de la Mairie p9rte , entre adtrës âisposïtioâs , 
qae la d<îmolition des liloq d«riiièi«s- maisons -d« la P^ 
eherie devra commencer le 1 5 juillet {iFocbain^ et être 
effectuée au plus tard le 3i octobre suivant. 

ai. Ordonnance de police sur le^Iiains pnblîci. L'art. 8 
porte que l'emplaceiôeiit qui se tAïuve an bas der ta deU'- 
xième pile du punt du change , sâr la Sa&ne , devant étrt 
occupa par an bateàii remorqueur, M. le Maire se réser*tf 
de designer un antre local pour l'établissement de l'ëcole 
((e natation, qui aéra tenue par les seuls mariniers qu'il aurs 
«atorisés ii cet effet (i). 

a6. Les travaux pour l'^arglMemeut dn qnai St. Ckir 
ont été repris , et seront shns doute contïmiés avec activitéi 

37. M. Calemard de Lafayette , député , nommé ik la 
présidence d'une deï obamfares de- la cour rojale de L^on , 
a été installé dans ses fonctions, 

— Même jouTJ M. dé Prony , inspecteàr-général dea 
ponts et chaussées , est arrivé & Ljon , accompagné de 
H. Cavenne, iaspecteur divistonnnre. M. le ]tbir« x Miis 
\ la disposition des deux ingétllenrs U terrMM de la bt^ 
bliothèque publique , qui leur é paru la ^laée la ^ki» 
convenable pour les premiëres- obserratiwis «{u'ils doivttnt 
faire dans notre ville. 

3o. tJn jogement do tribonal civil deXjon (police cor» 
rectîonnelle ) a déctaré le sieur Laurent Ludoer , éditeur 
responsable du jouroul politique , 1a Précurseur , cow^ 
paille d'attaques contre les droits que le roi tient de sa 
naissance , et l'a condamné en conséquence à trois mois 
d'emprisOntieiAënt et i mine fratlM d'amende. 



(1) Cette ^cole a été lîtablH devant la 5.* pile dn n 



=dbïGooglc 



( i57 ) 

HISTOIRE COMMERCIALE. 



BpDJET D'à» ODTBIBR EM MIB BN l744> 

En 1744 1 '3 misère fut telle diez les pauvres ou- 
vriers eA soie de Lyon , qu'ils se réunirent pour àe- ' 
mander au consulat une augmentation dans la &çon des 
étoffes. On leur promit un sou par aune ; maïs cette 
promesse ne Veiïêctuant pas , Hs adressèrent une pétition 
à M. Claret de Fleurieuj pour lors prévôt des mar- 
chands. Dans cette supplique j l'unique moyen qu'ils 
employèrent pour (aire ressortir la justice de leur de- ' 
mande ï fut de présenter un boc^et de leur métiage* 
où la recette balancée avec U dépeAse pàt proilver fus- 
qu'à l'évidence l'impossiblUté où ilf> se ' trouvaient de 
continuer l'exercice de leurs travaux s^ns avoir reoours 
à la charité publique. 

Nous allons transcrire textuellement ce budjet , que 
l'on pourra facileihent contrer avec celui d'un ouvrier 
en soie de notre temps. C'est une pièce qui appartient 
à l'histoire de là vitlè et tle la manufacture de Lyon. 

OBSERVATIONS J^nÉIJpiIlAielES. 

On suppose un ménage d 'ouvrier en soie , où il y a trois 
métiers , chargés , le premier , d'un taffetas Angleterre , 
le second , d'un taffetas nbîr lustré de 80 portées , et 
le troisième , d'un taffetas noil- lustré de 90 portées. 

On suppose la femme occupée constamment à un des 
métiers , ce qui n'est pas ordinaire , vu les soins du 
: et de l'atelier et autres détails domestiques. 
l'orne ri. " 



i:,, Google 



( .58 ) 

On suppose l'existence de trois enfans en bas âge, 
dont l'un est encore diez le père nourricier. 

On suppose qu'il n'y a qu'un seul domestique pour 
le dehors , faire les cannettes et dëvîder. 

On suppose enfin un travail continuel , sans accident 
ni maladie. L'année sera r^uite k 296 jours ouvrables , 
d^uction iàite de S2 dimanches et 17 fêtes: lesquels 
296 jours , à raison de 2 aunes 3/4 par jour , sujr cfaaqu» 
métier ( journée d'un bon ouvrier ), donnent 814 auues 
pour chaque métier, lesquelles 814 aunes, à cause des 
iS jours perdus par suite des couches de b fequne , 
seront réduites à 800 aune? par métier.. 

CHAPITRE l,*' — RECETTE. 

i.° Un métier de taffetas Angleterre ayant fabriqué 

- dans le courant de l'année 8 pièces de ino aunes, à 
14 sols de façon par aune, donne. . 56oliy. 

2.° Un métier de taffetas de 90 portées, 
ayant fabriqué S pièces de 100 aunes, 
à i3 sols, donne • • •. • ^^^ 

3.' Un métier de tafiélas de 80 portées , 
ayant fabriqué 8 pièces de 100 aunes, 
à 1 2 sols , donne 4^0 

4.° Reprise de la nourriture , huile à 
brûler, blanchissage et tordage fournis 
au compagnon , vu que tous ces 
articles sont compris dans le^ tableau 
de la dépense . a^o 

Total de la recette 1800 



DiailizodbvGoOgle 



( >59 ) 

CHAPITRE a. — DËPEKSE. 

Pain de six personnes compris le com- 
pagnon , 10 lîv. à a soU 365 

Vin , une pinte à six sols 109 10 

Viande, supposant tous les jours gras 

a livres et '/» à 6 sols ; . . 273 5 

Sel « poivre , huile , vinaigre , fruits ^ 

hortolage. 5o » ■ 

Huile à brûler . : 60 16 6 

Bois , diarbon de bois , ao voies de ' 

charbon de pierre ; . 54 i5 

Blanchissage i . . 8a a 6 

Six journées perdues pour monter la 

garde bourgeoise. ..::..'...-.. 10 146 
Barbe , tabac , capltation', ftptretieo d|i 

mobilier 3o 10 » 

Couches, trousseau, suite de couches. . 60 16 8 

Location .....'. i36 » »' 

Entretien de 3 méliérS , à six tols par 

jour ~. .'. . . . 109 10 '"» 

Pliage de' 24 pièées & 5 sols ..... . 6 t ' 8 

Tordage , reroettage et nourriture de la 

tordeuse' 3i 4 » 

Montage des pièces , perte de 16 journëcs. 3i 4 n 

Gages du domestique. .' 45 12 6 

Gage du nourricier et entretien de l'en- 

lant en nourrice. . . « 79 i 8 

Les "/s de la façon de l'Angleterre payée 
au compagnon , sauf la reprise dé la 



iS36 



^"'Googlc^ 



C i6o) 

ITaulre part. i536 4 3 

nourriture port^ à l'article 4 ^u cha- 
pitre de la recette 401 10 t> 

Entretien de t Homme. 

Pour 8 ans , un habit complet de 80 Ut. lo 
Pour 4 3BS} veste et culotte de travail, 

' le tout 28 livres 7 

Pour 3 ans , un diapeau de 6 livres. 2 

Un bonnet pour un an 3 

Une diemise , un mouchoir de poche 

pour un an . 4 to 

Une paire de bas pour un an 3 10 

Une paire de souliers et un remontage » 

pour u^ an . . ■ • 6 10 

Enlrelùn de la femme. 

Pour 3 ans , robe et jupon , le tout 3o lîv. 10 

Pour 3 ans , maotelet et jupon de tra- 
vail , le tout 1 2 liy 4 

Pour 3 ans « un corset de moleton et 

un, de toile, le tout i3 livres, ... 4 10 

Par an , une coiffe et son montage . . 4 lo 

Id. mouchoir de col et tablier. ... 6 

Id, pocbe et mouchoir de poche ... 3 5 

Id. Unç chemise 3 

Id. bas et 2 paires de souliers. ... g 10 

Ealretien des deux enfant. 

Pour 3 ans, aux deux enfans, surtouts 
et jupons ^ 



20 a4 19 



DiailizodbvGoOgle 



( i6i ) 

De ci-coalre. ao34 '9 ^ 

Poar 2 ans , deux corps simples de jonc i lo 

Coiflès et mouchoirs de col ■. 3 ■ 

Tabliers ; . . . . 3 

Chemises ; . a 8 

Bas et souliers 5 

Peignes, boucles et lacets i 

Enti-etiende3lits,drapsete9stiie-mains. 9 ' • 

Total de la dépense. ...... ào49l. 17s. 2^ 

La dépense excède la recette de 34g liv. 17s. ad. 

No/a. On voit par ce tableau que l'existence de la 
classe d'individus , qu'il concerne, offrait , en 1744 1 
comme elle l'offre encore aujourd'hui , un problème 
difficile à résoudre. 

( Article communiqué par M. M.***} 



STATISTIQUE. 



Là. RkJksas. 

Grande et vaste commune , située au Jevant de St- 
Symphoriea et à 4 kilomètres de distante de cette petite 
ville. Elle était autrefois divisa en deux parcelles , ttlTie 
en Forez et l'autre dans le Lyonnais j mais la nouvelle 
démarcation opérée en 1790', a fait disparaître ces bi- 
zan-es morcellemens. Un décret du S février i8f4 a 
agrandi' son territoire de toute la paroisse de.l'Aubépin 
qu'elle entourait, entièrement , sous U réserve , pour f^" 
cun'e, des droits, de propriété.,' parcours. et autres qû 



:,,Gooylc 



( j6» V 

pouvaient leur appartenir. Maintenant sa circonférence 
est au moins de six lieues ou trois myriamètres. 

L'église de la Bajasse, sous le vocable de Ste. 
Anne et de l'Assomption de N. D. , est plac^ au centre 
d'un hameau considérable , bâti presque au pied de la 
montagne sur la rampe de laquelle la commune s'éten-i. 
Plusieurs c^apelks contribuent à sa décoration. Un^ 
curé (i) et deux vicaires la desservent. Autrefois plu-' 
sieurs prêtres sociétaires y étaient encore attachés ; leur 
présence ajoutait à la majesté de l'ofBce divin. 

Deux mamelons très-élevés couronnent la chaîne de 
montagnes qui domine la Rajasse au sud : l'un , au sud- 
ouest , couvert d'un bois de pin , est connu sous le nom 
des Se'ckères ; l'autre' l'est sous celui de St-Pierre de 
Pizay , à cause d'une chapelle dédiée au prince des 
apôtres , construite sur cette sommité (2). Autour de 

(1) Cette paroisse a é\é asseï henreose dans ces der- 
niers temps pour avoir éxé desservie par deux cur^s d'an vrai 
mérite ; M. d'CEu»re , mort ii Lyen ea janvier iScty, dont 
le corps g!t daos l'église de la Itajasse , et M. César 
Ribié , son successeur , décède' le 14 mai 1826. Ce dernier 
a concouru de tous ses moyens ï Tétidilissement dans sa 
paroisse d'un monastère de religieuses dn sacré coeur de 
l'adoratitui perpétuelle. -Une notice sur la vie de ce ^ér- 
tueux ecclésiastique a été publiée dans le courant de. 
l'anuée dernière. La K^jasse peut encore' se glorifier 
d'hoir donné naissance à M. Pupier , nùssioiuiaire aux 
Indes orientales, prof<qsaeur au séminaire chinois de 
Pulopinang, mort en l'aonée iSaâ. On trouve plusieurs 
lettres de lui dans les Annales de la propagation de lafoi. 

(2) Sur laporte d'entrée oii a gravé le millésime 1706, 
époque de sa reconstruction ; car, plusieurs siècles anp^ 
ravBut , il y avait déjà un oratoire d^l cet endrotL 



DiailizodbvGoOgle 



( 'Sî ) 

cet ëdifice sacr^ on remarque des îos&és et des restes de 
fortifications qui ne permettent pas de douter que ce 
lieu n'ait ^té andennement choisi comme un point de 
défense très-important. En effet ,' «tte crête est à une 
si grande hauteur , que de là on voit très-dislindement 
d'uQ côté le Rhâne et de l'autre la Luire. 

Cette chapelle, auprès de laquelle est le hameau de 
Pizay , a joi|i autcefois d'une grande celébrit*^ ; une 
foule de personnes pieuses s'y rendaient en dévotion , 
surtout à la St-Pierre : on attribuait à ce saint le pouvoir 
de délivra" de la fièvre : les malades qui en étaient 
atteints , non-seulement recouraient k ta prière , mais 
allaient encore boire de t'eau d'une fontaine qui est au^ 
dessous du hameau ; ils considéraient ces pratiques comme 
un «péàfiq\u certain pour obtenir leur guérison. Ces 
réunions dé)^nërèrent par la suite en débuches : on y 
dansait , on s'y livrait à des [eux , etc. la révolution y 
a mis un terme , la chapelle a été vendue , et dès lors 
les fêtes ont cessé. 

A demî-Iieue de St-Pîerrè de Pizay , plus au sud- 
est , sur les limites de la paroisse de St-Bomain en ïarez , 
est une autre chapelle rurale sous l'invocation dé St— 
Apollinaire , que le vulgaire nomme Saint AppoUinard .' 
elle jouit également d'un grand renom ; les fidèles s'y 
rendent à certaines époques pour obtenir de l'inter- 
cession de ce swnt la conservation de leur bétail et la 
santé de leurs enfans. Ce petit temple , auquel on a 
&ît depuis quelques années toutes les réparations con- 
venables , permet qu'on y célèbre la messe deu'x à trois" 
fois la semaine. On y voit un bénitier qui porte le mil- 
lésime de i58.. La tradition assure qu'un saint évêque, 
est mort anciennement dans cet endroit. La statue d'qn 



..Google 



< Ï64 ) 

prélat d^re . l'autel , on lit k la base : S. Appoli. , 
un reliquaire est auprès , sur lequel est l'indication des 
Qssemens qu'il renferme , S. Cemtaafii , Steg Mariit 
Magdfdeuœ : il y a quelques années qu'wi loup foi tué 
dans cette chapelle. 

Cette commune renferaie plusieurs hameaux , entre 
autres , ceux de Mfichisaud i le Maael , la Fay , la The- 
naudière, Laub^pln, etc. 

Le château de La Fay , situe au-dessoue du pic des 
Séchèi-es, et presque sur la même ligne que Laubépin, se 
distingue par une masse de bàtimens très-impovante ; ss 
façade en forme de demi-cerdc , offre un beau dévelop- 
pement> Le bon air qu'on y respire , la vue étendue et 
variée dont on y jouît , rendent cette habitation extrême-' 
méat agréable. Avant la révolution , ce ch&tean était le 
chef-lieu d'une juridiction considérable , qui s'ëtesdait 
sur la Rajasse et liaubepin , il a d'abord appartenu à une 
branche de la famille d'Arod , il passa ensuite , par suc- 
cession , dans le i6.' siècle, aux Maaiul : Bertrand 
Manuel , chevalier de l'ordre du to\ , époux de Catherine 
Girinet , était sngneur de la Fay , vers la fin du 
i6'.« siècle; il eut, entre autres enfàns, Sëbastienne 
Manuel , femme de Marc Ârod , seigneur de Lay , M 
Guillaume Manuel, abbé, supérieur de l'ordre de St. 
Ruf, près de Valence, mort en juillet 1670, l'un des 
plus anciens prélats du royaume. DéjÀ te frère et l'oncle 
de ce dernier avaient rempli les mêmes fonctions. Cette 
terre est devenue dans la sute la projtfiété de la raùson 
Chapuis de la Fay. M. de Savaron (i) la possède au- 
jourd'hui du chef de sa mère. 

(1) Il est originaire d'une famitle d'Auvei^e , qui s'est 
fuit un nom dans la république des lettres. Jean de Savaroa 



DiailizodbvGoOgle 



C i65 ) 

La grange Rdi^eri (i) , adoeHement appelle Ak 
Stnas , ert sosû située à la Rajasse ; elle a appartenu 
depuis plus d'un siècle & la fGunitle de la Frasse. Le 
efaapib-e de Lyon affranchît , par acte du sS aoât i€7r , 
Bertrand de la Frasse des droits de'directe qu'il avait sur 
cette propriété , et lui permit de conserrer les tours , 
créneaux , meurtrières, canonnières et panonceaux qui la 
signalaient comme maison forte. La cession d'autres rentes 
qui étaient plus à la convenance du chapitre , devint le 
-prix de l'a&anchissement. Christophe de la Frasse , (ils de 
Bertrand , d'abord conseiller en la cour des monnaies ^ 
fiit ensuite appela à la place importante de lieutenant 
généra de pcdîce de Lyon, qu'il remplit avec beaucoup 
dis distincUon pendant n<Hnbre d'années. 11 est mort dans 
cette ville le lo' novembre 1764. Claude de la Frasse ,, 
son fils et son héritier , ren^t hommage «u chapitre, le 
8 mars 1766 , du fief de Senas. Mad. de Grigny ayant 
vendu ces dernières années ce domaine en détail , il 
Ibrme aujonrd hui un hameau. 

La Thenaudière (2) est une habitation très-àgréable 
située près de St-Etienne de Coise. Elle a appartenu à 
one branche de la maison Charpin , successivement à 



s publia en 1663, les Origines de U ville de Clermoat * 
oavrage plein de recherches , très-estimé , et an écrit 
contre les duels. 

[OEIle ttraît son nom de Claude Rambert, bâni^ois à 
St-Sjrmptiorien , qni en ^it propriAaire , et qai testa le 
8 avril 1524 ■ '^ fit nne fendation de messes dans U chapelle 
de S. Glaade. 

(a) Dn nom de Jean et Antoine de la Thesandière 7 qui 
en étaient propriétaires en 141 <• 



=dbïGooglc 



( «66 ) 
celle de /"«oi'/ , et aujourd'hui M. de Boîsse, ex-membTe 
de l'assembla constituante , en est le poseessenr. Durant 
trente ans ce citoyen recotranandable a exerce les fonc- 
tions de juge de paix de la manière la pins noble , ta 
pliis désintéressée , ttf plus glorieuse : le bonheur de ses 
justiciables a été le fruit de ses utiles travaux ; il trouve 
dans la considération dont il est investi , dans le charme 
d'une vie paisible , la plus douce récompense du bien 
qu'il a fait. 

L'AubépIn , village assis sur un des gradins de la 
montagne , au-dessous de la crête qui sépare tes Séchères 
de St-Pierre de Pizay, dépendait , avant la révolution , du 
Forez , de l'élection de Montbrison , de la justice de la 
Fay , et pour le spirituel de l'arcltîpi'étré de Momant. 
Son église , à trois nefs , dédiée à S. Jacques et S. Phi- 
lippe, démontre une ancienne origine , et son «Jodier en 
forme de tour , annonce que, pendant les guerres civiles 
du 1 6.° siècle, il protégea diverses fois leshabitans contre 
les excès de la soldatesque. Le bénitier porte lemiilénme 
de 1559. La cure est voisine de l'église ; suivant la tradi- 
tion elle occupe t'emplacemeift d'un couvent de moines. 

L'archevêque Camille de Neuville visita en i658 cette 
église : il mentionne dans son procès-verbal les chapelles 
du Rosaire et de Sle. Marguerite ,. fondées par les Dupré , 
celles de S. Pierre et de S, André , fondées par les The- 
venot. Ces autels particuliers embellissaient l'édifice 
principal , et contribuaient à la solennité du culte. La 
révolution , en dépouillant de leurs revenus ces établis- 
semens pieux , les a voués à une raine certaine. 

Le même prélat portait à 100 communians la popula- 
tion de cette paroisse; ^e n'était évaluée «1 17^9 
qu'à 375 individus. 



D,a,l,zt!dbvG00gk 



( ï7) 
La rëonion op^r^ en i £4 de Laukëpin & la Rajasse y 

n'était pas sans înconvéniei; aussi, sous le rapport reli- 
gieux , le gouvernement tnf-il de modifier sa pre- 
mière (iëcision en ^îgea' l'ëglïse de Laubëpin en 
succursale. Peut-être eût-i^ conTcnable de lui don- 
ner Une cirojnscription lus en harmonie avec les 
besuns des habitans ef laicalit^ : c'était de joindre à 
l'ancienne paroisse toute Ipartie de celle de la Rajasse 
qui est au-dessus ou sur t flancs , de manière à né. 
laisser è cette dernière qule terrhoire qui l'avoisine ; 
car il est ridicule que lefidèles des hameaux de St- 
Appollinard , de St-Pierrj^ Pïzay , de Macbiisaud , du 
Ma^el , soient obliges dftvrerser Laubëpin , pour se 
rendre à' leur paroisse , Rajasse. La superficie ëtait 
assez \œXe et la populaticasses considërable pour sup- 
porter deux communes. 

L'Aubépin est par sa ptitm un point central propre 
à &cîliter les coraiHiunicdhs du canton de St-Sympho-> 
lien et mâme de celui St-Laurent de Cfaamousset 
avec St-Cbamond , Rivle Gier et GtTors ; c'est U 
que sont principalementablb des voituriers , connus 
sons le nom de cotemu par l'entremise desquels on 
'pourvojt aux besoins dwiton , et on exporte l'excë- 
dant de ses denrées cl les voisins. C'est à dos de 
mulets que ces transpois'cJTcctuent. Eteindre son titre 
de commune, supprirole desservant de son église, 
étaient des innovations < auraientporté un coup funeste 
à une population laborieet intéressante. On ne rompt 
pas sans danger des bitudes fondées sur un long 
usage et consacrées pila religion.' Peut-être que de 
nombreuses désertions sent été l'effet de cette mesure , 
si Mgr. l'arcfaevéque ât continué de pourvoir d'un 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



( lî) 

prêtre cette paroisse , et si par suite du v«a Âes habî- 
tans , l'aDlonté ne \'eA\ é^e en succunale ; mais ce 
qui a étë fait dans t'intërJdu culte , doit être ëtendu 
k l'organisation civile , en oervant , oomme noos r3Vc»t& 
dit , At consulter les besos des parbisàens et leurs 
rapports. 

On voit près de l'ëglise laiaison d'où la làiirifle Boisse 
est sortie , et celle dans laelle est né l'aTOOt Allëon 
Dulac ,' connu par ses Mënres pour serrir à l'histoire 
naturelle des provinces dutyonnais , Fores et Beau- 
jolais t Lyon , 1763 , a voin-8.° ). Ces ^%ce9 n'ont 
rien de remarquable ; seulemt ils rappellent des nom» 
qui ne sont pas sans oéUbié. 

Le TÎIlage de Laob^ii^tait autrefois entoure de 
hautes murailles ; on en ^gue les ruines , et deux 
tours s'y montrent encore, la appartenu très-ancien- 
nement à une âmille de ce jai y et dans le iS.* siècle 
il ^tait l'un des domaines de llustrc maison de Tboire- 
Villars ; Humbert VII ^ sire t Thoire et de V^lars ,■ le 
donna, ainsi que Riverte et {isieors autres terres, par 
acte du 6 oct^re 1400 j à îbelle de Harcoutt, son 
^use. Cette dotation fut conrm^ par le daupbin, en 
1410, et par le roi au moi^'avril 141 1. Poi^ponne' 
Manuel de la Fay ^biit seigne» de LauUpin en 161 1, 
et François Cbapuis en 166^ 

La surface de la commune 4 la Rajasse , k laquelle a 
été réunie Laubépin , se com)Dse ainà qu'il soit : 

Terres, jardins, empiac. des aaisons aigi*» yS» 83*=, 

ïrés, pâtures 862 la 97 

Bois de toute nature .... . 447 3i 90 
35oi to 70 . 



:,, Google 



( «6 ) 

Vottlre pari. 3Soi 10 70 

Terres vaines et vagues ., . . . la 17 ao 

Cbemifis » places , rivières . . . loa g6 - 47 

■Total , trois mille six cent seize :ectares 

trente-cinq ares trente-sept cnliares. 36i 6 35 Vj 

Nombre des maisons 4^3 » » 

des usines ..*■..:.. lo » » 
. Les terrains ont èxé ^talu^s pnduire 

un revenu annuel de 77186 01 » 

Les objets bâtis . 5664 5o » 

Total. BaBSo 5i •> ^ 

Ce reveau a supportë'en i78€ uiie 
contribution ToDcière en principal et 
accessoires , repartie ^n 6a8 cotes de. a7565 81 » 

La commune a en outre payé es con- 
tribution personnelte et mobilière , ^- 
visée en 375 articles * . . ..... . 2846 87 « 

En person. » sans mobilier , 35 cotes. i3i aS » 
En portes et fenêtres, 404 articles. 11 14 35 » 
En patentes , a8 cotes-. . . .^ . 195 t5 u 

ToTM, . \ . . ... .. ..31753 09 » 

Sa population n'est point pcoportioonée & une »ussi 
grande ^tendue de territoire \ cependant elle est encore 
avantageuse , lorsqu'on cor^sidère que cette commune 
est au centre des montagnes , et qu'elle renferme une 
grande quantité de terrain d'an mince produit. On la 
portait, en i9i4 à aiiS individus; e|le n'étaij estîmt'e 
en 1789 qu'à 1760 ; savoir: la Rajasse, i475 , et Lau- 
b^pin , 275. n y a donc eu entre ces deux époques un 
accroissement de 364 ûmes. 



DiailizodbvGoOgle 



(.'1° ) 

Le tableau du relevé ds tables décennales de 1792 ht 
iBos, de i8i3 à 1833 ^t des registres de l'état-^ivU 
de 1825 , fera connaitn les mouvemens qu'a subis la 
population dans cet infcrvaile de temps, et satisfoa 
beaucoup mieux que tas les raisonnonnens auxquels 
nous' pourrions nous li^^r. 

t-^ période. ~ 

Garçona.' Fille*. Tôt. terme Dioj. 
„ . (La IUj*iE« . . ^ . . . 3a7. . 5»i^ I , _ ,. 

N-uwncH. \ L.AuMpi„ ^ . ^ J 73a. . 73 i/5 

„ , , (La Rajaaao aSo, . iB4 1 , ,„ , 

»^*- • ■ U'AuWpw 49-. 38 }5o...58./.« 

MwiagM. . \ ifA2%il',îéi.'oUl,'. s!! .■!;}*»«••" */^ 

2." période. 

NaùiaucEs. . ^ . 4^7, . , . 438- • • • S^S. • • ■ gi t/9 

Véeèt 330. . . . a^. ; . . 614. ... 61 tfi 

MariagM - . . . .b ... 166. .... >S 3/5 

Année 1825. 

NaÛHiicM ..... 39. ... . 3B. - • • • 77 

Hécka. 45 44 89 

' Mariages »...<. > I7 

tl est assez remarquable que le nombre des d^cès, en 
1825 , excède de beaucoup celui des naissances, et qUâ 
dans la première période, la plus petite commune compte 
deux divorces , tandis que la plus populeuse n'en a 
point eu. 

Un acte du mardi , ante ramos palmarum , de l'année 
i3io, porte que Thomas Deplalo , damoiseau, recon- 
naît que sa maison du Plat et le fort sis à la Rajasse , 



DiailizodbvGoOgle 



( 17' ) 
Pamciiade Rajaeia (i), sont de ta haute justice de 
IVglise de Lyon et des obëancîers de St-Symphorien , 
et qu'il tient ces objets d'eux en advouerie : it n'avait 
ficoit qu'Â la basse juridiction. 

Une, déclaration du roi Charles VII , datëe de Clùnon , 
le i3 aoât 2429 , rendue sur la supplique des habitans 
de la Rajasse , St-Romain en Jarez , etc. , ordonne aà 
sénéchal de Lyon «j'empécher les aàgneUrs a:u pays de 
Lyonnais de lever les mi-lods et d'exiger d'autres tributs 
ou charges que les cens , servis , droits et redevances 
anduines. Hehrys cite r»tte dtkiiaration et ajoute que les 
srigneurs , surtout ceux du clergé , avaient profite des 
troubles dvîls pour se créer de nouveaux droits. Ainsi 
le^malheur des temps et l'i^twance du peuple n'ont 
servi qu'à appesantir sa chaîne. 

On entretient dans cette commune , ' pour les be- 
soins de l'agriculîure ou pour engraisser, 160 bœufs, 
700 vadies, 20 dievaux de selle V 4 ânes, ao mulets, 
1600 moutons', 25o chèvres et 200 porcs. 
■ Il s'y tient trois foires chaque année : le i.** mardi de , 
février, le œcond mardi de mai et le jour de Ste, Cathe- 
rine, 25 novembre. Laubépih en à également trois; le 
2 janvier , le lundi de quasirdodo et le 1 4 septembre ; il 
s'y feit un grand commerce de bestiaux. 

Le chemin des bords dn Rfaftne à St-âymphorien , par 
ïUverie , traverse la éommune de la Rajasse ; s'il ^tait 

(i) Ce mot Tient peat-étre de racinet^ \ canse des hoii 
dont son territoire était aDciennement coovArt. On appelait 
dans le vieux langage an ragter , celui qui arracbaît les 
soacbes âes arbres abattus , et l'on dit encore vulgaire-. 
nent des rt^es , pour des raciaes. 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



( 17» ) 
d'un parcours pliM (àdle , et que l'on s'occupât davan- 
tage dç SDR entretien , toute cette partie de la montagne 
y gagnerait inilniiOent. 

On trouve sui' divers points.de ce territoire une 
grande quantité de genêts qui y croissent naturellement, 
surtout daçs les terrains incultes.. Les agnculleurs de- 
vraient avcùr le soin de ramasser cette plante et de 1 en- 
ployer coninie engrais au moment où elle est en fleurs^ 
ou après l'avoir fait servir i la litière des bestiaux : il en 
résulterait le meilleur effet j les récoltes sur lesquelles 
ce fumier serait jeté, ttonAerûeat des produits abonduis. 



Il est venu depuis peu à ma connaissance une disser- 
tation ayant pour titre : Réflexions ci obserpotions sur 
tépidémii: des fièvres bilieuses qui a régné à Sl-Symp]ko~ 
rien sur Colse en iSii. J'ai cru devoir extraire, de cet 
opuscule du' médecin Pourçaq , quelques passages gui 
' m'ont paru propres à jeter des Innjières suf. les causes, de 
la plupart des maladif;5 qui rè^umt dans ce canton.. 
. « St-Symphorien est «ne petite vïtle située comme en 
}} amphithéâtre , au-devant de la Coise , de I^uelle elle 
» est distante d'environ 400 pas., St-fiymphorîen est k 
» mi-càtê, ayant son exposition à l'est et au sud. Lt 
» ville est entourée de montagnes , excepté à l'ouest i 
» te» m on tag nes sont couvertes de bois , les coteaux sont 
■ semé» de grains et très-fertiles. 

- » t'alMoephère est ordinairement changée àf ta-ouil- 
» lards depuis le mois de septembre jusqu'au mois de 
>)' juin.'Le pays est en général li'oid et hfwii<ie'j >ofl y 



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( 173 ) 

j> est sujet aux variations brusqués de la température : il 
» n'est pas rare d'éprouTer les effets du froid pendant la 
» matinée , de ressentir vers le midi une dialeur assez 
» douce , et d'être exposé de nouveau le soir aux effets 
» d'un froid assez vif. Les vents d'ouest sont les plus fré- 
n quens ; ils amènent des phiïes qui durent long-temps ; 
»' lorsque les venis de sud régnent, on est exposé auk 
» maladies épidemiqnes qui dépendent de la température 
n chaude et humide. 

u La ville de St-Symphoriêh est bâtie irrégulièrement» 
» les rues sont étroites ; leur direction est du sud-ouest 
» à l'est et du sud au nord. Les maisons sont en géni^ral 
» construites en pierre ; elles sont peu élevées et ont 
» ordinairement deux étages ; elles présentent des char* 
» pentes qui avancent , et qui diminuent la largeur des 
» rues et empêchent la libre circulation de l'atr. La ville 
» a dans son milieu une grande placé , qui a la forme 
» d'un carré long. Toutes les maisons sont en général 
^ humides, et principalement les rez-de-chaussées; quel- 
» ques-unes sont carrelées et sont d'autant plus malsaines. 
y L'eau qui vient des montagnes voisines est d'une 
» excellente qualité : elle est claire et limpide , contient 
« très-peu de sulfate de chaux , dissout fââlement le 
D savon et cuit bien les légumes. 

» Les habitans du pays ont en général une haute 
» sbiture } ils ont pour ta plupart les cheveux châtain- 
» foncé, et le teint coloré ; ils sont vifs et robustes. La 
» durée de la vie est assez grande: il n'est pas rare d'y 
» trouver des vieillards de 86 à 88 ans. 

» La nourriture habituelle consiste surtout en viandes 
B salées. On fait aussi un assez grand usage des vt^gé- 
«i taux , et principalement de la pomme de terre. La 
Tome y. la 



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( 174 ) 
» boisson ordinaire est le vin rouge , qui est de bonne 
11 qualité, la noarriture de» habïtans de la campagne est 
» composée de mauvais laitage , de fromage et de viandes 
n salées. 

o Les saisons suivent dans ce pays une marche irré- 
u gulière. Lhiver est froid , humide et long ; le pria~ 
» temps ne diilère pas de l'hiver ; l'été est chaud et 
» humide i mus l'autpmne est la saison la plus régulière 
» et la plus belle. 

» Les maladies ont , en général , dans cette contrée , 
M une marche rapide. Pendant l'hiver , on voit régner des 
» catarrhes , des &èvres muqueuses, des rhumatismes 
M goutteux. L'hydrothorai est très-fréquent... Au prin- 
» temps il se déclare des maladies inflammatoires. En 
» été , les habitans de certaines parties du canton qui 
» sont plus élevées , boivent beaucoup d'eau froide , étant 
» en sueur ; il en résulte des choléra , des pleurésies , 
» des péripneumonies et d'autres afièctions inflamma- 
» toires. Les fièvres adynamiques régnent aussi dans ce 
» canton. Les affections catarrhales sont endémiques à 
» St.-Symphorien. Les maladies , ordinairement épidé- 
» miques , qui s'y montrent le plus volontiers , sont les 
» fièvres bilieuses et les fièvres adynamiques. » 

Parmi les hommes nés à St-Symphorien , que la for- 
tune a comblés de ses faveurs , on peut citer Claude 
Terrât. Il vint à Lyon , entra dans la fabrique , d'abord 
comme ouvrier, devint successivement marchand velou- 
tier ( i577 ) , et fit assez bien ses afbires. Jean Terrât , 
spn fils , à qui il avait fait donner âne bonne éducation , 
alla à Paris et parvint , par ses talens et sa bonne con- 
duite , à obtenir ta confiance de la maison d'Orléans , 
qui le nomma son chancelier. Il laissa à sa mort une 



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( 175 ) 
hoirie ëvaluëe h 4t9€o,ooo Tr. Gaston - Jean - Baptiste 
Terrât, son unique héritier, lui succéda dans ses biens 
et dans sa place de chancelier du duc d'Orléans ; Il por- 
tait à son décès , arrivé en 1719 ou 1720 , le titre de 
baron de Chalemon , seigneur de Chantome et de Tavers. 
Ses dispositions en faveur d'un parent de sa femme , 
donnèrent lieu à un procès avec la famille Terrât. Un 
ari'ét du parlement de Paris ,' rendu le 19 juillet 1734 , 
au rapport de M. de Lorenchet , admit les Terrai de 
St-Symphorien à' fùre preuve par témoins que Claude 
Terrât, ouvrier en soie à Lyon, était ori^nùre de 
St-Symphorien ; mais n'ayant pu justifier de leur filia- 
tion , ils furent déchus de la demande qu'ils avaient 
formée. ' 

£n terminant cette noUce , je ne peux passer sous 
silence que je suis redevable à M.- André-Joseph-Marie 
Molière , juge de paix du canton de St-Symphorien-le- 
Château , notaire honoraire et membre du conseil d'ar- 
rondissement de Lyon , de la majeure partie des matériaux 
que j'ai mis en oeuvre ; il ne m'a rien laissé ignorer de 
ce qui pouvait être utile , de ce qui pouvait offrir de 
l'intérêt , de ce qui pouvait faire mieux connaître son 
canton. Ce serait ici le cas de faire l'éloge de son obli- 
geance , de son zèle , de son amour pour la patrie , 
mais sa modestie s'en alarmerait ; aussi me borrié-je à 
lui en témoigner publiquement ma reconnaissance. 
CocuaaO. 



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( '76) 
ARCHÉOLOGIE. 



RxiUBQtJES inédites dn Vire de Colonîa lur deux înacription* trouTëes 
dant lu rniaei de l'ancienD* ëgUtB de St-Jut en 1736. 

I, 

IH HtTC LOGtT RBQUIETIT LmCADIA 
DEO 8ACBATA PBEI.U. QUI TITAH STfAH PROCT 
PBOPOSDERAT GESSIT « QUE VIXIT ANHOS XTI TAtlTOH 
BEATIOR I» DNO COHDEDIT MEBTEH PTa COHSDL 
DEDDOS IX lU. 



Cette ëpitaphe est très-remarqualtle , et il me parait 
très-Traisemblable qu'elle est du VI* siècle. 

Cette Leucadia était de la race de Vettius Epagathus, 
un de nos premiers martyrs de Lyon qui fut mai-lyrîsë 
l'an 177, et que les payens nommèrent par dërision 
Xaoocat des chrétiens. 

Ce fait singulier est œnslalé par Grégoire- de Tours, 
qui dit dans son histoire de France qu'un des plus 
illustres sénateurs des Gaules, nommé Leucadius, était 
ex stirpe nobiiis ilUus Vettij Epagathi qui su6 AnfO' 
nino Vero passai est. H répète la même chose dans son 
livre de Gloria conftssorum. 

Le Père Labbë , excellent critique , remarque que ce 
Leucadius, qui avait de grands biens dans la ville de 
Bourges et dans le voisinage , était Lyonnais de nais- 
sance j Leucadia étoit de celle maison , et , selon les 
apparences , fille de ce sénateur Leucadius , qui avait 
un frère ou plut&t un fils évéque de Bayeux- 



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( Ï77 ) 
La qualité àe Leucadïa et ses prorogatives de sainte 
vierge consacrée à Dieu , lui méritèrent l'honneur d'une 
sépulture si distinguée. 

EXPLIC4TI0B. 

In hue tocu. C'est ainsi qu'on parlait. dans ce siècle 
barbare. Qui pour qua. Anaos xvi. Il se pourrait bien 
faire qu'elle eût vécu i6 ans depuis sa solennelle con- 
sécration. Beaîior in Dno condedU menlem. Elle a vendu 
à Dieu son anie bienheureuse. 

Pis cons. ïl parait que cela signifie la date des 
postconsulals qui était fort ordinaire dans le sixième 
siècle. 

]'ai vu près d'Arles l'épitaphe d'une autre dame 
chrétienne j nommée Csesaria , et qui est datée des' pro- 
consulats de Basile) 

Heados pour idus. IX. III. Le trois avant tes ides 
de novembre. 
P 

T Le monograme de Jésus-Christ qu'on voit au bas 
de l'épitaphe était une des marques qui caractérisaient 
les épitapbes des chrétiens. 

n. 

' ruvnis FLOKF 

EX TRIBDNIS QDI VISIT 

ANNOS DCTOGINTA ET 

SEPTEH HILITAVIT ARIf 

TRIGINTA ET HOVEM POSITC 

EST An SAMCTOS ET PRO 

' fi&TCS AHITORDil DECIH 

ET OCTO HIC COHMEUD 

. BAyiT IH MRCTA ECCU8IA 

LDQpUNEHSl A 

I . n. CALËNDAS AUG. 



DiailizodbvGoOglc 



( 178 > 

Ftofiîus Flor. 11 paraît , par le nom de ce tribnn , 
qu'il ëUit d'une de ces familles romaines qui s'étaient 
établie» dans les Gaules. Son nom n'est ni français , 
ni gotb , ni faourguigaon-randale. Il y avait dès ce 
temps-là dans les Gaules, et en particulier dans notre 
province , plu»eurs personnes et plusieurs familles il- 
lustres qui portaient le nom de Florenlias : Grégoire 
de Tours et St. Ifisîer étoîent de ce nombre. 

Le nombre des caractères qu'il devait y avoir dans 
cette partie du marbre que nous n'avons ^s , convient 
à Florentins et non pas à Flondus. 

Ex tribunis. Notre Florentins ëtoît un de ces prc- 
xnwxi offifàefs des légions romaines qui commandaient 
chacun à mille soldats , comme les centurions comman- 
doienl à cent soldats. Il est évident , par ce terme de 
triSanus , que Florentius setvoit ici sous les Romains, 
peu de temps avant que cette province fût sous la do- 
mination des Bourguignons-Vandales , qui n'avaient 
point de tribuns mitilaires. 

Posilu est ad sanclos. Ces paroles ne peuvent sî- 
gntlier qu'une de ces deux choses : la première est que 
Florentins fut enseveli parmi les saints martyrs ou con- 
fesseurs qui étoient ensevelis dans la Baùlique des Ma- 
chabées ; tels que St Just et plusieurs autres. 

Le second sens est que Flarentius fut mis au nombre 
des saints, et qu'il fut reconnu et honoré dès ce temps-là 
comme saint. 

Le premier sens paroît sans fondement : on n'ense- 
velissait point un simple tribun dans l'église , et encore 
moins dans le sanctuaire même. Siagrius , préfet du 
prétoire , n'avait son tombeau que hors des murs. Si- 



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( 179 ) 

donlus,'qui ëtait aussi revêtu de la même dignité, la- 
quelle ^tait la seconde de l'empire , était aussi enterré 
hors de la ville , comme on le voit dans une lettre de 
son fils Sidonius Apollinaris. Les seuls évéques et les 
seuls saints avaient le privilège , dans le i.* et le 5.* 
siècle^d'être ensevelis dans l'église. Il est vrai que la 
célèbre viei^e Léocadie fut ensevelie dans le même en- 
droit à peu près que Florentins ; mais il faut bien re- 
marquer, I.* qu'elle étoit de la race de notre saint 
martyr Vettius Ëpagathus ; 2.« que son nom se trouve 
dans les anciennes litanies qu'on chantait le sarâedi saint 
dans l'église de Lyon. 

Proàafas amtoruai decim et odo. Ces paroles ne peu- 
vent avoir d'autre sens que celui-ci : que Florentius ne 
fut honoré dans l'église des Machabées , qui étoit alors 
la mélropolitaine-primatiaie , qu'après une épreuve y 
c'est-à-dire après un examen et des informations de 
dix-huit ans , c'est-à-dire .dix-huit années après sa 
mort. Il résulte de là que notre saint tribun mourut 
en 422 , un peu avant le pontificat de St. Eucher et 
sous l'empire de Théodosâ le jeune. 

Hic commemoraeit in sancta ecdesia Lagduaensi. 
L'unique sens raisonnable qu'cm puisse donner à cette 
expression , c'est que le nom de Florentius fut placé 
dans] les sacrés diptyques de l'église de Lyon , c'est-i- 
dire que le diacre le nommait publiquement durant le 
saint sacrifice de la messe. 

On ne nommait dans ces sacrés dqttyques que trois 
sortes de personnes.: i." les saints honorés dans cette 
église particulière ; 2.° les évéques morts, dans la com- 
munion de l'église ; 3." les noips des empereurs régnans. 
On y nommait quelquefois le patriarche ou le fonda- 



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( i8o > 
teur, Ce n'est, qu'à titre de saintetë que Florentius , 
sipiple tribun miliUire , peut avoir eu place dans les. ' 
sacrés diptyques de Lyon. .Cet usage de qpmmer ain» 
publiquement certains fidèles distingués » s'appelait pro- 
prement commemorare, 

HEHiRQUES SUR L'ÉPOQDE DE CETTE I5SCRIPTIW 
SÉPDLCRALE. 

Les lettres qui marquaient l'ëpoque de cette ins- 
cription ne paraissent plus ou presque plus ; il faut 
donc aider à la lettre en employant la voie de la cri- 
tique et de la - conjecture pour fixer cette ëpoque ; je 
crois qu'on ne saurait s'y méprendre par tes «raisons 
suivantes : 

i.^ Le caractère qui n'est pas l'ancien' romain, mais 
le romain gothique ou demi-gothique , nous montre que 
cette inscription ne peut être que du cinquième siècle : 
la figure de la lettre qu'on emploie à la place de l'E , 
septim decim ^ le marque clairement. 

Les caractères de l'inscription , qui tiennent encore 
beaucoup du romain, et le mot frtiimas nous appren-' 
nent que Florentius ne vécut point sous les rois bour- 
guignons-vandales, qui furent maîtres de Lyon depuis 
l'année 44^ ou 44^ ju^u'au commencement du sixième 
siècle. . ' 

Ai peut signifier l'année du postconsulat de Basile. ' 

/ Ù. cal. Aug. Ces lettres signifient que Florentins" 
fut honoré le premier jour d'août de ■l'an 45o. 

On sait assez que dans ces premiers siècles , il ne 
allait que la simple acdatnâtiôn du peuple et l'ordon- 
□ance.de l'ëvéque pour placer un fidèle sur les autels; 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



( i8i ) 

Bellannin ajoate qa'outre te vox- p9pi/ii at le c«n~ 
smsus ou ifindicatio episcopi, il fallait encore que te 
saint Si^ge ne s'y opposât pas ; mais ce silence ou cet 
acquiescement tacite du^'-Fape ne fut requis que dans 
des siècles postérieurs à celui de Florentius. 



XXV.' LETTRE LYONNAISE. 



IU.***,VW DES RËDACTBORS DES ARCHITES DU HHÔRE. 
Dijott) Il ioin l8lV 

Monsieur et Aer confrère , 

Il existe un livre antuiyme , public sous le titre de 
Recueil des sceaux du moyen âge , tUls xeaux goibU}ues. 
Paris , Antoine Baudet , imprimeur du Roi * 1 779 , in-4-'' 

Ce livre est compose, de 16 pagies de texte et d« trç^te 
planches. ^,^^, 

Les, trois premières plafiches représentent des Sftfux 
des rois de France j au ntHnbre de 32 , dont le i.^' est 
le sceau de Childërîc, trouvé dans son tombeapen 47^} 
et le 32«, celui de Louis IX (saint Louis), qui se 
rapporte à Vannée I2s6. 

. Les cii)q planches suivantes repré5ei}tent des sceaux 
des ducs de B^rg^ae , au nooibre de ^8. Le plus 
ancien remonte à Rubert I , dit le vieux « en 1 5o4 ! et le 
plus moderne , à Marie de Bourgogne » l^lle de Charles^ 
le-téméraire , en 1480. 

Les g' et M* représentent des sceaux des, comies de 
Bourgogne , au nombre de 8. Le 1 ," s;'applique à Ra,i->- 
naud, en 1027; le 8* à Mazimilien et Philippe, eu i5io. 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



( i8ï ) 

Les II», iî« et i3* planches représentent l'une des 
sceaux de la commune de Ùijon et du parlement ; \ès 
deux autres sont intitulées : Villes et monnayes de Bour- 
gogne. Ces sceaux et monnaies sont an nombre de 53. 

Les planches 14* , i5' , 16." et 17' représentent des 
sceaux du XIII" siècle , au nombre de 48. 

Les i8° , 19* , 20" , ai* et 22° planches offrent des 
sceaux du XIV siècle^ au n(Hnbre de 55. 

Les planches 23' et 24» offrent des sceaux des XIV et 
XV< siècles y au nombre de 24- 

La 25' planche représente des sceaux du XV* siècle y 
au mpibre de onze ; la 36* , douze sceaux des XV et 
XVI' siècles ; la 27* , onze sceaux des XV , XVI et 
XVII* siècles ; la 28' , neuf sceaux du XVI« siècle ; 
ïa 29* , sept sceaux des XVI */XVII« siècles ; et enfin 
la 30" , quatorze sceaux du XV1I« siècle. 

Ces planches 'sont précédées d'une table contenant 
l'explication exùÉmement sommaire des pièces qu'elles 
■ représentent. 

^ ■^ïi'e frontispice offre , avec quelques pièces accessoires , 
la figure vraisemblablement conjecturale , d'un soldat 
franc armé de pied en cap. 

Permettez-moi ïei , mon cher confrère , une petite 
digression sur les sceaux de la commune de Dijon. 
". Le premier est celai que cette commune fit graver peu 
de temps après son ëtebtissement. Il a 3 pouces 3 lignes 
de diamètre. Le champ est divisé en trois parties dis- 
tinctes par des cercles concentriques. On v<Ht dans le 
centre la figure du maire , monté sur Un dieval , gou- 
vernant ' la bride de' la main gauche et tenant sur le 
poing de la droite un oiseau de proie. Au-dessus de la 
croupe an cheval est un soleil ,- et devant le pmtraîl un 



DiailizodbvGoOgle 



< i83 ) 
croissant. Le maire a la tête découverte ; il est vêtu d'une 
robe longue , serrée par une ceintnre , et l'on aperçoit 
sur ses épaules un diaperon , qui s'ëlève un peu derrière 
le cou , et a la forme d'un capuchon de moine. On lit 
d^ns la zone formée par le second cercle , cette inscrip- 
tion : Sigillum communie Dîvionis. Au-delà de celte ins- 
cription est une -étoile à six rais , accompagnée d'un 
épi de blé. On voit dans l'espace renfermé entre le 
second et le troisième cercle, vingt petits cadres adbérens 
les uns aux autres et ceinti'és par le dessus , d'oà sortent 
vingt bustes qui représentent les vin^ devins de la 
ville (i). (^Mémoire mr les armoiries de la ville de Dijon ^ 
par M. l'abbé BouUemîer , dans les mémoires de taca- 
démie de Dijoa , tom. II , pag. xliv ). 

(i) Un jeton de la ville de Dijon, portant U dale de pSSg, offre 
d'un c6té , dam le champ , les amioiriea de celle ville entre ces deux 
lettres B M. ( Btnigne Martin , q^ai fut maire en iSS? , i55g , iSâi 
>t iSâ? ) i et autour de cm anDalriu , lu Uteg àa maire et dei Tiogt 
ëcheiini. 

Un parril jeton , portant la date de 1561 , oBVe le même tjpe. Les 
reveri de cei deux jetons sont différeni l'un de l'autre. 

Ces deux jetons toxA graves dans' le Récital âet jeltmi Hei villes et 
mairet de Di/'on , Be.aune et Auxonnt , que j'ai pnblij an i8t4 > - 
in-4." , Dijon. Voj. planchi: I , a."' 8 et lo. 

n est bon de dire ici que par lettres patentes de Vannée l663 , 
le nombre des écherins de Dijon fut ridait de vingt k six , et resta 
constamioeat le même jusqu'à la lëvolutioo. Cette réductitiii avait eu 
lieu sous la mlurie de Jaan Joty , Écay^i^ conseiller do rai , maître 
des comptés. Aussi le jeton , aux armes de Dijou et aux armes de . 
Jolj , frappa en 1669 planche V , n." gS , offre-t-il pour l^gonda 
du c6t^ des armes de la ville : teptemviroUs poleitatù. ^nno 
primù. Le même Jean Joly , nommé de nouveau maire en lâSi , fait - 
allusion à nette léductiou dans le nombre des ésbevins, pw le'jeton 
qu'il a fait frapper cette année. La viMo de Dijon j est représentée 
par une figure en pied , appuyée sur l'écusson de ses armoiries , avee 
celle légende ; Slal xtplem fulta cajuitofia. Ces sept colannes^toul 
le maii'c et les six étkena» ( planche X , n.' gg ,V, 1 



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C i84 ) 

Le seconci sceau reprëseote le maire de Dijon assis' 
sur un lîpn , la main droite appuyde sur le livre des 
évangiles , et là ^uche sur l'ëcusson des armes de la 
ville. Légende : S : Majas ad causas CurU majorie 
Vmonis, 

Le troisième sceau , muni de contre-scel , représente 
le maire de la même manière que le précédent , et offre 
la même légende ; le conlre-scel représente un ange te- 
nant devant lui l'écusson aux armes de la ville. Lé- 
gende : S : Mynas : earie majorie Diviei. 

Le quatrième sceau représente le maire de Dijon assis > 
la main gauche appuyée sur l'ëcusson aux armes de la 
ville : au-dessus de lui les têtes des vingt ëchevins. 
Légende : Coira sigillam communie Divionis. C'est 
peut-être le contre-scel qui tenait aU premier sceau. 

Le cinquième sceau est un grand sceau au centre du- 
quel e$t le maire de Dijon à cheval. Autour on Ht : Si— 
gillum communie Diviioius ; tes têtes des vingt échevins 
encadrent cette légende. Sur l'anneau : La face et te 
profil d'une tête d'animat. 

J'ai cru « monsieur et dier confrère , devoir entrer 
dans les détaib qui précèdent pour vous donner une 
idée du Recueil des sceaux du moyen âge , devenu rare 
et qu'on ne rencontre pliis que dans les cabinets de 
quelques curieux. 

Je reviens maintenant à l'objet qui m'a déterminé à 
vous faire cette lettre , qui a pu , jusqu'ici , vous paraître 
étrangère aux matières que vous recueitlçK dans vos 
' Archives. Vous allea voir qu'elle s'y rattache directement. 
' J'ai dit , en commençant , que le RecueU des sceaux 
du moyen âge était anonyme. Quel en est l'auteur? 
voilà la question ; ^ cette question a été jusqu'à présent 
rès-controversée. 



:,, Google 



( i85) 

Suivant Chaudon et Delandîne ^Diction, hist. en i3 
fiol. ) , ce serait à un Lyonnais que l'on serait redevable 
de cet ouvrage , et ce Lyonnais serait Antoine Boudel ( i ) , 
qui « se fit imprimeur et Jibr^ire à Paris , où il mourut 
y> en 1789, aprèï avoir ét^ l'un des collaborateurs du 
» Journal économique, » 11 a publie , continuent ces bio- 
graphes , un recueil des sceaux du moyen âge , avec 
des éclaircissemens , 1779 , in-4'' 

Vient ensuite M. Ant.-Alei. Barbier , qui , dans la 
première édition de son Dictionnaire des ouvrages ano- 
nymes et pseudonymej , tom. Il , pag. 664 » s'exprime 
ainsi : « 9004- Recueil des sceaux du moyen âge , dits 
n sceaux gothiques ^par H. Poisson ). Paris , Boudet , 
» Ï779) in-4.*» 

Lorsque parut ce volume ( aii VI ) , je revendiquai 
auprès , de M. Barbier' le Recueil des sceaux du moyen 
âge , en faveur de M. de Migieu , Dijônnais , à qui il 
appartenait d'après ia notoriété publique i Dijon. Il 
m'ëtait en effet , tombe sous les yeux divers exemplaires 
de ce recueil , et sur chacun d'eux j'avais lu ces mots 
écrits à la main : Par M. de Migieu. Aussi M. Barbier, 
abandonnant bientôt sa conjecture sur Poisson , dït-it , 
pag. 533 de sa table , qui forme le tom. IV ( an VIU ) : 
« Poisson. Recueil des sceaux. 9004- Faux . V. Migieu . » 
Et pag. 391 : « Migieu ( de ) , de Dijon. Redùeil . 9004- » 

Cette rectification n'a point empêche la Biographie 
aniiierselie ftom. V (1812), d'attribuer, comme l'avaient 



(i) n « exût^ à LjoD des imprimeiin Aa nom de Boudot. Dani la 
«^■DCe de l'acail^aie du t8 décembre 1734 1 Boudtl fils , tai.lm pro- 
pofitioD de M, d« Fleuriemt fat noininf imprinuor da U eonpafoie. 



Doiiz.dbvGoogk"' 



C i86 ) 
fait Cliaudon et Delandine, au Lyonnais Boudet^ le Re- 
citeil des sceaux da moyen âge. Je Iranscrîs l'arllcle 
qu'a consacré à œt imprimeur , notre savant ami M. 
Beuchot ; tl est plus complet que celui du Dictionnaire 
historique. 

« BouDET ( Antoine ) , né à Lyon , imprimeur-li- 
braire à Paris , mort ea 1789 , fut l'un des collabora- 
teurs au Journal économique ^ Paris, 1751-1772, 28 
Tol. in-'is , et i5 vol. in-8.° ; il a aussi publié un 
recueil des sceaux du moyen âge y aoec des éclainis- 
semens , 1779, in-4.° U fut l'inventeur du journal in- 
titulé : les Affiches de Paris , avis divers , qui com- 
mencèrent à paraître le 22 février i745 , et forment» 
jusqu'au 3 mai 1761 , 7 vol. petit in-'4-° " 

Vous savez , Monsieur et cher confrère , que M. 
Barbier a donné , dans ces derniers temps , une nou- 
velle édition de son Dictionnaire des ouvrages anonymes 
et pseudonymes , à laquelle , hélas I il ne devait pas 
survivre. 

Dans cette nouvelle édition , tom. lU , pag. iSa , M. 
Barbier a émis une troisième opinion sur l'auteur du 
Recueil des sceaux du moyen âge. Voici comment il 
l'a justifiée : 

« i56i9- Recueil des sceaux du moyen âge , dits 
sceaux gothiques. Paris ^ Boudet , 1779, in-4.° 

K Suivant une lettre que m'<i fait l'honnenr àe m'ëcrire 
M. Vallot , secrétaire de l'académie de Dijon , cet ouvrage 
a pour véritable auteur Tabbé BouHemier. Le président de 
Migieu a fait les frais de l'impression. C'est donc comme 
libraire seulement que Boudet a publié ce recueil. Vor. 
la Biographie universelle , au mot Boudet. m 



DiailizodbvGoOgle 



( 187 ) 

Un peu surpris de cette assertion , j'u dû , dans l'in- 
térêt des renseignemens qae j'avais fournis à M. Barbier, 
et dont il avait fait usage dans U .première édition de 
ses anonymes , j'ai dû , dis-je , en examiner les fon- 
demens. 

J'ai d'abord eu recours, comme de raison , à \ Eloge 
ie M. ?abhé Boullemier (^lar M. Pierre-Louis Baudot ) , 
Dijon, veuve Frantin', an XII-i8o3 , in-8.° de 34 pag. 

Cet ëtoge , qui avait été lu par son auteur à la séance 
de l'académie de Dijon, du 7 juillet i8o3 , offre une 
soigneuse énumération des ouvrages de l'abbé Boullemier, 
et cependant il ne lui attribue pas le Recueil des sceaux 
du moyen âge. 

L'occasion ^ il faut en convenir , était belle , et d'au- 
tant plus belle que l'auteur mentionne ce livre, pag..26) 
voici comment: 

« On inséra par extrait ( en 1772 , dans le second 
volume des Mémoires de l'académie de Dijon ) , un mé- 
moire très-curieux ( de M. Boullemier ) sur les anciennes 
et nouvelles armoiries de la tille de Dijon , dont l'objet 
paraît avoir été d'une part, de donner l'explication de 
quelques sceaux (f) , dont on doit les gravures à M. 
de Migieux ( en note : Recueil des sceaux du mo^en 
âge , dits sceaux gothiques. Paris , 1779 , în-4." ) , et 
sur lesquels le maire et les échevins sont représentés 
de diverses manières , et aussi d'expliquer un blason 
singulier qu'on remarquait au portail des Jacobins, ainsi 
que sur un ancien étendard du temps des ducs , qus 
l'on a conservé long-temps.... j> 

(1] U c&t A4 plui exact de dire : •• de quelquei-uiu de* *ceaiii. > 



DiailizodbvGoOgle 



( i88 ) 
Lorsque l'on considère que M. Baudot a bien pris le 
soin de restituer à l'abbë Boullemier la grande part 
qu'il a eue à la seconde ëdition , en 5 vol. in-fol. , de 
la Bibliothèque hislùriqae de la France du Père Leiongy 
donnée par M. Févret de Fontette , on peut sVtonner 
qu'il ait négligé de revendiquer également , en faveur 
du même abbé Boullemier , te Recueii des sceaux du 
moyen âge , que la notoriété publique attribuait à M. 
de Migieu. 

Et lorsqu'on sait , conune moi , que M. Baudot était 
Irassesseur des manuscrits de M. Boullemier , son si- 
lence doit paraître plus étonnant encore. On pourrait 
en conclure que c'est sans fondement que notre con- 
frère, M. Vallot, a donné à M. Barbier l'assurance' que 
te Recueil des sceaux du moyen âge avait pour véri- 
table auteur taôié Boullemier , et que le pre'sident de 
Migieu avait seulement yôi/ lis frais de ^impression. 

Avant que d'entrer dans l'examen de ce qui a pi^ 
donner lieu à M. Vallot de prendre cette opinion , je 
commence par affirmer que M. le président de Migieu 
n'a pas pu ffùre les frais de Pimpressi»a du Recueil 
des sceaux du moyen âge ^ puisque ce recueil n'a été 
imprimé qu'en 1779 , époque à laquelle il est probable 
que ce magistrat n'existait plus. 

En effet , M. de Migieu de Savigny ( Abraham- 
François ) , était entré au parlement de Dijon , -comme 
président à Mortier , en 1717, époque à laquelle il ne 
pouvait pas avoir moins de trente ans. En 1779 , il 
aurait eu 92 ans (0- 

(1) M. Giraolt , dans u» E<iaù air Dijon , eil tomhë daaa uaa 
pave «rrwr, loraqu'aptèa avoir dit, pag. 199, eu parlant dé HL It 



DiailizodbvGoOgle 



( i89 ) 
Au reste, l'abbé Courtépëe , qui a publié, en 1778, 
l» tom. m de sa Ifescriptioa historique et topograpkique 
du duché de Bourgogne^ nous oïTre , pag. loi , à ce 
qu'il me parait , la clef de la difficulté. Parlant du châteaji 
de Savigny , il nousi dit que le seigneur , « M. le mar- 
» quis de Migieu , cKevaller de 5t-iLouis , qui jomt 
u le bon goût à l'érudition y i.y) ». rassemble une col- 
» lection d'antiques , tels que vases étrusques , romains , 
» gaulois , chinois , urnes , marbres , figures , lampes , 
» armes de toute espèce , pierres gravées , médailles , 
M clés, sceaux anciens^ etc. La cour et les jardins sont 
» ornés de plusieurs bas-reliefs représentant des Druides, 
» des divinités païennes trouvées à Mavilly , au châtelet 
de Boullland et ailleurs ,.... qui sont gravés dans l'his- 
j> toire de Beaune. » 



pr^ident de Migieu , ({u'ou lui dernt • le Recaeil dtt letaux go- ■ 
ihiques , Paria , 1779 . in'4-'' < moDiuneot iut^reiMot de l'hùtoire du 
moyen ftge ; <■ il aioute qu'il tnourut.le iB dtïcembre 1788, i%é da 
65 aiu; car il est clair qu'en 1789, le président de Migieu, s'il eAt 
réca jiiiqaéi''li ■ auriùt eu au moins io( ans. 

Je remarque que M. Baudot , auteur de l'éloge de l'abbé Boullemier, a 
publié une Lettre d M. Giraull , pour scrfir de siipptémtnl à sesEssait 
historique! et biographiques sur "Dijon. Dijon , Coquet, 181S , in-L» 
da 78 pages ; que dans cette lettre H. Baudot *'««t attaché i relever 
ce qn'il appelait les erreurs et omisiioas de M. Girault j et que non- 
■eulement il n'a paa releré celle-ci , mais encore qu'il n'a pas mi« à 
pïo&t cette nouTelle circonstance pour reyeodiquer en faveur de l'abbé' 
Boollemier U Secueil des tceauic du moyen âge, M. Baudot, abon* 
dant au contraire dan« W sens de M. Girault , s'est contenté de faire 
cette obserration , pag. 19g , Jni7. •< Ob doil encore à M. de Migieu 
H une collection d'antiquités américaines 1 un recueil de cornets , 
•t iustrumens du moyeu ïge très-singuliers : le tout grai^ ,et deà re~ 
a cneils tris-Toluminenx restés i. sa famille. 11 avait considérable- 
■• ment augmenté le riche cabinet de SaTÎguf , ijui, après sa mort, a 
• été teildu et dispersé. ■ 

Tome VI. i3 ' 



=dbïGooglc 



C 19° ) 
' D'après ce passage , il me parait clair que sî le pré- 
sident de Migieu a eu le ménle de fonder le cabinet 
^e Savigny, le marquis de Migieu , dont parle son con- 
temporain , l'abbé Courtëpée, comme d'un'bomme de 
goût et d'érudition (i) , a eu celui d'en augmenter les 
collections, et qifc c'est lui qui a fait graver et qui 
a publié les Sceaux lia moyen âge. Paris , Baudet , 
1779, 10-4." ., , 

Il me paraît également clair que le président du nom 
de Migieu, que M. Girault fait mourir le 18 décembre 
1788 , âgé de 65 ans , n'est autre que le marquis de 
Migieu , cHevalier de St- Louis , cité par l'abbé Courtépée. ' 

Jusqu'ici rien qui puisse favoriser l'opinion émise pai' 
notre confrère M. Vallot , et adoptée de confiance par ■ 
M. Barbier , que le recueil des sceaux du moyen âge 
a pour vérUable auteur tabbé BouUemier, et que celui" 
qu'il appelle 7« président de Migieu n'a eu d'autre part 
à ce recueil que celle d'avoir /ait les /rais de tim- 
pression. 

Cependant , dans un entretien «{ue j'eus dernièrement 
avec notre confrère à l'académie de Dijon , M. Baudot, 
ïirère de l'auteur de l'éloge de l'abbé BouUemier , je 
lui témoignai mon étonnement du renseignement que 
M. Vallot avait fourni k M. Barbier. M. Baudot me ré- 
pondit qu'il croyait que ce renseignement était exact , 



(i) C'est, je crois , à ce mime marquis de Migieu , chevalier Je 
Sl-Lxiuii , ancien capitaine au régiment des GarJes Françaises, que 
M. Adamoli adresia en 1766 it 1767 ses troia lettrci sur la jaiobe de 
cheval eD brome troavée dans la Saboe. 

M. Fay de Siitho:!»)' , niaire de Lyon, acheta dans le coors de sou 
admimstratioD , pour le musée de notre ville , le cabinet d'antiques 
qni nait ^té formé par les «oioi de MM. 4e Migiea. B. 



DiailizodbvGoOgle 



C «91 ) 
el il me cita deux procès-verbaux de séances de l'aca- 
dëmie de Di)on , I'ud du 23 avril 177? , et l'autre du 
sS novembre 1779* comme, pièces décisives à cet égard. 

J'ai dâ recourir à ces pièces , et j'ai lu textijellement 
dans les registres de l'académie v^^^nce du 33 avri^ 1773: 
« M. l'abbé Boullemier a donoë une planche sur laquelle 
» est gravée l'empreinte de six sceaux anàens ; le pre- 
» mier est celui de la commune de Dijon , sur lequel 
■> on voit au centre te maire monté sur un cheval...» 
» Les bustes des vingt édieviûs..... gravés aa pour- 
» tour , etc. i> 

J'ai lu , séance du 25 novembre 1779: « M. l'abbé 
» Boullemier a'prié l'académie d'agréer un recueil des 
» sceaux du moyen âge , dits gothiques , avec leur des- 
n cription , que M. le marquis de Migieu a fait graver. » 

Un émargement qui parait être de la main du docteur 
Maret, alors secrétaire-perpétuel à& l'académie^ est aiasi 
conçu : Recueil de sceaux , par M. SouUetnier. ; 

Que le 23 avril 1773 , M. l'abbé Boullemier ait 
donné à l'académie une' {Manche portant l'em^u-einte de 
six sceaux anciens , cela n'apprend rien de plus haut 
du mànoire sur les Armoiries de la pilie d^ Dijon , lu 
à l'académie par M. Boullemier, à la séance du 27 juin 
1771 , analysé dans les Mémoires de cette compagnie, 
tom. II ( histoire ) , pag. xliv-Uj , et rappelé dans 
VÈlogc his/ori</ae de M. Pabbé Boullemier , pag. 26. 
Le procès-verbal du 23 avril 1773, constate seulement 
te &it, que M. Boullemier a donné à l'académie }a 
planclie des six sceaux anciens dont il avait fait la des- 
cription dans lé mémoire qu'il avait lu dans le sein de 
la compagnie te 27 juin 1771. 

Quant au jâit que constate le proçèsTfeiital de ta 



=dbïGooglc 



( 192 ) 
séance du aS novembre 1779, je conviens que notre 
confrère, M- Vallot, Hialgré l'ambiguïté des termes dan» 
lesquels l'article est rédigé', a pu conclure de cet article, 
surtout en le rapprochant de l'émargement qui l'accom- 
pagne, et en négligeant tous antécédens, que te Becueil 
des sceaux du moyen âge avait pour véritable auteur, 
l'abbé Boullemier. 

Mais celui-ci , en priant l'académie d'agréer un recueil 
des sceaux du moyen âge , dits gothiques , avec . leur 
description , que M. de Migieu a fait graver, a-t-il offert 
ce recueil comme son ouvrage ? c'est ce que ne dit pas 
le procès-verbal. Il a offert ua recueil , et non son re- 
cueil. N'est-ce fias une grande raison de douter ? ob- 
jectera-t-on l'émargement comme commentaire 1 ctX 
ëmargement dit : Recueil de sceaux , par M, Bouliemier; 
ne signifie-t-il pas Recueil de sceaux donné ou offert 
par M. Boullemier ? 

Quoi qu'il en soit , au surplus , je ne puis accorder 
à notre confrère , M. Vàllot , que te personnage que , 
par un anachronisme , il'nomme U président de Migieu , 
et qui n'est autre que le marquis de Migieu , n'ait eu , 
dans la publication du Recueil des sceaux du moyen 
âge , que le faible mérite A'svaafaU les frais de im- 
pression. 

J'ai cité , dans le cours de cette lettre , l'abbë Courtépée 
pour avoir loué le marquis de Migieu comme homme 
de bon goût et d'érudition , et comme ayant rassemblé 
au château de Savigny , une collection de sceaux an- 
ciens , etc> , etc. 

J'ai cité M. GirauH , qui dit qu'on doit i M.... de 
Migieu le Recueil des sceaux gothiques. 
- J'ai cité M. Baudot , l'auteur de l'Éloge de taUé 



DiailizodbvGoOgle 



( 193 ) ■ 
Boullemiir , qui , non-seulement , ce qui est tràs-re- 
narquable, n'a pcHnt œntreâit M. Girault, mais a ajouté 
qu'on devait encore à M. de Mîgieu une eoUedion àai- 
Hqiàiès américaines ; un recueil de cornets , instrumens ■ 
da moyen âge très-singuUers : le tout graW ; et des 
recaeUs tris-»obitmaeuX laissés à sa famille. 

J'ai argumenté de la drconstance que je pourrais dire 
décisive , que , dans son éloge de l'abbé Boultemier , 
M. Baudot n'a point revendiqué en faveur de cet aca- 
démiden ^ dont il a. eu grand soin d'énumérer toutes 
les pAxIuctions littéraires, le Recueil des sceaux du 
moyen âge. Cependant erat his locus , puisqu'il parlait 
du mémoire sur Ici ancicanes et noaçeUes Armoiries de 
la ville de Dijon ^ analyse dans les Mémoires de f aca- 
démie^ et contenant la description de six des sceaux 
publiés dans le recueil que la commune renommée at- 
tribuait, nemiae cotttradtceafe ^ à M. de Migieu. 

Aussi je tiens pour certain que c'est M. de Migieu > 
soit le président , soit le marquis , qui a créé la col- 
lection des sceaux qu'on remarquât dans le beau ca- 
binet du château de Savigny ; que c'est le marquis de 
Mîgieu qui a fait graver ces sceaux , comme il a &it 
graver d'autres collecUons , et que c'est lui qui a fait 
imprimer à Paris , diez Antoine Boudet , le recueil pu- 
blié en 1779. Je ne pense pas que rien de tout cela 
puisse être raisonnablement contesté. 

La mémoire du mai-quis A% Mîgieu ne saurait donc 
être déshéritée de la grandissime part qu'il a eue à- la 
publication du Recueil des sceaux du moyen âge\ à 
supposer que malgré son bon goâl et son' érudition , il 
ait été dans le cas de recourir, pour cette publication, 
i la coopénîon de l'abbé Boullemier. 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



( 194 > 
' -Qu'àurùt donc bât l'abbé BoullMiier poar Stre re- 
gardé comme le »érUabte auteur du recueil dont il 
s'agit ? L'espèce de table qui précède les 3o planches , 
et qui dontie de ces planches une explicaiion. extréme- 
ment sonmiaire ; car c'est là tout ce qu'on pourrait in- 
duire, à toute rigueur, moins des ternies du proc^- 
verbal de la séance de l'académie de Dijon du aS no- 
vembre 1779 , que de l'émargement de son savant se- 
crétaire, le docteur MareL 

Et quand je (tonnerais tes mains à cet ^rd, en &tt- 
drait-il conclure que le recueil en question n'est pas 
l'cêuvre du marquis de Migieu ; il s'en suivrait seule- 
ment que l'abbé Boulleilùer y aurait pris une part , et 
sans doute la moindre. Il Diadraît dire , en dernière 
analyse , que le marquis de Migieu est l'auteur du 
Recueil des sceaux du moyen âge , et que l'abbé Boullemier 
y a coopéré par l'explication des planches. 

Mais ne resterait-il pas encore sur cette coopération des 
doutes diMciles à écarter , fondés qu'ils sont sur le û— 
lence du biographe de l'abbé Boullemier , quand on 
sait que M. Baudot avait acquis les manuscrits de cet 
académicien, et quand on considère que personne ne 
pouvait mieux que lui connaître ses ouvrages ? 

J'aurais pu , Monsieur et cher confrère , m'étendre 
infîniment moins ^ je n'avais eu pour but en prenant 
la plume que de signaler l'erreur dans laquelle sont 
tombés les principaux biog^jjiphes, en donnant le lyonnais 
Antoine Boudet comme l'auteur du Recueil des- sceaux 
du moyen âge , sorti de ses presses en 1779 i mais . 
.j'avais à revendiquer , pour la seconde fois , ce recueil 
en faveur de celui que j'en crois le eiritable quand il, 
n'en serait pas le seiUauteur. Fuissent les détails auxqoek 



DiailizodbvGoOgle 



( 195 ) 
cette ièdte m'imposait l'obligation âe me Uvrer ne pas 
vous paraître dénués d'int^t ! j'ai chercha la vérité ; 
l'ai-je trouvée ? Les lecteurs de vos Archives me ju- 
geront ; mais n'eussé-je que vous pour juge , votre dé- 
cision aurait pour moi , quelle qu'elle fût , la force du 
ris fudicata,,.. 

Cura ai ot^as, 

C.-N. Amaiïtok. 



MONUMENT PUBLIC. 



INSCBIFTIOflS DE U ffTATIJC ÉQCSSTIIE DE LODIS-LE-GRAND. 
( n,« Article ). 

L'article consacré dans notre précédent n.», pag. i36- 
i38 , à l'inscription mise au bas de la statue de Louis* 
le-Grand , sur la face du piédestal qui i^arde la rue 
St-Dominîque , a besoin d'Jtre complété et rectifié sur 
quelques points. 

i.*> II n'est pas vrai que , comme nous l'avons con- 
jecturé, cette inscription ait été envoyée de Paris: elle 
est un fruit du terroir , et , qui plus est , elle se trou- 
vait déjà dans notre tome III , pag. i74t oît M. Artaud 
la proposait modestement , tn ailet^aat mieux, Nous 
avions oublié ces circonstances. ' 

a."* Il est à noter qu'en adoptant le petit travail de 
notre estimable confrère , on y a fait un changement , 
léger , à la vérité} mais qui n'est pas heureux. M. Artaud 



DiailizodbvGoOglf 



avait mis Zuàovico magno siataam equ'eslrem:,.. ins~ 
lauraoerutù.,.. , et on a substitué aux deux premiers 
mots Ludovici magni. Lé datif était faeilteur. 

3.** Nous nous sommes trompé , suivant toute appa- 
rence , lorsque nous avons dit par poslscripium , qfie 
dafis le moment oà s'impiimait notre article, on effaçait 
l'inscription dont il s'agit : elle était et elle est encore au- 
jourd'hui , iS iuillet iSa5 , couverte d'un tapis ; mais il 
nous a été assuré qu'on ne l'efiâçail point , et qu'on s'occu- 
pait, au contraire, à dorer les caractères qui la composent* 
4.° On a depuis gravé sur la face opposée du pié- 
destal uâe seconde inscription qui est ainsi conçue : 

IVBOnCO lUGKO 
REGI PATRI HBROI ■ ■ 

àuno h. d. ce. XIII. 

Cette seconde inscription n'est pas nouvelle ; elle exis- 
tait sur l'ancien monument. Voy. Archives Su Rhône ^ 
tom. U , pag. 352. Elle est destinée à rattacher le passé 
ati présent j puisqu'elle explique que sur la même place 
une statue équestre fut élevée en lyiS à Louis XIV, 
en même temps que la première inscription a pour objet 
de rappeler que cette statue, détruite pendant la terreur, 
iniquis temporiias ^ a été renouvelée en. i8a5, 

5.° 11. ne parait pas qu'on ait dessein de mettre y 
comme on l'avait fait autrefois, des inscriptions sur les 
faces latérales du piédestal : il n'y à du moins aucune 
disposition qui l'annonce. 

En notre qualité d'historiographe et d'analisie, nous 
avons iù consigner ici les faits et les observations qu'on 
vient de lire et dont une partie a pour objet de re- 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



( 197 ) 
dresser nos premières remarqués î'mais rtou's ne Sevcm 
pas moins persister dans ces remarques siir tous les 
autres p<Mnl5. Malgré les égards que réclament de nous 
le caractère, le talent et le savoir de M. Artaud^ nous 
ne rétracterons donc pas la critique que nous avons 
faite , ou plutôt répétée après le public, des mots reigio 
rhodanica qui rendent mal l'idée de départemenl du 
Rhône. Ce que nous avons dit du mot disjecfam et de 
l'ensemble de l'inscription , restera aussi dans toute sa 
force. 

Enfin nous confirmerons par un document authen- 
tique otie autre de nos assertions : celle qui concerne 
l'usage qu'avait jadis l'administraUon de la ville , et 
qu'elle t^iservait religieusement, de consulter l'académie 
pour toutes les inscriptions qu'elle avait à îiin graver 
sur les monumens publics. On trouve dans les registres 
consulaires une d^ibëration du jeudi 3o Juin 1763, dont 
TOici. les termes : ■ . • 

' « M. Flacèat de Saint-Bonnet * prévôt des marchands ; 
» MM. Fulchiron ., Valesque , Joliderc et Lacour , 
» échevins. 

u M. le prévôt des marchands a représenté que le 
» consulat fait, chaque, année , la veille de la fêle de 
» S. Jean-Baptisle , tirer un feu d'artifice, pour lequel 
y il est d'usage de construire un .édifice et d'y faire 
B peindre des emblèmes et des devises . analogues aux 
» principaux événemens publics les plus récens ; que 
M dans d'autres occasioijis , à raison desquelles il est or- 
D donné de faire des réjouissances publiques , le consulat 
» fait aussi tirer des feux d'artifice ^ pour lesquels on 
» construit de même de semblables' édifices avec des 



DiailizodbvGoOgle 



( 198) 
n d^ratioiu relatives aux sa]^; quHJàii eoeore plactr 
u dis inscriptions sur les monumens et édifices publics 
» permaaens ; qu'il est nëœssaire de confier le sçôn de 
» ces inscriptions i des personnes capables de remplir 
» ce vtravail avec le goût , U déreoce et la dignité con- 
» venable , et que l'on ne peut douter que l'académie 
» des sciences , belles-lettres et arts , qui &it l'un de« 
u wnemuis de cette ville, ne remplisse tous ces objets; 
» que , sur l'invitation faite i œUe compagnie, au nom 
» du consulat, elle a fait réponse par M. Goy, directeur 
u de ladite académie, qu'elle s'en chargerait volontiers; 
i> qu'il ne s'agissait plus que de prendre à cet égard 
» une délibération. 

. u LesditS; siçurs prëv6t des marchandsctéchevius, après 
» avoir ouï Etienne Prost de Graogeblanche , etc. , ont 
» airété que le choix des décorations , emblèmes et ins- 
» criptions du feu d'artifice qui se tire toutes les années 
» à la S. Jean-Baptiste , et des autres feux tirés en 
>j d'autres occasions , de même çue des monumens et 
» édifices- puôlics permanens , où le consulat jugerai^ 
» convenable de faire placer des insniptions , est et 
» demeure confié à l'académie des sciences , belles- 
» lettres et arts de cette ville , pour n'être néanmoins 
» lesdits emblèmes et inscriptions placées qu'après avoir 
» été agréées par le consubt 

» Il a été arrêté en outre que M. l'avocat , procu- 
» reur-^énéral de cette ville , remettra expédition de 
n la présente délibération à M. le directeur de ladite ' 
» académie , en l'assurant de la reconnaissance du 
» consulat. 

n Délibéré les jour et an , etc. 



DiailizodbvGoOgle 



Pôurqucn cette dëcîùon , qui (ait antanl d'bonnrar 
aux magistrats dé qui elle butane qu'à l'académie elle- 
roéme , ne reçoit-elle [Jus son exécution ? pourquoi 
est-elle toraWe en désuétude, après avoir été long- 
temps raspectée , ainsi que tant d'autres coutumes que 
la sagesse de nos pèrCs avait établies ? Il y en a plu- 
sieurs causes ; -mais ce n'est pas ici le lieu de les dé- 
tailler : c'est un sujet que probablement nous traiterons 
à part quelque jour. 



HISTOIRE. - AGRICULTURE. 



PÉPINIÈRE un DÉPABTEKEBT DD RHOME, 

:Les andens- n'avaient j selon le eavant Bosc^ aucune 
idée des avantages des pépinières. Leurs vergers s'en- 
tretenaient, ou. par des sauvageons pris,duis les forêts, 
nùs en place et gpe^ quelques asoées après, ou par 
des rejetons traités de ta même manière. Aussi était-il 
très-di£Bcile de se procurer les meilleures variétés d'ar- 
bres fruitiers; et les arbrea et arbustes étrangiers étaient 
fort rares. 

^La plus ancienne pépinière dont l'histoire fasse men- 
tion n'a pas été, étraiigère à U prospérité de nos manu- 
factures : c'était, une pépinière de mnâriers, établie , en , 
i564, par François Traucat, simple jardinier de Nîmes. 
Avant cette époque ta culture du mûrier était bornée 
à quelques essais; les manufactures françaises n'em- - 
ployaient encore que les soles d'Italie et d'Espagne. 
Traucat avait d^à . enrichi de quatre millions de pieds 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



âe rnâriêrs te Languedoc , la Provence «t le Dauphîné •, 
to^squ'CMïvie^ de Serres , ëgatement encouragé par 
Henri IV , entreprit au Pradel sa première plantation 
de cette espèce d'arbres , et propagea sa culture dans 
ks provinces au-delà de la Loire. • . 

Ce n'est que vers la fin du 17.* siècle que l'on à 
commencé, à l'exonple des Chartreux de Paris , a établir 
des pépinières marchandes autour des grandes villes. 
Plus lard , Louis XV en fît créer dans toutes les gé- 
néralités de son royaume. 

Toutefois la pépinière de Lyon date d'une époque anté- 
rieure , puisqu'elle existait déjà en 1 643. Avant nos orages 
politiques, elle était située au basdu coteaii de Champvert , 
sur un terrain acheté depuis peu par l'archevêque qui 
administre le diocèse. Elle fut dirigée par l'abbé Kozier: 
c'est là que cet illustre maitre enseignait la théorie qu'il 
a développée dans son ourrage ; il y donnait des leçons 
sur la culture desdi^res frtritiers , sur leur taille et' 
sur les diverses manières de grefièr ; etx'^taït une bonne ' 
recommandation pour les jardiniers que ^ d'avoir étudié 
à une- semblable école.. ' ' 

Il est à regretter qu'un - enseignement si utile soîl 
perdu. Sans donte il seni rétabli qnelqlie four ; nous 
désirons que ta gloire en soit réservée à l'administra-' 
tio'n actuelle. Rien né serait plus factt« v tobs leâ élé- 
mflns existent.: Le traîteïneht que l'on' accorderait pour 
cela au directeur ne serait pas mèaie une dépense ; de 
nouveaux riq>ports établis par œ moyen, une confiance' 
plus entière , des plantations multipliées^ Tendraient' 
plus nombreuses les ventes d'arbres de toute espèce.- 
L'étâbliissement acquerrait une nouvelle importance aux' 
y«ix des propriétaires «[ni- s'empresseraient d'y puiser' 



=dbï Google 



( aoi ) 

les œnnaissaoces qui leur sont utiles. Les jardins sont 
nombreux autour de notre viUe , et les bons iardiniers 
sont fort rares. 

Cette pépinière } ilëtruite dans le cours de la révo- 
lution , ne fut rétablie qu'en 1 804 , dans une partie 
du clos de la Déserte. Trop resserrée dans celte en- 
ceinte , on sentit ta nécessité de l'étendre; on y joignit 
un terrain spacieux situé dans, la commune de Villeur- 
bane, mais il était sujet aux inondations et d'ailleurs 
afiêrmé pour un laps de temps limité. Ces gravw în- 
coavéniens nécessitèrent la translation de la pépinière 
dans un lieu plas convenable. 

