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Full text of "Archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis"

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ARCHIVES HISTORIQUES 



, LA SAINTONGE ET DE L'AUNIS 



XVIII 



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A. PICAlii), [.IBItAlRE-ÉniTElIR 



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DiBlradbiCOOgle 



SOCIÉTÉ 



ARCHIVES HISTORIQUES 



LA SAINTONGE ET DE L'AUNIS 



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' ARCHIVES HISTORIQUES " 

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LA SAINTONGE ET DE L'AUNIS 
XVIII 



PARIS SAINTES 

A. nCAIlD. IJUIlAlIlliKUlTEI'll M" /,. MOUTIIEUI I., I.IIIUAIIIE 



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DECRET 

oui bbconnait la société dbs archives couub établibsbhent 
d'utilité FUBLIQUB. 

Le président de la république française 
Décbétb: 

s. Article I". — La sooiété des Archives historiques de la Sain- 
^fonge 6t de VAunis est reconnue comme établissement d'utilité 
Viblique.... 
^ait à Paris, le 21 juin 1886. 

JuLBs Grévt. 






RÈGLEMENT DE LA SOCIÉTÉ DES ARCmVES 

ADOPTÉ PAR LB CONSEIL d'ÉTAT. 

{Extrait) 



V Article I". — La société des archives historiques de l& Sain- 
y tonge et de l'Aunis, fondée en 1674, a pour but, en même temps 
J que la conservation des archives qui lui seront données, la pu- 
J blication des documents inédita, pièces et travaux historiques 

Y ou archéologiques relatifs aux deux provinces d'Aunis et de 
\~ Saintonge, à la généralité de La Rochelle et aux anciens diocè- 

"B de La Rochelle et de Saintes. Elle a son siège à Saintes. 

(Article II. — La société se compose : i* de membres fondateurs 
^i versent, une fois pour toutes, une somme de 500 francs, 
laquelle donnera au membre fondateur et à l'un de ses enfants, 
qu'il devra désigner, droit, leur vie durant, à toutes les publi- 
. > râtiouB de la société ; 2* de membres qui paient une cotisation 
^^ anauelle de 13 francs ; 3° de membres perpétuels qui rachètent 
s^si^ leurcotisationmoyennantune somme de 150 francs pour les par- 
^S. ticuliers et de 300 francs pour une commune ou association 
^^ (ville, bibliothèque, collège, etc.). Lee membres sont présentés 
N^ par un membre au moins et élus par le bureau. 



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ADMEHÏSTRATION DE LA SOdÉTÉ 

Années i890 et t89i 
BUREAU 

Président : Louis Audiat, I O. lauréat de l'inatitut, bibliothé- 
caire-archiviste, rue des Arènes, 6, à Saintes. 

Vice-Président : Dbnys Jolt d'Aussy, au château de Grazan- 
nes, par Le Port d'Ënvauz, et à Saintas, rue des Ballets, 27. 

Secrétaire : Edouard Amouboux, ancien chef d'institution, 
cours National, 89 bis, à Baintes. 

Secrétaire adjoint : Le docteur LâON Tbruonia, ■!;! ; méde- 
cin major en retraite, cours Reverseaux, 9, à Saintes. 

Trésorier : Charles Danqibbadd, licencié en droit, rue Saint- 
Haur, 15, à Saintes. 

COMITÉ DE PUBLICATION 

Anatolb DsBARTHÉLBMr, -ji!, membre de l'institut, rue d'An- 
jou-Saint-Honoré, 9, à Parla. 

Le baron Léon dbLa Morinerib, #, à Aunay, par Ch&tenay 
[Seine], et à Paris, avenue des Ternes, 85. 

Obohobs Mu3&et, a Oi archiviste-paléographe, avocat, bi- 
bliothécaire de la ville, à La Rochelle. 

JuLss Pellibson, jugeai! tribunal civil de Barbezieux. 

Philippe Tamizst DE Larroque, if, correspondant de l'ins- 
titut, à Oontaud (Lot-et-Garonne). 



CONSEIL D'ADMINISTRATION 

Ferdinand Babinot, notaire, cours National, 38, à Saintes. 
Edmond Boilevin, négociant, grande rue, 23, à Saintes. 
Jules GniLLET, négociant, rue Laroche, 12, à Saintes. 
Maurice Martineau, négociant, rue du Palais, 12, à Saintes 
Abel Mestreau, négociant, rue dea Frères, 24, à Saintes. 



Le siège de la société des Archives est à Saintes, cours Na- 
tional, 69 ter. 

La société publie tous les deux mois un Bulletin, la Revue 
de Saintonge et d'Aunis, qui forme au bout d'un an un beau 
volume d'environ 500 pages. 

Le prix de Tabonnement annuel à la Revue-Bulletin est de 
10 francs ; un numéro, 2 (r. 50. Elle est adressée gratuitement 
aux membres de la société qui paient par au une cotisation de 
13 francs. 



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USTË DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ 

SDPPLÉUBNT 

(1" JDillet 1800). 



Allo9 (Théodore), notaire, à Saint-Hîlaire de Villefranche. 

AussT (Denys Jolly d'}, avocat, à Saint-Jean d'Angély. 

BiKÉLAS (Dimitrios), homme de lettres, à Athènes et à Paris. 

Bretagne (Auguste LgRonz de], an ohàteau de La Folatière, 
commune d'Antezant, par Saint- Jean d'Angély. 

Brochon (Albert), négociant, cours National, 91, à Saintes. 

Cballbvbtte [La commune dej. Maire, M. Louis Lacombe. 

CntiRox (Paul.), A. O, professeur au collège de Saintes. 

Clbhjadd, conseiller d'arrondissement, maire d'Authon. 

Ddfau, supérieur des prêtres de la mission, à Saintes. 

Ddgubt [Gabriel], licencié en droit, avoué, 12, rue du Mirail, 
à Bordeaux. 

DuLON (Pierre), libraire, à Saintes. 

EsCHENAtiER (Adolphe), secrétaire général de la Participa- 
tion charentaise, à Cognac. 

FoHGERiT (L'abbé Ixile), curé de Fouras. 

Florentin [Arthur), rédacteur en chef du Conseruateitr, à 
Marennes, 

Girard [Q.Ji 'fft A.. Q, ff , officier supérieur du commissariat 
de la marine en retraite, manoir de Kérinou, par Fouessant 
(Finistère). 

Jeandbau (l'abbé Gabriel), à Paria. 

Ladraine (Octave), docteur en droit, avocat, à Saintes. 

La Bastide (René de), au cti&teau de Parcoul, par La Roche- 
Chalais (Dordogoe). 

Larqoibh (Emile-Louia-Fernand), docteur en droit, juge sup- 
pléant au tribunal civil de Saintes. 

Lb Obndre (Alclde), k Bois-Fontaines, par Surgèrea. 

L&RIDON (Georges), & La Rochelle. 

Le Rot (Ed.), directeur de l'usine à gaz, à Saintes. 

Masse (Henri), directeur de l'école supérieure, à Marennes. 



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— 8 — 

PuTHOYBN (Emile), avoué-licencié, à Angouléme. 
Prbvost |Ju1«b), libraire, Orande-Rue, à Saintes. 
Rbgblspblqbr (QuBtave), docteur en droit, à Paris. 
8i.bl£ (Ambroiaej, A. Ot instituteur à Saiat-Qeais de Sain- 
tonge. 

Servant (l'abbé), curé-doyen, à Hiersac (Charente]. 
Tbssan (de), principal du collège de Saint-Jean d'Angély. 
ViAUD [Louis], docteur en médecine, à Restaud. 
Vivier (Alphonse], ancien magistrat, avocat, i Rochefort. 



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HISTOIRE DE U ROCHELLE 

DEPUIS L'AN 1199 JUSQUEB EN 1575 



TROISIEME PARTIE 

•iST-i. — Le dimanche xx d'apvril, quiestoit le jour de la 
quasimodo en cette année, le roy Charles, IX^ du nom, ré- 
gnant en France, furent esleus à maire en cette ville, par 
les maire, eschevins et pairs d'ycelle, selon l'ordre et façon 
accoustumés, Jehan Blandin, escuyer, sieur de Fiefmignon, 
Jacques Henry, escuyer, sieur de La Maisonneuve et de Maus- 
sidun, et Pierre Sallebert, aussi escuyer, sieur de l'Herbau- 
diëre, tous eschevins, desquels le lieutenant général de celte 
dite ville et gouvernement accepta ledit Blandin pour maire 
et capitaine d'ycelle en la présente année. 

Laquelle eslection et acceptation dudit Blandin fut faicte 
prîncipallement par le mouvemant et volonté de ladite royne 
de Navarre, qui voulut par sa considération et intérest le 
faire préférer audit Henry qui, premier venant, avoit recer- 
ché ladite charge. Pendant laquelle charge et mairie, dès le 
comniancement d'ycelle, l'on faict construire et bastir les 
salles et chambres du collée regardant en la place des 
cordeliers, desquels on avoit auparavant heu, par arrante- 
meat, le fonds et bailletle des lieux, et pour ce que ladite 
royne de Navarre, le defuncl seigneur prince de Gondé et 



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ledit seigneur admirai, avoient fondé en cette ville à l'érudi- 
tion de la jeunesse trois professeurs es langues qui se deb- 
voient entretenir à leurs despens, en mesmoyre de leur affec- 
tion aux lettres et bonne volonté qu'ils portoient à l'entretè- 
nement dudit collège, leurs armes furent mises par la ville 
au frontispice dudit bastiment, au-dessus de la porte et 
principalle entrée de la grand'salle dudit collège. 

Qui plus est peu de temps après ladite darne et royae, 
ayant faict recercher entre ceulx de la religion les plus doctes 
du royaulme pour les employer à l'instruction de la jeunesse 
et faire les professions par elle et les susdicts seigneurs 
fondées, lesdits professeurs se rendirent en cette ville, qui 
furent pour la profession hébraïque maistre François Berault, 
tiré d'Orléans... Gregius, ^ pour la profession grecque, 

venu de et maistre Pierre Lefevre, auvergnac, pour la 

profession de la langue latine, les trois aussi doctes et rares 
personnages en toutes langues qui se pouvoient trouver en 
France. Desquels Berault et Le Fèvre furent installés et rais 
en leurs charges, ladite royne de Navarre présente en leur 
action; et pour ce que ledit Gregius mourust trois ou quatre 



1. Ce Gregius [Jourdan & lu Gringiua) était Nicolu de Grouchy de La 
Grouche, dit Arcère, un des vingt professeurt qui suivirent le principal du 
collège de Tailai, nommé à la direction du collège de' Guyenne à Bordeaux 
(E. Gaullieur, Hiâtoire du Collège de Guyenne. Paris, Sandoz et Pîscbbacher, 
1874), en l'aunée 1532. Après avoir habité Bordeaux jusqu'au commencement 
du siècle dernier, cette famille fut appelée en Saintoage par ses alliaucm. 
Nous pouvons citer parmi ses membres ; Jean de Grouchy, marié le 13 août 
1629 avec Marie Papin : il pouvait être petit-fils du professeur mort en 1571 ; 
Louis de Groucby, son fils marié le 90 octobre 1600 à Marguerite Viaod ; 
Pierre de Grouchy, né le 16 août 166G, avocat au parlement de Bordeaux : 
il épousa le 30 octobre 1702 Marie Cabauld, de Beanvsis-sur-Hatba. Il vend 
en 1727, à un sieur {.aniothe, avocat, sa maison delà rue Saint- Mi cliel à Bor- 
deaux. Il habitait Beauvais lors de la mort de sa femme, le 21 novembrel735. 
Il laissa cinq enfants, Pierre, Nicolas et Jean de Groucby, et deux filles, dont 
l'aînée était carmélite à Saintes. Dans un inventaire dressé après son décès à 
Saint-Jean d'Angély le 24 décembre 1745, par le nolaire Dorlul, on signale 
■ rinq volumea reliés de ses manuscrit* >. 



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jours après son arrivée, par son décès ladite royne faict venir 
maistre Pien-e Martinès, Navarrois, nourry soubs Ramus, 
graod philosophe et des plus versé eu la langue grecque, 
qu'elle fit establir en sa chaîne, tesmoingnage très évident de 
la piété et vertu de cette princesse, et encore de l'affection 
qu'elle portoit à cette ville y arrestant à ses guages et entre- 
tien de si grands hommes pour y former une pépinière à la 
gloire de Dieu et au maintien et salut de son église et de 
ladite ville. 

Le roy Charles, portant avec de grandes inquiétudes les 
dillalions de ladite royne de Navarre et celles dudit sieur 
admirai, luy font faire une rechai^e vers ledit seigneur pour 
le venir trouver à Blois où il descendoit, ce qui occasiona 
le compte Louys de Nassau, qui pressoit fort Texécution de 
ce dessein de ta part du prince d'Orange, son frère, de 
s'acheminer en court avec les sieurs de La Noue et Tbeligny, 
son beau frère, qui sortent de cette ville faignant s'ambar- 
quer pour aller en Flandres, afin de se rendre près du roy 
desguisés et non recogneus, pour prendre une résoUution 
sur le subgect de ladite guerre, ladite royne de Navarre et 
ceulx qui tenoient pour chère la personne dudit seigneur 
admirai, n'ayant pas trouvé à propos qu'il s'y acheminast 
sur tesdites semonces, aux quels sa majesté, après quelque 
concert pour l'espace de six jours qu'ils furent retenus, fit 
absolument sçavoir que, sur les difficultés aux quelles elle se 
trouvoit, elle ne pouvoit ny ne voultoit se résoudre qu'avec 
l'enlreveue et communication dudit sieur admirai, qui occa- 
sionna les susdits de revenir en peu de temps en celte 
ville pour faire advancer en court ledit seigneur, après les- 
quels y arriva encore le seigneur et mareschal de Cessé, 
pour, avec les susdits, luy persuader et donner toutes sortes 
d'asseurances et saulf conduictde sa personoe,àta persuasion 
desquels ladite royne de Navarre et admirât se laissant por- 
ter aux volontés manifestées du roy, ledit seigneur faict faire 
ung ambarquemeot en cette ville du sieur Mainguetières très 



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expérimaaté au taict de la naarioe pour descouvrir les Indes 
Occidentales ', et remarquer les lieux oft il s'y pourroit faire 
descente, et ensemble ledit seigneur admirai se retire aussi- 
lost avec ledit seigneur mareschal, de cette ville, pour aller 
en court d'oii il n'est plus revenu en ce lieu * , comme 
l'année suyvante le fera voir, quelques caresses et grands 
accueils qui luy furent faicts parleurs majestés, ce qui luy 
fut présagé par ces paroles d'embi-assement du roy luy di- 
sant: « Nous vous tenons maintenant; vous ne nous échap- 
perez pas quaod vous voudrez », que l'on feignit dire en 
tesmoignage d'amour et d'affection parLiculière. 

Ces grandes privaultés, dons et gratifications faictes par le 
roy audit sieur admirai qui estoient de cent mille livres en 
deniers du revenu pour une année de tous les bénéfices du 
cardinal son frère, de ses utancilles quelque part qu'ils 
peuvent se trouver, la liberté qu'on luy avoit donné d'aller et 
de venir à ses maisons, mesme à Chastillon, les fabveurs 
feictes à ceubt qui l'avoient suyvy, comme au seigneur de 
Thelligny, son gendre, et au sieur de Gavagnes, conseiller 
au parlement de Thoulouze, faict maistre des requestes de 
l'hostel du roy, furent aullant d'espérances de bien et de 
seureté à ladite royne de Navarre, et ung éguillon qui luy 
faict entreprendre de s'acheminer en court; à quoy estant 
résolue, elle part de cette ville pour aller à Blois, où estoit 
le roy sur la fin de mars de l'année 1572, faisant le dédain 



1. Le préteite àe l'eupédition de Hain^elière était ud voyage d'explora- 
tioD, le but, une attaque conlre les poGsessioas espagnoles des Antilles ; 
dans leur fiévreuse impatience le^ calTiiiistes roulaient engager les hoslilit^s 
sur mer, comme ils les avaient commencées sur terre en s'emparant de Valen- 
ciennes, le 15 mai, et de Mons le 25 mai 1572. L'escadre de Mainguetière 
fut surprise dans une rade de Saint-Domingue et eniiâresienl délniile par 
les Espagnols, 

2. [l'après une lettre de l'amiral Coligoy, du 1S août 1571, il annonçait 
son départ de La Rochelle pour la Gn du mois et devait être h Gonnord, chei 
le marâchal de Cossé, le 2 septembre suivant {Arehivts kialoriguet de l9 
Sainlonge et de l'Aunt», t. IV, p. W&). 



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de la présente mairie, accompagoée de grand nombre de 
noblesse el piincipallement du compte Ludovic de Nassau, 
ce qui fut aussi pour la dernière fois, lors du départ de 
laquelle, comme de celuy du prince son fils, du prince de 
Gondé, faict auparavant par eulx, pour se mettre en esqui- 
page convenable et de la court et dudit mariage, eulx tous 
et lesdits seigneurs, l'admirai et compte de La Rochefoucauld 
firent plusieurs complimens et remerciemens à ladite ville, 
avec offres d'adsislement et de maintien pour toutes ses liber- 
tés et privilèges, recongnoissant que par le moyen d'ycelle, 
ils avoient esté maintenus et conservés pendant le malheur 
des troubles passés, qu'ils estimoient debvoir estre du tout 
estains et la paix bien affermie, par les précautions qui ne 
leur ont sei-vy que de surprînses. Par la retraicfe desquels 
susdits seigneurs et de ladite dame, les habitans de cette 
ville se trouvèrent grandement soulagés, leur liberté en la 
conduite d'ycelle ayant esté enguagée, et esté chargée en di- 
verses façons par l'espace de trois années que ladite royne 
de Navarre y fit ung continuel séjour, les nécessité et malheur 
des guerres l'y obligeant ^ 

Guy Chabot, seigneur de Jarnac et gouverneur pour le 
roy et son lieutenant général pour les armes de cette ville 
et gouvernement, oultre la qualité qu'il y avoit de gouver- 
neur A la justice ou séneschal, n'ayant point faict la fonction 
de ses charges pendant les trois années des troisiesmes trou- 
bles cy devant représentés, le roy luy deslaisse et confirme 
seulement celle de séneschal ou gouverneur à la justice *, 

1. Baiiral a quelque peu adouci le jugement (fu'il avait porU tout d'abord 
Nir l'ingéreuce des cht^ du parli pratestanl dans les al!aires de la ville. 
Dans un passage qu'il a bifTé, il s'esprinKiit ainsi en parlant du départ des 
princes : ■ qui fut ung grand soulagement pour les liabitans qui recepvoient 
de grandes incommodilés, par le moyen de tant de gens qui y aroîent esté, 
par leiquels Faulb(»îlé de cette ville estoit tonjours diiDinnée et sa liberté 
engagée. > 

_ 2. C'était évidemment une révocation déguisée, juste récompense de l'at- 
titude équivoque de Jarnac au commencement des précéduiti troubles. 



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— 6 — 

estimant tirer plus de services du sieur de Birou que de lu; 
pour l'aullre charge pour mener à leur fin ses désirs se- 
crets; il faict son lieutenant général aux armes et gouver- 
neur de celte dite ville et gouvernement, ledit messire Ar- 
mand de GoDtault, seigneur baron de Biron, grand mais- 
Ire et capitaine général de l'artillerie de France, de quoy 
ayant donné advis à cette ville que son intantion estoit qu'il 
y fut receu et recongneu, ainsi qu'il en establissoit en toutes 
les villes qui avoieot esté tenues pour ceulx de ladite reli- 
gion réformée pendant les susdits troubles, pour s'en asseu- 
rer dadvantage, en prenant le prétexte que c'estoit pour de 
plus en plus faire maintenir ses édicts, les maire, eschevins 
et pairs de cette dite ville considèrent ne pouvoir empes- 
cher cette nomination et establissement, quoyque contre 
leui*s anciens privilèges et de ladite ville, dont la possession 
et liberté estoit de longtemps interrompue tant par le roy 
que par eulx mesmes en toutes les guerres passées, députent 
en la fin de cette mairie vers sa majesté le sieur des Mor- 
tiers, pour luy faire entendre l'acquiescement qu'ils appor- 
toient à ses volontés, quoyque contre leurs dits privilèges, 
et poursuivre par mesme moyen la vénfication du surplus 
d'yceulx qui ne l'avoit encore esté de ce règne. Et pour ce 
que le roy jugeoit par l'exemple du passé, combien il luy 
estoit important d'avoir ung maire en cette ville qui fut faict 
absolument par son choix et eslection, et de tel qu'il vou- 
droit, le séneschal àla justice ou son lieutenant qui, du 
temps de ladite royne de Navarre, n'avoient heu en leurs 
charges leur plaine liberté, la mairie présente finissant, au 
commancemenl du mois d'apvril, lettres sont receues de la 
part de sa majesté, en formes de patantes, par lesquelles il 
leur est mandé d'y procéder à leur façon accoustumée pour 
Teslection, et au gouverneur en la justice pour l'acceptation, 
lesquelles lettres sont registrées tant es registres des conseils 
desdits maire, eschevins et pairs que de la court présidialle 
dudit gouvernement. 



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4572. Apvril. — Ed celte année, en laquelle régnoit 
encore Charles de Valois, IX« du nom, le dimanche de 
quasimodo, xin^ jour d'apvril, furent eeleus à maire à la 
façon accoustumée, Jacques Henry, escuyer, sieur de I^a Mai- 
sonneufveetdeMaussidun; Jehan Blandin, seigneur des Her- 
biers ; Guillaume Texier, sieur des Fragnées, tous eschevins, 
desquels ledit Henry fut accepté pour estre maire et capitaine 
de cette ville en cette année, ladite acceptation faicte par le 
sieur lieutenant général, le séneschal et gouverneur absants. 

Par l'explication faicte en cette ville avec les commissaires 
du roy sur la conférance de l'édict dessus les reistres et 
estrangiers venus en France pour le secoui-s et l'adsistance 
des princes et de ceulx de la religion réformée, debvant estre 
payés par le roy, qui par le susdit édict debvoient estre payés - 
par les taxes qui seroient faictes et imposées sur ceulx de 
ladite religion, cette ville ayant été imposée pour sa cottité 
de cette année à la somme de quainze mille livres, la com- 
mission du roy en estant venue au commancement de cette 
mairie pour en faire taxe sur les habitans, les maire, esche- 
vins et pairs, au présent mois d'apvril, le xix d'yceluy, font 
nomination en leur conseil pour l'esgaller sur toute la ville de 
cinc de leur corps et de cinc des bourgeois, en prenant ung 
en chescune paroisse, ainsi qu'ils avoient accouslumé de 
(aire de tout temps. 

May. — Et pour ce que par les guerres dernières, cette 
ville et aultres seroient descheues de leurs privilèges selon 
les édicts et desclaration de proscription générallement faicts 
contre tous ceulx de la religion et parti desdits princes, et 
que, despuis l'advènetnent du roy à la couronne, cette dite 
ville n'avoit peu, soubs son règne, obtenir la confirmation de 
ses privilèges, les maire, eschevins et pairs d'ycelle, prenant 
occasion du susdit édict de paix dernier, de la justice 
qu'on sembloit voulloir rendre à ceulx de ladite religion 
réformée, poursuyvirent instamment, dès la mairie passée, 
ladite confirmation, qu'ils obtinrent fmallement à la recom- 



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mandation de ladite royne de Navarre, de l'admirai et 
aultres dits seigneurs, l'obéissance qu'on avoit rendue à sa 
majesté pour accepter à gouverneur ledit seigneur de Biron 
ea ayant grandement facilité t'octroy et concession, dont les 
lettres patantes et en formes furent expédiées au mois de 
may de cette année, signées du roy et du secrétaire d'estat, 
vérifiée aussitost en parlement de Paris, au mesme mois; com- 
me il se voit par les patantes estant au thrésor en ta caisse, y 
costées par ix, et qu'il en est faict mention en aultre vérifi- 
cation de l'année 1577, estant aussi au thrésor en la caisse 
marquée R, costée par le nombre xiii. 

Ledit seigneur de Biron, pourveu de la charge de gouver- 
neur en cette ville, selon ce que dessus, ne pouvant si tost 
serandre, le roy establit pour son lieutenant en ladite 
charge le sieur de Beaupuy, gentilhomme assés quallifié, qui 
estoit lieutenant de sa compagnie d'ordonnance, lequel dé^- 
rant envoyer par advance en celte ville, pour y avoir et pren- 
dre tout esgard, pour lequel faire recongnoistre et recevoir 
comme tel, le roy escript lettres particulières aux maires, 
eschevins et pairs, données à Blois, le IH de ce mois, selon 
que faict la royne mère, monsieur le duc d'Anjou, et la 
royne de Navarre, oultre lesquelles sa majesté escript encore 
auidits maires, eschevins et pairs et aux bonnes gens et 
habitans conjoinctement, toutes lesquelles sont apportées 
par le retour dudit sieur des Mortiers, selon lesquelles et 
délibérations prinses sur ycelle le xive dudit mois, ledit 
sieur de Beaupuy est receu en ladite charge, dès l'instant de 
laquelle réception les habitans faisant profession de la reli- 
gion romaine en cette dite ville, luy ayant faict plainte que 
lesdits maires, eschevins et paire n'avoient nommé aulcun 
d'eulx pour estre taxeur de l'imposition cy dessus de quainze 
mille livres, qui estoit les retrancher des charges publiques, 
contre la teneur dudit édicl de paix, il fut par luy arresté 
que lesdits maire, eschevins et pairs en nommeroient, ce qu'ils 
Hrent, qui demeurèrent joincts à la commission des auttres. 



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Quoiqu'on estimoit de la court avoir favorisé celte ville 
par l'expédition de la confirmation et vérification susdite de 
ses privilèges, la deffiance par laquelle elle s'est jusqu'à pré- 
sent conservée ne laissoit pas de s'y glisser, et la crainte que, 
soubs les prétextes du mariitge poursuyvy, de la guerre de 
Flandre et embarquement des Indes, on voulut surpendre 
ledit seigneur admirai, ceulx de la religion, et entreprendre 
contre cette ville par les armées de mer qui se faisoient et 
aux environs, joint les gouverneurs qu'on y establissoit avec 
une affection particulière; c'est poiirquoy la mêsme deffiance 
estant en plusieurs aultres lieux sensés, les maire, esche- 
vins et pairs de celte ville en font sçavoir leur sentiment 
audit seigneur admirai en forme de conseil de se garantir 
et prendre garde à luy et au général des églises, sans se 
laisser par trop persuader aux piperieset légères promesses 
de la court, luy escripvant cy après par le recepveur Bobi- 
neau, l'ung de leurs bourgeois, qu'ils envoyèrent par devant 
luy en ce mesme mois jusqu'en sa maison de Chastillon, 
duquel ils n'eurent d'aultre responce qu'une exhortation 
d'estre plus retenus en leurs soubçons, et prendre confiance 
en la bonté du roy, qui n'avoit plus d'aultre désir que de 
porter les armes hors de son royaulme et y maintenir tous 
ses subjects en une ferme et tranquille paix, qui sont les termes 
des lettres du xx du mois, rcceucs sur la fin d'yceluy, nonobs- 
tant lesquelles, et qu'elles fussent selon ce que véritablement 
en pensoit et croyoit ce dit seigneur, les secrètes intelligences 
et raautvais dessains du roy, sur tous les beaux et spécieulx 
prétextes cy-dessus, commancenl à paroir par divere effects 
et qu'il ne recerchoit en son conseil plus estroict qu'à 
ruyner d'ung coup et en mesme temps tous ceulx de la reli> 
gion et surprendre cette ville par ses apprests d'embarque- 
ment pour lesdites Indes et Flandre * ; par pratiques ei 



1 . Barbot rapporte ici les accusations formulées contre Charles IX par de 
Thon (I. IV, p. 633), Beativoglio (guerre de Flandres, 1. vi, p. 117) et 



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- 10- 

esp4raiices l'on Eaict quitter à ceuli de la religion, avant le 
temps porté par l'édict, les villes qu'ils avoient heues pour 
leur seureté, qui sont La Chanté, Congnac et Saincl-Jehan; l'on 
s'assure de cette cy par le dedans et par le dehors, et si, 
ceulx de Guiise, qui sembloient avoir esté rebutés de la court 
et disgraciés, pour y attirer les princes et l'admirai, y ren- 
troient en aussi grande faveur ou plus qu'auparavant, possé- 
dant entièrement en communication et conseils secrets, avec 
le cardinal Alexandrin, légat du pape Grégoire XIII, nouvel- 
lement venu au pontificat, leurs majestés et le duc d'Anjou ; 
et toutes sortes de munitions tant de guerre que de vivres, 
se tiroient journeltement de cette ville, par l'armée navalle 
du roy qui s'y préparoit en Brouage et aux environs, de tous 
lesquels faicts cette ville redouble ses soubçons et ses craintes, 
aussi que les forces que l'on préparoit estoient beaucoup 
plus grandes qu'il ne convenoit pour entreprendre sur la 
flotte des Indes, comme on disoit voulloir faire seulem'>.nt, 
que la saison se passoit pour partir sans qu'on vit de dilli- 
gence pour ce faire, et que les gens de guerre pour ladite 
année qui estoient assemblés par le seigneur de Slrozze ^ 
le baron de la Gaixle, général des gallères, Lansac et Lan- 
dreau, déclaroient ouvertement que sans l'espérance d'un 
dessain sur cette ville, de la surprendre et y faire leurs 
affaires, ils oe (usseol venus en l'armée et au lieu où ils 
estoienL 

Juùig. — Sur lesquelles craintes et appréheoiions, les 
maire, eschevins et pairs, veillant à la conservation de cette 



presque tous les hislorieas coDtemporaias; mais aiigourd'hui (]ue la corres- 
pondance des ambassadeurs étrangers nous est connue, il parait avéré que 
la cour d'Espagne voyait arec une extrême inquiétude l'iaflueoce prise par 
Coligny sur le roi, et prenait très au sérieux les préparatifs militaires de lu 
France. 

1. Philippe Slrozzi était un Florentin, parent de ta reine mère. Il succéda 
au comte de Brissac dans la charge de colonel général de l'inranterie fran- 
çaise. Voyez BrantAme, Vie de* gra%dt capitaines. 



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dite ville, des églises et du particulier de la religion, tes- 
moingnentde rechef leurs défiances et subjects d'ycelle pour 
eo estre relevés et se plaindre des incommoditéE et maulx 
qu'ils soufTroient desjà ; envoyant pour ce subject vers les 
princes de Navarre et de Coudé, où ils debvoient passer, se 
rendant à la court pour les nopces, Jehan Nicolas, sieur de 
Coureilles, Guillaume Texier, sieur des Fragnées, eschevins, 
André Rousseau et Michel Esprinchard, pairs, les supplier 
d'en parler à leurs majestés, les faire maintenir eo leur 
grasce et les supporter envers elles en toutes leurs afîaires, 
qui fut le sommaire de leur charge, du vii du mois de 
juing, desquels seigneurs princes cette ville ayant receu res- 
ponce du xvi dudit mois, par ycelle ledit prince de Navarre, 
lors faict roy, recongneust les defûances desdits maire, 
eschevins et pairs grandement considérables par la mort de 
la reine Jehanne, sa mère, de laquelle il leur donne advis, 
advenue à Paris, te x dudit mois, et comme l'on soubçon- 
□oit que ce fut par poison, en sentant des gants à fleurs 
préparés par ung René, florentin, parfumeur ordinaire *. 

La chaîne donnée aux susdits députés de cette ville estoit 
oullre celle-cy dessus, de visiter le seigneur de Biroo, faict 
gouverneur de cette ville, qui pour eo prendre par luy 
mesme une réelle possession, debvoit arriver eo mesme temps 
audit Poictiers, afin de desceoijre et venir eo ce lieu, auquel 
seigneur lesdits députés ayant rendu les complimens qu'ils 
debvoient à sa qualité, et faict les offres de service et obéis- 
sance que luy voulloient rendre les maire, eschevins et pairs, 
bourgeois et habitans de cette ville, ledit seigneur en prenant 
teus advantages, il donne ordre eo mesme temps, comme 
grand maistre de l'artillerie, au sieur d'Audevars, maistre 



1. JeaoDe d'Albret mourut d'an abcès aa foie, mite des fatigues que 
depuis trois sd», elle aTait intrépidement affrontées pour le triomphe de son 
parti. C'est ce que démoatra l'autopsie laite cancurremineot par des méde- 
cins catholique» et caJTinbtes ; mais en ces tristes temps, l'opinion publique 
admettait dihiûlement la morl naturelle des grands personnages. 



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d'hostel de madame, sœur unique du roy, pour se trans- 
porter en ce lieu pour visiter Varcenal et magasins, voir 
s'il y avoit quelques pièces et canons qui fussent au roy, 
marquées de ses armes, afin de disposer d'ycelles comme il 
adviseroit pour le bien et service de sa majesté, et d'en déli- 
vrer au sieur de Goui^es, capitiine de marine pour le roy 
de Navarre *, duquel pouvoir et commission ledit sieur de 
Biron escript auxdits maire, eschevins et pairs pour y obéir 
et mesme pour luy obliger d'aultant plus et en lever tous 
ombrages, leur promet de faire retirer les trouppes du sei- 
((neur de Strozze, de la crainte desquelles on luy avoit faict 
donner des advis parles susdits députés ; mais comme la 
nouvelle seure de la mort de la royne de Navarre en la 
façon cy-dessus, avec plusieurs actions, augmentoient les 
soubçons de cette ville, par le conseil desdiis maire, esche- 
vins et pairs, tenu le xx dudit mois de juing, il est arreslé de 
ne laisser sortir aulcune des pièces et artillerie estant au 
public, et qui appartenoient à la ville, et pour oster toute con- 
gnoissance qu'aulcunes eussent esté au roy, en faict en dilli- 
gence cisailler les armes qui y estoient, et engraver sur 
ycelles celles de la ville, qui se remarquent encore aujourd'hui 
burinées sur plusieurs d'ycelles, arrestant ledit conseil pour 
ne desplaire à ce qui regardoit le roy de Navarre, que ledit 
sieur de Gonrpues sepourroit accomoder avec les particnhere 
de {çré à gré, du canon qu'ils avoieiit, provcnani de la Car- 
raque, du payement duquel la ville respondroll pour le faire 
avant ungan, prenant asseurence d'indemnité dudit seigneur 
de Biron. 

Jpuilkt. — Quelque confirmation qui euslesté faicte des 
privilèges de cette ville, par lesquels on est exempt de 
toutes impositions,' le roy ayant eslably en celle année ung 



1. Dominique de Gourgnes, gealilbomine proleslant de Gascogae, connv 
par Ift punition eiemplaire des Espagnols autears du massacre des Franfait 
dans la Floride. 



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subside de quaioze soûls sur chascun thonneaux de vin de 
PoictoUjXainctonge, Angoulmois, cette ville et gouvernement, 
le bail à ferme s'ea faict pour sept pardevant les généraulx de 
Poictou, pour eu faire la livraison au mois de jeuitlet de 
cette année; lesdils maire, eschevins et pairs pour se main- 
tenir en leurs dits privilèges firent former opposition audit 
bail,sur laquelle les parties furent ranvoyées au conseil privé 
du roy, le ix dudil mois, Jehan Forest, advocat, et Jeban 
Bouhereau, pair, sont députés par le consdit pour taire vuider 
ladite opposition, avec pouvoir de la poursuivre séparément, 
vcu les privilèges de la ville, ou conjoinctement avec lesdites 
provinces et villes de Poictou, Angoulmois et Xainctooge qui 
en poursuyvoient une descharge. 

L'hospilal de Sainct-Jacques du Perrot, joinct de présent 
au grand hospitâl de Sainct-Barlhéleiny de cette ville, paroisl 
avoir esté fondé par David de INoUione, et pour en demeurer 
hospitalier et fondateur ceulx qui seroient de son sang et 
lignage, selon la fondation qui en a esté enregistrée autre- 
fois au registi'e du gouvernement de cette ville, du 29 de 
novembre 1536, en conséquence de quoy, Hiéronyme Fou- 
cault, auroit cy-devant obtenu payement contre les soubs- 
raaires pour avoir la charge dudit hospitâl, duquel y ayant 
heu appel par les maires, eschevins et pairs, ils se sont 
maintenus en l'administration qu'ils en ont, comme il paroisl 
par conseil estant en leurs registres du xvi« de ce mois de 
jeuiltet et an présent. 

Maistre Anthoine Le Roy, juge prévostal et chastelain de 
cette ville estant décédé, les juges présidiaulx d'ycelle dési- 
rant faire supprimer cet office, selon qu'ils y pouvoientestre 
fondés par les édicts et ordonnances royaulx, contre la pro- 
vision qu'en auroit obtenue maistre Nicolas Baudouyn, par 
la faveur et créance qu'avoit le lieutenant général civil et 
criminel de ladite ville, maistre Jehan Pierres, sieur de La 
Jarne, entre les maire, eschevins et pairs, il en faict inter- 
venir pour ladite suppression, offrant mesme faire faire ram- 



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boursement dudit estai au conseil privé du roy, en ce dit mois 
de jeuillet, dont la poursuitle survint par arrest intervenu de- 
puis en la faveur dudit Baudouyn. 

Le temps et les actions qu'on voyoit estre faictes en ce gou- 
vernement et es environs par lés trouppes dudit sieur de 
La Garde et de Strozze, qui y commettoient tous actes d'hosti- 
lité et qui sembloient ne recercher que l'occasion de sur- 
prendre cette ville, contre les faintes et simulées affections 
qu'on sembloit avoir à la paix, réveillent tellement lesdils 
maire, eschevins et pairs que voullant faire esclatter leurs def- 
fiances et craintes du mal général qu'ils prévoyoient sur les 
églises et sur les particuliers qui prenoient trop de confiance 
aux promaisses de la court, ils en escripvent audit seigneur 
admirai, le pénultiesrae du mois de jeuillet de cette année, 
une lettre qui contenoit en substance tout ce que dessus pour 
enavoir sesadviset sçavoirdeluy ce qu'ils y debvoient faire 
et espérer, qui sur ycelle leur faicl une assez succincte res- 
ponce et telle qu'il s'ensuit : 

Messieurs, j'ai receu votrelettre parle porteur, par laquelle 
vous me faictes entendre les défiances oti vous mettent les 
divers bruits qui se sèment qu'on veuille faire une entreprinse 
sur vostre ville; sur quoy je vous diray que, quoy qu'on veuille 
dire, vous n'avez, Dieu mercy, nulle occasion de craindre: car 
il n'y a pas d'apparance, comme je croys que dès cette 
heure vous vous en serez aperceus; et que ces trouppes seront 
parties ou partiront bientost, vous pouvez asseurer que si 
j'eusse congneu qu'il y eust quelque occasion de defflance, 
je n'eusse pas failli à vous en adverlir, ayant en affection 
vostre ville et tout ce qui lousche vostre seureté et repos, 
que j'en auray toujours soing et m'employerai de tout mon 
pouvoir pour ta conservation d'ycelte et le bien de chascun 
de vous, je voys, grasce à Dieu, le roy si bien disposé à l'eotre- 
tenementdela paix entre ses subjects que nous avons tous 
occasion de le louer; et n'ayant pour cette Heure aultre chose 
à vous dire, etc... De Paris, le vu d'aoust 157S. » 



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Les craintes de celte ville et les premières plaintes qu'elle 
60 avoit faictes audit seigneur admirai estant parvenues à la 
court et à la congnoissance du roy, pour faire qu'elles n'eus- 
sent de suitte et de conséquence dont la frayeur dissipast 
son dessain, ranvoyant en ce temps le barou de La Garde, 
général, des gallères en Brouage, il le chaîne de donner à 
celle ville les mesmes asseurances qu'on avoit heues dudit 
seigneur admirai et en escript aux maire, eschevins et pairs 
par lettres du sive dudit mois d'aoust ; mais comme ils des- 
léguèreot et envoyèrent par devers luy les sieurs Jehan Nico- 
las, seigneur de Goureilles, et Louys Gai^ouillaud, esche- 
vins, pour juger mieulx de la vérité en conférant sur plusieurs 
discours, il ne peult si bien couvrir le jeu des surprinses 
dont on vouloit si bien user, qu'il ne fit redoubler les appré- 
henlions qu'on avoit, par aultres et secondes lettres escriptes 
dudit lieu de Brouage, le xx dudit mois, dont la teneur est 
telle : 

c Messieurs,j'ai receu vos lettres que m'ont baillé de vostre 
part les seigneurs de Goureilles et Gargouillaud, et suis esté 
bien ayse d'avoir entendu que vous estes bien asseurés du 
faulx bruict qu'on a faict courir et qu'il n'en est rien; je leur 
en ay encore faict entendre de vive voix l'intention du roy 
et de la royne, sa mère, et monseigneur, qui a le maniement 
des armes, et prié vous le dire, et que je ne m'espai^eray 
jamais en chose qui se puisse pour vous garder d'estre offen- 
ces contre qui le vouldroit entreprendre. Vous le croierez 
ainsi et qu'il ne se fera rien que le roy ne le commande par 
bonnes lettres patantes; mais cependant gardez-vous que l'on 
ne vous trompe et ayez en souvenance l'advis que je vous en 
donne qui ne vous peult sinon servir, si vous le suyvez, ce que 
je vous prie de faire et nostre seigneur vous donner, messieurs, 
etc... Vostre très seur et parfait amy comme frère. Poulin. » 

Comme le feu, quelque couvert qu'il soit, se manifeste 
souvent par sa lumée, et (inallement se fait voir par ses 
flammest ainsi a-t-il esté des dessains couvers et plains de 



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perfidie et desloyaullé qui s'ourdissoient soubs le couvert 
dudil mariage, contre les priacipaulx de ceulx de la religion, 
qui y avoieut esté attirés par les prétextes et bienveillance 
simulés : car les fiançailles estant faictes et le mariage bénil 
le xviue de ce mois, selon les cérémonies accoi'dées à cause 
de la diflérance de religioi] par la dispense du pape, qui 
furent telles, qu'estant liancés par le cardinal de Bourbon, 
publiquement et au veu du peuple eslevés sur ung faault 
escbaÊfauld devant la porte de l'église de Noire-Dame de 
Paris, chascun desdits princes et princesses se retira en sa 
dévotion particuUère, t'ung au presche et l'aultre à la messe 
pour y recepvoir les bénédictions, le qualriesme jour, pour- 
suyvant les testes et réjouissances dudil mariage passées, qui 
fut le vendredi xxii du mois, ledit seigneur admirai estant sorti 
du conseil tenu au Louvre, est blessé d'un coup d'arquebus, 
lisant une roqueste son chemin taisant, tiré ledit coup d'une 
maison estant au cloislre de Saint-Germain-l'AnxeiTois, par 
une fenestre Ireillée regardant sur la rue où il avoil accous- 
tumé de passer, qui fut faict par Monlrevel, introduict en 
ladite maison par CUailty, des suyvans et ordinaires du duc 
de Guise, aulheur principal de cette perildie et trahison, 
laquelle ne s'arreste point seulement aux blessures dudit 
admirai, estant de deux balles, dont l'une lui emporta le 
maistre doigt de la main gauche, et l'aultre luy porta dedans 
le bras droicl, qu'on jugeoil mortelles pour le plomb en 
estre empoisonné : car après une fainte de desplaisir de ce 
coup meurtrier par le roy, la royno mère, monseigneur le 
duc d'Anjou, et priocipaulx de la court qui eu visitent ledit 
seigneur, luy en promettent une justice prompte et exem- 
plaire, imputant cette action scéléralte iaicie comme à leur 
personne, selon que le roy l'escripvoit par toutes les provinces 
de son royaulmc et aux estrangiers ses alliés, amis de ceulx 
de la religion, pour retenir ledit sieur admirai, les princes 
et seigneurs de ladite religion réformée estant pour la plus 
^rand'part à Paris au subject desdites nopces, qui projet- 



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- 17 — 

toient l&ir retraicte sur un tel assassin par la crainte d'ung 
plus général. Le dimanche suyvant, xxiy^ dudit mois, on 
joue plus amplement la tragédie projetée qui se debvoit 
exécuter après les esbats et sollemnités du susdit mariage, et 
ce sur les deux heures après minuict, venant audit jour, le 
signal qu'on avoit de faire ung massacre général à Paris 
commance à se manifester, qui estoit le son de la cloche de 
Sainct-Germain l'Auxerrots , auquel , ceulx qui estoient 
advertis de l'action qui se debvoit faire, se tiennent incon- 
tinant prests sur leurs armes, dont on avoit rempli le Louvre 
soubs prétexte d'uog faint combat d'exercisse et de passe- 
temps; et à ce mesme instant, les gardiens qu'on avoit 
donnés audit seigneur admirai pour seureté de sa personne 
ajHis ses blessures, qui estoient de ceulx du régiment des 
gardes, soubs la conduicte de Cousseins, enfoncent la porte 
dudit seigneur admirai ', le massacrent et le tuent par 
divers coups en sa chambre, dont le premier fut donné par 
ung allemand de nation nommé Besme, le jettent par les 
f^iestres, où il est, par une rage extresme, mis en pièces, 
son corps traisné par les boues, sa teste jettée et poussée par 
les rues, la maison où il estoit rompcue et saccagée, et ensuitte 
toutes les circonvoisines, esquelles on tue les principaulx 
seigneurs et chefs de ceulx de la religion, qu'on avoit exprès 
faict approcher de la tuerie pour mieulx les surprendre tous 
soubs prétexte de garder ledit seigneur admirai : les compte 
de La Roch^ucauld, des plus signalés dans le parti, Thé- 
ligny, gendre dudit sieur admirai, le baron de Pardaillan, 
le baron de Pilles, Puyviault, le marquis de Revel, frère du 
prince Portian, le fîls du baron des Adrets ', Guerchy, le 
sieur de Beaudiné, frère du duc dlJzës, le baron de Ponts 

1. Ce ne sODt poiel les gardes, appartenant au roi de Navarre, qui eofon- 
eurent la porte de l'hdtel de Coli|ny, mais Cosseus, Gardillac, Sarlabos, 
Palntcci al le lorrain Besme, à latSle de leurs soUats. 

2. Moatanmar de Ronn-ay, fila du baron des Adrets. Barbot en fait ieia 
personnages, UoDtanmaT et RouTraj. 



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en Brelaigne, surnommé Soubize, les sieurs de Laverdio, de 
Brion, de La Force père et son fils aîsné, Montaumar, Lou- 
viers, Rouvray, Cougniers, Montaber, Coulombier, Valavoitle, 
de l'Âuménie, secrétaire, et Rouillant, conseiller en la court, 
Chapes et Robert, advocats en ycelte, Franconnet, chancelier 
de Navarre, marié en dernières nopces avec Jehanne Nicolas, 
de cette ville, dame de Chabans; plusieurs aullres nommés 
et spécifiés aux histoires qui en tesmoingnent le nombre de 
trois mille personnes ou plus ', ayant esté massacrées, tuées 
ou noyées en cette journée et suyvants, pour la mesme cause 
et haine de la religion réformée. Oultre les vangeances 
particulières exercées sur ceulx qui estoient de la religion 
romaine, du sang innocent desquels tes rues et la rivière 
estoient teinctes et rougissoient; cruaulté et perfidie qui fut 
exercée sur tout sexe, aage et qualité de personnes, riches 
et paouvres, hommes et femmes, vieulx et jeunes, et mesme 
jusques aux enfants estant à la mamelle; la commune et 
peuple de Paris ayant esté esmeu à ce carnage par l'exemple 
des plus relevés de la court, qui faillit s'eslendre et estre 
commise aux propres personnes du roi de Navarre et prince 
de Condé, cessant que par la considération de leur proximité 
de sang avec le roy, ils furent par luy conservés en se pro- 
mettant les faire révolter de leur religion, et par la 
crainte de la mort ou de prison perpétuelle, d'aller à lamesse. 
L'eflroy de ce massacre hideux et sanglant qui fut aulho- 
risô du roy tant par les lettres qu'il en escrlpt aussîtost à 
tous tes gouverneurs de provinces et de ses meilleures villes 
et par l'arrest qu'il en faict en son parlement de Paris, le 
xxviii d'yceluy [mois], advouant le tout avoir esté faict par 
son commandement et pour le prétexte d'avoir, avec ceulx 



1. Le cbilTre cit£ par Barbot ne parait pas fort eiagéré surtout si on le 
compare à ceux qui ont été mit en avaDt par les diven historienB, et qui 
varient de dix mille k soixaole mille. I« martyrologe dressé avec le plus 
grand soin par Crctpin n'a inscrit les noms ijue de 786 rïclimes. 



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de la religion, voulu atteuter à sa personne, [celle] de la royne 
sa mère et ses frères, pour leur faire perdre à tous la vie. 
Ceulx qui esloient à Paris, de la religion rélonnée, l'évi- 
tèrent pour estre logés au fauUboui^ de Sainct-Gennain, oii 
ledit duc de Guise ne le peult exécuter, quelque volonté 
qu'il en cust par le retardement qui fut donné à l'ouverture 
de la porte de Nesle, dont les clefs ne furent apportées, que 
plusieurs gentilshommes et seigneurs qui y estoient ne fussent 
desja deslogés sans mal, n'estant demeurés entre les mains 
des meurtriers que les moins dilligents, la nouvelle en fut 
fiuallemeut apportée en cette ville le xxixe et aussitost 
asseurée par ung grand nombre de tesmoings, sçavoir par 
plus de cinquante gentilshommes, aultant de ministres et 
par plusieurs aultres personnes de toutes conditions et 
qualités qui, pour seureté de leurs vies et se garantir du 
massacre qu'ils appréheadoient es aultres villes, se retirent 
en celle-cy, comme faisoient à Sancerre, Montaulban et Nis- 
mes, ceux qui en estoient les plus prot^hes, et d'aultres à Ge- 
nève, en Suisse, Angleterre et aultres lieux hors le royaulme. 
Septembre. — L'advis de celte triste nouvelle et des- 
loyaulté insigne ne pouvant qu'estre soupçonneux et désa- 
gréable à cette ville, les habitans y regardent d'un fort 
maulvîûs œuil les sieurs de Belleville, Les Roches-Baritaud 
et plusieurs aultres seigneurs, gentilshommes et soldats qui 
estoient des armées et préparatifs que faisoient les seigneurs 
de Strozze et baron de La Garde estant en ladite ville, qui 
craignant n'y estre en seureté firent estai de se retirer; de 
plus, les maire, eschevins et pairs députèrent en Brouage 
vers ledit sieur pour estre esclaircis des circonstances et de 
la vérité du subject dudit massacre, qui, par l'adveu qui en 
avoit esté faict se continuoit en plusieurs aultres lieux et 
villes, desquels sieurs de Strozze < et de La Garde on reçoit 



1. Bariiol ne parle pas de la lettre Écrite à Stronî par la reine mère et 
lui recommandant « de Taire aux liuguenots qui lui tomberont par les mains 



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responce et lettre du xxxie et dernier dudit mois d'aoust, 
par lesquelles ils veulent persuader que telles sanglantes 
actions ne se sont faictes que par considérations particu- 
lières, sans que le roy aye dessain de voulloir enfraindre ses 
édicls à ceulx de la religion, ny de rien entreprendre contre 
cette ville, qu'il lesaasseurés de vive voix et par trois courriers 
depuis, ce qui est adveneu à Paris n'avoir auUre dessain 
que d'entretenir la paix, et offrant, si l'on esloit en quelque 
crainte, de donner pour la garde et seureté de ladite ville, 
telle compagnie, de telle religion qu'on vouldroit, ce que 
lesdits maire, eschevins et pairs refusent, pour ne desroger 
à leurs privilèges, qui sont de ne recepvoir aulcuoe garnison ; 
et prenant résolution aux orages qu'ils prévoyenl debvoir 
tomber sur eux, se résouldent à se munir et gaixler euh 
mesmes ; et font aussilost ung ordre pour avoir pouldres, 
qui fut d'en faire achapter à plusieurs marchands soubs la 
promaisse que la ville leur faict par le conseil, d'y profiter de 
l'acbapt à la vante de dix pour cent, et d'ailleurs pourson- 
gneusement se garder, le premier jour de septembre suyvant, 
les maii'e, eschevins et pairs font ung despartement de tous 
les habitans de cette ville en huict compagnies, oultre la 
collonelle et celle du maire, composée du corps de ville et 
personnes plus qualifiées qui y furent enrollées, auxquelles 
compagnies ils pourveurent de capitaines des personnes de 
Louys Gai-gouillaud, Jacques David, Pierre Fortier, Jehan 
Cotlin, Charles Challemot, Mery Marie, tous pairs et dudit 
corps, Hathurin Legrand et Bonnaud, boui^eois, pour tenir 
et exercer lesdites chaires tant qu'il plairoit au conseil avec 
ordonnance que les eschevins et pairs, non capitaines parti- 
culiers desdites compagnies, adsistant aux gardes de jour et 



te mesme qui avoit esM faict i ceulx de Paris. > Ce docnmeot apocryphe 
publié daus VSitat de la France sous Chartes IX, a été reproduit par 
Arcére dans un Histoire de La Bockelle, el Uasaiou, HitMre de U 89in- 
tonffc, t. IV, p. 246. 



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de nuict, seroient chefs chacun en son orclre, degré ou anti- 
quité pour avoir authorité aux portes sur les estrangiers 
entrant en ycelles et pour leurs issues, ensemble des liabitans 
recepvoir les billets qu'on auroit pour ce faire, avec droict 
de commander aux capitaines et membres de se tenir en 
leur debvoir, asseoir les sentinelles et faire toute aultre chose 
qu'ils adviseroieot 

Le roy qui estoit en uoe perpétuelle appréhention de cette 
ville, veu les craintes et les plaintes qu'elle avoit faict 
esclatler, ne se contante pas de laire advertîr de ce 
qu'il avoit faict faire à Paris par les comraandemans qu'il 
en avoit faict audit baron de La Garde et Strozze, mais 
escript dès le xxx du mois passé, tant aux maire, esche- 
vins et pairs d'ycelle, ainsi que faict le seigneur de Biron 
de sa part gouverneur de cette dite ville, par lettres datées du 
ier de ce mois, et députe pour porter et animer lesdiles 
lettres, le susdit sieur d'Audevars, avec Jehan Bouhereau, 
puis envoyé à Paris pour la descharge de quelque imposi- 
tion sur les vins, qui y arrivent le huict dudit mois de sep- 
tembre, au subject desquelles lettres et de ladite légation, le 
maire assemble non seulement ceulx du corps, mais aussi 
tous les boui^eois et habitans, dans la maison de ville, au 
son de la cloche, qui s'en treuvent en grande quantité tant 
d'une que d'autre religion, en la présence desquels les lettres 
leues et ledit Audevars ouy, qui rapporte que le roy n'avoit 
aultre désir que de faire vivre en paix ses subjects quelque 
chose qui eust esté faict à Paris, les asseurant, selon la 
créance verballe qu'il en avoit, que sa majesté leur accordoit 
tout exercice de la religion en la ville, pourveu qu'ils n'y 
admissent aulcuos estraugiers ou foi'ains. On luy déclaire, en 
termes généraulx, que, quelque chose qu'on faict aussi en 
ce lieu, l'on n'a aultre intantîon que de fidelles et obéis- 
sans subjects avec celte volonté de vivre ensemble en 
union, soubs les édicts de pacification; qui fut en effect 
la responce faicte au roy, à laquelle on joinct toute sorte 



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de supplîcatioDs à sa majesté de maintenir non pardcu- 
lièrement cette ville, mais ses subjects, en la fenne liberté 
de leur religion, selon la teneur de ses déclarations publiques, 
et de vouloir descharger cette ville de gouverneur et ga» 
nison selon ses anciens privilèges, les soulager des gens 
de guerre qui les environnoient par mer et par terre, à 
la ruyne entière du commerce et bien de ladite ville ; tes 
maire, eschevins et pairs ayant député le landemain Claude 
Texier, sieur du Treuil -aux<Filles, l'ung de leur corps, pour 
aller vers le roy porter les responces et supplications 
susdites à ses lettres desquelles la teneur suit : 

« Chers et bîen-aimés, nous estimons appartenir à l'affec- 
tion d'ung roy, de tenir nos subjects bien adverUs de ooslre 
iolantion, afin que, bien informés de la saincérité d'ycette, 
ils sçacbent ce qu'Us doivent ensuyvre, et ne soient abusés 
par inadvertance, comme est celle qui s'est présentée ces 
derniers jours, sur quoy encore que ne doublons aulcune- 
menl de vostre obéissante volonté el n'adjoutiez foy aux 
repoi's, si aulcuns vous estoient faicts auUreraent qu'à la 
vérité, nous vous avons bien voulu faire la présente que 
nous vous envoyons par le sieur d'Audevars, exprès pour vous 
faire sçavoir que le feu admirai et aultres, ses adhérans, 
estant en cette ville, avoient certainement et évidemment 
conspiré contre nostre personne, celle de la royne, nostre 
très honorée dame et mère, et de nos très chers et très 
aimés frères, les ducs d'Anjou et d'Alançon, le roy de 
Navarre et aultres princes et seigneurs, et estoient prests à 
exécuter leurdamnable entreprinse lors que moins y pensions, 
et que moins ils en avoient d'occasion, ce qu'ils eussent 
faict, n'eust esté que Dieu nous inspirant et nous faisant 
toucher comme au doigt cette conspiration, par preuves plus 
certaines que nous désirions, nous n'avons peu du moins 
que de la faire tomber au lieu qu'ils nous avoient préparé, 
dont nous rendons gr&ce à nostre Seigneur, et nous assu- 
rons que tous nos bons subjects eu recepvront ung merveil- 



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leux bien et conlantement, les advertis»ant au surplus, et 
TOUS en particulier, que cela n'a esté faict à cause ou pour 
haine de la religion, ny pour contrevenir à nos édicts de 
pacification, le^uels avons toujours entendu, comme enten- 
dons, observer, garder et entretenir inviolablement, ains 
seulement pour obvier à l'exécution d'ycelle conspiration, 
déclairans à tous nos subjects quelconques de la religion 
prétendue réformée nostre intantion eslre qu'en toute seureté 
et liberté ils puissent vivre et demeurer avec leurs femmes, 
enfans el famille, en leurs maisons, soubs ta protection de 
nos édicts, ne voulant que pour raison de ce leur soit 
méfaict ni mesdict, ny attenté à leurs personnes et biens, 
sur peine de la vie des délinquants et coulpables : voyia 
l'intérieur de nostre intention que ferons très étroictement 
observer estant très asseurés que nosdits subjects en seront 
très aises et contans, et que vous entre aullres portant 
emprains au cœur, comme vous faictes toute naturelle affec- 
tion et obéissance envers nous, ne vous laisserez aller à 
croire aultre chose que la vérité cy dessus dite, moins per- 
metterez aulcune esmotion, priusc d'armes et violance contre 
vos concitoyens en vostre ville, et n'aurez communication 
avec eulx dont nous serions très marris ; mais au contraire 
voulons et admonestons sur tout le service que vous désirez 
faire, de vous maintenir tousjours fidellement en vostre obéis- 
sance et protection, comme nos bons et loyaulx subjects 
vivans unis en bonne amitié les ungs avec les aultres, soubs 
l'obéissance de nos édicts, qui est le plus grand contantement 
et plaisir que nous sçauriez donner, estant certains que Irou- 
verrez de tant plus nous, vostre roy, enclain et disposé à vous 
conserver et favoriser par tous les moyens qui seront en nous, 
ainsi que l'avons déclairé à l'ung de vos concitoyens, lequel 
nous vous ranvoyons avec le sieur d'Audevars, maistre 
d'hostel de nostre sœur la royne de Navarre, auquel vous 
adjousterez telle foy que feriez à nous mesmes, etc. b 
Cette ville ne prévoyant que du malheur de ce massacre 



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de la Sainct-Barlhélemy, veu les suittes qu'il avoit ailleurs *, 
avant la réception des dites lettres, pour s'humilier à Dieu 
et en faire destourner le mal général et particulier qu'elle 
appréhendoit, le consistoire de cette église en avoit assaigné 
ung jeusne par deux divers jours, le mardy et le jeudy ix et 
XI dudit mois, qui est faict et exécuté avec toute sorte de 
zelle et dévotion, afin de s'asseurer plus en la grasce et 
bonté de Dieu, qu'en celle qui estoit promise par lesdites 
lettres, et les mesmes eschevins et pairs se disposant à 
souffrir par siège, la rigueur extresme et violence des maul- 
vaises volontés qu'on avoit laîct sentir à ceulx de la reli- 
gion, pour pourvoir à la seurelé de ladite ville, résister à 
de si maulvais jours, pourvoyent en toute diligence, sitost 
que ledit Audevars fut retiré à trois choses: d'approvisionner 
la ville de munitions et de vivres, et pour cet eflect recueillir 
en dilligence et taire amener en ycelle les fruicts estant aux 
champs et ceulx qui estoient encore aux vignes, la récolte des- 
quelles on devance, secondement de reigler, loger et placer 
les soldats qui y estoient et s'y retiroient de jour à aultre 
dans la maison des habitans, et à leurs dépens, pour ceulx 
qui ne se pouvoient entretenir, pollicer les munitions de 
guerre et provision à ce qu'ung chacun en peut avoir conve- 
nablement et à prix raisonnable, et flnallement d'appeler 
par semonses particulières, en maintien et deffense de la- 
dite ville, leurs voisins et réfugiés en Angleterre et ceulx des 



1. Plusieurs ville* eurent leurs massacres eonune & Paris, non par suite 
d'ordres émanés du roi, aiosj que l'atancent sans preuve certains bislorieos 
mais par l'effet de cette assurance que ces crirues demeureraient impunb puis 
fpi'iU avaient été autorisés à Paris. Heaux, I.a Charité et Orléans eurent 
leur Saint-Barlhélemy les 25, 28, et 37 août. Saumurs et Angers le 29. Lyon 
le 30; iTrojea le massacre eut lieu Ie3 septembre, le H k Bourges, le 17 à 
Houen, le 20 à Romans, le 23 à Toulouse, et enGu le S octobre à Bordeaux. 
On n'eût à déplorer en Saintonge aucun acte sanipiinaire, sauf peut-être à 
Pons, où six huguenots auraient été pendus; mais nous n'avons comme 
garantie de ce fait qu'un couplet d'une complainte citée par le P. Arcère, 
sut. it l9 RoehtlU 1. 1 p. 616, note. 



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pronoces du Languedoc et du Quercy qui auroient du pou- 
voir et volonté de ce faire, si ils esloient portés et réduicis à 
cette exlrémilé, et pour ce que les tours de ta Chaisne et de 
Sainct-Nicolas sout les plus conséquancieuses forteresses 
de la ville, et que l'exemple du passé avoil fait recoognoistre 
qu'il n'estoit pas bon que les capitaines d'ycelle en eussent 
la garde perpétuelle, le \x dudit mois, pour obvier à tous 
accidans et soubçons, il est arresté par les maire, eschevins 
et pairs, que de hulcl en huict jours il s'en changera à 
la dite tour de la Chaisne, la crainte et t'appréhention 
s'augmentantde plus en plus des gallères et de l'armée navalle 
du baron de La Garde, et forces du sieur de Strosse avoisioant 
ladite ville. 

Le roy, se persuadant qu'il ne recepvroit pas par le retour 
dudit Âudevars et par les lettres escnptes de celte ville res- 
poncives des siennes le contantement qu'il eust bien voulu, 
veu les préjugés que l'on y avoit laict des massacres passés, 
presse le seigneur de Biron, gouverneur estably (pour la 
réception duquel on avoit donné de bonnes espérances) de 
s'y acheminer ; aux fins de quoy il a lettres du roy adressantes 
aux maires, eschevins et pairs du vni du mois, et aultres du 
X escriptes à mesme subjcct, par le roi de Navarre, tirées de 
luy à cause de l'affection et defTérance qu'on lui portoil, 
estimant sa majesté que, comme il seroit une fois en cette 
ville, qu'il y seroit mieulx obéi selon ses volontés, lequel 
seigneur de Biron voulant aprouver par une tentative ou de 
présent les espris de cette ville seroient portés, faict une 
despesche pour sa descente, pour y voulloir venir du lieu 
d'Orléans, appellant pour aller au devant de luy quelques 
députés de cette dite ville, ce que n'ayant pas trouvé à 
propos, lesdits maire, eschevins et pairs, sur le désir qu'ils 
avoient de n'avoir point de gouverneur en tel temps, et de 
toute garnison dont ils avoient peu avant supplié le roy de 
les deschai^er, ils prennent pour prétexte de n'y pouvoir 
aller et de leurs excuses, par les réponses qu'ils luy font, le 



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.-«6- 

peu de seureté et d'asseuremeot qu'il y a par les chemins 
qui se remplisseat de soldats et gens de guerre, de quoy 
pensant les relever et garantir il ne laisse pas de s'approcher 
et venir à Niort, duquel tien il escript pour la seconde fois, 
le xnm de ce mois, aux dits maire, eschevins et pairs pour 
le venir trouver le lendemain k Surgères, pour conférer sur 
sa réception en sa charge de gouverneur, faisant accompa- 
gner ta lettre de Jehan de Forest, sieur de La Molhe, advocat 
et pair de cette ville qui l'etournoit de Paris pour les affaires 
d'ycelle, et de Boiceau, de Saint-Jehan, l'ung de ses domes- 
tiques <, sur le rappoil desquels et passeport qu'ils apportè- 
rent dudil seigneur à ceulx qui iroienl par devant luy, pour 
leur ester tout prétexte, on députa le xxtiie du mois les sieurs 
Morisson et de Haranedel pour s'acheminer vers ledit sei- 
gneur à Sui^ëres et l'ouïr en ce qu'il proposeroit et deman- 
deroit de la part du roy et luy faire entendre les préalables 
qu'ils avoient à luy demander, premier que le pouvoir rccep- 
voir, qui estolent de les descharger de l'armée de mer et de 
terre qui estoit près de leur ville, qui leur empeschoit toute 
communication et vivres comme si on les tenoit pour ennemis 
et qu'on la voulust assiéger, bien que le roy les tint par sa 
lettre bons et fidèles subjects, ayant d'aultant plus de desplai- 
sir en leurs incommodités et souffrances, que pour obéir au 
roy ladite armée avoit esté munie pour la plus grand'parl 
des armes, munitions et artillerie de cette ville, qui ne pou- 
voit qu'entrer en ombrage el soubçons si elle n'estoil eslon- 
gnée, qui les oblïgeoit de se garder jusqu'à ce, comme si 



1 . Malgré la qualillcation de c domeBtiqDe > que lui donne llarbot, Boiceau, 
probablemeni gentilhomme du la suite de Biran, appartenait à une famille 
distinguée de l'écherinage de Sainl-Jean-d'Angâly; cette famille devait avoir 
une orlgiae commune avec celle de Botceau de La Roclielle, Lea Boiceui 
comptaient de nombreui représentanli & celle époque; noua supposons qu'il 
s'agit ici de Louis Boiceau, écuyer, sieur du Marais en Saint-Julien de 
l'Escap, dont le llls Paul fut capitaine de gardes el maUre d'hAtel du 
prince de Coudé en 1634. 



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— 27- 

îls aroient à se deffeodre de leurs enaemis, de quoy relevés 
ainsi qu'il estoit bien en son pouvoir ils pourroient plus faci- 
lement deiférer à ses commandemans soubs l'obéissance du 
roy. 

Les députés cy dessus ayant faict leur légation en confé- 
rance, retournés en celte ville, et avec euli le sieur de Lau- 
bouynière, gentilhomme de Poictou, estant de la religion, et 
ledit sieur Boiceau, envoyés par ledit Biron, pour facilliter 
son entrée et establissement, apportent les lettres de leurs 
susdites majestés, sur lesquelles le rapport qu'ils avoïent à 
faire, les maire, eschevins et pairs ne voulant délibérer que 
par la communication de tous les boui^eois et habîtans, veu 
l'importance de ce dont il s'agissoit, convocation publique 
est faicte d'yceluy dedans la maison de ville, au son de la 
cloche, le xxxie dudil mois, ou lecture est faicte des susdites 
lettres dont les principales et celles du roy sont telles : 

ff Chers et bien-aimés, comme nous désirons sur toutes 
choses, la conservation de nos bons et fîdelles subjects nous 
voulons aussi leur donner occasion de s'asseurer entière- 
ment denotre bonne etsaincerre întantion et nous vous avons, 
ces jours passés, despesché le sieur d'Audevars et avec luy ung 
de vos concitoyens, pour vous desclarer et rendre capable de 
nostre volonté, à laquelle nous estimons que vous vous serez 
conformés comme bons et obéissans subjects sont tenus de 
foire; néantmoins nous n'avons voulu deslaisser vous envoyer 
Dostre cher et bîen-aimé le sieur de Biron, chevallier de 
nostre ordre, capitaine de cinquante hommes d'armes de nos 
ordonnances, conseiller en nostre conseil privé et grand 
maistre de noslre artillerie, lequel nous avons choisi, faict et 
créé capittaine et gouverneur de nostre ville de La Rochelle 
et païs d'Onix, pour vous faire entendre encore plus par- 
ticulièrement nostre vouloir et intantion, auquel nous enjoi- 
gnons et admonestons d'obéir et d'adjousler telle foy que 
vous feinez à nostre propre personne. A Paris, le xxmc jour 
de septembre etc. ». 



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La lecture desquelles et de celles du roy de Navarre estant 
prinse, les envoyés par ledit seigneur de Biron ouys, et les dé- 
putés de cette ville en leur négotiation.ils firent entendre avoir 
trouvé ledit seigneur en tel estât qu'en leur présence il aurait 
desploré avec larmes la misère du temps et calamités de ce 
royaulme, détesté l'entreprinse eL exécution du massacre de 
Paris, loué Dieu de ce qu'il n'en esloit ni consentant ni par- 
ticipant; qu'il promettoit de faire retirer de ce gouvernement 
toutes les forces qui y estoient, sitost qu'il seroit entré eu 
cette ville, que la recerche qu'il en faisoit n'estoit qu'à ce 
que l'intantion du roy estant effectuée, il peult mettre le paîs 
en liberté et que, si on avoit quelque deffiance de sa personne, 
il se contanteroit d'y entrer plustôt luy troisième, et pour 
deux ou trois heures seulement, pour y prester le serment de 
sa chaire et recepvoir l'obéissance des habitans et celuy de 
la fidélité qu'ils doibvent au roy, qui tesmoiugneroit une 
obéissance envers sa majesté, cessant laquelle il n'obmette- 
roit rien pour faire sentir à cette ville les eflfects de son in- 
dignation et courroux que l'on debvoit appréhender. 

Sur lesquelles considérations plus amplement exagérées 
par les lettres du roy de Navarre qui conseilloit et prioit 
cette ville recepvoir ledit seigneur de Biron à gouverneur, 
comme le seul moyen de la maintenir et conserver, la rele- 
ver et garantir des périls qui la menaçoienl, et que, par les 
louables qualités qui estoient en luy, il avoit plus d'atTectïon 
et de pouvoir de faire vivre en paix cette ville que nul auUre 
à qui le roi eust peu donner cette charge, les volontés d'ung 
chescun, quoique ce soit de la plus grande part du corps de 
ville bourgeois et habitans, se portoient à le recepvoir et 
faire son entrée en yceilc, envoyer au devant de luy au lieu 
de La Jarrie où il s'estoit approché, n'y pensant pas trouver 
de dilficulté ou retardement ^ 



1. Pour comprendre tes motifs de la perais lance avec laquelle le corps 
de ville refiuail de receroir fiiroD ■ lu; Iroisiesoie et ponr deux W Uviif 



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Hais ce mesme jour, comme on estoit sur telle délibéra- 
tion, h laquelle aussi on appella des principaux de la nobles- 
se, pasteurs et aultres réfugiés y estant, pour en avoir leurs 
sentiment et conseil plusieurs rancontres surviennent; l'une 
du baron de La Garde, estant dans les gallères près de Cher 
de Baye qui escnpl aux maire, eschevins et pairs de cette 
ville de luy donner advis si le sieur de Biron estoit entré en 
ycelle pour ce que il avoit charge du roy de s'y trouver en 
mesme jour pour adviser conjoinclement ce qu'ils auroient 
à faire pour son service. L'auttre fut qu'il arriva ung piéton 
envoyé exprès de Montauban en cette ville pour donner advis 
que ceulx de Castre, principalle [ville] d'Albigeois, ayant receu 
depuis peu pour gouverneur La Croisetle, gentilhomme du 
pais leur voisin qui se disoit leur amy, qui prometloit main- 
tenir en paix et asseurance ceulx de l'une et Taultre religion, 
ledit gouverneur, contre sa promaisse, auroit laict entrer 
de nuict dedans la ville plusieure soldalsqui auroient avec aul- 
tres papistes tué la plus part de ceulx de ta religion; la troi- 
siesme, et toutes véritables, que plusieurs de ceulx de la 
mesme profession avoienl esté massacrés depuis peu en plu- 
sieurs aullres villes; sur quoy tous les espris se ronémorent 
que par les discours commungs des gens de guerre qui 
depuis huict mois rudoient [autour de] cette ville, ils disoient 
que ce n'estoit que pour la surprendre et massacrer ceulx 
de la religion, il est arreslé par la susdite convocation 
qu'on escriproit et supplieroit ledit seigneur de Biron, de 



heures seulement >, il faut savoir qu'il existailà La Rochelle nn parti {nuuanl 
CD fareuT de la paix; le eenneat de fidélité prâté entre les mains du goaver- 
Deur pouvait être l'occasion d'un brusque rerirement dans les esprits el per- 
DMllre aux partisans de la paix de < s'eslever * On devioe dans le Troid 
récit de Barhot toale l'ardeur de ces luttes intestines, l^ pins grande partie 
des boKi^ois cl habitants se décide à recevoir Biron ; mais arriTent à point 
nommé une lettre du baron de U Garde et un piéton envoyé exprès de Mon- 
tauban, la décision prudente est rapportée, el l'entrée du gouvenieur 



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surseoir son arrivée eo cette ville puisque tous les habitans 
d'jcetle, par leurs députés eu court, lors de la coufirmatioa 
de leurs privil^es, avoient rendu au roj le serment de fidel- 
lité et obéissance, el de différer son entrée et priase de pos- 
session poursuyvie, jusqu'à ce que les forces qui la circuisoient 
fussent renvoyées au loing, que les justes causes de craintes 
qu'ils avoient pour les massacres faicts leur fussent ostées, 
et qu'ils ayent moyen de le recepvoir en seureté et liberté, 
t'asseurant cependant qu'ils feroient leur debvoir pour con- 
server celte ville en l'obéissance de sa majesté, qui fut la 
substance de la réponse faicle audit seigneur et ses agents, 
extraicte et tirée du conseil dudit jour. Plusieurs de ceulx qui 
avoient esté portés à sa réception par obéissance au com- 
mandement du roy, aulcuns par la crainte de ses menaces et 
d'aultres par les pralicques et inductions de récompense 
dont avoil usé envers eulx ledit Audevars, comme il estoil 
en cette ville, s'eslant ramenés à cet advis par les nouvelles 
rencontres qu'il leur descellèrent tes yeux pour voir les pi- 
peries dont on vouUoit user. 

Le roy n'ayant rien plus à cœur en ce temps que Testât 
de cette ville, ayant sceu par ledit Audevars ce qu'il avoit 
faict en sa légation cy dessus, le ranvoye aussitost avec 
Claude Texier, sieur du Treuil-aux-Filles, député pour cette 
ville en court, qui arrivent à Sui^ères ledit jour xxvi de ce 
mois, avec lettres audit seigneur de Biron et à cette ville pour 
les asseurer par escript de ce que ledit Audevars leur avoit 
promis par sa créance vcrballe, et retenir cette dite ville de 
s'esmouvoir pour les choses passées et qu'elle voyoit; escrip- 
les lesdites lettres de Paris le xix« du présent mois, par les- 
quelles sa majesté asseure cette ville, en respondant à ses 
lettres du x, qu'elle lui sçayt très bon gré du paisible des- 
portement dont elle a usé en ces dernières occasions, et 
qu'il n'y a heu esmotion ny altération en ycetle, ceulx de 
l'une et de l'aultre religion y vivant en repos, qu'en entrete- 
nant par sa majesté ses édicts quoyque par ses demièi'es 



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déclarations et pour les considérations y mantionnées elle 
eusl inhibé et deffendu toutes assemblées et presches, tant 
es maisons de gentilshommes qu'ailleurs, jusques à ce qu'a- 
près avoir pourveu à la tranquillité de son royaulme elle y 
eust aullremeot pourveu; néantmoins elle ne vouloit cette 
ville estre compriuse es dites deflenscs, mais qu'elle en fut 
exceptée, que l'exercice de la religion prétendue réformée 
s'y f^sse comme auparavant, ne recepvant toutesfois aulcun 
estrangier dedans la ville, sans le congé et permission du 
sieur de Bîron, gouverneur d'ycelle, ny que, aux presches et 
aultres assamblées, n'y aillent aullres personnes que tes 
faabitans et domiciliés de tout temps en ladite ville. Que le 
roy feroit partir et venir les forces tant de mer que de terre 
qui estoient en ces quartiers, et que si aulcune prinse s'estoit 
faicte des vaisseaulx de cette ville et aultres choses, elles 
seroient restituées, le trafic et commerce remis et continué; 
que sa majesté avoit aussi confiance aux promaisses qu'on 
lui avoit faict de voulloir vivre en paix, qu'elle escripvoit 
audit seigneur de Biron qu'elle n'entendait qu'il n'y eust ycy 
aulcune garnison, se contantant sa majesté qu'il y fut recon- 
gneu, respecté et obéi comme il debvoit selon sa qualité» 
desquelles gratifications sur elles debvoient servir pour les 
plus convenables provisions qu'il pouvoil en bailler. 

Sur le contenu desquelles, et aultres receues par ledit 
seigneur de Biron, il prist occasion le mesnie jour de res- 
cripre à cette ville qui en reçoit les lettres le 27 à la res- 
ponse qui luy avoit esté portée par lesdils sieurs de l'Au- 
bouinère et Boisseau, du conseil public arresté ledit jour de 
XXVI, duquel tesmoingnant estre desplaisant, il proteste 
devant Dieu et par son honneur que l'iotantion et comman- 
dement du roy estoil au contraire de ce qu'on avoit creu de 
celle dudit baron de La Garde, qu'il ne sçavoit pas qui l'avoit 
porté d'escripre à cette ville, qu'il espéroit y estant entré 
de l'aller trouver le landemain pour le faire retirer selon 
les lettres que le roy lui en avoit escript, que bieu qu'il ne 



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fist à son grand regret, ce qu'il estinaoit estre le coDlante- 
ment du l'oy, et au repos de cette ville du pais et des cuvi- 
rons, et de tout le bien public du royaulme, il despesche- 
roit vers sa majesté pour luy faire entendre ce qui s'estoit 
passé, avec toutes excuses accompagnées d'ailifîces pour les 
faire admettre, et avoir des lettres de sa majesté réitétatives 
et de commandement exprès pour faire retirer lesdites gai- 
■ères et forces de ce paîs, pendant lequel temps tl prioit ins- 
tamment la ville se contenir en la bonne volonté en laquelle 
on luy mandoit estre, de demeurer en l'obéissance du roy, et 
les forces et defliance dont on se plaignoit ostées, le recep- 
voir à gouverneur, selon que le roy en avoit faict entendre 
Ron inlantion par lesdits sieurs de La Mothe et Bouhercau 
pairs. 

Nonobstant lesquels applaudissement et gratifications 
particulières que le roy vouloit faire à cette ville, l'on ne se 
départ aulcunement de l'arresté public faict ledit jour xxvie: 
conformément auquel on faict faire response au roy le kxix« 
dudit mois de septembre, ù la royne mère, à monseigneur 
le duc d'Anjou, dont la teneur des premières faict juger la 
substance des aulires par ses termes: 

« Syre, nous rendons grâces immortelles à vostre ma- 
jesté de l'asseurance de nos intantions et fidélité qu'il vous 
a pieu déclarer par vos lettres clauses envoyées par te sieur 
d'Audevars, lesquelles nous ont d'aultant plus resjouys enten- 
dant vostre volonté et commandemant de rappeler ouenvo- 
yer loing de nous les forces qui nous tiennent comme assié- 
gés [depuis] huict mois par mer et par terre, et renouveller 
ung repos et tranquillité, restablissant le commerce cessé, 
ce que aussi monsieur de Biron, nostre gouverneur, nous a 
promis faire, qui toutes fois n'a point heu d'efiect, mais au 
contraire se sont de plus en plus approchées et assemblées, 
et à mesme jour que le sieur de Biron s'approcha et n'estoit 
qu'à deux lieues de cette ville, monsieur le baron de La 
Garde s'a(q;»rocha aussi avec ses gallères et navires pour eor 



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trer par l'intelligence d'aulcuns estant au dedans, deslibéi'és 
de s'eslever, ce qui nous mit en ung merveilleux esmoy, 
ayant ce mesme jour [esté] adverLis des maltraictemens de 
nouveau faicis à ceulx de la religion en aulcunes villes et 
lieux, non guaire esloingnés de nous, par ceulx qui com- 
noandoient en ycelles, soubs l'authorité de vostre majesté: 
pourquoy fusmes contrains supplier ledit sieur de Biron, 
surseoir de venir en cette ville jusques à ce que par retraicte 
et eslongnement des forces nous puissions en seureté et 
liberté, telle qu'il plaist à vostre majesté, le recepvoir, l'hono- 
rer et luy obéir, comme nostre debvoir le porte et suyvant 
vos édicts de paciGcation, puisqu'il vous plaist yceulx y estre 
entretenus ; ce que nous supplions très humblement vostre 
majesté, syre, n'imputer à aulcune maulvaise intantion, ainsi 
nous excuser en cetre part et continuer celle vostre asseu- 
rance et confiance de nostre loyaulté et très humble obéis- 
sance comme nous asseurons que soubs ycelle vous conser- 
v«rez nos biens et nos vies dédiées à jamais au service de 
vostre majesté, etc. s 

Octobre. — Ledit seigneur de Biron, pendant que cette 
response se portoit en court, vient à Brouage pour confé- , 
rer avec les sieurs de La Garde et de Strozze, tous les- 
quels prennent résolution d'escripre séparément et en 
mesme temps à cette ville, ce qu'ils font le premier d'oc- 
tobre de cette dite année et sur le mesme subject, de se 
conserver la paix, leur vie, biens et honneurs et la don- 
ner à ce royaulme, en obéissant au roy pour la réception 
dudit seigneur de Biron, ou souffrir une guerre sanglante 
qui ne leur peult manquer s'ils continuent en leurs dil- 
layements, offrant oili ils bailleroient seureté convenable 
d'obéissance, de faire à l'instant retirer les trouppes de 
mer et de terre qui les environnoieot, à les envoyer au 
lieu d'où l'on ne pourroil avoir juste deffîance, sur les- 
quelles cette response leur fut faîcte : après avoir résolu 
qu'es deux extrémités qui leur estoient proposées ils avoient 

Anhlvei 3 ' 



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plus d'espérance de salut dans leurs ai-mes et en la guerre 
qu'en la paix conditionnée qu'on leur proposoit, qu'on 
leur promettoit beaucoup mais que rien ne s'eflectuoit, 
que, quoyque on leur Bt entendre une droicte intantion et 
sainsère affectiou de sa majesté, que néantmoios ils es- 
toient par chasque jour molestés et foullés contre cette bonne 
intantion ^ Cette généreuse résolution et response faicte, 
les maires, escbevins et pairs, voyant qu'on leur donneroit 
moins de repos qu'auparavant, et qu'à force ouverte ou voye 
de faict on entreprendroil sur eulx, pour s'en garantir et y 
résister, se voyant avoir ung bon nombre de réfugiés gentils- 
hommes et aultres, mesme de ceulx qui estoient es armées 
navalles et terrestres du roy qui s'en estoient retirés, apper- 
cevant par le massacre et menées qu'on faisoit qu'on en 
voutloit à la religion et à cette ville, dressent une cornette 
de chevaulx-légers pour tenir la campagne du gouverne- 
ment, en empescher le desgast et donner le moyen de faire 
venir les fniicts, de laquelle le sieur de Sainct-Estienne, gentil- 
homme du Bas-Poictou, est faict chef, Guymeniéres son lieu- 
tenant, ceulx qui n'avoient de quoy s'entretenir estant appoin- 
,tés ; et en mesme temps furent dressées quatre compagnies 
de gens de pied desdits réfugiés, soubs la charge du sieur 
des Essars, du nom de Mootalembert, de La Rivière-Lis, 
gentilshommes de ce gouvernement, de...., de Brethindit le 
Normant et Virolet, braves capitaines, la vaillance et valeur 
desquels avoit longtemps esté recongneue. 

Le seigneur de Biron, voyant l'ordre auquel cette ville se 
mettoit, estimoit bien que l'exécution de ses dessains s'es- 
longnoit de jour en jour ; néantmoins il ne laisse d'escripre 
de rechef à cette ville et y envoya le sieur de la Rive, gentil- 
homme de la religion réformée, pour en sçavoir plus ample- 



i. Voir sur les dispositions des Rochelais à ce moment la lettre <tu comte 
de Lude publiée dans le iv< volume des Archives hiitorique» de Is Sain^ 
longe et de l'Aunië, p. 29S. 



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— 35 - 

ment la volonté, priant les maire, eschevins cl pairs de 
l'esclaircir de toute leur intaotion, et faict que le sieur 
Douarty, aussi gentilhomme picard et de réputation, qui, 
aux troubles précédans avoit tousjours esté en ee lieu affec- 
tionné au party de la religion, y escript pour faire estât des 
remonslrances qui seroient (aictes par ledit sieur de La Rive, 
envoyé par ledit seigneur de Biron, et de ce que leur escrip- 
Toil encore le sieur baron de La Garde et de Slrozze (qui se 
complaignoient que quelques gens de guerre pendant ces 
envoys et communications réciproques estoient allés à La 
Jarrie pour y faire prendre ledit seigneur de Biron) qu'on faisoit 
armer et esquipper des vaisseaulx au hasvre de cette ville et 
du Plomb, que les chaluppes et gallions qui en sortoient 
pirraloient sur les subjects du roy et taschoient de faire des- 
cente en r!le de Ré, qui estoit faire acte d'hostilité et guerre 
ouverte. 

La response à ces lettres n'est point aultre qu'aux précé- 
dantes, comme ne s'y estant veu subject de changement, 
mais au contraire de toute defïiance et d'y persévérer, par la 
nouvelle qu'on regoil de ta continuation des massacres que 
l'on avoit faict de nouveau à Bourdeaux, et par les mesmes 
voyes qu'on tenoit à surprendre Sancerre, Nismes et Mon- 
taulban et aultres places de la religion, desquelles on usoit 
à surprendre celle-cy, mais pour ce que ledit seigneur de 
Biron avoit désiré par ses lettres et par son envoy, estre 
plus particulièrement satisffaict sur les intantions et actions 
de cette ville, par sa response on luy mande que la très juste 
douleur qu'on avoil de se voir si longtemps hostilement traic- 
tés, l'horreur des exemples prochains, les causes toutes 
claires de leur crainte et defïiance, non point de sa gran- 
deur, mais de plusieurs ennemis appertement déclairés de 
cette ville, l'extresme péril auquel elle estoit exposée, et le 
désir aOectionné qu'elle avoit au bien, repos, union et tran- 
quillité commungs, les comporteroans paisibles des habi- 
tans, en occasions si esmeues et troublées, et la singulière 



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afïection el saincte liberté en laquelle sa majeslé déclaire 
les voulloir maintenir, que toutes les causes exprimées par 
les résponces avoient porté les maire, eschevins et pairs à le 
supplier, comme on le supplioit encore, de ne prendre en 
maulvaise part l'eslongnemeat qu'on avoit faict de luy don- 
ner entrée en cette ville, qu'auparavant que d'y entrer il n'eust 
eslongné si loing toutes les forces qui causoient telles crainc- 
tes, qu'on peult eslre hors de tout double, la réception en 
seureté, paix et repos selon les édicts, se pouvant asseurer 
pour son particulier, qu'il n'y aura gouverneur mieuU venu, 
respecté, honoré et obéi qu'il sera si ce bien leur advient, 
luy estant donnée asseurance que l'on desadvouoit les 
actions et procédeures de ceulx qui l'auroient voulu cercher 
à La Jarrie, et qu'en ladite ville il n'y avoit aulcuns estran- 
giers, mais quelques l'éfugiés pour la conservation de leurs 
vies qui auroient fort agréables d'estre dans leurs familles et 
maisons, si il les y voulloit asseurer, qui sont, en substance, 
les clauses principalles des lettres responcives audit seigneur 
de Biron. 

Quant à celles dudit sieur baron de La Garde, comme sa 
lettre estoit plus hautaine et menaçante '. que nulle aultre, 
la responce y fut plus brusque et en ung mot dont on faict 
la conclusion qu'on n'avoit rien entreprins ny faict, sinon de 
se conserver ce que l'on feroit tes dymanches et tous les aul- 
tres jours, aydant Dieu, que l'on prioit luy changer la volonté 
de faire mal à la ville, et la mettre en liberté; escriptes tou- 
tes le IX du mois. 