Par un échange opéré en i8i8, le clos de l'Ob- 
servance 1 appartenant à la ville , fut acquis par le gou- 
vernement et consacré à l'établissement de la pépinière 
départementale qui y fut transférée aussitôt. Une por- 
tion de terrain située dans la presqu'île Perrache y fut 
ajoutée. 

On ne transporte pas une mijtitude d'abres', fixes 
au sol , aussi ais^ent qu'une ménagerie : néanmoins 
l'adminbtration départementale ordonna que ce change- 
ment eût lieu sans délai. Le déménagement opéré à la 
hâte , aidé de la hache du bûcheron , fit éprouver une 
perte considérable : trente mille pieds d'arbres et trois 
cent mille pourrettes furent détruits dans les dfux éla- 
blissemens de Villeurbane et de la Déserte. Une faute 
aussi grave est triste à rappeler ; mais elle appartient 4 
l'histoire de notre- pépinière; elle doit être conservée 
comme une leçon utile ; elle est d'ailleurs étrangère à 
l'administration actuelle. 

Dans les emplacemens que l'on venait d'acquérir , il 
fallut créer de . nouveau la pépinière ; il fallut mine.r. 



DiailizodbvGoOglf 



< 203 ) 

le sol, laire clés semis, transplanter, greffer et attendre 
plusieurs années avant d'avoir des arbres propres à être 
livras. Ainsi les frais de première création , l'attente Bé 
plusieurs années fiirent un nouveau sacrifice pour l'éta- 
blissement. 

Le clos de l'Observance offrait néanmoins deS con- 
ditions favorables. Le terrain de la partie bàsSe est de 
bonne nature et peut aisément être arrosé: il a été 
consacré aux semis; la partie élevée sur an sol grani- 
tique; couvert d'une légère couche de terre végétale, 
présente dés aspects variés et convient à cfts arbres de 
diSërens genres. La portion de terr^ située dans la 
presqu'île Perrache j composée de sable et de gravier , 
fut destinée à recevoir les arbres auxquels ne peut con- ' 
venir le sol élevé et granitique de l'Observance. . 

Les travaux entrepris pour livrer h l'induslriela pres- 
qu'île Perrache , viennent d'opérer un nouveau change- 
ment : la portion de la pépinière départementale qui f 
était située , vient d'être transférée au-delà de la Guillo- 
tière , dans la plaine des Sablons. Un terrain acquis il y a 
dix-huit ans , par M. Fay de Sathonay , pour y établir 
le cimetière de la ville, a été cédé à l'administration de la 
pépinière, qui a donné en échange: i.° une partie des 
bâtimens des Cordeliers de l'Observance, destinée à une 
maison de correction ; 2." l'emplacement que la pépi- 
nière occupait dans la presqu'île Perrache. 

Le sol du nouvel emplacement cédé au-delà de la 
Guillolière, est sablonneux et stérile ; il ne saurait con-' 
Venir ni aux semis , ni à toute espèce d'arbres; il aurait 
besoin d'être amendé par l'addition d'aine terre argi-' 
leuse , d'être fertilisé par de^ engrais et de pouvoir être 
aisément' arrosé. S'il ne peut suffire à tous les besoins' 



DiailizodbvGoOgle 



( ao3 ) 
d'une pépinière , ïl présente cet avantage ^e les arbres 
qui en sorliront prospéreront mieux parltMit où ils se- 
ront replantés. On sait qu'il n'en est pas' de même des 
jeunes plantes que l'on tire des pépinières dont la terre 
est de bonne nature et bien fumée : elles séduisent à 
la première vue par la belle apparence de leurs tiges 
et de leurs laides feuilles ; mais placées dans une terre 
moins bonne , elles ne tardent pas à languir et à tromper 
les espérances qu'elles avaient fait naitre. 

Cet emplacement , dont l'étendue est d'environ sept 
hectares , est divisé par huit belles allées disposées en 
étoile, et aboutissant à un centre dans lequel sera cons- 
truite la maison du jardinier. Un quart a été miné depuis 
le commencement du mois de mars , et a reçu plus de 
cent mille pieds de jeunes arbres , tirés des semis du 
clos de l'Observance et de Perrache. La nouvelle plan- 
talion se compose de quarante mille pjeds de mûriers, 
d'arbres fruitiers , d'arbres forestiers et d'arbres d'or- 
nement , dont la végétation a été activée par l'heureuse 
influence d'un printemps chaud d'abord , ensuite plu- 
vieux. Dans peu d'années un scÀ auparavant stérile sera 
couvert d'arbres prédeux. 



DZILITË DK U PÏFlNliBE. 

Quelque fertile que soit le sol de notre belle France,' 
s'il fallait, comme nos pères, attendre pendant de longues 
années tes fruits des arbres dont tes semences seraient 
conBées à la terre , nos campagnes se dépouilleraient' 
bientôt de cette végétation qui e» fait la richesse et 
l'ornement. Grâces aux pépinières, qui donnent l'espé- 
rance de jouissances moins tardives', nos jardins ^ nos. 



:,, Google 



C 304 ) 
vergers se couvrent d'arbres qui ofirent les plus beaux 
fruits à nos désirs empressés, nos bosquets se garnissent 
proraptement d'arbres d'ornement qui les ombragent et 
rendent l'air plus pur , nos campagnes se peuplent d'ar- 
bres forestiers nécessaires aux manufactures , aux cons- 
tructions , à la menuiserie ot à une foule d'arts. 

Ces établissemens ne sont pas moins utiles au]^ progrès 
des sciences , en rendant plus facile l'étude des arbres 
indigènes et des arbres qui croissent dans les contrées 
les plus éloignées, sur le petit espace où l'bommeles 
a réunis. Quelques arpeos de terre ofirent à nos mé-- 
dilations les productions diverses des climats les plus 
opposa , et nous dispensent de ces voyages longs- et 
pénibles, auxquels notre vie ne saurait suffire, i 

Ces considérations générales font déjà pressentir une 
partie des avantages de la pépinière de notre départe- 
ment. On sait qu'elle a puissamment contribué à ré- . 
pandre dans les campagnes voisines tes arbres fruitiers , 
Us arbres forestiers et les arbres d'ornement qui les en- 
richissent et les décorent ; elle en a multiplié les va- 
riéb^s , elle a obligé les jardiniers à baisser le haut prix 
auquel ils les tenaient élevés. 

C'est aussi de son enceinte que sont sortis les arbres 
qui ombragent nos promenades , ceux qui ont été placés 
dans plusieurs établissemens publics, tels que le jardin 
de la préfecture , celui de la gendarmerie ; elle en a 
fourni à l'école vétérinaire ; elle en a encore livré un 
grand nombre à bas prix à l'adminlslration des hospices » 
à la compagnie des marais de Bourgoin et à l'adminis- 
tration générale forestière. . , 

Les variétés nombreuses d'arbres que réunit notre 
pépinière ne sont pas moins utiles à la -science: les 



DiailizodbvGoOgle 



( m5 ) 

sàvans les plus ilîstiagutU , les Bosc, les Decandolle se 
sont plu à les visiter , et les personnes qui se livrent à 
l'ëtude des sdences naturelles peuvent y puiser, surJes 
caractères des plantes ëlrangères , des connaissances 
qu'elles auraient peine à acquérir dans de longs voyi^es. 

. Comme pëpinière de naturalisation , elle pi-ésente des 
avantages qu'aucune de celles qui existent ne saurait, 
offrir. Située dans une région tempérée , elle a natu- 
ralisé des plantes qui ne peuvent s'acclimater par ua 
passage trop rapide des régions qu'échauffe un soleil 
brûlant , à des régions froides. Par elle , les jardins de 
Paris se sont enrichis de quelques espèces qu'on avait 
essayé vainement d'y cultiver auparavant. Ce n'est que 
par des transitions graduées que la plupart des arbres 
fruitiers , qui nous sont venus de ta Perse et des con- 
trées méridionales , se sont acclimatés et se sont pro- 
pagés. Personne n'oserait assurer que l'on ait épuisa 
toutes les richesses de ce genre. Cet avantage a paru 
assei important au gouvernement, ainsi que l'indique la 
dénomination de pépinière royale de naturalisation , sous 
laquelle il l'a désignée; il est en effet de tous les avan- 
tages qu'elle présente , celui qui est le plus en rapport 
avec l'intérêt général. 

Le plus grand service qu'ait rendu la pépinière à 
notre industrie et à l'agriculture des départemens qui 
nous environnent , consiste dans l'extension de la cul- 
ture du mûrier , à laquelle elle a puissamment contribue. 
Elle a répandu une source de richesses dans les cam-^ 
pagnes oii l'on élève de grandes quantités de vers à soie; 
elle a accru la prospérité de nos manufactures, en mul- 
tipliant la production de cette matière précieuse que notre 

commerce tirait de l'étranger à prix d'or. 

Tome. ri. M 



DiailizodbvGoOgle 



C 206 ) 

Elle ofire encore à nos dessinateurs des modèles de 
fleurs rares, dont ils peuvent faire une utile application 
à la fabrique des étoffes de soie. 

Il ne manque plus à ce bel établissement, pour réunir 
toutes les conditious utiles que l'on peut désirer , qu'un 
enseignement semblable à celui qu'avait créé l'abbé 
Rozier , qui a rendu tant de services à l'agriculture. 
On enseigne tout , excepté la science qui donne à l'homme 
sa jiourriture et qui produit les matières dont ses vête- 
msns sont tissus ; et si un enseignement aussi uUle était 
organisé , pourquoi n'enfanterait-il pas des Rozler , des 
Thouin , dont les noms ont acquis une si juste célé- 
brité ? 

Les nombreux avantages que réunit la pépinière de 
Lyon, porteraient à penser que ce bel établissement n'a 
éprouvé d'autres désagrémens que ceux que nous avons 
signalés , dans les translations qu'il a subies. Il n'en est 
pas ainsi : sa destruction a été agitée , il y a peu d'années , 
au sein du conseil général de notre département. Voici 
à quelle occasion ; et si nous rappelons un fait , ce n'est 
pas dans l'intention de blâmer qui que ce soit , c'est 
parce que les considérations qui s'y rattachent ne sont 
pas sans intérêt , même pour l'agriculture. 

U ■ était aéjà question d'obtenir à l'Observance une 
maison de correction. L'abbé B.**" , étranger peu connu 
à Lyon , qui sollicitait la mission de corriger notre jeu- 
nesse , jugea que ce local lui convenait. Après avoir 
parcouru librement le clos , sans égard pour les semis 
précieux et les plantes rares qu'il foulait aux pteds , il 
parvint à se rendre favorable quelques membres' du 
conseil général. 11 avait tellement dressé ses batteries 
que la pépinière ne put échapper à ses attaques pres- 



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( ao7 ) 
santés qu'à l'aide de nombreuses démarches faites par 
l'administration ëclairëe aux soins de laquelle elle est 
confiée: plusieurs mémoires furent imprimés dans le but 
de faire connaitre son utilité à l'administration supé- 
rieure. 

Les démarches de cet abbé ne ressemblaient guère 
au zèle de ces missionnaires pieux et désintéressés qui 
ont rendu de grands services à l'agriculture , en ap- 
prenant aux hommes des contrées sauvages k défricher 
et à cultiver la terre , en même temps qu'ils faisaient 
aimer la mor^e chrétienne en la préchant par l'exemple 
et la pratique des vertus. 

Pour opér» la destruction de la pépinière , on ^mît 
deux prétextes :■ le premier, imprimé dans une feuille 
qui existait alors , était fondé sur ce qu'elle ni'ayait été 
d'aucune utilité évidente pour les administré» , qu'elle 
n'avait été qu'une charge pour les finances du départe- 
ment, et que l'établissement avait éprouvé une perte 
considérable. 

<c S'il fallait con»dérer comme une perte tout ce que 
» a>âte'nt les étaUlsseœens utiles, répondit l'un de ses 
» administrateurs , M. Guerre , si les services qu'ils ren- 
» dent les uns aux sciences , à l'agricultute , au com- 
» merce, aux arts, les autres à là splendeur des villes 
» ou des provinces, n'étaient pas le prix des sacrifices 
» que chacun exige, il fendrait demander combien rap- 
u portent aux caisses puUîques le jardin de botanique , 
» l'école de dessin , la société d'agriculture , la société 
» royale des sciences, lettres et arts, les cabinets d'an- 
» Uques et d'histoire naturelle , les bibliothèques publi- 
■a ques, les musées, même les collèges. Omar demandait 
a aussi à quDi servait, la bibliothèque d'Alexandnb»~. 



DiailizodbvGoOglf 



( 208 ) 

» La véritable richesse d'une province , d'une cit^ , est 
j> dans leurs élafallssemens publics ; leur splendeur et 
» leur gloire sont dans leurs monumens. » 

Il ëtait injuste de reprocher à cet établissement les 
pertes qu'il avait éprouvées, puisqu'elles venaient d'une 
cause qui lui ^t^t étrangère. 

Le second motif que l'on alléguait pour obtenir celte 
destruclion ne nous parait pas mieux fondé. Son local 
trop resserré , disait-on , ne permettrait pas de laisser 
reposer la terre, et le sol ëpuisé par de continuelles plan- 
tations ne fournirait plus les sucs nécessaires à une 
nouvelle végétation. On proposait , en conséquence^ 
de la transporter quelque part , à deux ou trois lieues 
de la ville, où le terrain serait moins prédeux; on ou- 
bliait qu'i une telle distance elle n'était plus soumise 
à la surveillance exacts de son administration , que ses 
avantages étaient perdus pour l'instruction , pour tes 
dessinateurs, pour les savans étrangers, et pour le com- 
merce comme pour la science. ' 

Chargé par la sociétë d'agriculture de répondre à ce 
second prétexte , nous citâmes un grand exemple utile 
S rappeler. 

Il existe à Paris trois pépinières royales : celle du 
Roule , qui n'est que de dix arpens ( ancienne mesure ) , 
contient des arbres et des arbustes d'ornement , indigènes 
et exotiques j les plantes de nature di^rente s'y suc- 
cèdent de telle manière qu'on ne voit aucune place vide 
dans ce petit espace j les arbres sont enlevés dans l'au- 
tomne ; le terrain est miné et fumé au besoin , et des 
arbres d'une autre espèce y sont plantés au printemps. 

La pépinière du Luxembourg est destinée aux arbres 
fruî^ers } son étendue est d'environ neuf hectares ; les 



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( 209 ) 
arbres \ noyaux succèdent aux arbres à pépins , im- 
médiatement après une préparation convenable au sol. 
La pépinière du roï est beaucoup plus petite ; te même 
genre de culture y est adopte. 

On voit par-là qu'il n'est pas nécessaire de laisser 
reposer la terre qne l'on supposait épuisa par de con- 
tinuelles plantations , et incapable de fournir des sucs 
à une nouvelle végétation. Cette idée était une suite de 
la théorie fausse et surannée des jachères. Dans un as- 
solement bien entendu , on fait succéder avec avantage 
les arbres à pépins aux arbres à noyaux , les plantes 
' qui ont une racine traçante h celles dont la racine est 
pivotante. 

lie sein fécond de la terre y après avoir fourni des 
sucs à un ordre de végétaux , en contient encore pour 
de nouvelles espèces ; pendant que celles-ci se nourris- 
sent , les premiers sucs se réparent. Ni la chimie , ni 
la physiologie végétale ne peuvent nous dévoiler les 
moyens secrets par lesqueb la nature maintient cette 
constante fécondité: ces sciences ne nous apprennent 
point quel genre de suc convient à telle ou telle plante ; 
l'expérience seule guide les agronomes ; c'est sur elle 
que repose la théorie, des assolemens qui enrichit l'agri- 
culture en multipliant ses produits. Ce repOs de la terre 
est donc en pure perte ; il n'est point dans la nature : 
la terre que l'on croit épuisée ne tarde pas à se couvrir 
d'une multitude de plantes nouvelles. 

Noos en avons assez dit pour prouver que les motifs 

allégifés dans l'intention d'opérer là destruction de notre 

pépinlièi-e , n'^ent que .de vains prétextes : aussi l'au- 

lortté supérieure, a-l-elle ordonné qu'elle fût conservée. 

TaoLiiET , D.-M. 



:,; Google 



( 210 ) 



ACADEMIE DE LYON. 



BOTTCE SDR US MAltCSCHIT DE L'ABB^ PERHBiri (l). 

L'histoire de l'acadéinie de Lyoïi est un sujet qui a 
tenté, plusieurs membres de cette compagnie. Dès 1742» 
M. Pierre Dugas (a) entreprit de le traiter, et les ar- 
chives académiques conservent le discours par lequel il 
exposa à ses> confrères (3) le plan qu'il comptât suivre. 
Son ouvrage devait se composer de quatre parties : la 
première aurait fait connaître l'origine de l'académie , 
les lieux oit elle s'assembla d'abord, ses différentes phases 
jusqu'au moment où elle parvint à. une entière stabilité 
par son installation dans un appartement de l'hôtelrde- 
ville que lui assura un acte consulaire du 7'marâ 1726; 
la deuxième aurait, offe^ la liste des académiciess any 
ciens et modern,es ; la troisième , l'extrait ou l'analyse 



(1) Historiographe de Lyon , cbeTsIier de l'église primaliale , tké 
daiu b tote& ,1*11 i6g6 , mort i Xyon >e 16 février i???. 

(s) Fil* de ^Laurent Û»gui. un des fondataon da l'aetiiéaâe de 
Ljou , Pïprr^ Dugai fut reça. académicien à l'tge de TÎDgt au* en- 
Tiion. 11 était né dans cette ville le j 1 juillet 1701 , et mourut dani 
M terre de Tburîns le aB avril 1757. Il ^lait président à la cour dei ' 
mounaies, comme goop^ei^Nronine lui aiusii 11 esènfâiléi famdions 
de prévôt des marchanda. Voj. Artchint du RMne , iam. Il , pag> 
119 , et tom. lil . pag. i4o. 

(3) Procâa-Tcrbal delà séance du 18 décembre \t^i."K, Delandine , 
C^tatogae dtt tnanuicritt de là bibliolAiijue de Lyon , tom. m , 
pag. 434> luialyse ce discours et conjecture inal ipropof -que l'auteur ' 
«n était M, BoUioud-Mermeti 



=dbï Google 



( 3" ) 

des mémoires lus dans les séances pabliqves et parti' 
, cuiières ; la quatrième et dernière , lYloge des acad^- 
.miciens morts depuis 1700, époque de la fondation de 
l'académie. Il parait que M. Pierre Dugas n'exécuta pas 
son projet. Quelques apnées plus tard, l'abbé Pernetti 
annonça qu'il s'occupait d'un travail semblable , et il en 
lut plusieurs fragmens dans les séances de l'année 1749 
et des années suivantes jusqu'à 1756. Ce fut i cette 
dernière époque qu'il s'arrétai On ne savait ce qu'était 
.devenu cet ouvrage, et l'académie le croyait perdu: il 
vient de lui étie restitué; un aauteur qui l'avait re- 
. cueilli le lui a cédé. Il est actuellement sous nos yeux » 
,et l'objet de cet article est d'en donner une notice; 
mais auparavant, puisque l'occasion se présente si na- 
.turellemenl, nous allons continuer d'indiquer d'autres 
membres de l'académie qui ont également aspiré à 
l'honneur d'être ses bbtQriograpbes. 

M. de Regnauld (1) communiqua en 1754 une sorte 
de complément aux recherches de l'abbé Peraettî. Le 
manuscrit de ce, mémoire assez considérable , qui est 
parvenu jusqu'à nous (a) , est intitulé.:. Mémoire pour 
servir de supplément aux annaies de l'académie des 
sciences et beUes~leUres , établie 4 Lyon par leiires pa- 
ienfes du mois d'août, i-jii. L'auteur, reçu à l'académie 
«n 17^1 y A consigné plvuieurs de ses souvenirs, et 
y a transcrit en entier ou par analyse quelques-uns des ' 
mémoires qui avaient rempli les séances auxquelles il 
avait assisté. 

(i) Ad toine- François île Regnauld de Parcieu , conieiller i la qoar 
des monaaieg , mort en I76<i. ■ 

(9} Vo]r. M. Delandiue , Calalugut da manuscrite , etc. , t. III, 



=dbïGooglc 



( 213 > 

Maïs ce n'était 1& , comme nous venons de le dire * 
qu'un supplément, un appendice à ce qu'avait fait l'abbé 
Pemetti : M. Bollioud-Mermet (i) voulut remanier le 
même sujet et le traiter dans toute son étendue ; il 
«onlposa , sous le titre & Athénée de Lyon rétabli , une 
histoire complète de l'acadëmie depuis son origine jus^ 
qu'au motnent où il écrivait. Cet ouvrage , dont il fit 
des" lectures successives dans les séances des années 
1772-1784,, était divisé en trois parties: i." hbtoire 
chronologique de l'académie depuis sa fondation , pré^ 
cédée de recherches sur l'ancien état de la littérature 
en cette ville, principalement du temps des Romains; 
3." histoire chronologique de la société des beaux-arts 
qui dans la suite fut réunie à l'académie des sciences et 
belles-lettres; 3.° histoire de l'académie depuis la réunion 
de ces deus corps en 1758. 

M. Bollioud fit mettre au net son manuscrit et le fit 
relier en trois volumes qui furent rejnis à l'académie dans 
la séance du 4 juillet 1786. Il retira plus tard, et au 
moins à deux reprises difiérentes , les deux derniers vo- 
lumes pour y ajouter des supplémens que le temps avait 
nécessités, et enfin, en 1790, il présenta un nouveau 
mémoire additionnel , portant le titre de Galerie des por- 
traits des académiciens de Lyon , nécrologe extrait An 
tableau historique de l'académie, et contenant plus de 
cent trente éloges abrégés des membres de cette société, 
qui étaient décédés depuis sa création. 

Par malheur tout cela a disparu i il n'en reste rien 

(i) Louis Bollioud-Mermet , né le i3 f^rrier 1709 , mort * I71K1 
en 1793. Il a cU pendant plusicuri années Mcrétaire-perpétuel de 
l'actdàiùe , et ■ publié ^elqu«s optucnle*. 



DiailizodbvGoOgle 



X 2l3 ) 

ni ^ la Vit>1tolh^qiie de la ville ni à celle de Tacadânnie. 
Cette perte doit exciter nos regrels : si nous possëdions 
l'ouvrage de M. Bollioud , on n'aurait plus qu'à le con^ 
tinuer jusqu'à nos jours : car M. Bollioud était capable 
de bien faire , et il avait apporté les plus grands soins 
à la rëdaclion de scAi travail ; mais le ma) n'est pas 
sans remède , et nous aurons bientftt un dëdommage- 
ment : M. Dumas , actuellement secrétaire-perpétuel de 
l'académie , s'est chargé de nous le fournir. A l'aide d'une 
souscription qu'il a ouverte et qui est presque entière- 
ment remplie (i) , il se propose de publier nos annales 
académiques en deux volumes in-8.', dont le premier 
embrassera le temps qui s'est écoulé depuis 1700 jusqu'i 
la révolution , et le second , celui qui s'est écoulé depuis 
le rétablissement de la compagnie sous le nom d'àthénée, 
en l'an VIII , jusqu'à nos jours. Nous avons déjà an- 
noncé plusieurs fois cette importante entreprise qui en- 
richira notre littérature , et qui consacrera les droits 
d'un grand nombre de nos concitoyens au souvenir et 
à la reconnaissance' de la postérité. L'ouvrage de M. 
Dumas complétera l'Histoire fàiêraire ttt Ljoh du P. de 
Colonia, dont il serait à désirer qu'on donnât en même 
temps une nouvelle édition corrigée et augmentée , et 
pareillement dans le format in-8." ' 

Le manuscrit de l'abbé Pemetti , auquel il est temps 
de revenir , ne sera peut-être pas d'une grande utilité 
pour M. Dumas. Néanmoins on peut y puiser quelques 
notions qui ne se trouvent pas ailleurs. Il forme un 
volume in-folio , de 226 pages , intitulé Journal hislo- 



' (i) OniODicrit cbez Pacalin, coDciergç de l'acMUmie, av^alaU 
«Ui arls , place des Terreaux. Prix: la îi. 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



riiftte àe t académie des sciences y beUes-Utires et arts 
àe hyoa depuis l'joo jasqu'en l'ySâ ; il est procédé 
d'une épitre dédicatoire, écrite de la loaia de l'auteur, 
et adre^ëe à M. le pr^ident de Fleurleu <i) , anâen 
prévât des marchands et commandant de la ville de 
Lyon, secrétaire-perpétuel de l'académie, un des qua- 
rante de la société des beaux-arts , etc. Il parait d'après 
.qufli|ues notes écrites par un prote et placées de dis- 
tance en dislance dans te manuscrit , que l'impression 
en avait été commencée , et que les premièns feuilles 
en avaient été au moins comptuéei. 

C'est un tableau cfaronolo^que des séances de l'aca- 
démie , avec l'indication des mémoires qui y avaient ilé 
lus. Ces mémoires n'y sont désignés que par leurs titres; 
ils n'y sont pas analysés , comme ils devaient l'être dans 
l'ouvrage de }H. Pierre Dugas , comme ils Tétaient' dans 
celui de M. BoUioud-Mermet et conune vraisembl£d>le- 
meat ils te seront dans celui de M. Dumas. A la daite 
de la mort de chacun des aeadéraiciena décédés avaiU 
1756, l'abbé Peroetti a placé une courte notice bio^ 
graphique peu différente de celles qu'il donna, quelque 
temps après , dans ses Lyonnais dignes de mémoire (2) , 
et qu'il a reproduites également dans un autr& manus- 
crit que l'académie possède , aouS le titre de Nécrologe 
des académiciens de Lyon (3). Toutefois la comparaison 
de ces trois versions du même thème ne serait peut* 
être '■ pas sans aucun fruit 

- tO JacqBM Annilnl CUret de la Toonette de FleuricK, né à Ljoft 
le iS mai i6ga , mort le iS octobre 1776. 
■"(a) Lyon.fièrêsDupJain, 1757, a toI. in-ia. 

(3) Vo}. M. Delandine , Catalogue deimanuscrUi ,fXc.,loia.\ii, 
pag. 433. 



:,, Google 



C ai9 ) 

Dans un petit nombre, d'endraib, l'abbë Pemetti s'est 
^rté du plan un peu trop restreint qu'il sVtait tracé; 
et ces sortes de digressions noua ont valu U connsîs- 
sance de quelques faits igncw^ jusqu'à ce jour, ou la 
conservation de quelques morceaux intëressans. On y 
lit , par exemple , en. entier le discours , mâle de prose 
et- de verSf que prononça Borde , 'le 27 avril 174^, 
V>rs de sa l'écfption , et celui qui avait été prononcé 
en 1730 par Louis Racine, lorsqu'il fut admis au nombre 
des m^jnbres. honoraires. Le premier de ces discours était 
déjà connu , quoiqu'il manque parmi les manuscrits de 
l'acadtfmie , ainsi que dans les oeuvres imprimées de 
Borde: le hasard nous «n avait procuré une copie que 
nous insérées dans les Archipts , tom. III , pag. 40' 
47,*. OÙ il. a été publié pour la première fois; mais le 
second n'a jamais paru. Nous croyons qu'on nous saura 
bofl:gré de le donner ici'' 

On sait qiie Ziouis Racine vint s'établir à Lyon en 
172S pour y remplir les (onctions de directeur des ga- 
belles, et qu'il y épousa M."« Marie Presle, Bile d'un 
de nos citoyens y, secréture du nÀ. Il était déjà de l'aca- 
démie de.s inscriptions,.; il . avait publié son poëme de* 
la Grâce,, et travaillait ài celui, de ta Religion ^ dont il 
fit- plus tard des lectures chez M. Camille Perrichon , 
alors prévôt desfnan^nds (i)* L'académie de Lyon ne- 
pouvait .qu'être fort empressée de- recevoir dans son sein 
un homme de lettres aussi distingué , héritier d'une - 
partifi.dftJa gloi re pt des laleas de son père. U fut nemméf- 
sqr. la proposition de M. de Fleurieu, te-28 février 1730. 
U se rendit à la séance du 7 mars suivant , où il fut' 

. (ij Voy, jtrdurts , lom. fV , pag* ^ - ■ 



=dbïGooglc 



( ai6 ) 
complimenta, k ce qu'il parait « pat le directeur de 
l'acaiiëmie ; maïs îl ne répondit pas sur-le-champ : on 
en verra le motif. Ce ne fut qu'à l'assemblée du i4 du 
même mcûs qu'il adressa ses remercimens à ses nouveaux 
confrères. Voici en quels termes son discours était conçu : 

« Messieurs , 

» Lorsque vous me fites l'honneur de m'admettre dans 
» votre dernière assemblée , quelque envie que j'eusse 
^ de vous expnmer ma reconnaissance , je crus que vos 
» usages , conformes à Ceux de l'académie dont j'ai déjà 
» l'honneur d'être, m'imposaient silence et m'obligeaient 
» de renfermer en moi-même mes sentimens. Ce respect 
» me £t écouter avec confusion un compliment si flatteur 
» qtie j'hais peine k croire qu'il s'adressât à moi. Je 
» devais , en e^ , d'autant moins m'y attendre que 
*) ce n'était dans une pareille occasion qu'à moi seul 
» à me féliâter. Qu'aVez-vous à attendre de moi , 
u Messieurs , et que vous puis-je apporter , si ce n'est 
» un nom illustre, à la vérité., mais dont la gloire même 
» fait ma honte , lorsque . je considère combien je suis 
» éloi^é de ta soutenir ? Pour moi , je vous aurai tou- 
» jours l'obligation infinie de m'admettre à ces savantes 
» assemblées qui rallumeront en moi l'amour des lettres^ 
M mes premières délices. Fatigué justement de ces ocfu- 
» pations si stériles à l'esprit , auxquelles je suis contraint 
» de me livrer tous les jours ( i ) , je pourrai du moins , 



(i) Iionii Rbcîds Privait d< Ljoo i J. B. ItotuMecn , la 6 octobre ' 
ijii : ■ Voiu nez n^aon de ne regarder comne na d^fertcBr .dw 
• Muiei , et d'être lurpris d'apprendre que j'ai fait un poëme ■ut' la 

■ religion , moi qui lois dans la carrière de la finance. Comme ce 

■ a'ut point la pauion de !■ fortune qui m'j «condirit , fj eoiuWv* 



DiailizodbvGoOgle 



I C 317 ) 

» une fois la semaine , venir me n^ioser parmi vous « 

» c'est-à-dire , dans le sein des Muses , et leur rendre 

» cette légère partie d'un temps qui leur fut consacre 

» dès ma naissance , et qui leur serait encore entière- 

» ment dëvouë , si j'avais é\é le maitre d'en disposer. 

» La fortune ne m'a point voulu accorder cette heu- 

» reuse liberté. Je me suis plaint d'elle avec justice , 

» lorsqu'après m'avoir arraché à mes premières occu- 

n pations , elle m'a (kit errer long-temps de province 

» en province (i). J'oublie toutes ses rigueurs passées 

» depuis qu'elle m'a enBn conduit dans une ville qui , 

» par les liens sacrés qui m'y attachent , est devenue 

» pour moi une seconde patrie (a) , et qui me devient 



V tonjonra ma première pwiion pour la po£ûe , mon ancienne nal-< 
K treuc, J'ai peu de temps à lui donner. Il faut que je me dérobe à 
a de« occupatioDi fatigautei et' coati Duelles , poat goitter avec elle 

V quelque! momeni «gritablea , maii ttès-couTta , et dont je doia même 
■ faire un trii-grand mjctire , parce qu'on ponrroit m'en taire un 
a trtB-graad crime. Ce lont peut-être toutes ces difficultés qui rendent 
^ mi pasaion pour etl« plui coustaute et plus vive. • 

(i) Le cardinal de Fleur; ajraot empêcha que Louis Racine fU reçu 
A l'académie fraQçaiae , crut lui devoir un dédomtnâgeinent ; il le prit 
aoua aa protection , et pour relerer aa fortune déjà tréi -médiocre et 
réduite encore à moitié par le ajatime de Law , il l'eQToja en 171a 
i, Maraeille aiec le titre d'inspecteur général des fermes en Prorence* 
De lA il le fit passer snccessJTement A Salins , A Moulina et i Lyon , 
«n qualité de direotenr de* gobellea. De la dernière de ces TÎUes notre 
poète fut transféré à Soisaons ponr J exercer le même emploi. Il j 
resta quinze ans i-et s'j fit receToir , A là table de marbre , maltr* 
particulier des eaux et forêts du duché de Valois. Voy. Biogr. uniV. , 
■rt. Saeine ( Louis ). 

(a] Dans une autrn lettre adressée auaai A J. B. Rouaaeau et datée du 
agnoTcmbre 1731, Louis Racine confirme ce qu'il dit ici de Ljon, tout 
en regrettant Paris et l'îadé[>endance dont il jouissait avant d'êtr« 
derenu fijutncier: ■ Quoiqoajesois maintenant trèf-heureus AL7011, 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



C 2i8 ) 
9 encore plus dbère', depuis que tous voulez bien me 
« recevoir dans votre illustre compagnie, me commu- 
9 niquer vos lumières et me rapprocher de ces Muses 
» que j'avais presque perdues de vue , quoique mon 
» Odeur n'en fût jamais sépare. » 

M. Festalozzi répondît en très-peu de mots k L. Radne, 
et lui marqua la joie que la compagnie avait eue de le 
recevoir et d'orner ses fastes d'un nimi aussi respectable 
que le sien dans la république des lettres. 

Le nouvel académicien ne fut point un membre inutile 
et ne se borna point au râle d'auditeur : le i.^ août de 
la même année , il lût à l'académie un mémoire sur le 
point de savoir ^U est à propos d'employer les àivinilés 
payeiaus dans les poèmes chrétieas , et le 38 novembre 
suivant , un Parallèle de tAndromaqae de Racine et 
de celle d'Euripide. 

Lors même que le manuscrit de l'abbé Pemettî n'au-t 
rait d'autre mérite que de nous avoir conservé ces dé- 
tails et le discours de L. Racine , c'en serait assez pour 
nous féliciter de ce qu'il a été recouvré ; mais nous avons 
vu qu'il présentait encore d'autres avantages. 

L'abbé Pernetli n'est certainement pas un écrivain 
du premier ordre : il a cependant ce naturel et cette 
simplicité d'expression , qui deviennent tous les jours 
plus rares , et que l'on remplace aujourd'hui par des 
grâces affectées , par des jeux de mots et par un ton tout à 
fait ridicule à force d'apprêt et de prétention. On ne pour- 
rait d'ailleurs sans injustice exiger beaucQup d'élévation de 

• où je trouTc.bBBacoup d'agrcment et une aimable »ac\éli , j'ainie- 
> loi» mieux encore £tre daaa le sein de ma patrie , uoiijaeDicDt oc- 

• cupé du Icttrei. - 



DiailizodbvGoOgle 



( 319 ) 

style dans un éait presque unlqueqient destiné à offrir 
une nomenclature chronologique, une liste de noms et 
une suite de titres de mémoires et de dissertations^ 

En tout cas , tes Lyonnais doivent de la reconnais- 
sance à l'alibë Pernetti : ce littérateur laborieux a con- 
sacré une grande partie de sa vie à rassembler des ma- 
tériaux pour l'histoire littéraire de notre ville , et il est 
du très-petit nombre des personnes qui s'en sont oc- 
cupées avec quelque succès. , 



MELANGES. 



JETONS DONNAS PAR LA VILLE A L' ACADÉMIE DE LYOM. 

L'académie des sciences et belles-lettres de Lyon , qui 
n'avait été depuis l'an 1700 qu'une assoàation privée, 
. fut élaUie et consacrée par lettres patentes du mois 
d'aoôt 1724. Le consulat coopéra à celte institution :' il 
arrêta, le 7 mars 1736, que les assemblées publiques 
et particulières de l'académie se tiendraient dans la salle 
joignant le bureau du secrétariat de l'hôtel-de-ville , et 
que les frais de l'écritoire, du feu et de ta lumière se- 
raient payés par la ville. Ces frais furent long-temps 
alloués' sur l'état fourni par le concierge de l'académie, 
et ils furent alors variables , mais n'excédèrent jamais 
la somme de 3oo fr. Les célèbres lettres patentes du 
3i août 1764, portant règlement pour l'administration 
de la ville, déterminèrent l'attribution affectée annuel- 
lement à l'académie , à ta somme de 600 fr. , et depuis 
cette époque , on en retrouve le payement régulier jus- 
qu'en 1790* 



=dbïGoogk 



C 320 ) 

Par acte consulaire du 20 février 1770 , on accorda 
de plus à t'acadëmie la somme de 3i fr. 10 s. pour com- 
pléter celle qui était nécessaire pour l'achat et le frappe 
des médailles qu'elle devait distribuer en exécution, du 
legs à elle fait par M. Adamoli : cette somme a été de 
même payée régulièrement jusqu'en 1790. 

Tel est l'état des sommes payées par le consulat è 
l'académie. 

Cependant l'usage s'était établi ( sans aucun arrêté du 
consulat à ce sujet ) de faire participer l'académie à la 
distribution des jetons que la ville faisait frapper tous 
tes deux ans , ou à la nouvelle élection du prévôt des 
marchands. Ce fut en 1734 que tes académiciens solli- 
citèrent M. l'archevêque d'employer sa médiation auprès 
du maréchal de Villeroi , son père , pour obtenir ces 
fêtons , afin de fixer les séances de l'académie. 

En 1738 , l'académie fit un règlement pour la dis- 
tribution des jetons qu'elle avait obtenus de la ville : 
pour y avoir part, il fallait avoir assisté à quinze séanç^, 
et y avoir lu un discours au jour indiqué par le di- 
recteur: la part alors était de quatre jetons. Ce qui res-. 
tait de jetons était partagé également entre les acadé^ 
miciens. 

En 1 740 ; M. de Villeroi approuva une nouvelle con- 
cession de cent jetons accordée par te consulat. 

On voit par deux états de distributions de jetons , 
frappés en 1745 et 1747 , que la part donnée à l'aca- 
démie fut de cinq cent vingt par an. 

En 1784, des principes d'économie déterminèrent le 
ministre des finances à exiger du consulat ta suppres- 
sion de cette dépense. 

( Note communifptée par S/l. M.*** ) 



DiailizodbvGoOgle 



( aar ) 

Dans la séance annuelle de l'acadëmie des inscriptions, 
et belles-lettres , tenue le 28 juillet 1 827 , notre docte 
compatriote, M. Mongez, a lu un mémoire sur la ques- 
tion de savoir si Annibat employa le feu et le vinaigre 
pour dissoudre tes rochers dans son célèbre passage des 
Alpes. 



On trouve dans le recueil des poésies de Gilbert 
Ducher, imprimé à Lyon par Sébastien Gryphe , en 
i538 , et dont nous avons donné une courte notice , 
Archives , tom. V , pag. 381 , une pièce singulière qui 
aurait grand besoin d'être éclaircie par un commentaire. 
C'est une allégorie ; mais elle est très-obscure , pour 
nous du moins. Nous la soumettons au jugement et k 
la sagaj^té de ceux de nos lecteurs qu'une citation latine 
n'efiraye pas. 

AD PHAGHATICOS , DE ABACBHK TEXTHICE LtJGDUNEHSI. 

Vivere ut aadivit Lagduni Pallas Araclmeii 

Altérant, eï mnltos est meditata pedes, 
. Cni Venus ; Hand equidem mutabis , iniqua , poellam : 

Pragmattcis eteaim trUtibns illa mea est ; 
Cam quibus, Ëumenîas formosa et Tbaidas inter, 

Conjuge clam , noctes lusitat atque dies. 
Dniu Venus et Pallas certant , Neptnnus eamdein 

Altis lenti Âraris ânctîbns eripuit. 
Rëddidkt ereptam demum, sed mortuam. Habete 

Fragmatici vobia lusnm aliunde alium. 

Lib. U. Epip. , pif. 137. 



En relevant ( tom. IV , pag. 122 ) l'omission , faite 
dans la Biographie uaiçersetle , du médecin lyonnais 
Tome FI. i5 



DiailizodbvGoOgle 



( 222 ) 

Pierre Toiet , auteur de plusieurs traités de médecine , 
nous avons dît qu'il fut ami de Kabelats: nous aurions 
pu ajouter qu'il le fut aussi de Dolet. Charles de Ste- 
Marthe (i) Bt ces vers sur leur amitié : 

Nature désirant faire un couple d'amis , 
De parfaicte ainitië ixuTi-e en perfectiou , 
En un mesme lien ensemble toqs a mis , 
Faisant de vos deux cœurs en un cwHJonctioii ; 
Mesoie temps , mesme Uea , mesme habitation , . 
Uesmes mœurs, mesme espiît et mesme aage l'emparé: 
Un c»s tmt seulement l'un de l'autre sépare } 
L'un grand en médecine et l'autre en éloquence. 
Ponr déclarer en vous profession dispare , 
Une lettre ii vos noms a mis la différence. 

. Dolei^ Totet. Ce rapprochement était tout à fiùt dans 
le goût du temps. 



L'anecdote suivante se lit dans plusieurs recueils : 
« L'abbé de Villeroi n'avait pu obtenir des chanoines 
de Lyon d'étie reçu dans leur diapitre. Le roi le fit 
archevêque de Lyon (2) ; et le chapitre lui rendit les 



(1) Charle* ds Saint^Muthe , A\aari fumille fëcoode «n sBTans , 
fut reçu, eu i54o, à la profesiioo publique de quatre langues, ht- 
btaïqiie , grecque , latioe et gallique , au colli^ge de Lyon, comme on 
l'apprend d'uoe lettre que lui ëcriTit , dHières en PrQveuoe , Lëoa 
de Sainte-Maure de Moataueier , chevalier de Sl-Jean de Jéru~ 
Mlem. Il lit imprimer il Lyon , cette même année , chez l'impri- 
meuT le Prioee , ses poÉeies francoisea. 

(3) La fimiille de Villeroi , si célèbre dans nos fastes , a fourni à 
la ville de Ljdd deux aroherécfueB : Camille de NeufTÎlle de Villeroi r 
ne à Home le aa août 1606 , mort à Lyon le Z (uia 169^ , après avoir 
occap^ le siège archiëpifcopal pendant quarante aos , et son neveu 



DiailizodbvGoOgle 



( «3 ) 

devoirs accoutumes. Villeroi voulait se prévaloir de cet 
avantage , et leur ^t ces mots du psaume 117 : Lapis 
quem reprobofitratU œdifictnies , hiç factm est ia capat 
anguli. L'un des chanoîies lui répondit par le verset 
qui suit immédiatement celui-là : A Bominojactum est 
istud . et est mirabUe eculis nostris. 



Nous aurons bleolàt des livres de soie , comme les 
anciens avaient des livres de toile. M. Maisîat , profes- 
seur de th^rie pour la fabrique , a imaginé de faire 
des ëtofiès dont le dessin offre une Bdèle imitation des 
produits de l'art ^pographique ; il prépare pour la pro- 
chaine exposition deux pièces de ce genre , l'une con- 
tenant le testamoit de Louis XVI , et l'autre , la lettre 
de Marie-Ântoicette. I^a foule des curieux se presse 
dans son atelier pour y voir ce travail. Ce qu'on y 
trouve de plus admirable , c'est le fini de l'exécution : 
les lettres tissufS par M. Maisîat ont la netteté et l'élé- 
gance des plus beaux caractères d'imprimerie , comme 
le cadre , orné d'arabesques et de médaillons , qui en- 
toure les deux testaqiens , rivalise avec ce que le burin 
et le pinceau ont jamais tracé de plus gracieux et de 
plus délicat. 

Les libri lintei des Romains , dont Tite-Live (i) et 
Vopiscus (=) font mention , différaient vraisemblable- 
ment beaucoup de ceux dont te nouvel essai pourrait 

Français-Paul â« Villeroi , né i, Puii en 1677 • <pù fut éleyi i, )■ 
mime dignité en 171S et mourut en i73(. Le ptemier Aait fiU du 
fameux, maréchal de Villeroi. 
' (1) Lib. IV, cap. 7. 
(a) Ja Jitrtlim , c. I. 



=dbïGooglc 



( 2»4 ) 

donner l'ïâëe : car il y a grande apparence (]oe les 
caracUres dont ils étaient formes , n'étaient ' pas dus à 
l'art du tisserand. Le procédé qu'on employait con- 
sistait sans doute ou à peindre les caractères sur la" 
toile , comme on le fait de nos jours , ou à coller 
avec une substance glutineuse cette toile sur une 
planche , à l'enduire de cire et \ écrire ensuite dessus 
avec un poinçon (i). Deux passages de Plauie (2) 
rendent la dernière de ces conjectures extrêmement 
probable. 

Cependant il paraîtrait , d'après ces mots de Pline , 
Hist. nal. XIII « 1 1 > Adkac malatit Parlht vestibus 
Uileras iniexere (3) , que le procédé même de M. Maisiat 
aurait été connu dans l'antiquité. 

Nous nous contenterons d'indiquer ces rapprodie- 
mens , qu'un membre de l'académie des inscriptions , 
tel que notre savant compatriote, M. Mdngez, pousserait 
beaucoup plus loin ; mais on nous permettra de rap- 
porter ici , dût-on y voir un bors-d' œuvre , une anecdote 

(l) W. Drummoud, Hercatanenda , Dbsert. VII. ChardoD de U 
Aochette , art. II dn tom. IV ( inédit ) de «ea Mélangée dt tmlx<\ae 
ti de phUologit' 

(a) Chbts. Nunc tu abi inlrb , Piatoelere , ad Bacchidemctqiie effet cito> 
PiST. Quid? Chbts. Stjlum , cenm et tabdlai et linum. 
B^ccHiD. «et. tV , se. IV , 63. 
PsEUD. Phceniciom Callidoro amatori sue 
Pet ceram it limun littetatque interptetei , 
Solutem miltit et aalutem ex te expetïL 

PsBVDOL. act. Iftc. 1 , 39. 

(3) • lies Parthei préfireut encore aujourd'hui i fniage des antr» 
» matière» proprei à VietiXax* , celni d« l'itob , d«u l*qa«Ua ils • 
M hâtent Ici Uttiu. - 



DiailizodbvGoOgle 



assez singulière qu'ils rappellent : elle se trouve dans 
l'ouvrage de Léo Allalius, intitulé: Animadversioats ia 
antiquUaium etruscarum/ragmenla y Paris, 164° i in-4-% 
pag. 125, où elle est citée- comme tirée du Peirarcka 
rediifwus de J.-P. Tomasini , qui l'avait prise lui-même 
dans les éloges de François Bouhius. La void telle que 
nous avons essayé de la rendre en français : « Notre 
B poète ( Pétrarque ) avait coutume , lorsqu'il méditait 
» quelque ouvrage y de faire seul de longues prome- 
» nades ; et pour ne pas perdre les pensées qui se pré' 
» sentaient en foule à son esprit, il les écrivait sur une 
» robe de peau dont il était revêtu et qui était recou- 
» verte de morceaux de toile : il conservait ainsi les 
» inspirations de sa muse et tes cliargeaït de notes et 
» de ratures. On raconte que Jean délia Casa , Jacques 
» Sadolet et Louis Bucœtelli , entre les mains desquels 
» cette robe tomba , se divertissaient beaucoup & ta 
» regarder, et qu'en l'année 1^27, la peste exerçant 
» ses ravages en Italie , ces trois personnages se reti- 
» rèrent, soit pour prendre du repos , soit pour se 
» mettre à l'abri de la contagion , dans la maison de 
M campagne que le premier d'entre eux avùt k Mugetio, 
» et y portèrent celte même robe pour la contempler 
» tout à leur aise. » 



U existe sans doute à Lyon des personnes très-ba-' 
biles au jeu d'échecs; mais y en a-t-il en ce moment 
de la force de celte dont parle Pasquier , Recherches 
de la France y liv. IV , chap. 3i ? Après avoir annoncé 
que , quant à lui , il ne savait que ta grammaire et 
rmn la rhétorique de ce jeu , il continue ainsi : « Bien 
» vous diray-je avoir veu un Lyonnais oster toutes les 



DiailizodbvGoOglc 



» pièces d'honrieur , et ne retenir que le roy avec ses 
u pions, desquels jouant deux fois contre une, il rap- 
» portoit la victoire contre de très-bons joueuis. Je luy 
» ay veu mettre un anneau sur un pion , sous cest« 
» stipulation qu'il ne pourroit mater le roy qu'avecques 
» ce pion ; une autre fois passer plus outre, et mettre 
» encores un annea« autour d'un pion de son adver- 
» saire , à la charge qu'il le forcerait de le mater arec^ues 
» ceste pièce; et en l'un et l'autre jeu rapports Tictoire 
» de son opinion, contre un homme qui n'estoit point 
M mis au rang des petits joueurs. » 

ÀDDiTioir ponn u page 45 de ce toluhe. 

Le P. Monet (i) a eu une singulière imagination sur 
l'ëlymologie du nom de Foarvière : il prétend que cette 
montagne sur laquelle Lyon exista d'abord , fut nommëe 
autrefois Corvièrt ^ qui était la traduction du nom cel- 
tique Lttguiunum ou LugàuRum^ monta^ine ou colline 
des corbeaux (2). Voy. le P. Màieslrïer , Ebge Ats/o- 
rf^ae de Lyon , pag. i5. 

(1) Philibert MoDct, j^fuite, né k la BouDerille ea Savoie j en 
l566 , profeueur, pendant de longnei annëea, au collëge de la Tri- 
nité à Ljoa , oik il e<t mort le 3i mars |643, auteur d'un kafti grand 
nombre d'ouvragei dont la plupart «001 relatifs à la grammaire et 
qui ont eu de la réputation. 

{i) Cette explication du «euï orl^naire de lag^anum est ait- 
ancienne. On la trouve , arec le récit du fait qni aanit donné lien 4 
une dénomination auagi bitarre , Àana le traité iti tUavet , attribné . 
à Plutarque , dont l'auteur , quel qu'il loit , s'appuie sur le témoi- 
gnage de Clitopbon au Ireiziè/ne Hure de la Fondation dei viUes. 
Nous indiqnerooj dam un article tpëcial beaacoup d'antrea étyiAo- 
logiei dn ninM lumi , «ujet de tant de conjectorei pina un .raoiai 
probable*. 



:,, Google 



C 227 ) 
BULLETIN BffiLIOGRAPHIQUE. 



Notice historique et slalislique du canton de St-Sjrm- 
phorien-le-Chdfeau , armndîsseinent de Lyon , 'à.é~ 
parlement du Rhône, par NiooUa-FTançoiB Cochard, 
avocat en.la cour royale de Lyon , memlire de l'aca- 
démie des sciences , belles-lettres et arts de la même 
ville , etc. , avec cette épigraphe : « Il faut s'attacher 
» à l'histoire de sa patrie , l'étudier , la posséder , 
» réserver pour elle les détails, et jeter une vue plus 
» générale sur les autres nations. » Voltaire , Pyrrho- 
ttisme de l'histoire. Lyon , imprimerie de J. M. Barret , 
place des Ter/eaiiK, 1827 , in-S.* de 3)6 pages. 

Tirage ^ part de cette Notice insérée dans les j4rchives 
du Rhéne , tom. IV, fg. tS&-i5a; 220-341 *, ayS-ago ; 
588-406; 5i2-52i ; tom. V, pag. 50-36; J26Tf44i 19a- 
210 J253-268} 321-3395 4o5-42oi et tom. VI , pag. 26- 
40 ; 86-g6. M. Cochard a ejoaté k ce tirage 6 part deux li- 
thographies : la première ofiwit le portrait de Pierre Girardy 
cardinal , natif Ax St-Sympborîea-le-Chdteaa , mort à 
ATÎgnoB 1« 9 septcfltlire i^iS ^ et la Bcoonde reipt'ésetfbot 
VÈ^ise de St^ympboriMt-U-Çhdte4Zu , vue du «dté du 
nord. 



Notice sur Daniel Samiiai, —. Imprimerie de J. M. 
Barret , in-ë>** de 11 pagt». 

Tirage & part de cette Notice signée Z at insérée dans 
les ^retûvea du Rhme f toia. Yl , pag. 77-S& 



i:,,GdOgIf 



("8) 

Cenni sulNnlroduzione , etc. — Notice sur l'introduction 
des chèrres du Thibet dans le Piémont , leur rë^me et 
leur mélange avec les chèvres indigènes. Discours de 
M. Matthieu Bonafous , lu dans la séance de la so- 
àéUi royale d'agriculture du 3 octobre 1826, avec 
cette épigraphe : 

H«c qooqne non cora nobû lerior* toendte , 

Nce minor umu crit. 

ViBG. Gaorg. I. nL 

Turin , Chirio et Mina , 1827 , ïn-8.' de 35 pages. 

Cette brochare , due à notre compatriote , M. Matthieu 
BoDafous, directeur du jardta des plantes à Tarin, est 
un nouveau titre qu'il ajoute à ceux qui lui assurent déjà 
l'estime et la reconnaissance des amis de l'agriculture et 
de lYcoaoïnie rarule. Elle est écrite en italien et méri- 
terait d'être traduite en français par l'auteor loi-inêine. 



Défense du Précurseur , journal politique , littéraire , 
scientifique , industriel et commercial de Lyon et du 
Midi, prononcée le 29 juin 1827, à l'audience de 
la chambre des affaires correctionnelles du tribunal 
de Lyon , par M.* Guerre , avocat , suivie de la 
plainte' et du jugement de première instance , avec 
celte épigraphe : E pur si move. Lyon , imprimerie 
de Brunet, 1827 , in-S." de 74 pages. 

11 nous est d'autant , moins permis de juger le fonds et 
les doctrines de ce plaidoyer, qni touche d'ailleurs à des 
matières que votre plan nous défend de traiter, que la 
cause i) laquelle il se réfère est actuellement portée par 
appel devant U cour royale de Lyon et que nous devons 



DiailizodbvGoOgle 



( 229 ) 

attendre atec respect la décision ' des ma^trats sapé- 
lieurs ; mais Doits pooTons dire qne sans le rapport litté- 
raire , soQS le rapport de le Gomposîtion et du taleut , le 
discours de M. Guerre mérite d'être remarqué, et qu'il 
est cent fois préférable b celui que M. Dupia a prononcié 
k Paris dans l'affaire du Constitutionnel, et dont les extraits 
jtubliés aTec profusion sont farcis de tant de lazzis , de 
pasquioades et de plaisanteries triviales et de mauvais ton. 
U se peut qne la cause soutenue par M. Dapin exigeât 
moins de gravité que celle qoe M. Guerre avait k défendre ; 
-mais il est des bornes qn'on ne doit jamais fruichir , et 
c'est manquer de mesure et de goût que d'aller jusqu'au 
burlesque et à la bouffooneiie. M. Dupin est un de ces 
hommes qui, s'étant une fois concilié la faveur et l'amour 
d'un parti , peuvent tout se permettre impunément, comme 
ces acteurs chéris d'un aveugle public , qui abusent de 
l'engouement qu'on a pour eux , et saut souvent applaudis 
avec plus de force lorsqu'ils méritent davantage d'être 
sifElés. L'ouvrage de M. Guerre , composé et publié en 
province , ne produira aucune sensation : celui de M. 
Supin , an contraire , est et sera pr6né , exalté comme 
un modèle, ^ilii Jkmam nerentur , alii obtinent. 



Prospectas. Lettres dt' S.- François Xavier , traduction 
nouvelle et complète , précédées d'une notice sur la 
vie du saint et l'imlitut dés jésuites , par M. Â. F. 
a vol. in-a." de 5 à 600 pages (i). Lyon, Louis 
Perrin , in-S." de 4 pages. 

(1) Od ■ooflcrit i Lyon , chez Liouis Perria , imprîmear'Iibraire , 
Tue Mercière , ii.° 49 1 <t à Parîi , au bnreaa du Mémorial calho- 
ligue , me Cassette , d.* 35. 

lie prix dei goQscriptïoni îuicritei avant le i ." octobre prochaÎB , 
sera d« 8fr. pour Ut a vol. papier ordinaire, et de 16 fr. pour U 



=dbï Google 



C 23o > 

Il n nittait.ife «eslottreB ^e tlsnx tndaeticna iiic«m- 
plëtes et d'uD %tjle Bunané : Vmae publia en 1628 , cbec 
Sé^tien Crua«!si, contenant 48 lettres , et l'antre publiée 
en 1669, chez Oeoi^ Josae , à Paris, et dae à Lenia 
Ibelly. 

La noaVeUe venîon contiendra 145 lettnei. Elle sera 
accompcgn^ Ae plaùeun piëc^ importantes qai appar- 
tiennent & l'histoire de S. François Xavier, d'ans table 
raisonnée des matières et d'une table alphabétique des 
noms propres. Des notée historiques et gëograpkî^e* se- 
ront répandues dans les deux volumes poar facilitiEr l'in» 
telli^nce d« texte. 

Jiom» faisons des vœux. p«ar que cette entwprUe s'eté- 
cnte , et qu'elle tiuoe tout ce que promet le prospectas. 



Xa France propinciale. Revue mensuelle. Histoire , sta- 
tistique , sciences appliquées, littérature, beanx-arts, 
avec celle double épigraphe : Union et tolérance. — ^ 
Le vrai sage a le caractère indépendant. ^J3i£'/. de 
faaui. Tome I." de la 3.' série. Juin 1837. Lyon , 
Ayné frères , Chambet fils , L. Babeuf et Laurent , 
in-S." de 96 pages. ( Imprimerie de Coque ). 

C'est le i»«raier n." de V Indépendant réduit an format de 
l'in*4.° et devant parattre dt^énavant par livi-aison de six 
feuilles dtaqne moi», an lien de paraître par finùlle , comme 
il l'a firit jveqn'aa mois de mai dernier, trois fois chaque 
semaine. Ce n.' contient Y Averlis$ement de l'éditeur ( M. 
Morin } , et les articles saivans : Siluation progressive des 
forces de la France , par le baron Charles Dupin ( par le 

papier T^lin , payable par moitié lors de la livraisou de chaque * o- 
liUM. Le preinier f oluiM paraîtra dons le coarast île décembre , et la 
aecMul dans le courant d« férrier prochain. 



DiailizodbvGoOgle 



( »3i > 

-même M. Monn) ; 'SUtlistigue indaatrùRe; ta GoU/v Kt- 
téraire pendant le» quatre premiers sïèciet de Père chrti- 
lienne ( par H, Cfaurles Durant ) ; De ^ poésie natitmaie 
ai France ( par M. Alp. Rastaul ) ; Notice kistorùpte mr 
la vie et tes ouvrages de Barthélam Aiteau , principal du 
collège de la Trinité à l^o» , vert le milieu du XV!." 
tiicle ( par M. Gochard ) *, De Censeignxment- industriel a 
Ltyon ; Bulletin bibliographique ; Eloquence du barreau. 
Second plaidoyer sur cette question : le juif français doit- 
il être goiMDis h pr^tM- le aennent more juàaico ? par 
M. Grérrdeux , nvocat à ta cour royale de Nîmes; Lettres 
sur te midi de la France , par M, Carier , Américain ; 
Variétés et Mélanges. 

Le plan c!e la France provinciale est pins ^nda qae 
eelui de notre recueil , puisqu'elle embrasse la France 
entière et gne nous nous somtnes restreints à ce qui in- 
téresse notre localité. Nous reriendrons pi^bablemeut sur 
quelques-uns de ceax <k ses articles qui Mvtreot dans 
notre cadre. 



Discours sur tunîon des sciences médicales et leur itk- 
d^penâance rÀ^iproque , prononcé â l'ouverture des 
. cours de l'ëcole de médecine , établie près les feôphaux 
de Lyon, le i5 novembre i826,parM.K. delaPrade, 
membre du collège royal , ancien médecin de lliôtel- 
Dieu de Lyon , membre de l'académie des sciences , 
beHes-lettres et arts , de la société de médecine de la 
mânae ville , du jury médical et du conseil de salu- 
brité du département du Rbône , etc. , professeur de 
médecine clinique. Lyon ., imprimerie de Louis Pefrin , 
iSa?, in-8.* de 47 pages. 

Ce discoars n'ëtait point destina à l'impreuion ; mais 
comme les recueils përiodîqaes qui en ont rendu. (;orapte 



DiailizodbvGoOgle 



( a32 ) 

en ont diicnt^ leà propositions , qu'on l'a jo^^ diverse- 
ment , qu'il a donne lîea h in commentaires «t mêin« 
^ des réflexions critiques laea à' la- soeiété.de médecine, 
M. le docteur de la Prade a cm convenable de fixer les 
idées du pobltc sar- les opinions qu'il arait émises , eu 
les produisant au grand jour. 

L'objet de son écrit n'est point la réfutation du système 
de l'irritation ; mais en cherchant à établir que la phy- 
siol<^e ne peut pas servir de base à la médecine pra- 
tique , il a dû , comme il le dit lui-même , attaquer un 
système quia, par-dessus tons les antres, la prétention de 
ne faire de la pathologie qu'une dédnctîoa de la physio- 
logie. 

Le sujet qui , comme on le voit , est intéressant par 
lui-même , le devient encore plus , s'il est possible , par 
la manière dont il est traité. M. le docteur de la Prade « 
ennemi des ncAveautés, dëfend avec chaleur et conviction 
les anciennes doctrines , et les armes avec lesquelles il 
combat ses adversaires ^ nous ont paru toçt- h la fois 
brillantes et solides. 



H. le docteoT Monlklcon vient de fah\ier jui Supplément 
à la bibliographie de Chistoire médicale des marais t 
juillet 1827 , faisant suite à la deuxième édition de sou 
Histoire médicale des marais , Paris , Bechet aîné , août 
1827, in-8.° (Louis Perrin, imprimeur à Lyon ). Ce sup- 
plément est destiné b être joint au volume et en continue 
la pagination: il commence tt la page 629 et va jusqu'à 
la puge 585. On y trouve , sous le titre d'Examen de 
l'histoire médicale des marais, un extrait des jugemens 
que les journaux de médecine et autres recueils scienti- 
fiques ont portés sur l'ouvrage de M. te docteur Moafalcon ; 
extrait qui a aussi été tiré îi part. Viennent ensuite une 
table analytique et une tahte alphabétique géniale dfk 
TOlume. 



:,, Google 



( =33) 

Le même aatear fi fait réimprimer le frontispice <Ie son 
Précis de bibliographie médicale, îd-iS, avec la date de 
1827 , et avec un averti a se ment et quelques feuilles snp- 
plémeataires copteuaat de nouvelles Ubles et des additions 
et corrections. Ces divers supple'mens portent la totalité du 
Tolume à 553 pages, au lieu de 4^5. 

Les soins que M. Monfalcoa apporte k cordger et com- 
pléter ses ouvrages , est digne des plus grands ëloges. 



Parmi les notices dont se compose Is première livraison 
des Annales biographiques, faisant snîte à V Annuaire ne- 
crologiqae de M. Mahol , on distingue celle que M. Dngas- 
Montbel a consacrëe k Pierre-Edouard Lémontej. 



M. Bencbot , Journal général de l'imprimerie et de la 
librairie, n.° 60 , 28 juillet 1827, pag. 65o , nous indique 
la date du Discourt prononcé à l'ouverture de l'école se- 
condaire du Midi sur les devoirs des tnttiluteurs , par M. 
Molard ( voj. Archives , tom. V , pag. 3^5 ). Ce discours 
fat proDoncé le 30 vendémiaire an XIII ( 12 octobre 1804 ), 
Voy. le Bulletin de Lyon du 18 vendémiaire an XIII , et 
aussi la même fêaîlle du z8 ^ qui contient une analyse de 
ce discours. 



BULLETIN HISTORIQUE 

DO MOIS DE JUILLET 18*7. 



,*^ I. — La cour royale de Paris a entériné en audience - 
solennelle des cbambres réunies , les lettres patentes dé- 
fi. M. portant érection de majorât de pairie «n faveur 4* 



.DiailizodbvGoOglc 



( 'H ) 

H. le comte de Bastard , premier président de la cpar 
rojale de Lyon , et du duc d'AJbuË^ra , fils de fea M. le 
maréchal Sachet 

,*, 3. — L'académie de Lyop a tenn anjoard'bai , dans 
la salle de la Bourse, au palais St-Pierre, ane séance pu- 
blique : H. Pronelle et M. Legaudre-Héralj .ont prononcé 
leurs discoure de réception ; le premier avait choisi pour 
sujet le parallèle d'Homère et d'Hérodote; le second, les 
dispositions que l'ou doit apporter à l'étude des beaux- 
arts. M. Guerre a fait l'éloge historique de feu M. Rieassec, 
ancien magistrat (i) ', M. Trélis a lu un conte en vert 
intitulé les Deux .Amis on la Jument Borgch , et M. Dumas 
trois fables. 

j,% 4- — Mgr. Tharin , précepteur de Mgr. le duc de 
Bordeaux , Tenant de Nice , est reparti aujourd'hui pour 
Paris après aroir visité I» mus^, la bibliothèque publique 
et les principaux mo'namens de Lyon. 

^% Même jour- •— Ordonnance du roi , en date de ce 
jour, qui «pprouve le plan du chemin de fer de St-Etienna 
à Lyon , par St-Chamond , Bive-d&-Gier et Givors , et qui 
contient plusieurs dispositions relatives à l'établie sèment 
de ce chemin. 

,*, 5. — Ouverture , au palais St-Pierre , d'un coùi^' 
public et gratuit de physique, par M. Tabarean. Ce cours 
avait été interrompu depuis plusieurs années par la retraite 
de M. MoUet. 

«*, 6. ^ Dans la «éance de la société de géographie , 
tenue aujourd'hui à Paris, M. Becquey a transmis â cette 
société te Nivellement du Rhône depuis Jjyon jusqu'à son. 
emboUùkure dans la MéditerranAi , adressé par H. Cavene, 

{i) Voy, jtfchiyes , tam. ly , ^ag. a70. 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



( 235 ) 
tnspeclenr dirisionnaïre des ponts et chanssi^s. Il résulte 
dn tablean de ce niTellemeat , qoe depaîs ta prise d'eau 
du canal , établi comme point de départ dtt nivellement , 
et qui se Iroore au confluent du Rhône et de la Saône, 
la pente du Rhône est dé i6o métrés /^$ cent. , sa lon- 
gueur de 351,775 m. , et sa pente ipojenne par mètre de 
o m. 000,4855. 

«% 9. — Une ordonnance de la mairie y rendue en exé- 
cution de la loi dn 39 mai dernier, règle le mode dont se 
fera une partie de rèmpruut que la ville de Ljon a été 
autorisée à faire par cette toi. Les dernières souscriptions 
relatives ik ce premier appel , qui s'élevait k nu million , 
ont été reçues le 22 de ce mois. L'administration muni- 
cipale a été en même temps autorisée par uœ ordonnancé 
du roi b placer dana cet emprunt un autre million pria 
sur les fonds disponibles du legs fait à la TÎUe de Lyon 
par le major^éuéral Martin. 

,% II. — Mort de M. le comte Robert de Haccarthjr , 
maréchal de camp , ancien aide-de-camp de S. A. R> le 
prince de Condé , cbevalier de St-Lonis et de la légion 
d'honneur , etc. , etc. M. de Maocartby , frère dn célèbre 
prédicateur , se trouvait retenu à Lyon depuis quinte 
joi^ra par la maladie k laquelle il a succombé. La Gazette 
Universelle de t^on , dans sa feuille du 1 7 juillet , a con- 
sacré une notice ^ cet homme de bien , dont le nom et 
les actions seront inscrits dans nos fastes militaires et 
politiques. 

/, i3. — Arrivée à Lyon de M. de Chauvelin se rendant 
aux eaUK d'jUx. Pendant le séjour que l' ex-député de l'op- 
position a fait dans notre ville , environ deux cents de ses 
amis lui ont donné un banquet k l'bôtel du Nord. 



=dbïGooglc 



( 236 ) 

«% i5. — OoTerture , au palais St-Pierre , da cabinet 
d'histoire natarelle. Le public sera à l'avenir admis dans 
ce cabinet tous* les jeudis de onse heures k deux heures. 

,% 16. — Le R. P. Augustin de Lestrange , snpëriear- 
g^ëral de la Trappe , est décédé aujourd'hui dans .la 
maison de son ordre silnée il Vaise où il était descendu 
jeudi dernier k son retour de Rome. 

f% 30. — Les fonctions de censeur des ioomanx de Lj^n 
ont ëtë' confiées k M. Idt, professeur de likëtorique au 
collège rojal. 

,*, 24. — M. le chevalier DroTetU, passant par Lyon 
pour se rendre i. Paris , tf' visité le musée qui lui est rede- 
vable de plusieurs objets précieux d'antiqQités égyptiennes j 
il l'a enrichi, dans cette noUTeile visite, d'un rouleau de 
papjms , écrit en caractères hiératiques et orné de figures. 

^% M. le comte de Lanrencîn , membre de la chambre 
des députés et colonel dn 54'' régiment de ligne, vient 
, d'être nommé, par ordonnance du roi^ membre du conseil 
général da département du Rh&ne , en remplacement de 
H. Mognat de l'Ecluse , démissionnaire. 



ERRATA. 

Page i83, ligne 10^ ceintrés, Usez: cintrés. 
Page 191 , ligne 21 , rien de plus hant, lisez: rien de 
plus que ce qu'on a tu plus haut « quand |'al purlé. 
Page 196 ) ligue 8 , iSaS , liiez : 1837. 



D,=,i,z<,d.vGoogk"' 



BIOGRAPHIE LYONNAISE. 

■ ( XXIV.» ARTICLE ). 
NOTICE SDR FHANçOIS-FB^D^BIC LBHOT (l). 

L'habile statuaire François-Frédéric Lemot, dont le» 
beaux-arts ont eu récemment à déplorer là perte , était 
né à Lyon, dans la rue Noire , le 4 novembre 1771 , 
de Jacques - Fi-édérîc Lemol., maître menuisier , et 
d'Elisabeth Melon ; baptisé te 5 dans l'église paroissiale 
de St-Ni«ier, il eut pour palrain François de Los-Rios, 
libraire (2) , et pour marraine demoiselle Claudine Idt. 



(i) Nous sommes redevable d'une grande, partie des 
matérïanx de cette uotice i» l'obligeiince de M. Quatremèrs 
de QaÎQCj t membre de l'institut roj-al de France , s«crc- 
taîre perpétuel de l'académie des beanz-arts ; il l'ouvra^ 
intitulé : Mémoires hUloritjuei ^ relatifs à la fonte et À 
l'élévation de la tlatue équestre de Henri I^, par M. Lafolie , 
conservateur des monumens publics de Paris ; aux notices 
jtubliées par M. Artaud^ directeur dn musée de St-Pïerre , 
sur l'ancienne statue équtilre de Louis Xiy ^ à Lyon , et 
sur la nouvelle ; enfin noua n'avons pas craint de noua 
aider parfois de la Bio^aphie des contempor^s , par 
MM. Aniault, Jay , Soaj, Norvins , etc. en la rectifiant 
cependant sor quelques points. 

(3) Le libraire François de Los-Kios , né à Anvers ca 

1728, était venu s'établir & Ljon ea 1766. C'était un 

bommc d'un esprit fort original ; il est auteur de quelques 

productions facétieuses et de plufieurs ouvrages de bibli»- . 

Tome FI. iG 



i:.,GpOglc 



( 238 ) 
. Lemot élait à peine âgé de 1 2 ans , quand son père , 
ayant quitté Lycm pour aller demeurer à Paris , l'amena 
dans la capitale , et parvînt à le faire reoevoir à l'ëcole 
gratuite de dessin qui y était établie , rue des Cordeliers, 
BOUS l'inspection de M. Malhortîe (i). 

Doué des plus heureuses dispositions , mais fort in- 
certain , en entrant dans la carrière des arts , sur le 
genre qu'il ' lui conyenalt de suivre , une circonstance 
assez singulière vint bientât décider le goût de Lemot , 
et lui faire embrasser la sculpture. On raconte qu'un 
jour , étant allé visiter le beau parc de Sceaux , MM. Julien 
et Dejoux , qni s'y promenaient avec plusieurs auti'es 
artistes distingués , le trouvèrent dans le bosquet de la 
fontaine d'JSoie et de Scyîla , dessinant le fameux 

graphie. Ayant quitté Lyon pea d'années après le si%e , 
Û se retira à Matines , où il est mort le 24 uorembre 1820 , 
dans an état aaseï près de l'indigence. On pent voir, au 
sujet de fea de Los~Rios , les Archives historiques , tta- 
tistiqttes et tiltéraires du département du Rhàne , tom. IV , 
pag. 69-71. 

(1) Cette école gratuite de dessin avait été établie h 
Paris en 1767. Le roi en était le protecteur; elle était 
ouverte k 1 5oo élèves ^ à qui Ton enseignait les principes 
élémentaires de la géométrie-pratique , de l'architecture , 
de la coupe des pierres , de la perspective et des dif- 
férentes parties du dessin, comme la figure, les animaux , 
la Heur et l'ornement ; c'était enfin , comme on le voit , 
une école en faveur des an* et meiiers. M. Malhortie y 
qui avait l'inspection des études , était assisté de troi« 
professeors et (l'un pareil nombre d'adjoints : l'école existe 
encore aujourd'hui , rue de VEcole de Médecine , n.* 5 , 
tous la direction de M. Perrio , peintre du roi , membre 
de l'ancienne académie de peinture et de sculpture. 



DiailizodbvGoOgle 



(359) 
Hnenle gmloh (i) du célèbre Pierre Puget Après dif- 
férentes questions que lui firent ces Messieurs , et aux- 
quelles il répondit avec autant de naïvelé que de justesse , 
MM. Julien et Dejoux délibérèrent un instant pour sa- 
voir lequel des deux se chargerait de l'intéressant enfant. 
M. Dejoux lui proposa alors d'e^er à son école , et 
le petit garçon accepta bien vile, en protestant de sa 
reconnaissance avec infiniment de naturel. 

Les progrès de Lemot furent d'une rapidité dont on 
a peu d'exemples. Il y avait à peine quatre ans qu'il 
travaillait sous la direction de M. Dejoux , lorsqu'en 
1790 , il osa concounr pour le grand prix de sculpture. 
lie sujet proposé par l'académie était le Jugement de 
Satomon j le bas-reliéf présenté par liemot , âgé seu- 
lement de 19 ans, réunit la pluralité des suffrages, et 
la couronne lui fut décernée. Dn semblable succès , obtenu 
dans un âge aussi tendre , ne pouvait manquer de faire 
sensation , et il en produisit en efiêt une très-grande. 
Toutes les conversations , à Paris'comme à la cour , 
s'en occupèrent. La reine de France , Marie- Antoinette , 
voulut voir le jeune lauréat ; il eut l'insigne honneur 

(i) Cet Hercule, de 7 k 8pieds de proportion , était 
représenté ^ demi-caDché , se reposant sur sa massue , 
et s'appuyant sur un bouclier , an centre dnqnel l'artiste 
avait placé trois branches de lis , par allusion aux armes 
de France ; il tenait dans sa main gauche trois espèces d« 
pommes avec lesquelles Hercule endormit le chien Gerbërci 
Cette belle figure , oÏl la souplesse de la peau était expri- 
mée d'une manière admirable , avait été' pendant loag- 
temps dans l'avant-çour du cbâteau de Sceaux ; elle fut 
ensuite placée & l'extrémité de la grande allée du ly>squet 
i'Eole et de Scella , et lui servait de perspective. 



DiailizodbvGoOgle 



( 24o ) 

de lui étie présenté , alnâ qu'au daupfaîa , et la même 
année il partit pour Rome en qualité de pensionnaire 
du roi. 

Tout le monde connaît Salomon , et la sagesse de 
l'arrêt qu'il rendit à l'égard d'un enfant léclamé par 
deux femmes. La peinture s'est plusieurs fois emparée 
de œ terrilde et pathétique sujet ; mais te célèbre 
Poussin est le seul qui l'ait su traiter. Le tableau de ce 
grand peintre lait partie de la coltect'ion du Louvre; 
quoiqu'il ail été souvent gravé , il est encore beaua>up 
de personnes auxquelles il est entièrement inconnu. 
Dans ce tableau , SalomoD , assis sur son ti-Ane , lait 
face au spectateur. A sa droite est un de ses soldats au- 
quel il ordonne de partager en deux le corps de l'enlânt 
réclamé ; les deux femmes ont un genou en terre et 
occupent le premier plan du tableau. La bonne mère est 
auprès du soldat , qui tient l'enfant par la jambe droite , 
et va le partager avec son glaive ; elle élève les bras , 
et semble crier à Salomon de suspendre son arrêt. La 
mauvaise mère , au contraire , étend le bras droit vers 
le soldat , et parait le presser d'ejt,GCUter l'ordre du roi. 
Quelques autres Israélites , hommes et femmes , sont 
groupés sur les cêtés du tableau ; et des seize ligures 
qui le cogiposent , il n'en est pas une qui n'ait l'expres- 
sion convenable à la scène déchirante qui y est représentée. 
Dans le bas-relief de Lemot , Salomon , tes deux 
femmes et le soldat sont sur le premier pbn. Le temple 
ou le palais est coupé dans sa longueur , et Salomon , 
assis sur son trône , est vu par côté. La mauvaise mère 
lui présente l'enfant , et semble souscrire avec empres- 
sement à l'arrêt prononcé, tandis que la bonne mère 
paraif muette et plongée dans la plus vive douleur. 



DiailizodbvGoOglc 



(241) 

Plusieurs Israélites sont groupes autoar du Irûne âe 
Salomon ; dans le fond du bas-relief règne une galerie 
élevée , dont les entrecolonnemens sont occupés par 
d'autres Juifs, spectateurs. L'ouvrage de Lemot présente 
environ trente-six figures , dont le dessin un peu lourd , 
les têtes peu expressives , révèlent assez l'âge où l'auteur 
exécuta ce morceau , qui , d'ailleurs , fit concevcùr des 
espérances brillamment réalisées dans la suite. 

Depuis près de trois ans Lemot poursuivait paisible- 
ment à Rome le cours de ses études , quand le trAne dn 
malheureux Louis XVI , renversé dan» l'affreuse Journée 
du lo août 1792, fit place à 1a^ république. L'histoire 
a dit assez de quel ceil furent vus dans les cours étran- 
gères , et par toutes les nations de l'Europe , les épou- 
vant^les changemens opérés aloi-s dans les institutions 
de notre pays. Le pape Pie VI et les peuples de ses 
états ne s'y montrèrent pas plus favorables ; aussi l'am- 
bassadeur de la république française (i) fut-il h peine 
arrivé dans la capitale du monde chrétien , qu'il ne 
tarda pas à voir le mépris et la haine qu'on y portait 
au caractère dont il était revêtu. Insulté par la popu- 
lace de Rome presque chaquej fois qu'il sortait de son 
hôtel , il fut , le i3 janvier 1793 , poursuivi à coups 
de pierres jusqu'à l'entrée de là maison' du banquier 
Mone//e,ei bientôt unpcrruquier l'y frappa d'uncoup de 
rasoir dans le bas-yentre , dont il mourut trente-quatre 

(i).Hugoii de Basseville , littérateur et jpnrDalÎBte , an- 
cien collaborateur de Mallet-Dnpao , pais de Carra. Bas- 
eeville est auteur d'un pr^is historique sur la vie du 
genevois-Lefort t principal miiùatre de .Pien-e-le-Graod, 
empereur de Ruaaie ; il a composé encore qneltjueB autres 
ouvrages > et il était membre de pluaieurs académies* 



=dbïGooglc 



( a40 
heures après. Non contente de cet excès , la populace se 
porte sur-le-champ à l'académie de France et y met le 
feu ; elle maltraitt! horriblertient , toys ceux des élèves 
qu'elle rencontre , et ces jeunes gens , au ntHnbre des- 
quels Citait Lemot , sont obligés , pour mettre leur vie 
en sùretë , de se réfugier d'abord à Naples et ensuite 
i.Flçrence. , , _, 

Arrivés, dans cette dernière ville, dénués de tous 
moyens, et craignant aiéme de rentrer en France, 
ils essayèrent de s'adresser à l'etivoyé de-la république (O 
au grand duc de Toscane , afin d'en obtenir des se- 
cours i mais celui-ci n& pouvant faire que très-peu de 
ce qu'ils désiraient , engagea . Lemot k se rendre à Paris 
pour y solliciter du gouvernement une pension capable 
de permettre aui malheureux élèves de l'académie d'ache- 
ver leurs études en Italie. Malgré les dangers de toute 
espèce que présentait cette entreprise , Lemot n'hésite pas 
k se mettre en route , et il arrive à Parii au moment où 
s'organisait la réquisition des jeunes gens de 1 8 à aS ans. 



(i) François Cacault, ancien pro^saeor àe t 
tiques à l'école militaire , ensuite secrétaire des commsa- 
demens de M. le maréchal d'Aubeterre , pois flCcrétuire 
d'ambassade ^ Naplos. Au coiamencement de la révolu- 
tioD , il fut chargé d'aSaires de France h Naples ' et ^ 
Gènes ;' àprèS' l'assassinat de BasseviHe , il passa à l'am- 
bassade de Rome, etparrinti cbnclure la paix aVec le 
pape -Pie Vjl. De Kome , il" flit envoya par le gouternemènt 
^Florence, etiionnn^jeb 1798', dépnté^ de I* Loire in- 
férieure au eonseil de» cing-ceats. Après le 18 bminaire , 
il fit' partie du noiireau corps législatif , et fîit bientôt 
envoyé à Rome en qualité d'ambassadeur j il y resta deux 
«ns . et fat remplacé, en i8o5, par le cardinal Fescb, 
oncle de Bonaparte. 



bv Google 



I 



< 243 ) 

Envelo^ dans cette mesure^ à peme Lemot eut-II le 
temps . d'oblenif pour ses camarades l'avantage qu'il ^taît 
venu sollîditer , et bientôt il fut obligé de partir pour 
l'armée que le général Pichegru commandait sar le Rhin- 
Il y prit du serviœ dans l'arme de l'artillerie , et il ^tait 
aux avant-postes de cette année, quand, en 179^, lui 
arriva l'ordre du gouvernement de se rendre à Paru , 
afin de concourir à l'exécution d'une statue colossale en 
bronze , représentant le peuple /rançah , sous la ligure 
d'Hercule, Cftttei statue , qu'on avait le projet d'ériger 
sur le lerre-plain du pont-neuf, devùt avoir cinquante 
pieds de proportion > Lemot en fit le modèle ' en petit , 
qui fut adopté par un jury , mais des circonstances qui 
nous sont inconnues , s'opposèrent à ce que le monument 
fût exécuté (1). Xie statuaire relira dui moins de ce projet te 



{i) L'érection de ce' moiluineiit avait élè prop(>«A par 
le peintre Datid k la conventiod nfttiôDBÏe , dans la séancs 
dv 'f noveoaBrt '795. '. ■ ' 

M Que oetU iniAge , dlBBit41 , imposante par son carae- 
» tel», de Cofcff ét^'^e simplicïtrf ^ pti^e' ^crit eo gros 
Mc^racftres^ siir eun front ,;Zunuàre; .sqr w poitriue , 
M natufe , yénté i sar se« t>^l, fbrce, courage! que .sur 
» l'une de ses mains , les figures de la Liberté et de l'Égalité^ 
» serrées l'une cbritrë radlre , et prêtes, à parcourir le 
». monde, ibonAreBt &'touS"qH'elleB ne repesent qae sur 
»■!« gwie -et la vertu da. pABple ! que cette tn>ge du 
f> peuple ideàout,' tienne dans «on. antre main celte massue 
n-.terrUde.dont' les anoieiiB arùaient leur Hercale ! C'est à 
M swwà ëleven sn tel monomeot j les- penpies ^i ont 
j» Aitké là libfetté Su ont élevé de semblables. » 

de nMMUMMut, dont le bronze devait être Jaurnipar 
ia yfictoira^ fat- décrié par la convéntioa daaa la séance' 



=abïGoOglc 



( =44 ) 

précieuse avantage ^e faîrfi de l'art Ae la lonte une étude 
particulière , apprefoodie , et qui lui fut j plus tard y ' 
d'une très-grande utilité. 

Sous le gouvernement du directoire , Lemot fut clargé 
de faire , pour la salle du conseil des cinq cents , le modèle 
en plâtre de la statue de I^uma PampUius , et , sous le 
consulat, il fit, pour las^ledd tribuaat, au palais-royal, 
une statue en marbre de C/cVron , au m<Hnent où le 
célèbre orateur , muni des preuves de la conspiration de 
Catîlina , dévoile au sénat toutes les ramifications de 
cette odieuse trame. Cette belle statue avait s^t pieds 
de proportion. Il fut uicore chargé , sous le consulat,- 
du modèle en plâtre d'une «tatue de Léanidas tmx Ther- 
mopyles , pour la salle des délibérations du sénat con- 
servateur , et 6t , pour le vestibule du palais , un : 
bas-relief en pierre de Liais , représentant deux Renom- 
mées , dont on .admiçe lfi,styJe et le dessin. 
. Scjus le gouverpemen): iiRpécia! , il 6t ^ pour la sallei 
des séances du corps législatif, lesjnodèIes.«D plâtre àt^ 
slatuesK de. Lycurgue tp.àe:. Brufas ,, toutes deux desix 
pieds de proporticx) , et< da^ lesquelles; - les connais—- 
seurs reii)arquèrent une sàtagulière énerve de caractère," 
de la grandeur et -de la -correction dans le dessin, et 



(tu 17 norembre 1793 , mais avec bn Itfget cbangement. ' 
David voulait qa'oa lût bor les br4e delà statuent ipols 
force , courage ,- la cotivsntibii décréta qii'oti lirak lar les 
braa le motjbrce^ et «nr' ict munis le mat iravail. La- 
déclaratîoa des oifoit» de l'homme , l'act* constitutionnel - 
gravé sur l'airain > la. médaillé dti lo aoik'«t le décret, de- 
là conveatioti devaient être déposés dans la massue. Ton* 
les artistes de la république âaient appelés h .cqucdnrir. 



DiailizodbvGoOgle 



( =45 ) ; 
des draperies d'un style exœlUnt. Il fit encore pour 
la triliune do corps lé^statif un bas - relief allëgo- ■ 
rique, en marbre, d'une cooipositioD très-bien or- 
donnée. Le buste de la Uterlé , posé sur . un socle 
élevé 1 occupe le nùlieu' de cette composition ; au-dess^u» 
est un médaillon présentant l'image de Janus ; deux 
figures de femmes, de grandeur naturelle ,-la Renomma 
à droite, et \' Histoire à gauche, publient et transmet- 
tent aux siècles à venir les hauts laits de la république 
française ; enfin deux enseignes militaires , surmontées 
d'un coq aux ûles déployées » ornent îe fond de cebas- 
relief qui , tout à fait dans le goût du célèbre Jean 
Goujon t passe avec raison pour un des plus beaux mor- 
ceaux de notre artis^. 

La haute réputation que Lemot, s'était acquise par ces 
différas ouvrages [, /lui fît ouvrir les portes de l'institut 
au commencement de l'âinnée i8o5. 11 y remplaça 
M. Julien , statuaire d'une grande. habileté > auteur des 
m^gnifiqi^es statues de La Fontaine et du Poussin (t) ; . 
il avait pour concurrens WA, Chaudet , . CartelUer > 
Gois père , Bojchot , Lecomte et autres artistes d'un 
vrai mérite. Après avoir obtenu , àdeux scrutin? succes- 
sifs, le même :nombre de suffirages.,. Lemot et M.^Chaudet. 
furent ballcriiés , et le sculpteur lybonek Verap^vCa de - 
cinq voix. i ■ . f .: ^ 



if.) Pierre ,Jnlie^,,i^< , à, ^trPf»l'ePi;P'*s da.Puy en- 
Velaj , ne doit pas £tre coasi(|4r^. c<oi]|)ioe; étranger à la- 
ville de hyoa ; il y çqo^eiiça «es.^tudea.dans la ctatoairç , 
SODR le sculpteur Per^ache > l^qu^ l'eii^voja ensuite V 
Paris auprès de Guillaume Con^to^ , Afu les cxceUen*. 
conseils aobeTèrent de..lefonaer<..j. : . •,, ■■ 



=dbïGooglc 



( 246 -) 

IWs l'ann^ 179g , Lemot et M. Chaudet avaîenl é^ 
charge par le gouvernement consuUtîr« de l'exécution 
d'un Char de la Victoire. Ce mcmument devait être 
érigé sur la (^ace deS' Victoires , à fans , tn remplace- 
meitl de la statue p^stre de Louis XIV « renversa 
par suite du décret de l'assemblée nationale législative , 
en date du r4 août 179a (i> ; mais différens motifs 
ayant fait préférer d'orner la pbce des Victoires de la 
statue colossale en bronze du général Desaix (jz) , tué 
à Marengo , le talent de Lemot fut seul employé pouE 
le Char et pour les deux figures de la Victoire et de 
la Ptùx que l'on voubit ' ajouter aux quatre clievaux 
antiques du portail de l'église St-Marc , à Venise, 
montés sur l'arc de triomphe de la place du Carrousel. 
Ces trois morœanx , en plomb doté , et que la chute du 
gouvernement impérial a fait disparaître , furent mis en 
pUce vers la fin de l'anhéft i'8o8. 

Vers le milieu de l'année 1810 , il lerAiina riimnense 
bas-relief qui remplit le tympan du fronton du Louvre 
dp câté-de St-Oermain l'Auxerroîs. Ce magnifique ou- 

(t) Le considérant &k ce décret est aïusi conçu : 
■ L'ftssemMée Dationale^ considérant que les principes sacrés 
» -de/l» liberté et dfl l'égalité ne permetlebt point de laisser 
M pins long-temps boub les jenx du peuple français les 
M monamenB élevés ^ l'orgneil , au préjagé et à U tyrannie ; 

» Considérant que le nronse de ces monnmens •, converti 
»en canons, gervirà utetemftit à 1* défettse de la patrie , 
«'décrite qu'il y a urgence. » ' ' 

.{2) Cette statue était de M. Deféa-i ; etcomptètement' 
ntae ; le paMiC de Paris en fut tclléinent clioqué , qu'on' 
né tftrdft pas , du temps lâëmé dé l'eMpire , de la falr» 
dcBceodre du piédestal sur' lequel elle avait été'placée.. 



DiailizodbvGoOgle 



4 ^ ""^^ ^ 

vrage, qui-fut, comme tout le monde lésait, Séiî^é 
par le jury pour le grand prix-décennal , oSre 24 mètres 
de longueur sur 5 de hauteur. « Il repr^nte les Muses, 
»' dit le JI/oRjV^ar de l'époque, célëbi'ant la gloire du hércw 
u proledleuF des arts , et auquel ils doivent l'athèvement 
D du Louvre. Le buste colossal de l'empereur occupe la 
» partie supérieure du fronton ; il pose sur un dppe, 
ïi au pied dUqu^ est assise la fîgure de la Victoire , te- 
» nani des palmes, et des couronnes. De chaque cAté sont 
».les Mûsea partagées en deux -groupes. Minerve les 
« invite, à célébrer ce nouveau bienfait et ce nouveau 
i> titre de gloire. Â gaudie du spectateur est Clio înscri- 
». vant sur le cîppe, avec le burin de L'histoire^ le nom 
» de Napoléon. Derrière elle, Melpmnén'et Calliope, 
V se tenant par la main , semblent prendre part à l'action 
a de Ctiô , tandis que Polynmie , enveloppée de son 
» matUeau , à ta manière antique^ médile sur cet heu-. 
M reux événement , et qu'Uranie indique du doigt , sur 
» un globe céteste posé sur ses genoux , la constellation 
» du lion , époque de la naissance de l'empereur. A 
» droite du spectateur , Mine^e , tournée vers l'autre 
)> groupe , est . élevée sur nn des degrés du cippe.' 
» Therpsicore et Euterpè obéissent k la déesse par des 
» danses et des chants de reconnaissance et d'admira— 
H tion. Erato , inspirée par L'Amour , son Génie parlî- 
» eulier , fait résonner la lyre que Thalie écoute avec 
j> émotion. Les deux angles parallèles du fronton sont 
» occupés par deux Qénies, dont l'un tiwit un caducée, 
» l'autre un flambeau j et tous deux une guirlande de 
» fruits et de îaurier , doitt ils paraissent vouloir décorer 
■» le 'moaumrnt. » 
- Tous les connaisseurs sont d'dccord sur 'la noblesse et 



DiailizodbvGoOgle 



< 248 ) 
ta simplicité de style qui régnent dans ce bas-relief, sur 
le bon goât des ajustemens , sur la belle expression 
des tètes, enfin sur l'ëlëgance et le fini dn travail , 
mérite fort grand , mais qu'on ne peut guère appré- 
cier à la distance de 3o mètres où l'ouvrage est plac^. 
A l'ëpoque de la restauraHon , ce monument subit un 
changement lëger , et qui ne fit rien perdre au sens 
que présentait le sujet du bas-relîef. Le buste rotossal 
de Bonaparte fut transforme en celui de Louis XIV , et 
le nom de Napoléon ef&cë du cippe. Quoiqu'on ne 
puisse refuser h Bonaparte la gloire d'avoir très-gran- 
dement prol^g^ les arts , on ne peut nier non plus que 
les arts doivent encore davantage à la protection' de 
Louis XIV* D'un autre côté, Bonaparte, à l'époque 
QÙ fut fait le bas-relief, n'avait point achevé le Louvre i 
il en avait seulement fait regratter la façade sur la 
place de St-Germain t'Âuxerrois et celle sur le pont 
des arts, et fait continuer les ornemens et les sculp- 
tures des façades sur la cour. C'est sous le règne de 
Louis XIV qu'ont été construits les trois grande corp» 
de bâtimens qui ferment le Louvre au nord , au midi 
et à l'est , et , à ce titre , le buste du grand roi méritait 
bien mieux que celui de Bonaparte de figurer sur le 
principal fronton de ce majestueux Milice. 

Feu de temps après l'achèvement du fronton du 
Louvre , M. Chaudet , qui remplissait à l'école des 
beaux-arts de Paris ta place de prt^esseur de sculpture , 
vint à mourir , ' et , par décret impérial do 8 septembre 
1810 , Lemot lui fut donné pour successeur. Dans cette 
même année , l'académie de Lyon lui fit lliooaeur de 
l'admettre au nombre de ses membres assodés. En i8i i , 
il 6it chargé de faire la statue de Murai i il le repré- 



DiailizodbvGoOgle 



c 349 ) 

senta dans le costume de grand amirai ^ et sut- donner 
k la figure de ce guerrier , l'un des plus beaux homnaes 
de l'époque , un caractère plein d'héroïsme et beaucoup 
de noblesse et d'élévation dans le maintien. Afin d'in- 
diquer d'une manière positive la dignité de grand 
amiral dont Murât était revêtu , 11 imagina de donner 
à la garde de l'^pëe la Tonne d'une proue antique. Vers le 
même temps à peu près , Lemot eut à s'occuper des 
sculptures de l'arc de triomphe construit sur le pont de 
Châlons-sur-Marne , et qui , dans la campagne de i6i4i 
a été détruit par les armées russe et prussienne. Indé- 
pendamment de tous les ouvrages dont il a été parlé 
jusqu'ici , on lui doit encore le buste colossal du fameux 
Jean Bart , qu'il fut chargé d^exécuter pour la ville de 
Dunicerque , ainsi' que te modèle en plâtre de la statue 
du général Corbinau , aide-de-camp de Bonaparte , tui 
à la bataille d'Iéna. Cette statue devait ^ avec celle de 
quelques autres généraux français , servir à la décora- 
, tion du pont Louis XVI. 

Après la j:hute du gouvernement impérial , et dès 
l'arrivée à Paris de S, A. R. Monsieur , frère du roi , 
la garde nationale parisienne avait exprimé le vœu de 
voir rétablir sur le pont neuf la statue équestre en 
bronze de Henri IV. En conséquence , le conseil mu- 
nicipal de la ville de Paris , dans ses séances des iS , 
32 et 23 avril if{i4 t délibéra et arrêta que la statue de 
ce bon prince serait rétablie sur le terre-plain du pont 
neuf, et que, pour subvenir à la dépense, il serait 
ouvert une souscription dans toute l'étendqe du ^yaume. 
Cet arrêté fut soumis à S. A. R. Monsieur , qui daigna 
y donner son approbation , et sur-le-champ se forma 
qn conûté ccoDposé des hommes les pl^s recooiJnandaUes 



DiailizodbvGoOgle 



( aSo ) 
de la capitale. Ce comité , pi-^id^ par M. le martjuis ^e 
Barbé Marbois , et dont M. de la Satie , préfet de la 
Hauler-Mame , fut d'abord le secrëtaire , s'empressa de 
dioisir Lemot pour l'exécution de la statue. Le devis que 
présenta cetui-d fut soumis à la classe des beaux-arts par 
l'intermédiaire de M. Suard , et la classe , en approuvant 
tous les articles de ce devis , donna pareillement son ap- 
probation au choix que le comité avait fait de l'artiste (i). 
Le marché entre Lemot et le comité , fut donc passé 
le 3 janvier 18 15 , au prix de 337,870 fr. , et, dans le 
courant du même mois , le statuaire avait achevé son 
petit modèle en terre et l'avait fait mouler en plâtre. 
M. QQatremère de Quincy , secrétaire perpétuel de 
l'académie des beaux-arts , M. Dufourny , professeur 
d'architecture , et M. Perignon , avocat à la cour royale 
de Paris , tous trois membres du comité , et chargés par 
lui de suivre tes travaux de la statue , furent invités à 
voir le travail de l'artiste , et en rendirent au comité 

(>) Le rappurtenr de la commission nommée par U classe 
des beaux-arts de l'institut , s'exprime aîusî ; 

u Votre commission a pensé ananimement , dit-il « et 
n la classe pensera sûrement de mêqie , qoe le comité en 
M choisissant M. Lemot pour l'érection de ce monument « 
» a fait un excellent choix ; que te même comité a encore 
» montré des lumières et du goût en abaudonnant au sta- 
» tuaire l'entière direction de lu fonte , de la ciselure , des 
» réparages et montures , enlÏD de tous les travaux qui 
» concourent k l'érection dn monument , y compris les 
» baa-reliefs et ornemens , et les dimensions du piédestal 
» qui' doivent être en harmonie avec les propoi'tions da 
M U statue équestre.» 



=dbï Google 



C 25r ) 
le compte le plus favorable (t). Au mois d'avril 1816 , 
.le grand modèle en plâtre de la statue éiait tenniné (2) , 
et te 5 septembre suivant y avant qn'ÏI fût livre à 
' M. Piggiani , mouleur et fondeur , |jL. ÂA. RK. 
Madame , dnchesse d'Angouléme , Monsieur , frère du 
roi , et Mgr. le duc d'Angoulême , arrivèrent à unie 
heure après-midi dans l'enclos de l'anuenne /oire de 
Si-Laaren/ , oà était situe l'atelier de Lemot , afin de 
voir l'ouvrage. LL. AA. RR. en témoignèrent à l'auteur 
toute leur satisfaction , et les opérations préliminaifés de 
la fonte dans l'atelier du Rouie, commencèrent le 18 
mars 1817. 

L'entière opération de la fonte avait ëtë fix^e au com- 



(1) » Noos avons reconua ^ disent-Ds dans lenr rappoi-t , 
» qne le modèle eu petit de la statue équestre se trouve 
M dans ce moment ajusté, réparé et entièrement terminé. 
M Sa proportioa est de trois pieds sept potioes de hauteur 
» environ ; ce qui forme le quart de la grandeur que le 
» toDt doit avoir dans l'exécution, n 

Après diSérens éloges dounés au clieTal et an cavalier , 
les rapporteurs terminent ainsi .* 

M L'ensemble de ce modèle nous u para digne des ta- 
H leus de l'artiste auquel le comité en. a confia l'exéca- 
M tion , et propre ii répondre anx intentions des soug- 
» cripteurs et aux vœux de la France. » 

(a) Pendant les cent jours , Lemot ne cessa pas un 
instant de travailler au grand modèle de la statue, It est 
•encore à remarquer que , sur la proposition de M. le 
comte de BontK , alors préfet du département de la Seine , 
le ministreCarnot fit payer ^l'artiste une somme de 21,870 f. 
qui lui étaient du» pour les (hivaux ru plâtra du petit et. 
du grand modèle du cheTal. 



DiailizodbvGoOgle 



meflcement iToctabre. Le 6 de ce mois, à S heures i3 
minutes du soir , M. Piggiani , en présence de LL. AA. 
RR. madame ta duchesse d'Ângouléme et madame la du- 
chesse de Berry , de M. le comte de Chabroi , préfet de 
la Seine , de M. le comte Angles , préfet de police , de 
MM. les membres du comité , et de quantité d'autres 
spectateurs , déboucha l'ouverture du fourneau , et le 
m^l enflammé , s'élanÇant dans l'écheno , se répandît 
dans toutes les parties du moule. Des acclamations , des 
' applaudissemens , auxquels se mêlait l'air chéri de 
fipe Henri IV , exécuté par la musique de la lé^on du 
Pas de Calais , s'élevèrent alors de toutes parts , et 
Lemot fut comblé des fétidtations de la brillante assemblée. 
Le 2S octobre , à midi et demi , Sa Majesté pailit , 
avec tout son cortège , du château de Tuileries , et vint 
sur le pont neuf poser la première pierre du piédestal de 
la statue. Cette cérémonie , dans laquelle Lemot eut 
l'honneur d'être présenté au roi , par M. le comte Laine , 
ministre de l'intérieur , dura près de deux heures. I^e i3 
mars 1818 , la statue fut extraite de la fosse, et 
M. Mesnel , monteur et ciseleur , s'occupa sur-le-champ 

tla ciselure de l'ouvrage , laquelle ne fut achevée qu'à 
fin de juin. Le i3 août , à lo heures du matin , la 
statue, couverte d'une toile bleue fleurdelisée, et placée 
dans une forte charpente , partit de l'atelier du Boulé 
pour venir sur le pont neuf. On y avait attelé dix-huit 
paii-es de bœufs*; et cependant, à six heures du soir > 
l'énorme târdeau , qu'on évaluait à quarante milliers , 
n'avait pas dépassé l' extrémité de l'aveniie de Marigny , 
aux champs élysées. Aprè^ mille efforts pour tourner 
i'avenpe de Jïeiiijly et se placer au milieu dé là chaussée li 
\ tes spectateurs , qui s'impattentai«nt dâ tantde rbtar- 



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( «53 ) 
démens , dentand^rent à gi^ands cris qu'on attachât des 
cordes aux poutre» da traîneau. La muhttude s'empare 
alors de ces cordes , on dételle les boeufs , et la masse , 
en moins d'une demi-heure , est arrivera sous les fenêtres 
du pavillon de Flore , aux Tuileries. Cette scène inté- 
ressante a i\A rendue avec unç extrême vérité par le 
crayon spirituel de nos lithographes parisiens. 

Le même soir , la statue continua sa route .aux cris 
rép^t^de Vive le roil piee la famîfte royale i t\h s'atr^ 
en face du pont des arts , et elle y demeura jusqu'au 17. 
Dès les deux heures do matin , on se mit en devoir de 
la transporter sur le pont neuf , et vers les six heures , 
au m<^en d'un attelage de soixante chevaux de marine , 
elle arriva en face du terre-plain. Le jeudi 20 , la statue 
fut ptac^ sur son piédestal par M. Guillaume, un des 
maîtres charpentiers de Paris les plus habiles , et le 25 , 
jour de ta fêle du rot, le monument fut inauguré. Dans 
cette o^rémonie , l'une àe& plus belles dont nous ayons 
été témoin dans la capitale , Sa Majesté parut en liahit 
de maréchal de France , et S. A, K. Monsieur en habit 
de colonel général de la garde nationale. 

L'ouvrage que Lemot venait de livrer aux regards du 
public ne manqua pas d'être l'ol^et de plusieurs criti- 
ques ; les plus fortes, et l'on peut dire aussi les plus' 
déraisonnables furent celles qu'essuya le cheval.Oil trouva 
que l'artiste n'avait pas donné des formes assez- fines à 
l'animal , sans examiner que lé cavalier , couvert de fer 
delalête aux pieds, monte un robuste cheval de bataille, 
et non point un de cep coursiers agiles propres à courre le 
rerf dans les forêts de Si-Germain ou de Fontainebleau 
Il existe encore des gravures asses fidèles de l'ancienne 
statue équestre de Henri IV. Le t^evfil , comme chacun 
Tome VI. • 17 



DiailizodbvGoOgle 



le sait, âait t'ouvragedeJeuide Bologneyet bdgureJa 
roi , long-temps attribuée à Gtiillaume Dupré , mais qui , 
d'après les justes observatron» de M. Lafolie , paraft 
Traiment être de Pierre Tacca , lui a toujours été pré- 
fiîrée. Si les critiques de Lemot eussent eu coonaïssance 
de ces gravures , il n'y a pas de doate qu'ils auraient 
gardé le silence ; je crcàs même qu'ils' se seraient em-. 
pressés de convenir que lean de Bologne « tout élève 
qu'il était du grand Micbel-Ange , avait tait beaucoup 
moins bien. Quant aux deux bas-reliefs eo bronze , qui 
devaient décorer 1^ côtés du piédestal faisant face au 
quai de l'école et à celui de la monnaie , et qui ne 
furent mis en place qu'après l'achèvement du revêtement, 
en marbre du massif en pierre , on sait que t'uQ repré-. 
sente Henri IV laissant ealrer des vivres dans Paris- 
doat il fais'aU le siège , l'autre son entrée dans la Ce-. 
pilaU, Ces deux morceaux , très-bien exécutés , ont 
chacun 9. pieds 6 pouœs de longueur , sur 4 pieds de 
hauteur ; ils ont :élé fpndus d'un seul jet , et le marché. 
en fut passé avec Lomot^le 5 juin 1816 , au prix de. 
40,000 fr. Les quatre bas-reliefs en bronze que fit 
^it^re Franqueville . pour le piédestal de l'anàenne 
statue, représentaient. le cot/tbat d'Arqués^ la bataUle 
d'ïory ^ la réduction de_ Paris y, et la prise d'Amiens f,, 
i{s sont conservés au musée. 

En iSip } M. le comte de Lézai - Maroé^ia, étant 
pr^et du Ehône « le conseil géjiéral du département , 
par une délib^atïon du, 20 août , a^ta.que le prc^et; 
d'une, statue équestre en bronze , à ériger sur ]fi place, 
Ifellecour en , l'honneur de Louis. XIV , et en reiBpla- 
cemrat de l'ancienne statue de ce grand prince , renversée 
àgi^i I4 sévolution ) serait exécuté. Le aS novembre le. 



DiailizodbvGoOgle 



(255) 
dinseîl municipal se joigpit au conseil gM^ral ; un' 
cûncûurs fut ouvert , et des nombreuji concurrens qui se 
présentèrent , parmi lesquels on distinguait M. Bosio , 
membre de I^nstitut , l'un de nos premiers statuaires ,: 
Lemot , en sa qualité de Lyonnais « fut celui qui obtint 
une juste préférence. Un traité fut donc passé avec lui . 
le 17 avril 1820, au' prix de Zjt^-^So fr. 

La pose de ta première pierre'du piédestal eut lieu le 
i.^ mai 1821 , jour du baptême de 5. Â. R. Mgr. le duc 
de Bordeaux. Dans cette brillante cérémonie , S. Etc. le 
maréchal duc de Bellune , pair, de France', fut charge 
de représenter S. A. R. Mgr. le duc d'Angouléme. Le 
maréchal était accompagné de M. te comte de I^ézai- 
Marnézia , préfet; du département , de M. le générai 
comte Maurice-'Mathieu de la Redorte , de M. le général 
baron d'Ordonnêau , de M. le général marquis de Ger- 
mont-Tonnerre ; enfin de MM. les membres des corps 
administratifs, àvïls et -judiciaires de Lyon. . . - - 

,Xje gr^nd modèle de la $tatue . était terminé entSaS, 
et peu de temps florès ellfl fut coulée en bronw. M- le 
comte de Foiiîs, membre de l'aoïdémke'dt Lyon ,- qui- 
habite maintenant la capitale , et qui assistait à l'opé- 
ration , rendit compté de son sUccès dans le I^ànUiur. 
Après que la statue eut été déterrée , et quand le ciseleur 
eujt fini son ouvrage, Sa Majesté le roi dePrussp, qui 
était venu' passer quelques jours à Pan3 , prit la peine 
de se ^transporter > l'atelier à^ Eoi(le. Frappa de U per.- 
f^lion ,du travail de Leifiot , ce [vlnce.ne put «^empêcher 
de lui.dire.: (^mad. on a-fàit-un si bel ouprage^ on couèé 
sa .f^ftlaiioi» ta- èrottxe. yen te milieu de i6l5 , un 
marché futpaasé avec M. Ghéfaldy, au prix'de 37,000 f.j 
pour le transport par terre de la^statue Et pour 's^ 'pose 



DiailizodbvGoOglf 



sur le piédestal ; les témms et le cfaarronnage dajàr- 
i/iirr. furent confias à rhal>ileté de M. Aguettant, charron 
i \' Homme Je h Roche , et les detu essieux en fer y 
pesant dix-sept quintaux chacun , furent l'ouvrage de 
M. Bévillard , serrurier Jt la Guillotière. 

Ijcfardier parti de Lyon dans le mois de septembre , 
fut hIentAt arrive à Paris. Après avoir été examiné par le 
conseil des ponts et chaussées , on se hâta d'y chaîner la 
statue , et le 2 octobre 1 835 , il sortit de la capitale par 
Il barrière du Irône , attelë de vingt chevaux. Le trajet 
de Paris à Lyon fut de treize jours seufemeal ; douze 
chevaux furent ajoutés à l'ëquipage pour franchir la mon- 
tagne de Limonest , et le i5 octobre , à deux heures 
après-midi , la statue de Louis-le-Grand , au-devant de 
laquelle s'était portée une bonne partie de la population 
de Lyon et des campagnes voisines , arrivait majestueu- 
sement sur la place Bellecour (i). 



(i) Le conseil des bfitimena civils était d'avis de fiùre 
traosporter la statue par la Seine jusqu'au HftTre \ par la 
mer , du Havre insqu'anx bouches du Rhàoe , et de là 
par le Rhfiae jusqu'à Lyon. H. le comte de Tournon , 
pre'sident du conseil , fut d'une autre opinion ^ il proposa 
à S. Exe le ministre de l'intérieur de placer la statue snr 
un chariot où elle resterait . pendant tont le voyage , de 
la conduire ainsi de la fonderie jusqu'à la Seine , et de l'y 
embarquer pour remonter jusqu'à Auxerre y de la d^ar- 
quer en cette ville et de la condoire par ferre jusqu'à 
Ghaions-sar^aAne^ de !b rembarquer à Châlons et de )« 
£ùre descendre par la Saftne jusqu'à Lyou. L'<q>inioB de 
H. le comte de Tounion fut adopta par le co«Neîl ^tnérA 
des. ponts et chausstïes , et nous ignorons quelles, raisons 
^-ept renoncer à ce projet de transporter la statue , taatût 



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Vosée sat SMi pî^iJestal , la sUtne devait iltè inaa- 
gurëe le 4 novembre , jom de la fête de S. Chartes ; 
maïs le mauvais temps Ht renvoyer au dimanche suivant 
cette céréinonie, laquelle eut lieu après le service divin , 
en présence de M- le commissaire du roi , de MM. les 
membres de la commission , des autorité civiles et mî- 
'litàires , de toutes les troupes de la garnison et d'un 
concours immense de spectateurs (i). 



par eau, tant&tpar terre. 11 est probable que H. GWfaldj", 
parfaite ment BÛr de la solidité de tonjitrdier , a &ît sentir 
tout les tnconTdnîens qn! pouvaient riîsuller du drharq^- 
ment et du remharquaneht de ta statue , et qu'alors on 
s'est décida pour la voie de tnre « que personne d'abvrd 
ne couseilUùt ai n'appronvaU. Quoi qu'il en soit, RI. 
Ghéfaldj, da4S;l'eatreprÎ8e hardie dont il s'est chargé-, 
■ donné la preuve d'une intelligence peu commune , et 
le succès qu'il a eu le bonheur d*^ obteuïr,. est un fait 
qui mérite' de rester dans la méotoire de taus les gei|s 
instruita. Puisse-t-îl recevoir un jour quelqu'une de ces 
récompenses honorables auxquelles un grand xèle , joint 11 
beaucoup d'intelligéDee , â de 1/gitimes prétentions 1 

(i) Le jour mené delà cérémcmie^lll. James, receveur 
des contributions , parent et ûmi da baron LeAot , fit 
paraître une ode sur le rétablis sèment e't l'ioai^aratii» 
de la statue éçpiestre de Louis XIV , ob- l'on Iroave cette' 
■trephe: 

Xoois rerit , cat-^e an prodige I ' 

MoD , àtt b«iui-artB c'est ud pnatiga 
Qa'oU croirait ud effet du eéle«te poiiToir. 

Ce sont MX ipa noai fcut revoir 

G* rai , fiatae^r de lear gloii* • 
Aux lettiea , aux t«Iea« , 1& France a Ta , par loi, 

S'ouvrir le Umple de Mémoire i 
ïn GAùe ; à 10& tour , 1*| replace aujoord'W. 



DiailizodbvGoOgle 



< .=58 ■) 
. he veadredi 1 1 aoTerabre , MM.'les artistes An palais 
St'I^ierre , ay^nt . à leur tête M, Artaud , directeur du 
jfiusëe de Lyon i et .M. Revoil , professeur à l'écc^ de 
pdalure , se réunirent à l'bôtel de Provence pour y fêter 
l'auteur de, la statua.- Le banquet ,.(Mqèel anient été 
.ïnvit/s plusieurs architectes distingua de la ville , pré- 
senta la gaîtë la plus vise et la. plus aîaiable. De fort 
jolis couplets furent dbanl^s par MM. Giiindraa-et 
Thiëmt},et des scènes bouffonnes , où quelques-uns 
des convives Brent ingénieusement entrer l'éloge de 
'Ijemot et de son magnifique ouvrage ,, imprimèrent ^ 
cette réunion un caractère d'originalité, ayçsi spirituel 
qu'amusant, La vfâl.le , ^u soii' , une sérénade , exécutée 
par la musique des deus j^imeufi de la garnïàon , avait 
fu lieu sous les jGenétres de Lemp^ji l'faàlel des ambas- 
.sadeurs. L'heureux statuaire quitta 'ensuite cette ville 
aussi satisfait de lui que de l'accueil de ses compatriotes. ' 

Jm statue équestre de Louis XIV, qu'on voyait jadis 
i Lyon sur la place Bcllecour , était l'ouvrage de Martin 
pe&jardins ,' sculpteur hollandais , auteur, de la statue 
pédeslre érigée autrefois à ce grand prinoe par le maréchal 
de la Feuillade , sur la place d^ Victoires , k Paris. Ces 
xleux. morceaux , empreints de noblesse et de grandejir , 
«e distinguaient' enoere par une foule de détails d'un fini 
remarquable ; maû le 'goût 'qui régnait dans les arts , du 
temps de Martin Desjardins , est tellement éloigné de la 
sévérité du goût -actuel , qu'il serait inconvenant d'é- 
tablir le moindre parallèle, entre l'ancienfie SJ^atuç de 
Louis XIV et celU que nous devons à Lemot. 

Nous n'avons jamais fait le- voyage de Rome, et par 
conséquent nous n'avons pas vu la statue équestre de 
Marc-Âurèle ^ placée sur un piédestal ^n^. la ;CQur du 



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Caphidé; mais nous ta connaisses par Itogravure» 
qu'on eh titouve dans les beaux re<!aeils de Rossï «t de 
Perrier , et t'itatieD Miliziai dans son 'traité sur \'ari 
Âe *tfir àans Us- beaax-arh , n'a pds uubUë d'en parler. 
On 'sait «fne ce superbe monument ne pouvait lasser 
l'admiration du cel^re PiAre dé Cortone \ le cheval 
surtout «st' peut-être le morceau le plus expressif qu'ait 
produit la sculpture ancienne : eh bien , nous croyons 
fermement que Lmot y pensait en' faisant le sien , et 
tous les connaisseurs avoti^hMit , sans huiler ,' que l'ou- 
•vtage du sculpteur lyonnais prësenie autant' de vie que 
celui du sculpteur romain. Nous- osons aller plus loin : 
Sous le . rapport de la nc^esse , dé' l'élégance et de la 
correction du dessin , ils trouveront qu'il hii est de 
beaucoup supérieur. Ceilains critiques ont reproché à [a 
■tête du cheval 'de Marc-Âurète d'avoir quelque chose 
de celle du boeuf. Tant mieux , dit Milizia , c'est aiasi 
qu'elle doit être , c'est ainsi qu'elle est dans le cheval 
mabe , le pluf nobie et le plus beau des chrvau^ y et la. tête 
du cheval de I^mot pffce précisément ce méaie caroctère. 
A l'égard de la figure'dn ru , eUe est en tout pleine 
de noblesse et dé' majesté ; mats le corps ne manque-t-ll 
pas un'pifu de souplesse ? les cuisses iïe'*pouVaient-elIe4 
-pas être un peu plus allongées , et par conséquent des- 
cendre phis mollement ? Le Costume d'empereur romain 
employé par les peintres et par les statuaires , pour Ie4 
' grands personnages des temps modernes , est 4jn costume 
convenu , comme prêtant plus qu'un autre au s()i4e élevé 
auquel les artistes s'eâbrcent d'atteindre. Cependant 
' plusieurs personnes. auraient voulu que Louis XIV eût 
été représenté avec le costume de son àécle , et quel- 
ques aotres) médiocrement satisfaites de la belle et longue 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



chevelure, à boucle» ondoyantes, que lui a iaani Lenurt% 
ont amèrement regrette son énorme perruque. Il est des 
^ens qui veulent absolument avoir un avis , et qu* 
pensent que tout, est dit avec un ]aimerars mieux ; il est' 
bon de leur apprendre que ce n'est point pour eux que 
Lemot a travailla , mais pour les esprits jusies , poul- 
ies personnes, de boa go^.et qui posiMeQt le sentiroeAt 
des convenances (i). 

Le» atliques immenses des tâçades de la place Bellecour 
devaient être decoi-ës cbacuad'uo grand bas-relieC de 
sa composition et descelle de M. Percler (3). Les modelas 

(i) ffons Twpns d'apprendre que M. le comte de FMîs 
•e propose de piiUier sur ce beau moiiameBt na grand on- 
•rcage dans le genre de ceux de Bi^&^ad , M^ariette . Patte » 
lafolie , etc. , sur les statues équestres ; on j trouTen-, 
dit-an , des rapprocheraens d'on |;rand intérêt pour Ut 
statuaire et ses progrès en France. 

(3) Le sujet en était fort îngénieui , et nous en trans- 
crivons ici la descrlptÎDn , telle qu'elle existe dans tes 
cart«BB du secrétariat de la ntairîe de Ljon. Chuqne bas- 
relief représentait m le tiénie du commerce et cetoi des 
» arts entourant l'écnssou de France d'une guirlande de 
M lauriers ; k leurs pieds des lions , symboles de la vîlte , 
n tebaîent des épées Ques ) marques disttBcdves du c«a- 
» rage et du dévonemeot des Lj'onnais pendant le siège 
» de 1 7^95^ r!.eB figures du Rhône et de la Saôue , appuyées 
' M silr leurs urnes , et tenant les attributs qui caractérisent 
w Ipur navigation et la fertilité qu'ils répandent sur là 

V ville , regardaient avec satisfaction les flëdrs de lis. 
, K Divers emblèmes , placés au milieu des guirlandes , 

n indiquaient l'aptitude des Lyonnais au commerce , aux 
ff arts et >i la guPrre. Dana les deux câtés de l'attîqne , 

V enfei'més par des pilastres 3 étaient» Vdrpite.f «m tAfa 



DiailizodbvGoOgle 



X a6i î 
«1 piètre «n avaient Aë enToy^s âe'Paria', et des ourriers » 
■venus exprès de la capitale , commençaient d^à le travail , 
lorsqu'on ^aperçut que te massif en pierre manquait de 
profondeur. L'ouvrage Tut dotic abandonne ; et pout 
iudemnîser en quelque sorte les ouvriers de leur voyage , 
la ville prit le parti de les employer i ces lî|^res de 
■Mercurt et de Minrtve qa'on vwt au-dessus du portail 
du palais Sl-Pierre , et qui ont ét^ l'c^jet dé tant de 
critiques. Le grand fronton de l'hMet de ville, dans 
lequel Chi^ry le père avait jadis sculpta un tr^-beaa 
Louis XIF à chepal , et que , pendant la r^olutron', 
le statuaire Chinard avait om^des figures de la IJberté 
et de VÉgafité, devait être ^gidrmmt restauré perLemol 
On avait r^lu d'abord d'y placer le Vue de Bordeaux 
présenté à ta France par S. Louis ; mais cette idée a été 
abandonnée , et l'on s'est déâdé pour un Henri IV à 
cbeval , dont l'ntécutîon est ' ronfiée à M. Legendre- 
Héral. Nous en avons vu le modèle en peA -dans 
■ l'atelier de ,ce jeune et intéressant artiste ; il nous a paru 
trèii-bien conçu , et nous faiaons des vcnix pour qu'il 

H de lion , «nrmont^e d'ane couronne niarale et entourée 
w d'une gatrlande ; h gauche , un caducée au milieu de 
M deux comès d'abondance, n Les figures du -hhâne et de 
la SoSm devaient avoir i6 pieds de proftortioit. Noos rap- 
pèlerons ici que M. Epinut, on des bons- artistes de notre 
ville , s'était occupé , dans le temps , d'imapuer quelque 
chose pour les attigues des façades de la place Bellecour ; 
il proposait de représenter , sur l'un , la fondation de 
l>yoapar iMciUs-Mimatbu Plancus , et sur l'autre , le 
puisage du lihône par ' AarUbal. Ces deux compositions, 
dont M. E^nat nous a montré les dessins « noua ont parn 
flwtt bien entandnes. ■ 



DiailizodbvGoOgle 



< 2E2 ) 

.n'y "mi liai (ii3(ng&.'hàPréseiifaflùhâr'dacdfBor^aaa: 
à la iirtutcepar St. lavis, sera, dit-on, te sujet ij'un 
tableau commande par \t conseil municipal ,- et qui 
dftvra décorer le, lieu de ses sëaoces. 

Lmnot e9t encore auteur de ptusielirs autres ouvrages 
trèsr-remarquables. Ilexiste dsnsson-ateKérdeux statues 
'en -marbre', demi-nature , qm firent parti&de l'exposition 
de l'ann^ iSiz, et dont iops Us journaux de l'époque 
se plurent à faire l'ëloge^ La première est une Hébé 
versant le nectar à Ju/tUtr, transformé en aigle ; la figure 
d'H^bé prësente beaucoup de noblesse et de grâce , et 
l'Ugle est da plus beau caiaCtère. La seconde est une 
fimott couchée et. phagée dam une douée rêverie , et 
qui raj^elle la figure ^antique , connue improprement 
sttm 1^ nom de Cle'opatre. 11 existe encore dans son 
atelier une statue colosisale A'Apoihn , en ' marbre , et 
qui n'est. pas entièrement terminée ; enfin il a fait pour 
la chqpeUe expiatoire construite à Paris dans la prison 
àfi la conciergerie , l'esquisse^ entière d'un groupe de 
la Religion. tt.ie la reine de France Marie-- Antoinette. 
A la tête des élèvesjqu'U. a formes , il faut placer l'habile 
Charles Dupaty , auteur . dp la belle st^ue A'Afox ^ qui 
avait é\é cl^gé de la. statue équestre, en marbre de 
lj>uis Xni , .pour la place royale , à Paris , et que la 
«aort a frappe peu de temps, avant son mattrC. 
■■• Tourmenté depuis plusieurs anni^es par une dou1ou~ 
reitëe maladie de vessie à laquelle ëtait venue se joindre 
un abcès au dos , résultat d'une chute qu'il avait faite 
au moment de la pose de |a statue d'Henri IV , et qu'il 
avait malheureusement jugée peu digne d'atte^ition , 
IC: ^*ron Lemot ,. officier de l'çnjre. royal de la légion 
d'honneur, et chevalier de l'ordre royal de StiUïchel' r 



DiailizodbvGoOgle 



e 363 > 

■est mort à FarUr-tâin* son bàtel , ras an Begird , Ifc 
6 maj 1837., igë seuteroeot de 55 ans, 6 oums, a jdurs. 
Ses obsèqu^., .aux^u^les assistait une hambrrase ampu- 
tation deJ'insUtut roy^l d,eFfancé, ont-eu lieu le 11 , 
dans, lYglis«, St-^atpiCie, m paroisse; M. Quatremère 
.de Quincy, secriélaire perpétuel àe t'acadëmie des beaux- 
arts., y a prononce un discours plein, d'intérêt , où l'on 
.disUngue le passage suivant : 

« Vous trouvères bt» , je l'espite i dit l'ortleur k 
» son auditoire , qu'en ce lieu , et dans un tel moment, 
» je n'allonge pas l'^numération dt tous les titres qi^ les 
.» talens de M. Lemot lui ont acquis k vos safir^es et à 
» ceux des âg^ futurs. Quât^wciaccouni que soit cet 
» exposa , je me repixtcbe presque ié^h >de vous en avoir 
.j> trop occupés au px^judice de tant d'autres si^els 
.r> d'éloges ,. peut-rétre plus convonabilcs au triste senti 
y ment qui rassemble ici ses amis. 

» N'auraient-ils. pa» préféfé que je m'étendisse davan- 
» tage sur- la louange des excellentes qoalitéâ qoi noiK 
s le rendaient fti cii«, de toutes tes vertus , de tous 
» ces dons préâaix de la rais^ ^ ido' l'iBsprit et-da 
» c^ur , qui: sans doute contribuèrent à l'faeureu^i dé* 
» veloppement des facultés de l'artiste, mais 'qui devaient 
». faire de Ità , et m .fineat réèltànent y dai4» butes' les 
» situations de la. vie-, dans loules-les' pesitkwis' so* 
» cibles où it.pu( se trouver , dans tous les papporlk 
». où le plaoèponl j 6t»i Les devoirs publics , soit les 
» relations .pnvée», une sorte de modèle' oà wmUait se 
» cénnir :Un ensemble' de mérites si rares à renctmtrer 
» parlieUement; je veuxidire un^BCois généralement droite 
» un JugemW't sdr,iun caractère'égal , un sentiment par- 
j> Jâit 4^ tonveaaooest une grànde^égatibi d'buÀeur, de 



D,=,i,z<,d.vGooglc 



» U constance «1 amitié , de l'Astime pMir toat ce 4i1l 
» est honnête et bon ^ des sentimens ^leWs , des mœurs 
» simples , de l'ambition sans intrigue , -de tVmulation 
» sans envie, le désir de la gloire accompagna de mo- 
» destie , de la noblesse avec affobiïîtë , de la douceur 
B par nature , .de la^fermeté par prihci|te. Ai-je dît 
» quelque chose , H^ienrs , que tous ne l'ayez dit 
» avant moi , et mieux que mol ? et certes , je vous 
» en laisse beaucoup à dire pour achever cette ëtiuiné- 
» ration. ' ' 

Au discours de M. Quatremàrede Quincy a sufc^t! celui 
di^' le chevalier Cartellîer , m^nbre de l'acadëmie royale 
des beaux-arts , dans lequel l'auteur esquisse en quelques 
lignes la vie du baron Lemot. « La statue d'ifenri IV, 
» dît-il , de ce roi si cher aux. Français -, et celle de 
» Louis-le-Grand , protecteui' des beaux-arts , 'destin^ 
» à la ville de Lyon , avaient mis le scleau i sa rëpu- 
n tation ; il se voyait jeune enc(»re comble d'honneurs : 
» la fortune ne lui avait point ëtë infidèle ; doue d'un 
j> caractère ferme , franc et gënëreox , d'une constitution 
» roJiuKte , rien ne put empêcher une maladie longue 
«• et douloureuse de venir mettre le terme à toutes ses 
» ieliàtëa. » 

Immëdiatenieqt après la cër^monie ,- la dëpeuilté mor- 
tdle du baron Ltmot se mit en route pour le beau 
château, de Cli^son , dont il ^tait le propriétaire depu» 
plusieurs années , ^ qu'il avait désigné pour le-Ileu de 
«a sépulture. Aussitôt que les journaux de I^ris eurerit 
{ait connaître le fâdieux événement qui privait la France 
et 1^ arts de cet homne si distingué, toutes les feuille 
publiques de Lyon s'empressèrent de l'annoncer, et le 
^fûurnai du commerce » du i3.: «lai iSay , instira ekiii 



=dbïGooglc 



C '265 ) 
l'ane de se» cohonts Yiatprompta suivant , attriku^ à ' 
M. Giignet : 

lia Parque auiit mëconiialt I« génie ; 
Lenot TÛnt de ndiîr la rigueur de ses loti ■ 
, Ponrifiuii faut-ïl qu'il ait perdola'Tie , 
Quand «on citcau U donna tant de foia ?. 

Le Journal âe tacaàémie provinciale , du 23 mai , fit 
aussi paraître les vers suîvans sur ta mort du l>aron 
Xiemot } et qui sont de M. James , son parent et son ami: 

O regret* ! il u'utploa celai dont l'art divia 
' A nos jeai aDimaît et le martire et l'ùrain ! 

:Pe palme» eonronnrf , jeune encor U ■uccombe j 
JUe Phidias fnnftpi» , Lcmot , cet dans U tombe t 
Des Viodalei nouTCaut il répara le lott , 
Fit revWre un. héros et rencontra U mort. 
Avec quelle magie , eD son dernier ouTrage , 
Il rendit au graod roi sa grftce et aa Berti , 
Ses traits méditaËfa , son tranquille coarage. 
Son auguste candeur , sa dou<jp taajfêté.t. 
Ton génie, au-dessu£ de ma faible louange, 
L'a saisi , cher Lemot , danl l'été de ses an* , 
DoMoant , éclipsant ses nombreux conrtieanB , 
Beau de son propre éclat , sani ombre et sans mékiDge 
Et tu fus , par son siècle , au nâtre réservé , 
Pour l'offrir plus parfait , par tes mains relevé. 
De *oa règne et de lui si toit chef-d'ccavre est digne , 
. Ce triomphe «t par nous pa^é de trop ie -plenn , 
Puisqu'il était , hélas ! le dernier chapt du cygne ; 
Il a comblé la gloire ainsi que nos douleurs j 
Ton nom est immortel : par-toi Louis respire j 
Mais l'ami , mais l'époux , le pire tendre expire. 

Le baron Lemot n'était pas seulement un habile sta-, 
tuaire ; plein d'esprit et d'inslniction, il possédait encore 
te talent d'écrire avec infiniment de goût et. de facilita. 
Sa con-espondcKice ) à en juger par un gr^nd uquibrc^ 



DiailizodbvGoOgle 



C 266 ) 
de; lettres ^laaéeÂh M; Ghéfaddy , etqm cet «slîtnable 
architecte , auquel il portait un véritable Intérêt , a bien 
voulu nous communiquer, présente beaucoup de naturel 
et toule la politesse de l'homme du monde i mais un 
ouvrage assess peu connu « qu'il publia sous le voile 
de l'anonyme en 1817 , et qui prouve encore bien mieux 
ce que nous, avançons , c'est la notice «ur fa ville et le 
château de CUsson , imprimée à Paris chez Pierre Didot '. 
aine , et faisant suite au f^oyage pittoresque dans te bocage 
de la Fendée. Ce voyage pittoresque , ou vues de Clisson 
etde ses environs, dessinées d'après nature par C. Thlënon, 
peintre, et gravées à. Vaqua-tinta , par Piringer, mé- 
riterait , à cause du nom de Lemet, de trouver place à 
la bibliothèque de la ViHe de Lyoh. 

Dans le très-court espace de sa vie , le baron Lemot 
avait été marié trois fois. Sa première femme fut une 
sœur du peintre Isabey-; la seconde une demoiselle 
Pécoul , veuve de M. Httbeft , architecte , et belle-i 
soeur du peintre David (i). Il n'avait pas eu d'enfans 
de l'une ni de l'autre.; mais il laisse de sa troisième 
femme , Mademoiselle Jacquinet , une fille , âgée de 
17 à 18 ans , portant les noms de Pauline- Zéphirine , 
et un fils , âgé de 14 à i5 ans , nommé Frédéric. Espé- 
rons que ce fils , dans la carrière qu'il embrassera un 
jour , soutiendra la brillante la réputation de son père. 



(1) Feu M. Pécoul, un' des plas riches eotrepreneura 
de Paris , et qui a bâti plusieurs des belles' barrières de 
la capitale, avait encore marie' une île. «es filles & notre, 
compatriote Sei'iziat , avocat !» P«rî§ , frère Jes deux 
généraux de ce nom, dont les bjonDais gardent un ho-, 
ntmtble souvenir. - 



D,a,l,zt!db.,G00glc 



C 267 V 

La veille de la mort du baroa Lemot , une ordon-^ 
nance de Sa Majesté avait érigé en majorât sa belle terre 
de Clisson. Peu: de personnes -ignorent <|ue c'est le sta- 
tuaire Pradier , auteur du beau mausolée élevé au duc 
de Berry par la ville de Versailles , qui lui a succédé à 
l'institut le 23 juin 1837. On demandait dernièrement 
que le nom de Lemot fût donné à l'une des mes pra-< 
jetées dans le nouveau quartier Perracbe : ne convien- 
drait-il pas mieux de te donner à la rue Ndre y dans 
laquelle est né cet homme illustre à taat de. titres (0? 
. Z. . . 



(1) La GazetU univeraeUe da Ljon , âtU» ion n." da 
39 juillet 1827 t proposait df pUc«r ùœ inscription sur' la! 
maison dans laquelle Lemot est venu au iponde. Cette pit>- 
posUîon ne détruit pas Ja nôtre , et nous pensons de' 
plus que l'inscription doit être fort aimple ; celle-ci , pur . 
exemple , s'uffiruit : 

FRASÇOIS-FBÉDÉSIC LBMOT, 

CÉLÈBRE STATDAIBE , . ,* 

EST NÉ DAHS CETT&'ktUSON.. 

LE 4 BOVEMBRE 177t. ■, 



DiailizodbvGoOgle 



(■268) 

HISTOIRE LITTÉRAIRE. - BIOGRAPfflE. 



LETTRE SUR SIDOINE APOLLINAIRE. 
A H. G., UN DES RËDICTEOIS DES iBCHlTES DU RHAnE (i). 
Clcrmeot , le 18 aoAt iSaS. 

MonMeur et très-sàvant confrère » 

Mille pardons d'avoir été si long-temps 3l tous r^ 
pondre , maïs j'étais à la campagne du côi^ de Brioude : 
je n'y trouvais rien de ce que vous désirez , et {'espérais 
du moins trouver quelque chose sur Sidoine à Clennont. 
- l'ai inutilement sollicité de notre mairie l'ouverture 
de l'armoire des manuscrits de la bibliollièque. Cette fa- 
veur, toujours très-dilficîle à obtenir^ est aujourd'hi^ 
refusée à tous , parce que , par mesure d'ordre et de 
sagesse , notre maire a , depuis six mois , entièrement 
fermé notre bibliothèque publique , ce meuble étant y 
selon lui , d'un 'usagé plus qu'inutile. 

Je me suis adressé au clergé : je n'ai pas été plus 
heureux. L'on n'a rien sur cet illustre évéque. 3' ai fait 

(i) Cette lettre peut servir de supplément à la Notice 
sur Sidoùte Apollinaire , insérée dans les Archives, toRi. Il , 
pag, 169-190. M. G. avait ^té chargé par l'auteur de cette 
notice de demander à M. de L. des lenscigoemens sur le 
célèbre évéque ; mais ils arrivèrent trop tard pour être mis 
en usage. Nous les aurions pnliliés plus tôty si l'aboA* 
dance des matières bous l'eût permis. 



:,, Google 



( b69 ) 

tme course chez uii ancien tàanome dé St. Gvn^ , âulMF 
fois gardien 'des rcHques du saint , homme très-inslruit f 
et qui cependant n'a pu rien me procurer. Le» reliques- 
ont été brûlées publiquement avec beaucoup d'autres à 
une époque où les chanoines n'y étaient plus. On ignore 
le nom de celui qui a provoqué et exécuté cette mesure. 
Le portrait dont Savarsn a orné ses- Origines, a été 
copié sur une vieille croûte dont l'authenticité n'est paa 
constatée , et qui a disparu comme le reits , lorfi de la des*' 
tniclion des églises. 

Voilà de tristes renseignemens. 

Dans mes recherches d'antiquités d'Auvergne , j'avais 
commencé des fouiller dans les ruines d'un vieux châ- 
teau près le village de Varenne ( sur le lac Chambon ^ 
au-dessus de Murol ) , où je croîs que S. Sidoine avait 
son habitation. M. Bertrand « inspecteur des eaux du. 
Montnl'or » a développé les ^notifs de cette suppo^tioa' 
dans un mémoire qui fait suite à la deuxième édiUon de, 
ses observations sur les eaux thermales (i) ; de plus 
que lui , i'ai encore reconnu dans les environs leS restea 
de deux routes antiques ; l'une .se dirigeant par les 
hauteurs de Clermont , à Murol , à Sort, et, probable:*. 
malt de là à Bordeaux ; l'autre , venant de Vieille- 
Brioude ( Brivas') pot- lé Lem&ton ^ le long de là Couze , 
passant aux eàax themâles de&t.^Nectaire à Mtirol , au 
Mont-d'Or , et probahlemeiit de ta sur la Limoge. Varennc 



(i) Recherches mw les • prapriétfy pkjr$it)Uet i, «hiikiqae^ 
atmtdiciii^lei de» eaux\_du Moat^d'or, par Mûhél Btiv 
trand, 2.' édltioa, C}erai<iDt-Ferraad , iSâS^iifi-tf. Moût 
douneran* pJas bas la note sur thflbitatioa de Sidain^ 



\4poUinaire , placée à la fin'de cet «nvrage. 

Tome FI. i8 



:.,Goo^c 



( 3!70 ) 

(Uait dond sur- les' deux routes. Le locaty d'ailleurs, cor-» 
i;e8pond parfaiLement avec la description que' S. Sidoine 
* nous â laissa de son château. 

Cherchant de même à suivre S. Sidoine dans Tïtinë- 
raire qu'il donne à son livre , et partant de Clermont y 
j'ai trés-bîen suivi ses traces « j'a» retrouvé d'abord sa 
mute le long de l'Allier ; j'y ai même rencontré encore 
une borne mitliaire en place } j'ai suivi cette route jus- 
que vtirs Brieas ( Vi^lle-Brioude ) , où l'on vc^it , il 
y a quelques années encore , un magnifique pont ancieiu 

Hînc le saspîciet benigna Brivaa 
Sancti quœ fovet ossa Juliani. 

SiDOK. ApoLLIN. tn Propemplic. 

Celle ville avait encqre, au ix.« siècle, un chapitre 
calibre ( Baliize, général; de la maison d' Auvergne ). De 
■ Vieille-Bribude , prenant à droite , comme le veut S. 
Sidoine, j'ai retrouvé sur la commune de Lachapeile- 
Laureht une Belle route antique pavée' en basalte, se 
dirigeant vers les montagnes de la Margeride (laissant 
St-Flour à droite): là sont les Kmites des Arverni et 
des GabiaU. 

Tam lenAm' Gal^UBI latî^ (ùtosuh ^ 
6V qaaattun i&djgena: vo1iml(. putprij. . 
.SAblimem iin pn^eo videbis nrbem. 

A ce premier ve rs ,_ qui ne reconnaîtrait pas notre 
Itelle Plfuaiseî.on .se retrouve sw san terFaih....A Mais 
«mmëdiateiDént apri^ je perds les traces du livre' de & 
Sidoine , qui s'enfonce dans les ïmpénéttalilès forêts dé 
h Margétide.».. Pliis loin je cherche en vaio , à upe 



..Googli: 



( 270 

fourni lie marche de Brivas ,. les eaax JatUfts ,<âe h 

Triobris.... 

Flarttm t^astinas aspic» Triobrem. 

Or , les eau<i de ta Triiyere ^ qui semble corre^oi^re 
k la Tnobrïs , sont . contme vous le savet « aussi lim- 
pides que toutes celles de l'Auvergne. 

Plus loin le suèiimem in puteo vi^bis urhem , mft 
iette dan^ un nouvel ^mbafras.: ie ne .trouve dans tout 
ce canton aucun endroit qui réponde eitaclement à ce 
passage ; Anderitum cependant doit nécessairement s'y 
trouver. Attiré par l'analogie du nom , j'ai visité trois 
villages appelés Antérieur , et notamment celui qui n'est 
qu'à une lieue de Chaudes-AigUeS C Aqaœ Catidai) , et qui 
approche le plus de la description du* notre saint « maii 
où placer sur cet étroit local la brillante capitale de nos 
ancêtres ? c'est trop petit pour nous.' 

Lorsque plus loin, je lis à l'occasion de nos fromages: 

Bine le Lesora , Caucàsnih Sc^amm 
ViacfliW « aspich , Silveqoe Tarn»} 

ce qui me jette à dix lieues de là., je, me trouve &M% 
portes mêmes d'Anderitum , tout dérouté et perdant là 
trace de S. Sidoine. Maïs je, m'aperçois , mon cher col- 
ique , que pensant aux Gn6fit(, afiji .4n>erni^ leurs 
suserains, et à ces questions si intéressantes pour des 
Auvergnats , je me suis tout à fait fourvoyé de mon sujet. 
Pardon , je reviens à notre saint sur lequel je ne sais 
que vous dire. Nous n'avons pas mèrac une hymne en 
l'honneur de ce grand homme , qui sauva l'Auvergne de 
deux invasions , et lui rendit la pai^; intérieure par sa 
sagesse et ion influence pcrsetincU* ;' car il ne parait pa* 



DiailizodbvGoOgle 



( 272 ) 

que MUS le» règnes de Majorîen et de Sëvire , il tût été 
revêtu d'aucune dignité; et quoique sa mémoire . soit 
parmi nous justement vénërée , nous n'avons sur lui , 
dans notre rituel , que b courte légende ci-incluse. Je 
regrette infiniment , et pour l'honneur de la province et 
pour le miea en particulier , de ne pouvoir répondre à 
vos désirs , et je n'en souhaite que plus ardemment de 
voir te i-ésuttat des recherches du savant collègue qui 
s'oa:upe de cet intéressant sujet et d'une époque sur la- 
quelle nous avons si peu de matériaux. 
Veuillez agréer , etc. 

D. L. 



litelHOB MI aS iOtrr f SELON LE SOÉTTllRE DG CtEHHOBT. 
(t £x Sidonii Epist. et S. Greg. faroa. Hût. 
liJb. ll,cap.l. 

C^us Solfijus Sidoni us Apollinaiis, Blius Apollinaris pne- 
fecti prectorio Galliarum ^ ita îngenio claruit et eloqueiitîa , 
ut cum Majoriano et Ânthemio Caesaribus panegyricum 
dixisset , statuam Romœ in foro Trajano meruerit gemina 
iaurea coronatam. Prefecturam urbanam adeptus , deinde 
patricius factus, cohjugem duxit Papîanillam Arîti im- 
peratoris iiliam ; in tanto fortuns et honoris grada ïta 
bonus ac modestus ut Ambrosïo posset feqilipararï , ita efTu- 
ss in pauperes charitatls , ut etiam vasa argentea égenis 
distribueret. A trîbunali ad episcopatum raptus , continuo 
abdîcalïs secularibus curis , uni Christo et Ecclesix se 
- manclpavit Totus in sacris litteris scrutandis , in diaces! 
perlustrando , in expugnandis errorîbus, Evaricoregï 
Golhorum aiiano'fortiter restilit j primus e;^scoporum 



=dbï Google 



( 27! ) 
Galliœ Rogationes k Mamerto Viennensi epiicopo ante 
Ascensionis dominiœ diem instîtutas somma i^igione 
celebvari jussit. A duobus presbyteris re^mine ecclMia 
ac bonis omnibus spoliatus , illatam sibi injuriam |>a~ 
tîentissime tulit. Obiil etatis suae anno quînqaagesimo 
sexto , episCopatus duodecimo , diflU» , scriptis virtn- 
tibusque clarlssimus. 

Reliquite ejus in ecxJesia sMictorum Symphorïani et 
Genesii religîose asservantur. m 

IKADtlCTlon. 

Caius SolUus Sidoine Apollinaire , -fils d'Apollinaire f 
préfet du prétoire dans les Gaules , brilla tellement dfl 
gënte et d'ëloqqeoce , qu'après ses panégyriques des em- 
pereurs Majorien et Anthemius , on lui éleva à Rome 
sur la place Trajane une statue couronnée d'un double 
laurier. D'abord préfet de ta ville , ensuite patrice , il 
prit pour épouse Papîanitla , fille de l'empereur Avitus. 
Ëievë ainsi au plus haut degrë de ta fortune et des 
honneurs y il conserva tant de bontë et tant de modes- 
tie , qu'on pourrait le comparer à S. Ambroise ; et sa 
charité fut si étendue qu'en des temps de malheur , il distri- 
bua aux pauvres toute sa vaisselle d'argent. Du tribunal 
de la justice humaine enlraihé à l'épiscopat , il. aban- 
donna sans r^ret les inquiétudes de la vie politique pour 
ne s'attacher qu'au. Christ et à son ^lise. Tout entier 
livré k l'étude des. lettres sacrées, à la visite -d« son 
(Uocèse , il confondit l'erreur et S''éleva fortement contre 
Evaric , roi des Gotfas , qui voulait répandre Paria- 
oisme. Le premier des évêqaes^s Gaules il fit célébrer 
avec grande dévotion les prières publiques des Rogalîons 
instituées par S. Mame'rt} évéque de Vienne, pour étr& 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



( 274 ) 
&ites dans la semaine qui précède l'Ascension. Dépouillé 
par deux prêtres de schi église et de tous »e$ biens , i\ 
M)^>Qrta Dette iqjure avec une patience digne d'admî— 
xation. U mourut dans U cinquante-sixième anniée de 
■on âge f U douziàme de son épiscopat , également cé- 
lèbre par an discuu» » par ses écrits et par ses vertus. 
Sa dépouille mortelle est religieusement, coneervée 
dans l'élise coïisacféa à S. Symphorien et i S. Genès. 



FOTE SCH I.'H1BITATI6N DE S1QOINE iPOLUKAIKE , PAU 
H. BSHTlilND. 

Papirius Masso , Siàvaron , le père Sirmond , Legnind 
d'Aussi et plusieurs autres savans, nous ont donné, les 
jins, leur opinion , et tes autres, leurs conjectures sur le 
lieu oik se trouvait la maison de campagne dont Sidoine 
Apollinaire faisait ses délices. Tout ce qui concerne ce 
prélat , grand pair son génie , plus grand sans doute en* 
core par le pieux usage qu'il lit de sa fortune , après 
les désastres dànt l'Auvergne fof le théâtre ters le mi- 
lieu du cinquième siècle , ne saurait être indifférent. 
Qui n'aimerait k visiter les liei^x où fut la retraite d'un 
sage que la ïeligion , la philanthropie et les lettres cé- 
lèbrent k l'envi ? 

Cette habitation était en Auvergne , il ny a point de 
doute; mais en quel endroit f c'est un point contro- 
verse. Les uns la placent à Saflière ; d'autres à Aubière î 
quelques-uns sur les bords du lac du Chambon ^ et le 
plus grand nombre sur ceiix du lac d'Aydat. 

Sarlièfe était un marais dont le voisinage n'avait rien 
iqiie d'insalubre. Desséché depuis près de deux siècles , et 



DiailizodbvGoOgle 



livré à l'a^icrittve , ce marais est aujourtiliBi d'une 
grande fertîlitë. 

Rien n'indique qu'il n'y ait jamais en un lac-à Àijbière; 
Nulle part on ne voit les vestiges d'one digue , soit arti^ 
ficielle , soit maturelle , quî aurùt pu mettre en stagna- 
tion le ruisseau qui traverse ce village. Or y l'ancien 
Ai'iiaeum se trouvait sur le bcndl ^'an ^^c : Lotus areah 
Junàametùa impressa àomicilU., 

D'ailleurs , Sarlière et ÂuHèire sont dans la partie la pltA 
fertile de la Limagne, et ce n'est point dans la Limagne 
qu'il faut chercher cette habitation ; les passages suivans , 
tir/s de la description qu'en fait Sidoine ApolIiMire-, le 
démontrent suffisamment. U parle des bergers mon- 
tagnards et de leur vigilance : lasomnes mtstrorum man- 
tium Tytiri. .Plus loin il ajoute : Ager ipse diffusas ia 
silvis t picitts in praiis , pecorosus ia pascuis , in pas- 
torihus ptculiosMS , expressions qui peignent â la fois U 
physionomie dé nos montagnes , la nature de leurs prv 
ductions et l'économie sévère de la population pastor^ 
qui les habite. 

- Est-ce de U Lilnagne qu'il nous entretient? peu de 
mots lui suffisent pour la caractériser : I/iud aifuor agre- 

ram , in ifuo sine periculo quasiuosa fittctaonl segelibtts 
aadee. Or , il n'est nullement question ^AffUacum dans 
la lettre qui renferme ce dernier passage. 

C'est donc dans la montagne , sur les bords d'un tac , et 
' pn^blement à une petite distance de Clermont y qu'était 

la maison de campagne de Sidoine. 

Les lacs d'Aydat et du Chambon sont les seuls dont 

le site ait pu feii% naître le désir d'y avoir une hatutalion. 

Je les ai vitités plusieurs fois l'un et l'autre , et f'ai con- 
' féré sur leurs borda la descriptiut de Sidoine avec les 



=dbïGooglc 



Jùtux. Si - te lac d'Âydat et ses environs •« pr&ente rieo 
qui convienne à cette description, il. est facile, an 
contraire, de s'assurer qu'elle concorde parfaitement 
avw te lac du Chambon et ses entours. 

Sur la rive gautJie de ce' dernier tac , et dans un en- 
foncement de la montagne granitique de Chansium , on 
trouve le village de Varenne ; entre ce village et la 
base de ta montagne , on voit , sur une petite <'mi- 
oence , les ruines d'un vieux ctiâteau appelé comme le 
village. Peu de paysages dans nos montagnes sont aussi 
beaux que celui qui, dé cette éminence , se dt^ploie à 
l'oeil du spectateur. C'est sOr les ruines nêmes'du 
château de Varenne , qu'il Ëtut lire la lettre dans la- 
quelle Sidoine décrit son Avifacum : sur tout aah« 
point , la description perdrait de son exactitude , comme 
un tableau de sa valeur , s'il n'est pas dans son jour. 

Voyons maintenant si' 'es caractères topographiques 
consigné» dans cette description conviennent au lac et À 
j^es «nvirons. 

Il faut que les eaux du lac s'écoulent à l'est; Lacus i» 
tarum dejtuus mevi, Aydât et Chambon présentent éga- 
lement cette particularité, 

■ 11 faut une petite île au milieu du lac , Tonnée par 
de grosses pierres entassées : In média proluRdi inmla 
brevis , ubi supra molares nalaraUter aggefolos , etc. 
Si cette île a existé à Aydat , qu'on ne l'y cherche plus ; 
on la voit au milieu du lac du Chambon , et on distingue 
à l'œil nu les roches qui la composent, 

Le lac avait environ une lieue de circonférence : if^cuo- 
dam mtaiurat quas Jhrurti aaali'cas , ia decem et septewt 
Slaàia piQied'K Malgré les attérissemens , teLest encotç 
è pçu près le circuit du lac du Chanfegi^ beaucoup |>lus 
grand que celui d'Âydat, 



=dbï Google 



< 277 ) 
, Avanf de pénittet dans le '4ac , le rtiïsseau qui lé 
Ibrme se preuve, en écornant, à^travers des rodies 
élevées qui en gênent le cours : Flmvh iiUiatur qui sa— 
Ubratim iaxoium obicibus a/fradas spumoso etatescU 
impaisu. Le ruisseau du lac d'Aydat o'ofire rien de 
semblable. Celui qui descend des huotears du Charobon , 
beaucoup plus fort que ie premier, traverse, avant de 
fie îeter dans le lac , une gorge profondément creusée au 
'milieu d'une montagne granitique , et son cours y est 
embarrassé par de grosses rcKbes détachées des pentes de 
celte gorge. 

En parlant des environs du lac , Sidoine Apollinaire 
dit qu'à l'ocddent la vue est arrêtée par une montagne 
berbue , mais pourtant d'un acc^ diffiâle j des flancs 
de laquelle d'autres montagnes moins élevées se dëta-'- 
chent , et . forment des prolongemem séparés, d'environ 
quatre arpens ; qae ces prdongemens s'avancent en 
ligne-droite , et que la vallée qu'ils encadrent s'élargit & 
mesure qu'elle se rapproche XAvilacum : Mons ai 
occasu\ qaangaam t.rreiîas , wduusiomen ^ h/eriores 
sibicotlts^ ianquam gemino fomiie ^ fj/andil ^ qualuor A 
se ciicUer jugerum htiludine tdduclos. Sfd donec domi- 
eilio compétent , vesUbuH campas aperitur. Mediam oat- 
Um redis Iractibus prosequait/ur UUera cliporum usqtu 
in marginem eiHœ , etc. 

Cette partie de la description est on ne peut mieux 
en rapport avec le groupe de montagnes qui , à l'ouest , 
bornent l'horizon. Le Puy-Ferrand sert de ncend à deux 
philongemens qui lui sont contigus , et s'abaissent , et 
s'écartent à mesure qu'ils s'en éloignent. Dans l'espace 
qui les sépare, se trouvent les riches prairie^ de la vallée 
de Cbaodefour^ boisée sur ses pentes et dont cellt du 



DiailizodbvGoOgle 



(378) 
ObambcHt , cret»!^ dansHe ^Nntt , ifarme la amt^maUon. 
Vues de Varermt , :les âmes de ces prolongemens pa- 
raissent se diriger en ligne droite , et fonnent un an{;le 
qui , du iac , va en se resserrant , «i^ayer sa pointe au 
Puy-Ferrand. 

En continuant sa description « Sidoine ajoute que les 
bains de sa aiaîsoa , i .l'aspect du sud-^uèst , Sont adosses 
contre une montagne boisée : Batneun ai JphrUo radi- 
abus nemorssee rapts adhœresdt ; que les arbres que 
l'on coupe roulent d'eux-mêmes dans la fournaise oà 
l'on fait chauJFer l'eau : Et si cadua per Jagum sylva 
trtmce/ur fin orajbrnaeis lapsa vêlai spontaneo deciduis 
struibus impiagilur. Los vestiges du château de Varenne 
sont au pied de la pente méridionale de la montagne de 
Cbansium. En parcourant cette pente, aujourd'hui', 
coniHie tant d'autres , complètement peUe , et sur plu- 
sieui^ points de Uqurile le granit se montre à: nu , on 
' Toit çà et là de nombreuses racine» d'arbres , témoins 
irrécusables que jadis elle fut boisée. - . 

Ou haut de cette montagne , continue Sidoine , un 
ruisseau était amené dans la piscine : la haru: pisciaam 
fiavium de supercilio montis ciidtma , etc. A quelques 
pas au-dessous de la crête de la même montagne , plu- 
sieurs sources réunies forment on ruisseau qui baigne le 
pied du château. 

Près de ce château * il existe une plate-forme au mi- 
lieu de laquelle on remarque un enfoncement circulaire', 
dont le fond uni est aussi large que son ouverture , et 
autour de celle-ci un empâtement de murailles. Je n'ai 
pu encore exécuter lé projet de faire fouiller cet enfon- 
cement et les environs des sources qui le dominent. 

Jusqu'ici les lieux et la dtfcrîptton concordent par- 



DiailizodbvGoOgle 



faitement. Mus il est on point de diasemUance , et le 
voici. Dans sa -lettre à Domitius , SidcMiie ne parie qm 
d'un ruisseau : il en est deux- qui concourent à la for- 
^ mation du hc , confluens , il est vrai , bien avant d'y 
verser leurs eaux. Ce trait auraït-il éié omis par le 
peintre 7 Que tes amateurs de cette sorte de recherches 
voient et prononcenfi Ils reconnaîtront l'exactitude de 
ce que j'avance ; et dans le lac et ses environs, ils ver- 
ront l'un des plus rians paysages de nos nuntagnes 
comme les vallées du Chambon et de Chaudefour , leurs 
pentes boisëes , leurs belles prairies , et le groupe de 
montagnes qui lès dominent , forment à l'ouest du châ- 
teau de Varenne , l'une des plus belles perspectives d* 
l'Auvergne, • 

Il est une circonstance qui , d^ns ce sujel de recher- 
ches i n'est pas ^ns valeur. L'ancienne route 'romaine , 
qui de Gtermont conduisait au M(mt - d'Or , passait 
près de la montagne de Cbanùum , et rendait 'très->- 
facile l'accès du lac , bien' fait pour, attirer ï'àtten* 
tion des voyageurs. C'est après avoir dèrouvert et par-» 
coufu cette route , que je pensai que l'ancien Avitacum 
pourrait bien être le VaceADC d'aujourd'hui : û je ne 
me trampe , la preuve en est dans U« écrits ni^mea d« 
Sidoine ÂpolUnairA. , . . 



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HISTOIRE MUNICIPALE. 



DISCOURS DE H, LE PRÉSIDENT DOGAS^ EN QUITTANT. LA PUcp 
DE PRÉVÔT DES MARCHANDS, EH I75l (l). 

Messieurs , 

La nomination de vos notfyeaux magistrats n'est pas 
rimique but de la cërënonie qui vous rassemble au- 
jourd'hui. 

Mais quel est donc cet autre motif? Ih-îl bien diffi- 
cile de le reconnaitre f . 

Ce lieu , celte place , ces sièges ., c«s vâtemens simples * 
tout m'aanoDce - que rillusion est cess^, et qu'après 
aviûr dépoifillë un personnage emprunta , je viens ici 
comme Mmi^e particulier rendre uo cgmpte exacX de 
l'admkii^ration qui m'a ^lé confiée ; je suis devant mes 
juges , et tel qui devait faier obéir aux ordres que vous 

(i) Ce tiiscoDra a été imprima , mais les exempftHrea en 
■ont extrêmement rares. Hoas avons cm devoir le repnK 
duire dans ce recaetl , aaqael il appartient , et que cer- 
tainement il ne déparera point. Pierre Dng^ , cheTalîer , 
président en la cour des monnaies , aaditeor de cJMnp > 
fiU de Laurent Dugas ,-£nt,. comme son père, un des 
citoyens les plus reconunandables et no des magistrats les 
plus distingués qat hjoa ait jamais possédés. Son nom est 
connu de nos lecteurs. Nous avons en occasion plusieurs- 
fois de le rappeler à leor souvenir. Voj. uotamment plus 
liant , pg. 2IO, note^ 



DiailizodbvGoOgle 



lui dictiés par mq Iwuche , e«t aujourd'hui le même dont 
l'approbatioD ou la censure justifiera ou-coudamnara ma 
conduite. 

Eh .1 qui eut jamais plus de droit que moi , Mes»eurs , 
à votre indulgepoe ?.. 

Cpnvainçu de l'iaiportance et des diiEcuhës de la 
place qui m'était offerte , effraye par uo fatal enchaîne- 
ment de circonstances redoutables , intïmemeBt pénétré 
de ma propre insuffisance , ce n'est que l'obéisBaiice à 
des ordres réitérés qui m'a soumis à porter un fardeau 
trop au-dessus de mes forces. 

Mes ciaintes n'étaient que trop, liien (ondées: une 
subsistance peu assurée et ruineuse , un vide immense - 
it remplir , une cessation presque générale de travail . 
qui , après avoir occasioné la plus affreuse misère, 
nous menaçait de suites encore plus terribles , tels sont 
les écueils qui se sent multipliés sous mes premiers pas. 

Toute la prudence , les soins , la vigilance de mes 
prédécesseurs , n'avaient pu les prévenir : quelle, puis- 
sance sçcourable les .écartera 7 

Le souffle léger d'un vent &vorable suffit souvent 
pouF dissiper les orages' les plus noirs. 

Un hasard heureux , parlons plus dirétiennement , la 
providence patetnelle qui veille sans cesse sur tous no» 
besoins , a détourné ces orages ; le calme et ta tran- 
quillité sont revenus habiter parmi nous , votre charité 
généreuse a soutenu nos manufactures contre la plus 
violente secousse qu'elles aient^rouvée , nos arts ont 
été. secourus et encouragés, l'espérance s'est ranimée^) 
tout semble avoir pris une vie .nouvelle. 

Heureux témoin , bien phis qu'instrument de ce chan- 
gement^er^e > le m'en félicite et n'ai garde Âe m'en 
' louer. 



DiailizodbvGoOgle 



(280 

Cependant I« nÀ3»Hté d'une l^ime apologie «tige 
quelque chose de plus; elle. me force mal^ not dans ' 
ce moment de sortir pour cette unique fois des bomea 
étroites de l'austère modestie : {urdoonez-Mtoî àoac , 
Messieurs, des expressions que m'arrache le désir de 
m^eiler votre approbation , et no» aucun sentiment de 
présomption ni de vaine gloire. 

Eh bien , je te jure devant vous y Messieurs , et je ne 
crains point d'en prendre â témoin celui qni voit le fond 
des coturs:, oui, je le jure, jo n'ai jamais perdu un 
instant de vue le bien public ; aucune afActiom parti- 
culière , aucun iatërtt personnel n'ont guidé mes ac- 
tions (i)' > - 
, J« It jwe , je n'ai point ^tthtAé le pauvre , qui a 

(i) Le président Dagas ne faisait qnfl se rendre justice) 
on cite de lui un trait qui prouve sa droiture et son délin- 
téressemeut qu'il poussait jusqu'au scrupute, 
' Le. corps des bovlangera vint le trouTer ,' pour le prier 
d'enchérir le pain. £□ se retirant , ils Uissèrent adrorle- 
tweot aaria t^le noe txnirse de deux cents losii ^ it» re- 
vinrent quelques jours après, ne doHtant point que h 
l>oui%e n'eût plaidé pfficaceoieiit leur cau^e. Le magistrat 
leur dit : ^ J'ai pesé , mesaicurs , vos raisons dans la ba- 
M lance de la justice , et je ne les ai pas tronvées d^ 
» poids ; je n'ai pas -jugé qu''il fallût , pour une cberte 
■ mal fondée, faire souffrir le peuple. Au reste, j'ai 
» dùtribaé votre aident ani deox hftpitaux de cette ville ( 
» j« n'ai pas cru que vous en voulussiet faire un antre 
M Dsage ^ j'ai comprit que , puisque vous étkc en état-de 
v faire de telles aumâoes , vous ne perdiei pas , coiubm 
» V04> le Aites , dana votre u^Uer. n 



DiailizodbvGoOgle 



( 283 > 

toujours eu un libre accès auprès ^ moi ; je n'ai point 
élé sëduït par le riche et le puissant ; j'ai accordé avec 
joie , j'ai refuse , s9uveat sans doute (ainsi le vouloient 
de tristes conjonctures), mats j'ai refusé avec peine, sans 
hauteur , sans dureté. 

Je le jar«, oHHicoitirM pinr j nes' nàns sont nettes; 
le patrimoine public a été sacré pour moi , et je ne l'ai 
jamais en^isajé qu'avec une économie scrupuleuse. 

Je le jure enfin , mon plus ardent d^sir était de réunir 
tous les suffrages en ma faveur ; maïs cet objet de mes 
VŒUX fut-il jamais l'apanage de la conditim Itunaine ? ■ 

Aussi je rentre avec joie , .«t je me hâte de rentrer 
dans mon premier état , j'emporte la satisfaction d'avoir 
vu la fortune couronner mes utiles efforts par quelques 
heureux succès. 

Les embellissemens , la décoration extérieure , sont 
les suites agrf'ables de l'abondance : les temps et mille 
circonstances m'ont envié cet avantage ; vous ne verrez 
point nom gi^vé sur vos monumens publics , mais j'ose 
me flatter qu'il sera gravé dans vos cœurs. 

Conservez , Messieurs , je vous en conjure > conservez 
quelque souvenir d'un citoyen né parmi vous , que des 
Àntimens héréditaires vous avaient entièrement dévoué : 
St mon zèle a pu mériter votre estime, mon attachement 
mérite ' votre amour ; vous ne sauriez me le refuser 
sans injustice. 



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( a«4 ) 
œRRESPONDANCE. 



' Â lOL US tÉMcnmM des ucbitu av wAn, 



Keaàean , 

Les souvenirs que tous avez la bont^ de «l'accorder 
dans vos intéressantes Archives, sont une grande preuve ■ 
de votre amour pour la ville qui vous a vu naitre , après 
m'avoir donne le jour au temps de vos pères et peut- 
être de vos grand-pires. C'est à ce vif et généreux 
sentiment de patriotisme, et non au mérite de mes 
productions , que je dois les mentions que vous en faites. 
Si je me connaissais assez mal pour laisser prendre le 
change à mon amour-propre sur les vrais motifs de ces 
obligeans souvenirs , me trouvant être d'une ou de deux; 
générations antérieures à celle qu'illustrent votre sa- 
voir et vos talens , qui n'a point connu ma personne , 
et qui , vu mon âge avancé , pourrait être à mon égaré 
comme la postérité , vous me feriez croire que mes écriu 
ont mérité de me survivre. Les citations que vous en 
faites , me flattent infiniment , lors même qu'elles sont 
accompagnées de critiques et que vous me reprochez des 
méprises. Je suis tout surpris quand je vois que vous me 
jugez digne d'être réfuté , et que vous me supposez ass^ 
d'autorité sur l'opinion pour craindre que mes erreur» 
□'entraînent œux qui vivent près d'un demi-siècle après 
les écrits , où , de nos joues , elles semblent découvertes. 



=dbï Google 



( =85 ) 
le ne pouvais doilc lire sans (}Ue1que variit^, àat» 
votre cahier de juin ( 1 827 ) , aux pages fia et 83 , ce 
long fragment de noie, où M. Z. m'a reproche , comme 
un tort évident et grave , d'avoir dit dans un vieil ou* 
vrage , mon Lyoa Iti qu'ii est et tel qu'il était , que 
le visage du Christ mourant dans le fameux tableau de 
la ci'devant chapelle des Confalons , n'exprimait pas 
l'amour et la tranquillité du Sauveur expirant librement 
pour le salut du genre humain , etc. La preuve de ce 
tort serait, selon M. Z. , dans le tableau du Christ 
mourant de Van Thulben que possède le musée de 
Lyon et que l'on regarde comme celui-là même de la 
chapelle des Confalons^ 
- Je s^s , Messieurs , que depuis !a formation de ce 
musée qui ne remonte guère qu'à l'année 1804, le 
savant M. Artaud , dans sa description des objets dont il 
l'a composé., a é^é induit k présenter le Christ de Van 
Thulben , conmie celui qui était dans te chapelle des 
Confalons ; mais je n'ai jamais pu le croire, et l'éloigné- 
iqent où le sort m'a tenu de Lyon , m'a pi^vé àe$ 
moyens de me corriger de mon incrédulité. > 

La phrase qu'on me reproche fut écrite quelques années 
avant 1792 , où parut , en avril , sous le titre de Tabltau 
historique de Lyon , la première édition de Lyon tel qu'il 
est et tel qu'il était. Quand je publiai ce jugement ( en 
1.792 ) , on avait sous les yeux le véritable Christ des 
Confalons : . il était encore dans leur chapelle où je 
l'avais contemplé fort souvent , et surtout à plusieurs 
reprises, en 1789, pendant la session de la cham&ic 
du clergé pour la nomination de ses députés aux étalS" 
généraux et la rédaction de ses cahiers de doléances, 
l'étais de cette chambre , et vous saveï que ses séances , 
Tume VI. 19 



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( 286 ) 
qui durèrent pi-ès dé trois semaines, se tinrent dans la chd* 
pelle «les Confalops. Ce jugement, au surplus, était aussi 
celui de plusieurs artistes distingues qui revenaient d'Italie. 
J'en pourrais citer, un qui avait passé vingl-deux ans à 
Rome ^ qui y avait remporté la palme de quelques grands 
concours pour les cartons de grands ouvrages en projet , 
au nombre desquels étaient ceux de tableaux destinés au 
chœur et au sanctuaire de l'église collégiale de Sl-Paul 
de Lyon , et qui même a laissé dans votre ville ou dans 
tes environs quatre ou cinq tableaux historiques de sa 
composition , et une assez belle fresque. 