Ledit sieur de La Garde escripvant auUres lettres de sa 
gallèrc réalle le x du mois, aux maire, eschevins et pairs, 
estimant lever leurs ombrages leur mande que ce qui est ad- 
veneu à Bourdeaux (qu'il appelle exécution) est pour ce que 



1. Pent-filre faut-il voir dam ces leltres hautainai el meDacautef da barOD 
de I^ Garde la d^pfiche qui, d'aprâs d'Aubigné, Hiêtoire univenelle, t. ii, 
lifre l*', c. 7, aurait si fortomenl irrité Im Rochelaii. 



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les eiécutés ont esté trouvés au rôle des conspirateurs contre le 
roy, la rcyne-mère, et messieurs ses frères, dont on ne se doibt 
allarmer, qu'il conseille pour la dernière fois qu'il escripra 
jamais, qu'en attendant la response des lettres que cette ville 
a escriples à sa majesté, qu'elle retire toutes ses trouppes de 
la campagne et ses vaisseaulx dedans son havre, que luy et 
ledit seigneur de Biron feront le semblable, ce qui n'estant 
qu'ung rebat des mesmes promaisses dont on ne voyoit point 
d'exécution pour osier à cette ville ses justes moyens de 
dePfence, on luy faict entendre par les responces, el une fois 
pour toutes, que l'on ne peult qu'on se garde pour obvier à 
ce que les massacres qu'on voit ailleurs n'adviennent à cette 
ville, et que tant qu'on cuira ou verra de si horribles et telles 
nouvelles, et que cette ville sera traictée comme il continue, 
qu'on se plaindra & bonne occasion devant Dieu et le roy, 
qui est tout ce qu'on lui peult promettre, estant prié de 
laisser vivre cette ville en paix, repos et liberté. 

Les lettres escriptes par cette ville au roy sur ce qu'on 
avoit différé de recepvoir ledit seigneur de Biron estant 
veues, et sa majesté n'y trouvant ung contantement entier, 
elle envoie en ycelle Durand, de la religion réformée, pro- 
cureur en la court de parlement, estimant que soubs pré- 
texte qu'il esloit procureur des affaires publiques de ladite 
ville en ladite court, et des plus apparans, qu'il pourroit 
esmouvoir le public et les particuliers à une absolue obéis- 
sance ; lequel se rendit en ce lieu le xv de ce mois ayant 
passé, premier que d'y venir, vers ledit seigneur de Biron, 
à Saint-Jehan, duquel il apporte lettre aux maire, eschevins 
et pairs et au lieutenant généralJehan Pierre, à Morisson et 
aultres particuliers du premier présidant de Thou, le tout ten- 
dant à recepvoir ledit seigneur de Biron pour gouverneur, 
lequel mande qu'il en feroit' entendre tes considérations 
qui y portent sa majesté, si il estoît en ce lieu ou qu'on 
voulust députer par devers luy dont on auroit contente- 
maat. 



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Mais comme on voyoit les affaires tellement enguagées à la 
guerre et ung siège contre cette ville, qu'il n'y avoit aulcune 
apparance aux promaisses qui estoient faictes, celte ville 
pour respoDce se tient en ses premières résolutions, tesmoi- 
gnant audit Durand, quelque affection qu'on luy porîast 
pour ses services, qu'on avoit grandement dés^réable, et 
qu'on trouvoit, veu la profession qu'il faisoit de mesme reli- 
gion, très maulvais, les conseils qu'il donnoit et d'avoir en- 
treprins une telle légation, les maire, eschevins et paits conti- 
nuant leurs plaintes envers ledit seigneur de Biron, de ce 
que pendant tous ces entretiens on fermoit tous les chemins 
establis dans cette ville pour y empescher le commerce, et 
qu'on prenoit les navires et aultres biens des habitans qui y 
venoient des provinces et royaulmes estrangers; et fut député 
pardevers luy Martial Cougnard, l'ung des boui^eois de 
cette ville, pour entendre les considérations du roy, dont il 
avoit faict ouverture. Ces expéditions et responces arrestées le 
xvm de ce mois. 

Auquel jour les maire, eschevins et pairs bouiigeois et ha- 
bitans de la ville, les gentilshommes et aultres réfugiés en 
ycelle, prévoyant qu'il n'y avoit plus de salut pour eulx qu'en 
eulx mesmes et principallcment en leur union, cessant 
laquelle, toutes leurs forces seroient vaines et mutilées, 
s'allient et unissent les ungs aux aultres par serment solen- 
nel que tous font es mains dudit sieur maire, jurent et pro- 
mettent de procurer, recercher, et advancer tous moyens 
nécessaires pour tenir deffenses tant envers ceulx du royaul- 
me que estrangiei's, ayant volonté et pouvoir de les adsister, 
et employer vies et moyens pour leur commune conserva- 
tion, pour celles de toutes les églises et priocipallement de 
cette ville, et la liberté tant pour la religion que de ses 
franchises. 

Ledit seigneur de Biron n'ayant apprins aultre chose 
par Tenvoy dudit Cougnard que ce qu'il avoit faict par plu- 
sieurs lettres, s'offence contre cette ville de ne luy avoir 



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donné charge pour traicter, si que le sreur du Vigean, gen- 
tilhomme quaUfié de la religion réformée, venant encore de 
la part du roy en ycelle, il tuy donne lettres le xxi dudit 
mois, se plaignant qu'on ne le paissoit que de vent et de 
belles parolles, et qu'on eust à résouldre quelque chose 
d'effect avec ledit seigneur du Vigean, auquel pour la def- 
fiance que l'on prenoit de toutes personnes venant de cette 
part, n'ayant esté permis de venir jusque dans la ville de 
peur d'accident et de desplaisir, mais seulement au faubourg 
et village de Tasdon, plus prosche de la porte de Saint- 
Nicolas, les maire, eschevins et pairs députent par devers luy 
et pour i-ecepvoir les ouvertures et propositions LanguilUer, 
aussi gentilhomme qualifié de la maison de Belleville, son 
parent, réfugié en ce lieu, Jehan Sallebert, sieur de Villiers, 
et Jehan Bouchet, sieur des Mortiers, eschevins, lesquels en 
leur conférance du xxii, n'apprennent aultre chose que ce 
dont on avoit toujours repeu cette ville ; elle n'eust autcun 
fruict que les précédentes légations, ledit sieur du Vigean y 
recepvant ce desplaisir que s'estant retiré à Sigongnes, il 
fut chargé la nuict, deux des siens tués et luy blessé en 
son lict, son esquipage et chevaulx prins par aulcun de la 
compagnie des gendarmes du sieur de Saint-Kstienne, qui 
causa de grandes contentions par les plaintes d'aulcuns qui 
s'en oflençoient, comme LanguilUer, et divers sentimans 
des aultres pour cette action, que les ungs blasmoient com- 
me contraire au droict des gens, puisque ledit sieur du Vi- 
gean estoit en légation publique soubs le saulf conduict du 
passeport du maire, d'aultres avec ledit sieur de Saint-Es- 
Uenoe, souslenant que cette charge avoit peu se faire sans 
blasmes, ou du moins qu'elle estoit excusable, sa trouppe 
n'ayant heu advertissement dudit passeport, dont il faillit y 
avoir de la batterie et murmure, les ungs en demandant 
justice exemplaire pour une descharge envers leurs majestés 
de qui il estoit envoyé, la noblesse pour la plus grand'- 
part, et les soldats à la permission et aux raisons de Saint- 



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Ëstienne, faisant estai de se retirer si on procédait ainsi con- 
tre eux '. 

Ce qui (ut acquoisé par une résolution prinse au conseil 
d'entrer en excuse de ce qui estoit advenu, qui avoit esté plus 
tost faict par mesgarde et mésintelligence que par affection 
d'ofiencer, tellement que lesdits maire, eschevins et pairs fai- 
sant responce audit seigneur de Biron, le xxiu* dudit mois, 
et luy mandant qu'ils l'avoient aultrement satisffaict que de 
vent et de parolles ainsi qu'il se plaignoit, et ne cei'choicnt 
parloutes leurs actions, en servant Dieu, avoir paix et seureté, 
les massacres qui se continuent sur tes plus obéissans sub- 
jects du roy, les obligeant à se garder, et à la résolution qu'ils 
en prennent, ils entrent en excuse de ce qui est advenu 
audit sieur du Vigean, en tesmoignent leur desplaisir, et luy 
en escripvent la mesme chose. 

Ce mesme jour, ung loup viel et gris fut trouvé avoir entré 
dedans la ville et en la grand'boucherie d'ycelle par le canal 
de pierre estant au recoîog de vieulx murs de Haubec ser- 
vant à Tesgoust des immondices de ladite boucherie, qui a 
esté chose assez rare, cet animal en son naturel, fuyant non 
seulement l'homme, mais principallement la multitude et le 
bruit ordinaire d'yceulx. Sur quoy plusieurs espris faisoient 
des augures sur la circonstance du temps ; lequel fut enfm 
tué par les chiens et par le peuple qui fut en foulle voir une 
chose si inouye et inopinée. 

Cette dite ville ne debvant plus avoir l'œuil qu'à sa con- 
servation et aulx moyens du dehors et estrangiers pour se 
maintenir, le roy la tenant assiégée en Testât qu'elle estoît; 



1. QuadI bien niëme ceux qui avdeat attaqué du Vigean euasant ignoré 
sa ((UBlilé de parlementaire, il n'eu est pas moins vrai que cette teDtatire 
d'utaMioai êui- un adversaire désarmé ne «aurait être excuiée; elle s'eipli- 
qae par le désir qu'avaient les partisani de la guerre de rompre des négo- 
ciations dont l'iisue demeurait incertaine. Françoii du Fou, seigneur du 
Vigean et de La Grousieliére était accompagné de François de la Cassagae, 
barou de Tonnay-BouloDDe ; tous les deux étaient protestants. 



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— 41 — 

par ung commung concert du maire, eschevins et pairs, 
boui^eois et habitans, de la noblesse et de tous aullres réfu- 
giés eslaot en ycelle, il est arresté de faire une députation 
célèbre en Angleterre, vers ceulx qui s'y estoient retirés des 
massacres de Paris et aullres lieux, d'escripre particulière- 
raeolau seigneur compte de Monlgommery et le vidasmede 
Chartres pour esmouvoir la sérénissime majesté d'Elisabeth, 
royne d'Âugleterre, et son peuple faisant mesme profession 
de foy et de religion pour laquelle on opprjmoit cette ville, 
pour la secourir, en prendre compassion et des églises fran- 
çaises, veu qu'elle se quatifîoit prolectrice de la foy; pour 
laquelle députation furent nommés pour la noblesse le 

sieur de appelé le jeune de Pardaîllan ', pour l'élise 

ou les pasteurs Claude du Moulin, ministre en la ville de 
Fonlenay, et pour ceulx du corps de ville Jehan David, l'ung 
des pairs d'ycelle, qui ayant heu leurs lettres, mémoyres et 
expéditions, firent voille et partirent de celte dite ville le 
XXV dudit mciis. 

La nécessité et le point auquel on estoit réduict porta les 
maire, eschevins et pairs qui ont heu de tout temps seuls la 
conduicte et direction de toutes affaires pour la pollice et 
garde de la ville, en chose si extraordinaires que celles qui 
leur falloit supporter, de relascher de leur droit et authorité, 
la contribuant en partie aux boui^eois et habitans et aux 
gentilshommes et personnages qualifiés qui estoient retirés 
et réfugiés en ce lieu, à ce que comme ils contribuoient leurs 
vies et moyens à la defiense de la ville, par le sermant 
d'union et conservation qu'ils avoient taict, ils participassent 
aussi aux délibérations et conseils qui se prendroient à cette 
fin, et que par telle harmonie et bonne correspondance de 
tous, les choses allassent de miculx en mieulx ; et pour ce 



1. Ce PanJaillsn le jeune n'appartiendrait pas, d'aprât le P. Arcère, k la 
(amitié de Pardaîllan de Gondrin, mais à celle du Pardailtan- Barbelé et 
Fmia». {Bittoirt dt La Koelulit, 1. 1*', p. 417, note). 



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qu'à toute heure il survenoit et surviendrait de plus en plus 
des subjects el occasions qui mériteraient une prompte déli- 
bération etung secret et silence qui ne se pouvoit rencontrer 
par la tenue des conseils ordinaires au corps de ville et son 
de ta cloche, lesdits maire, eschevins et pairs, dès le sapme- 
dy xviie de ce mois, se proposent d'assembler lesdits bour- 
geois et habitans, ce qu'ayant faict en convocation publique 
dans la salle de Saint- Yon, au son de la cloche et de l'es- 
chevinage, ledit sieur maire représente que lesdits maire, 
eschevins el pairs auroient trouvé bon ladite assemblée pour 
eslire et establir certain nombre de personnages capables et 
idoines pour vacquer, vuider et décider avec eulx toutes les 
affaires d'estat et extraordinaires qui surviennent et survien- 
draient pendant ces mouvemens au faict de la guerre et 
aultres que la nécessité du temps pourroit suggérer, comme 
sur les procès civils et criminels, desquels on n'avoit plus 
moyens de se pourvoir à Paris; lequel nombre estoil jugé à 
propos de six, maire ou eschevins, de trois pairs et trois 
bourgeois, ce qui seroit suffisant d'aultant que la noblesse en 
nommeroit de sa part, lesdits bourgeois estant par luy admo- 
nestés de faire entre eulx leur nomination; ce que ne vou- 
lant exécuter et s'y soubmettre sans y concerter et délibérer 
entre eulx, le lendemain prenant ung advantage de ce qui 
leur estoit accordé par une nécessité ils font déclaration voul- 
loir s'esgatler en nombre auxdits maires, eschevins et pairs 
et qu'il suffiroit de six de chesque pari; mais leur ayant esté 
représenté que la direction et conduicte de cette ville dépen- 
doit tout entièrement desdils maire, eschevins et pairs 
qui avoient la seule authorité pour ce faire, et que ce qu'ils 
en donnoient auxdits boui^eois et habitans estoit à la dam- 
nation de leurs droits, et pour s'unir plus estroictement et 
prendre plus de confiance les ungs des aultres en la néces- 
sité et malheur du temps qui se présentoit, lesdits maires, 
eschevins et pairs permirent auxdits bourgeois et habitans 
de nommer d'entre eulx jusques au nombre de quatre pour 



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estre du susdit conseil dont ils se contentèrent, leur donnant 
pouvoir de s'assembler pour ladite nomination, ceulx du corps 
de ville se portant aussi n'en nommer que huicl de leur part, 
cinc eschevins et trois pairs; lesquelles nominations pour 
la maiBon de ville furent, oultre ledit sieur maire, qui de- 
meuroit chef dudit conseil, de Jehan Pierre, escuyer, lieu- 
tenant général civil et criminel, de Jehan Sallebert, sieur 
de Villiers, Jehan Morisson, sieur de Moureilles, Jehan 
Bouchet sieur des Mortiers, Claude Huet, eschevins, Pierre 
Guiton, Jehan Rochelle, marchant, et maistre François 
Baudouin, advocat, pairs, et pour les boui^eois et habitans 
furent nommés Jehan Bail ly, Vincent Mayreau, Robert Desord, 
marchans, Anthoine Bession, médecin, qui prestèrent le 
serment pour leur charge audit sieur maire en présence du 
peuple par luy convoqué pour ce faire, le xxvi dudit présent 
mois, ceutx du corps ayant (aict le semblable peu après ; 
auquel conseil ainsi assemblé lesdits maire, eschevins et 
pairs, boui^eois et habitans auroient unanimement donné le 
pouvoir de congnoistre et juger deffinitivement de toutes 
matières et négoces qui se traicteroienl pour la guerre, d'ar- 
rester toutes loix et reigles qui concerneroient les affaires 
d'estat, les impositions et subides, establir et nommer des 
jt^es de conseil de robe longue et aultres, pour adsister 
aux juges royaulx par l'absance de ceulx qui s'estoient 
retirés, enfin de juger par les juges présidiaulx des matières 
qui avoient accoustumé ; et oultre souverainement des cau- 
ses dont les appellations ressortissoient en la court de Paris, 
de leur part ou d'auitree courts, et de plus des appellations 
des juges inférieurs et sentences des juges consuls des mar- 
chans, le tout faict et arresté par lesdits maire, eschevins, 
pairs, bourgeois et habitans soubs les protestations particu- 
lières de Jehan Bouhereau, procureur de ville que toutes 
lesdites eslections ne puissent nuire ou presjudicierà Testât 
ordinaire et droits de ladite ville, aulhorités et puissance 
desdits maire, eschevins et pairs et de leur communaulté, 



,dbyCoogIe 



soit pour la justice ou pollice, noiDiaations, eslections, 
résignations, acceptations et degrés qu'ils tiennent, mainte- 
nant et pour l'adveoir, ny que les esle^ls et nommés par 
ledit conseil puissent ordonner d'aulcuns deniers com- 
mungs, patrimoniaulx et d'octroy de ladite ville, sans assem- 
blée du conseil en la maison commune et manière accous- 
tumée, de quoy a esté dressé acte et procès-verbal estant 
dans le thrésor et registre extraordinaire de ladite année, 
contenant ce que dessus comme les choses s'estoient passées 
depuis le xi jusques au xxvi du présent mois. La noblesse 
réfugiée en cette ville, à laquelle par une mesme mutuelle 
correspondance, on avoit donné part audit conseil, ayant 
nommé de sa part messieurs de Languillîer, de La Roches- 
nard et de Tambe, présidans de ta chambre des comptes de 
Nantes en Bretagne. 

Pendant ces mesmes joui-s, les habïtans voyant que par les 
malheurs du temps ils se debvoient i-ésoudre à un siège, ils 
font une telle diligence à la récolte et charroi de leurs 
fruicls, la saison se portant belle pour ce faire, qu'ils font ung 
grand amas de plus de vingt-cinc mille Ihonneaux, qui fu- 
rent grandement ulilles à la ville et s'employèrent tellement 
aux œuvres de leurs fortifications, qu'au susdit mois ils com- 
mancèrent et advancèrent fort la tenaille des deux moulins, 
faict-on une bonne contre-escarpe au fort où estoit le der- 
nier ponl de la porte de Gougnes, et de la place du chas- 
teau vers la tour d'Aix, par l'adresse et conduicte d'ung in- 
génieur nommé Robert Chinon ; et par ordonnance du con- 
seil cydessus, on faict ordonnance très rigoureuse de ne 
transporter aulcun bled hors de la ville, sans brevet et per- 
mission du sieur maire, ce permet-on l'entrée dans ladite 
ville de plusieurs gentilshommes et aultres qui s'y retîroienl 
pour la deffence d'ycelle, pourveu, et non aultrement, qu'ils 
eussent bon tesmoignage de religion et de zelle à la cause; 
et fut arresté que des compagnies appoinctées, retenues pour 
le service de la ville, seroienl dedans Harans pour résister 



D,3-zBcbïCoogIe 



-45- 

aux trouppes du sieur de Biron, qui y fatsoit ses approches 
pour s'en emparer, et oster les commodités qu'on en recepvoit. 

Dadvantage le xxxi et dernier dudit mois, le conseil or- 
donne que loutes tes paroisses du gouvernement viendront 
au biaiu desdiles rorlifications et qu'ellesyseront coniraînctes 
tant en conséquence du pouvoir et privilège qu'on en a 
pour celles de la banlieue que pour la nécessité en laquelle 
on en estoit; et commance-t-on en ces jours à faire monstre 
aux compagnies susdites des sieur Desessars, de La Rivière- 
Lis, Le Normant, pour les faire compléter de cent hommes 
chescune, ouUre les chefs et membres, pour ledit Normant 
estre envoyé à Marans et le capitaine Breuil qui y estoit à 
Andilly, Longesve et Villedoux. 

Novembre, — L'estat auquel estoit désormais cette ville 
estant tel que pour la conserver il luy convenoit de faire de 
grandes despences et tenir ung ordre pour se garder et voir 
les actions des soldats et réfugiés, le premier jour de novem- 
bre suyvaol, sur ce que plusieui-s habitants de ladite ville, 
papistes et aultres, s'estoient retirés d'ycelle et Tabandon- 
noient, le conseil extraûMinaire prés ledit sieur maire arreste 
que injonctions .seront faictes (dont les proclamations sont 
publiées et afSchées) à tous habîtans de révetler audit sieur 
maire et audit conseil ce qu'ils auroieut de meubles en 
garde» ou aultrement, appartenant aux papistes absans ou 
révoltés, sur peine de la vie, pour le tout estre vendu et 
les deniers employés au profit de la ville; maistre René 
Berthet estant esleu commissaire pour recercher tous les 
registres des notaires ; et le ive du mois pour y esmouvoir 
ung chescun oultre la crainte des peines, par quelques récom- 
penses, il est arresté de donner aux dénonciateurs une 
quarte partie de ce qu'ils révelleront, et ce mesme pre- 
mier jour ordonne que toute la ville sera mise en huit 
portions et quartiers et tous réfugiés obligés de se faii'e 
enrolier soubs ung capitaine dedans trois jours soubs peine 
d'amande. 



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Et comme le temps se portoit à prendre des deffiances et 
soubçons les ungs des aullres, par ordonnance du mesme 
conseil du m, on conslîtue prisonnier en l'eschevinage Jehan 
Nicolas, sieur de Coureilles, eschevin, Jehan Collin, pair, 
Lévesque,sieur de La Grymenaudière, François Dujau, recep- 
veur des Iraictes, et Pierre Portier et aux fins que cette dite 
ville peutt avoir en toute dilligence quelque adsistance d'An- 
gleterre, par achapt qu'on y ferait faire, attendant la charité 
et bonne volonté qu'on avoit envoyé recerchei" de la royne 
et des comraunaultés, par les députés de la ville et noblesse 
y réfugiés cy devant nommés, aultre députation se faict le 
VI du mois, par le conseil extraordinaire du maire, de la 
personne de Jehan de La Place, bourgeois de cette ville, 
auquel l'on donne pouvoir et procuration très ample d'achap- 
ter en ce lieu de qui il pourra et obliger au payement 
en cette ville le revenu d'ycelle, les biens particuliers du 
maire, eschevins et pairs, bourgeois et habitans et de toute 
la noblesse et aultres réfugiés y estant, sçavoir vingt cinc à 
(rente mille boiceaux de bled, vingt ou trente milliers de 
pouldrc, dix milliers de beurre, dix milliers de lard, dix ou 
douze miniers de chandelles et suif, pour la permission 
duquel achapt et transport il est escript par la ville à ladite 
royne et pour !e facilliter aux seigneurs françoîs de la religion 
y estant, comme le vidame de Chartres, le compte de Mont- 
gommery et aux sieurs de Pardaillan, Dumoulin et Jehan 
David, qui y estoienl députés. 

L'isle de Ré ayant toujours été recongneue très impor- 
tante pour cette ville, comme elle estoit tenue par les 
gens du roy, cette ville jette des dessains pour la rendre libre 
el en son parti, dont elle connut l'ordre et la direction au 
sieur de La Roche-Ësnard et de Champagne, avec Vincent 
Hayreau et Robert David, habitans, le susdit jour, lesquels 
pour cet effect firent sortir quatre navires et quelques 
clialuppes, le huictiesme, avec nombre de soldats prins 
dans toutes les compagnies, qui, faisant voille sur le soir 



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pour n'estre descouverts, en la nuict firent ranconlre de 
deux gallères du roy qui s'approchoient des vazes pour 
prendre le plant et recognoistre Testât d'ycelles, la profon- 
deur de l'eau pour y placer la quarraque dont le roy se 
vouloit servir contre cette ville, y ayant, en l'une des gallères 
nommée La Fiesgue, deux ingénieurs appelles Augustin et 
Greguet qui avoient cette chaire, sur laquelle gallère l'une 
et l'aultre estant à l'ancre à Chef de Baye, les navires de 
cette ville donnent tel assauit que ladite Fiesque est par 
eulx prÏQse, premier qu'elle puisse lever ses ancres, par le 
cry que l'on fait de donner liberté aux forçats, le capitaine 
d'ycelle nommé Paul-Emile, nepveu du compte de Fiesque 
et l'ingénieux, ayant esté amené avec elle, Greguet estant 
mort au combat, l'aultre qui estoit au compte de Retz 
s'eslant saulvée, ayant couppé ses cables pendant qu'on es- 
toit aux mains avec la première rancontre, laquelle action 
rompit coup au voyage et dessain entrepcius sur ladite 
isie de Ré '. 

Si cette ville eust du contantement en la prinse de cette 
gallère aultant en heurent de desplaisir les sieurs baron de 
La Garde et de Strozze lesquels aussitost qu'ils en ont con- 
gnoissance escripvent par ung trompette qu'ils envoyant pour 
retirer les forçats et ledit Paul-Ëmile, et de plus, comme 



1. Barbot nous donne, sac ce combat, ta version Rochelaite; les faits sont 
antremenl rapporlés dans VHUtoirt du aiige de La Rochelle en 1S9S de 
Ph. Cavriana (édition de Délayant, p. 23). A bord dei galères était un par- 
lementaire porteur d'une sommation ani maires et aux échevini de La 
Rochelle ; cette lettre ayant été lue en conseil, on retint le porteur jusqu'& 
l'entrée de la nuit; au moment où Fieique allait lerer l'ancre il fut attaqué 
par doiue péniches sortant du havre de t^ Rochelle. Tosinghi, qui commau' 
dait la seconde galère, se tronvail trop éloigné pour lui porter secours; il put 
se sauver après avoir coupé tes cables de ses ancres. Quant au prétexte 
invoqué pour justifier celle attaque, inspirée par les mêmes passions que 
l'attentat contre du Vigeao, il ne eupporte pas l'eiiamen. Le plaa des forti- 
flcalioDs de La Rochelle était d'autant mieux connu que Scipion Vergano 
loî-mftme, vint diriger les o{tératioDi du siige. 



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ledit sieur de La Garde n'estoit que venu de Pari.s et de la 
court, par ladite lettre il prie ledit sieur maire d'envoyer 
quelqu'un pour entendre de iuy les commandemans du ray 
au lieu qu'il assygneroit, et que si on craignoit qu'il leur fut 
meflaict, il enverroit en cette dite ville des gentilshommes 
qualifiés pour otages et cautions de ce qui leur adviendroit; 
sur le contenu desquelles lettres on ne trouve pas à propos, 
en la rigueur et misère du temps, d'envoyer aulcun de cette 
ville et les exposer soubs des ostages, et faict-on res[)once 
audit baron de La Garde et seigneur de Strozze par le 
trompette seulement qu'ils avoieni envoyé, qui estoit qu'on 
avoit donnt^ la liberté aux forçats remettant en eulx de s'en 
aller ou de demeurer en la ville, décongédié les serviteurs 
dudit sieur Paul-Emile que l'on entendoit retenir prisonniers, 
comme de faict il fut airesté, soubs la garde de quatre per- 
sonnes qui Iuy furent ordonnées pour chescunjour. 

Le subject sur lequel ledit baron de La Garde vouloit 
conférer était sur l'occurance des patantes du roi qu'il avoit 
apportées au seigneur de Biron pour contraindre cette ville 
par force el par armes à le laisser entrer en ycelle comme 
gouverneur; entre lesquelles conférances, comme on apprent 
de la responce cy dessus qu'on ne vouloit point laisser entrer ; 
ledit seigneur de Biron aussitost faict tenir en ce lieu lesdites 
commissions pour avoir responce de la volonté en laquelle 
ladite ville seroil sur le contenu d'yceltes, dont la teneur 
suit : 

a Charles, par la grasce de Dieu, roy de France, à nostre 
amé et féal le seigneur de Biron, chevallier de nostre ordre, 
conseiller en nostre conseil privé, grand maistre et capitaine 
général de nostre artillerie, nostre lieutenant à La Rochelle 
et païs d'Onix, salut. Comme bien qu'avant et depuis que le 
feu admirai et ses complices ont esté prévenus en leur mal- 
heureuse conspiration, nous ayons donné à nos subjects de 
La Rochelle toute occasion de s'asseurer de nostre droicle 
et ferme intantion^les voulant maintenir,conserTer et traicter 



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comme nos bons subjects sans leur nen impuler des trou- 
bles passés ny avoir aulcune tnaulvaise affection envers eulx, 
ce que, par plusieurs (ois leur avons mandé et tesmoingné, 
mesmement par vous, leur gouverneur, leur ordonnant de 
vous recepvoir et obéir ainsi qu'ils doibvent, et comme 
représentant nostre personne et envoyé pour leur conserva- 
tion, néantmoins à nostre très grand regret, nous avons veu 
que, sans aulcune cause, ils estoient entrés en delfîance et 
crainte, laquelle estimions du commancement qu'ils irapri- 
moient pour ne bien comprendre nostre dite intantion, ou 
estre poussés par aulcuns séditieux ennemis de leurs repos, 
et avons appliqué tous moyens et remèdes convenables 
pour leur osier ycelle crainte, et espérions qu'ils se deussent 
fier en nous et en nostre bonne volonté, dont ils ne peuvent 
aulcunement doubter. Mais nous congnoissons maintenant, 
avec plus de certitude qu'il n'est requis pour nostre contan- 
teraent et pour leur bien, que délaissans la naturelle aflec- 
tion et obéissance de bons subjects, laquelle ils doivent toute- 
fois avoir en plus grande recommandation, que leur propre 
vie et la vouUoir exposer pour noslrc service, ils font obstiné- 
ment tous eifecls contraires et condamnables; tant s'en fault 
qu'ils vous ayent receu et tenu comte de vos coromandemans, 
mesme ont excédé indignement ceulx qui alloient pour 
admonester de leur debvoir, retirent en nostre ville de La 
Rocbelle gens de guene et soldats, pratiquent et font notoi- 
rement eL secrettement tout ce qu'ils peuvent pour se for- 
tifier contre nous, leur roy, et continuent de mal en pis, de 
sorte que selon Dieu et justice nous sommes contrains et 
avons toute occasion d'en prendre raison par les armes, 
puisque la voye doulce et amiable, par nous si fort désirée et 
recerchée, n'y a peu faire aulcun fruict, et pour y pourvoir de 
nostre part, et nous aider des moyens qu'il a pieu à Dieu nous 
donner, nous faisons dresser une belle et puissante armée, 
soubs la conduicte de nostre cher et bien-aimé frère, le duc 
d'Anjou et de Bourbonnois, nostre lieutenant général, repre- 



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sentant nostre personne, accompagné de nos très chei's et 
aimés frères d'Alcnçon et le roy de Navarre, de nos très 
chers et aimés cousins les princes de Gondé et daulphin, 
et aultres princes, seigneurs et ofliciers piincipautx de nostre 
royaulrae, nous demeurant tousjours ung désir qu'ils se 
recongnoisscnt comme ils doibvenl et évitent ce qui est 
préparé. Pour ces causes, et afin de tant plus faire paroistre 
nostre dite intantion saincëre et combien nous aimons la 
doulceur et clémence avant que d'user des armes, nous 
vous mandons et ordonnons que vous faciez, comme nous 
faisons très exprès commandemant par les présentes, à nos 
dits subjects de La Rochelle, envoyant à cette fin par devers 
eulx ou aultrement, leur faisant sçavoir cette fois pour toutes 
et pour la dernière, de i-ecepvoir par cfiect nos commande- 
mans, vous tenir et obéir comme k leur gouverneur et nostre 
lieutenant représentant nostre personne, faire sortir tous 
estrangiers et aultres n'y estant de longtemps habitant, 
n'avoir aulcune pratique et intelligence avec eulx, licenciant 
toutes forces soit par terre ou par mer, cesser toute voye 
d'hoslillilé et faire debvoir de bons, obéissans et fidetles 
subjects, auquel nous voulons et entendons qu'ils soient main- 
teneus et conservés, les prenant en noslre protection et saul- 
vegarde sans qu'il leur soit, n'y à aulcun d'eulx, meffaict 
ores ne pour 1 advenir, en coi-ps ne biens pour cause de 
religion ou aultremant, oubliant tes choses passées jusqu'à 
présent, ne qu'ils soyent empeschés en la jouissance de leurs 
privilèges; et où ils seroienl assez mal conseillés, dont 
reccpvrions très grand desplaisir et mescontantemant, de ne 
satisfTaire promplement à ce que dessus, et vouldroient user 
de remises et excuses, se fonder sur leure delTences et aultres 
artifices et moyens que ne pourrions prendre que comme 
asseurance de maulvaise volonté et oppiniastrelé, vous leur 
déclairercz, comme leur déclairons par ces présentes qu'ayant 
failly à leur debvoir et obéissance de bons subjects, con- 
icmpné nos commandemans, nous voulons qu'ils y soyent 



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réduicts et poureuyvis par les armes comme rebelles, pertur- 
bateurs de Dosire estât, et indignes de nos bonnes grâces. 
A ces fms et audit cas, vous ordonnons très expressément de 
commancer h leur nuyre par tous les moyens que pourrez, 
commandant à ceulx qu'ils ont admis en ville, qui son! de 
leur parti ou auroient intelligence avec eutx, et seroicnt si 
téméraires de les fabvoriser par inadvertance ou aultrement, 
de s'en retirer inconlinanl et y renoncer, sinon ordonnons 
h nos otliciers de procéder à l'encontre d'eutx, par saisie de 
leurs biens et aultres voyes que de raison, comme envers 
ciiminels de lèze-majes(é. Promettant en bonne foy et parol- 
les de roy avoir pour agréable et tenir ferme et stable, 
authoriser el approuver tout ce que par vous, et aultres de par 
vous, sera dit faict et exécuté en cet endroit et ce qui en des- 
pend, nonobstant que le cas requist mandemant plus spécial 
et chose quelconque à ce contraire : car tel est nostre plai- 
sir. Donné h Paris, le 5 novembre 1572, de nostre règne le 
xxn^ signé Charles el plus bas de Neufville. » 

L'appréhention de ces menaces ny l'alleschement de ces 
promaisses n'esmeurent en rien celte ville, et l'expériance 
qu'elle voyoit du peu de fermeté el fidetlilé à l'exécution des 
promaisses, la porte desouiîrir plus tosl toutes sortes de ri- 
gueurs que de courir le hasard de la privation de sa reli- 
gion, de ses privilèges et libertés; et par cette raison, le 
conseil estably près ledit sieur maire, prévoyant pour résis- 
ter aux efTors qu'on vouloit faire contre cette dite ville, 
arresle le xxiib de ce mois de faire démollir et mettre par 
terre les moulins proches la porte de Sainct-Nicolas, et leurs 
maisons, la maison et moulin du Fourneau, toutes les 
murailles des vignes depuis ladite maison jusques à Cou- 
reilles, toutes les maisons du Coullombier, celles du Treuil- 
Magnardet de La Brande, tout le faulboui^ de Sainct-Eloy, 
les maisons des Sollines, celles des Voiliers et des Pallères 
qui estoienl les plus proches et (aisoient l'eniour de la ville, 
afm que l'ennemy ne s'en peull servir et ne vint à couvert 



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Jusques sur les contre escarpes, et de plus que tous les 
fossés estant es dits lieux regardant la ville, seroient com- 
blés, les buissons et les espines tous couppés pour ne leur 
pouvoir porter abrit et ne leur fussent advantageuses ; ce 
qui fut faict. 

Et le XV du mcsme mois est ordonné par ledit conseil, 
toute la noblesse estant en ladite ville appelée en yceluy, 
que le sieur de Sainct-Etienne, gentilhomme du Poictou, 
auquel de longtemps on avoit créance, demeurerait chef, 
par provision seulement, de tous les gens de guerre estant 
dedans ledit gouvernement, pour leur commander soubs 
l'authorité dudit sieur maire, et que injonction seroit faicte 
à (ou^ les habitans de cette dite ville et gens de guerre 
estant audit gouvernement de faii-e venir en toute ditli- 
gence leurs provisions et fruicts et principallement du bois, 
du foing et de l'avoyne. 

Le seigneur de La Noue estant de retour de Flandres, où 
il esloit allé pour la gueiTe de laquelle on avoil prins pi'é- 
texte pour faire les massacres cynlessus, le roy prenant 
pleine confiance dans sa fidellité, est commandé par sa 
majesté de venir en cette ville pour l'induire à prendre les 
ouvertui'es de paix qu'il proposoil, le roy se persuadant qu'il 
y seroit receu avec plus d'afTeclion et de créance que nul 
aullre qu'il y sçauroit employer, pour l'affection qu'on luy 
portoit et pour l'authorité qu'il avoit heue aux prècédens 
troubles dans ladite ville, de laquelle il avoit esté gouver- 
neur, lequel sieur ayant donné advis de son approche et 
légation, par ung pasteur et le nommé de Teilles, porteur 
de ses lettres, aux sieurs de Languillier, Rochesnard, Sainct- 
Estienne, et de Villiers, et de créance sur le sieur maire et 
capitaine, le tout ouy et veu en ce mesme jour, response 
est faiclc audit seigneur de La Noue par ledit sieur maire 
pour tous; que si il luy plaist de venir au lieu de Tasdon, pour 
communiquer de ce qu'il dit avoir chaîne de leurs majestés 
qu'il y sem le bien receu et en seureté, et pour faire celte 



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communication furent nommés lesdits sieui-s de La tloches- 
nard, De Villiers qui estoit Jehan Sallebert depuis dit de 
Romagné, et avec eulx le sieur de Nort et Vincent Mayreau, 
qui furent chairs de ouïr seulement, pour le rapport en 
estant faict au conseil, y (aire telle response qu'il jugeroit. 

Les pasteurs réfugiés qui estoient en cette ville, voyant 
l'arreslé dudit conseil et que ledit sieur de La Noue vien- 
droit au lieu qui luy estoit assigné, estimant tellement de sa 
piété et zelle qu'il avoit à la conservation des églises, par 
les preuves qu'il en avoit rendues que, quand ils le requère- 
roient de deffendre la cause de Die» et desdites églises en 
cette ville, il y demeureroit, se résouldeul de le iaire voir 
par dépulation de quoy ils demandent licence audit conseil 
qui leur octroyé le xvie jour dudit mois, et nomment pour 
allei- vers luy les sieurs de Nort, de L^ Bougonnicrc et 
Baron. 

Ledit sieur s'estant approsché et esté veu à Tasdon de 
ceulx qui luy avoient esté nommés, exécuta la charge qui 
luy estoit imposée du roy avec toute fidellité *, représentant 
les raisons qui luy estoient mises en mesmoyre, asseura 
cette ville de la part de leurs majestés que, recepvant à 
gouverneur le seigneur de Biron et se portant en bons et 
loyaulx subjects, que la liberté de religion leur seroil con- 
servée ; mais comme il fut conjuré de leur donner conseil 
selon ses sentiments particuliers, il lui conseilla de ne rien 
faire qu'avec de bonnes asseurances et de ne tendre à la paix 
si elle n'estoit généralle et profitable pour tous, ce qu'estant 
rapporté audit conseil fut trouvé de telle considération, 



I.Barbotoe rapporte poiut la luène, très probablemeot inventée par 
CaTriana [De obsidion) Rapellm connu if arJui, p. 27, traduction de 
Debjani), d'après laquelle les Rochelnis auraient refusé de reconnallre La 
Koue dans l'envoyé de Charles IX. De Thou, d'AubIgné, I.a Popelioiére et 
lei historiens modernes, Arcére, Dupont, Nassiou, ont tous répété la 
même version, dont Délayant a, le premier, coalcsté r::iiiheDlicité. (Voir 
ÉliuUi bMiographiqites sur le tiège de La ItocMU, p. x\viii.| 



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qu'il arreste pour response que cette ville avoU occasion de 
ne recepvoir à gouverneur ledit sieur de Biron, qu'elle sup- 
plioit sa majesté leur en donner ung de la religion, ou les 
laisser vivre les ungs avec les aultres ainsi qu'ils avoient 
faict, puisque par leurs privilèges ils estoient exemps de 
gouverneur et garnison; laquelle response ayant esté receue 
par ledit sieur, il se retire à Sainct-Jehan vei's ledit sc^^neur 
de Biron el l'abbé de Gadagne ; et comme il estimoit avoir 
plainemenl satisffait à sa cbarge, dont mesme le i-oy s'est 
despuis contante, il faict d'aultre part responce qui donnoit 
espérance aux ministres qui l'avoient faict visiter, leur 
déclairant qu'il voulloit se résouidre sur quelques scrupules 
qui luy demeuroienl en l'asme sur leur semonce, si celte 
guerre, quoyque entreprinse pour defïence, pouvoit estre légi- 
time; quoy faict et estant par eulx plainemenl satisfaict ', il 
promettoit venir et se retirer en cette ville et y faire pour 
la defïence d'ycelle tout ce qui luy seroit possible ; cette 
négotiation dudit seigneur luy estant une action du tout 
glorieuse pour ce que par ycelle, en sa fidélité il contante 
le roy et en sa piété les églises, et satisilaict plainemenl à sa 
conscience. 

Celle légation et envoy est aussitost suyvi d'un aullre ; 
car le xxi dudit mois ledit baron do La Garde, qui aupara- 
vant avoit recerebé de communiquer, escript à cette ville 
pour luy envoyer les députés qu'il avoit demandés, en style 
moins impérieux et s'applaudissant de quelques particula- 
rités du bon Iraictement dudit sieur Paul-Emile, d'Augustin 
et aultres prins dans la gallère dite Fiesque, auxquelles let- 
tres la response du xxii fut qu'il ne pouvoit ignorer les 
comportemens de cette ville, ses promaisses n'estant que 



1 . Pour coin|irundre les scrupules de Lt Noue ijui «Tait déjà pris part aux 
précédentes guerres civiles, il faut rappeler que, dans les iJécR du temps, 
ta présence d'un prince de la Tamille royale à la lète de la rébellion pouvail 
seule la légitimer. 



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pai'olles sans efTect, que parlant de la paix il faisoit guerre 
niorlclle. 

Le xxiij dudil mois, le susdil seigneur de La Noue ayant 
rendu sa légation ne faille poinct de se présenter en cette 
ville selon sa parolle et promaisse, demande de communi- 
quer à des pasteurs de ceulx qui y estoient, auquel en 
ayant esté envoyés jusques au nombre de six, il se faict 
entre eulx ung concert sur ses doubtes eiilre les deux portes 
de Sainct-Nicolas; lesquels estant l'ésouls, il entre en cette 
ville pour y courrir la fortune d'ycelle, dont tous les habi- 
tans furent grandement resjouis, pour la vertu et fidélité 
qui estoit en luy, lequel est admis au conseil extraordinaire 
dudit sieur maire le xxviij du mois luy prestanl le sermanl 
comme avoienl iaict tous les aultres. 

Décembre. — Pendant que toutes les choses cy dessus se 
passoient, cette ville avoit tousjours conservé et gardé pour 
sa liberté et pour prendre ses commodités Marans, Charron, 
Nuaillé, La Grimenauldière et aultres petites places; mais 
ledit seigneur Biron ayant receu ta commission cy-dessus, 
se résoult, pour les responces qui luy estoient faictes, d'enirer 
dans le gouvernement et s'approcher de ladite ville avec ce 
qu'il avoit prins de luy pour le commancement d'une armée 
qui esloit de sept cornettes de cavallerie, dix-huict ensei- 
gnes de gens de pied, cinc cens pionniers et deux coulle- 
vrines *, tellement que, le iv du mois de décembre, il entre 
dans ledit gouvernement, sçavoir par le passage du Brault 
par le moyen de quelques barques de Lusson el par la 
bastille de Marans estant sur le passage de Mauzé et de la 
grand'terre vers Marans, sur laquelle isle el chasteau dudil 
lieu il îivoit ses premiers dessains pour l'adsistance qu'en 
recepvoit ordinairement cette ville et pour l'imporlance de 
laquelle Marans luy estoit, lesquelles approches étant apper- 



1. Ces forces forniaieDt environ 2,500 hommes; c'était là ccUu ann<)i! Ae 
Brouage qui avait tant ioquiét^ les Rochelais. 



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ceues par le capitaine La Rhé, du Puy-Belliard, comman- 
dant au chasteau de Charron, avec quelque vingt hommes, 
proche du fort du Bareau, il en donne incontinant l'advis 
au capitaine Normant qui cominandoit pour cette ville au- 
dit Heu de Marans; lequel pour ledit adverlissemenl ne vou- 
lut jamais quitter la place qu'il ne vit l'ennemy entrer sur 
luy par tes deux lieux cy-dcssus du Brauld et de la Bastille, 
si fort qu'il recognoissoit bien ne pouvoir se conserver et se 
garder en la place, considérant que celte ville ne voudroil 
hasarder si loing ung secours, l'armée du roy estant si ad- 
vancée; ce qui obligea ledit capitaine Normant sur le com- 
mancemenl de la nuicl dudit jour venant au v<> de quitter 
Marans, se retirer à la faveur des chemins dans le chasteau 
et maison de La Grimcnauldière, estant comme en my-^he- 
min de l'unç l'aultre, oii se rendit semblablement le capi- 
taine Virollet avec sa compagnie qui avoît esté au chasteau 
d'Andilly, La Musse, qui commandoit au chasteau de Nuaillé 
et ledit de La Rhé, qui estoit en celuy de Charron, s'estant 
randu en cette ville. 

Le seigneur de Biron, se voyant dedans Marans sans résis- 
tance, faict suyvre en dilligence ledit capitaine Normant 
avec sa cavallerie pour l'investir en ladite maison de la 
Grymenauldière pendant que son inlanterie et canon s'y 
rendroient afin de prendre la place et les enlever, en la- 
quelle ledit Normant ne voyant pas de moyen de se main- 
tenir, soubs la fabveur de la mesme nuict, du feu qu'il met 
dans la grange du logis, qui estoit plaine de fourrages qui 
esleva une grande vapeur de fumée ou nuage de laquelle on 
ne pouvoit cstrc veu, il quitte la place et se retire en cette 
ville, ayant au préalable souffert plus de cincquante coups 
de canon dudit seigneur de Biron *. 



i. Le capitaine Virollet n'ayant pas voulu abandonner ses cheraui se 
laii^a Tuirc prisonnier et passa au service de Strozâ (Arcére, (orne !■', 
page 133). 



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Il ne fatloit plus douller du siège de celto ville par ce 
coinmancement, cl pour ce que plusieurs personnes s'y es- 
toienl retirées depuis l'ordre estably en ycelle de quelques 
compagnies de réfugiés, pour faire que les aullres fussent 
enrollés soubs des capitaines eL accroistre le nombre des 
personnes des compagnies eslrangères, le v dudit mois, il 
est arreslé au conseil de guerre de croistre les compagnies 
des sieurs des Essars, La Rivière-Lis et Le Normant de vingt 
hommes chescuue, et d'en dresser deux aullres qui furent 
de six vingt hommes chescuue, aux fins de quoy il fut en- 
joincl par proclamai à tous réfugiés u'cslaul enrollés de se 
trouver dans la place du cliasteau par devers ledit sieur de 
La Noue, auquel on donna charge de disposer entièrement 
de l'ordre, sur peine h ceulx qui ne se représenteroient pour 
estre enrollés d'estre mis hors de la ville, injonction estant 
faicte auxdits esti-angiers qui seroient papistes de vuider et 
sortir hors, sur peine de la vie, le susdit jour passé; et fut 
en oullre requis ledit sieur de La Noue, pour la confiance 
qu'on avoit en son expérience, de dresseï' le reiglement 
qu'il jugeroit nécessaire en cette ville, sur Testai et despar- 
lement des quartiers d'ycelle qu'on avoit faict faire. Suyvanl 
lequel advis, le landemain le conseil dudit sieur maire esla- 
blit pour capitaines des deux compagnies nouvelles de six 
vingt hommes cbescui'ie, les sieurs de La Musse et Virollet 
pour estre entretenus par la ville aux inesmes guages que 
les trois précédantes ; et en ce jour qui estoît le vi du mois, 
le sieur de La Baronnière, gentilhomme du Poictou, le capi- 
taine Mainville et ung nommé Constantin, fondeur, sont 
nommés commissaires pour estre joincts au maistre et con- 
terolleur de l'artillerie, en avoir le seing et en disposer selon 
les occurrances et des munitions d'ycelle, et lit commancer 
de démollir et abattre tes villages de La Fonds, de Fronsac 
qui esi le faulxboui'g de Sainct-Esloy, celtuydeCoullombier 
et Tasdon, qui furent entièrement ruynés piir (eu et desmo- 
lition, pour ce que le camp du roy s'estoil placé aux bourgs 



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prosches de la ville après la prinse des chasleaux de 
Marans, de Nuaillé et de La Grymenauldière, sçavoir ledit 
seigneur de GiroQ à Sainct-Xandrc, le seigneur de Slrozze à 
Puyboreau, les six enseignes oouduictes par le sieur de Goas 
à Ronssay, le capitaine Sainct-Mariin, surnommé le Luthé- 
rien, pour avoir esté de la religion, à Lagord, ayant avec 
soy plus de douze cens hommes, et le sieur du Ga aviic son 
["égiment de vieilles bandes, à Aytré, desquels lieux on crai- 
gnoist qu'ils [ne] se vinssent emparer des susdits fauxlboui^s. 

Cette approche de la susdite armée faicl que l'on ne 
double plus d'ung blocus très resserré de cette ville, les 
chels cy-dcssus nojnniés se fermant dedans les bourgs de 
tranchées, barricades et terrasses comme si c'estoit des Tors 
pour ung séjour de longtemps; c'est pourquoy le vu dudit 
mois, le conseil extraordinaire dudit sieur maire airesle de 
députer de reclief en Angleterre vers les sieurs vidame de 
Chartres, compte de Montgommery et aullres qu'ils y avoient 
auparavant envoyés, pour haster d'aulx te secours qu'on en 
attcndoit, la nécessité le requérant, pour laquelle députatiun 
fut envoyé le sieur... 

Les cinc compagnies cy-dessus arreslées pour estre en 
cette ville ayant esté fonnées cl ramplies de leur nombre 
par l'enrollement qui s'estoil faict des soldats réfugiés et 
venus en yccDe, s'en trouvant encore ^ui pouvoient servir, le 
VIII du mois, les maire, eschevins et pairs y establircnt pour 
capitaines les nommés Alais, Desmothes et Ijx Fond, aux- 
quels ils distribuent à chescun vingt hommes, en attendant 
que lesdiles compagnies se peussent rendre plus complettes, 
et fut arresté au conseil extraordinaire de distribuer h 
toutes personnes qui en demanderoienl des commissions 
pour équiper des navires de gueri'e et les envoyer en mor, 
pour prendre ce qu'ils pourroienl sur ceulx de parti con- 
traire pour provisionner la ville et servir à sa cause, pen- 
dant que l'on n'estoit pas si resserré par la mer comme on 
esloit du costé de la terre. 



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Le roy, sçachant que plusieurs gentilshomme qualifiés et 
de valeur se jettoient dans cette ville pour sa defTence et du 
parti de la religion, s'elTorce de les retirer et les en faire 
sortir, estimant qu'estant abandonnée par eulx il en auroU 
plustost la raison ; c'est pourquoy, dès le x de novembre 
passé, il escript aux sieurs de Languillier et Rochcsnard, 
estant en celte ville, et ayant créance parmy la noblesse et 
gens de guerre, et par ses lettres les prie et commande par 
proniaisses et par menaces de se mettre hors d'ycelle, les- 
quelles n'ayant [esté] receues i|ue le septiesme du présent 
mois, et d'ycetles donné congnoissance audit sieur maire et 
son conseil, le mesme jour viii, il tuy faict une responce 
aussi hardie et ferme en sa religion qu'il se peult voir, no- 
nobstant mesme les publications des édiets de sa majesté 
du xixe du susdit mois de novembre, qui commandoil à tous 
ceulx estant hors du royaulme ou dans les villes occupées 
par ceulx de la religion, de retourner dedans leurs maisons 
dedans trois sepmaines, quoy faisant, il leur pardonnoit tout 
ie passé, et voulloit que contre les désobéissans et rebelles 
on procédast par saisie el confiscation de leurs biens. 

Quoyque cette ville s'en allast pressée par ce qui est re- 
présenté cy-dessus, le roy luy escripvant encore pour la 
faire condescendre à sa volonté et obéir absolument à ses 
commandemans soubs les conditions et promaisses et soubs 
les menaces aussi de plusieurs aultres ses précédentes, 
l'adresse en estant faicte audit seigneur de Biron, le ix du 
présent mois, il envoya en ce lieu pour demander saulf 
conduict et passeport à envoyer quoique gentilhomme 
pour estre poiteur desdites lettres et ouir la créance qu'il 
luy donnoit louchant ses advis et conseils sur le contenu 
d'ycelles; sur lesquelles par promaisse l'on donne passeport 
de seureté pour telle personne qu'il luy plaira, moyennant 
que ce soit pour tout le laiidcmain el que celuy qui vien- 
droit se pi-ésenteroit dès son entrée au conseil pour y re- 
cepvoir sa responce, ce qu'ayant esté faict le xi du mois, le 



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-60- 

roy ne reçoit de celle ville pour responce que celle mesme 
qui luy avoit esté faicle cy devant que, leur donnant et aux 
églises seureté et liberté en leurs consciences, ils luy ren- 
draient toutes sortes d'obéissances, le suppliant de les main- 
tenir en leurs privilèges et franchises. 

Et pour ce que plusieurs personnes qui estoienl encore en 
ville, donnoient de l'ombrage, que d'aulti*i!S estoient en chaire, 
le conseil tenu ledit jour nomme plusieurs boui^eois et habi- 
tans pour mettre hors de ladite ville tous les papistes estran- 
giers, se saisir de leurs biens au profit de la cause, mettre sem- 
blablement hors de ladite ville tous auUres papistes domiciliés, 
en ycelle d'oixlinaire, n'ayant point de quoy se subvenir et 
nourrir, toutes les femmes et enfans des révoltés et se saisii- de 
leurs biens pour s'en servir au public, avec les meubles des 
aulti'es papistes et fugitifs, et pour establir des dixainiers en 
tous quartiers, des anciens pour faire exécuter de point en 
point la pollice arrestée par ledit conseil, sur les vivres, pro- 
visions et danrées qui se vendoient; pour toutes lesquelles on 
faict une taxe, tant sur le pain, vin, chairs, foing et avoyne que 
générallemont tout ce qui concernoit la nourriture de l'homme 
et des chevaux. 

Lexnedu mois, le conseil extraordinaire, se voyant sur- 
chargé d'affaires pour la multitude de celles qui se présen- 
loient, en distribue les fonctions et chaînes en trois ordres, 
donnant la principalle direction de celles qui regardoient la 
guerre qui ne pouvoient souffrir dillation, audit sieur maire 
chef dudit conseil, aux sieurs de la Noue, Languillier, 
Rochesnard, Champagne el Desessars pour les vuider et ter- 
miner, y appelés tels gentilshommes et capitaines qu'ils 
adviseroient, ceulx dudit conseil et le sergent major y pou- 
vant adsisler avec les capitaines Gai^ouillaud et Legrand, si 
bon leur sembloit, celles qui regardoient la pollice estant 
données par ledit conseil à Jehan Gaschet, Hélic Babonnet 
pairs, Guillaume L'Affancur, Arnauld Vallin, bourgeois, 
François Vietle, sieur de Sainct-Nicolas, et Dabillon, habitans, 



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— 61 — 

pour juger et avoir esgard, sur les boulangiers, bouchiers, 
taverniers, cabaieltiers, pasticiet-s et tous artisans et gens 
de métier ; celles des finances estant données à Guillaume 
Texier, Pierre Mignonneau, Pierre de Haranedel, du corps 
deTille,PieiTeBeauvois etleditFrançoisViette,sieurde Saincl- 
Nicolas, habitans, à la cbar^e que tous les susdits commis- 
saires pour lesdites fonctions et chattes rapporteroient toutes 
choses importantes audit conseil, premier que d'en ordonner. 

Le camp du roy estant placé selon que dessus, comme le 
seigneur de Biron s'efforçolt d'incommoder cette ville pai' la 
force des armes, il y employé aussi toutes sortes d'arlifices, 
et comme une des choses plus nécessaires de la nature sont 
les eaulx doulces, les trois fontaines de celte ville ayant leurs 
sources du dessus de Lafond, vers Lagord, qui distribuent 
leurs eaulx par des canaulx soubteirains dedans lesdites 
fontaines, le xin dudit mois, ledit sieur de Biron vient dedans 
lesdits fonds, avec l«s plus grandes forces qu'il peult, pour 
coupper et rompre les canaulx, divertir lesdites eaulx, et pour 
les empoisonner craignant ne pouvoir faire ledit divertisse- 
ment ; sur lequel on faict une sortie qui s'esearmouche 
quelque temps, où il se perdit des soldats de part et d'aullre, 
deux de celte ville seulement cl entre yceulx Allemagne, 
lieutenant du Normant, assez grand nombre de l'ennemy ; 
desquels Sainct-Genest,guydon dudit sieur de Biron, demeura 
mort sur la place; ce dessain et artifice qui avoit causé en la 
ville ung proclamast de defTence à tous habitans de ne boire 
des eaulx des fontaines, s'estant trouvé inutile, qui en fît 
reprendre l'usage, dès quelques jours après, fluanl et se trou- 
vant bonnes. 

L'ordre de la ville estant que ceulx du corps de ville avec 
les offîciers royaulx elplus rellevés font la compagnie collo- 
nelle et premières du régiment de tous les habitans, pour la 
rendre completle en ses chefs, le xv du mois, l'on donne pour 
lieutenanl audit sieur maire, Pierre Bobineau et Jacques 
Guyton, pairs, personnes qualillées et d'honneur. 



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- 62 — 

El le XVI et xvme du mois, la ville célèbre en ces deux 
jours ung jusne solennel et public pour invoquer Dieu à 
la conservation d'ycelle et implorer sa grasce et fabveur pour 
le général et le bien des églises, Sancerre, Montaulban et 
aultres du Languedoc se trouvant en mesme oppression que 
celle-cy. 

Et pour ce que de là en avant, il falloit venir par chesque 
joui's aux sorties et escarmouches qui s'estoient commancécs 
dès le xiij", pour empescher la prinse du dehors qu'ils ne 
lussent chèrement vandus, et qu'on avoit remarqué du mal 
en les ardeurs et premières veues de l'ennemy par faulle 
de se discerner et recongnoislre les ungs des aultres, fut 
arresté par ledit conseil que les gens de cheval porteroient 
une casaque noire et que leur livrée et escharpe et des gens 
de pied seroit de coulleur jnulne. 

Les capiiaines de marins ayant pour la pluspart équippé 
leurs vaisseaulx pour tenir la mer et aller à la queste, pendant 
qu'il y avoit encore liberté d'entrer et sortir en cette ville, 
nonobstant l'empeschemenl que y appoiloient les gailères et 
aultres vaisseaulx du roy, Jehan Boisceau, de celte ville, 
leur fut nommé chef et admirai, le xx dudit mois, pour 
commander sur tous au nom et en l'authorité dudit sieur 
maire et capitaine. 

Le xxij« dudit mois, sur ce qu'il commançoit à cause 
des sorties d'y avoir quelques soldats blessés, ledit conseil 
ordonne de faire ung hostel desdits blessés en la maison où 
aullrefois estoienl les religieuses des sœui's noires, ladite 
maison appellée Saincle-Mai-guerite, ainsi que aux troubles 
précédans elle avoit servy pour mcsme usage. 

Auquel jour, on reçoit en celle ville lettres du seigneur de 
Biron, ayant receu charge et commandemant du roy d'es- 
cripre pour sçavoir encore une Ibis si l'on vouidrait luy rendre 
l'obéissance qu'il demandoit, pour laquelle ledit conseil 
prévoyant qu'il y auroit moins de liberté et succès que sur 
les précédantes semonces, veu les ruddes traictemens qu'on 



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faisoit AUX aultres églises qui s'estoient soubmises aux 
desclaralions, par la responce qui lui fut faîcte le lende- 
main xxnj, l'on faict entendre audit seigneur que l'on 
n'espère plus de sallut ny de seureté que dans la defFence. 
Ce qui fermant la porte à toute ouverture d'accomo- 
dement, et debvant faire songer le conseil à maintenir cette 
parolle, comme l'aident est le principal nerf de la guerre, 
il arreste le niesme jour de faire une seconde levée sur les 
habitans de la ville de la somme de quinze mille livres. 

Les habitans estoieni fort incommodés de farines en cette 
ville pour ne pouvoir plus se servir que des moulins les plus 
prosches, les aultres estant occupés par l'ennemy, et y alloient 
jour et nuict à trouppes pour mouidre leurs bleds, qui 
faict former ung dessain sur eulx, tellement que la nuict du 
XIV au XV du mois, ceulx qui estoient aux quatre moulins 
proches de la porte de Cougnes, sont attaqués, et quoi qu'on 
leur en eust donné advis, chascun s'occupant à son bled 
sans se tenir sur ses armes, ny avoir de sentinelles, se voyenl 
prins, et estant en désordre et sans résistance, quoy qu'ils 
eussent des armes et des soldats avec eulx, aulcuns y sont 
tués, les moulins brusiés, les bleds et farines enlevés et 
trante ou plus faIcLs et constitués prisonniers; ce que pour 
dessayer de réparer, q uelques gentilshommes et soldats corlenl 
le matin de la ville, ou par accroissance de mal, ung gentil- 
homme de remarque, nommé Flojac, fut blessé, qui en 
mourust quelques jours après. 

La chaîne que supportoient lesdils habitans estoit estrcs- 
mement grande pour la nourriture des soldais réfugiée, n'y 
ayant quasi gentilhomme de qualité qui ne voulut estre 
deffrayé et avoir ung appoinctement, ce qui occasionna le 
conseil, à la plainte de ceutx de celte ville, d'establir des 
commissaires pour s'enquérir des facullés et moyens de ceulx 
qui s'estoient retirés ycy ; selon quoy inquisition estant faicte 
des ungs et des aultres le xxvi dudit mois, l'on arresta audit 
conseil ceulx qui seroient l<^és ou nourris en tout ou en 



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partie pour eulx ou leurs chevaulx par lesdits habitans, et 
ceulx lesquels estant logés seulemant, seroient obligés de se 
nourrir eulx mesmes, et de ceulx qui encore, oultre leur 
nourriture, auroient quelque appoinclement, tes ungs plus, 
les aultres moins, selon leurs qualités et services. 

Janvier. — Pendant les approsches qu'on faisoit contre 
cette ville par mer et par len'e, le roy faict descendre son 
canon et ses munitions pour se préparer à la battre et se 
recoipladvis du 'i janvier suyvant, estant le commancement 
de l'année 1573, de la mairie néantmoins dudît Jacques 
Henry, que le seigneur de Biron en avoit receu soixante 
pièces, trenle-siï desquelles estoient canons de batterie, avec 
ung double nommé Mitaine, qui avoit esté ainsi surnommé, 
pour ce qu'on disoit en proverbe pour tesmoingner que la 
ville estoil forte et qu'on se résouldoil de s'y defïendre, qu'elle 
ne se prendroit point sans mitaines, et ung aultre appelle la 
Fresayc pour le siRlement et efiroy qu'elle faisoit en tuant, 
se rapportant au cry de cet animal, présage de mort <, que 
l'on nomme (resaye, et que monsieur le duc d'Anjou, frère 
du roy, qui estoit son lieutenant en l'armée contre cette ville 
ne pouvoit tarder de s'y rendre avec de puissantes forces, de 
quoy l'on prent occasion d'escripre et despecher à Mon- 
taulban le vi du mois, nonobstant quoy sa majesté ne laisse 
pas de députer vers cette ville et le sieur de La Noue, l'abbé 
de Gadagne avec lettre de ciéance escripte de Paris le xxvi 
du mois passé, rcsponsiveà celles que cette ville avoit escriptes 
au roy dès le xiiij«, par l'arrivée duquel abbé, le seigneur de 
Biron escripvit le vin du présent mois à la ville, pour y 
recepvoir l'envoyé par le roy, puis qu'il avoit commandement 
d'y venir exposer sa créance, priant h cette fin ledit sieur de 
La Noue, de luy envoyer et moyenner ung passeport et des 
hostages, ce que le conseil ne trouvant à propos, le lende- 



1- Fttiaie est le i oin donoée à l'orfraie, en langage sain Ion geoîs. 



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main responce est faicte que si l'on veull envoyer les lettres 
du roy et la créance par escripl que l'on y satisiera selon 
que Dieu le conseillera, ce qui ne contente pas ledit sei- 
gneur de Biron qui.escript de reclief le x du mois à la ville 
et audit sieur de La Noue, s'elTorçant d'animer de plusieurs 
sortes de raisons l'accueil et réception dudit abbé, puis qu'il 
estoit envoyé du roy avec créance de sa part, usant de 
menaces, et que si l'on croyoit que la recerche se fit par 
crainte et faiblesse, sa majesté feroit bien remontrer le 
contraire, qui ne pouvoit que s'offencer de ces voyes et pro- 
cédeures, desquelles cette ville toutes fois ne se voulut 
départir, et ne fit aultre responce à ces secondes que celle 
qu'elle avoit faicte aux premières lettres, laquelle fut animée 
de raisons tirées en partie de la crainte de la conséquance, 
et pour ne voulloir parler que par escript pour obvier aux 
invectives et callomnies qu'on leur mettoit sus par le desgui- 
semcut de leurs procédeures et actions. 

Par tes sorties qui s'estoienl encommancées les courages 
des habitans et soldats s'esloient tellement esmeus, tju'ils 
ne vouloient faire aultre chose, et quoy qu'elles leur fussent 
tournées à gloire et honneur, la mort d'ung seul homme 
estant plus importante à la ville que de plusieurs del'ennemy, 
defTence leur sont faictes de n'en faire de quatre jours, ce 
qu'il fut impossible de faire observer, et pour ce que les portes 
estoient fermées, quelques ungs ne pouvant retenir leur 
courage, descendent par l'eschelle des ouvriei-s qui travail- 
loient dans les fossés, deux qui estoient de la compagnie 
du sieur des Kssars ayant montré le chemin aux aullres, 
qui s'enguagent si avant au combat en ces jours que ledit 
seigneur de La Noue, qui avoit procuré lesdites deffences 
en ces jours, est contraint de sortir avec cavallerie et 
infanterie pour les desguager, et afin de conserver à la 
ville en ces commancemans sa réputation, ofi il se faict 
une escarmouche de cinq heures qui fut si brusque et 
chaulde que ledit seigneur de Biron la compara plusieurs 



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fois à celle de Jazeneuîl, renommée par l'hystoire^, ceulx 
de cette ville y ayant heu du bon comme aux aultres, 
pour n'y avoir perdu que trois h quatre homme de morts 
el vingt de blessés, y ayant heu ung grand nombre de 
catholiques de tués et prins, qui en ce jour avoient amené 
leurs plus grandes forces divisées en trois, sur toutes 
lesquelles il y eust eschec, dont le sort tomba principal- 
lement sur deux capitaines de remarque et congnus nommés 
La Salle et Le Fouilloux, qui furent faicts prisonniers en 
cette ville, ung aultre, parent prosche du sieur de Puy- 
gaillard, qui estant aussi entre les prisonniers fut poi- 
gnardé. 

Ledit abbé (de Gadagne) ayant heu du desplaisir de voir 
qu'il ne pouvoit entrer en cette ville, estimant s'y pouvoir 
donner entrée par sa propre recommandation, escript au 
sieur maire et aullres pour y eslre receu en les applaudissant 
par ses déportemens qui ont tousjours esté portés à la paix, 
blasmanl la procédeure de ceulx qui croyent par la vio- 
lence des armes affermir la reUgion dans l'asme des humains; 
mais quoyque par sa conversation il fut recongneu le plus 
pacifique prélat du royaulme, sa qualité le rend plus suspect, 
qui faict persévérer cette ville en ses premières responces. 

Sur lesquelles le sieur de Biron escript encore et pour la 
troisiesme fois, le xvir dudit mois, et pour faire recongnoistre 
que c'estoit avec subject qu'il insistoit à la réception en cette 
ville dudit abbé, envoyé la lettre que le roy escripvoit par luy, 
des datés cy-dessus, qui ne contenoient que trois lignes pour 
luy donner créance, adjouslant les raisons pour lesquelles l'on 
ne debvoit espérer que ledit sieur de Gadagne mit sa créance 
par escript; qu'elle ne fut exposée verballemenl puisque 
c'esloit sa charge et son ordre, ny la ville se priver dubéné- 



1. Jazeneuil. canton de Lusign.in, à 31 k. de Poitiers, fut le tliéàtre d'une 
escamiDuclie tris vive eaire les catholiques et les huguenots, au commen- 
cemenl de l'anaée 1569. 



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fice de la grasce el bienveillance du roy qui leur seroil parti- 
cularisée pour la paix, si ladite députatîon estoit receue, 
auxquelles lettres et indications cette ville pour responce, 
faicte ie xxic du mois, pei"sévère en sa première délibéra- 
tion el lesmoigne avoir du desplaisir de ne pouvoir apprendre 
par escript les bonnes inlantions et volontés du roy pour se 
mettre endebvoir de les recepvoir, ne désirant rien plus au 
monde que d'estre recongneus de leur prince pour ses hum- 
bles el obéissants subjects, qui sont les termes des dites lettres. 
L'évcsnement des choses faict souvent recongnoistre la 
vérité d'ycelles, et en l'occurrance des responces cy-dessus, 
plus de prudence que de trop facille et blasmable defliance, 
et combien il estoit dangereux de souffrir en cette ville la 
présence el l'embouchement dudit sieur de Gadagne avec 
qui que ce lut, et que ce n'estoit poinl sans grand dessain 
qu'on y insistoit tant: car pendant les préparatifs des roi'ces 
qu'on dressoit contre cette ville, on y praticque toutes sortes 
d'intelligences qui se peult pour ta faire prendre par sur- 
prinse, dont l'ouverture ayant esté faicte au sieur de La 
Thibaudiëre, xaintongeois, estant en cette ville, gentilhomme 
d'honneur, soubs prétexte de récompense et du service du 
roy, il faincl d'y voulioir entendre ; de quoy il donne congnois- 
sance au sieur maire et quelques aultres qui le prient de 
s'en servir pour attirer à soy et à leur propre perte et ruyne 
tels entrepreneurs et exéculeurs, ce qu'il faict avec les nom- 
més Li Croix et LeLorrain,sotdatsappoinclés,qui ensçavoienl 
quelque chose et desquels on pensoit estre asseurés pour une 
telle action: car en ce mesme jour, xvir de ce mois, et le 
lendemain xviii, il entre en cette ville pour celte intelligence 
et surprinse, quelques soldats bien vestus et couvers, estant 
des compagnies de Puygaillard et Sainct-Marlin le luthérien, 
qui se disoienl venir pour servir la ville, qui y sont receus et 
distiibués soubs la compagnie du Normant, et s'en debvoient 
rendre de jour à aultre si on leur eust voulu donner le temps, 
mais comme il valloit mieulx estoufler cette conspiration à la 



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ruyne certaioedes plus adrancés, que de mettre la ville en plus 
grand péril si on en laissoit venir d'auttres par espérance de 
les prendre tous, selon le conseil qui en fut donné au maire, 
on esvenle la mine et le peuple assassine, dès le soir de ce 
dernier jour, sept de ceuls qui estoient entrés pour cette sur- 
prinse, desquels on jette les coips par dessus les murailles de 
la porte neufve, pour faire voir aux aultres comme on les 
traicloit; ung nommé Beaugency, des gardes du roy de Navarre, 
avec six aultres qui estoient de la faction, s'eslant saulvéset 
jettes par le bastion de l'Evangille, dont deux prins et appré- 
hendés furent encore tués, n'estant restés de recongneus que 
trois aultres qui furent arrestés et constitués prisonniers 
pour sçavoir véritablement le mistère et secret du dessain, 
lesquels appliqués à la question recongneurent sçavoir: ung 
capilaine nommé Jacques de Saulx, de l'isie en Jourdain, qui 
debvoit eslre des pnncipaulx exéculeurs, qui luy estoil venu 
par l'entremise du sieur de Puygaillaixl à celte intantion de 
s'emparer de cette ville par l'intelligence qu'il y avoit, pour 
laquelle deux capitaines, nommés fiirare et Langlois, debvoient 
entrer en habits desguisés pour commander à ceulx de l'intel- 
ligence et faction, qu'ung serrurier praticqué par ledit Puy- 
guillard leur debvoit aider de faulses clefs, n'en sçachant 
point encore son nom, et que dans le dimanche suyvant 
l'exécution debvoit estre faicte. Ceulx de l'armée du roy 
s'approchant de la ville pour y entrer, que ledit sieur de 
Pnygaillard l'avoit asseuré de deux portes à sa dévotion, 
Saincl-Nicoias et les Deux-Moulins, lesquelles il luy auroit 
taict voir dedans un plan qu'il avoil de celte ville; qu'il y 
avoit deux cens hommes en ycclle qui fabvorisoient l'entre- 
prinse, et se debvoit laisser conduire par deux capitaines qui 
luy seroienl montrés par ung nommé Lacroix, lequel de La 
Croix en avoit heu ordre par ledit sieur de Sai net-Martin, 
que le mot du guet de l'exéculion estoil : badin, se prenant 
en crochet les ungs les aultres le petit doigt et se tenant le 
bout de l'oi'eille. 



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Pour les deux aultres qui se nommoieiit Jehan Maiitel, 
caporal du capitaine Caban, el Pierre Guillochon, dit Giti- 
nière, recouvreur de maisons ou piquardoise, ils se rappor- 
tent par leurs dispositions à cela raesnie, adjoustant pour 
leur congnoissance parliculière, ledit Guillochon qu'on appe- 
loit le massacreur de Tours, qu'il estoit venu avec le capi- 
taine Saulx, par le commandement dudii sieur de Puygail- 
lard, ledit Mantel que c'estoit le seigneur de Biron, lequel, 
pendant qu'il confestoit à faire entrer Gadagnc, ourdissoit 
cette machination, qui luy avoit commandé de se retirer 
dans le quartier du sieur Sainct-Martin, suyvrc les soldats 
qui entreroient dedans La Rochelle, qu'il fil ce que com- 
manderoil Saulx, qu'il seroit suyvi bienlost d'aultres qui 
acquerroient de l'honneur et en auroient de la récompense; 
qui fut telle que quelques jours après ils furent pendus en 
cette ville, l'ung d'yceulx semblant ne pouvoir éviter ce mal- 
heur et mourir d'aultre mort, pour ce que, comme on le 
menoit prisonnier, prenant sa course pour se précipiter, tl se 
jetta bien en des privés en ta maison de Pairiguy, an Perrot, 
dont il Fut retiré, et quoy qu'il eust receu plusieurs coups 
d'épée et de poignard dont il debvoit courir le hasard de plu- 
sieura vies il n'ait peult perdre la sienne que par cette corde. 

La nécessité prenoit les maire, eschevins et pairs pour 
subvenir la ville, de faire lever les cinquante mille livres 
trouvées estre nécessaires par le conseil extraordinaire, et 
pour ce que plusieurs des habitans, à leur soulagement, vou- 
loient que les réfugiés en ladite ville en portassent leur 
part, ledit sieur maire, le xxi^ dudit mois, appelle par con- 
vocation publique en l'eschevin^e tant cculx du corps que 
les bourgeois et habitans, entre tous lesquels la chose 
estant concertée, il est arresté de n'imposer par les laxeurs 
arrestés et nommés par le corps de ville pour ladite taxe, 
que les anciens habitans el les réfugiés en jcelle dès aupa- 
ravant ces massacres et cey troubles derniers, et non ceulx 
qui y seroient seulement venus à l'occasion d'yceulx. 



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11 n'esloit guaire resté de tous les moulins estant près de 
cette ville que celuy de La Brande, lequel estant grande- 
ment envié pour ce que le capitaine Normant, à qui les droits 
en estoient donnés, te faisoit garder, tes ennemis et ceulx du 
contraire parti à cette ville se présentent pour l'enlever et le 
brusler la nuit du xxiii au xxiv dudit présent mois; dans 
lequel, quoy qu'il n'y eust qu'ung seul soldat, de l'isle de Ré, 
chaudronnier de son métier, il se montra si asseuré d'ung 
tel courage qu'il tient la place quelque temps, s'y doffend et 
tire plusieui"s coups d'haniuebus, et eust celte industrie et 
artifice que de diversifier sa voix; appella plusieurs noms 
comme si il eust heu avec luy nombre de camarades, qu'il 
eust voulu animer à leur commune defïense, estant encou- 
ragé d'une mesme rancontre et semblable artifice par ledit 
capitaine Normant qui crioit à luy du cavailier près de l'Evan- 
gille et aux aultres qui n'estoient point, qu'ils eussent à 
tenir bon et qu'on se préparoil à les secourir, ce qui occa- 
sionna les assiégeans de faire venir deux coullevrines, qu'ils 
placent en batterie contre ledit moulin, en tirant seize coups 
qui obligent enfin ce soldat à capituler, pour se rendre luy et 
tes siens qu'il n'avoit point, à vie saulve, ce qui luy fut pro- 
mis; mais comme il est rendu, qu'on esl entré audit moulin 
et qu'on le voit seul, par le desplaisir qu'on eust de se voir 
deceus par i'artifiee cy dessus qui leur retournoit en raoc- 
querie, luy faulsant la foy et parolle donnée, on le veult en 
la chaulde et à l'instant pendre, ce que ledit seigneur de 
Biron empescha, et fut seulement envoyé par luy aux galle- 
res, dont il s'est du depuis saulvé et revenu en cette 
ville. 

Le canon de l'armée du roy estant placé devant cette ville 
qui commançoil à battre et tirer à coups perdus et en ruyne, 
cette ville estant nécessitée d'avoir ses contrebatteries pres- 
tes, et pour voir à ce qui seroil nécessaire pour son canon, 
le conseil extraordinaire arreste, en ce dit jour, xxiv, de laire 
deux compagnies de pionniers composées les deux de deux 



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cent cincquanle [hommes], pour lesf|uelles on employé les 
guagne-deniers, maçons et cherpentiers, afin d'avoir des per- 
sonnes certaines et recongneues pour l'aide dudit canon, 
auxquelles compagnies on establil des capilaincs, lieutenans, 
enseignes, sergens, caporaulx, et tambours, tous souMoyés 
aux guages de la ville. 

Le sieur maire el capitaine de celte ville, estant celuy qui 
de ces derniers mouvemans avoit heu seul toute l'authorité 
et principal commandemant selon le droictde sa charge, se 
trouva si occupé aux diverses rancontres et grandes alïaires 
qui se présenloient journellement, que, par l'advis et concert 
du susdit conseil extraordinaire, pour le soulagement dudit 
sieur maire, il est arresté d'establir et nommer quelqu'un 
qui tut général en chef de tous les gens de guerre soubs 
l'authorité néantmoins dudit sieur maire, ce qui engendre 
quelques partialités pour les divers sentimens et volontés, 
non point seulement entre ceulx dudit conseil, mais de tous 
aultres de la ville et des soldats y estant par le consente- 
mant commung et général, desquels on désiroit bien faire 
donner cette chatte pour en soutTrir plus volontairement le 
pouvoir, les ungs travaillant à la faire conserver an seigneur 
compte de Montgommery, qui csloit attendu de jour fi aul- 
Ire, avec les secours d'Angleterre, et ce pour l'affection 
qu'ils luy portoient et par envie qu'ils avoient à sa vallcur cl 
mérite, de laquelle il tesmoignoit les effects, les aultres dé- 
sirant et y portant ledit seigneur de La Noue pour sa fidé- 
lité, vertu, doulceur et commandement agréés aux habitans, 
et par l'affection qu'il portoit à cette ville, ce qu'il accepta, 
quoyqu'il en fut diverti par plusieurs qui, s'attachant à la 
vanité el honneurs mondains qu'il avoit heu aux troisiesmes 
el précédans troubles tant en cette ville que gouvernement, y 
estant gouverneur de tout le Poictou et de la Xainclonge 
soubs l'authorité des princes, l'en vouloient du lout dissuji- 
der.et aima mieulx servir au bien général ctpublic des églises 
en cette lagon que de s'y rendixi inutile par vanité; après 



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t'acceplalion de laquelle chaîne, le xx\i« dudit mois, le con- 
seil ordonne que ledil sieur de La Noue, pour estre de plus 
en plus authorisé en ycelle et sécurilé de sa personne, auroit 
une garde de huict mousquetaires et vingt-deux aultres sol- 
dats, tels qu'il choisiroit et qui luy seroient appointés si ils 
ne l'estoient. 

El pour ce que monsieur le duc d'Anjou, frère et lieute- 
nant du roy pour l'armée contre celte ville, s'en approchoit 
par chesque jour, et que les secours attendus d'Angleterre 
ne pouvoient plus que tarder, en conseil tenu ledit jour, il 
est arresté de faire une réitératifveet Iroisiesme desputalion 
pour ce sobject, ledit seigneur de La Noue qui recongnois- 
soit que ta charge qu'il n'avoit que receue lui faisoit crois- 
tre de l'envie et du soubçon, désiroil fort que la nomina- 
tion de telle délégation tombast en sa personne, de laquelle 
pour la noblesse le sieur de Languillier de la maison de 
Belleville, l'une des plus anciennes du Poictou, eust ta plu- 
ralité, et pour cette ville Vincent Mayreau, bourgeois, et ha- 
bitant d'ycelle. Auquel Maireau, Jehan David, Nicolas Bobi- 
neau, Jehan de La Plasse qui estoient d'auparavant en 
Angleterre, le conseil donna procuration et charge spécialle 
de faire saisir et arrester tous les navii-es sortis cy devant de 
cette ville par les congés dudit sieur maire ou conseil pour 
aller en guerre, à cause qu'ils se tenoient audit lieu sans 
retourner, privant par ce moyen h ville et la cause du droict 
de quinct qu'elle debvoil prendre sur leurs prinses, afin que 
par cette voye et telles saisies ils puissent eslre contrains à 
rapporter ce qu'ils en debvoient ; et de plus leur fut donné 
pouvoir, séparé toutesfois de celuy cy dessus, d'emprunter 
jusques à trente mille livres d'ung ou plusieurs gentilshom- 
mes ou aullres, françois, anglois, flamans ou allemans, et de 
qui que ce :soil, et pour l'asseurance du payement au terme 
des obligations ou condemp nations, obliger tout et chescun 
les biens de la communaullé de cette ville. 

Il n'estoit point h propos de retenir en ville aulcune bou- 



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che inutille, ny aulcune asme crainlihe, en ce temps où 
l'on esloit fermé par mer el par terre, auquel il falloit mes- 
nager ses provisions, animer les courages pour se préparer 
aux combats qui se faisoient par chesque jour, ce qui fit or- . 
donner par mesme conseil que les dizéniers mettroient réani- 
mant et de taict toute bouche inutille ne se pouvant nour- 
rir [hors de la ville], et que ceulx qui, par couardise ou 
faulte de bonne volonté ne vouidroient y demeurer, s'en 
pourroient retirer el sortir hors, en payant au préalable ce 
à quoy ils seroient taxés par ledit sieur maire et ceulx qu'il 
appelleroit du conseil extraordinaire pour ladite taxe. 

La despesche du sieur de Languillier et Hayreau ayant 
esté aussitost expédiée, on leur faict faii'e voille la nuicl du 
xxviie du mois, qui passèrent si secrètement el à propos, 
qu'ils ne furent point apperçus ny empeschés par l'armée 
navalle du roy, estant à la radde de Chef-de-Baye, quoy 
qu'elle fut composée de cinc gatlères, trois grands navires et 
vingt-deux pataches. 

Le xxixe, une escarmousche s'estanl faictc à Tasdon, trois 
de cette ville y furent blessés sans morts, et grand nombre 
de catholiques, et comme l'occasion s'en présenta plus à pro- 
pos le lendemain, que plusieui-s gendarmes, soldats et pion- 
niers du camp royal furent à Coureilles, où l'on dressoil ung 
fort suria pointe pour y placer du canon, comme à celle de 
Chcf-de-Baye, afin d'arrester el percer les navires qui voui- 
droient entrer en cette ville, le seigneur de La Noue avec 
bon nombre de soldats, sortant de cette ville, donne jusques 
à Ronsay, où il en fut tué quantité, avec lel loisir et seureté 
que voyant le secoui's qui venoit aux attaqcés, ceulx de celle 
ville se peurent retirer sans perle, quoyque l'escarmouche 
dura jusqu'à la nuict. 

Febvrier. — I,e jour du mardy gras, qui estoit le III de 
fobvricr, en ladite année, le seigniîur de La Noue faict de 
rechef une sortie vers Tasdon avec vingt cinc chevaulx et 
nombre d'inlanlcrie, pour attirer au combat les caUioliques 



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ennemis qui estoient logés à la combe et maison de Cou- 
reilles, ayant donné ordre de mettre hors du hasvre deux 
gatiotes qui avoient cliacune deux bouches, pour donner en 
flanc contre le fort de Coureilles, [au cas] où ils vouidroient 
en cette escannousche secourir les leurs, en laquelle attaque 
ceux de la maison dudit Coureilles sortirent si à propos, et 
avec telle vigueur, que ceulx de cette ville n'en heurent pas 
de meilleur, quelques ungs tombant par terre à ta première 
rancontre ; mais comme le combat se renforçoit par les 
secours qui leur venoient d'Aystri^ pour les ungs, et sortoient 
de cette ville pour tes aultres, en la continuation qui s'en 
fît jusques h ta nuit, la perle se rend quasi esgalle. 

Ce mesme jour, les gatlères du roy amenèrent de Brouage, 
où elles n'estoient allées que deux jours, la grande carraque 
que ceulx de la religion avoient prins sur les Vénitiens aux 
troisiesmes troubles, dont est mantion cy devant, et comme 
elle auroit esté reprinse sur eulx, laquelle carraque qui cstoit 
de quelque huict cents thonneaux. On fil venir pour placer 
près l'embouchure du hasvre de cette ville, et y servir comme 
de fort et bastion qui jusques à ce demeura à Chef-de-Baye 
avec les aultres navires y estant. 

Les nouvelles certaines estant venues que ledit seigneur 
duc d'Anjou et le duc d'Alançon, son frère, le roy de 
Navarre^ le piince de Condé, le prince daulphin, les ducs 
de Guise, d'Aumalle, Nevere, Longueville, Bouillon et Uzès, 
te chevalier et mareschal de Cossé, Montluc. le compte de 
Retz, La Chapelle aux Ursins, Ghauvigny, le grand prieur 
de Champagne et aultres grands du royaulme, qui estoient 
destinés pour le camp et armée contre celte ville, s'en 
estoient tellement approschés qu'ils estoient à Saincl-Maîxent, 
l'on jugea par là que le salut et l'espérance de la paix 
n'estoient plus qu'en une forte résistance et deffense de cette 
ville, à laquelle comme on estoit i!u tout porté sans eston- 
nemenl, pour en avoir quelques moyens par une subvention 
volontaire, le iv du présent mois, l'on faict recercher les 



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bonnes volontés vers les réfugiés qui estoient en celle ville 
que l'on n'avoil pas voulu imposer aux collectes el levées de 
denieiï, de quoy il se relire quelque chose, el comme celle 
collecte ne pouvoîl suffire pour payer la monstre qu'on vou- 
loit faire faire aux gentilshommes, capitaines, soldats et tous 
ceulx que cette ville avoil à sa solde, on emprunte par 
mesme ordonnance du conseil extraordinaire ce que l'on 
peult d'argent des plus aisés de la ville, envei-s lesquels on 
oblige des domaines el revenus d'ycelle, ce que chescun 
désiroil pour sa seurelé, afin que par les deniers qui en 
furent trouvés on peult faire faire monstre et donner con- 
tanlemenl aux gens de guerre, la chose se portant en tel 
estât par la susdite approche qu'il faltoit estre perpéluellemenl 
aux mains les ungs contre les aullres. 

Il fut aussi faicl reigleinent en ce jour par ledit conseil 
pour les blessés qui seroient à l'hospital, Lanl pour leur inlro- 
duclion en yceluy que sur leur nourriture et médicamcns, 
pour leur enterrement, en cas de décès, et commissairesarrestés 
pour en faire observer l'ordre qui fut tel : 

Que nul soldat blessé ne seroit receu pour estre noury, 
pansé el médicamenté audit hospital qu'il n'aye attestation 
et brevet de son capitaine, et qu'il n'apporte ses armes el 
hahillemens en ladite maison el fasse serment s'il a quelque 
argent, afin que, à l'advenir s'il en avoil, on ne suppose pas 
qu'il luy auroit esté dcsrobé; et sera le tout serré el gardé 
par le gardien qui en baillera récépissé pour en estre comp- 
table el rendra le tout audit soldat quand il sera guéri et 
s'en voudra aller ; 

Si autcun soldat meurt en ladite maison des blessés, au- 
quel fut trouvé aident, que le gardien sera tenu de repré- 
senter el mettre es mains des commissaires qui en tiendront 
estai el comple. Et audit cas qu'il meure quelque soldat, 
ledit gardien sera tenu d'aller commander la fosse el le faire 
scavoir à tous Icsdits commissaires, afin de tenir estai el 
registre du décédé el jour de son décès. 