Veuillez bien obsei-ver , Messieurs , que ces artistes 
et moi , nous avons jugé le Christ des Confalons , comme 
nous l'avons fait , lorsqu'il était en place , lorsque nous 
avions sous les yeux te tableau même qu'on attribuait 
généralement à Rubens , sans éprouver aucune contra- 
diction , c'est-à-dire avant 1792, tandis que M. .Z. 
raisonne en i8z7t d'après un tableau qui peut n'être 
pas le Christ que nous avions vu dans la chapelle des 
Confalons. S'il eût pris ta peine de lire ce que , depuis , 
j'ai écrit dans l'addition faite^ en 1797 , à mon TabUaa 
hiilorique de Lyon , en le reproduisant alors sous le 
titre de Lyon tel qu'il est et tel qu'il était , ouvrage réim- 
primé en 1809 , à mon insu , il eût trouvé, à la page 
16S , sous le titre Raines de Lyon , un trait historique 
dans lequel il aurait entrevu ma juatidcation- Je disais, 
en racontant les dévastations impies de 1794 : « Ce beau 
• Christ mourant de Rubens , dont l'étranger avait offert 
des sommes immenses , est impitoyablement haché à 
coups de sabre ; on arrache le <^dre qui le porte , et 
c'est avec ce cadre dont fougueusement on pousse les 
angles dans les autres tableaux , qu'on déchire , en 



DiailizodbvGoOgle 



( 287 ) 
n^oins d'une haure ^ des. productions faites pour l'im* 
mortalité. » 

-Ces phrases , Messieurs , avaient ét^ écrites à Lyon 
même , dans les premiers mois de 1795 , moins d'un an 
après la dévastation de la chapelle des Confalons , et 
d'après le récit de témoins oculaires, lorsque cet évé- 
nement si extraordinaire et si frappant était encore pré- 
sent à tous les esprits. Je ne fus contredit par aucun des 
' contemporains , au nombre desquels je ne crois pas 
devoir compter M. Z. , qui, en 1837, plus de trente 
ans après mon jugement de 1792 , et plus de six lustres 
après . mon histoire des destructions , vient le taxer 
d'injustice. 

Ma conclusion est Taveu d'une conviction que le 
docte M. Artaud me pardonnera d'autant plus volontiers 
que , dans ses entretiens avec moi , à Paris , il s'est con- 
vaincu que ma mémoire était encore , grâces à Dieu , plus 
sâre et plus lucide que celle de beaucoup de Lyonnais 
de mon âge , dont , sur un autre objet , it avait reçu 
des renseignemens fort inexacts. Cette conviction est que 
le Christ du musée n'est point celui des Confal«is , 
attribué de tout temps , par tous les connaisseurs , au 
pinceau de Rubens (1). 

J'ai l'honneur d'être , etc. 

L'abbé Aimé GuitLon-DE-MoNTLios. 



(t) Il j avait it Lyon des tal>leaai dtf Christ mpnranl 
ûllenrs qu'anx Confalons , et notamment il s'en trournit 
on dans la chapelle du aéninaire de S. Iréaée } piU«4 de 
-ioéme derrière i'autel* 



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CONSEIL GÉNÉRAL DU DÉPARTEMENT. 



Discouu prononcé par M. le comte de Broues , préfet da d^par- 
tement du iVhânc , i l'ouTertare de la lettion du conseil général 
de f.e département , le i6 août 1817. 

Messieurs , avant de tous planter l'analyse des noa- 
▼eaux rapports qui seront soumis à votre examen dans 
le cours de cette session , je vais jeter un coup d'oeil 
rapide sur la situation comparative des af&îres départe- 
mentales , et sur le progrès des entreprises dont vous vous 
êtes utilement occupés pendant votre dernière réunion. 

En même temps qu'un dégrèvement important allégeait 
la condition des contribuables , une nouvelle répartition 
vous était proposée : les modifications que te conseil gé- 
néral et les conseils d'arrondissement ont apportées à ce 
travail , ont reçu leur exécution immédiate. Vous juge- 
rez , Messieurs , si ces changemens ont été sagement 
appliqués. S. Ëxc. le ministre des finances vous appelle 
à prononcer sur les réclamations qui ont été présentées 
contre le travail de la sous-répartition. Tous les élémens 
qui peuvent servir à former votre opinion ont été réunis 
et seront mis à votre disposition. 

Un seul objet tenant à la législation du royaume ap- 
pellera vos observations : le gouvernement a voulu que 
le projet de loi sur la pêche fluviale vous fût commu- 
niqué. Ce code est le complément de celui qui vient 
d'être adopté sur la législation forestière. lia révolution 
n'avait pas respecté la sagesse des ordonnances mémors- 
bles rendues par Louis XIV sur cette matière j plus que 



DiailizodbvGoOgle 



■ ( aSg ) 

)amais , il faut en reconnaître la haute prévoyance dans 
un temps où la raison publique qui conserve , doit être 
souvent mise à la place de l'intérêt privé qui détruit 
pour jouir. 

' Depuis votre dernière session « plusieurs entreprises 
d'inléi'ét départemental , sur lesquelles vous avez été 
appelés à voler , ont été approuvées ou sont en voie 
d'exécution. 

Le projet de construction d'un palais de justice , digne 
de la seconde ville du royaume , est ad^ité sur les bases 
que vous avez proposées. L'emplacement actuel du palais 
et de la prison de Roanne , agrandi par la démolition des 
maisons adjacentes , recevra dans un édifice comipun la 
coui: royale , ta cour d'assises , le tribunal de première 
instance et la maison d'arrêt et de justice. Un concours 
est ouvert entre plusieurs architectes de Paris et de.L^ov 
connus par leur talent et leur expérience. Cette voie a paru 
préférable à celle d'un concours illimité qui n'est souvent 
qu'un appel à toutes les médiocrités. Les plans doivent 
être produits au i.*' janvier prochain ; l'administration 
s'est occupée pendant ce temps -de l'acquisition des mai- 
sons à démolir , dont le prix forme une partie considé;- 
rable de la dépense totale. - - 

Les travaux de la nouvelle prison , dans la presqu'île 
Perrache y sont en pleine activité. Âucuiie des difficultés 
qu'on avait redoutées n'a retardé l'assiette des fondations 
qui sont établies sur un terrain parfaitement solide. 

Une ordonnance royale du mois de janvier asanctionn<é 
.les bases de l'établissement d'une nouvelle caserne de gen- 
darmerie. Les plans sont soumis à lapprobation du gou' 
vernement. Vous connaissez , Messieurs , quels seront les 
résultats avantageux de l'échange consenti entre le dé-" 



DiailizodbvGoOgle 



( 200 ) 

partement et la ville : ceïle-ci pourra conslUuer l'^la- 
bUssement dëfînillf de l'école dotée par le général Martin , 
et le département trouve dans le traité des ressources fi-^ 
nancières d'une grande importance. 

Un double traité a été consenti entre îe département 
et la ville , au sujet des divers services de l'école vété- 
rinaire et des limites entre la pépiniêrfe départementale et 
l'ancienne maison de l'Observance , où la ville a l'intenlioi* 
d'établir une maison de correction paternelle. Avant de 
soumettre ces traités à l'approbation du gouvernement , 
ils vous seront communiqués , et vous trouverei , je 
pense , qo'ils pourvoient convenablement aux intérêts d«i 
trois établissemens contigus. 

Les travaux de l'hôlel de la préfecture ont étiî , cette 
atihée , poussés avec une rapidité qui en fait pressentir 
)'è terme prochain ; 'ils achèvent de donner à cet édifîcfl ^ 
l'âspéct grave et le caractère de solidité imposante qui le 
distinguent, ^ 

Puis-je vous parler dii monument relevé à la gloire 
de Louis^Ie-Grand *sans rappeler là perte si doulou- 
reuse pour la ville de Lyon de l'artiste célèbre qui luî 
a légué son dernier chef'^i' œuvre ? en le remettant à là 
Tille , tel qu'il l'avait conçu , on a dû respecter sa 
pensée ; et lors même que des' ohiemens accessoires se™ 
ralent jugés nécessaires, il convient, avant de se pro- 
noncer sur leur choix , de laisser la critique éclairée et 
l'œil des bommes exercés d^ns les arts, considérer le 
monument libre au milieu du vaste espace dont il occupe 
le centre ; on examinera jusqu'à quel point la simplicité 
inàiestueuse , qui en . est le caractère , est préférable à là 
magnificence et au luxe d'omemens qui accompagnaient 
l'ancienne statue. 



=dbï Google 



. < a»» ) 

ï'artni les trartux nouvrfiement entrepris sur les routes 
royales, vous remarquerez avec salisfadion la construc^ 
tion rapide du pont d'Oullins, qu'une seule campagne 
aura vu fonder et terminer , grâces aux avances pro- 
posées par les propriétaires intéressés à l'amëlioration 
de ce dfHugereux passage. 

Il est malheoreux ^ue des circonstances temporaires 
'aient fait aijoumer la proportion de fortifier, pour l'année 
iSâfi , la dotation des prindpaux services qui figurent 
au budget de l'état : celui des ponts et chaussées , dont 
l'insuffisance est généralement reconnue , devait recevoir 
uii supplément d'allocation , et vous aviez lieu d'espérer 
que le département du Rhône se serait ressenti de cet 
accroissement de ressources. On peut en effet , avec les 
fonds ordinaires , entretenir supportabtément les roules 
royales , et commencer quelques ouvrages neufs d'une 
moyenne importance ; mais des travaux tels que la recti- 
fication de la côte de l'ArbresIe , ou le changement de la 
traverse d'Anse , ne peuvent être entrepris et soutenus 
que par le secours de fonds extraordinaires. Ces deux 
projets sont terminés , et le second est entre les mains de 
M. le directeur général des ponts et chaussées. 

Les travaux neufs qui se rattachent à la navigation 
soiit heureusement en voie pltis certaine d'exécution. 

Indépendamment du quai St-Clair , dont l'élargisse- 
ment est commencé , et de ta continuation des -revétemens 
neufs construits le long de la Saône , de concert avec la & 
ville , on à , dans cette campagne i jeté sur une grande 
longueur les fondemens de la digue de la Vitriolerie , 
ouvrage immense , dont l'exécution ne souffre ni retards , 
ni lenteurs , et qu'il a fallu poursuivre , malgré les obs- 
tacles opposés par la hauteur accoutumée des eaux du 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



lihàne en cette saison : dans ces circonstances , la har- 
diesse n'est que de ta prudence. 

Mais vous le savez , Messieurs , cette digue ne remé- 
diera pas à tous les dangers dont la déviation progressive 
des eaux du Rhône nous menace. 

Je vousentretenais,rannéedemîère,*de la nécessité enfin 
reconnue d'arrêter cette marche destructive , et d'offrir 
en même temps une garantie contre le retour périodique 
des ravages, dont la ville de Lyon et tes babitana 
aujourd'hui si nombreux de la rive gauche du fleuve , 
sont menacés à diacune de ses crues. Tel était ce- 
pendant l'empire des traditions et ta force des ot^«e~> 
tiens anciennes , que la possilùlité même d'une pré~ 
«ervation eiBcace était généralement contestée. Il semblait 
reconnu que toute tentative faite pour élever et dtguer 
la rive gauche du fleuve expQsait la ville et le territoire 
de Lyon à des périls plus certains que ceux dont on 
voulait les garantir; pour éclaircir une question si grave , 
et l'embrasser dans toute son étendue , vous ne pfwviez 
mieux faire que d'appeler les lumières d'une commission 
spéciale , prise au sein du conseil supérieur des ponts 
et chaussées. Les hommes habiles entre tous que le choix 
bienveillant de M. le directeur-général a désignés, se 
sont livrés avec un zèle infatigable au travail qui leur 
était confié , et je puis , dès à présent , vous annoncer 
que M. l'inspecteur-général Prony auquel le départe- 
ment s'honore d'avoir donné naissance , et dont le nqm 
seul e»t une garantie , vient d'adresser à l 'administration 
supérieure un rapport dont les conclusions doivent dgs- 
«iper toutes les craintes et fixer toutes les incertitudes. 
Le problème théorique parait complètement résolu , et 
l'eKécution semble loin d'entraîner tes dtHicutté& et le« 



bv Google 



< Î95 ) 

dë^^ses dont on s'était trop effrayée L'habileté de nos 
ingtinieurs triomphera aisérnent ' des premières , et les 
autres ne sont point au-dessus des moyens combines que 
' tant de puissans intérêts mettent en mouvement. Les 
réunir dans une organisation régulière sera l'un de mes 
premiers soins, et jamais l'utile loi de itlo7 n'aura reçu 
une plus heureuse application. 

• Je ne vous arrêterai pas ici , Messieurs , sur les pri>- 
fets que l'esprit d'association enfante autour de vous , et 
. dont il est à souhaiter que plusieurs se réalisent dans 
' l'intërèt public. Il ne m'appartient pas d'en révéler la 
pensée : on les connaîtra successivement, et l'opinion 
des hommes éclairés aura hientAt distingué ceux qu'elle 
doit ac0ieiUir et encourager. Déjà elle s'est hautement 
prononcée' en &veur de la grande entreprise du chemin 
de fer qui n'est plus , comme l'année dernière , une hy- 
pothèse et un objet de controverse ; il en est de même 
de la navigation & la vapeur , malgré la catastrophe à 
jamais déplorable dont vous avez été les témoins et dont 
ori se serait cru préservé par le talent et l'expérience 
consommée de ceux mêmes qui en ont été les victimes: 
celte cruelle épreuve servira du moins à compléter toutes 
' les garanties que la sûreté publique peut demander contre 
' un agent redoutable, parce qu'il est puissant , et dont il 
• ne serait plus permis de rejeter l'emploi sans rester en 
arrière de tous les autres peuples. 

Tandis que la réunion combinée des fonds du. trésor 
avec ceux de ta ville de Lyon pourvoit à la continuation 
d'utile* travaux intérieurs , la ville élève seule des mo-. 
numens qui attesteront à jamais sa richesse et son impor- 
'. tance. L'épreuve récente qu'elle vient de faire de son 
crédit montre combien on appréoîe'la bonne f<ù du con- 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



.< 394 ) 
seil municipal et quelle ctrafiance inspirent la i 
les lumières àa ma^^rat distingue qui le préside. 

Vous reconnaltret aussi dans la promptitude avec la- 
quelle l'emprunt municipal a été rempli , le «igné de 
l'abondance du. numéraire , dans nn pays aà tant de 
vastes entreprises particulières absorbent chaque jour de 
nouveaux capitaux. Cet état de dioses tous paraîtra 
«loublement satisfaisant , si vous pensez aux craintes 
que je partageais avec vous , il y a moins d'une année , 
sur la crise commerciale dont notre fabrique était menacée. 

Au milieu de ces appréhendons , le commerce s'est 
relevé aussi florissant que jamais ; autour de vous les 
bras manquent au travail^ tandb que vos produits 
accueillis dans le palais de nos rois se font remarquer 
par des résultats nouveaux dont j'ai vu s'étmiaer les 
hommes les plus versés dans les procédés des arts. 

C'est ainsi que l'industrie française se montre , active 
et féconde , sous la protection de nos princes , sous 
l'influence de la paix , sous la garantie de nos institu- 
itons , dont l'application loyale et royale répond à tous 
les besoins et couvre tous les intérêts. 

Que remarquons-nous autour de nous , si ce n'est la 
àrculation accrue , les échanges multipliés , les trans- 
ports devenus plus rapides , la répartition de l'impAt 
graduellement améliorée , le recouvrement moins oné- 
reux , et l'accroissement des fortunes particulières mar- 
chant de pair avec le progrès ascendant du crédit de 
l'état , malgré une dette publique que (^argent tant 
d'arriérés antérieurs à la restauration et le poids du 
crime des cent jours ? 

Je m'arrête , Messieurs : les rapports particuliers que 
j'ai l'honneur de vous- remettre traitent avec une étendue 



DiailizodbvGoOgle 



' ç 295 ) 
suiEsante les matières qui tous sont spécialement sou- 
mises , et que je né fais ici'qu'effleUrtr ; tous les appro^ 
fondirez dans la sage maturité de vos d^ibéralions. 
L'habitude de traiter des inl^icts substantiels et positifs 
avec simplicité et droiture éloigne de cette assemblée tout, 
autre sentimetit que celuidu devoir , toute autre passion 
que celle du bien public. 

C'est avec vous , Messieurs , ■qui êtes les organes sin- 
cères des besoins réels delà population, qull est 'profi- 
table de rechercher ce qui peut se présenter de bon , 
d'utile et de praticable dans la carrière d'améliorations 
que nous parcourons chaque année ; heureux de rivaliser 
ensemble de zèle pour la cause de la monarchie , pour 
la gloire de la France et. pour la prospérité de ce beau 
département qui fijrmc une des plus brillantes parties de 
cette gloire ! ■ 



POESIE. 



^pitre a mituon de la cour , par 11. boochaklat ^ && 
l'académie de LTON ' , 
( I>ne dans une de* aëances parliRuUit'es do mois d'aoikt ). 
Fils de ce rai;e esprit , qai , l'émole .d'Ëoler , 
Sans l'appui des autans crut asservir la mer * , 
Et qui , dans l'art profond de l'arcliéologie , 
Du patient Galmet ' fit pâtir le génie * , 
Matlion , parent cbéri, dont mes jeux satisfaits « 
Sans cette enceinte eacor contempleraient les traits > 
Si d'un temps odieai l'épouvantable orage , 
Ne t eût précipité sur le sombre rivage ' ; 
'Tout ce qui rehaussa l'honneur de Ion pays j 
Excellent pbilantrope , occupa tes esprits. 



=dbïGooglc 



Da Rh&ne imp^tnrax , par toi l'oode eapUre , 

Da penple rappélaDt U sauté fugitive , 

Circula dans nos murs eo de modestes cban ; 

Eclairaut la critique au flambeau des beaux art* » 

De L^cnrgue , on te vit y interprète sablime , 

Former sur ses leçons ton âme magnaninie « 

Et cbercher dans les mœurs Jn Spartiate altîsr , 

De son destin d^cho le principe premier * } . 

Haïs rien n'enflamo» plus ton génàvux coamgc 

Que cette académie , illustre aréopa^ 

Oîi venaient s'agréer tant de savans dirers , 

Citadins anobli» de ce vaste nnivers '. 

A cet illustre corps , D*Alembert et Lalande * 

De leurs penserg fëconds consacrèrent l'offrande. 

Auprès d'eux se ^açaient , dans un nng glorieux , 

Soufflet , qu'on croirait né dans le palais des dieux ■ , 

Bâter " , qoi , tel qu'on peint les géana de la fable , 

Déracinait les monts , et d'an fleure indomptable , 

Aux balmes de Saint-Clair agrandissait les bords ; 

VaucHDson " , du flûtenr animant les ressorts y 

Et nouveau Prométhée , appelant k la vie 

Les élcmens nouveaux d'une active industrie. 

Et légnant à Jacquard " l'honneur d'exécuter 

Ce que son grand génie un jour osa tenter, 

Dois-je oublier Morand "^ qui , d'une main paissante , 

Du Rhàae subjngoa la vague frémissante ? 

Hais parmi ces mortels cbers k l'homaDité , 

Hodeste Bonrgelat M , tu dois être compté : 

Bourgelat , créateur de l'art vétérinaire , 

De cet art bienfaisant sois le dieu tutélaire I 

3e vois i tes côtés Willermoi " et Vitet "• , 

De leur vaste science épuiser le sujet. 

Hais quel est ce vieillard & l'œil vif, au teint blême ? 

C'est Jacquier '' , des trois corps résolvant le problème : 

Près de lai PeEénas'.", dans un dernier effort, 

An milieu des calcnls' avec Seper ** s'endort \ 



:,, Google 



( 21)7 >. 
MontDcla » plus actif, devieiit , dans ta patrit! « 
L'Hérodote accompli de la géom^ie ; 
Mais laissons ces savaus , laissons même Roiier ** 
Porter l'agricultnre à son lustre dernier , 
Et jetons un regard sur l'ami de Voltaire , 
Sur ce bon Vasselier " qiii , même octogénaire , 
Par des contes charmans , mais peu chastes parfois ^ 
Nous ëgajaît toujours en élcrant la Toii. 
Parlons de Lanrencin ** , dont la tendre élégie , 
Captivait les loisirs et le bouillant génie , 
Et qai, dans d'heureux versi inspirés par le coeorj 
De l'amour maternel peignait la Tire ardeur. 
Généreux. Laurencio y ta gloire était plus fière ; 
Un immense penser remplit ta Tie entière : 
Domptant le cours fougueux de deux âeuves rivaux ^ 
Tu conçus le projet de dominer leurs eaux , 
D'agrandir ta cité y comme si ses limites 
Etaient pour ta grande Soie eneor trop circonscrïtea. 
Dans les goufires profonds d'un rebelle terrain , 
Tes trésors entassés s'engloutirent en vain. 
Le fleuve se jouant de tes efforts prodigues , 
Se dressait tout entier ponr renverser tes digoes ^ 
Et contre toi lançant tous ses flots à la fois , 
Nouvel Achélous , t'accablait sous leur poids, 
La mort eu te frappant t'enleva l'avantage 
De voir réaliser ton magni6que ouvrage ; 
Mais l'avenir , en&n , justifia tes voeux ; 
Aux marais de Perrache un peuple industrieux 
Etablit sa demeure et ses manufactures , 
Attendant que des mains , diligentes et sûres , 
Par des chemins de fer ouvrent, vers le Midi , 
Des débouchés nouveaux au commerce agrandi. 
Lyon, , de ses fauboui^s élargissant l'enceinte y 
Oubliait ses revers , en effaçait l'empreinte } 
Mais réclamait encor pour la postérité 
Un gage de bonheur et de prospérité. 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



( =9«) 
Martin ** le lui AoaoK , Martio , jnBqneB au Gange « 
Ah ! paisse de ton nom retentir la louange ! 
D'une grande cité btenfoiteur g^n^reux ^ 
L'académie entend tes respectables Tœoi » 
Et de tes tiAvatis heureuse éxéculriet , 
Elle doit ériger ton sublime édifice. 
Hathon , <;' était ainsi que , nouveau Jean Clébei^ ** f 
Attachant notre estime à ton nom toujours cher , 
De tes actives mains tti fondas ce lycée , 
Monument du saroir , où la foule empressée 
Venait s'initier à ces arts enchanteurs 
Qnr partout , sons nos pas , font éclore des fteors* 
C'est là que Bérenger *" , troubadour de notre âge « 
A la Nymphe da Rhâne adressait son hommage , , 

Ou, plaçant la Terta sous le jour le pins pur, 
A l'enfance chsrmée offrait un guide sâr. 
C'est là que Gilibert *' , inorateur lui-même f 
Dn saTant Linnéus démontrait te système , 
Qae Domergue ■" épurait la lungue de Buffon , 
Que Mollet '^ expliquait le prisme de Ne'n^ou « 
Et qu'on Toyàit enfin le docte Delandine ** '• 
De nos antiques murs dévoiler l'origine. 
Parfois II ces savans venaient se réunir 
Des hommes dont Lyon se doit éDorgncillir. 
More! *', Rast '■, Dussaussoy », Tabard ^ et La Toarrette * , 
De Pan abandonnaient la tranquille reti'aîte » 
Poar admirer Roisdael embelli par Bôissied ** « 
Pour entendre Rieussec ^ commenter Montesquieu. 
On t'y voyait anssi , pacifique Lemierre *• , 
Poète original , dont l'âme tout entière 
Se peignait dans tes vers , toujours pleins de chaleur i~ 
Le ciel récompeasa les vertus de ton cœur. 
En unissant aux jours d'une aimable vieillesse , 
Dn ange de beanté , de grâces , dé sagesse , 
Qui devait f allier par un nœud fraternel 
An digne fondateur de ce lieu solennel. 



=dbï Google 



C 299 > 

Hiflas ! des doctes sœurs ce divin sanctuaire 

De ses débris fumans devait joDcher la terre , 

Avant de recevoir , en leur jour de splendeur , 

D'illustres LjonnAÏs moissoaaés dans leur fleur. 

Bichat " , Jordan *° , Petit *' , espoir de la patrie , 

Pourquoi , pour tant de gloire , «ne sr courte vie ? 

A vos concitoyens , tiers de vous admirer , 

Un sévère destin ne St que vous montrer. 

Toi surtout, ô Petit! quel noble caractère 1 

Jeune amant des neuf iccurs , à la vois de ta mère 

Tu les abandonnas pour servir Galien ;. 

Mais Fhœbus honorant un si grand citoyen « 

Te prodigua ses dons , loin de l'être infidèle : 

Le sentiment s'accroît dans l'Sme lu plus belle, 

Et le sentiment seul t'a dicté ces beaux vers , 

Qni rendront ii jamais tes souvenirs si cbers. 

Hab de ces morts fameox pourquoi troubler la cendre t 

Quand j'offrAÎs St Mathou l'bommage le plus tendre ? 

Sur leur lit de douleur ils trouvèrent dn moinS' 

De la tendre amilie' les respectables soins ', 

Mais toi , Mathon , mais toi, livi'é , dans ta patrie , 

Aux. poignards assassins d'une borde eu furie , • 

A tes derniers momens ta n'eus devant les yeux 

Que le crime en délire et qu'an trépas affi^ux. 

Aussi grand que Caton ^ , mais cent fois plus il ptaindre^ 

Tu méprisas la mort qu'un sage ne sait craindre ; 

Et tes juges pervers parurent devant toi , 

Comme des criioinels que frapperait la loi **} 

Enfin ton sort apprit aux tyrans de la France, 

Qu'ils pouvaient égorger à leur gré l'innocence ; 

Tes mânes désolés dans ce pays des arts , 

Long-temps furent erraos sur des débris épara ; 

Mais le cïe) désarmé termina nos souffrances , 

Et parmi ces amis des lettres , des sciences , 

Ton bienfaîbaot génie est fixé dans ces lieux , 

Pour l'exemple et l'hoiiueur de nos deiuiers neveux. 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



( 3oo) 

NOTES 

DE l'on des RÉDACTEtms DES ARCHIVES OO RuâsE. 



' Charles-Joseph Mathon de la Conr , fiU de lacqnea , 
»é à Lyon en 1738, l'nne des TÎctimes sacri6ées k la 
suite du siège de cette Tille ^ en octobre 1795^ nommé 
membre ordinaire de l'académie des sciences , belles- 
lettres et arts de Lyon , en remplacement de M de Son! ^ 
le a mai 1 780. Le passsige suivant des Prisant de Lyon de 
fea de M. Oelandine , contient des détails intérCssans sur 
ce citojen reconunandable et peut serrir de commentaire 
à répîb*e adressée )t ses mânes par H. Boucharlat. 

u Ici (snr la place de Bellecour) , Mathoo de la Cour, 
le metilear des hommes , le plus doux , le plus probe , 
le plus serriable , a péri. Son beau-frëre Lemîerre disait ; 
w Je ne puis plus foire de tragédie : elle court les rues, m 
Il-n'est que trop Trai ; tontes nos rues , toutes nos places 
ont offert des scènes sanglantes. Ici , ÔQ a inhumainement 
privé du jour celui qui ne l'employa jamais qu'à faire du 
bien. Non , je ne traverserai pas ce sol oîi mon ami a 
expiré ^ sans lui crier mes derniers adieux , sans, lui con- 
sacrer un triste et rapide hommage ! 

Bienfaisant Mathon , puisse-t-ou recueillir un jour et 
lorsque nos fils seront heoi'enx , les généreux fruits de tes 
veilles et de tes pensées , de tes veilles sans cesse occu- 
pées à aider le pauvre , à secourir l'innocence , i soutenir 
l'honnéte industrie , de tes pensées grandes , simples et 
pares comme ton cœur t 

Qn'on n'y oublie point ces écrits où il dévoila les res- 
sorts secrets qui firent 'prospérer et décheoïr les înstitn- 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



( Soi ) 
tutîons «le Lj>cDtgue ■ , oti U traça les [uftles Moment èâ 
ta^Imer en Prance le véritable amour de ^la patrie . 
Deux campa giilet ' c^èbrës tt ■savantes Courunntretit ces 
ouTrages utiles. Qu'on n'oublie pas ce badinage ingëniens 
qui , soQs le nom de Fonuiti Bdcord ^ , protiTe ce qu'on 



■ Par guelUi cautâi *i par quelt dcgrit Ut lot* de Lfcurgutse 
MonI allériil chei Us Laeédémonïtns jusqu'à ce qu'elles aient éli 
anéonlirs , dUEeilatioQ qui b teaifoilé le prix dam l'Acadcmia 
tDjalï des in Bcrip lions et bcllea-ltttrea , le ^ aTTÏl 1767 , stcc dtt 
Ilote* , elc. LjOn t\ Parii , iJurând el Val (at-la -Chape IIk , 176? , 
ÎB-S." de too pages. L'antear aononoait étrat an Dourt BTertisstmeiit 
^11 raasvàfalait des mat^riaui pour. une histoire complète des Lac^-* 
démouiens , et qu'il basarderait pent-étre quelque jour de la publier | 
mais It n'a fBa tEini CEtte pr o tntiat .~ -TfaonuM éciirit i Matbon dtf 
la Çout une leUre aioEi congue . 

■ Je TOUS lesteKie , Mossieur , de l'excellente Disserlalion mr 
les loii de Lycurgai , que M. Bartbe m'aremiie de lotre pail. C'est 
nn des plus beaux sujets qu'on ait propose tlepuis loag-tempa dana 
aucune ecadémie ) et tous I'bvfe traita arec autant d'érudition qua 
d'agrément. On nme à suirre , dans rntre ouvrage , tes progrès et 
la chute de cette institation biiaire , qui dénatura l'bolntue pour 
le rendre plu* frand , chaagaa tous iei devoirs et crâi des lertus 
DOUTelles. Une puieille législation., qui «vl^ista plus de cinq cenla 
ans , est peut-être la plus forte preav* de .ce que peut le génie d'un 
grand homme s^r nn peuple. IJ m<f. semble , Monsieur) que fOna 
jngei CCS lois si eélèbtes , comme la raison doit les juger ) saaa 
humeur copme saes fHDatlsœe.O'eHt. un. grand moBuqient, nuia 
dont. les proportions sont colossales «t par iCDu^quent hors de la 
ikature. Xoules vos notes sont eltrémenceut curieuses; elles ajoutent 
ipi aouTeau prix à l'oarraga , et ,foDt désirer l'histoire que voul 
nous annoncez. Resevez tous mes riemercimeas , atec les ténioi-» 
gnages des sentimeDs bien vrais avec lesquels j'ai l'hsnnear d'être ) 
etc. Thomas, A Paiis , le ai déoemlire 1767. ' 

* Discourt sur Ut mtUleurs moyens d'encourager et de /air» 
naître U palriotisme dant une mtmarehie. Paris , 1788 , iu-S." C« 
discours fut. couronna par l'académie de CbUona-sur-Marne. 
. > Teifamenf (Je iVf. For/un^ fijcarj, maître d'arithmétique AD'^, 
hi et pnblid k l'audienee dn baiUiage de cette TÎHet la t^ août 17S4< 

Tome ri. 20 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



( 303 ) 
^fwnit attendre duiiç uo gouvfv^emeat sage ^ de (Vco- 
qomie et de la préTOfanCe. L'Angleterre nous enTia ce. 
dernier écrit, 1« tnduùijt i^t l'attribuK pendant long- 
teniM ^ Franckliu, 

Ce tut nae douce et agréable idée ^ne celle de recueillir, 
chaque premier jour de l'an cea morceatn animés oîi ta 
poÀie nous émeut et noue console : Mathon la conçut 
et l'exécuta dans les douze [vemien tolumes de VAlma- 
Kach det Muse* ' , recueil alors plein de sensibilité et de 
goût. 

-Un essai aor rinstilntion des Rotiire$ * , .un précis sar 
lu Tie de Hontausler ' « an éloge de son ami Poivre * , des 
idjlles en prose •, des vers , orne feule d'oposuules idté- 



(Lj'on ) , 1783, ïn-S.o de a4 pdE^Si «on eomprii les tables Jnsli- 
Gcïtites. Cet opuscule a iii rtimpHm^ plusieurs fois et notainraent 
dans le lom. I,*' âtt TahUHts d'un curieux , ou Variélét hislurlr 
quea , UlUraires tH nMra^l ( publiùM par Saulcfeau de Marsj ) 1 
Bfoiellss, Dujardia,' 176g, 4'to1. in-la. , et XmA i^tCetmtleBt 
Aaaa la Gatetle unirerseUe de Lyanj Le tiitatx BoÎ9«y d'Anglait ', 
^oDs 1« voile de l'anoDj'lne , es a puUi^ uue édition à la tête de la- 
^elté il a placé )a notite de M. Delândioe sut MathoD A* h Cour. 

■ Voy. Afchùiei dit RkAne, lom. Ifl , pag. iS^ 

" Lellr» à JW. Je»»* lur Ui Roiièrtt de iftifcnry', et If» amires 
ilabtifsemtrit semblable) ; LfoO ; Mtai Delarockc et Rinset, 17S3 , 
hl-ia. (le 70 pages. , ' 

■ MatboD 4e la Cour, ^tat>t à Paris , fil dnnander A TieadAnle 
4e "Lyoa la petraiwi^a de publier la VU de Monlausier et de 
{irendre sot le titre la qaalit^ d'Béa<lëmîcieti. Cette pemiisioii Ini 
fui accordée dana la séance Sa l'i décembre ■781 , bOuk la eMidi- 
tion qu'il soainettrait son ouTrege k l'eiamea de M. BarDH qui m 
IrouTait alors aussi dans la capitale. NoiU ignorons ri la pu^licalioa 
a ea licB. Ce qu'il jr a de eerlain , c'est'que la Vie de Monlaasùr 
n'est point rappelée parmi les onrragea ite Matlioa de la Cour dtins 
l'irtirle qae lui a cousicré la Biographie vftiMrfeffe , et qMe les 
auteurs du mime recueil at la citent point non plus i farltçle 
JHbn fa uner parmi leï bit^nipliies-quî existent de cedernierpet'soiiDdge. 

4 X^OBi ifnoront panillenent «î cet El^ge d« Poirre a ili imfrimtf. 



i:,,G00gIf 



( 5ô! > 
rasBBiis ' ont mar^^ l'existence littéraire de Mtt)MW*> Com- 
biea son aitsteoce sociale fut plua précieuse encore I 

C'eRt 6 lui ^'on dut 1m ^mi«r« saccè* de la seciArf 
philantcopitrie 7 les teoourt pour lei mhnt iiourme*f 
an ^tabllBsenuiat ]pour Attactwt- les jetanOi enBins k 1^* 
sWeté. Ponr riataralistn' U moutnve ^<H)Bomk(ne M rendr« 
le pain Aa peitple moins «h«r et meittear , tl fit T«nir 11 
■es friU de* oaTiieri de Potii. Il chtirchii ft rendre cota* 



• Lm antn* «uvrapi d* Malhon 4* fc Coar q«i Mut luavraos * 
noire QOiMiiiMSiiMe , «ont t«t inirvu t . 

IrDûeourt $ur le falrioliinu frmufmû ,W i l'ic*dénle de (>;«»» 
U 31 janvier t^fia. Lyaa , PeriMC . 17&) , io-t.' IL Lettres mr 
let ptàiturei , Itt ttulpivres et Us gravures exponéei ait lahn da 
Louvre m ifGS, I76S ef 1767. Paris , Baurbe, 17G3-67 , 3 pari. îq-i9. 
Ul> Lettres sur rincnnstance , i l'occasion de la comédie de Vupuis 
tl Dejronntj ( par Colle ), Paris , i?63 , io-ia. IV. O'phéc et 
Eurydice , opÀ-a traduit ât l'ilaliep de Casatbit^ , Pkrii , 1763 , 
Iit-13. V. Discouri tur le dangtr des Lvrei eontri la religion ^ par-^ 
rapport à ta toeiélii Pwla , Utja; t >^TO» ii'S.*' , covroonj par 
('académie de la Conception à Bjjuicn. VI. Journal de Lyon > oa 
Atnoncêf el Variéiit lUtiraires , pour sfrtir lie suite au! pelilet 
affiches de Lyov. Ljoii , Aloië pelarocbe , 1764 et années sui-> 
vantes , 11 tqI. in-S.'' Vit. Collection des comptes rettdus , pièce» 
authentiques, étals et tahleausc concernant tei finances de tVante ,• 
depuis il5i jusqu'en 1737. Paril, CMhet, 17881 >D'4,o VIII, Bé* 
tuilalt des e*ptrienaes »t des rechei^htt fait*» par la comili i» 
pan'ficalion^ lijoa , 1791 , in-B-" 

MatlLon de )a Cour a, en Outre » tcarailU , peçd^nt quelque 
temps , au Jùàrnal de musique , depuis juillet (764 jmqu'rn août 
1768 , et au Journal des Dames , Parisj 1759 et ànnëea sniTantes } 
11 a fYisiAÉ à la r^daation de.plamettr» Almanachs de Lyon. L'Etal 
par ordre atphahitiijue de» viUet 1 hviir-gt , yiUages , seignearief , . 
fie/s , rivières , montagnes , etc. des provinces de Lyonnais , Tarez 
et Beaujolais 1 qui te troure dans celui de 1760 ■ et qui est un 
curieux morcean de statistique , à été reru et augmenté par lui, 
KoB archJTCs académiques (^ntienaent en manuscrit plusienr*' 
mémoires de sa composition. 



=dbïGooglc 



( 3o4 ) 
unne dané téuslei Quartiers l'ean do Rb&ne, vite, \égiro 
et salotaire ea divers maux. Il établît pendant quelque 
temps un lycée propre k faciliter aux artiste» t'exposition 
de leurs chef-d'œuvres y et les mojena d'être connus '. 
T<Hit ce^n'îl dit 4 tout ce qu'il pensa fut rapporté par lui 
au bien général. Négligent sur ses propres affaires , il ne 
rêva qu'i) bien faire cellei des anU^es. Ici; il taisait imprimer 
à ses frais un outragei utile , pour, en laisser le bénéfice « 
son autenr. Lk , il contractait une dette pour acquitter 
celle du pauvre. Dads an siècle d'égoïsme , il eut jusqu'au 
courage de se oongacrer ï la bienfaisance sans partage , et 
de consentir plutôt à passer pour lidicule on singulier 
aux jeiix de la frivolité inhumaine , qne de manquer une 
seule occasion de sacrifier son temps , ses peines on sa 
bourse il la bonne action qu'on lui indiquât. 

Et on a fait mourir de pareils hommes ! Dorfenllle lui- 
même parut hésiter s'il pourrait faire tomber une tête si 
éclairée , st vertueuse. « Tu étais noble ^ loi dit-il -, ta 
» n'as pas quitté Ljon pendant le sïége : lis le décret ; tu 
f> peuT prononcer toi-même sur ton sort, n Ainsi l'Athé- 
nien Lysias s'écriait antrefois : Ce n'est pas moi , Eralos- 
thène , c'est la loi qui te tue. En effet , Matbon lut l'article 
funeste et répondit : w 11 est sûr que cette loi m'atteiut; 
je saurai mourir. » Il ne reprocha rien à cette loi cruelle ; 
il ne reprocha rien aux hommes. Seul avec Dieu , on le 
vit aller de Roanne k Belleconr , sans vaine ostentation , 
comme sans faiblesse. Profondément reoDeilii , le front 
chauve et élevé , les yeux fixés sur la terre qu'il quittait 
sans murmare, il remplit sa promesse, et sut mourir, n 

' Jacques Mathon de la Cour, né II Lyon en 1719, 
mort dans la même ville le 7 novembre 1777 (et non en 

■ lie hfciù ou $aU>n dfs aris fut ouvert en 1786. Mathon de 
la Cour fil imprimer un Catalogue Jes ourrtiges de peinture , scut- 
plure , dessin et gravure , exposés à Lyon ,,a<t salon des arts, {•. 
sS aoiU 1786 , hyaa , im^riiaeiie de la vïllc , ia-8.* in 16 pages. 



DiailizodbvGoOgle 



( 3o5) 
1770 , comme le Ait la Biographie nniverselU), inath^ma- 
ticieit célèbre , élu membre ordinaire de l'académie de 
Lyod le 12 janvier 1740 y en remplacement de M. Laîsné, 
nommé membre honoraire. On lu! doit les Noui^aux élé- 
mens de dynamique et de mifchanique ; Lyoa,'Frèrei 
Périsse, 1765, in-8. Ilçonoouniti l'académie des sciences 
de Paris , en 1 ^53 , snr cette ^aeition : Quelle est la ma~ 
niàre la plus avantageuse de suppléer à Cadion du vent 
dans les grands vaisseaux « et il obtint l'acceBiit avec 
Eoler : te pnx fut décerné & Daniel Bernuallî. Voy. Biogr, 
untV. art. ÏUalhoit de la Cour {Jacques). 

' Dom Augustin Calmet ^ bénédictin , né en Lorraine le 
26 février 1672, mort à Senones le aS octobre 1757, 
savant interprète de la Bible. 

* Jacques H^thon ne s'est pas senlemeut occupé des 
sciences naturelles et des mathématiques , mais encore de 
plusieurs autres branches des connaissances humaines. 

Parmi les mémoires qu'il commnntqoa ^ l'académie de 
■ Ljon , il eo est qnî roulaient sur la mnaiqne , sur celle 
' des Grecs en particulier , sur la ^mmaire et l'étude des 

langues ,' snr la divisioa de la.lerve sainte , sur le temple 

de Jérusalem , etc. 

* Voy. not. I. . 

* \oy.ihid. 

' Charles-Joseph Matbon fut un des membres tes plus 
. assidus et les plus laborieux de l'académie de Lyon, 

* D'Alembert envoya plusieurs de ses ouvrages à l'aca- 
démie de Lyon. L'astronome Lalande, né k Boui^ en 'Bresse, 
en 1 732 , mort en 1807 , était du nombre des académicien* 
associés. ' 

* Jacques-Germain Soufflot , né en 1714 i Irancy , près 
d'Auxerre (et non à Lyon , comme quelques auteurs l'ont 
dit), mort le 29 août 1781 , célèïire architecte qui com- 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



( 3o6.) 
tnença & *e bira connattre par les (ravaax qu'il exêcnU 
dan$ DOS murs. C'est sur ses dessins qne furent bâtit 
rbAtel'DieUfle grand (bé^ire ^elcWoj. ^chive* du Uhànet 
toni. IV , pag. 7^74 i oh il est parU de ses relations avec 
notre académie et de son séjour k Lyon. 

"Rater, architecte de Lyon, qni ex^nta le hardi pro- 
îet d'oavrir one avenue de cette ville > en coupant Us 
-montagnes qui ta séparent d* la Bresse. U était aussi l'un 
des constructeurs des beiles maisons du qu») St-Clair et 
de oç quai lui-méuM. 

" Jacques de Vancanson , né & Orenoble en 170g , mort 
le 2t novembre 17S31 illivtre mécanicien, assooîé de 
l'académie de Lyon, Voy. jirchivei du Rhâne ^ tom< VI, 
pag. 65. 

" Joseph Jacqnard , actuellement Tirant, inventenr du 
m<^(ier pour U fabrication des étoffes de soie , qui porte son 
nom. Voy. encore Archives du Bhône, 1. 1, p. 420 et suîr, 

'* Jean-Antoine Morvad , arcibitecïe , ntf )i Briaaçoo vera 
1 728 , mort rétoIiMi(Hiu«îremeat it Lyvn le a4 .ianvier n 794 > 
Gonstritcteu- dn pont lUtoraad.et antevr du plan qm'oa 
suit qoqoce, ponr l'agnuidiRMtmBnt de W litle', ' dans la 
partie des Bratteaux, 

'* Claude Bonrgelat, né b Lyon vers 17» ,- mort le 
5 janvier 1779, fondateur des écoles vétérinaires en 
France , auteur d'excellens ouvrages sur l'hippiatrique , 
«eicDoe dont ît est, «n quelqne sdrte , le créatenr , 
associa dfl l'aCadémie de Lyoïi. Voy. Notice historique et 
raisonti^e sur Claude Bourgelal ^ par L. F. Grognier ,' 
Paris et Lyon, i8o5, in-S." 

... " N. WiUennoi , ne à- Ly«o vsrs 1767 «morfr le...,.i..', 
médecin , auteur de plusieurs opuscules relatifs k sa pm- 
fession et notamment d'un Mémoire tur les eaux potables 
de la ville de Lyan , imprima en 1 784. Reçu h l'acadômie 
en remplacement de l'abbé de V.^Ier^od le 7 juillet '778> 
il y a lu un grand nombre de mémoireg. 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



' ^ Loala 'VîtAt « n^ li Lyon en 1756 , mott ^ Paris le 
•5 mai 180g , v^itecin célèbre , maire de Lyon en 1 ^1 , 
^pRté 'à la couTeation et ensuite an conseil des cinq 
oent* , menabre de l'itcadëmie âe Lyon où il fat nomm^ 
le 7 nirs 1786, en remplacement de- M: Poivra. Il est 
auteur de la Pharmacopée de hjron , de U Médecine ex~ 
peolanfe , etc. 

'7 Le P. François Jaquier , né k Vitry-le-Fiançau le 
7 )uta 1711 , mort le S jumet 17&8 , minime , habile 
matbëmaticisn , aaaoeM da l'aoadémie de Lyoïk ' 

** Esprit Pezenas , j^snite , astronome et mathématicien 
arignonais , mort le 4 K'rier J776 , associé de l'académie 
de Lyon. ■ 

■> Jean Neper , Nepaïr on Napier , mathématicien écos- 
■aais du 16.* aikcle} îsTenteur des logarithmes. 

** Jean-Etienne Montucla , né \ Lyon en 1 72$ , mort & 
Versailles le 18 décembre 1799 1 membre de l'institut, 
auteur d'nae Histoire des malhéntalt^uet , Paris ) I7â8 , 
3 Tol. in-4.*> réimprimée en 1799-1802,4 toI. in-^-" 

" Jean Roiier , né il Lyon en 1754 ^ mort dans cette 
vilte , pendant le siège , d'nn éclat Je bombe , dans la 
nuit du 39 septembre 1795, curé constitutionnel de la 
paroisse deSt^Polycarpe, auteur d'un Cour* tt agriculture, 
I78i'-i8oo, 11 toi. în-^.'*, et de plusieurs autres ouTrages 
rHiitiià i la mâme siiience , associé à l'acadéoie le i^ 
novembre 1771. 

" Joseph Vaateiîer, se ^ Roeroy on i^ïSt mart à 
Lyon en nomofare 1798, commis de la direction dea 
poitea dwu celte vilU^ reçu nenalire ordinairade Tac»- 
démie en 178;! * en rona placement de l'abW La Serre. 
Voy. archives du Biéne , tdi4.-VI, 'pac, 63-64. 

■* Jean-Ëspérance-Blauline de. Laarencis , »é le 17 

}ail!rter t7^^> wwt le 3i juiTier iSsti , pt^iU^ asaodé 



DiailizodbvGoOgle 



<3o») 
ï t'acAdànied» Lyônf le H nov^nture .1773 , a ^t4 % 1« 

tête des travaux PetT4fhe « et l'an des propriétaires dw 
terraijL du même nom, Il a pablM beaucoup de Ters , et 
eutr'antres , ane pièce fflegM>qDe , intitulée ; Aux mdn«s 
4e nut mire. Il est le père dft, M. le comte Aim^Françoi» 
de. Iiaorencin^ dépvté dn Rbove ^ It chambre législa- 
tire depuis 1824, et membre «rdinatre M l'académie 
de Lyon. 

*4 Claude Martin , n^ Ljop en janvier 1 73a , mort à 
Lncknow en septembre 180a , avec le grade de major- 
général au serrice de la compagnie anglaise des grandes; 
Indes , a légué k ga Tille natale une somine considérable 
poqr l'établissement d'une institution publique et a confié 
% l'académie l'exécotion de ce legs. 

■* Jean Géberg , riche négociant allemand , étdli h 
Lyon dans Je 16.* siècle, bienfaitear de l'hospice de lu 
Chanté. Plusieui'S ajileurs ont pensé que c'était en son hon- 
. neur qu'avait été élevée 1;> statue connue sons le nom do 
VHqmihç de la Roche. Voy. Archives di* hhi^e , tora. V, 
pag. ^97 et sniv. 

. •• Laurent-Piprre Bérepger , né à Riei en Provence le 
38 novembre 17495 nw»rt il Lyon le 26 septembre 1822, 
littérateur estîi^able et, (éfond. Qa digtingae parmi ses 
ouvrages ses premières poésies publiée; en 1786, les 
points provenealçs , la JHors/ç ct» action , etc. Il afait 
adopté Lyon pour sa seconde patrie. 11 y, a exercé les 
fonctions de professeur de belles-lettres à l'école centrale, 
de proviseur au collée royal et d'inspecteur à l'académie 
universitaire. Nommé associé de l'acidémie de Lyon en 
1785 , il en Alt Vna des restaurateurs sous le titr» 
A'AthèiUe en l'an VIII, «t en a (bit partie jusqu'à sa mort 
en qualité de* membre titulaire.- 

'3.([eàn-£iaihanuel Gilibert , né i Lyonleaijnin 1741, 
inort dapa h même ville le a «eptembw 1814 , savant iné« 



DiailizodbvGoOgle 



( 3o9 ) 
decÎD , ^itenr tks omr^eB de Liini^ «t àut«ar d'an 
grand nombre d'écrits Mir la botanique et la. médecine, 
nopuné membre ordinaire de l'académie en 1^85. Il revit 
dans M. Stanislas Gilibert, son fils. 

*" Ffsnçois- Urbain Domergue, né à Aobagne en 17^5 * 
mort le 29 mai 1810, grammairien, membre de l'institut. 
Il a asseï long-temps habita Lyon, oiiil rédigea, en. 1775 
et 1 774t la BeaiUe liUilrain, et en 1 784 et années sniTantes, 
le Jou^nai de la langue JrançaUe. 

- Joaepb Mollet, né\ Aix, en ProTcnce vers le milieu 
du dernier siècle , professeur de physique et de mathé- 
matiques dans notre ville , secrétaire adjoint de 'l'acadér 
nie , section des sciences , auteur d'an cours de physique 
trïs-éstimé. Dépôts environ deux ans , il s'est retiré dans 
•a patrie oii il a emporté les regrets de ses collÈgues et 
des nombreaz amis qu^ s'était faits parmi noas. 

^ Antoine-François Delaudine, né i Lyon Ie6marsi756, 
mort le 5 mai 1820 , ancien député du Forei h l'assemblée 
constituante , ancien professeur de législation & 1 éco)e 
centrale , bibliothécaire de la ville , connu par nne foule 
d'ouvrages et principalement par la continuation ( avec 
M. Chaudon) du Dtciùinnai're Aijiorifue , un des membres 
les plus laborieux de l'académie de Lyon ob il fut re^ 
le 241^1161 1781. 

*' Jean-Marie Morel , né à Lyon en 1728, mort eu 1810, 
grand paysagiste , auteur de la Théorie des jardins , 
membre de l'académie de Lyon depuis sa restauration ea 
l'an VllI, Noua avons inséré dans les Archives du l\hâne , 
toin,.( , pag. 441 et suiv. , son mémoire sur la Th/dorie def 
eaufjluentet , et tom. II , pag. 49 et suiv. , nne Notice 
par sa vie et ses ouvrages , par M. Damas. 

i' Jean-Baptiste Rast , né à le , mort 

Jd 18- > médecin habile , membre de VftQWr 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



( 3io) 
détaitf de, Ijmi, itfah'ia, véaaùai At Mtte société en 
1758 k la société in beMix-wta-, poMeneor d'une tm- 
meisB et riche bibiiothéqBb qui « âé dispersa Bpris sa 
mort par une vente ea détail. 

^ AiHfré-ClaBde Dassaasaoj , ni te SonoTendire lySS, 
ni»rt le' So décembre 1830 , a été cfaimrgien de fh^tel- 
Dieu et membre de l'académie d^ais sa pestaaration en 
l'aii VHI. 

^ François Tabard , né en 1746 •, mort le 5 mars 1821 , 
archéologue et physicien , ancien professeur an collège de 
Notre-Dame dît le Petitcollége , k l'école centrale et au Ijcée, 
ancien bibliothécaire ^ reçD académicien le 5 juin 1 788. 

*^ Marc-Antoine-Louis Claret de l'Isorieu de la Toar~ 
jette, né k Ljoo en 1739, mvrt es cette ville sur la 
fin de 1793, çoosailUr i la cour de) moqqaiefl , secré- 
taire-perpétuel de l'académie pour la classe des lettres 
depuis 1^7 jasqn'iU rérolutîon, botaniste et littérateur , 
auteur de plusieurs ouvrages , ami de J.-J, Ronsteau. 
Voy. Archives du Rtféne » tom. IV , pag. 1-2. 

^ Jean-J«cqne« da Boîssien , mf à Lf on en 1 736 , mort 
Je iS DMre 1810 ■ excellent dsss)uatenr> M. Dn^s-Montbel 
a lu i ]a. s^anoe pnbliqne de l'acadéniic de L^on du 26 
août suiTant , V^oge historique de J.-J. 4e Sbitaiit , ok- 
prîmé la mèoie année , Lyon , Ballanche , in-S," On tropTe 
It ta suite on Catalogne complet des gravures composHnt 
l'œuvre de notre compatriote. Il remplaça & Tacadémie 
M. Perrache le 7 mars 1780 , et fut remis sur la liste des 
membres ordinaires lors du rétablissement de la société 
en l'an VIII. . 

^ Pierre-Fraaçeis Ki«U4eo » «4 k Lyon k »5 Bovcmbn 
1758, mort le 20 juillet 1826, ancien député au corps 
l^slatif , conseiller honoraire % la cour de Lyon , membre 
rie l'acadéoiie depuis l'an VIII. Une Notice historique sur 



DiailizodbvGoOgJe 



( 3ii ) 
sa TÎe , lae par H. Gttetra , datls la lÀBes poUlqne du 
5 juillet 1837, vïent^étKpaMitfe,Ly(m,LomBPerTia',in-8o. 

" Ântoîao-Marîn Lemierre , n^ ^ Paris en 1755 , mort 
% St- Gérai aiu-en-Laye le 7 juillet 1 79^ , littëratenr c^ëbre. 
Il avait épOQS^ M.He Comte , belle-sœar de Charlei- 
Joseph Mdthon de la Cour. Etaut ^ Lyon en «783. , 
Il fut asBOcié it l'académie par acclamatiân , et assista k 
la séance du aS noïeipbre de la même aimée , où il dis- 
tribua à se^ nouveaux collègues des exemplaires de sa 
tragédie de Guillaume Tell, 

* Marie-François-Xavier Bichat, né le 11 novembre 
1771 , à Thoiaiey, dan* Fancîenna Dombes (et non à 
Thoiretlç , dani Vancieime Brettt , comme on le litdaBl 
la Biograpbia uaiverseile ) , n)<u-t- 1« 33 jaillet iSos , mé- 
decm, dève de Marc-Antoine PetA* génie ei^traordiiiaire 
et pre'cocfl « enlevé à la science phj«ioIof^qu« au moment 
ou il venait de IqI fùre ^rc mi grand ^mi, 

*• Camille Jord&n , né à Lyon le 11 janvier 1771 , mort 
k Paris le 19 mai ittai , député au conseil des cinq cefits 
en 1797 , député de l'Ain au corps législatif en 1616 et 
t8t8 y ■dçn k l'académie de Lyon en )8o5 , célèlH<e par 
sa cortduite politique et le rare talaat d'Improvisation qa*il 
M déplojé b la tribune. 

** Hat-c-Antoine Petit, u6 k Ljon le 5 novembre 1766 , 
mort k Villeurban^ le 7 juillet 1811 , ancien chirurgien- 
major de l'hôtel-Dieu , auteur d'un ouvrage intitulé £tf(i( 
sur la médscitie du ccaur , contenant ^ entr'antres pièces > 
quatre épîtres en vers , etc. 

** Voy. note 1. 

^ L'auteur se rappelait Bans doute la fanieuse épigramme 
de Marot snr le surintendant Samblançai , si admirée de 
Voltaire et de La Harpe ■■ . 

IiorSqufl Maillard , jage feaîtt , meouit ' 
A MoDtfanoou Samblançai l'ame rtn^rv, 
IJequïl des deux à TOtrc leni tenoit 



:,, Google 



( 3l2 ) 

Mcillnir noiiUini^ PoBf vooi l«'fUr« eotmdn. 
Maillard sifiiblait Itonuoe que mMt Ta pranjdre^ 
Et Samblançai fut «i ferme -ritillard 
Que l'ou eAt dit, au irai, qu'il menoit pendre 
A MoQtfaucon le lieuleiiaot MnUard. 



BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. 



Noiice sur F. -P. Lemot. (Lyon, imprimerie de J.- 
M. Barret ) , in-S." de 32 pages. ■ 

Tirage k part de cette notice insérée dansleprëseiitToluiitie 
des.^rcAiVffjjp. a37 etaair., et signée Z, lettre soas laquelle 
l'auteur s'est pareillemeot caché en publiant divers autres 
opusctilea , tels que des nottces snr Girard Audran , An- 
toine Dubost, Benoît Gingenne , P.-E. Lémontey, Daniel 
Sarrabat , etc. , îosért^es également dans notre recueil et 
tirées aussi séparément. H. Z. avait déjà doniié quelques 
détfills biographiques snr Lemot , qui alors était encore 
TÎTant , pag, 23-3x d'une brochure intitulée Mélange» aur 
les beaux-arts , extraits Je ta Gazette universelle de hyoït « 
années i89i5 et 1826, par un amateur lyonnais ; Ljon et 
Paris, 1826, in-g." 



Noiice hisiorique sur la vie de M. ï^.-F.Rleassec , con- 
seiller honoraire à la cour royale de Lyon , chevalier 
de la légion d'honneur , ancien membre du corps 
législatif et de la chambre des députés , membre de 
plusieurs sociétés savantes , lue en séance publique 
de l'académie royale de Lyon , le 3 juillet 1 82^ , par 
M. Guerre , de la même académie , de celle de Màcon , 
etc. Lyon , imprimerie 4e Louis Perrin , 1837 » 
in-8.' de as pages. 



:,, Google 



( 3.5 ) 
. Ce juste tribnt dVlàge , P^jé k la m^njoire d'an ma- 
gistrat distingue, dan» le setnd'HOe sodi^é qui' le comptait* 
parmi ses- membres les plus honorables, est une non- 
^elle preuTC qae donné l'aotenr de IVtendue et de la K- 
condité de son talent. Le premier anx iattea de- notre 
barreaa , M. Guerre unit la cniture des lettres aux soins 
qu'exigent les affaires ; il aafiit h tont , et il semble mul- 
tiplier le temps par l'emploi laborieux qu'il en fait. 

BULLETIN HISTORIQUE ' . 

DU MOIS D'AOCT iSa?. 

/« 8.'P«r arr*t^ de. M. le Maire de Lyon , M. Robert- ' 
Désira Gnyemot a été nomm^ médecin de l'instilutioti de 
la Martinière. M. le docteur Gajemot est petit neveu , par 
alliance, du fondateur de cet (!t^lisseïnent. 

.*, 14. L'enceinte en plancbes qui entourait depuis si 
long-^temps la statue i!qaestre de Louis XIV 1 a été dé- 
molie , et la barre de fer qui avait été placée sons Je pied 
de derrière que le cbeval tient levé, a disparu. Cette 
barre , qui nuisait d'une manière fâcbeuse à l'effet du 
monument , avait été sciée depuis plusieurs mois , et l'in- 
terstice formé par la scie n'ayant point diminué , on s'était 
assuré par là qu'aucun mouvement D>vait eii lien dans . 
la statue , et qu'elle pouvait se passer de ce support. La 
mort prématurée de M. Lemot ne lui a pas pn-mis de )OÙir 
de l'aspect majestueux que présente actuellement bob 
chef-d'œuvre. Notre compatriote devait enrichir nptre; 
TÎlle d'un autre ouvrage qui' aurait aussi sans doute excité 
notre admiration. Le conseil municipal avait déc^é par 
sa délibération du 27 octobi^e 183.0 ,qn'un b^B-relIef re-, 
présentant S. Louit offrant le duc de Bordeaux à la France. , , 
serait exécuté par M. Lemot* et d(^CQrerait le tympan de. 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



C 3i4r ) 
l'attiqi^ de la &^ade principale de l'hftiél de ■iiXe * iepiit , 
et sur la propoaition de M. le Moire « le cptMeil raunivipa) 
a.arrétéquece sujet terait remplacé pacuoe atatae cqnestie 
de Henri IV, mais ^ae )e tujet, d'tbord confia h H. Lentot f 
■ttritit peint sur un tableau qui décorerait la salie dea 
séancei de ce conseil » et dont l'cK^outio'ki serait confiée 
BU talent de M. EeToili toutefois Oe ne sera pointS. Louis 
qui présentera le jeane enfant ï là France , mais Lonti XVIII. 

,% i6. Le conseil général de département ■ commencé 
aujoonl'bai sa session ; M. de Sayaron a été nommé pré» 
aident , et M. Deiai-brcâ , secrétaire. 

^*, 18. Par arrêt' db ce jour, la cour royale de Lyon 
a. réformé le jugement du tribnnal de police correction- 
nelle qui avait condamné & trois mois de prison et h 1000 f. 
d'amende l'éditeur do Précurseur ( le teste de cet arrêt 
se trouve dans le n." de ce jonrnal du 23 août ). 

4% 32. Distribution des prix an collet royal de L70&1 
Voici les noms des principaux élèves qui ont été co«nmtlés< 

Philosophie. Dissertation latine. Prix d'bofaaebr. Ch.- 
Pierre Oourju. — Dissertation Jranéaise. i."prix. Louil- 
Josepb Fuiyre. BhÉTohIQUK. OijcoW* latin. 1." prix. Louis- 
Marle-Htienoe DeleuUîon. ÏKscouri françait. t." prix. 
Pàul-Françols-Hippolyte Marcband. T^ers latins. i.'""prîl. 
Antoine Orrichoo yersian. latine, i." prix. Lucien Girin. 
Venion grxque. i." prix. Le Aiéoie. SècOwOE. flarralion 
latine. Hippuljte Foùrtoui. Vers latins. 1.*' prix. Antoine 
Frédéric Ozanam. Version latine, i.*' prix. Lëon-jule 
Bevirien. Version grcctfue. 1.*' prit. Claude Èucbard. 
AU commencement de la cérémonie et avant ta distribution 
des couronnes, M. Rabanis, professeur aggrégé de rhé- 
torique , a prononcé nn discours français sur l'influence 
de l'imitation des aaciens sur la littérature moderne. 11 
y a combattu le système des romantiques avec des armés 
très-solidés et trës-britlantes. M, le Proviseur a également . 
pronout^ un discours tbucba&t dans lequel il a adressé 



D,=,i,z<,d.vGooglc 



( 3'5 ) 
d'utïUs çoDsella abx élèves dn coll^ , qoi le rt^dent 
aveg, raison comme tut lecond pèrci 

«% 2?. Le cercle littéraire, s^aat an palais St-Pierre, 
a renouvelé sod burean , et l'a composa de la manière sui- 
vante : président , M. Coste , conseiller & la cour royale ; 
vice- président, M. le docteur Terme , médecin ; secrétaire ,, 
M. Âliard , avocat ; secrétaire- adjoint , M. Fr. Coignet; 
trésorier, M. Castellau. 

^% 25. La distribution dei prix à l'école royale d«» 
beaux-arts a eu lieu aujourd'hui. M. (e Maire a proBODO^ 
% cette occasion un discours qui a été couvert d'i^ku- 
dissemens , et daus lequel on a remanjué un bel éloge de 
feu M. le romte de Satbonay^, sous la Ibairte duquel cette 
école a été fondée. Le rameau d'or qui est affecté an 
premier prix de la clatsï de peinture , a été décerné h 
Hippolytfe Flandrin ; fe premier prix d'architecture a été 
remporté par M. Créptt ; celai ïn h pcintul-e de âeurs 
par H. Bonueton ; celui d^ mise tn caiïe , par H. bercer. 

,% af . DiitnbntîoO dek prix ««x éfevet de l'iuititntioii 
proTiaoire de U Uartinière. Le premier prix de chimie a 
ét^ rempivrïé par {ficolas-Philibert Guiuon , «t eeàmi dw 
infethrfmatiqAeB ^ pwChristopbe-Clément'Poit. 

^*^ Mente four. La société de lecture , dont les salona 
lout eitués place de la Fromagerie , maison du chapitre , 
a Uit aujourd'hui INniTerture de sou local. M. Tréli» , pré- 
sident dû comité,' a prononcé , «n présence d'un grand 
nombre de soutcripteurs, ni discoars très-remarquable strr 
le but et l'utilité dêcet établissemefit , oà l'on trouve déj^ 
enviiTKi 70 joarnaux on recueils périodiques , • et mn« 
bîhlioUièque qui jae contient encore qu'un petit ucntibrè 
de vtdnmes, mata qui s'accl^ttra bientôt , puisqu'on «e pro- 
pose d'y consacrer le [voduit des souscriptions , dis quC les' , 
dépenses aanuclles auront ét^ couvertes. 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



( 3ie ) 

4% 37. Distribution Aet pris b IVooie Wt^rtiiairfl. La 
séance a ëté présidée par M. Meaoai , coDaeiller de pré- 
fecture , qui l'a ouverte par an discours plein d'élégance 
et d'intérêt. M. Godine a r^ndu compte des travaux de 
l'école pendant l'iiunée , et M. Grognier a lu le procès- 
Terbal des opérations du jurj ^ précédé de considérations 
sUr l'hygifeue et l'éilnCation des animaui. Ces différent» 
lectures ont été couvertes d'applandissemens. ' 

Même jour. M. Thénard a lu à l'académie des science) 
de Paris , nn mémoire rédigé par M. Raymond fils , notre 
compatriote, tur la teinture des étoffés de laine au moyen 
du bleu de Prutse. 

,% 28. L'académie des sciences , belles-lettres et art» 
de Lyon a tenu aujourd'hui sa séance d'élections. II y avale 
cinq places de membres titulaires vacantes. MM. Justinîen 
Rieussec et Charles Massas ont partagé les voir , sans que 
ni l'on ni l'autre ait pu obtenir la majorité nécessaire , 
quoiqu'il j ait eu plosieurs tours de .scrulîp. Les Sections 
des titulaires ont été renrojées au mois de décembre. 
M. CéBar Horean, vice-consul de France à Londres , et 
membre de la société royale' de Londres , ' a 4té nommé 
membre aisocié , et M. l'abbé Labouderte , vicaire-^éoé- 
ral du diocèse d'Avignon , aoteur d'nn Paa^yriqne de 
S. Louis et de plusieurs autres onvrages , a été élu membre 
correspondant. 

,*, 3i,. La société royale d'agriculture , sciences et arts 
utiles de Lyon , a tenu aujourd'hui , au palais St-Pièrre , 
une séance publique , ^ns laquelle H. Prunelle , prési- 
dent , a prononcé un discours sur l'iiriportance de. l'agri* 
culture., M. Grognier, secrétaire, a lu an rapport gur.'les 
tr^V^ux. de la société , ■ M- Foudras , un xiémoire sur la 
pyrale,, espace de, chenille très^pernicieuse pourlavîgne^ 
et le programme d'un pris pour le meilleur moyen de dé- 
truire cet insecte , et M. Dujiasquier , divers programme» 
d'autres prix proposés par la société. 



DiailizodbvGoOgle 



( 5i7 > 

HISTOIRE. - ANTIQUITÉS. 

ÉGLISE DE LYON. 



Extrait du VoXACE LltTÉBAIBE nG n£UX RELIGIEUX BÉNÉDtCTtKS DS 
LA coNGRÈGATion DE SAiHT-HAuB. Paris , Florentin Delaulne 
1717 , 9 partieB ia-^" , put. I , pog. «3^138 (1). 

« Le lendemain je partis ( de Mâcon ) dans le bateau 
pour Lyon , où je trouvai moti compagnon (2). Nous 
fûmes loger chez les PP. Carmes , qui nous reçurent 
avec beaucoup de charité. Je ne m*étends pas ici sur toutes 
les choses remarquables qui sont dans Lyou , parce que 
l'on a fait des livres exprès où tout est exactement décrit. 
Nous y séjournâmes onze jours , pendant lesquels nous 
reçûmes de grandes marques de bonté de Mgr. rarche-< 
vêque (3) , de M. le comte de Foudras , de MM. les 
dianoines d'AJnai , surtout de M. le prévôt et de M. 
l'abbé Michel , des RR. chanoines réguliers de S. Irénëe» 

(i) îfous avons cru devoir insérer ici cet extrait da vo- 
yage que les PP. Edmond HaitÈoe et Ursîn Durand « 
bënédictiiu de St. Maor, 6reat en Fr»nce , pour 7 recueillir 
les matériaux nécessaires à la perfection du nouveau Gat- 
lia chrîsllana. On remarquera sans doute les détail; qui y 
Bont donnés sur les cérémonies de l'église de St. Jean , 
lesqneUea , si nous ne nous trompons , se célèbrent en^ 
core aujourd'hui de la même maniËre , à Irès-pCu de 
chose près. 

(2) Dom Ursin Durand. C'eSt dom M ortfeiK! qtli pat-lé. 

(3) Glande II de St. Gfedi^e. Le séjoui- à tyou dès deuX 
bénédictins avait lied , à cé qn'il paraît , en 1709. 

Tome FI. 31 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



C 3i8 ) 
l\Iais celui dont nous avons plus sujet de nous louer , 
c'est de M de la Vallettej subdél^gué de M. l'intendant , 
qui demeure en la place de BelUcour (0- C'est un 
homme savant , fort curieux et communicatif. Il a une 
bonne bibliothèque , plusieurs manuscrits , et en parti- 
. culier tous les mémoires de feu M. Guichenon , auteur 
des Histoires de Bresse et de Savoie , et beaucoup d'autres 
cunosités. Voici une anâenne . inscripUcoi , trouvée de- 
puis peu à Lyon , qu'il nous fit voir. 

DM. 

K AMERIAE 
TITVLtAE 
L. HELVIVS ' 
. FRVGI 
CONIVGI 
SàNCTlSSIMAE. 

II nous fit voir aussi une autre épitaphe , gravée sur 
un marbre , il y a environ Soo ans , laquelle a exercé - 
beaucoup de gens d'esprit ^ sans qu'aucun ait pu dénouer 
la difficulté qu'elle renferme. La voici : 

Hk jacet Grossa de Varey filià Humbtrli de Varey 
majorisy relicla Humèerii Flomens. IX ca/ettdas decem- 
Iris obiU Catariaa rtficta ejasdém Humâerti^ Flamens . 

(i) Laurent Pîanello de lu Vallette, trésorier de France, 
préaident du bureau des finai^ces , né à Ljpn en 1644 ? 
mort 16 9 octobre 'T'^v f"t un des premiers membres de 
l'acade'mie de Ljron dont les séances se tiur-^nt pendant, 
quelques années (de i7o5-i> 1711) dans son cabinet. Il 
avait été prévôt des marchands en 1687 , et c'est le seul^ 
suivant M. D'Uerbign^ , qui, pour sa bonne administra- 
tion, ait ël4 honoré par le roi d'un traitement de mille écus . 



=dbï Google 



Anîmae eorttm per misericordiast Dei requîescani in 
pace . Amen . Hic jacet Barlholomeus Flameiis et Pe- 
fonefa de Chandonay ejus uxor . 

La diiïîcaltë est de savoir comment un homme a pu 
avoir deux femmes après sa mort. Je ne sais si on ne 
pourrait pas dire que cet homme aurait eu deux femnjes, 
qu'il en aurait répudié une de son vivant , et que toutes 
deux lui auraient survécu , ou bien* il faudrait dire que 
le graveur a fait une méprise. 

Mais puisque nous sommes sur les inscriptions, je 
veux en rapporter ici une que nous trouvâmes à St. 
trénée devant l'église , sur une pierre qui était à moitié 
enterrée. Nous fîmes apporter un pic et une bâche , et 
nous la découvrimes entièrement. Elle est en anciennes 
lettres romaines , et fort bien gravée en celte sorte : 

ET MËMORUE ETEIWAE 
SEXTI IRENEI LVCILLI PUBRI DVLCISSIMl 
QVl VIXIT ASNIS XIII . DIEBUS XXXVII 
D ELiCIANVS AVG N VERNA EX DISPENSATORIB M 
PA .. ER ET DAT ... tVCILLA MATER PARENTES 
FILIO CARISSIMO PONENDVM CVRAVERVNT 
ET SVB ASCIA DEDÏCAVERVNT 
En voici une que nous trouvâmes derrière l'église : 
D M 
Q. ICWI I SILVINI 
IIIIII VIRI 
AVG . LVG . 
IGNIA El/PIS : 
COLLIB. OPTÏMO . 
L'église dé S, Irénée est assurément l'un des plus vé- 
nérables lieux qui soient dans Lyon. Elle était autrefois 
pavée à la mosaïque, comme il paraît par une partie' de 



DiailizodbvGoOgle 



( 320 ) 

ce pave conserve sous quelques planches , et sur lequel 

on lit ces vers : 

Ingrediens loca tam sacra jam rea pectora tunde. 

l^osce gemens Ten!am , laciymas hic cam prece fonde. 

Pnesutîs hic Irenei turma jacet sociomm , 

Quos per martjrîuni perduiît ad régna poloram . 

Isloroin numerum si nosse cupis. , tibî pando : 

Millia dena novem gai fuerunt eub duce tanto , 

Hinc mulieres et pueri simul excipiuntur , 

Qaos tulit atra manus , nanc Christi luce fmantur. 

On voit dans l'église souterraine 'le puits où furent 
)etës les premiers martyrs de Lyon , dont le sang rougit 
La terre de telle sorte , qu'elle n'a point perdu depuis 
sa couleur : car , quoique toute la terre d'alentour soit 
noire , celle-là est toujours demeura rouge et sert au- 
jourd'hui de souverain remMe aux malades qui s'en 
servent avec foi. Tout proche de là on montre à travers 
une grille quantité d'ossemens ; mais comme les héré- 
tiques y ont mélë des os de bètes , on n'en peut porter 
un juste jugement. Cette église parait fort ancienne. 
Tous tes autels sont d'une espèce de marbre. Nous y 
vîmes la tombe d'une dévole, de nos jours , qui , apr^s 
y avoir passé sept ans jour et nuit , y voulut être en- 
terrée : sa piété méritait bien cela. Hors de l'église on 
voit une tombe sur laquelle un chanoine est représenté 
avec la mitre. 

Après S. Irénée, l'abbaye d'Ainai mérite plus de vé- 
nération qu'aucune autre , puisqu'on tient par tradition 
qu'elle est bâtie dans le lieu même qui servit de prison 
aux premiers martyrs de cette grande villl.. Elle est 
située au confluent de la SaAne et du RbAne dans un 
endroit fort agréable , et elle était elle-mênie autrefois 



DiailizodbvGoOgle 



fort agréable aussi. Paschal 11 en avait fait la dédicace, 
comme nous apprenons de ces vers qu'on lit devant 
l'autel sur le pave qui est i la mosaïque : 

Hoc aliare sa<^um Patchatis papa dicavU, 
Du côté de l'épitre on lit aussi ces vers sur le même pavé; 

Bue expande manus ijuisque nus ànte fitisti. 

Hic vinum aanguù , Aie pamtJU caro Chrisli. 
Et ces auti-es , du côté de l'ëvangile : 

Hue hue flccte genu veniam qwcumque precarU. 

Hicpaxetl^ hic vita , salut, hic sancllftcaris. 

Comme la f£te de S. Jean , patron de la cathédrale ^ 
arriva dans le temps que nous étions à Lyon , nous 
voulûmes assister à vêpi-es et à la messe. Le doyen y ' 
officia. Tout le chœur fut le presidre à la sacristie , et 
le conduisit à l'autel , en chantant avec beaucoup de 
gravité. Là étant arrivé , il posa derrière l'autel une 
relique de S. Jean qu'il tenait entre 'te& mains , et après 
que MM. les comtes et tous les autres eccléMasttqors 
l'eurent baisée avec grand respect , il entonna le DeuS 
in adjatorium , et fut se placer dans le fond du ehcenr 
derrière le grand autel. Les petits enfans de chœur en- 
tonnèrent les antiennes , et les deux premiers comtes de 
chaque cûté , les psaume^ Ils étaient tous revêtus de 
surplis sans dentelle ; aucun ne portait de chappe. Celui 
des comtes qui devait faire l'office de thuriféraire à Mag- 
nificat était seul revêtu d'une belle aube fine k dentelle. 
On ne saît là ce que c'est que la musique ; mais le 
plain chant qui se chante par coeur i est si grave' et » 
beau qu'il n'y a point de musique qui en approche • 
il enlève tous ceux qui l'entendent. On ne dit point 



;dbïG6ogIf 



( 3« ) 
d'hymne apr^ les psaumes ; après le Magnifictdaa r^pAa 
deux fois l'antienne ; [niisoo chanta uabymnedeS-lean, 
le verset et l'oraison , el enfin le Benedicamui Domino , 
qui fut chanté par dix-huit eniàns de chsur. Après qwù 
on fut dire romplies à un autel hors du chœur. 

Le lendemain, Mgr. l'archeréque eut soin de nous 
faire Inen placer , aha que la foule ne nous onpéchàt 
point de Tc4r les cér^mooies de la messe. Il y avait ânq 
prêtres y cinq diacres et cinq sous-diacres. Ils entrent 
«près la procession par la porte du sanctuaire , et lors- 
qu'ils sont arrives au haut du chceur y le sous-diacre 
qui doit chanter l'épitre fait la rt'vérence au célébrant , 
et va s'asseoir à la première des basses chaires du choeur , 
la mitre en tète et ayant à ses côtés les autres sous- 
diacres assi^os qui demeurent là jusqu'au Gloria in 
ejEcehis. lies céroferaires accompagnent les autres officiers 
à. l'aatel, oùf après avoii' mis leurs chandeliers au has- 
des gradins , ils voat au milieu du ch«ur vers le sous- 
diacre- Iic célébrant commence la messe avec tons ses 
officiers k ses càtcs : quand il monte à l'autel , les prêtres 
y montent aussi et se placent aux deux coins se re- 
gardant face à face et haisant l'autd lorsqu'il le baise. 
Pour ce qui est des diacres, ils restent en droite ligne 
au bas de l'autel dans le sanctuaire. Après que le célé- 
brant a «Momencé la messe , les sous-diacres qui étaient 
aux hbsses chaires du choeur , viennent derrière l'autel 
où. ils se rangent en drcute ligne' regardant les diacres 
face à iàce. 

Le- cél^rant entonne le Gloria rà extxhis Deo sa 
milieu de l'autel ; mais il le continue et lefinit au coin: 
cependant les prêtres assistana vont s'asseoir , le celé' 
Ivaot et les diacres s'asseyent aussi du côté ^ê l'épitre 



=dbïGooglc 



et les sons-iiiacres au côté de l'é^n^le, derrière l'autëL 
Celui qui doit chanter IVpitre prend If livre sar Tau- 
tel , baisç l'épaule du célébrant , s'en va à la pr^mi^re 
haute chaire du chceur, et là il dhante ou plutôt i^ 
récite IVpitre d'un ton assez bas. Deux acolytes on 
enfans de chceur chanTent Vjilleluia dans le même en* 
droit , qui est suivi- d'.une longue prose liojit- le chant 
enlève les assislans. Pendant que le diacre chante l'évan- 
gile au jubé , on prépare la matière du sacrifice derrière 
Taulel. Aprè^ le Ç>(i/o, ,1e célébrfu>t se lave les mains, 
le sous-diacre donne au diacre le calice et la patène , et 
le diacre les présente au célébrant qui fait l'oblation du 
pain et du vin par une seule oraison. Après l'oblation , 
le célébrant se lave uneiseoMule fois les mains; Cepen- 
dant le sous'diacre soutient la -patène toute nue qu'il 
tient avec son manipule et qu'il reporte au .Pû'^t noiler 
sur l'autét devant le cél^rant . à qui il baise l'épaule. 
Lorsque le célébrant a dit Pane'm nosirum quoiidifinum , 
il élève le calice avec l'hoslie et dit tout haut l'oraison 
lÀbeta nos, quœsumus. A V Agnus Dci on donne la 
paix à Mgr. l'archevêque et non au chœur. Après la com- 
munion , le célébrant essuie lui-ménie le calice, et l'ayant 
couvert de la patine , le présente renversé ay diacre qui 
le donne de ta même manière au «ous-diacre. A la fin 
de la messe , Mgr. l'ai^hevéque donna la' bénédic 
tion , et le célébrant , aussi bien que les autres y la 
reçût à genoux. Voilà une partie des cérémonies de SL 
Jean de Lyon , qui sont très-simples , mab qui , dans 
leur simplicité , ont une majesté augusie et vénérable. 

Je ne parle point id du chartrier dans lequel , non- 
obstant tes fortes recommandations de Mgr. l'archevêque, 
nous eûmes bien delà peine denlrerr Nous y vîmes 



DiailizodbvGoOgle 



( 334 ) 
plusieurs manuscrits de St. Augostm , de St. J^rdme et 
des autres pères de IVglise , ^its du temps de Lcidrade , 
d'Agofaard , d'Amolo et de Rémi , archer^ues de Lyon ; 
il y en a même de plus anciens et qui passent mille ans. s 



XXVI.' LETTRE LYO»AISE. 



i H. C. H. AMARTOV, DES ACiDËHIZS OE LTOH ET DE DUOS, 
A DIJOir. 

1.700 , I ■ joillrt iSàj. 

Monsieur et cher cxm&ère , 

Les notices biographiques dont tous avez enrichi nos 
Archifes statistiques, sur trois Lyounab élevas suoces- 
siTement et sans interruption , dan^ le 16.' siècle , à la 
première pr^idence du parlement de Bourgogne, ont 
excité le plus vif intérêt parmi nos concitoyens , princi- 
palement parmi ceux qui composent le barreau* L'éclat 
qui s'attadie à ta mémoire des grandfi hommes , se ré- 
fléchit nécessairement sur le barreau qui les a produits y 
et y laisse de longues traces de gloire. Ce souvenir con- 
sole nos laborieux iurisconsultes de l'espèce d'oubli dans 
lequel ils languissent au moment actuel. Non-seulement 
on ne recrute plus dans leurs rangs , comme autr^is , 
les magistrats distingués qui allaient dispenser ta îustic^ 
au peuple dans les cours souveraines du royaume (i)ï 

(1} Il est sorti du corps des avocats de Lyon : Àinard de 
Itletteraas et Pierre Varitter , premiers préside»! du par- 
lement de Toulouse ; 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



( 325 )■ ^ 
niais on s'abstient même d'y dioîsir les sujets que r^-' 
clament lés vacances survenues dans les tribunaux de 
première instance. 

fîuMBERT DE ViLLENEUvE est le premier de nos Lyon- 
nais qui soit parvenu à la place de premier président du 
parlement de Bourgogne. Vous avez assez bien fait con- 
naître dans votre seconde lettre (i), les services importans 
que ce magistrat rendit à sa patrie dans le poste élevé 
qu'il occupa , les dangers dont il fut assailli , et les 
honneurs qu'à l'époque de 5pn décès on décerna à sa dé- 
pouille mortelle ; mais vous avez passé sous silence quel- 
ques traits de sa vie , antérieurs à sa promotion : je vais 
tâcher de remplir cette lacune. 

' Villeneuve débuta comme avocat au barreau de Lyon (a); 
il manifesta , dans l'exercice de ses fonctions , de sj 

Etienne dft.la Grange, de celui. de Paria (*);. 

Jeiui,p4taîerT:}bc^ea d'ATriUac , Claude et Jean Bel- 
liëvrc , Artus' Prunier de Saint-André, Claude et Louis 
Frère , premiers présidées du parlemént.de Grenuble , ëtc> 

(i) Archives , tom. III , pag. 275-366. B. 

(3) Ija maison paternelle de Vîlleneave était bot la pn- 
Toîsse dç Saint-Pierre. On voyait encore du temps de L» 
l.altoureuE , dans nue des salles de. celte maison , la re> 
présentation d'one partie de' se» «lUances. 

(*) Je tit trouve pas Etienoe 4e la Grange d*ai les Tahlelles 4e 
Thimit , parmi les premien préaideus du paTlemmt de Paria , nuia 
sml^ment parmi les pritidena i moTtùff jdbb la date de iSyS. C* 
f«t Pierre. d'Org^ont qui , le la novembre iS?? , fut ^lerd i la 
ipremière présidence après le décès de GuillBome de S^risr 
C. N. A. 

Le P. M^oestrier , Eloge hUtorigue de lit ville Je Z^on , pag. 14 , 
cite «usai Etienne de la Grange , eoauac président au mortier , au 
fai'lemenl de Paris, en i573. B. 



D,a,l,zt!dbvG0Ôglc 



( 3^6 ) 
grapds tâlens , qu'il Ait jugé digne , en r 490, d'occuper 
la place 4itijnente de lieujlenaot ^néral de la sénédia^us- 
sée de Lyon. . , 

Charles VIII et Anne^de Bretagne , son épouse, eurent 
occasion , durant leur séjour en cette ville , d'apprécier 
le mérite d'Humbert de Villeneuve, lis lui accordèrent 
leur confiance. Par lettres patentes du 2B juin 1491 , 
il fut chargé de faire le choix d'un local pour établir' 
le monastère des cordeliers de l'étroïté observance , qu'à 
la sollicitation de leur confesseur et prédicateur , Jean 
Bourgeois (i) , ils avaient réSolu de fonder à.Lyon. 

L'hôpital des deux Amans (2) ayant été jugé conve- 

(i) Ce frère Jeao Bourgeois , oalif de S^int-Trivier (le 
Courte , religieux cordelier , était en si grande Tfia^ration 
auprès de Charles VIII , qu'il fut conVié par S.- M. de 
baptiser le dauphin Charles Orland, ce qu'il fit le i3 00 
itobre i4()2. Le roi en personne le ' tuit èn~'p«8sesaioD du 
couvent de N. D. des Anges , prëf de Vaisé ,' Ife' jcfur de 
Vannonciation de N. D. , le aS aaart i40' (''f4<)4)- ^ en 
fut le gardien jusqu'à sa mqrt , après laquelle «n f bonur» 
comme un bieabeurenx. 

(a) Cet-h&pîtal appartenait an t^pitre de Sl-Patil , qui 
le céda pour IMtaÛisgement du monastère dont ît s'agît,' 
moyenaaitt ttne pension «nnuelle de 6 liv. tournois fl t)r.iil 
son nom d'un ancien tombeau élevé pr^s ^e li .-démoh en 
1707 pour élargir U voie publique, et qui paraît avoir été 
consacré à la mémoire d'Âmaudus et de sa sœur Le rot 
Louis XII fréquenta plnùeun fois ce monastère. François L«' 
7 logea en i583. Le brevet de don du jardin du palais de 
Aoanne h la ville pour être converti en pUce , est daté 
de l'Observance. Henri II y soupa le 27 seplpmbre 15^8. 
Jusqu'il la révùlution il a servi de lieu d'asile , cuuime 
étant de fondation rojraje. Les faillis y trouvaient an re~ 



:,, Google 



( 327 y 

nabte pour recevoir celte institution , Humbert â» 
Villeneuve fut; encore délégué par ie roi pour souscrire 
conjointement avec Pierre Champier, seigneur de Chiol, 
le contrat d'acquisition. Ils le signèrent le 5 octobre ■ ^^z. 
Ce magistrat fut également inveâti du pouvoir d'ordon- 
ner le payement du salaire des ouvriers employés à la 
constructioi) du monastère. Celte ceuvre fut poursuivie 
avec tant d'activité , que Içs. religieux habitèrent le bâ- 
timent en 1496. 

Les actes capitulaires de l'église de Lyon rappellent 
souvent ce docte magistrat, en le qualifiant àenoàU 
et - scienlifi^ue personne. Une sentence émanée de son. 
tribunal, du mois d'octobre i5oi , le qualifie baron 

fuge. Depuis l'année 1818, les jardibi ont 4ii affectés It 
h pépinière dtfpvt«inentBle. On lit encore sur la porte dn 
couTeat, du côté du jardin , ce quatjfain dont je n'ai pu 
deviner le sens ; 

\ FUi qui n'es en dcft^ 
Bien moiadre qae ton pire , 
De ]& main de ta mère 
Prends cette rose en gré. 

Joseph Covet ou Canvet, frère du comte de Montrtblond , 
mort en 1688 , a été gardien de ce nioDastcre ; il y avait reçu 
l'faabit eA i658. Son origine était illustre. Il descendait de 
Tondes deux frères Covèt, célèbres négocians dé Marseille, 
dont ta fortune étiit si prodi^euse , qu'en liquidant leurs 
affaires ^ ils se partagèrent le monde \ c'est-à-dîrc que 
l'aîné eut pour son l«t ce qRt leur était dâ dans deux 
parties du globe , et le cadet ce qu'ils avaient ik recouvrer 
dans les deux autres. L'un d'eux , par ce sîpgulier par- 
tage , 8^ trouva lésé de 5o,ooo écus ; cette difiérenc;^ ne 
doana pas lieu à rC5<;isioii. 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



(3a8) 
de Joux , conseiller du roi en son grand conseil , et 
lieulenant'gënéral du bailli deMâcon , sénëcbal de Lyon. 

Les fonctions importanles dont il était revêtu ne IVm- 
pèchèrenl pas de se livrer à l'étude des lettres ; il les 
cultivait avec ardeur , et , pour laisser à la postérité une 
preuve de l'aflectîon qu'il leur portait , il contribua 
avec d'autres savans à fonder une académie à Fourvière , 
destinée à propager le goût des sciences : c'est un des 
premiers ^tablissemens de ce genre que la France ail 
possédé. 

Les honneurs devaient récompenser d'aussi utiles servi- 
des: aussi Humbert de Villeneuve fut-il nommé en i5o3, 
second président du parlement de Toulouse. Nous igno- 
rons les raisons qur s'opposèrent à sa réception ; mais 
quelles qu'elles soient, elles ne lui portèrent -aucun préju- 
dice ; car , par lettrés patentes du 21 septembre i5o5 , 
il fut appet^ à la dignité de premier président du par- 
lement de Dijon. 

Ce poste glorieux ne servit qu'à faire éclater davan- 
tage sa rare vertu. Louis XII , qui connaissait sa ca- 
pacité et son caractère ferme , le choisit pour être du 
nombre des magistrats qu'il assembla à Tours, en iSio, 
avec le clergé du royaume, pour prendre des -mesures 
propres à faire cesser les entreprises dangereuse^ que se 
, permettait le pape Jules II contre la France. 

Ce sage monarque l'appela encore au mois de juin de 
la même année i5io , pour faire partie àe l'assemblée 
des homiQes d'état qu'il réumt à liyon , dans l'ol^et 
d'aviser aux moyens d'abréger les procès. L'ordonnance 
à laquelle 11 coïicourut ne fut publiée que lé 7 avril i5ia. 

Il fut employé à diverses autres négociations Impor- 
tantes. Des lettres patentes datées de Blols , le 7 mars 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



(329) 
i5io ( i5ii),lui donnent pouvoir de se rendre aopr^ 
du duc de Savoie , pour y moyeiiner la paix. Il passa 
de U en Italie , à Venise , dans la Suisse , et fut assez 
heureux pour pouvoir rendreà sa patriedes services essen- 
tiels. Le roi , par d'autres lettres datées de Valence , le 
i août iSii , lui commit la direction du palab de (us- 
tice que l'on construisait à Dijon (i). 

Ces dlifërens faits ajoutent à la (gloire de notre illustre 
compatriote; sa conduite auprès des Suisses, en iSl3, 
que vous avez si bien d^rïte , couronne une si belle 
vie. C'est dans les occasions diiKcilcs que l'homme su- 
périeur développe les ressources de son génie , et assigne 
son rang dans la postérité. 

HuGUBS FouRNiEH , qui succéda à Humbert de Ville- 
neuve , était aussi né à Lyon , du mariage de Pierre 
Fournier , avocat , et de noble Claudine Paterin. Les 
heureuses dispositions qu'il manifesta dès son enfance , 
déterminèrent son père à confier son instruction à des 
professeurs éclairés. Il étudia ensuite le droit A l'univer- 
sité de Valence , et vint bientôt après exercer , comme 
docteur es lois , dans la ville où il avait vu le jour. 
L'étude des belles-lettres eut pour lui un grand charme. 
On le vit figurer parmi les membres de l'académie de 
Fourvière. Sa réputation d'homme sage , d'homme ca- 
pable , ses liaisons avec plusieurs savans , surtout avec 
Humbert de Villeneuve, le firent connaitre à la cour, 

( I ) L'édifice ne fut adievé que sou a les règnes de Charles IX 
et de Henri III. II est aujourd'hui occupé par la cour ro- 
yale. Sou portique eat gravé dans le Voyage piUores^im 
de la France. 

. C. R.A. 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



< 33o > . _ ' 

et lortique Louis XII créa un s^nat à Milan , Fournîer 
fut ' choisi pour être uri des conseillers de ce tribunal 
suprême , place qu'il quitta quelque temps aprJ-s , pour 
celle de second pr^ident du parlement de Bourgogne , à 
laquelle il fut nommé en t5i2. ir devint , à la mort 
d'Humbert de Villeneuve , pi'enîier président du même 
parlement, et il y fut reçu le 6août i5i5. 

Le traité qu'il souscrivit avec Ips députés de Marguerite 
d'Autriche , tante de l'empereur Charles-Quint , est daté 
de Saint- Jean-de-Losne , le 8 juillet iSaa. Vous qua- 
lifiez ce magistrat du titre de seigneur de Grimalz. Je 
crois que c'est une faute (i) : partout oïl l'on parle de 
lui , il est appelé le seigneur de Grinatz. 

Clavde Pateîiim , neveu de Fournier , avait aussi 
pris naissance à Lyon, Laurent Paterin , mort en i5o6, 
lieutenant-général de. la séiiëchaussée de Lyon , était son 
père , et Denise Baronnat , d'une famille ancienne qui 
a posédé long-temps la terre de Poleymieu au Mont 
d'Or , sa mère. Son aïeul , Jean Paterin , chevalier èz 
armes et èz lois , avait aussi rempli avec une grande 
distinction les fonctions de lieu tenant -général de la sé- 
néchaussée. Issu d'une famille honorée dans la magistra- 
ture , le jeune Paterin embrassa la même carrière , et 
son début au ban-eau fut signalé par des succès éclatans. 
Ses connaissances profondes dans le droit civil et cano- 
nique , qui lui avaient procuré le bonnet de docteur , 
fixèrent sur lui la confiance publique. Le chapitre de 

Xi) C'est nne faute d'impression ; car Palliot , sur 
l'autorité duquel je me sais appayë , dit : Grinan. 

C. N. A. ' 



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( 33l ) 

l'église primaliaU s'èmpi-essa de se l'attacher comme con- 
seil , et lui conféra même une chevalerie , sorte de 
bénéfice dëvolu aux hommes- charges de défendre ses 
intérêts. Il &t plus ^ il le députa à la fameuse assemblée- 
tenue à Tours, en i5io , pour mettre un terme aux 
mesures violentes adoptées par le pape Jules II contre la 
France. Il s'y fît remarquer par sa prudence , par ua 
jugement exquis et par une grande aptitude à manier les 
esprits. Aussi le roi Louis XII , en aixordant à Hugues 
Fournier la place de second préaident afl parlement de 
Dijon, en i5i3 , nomma-l-il Palerin pour lui succéder 
dans celle de conseiller au sénat de Milan. Il ohlint 
même par la suite le poste binent de vice-chancelier 
au-delà les monts. «. 

Mais tant 'de faveurs ne se soutinrent pas : nos dé- 
sastres en Italie obtîg^eot Paterin à repasser les Alpes. 
A peine il louchait le sol de la patrie , qu'un ordre 
émané du tr6ne le fit constituer prisotfnier dans le châ- 
teau de la Tuur-du-Pia , en Dauphiné. Des hommes 
jaloux de ses succès avaient osé l'accuser de la perte du 
château de Milan. Sa translation à Paris iui facilita les 
moyens de faire connaître son innocence ; il ne tarda 
pas k recouvrer sa liberté , et le souverain se ptut à le 
consoler de oe moment de disgrâce , en l'appelant à de 
nouveaiïï emplois. D'abord pourvu d'un office de con- 
seiller laïc au parlement de Dijon , il remplaça ensuite 
Fournier dans la place de second président en là même 
cour , et à la mort de ce dernier , il obtint l'auguste 
fonction de premier prq^ident. Les lettres de son insti- 
tution sont datées de Lyon , le ,19 juillet i5^5 ^etugnées 
par la reine Louise de Savoie, régente du royaume j 
pendant la détention de Fran^ 1.*' 



DiailizodbvGoOgle 



( 530 

La cour , apràs avoir entendu là lecture du brevet 
accorde à Paterîn , déclara que « connoissant d'ailleurs 
» les mœurs , littérature et bonne expérience dudlt sieur 
» Paterin , a loué Dieu , le Roi et Madame de la bonde 
» pourroyance qu'ils avoïent fait de sa personne audit 
» état et office. » Elle ordonna l'enregistrement de ses 
lettres , maïs sous la condition que le nouveau pr^ident 
a gardera les autorités et droits de la cour et des con" 
» seillers en icelle , et s'il y a sur aucun d'eux rien à 
» dire , qu'il Ift fera fraternellement , et leur remontrera 
» en fraternité et non autrement ; tous lesquels il aimera 
» et chérira , et lesquels sont délibérez de bien vivre et 
» faire tout devoir. » Paterin remercia humblement là 
cour, et dit que de tout son pouvoir il le feroit telle- 
ment , que le Dieu souverain Créateur , le Hoi , Madame 
et ladite cour se trouveroient contens. 

Paterin remplit exactement sa promesse. Le zèle qu'il 
déploya à l'assemblée des notables tenue à Cognac pour 
l'exécution du traité de Madrid , en iSaâ , et non en 
i527 , comme vous l'assurez (0 j lui mérita les applau- 
dissemens de tous les Français. Il ne laissa de Fi-ançoise 
de Rubys (2) , tante de l'historien de Lyon , Claude de 

(i) Mon cher confrère n'a pas fuit attention que j'assure 
tout le contraiFe , paisque je dis textoellement ( Archive*^ 
tom. III , pBg. 54 y eu note ) : » Courtépée et fi^uSllet , 
" et M. Giraalt se sont trompés , en plaçant cet éséae~ 
» ment en iSay : c'est en i526 que se tinta Cognac , lieu 
Il de la naissance de François \." , l'assemblée des no- 
M tables, p 3e cite ensuite mes preuves. C. N. A. 

(2) Cette famille avait son tombeau aux Jacobins ; elle 
pOTtait cette devise : La vraye amour ett toujours vifve et 
ne meurt point par le (respat. 



DiailizodbvGoOgle 



( 33Î ) ^ 

Rubys , qu'une (îllé unique , Denîâe Paterîn , inarî^ à 
Nicolas de Beaufremont , baron de Senecey , grand 
grevât de France. Elle lui porta en dot des biens asses 
considérables , entre autres les terres de Croy et de 
Vareilles , un hôtel à Dijon dans la rue Charrue , la 
maison patemelle.de Lyon , sise rue des Trois-Maries , 
un v!gnobl« considérable à Fourvière , etc. Mais la por- 
tion d'héritage la plus précieuse que Denise transmit & 
la maison de Beaufremont , fut un nom glorieux , fondé 
sur des services impdrtans et sur des actions honorables. 
Denise Paterîn avait d'abord ëté promise à l'atné {le 
Beaufremont; mais celui>a étant venu â Lyon pour 
faire tes emplettes de sa noce , accompagné des barons 
de Corberon et de Sarcy , périt victime d'un événement 
bien extraordinaire. Ces trois seigneurs étaient logés à 
l'hôtel du Porc sellé (i) , rue de Flandres : au moment 
_ • 

(i) Ou plat6t Porcelet on Porcellel , diminutif de porc f 
porcel f pourceau , comme on latiu on a fait porcdius de 
porcus i d'ovi'ces mots français sont dérirés. Barthélémy 
Anean qui, ainil qne d'aub'es poètes, de son temps, c^ 
lébra l'évéoement tragique des (rob jeunes seigneurs de 
Boai^ogne , arriT^ en 1S40, appelle cet hôtel /a moi'o» 
du Porcellet. Voyez les pièces qui -se trouvent k la snitd 
de son ï^on marchant , Lyon , Pierre de Toort « 1 54^ * 
petit in-8. Il y. avait h Arles nue famille et tm booi^ dea 
Porcelets : la tradition donnait pour eri^ne.k ce nom une 
aventure arrivée h une dame de cette bmille et dans la- 
quelle il était question de ;Kt)'tj/»orcJ. On peut consulter 
les historiens d'Artes et M. de Marchaugy , ly-tstan la 
Voyageur , tom. VI « pag. 20s et 3o5.. L'abbé Peruetti>, 
l^yotMois dignet de mé(noire, t. I « p> 239, nomme cepen- 
dant l'auberge de la rue de )fl«iub«t > Itudterge 4u PoU^ 
Tom, Fi. as 



:,,G00glf 



( 334 ) 
OÙ ils «e Biettent au lit , le plancher supfirieur dé ta 
ehiiinbre qu ils occupaient , se dëtache et les écrase sous 
ses ruines. Denise se maHa au frère puînë.- 

Je ne reaouvellerai pas la discussion sur te point de 
savoir si cette famille doit être appelée Patarin ou 
Paterin ; je hii ai constamment donné ce dernier nom , 
parce que c'est le seul qu'elle ait pri» dans les actes 
qu'elle a passés dans œtte ville ; Rubys , qui était l'oacle 
eu premier président , ne le désigne pas autrement dans 
son histcNre de Lyon (')• Ce ne peut élre que- par 
erreur que les auteurs de la Bourgi^ne l'ont appelé 
Patarin. Quoi qu'il en sài , cette famille « comme noui 
venons de le voir , a joui d'une grande oMisidér^ion à 
Lyon. Jean avait eu , outre son fils Laurent , un se- 
cond fils nommé Antoine , chanoine de l'églwe de St- 



tellé f comme le fe!t ici M. Gochard qui l'a d^jh Aés'tgriée 
àv la iMme oMmlère dans son Guide dit voyageur à Lyon , 
pa^ 4^ Quoi qu'il eu soit , ce même kntel avait servi 
de If^emeut ea 141S4 »» célèbre chancdier ai France Guil- 
laume Juveiiet des Ursias , baron de Traisnel, lorsqa'il 
Tint à Lyo», par ardce de Louis XI , avec Pieire Dociole , 
pmir terminer le» difl&«nds «pli s'ëtaiest élevés »a sujet 
dés terres de Bresse et d« Oombes , etilre 4e due de 
Bourbon at le duc- de Savaw. Il j resta, wrec les commis^ 
saires des âenx princes depuis le 19 août ju&qtt'au i& 
octolM-e. Le seul résahat de leurs couféreuces fut uoe 
prolongation de trêve pour an au à comptée dn jour de 
la Toussaint. B. 

(1} L'autear de la généalogie de FenoiUThnvj , alliée ï 
la famille de Paterin , les aotei' ci^talaires , Jeu actes 
ConsHtaîres , eaSn Mus ' les bistoriens de notre ville ne 
f appeUent pas difleremmeniU ' ^ 



Doiiz.dbvGoogk"' 



( 335 > 
}u3t , et ttcài filles mariées , l'une à kiiivé Chtwîei' , 
seigneur de la Ductièi-c , .Catherine , à Pierre Fournier , 
avocat^ et MeraitJeà. Jean Palmier , président au par- 
lonent de GreftoMe. 

Laurent avait une réputation de savoir et de pn^lc 
ù bien étaUie , que ta ville le choisit en 146^ 1 pour se 
rendre auprès du duc àt Savoie , afin d'eUgager ctf 
prince à terminer par tes voies amiables ses différends 
avec le duc de Bourbon , ^ffëraicb qui troublaient la 
tranquillité puUique , port^ent ^atteinte an commerce , 
et jetaient les babitens du Lyonnais dara de continuelles 
qlarmes. Laurent alliait à des conotussancei trèa*-ét«i' 
dues et très-variées , beaucoup de piété î il fonda dans 
l'église de Sainte-Croix une chapelle sous le ^^voCaUe 
de St'Martin > dans laquelle il reçut la sépulture. Il fut 
entr' autres père de quatre filles. Jeanne devint l'épouse 
de Guictiard Ducboul , et fut la mère de Guillaume 
Duchoul , bailli des montagnes du BaUpbinë , auteur 
d'un discours estimé sur la i-eligion des Romains , et de 
plusieurs autres ouvrages curieux ; Marguerite se maria 
avec M. André Gartiier , docteur ea droits î Anttônelte 
^ à Âmbert Bullioud , notaire et secrétaire du rù , père 
de Pierre Bullioud , cunseitlerau parlement de Dombes» 
et Emeraude à Pierre Faye , seignear d'E^isses. , 

J'ai cru que ces détails ne paraîtraient pas dénués 
d'intérêt. L'histoire des familles nous révèle souvent les 
causes secrètes de l'illustration de quelques-uns de nos 
grands personnages. Les alliances y influent d'une ma- 
nière plus directe que les services et les talens. Cependant 
on ne peut se dissimuler que les Villeneuve y les Foumier 
et les Paterin , dont je viens d'esquisser l'éloge, n'aient 
iù à leur mérite parsçhoel les succès qu'ils ont obtenu! 



D,=,i,z<,d.vGoogk' 



(336 ) 
et Uê hautes diarges qu'Us ont remplies. Seulement les 
afiècUons de parenté qui existaient entre eux , serrirent 
à les mettre plus en évidence, et leur ouvrirent les voies 
de la fortune. S'il est glorieux pour le département du 
Ithàne d'avoir fourni à celui de la Côte-d'Or trois pré- 
sidens' aussi distinguée , à son tour le Rhône lui est re- 
devable de l'administrateur éclairé qui aujourd'hui le 
dirige. Fils' d'un père Inscrit d'une manière honorable 
dans les fastes de la ma^strature , et qui sut réunir à là 
toge les palmes académiques , il marche sur ses traces , 
et comme lui fonde line réputation éclatante. Tous ses 
momens sont consacrés à produire le plus grand bien. II 
ne fait servir le pouvoir dont il est investi , qu'à étendre 
sur le sol industrieux confié à ses soins , les progrès des 
arts et des sciences C')i et à établir l'amour envers le 
soiiverain sur la reconnaissance et le bonheur du peuple. 
Cet échange d'hommes utiles , d'hommes recommandables 
par de longs et importans services , forme entre les dé- 
partemens où il s'opère , des liens d'autant plus intimes , 
d'autant plus durables , qu'ils reposent sur les sentimens 
les plus généreux. Il faut croire que ces liens, loin de 
s'a&iblir , prendront de nouvelles forces , et que l'avan- 
tage de la patrie en sera le résultat. 
Agréez , je vous prie , «te. 

N. F. COCHAHD. 

(i) Les objets prégentéa en 1827, à l' exposition pabli- 
qne du Lonvre , par les fabricans de Ljon , l'emportent 
de beancoap aar cenx des frécéâcotea expositions j par 
leur écUt, leur perféctinu et leur utilité. 



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(537) 
ACADÉMIE DE LYON. 



JUfpobt mtlM mëdailles d'cncoaragament fondât par 1« due et 
nùMnce , t dûtribncr cette bud^' . lu dam la i^aace poUifiw 
du iS leplcmbr* tSa?, par M. lUguj , membre et or^me.d«l« 
commUsion chargée de cet objet (>]. 

PënëtTés comme toos l'êtes , Messieurs , de l'impor- . 
tance du service rendu à l'Industrie lyonnaise par la 
fondation des médailles d'encouragement dont M. le duc 
de Plaisance a voulu que vous fussiez les dispensateurs , 
vous recherchez toujours avec soin les découvertes et les 
perfectionnemens qui peuvent mériter à leurs auteurs de 
si honorables distinctions. 

Les distributions de ces prix de l'industrie ajoutent 
à l'inUrét que vos solennité littéraires présentent à nos 
concitoyens , et vous n'oublies pas de leur rappeler dans 
ces circonstances ce qu'ils doivent k la mémoire d'un 
homme dont le nom est également cher aux lettres , à ta 
patrie et à l'humanité , qu'il a toutes bien servies dans 
sa longue carrière , à la mémoire d'un véritable ami des 
hommes , qui , sans tenir h notre cité par aucun lien 
particulier , a voulu cependant y laisser un monument 
dui'abte du' vif intérêt que lui avait în^îré notre indus- 
trieuse population. 

Redisons donc aujourd'hui aux artistes que vous aHes 
foiironner , et à cette assemblée qui vient embellir leur 

(i] Lu antrei memlbrea de cette cpminùûoi), qui eft permanente, 
Mnt MM. Ejatrd , Cochet et Artaud. 



DiailizodbvGoOgle 



( 538 ) 
Iriomplie , ^e c'est à feu M. Le Brnn , duc de Mai— 
cance , au traducteur d'Homère et du Tasse, au cr^teur 
d'un grand nombre d'œurres diarit^tes et d'étaUisse^ 
mens de Inenfaisance , que la ville de Lyon doit cette 
utile fondation. 

Puisse , t&eaàean , la noUe amUtion de mériter câ 
IB^ifles , exciter toujours ta même émulation dans nos 
ateliers , y entretenir constamment l'application » et mul- 
tiplier les fruits de ce génie inventif dont sont douéa 
d'uoe manière si remarquable les artisans de l'industrie 
qui, après avoir fait pendant plusieurs «èdes, la ridiesse 
de notre ville , lui promet encore un long avenir de 
prospérité ■' 

lies deux médailles que vous alleK décemn* aujour- 
d'hui , signaleront deux s^^ïces éminens rendus à l'art 
de la fabrication des étoffes de soie : l'une ira décorer le 
modèle atelier d'un ouvrier qui ne àmi set succès qu'à 
la pratique de son métier et à une étonnante intelligence 
naturelle ; l'autre Egurera dans le cabinet d'un profes- 
seur habile , entièrement Voué & l'étude , rt sacbaot faire 
les plus heureuses , les plus utiles applications des con- 
naissances qu'il a acquises et qu'il transniet à ses nom- 
breux élèv^ 

L'ouvrier , M. Pierre Lanteirès , a vngulièrement per^ 
fectioBoé use des opérations i»éparatoires de la fabricà^ 
tion I le pliage de la duine sur le rouleau du fabricant. 

Le professeur de théorie , M. Etienne Maisiat , a 
introduit de si ingénieuses innovations dans les disposi- 
tions du métier et dass le jeu du ntécanisnie , qu'il en 
« ohtenit des effets inespérés , qui pxfitpnt l'étonnement 
et l'admiration à la brillante exposition du Louvre. 

Wous VQU5 entretiendrons de ces deux perfcctionnemena 



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'( 339 ) 
ïlaDs l'orâre où ils sont paryenus à -rotfie connaissance -t 
le ptieur de M. Lantcîrès est le premier en date. 

La disposition bien r^guli^ sur le rouleau , des soies 
qui doivent fonner la chaîne de i'ëtoffe , est la tondîtion 
premî^ , hi condition essentielle àt la bonneiâbrication~, 
et cependant cette opération si importante^ est rarement 
bien faite , d:> elle jle pouvait (joe très-dîffirilement 
réussir par l'ancien procédé usib^ dans nos maïiufaclures. 

Au sortir de Tourdissoir,. la pièce étaît placée sur u* 
tatnbour , d'oà elle devait passer suf le rouleau 6t y éti<é 
répartie avec égalité dans ta largeur de l'étoffé ; maîi 
cela s'opérait d'une manière purement routinière, Sveç 
de faibles et insuffisans secours mécairiqties , et il fallait 
ft l'ouvrier enft longue pralîcjufc , unt grande habileté et 
une attention bien soirtettoè pour obtenir un pésuîtat un 
peu sattsfeisanl. 11 répartissait la soie le plus également 
possible , à l'aide d'un peigne ou râteau , dans les dents 
duquel il plaçait les fils de la cbalne déjà divisés par 
l'ourdisseuae , en petites masses' , qui portent datis nos 
ailiers 4e nom de mttseltes ; ' le pïleur promenait son 
t4teaii dans l'intervalle du tatnbour au rcaleau ;* et sui-^ 
vaut qu'il avait besoin de rapprodier ou de sé^rarer les 
musettes pour les placer mieux , itchangéaii la direction 
du peigne, en le provenant , tàntdt sur une- ligné 
perpendiculaire aux fib de la cbatne , et tantAt ^r Une 
ligne plus ou moins' IncKnée.'La soie ainsi dlrigëo , était 
«pfeU^ sur ie- rouleau par un nonvement de rolâtioti 
donné'par'un autre ouvrier ; mais ce nràutemetit n'avait 
d'autre régulateur que la main de l'homme, sa marche 
était inégale , la soie èkaàt , par intervalle ^ plus Ou moine 
tendue , les niuseltes ne se dévdoppaiant pas sujïisam-' 
aient, et-en arrivant -successivement sur le rouleau , elles 



D,=,i,z<,d.vGoogk' 



< 340 ) 
y,fonnaient des stries, des cannelures ; la sme ne se 
plaçait donc plus simultanément sur une ^ale circcHifé- 
rence dans toute la longueur du rouleau , too àt^é de 
tension n'était donc plus le même sur tonte la largeur 
' de l'ëtofie , et de U ressortaient dans la lâbriçatit»! des 
défauts très-remarquables , surtout dans les tissus unis. 

Il est ^nnant , MessieuR , que l'on ait tardé ù 
toDg-temps à remédier i cette nuisible imperfection du 
pliage ; mais ce qui est plus étonnant encore , c'est 
que le remède ait été apporté par un bomme entière- 
ment novice dans le métier. 

Yaià un exemple singulier de œ .génie invoitif qiù 
dislingue un grand nombre de dos ouvriers , comme 
nous vous le disions tout à l'beure. Messieurs , et comm* 
le remarquait encore votre savant associé , M. Moreau 
de ]onnès , dans U dernière lettre qu'il vous a adressée. 

M Laateirès était tulliste , et vous savez tous que le 
métier à tulle , le métier à bas , n'a aucune analogie avec 
celui qui sert à la lâbrication des éloSês de soie. 

Marié depuis peu avec une ouvrière en scùe , Dotre 
tuilislç ^ que la décadence du commerce , aliment de soa 
industrie , laissait souvent sans travail , voyait sa fesunc 
constamment occupée , et observait son métier avec 
intelligence ; il se sentit d'heureuses dispositions et ré- 
solut de s'appliquer à U lâbrication ; mais on ne fût 
bien que ce qu'on sait laire , et , en bomme de sens , 
M> I<anteirès ne veut pas embrasser un nouvel état san« 
l'apprendre : il va se placer cbez un maitre , et sespro> 
gréa sont rapides ; cependant il est encore apprenti » et 
doit , en cette qualité , faire les petites commissions de 
l'atelier : c'est lui qui porte les pièces au plieur y et il 
entend chaque jour les plaintes de son maîb% contre 



DiailizodbvGoOgle 



X 341 ) 
. Krrëgokiril^'du plîâge; charge de les transmettre i 
l'ouvrier , et de lui recommander plus de soins, il entre 
en conversation avec le prétendu coupable , lui parle 
des défaub qu'il a su remarquer , s'arrête k le voir 
travailler , «st t^pin d& ses peines et de ses- soins inef^ 
ficaces. Ges' observations attentives font naître diez lui 
quelques premiers aperçus de perfectionnement , sa tête 
travtûlle jour et nuit , et dès que ses idées s'éclaircissent , 
il dît à son maître : r. Vous vous plsigoez à tort de votre 
ptieur, je piiis vous assurer qu'il ne manque d'intelli- 
gence, d'adresse ni d'attention ; mais ce serait du procédé 
et des instrumens qu'il emploie, que vous auriez raison 
de vous plundre ; de mauvais outib ne peuvent produire 
de bon ouvrage. J'entrevois ta possibilité d'assurer , par 
de9 procédés mécaniques, le placement très-régulier de 
la dnine sur le rouleau- » Enœuragé par son maître, 
M. Lanteirès travaille avec une nouvelle ardeur ; bienlAt 
ton projet est conçu , mais il aurat peine à l'expliquer 
de manière' à le faire exécuter ; il saisit donc tui-mêm$ 
le rabot et la lime, il commande seulement .quelques 
pî^es qu'il ne saurait faire , et monte une- madiine 
aussi remarquable par sa simplicité qu'étonnante par la 
{irécïsion de son travail. 

Ce sera toujours sur le tambour du plleur qu'il entre- 
posera l'œuvre de l'ourdisseuse , et ce sera nécessaire-r 
ment toujours sur le rouleau du fabricant qu'il faudra la 
tcansporter i mais M. Lanteirès donnera à la soie un 
Icmg trajet à parcourir entre ces deux cylindres , afin de 
l'observer dans une plus grande étendue et de donner 
plus de ieu au râteau qui , en divisant les soies , rendra 
renja^uables les erreur» 1» plus lèpres des ourdis-, 
«euset, 



DiailizodbvGoOgle 



< 54a ) 

M. IdDteirès a cependant placé le taafcoar bumiidii-- 
tenenl au-Jessotu du rouleau ; mais en te dëUtdmit do 
tambour , la soie est portée à l'autre extrùnitë de l'ate» 
lier , où elle se replie sur un cylindre mobile , et revient 
Ml rouieàu en présentant ainsi une longue nappe sur 
laquelle l'œil et la matn remarquent et corrigent les 
moindres défauts avec la plus grande fwàlité. 

Cette première idée tous paraîtra sans doute ingé- 
nieuse , mais die ne vous dévoile pat enoore le takid 
du laécaniciot que nous allons essayer ds vous ^ire 
connadtre' 

M. Lanteirès a parËiitemént senti combien il impoptak 
de rendre très-régulier le moBvement de rotation du 
cylindre qui doit appder et recevoir la soie } mais cette 
condition n'était pas faciU à obtenir ^ parce ^ue ce cy- 
lindre ne peut pas faire partie intégrante <ki mt^anïsme 
du plieur ; c'est nécessairement , c^Hnrae nous l'avons 
dit , te rouleau du métier sur lequel l'étoffe doit Ate 
fabriquée : il appartient à l'obvrier fa^icant quï l'apporte 
ftu ^ieuT y avec la stMe dont il doit le recouvrir ; ton* 
tes rasieaux difiirent en longueur et en diamHre , sui* 
vaut les métiers auxquels ils s'ad«pl«nt et le$ étafies dtmt 
ils doivent servir la fabrication. M. Lantewès a , ce noUf 
semble , tmagioé le moyen le plus simple et le plus sûr 
en même temps pour les adapter eucoeMivefnent à un 
marne mécanisme: une roue dentelée en fer est annéa 
sur une de ses faoee de trois peintes saillantes et fbrtnaAt 
entre elles un triangle ; cette ro»e s'applique sur une 
txtrémité du rouleau à laquelle «De defient-adhérente au 
moyen dss trois poiiries qu'on y «nfimoe à petits conpse 
après s'être bien assuréi qne le centre du cylindre et 
celui de la roue se rencontrent justement. La rou»s'Mi- 



DiailizodbvGoOglf 



( 543 > 
^éne dans un m^msme qu'un -«rfànt fait jouer » 
moyen d'une manivelle , et dont \e moBvement trfe-r^- 
gulïer peut 'être arrête sans «ecousse ni ralentissemeiA , 
toates les Ans que l'ouvrier veut suspendre la marche 
du travail pour corriger quelqae faute. 

L'ëtabli sur lequel- est place te rouleau , et dans la 
charpente duquel est noyë le mtkamsme « supporte un 
châssis mobile qui reçoit la dialne dans un peigne fixe , 
semUable à celai que le plirur promène pour diviser les 
musettes k leur sortie du tambour ; ce peigne présente 
devant le rouleau toutes les portées également espacées 
entre elles dans la largeur que" doit avoir l^toffe ; mais 
ces soies ne quittent le chAssis m<^ile pour arriver sur 
le rouleau qu'après avoir passé'-corame au laminoir , entre 
trois petits cylindres soigneusement tournés , sous lesquels 
les Bis de chaque musette se placent régulièrement les uns 
à câté des antres ; le t^ftssis mobile qui porte cette es- 
pèce 'de laminoir reçcMt du mécanisme un mouvement de 
ça et vient bien calculé et très-régulier , les saies arrivent 
ainsi sur le rouleau avec une prédsion qui maintiofil 
l'égalité, du diamètre sur tout les points , ef les fils sont 
tous dans une si juste position les uns à côté des autres , 
que des sa première révolution le rouleau est bien cou- 
yert et présente l'aspect d'un beau satin. - 

L'importance du perlectionnement àotii M. Lanteirèa 
vient d'enrichir notre manufethïre , et h' grande in- 
fluence qu'il doit exercer sur les succès de nos làbrictins , 
nous ont paru mériter les détails- dans lesquels nous 
ayons cru devoir entrer , et dont ■ nous vous prions 
d'excuser la longueur. ' 

Wons serons plus concis en tous enirettnant des utiles 
hinovations introduites par M. Mai&iat dans l'art de la 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



iàbricaUon ; nous vous indiquerons quelques-uns' de 
leurs effets , mais nous ne pourrons vous les décrire^ 
M. Maisiat nous a bien fait examiner le métier curieux sur 
lequel il vienl de fabriquer le testament de Louis XVI 
et la lettre dé la reine Marie-Antoinette , il a eu la com- 
plaisance de nous en. faire remarquer les dispositions et 
de nous en expliquer les résultats ; mais quel que soit le 
mërile de ces explications, il serait trop long de les 
rappeler toutes , nous nous bornerons i vous rapporter 
quelques observations qui nous ont frappe par leur im- 
portance. 

Le prindpal cbangonent qu'a fait M Maisiat dans la 
disposition du métier , consiste dans la suppression «es 
lisses t remplacées par de lèpres broches en fer qui 
remplissent leur office »vec de notables avantages. 

Les lisses occupaient trop de place sur le métier pour 
qu'on pût les multiplier autant que l'auraient exigé cer- 
tains ouvrages. On ne pouvait guère employer plus de 
zo lisses à la fois : le testament de Louis XVI que vient 
d'exécuter avec tant de succès M. Maisiat , a e^igé 
l'emploi de ^8 brochettes , et d'après ce nouveau procédé 
. on poun-ait , sans inconvénient , en porter le nombre à 
400 sur un même métier. Il est impossible de ddculer 
les ressources et ies combinaisons que se crée ainsi 
M. Maisiat pour obtenir de la fabrication ce qu'on ne 
pourrait en espérer autrement. 

. Le corps des lisses embarrassait le métier de manière 
. à gêner le travail , et quelquefois même le passage de 
la navette : le procédé de. M. Maisiat n'ajoute rien au 
corps de l'suvre et le laisse parfaitement dtk'OUTert, ce 
qui facilite les recherches de l'ouvrier, l'aide dans la 
réparation des fautes et des acci^ens , et ]ut épargne de 
^andes perles de temps. 



=dbïGoogIe 



( 3*5 ) 

Bnfin, Messieurs, le poids des lisses A leur résis- 
tance it la tire , oUigeaient le fabricant k employer 
toujours une soie plus forte que celle dont il aurait eu 
besoin. La résistance est tellement adoucie par le nouveau 
proche , que rien ne s'oppo^em désormais à l'emploi du 
titre de soie le plus propre à produire l'effet que le 
fabricant voudra obtenir. 

Une autre amélioration essentielle due ^ M. Maisiat , 
tient à la manière ingénieuse dont il rattache à la marché 
du métier le mouvement du régulateur que l'on faisait 
dépendre du jeu du battant. Il en résulte que le régula'- 
teur ne fait plus de pas inutiles ; te à quoi il était 
très-expobë toutes les fois que l'ouvrier soulevait le bat- 
tant pour quelque réparations accidentelles. La marcKe 
du régulateur ainsi assurée , garantit la précision de la 
rédaction ; le testament de Louis XVI en offre les 
preuves les plus convaincantes : te cadre qui entoure le 
portrait du roi peut subir l'épreuve du compas ; il forme 
un cercle parfait. Nous aurions à vous signaler , Mes- 
sieurs, plusieurs autres innovations fécondes en utiles ré- 
sultats : le système des rabats , par exemple , ^ perfec^ 
tionné par M. Maisiat , et au moyen duquel , divisant et 
subdivisant sa chaîne , il peut présenter alternativement 
et séparément telle ou telle autre partie de la laideur de 
l'étoffe au travail de l'ouvrier , ce qui lui offre des 
moyens pour varier la fabrication ; mais je m'arrête , 
Messieurs , je crSins d'avoir abusé déjà de l'attention 
que vous avez eu la bonté de m'accorder. 

]'arrive à la fin et à la partie la plus agréable pour 
moi de mon rapport , et cessant de m'occuper des moyens 
employés-, je n'aurîù plus k vous entretenir que des 
succès (ditenus. 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



( 34S ). 

Plusieurs d'entre vous , Messieurs, ont safis.^âute 
déjà -vu , le chef-d'œuvre dont l'éloge a retenti dans Jes 
journaux de la capitale ;, oeus qui w l'ont pas. vu pour* 
ront bientôt se dédonitnager de cette privation ; car 
M. Maisiat multipliera les épreuves de <£t ouvrage ; et 
les curieux qui iront le visiter , recevront toujours che» 
lui l'accueil le plus prévenant. 

Ce n'est -pas sans dessein que je viens de me servir 
du mot A'épreave ;, il me semble qu'en parlant d'une 
aussi belle imitation des produits de la gravure et de la 
typographie , on peut risquer un emprunt dans le dic- 
tionnaire de ces deux arts. Effectivement y Messieurs , ea 
-voyant le. testament de Louis XVI et la lettre de Marie- 
Antoinette eKécutés en tissus de soie paf M. Maisiat , 
on croit avoir sous les yeux de très-beaux produits de 
l'imprimerie et de la gravure ; les textes semblent sortir 
des presses de nos plus habiles typographes , et les 
élégantes arabesques , les portraits , tes chiffres et les 
armoiries qui forment les cadres , paraissent l'œuvre du 
burin le plus exercé; tout^jusques aux traits les plus 
délicats , est rendu avec une netteté et une précision 
qu'il paraissait impossible d'obtenir <^ns un tissu. 

On peut juger par ces pruniers essais ce que promet- 
tent à notre fabricatiotv d'étoffes les nouveaux procédés 
dont elle vient de s'enrichir. Le métier disposé par 
M. Maisiat est propre à tous les produits si variés de 
la fabrique ; peu d'heures suffisent four y substituer 
un ouvrage à un autre ouvrage , une étoffe à une autre 
étoHe j il se prêtera à toutes les vues du fabricant ^ et 
portera dans chaque branche de son industrie ^ la même 
abondance de moyens , la même économie de temps et 
de frais , la même perfection de travail. Une carrière 



:,, Google 



« 3W ) 
t(hïl£ n«ÛTe s'ouvre aux conceptions de dos habiles mai 
nufactHricFs^ ; eUes ne seront plus paralysées par .les diffi- 
cultés d'esrécution ; et lie nouveaux produits de l'industrie 
IjroDttaise viendront enridiir notre cité en multipliant 
les travaux de ces ouvriers qw ibnoent la majeure partie 
de notre pcf ulatkm , et poiu* qui la diseite d'ouvrage est 
la plus grande calamité. 

Votre commission me charge, Messîesrs , de vous 
annoncer que d'autres inventions viennent de lui être 
signales, qui paraissent mériter des éloges et des en- 
couragenens ; mais le ^emps lui a manqué pour les 
exaaiiner et vous faire connaître leur degré démérite. 

Elle prendra incessamment les informations dont elle 
a besMQ pour vous en rendre oMnpte. 



mSTOIBE. - BIOGRAPHIE. 



nOGllPHIB imtrKRSELLE , tOOM TOAX ( EXTRAIT ). 

ViLLEMOT ( Philippe ) , astronome et mathématicien, 
né à CUiàions-sur-Saône , en i65i , mort à Paris le 
II octobre I7i3. L'abbé Villemot nous appartient 
comme ayant été un des neuf fondateurs de l'académie 
de Lyon ca 1700 , et comme ayant exercé, pendant 
quelques années, les fonctions de curé à la Guillo- 
tlère , emploi ^ue lui * fit donner sou frère , ^onioteur 
à l'officialité de Lyon. 

M. Weiâs , aiUeur de cet article , l'a puisé dans les 
Lyoaaeis dignes de mémoire de l'abbé Pernetti , t. II , 
pag. l'S^-igoi, où il y a cependant quelques détails de 



=dbïGoogIe 



( 348 ) 
^lus^ et où la mémoire de l'abbé Villemot est forC 

exaltée. Il parait que c'était , en elFet , un homme d'un 
grand mérite , sous tous les rapports. L'élude ne lui 
faisait point négliger les devoirs de son état , et des 
spéculations géométriques îl passait avec facilité aux tra- 
vaux de la chaire et des missions , où il ne montrait 
pas moins de zèle que de talent. Le livre qu'il publia 
en 1707 1 à Lyon « chez Declau^re , in-is , sons le 
titre de Nouveau système ou nouvelle explication da 
mouvement des planètes , lui valut des éloges de la part 
de Fontenelte et de Mallebranoie qui y trouvèrent dés 
vues ingénieuses. C'était le système des fourlnUons car- 
tésiens ; mais l'auteur l'avait réformé par de nouvelles 
idées , et il l'avait déduit de quelques hypothèses dif' 
fêrentes de celles de Descartes. Malézieu attaqua cet 
ouvrage ; mais le docteur Key , élève de l'abbé Villemot 
et son confrère à l'académie, de L^on , en prit la dé- 
fense , et le célèbre médedn , Camille Falconet , en 
publia une traduction latine. M. de St-George , arche- 
vêque de Lyon, voulut avoir auprès de lut notre sa- 
vant, qu'il logea pendant quelque temps dans son pa- 
lais : il le céda ensuite k l'abbé de Gouvemet et à 
Camille Falconet , qui l'emmenèrent à Paris, où le car- 
dinal de Noailles et Louvois se disputèrent l'avantage 
dé le posséder: il resta à Louvois. Ce déplacement qu'on 
croyait devoir être utile à sa fortune et à sa gloire y 
ne servit qu'à hâter sa fin. 

Les sciences n'absorbèrent pas tellement l*abbé Villemot 
qu'il ne cultivât aussi avec succès la littérature : il ai- 
mait et connaissait les bons auteurs de l'anfiquité , mais 
il subordonnait ce goût à l'exlréme passion qu'il avait 
pour les mathématiques. Aucun de ses biographes- n'a 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



<34g). 
omis ce mot vrairo^t carad^stique qu'on lut attribue: 
toutes les fois qu'on âtaït devant lui quelque admirable 
passage d'Horace ou de Cîcëron : Cela est beau comme 
mu équation , s'écriiiit-il (i). 

L'akbë Pernatti t t. II, p. 17g, rapporte une anecdote, 
d'un autre genre, qui mérite au^i d'être rappelée : Noël 
Chomel , l'auteur du Dictionnaire économiçue , curé dé 
St- Vincent, i Lyon , avait établi dans sa paroisse une' 
communauté de filles , sons le nom de l'enfant Jésus j 
de St-Vincent et de S.t' Btandine , et il leur avait donité 
le secret d'une préparation ..de Vagnas castus dont il 
vantait souvent les vertus. L'abbé Villemot , alors curé 
de la GuiHoiière , impatienté des éloges continuels qu'il en 
faisait , lut dit un jour avec la franchise qui lui était natu- 
relle : Foas poulet doae rendre inulile la grâce du Sauveur. 

L'habite mécanicien lyonnais , Henri Marchant!, pliia 
connu sous le nom du Père Grégoire , du tiers-ordre de 
St-François , né le so avril 1674 , mort à MarseilU le 
I.'' janvier i75o, avait eu pour maitre l'abbé Villemot. 

ViLLEHOi (Charles de Neufville , marquis de), né 
■vers 1572, mort à Lyon le 18 janvier j64a, fils de 
Nicolas de Villeroi qui fut ministre sous quatre de nos 
rois C Charles IX , Henri III , Henri IV et Louis XHI ). 
Il porta jusqu'à la mort de son père le nom de marquis 
dAUncourt (2) , terre en Champagne , appartenant à 
sa famille. Henri'IV, à son avènement au tràoe , le fit 
gpuvemeut du Lyonnais. 

(1) Ca mot est bien 4iff^rent de celui du g^gmëtre qui , aprii la 
lecture d'Athatie , diaait ftoidemeat : Qu'esl-ee qut ceta prouve ? 

(3) Liiez <{'HaIincoiir(. C'est dn moiiu aioii que ce nom. «t écrit 
^m plamuM intcrijptiviu qui anlMÙlcat «Doota à Ljon. 
Tome VI, a3 



DiailizodbvGoOgle 



( 35o) 

L'article est encore du fëcond M. Weiss , qui est cer- 
tainement , ainsi que nous avons dëjà eu occasion de le 
remarquer , de tous les gens de lettres qui travaillent à 
la Biographie universelle le plus laborieuK , et on doit 
ajouter aussi , l'un des plus exacts. Il y aurait n^n- 
moins des additions à faire à ce qu'il dit du personnage 
dont il s'agit j maïs ce personnage appartient moins à 
la biographie lyonnaise qu'à l'hisloire de cette ville , à 
une époque fertile en grands tév^nemens. Gendre du cé- 
lèbre Mandelot , auquel il succéda'dans le gouvernement 
de Lyon , il fut le premier de cette famille des Villerois 
qui , pendant si long-temps, a fourni les sujets qui ont 
rempli ce poste bonorable. 

ViLLBRoi ( Nicolas de Neufville , ntarqais , puis duc 
de)» fils du prêchent ^ né en iSg? , mort lé 28 no- 
vembre )685. Il obtînt , en i6i5 , la survivaDce de la 
charge dont nous venons de parler. 

TiLLEROi ( François de Neufville , duc et maréchal 
de ) , âts et successeur du précédent , né en 1643 , mort 
à Paris le r8 juillet ijZo. L'article est dû à M. de 
Sevelinges. L'abbé Pernetti , lom. II , pag. 3ij , fait 
naître le marédial de Villeroi le 7 avril 1744 , et ajoute 
qu'il vint au monde à Lyon , « par un événement qu'on 
» ne pouvait prévoir , et qui devint flatteur pour cette 
» ville , la destinée voulant que celui qui devait en faire 
f» le "bonheur , en être un jour le père par ses bienfaits , 
•» en fût d'abord l'enfent par sa naissance. » Le liiâré- 
chal de Villeroi est saris contredit le membre le plus 
connu, le plus célèbre de sa famille. On sait qu'il fut 
élevé avec Louis XïV doid.son père était gouverneur , 



:,, Google 



( 35. ) 
et qu'il joua un rôle dans les ëvénemens de son 
siècle. Il est curieux de comparer le jugement juste et 
sëvère qu'en porte M. de Sevelinges, d'après l'histoire , 
et les éloges trop flatteurs que lui donne t'abbé Pemelti , 
i l'endroit àtë. 

ViLLETTE ( François ) , opticien , ne à Lyon en 
1621 , mort à Lyon en 1698 , laissant deux fîls héritiers 
de ses talens. Deux grands miroirs ardens qu'il construisit, 
ont fait sa réputation. M. Weiss entre à cet égard dans 
quelques détails intéressans. Nous placerons ici une 
description du second de ces instrutnens , faite à l'époque 
où il fut fabriqué. Nous ne sommes pas pour le moment 
à mâme de vérifier si cette description est conforme à 
celle à laquelle renvoie M. Weiss , et qui a été publiée 
iLiége,en 1715, in-12 , et analysée dans les Mémoires 
de Trévoux f novembre 1716. 

« Le grand miroir brûlant du sieur Villette , poli des 
deux côtés , a 4^ pouces de diamètre , sans comprendre 
ce qui est engagé dans la bordure ; et , dans cette gran- 
deur, il ne laisse pas d'être plus parfait qu'auciiii des plus 
petits qui soient encore sortis de ses mains. 

Sa figure est une portion de globe dont le diamètre 
est de 14 pieds 4 pouces , d'où il suit que le centre 
de l'arc de sa concavité est éloigné du. miroir de 7 pieds 
a pouces. . . 

là^focus ou point brûlant a sa dbtance de 4^ pouces , 
c'est-à-dire , autant que le miroir a de largeur. 

Le poids de son corps est de 34o livres , sans y com- 
prendre la pesanteur de son cercle , ni de son pied qui 
est d'un fer façonné et sculpté avec grand soin et dé- 
pense , sur lequel' le miroir est ajusté si ingénieusement 



DiailizodbvGoOgle 



( 35î ) 
qu^une seule personne le peut remuer et conduire faàle- 
iheni d'un endroit du plancher à l'autre et le faire élever , 
baisser ou tourner à volonté. La largeur de son focus 
n'est que de 7'lignes du pied de roi-, et c'est 4iae tjiose 
étonnante quand on suppute (comme a &it le R. P. 
Pourrel , minime, savant .mathématicien ) que plus de 
2i6,5oo rayons -de la -largeur d'une Hgne carrée-i^acun » 
se trouvent réfléchis et réunis dans un espace aussi petit 
que celui de ce focus. Aussi la chaleur y est si grande 
que non-seulement le bois vetd s'y enflamme en un 
moment , mais que tous les métaux s'y fondent presque 
subitement , et que la brique , le sable , la pierre et le 
porphyre même , avec les os , s'y convertissent en verre. 

Par te moyen de ce miroir on expérimenta , il y a 
quelques mois, que les rayons de la lune réunis de la 
sorte sur la boule d'un grand thermomètre fort senûble, 
ne causèrent aucune élévation ni abaissement de la li- 
queur du thermomètre , quoiqu'un flambeau allumé que 
l'on mit ensuite dans le m^xat focus causât sur les mains 
une chaleur fort remarquable à plus de dix pas du miroir 
et du flambeau. 

 l'égard des effets qui concernent la projection des 
images , iU y sont d'autant plus admirables que U 
grandeur du miroir les rend plus perceptibles. » 

ViMTiMiLiE ( Jacques , comte de ) , savant illustre du 
16.' siècle , issu des comtes de Vintimille^ de la branche 
des Lascaris , et tenant par sa mère aux Paléologues. 
Sauvé au siège de Rhodes , encore enfant , par George 
de Vauzelles , il fut amené à Lyon où il reçut une 
iducatîoii distinguée. C'est dans cette ville qu'il Bxa sa 
demeure et qu'il publia plusieura ouvrages. Mous n'avons 



=dbïGoogIe 



( 35! ) 

tien à ajouter à la notice que lui a consacc^ M. Parisot , 
et qui , du reste, est conforme , quoique' moins étendue, 
it celle qui se trouve sur Te même peirsonnage dans 
\' Histoire li/t/rair€ de hyon. du F. de ColoDia ^ tom. ZIi 
pag. 57Ô et suiv. 

ViOBHET (George), jésuite , ne à Lyon le 3i jan- 
vier 1712, mort-dans la même ville le 3i décembre i754< 
Il professa pendant hiut ans ta rbétorique au collège de 
la Trinité avec un grand succès , et publia des poésies 
latines. M. Weiss renvoie à l'abbé PSemetti, tom II., 
pag. 379, On peut ajouter à là notice donnée par ces 
deux auteurs que George Vionnet avait soccédé à un 
frère, nommé Barthélémy, dans la place dé professeur de 
rhétorique au collège de Lyon (1) , et que ce Barthélémy 
Vionnet mérite aussi un souvenir comme auteur de 
quelques ouvrages, et entr'autres , d'tine tragédie in- 
titulée AmtJarie , qui a été imprimée à Pdris. Outre là 
fa^gédie de Xerxès , George Vionnet -en ht une portant 
le nom de Codrus , laquelle , à ce que nous croyons , a 
, iXi également imprimée. Le titre de son poé'mê latin sur 
la prise de Berg-op-Zo6m est un peu déhguré dans la 
Biographie universelle par une faute d'impression. Le 
voici en entier et tel qu'il, doit se WrerBerga ad 20mam 
( et non Bergo ad ^enam ) -à Gatiis expugnala, Oraih 



(l) On Inouïe dans. le recueil poétique iDtitll^^ Sleph. Fabretli 
Vrhinati* Soc. Jetu prnibUeri ( *ic ) hyrica el Epislula , Ljon, 
frèro Duplaio, 17^7 , in-S.o ( dpdi^â l'académie deLjDD ), ftg. 167- 
170 , une pièce adtesaét-od- Ej P. Bart. Vùnnei tagdunensem , è 
Soc. Ji-tu , rhtlorica in ea uibe rlaiiem relini/uere meditantem , 
et- pag. t7<f-i8i , une vitra pitfe adressée au mtme., cum ei in Lug- , 
dunenii rhtiorket cUun £• ?• Gtorgfiu Vioanef} g»nnaitut fràhr i 
tMXtderef. 



=dbï Google 



(354) 
ht^ila Lugdanit Uîmnasfebr. ann. M. DCC. XIVIII 
in colkgio SS. Triaitatis societalis Jesu , à Georgio 
Vionrut , ejusdem socUloHs sacerdote. JLugduni , ex 
typographia Henricî Declaus/re , 1748, in-4.°de Sg pag. 
le Musaum nammarium du P._George Vionnet , im- 
prime d'abord en 1734 , in-S." et reproduit dans le 
supplëment aux Poé'mata didasçalica , Paris , i8i3 , 
in-i2 , est une, description en vers latins du cabinet 
de mailles du premier président Lebret à Aûc. 

ViHBT ( Pierre ) , cëlèbre théologien et l'an des diefs 
de la réforme en Siiisse « écrivain des plus féconds , né 
en i5i 1 , à Orbes, petite ville du pays de Vaud , mort 
à Orthee, en 1671. Il exerça pendant plusieurs années 
les fonctions de pasteur à Lyon. « Il se joignit , dit-on , 
» au grand -vicaire de l'archevêque de Lyon, pour 
y combattre les nouvelles sectes qui tentaient de s'intro- 
» duire dans cette ville,au moyen du principe de la liberté 
» de conscience. Il .eut .avec les PP.Possevin et Auger 
» plusieurs conférences , dont les djeux partis ne man- 
» quèrent pas de s'attribuer l'avantage. Dénoncé par le 
» P. Auger , comme un séditieux , il iut banni de Lyon 
» en ï565 (i).... » On trouvedansles lettres de Perpinien 
et dans quelques autres ouvrages des détails intéressans 
sur le séjour et la conduite de Viret à Lyon. Nous au- 
rons , ou nous ferons naître l'occasion de les reproduire 
dans ce recueil. 



(i) - Et non pas en i5^ , çojmqe le A\l 1« P. .Niceton. L'épUre 
dédiçatoire à René de France , de son liTre De t'élat et eoaférmtx 
de la vraie religion , «tc. , Mt daUe de LyoB , le 5 aTTÎt i5fiS. > 
{Ifolede JU. Weitt.) 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



( 355 ) 
ViBiEU (F. H. , comte de) , d'une famille illustre du 
Dauphiné , a figuré d'une manière assez honorable au 
milieu de nos troubles révolutionnaires. Il présida en 1790 
l'Assemblée nationale.... « Après la session, il se retira 
» dans le Daupbiné » puis en Suisse , et enfin à Lyon. 
» Cette ville ayant pris les armes contre la Convention ,~ 
» au mois de mai 179? , Virieq s'associa au plan de 
» défense de M. de Précy , sans toutefois se montrer 
» ouvertement , ni (aire partie de l'élat-major de x* 
» général à cause du rôle ostens^ible qu'il avait )oué,à 
» l'Assemblée constituante. Les royalistes, féunis dans 
» Lyon étaient tenus à des ménagemens envers, le parti 
» fédéraliste ou républicain mitigé.. M^il, de | Précy, et 
» de Virieu , conjointement avec d'autres royalbtes y. 
» cherchaient à lier cette insurrection avec celles tjpi 
» écUtaient à la même époque dans le nûdi ,. aQn 4^ 
» les dirige toutes vers le m^me but , k rétablissemeiit 
» de la monarchie. Ils avaient .aussi. l'espoir de se li^r 
a 9vec les puissances.dopt les armées. occupaient dans ce 
» moment nos . frontières. Mais aucun effort extérieur 
9 ne répondit à une aussi grande entreprise. Après 
u quatre mois de siège et d'une défense, héroïque , les 
» chefs de l'insurrection lyonnaise , serrés de près et 
f sans espoir d'être secourus , s^tirent qu'jl. était temps 
» .de se soustraire aux dangerç . qui les menaçaient. ]Is 
» résolurent , avec trois mille citoyens environ , que 
» l'opinion ou la crainte attajcbaient à l^urs pas , d^ faire 
» une sortie par Importe de Vaize , et de se frayer un 
» passage à travers les assi^eans , en côtoyant le cours 
» de la Saône. Leur. dessein. était de se retirer en Suisse, 
•) Dans la nuit du 8 au 9 d'optobre , le général Précy 
y se mit en route avec sa petite armée, a^rès avoir 



:,, Google 



(356) 
» confié au comte de Virieu le commandement de l'ar-* 
» rière-garde , composée de trois cents combattans au 
» plus , ayant seulement quatre pièces de quatre , et 
» amenant la caisse qui renfermait le trésor de la troupe 
u fugitive. Arrivé à troîs-quarts de lieue de distance du 
W corps du général Précy , au défilé de St-Cyr , Virieu 
^ fut attaqué par des forces considérables , auxquelles 
W les trois cents hommes opposèrent sans succès une 
» vigoureuse résistance. Ils furent taillés en pièces ou 
» faits prisonniers , et leur commandant périt dans la 
» mêlée. D'après les premières dépêches de ses commis- 
V saires , la Convention , dans son Bulletin , annonça 
» que Précy et Virieu avaient été pris et fusillés ; ïnais 
» des dépêches ultérieures firent connaître que Précy , 
» attaqué et défait , était parvenu à s'échapper avec un 
» très-petit nombre des siens seulement , et que Virieu , 
» ne s'étant point trouvé parmi les prisonniers , avait 
n péri les armes à la main. » 

Cet article est rédigé par M. de Beauchamp. X^e loQg 
fragment que nous venons d'en extraire ^ nous a paru 
piFrir de l'intérêt et une grande exactitude dans te récit 
qu'il contient. 

VisMES DE Valgat { Jcannc-Hippolyte Moyroud , 
femme d'Anne-Pierre-Jacques de ) , née à Lyon vers 
1767, excellente pianiste ~, a composé la musique de 
Praxitèle , représenté , en 1800 , à l'opéra. C'est là tout 
l'article consacré à cette dame , S* la suite de celui qui 
- concerne son mari , par M. H. Âuditfret. On sait que 
de Vismes fut directeur de l'opéra , et qu'il se signala 
par son goût pour les lettres et pour les arts. 11 était 
aé à Paris. 



DiailizodbvGoOgle 



( 357 ) 

ViTEi (Louis), médedn, ne à LyMt , en 1736, 
inoit à Paris le aS mai 1809. L'auteur de cet article, 
( M. Foumier ) semble user de quelques mënagemens 
envers la mémoire de Louis Vitet , au sujet de ^ con-» 
4uite politique , soit à Lyon , où il remplit les fonctions 
d'administrateur de «flstrict et ensuite de maire , soit 
aux assemblées nationales où il fut députa par cette 
ville. It ne passe cependant sous silence aucun fait im- 
portant de la vie de notre compatriote. 

Deux légères erreurs se sont glissées à la fin de la 
notice : il y est dit que le iîls de Louis Yîtet est membre 
de Vacadémie des sciences de Lyon et qu'il exerce la 
médecine dans la niéme ville. Nous ne possédons au- 
cun médecin du nom de Vitet , et ce nom , depuis la mort 
de Louis , n'a figuré sur le tableau des membres de Aotre 
académie que pour désigner un autre Vitet , anden 
président de chambre à la cour royale , anden prési- 
dent du tribunal de première instance , décédé le 
17 septembre 1824 (i). 

ViTBY ( Le P. Edouard de ) , jésuite , savant philo- 
logue et numismate , né à Châlons-sur-Mame , le 3i 



(i) Jeaii-Fnn{oU Vitet était coorin du docteur Lonis Vïtet : arant 
d'entrer dam ]« nngûtratora , il fat long-tempi un des premiers 
fnoMta de notre berreaii ; il a empoiU 4>nt la tombe la répatatinn 
d'un jorirte plni habile qu'initrait , d'un homme da monde àoué 
d'an oRprit fin et délié. M. le docteur Cartier , «on parent par al- 
liance , a prononcé ion éloge historique d^a la léance publique de 
l'académie de Lyon du 37 mai iSaS. C'eit un morceau de biographie 
locale écrit «rrec beaucoup de mesure et de talenL On regrette que 
l'auteur trop modeste l'ait tenu jusqu'à ce jour renfermé dam aon 
porte-fenillc. 



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( 358 ) 

mars )666 (i) , mort en 1729 ou i73o. LeP. deVilry 
a droit de figurer dans cet exfrart œmme ayant t'ait partie 
de l'académie de Lyon oïl il fut reçu à son passage dans 
cette ville. Il s'y arrêta quelque temps lorsqu'il se reti- 
dait à Home où il était appelé par le général des iésulles 
pour être censeur et reviseur dt^ livres de la compagnie. 
M. Weiss donne à ce fait la date de 1724 ; mais bien 
certainement il se trompe : le P. de Vitry , comme nos 
registres académiques en font foi , partit pour Rome en 
1718. Il passa par Lyon et y séjourna au moins une 
partie du mois de décembre de cette année et une partie 
du mois de janvier de l'année suivante. Le 27 décembre , 
il fut admis dans une séance particulière de notre aca- 
démie ; il y vint encore le 3 janvier 1719; il y lut 
même une dissertation sur les Anlîpodes ; |p 10 du 
même mois , il fut reçu au nombre des académiciens , et 
on lui recommanda de faire part de ses ouvrages à la 
compagnie, lorsqu'il serait à Rome. Il y a donc erreur 
de cinq ans dans la date indiquée par M. Weiss. Ce 
dernier , au reste , donne une liste qui nous a paru fort 
exacte des ouvrages du P. de Vitry ; il n'a point omis 
de mentionner la discussion qui s'éleva entre lui et 
Antoine Laîsné , directeur de la monnaie de Lyon , au 
sujet d'un tombeau découvert en 1727 , à Rome , dans 
l'église de St-Clément. Le P. de Vitry soutenait, ijans 
une dissertation latine qu'il fit imprimer, que ce tombeau 
était celui de Titus Flavius Clemens , gendre de Ves- 



(i) M. Weiss se contente de dire qu'il naquit vers 1670. Noui 
avons trouTë l'indication de sa patrie et 12 date précise de sa nai*- 
sance dans le Ifécrologe ( ms. ) des académiciens de Lyon de 170* 
à 1757 , pai l'abbé Peroetti. 



DiailizodbvGoOglf 



( 359 ) 
pasîen , et qui fut mis à mort par l'ordre de Domitieo> 
Antoine Laisné publia des observations critiques , écrites 
aussi en latin , sur celle dissertation. Voy. Archives du 
Rhâae , tom. III , pag. 309. 

ViTiEN ( Josepb ) , peintre français , né à Lyon , en 
1657 , mort à Bonn le 5 décembre 1734 (i), La répu- 
tation de ce peintre , ëiève de Lebrun , a baissé depuis 
long^temps , quoiqu'il possédât la science du dessin et 
que nul peintre de portrait ne l'a surpassé sous ce 
rapport , non plus que pour la fraîcheur du coloris , 
l'exactitude de la ressemblance et le beau choix de l'imi- 
tation. Il peignait au pastel , et l'on sait que cette 
sorte de peinture ne résiste guère aux injures du temps. 
Aussi les ouvrages de Vivien sont-ils devenus extrême- 
ment rares. L'auteur de.son article , M. FaHen Pillet , 
indique ses principaux tableaux , et fait connaître les 
succès qu'il obtint. 

VoEL ( Jean ) , jésuite , né en i54i , à Vaux-le- 
Moncelot, bailtage de Gray, mort le 10 mars 1610. 
U professa les humanités au collège de Lyon , et composa 
plusieurs ouvrages , la plupart relatifs à la rhétorique. 

VocLTÉ ( Jean ) , dit Vulleius ou Vaufier , poète latin 
et professeur à Toulouse , né à Reims , vers le com- 
mencement du 16.^ siècle, mort le 3o décembre 154^ ■> 
tué par un bomme qui avait perdu un procès contre lui. 



(1) L'abbé Penwtti , tom. U , pag. aSo , place m mort >n 9 Aé- 
cembre lySi ; mais il e^re au moins «ur l'aimëe , puisqu'il dit lui- 
même que Virien iii«[iût en 16S7 et qu'il ^tait âgé de 77 ans lon'qu'il 
mouiut. En 1731 , Vivien n'aTÛt que 74 ans. » 



DiailizodbvGoOglf 



C36o) 
M. Lacatte-Joltrois , auteur de l'article , ne parle pas du 
séjour que Voulté fit à Lyon et des relations qu'il eut 
avec nos gens de lettres les glus distingués de cette époque. 
On trouvera quelques mots sur ce sujet dans une note 
de notre recueil , tome V y pag. 380 , où nous ren- 
voyons k ÏHiileire Ullireûre de Lypn du.P; de Colonia , 
tom. II, pag. 549-556. 



ACADEMIE ROYALE 

DES SCIENCES, BELLES-LETTRES ET ARTS DE LYOW. 



Dmiotras DE nicEPTioH psonoHcâ par h. cap, dans la 

5ÉA9CE PUBLIQUE iV l3 SEPTEMBEE 1827. 

Messieurs , . 
Deux années presque entières se sont déjà écoulées , de- 
puis que vos suffrages ont daigné m' ouvrir les portes de 
cette enceinte , et c'est seulement aujourd'hui qu'il m'est 
permis de vous offrir un témoignage public de ma vive re- 
connaissance. Au sentiment profond de la faveur que vous 
m'avez accordée, s'unit déjà dans mon âme le souvenÎFdes 
moïnens précieux que j'ai passés au milieu de vous ;. le de- 
Toir dont je viens m'acquitter ét^t depuis long-temps un 
besoin pour mon cœur : je ne croirais donc point ajouter à 
la sincérité dé mon hommage par les expressions d'une mo- 
destie toujours suspecte et par un vain appel i votre bien- 
veillante indulgence. J'ai vivement désiré vous appartenir : 
quiconque se sent ému par tout ce qui est grand et utile, ne 
saurait être insensible à l'honneur de faire partie .d'ua 
corps illustre, Tëlite des hommes ëdaîrés que renferme une 



dbvGoo^lc 



( 361 ) 
<cîtë vaste el célèbre. Un zèle ardent pour tout ce qui sent- 
tache au noble but de votre institution, au perfection- 
itement de l'ordre social , au développement , à la gloire de ' 
l'esprit humain , suifirait-ïl pour être admis à partager vos 
travaux? Ce z^ie. Messieurs, j'en suis aninië, c'est là du 
moins mon premier titre au choix honorable dont vous 
ni'avez renduVobjet. 

Voué à l'exercice de l'une de ces profession» ijue Virgule 
AsoM^Àii mueUes el sans gloire ^ et qui, aux yeux du com- 
mun des hommes, n'a guère que le mérite d'être utile, 
f ai dû paraître bien téméraire d'ambitionner l'honneur 
d'occuper une place parmi vous. Mais vous saviez, Mes- 
sieurs , que des trois branches de l'aïl divin d'Hippocrate ^ 
cette profession est celle qui se lie le plus étroitement à l'é- 
lude des sciences physiques et naturelles j que l'une de ces 
sciences , dont les nombreuses applications surpassent 
cKaque jour les découvertes brillantes, la chimie est sortie 
tout entière des laboratoires pharmaceutiques; vous saviez 
que l'art de préparer les médicamens fut le commun 
berceau de la plupart ^es arts industriels comme de 
toutes les parles de l'histoire de la nature, four moî , 
convaincu que, pour faire porter à une sàenee tous ses 
fruits , il ÎAxA multiplier ses rapports avec les autres 
branches des connaissances humaines ; que le moyen 
d'en rëpandre le goût et l'étude, c'est de rendre ses 
principes d'un accès facile à toutes les intelligences ; 
qu'enfin, c'est aux lettres à nous enseigner te secret 
d'énoncer les vérités scientifiques avec cette clarté , cette 
méthode , j'ajouterai , ce charme qui les caractérise, je suis 
venu chercher dans votre sein la réunion de tant d'avan- . 
tages : voilà , Messieurs , ce qui explique à la fois et 
na témëritë et le généreux accueil que j'ai reçu de vous. 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



( 362, ) 
Appelé à. l'honneur de poiler la parole dans cette so- 
lennité, j'ai un moment conçu la pensde de jeter un coup 
' d'oeil sur ce double objet de votre culte et de vos soins, de 
développer quelques ainsidérations sur les rapports rëci- 
proques qui lient l'étude des sciences et celle des lettres. 
J'aurais voulu parcourir à grands traits leur histoire , mon- 
trer qu'elles eurent une origine commune , qu'à toutes les 
époques elles se prêtèrent de mutuels secours , et que 
leurs progrès du leur décadence eurent toujours pour 
principedes causes analogues ; j'eusse cherché à combattre 
cette opinion trop accréditée que l'étude des faits maté- 
riels est incompatible avec les inspirations du génie 
littéraire, que l'art d'observer la nature dans ses' détails, 
exclut la faculté de l'admirer et de la peindre dans ses 
efièts généraux , que te sentiment des beautés littéraires, 
que l'art de revêtir la pensée de formes élégantes , est 
opposé à cet esprit d'investigation s) fertile en beaux 
résultats , en considérations de l'ordre le plus relevé ; 
j'eusse dit quelle source de richesses nouvelles le champ 
des hautes sciences peut offrir à la littérature , ce que 
l'étude des formes variées du lan^ge peut fournir, à son 
tour , à l'art d'énoncer les détails de la science ; et dans 
les grands modèles de l'antiquité et des temps modernes , 
j'eusse puisé à la fois les préceptes du stylé didactique , 
et les exemples des beaux succès obtenus dans la double 
carrière des sciences et de la littérature. 

C'est à regret, Messieurs, que j'ai dû renoncer à un 
sujet dont le développement excéderait les bornes d'une 
lecture académique; mais je ne laisserai point échapper 
cette occasion d'appeler sur des études auxquelles je dois de 
vives jouissances et l'honneur d'être assis auprès de vous, 
d'appeler, <âîs-jê, sur les sciences une justice que notre 



=dbïGoogIf 



■ ( 363 ) 
siècle , maigre les biens r^els qu'il doit à leurs efforts 
semble peu dispose à leur accorder. On ne révoque plus en 
doute aujourd'bui l'utilitë des sciences, on ne leur refuse 
plus une sorte de prééminence sur d'autres éludes 'pure- 
ment spéculatives , et les progrès de la civillsalion , de l'in- 
dustrie , du bien-être général , sont si évidemment liés à 
leurs progrès , qu'on ne leur conteste pas même cet beu- 
reux résultat. Mais des préventions plus grandes s'élèvent 
encore contre elles , et puisent une nouvelle force dans 
l'autorité de quelques hommes qui eicercent sur l'opinion 
une influence, juslibée d'ailleurs par de rares talens (i), 
tes sciences , a-t-on dit , desséchent le cœur , désen- 
chantent la nature , éteignent l'imagination !.... A en 
croire ceux qui prononcent un pareil anathéme , la 
science ne serait le partage que des cœurs froids , des 
esprits sans élévation ; et celui qui sut interroger la na- 
ture, qui découvrit ses lois, qui concourut au perfec- 
lionnement des êtres créés , serait déshérité des sentimens j 
des facultés Brillantes dont Dieu fît l'appanage de sa plus 
belle créature ? Il est temps , Messieurs , de repousser une 
telle imputation ; quel ami de la science la laisserait 
peser sur elle et sur lui-même ? Comment se refuser à 
servir une si belle cause , et surtout au désir de la plaider 
devant vous ? 

De grands' et terribles mouvemens agitèrent la société 
vers la fm du dernier siècle. Les mœurs , les lois , le 
gouvernement se ressentirent de cette agitation. L'im- 
pulsion donnée par la marcbe irrésistible de l'esprit hu- 

. (t J Voy. ChAteaubmnd , Génie du ChrUtianUme , part, III , tf- II. 
Voyez aussi M. de Boonid , Sptelaleur français au ig.* sUele, 
\m, VI ('p^. aSi et nùv- 



DiatoodbïGoOglc 



(364) 
matR'^ fut sans doute hât^ par cei^x que leurs talens et 
leurs connaissances plaçaient à la tôte de ta civilisation , 
et lorsque , revenu à un ëtat de calme et de s^uritë , 
on rechercha la cause du bouleversement qui venait d'avoir 
lieu , on ne manqua pas de l'attribuer aux (fcrits des 
gens de lettres et aux travaux des savans. Frappés de 
l'essor qu'avaient pris les sciences au moment où la re- 
ligion et la morale venaient d'être renversées , des esprits 
prévenus voulurent trouver une liaison entre" .ces grands 
événemens , rendirent les sciences responsables des mal- 
heurs de la patrie , et n'hésitèrent pas à les accuser 
d'athéisme et d'immoralité ; on ne songea point que ce 
mouvemait auquel elles préludaient depub dAix- siècles , 
' était universel et indépendant des circonstances politiques ; 
on oublia ^ue le premier élan donné à leufs progrès re- 
montait à une époque où l'ardent désir de tout connaître 
n'Atait rien à la ferveur des sentimens de. piété, où les 
hommes les plus éclairés étaient aussi les plus religieux, et 
que le dix>huitième siècle lui-même avait montré plus d'un 
savant digne de recueillir ce double héritage de talens «t 
de vertus. De ce qu'un petit nombre d'hommes , fameux 
par la singularité de leurs opinions et la monomanie de 
leurs systèmes, s'étaient fait gloire de leurs erreurs, on 
tira cette conséquence que les recherches positives étouffent 
les vérités de sentiment , que ceux qui ne peuvent at- 
teindre aux sublimes hauteurs des sciences et remonter 
par elles à la source de toute vérité , s'égarent dans des 
sentiers inextricables , ou se bornent à la chercher dans 
des combinaisons de chimie , dans des formules algébri- 
ques , dans de vaines et subtiles abstractions. « Peu de 
u si^nce J avait dit Bacon , peut conduire à l'erreur ; » 
mais il avait ajouté : « Beaucoup de sâence mine rbonune 



:,, Google 



(365) 
N à IMeu. ...... Faut -il doDc s'arrêter au panisdu temple, 

■arce qu'un ' peH d'obscuHtë règne dans ses abords 7 
F4Ut-ir dope fuir la lumière « parce que de fausses 
tueurs peuvent un moment tromper nos regards ? faut>il 
enfin briser nos armes , parce que des insensés en firent 
un indigne emploi ? Non , Messieurs , les sciences ne 
conduisent point à l'athéisme J j'en appelle à vos âmes 
de la prëvenUon ïiveugle qui tira de telles inductions ; 
j'en appelle à vous « Leîbnîtz , Descartes , Pascal , Ne-wKRi , 
dont les sublimes écrits sont partout empreints du respect 
pour la divinité ; à vous , savans Bénédictins de St. 
Maur , qui portâtes si long-temps ' et sans partage le 
sceptre de l'érudition ; eussiézr-vous pensé que quelque 
jour on jugerait incompatibles les études savantes et les 
prindpes relî^eux? et , s'il vous eût fallu céder une partde 
votre gloire , n'eussies-vous pas renoncé fadlement aux 
privilèges de votre beau génie , et ehcouni avec joie le 
reproche d'ignorance , plutôt que celui d'impiété ? 

Au sentiment de nos devoirs envers Dieu , se lie natu- 
rellement celui de nos devoirs envers nos semblables. Fils 
d'un même père , nous sommes tous frères de la Aême 
làmitle , et le cœur profondément pénétré de ce grand 
prindpe , comproid sans peine 1^ rapports de dévoue- 
ment , de fidélité , de bienveillance et de protection qui 
l'unissent à sa patrie , à ses supérieurs , à ses égaux , h 
ses subordonnés. Comment l'étude peot'elle nuire à de 
tels sentimens? Rien, dans les théories saratifiques, 
s'oppose-t-il aux vérités naturelles qui ne sont pas le 
fruit d'un raisonnement , qtù n'ont nul besoin d'une dé- 
monstration ? Craindrait-on qu'absorbé par des recher- 
ches laborieuses , le savant en vînt à n^liger son pays , 
la société , sa famille 7 Son pays , il va l'illustrer par 
Tome FI. 34 



DiailizodbvGoO^IC 



( 366 ) 
ses veHIe* i U aotHiU , îl l'enrichit de ses-^UcoirKrttt ^ 
il l'ëdaire de soa génie ; sa famille , il lui léguera des 
biens inestimables : ses travaux « son exemple et son nom. 
Quoi ! parce qu'un astroncHne livré à ses calculs, qu'un 
chimiste applique i ses analyses , donneront moins de 
temps aux discussions politiques , aux deroics de sociétë, 
à l'avancement de leur fortune , ils en seront moins bons 
citoyens, bons p^res, bons amis? Assez d'autres se 
livrent tout entiers i de pareils soins , sans qu'on puisse 
«n conclure qu'ib servent plus efficacement et leurs fa- 
milles et leur pays Les eSbrls prolongés de l'esprit 

tournent , dit-on , au préjudice des facultés de l'âme; ehf 
Messieurs , qui de vous n'a pas tiprouvé que 1m médila- 
tiont profondes , ces voyages de la pensée , semblables à 
ceux du corps, rendent plus vifle retour aux douces. alR»;r 
liwis y aux tendres épancfaemens de la vie privée ? Voyez 
ce savant , dans la solitude du cabinet ou du labora- 
toire, livré à la solution de quelque grand problême ^ 
ou à la j'e<^erche d'une vérité importante : transporté 
dans ta ^hère qu'il s'est créée , son esprit a fui son 
terrestre asile , hors sa pensée unique il semble tout 
M^dier ; mais un briUt léger ie rappelle à lui-^méme , sa 
compagne est près de lui , son enfant lui tend les bras ; 
r6vessavans, illusion de la gloire, tout disparait à ses 
yeux , il n'est plus qu'époux et père,, et rendu aux pre- 
miers sentimens de la nature , il passe avec ravissement 
des extasœ de l'esprit aux émotions ineffables du cœur. 

Qu'il me serait facile , Messieurs , de répondre par 
èe simples faits puisés dans l'histoire des sciences , à ce 
«un reproche qu'on leur adresse ! que , de noms il me 
suffirait de prononcer ici pour rappeler le souvenir de 
tei}s les talens unis à toutes les vertus 1 Dëvoiument à U 



=dbï Google 



C S67 ) 
|»trie , patience et granâear d'Ame , coura|<e et siiBpIt- 
citë , bienfaisance et rësighation , quelles hautes qualité 
n'ont pas orné le ,(xeur de tant d'hommes fameux par 
ieilrs travaux et par leur génîe ! et ce Haller que revendi- 
quent à la fois les sdences et les lettres , l'administration , 
la médecine , la poésie , mais que sa candeur et % bonté 
placent plus haut encore dans l'estime de^ gens de bien ; 
et ce Robert Boylé y physicien , géologue , philosophe , 
moraliste, qui , relevant la noblesse de sa naissance par la 
noblesse de sort âme , ou plutôt les couvrant toutes deux du 
voile de sa modestie , n'usa des faveurs de la fortune que 
pour doter des écoles et pensionner des savans ; et oe 
Linnéus, né simple villageois, et dont un roi prononça 
lui-même l'oraison fhnèbre , Linnéus , à qui la nature 
révéla tant de secrets sublimes , qui de tous ses amis sut 
faire autant de prosélytes de la sdence et de tous les 
savans se &ire autant d'amis , qui confondit dans la 
même affection et ses nobles travaux et ses élèves et ses 
enfans , qui répondit enfin aux effires brillantes d'un 
monarque étranger : < Les talens que je tiens de Dieu, 
9 je les dois à ma patrie ; » et ce Charles Bonnet , dont 
l'âme excellente et pure , le cœur plein de tendresse , 
sembla revivre naguère dans des paroles sorties delà 
bouche du savant qui nous préside (i) , pour qui toute 
l'existence se bornait à deux points : apprendre et senUr , 
pour qui le but et la fin de l'homme consistaient à con- 
naître , car connaître , pour lui , c'était encore aioto". 
Voilà , Messieurs , voilà les hommes dont on accuse 
l'étude d'avoir desséché le cttui; , à moins qu'en ne* les 
regai^e que Comme des exœptiotis , et qu'il ne fiiille lefe 

(i) H. Bredia, AMoara de r^ceptiob-à l'académie de L^M). 



DiailizodbvGoOgle 



( 368 ) 

compter ni au nombre des ftmes g^nà«uses , ni dans la 
liste des savans. 

Des âmes g^n^reusesî et quelle classe de la sodété peut 
en offrir autant à la reconnaissance des peuples que celle 
des hommes vooés k la recherche de la v^rit^ et à lYtude 
de la sature ? Ce n'«st pas leur d^nt^ressement que 
i'admire : quelle estime feraient-ils de ces biens qui ne 
sauraient les conduire au noble but de leurs efforts , 
dtmt l'emploi, le soin, la conservation même, com- 
pensent tristement à leurs yeux le^ plaisir de les pos- 
séder ; mais , si le mt'prîs des richesses n'est qu'une 
vertu passive , it n'en est pas de même de cette bienveil- 
lance empressée, de cette affabilité libérale qui caractérise 
le savant véritable et qui ouvrit tant de fois la carrière 
au mérite modeste , au génie indigent. Les grands talens 
ont presque tous connu te malheur , sublime école de ta 
bienfaisance et de la pitié. Ce n'est pas dans les annales du 
monde savant qu'on rencontredes GilI}ert,desMa)filâtre, 
et quel jeune adepte n'a pas trouvé , dans ses jours d'infor- 
tune', plus d'un »ni parmi ses maitres , plus d'un frère 
parmi ses rivaux ? Illustre Daubenton , vénérable Par- 
,mentier, ingénieux Haûy , bienveillant Lacépède , est-ce 
à vos nombreux élèves , à cette famille empressée de suivre 
vos pas et vos leçons , que j'irai demander si voire cœur 
fut Iwn et compatissant , sî votre âme fut noble et géné- 
reuse? Honneur à des études capables -de nourrir de tels 
sentimens , de faire éctore tant de vertus , d'inspirer les 
libéralités savantes des Boyle , des Lavoisier , des Ca- 
vendîsh , d'éveiller la même pensée dans l 'âme des ùmples 
amis de la sdence et du bien public , des Monthyon , des 
Âlhumbert , des Cbristin , des Adamoli , et de ce grand 
citoyen qui vous choisit , Messieurs , pour les organes de 



^dbïGooglc 



. (369) 
sa Uenfaisance , et que vous désignâtes !i l'ëloquence , & 
ta poésie , comme aux dignes interprètes de la recon- 
naissance de son pays (i) ! 