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Pour despence : Le gaidien baillera à desjeuner auxdits 
blessés à cept heures du malin, et le gousler entre une et 
deux heures, et à chescuii un quart de vin par repas. Aussi 
leur donnera à disner h dix heures précisément et à soupper 
à cinc heures, el àchescun repus une chopine de vin, dont 
les plus malades auront du mouton ou aigneau bouilli à 
disner, elà soupper rosli, pour chescunjour si il s'en peult 
trouver, et les moins malades n'auront de rosli que deux 
fois la sepmaine, sçavoir le dimanche et le jeudy et les 
aultres jours de ce qui se pourra trouver. 

Si quelqu'un apporte aux malades quelques vivres soit 
pain, chair, poisson, beurre, pommes, poires, raisins, confi- 
tures et autres vivres que le gardien reçoipve, il sera tenu 
représenter le tout aux commissaires, ou l'ung d'eulx, pour 
ordonner de la dislribulion comme ils verront estre à faire. 

Si quelques soldats se commaiicent à guérir et qu'ils se 
pourmènent par la ville, se trouvant allégés de leurs playes, 
lesdits gardiens et commissaires seront tenus bailler congé 
auxdits soldats, sans leur distribuer aulcuns vivres, mesme- 
ment si les dits soldats reçoipvent solde; toutes fois pourront 
venir se faire panser au chiruipen de ladite maison, jusqu'à 
ce qu'ils soyeni guéris et leurs playes consolidées, sans que 
pour ce ils baillent aulcune chose audit chirui^ien que de 
gré h gré. 

Ledit gardien ne souffrira qu'aulcun soldat tasse lestin ou 
bancquet ni aulcune despense extraordinaire à ladite maison, 
encore que ce soît h ses despens, pour obvier aux murmu- 
res qui s'en pourroicnt ensuyvre, au délrimaot de ladite 
maison el diminution de charité. 

Ne souffrira ledit gardien qu'aulcun beslail soil nourry 
audedans dudit hospitai,soit bœufs, vaches, chevaulx,juniens, 
ouailles, moulons, pourceaux, poulaitles, ni aultres à cause 
de l'infection qui en pourroit advenir. 

Et ne souffrira que les soldats ayenl goujats pour estre 
nouri'is aux dépens dudit hospital, attendu qu'il y a des offi- 



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ciers pour le gouvernement des blessés, sauf toutefois s'il 
y aurait quelqu'un pour la grande nécessité, lequel sera tenu 
néantmoins de s'employer au service des auUres blessés, 
aultremenl ne sera nourry. 

Les commissaires prendront par inventaire toutes les 
meubles qui se trouveront d;ms ladiie majson et du tout en 
feront bonne garde et bailleront au gardien pour la nécessité 
et services des blessés ce qu'il fauldra, dont il baillera récépis ■ 
ce auxdits commissaires afin que tout soit conduit par bon 
ordre. 

Quand il sera temps de blanchir le linge, que le gardien 
sera tenu d'en advertir les commissaires ou l'un d'eulx, 
pour pourvoir à ce qui sera nécessaire. 

Et ne pourra le gardien tenir homme ni femme pour le 
service desdits blessés que ceulx qui seront ordonnés par 
lesdils commissaires, auxquels la charge est laissée d'avoir 
l'œil sur les officiers et serviteui-s de ladite maison , retran- 
cher le nombre ou admettre ceulx qu'ils veiront estreà faire 
et suflîsant pour le traictement desdils blessés, et le tout 
aux moindres frais, comme de bons pères de famille, de- 
meurant toutefois ceulx qui y sont de présent, si aultre 
occasion ne se présente pour laquelle ils doibvent estre 
desmis de leur offices et services. 

Item, que lesdits commissaires seront tenus rendre compte 
toutefois et quantes qu'il plaira àmonsicur le maire et mes- 
sieurs du conseil. 

Ce jour cy dessus, iv de febvrier, ceulx de cette ville voyant 
que leur ennemy commançoit à faire deux fors, l'ung à 
Port-Neuf, près de la mer, et l'aultre à la maison dite 
La Hothe, dessignent d'y faire quelque eschec et softie, et 
quelques ungs d'eijlx estant aux maisons de la Corderie, 
proche la contre escarpe de la tenaille de la porte des deux 
moulins, les catholiques qui estoient armés pour maintenir 
leui's pionniers et gens de travail, commancent à donner 
sur les nostres qu'ils font retourner jusque dans la ville et 



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s'emparent de ladite maison, oii ils demeurèrent fort peu, 
ayant esté contrains d'en desloger par les cannonades qui 
leurs lurent envoyées de la ville, en la retraicle desquels ils 
furentchai^ésparla sortie que fil le seigneur de La Noue, qui, 
les menant battant jusquesà leur gros, se trouva si enguagé 
que ce fut à beau jeu beau retour, y ayant des morts et 
blessés d'une et d'aultrepart,ceulK de cette ville ayant reçeu 
leur plus grande perte par lesdites galleries, lesquelles tirant 
divers coups de canon les t'aisoient porter sur les cailloiis ^ 
qui poussés cà et là blessèrent plusieurs pensant se retirer 
dedans ladite porte des deux moulins, y ayant heu truis ou 
quatre de tués. 

Le lendemain cincquiesme, l'ennemy voulant rendre ici 
la pareille aux pionniers et gens de travail de celte ville, que 
par proclamai public on avoit enjoint d'aller deux fois le 
jour aux bîains avec les habitans, leurs serviteurs et domes- 
tiques, avoienl faict partie de courir sus ainsi qu'ils s'escar- 
teroient pour aller prendre les lescines qu'ils pourtoienlpros- 
ches de la ville pour les employer aux fortifications, mais 
comme on en avoit assurément advis *, l'on mit pour l'escorte 
des gens de travail la compagnie du capitaine Normant pour 
se mettre partie en embuscade et aullre à attirer l'ennemi, et 
le seigneur de La Noue faict sortie avec cavallerie el infanterie, 
ce qui succède tellement que le capitaine La Porte, du régi- 
ment de Sainct'Mnrlin, pensant donner sur les gens de 
travail de celle ville, se voit fermé entre ledit sieur de 
La Noue cl le Normant, donl la compagnie demeure entiè- 
i-emenl défaicte, y en ayant heu plus de soixante de morts sur 
la place et quarante de prisonniers amenés en la ville et 



1. < Caillolis » désigne vraisemblablânienl les galels qui se trouvaient sur 
la côte. 

2. Rien ne se décidait nu camp des assiégeants que les assiégés n'en 
fussent immédiatennDt dvertis; voyez Mémoires <U Tavannet, les Comhmm- 
tairei de Moulue, liv. vit, Cavriana de obiidtone Huptllm; p. 13. Uezerny, 
Biitoirede France, t. ii, p. iliO, etc. 



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depuis relaxés pour o'estre qu'en chaîne et ne s'en pouvoir 
tirer de rançon. 

Ce mesrne jour, monsieur de La Noue reçoit lettres de 
monsieur le duc d'Anjou, estant descendu et les seigneurs 
susdits jusques àSaincl-Maixent, datées du m du mois, pour 
l'exhorter et cette ville à l'obéissance envers le roy qui sont 
de cette teneur: 

€ Monsieur de La Noue, le seigneur de Biron m'a faict 
entendre ce que vous luy avez mandé; sur quoi je vous veulx 
bien adverlir qu'estant isseu de la maison dont je suis, et 
si pi-osclie du roy, mon seigneur et frère, oultre l'honneur 
qu'il m'a faict de me donner la charge et authorilé que 
j'ay en son royaulme, je n'ay jamais heu ny auray jamais 
aultre volonté que la conservation de ses bons subjecls, et 
n'y a rien de quoy je sois plus marry que de les voir res- 
pandre le sang de ceulx que je vouidrois conserver, se recon- 
gnoisant et remettant au dcbvoir et obéissance que les 
subjets doibvent à leur roy, prince naturel et souverain 
seigneur. A celte cause, estant sur mon parlement, pour 
m'acheminer au camp où je serois dedans trois jours, je vous 
ay bien voulu escripre ta présente, tant pour vous que pour 
tous ceulx de ladite ville, pour vous asseurer que, recon- 
gnoissanl le roy comme bon et vray subjet et remettant 
ladite ville en son obéissance et entre mes mains, je vous 
promets toute asseurance de leur vie et biens, sans qu'il 
leur soit faict aulcun tort, mal, ni desptaisir, et qu'ils seroient 
entièrement conservés, aultrement et si dans le jour mesme 
que j'arriverai là, vous n'y avez satisfTaicl, je suis tout résolu 
avec la iorce que j'ay et celles qui viennent encore, d'assié- 
ger la ville sans y perdre une heure de temps, et la prendre 
par force et faire faire tels chastiment et punition de ceulx 
qui s'y trouveront que cela servira d'exemple à tous les 
aultres. Priant Dieu sur ce, monsieur de La Noue, vous avoir 
en sa saincte garde. Escript à Saint-Maixent, ce second jour 
de febvrier 1573.» 



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Sur lesquelles lettres ny luy ny ta ville ne faict aulcune 
responce. Dépensant pas qu'il y ail paix et seuretépour euh, 
et ne voyant rien offert pour le général des églises, et se 
préparant à recepvoir le choc des menaces pour y résister, 
ce qu'ils montrent peu d'heures après du mesme jour: car la 
carraque ayant esté approchée des murs et du hasvre, placés 
à la portée de son canon dedans [devant?] la ville; percée en 
divers endroicts pour la laisser emplir d'eau affin de 
s'affaisser par la pierre, la terre et le sable qu'on y mettoil 
pour j demeurer fixe etservir de fort à la fermeture du hasvre, 
duquel on peult battre à toute heure en ruyne, la nuict sui- 
vante sortie se faict de cette ville pour essayer d'y metti'e le 
feu, hommes^femmes, enfants et soldalsy portant de la paille, 
du bois et aultres chosescombustibles,ccquinéantmoinsfut 
un vain effect, le ffux et le l'eflux de la mer ne donnant assez 
de temps pour ce faire, et ledit navire tellement chargé de 
crasse et de limon de mer, que le feu y apposé fut aisément 
eslaint. De plus, le huict du mois, on faict Faire la montre et 
payement aux soldats des compagnies entretenues pour leur 
donner courage i^ bien faire, qui furent celles du capitaine 
Le Normand, de La Musse, de la Hivière, des Essars et de 
maislre Georges de La Rivière, notaire royal en cette dite 
ville, et les quatre petites de Biais, de La Fonds, de La Mothe 
et de Montmillé, ce qui fut faict des deniers recerchés les 
jours précédents; et pour donner moyens à ceulx qui n'avoient 
peu faire leur provision de bted d'en avoir des aultres à 
quelques condition et prix raisonnables, ce requérant les 
commissaires qui avoient esté csiablis pour la pollice; le 
conseil dudit jour arreste que le boisseau de bled froment 
ne se pouvoit vendre plus hanlt que trente soûls, et les aullres 
graines à la proportion. 

Le X du mois, le sieur de La Noue, recongnoissant qu'il y 
avoil encore en ville des personnes de courage et de mérite 
qui n'estoient point enrollées ny soubs la compagnie du 
sieur maire, ny soubs les huict ordinaires, ny soubs les neuf 



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des eslrangiers, en laid une de volontaires afin qu'ils peus- 
sent servir et se trouver aux coups comme les aultres, qui 
fut composée de vingt mousquetaires, cincquante piquiers, 
armés de cuirasses à l'épreuve, et de trente arquebusiers, 
la plus grande part gentilshommes ou ayant heu comman- 
demanl, auxquels il faict aussi faire montre le x du mois. 

Monsieur, duc d'Anjou et frère du roy, estant à Mauzé et 
prest de venir et se rendre en son camp, pour n'estre rien 
veu oublier des applaudissomens, ne recepvant aulcune 
responce des lettres envoyées de Sainct-Maixent au sieur de 
La Noue, escript le xii dudit mois aux maire, eschevins et 
pairs, bourgeois et liabitans de cette ville et h la noblesse 
y estant pour se soubmettre les ungs et les aultœs àl'obéis- 
sance du roy, dont les lettres estoient grandement attrayantes 
et artificieuses, ainsi qu'il se recongnoist pur ycclles, les- 
quelles, quoique en divers termes, estoient d'une mesme sub- 
stance selon que furent Icsresponces dont celles-cy enregis- 
trées feront preuve des aultres: 

Lettre à la noblesse : « Messieurs, je n'ay jamais pensé que 
fussiez tant eslongnés de la recongnoissance que vous debvez 
au roy, mon seigneur et frère, portant le tiltreet marque de 
noblesse comme vous faictes, estimant que si la voix de sa 
bonne et droicle intantion fut venue jusques à vous pour 
vous faire congnoistrc de quel soing et paternelle affcclion 
il désire vous tirer du péril et cxirémilé où vous estes 
réduicls, que vous n'eussiez prins le parti que tous bons et 
affectionnés subjecls feront tousjours pour rendre obéissance 
aux commandemens de leur prince ; mais sçachant que 
jusques ycy la vérité vous a esté desguisée, et au contraire 
flguré ung courroux et ire irréconciliable de luy, je veulx 
humainement excuser la résolution que vous avez prinse 
et jusques îcy suivie et pour ne vous y laisser errer , ains 
TOUS ramener au chemin auquel je m'asseure que vous aspirez, 
TOUS advertir que, comme la noblesse françoise a cette pré- 
rogatiTC sur toute la nation de singulière fidélité et dévotion 



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envers son roy et piince, aussi est-il tant affectionné envers 
ycelle qu'il ne désire rien tant plus que sa conservation et 
la fabvoriser en toute chose digne d'elle; il me desplaii-oit donc 
par trop qu'estant, de debvoir et obligation, naturellement 
tenu envers ladite noblesse de la mesme affection, je visse 
devantmes yeux perdus ceulx de vous qui ne désireroient ne 
s'eslongner de sa bonne grâce et labveur, laquelle je sçais y 
eslre tant incliné qu'en le requérant vous vous debvez pro- 
mettre non seulement la seureté de vos personnes et biens, 
mais aullaiiL de bons traictemens que bons et fidèles subjects 
doibvent espérer en luy rendant ce debvoir tel qu'il appar- 
tient, chose qui me faicl croire que comme bien conseillés 
vous ne voudrez vous perdre et précipiter au danger et incon- 
vénient duquel vous estes menacés, ains vous réferrer li 
meilleure chose pour faire service à voslre prince, et non le 
contraindre à faire sentir la rigueur et sévérité de sa main 
à ses propres sujets, etc..» 

La responce des maire, eschevins pour eulx, bourgeois et 
habitans fut telle: a Monseigneur [sij,suyvant l'intention de la 
majesté du roy, nostre souverain seigneur, par sa responce à 
nos très humbles rcquestes, les forces qui depuis dix mois 
tiennent le pais et le ruynent se fussent retirées et ne nous 
eussent réduites au dernier point de nécessité pour la con- 
servation de nos vies et l'exercissc de nostre religion, et que 
nous n'eussions congneu le mal de nos frères et consubjects 
de sa majesté, nous ne fussions tombés en deffîance et en 
dangierde voir que nosire salut nous fut tombé en repros- 
ches de dureté et obstination, ains serions au premier estai 
paisible, auquel nous vivions soubs l'obéissance du roy, du- 
quel nous avons toujours esté très loyaulx et fidèles subjects, 
sans aulcunenient nous en distraire ny eslongner, ne dégé- 
nérant en rien de nos majeurs. Toutefois, en cette extrémité 
la lettre qu'il a pieu à vostre très illustre grandeur nous 
escripre nous a grandement récréés, entendant par ycelle 
l'honneur qu'il vous plaist nous faire de nous promettre la 



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bonne grâce de sa majesté, de laquelle labvour voslre vous 
rendons grâce immortelle, vous suppliant, très humblement 
monseigneur, qu'il vous plaise immortaliser vostre grandeur 
d'une très magni^que gloire de la réduction de ce turbulant 
estât en une bonne, saincte et asseurée paix et tranquillité, 
en tout son royaulme, en laquelle puissions servir à Dieu en 
l'exercice de nostre religion, et rendre à la majesté du roy 
toute due obéissance et très humble service à vostre très 
illustre grandeur, priant Dieu, monseigneur, vous tenir en ses 
grasces en tout heur et prospérité. De La Rochelle, ce xiije de 
febvrier 1573.» 

Monsieur, frère et lieutenant de roy, estant parti de Mauzé 
aussitost que ses lettres, se rend fmalement dedans son camp 
le mesme jour xiije du mois, et en mesme temps que ceulx 
qui en estoient porteurs et s'approsche si près de cette ville 
pour la voir et la recongnoistre, qu'ayant avec luy le duc 
d'Alançon, son frère, le roy de Navarre, le prince de Condé, 
le duc de Montpensier et prince daulphin, son fils, de Lon- 
gueville, de Bouillon, de Guise, d'Aumalle et de Nevei-s, le 
marquis de Mayenne, Charles de Lorraine, les mareschaulx 
de Cossé, de Retz, de Biron, compte de La Rochefoucauld, 
Chaulvigny, Monlluc, Lavaletle, Maulevrier, Paulmy, l'uy- 
gaillard, Clermont, Dugua, Gosseins et plusieui-s aultres ^, 
ung sergent de la compagnie planta à leur veue et présence, 
une hallebarde sur la contrescarpe du fossé prés de la 
porte de Gougnes, à laquelle heure pour sallut et salve de 
leur arrivée, fut tirée contre cette ville une volée de vingt- 
neuf coups de canon et coullevrines avec une escoupetterie 
de toute l'infanterie de son armée, après quoy il se retira 
avec tous les susdits au bourg de Nieul, oii il prend son 
quartier et domicilie en la maison de Ghampdeniers, sans 



i. Voir sur tous les penonnages de la suite du duc 
Bùtoirg de la Rochelle,t. i, note \xxv, p. 658. 



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en partir et faire d'aultre lanl que le siège dura contre 
cette ville. 

Et pour ce que, sur le coup, on pouvoit estre en quel- 
que désordre et l'armée veiller moins à soy que de cous- 
tumc, dès le lendemain le seigneur de La Noue faict une 
sortie ayant vingt cinc chevaulx et quelque cent hommes de 
pied, en laquelle il prent quelques chevaulx d'attirail du 
canon, cinc prisonniers et entre yceulx Saincte-CouUombe', 
le temps ayant esté si bien prins pour ladite sortie, que 
sans que le jour fut grandement couvert par l'espaisseur 
d'une brume qui fit que monsieur d'Anjou, qui fut rancontré 
avuc sa compagnie, courruEt fortune d'eslre chargé el prins, 
dont ledit sieur de La Noue se relaint par la craincte 
qu'il cust de quelque embuscade qui se pourroit découvrir 
en cette obscurité. 

Le quatorzicsme de ce mois, il se laict une sortie par cette 
ville sur leur enncniy, sur lequel on prend ung capitaine- 
enseigne et quaLie aultre, dont l'ung nommé Mallemusse, 
gentilhomme de Beausse, qui estoit des domestiques du sei- 
gneur et duc de Longueville, après avoir payé sa rançon ne 
voulut jamais se retirer, mais demeura pour suyvre la fortune 
des assiégés. 

Mirault, qui estoit ung garçon, maistre de filladière, et 
pescheur, s'estanL faict par son courage capitaine de marine, 
commandant à deux petites pataclies, estant de quelque temps 
sorty de celle ville avec auilres vaisseaux, qui avoient prins la 
mer les ungs pour quester et cerclier de quoy prendre, aullre 
pour escorte à l'armée de secours du compte de Mootgom- 
mery à laquelle on s'-attendoit, avoit en son voyage faict ran- 
contré et prins quatre petits navires chaînés de vin, froment 
cl autres provisions qu'il désiroit amener en cette ville, où il 
trouva de l'empeschement par le moyen de la carraque mise 



i . Sainte-Coloinbc appartenait à une branctie cadelte de la famille de Hon- 
tcsquinu, il fut liiâ dans un des dernicrj assauls (Le Frire de Laval p. 550). 



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— 85 — 

dans le cours et embouchure du hasvre de celte ville, au 
commancement de ce mois.pour servir de fort et platte foi"me 
et battre tout ce qui y entreroil et parce qu'il y avoit à flot 
de ses aisles divers vaisseautx pour empescher que rien ne 
peut entrer ou sortir dudit hasvre qui prenoit depuis Port- 
Neuf en droicle ligne, jusques à la coste de Coureilles, no- 
nobstant lesquels empeschements, ledit Myrautt qui print 
son avantage du vent qu'il rencontre fort favorable, passe 
avec ses prinses, et se rend en cette dite ville, la nuict duxv 
venant au xvi dudil mois,ayantessuyé près de centcannouades 
desdits navires ennemis, et nombre infmi d'harquebusades 
sans perte d'aulcun homme, nyayant heu qu'ungseul coup qui 
porta dans l'une des prinses oiî deux hommes seulement fu- 
rent blessés, de quoy ceulx de cette ville oultre les provisions 
receues, fureni réjouis par l'espérance qui leur fut donnée que 
leur armée de secours attendue pourroil d'aultant plus faci- 
lement passer. 

Laquelle rencontre fut cause que ledit jour, seiziesme, 
ledit seigneur et duc d'Anjou voulut recongnoistre Testât et 
du fort de Coureilles et de la scituation et placement des 
susdits vaisseaulx pour faire apporter aultre empeschcmenl 
à rentrée de cette dite ville qu'ils n'avoienl point faict. A quoi 
luy fallant du temps, il faict porter son disner sur les lieux 
pour en avoir plus de loisir, et comme pour sa conduicte et 
garde il avoit mené une liste et trouppc triée et de ses plus 
anciens soldats, afin de ne perdre temps pendant que 
le duc voyoit et pourvoyoit à ce qu'il désiroit, ceulx de 
ses dits gardes provoquent ceulx de cette ville à une sortie 
vers ladite porte de Sainct-Nicolas, oiî le sieur de La Noue 
va, et y demeura en corabast et à l'escarmouche près de 
quatre heures, sans qu'il y eust d'advanlage, qui fut remarqué 
des ungs sur les aullres par ce costé là, mais comme quel- 
ques aultres des cavalliers qui accompagnoient ledit duc 
fussent venus faire une course vers La Fond, ayant chascun 
un harquebusier en croupe, y trouvant raneontre de ceulx de 



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la ville, ils en prennent trois ou quatre prisonnière et enlè- 
vent aultant de chevaulx. 

Son excellence, en sa visite, ayant recongneu que la car- 
raque ne pouvoit, par elle seule, faire une assez suffisante 
closture de ce hasvre, ny les navires qu'on tenoit à flot près 
d'elle, pour pouvoir estre dispercés et escartés par la rage 
de la mer et des vens, arresle de faire enfoncer et remplir 
de pierres et délivres ', tous les navires moyens et petits 
qui estoient près d'elle et en faire une pallice et haye qui 
print en droicte ligne depuit Port-Neuf jusques à la falaise 
de Goureilles, qui fussent fermes et fixés comme ladite car- 
raque, à quoy l'on commança de travailler le xyiii» dudit 
mois. 

Quoyque le placement faict du camp et armée du roy par 
mer et par terre contre cette ville selon ce que dessus, sem- 
bloit debvoir oster toute espérance d'abouchement, néant- 
moins le sieur de La Noue ne laisse pas d'en estre de 
rechef sollicité par le seigneur de Biron pour conférer sur 
les mémoires et instructions du roy, dont cstoit porteur le 
susdit abbé de Gadagne; mais pour ce qu'il s'estoit prins 
de part et d'aultre des résolutions quant à la forme, qui en 
avoient empesché l'effect, ledit sieur abbé, selon sa chaîne, 
voulant venir en cette ville pour y exposer et faire voir sa 
créance, et cette ville ne le voulant pas, mais l'apprendre 
seulement par escn'pt, il se convient finallemeiit d'une tierce 
voye pour faire cette conférance, sçavoir par abouchement 
et par escript, et que seroient députés de part el d'aultre, 
qui se Irouveroient au moulin d'Amboise, ce que Monsieur 
ayant pour agréable, il nomme pour ladite conférance les 
sieure de Biron, de Strozze, Villequier *, et de Gadagne et 



1. Od appelle idélivres ■ en Sainlonge les matériaux provenant de démo- 
lition. 

2. René de Villequier, hnron de Clerraux ; il accompag'na le duc d'Anjou 
en Pologne et à son retour Tut iioninié ca|>itaine de sits gardes et premier 



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le conseil extraordinaire de celte ville, ledit sieur de La 
Noue, raaistre Jehan Pierre, lieutenant général, Jehan Bou- 
chet, sieur des Mortiers, elJehanMorisson,eschevins, le vingt 
et cincquiesme dudit mois, dont le peuple murmuroit, esti' 
mant que c'estoit contre l'ordre de l'association. 

Pendant lequel arresté, le sieur Desbruèras, gentilhomme 
angevin, se jette en cette ville avec deux aultres, faignant 
d'y venir servir le parti comme il avoit faict aullres fois et 
assez bien, mais ayant esté diverti et pralicqué à toute aul- 
tre fin par Puygaillard ^, de mesme province, pendant qu'on 
ignoroît ses dessains il est recueilly et appoincté comme 
ceulx de sa quallité, où tout aussilosl il travaille à sa tasche 
et essaye de corrompre les sieurs de La Musse et de La 
Rivière-Lis, qui estoieut de sa congnoissance ancienne, capi- 
taines commandant deux compagnies ordonnées en cette 
ville, qui se montrèrent si fidèles en leurs charges i!i la ville 
et au parti, qu'ils manifestèrent au sieui- maire pour en 
empescher le mal, ayant au préalable tiré asseurance pour 
sa vie, lequel sur leur rapport et révellation fut constitué 
prisonnier en la tour du Garrot Jusques à la paix suy- 
vanle. 

Le xxiije du présent, se faict la première séance sur la 



geniilhommc de sa chambre. Il assassina sa remmc, Françoise de [ji Mark, à 
Poitiers, dans la maison même habitée par le roi, pour un molif incoonu, 
et se remaria en 1586 à Louise de Savonniéres — • J.-B, Guadagni, dit 
Sismondi, était Florentin d; il est bien probable cependant quo le négocia- 
teur de 1573 est le même que cet abbé de Gadagne « qui iw raonirait que 
le blanc des yeux > pendant que M. de Pibrac haranguait les huguenots 
(D'Aubigné, Coa/esiion de Sancj/, chapitre vu, livre 11). Or ce dernier 
appartenait à la famille de Thomas de Gada^jne, sieur de Beauregard, origi- 
naire de Florence, et établie à l.yon vers la fin du xv" siècle, famille dont les 
immenses richesses étaient devenues proverbiales. Opendant Cavriana le 
dit aussi Florentin. 

1. Jean de Léauinont, seigneur de Puyguillard, baron de Brou etdeMoré, 
goiivernenr d'Angers et capitaine de 50 hommes d'annes; il mourut en 
158J. 



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conférance de la légation et créance de l'abbé de Gadagne, 
sur l'exposition de laquelle ceulx de cette ville n'ayant de 
chaîne que d'en rapporter les instructions pour y estre peu 
après délibéré et faict responce, ils en apportent avec eulx les 
mesmoires et instructions contenant xxvn articles employés 
dans les histoires et rajoutés dans l;;s registres du conseil, 
dont les premiers articles contiennent les déclarations et 
causes qui avoient porté le roy à la journée de Sainct-Bar- 
thélemy, les plainctes de ce que cette ville en avoit prins 
les armes, et des accidans et rançon très de ce qui y avoit esté 
faict ensuitte, dont les faicts pour la pluspart sont cy-devant 
exprimés, comme le refus de recepvoir à gouverneur ie sei- 
gneur de Biron, et comme quoy le roy veult pourvoir au 
tout si il ne luy en est rendu obéissance. 

Le XXV du mois, rapport estant faict et des susdits arti- 
cles et de la créance exposés, les advis se trouvant divers et 
difTérens parmy les compagnies qui y dcbvoient apporter 
leurs sentimens par les articles d'union et d'association, les 
ungs trouvant bon que l'on continuast de traicler pour es- 
sayer de parvenir à la paix, craignant que l'on ne succpm- 
bast à cette guerre et siège par défauU de secoui's demandé, 
dont on ne recepvoit aulcune nouvelle, aultres au contraire 
croyant que la paix et le salut de la ville el des églises ne 
se pouvoit acquérir que par les armes, et en supportant 
courageusement l'effort du siège qu'on leur présentoit et 
dont on les menaçoit, sur laquelle diflérance le peuple con- 
voqué à Sainct-Yon le xxvi, les pasteurs réfugiés y font por- 
ter leurs sentimans qui tendoient à résister à la paix propo- 
sée par lesdits articles par trois principalles considérations; 
la première tirée du dessain et de l'intantion de ceulx à qui 
l'on avoit affaire, la seconde osLoit tirée de l'union qui deb- 
voit estre entre tous ceulx de la religion, pour n'en recep- 
voir point l'exercisse seurement qu'on en offroit à la ville, et 
la troisiesme que par l'exemple des choses passées on ne 
pouvoit rien espérer de ferme et stable de ce qui seroit pro- 



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mîs;à quoy le consistoire de cette ville se joint, et faicl por- 
ter mesme parolle dans ladite assemblée, où te menu peuple 
et tiers eslat adhéra aussi sur les remonstrances quefitung 
nommé Girault, de la ville de Sainct-Jehan ', qui pour con- 
firmation de son discoui-s produict l'exemple de sa dite ville, 
et comme aussilost qu'elle déléra aux Iraictés et conféran- 
ces elle fut perdue, ce qui occasionne d'arrestcr de ne se 
plus voir en conlérance et si il escheoit de traicter, de le faire 
par cscript, et générallemenl pour toutes les églises, la res- 
pooce estant faicte aux articles dudit sieur de Gadagne con- 
tenus dans les hystoires qui se peuvent recongnoistre et in- 
férer par ycelles sans la repiésenler en ce lieu tel qu'ils 
s'ensuit. 

Si oncques les maire, eschevins, pairs, bourgeois et habî- 
lans de la ville de La Rochelle furent k bon droit ramplis 
de deuil, tristesse et dcsplaisir exiresmes, c'est à présent 
qu'après s'eslre mis en tout debvoir de recourir à la majesté 
du roy, leur souverain seigneur, et luy faire entendre comme 
ils ont taict par plusieurs fois et bien amplement par leurs 
dernières lettres du xiij« de décembre avec très humbles 
supplications, les justes occasions de leur deffence contre 
les forces armées contre culx et contre tous eeulx qui lent 
profession de la religion réformée selon la parole de Dieu 
en ce royauime,la co.'iservaiion de leur salut leur est imputée 
à rébellion, de laquelle ils sont aussi eslongnés comme ils 
ont de tout lemps faict pai-oir, qu'ils estoient très fidèles, 
très ioyaulx et très obéissans subjects de sa majesté, ne s'es- 
tant aulcunemenl distraicts de l'obéissance d'ycelle, en la- 
quelle messieurs les princes et gentilshommes de la rehgion, 
et mesme feu monsieur l'admirai, ont tousjours faict deb- 
voir d'entretenir lesdits de La Rochelle, les asseurant par 
plusieurs rescriptions de la droicte intanlion de sa majesté 
et tollérant toute delfiance auxdits Uoclielois, et mesme par 



1. Ce (jirault était un ministre de l'église réfonnée. 



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les lettres à eulx escriptes par ledit seigneur admirai le 
( aousl, ung peu auparavant sa mort, les causes de laquelle 
sdits de La Rochelle remettent au jugement de Dieu, et 
ont mis les armes en main pour taire guerre à sa majesté 
aultre quelconque, ains seulement pour empescher d'estre 
olentés, forcés, massacrés, saccagés comme ils estoient 
enacés et poursuyvis non pas à cause d'aulcune rébellion, 
ais pour ce qu'ils vivoient paisiblement en leur religion 
imrae tant d'aultres bons et obéissants subjects de sa ma- 
3té qui ont esté prévenus de telles violances, la furie des- 
lels lesdits de La Rochelle n'eussent jamais évité, sans une 
anifeste et miraculeuse adsistance de Dieu, ayant autour 
eulx et mesme en l'ançainte de leurs murailles les forces 
"éparées à celte fin, auxquelles il ne pleust ii Dieu per- 
ellre d'exécuter leur tant damnable et cruelle enireprinsc, 
i laquelle lesdits de La Rochelle ne s'appercevant qu'ils 
eussent quasi le glaive à la gorge, dont ils ont supplié très 
jrablement sa majesté de les délivrer ce qu'il leur a promis, 
éantmoins ils ont tousjours esté assiégés par mer et par 
rre, leurs marchandises, navires, biens, prins, pillés et 
ibés et tous effors d'armes et actes d'hostillilé contre eulx 
:ercés par l'armée que sa majesté disoit estre dressée à 
litre effect, laquelle a sousiraict et couppé auxdits de La 
ochelle, tant qu'il luyaesté possible, Ions moyens de vivre 
mesme auparavant qu'il fut faicl mantion des cruaultés 
iécutées quasi partout ce royaulme, sans que lesdits de 
1 Rochelle eussent faict aulcune démonstration de prandre 
s armes, que si le baron de La Garde et aultres n'eussent 
nsi exercé la piraterie, lesdits de La Rochelle n'eussent 
taqué les gallères qui tenoient la bouche de la mer, em- 
îschant l'entrée des navires marchands, terreneufviers et 
litres estant à la voille pour y arriver, ce qui estoit luy 
ire guerre ouverte contre l'intantion de sa majesté, chose 
ji fut aperlemcnl congneue par leurs marchandises prinses, 
ai estoit encore la galière qui a esté prinse eniaquelle fu- 



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rent trouvés Augustin et Greguet, ingénieux, lesquels avec 
ladite gallère s'estant auparavant et le mesme joui- appro- 
chés de La Rochelle pour en dresser le plan et inventer 
moyen de la surprendre, c'estoient les lettres que ledit baron 
faignoit d'envoyer auxdits de La Rochelle, lesquels en cette 
part ny aullrc n'ont entendu faire aultre chose que se ga- 
ranlir et deffendre d'une ouverte violance et non faire injure 
ni force à aulcun: car l'outrage (aict au sieur du Vigean n'a 
esté faict par eulx, ni de leur voulioir ny exprès ou tacite 
consentement, et n'ont jamais approuvé ung si malheureux 
acte commis par ceulx qui, pour en éviter la digne punition 
se sont retirés de ladite Rochelle au camp du roy, dont tes- 
dits Rochebis ont prié ledit sieur de Biron faire justice, et 
de leur part ont faict mettre ung des complices sur la roue; 
mais avoit esté le sieur du Vigean dignement receu et ouy 
desdits de La Rochelle qui luy avoient offert escorte de 
gens de cheval pour sa seureté, laquelle il refusa ; leur estant 
donc imputé les oultrages et aultres choses susdites, ils con- 
gnoissent que sa majesté est très mal informée des faicls de 
la bonne volonté, intantion et iniégrilé des actions et inno- 
cence desdits de La Rochelle, lesquels sans la manifeste 
force de l'armée de mer qui, soubs la conduicte du baron 
de La Garde, à mesme heure et comme à point nommé se 
présenta', et qu'à bonne raison ils craignoient, eussent en 
toute obéissance de sa majesté receu, honoré et respecté 
ledit sieur de Biron entrante La Rochelle, prins comme un 
bon gouverneur, et ainsi ont-ils lousjours faict, comme ils 
avoient auparavant le sieur de Beaupuy, lieutenant du sieur 
de Biron, venant de la part de sa majesté ; laquelle lesdits 
de La Rochelle supplient très humblement d'interprester à 
meilleure part ce qu'ils n'ont faict jusques à présent non 



i. Celle nllégalion n'est pas exacte ; nous avons vu que le baron de La 
Garde avait seulement dcitiandé au maire di; lui faire savoir quel jour Biron 
ferait son entrée à La Koctielle. 



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tant par craincte de leurs biens et ville que pour leur salut 
et exercisse de leur religion qui leur est commung, en ce 
que tant de seigneurs, gentilshommes et peuple de ce 
royaulme, bonne partie desquels à mesme (\n se sont reti- 
rés en La Rochelle pour y vivre soubslesédicts de pacifica- 
tion qu'il a pieu à sa majesté establir, desquels édicis, puis 
qu'il plaist au roy déclairer ne les avoir cassés ny révoqués, Ics- 
dits de La Rochelle louent Dieu et rendent grâces immor- 
telles à sa inajesLé, suppliant très humblement ycelle les y 
vouloir maintenir, et tous ses aultrcs subjects de la religion, 
et sa majesté trouvera en eulx, suyvant le commandemant de 
Dieu, toute obéissance, fidélité et loyauUé sans qu'il soit 
besoin d'aimes ni force aulcune pour les y contraindre ; la- 
quelle ils supplient très humblement maintenant vouloir 
licencier et reslablir une bonne, satncLe et inviolable paix 
et tranquillité en tout son royaulme, cessant toutes persécu- 
tions, remettant el restituant chescun en ses biens, hon- 
neurs et degrés, maintenant ses bons subjects et les conser- 
vant en toute piété et chastiant les meschants par bonnes 
justices, c'est le désir et affection desdits de La Rochelle et 
de tous aultres subjects de sa majesté de pareille condition 
et religion ; puis donc qu'il plaist à sa majesté leur déclai- 
rer son intantion estre telle, et que ce bien est commung A 
(ousceulxqui sont en pareille calamité et afiliction, lesquels 
sont louschés du mesme désir, lesdits do hn Roclielle sup- 
plient très humblement sa majesté cl monseigneur, repré- 
sentant sa personne, de mettre en effect cette bonne volonté 
avec telles seurelés qu'on ne peust plus avoir de doubtes, 
craintes, ny delfiances ny moyens de rompre ung si saincl 
restablissement de tout bien et repos de ce royaulme, et 
que, par cet effect, il plaise à Monsieur, de permettre aux- 
dits de La Rochelle de le faire entendre à ceulx des aultres 
villes et églises réformées do ce royaulme, pour estre avec 
eulx dressés les articles et fermes asseurances d'une si 
saincte résolution, ce qu'ils ne peuvent nullement obmcttre, 



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y estant obligés par la reigle de charilé qui est ung des pnn- 
cipaulx points de leur religion, et par la foy et promaisses 
qu'ils se doibvenl les ungs tes aultres, suppliant aussi sa 
majesté et monseigneur, de n'entrer en aulcune suspition 
qu'il se soit traicté es assemblées et presches de ladite reli- 
gion aultre chose que le service de Dieu et ce qui est de la 
doctrine chrestienne, ei qu'il leur plaise, si aulcun soubçon 
estoit entré dans leui-s espris, yceluy lever et prendre une 
entière et plaine confiance et asseurance de l'intégrité des- 
dits de la religion réformée, car aultrement, comme les 
exemples des anciens payens et hystoire des choses passées 
nous enseignent, il seroit bien dilficile voire dutout impos- 
sible, traicter et arrester aulcune chose de valleur et longue 
durée. » 

Pendant qu'on arresloit à la conférance susdite et deman- 
dée la responce cy-dessus insérée, prinsc et cxtraicte des 
registres et conseils de la ville, on ne laisse pas de s'escar- 
mouscher, car le lendemain de ladite conférance, avant la 
responce faicte, ledict de La Noue faict sortie avec quainze 
ou seize cavalliers qui chaînent une fois aultant de ceulxde 
l'ennemy qu'ils mettent en fuite, ce- qui ne fut pas sans 
grand péril de sa vie, s'estant par trop enguagé par son 
valeureux courage, le capitaine Marsault, habitant de cette 
ville, qui le secourust, y ayant esté blessé, dont il mourust. 

Le jour suyvant, beaucoup se prévallant de l'approche de 
son canon et qu'il en avoit trante-deux pièces de batterie à 
La Fonds, se présentent entre midy et une heure pour es- 
carmouscher ceulx de celle ville de tous costés, sur lesquels 
ledit sieur de La Noue estant de rechef sorti, il y eust com- 
bat de plus de six heures, où ledit sieur courust encore for- 
lune et eust infailliblement perdu ta vie, cessant que sa cui- 
rasse se trouva si bonne et à l'espreuve des coups qu'elle l'en 
guarantist, y ayant perdu trois capitaines et six aultres braves 
soldats oultre ung grand nombre de blessés, comme il y en 
eust bien beaucoup de catholiques et entre yceulx les sieurs 



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deRagny, Auché, Vins, Grillon, Serillac ' e) La Mothe, pen- 
dant lequel combat qui fut asprc et violant, les femmes de 
celle ville sortent en quantité pour porter vin, eau, confitures 
et rafïraischissements et les choses nécessaires pour les bles- 
sés, animèrent et encouragèrent bien fort les noslres, mais 
surtout le courage qu'ils recongneurent en l'une d'ycelie, la- 
quelle, au plus forl des coups, despouilte ung des morts de 
l'ennemy en apporte les bardes, l'espée et Tbarquebus ; et la 
nuict duquel jour les soldats et pionniers des uathoUques, 
piassent el logent les susdits canons pour s'en servir dans 
peu de jours à faire leurs batteries dont l'approsche avec 
plusieurs aultres préparatifs qu'on voyoit faire se portant à 
la nuysance de cette ville, aulcuns des habilans et réfugiés 
en appréhendent les évènemans, tant de la noblesse qu'aul- 
ti'es, persuadent le sieur de La Noue de se retirer, et plus 
tosl faire une sortie et ne revenir plus, désespérant du salut 
et de la conservation et subsistance de cette place contre 
une si puissante armée, qu'ils soustenaient n'avoir ny muni- 
tions ny provisions pour ung seul mois, et qu'elle seroil des- 
tituée de tout le secours espéré d'Angleterre, puisque de tout 
envoyé il ne s'en recepvoit aulcune responce, ce qu'ils repré- 
sentoient audit sieur affm que, se retirant, ils eussent subject 
à son exemple de le faire ensemble; mais comme sur la 
conclusion de tels discours qui furent tenus, le xxvije du 
mois, le sieur maire, accompagné de Bouchot, sieur des 
Mortiers, eschevin, et de Robert David, boui^eois, arrive 
en la maison dudil sieur de La Noue, qui en relevèrent ce 
qu'ils en avoient ouy, leur persuasion n'engendra pour le 
coup qu'une contantion de parolles offensives, le sieur de 



1. • Ragay d'une famille illustre de la Franche-Comié, fort riche, et qui 
serrait en volontaire; d'Auchy, geatilhomme de la chambre du duc d'Anjou; 
(irllloa, d'Avignon, qui reçut en combattant bravement une halle daus la 
télé ; Serillac, de Guieone, capitaine d'infanterie, fut rapporte bleue dans 
latente. > (Gamana, p. 57) i Vins était le grand écuyer du duc d'Aqjou. 



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La Saulsaye, qui esloit ung de ceulx là, sur quelques maul- 
vais bruict qu'on faisoit courir de luy, qui pour ses grands 
biens, ses qualités naturelles, et les charges de présidant et 
de lieuteoant qu'il avoit heues, estoit en créance et autho- 
rité envers plusieurs, s'attachant audit sieur des Mortiers 
pour ses discours, le taxant et aultres du conseil, qu'il en- 
tretenoit cette guerre mal à propos et selon leur fantaisie 
aux despens du pauvre peuple. 

Le sapmedy, dernier jour dudit mois, sur les liuict heures 
du matin, monseigneur le duc d'Anjou fit commancer à 
jouer première sa batterie estant de buict canons et deux 
coullevrines contre cette ville à prendre depuis la tour 
d'Aitz, jusques au boullevert de l'Evangile, qui tira princi- 
j)aiement contre le clocher de Cougnes, pïosche de ladite 
tour parce qu'on avoit mis au-dessus d'yceluy deux pièces 
qui iocommodoient l'ennemy jusques dedans ses tranchées, 
et après quelques volées de canon, dont it pansoit estonner 
celte ville, envoyé ung de ses trompettes pour la sommer de 
se rendre et se soubmettre aux volontés et commandemaol 
du roy, et de plus pour semondre ledit sieur de La Noue de 
venir dans son camp pour parlementer de rechef ensemble, 
et que pour asseurance et ostages de sa personne et de 
ceulx qui y viendroient il envoyerott le seigneur de Strozze 
en cette ville. La responce qui fut faicte à cette batterie et 
sommation, ne fut point en crainte et en appréhention 
comme on s'estoit promis, mais au contraire la-plus grand'- 
part s'encourageant, ladite batterie cessée sur les trois heu- 
res, le seigneur de La Noue sort par la porte de Cougnes, 
sur le soir dudit jour avec quelque cent hommes et le 
capitaine Normant avec cincquante d'ung aultre costé, vers 
la porte Neufve, à qui les choses succédèrent mieulx qu'au- 
dit sieur de La Noue, qui, pensant donner sur le quartier 
par eulx entreprins, se vit repoussé par les seigneurs de 
Guise et de Mayenne, qui donnent sus avec leur cavallerie 
et le font retourner jusques contre la ville, ledit Nonnaat 



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ayant faict ung assez grand cschec san^ perles que de la 
mort d'ung des siens et de deux blessés; ayant esté tués des 
catholiques romains en cette charge, des personnes fort 
re:narcahles, et mesme le sieur de Monté, lieutenant de ta 
première compagnie des gardes, de Barbezîères, sieur de 

Chemmerault, le jeune ', Claude de compte de Saint- 

Agnani, Charles Robert de La Marche *, comple de Maule- 
vrier, frère du duc de Bouillon, Charles de La Grange, sieur 
de Montigny et aultres. 

Celte batterie estant comuiancéc, il convenoil aux habi- 
taos et ceulx qui y esloient travailler plus qu'auparavant et 
sans auicune exemption soit à porter les armes, ou à répa- 
rer et lortifîer les bresches selon la portée et force d'ung 
chascun; et pour cequ'on sepoi'tosoubvantparexemplesoit au 
bien ou au mal, oultre les trois pasteurs et ministres ordi- 
naires de la ville, qui esloient les sieurs De Norl, Richier, 
dit de L'IsIe, et Magné, y en ayant de réfugiés cincquante- 
qualre, il est arreslé ledit jour entre euix pour s'employer 
et à leur ministère et à la garde de la ville, de se départir 
dedans les compagnies pour y faire les prières soir et matin 
et les presches mesmes, selon l'occasion du temps, dedans les 
corps de garde et de plus faire les fondions de guerre que ■ 
leur aage et santé permetteroit, et que les moins vigoureux 
et plus infirmes Iravaill croient aultant qu'ils pourroient aux 
fortifications jour et nuict, cl à la Visitation des malades et 
blessés, et fmallement l'ordre estant prins par le conseil de 



1. Aimery de Barberiâres, sieur de Chpmerault; son Trère François fnt 
nommé par Charles IX lieutenanl de la compagnie des gendarmes de si 
garde, charge qu'il occupa pendant ffî ans. l.cs deux frères de Cliemerault, 
en récompense de leurs services, oblJnrenl du roi la jouissance de l'abbaye 
de Celles, prés Melle. {ffallia Christiana, (. ii, col. 1339.) 

2. Lisez ( de Li Uark i. I.G i^omte de Sainl-Agnanl, gentilhomme du Blai- 
soin, auxquels il faut ajouter * le sieur de Monsoreau, capitaine ao^TÎn, 
ban catholique el serviteur du roy >, dit Le Frère de Laval (page 546]. — 
t Montigny, blessé à la jambe dont il mourut depub >. 



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faire d'ores en avant, plusieurs rondes et patrouilles par la 
ville pour sçavoir tousjours ce qui se passerait, il fut pres- 
cript auxdils pasteurs d'y adsister, selon qu'ils seraient em- 
ployés et couchés dans les roolles, comme ceulx à qui on 
debvoit avoir plus de confiance pour la garde de la ville et 
de l'église d'ycelle que nuls aultres. 

Mars. — A quelque voye de taict qu'on fut venu de la 
part de cette ville, après la sommation cy dessus, la semonce 
faicle pour le reparlement de la paix, le conseil estima 
néantmoins qu'il convenoit y délibérer pour en faire faire une 
responce audit seigneur et duc d'Anjou, et combien que les 
pasteurs et ministres en oyant parler estimoient, et mesme y 
portoient le peuple, qu'il ne falloit entrer en autcunes confé- 
rances par abouchement selon quelques arrestésquienavoient 
esté faicls par la conséquance qu'on y prévoyoit, toutes fois ledit 
sieur de La Noue, y faict condescendre le conseil, et le 
Dimanche, premier jour de mars da ladite mairie, le peuple 
estant assemblé à Saincl-Yon extraordinairement, souflre que 
la chose se fasse, bien que plusieurs en murmuruient en cette 
convocation, ce que consenti et approuvé, les sieurs de 
Strozze et Mandreville sont envoyés en cette ville par ledit 
seigneur et duc d'Anjou pour oslage du sieur dé La Noue, 
du lieutenant général Pierres, de Monsson et président de 
Tombé, nommé par les réfugiés pour faire la susdite con- 
férance, qui en ce jour et pour ce faire furent à La Fond, 
vers ledit duc, avec lequel ayant esté tout le restant du jour, 
il ne leur faict ouverture ni entendre audience aultre chose 
que ce qui estoit du contenu des mémoires du susdit abbé de 
Gadagne, les seigneurs de Retz et deBiron y adsistant, ledit 
seigneur persuadant les susdits envoyés d'en faire contenter 
tous ceux qui esloient en celte ville, et les y faire condes- 
cendre par ses principalles raisons, oullre qu'il estimoit que 
c'estoit leur debvoir, sçavoir qu'ils ne debvoien t espérer aulcun 
secours d'Angleterre, selon les lettres interceptées qui en 
estoient tombées en les mains du sieur LanguilUcr, leur 



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agent et négotiateur pour ledit secours, lesquelles il leur 
escripvoit, le roy ayant tellement pourveu à cela envers la 
roytie par leurs alliauces renouvelées et aETermies qu'il n'en 
avoit rien que citùndre, uy cette ville à espérer, et que 
d'ailleurs ceutx de Montaulban, avec lesquels on se disoit 
associés s'estoieni tellement contentés de telles ouvertures que, 
les acceptant, ils s'estoient mis soubs l'entière obéissance du 
commandemant et volontés du roy, auxquelles propositions 
et raisons les députés de cette ville n'ayant chai^ que de ouyr, 
pour en Taire leur rapport, la chose demeura sans fruit et fut 
mesme la ville déceue de son espérance, estimant qu'on leur 
proposeroit quelques conditions plus généralles et advanta- 
geuses puis qu'ils uvoient une fois refusé celles là. 

Le lendemain, ii du mois, la batterie se reprent et priuci- 
pallement contre le clocher de l'église Nostre-Dame de Cou- 
gnes, et contre ladite tour d'Aix, à Irante pas d'yceluy, et qui 
le couvroit en quelques fasson, mais ledit clocher ayant receu 
en deux jours plus de cinc cents coups de canon, le hault 
en fut ruyné dont partie tomba, avec les deux bastardes qui 
estoient dessus, qui s'endommagèrent en quelque chose. 

Gomme il falloit déhbérer sur la conférance faicte entre 
le duc d'Anjou et les députés de cette ville, te conseil 
estably près ledit sieur maire trouve à propos d'en avoir le 
sentiment des pasteurs, lesquels s'assemblent en corps, et 
voyant que beaucoup de réfugiés et habitans avoient leur 
inclination à la paix telle qu'elle fut et selon les propositions, 
arrestent d'en dissuader le peuple et public, fondant leur 
advis et jugement sur quatre principatles raisons contre 
toutes aultres qui estoient mises en avant par les sieurs de 
La Noue et ceulx qui se porloient à accepter ladite paix 
pour la ruyne inévitable qu'ils croyoient de ladite ville, sur ses 
nécessités, et sur la force et violance dont elle estoit 
pressée et quasi oppressée. 

Lesquelles raisons desdits pasteurs estoient en premier 
lieu : c Que l'obligation très estroite du bien général de 



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religion conjoignant tous les membres en ung mesme chef, 
que l'un d'yceulx ne pouvoit agir ny lieD accepter qui ne 
hit commung pour les aultres, ce qui ne se trouvoil point 
offert par les susdites propositions ; secondement qu'il y 
avoit promaisse el serment particulier de ceulx de cette 
ville el de ceux de Nisme et de Montaulban pour ne rien 
entreprendre et arrester en ces communes afflictions, les 
ungs sans les aullres, dont on ne pouvoit se despartir jus- 
qu'à ce; en troisième lieu que quand [mesme] on se trouveroit 
en la nécessité représentée qu'il ne falloit pas se précipi- 
ter et désespérer de la grâce et fabveur de Dieu qui saulve 
souvent contre toute apparence, pour en avoir seul le remer- 
ciement et la gloire, alléguant pour ces trois raisons plu- 
sieurs exemples des sainctcs pages, et fmallement qu'on 
étoit tellement élongnés des nécessités prétendues, que y 
ayant plusieurs commodités pour vivre et se deffcndre, celte 
ville seroit en opprobre à tous peuples et à perpétuité, si, 
combattant pour une bonne et saincte cause, elle ne luy 
(aisoit donner des conditions meilleures que tout ce qui se 
voyoit offert ; ce qui prévallut grandement envers plusieurs, 
et mesme le peuple qui ouit ces raisons, estant assemblé à 
Sainct-Yon en ce jour, par convocation publique pour 
apprendre des susdits députés ce qui s'étoit fait en ladite 
conférance. 

Monsieur le duc d'Anjou, se doublant que ses seules 
persuasions ne pourroient pas entièrement faire valloir en 
ce lieu ses désirs si il n'y apporloil de l'artifice, faicl ttint, 
ou par son authorité, ou par corruption, qu'il faict con- 
descendre les députés qui estoient venus de Montaulban 
vers luy, à se contanter pour une paix d'avoir asscurance 
de leurs personnes et biens et liberté en leurs maisons, qui 
l'avoit porté à se déclairer si assurément aux députés de 
cette ville, et pour ce que du mesme lieu le nommé 
Des Moulins n'estoit qu'arrivé en son camp de la part de 
ceulx de Montaulban, comme s'il y eust heu quelque coo-. 



.t^C-OOgle 



— 100 — 

firmalion de ce qui avoil esté consenti par leurs députés, 
le troisiesme dudit mois il faicl escripre le seigneur de 
Biivn audit sieur de La Noue, pour l'asseurer particulière- 
ment qu'il ne debvoit espéi-er aultre chose desdils de Montaul- 
ban, et que prenant à desplaisir que celte ville qu'il aimoit 
demeurast seule en ses obstinations, il le conjuroit de faire 
accepter les offres qu'on lui faisoit où il oe peult non plus 
advancer qu'à ses premières semonces, cette ville ayant heu 
advis certain que ledit Des Moulins estoit porteur d'ung con- 
traire scntiinent, et que ceulx de Monlaulban se tenoient 
dedans l'union avec celte cy, les susdits députés de la décla- 
ration desquels on se prévalloit ayant excédé ce qui estoit de 
leur ordre et chaire. 

La batterie se continuant contre celte ville et sa defience 
semblablement sans intermission que pendant la confèrance 
cy-dessus, et le me jour sur les trois heures du soir, sur la 
fm d'une sortie Claude de Lormnc, duc d'Aumalle, pair de 
France, lieutenant du roy en son pays et duché de Bourgo- 
gne fut tué derrière un gabion terrassé par un coup de coul- 
levrine qui le perça dans la poitrine et le rend mort sans 
parler ', tiré du boullevert de l'Evangille, qui fut fort 
regretté par monseigneur, les siens, el plusieurs de ceulx de 
son contre parti grandement esjouis qui atlribuoient ce coup 
au jugement de Dieu par cette considération que pour les 
massacres passés it estoit tenu l'ung des plus fascheux de 
tous ceulx de la maison de Lorraine, à raison duquel coup 
on a tousjours du depuis appeler celle pièce la d'Aumalle. 

Le mercredi, iv» du mois, la reprinse de la susdite confè- 
rance se faicl encore entre les députés cy-dessus de cette 
ville, et les seigneurs comptes de Retz, de Biron, de Ville- 
quier el Gadagne de la part de Monteur, pendant laquelle 



1 . t Ce mesme coup emporta la teste d'uo canonier, nommé Anloiae Senaut, 
qoi pour eslre mort en si bon lieu mérite bien qu'en oe l'oublie. » Le 
Frère de Laval, la Vraye hittoin des trot^le», >., p. 546. > 



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- 101 - 

il se faict toute cessation d'arme et de travail, qui fut de bien 
peu d'heures: car ayant esté proposé par lesdits sieurs qu'ils 
n'avoient aultre charge que d'accorder à cette ville l'exer- 
cisse libre de la religion selon le dernier édict, et le borner 
tellement dedans le ranclos et ensainte des murs, que dedans 
le gouvernement de ladite ville ny au restant du royaul- 
me on accordoit seulement ta liberté de conscience sans 
aulcun exercisse de ladite religion, la fin en Tut aussitost 
que le commancemant sans grand colloque ny concert, les 
commissaires du duc ne s'cstant estendus sur quelques incon- 
véniens et nécossités qui leur furent représentées quejus- 
ques là pour tous, par la parolle donnée pat- ledit sieur de 
Reiz, que, faisant selon les céi>émonies de la religion les 
baptesmes et mariages dans les maisons particulières, en 
petite compagnie, sans presches ni chans de pseaulmes on 
n'en seroit point recerché. Les députés de celte ville voyant le 
peu de contentement qu'on luy offroit se retirent sans res- 
poncc, pour en faire leur raporl selon la chaîne qui leur 
avoit esté prescripte, qui faict reprendre l'cxercissc des 
armes oiïencives et defTensives desquelles ledit compte de 
Retz fut blessé, recepvant un coup d'harqucbus partes rains 
de la part de ceulx de cette ville se retirant des tranchées. 
Le conseil s'assemblanl le vendredi v pour adviser à ce 
qui avoit esté de la dernière conférance, on appelle en yceluy 
six pasteurs du corps de tous les ministres pour n'y rien déci- 
der qu'avec leur advis, le faict de la religion et exercisse d'y- 
celle estant le principal article des contantions. Dans lequel 
conseil il se trouve de difîérens advis, quelques ungs pour se 
redresser de l'affliction si oppresse en laquelle on estoit, esti- 
mant que pour conserver cette ville et en ycelle plusieui's aul- 
trcs, et les esglises de ce royaulmc, il vatloit mieulx retarder 
quelque chose et s'accomoder que d'y estre trop roidis & 
avoir tout, que partout il falloit regarder jusques où l'on 
pouvoit se restraindre touchant ung édict de paix avec les 
aultres églises, et que si on ne pouvoit l'obtenir par l'obsli- 



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nalion qu'on y vçyoil, requérir tout ce qu'on ))ounroit im- 
péti-ei- comme pour soy mesme, et 'conclure par ce qu'on 
pourroit ung accomodement tant nt^cessaire : le sieur de La 
Noue employé par le roy pour porter cette ville à cette paix 
approuvant grandement cette voyc, ainsi que faisoient beau- 
coup d'aultres du conseil et de la ville à son incitation. Ce 
que voyant lesdits pasteurs appelés, le nommé Girault, por- 
tant la parolle pour tous, représente l'inconvénient de celte 
ouverture pour cette ville et les ^lises, et qu'il leur vault 
mieulx vivre soubsune guerre ouverte quelque misère qui s'en 
ensuyve, que soubs une paix faicnte et simulée, lesdits pas- 
teurs par discours paléticques animant chasque ordre dudit 
conseil, la noblesse, les principaulx de la ville, et le com- 
mung du peuple à tout aultre chose que ce qui avoit esté 
du premier advis, et d'advantagc ne continuer plus lesdites 
conférances verbales dont les abouchemans s'estotent recon- 
gneus préjudiciables, sur ce que les députés s'en retour- 
noient (après qu'on avoit parlé à aulx), beaucoup plus paci- 
fiques que quand ils y alloient, estant représenté pour con- 
firmer en vigueur et courage les volontés, que les plus 
paouvres et le peuple supportoienl leui's nécessités sans 
murmures, se consolant en Dieu qui n'abandonne point les 
siens, battant pour le chien devant le lyon, et ostant aux plus 
riches l'ung de leurs principaulx subjects de plainte ; pour 
le regard desquels plus puissans et apparans, on les 
exhorte à ce qu'ayant bien commancé, Us ne fassent une 
maulvaise fin, et qu'ils seroient mocqués s'ils quittoient 
laschement une si saincle cntreprinse que celle qu'ils eup- 
portoient; et ceulx de la noblesse par les considérations 
qu'ils avoient déclairées de leurs mouvemens, se retirant en 
cette ville, que c'estoit pour avoir l'exercisse libre de leur 
religion avec la seureté de leurs personnes et biens, l'ung et 
l'aullre desquels leur défauldroit inrailliblement si ils se 
portoient en ce premier advis. 
Lequel n'ayant peu prévalloir par les raisons et remons- 



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Iranccs susdites, il fut arresié dans le conseil de soustcnir 
jusques à rexlrémité pluslost que d'accorder chose qui fut 
desraiscnnable, et qu'on n'eavoyroit plus de députés, ains 
que la response se feroit par ung tambour; à quoy le peuple 
applaudist avec toule démonstration de joye, ayant esté con- 
'voqué publiquement en ce jour pour ouyr la résolution du- 
dit conseil. 

Ledit sieur de La Noue voyant cette résolution, et que 
plus il se portoit à la recerchc de la paix plus on s'en esloi- 
gnoit parce qu'on résouldoit, se désespère d'y pouvoir par- 
venir et prcDt résolution de se retirer de cette ville, afin de 
n'estre veu manquer de parolle et de fidélité au roy, dont 
ledit compte deRetz le pressoit,qui estoit de laisser cette ville, 
ne pouvant tendre à la paix qui luy estoit offerte, laquelle 
résolution, joint les conseils auxquels on l'atoit veu incliner, 
donnent subject à quelques ungs de te soubçonner et mé- 
dire de luy, bien que tes plus judicieux el charitables luy 
rendissent tesmoingnagc de sa probité et affection au parti de 
la religion, par les entreprinses etexploicts qu'il avoit faicls 
pour la cause de celle ville pendant la susdite négotiation, 
qui luy bailloit ung si grand desplaisir qu'il eust volontiers 
voulu estre mort et le souhettoil d'heure à aullre, voyant sa 
légation ne succéder pas et l'avoir mise dedans les cillom- 
nies et médisances. L'on n'en demeure pas aux seules inju- 
res et invectives contre luy, mais aux oITences et voyes de 
faict: car ung ministre natif de Bourdeaux, de basse extrac- 
tion, et par la considération de sa qualité marié en ce res- 
sort en la maison du Roullet, bonne et ancienne famille, 
nommée de Mazière dit La Place, sur ses résolutions et 
advis le varecerchant et poursuivant jusques en sa maison, 
et s'estant mis sur les mesmes discours, soubs prétexte de 
leur dissentiment l'appelle perfide, trahistre, et déserteur de 
son parti, avec une telle véhémence et ardeur de collère, que, 
sans se tenir dans la modération de sa charge, sans res- 
pect des mérites, des conditions et qualités de ce seigneur. 



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qui csloil en vénération d'un chescun, il luy donne hon- 
teusement ung soufllet, dont quelque gentilshommes des siens 
voulurent vanger i'ouHrage en le tuant, ce que ledit sieur 
empesche, donnant celte faulte à sa faiblesse d'esprit assez 
recongneue en aultres choses, ou si c'estoit par malice et 
imprudence, à l'honneur qu'il portoilà sa charge et minis- 
tère, qu'il ne voulut flajstrir, le faisant pour toute peine mener 
à sa femme, la chargeant qu'elle eust soucy de luy, le répu- 
tant hore de sens. 

En ce jour, pour tesmoingner par ladite ville qu'elle n'es- 
toit ni en crainte ni en estonnement de tout ce qui se laisoit 
contre elle, furent exécutés à mort et pendus Jacques de 
Saulx et les deux aultres soldats cy devant et de longtemps 
condempnés pour estre de la conspiration et entreprinse tra- 
mée contre ladite ville, par le sieur de Puygaillard, lors de 
laquelle exécution, comme il se tiroit force coups de canon 
qui passoient sur la place, il se dit que, quoyque ces con- 
dempnés ne fussent plus du monde et dcbvoient souhetter 
leur mort aultrement que par leur condempnalion, qu'à 
chesque coup qu'ils oyoient, ils baissoient tousjours la teste 
pour s'en voulloir guarantir, qui faict voir combien naturel- 
lement l'homme est porté aux cruautés et appréhentions de 
la mort, quoyque elle luy soit présente et toute certaine. 

Quelque arresté qui eust esté faict par le conseil cy dessus 
el approuvé du peuple, le lendemain, sixiesme, estant remis 
en proposition qu'on ne pouvoil, quant à la lorme, que les 
députés ne retournassent de rechef vere monseigneur pour 
faire entendre à quoy on se vouloit tenir sur les offres de la 
conférance, tant pour ce que les députés de cette ville s'es- 
toient obligés d'y retourner que pour ce que la bienséance 
y debvoit obliger cette ville, traictanl avec monseigneur, le 
premier du royaulme après le roy, et non pas luy faire 
entendre par ung tambour et pour ce encore que les respon- 
ces consistoienl en ouvertures etdemandes d'avoir l'exercisse 
de la religion libi'e pour les aultres villes, le conseil s'y porte 



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librement et se dispence de la forme arrestée par le précé- 
dent, quoyquelesministresprésents s*en plaignent,etqucledit 
Robert David, qui faisoit le zellé et le tribun du peuple tout 
ensemble [déclarast] qu'il avoit charge de plusieurs bons 
bourgeois de prier le conseil qu'il ne passast oultre sans 
communiquer le (out au peuple; selon lequel dernier conseil 
les députés de cette ville estant allés dès ce jour reprendre 
ladite conférence, ceulx du roy et de Monsieur leur font les 
mesmes offres pour les villes de Montaulban et Nlsmes qui 
estoienl en la société de cette ville que pour elle, mais non 
pour Sancerre, sur ce prétexte qu'elle n'estoit au roy et dé- 
pendoit de son seigneur et compte pailiculier'. 

Quelques ungs de la noblesse et auUres dudit conseil 
estant en ville faisoient quelque préjugé d'espérance de la 
relasche qu'on avoit faicLe en cette dernière action, pratic- 
quent tout ce qu'ils peuvent pour faire continuer ces confé- 
rances, et le raport s'eslant faict en yceluy de la lotion du 
sieur de La Noue, Pierres, lieutenant général, et Morisson, le 
sapmedy, septiesmc du mois, on prent une dernière et abso- 
lue résolution de ce qu'on y vouloit faire, le conseil ne trou- 
vant point qu'on se deubt conlanter de ce qui estoit offert 
par le roy. et fut conclu que premier que faire aulcun 
traicté de paix, ny responces sur les arlicles apportés par 
ledit abbé de Gadagne, qu'il seroil demandé saulf conduict 
et passeport à Monsieur pour en communiquer avec ceulx de 
Montaulban, Nismes et Sancerre, ensemble au sieur compte 
de Montgommery, et que pour sçavoir si celte résolution 
sera mandée par escript ou dite verbalement en conférance, 
pour ta conséquance qu'on remarquoit des communica- 
tion verbales, on feroit assemblée du peuple au landemuin; 
laquelle faicle conformément à l'advis dudit conseil, on 
arreste de Iraicler seulement par escript et cy sont pré- 
sentés pour estre arrestés les articles suyvans : 

1. Jean vi de Rueil, comte de Saocerre depuis i563, mort en 1688. 



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c Les députés de la noblesse et aultres de la religion 
réformée du paîs de Poiclou, Xainctonge, Angoulmois, ville 
et gouvernement de La Rochelle, estimant & grand honneur 
et louant Dieu de ce qu'il a pieu à sa majesté envoyer vers 
eulx messieurs de Biron, de Slrozze, et Pinart pour confé- 
rer des moyens les plus convenables à eslablir une bonne et 
ferme paix en ce royaulme pour & quoy parvenir ils oui pro- 
posé les articles qui s'en suyvent concernant les deux prin- 
cipaulx points contenus dans leur protestation à sçavoir : 
l'exercisse de leur religion et leur seureté, avec quelques 
aultres articles qui en despendent, estant leur principal 
but et intantion de se reigler et conformer en leur demande, 
mesmement pour ce qui est surv'enu depuis le jour de 
Sainct-Barthélemy, à l'édict de pacification faict au mois 
d'aoust 1570, lequel ils supplient très humblement sa ma- 
jesté voulloir establir, et leur accorder touchant ledit exer- 
cisse ce qui est porté et déclairé en l'article v. 

l. — Que tous gentilshommes et aultres personnes tant 
regnicoles que aultres, iiyant en ce royaulme haulte justice 
ou plain fief de haulbert, comme en Normandie, soit en 
propriété ou usulruict, en tout ou en partie, puissent 
avoir en telles de leurs maisons desdiles haulles justices ou 
Oef qu'ils nommeront pour leur principal domicilie aux 
baillifs et séneschaulx chescun en leur endroict, l'exercisse 
de la religion réformée tant qu'ils y seront résidans, et en 
leur absence leur femme et famille dont ils répondront, ô la 
chaire, qu'ils nommeront lesdites maisons auxdits baillifs 
séneschaulx avant que pouvoir jouir de ce bénéâce, aussi 
qu'ils puissent avoir pareil exercisse en leurs aultres maisons 
de haulle justice ou desdits fiefs de haulbert, quand ils y 
seront présens, le tout tant pour eulx que pour leurs fami- 
liers qui y vouldront aller. 

II. — Que es maisons de fiefs ou lesdits de la rel^OD 
n'auront ladite haulte justice ou fief de haulbert, ils puis- 
sent et leur soit loi^le faire ledit exercisse pour Jeur 



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- 107 — 

famille seulement, et s'il ; vient de leurs amis, jusques au 
nombre de dix ou quelque aultre, de baplesme, en compagnie 
qui n'excède ledit nombre, ils n'en puissent estre recerchés 
suyvant l'article v. 

III. — Qu'il soit permis à ceulx de ladite religion faire 
l'exercisse d'ycelle en deux villes de chescun gouvernement 
qui seront nommés par sa majesté suyvant l'article v. 

IV. — L'exercisse de ladite religion soit continué en tou- 
tes les villes et places auxquelles il estoit permis par le 
Dfi article dudit édict, et pour les choses survenues du de- 
puis ladite journée Sainct-Barlhélemy, ledit exercisse leur 
soit accordé et permis en tous les aultres lieux où il se trou- 
vera faict le jour de ladite publication de l'édict qui sera 
pour la pacification des présens troubles conclud et arresté. 

V. — Qu'il soit aussi permis et libre à tous lesdits subjets 
de sa majesté, vivre et demeurer en toutes les villes, lieux et 
bourgades de ce royaulme et païs de son obéissance, comme 
aussi aux estrangiers qui s'y sont babitués, ainsi qu'ils advis 
seront, pour leur commodité suivant l'art, iv. 

YI. — Que tous lesdits de la religion soient tenus et 
respulés par sa majesté pour de loyaulx serviteurs et sub- 
jects suivant le xviie article. 

VII. — Qu'ils demeurent descbai^és de toutes levées de 
deniers, de quelque nature qu'elles soient, prinse de villes et 
aultres choses contenues en l'art, xix. 

Vin. — Que l'arUcle xxx soit renouvelle, et oultre le 
contenu en y celuy, plaise & sa majesté déclairer que le 
jugement et arrest donnés contre le feu sieur admirai de 
Chastillon, et aultres de ladite religion depuis le xxiv aoust, 
seront cassés et révoqués et déclairés nuls et de nul eiTect et 
valleur, comme chose non advenue, leurs enfants et héritiers - 
remis et restitués en leurs honneurs (iltres, biens et dignités, 
et pour faire biffer et rayer lesdits arrêts des registres des 
cours du Parlement, ordonner commissions estre expédiées 
à quelques bons personages de qualité non suspects. 



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- 108- 

IX. — Et pour le faict de la justice, le bon plaisir de 
sa majesté soit leur pourvoir de juges non passionnés qui la 
leur fasse bonne et brièfve. 

X. — Et parce que ceulx de ladite religion ont depuis 
ledit XXIV aoust, receu et souffert en leurs personnes et 
biens plusieurs injures et dommages, et que pour le maulvais 
traictement et menaces continuelles dont on a usé envers 
eux difficillement pourroient-ils oster la deiïiance de laquelle 
on leur a donné si grandes occasions, requièrent pour esviter 
et prévenir les inconvenians et pertes èsquels ils sont par 
cy-devant tombés, les seuretés par cy après qui sont contenues 
audit édict. 

XI. — Qu'il plaise à sa majesté, séant en son licl de 
justice, adsisté des piinces de son sang et officiers de sa 
couronne,jurer qu'elle gardera et fera inviolablement garder 
les articles de l'édict qui sera, pour ladite pacification, faict 
et publié. 

XII. — Qu'il soit enjoinct par ycelle sa majesté aux gou- 
verneurs des provinces et ses lieutenants généraux, de con- 
voquer et assembler en l'une des villes de leur gouverne- 
ment, la plus commode qu'ils adviseront, les principaux de 
la noblesse et aultres de toutes qualités, pour se rèconsilier 
et faire promaisse mutuelle de maintenir, garder et rendre 
pleiges les ungs les autres de l'entière observation des choses 
qui auroient esté accordées. 

Xltl. — Que en chescun desdits gouvernemens, il plaise à 
sa majesté octroyer à ceulx de ladite religion une bonne et 
asseurée ville, en laquelleils se puissent retirer et habitersoubs 
son obéissance et bon plaisir, jusques à ce que le temps 
aye adoulcy la mesmoyre des choses passées, remis et réuni 
' les volontés des ungs et des aulU>es. 

XIV. — Et pour plus grande seureté de ce qui aura esté 
promis, soient donnés hostage d'une part et d'aultre, six 
enfants des grands, sçavoir : six des catholiques, qui seront 
nommés par ceulx de ladite religion, et six de ladite religion, 



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aussi nommés par les catholiques, qui seront envoyés et mis 
en une république d'Allemagne, en laquelle il aura exercisse 
des deux religions. 

XV. — Qu'entre les mains d'un prince d'Allemagne sera 
envoyé et déposé d'une part et d'aultre certaine somme de 
deniers laquelle sera convertie en une levée de reîstres, ou 
aultre force, à rencontre des infracteurs et violateurs des ' 
choses contenues en ledit édict. 

XVL — Qu'auprès de sa majesté y aura deux notables et 
aultres personnages, non suspects aux dits de la religion, 
auxquels il luy plaira commander et ordonner recepvoir leurs 
plaintes et requestes pour les luy présenter afm que par leur 
moyen ils puissent avoir plus faciUe et sûr accès avec - 
ycelle. 

XVII. — Que si sa majesté faict tenir... comme elle en a 
donné l'espérance à ses subjects, qu'il hiy plaise que ce soit 
trois ou quatre jours après la publication dudit édict. 

XVin. — Et d'aultant qu'il y a plusieurs aullrcs petites 
particularités dépendantes des choses susdites, lesdits de la 
religion remettent à en b^cter plus amplement à la pro- 
chaine conférance. 

Ledit conseil travaillant pour ce traicté selon ce que des- 
sus, dans les articles de ses demandes, le lundy, ix du mois, 
aux termes et en forme qui s'ensuyt, pour celte ville, Mon- 
taulban, Nismes, Sancerre et aultres places pour lesquelles 
sa majesté et monseigneur seraient très humblement sup- 
pliés. 

I. — Sa majesté accordera l'exercice entier de la religion 
réformée en ladite ville de La Rochelle et gouvernement 
d'ycelle, es villes de Montaulban, Nismes, Sancerre, et aultres 
villes et chasteaux avec les places qui sont armées pour la 
deOeose d'ycelle, et à tous seigneurs, gentilshommes et 
aultres estant de la qualité portée par l'édict de pacification 
du mois d'aoust 1570 qui se sont retirés, le tout suyvant 
ledit édict 



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II. — Tous ceutx de ladite religion réformée de ceroyaulme, 
présens el absens, vivront en liberté de conscience en leurs 
maisons et lamilles, el y pourront faire tous actes de ladite 
religion, sans en estre recerchés pour le passé ou pour 
l'advenir. 

IH. — Les sieurs comptes de Montgommery, vidame de 
Chartres, de Languillier, de Pardaillan, et aultres de ladite 
religion qui sont hors de ce royautme, s'y pourront retirer et 
jouir du bénéfice dudit édict et de leurs biens, tant présens 
que absens. 

IV. — Sera permis à tous subjects du roy, estant de ladite 
religion, de pouvoir vendre et aliéner leurs biens el se retirer 
librement ou bon leur semblera, ou jouir du revenu d'yceulx 
en quelques lieux qu'ils se voudront retirer soit dedans ou 
hors du royaulme. 

V. — Que tout ministres de ladite religion se pourront 
retirer en leurs maisons et aux maisons des gentilshommes et 
es villes et aultres endroits de ce royaulme pour y vivre en 
toute seurelé et mesme liberté que les aultres subjects du 
roy. 

VI. — Demeureront lesdits de La Rochelle, Nismes, Mon- 
taulbaii, Sancerre et aultres qui se sont mis en armes depuis 
le xxive jour d'aoust, quittes et deschargés de tous deniers qui 
auront par eulx esté prins et levés, meubles, debtes, arres- 
rages de rentes, fruicts et revenus des ecclésiastiques et 
aultres, sans que ceulx qui auroient esté prins par eux, leurs 
commis pour cet effet ou qui les ont baillés ou fournis en 
puissent estre aulcunement tenus ny reprochés pour le pré- 
sent ny pour l'advenir, et en demeureront quittes tant eulx 
que leui'S dits commis. 

Vn. — Demeureront aussi quittes et deschar^és de tout 
acte d'hoslitlité et gens de guerre, fabrication de monnoye, 
fonte et prinsed'artilterye et munitions, confection de pouidres 
et sallepaistres, prinses et desmolilions de maisons, temples 
et aultres lieux, fortifications, prinses de navires, gtillè- 



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res et biens en mer, establissement de justices, jugement 
et exécutions d'yceulx, tant en civilité queo criminalité, 
voyages, inlelligences, li-aîctés, négotiations faictcspour leur 
secours et conservation, ut générallement de tout ue qui a 
esté par eulx faict, géré et oégotié pour cet effect, encore 
qu'il deubt estre plus particulièrement exprimé et spéci- 
fié, sans que pour la prinse des armes et clioscs susdites et 
aultres passées leur soit imputé aulcun crime de désobéis- 
sance ny rébellion à leur postérité. 

VIII. — Toutes personnes prisonnières de guerre, déte- 
nues pour la cause de la religion, tant auparavant les trou- 
bles que du depuis, de part et d'aultres, tant es gailères et 
navires que es dites villes, au camp du roy et ailleurs, seront 
délivrées sans payer aucune rançon. 

IX. — Ne pourront lesdits de la religion réformée estre 
cy après surchargés ny Toutes d'aulcune chai'ge ordinaire ny 
extraordinaire, suivant ledit édict de pacification. 

X. — Toutes procédeures, sentences, jugements et ari-ests 
saisies féodales et aultres vantes et décrets faicts et donnés 
contre lesdits de la religion réformée tant vivans que mors 
depuis ledit xxiv» d'aoust, à l'occasion de ladite religion, 
tumultes et troubles depuis advenus, ensemble l'exécution 
d'yceulx jugement et décrets tant en civilité qu'en crimina- 
lité, seront dès à présent cassés et révoqués et annuités, 
ensemble toutes les amandes et confiscations, et les otîiciers du 
roy remis et maintenus en leurs offices et estais, comme 
aussi les olficiers des sieurs justiciers subalternes, et pour- 
ront lesdits olficiers royaulx et subalternes estant de la reli- 
gion.el pareillement les esehevins, consuls, conseillers et pairs 
desdits villes et aultres de ce royaulme, de leurs estats offices 
et privilèges encore qu'ils ne soient résidans sur les lieux. 

XI. — Et pour l'e^ard de ceulx qui sont Recédés, il 
plaira à sa majesté promettre à leurs héritiers la possession 
de leurs biens et les maintenir en leur bonne famé et 
renommée. 



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XII. — Les habilans de La Rochelle el auUres villes et 
places qui tienQent pour ladite religion réformée et qui se 
sont retirés en ycelles, ne pourront estre contrains de com- 
paroir en personnes en la court du parlement de Paris ne 
aultres courts souveraines durant ciacq ans, pendant les- 
quels tes defibuls contre eulx donnés seront nuls et de nul 
effect. 

XIII. — Que la somme de deniers & quoy se monteront 
les frais faicts par le compte de Montgommery ou aultres, 
quelque part que ce soit, pour le secours de ladite ville de 
La Rochelle et aultres de ladite religion refforraée, seront 
levés par permission et commission du roy sur les églises 
réformées de France. 

XIV. — Que au payement des deniers deubs par ceulx 
de ladite religion tant aux reistres, Anglais, el aultres estran- 
giers et regnicoles, des parties desquels s'est sa majesté 
rendue l'edevable, seront contribués et contrains tous ceulx 
qui depuis ladite pacification y ont esté taxés et cottizés 
combien que depuis ils se soyent volontairement ou aul- 
trement retirés de ladite religion. 

XV. — Ladite ville de La Rochelle sera maintenue en 
ses privilèges anciens et modernes, droicts de jurisdiction 
et aultres, et leur seront rendues les lettres et Chartres 
confirmées qu'ils ont peu etivoyer à Paris pour vériffier en 
la Chambre des comptes. 

XVI. — Seront semblablement maintenus tesdils de 
Montaulban, Nysmes, Sancerre et aultres villes en leurs 
privillèges et libertés. 

XVII. — Ne sera mis es dites villes et places aulcune 
garnison, fort, cbasteau, ny cyladelle. 

XVIII. — La garde de ladite ville de La Rochelle 
demeurera es mains du maire, eschevins, conseillers, pairs, 
boui^eois et habitans d'ycelle suyvant leurs anciens privil- 
lèges. 

XIX. — En ladite ville de La Rochelle et aultres susdites. 



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pourront estre receus tous genlilshommes, minisires et 
aullres regnicoles de ladite religion qui s'y vouJdront retirer 
et habiter, pour l'exercisse de ladite religion suyvànt les 
susdits privilèges, comme aussi i) sera permis à ceulx qui y 
sont de présent y demeurer ou se retirer là oi!i bon leur 
semblera en toute seureté, soit dedans le royaulme ou 
deliors. 

XX. — Sa majesté accordera auxdits de La Rochelle ung 
gentilhomme de la religion réformée pour gouverneur de 
ladite ville et gouvernement qui luy sera par eulx nommé, 
lequel, ung mois après les forces retirées, prestera serment 
de Odélité au roy, et auxdits de La Rochelle d'entretenir les 
articles qui seront accoixlés, lequel ne pourra pendant son 
absence y meilre aultre audit gouvernement et charge. 

XXI. — Monseigneur donnera congé et passeport auxdits 
de La Rochelle pour envoyer seurement auxdits de Monlaul- 
ban, Nisme et Sancerre communiquer le présent acte pour 
recepvoir leur advis et consantement et entendre quelles 
aultres seuretés ils désirent, pour ce faict, conclure et 
arrester te tout et cependant cesseront tout acte d'hostilité. 

XXII. — Monseigneur, incontinant après le présent 
traicté conclu, fera retirer l'armée tant de mer que de terre 
de devant Icsdites villes et places, sy bien qu'ils n'y puissent 
avoir soubçon ni deffiance, et renvoyer les gallères hoi-s des 
costes de Bretaigne, Guienne et de La Rochelle et seront Jes 
forts qui avoient esté dressés devant La Rochelle et aultres 
places rompeus et desmolis. 

XXIII. — Demeurera au parsus ledit édict de pacifica- 
tion en son entier en tout ce qui n'y est déi-ogé es articles 
susdits. 

Le dit sieur de La Noue, voyant l'arresté des articles cy 
dessus et que les pasteurs qui estoient en cette ville, nono- 
bstant toute considération d'oppression et des csvénemcns 
qui s'en pourroient ensuyvre, portent le peuple à ne vouloir 
entendre aulcune paix que soubs Icsdits articles, estimant 



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que te temps, l'esUtt et nécesité en lesquels cette ville et 
celles qui tenoieiU encore pour la religion estoient, n'en per- 
mettroienl jamais ny l'octroy, ny rexécution, et que parlant 
il n'y avait plus lieu de s'attendre à la paix pour laquelle il 
avoit esté envoyé en celte dite ville, en faict finallement sa 
relraicte, et se retire de ce lieu le xiie du mois et avec luy 
quelques aultres qui estoient du conseil, et qui le portoient 
de longtemps à s'en retirer, principallement par l'action 
dont ledit Maziâres avoit usé en son endroict, et les soubçons 
qu'il voyait qu'on prenoil de sa fidélité au parti, ayant 
moyenne ouvertement les accomodemens pour une paix, 
entre lesquels de ceulx qui le suyvirent furent les sieurs de 
Ija Rochesnard et de Sainct-Estienne, estant du corps dudit 
conseil, et de plus Champagne et La Salle. 

C'est pourquoy par leur retraicte, et sur l'absence de plu- 
sieurs jours du sieur de LanguilUer, envoyé en Angleterre, 
comme l'on avoit plus de besoing de conseil qu'au temps pré- 
cédent et de confirmer ce qui pouvoit rester en une ferme 
résolution et persévérance de l'union et association qui 
s'estoil faicte à la defïence de cette ville et conservation des 
églises, ledit sieur maire et conseil extraordinaire faict faire 
dès ce mesme jour une convocation et assemblée publique 
de tous les eschevins, pairs, bourgeois et habilans de la ville, 
des gentilshommes, capitaines, soldats et gens de guerre, 
pour les admonester tous de leur debvoir à l'union pour 
résister soubs la fabveur de Dieu aux ennemis de sa gloire; ce 
que tous promettent et jurent tenir inviolablement, sans se 
rendre déserteurs du parti ny abandonner la place et expo- 
ser leurs biens, moyens et leur vie pour sa juste defïence, 
estant en outtre passé en résolution publique et unanime- 
ment accordé, que quelque proparlé de paix qui se puisse 
faire, il ne se fera aulcune résolution sans la communica- 
tion et consentement des villes, places et églises de France 
qui subsistenL comme Montaulban, Nismes, Sancerre et 
aultres, et avec le compte de Monlgommery et gentils- 



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hommes qui s'estoient employés ou avoient faict des fraiu 
pour le soustien de la religion réformée, et au lieu des susdits 
gentilshoni)nes et absens et retirés qui estoient du conseil, 
les susdits geotilshomraes demeurant nommoient pour ledit 
conseil les sieurs du Chitlou, près Mauzé, de La Marron- 
nière, de Poictou, et OUivier de Culanl, sieur de Cyré ', en ce 
gouvernement, qui y sont reçeus et acceptés. 

Le salut de cette ville n'estant plus que dans les armes, 
c'estoit là qu'il ialloit principallcment veiller, et pour consul- 
ter des dessains, et pour exécuter en entreprenant et defTen- 
dant, de sorte que n'y ayant aulcun chef des armes soubs 
l'authorité dudit sieur maire, par la retraicte dudit sieur de 
La Noue, pour y pourvoir, à la relevée dudit jour, on assem- 
ble tous ceulx dudit conseil extraordinaire, tous les gentils- 
hommes et capitaines, pour adviser à la forme de se dépen- 
dre, la ville estant pour lors furieusement attaquée et battue, 
et ayant esté recongneu que le conseil extraordinaire cy 
dessus composé pour coognoistre générallement de toutes 
choses, ne pouvoit continuellement vacquer comme il conve- 
noit à ce qui regardoit les délibérations et exécutions pour 
les armes, et qu'il falloit nécessairement en establir ung qui 
n'eust auttre seing et chaire, dont ceulx qui en feroient par- 
lie fussent dignes et capables d'en juger, il en est eslabli ung 
particulier appelé le conseil des armes, qui seroit composé 
desix, sçavoir: deux gentilshommes, deux capitaines des com- 
pagnies, deux aultrcs des bandes estrangières, pour lequel et 
par provision furent nommés des gentilshommes, les sieurs 
du Chillou, et des Essars, de ce gouvernement ; pour capitai- 
nes estrangiers, les sieurs La Rivière-Lis, du Courdaull, aul- 
trementLe Normand, et pour ceulx de la ville les sieurs 



1. Olirier de Culaot, Gis de Jacques, deur de Ciré, avnit tfonsé Marie 
de Lb Rochebeaucourt, fille de François, sénéchal de Saintonge et d'Angou- 
mois. (Vpir Généalogie du 0\ila%t de Ciré ; Arcére, Bùloire de La Bo- 
dulle, torae I*!-, p. 581). 



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Louys Gai^ouillaud, eschevin, et Geoi^es de La Rivière, 
notaire royal, avec lesquels pourroient adsister ceulx dudit 
conseil extraordinaire qui le vouldroient faire, etia nomination 
des chefs réservée en aultre jour qui fut le qualorziesmc. 

Auquel jour on ordonne à monsieur le maire, premier chef 
et gouverneur de la ville, pour la garde de sa personne et s'en 
servir selon les occasions, la compagnie de huict mousque- 
taires et vingt-neuf harquebusiers, qui avoit esté donné audit 
sieur de La Noue, de laquelle demeureroit pour lieutenant 
le sieur de Beauregard qui l'avoit esté, et furent nommés par 
ledit sieur maire, conseil des armes et la noblesse, pour avoir 
l'authorité sur tous les gens de guerre en la ville et hors 
ycelle, messieurs du Chillou, de La Loucherie, de La Chopi- 
nière et du Vei^ier Beauheu, qui se debvoient entièrement 
rcigler par Tadvis dudit sieur maire et conseil d'armes, et 
debvoient faire enroller soubs eulx tous gentilshommes et 
soldats nouvellement venus et qui ne l'estoient pas encore. 