S'il était vrai que l'étude des sciences désenchante la 
nature^ j'aurais peine à comprendre , je l'avoue , ce qui 
at^che le savant aux travaux dans lesquds il consume 
sa vie. L'attrait d'une difficulté à vaincre, d'un secret à 
pénétrer , un« curiosité vaine et stérile serait-elle donc 
capable de soutenir tant d'efTorts , d'animer un tel cou- 
rage ? Des cecbercbes dont le résuhat est souvent si 
douteux, des découvertes dont les applications* sont si 
imprévues, des études enfin que si peu de gloire envi- 
ronne ; qui retient donc te phyùcien , le géomètre ou 
le naturaliste appliqués à l'objet de leurs veilles labo- 
rieuses ? qui les retient , Messieurs 7 c'est un charme 
ignoré de ceux qui le révoquent en doute, c'est ce besoin 
de connaître , d'apprendre , que Dieu plaça daps no$ 
âmes comme un secret presseotîmenl de la perlèctibiUté 
de notre être , comme un lien, de plus entre l'homme et 
tout ce qui l'entoure ; c'est l'aspect de^ tant de merveille^ 
dont le vulgaire n'aperçoit que la. surface la plus appa- 
rente , et qui ne se découvrent dans tout leur, édat «t 
leur magnificence qu'au .zèle studieux des, vrais amans 
de^ la nature et de la vérité. Celui k qui des études sévères., 
des soins immenses , les ressources d'un esprit supérieur 
ont révélé l'admirable système de la mécanique céleste, 
n'est-il pas mille fois plus. frappé de l'étonnant équi- 
libre des masses, qui. roulent. au-dessus de sa tête r,que 
celui qui , livré à la simple ccmtemptation du spectacle 
ordinaire des cieux, borne à l'étendue de ses regards., 

(i) ht major gdudral Martin, fondateur de l'écola de la Murtiniéra. 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



( 370 ) 
celle de son intelligence et de son admiration ? Celui qoï 
étudie les lois de la physiologie des vég^ax , qui dérr 
couvre dans un insecte les ressorts délicats de sa firèle 
organisation , ou qui porte ses regards sur le prodigieux 
mécanisme auquel oWisseiit les nonvemeRS du corps 
humain , peut-il défendre son âme du ^us vif enthou- 
Masme à la vue de tant de merveilles , r phis grandes 
peut-être encore dans les organes Ai ciron que dans ceux 
de l'éléphant (i)? » 

Hais, all^ue-4-on-, là difficutté, là sécheresse des 
nomenclatures, l'uniforme monotonie des clarifications ,, 
ces méthodes , ces ^sternes , ces froides cathégories qui 
renferment dans des cadres si étroits ce que Dieu répandit 
avec tant de profusion dans l'espace, qui rangent en 
séries régulières , disposent en- tableaux symétriques cette 
foulé d'élres négligemment livrés k un désordre si admi- 
rable : tout cela doit rétrécir , comprimer la pensée ,, 
refroidir le sentiment des beautés qu'on analyse , et ce 
qu'on y gagne en connaissances réelles , on doit le perdre 
en sensations et en' jouissances. 

Oui , répondrài-je , si l'étude de la nature se bornait 
à o^e du langage de la science , dés' méthodes de das^- 
fication , fils- ingénieux -qui dirigent notre manjie dans 
■ce mystérieux labyrinthe. Mais est-ce donc à ce travail 
nigrat et pénible que- s'arrêtent les investigations du sa- 
vant? est-ce au mécanisme des tangues , aux règles de 
la grammaire ou de la syntaxe que se borne celui qui se 
voue k la littérature ? A-t-on jamais accusé les étndts 
classiques de nuire au développement du goût, à l'essor 
du génie littéraire ? L'aridité des principes disparaît de 



(i) H. da BouU. 



DiailizodbvGoOgle 



( 371 ) 
laÊmt , à mesure.qu'oo pënèlre plus avaAt OMiJ te sanc- 
tuaire de la scienoe , et fait: place à un enthousiasme 
- d'âutant pliK i-éef , i|a'il sait vieux se défendre du praanr 
xaoavement de ta airprise M d'une puéril» curiosité* 
Faut'it donc ignorée le eom d'uil infecte ott oeltii d'une 
plante, pout admirer t'tHt et l'autr^.aiiK ravisaeménk:? 
JPour quf ia nature coosepte ^.no¥ yeôx tout son etitrmC} 
Ëudra-'t-îl ne ta voir qu'à trav«f s Its iltttsibns dtt prisme 
romantiqMi Wt 'es fictions ^um^vée» de- là mythologie'? 
L'aspect d'vift.ûte piitoi^s^ , lé aiNCtaclc de» grailds 
«Sfts4» la nature ,. 4ifsjHc& ëleTes., tesit»Teni|es pn>- 
f(Fnd«.^^« bocage siV (ruis^t û doux que parcbiirt 
incesaamnwoJL 1« pied di^ rMituraliste i ff apperonfc-H« ses 
xega^ds saas ëno^voir swa âsafr, sHi* peiW à «m cmir? 
Abl ïde9Ûeurs;,.ceux qiùi élèvent un pareil doute, n'cAt 
jamais vu un Jus^eil'^ un Batltis:».vn Destontainea, v$t 
Obcandolle» «ntouté d^. ses wïiat»r<;U]i é^ves> allant, 
ausprenùen £his d'avril* épier le.réveU de l'anémoiw- 
^intaniére; ils a'oBt'pwu l'^xtAse d'un v^n Spvndonci^ 
d'uii Foud^as , d.'un Bedonté , disposant avcÉ. un soin 
tta^e lft.Bérie diaprée àt ^ )»fillanft:io»eetes, qu'on a 
si bien- nomn& des fleurs vçlfuila ,. qu- ceppodubaitt' 
^ec art W oni^urs gracieux « les! ou^ik^eft vârtéee * ndis 
tugHivea y, d(H)t la n^liure 4-pai^ ^«i plbs ^^»* ottVnigel. 
Qui èvaç.- anime l&zè^ 4e ç^'v«ya||ews q^ ^e«tt d'un 
pdtle à l'âiilre.» conquërii? V^e plante , ëlildieF uil aitr%, 
n«$u|!tir- ua abime , cfaercha^t la véifitë sur l€s csotinéKS 
«t le» mers, . comme Ulysse y çfeMchaïl sçi 4iMk «t aa 
patfie? qwi sut yti/m Wï WeiU d'w> Towoflftprt, d'im 
]|buRb4dt, ou d'wi l^ Çpnd*«riM, «« intét^'Kwpque 
qtù retrace- a'fec tant àf c^wnne^ lesi. imprésHoos (put 
I^'aspect d'une nature étrangère produisit sur l^ur àœ! > 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



( 372 ) 
k ceux d'un Linnëus et d'un Buffi>n , ce colorû enchan- 
teur dont ib surent orner leurs syst^es ingénieux , leurs 
savantes théories ? G'e^ une Muse , Messieurs , qui ssôt 
ausd faire éclore de suMhnes pensées ; c'est une Muse 
qui n'habite pas seulement au stHnmet de l'Olympe , 
nais qui règne en souveraine dans une sphère pins, 
vaste encore , moins enicurée surtout d'illusions et de 
prestiges ) c'est la nature en&n , dont on croît l'étude 
incapable d'élever l'esprit , et qu'on ose accuser 
d'^eindre l'imâ^nationi Qwh ! celui qiri , d'un coup 
d'oui parcourt le vaste champ des connaissances bu- 
maïnes , et sût ea reoiler les limites ; éelut qu'nn fait 
presque inapperçu, que le phénomène le plus simple en 
9pparaice met sur la voie d'une grande vérité , d'une 
Ihéone lumiamse * celui-là ne tiendrait point sa place 
parmi ceux qne distingue le privilège de l'imagina- 
tion et du génie ? eslr-ee k cet ordre de savans' qu'on 
t>se contester le droit de rivalisa de gloire avec les poètes 
et les orateurs? le sceau brillant d'Homère et de Dém6- 
stbèn& n'a-t-il donc laissé aucune trace dans les écrits 
d'un Tbéophraste , d'un Àristote , d'un PHne , et le 
front des Virgile -et des Lucrèce n'esl-il pas omé d'une 
double palme de -sckace et de talent ? Âin» Bacon, 
Keppler- et Leibnitz parcoumient à la hîs toutes Wriiutes 
de l'esprit humain .j ainsi Haller et Fùntenelte, Voltaire 
et Delille cultivaient tour à tour le champ des hautes 
-sciences et celui de ta ^ésie ; ainsi BuAoA insetivak 
daiis les fastes de la gloire ce nom que le savant ne pro- 
nonce qu'avec respect j que les lettres placent au rang 
des noms les plus illustres'^'etque la Fnmce prodame 
avec orguûl , pour l'(^poser à ceixx des- Linaéus et d^ 
INewtoi^ 



DiailizodbvGoOglc 



( 373 ) 

Et si j'osais ëlever mon hommage jusqu'à ces illus- 
trations contemporaines , sur qui rejiosent aujour- 
d'hui les succès présens et l'avenir des sciences , que 
tant de graves travaux ne ravirent point au noble culte 
des lettres , dont le z.èle savant s'anima tant de fois au 
feu d'une Imagination vive et brillante , quelle foule de 
noms célèbres se presseraient d'enridiir cette liste glo- 
rieuse ! les Vicq d'Azir et les Fourcroy , les Fourrier 
et les Chaptal , les Humboldt , les Cuvîer , les Lacépède, 
les Laplace , illustre élite, dont notre gloire savante 
forme sa couronne, et que la postérité confondra dans 
son admiration avec ces noms fameux qui représentent 
la gloire littéraire de notre belle patrie. 

Mais qu'ai-je besoin d'insister davantage pour dé- 
fendre & vos yeux, ta cause des sciences vainement 
outragées? 3e l'avouerai, Messieurs, je n'ai pu voir 
sans.quel^ueîndignation , sans une sorte d'effroi, les 
conséquences des attaques fiinestes dont on veut les 
rendre l'objet. Mais c'est en vain que désormais d'impni- 
dens défi^cAetirS essaieraient de s'opposer à leur marche 
rapide ; d'inutiles clameurs n*arréleFont point le dieu 
dans sa carrière , et du làîsceau .de lumière qui l'envi- 
ronne , jaUlixont long-temps encore les rayons innom- 
Iwabïes-qiii vont éclairer l'industrie , animer le courage 
ià savant voyageur , échauffer l'âme généreuse du 
philanthro^ , et exciter parfois dans celle de l'orateur , du 
|Kiièt«^, de 0(^4«s et suhlimes inspirations. 



■D,a,l,zt!dbvG00glc 



( 374) 

MÉLANGES. 

incoKE tute aiuutioh a la koticb. ra bcbout d« 
TWÏNCX (iX 

Un de nos collègues , M. Coch^rd , a consulta , au 
sujet de Benoit du Troncy, les archrves dés. notaires de 
Lyon , et il nous a fait part du résultat de ses, recherches ^ 
le voici: 

« Beiioit du Troncy , notaire à LyoQ. dç tSSa à- 15>93^ 
ne s'appela et ne signa que Tronry jusqu'au 34 février 
iSSg. En marge d'un acte de ce jour, passe ^p lui » 
on lit ces mots ^ritsde sa main : u lioUi qu« eejqui^ 
» d'hui il nfi'a esUl permis me sousugner 4" froufj ep, 
» tous les contFacts que je recevray et qu« j'ïty e;^ der 
» Tant receus et non signez, o pès ce mpoent it signa. 
du Troncy (â). Il fut associé comme notaire svec ^ta^ 
Chaliard son beau-pèi% jusqu'au 33 décembre 1SS4. 
Au bas du frontispice du regpstj^ qo'îl ow-vrit alors ^ it 
écrivit 1 , 

(1) Vof. phit huit, tom, 111 , fg, 4a5-45*^i to». V ^ paf. 57-fi>i 
378-379 , «l tom VI , jiag, 5o-S6. 

(9) Ainii ce n'est point , comme non^ l'arioDa coa)Mtar<!, lonqu'tl: 
obtint la charge -de MH^tvre ai là- TiUe , ifli aralt h prml^fe 
d'anoblir , qu'il ajonta la particnle du à ion noM. Il ne fut panrrii 
de cette charge qu'en ■577< 

(3) Ce Tsra pentam^tro , qai «st prorerhe , e»t fait sur ce cont'- 
mencement d'nn tctb d'Horace , auquel on n'a ajouta qa'im mot : 
DimidiuBt facti , qui etrpil , hahti,,,, Lib. I , Ep. 9 , t. 49* 
La peude «o tst primittTemeat duc A Hétiode. 



DiailizodbvGoOgle 



( 375 ) 

Il fut ensuite assocît! pareillement avec Claude Sontho- 
nas, de iS/i à i574 inclusivement. Claude Sonthonas 
fut chargé, après le dëcès de du Troncy, d'expédi«r les 
actes de son protocole. 

EnËn il parait avoir existi^ une soùëté semblable entre 
lui et le notaire Loys de la Chassaigne , de i58o i iSSx. 

Du Troncy a regu plusieurs actes pour Pelonne de 
Bonzin , veuve de Jean Clëberg (i). » 

Nous ajouterons à cette note qui complète les renseigne- 
mensque nous avons donnas sur les divers emplois dont fut 
revêtu notre auteur, qu'il fut l'éditeur d'un petit livret 
intitulé : Deux harangues y fuite latine pour le plat pais ^ 
contre la ville de Lyon pour la rendre laillaiht ; l'autre 
française pour ladite ville <f autres villes franches de 
France , contre le plat pms » centeoffpl le discours et 
partie des arguments de leurs exemptions , pronoacées 
le jour de S^ Thoi^as si décembre 1577 à la aoaiiàa- 
tian des eçhevins de ladite vilk. , A I^ym , : p9c Antoine 
Gryphius,-iS78 , in-Si^ de 70 pages. Ce^ ^^ux haran- 
^u.çs doi}t la seconde portai)t pour faux titre jipologie 
de Lyon (2) ^ ctHitient des passages très-curieux , sont 



(1) CeUe circonstance semble in^ff^reute '•d premier coiq> d'œU : 
p^ pDjwrait pefend«»t en Uecc nue iadoctioa , Ugére , i la -wétiii , 
quii enfin une induelioa , qne Jean GUbei^ n'ert pM \t peraon- 
.nag^ qve Mprécente l'homme de la Booke. Do TroDCj' parie , en 
«Sat, 4a xeUe statne d«Q« loof omtuJaire ricriçlif d^tœ famète 
ffpi l'MinHiiB ptptritrt un peu diScitatq sot arec l'idëe que ce'iinn- 
ibWra. tit det^i à ofrin lea traib da mari de kI:«IU»U : il f a^elle 
KmÀbnitle Furceun. 

f») Qetls a^UgU figura oomme aa onrraee wip»t4 dan» la Bitilo- 
ihiqut hitiowùitie éa. P. ^ong , Mtian de Petret de Fèntetl» , ïods 
le ■■^.3T,3gD , «t llartioU nt aiui conçu : 

• Apota^ fnmffHMpeyr la vUl» A Lye» et autre* viUes fran- 



b,GoogIf 



( S76 > 

d'Olivier de la Porte , alors conseiller au prësidial. Du 
Troncy , en les publiant , les fit précéder d'une épUre 
d^icatoire adressa à Monseigneur de ChaslUtoa , eon- 
seiller du roi ^ président au portement de Bombes et 
Seneschaussée et Siège prësidial de tyon , et dat^e du 
3o df'rtmbre iSyy. 

Nous ajouterons enfin qu'on attribue à du Troncy dans 
la Bibliothèque historique de la France du P. Leiong , 
publifie par Fevrel de Fontelte , en 5 vol. in-fol. , Paris, 
i76"8 , la traduction française d'un ouvrage écrit en 
italien , intitulé : Relatione délia reconcUiatione , asso- 
tuzione et benedittione 4i Henrico IV ^ fatta da Clé- 
mente VIII aUi 7 di septembre 1 BgS , àescritta da Gio. 
Paolo Mucante , maestro' délie cérémonie di Papa ; 
in Vitterbo y iSg? , in-4.» 

L'indication de cet ouvrage se trouvait dans la pre- 
mière édition du P. Leiong sous te n. 8,439 ; elle se 
retrouve dans l'édition donnée par Fevrel deFontette, 
avec l'addition suivante , sous le n." 19,633 : 

« Discours au vray des Saintes cérémonies faites à 



» ehes dt France , prononcée <n 1B77 , pw Olivier de la Porte; 
■ Ljrou ,. 1S78 I . in-4>° 

• Quelques GaUlngue« l'atbibuent an «ieur du Troncj 1 c'est peut- 
i> éUe la mime peiaoune sous diffâreos aorns. • 

L'eireur de cf ux qui aUribuaient ' cette pi4ce 4 da Tnmcj , vinlt 
sans doute de ce que le frontispice ne porte poiat le tiom de l'auteur, 
et d^ ce qu'eu coDtmre l'^pltre d^dicatoire porte la sifoeture de du 
Treacj , qui a'^it que l'ëditenr. Le aam ti le peraonaage d'Olirier 
de U Porte ne sont poiut suppolés , comme ou le coniectnre 
dans la Bihliulhèque historique. Non* présumona que c'e*t encore 
par une autre erreur qu'on j donue i VApalogit le tonnât in-tj*' au 
lieu de l'in-S." qui est celui de l'exemplaire que noua aroiu soaa lu 
^pz , «t qui appartîeat à la biUiotliâqne pobliqne de 1ij«d. 



DiailizodbvGoOgle 



(377) 
» Rome pour la reconciliation , absolution et binéàic" 
» tion de Henri IV , avec un autre discours de la Route 
» de Sinon Bassa^ etc. Le tout fidèlement traduit d'ita- 
» lien en françois , Jouxte la copie imprimée à Rome et 
* à VUerhe ; Lyon et Troyes , 1596, in-S.» 

» Le sieur du Troncy est le traducteur de la Relation 
» italienne dont on vient de voir le titre. 

» Ce discours est curieux et très-d^taill^.' On imposa 
» au roi pour pénitence plusieurs conditions (i) ; mais les 
» principales et celles qui touchent particulièrement le 
» royaume , furent qu'on déclara invalide l'absolution 
» que les ëvêques de France avolent donnée , et qu'on 
9 ordonna que le concile de Trente serolt publié et reçu 
» dans le royaume , par édit de Sa Majesté. » 

On voit par ce qu'on vient de lire "et par tout ce que 
nous avons recueilli précédemment sur Benoit du Troncy, 
que c'était un écrivain assez fécond , et qu'il s'est exercé 
sur des genres bien différens : car il y a peu de rap- 
port , par exemple , entre sa version du livre de Jacques 
de Pamèle Contre les hérétiques , celle qu'il a faite 
du traité de la Consolation , attribué à Cicéron , et le 
Formulaire recréatif de Bredin le Cocu. Du reste , rien 
de ce qu'il a mis au jour n'est à dédaigner : ses ouvrages 
sont des monumens de l'esprit et du goût de l'époque 
oi^ il vivait , et on peut y puiser d'utiles notions pour 
l'histoire littéraire et même pour l'histoire politique de 
la France en général et de la ville de Lyon en particulier. 

(1) Parmi ces eanilitiaiii /tait celle de bitir sept ëglùra. L'église 
des Chartrent. i Ljon fut une des sept , et Henri IV danna pour m 
«outracUon une lomme de 3a,ooo fr 

< Sole de JU. Coehard )■ 



■D,a,l,zt!dbvG00glc . 



( 378 ) 

BrruiT d'une lëttbe de h. c. h. ahanton , A L'AniEim » 

DATÉE DE DIJON, lO AODT 1827. 

« Comme nous nous sommes beaucoup occupés , vons 
et moi-f du poète lyonnais Vergîer (i) , vous ne serez pas 
fâche quÉ je vous communique la note suivante que j'ai re- 
trouva , il y a quelques jours , dans mes paperasses , et 
que j'avais extraite du Panorama des Noufeautés pa-^ 
risiennes , i8.« livraison, 3o octobre 1824 > pag- '33 
et i34' Elle contient un renseignement sur le lieu de la 
sépulture de Vergier dont ses biographes pourront faire 
leur proBt. Vous leur avez appris le nom de la paroisse 
de Lyon dans laquelle îl est lié. et l'époque exacte et 
pi^cise de sa naîssance> Ils pourront y ajouter l'indication 
de l'église de Paris où ses cendres furent déposées (i). 

(I Bains Saint-Sauveur établis sur le terrain qu'occu^ 
» pait l'église de ce nom. Ce fut S. Louis qui la fit 
n bâtir en 1216. Elle fut rebâtie dans un autre goût 
» sous François ï." , et , dans les temps qui suivirent, 
» embellie intérieurement par Lemoine , Btondel , Noël 
» et Coypel.... Cette église a reçu , dans ses caveaux , 
u tes restes des quatre plus fameux comiques de t'hdtel 
» de Bourgogne , et de deux poètes , savoir : Henri 
» Legrand , Hugues Guérin , Bertrand-Harduin de St. 
» Jacques , Raimond Poisson , Jacques Vergier et 

(t) V07. Lettres hourguignonnci , ou correspondance air divert 
points d'histoire Utiiraire , 4e biographie , de bibliographie , etc. 
par C. If. Amanlon , conseiBer de préfecture de la Cale d'Or , 
chevalier de la légion ^honneur , etc. Paris , Ant. Ang. RcDouard , 
«t Dijon , Victor lAgier, août tSaS , in-S." pag. 53-76. Voj aoïsi 
fias haut, pag. ây-^g, et l'aH. Vergier dans la Biogr.'unir, 

(1) On sait que Vergier fut aasasïin^ pâMe cheràlièr Ife Craqueur, 
un des camarades de Oartoticbe , au coin de la rue du Bout da 
uomde, à Paria , dans la nuit dn 17 au i^ aoAt 1730. 



..Gqo^Ic 



(379) 
» Guillauioe Colletet qui n'était pas sî t>on poète que 
M Fergief- et qui fut bafoue par Boileau.... » 



La léte de la Trinité se célébrait avec l>eaucoup de^ 
solennité au grand collège , dans le temps qu'il était 
tenu par les jésuites. Il y avait une messe et Un dîner 
où étaient invitées toutes les autorités de la ville , MM. 
du consulat , le gouverneur , l'intendant , etc. Le rec 
leur offrait un ciei^e au prévôt des marchands et lui 
adressait un compliment , ainsi qu'aux échevins ; les 
écoliers récitaient en leur honneur des anagrammes ^ 
ëpigrammes et autres poésies ; pendant le dîner , un 
jésuite prononçait un discours. 

En 1626, le P. Mîllieu étant recteur fit le com- 
pliment d'usage : son discours était plein de Bgures , 
d'allusions et d'allégories ^ suivant le goût d'alors ; 
à propos du cierge qu'il présentait , il trouva moyen 
de parler de Mercure, des Grâces, etc. M. de VillarsCi), 
prévôt des. marchands , lui répondit en ces termes : 

« Mon père , nous acceptons volontiers cette recon-* 
» naissance que vous nous devec en témoigna de vos 
» Wnnes volontés en cette solennité de la plus grande 
» fête de Tannée » et dont ce flambeau est le vrai hié- 
» Fo^yphe qui contient en soi la mèche , ta cire et la 
» lumière qui toutefois ne sont qu'un même composé , 
» «Mnme en cet inefËible mystère les trois personnes 
» divine^ n'ont qu'une essence : mais encore mieux la 
» mèche représente la fécondité du. Père, ptUer gent- 
il) BalltuiurdeVillarB, premier prësident du parientent de Dombea , 
ndiLTOaleiSaoAt tS57,niortle ta srril 1639. Il avait d^jà A(! deux 
(pi* prJrM d«« iMTflliMiiil , m i5g8 et ifiao. Voj. pag, 37 de ce tdI. 



=dbï,Googlc 



( 38o ) 
» rans ; la lumière , les propriët^ du Pils , ego sum 
» lax mundi , et la cbaleur , les efièts du St-Esprît , 
n îgnis consumens inflammalas : et ainsi le collège est 
» fonde sous tes heureux auspices de cette sainte triade. 
n Et pour votre regard , nous tous pouvons dire pour 
» symbole que vous ressemblez au fiambeau sur la table 
» allumé , qui , pour servir autrui , se consomme soi- 
« même. Nous nous sentons vos oblige pour le scnn 
a que vous avez d'élever notre jeunesse en la piété et 
» es lettres pour tes rendre capables de tenir un jour 
» nos places et vous reconnaître pour auteuts de leurs 
» biem , et jusques à ce qu'ils eu puissent rendre la 
» gratitude qu'ils doivent, nous nous ofiirons de con- 
n tinuer envers vous l'alfedioQ et le soin que nous de- 
» vons prendre de cette maison et de la conduire à sa 
» perfectioD , tant que nos faibles moyens nous le pour- 
» ront permettre , qui ne seront jamais égaui à nos 
désirs. » 



On donne quelque part une étymolo^e du nom de 
Foiuvière^ qu'il faut ajouter aux trois autres que j'ai 
indiquées , pag. 270 et 365 : elle consiste à faire .venir 
œ nom dejorum Veri^ le forum de Vérus. L'auteur 
qui la rapporte , suppose vraisemblablement que Four- 
vière aurait été ainsi appelé , ou à cause du César Âelius 
Vérus , fils adoptif d'Adrien , ou ^ cause de son fils 
Lucius Âurélius Venu , associé de Marc-Âuràle à l'em- 
pire , qui auraient rétabli le forum ou marché existant 
en cet endroit ; mais ce n'est là qu'une conjecture fondée 
seulement sur une ressemblance de son peut-être pu- 
rement fortuite. 

Il en est de même « je crois , de t'ëtymolo^e suivante 



DiailizodbvGoOgle 



< 38i ) 
du mot fâflu ou canas , employé k LyOn pour daigner 
un ouvrier en soie ( voy> pag. 43 et 149 ) : un de nos 
collègues a pensé que ce mot pourrait bien être dërivë de 
Cenusium , ancienne ville de la Fouille , appelëe au- 
jourd'hui Canosa , et célèbre dans l'antiquité par ses 
manufactuFes de draps dont parlent Pline , Hist. nat. 
Vm , 48 , et Martial , £pigr. IX , 32 , et XIV , i sS et 
137. La Canusine était une éto8è de laine brune ou 
rouge ( fusca ou rulila ) dont on faisait les habits de 
voyage , appelés Pœnuta. On en habillait les esclaves. 
Les muletier^ de Néron, lorsqù'iF voyageait, étaient» 
au rapport de Suétone , in Néron, c 3o , véius de cette 
étoRé. Mais on ne voit guères d'autre rapport que la 
similitude des noms entre ce tiràu grossier et les ouvriers 
qui fabriquent nos fines et él^^ntes soieries , et il y a 
a bien peu d'apparence que le mot canu , probablement 
inventé par le bas peuple lyonnais , ait une origine si 
savante et tirée de si loin. 



La note suivante a été insérée dans uft journal quo- 
tidien , mais elle était primitivement destinée à figurer 
dans les Archives du BJtôae ^ et' nous croyons devoir l'y ■ 
reproduire. 

« L'exhaussement sensible et journalier de la tour 
construite par le sieur Pitrat , dans l'impasse de la rue 
Masson , le but et la singularité de ce monument , la 
détermination manifestée par le propriétaire de pousser 
cette construction à 3oo pieds au-dessusdu sol, sont autant 
de motifs qui incitent une foute de curieux à chercher 
d'avance quelle sera un jour l'élévation de cette tour 
comparativement à la hauteur du clocher de Fourvière , 
Tom. n. a5 



=dbïGoogIf 



(38a) 
et à s'enquérir , pour cela , du rapport qui existe actuel- 
lement entre les hauteurs de Fourvière et celles de la 
Croix-Rou5Se« Voici à ce sujet quelques donnas que 
nous pouvons garantir approximativement exactes , et 
dont le point de départ est pris à zëro de l'échelle gravée 
«ur la culée .orientale du pont de l'Archevêché. 
Fourvière. 
élévation prise à la jonction de la rue du 
Juge de paix avec celle des Quatre 

Vents 419 pied» 

Idem, dans fa rue des Quatre-Vents près 

la maison de la Sara ^i6 

Idem. Sur la terrasse de Fourvière . . . 410 

La Croix-Rousse. 
Elévation prise à la place des Bernardines . 277 
Idem, au haut de la rue des Pierres-Plantées 274 
Jdem. à la jonction de la rue Masson avec la 

Grand-Côte. .. i v .... 256 
Ainsi , dans l'état présent , l'élévation de la 
terrasse de Fourvière , prise du point 
de départ indiqué plus haut , étant de ^10 
D'un autre côté , la rue des Pierres- Plantées 
ayant de hauteur au-dessus du même 

point 274 

Et la tour du sieur Pitrat étant parve- 
nue à une hauteur d'environ . t 

Ensemble 354 

Il en résulte que la tour Pitrat est encoire de 56 
au-dessous de l'élévation de la terrasse 
de Fourvi^. , . 



"D,=,i,z<,d.vGooglc 



( 383) 

Mais lorsque cette tour sera montre à 3oo 

pieds d'élëvalion à partir de sa base , 

Ë'est-à-dire à 320 pieds plus haut qu'elle 

n'est actuellement , elle se trouvera 

. relativement au point de dëpart précité, 

c'esl-à-dîre, au-dessus de zéro de l'ë- 

chetle , à une élévation de .... 574 

La terrasse de Fourvière , comme il est dit 

ci-devant , s'élevant au-dessus du ; 

même point de 410 

Et le clocher ayant de hauteur environ 5o . 

Ensemble 460 

Alors la tour Pitrat y en la supposant ache- 
vée , dépassera la sommité du clocher 
de Fourvière d'environ ..... 114 pieds. 



:i 



Dans la séance de l'académie des sciences du i3 août 
1827 « M. Geof&oy Saint-Hilaire a lu un mémoire sur . 
un cheval polydactyle portant aux pieds de devant trois 
doigts séparés par des membranes. Cette monstruosité , 
conservée à Lyon , dans là collection particulière de 
M. Brediit, directeur de l'école vétérinaire de cette ville, 
a fourni à l'auteur des considérations nombreuses à l'ap- 
pui , tant de son grand prindpe de l'unité organique , 
que de sa théorie des monstruosités. En elTet , dans cette 
théorie , ce que nous regardons comme anomalie n'est 
souvent que le retour à la disposition générale , mo- 
difiée pour chaque espèce par des circonstances différentes : 
c'est ce qui est arrivé pour le cheval polydactyle. Si le 
plan général de la nature n'était pas que chaque aninud 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



(384) 
«ût plusieurs doigts , rien n'aurait pu ea prodwre cbez 
le sujet en question. M. Mongez a fait remarquer que 
l'antiquitë fournit un exemple célèbre d'une disposition 
analogue à celle du monstre dont s'est occupe M. Geoffroy, 
-Il s'agit du fameux Bucëphale d'Alexandre , dont on 
prétend que les pieds étaient tenninés par des doigts 
séparés aussi par des membranes (t). 

( Extrait du Globe ). 



EjctiuUT d'une lettre de M. M. de V> à M. B. , l'un As» léAaclew:» 
des ArclÙTes du Rbène, dniS leptemlire iSi?. 

Ne jugeriez-vous pas \ propos de faire paraître dans 
le prochain n°. des Archives un autre discours de Pierre 
Dugas qui , je crois , n'a jamais é\é imprimé ? C'est le 



(ij La m^oire de M. Mongez ne l'a-t-tlle pas tron^^ , et ne lui ' 
«-t'elle psï fait appliijaeT i Bilr<!pliale ce que les anciens ont dit du 
' cbetal de Jules César \ Ce qu'il y a de certain , c'est que Pline parle 
■iDsi de ce dernier, Hisl. nai. YIII , 4^ : Nec CasarU diclatoris quem- 
t/uamaliitm récépissé dorso e^uui fradihir; iJemtfue/iumamspedibus 
ùmilei pedes priores hahuiue , hac effigie locatui anfe Vtneris Ge- 
nitriùi eedem. m Le cbeval de Jules C^sar pqase ( comme Bacdphale) 
» pour n'flToir jamais souffert qu'aucun autre que son maître le mOD- 
■ ttt , et pour a«oir eu les pieds de derant figar^B comme des pieds 
• kotnains , ainsi qu'on l'a repre'senté dant a» statue placëe au 

> derant du temple de V^aus Genitrix. • Suétone , in JuL Cas- , 
cap. 6i , rapporte le même fait : Viehalar aalem etfuo insigni , 

pedihut propi kumanis , et in moJum'dlgilorwn ungalis fissis 

!• Jules César faisait usage d'nn cheial remarquable , dont tes pieds 

> ressemblaient à cens d'un boimiie , les corne« en étS4it fendnea 

> en forme de doigts, • Je ne trouve , du moins en ce moment , 
aucun auteur de l'antiquitë qui ait attribué la mjme conformation a« 
Jwneus cberal d'Alœumdre. 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



( 385 ) 

compliment qu'il adressa en'iySo, comme pr^TÔt des 
marchands , à Madame la comtesse de Toulouse , à son 
entrée à Lyon. Il est à remarquer que depuis i7it4 » 
époque de la grande sédition des ouvriers en soie (i)» 
le commerce de la fabrique était encore , en 1760 , dans 
la plus grande détresse. Ce compliment a semblé à quel- 
ques personnes un modèle de dignité, de noblesse, de 
franchise et d'à-propos. 

« Madame,, 
Nous venons, au nom des mtoyens de cette ville ^ 
rendre à V. A. S. les hommages tes plus respectueux , et 

(t) ■ La séditioD An 1744 fut occasionne par la miie en exé- 
cntioD d'un règlement pomr la fabrique des étoffes de aoie , qui oraît 
^të appronré par un arrêt du conaeil d'état du içf juin de ta méms 
■nn^. Elle eut lien le u àa moù d'août «uifant et dara trois jaurs 
«otuécDtifa. On accusa dans le temps M. Pallo, alors iiitcndaat , 
d'avoir eiaspërë les esprits par sa mauvaise foi et son avarice , et 
M. Claret de Fleurieui , alora prrfrftt des mardiands , d'ùToit monU* 
une trop grande bonté et même de la faiblesse. Cet éiénemeat fut 
cause que quelques mois après , sous la prëv6té de M. de Riverieux 
de Varox , successeur de M. de Fleurieux , le gonvenaement eniojn à 
lifon M. de Lautrec , lieutenant général , qui prit le coininandement ^ 
de l'aatorité du roi , pendant cinq mois , c'est-à-dire depuis le moia 
de février 1745 jnsqu'au' mois de juin Buirant. Il mit neuf bataillona 
•t six escadrona en garnison dans ta viUe , avec beaucoup de tnin et 
d'appareil , et fit pendre dd tafiétatier et on crocbetenr. lie u>i ac- 
corda au corps de la petite fabrique tons les articles qui avaient 
fait le sujet de son soulèvement , et tout se calma. Le sieur de 
IiButceo , durant le cOors de sa miioioB , fit beaucoup de sottises ) il s* 
nndit le joge et l'arbitre souverain de («us les différends entre les 
citoyens , à l'aide d'un mauvais procureur , son homme de confiance ; 
il mit la. ville en dépense de plus de - cent' mille écus , et il emporta 
la vaisselle d'argent , le linge et les meubles de l'hâte] où on l'avait 
logé. C'est à cette époque qu'on a vu le commandement, milîtalr» 
■ortir des miins du prévAt dss marcbuAl pour n'jr rentrer pent-Ar» 
ÎMnaia. Mimoim.m»nttterili. 



=db, Google 



(386) 
lui témoigner la joie qu'ils ressentent de votre' heureasft 
arrivce. Mais dans quel temps ont-ib le bonheur de vous 
posséder ? Cette ville , la seconde du royaume , autrefois 
si florissante qu'elle ne connaissait pas de rivale , se trouve 
présentement réduite aux plus tristes calamités : le com- 
merce détruit, les fabriques sans occupatiça et le peuple 
accablé de misère, qui ne subsiste plus que par le secours 
de ses compatriotes ; voilà, Madone, le déplorable état 
de cette ville qui se trouve cependant adoud par l'honneur 
de votre présence ; et si V. A. S. daigne encore s'inté- 
resser à ses malheurs, et porter au pied du trône de notre 
auguste monarque sa triste situation , ce sera l'époque 
d'un commencement de soulagement à ses maux. » 



BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE, ' 

Le Journal de la Librairie du 29 août 1817 , contient 
l'annonce suivante sous le n." 5482 : 

Correspondance entre le PèreLachaise , jésuite , con- 
fesseur de Louis XI V ^ et Jacob Spon , antiquaire et 
médecin à Lyon. Nouvelle édition. In-12. d'une feuUle. 
Impr. de Smith , à Paris. Paris , chez Servier , rue de 
l'Oratoire , n." 6. 



Mémoire sur le chemin de fer de St-EOenne à Lyon , 
par St-Chamond , Rive-de-Gîer et Givors. Paris, 
i8j6, imprimerie de Didot. In-4.'' de aS pag^» 
avec une planche. 
« Si l'on jugeait d'nn projet , tel qae celai qui est. 

exposé dans ce mémoire , d'après l'idée que la lecture en-. 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



( 387 ) 
aurait dtmnée ; si l'on tenait compte box rëdactosn de 
l'ordre et âe la clarté qui rt>gneut purtout dans letv,r ^crit , 
de l'obserratioD 8cru|>Bleuse de tout ce tjue Im conTC' 
nadces peuvent exiger , ou senlemeot indiquer ; en ue 
mot , si l'on iji.it.iit les tribunaux qui , trop'«ou«ettt, g'en 
tiennent aux formes , et attachent plus d'importance à 
liîgalité qu'à la justice. MM. Seguin auraient anr-te-cham) 
gain de cause , leur projet s«^it appi'onTé sons examen. 
Hais ce n'est certsiuemeat pas d'un tnccès de cette espèce 
que ces habiles ingénieurs seraient '» plus flattes ) on 
examinera 4on G , et aves beancoup d'intrfrét; car tons' 
les motifs qui peuvent provoquer et soutenir l'attention le 
réunissent en fuveur de ce mémoire. Les auteurs du pro- 
jet l'ont soigneusement élabora, avant de le soumettre 
au jugement des muîtres de l'art ; leurs titres k la confiance 
sont des travaux exécutés avec snccës , et une connais- 
. sance exacte des moindres détails de la construction qu'ils 
proposent, et c'est en Angleterre qu'ils l'oiït acquise. 
Nous ne résisterons point à la tentation de transcrire 
quelques lignes qui donneront une idée des moyens de 
mouvement que MM. Seguin se proposent d'employer sur 
le chemin projeté , et de ce qui est déjik tait et mil en 
activité «n Angleterre, Les auteurs du mémoire viennent 
de discnter la préférence qne les machines & vapeur 
locomotives méritent anr les machines slationnaires pour 
'imprimer le mouvement aux chariots , sur Un chemin 
de fer ; ils ajoutent : 

M Nous nous proposons d'employer un système de hal- 
lage analogue h ceini de la remorque !i point fixe , par 
- la vapeur : des cables dis^sés le long du rail et mainte- 
ans par de* guides dans l^s courbes , seront établis' dans 
la partie rapide , et s envelopperont sur une longueur 
de 200 k 5oo mètres , sur des tambours fixés sur la 
machine locomotive , et mus pur la puissance qu'elle dé- 
veloppe. Ce procédé , qui a déjà été proposé en Angleterre y. 



=d'bïGoôglc 



( 388 ) 
prtfsenfera ée grands avaDtagAfl Bar Us roBchînes station- 
liaires ■, la grande TÎEesse que l'on serait obligé de donner 
«ax convoi) dans ces rapides , pour regagner le temps 
perdu par la manœuvre des cables . exposerait fdt on tard 
il des accideos dont lei conséquences fout frémir. Plusienrs 
d'entre nous , en parcourant ainsi un rapide sur le Rail- 
Way de Darlingtou , avec ane vitesse de 7 on 8 mètres 
par seconde , ont éprouvé un sentinaent d'effi*oi que la 
connaissance qu'ils avaient de la précision des dispositions 
priaes pour, prévenir les accidens n'a pn dissiper pendant 
tonte la durée de cette promenade d'un genre si noBveaa 
pour eai, 

M Une autre considération digne de fixer notav attehtieu 
«st la rapidité avec laquelle se perfectionnent les machines 
il yapeor ; cette tendance a deux buts principaux , l'éco- 
nomie de la bouille et la diminutiou du poids des machi- 
nes. A mesure que l'une et l'antre s'obtiendront , il de- 
viendra de plus en pins' avantageux de supprimer les 
machines fixes , puisque le transport du poids du moteur 
«st la seule raison qui détermine à en adopter l'emploi. 

tt Nous avons dû considérer dans notre déterminatitm , 
non-seutement l'état actuel de la science et de l'industrie , 
mais encore celui de perfection où elles tendent, pour 
noua préserver de la' réprobation qui accompagne ^ mal- 
heureusement trop souvent , les établiesemens qui s'élèvent 
dans un moment on les arts qui leur servent d'appui se 
perfectionnent eux-mêmes avec rapidité, m 

1! y a nécessairement une erreur dans l'évaluation de 
l'échelle de la carte du chemio projeta ; elle ne peut être 
d'un dix mUliéme , comme on l'a écrit; on . a probable- 
ment eu l'intention de mettre un cinquante millième , eu 
^gijSme une fraction encore plus petite. » 

(M. Ferby ; Revue encyclopédique , tpm. XXXV , 
BOÔt 1827, pag. 431-435.) 



DiailizodbvGoOglc 



( 389 ) 
Cour royale de tyon. — Réquisitoire prononcé daaj 
taffaire du Pr^urseur , à l'audience de la covr royale 
«le Lyon ( première et quatrième chambres réunies ) y 
le II août 1827, par M. Vavocat-g^néral Guillïbert. 
Jjyon , imprimene M.-P. Rusand , in-8." de 62 pages. 

Ce réquisitoire est prëc^dé de la Plainte rendue par 
3/t, le Procureur du roi prrs le tribunal correclionnel de 
Ifyon, contre l'éditeur du Pnfcorseur (rédigée par M, le 
Procure ur-génf^ral ). M. Guillibert combat aVec force et 
Boaveut arec éloqofince les doctrines da journal incri- 
mîué. Le Ion de bonne foi et de conviction qu'on reconnaît 
dans son discours , en jostifie la véliémence. On sait que 
la cour a rejeté les conclusions dn ministère public daas 
cette affaire et qu'elle a absous les prévenus ; mais qu'eu 
même temps elle a improttvé comme iacouTenantes les 
expressions dont ils se sont serris et les maximes qu'ils 
ont professées. 

Nous relèverons une faute do tjpograpbe on une erreur 
légère de l'auteur lai-même, qui s'est glissée, pag 67, 
lign. 5. L'écrivain auquel nons devons V Abrégé chron(4o~ 
gi^un de l'histoire de l^yon , 1767 , et Y Histoire de l'élise 
de Lyon, 1770, a vol. în-4," , y est désigné par ces 
mots : L'abbe Poulain de Lamina. Il tant lire Poultin dé 
Lumina , et effacer la quallEcation d'abbé qui lui est 
donnée. Etienne- Joseph Poulliu de Lamina , né h Orléans , 
mort eu 1773, était n^ouiant à hyou^ et n'a jamais 
«Pparteau à l'ordre ecclésiastiqae. 



Za France provinciale. Revue mensuelle. Histoire , sta- 
tistique , sciences appliquées , littérature , beaux-arts. 
Tome I.*^' de la II.* série. Juillet , 1827. pag. 97-I92' 
Lyon , Ayné frères , etc. in-8.* 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



( 390 ) 
On remarqne dans ce second n.° (i) an Discours sur 
la littérature du médecin , lu à l'acad^tnie de L^n ^ dans la 
B^nce publique du mardi i8 mai i8i3 , par M. Et. Sainte- 
Mane , docteur en médecine, pour sa réception comme 
membre titulaire de cette compagnie , et un Rapport sur 
les inconvénient que peuvent présenter les manufactures de 
produits chimiques , qu'on a le projet d'établir dans la 
presqu'île Perracke , fait & la société de médecine de 
Lyon et an nom d'une comoiission prise dans son sein , 
par M. le docteur Alphonse Dupasqaîer. 



ÈpUre à^athon de h Cour, par ï. L. Boucharlat, de la 
société philotechnique , et des académies de Lyon, de 
Bordeaux, de Rouen, de Marseille, etc. Lue dans la 
séance publique de l'académie de Lyon, du 1 3 sep- 
tembre 1S17, extrait des Archives du RhAne. Lyon, 
imprimerie de J. M. Barret, 1827, in-8°. de 20 pages. 

Tirage k part< de cette épître, aînst qne des notes qui 
l'accompagnent (1) , insérées page'a^S-Siz de ce volume. 

Il est remarquable qn'aa moment ah M. fioocharlat fait 
ioiprimer à Lyon nne él^ante pièce de Ters , le Joamal 
de la librairie, da iS septembre 1B27, annonce b pnbli- 
catioa de la seconde édition , coosidérablement augmentée 
de ses Élément de mécanique , in-S*. C'est nne preuve de 
pàoi de la variét^'des tnlens de notre estimable cdlègoe et 
compatriote , et un nouvel allument es Eaveor de la thèse 
dernièrement soutenue avec tant d'intérêt par nu antre de 
nos collègues , que les sciences ne desséchent pas l'âme et 
n'étoofiéot pas l'imagination. 



(1) Nous avona rendu compte du i.*', page aSo. 

( 1) Mii%éta par M. B. , nu des rMacteon <lea ArMuts du BMne. 



=dbïGooglc 



(39' ) 

Biciîonnaire imhersel de fa fangue française ^ avec la 
prononciation Rgur^ , ' par G.-M. Gattel , professeur 
ëmérîte du lyc^e de Grenoble , officier de l'Univer- 
sité, etc. Quatrième ^ition revue « corrige et aug- 
mentée, etc. Lyon, Lugné et Cellard, rue Saint-Do- 
minique, et Villefranche , Pierre Beuf, 1827, a gros 
vol. in-8.° de plus de 800 pages chacun. 
Dire que la première édition da dictionnaire de Gattel , 
qni parut , dn viTant de l'auteur « en 1 7^^ , a 4xi saivie de 
trois autres (1) dont il y a eu plasïenrs contrefaçons, c'est 
faire Bufiisamment l'étoge de ce livre. On pent ajouter que 
la deruîère édition l'emporte sur les précédentes , et 
qu'elle contient de nomlireuMS améliorations. On y a cor- 
rigé les fautes typographiques ; on a retruicli^ quelques 
termes que le lion usage ne reconnaît pas , et qu'âne main 
étrangère avait introduits dans la 5.' édition ; le vocabulaire 
des mots admis depuis U révolutiou , qui était placé sépa- 
rément Ik la Ou dn volume , a été fondi^ dans le corps d« 
l'ouvrage -, enfin on a ajouté diverses «cceptioos et dea 
mots oubliés qu'on a marqués d'un astérisque. Tout ce tra- 
vail nous semble avoir été fait avec le plus grand, soin , et 
nous ne doutons pas que le dictionnaire de Gattel , ainsi 
perfectioBué , ne soutienne et même ue voie s'accroître la 
réputation dont il jouit. 



Pèlerinage au lambeau de St.-Prançois Régis. Lyon > 
imprimerie de Rusfmd, 1837 , in-i8 de 108 pages. 
Cette petite narration , pleine d'intérêt et de sentîmeng 
pieux , et dont le prix est de i fr. aS c. , se vend an profit 
de l'église de la Loavesc. Le volnme est orné d'une litho- 
graphie représentant pne vue de ce village. 

(1} La a*, parut en i8i3etla 3*. en i8i9,Ljon, Mad, J. BaTiuuit 
aé* Bnijaet , a vol in-S." et ia-^.' 



=dbïGoogIf 



BULLETIN HISTORIQUE 

D0 MOIS DE SEPTEMBRE i&t?. 



^*y i». — Le renchérissement dn 1>1^ (i) et des farines- 
a nécessité nne nouvelle augmentation da prix du pain (2}. 
Par arrêté de la mairie, le tarif est arrêté ainsi qa'i) sait, ^ 
dater de ce jonr : le pain ferain à 30 centimes' ( 4 sols ) , et 
le pain bis, à 16 centimes ^4 (3 sols i liard), la lirre 
nsnelle , plus forte d'envircm 20 pour "/, que l'ancienno 
livre, poids de Lyon. 

,% Même jour. — Mort de M. Jean-Bvptiste Girand', 
IxtroD de Saint-Try, membre dn conseil général da dé- 
partement du Rhône et du conseil municipal de la ville de 
Lyon , èg/é de 65 ans. 

♦*« 4"7* ~~ OaTerture et clotare après trois séances, d'an 
synode diocésain , présidé par Mgr. Parchevégae d'Âmasie^ 
he résultat de cette assemblée destinée à ré'^ér plusienn 
points da discipline ecclésiastique poor le diocèse , sera 
sans doute rendu public, 

•/, 6. — Arrêté de M. le préfet Au département da 
Rhône, portant qae toutes les machines & vapeur, soit h 

(1) Prix des graini. Manihj du i". Mptembre. 

Le double boisseau : Le double boîuean : 

Froment beau . . . fifr. 10 c. Orge belle 3fr. icrc. 

iii. mujeo 6 00 id. moindre .... 3 oo - 

id. moindre .... 5 00 maïa 3 ^o 

seigle beau 3 90 blé noir a 4° 

id- moindre .... 3 lO avoine a 00 

(9) Vof. ButUl. Mit. da mou SavrU , Jrclmet dit BAAnc •- 
tmn. V , psg. 473. 



DiailizodbvGoO^IC 



( =93 ) l 

luafe) soit it mojiËDiie od basse presBion, derront être 
l'ob^t , de la port de lenrs propriétaires , d'ane déclaration 
qni sera fournie à la municipalité , avec la demande d'au- 
torisation, dans la hnitaine de la publication de rairêté ; 
que, passé ce délai, les contrevenans seront signalés et 
lenrs établis se mens ferme's 'f que celles de ces machines qui 
sont établies sur des bateaux, seront en outre examinées 
par la commission spéâale oi^iinisée en vertu de l'ordon-' 
nance du roi du a avril 1825; qu'enfin il est interdit de se ser- 
vir de cbaudiirCs eu fonte pour le, service de ces machines. 

*,* 10. — Par arrâté de S. Exe. le ministre de l'ins- 
tmction publique ) en date de ce jour, M. l'ahbé Demeuré, 
proviseur du collège royal de Nantes , est nommé proviseur 
du collège rojal de Ljon, en remplacement de M. l'abbé 
Rousseau, nommé inspecteur de l'académie de Montpellier. 

*„• i5. — Séance pablique de l'académie royale des 
sciences , belles-lettres et arts de Lyon. Cette séance s'est 
ouverte par nn discours de M. Bredin , président , qui a 
annoncé l'ordre des lectures , les prix remportes cette année 
et les sujets mis an concours pour l'année procbaine. M. 
Lefrançoia , employé an génie militaire , a obtenu une m^ 
daille d'enconragement sur U question relative aux moyens 
de prévenir les inondations des Brotleaux. Il avait déjà ob- 
tenu , l'année dernière , la même distinction , en traitant la 
qoestion sons un antre rapport. Le prix fondé par M. Baboia 
de la BaroUière , pour le meilleur plan d'oi^nisfttion de 
l'école de la Martînière , n'a pas été adjugé ; il a été remis k 
l'année prochaine ; mais une médaille de 300 £r. , du con- 
sentement du fondateur , a été décernée i M. Dnssourd , 
ancien fiabricant de Lyon. Il ne s'est présenté aucun con- 
current digne de la couronne pour l'élog'e du majoi^énéral 
Martin. Le prix proposé par M. Raymond, de Lyon, né- 
gociant i) Paris , pour le meilleur mémoire sûr les motifs 
qui doivent intéresser tous les peuples de la chrétienté à la 
cause des Grecs^ a été remporté par M. Léon Faucher ^ 



DiailizodbvGoOgle 



( 394 ) 
licencia %s-4ettres ^ Puîs^ et nn« mëdaOle de dlalinctiot) a 
été accordée sur le' même sujet à M; Benoit , pharmacien 
à Ljon. Benx médailles de la fiandatioa du dbc de Plai- 
sance onl été pareillement accordées , l'une à M. Lnn- 
theirÈs , pour un nouTeaa mécanisme appliqué an pliage de 
la chaîne aatonr du rouleau pour la fubrication des étoffes 
de soie , et l'autre à M. Maiaiat , pour l'exécution , sur le 
métier, du testament d« Louis XVI, et de la lettre de 
Maiie-An toi nette . 

M. Trélis a lu ensnite le rapport sur le' concours en 
faveur des Grecs ) et M. ftégny^ le rapport snr les inren- 
tions et perfectionnemens de MM. MaUiat et Lantheirès. 

M. Gap a prononcé son discours de réception, destiné à 
combattre le préjugé sï accrédité que l'étude des sciences 
desséche l'âme et éteint l'imagination. / 

La séance a été terminée par la lecture de l'ÉpîtPe en 
Ters VM. Mathon de la Cour, par M. Boucharlat, corres- 
pondant. Cette épître a été insérée dans notre recueil, 
ainsi que le discours de M. Cap et le i^pport de M. Régny. 

,% 20, — M. le préfet avait rendu, le 9 avril dernier, 
un arrêté qne nous avons mentionné dans le temps , et qui 
ordonnait que l'étoffe de soie serait année à lao centimètres. 
L'exécution de cette ordonnance a été retardée et ne 
doit commMicer qu'an i*'. octobre. Une nombreuse fén- 
jiion de labrîcans, présidée par M, Gtlérin-Philippon , 
président du conseil des prud'hommes , ir en lien aujour- 
d'hui , !i l'occasion de cette même ordonnance ; et âpres 
avoir approuvé hautement la mesure prise par t'antorité , 
MM. les Cibrîcans ont décidé qne ce qu'on appelle le don 
ttaunage demeurerait supprimé. Ce don d'annage était de 

t pour "/o à Lyon , et avait pour objet de suppléer au dé- 
ficit qnç faunage pouvait éprouver. Il est évident qu'il ne 
saurait plus avoir lieu dès le moment qne , d'apiis le nouvel 

arrêté, l'aunage doit être complet. 



DoiizcdbvGoOglc 



< 305) 
^\ a4* — Étst dea travaux da chemin de ter de Lyon k 

Saint-Etienne, d'après le dernier compte rendu par le 
conseil d'administration de la société. 

Le trace du chemin a été approuT^ par ordonnance 
royale. 

Les travaux sont en pleine activité ; mais on s'est princi- . 
paiement porte sur les points oli l'on ne pouvait mettre 
^'uD faible nombre d'ouvriers i) la fois. 

Le percement de Terre-Noire an pont de l'Ane, près 
Saint-É^eone , est attaqué par quatre puits et deux tran- 
chées. La galerie est commencée sur deux points. 

On a achevé les tranchées conduisant k la galerie h deux 
voies qui sera percée dans le rocher , sur Une longueur de 
aSo mètres, et le percement est avancé de B à lo mitres. 

On travaille aux tranchées qui doivent précéder l'ouver- 
ture des autres perc^mens. 

Le reste des travaux se compose de déblais dans les 
roche^ et de (errassemens ; ils soat%.^cutés par 40 ate- 
liers de 10 il 40 hommes chacnn. 

Six rails provisoires i une voie et il deux voies sont déjli 
établis pour le service des transports des matériaux. 

Les pierres de taille ponr les ponts sonl commandées 
dans les carrières : une partie déj^ livrée sera employée 
incessamment 

Tous les bois poar pilots et pal-planchers sont achetés. 

Le moellon est en partie extrait, et les prix faits sont 
donnés aux entreprenenrs. 

Un pont de 5 mètres d'onvertore sur le Jauon 11 Terre- 
Noire est exécuta. 

Le pont d'OnIlins, de 5 arches , de 8 mètres chacune , 
est fondé ; il sera promptement achevé. 

La ligne des travanx présente déjk le plus grand intérêt ; 
on commence k saisir l'ensemble des principales directions ; 
la beauté des développemens frappe tons ceux qui ont vi- 
sité les raitwt^ys auglaif les plus i 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



( 396) 

Les dea^c premiers dixièmes dei fonds ont été versés par 
les actiouuaires. Le troisième est appelé au 5o septembre. 

,*, ag. — Mise en liberté de dix débiteors malheorenx , 
aa moyen de la fondation de 12,000 fr. de rente par an, 
ponr la libt^ration de prisonniers pour dettes, faite par le 
major- général MartÏD dans son tesUmenL 

^»^ _ u„ gpanA nombre- «le personuages distingués ont 
passé par notre Tille dans le conrant de ce mois : nous 
citerons MM. les ducs de Grammout et de Choiseal, le 
comte Fortalis, le marquis de Talam, le dnc d'Usés; M. le 
conseiller d'état Degéraodo , notre compatriote; M. 3a- 
qninot de Pampelune , procarenr-générat à la conr royale 
de Paris; M. Devaux, député du Cher; M. Isambert, avocat 
à la conr de cassation ; le général espagnol Horillo ; te cé- 
lèbre peintre anglais Wilkie , etc. 

«*. — Nous avon^mis de mentionner dans le bnlletin 
du mois précédent, ^ la date du 37 , l'ourerture des sal- 
ions de la Sociéiéde lecture , société récemment formée, et 
qui a pour objet de procurer ^ ses membres, moyennant une 
rétribution annuelle de 5o fr. , la lecture des jonroaax , des 
recneils périodiques et des onvrages nouveaax, et de leur 
fournir an point de réunion pour se livrer à d'otiles en- 
tretiens sdrles arts et sur les sciences. Le local qu'tUe a 
choisi, est situé au centre de la ville, dans la rue de la 
Fromagerie. M. Trélîs , président du comité , a lu un dis- 
cours d* iaaagy ration , et M. Cap, secrétaire, an règlement 
qni sera atliclié dans la salle des réunions jusqu'au 3o du 
courant, pour être jusqaes-là soumis aux observations des 
sociétaires avant d'être définitivement adopté, La liste des 
souscripteurs , déjà nombreuse , se compose de personnes 
recommaadables , parmi lesquelles on distingue .des ma- 
^strats et les cbefs de plusïeaie des premières mniaons de 
commerce de ta ville. 



:,, Google 



(597) 



COLLEGE BOY AL DE LYON. 



DilCOUES prononcé [wï M. Babahis , profesiear tarifé de AétonifM, 
1« jour de la distribution de» prix, aa ao&t 1897 (i)> 



tl s'est rencontre chez tous les peuples des'^iîvaint 
qui , désespérant d'atteindre à la perfection des grands 
modèles , ou gênés par les lois sévères de la raison et 
di^ goût , suivaient une route à part , cherchant plus 
à faire autrement qu'à mieux faire , semant au hasard 
les beautés et les défauts , et séduisant les esprits par 
l'attrait de la nouveauté. Ces hommes arrivent toujours 
au déclin des périodes brillans dans l'histoire des beaux- 
arts. Comme l'éclat rapide et inégal que lance un flam- 
heau près de s'éteindre , leurs succès même annoncent 
que l'obscurité approche , et précipitent la décadence 
dont ils ont donné )e signal. Mais ils n'avaient jamais 
entrepris' d'ériger leurs libertés en système } et satisfaits 
d'être tolérés , ils ne proclamaient pas l'absence des 
règles qu'ils négligeaient , comme la seule règle qu'on 
dût adopter : c'était un spectacle réservé seulement k 
notre âge de voir les novateurs attaquer l'assentiment 
général par des théories improvisées ; comme si , d'après 
leurs propres expressions , la règle du beau et du vrai 
n'était point dans l'opinion universelle , plutAt que 
dans les livres des rhéteurs. 



(1) Voy. Archive* du Bhine, paf. 3t4 dt ca volume. 
Tome VL a6 



DiailizodbvGoOgle 



^ C 398 ) 

Telle est l'injustice ou plutAI|{l'aTeuglement de ces 
hommes , qu'ils n'hésïtent pas à soutenir que notre 
littérature est encore à créer , et ■ que jusqu'ici fious 
n'avons su qu'imiter sans produire. Ils veulent que 
l'imitation des anciens St arrête l'essor des lettres 
françaises j ils vont jusqu'à nous plaindre , avec une 
affectation qui n'est pas sans une sorte d'hypocrisie et de 
malice , de ce que , depuis deux siècles , esclaves d'une 
admiration hërëditaîre , nous nous résignons coura- 
geusement à lire d'ins'pides chefs-d'œuvre , et à prendre , 
sur parole , notre ennui pour un plaîsîr. Certes , après 
l'ëclat immortel que nos grands écrivains ont fait rejaillir 
sur la France , après les hommages que tous les peuples 
n'ont cessé de rendre à leurs travaux , il était diiScile 
de prévoir que nous serions les premiers, un jour t 
à désavouer tant et de si légitimes triomphes. Et cepen* 
dant , Messieurs , séduits par l'exemple d'une nation voi- 
sine , quelques littérateur^ osent nous conseiller de 
renoncer brusquement à toutes les règles , à toutes les 
formes qu'adoptèrent nos aïeux , et de revenir au point 
d'où nous partîmes au seizième siècle ; ils nous pro- 
mettent , à ce prix , une littérature nationale ; et l'on 
croirait , à les entendre , qu'une foule de génies, captifs 
dans nos puériles entraves , n'attendent , pour faire 
l'élonnement du monde , que la condamnation d'Arislote 
et la réforme des unités. 

Ëxaininons donc , Messieurs , la cause et les effets de 
cette imitation si décriée ; voyons s'il faut se féliciter 
ou se plaindre de celte irruption des Romains et des 
Grecs dans nos domaines littéraires. 

Nous ne pouvons nous dissimuler , Messieurs , que 
nous apportons à défendre une si belle cause plus de 



=dbïGooglc 



(399) 
Isèle que dé talent ; aussi , en nous r^^signant à prendre la 
parole devant vous j nous avons compté sur vos lumières 
bien plus que sur les nôtres ; nous vous rappellerons 
des noms illustres ; nôuS vous parlerons de ces cliefs- 
d'œuvre que dépuis voire enfance vous n'avex cessé ni 
de ^elire , ni d'admirer : votre goût fera le reste j et 
peut-être y à la faveur de vos souvenirs , nbtr'e faiblesse 
iéchappera-l-elle à vos critiques. 

Si nos aïeux n'avaient fait. que suivre l'exempte de 
toutes les nations et de loiis les âges , fen recevant des 
lois consacrées par les plus illustres génies , qui oserait 
accuser leur timidité ou leur ignorance.? On voudrait 
en vdin le nier , il fut donné aux Grecs de porter dans 
l'étude de la nature un instinct d'harmonie et d'élé- 
gance qui ne semblait êli'e que l'expression d'une sensi- 
bilité plus délicate et plus vive : analysant leurs proptes 
Sensations pour découvrir une vue systématique des 
beaux-arts , et déterminant l'intervalle qui sépare l'i- ' 
mitalion de ta réalité , ils créèrent les premiers types de 
cette perfection idéale qui révélait en quelque sorte un 
autre univers s ils comprirent que la condition des arts 
est de plaire en imitant , qu'ils doivent ennoblir et 
purifier tous les objeta de leurs travaux- Les règles qu'ils 
nous ont laissées ne sont pas autre diose que la consé- * 
quence de ce principe ; et qu'on ne dise pas que l'ap- 
plication n'en peut être universelle i ce qui est fondé sur 
la nature de l'hortime doit être de tous les temps et de 
tous les lieuS. Toutefois l'iibitation qu'on nous re- 
procïœ fut encore involontaire : le principe n'en dojl 
être cherché , ni danS uile préférence irréfléchie , ni 
dans utie servîte admiration ; mais plutôt dans le caractère 
r m^e de la langue et àoïk les altérations qu'elle a dû subir* 



=dbïGoogIf 



( 400 ) 
' Vous sarex quelle affreuse barîiarie couTrit la vidllè 
France > tandis que les hommes du Mord se la disputaient 
comme une {voie. La civilisation romaine disparut , tout 
fut anéanti y jusqu'au langage ; mais insensiblement , 
du mélange des idîAmes germaniques avec les vestiges de 
latiu et de celte qui restaient eDcore , la nëcessité de 
s'entendre forma un jargon vulgaire , iaonnu à la cour 
des deux premières dynasties. Telle lut d'abord la langue 
française : créée par le peuple « elle naquit , pour ainsi 
dire , dans la rue , et se ressentit long-terap de son 
origine ; de là luï venait cette familiarité naïve , cette 
vivacité piquuite et originale , ces tournures brusques 
et n^^ées , qui nous plaisent singulièrement dans les 
essab de nos pères. On n'y trouvait , il faut en convenir, 
ni décence , ni gravité } car le pauvre peuple qui l'avait 
Ëûte pour lui , ne s'embarrassait guère d'étiquette ni de 
savoir-vivre j mais elle portait l'onpreinte de cette gaité 
insonôante que les Français opposèrent toujours aux 
revers, et qui leur tenût lieu de constance et de fer- 
.meté. Aussi , Messieurs , n'est-ce point dans les sim^eis 
écrits de nos ancêtres qu'on peut étudier les secrets du style 
et la science des formes oratoires ; mais c'est là seulement 
que vous retrouverez ce mélange de finesse et d'ingénuité, 
àe malice et de bonhomie , cette candeur plaisante et mo- 
queuse , type primitif du caractère national. 

Lorsque François I."' eut banni de sa cour la réserve 
et l'Âpretë des anciens usages , lorsque l'aisance qu'amena 
l'industrie , eut pénétré dans tous les ordres de l'état > 
alors la délicatesse des moeurs nouvelles. s'oSensa de la 
rudesse et de la préàsion quelque peu scandaleuse du 
lan^ge. En même temps des rapports d'alliance et d'in- 
térêts nous unissaient avec l'Italie | et l'Italie était , 



..Google 



C 401 ) 
^s ce aide , l'aule da savoir et du goût Au lieu 
d'y cherdier encore des lauriers coâteax et stériles , nous 
en rapportions la politesse des manières et l'amour des 
beaux-arts. Nos aïem sentirent confusément' que leur 
idiome informe et grosûer se refusait à l'analyse et h 
l'expression de la pensée ; alors aumnencèrent ces eiforts et 
ces tâtonnejnens qui nous valurent Montaigne , L'Hôpital, 
Amyot , et qui ne devaient s'arrêter qu'à la voix des 
Corneille , des Pascal et des. Racine. En cStl , il 
était réservé au 17." sièclede reconstruire la langue 
française sur de nouvcltes bases, et d'en changer le 
caractère el la forme. Alors quelques esprits supérieurs 
résolurent d'en coordonner les parties , d'après l'analysa 
grammaticale. Ils formèrent une espèce de tribunal qui 
se chargea de vérifier les titres<et la filiation .des termes, 
et de pr»scrir«, aunom du. goût , les*, expressions et les 
tournures de naissance moderne ou équivoque. Ainsi 
disparurent les. dernières traces . d'ori^nalité qu'offrit 
encore la langue française : de naïve et irrégulière 
qu'elle était , elle devint profondément analytique ; et 
ce parler des Gaules-, autrefois si commode et si négligé, 
tncomhté tout d'un coup de termes parasites et de 
formules intermédiaires , se trouva noble et grave jus- 
qu'à la pesanteur, cîroonspect. et. méthodique jusqu'à 
la timidité. 

Mais les nouvelles idées et tés ' nouveaux ra^Kirts-, 
fruits. d'une' àvilisation toute récente, ne se pouvaient 
{rfu»- traduire dans cette tangue devenue plus antique , à 
mesure' qu'o»>la< régularisait. U fallut porter dans- le 
doraune de. l'intelligence -le syst^e d'élimination qu'on 
avùt employé contre lea mots ; il fallut*,, sous peine 
de ridicule: ,. imiter les< seatija«u et les penséeS' du 



DiailizodbvGoOgle 



( 402 ) 

anciens. Aussi , les auteurs français qai formaient 
seuls notre histoire et nos monumens , furent pres- 
que oubliés , parce qu'on ne les comprenait plus ; 
tandis que l'antiquité , vue de plus loin , apparaissait 
avec une aur^le de grandeur et de majestë. Ces causes 
rëunies d^dèrent sans retour de nos destinée^ litt^ 
raires ; on remonta jusqu'aux temps &buteax des an- 
çiens pour y chercher des inspirations et des souvenirs ; 
et ce fut aux peuples de qui notre langue était em- 
pruntée , que nous allâmes demander des mœurs poé- 
tiques , des traditions et des héros. 

Mais que de difficultés restaient à vaincre , et qu'elles 
furent heureusement surmontées I comme cette langue , 
dépourvue de souplesse et de naturel , parut tout d'un, 
çoup'facile , élevée , 4iarmonîeuse ! et qu'il semblait peu 
que notre poésie dût jamais arriver à ce def^é d'élé- 
gance et de hardiesse ! En effet , la poésie ne vit pas 
seulement de fictions, elle vit d'abord d'enthousiasme-,, 
et l'enthousiasme nait de l'indépendance ; si le discours , 
au lieu d'être un instrument docile entre les mains du 
poète , résiste perpétuellement à ses efforts et enchaîne 
sa volonté , si la pensée s'arrête à chaque'instaot devant 
les so^pules et les tracasseries du langage, IVnthou- 
uasme , chose capricieuse et fugitive de sa nature , tombe 
et s'éteint. D'ailleurs , ta construction analytique ne nous 
permettait plus d'<^tenir , comme dans les langues tn- 
venives , par la seule combinaison des termes , ces effets 
d'haimonie , ces contrastes inattendus , ces rapprochemens 
passionnés qui plaisent d'autant plus qu'ils semblent 
moins préparés. Ce que nous aimons surtout dans la 
poésie ancienne , c'est ce vague d'expressions qui pro- 
longe et agrandit la pensée ,. en se contentant de l'ébau- 



=d'bïGoogIe 



< 4o5 ) 
cher>;. c'est la hardiesse des. tours et des figures pour 
Saisir et Bxer des 'rapports inaperçus.. 

Nous ne pouvions point prétendre à ces . avantages j 
et ce fut encore l'étude des anciens qui nous apprit i 
les soppl^r. Si notre poésie ne pouvait ptus transporta' 
sur le théâtre ni. dans l'épopée les halùtudes et les 
mœurs familières des sociétés modernes , du moins elle 
s'appropria tout ce que . les anciens avaient produit de 
plus achevé.. Alors ttmbèrent ces ÎQÙIations de mauvais 
goût qui livraient la scène française aux grossières 
ébauclies des Italiens et d«s Espagnols ;. alprs noi^ ap- 
préciâmes ce mélange de grâce , de noblesse et de sim- 
plicité qui caractérise la poésie dramatique des Grecs., 
et l'Europe étonnée reconnut la supérionlé de nos 
écrivains en même. temps que celle de nos armes.. Est-il 
nécessaire de vous' rappeler , Messieurs , qqelle suite de 
ptunpeuses merveilles éleva dès ce nuHpent le siècle de 
Louis XIV à côté de ceux de Périclès et è^ Auguste ? 
Quel loog et magnifique éclat n£ jettèrent point 1^ 
lettres françaises alors que les étrangers mérae s'empres- 
saient de. partager notre gloire en recevant les bienfaits 
de Louis , comme si le génie , en quelque lieu qu'il fût 
placé f ne devait relever que du roi de. France! Si nos 
forces ne trahissaient notre zèle , nous vous montrerions 
Bossuet , avec cette éloquence qu'il ne fut donné à nul 
autre homme d'atteindre ni d'imiter , faisant entiendre ces 
étonnantes paroles qui portaient, daps Je&.c(xurs tant de 
trouble et de saisissement , qu'il n'y restait plus de place 
pour l'admiration- j CorneîUe ranimant dans une cour 
frivole et légère les mâles accfsis de -la liberté romaine ;. 
9ourdaloue portant la- démonstfation^ dans la foi , et 
po.ursuivant d« sa dialectique inexorable les doutes de 



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( 404 ) 

l'incrMulitë et les sophîsmes de la conscience ; Racine 
qui mit loule son âme dans ses vers , et qu'on aime pour 
son caractère , comme on l'admire pour son g^nie ; et 
tant d'autres enfin dont les noms sont depuis long-temps 
au-dessus de tout ^loge et de toute rivalité. 

Tels furent , Messieurs , les brïUans résultats de ta 
réforme du langage ; et si celle réforme ëtait nécessaire» 
inévitable , l'imitation des anciens qui en fut la suite * 
pourralt-etle être reprochée aux fondateurs de notre 
Kttërature ? Pour que le français devint ce qu'il est 
aujourd'hui , la langue commune des sciences et des arts^ 
a fallait qu'il traversât l'antiquité , et que , retrempé Ji 
•a source « il y puisât cette clarté y cette énei^îe , cette 
précision qui ont fait sa fortune et la nôtre. 

Mais c'est peu de méconnaître l'heureuse influence des 
«iciens sur les lettres (irançaises : on les accuse Je tout 
ce qur nous manque ; on leur reproche également et le 
lùen qui a été fait et celui quî n'a pu se faire ; il faut 
ï tout prix qu'ils ûent arrêté le développement de ae^ 
travaux intellectuels ; et l'on nous demande avec dédain 
si nous avons une épopée , une histoire nationale , uiï 
système dramatique approprié à nos moeurs. 

D'abord , s'il est une vérité triviale , c'est que \i 
poésie épique doit avoir pour fondement des , croyances 
religieuses fortes et générales. Lorsque Virgile repro- 
duisait Homère en l'embellissant , le polythéisme n'avah 
rien perdu de son autorité populaire : l'Olympe était 
toujours la demeure des ifflmortets ; bien plus , il s'eo'- 
l^chissait encore, des Césars qu'oa adofsît vivans , et les 
^ngs s'y pressaient de. jour en jour. Lorsque le Tasse 
évoquait toutes c«s créaticms si brillantes et si gracieuses 
qu'anima son génie , L'Italie y pieuse et passionnée , mé- 



DiailizodbvGoOgle 



( 4o5 ) 
lait , en WpAaiit ses vers , la d^rotioD et l'enthoustanne. 
Lorsque Milton , débris oublia des discordes civiles , 
charmait sa vieillesse obscure par des chants sublimes , 
lorsqu'il réalisût ce magnifique poème qu'il avùt porté 
dans sa pensée au travers des tempêtes p<Jiliques , comme 
le Duage porte l'édair , de Icmgs débats religieux avaient 
btssé dans tous les cœurs une loi ardente et sincère. 
Pbur nous , Messieurs , la carrière de l'épopée nous fut 
peut-être interdite. Avant le l'j.* siècle , l'état de la 
langue ne permettait pas encore d'y entrer. Pendant ce 
glorieux période , on ne le pouvait pas davantage , car 
l'autorité de Boîleau défendait de porter dans la poésie Ite 
dogmes et les mystères du christianisme , tandis que d'un 
autre côté , le grand Bossuet et Rollin lui-même profr- 
erivaienl l'usage des allégories mythologiques. Plas tard 
enfin , l'opinion doiàinante ne le permit plus. Aussi 
l'écrivain célèbre qui eut l'ambition de remplir cette 
lacune , en renonçant au merveilleux pour obéir 
il la tyrannie des préjugés, se priva d'une ressource 
intarissable d'intérêt et de beautés. Alors , vous le savez , 
les croyances religieuses tombaient une h. une devant 
le scepticisme et le ridicule ; il y avait une sorte d'ému- 
lation à se défaire de ces liens incommodes ; et souvent, 
crainte de rester en arrière « on se dépêchait de tout 
sier. Ne faudrait-il pas plus que de l'habileté pour aper< 
eevoir l'influence des anci^is dans ce triste résultat des 
opinions et des maurs ? 

Nous la verrons mcùns encore dans l'infériorité qu'on 
reproche i nos historiens : car ils ont dû tenir des 
routes nouvelles , et s'ils s'égarèrent quelquefois , du 
moins ce n'est sur les traces de personne. L'histoire , née 
parmi les fables du paganisme » n'osa se montrer d'abord 



DiailizodbvGoOglé 



C 4o6 ) . 
qu'eiï empruntant leurs attiaits ; et lorsqu'H^rodote prê- 
»enla cette étrangère aui peuples de la Grèce , assem-- 
blage heureux d'artifice et de candeur, elle réussit par 
ses défauts bien plus que par ses vertus. Ignorant qu'elle 
fât une leçon , les Grecs la traitèrent comme un plaisir 
et lui firent une place dans leurs jeux à cbU de la 
poésie. Parmi les disciples d'Hérodote , Thucydide et . 
Xénophon formèrent chacun une école que U genre de 
leurs talens suffit pour caractériser. Le premier renonçant 
aux grâces molles et naïves de son maître , et donnant 
la vérité pour base à l'histoire , adopta un style ferme 
et. sévère , plus près de la négligence que de l'orne- 
ment. Le second , cherchant à plaire en même temps 
qu'il instruit , ne dédaigne pas te secours d'une élance 
simple et discrète , et présente la vérité avec art , ce 
qui n'est peut-être qu'un premier pas vers l'infidélité. 
A côté d'eux marchent Polybe , Tile-Live et Tacite i 
remarquables tous trois par des mérites divers , maïs 
égaux par la force des pensées et l'éclat de leur compo> 
sition. Mai& la tàdie de l'historien n'était pas alors 
ce qu'elle est dçvenue depuis la renaissance des lettres: 
on se bornait à raainter, les choses passées ; et lorsqu'on 
réunissait l'élégance à l'impartiaUté, la rapidité du st^le 
à la vigueur des tableaiu , on avait atteint ta perfection 
<lu genre , on ne devait rien de plus. Mais cette sagacité 
qui démêle les mobiles cachés des événemens , cette philo- 
sophie qui développe les combats des passions et des laté- 
rêls^qui ne voit dans tesJàits que l'expression des idées, 
et cherche tes rapports de ces mêmes idées avec tes cons- 
titutions, les lumières et les habitudes des peuptes , rien 
de tout cela ne se trouve chez les anciens. Trop sou- 
vent , nous l'avouerons , les écrivains français, et surtout 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



(407 ) 
Ncole CFittque du i8.* ûècle, ont abuse de cet art , 
désormais indispensable , de ramener les effets à leurS; 
causes , et de grouper les résultais autour d'un centre 
commun ; trop souvent ils forcèrent l'histoire à devenir 
complice de leurs passions et de leurs iaules ; mais I» 
méthode qu'on semble préférer aujourd'hui n'a-t-el)e pas 
ses dangers ? Si l'histoire n'était , romme«on le demande , 
qu'une peinture naïve des faits et des caractères , sans 
rapprochemens , sans réflexions , ne serait - il pas à 
craindre qu'elle perdit son immense utilité ? et n'est-ce 
pas trop présumer de l'intelligence commune , que de 
laisser à tous les, lecteurs te soin de mettre la moralité 
au bas des chapitres ? Quoi qu'il en soit , nous oserons 
penser que Bossuet , Rollîn , Montesquieu , peuvent 
encore servir de modèles ; et s'il ritait vrai que l'histoire 
nationale attendit un monument qui peut-être se prépare , 
nous nous rappellerions avec orgueil que la France 
donna U première le signal de ces recherches savantes 
qui nous' dévoilèrent l'antiquité, comme elle seca la 
premièreà pénétrer les symboles mystérieux del'Egypte, 
et à lire les fastes de l'Orient sur le tombeau des Pharaons. 
Répondrons-nous à ces éternelles plaintes contre nos. 
règles dramatiques, et sera-t-ii permis devant une assem- 
blée française de défendre Corneille et Racine ? .Qui te 
croirait ? c'est précisément ce que nous admirons le plus 
dans leurs ouvrages , qu'on voudrait en retrancher'; 
c'est cette régularité , ces proportions élégantes qui sou-< 
tiennent y sans la fatiguer , l'attention du spectateur , et . 
second<>nt si puissamment la progression du pathétique 
«t de l'intérêt.} c'est cette noblesse harmonieuse dont le 
caradè» de notre langue leur faisait un devoir, et 
qu'ils savent retenir jusqoe dans les moindres détails* 



DiailizodbvGoOgle 



( 4»8 > _ 

Nous avons d^jà tu par quelle inévitable nécessité ces 
grands hommes furent conduits à adopter la poétique de* 
Grecs j et ne l*eassen!-îls pas fait , nous dirions encore 
qu'ils auraient dû le faire : en effet , Messieurs j il n'y 
a rien d'arbitraire, ni de local , ni de passager dans ee» 
principes f excepté, peut-être, pour ceux qoF, dëses- 
përant de les ^vre , trouvent plus commode de les 
accuser. Ainsi l'on edt désiré qu'abandonnés aux caprices 
d'une verve sans règle et sans frein , ils eussent copié 
la nature dans sa nudité première et rejeté cette correc- 
tion et cette pureté de choix qu'on appelle aujourd'hui 
des concessions timides et des omemens infidèles ; et lors- 
qu'il serait si aisé de nous confondre par des chefs- 
d'œuvre , si le mépris du goût et des règles suffisait 
pour en inspirer, c'est dans l'enfance des littératures étran- 
gères qu'on va chercher des préceptes et des exemples. 

Il pai-ut en Angleterre un homme qui , des derniers 
rangs de la société, sans instruction comme sans effiwts, 
s'éleva au niveau des plus illustres renommées. H n'eut 
pour maître et pour guide que cet instinct àe g^nie , cette 
vocation d'immortalité qui révèle aux âmes privilégiées 
le secret de teur puissance. Il pénétra d'un coup d'œil à 
travers tous les replis du cœur humain : ce fut là sa 
science, et jamais on ne la porta plus loin. Dans cette 
prodigieuse variété de caractères qu'il retrace ou qu'il 
invente , c'est toujours la nature qu'on, reconnait , alors 
même qu'on le désapprouve. Telle est la souplesse et la 
mobilité de son talent, qu'il semble se jouer desémotJons< 
qu'il hit naître ; ïl provoque du même trait le- sourire 
et tes larmes ; il se plait à laisser les esprits dans une- 
indécision' pénible, entre l'admiration et le dégoût, 
la terreur et l'attendrissement. Maïs- les rè^es ne soat 



=dbïGooglc 



( 409 > 
pas &îtes pour lui ; il. tes dédaigne s'il ne les ignore , et 
partout se retrouve l'empreinte de son ^ucation et de 
son siède. Comme ces peintres d'une ëcole barbare qui 
prodiguaient sur des fornles conuuunes ta richesse du 
coloris et la vérité de l'expression , et qui , se tramant 

, à reproduire des ressemblances triviales , rencontrèrent 
une sorte de perfection grotesque et de grâce ignoble , 
ainsi l'auteur anglais présente trop souvent des portraits 
au lieu de tableaux , et prend, au hasard, dans la popu- 
lace de Londres les modèles qu'il imite. Les temps, les 
lieux , les époques , les mœurs , tout s'ef&ce ou se 
rapproche sous sa plume ; il ne connaît qu'une trame , 
l'impossible ; tout le reste lui appartient. A dfs scènes 
qui portent l'illusion théâtrale jusqu'au vertige et à l'hor- 
reur , succèdent des détails d'une suavité parfaite et 
d'une grâce ravissante ; c'est tour à tour et presqu'au 
même instant une énergie emphatique et brutale , ou 
une juste mesure de noblesse et de, gravité ; une délica- 

. tfôse inimitable de style et de pensée , ou le délire d'une 
gaité licencieuse et repoussante ; on ne sait , en un mot, 
s'il mérite plus d'éloge ou de blâme , ni ce qui doit 
le plus étonner , de tant de bassesse ou de ^tant de 
grandeur. 

Tel est , Messieurs , cet écrivain fameux qu'on op- 
pose aux tragiques français ; mais quoique personne plus 
que nous ne rende justice à ses talens , cette comparaison 
n'a rien qui nous elïiraie pour la mémoire de nos grands 
hommes. De même que dans l'ordre physique il y a des 
sites et des aspects qui. arrêtent les regards et saisissent 
l'imagination par la bizarrerie et la nudité sévère des 
acçidens , de m^e on peut , dans l'ordre moral , se 
plaire quelquefois aux écarts d'une inspiration sauvage 



DiailizodbvGoOgle 



^ désordonnée ; on aime à voir ce que c'est que la 
matière première du génie : mais aussi long— temps qae 
ta raison pourra se faire entendre et te goût se &ire 
sentir , tes ctiefs-d'œuVre de la scène française resteront 
parmi les plus glorieux monumens de l'esprit hnnâin ï 
comme ceux que nous transmirent les Grecs , ils .rani- 
meraient la civilisation si jamais elle venait à s'éteindre ; 
les peuples marcheraient à la clarté de ces flambeaux 
inunorlels ; et tes débris de la France , comme ceux de 
la Grèce , serviraient à reconstruire le nouvel édifice 
ides Connaissances humaines. 

N'est-ce pas , aussi , abuser étrangement du paradoxe , 
que de dire que ces grands génies ont usé tous les 
Ressorts dramatiques , et d'en conclure qu'on ne peut 
plusse distinguer qu'en suivant d'autres roules et^d'au- 
tres systèmes ? Le monde littéraire est plein de 
ces nouveaux Alexandres qui accusent les victoires de 
Philippe, fet se plaignent d'être réduits à urie ois'vetë 
injurieuse. Vains détours ; qui ne prouvent que la fai- 
blesse et l'impuissance ! Si l'on prétend qu'il faut laisser 
à l'antiquité païenne ses héros tant de fois reproduits , 
nous j^plaudirons les premiers à ce louable effort ; mais 
tes règles sont immuables ; on peut les enfrrindre , mais 
tioh les changer : ce n'est pas en les méprisant qu'on 
|)r'oiivera qu'elles sont inutiles ; et ce qui plàit dans les 
auteurs mêmes qui affectent de les méconnaître , ce n'est 
■ pas ce qui s'en éloigne, c'est toujours ce qui s'y rap- 
porte. Et quels essais nons attestent jusqu'à présent 
qu'elles ne peuvent s'appliquer aux événemens de t'hi's- 
toire moderne? Serait-elle épuisée comme l'antiquité, 
cette grande époque du moyen âgé où se rencontrent 
tant de figures imposantes , dessinées sur te Tond uni- 



:,, Google 



( 4>i ) 

forme et sombre de Itf barbarie ? Que dis-je ? notre 
histoire seule peut fournir long-temps à la sc^ne fran-» 
çaise de nouveaux tr^rs : assez d'exemples nous ont 
montré quelle curiosité d'intérêt , quelle nouveauté 
d'émotions s'attache aux naïves peintures de nos aïeuxt 
Le passage rapide de la civilisation à l'ignorance , l'or- 
gueil et la brutalité des vainqueurs , la haine impuissante 
et le désespoir des vaincus ; les dissensions et les ligues 
de& grands , la royauté long-temps errante et menacée , 
le peuple long- temps barbare et méprisé; ces longs 
ëbranlemens de l'Europe et de l'Asie qui semblaient se 
prendre corps à corps ; ces royaumes gagnés par des 
aventuriers qui sortaient de France n'emportant que 
leur épée } Byzance devenue l'apanage d'un croisé ; 
Jérusalem , Ephèse , Antioche , Athènes même obéi^ant 
à des Français f et mêlant leurs noms poétiques aux 
souvenirs de la féodalité ; . enfin la religion éclairant 
par degrés ce vaste théâtre , et , comme l'aurore , pré- 
cédant le jopr plus vif que devait amener la renais- 
sance des lettres ; croirons-nous qu'une telle prc^usîon 
d'événemens si brillans , si pittoresques , n'offre pas encore 
un champ immense à parcourir ? Et ce n'est pas seules 
ment aux intérêts de notre littérature que ces travaux 
pourraient profiter. Ces images publiques des vieilles 
mœurs, du pays seraient pour nous ce qu'elles furent 
pour les anciens , de grandes et fortes leçons ; elles 
répandraient dans tous les rangs cet esprit de patrio- 
tisme que la jalousie étrangère s'obstïne k nous refuser. 
Plus les Français connaîtront leur histoire , plus ils se- 
ront fiers de leur . noble patrie , plus ils s'attacheront 
aux principes conservateurs qui en assurent la force, 
et à l'auguste famille qui , dans tous les temps , en 



=dbïGooglc 



( 4'a ) 

partagea la destina. Ainsi les lettFCS obtiendraient un 
double triomphe , en confondent toutes les opinions dans 
un même sentiment , t'amour de notre glorieuse mo- 
narchie. 

Reposons-nous donc , Messieurs , du soin de l'avenir 
sur les doctrines qui ont fait l'honneur du passé ; et 
méfions-nous des ressources désespérées qu'on se h^te 
trop de nous oârir. Au nom de la raison et du goût y 
montrons plus de sagesse , ou si l'on veut , plus de fierté 
nationale : ne déchirons pas cette immortelle page de nos 
fastes littéraires où l'antiquité revit toute entière dans sa 
majestueuse simplicité ; et comme ce Romain qui préfé- 
rait les erreurs de Platon aux vérités des autres philo- 
sophes , persuadons-nous qi)e les traces de Corneille et 
de Racine ne peuvent mener qu'à la gloire. 

Jeunes Elèves , 
Ces doctrines que nous défendons aujourd'hui , c'est 
à vous que nous en confions le dép6t , comme vous le 
léguerez , h votre tour , aux générations à venir. Et ne 
croyez pas que leur conservation importe plutôt à ta lit- 
térature qu'à la morale. Le désordre de l'esprit prépare le 
désordre des mœurs ; et l'on arrive à la corruption par 
le sophisme et le paradoxe. Apprenez dès votre enfance 
à ne séparer jamais les principes qui règlent l'intelli- 
gence de ceux qui forment le c<xur. Tel est l'espoir de 
vos maîtres lorsqu'ils parcourent avec vous tout ce que 
le génie et la vertu ont produit de plus grand et de plus 
sublime I Telle est , surtout , l'intention du vénérable 
Pontife qui préside à vos études et répond de votre avenir : 
de ce prélat en qui la jeunesse française se plaît à recon- 
naître un guide, un protecteur, un ami : éloquent 4é- 



=dbïGooglc 



( 4i5 ) 

fcnseur du cbristianisme qui et)t la gloire, en des joun 
malbeureux , de remplir d'un nouvel ëclat la carrière 
qu'avaient illustrée les Augustin , les Athanase et les 
Bossuet ; et de ramener vers te ^el , par l'autorité de 
sa parole , une génération devenue incrédule à force de 
misères et de désespoir. Puissiez-vous répondre à leun 
VŒUX, et ne jamais penser que leurs intérêts soient séparés 
des v6tres! N'attendez pas , pour reconnaître la sincérité 
de leur affection et l'ulitité de leurs conseils , qu'une ex- 
périence tardive vous fasse regretter le temps que vous 
aurez passé sous nos yeux; âge heureux autant que rapide* 
ojk auprès du plaisir de bien faire se trouve toujours une 
récompense assurée ; où l'on est remeràé de ses eSbrts 
comme si l'on ne travaillait pas pour soi. Destinés à vivre 
sous un gouvernement juste et paternel , accoutumez- 
vous de bonne beure , par une obéissance sage et pai- 
sible , à l'accomplissement des devoirs plus graves qu 
vous attendent. Songez que la jeunesse est courte , l'ave- 
nir incertain , et qu'à vos progrès sont attachés le con- 
tentement de vos maîtres , l'intérêt de votre carrière , 
le bonbeur de vos familles. 



NOTICE 

amt U SIBLIOTHÈQCE DE LA VILLE DE LTOH. 



C'est it juste titre que la bibliothèque de Lyon passe 

pour une des plus belles de l'Europe , à ne considérer 

que la beauté de sa situation , ta grandeur de son vms- 

icau et l'heureuse disposition des acœssoires qui l'accom- 

Tome FI. aj 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



(4i4) 
pagnent. Plac^ sur la five droite in lUiAtie , & une 
ëlëvation qui la mrt 4 l'abri de l'hamidité et tVloigne 
du bruit, elle reçoit les premiers rayons du soleil, si 
faTorables à l'étude , çt tout à la fois si pr&ieui pour 
la conserratioodes livres. Au-delà des longues sinuosités 
du fleuTe et d'une plaine ioimeiise de verdure , s'étend un 
Taste borizon , termine par la chaîne des Alpes el la 
baule sommité du Mont-Blanc ; et ce magnifique paysage, 
loin d'élre un objet de dirfraction , est plutôt un soulage- 
ment pour les yeux du lecteur. La salle d'où l'on jouit 
d'une si belle vue , est elle-même remarquable pqr son 
étendue et l'accord de ses proportions ; elle a quarante buit 
mètres de longueur , on«e de largeur et treîœ de hau- 
teur. Un riche pavé à compartimens de marbre rouge 
et bleu , m couvre la surface , et par son ton de couleur 
fiSvère , fait parfaitement cessortir tous les objets d'art 
qui s'y trouvent étalés. Deux rangs , de six croisées 
chacun , répandent un beau jour dans celte bïUiothè- 
que , et deux autres fenêtres , ouvertes au couchant , 
contribuent à distribuer également et l'air et la lumière 
tout autour des parois ; des armoires grillées renferment 
les livres in-folio , et supportent un petit nombre de 
bustes en marbre , parmi lesquels il s'en trouve de pré- 
cieux pour l'art et les souvenirs , tels que œlui de 
Boileau , par Coyzevox , et celui de l'archevêque Camille 
de Neufvllle , qui est aussi d'une bonne main. Un peu 
au-dessus de ces corps d'armoires, une galerie, suspendue 
d'une manière très-hardie , permet de faire le tour de 
la bibliothèque , et donne accès à un second rang d'ar- 
moires , où sont rangés des livres de difiërens formats. 
Cette galerie est a>raposée de quarante voûtes d'arrêté » 
présentant sur leur face trente-Mx arcades portées en 



=dbï Google 



( 4i5 ) 
fencorlielIeTnent , et dëcor^es d'une balustrade de fort Ixin 
goût. Plus haut , une corniche sert d'imposte aux vous- 
sures du plafond ; mais on ne peut disconvenir que cette 
partie ne soit un peu pauvre , et ne fasse disparate 
avec le reste de la décoration, ta charpente du comble 
n'est pas indigne de quelque attention ; elle se compose 
de fermes retroussées , dont l'asseitiblage est ingénieux 
et l'exécution très-soignée. Vers le milieu de cette vaste 
salle , une grande arcade donne entrée à une galerie en 
retour d'équerre , qui a plus de cinq mètres de laideur , 
sur une longueur de vingt-^eux ; elle est éclairée au 
nord sur des cours , au midi sUr une rue , et sa déco- 
ration est fort simple. Cette galerie a renfermé les 
livres de l'ardievéque Camille de Neufville , et ceux de 
M. Âdamoll , dont elle a successivement porté les noms: 
aujourd'hui elle contient principalement les livres à es- 
tampes , placés dans un retranchement particulier. Plus 
loin, au-delà d'une cour, un cabinet Isolé renfei-maîl 
les médailles et autres antiques de 4a Tilie ; il est décoré 
de quelques peintures , et on Kt encore sur la porte cette 
inscription devenue inutile : amtiqvitas civitm svmpti- 
Bvs nsDivtvA. Les manuscrite &6a% actuellement conser- 
vés dans ce local. Des cabinets de service , de vastes 
dépôts, dont le plus grand occupe tout le dessus de l'église 
du collège , complètent cet établissement auquel on a 
joint une belle salle de lecture pour Phiver. Ce nouveau 
salon , pratiqué au nord de la bibliolbèque , donne SUr 
une magnifique terrasse , de quarante-deux mètres de 
longueut , de plain pied avec la, grande salle, et for- 
mant ainsi , sur ufie seule ligne , un promenoir de plus 
de qualre-vingl-rdix mètres de longueur (i). 

(i) La ductiptioii qa'on vient de lire eit l'ouTrafc d'an architect* 
diitiugn^. 

Uinliz,»!:,., Google 



( 4>6 ) 
C'est en i5a7 , soos le règne de François I.^, que 
U ville de Lyon acheta l'emplacement sur lequel ont ^ 
construits , à dïfïiéreates époques , les bâtimens du col- 
lège et ceux qui étaient destines à la bililiothèque. Cet 
emplacement appartenait h des dtoyens qui , vers i3o6, 
y avaient établi une confrérie sous le vocable de la sainte 
Trinité. Les magistrats de L^n « en fondant alors un 
collège puUîc > en conEèrent la direction à des profes- 
^urs sécaliers , qui Toccupèrent jusqu'en i565 , époque 
à laquelle les jésuites y furent installés. Le grand nombre 
d'élèves qu'ils eurent , engagea la ville de Lyon à agran- 
dir les bâtimens ; mais , suivant la tradition , ce ne fut 
que vers la fin du règne de Louis XIII (i), et sur les 
dessins du Frère Martel Ange (a) , jésuite , né à Lyon, 
que l'on construisit le superbe vaisseau de la bibliothèque. 
Avant l'édification de ce vaisseau , il n'y avait pas de 
salles-spéciales pour les livres (3) ; ils étaient placés sur 
des tablettes adossëes aux murs des corridors et des 



. (') C* <fA Tient à l'appni d« cette conjectare , c'est qa'on voit 
que pu acte reçu Favard, notaire i lijoa , le |3 ncxranbre iG^i, 
les coDgr^amstei de N. D. de l'ABEomplioii promirent de payer auc 
jéniites une samme de 3ooo lÏTre» pour itre employa , le plus promp. 
tement qu'ili le pourraient, à la construction des bâtimens et con- 
VUtur^ de la bibliothèque que les j^ites *e proposaient de ftirt 
Alifier au-dessus de ta ctiapelle de U congrëgation. 

(9) C'est sur ses dessins qu'ont ^të également construits l'église 
du foMige de la Trinité et l'hospice de la Charité à Lyon , ainsi qm 
l'élise du noriciat des jouîtes i Parts. 

(3) C'est ce qae nous apprend «ne lettre de Perpioîen, iatée it 
Ljon , le 8 des calendes de dëcembre iSgS , où on lit : Inira cubi- 
ctila C domitoria ) vero 'more gaUien bihUolkeca sunf , tepta la- 
httUt oc ledit, longa noffm aul dectm palmni, lala leplem , aul 
Ode; aUiare* alUjuanto quam longioru, i^tlali euKeula qitadam 
pana majoribui bictuia.,,. 



D,a,l,zt!dbvG00^lc 



( 417 ) 

vestibules qai séparaient les différens dortoirs. Cependant 
cette bibliothèque devait déjà être considérable : François 
Gérard y grand privât de régtîse de Bourg , lui avait 
I^gtié, en i577, sa ietle librairie; Henri III, à la sol- 
licitation du P. Edmond Auger , son confesseur , y avwt 
envoyé des livres (fe controverse et de théolo^e ; le 
P. Coton , qui dirigea les consciences d'Henri IV et de 
Louis XUI , porta aussi ces deux monarques à TenricEir 
de bons livres y et principalement de belles éditions du. 
ïiotivre. 

Le feu ayant pris* en 1644:4 su collège, consuma 
lés livres qui se trouvaient dans les salles adjacentes à 
celte de la bibliothèque. Le consulat de Lyon se hâta 
de réparer le dommage ; il fournit d'abord les fonds 
nécessaires pour reconstruire tes bâtimens inceniTiés , et 
en i65o, U assigna sur les fonds de la ville une somme 
annuelle de 3oo fr. , pour être employée en acqui- 
tution de livres : six ans après , il' éleva cette somme h 
45o fr. 

En 1659 , Marc-Antoine Mazenod, sieur dePàvesih, 
qui avait été échevin de Lyon , légua sa bibliothèque au 
collège; Camille de Neufvllle de Villeroy, dont nous 
avons déjà parlé, lui' fit, par son testament du 3ï aë- 
cembre 1690, une semblable libératîté. M. Perrach'on 
imita un si noble exemple , et voulant , dit-il , témoi- 
gner la reconnaissance qu'i! portait au P. dé la Chaise , 
il ajouta , par son codidla du 14 avrif 1699 > au legs de 
ses livres , une rente annuelle de 3oo fr. , destinée à en 
accroître le ntnnbre. Le capital de cette rente fut versj 
entre les mains des administrateurs de t*h6tet-Dïeii , qui 
avaient été chargés par le testateur de faire exécuter 
«ett£ fondation ', elle l'a été exactement jusqu'à» s]%e de 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



C 4i8 ) 
Lyon. Mats ce fiit à la munificence vraiment royale «}^ 
Louis XIV que la bibliothèque de Lyon dut quelques-:. 
uns de ses plus beaux trësocs littéraires. Aussi la cité 
reconnaissante avait t elle fait faire , par le cëtèbre 
Mignard , le portrait de ce prince , sur un vaste taUeau 
détruit en 1793 , et dont il ne reste plus que le cadre. 
Le monarque était représenté à cheval et couronné par- 
la victoire. , . , . 

Tant que la bibliothèque du collège, fut au pouvoir 
des jésuites , elle n'était point publique i toutefois les, 
amis des lettres , de^ sciences et des arts en avaient- fa- 
cilement l'entrée. Pouvait-il en être autrepaent lorsqu'elle- 
avait toujours eu pour conservateurs les bomnies les. 
plus recommandables par leurs lumières et leur urbanité? 
On y a vu successivement comme bibliothécaires le 
!P. Milieu , auteur du poème latin * Mttses vialot , les 
PP. Labbé , Ménestrier et de G>Ioqîa , si connus par 
leur^ travaux sur l'bistoire de.Lyon ; les, PP. Danfon ^ 
loiive , Tolomas et Mongès , dont les deux derniers 
furent . membres de l'académie de Lytin. La coi^pa- 
gnie de Jésus ayant été exilée de France, en 1762 , la 
bibliothèque et le collège furent confiés aiix Pères de 
l'Oratoire, l'année suivante , à la cliai^e par eux de. 
représenter à la ville tous les livres , ainsi que le. 
médailler et les machinet de l'observatoire , lorsqu'elle 
l'exigerait , et suivant l'état (^i ep sçcaiifîùt. En 1765 , 
le consulat , surchargé de déposes , \'qulao|: s'épargner. 
les frais d'un bibliothécaire et de l'entretien des, livr^s-^ 
xéumt à la bibliothèque du collège. sa. bibliothèque pu- 
Mique , phis connue sous le nom: dç bibl.iotbèqu;e des. 
avocats ,, parce qu'eltç se trouvait dans,rancien hôtel de 
Fléchies , à cdté du palais dje justice. Cette bibUothèqjie 



DiailizodbvGoOgle 



< 4'9 > 
wnit &é Soaiée &i ifSi , par Pierre Aultert, augmrinlÀï 
par Claude Brossette et par la générosité de i^uaieur» 
autres dloyens. Alors la bibliothèque du collège prit le 
titre de bibliothèque de la ville , et devint publique. 
Nous observerons cependant que les livres de drdlt qui 
en formaient la partie la plus considérable , furent 
transportés au petit collège de Notre Dame ^ afin d'en 
omserver plus facilement l'usage aux avocats. En (767 , 
€8 et 69 , les PP. de l'Oratoire firent vendre une partie 
des douUes produits par la réunion des deux biblio- 
thèques. Le produit de ces ventes, s'éleva à 1 ^000 fr- , qui' 
furent de suite employés en acqui^lion de Kvres. ToutefoÏJtf 
il parait. que cette vente se fit sans qu'on eût pris te 
consentement de la ville, qui en blâma' les PP. de l'Ora" 
toire*, dans un précis qu'elle publia en 1773 à l'occasion 
des nouvelles inscriptions' qu'elle avait Ëiit mettre en 
divers endroits du oJÏége , et que ces Pères tentèrent vai- 
nquent de faire supprimer. L'inscription placée au-'dessua 
de la porte de la bibliothèque , dans l'iaténeur du al- 
lège , était ainsi conçue :- 

BIBLIOTHECAM VTILITATI PVBUCiE 

DEDICAVIT SVAM 

CIVIT. LVGD. , 

Celle qui fut nûse sur les murs extérieurs et sur l'aro- 
de la voûte sous le balcon ^ portait : bibuothÈqub db 
LA. vitLE, et eUe subsiste encore. Toutes ces inscriptions. 
avaient été composées par l'académie de Lyon. A^nt. 
cette réunion des deux bibliothèques, celle du' coHége 
ne possédait pas plus de 40*000 vol. Elle ne s'accrut 
tlors-t si l'on peut s'en rapporter au mémoire composé 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



( 420 ) 

ttar les Pères de l'Oratoire , en 177?, que de 4000 
volume* au plus. Trois prêtres de l'Oratoire remplacè- 
rent successivement le P. Tolomas , qui mourut le 21 
septembre 1762: ce furent Pierre Marcou-Léty, Jacques 
Gandin et liaMre Roubles. Ce dernier était conservateur 
delà bibliothèque, lorsque la révolution éclata, mais ayant 
refusé de prêter serment à la constitution civile du clerg.'é , 
U fut 'expulsé de la bibliothèque , dont la garde fut confiée 
provisoirement i M. Tabard et à M. Raynal, dont nous 
parlercms plus bas. hes couvens ayant été sapprîmés r 
leurs bibliothèques , dont la plus belle et la plus nom- 
breuse était celle des Ai^ustins , furent transportées e' 
entassées dans le monastère des Dames de St. Pierre. U» 
peu plus tard , celle de l'académie, qui se composait en 
majeiuv partie de la magnifique collection de Hvres qae 
lui avait léguée M. Pierre Adamoli , tut dépo^ avec 
un peu plus de soin dans une pièce isolée du même- 
monastère. Pldt à Dieu qu'on y eât aussi déposé les 
livres les plus précieux de la bibliothèque dii<coltéget 
Pendant le siège glorieux et mémorable que sou- 
tinrent les Lyonmùs en 179? ,. on crut devoir placer 
des canons sur ta terrasse adjacente à la salle de la bi- 
bliothèque. A peine c^te batterie fut-elle aperçue de 
l'ennemi , que des lAuteurs de Montessuy et de la plaine 
des Brotteaux on foudroya-, à coups de bondes et de 
boulets , le bâtiment du collège. La voûte de la grande 
salle fut écrasée ; un grand nombre de livres resta 
long-temps enseveli sous.tes décombres. Aujourd'hui tous 
les vestiges de cet afireux bombardement n'ont pas en- 
tièrement disparu. Le balcon de la grande salle et les 
grilles de la chapelle qui est au-dessous, offi-ent les 
trace& du passage des boulets; on conserve même, conune 



DiailizodbvGoOgle 



( 4" ) 
un souvenir de cette funeste époque , l'ëdat d'ane 
bombe qui avait pénétré dans ud globe céleste (i)> 

Après lesi^ge, les scellés qui avaient été mis Sur la biblio- 
thèque , furent levi^ par des émissaire» qui se donnèrent 
coDune envoyas par le comité de salut public; ils venaient* 
disaient-ils * en extraire les manuscrits et les livres les 
plus pi'éàeux qu'ils devaient emporter à la bibliothèque 
nationale. Environ vingt caisses furent remplies ; mais, au 
lieu de prendre la route de Paris , la majeure partie de 
ces caisses furent embarquées sur le Rhdne ,*descendireDt 
le fleuve , et y suivant M. Delandine , elles allèrent pro- 
bablement enrichir à nos dépens une nation toujours 
ennemie , et dont la flotte assiégeait Toulon. Cette con- 
jecture n'est point dénuée de fondement : un fvt^esseur 
du collège royal de Lyon a vu , en 1819, dans la 
bibliothèque royale de Londres , plu^eurs ouvrages qui 
portaient encore le sceau de la bibliothèque de Lyon. 
Pans le petit non^re des livres qui arrivèrent à Paris » 
on distingue l'édition priaceps du Tite-Liye in-fbl. , 
publiée à Venise en ï57o,par Vindelin de ^ïre. Le pre- 
mier boulet de.canon lancé centre Ja ville de Lyon l'avait 
traversé par le milieu , et cette circonstance, sans. doute» 
comme le remarque M. Delandine, parut mériter qu'on en 



(1) On remarque encori troîa antres globet qaî contribuEiit A la 
dteoration àe la aa))e : les deux plos gritids sont l'onVn^e dei PP> 
Bonnenture et Gnfgoirc , religieux pdnitou du tier»^idre d« tùnt 
f rançoû , conuiu ions' le nom de Picpu* , qui les tcker^eat 
co 1701 dan» leur couient i la Giùllotiète , d'où ils ont i\é trans- 
portai i la bibliothèque Ters la fin du dernier siècle. Le nom d« 
ikniiU du P. Grégoire ^lait Henti Marchand. C'était as élère à* 
VMti Villeioot , ewi d« k GaUtotiir'e 1 habile utioaome et matb^ 



:,, Google 



portât les fragmens à la bibliothèque nati(Htale< Une autre 
caisse, ajoute M. Delandiae, déviée de sa route, s'arrêta , 
dit-on , à Sens ; elle renfermait des manuscrits dont l'es- 
tampille faisait reconnaître qu'ils venaient de Lyon ; mais 
le savant et zélé conservateur a fait de vaines retrhercbes 
pour l?s relroover. A peine ces enièvemens furent-ils 
efiêctués , que la bibliothèque fût livrée à des bataillons 
de volontaires que l'on y casema , et qui , de préférence 
à tout autre ccnnbustjble , employaient, pour faire cuire 
leurs alimens * les livres qu'ils prenaient au hasard. H y avait 
alors à Lyon un nouvel Omar: c'était le ju^e de paix du 
canton de St-NIzier, qui , sous prétexte d'anéantir les ou- 
vrages de dévotion , se feiaait apporter, chaque décade,plu- 
sîeurs 'charretées de livres pour alimenter ses poêles et ceux 
du comité de sa section. Les jacobins ne bornèrent point 
leur barbarie à des enlèvemens et à des incendies : le 
P. Roubiés , un des (Jus savans bibliothécaires qu'ait eu 
le collège, fut immolé à leur rage ; la tète du P. Janîn(i), 
son digne aras , qui avait 'été le conservateur de celle 
des Augustins , tomba-âussi sons la hache révolutionnaire. 
La (Jiute de Kobespierre vint enfin apporter un relâche 
à tant de calamités. On institua pour l'éducation de la 
jeuiKsse, des ëoples centfalet auxqu'elle? furent affectées 
toutes les anciennes bibliothèques qui appartenaient aux 
villes ou à la nation. Un membre de l'académie de Lyon , 
M. T-abard , qui ,, en 1 790 , avait, été chargé par le 
gouvetnement .d& la dicection de tous les d^ts scien- 
tifiques et des opérations bibliograt^ques relative» aux 
maisons religieuses suppnmées , ayant été nommé biblio- 



(i) On consene dans la biblîoUiiiiufl de la ville Ae Nlm«8 p kuieun' 
IcUrci Aa P, Janin adnuto ,A NU Jean^ianfoU Segnira. 



=dbïGoogIf 



< 42' ) 

ihécaîre de l'ik^le centrale , devint en .m^me temps te. 
conservateur de la bibliothèque de la ville de Lyon, 
^îdé de M. Raynal , v.n de nos bons bibliographes , it 
entreprit de restaurer la bibliothèque qui lui avait été 
confiée ; il y lit apporter tous les livres qui avaient été 
déposés au monastère des Dames de St. Pierre ; il en tira 
les meilleurs ouvrages pour remplacer ceux qui avaient 
été détruits ou enlevés ; il plaça dans la salle. Vilteroy 
tpn; les liyres qui appaitenaient*à l'académie , aSo de ne 
pas les confondre avec (^us de la ville , et il fit mettre 
le portrait (^ M. ÂdamoH au fo^d de cette salïe, qui. prit 
depuis le nom de ce généreux citoyen. M. Tabard s'oc- 
cupait actiyefnçnt d'un travail qui exigeait toute la per- 
sévérance dont il paraissait avoir été doué , lorsque le& 
écoles centrales furent supprimées et leurs bibliothèques 
fend^ijîsou concédées aux villes. Enmaçs i8o3, M, Tabard 
fut remplacé par M: Delandïne , que le conseil municipal de 
If ville de Lyon choisit d'une vois. unanime pour rem- 
plir deii fonqtloi)» qui sellaient devoir mieux lui con- 
'^nir qu'à sqq prédécesseur , dont le savoir et tes lalens 
ë|l^ent,plus propres à^riller dans un, coUége que dans una 
bibltoihèqqe.,M. Delandine , plein de cette urinnité qui est 
tfnite française , avait été pendarU pUisieurs années conset* 
valeur de la bU^liothàque de l'académie, et il avait publié 
divers cwvrages qpi attestaient un goilt déterminé pour les 
études, pjiûlotcigiques et historiques auxquelles il a coh-l 
sacré toute sa vie. £ln le nommant , le, conseil munîc^l, 
Lui: avait imposdf l'obligatù»! de dresser le calalogile de 
U; bibliot^quie. PtHir venir plus facilement À bout d'une 
t^leentxe^^ , i\ chen:ha d',ab9rd , aidé dejson Bis aine, 
^i^iettr^ i^R:. ordre {vovisoixe dans ta bihliothèqpe et à 
^qinjplétfir cbufuç, partie ayec les livres provenus de$ 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



( 424 ) 
communautés. Ceux de l'académie furent aussi dissémina 
et places sur diiférentes tablettes , suivant leur classe. 
La majeure partie des doubles fut transportée dans la 
salle du dépôt au-dessus de l'église du collège ; les 
manuscrits furent mis dans la salle où étaient les médailles. 
M. Ddandine, qui a été pendant 17 années bibliothécaire 
de la ville, a publié, dîuis cet intervalle de temps, sept 
Volumes de catalogue , dans lesquels îl a consigné le 
fruit de ses longues recKerches en biographie et en bi- 
bliographie. Les trois premiers contiennent les manus- 
crits ; le quatrième et le cinquième , les belles-lettres ; 
le sixième , le théâtre ; le septième , l'histoire , qui de- 
vait comprendre plusieurs tomes. Il mourut le cinq mai 
1820 , et fut remplacé par M. Romanet Delandine , son 
fils aîné , qui exerça pendant cinq années les fonctions 
de bibliothécaire , et qui , continuant les travaux com- 
mencés par son père , publia un huitième volume du 
catalogue , qui contient la suite de l'histoire , mas qui 
ne la termine point. Il était sur le point de publier tous 
les autres volumes qui auraient fait connaître les richesses 
de ta Inbliothèque en théologie , en jurisprudence , en 
sdences et arts , lorsque , forcé d'opter entre la place de 
bibliothécaire et celle de vice-président du tribunal dv3 
de Lyon, il donna la préférence à ces dernières fonctions. 
M. Poupar , inspecteur de l'université à Lyon , mais qut 
n'était point né dans nos murs,etquin'étaitconnu par au- 
cune production littéraire , lui succéda le 9 avril iSaS. 
A peine fut-il nomilfié , que l'académie de Lyon , qui récla- 
mait depuis plus de vingt ans sa hibKothèque , en obtint la 
restitution. Alors on pensa que le catalogue raisonné et 
annoté, commencé par M. Delandine, deviendrait extré- 
ntdispendieiixsotts le rapport des fhusd'ûnpresmon» 



=dbïGoogIe 



( 425 ) 

et qu'il faudrait encore plusieurs annfos pour le terminer , 
si on le continuait slir le même plan ; on cousidëra aussi 
que presque tous les livres appartenant k l'académie y 
ayant été compris , il ne pouvût plus offrir le réper- 
toire exact des ouvrages qui se trouvent dans la biblio- 
thèque publique. On résolut donc de faire un nouveau 
catalogue ; mais on arrêta que ce catalogue serait fait 
sur le plan de^celui que dressent les libraires pour leur 
usage particulier , qu'il ne présenterait en un mot que 
le répertoire par 'ordre alphabétique de tous les livres de 
la bibliothèque , précédés du nom de l'auteur de chaque 
ouvrage , lorsque cet auteur serait connu. On rom- 
mença par ta salle du dépôt placé- au-dessus de l'église 
du collège , et déjà 18,000 volumes avaient été inscrite 
sur. des cartes , lorsqu'une mort prématurée vint enlever 
à ses fondions M. Poupar , le l." mars 1827. Il eut 
pour successeur M. Antoine Pericaud aîné, membre des 
académies de Lyon et de Dijon , auteur de ■ plusieurs 
traductions , et qui avait composé , avec M. Breghot , 
son parent et le compagnon constant de ses études , une 
notice bibliographique sur les éditions et sur les traduc- 
tions de Cicéron , insérée dans le premier volume des 
œuvres de cet orateur , publiées par M. ï, V. Le Clerc 
M- Pericaud fait continuer sans relâche le travail com- 
mencé par son devancier. Déjà le dépouillement dii dépôt est 
achevé, on y a trouvé 34,ooo vol. , parmi lesquels il y en a 
de prédeux , mais dont le plus grand nombre se com- 
pose de doubles ; les livres de la galerie ont ausû élé 
inscrits , et il s'y est trouvé a3,ooo volumes , parmi les- 
quelson rencontre encore bien des doubles. Il ne reste plus 
à inventorier que les livres de la grande salle « qui rentèrme 
cnviroD 8,boo Tol._ia-foI. ; ceux de la salle Âdamoli , 



=dbïGooglc 



( 4*6 ) 
qui peut en conlenir plus de 5,ooo àt âSÊtrens lormate l 
les estampes et les manuscrits , ainsi qu'une masse de 
livres btoAéa et d'ouvrages périodiques renfermés dans 
trois petites pièces situées au-dessus du cabinet particulier 
du conservateur. Ces derniers ouvrages , quand ils auront 
été reliés , suffiront k peine pour remplir les lacunes 
opérées par la restitution de la bibliothèque de l'académie 
qui , en comprenant les livres que cette compagnie pos^ 
sédait déjà , se composera de dix à douze mille volumes. 
Il serait à soubaiter que cette bibliothèque fût réunie à 
celle de l'école de dessin qui l'avoisine, et dans laquelle 
il se trouve plusieurs ouvi'ages qui ont appartenu à 
M. Âdamoli ; ces deux bibliothèques réunies formeraient 
une succursale de la bibliothèque de la ville , et serait 
ouverte au public les jours où celle-ci est fermée. On 
pourrait aussi rendre publique, un jour par semaine , la 
bibliothèque du séminaire de St Irénée , qui ée compose 
principalement d'ouvrages de théologie , et qui compte 
déjà environ 12,000 volumes. Cette bibliothèque ^'st 
enridiie , il y a quelques années, de 1800 vol. quriui 
furent cédés par ta mairie de Lyon , laquelle se propose 
de lui en donner encore un pareil nombre pris sur les 
doubles de la bibliothèque de la ville. Quand une fois 
tous ces doubles auront été ou cédés ou vendus , quand 
le prix qu'on retirera de la vente aura été employé à 
acquérir des ouvrages modernes et à compléter quel- 
ques collections restées imparfaites , la bibliothèque de 
la ville sera véritablement , grâce à l'admi'nistralioa 
municipale qui la protège , et à la munificence royale 
qui l'enrichit sans cesse de ses dons, la seconde du 
royaume ; car il est douteux qu'elle le soit en ce mor- 
ment. ha révolution lui a ' enlevé hi plus grande partie 



=dbïGooglc 



( 4»? > 

de ses richesses. Toutefois il sy trotire des livres ^e 
possède la b|})liot!ièque du roi , mais qu'on chercherait 
yainement dans les autres bibliothèques de France. 

Nous publierons plus tard la liste des livres les plus 
raresiet les plus précieux que renferme notre bibliothèque; 
cette liste en ce moment ne pourrait être que très-im- 
parfaite ; dans ce qui reste à inventorier , il doit y avoir 
encore bien des trésors ; en attendant , nous ne craignons 
point d'assurer que les savans qui, jusqu'à ce jour, ont 
visité la bibliothèque de Lyon , n'en sont jamais sortis 
sans y'avoir vu des ouvrages qui ont piqué leur curiosité 
ou excité leur admiration. 

Nota. Noos croyonB jevoir ajouter ^ cette notice l'anrêt^ 
de M. le Maire de Ift ville de Lyon, du to novembre 1814» 
coutenant le rè^ment pour la bibUotltèqne. 

le La bibliotltëque de Lyon éïant une propri^t^ manioî- 
pale , et tout citoyen étant appelé ik en jouir , elle doit 
nécessairement être mise sons la sauvegarde du public » 
recommandée an zële et k la prc^té de cbacnn, 

M En conséquence} les dispositions snivantes ont été 
arrêtée» - 

7) Article pkehies. La b!blioth%qae ert onverte an pn- 
hlic , les mardi , mercredi , vendredi et samedi de chaqoe 
semaine , depuis dix benres du matin jasqn'à deux de re- 
levée ; ses séances ont lien chaque année, depuis le 11 
novembre jusqu'au mois d'août, an jour de distributioa 
des prix du collège royal. 

M Aut. II. Les lecteurs ne peuvent apporter de livres 
dms la bibliothèque , ni en sortir aucun. 

M Abt. III. Os doivent demander l'ouvrage qu'ils dési- 
rent ^ saqs le prendre j ni le remettre dans les tablettes. 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



Ils ne penvent lire haat , ni conTerser de mtaière & tron- 
Itler la lecture , ni le trarail de» autres. 

» Art. IV. II est dëfenda d*i^crire, de calquer, de des- 
siner sur les livres , de les surcharger lorsqu'ils sont ou- 
Terts f en mettaut plasieurs rolames les ans sur les autres. 

» Art. V. Pour obtenir des livres il faut être âgé de 
seise ans , i moins que celui qui sera plus jeane , ne soit 
accompagné d'une personne d'an fige mûr, qui le sur- 
veille ^ et réponde des dégradations. 

» Art. VI. Ou ne peat fumer dans les «ailes > ni 7 
amener an chien. Toute .personne qui en serait accompa- 
gnée sera invitée à sortir de suite, et tenue de pajrer la 
Talear de l'oavrage entier que le chien aura altéré. 

». Art. VII. Le garde de la bibliothèque ne donnera b la 
£>is que deux volumes au plus , et il n'en remettra jamaïf 
qu'an seul iQrsque l'ouvrage ne sera que de deur volumes; 
surtout s'ils sont in-8. ou in-i3. 

• AiiT. Vni. On ne tiendra pas le volume ïn-folio on 
' ia-4. sur le plat de la maiu « ou le dos de la reliure peut 
se rmnpre ; il sera posé sur la table, et parcoura, sou* 
tenu par elle, 

M Art. IX. Tout lecteur ne pourra former que trois ie- ' 
mandes dans nne séance, et pour la troisième, il ne sera 
•ervi qa'apT^s que tout antre l'aura été. U ne peut péné- 
trer dans les salles particaliëres , ni s'établir ailleurs que 
dans U grande salle , sans la permission ^éciale du con- 
Bervateur. 

n Art* X. Si l'ouvrage demandé ne se trouve pas dans 
la grande salle et celles qai y sont attenantes , dont le garde 
ne peut sortir, et qu'il faille l'aller chercher dans les g*- 
leries et autres dépôts éloignés , celui qui le demandera ^ 
inscrira le titre du livre snr le registre destin^ à cet effet , 
pour qu'on le lui donne dans la séance suivante. 



DiailizodbvGoOglc 



C 429 ) 

n Art. Xlt II sera fourni encre ^ plumes et papier k qnî- 
ttooque Toadra prendre des notes; mais on né donnera ik 
chacun qu'une deml-fenille. Celai qui aura besoin d'un 
canif le demandera au gardé , et le lui rapportera de auite. 

» Art. XII. Aucun livre de la bibliothèque ne peut ^tre 
prêté sans une autorisation de M. le Maire ; il n'y a même 
d'exception ii cet égard pour aucun fonctionnaire public. 

» Art. XIIL Lé feu sera allaïAé dans la salle d'hivet i 
depuis le 3t novembre de chaque année ^ iusqu'an t," 
mars sairant. Tout lecteur est tenu de qttîttér son Tolame ^ 
de lecture , lorqu'il s'approchera du poêle , pour que la 
reliure n'en soit point déformée. 

n ArT- XIV. Sous aucun prétexte , un inanuserit ne peut 
être pi^été ni déplacé. 

n Abt. XV.j^e garde ne peut donner un manuscrit. Une 
édition princepâ , un atlas , un ouvrage orné d'estampes 
ou df||brtes, sans la permîsBÎon du conservateur qui ju- 
gera, d*aprës les personnes qûî les demandent, s'il peut 
être confia. 

» Art. XVI. Les mannscrità né seront remis que le sa- 
medi de chaque semaine : on sera tenu d'en inscrire la 
demande sur le registre, an moînS deux jours d'avance , 
pour qne le garde puisse en faire la recherche , au moment 
où le senice des salles ne l'occupera pas. 

ji Art. XVII, Le conservateur Térifiera j sur le registre 
des demandes , ci le manuscrit peut é^re communiqué sans 
déplacement. L'ouvrage sera consulté sous ses yeux et dans 
la salle o& il traTaillera. On pourra j prendre des ootes , 
mus oou les copier en eBtier> » 



=dbïGooglc 



( 43o) 

BIOGRAPfflE LYONNAISE. 

( XXV.» ARTICLE ). 



Notice sve. M. Rieussec , lue dd sëapce publiqœ de b Société 
royale d'agncultore , histoUe naturelle et arts utiles de Ljoa , le 
3o août 1817 I par M. GnOGniBB , leer^laire. 

Messieurs , 

Pierre-FrançtMs Bneussec , œnseiller honoraire à la 
cour royale de Lyon , ancien membre du corps législatif 
et de la chambre des députas , dievaliei*. de la légion 
d'honneur , doyen depuis plusieurs années dfe la sodété 
d'agriculture , naquit à Lyon le a3 novembrëf'ïySS. 
Son père fut M. François Rieussec , négociant hono- 
rable , qui avait acquis la noblesse par un long exerdce 
de la magistrature municipale j sa mère fut Marie-Fran- 
çoise-Pauie Claret , fille d'un contrôleur d'artillerie , 
secrétaire du roi. Il fit, avec succès , ses premières études 
sous les )ésuites , au grand collège de Lyon ; il les ter- 
imna à l'université de Paris, entra enstiite à l'école de 
droit, et fut reçu avocat au parlement en 1765. La 
nature qui le destinait à la noble profession du barreau , 
lui avait donné une mémoire prodigieuse, une imagi- 
nation riche , beaucoup de force de logique , une 
élocution facile , un organe flexible et sonore , un exté- 
rieur agréable. Ses premiers pas dans la carrière furent 
marqués par de brillans succès. Il lutta dans un procès 
célèbre et sans beaucoup de désavantage contre M. Servan, 
un des avocats les plus ëloquens du dernier siède. Il 



:,, Google 



( 43i ) 
déploya plus de talens encore dans ta d^ifense de M. Ber- 
tholon , son rival en renommée , et qui , dit-on', n'était 
pas son ami. Il prononça en 1775 la harangue de la 
St. Thomas. On n'a pas oublie que j d'après un antique 
usage , l'installation d^ nouveaux ma^trais municipaux 
avàt lieu à Lyon le jour de la St Thomas , et que , 
dans cette solennité , un oftiteur , d^ign^ - parmi les 
talens les plys distingués duis les professions libérales , 
faisait , devant l'élite de la cké y uo discours sur un 
sujet de son choix. M. Rieuasec parla ' des vertus qui 
entretiennent l'ordre dans la société, et la paix dans les 
fanùlles. On peut juger de ce discours par lé passage 
suivant : 

. « Père tendre , montrez à votre £ls dans toutes les 
» parties de ce vaste univers , et dans leur naîeslueuse 
» harmonie , l'empreinte de la divinité ; ^ueles Upiifàits 
n de l'être suprême élèvent son âme fusqu'Jt liri , «t là 
» préparent aux leçons de son culte 4 qu'en apprenant 
» que tous les honunes sont l'ouvrage de ses mains , il 
M voie en eux d^s frères et des amis ; qu'il considère 
» dans la société la chaîne heureuse de secours et de s^ 
» vices dont, il éprouve dé^ l'iofluence ; dans sa nation j 
» la ^nde f»niUe Ji laquelle il appartient ; dans les 
» lois, la force active et vigilante qui fait son bonheur 
« et sa sûreté; dans le. monarque^ le pérç commun et 
» l'àmt du corps social. » 

Seuoe encore, il fut .appdè par le consulat à une 
chaire de droit , fomdée à l'I^àtel de viHe , «t il la -mn- 
f lit avec distinction iusqu'aa moment <A une nombreuse 
clieatelW te rappeJa dans son cabinet. Alors atême & eUt 
des mom«u à doiuier aux a&ires de la cité. On le vit 
fn.l77£ r«ieur de l'hoi^iice dp, ta durité -et conseiller 



=dbïGooglc 



( 43a > 
de TÏIte } il arriTait'^ la magistrature municipale , lors- 
que la révolution ëclata. L'administration paternelle des 
bo^iœs fut supprimée, et te sort des pauvres abandonné 
à t'assembla administrative du département. 

En lui remettant ce dépAt sacré , M. Rieusaec s'ex* 
primait ainsi au nom de ses collègues : 

« Nous vous en conjur<ftis , Messieurs , ^olégez , con- 
» servez , afiérmissez cet établissMuenl important pour 
» notre ville , qui le soutient et l'honore ; cet «^tablis- 
y semçnt' essentiel dans une grande manufacture , qui 
» a retenu dans la à\é des milliers de bras utiles ; qui , 
» en prévenant le désespoir , a détourné du crime , 3 
» conservé à la vie et à la vertu , au travail , une 
» multitude d'indigens ; cet établissement enfin qui con- 
» sole l'humanité, et qOe la politique admire. » 

M. Rieussec avait fait preuve de talens administratifs. 
On connfûssait son zèle édaîré pour l'agriculture ; il fut 
nommé m»nbre , et plus tard président du district de la 
campagne : c'était en 1790. Mais' la révolution ayant piis 
un caractère plus swnbre , il dut se retirer , il se ren^ 
jèrma dans sa propriété de Tassin pour se livrer tout 
entier à stm goût pour te premier des arts. Les affreux 
dominateurs de l'époque se rappelèrent sa sagesse et sa 
modération : il fut traduit devant un tribunal de sang , 
et ne fut acquitté ^ulà la simple majorité d'une voïx , et 
encore grâces aux démarches héroïques de sa femme et à 
la réclamation unanime des cultivateurs de son canton. 

Il avait contracté dans lies cadiots révolutionnaires une 
grave maladie ; il gisait dans soa lit â Tassin , lors- 
qu'on vint pour l'arrêter de nouveau. Un sursis est 
accordé aux larmes de Mad. Rieussec , à celles de ses 
^nfans , surtout aux appareoces d'une mort prochaine. 



DiailizodbvGoOglf 



< 433 > 

On revint quelques, jours après , mms le maUJe avaifc 
di^aru ; OH l'avait cache dans la chaumière d'un pauvre 
et respectable cultivateur , d'où ii ne sortit qa'après le 
9 thermidor. On le rappela, alors à la prësidence du, 
district de la çaïupagne , et il. n'accepta cet emploi qu'à 
la condition que les prisons révolutionnaires s'ouvriraient 
k ses administrés. B fit , dans, ce poste ,. tout le bien com- 
patible avec les circonstances., et surtout il.éyïta toutl» 
mal qui n'en était pas..gn£ rigoureuse cqnséiquence. Trop, 
îiouvent néanmoins la rectitude de son esprit, et la droi- 
ture desoB azur furent en opposition, avec des mesures. 
îfiexorables.. 

Dégoûté de la carrière administrative , il désira .rentrer 
dan» celle de la magistrature,-, il fut nommé .)uge au tri- 
bunal de département , et bientôt ses collègues lui de— 
férèreitt la prMdence. Les cours d'appel ayant été créées, 
plus tard 1 M. Rieussec- prit place , comme conseiller ,' K 
celle du Rhàne , et lorsque'Cette CQur fut consultée sur la 
Êirmation du code civil , il fut le rapporteur de la com^- 
mission. prise dans son sein poiu- préparer les df^libérations 
sur un si grave sujet. Elle adopta te travail de M», 
Itieussec : travail important , qui a été recueilli avec, 
ceux de même geive des. autres tribunaux supérieurs. 

Pendant le cours de ses fonctions judiciaires, il fut 
appelé deux fois au corps législatif, en 1804 et en 1810, 
Il occupa plusieurs fois le fauteuil de l'assemblée en 
qualité de vice-président , et il siégea pendant toute unç 
session au comité de législation « où ilse fit remarquer 
par ta soUdiié de son. érudition et la profondeur de son, 
jugement; 

Lorsqu'au retour du roi ,.la. tribune fut relevée da'n$ 
l<es deux chambrf^ législatives , M. Rieussec se fit en.-* 



i:,,G0ÔgIf 



( <34) . 
tendre plusieurs fois i celle des d^piit^s , tatttâf pour 
appuyer la proposition de M. Dumolard , à Tëgard de» 
ëti'angers membres de la chambré élective , tantôt pour 
rétamer la naturalisation en faveur de ceax qui , dans 
les départemens rëunîs , avaient rendu des services à 

La cbambrc élective ayant étë dissoute en i8i5 , 
M. Rieiissecqui était arrivé à une honorable vieillesse, 
déposa les fonctions publiques pour couler ses dernières 
années dans le sein d'une famille chérie, et au milieu 
des occupations champêtres qui dans tous les temps 
avaient charmé ses loisirs. Dans plusieurs circonstances 
solennelles , il paya au premier des arts le tribut de ses 
talens oratoires. En 1787, il prononça, en séance pu- 
blique de' la société, un discours fort remarquable sur 
les causes morales de la dégradation de l'agriculture en. 
France. Dans une autre séance teni)e à l'époque de la 
consulta cisalpine ,' il exposa l'étal de l'agriculture, de 
l'histoire naturelle et des arts à Lyon. Il tint Ta plume - 
dans les premières années de la restauration de 'la société, 
il l'avait tenue pareillement dans un conseil d'agricul- 
ture qui s'était formé sous les auspices de l'assemblée 
provinciale , et qui fut emporté par les premiers orages 
de la révolution, C'est lui qui , avec le respectable Gilîbert, 
servit- en quelque sorte de point de ralliement à ceux des 
membres de l'ancienne société qui , ayant échappé aux 
fureurs révolutionnaires, se réunirent en 1798, pour 
former la nouvelle société. H est temps de considérer 
M. Rieussec comnle agronome praticien. 

Dès l'année. 1773 , et à l'époque même où il fut admis' 
au bureau d'agriculture de ta généralité de Lyon , il se 
réunit aux La Tburretle , aux GiliBert , aux Bosc , aux. 



=dbïGooglc 



( 455 ) 

Bâst-Maupas , pour perfectionner l'ëconomie rurale de 
la province. On n'ignore pas que c'est aux efforts com- 
binas de ces habiles agronomes qu'ort dut les prairies 
artificielles , leur amendement par le plâtre ; la culture 
des plantes oléagineuses , notamment du colza ; l'emploi 
comme engrais , d'un grand nombre de substances j usques' 
alors mëcotmues ou négligées , et plus particulièrement 
l'usage de l'engrais puissant qu'on extrait des fosses 
d'aisance. On vil alors se propager dans le Lyonnais ce 
tubercule précieux dont le vénérable Pârmentier a fait 
connaître la richesse. Le domaine de ^as^tn où M. 
Rieussec passait tout le temps qu'il pouvait dérober à son 
cabinet et aux fonctions publiques , devint une école où 
les cultivateurs du voisinage allaient recevoir des leçons, 
et surtout puiser des exemples. Il est prouvé que c'est i 
Tassin et dans lé domaine de M. Rieussec que parurent 
pour la première foisdans tout le canton deVaugneray les 
prairicsartlfîcienes.D'autresaméliorations furent l'ouvrage 
de cet habile agronome. Il parvint , à l'aide de défrichë- 
mens partiels, à convertir de maigres pâturagesen prairies, 
en vignes, en terresarablesiilfitescàrper un roc sifcle', 
situé à l'ouest du ruisseau d'Alluyér ', éi Aë& débris dé ce 
Eoc, il forma des murs de clôturé et des miirs de soutè- 
nement » il combla des ravins prbfbiîds , il dirigea leis, 
eaux qui descendent de là montogne dans le rinsSeau quv 
en baigne la base ; et c'est ainsi qu'il a conquis une 
grande étendue de rocs décharnés pour les couvrir de 
vignes et d'ai-bres fruitiers j il a contenu dans son lit 
l'Alhiyer , dérobant ainsi à ses excursions des terrains 
que jusqoes alors on n'avait pas osé mettre en cultutfe ; 
il aétablides pépinières d'arbres fruitiers , acclimaté des' 
arbres exotiques , soit d'utilité , soit d'agrément.. 



:,, Google 



< 438 ) 

Psrvenu à un âge très-avance , M. Rieossec n'avait 
rien perdu de son activité , de son ardeur pour l'agri'- 
culture ; on le vit , dans ces derniers temps , se livrer 
avec zèle, à des expériences provoquées par la sodété « 
qur tes qualité comparatives dq chanvre bolonais et de 
celui du pays. 

M. Rieussec a terminé sa langue et honorable carrière 
le 20 juillet 1836, à l'âge de S8 ans, laissant la mé" 
moire d'uq savant jurisconsulte , d'un sage adminis^ 
trateur , d'un magistrat intègre , d'un agronome habile > 
d'un homme àS bien. 



MELANGES, 



«*• Nous regrettions , pag. 334 * de n'avoir pas soaa 
les yeux l'ouvrage de François de Billon , intitulé i 
Fort inexpagnaôlf de l'honneur Jéminin . où , d'aprèa • 
unejpidicatipn de Blgoley de Juvigny dans une note 
de son édition de L^ Croix du Maine, tofoe I , pag, 
148* nçus. comptions trouver quelques détails sur une 
Lyonnaise , nommée Claudine Perroane , célèbre sou» 
François L" et Henri, n par ses talens poétiques (t)>. 



(i) Le P. MéDeatricr , Eloge, fiiilorûiue de Ijfùn , pag. 35 , an 
li<n de Claude oa Clandioe Petroone , la somme Clauditie At 
Seriin , et la cite i la Ute dei tavanks Lyonnoiiei qui ont ^rît 
en TCTB on en proie. Il ne aéra pu hor* de propot 4^ placer ici la. 
tùte entière qu'il donne eo cet endroit i 

Claudine du Peron. Claudine Sere. Cljémence ie Bourgei. JeatwA 



DiailizodbvGoOgle 



Ub àe nos bibliophiles les plus distingués possédait dana 
sa bibliothèque cet ouvrage de l'édition de Paris , Jean 
d'Allier , iS55, in~4°> ^til a bien voulu nous le Mm- 
muniquer (i). Nous avons èlè désappointé dans notre es-' ' 
pérance en ce qui regarde Claudine Perronne : François 
deBîilon ne fait que la nommer; mais nous avons été dé— 
doflàmagé par les particularités qu'il rapporte sur plusieurs 
Rutres Lyonnaises, et nous croyons devoir en donner 
ici les extraits suivans , le livre dont il s'agit étant d'une 
extr^e rareté. 

Le premier passage que nous transcrirons, est relatif 
à Louise Labé qui y est peinte à peu près des roêm^ 
couleurs qu'elle l'a été depuis par Rubys et quelques, 
autres écrivains. Après avoir dit que les détracteurs 
des femmes se prévalent , pour accuser leurs mœurs » 



Gaillarde, Louue fAhM ( àc ). Marie de PLerreTÎTe. Plùliberte d« 
Fucrs. Pettonille ( jtc ) du Ouillet. Sibytle Sere. Françoise Pascal . 
' Nous BToai caagaeté desarticle* i tontes ces Iiyonnaises , à l'eicep- 
tion de la denûâre sur laquelle il nous manque encore quelques tensei-' 
piem«ns. 

(i) Depuis que cet article est rédige, nous STons trouva dans ledëpAt 
de la bibliothèque de Ljon trois exemplaires du Fort ùieitpugnabU de 
IVditioo de Paris, 1 555 , et M. l'abbé Gitillon de Mendëon, Vud de». 
coDiervateiura de bt bibliothèque Mauriac , nous a etitoyé ua extrait 
de l'édition de i564 , d'apris lequel il parait que cette édition est 
la même que la première , sauf un changement dans le titre. On 
voit que l*nsag« des frontispices renourcléa ne date pas d'hier. Cette- 
détendue édition nauTflls est intitulée i La défmse eJ foriertœ 
iririneibl« Je Chonneur et nrlu des dames , difisi en quatre bat- 
. fions , ttc. Par* François de Bilion , secrétaire. Paris , Nie. Cbes- 
ncau, i56^ , grand iD-4.'' avec de belles figures gravées en bois, 
A la ^ duvolume on lit : Achti/à d'imprimer A Paris te prtmiet' 
iour d'nvril i55S ; et à la main : CAez Jean d'/llUtr. Le pririlég» 
4a roi est dati de VtUwt-Cotterelt , le 9 noTembre i5i5S. 



i:,,G00gIf 



C 438 ) 
de la conduite de Clfopatre , François de Biltoo ajoute , 

Joï. 14 veno et i5 reclo : o Pour mieux amplifia l'his^ 
n toire antique de laquelle Cleopatia , ils s'efforcent 
*- » souventefois de l'accoupler à une mddeme , pai 
» l'exemple de quelque pauvre simplette , ou plus tost 
» de la belle Cordiere de Lyon.... ; sans qu'ils ayent 
» l'entendement de considérer que , s'il y a chose en sa 
» vie qui puisse eslre taxëe , les hommes premièrement 
» en sont cause , comme autheurs de toi» maux en 
» toutes créatures ; ni aussy sans pouvoir compenser en 
» elle les grâces et gentilles perfections qui y sont , à 
» tout le pis qu'on pourroit estimer de ses autres qua- 
j* litez : lesquelles pour resolution , si mauvaises sont , 
» des hommes sont procél^ , et les autres qui sont 
» louables , des deux tant seulement. El par cela , qui 
» désormais voudra blasmer femmes de sa rôbC} regarde 
" que de soy mesme il ne forge un blason , veu que les 
» clercs disent en cas de femmes : Hic et Jiœc homo. 
» Parquoy , comme lubrique ou autrement vitàeux que 
» puisse estre à présent le sexe masculin , icrfle Cordiere 
» se pourra bien dire homme : mesmement qu'elle sçait 
» dextrement Êiire tout hopneste exerdce viril et par 
» especial aux armes , voire et aux lettres , qm la 
» pourront relever de toute note que tels brocardeurs 
» ( d-devant assez promenés ) par malice envieuse se 
"» saucoient efforcer de luy donner: ainsi qu'ils font à 
» toutes sans exception , de mille autres sornettes si tfès. 
» après , que cela bien souvent les préserve , à fauté' 

» d'autres meilleurs propos , de s'endormir à la table » 

Passant en revue , /o/. 55 rectû; les femmes dOclM 
de son temps, notre auteur dit :« Suivant cepitipos,' 
» et en commençant à la noble ville de Lyon , qui jadis 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



( 439 ) 
' fût 1^6^ par l'un des antiques roys des Gaules ap- 
» pelë Lugdus , il -est notoire qu'elle se sent lîere 
» d'avoir produit dans son bourg où enclos une sîn- 
» guliere Marguerite de- BoOrg C') qui par' induction 
^ 'seule de ses rares perfections en tous arts libéraux 
» (.outre son el^nte et complète honnesteté ) tient 
i> cx)ntihuellement en son chasteau de Gaige , deux 
» petites fleurettes de preis (prix ), de son sang issues, 
» si divinement arrosées de toule liqueur désirable d'es- 
». prit , qu'3 snnhie que, pour quelque gaige d'hon- 
» neur :, ^e les veuille un jour présenter pour illu^rer 
» tout le Lyonnois , et ce ) tout ainsi qu'il luy souvient 
» avoir été de semblable honneur précédée de temps 
» par deut très vertueuses s<xurs , appelées Claudine et 
» Jane Sceves , les compositions desquelles ( si bien 
» étoient recueilliesT).,. oijibifn que par le loyer de 
» labenr studieux les feilHii(K< feussest aussi srdamment 
» induites àcek-^e^Iésbomnièsy sont poussés^ ntoins 
» n'auroient elles décoré tout leur pays , l'une pour la 



(l) Sur lea de Bourg , BDcieDoe famille Ijonniiie , qui figure dét 
te comme nceinent du t5.' iiètlé iaa» dos fastes consulaires , Vo)'. 
Fn-netti, ' I^cin: ^'^n. de niera: , I-, aSi. 11 j aviit A Lyon , en 
14^3 , im JjDuis de B-urg , libraire. On trouve , pag. 104-110 dn 
Secueîl des Œuvres ds f--u Bonayenture des Perîers, Lyon , Jean de 
'i'oiffoer , i54'j 1 in-S." , une traduation en prose de U satire 
d'Horace : Qui fit , Macenas.... , idtitn)^ : Oei mal eontinu j 
■dressée d' n'erre de Bourg , Lynrmois, l^urenl d* Bourg a écrit 
une CamplamU lur Us mitèrei advenues an la cUi de Lyon , en 
et* derniers trouhles , comprise en une Ode fiançoist , iD^rint^e à 
Paris , par Jean Hulpeau , l'an i56g , citée par La Croix du Mudc 
âan»' S»" B^Uathéqué' art. LattreKi' du Bnurg. Mârfaefite , 1 la- 
quelle GuillauiuB Rouille d^dia ses éditions ilaliennea des poésies 
dé P^arqne- et dO' DécaMterau d«'Bo<ic«ce, était, Mirant L» 
HouQoie , parente de ce j^aurent. 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



( 440 ) 
» science âe poSsie , et l'autre pour ses trris ( traits ) 
a de naïve (Jiaritë et assidue contemplation es choses 
» divines , qu'a fait et s'efforce faire celui qui , portant 
» le nom de Maurice (i) et pareil surnom qu'elles deux, 
» semble ' estre leur frère, et de qui au moins te» 
» œuvres ( bien commentes ) pourront un jour ' avoir 
» l'heur du, Pétrarque. Tesmoin ne sçay quelle espe- 
» rance que de nouveau Marot en a donnée par un sizain 
» de sa veine , qui le d^ore du blason du sourcil (2> 
» par lui fait de si vive façon que le roy François , ea 
» toute science ex.periiitenté , en priât merveille : à pro- 
u pos de quoy iceluy Marot dît ainsi h 

M Mais du sourcil la beauté bien chanta 

M A tellement cette coor contentée 

» Qu'il son aalbear notre Princesse donne , 

» Ponr cette fois , da laurier la couronne. 

» Et m'y coBsens qai poiatne le congnois ^ , 

» Fors' qu'on m'a dit que e'est un Ljconnois.. 

» En la mesme ville de Lyon, outre celle qui par 
» son honneste rentmi se fait cçHignoislre pour Claude 
» Perronne (4) , y a eu pour poetrices une qu'on nom- 
■ moit Jane Gaillarde et une autre dit^ Permette du 



(■.) Il s'agit du calibra M*ari<e Scre oa Scerej^ tpâ puu d« 
•on lempa po«r un dea plus grands poètes français. 

(^ La BlaKin du sourcil , par Maurice Sere , sa troara r aveo 
entres ouvrages du. intime genre et dont ^elcjoes-ons-sont aussi da- 
■a conqtositian ,. i la suite de plusieurs Mitions des œuTrcs de 
Marot. 

(3) Marot na larda pas à le connaître , et forma, même avec loî 
BBC liaison tris-étroite. 

(4) C'est U seule mention que faite Fimnçoii d* fiiUoB de ceHft 
IifonnaiM.. 



=dbï Google 



( «I ) 

» Ouillet , qui a nm en lumière ua livre intitillë les 
» Rymes amoureuses et autres Pw^ïes (t) : non tant » 
» ce semble , pour le fruit d'honneur que mérite tel la- 
» beur que pour faire entendre aux dures cervelles , le 
» sens de la femme n'estre aucunement précédé de celuy 
» de l'homme en dons spirituels , considerans bien les 
» susdites damoiselles que les âmes ne sont piasies ni 
» femelles : aios que quelquefois se trouve des femmes 
» qui , par un sèle assidu qu'elles employent aux choses 
» d'esprit , sî fort se transforment en icelu! que par l'ap- 
» parence visible de la diminution de leurs personnes , 
» elles sont jugées si fort spirituelles que les maris y 
» perdent souvent l'attente de la cur^ , ainsi qu'en la 
» personne très gente de la damoiselle Anne Tulonne 
» maconnoise (2) qui se deust plus tosl appeler TuUiane , 
a pour la perfection de ses missives plus que cicéro- 
» nianes , faites par grâce spéciale de naturelle vivacité y 
» non par art , outre les dons infinis di Dieu , quï sous 
a sa douce humilité merveilleusement s'agrandissent. » 

C'est sans doute encore de Marguerite de Bourg dont 
il est question au commencement du passage qui précède , 
que veut parler François de Billon,yo/rô iSg i>erso ^ 
lorsqu'il s'éa'ie : « O merveilleuse beauté féminine qui 
» donnes si grande réputation à toute la terre, que 
» moy-mesme en m'esbahissant de la naïve beauté d'une, 



(t) Cène fut pw PcrneUe du Gnillet gni mit eu lumière tea 
Bimts I elles ne furcut publiées qu'après sa mort , par Antoine da 
Moulin , mtcoDuaU. 

(•) ■ Anne Tulonne , damoûelle maconnoise , on de Maçon , 
» pris Ljon , fort bien Tende i la poèlio frungaÏMi > La Croix dv, 
Maine, BibUoth. art. ^Inne Tulûmtà, 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



< 443 ) 
« faut que yt lâche ces quatre lignes en la reconunan— 
» dation immortelle de son taint , 

» Fleurer ua coup une si belle rose 

M Qae celle là qai Qorîst en Ljon 

t) Vaodroît trop mieui qa'en on Iwin fait d'eau rose 

N liod s'^gajer , de ¥ois sa million. » 

Enfin ,Jol. 141 retlo , il raconte l'histoire d'Abigail , 
femme de David , et continue ainsi ; » Icelle Abigail fut 
» complètement belle , tant pour la prudence de son es- 
» prit , fàccmdité de parole « que par la venuslë .de sa 
u personne , qu'on.n'eust a^eu de .ce temps qoasï nûeux 
D représenter en France ( pour 611e de ville et à quelque 
» riche casanier coi^oinle ) que par la beauté de diacun 
» très requise d'une Lyonnoise appelée Iulia Blanche-; 
9 par quelque jalousie ( ce semble ) maintenant trans- 
u portée de Lyon en Carcasscmne au re^et de ses pa- 
» rents et de l«méme cité qui (^ entre autres h^es 
» femmes ) se complaist cependant d'en avoir encore une 
u pour ^singulière fleur ^ laquelle porte le nom ( comme 
» )e pensft ) d'une Marguerite honorable , et laquelle 
» eust bien pu servir de pareille compagnie de beauté à 
» la susdite antique Abigail. » ' 



BOTE POUB SERTIR A UNE NOTICE HI8TOHIQDE S0R LK 
SËHINAIBE CE ST-tHËNéB. 

Le grand séminaire de St-Irénée de Lyon a été rendu 
depuis quelques années à la coognégation de St-Sulpice, 
qui l'avait fondé en 1677. 

L'incertitude où l'on est encore que cette commu- 



=dbïGooglc 



nautë puisse se maintenir long-temps dans le local 
qu'elle occupe , déjà envain et dominé par toutes les 
constructions qui s'élèvent dans ce quartier neuf, la 
■ petitesse de la chapelle trop enterrée , et qui n'entre 
pas dans les plans du grand bâtiment non adievé , toutes 
ces causes d'instabilité peuvent donner un certain prix 
à quelques recherches historiques sur l'origine de cet 
établissement. 

Ce fut en i659, sous l'épiso^t de Camille de Neu- 
ville de Villeroi, que commença à Lyon l'établissement 
de MM. de St-Sulpice. 

MM. Hurtevent, Guisain et de St-Laucenl arrivèrent 
de Paris le 6 décembre de la même année , envoyés ' 
par M. le Ragois de BretonviUiers ^ supérieur-général 
du séminaire de St-Sulpice. 

Ces trois prêtres furent d'abord logés sur la paroisse 
de St-Michel, réunie depub à. celle d'Ainay: ils y sé- 
journèrent deux ans ; ils se portèrent ensuite sur la 
paroisse &-Faul , au haut de la montée du Garrillan , 
dans la maison qui fait l'angle méridional de ladite 
montée et de la montée St-Barthélony, où ils séjournè- 
rent huit ans. 

De-là , le a juillet 1669 , ils vinrent dans le quar- 
tïer St-Clair, où ils louèrent une maison qu'on ap- 
pelait Madagascar ( c'est à peu près sur l'emplacement 
de la grande maison Tholozan ) } ce fut M. Gaillal , 
bourgeois de Lyon , qui fut chargé de cette location 
et de la distribution de ce local provisoire. 

Ces trois prêtres , qui n'avaient cessé depub leur ar- 
rivée à Lyon de prêcher dans 1^ diverses parobses où 
ils s'étaient trouvés et où. iis avaient été très-goûtés du 
public, captèrent biottùt toQte la jtienv^lUoce d« L'ar- 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



t 444 > 
chevéïiue , qui , à la mort du P. Ruel, oratorlén , sil" 
p^rîeur du séminaire dlocësaîn , oonfïa de suite les sé-^ 
minarîstes k la direction de MM. de St-Sulpice. 

Le contrat d'établissement , et le consentement du 
sieur g^n^ral de St-Sulpice , est daté du 21 mars 
1664 , et la première pierre du bâtiment du séminaire 
qui existe aujourd'hui , et qui fut appelé séminaire de 
St-Irénée, fut posée par l'archevêque le 23 janvier 1677. 

L'emplacement sur lequel il fut bâti appartenait à 
M. Guillaume Deschamps: il fut vendu par décret, le 
31 juin 1670, à M. l'abbé Hurtevenl, pour la somme 
de 4^)^<^ '>v- i "n^i' 1^ somme totale pour la franche 
acquisition de ce local s'étant élevée à 58,259 liv. j 
l'archevêque paya de ses deniers la somme de 36,ooo Ut- , 
et les 22,259 ^iv. restatis , furent donnés par MM. de 
St-Sulpice de Paris. 

La première dotation du séminaire fut la prise en 
possession du prieuré de Firmini, le 37 avril 1670, 
et celle du prieuré de Chandieu , le 10 octobre 1675. 

En 1711 , le séminaire fit l'acquisition du domaine 
de Vassieu , du sieur Lombard , pour le prix de 
18,000 : ce domaine avait 1,200 bicherées, en terre, 
vignes et bois. 

Parmi les bienfaiteurs du séminaire, on voit en pre- 
mière ligne l'assemblée du clergé du diocèse , qu! , le 
23 juin 1675, l'exempta de toute charge ecclésiastique. 

M. l'abbé de St-Just , et M. Chalon , chamarîer de 
St-Paul , lui donnèrent leurs bibliothèques. 

En 1669 , un M. Guillauume Gourbon légua 4^40 liv. 

M- Hui'tevent donna 600 Ht. de rente. ' 

M. de Noyellg , lieutenant de l'oflRdalité , enterré 
au séminaire, donna 800 liv- et sa bibliothèque. 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



parmi les fondations faites au séminaire , on en re'-^ 
toiarque une de 3oo llv. annuelle , hypothéquée sur ta 
maison dite de la Caille d'or , rue Thomassin , appar- 
tenant à M. G., apothicaire, qui, en 1733, -voulut 
rembourser en billets de liaw cette pension «- inai& 
qui fut condamne aux dépens j ladite rente étant irm-'' 
chetable. 

Les frais des bâtimehs, sans compter la serrurerie, 
menuiserie et vitrerie, s'élevèrent à 94,618. 

lia communauté des philosophes ne fut établie qu'eii 
1721. 

Il y avait deux prix pour la pension des étudiahs : 
38 et 25 liv. par mois. Cette difierence- ne portait que 
sur la ration de vin donnée aux repas à chaque élève: 
Parmi les noms de MM. les sulpiciens attachés atl 
grand séminaire' de Lyf»i avant 17^, on peut di»** 
tinguer comme étant Lyonnais , ceux de 
MM. Philippe Bourlier, directeur en 1680. 
Bruyas, id. en iSgS. 

Renaud , td. en 1723. 

Bavachol , procureur, en 1728^ 
Parent , économe , en 1734. 

Desfrançois , professeur , en I734> 
Timoléon delà Forêt, prof., en 
Audras , professeur , en 

M. Ëurtevent , premier supérieur , fut enterré dan» 
le choeur de la chapelle, le 3o décembre i6^l , ainsi 
que M. Guîzain, le 2^ septembre 1683. 



Le P. de Colonia, Hîst. lUt. de Lyon ^ tom. H, 
page 620, sraobte reprocher à Etienne Dolet les longuet 
Tome Vl 39 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



l 446 ) 
éigressîoas qui se trouvent dans ses Gimmenlaires de la 
langue latine, imprimes en i536 par Sébastien Gtypbe, 
en deux grands volumes in-fol. , et qu'on peut regarder 
comme un des cheft-d' œuvre de la typographie lyon- 
naise, îe serais dispose à faire à Dold un reproche tout 
contraire, et je désirems, ett mon particulier, qu'il eât 
multiplié encore davantage les traits historiques qu'il â 
sem^s pap-cî par-là dans son bel ouvrage et dont le 
nombre n'est pas très-considérable. Le F. de Colonia en 
a Ëtit lui-même un peu plus haut , même tome , pag. 6o3 , 
une ^numération assez complète , qui se borne à quelque» 
mots dits en passant sur Maunce Sève ; sur Guillaume du 
Choul j sur François 1". auquel le livre est dédié ; sur la 
reine Marguerite de Valois, protectrice de l'auteur; sur 
Clément Marot* son ami particulier; sur les persécutions 
qu'il avait essuyées ; sur ses maiheun ; sur l'usage qu'il 
avait de se baigner au confluent dé nos deux rivières ; sur 
ses premières éludes à Venise, sous Baptiste Egnatius qui 
lui avait inspiré sa passion pour Cieéron j sur son goût 
pour la musique , et le plaisir qu'il prenait à jouer des in- 
strumens. Certes ces digressions la plupart très-courtes, 
qu^ques-unes de deux lignes tout au plus , ne sont pas 
très-choquantes dans un ouvrage qui se compose de deux 
énormes rh-folio , à deux colonnes , d'une impression 
assez menue; Il est vrai qiie le P. de Colonia ajoute qu'on 
y trouve cent autres choses pareilles aussi inuliles ; 
mais je crois qu'il eût été dans un grand embarras, 
SI on l'avait ùbligé de les spécifier d'une manière plus 
prédse. ' ■ 

U est un de ces prétendus hors-d'œuvre que j'ai été 
bien aise de retrouver , et sur la vole Su^uel le ■ P.- Me 
Colonia m'avait mis- •' .c'est celui, qui ctmcerne la famdase 



=*bïGooglc 



< 447 > 
requête pr^sentce pcr la faculté de Sorbonne au sujet des 
livres héroïques , et dans laquelle les rédacteurs allaient 
jusqu'à dire que pour sauver la religion catholique, il 
était d'une nécessité indispensable d'abolir, par ui\'édit 
sévère , l'art de l'imprimerie. Le P. de Colonia dit 
que Dolet s'exprime sur ce point avec insoience. Je ne 
crois pas que personne aujourd'hui partage cet avi$ , et je 
vais en faire juge le lecteur, en essayant de traduire le 
mieux qu'il me sera possible , le passage en question dont 
je donnerai, d'ailleurs, le texte en note (i). Ce passage 



(i) a ... Ego.ver6 UmeUi nihil minus libeuter facio , qnam Um 
longe i re digredioi , nonmillorum tamea sccIub et indignam fla- 
gitium sileatîo transira no'u poïsum , qui pestcm liCteria et littera- 
torunl dignitati machinsntea , tjpc^aphicaii) art«m nûsti'o Iioc 
tempore tollendjiu ceosuerunt : ceasueruot autem? imù ut tollerelur, 
régi Gallo Frajicisgo Vae;csio litteranim litlerctorumque unïco prtt- 
aidio et fautori atqns amplificatan ■mantigiimo eutorei fuenint , |iac 
ana lui ratione , quod LnUteroiii erroria dlTulgaadi occasionem lit- 
terte arsque tjpogtaphica velut Buliminiiitret. Hidicufam gtultorum 
nationem ! Qunsi tetb anpa per se mala et e&itiosa sint ; et quod ai- 
mis Fulnoa monqoe iitferatnr , ideà eiina aint tolleada : qoibus et rim 
aie et à pallia piopuliaat boni ; iaiqnè taaium et flagitioBé, flagi- 
lioai iniqiiique uiunlur : iti si ridîenlè curiogi et srdilÎQsi nRgeio i|ui 
typograpliica arte errorem, ineptiasque suas lalius dUsemiocut, qui* 
ob curipsorum culpam , diriiiani illam ertem t medio toltendam arbi~ 
lietur , pei se nibil qiiniiq quain parDicioauiD , et mpiialium glorin 
nominique propagando plus rcUquis rébus necesbariam ? Tara oefa- 
rium et flagitioaiun Sorhonicorura sophigtamm Rombibonumqae con- 
ailium fractum est sapientia atque prudentia G. Budxi, nostm iet«tii 
Imniuis, et Joan. Bellici , epiacopi Pariiiausis, «ifi-omni dignitati, at- 
que lirtute principis : quprutii altecius nuQquam satia lau4Bta doc- 
trina Utteraa in Gallia sévit; alteriu» autoritça et gratia yera »ir- 
' tutis celehritatc comparata , lîtUris iitte;:qru nique amaotibus adeat: 
nequa doctia \'ua ullam , qi^antum potest ^ adrerri palitur. A quo 
enim litteras amari et coii , aut Ihtcratonim dignitatem ampliGcari , 
aalutem lustentaci , niai à litteratis et doctis' vidcas ? £rit , erit ali- 



D,a,l,zt!dbvG00glc -^ 



( 448 ) 
&it partie d'un appendice k l'article Rempublicam sal~ 
vare^ tom. 1.", col. 266 et 267. 

a Quoique , en général , je n'aime guère à m' écarter de 
» mon sujet , je ne puis me résoudre à passer sous silence 
» l'indigne et criminel dessein de ces hommes qui , mé- 
» ditant la ruine des lettres et de tous ceux qui s'honorent 
a de les cultiver, ont osé de nos jours concevoir l'idée de 
» supprimer l'art de la typographie: oui, sousl'unique ' 
» prétexte que l'imprimerie servait à propager les erreurs 
» de Luther , ils ont tenté de persuader au roi de France , 
» à François de Valois , le puissant soutien , le zélé pro- 
» tecteur des lettres , qu'une mesure si honteuse impor- 
» tait au repos de l'état , au bien de la religion. O race 
» folle et ridicule ! faut-il donc briser et détruire toutes 
u les armes comme mauvaises et pernicieuses en elles- 
» mêmes , parce qu'elles peuvent blesser et donner la 
» mort, et parce que quelques méchans en abusent? ne 
» servent-elles pas aux bons pour se mettre , eux et la 
u patrie , à l'abri de l'injustice , et pour repousser la vio- 
» lence 7 Des amateurs de nouveautés , des artisans de 
M desordre répandent, à l'aide de l'imprimerie, le venin 
» de leurs doctrines ineptes et extravagantes : est-ce un 
n motif suffisant pour nous ravir un art divin dont l'u- 
» sage, innocent par lui-même, nous offre la voie la plus 
» sûre pour transmettre nos noms et notre gloire à la 
» dernière postérité? Cet impie, cet exécrable projet des 

quaodà Umpiif , cnm , qui ttnXx mentis sont, posthabita omni Tolup- 
l«Xe atqae mollitie , spretoque inaDium honorum splendore , toti e« 
■dtuendai orDaadasqiie litteraa confareDt , solai Domiiiil glorinque' 
propagatrices. Nos ad ntn ledinuc, ne di^reMÎuiuiuUa pins Mtû te 
dclinerc v' ' 



DiailizodbvGoOgle 



( M9 ) 
» sophistes de la Sorbonne et de leurs suppôts (i) a été 
» rompu par la sagesse et par,]a prudence de deux hommes 
» à jamais recommandablei* , de ce Guillaume Budë, la 
» lumière de notre siècle , qui a ranime parmi nous le 
» goût de l'ëtude et du vraï savoir ; et de ce Jean du 
» Bellay , ardievéque de Paris , personnage que sa di- 
D gnité et ses vertus élèvent au' plus haut rang, et qui 
»n'u6e'de l'autorïtë dont il est revétn et de la faveur qu'il 
» s'est acquise , que pour protéger les littérateurs et' les 
» savans, que pour les défendre contre d'ignobles et in- 
u justes agressions. C'est à de tels hommes qu'il appartient 
» d'embrasser la cause de la tlttërature aimée et cultivée 
» par eux avec tantd'édat- Uii temps, un temps viendra 
» oiî tous œux qui possèdent une satne raison , une âme 
» droite , mépriseront la mollesse et la volupté , dédai- 
» gneronl le vain éclat des honneurs et se dévoueront toat 
» entiers à la défense , à la culture des lettres , seules ca- 
» pables de procurer L'immottatité. Mais revenons à ce qui 
9 fait l'objet de notre travail , et craignons qu'on ne nouiï 
» blâme de nous en être détourné si long-temps. » 



M. L. F. Lestrade publia, en iSaS , le proqtectus^ 
d'une Histoire politique et militaire du siège de Lyon: 
cet ouvrage devait avoir 4 vol. in-8.' , et le dernier 
aurait contenu, la biographie de tous., les Lyonnais qui 
avaient rempli un emploi civil ou militaire . pendant 
l'année 1793, L'auteur engagea , dans ce prospiectus » 
tous ceux qui auraient quelques documens sur cette mé- 
morable époque à les lui adresser. Nous ignorons les- 

(1) Le teste dit 1 £f J< t^irt eoiapagmoiu d» houUilk^. 



=dbïGooglc 



( 45o ) 

motifs qui ont pu engager M- Lestrade à renoncer à ce 
projet ; peul-ètre a-t-îl pensé avec raison <]ue les trois vo- 
himesde Mémoires^ publies par notre célèbre rompatrio^^ 
M- l'abbé Gmllon de Montléon , étaient suftsans pour 
donner une juste idée du siège de Lyon , ainsi que des 
évënemens qui l'ont précédé et qui l'ont suivi. Pour 
répondre â l'appel de M. Lestrade , plusieurs Lyonnais. 
lai envoyèrent des notices sur les défenseurs de Lyon 
^ un grand nombre de pièces qui pouvaient le plus 
souvent intéresser les descendans des illustres victimes 
immolées pendant le règne de la terreur. Les deux 
pièces suivantes avaient été adressées à M. Lestrade : 
la première est une tetU'e écrite au monstre qui pré- 
ndait la commission'de jusUœ poputaine ; la deuxième est 
)e jugeQient rendu par ce tribunal sanguinaire. Ces pièces 
Appartiennent à l'histoire. La seconde fait connaître I<l 
formule des nombreux arrêts de mort qui furent pro- 
noncés à, cette horrible époque contre nos concitoyens 
l«s plus distingués. 

L 

AU CITOTBn DOBFXUILLE , PRÉSIDEItT DE LA JUSTICE POPU[.AIfiE, A 
TIl-LE-AFFKAMCBIE j RUE CBALIEB , V.* 73 (l)> 

Du t3 Dorembra I7g3.( Tienx style ). 

]'étais hier à votre audience : vous jugeâtes à mort 
Pericaud , Valleton , Buisson et autres ; il s'échappa un 
des prévenus ; il semblait que vos collègues et vous , 
vous èolâiet jeter la faute sur lès citoyens qui étaient 
présens. Cependant' c'est celle des gardes qui les con- 



(i) DorfeuiUe aTsit ëtë comédien : arrêté après le 9 thennidor , 
fat égoifé daBf lei'pti(oiu'par-Iep«Dple. 



D,=,i,z<,d.vGooglc 



{ 45' > 

cluisaient ; car quand l'on conduit des çi-imineU , 6a 
devrait les tenir par leur habit et ne pas les mener eq 
peloton comme l'on lait. Je vous invite à bien discerner 
les coupables ; car vous devez voir que les peuples eo 
général ont été trompés par une poigne de scéléiats. 
Il faut un grand discernement entre le coupable et 
l'innocent ou l'égaré. Je suis le républicain 

Joseph CHftHLET. 

p. s. RépablicaÏD , je te dirai et tu dois savoir que Biroteaa 
et Bémani , ces deux monstres , et Précy e* son neve» 
ont induit le peuple en erreur. Tu sais -que 1^ Lyonnais 
ont plus de bonté que de malice. Discerne , ainà que 
tes collègues , celui qui est égaré d'avec celui qui est 
coupable ; car toi et tes collègues faites périr beaucoup 
d'innocens , ainsi que la cMiunission mtlitaipe. La con-- 
vention se serait attiri^ les Lyonnais à elle', si elle eût 
donné une amnistie après avoir fait périr quelques-uns 
de ces scélérats qui nous ont trcoDpés , au lieu q^e l'en 
jette beaucoup de familles dans l'affliction , et qu'il est 
dangereux que les enfans s'ea rappelleiM:. Crois-mt» * 
républicain , ne sois pas si rude. Je sais que tu dois, 
appliquer la loi ; mais discerne un peu mieux l'inno- 
cent et l'égaré d'avec le coupable } }e te parle en r^ 
publîcain et suis Joseph Chaulst. 