Ce mesme jour cette ville reçoit lettres du seigneur 
compte de Montgommery touchant le secours recerché en 
Angleterre, datées du xvi febvrier précédent, par lesquelles 
il promet de se rendre en ce lieu dedans ung mois avec 
quarante-cinc vaisseautx esquipés en guerre, oultre ceulx 
de cette ville ; qu'ayant esté trouvé quarante mille livres à 
emprunter, sans intérêts; sur le crédit de ladite ville, la 
plus grande part estoit employée en munitions qui pouvoieot 
manquer, dont on reçoit ung extresme contantement et 
d'aullant plus grand que par toutes les négotialions précé- 
dentes d'accomodement et de paix, on en faisoit perdre 
toute espérance par les renouvellements d'alliance et d'amitié 
qui avoient esté faicts entre nostre royet iaroyne Elisabeth, 
qui étaient tels pour divertir principallement le susdit 
secours, que le roy l'avoit voulu faire marrine de la fitle 
dont la royue sa (femme accoucha au xxvii d'octobre pré- 
cédent, par l'ambassade qu'il fit faire vers elle; ce que ladite 
Elisabeth, i-oyne d'Angleterre, auroit accepté, envoyé pour 



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- 117 - 

ce! effect en Fi-ance le milord Vaurcestre, catholique, lequel 
rencontré en mer et pillé par des pirates, on cstimoit encore 
retarder par là le secours recerché par ledit compte de 
Monigommery; qui plus est, ledit jour cette aultre nouvelle 
survient, que ceulx de Sancerre se portoient si courageuse- 
ment en leur defTence et siège qu'ils avoient soustenu trois 
assaults; ce qui relève tellement les espris et courage des 
liabilans et gens de guerre y estant, qu'espérant de plus en 
plus leur salut et délivrance, pour y contribuer aussi de leur 
part, en la imict suyvante, il se faict une sortie dedans les 
tranchées ennemies, où l'on met tout au tranchant de t'espée 
ce qui s'y ranconire, qui fut ung grand nombre de peuple 
de toute sorte, entre lesquels estoitle sieur de Sérillac, qui 
n'estoit que guéri de ses blessures précédentes, sans qu'il n'y 
eust que douze mors de la ville et aultant de blessés, fort 
repoussés par le sieur de Cosseins, nombre de noblesse et 
gens couvers; ot comme le landemain l'ennemy, pour dresser 
ses batteries, avoit laict mener son canon vers Le Treuil- 
Maynard, ses gabions, balles de laine et aultres commo- 
dités pour se fermer et placer dedans la vigne de ladite 
maison approchant du moulin de La Brande, pour de là 
battre le fort de l'Evangillo, auparavant dit du Ludde, ainsi 
que les ungs travailloîent au dedans de la ville pour acco- 
moder les platte-formes nécessaires à la defïense de ce boul- 
levert et se retrancher par le derrière, sur le soir de ce jour, 
le capitaine Lafond estant en garde en une des casemattes, 
faict une sortie avec quelques soldats, donne dans le loge- 
ment et hoslel des ladres, où ranconlrant à table plusieurs 
de ceulx du camp, il faict prendre le dernier repas à plusieurs 
et en blesse ung grand nombre, sans avoir que peu perdu 
d'hommes, n'ayant jamais voulu prendre personne à meroy 
ny [accepter] les bonnes rançons qui luy estoient offertes. 

La retraicte que firent avec ledit sieur de La Noue les 
gentilshommes susnommés, sans y esire obligés comme esloit 
ledit sieur par le sermant et parolle, qu'il en avoit faict au 



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roy fui de grande conséquance et de maulvais exemple, 
plusieurs se pratiquant et provoquant de le faire, les ungs 
par timidité et crainte, les aultres par delfiance de bon ordre 
et conduicte sur l'absence dudit sieur de La Noue en la pru- 
dence el vaillance duquelHIs prenoiont une plaine confiance, 
et quelques ungs par lascheté et traliison, de quoy ayant esté 
recongneu quelque chose par le conseil du xix du mois, il 
est arresté que tous ceuix qui en estotenl, rapporteroicnlpar 
rolle tes noms de cculx qu'ils sçauroient estrc mal afTectionnés 
à la cause pour estre mis prisonniers ou hors la ville, entre 
lesquels ayant esté recongneu ledit capitaine Lafond, 
quelque bon exploit qu'il eust faict les jours précédents, il 
est constitué prisonnier; et le xxi» du mois, commissaires 
luy sont donnés pour faire son procès criminel et à ses 
complices accusés de trahison, qui tcsmoingnent le peu de 
fidellité et asseurance qu'il y a entre les homme:), et avec 
quelle deftianceil fault vivre en une place assiégée et deffendue 
iodifféramment par toutes sortes de personnes. 

La Duict précédente duquel jour, ceulx de cette ville avoien t 
faict sortie pour entreprendre de dissiper et rompre les ga- 
bions qu'on avoit dressés pour la batterie préparée en ladite 
vigne du Trcuil-Maynard, et donner dedans les tranchées 
faictes par l'cimcmy depuis Pallera jusques audit bastion de 
rÉvaiigille, ce qui succéda fort heureusement: car ils rompent 
et renversent les gabions, prennent partie des balles de laine, 
rompent les sacs, tables, bois et matières qui leur servoient 
pour se gabionner, et donne-t-on de tel courage dedans les 
tranchées, qu'il s'en tue plus de soixante sans les blessés de 
l'ennemy, entre lesquels pour signalé lut le compte de Retz, 
n'y en ayant heu de mors de cette ville que six el quelques 
ungs de blessés. 

Ce qui occasionna au susdit jour xxi», que le canon d&s bat- 
teries ennemies lira grandement, tant en batlcrie qu'en ruyne 
sur la ville par voilées de seize, vingt, vingt-huici, ti-ante et 
Irante-deux coups à la fois ; ce que l'on continua le xxu, dès 



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les cinc heures du matiu jusques sur les six heures du soir, et 
plus furieusement encore le xxiv, depuis midy jusques à ta 
nuict close, à commancer de la lour d'Aîtz, au coing de Cou- 
gnes, jusques au bastion de l'Evangille, el de la tour qui y 
joincl appelée la tour de la Cricque,jusques aux deux tours 
de l'ancien chasteau. 

L'endroict le plus faible qui fut en ta courtine de cette 
muraille, lîraot desdites tours du chasieau à la porte Neufve, 
estoit au-devanl de la maison et jardin de l'hospital de Sainct 
Barthélémy que les eunemys se résouldoient et préparoîent 
aussi de battre; de quoy cette ville ayant advis, oo y tra- 
vaille en toute diliigence et l'on rend la terrasse aussi 
liaulle que la muraille avec bois, terre et encombrement, 
qui est faicte de vingt pieds de large et d'espaisseur, et en 
derrière ung cavalher fermé et conlre-tenu de planches et 
d'aïs cloués, el entre les deux terrasses dont l'une comman- 
doit sur l'aullre, est faicte une tmnchée large de trois pas, 
faicte et prinse dedans le jardin dudit hospital, pour, parce 
moyen, pourvoir aux ihconvéniens que l'on craignoit d'une 
batterie qu'on apprenoit debvoir eslre mise à la portée d'une 
harquebuse de ce lieu. 

Les catholiques romains pendant le bruict de leurs cano- 
nades ne perdoient pas temps au travail du pic et de la 
pelle, non plus que faisoit cette ville, pour ce que durant 
les jours cy dessus ils préparoient de tout point une mine 
qu'ils pensoient faire jouer à la ruyne des assiégés, mais elle 
se fondit de nuict sur eulx mcsmes et enterra d'ung coup 
plus de cent cincquante de leurs pionniers et ouvriers qui 
furent perdus en leur propre artitice. 

L'ennemy estoit si advancé et près des contrescarpes et 
fossés de la ville, qu'il se pouvoit faire ouyr et entendre 
aussi par ceulx de celte ville estant sur les murs, de quoy 
quelques ungs prenoient des intelligences réciproques dont 
le péril pouvoit cstre plus grand pour le dedans que pour 
le dehors; ce qui porta le conseil à ordonner, le xxvi du 



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mois, des dcffenscs à tous gentilshommes, capitaines, soldais 
et tous nultrcs, de quelque qualité et condition qu'ils soient, 
de ne parler jour ny nuict aux cnnemys, soil pardessus les 
murailles ou aultrement, sans ordonnance du sieur maire 
et capitaine ou du conseil, sur peine de la vie, gui sont pu- 
bliées et affichées ; deux circonstances notables ayant donné 
lieu auxdites dcflences, l'une que par la question à laquelle 
fut appliqué en ce jour le capitaine La Fond, sus raantion- 
né, sur Ift procès criminel qui luy auroit esté faict, il se re- 
congnoissoit diverses pratiques et intelligences envers les 
soldats et habitans de cette ville, et l'aultre, qu'on avoit re- 
congncu et sceu que ledit sieur du Gliillou mesme, gentil- 
homme du païs, qui estoiL du conseil, et l'ung dus quatre 
gentilshommes h qui la conduicte et direction des gens de 
gueiTe estoii donnée, soubs l'authorité dudit sieur maire, et 
commandement du conseil d'armes, par quelques niescon- 
tenlemens qu'il avoit heu dudit sieur maire, avoit faict re- 
cercher des passepors de monsieur le duc d'Anjou, général 
de l'armée, pour se retirer de cette ville, par les pourparlers 
tenus par luy avec le sieur de Goas, estant aux tranchées 
près desdites murailles ; de quoy ledit sieur du Chillou fût 
tenu et réputé pour suspect; et arresta contre luy le conseil 
du susdit jour que, pour les soubçons véhémens et commune 
voix des plus affectionnés au soustienneraent de cette guerre, 
qu'il luy seroit remonstré qu'on ne le pouvoit plus souffrir 
en cette ville, toute l'égUse estant offencée de ses propos et 
actions, et que tant pour la seureté d'ycelle que pour [celle 
de] sa pei'sonne, il seroit mis hors pour se retirer oîi bon 
Iny sembleroit, avec permission d'emmener ses chevaulx et 
armes de sa personne seulement, et de délaisser ses meu- 
bles entre les mains de quelqu'un de ses amis pour luy con- 
server, ce qui fut exécuté par luy, et où il receut une grande 
gratification pour le temps ; messire Claude d'Angliers, sieur 
de La Saulsaye, le plus relevé en biens et en naissance de 
tous les habitans de la ville, qui avoit esté longtemps prési- 



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dant et Ueutenant de cette ville, ayant bien esté Eaict et 
constitué prif^onniers deux jours avant par des soubçons qu'on 
prenoit sur des parolles et discours par luy tenus, et tous 
ses meubles saisis et invantoriés. 

Il ne se passoit quasi plus de jours non pas d'heures sans 
eschec et occasiops ; et la nuict du xxviie du mois, l'ennemy, 
estant au nombre de quelque mille, se présente vers la 
porte de Haulbec pour gagner les fossés et casemattes, dont 
ils furent si bien repoussés et chassés qu'il n'y eust quel- 
ques perles, plusieurs y estant demeurés pour jamais et 
beaucoup de blessés, ce que voulant les catholiques réparer 
de plain pour le xxvin, qui estoit le dernier de cette année, 
à la prendre par la fin de la mairie, plusieurs de leur caval- 
lerie se présentent vers Tasdou, sur lesquels s'estant advan- 
cés quelque quaiuze cavalhers de celte ville, pour les atti- 
rer dedans les ambusches el harquebusades, le sieur dç La 
Loucherie, gentilhomme du Poictou, qui estoit l'ung descom- 
mandaus aux armes en ycelle y fut tué, et le sieur de La Guy- 
nière, son frère, prins et retenu prisonnier, son cheval estant 
mis par terre d'ungcoup depistollet; ce qui faict eschaulFer le 
combat de part el d'aultre, en sorte que le compte du Luddc, 
qui avoil son quartier vers Aistré, s'approsche avec son régi- 
ment et cavallerie vers ledit Heu de Tasdon, et avec luy les 
Suisses qui luy avoient esté envoyés par Monsieur, frère du 
roy, pour le fortifier et serrer cette ville de ce costé là, comme 
ils faisoient depuis CougnesjusquesaufortderEvangille,etla 
battre de canon par les batteries qui y estoient placées ; des- 
quelles en ce jour il fut tiré plus de deux cens coups, dont le 
capitaine Provançal fut tué sur le champ, et le capitaine Méry 
Marie, du corps de ville, dit Le Saulvage, enfant d'ycelle, qui 
en estoit servent major, pour son courage et expérience au 
faict des armes, y eust Une jambe emportée, dont il mou- 
rut peu de temps après, au grand regret de tous ses conci- 
toyens. 

Le dimanche, jour deQuasimodo de l'année iô73 qui fut 



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le XXIX de mars, le susdit roy Charles IX^ du nom régnant, 
comme on a accoustumé en yceluy de procéder annuellement 
à la nomination de nouveaux maires pour la conduite et 
garde de celte ville, quelque occupation et exercisse aux- 
quels ont fut par le siège et effort contre ycelle et qu'on eust 
toutes sortes d'occasion de contantement pour le bon deb- 
voir qu'avoii rendu à sa charge ledit Jacques Henry, sieur 
Maussidan, maire précédent, et mesmemeni à faire exécuter 
exactement ce qui avoit esté résolu et arresté, en quoy il 
excellait plus qu'en aultres parties qui fussent en luy, 
les maire, eschevins et pairs néantmoins, pour n'inter- 
rompre l'ordre de leurs privilèges, ne laissent pas en ce jour 
de procéder, selon leur façon accoustumée, à l'eslection et 
nomination de trois de leur corps, pour estre maires, qui 
furent Jehan Morisson, escuyer, sieur de Moureilles, esche- 
vin, Jehan Bouchet, escuyer, sieur des Mortiers, aussi esche- 
vin et advocat, et Pierre Mignonneau, pair, desquels ledit 
Morisson fut accepté par monsieur maistre Jehan Pierre, 
lieutenant pour le roy en cette ville et gouvernement, pour 
estre ledit sieur de Moureilles maire et capitaine de cette 
dite ville en cette année 1573. 

Le xxxie et dernier jour du susdit mois de mars, pour 
le décès advenu audit capitaine Saulvage, Louys Gargouil- 
laud, escuyer, eschevin de cette ville et pourveu par le con- 
seil extraordinaire et tous les capitaines de la charçe de ser- 
gent-major à toutes les trouppes et compagnies des gens de 
pied estant en ce lieu, et pour ce qu'en l'accusation et pro ■ 
ces criminellement faict au susdit capitaine La Fonds il y 
avoit trop de doubles de sa fidélité au service et seureté du 
parti, on pourvoit aussi en sa place par mesme moyen d'ung 
chef et d'ung capitaine à sa compe^;nie, qui fut de Bonneau, 
habitant de cette ville, qui auparavant en esloit lieutenant ; 
qui plus est pour ne laisser aulcun oiseux de ceulx qui s'es- 
toient retirés et les assubjeciir aux ordres par ordonnance 
dudit conseil tenu ledit jour, commandement est faict à tous 



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gentilshommes et aultres nobles qualifiés, qui n'estoieut 
point encore enroUés soubs aulcune charge, de le faire de- 
dans le jour soubs les sieurs du Vergier-Beaulieu et de La 
Gbopinière, selon l'esleclion que chescun en vouldroit faire, 
sur peine d'estre déclairés infracteurs de l'association et 
non affectionnés à la gloire de Dieu et conservation de son 
église, qui fui la dernière action faicte en la mairie dudit 
Henry, et au susdit mois de mars, jusques auquel, à compter 
du dernier de febvrier. que la ville fut battue, qui font trente- 
deux jours, il fut tiré d'yceile, sur ses ennemis et le camp 
du roy le nombre de quatorze mille sept cent quarante-cinc 
coups de canon, selon Testât et supputation des commissai- 
res à l'artillerie de ladite armée. 

Apvril. — L'armée de Monsieur, frère du roy, n'ayant 
encore pas plus advancé que ce que dessus, toutes choses 
nécessaires à l'entretien d'ycelle sembloient grandement se 
défaillir, les malladies s'y mettoient à mesure que la saison 
s'eschauffoit, dont il estoit persuadé d'apporter tout artifice 
et force pour l'enlèvement de celte dite ville et mettre une 
fin au susdit siège sans rien différer, c'est pourquoy ayant 
principallement cela à tascbe, faisant rompre les deffenses, 
abattre les murs par la violance du canon et ses perpétuel- 
les balteiies, il faict aussi miner soubs la ville pour en facil- 
liter et advancer la bresche et y donner quelque assault; de 
quoy le conseil s'apercevant le vandredy, m du mois d'apvril, 
qui estoit le premier jour de l'exécution de la charge du nou- 
veau maire après son installation et prinse de possession le 
jeudy précédent, à la façon accoustumée, pour l'ordre qui 
se tiendroit aux assaults, il arreste et ordonne aux gen- 
tilshommes et capitaines appelés, le reiglement qui s'en- 
suyt: 

Que l'on amèneroit de chesque compagnie quarante hom- 
mes choisis pour demeurer dans les relranchemens afin de 
raffraischir les premiers qui auroient soustenu la bresche, 
lesquels quarante hommes obéiroient à ceutx qui seroient 



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ordonnés pour soustenir l'assault ; qu'il serait commis aux 
flancs qui batleroient sur l'ennemy, nombre d'harquebusiers 
qui incessamment tireroient, pendant que l'on chaînera les 
pièces, qui auroienl aussi gens pour leur commander; que 
les sieurs de Grand-Ry, Fombaudrière, La Roche-Bareau et 
Paillerie adviseroient où il seroit nécessaire de conduire des 
hommes pour soustenir les efïorts qui pourroient provenir en 
aultres endroicts qu'à la bresche; que chescua capitaine s'as- 
seurera de deux fidelles soldats pour estre advertis lorsqu'on 
sera à l'assault, s'il se remue quelque chose à l'endroict oiï 
sera le reste de la compagnie afin d'y pourvoir ; que six 
aultres, Dabîllon, Girault, de Sainct-Jehan, Durant, de 
Saincte-Hermine, Symonnct, de Mareuil, Dupont, de Ghan- 
tonnay cl Servant, iraient par la ville voir qui se moulvoit 
pour le rapporter à ceulx qui soustiendroient l'assault qu'il 
seroit commis des personnes aptes et propres pour jetter les 
grenades et feulx artificiels. 

Les batteries et travail des mines se continuant, et mesme 
s'advançant selon le désir des ennemis qui estoient sur la 
contrescarpe, voyant qu'ils pourroient entrer à couvert de- 
dans les fossés par des ouvertures qu'ils avoient faict faire 
soubs terre perçant le roc et parement d'yceulx, le vu du 
mois, dès les six heures du matin, le duc, qui s'esloit résollu 
à ung assautt, laict commancer une furieuse batterie qui se 
continue sans inlermission jusques après midy; par le moyen 
de laquelle il achève d'abattre toutes les deffences et la plus 
grand'part des murs, depuis la tour d'Aitz jusques à la 
Vieille Fontaine, estant vis-à-vis du jardin du collège, et en- 
core beaucoup plus depuis là jusques au boullevert de l'Evan- 
gille, en sorte que la muraille en estoit du tout par terre, la 
bi-esche si large et le fossé tellement applanis par les ruyncs 
et deslivres des murs, que l'on juge pouvoir venirà l'assault 
en cet endroict moins creux et profond que le restant 
du fossé tirant vers la porte de Cougnes, aussi que les sept 
casemaUes tirées dedans lesdits fossés pour les detîences 



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— 125 — 

d'yceuU quelques unes estoieut ruynées et d'aultres aveu- 
glées et fermées par les démolitions et chultes des susdits 
mnrii. 

Sur lequel estât l'eunemy s'approsche et vient à l'assaull, 
environ les deux heures de relevée, qui fut le premier par luy 
donné, se servant à cette lîn de la labveur d'ung pont de bois, 
allant sur roues, soubs lequel trois soldats pouvoient estro de 
front, estant de trante-six pieds de long qui partoit de la con- 
tre-escarpe jusques sur le fort de l'Evangillc et de nombre de 
manlelels, aussi roulants^ couvers de fer par craincte du feu 
qu'ils se doubtoient bien ne leur pouvoir manquer, avec les- 
quelles assistances on guagne dès l'enlrée les casemattes es- 
tant en estât et deffendues, et en mesme temps qu'on y estoït 
aux mains, faict-on perpétuellement tirer le canon, où l'on 
voyoit les hommes se préparer le plus pour la résistance, 
afin de prendre, par l'ennemy, plus d'occasion de monter à 
la bresche, et donner dedans ledit boullevert de l'Evangille, 
soubs le couvers de plusieurs rondaches, tout le camp pré- 
parc et donnant de courage audit assault, principallement 
la noblesse et quelques princes à leur leste, cenlx de cette 
ville n'en tesmotngnent pas moins : car ils reprennent aussi- 
tost une des casemattes perdues, et les soldats se dépendent 
si courageusement et allègrement, les femmes et les enfants 
ne s'y espai^nant pas, mais servant très utitlemeat, que 
nonobstant que tout fut en feu et flammes et en fumée 
par le canon qui tiroit et ta multitude des harquebusades, 
c'estoit à l'envie de tous les assiégés à qui feroit le mieulx, 
les hommes par leurs armes, les femmes et enfans par les 
pierres et feu d'artifice qu'ils jettoient et par les choses et 
raffraischissemens de ce dont les soldats avoient besoing 
qu'elles leur fournissoient, sy que l'ennemy voyant ses ron- 
dachiers par terre, grand nombre des siens stropiés de leui's 
membres, quoyque quelques ungs se fussent si advancés 
que d'entrer dans ledit boullevert, comme du Guast, Beran- 
gier, Sainct-Supplice, enseigne du seigneur de Sirozze, De- 



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vaulx, frère du sieur des Essars % estant en cette ville, et 
Gliasteauvieulx, il leur fallut faire retraîcte dedans les tran- 
chées, s'eslant tiré pendant cet assault de l'armée du duc et 
au précédent du jour plus de deux mille coups de canon 
conlre celte ville, qui fît, avec ce qu'on en vient aux mains 
par l'espace de plus de deux heures, qu'il y eust bien quatre 
capitaines d'ycelle tués, sçavoir : Yves Fronsac, advocat et 
capitaine en chef, Rivière, enseigne, le lieutenant du Nor- 
mant et Daugiers, et quelque soixante que mors ou par blés* 
sure rendus inutiles à la deffence, dont le nombre fut plus 
que triple des catholiques : les ducs de Nevers et de Mayenne 
les seigneurs de Clermont, du Gas y ayant esté blessés, plu- 
sieurs bruslés sous leurs armures et cuirasses, s'endomma- 
geanl les ungs les auUres par la confusion en laquelle ils es- 
toient entrés dedans les fossés, le seigneur et duc de Guise 
en ayant ressenti plus de challeur qu'il n'eust voullu et désiré 
en secourant ledit duc de Nevers. 

Les ministres et pasteurs estant en cette ville durant cette 
action ne se rendirent pas oiseux et sans exercîsse, les ungs 
s'y employant par armes, comme les aultres, aulcuns à con- 
soler et encourager, et les aultres, avec les femmes, à jetter 
les artifices de feu et faire jouer l'encensoir, qui estoit une 
pièce de bois transversante sur ung pilier, tenant à ung pi- 
vol qui faisoit tourner le dessus où Ton voulloit, au bout 
duquel bois traversant estoit une chauldière plaine d'huille, 
brai, résigne, et aultres ingrédiens susceptibles de feu qu'en 
branslant et secouant on faisoit tomber dedans les fossés, 
l'ennemy y estant. 

Le duc estimant que le landemain vui iuy fut plus favora- 
ble, faict donner en yceluy ung second assault au boullevert 



1. Les deux Ois de Jean de Hontalembert, seigneur de Vatu, et de Mar- 
guérite de Limoges, tous les deax proiestaate, serraient l'atné, André, dans 
les rangs de l'année catholique, le second, seigneur des Essarc, commaadait 
« à La Rochelle. 



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— 127 - 

del'Evangille croyanl que les batteries du précédent ne seroient 
pas réparées, mais hommes et femmes y travaillèrent telle- 
ment à la fabveur d'une espaisse fumée, qu'on faisoil rendre 
par ung feu faict exprès, que sans estre endommagé et apper- 
ceu, le tout fut prestement accomodé par le moyen que quel- 
ques jours auparavant selon le proclamât iaict par la ville 
de l'authorité du conseil, les habitans avoient faict faire quan- 
tité de sacs de trois pieds de long et d'ung pied de gueule, 
qu'on portoit tous remplis à resparer les bresches, tellement 
que les assiégeans trouvant les lieux en aultre estai qu'ils 
ncs'attendoient, et les assiégés en aussi belle résolution qu'au- 
paravant, furent encore contrains quitter la place avec perte, 
ceulx qui plus s'estoient advancés pour la recongnoistre 
comme le sieur de Slrozze, de Beltegarde et Ghasteauvieulx, 
y ayant esté blessés, et le sieur de Sai net-Supplice tué, favory 
du duc d'Alançon. 

De quoy Monsieur, frère du roy, général de l'ai'mée, estant 
irrité, se résoult à ung assault plus général cl forcer la ville 
en plusieurs endroicts, par escalade ou aultreilient, afîn 
qu'occupant et donnant de l'exercisse à ceulx du dedans en 
plusieurs lieux tout à la fois, ils fussent moins de peuple en 
chescun pour y résister, luy ne pouvant en rccepvoir le nies- 
ine inconvéniant par la grande quantité de peuple qu'il avoit 
en son armée; el pour cela, dtxiesme du mois, auquel il veult 
faire ce Iroisiesme assault et effort, il faict en premierlieu, dès 
le matin, redoubler en fureur la batterie de son canon el prin- 
cipallement depuis ladite Vieille Fontaine, jusqu'au fort de 
rËvangiUe; de plus il ordonne au compte du Ludde, qui 
avoit son quartier vers Tasdon et Aystré, de donner de ce 
costé, et par escallade et par l'elTort qu'il pourroit; les sei- 
gneurs de Biron et Bajourdan furent commandés de faire 
le semblable en aultres endroicts, le premier de donner 
à la Chaisne comme la marée seroit basse et l'aultre aussi 
par escallade, à la tenaille de la porte des Deux-Moullins, 
tous lesquels ressors ils font jouer le mieulx qu'ils peu- 



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vent, mais aussi morteUement les ungs que les aul- 
tres. 

L'assault est bien grand et furieux au boullevert de l'Evan- 
gille, où Monsieur estoit avec le plus relevé de son armée, 
et aux lieux circonvoisins que l'ingénieux Scipion conseilloit 
toujours d'attaquer plustost que les endroicts qu'il avoit faict 
fortifier estant en cette ville, lors de la royne de Navarre el 
des princes ; mais les assiégés qui tenoient encore une de 
leurs casemattes dans le fossé firent si bien, tirant iacessam- 
ment soubs le pont par lequel ou venoit à l'assault et à la 
bresclie, et ceulx aussi qui estoient aux gabiers hauts sur les 
murs, qu'avec les artifices à feu de cercles, grenades, huille, 
poix et raisiné fondue que plusieurs hommes, femmes et en- 
fants jettoient, les quartiers de quarreaux et pierres qu'on 
faisoit voiler par ung instrument et machine de bois dont 
les cherpentiers se servent communément appelée grue, qu'on 
" conserve cet endroict. 

Ledit compte de Ludde qui avoit faict advancer ung ri- 
ment d'infanLerie se présentant à Sainct-Nicolas, quoy qu'il 
fut venu comme à couvert jusques à la tour qui estoilpros- 
che du moullin à eau estant entre les portes, est pareillement 
bien recueilly à coups d'harquebusades, qui le faict retirer 
sitost qu'il s'estoit approsché, et n'y avoit rien au com- 
mancement succédant à ce dessain que ceulx qui estoient à la 
tenaille des Ueux-Moullins, qui par escalade montent au 
dedans, y furent quelque temps criant ; Ville gagnée I mais 
comme on permettoit cette amorce, on s'y porte sus avec 
telle résolution qu'en jettant du hault en bas les premiers 
montés, les aultres ne les suyvent plus et les courages deflaiU 
lant, se mettent en fuicte, si espouvanlés et effrayés que quel- 
ques ungs se noyèrent allant ça et là sans pouvoir trouver 
leur chemin, et se virent ta proye des femmes et goujats qui 
coururent sur eulx plus de quatre cens pas avec bastons fer- 
rés, fourches à deux et trois doigts, broches et hastes de fer, 
en despouUlèrent plusieurs, priorent leurs armes de plus de 



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trante qui se virent mors à l'enlour de ladite tenaille, le sieur 
de Biron qui esloit pour entreprendre sur la Chaisne n'ayant 
pas esté beaucoup mieulx pour ce que, comme il luy falloit 
attendre que la mer fut toute basse, en attendant il se voit 
attaquéd'une barque et quelques soldats qui font bien demeu- 
rer des siens, ce troisiesme assault ayant esté soustenu par 
la ville en tous ces endroicts aussi courageusement que les 
pi-écédens, et ofi l'ennemy, sans un grand nombre de blessés, 
perdit pour les mors plus de trois cens de ses meilleurs hom- 
mes. 

Le douziesme dudit mois, le duc, voulant faire son qua- 
tnesme assault contre ledit fort et bastion de l'Evangille, 
faict placer les premiers dedans le pied pour le miner et le 
faire saulter, subject que les assiégés font aussi contreminer 
de leur part, en creusant leurs tranchées qui y avoient com- 
niaocé et travaillèrent à se retrancher plus qu'ils n'estoient 
au coslé de l'ung des orillons dudict boullevert, afin de 
pouvoir descendre h couvert dedans le fossé et surprendre 
ceulx de l'ennemy qui Iravailloient à ses mines, pendant quel 
temps les canonades ne cessoient de part et d'aultrc, qui 
esbranloient grandement ledit lort, qui obligea l'ennemy, 
premier que venir audit assault, de faire jouer sa mine, pen- 
sant par ycelle emporter toute la piesce et se faire voye dans 
la ville par ycelle, qui ne luy succéda pas à son désir, pour 
ce qu'il n'y eust que la pointe dudit boullevert enlevée, et 
sy, la ruyne, par une maulvaise dispensation de la pouldre 
fut à la plus grande perle des entrepreneurs et ouvriers de 
celte machination, dont plus de deux cens furent enveloppés 
et enterrés pour y finir la plus part leur vie après leur enter- 
rement, quelques ungs de la ville ayant esté aussi offensés 
par ycelte, aultres couverts à demy de terre et d'aultres qui 
y auroient faict leur sépulture, et jusques au nombre de neuf, 
de quelque vingt qui s'y trouvèrent grandement enguagés, entre 
lesquels mors pour les remarcables de la ville, furent le sieur du 
Mortiers, maistre Jehan Bouchet, advocat, eschevin, et l'ung 



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des coeslus audit sieur maire, Baptiste Duseur, sieur de 
Ronllac, Gronot, sieur des Groltes, de Ronsay et d'auUre 
monsieur Vincent, pasteur, ung capitaine nommé Liste et 
ung lacquais qui donnoit par terre, et Anthoine Talemant, 
boui^eois, nonobstant quoy l'assault ne se laisse pas de se 
donner, eton fut au moins plus de trois heures les ungs contre 
les aultres, sans que l'ennemy y reçoipve plus d'advautage 
qu'il avoit heus aux précédens, hommes et femmes y ayant 
bien faict à t'envi les ungs des aultres, et fut par leur vertu 
et courage conservé pour la ville ce qui restoit dudit boul- 
levert, les feux n'ayant point esté espargnés, le retranche- 
ment qu'on avoit faicl audit fort depuis peu, avec une élé- 
vation au-dessus, en fonne de cavalier, ayant grandement 
servy pour celte résistance. 

Ce bastion esloit de là en avant en tel estât que partie et 
bas d'yceluy esloit tenu par l'ennemy, et le surplus qui estoit 
le dessus, par celte ville, si prosches les ungs des aultres 
qu'on se voyait, on se oyoit et se donnoit-on presque la main, 
n'estant pas dilficile d'entreprendre les ungs sur les aultres; 
c'est pourquoy, le xv de ce mois, ceulx de cette ville font 
une sortie par la voye qu'ils s'estoient préparée de leurs 
retranchemens dudit fort, dont le fruit ne fut pas grand et 
t'eschec en tomba seulement sur quelques simples soldats et 
pioniers qui y furent mis en pièces, mais reprinse le lende- 
main xvie ; on en reçoit pour cette ville beaucoup d'advan- 
tage, plusieurs catholiques ayant esté lues, d'aultres blessés 
dans le fossé, avec une retraicte et fuite de l'ennemy qui est 
mesme poursuyvy par les femmes, tant elles avoient d'ardeur 
à leur conservation et detfense, lesquelles mirent le feu au 
pont et mantelets qui se trouvoient dans le fossé, et vinrent 
avec les soldats ayant faict tes principaulx exploits, chai^^ 
d'armes qui furent apportées en ville, de laquelle il n'y eust 
de tué, pour les personnes de remarque, que le capitaine La 
Musse, regretté des gens de guerre et habitans pour s'estre 
toujours bien comporté en sa charge et compagnie qu'il 



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avoit. Le Vaillant et La Bastide, renommés entre les papistes 
y ayant esté blessés de leur part. 

Comme on esloil à toute heure aux aguets pour s'harque- 
buser les ungs les aultres, ainsi qu'on paroissoit à descou- 
verl, le xvm du mois, Gossins, maistre de camp et colonel 
d'ung régiment françois, est tué dedans les tranchées et fossé 
et à l'instant l'ingénieux Scipion, de la mort desquels ceulx 
de cette ville furent bien esjouis, pour le premier avoir esté 
des plus violans massacreurs de ceulx de la religion au jour 
de la Sainct-Barthélemy, à Pans, et le second se porter à la 
ruyne de ladite ville par ses invanlions, quoyque auparavant 
il se fut employé pour les fortifications d'ycelle soubs la 
royne de Navarre et les piinces. 

Le compte de Montgommery de qui l'on avoit heu nouvel- 
lement lettres pour l'espérance d'ung secours demandé de 
la royne d'Angleterre, coolinuoit de la presser avec insistance 
sur les recharges qu'il avoit de cette ville en ses oppressions 
cy-dessus, qui y avoit envoyé à celle fin plusieui's vais- 
seaulx et personnes, mesmc le sieur de Languillier; et 
comme ledit seigneur compte se voit descheu ouvertement 
de la part de la royne, par la considération de l'alliance 
jurée et renouvellée entre elle et le roy, par l'irrilalion en 
laquelle ceulx de son conseil, dont les principaulx estoient 
papistes, l'avoient mise pour la piralterie faicie par des Fran- 
çois sur les navires de son ambassadeur en France, dont il 
est parlé cy-dessus, il faict principallemenl faire voille à ce 
qu'il peult trouver par toUérance et connivence de ladite 
royne de secours et d'adsistance par ses particulières intel- 
ligences et congnoissances, et des empruns qui avoient esté 



1. Savaiilan et le lieutenant de Labaslide (CaTriana, p. 105). 

i. Cosieius on Caasseas était l'un des assassins de l'amiral Coligoy ; il 
aTait fait, dit BraniAme, f un butin beau i à la Saint- Barthélémy ; It était lieu- 
tenani d'une des compagnies colonellei de Stroin. La leignenrie de tkug- 
leas est située prés de Condoiu. 



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faicls des confrairies et marchaos anglois soubs le crédit et 
les obligations de cette ville, n'ayant en tout ce qu'il peult 
amenei' que cinquante-trois voilles, quelque quarante csqiii- 
péesen guerre, les dix ou douze plus grands esloieni Anglois 
et le restant François, tant des navires sortis de cette ville 
à diverses fois pour la recerche dudit secours, que d'auUres, 
qui, à raison de la pallissade et fermeture de cette ville 
attendoient l'occasion d'une flotte pour s'y rendre. Le plus 
grand de tous qui faisoit l'admirai, dans lequel se trouvoit le 
dit compte, estant de trois à quatre cens thonneaux, nommé le 
Prime-Rose, dont il s'esloit accomodé avec un marchand 
anglois qui l'avoit autrefois achepté des officiers de la 
royne; le vice- admirai était le sieur de Champvemon ', 
gendre dudit compte, estant de quelque deux cent cinquante, 
le surplus, hors lesdîts Anglois qui pouvoient eslre d'ung 
mesme port ung peu moindre, n'estant que de cinquante à 
soixante thonneaux pour le plus; ceulx qui n'esloient esquipés 
en guerre s' estant chargés de munitions et provisions, tant de 
l'achapl des deniers empruntés par la ville, que par quelques 
marchons anglois qui prennent occasion d'y en mettre pour 
leurcompte,pouren faire retour en vin ou sel, de manière que 
tant de voilles ne servoient quasi que de nombre pour une 
deffence, n'y ayant en tous lesdi ts navires que quelque dix-huict 
cens àdeux mille hommes tant mariniers quesoldatsFIamans, 
Anglois et François ', très mal munis de canon pour n'y en 
avoir que de fer nommés Verteuils ', sans avoir peu tirer une 
seule pièce de fonte par les crieries ordinaires et continuelles 
de l'ambassadeur du roy envers la royne d'Angleterre, qui 



1. Lonl Henry CbaropTernon, Tice-aniiral dea côlesde Cornonaillet. 

2. 800 arquebusiers, 400 piqniera on archers Anglais et Flamands et 8O0 
tnalelots, 

3. La reine d'Anglelerre, (rès désireuse de conserver l'alliance dâ la 
France, au uiomenl oà allaient commencer les hostilités entre elle el Phi- 
lippe II, n'ar&it autorisé que des dons et des enrôlements volontaires, et 
défraida la vente de canons de brome. 



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mesme pour n'estre veue enfraindre l'union et alliance jurée 
entre eulx, ni conniver à l'embarquemenl faict dedans son 
royaulme, auroit esté contraincte de fulminer et déclairer ses 
subjecl estant en ladite armée corsaires et pirates pour leur 
estre faict leur procès. 

Lequel seigneurcompte, esquippé selon ce quedessus, estant 
parly du hasvre de Plemue el Porcemue', le xvie d'avril, a le 
vent si favorable que dans trois fois vingt-quatre heures il se 
faict appercevoir en ces costes, et le xixe dudit mois, avec la 
croix rouge, marque de l'anseigneangloise, arborée à ses mâts 
et qu'il avait prins à dessain plus tost que celle de France, 
pour faire donner de la réputation et de l'appréhention de son 
armée et que par là l'on creust que le secours estoit immédia- 
tement de la royne, tellement que si, avec la croyance qui 
se pouvoit prendre de cette marque et le vent qu'il avoit en 
pouppe, il fut venu droictement et sans relascher, il estoit 
pour entrer et se rendre avec son secours au bien de cette 
ville, nonobstant l'armée navalle du roy, si peu sur ses 
gardes et en eslat, lorsque ledit compte commance à paroir, 
qu'elle pouvoit estre vaincue, ou que l'aultre pouvoit passer 
contre son effort et volonté; Monsieur, frère du roy, n'esli- 
mant pas que ledit sieur compte peut faire tant de voilles, 
la royne ne se manifestant pour ledit secours '. 

Mais comme Dieu ne vouloit pas délivrer celte ville de 
ses afflictions, et ensuite ses églises par le seul bras de la 
chair, mais par ses moyens admirables, toutce qu'on euslpres- 
queduditsecoursc'enfutla veue; par ses empeschemens. Mon- 
sieur, pour se donner garde de surprinse et de ce qui pour- 
roit advenir de la part dudit compte, avoil donné ordre que 
par toutes les costes de Xainetonge, de Poictou el de Bre- 



1, Plfinouth el Portsniouth. 

a. La flolle se montra à nous tellement secondée par le renl et par les 
Bots, que noua crames que, quoique nous lissions, elle entrerait i pleines 
Toiles dans le port sans aucun dommage ». (CaTriaiia, p. 107;. 



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— 134- 

lagnc qui avoisinent celles de cette ville, l'on fil des feuyades 
de prosche en prosche afin qu'à la première veuiî dudit 
compte on y mit le feu pour signal de son arrivée, de plus, 
il faisoil tenir en mer, vers Belle-Isie et au delà une patache 
bonne voilière et légère afin que, aussitost qu'on s'en seroit 
aperceu, il en peut avoir congnoissance par le retour que 
feroit ladite patacho; à quoy n'ayant pas manqué, il apprend 
dès le xviii l'approsche de l'armée dudit compte, pour 
laquelle comme elle parut le susdit jour xix", les costes de 
l'isle de Ré, de Coureïlles et Chef-dc-Baye se remplissent 
d'hommes, et chescun allant pour monter dans les navires 
du roy qui, auparavant, csloient fort desnués et peu garnis 
de soldats. Monsieur, luy mesme, de Nieul où estoit son loge- 
ment et quartier, s'approsche de la pointe de Chef-de-Baye, 
pour y animer les aultres avec le roy de Navarre et tous les 
princes qui l'accompagnent, tellement qu'il ranfoice grande- 
ment par cette dilligence les vaisseaulx de son armée navalle, 
et fortifia ceulx qui estoient fixes et en pallissade, pour la 
fermeture de l'entrée de cette ville, dans laquelle se mirent 
les vicomptes de Tavanncs et de Pompadour et force noblesse 
qualifiée, et sy de plus il guarnist de soldats quatorze bons 
vaisseaulx Ollonnois qui estoient dans les raddes à la chatte 
de sel, oultre quinze ou vingt qui se rendent en ce jour à l'Ai- 
guillon, et remplit les deux pointes d'hommes armés, logeant 
sur chescune d'ycelles deux canons et deux longues coulle- 
vrines de fonle, oultre ce qui esloit dedans les fors, sur quoy 
le sieur marquis de Villars, adrayrai de France ', se résoult 
au combat contre ledit secours et l'attendre de pied coy 
dedans les terres, où il avoit seulement ordre et commande- 
ment de combattre. 



i, Jcau do l4», TÎcomttt A'VtA, avait remplace! le liaroo de U Garde, 
accusé par le duc d'Anjou d'avoir manqué d'aclivité el de surTeillance dans 
l'exercice de ta charge. Ou prétendait qu'il avail k l.n Rochelle des Taleun 
considérables qui nvaient élé mises sous tcqueilre ; c'était là, disait-on, la 
ciiuse des méuageinenls i|ui lui étaient reprochés. 



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Le compte voyant à son arrivée, estant eiHi'e l'isle de Ré 
et Chef-de-Baye, la susdite armée de mer qu'avoit le roy qui 
se préparait en front pour luy résister, avec vii^t-cioc grands 
vaisseaulx ouUre plusieurs aultres et les quatre gallères qui 
lesadsistoient, ne laisse pas de se présenter pour ce combat, 
et se voyant sallué de canonnades, faict les approches avec 
son vice-admiral où estoit le sieur de Languiîlier, estimant 
cstre suyvy des siens par l'ordre qu'il leur avoit estably; 
mais la plus part luy manquèrent et le laissèrent canonner 
de fdusieurs coups qui l'obligea à donner d'aultre bande, 
mouiller l'ancre et passer la nuict sur ycelle, entre Chef-de- 
Baye et Sa^lanceau, à deux lieues de l'armée royale, croyant 
que la ville à sa veue ne fauldroit point de luy faire donner 
advis ou signal de ce qu'il aurait à faire ; ce qui advient, et 
fut le capitaine Mirault, qui estoit ung simple pescheur de 
meulles, garçon plein de courage et hazardeux de pesche, 
avec une chalouppe, quatre- mariniers, et quatre soldats, 
lequel, soubs la laveur de la nuict et par l'industrie qu'il eusf 
estant apperçeu par ceulx de la carraque etpalissade de dire 
qu'il estoit du Prince qui estoit le plus grand navire de l'armée 
du roy, et qu'il alloit au bord d'yceluy, trouva moyen de se 
rendre à l'armée dudit compte, et luy porter lettre du maire 
et du conseil de cette ville, lesquelles reçeues on (aict de sa 
part et de ces vaisseaulx comme de cette ville aussi plusieurs 
feulx d'esjouissance en salutation de sa bienvenue. 

Parlesquelles lettres, après plusieurs remerciements et com- 
plimens de son affection et travail, on le tient entiëi'ement 
adverty de Testât auquel on estoit, des secousses et assauts 
qu'on avoit soufferts, du courage et résolution en lesquels ou 
estoit de tenir bon et se deffendre jusques à l'extrémité, et que 
pour ce faire on avoit cncor des munitions et des provisions 
pour le temps de trois mois, de plus on l'advertist du merveil- 
leux apprest et bon estât de Tannée navalle du roy, et comme 
en ce jour elle s' estoit abondamment pourveue d'hommes, par 
lesquelles considérations il est requis et supplié de n'hazarder 



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son armée à ung combat général, contre celle du roy qu'il jugeoit 
plus forte d'hommes etde grands vaisseaux que ne poulvoit estre 
la sienne, contre lesquelles ses petites voilles quoyque plus ea 
nombre ne suffiroienl point et ne pourroient avoir d'advan- 
tage estant pris, pendant qu'il prendra l'occasion pour son 
advanlage, d'envoyer seulement en cette ville, si il peult, 
quelques personnes de qualité et d'expérience, pour esb'e 
chef de rinfanterie, et qui peut par ses deux qualités ou par 
l'une d'ycelles relever lous les différens que l'envie et jalousie 
faisoit naistre entre ceulx qui commandoient en cette ville, 
et avec quelques soldats non harassés pour soulager de tra- 
vail ceulx qui estoient ycy, avec ce qu'il pourroit de pouidre 
et provisions de bouche, et ce plus pour la réputation et 
esclat que cela donneroit aux afTaires que pour une si ur- 
gente et pressante nécessité '. 

Ces lettres baillent subject au compte de consulter et del- 
libérer et en tombèrent un advis en deux sentimens, les ungs 
trouvant bon en satisfaisant h ladite lettre que de nuict od 
envoya en cette ville ce qui se pourra de bled, de biscuits, 
de pouidre, de chair et des meilleurs hommes, ledit sieur 
de Languillier avec quelques autres offrant de s'y hasarder, 
tout autant qu'il voyoit que d'aultres s'en eslongnoient; le 
second avis et de la pluralité, fut que puisque la ville n'estoit 
point par trop prinse eL nécessitée, il valait mieulx que l'ar- 
mée se retirast pour un temps, afin de se mieulx munir et 
fortifier pour tout d'un coup faire son effort avec effect, soit 



1. Le secouri de MoDlgommery était attendu avec la plus vire impatience, 
les assiégea ronduicnl snr cette espérance toutes leurs chances de succès; les 
assurances données par Mirault sont en complâlc contradiction arec les 
faits car, i ci! moment même comme on le verra plus loin, des mesures 
sévères Ëlaieni prises h l'intérieur de la ville contre ceux qui pillaient i 
main armée les provisions de leurs concitoyens; la conduite de Montgora- 
raery a été sévèrement appréciée, même dans son parti, et c'eut vraisem- 
blablement pour la justiQer, qu'où un rejeta la responsabilité tnr le corps 
de ville. 



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I 



par combat ou par diversion, et qui aida à cet advis qui en 
fin fut suyvy, c'est que le landemain vingtiesrae du mois, 
l'armée dudit compte appercevant cinc voilles en mer sur 
lesquelles elle faict cercher il se trouve que c'esloient navires 
de leur parti et entre aultres la Fleurissante, de Dieppe, 
retournant avec des prinses du voyage de Laval, dont ils 
prennent espérance d'en avoir d'aultres avec le temps et 
se rendre assés puissans pour donner secours à cette ville 
sans aulcun hazard ou péril. 

Auquel jour les deux armées navalles se voyent de plus 
près et se donnent quelques attaintes, deux galères s'escar- 
tent en mer par le calme survenu, afin de donner sur quel- 
ques navires du compte et par là juger (qui est une ruze de 
guerre fort importante en combats maritimes), quelle peull 
estre la portée du canon de ceulx contre qui elle voyoil 
avoir affaire, qui sont bien reçeus par deux aultres navires 
anglois,quiàcoups de canon, les font retirer d'où ellesestoient 
venues, deux aulb-es galléres des quatre cy dessus estant 
depuis peu en Brouage voulant se joindre aux aultres, 
sur la nouvelle de l'arrivée dudit compte, voulurent ce 
mesme jour tesmoigner leur volonté et puissance contre 
les navires dudit compte, et se rendant aux aultres don- 
nent force canonnade aux vaisseaulx dudit compte, où il eust 
combat de plus de deux heures, et jusqu'à ce que par l'ob- 
scurité de la nuict ils s'escarlenl les ungs des aultres sans 
s'estre endommagés^ 

Le jour suyvant, vîngt-uniesme du mois, il se faict encor 
entre lesdites armées mesmes attaques particulières sur les- 
quelles ledit compte ne se voulant amuser, veu la résolution 



t. Le récii de Carriana AitRre enliéreinent de celui de Barbot: Deux 
galères, la Marquise, commandée par le comte de Reti et la Bm«, montée 
par le baron de La (iarde, attaquent le vaisseau amiral < si bien que, si les 
autres ne lui eussent porté secours, il eût coulé bas > (Cavriana, p. 111) — 
Le jour suivant, il n'y aurait point eu de combat, la flotte de Honigammery 
ayant levé l'ancre peoduit la nuH. 



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prinse par son conseil, et le temps s'y portaat propice, il faict 
faire veille à tous ses vaisseaux pour s'acheminer et prendre 
route vers Belle-Isle en l'embouchure de Loyre sur laquelle 
on luy faisoit jetter ses dessains, qu'il prent aussitosl, nono- 
bstant la garnison qui y estoit, laquelle il ne tient que quel- 
que temps pour la bultiner voyant les préparatifs que Mon- 
sieur, frère du roy, faisoit faire à son armée navalle pour la 
recouvrer, ledit compte ayant ranvoyé te sieur de Languillier 
cependant vers ladite royne d'Angleterre pour luy requérir 
ramfort et adsistance pour celte ville, et les églises de les- 
quelles ici n'eurent aullres responces que des plaintes et me- 
naces de leurs premières actions et procédeure en son 
royaulme, dont à la fin se suyvit une perte et dissipation 
entière de la susdite armée, sans que cette ville enayt heu le 
soustagement qu'on s'estoit promis, quoique les espérances 
en estoieni assez apparantes; de toutes lesquelles on ne reçoit 
aultre chose que peu de pouidre, comuie il se verra peu 
après. 

Celte ville fut fort faschée de se voir privée de son at- 
tente, et voyant tes habitans et soldats que leur deffence se 
debvoit prendre eu leur courage se les raniment les ungs 
les aultres, si bien que, te xxtiie du mois. Monsieur, ayant 
faict 1-ecommancer ses batteries de fort grand matin jusques 
surlesneulheui'es,laquelle finie, le sieur Ouarti, gentilhomme 
qualifié de la religion, pi qui aux précédens troublas avoient 
tousjours porté les armes pour te parti et defTence de cette 
ville, se présente aux portes d'ycetle avec le sieur de Vaux, 
frère du sieur des. Essare, de ce gouvernement, t'ung des 
principaulx chefs d'ycy, qui se disoient y venir de ta part de 
monsieur le duc d'Anjou, pour demander à parlementer à 
ta porte de Cougnes, croyant que, sur la dissipation du 
secours duquel on se faisoit fort, celle ville entendroit plus 
volontiers à désirer telle paix qu'on vouldroit qu'elle n'avott 
auparavant laict, de laquelle pour n'esirc veu s'cslongner si 
elle estoit bonne et seure, on faict députation pour ouyr celte 



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légation, des personnes des sieurs lieutenant Jehan Pieires, 
les Essars et de Nort, ministre, qui donnèrent audit sieur 
Couarty les articles cy devant arrestés par ceulx de celle 
ville pour une paix, sur laquelle il ne s'avança rien non plus 
qu'aux précédentes, et à la retraicle desquels, comme on 
croit qu'estant la batterie cessée, on viendroit à l'assault, 
ceulx de cette ville qui avaient contreminé au bouUevert de 
l'Évangille, pour prévenir leur ennemy, font jouer leur mine 
dont ils esventent et font crever celle qui se préparoit 
contre eulx, oultre laquelle les assiégeans travaillant à une 
auttre qui esloit plus advancée, soubs ledit boulleveii de 
l'Évangille, le xxv dudit mois, pendant leurs canonades y 
mettent le feu et la font aussi saulter, sans qu'elle eust 
beaucoup d'eflecl ny sur les ungs ny sur les aultres, après 
quoy on se présente pour quelque assault sous la fabveur 
de plus de deux cens coups de canon qui se tirent contre 
les assiégés pour les empescher de s'y opposer ; mais ils 
font si bien en cet endroict que, résistant à cet effort, on ne 
guagne que des coups avec eulx, et aulcuns estant descen- 
dus jusques dans le fossé on faict quitter prinse à l'ennemy 
d'une des casemaUes qu'il y tenoit, le compte du Ludde 
faisant de son costé, vers Sainct-Nicolas ce qu'il pouvoit au 
mesme temps, avec quelques hommes couverts de cuirasses 
accompagnés de mousquetaires, guagne pour quelques heures 
le fossé, duquel à la fin il est aussi vivement repoussé qu'il 
n'y a non plus d'advantage que les aultres, et quoy qu'à plu- 
sieurs repr'inscs les attaques de ce jour se fissent en ces 
deux lieux, il n'y eust grand'pertes pour la ville et par la sortie 
dans les fossés, ny par la mine par les combats cy dessus. 

Quelque bonne mine qu'on fît aux amis et ennemis des 
munitions qu'on avoit, la nécessité commançoit à se mettre 
grandement dedans la ville et depuis qu'on désespéroit 
l'adsistance de munitions et provisions k laquelle on s'estoit 
attendu d'Angleterre, c'estoit quasi à arraspe qui peult, les 
ungs prenant les commodités des aultres, tant par subtillités 



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et iarrecins nocturnes, que de force et de violance ; c'est pour- 
quoy, pour y pourvoir et remédier par une pollice et justice 
nécessaires, le xxvie du mois, le conseil extraordinaire arreste 
les deffenses qui sont publiées à toutes personnes de rien 
prendre sur autruy par force et violance et contre le gré et 
consantement de ceulx à qui tes choses appartiennent, soit de 
jour et de nuict, sur peine de la vie, avec permission aux 
particuliers de se saisir de ceux qu'ili verroient y contrevenir, 
les constituerprisonniers, et où telles indues actions seferoient 
avec efforts et armes, y résister impunément par toutes sortes de 
detTances; et afin de sçavoir au juste ce qui pourroit estre de 
toutes sortes de provisions en ladite [ville], pour les faire dis- 
tribuer par ordre selon la nécessité d'ung chescun, commis- 
saires sont nommés par ledit conseil, auxquels tout pouvoir 
est donné de mettre par invantaire, les bleds, chairs, lards, 
pouidre, foîng et pailles qu'on peult avoir, et de contraindre 
chescun d'en faire démonstration au doigt et à l'œil par 
ruptures de portes et enlèvement de serrures. 

Le xxvii[ du susdit mois, la batterie se faict encore plus 
furieusement qu'auparavant au susdit bastion, et y a peu 
d'endroicts d'où cette ville ne soit battue pour ung général 
assault, la carraque ayant esté remunie de coullevrines à cet 
eflect, tellement que ' le boultevert de l'ËvangilIc en est si 
incommodé et des mines qu'on y faict encore saulter, qu'il 
est plus de demy emporté; le combat dudit assault général 
s'y faict par l'espace de plus de cinc heures, et si aspre qu'il 
est renouvelle et rafraischi par cinc fois, où les assiégés le 
soustiennent si vivement et généreusement, par hommes et 
femmes, qu'un des sexes ne surpassoit point l'aultre en cou- 
rage et volonté, les femmes qui prenoient les armes des 
hommes las ou blessés en soustenant les derniers combats, 
sans que de tout cet assault il y eust que douze mors et 
trante blessés de celte ville et plus de quatre fois aultant de 
l'ennemy, qui fut grandement incommodé pendant y celuy 
d'un logement que le sieur Bobineau, l'ung des capitaines 



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- 141 - 

ordinaires de la ville, trouva moyen de faire dans le fossé, 
el par les artifices de feu qui se jettoient en abondance, 
desquels bons succès plusieurs fois continués, comme beau- 
coup de soldats du commancement se vouloient retirer de 
cette ville, n'estimant pas qu'on s'y deffendit avec aultaot de 
courage, aultant y en veult entrer pour participera la gloire 
qu'on espéroit de la fin; et en ce jour deux gentilshommes 
s'y rendent de Xainctonge, par la porte des Deux-Houlins 
passant dans la mer jusques au vantre de leurs chevaulx, 
desquels on sçayt assurément ta perte de Royan, quitté par 
Campel ^ qui le tenoit pour ceulx de la religion. Le dernier 
du susdit mois d'avril, une sortie se faict de cette ville par 
l'ouverture du bastion de l'Évangille, en laquelle on prent 
le fort en estant le plus prosche, qui auparavant avoit esté 
prins par Clermont-Tallard et qu'il avoit gardé jusqu'alors, 
duquel tous les gardiens passèrent par le fll de l'espée, et 
pour ce qu'on ne le pouvoit garder, en le quittant, il est abattu 
et ouvert par le dedans de la ville. 

Maij. — Pour monstrer aux ennemis que cette ville ne 
s'estonnoit point, le premier jour de may suyvant en la pré- 
sente année et mairie qui est coustumièrement employé en 
esjouissances et cérémonies de planter ung may comme on 
appelle, il s'en plante ung dès la nuict* par les soldats avec 
toutes marques d'allégresse, sçavoir de chamades, de tam- 
bours, esclats de filfres, trompettes, salves et escoupetteries 
d'harquebus, pendant laquelle l'ennemy pouvant penser 
qu'on ne s'employeroit à aultre chose, on s'effoi"ce et tasche 
par aultres de faire brusler son pont de bois, duquel l'on se 
sentoit incommodé, à quoy l'on ne peult parvenir, quelque 



1 Deny» de Cainpel, baron de Saujon, avail, au commencement do siège, 
déOû Biron en combat Bingnlier ; étant [ombé et engagé sous son cheTal, 
Saujon fut fait prisonnier et envoyé à Niort sur la demande du duc d'Anjou. 
Il parvint à s'étader du cliàleau où il avait été enfermé et cournt s'emparer 
de Royan; mais n'ayant pu réunir une garnison sufRiante pour le défendre, 
il Rit obligé de l'abaDdonnar aui catbotkpie*. 



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feu artificiel qu'on y employast, tant à cause de la résistance 
que l'on faist à cet essay, que pour ce que ledit pont esloit 
garny de fer contre lequel le feu ne pouvoil esprendre ; 
laquelle joye les catholiques faillirent de faire convertir en 
tristesse, pour ce que, en la mesme nuict, ils donnent si à 
propos et brusquement pendant qu'on employoit trop de 
temps à cette œuvre et action de liesse, que plusieurs d'eulx 
montent jusque sur le bault du bastion de l'Évangille d'où 
ils pouvoient tout y faire si ils eussent estes suyvis, au peu 
de garde qu'ils y rancontrèrent, et se contentèrent seulement 
d'empoi-ter l'enseigne du capitaine La Rivière-Lis qu'ils y 
trouvèrent et prinrent sans résistance. 

Le vin dudit mois, les catholiques, alléchés par ledéfault 
cy dessus qu'ils avoient trouvé à la garde du susdit boulte- 
vert, se persuadent de trouver le semblable à la Vieille- 
Fontaine non moins accessible par les mines des ruynes et 
batteries que ledit bastion, qui faist qu'ils s'y présentent 
pour y monter à la bresche ; mais ils se trouvent si bien 
attendus par ung ressouvenir de leur précédente faulte, qu'ils 
servent à point nommé ceulx qui s'estoient trop advancés, 
qui se retirent plus promptement qu'ils n'étoient venus, avec 
marques et arrhes en la pluspart d'eulx de leur entreprinse, 
de laquelle pour se revanger par entreprinse, sur te soir du 
mesme jour, ceulx de cette ville sortent par le boullevert 
avec feulx artificiels et matières combustibles pour mettre 
le feu dans le susdit pont, les gabions et couvertures de 
l'ennemy, où l'on vient aux mains si chauldement pour ung 
aultre essay qu'on luy fait quitter son corps de garde par la 
violance du feu et de la fumée, sans aultre effect toutes fois, 
bien qu'on eust employé quantité d'artifices tant pour la 
machine de ladite grue qu'aultrement, le fer dont ledit pont 
estoit garuy résistant à ce dessain pour une seconde fois. 

La nuict venant au ix^ du mois, cette ville ayant contre- 
miné au travail que faisoient les assiégeans, on leur faict 
quitter place et prent on le corps de garde qu'ils deflen- 



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doient, que l'on tient jusques à ce que les catholiques 
l'eussenl ruyné à coups de canon, qui fut dans ce jour 
mesme, et le lendemain x, sur la dianne, il se faicl une 
sortie de six vingt harquebusiers par la porte des Deux-Mou- 
lins, si k propos que le corps do garde qui estoit aux tran- 
chées de ta Corderie y fut surprins et du tout taillé et mis 
en pièces, et le seigneur de Biron blessé d'une harquebuzade 
dedans la cuisse, le voulant secourir, par l'effroy qu'en eust 
le quartier; lequel jour les habilans et soldats de cette ville 
sont appelles au boullevert de l'Évangille pour ouyr la lec- 
ture des articles d'une paix que proposoit Monsieur, au lieu 
des articles qui, peu de jours avant, lui avoienl esté envoyés 
par lesdils sieurs Ouarty et de Vaux, en laquelle paix pro- 
posée cette ville ne trouvant la seureté des églises qu'elle 
avoit jugée nécessaire, ny le contantement particulier qu'elle 
demandoit, lesdits articles sont refusés pour n'y estre offert 
que ce qui avoit esté par la mémoyre de t'abbé de Gadagiie. 
Et continuant cette vitle de montrer la résollution de sa 
deffense, la nuict venue de ce jour, sur les dix heures du 
soir, auttre et grande sortie est faicte par la porte de Haul- 
bec de quatre cents harquebusiers et cincquante chevaulx 
qui donnèrent dans les ruynes des maisons proches au dehors 
de la porte de Cougnes, ou surprenant ceulx qui y estoient en 
garde sans estre sur leurs armes, il s'en tue jusques à cin> 
quaoteet en est blessé plusieurs qui, avec tes aullres, sont tous 
misenfuitte, sans que de cette ville il y en aye heuqu'ung seul 
de tué et six de blessés. 

Le pain et les vivres commançant à defTaillir à plusieurs 
du paouvre peuple, en ce mesme jour aulcuns d'eulx s'esman- 
cipèrent de sortir hors de la Ghaisne pour recercher sur les 
vazes et sables de dehors quelques coquillages, quoy qu'ils 
n'eussent osé y aller depuis longtemps à cause de la quarra- 
que qui y estoit plassée et qui tiroit souvent des coups de 
canon et d'harquebus ; quoy faisant par ceulx qui s'y estoient 
hasardés, ils rencontrent des merveilles et bénédictions 



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estranges, sçavoir une manne de sourdons qui est ung espèce 
de coquillage entre le petongle et la palloui'de, qu'on appelle, 
qui se treuve en si grande abondance sur les premières vazes 
que, quoyque ladite carraque tirast harquebusades et canno- 
nades, ce paouvre peuple ne laissoit pas au hasard de sa vie 
toutefois, de trouver de quoy se subvenir et substanter par 
la vante qu'il faisoit d'une partie de sa pesche à d'aultres pour 
avoir du pain, et pour ce qu'il s'en servoii et usoîtpour viande, 
qui est une chose grandement remarcable, et ung tesmoin- 
gnage de la faveur et adsistance de Dieu, puisque de mémoire 
d'homme de devant et après, il ne s'estoit en tout jamais tant 
veu qu'en le seul temps du siège qui resta. 

Le quinziesme dudit mois, il se faict une aultre sortie par 
la porte de Cougnes, qui estoit de cinc cens hommes, qui don- 
nent sur deux cens estant là près, dont une bonne part sont 
deflàicts, leurs enseignes et armes prinses et ayant esté tués 
d'ycy quelque vingtaine et aullres blessés. 

Quelques jours après, et le xvn^, les assiégeans se prépa- 
rant pour ung assaullgénéral, ils font faire leur batterie devant 
jouret principallementàrendroictduditbaslion de l'Évangille, 
pour quoy faire ils font amener et rouller de nuict quelques 
pièces sur le borddu fossé pourrompre les casematteset les def- 
ieoces qu'on avoit peu faire en i-esparant les bresches avec des 
balles de laine, sacs de toille remplis déterre, planches clouées 
et pipes remplies de terrasse, la première chose battue fut une 
casemalte ronde faicte dans le retranchement dudit boulleverl, 
pour ce qu'on y entrait de laville.'et que d'ailleurs il y avoit au- 
dessus trois pièces qui les incommodoient, où fut tellement 
tiré, que ladite casematte est enfin desmollie; par la ruyne des- 
quels coups l'ennemy n'estimant pas avoir assez de facillité 
pour se présenter à la bresche, il faict tout d'ung coup saulter 
cinc mines, lesquelles chescune en son endroict,enlèventgrande 
quantité de terre, dont l'ennemy fut plus offencé que ceulx de la 
ville, et d'ailleurs les couvertures qu'elles firent lançolent com- 
me des deffences et flancs pour les assiégeans dont ils se servi- 



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renl venant aux mains, l'efïect desdites une fois passé, l'assaull 
se donne furieusement par tes assiégeans qui dure cinc heures, 
pendant lesquelles t'ennemy faicl (rois rafTraischisseinens com- 
mandés par les sieurs et capitaines Gua, Saincte-Collombc et 
Stephe italien : si bien assailly, mieulx defTendu, car les soldats 
et habitans, liommes et femmes s'y comportent d'une telle 
affection par armes et par feux, qu'ils ranversent ceuh qui plus 
s'advançoient et montoient àl'escallade, tellement qu'ils résis- 
tent comme aultrefoisàcet effort, avec quelque perte àla vérité, 
tant desdits soldats qu'habitans, tant par lesdites mines que 
par les armes, dont il en fut bien blessé vingt-cinc et quarante 
de tués, et entre yceulx le nommé Vei^er-Beaulieu,genlilhom- 
me xainctongeois, qui estoit reconimandable pour sa valleur et 
par les bons exploits qu'il avoit faicts en peu de temps qu'il 
s'estoitjetté de l'armée dans cette ville avec le sieur de... mais 
de beaucoup plus des assiégeans desquels lesdits Saincle-Col- 
tombe et-Steplie furent fort blessés pour leurs gens de remar- 
que avec plus de sept cens aultres, quatre cens de mors et entre 
les signalés le sieur de Ranchère,' de Berry, parant du duc de 
Nevers, s'e^tant tiré ce jour par t'ennemy plus de quati'e cens 
coups de canon. 

Le landemain, les batteries du canon contre les murs et 
deffences qu'on voyoit incessamment resparer se font encore, 
et ne s'en lue pas moins qu'au jour précédent, celte ville 
en estant plus retenue qu'elle n'avoit esté, pour la pouldre 
luy défaillir beaucoup à son plus grand besoing, qui faisoit 
regretter à plusieurs qui voyoient l'ennemy s'appi-ocher en 
gros, et quelques ungs en bravades et par de%, sans qu'on 
les peut tirer, l'occasion en estant belle, le desgast qui s'en 
estoit faict auparavant avec trop grande lai^esse et profusion, 



1. Stéphe est le capitaine italien SteTano qae Cavriana déooinine Slcphaniu 
et Délayant, dans sa traduction, Etienne. — Ranché, enseigne, gentilhomme 
da Berry, de la maison du <Ilic de MeTert, mais non son parent, cemme dit 
Barbot. 



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lorsque du commancemenl on tiroit sans grand besoing et 
à la descouverte d'ung seul homme, et pour ce que & l'oc- 
casion de la pesche que le paouvre peuple faisoit des sour- 
dons, envoyés de Dieu pour secoui's, il se faisoit des esear- 
niousches sur les sables contre ceutx de la carraque, dont 
les sorties de cette ville esloienl favorisées d'ung navire qui 
estoit entre les deux tours de la Ghaisne pour la garde d'ycelte 
et empeschement d'une entrée dans ladite ville; en ce jour 
l'ennemy qui estoit en garnison et avoit la garde de ladite 
carraque, adverli de ceulx des Deux-Moulins el de Tasdon, 
faict une sortie assez forte pour s'en saisir et y meltre le 
feu, où il y a combat de part et d'aultre l'espace de deux 
heures, auquel aussi cette ville faict tant qu'on le contraint 
de se retirer avec honte et perte h coups de piques, d'har- 
quebusades, de feu et de pierres jettées des tours et de dessus 
les murs de cette ville, les femmes ayant prins et amené 
des prisonniers qui, en fuyant plus fort qu'ils n'estoient 
venus, s'estoient encassés et enfoncés dedans les vazes. 

Le compte de Montgommery se voyant dedans Belle-Isle 
en attendant la responce de la demande qu'il avoit envoyé 
faire faire à la royne d'Angleterre pour les esglises et cette 
ville par ledit Pierre de Langullier, pourvoyant aultant qu'il 
te pouvoit à la nécessité de ladite ville pour la chose dont il 
avoit esté requis, si non pour les hommes, à tout le moins 
pour la pouldre et provisions, despeche le capitaine Meosse 
avec cinc petits vaisseaulx, pour essayer de les faire entrer 
et donner à cette ville quelques poudres et bleds, lequel 
susdit capitaine ne peult jamais exécuter ce qui luy estoit 
prescript, le vent ne luy venant à gré et l'armée royalle l'en 
ayant empesché; mais le capitaine Amauld du Halde, estant 
avec luy, ayant un plus petit vaisseau et de trente cinc thon- 
neaux seulement dans lequel il avoit porté desdites poul- 
dres et bled, par sublillité et contrefaisant le pescheur ne 
portant que son bourcet et misène, s'approche de plus 
près de ladite armée, et estant commandé d'amener par 



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ceulx de la carraque y obéisl et satisfaict jusques h ce que 
se voyant dans le canal et à l'endroict des ouvertures des 
palissades, où il commance en toute dillîgence de baisser 
ses voiles, qu'il met au vent avec lesquelles, à l'aide de rames 
qu'il faict prendre à six de ses hommes, il ouUre passe sans 
empeschemens, se rend dedans le hasvre de cette ville, le 
susdit jour avec ses rafïraischissemens et munitions, non sans 
périt et hasard de plusieurs canonnades et harquebusades qui 
luy furent tirées par le despit que la carraque avoit d'avoir 
esté déceue et trompée, desquels coups néantmoins nul ne 
fut blessé et offcncé que luy à ung bras et toutesfois assez 
légèrement. 

Aultant de desplaisir qu'eust l'cnnemy de cette entrée, de 
laquelle Monsieur, frère du roy s'offense tellement contre le 
vicompte d'Uza, qui commandoit à l'armée navalle, en l'ab- 
sence de l'admirai de Villars, qu'il mourut de regret, aultant 
celte ville s'en esjouit, pour apprendre Testât de l'armée et 
secours du compte de Montgommery, et certainement ce 
qu'on pouvoit espérer d'Angleterre, et pour l'aide et bien 
qu'on recepvoit de la venue de ladite barque, lequel pour 
faire recognoistre et ouyr à l'ennemy plus grand qu'il n'es- 
toit, toute la nuict on fict rouler chariots sur le pavé des 
rues, comme si on eust grandement travaillé à serrer dans 
les magasins les pouldres et bleds dudit secours entré qui 
n'estoit que de xxii barils de soulphre et xviii de pouldre 
revenant à quelques milliers avec peu de bled. Et pour ce qu'au 
lendemain xviiie les assiégeans tirent encore plus de deux 
cens coups de canon pour continuer d'abattre ce qu'on 
avoit rcsparé aux bresches la nuict passée, on leur faict res- 
sentir quelque chose dudit secours; pour les estonner tout le 
canon de cette ville tire plus que par les jours passés, et 
sans espargner comme on avoit faict la pouldre, aux caval- 
liers qui par bravade s'approchoient auparavant, on les tire 
pour les payer de leur vanité selon leurs mérites, le nommé 
Pouillac, qui faisait des passades autour de la ville ayant esté 



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emporté avec son clieval, el le sieur de Puygaillard en pas- 
sant qui, de tous les mouvemens pnssés nvoil esté du plus 
contre celte ville et par force et par surprtnse. 

Ce qui avoit esté receu du capitaine Amault ne pouvoil 
pas sulTire longuement sojt pour les pouidres ou pour les 
bleds, qui met plusieurs soldats el habiians hors d'espé- 
rance de salut, ne voyant point d'où le secours leur pou- 
voit venir et que, dans quelques mois, on se verroit en disette 
de toutes choses, sur lesquelles defHances et craintes, plu- 
sieurs desdits soldats et habiians se rendent déserteurs de 
leur parti et abandonnant la deûence de cette ville s'en reti- 
rent secreLtement pour se mettre avec l'ennemy, qui faict 
qu'on voit former secrettoment des pratiques à deux fins dont 
on faisoit sans l'jiuthoritédemagistratsoubsigner desparches, 
l'ung, de ceulx qui disoient qu'il falloit demander la paix telle 
qu'elle fut, et l'aullre, de ceulx qui plus licensieusement se 
résouldoient de s'asseurer d'une porte de la ville pour en 
sortir comme ils vouidroient, ce qu'ayant esté découvert en 
la personne des nommés Maurice Croizé, apothicaire el 
Bugnon, qui en la nuict du xix au xx s'estoient évadés avec 
le mot, pour en retenir les aultres, par le conseil extraor- 
dinaire dudit jour XX, commissaires sont nommés pour leur 
faire el parfaire leur procès criminellement et extraordinai- 
rement, et h tous ceulx qui en firent de mesme comme 
réputés déserteurs el ennemis du parti, et est de plus or- 
donné que tous leurs meubles seroïent invantoriés et saisis 
pour la cause. 

La pluralité se porte bien aultrement à l'espérance et au 
courage que les dessus dils : car le xxiii dudil mois on faicl 
une sortie de cette ville de quatre cens hommes en deux 
bandes dont l'une esloit conduicte par le sieur Marronnière, 
gentilhomme du Poiclou, le dessain en estant prins sur 
l'ari-ivée d'ung secours de Suisses de longtemps attendu de 
l'armée du roy, qui de Ronsay et Aistré se debvoient appros- 
chcr dcdnns Lafond, en laquelle sortie les premiers don- 



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nent si vivement dedans la Iranchée, qu'il en est lue par 
l'enlèvement des premiers corps de garde plus de cent cinc- 
quante, et ta suiplus mis en dérroutte et fuitte, toujours bat- 
tant et tuant jusque dedans Lafond, où l'on pouvoit faire 
grand eschec sur les Suisses, cessant qu'on s'amusa au 
pillage, après avoir enlevé trois pièces qui y furent trouvées, 
les baguages et meublement des seigneurs de Retz et de 
Strozze ayant esté prins, et sur l'ennemy par cet exploist 
neuf enseignes, avec quantité de cuirasses, inorions, ronda- 
ches, espieux, hallebardes, espées et harquebus, lequel butin . 
causa quelque désordre en la reiraicte, qu'il fallut promple- 
ment faire, lesdits Suisses sortant de Lafond pour soutenir 
ceulx qui s'estoient mis en fuille, par le moyen duquel dés- 
ordre ledit sieur de La Marronnière fut blessé, qui en mou- 
rut peu de temps après et quelque trancle'aullres des sortis 
de cette ville, dont la mort fut grandement regrettée, et l'eust 
esté d'advantage, cessant l'avis qu'on avoit de la victoire de 
cette action, en laquelle il fut tué en tout plus de trois cens 
hommes, laquelle pour faire voir aux assiégeans on met en 
monstre aussitost sur les murs et i-avelins de la ville les sus- 
dites enseignes pour leur en donner le desplaisir. 

Le XXV, et le xxvi pour faire prendre revanche de celte 
action. Monsieur faict battre plus belle que de coutume 
depuis la porte de Cougnes, et mesmeraent de la Vieille-Fon- 
taine jusqu'à l'Evangille cinc aultres mines y sont encore 
closes, scellées et préparées pour les bresches, afin de recom- 
mancer un septiesme effort et assaull général contre la ville 
que l'on se promettoit d'emporter sur les midy, jusques au 
fort de Sainct-Martin, à la venue duquel le feu se met à une 
petite mine qui faict bresche pour l'entrée de deux hommes 
de front, la seconde en faict dadvaniage, et la troisiesme de 
celles qui estoient les plus prosches du boullevert de l'E- 
vangille, beaucoup plus, tirant après soy une grande ruyne 
qui renverse vers la ville en telle façon toutes fois qu'oullre 
les flancs qu'elle faisoit en son ouverture elle laisse des pa- 



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rapets et gabions pour les assiégés, qui leur eust esté un 
advanlagc, cc^sanl la perte de quelques cincquante hommes 
qu'ils firent pai* lesdites mines. 

L'ouverture estoit belle et grande en cetendroictparune 
bresche, par lesdites mines et paï les coups de canon qui 
furent de plus de huict cens tirés en ces deux joure, et l'en- 
nemy ne se promeltoit pas moins que d'emporter la ville 
de ce coup, chescun y ayant esté exhorté par son debvoir, 
par son honneur et par l'espérance du butin et pillage qui 
leur estoit promis. Le sieur du Gast, qui estoit en garde ce 
jour avec son régiment eust la première pointe de l'assauU 
que le sieur de Strozze debvoit soustenir avec plusieui's gen- 
tilshommes et trente capitaines qui avoient juré de faire 
merveilles. Le seigneur et prince de Condé et duc de Lon- 
gueville raenoienl le gros de la noblesse, et à la dernière 
Irouppe marchait le due de Guise et le chevallier de France *, 
toute l'armée en armes et disposée pour l'assault, comme 
elle s'en approschoit, les Suisses aperçus entre I^a Fond et 
Ronsay se trouvent tellement sallués de cannonades vers la 
porte de Cougnes, que quelques ungs d'eutx en sont mis en 
pièces qui les faict advanc«r plus bas pour se joindre aux 
François, et cette ville tenant encore partie du fossé vers 
ladite porte où l'on avoit une bastarde et une moyenne qui 
ne pouvoient estre battues par l'ennemy que de quelques 
harquebusades de la contrescarpe, on en bat furieusement 
ceulx qui venoient aux approsches contre le bastion de 
l'EvangilIe où estoit le plus grand e0ort, ce qui n'erapesche 
pas que l'on ne vienne teste baissée à la bresche et assault, 
les enseignes s'y portant de résolution avec les soldats, où 
les assiégés semblablement tesmoingnèrenL leur vigueur et 
résolution, estant encouragés dans le combat par les pas- 
teurs et ministres à vaincre ou mourir puisque c'estoit pour 



1. Ce chevalier de France est sans doule le « chetalier de Halle, bAtard 
de Ueori 11 ■, doDt parle CavrîaDa. 



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la gloire du nom de Dieu, pour leur conscience et liberté et 
la seureté de leur vie, remonslrances si animées et si pres- 
santes que faisoient hommes ou femmes, chescun au raieulx 
de son pouvoir et à Tenvy les ungs des aultres, cette résolu- 
tion première qui sembloit estre à l'ennemy amortie par la 
cheutle, mort et blessure des premiers assaillans, d'où le 
reste commença à marcher de l'arrière; ce que appercevanl 
te sieur de Goas qui, avec son régiment debvoit faire une 
recharge, recommance le combat, et comme tout frais et non 
harassé à la longue et par trop de travail de cculx de la 
ville prenl quelque advantage sureulx, et leur faict quelque 
temps quitter la bresche pour secourir et guarantir des 
retranchemens, où ils ne furent pas long espace de [temps]; 
car raffraiscliis et secourus, ils reprennent leur bresche qui 
se deffend avec telle vigueur et asseurauce par feux el 
annes, que le sieur de PouiUac, le Gascon, se présenlani pour 
ung second secours, qui faisoit le troisiosme effort dudit as- 
sault, ne peult rien avec son régiment contre les assiégés, 
non plus que les aultres, lesquels voyant la pluspart de leurs 
capitaines mors, les meilleurs de leurs hommes aussi, jus- 
ques au nombre de plus de trois cens et leurs collonels et 
mestre de camp blessés avec plusieurs aultres, abandonnè- 
rent du tout la place et se retirèrent après le cincquiesme 
eflorl et secours donnés pour ledit assault, en cet endroict 
et bresche, depuis la Vieille-Fontaine jusques au bastion de 
l'Evangille, sans que, en tout cet eschec, il aye esté tué plus 
de vingt-cinc hommes, soldats et habilans de cette ville, 
oultre ce qui a esté des enlèvemens des mines et vingt-huit 
seulement de remarque et capitaines. 

L'assault ne fut pas du tout attaché en cet endroict; le 
compte du Ludde au mesme temps avoit sa charge et ordre 
particulier pour son quartier qui regardoit Soi net-Nicolas, 
qui advance si heureusement son commancement pour son 
dessain, qu'il guagne par escallade le Gabut, qui est le fort 
attaché à la courtine et muraille d'entre la tour Sainct-Ni- 



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colas et la porte ainsi nommée, et de plus se rend maislrc 
du navire susmantionné qui estoit pour la garde de l'ouver- 
ture d'entre la susdite tour et celle de la Chaisne, de l'ung 
et de l'auUre desquels advantages on les met aussi enfin 
dehors tant par artifices de feu, harquebusades, qu'à coups 
de pique et d'espée, tant on s'approscha près les ungs des 
aultres, de sorte que de toutes pars cette ville se guarantit 
encore de cet assauit générât, sans aultre perte, oultre celle 
cy-dessus représentée, que de qgainze personnes et quelques 
blessés, l'ennemy en ayant bien faict en tout de quatre cent 
cincquante hommes et deulx fois aultant de blessés, les ar- 
tifices à feu en ayant atlaint plusieurs. 

Afin de mettre toute force en œuvre, et faire congnoistre 
aux assaillans qu'on ne les redoubtoit pas grandement, par 
une espèce de mocquerie et desrision, puisque tant de fois 
on avoit heu l'advantage du feu sur eulx, le xxvij du 
mesnie mois, cette ville fait faire sur eulx une sortie qui 
ne fut que de goujats armés des plus meschantes armes 
et vestus de chemises blanches, pour leur condition estre 
moins congneue, qui sortent l'èspée nue au poing et don- 
nent l'alarme fort chaulde dedans les tranchées, sans lou- 
tesfois y avoir faicl aulcun aultre exploict que leur reiraicte 
à tel loisir et seureté qu'ils pouvoient souhetter, tant l'en- 
nemy se trouvoit harassé et rabaissé de vigueur, les aa- 
siégcans ne cerchant plus qu'à se défaire de leur beson- 
gne et entreprinse avec quelque honorable ou plausible 
subject, et ne continuant la forme de leur siège et à agir 
que par leur canon ; pourquoy faire, le xxix du mois, ils 
en font descendre deux pièces dedans le fossé pour ache- 
ver les casematles d'auprès de Cougnes qui les avoient in- 
commodés. 

Ce qui les affaiblissoit et allentissoit de courage de telle 
façon, oultre la ferme résolution qu'ils remarquoient en 
ceulx de cette ville pour leur deflence, estoit que la di- 
sette el nécessité estoit aussi grande parmi le camp et ar- 



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mée du roy qu'en cette ville, les malladies beaucoup plus 
grandes, non seulement de fiebvres, mais de flux de ventre 
et de sang, les dyssenleries ' en alfligeant beaucoup et finalle- 
ment que leurs blessés et stropiats estoient si maltratclis et 
pansés, qu'estant deslaissés et abandonnés en la pourriture 
de leurs playes, ils n'estoient pas seulement infectés, mais 
mangés par les vers qui s'y meltoient, et de plus qu'en t'ar* 
mée susdite il se naissait et tormoit de jour à aultre entre 
les grands et la noblesse des mescontentemens qui leur fai- 
soienl abandonner le camp soubs des prétextes d'indisposi- 
tions et malladies, et qu'une grande partie de l'armée n'es- 
toit devant cette ville qu'à regrel et pour fuir la rigueur des 
massacres qui estoient quallifiés catholiques nouveaux, à la 
différence de ceux qu'on appelloit fidelles qui estoient les 
violans et ardens, et de ceulx qu'on disoit malcontens qui 
avoient pour principal dessain leurs intérests particuliers. 

Juing. — L'aulhorité du roy demeurant enguagée pour le 
siège de cette ville jusques à ce que l'occasion s'en puisse 
présenter pour l'en retirer et celle de monseigneur le duc 
d'Anjou son frère, nonobstant toutes les considérations cy- 
dessus, toutes choses se préparent tousjours à la continuation 
d'yceluy de part et d'aultre ; et le deuxiesrae jour du mois de 
juing suivant, en la mesme année, cette ville reçoit deux sol- 
dats envoyés par le compte de Montgomraery, avec lettres 
de sa part, pour l'advertir que le sieur de Languillier, n'ayant 
rien advnncé envers la royne d'Angleterre pour l'émou- 



1. Une maladie épidéniique, d'ane nalure particulière et qu'on appelait 
> la colique du Poitou >, sévissait dans l'aniiëe royale ; la defcriplion qu'en 
donne de Thou (HUtoire univerulle, \W. liv, p. 102 et LVi p. 794), a une 
grande analogie avec les symptOmes du choléra. Il périt pendant ce long 
ciége de 25 à 30,000 hommes, moins par le Ter et par le feu de l'eniieiiii que 
par les maladies et la misère, conséquences du manque de soins et de la 
mauvaise administration ; à ces maux se joignaient l'indiscipline de la no- 
blesse qui entravait les opérations militaires et la Iraliison ouverle de cer- 
tains cheft qui achevaieat de démoraliier les troupes. 



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— m - 

voir à leur donner ung secours qui put suffire pour la 
dellivrance de ladite ville, il s'estoit i-ésolu d'y faire voyage 
luy mesme qui en espéroit mieulx que du passé, dont il ré- 
souldroil la ville dans peu de temps jusques auquel il l'ex- 
hortoit de Lenir bon. 

Les assiégeans aussi font de leur part tout ce qu'il leur 
est possible et travaillent nuict et jour à descendre et assu- 
rer des gabions dedans le fossé pour entreprendre de nou- 
veau, duquel Monsieur s'estant approsché en sa présence le 
IT du mois, aulcuns de son armé donnent dedans pour for- 
cer un casemalte pour guagner plus avant, qui (ut si bien 
deffendue par les assiégés de la muraille et courtine de ville 
qu'on les faicL retourner d'où ils estoieot venus, y laissant 
beaucoup de leurs gens blessés. 

Les lettres cy-dessus du compte de Montgommery avec la 
nécessité qui s'accroissoit de jour en jour dedans la ville, 
donnaient de l'appréhension à plusieurs de tomber avec le 
temps dedans les mains et soubs le pouvoir des ennemis, à 
cause de quoy ils recerclioient l'occasion de se retirer et ne 
voyant point si lost d'ouverture de paix partir de cette ville, 
ce que ci-aignant ne pouvoir faire sans la perte de leurs 
biens, si ils n'en avoient la permission, veu les deffences 
cy devant faictes et les peines îndicles par le conseil, quel- 
ques ungs des apparens, tant du corps que des habitans, 
comme Claude Huel, eschevin, André Gibouin, pair, esti- 
mant par leur crédit et leur iabveur faire planche aux aultres 
qui avoient mesme dessain, se joignent avec nombre de fem- 
mes de qualité, font une requesle verballe audit conseil, ledit 
jour, pour avoir permission de se retirer, de laquelle la con- 
séquence estant préveue nuysible à la ville par diverses 
façons, la sortie est absolument prohibée, non seulement 
aux dénommés, mais à tous aulli'es, laquelle mesme n'est 
permise auxdiles femmes quoique aagées et inutiles à la 
deffence par leurs personnes, si ce n'est en payant par 
préalable la somme à quoy elles pourroient estre taxées pour 



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faict de la guen-e, à l'arbitrage et taxe qui en seroit faict par 
ledit sieui' maire et conseil, demeurant en oultre leurs biens 
affectés et obligés au payement des taulx tant ordinaires 
qu'extraordinaires qui pourront estre faicU sur les habitans 
de cette ville, pour quelque occasion que ce soit, sans estre 
surchargés ; à laquelle nécessité pressante cy-dessus pour 
pourvoir en quelque façon, on arreste par ledit conseil de 
mettre réaniment et de faict dehors les invallides, bouches 
inutilles, suyvant et exécutant de précédantes délibérations, 
plus pour suppléer et fournir en quelque façon à la nourri- 
ture des joumalliers et menu peuple, servant au promenage 
et remuement de la teirc dedans la ville que l'on retenoit, 
il se faict dans ledit conseil une taxe sur les plus aisés pour 
contribuer par chescun pour tant de livres de pain et les 
distribuer par deux jours la sepmaine. 

Le V du mois dès le malin, ceulx de cette ville font une 
sortie vers Saincl-Nicolas dans les quartiers du compte du 
Ludde afin de deffaire et de renverser les gabions et le travail 
qu'il avott faict approscher de ladite porte où ceulx qui y 
esloient furent surprins et tous tués et deflaicts, et par- 
vient-on à ce qu'on avoit projette, tous lesdits gabions abattus, 
desquels on s'attendoil battre la tour estant les plus prosches 
de ladite porte, tellement que ne le pouvant t'ennemy sitost 
faire, il employé le reste de ce jour et et le vie à battre les 
casemattes et le cavallier et la Vieille-Fontaine pour se les 
rendre accessibles. 

Ceulx qui avoient taschés de sortir de celte ville par per- 
mission du conseil s'en voyant débouttés comme dessus, 
recerchent une aullre voye pour leur liberté, se ressouvenant 
des ouvertures, proparlei's qui avoient esté d'une paix qu'on 
avoil fait recercher par les sieurs Douarty et de Vaulx se 
résouldent à la faire recepvoir el accepter, estimant qu'il 
valloil mieulx accepter celle qui eslolt offerte, telle qu'elle 
fut, que continuer à souffrir les misères que l'on sentoit de 
cette guerre qui croissoient en ce lieu en la continuation 



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d'ung si long et Turieux siège, el pour y parvenir, pratiquent 
ceulx qu'ils peuvent par la ville des plus relevés en condi- 
tions et qualités d'habitans, de réfugiés et de gens de guerre, 
leur faisant soubsigner une parche en forme de requesle 
pour demander la paix, le tout au desceu du sieur maire et 
du conseil, afin de luy nécessiter, si ils se trouvoient en assez 
grand nombre, quand il en leroit refus comme autrefois; ce 
qui ayant esté recongneu et descouvert par ledit conseil qui 
voit que telles pratiques et brigues secrettes qui tendoient à 
une désunion et division esloient beaucoup plus préjudi- 
ciables à la ville que la requeste précédente; et ce dit jour 
VI, il ordonne que ledit Claude Huet, François Pajault, 
eschevins, maislre Jehan de Forest, advoeat, Jehan Guybert, 
sieur du Sableau, Pierre Jaubert, sieur de La Guyarde, René 
Ypeau, tous pairs, maislre Pascal Tarquais, sieur de Fon- 
taines, aussi advoeat, qui se trouvoient les premiers promo- 
teurs pour la signature de ladite parche el requeste par 
eulx el auttres soubsignés jusques au nombre de trois cens, 
et qu'ils seront constitués prisonniers pour estre ouys et 
interrogés sur la pratique et sollicitation par eulx faicles 
envers plusieui's habitans et aultres, pour estre informé 
contre tous ceulx qui se trouveroientcoulpables, commissaires 
estant nommés pour faire et parfaire le procès aux dessusdits, 
qui furent réaniment et de faict constitués prisonniers. 

Le vu du mois, quelques essais et entreprinses se font 
contre la vilb, t'ung des ennemys hazardeux et pleins de 
courage croyant estre suyvy ayant entreprins sur les six 
heures du matin de monter sur ta muraille de la Vieiltc- 
Fontaine comme il faict par la plus petite des bresches qui y 
estoient, mais ayant esté aperceu par la sentinelle qui en 
donne l'alarme à l'instant, comme il ne se voit point secondé, 
après y avoir esté quelque temps, il se l'étiré voyant qu'on 
luy couroit sus, el ceulx de Tasdon ayant amené quelques 
petites pièces à leur fort, contre la porte de Sai net-Nicolas, 
en tirent bien divers coups par cy par là et près de trois 



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cens sur le Gabut, à la Chaisne, et au peuple qui estoit à la 
pesche des sourdons, sans avoir laict grand chose en tout 
cela, trouvant cette ville preste ù leur répondre et en courage 
pour rompre et dissippcr aultant de dessains qu'ils en tes- 
mongnoient. 

Cette ville n'esloit pas la seule de celles teneues par ceulx de 
la religion réformée qui fut assiégée et battue, mais comme à 
son exemple Monlaulban, Sancerrc avoient prins les armes 
pour se guarantir des massacres qu'on avoit faict à la Sainl- 
Barthélemy dernière et jours sUyvans, elles sont poursuyvies 
et persécutées d'une mesme façon, comme celles de Nismes 
en Languedoc et aultres dans le Dauphiné et Vivarelz, où le 
roy avoit une armée soubs la cbarge et conduite du marcs- 
chat d'Anville, et c'est pourquoy pactisant toutes pour une 
mesme cause et s'estant unies les unes les aultres pour leur 
commune defTence, cette ville àqui on voulloil donner une paix 
particulière ne s'y voulant jamais condescendre qu'avec leur 
consentement, si qu'on tenoitlous les propari ers qui avoîeut 
esté tenus d'une paix pour rompus sans espérance d'y pou- 
voir jamais y parvenir par le peu d'estat qu'on avoit faict des 
articles et demandes présentés par celte ville pour le res- 
tablissement général de la religion et seureté des églises. 

Mais Dieu qui n'abandonne jamais les siens el les délivre 
au temps déterminé par luy faict par une merveille admi- 
rable cette paix tant de fois refusée et par des moyens 
non préveus et recerchés par ceulx qui estoient soubs le ^x 
des persécutions, afin que la seule gloire luy en fut rendue ; 
le roy de Poulongne régnant pour lors estant décédé, et le 
tiltre et qualité de roy estant eslectif en ce royaulme et non 
successif et héréditaire, plusieurs adspirèrenl à cette royaulté. 
Le roy désirant en faire tomber l'eslection sur la personne de 
monsieur le duc d'Anjou, son frère, et pour cet effect envoya 
en Poulongne le sieur de Montluc, évesque et compte de 
Vallance, loessire Guy de Sainct-Gelais, seigneur de Lansac, 
qui conduisent si heureusement leur n^ociation et embas- 



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sade que des adspirants qui estoient l'archiduc Ernest, le 
roy de Suède, le duc d'Anjou, le roy de Moscovie, el le 
vaïvode de Transylvanie, monseigneur le duc d'Anjou est, 
par les estais, esleu et faict roy de Poulongne et pour tel ar- 
resté et nommé le ix du susdit mois de may dernier, lorsqu'il 
estoitau siège de cette ville, eslection et nomination laquelle 
néantmoins ne fut faicte par lesdits Poullonnois faisant 
mesme profession de religion que les églises réformées que 
soubs condition, plains de zelle et de charité à l'endroict de 
leurs confrères en foy, dont les principalles estoient : 

•le Qu'il plust au roy abollir les mémoires de toutes 
choses passées en France à cause des guerres civiles; 

2o Que sa majesté accorde à ceulx qui le vouidront de 
vivre par toute la France sans eslre recerchés par la religion 
réformée; 

3o Qu'ils ne soient recerchés pour la religion réformée 
en leurs maisons se comportant suyvant les édits, ny con- 
trains d'adsister aux cérémonies de l'église romaine; 

4" Que le roy permelle à ceulx qui vouidront sortir de 
France de vendre leurs biens comme il leur plaira, emporter 
l'argent hors du royauhne, ou délaissant leurs biens, se reti- 
rant jouir des fruicts et revenus d'yceulx avec pouvoir de 
retourner quand ils voudront; 

5<> Qu'il remette et restablisse en leurs biens, noblesse et 
honneurs, ceulx qui ont esté condempnés en exécution des 
déclarations et arrests pour les prétendues conspirations du 
mois d'aoust i572, el ce nonobstant tout édict et arrest; 

60 Que ceulx qui ont esté massacrés es ville de France, au 
susdit mois et suyvans, soient payés du prix et valleur de 
leurs estats; 

7<» Que les bannis de France à cause de la religion, et qui 
crainte des massacres s'en sont retirés, y puissent seuremeot 
revenir sans recerche du passé, remis en leurs biens, hon- 
neurs et estats; 

8«> Que le roy traictant doulcement les villes ou places 



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— 159 — 

es quelles l'exercisse de la religion réformée s'est maintenu 
jusqu'à présent, leur accorde pour l'adveoir ledit exerci&se, 
les exempte de garnisons se rendant au roy et posant les 
armes ; 

90 Qu'on fasse dilligeamment informer contre ceulx qui 
ont massacré, oultre passant tes édicts du roy, et qu'ils soient 
chastiés; 

IO0 Que pour faire les presches, baptiser les enfans et 
sollemniser les mariages, le roy eslise et accorde ung lieu en 
chescunc province de son royaulme'. Lesquelles conditions 
les susdits ambassadeurs promirent et jurèrent pour le roy, 
et de faire qu'il donnera et accordera aux François, ses sub- 
jects, qui vouidroient faire profession de la religion réformée, 
les huict premiers articles, et promirent de faire tant pour 
le dernier, envers le duc d'Anjou, qu'il s'employeroit pour le 
faire accorder au roy ; qui estoit en effect par une provi- 
dance et puissance de Dieu admirable faire trouver en ung 
royaulme si eslongné, la paix pour les églises de France, que 
l'on n'avoit peu trouver chez soy ny parmy les siens. De 
quoy lesdits ambassadeurs ayant donné advis au roy pour 
iuy préparer, pendant que les Poullonnois s'a chemi noient 
en France pour salluer leur nouveau roy, il advient qu'en 
mesme temps que monsieur le duc d'Anjou lut adverly par 
l'envoy faict vers Iuy avec lettres de créances de sa majesté 
du secrétaire d' estât de Neufville, sieur de Villeroy, on faicl 
trouver en son camp et armée des députés de la ville de 
Montaulban et de Nismes, pour empescher les délais et 



1. Ces condiliona aTaient été en effet arrêtées entre l'Éreque de Valence, 
Hontuc, e[ les seigneurs potonai» proteslanis qu'il arail voulu gagner à la 
cau>e du duc d'Anjoa ; mais Honluc fut désavoué comme a;aat outrepassé 
ses pouvoirs, et Charles IX, pas plus que son frère, ne ratifia ces conven- 
tions que les ambassadeurs eai-mfimes, en très grande majorité catholique, 
ne songèrent point à défendre ; leur bterveatiou ne contribua done en rien 
A amener la paix. 



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voyages pour communiquer avec eulx. Le roy sçachant bien 
que cette ville nViitreroit eii autcun traicté qu'avec leur 
consentement et communication, lesquels escripvant k cette 
ville pour communiquer avec eulx sur le subject de ta paix, 
le viii de ce mois, au conseil extraordinaire dudit sieur maire 
députalion se faict pour ladite conférance des sieure de Cyré, 
de La Giraud ', Sallebert, seigneur de Villiers, Choisi, sieur de 
La Jarrie, de Nort, pasteur de cette église, et de Boucquet; 
et pour ce que cette nouvelle inespérée pouvoit agréer à 
plusieurs estant en cette ville, lesquels en pourraient faire 
recongnoistre leur aiïection et peut estre plus grande qu'il 
n*esloit besoing de manifester aux ennemis, sur ce qu'en 
l'approsche oi^ l'on estoit les uogs des aultres, on parloit 
souvent ensemble, le conseil dudit jour faict deffence à tous 
gens de gueire, de quelque qualité et condition qu'ils soient, 
de ne parlementer avec l'ennemy, soit de jour ou de nuict 
par dessus les murailles de la ville, ni aultrement, en quel- 
que façon que ce puisse estre. 

Ceulx nommés de celte ville pour la conlérance cy-dessus, 
n'y trouvant point seulement les députés de Hontaulban qui 
estoienl les sieurs des Moulins et de La Place, qu'ils oyent 
en leurs proposilious, mais avec eux monsieur de Beaure- 
gard ', gentilhomme autrefois envoyé en cette ville comme 
lieutenant de monseigneur de Biron, au gouvernement qui 
lui avoil esté donné, et les sieurs de La Noue et Figer, secré- 
taires d'estat et le seigneur de Retz, Albert de Gondy ; qui 
leur font tous sçavoir avoir chaire de monsieur le duc, de 
leur représenter que, pour prendre une résolution au propos 
de ta paix, l'intention dudit seigneur estoit députer six per- 
sonnages de son conseil, pour se trouver avec pareil nombre 



1. Si ce n'est pas le pa«leur Girault qui est ici désigné par Barbol, ce 
pourrait £tre François Méhé, aelipieur de La Giraud, 

2. Barbot a >aiu doute voulu écrire < Beaupuy ». 



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de ceulx de la ville au lieu d'Huré, Le PIcssrs, ou aultrcs 
endroicls, pour tous ensemble faire une résolulion d'ycelle, 
laquelle forme ne pouvant estre acceptée par celle ville, 
rapport en estant faict au conseil le x dudit mois, que les 
dcsputés ne soriiroient non des barrières de Cougnes, pour 
les difficultés qu'il y auroit à des hoslages et aultres qui se 
poorroient trouver en la conférance, qui se pourroienl plus 
aisément terminer, ledit sieur maire et son conseil estant 
proches desdits commissaires, ce qui seroil mandé au sieur de 
Beauregard pour en advertir monseigneur et l'aaseurer que 
ses desputés pourroienl venir en loule seureté, ce que ledit 
seigneur duc ne voulut accepter, et par ses lettres de l'on- 
ziesme du mois, escript audit maire de celle ville, que luy 
envoyant six des principaulx par desputation cl s'il u mi liant, 
il leur accorderoil plus qu'ils n'avoient demandé, nonobstant 
quoy on est retenu d'envoyer dehors par la crainte de quel- 
que dangier, les choses ne réussissant, nul ne se voulut 
hasarder de l'entreprendre. 

Pendant ces entremises c'estoit à se donner garde qui 
pourroil, et eust beaucoup mieulx désiré Monsieur emporter 
d'assaull ou par surprinse cette ville que d'enlever le siège 
par une paix qui laissoit toujours quelque chose du sien en- 
guagé, el du roy mesme, quelque façon et renconstre qui 
s'estoienl présentées aux moyens d'y parvenir; c'est pour- 
quoy, le douziesme du susdit mois,le duc porté de ce désir et 
dessain de surprinse, ou d'un esprit de collère el d'irrilalion 
du refus qu'on faisoit d'aller par devers luy et suyvre les 
formes qu'il prescripvoit pour laconférance, faict donner dès 
le matin ung assault violent à l'endroict des bresches, pour 
entrer de force en cette ville, et fit pendant l'efForl faict à la 
bresche, vers le boullevert de l'Évangille, planter quatorze 
eschelles entre deux tours, au-dessus la Vieil le- Fontaine, par 
lesquelles il monta sur les murs plus de cent gentilshommes, 
que capitaines, que soldats, dont quelques uns furent jusque 
sur les cavaliers, les murailles estant vuides des soldais des* 



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cendus pour repaîstre el se reposer de la veille de la ntiicl ': 
mais ayant veu le relranchement par le dedans de la ville 
qui estoient dans le jardin dit collège, avec flancs cl con- 
treâcarpes gabionnées, et du canon, et qu'ils turenl sallués 
de nombre d'harquebuzades de ceulx qui leur courroienl 
sus estant apperceus, les plus advancés demeurant sur la 
place, dont l'ung armé de toutes pièces avec un espieu en 
la main crioit : Tue ! tue ! fut renversé et mis par leire d'une 
picque par le sieur Delme, provançal, pasteur de l'église de 
Cbastelleraull, puis peu après se jette sur luy el de son 
pougnard lui couppe la gorge, se fait armer de ses armes 
pour résister au surplus; par la mort duquel les autres se 
retirèrent, ne se voyant pas secondés, qui fut ung grand bien 
pour cette ville qui de toutes les précédentes attaques ne 
s'estoit point veue en ung plus grand péril qu'alors; le duc 
de Guise esloit celui qui Taisoit donner l'assault au bastion 
de l'Ëvangille, qui fut suyvy par quelque noblesse qui témoi- 
gnèrent de la valteur et courage ; mais les gens de pied ne 
voulurent jamais s'advancer et sortir de leurs tranchées, se 
ressouvenant des ruddes traictemens qu'ils y avoient au- 
paravant receus, et s'estant allentis depuis les traiciés et 
ouvertures reprinses de la paix, de quoy Monsieur, frère du 
roy, fut tellement irrité, qu'il cassa honteusement maislres 
de camp et capitaines, jusques au nombre de soixante com- 
pagnies, mettant les Suisses en leur garde. 
Le traicté pour ladite conférance estant repoussé, celle 



1. D'après BrantAme les catholiques trouvant les remparts dégarnis étaient 
déjà dans la place. On avait recommandé un profond silence, mais deux soldais 
des gardes du roi de Nnrarre n'eurent pas plutât aperçu les Rocbeliia 
endormis qu'ils se mirent à crier à pleins poumons ; g dedans ! dedans il) 
•ont à nous !... > 11 y en eusl aulcuns qui soubçonnèrenl ces deui soldats 
noslrcs, qui esloient huguenots, avoir donné i desnain cette alarme... le 
capitaine, armé de toutes pièces, dont parle Barbot, devait être Vertel, 
« qui d'une indicible prouesse avoil percé dedans la ville. • (I^efrère de 
Laval, p. 550). 



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— 163 — 

ville se porte pour ne rompre sur les formes & envoyer des 
desputés nommés ayant de bons hoslages pour l'asseurance de 
leui'spersoiines,avecles sieurs Jehan Pierre, lieutenant géné- 
ral de cette ville et présidant També de Bretagne, à tous 
lesquels il est prescript par conseil du xiii du mois, ce que 
mesme on leur faict jurer et soubsigner pour l'exécuter, d'at- 
tendre seulement la responce qu'il plaira à son excellence don- 
ner aux articles et requesles qu'ils luy avoient cy-devant pré- 
sentés,sansen pouvoirmettreavanletde nouveau d'aultces, ne 
propos concluans à aultres fins, ne accorder ou signer aul- 
cune résolution, qu'au préalable elle ne soit rapportée audit 
sieur maire et au conseil qui s'en réscrvoient la conclusion ; 
pour l'efTect de laquelle conférance, passeport et sauH con- 
duict estant rccerchés de Monsieur, il ne difTère pas d'en 
donner, mais qualifiant par yceluy ceulx de cette ville de 
rebelles, qui n'esloit point une formalité, mais une remarque 
éventuelle pour un édict, on refusa absolument de Iraicter 
et d'envoyer les députés quelque instance qu'en fît Monsieur, , 
qui fut chargé d'en envoyer ung aultre pur et simple, te xinje 
dudit mois. 

Auquel jour, son excellence courut une grande fortune et 
les plus grands du royaulme après luy; car voulant visiter 
une mine qu'il faisoit faire à la Vieille-Fontaine, et qui estoit 
preste à jouer pendant les acheminemens de ladite confé- 
rance, estant dedans l'ouverture et voulte qui venoit des con- 
tre escarpes dedans le lossé, avec son frère te duc d'Alançon 
et le roy de Navarre, comme ils sont recongneus non 
pas pour les premiers princes du sang mais seulement 
pour eslre personnages qualifiés et des grands par les deffé- 
rances qui leur sont randues, ung coup d'harquebuse chargée 
de balle et de drageons leur est tiré par ung habitant de 

la ville nommé , lequel estant recongneu par le 

feu de la mesche porta droictement sur monsieur Jehan de 
La Guarde, sieur de Vins, son grand escuycr, qui pour l'en 
guarantir se jette si à propos au devant qu'il en reçoit mesme 



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— 164 — 

le coup par lia hanche, qui fut si grand qu'on estime qu'il 
n'en a esié guéri que par enchantement'; et si, nonobstant 
ce bon et signalé service, Monsieur ne laisse pas d'estre 
frappé de drageons à la fraise et aulx pougnets de sa che- 
mise. 

Les premiers embouchemens se font le lendemain entre 
les desputés de part et d'aultres pour la dite paix, desquels 
ceulx de celte ville rapportent et représentent audit sieur 
maire et conseil, cnire les articles qui estoienl désirés par 
Monsieur qu'il voulloit entrer dans celle ville, que pour plu- 
sieurs considérations qu'elle donnast des oslages au roy de 
ses actions et exécutions de la paix, et pendant Tarresté en- 
tier d'ycelle et approbation qu'en feroit le roy, qu'il y cust 
toiisjours un campât des forces devant ycelle, sur quoy le 
conseil dudit sieur maire remarquant de grandes difficultés, 
il charge les desputés de représenter à Monsieur que son en- 
trée en ladite ville ne luy pouiroit esLre à contentement ny 
honneur pour ce qu'on ne pourroit pas recepvoir son altesse 
et grandeur avec issue au dehors, acclamations et tesmoin- 
gnage d'esjouissances, par les afflictions qu'avoient reçeucs 
les habilans et le desplorable estât de leur ville, estant à 
craindre que les blessés, femmes, veufves, enfans orphelins 
par le malheur du siège, qui estoient en grand nombre, 
esmeus de sa présence, ne fissent des gémissements et cora- 
plainctes, et peut-estre tenir des discours desreiglés qui luy 
donneroient du despiaisir ou altéreroient le repos que l'on 
reccrchoit, que le ressentiment de plusieurs actions passées 
faisoit entrer tant les habitans que aultres estant dedans la 



1. De Vins survécut-il à sa blessure? De Thou l'affirme et IJarkot aveclui, 
Carriana se borne à dire : i Vinsius ia prœcordils iransfodirur * ; mais on 
trouve son nom au Dombre des officiers morts cités deas la relation catholi- 
que, insérée au tome II du Mcntoire de l'état de la Franc» \ Le Frère de 
Laval dit de son cdté: * Le plomb luy traversa le corps dont il maumt, 
digne de tenir en la mémoire du siècle honorable rang entre les ciemptei 
du serviablu ndélilé. > 



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ville en des soubçons et deffiances de plusieurs personnes de 
sa suilte ; quant aux oslages proposés, que, puisque par 
l'édict qu'ils espéroienl d'une paix, toutes choses passées 
doibvent eslre mises en oubly, les Rochelois et ceulx qui ont 
prins les armes, recongneus pour bons et fidelles subjects de 
sa majesté, qu'il n'y avoit pas lieu de requérir particulière- 
ment des oslages, n'ayant point entreprins par agression, 
mais seuUement par delTence : les ostages estant quelque 
marque d'infidélité ou rébellion, que c'est chose contraire 
aux privilèges de la ville, au serment de foy et d'hommage 
que les maire, eschevins et pairs jurent au roy ; et pour 
le séjour des trouppes pendant les articles accordés jus- 
ques à l'approbation d'yceulx par ung édict du roy, que 
c'cstoil laisser la ville en mesme estât qu'au plus fort de la 
guerre, et la laisser en des defFiances, au lieu de t'asseurer, 
luy osier toutes facultés de reprendre son négoce, jouir de 
son bien, dont il leur valloit aultant demeurer soubs les 
armes, le suppliant par ces raisons de no requérir de celle 
ville telles extrémités et articles, sur lesquelles remonslran- 
ces les commissaires s'cstant de nouveau assemblés, le xvi 
dudit mois, et le seigneur de La Noue de rechef employé 
pour ycelles de la part du roy, les ungs et les aullres se 
tiennent si adheurtés à ces demandes et responces, qu'on ne 
peut rien faire ny s'approscher pour les aullres articles, 
cette ville croyant que les dillaymens estoient à aultre fins et 
pour donner occasion h ceulx qui venoient sur les contre- 
escarpes de la porte de voir Testât du dedans des fossés puis 
qu'on continuoit tousjours d'y faire le travail. 

Lequel jour ceulx de celte ville par ung stratagème attra- 
pèrent ei deffîrenl assés de leurs ennemis : car ayant veu 
qu'auparavant, comme les simples femmes alluienl à la 
pesche des sourdons et coquillages, en leur courant sus ils 
avoient prins quelques unes des plus belles, qu'ils retenoienl 
et jouissoient d'elles de force et violanco, en ayant faiet 
sortir quelques unes, on met avec elles de bons et asseurés 



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soldats habillés en femmes, et mieulx armés d'espées el de 
pistolets que barbus, lesquels se voyant courir sur eux ainsi 
desguisôs et qu'on en estoit prosche firent recongnoislre 
qu'ils estoient plus expers aux armes qu'à la parole ny aux 
quenouilles, et en tuèrent bonne quantité. Ce qu'ayant esté 
veu par le compte du Ludde de son quartier, il faict routier 
deux coulleuvrines aux masures des Fourneaux ; mais la 
ratraicte fui plulost faicle que son approsche et ne peult 
faire aullre chose desdiles pièces que d'en tirer quelque 
tranlaines de coups en ruyne sur les maison et contre la 
Ralonnière qu'on appelloit, qui estoit ung corps de garde de 
bois joignant la tour de la Chaisne pour la garde d'ycelle. 
Le dix-neufviesme, rapport estant faict au conseil dudit 
sieur maire de la susdite conférance du xvi, et des articles 
qui sembloient le plus l'empescher, comme beaucoup mur- 
muroient de ce qu'elle ne prenoit point de fin, pour avoir 
sur tels acrotz et empeschemens l'advis général et universel, 
de tous les habilans et auUres estant en ladite ville, con- 
vocation publique est faicte de tous es maison du couvent 
et religieuses de Saincte-Clairo, où ledit sieur Pierres, 
lieutenant général, pour l'indisposition dudit Morisson, maire 
et capitaine, et ayant de luy charge, expose tout ce qui 
avoit esté de sa légation et colloque, les premières difficul- 
tés qui se préscntoient, les sentimens et advis du conseil qui 
leur avoient sur ce esté donnés pour charge ; où le peuple 
d'ung commung consentement arreste qu'il seroit persisté 
aux premières remonstrances pour l'entrée requise de Mon- 
sieur en celte ville; quant à l'article de l'asseurance 
demandée par ostages, de demeurer tranquilles en cette 
ville entre les bourgeois et habitans des deux religions, et 
pour exécuter ce qui sera accordé par Iraiclé et édict, que 
pour lesmoingoer qu'on n'a aultre désir, qu'on donnera au 
roy des ostages tant de l'une que de l'auttre religion, dont 
le roy sur un certain nombre en choisiroit quatre, deux de 
chescune religion, de trois en trois mois, pour le temps 



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d'ung an au inoins, s'il plaisoit à sa majesté, qui feraient 
séjour es villes les plus proches de celte-cy, en les laissant 
vivre en liberté de conscience et seui-elé de leui-s personnes, 
auquel nombre ne seraient comprins les officiers du ray ni 
aullres ayant charge publique; mais que l'on ne debvoit don- 
ner oslages pour l'asseurance du maintien et seuraté de la 
ville, pour ce que ce serait contre les privilèges, qui don- 
nent aux maire, esuhevins, pairs, bourgeois et habitans 
d'ycelle la garde de ladite ville, ne les oblige point d'en 
donner aultres ostages que leur serment de foy et de fîdel- 
lité. 

La conférance cy-dessus faisant espérer avec le temps la 
paix, chescun tesmoîngnant eslre las de la guerre, ledit 
conseil en ce jour arreste que tous les deniers deus par la 
ville aux révoltés de la religion, fugitifs, papistes, ou réfi-ac- 
taires, soit pour marchandises prinses par la ville, les com- 
mis ou despulés du conseil pour employer aux nécessités de 
la cause, que les meubles de maisons, bois, vins, pastes, 
papiers, toilles et toutes marehandises trouvées en leure 
maisons demeureroienl confisquées à la cause et le tout 
vendu pour les deniers en provenant estre employés aux 
affaires publiques, afin que ladite paix se faisant et con- 
cluant, les susnommés n'en puissent entrer en jouissance et 
possession. 

L'on commance aussi le mesme jour par lesdites espé- 
rances à se relaschcr de la rigueur de la pollicc establie à 
cause du siège pour la taxe qui estoit imposée sur les vivres, 
liberté estant donnée aux marchans, manaris et habitans de 
la dite ville de mettre en évidance et vante de gré à gré le 
bled qu'ils avoient oultre leur provision, soubs peine de con- 
iiscalion, toutes fois où il s'en trouverait de recollé, afîn que 
chescun en peut avoir pour se subvenir pour son argent. 

En ce jour aussi arrivèrent en l'armée de Monsieur les 
ambassadeurs du royaulme de Poullongne, afin de le salluer et 
recoDgnoistre pour ray par eulx ; à l'arrivée desquels tout 



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le canon de rnrméc tira non sur la ville, mais en l'ayr, pour 
Icsmoingnage d'csjouissance, de laquelle arrivée cette ville 
s'appcrçcLit par cette sallulation; lesquels ambassadeui's 
ayant faict leurs compliinens et soubmissions, et représenté 
la charge qu'ils avoient de poursuyvre la liberté et soulage- 
ment de l'oppression de cette dite ville et des églises réfor- 
mées, la parolle el promaisse qu'il leur avoit esté données 
au nom du roy qui leur en avoit confirmé, cette ville n'eust 
plus qu'une seule secousse pour la fin de son siège qui fut 
le XXI dudit mois, auquel et sur le soir, Monsieur qui dès 
lors estoili'econgneu el appelle de tous roy de PouUongne, 
fit jouer la mine pour la curiosité de la veue, de laquelle il 
faillit perdre la vie laquelle n'ayant rien laict que jetter 
quantité de terre qui rendit le cavallier de la Fontaine moins 
accessible qu'il n'esLoit, et des flancs pins advanliigeux que 
ceulx précédents, privé l'ennemy de l'usage d'une de ses 
pièces qu'elle faict Lombcr dans le fossé, et le compte de 
Ludde n'ayant pas plus advancé à la porte Saint-Nicolas, 
quoyqu'il eust son œuvre sur la contrescarpe, et qu'il portoit 
tout ce qui estoit de ses cfTors au mesnic temps pour entrer 
les ungs les aullres à main armée en cette ville. Ledit roy 
de PouUongne en perdant enfin toute sorte d'espérance se 
porte entièrement à finir les misères par la conclusion d'ung 
traicté et d'une paix, non point particulière seulement, pour 
cette ville, mais pour toutes les aultres églises de la religion 
réformée sur la requesle et articles qui luy furent présentés 
le landemain par cette dite ville et respondus par ledit 
seigneur roy de PouUongne dont les demandes et responces 
s'ensuyvent : 

B Supplient humblement vos trës humbles et très obéis- 
sans serviteurs de la ville de La Rochelle, que gentilshom- 
mes et aultres, qui s'y sont retirés à l'occasion des présens 
troubles, comme ainsi soit que de vos bénignes grasces vous 
ayez (aict plusieurs démonstrations de la bonne affection et 
volonté que vous avez de voir Testât de ce paouvrc royaulmc 



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— 169 — 

tant callamiteux et misérable, naguaire si riche et florissant, 
se reslablii' en sa première splendeur et dignité, par l'heureux 
succès d'une paix ferme et stable, yceile vostre dite volonté 
à nous de nouveau confirmée par le rapport de messieurs 
vos desputés, par spécial de voir cette paouvre ville en ung 
estât heureux et pacifique, ce dont nous avons matière de 
louer Dieu, pour le bien, repos et contantemant que nous 
voyons nous en advenir [par] la grasce de Dieu et vostre 
moyen. A cette cause, il plaira à vostre majesté moyenneret 
nous daigner lavoriser envers sa. majesté l'octroy et accord 
de ce qui s'ensuit : 

I. Sçavoit' que la ville de La Rochelle et son gouverne- 
ment, ensemble tous les sieurs, gentilshommes ctauUresqui 
s'en sont retirés, tant présens qu'absens, ou aultres qui se 
sont employés pour leurs façons et négociant pour eulx 
tant par mer que par terre, jouiront de l'exercice libre de 
ta religion réformée, pour ycelluy faire faire en leur maison 
pour eulx, leur famille et aultres qui s'y vouldront trouver; 
qu'en la ville de La Rochelle sera permis l'exercisse libre 
de la religion prétendue réformée, pour yceluy faire faire 
en leurs maisons et lieux à eulx appartenans, hors des 
places et lieux publics, pour eulx, leur famille ou aultres 
qui s'y vouldront trouver, et quant à tous aultres de ladite 
religion prétendue réformée et qui sont demeurés en ladite 
religion jusqu'à présent, leur sera permis de se retirer en 
leur maison, où ils pourront estre et demeurer et par tous 
les aultres endroicts de ce royaulmc aller et venir en liberté 
de conscience, et avec eulx, gentilshommes et aultres apnt 
haulte justice, qui sont aussi demeurés jusqu'à présent de 
ladite religion, portant les armes avec eulx depuis le xxiv 
d'aoust dernier, leur sera permis de vivre en la mesme 
liberté en leurs maisons et soubs le bon plaisir du roy, 
(dont leur fera entendre sa volonté dans six ou sept jours) 
y laire seulement tes baplesmes et mariages à leur façon 
accoutumée sans plus grande assemblée, outtre les parans. 



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parrains et merrines que jusques au nombre de dii, fors et 
excepta à la court et demy lieue à l'entour d'ycelle, à la 
ville, prévoslé el vicomlé de Paris el dix lieues à la ronde, 
ainsi qu'il est cornprins pour ce regard es articles du dernier 
édict. 

II. Sera aussi permis à tous subjecls de sa majesté 
estant de ladite religion, de pouvoir vendre et aliéner leurs 
biens et se retirer librement avec leurs deniers ou aultres 
meubles où bon leur semblera, ou jouir du revenu d'yceulx 
en quelque lieu qu'ils se vouldront reiirer, soit dedans ou 
dehors ce royaulme. (Accordé, pourveu qu'ils ne se retirent 
es terres des piinces avec lesquels sa majesté pourroît avoir 
pour lors guerres). 

III. Que toute personne de ladite religion de quelque 
qualité ou condition qu'ils soient, se pourront retirer en 
leurs maisons ou aultres qu'ils adviseront, tant en ladite ville 
et gouvernement qu'aultr<!s lieux de ce royaulme, pour y 
vivre en loute seureté cl liberté pareille que les aultres 
subjects du roy, comme aussi se pourront retirer en mesme 
seureté et liberté hoi's du royaulme. (11 y a esté satistaicl 
par la responso faicte aux premier el second article). 

IV. Demeureront lesdils de La Rochelle et aultres cy- 
dessus, quilles el deschargés de tous deniers, meubles, deb- 
tes, arrérages de ranles, fruicts et revenus des eccléciastiques 
et aultres qui auront depuis ledit xxiv d'aoust par eulx esié 
prins et levés, sans qu'eulx, leur commis ou ceulx qui les ont 
baillés el lournis en puissent estre aulcunemenl tenus ny 
recerchés pour le présent, passé, ny pour l'advcnir. (Accordé 
pour ce qui parroistra suffisamment avoir esté prins et levé 
depuis le xxiv d'aoust dernier). 

V. Serablablcment aussi de tous acles d'hostilité, levée 
de gens de guerre, fabricalion de monnoye, fonte et 
prinse d'artillerie, munitions el confection de pouldres, 
sallepestres, prinses ou entreprinses de villes, desmolilion 
de maisons, temples el aultres lieux, foriiOcalions, prinses 



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— I7i - 

de navires, gallères et biens en mer, establissement de 
justice, jugements el exécutions d'yceulx, tant en civilité 
qu'en criminalité, voyages, intelligeoces, traictés, négocia- 
tions, faicles pour leur secours et conservation, el généra- 
lement de tout ce qui a esté faict par eulx, géré et négocié 
pour cet eETect, tant audedans que dehors le royaulme, 
encore qu'il deubt estre plus particulièrement exprimé et 
spécifié, sans que, pour aulcune des choses susdites el 
aultres passées, leur soit, ny à leur postérité imputé 
autcun crime de rébellion et désobéissance ou de lèze 
majesté. (Accordé suyvant ce qu'il est porté par l'article xx 
du dernier édict, à compter depuis ce xxiv d'aoust dernier, 
à la charge que suyvant le xxe article dudil édict, ils se 
désisteront el déparleront de toutes associations qu'ils ont 
dédans ou dehors ce royaulme et ne feront doresnavaot 
aucune levée de deniers sans permission du roy, enrolte- 
ment d'hommes, congrégations el assemblées, aultres que 
relies qui leur sont permises cy-dessus et ce sans armes). 

VI. Ains, plaira à sadite majesté déclairer tenir el réputer 
tous les dessus dits pour ses bons, très loyaulx, très fidelles 
et très humble subjects et serviteurs. (Accordé). 

VII. Que les personnes par authorité de justice ou aul- 
tremeni détenues es prisons, galères ou ailleurs, à l'occasion 
des présens troubles seront eslargies et mises en liberté d'une 
part el d'aultres, sans payer aulcune rançon. (Accordé que 
tous les prisonniers de guerre ou aultres, qui sont détenus 
pour le faict de la religion, seront mis en liberté sans 
payer aulcune rançon). 

VIII. Ne pourront aussi lesdils de la R. P. R. estre cy 
après surchai^éR ny foullés d'aulcune chai'ge ordinaire ou 
extraordinaire, plus que les catholiques ny plus que la 
proportion de leurs facultés suyvant ledit édict. (Accordé 
qu'ils ne seront taxés ny surchaigés plus que les catho- 
liques). 

IX. Que toutes les procédeures, défaulx, sentences, juge- 



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mens et arresU, àaisies féodales el aultres prescriptions, adju- 
dications faictes et données contre lesdits de la R. P. R. tant 
vivans que morts, cy-dessus au premier et second article 
comprins, depuis le xxiiije d'aoust, ensemble l'exécution 
d'yceulx tant en civilité que criminalité, seront dès à présent 
cassés, révocqués et annulés el pareillement toute amande 
et confiscation, et les officiers de sadite majesté remis et 
maintenus en leurs olfices et estais, comme aussi les 
sieui'S justiciers el subalternes et jouiront lesdits oflîciers 
royaulx et subalternes estant de ladite religion, el sem- 
blablement les maires, esclievins, consuls, conseillei's et 
pairs des dites villes et aultres de ce royaulme de leurs 
estais et offices, privilèges, guages et pensions, tant pour le 
passé que pour {'advenir. Pour les défaulx, sentences et juge- 
mens, arresls et saisies léodalles, prescriptions et décrets et 
aultres procédeures faictes contre lesdits de ta religion P. R. 
qui n'ont point esté donnés parties ouïes, ou par procurations 
par eulx faictes depuis ledit xxiiie jour d'aoust dernier. (Ac- 
cordé pour le regard de ceulx qui sont dedans ladite ville, 
ou y ont esté depuis ledit jour xxii[e jour d'aoust dernier, el 
demeureront les procès au mcsme estât qu'ils cstoienl au- 
paravant, depuis ledit jour et tous les arrests el sentences 
qui s'en seroienl ensuyvis déclairés nuls el de nul efTect et 
valleur, et rentreront les dessus dits dedans leurs biens 
temporels, quelque saisie, vante et adjudication, fermes cl 
dons qui se pourroient avoir esté faicts, sans faire aulcuii 
remboursement, et accordé que tous les officiers de ladite 
ville de La Rochelle, tant royaulx que aultres de quelque 
religion qu'ils soient, seront remis en leurs estais el les 
aultres suyvant les édicls du roy). 

X. El pour le regard des héritiers, vefves et aultres 
ayant droicl de ceulx qui sont décédés, il plaira à leurs ma- 
jestés leur peiTnettre d'entrer en la possession cl jouissance 
des biens délaissés par lesdits décèdes et les maintenir en 
leur bonne famé cl renommée- (Accordé pour ceulx qui sout 



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et ont esté dans ladite ville ou porté les armes pour euU 
dequis ledit xxiv^ d'aousl dernier, en quelque endroict de ce 
royaulme que ce soit). 

XI. Pareillement, plnira à sa majesté déclairer nulles 
toutes dispositions entre vifs et testamentaires faites ou à faire 
en haine de l'une ou de l'aultre religion. (Le ne roy peut 
donner plus d'authorilé à cet article qui est porté par les loix 
suyvant lesquelles ilssepourvoyroni). 

XII. Leshabitansdc ladite Rochelle et gouvernement et 
aullres personnes qui se sont i-etirées en ycelle et qui se sont 
employées pour leur secours et négociant pour euix ne pour- 
ront estre contrains de comparoir en personne, en la court 
du parlement de Paris, ni aultres cours souveraines durant 
l'espace de deux ans, pendant lesquels les défaulx contre euIx 
donnés seront nuls el de nul effect et valleur. (Cet article est 
remis au roy pour pourvoir en cas d'appel pour ung an seule- 
ment, de tels juges qu'il luy plaira, non suspects, et cepen- 
dant ne pourront estre conirains de comparoir personnelle- 
ment). 

Mil. Que les sommes de deniers à quoy se mouleront 
tes fraits faicts par ledit sieur compte de Montgommery, et 
aultres leurs procureurs el négociateurs, tant dedans que 
dehors le royaulme, en quelque part que ce soit pour leur 
secours, seront levées par permission etauthorité du roy, sur 
lesdits de La Rochelle et gouvernement par contraincle, et 
pour cet effect plaira à sa majesté leur faire délivrer lors de 
la publication de ces présentes, toutes commissions valables 
et sur les aultres de la religion qui y vouldronl consentir. 
(Que les sommes dont est faict mantion au présent article 
seront imposées sur tous les habitans de ladite ville qui y sont 
de présent, à quoy ils seront conirains par les commissaires 
du roy qui leur seront pour cet etiect despéchés, et aultres 
de leur religion qui y vouldronl consentir). 

XIV. En contemplation des grandes et extresmes per- 
tes par eulx souffertes pour réparer ladite ville de La Ro- 



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chelle et ycetle relever de ses ruynes et démolitions, plaira à 
S. M. leur remeUre les Irois mille livres qu'ils doibvenl par 
cliascun an pour l'abonny des tailles et équivalens, et leur 
en taire don, s'il luy plaist pour cinc ans pour eslre employé 
es dites réparations. (Remis au roy pour leur donner telles 
sommes qu'il luy plaira ou permettre de l'imposer sur ce 
qu'il trouvera estre plus expédient pour leur bien et celuy 
de son service). 

XV. Et pour se libérer des deniers et aultres choses 
qu'ils ont esté contrains d'emprunter et frayer à mises qu'il 
leur a convenu faire pour leur deSence et de ladite ville, 
plaira à sadite majesté de leur octroyer commission de les 
pouvoir lever et imposer sur euU et ceulx dudit gouverne- 
ment, eslantde ladite religion, oultre l'impost cy-devanl faict, 
dont il reste encore quelque somme à payer, lesquelles se- 
ront levées avec les clauses nécessaires comme pour deniers 
de sadite majesté. (Accordé pour en user selon qu'il est. 
arreslé sur le xiii» article). 

XVI. Ladite ville de La Rochelle sera maintenue en 
ses privilèges anciens et modernes, droits de jurisdictions et 
anitres et leur en seront rendues les lettres et chartes con- 
firmées qu'ils auroient envoyées à Paris pour vérifier en la 
chambre des comptes. (Accordé). 

XVn. Ne sera, s'il plaist à sadite majesté, mis en 
ladite ville et gouvernement aulcune garnison, faict chasteau 
ny cytadelle, en quelque temps ou pour quelque occasion 
que ce soit, si ce n'est du consentement des habilans d'ycelle. 
(Accordé). 

XVIII. La garde de ladite ville de La Rochelle, tours 
et forteresses et clefs des portes, demeureront es mains des 
maire, eschevins, conseillers et pairs,, bourgeois et habitans 
d'ycelle suyvant leurs anciens privilèges. (Accoi-dé suyvant 
leure privilèges). 

XIX. Aussi plaira à sadite majesté accorder aux dits 
de La Rochelle, uog gentilhomme de la religion réformée 



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pour gouverneur de ladite ville et gouvernement, que sa 
mnjesié acceptera de deux qu'ils luy nommeront, lequel ils 
ne seront contrains recepvoir ni luy faire serment de lîdel- 
lité, qu'après les forces de S. M. retirées, el les présens ar- 
ticles accord'Js, publiés et esmologués, ainsi qu'il sera dit aux 
articles ci-après, en quoy faisant leur ferd aussi le serment 
accouslumé, et lequel ne pourra en cas d'absence commet- 
tre aultre audit gouvernement et charge. (Il n'est point rai- 
sonnable que le roy perde la nomination qu'il a de tout 
temps de mettre un gouverneur en ladite ville, ce qui luy 
sera réservé pour nommer tel qu'il luy plaira, non suspect 
auxdîts habitans, lequel recepvra et fera le serment accous- 
tumé, et ne seront contrains le recepvoir, ni luy (aire ser- 
ment de fidélité qu'après les forces retirées, les hostages 
baillés, et tes présens articles signés et arrestés). 

XX. Et quant aux aultres de ladite religion réformée • 
de ce royaulme, présens ou absens, vivront en liberté de 
conscience en leurs maisons et familles, et y pourront faire 
prières, baptesmes et mariages sans estre rccerchés, inquié- 
tés ui molestés, ni poursuyvis pour le passé ni pour l'adve- 
nir, ni en quelque ville, places et aultres lieux qu'ils soient 
ou puissent aller, ne pourront estre forcés ni contraincts 
pour le faict de leurs consciences. (Remis en la volonté du 
roy pour avoir esté ordinairement avec luy ou en son ser- 
vice où ils sont encore de présent pour en recepvoir tel traic- 
tement qu'il plaira à S. M., leur ayant tousjours permis, 
comme il faict encore, de vivre en toute liberté de cons- 
cience). 

XXI. Plaira aussi au roy de Poulongne, incontinent le 
présent traicté conclud, de faire retirer les forces tant de 
mer que de terre de devant ladite ville et gouvernement si 
loing qu'ils n'en puissent avoir soupçon ni défiance, et ran- 
voyer les gallères hors des costes de Bretagne, Guyenne et 
La Rochelle, et seront les forts qui auroient esté dressés 
devant ladite Rochelle et aultres places, tant en terre que 



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en mer, rompeus et desmollis en mesme temps. (Les forces 
tant de terre que de mer seront retirées en lieu d'oi'i ils ne 
pourront avoir soupçon, et les forts qui ont esté faicts rom* 

. peus et desmollis, tant d'une part que d'aultre, le tout in- 
continant après l'accord faict des présens articles et qu'ils 
auroient baillé les hostages, ainsi qu'il est dit cy-après, 
comme pareillement après la publication de l'édict qui sur 
ce sera faict et publié en ladite ville, les forces et garni- 
sons qui sont et seront es maisons, places, villes ou chas- 
teaux appartenant aux subjects de ce royaulme, de quelque 
religion qu'ils soient, vuideront incontinent pour leur en 
laisser la libre el entière jouissance comme ils avoient aupa- 
ravant en eslre dessaisis, et seront posées générallement et 
partout lesquelles demeureront seulement entre les mains 
du roy comme il a esté faict au dernier édict de pacifica- 

' tion). 

XXII. Et entend que toutes tes villes de Montaulban, 
Nismes, Sanceri'e et aultres villes, chasteaux et places qui 
se sont déclairés depuis le xxiiije d'aoust dernier, pour sous- 
tenir ledit exercisse de la religion réformée, plaira h sa 
majesté faire promaisse auxdits supplians que ou ycelles 
villes se pourvoyeront par humbles supplications vers elle, 
vouidront accepter pareilles et semblables conditions et seu- 
retés de la leur accorder promettant lesdits supplians qu'à 
faulte de ce faire par lesdites villes de tenii'garderel obser- 
ver les présentes. (Le contenu de tous les prêsens articles 
est accoi^é pour ladite ville dé La Rochelle, Nisme et Mon- 
taulban, et pour le regard de Sancerre, qui appartient à ung 
seigneur particulier, remis à la volonté dudit sieur; et tou- 
tefois ceulx qui sont à présent en ladite ville, se pourront 
soubs la protection du roy, retirer en toute seureté en leurs 
maisons et où bon leur semblera, et vivre en liberté de 
conscience). 

XXIII. Que tous meubles el fruicts d'immeubles prins 
puis te xxive d'aoust, sans authorité de justice hors les lieux 



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où les armes n'ont séjourné sur ceulx de ladite religion, qui 
puis ledit temps, se sont retirés en ladite ville de La Ro- 
chelle, leur seront promptemenl rendus, si ils sont en nature 
et essence, le réclam réservé aux détempteurs d'yceulx, con- 
tre qui il appartiendra, et oîi ils seroient consumés et ue 
sjroient en évidence, seront payés selon leur vraye estima- 
tion et vatleur, comme aussi leur sera faicl raison des desmo- 
litions, saccagemens et malversaLioiis faictes en leurs mai- 
sons et aullres biens, le tout par les juges royaulx des pro- 
vinces ou prévoslés des mareschautx par prévention qui en 
congnoisteront et jugeront en dernier ressort, nonobstant 
oppositions ou appellations et sans en pouvoir décliner ny 
excepter. (Ledit article est accordé suivant la teneur du 
xxvije article porté par l'édict de pacification de l'an mil 
cinc cent soixante et dix). 

XXIV. Plaira aussi à leurs majestés, à monsieur le duc 
d'Alençon, et aultres princes du sang et seigneurs du con- 
seil, jurer et signer lesdits articles, yceulx faire esmologucr 
par les cours souveraines et par les juges des provinces et 
aultres notables personnages de l'une et de l'aultre religion 
sans aulcune restriction, ni modification pour lors ne pour 
l'advenir. (Accordé que lesdits articles seront signés du roy 
de Poulongne et contresignés par ung secrétaire d'estat, 
ainsi qu'il est accouslumé, en présence etdu consentement de 
monseigneur le duc, du roy de Navarre et de tous les prin- 
ces et principaulx seigneurs estant en cette armée). 

XXV. A esté aussi accordé que la religion catholique et 
romaine sera remise et restablie en tous les lieux et endroicts 
de ce royaulme et païs de l'obéissance du roy, où l'exercice 
d'ycelle a esté intermis, pour y estre librement et paisible- 
ment exercée, sans aulcun trouble ni empeschement, sur 
les peines contenues au dernier édict, et que tous ceulx qui 
durant la présente guerre se sont emparés des maisons, 
biens et revenus appartenant aux catholiques, et qui les 
détiennent et occupent leur en délaisseront l'entière posses- 



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— 178 — 

sion et paisible jouissance en toute liberté et seureté, et 
semblablemenl que tous tiltres, papiers, euseignemens et 
documens qui eo ont esté prins soient respectivement ren- 
dus et restitués d'une part et d'aultre à ceux à qui ils appar- 
tiennent. 

XXVI. Que ceulx de la religion prétendue réfomiée de- 
meureront aux lois politiques du royaulme : à sçavoir (jue 
les festes seront gardées et ne pourront ceulx de ladite 
religion besongner, vendre aux estalles lesdits jours bouti- 
ques ouvertes, et aux jours maigres, es quels l'usage de la 
chair est delTendue par l'église catholique et romaine, les 
boucheries ne s'ouvriront, suyvant le xxinjB article de l'édit 
dernier. 

XXVII. Et pour ce que plusieurs particuliers ont souffert 
et receus tant d'injures et dommages en leurs biens et per- 
sonnes que difficiliement ils pourront en perdre si tost la 
mémoire, comme il seroit bien requis pour l'exécution de 
l'intention du roy, voulant éviter tout inconvénians, et donner 
moyen à ceulx qui pourroient estre en quelque crainte, 
retournans en leurs maisons, d'estre privés de repos, atten- 
dant que les rancunes et inimitiés soient adoulcîes, a esté 
accordé à ceulx de La Rochelle Nismes et Montaulban, 
qu'ils jouiront de leurs privilèges anciens et modernes, es 
quels ils seront maintenus et conservés, sans avoir aulcune 
garnison, lesquels pour démonstration et seureté de leur 
obéissance, observation et entretenement de ce qui est 
accordé cy dessus bailleront quatre des principaulx bourgeois 
et habilans desdites villes estant de ladite religion prétendue 
réformée, du nombre qui sera par eulx nommé au roy pour 
deux ans, lesquels seront changés de trois en trois mois, ou 
aultre temps qui sera advisé pour la commodité des hostages, 
et seront mis en telles villes et lieux qu'il plaira au roy 
d'ordonner, réservé Paris et Thoulouze, à cincquante lieues 
pour le plus loing desdites villes. 

XXVllI. Que le roy baillera à ceulx desdites villes et aul- 



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— 179 — 

très cy dessus comprinses, tels juges non suspects qu'il leur 
plaira, fors la court du parlement de Thoulouze, pour le 
regard de ceulx de Moatauban, si sa majesté ne trouve 
meilleur, qu'ils soient sur ce reiglés suyvant ledit édict. Et 
au cas qu'aulcuns de ceulx de ladite religion eussent estes 
condtdns de faire promaisses et obligations et de donner 
caution pour changer de religion ainsi qu'il a esté mi$ en 
avant par eulx, le roy les casse et déclaire nulles et de nul 
effect et vaileur. 

XXIX. Que la mémoire des choses passées d'une part et 
d'aullré sera estainle et assoupie avec defTense aux procu- 
reurs généraulx et aultres personnes publiques et privées en 
faire mantion, procès et poursuittes et à tous subjects de 
n'en renouveler ta mémoire, s'attaquer, injurier ny provo- 
quer l'ung l'autre par reproches de ce qui s'est passé, mais 
selon [la volonté du roy] se contenir et vivre paisiblement en- 
semble, comme frères, amis et concitoyens sur peine aux 
contrevenans d'estre punis comme infracteurs de paix et 
perturbateurs du repos public. 

XXX. Sera enjoinct aux baillifs et séneschaulx et aux 
juges ordinaires, royaulx et subalternes, chescun en leur 
ressort, de pourvoir à l'enterrement de ceulx de ladite reli- 
gion réformée te plus promptement que faire se pourra et 
sans scandale. 

XXXI. Seront receus indiféramment es universités, escol- 
les, hospitaulx, malladies et ausmones publiques les escolicrs 
mallades et paouvres de quelque religion qu'ils soient. 

XXXII. Pour obvier aux violances et contravantions qui 
se feront de ce qui est accordé cy dessus, les principaulx 
des villes de l'une et l'aultre religion jureront l'entretene- 
ment et observation de l'édict qui sera pour ce faict, se 
mettront en la garde les ungs des aultres, se chargeront par 
acte public de respondre civillement des contraventions dudit 
édict dedans leurs villes, par les habitans d'ycelle, ou bien 
représenter et mettre en justice les conb>evenans. 



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Ces articles arrestés el accordés le xxrv^ du mois, entre 
les commissaires de moaseigaeur le roy de PoulODgne, qui 
estoient les sieurs de La Vauguyon, Villequier, La Suze, de 
Malicorne *, Montluc et de Biron, et ceulx de cette ville cy 
devant nommés, pour parvenir à ung édict de paix, ledit sieur 
maire, ce mesme jour, assemble tous les bourgeois et habi- 
tans, les geolilshommes, soldats et réfugiés estant en cette 
dile ville, lesquels ayant heu lecture des demandes et res- 
ponses faisant lesdits articles, les approuvent entièrement el 
déclairent que combien que les conditions soient beaucoup 
moindres qu'ils n'avoient espéré, que toutesfois pour voir ta 
France en un estât tranquille et pacifie, et pour faire con- 
gooistre là justice de leur cause, que cette ville et ceulx qui 
y estoient, ainsi que leurs prédécesseurs, ont tousjours esté 
loyaulx à la couronne de France et k leur prince, qu'ils dési- 
rent continuer, et en espérance que sa majesté, congnoissant 
leur entière fidellité, adjoustera auxdits articles quelque 
chose de mieulx pour Tadvenir, par leur arresté et conseil, 
puisqu'on ne pouvoit à présent obtenir aultre chose, qu'il 
estoit expédient de s'en contenter, plustost que de conti- 
nuer les malheurs et événemens qui estoient à craindre du 
siège de cette ville, et de la guerre généralle du royaulme. 
Sur laquelle déclaration lesdits articles sont soubsignès du 
roy de Poutongne le xxvi^ jour dudit mois de juing, et portés 
par le sieur de Betleville, qui en eust le commandement du 
roy de Poulongne, au roy, pour en avoir l'édict qui s'en est 
ensuyvi, ayant esté donné et deslaissé à cette ville un corps 
en forme desdits articles de demande et responsessigné dudit 
roy de Poulongne, Henry, et plus bas : de Fize, secrétaire de 
ses commandemens, qui tut mis et est au thrésor en la caisse 
J et cotté par le nombre xu. 



i Jean de Chouraes, sei^enr de Halicorne ; il succéda à Guy de Daillon, 
comte du Lude, dans le gonvernemeot du Poitoa. Aui noms cités par Barbot, 
il fant ^jouter ceux de comte de Reli, La Houe et Fiie, secrétaire d'état. 



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-i81 - 

Dès que les susdits articles fureot arrestés par lesttits 
commissaires, pendant le temps de six jours qu'on avoit 
prins pour les faire signer au roy de Pouloagne, estant 
lors en OUeron, et au roy qui estoil venu à Boulongne, 
trefves sont accordées et faictes pour six jours entiers par 
lesdits commissaires, qui sont à l'instant publiées dedans le 
camp du roy et en ceste ville, avec grande acclamation 
d'esjûuissance et feux de joye, qui sont faicts et eslevés de 
toutes parts pendant lesquelles on commance à se visiter et 
recongnoistre les uns les aultres et se démontrer aultant de 
(esmoignage et bienveillance qu'on s'estoit montré de haine 
et de désir d'entreprendre les ungs sur les aultres pendant 
qu'on avoit les armes en main. 

Et comme on ne doublait aulcunement que le roy n'agréast 
et n'exécutast le susdit traicté et arresté d'articles, pour 
n'estre aulcunement veu en demeure par ladite ville en 
l'exéculion d'yceulx, le dernier jour dudit mois, tous les 
bourgeois, raanans et habitans d'ycelle sont convoqués par 
l'authorité dudit sieur maire, ledit Mignonneau, coesleu, en 
faisant l'exercisse pour la grande indisposition du sieur 
Morïsson, maire et capitaine, afm de procéder à une nomi- 
nation qui fut de cincquante eschevins, pairs, bourgeois et - 
habitans, pour d'yceulx en estre faict eslection de quatre par 
le roy pour servir d'hosiages de l'entre'ien dudit édicl. 

Les Poulonnois, qui estoient venus pour la salutation de 
leur nouveau roy, avoieit désir de visiter la ville, dont l'advis 
estant venu par une des trompettes de leur majesté, par 
arresté du susdit conseil extraordinaire du 1»^ de jeuiltet, 
en ladite année, ils sont receus et recueillis à la porte par 
Gar^ouillaud, sergentmajor; mais comme depuis l'aiTCSt des 
trefves il n'en venoit que trop qui causoient de la deffiance^ 
il fut ordonné par mesme conseil que nul de ceulx qui 
avoient porté les armes contre ceulx de la religion n'y en- 
treroit pour quelque cause que ce fut que l'édict n'eust esté 
publié. 



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Jfuillet. — Le 2e jour dudit mois, Jehan Morisson, escu- 
ycr, sieur de Moureilles, eschevin, maire et capitaine de 
ladite ville, décéda, au grand regret et desptaisir de tous ses 
concitoyens, pour ce qu'il estoit homme d'esprit, qu'il s'estoit 
tousjours porté à la conservation de la liberté et privilèges 
de cette ville, pour la deffence et maintien de laquelle, 
pendant le siège, il avoit tellement peiné et travaillé, qu'il 
en avoit acquis la maltadie qui le porta dedans le tombeau; 
lequel ayant esté enterré le 3, selon l'honneur deu à sa 
charge, de façon et cérémonie accoustumées, Jacques Henry, 
escuyer, sieur de Maussidan, maire précédent, faisant la fonc- 
tion de la mairie, accompagné de ceulx du corps présente à 
l'instant des obsèques à monsieur le lieutenant général 
Pierres, le susdit sieur Mignonneau restant des coesleus, 
nommés à maire en ladite année, pour accepter ledit 
Mignonneau à la chaîne de maire et capitaine de cette dite 
ville, pour le parachèvement de ladite année, ce que ledit 
sieur lieutenant faict, qui en reçoit le serment de fidellilé 
que les maires doipvent pour la garde de la ville en l'obéis- 
sance du roi à l'entrée de lear charge, luy faisant faire en 
l'auditoire et palais de cette ville, à la relevée du susdit jour, 
ce que les escbevins et pairs luy firent semblablement faire 
dans l'eschevinage entre les mains dudit Henry, premier 
eschevin, et de les maintenir et conserver, les boui^eois et 
habilans, chescun en leurs privilèges ; après quoy luy furent 
délivrés les sceaulx, clefs et livres de la ville, yceluy Mignon- 
neau recongneu pour maire et capitaine d'ycetle, auquel 
semblablement les eschevins et pairs et tous officiers ordi- 
naires de la ville renouvellent le serment d'obéissance, et le 
conseil extraordinaire establi pendant cette guerre pour le 
recongnoistre chef et capitaine par eulx, et despendre de son 
authorilé, selon les rciglemens d'union et d'association. 

Le roy de Poulongne, voulant esti'e instruict du serment 
de fidélité que font les maires au roy, envoyé en cette ville 
le sieur de La Noue, afm d'eu conférer de quelques points 



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pour l'exécution de l'édict de paix ; lequel estant entré le 
sixiesmc du mois en ycelle, on luy laict des plaintes de ce 
que te temps estant passé pour l'assignation de la paix, elle 
ne l'estoit toutefois et ne s'en faisoît point de publication, 
qui (aict qu'en luy donnant la copie de la forme dudit ser- 
ment qui a depuis par luy esté donné audit roy de Pou- 
longne, qu'il eust pour agréable et trouva boa pour celuy 
qui debvoit estre faict, on le prie de faire que sa majesté 
face publier en ses camps de mer et de terre lesdits articles, 
afin que chescun puisse commercer en ce lieu ; le roy de 
Poulongne, sur telle requeste, trouvant par son conseil ne 
devoir faire laîre la publication dudit arresté, qu'au préa- 
lable il n'eust esté signé et approuvé du roy, par son autho- 
rité et soubs son nom, le vu dudit mois, il se fait députa- 
tion du sieur lieutenant et de La Jarrie vers ledit roy de 
Poulongne, pour supplier sa majesté de faire publier une 
ordonnance de son auihorilé, portant défiance d'enfraindre 
les articles par luy accoidés et que tous raarchans peussent 
selon yceulx venir librement trafiquer tant par mer que par 
terre, ce qu'il octroya et fil exécuter et donna auxdits en- 
voyés des patantes en formes, expédiées le viii dudit mois, 
et de luy signées, par lesquelles seureté et sauf-conduict est 
donné aux bourgeois et habitans de celle ville et réfugiés en 
ycelle, d'aller, venir et trafiquer librement par tous les lieux 
et endroicls du royaulme, selon qu'il se voit par lesdites 
lettres, estant au thrésor en la caisse J, coltée par le nombre 
XLiiij: 

Trois jours après lesquelles, et le x du mesme mois, le 
seigneur de Biron vient finallement en cette ville pour la 
publication de ladite paix faicte sur les articles cy dessus, 
signés du roy et arresLés en forme d'édict ; lequel, entrant 
par la porte de Maubec, avec quatre trompettes et ung 
hérault d'armes de sa majesté, fut recueilly, avec toute sorte 
d'honneur, non seulement comme envoyé', mais comme 
gouverneur aux armes pour le roy en ladite ville et gouver- 



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- 184 - 

nement, et luy fui donné à disner par le public en la maison 
dudil sueur Mignonneau, maire et capitaine de cette ville, à 
l'issuo duquel ledit édiet de paix fut leu, publié tant en la 
place du chasleau que par les quantons et lieux accoustu- 
mes de celte dile ville, avec toutes sortes d'acclamations et 
de joye pour le repos et tranquillité qui luy en dcbvoît non 
seulement advenir, mais à toutes les aultres villes de la 
religion et églises réformées de France, auxquelles cette ville 
donne liberté par sa résistance et valleur. Après la publica- 
tion duquel édict et charge donnée audit lieutenant général 
de cette ville de le faire au surplus exécuter, ledit seigneur 
de Biron se retire dès ce jour mesme, et y eust dès l'heure 
pleine relasche et liberté pour cette dite ville, l'armée se 
retirant peu à peu, les gabions et forteresses de dehors se 
desmolissant et les bai^jnes et bateaux des provinces voisines 
qui attendoient cette journée commençant d'entrer, selon 
ledit édict, que ledit lieutenant général fait publier et regis- 
(rer en la court présidialle, le xiii du mois, duquel la tenue 
et les articles s'ensuyvent : 

I. Que la mémoire de toutes choses passées depuis le 
xxiiii jour d'aoust dernier passé, à l'occasion des troubles et 
émotions advenus en nostre royaulme demeure estainte et 
assoupie comme de chose non advenue ; et ne sera loisible 
ne permis' à nos procureurs généraulx, ne aultres personnes 
publiques ou privées quelconques, en quelque temps ne pour 
quelque occasion que ce soit, en faire mantion, procès ou 
poursuittes en aulcune court ou juridiction. 

II Deffendant à tous nos subjects de quelque estât et 
qualité qu'ils soient, qu'ils n'ayent à en renouveler la mé- 
moire, s'attaquer, injurier ne provoquer l'ung l'aullre par 
reproche de ce qui s'est passé, en disputer, contester ne 
quereller, ne s'oultrager ou offenser, de faict ne de parolles, 
mais se contenir et vivre paisiblement onsemble commefrères, 
amis et concitoyens, sur peine aux contrevenans d'estre prias 
comme infracteurs de paix et perturbateurs du repos public. 



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m Ordonoons que la religion catholique et romaine sera 
remise et restablie en tous les lieux et endroicts de celluy 
nostre royaulme et païs de nostre obéissance où l'exercisse 
d'yeelle a esté intermis, pour y estre librement et paisible- 
ment exercée, sans aulcun trouble ny empeschement, sur 
les peines susdites, et que tous ceulx qui, devant la présente 
guerre, se sont emparés de maisons, biens et revenus appar- 
tenant aux ecclésiastiques ou aultres catholiques et qui les 
tiennent et occupent, leur en délaisseront l'entière posses- 
sion et paisible jouissance en toute liberté et seureté. 

IV. Et pour donner occasion à mes subjects, manans et 
habitans de nosdites villes de La Rochelle, Montaulban et 
Nismes de vivre et demeurer en repos, leur avons permis et 
permettons l'exercice libre de la R. P. R. dans lesdïtes villes 
pour iceluy taire faire en leurs maisons et lieux à eulx ap- 
partenant, hors toutefois des lieux et places publiques, pour 
eulx, leur famille et aultres qui s'y voudront trouver. 

V. Et quant à tous aultres de la R. P. R., qui sont 
demeurés en ycelle religion jusqu'à présent, leur permettons 
se retirer en leurs maisons où ils pourront estre et demeurer, 
et par tous les aultres endroicts de nostre royaulme, aller, 
venir et vivre en toute liberté de conscience, et gentils- 
hommes et aultres ayant hautte justice qui sont semblabte- 
ment demeurés jusqu'à présent en ladite religion, portant 
les armes avec les susdits habitans desdites villes, et depuis 
ledit xxive d'aoust dernier, leur permettons aussi vivre en 
la mesme liberté de conscience en leurs maisons, et y taire 
seulement les baptesmes et mariages à leur façon accoustu- 
mée, sans plus ample assemblée oultre parans, parrains et 
merines, que jusqu'au nombre de dix, fors et excepté en 
nostre court ny à deux lieues à l'entour d'yeelle en la ville, 
prévoté et vicompté de Paris, ny à dix lieues autour d'y- 
eelle ville. 

VI. Enjoignant à nos baillifs, séneschaulx et juges 
ordinaires ou aultres subalternes, chescun en leur ressort 



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— 186 — 

de pourvoir à rencontre des mors de ceux de ladite religion 
prétendue réformée, le plus commodément que faire se 
pourra et sans scandale. 

Vil. Au cas qu'aulcuns d'ycelle religi^p eussent esté, 
contrains faire promaisse et obligation et bailler caution de 
changer de religion, nous les avons cassées et déclarées 
nulles et de nul effet et valleur. 

VIII. Seront receus indifféramment et aux universités 
escbolies, malladies et aulmosnes publiques, les eschotliers 
mallades et pauvres de quelque religion qu'ils soient. 

IX. Permettons à tous nos subjects de ladite religion 
de pouvoir vendre et aliéner leurs biens et se retirer libre- 
ment avec leurs denrées ou aultres meubles où bon leur 
semblera, ou jouir des revenus d'yceulx, en quelque lieux 
qu'ils se vouldront retirer, soit dedans ou dehors le 
royaulme, pourvu que ce ne soit es terres des princes avec 
lesquels nous pourrions avoir guerre. 

X. Demeureront lesdits de La Rochelle, Montaulban 
et Nismes, et aultres cy dessus, quittes et deschai^és de tous 
deniers, meubles, debtes, arrérages de rentes, fruîcts et 
revenus des ecclésiastiques et aultres qu'ils feront apparoitre 
suffisamment avoir depuis ledit xxiine d'aoust dernier par 
eutx esté prins et levés ; sans qu'eulx et leurs commis ou 
ceulx qui les ont baillés et fournis en puissent estre aulcune- 
ment tenus ne recerchés pour le présent, le passé et pour 
l'advenir. 

XI. Semblablement de tout acte d'hostilité, levée ou 
conduicte de gens de guerre, fabrication de monnoie, fonte et 
prinse d'artillerie et munition, confection de pouldres et sal- 
pestres, prinses, fortifications ou entreprinses de villes> 
desmolition de temples, maisons et aultres lieux, prinses de 
navires, gallères et biens en mer, establissement de justice, 
jugements et exécutions d'yceulx, tant en civilité qu'en 
criminalité, voyages, intelligences, traictés et nesgociations 
faicts, pour leurs secours et conservation et généralement tout 



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ce qui a esté par eulx faict, géré et nesgocié pour cet effect 
tant au dedans qu'au dehors nostre royaulme, depuis le 
xxi\« d'aoust, encore qu'il deubt estre plus particulière- 
ment exprimé et spécifié, sans que pour aulcune des choses 
susdites ou aultres passées, leur soit à eutx ni à leur pos- 
térité imputé aulcun crime de rébellion, désobéissance ou de 



XII. Déclairons que nous tenons et réputons tous les 
susdits pour nos bons, loyaux et fidèles subjecis et servi- 
leui-s, à la chaire qu'ils nous jureront toute obéissance et 
fidélité, se départiront et désisteront entièrement de toutes 
associations qu'ils ont dedans ou dehors nostre royaulme 
et ne feront doresnavant aulcune levée de deniers sans 
nostre permission, enrollement d'hommes, congrégation et 
assemblées, aultres que celles qui leur sont permises cy 
dessus et sans armes, sous peine d'estre punis rigoureu- 
sement et comme contempteurs et intracteurs de nos com- 
mandements et ordonnances. 

XIII. Tous prisonniers de guerre ou aultres qui sont 
détenus aux prisons, gatlères ou ailleurs pour le faict de 
la religion et à l'occasion des présents troubles seront 
eslaigis et mis en liberté, sans payer aulcune rançon, n'en- 
tendant toutefois que les rançons qui auroient déjà esté payées 
puissent estre répétées sur ceulx qui les auroient reçeues. 

XIV. Ne seront lesdits de la religion, surchai^és ni 
foulés d'aulcunes chaires ordinaires ou extraordinaires 
plus que les catholiques. 

XV. Avons déclairé et déclairons tous défautx, sen- 
tances, jugements et arrest, précédentes saisies, ventes et 
décrets faicts et donnés contre lesdits de la religion pré- 
tendue réformée qui sont ou ont esté dans lesdites villes 
de La Rochelle, Montaulban et Nismes depuis ledit 
xxiv» d'aoust, qui n'ont esté données parties ouïes ou par 
procuration par eulx faictes depuis ledit xxn« d'aoust 
dernier, ensemble l'exécution d'yceulx, tant en civilité que 



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diminalité, cassés, révoqués et aaautés, et demeureront 
les procès au mesme estai qu'ils estoient auparavant et 
rentreront les dessus dits dedans leurs biens temporels, 
quelques saisies, ventes et adjudications, fermes et dons qui 
en pourroient estre faicts par nous ou aultrement sans 
faire aulcun remboursement. 

XVI. Et pour le regard des héritiers, vefves, et aultres 
ayant droict de ceutx de ladite religion, qui sont décédés 
es dites villes, y ont esté ou porté les armes pour eulx 
depuis lediL xxiv^ d'aoust, en quelque endroict de nostre 
royaulrae que ce soit, leur permettons de rentrer en la 
possession et jouissance des biens deslaissés par lesdits 
décédés, et les maintenons en leur bonne famé et renom- 
mée. 

XVn. Tous officiers desdites villes de La Rochelle, 
Montaulban et Nismes tant royautx qu'aultres de quelque 
religion qu'ils soient et qui en ont fôté privés en l'occasion 
d'ycelle et des présents troubles, seront remis en leurs estais, 
chattes et offices, et les aulti-es officiers des aultres villes 
et lieux observeront nos déclarations sur ce faictes et 
publiées. 

XVIII. Et afin que la justice soit rendue sans aulcune 
suspicion h nos subjects de la religion desdiles villes et 
aultres qui se sont retirés en ycelle depuis ledit xxiv» d'aoust, 
nous avons ordonné et ordonnons, voulons et nous plaist 
que les procès meus et dilïérens à mouvoir entre les parties 
estant de contraire religion, tant en demandant que 
deffendant, en quelconque matière civile ou criminelle que 
ce soit, soient traictés en première instance par devant les 
baillifs, séneschaulx et aultres juges ordinaires suyvant nos 
ordonnances, et où il escheroit appel en aulcuné de nos 
cours de parlement, leur sera par nous pourveu seulement 
par l'espace d'ung an à compter du jour de la publication 
de la présente, de juges non suspects, tels qu'il nous plaira, 
excepté toutefois la court du parlement de Thoulouse pour 



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le regard de ceulx de Montaulban; et cependant pomront 
estre contrains à comparoir personnellemenl. 

XIX. Et parce que plusieurs particuliers ont reçeu et 
souffert tant d'injures et dommages en leurs personnes et 
biens que difîGcillement ils pourront en perdre sitost la 
naémoire, comme il seroit bien requis pour l'exécution de 
nostre intention, voulant éviter tous inconvéniens et donner 
moyen à ceulx qui pourroient estre en quelque crainte, 
retournant en leurs maisons, d'estre privi^s de repos en 
attendant que les rancunes et inimitiés soyent adoutcies, 
nous avons accordé et accordons à ceulx desdites villes de 
lia Rochelle, Nismes et Montaulban, qu'ils jouiront de leurs 
privilèges anciens et modermes, droicls de juridiction et 
aullres, èsquels ils seront maintenus et conservés sans avoir 
aulcune garnison, ny que y soit fait chasteaux-forts ny cita- 
delles, si cen'est duconsentementd'ycelles, lesquelles démons- 
trations et seureté de leur obéissance, observation et entre- 
tenement de nos volontés et intantions , bailleront pour 
deux ans quatre des principaux boui^eois et habitans de 
chescune desdites villes estant de ladite religion prétendue 
réformée, lesquels seront par nous choisis entre ceulx qu'ils 
nous nommeront, et changés de trois en trois mois ou tel 
aultre temps qu'il sera advisé, et seront mis en telle ville et 
lieu qu'il nous plaira ordonner, à cinquante lieues pour le 
plus toing desdites villes de Paris et Tboulouse; et afin qu'il n'y 
aye occasion de plainte ou soupçon, nous commetlerons es 
dites villes des gouverneurs gens de bien et affectionnés à 
nostre service, qui ne seront suspects, voulant néantmoins 
que la garde de leurs villes, tours et forteresses demeure 
entre les mains desdits habitans , suyvant leurs anciens pri- 
vilèges. 

XX. Voulons semblablement qu'incontinent après la pu- 
blication de nostre édict faict en nostre camp et armée, les 
armes soient partout généralement posées lesquelles demeu- 
reront seulemeat entre nos mains, et de nostre cher et très aimé 



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— 190 — 

iirère le roy de Poulongne; ordonnons que les forces tant de 
mer que de terre soient retirées de devant lesdites villes, 
les forts faicts, tant d'une part que d'aultre, rompeus et 
desmollis, le libre commerce et passage remis par toutes 
les villes, bourgs et boui^ades, ponts et passages de nostre 
dit royaulme. Les forces et garnisons qui ont esté mises à 
l'occasion des présents troubles et depuis ledit xxive d'aousl 
es villes et aullres places, maisons et chasteaux appartenant 
à nos subjects de quelque religion qu'ils soient vuideront 
incontinent pour leur en laisser la libre et entière jouissance, 
comme ils avoient auparavant que d'en estre dessaisis. 

XXI. Les meubles qui se trouveront en nature et qui 
auront esté prins par voye d'hostilité, depuis ledit xxirs 
d'aoust dernier, seront rendus à ceux à qui ils appartiennent 
en rendant toutefois aux achapteurs le prix de ceulx qui 
auront esté vendus par aulhorité de justice, ou par aultre 
commission ou mandement public, et pour l'exécution de 
ce que dessus, seront contrains les détempteurs desdits 
biens, meubles subjects à restitution, incontinent et sans 
délay, nonobstant toutes oppositions ou exceptions, les rendre 
et restituer aux propriétaires pour le prix qu'ils en auront 
payé. 

XXII. El pour le regard des fruicts des immeubles, ung 
cheseun rentrera en sa maison et jouira réciproquement 
des fruicts de la cueillette de la présente année, nonobstant 
toutes saisies et empeschements faicts ou contraires depuis 
le xxive d'aoust, comme aussi cheseun jouira des arréraiges 
desdites rentes qui n'auront par nous esté prins ou par 
nostre commandement, permission ou ordonnance de nous ou 
de nostre justice. 

XXIII. Sembtablement tous tiltres, papiers, enseigne- 
mens et documens qui ont esté prins, seront respectivement 
rendus ou restitués à ceulx à qui ils appartiennent. 

XXIV. Ordonnons aussi que ceulx de ladite religion 
demeureront[soumis]aux lois pollitiques de nostre royaulme. 



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à scavoir que les Testes seront gardées et ne pourront, ceulx 
de ladite religion, besongner, vendre ne eslaller lesdits 
jours bouticques ouvertes, et aux jours maigres auxquels 
l'usage de ta chair est deffenâu par l'église catholique et 
romaine les boucheries pe seront ouvertes. 

XXV. Et pour obvier aux contraventions qui se pourroient 
commettre en plusieurs de nos villes, les baillifs sénes- 
cbaulx ou leurs lieutenants feront par les principaux habi- 
tans desdites villes jurer l'entretènemeut et observation de 
nostre présent édict, se meltre les ungs à t'esgard des 
aultres, et se chaîner respectivement et par acte public de 
répondre civilement des contraventions qui se feroient audit 
édict dans les dites villes par les habitaus d'ycelles, ou bien 
représenter et mettre entre les mains de la justice les contre- 
venans. 

Sy donnons en mandement à nos amés et féauls les gens 
tenant nos cours, etc. Donné au chasleau de Boulongne au 
mois de jeuillet -1573, de nostre règne le xni. Signé Charles 
et plus bas de Neufville '. 

Cette paix ainsi receue et publiée et dont un corps de 
l'édict fut délaissé en formes signé du roy et plus bas de 
Neufville pour estre en garde et dépost en ycelle, qui fut 
mis et est au thrésor eu la caisse J. cotlé par le nombre xl, 
cette dite ville estant obligée de prester le serment de fidellité 
au roy, les députés, qui avoient esté nommés par le conseil 
du dernier du mois passé, qui estoient les sieurs Ghoisy, 
seigneur de La Jarrie, Pierres, heutenant général, seigneur 
de La Jarne, pour les eschevins ; Jean Gaschet, sieur de Reuzé, 
et Pierre Guyton, conteroîleur, pour pairs ; Jehan Bailly, 



-1. Cet édit enrefpstrë par le parlement, le il aoOt 1573, est rapporté par 
La PopetiDiére lxxxv, Î<> 183. Le château de Boulogne, que Dupont (Histoire 
de La Rochelle), a confondu avec Boulogne- sur-Mer, Était une maison de 
plaisance distincte du château de Madrid, que Charles IX possédait dans le 
boit de Boulogne. 



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Pierre de La Hayze,et HilairetPapin, pour bourgeois, selrans- 
portent aussilost et au mesme jour vers la majesté dudit 
roy de Ponlongoe, pour luy faire le susdit serment qu'il 
accepta, selon la forme dont il avoit reçu ta teneur, lesquels 
députés, setoD la charge qui leur fut donnée, le Ti du pi-ésent 
mois, luy présentèrent aussi le cathalogue des cincquante 
qui avoient esté nommés, pour en accepter, par le roy, 
quatre pour hostages et de plus ayant esté jugés estre de la 
dignité et aulhorité du roy, et de celuy de Poulongne, de luy 
présenter les clefs de cette ville par marque d'obéissance 
envers sa majesté et le prier et semondre d'y venir et entrer, 
quoy que ce soit, ledit roy de Poulongne, lesdiles clefs luy estant 
présentées et les offres cy-dessus faictes par lesdits députés, 
ledit roy de Poulongne en remercia la ville (qui estoit 
l'arresté secret qui avoit esté convenu sur les concertations 
cy-dessus) et print pour prétexte la dilligence dont il luy 
faltoit user pour son retour. Sur lequel refus qui estoit ce 
qu'on désit'oit, et qui avoit esté stipulé précisément, les 
desputés de cette ville, faisant leurs compliments, luy rendent 
humblement grasce et remerciements du bien que par sa 
fabveur il avoit pieu à Dieu leur douner eo l'octroy de ladite 
paix, supplièrent le roy de Poulongne de prendre en sa 
protection et sauve-garde tous ceulx de la religion réformée 
d'aussi bonne affection, comme de bon et saint zelle il a 
voullu mettre fin à la malheureuse guerre qui estoit, et 
fmallement le requèrent de recepvoir de la ville ung présent 
qu'on luy faisoit, bien qu'il ne fut digne de son excellence, 
en supplément duquel et du peu de bien qu'il leur restoit 
pour offrir à sa majesté quelque chose de grand prix , ils 
soubmettent cette ville de demeurer pour jamais soubs son 
obéissance, comme les bourgeois et habitans d'ycelles et 
aultres y, réfugiés estant ses très humbles et fidèles servi- 
teurs; lequel présent offert, prias et accepté par ledit roy de 
Poulongne, furent quelques guenons et perroquets, trouvés 
en cette ville, qui furent présentés par Jean Huet, es<Miyer, 



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fils aisné de Claude Huet, eschevin, qui se trouve forteslonné 
pour ce que ledit roy de Poulongne prenant l'une des 
guenons que tenait encore ledit Huet, elle mort assez fort et 
reudement sa majesté, laquelle toute fois ne s'en esmeut pas 
comme on craignoit, sçachant qu'il n'y avoil point de faulte; 
qui est tout le présent qui luy fut offert et donné, contre ce 
que quelques uns ont voulu escripre que par aident cette 
ville s'estoit rédimée du susdit siège ; Testât et paouvrelé 
à laquelle elle estoit y résistant et la qualité et l'honneur 
propre de si grands piinces que le roy et le roy de Poulon- 
gne, sonfrère, qui l'avoient enlreprinse et s'estoient adheurtés 
de toutes leurs forces et puissance pour ledit siège, duquel 
en efîect et en vérité on a esté libéré et la paix redonnée 
aux églises réformées que par la seule grasce et bonté de 
Dieu, s'estant servi du ministère desdits Poulonnois selon 
qu'il est représenté. 

Par cet édict, la paix estant faicte non seulement pour 
cette ville, mais pour celles qui se voulurent soubmettrc 
aux conditions d'yceluy, ainsi qu'on avoit stipulé par les 
susdits articles, le roy de Poulongne et tous les princes qui 
l'adsistoient se retirent enfin par les isles, et passèrent la mer 
pour aller à Nantes, et montant la rivière, se rendre à Paris 
pour les esjouissances préparées au roy de Poulongne de sou 
advénement à ladite couronne ; duquel celte ville a heu 
aultant de subject d'esjouissance que nulle aultre pour 
ce qu'après la singulière grasce et fabveur qu'elle eust de 
Dieu, c'est par cotte eslection qu'elle eust sa délivrance du 
siège mis devant par l'espace de neuf mois qui a esté ung 
des plus longs, grands et violents qui se soit veus en France 
de ce temps, tous les plus grands du royaulme ayant esté 
au devant et contre ladite ville, pendant lequel il se remarque 
qu'elle a esté battue de trante-qualre mille coups de canon 
et plus, qu'on y a faict jeter et jouer huict mines, qu'elle a 
souffert et adsisté à neuf grands assaults, ayant fait mourir 
par combats, par l'espée et les armes, plus de huict à dix 



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mille hommes, et enlre ceuh là de grands : le duc d'Aumalle, 
les princes de Lorraine, Glerntont,Tallarâ, Cossetns, deux Goas, 
soixante capitaines et chefs, sans ceulx qui moururent des 
malladies contagieuses de l'armée durant ledit siège et peu 
de temps après, entre lesquels, pour grands, furent le duc de 
LoDgueville et le duc d'Uzèz, fds aisné de la maison d'Àssier, 
de sorte, qu'à l'occasion dudit siège il est mort de toute façon 
de gens de ceuk qui estoient pour le roy, dix-huict à vingt 
mille hommes, et sur ce nombre des suisses et lansquenets 
et mesmes des pionniers, de sorte qu'après qu'on eust liberté 
de sortir de la ville pour aller aux champs, les fossés et 
chemins à demi lieue à E'entour se trouvoient plains de 
corps morts, et les maisons mesme où l'on en voyoit grand 
nombre de mallades, blécés, estropiats de bras et jambes, et 
tellement languissans qu'ils imploroient pour adsistance et 
fabveur ceulx de cette ville se promenant, de les achever. 

Lequel siège ne fut point aussi sans une grande risque 
desdits habitans, mort d'yceulx et de ceulx qui les estoient 
venus secourir et adsister, car ouHre ce que tes champs et 
vignes demeurèrent sans culture ni labourage pour l'année, 
la plus part desdites vignes furent arrachées et desplantées, 
les maisons en beaucoup de lieux du tout desmolies et les aul- 
tres soit des champs, soit à la ville fort ruynées; et fut tué 
par ledit siège plus de cinc cens habitans, entre yceulx les 
meilleurs de la jeunesse, dont beaucoup estoient des meilleu- 
res familles, et sept à huit cens que réfugiés que serviteurs, 
en laquelle perte, le siège levé, on ne laisse pas de louer et 
bénir Dieu par prières publiques et actions de grascelors et 
après la publication de ladite paix; et lut escript par ladite 
ville aux consuls et jurais de celles de Montaulban, de Nis- 
mcs et de Sancerre, pour leur faire entendre les raisons qui 
avoient adstraint et porté cette ville d'accepter ledit édict et 
articles cy-dessus, quoyque moins advantageux en quelque 
sorte que quelques ungs de ceuk qui avoient esté faicts aupa- 
ravant, tirées lesdites raisons de la nécessité de la paix, ny 



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ayant plus d'espérance de secours d'Angleterre et que toutes 
choses défailloient grandement en celte ville, soit pour les 
vivres ou munitions, dont on n'avoit point pour l'espace que 
d'ung mois à six sepmaines pour le plus, et afin aussi qu'ils 
heussont à jouir du mesme bénéfice, comme il leur estoit loi- 
sible, )e susdit édict estant tout ce qu'on avoit peu faire pour 
la paix des églises. 

Âoiist. — Cet édict se vérifie au parlement le onziesme du 
mois d'aoust en ladite année, et cette ville tasche bien de tout 
son pouvoir, pour le désir qu'elle avoit de la paix et do se 
tirer de la ruyne et misère de l'exécuter de point en 
point de sa part, croyant mettre fin à ces quatriesmes trou- 
bles par ce moyen : car le roy ayant faict eslection de Pierre 
Sallebei't, escuyer, sieur do l'Herbaudîère, eschevin, de Pierre 
Guilon, conlerolleur de la traicte, pair, de Jehan Bailly et.... 
boui^eois, sur la nomination des cincquanle qu'on luy avoit 
faict pour en accepter quatre pour hoslages, de l'entretien 
dudit édict, ils sont envoyés par celte ville et menés par ledit 
seigneur' de Biron, pour faire leur demeure et i-ésidence en la 
ville de Poictiers, le temps porté par ledit édict, l'exécution 
duquel s'en Taict encore au surplus et mesmement par Tin- 
troduction et réception en cette dite ville des habitans catho- 
liques qui s'en voulurent retirer qui furent restablis en leurs 
charges, offices et dignités et les bénéficiers et ecclésiastiques 
en la jouissance de leurs biens, les choses se préparant et dis- 
posant pour y rétablir la messe. Le bénéfice de cette paix 
toutes fois ne fut pas général et exécuté partout ny aussi 
accepté de tous et n'y eust guères que le Poietou et la Xainc- 
tonge qui en goustèreut la doulceur et soubs peu de temps 
seulement; car Sanserre* soubs prétexte qu'il estoit à ung sei- 
gneur particulier, n'est point traicté de cette façon par la paix 



1. Sanceire capitula le 19 août 1753; elle avait été inveitie le 3 janvier prf. 



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qui luy esl donnée par ta prinse des armes et le siège qu'il 
avait enduré au mesoie temps que cette ville, pour ce qu'es- 
tant réduict à cette extrémité et disette que de n'avoir plus 
de pain et de vivres et ayant mangé chiens, chevautx, chats, 
rats, cuirs et les choses de soy sans aliraens et nourriture, 
comme pierre, ardoize et bois, voire qu'ils en seroient venus 
jusque là que quelques pères, mères et enfants se seroient 
mangés les ungs les aultres, et que quelques ungs portés de 
cette rage que d'avoir désir et volonté de se manger tout vifs 
eulx mesmes ; par ladvantage que l'on prent de leurs misè- 
res, en la paix qu'on leur baille audit mois d'aoust, sur la 
fin, après plus de huict mois de siège, on leur faict donner 
trante-six mille livres en deniers au seigneur de La Chaslre 
qui les tenoil assiégés, six mille Uvres pour les blessés, pour 
guarantir leur ville de pillsrie, on leur laict demander par- 
don au roy et pour leur laisser la vie, on oste leur liberté 
el seureté en razant et desmotissant leur ville; et en ce qui 
concerne leur religion on ne leur en donne qu'un exercisse 
général contenu par les articles du susdit édict et non pas 
tel qu'à cette ville, Nismes et Montaulban, quelques interces- 
sions et prières que les Poulonnois eussent réitérées au roy en 
labveur de ceulx de la religion; de quoy plusieurs espris 
s'irritoient grandement, craignant d'estre traictés de la mes- 
me fagon. 