J'ai décacheté me lettre pour te le dire. 

n. -, 

Aujourd'hui vingt-deuxîftne du mois de brumaire de- 
l'an II de la république une et indivisible ,' 

La commission de justice populaire « séant à Tille- 
affranchie , présens les dloyens Dorfeuille , présidait.^ 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



> officien munictpamc , 



( 45* ) 
Cousin (i), Hoùitloo (2),pauiaate (3) et Baigne C4>, 
juges , assistés de Gatier , greffier en cher, dans le pré- 
toire du tribunal de district de Ville-affiranchie , tiea 
ordinaire de ses sëances publiques , 

Ont été conduits par la force armée les nommés: 

Louis Buisson , 

Matthieu Valleton , 

Jean-Baptiste David , 

Claude Pericaud , 

PauI-NoëJ Allegi-et, 

Augustin Figuet , 

Et Claude Angelot , président du disticict. 

Lesquels , après avoir subi un interrogatoire sur les 
crimes dont ils étaient accusés , ont fourni leurs moyens 
de justiiicattnn et de défense. 

Claude-Joseph Merle , accusateur public près la com- 
mission de justice populaire f^) , expose que s'il y a un 
reproche à faire aux officiers municipaux provisoires y 
d'avoir remplacé une municipalité légalement établie , 



(0 Administrateur du dégaitevait de l'Ardiche, appelé par le 
repHEeDtant Chàte«uD«uf.^ 

(a)lnBtitiiteiiiBa collège di Clermont-Ferrand , ameiié parContlion. 

(3) SecT^Uite àpa repr^tenUna Coathpn «t Maignct. IL fut le ri<hc- 
ttvl iu:/aiimal de VilU^granchie àa i," .frimaire an i3 dit ose aD II, 

(4i M. l*BbM Guillou , Mémoires pour urvir à ^histoire de la ville 
de Lyon pendant la révolulion , ton. II , pag. 35o , dit que , • pour 
r«trocité , Baigne allail de paii* arcc Dotfenitle et Merle. > 
Aucun des membres de la compiuipn de justice populoin. n'était de 
Ljofl. 

(S) Accusateur public à Bourg , départenent de l'Ain , crëatute du 
ttprdicntBiit G^tliiet. . . 



=dbï Google 



< 453 ) 

on dcàt leur imputer à crime , ainsi qu'à tous autres 
officiers dvils , d'avoir abuse de leurs places , en laissant 
allumer dans les murs de Lyon le feu de ta contre- 
rëvolution , en tolérant l'entrëe de gens suspects ; en 
se coalisant avec les autres administrations gangrenées ; 
en prenant des délibérations dangereuses à la liberté ; 
en ne s'opposant aucunement ^ux manœuvres crimi- 
nelles des conspirateurs. C'est des abus d'autorité que 
naît la rp^ponsabilîté , et le fardeau en est d'autant plus 
pesant que les abus sont extrêmes. 

Il résulte des pièces remises au greRé et notamment 
des interrogatoires subis le 22 brumaire par Louis 
Buisson, Matbieu Valleton, Jean-Baptiste David, Claude 
Perïcaud , Paul-Noël Âllegret et Augustin Figuet , qu'ils 
ont été membres de la municipalité provisoire , qu'ils ont 
assisté et participé aux délibérations qui ont été prises. 

Il résulte a^ssi de l'interrogatoire subi par Claude 
Angelot qu'il a été président de l'administration de 
district , qu'il a participé également k ses délibérations. 

Qu'ils ont tous donné leurs aveux qu'ils n'avaient .y, 
paâ donné leur démission , ni adressé au comité de salut " 
public leur rétractation ; qu'ils n'ont jamais pris aucune 
mesure pour s'opposer au congrès départemental ; leur 
demeure à Lyon pendant tout le temps du siège et la 
conservation de leurs places , sont des preuves qu'ils 
ont pris pai;t à la rébellion , vu qu'ils n'ont rien fat$ .~. 
pour l'empêcher ; en conséquence a conclu à ce que la -r 
commission de justice populaire déclarât et reconnût , 
i.° que tesdits Buisson, Valleton, David, Pericaud , 
Allegret et Figuet ont été membres de la municipalité 
provisoire, qu'ils ont asûsté et participé à ses délibé- 
rations libertiddes: 



D,a,l,zt!dbvG00glc _ 



( <54 ) 
2.° Qu'ils Dont pas adressé leur rétractation et àé~ 
mission au comité de salut public ; 

3." Qu'ils sont restés à Lyon peodiiDt tout le temps 
du siège; 

i." Qu'il est constant que Claude Angelot a été pré- 
sident du district ; qu'il a pris part à ses délibérations; 
qu'il est resté dans cette ville durant tout le siège ; . 

5.' Qu'il n'a pas donné sa rétractation ou démission 
au comité de salut public. 

La commission de fustioe popolaire ayant entendu l'ac- 
cusateur public dans ses concluions, déclare et reconnaît 
pour faits constans: i.* que lesdits Boisson, Valleton, 
David , Pericaud , Allegret ont été membres de la muni- 
cipalité provisoire , qu'ils ont asùsté à ses délibérations ; 

2.* Qu'ils n'ont pas donné leur dénûssion ou rétrac- 
tation à la convention ; 

3." Qu'ils sont constamment restés h Lyon ; 

4-" Que ledit Angelot a été président du district ; 
qu'il a pris part aux délibérations i qu'il a resté dans 
la ville durant le siège ; 

5." Qu'il n'a pas adressé sa rétractation ou démission 
au comité de salut public. 

D'après cette déclaration faite publiquement et à haute 
voix, 

L'accusateur public a requis ensuite , pour la peine 
à infliger pour de semblables délits , l'application de la 
loi du 5 juillet 1793 , qui porte-: 

« Sont réputés chefs d'émeutes et révoltes , dont il 
» est parlé dans la loi dudit jour xg mars, les.membres 
» des comités de régie et administrations formés , soit 
» .pour leur direction , soit pour le vêtement , l'arme— 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



( 455 ) 
M ment, l'équipement et les subsistances des révolte^; 
» ceux qui signent les passeports , ceux qui enrôlent 
u seront pareîtlement réputés chefs desdites émeutes et 
» révoltes , les prêtres , les ci-derant nobles , les cî- 
» devant seigneurs j les émigrés , les administrateurs , 
» les officiers municipaux , les juges , les hommes de 
» IcM qui auront. pris part dans lesdites émeutes et ré- 
» voltes î en conséquence ils seront , comme les chefs 
» eux-mêmes , punis de mort. » 

2.* L'article 2 delà loi du 13 juillet 1790^ qui dit: 

V Sont destitués de leurs fondions et déclarés pa- 
» reillement traîtres k la patrie , lés administrateurs, . 
» offiâers municipaux et tous autres fonctionnaires pu- 
» blics , officiers civils et militaires du département de 
» RhAne et Loire qui -ont convoqué ou souffert le congrès 
» départemental qui a eu lieu à Lyon , qui ont assisté 
» ou participé aux opérations et délibérations qu'il a 
» prises et à leur exécution. » 

La commission de justice populaire faisant droit sur 
Us con(^usionG de l'accusateur public, et appliquant la 
loi du 5 juillet dernier , 

Et l'art. 2 de celle du même mois ci-dessus transcrite , 

A condamné et condamne lesdits Buisson , Valleton , 
David , Pericaud , AUegret , Figuet etM,rigelot à la 
peine de mort, ordonne qu'ib seront livrés à l'exécu- 
teur des jugemens criminels , et conduits sur la place 
ordinaire des exécutions pour y avoir la tête tranchée ; 

Déclare aux termes de la loi que leurs biens so^t 
i;c«ifis^ués au profit de la république; charge l'accusateur 



=dbïGooglc 



( 456 ^ 
public pràs ladite comnimission ât veiUer i l'ex^tioD 
du présent jugement. 
Fait et clos lesdits jour et an que dessus. 

SignJ , DoBTBmLLB , président ; Baighk , 

ROUILLOH , 0AtJHALE. 

Nota. H nuuiqae lUr la minate le* BignBtnreB da Cotusi 
et de Gaticr. 



La pièce qu'on va lire et qui s'est trouvée parmi de 
vieux papiers , nous a paru devoir être conservée comme 
empreinte de l'originalitë qui caractérisait son auteut ^ 
Jean-Marie Chassaignon , qui a laissé quelques souvenirs 
après lui , et dont M. l'abbé Guillon -de Montlëon a 
parlé avec intérêt dans deux ou trois endroits de ses 
Mémoires sur Lyon (i). 



(i) Jean-Marie CfaasiaigDon, d^ iLjon , d'une famille trél-connue 
et très-aacienne dans le commerce de l'épicerie , eat mort 1 Tboù- 
lej , dëpartement de rAin , en i7g5 , ^%i d'enriroD «oiianle ma». Il 
B droit de figurer dans la Biographie Ijonoaise , at il mérite In boit- 
nenra d'une notice. Noua noua conteateroog d'indiqaer ici ceux de se* 
ouTTagea dont nous «TOna coanaiaaance : I. Calaraclet de timagina- 
fion , déluge de la scribomanie , iiomiisement Ulliraire , himorrha~ 
gie encyclopédique , monstre dei montiret , par Èpiminide l'initmi. 
Dans Cantre de Trophoniiu , au pays des fisioni. (Ljod } , >779> 
4 vol. in- 11. UrEloge de la Broliade ( poème de M. Julien Pascal), 
par un enlhoutiaile , éirtnntt à l'auteur, GenÉTe (Ljod), i779 > 
iu-ii, UI. Les Èfats-génirauM de Cautre monde, vision prophétique. 
Le tiers étal rétabli pour jamais dans tous tes droilt , par la rétut' 
ret:tion des tons rois et la mori elernelie des tyrans, Langrea (L^od), 
1789 , a Tol. in-8. IV. Elrennes ou adress^ â MM. les rédacteur* 
du Courrier de lyon, à tous les jouroalùtei , feuiUisUs, leeleurt., 
abonnis , etc. , arec le aoppltfnunt et la Miite d«a Ëtnnnu. AutiiB 



=dbïGcioglc 



( 457 -) 

StrPPliMEHT A LA PÉTITION ADRESSÉE LE 29 VBNDéSiAIRK 
AUX REPBÉSENTAN8 CHAHLIER ET POCHOLLE. 

Encore un pelit mot , pères de la patrie. 

Citoyens, pères tutélaires et rtorganisateurs , 

Le représentant Grégoire, interprète et organe des 
vœux du peuple Français , a fait un très-t>eau rapport 
sur la destinée des gens de lettres , des savans et des 
artistes. 

J'ai lu ce rapport, et mon cœur a palpité, et le 
baume de l'espérance a coulé sur les plaies de mon 
âme flétrie. 

Je suis , oales , loin de tne croire un homme de 
génie , et je suis très-improprement un homme de 
lettres. 



( Lyon ) , 1790 , in-S. V. ha Nudilis ou Ut crimet du peuple. Pari«i 
179a , iu-S. VL Offrande d Chalier, ou idées vraies et phUosophi- 
çues Iraciei à la kdie et offertes A son défenseur o^eieax , par un 
homme libre et un ami des hommes. (Lyon), I7g3, in-S de 3o 
pagfcE , râmpriioé parmi les Eclairciitemens historiques et pièces offi- 
eietles , A la Suite du t. t dei mémoires pour strvir d l'Histoire dt 
t,yon de M. l'ubbë Guillon , édit. de i8a4 , page 433 et auÎT. VIL 
XjCS Huinet de Lyon , ode , in-S de 7 pagea , réimprimée par le mAme 
M. l'abbé Guillon dans la première ëdition de ses Mémoires , publiée, 
en 1797 , BOUS le titre d'Hisloire du siège de Lyon, t. II , p. a^S-tSt. 

Ces DUTragei , dont plusieurs sont sîitgulierB , sont devenus fort ' 
rarea et coatiennent la plupart , au milieo ik beaucoup de foli«t , 
des choses trèt-«enséea et très-spirituelles. 

Il y avait d^ji des CliassaignOa A Ljon au milieu da seiitème ' 
■âicle. On trouve trois distiques latins adresiijs , par nn Martial 
ChassaignoD , à Charles Fontaine , et placés par ce dernier , «tsc 
d'autres pièces , presque tontes relatives A des Lyonnais , A la fin de 
aoD Ode sur l'anUquUé et' excellence di ta'vUle de lyon. Lyon, 
. Citojs , 1557 1 in-B , p. 3o et Si. 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



C 458 ) 

Qu'ai-je produit ? quels sont mes titres ? où est mon 
aifr^le et ma renommée ? mais je. suis un homme de 
pensée, un homme de désir, un homme de mélancolie 
et de solitude ; un homme bon , sauvage , brûlant et 
timide ...... aimant les hommes et les craignant ; méditant 

trop et n'osant agir, ni dire Je me mets dans la 

sphère de& lettres et des arts ; car il faut bien que je me 
classe et que j'aie un nom. Je oe dois pas faire un vide. 

Je ne suis pas une plante , une ]nerre , une bmte , une 
chimère , ni un monstre. Mes oitrailles qui palpitent à 
votre approche ; votre physionomie qui me touche ; votre 
accent qui m'attendrit ;- le besoin que j'ai d'espérer en 
vous , de vous invoquer , m'avertissent assez , 6 géné- 
reux amis des hommes , que j'appartiens à ta famille hu- 
maine j... que vous êtes mes semblables , et quelque 

diose de plus... dous... Homère, le Dante, l'Arioste , le 
Camoëns^ Cer^iante, Malherbe, J. B. Rousseai^ périrent , 
dit-on , sous les lambeaux de l'indigence. 

Le financier Helvétius , le gentilhomme Voltaire , 
Marmontel l'historiographe royal ont vécu sous les lam- 
bris du luxe, se sont pavanés dans le char d'ostentation , 
ont dormi sur l'oreiller de la richesse et de l'aristocratie : 
malgré la bonne fortune de ces gros messieurs, il est 
permis de dire que les extrêmes ne valent rien. 

L'heureuse et sage médiocrité est entre l'embonpoint 
du faste et la maigreur du besoin. 

Il faut que le génie soit debout , et montre des muscles j 
qu'il paraisse nerveux sans être décharné. 

L'opulence l'amollit et te couche , la pénurie l'abat et 
le tue. 

J'ai pour patrimoine un champ paternel et mpde^ 
dans le département de l'Ain. 



DiailizodbvGoOgle 



( 459 ) 

Comme on sait que les penseurs ont l'âme cosmopolite, 
les affections -vagabondes , les conceptions vastes , l'ima- 
gination ailëe et émigtante , on s'est diverti à mettre mon 
nom sur la liste des émigrés, et cette petite malice, ce 
menu plaisir ne tend à rien moins qu'à me faire mourir de 
&im et de soif. 

J'ai pourtant obtenu tous les certificats nécessaires 
pour déconcerter les mauvais plaisans , et me faire ren- 
trer dans mon domaine, soiis mes pampres et sous mes 
peupliers. 

Je suis pourvu d'un arrêté du département de l'Ain 
qui me donne mainlevée du séquestre apposé ma! à 
propos. 

Mais il se trouve un petit obstacle ; l'exécution de 
l'arrêté est suspendue jusqu'à ce qu'il soit revêtu ^e 
t assentiment dé la commission des administrations ci~ 
viles , polices et tribunaux , qui est à Parb. 

On a écrit et on a envoyé les pièces. Tout ira bien ; 
mais il faut attendre : j'attends avec patience. , 

Mais dans l'intervalle, l'impatiente muniàpalité du. 
lieu veut , au nom sacré de la patrie , faire vendre sans 
délai 9U maximum ma portion de vin ,. pur , que je serai 
peut-être ensuite contraint de racheter, mélangé, à un 
pris exorbitant. Me voilà donc , nouveau Tantale , à côte 
de ma propriété, qui s'enfuit à mesure que je m'avise de 
la toucher. 

Je ne suis pas un homme bien utile, mais je suis un 
homme. 

Je ne demande point' à vivre riche ; mais à vivre ; 
mais à ne pas mourir de faim et de soif; mais à ne pas 
être puni d'un crime que je n'ai p?s commis. 

La patrie du département de l'Ain qui a des mamelles 



=dbïGooglc 



( 46o ) . 
poijr les orphelios , n'auralt-elle pour moi que du bronzèf 
aurait-elle faim et soif de ma misère? non; cela ne peut 
être. 

Cette commission de Pari^ qui m'empêche de rentrer 
dans mon domaine, n'est, dit-on, qu'un Uger obstacle. 

Oui , mais cette toile d'araignée devient au nom de la 
loi une porte de diamant. * 

On T« vendre mon via et je boirai de l'ean ! 

Adieu , répnbliqae , patrie 1 

VoïU ma Terre ït l'agonie ! 
Horace et Jnvénal , levec-Tons da tombAn^ 
Et frappez de vos vers an attentat impie: 
Dam mon TÎn est nton sang, mon cceoT} ma liberté ^ 
' Et le feu poétùjae et l'immortalité. 

Un mot, bons rcprésentans, un seul mot de votre 
bouche paternelle et toute puissante serait pour moi une ' 
parole de miracle , de salut et de vie. Mon patrimoine 
n'est pas dans votre département, dans celui où vous êtes 
en mission ; mais la patrie et mes besoins y sont.... Vou$ 
êtes nos pères ; je suis un de vos enfans. Ma main filiale 
et souHrante se pose sur votre sein et aborde la paternité 

de votre cœur le rëclame mon champ, mon héritage, 

ma subsistance , la vie. 

Vous et votre collègue Boisset ne faites qu'un :'volre 
famille , vos devoirs et vos plaisirs sont les siens. 

Dites un mot.... ; et que ma légitime réclantalîon soit 
couronnée par vos bienfaits. 

Ce So Teodémiaire. 

}. M. GiUSSUONPN. 



:,, Google 



( 46i ) 
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. 



J^^hre à MM. les rédacteurs dis Aithiçes du Ahâne. 
In-».* de- i6 pages. 

Cette lettre^ signée Z et AMe de I^n\ looooire 1817, 
est destinée k l'examen de l'oarrage qae notre coltfcgne ; 
H. Gochard , vient de fâira> pantître bous le titre de 
Séjour* d'Henri IV à Lyon , suivis des tmecdotet les plus 
remarifuables de sa vie , ouTrage dont nons nendroAs 
compte d»DS vn dès prochaioa b.^ des archives ^ si nous 
eu coBtinnons la pablication. Noos pèserons en même 
temps les ref^wclies qne M. Z. adresse à M. Cochard , et 
les ai|;amen8 dont il se sert ponr AabKr qné la citadelle 
coBstmite gar Charles IX sur la colline dé Saint-Sébastien 
occupait nne astre place que celle qai Ini est assignés 
dwu ua passage des Sé/ours ïflhnri If à l^mn^ 



Satires de Perse et de Javénaï , expKqt)^ , traduites 
et commentées par Boileau , publia d'après le ma- 
' nuscrit autographe , par L. Parrelle ( de Lyon ). 
Paris, Leftvre, 1824, 2 vol. gi*. in,-i8. 

Nons aTon& déjk parlé de la découverte faite par notre 
compatriote, M. Parr elle, da manascrit dontDOOS annonçons 
anjonrd'hui la pablication (1). L'anthênticité de cet ouvrage, 
dont on heureux hasard a rendu possesseur M. Parrelle ^ 
ne saurait être révoquée eu doute , puisque te manuscrit 



, (1) Vojr. Archivei , tom. V, fag. a3a. 
Tome VI. 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



(,460 
est toat entier de la mala de fioUeau ; d'aillenra on y 
reconnaît facUeinent le B^le et la manière da satirique 
français. Quoique ce travail soit le fruit des premières 
études du léf{islateur de notre Parnasse j uiIub ne doatons 
point qu'il ne soit d'an grand secours pour quiconque 
TOndra faire «ne nouTelle traduction de Perse et de 
JaTénal. Paisse le succès qu'aura cet oavrage , engager 
M. Perrelle à livrer aa public des manuscrits du mcnie 
genre qu'il a décourerts tout récemmeut , et parmi les- 
quels se (ronvent : i." Une trada'ctton des Bnctiliqnés et 
dea Géorf^qaes de Virgile , avec des annotations , par < 
Boileau , qui , dans cet euaI-« de m£me qu'il l'ayait feit 
poor Perse, et p«Br Juvâud, . s'est priacipâlument attaché 
It rélabUr. le tente de Virgile ^ a," des notes ladoes ant 
Salpice S^vèr« * composées par Racine à l'époque où son 
génie* encore daas toute sa Tigoenr , cherchait an nooTel ' 
«linient dans l'histoire sainte. ; S." an supplément de 
Hacine b la Granuiiaire grecque de Port-royal , relatif & 
la syntaxe et h la ponctuation. De tels travaux ne doi- 
Tent pas rester enfouis dans une bibliothèque particu- 
lière ; et h SATast estimable qui lef possède , en se hâtant 
d'en faire jouir le pnblic , anra la gloire d'associer pour 
jqpiais son nom k celui de nos deux plus grands poètes. 

BULLETIN HISTORIQUE 

pu MOIS D'OCTOBRE 1837. 



,», a. — Mort de M. le marquis de la Maisoafort, en-, 
Toyé extraordipaîre et ministre du roi de France en Tos^ 
cane, antenr i'aa Tableau politisât: de V Europe et de 
quelques autres ouvrages. M. de.Ja Maîsonfort retournait, 
eu Italie, lorsqu'il a été surpris dans nos murs par la 
iBMaaie nmaDimatoire qiri l'a Conduit au tombeau. 

,*^ 6. «■ Le premier million de l'emprunt de la ville 

D,a,l,zt!dbvG00glc 



C 463 ) 
vient d'être Yeraé ^ tes souscripteurs. Cinq ce^ts obli- 
gations de la caisse mqnicipale , de 2,000 fr. chacane , ont 
été ea conséquence mises en circalation. 

«*« 7- —l'es deroiers tabieanx de rectification de la liste 
générale du jnri oat été afficbés. Au mojen de ces addi- 
tions , Les deux parties de cette liste , pour le département 
du lUtône, produisent ensemble pour 1828 , a,5i3 Jarés , 
d6nt a,io5 sont électsars. Le quart des 2,1 o5 électeurs des. 
trois arrondissemens , formant le collège électord de dé- 
partement , s'élève à 526 électeurs ; le minimum da cens 
est de 85o fr. 85 c. } U était eu 1824 de 863 fr. 40 c. 

,%iov'^Le maire de Lj^on a publié son compte admi- 
nistratif de l'exercice de 1625 et son budjet de 1827. 

Recette de 4825. 2,789,994 fr. 65 c. 

Dépeuse 2,626, 219 ^^ 

Excédant de la recette ......... 165,775 12 

Recette présumée de 1837. ....... 5,6o5)i42 4^ 

Dépense 5,602,647 47 

Excédant de la recette 4!>4 9^ 

Par tin arrêté du ministre de l'intérieur , il est ouTcrt 
en outre à l'administration muntcipole, sur les fonds de 
l'emprunt de la ville , des crédits additionnels jusqu'li 
concurrence de 2,o44>58o fr. 08 c, 

,% 16. ^Rentrée solennelle des classes du Collège royal. 
M. l'abbé Demeuré , nommé proviseur en remplacement 
de M. l'abbé Rousseau , a pronoucé , après la messe du 
Saint-Esprit , un discours plein d'éloqaence et d'onction. 
Mgr. l'archevêque d'Amasie', et les principales autorités 
civiles, ont assisté k cette cérémonie. 

Le iionveaa provisear vient d'acquérir, au nom da col- 
lège , U maison du Veruay, en face de l'Ue-Barbe. 

«*«26. — Mort de M. Jean-Pierre de la Roue, ancien, 
colonel de la garde nationale , doyen du conseil municipal 
de Lyon. 



D,=,i,z<,d.vGooglc -._ 



(464) 

» 5o. I^ ^ancher de U tnHsiirae arche da Pont àe 

Ciaaie* X , est pUc^. 

,% Dan» le connnt de ce mow , onl P»»»^ J»" notre 
«Ue MM- Cottn , conseiller i la Coor royale de Pari» ; le 
manpi* de la Tonr-dB-Pin , pair de France ; le prince de 
Waldebon^-, le comte de Tallcyrand-Pâigord, pair de 
France ; le comte de Sainl-Anlaire , ancien député ; le 
comte llexia de Hoainei-, le comte de PortalU , pair de 
France , etc. t 



ADDITIONS ET COBKECTIONS. 

Pae. 127. Notts avons cUt qne la Tente qoi eat Ken en 
(^6- des livres doubles produits par la réauion de la 
bîbliothèqne de Lyou stcc celle du grand colléce et antres, 
fat faite sons les yenx et sons ladirection du Y. Tolomas. 
C'est nne errcor éTideate, puisque, comme nous l'aTOûs 
noté nouï-même (1), le . P. Totomas. est mort à Avignon 
le ai septembre 1762. En 1767, le» jésaites étaient de- 
puis cinq ans expulsas du collège de Lyon , et exilés de 
rVance. Le P. Marcou-Léty, oratorien, est celui ^i exer- 
çait probablement alors les fonctions tle bibliothécaire. Il 
est certain do moins qu'il les eierçait en 1768. An reste, 
nous avons un complice de notre faute , plus coupable que 
nous . feu M. D<?landine ,• qui s'exprime ainsi , pag. i8 de 
ses reohercbes sur les anciennes Hblwthètfues de Lyon , 
placées fa la tête de son catalogue des manuscrit* : u Ce 
„ fut le P. Tolomas qui', en 1760, fit vendre les livre» 
» doubles de la bibliothèque ; ce qui produisit environ 
M seize mille livres , employées {sic) snr-le-champ en 
f» achats d'ouvrages, n U y a IJi « si nous ne nous trom- 
pons encore, méprise non-seulement sur la personne qaî 
fit procéder ii cette vente , mois encore sur la date oh 
elle fut effectuée. 

Pag. 307, lign. 6-8. « Vous attribuée à Rater l'oover- 
M tare du cours d'Herbonville Cependant l'arrêt dn conseil 
M qui autorise cette entreprise, n'est sollicité que par les 



a) Tom. Y . p. 54. 



:,, Google 



C 4G5 ) 
n sieurs Sonfflot , MiUnois et.Manet. Rater ^tait cËar^ 
» pectier , quoiqu'il figure sur la liste des architeotes. 
» dans l'Almasacb de Lyon. 11' me paraît certain que- 
» l'auteur du projet est plutôt Soofflot que Rater. » M. G. 
Même page , lignes 3o et suir. « N. Willennoz , né 

vers 1767 , reçu k l'acadéuûe (de hyon ) ,— .. le 

7 juillet 1778. n I) suiTrait du rapprochement de ces deux, 
dates une chose fort singulière et même absui^e :• c'est 
qu,e M. Willermoz aurait été nommé aoadémîciçn à cmz9 
<ins. Il y a là une faute d'impression , maïs qu'il noud- 
est impossible de rectifier en ue moment , te manuscrit 
«■ytant égaré. Tout ce que nous pouvons dire , c'est que 
l'erreur porte sur la première date : car nous sommes 
sûr de fa'secdnde. Nos registres académiques font fol 
que c'est bien le 7 juillet 17^8 que M. Willermoz a rem- 
placé l^abbé de Valerood k' i'académte de Lyon. 

Paç. 507, lign. ao. Jean Roiîer, Usez: François Rozier. 
C'^it en effet le nom de cet habile , agronome , né le aS. 
janTier 1734, iabume' dans l'église de la paroisse de 
St'Polycarpe dont il' e'tait le curé. Nous avons été induit, 
en errear par la Biographie universelle qui donne , eu, 
tontes lettres , le- prâiotu de Jean i notre Ulastre com- 
|iatriote. 

Pag. 34pi lign. 26 et 17 , et pag. 35o , lîgn.. 9-1 !• ((.En 
. »' parlant de Charles de TJeufVilte, tous dîtes que Henri IV^ 
M a son avènement au trône, le fit gouverneur du Ljon- 
t> nais 4 et' TOUS ajoutez qu'il était gendre de Mundelot^, 
» et qu'il lui'sncoéda dans le gonrernement dé Ljon. Ce, 
»ftît n'est pas exact: ehafles de HetifTille épousa, en' 
M i588, I» fille de Mandelot qui mourut à la fin de la 
n même année. Henri lit avait promis la surriTance du 
n gouvernement de Ljouk Charles de Neufrille. Cepen- 
»'dant, le Jour même de la mort' de Mandelut, î) nomma 
M Charles- Emmanuel de Savoie ,. duc de Kemours , ponr-^ 
»» son successeui', et Henri LV .appela, en. iSgS, Phif^ 
». libert de la Guiche aux mêmes fonctions. Cer ne fut- 
M qu'eu 1608 , après, la mort de la Guiche , que Charles 
» de Neufville obtint le gouvernement dout la survivance 
» lui avait été prouiise. 4? ans auparavant, m M. G. 

Ptg. 414., lign. 20 «t 31 , .lalnmière tout autour da 
garoî; lisex.: la Itimière.. Tout autour des parois , etc. 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



TABLE 

DBS AATICVBS COIfTEKIia DAItS CE TOLDKE. 



P. 



BU d« pain ft Ljan à$n* le seïtJime siècle (M. BrtgM), pag> 5. 
Dam notes pour itre placées i la suite du rtpptnl de M. 
Je La TourrtUe sur ta jambe de cheval en bronze. 

*tronV^ dam la Sa&ne 18. 

Ifotice lar la commuDe de St. Martiu-cn-H^at , canton 

d« St. Symphoïiea-le-Ch&teau ( M. CocHard ) . . . aS, 

Hoiirelles additioiu et corrections pont ]e dietionnùrc dn 

mauTais langage , de M. Molard , ( M. Breghol } . . . 4*i 

Naarelle additlou if la notice sur Benoit dn Tronc^, 

(Le mémt ) , 5o 

BiograiiUe uniTeneUe , toin. XIiVO et XLVIU ( Extrait)' 

{Ltntemt). ... 1 ....... .\ . 56 

Bulletin biblit^iipbiqae. . . i 73. 

&iUelin bistorique du mois de mai 1897, ...... 74 

Notice sut Daniel Sanabat (M. Positron ) T7. 

Notice sur lei communes de Mejs et Pomeys , Mnton, 

de St. Sjmpbonen-le-Cbitean (M. CochartJ) ... 86, 

Notice sur un nis. de feu M. Cbardon de la Rocbette 

(M. B««fto/) .'.... 9S. 

Réponse i des questions relatÏTes àVeatretien du b^ttùl, 

dans le département du RbAne (M. GrognUr). . . . loi, 

yingt-cinqniême lettre IjonuaiM (M. Cochard) . .• , itii 

Bibliotbéqne de Lyon. Catalogue ( M. Breghol ) . . . 117. 

AiuljM des Totes dn cons«il général du dïfarUment d» 

IUi6ne dans ta session de 1816 ( ML Grvg^im- ) . . . i*8. 

Ststistit[ue, DépenMs de la villa de l^oa Ae i$47 à 1677, 

(M. Jtf.JeK.) . . . . .'.,,. . . . . . 54» 

Inscriptiim de la statue «fqnestie de Louls-le-Orand 

-iM.B) . »36 

SnppUmeiitArarticteaar iesâlMCldeI^an(£em^ine^ • ^39 

Htlatges. ........... :".' i . . 145 

Btflethi biblïofrspMque . . .' . .' . . . . . . iSo 

Bulletin bistorique dn mois âe juHi tSa?. . . . ; . iS4 

Bnd)etd'ua<n>m<tieDsoiae»>744(BL JU. lie r.) ■ • *^ 

Notice sur la commnbe de Ik BajdHt , canton de 8t. 8jm^ 
phorien-le-Cli&leaii (M. Cocftord) 161 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



( W^ ■) 

Benuiques inédites du P. de Colunia lur deux iiucrip- 

tioD* trouvées à St. Juat ■...■.>.•..... 179 

Vingt-sixième lettre lyouiiaîse ( M. C fT. Amanlon ). . iBt 
lucriptioat de !• «tahie équestre de Loiis-le-Graad , 

a." article ( M. B. } igS, 

Pépinière du d<!pwt. 4u. Bhtoe f M. ia A>cta(c Tr^^lUtl } . . »» 

Notice W un ms.de ï'Bbl>riPeTiietti (M. firc^W). . . aïo 

Mélangea. ..,,.,.,..... ai^ 

Bulletin bibliographique. .........*... 9*7 

Balletio historique du mois de juillet i9*7 . . . . - . sSS^ 

Notice sur François -Frédéric Lnaot < M. Patseron), •. a37 

Lettre tur Sidoine Apollinaire (M. le comte dt Laieer). ^Si 
Discours de M. le président Dagas , eit qnittaOt la place 

de prétM des marehands , en 17S1 ........ aSo 

Lettre de M., l'ahbé Aimé Guillon de JOoTitUon. ... a84 

Discours prononcé par M. te conile de Broiiés , pîéfet 
du département du tlh&ne , i l'ouTerture de là sesiioa 

du conseil général de ce département , le 16 aoàt 1697. aSB- 

Epltre  Mathon de la.Cour [t/t. Boacharlal). .... ag5 

Notet de l'on des r^dacteora des Archives do^ Rhône 

( M. B. ) sur cette épitre. . ., ' . !o» 

Bulletin bibliographique. ............ Sia 

Bulletin historique du mois d'août 1S17 • Siï 

Extrait du Vojage littéraire de deux religieux de la Con- 
grégation de St. Maur ( M; B. ) ........ 317 

Vingt-aeptiiime lettre Ijonéaile (Vl.Coehard) ..... 3a4 

Kl^I""^ ''"' 'es médailles d'eneouragement fondées par 

le duc de Plaisance , à distribuer en ii*7 (M. Bégny) M?- 

Biographie uniTeraeH. , tom..XLtS ( Extr. >. (M. Biéghol ) ■ 34? 
Diacoura de réceplion prononcé par M. Cap, dans la. 

séauce publique de l'académie de Ljon du t3 sept. 1^17 360 

Htianges 374. 

Bulletin bU>Iiograpfaique. .' 386' 

Bulletin historique du mois de septembre 18^7 .... ' 3^ 
Discours prononcé paf M. RaèanU ïë jour de ta distri- 
bution des prix au collège royal de Ljon ..... Sgf 
KotîcesurlabibliolhéqaedelBVillédeLyoD(M.Pericaud} 4i3- 
Norice snr.M. Pierre-François Rienssec ( M. Grognier ) , 4a7 

Mélanges. . . . . .' .*.... 438. 

Bulletin bibliographique. 4^L 

9uUetiti &istorique du m<HS d'oclobra tBij ...... 4^^ 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



TABLE 
ALPHABÉTIQUE ET RAISONNÉE 

DBS TOins T ET yi DES AECHITES DB KEtSÊ. 



(Lu chiffrcB roDuins indiquent les tomM ; les. dùfiKi arabe* , IcA, 

AcuoéBlIE royale 4t Ljqd. Programme dei prix, ponc 1S3.7 , V-, 
Q7-70. Séance du 11 novembre i8a6, i58> Autre du a3 jimner 
i6a7 , a36-a3g. Notice ii^ un n^. de l'abbé PernettL, relatif 
à l'hUtoire do l'académie de Ljou , VI , a^O'iig. Jetons donné^ 
parla ville, ai^aai. Séance du 3 juilUt. >8^7.i a34' Autre du aS 
août BoiTant , 3i6. Rapport sur les médailleg fondées par le duc 
4e Plaisance , par M. B.égDj , 337-34?- Séance du i3 septembre^ 
393. Compte! rendus de ses travaux. Voj> fialljis (M.) , et P^upaïf 
{M.J.B.). 

Académie de Villefranctie , V, 464-46S. 

Àdamoli (Bibliothèque deM, ) , Vl< ^17 et 4ao. 

Administration. V07. Budjet , Empiuid , ImpAts , etc. 

Agricultnre, Vo;. Assoleroens , Mûrier^ , .Pépinière , Société , efa. 

Ainaj (Ori^oe du nom d') , Vi , 4' ^t 149. Eglise d'Atnaj, 3ai>a. 
3ai. Colonnes d'Ainaj, méinoire d'André Clapasson, V, 1S4-199,' 

Alinaoach de» Muses pour 1817 , Bull, bibi . , V, a33. 

Amanton (M. Ç. N.). Note sur Jacques Vergier , VI, 378-37g.Vo7. 

. LeUres Ijonnsises! 

Amosie (Mandement d^ Mgr. l'archevêque d') , Bull. bibl. V, 3So. 

Aneau (Barthélemi ) , VE , 53-54 et aSi. 

Annibal ( moyens employés par ) pfiur dissosidre 1^ rochers i. son 
passage des Alpes , VI, aai. 

Annuaire u^crologi<rie Ae i8?5'. par M. Mahul , Bull. hibt. V, a^S.^ 

Anthologie ( Pièces imitées de I') , par un Lyonnais , Vi a»^a8. 

Apollinaire (lettre de M. le comte de Laizer sur Sidoine ) , VI 
a68-a79. 

Archéologie. Voy. Ainay, Inscriptions et Touirette (M. A. C. de l^^ 

Argentiére (L.) Voy. Aieyse. 

.^wand (Antoine j , son épitaj^he par Claude Mennet , V, Si8. 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



( 4«9> 

4MoI«meiit ( concoun è l'tctdùnùe d» Ljroa sur Ica ] , V, 67-711. 
AgtronQtnie. Extrait d'une lettre de M. Gambart , V, 71-73. NaW>di* 

même , i54. 
Aubert (Pierre) , VI, 136 et 4i^ 
Anger (le P. Emond ) , V, 86-87. VI , isS et 417. 
AuQiige des étoffes de soie, V, 475-47$. VI, 394. Voj. Dond'aonage. 
Avejie et l'Argentière ( Notioe sur la cotamnne d' ] , pr M. Co- 

<;bard , Vi 3ai-33si. 
Arocati de Ljron appeler i de htulu nwgiitratnrM • VI , Si^^S. 

fiaiiu public» , VI, i56. ' 

fifdbis ( Compte rendu de l'acadrimip de Lyon peudaat iBafi , par M.), 
Bull. Bibl. V, 388. Cours de botanique onrert pscM. fialbis, V(, i5S. 
Baiilidâs , ^éqne grec , etc. Bull. bibl. V, 38i. 
Bateau i vapeur Derrkeims (Explosion du )■ Voj..DciTbeima. 
B.eaux-AFts.Voj.Ainaj,, Statue équestre etXouriette (M. A. C> delà)* 
Bellet (Marguerite) > LyouDaise , V, aS5. 
Belliirre ( Claude , BaiÛiëleiiii et Pompone ). , \, i^i^So. 
feuoit {M.}, ^kariQac^n i Lyon, VI, 3g4. 
B^reogei ( LBurent-Pierre } , VI , SoS. 
Bernard Salomou , dit le Petit-Bernard, VI, S3-S4. 
Bétail (Entretien du) dans le département 6a Bb6ne ) utide d« 

M. Grognier, VT , loi-liS. 
Beuchot ( Note sur M. Molaid , par M. } , BuU. bibl. , VI , a3S. 
Beuf (M.). Voy. Bible. 
Bible (Édition latine de k ) , donnée par M. Beuf, BulL bibl. V, 

380.VI, 154. , 
Bibliographie. Voy. Bibliothèque , BnUetiu bibUcgraphiquei , JiU' 

langée , etc. 
Bibliothèque de la ville de Lyon, Catalogue, article de M. Breghot^ 

VI, 117-133. Notice sur cette bibliothèque , ppr M. P«ricaud ^ 

4v3-43g. Règlement, 437-429. 
Bibliothèque du roi. Voy, MoDusorits et Sudan (J. N0\ 
Bichat ( Marie-Frençois-Xavier ) , VI , 3ii> 
Bigotier ( Claude ) , V, 3^ 

BilloD ( Extrait du Fort inexpugnable du sexe fëiniain , par Fran-. 
.-gois de), VI, 436-443. 
Biographie lyonnaise. Le duc de Nemouri , V, 8i-ii3. Antoine Du- 

b<^t, 167-183. Etienne Molord, 94i-(i53. Daniel Sarrabat, VI, 77-â&. 

François-frèdèric I<eniot, 357-367. Pierre-François Rieussec, 4>7- 

-436. Voj. A^lUiiair<!, Biographie rnûyer^elle, Daiaei de I|iyoD, 



:,, Google 



( <70 > 

Oolct (Etieoiie ^ , ^uno (Pierre ) , Ljonnaueii dignea de m^ 
moire , Mtthon de \ê, Ca^t , Majat ( Etienne ) , Sudan ( J. N. >; 
Troncy ( Benalt du) , etc. 
biographie uniTerielle , tome« XLV et XLVI , extraits , V, 47-S8 et 
■3o-iaG. Tomes XLVU et XLVIU , estrùti , VI , 56-7*. Tome 

XUX , 947. 

Blancbc ( Jalîa } , LTODUiaê , VI , 44i. 

Ki (prix du ) i hjaa au 16." liècle, Voj. Lettres iTOnnafsel et Pmn. 

BoUean. Vo;. Famile (M. L.). 

Boissien ( Jean-Jacques de ) , VI , 3io. 

Bolot ( mort de M. ). > maire de Gi*OTS , V, i6d. 

Bonafinu (lïotice nir les chèrrei do TUbet, par M. Matâûen), 

Bull. bU.1. VI , laS. 
BoniTïr (M-). Voj. Përolla; 

fionzin (Pelaaoe de ) , femme de JeÉD. Cl^if , V, 3i3^i4> 
Boucliarbt [ É^tre i Mtthon de la Co^r , par M. ) , VI , agS-agg. 

Bull. bibl. , ^ , et BuH: bût. , 394. 
Boulangerie de Ljron. Vey. Pain et Bl^. 
Bourg (Marguerite de) jl^Uiaise, VI, 4% et 44x, TaMuIId des 

de Bourg , ibtd. 
Boo^elat ( Cknde ) , VI , S06. 
Bourgeois ( Jean ) , VI , 336, 

Bourges ( CUmence de ), LTonnai» , V, 378. VI , 4M- 
Bredin ( M.) , VI , 385 et S$3. 

Breghot du l'Ut ( Articles de MO1 V, 37-46 ; 47-56 } iao-i*&| 941- 
a53i !i7i-a88; «97^15 ; 5i7-3i8; 347-355; 378-379; 455-45?; 
461-463 ; 464-465 ; VI , 5-17 ; 41-73 ; gfr-toi 1 i.i7^iaB î i36-i49 i 
aïo-aig; aai-a»6 ; 5oo-5i« ; 3i7-3ia 1 374-58S. Voy. Bibii»- 
Ihèque de Lyon , Biographie uniTorselle , Bnlletiiu , Damea da. 
Lyon , Lyounaîsea diguea de mémoire , Lettre» lyonnaises , M^. 
langes , Pain , etc. 
Brosses (Discours prononcé à l'oarertura delà session du conseil 

général en iStiy , par M. le comte de ) , VI , 288-495. 
Brossette (CUade), VI,4i9. 

BuF^phale ( Erreur de M. Mongei au sujet de ), VI 1 3S4> 
Bndjet de la tille de Lyon , VI , 463. 
Bulletins bibliographiijaeE , V, 73-74 > iS^-iSf ; 939-*34> SSO'S^ î^ 

VI, i5o-i54 : »7-333 ; 3ii-3i3 ; SSâ-S^i et 461-4G3. 
Bulletiai historiifuea. Novembre i8a6, V, 74-80. Dïceinbrè, l5^- 
160. Janvier iSs7 , 334-140. février , Ïl^-Sao: Mar« , SSg-^ob. 
Avril , 473-477. Mai , Vï , 74-?6. Juîn , i!54-t58. Juillet, 335^336^ 
Août , 3i3-3i6. Septembre , 3ga-3g6. Octobre , 46a-464. 



DiailizodbvGoOgle 



C 471 ) 

Bolhoad ( Sibjlle et Ma^ierite) , VI , it5. 
^ujrer (Barth^lemi ). Vqj. Imprimerie. 

<^biiMt â'biïtoÎTe natorelle de Ljoa ( Oirrerture du ) , Bull. lùst., 

VI, a36. , 
CadUre (SibyUe) , V, 364. 

Cauu (E^mologîe damot), VI, 43 i 149, et 36o-3ai. 
Cap (DiMOnnds réception pTononeri par M.), A l'académie do. 
Ljron )« i5 septembre 1897 , YI , ^0^3. Bail. hiit. 394. Fon- 
dateur et «ecT^talre de la ^aàiti d« lecture , 3g6. 
- Capponi ( Pierre et -Lucrèce }, VI , Ii4-ii5. 
CaracB}l« (IVnçemiT) , aiil^oa, VI, t44. 
Carte du d^parleii«eiit du RbAne ( Prospectai c^nne nouTcIIe ) , pu- 

M. J. B. NoelUt, Çull. bibl. V, 470-471. 
Cartier (H.), aatear cte l'éloge Hs torique de M. J.F. Vitet, VI, 357.' 
Catalogue. Voy. Bîbtiodièque de Ljon. 

Cathédrale, de Lyon (Cérémonies da l'élise) , VI , 3ai-3a4. 
Cauvet OH Coret ( JosephXi VI, Sa?. 

CaVenne (Nivellement du RhAue- depuis Lyoïi jusqu'à ion embon^ 
' chur* , par M. ) , Bull. hist. Vi , i34-a3S. 
Cercle littéraire de Lyon , V, 78 ; i5g; aSg i VI, 3i5. 
Chambost ( mort de M. le «ointe de) , V, 3ao. 
Cbambre de commerce de L^oa i V, i57'i5S. 
Champier ( Glande et Sjmpboriea ) , V. 96a->64. 
Çbapelle en Vaudragon ( Notice sor la eommone de la }, par M. Co- 

chard , V, 33a-336. 
Cbappais-Montlarille { Hirtoire du Daupbîné , prospectas , par M.) , 

Bull. bibl. V, 386. 
Chardon d« I« Kochette (Notice aur un manoserit d« feu], paF 

M. Bregbot , VI , 96-101. 
Charlet ( Joseph ], lettre it DorfCDille^ VI, 45o-45). 
Charpin ( Pierre ) , V, aSS-sSS. 
Charrier de la Boche (nort de M. L. ) , V, 399. 
Çhassaignon (Notice sor J. M.) , et pétition adressée par lui ans re- 

pr^^entaûB Charlier et Pooholle , VI , 457-<459. 
ChemiQ de fer de SlpËtieiii^e à Lyon , Bail. bibl. V, 3gi. VI , >34 i 

366-386. BdU. hist, a34 : 595-396. 
CheTal polydactjle de Jnltis César , VI , 383^84. 1 
Cberalier (H. L. F.), Dde surle jubUéde iS*6, Bull. UbI., V, k3o. 
Chomel: (No«l), VI, 34^. 
Çhoul ( GuiUawna du) , VI , S36 ; <44fi. 



=dbïGooglc 



( 47^) 

Choul (Jamdu), V,5^i. 
ClapaiioD (André ), Voj, Aiaaj. 
Glelierg (JoD ) , VI , 3oS. Voj. Homine de U Roche. 
CocluTd ( Article! de M. ) . V , 3o-36 ; i>6-t44 j a53->6S ; Sat-SSg ;; 
35^^66; 4o3-4so. VI, a&4o ; afrge; i6i-i75i 3a4-336. Vttjei 
Homme de If Roche , Lettre» IjonnaUei. , Symphoiûn-Ie-CUleaB 
( Saiat ) , etc. 
Coignet (H. F.) , La premier juiTier , piiee de ver», V, aw-sai> 1a 

colombe et le- coucou , fab)e , 344-34S- 
CoD^e royal de Ljod ( Dutributioa dei prii an) , VI > 3)4~3<5> 
DiMOuTipronoDcépaiM.IUbaiiislorsde cette distribution, 397-4i3. 
Coluoia ( Remarque! inédites *nt deux inscription! , pai le P. de ), 

VI, 1.76-181. Erreurs par lui conuiiisM , V, 3S^i. VI, 445. 
Colonnes d'Ainaj. Voj. Ainay. 
Commisiioa de justice populaire de Vîlle-Afitwiolûa ( ji^oamt 

rendu ptr U) , VI , 45i-455. 
Commission de secours pour les ouiiieis , V, 60 1 3gg. 
Coiiiini!sion de statistique du départeoent dn RhAiw^ V, i58- 
CqD!eil giaénl du département du Rhbne , analjse de ses votes dam 
la session de tSafi, par M. Giognier, VI, ia8-i33. Discours de* 
M. de BrO!aes i l'ourertore de .1* session de tSi?, 388-096; Si4- 
nomination de M. de Laurencin aa coweil gàiéral, a36. 
Conseil municipal de Ljon , V, 4oo. 
CoDsisloire de Lyon ( Lettre dn ) , Bull. biU. V,. iS5». 
Contel (Marie) , Lyoïmaise, VI, 117.. 
Contributions directes. Voy. Imp6ts< 
Correspondanee. Voy. Dnmat (M.)., Gntllon- de MoDtlëon (M.}>. 

Huiard (M.), etc. 
Cour royale de Ljon , V, 75 ; 76 j iSS ; iSg. VI , 3i4. 
Court (Benott) , V, a56.a6i. 
Conrroisier ( Discours de rentrée par M.) , Bull. hist. V, 75-7*., «t 

Bull. bibl. 466. 
Creste ( Jeanne ) , Lyonnaite , V, 3g3-a85>. 
Ccoppet (Marianne ), Lyonnaise , V, aSS.. 

Dame* de Lyan (Hémoires SUT les), par M. Breghot,V, *7i~«8ft^. 

VI , 139-145. Lyonnaises digues. d« udmoîie , par la in^e, y r 

347-355. 
Debai» (André et Jacques ),V,a64->66. .' 

Delandine ( Antoiae-Frauçois) , VI, 117-118 i 3ogi jlflu 4M'- 
DeUndine (Romanet), VI, Ii8i4»4.. . 



DiailizodbvGoOgle 



t 47J) 
Selhbrtte ( RappoH soi l'emprunt Ijonnaii de <]iibIi« millioiu , pir 

M. le baron) , V, Z^S^. 
Demeura [ M. l'abbé ), t)omm< prOTÎiMar «a Collège royal de Ljdn , 

Denbeïmi ( Eiplosîaadu batpaa ATapeur) , aiiicle de M. Grognïer, 

V, 366-375. Prëcis «ar ceHe explosion, Bull. bibl. 335.VI,i55. 
Digue du Rhtme , V, i4o ) 3lo. 

Dispeniaire de Lyon , V, 78-791 

Dolet (Etienne) , V, ^63-464. VI , S9t-«». Sei digreisioni et son 

pasiaga sur la guppressioD proj^e de l'iiUpriincrie, VI , 44^449- 

Voy. Lettre» lyonnaise.. 
Domergue ( Franc oii-Uibûn ) , VI , 309. 
Don d'aonage ( Suppression du ) , VI , 894. 
Dorfeuille , prëaident de la justice populaire t Ville-AffMdr.bie , 

VI , 450-455. 

Dnbost (Notice sur Antoine), par M. Passeron, V, i67'i83 , «t 

Bull. bibl. *3o. 
Dncber (Gilbert), V, i3i-38ff. S6ti jpigramme sur Afitchnë, VI, aai. 
Duchoul. Voy. Choul (do). 

Duern« (Notice sur la eominnne d«) , par M. Coehard, V, 403-4)1. 
Dugas ( Discoan de M, Pierre ) , en quittant la place de prcTÔt des 

marehaodt , VI, aSo -383. Autre discours dn miSnie , 5S4-3S5> 
Dngai-Montbel (M.) , VI, >S3. 

Dumas (M.) VI , a34. Lettres de M. Dumas , V, ai 1 ; 34a-343. 
Dupatquier ( H. Alphonse ) , VI, S 16. Son rapport sur les maniifao- 

lures qu'on projette d'Aablir i Perrache , BoU. bibL VI , 3()0. 
Darand { M. J. B.}. Voy. iabin ( St. ). 
Durand de Lançon ( Extrait d'ane lettre de M. ) , VI , i48> 
Durand ( Uriin ). Voy. Églue de Lyon, 
Dussaustoy ( M. Andr^.Clande ) , VI , Sio. 
Dnuouid <M.), VI, 393. 

Eaaz minérales du département du KUbne ( Rapport sur le» ) , par 

M. Blonfalcon , V, 44a-454. 
Ebdx pour la boisson et la propreté , r^Qesions sur les moyens d'en 

fournir à la nlle de Lyon , Bull. bibl. V , 469. 
Echecs (Lyonnais habile au jeu d') , VI ,^3a5-»6. 
École royale des beaux-arts (Distribution des prix il'), VI, SiS, 
Ecole vétérinaire de Lyon , procèa-verbal de la séance du 3 septem'- 

bre iSaG. Bull. bibl. VI, i5o. Distribution dea prix, Bull. blet. 3i6. 
Economie politique. Voy. Bétail, Blé, Ënpnmt, pain, Popnlalion,'elc. 



D,=,i,z<,d.vGooglc 



( 474 ) 

tË|^ de Ljim ( époqwt de 1'}, BnfL bibl.V, SSa. Extrait àà 
vojage litUriire de deoi. rcligiraz du la cOngrégatioii da St-Haor 
(EdmoDd MarUne et Unin Duranil} , VI, 3i7-3s4. 

Electeur!, VI, 463. 

Emprunt de tniis millioiu , etc. , p«r la Tille de Ljon , V, Sgs-SgS; 
49- VI , 75 i >35. Voy. Delborme ( M.) 

Entaniologie. Voy. Moucbe. 

Epictite. Voy. Hfeart (M.). 

Eitieiuiot (Dom Cbude ) , Y, iSa-i&j. 

Etienne de Coiae ( NoUce anr la «ammane de St-) , pat M. Cochard, 
V, 336JS9. 

Tairre (Proipeetoi d'une traduction dee lettrei de S. tmtei» Xa- 

lier, par M. A.) , Bail. bU>l. VI , av^^o- 
Faocber (M. Léaa) , VI , 393. 
Faja (Jeanne y, Lyonnaiie , Y, a74> 
Feimre dei chetaoK inconnue aux anciens , VI , 9o-*5. 
Fillea de Ljon , au xi.* lièclc { Maladie dei ) , V, 461-463. 
Finance! de Lyon de 164? i 1677, VI , i34-i3S. 
Fl»ylen ( M. ). Voj. Geuin. ■ • 

FlaTiui Florentiiu (Épitapiie de), VI, 177-181. 
Foire» de Lyon ( Petites ) , VI , 75. 
Foudres ( M. E. C), VI , 3i6. Nota entomolDgiqDe sur une Uoucbé 

lyonnaise , V, 369-370. 
Fonrbure ( Étytnologie du nom de la maladie dei chnaax appelée ), 

par M. Huztrd , Bull. bib). Vl , i&>-i5a. 
Foumier ( Hugues ) , VI , 3açf43o. 

Fourrière (É^rvlogie du nom de), VI , 4^ | sa6 ; 3So. 
France pronnciale (la), i." n.'Bull.bibl.VI, 33o->3li a.< il.*S8g^. 
François de Neufchàteau. L'Amour exilé , poème , V, S-3** 
François Refis ( Pèlerinage au tombeau de Sl), Bull. bibL VI, 391. 
Foera ( Catberine de ) , V, 35a. PhUiberte de Fnèn , VI , 437- 

Gaillard-Maléiieux (M.), V, 367-363. VI, »55. 

Gaillarde (Jeanne), Lyonnaiae , V, 971. 

Gambart ( M.) Voy. Astronomie. 

Gamiet ( les Montlupinee , par M. F. ) , Bail. InU. V, Kj. Bull. 

bist VI , 74. 
G«lelter ( mort de Ht de) , V, 4<xi. 
Gattel ( Dictiouwire do b langue françaiae , par C. M.) , 4-* ^'*- 

BuU. bibl. VI i 3gi; 



i:,,G00gIf 



(475) , 

0*Ddiii.( JMqaea] , VI , 43e- 

Gazette oniTert aile de L;on (articlei ûtén à p^rt)* BulU lûbl. V, 1^. 

Gaziera (Lettere bibliografiche del ligDor Costanio ) , Bail. bîbl. 

V, 383-'384. 
Genin ( I. L. ). DiiÊoura de FlaTÎeu et ds Libanitu > trad. du gteit , 

BuU. bibl. V, 75. . 

Gsofftoy (Obïeiratioai asr le talent de fen), par M. Puteron, 

Bail. bibl. VI , 73-74. 
GUibert ( Jean-Emmaaucl ) , VI , 308-^09. 
Giraffe enrojie aa roi ( puMga à Ljon d'one) , VI , i5S. 
Girard (Pierre) V , igg, aïo. 
Giraud ( Bernard) , V, a66-368. 

GlrauddB$t-TrT(i90rtde M.J. B.), Bull. but.VI.Sgi. 
Godine (H.), VI,3i6. 
Grezieu le Marché (Notice sur la conunnne de ) , par M. Cocbard , 

V, 4.1-490. 
Greppo (H. t'aliN J. B.]. Voy. Mni« et fortificalioiu de Lyon. 
GroeDieT(Art.deM.), V, 114-1I0 ;,>83-9g6i 366-375. VI , ioi-ii3{ . 

iaS-i33 i 4a7-436. Voj. Bêlai) , Mindrdagie ; Mûrier blanc , etc. 
GroHier (Antoine ) , V, 87. 
Grypbe { Sebastien ) , V, aa3-aa5. 
Guerre (M.). M^oive poar dei habilans de la Guillotiâre. Bull. 

bibl. V, 74. Défeaae du PrécoMeur, VI, aaS-aag. Notice aur 

M. Bieuaaec, a34;3n-3i3. 
Gaérara (Aatoiae ) , VI , 1S9-145. 

Giùllet (Pernette du ) , LjonDaiie , V , a78. VI , 4»? ; 44o-44i. 
Guillibert (M. l'aToCat^én^ral ) , 10a réquisitoire dans l'afiàire du 

Prëcuraeur, BulL bibl. VI , 38g. 
Guilloa de Moatlëon ( Haoiil ou Bx>dolphe dereuu roi de France , 

par M. l'abbé AimiS ) , Bail. bibl. ¥, 467-46S. Lettre sttr le Chrht 

mourant de la .chapelle dea Coafalona, VI, 384-187. Cité, 437 ; 

450; 456. 
Gnjtetnot ( M. le docteur } , VI , 3i3. 

H^cart (M.). Diction uaire roacbi-frau(ab et Notice lur lea traduc' 
tiona d'Epietite. Bail. bill. V, i55-i57. 

Henri ( Catherine ) , Lyonneige , V, 385. 

Histoire. Voj. Biographie Ijonoaiae , Biographie niûrerselle , Bulle- 
tini historiques, Postumaa, Dames de Lyon,. Lyonoaisea dignes do, 
mémoire , Homme de la Roche , Mai« et foiliGcatioits , etc. 

Uialoire naturelle. Voy. Ëntomologia. 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



C 47B ) 

Bomm^da URocbCipar M. Cocbard, Bail. bil). y,a3o. Extrait 
de cet outrage , par M. Brcgbot , 9g7-3i5. Lettre de M. Cochard 
jur cet extrait , SSg-SGS. 

Hotelanl (M. J. ). Voy. MoDplaUir. 

Hiui ( Matthieu } , VI , i^g. 

Huurd ( M.). Lettre , V, 59^7. Autre aur M. M«yet , îSS-SSg. 
Conjecturea sur le nxot fbarl/àrt, BùU. bîbl.VI, l5o-i5a. 

Hjgiine publique. Voy. Eaux min^ralei. 

Idt ( M.) , Dommri cBiuear des jonmanx de Lyon , VI , à36. 

ImpAta de tBa? , leur répartition , Y , 9i5-aif. 

Impiimerie ( Projet de lapprimer V ) , VI , 446~449> 

imprimerie de Lyon ( premiera eauis de 1' ) , V> aiS-aaS, Vl, i^t: 

laaeriptiona aur lea monumeni de Lyoù , leur rMaetion confiée i 

l'aradànie de cette, ville, VI , igT'-igg. 
Inacriptiona trouT^i i St-Jaat. Voy. Colonia (le P. de ). 
Irëoëe ( Note aur le aëmiiuile de Si. ) , pbr M. Horel de V. , VI > 

Ir^n^ (Egliie de 5t.J , VI , 3i^^ao. 

Jacipiard ( M. Joaeph ) , VI , 3o6. 

Jacquea (Deux mots de paix aux minîatrca protesUiu, par M. l'abbé , 

Bull. bibl. VI ,53. 
JanÏD (le P.); VI , 4*1. 
Joannon (M. Pierre). Sa mort, V, Sig. Notice ttu ta lie , par 

M. Picbard , 34o-34a. 
Jordan ( Camille }, VI , 3ii. 
Jdute(le P.), VI, 418. 
Jubiléde i8a6àLjoii, V, iSe- VI, 477- 
Jubin ( Notice anr St. ) , par M. J. B. Durand , Bull. bibl. V, a5>. 

— a.e ëdition. Bull. btbl. 46&-467. 
Julia Blancbe , Lyonoaiie, Voy. Blanche. 
Jnlia Domna , épouse de l'empereur Septime Séfâre , oie à Lypit, 

«nirant Guérara , VI, 139-14S. 
Julienne d'Espagne , V, 353. 
Jary, VI, 463. 

Juatice populaire. Voy. CommÎMion et Dorfeuille. 
Juvënal. Voy. Perse. 

Labbé (leÇ.), VI, 418. 

JJabë (Louise). Son Débat de Folie et d'Amour jofé et comparé 
aTCC un poème de Wieland , V, 11-14 <t ag. Sa beauté , ^76. Soa 



^dbïGooglc 



< 477 ) 

Wta tonuttaudë par la ville i M. Foyatïer, 475. Jagement snr tei 
■ mœun, VI, 457-438. 

taboudïrie (M. l'abbë) , Vl , 3i6. 

Lacbaiia ( le P. ), Correspondance avec J. Spôn ^ Bull. bibl.Vl, 336. 

Iiaiier (M, lé comte de ). Voj. Apollioaire. 

Iiangnge. Additions aa mauvais langage corrige de M. Holard , pu 
M. Breghot , V, 346-a53. NouTellei additious , par le m£me, VI i 
4.-^49 î .49- . 

Laateir^a (M. Pierre) , iareoteiir. d'une mécaDique pour la fabiîca^ 
tioD des AoffcB de soie , Vl , $33-345. 

lai'oue [ mort de Sf. de ) , VI , 464. 

IjBareDcïa' ( JeaD-Espërance-Blandine de) , VI, do7-3o8. 

legendre-Hërèl (M.) , VI , a34. 

Jjemitim ( Antoiae-Harin ) , VI , 3ii. 

Ldmoptef (Fieire-Édonard) , Vi,333. 

Leroot (M. le baron) , ià mort, Bail. hUL VI, 7 4i3i3-3i4. Ses 
funérailles , BulL bibl. iS3. Notice sur aa vie , p«r H. Passeron ; 
337-167 et Bull. bibl. 3ia. ^. 

Lestrade ( M. L. F. ) , son Pf oipeétuJ d'une Kùtoire du siège dé 
Lyon , VI , 44^45o. 

ïiestrange ( le R- P. Augustin de ) , mort i Ljon , Vt , a36. 

Lettres lyonnaises. Vingt^oniime lettre sur quelques fausses citation* 
d'auteurs connus , par H, Breghot , V, 37-46. Vingt-deunièmé 
lettre , sur Jean Clëberg , par M. Cochard , 35g-36é. Vin^-troi- 
ti^me lettre , sur Etienne Dolet , pai M. C N. Anuntoa , 3^5- 
S7S. Vingt-quatrième lettre , sur Jean Cléberg , et eut le piîx dtt 
blë A Lyon, pendant le lâ.*^ sUele , par M. G. Mono , 46i-4o3. 
Note sur la vingt-troisième lettre , par M. Pericaud , 463-464- 
Vingt-cinquième lettre, but deux dames de Lyon , par M. Coobard 
VI , ii4-»>7. Vingl-siiième lettre , sur Antoine Boudet de Lyon , 
«t sur l'auteur du H.ecaeil des nceaux du moyen ige, par M. C. N, 
Amanton , 181-195. Vingt-apptlème lettre, iitr trois Lyonoai^j 
pn^sidena an parlement de Bourgogne daiu le 16.° siiclt t ft H. 
Cochard , 394-336> 

Leacadia (Êpitapbe de), VI , i76>i77. 

Libanius. Voj. Genin ( M.), 

Livres de toile des aucirnt , VI , 3aS-9a j. 

Louu-le-Graod. Voj. Statue équestre. 

Xioy (Préludes poétiques , par M. de) , Bull. bibl. V, 336-387* 

Tome yi. 3i 



D,=,i,z<,d.vGooglc 



C 478 ) 

LjoM ( la TÎUe de) , acquisItîoDi |i>r elle fallet «a 1 faire , V, a34 i 
a35->36 ; ^i-4oo. VI , i56> Voj. Budjet , Emprunt, ImpAU, Po- 
pulatioQ , elc. 

tijonmûei digoei de méaioire , par M. Breghot , V, 347-355. 

MaccarUijr (M. Robert del , mort i Ljon , VI , à35. 

Machiuei à vapeur (ArrêU de M. !e préfet , relatif aux) , VI, Sg» 

S93. Voj. Derrheima. 
Mafaul (M.) Voj. Annuaire nécrologique. 
Maiaiat ( Teatament Je Louis XVI et lettre de Maria-Antoinetle , 

ex^cut^a en soie, par M,), VI , aaS-aaS ; 3.(554?. 
Maiionfort ( mort , à Lyon , de M. le marquis de la) , VI , 461. 
MalberU (note lur) , V, 417- 

Mandelot , gouTemeor do Lyon au 16.' *Wcle , V, 83 [ t46-i47. • 
Hanuacrita de la bibliothèque du roi , relatifs i Lyon. Voy. SndaB. 

Notice sur an ma. de feu Chardon de la Rochette. Voy. Cliardon de 

la Rochelte. Notice sur un nu. de l'abbë Peroetti. Voy. Pemetti' 
Marchand ( Henri ) , VI , 349; 4«i. 
Ma«!ou-L«j (Pierre), VI, 4ao. 

Harot ( CUment ) , aou aéjour à Lyon «t «m Teri aar cette vlUe , V, 
a? '-374- 
Martel Ange (le frère), VI , 4i6. 
(Martèoe (Edmond ) , VI, 317. Voy. Ëglice de Lyon. 
Martial cité mal i propos par plusieurs auteurs , V, S^^. 
Martin ( le maior-géat<ral ) , VI , SoS j 3g3 i 396. 
Martiuière ( Distribution dira prii à l'école provisoire de là) , VI , 

3i5. OiiTerture de deux cours de chimie , V, 476 , et d'un «oun 

de mécanique, par M. Tabareau , VI, i55. 
Martin-ui-IIaut ( Notice aur la commune de St. ) , par M. Cochard , 

VI, b6-4o! 
^ssaa (M. Ch.]. La Fondation de l'académie provinciale. BuU.bibl, 

V, .55. 

Mathon de la Conr (Jacques et Charles Joseph ) , VE, 3oo-3o5. Épl- 
tre i Ch. Joseph Mathon de la Cour, par M. Bouchatlat , agS-agS. 

Mayet (Élienne). Voy. Huiard (M.). 

Maienodde PaTcsin (Marc-Antoine) , VI , 4l7- 

Mélangea. V, i54-i57i aao-aag ; 3i7-3i8 i 378-379; 459-465. VI , 
145-1491 aig-aa6i 436-46o: 

Ménestrier (le P.) , VI , 4i9. 

Mermet ( M.). Voy. Postumua. 

Hermet ('Claude). Voy. Armand. 



=dbï Google 



(4713) 

H«js (Notice car la eommune de) , par M. Codurit, VI, 66^9. 

Hiltieu (la P.), recteur dit collifgc de la Trinitë, VI, 379. 

Mioëvalogie do département du fth&ae , artiele de M. Gragniai , Vf 
114-iM. 

Motard (Notice. dur Étieaae), par M. Breghol, Vi^^i-ai^ Note 
sur le mËme , 34i-343. Autre, VI , a33. 

Mollet (M. Joseph) , VI , Sng. 

MoDFt ( Philibert) , VI , ai6. * 

lHoDfaIcoa(M, J. B.). Lettre i lui écrite H Domde 5. S. L^OD XII^ 
y, 459'46(). Supplejneus A rhÎElaire des marai* et à 1« bibliogra- 
phie DK^dicale , Bull, bibi, VI , a3s-a33. Voj. Eaux minéTBlei. 

Mougè» (l'abbO, Vr, 418. 

MongJs ( M.) Voj. Aunibal , Buc^pbale et Mûiier bUnc> 

Mono (M. G.)i VI, i49' Voj. Lettres lyoauaiaes. 

MoDplaieir et Sans-Souci , prospeotus par M.. Hotelard, Bull, iàbi^ 

V , 387-388. 
Monrozat (Aimé)',V, i5a> 
Montesquieu ( (Eurres de ) , sTee des notes de M. L. FarMUe , Bult 

Libl. V, 46S-46g. 
Montucla ( Jean-Étienne) , VI , 3i>7. 

Monamens publics. Vojr. lascriptio us , Statue éipittirt ttJhéUzt^ 
Morand ( Jean-AulMue ) , VI , 3o6« 

Moreau ( M. César ) , asiocié à l'académie de Ljon , VI , 3t€. 
MoTel de V. ( ArtirJei communiqués ps« M.) , VI , 157-iâi ; 384<- 

365 i 441.445. "■ 

Morel(Jeaii.MBrù),VI. S»^. 

Mariu ( M. ) , rédacteur de la France proviaciale , VI , iZo-aSu 
Mouche lyonnaise da genre des cinips. V, ati-aïa. a6S'i7a. 
Moyria (la Politique, satire , par M. G. de ) , Bult. bibl. V, 47>v 
Mnnet (Notice gur G. M..L.) , Bull. bibL V, asi. • 

Mûrier blanc [Extrait d'un m^nuiire de M. Hongès Sur le ). 1 par 

M. Grognier , V, 388-196. 
Jfyu et foTtîBcatians de L70D (Mifoioire sut les), par M. l'abbri 

Greppo , V, 43'-44>' 
Nécrologie. Vo;. Jdaonon (Pierre), Poupar (J. B.), Sudan (J. N.),ete. 
Nemours ( Notice sur le duc de ) , . par M. Pericaud tixté , V, 8 1>>' 

ii3, et Bull. bibl. a3i. 
«icolaï (N. de),V, i5a. 
Noëllat ( M. J. B.). Voj. Carte du dëpartemeat âfi Blk&iw. 

OuTTier eu «oi« en 1744 (Budjet d'un) , VI,.,i57-i6u ' 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



Ç48o> 
Pain ( Prix âa) ,i Ljon , èata le XVI.' (iicle , article de M. Bn-. 
ghot , VI , S-L7. Tu» du pain en iTril i8s7 i V, 47^ i «n tf- 
■ Umbre , VI , 399. Vo;. VU. 
Parrelle ( M. L, ). Découverte 4'nn naniucrtt de BoilefOiBoll. bîb^ 

V, aSi et VI , 46t-4â3. Voj. Montesquieu et Pêne. 
Fuc^ ( Françoiie ) , Lyonnaise , VI ,, 43T- 
, PaMeroD ( M, ). V«j Duboat , Geoffro;, Lemot , Sanabal. 
Palerin ( Claude }, VI, 33o-336. 

Pépinière du dëpartemeat du Rhftne, art-de.M. TroUiet, VI, 199^09.. 
PércDon ( Pilate , tragédie , par M. L. M. ) . Bail. bibl. V, Z^^^ 
Pericaud aW ( Articka de M.} . V. 8i-ii3i 463-464. VI , 4iM>9: 
Lettre <!crite i M. Pericaud au nom de S. S. Léon XU , V, 460. 
Vdj, Bibliothèque de Ljon, Nemouri et Polla. 
Pemetti (Notice «ur un nu. de Vabbë), pai M. Breghet, VI, 3io-aia. 
Perolta , tragédie de M. Bonirer , Bull. bi^l. V, 339. 
Pamche (Plan de distribution de la presqu'île) , V, Sgl-Sgl. Ela- 
MiMemeoB induetriels dans cette partie de la TÎtle , VI , 1^. 
Voy. Dupaaquier (M.). 
Perrachon ( M. ) . VI , 4i8. 
Pensai (lei aceun N. et N. ) , V , 34g-35o. 

Pcrronne ( Claudioe) , Lyonnaise , V , 848-34g. VI , iflfi-^ , 440.. 
Perse et JuT^nal, trad. et commentai par Boileau 1. Bull. bibl. VIj. 

46i-46a. 
Petit l Marc-Antoine ) , VI , 3i 1. 
Pichard ( M,). Voy. Joannon. 

Pierre-Vive (Marie de). Lyonnaise , V, 980( 363. TI, 43?. 
Pilate , tragédie. V07. Pérenon (M. L. M.}. 
Poésie. Voy. François de Nenfchlteaa (M.), Coigoet (H. F.)„ 

Breghot ( M. ) , Anthologie , Boncharlat ( M.) , etc. 
l'oUa , Lyonnaise, V, aSo-aSS. Epigramme latine ^oatre eUB,iiiiît^. 

par M. Pericaud, gSs. 
Pollet ( M. ) > V, 80. Voy. Théltre, 

Pomeys ( Notice sur ta commune de ) , par H. Coeliard , V! , ga-^.. 
Pont de la Mulatiére, V, a3g. 
Pont de fils de fer i l'Ile Barbe , V, 95g; San. — An port Âe. U 

Feuillëe , VI , 76. 
Pont Charles X , VI , 464. 

Population du département dn IUi6n« , V, I-4> ifo 1 iGi-166 i 4SS.. 
Porte COliti"' de Ja ), VI , 375-376. 
^trat ( tour construite par le gieor ) , VI , 3Si-U3. 
^oslomus ( Lettre «nr l'cmperenr ) , par M. Mermet , de Vienne . 
Y, ai3-»?o. Bnll. bibl. 383. 



bï Google 



( 481 ) 

Ponpar ( mort de M- 3- Q-) , V, SS^-Sgo. Son Compte . tvaâa Je» 

travaoi de l'acadéioie ds Ljon , second lemeatre de 1810 , Bull. 

bibl. 4r.S-466. SoQ cabinet d'noire, 473. 
Prade (Diacourt sur l'unioa des acieoces mëdicales, par M. R. do 

la) , Bull. bisL V , 77-78. BuU. bibl. Vï , a3t-a5». 
Prrfcorwnr (le), V, 157.VI, «56. Sa d^eme par M. Guerre, Bull. 

bib). VI , aaS-aag. ft^quisitoire prouonc.ë contre ce jouniMl. V07, 

Goîllibert ( M. ). . • 

ProitdeRoTcT (M.), véritaMe anteur de la Lettie sur le prtl à 

intirii, VI, »45-i48. 
Prunelle ( M. le docteur ) , VI , 33^ i S(6, 
P>(pier ( nuirt de M. ) , V, 3ao, 

Ilabania (M.) , profeweuF agr^de rh Aorique , VI , 3i4.Dîtcou» 

prononce par M. Rabaaù à la dûttibution dei pris du collée 

roj^ldsLjOD, 9g7-4L3. 
lUciae ( LouU ) , Son dùeoora de Hception A l'acadéiai* de Ljon ■ 

VI,«46-ai8. 
Rajaiie (Notice aur U commune de la), par M. Cochard , VI, t6[-i79, 
Rapou (Annalei de la méthode fumigatoir« , par M. T.) , Bull. 

bibl. VI, i53.i53. 
^ait (Jeaa-Baptiile), VI, Sog-Sio. 
Rater (M.), VI,3o6 et 465. 
lUrmond flb (M.) , VI , 3i6. 
Raynal (M.) , VI , 4ao-4a3. 
Aacamier (M."") , LyounaÏM, V, «86, 

Règlement de la bibliothèque de la Tille de Ljon , VI, 437-439. 
Itégny (Rapport sur les mi^dailles fondée* par M. le duc de Plaisance,. 

par M. ) , VI , 337-347. et Bail. bi»t. 394. 
Rey ( M. ) , Mommieiie de Vienne , Bull. bibl. V, a3s. 
RieuHec(Pierre-Françob), VI,3io-3)i. Notice aur «a tîo, par 

H. Guerre. Bull. bibl. 3ii^i3.&utre, pai H. Gr<^iiici , 437^^36. 
. Rosier ( François ) , VI , 3o7 et 465, , 

RoTiile { Guillaume) , V, 6a. VI , 4S4. 
Roubiria (Laiare), VI, 4aD. 
Roj ( Guillaume Le ). Voj, ImprimNie, 

Sainte-Marie ( ^e l'haltre et de «on naage , par M. Etienne ), Bull. 

bibl. V, 385. Son diaconre de réception à l'acadéinie de Lyon , 

Bull. bibl. VI, 390. 
Çvnte-Martlte (Clurle» de ), VI , 333. 



:,, Google 



( 482 ) 

$>!> (PiHre) , V, i/is-tS*- VI > u5-it«. 

S«Di-Sonci. Voj. MoDplaiiir. 

S«ïr«bat ( Notice .ur Daniel ) , par M. PM*«on , VI , 7T-88 ( »■^ 

Sarraïin (Louiac ) , V , 3Sa-353. 

$ceire ou Sbtc ( Claudine et Jeanne) . LyoDiwUe» , VI , 459- 

âcne ( Maurice ) , VI , 4/|0-')46. r 

Sci«nces ( le«] ne deasi^cheot pag le cœur et n'^tei^ent £U l"!!!»- 

ginalioD , VI , 360-373. 
SémioîiLre de St-IÎ.!i.^e. Vay. Ir^nëe (St.). 
Sidoine Apollinaire. Vuf. Apollinaire. 

Soeiétë d'agriculture de Ljon. Programme, V, Sid-3lg< SAinc* pu- 
blique du Si aoât 1837, VI , 3i6. 
SociëU de lecture à Lyon ( Éiablissenicnt d'une ) , VI , 3i5 ; S^. 
Soufllot ( Jacquca-Gemuia } , VI , 3oS-3o6 et 46S. 
SpoQ (Jacoh) , V(, 386. 
Staël ( Ëlabligseinent pastoral de M. le baron de ) , rtqiport ie H 

Grognier , fiuU. blbl. VI , l53-i54. 
SUtiattque. Voy. Population, Symphorien le Cbiteau (St.) . «te. 
Statue équestre de Loub^Ie-Grand , VI , 3i3. Jiucriptioa de cette 

jtatue, 136-133 ( igS-igg. 
Stella (Claudiiie , Françoise et Antoinette Bomaonnet ), V| 353-3Kt* 
Stuard ( Jacqueline de ) , Lyonnaise , V. 479.1 S6i. 
Sudan (M. l'abbé J. B.). Notice lurdcs manuscrita relatifs iLyoB, 

V , i4S-t54. Notice sur M. Sudan , par M. Breghot , 455-457. 
Sulplcieni ( Établissement des } , an séminaire de St-Irénée. Voj> 

Irënée ( St. ). 
Symphorien le Chilean (suite de la Notice atatî«tique dn eanion de 

SL) , par M. Cocbard , V, 3o-36 ; 116-144 i i9*-a>o : a53-i68 ; 

5ai-33gi4o3-4ioi VI, it5-4o: 86-96> 161-175. Bull. bibl. aa?. 
Synode diocésain tenu i Lyon , en septembre iSay , VI , Sga. 

Tabard (François) , VI, Sio i 4*01 431-493. 

Taltarcau ( M.) Son eours de physique , VI , 934- V07. Hartinîère. 
■ Tableaux , etc. ( Notice des ) exposés & Lyon ea janfier i8a7|i BnU- 
bil>l. V. 939. 
Tencin (Pierre Guérin de) , V, 48. 
Térentianns Maurus , V, 134-195. 
Terraseon ( Famille de ) , V, 48-S3. 
Teieira (Joseph) V, 53.. 

Tbëïtre ( reconstruction da grand), V, i5ï; 33ç).i4a; Sçp.VI, 75-7*. 
Théâtre provisoire (grand) , V, 3ïo. VI , 7Î. 



D,a,l,zt!dbvGobglc 



( 483 ) 

IChiënot (Mort de M.) , V, 4t6. 

Tbomai ( Antoine-Léonard ) , Vj Sa-S3.' 

Tbou (François -Auguste de) , V, S3. 

Tolet (Pierre), V, .m-1»5. VI , «t-a«a. 

Tolomaa CCharlei-Picrre-XaTier}, V, 53. VI , i97i4ao. 

Torre ( Philippe del ) , V , 54- 

Toutrette ( Notei & ajouter au rapport sur la jirobe de ch«Ttl ii 
bronze trouvde dans la Sabiie , par M. de la) , VI , iS-aS. Note 
■ur M. de la Tourrette , 3io. Sur le même, V, 55. Note da mime 
nr nue mouche du genre des dùipt , 3ti-ll9. ObsemtiOl» lui' 
fcette note , par H. E. C. Foadru , «68-970. 

ïoumon (François de), V. 54. 

Trabea ( Quintua ) , V, l35-ta6. 

Trechsel (ThaJ>e),V,, 347-348. 

Tr^Iis (M.) .VI, a34i 3i5 1 394 1 S96; ' 

TribuDal de commerce de Lyon , V, 78. • 

Tribuoalde police Correctionnelle de Lydn, V, 77178! Jg-VI, 7i(; iSé» 
. Tribnaal de première instance de Lyon , V, a36 i a3(). 

Tricaud (Antelme), ViS5. ■ ' 

Tristan l'Hermile ( Jean-BapUsle) , V, 56. 

TriTuIce (Jean-Jacques et théodore > V. M. 

TroUiet (M. le, docteur). Voy. Pépinière. ' . 

Troncy ( Benoit du ) , V, 5?-58 ( 378-379. VI, 5o-56 ; 99 ; 37,f57?. 

Trnchet ( Jean ) , V, 51. 

Trudaine ( Daniel-Cbarles ) , V, lao-iai. 

Tnloone (Anne), VI, 441. 

Urf<! ( Anne , Antoine et Honora d') , VI , 56-59. 

Vaido (Pierre) , VI, Sg^o. 

VsUette (Laurent Pwnello de U) , VI, 3i8. 

Valoris (Antoine) , VI , 61-&1. 

Vanièra (Jacques ) , VI , 60-61. 

Vanini (Lucilio ) , VI , 63. 

Varenne de Fe'niile (Philib.tt-Cha rie-Marie ) , VI , 6S. 

Vasselier (Joseph), VI, §3-64 ; S07. 

Vancanaon ( Jacquc» de ) , VI , 65 1 3o6. 

Vauzelles (Catherine de ) , Lyonoaise , V. 55l. 

Venance (Jean-Françoia Dougadoa) , VI , 65-66. 

Veiner ( Jacques ) , VI 1 66-69 '' 373-379. 

Vernioac de St-Maur (Raimond ), VI ,.70. 

Verus (AElins ) , VI , 70-71. 

Vienne en France (Monnmeiu de). Voy. R«y (M.). 



D,a,l,zt!dbvG00glc 



C 484 > 

VigDÎer (Pule Aa) , Vl , 71. 
Vaut» (BalUiar de ) , VI , 37». 

Villari ( Pierre , J^6ni« , Baltaisr, «le. de) , VI > 7f73i 

TillefraDcbe r Académie de) . V, 464-465. 

Villamot ( Philippe ) , VI , 347-349. 

Viltcoenre (Humbert de), Vl , Safi-Sas- 

ViUerei ( Camille de NeufTilla et François Paul de) , «rchcvâque» 
deLTOD.VI^t ai»n3i 414 1 4i5 i' 417- Villeroi (Ckarle* de 
NcuFrille , nJrqais de ) , VI , 34g-S5(i et 463. Villeroi ( Français de 
Neofrille , duc et tnar^hat , et Nicolas de NeufTillâ , itiarç|uû f 
poil dac de ) , VI > 35<>-3fii. 

Tillette ( François ) , m^anicien de LjOB , VI 1 SSl-SSa. 

Vinfle ( Jean de ), Voy. Imprimerie. 

Vbtimille ( JacquM , cùinte de ) , VI, 35i-355. 

VioDDPt (George), jésuite, de Lyon, VI, 555-354. 

Viret (Pierre), VI , 354. 

ViHen ( F. H. , comte de) , VI , 355-356. 

Vîsmes de Valga; ( madame de ) , LfonnaÎM , VI ■ 356. 

Vite! ( Louis ) , VI , 3o7 1 35?. 

ViUt ( JeaD-Françou) , VI , 367. 

Vitry ( le P. Edouard de ) , VI , 357-3S9, 

Vi*i«n C Joteph ) , VI , 55$. 

TMl<Jeaa),VI, 359. 

Voiilté(JetD), V.aSo. VI, 

Willermoi ( M. ) , VI , 3o6. 
WingU ( Jeaa' de ). V07. VJDgle. 



nu DE li TiKjS. 



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