Le Daulphiné, les Sévennes, le Languedoc et la Guienne 
pour la plus part refusant de se soubmettre à cet édict pour 
détruire et anéantir ceulx de l'an 4570 et celuy nom- 
mé de janvier, le seigneur baron de Sérignac et les quatre 
vicomptes de Gourdon, de Paulin, de Panas, et de Gaul- 
mont, soustenus de plusieurs villes et des peuples, se mettent 
à tenir la campagne, dressent des articles pour avoir ung 
plus grand bénéfice que celuy de l'édict arresté par cette 
ville, et enfin, places se prenant des ungs sur les aultres, 
les armes ne déposent et ne se laissent point, qui croissent 
et multiplient par cette rancontre. Cette ville par les remue- 



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meuts ne se pouvoil pas beaucoup a^seurer en la paix qu'elle 
avoit faicle, et Talloit que le sieur Hignonneau, maire et 
capitaine d'ycelle, fut en ung perpétuel soing pour la seureté 
et garde d'ycelle ce qui le travailloit grandement, et de plus 
les importunités et crieries perpétuelles que faisoient après 
luy plusieurs soldats du siège, demandant comme l'espée à 
la main des récompanses ou payements ou qu'ils se paye- 
roientpar leurs mains; pour lesquels contenir en leur deb- 
voir il eust tant de peines, qu'il succomba du faitz tombe 
malade et meurt le... de ce mois. Après le décès duquel le 
maire de l'année précédente, Jacques Henry, s'empara des 
clefs, de l'autorité et garde de la ville, selon qu'il est de 
coustume,etd'aultantque les trois esleus pour l'année estoient 
tous morts, dont il n'y avoit ny exemple ny mesmoire que 
telle chose fut advenue; les maires, eschevins et pairs furent 
perplexes de ce qu'ils auroient à faire pour ung maire qui 
parachevas! l'année, quelques ungs croyant qu'il faltoit faire 
une nouvelle eslection, et les autres non; il fut arresté que 
puisque, par la mort de celuy qui est en charge le précédent 
en faict la fonction, jusques à l'acceptation del'ungdesesleus, 
que les trois de l'année estant morts et ne se faisant d'eslec- 
lion qu'au jour de la Quastmodo, ledit Henry, précédent 
maire, paracheverott l'année et demeureroit maire et capi- 
taine sans renouvellement de serment. 

Septembre. — Le roy Charles est pressé par la royne sa 
mère d'envoyer monseigneur duc d'Anjou en son nouveau 
royaulme de Poulongne, lequel pour cet eflect il conduict, 
sur la fin du mois de septembre en la présente année jus- 
ques aux confms de son royaulme, auquel temps il tombe 
mallade d'une malladie où sa santé estoit desplorée, en la- 
quelle plusieurs bastissent sur son tombeau et sur l'estoin- 
gnement du roy de Poulongne, les malcontans en Testât 
font naistre et former la guerre du bien public, unissant 
leurs armes avec ceulx de la religion et faisant pour chef 
monseigneur le duc d'Alançon, second frère du roy, lequel 



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ils porleni à [se] faire déclairer lieutenant général de sa 
majesté en tout son royau'.me, ainsi qu'avoit esté ledit duc 
d'Anjou, contre les volontés et les brigues de la royne-mère 
qui vouloit que ce fut le duc de Lorraine, ceulx qui princi- 
pallement y estevoient monsieur le duc d'Alançon, estant les 
marescliaulx de Montmorency, d'Anville et de Cossé, qui font 
assembler les provinces et villes qui ne s'estoient point con- 
tentées du susdit édict k Milhau et Montauban, pour pren- 
dre l'ordre de leur conseiTation et faire receicher celle cy 
pour rentrer dans les armes. Sur lesquels chaleurs et mou- 
vements, cette ville qui ne tendoit qu'à la paix, se répairer 
et acquitter de ses impenses faictes pour le général des 
églises, envoyèrent et desputérent en Languedoc le sieur 
d'Aitigues, pour leur faire entendre l'extrémité et disette en 
laquelle le siège l'avoil réduicte, les prier et requérir de 
l'adsister, ne pouvant se réparer et remettre des niynes si 
elle n'est subvenue des aullres esglises; qui estoit par une 
demande faire entendre ouvertement qu'on ne désiroit ren- 
trer au dedans la guerre. Lequel sieur d'Artigues reçnit de 
leur part cette responce que la demande de cette ville estoiL 
juste, que chescun s'evertueroit d'y faire son debvoyr, sans 
toutesfois que cette ville pour le renvoy depuis en aye santy 
aulcun effeci; et les desputés des susdites provinces qui 
estoicnt assemblés à Montaulban, donnent seulement au 
dit d'ArLigues la copie de la requeste contenant les articles 
de la demande qu'elle faisoit au roy pour un aultre édict, 
laquelle apportée et veue en cette dite ville sont bien trou- 
vés bons et à désirer, c'est pourquoy par la responce qui 
leur est faicle d'ycy par ledit d'Artigues, qui y est ranvoyé, 
ils font prier en continuer la demande, cette ville ne désirant 
tousjours quece qui estoit du mieulx pour le général des esglises 
si on pouvoit améliorer leur condition : les susdites provinces 
estant asseurées de plus par cette ville, après avoir faict 
voir ses impuissances, qu'on fera avec eux ce qu'on pourra. 
Le Ëieur de La Haye, lieutenant du roy en la province de 



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Poictou, se portant au remuement des poUitiques catholiques 
et malcontans, fut celuy qui des premiers y prend les armes 
soubs le party du bien public, lequel, estant homme remuant 
et d'auihorité tant en profession ordinaire envers les gens de 
justice, qu'aux armes et entreprinses, travaille de tout son 
pouvoir à faire rentrer cette ville en ces nouveaux mouve- 
ments qui ne s'y 'pouvoit bien disposer sur le mauvais estât 
auquel elle esloit, ne s'estant encore rien faict à réparer ses 
ruines; mais comme ceux qui avoienl la mesme affection ju- 
geoient qu'il n'y avoit moyen plus expédient et à propos pour 
le faire que de la mettre en défiance et soubçon de quelque 
dessain et enlreprinse sur elle et lui bailher de l'appréhen- 
sion que la paix n'a esté que pour y trouver sa ruyne, dont 
elle s'estoit guarantie par les armes, on commence d'y faire 
courir des advis, desquels les esprits s'esmouvoient par chas- 
que jour, et plusieure vouloient qu'on lit desclaration ouverte 
de la reprinse des armes. Auxquelles ladite ville n'estant 
point encore entrée, pendant les dillaymens il s'y faict et 
forme des praticques estranges tant par ceulx qui l'y vou- 
loient porter, se servant de l'artifice cy-dessus, que pour les 
aultres qui appréhendoient cette reprinse d'armes et qui 
estoient de contraire party, lesquels, pour prévenir et em- 
pescher les premiers se portèrent à d'autres extrémités, 
aussi périlleuses; car entre yceulx, Amateur Blandin.escuyer, 
sieur de La Bardonnière, eschevin et assesseur civil et cri- 
minel en cette ville et gouvernement, qui avoit esté de la 
religion, et de quelques temps révolté, se voyant depuis dé- 
cheu de toutes sortes de créance en ce lieu, par soubçon 
qu'on en avoit, ayant trop grandes et familières communi- 



Jeao de La Haye, seigneur de La Haye et de Jané, baron des Couteaux, 
joaa un rAle tris important dans les troubles de celte époque. On Irourera 
le détail des intrigues auxquelles il (ut mêlé dans les Chroni^utt Fonte' 
naitieitnet, publiées par M. de La Fontenelle de Vaudoré; Fonlcnay, 1840. 
Voir aussi la note que lui a coiisacrée H. Iteauchet-Filleau, dans son édition 
du Siigt dt Poitùn de Liberge. — Poitiers, 1816, page 231 et tuivanles. 



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calions avec les grands, désirant de voir en ce lieu ung chao- 
gcmenl d'estal, pour y reprendre avec seureté la première 
auLliorilé que ses charges et qualilés lui avoieut aultrefois 
donnée, et pour se vanger de ceulx de qui il avoit receu des 
disgrasces, les siège et guerre passés, se voyant forliûé de 
plusieurs estant de mesme sentiment et volonté, qui avoient 
esté mis hors et rudement traictés, entre aultres de Jacques 
Dulyon, escuyer, sieur de Grandfîef, aussi eschevin, homme 
haultia et impérieux, des plus nuisibles à la liberté et aux 
droicts de la ville, ainsi qu'avoil esté son père, selon plusieurs 
actions de lui cy-devant remarquées, ledit filandin et com- 
plices forment ung dessain pour faire surprendre la ville et 
ta rendre entièrement soubs le joug des volontés absolues et 
puissance du roy, duquel il s'ouvre et communique au sei- 
gneur de Biron, et de la facillité qu'il auroit pour l'exécu- 
tion qui esloit d'y faire entrer par charentaises, chargées le 
dessus de bois, les hommes et armes nécessaires qui estoient 
encore en la Xaînctonge et aultres prochaines provinces; de 
quoy ledit sieur Biron, ne tenant pas grand estât, s'en ou- 
vre néantmoins par discours à la dame de Brisembouc^, sa 
belle-sœur ', laquelle estant de la religion, en fait donner 
advis secrettement à celte ville pour l'en garantir; qui par 
l'eflect de ces mautvaises volontés, de la découverte des- 
quelles les défiances et soubçons s'accroissent deplusenplus. 
Ce coup et dessain tendant à rompre la tranquillité pu- 
blique ne fut pas plutosl recongneu et rompeu, qu'au mes- 
me temps une aultre entreprinse se manifeste que la royne- 
mère faisoit faire, et que debvoienl exécuter les seigneurs 
comptes du Ludde et les sieurs du Landreau et de Puygail- 
lard, par l'adsistance d'aultres de cet'.e ville, mesme de 



1. Jcanoe de Gonlaut, mariée en 1559 à Pierre Pouuard, leignear de 
Rrisemhoar((, était la propre ^œur de Biron. l^a prudenre bien ronaoe de ce 
dernier rend forl invraisemblable l'indiscrétion qu'on lui impuiail -, mais il 
fAllail indiquer ii source ■ des advis, deiqueb les esprits s'esraoïiToieat.* 



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— SOI — 

dessus dits priacipallemenl dudit Dulyon qui avoit grand 
accès et familiarilé avec ledit compte et qui estoit porté de 
haine contre la ville, faisant profession de la religion romai- 
ne, qu'il porloit les armes ouvertement contre ycelle en 
toutes guerres et au siège dernier ; de laquelle entreprinse 
encore il se donne congnoissunce par une lettre dont le poi-- 
teur n'a jamais été veu ni congneu, quoyque, au subject de 
ladite entreprinse il y ait heu des captures et exécutions de 
justice ; laquelle lettre selon sa teneur et substance, estoit 
escripte par ung personnage qui se disoit avoir esté de la 
religion, lequel par infirmité des persécutions s'en estant 
révolté, disoit en vouloir reFaire profession en saincérité de 
cœur, et pour en tesmoigner le zelle el son affection, qu'il 
adverlissoit celte ville, meu et porté de désir pour sa con- 
servation et de l'élise de Dieu, d'ung dessain prest à 
esclorre sur ycelle, afm que promptement on eust à y pour- 
voir et s'en donner garde et adviser au dedans, aullant ou 
plus qu'au dehors ; sans qu'en ladite lettre il employé de 
nom pour souscription et y (aict seulement la figure d'ung 
cœur navré par une espée qui le Iransperçoil de part en 
aultre, d'oi^ plusieurs factions tragiques, que les passions et 
animosités suscitèrent ensuite, ont été appelées les factions 
du cœur navré. 

Cette façon de soubscription el réception de lettre du x de 
décembre, qu'on faisoit voir par la ville pour esmouvolr les 
habitans, la rendoit suspecte à plusieurs, et estre mise en 
lumière par ung artifice pour faire prendre ouvertement 
les armes par le peuple, à quoy les pasteurs contribuoient 
grandement et entre yceulx le sieur De Nort, qui n'avoit 
jamais voulu apporter de volonté pour ladite paix soubs les 
articles qu'elle estoit conceue, mais enfm on recongnoist 
que véritablement il y avoit du dessaln et de l'entreprinse 
par l'approche et rendez-vous qui se faict secrettement des 
gens de guerre es maisons de Nuaillé et de Sainct- Vivien, 
et que l'advis venoit d'ung personnage estant près de la per- 



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sonne dudit sieur compte du Ludde, qui assure que ladite 
royne mère la faisoit enlrepreDdre, qui faict recroistre et 
augmenter les soubçous et detfiances, et ne falloit que recer- 
cher qui estoient ou les autheurs ou les complices de telles 
conspirations, où la passion et le désir de vengeance eo plu- 
sieurs prédominent sur ce qui estoit de la prudence et justice, 
dont s'ensuyvent d'estranges actions et effects. 

Pour y parvenir et les mieulx exécuter contre ceulx de 
celte ville, à qui quelques ungs en vouloient, les sieurs Gar- 
gouillaud, de Sauljon, nommé Campet, les capitaines Nor- 
mand, sieur du Courdault, Vaudorne qui estoit de près de 
Mauzé en ce gouvernement ^ animés par ceulx qui estoient 
perpétuellement en craincte et appréhention abusant de 
l'aulhorité et licence que les armes précédentes lui avoient 
données et de la facillité qui se Irouvoit en la personne du- 
dit sieur Henry, maire et capitaine, jettent leurs soubçons 
et dcffiances sur certains soldats forains qui estoient restés 
du siège, sans voulloir se retirer, n'estimant pas estre asseu- 
rés en leurs provinces, à cause de quelques pilleries et 
vols qu'ils avoient commis de certain nombre de pierreries, 
dont le crime ne passoit point soubs l'oubliance de l'édicl, 
entre lesquels estoient les nommés Aman Niou, gascon, dit 
de Lazardonnière ; Guillaume David, dit La Plante, Jehan 

1 . Vue mauvaise leçon du manuscrit de La Rochelle a Tait tomber Délayant 
dans une grave erreur. Ce manuscril porte : < Gargouillaiid, de Sauljon 
nommé Campet, le capitaine Normand, sieur de Courdaull, Vaudorne qui 
était pré» de Mauté... > Délayant n'a pa» remarqué que Jaillot avait «Jonli 
de en interligne pour rectifier le texte conformément k l'original, aussi il 
écrit : Dea ofSciers qui commandaient un corps potlé à Haute reviennent 
en ville... Un s'eipliquerait dès lors l'origine des bruits qui circulaient an 
sujet des mouvements de troupes de la garnison de Niort ; Ils auraient pu 
élre rapportés par eux. Mais Délayant aurait dû se rappeler que d'apràs 
redit de paii, les Rochelais ne pouvaient avoir de poste en dehors de leurs 
remparts. Au surplus, le texte est Tort clair: Barbol a seulement entendu 
indiquer le lieu de naissance du capitaine Vaudorne. Les dispositions mili- 
taires prises par du Lude et Puygaillard n'étaient donc annoncées que comme 
une rumeur vague dans le but évident de donner créance à l'écrit anonyme, 
t suspect à plusieurs. > 



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Turgis, de Montai^ is ; Louys Vienne, dit La Porte, et le nom- 
mé... La Salle, du lieu de... auxquels on aroit veu si bien 
faire durant le siège passé que la pluspart d'eulx y avoient 
heu des chaires et commandemens, qui furent pi'incipalle- 
ment soubçonnés par les considérations qu'ils murmurcùent 
et tesmoingnotent des mesconlentcmens de ce qu'ils n'avoîent 
esté suffisamment satisfTaicts et selon leurs désirs, pour les 
services qu'ils avoient rendus à la ville, bien que tous aul- 
tres s'en monlroient assés contents et que d'ailleurs on les 
recoDgnoissoit gens qui cerchoient fortune. Soubs lesquels 
soubçons ils sont punis et arrestés prisonniers, conduicts et 
menés dedans les tours, de l'authorité privée, ou plustost vio- 
lance desdits Campet, Le Normand, Vaudorne et Gai^uil- 
laud, instigués et pressés par le zèle, desréglé toutesfois, de 
quelques pasteurs, dont du depuis ledit sieur de Noi-t a sou- 
^■eot esté biasmé; lesquels preneurs et exécuteurs usèrent de 
telles procédeures envers les prisonniers qu'abusant de leurs 
charges et de celles de ceulx qui faisoient trouver bonnes 
toutes leurs violances au peuple, de leur propre mouvement 
et connivance du maire, ils les mettent dedans les tourmans 
et tortures pour sçavoir qui estoient autheurs ou adhérans 
de ladite conspiration : les faisant souslever en l'air par les 
mains et leur donnant des contrepoids de pesanteur extres- 
me, pour les faire tirer en toutes les parties de leur corps, 
afin que par les doulleurs ils confessent et accusent qui on 
vouldra et de qui on se vouldra vanger. 

Il estoit bien à désirer que la vérité de ce dessain, puis- 
qu'il esloil certain, fut recongneue ; mais l'abus fut trop 
grand pour y parvenir, et plusieurs avoient une maulvaise 
volonté soubs ce couvert : car les susnommés et prévenus 
par la douleur qu'on leur avoit fait souffrir en particulier et 
par la rigueur du mal, et par les inductions et promaisses 
qu'on leur faisoit, en accusèrent plusieurs de celte ville qui 
estoit le poinct où l'on brettoil le plus, en ayant dit plus 
qu'ils n'en sçavoient, et s'estant comme accusés eulx mes- 



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mes, on les mel si tosl après entre les mains de la justice 
ordinaire et des juges présidiaulx de cette ville pour leur 
faire et parfaire leur procès jusques à sentence définitive 
et les juger présidiatiemcnt, les plus grandes preuves qui 
estoietil contre eulx estant de quelques tesraoings que pro- 
duits ledit Vaudorne, qui s'estoil montré des plus violani à 
une capture et rétention, qui déposoient avoir veu ung des 
gentilshommes du compte du Ludde communiquer avec ledit 
Aman Niou, et sur les dépositions, dont les tesmoings 
estoient fort objeclables et les confaissions des accusés, les 
entrepreneurs de cette tragédie pressent, voire contraignent 
les juges qu'ils visitent en leurs maisons avec menaces et inti- 
midations, de haster et accélérer l'instruction de ce procès, 
à laquelle procèdent ou décrètent sur lesdites confaissions, 
extorquées, contre Guillaume Guy, escuyer, sieur de La Bataille, 
recepveur du taillon, isseu de l'une des plus anciennes et 
honorables familles de la ville, dont le père ou les ayeulx 
avoieni heu les priocipalles charges, l'administration et 
gouvernement d'ycelle, André Régnaull', aussi escuyer, enc- 
questeur, d'une des relevées et apparantes familles; maistre 
Aymery Briault, procureur ; Symon Guerri, marchand, qui 
tous, par vertu du décret sont constitués prisonniers et 
estroictement réservés, principatlementledit Guy contre lequel 
Jehan Sallebert, escuyer, sieur de Villiers, estoit porté de 
haisne et malveillance, par jalousie ainsi qu'on en murmu- 
roit,qui pour lors avoit ung extresme crédit et authorité: oul- 
tre lesquels encore on décrette sur ce qui résultoit aussi de 
leurs conlaissions et accusations pratiquées comme les pre- 
mières, à rencontre de Jacques du Lyon, sieur de Grand-Fief 
et Claude Huet, eschevin, ayant créance et authorité parmi 



1. André Renault était catholique ; en 1573 il avait été chargé de porter 
à U reine-mère les doléances des catholiques. (Voyez Ârehieeg hiitoriçiut 
de la Saintonge et de rÀ%%ù, t. Ul, pag. 110; l^Llre des catholique! 
Rochelais à la reine-mère, du tS mars 1572). 



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ceulx qui ne vouloient point la reprinsc des armes et dont 
ce dernier lors du siège de celle ville avoil lesmoigné dési- 
rer la paix, en ce que ledit Huet en avoit présenté la 
requeste soubsignée par plusieurs à ce subjecl, qui luy 
auroit causé une envie et soubçon dont on vouloit se res- 
souvenir. C'est pourquoy on le veult bien constituer prison- 
nier comme les aultres, et quelques officiers du sieur 
maire estant entrés dans sa maison pour les prendre, il leur 
résiste, et par son courage qu'il tesmoingne en son inno- 
cence, se met hors de leurs mains; et pour faire congnoistre 
la justice, très asseuré d'ycelle en sa conscience, se trans- 
porte de luy mesme tout à l'iostant dans la maison de ville 
où aulcuns des juges estoient, travaillant au procès contre 
ledit Guy, qui avoit par inductions et proraaisses accusé ledit 
Huet, en la présence duquel ledit Guy, me:i de la force de la 
vérité qui luy fait survaincre celle des tourmens et rigueurs, 
le descharge entièrement; de quoy quelques ungs des vio- 
lans reçoipvent un tel desplaisir que congnoissant que par 
voyes légitimes et de justice on ne pourroit luy faire du mal 
on inscite le peuple pour luy en faire avec oultr^e et inju- 
res, tellement que sortant de ladite maison de ville, n'y 
ayant pas heu subjecl de le retenir prisonnier, ung fourbis- 
seur habitant nommé Bazas, dit le Lorrain, le voyant, l'ap- 
pelle trahistre, se jette sur luy, et pensant le tuer d'ung poî- 
gnart luy en donne seulement dans le bras dont il se gua- 
rantit les coups ; lequel sieur Huet eust tant de courage en 
la deflense de sa vie et de son honneur, que, quoyque il 
n'eust point d'armes, peu s'en fallut que, de ses propres 
mains il n'eslranglast ce compagnon, et en fut venu à bout, 
si il n'en eust esté empesché par Bouhereau, sieur de Ghas- 
teauroux, son beau-frère. Cette riposte luy ayant esté pré- 
parée par ledit Henry, maire et capitaine de cette ville, par ta 
recongnoissance qu'en a aultrefois faicte ledit Bazas. 

Quant audit du Lyon, pour ce qu'il estoil aux champs en 
sa maison du Grand-Fief, au lieu de Sainct-Rogatien, oii il 



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faisoit sa demeure, ne s'estanl encore depuis te siège venu 
habituer en ville, où il ailoit et venoit seulement, pour faire 
exécuter contre luy le décret cy-dessus décerné, on faict en 
ce mesme jour sortir nombre de soldats de cette ville pour 
le prendre et constituer prisonnier, lesquels estant conduits 
et menés par ledit Gargouillaud, qui estoit l'exécuteur des 
violances et du zèle inconsidéré de ceulx qui oe couchoieut 
que de la conservation et du bien des églises, tuent el 
assassinent ledit du Lyon, en sadite maison, luy faisant 
donner le coup par ung nommé Ferrant, gascon, le xn 
dudit mois; en quoy Ait accomplie la volonté de plusieurs 
passionnés, son piMMiès demeurant fini par cette mort, 
quoyque le crime dont il estoit prévenu méritoit qu'on en 
fit poursuilte contre sa mémoire et cadavre, qui fît recon- 
gnoistrc qu'on ne se soucioit pas par quelle voye on eust la 
vie de ceulx qu'on ne vouloit plus voir. 

Celluy-là estant expédié en celte façon, voyez ce qui se 
faict aux aultres qui estoient resserrés et prisonniers ; on 
revoit les juges en leurs maisons, qui eussent bien désiré 
d'avoir d'aullres plus respectueuses et humbles salutations, 
auxquels on faict entendre ce que l'on désire et veult et leur 
propose, ou le mal qui aultrement leur en adviendra, qu'on 
leur faict dire par gens de sac et de corde, de sang et de 
carnage, tellement que le xiv de ce mois de décembre juge- 
ment est donné par lesdits juges présidiaulx et en dernier 
ressort contre ledil Aman Niou, dit Lazardonniére, Louys 
Vienne, dit Laporte, Guillaume David, dit La PlanLe, accusés, 
à la requeste du procureur du roy, de conspiration et crime 
de lèze-majesté, par lequel ledit Aman Niou, comme entre- 
preneur de la conspiration, est condempné d'estre rompeu 
et brisé vif par l'exécuteur de la haulte justice sur ung 
eschaffault qui pour cet effect seroit dressé dedans la place 
du Ghasteau, pour, après sa mort, la teste estre mise à la 
porte de Cougnes au hault d'une picque; et quant auxdils de 
La Porte et de La Plante, condempnés d'esire mis et appli- 



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quésà la question ordinaire et extraordinaire; contre lesquels, 
après qu'on leur eust faict dire plus qu'ils n'en scavoient, le 
lendemain, xv dudit mois, il se donne mesme jugement que 
contre ledit Aman Niou, à la prononciation duquel ledit de 
la Porte dit plusieurs fois estre innocent de ce dont il estoit 
accusé, qu'à toit on l'en faisoil mourir, que ce qu'il en avoit 
recongneu au procès esloît par la violance de la géhenne; 
et quant audit de La Plante, qui usa du mesme propos à la 
prononciation de la sentence, estant sur le chaffault pour 
l'exécution d'ycelle, il prononça en oultre tout haultement 
qu'il avoit accusé et nommé beaucoup de personnes contre 
vérité qui estoient gens de bien, qui n'estoient de la faction, 
non plus que luy, pour laquelle il estoit accusé, ce qu'il 
recongnoissoit à la descbarge de sa conscience, et que par 
force et doulleur de la géhenne il avoit confaissé ce qu'on 
avoit voulu, ainsi qu'il se voit et est escript au procès-verbal 
de l'exécution estant au greffe du présidial au papier de sa 
majesté, qui contient de plus qu'ayant esté admonesté de son 
salut par le pasteur des Moulins, qui estoit ministre de 
Fontenay, il recongneut que sa confaission estoit véritable ; 
mais les yeulx de ceulx qui l'ont veu et les oreilles de ceulx 
qui l'ont ouy adjoutent de plus, qui ne se trouve point 
audit procès-verbal, que sur les plaintes que fit ce patiant 
de s'estre accusé soy mesme et plusieurs aultres par les 
doulleurs qu'on luy avoit taict souilrir, ledit sieur des Mou- 
lins, peu charitable, et trop passionné pour sa quallité, par 
une desrision et mocquerîe luy avoit prins les bras, les mon- 
troit au peuple et leur disoit qu'ils eussent à voir et recon- 
gnoistre si on luy avoit faict si grand mal comme il se plai- 
gnoit, et qu'une mousche n'en fut pas morte, ce qui peu de 
temps après luy fut chèrement randu, et luy causa dedans 
Fonlenay, une mort aussi honteuse que celle qu'il voyoit 
préparer audit Guillaume David dit La Plante. ' 

1. Dninonliii, dit La Popelioière, avait à commaDdenienl lei troîi languei 



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Le xixe dudit mois, se donne aussi jugement coolre le 
susdit Tiii^s, l'ung desdils accusés, de Honlargis, et ledit 
La Salle, pour estre appliqués à la torture ordinaire et 
extraordinaire oii ils dirent merveilles ; sur quj>y, le xxn» du 
mois il est sentencié de mesme jugement que les précédeals, 
et pour souffrir mesme peine, lesquels, comme il est exécuté 
en ce jour, demandent à Dieu, au supplice, tout hault, qu'il 
plaise leur pardonner toutes leurs faultes, sauf celle de ladite 
trahison pour laquelle on les faisoit mourir, dont ils se 
disoient aussi innocents. 

Le xxive, jugement présidial et en dernier [ressort] est 
donné contre lesdils Biiault et Guerry, accusés de ta mesme 
conspiration, par lequel ils sont eslai^s et mis hors des pri- 
sons en bailhant par eulx caution ; comme fut encore ledit 
André Régnaull, encquesteur ; mais c'estoit entre deux vertes 
une meure, pour ce que ceutx à qui on en voulloit le plus 
passèrent pour aller au mesme lieu'que les premiers; ce qui 
parut le xxviue dudit mois, auquel on met à la question 
ordinaire et extraordinaire, à la révellation de ses complices, 
ledit Guillaume Guy, où il s'accuse et en accuse d'aultres; et 
le XXIX du mois est condempné d'estre atlaint et convaincu 
de cette trahison, et pour réparation publique de l'accusation, 
à avoir la teste tranchée; dont la sentence luy estant leue en 
la tour du Garot, où il avoit esté mené, il dit en présence 
du juge commis à voir faire l'exécution, qu'il demandoit 
pardon de toutes ses faultes et péchés, sauf de l'accusation 
de la susdite tnihison dont il cstoil entièrement innocent, et 
en deschai'geoit toutes les personnes qu'il avoit accusées 
entre lesquelles estoit ledit sieur Claude Huet, eschevio, 
comme il désiroit se justifier publiquement et relever las 
soubçons qu'on en avoit heu, il prent l'occasion pour faire 



hébraïque, ^tcqixe et latine. [1 fut prisi après )a reddilion de Fonlenay et 
pendu à Beaat sur l'ordre du duc de HoatpcniJer, 



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la chose visible et aux yeulx de tous, de se trouver en la place 
du Ghasteau, où, après que ladite sentence fut de rechef leue 
audit Guy condenipné et prest à souSrir mort et passion, 
qu'en la présence du peuple il déclaira qu'il persistoit en son 
innocence et deschai^e, de ceulx qu'il avoit auparavant 
accusés ; ledit Claude Huet se présente en mesme présence 
de ladite assemblée, lequel parlant audit Guy, luy dit tout 
haultement ces mots : « Guillaume Guy, mon amy, vous 
sçavez ce que vous avez dit de moy par votre procès, et 
comme vous m'avez deschai^é ; ce néantmoins vous prie 
de bien bon cœur que toute l'assemblée soit înslruicte de 
mon innocence, de dire et déclairer présentement la vérité, 
attendu que vous estes ycy devant Dieu pour luy rendre votre 
esprit. > A quoy ledit Guy fit cette responce à haulte voix : 
< Monsieur Huet, je vous ay deschargé par mon procès et 
vous descharge encore présentement comme estant innocent 
du faict, et pour cet etfect je vous ay requis pai'don, et encore 
je vous le requiers, d'aultant que vous ay accusé à tort et 
que vous estes innocent; on me l'a faict dire ; je vous prie, 
pardonnez moi, s comme il prioit Dieu de luy pardonner, de 
quoy fut donné acte audit Huet luy requérant, qui sont les 
pix)pres clauses du procès-verbal desdites exécutions estant 
audit greffe présidial. 

De toutes lesquelles dispositions dernières et testamen- 
taires plusieurs personnes pieuses et gens de bien se trou- 
vèrent fort affligées du desplaisir qu'ils avoient de la mort 
qu'on leur avoit faict souffrir, les croyant pour la plus grande 
part innocens et nullement coupables, mesmement ledit 
Guy, la condition et mort duquel fut grandement regrettée 
et la procédeure tenue contre ledit du Lyon détestée comme 
par trop violente, dont beaucoup de personnes d'aulhorité et 
qualifiées, à qui il appartenoit de parenté et d'alliance dedans 
et dehors de la ville murmuroient et protestoient d'en faire 
tirer raison et justice, les juges ayant randu tesmoingnage h 
plusieurs qu'ils avoient esté violantes et contraincts par mena- 



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ces de mort faictes jusque en leurs maisons de donner tel 
jugement contre le sentiment de leur propre conscience, dont 
ils avoieat les larmes aux yeulx signant les dictums de mort 
pour guarantir leur vie et leur famille de misère et de 
ruyne entière qui leur estoient aullrement inévitables. * 

Janvier. — C'est pourquoy ceulx qui avoient faict toutes 
ces trames tragiques, pour s'en mettre entièrement à cou- 
vert de ce qu'ils se voyent enguagés en cette affaire, scachant 
bien par où ils vouloient qu'elle finist, et le xixe du présent 
mois de décembre, font que cette ville escript au roy la des- 
couverte des susdits dessains avec plainte que c'estoit une 
infraction d'édict, et supplication très humble qu'ayant esgard 
à ses promaisses, il punisse et chasUe les principaulx autheurs 
d'ung si malheureux attentat; desquelles on reçoit responce 
datée de Sai net-Germain du second jour de janvier de 
l'année 1574, estant néantmoins de celle mairie, par laquelle 
le roy désadvouant ces enlreprinses, promettant de maintenir 
sa paix, asseure cette dite ville estre joyeulx et content de 
la punition qu'on avoit faict faire des perturbateurs du repos 
public, le roy voyant bien qu'en l'agitation où estoit la ville 
pour la reprinse des armes, il falloit approuver par tollé- 
rance, tout ce qui s'y faisoit, et dont il n'estoit aulcunement 
satisfTaict, lesquelles susdites lettres adressées aux maire, 
eschevins et pairs estant comme en forme de patantes et 
d'édict, l'on laict publier et afficher dans les quantons pour 
de plus en plus asseurer ceulx qu'on avoit faict porter à des 
injustices *. 



1. En Dous appuyant sur le récit si complet d'Amos Barbet dous avons 
examiné ce qu'il pouvait y aroir de vrai dans celte conspiration du Cœur 
Navré. Voir Rtvus det qMttiont hisloriquet, 8* livraison : Im faction d* 
eaar navré. 

2. L'approbation du roi ne parut pas suffisante ponr calmer les appréhen- 
aionsdea auteurs de ces assassinats judiciaires; et, en 1576, un articlespécial 
de la Paia de Montienr stipula qu'aucune recherche ne serait faite à l'occa- 
tion des exécutions ordonnées i La Rochelle, avant l'ouverture des boitilitéi. 



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Les tragédies susdites ne s'estoienl point seulement faictes 
pour vanger quelques particuliers de leurs passions, et leur 
donner ce contentement que d'en assouvir leurs volontés, 
mais encore pour porter par une crainte de pareil traictement 
dedans la reprinse des armes ceulx qui y résistoient par 
debvoir et par considération des misères que les dessains des 
entreprinses sur la ville n'avoient non plus sceu esmouvoir, 
nonobstant lesquelles rigueurs on demeuroit ferme en celte 
ville pour se tenir à ladite paix; mais le seigneur de La Noue, 
employé dedans le parti du bien public, et dedans les remeu- 
mens des aultres provinces et églises, arrive en iycelle, le 
troisiesme du susdit mois, avec les sieurs de Mirambeau, La 
Caze et de Montguyon *, pour esmouvoir et pratiquer les 
habitans de celte ville, et les faire tomber en ladite guerre, 
et pour ce que pour les y persuader, il estoit du tout né- 
cessaire que ledit sieur de La Noue se rendit de bonne odeur 
et agréable envers le peuple, recongnoissant que sa retraite 
au siège dernier avoit altéré l'affection et la defïérence qu'on 
luy avoit aultrefois rendues, lorsqu'il faict entendre le subject 
de leur venue, et envoy en ce lieu par ses complimens et 



1. François de Pous, baron de Uirambeau; Pons de Pooa, seignear de 
La Case, Bis du précédent et de JacqneUe de Lansac, avait été gauvernenr 
du jeune roi de Navare, et aux premières guerres, sénéchal du pays des 
Lsndes ; il lui lue quelques jours après cette dernière prise d'armes f par 
des canailles qui parlementoient dans une meschanle maison de Tjllage ■, 
dit d'Aubigné ; il traduit ainsi son épitaphe < trouvée, escritte par luy-mëme 
en latin, » conmie il l'assare. > 

Passant, no pleure que poar toy : 
Si je passe à meillenre rie. 
Je n'ay besoing de ma patrie ; 
Mais elle aura fanlte de moy. 

Dans sa BiûffrapMe tatTUongeaise, Ftaingnet confond La Caie avec son Tds, 
gouTemeur de Pons en 1620 et qui a servi de type k d'Aubigné dans sou 
baron de Fœneste. Cette même conAision a été laite par Hasiiou dans son 
SMoire de Sainlmge, t. V, p. i7S, note. 



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recerches particulières et publiques, comme il estoit des plus 
accors el bien disant, il rend ung tel compte et raison de ses 
actions passées qu'il lève toute la malveillance et les soub- 
çons qu'on avoit cooceus, et estant tous ânalltment ouys 
en public, dedans le corps de ville, les bourgeois el habitans 
appelés, ils animent tellement les plus esloingnés du mou- 
vemant, que leur ayant faict voir Testât des affaires du temps, 
la nécessité d'entrer en cette guerre, pour ne se désunir 
d'avec les frères qui estoient desjà armés en Daulphiné, 
Rouerie, Quercy et en Béarn, qu'après qu'on eust réfuté 
les raisons qu'on ailéguoit pour s'en retenir, et vivre en une 
neutralité qui estoit fondée en ces trois points, de leur 
convention et paix par eulx traictée et receue de leurs maulx 
passés, de leur faiblesse et danger pour l'advenir, auxquelles 
l'on opposa que la paix ayant esté donnée par force et par 
considération plus que par volonté elle ne leur seroit jamais 
asseurée, par rancontre d'aultres occasions comme ils deb- 
voient juger par les entreprinses sur eulx faictes, et qu'on 
seroit adsisté plus puissamment d'un chef plus grand que 
de tout le temps passé, qui seroit le duc d'Âlançon, frère 
du roy pour se guarantir des ruynes et des cruaultés appré- 
hendées, que ce qu'on désiroit de cette ville estoit plustost 
ung tesmoingnage et jonction de volonté qu'ung effort ou 
résistance pour ne la mettre en despense, ce qu'on délais- 
seroit à la discrétion du maire et du conseil, ceulx intéres- 
sés du bien public se voulant joindre pour raffermissement 
des églises; ladite ville se porte de rechef en la reprinse des 
armes, les ungs par désir de remuer, d'aultres par espérance, 
et les aultres par crainte de tragédies qu'ils avoient veues 
soubs ladite lettre et soubs la trame du Cceur Navré, dont 
on prioit Dieu guarantir à l'advenir ladite ville de pareille 
voye. 

Lesaultestant franchi, l'on en faict tésmoingneraussitost les 
actions ; Dominique Lycani, gentilhomme Lucquois, ayant 
ung navire nommé VEtrondelle, et une galliote équipée en 



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guerre qu'il tenoil soubvant en la rivière de Bourdeaulx, 
courait par la radde de cette ville, prenant ou incommodant, 
les marchands qui y venoienl traffiquer ; lequel estant venu 
mouiller l'ancre devant l'isle de Ré, et séjourna tellement, 
que lesdits capitaines Sauljon et Le Normant eurent le loi- 
sir d'équipper leurs vaissaulx, et quelques pataches de 
guerre, et dans yceulx trois cens hommes qu'on faict sortir 
de celte ville, avec lesquels on prent en mer les sudits na- 
vires de YHirondelle et la gaîliote dont les équipages se 
rendirent à condition de vie saulve, leur chef estant absent 
et h terre en ladite isle de Ré, contre lesquels y ayant heu 
plaincte pour voUerie et piraterie particulières, en sont mis 
en justice par debvant les officiers de l'admiraulté de ladite 
ville qui les jugent avec les ji^es ordinaires et présidiaulx; 
et par jugement présidial et en dernier ressort, le xiue jour 
du mois de janvier, donné à la poursuitte du procureur du 
roy es dites cours présidiatles et de l'admiraulté, les capitai- 
nes et quelques ungs des esquipages sont condempnés à la 
mon, à estre brisés et rompcus, les aultres pendus, jusques 
au nombre de dix, et le restant dudit équipage à estre fus- 
tigé comme convaincu par leurs actions de crime de pirat- 
terie et infraction de paix ; duquel jugement et exécution 
qui en fut faicte sur la Petite-Rive, près le liasvre pour ceulx 
suppliciés à moit, plusieurs firent des murmures, mesme- 
ment ledit Lycani, qui avoit du crédit, et Lapierriëre, son lieu- 
tenant, qui estoient condempnés et exécutés en effigie, per- 
suadant à la court qu'on avoit soubs le voile et prétexte de 
justice, voulu faire mourir les gens pour avoir moins d'en- 
nemis en la guerre en laquelle on rentroit pour cinquîesme 
troubles, dont on faict des grandes plainctes à la court, avec 
celle des exécutions précédentes. 

Cet arrest de la reprinse des armes pour cette ville et de 
se joindre avec les aultres églises estant faict, pour ne se 
voir sans ordre et conduicte en ycelle, au gouvernement et 
provinces circonvoisines, la noblesse qui y estoit restée du 



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- 214 - 

siège, avec aultres qui y seraient venus pour adviser cod- 
joiiictement avec le corps de ville aux affaires communes qui 
s'y entreprenoient eslisent pour chef des armes en la cam- 
pagne, en attendant ,ung aultre ordre et commandement de 
celuy qui seroit le général de tous, ledit sieur de La Noue, 
auquel pour ses grandes expériances le seigneur de Pontivy, 
aultrefois René de Rohan, appelle le seigneur deFrontenay, 
frère du vicomple et seigneur de Rohan, quoyque de si 
grande et relevée maison, défère la chaîne, luy en remet 
ses droicts tant la vertu se faict recommander par dessus la 
nature ; lequel pour ne délaisser cette ville à descouverl, 
qu'on vouloit tousjoui-s avoir pour retraicte, faict aussitost 
travailler à la réparer de ses bresches par les prières que 
luy en firent le maire elle corps, où l'on se porta avec telle 
dilligence, qu'elles sont remises en peu de temps en estât 
de deSence, les habitans s'y employant nuict et jour, et si, 
au mesme instant on travaille au boullevert du Ludde, sur- 
nommé de l'Évangille, qui esloit tout abattu pour le restablir 
et agrandir de beaucoup plus qu'il n'estoit auparavant. Au 
fossé qui y prenoit jusques à la Vieille-Fontaine, qui se trou- 
voil tout comble des ruynes et démolitions des murs, l'on 
faict aussi une contrescarpe audehors ledit fossé, depuis 
ledit boullevert jusques à la porte de Cougnes, audelà de 
laquelle contrescarpe, vis-à-vis de la Vieille- Fontaine, il se 
commance aussi ung ravelin, ou fort en pièce destachéc au 
dehors, que l'on nomme de son nom le fort de lia Noue, 
quoyque de l'invention de Maninville qui l'avoit dessaigné. 
Pendant lequel travail cy dessus et que l'on poursuy- 
voit de toutes parts à munir celte ville de provisions et vivres, 
de pouldres et aullre munitions de guerre, que l'on mande 
quérir en Allemagne et aux royaulmes estrangiers, afin que 
la reprinse desdites armes ne fut tenue pour injuste et que 
les estrangiers et regnicolles sceussent le subject pour- 
qnoy et contre qui elles estoient prinses, ledit sieur de La 
Noue et la noblesse estant en ce lieu, par conçut qui en 



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— 215- 

fut faict avec les maire, eschevins et pairs, en arreslent ung 
manifeste et déclaration, par lequel, se plaignant des ci'ain- 
tes et appréhentions, des massacres, des infractions de ta 
paix dont on prend les exemples sur le dessain et conspi- 
ration contre cette ville, on se dit avoir esté nécessité en la 
reprinse des armes, avec protestation devant Dieu, que c'est 
pour la coDservalion de sa religion, pour résister au massa- 
cre de leurs vies et ravissemeoLs de leurs biens exposés à la 
pillerie d'ung chescun, qu'on n'a point l'intention de faire la 
guerre sinon aux massacreurs perfides qui tendent à la ruy- 
nc de ceulx de la religion, que les catholiques qui vouldroient 
vivre paisiblement en leurs maisons sont tenus pour leurs 
bons amis sans estre molestés', que l'on conservera raesme 
de tout son pouvoir et que ce qu'on désire le plus est que 
par une convocation légitime et seure des estais, il se puisse 
eslablir ung bon ordre, remettre toutes choses en leur 
ancienne grandeur, et en une paix, concorde et amitié 
qui estoit pour faire voir l'union qui estoit en cette cause et 
pour cette gueiTe entre ceulx de la religion et les poUitiques 
ou malcontens prenant le prétexte du bien de Testât ; qui 
en mesme temps font esctatter de leur part une desclara- 
tion, contenant qu'à ce subject ils seroient contrains de 
prendre les armes pour dissiper les menées et laetions qu'ils 
voyoient de ta maison de Lorraine pour envahir l'authorité 
de Testât, et le perdre par la foule et surctiai^e du peuple 
et de l'oppression des grands, des ofliciers de la couronne 
et mespris du prince du sang royal. 

L'advancement qu'on voit de cette guerre et de cette union 
de tant de plainctifs ensemble, met le roy et la royne-mère 



i. Voir Studet, doe»rae»tg et exlraictt relatif à là villt de Sai%iet pa- 
bhés fhT m. Eachaiserittivi: Lettre m eorpt de ville il«Sat«fei, p.224. Celte 
lettre qui accompagne la protestation rédigée par La Noue et dont on trou- 
vera te texte à la page 2S6 du rnSme ouvrage, a élé très certainement écrite 
par lui ; on y reconnaît sa plume exercée et le fonds de ses idées de 
tolérance et de liberté. 



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en de grandes inquiétudes, et surtout de quoy celle ville s'y 
cstoil joincLe; c'est pourquoy, bien quesamajesté nitmallade, 
tesmoingaant voulloir eslaindrele tout, elle despesche le sieur 
et baron de Saint-Supplice, gentilhomme deQuercy,en ycelle, 
pour lever les craintes qu'on avoit et la persuaderdenerantrer 
point dans le mouvement, qui arrive le xxvi^de ce mois de 
janvier, lequel ayant faict voir ses lettres du roy, lui donnant 
créance sur le subject de sa légation, et ouy dès le mesme 
jour en l'eschevinage, au conseil des maire, eschevins et 
pairs, pour faire fructifier son voyage par ses discours com- 
mança de représenter le desplaisir que le roy avoit receu 
pour l'entreprinse et conspiration qu'on avoit heu sur 
cette ville, que ne les pouvant approuver si elle avoit esté 
ainsi qu'il en avoit esté escript, il ne pouvoit réputer ceulx 
qui l'auroient entreprins, fussent-ils ses officiers et ministres, 
que pour perturbateurs du repos [public], ce que le roy 
lesmoingnoit tousjours par la punition exemplaire qu'il 
promettoit de ceulx qui se justifieroîent coulpables d'ung 
tel dessairi, et par l'adveu qu'il faisoit des premières exécu- 
tions qui s'en estoient faictes ycy, après quoy parlant de ce 
qui plus pressoit le roy, représenta combien sa majesté 
trouvoit estrange qu'on se laissoit mener aux passions et 
volontés de ceulx qui, malcontens de la paix, ne voulant que 
les confusions et la guerre, pour y contenter leurs ambitions 
et (aire leur fortune au despens de son estât et de son peu- 
ple, et finallement exagérant quelle estoit la bonté du roy 
envers son peuple, mesme envers cette ville, son désir à 
maintenir la paix, contre les persuasions qu'on leur donnoit, 
les exhorte et commande de demeurer dedans l'obéissance et 
commandement qu'il leur faict sans se joindre avec ceulx des 
aultres provinces qui se portoienl aux remuements, qui se 
trouveront aussitost dissippés si cette ville ne s'y porte, 
induisant tous les tiabitans à s'en retenir par le sentiment 
de leurs pertes et ruynes passées, et par le malheur qu'ils 
ont ressenti en la mort de leurs proches et de leurs faoûUes. 



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Ces discours animés du debvotr et de l'utillité, par plu- 
sieurs et puissaales raisons, esbranloient beaucoup de per- 
sonnes à voulloir vivre dedans les tenons de la paix qu'on 
avoit heue, mais comme la parolle estoil donnée de se join- 
dre aux églises intéressées, et qu'on s'estoit jette dedans tes 
mouvemens, la responce, qui fut faicte dès lors audit sieur de 
Saint-Supplice, fut que cette ville ne croyoit point que le 
roy ftit porté d'aultre affeclion que de la faire jouir et tous 
ses subjects de son édict de paix; ny que par son contente- 
ment on eust entreprias sur elle la conspiration qui se 
trouvoit par les premiers et derniers procès clairement 
justifiée, et quant à la prinse des armes, que tant que sa 
majesté leur entretiendroit et à ses subjects son édict de 
paix, ils demeureroienl en la Hdellité et obéissance des com- 
mandemens du roy, lequel ils supplicient trouver bon la 
requeste qu'ils luy feroient dedans peu de jours, avec la no- 
blesse et aultres personnages qui pour cet effect s'estoient 
retirés en cette ville, tendant à ce qu'il pleust à sa majesté 
pourvoir aux plainctes de ceulx qui, par l'édict de paix arresté 
devant ycelle, estoient privés de tout exercice de leur reli- 
gion, qui causoient les désordres du Languedoc et Daulphîné, 
et la priose qui y estoit faicte des armes, et pour se justifier 
par ceulx de celte ville des exécutions faictes contre l'équipage 
de YBirondelle, que le roy n'approuvoit pas si précisément 
que les premières, fut mis et deslaissé es mains dudit sieur 
de Saint-Supplice une copie de tout le procès, pour en in- 
former sa majesté et ceulx de son conseil, et comme avec 
subject les exécutions avoient esté faictes, promettant, ledit 
sieur envoyé, de donner le tout au roy, et de favoriser l'en- 
trée et l'adresse nécessaire des députés qui seroient envoyés; 
se retirant dès le lendemain de son arrivée, voyant bien qu'il 
ne pouvoit avoir d'aultre réponse sur sa négotiation. 

Febvrier. — Cette députation et légation en cette ville 
n'eust point plustost fini de la part du roy, que le sieur de 
La Haye, lieutenant général en la'juslice de la sénéchaussée 



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— 218 — 

de Poictou, y arrive aussi et le. . . du mois de febvrler de 
cette mairie, lequel estant des plus grands hommes de son 
temps au poil et à la plume, comme on dit, estoit l'ung des 
plus remuans de ceuix qui faisaient le parti des malcontens 
ou poUiliques et le chef d'yceulx audit Poictou; lequel y vient 
avec te dessain qu'il manifeste au sieur maire et capitaine 
de cette ville et audit seigneur de La Noue pour la noblesse 
qui y esloil, de faire joindre le parti et les armes de ceulx 
de la religion de toutes ces provinces avec celles du bien 
public dont monseigneur le duc d'Alançon, second frère du 
roy, debvoil estre le chef, et avec luy le mareschal de Mont- 
morancy, ses frères les seigneurs de Thoré et de Mesreu, 
adsistés du vtcompte de Thurenne, leur nepveu, ayant faict 
faire une semblable desputation quelque temps auparavant 
et au mois de novembre précédent en Xjanguedoc, dans l'as- 
semblée des estats tenue à Millaud, sur le subject des armes 
qu'ils avoient prins après l'édict de paix arrestè en celte 
ville. 

Lequel sieur lieutenant de La Haye par ses discours et en- 
jolemans ne remporta pas grand fruict de son voyage en ce 
lieu, de la part dudit sieur de La Noue et noblesse y estant, 
bien qu'il eusl mainte conférance avec ledit sieur, et moins 
encore des maire, eschevins et pairs, qui prenant ombrage et 
soubçon de ses propositions pour la haine dont on l'avoit veu 
porté aultrefois contre ceulx de la religion, et pour ce qu'il 
estoit créature de la royne-mère, et que, quelque choc et 
remeument qu'il entreprint, il ne laissoit pas d'estre bien à 
la court, cette ville n'ayant pour tout rien voulu consentir ny 
déférer à ses recerches qu'il n'eusl au préalable tesmoiogné 
par l'effect qu'il n'avoil plus ses affections à la court, mais 
à la recerche du bien public, et qu'il n'eust donné au parti 
de la religion pour guage des désirs qu'il avoit à la faire 
maintenir en la liberté et seureté de leurs premiers édicts, 
tes villes sur lesquelles il les persuadoil avoir des intelligen- 
ces très avancées pour leur conservation, et des armes qu'il 



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— 219 — 

leur voulloil faire prendre, comme particulièrement celles de 
Poictiers et aultres du Poiclou, où il asseuroit sa partie estre 
liée. 

Combien que jusque-là il n'y eust encore rien de bien lié 
entre la politique susdite et ceulx de la religion es quartiers 
de deçà, en tes ferveurs que les cheis avoient de pari et 
d'auUre de se pouvoir unir, chescun des partis, pour mainte- 
nir ses armes, se résoult d'entreprendre sçavoir, ceulx de la 
religion sur les villes et places de plusieurs provinces où ils 
pourroient pratiquer leurs dessains et en faire tes exécutions, 
en divers endroicts à la fois, à jour uommé, qui seroit le jour 
du mardy gras, xxuje du présent mois de febvrier, quant 
aux publiqs, ou malcontans, ils debvoient, en mesme jour 
faire escarter de la court qui estoit à Sainct-Germain-en- 
Lay, ledit duc d'Alançon, le roy de Navarre et prince de 
Condé, et faire trouver nombre de cavalerie qui estoit preste 
en la Normandie et lieux prosches, pour faire une escorte aux 
susdits princes qu'on voulloit retirer de la court pour pro- 
téger les armes prinses par les deux partis cy-dessus, et 
faire recongnoistre et desclarer par celle voye ledit duc 
d'Alançon pour lieutenant du roy en tout son royaulme, 
comme avoit eslé auparavant Henry, duc d'Anjou, et roy de 
Poulongne, de quoy Françoys, duc d'Alançon, avoit esté 
esconduict, en ayant faict demande par requeste au roy, à 
laquelle ceulx de Montmorancy se poilant furent disgraciés, 
ta royne-mère y eslevant le duc de Lorraine <, pour affermir 
contre le siens propres la maison de Guise sur le tombeau 
du roy qui esloit prosche en apparence par Testât de sa 
maladie. 

Selon lequel dessain les choses succèdent bien, pour les 
entreprinses et surprinses des villes ; car en la nuict du 



1. Ctiarles, duc de Lorraine, avait épousé la sœur d« (Charles IX, Claude 
de ValoU. 



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mardy gras au carcsme prenant, places estant prinses en 
Daulphiné et Vivareslz, sont aussi surprinses en Poictou, 
Fontenay-le-Compte par Sainct-Estienne et Bessay. Lusi- 
gnan par Baronnière et Luchai, Melle par le capitaine Bon- 
net, et en Xainctonge les sieurs de La Gaze et de Mirembeau, 
de ta maison de Pons, y ayant la direction, moyennent l'era- 
parenient par les habitans de la religion de la ville de Pons. 
Plus le seigneur de Plassac estant de la maison susdite ', 
faict prendre Royan et aultres, Thonnay-Charante, Talle- 
inont sur Gironde, Sainct-Jehan d'Angle et Rochefort sur 
Gharante en ce gouvernement, et prins par les habitans de 
celle ville qui en esloient incommodés pour ce qui leur 
debvoil descendre de la rivière, ce lieu et celuy de Marans 
avec l'isle de Ré estant tes principaulx dont cette ville se 
doibve asseurer dedans les mouvemens ; en Angoulmois les 
sieurs de La Vauguton et Bertaultville * saisissent aussi Bou.- 
teville. Mais quand est du dessain pour les personnes el 
retraicte des susdits princes, il demeure sans effect par les 
advertissemens qu'en ont le roy el la royoe mère, qui leur 
sont donnés par Joseph Boniface, seigneur de La Molle, se- 
crétaire dudit seigneur duc d'Alançon, duquel mesme on se 
servoit pour l'induire à consentir ce dessain el exécution, 
comme possédant entièrement son maistre, s'estant porté à 
réveller celte entreprinse pour les changemans qu'il recon- 
gnoissoit au duc, et pensant demeurer à couvert de ce qu'il 



1. Jean de Pons, seigneur de Plassac, élait le second fils de Jacques de 
Pons, le fondateur de Brouage, el de Jeanne de Gontaut-Biron. C'était par 
conséquent le frère du baron de Mirembeau. Marié en premières noces à 
Catherine de Hontjehan, dame de Langou, don! il n'eut point d'enfant, il 
laissa d'un second mariage avec Jeanne dâ Villiers, une Stle, Anne, qui épousa 
successivement Philippe e[ Abel de Pierre-Kuffîéres. 

2. N... de Bonnefojr, seigneur de Bertauville, qui avait ■ grande créance 
dans le pays >, dil d'Aubigné, tua de sa main Besme, l'assassin de l'amiral 
Uoligny, qui avait tenté do s'échap]>er de Boulteville oi^ il était détenu. Voir 
Bullelin. 



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y avoit négoLié et mesme estre l'écompensé de sa descouverte, 
qui fut une manifeste trahison, qui fit entièrement perdre 
le succès du dessain, pour lequel trois à quatre cens ctie- 
vaùlx ne faillent point de se trouver à jour nommé, venus 
de la Normandie, qui baillent telle épouvante à toute la 
couri, que le roy et tous les princes se retirent en toute 
dilligence dedans Paris, n'ayant réussi aultre fruict de ce 
coup, si non qu'enfin ledit de La Mosie, pour récompense de 
ses découvertes et se porter en deux partis, en fut séparé et 
mis en deux, ayant heu la teste tranchée, avec Annibal, 
compte de Coconas, italien, pour ce subject, et Tourlay, do- 
mestique desdits, par arrest du parlement de Paris. Ledit 
duc d'Âlançon et roy de Navarre retenus prisonniers dans la 
fuitte de la coui-t, qui furent contrains de désadvouer lesdites 
entreprinses par manifestes et déclarations publicqs, le 
xxiiije de mars, qui leur servit d'arrest d'innocence après 
avoir donné leurs confaissions, les mareschaulx de Mont- 
morancy et de Cessé ayant esté retenus prisonniers et 
resserrés dans la Bastille au hasart et péril de leurs vies, 
les seigneurs de Méreu, Thoré, vicompte de Thuraine, Henry 
de La Tour, s'estant retirés pour s'en empescher et Henri 
de Bourbon, prince de Condé, sorti du royaulme et retiré 
vers les princes d'Allemagne pour s'en mettre en seureté. 

Mars. — Lesquels désordres et remuemens cy dessus 
dont aulcuns se voyoient desjà, et les aultres se prévoyoient 
ensuitte et conséquence, portoient plusieurs espris de cette 
ville qui voyoient le commancement maulvais de leurs des- 
sains et espérances, soubs lesquels ils avoient prins les 
armes, en des repentirs de leurs résolutions prinses pour 
les armes, de quoy ledit sieur de La Noue se defâant et 
ayant quelque congnoissance, pour rasseurer les timides, 
lorliffier les aultres et empescher que cette ville ne se reti- 
rast du parti oi^ elle s'estoit joincte, y retourne tout aussi- 
tost, ayant mis quelque ordre aux susdites places comme 
gouverneur et chef de ces provinces, arrivant en celte dite 



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ville te S de mars de ladite mairie, où, dès le lendemain, 
ayant exposé au maire les mouvemaos, i) fut tenu conseil 
par les maire, eschevins et pairs le sapmedy, sixiesme du 
susdit mois, en la présence de tous lesquels il représente ce 
qui a esté de l'exécution des dassains el entreprinses cy des- 
sus, comme les unes ayant réussi, on estoit demeuré en 
arrière de l'aultre et de la plus importante, qui pourrait 
sans dillicuUé tirer après soy de grands et fascheux mouve- 
mens, que du tout il failoit s'en rapporter et remettre à ta 
providence de Dieu, et i se servir prudemment et libérale- 
ment des forces et de tous les moyens qui resloient à ches- 
cun, et que celte ville qui avoit supporté tant d'aultres ac- 
cidans, contre lesquels néantmoins elle avoit esté mainte- 
nue, ne debvoit montrer moins de zelle et de courage en 
cette occasion qu'elle avoit (aict en toutes aultres, puisque 
c'estoit tousjours pour mesme cause de liberté et de reli- 
gion, non seulement en leur particulier mais plustost pour 
toute la France et le général, exhortant pour cet effect au 
nom général des églises, cette ville, de vivre en union et con- 
corde, chasser tous débats et contantions, des ungs contre 
les aullres, et demeurer fermes en la foy et parolle qu'on 
avoit nouvellement faictes avec la noblesse de se porter 
dedans l'intérest et les armes des églises ; pour laquelle 
noblesse i! donnoit sa parolle et son honneur de n'aban- 
donner jamais la liberté et le bien des églises, du général 
et de cette ville ; par lesquels discours il ménagea si dextre- 
ment les espris et volontés dudit conseil et des principaulx, 
qu'il emporte d'yceulx ce qu'il avoit voulu et au delà de ce 
qu'il espéroit, tellement, que pour faire valloir ses délibéra- 
tions et arrestés, et informer des causes et mouvemans 
d'yceulx tous ceulx qui y pourroieot estre intéressés, aân 
que par ung commun consentement et plus volontairement 
on se portait d'y obéir et les exécuter selon l'arresté dudit 
conseil, ledit sieur maire et capitaine, le jeudy suyvanl, xie 
dudit mois, faict convoquer en la salle de Sainct-Yon, au 



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son de la cloche, tous les boui^eois el habitans de la ville, 
la noblesse, capitaines, soldais et g^ns d'aultres conditions 
retirés en ladite ville, lesquels ayant heu congnoissance des 
choses qui se passoient de l'exposition faicte au corps de 
ville par ledit sieur de La Noue et de l'arresté du conseil ; 
s'y soubmirent lousetdesclairèrent voulloir employer vies et 
moyens pour l'exécuter. 

Et ayant esté arresté (en résolutions prinses) de reslablir 
et mettre sus ung conseil extraordinaire, pour la direction 
de toutes les affaires selon les occasions qui se pourroient 
présenter de jour en jour, et d'heure à aullre, sans estre 
obligé de le décider par le conseil ordinaire et les formes 
communes, plusieurs choses se pouvant présenter qui méri- 
tent le silence, n'estre point divulguées et une exécution 
plus prompte qu'une délibération ; lequel conseil extraordi- 
naire seroit composé, oultre ledit sieur maire qui en demeu- 
reroit le chef, sçavoir : de quatre eschevins, de quatre pairs, 
de quatre boui^eois et de quatre gentilshommes, ou aulti-es 
qualifiés d'entre les réfugiés, ledit sieur maire donne per- 
mission auxdits bourgeois et habitans, à la noblesse et estran- 
giers de s'assembler pour procéder à la nomination de ceulx 
de leur ordre pour ledit conseil sur laquelle permission et 
defférence ladite noblesse et estrangiers furent si respectueux 
que considérant que ceux de la ville avoient le principal inté- 
rest à leur confei-vation, de délaisser au corps de ville la 
nomination de ceulx qui seroienl de leur part audit conseil 
extraordinaire, suyvant quoy l'eslection en fut arrestée le sap- 
medy, xnv dudit mois, et pour les eschevins des personnesde; 
Guillaume Choisy, sieur de La Jarrie ; Pierre Sallebert, sieur 
de l'Herbaudière ; Pierre de Haranedel, sieur du Treuil-May- 
nard ; pour les pairs, des personnes de : Jehan Thévenin, 
Françoysde Gorlieu, EstiennedeMay, HélieBaboQnet;pour 
les boui^eois des personnes de : Pierre de Juyé, présidant de 
cette ville, Pierre Couneau, Jehan Joslain, René Bréchelière ; 
et pour les gentilshommes et resfugiés de : messieurs de La 



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Chopinière, des Marets, de Cyré et La Rochelouverie. Et pour 
ce que, oullrc l'union généralle que cette ville el provinces 
voisines avoient faicte avec toutes les aultres et les églises pour 
leur conservation, celte dite ville et ses plus proches voisins, 
quisontlePoictou, la Xaintonge et Angoulmois avoient ui^; 
intérest notable de s'associer les ungs les aultres pour se pro- 
téger mutuellement et ne s'abandonner point, comme les 
piincipaulx de ladite religion es dites provinces estoient en 
celle dite ville et ledit sieur de La Noue, leur chef général, en 
cedil jour, xme dudit mois, il se fatct une association entre 
elles et cette dite ville et se dressent les reiglemens du pouvoir 
du susdit conseil estant près ledit sieur maire dont la teneui' 
des actes s'ensuit : 

« Encore que de l'assemblée tenue à Hillaud, aye esté &ict 
coQtract, alliance et association entre toutes les églises réfer- 
mées de ce royaolrae pour la commune conservationd'ycelles, 
néantmoings, pour ce qu'il est grandement nécessaire que la 
ville de La Rochelle soit conjointe el unye plus estroictement 
avecq ceulx de la religion des trois provinces de Poîctou, 
Xaintonge et Angoulmois pour la sécurité, bien el utillilédes 
UDgs et des aultres, nous, à ces causes, seigneurs, gentils- 
hommes, capitaines, desdites trois provinces dénommées, 
maire, eschevins, pairs, bourgeois, manans et habitans de La 
Rochelle, pour nous conserver et garantir des pernicieux des- 
saings qu'on veult exécuter sur nous, avons pris une com- 
mune résolution de nous opposer ensemblemanl à tous les 
efforts, eotreprinses et-dessaings des ennemis de ladite reli- 
gion, de tous ensemble courir les mesmes dangiei's ou 
périls où nous pouvions tomber ; en ceste présente guerre 
d'emploier à la défiance de ladite ville de La Rochelle, nos 
vies, biens et ce qui nous restera de moyen et à l'enlretè- 
nement d'une armée si elle nous faict besoing, ne nous des- 
parlir aulcunement el ne Iraicter rien particulièrement, mais 
tous ensemble, ainsy qu'il est accoustumé faire entre ceux qui 
ont passé une société et confédération, pi'oraettanl i-écipro- 



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quemeol à ceste foys de nous ayder, secourir et rabvoriser mu- 
tuellement de ce qui sera trouvé nécessaire pour bien et util- 
lité coiumungs, soit à la continuation des armes ou négocia- 
tion de paix, s'il plaist à Dieu de touscher le cœur du roy 
pour la nous accorder bonne, saincte et asseurée ; en tes- 
moing de quoy nous avons signé ensemble la présente anno- 
tation et à ycelle mis et apposé dos cachetz, le xiiJB jour 
du mois de mars mil cincq cent septante et quatre. Signé : 
René de Ruhan. Sainct-Gellats '. La Noue, de Bossons. 
Beaur^ard. Paul du Fief-Gourdeau. De Saincte-More. Ta- 
barrière *. Surin. De La Forest dict Vaudoré ^. Plessis-G... *. 
Sainct-Estienne. Anbroise de Grange T... Laudonnyëre. La 
Musse. Montferrier. De P... Charles de La Mulle. La Girault.^ 
François de Pasquier '. Charapagné-Tiffardière. La Garenne. 
Pierre Moissey. Gabriel de Granges. Louvardière. Cliamp- 
mai^ou. B... 
Pouvoir du conseil estably près de monsieur le maire 



1. I^Dis de SaÎDt-Gelais, fils de Charles V de Saint-Relais et de Renée de 
La Boucherie, appartenait à la branche alnéa de cette ancienne ftimille à qui, 
depuis le commeneement da XV* siècle, appartenait la seigneurie de Saint- 
Jean d'Angle; il possédait en outre les seigneuries de Cherveux, Chizé, Puy- 
Jourdain et La Gitberliâre. 

2. Ce Tabariâre eit sans doute de la même Tamille que celui qui accom- 
pagnait le sieur du Vivier, assassiné à La Rochelle par le cadet d'Authou 
et d'autres geulilhoninies, le 37 aTril 1605 (Voir Diaire du puteur Herija. 
Archives historiques de la Saintonge, tome v). 

3. Fraufois de La Forest, seigneur de Vaudoré, dont la fille, Louise, 
épousa François de Bremond, seigneur de Balaniac. 

4. Plessis-G..., sans doute Plessis-Gasté. 

5. La Girault est sans doute François Héhé, sieur de La Girault, prés 
Saiat-Jean d'Angély, <iai pirit dans une entreprise faite le 27 mai 1580 pour 
s'emparer de cette rille (ArehÏMa historiques de SaitUonge et d'Aunis, 
tome IV, pages 308 et 304). 

6. François de Pasquier devait appartenir à la famille des seigneurs de 
Migré auxquels cette saignenrie était passée par leur alliance avec les CooduD 
il la fin du xv* «éde. 



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tant et si longtemps que les présents troubles dure- 
ront: 

« Gongnoistra ledit conseil de toutes causes criminelles 
proceddant de délits, excès et violances concernant te taicl 
général qui se présante ou qui seroit commis et perpétré 
soubs le prétexte et à l'occasion des présents troubles, et ce 
jusqu'à santance définitive et exécution d'ycelle sans appel, 
comme de volleries, piratteries, brigandages, meurdres de 
la quallilé cy-dessus, assassinat, trahison ou de faict d'es- 
pion, conspiration et aultres damnables et détestables entre- 
prinses regardant le publiq et de ce qui en despend et géné- 
ralement de tous crymes qui importeront et touscheront au 
faict général, tendant à rompre, pervertir et destruire en 
quelconque manière que ce soit la protestation et union 
solennellement jurée et promise mutuellement à ceux qui 
embrassent le faict général. Pour à quoy parvenir seront 
desputtez par ledit conseil, ung ou plusieurs commissaires 
ou prévosts de camp, tant par mer que sur terre, pour faire 
les captures des délinquans et traislres commettant les 
choses cy-dessus, tant en ceste ville et gouvernement que 
des ports et hauvres tant dudit gouvernement que Xaintonge 
et Poitou, ensemble pour l'extinction des procéz, remettant 
toutes causes criminelles qui concerneront le faict particu- 
lier d'ung chascun au jugement des juges ordinaires, quant 
auxquels néantmoings, en cas d'appel desdits juges, sera 
pourveu cy après sellon que la nécessité du temps et exi- 
geance du caz le sembleront requérir. 

» Congnoistra pareillement ledit conseil de toutes causes 
civilles concernant ledict faict général et dépendant d'iceluy 
en quelques partis que ce soit, comme du faict et manie- 
ment des finances, levées de deniers et saisies tant royaulx 
que ecclésiastiques, impôts, subsides, taxes et département 
qui seront à esgaller par le peuple cy-après, ô ces conditions 
et modiffi cations.... desclarations de bonnes et maulvaises 
prises faictes à la mer, du faict des ransons des prisonniers 



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de guerre qui seront amenés en ladite ville, de reiglement 
des magasins, tant de bled, vin, foing, bois, chairs, pouidres, 
que gestion et administration qui en sera faicte, ensemble et 
des commissions qui en seront cy-après expédiées, des con- 
giers, sauf-conduicts, passe-ports, entrées et issues de ladite 
ville et à qui elles seront permises, de la distiibution des 
deniers et solde des compagnons, et générallement de toutes 
affaires d'eslat qut surviendront pendant le temps des trou- 
bles et jusques à ce qu'il ayt pieu à Dieu, par sa saincte 
grasce, remettre les affaires de ce royaulme en tel estât qu'il y 
soit servy et honoré et que ceulx de la religion y puissent estre 
et vivre en repos et sécurité avecq libre et entier exercisse de 
ladite religion. Entendant toutefois ledit conseil rien enlever de 
l'establissement de la justice ordinaire ny desroger à l'exer- 
cisse d'ycelle, et pareillement à la justice et police ordinaire 
de la maison commune de ladite ville s. 

Ce conseil ainsi composé que dessus, les dénommés par 
yceluy voulent entrer en ï'exercisse et fonctions de leurs char- 
ges, ce xvuie dudit mois, en prestent tous le serment entre 
les mains dudit sieur maire, et nomment entre eux uog pro- 
cureur général dudit conseil, pour agir requérir et demander 
au nom du public, dans ledit conseil, les choses requises et 
nécessaires comme feroit un procureur du roy ou fiscal dans 
une juridiction ordinaire, qui fut mesme le procureur de 
ville. Cet ordre prins pour la ville des choses nécessaires à 
sa conservation, tant pour la poUice que discipline militaire 
pour ce qui est du dehors, ledit seigneur de La Noue y pour- 
voit et comme on avoit recongneu par le siège dernier que 
les meilleurs dehors et deffences de ladite ville et que les 
lieux plus asseurés pour son maintien estoient les isles de Ré 
et de Brouage, en la conservation desquelles on aurait tous- 
jours par la mer les munitions, provisions et secours des 
royaulmes estrangiers, ledit seigneur de La Noue s'asseure 
surtout desdites places, met gouverneur et garnison en ladite 
isle de Ré de la personne du sieur de La Nouraye et dedans 



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Brouage, appartenant au seigneur de Mirambeau, estant 
conduicl pour gouverneur le sieur de Cymandiëre *, avec trois 
cens hommes, qui commancent dès lors à forliffier la place 
par boiilleverls et bastions flanqués, cette ville y envoyant 
des canons et contribuant avec les isles à l'enlrétien de ladite 
garnison pour l'utillité qu'elle en espéroit. 

Et parce qu'on apprend que, dès le cincquiesme du mois, 
par desclaration soubs le nom du roy, envoyée à tous les 
gouverneurs de ses villes et provinces, publiées peu de jours 
après les choses susdites, sa majesté laisoit commandement 
à tous gentilshommes catholiques et autres ses subjects qui 
se pourroient monter d'armes et chevaulx, de se rendre 
promptement par devant lesdits gouverneurs ou lieutenans 
chescun en sa province, pour y faire ce qui leur seroit com- 
mandé, qui estoit une guerre du tout ouverte de part et 
d'aullres, veu les préparatifs du roy à dresser des armées, 
celle dite ville, pour se maintenir et pour la deffense publi- 
que de son parti, ayant la liberté dedans Ré, Brouage et 
les isles, permet d'esquiper par ses habitans et ceulx des isles 
à leurs despens, les navires qu'ils pourroient pour garder les 
raddes et courir sus à ceulx qui estoieut de contraire parti, 
comme Espagnols, Portugais, Bretons, Normands, Basques 
et tous aultres qui directement seroient trouvés avoir adsisté 
ou fabvorisé les massacres passés, ou qui faisoient encore 
pralicques et monopolles pour la ruyne de ceulx de la religion; 
auxquels apprest et accomodemans de vaisseaulx par l'es- 
pérance d'une ulillilé publique et particulière, il fut si promp- 
tement travaillé que plusieurs voilles dans cinc ou six sep- 
maines, et dans la fin de cette marée, furent en mer soubs 
les congés que donnoit et signoit ledit seigneur de La Noue 
expédiés soubs le conseil des seigneurs gentilshommes de 



l, René Vassal, sieur de La Cymendiére, fui révoqué l'anaée snirsiile par 
La Noue comme trop exposé à l'influeQce du baron de Hirembeau que l'on 
loupçoDDaii, noo sans raison, de trahir les intiréts d« la cause. 



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Poiclou, Xainlonge, Angoulmois et Aulnis estant de la re- 
ligion rérormée et des maires, eschevins et pairs, lesquels, 
coogés, pour l'authorité et dignité dudit corps de cette ville, 
estoient ainsi signés du sieur maire et capitaine d'ycellc 
et scellés du scel commung, après que ledit sieur maire avoit 
receu les cautions que lesdits capitaines bailloient pour 
respondre des malversations et faire amener tes prinses et 
butin en celte ville. Et afin que l'on sceut particulièrement sur 
qui les prinses et la guerre se pourroient faire par ceulx du 
parti des églises réformées, soit par mer ou par terre, le 
conseil extraordinaire estant près le sieur maire et capitaine 
de cette ville en aireste le reiglement le vingt-cincquiesme 
de ce mots après en avoir faict prendre l'advis dudit sieur de 
La Noue selon que la teneur dudit réellement s' ensuite : 

s Articles pour le faict de la guerre tant de terre que sur 
mer ranvoyés corrigés et augmentés par monseigneur de La 
Noue. 

» Nous déclairons et tenons pour nos bons amis tous ceulx 
qui vouidront venir pardevers nous pour y trafiquer, mener 
vivres, marchandises et toutes aultres choses qui appartiennent 
au trafic ordinaire, auxquels n'entendons, ne voulons faire ne 
souffrir estre faict aulcune injure, moleste, ni desplaisir, 
allant, venant ou retournant, soit par terre ou par mer, aios 
les gratifler ou fabvoriser de tout nostre pouvoir, que si aul- 
cun tort leur estoit faict, ou estoit en faisant apparoir dure- 
ment, entendons leur estre prompteinent réparé par toutes 
voyes dues et raisonnables. 

» N'entendons tenir et réputer pour nos amis ceulx qui 
mèneront vivres, munitions de guerre, et aultres choses néces- 
saires pour la vie présante, aux villes, chasleaux et forteresses 
qui seront armés contre ceulx de la religion, et si aulcunes 
marchandises se trouvent appartenir aux massacreurs et 
aultres qui nous font la guerre, ou prestent fabveur à nos 
ennemis, nous les déclarons de bonne prinse, suyvant la 
protestation par nous faicte. 



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» Ne sera permis à aulcuns navires équippés en guerre de 
sortir hors le hasvre de cette ville ou lieux circonvoïsins sans 
congé et passeport, serinent préalablement preste, et caution 
baillée à l'aller et retour et des frauldes qui auroient esté 
commises par les capitaines et équippages desdits navires 
(et en ce cas permis à tous jusques à restrinction) entendons 
estre faicte la punition et correction selon le mérite du 
délit>. 

Le ressouvenir des misères et massacres passésayant causé 
celte guerre enflammée de toutes parts, par les craintes 
qu'on avoit de semblables succès contre ceulx de la reli- 
gion réformée, portoient Ions ceulx qui en faisoient pro- 
fession à coucher de leur reste en cette reprinse d'armes, 
et mesmement ceulx de cette ville et des isles, qui tesmoi- 
gnèrent tant d'affection à servir au public, à leur conserva- 
tion et à accommoder leurs affaires particulières, qu'en moins 
de rien il se met sur place soixante-dix navires et barques 
équippés en guerre, qui par vertu des congés obtenus, selon 
ce que dessus,courent la mer depuis Calais jusques au détroit 
de Gillesbastard, laisant ung si grand nombre de prinses sur 
Espagnols, Portugais, Bretons, Normands, Basques et tous 
autres papistes qui s'amènent en celle ville, qu'il se trouvoit 
assez de fonds pour l'entretien de cette guerre et ne parioit-on 
d'aultre chose que des navires Rochelois, qui estoient en eston- 
nement pour les grandes prinses qui se faisoient, dont le quint 
qui s'en retenoit pour droict de congé se partageoit moitié 
pour la ville, et moitié pour la cause de l'association, desquel- 
les coui'ses et prinses on crioit tellement de toutes parsau roy, 
que quoy qu'il se fût disposé pour s'opposer à cette guerre, de 
dresser quatre puissantes armées qui s'en alloient preste, une 
contre le Poiclou, la Xainlonge, et celte ville, soubs la con- 
duicte du seigneur et duc de Montpensier, Loys de Bourbon, 
prince de son sang, la seconde soubs le prince Daulphin, son 
fils, contre le Dautphiné et quarliers voisins, ta troisième 
soubs le duc d'Uzès cl de Joyeuse pour le Languedoc, et la 



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quatriesme contre le compte de Montmorancy, tenant la 
campagne en basse Normandie soubs la conduicte du sei- 
gneur de Matignon; néantmoings le roy et la royne sa mère 
ne laissent pas de recercher la paix et comme ils appréhen- 
doient cette ville et ses quartiers plus que nuls aultres du 
royaulme, il despeche pour ce subject après plusieurs aultres 
envoys ' le seigneur de Strozze vers cette ville, avec le sieur 
de Biron, gouverneur, et Pinard, ayant lettres du roy à ladite 
ville et audit sieur de La Noue, par lesquelles sa majesté 
desclasre s'esbahir grandement qu'ayant fabvorisé ceulx de 
cette ville plus qu'aucuns autres elle se soit portée dedans 
les présens raouvemans sans subject bien que le roy les 
voulut maintenir en leur liberté, soubs le bénéfice de ses 
édicts, lequel sieur de Strozze ne s'estant approché plus près 
d'ycy que le lieu d'Ësnandes où il s'arresta après qu'il eust 
envoyé lesdites lettres et que lecture en eust esté prinse, il 
est arreslé par le conseil eïlraordinaire du xve d'apvril, 
estant de mairie, d'envoyer des commissaires au boui^ 
d'Elsnandes, pour entendre les ouvertures qu'on vouloit faire 
de ladite paix, qui furent pour la noblesse ledit sieur de La 
Noue et aultres, et pour ta ville, Guillaume Choisi, sieur de La 
Jarrie, eschevin et le présidant de Juyé, qui furent expressé- 
ment chaînés de ne rien conclure, ouïr et concerter et rap- 
porter au conseil pour y prendre la résolution qui fut de ne 
rien entendre de ce qu'on proposoit, veu qu'on ne le faisoit 
pas pour le général des églises, mais de la ville seulement, 
qu'on s'efforçoit de destacher des aultres églises, ce qu'on 
ne voulut jamais faire ny du général du parti auquel elle 
s'estoit jointe. 

Apvril i574. — Le xvirie d'apvril, jour de Quasimodo, de 
cette année que régnoit encore Charles, IXe du nom, les 



1. D'après Barbot, il ; anrait eu deux entremeâ entreLa Noue et les eu- 
Toyés du roi l'une à Esnandea au mois d'avril, la seconde au mois de juin à 
Ttiairé. Les historiens de La Rochelle ne parlent que de la seconde. 



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maire, eschevins et pairs proceddanl à l'accouslumée à l'es- 
leclion de irots pour maire furent par eulx esleus, Guillaulme 
GendrauU, Guillaulme T^xier^ eschevins et Jacques Perlé, 
pair, desquels ledit Texier, sieur des Fragnées, fut accepté 
par le lieutenant général de cette dilc ville et gouvernement 
pour maire et capitaine en cette année. 

Les cérémonies de cette mairie faictes et accomplies, et 
tes proparlés de la paix faicls en la fm de la précédente 
n'ayant point réussi, pour faire apporter ung consantement 
au peuple au reiglement de la guerre, peu de jours après 
rinstallaLion dudit Texier, maire, en sa chaîne, et le vendredy 
xxiii dudit mois, il assemble en convoquatioa publique, dans 
la salle de Saioct-Yon, au son de la cloche les maire, esche- 
vins el pairs, boui^eois et habitans de ta ville et auUres 
retirés en ycelle auxquels ayant représenté le reiglement 
(aict par le conseil et advis du sieur de La Noue, yceluy faicl 
lire à haulle voiy pour en avoir leur advis et consentement, 
ils desclarent tous unanimement qu'ils veulent et accordent 
suyvant ledit reiglement que soient tenus comme ils tien- 
nent pour ennemis en cette présente guerre tous massacreurs, 
perfides et auUres, lesquels se sont armés à l'encontre de 
ladite religion, faisant la guerre ouverte tant par mer que par 
terre, consentant que tout ce qui se trouvera leur appartenir 
soit desclairé de bonne prinse, comme pareillement ils répu- 
lent comme ennemis ceulxqui mèneront vivres et munitions 
de guerre et toute aultre provision aux villes, chasteaux, 
forteresses qui nous sont ennemis et aux eslrangiers qui font 
la guerre aux confédérés desdits sieurs faisant professioD de 
la mesme religion que eulx, lesquels eslrangiers pareillement 
ils tiennent pour ennemis, consentant lesdits vivres, muni- 
tions de guerre et marchandises, auxdits estrangiers appar- 
tenans, estre déclairés de bonne prinse, et de faire et donner 
lesdits jugemens, ont, audit conseil, donné et donnent plains 
pouvoirs, puissance, authoiité et mandement spécial, et d'y 
appeler avec eulx tels autres juges que bon leur semblera. 



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— 233 — 
OU leur en commetlre le jugemenl, le tout à la discrétion 
dudil conseil duquel ils en ont chargé les honneurs et cons- 
ciences, promettant avoir le tout agréable et restera droict, 
et autant que besoing seroit dès à présent approuvé et au- 
Ihorisé, comme ils approuvent et aulhorisent lesdits juge- 
meos et ceulx qui cy-devant seroient intervenus pour mesme 
faict de la marine. 

Les commissions génératles qui se délivroient en celte 
guerre pour les exécutions qui dépendoient de la milice, de 
la justice ou pollice et pour les finances, à cause de l'asso- 
ciation des trois provinces cy-dessus avec cette ville, esloient 
faictes et données soubs Finscription de cette qualité gêné- 
ralle : « Nous seigneurs, gentilshommes et auUres de la reli- 
gion réformée des pays de Poictou, Xaintonge et Ângoul- 
mois, ville et gouvernement de La Rochelle, assemblés suy- 
vant la protestation par nous faicle; comme nous avons faict 
et dressé un retglement pour servir aux o<!casions de la 
présente guerre et y maintenir toutes choses en ordre et 
discipline, et soit besoing commettre et députer etc... o et 
estoient soussignées pour tou:^ des seigneurs de Frontenay, 
René de Rohan, de La Noue, de Mirambeau (Françoys de 
Pons) et du sieur maire et capitaine de cette ville, et scellées 
du sceau d'ung chescun d'eulx, ainsi qu'il se voit des com- 
missions registrées dans les conseils extraordinaires de ce 
temps-là, xxixB de ce mois et aultres. 

Si les affaires de ceulx de la religion leur succédoient en 
quelque façon en ces quartiers, tant par mer que par terre, 
le siège mis devant Fontenay par le duc deMontpensier 
contre ceulx de la religion ayant esté levé par diversion ' que 
fît en ce temps-là le sieur de La Noue, se présentant devant 
Nyort, qu'il faillit surprendre sauf que les eschelles se trou- 
voienl trop courtes, et par les excuses de la malladie du roy 

I. Ce futl'aanoace de la mort de Charles IX qui fit précipitamment lever 
par le duc de Hout{ieDuer le siège de Fontenay. 



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— 234 — 

qui rangregeoit, il n'en alloit pas ainsi dans la basse Nor- 
mandie où le compte de Hontgommery avoit les armes pwur 
ceulx de la religion, qui fut investi dedans la ville de Dom- 
fron, et finallement prios, par les seigneurs de Matignon et 
de Fervacques, commandans en l'armée du roy, le vi* du 
mois de may, ensuitte de laquelle capture la ville de Sainct- 
Lô, que l'on lenoit assiégée, est fmallement prinse d'assault, 
après ta mort du seigneur de Colombier, qui aima mieulx 
s'ensepvelir dedans les niynes de la place où il commandoit 
et dont il avoit prins la deffence que de se rendre, par les 
intentions et persuasions dudit seigneur compte de Montgom- 
mery qu'on mena exprès pour luy induire, et de prendre 
l'asseurance de sa vie et des honorables compositions qu'on 
luy oflroit, le persuadant iermement que veu les choses 
passées auparavant, la haine qu'on leur portoit et audit 
compte, il ne leur seroit jamais rien teneu de ce qu'on leur 
promettoit, mais qu'on les feroit mourir ignominieusement, 
comme il est arrivé du depuis pour ledit compte. 

May. — Carentan est aussi rendu à composition, le 
capitaine de Lorges, ' fils dudit compte, s'en estant saulvé 
par la fabveur des principaulx de l'aimée royalle, lequel 
craignant de courir mesme fortuoe et péril de l'indignation 
et haine de la royne-mère que ledit compte, se retire et 
jette à couvert en celte ville, courant plusieurs hasards et 
difficultés pour s'y pouvoir rendre, où il est favorablement 
receu et acueilli par les obligations qu'on luy avoit de son 
chef, et à cause dudit seigneur compte qu'on eust grande- 
ment désiré estre en mesme place de seureté. 

Le succès cy-dessus en ladite Normandie, ny la pnnse et 
capture du susdit compte de Montgommery, ne font point 
diveitir le roy de la recerche de la paix, au contraire, la 



t. Cabriel de Hontgommery, comte de Lorget remarqnible par son 
caraclére hautain et !iod aTidité ; il ne laissa qu'une fille qui, par alliance, 
iil passer le comté de Lorges dans la famille Durfort de Duras. 



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désirant avec ardeur et mettre fin aux malheurs qu'il voyoit 
en son eslat, premier que finir ses jours, lesquels il recon- 
gnoissoit prosches de leur fin, par le reingregement de son 
mal, ayant escript à tous les gouverneurs du royaulnie aux 
prïncipalles villes d'yceluy et à celle cy, de s'y disposer, par 
lettres de ive de ce mois, comme c'estoit du Languedoc que 
les commancemans des mouvemans estoient venus, les con- 
clusions générallos des églises de France se debvant former 
et prendre là mesme, dans une assemblée de quelques pro- 
vinces voisines qui se tenoit à Millaud de Rouargue, cette 
ville et associés de la province estant semonds et pressés 
de s'y trouver pour conférer y députent et envoyent, scav«ir 
de la part de la nobles^îe Lancelot du Voisin, sieur de La 
Popelinière et pour ladite ville maistre Pierre Lefebvre', habi- 
tant d'ycelle, professeur aux langues hébraïques qui furent 
nommés le xviie du mois. 

En ce mesme mois pendant la conférance qu'on faisoU 
de toutes pars pour ladite paix, le roy Charles se sentant dé- 
faillir de toutes forces et vigueur, sans pouvoir plus songer 
aux affections ou passions du monde, quoyque la royne sa 
mère s'évertuast par tout artifice de l'esjouir sur la capture 
et prinse dudit compte de Montgommery, qu'elle se résouldoit 
de faire mourir, pour la mort qu'il causa par accidant au 
feu roy Henry II, son mary, père dudit Charles, sa majesté 
se voyant aux abois de la mort, après avoir faïct sa déclara- 
tion et ordonnance de dernière volonté, par laquelle elle 
desclairoît Henry, son frère, roy de Poulongne, dit aupara- 
vant le duc d'Anjou, pour son légitime successeur de ce 
royaulme, et la royne sa mère pour régente d'yceluy pendant 
son absence, ce qui est présenté et vériffié dedans le parlement 
de Paris, escript et envoyé à tous les gouverneurs des pro- 
vinces, fmallemeot, en ce mesme jour qui fut le dimanche 



1. Ce Lefebvre esl un des professeurs que li reine de Navarre avait 
appelés à La Rochelle en 1571. 



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XXX, péDulliesmecludit mois de may, sa majesté décedde et 
meurt au bois de Vincennes, d'une mort et tristesse aultant 
extraordinaire, suant le sang par les pores du coips, comme 
il avoit esté cruel et sanguinaire avant la fin de ses jours, 
duquel décès on faict donner advis en toute dilligence et 
le jour mesme par le sieur de Cheraerault audit roy de ' 
Poulongne pour le faire retourner en France. 

Juing. — Cette mort adveneue du roy et sceue partout, 
lient en suspens et les armes et les affres par la France, 
et particulièrement en celte ville en laquelle comme ailleurs 
se font des propositions aussitost et au mois de juing suyvant, 
si le défunct roy Charles estant déceddé soubs la rigueur 
et cruaulté du règne duquel et pour s'en garantir les armes 
avoient esté seulement prinses, il y avoit lieu de les continuer 
ou mettre bas, soubs son nouveau successeur qui n'avoit 
agi que par luy, et comme dès le commancement de la 
rèprinse de ces armes la plus grande part de cette ville ne 
s'y pouvoit porter, et y furent violantes par les voyes repré- 
sentées du Cœur Navré, aultant et plus s'en trouvoit-il de 
qualifiés de la ville qui croyoient que par la mort du roy, 
les armes ne pouvoient plus estre justes, contre l'advis de 
ceulx qui esUmoient qu'il s'y falloit maintenir, veu les ani- 
mosités des peuples qui ne mourroient en la personne du 
roy, non plus que le conseil dont il s'estoit servy pour les 
cruaultés.et massacres passés, la royne-mère qui demeuroit 
régente ayant aultant de haine et de passion contre la religion 
et les princes en faisant profession qu'elle eust jamais. 

Entre ceulx qui se portoient au premier advis estoit 
Claude Huet, eschevin, venu de Chastellerault, homme 
d'authorité et de créance, qui anîmoit grandement les mar- 
chans, faisant le plus graud commerce de la ville et trafi- 
quant comme ilfaisoit auxroyaulmes estrangiersjles induisant 



1. Barbot a répéU les fables que les proteslaots firent courir i cette 
époque sur la nature de la maladie dont mourut Charles IJt. 



MbïCoo<^Ie 



de se porter à recercher la paix, oultre les considérations 
géoéralles cy-dessus, par cette cy r^rdant le particulier 
des marclians, qu'à cause des grandes et continuelles prinses 
qui se faisoient pendant les mouvemans, et s'amenoient en 
cette ville du bien des Espagnols, Portugais, et de tous les 
endroits maritimes de la France, leur commerce demeureroit 
du tout interrompeu et leur bien subjecl à perpétuité à 
saisie et représaille, qui serait la ruyne de la ville, pour 
à quoy pourvoir par la paix, plusieurs soubsignèrent une 
requeste, ce qui ne peut point opérer de faire mettre les 
armes bas, le public y estant par trop enguagé celte ville 
estant entrée en société de commune deffence aveclePoictou, 
la Xaintonge et J'Angoulmois; tellement que l'assemblée 
publique tenue en cette dite ville le cincquiesme jour de ce 
mois de juing, tant des maire, eschevins et pairs, bourgeois 
et habitans que des seigneurs gentilshommes et aultres de 
lareligion des provinces de Poictou, Xaintonge et Ângoulmois 
qui se trouvèrent pour tel concert, au lieu de recercher des 
reiglemens de paix en arresta de nouveaux pour se maintenir 
en ladite guerre en ce qui regardoil principallement le dehors 
de cette ville dont la teneur s'en suit : 

a Que pour pourvoir aux aflaires qui pourroient sur- 
venir pendant les présans troubles sera tenu ung conseil en 
la maison de l'eschevinage, deux fois la sepmaine, à sçavoir 
le lundy et jeudy et ce seulement quand monseigneur de 
La Noue sera en cette ville, auquel conseil ledit seigneur 
accompagné de tels que bon luy semblera de la noblesse, 
estant de son conseil, jusques au nombre de huict si bon 
luy semble (adsistant monsieur le maire et son conseil 
estably près de sa personne), décideront et traicteront tous 
ensemble toutes les affaires concernant le faict de la présente 
guerre. 

Qu'en l'absence dudit sieur, les affaires de la présente 
guerre tant en cette ville que gouvernement et aultres qui 
se présenteront par les mandemans et advertissemens seront 



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traictées et décidées par ledit maire et son conseil, avec 
quatre notables gentilshommes qui seront nommés et approu- 
vés par ledit sieur et la noblesse, lesquels auront séance et 
voix délibérative audit conseil. 

I Les gouverneurs, capitaines et aultres chefs qui sont es 
places dudit gouvernement, en l'absence dudit seigneur de 
La Noue, recongnoistront le maire et tout le conseil, et 
prendront relglement d'yceluy en affaires de celle présente 
guérie, et renvoieront tous criminels, délinquant et aultres 
personnes estant en leur puissance pour ester à droict et 
souffrir la justice dudit conseil, sans qu'ils en puissent entre- 
prendre aulcune congnoissance, sans aussi préjudicier à 
la justice ordinaire et aux ordonnances militaires jà faictes. 

s Que pour l'absence de monseigneur de La Noue seront 
expédiés tous congés et passeports et commissions pour 
faire la guerre et trafiquer librement par mer et par terre, 
par le maire de ladite ville de La Rochelle, soubs le nom et 
authorisation de général de ladite noblesse, que de ladite 
ville, avec tes asseumnces et cautions qui seront requises, et 
y aura ung des quatre gentilshommes nommés auxdites 
expéditions qui signera les noms de ladite noblesse. 

jt Que lesdits maire et conseil sont et demeureront advoués 
de tous congés et sauf-conduicts par eulx délivrés aupara- 
vant la commission des juges délégués sur le faict de l'ad- 
miraulté, soit pour faire la guerre en mer, ou aulx marchans 
pour trafiquer librement. 

» Que pour pourvoir aux plaintes qui pourront survenir au 
faict de finances qui seront levées en cette ville et gouverne- 
ment, seront lesdites plaintes communiquées et rapportées 
audit conseil par l'intendant des finances eslably par le 
général, pour y estre pourveu selon le reigtement qui en a 
esté ou sera faict ». 

Les principaulx marchans de cette ville qui avoient signé 
la susdite requeste continuoient en leurs plaintes, et comme 
il y avoit quelque justice et apparence en ce qui esloil repi-é- 



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sente par eulx pour Tappréhention de la perte de leur bien, 
selon les raisons contenues en la susdite requeste, ledit 
Tcxier, sieur des Fragnées, maire cl capitaine de cette ville, 
s'y porte, et faict sursoir l'exécution pour ung temps des 
congés qui s'estoient délivrés, et retarder quelques navires 
qui côtoient presis de sortir, sans pour ce entendre faire de 
préjudice à ladite association jurée avec la noblesse, ce qui 
fut arresté par te conseil extraordinaire dudit sieur maire 
du jeudy x du susdit mois, portant que, pour bonnes et 
justes considérations, ledit conseil révocque tous passepors 
et congés cy-devant délivrés par ledit seigneur de La Noue 
pour le général de la noblesse, et monsieur le maire et conseil 
conjointement, pour faire la guerre en mer, ne voulant et 
n'entendant pour le présent, jusques à la venue dudit sieur, 
qu'aullrement en soit ordonné, qu'aulcune guerre saisie ou 
capture d'aulcuns marchans, aultres personnes ou marchan- 
dises soient faictes par la mer, en vertu desdits congés, et qu'à 
cette fin seroient faictes defïences à son de trompe et à cry pu- 
blic à tous capitaines, maistrcs pilottes de navire, et tous aultres 
ayant faict ou prétendant faire la guerre par mer, de non 
garder lesdits congés ny attenter au préjudice de la présente 
révoquation et defTence sur peine de la vie, el au garde de 
la tour de ta Chaisne de ne laisser sortir du port et havre 
de la ville aulcun navii'e équippé en guerre, sur peine de 
s'en prendre à luy,déclairant toutes prinses illicites qui seroient 
doresnavant faictes soubs lesdits congés par ceulx qui s'en 
vouldroient cy-après servir, sauf à faire droict à ceubi qui 
esloient desjà partis soubs la fabveur desdits congés, par 
les juges desputés pour le faict de l'admiraulté, comme ils 
ont faict pour les congés passés. Le seigneur de La Noue, 
néantmoins pour la noblesse de ladite association ne laisse 
pas de s'en offencer et d'en tirer des conséquences préjudi- 
ciables au lieu d'union qui 5*651011 jurée avec cette ville, y 
vient du Poictou en dilligence, et ayant faict assembler 
dedans l'eschevinage les maire, escbevins» pairs, bourgeois 



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<^t habitans et les réfugiés, le xx^ dudil mois de juing, il feict 
eiaminer et concerter de nouveau dans ce lieu cette première 
proposition, si on debvoil continuer la prinse des armes veu 
la mort du roy Charles, les actions duquel sembtoient y 
avoir donné lieu, et si elle pouvoît estre aussi juste après 
son décès que de son vivant, veu mesme l'absence hors de 
ce royaulme du roy de Pouloogne qui en estait le légitime 
successeur, il taict aussi de grands et doctes discours sur le 
subject des prinses que c'estoit du droict de guerre, et qui 
en ycelles, on debvoit tenir pour ennemy. 

En laquelle assemblée et action, il se résoult et conclud 
parla pluralité des voix, qu'il n'y avoit pas lieu de se des- 
parlir des armes, et quant aux congés, qu'il y auroit lieu 
comme auparavant, fors pour le r^ard des catholiques qui 
n'avoient porté les armes, et qui ne seraient trouvés du 
nombre des massacreurs, et sans contrevenir à la liberté du 
trafic octroyé à ceulx qui vouldroient librement commercer 
en cette ville et aultres lieux occupés par ceulx de la reli- 
gion, comme il avoit esté permis dès le commancement des 
présens mouvemans, ce qui peu à peu avoit esté eniraint et 
violé, dont plusieurs marchans de la ville sentirent leur con- 
dition améliorée, et, entre les forins ceulx d'Olloane, qui, 
quoyque grands papistes, trouvoient faire mieulx leurs af- 
faires commerçant ycy et s'alliant avec cette ville, que quand 
ils luy avoient voulu faire ouvertement la guerre ; et fut, à 
ce subject, dans ladite assemblée, faict le reiglement de la 
manière qui s'ensuit ; 

REIGLEMENT DU XX^ DE JUING DERNIER 

Reiglement sur le faict de la guerre et prise de mer, ac- 
cordés entre les seigneurs, gentilshommes et aultres de la 
religion des églises réformées des pais de Poictou, Xain- 
tonge et Angoulmois, ville et gouvernement de La Rochelle 
et MH. les maire de ladite ville et conseil estably près sa 



,di,yCoogIe 



personne, assemblés en convoquations publiques au son de 
la cloche, en la maison commune et eschevinage de ladite 
ville, du dimanche xx^ jour de juing 1574. 

A ce que tous cappitaines et gens de guerre d'iceuh au- 
thorisés entendent comme ils auront à se conduire doresna- 
vant en la présente guerre, et par ce moien soit pouneu 
aux abuz et malversations qui se sont cy-devant commises 
par l'influance et inconstance de plusieurs, qui, oubliant 
leurs debvoirs, se desbordent et licencient à tout ce que 
bon leur semble ; lesquels articles cy-dessus transcripts 
voulions et entendons estre suyvis, observés et entretenus 
de point en point, sur payue aux infracteurs de punition. 

c Desclairent et tiennent pour bons amis tous ceulx qui 
voudront venir par devers eux pour y trafiquer, amener 
marchandises, munitions de guerre et toutes aultres choses 
qui appartiennent au commerce ordinaire, auxquels n'en- 
tendons ni voulions faire ne souffrir qu'il soit faict aulcune 
injure, moleste ou desplaisir, allant, venant et retournant 
par mer ou par terre, ains les gratifier et fabvoriser de 
tout leur pouvoir ; que si aulcun tort leui* avoit esté faict, ou 
estoit se faisant apparoir directement, voulons leur estre 
promptement réparé par toutes voyes droites et raisonnables. 

Entendons tenir pour ennemis tous Espagnols, Portugais 
et subjects du roy d'Espagne qui ne tiennent le party de 
ceulx de ladite religion, tous massacreurs et habitans des 
villes massacreuses ; sinon qu'ils fussent d'yccUe dite reli- 
gion, et tous aultres faisant guerre ouverte tant à eulx qu'à 
leurs confédérés, faisant profession de mesme religion 
qu'eulx. 

Et pareillement ceulx qui mèneront vivres et munitions 
de guerre à leurs ennemis ou aux villes, cbasteaux et forte- 
resses qui leur sont ennemis, déclarant tout ce qui se trou- 
vera appartenir à tous les dessus dits, estre de bonne prise, 
sinon ceiUx qui auront obtenu d'eulx bon passeport et sauf 
conduict pour trafiquer librement et sans fraulde. 



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— 242 - 

Et aflin que souba ombre de cette restrioctioa, les cappi- 
taioes qDi auroient accoustumé et vouldroient esquipper oa- 
vires de guerre oe prenoent occasion de raancquer i leur 
debvoir par une perle cerlune qu'ils y pourroieot faire, en- 
tendons que, s'il se trouve des marchandises appartenant aux 
catholiques ou papistes, paisiblement demeurant aux [mes- 
mes] villes et lieux que massacreurs ; qu'il y soit prins une 
moitié seulement pour l'aultre estre rendue aux marchans 
ou gens à ces ans leurs procureurs ; seront tenus les amener 
en ce hasYi^e avecresquipage et en tout suyvre les ordonnances 
royaulx sur mesme payne de punition. 

Et quant aux marchans retournant de la Terre-Neufve, 
en sera prinse seulement la tierce partie en la forme du pré- 
sent article. 

Et en tous lesdits cas seront rendus les navires et apparaux 
aux maistres et mariniers à l'instance desdits massacreurs, 
fors que s'il se trouvoit aulcune..-. pour la guerre qu'il ne 
seroit rendu jusqu'à la On d'ycelle, ainsi qu'il leur en sera faict 
promesse, sy mieulx ils n'ayment qu'ils soyent vendus au plus 
offrant k leur proGct. 

Aux charges que de toutes lesdites prinses adjugées, sera 
prinse la cincquiesme partie pour la cause commune et ac- 
coustumée et de celles qui seront adjugées pour la moitié 
ou la tierce part, sera prins que ung sixiesme. 

Déclarons oullre qu'il ne doibt estre amené aulcune mar- 
chandise desdites prinses dans tes navires de guerre sur 
peine de confiscation, sinon que les... fassent aparoir les y 
avoir mises par nécessité et pour alléger les navires des 
prinses, ou yceux estre perdus et ce par gens de l'esquipage 
prins, sur mesme peyne. 

Entendu aussy toutes marchandises et autres choses util- 
les par les... estre acquises et confisquées à ladite cause 
et... condempner de grosses amendes à l'e^ard des juges 
dont ils chargent la conscience. 

Déclairons davantage, ce requérant les <uq>pitaines de 



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marine, boui^ e(Hs*et advitaillâurs de navires de guerre qu'ils 

entendent que les jugements desdites prinses soyent faicts 
par les juges ou par ceulx desputés dans le quatriesme jour 
de leur déclaration pour tout deltay, aultrenient retenus au 
conseil pour y estre adjugés dans le cincquiesme jour, aussy 
pour tout dellay, sinon en tous cas qu'il y eust opposition et 
empeschement légitime. 

Et quant aux espèces, sallaire des advocats, procureurs et 
greffiers de l'admiraulté, soient taxés raisonnablement et 
sans excès par le juge de ladite admiraulté, qui sera faict 
entendre aux parties pour n'estre circonvenus. 

Entendant aussy que tous vaisseaux qui se rencontre- 
ront et advitailleront en cette ville, y faire leur retour et 
non ailleurs, sur payne de confiscation, sinon que par ur- 
gente nécessité ils y fussent contrains, auquel caz ils seront 
tenus incontinent en adveslir lesdits juges, et en prendre 
jugemens d'eux pour n'estre les droicts de ladite cause. 

Et quant à ceulx qui se ranconstreront ou advitailleront 
en aultres lieux ou hauvres y pourront faire leur retour. 

Dépendant néantmoings à tous de non aller à la guerre 
sans congé, serment préalablement preste et caution baillée 
comme estant accoustumé, et entendons que punition et 
correction soyent faictes des abus et malversations qui pour- 
royent estre commis par les cappitaines et esquipages des 
navirea, sellon le mérite et gravité des délits, par les juges 
et officiers auxquels la congnoissance en appartient. 

Déclairons aussy, nonobstant les présentes restrinctions, 
qu'ils approuvent tous congés, passeports et sauf conduicts 
cy-devant par eulx donnés et dellivrés, soit pour faire la 
guerre ou trafiquer librement, aux marchans qui les ont 
reqnis, et ensemble toutes sentances et jugemens qui y sont 
intervâDus ; dès à présent ils approuvent ceux qui intervien- 
dront cy-après en vertu desdits congés. » 

Cet affermissement cy-dessus f^ct en cette ville pour se 
maintenir par les armes jusques à quelque asseurée paix, la 



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royne mère, qui n'en estimoit pas aultre chose, ayant receu 
de Poulongne Tabbé de Guadagne, que le nouveau roy des 
François, Heoi^y, Ille du nom, auparavant duc d'Anjou et 
roy de Poulongne, renvoyoit en France pour asseurer la 
royne mère, officiers de la couronne et niinistœs de l'état, 
de son brier retour en France, ladite dame et royne mère 
envoyé aussitost ledit sieur abbé avec lettres de sa part, du 
roy de Navarre, duc de Montpensîer et aultres seigneurs de 
court, vers cette ville et ledit sieur de La Noue pour les 
exhorter & la paix pendant l'absence du roy et son inter- 
règne. Lequel abbé et les sieurs de Biron et de Strozze qui 
estoient avec luy ne s'estant approchés plus près d'ycy que 
de Thairé où ils se rendent, despulés y furent envoyés de 
cette ville pour conférer avec eulx de ladite paix, qui furent 
lesdits sieurs de La Noue et baron de Mirambeau, lesquels 
pour conférancer estant chargés de mesmoyres contenant 
plusieurs plaintes et deffiances, veu le peu de liberté qu'on 
donnoit & la court au duc d'Alançoo, h^re du roy, au roy 
de Navarre, et la rigueur de la prison en laquelle estoient 
détenus les mareschaiilx de Montmorancy et de Gossé^ il ne 
peult réunir aultre chose de ladite desputaUon qu'une trefve 
arrestée te dimanche xxvii^ dudit mois, pour les provinces 
de îaintonge, Poictou et Angoulmois, cette ville et gouver- 
nement, et pour le temps et espace de deux mois, soubs te 
bon plaisir de ladite royne, pour coraraancer en premier 
jour de jeuillet et finir le premier de 'septembre ensuyvant, 
sauf à la proroger par ladite royne ung mois au delà pour 
tout délay *. 

Jeuillet. — Cette trefve arrestée est bien publiée en cette 
ville le premier jour du mois de jeuillet de cette année q^ 
n'attire point après soy la paix, comme on se promettott, pour 
ce que d'ung costé la royne régente ne l'avoit souhettée et 



1. Cette entrerue eut lien la 37 juin, k Kron et Strooi était joint U 



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désirée que pour faire cesser les armes à ceulx de fa reli- 
gion pendant l'approche du roy en France, fa seigneur de La 
Noue el associés avec cette vilfa ue s'y estoient aussy portés 
que pour guagner temps en faur faiblesse, pendant l'espé- 
rance qu'on avoit en ta levée des reistres et estrangiers qu'on 
altendoit du prince de Condé, retiré en Alfamaigne, qui Taict 
que lesdiles armes ne sont point intermises ny fas rigueurs 
cessées ^ car au mesrae temps de la négotiation de ladite 
trefve, on apprent en cette vilfa que le xxvi du [mois] passé 
pararrestdu parlement de Paris, Gabriel, compte deMont- 
gommery, faict prisonnier de guerre avec composition de vie 
saulve, comme est touché cy-dessus, avoit esté condempné 
d'avoir la teste tranchée et exécuté à mort, et entre les causes 
principalles desacondempnation, pour ce qu'adsislant cette 
ville d'un secours anglois, lorsqu'elle fut assiégée les deux an- 
nées précédentes, il avoit amené son armée soubs la bannière, 
armes et marques marines de la royne d'Angleterre, qui luy 
estoit imputé à crime de lèze-majesié, de quoy cette dite ville 
recepvoit ung desplaisir extresme, en la continuation des- 
quelles afflictions, infractions de la trefve et de la peine 
qu'on sembloit désirer, l'armée du duc de Montpensier, qui 
soubs la malladie et mort instantes du défunct roy, s'estoit 
retirée du siège de Fontenay vers la Touraine, se voyant 
fortifiée de celle de Normandie qui l'avoît joiocte, rebrousse 
dans le Poictou pour la reprinse de ladite ville de Fonte- 
nay et aultres places pour donner quelque atteinte de sur- 
priuse ou d'effort à celle-cy. 

Ce qui, au mesme temps, y faict oaistre diverses affec- 
tions et passions, fas craintifs et ardans en zelle bfasmant 
fas directeurs et conducteurs de la guerre et afifoires publi- 



1. La Noue s'était engagé & ne plus meUre le pays à contribution, i la 
conâilion qne la régeote lui paierait 36,000 livres pour l'entretien de son 
armée; cette clause n'ayant point été ratifiée, La Noue reprit les armes, elle 
S2 juillel 1574 il s'emparait, par surprise, de Saint-Haixeal. 



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ques de cette trcfTe, jusques à uzer contre les principaulx 
chefs non seulement de soubçoa, mais aussi d'injures et 
conviant verbalement et par escript, les aultres plus coafians 
el désireux de la paix, telle qu'elle fut, se portant au main- 
tien et entretien de ladite trefv^ sur lesquelles discordances 
d'advis les passions se montrent si grandes et véhémentes, 
qu'entre les premiers le sieur de Chesnevert, puisné de la 
maison de Laubouinière, en bas Poictou, bonne et ancienne 
maison, estant pasteur et ministre réfugié en cette ville, des 
plus doctes en la congnoissance des langues et en sa pro- 
fession, fit imprimer quelques escripls grandement offen- 
sifs et injurieux contre les actions de tous les grands et con- 
ducteurs de cette guerre, sur lesquelles offences, la noblesse 
s'en plaignant, et demandant que son procez luy fut faict 
pour estre puni comme caliomniateur, ou ce qu'il faisoil 
publier et escripre ne seroit véritable, ou ceulx dont il parloit 
comme meschants el prévaiicateurs à leur parti, tous les 
conseils et corps de ville s'en assemblent en la maison 
commune de l'eschevinage, où ledit Chesnevert se rend 
comme prisonnier et recongnoissant son imprudence et 
faulte, est contrainct de se desdire de ses escripts ; à quoy 
il est tenu pour toute peine et satisfaction; ceulx qui princi- 
pallement y estoient intéressés s'en estant contantes par la 
considération de sa qualité et l'honneur de sa profession, et 
par l'intercession du consistoire qui fit donner toutes ces 
choses à son zelle et furent pour la On tels escripts sup- 
primés. 

L'estat de ce royau^me estoit tel en ce temps là qu'il y 
avoit du mescontentement partout, vers les plus grands et 
les plus petits, les particuliers el les communaullés, les ca- 
tholiques zellés à la saîncteté et foy catholique et le général 
de ceulx de la religion, chescun prétendant en avoir du 
subject. Monsieur, frère du roy, pour estre trop resserré et 
veu de près, sans avoir encore liberté ni voUonté telle que 
plusieurs le poussoienl à demander et prendre, et k luj im- 



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primer des souvenirs du traictemeat qu'on luy avoii faict, 
ostaot d'auprès de sa personne le chevallier d'Ornano, .qui 
estoit son gouverneur, et qu'il i^érissoit uniquement, la 
royne, mère du roy, avoit semblablement ses desplaisirs 
pour ce qu'encore qu'elle fât le chef du conseil pour les 
affaires, elle n'estoit pas toutesPois la plus prosche de la per- 
sonne du roy qui estoit possédée par de petites gens, Ms'' le 
prince de Coodé, premier pair et premier prince du sang, 
depuis la remise de ladite royne mère dans les affaires, 
vivoit en ung continuel desplaisir sans estre en court, 
et passant son temps en homme privé, dedans ses 
maisons du Berry et à Bombes en les desbauches des es- 
colliers, le compte de Soissons, second prince du sang, es- 
toit en mesme assiette, voyant qu'on 1 avoit privé de son 
compté par le mariage conclud et arresté de Madame, soaur 
du roy, troisiesme fille de France, avec le prince de Galles, 
que ledit seigneur de Soissons avoit tousjours espéré, le duc 
d'Ëpemon s'estoit aussy distraict et retiré de la court, voyant 
que le compte de Schombei^, son ennemi juré, avoit esté 
rappelé en grâce et esté restabti en l'intandance et direction 
absolue des finances et des principalles affaires d'eslat^ tous 
les financiers générallement de la France estoient malcon- 
tents à cause de l'establissement de la chambre ardante et 
des exactes poursuittes qui se faisolent contre eulx pour 
avoir leur bien, et principallement Vincent Bouhier, sieur de 
Beaumarchais, thrésorier général de l'espai^ne, lequel, estant 
d'une maison commune de marchans du lieu des Sables en 
Ollonne, estoit venu à cette puissance et richesse inouye 
entre aultres qu'il estoit tenu riche par la supputation et in- 
vanlaire de son bien de plus de vingt-sept millions de livres; 
dans les desplaisirs duquel estoit le mareschal de Vitry, tant 
pour les poursuittes extraordinaires qui se faisoient contre 
ledit sieur de Beaumarchais, son beau-frère, que pour l'em- 
prisonnement réel de sa personne, et disgrâce du sieur 
marquis de La Vieulfville, son beau-frère et aullre gendre du 



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sieur de Beaumarchais, qui auroit esté privé et dépossédé 
de la surintendance , des finances, retenu prisonnier très 
estroitement dans le cbasteau d'Amboise, soubs la main et 
garde du sieur de Thoirac, le favory du roy ; toute la ca- 
balle et parenté du cbancelier Brulard, sieur de Sillery, dont 
l'alliance estoit grande dedans le conseil et le parlement se 
tenoit oftencée de ce que depuis quelques mois il avoit esté 
exillé de la court, avec injonction, de par le roy, de se tenir 
coy en ses maisons, et n'approcher de dix lieues de ladite 
court, dedans lequel exil il seroit décédé en peu de jours ; 
les jésuites et plus zetlés du clergé et catholiques romains 
portés au maintien du pape et de l'Espagne, murmuroient 
par chasque jour de ligue oITensive et deffensive en laquelle 
le roy estoit entré avec les Flamans, pendant le siège que le 
marquis de Spinola avoit, pour l'espagnol, contre la ville de 
Bréda es Païs-Bas, estant du domaine, propre et particulier, 
du prince d'Orange, ladite ligue nouée avec le roy de la 
Grande-Bretagne, protestants d'Allemagne, duc de Savoye, 
compte palatin du Rhin etaullres; quant est du général de 
ceulx de la religion, ils avoient tout subject de se plaindre et 
légitimement: car les édicts du défunct roy, et de ce règne, ny 
mesme la desclaration dernière du roy et articles faicts en 
conséquence ne leur cstoient point observés, et se plaignant 
des persécutions et contraventions le conseil ne leur en faisoit 
aulcune justice, nuls de ceulx faisant profession de ladite reli- 
gion n'estoit admis en aulcun estât de judicatiire ou aultre et 
sur les eslongnemens et dif6cultés qu'oii leur apportoit, on 
leur faisoit entendre nettement qu'ils allassent à la messe et 
que les empeschements seroient levés, dont plusieurs fai- 
soient faire naufrage à leur foy, ainsi que tes exemples s'en 
remarquent de La Sauzaye, lieutenant général de Fontenay, 
k l'approche de ce lieu, qui ne peuU estre receu aultrement 
quoiqu'il eust Testât par résignation de son beau-père, qui 
estoit de la religion ; cette considération de la religion, em- 
peschant que les sieurs du Jau, steur de Maupertuis, et Bris- 



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soD, sieur de La Tousche, n'ayent esté receus aux offices de 
lieutenant général et de procureur du roy en cette ville, au 
lieu et place de leui-s beaux-frères, des héritiers desquels ils 
avojent les procurations et résignations. 



FIN. 



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Lkttre de Barbot au maréchal de Bodiu^on. 



i618, i5 février. ~ Lettre d'Ainot fiarbot, bailli du i^rand ûet d'Aunii 
au maréchal duc de Bouillon, sur un achat d'armes i des marchands de U 
Rochelle. — Original tur papier aux archivei nationaUi, A* 55. Com- 
munioation de M. Henri Stein. 



Monseigneur ^ tes exlresmes obligations et services que je 
doibs à vostre grandeur el bienveillance particulière en mon 
endroit ne me donneront jamais de relasche que je ne cer- 
che toutes les occasions de vous pouvoir servir, et eusse fort 
désiré en pouvoir rendre les esfaits et tesmoignages à mon- 
seigneur le prince de Sedan * comme l'image de vos vertus; 
mais mon impuissance retenant ce qui peult estre de mes 
afieclions et volontés, je vous suplieray, monseigneur, de 
m'excuser si je ne luy ay peu rendre tes services desquels je 
vous suis obligé et que je lui vouhe pour jamais jusques au 
péril de ma vie : pour satisfaire, monseigneur, aux comman- 
demans de vos lettres particulières qui m'ont esté randues 
par ce gentilhomme, je vous diray que j'ay trouvé fort à pro- 
pos qu'il délivras! luy mesme entre les mains de monsieur 
nostre maire ^ les lettres qu'il vous a pieu escripre à nostre 



1. Henri de la Tour-d'Auvergne, Ticomte de Turenne, duc de Bouillon, 
maréchal de France, mari de Charlotte de La Harck, puis d'Elisabeth de 
Nauan. 

2. Le prince de Sedan, c'est son ùh aîné, Frédéric-Maurice, duc de Bouillon 
lieutenant général des armées durai, frère du grand Turenne. 

3. Le maire de La Rochelle en février 1618 était François Piguenil, succes- 
seur de La Hartiniére. 



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cofps, desquelles ïl a aussi luy mesme receu les respooces, 
en quoy il pourra asseurer vostre grandeur que vostre visita- 
. UoQ a esté receue aussi favorablement pamiy nous qu'il se 
peull, et remporte des tesmoignages d'une affection qu'il a 
recongneue et remarquée pour honorer vos vertus et mérites 
avecq un désir de vous servir et les vostre, contre les des- 
voyemaos que les malheurs passés en avoient feiict parmy 
nos peuples. Pour vos armes, monseigneur, desquelles aussi 
il vous a pieu m'escripre, j'ay fait recercher parmy ceux 
quy en font commerce et trafiq, s'il y auroit moïen de vous 
en deschai^er, et à quelle condition, veu les difficultés quy 
se peuvent rencontrer d'en faire la distribution et le convoy 
tel que vous en auriés volonté ; et pour ce que de présent 
elles ne sont pas de saiswi - uy recerchées, que les mar- 
chaos en ont encore en leurs magasins de celles qu'ils 
avoient recercbé lorsqu'on sembloit les debvoir emploier, 
je n'ay trouvé personne quelconque quy en aye voullu fure 
estât ; et n'y a nul moien de les pouvoir vendre quant à 
présent, voire que m'estant enquis des marchans qui me sont 
amis et m'ont quelque obligation, ce qu'elles pouvoient val- 
loir garnies et complettes comme elles peuvent estre, ils 
m'ont asseuré sur leur coosiance qu'elles ne pourroyent val- 
loir que sept livres pour le plus chacune, que je croy esU-e 
une grande diminution de ce qu'elles ont peu couster en 
premier achapt, et par ce moien, monseigneur, jusques à ce 
que je voye ung ordre plus précis de vous, je n'ay pas estimé 
qu'on en deubst recercher et presser la vante, mais qu'il es- 
toit plus convenable de suivre les autres conditions de vos 
commandemans et r^arder à les conserver, ce que recer- 
chant pour le mieux de ce qui se peult et aux moindres 
frais, ceux à qui j'en ay conféré ont trouvé bon de les laisser 
en Testât qu'elles sont, estant resseirées en grandes arches 
et coffres garnies de paille pour les tenir plus sëi^«nanl, et 
que demeurant en cet estre, elles se trouveront mieux coo- 
ditionnées sans qu'il soit besotng d'y touscher de quatre oa 



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cinq mois et beaucoup plus de temps, que de les destaller 
on râteliers et leur foire voir le jour, d'autant que l'air de 
cette ville est sy grossier et si chargé de rouille que, quelque 
soing qu'on y puisse aporter pour les nettoyer, elles s'em- 
piroyent plustost que de les laisser en Testât qu'elles sont 
de présent, et aussi qu'elles cousteront beaucoup moings en 
garde comme elles sont que de les monter sur râteliers ou 
les tirer hors de leur lieu. C'est, monseigneur, ce que ceux 
quy ont désir de vous servir ont trouvé bon que je vous 
suplie avoir pour agréable, estant prest d'en disposer par tel 
autre ordre quil vous plaira. J'ay creu, monseigneur, que 
monsieur de La Forest a cy devant donné la facture et le 
mémoire desdites armes aveq les frais quy se sont faictz jus- 
ques à la dessante d'icelles ; mais en l'incertitude quy m'en 
est donnée par le mémoire et l'ordre de ce gentilhomme, 
j'ay tiré de celtuy quy en prend la garde et quy a mesnagé 
toute la dessante et le charroy d'icelle, quy est beau-frère 
de monsieur Ghalmot, uog mémoire de tout ce quy s'est 
paie, quy sont tous les frais quy vous y peuvent eschoir, la 
garde quy s'en pourra faire de cinq ou six mois et de plus 
longtemps ne pouvant estre grande, m'asseurant que ceux 
qui les ont se contenteront tousjours d'une honnesteté sy 
modique qu'elle n'excédera point dix ou douze escus. Il se 
pourra faire peult estre, monseigneur, que vous ne pourés 
pas comprandre les frais quy sont portés au mesmoire, pour 
ce que sont choses qui particulièrement concernent le com- 
merce des marchans ; mais comme ledit sieur de La Forest 
a esté ycy, je luy ai fait recongnoistre par marchans qu'il n'y 
avoit rien d'employé par lesdits frais qui ne fcust d'ordinaire 
et quy ne se paie de marchant à marchant ; pour les mar- 
chandises qu'ils font venir, les derniers articles des deux 
descharges desdites armes font mention de commission et 
d'ung escu pour pièce; ce que je vous explîqueray, monsei- 
gneur, affîn de vous faire congnoistre particulièrement que 
ce peult estre, quy est ung droit particulier que prend pour 



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sa payne celluy quy a le soing de recepvoir les marchandises 
comme elles viennent, de les faire serrer, et recercher les 
persoDDes qu'il y fault employer. Sur ce que dessus, mon- 
seigneur, vous adviserez ce qu'il vous plaira de faire, et si je 
suis capable de vous servir en celte occasion et en autre, je 
m'estimeray fort honoré et heureux d'y recepvoir les com- 
mandemans que j'exéculeray aveq toute fidellité et affection 
comme celluy quy sera pour jamais, monseigneur, vostre 
très humble, très affectionné et très obéissant serviteur, 

Amos Barbot, baiUif d! Aulnis. 

De La Rochelle, ce 15 febvrier 4618. 

A monseigneur, monseigneur le duc de Bouillon, premier 
mareschal de France, à Sedan. 



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TABLE CHRONOLOGiaUE ET ANALÏTIQUE ' 



PREMIER VOLUME 



De l'origine à l'on 1200 

Gouvernement de l'Aunia; paroisses qui le composent [page 
21). Banlieue d'Aunia (p. 23). — Ohâtellaillon; son état BDcien 
(25-26). — Premiers aelgneups féodaux dupaysd'Aunis ; le comte 
d'Anjou, les ducs d'Aquitaine, laramilIcdeMauléonlST]- — Comté 
d'Aunie {38), — Etymologie du nom : Aunis [31]. — Origine du 
nom de Châteliailion (3'à]. — Fondation de La Rochelle (37). — 
' Ses armoiries (37). — Elle profite de la ruine successive de 
Gh&teliaillon et de Montmeiltan (37). — Délimitation de la cité 
primitive (38 et auiv.). — Premières paroisses: Saint-Barthé- 
lemy et Saint-Sauveur (4U). — Premier port (42). — Nouveau 
port (43). -~ Château de Vauelair (43). — Etymologie du nom 
de La Rochelle [Ai]. — Premières immunités concédées auï Ro- 
chelais par les ducs d'Aquitaine j45). — Charte communale (461. 

— Sa confirmation par Aliéner d'Aquitaine |47). — Organisa- 
tion de la commune en 1199 (48). — Pairs(48). — Echevins{49). 

— Le maire (51). — Robert de Montm irrail, sénéchal du Poitou, 
premier maire (53). 

1200-1225 

Baillette du roi Richard en faveur des habitants de La Ro- 
chelle {55). — Confirmation des privilèges communaux par Jean 
SanB-Terre (55). — La Rochelle réunie au domaine royal d'An- 



1. Barbot a toqjours sniri, même après l'édit de 1564, l'ancienne chronoli^îe 
rocheUÎM qui fait commencer l'année le jour de l'élection du maire, c'est-à-dire 
le dimanche de la quarimodo, huit jours par conséquent après la fête de piquet. 



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— S55 — 

gl«terre |57). — Meurtre d'Arthur de Bretagne : guerre entre la 
France et l'Angleterre (SS). — Conquête du Poitou et de la Sain- 
longe ; la seule ville de La Rochelle demeure aux Anglais (59- 
60). — Diminution obtenue du roi Jean de la taxe sur les mar- 
chandiaos étrangères (60). — Exemption des Rochelais des 
tailles etCouages (61). — Le roi Jean débarque à La Rochelle (62). 

— Il est contraint de retourner en Angleterre (62). — Il débar- 
que de nouveau (65). — Ses alliés sont battus à Bouvines (65|. 

— 3a mort, le 19 octobre 1216 (67). — Réforme des mauvaises 
coutumes relatives à la jouissance des fonds dotaux (69). — 
Guerre enlre la France et l'Angleterre : siège de La Rochelle 
par Louis VIII (71). — Louis VIII entre à La Rochelle et con- 
firme les privilèges (73). — Sauf-conduit accordé aux marchanda 
partisans de l'Angleterre (74). — Bavaryde Mauléon rend hom- 
mage au roi de France (76). — Louis VIII vient assiéger le vi- 
comte de Thouara dans Benon (76). — Le légat du pape obtient 
une trêve. 



Transaction entre la commune de La Rochelle et le prieur 
de Sainl-Jean hors las murs, relativement aux constructions à 
édilier (77). — Descente du comte de Salisbury dans l'île de Ré; 
il est contraint de se rembarquer (78). — Confirmation dea pri- 
vilèges par Louis Viil (79). — Guy de Merville, au nom de la 
reine Blanche, reçoit le serment do fidélité des Rochelais (80). 
— Accord entre Hugues de Lusignan et les Rochelais, relatif & 
l'exportation de ses vins (81). — Même accord avec la reine 
douairière d'Angleterre (81). — Différend entre la Rochelle et 
Savary de Mauléon, relativement aux bornes de la châtellenie 
de Châtellaillon (83). — Le comte de la Marche refuse de prêter 
hommage au frère du roi de France, Alphonse, comte de Poi- 
tiers (85). — Démarche faite près d'Alphonse de Poitiers par le 
corps de ville de La Rochelle (85). — Alphonse de Poitiers se 
rend à La Rochelle et confirme ses privilèges (86) . — Campagne 
de saint Louis en Saintonge ; bataille de Taillebourg (88). — 
Conversion en renteannuelle du cens en nature payé par le grand 
fief d'Aunis au comte do Poitou (89). — Démolition des halles 
de La Rochelle qui faisaient partie du domaine royal (90). 

19&1-1276 
Le prévôt du comte de PoIUotb reoonnatt lajurldlctioa du 



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— 258 — 

corps de ville (91). — Mutation du cens en nature en redevance 
d'argent pour deux fiefs des environs de la Rochelle (91]. — Au 
grand fief de Rochefort [03). — Aux fiefs du Sizt et de Champ- 
fier (93). — Accord des corps de ville de La Rochelle et de Saint- 
Jean d'Angély pour cesser tout trafic avec les Flandres jusqu'à 
ce que leurs réclamations aient été écoulées ; lettres patentes 
accordées par Marguerite de Flandre (04). — Ils sont affranchis 
de l'imposition du poids public à Oravelines (95). — Transac- 
tions relatives à la transformation des redevances féodales (96). — 
Accord entre l'abbé de Montierneuf et le corps de ville (96). — 
Confirmation par le comte de Poitiers des transactions ci-dessus 
(96). — Alphonse de Poitiers, partant pour la croisade, décharge 
les habitants de La Rochelle du double cens (97). — Il donne à 
la ville un moulin près de la porte Saint-NIcolaa (98). — Ser- 
ment prêté par Jean de Villette, sénéchal de Saintonge (98). — 

— Confirmation des privilèges de La Rochelle par Philippe III 
(99). — Transformation des redevances féodales en rentes d'ar- 
gent pour les fiefs de Fétiily, Puyraveau, etc. (100), 

127&1300 

Le sénéchal de Poitou, qui refuse de prêter serment au corps 
de ville y est obligé par lettres patentes du roi (101) . — Trans- 
formation de rentes féodales par les seigneurs de Laleu et de 
Marans [102-10il). — Arrêt fixant la juridiction du prévôt et du 
maire (103). — Le corps de ville obtient du seigneur de Chà- 
tellaillon l'abandon du droit perçu sur les tenanciers couchant 
et levant (104). — Droit établi sur l'étalage du poisson (105). — 
Police du droit de chasse dans la banlieue de La Rochelle (105). 

— Confirmation des privilèges de La Rochelle par le roi Phi- 
lippe le Bel, datée de Saint-Jean d'Angély [106{. — Le corps de 
ville acquiert la moite de la panneterie et do la maison où se 
vend le poisson (107). — Les juifs sont obligés de quitter la 
Saintonge (108). — Les Rochelais sont déclarés exempts du droit 
de franc-fief (108). — Guerre entre la France et l'Angleterre; 
descente des Anglais dans l'île de Ré (110). — Ils s'emparent de 
La Rochelle (111). — Accord entre les trafiquants rochelais et 
la ville de Dam, relatif au commerce du vin (113). — Acquisi- 
tion par la ville de cinq maisons dans la rue de Pierre, destinées 
à édifier l'hâtel de ville (113). — Sentence du corps de ville 
contre Ouillaume Ouvrard, avocat (114). 



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XIV SIECLE 
13(M-1325. 

Aoquiaition du cours d'eau au-devant de la porte Rambaud 
(117). — Arrentement du minage (117). — Expulsion des juiTa 
de La Rochelle (118). — Lettres patentes de Philippe IV| rela- 
tives aux dîmes (121). — Rachat du droit de franc-fief (122). 

— Droit de surveillance dea poids et mesures accordé par le roi 
au corps de ville de La Rochelle (133). — Confirmation aux 
Rochelals du droit d'exemption des lettres de marque (123). — 
Règlement de la juridiction du maire et de celle du prévôt (124). 
— Le nombre des sergents du prcvdt est réduit de six à deux (124). 

— Confirmation des privilèges de La Rochelle par Louis X 
(126). — Lettres patonLos concernant la liberté des mariages et 
unissant La Rochelle au domaine royal (126). — Cérémonial de 
l'enterrement du maire (127). — En cas do mort, son coëlu lui 
succède (128). — Difficultés entre le maire et le prévdt pour 
l'exercice de leurs juridictions (129). — Lettrée patentes accordées 
au corps de ville, concernant ces juridictions (131). — Réduction 
des poids et mesures ; La Rochelle refuse de recevoir les com- 
missaires du roi (I3i). — Procès entre le maire et le juge pré- 
vôtal (132). — Les Roohelais, par arrêt du parlement, sont dé- 
clarés exempta de toussubsidesetimpositions (133). — Grande 
gelée au pays d'Auuis (134). — Les vins de Saintonge et d'An- 
goumois sont admis à La Rochelle (13i). 

1326-1350 

La Rochelle assiégée par les bandes gaaconoes armées au 
nom d'Edouard IJI d'Angleterre (135). — Lettres patentes 
d'Edouard III pour assurer la liberté du commerce [136). — Con- 
firmation des privilèges de La Rochelle par Philippe-de- Valois 
(136). — Privilège pour l'amortissement des rentes foncières 
(137). — Confirmation du privilège relatif aux naufragés [137). 

— Privilèges commerciaux accordés par le comte de Flandre 
(138). — Procès du corps de ville avec l'évâque de Saintes (138). 

— Confirmation du privilège d'exemption du double cens pour 
voyage d'outre-mer (140). — Don par lo roy de la grand'prée 
étant derrière le château (140). — Privilège accordé aux jurés 
de la commune relativement aux ventes au détail (143). — Sauf- 
conduit pour la liberté de commeroe accordé par Edouard III 



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— 258 — 

(143). — ConRrmation du privilège relatif aux rentes (144). — 
Juridiction criminelle du maire de La Rochelle !145). — Con- 
flrm&tion du privilège relatif aux rentes foncières sur les mai- 
sons de la Rochelle (146). — Démolition du port de Gué-Char- 
roux (147). — Exemptions des subsides levés pour la guerre 
contre l'Angleterre (148). — Courtiers- jurés; leurs fonctions 
érigées en office (148). — Confirmation par Jean, fils atné du 
roi de France, duc d'Aquitaine, du sauf-conduit accordé aux 
commerçants étrangers (149}. — Confirmation du privilège re- 
latif à la prescription des acquisitions mobilières (150). — Bataille 
de Crécy; prise de Benon, de Surgèrea, siège de Marans (150). 
— Concession d'un droit de dix sous par tonneau de vin chargé 
ou déchargé dans le port de La Rochelle (15'2j. — Commission 
pour la levée des imposilions de guerre (152). — Ravages 
causés par la peate (152). — Abonnement avec les seigneurs de 
Marans relativement aux droits de péage (153). — Siège de 
Saint-Jean d'Angély, par le maréchal de Nesle (154), 

1351-1357 

Siège de Fouras(l55). — Prise de Saint-Jean d'Angély sur 
les Anglais (15C). — Réunion de Marans et de Laleu au domaine 
royal (157). — Prise deSurgères par les Anglais (157). — Marans 
et Laleu sont réunis au gouvernement de La Rochelle de 
même queBenon et lebaillageâcCheuBses(158). — Reconstruc- 
tions de la muraille de la ville regardant le havre (159). — 
Grand sceau delà commune [159). — Imposition de guerre 
établie par les états généraux (163). — Prise de Salles en Aunis 
par les Anglais (163). — Les Rochelais reprennent Salles et le 
château de Rocliefort (164-165). — Bataille de Poitiers (166). — 
Jehan Chauldrier, maire de La Rochelle, sa famille (16S). — 
Affranchissement des Rochelais du droit de traite sur les vins 
(170]. — - Traité de Bréli^',ny,' La Rochelle abandonnée au roi 
d'Angleterre (170). — Députalion envoyée au roi (170). — Con- 
firmation des privilèges de La Rochelle par le roi Jean (172).— 
Lettres de rémission, accordées par le roi d'Angletetre (176).— 
L'île d'Oleron et le grand fief dAunia sont réunis au gouver- 
nement de La Rochelle (177). — Confirmation par le roi d'An- 
gleterre au corps de ville du droit d'administrer ses deniers 
(177). — Serment de fidélité prôté au roi d'Angleterre (178). — 
Remise de La Rochelle au roi d'Angleterre (179). — Acquisition 
duterrainsurlcqueIestcon8truitolatourdeMoureilles(184).--Iie 



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— 259 — 

prinM de Gsllea devient duo d'Aquitaine (185). — Prise de pos- 
BOBsioD de La Rochelle par le prince de Oallee |185|. — Les Ro- 
chelaia lui prêtent serment de fidélité {186}. — Leurs privilèges 
sont confirmés (ISG). — Prisonniers bretons amenés à L» Ro- 
chelle (187). — Passage du prince de Lusignan, roi de Chypre 
(187). — • Le corps de ville accepte l'imposition du Touage (188|. 

— Exemption du subside établi sur lo vin débité à l'intérieur 
de la ville (188). — Les habitants de La Jarrie sont déchargés 
des droits imposés pour la réparalion du château de Benon (189). 

— Exemption au profit des Templiers [189)- — Guerre entre la 
Franceet l'Angleterre (190].— LesRochelaia refusent de recevoir 
dans leur port la flotte anglaise (101). —Bataille navale devant 
La Rochelle (192). — Arrivée du captai de Buch à La Rochelle 
(193). — Les RochelaiB lui refusent tout concours (19.3). — Ber- 
trand Duguesclin devant La Rochelle (193). — Le siège est levé 
après contribution (194). — La flotte Espagnole devant La Ro- 
chelle (1%). — Combat de Soubize (196). — Duguesclin à Bour- 
gneuf en Aunis [19C). — Stratagème du maire de La Rochelle 
pour se débarrasser de la garnison Anglaise (19']]. — Démolition 
du château |199). — Entrevue du Treuil au secret (300).— Oondi* 
tions de la soumission de La Rochelle (201). — Prise de posscs- 
BioD de La Rochelle au nom du roi de France par Duguesclin 
(202). — Prise du château de Benon (204). — Prise de Surgères 
(205). — Opposition du corps de ville à l'exercice de la juridic- 
tion de l'évëque de Saintes (306). — Lettres de rémission au 
sujet de la démolition du château (208) . — Exemption du Poi- 
tou et de la Saintonge de toutes tailles et impositions (208). — 
Confirmation du privilège du corps de ville (208). — Nouvelles 
immunités ou privilèges accordés par Charles V (209). — Nou- 
velle délimitation de la banlieue de La Rochelle (211). — Pri- 
vilège de noblesse accordé aux maires et échevins (212). — Le 
duc de Berry reçoit en apanage le Poitou, la Saintongo et l'An- 
goumois (213). — La Rochelle et son rçssort forment un gou- 
vernement particulier (213) . — Règlement relatif à la mouture 
(213). ~- Difficultés relatives à la perception de la dtme (214). 

— Les matériaux de l'ancien château employés aux fortifica- 
tions de la ville (214). — Lettres patentes relatives aux arbalé- 
triers (215). — Bulle de Grégoire XI relative aux dimes [215]. — 
Le roi autorise laferme des droits de la prévAlé, lui appartenant 
comme indemnité de dépenses Faites pendant la guerre (215) — 
Lettres patentes relatives aux dîmes (216). — Le baillage de 



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MarenneB est réuni au gouvernement de La Rochelle (217). 

1376-1400. 

Règlement des difBcultée relatives à )a perception des dîmes 
par Pierre Courtois envoyé du pape Grégoire XI (218). — Fixa- 
tion de la redevance de chaque paroisse (219-220). — Bulle Clé- 
mentine (222). — Prise du château de Bouteville (224). — Arrôt 
du conseil du roi relatiT aux dîmes (225). — Procès d'Aimery 
Chauldron (229). — Procès avec les sleurad'Esnandes etdu Pe- 
tit-Plomb (229). — Confirmation des privilèges du corps de ville 
par Charles VI(231|." Confirmation de l'accord sur la perception 
des dîmes par le pape Clément VII (2.32). — ûes excommunica- 
lions encourues sont levées (23;!). — Le comté de Benon est 
abandonné par le roi à la maison de Thouars (233). — Arrêt du 
Parlement entre le corps de villa et Armand de Pressigny, sei- 
gneur do Marans [234]. — Confirmation des privilèges accordés 
aux commerçants Hochelais par le comte de Flandre |236]. — 
Campagne du duc de Bourbon en Saintonge (237). — Les Ro- 
chelais concourent à la prise de Tailtebourg (237), — Privilèges 
de la traite foraine accordés au corps de ville (237). — Confirma- 
tion parPhilippe le Hardi, comte do Flandre des privilèges ci-des- 
sus accordés (238).— Le comte d'Arundel devant La Rochelle; il 
s'empare de Marana (239-240). - Sortie des Rochelaie; ils sont re- 
pousses (242). — Les Anglais se retirent après signature de ta 
trêve (242), — Arrêt du parlement entre le corps de ville, le 
vicomte de Thouara et René de Vivonne |242). — Le comte d'A- 
rundel dans la rade de La Pallico; les Rochelais lui font lever 
l'ancre (243). — Accord avec ie seigneur d'Esnandes pour les 
droits de courtage (244). — Déclaration du roi Charles VI relative- 
ment aux dîmes (244). -- Exemption des droits d'entrée au profit 
des commerçants étrangers (2iij). — Achèvement de la tour de 
la Chaîne (245). — Transaction du corps de ville avec Jehan 
Harpedanne (217). — Confirmation du privilège du corps de ville 
d'administrer lui-même ses deniers [2i7). — Accord relatif aux 
quais et vazes (248). — Accord du corps de ville de Saint-Jean 
d'Angély et de celui de La Rochelle avec la ville de Dam en Flan- 
dre (248). --Déclaration confîrmativc delajuridiction criminelle 
du maire donnée par le bailli du grand fief d'Aunis (248). — Con- 
trat et accord avec Pierre Morin (249). — Confirmation des 
droits des nauIï-ageB par le comte de Flandre (250). ~ Confirma- 
tion par le roi des conventions faites avec le seigneur de Ma- 



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rana (251). — Police du pavage (251). — Nouvelle confirmation 
des privilèges obtenus en Flandres (252). — Rupture de latrève 
avec rAngloterro (253). — Travaux de dérense à La Rochelle 
(254). — Le parlement maintient la juridiction du maire (254). 

XV* SIÈCLE 

Confirmation du droit du corps de ville d'administrer ses 
propres deoiers (256). — Le roi accorde la moitié des aides de 
la ville et de la banlieue pour l'entretien des fortifications 
(257). — La nomination d'Etiennede La Porte, comme receveur, 
est confirmée par le roi (258). — Letti'o du duc de Bourgogne 
comme tuteur de Jean V, duc de Bretagne, relative au libre 
commerce des blés (269). — Lettres patentes de Charles VI ac- 
cordant l'entrée en franchise des marcliandises étrangères 
(260). — Confirmation de loctroi de la moitié des aides [260). — 
Les Rochelais prôtentcinq mille livres d'or au connétable Du- 
guesclin, pour le siège d'Orléans (2til). — Sentence relative à 
ce prêt ('261). — Prise de quarante vaisseaux rochelais par les 
Anglais (262). — Tanneguy du Chaslcl est reçu à La Rochelle 
(2Cït). — Règlement relatif à la juridiction communale {ZG\). — 
Le dauphin Louis roçoiton apanage le duché de Guyenne |Cti7). 
— La ville de La Rochelle fait opposition à la prise de posses- 
sion (208). — Le roi déclare que La Rochelle n'est pas comprise 
dans l'apanage (269). — Décharge obtenue pour l'imposition de 
la traite (369). 

14H-1420. 

Achèvement des tours de Mouroille (269;. — Construction de 
la porte de Cougnes [270), — Exemption des impôts et subsides 
établis pendant la guerre (270). — Le maire de La Rochelle est 
retenu prisonnier par les Anglais (273). — Bataille d'Azincourt 
(274). — Les biens de la maison de Parthenay-l'Archevôque 
sont donnés au comte de Richement [274). — Construction de 
la porte des Deux-Moulins [Ht). — Arrêt du parlement qui ap- 
prouve l'accord fait entre les Rochelais et les commerçants cas- 
tillans (275). — Diincultés en Flandre pour l'exécution des 
traités (276). — Le duc de Bretagne prisonnier au château do 
NieuUe (278). — Le dauphin achète la chàtelienie de Châtelail- 
Ion (279). — Il vientà La Rochelle (2âO). —Accident dans lequel 



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— 202 — 

il court risque do la vie (280). — Commiss&irefl nomméa pour 
décider dos différends entre le corps de ville, le maire et les 
bourgeois de L.i Rochelle (282). — Fidélité des Rochelais à la 
cause de Charles VII (283), — Régloraent on 24 articles relatif 
au difTérend ci-dessus [285-288). 

1421-1430. 

Confirmation desprivilègesetoxemption de la traite (288-290). 
— Jehanne la Pucelle (8[)i). — Réjouiasances à La Rochelle à 
l'occasion de la levée du siéga d'Orléans (291). — Querelle en- 
tre la maison de La Trénioille et lo connétable de Richemont 
(296). — Marans, l'île do Ré, Bcnonet Châtolaillon sont pris sur 
le connétable par le seigneur d'AIbrot (297). — Une garnison 
est laissée à Marans et dans l'île de Ré (297). 

1431-14*0. 

Charles VII accorde aux Rochelais un tiers du produit du 
droit do traite sur les vins (298). — Le comte de Thouars est réin- 
tégré dans la possession do ses terres (293). — Los Anglais 
s'emparent, do Mornac (299). — Siège et prise do Mornac par 
les Rocliclais aidés du sire de Pons (300). — Ingénieux moyen 
employé pour ravitailler la place (301). — Rétablissement des 
aides anciennes (303). — Don par le Roi à la ville de La Ro- 
chelle de la place de la Petite-Rive (303). — Octroi d'un tiers du 
droit do traite levé par le roi (301). — Confirmation par le duc 
de Bourgogne des anciennes conventions établies avec la Flan- 
dre (304). — Le maire est continué dans sa charge d'après un 
ordre du roi (305). — Lettres patentes établissant que le fait ne 
doitpas créer un précédent (30ti); — Lettres confirmatîves do la 
juridiction du maire. 

1441-1450. 

Abandon fait par le roi de diverses impositions pour permet- 
tre de rétablir les fortifications do La Rochelle (J07). — Vins de 
l'Aunis saisis en liretagne ; ils sont déclarés exempts de droits 
(307). — Forme des droits d'entrée sur le vin (307). — Troubles 
delaPraguerioon Saintonge; prise de Taillebourg par Charles 
VII [308). — Procès fait à la garnison de Taillebourg (309). — 
Don par lo roi des droits de pavage et barrage (309). — Plaintes 
du corps de ville relatives uuic exactions des élus et receveurs 
des tailles (310). — Sentence donnée par les commissairea 



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- 263 — 

chargés d'examiner ces plaintes (311). — On commence à édi- 
fier la Tour du Garrot ou de la Lanterne (311). — Droit accordé 
au maire d'établir la taxe du pain et de faire divers autres règle- 
ments de police (312). — Octroi d'un droit à établir sur le via 
exporté pour la construction de la Vieille-Fontaine (313). — 
Privilège accordé aux sergents de la mairie, canonniera ettrom* 
pettes de la ville [313). — Mairie de Jean Bureau (314). — 
Amortissement de rentes dues au seignour de Montreuit-Bon- 
nin (1314). — Rupture de la trêve, prise de Cognac et de Saint- 
Maigrin (315). — Défense faite d'exporter les grains (S16). — Pro- 
rogation pour quatre ans de l'octroi de la moitié des aides et 
des droits perçus sur le vin (316). 

14M-1460. 

Exemption des commisslona royales (317). — ConQmation 
des droits de pavage et barrage (317). — Baillette de la place 
du moulin de La Verdière [317). — Droit de Domination à l'ofrice 
de balliseur (3l'(j. — Travaux pour améliorer l'entrée du havre 
(318). — Lettres patantes exemptant les Rochelais du service du 
ban et arrièrc-ban (322). — Exemption de l'imposition établie 
sur le blé et le vin (323|. — Maladie épidémique (323). — Ré- 
ception du gouverneur Jean Jambes, sieur do Monroseau, com- 
me gouverneur (323|, — Sentence du bourguemestre de Dam 
relative aux exemptions accordées aux Rochelais pour leur 
commerce [326). — Octroi à La Rochelle de mille livres à lever 
sur le paya de Saintonge (326]. — Mort ot obsèques du maire 
Laurent Desnorp (327). — Subsides accordés à la ville de La 
Rochelle [328), — Action intentée aux marchands de Picardie 
(330). — Vérification des droits de pavage et barrage (330). — 
Confirmation des privilèges du corps de ville (332). — Construc- 
tion de la calle publique de Maubec (332). — Règlement con- 
cernant les bouchers [332). — Flotte anglaise en vue de La Ro- 
chelle; la Grosse-Nef (333). — Les Anglais n'osent débarquer et 
pillent la ville de La Flotte dans l'Ile de Ré (33i). — Règlement 
pour la garde de la vilio [334). — Chàtelaillon abandonné aux 
héritiers du duc d'Alençon (33J). — Puis à Jean, comte de Du- 
nois (33£j). — Privilège relatif àla police des hôtelleries (336). — 
Appointement de Maries (337). — Confirmation par le roi de 
cet appointement (-338). — Droits do guet et garde et de balisage 
(339). — Confection du livre terrier du grand fief d'Aunls, dit 
Papter-Godeau (340). 



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1461-1470. 
Louis XI attribue comme apanage & Mario d'Anjou, sa mère, 
la ville et le gouvernement de La Rochelle (3it). — Proroga- 
tion de l'octroi du droit des aides et tailles concédées par Char- 
les VII (342. — Confirmation par Louis XI des privilèges du 
corps de ville (3Î3). — Abonnement annuel pour les tailles 
(343). — Séjour de Marie d'Anjou et visite du roi Louis xi à La 
Rocholie [344). — Concession delà rente due pour l'abandon de 
la petite rive [344). — Louis XI nomme im maire àLa Rochelle 
(345). — Réclamation des Rochelais, la nomination n'a pas de 
suites (3iG). — Descente des Anglais dans l'île de Ré, pillage de 
l'abbaye du Chatolicrs [346). — Vériiication par le parlement 
des privilèges du corps de ville [347). — Arpontement du grand 
fief d'Aunis à la requête de Marie d'Anjou [347). — Exemption 
pour sept paroisses de la banlieue des tailles indûment impo- 
sées (348). — germent de Jean de Montauban, gouverneur 
{349). — Aliénation de la grand'préa de la Porte-Neuve (349). -~ 
Abolition des deux sous pour livres payés par les marchandises 
exportées de France en Espagne (251). — Concession du quart du 
droit do traite sur les blés [351). — Continuation de l'arpente- 
ment du grand fief d'Aunis (352). — Don, par le roi, d'artillerie 
et do poudre à la ville de La Rochelle (353). — Concession du 
droit de courtage sur les vaisseaux sortant de Saintonge (354). 
— Sur ceux chargés au havre de Oou-de-Vache (354). — Achève- 
ment du Papier-Godeau (354). — Lettres patentes relatives à 
l'élection du maire (355). — Concession du droit de lestage et de 
délestage (35G). — Emprunt par le roi do 4,000 écus (357). — 
Secondes lettres relatives à la libre élection du maire (358). — 
Concession d'un droit de cinq deniers par tonneau de vin 
exporté (358). — Serment de Jean Mérichon,au nom du gouver- 
neur (359). — Les Rochelais exemptés du ban et arrière-ban 
(361). — Serment prêté par Louis de Beaumont, gouverneur 
(362). — Les Rociielais sont dispensés, pour le recouvrement 
des subsides qui leur sont concédés, d'avoir recours aux tré- 
soriers généraux [3G3). — Ordre du roi de mettre La Rochelle 
en état de défense (364). — Travaux à la tour do la Lanterne et 
achèvement de la tour de Mallebolse (364). — Emprunt lait 
par le roi de 3,000 écus (3Qj). — Vérification des privilèges du 
corps de ville par la chambre des comptes (366). — Emprunt do 
1,500 écus fait par le roi (367). — Etats généraux tenus à Tours; 
députés qui y sont envoyés [368). — Procès de Vincent Doriti 



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— 205 — 

(368). — Achèvement de la tour de la Lanteroe (368). — Flotte 
armée et équipée à La Rochelle (370). — Gayouer et lavoir 
public (371). — Confirmation du droit du corps de ville d'admi- 
nistrer ses deniers (3711. — Mérlchon député vers le roi à Tours 
(372). — Son ambassade on Espagne (372). — La Rochelle et 
son gouvernement sont compris dans l'apanage du duc de 
Guyenne (374). — Réclamation dos Rochelais (375). — Ils fer- 
ment leur porte au procureur du duc de Guyenne (376). — 
Ordre du roi de recevoir le duc de Guyenne (377). — Nou- 
velles lettres de jussion (378). — Les procureurs du duc de 
Guyenne sont reçus à La Rochelle et prêtent serment (380- 
381). — Leur réception (382). — Réception et Borment du gou- 
verneur de Senoncourt (382-38i}. — Confirmation par le duc 
do Guyenne des privilèges de La Rochelle [385 et suivantes). — 
Réception du duc de Guyenne à La Rochelle (390 et suivantes). 
— Privilèges accordés par le duc de Guyenne (394). — Echange 
entre le roi et le comte de Dunoia des seigneuries de Laleu, 
l'Houmeau et Le Plomb (395). 



Epidémie de dyaentoiio à La Rochelle (397) — Confirmation 
du droit du quart de la traite sur les vins [J9h;.— Privilège con- 
cernant la police et la voirie [308). — Députation envoyée au 
roi à Surgores (399). — Le roi exige la soumission do La Ro- 
chelle 1400). — Nouvelle députation (401). — Révocation do la 
concession en apanage faite au duc de Guyenne et réunion de 
La Rochelle au domaine do la couronne (402). — Entrée de 
Louis XI à Jjb Rochelle [404-40J). — Il pardonne au procureur 
du duc de Guyenne (407). — Privilèges en vue de favoriser le 
commerce (408). —Visite du roi aux tours de la Chaîne (409). 

— Privilèges relatifs à la justice, à la juridiction eu appel, aux 
droits sur le sel, à la défense de la ville (410-411). — Droit des 
arrérages de la traite sur les vins (412). — Prorogation de la 
concession (412). — Jean Doriolle, chancelier do France (413). 

— Nouveau droit concédé sur le vin (413). — Confirmation du 
privilège relatif au ban (414). — Emprunt fait par le roi au 
corps de ville (414). — Le mairo de La Rochelle maître de l'ar- 
tillerie du roi (415). — Construction du boulevard des Deux- 
Moulins appelé Bcaufort (410). — Lettres de jussion relatives à 
la perception du droit de traite (4!6). — Concession d'un droit 
à percevoir de six deniers par livre, sur toutes marchandises, 



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en rembouraenient de l'emprunt précédemment fait (417). — 
Prancs-arohers établis à La Rochelle (417). — Exemption du 
droit et franc-fief (418). — Procès de Pierre Doriolle {419). — 
Exemption du ban (420). — Décharge de toute contribution à 
l'entretien des franca-archers (420). — Traneaction relative au 
droit de lestage et délestage (420). — Règlement relatif aoz 
clergeons de Saint-Barthélémy (421). — Chapitre général des 
cordeliers tenu à Lafond (421). — Réparation aux fortiûcatioDs 
(422*. — Cérémonial observé pour l'enterrement du maire [423). 

— Négociation de Merindo) (425). — Ambassadeurs du roi de 
Portugal reçus à La Rochelle (i'il). — Achèvement de la tour 
de la Lanterne ; cloche de Thôtol de ville (427). — Subside 
établi sur le vin (4^7). — Lettres patentes concernant la police 
(428). — Emprunt fait par le roi au corps de ville de deux mille 
livres et octroi d'un droit sur le poisson et le vin [428-429). — 
Archers de retenue (423). — Emprunt fait au corps de ville par 
le roi (430). — Lettres patentes relatives aux impôts acceptés 
par le corps de ville de La Rochelle sans préjudice de ses 
droits (430|. — Construction du rempart au devant l'hôpital 
Saint- Barthélémy (131). — Achèvement de la lanterne do la 
Grosse-Horloge (43t). — L'élection du maire est contestée ; il 
est fait droit à la réclamation (i32). — Entretien de francs- 
archers (433). 

1481-1490. 

Le roi casse l'élection du maire; nouvelle élection (433). — 
Réparations considérables faites aux fortiflcations (434). — Dis- 
grâce do Doriolle (434). — Confirmation par Charles Vill des 
privilèges de La Rochelle (i35). — Députation rochelaise pour 
assistera l'entrée du roi à Paris (43()). — Affaire de Pierre Pier- 
rin (437). — Lettres patantes relatives à la défense do la ville 
(437). — Etats généraux de Tours ; députés envoyés (438). — 
Exemption du subside de guerre (439). — Exemption du ban 
et arrière-ban (HO) . — Premiers travaux de l'échevinage ou 
maison de ville (440). — Flotte équipée à La Rochelle (441). — 
Confirmation du droit de lestage (441). — Travaux à l'hôtel de 
ville (441). — Affaires concernant des lettres de marque (4431- 

— Achèvement de la tour de Barnago (442). — Exemption du 
droit de franc-fief (4i3). 

1491-1500. 

Visite du comte d'Angouléme à La Rochelle (443). — Mystère 



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— 267 — 

joué à La Rochelle (444). — Arrêt de la cour dea aides concer- 
nant la vente du vin au détail (445). — Jugement criminel pour 
infanticide 1^45). — Travaux aux Tortilications l447). — Le «ei- 
gneur de Candale envoyé à La Rochelle (448). — Le maire, à la 
demande du roi, est continué dans sa cliarge (448). — Retard 
apporté à l'élection du maire (449). — Tours de la porte des 
Deux-Moulins (449). — Réjouissances pour la naissance du 
Dauphin (449). — Pour la paix (450). — Procès de Colas Bel- 
liard l'iSl). — Raymond Payrault (<51). — Achèvement de la 
tour de ChampdenicrB (452}. — Subsides do guerre exigés à 
La Rochelle (ib'i). — Lettres patentes relatives à la perception 
de la traite des blés et des vius ('tj3). — La Mercière, pièce d'ar- 
tillerie (453). — Mission confiée à Louis de la Trômoillo (455). 
— La commission est révoquée (456). — Parlement de Poitiers ; 
sur la réclamation des Rochelais il est sursis à son établisse- 
ment (457). — Le Gerfaut ou la Vache, pièces d'artillerie (457). — 
Députés envoyés à l'occasion de l'avènement du roi Louis XII ; 
confirmation des privilèges du corps do ville (459). — Cheva- 
liers créés par le roi (459). — Le grand fief d'Aunis est compris 
dans le douaire de la reine Anne ; diTiiculté pour la perception 
du droit de traite abandonné à La Rochelle (4(iO). — Construc- 
tion do la muraille de la Grille et do la tour Trompette (460). — 
Travaux exécutés à la fontaine do Lafond (461). — Ecluse de 
la tour du Garrot (461). — Porte Saint-Nicolas (461). Le ma- 
riage du roi met fin aux diriicultés sur la traite (462). — Sen- 
tence intervenue entre les élus et te corps de ville (463). — 
Procès relatif aux nominations de pair (464). 

XVI' SIÈCLE 
1501-1510. 

Enquête faite par Jean d'Angycourt sur les droits perçus 
dans les ports de Saintonge et à La Rochelle (465). — Cons- 
truction de la vieille Fontaine (465). — Conférence tenue à 
Paris, relative au commerce avec les Flandres ;le sieur de l'En- 
fernaut y est député (466). — Les Rochelais obtiennent main- 
levée de la saisie faite par la reine Anne sur les deniers de la 
traito des vins (467). — Ils sont déclarés exempts du service du 
ban (468). — Aoquisilion de la maison des Grandes-Eooles con- 
vertie plus lard en magasin pour les munitions de guerre (469). 



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— Député envoyé en cour pour obtenir main-levée des saisies 
précédemment faites [469). — Elle est obtenue (469).— La charge 
de greffier du corps de ville est érigée en office (470). — Lettres 
patentes confirmant les mains-levées des saisies précédemment 
obtenues {4711. — Maintien par arrêt de la cession de l'office 
de greffier du conseil (471)- — Armement à La Rochelle du 
navire le Saint-Sauveur (472). — Ravages causés par la mer 
(472).— La Scrutîne (472).— Le sieur de Pique-Fesse (473). 

1511-1520 
La Rochelle est mise en état de défense (474).— Oombat de la 
Régente et de la Cordelière (474). — Les Rochelats refusent 
d'armer le Saint-Sauveur qui leur est abandonné par le roi 
(476). — Confirmation des droits perçus sur le vin vendu en 
détail (47ti). — Réformation de la coutume (476). — Députatioo 
envoyée au roi François I" pour le féliciter à son avénemoni 
(477). — Odet de Foix reçu comme gouverneur (478). — Aboli- 
tion de l'imposition d'un écu frappant chaque tonneau de vin 
(479). — Ravages causés par une maladie épidémique (479). — 
Conllrmation des privilèges du corps de ville (479). — Cherté 
du blé ; le maire défend l'exportation (480). — Futailles saisies 
et brûlées |4t)0). —Aliénation à vie du greffe des Conseils [Ï80). 

— Fondation d'une chapelle aux Jacobins par le maire Jean de 
Conan (481). — François de Rochcchouart est nommé gouver- 
neur (4{t!|. — Il assiste au conseil (482). — Le roi emprunte 
trois mille livres réduites à mille sur la réclamation du corps 
de ville (483). — Visite du maire de Saint-Jean d'Angély; hon- 
neurs qui lui sont rendus (483). — Etablissement des écoles 
publiques (483). — Réfection de la charpente de la tour de 
l'horloge (484). — Ravages causés par la mer (484). — Suppres- 
sion do l'office de contrôleur des deniers communs (484). — 
Exemption du droit de francs-ficfs (485). — François I" visite 
La Rochelle (485). — Réception qui lui est faite (486-487). - 
Vérification des privilèges en la chambre des Comptes, ses 
fâcheux résultats (487-488). — Lettres patentes relatives à 
l'amortissement des rentes duos aux gens d'église (489). — 
L'élection du maire est cassée par le Parlement {489). 

1521-1530 
Arrêt relatif à la traite des vins (489). — Premières réclama- 
tions des bourgeois (490;. — Subsides fournis à Tarméc de 



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Navarre (491). — Le prix en est payé au corpa de ville (491). — 
Lo seigneur d'Archiac est nommé par le roi maire perpétuel 
(491). — Opposition du corps de ville (492). — Statuts relatifs 
aux résignations des charges d'échevins et de pairs (493). — 
Les Rochelais sont indûment imposés à la taille (493). — Ils 
obtiennent leur exemption (49U]. — Réclamation du corps de 
ville relativement à l'âge de l'admission aux charges d'échevins 
et de pairs (196). — Enquête Taite par le siour de Vieilleseigle et 
exécution de l'arrêt de vérification des privilèges (496). — Ctia- 
bot de Jarnac est chargé de la défense des oâtee (498) . — II favo- 
rise les prétentions des bourgeois contre le corps de ville (49S). 
— Le mécontentement des bourgeois s'accentue (498J. — Ils 
nomment deux syndics (499). — Troubles dans la ville [500). — 
Le corps de ville s'oppose ù la nomination des syndics devant 
le Parlement et empêche toute réunion des bourgeois (500). — 
Imposition de dix mille livres sur le corps de ville et les bour- 
geois (501). — Des commissaires sont établis pour le réparte- 
ment (502). — Opposition faite par les bourgeois (503). — Ils 
refusent de verser l'impdt entre les mains du receveur de la 
ville (50^). — Ils maintiennent leurs syndics et font des pro- 
testations publiques contre cet arrêté ; émeute ; le corps de 
ville maintient son autorité (506-5Û7). — Seconde émeute ; une 
parUc des bourgeois se range du parti du maire (508). — Mis- 
sion confiée à Jean de Langhac, évéque d'Avranches (510). — 
Des commissaires sont nommés par le corps de ville et les 
bourgeois (510). — Demandes formulées par les bourgeois (511- 
512). — Réponses du corps de ville (512). — Appointement 
d'Avranches (513-516). 

153M533 
Grands jours tenus à Poitiers (517). — Privilèges relatifs aux 
états des pairs et eechevfns (519). — Arrêt de la chambre des 
comptes confirmant les 28 articles des privilèges du corps de 
ville (518). — Ferme de l'imposition foraine de quatre deniers 
pour livre des receptes do la prévôté et des droits de traite 
sur le vin (519). 

II» VOLUME 

1534-1540 

Introduction de la réforme à La Rochelle (1). — Suppression 

de la niaîrie élective (3). — Organisation nouvelle de l'éohevl- 



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— 270 — 

nage (4-5). — Charles Chabot maire perpétuel (6). — Emotion 
causée par cette mesure (7). — Introduction i La Rochelle d'une 
garnison de morteB-payes {7). — Enquête faite devant Mathu- 
rin Tarquais [8|. — Les mortes-payes sont réduits à dix (8). — 
Demande d'un emprunt de six mille livres ; il est repoussé (8-3j. 

— Imp4t établi sur le sel [O). — Dégâta causés par la mer (9). 

— ConDrmation d'un privilège de 1338 (10). — Les comptes de 
la commune sont rendus devant le lieutenant général (lO). — 
Lettres patentes autorisant la conatruclion d'un collège (II). — 
Ëtablissoraentde la gabelle en Saintonge et pays adjacents (M j. 

— Mécontentement général causé par cet impât (12). — Jarnac 
cherche à introduire une garnison à La Rochelle (13-14). — 200 
soldats sont introduits dans la ville ; ils y excitent des troubles 
(15). — La garnison est renvoyée (17). — Jarnac se retire de La 
Rochelle (18). — 11 envoie auprès du roi le chevalier d'Amble- 
ville et les Rochelais une députation (1M9). — Chabot de Jar- 
nac et la duchesse d'Étampes excitent François I" contre les 
Rochelais |19-20-2t). — irritation de François I" (21).— Repen- 
tance des Rochelais (22). — Chabot rentre b. La Rochelle à la 
tête de ses soldats (23). — Envoi de commissaires à La Rochelle 
(25). — Affaire dès habitants des lies jointe à celle de La Ro- 
chelle (26). — Entrée do François I" à La Rochelle (29). ~-Con 
version de la poursuite criminelle en peine pécuniaire (30). — 
Promenade du roi dans La Rochelle (lit). — II pardonne leur 
révolte aux Rochelais {3i et suivantes). — Réjouissances publi- 
ques (36 et suivantes). — Les Rochelais négligent de solliciter 
le rétablissement de la mairie élective (40). 

1541-1&50 

Levée de cinquante mille hommes ; imposition de 18,900 
livres (43). — La ville de Mausé est déclarée exempte (42). — 
Préparatifs de défense contre les Espagnols (42). — Édit sur le 
service du ban et arrlère-ban (44). — Convocation du ban do 
Saintonge à La Rochelle (45). — Galères envoyées à Bayonne 
(45). — Le eomte du Lude, commandant de la province (45). — 
Réjouissances pour la naissance de François, ûls d'Henri, dau- 
phin de France (46). — Imposition de 13,300 livres tournois 
(4(i). ^ Réjouissances pour la conclusion de la paix (48). — Le 
roi emprunte 13,000 livres aux Rochelais (48). — Flotte nnglaise 
en vue des cdtes (49). — Les galères de la Méditerranée arri- 
vent à La Rochelle (50). — Réception de Strozzi, commandant 



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— 271 — 

le Croissant (50). — Porto-fafx condamné à faire amende hono- 
rable pour fait de religion (51). — Milice rochelalse soue le 
commandement du roi des arquebusiers (51). — Insulte au 
maire ; affaire de Pierre Michel, cliaussetier (l>2). — Arrivée de 
carraques portant munitions de guerre (l'S). — AfTaire d'André 
Pitoreau; perte d'une des clefs do la ville (ô3). — Explosion 
des poudres (54). — Enquête sur ses cauaea (55). — Paix avec 
l'Angleterre (57). ' — Députation envoyée au roi Henri II pour 
le féliciter à son avènement (57). — Requôte pour le rétablis- 
sement de la mairie élective (5lj). — Confirmation des privi- 
lèges du corps de ville (59). — Éditaur la gabelle (60). — Sup- 
pression de ta mairie perpétuelle et rétablissement de la mairie 
élective (61). — Insurrection dans la Saintongo eU'AngoumoiB 
(62). — La Rochelle n'y prend aucune part (65). — Déclaration 
du roi concernant l'interprétation de l'arrêt de vérification des 
privilèges de La Rochelle (66-67). — Les Rochelaia rentrent en 
possession de la tour de la Chaîne (68). — Admission des gens 
de justice dans le corps de ville (69). — Réclamation des états 
provinciaux au sujet de la gabelle (60). — Abonnement pour 
cette Imposition (70). — Établissement des maîtres de port (71). 

— Vérification des privilèges par la cour des Comptes (71). — 
Lettres du roi interdisant aux avocats et procureurs l'accès 
du corps de ville (72). — Lettres relatives à la juridiction muni- 
cipale (73). — Règlement relatif aux drogueries et épiceries 
Ç73-74). — Élection de quinze pairs (74). 

1551-1560. 

Différend entre les marchands et les gens de justice (74-75). 

— Prise de possession de la tour de la Chaîne [76}. ^ Les 
Rochelaia exemptés du ban et arrière-ban (77). — Règlement 
concernant la vente du vin au détail (78). — Création du prési- 
dial de La Rochelle (79) . — Lettres du roi rétabliaaant dans leurs 
droits antérieurs lea gêna de justice (80). — Sentence exemp- 
tant les Rochelais des droits établis sur l'épicerie et droguerie 
(81). — Droits de réserve et domaine forain ; commissaires 
chargés de les établir (82). — Les étata de receveurs et contrô- 
leurs des aides érigés au titre d'office (83). — Installation du 
présldial (84). — Le seigneur d'Estissac nommé membre du 
corps de ville (85). — Imposition de treize mille livres dont le 
maire accepte une partie ; il est désavoué (86). — Quy Chabot, 
nommé sénéchal, refuse de faire le serment ordinaire à son en- 



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— 272 — 

trée à La Rochelle (87). — Monstres générales des milices dans 
la plaine de Ohancîgni (88]. — Procession publique (89). — 
Fou expulsé de la ville (89^ — Etats réunis à La Rochelle; ils 
délibèrent sur tes droits du vin vendu en détait et les gages 
des officiers du présîdial (90). — Déclaration du roi con- 
firmant les droits des avocats et gens do justice, et fixant à 
seize le nombre de ceux qui pourront être pairs ou cchc- 
vins (91). — Lettres du roi relatives au payement de la part 
revenant a la ville dans la traite foraine (92). — Edict qui dé- 
charge les Hoctiolais dos droits établis sur le domaine forain 
(93). — Rachat des droits sur le sel moyennant 1 ,194,000 livres 
(94-95). — L'imposition établie l'année précédente est exigée (05). 
— Exemption de l'imposition foraine (96) . — Exécution de l'arrêt 
du conseil privé du roi concernant l'admission des gens de jus- 
tice dans le corps de ville (98). — Convocation à La Rochelle du 
ban et arrière-ban de Poitou, Saintonge et Angoumois (100). — 
Querelle entre d'Estissac et André Morisson (100). — Rixe entre 
les Chateigner et le sieur d'Ureay (100). — Ferme du droit de 
l'Echiquier ou petit Brevet (101). — Démarches infructueuses 
pour obtenir la décharge efîectivo do l'imposition foraine (lOJ- 
103). — Reconstruction de la charpente do fa Grosse- Horloge 
(103). — Règlement concernant les pauvres (103). — Hachai des 
droits appartenant au roi sur la vente du vin au détail, et du 
droit d'abonnement pour les tailles (104). — D'Estissac se démet 
de sa charge d'échevin (104). — Ventes d'offices (105), — Ra- 
vages causés par la peste (105). — Yves du Lyon est nommé 
superintendant de la généralité (10C). — Mission du sieur de 
Hontfort (108). — Révocation des édita sur les droits de reave, 
imposition foraine et haut passage (108). — Différend relatif à 
la comptabilité des deniers communs (108-109). ~ Échange 
avec les Carmes (109). — Citadelle projetée à La Rochelle (lit). 

— Opposition des Rochelais (112). — Résistance de Clotlet 
(115). — Le projet de citadelle est abandonné (114-1 17). — Pro- 
cessions publiques (118). — Organisation dos milices (118). — 
On abandonne les travaux commencés pour la citadelle (119). 

— Le roi abandonne les matériaux et les fonda destinés à sa 
construction (liO). — Permission de porter des armes à feu 
accordée aux habitants de La Roclielle et de aa banlieue (131). 
^ La comptabilité de l'hdpital Saint-Jacques est réunie à celle 
de l'hôpital Saint-Barthélémy (121). — Confiit entre le maire et 
le gouverneur relativement aux biens saisis sur les sujets 



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— 273 — 

anglais (122). — Bataille de Saint-Quentin ; le aire de Pone gou- 
verneur dea lies (133). — Travaux aux fortifications, construc- 
tion du fort du Lude (123). — Trente-huit paroisses de la ban- 
Houe astreintes à faire le guet pour la garde dea câtes (124). — 
Le corps de ville refuse d'entretenir la compagnie du sieur de 
Montbrun (125). — Préparatifs pour recevoir le roi de Navarre 
(126). — Les états de Guyenne convoqués à Bordeaux (12G). — 
Lea députés de La Rochelle chargés de présenter les doléances 
des habitants au sujet des exigences du aieur de Montbrun (127). 

— Imposition de 14,000 livres (128). — Envoi de salpêtre à 
Tours (128). — Procession générale à l'occasion de la prise de 
Calais (129). — Réception d'Antoine de Navarre à La Rochelle 
(130-131). — Prédication du ministre David (132). — Claude 
d'Angliers est fait chevalier (133). — Bal donné en l'honneur 
de Jeanne d'Albret, reine de Navarre (133). — Le corps de ville 
s'engage à recevoir garnison si la nécessité le commande (134), 

— Règlement relatif à l'admission dans le corps de ville (135). 

— Conseil extraordinaire pour mettre la ville en état de défense 
(136-137). — Augmentation des gages des trésoriers (136). — Gar- 
nison reçue à La Rochelle (138). — Emprunt fait au nom du 
roi (139). — Travaux aux fortifications (139). — Règlement 
relatif aux poids et mesures (142-143). — Le corps de ville s'op- 
pose à la ferme du droit d'Ëchiquier ou petit Brevet (144). — 
Confirmation des sentences rendues par la juridiction commu- 
nale (14â). — Burie remplace d'Estiasac (146). — Le corps de 
ville justifie l'emploi des deniers qu'il devait consacrer aux 
fortifications (147). — Feu de joie à l'occasion de la paix (146), 
— Règlement relatif à la résignation des charges de pair (149). — 
Exemption du droit de franc-iiof (149), — Emprunt de quatre 
mille livres de rentes (150). — Enquête relative au droit du 
petit Brevet (152), — Députation chargée de féliciter François II 
à l'occasion de son avènement (152). — -Confirmation des pri- 
vilèges (152). — Suppression de l'impdt du treizième dénier 
sur le vin vendu en détail (152). — Confirmation des droits 
accordés au maire de La Rochelle sur la banlieue (152).— Sup- 
pression de l'office de maître de port (153). — Police du maire 
(153). — Défense aux réformés de s'assembler (154). — Guy 
Chabot fait enregistrer de nouvelles provisions, comme gou- 
verneur (154). — Révocation de l'ordonnance sur la traite des 
blés et des vins (155). — Il s'établit un synode à La Rochelle 
(156). — Agrandissement du h&vre et reconatruotion des quaia 



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— 274 — 

(157). — Le roi «Uohai^e lei Roohelfda de la fourniture dei 
poudrea et aalpètre exigée par le gouverneur (158-159|. — Dé- 
putation envoyée pour s'opposer à l'établiBBement des édita sur 
le sel, droguerie, etc. (160). — Suppression du droit de deux 
écua par tonneau de vinexporté, accordé aux Rocbelais (1(>2).— 
AutoriaatioQ de rebâtir les maisons démolies pour l'établiase- 
meat de la oitadells (162). 

1561-1570. 

1S7Û.— Propagation de la réforme et accroissement du nombre 
deaea adhérents (163). — Conversion de Guy Ohabotau protestan- 
tisme (164). — Le culte protestant célébré publiquement (164). 
— Les religieux quittent La Rochelle (165). — Publication de 
l'édltde janvier (165), — Assassinat d'un prêtre (166). — Les 
auteurs du crime sont exécutés (166). — Lettres patentes au- 
torisant l'établissement d'un collège dans l'un des couvents 
abandonnés (108). — Ferme de l'imposition sur le vin importé 
(168;. — Le culte protestant précédemment exercé au dehorsest 
rétabli à l'intérieur de la ville, les images des églises sont bri- 
sées (170). — Célébration de la Cène à la place du Foin (170). 
Pillage des églises (171). — Les auteurs du désordre ne sont 
pas poursuivis (173). — Synode tenu à Saintes (174). — Le 
corps de ville refuse de fournir au duo de Mootpenaior l'artil- 
lerie qu'il lui demande (175)- — ' Tentative de La Rochefoucauld 
pour surprendre La Roohelle (17t)). — Entrée du duc de Hont- 
pensier à La Rochelle (179). — Interdiction du culte réformé ; 
rétablissement du culte catholique; ordonnance rendue à cet 
effet (181-184). — Conduite de Jarnac (185). — Excès commis 
par les soldats de Uontpeneier (186). — Ordre donné aux minis. 
très de quitter la ville (187). — Contribution imposée de dix 
mille livres (187). — Une garnison est laissée & La Rochelle 
BOUS le commandement de Richelieu (188). — Troubles excités 
par les catholiques dans l'Ile de Ré (189). — Richelieu veut 
s'emparer du havre (189). — Richelieu abandonne La Rochelle 
(190). — Les ministres rentrent à La Rochelle (191). — Tenta- 
ttvedu capitaine Chesnet (193-196).— Burie vient à La Rochelle; 
exécution des auteurs du complot (196). — L'édit d'Ambolse 
sauve le capitaine Cheanet (197). 

1562. — Opposition à ce que François Barbotexercelacharge 
de commissaire-priseur (198). — Bail à ferme des biens du do- 
maine royal (198). — Règlement relatif aux commitwaires éts- 



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-275 — 

blis sur les hâritages extra muroa (193). — Lettre de Quy 
Chabot àroccaaion de l'élection du maire (199). 

1563. — Brigues au sujet de l'élection (200-202). — Les commis* 
saires du roi confirment au maire te droit de demeurer dépo- 
sitaire des archives communales (204-205). — Lettres patentes 
conœrnant la tenue des séances du corps de ville (207). — 
Octroi d'un droit de dix deniers sur les marohandises importées 
et exportées (207). 

1 564. — Mîohel Guy, sur la demande du roi, est maintenu dans 
ses fonctions de maire (210|. — 3,500 livres payées pour rem- 
bourser les ofQoiers du domaine forain (311). 

1565. — Nouvelle prorogation de Michel Ouy dans sa charge 
(212). Le culte réforméest célébré dans la salle Saint-Michel (313). 

— Prédications séditieuseB des ministres (213). — Préparatifs 
pour (a réception de Charles IX (214-218). — Arrivée du conné- 
table de Montmorency (219). —Il fait retirer l'artillerie delà 
ville (219). —Ordre du cortège {220), — Arrivée du roi (220).— 
Don du corps de ville (222j. — Discours de Jean de la Haize 
(223]. — Ordonnance du roi qui donne à Jarnac ta garde des 
tours, exile La Vallée, Jehan Pierre, etc. (224-226). — Proro- 
gation de Michel Guy dans sa charge (227). — Aussitôt le 
départ du roi, la célébration du culte réformé recommence (227) . 

— La juridiction civile est enlevée aux maires (238) . — Les ca- 
tholiques font une procession générale (229). 

1566. — Baillette par le corps de ville des aartiéres doiit il avait 
la jouissance (229). — Acquisition du couvent destiné Jt l'établis- 
sement du <:ollége (230). — Le corps de ville obtient la sup- 
pression de l'oEQce de superintendant des deniers communs 
(230). — Vente de la petite maison des Grandes Ecoles (230). — 
Lettres patentes relatives à la conservation des archives (231). 

— Construction du collège (231). — Nouveaux troubles; La Ro- 
ohelle n'y prend aucune part (234). — Conflit pour l'élection 
d'un pair (234j. — Démarche du roi pour s'assurer du maire 
(235). 

1567. — Brigues pour l'élection du maire; François Pontard est 
élu (236). — Jarnac se plaint de ce que son autorité est méconnue; 
lettre du roi au corps de ville (2.^7). — Lettre de la reine-mère 
(238). — Confirmation de ses pouvoirs donnée à Jarnac (240). — 
Autruche envoyée à Charles IX (240). — Etablissement de 
la juridiction consulaire (241). — Députatlon pour solliciter la 
remise des taxes (242). — Lattre du roi relative aux juges con- 



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— 276 — 

Bula (244). — Vérification des privilèges de La Rochelle (214). 

— Arrêt de la cour aur la transmiBsion du titre de pair (246). 
' — Prise d'armes des huguenots (247). — Jarnac prévient le 
maire qu'il va entrer à La Rochelle avec sa compagnie (248). — 
Négociations entre Jarnac et le maire (248-233). — Adresse du 
corps de ville au roi (253-254). — Le maire se déclare pour le 
prince de Condé (257). — Il s'empare des tours, arrête ses 
adversaires (259). — Nouveau pillage des églises (259). — 
Ferme à Jarnac les portes de la ville ('^60). — 8e compose un 
conseil extraordinaire (260). — Il se fait donner un pouvoir 
illimité (361). — Entrée de Sainte-Hermine à La Rochelle (262). 

— Provisions qui lui sont données par le prince de Oondé 
(263-265). — Il est nommé gouverneur de Fia Rochelle (265).— 
Prise de l'Ile de Ré, Marans, Luçon, Mareuil, Sainte-Gemme 
et Maillezay (267). —Manifeste de La Haye (267). — Violences 
exercées par le maire et le gouverneur (268). — Ils mettent 
leurs prisonniers à rançon (271). — Démolition des églises et 
couvents (271). — Massacre à la tour do la Lanterne (2721. — 
Démarches inutiles de Jarnac et de Montluc (272). — Entrevue 
do Villeneuve-la-Comtesse (273).— Paix deLonjumeau (274). — 
Pontard et Sainte-Hermine veulent se maintenir au pouvoir. 
(275-276). — Ils refusentde publier l'édit de paix (277). — En- 
voi d'un commissaire spécial (277). — Le lieutenant général 
Pierre publie l'édit de pacification. 

1568.— Règlement relatifs l'élection du trésorier (279).— A 
celle de capitaine des tours (280). — Repartement de l'impât de 
50,000 livres (280). — Le roi mande de recevoir Jarnac ; il 
revient à La Rochelle (281). — Conflit entre les commandants 
delatourdelaGha[ne[282). — Lettres du roi relatives aux droits 
des habitants catholiques (283-284). — Mission confiée à Carloix, 
secrétaire du maréchal de Vieilleville (287). — Réponse du 
corps de ville, dictée par La Rochefoucauld (288). — Nouvelle 
démarche de Carloix; ses lettres de créance (2tl9-290). — 
Réponse du corps de ville (291). — Lettre du roi (294). — 
Réponse du corps de ville (295). — Travaux aux fortifications; 
boulevard de l'Evangile (301). — Mission confiée par le roi à 
Barrier (301), — Termes de sa créance (302). — Réponse qui 
lui est faite (303-307). — Négociations de La Rochefoucauld et 
de PuygreMer avec le corps de ville (308). — Articles du traité 
soumis au prince de Condé (310). — Réponse du prince (311). — 
Artillerie fournie aux huguenots (312). —Arrivée du prince 



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-877 — 

de Gondé à La Rochelle (313). — Oisooun de La Haize (313). 

— Arrivée de la reine de Navarre Jeanne d'Albret (317). — Dis- 
cours de La Haize (317). —Réponse du roi de Navarre (322).— 
Arreatationa de catholiquea, mort de Jean Blandin (323). — Lea 
huguenots étendent leur domination sur la proviaoe de Sain- 
tonge et cellea environnantes (324). — Rigueur de l'hiver en 
1568 (325). — Négociations avec l'Angleterre (326). — Contri- 

. bution de guerre de 60,000 imposée à La Rochelle (327). — 
Vente des biena d'égUse (328). — Levée de l'imposition (329- 
330). — Lettres de ta reine de Navarre relatives à la vente des 
biena d'^liae et à l'emprunt (331 à 335). — Lanoue est nommé 
gouverneur de La Rochelle (336). — Ses lettres de provisions 
(336-338). — Malversations du maire de La Rochelle (339). — 
Organisation de la piraterie au profit des huguenots (340-341). 

— Lettres relatives À la levée des contributions sur la ville et le 
gouvernement (342-343). — Bataille de Jarnac, mort de Condé, 
lettre de l'amiral Coligny (343-344). — La Rochelle s'attend à 
être attaquée (346). — Revue des forces calvinistes à Tonnay- 
Charente (346). — Lettre du roi de Navarre pour que le maire 
Salbert soit prorogé dans sca fonctions (347-349). — Lettre du 
roi de Navarre à Sallcbert (349-350). ~ Garnison calviniste 
établie à La Rochelle (331). 

1569. — Mort de Dandelot (352). — Scipion Vergano fortiCe 
La Rochelle (352). — Prises faites en mer par le capitaine Sore, 
vice-amiral des h«guenot3(3j3).— Requête présentée par le sieur 
de Lestrange (354). — Le comte du Lude assiège Niort (35b). 

— Exploits du capitaine Gargouillaud à Niort, et des capitaines 
La Garde et Boisvillo, en Poitou (355). — Artillerie enlevée à 
La Rochelle (356). — Siège de Poitiers ; bataille de Montcon- 
tour (356-357). — Retraite des princes (358). — Assaaainat de 
De Mouy (360). — Défenae de Marans (3G0-361). — Lea catho- 
liquea s'en emparent (361). — La reine de Navarre manque 
d'être enlevée à LaFond (361). — Les catholiques s'établissent 
à Saintes, Taillebourg, Brouage et Tonnay- Charente (362). — 
Galères amenées do Marseille (363). — Siège de Saint-Jean 
d'Angély (363-364). — La Rochelle s'approvisionne en blé et en 
munitions de guerre (365). — Complot de Verbuisson (365). — 
Son échec (366). — Le baron de Lagarde est repoussé devant 
Tonnay-Charonte (367), — Prise d'une carraque vénitienne 
(368). — Le blocus se resserre autour de La Rochelle ; prise do 
Nuaillé par Lanoue (369). — Marans est repris (3G9). — Prise 



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— 278 — 

des Sables d'Olonne (370). — Du Landreau priBoanier (371). — 
Le baron de La Oarde reprend la carraque vénitienne (372). — 
Un soldat huguenot va l'incendier (372). — Priie de quatorze 
navires ilsmands (372). — Travaux aux Tortiâcationa (373). 
1570.— Combat de Salnte-Oemme (375). — Siège de Fontena; 
. (375). — Lanoue a le bras fî'acassé (375). — L'Ile d'Oleron, Broa- 
age, Soubise, Marennes et Saintes pria par lea huguenots (376).— 
Paix de Saint-Germain (376).— Exploita du capitaine Sope(377). 
— Le corps de ville refuse pour La Rochelle le titre de ville do 
sûreté (377), — Le maréchal de Gosaé est envoyé par le roi à 
La Rochelle (378). — Projet d'union entre le roi de Navarre et 
la sœur du roi (379). — Synode à La Rochelle (380). — Biron 
chargé de négocier le mariage de Marguerite de Valois arriveà 
La Rochelle (380).— Mariages de Coligny et de Téligny (3B1).— 
Mort d'Odet de Coligny (381). 



in- VOLUME 
1571-1575 

1571. — Construction du collège (1). — Professeurs appelés 
par la reine de Navarre (i). — Le maréchal de Cossé est envoyé 
à La Rochelle (3). — Expédition de Mainguettère (4). — La 
reine de Navarre et tes chefs protestants quittent La Rochelle 
(5). — Révocation de Chabot de Jarnac (5). — Armand de Oon- 
taut-Biron est nommé gouverneur de La Rochelle (6), — Le 
sieur Des Mortiers est chargé de porter au roi l'acceptation du 
corps de ville (G). 

1572. — Avril. — Imposition de 15,000 livres pour la solde 
des reltrcB. — Mai. — Confirmation et vérification des privi- 
lèges de la commune (8). — Beaupuy, lieutenant de Biron, est 
reçu à La Rochelle (8). — Les Rochelais éveillent les défiances 
de l'amiral ; sa réponse (9). — Appréhensions des Rochelais 
(10). — Juin. — Mort de la reine Jeanne (I t). — Audevars est 
envoyé h La Rochelle par Biron (12). — Précautions prises pour 
conserver l'artillerie de la ville (12). — Juillet. — Opposition 
au subside établi sur le commerce du vin (13). — Le corps de 
ville est maintenu dans l'administration de l'hâpital de Saint- 
Jacques du Pérot (13). — Nicolas Baudouin est maintenu en sa 
charge de juge prévôtal de la ville (13). — Lettré du corps de 
ville à l'amiral ; réponse de l'amiral (14). — Députation envoya 



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- 279 — 

pris du baron de La Garde ; sa lettre au corps de ville (15). — 
La Saint-Barthélémy (16 i 18).— Septembre. — Députation en- 
voyée près de Strozzi et du baron de La Garde ; leur réponse 
(19-£0). — Préparatirs de défense; formation de compagnies 
(20). — Démarches d'Audevars (21). — Lettre du roi (S2-23). — 
Le corps de ville continue les armements (24-25). — Biron an- 
nonce son arrivée (25). — Délégués envoyés à Surgèrea au-de- 
vant de Biron (26). — Nouvelle lettre du roi (27). — Pendant 
qu'on délibère on reçoit une lettre du baron de La Garde et un 
messager de Montauban (29). — Démarches tentées par l'entre- 
mise de Claude Texier (30-31). — Lettre de Biron (31). — 
Adresse du corps de ville au roi [o2-331. — Octobre. — Menaces 
faites par Strozzi, Lagarde et Biron (33-34). — Création à La 
Rochelle d'une cornette de ohevau-Iégers (34). — Lettre de 
Biron appuyées par le aieur Douarty (35). — Le corps de ville 
persiste dans son attitude (36). — Sa réponse au baron de La 
Garde (36). — Mission conllée à Durand, procureur desafFairea 
publiques de la ville (37). — Elle échoue comme les précé- 
dentes (38). — Serment pour la commune défense de la ville 
(38). — Du Vigean envoyé comme parlementaire; il est atta- 
qué pendant la nuit (39). — Émotion causée par cet acte (39). — 
Le corps de ville cherche à s'en excuser (40). — On loup dans 
lagrandlDouoherie (40). — Députation envoyée en Angleterre 
(41). —Formation d'un conseil extraordinaire (42-43). — Appro- 
visionnements et réparations aux fortifications ; Marans est 
occupé par les Roohelals (44-45). — Les habitants de la ban- 
lieue sont astreints i la corvée (45). — Novembre. — Mesures 
contre les catholiqnes (45). — Arrestations (46). — Jehan de La 
Place est envoyé en Angleterre (46). — Combat naval en rade 
de La Rochelle (47|. — Réclamations du baron de La Garde 
(47-48). — Lettres patentes du roi communiquées par Biron 
(48). — Travaux de défense autour de la place (51). — Com- 
mandement donné h. Saint-Etienne (â2). — Lanoue est envoyé 
par le roi à La Rochelle (52). — Son entrevue avec les délégués 
du corps de ville et lea pasteurs (53). — On lui propose de se 
mettre à la tôte des Rochelais ; ses hésitations (.53-54). — Lettre 
du baron de La Garde (54). — Lanoue entre à La Rochelle (55). 
— Décembre. — Biron, à la tdte de ses troupes, entre dans le 
gouvernement de La Rochelle (55). — Marans est abandonné ; 
prise du château de La'Grimenaudiàro (56). —On organise à La 
Rochelle des compagnies de réfugiés (57). — Démolition des 



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— 280 — 

faubourgs (57). — Positions occupées par l'armée royale (58). — 
Nouvelle députation en Angleterre (58). — Lettres du roi aux 
gentilshommes réfugiés (59). — Mesures prises contre les catho- 
liques (60). — Le conseil extraordinaire se divise en trois sec- 
tions (60). — Tentative de l'armée royale sur les fontaines de 
Lafond (61). — Jeûne solennel (62). —Les troupes rochelaiaes 
adoptent un uniforme (62). — Jean Boiceau est nommé amiral 
(62). -— Dernières démarches de Biron repoussées ; levée d'une 
imposition de 15,000 livres (63). — Prise et incendie des mou- 
lins autour de La Rochelle par les troupes royales (63). 

Janvici' 1573. —Biron reçoit son artillerie (64). — Tentative in- 
fructueuse de Biron pour faire accepter une entrevue avec l'abbé 
Oadagne (64-65). — Escarmouche de cinq heures commandée 
par Lanoue (65). — Lettre de l'abbé Oadagne au corps de ville 
(66). — Complot pour s'emparer par surprise de La Rochelle 
(67). — Punition des auteurs du complot (69). — Le conseil ex- 
traordinaire impose cinquante mille livres (69). — Prise du 
moulin de La Brande (70). — Organisation par les Rochelais de 
deux compagnies de pionniers (70).— Lanoue accepté comme 
commandant en chef (71). — Députation envoyée en Angleterre 
(72). — Expulsion des bouches inutiles(73). — Les envoyés Ro- 
chelais échappent à la surveillance de la flotte royale (73). — Es- 
carmouches à Tasdon et à Rompsay (73). — Février. — Ren- 
contre à Coureilles (74). — La carraque Vénitienne amenée à 
Brouage est placée à l'entrée du havre (74). — Hôpital pour les 
blessés de la guerre, organisé à La Rochelle ; son règlement 
(75 et suivantes). — Sortie dirigée contre les forts du Port-Neuf 
et de Lamothe (77-78). — Soixante hommes de l'armée royale 
sont faits prisonniers (79). — Lettre du duc d'Anjou à Lanoue 
(79). — Les Rochelais tentent sans succès d'incendier la car- 
raque (80). — Lanoue établit une compagnie de volontaires 
(81). — Lettre du duc d'Anjou à la noblesse réfugiée (81). — Ré- 
ponse du corps de ville (82). — Arrivée du duc d'Anjouau camp 
devant La Rochelle (83). — Sortie de Lanoue (84). — Mîrault, 
maitre de barque introduit quelques vivresà La Rochelle (85). — 
Escarmouche à la porte Haint-Nicolas et à Lafond (86). — Ten- 
tative de digue pour clore le havre (86). — Biron sollicite une 
conférence ; elle est accordée (87). — Complot de Desbruère 
(ti7). — - Résultats de la conférence (88-89). — Lanoue court ris- 
que delà vie dans une rencontre (93). — On lui conseille d'a- 
bandonner La Rochelle (94), — Les batteries de Biron ouvrent 



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leur feu (95). — Sommation faite & la ville de ae rendre (95). — 
Sortie par la Porte-Neuve et par celle de Cougoeg (98). — Les 
ministres présents à La Rochelle, se partagent entre les diver- 
ses compagnies (96). — Afars. — Reprise des conférences (97). — 
Chute du clocher de N.-D. de Cougnes (98). — Opposition faite 
par les pasteurs aux négociations pour la paix (98-99). — Inter- 
vention de l'envoyé de Montauban (100). — Mort du duc d'Au- 
male (100). — Le comte de Retz blessé (101). — Division dans 
le conseil de ville entre les partisans de la paix et ceux de la 
guerre (102). — Lanoue souffleté (103). — Eiécution de Jacques 
de Saulxetdeses complices (104). — Articles soumis par les Ro- 
chelais à l'approbation du roi (106 et suivantes). — Opposition 
des pasteurs & tout traité. — Lanoue abandonne La Rochelle 
(114). — Mesures prises à la suite du départ de Lanoue(115). — 
Montgommery annonce son arrivée (116). — Sortie dans les tran- 
chées, mort de Cosseins (117). — Le capitaine LaFond est ar- 
rôté (118). — Nouvelle sortie dans les tranchées (118). — Le feu 
des assiégeants redouble; travaux de défense (I19).~ Cinquante 
pionniers de l'armée royale sont ensevelis sous une mine par 
eux pratiquée (119). — Du Chillou, l'un des commandants dos as- 
siégés devient suspect; il se retire (120). — Combats à la porte 
Maubec et à Tasdon (12i). 

1573. — Jean Morisson est élu maire de La Rochelle (122). — 
Le capitaine Bonneau remplace le capitaine Lafond; enraie- 
ment des gentilshommes (123). — Maladies épîdémiques dans 
l'armée royale (123). 

Avril. — Premier assault ; il est repous8é(124-126). — Second 
a88aut(lin). — Assaut général (128). — Quatrième assaut (129). — 
Mort de Cosseins (131). — Montgommery annonce son arrivée 
(131)- ~ DilBcuItés qu'il éprouve pour équiper sa flotte (132).— 
Il parait en vue de La Rochelle (133). —lise retire presque sans 
combat (134-135). — Les batteries de l'armée royale reprennent 
leur feu (138). — Mission confiée par le duc d'Anjou à Douarty 
(138). — Mauvais effet des mines ; cinquième assaut (139).— La 
disette se faitsentirà La Rochelle (140). — Sixième assaut (140), 
Deux gentilshommes de Saintonge entrent à La Rochelle (131). 

Mat. — Fête à La Rochelle à l'occasion du premier mai (14i). 
— Les assiégeants pénètrent jusques dans le bastion de l'Évan- 
gile (142). — Nouvelle tentative infructueuse faite le lendemain 
(142). — Biron est blessé aux tranchées de la Gorderie (li3). — 
Sortie par la porte Maubec (143). — La pèche aux sourdons 



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(144). — Explosion de cinq minea ; asflftut général (145). — Ar- 
naud Du Halde pénètre à La Rochelle (146). —■ Le parti de la 
paix a'agite à La Rochelle (148). -~ La Marronnlère est blessé 
dans une sortio (149). — Assaut général (i50). — Démoralisa- 
tion de l'armée royale (152). — Ravages de l'épidémie (153). 

Juin. — Requête adressée au maire par de notables habitants 
pour obtenir de sortir de la villo ; elle est repousaée (154). — 
Sortie par la porte de Saint-Nicolas (155). — Arrestation des 
partisans de la paix (156). — Intervention des huguenots polo- 
nais en faveur des Rochelais (158). — Articles de leur requèta 
(158-159). — Ouverture de conférences pour la paix (160). — 
Ijes assiégeants escaladent le bastion de l'Evangile ; ils sont 
repousses [161-162). — Danger couru par le duo d'Anjou (16.1). 

— On lui refuse l'entrée do La Rochelle (164). — Stratagème 
employé par les assiégea (1G5). — Mesures prises contre tes 
catholiques (167). — Arrivée des ambassadeurs polonais (168). 

— Conditions du traité de paix (169 et suivantes). — Elles sont 
approuvées dans une assemblée générale à La Rochelle (180). 

— Le traité de paix est soumis à l'approbation du roi (480). — 
Proclamation de la trêve (181). — Désignation des éohevins 
parmi lesquels devaient être choisis les otages (181). — Visite 
des ambassadeurs polonais à La Rochelle (181). 

Juillet. — Mort du maire Morisson (182).— Mignonneau, maire 
élu, lui succède (182). — La formule du serment du maire 
est communiquée au roi de Pologne (183). — Lettres patentes 
accordées par le roi de Pologne en attendant la publication de 
la paix (183). — Blron entre à La Rochelle et y publie le traité 
de paix ; articles de ce traité (184 et suivantes). — Les clefs de 
Ls Rochelle sont orfertea au roi de Pologne, qui tes accepte, 
mais ne rentre point dans la ville (192). — Présent qui lui est 
offert (192). — Départ du roi de Pologne (193). — Pertes éprou- 
vées par l'armée royale et les habitants de La Rochelle. 

Août. — Exécution de l'édit; les catholiques rentrent à La 
Rochelle (195). — Capitulation de Sancerre (195--196). — Prise 
d'armes dans le Dauphiné et le Languedoc (196). — Mort du 
maire Mignonneau j Jacques Henry, précédent maire, s'empare 
de la mairie (197). 

Septembre, octobre, novembre, déeem.bre. — Guerre dite 
du bien public (197). — Les Rochelais députent d'Artigues 
à l'assemblée protestante du Languedoc (198). — Intrigues 
de de La Haye (199). — On répand le bruit d'un complot 



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formé pour aarprendre La Rochslle (200). — La faction du 
Cœur navré (201). — Arrestation de capitaines étrangers et de 
divers habitante de La Rochelle (2U2-203). — Défense coura- 
geuse de Olaude Huet (205). — On cherche à le faire assassi- 
ner (205). — Assassinat du sieur Du Lyon (SOC). — Supplice 
des capitaines étrangers (207). — Inhumanité du ministre Du 
Moulin (207). — Supplice de Guillaume Guy (208). — II pro- 
clame l'innocence de Claude Huet (209). 

1574. — Janvier. — Le roi est informé du prétendu complot 
ourdi pour s'emparer de La Rochelle ; il en désavoue les au- 
teurs (210). — Arrivée de Lanoue à La Rochelle (211). — 
Il se soumet à une rétractation publique (212). — Il décide les 
Rocholais à entrer dans la ligue protestante (212). — Prise du 
navire de la marine royale l'Hirondelle (213). — Lanoue est 
nommé commandant général (214). — On répare les fortiâca- 
tions (214). — Lettre de Lanoue pour justifier la prise d'armes 
(215). - Mission de Saint-Sulpice (216). 

F^wier. — Intrigues de La Haye à La Rochelle (218). — Nuit 
du mardi-gras (219). — Le duo d'Alençon et le rot de Navarre 
sont arrêtés ; le complot des politiques est découvert (321). 

Mars. — Oi^anisatioD d'un conseil extraordinaire (323). — 
Termes de l'asBOciation des Rochelais et des protestants du 
midi (224). — Pouvoirs du conseil extraordinaire (225 et sui- 
vantes). — Des gouverneurs protestants sont établis à Brouage 
et en l'Ile de Ré (228). — Les Rochelais organisent la course 
sur mer; règlement établi par Lanoue (221) et suivantes). — 
Conférences pour la paix à Êsnandos (231). 

1574. — Avril. — Élection de Guillaume Toxler comme 
maire (23?). — Le duc de Montpensier lève le siège de Fon- 
tenay (233). — Montgommery est fait prisonnier (234). 

Mai. — Le capitaine de Lorges, Ris de Montgommery, se réfugie à 
La Rochelle (234). — La Popehnière est député par les Roche- 
lais à l'assemblée de Milhaud (235]. — Mort de Charles IX (236). 

Juin. — Claude Huet fait adopter un nouveau règlement 
pour les courses sur mer (237). — Lanoue revient à La Ro- 
chelle (239). — Il modifle le précédent règlement (240). — Con- 
férence à Thairé pour la paix (244). 

Juillef. — Condamnation du ministre Chenevert qui est 
obligé de faire amende honorable (246). — État du royaume ; 
mécontentement général (247 et suivantes). 

1618. — Lettre de Barbot au maréchal de Bouillon. 



,dbyCoogIe 



TABLE ONOMASTIQUE 



Pu- H, Dkkys d'&ubst 



AbbemlU, i, 160. 

Acq (Raymond d"), i, i6B. 

Adrets (Le baron des), m, 17. 

Adriani, historien, li, 233. 

Agntoiâ (pays d'), i, 170; ii, 63. 

■Ifwi, II, 27. 

Aw^feailte (parolBse d'), i, 21, 211, 

Aiguea-Morte», i, 323. 

Ailton ou AUion, i, 33. 

Almery (Jean), i, 98 ; — (Pierre), 
117, 118, 121. 

.lie (l'ilo d"), I, 26, 34 ; — (le curé 
d'), 11,221. 

AlaU, UI, 53. 

Alengon (le chancelier d'), ii, 29. 

Albane (Péréarin d'), ii, 271. 

Albani (dao d^}, ii, 277. 

Albe (Le duc d'), ii, 111, 119, 232, 
286. 

Albert, empereur, i, 115. 

Albigeois, l, 76, 77; — (guerre 
des) ; — (comté d'), 84. 

Albret (Charles, seigneur d'), i, 
274; — (le seigneur d'), 297-352); 
— (Alain), 446 ; — (Henri), roi de 
Navarre, 500, 501, 502; ii, 28, 
130; — (Jeanne d'), reine de Na- 
varre. Voir Navarre. 

Âlby (Cardinal d'), i, 373, 399, 
415. 

Alengon (M. d'). Voir Valois; - 
(Charles d') ; — (le duc d'), 
306, 307; — (le b&tard d'). 



277 ; — 33i, 335, 340, 364, 36^ 
415 ; - (Jean II, d"), 418 ; — (le 
duo d'), frère de Charles IX, lu, 
22, 74, 127. 163, 197, 198, 212, 218, 
219, S90, 221, 246. 
Allevert (Jean d'], soldat marinier, 
II, 372. 



Alexandrin (Le cardinal), ni, 10. 

Aliénor d'Aquitaine, i, ^, 72, 73, 
79, 87, 106, 149. 

Allues. Voir Dalluitz. 

Alniaiunt, ancienne déDominalion 
del'Aunis, i, 38. 

Alphonse, comte de Poitiers, frère 
de Sainl-Louig, i, 83, Si, 85, 86, 
87, 88, 89 et suivantes, 125, 140, 
149. 

Alphonse V, roi de Portugal, i, 426, 
427 ; — le magnanime, 452. 

Ambleville (Le chevalier d*), ii, 18. 

Amboûe (oh&teau d'), m, 248 ; — 
(le tumulte d'), ii, 158; — [pait 
d'), II, 197. 203 ; — (moulin d"), 
près La Rochelle, m, 86. 

Amboise (Louis d"), i, 296; — (Fran- 
çoise d*), I, 296;— (Antoinette d'), 
II, 274. 

AmeliDQ (Thibault), i, 494. 

Amiel (Guillaume), n, 53. 

Amiens, i, 142, 365 ; il, 69, 70, 286. 

Amiot et sa femme, ii, 153. 

Andelot (d'), colonel général de 
l'infanterie, ii, 155, 327, 328, 339, 
331, 333, 334, 352. 



,dbyCoogIe 



AndiUttle-Mmvia, i, li, M, 97, 84, 
126, U*, 211, 221 ; m, «. 

^nyer*, ii, 174, 293, 298 ; HI, 24, 87. 

Anglet, en Poitou, i, 374 : — (An- 
dré d'}, 265. 

AnglierÊ (paroisse d*], i, 24, 211 ; 
(Heigoeur d'), 395 ; — (Pierre), 
483, 493; — (Jean), ii, 74; — 
(Claude), 77, 88, 89, 96, 122, 123. 
IK sa); 236, 255 ; — (Geoffroy, 
grand vicaire de l'évëque de Sain- 
tes), 103 ; — sieur de I>a Saul- 
Baye, m, 95, 120. 

AngovUme, i, 187, 188, 106, 196 : 
— (comté d'), 65, 157; — (comte 
d'],315; — (Charles de Valois, 
comte d'), 443, 444 ; — (ville d'), 
U, SO, 40, 63j 324, 346, 359, 360. 

Angoulvu,!, 34 ; — (le plateau d'), 
II, 373. 

Angountoù (province d'), i 134, 171, 
212; u, 45, 61, 62, 63, 70, 82, 93, 
361, 358, 376; - (étal d'), 69 ; - 
(arrière ban d'), 100, 453; m, 
106. 

Anguien. Voir Enghién. 

Anguylard (tour d'), 1, 270. 

Angycourt (Jean d), i, 465. 

Ar^ou (te comté d'), 27, 65, 80. 
170; — (Louis, duc d'),193, 194, 
230; — (CharleB),298; —(René), 
372 : — (Henri de Valois, duc d"), 
II, 221,283, 325, 343, 351, 654, 
3S8, 359 S60, 362, 381 ; m, 8, 16, 
22, 49, 63, 72, 74, 79, 81, 86, 95, 
97, 98, 99, 130, 138, 153, 157, 158, 
159 : — roi de Pologne, 168, 174, 
17J, 177, 180, 182, 183, 192, 193, 
197, 198, 235. 

Anne de France, damedeBeaiueu, 
I, 436, 438. 

Annebault (l'amiral d'), ii, 47, 49. 

Aimepont, i,68. 

Annfzay (le sieur d'). Voir Bou' 
chard (Amaury). 

Anville (d'). Voir DamviUe. 

Antorme, ii, 381. 

Aquitaine (duché d'), i, 71, 85, 148, 
149, 185 ; — (le duc à"), 31, 65, 



(Ferdioand), «2, 454 ; — (pays 

d'), 165. 
AraiiioDt(le seigneur d"), u, 77. 
Arun ( Jaoques-Uamillon, comte 

d-), n, 161. 
Aroére (le P.), i, 11, 18, 15, 199, 



ai6 ; n, 23, 190, 216; m, 20, 41. 
Archevêque (L'). Voir Parthenay. 
Arçons. Voir Darcons. 
Archiac (le seigneur d'). Voir 

Hontberon. 
Arehiae, u 62. 
Aroourt (d'). V. Harcourt. 
Ardentte. V. Barbot, 
Arènes (le sieur d'), capitaine des 

galères, ii, 367. 
Argence (le sieur), ii, 343. 
Argentré (d'), i, 187, 194, 205, 242, 

248, 262, 263, 278, 397, 353. 
Armagnac (comte a\ i, 166, 353, 

396, 415, 417, 418; — (Louis), 

468. 
Arnault (le capitaine), m, 140. 
Ârra», i, 279; — 303. 
Arrid ou AfQde, abbé de CharroD, 

391. 
ArqM» (château d'), i, 170. 
Art, I, 354. 

Arteveld, chef des Gantois révol- 
tés, I, 236. 
Arthus, fils de Jean IV de Honl- 

fort, I, 259. 
Artigues (d'), m. 198. 
Artois (Robert d ), cumte de Beau- 
mont, 1, 141 ; — (Mabault), 141. 
Arundel (le comte d'), i, 238 ; — 

'Richard), 239, 240 et suivantes, 

Ï53. 
Arvert, il, 93. 

Assier (maison d'), m, 194. 
Aspremont (Guillaume d'), i, 100 ; 

— (Roger d"), vicomte d'Ortbe, 

II, 41. 
Atella, ville d'Italie, i, 455. 
Aubanton (le sieur d*). Voir Aubat 

(François). 
Auberi (François), n, 151. 
Aubeterre (Antoinette d*), ii, 375. 
Aubigné (Th.-Agrippa d'), 1, 14, m, 

36, 53, 83, 87. 
Aubigny (Edouard Stoart, sieur 

d'), I, 468, 486, 487. 
Aubrezay(le sieurde 1'). Voir Gen- 

tilz. 
Auohé ou Aucby [d"), m, 94. 
Audebert (Pierre), ii, 53. 
Audevars, m, 11, 21, 22, 23, 34, 

27, 90. 
Audiat (Louis), i, 323, 334. 
Audouer (Jacques), i, 832, 340. 
Avg» (le comté d'), i, 135. 
Augustin, ingénieur, m, 47, 54, 



,dbyCoogIe 



Aanule (le duo d'), i, 453 ; n, 64, 

341, 364; tll, 74, 83, 100, W. 
Aumale (la d'), nom donna & une 

pièce de canon, 100. 
AumussoD (Pierre d'), i, 457. 
Aunay, u, 25, 372. 
Auneau (le seigneur d'), i, 395. 
Auni» (pays d'), i, 33, 194, 213, 216, 

818, &5, 2*7 ; - (comté d'), 29, 

31 ; — (grand fief d'), 85, 89, 97 ; 

— (bailli du grand fief d'), 948, 

SU ; — (le grand Hef d'), «, 177, 

228, 847, 3S2, 374, 354, 461 ; — 

(la province à'), u, 363, 335, 837. 
Auray (bataille d"), i, 1B6. 
Autbon(le cadet d'), m, 225. 
Autriche (Harie veuve de Louis U 

de Hongrie), ii, 77 ; — (Pbilippe 

d'), 99. 
Auvergne, i, 77, ti, 13. 
Auxerre (le comte d'), i, 187 

(la paix d'}, 272. 
Auaxrre, ii, 288. 
Auziëre (le sieur de l'j. Voir Blan- 

din (Jean). 
Aventure (Jean), 128. 
Avignon, i, 160. 
Aoranehe» (l'appointement d'], 1,471, 

481, 488, &0 et suiv. 496, 500, 

501,502. 
Aydie (Odet d'), i, 873, 374, 378, 

377, 379. 
Ayrault (Louis), i, 484. 
Aytré, 1, 24, 219, S31, 329, 443 : ~ 

II, 70, 83 ; - m, 58, 74, 121, 127, 

148. 
Azineourt (bataille d'), I, 267, 270. 



Pabelot (Claude), oordelier, ii, 185, 

187, 
Babonnat, Hélie, m, 60, 223. 
Bailheus, Bailleul, BuyDay, Baillol- 

ly (Pierre), Baillolo (Petrus de), 

I, 114, 112, 116. 
Baillac (Pierre de), i, lOa, 106, 107. 
Baillet (Thibaut), I, 476. 
Baillie (Jean), i, 300, 301. 
Baltly (Jean), m, 43, 192, 105. 
Bajot. Voir Burjot. 
Bi^ourdan, m, 127. 
Balangère Voir Barangbre. 
Ballon (GulllauBiQ), i, 238. 
Bar (le duc d«), n, ISS. 



Barranger (André), i, 4BS. 
Barbaran Çi6 eleur de). T. Qny 

(Pierre). 
Barbet (Pierre, arcbevdqae de 

Reims), i, 105. 

arbeHB (hôtel), I, 271. 
Barbier (Guillaume], i, 453; — 

(Zacharie), ii, 113, 116, 175, 3*5, 

259, 271, 384; — iPierre), 113, 

116,137; - (Joaaph). 345. 
Barbezières [Anna de), ni, 96 ; — 

(sieur de Ghemerault), lU, 236. 
Barbeiieiui, il, G3. 
Barbezieux (le seignear de), i, 237. 
Barbin (Pierre), i, 444. 
Barbet (Amos), 4, 5, et suiv.; — 

! Louis), 5 ; — (François), 5 ; — 
Jacques), 5; — (René), 5; — 
Jean, eieur du Treuil-Gras) ; — 
Jacob), 5- — (Jean, alaur de 
Buzay), 6, 6 : — Suzanne), 5 ; ~- 
(Abraham), 5 ; — (Abdias), 5 ; — 
(Zacharie), 5 ; — (Isaac), 5 ; — 
(Marie), 5 ; — (Jeanne), 5 ; — 
(David), 6; — (Siméon-Josepbj, 6; 
— (de LaTréBorière), 6; — (Jean), 
7; — (Barbol-Bealo), 7; — 
(Louis), 510; — (François), n, 
198 ; — (Jean, sieur du Treoil- 
Graa), 330. 

Bareelontu (Espagne), i, 372. 

Bardonniôre (le sieur de La). Voir 
Blandin (Amateur}. 

Barjot (le caporal), u, 106, 197. 

Barlemont (le seigneui de), n, 110. 

Bamage (Pierre), i, 472. 

Barrtau (le fort de), m, 66. 

Barrât (Jacques), i. 444. 

Barret (Etienne), i, 484. 

Barriar (François), u, 301, 302, 303, 

Barry (Jean), i, 358 ; — (Gwlefroy 
de, seigneur de La Renaudie), n, 
19, 168. 

Bas (du), Guillaume, u, 249. 

Boêle (concile de), l, 302. 

Btuiac (combat de) ou de Jamic, 
II, 343, 345, 353. 

Basset (Etienne), i, 489. 

Bassot (Jacques), I, 467, 469. 

Btutarde i,»l,95. 

Baitide{tor\. de la), m, 131. 

Battille (fort de la), près Honos, 
II, 860, 361. 

Bataille (Guillaume), i, 83 ; — (St- 
vary), 100 ; — (RichaKl), 100 ; - 
(le BW^neor da la). Voir auy. 



,dbyCoogIe 



Bateati(lHei!Te), I, 91. 

Baudier(Sara),i, 5, 

Baudouin (Mathuiin), ii, 84 ; ~ (Ni- 

colu), III, 13, 14. — (François). 
Baugis (Hélie), i,lS5. 
Bavière (Isabaau de), i, 279; — 

(Louise dû), SS2; — (Robert 

de), 419. 
fiayard (le général). Voir Bouyer. 
Bayontu, i, 23 ; — (capitulation de), 

^.n;— (ville de),46, 212,213i 

— (cfites de Bayonna), 138; — 
(entrevue Se), 232. 

Basas, dit le Lorrain, m. S05. 
BazaugeB(seigneur&de). Voir Girard 

— (rue de, k La Rocbelle), 309. 
Bazine (Roger), i, 476. 
Beauchamp (Svtvie de), l, G8 ; - 

(Marguerite de), 322 ; — (seigneur 
de Busaac), ii, 362. 

Beaucbel-Filleau, m, 190. 

Beauoourroy (Guillaume de, goU' 
verneur de Juynes), i, 155. 

Beaucourt (marquis de), t, 277. 

Beaudioé (le sieur de), ui, 17. 

BeaudouiD (comte de Flandre), i, 
94, 4S. 

Beaufort{Jeande).TolrSomaierBet. 

Beau gency (garde du roi de Navar- 
re), III, 08. 

Beaulieu (le sieur de), capitaine de 
galâra, ii 367. 

Beaulne (de), receveur général des 
finances de la généralité de 
Tours, II, 242. 

Beaumaner (Pbilippe de), i, 68 : — 
(Hélie de), 90, 91; — (Jegan), l31. 

Beauinaooir (Robert et Laurent), i, 
446 , — (Pierre de), S58 ; — (Pbi- 
lippe de), 168. 

Beaumarcbais (le sieur de). Voir 
Boubier (Vincent). 

Beaumont (Jean II d'Alencon, corn, 
te de), I. 263; — (Louis, sei- 
gncLir de la Forét-sur-Sèvre), 
357, 358, 359, 360, 361. 

Beaupuy (le sieur de), m, 8, 

Beauregard (te sieur de), lu, 116, 
160, 161, 225. Voir Amelin. 

Beautreuil (le sieur de). Voir Nico- 
las, (Julin). 

BeauvaiB-Lanode, chef proteatant, 
II, 376. 

SeamaU-ntr-Oite i, 365; 414. 
Beauvofs (Pierre), m, 61. 
^Mutragord (fle( de). Voir Testard, 
(Yves). 



BmuU <eh&l«au de, près Vlncen- 
ne8),i,8S0. 

BeauvoUU, 1, 170. 

Beck (Jean), l, 6 ; ~- (Constance, 6. 

Begeon de Villemanscuil, i, 422. 

Belandelle (Hirie, dite laG^xirite), 
II, 1. 

Belcier (Francoia de), i, 519. 

Belette (le capitaine), ii, 189. 

Bellay (cardinal du), n, 49. 

Belleau (Remy), i, 168. 

Beiledoya (seigneur de). Voir iouet. 

Belleforet, i, 30,41, au5, 222, 362, 
278. 279, 309, 317, saO, 335, 353, 
374, «S, 427, 438, 466, 47a, 495, 
501. 

Bellegarde (le baron de), ii, 366, 

BeUe-Ile-en-Mer, m, 134, 137, 146. 

Belleville, i, 278 ; - (Unguiller). 
Voyez Languiller Belleville. 

Bellot (Bugues), i. 267, 269. 

Benoît (pape), i, 125. 

Berum (château de), I, 76, 77, 107, 
203, 204. 210,214, 231, 233; — 
(comté de), 158; — (localité de), 
188, 189 ; — (seigneurie de), 289, 
297, 298, 299; — (ch àtellenie de), 
386 ; — (comté de), 456. 

Berard(Jean),i, S40. 

Bérauldin (Jean), ii, 329. 

Bérault ^noUire), ii, 97, 329. — 



Bernage (Richard), i, 359. 
Bemage (Ottobon) ou Bergage, 

(Voir Braga). — (Marsault), 488. 
Bernard, évéque de Saintes, i, 817, 

219, 228, 2!ffi; — (de la Rocbe), 91; 

— (Nicolas), II, 82;— (Jean), 334. 

338. 
Berne (Jean), ii,72,96, 97. 
Bemmiil, il, 62. 
Bernier (Jean), n, 73; — (Méry), 

7'i, W,96. 
Bemon (Jean), i, 250. 
Bertauvllle (Bonnefoy d«), capi- 
taine protestant, m, 230. 
Berti<Âéres, i, 8. 
Bertrand, évéque de Saintes. Voir 

Bernard. 
Bertrand (Robert), maréchal de 

France, i, 135; — (PantaJéon), n, 

271; — (Jean), 159, S45. 
Bertrand de Gotb, arcbovAqae de 

Bordeaux, i, 11». 



,dbyCoogIe 



Bertnndi, premier préBident du 
parlement de Toulouse, ii, lOU. 

Betiy, I, i63. II, 354, 374. 

Berry (duc de), i, 19i, i95, 196, 
202, 212, 239, 255, 258, 257, 352; 
— (Cbarles, duc de), 357, 360, 
363, 365, 366. 

Berthet (René),!!!, 45. 

Berihin de Trlaize, i, 151. 

Berthom (Heclor), i, 218. 

Besme, m, 17,3SO. 

Bessay, capitaine protestant, m, 
220. 

Bession (Antoine), m, 43. 

Bëze (Théodore de), ii, 164. 

Béziers (l'évéque de), I, 282. 

Biard (le sieur de). Voir Tbevenin 
(Pierre). 

Bidoisûa, rivière, I, 350. 

Bienfalcl, i, 11*. 

Bigarre 1, 170. 

Bigot (Hilalre], i, 510. 

Biossay'(le seigneur de).Voir Joabert 

Birague (le chancelier de), ii, 307. 

Bîrare (le capitaine), m, 08. 

Biron (Armand de Qontault), ii, 
274, 364, 374, 380; m, 8, 11, 12, 
25, 27, 28,29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 
36,37, 38, 40, 45, 48. 54, 65, 56, 
58, 69, 60, 61, 62, 63, 64, 66, 70, 
83, 86, 91, 97, 100, 106, 127, 129, 
160, 180, 184, 195, aOO, 231, 244. 

BUeaye, li, 99. 

BitaudJJean), ii, 90. 

Bizet (Tristan de], évëque de Sain- 
tes, 11,103. 

Biais (compagnie de), m, 80. 

Blanc (Guillaume ou Le Blanc), ii. 
32. 

Blanchard (François), u, 2S9. 

Blanche (de Castille), i, 80; — (fille 
de Cbarles-le-Mauvais), 349. 

Blandin (Amateur, assesseur cri- 
minel el maire), i, 5;— (Etienne), 
479, 488; — (Mathurin), 510, — 
(Pierre), 492, ii; — (Amateur), 11, 
76, 81, 83, 84, 116, 114, 115, 126, 
202, 229, 285, 236, 245, 250, 283, 
2i*l, 323; — (Jean), 147, 137, 188, 
216, 219, 232, 242, 250, 252, 253, 
301, 323; — (Jacques), 135; — 
(Marie), 216, — (Jean, sieur de 
Fiermignon),!!!, 1; — (Jean,eieur 
des Herbiers), 7; — (Amateur), 
199,200. 
Blason (Thibault, sénéchal de Poi- 
tou), 1, 81. 



Blamtac, u, 52. 

~laye, i, 111, ii, 334;— (pays de), 

335,337. 

lois (Cbarles de), i, 147, 186, 187; 

- (Olivier el Charles de), 277; 

— (ville de), II, 11, 41, 152, 174, 
301, III, 4. 

Bluat (André), dit le Flamand, n, 

SO. 
Bobineau (maire), i; — (Pierre), 

423; — (Joseph et Nicolas), u, 
261; — (Pierre), m, 61; — [Nico- 
las), 72, 140. 
Bocquenègre, Boccanégra, i, 191. 
Bœuf (Marie), ii, 248. — Bœuf (Ai- 

mery). Voir Itohu. 
Bohu (Aimery), l, 443. 
Boiceau (Pierre), il, 74, 105 ; — 

(Rigoulme), 149; — (Pierre), 163; 

[Jean), 267; — (René), 345; — 

de Saint-Jean d'Angély, m, 26, 

27, 81; — (Louis), 26; - (Paull, 

26; - (Jean), 62. 
Boireau (Pierre), ii, 137. 
Bois-Berton (le capitaine), ii, 2S. 
Boismené dit Galafre, ii, 62. 
fioisnormand (pasteur), u, 132. 
Boisville (le sieur) , capitaine, ii, 

351, 355. 
Boleyn [Anne de), n, 145. 
Bon [Pierre), i, fe4. 
Bonirace VIII pape, i, 115, 116, 

119. 
Boniface, sieur de La Mole, m, 

220. 
Bonnault, I, 503, 506; — bourgeois 

de La Rochelle, m, 30. 
Bonneau (le capitaine), ui, 132, 
Bonnemie (le seigneur de). Voir 

Jaudoin. 
Bonnet, capitaine protestant, m, 

220. 
Bonnisseau (Pérette), I. 41,11,198. 
Bonnivet [l'amiral), i,48B, 491. 
Bordeaux, i, 33, 78,119, 150, 161, 

166, 192, 199, 259, 273, 319, 33), 

321, 322, 3U, II, 12, 26, 63, 64, 

71,126,160,162, 179, 212, 273, 

288, 298, 324, 366, 372, m, 35. 
Bordier (Henri), n, 233. 
Boucam. Voir Buchan. 
Bossons (de), m, 225. 
Bouchard (Amaury), i, 483; ii, 70, 

S3, 104, 138. 
Bouchet (Jean), ii, 248; — (Pierre)! 

260, 279, 328, 329; — (Jean), m, 

39, ia, 87, 94, 129. 



,dbyCoogIe 



BoDcbier (receveur géaéral), it, 13. 
Boucicaat (Jebao Lentsingie <1«), 

1, 155. 
Boucquet m, 160. 
Boudré (Pierre), i. 305. 
Bouhereau (François) , ii, 73; — 

(Pierre), 74; — (François!, 96, 

U7, lit; — (Jean), 13,21,32,43, 205. 
Boubet (Pierre), Voir Bon. 
BoutaierlLouiB), ii, 84: — (Vincenl), 

m, 345. 
Bouillon (le duc de), m, 74 , 83, 96, 
Boulae, i, 308. 
Boulanger [Jean), i, 335); — (Jac-' 

ques). 502, 504, 506, ii; — (Jac-j 

ques, sieur du Fourneau), 20,71. 
BouUard I Guillaume), i, 171, 180,1 

185 ; — (l'ttiné), 265; — (Jean-l 

nin), 248. 
Boulogne (comté de), i, 170, 428; 

— (ville de). 173, 178, n ; — (ville' 
de), 47, 49, 50, 52, 53. 70, 288; 

— (ch&teau de), 391 ; — (Pays 
de). 69. j 

Boulogne He comte de), i, 65, 66, 

73; — (Jeanne, femme du roi' 

Jean), i, 152. i 

Boulonnet (Pierre), notaire, ii, 327. j 

Bourbon (Arcbambaud, comte de),' 

I, 73 ; — (Louis, duc de), 194,' 
203, 230, 237, ffi7 ; - (Louis, duo 
d',\lançon), 274; — (Jacques,! 
seigneur de Préaulx), 281 ; {le 
duc de), 306, 307, 319, 352, 353,' 
401 ; — [le b&tard de), 896, 415 ; 

— (sire de Beaujeu), 415, 436, 
488 ; — (Gilbert de), 465 ; — |le 
connétable de), 492, 497 ; — (car- 
dinal de Bourbon), 118, 123, 323; 

— (Antoine de Bourbon, roi de 
Navarre et Henri son fils), voir 
Navarre ; — (Louis de Bourbon, 
princs ae Condé, et Henri son 
fils), voir Condé ; — (Le cardinal 
de), m, 16. 

Btmrhotmaiâ, n, 374. 
Bource (Charles), i, 463. 
Bourcier [Jean le), i, 288, 291, 

SOO, 301, 316. 
Bourg (Anne du), n, 155. 
Bourg-tur- Charente i, 311 ; — (sur 

Gironde). t,iii, II, 12,36. 
Bourgei (ville de), i, 125, 328, 327 ; 

— Prince de), 272 ; — (ville de), 

II, 174, 176, 226, ni, 24,228. 
Bourgneur{Benéde), enquêteur, u. 



Bourmeuf, 1, 24, 196, 197, 200, 401, 
402, 4(S, II, 103. 

Bourgogne (duc de), I, 194, 195, 
196, 202, 212, 239 ; — (Philippe), 
351, 25S, 256, 257, 363 ; - (Jean, 
duc de), 270, 271, 272, 274; — 
(Philippe), 276: — (Jean-sans- 
Peur), 278 ; — (Philippe, fils de 
JeaU'SanS'Peur], 279, 280, 282, 
292, 325; — (duc de), 302, 304, 
352 ; — (Philippe, fils de Jean), 
325, 343, 360, 369, 370 ; — Char- 
les-le- Téméraire duc de), 365, 
367, 872, 374, 395. 413, 414, 418, 
419, 424, 425, /.26. 428 ; — (Marie 
de),428. 429;— (Province de Bour- 
gogne). II, 210, 354. 

Bourlande (le seigneur de), voir 
Joubert. 

Boumiguel (Bninlquel , vicomte 
de), II, 341. 

Bournizeau (le sieur de), voir Ra- 
flneau. 

Bousseau (mure), 5. 

Bouteville (ch&teau de), i, 223, 225, 
243, m, 220. 

Boutin (sire Mathieu), i, 278 ; — 
(Pierre), 311. 

Bouton [maire), i, 5. 

Bouvine» (bntaille de], i, 65. 

Bouyer ou Boyer [général des fi- 
nances), II, 29. 

Brabant (le duc de), i, 141 ; — (An-. 
toine, duc de). 274. 

Bragier (Pierre), i, 311 ; — (fleur 
de Monroy), 375, 393. 

Brande (La), m, 51 ; — [Moulin de 

I la), 70. 

.HrantAme (le ctironiqueur), m, 

! 162. 

Braquemonl (Robert de], i, 277. 

Braya (Nicolas de), Braye, i, 129 ; 
Oitoboni de), 130, 132. 

Bréchet (Jacques), avocat, ii, 26is, 
137, 266. 

Brecheliëres (René), m, 223; 

Brèda, ni, 248. 

Breliard (Golen), i, 460. 

Bremood (François de), seigneur 
de BaLanzac, m, 225. 

BrfïtJ. Il, 377. 

BresBion (Jean), n, 96. 

Breft, I, 253, 474. 

Bretogne (Arthur de), 46 ; — (Pierre 
de), 296, 297. 

Bretaaiu ( duché de), i, 147, 155, 
156, 170, 186, 190, 207, 239, 259j 



,dbyCoogIe 



3,417,451,459,461, 467, 
477 ; — Irancoifl II. duc de), 4*6, 
— (Pierra de), 3M ; — (Gil- 
les de), SU ; — (Frangois, duc 
de), 352 ; — (dnc d» B.), 360, 363, 
364, 865 : — François, duc de), 
366, 867, 369, 370, 414, 419, 435, 
436 (Anne de), 438, 440 ; ~ (I>a- 
beau], 440 ; — (le duc de), 439, 
4W, 445 ; — (Anne). 446, 447, 451. 
469, 461,467,471,473; — (Fran- 
çois II, duo de), 446 ; — (provin- 
ce de), II, 325, 340 ; — (câtes 
del, 353. 

BMlfain (le capitaine dtl le Nor- 
mand), III, 34. 36, 56, 57, 67, TO, 
78, 79, 95, 115, m 203. 

Bréthlnauid, ii, 91, 97, 88 ; ~ (Gil- 
les), 137, 218. 

Brttigny (traité de), i, 170, 173. 

Breton (Pierre], marinier, u, 165. 

Brezan (Pierre de), i, 333. 

Briault (Amaury), m, 304, 308. 

BriconnetjJean), i,365, — (lechan- 
celier), 457. 

Brie, I, 157. 

Brien (Ttiomas}, voir Brun. 

Brioo (l'amiral de), voir Chabot, 
Philippe ; —(le siaiir do), m, 18. 

Briquemault (le sienr de), chef 
protesiaiU, ii, 378. 

Brlasac (le oofnte de), chef catho- 
lique, II, 366, m, 10, 

BrisEoti («leur de la Touche), 



Brasseau, voir Boiuseau (maire). 
BrvxtiUa (viU« de), n, 110. 
Buchan (le comte), i, 391. 
Buchier-Bayard, voir Bouyer. 
Bucy (Simon), 1. 167, 
Bueil (le seigneur de, comte de 

Sancerre), i, 344, 430 (Jean de), 

m, 105. 
Buffet (Pierre), i, 16!, 171, 180; — 

(Uuis), 170, 179, 182. 
Bugnon m, 148. i 
Bureau (Jean), i, 314, 817 ; — (Gas- 

-isrd), I, 317 ; —(Jean), 319, 320, 
30,335, 351, 
fiurelle (maison de la nommée), u, 



249. 

Bnzembowra, i,811;— (le seigneur 
de), voir Bragier ; — (la dame 
de, Jeanne de Gontaut'Blron), 

m, a». 

Brochet (Jean), », 74. 

foochère (Philippe de la), ii. lOO, 

101. 
Brou, m, «7. 
Brouage (rivière de), i, 455 ; — 

(ville de), 455, 456, ii, 361 302, 

«7 372, m, m, 10, 15, 33, £6, 

74, 137, 228. 
Broue, 1,308. 

Broyé (Guillaame), i, ^35. 
Bruge» (ville de), i, 286 : — l'es- 

coutette de), i, 551, 276, 310; 

365. 
Brunmomas), i, 140, 145, 152. 
BruBlé «lasteur), ii, 166, 168, 166. 



Burle [Charles de Coucis, a 

de), II, 154, 186, 196. 
Burzac (Hélias, commandeur du 

Temple), i, 89, 
Bussiëre (Plerrei, i, 319. 
Butz, voir Grailly. 
Buianaey (comte de), voir Cht^t 

(Philippe). 
Buzay (le sieur de), voir Barbot. 



Caban (le capitaine), m, 69. 
'^ibessede Vacadent (Cabeca de 

Vacoa). 1,191. 
Cabrikr»», en Provence, u, 50, 
Cafory (Jean), ii, 72. 
Cadiot (Robert), i, 387 : — (Gobert), 

405, 406, 415, 416, 
Caéa, i, 170. 
CoAdri, I, 170. 
OahoursISaTary ^^), i. &1. 
Caillât (Nicolas), i, 360, 
Caillot, Voir CaUlat. 
Caillerot (Jean), i, 300, 301. 303. 
Calai», j, 434, W ; ii, 77, 139, 330. 
Calvin, u, 133. 
Cambrai, ii, 122. 
(^mpet (Denys de), banui de 8a<^ 

joD, m, 141, 202, aOS. 
CaiDuB (ieaa L«), i, 348 ; (Pierre^. 

376, 
Canarie» (lies), a, 377. 
Caudale (le sdgceur tl«), t, 4(7: — 

(Gaston ii de), 448 ; n, 1%, m. 
CaMottery (le oomta de), i, 189. 
Cardillay (Jeanse. veuve de Jean 

Chaulvin), ii, 149. 
Cardillae, lu. 17. 
Cartntan, I i, 234. 



,dbyC00gIe 



Carloix (Vincent), ii, 387, 38», SBi, 

293, 8M. 
Carmone (le seigneur de), i, 468. 
Casimir (le duc Jetn), ii, SU, 369, 

SOI. 
CùBthgae (François de la), ni, 40. 
Casse (Jean), i, 460. 
CasIaKoer (lesD), i, 171. 
C&stellanus (Ctiatel), ii, 37. 
CuteloBU (le baron de), ii, 1&8. 
Castille (le roi de), i, 454. 
Cattrei, ]ii,S9. 
Cottrum-Jlltdnû, i, 34. 
Catherine de France, 1. 279 ; — {de 

Hâdicis), II, 46, 50, 128,164, «7,1 



III, 4. 

Cavrlana, historien, iit, 47, S3, 78, 
138. i64. 

Cèventu* (les], m, 190. 

Chabans (la dame de), Voir Nicolas 
(Jeanne). 

Chabot (seigneur de Jamac), Phi- 
lippe, II, 2, 19: — (Charles), I, 
498; II, 3, S, 7,8, 10 & 25, 28, 31, 
35, 43, 44, i5, 47, 59, 60, 61 ; — 
(Guv). 87. 125, 1^, 154, 158, 164, 
iô8, 169, 171, 174, 175, 177, 178, 
185, 188, 190, 199, 200, 902, 909; 
III, 5. 

Cbailly, III, 16. 

Challamot (Charles), m, 20. 

Cballon (Pierre), ii, 74. 

Chalmot, m, 252. 

Ghaliuiet t, 340. 

Cbamault (Pierre), i, 476. 

Chambray (m. de), i, 14. 

Chambre (de la). Voir Girault. 

Chamfiér (fiel de), i, 93, 95, 96. 

CbampagDe (le grand pneur de), 
III, 74. 

Champacné (le *iBii' de), m, 46, 
60, 114: -~ (Champagué-Tiffar- 
diÀre), 335. 

Champdenier (le seigneur de). Voir 
Rodiecbouart. 

ChampdM^eri, m, 83. 

ChBmpinargou(le8leurde), III, 995. 

Cbampveraon (lord), m, 133. 

Champctlaii, l, 96. 

Chandgné, ii, 88. 

CfaanUolerc (innocent), ti, 366. 

GbaDdos (Jean), i, 167, 1M. 



Chantmy, li, 244. 
Chapes (avocat), ni, 18. 
Obaperon, maltre-d'hôtel du mari- 
chai de CoBBé, II, 36». 
Chappa (Hubert de la), i, 1(H. 
Chaperon (Gnillaume), i, 503, MO ; 

— (André), II, 8. 
Oiarenlt (riviârd de], I, 873. 
Charenttnay, i, 21. 
Chartnton (Lemple de), i, 76. 
Charitt-tw-Loirt, ii, 9«, SM, 877; 

m, 10, 24. 

Charles^uint (empereur), ii, 12, 
24, 41, 99, 109, 110; — (CharlM, 
prince d'Espagne), 110. 

Charles V, roi de France, i, 43, 
241, 288, 385, 388; — (duc d« 
Guyenne), 79 ;— (d'Anjou), 83, OT ; 
(Martel), i, 121 ; —(IV, dit le Brt, 
132, 136, 138; — (frère de Louis 
XI), 133,137, 210, 213, 217; — 
(comte de Valois), 196; —(comté 
d'Alencon), 137, 138; —(VII, roi 
de France), 144. 209 ; — (roi de 
Navarre), 161, 162, 165, 166, 167, . 
168; — (dauphin viennois), 102, 
166 ; — (duc de Normandie), 166, 
167, 168; — (VI, roi de France), 
186,187,191,192. 194, 196, Iffï, 
199, 302, 2Û5, 213, 218, SS5, SSO, 
333, 239, 244, ffî9, 260. 279, 980, 
283, 302 ;— (dauphin de France), 
278, 381 ; — (Charles VU), 282, . 
288, 281, 393, 297, 298; — 'frère 
de Louis XI), 369, 370. 379, 87S, 
379, 381, 382, 385; —(le fiel, r. 
de F.), 387; — (duc de Guyenne, ' 
389; 802, 304, 395 ; ~ (VIII, r. de 
Fr.), 436, 437, 446, 440, 450, 4H ; 
—(d'Anjou), 452 ;— (Vin},457, 464, 
Orland, 468; d'Espagne, 466, 48b: 

— (V), 490, 407, 503; n, 83, 388. ; 
Cbarisa VII, roi de P., ii, 78, 83, 

143;— (IX), 162, 167, 168,296, 

907, 90O, 300, MO, 313, 234, 285, 

338, 344, 379. 391, 313, 361, 873; 

m, 1. 7, 50, 96, 122, 191, 197, 

29B, 233, 240. 
Charny (oomte de). Voir. Chabot 

(Philippe). 
Charron, i. 27, 65, 56 ; — (l'abbA 

de), I, 391, 463. 
Charruaud (Arnaud), i, 360. 
Charry (le capitaine), ii, 353. 
Chartru, II, 230, 274, 288, 3(H, 

836, S57 ; m (le vidame de), 44, 

46, 58, 110. 



,dbyCoogIe 



ChasBou (le sieur de), Toir Guy 
(aaude). 

Gbisteauvieux (le capilaioe), m, 
128, 127. 

Cbasteigner (Jean, Gayol et Phi- 
lippe), 1, 100 ; — (Pierre), 469; 

— (Jean), i77; — (Pierre), 187, 
510; — II (François), 171 ; — (les 
frère8).100, 101. 

Cbaatel (Guillaume du), i,269, 363, 

— (Tanneguy du), 278, 292, 397. 
Cbaslelier-Poiirtattt (de la Tour, 

seigneur de), ii, 340, 341, 353. 

Chastres (l'abbé de), i, 180. 

ChAteauMuf-tur-Charenie, 11,02,63, 
343. 

Chàteau-Thierr\/, ii, 47. 

Chalellailhn, i, U, 35, et auiv. 34 

et 8uiv., 71 et suiv., 82; — (Ebles 
de), 78; — (seigneurie de), 104, 
107. 144, 145, 211, 218, 274, 279, 
291, 297; il, 369. 

ChitelUrault, II, 356, 357 ; — (or- 
donnance de), II, 11. 

CkâttlUraudait (états du pays du), 
69; — (pays de), 70. 

Châlilloti'tur-Loing, m, 4, 9. 

Chàtillonriur-Seint, II, 226. 

Ch&tillon (amiral de). Voir Goligny. 

Chatillon (Odet de), cardinal, ii, 

Ch&tré (le comte de La), m, 196. 
Chauderer (Mathieu), i, 96. 
Cbaulderon (Aymery), i. 229. 
Chaiildrier (Jean), i, 168, 175, 180, 
185. 213, 245 ; — (Louis), 261 ; 

— (André), 300, 801. 
Chaulvin (Etienne), i, 470, 471, 480, 

486; — fPierr.!), 491, 494, 505, 

510, 512, SIS. 
Cbaulvin [Jean), Voir Gardelay. 
Chauvigny, m, 74, 83. 
Chaumont (Antoine de La Roche- 
foucauld, seigneur de),ii, 274,275. 
Gbaussetier (Pierre- Michel), ii, 52. 
Chavigery (François, Le Roy de), ii, 

187. 
Chayile), 1,68. 
Chef-de-Boù (ou de Baù), rade de 

La Rochelle, 11, M, 363, 371; m, 
29, 134, 135. 

Chemerault. Voir Barbezières. 
Chenoneeaux (ch&teau de). II, 29, 
Cberbeie (Michel de), i, 446. 467, 

II, W; — (Jean de), 22. 
Chermeneuil (le seigneur de), V, 

Guybert. 



Chesnet (le capitaine), ii, 190, 193 

193, 194, 19^ 197, 266, 383. 
Chesnevert (le sieur de), ministre, 

III, 248. 
Cheussea (le seigneur de), i, 443. 
Chevillon (seigneur de), Voir Uartin 

et Rochelle (Jean). 
Chsvallieri (flef du), i, 103. 
CbevenOD (Bernard de), i, 267. 
Chovrier (Guy), i, 117, 118, 127, 

228. 
Cbezeau (le nieur de), 281, 284, 285. 
Chinan (ville de), i, 203 ; — (ctiA- 

teau), 298. 
Chinon (Robert, ingénieur), m, 44. 
Chizi (en Poitou), i, 189, 11,26, 27. 
Choisy [Guillaume), li, 74, 260,261, 

328, 373 ; — (sieur de la Jarrîe), 

111,160, 191,233,231. 
GhoUet (Joseph), ii, 345. 
Ghopin, jurisconsulte, i, 98, 
Chopinière (le sieur de La), ni.llfi, 

1S3, III, 224. 
an, I, 23 ; — (le seigneur 

de), 470 ; — (paroisse N.-D. de), 

21 ; — (le sieur de), V. Culant. 
Clarence {Thomas, duc de), i, 272. 
Glaude de France, i, 465, 477. 
CiaM(t« [Aunisi, I, 84: — (N.-D. 

de), SI. 
Qémenl V (pape), i, 117, 119, 120, 

121, 127 (m pape), 221, 229, 232, 

233, 234. 
Cle rbault (Jean), i, 488 ; — (Le jeu- 
ne), 493, II ; — (Jean), 2, 5, 11, 

37,43. 
Clerc (Etienne Le), 443 448, 4S4, 

486; ~ (Pierre), 464. 
Clermont (Robert), i, 169; — (le 

capitaine), m, 83 ; — (le seigneur 

de), 126, 194. 
Clisson [le sire de], i. 202, 205, 339; 

— (le connétable de), 147; — 

(Olivier de), 259, 262, 377; - 

(Marguerite de], 277. 
Clincestre (Philippe), 1,92,93,96, 

99. 
Cloceetre (Nicolas de), t, 83, 87. 
Clottet 11. 115. 
Cluny (abbaye de), i, 32. 
Cochon (François), ii, 22, 57, 72, 

"* 147, 260, 275, 279, 328, 3s9, 

Coconnos ou Coconnasso (Annibal 

de), III, 221. 
Cofiiivy (Prégent de), i, 297; - 

(Charles), 443, 444. 



,dbyCoogIe 



-< Cognac, i, 195, âftl, 9S5: 
(assemblée de) 494, ii ; 
(ville de), 23. 62, 171, 3», 344, 

346, 377, III, 10. 
Coçnehori (N.-D. de) SI. 
Ck>ialin (Henri de), i, 1. 
Colas (Philippe veuve d'Etienne 

Piarl) II. 149. 
Coligny (Henri de), i, 5 ; — [Gas- 
pard de), II, HO, 114, «5, 155, 
161,231. 332, 312, 333, 3%, 341, 
3U, 364, III, 4, 10,17,220; — 
(Louise de), 381 ; — (maison de), 

CoUln (Jean), m 30, 46. 

Cologne (arcbevëché de), i, 419. 

Cotomliièr-Saint- Maurice, i, 39, Voir, 
(kiullombier. 

Colombier (le seigneur du), m, 
234. 

Combes [Guillaume de), l, 372, 381, 
382, 384, 392. 

Comminget (comté de), l, 400. 

Compiigne, ii, 121, 121. 

Comgnes (Philippe de) i, 425, 458. 

Conan [Jean de), i, 481, 483. 

Condac (Pierre de), l, 243. : 

Condé [Louis da Bourbon prince, 
de), II. 175, 179, 188, lai, 198, 
207, 231, 233, 248. 264, 265, 301, 
309, 307, 312, 314, 316, 318, 323, 
317, 326, 327, 330, 333, 335, 338, 
343, 345 ; — [Henry son Us), 346, 

347, 350, 353, m. 1, 5, H, 18, 26, 
50, 74, 83, 150. 219, 221, 245. 

Conflans (Jean), i, 169. 
Consianlin, fondeur, m, 57. 
Corderie (maison de la), m, 77. 
Corlieu (François de), m, 223. 
Corrai» (Jean), ii, 329. 
Corru (Geoi^es), i, 499, 501, 502, 

504, 506, 507, 508, 510. 
Cornouaiiier (comte de), i, 78. 
Cossé (le maréchal de), ii, 341 , 369, 

874, 378, m, 74, 83, 198, 221, 2U. 
CosseiuB, Ht, 17, 83, 131, 194. 
Colard ou Chautard (Uarie), i, 423 ; 

— (Antoiue), 422. 
Cotard (le sieur du fief), "j 80. 
Coucy [Jacques de), ii, 47, 49. 
GoiiduD (famille des), m, 225. 
Cougcard (Uartiai), m, 38. 
Cougnere, m, 18. 
Coulombier (le sieur de), m, 18. 
CovlombUr (le), m, 51, 57. 
Coullon [Jacques), m, 72, 96, 97, 

116, 117. 



Coulonges (le seigneur de), i, 395. 

C^uneau (adjoint an maire de La 
Rochelle), i. 10 ; — (Pierre), lu, 
223. 

CourcellM (Claude), i, 67. 

(^urgon (paroisse N.-D. de), i, 21. 

Courdault (le sieur du), Voir Van- 
do me. 

Couretiles (le seigneur de), i, 484, 
Voir Nicolas. 

CoureOieM (près La Roobelle), III, 
78, 74, 85. 86, 134. 

Cours (le sieur du), ii, 138. 

Coustet (Barthomé), 1,65; — Tho- 
>), 70; — (Barthélémy), 95, 



100. 



1,115. 



Court- Pâli n (Jehan), i 
Courtois (Pierre), i, 218. 
iCourviile (seigneur de), i, sao. 
Cramahë (Le seigneur de), Voir 
' Chasleigner. 

Creepaudiëre (Le sieur de La), Vot r 
j Clerbauit (Jean). 
Crespin, m, 18. 
Créthinaud (Gilles), II, 84. 
Crèvecceur [Philippe de), i, 433. 
Croix-Chapeau, i, 24; — (paroisse 

de), 82. 
Groy-Chimay (prince de), i, 490. 
Croizé (Maurice), m, 148, 
Crouselle (le sieur de) commissaire, 
I II, 198. 

Crussol (Louis seignenr de), i, 374, 
I 376, 377, 378, 379, 386, 383. 
,Culiint (Olivier de), seigneur de 
I Cyré, III, 115, 160, 224. 
iCygne (i'Hoate du), verrier, ir, 271. 
Cymendiùre (le sieur de La), Voir 

Vassal. 
Cypre [Pierre de Lusignan, roy 

de), 1, 187, 



DabUlon, m, 124. 

Dalgue (Guillaume), i, 99. 

Daillon (le comte de), i, 33; — 
[Jean de), comte du Lude, ii, 46, 
47, 50, 51, 52, 55, 56. 63, 71, 252, 
260, 266, 267, 273, 277, 324, 325, 
355, 360, 361, 362; 111,34, 121, 
127, 128, 151, 155. 

DaluiU (Hélie), I, 310. 



,dbyC00gIe 



Mm, 1, 118, 370, 310, 466; US, 951, 
252. 390. 330. 

Dammartin (la comte de), i, 306, 
330. 

Damville (le maréchal de), m, i&7, 
198. 

DanglierB. Voir Angliers. 

Darcons (Jean), i, 3U, 357, 362, 
993, 409, 47S, 483. 

Darmouth, i, 263. 

Dartiague (Louis), ii,68, 71. 

Daugier, m, 136. 

Danlmu9Bon (Arnaud), ii, SO. 

Dauphinè, II, 301 ; m, 106, 290. 

David, tninistre du roi de Na- 
varre, II. 132 ; — (Jacques), ^9, 
281, S8S; III, 20; — (Jean), 41, 
46 ; - (Robert), 46 ; — (Jean), 
72. 04 i — (Kobert), 105 ; — (Gnll- 
lautne], 202, 206, 200. 

Daygro (Guillaume), i, 09. 

Decombeft (Yves), i, 458, 46a, 478. 

DetTens (le seigneur du). Voir Co- 
nan. 

Delacroix, i, 307. 

Delahaye, notaire, ii, 239. 

Delainotte (Loys), i, 303, 

Delangle (André]. Voir Angle. 

Délayant (Léopold), i, 4, 6, 11 : ii, 
.6, 25; III, 58. 

Dtlme (le sieur), m, 182. 

Demadës, orateur grec, ii, 39. 

Dematha (Laurent], i, 102. 

Demaziëre (André), miaistre, ii, 
169. 

Dennebault (Pierre), i, 503 ; — 
(François), ii, 113, 116. 

Depestigny, i, SOS. 

Derby (Henri), duc de Lanoaster, I, 

147,250, 261. 

Desbruiëres, m, 87. 

Deshoulmaux (Louis), i, 503. 

Desmothes, m, 58. 

Desnorp (Laurent), i, 304, 805, 326, 
328 ; — (Jean), 336, 433, 437. 

Deaprunee, trésorier général des 
finances, II, 168. 

Desord (Robert), m, 43. 

Deasessars. Voir Esflars. 

Deux-Ponts (le duc de), ii, S53. 

Dieppe, I, 815 ; ii, 88, 188. 

Dijon, II, 00. 

Auiandon de La Pérate, i, 287. 

Dolomarla (Jehan), i, 142. 

Domade (Quillaume), i, 107. 

Dampterrt, i, 24, 32, 919, 231. 

Doré (Van de), i, 155. 



Dordoffne, rivière, i. 316. 

Dorin (Vincem), i, 368. 

Doriole (Jean), i. 266, 271, 273 «9, 

297, 316; — (Pierre), 3S9, 353, 

374 ; — (JeoD), 413 ; — (Piem), 

418, 496. 
DormaliB (le âhancelier de), i, 18(1. 
Douarty (le eleur), m, 35, 138, 139, 

143,165. 
Doavea (Gafllaume de), i, 433. 
Douyneau (François, ii, 101. 
Drshinault (Gilles), ii, 72. 
Dreujt (bataille de), ii, 101. 
Dubas 'Guillaume), ii, 74, 326. 
Dublin, I 273. 
Dubois (Joachim), i. 399. 
Dubreuil (Pierre), ii. 72; — (Le sieur 

du fireuil), Voir Lemercier. 
Ducbillou (Jean), i, 252, 474 ; (Le 

cajiiUine), m, 115, 116, 120. 
Du Feu (Jean), i, 472. 
Du Four (Pons), i, 273. 
Duguesciin (Berlrand), i, 187, 190, 

191, 193, 195, 300, 261. 964. 
Dujau (François), m, 46. 
Du Jaii(BapUste),ii, 192; — (Pierre), 

226 ; — (Le sieur du), m, 918. 
Do Halde (Armand), m. 146. 
Dulyon ou Du Lyon, sieur deOrand- 

flef. Voir Lyon (du). 
Dumont (Thierry), ii, 140. 
Dumosnler (Joacbim du), ii, 107. 
Danois (comte de), i. 394, 306,315, 

317, 319, 320, 321, 335, 352, 860, 

396,401,439,441. 
Dupérat (Battbazar), i, 444; -(Jean), 

II, 147. 
Duperroii (Le cardinal), i, 14. 
Duplessyrllornay, i, 14. 
Dupoix (Aimery), i, 102; — (TthlM), 

111) ; — (Jean), 338, 246, 247. 
Dupont, historien rochelals, i, 11 ; 

II, 28, 216 ; II, 58 ; — de Ghan- 
toniiay, 184. 

Dapulfl (Jean), i, 333 ; — (Jean), de 
Neuville, 466, 467, 468 ; — (Jeui), 
11,326. 

Durant [Guillaume), i, 130; — pro- 
curt5ur de la ville de La Rochelle, 

III, 87, 38, 124. 

Duras (Symphorien deDorfort d«>, 
II, 1S6 ; — (fomllte Dnrtbrt da), 
m, 334. 

Dur*tal, II, 287. 

Dureton (Guillaume), i, 184. 

Dafour. Voir Four (du). 

Dugué-Charroux. Voir Gaf (du). 



,dbyCoogIe 



Dussur (Baptiste), m, 130. \Etampt$, n.aso. 

Dreux, I, 233, 297 ; ^ (comta deUEtapCst (paix d"), i, 450. 
27*- Eudes, duc de Bourgogne, i, 133. 

^Evreiu, i, 158 j —(Jean d'), 190, 
IM, 197 ; — (édit d'), II. 140. 
„^ _, , lExideuii (Girault d'), i, 100; — 

Edouard I", roi d'Angleterre, i,r {Pierre), 100 ; — lœ, 
109, 110.111, 182 ; — (II), 122, l33,!Ewrard ou Euvrard (GuiUaume),dit 
, ■"■ ■ le Porteur, I, HO, 111, 113, 114, 



E 



-[1 

134,135, 136; — (ni),"l34.' ISS! 

136 141, 143, 147, 148 : - prinM 

de Galles, 161, 163, 165, 16ti, 185. 

186, 187, 188, 189, 190, 193, 194, 

196 ; — <IV), m, 395, 419. 420, 

424, 425, 429;- {Vi;, n, 77, 110. 
Elëonore d'Aquitaine. Voir Aliéner. 
Elisabeth d'Angoulëme, reine d'An- 
gleterre, I, 81. 82, 86, 87, 99 ; — 

(iili8abethdeFranoe,fllled'Henri Fft (La demoiselle du, dame de la 

U), II, 147, 210, ïlï ; - (la reine " 

Elisabeth d'Angleterre}, 1*6, 206, 

325, 326; 111,41,116. 
Elle (Louise), i, 6. 
Eniery, vicomte de Thouars, i, ?( 

Emmery (le seigneur d'), i 490. 
Entemaolt (le seigneur de 1'), i 

Engbien (duc d'), ii, 1S3. 
Entremont (Jacquette d'}, ii,880. 
Epemay, ii, 47. 
Ernest ('archiJuc), m, 158. 
Eficars (le comte d'), ii, 316. 
Ëscbassedaux (le baron), m. 215. 
Esclinceau (Haoul), i, 297. 
Eictute (le port de 1'], I, 270, 465. 
JSmemdtê , i , 6 , 24 , 27 , 211 

230; — (la sieur d), 229, 242. 

243, 395 ; m 231 ; — (le seigneur 

(d'), 243 ; — [le port d'), 313 ; ii, 

a6«; — (le sieur d'). Voir Gentilz 

(Pierre). 
Eepioe (Guillaume de 1'), i, 345. 
EspTJDcbard (Michel), m, 11. 
Essards [Piarre des), grand tréso- 

nor de France, i, 151, 167 ; - 

<PfaiUppej. 414; — les Essards 

en Poitou, ii, 1 ; — (le capitidne 

de»), m, 34, 45, 57, 60, 116, 128, 

138, 139. 
Ettisaw (Louis, baron d'), ii, 72, 

84, 83, sa, 88, 89, 90, 96, 99, iOO, Fcrmoot (lean), il, 329. 

101,104,111,112,113,115, 118, Perrière (Guillaume), i, 261; — 

«8, 119, 122, 124, 125, 136, 137, (H. d« La), », 283. 

138, 146, 180, 18J. FervaoquoB (le sieur de), ii, _. 

EBtoatavfUe (Marie de Bo(irbOD,LFMtaiv[flflr de), i, 91,100. 

itfuoheaae d'), I, 335. Fèvrs (Jourdain, abbé de Saint» 

EUmpes(du(d>esfied'].VoirPiBB«leul Jean d'Aogély), i, 996. 



116, 123, 126, 127, 128, 129, 151, 
155, 169, 160, 161, 163, 166, 170, 
178, 174, 175, 176. 177, 178, 179, 
185 et suivantes, 199, 262. 



Uigne), Il 140; — {Le seifeoeur 
du). Voir Saint-Hermine. 

Faget (Ambroise) minisire, ii. 169. 
170, 188. 

Falcombridge, le bâUrd, i, 346. 

Falquain, seigneur de Bedford, 1, 

Fart (Jean), i, 30. 

Fau (Antoine du), i, 504, 

Paugaernon (le sieur de), i, 323. 

Faure {Guillaume), i, 139; — (Hu- 
gues 139. 

Favereau (François), I, 471 ; — 
(Foulques), 475; — Ouillaume), 
II. 72, 96, 903. 

Fâvre(Guillaumo),i, 139;— (André), 

Faye (Raymond de), i, 70; — (sei- 
gneurie de), 77; — (Philippe), 
89; — (Geoffroy), 88; — (Guillau- 
me), 91; — (Pierre, Savary, Guil- 
laume et Hugues), 95; — (Jean- 
ne), 95; — (Pierre), 103; — (le 
sieur de), Voir Poussard ; — (Re- 
née de La), ^2. 

Faytis. Voir Frétis. 

Ferdinand, roi d'Espagne, 1, 467; 
— (roi de Bohème), ii, 76, 

Ferraodës (Gonzalve), i, 468 ; 

Ferrant, le gascon, m, 206. 

Perrara (la cardinal de}, ii, 3&, 37, 



,dbyCoogIe 



Fief Blandin (Le sieur de), Voir 
Pierre; — Jehan. 

FieT-Coullraict [seigneur du). Voir 
Dupevrat; — (Jean) 

Fief Goùrdeau (Paul de), m, 

Fier-JosIaiQ (le sieur du), Voir Pi- 
neau; — (Guillaume). 

Fiesque, (Le comte de), m, 47 ; — 
(La galère La), 47. 54. 

Figer [le sieur), m, 160, 

Flssac (Arnaud), i, 93. 

Fixe (del.secrélaire d'Etat, m, 180. 

Flamand (Jean Le), i, 438, 

FlandrtM, i, 93, 112, 12«, 156 ; — 
(Le comte de), 93; — [Marguerite 
de), 93 ; — (comte de), 65, 66, I ; 

— (pays de), il, 341, 380, 381. 
Fleieac (Clément de), t, 84. 
Flertias [Jacques de), ii. 111- 
Fleurissante (vaisseau nommé La), 

m, ia7. 

Flojac (le aieur de), m, 63. 

FoissBC (Aniault), i. 89. 

FoiK (Gaston de), !, 321; — Le sei- 
gneur de), 395; — {Odel, sei- 
gneur de Lautrec), 478, 500; — 
(Paul de), u, 141. 

Fombaudriére (le capitaine], ni, 
124. 

Fùntainea (Les), 1, 4C3 ; (le sieur de). 
Voir Montbrun, 

Fontainebleau, ii, 46, 94, 106, 161, 
208, 240 

Fontanon [ordonnance de), 11, 153. 

Fontarabie, i, 491. 

Fontenay, i. â05, ii, 1, 324, 369, 
358, 375 ; — (le comte de), 171. 
Fontenelle de Vaudoré (de I.a), 
m, 199. 

Fontevrault, i. 81. 

Fontorbe, i, 96. 

Fonpagtour, i, 24. 

Poreau [Seguin), i, 375. 

Forest (Pierre de), archevêque de 
Rouen, 1, 161, 167; — (Jean, avo- 
cat), III, 13; — (sieur de La Uo- 
the], m, 36, 32; — (Jean, avocat). 
m, 156. 

Forges, i, 24; — (dans la forêt de 
Chinon), 433. 

Fora, I, 163; — (Seigneur de), 2i8; 

— (Maison de), 115; — (La sei- 
gneurie de Fors). Voir Poussard. 

Fortier (Pierre), m, 20. 
Foucamberge, Voir Falcombridge. 
Foucault (Jean), i , 505, 508, 512, 
II, 6, 7; — (Hyèronime), m. 13. 



Foacher (Pierre), 1, 79. 
Fougènê, i, 31i. 

Foulcbier (Pierre), i, 9; — (Jean, 
sieur de Belledoye). Voir Jouet; 

— (maison de) 131. 
FoulUoux {Le capitaine], m 66. 
Foutques-Rechin, comte d'Anjou; 

I, 31; — (Jean), i, 483; — (de, le 

sieur), ii, 149. 
Foulquier (Jean), i. 255; — (Pierre), 

325;— (sieur du Fraigne), 472. 
Fourras (Nicolas et Guillaume de), i, 

113: — (Nicolas de), 1 30; — (GuU- 

laume, 180; — (château de), 155; 

— (seigneur de) 395, 
Fouresi (Guillaume), il, 72. 96. 
Fourneau (seigneur du). Voir Lan- 

glois; — (maisons du, près La 
Rochelle, m, 16(i. 

Fradin (Pierre) i, 462. 

Fraigne (le seigneur du). Voir Foul- 
quier; — Fraignées ou Fragnées, 
(le sieur des). Voyez Texier. 

fVatfe (le pérô de, en Aunis), i, 
211. 

France (Le chevalier de), m, 150. 

Françsis I" roi de France, » 9, 11, 
309, 477. 485, 493, 494, n, 8, 9, 
11, 13, 20, 29, 42, 47, 53, 58, 59, 
61, 66, 73, 8S, 140, 147, 162, 234; 

— (François II), ii. 46, 129, 151, 
15e, 156, 159, ife, 244; — (Fran- 
çois, dauphin, fils de François I"), 
I, 494, II, 2. 

François (Gilles), ii, 330. 

Franconnet, chancelier de Navarre, 
III, 18. 

Fravo-Serido (Le capitaine), chef 
cathotiqiie, ii, 364. 

Frédéric III, électeur palatin, ii, 
246. 

Fresaye (canon appelé la), m, 64. 

Fresmyn de Villlers. Voir VÎUiers. 

Frétis (Guillaume), i, 395,399, 43S. 

Froissart (bistorien), i, 172, 184, 
187, 188. 190, 192, 193, 194, 196, 
205,225. 

Fromentin (Raymond), i, 1x6; — 
(Eugène), 125. 

Fmnmc, i, 32; — (Jean de), 320, lu, 
57; — (Yves), 126. 

Frimlenay-j^'abaf tH,l ,88;lt, 355— (Le 
seigneur de). Voir Roban; —[Re- 
né de). 

Froucherie (Jeanne), i, 2C1, 

"umée (Adam),t, 467, 470; — (An- 
toine), II, 141, 144, 165. 



,dbyCoogIe 



- 297 - 



Furaon (Pierre de], i, iU. 4%, 432, 
486; — (Claude), 4U], 493. 510, 
II, (Pierre), 74, 86, 87, 184. ' 



Ga (le sieur du), m, 58, 83, 145, 

150. 
Gadagne (l'abbé de), m, 55, 63, 66, 

07, 86, 88, 80, 97, 100, 105, 244, 

— (Thomas de), 87. 

Gaillard, i, 170. 

Galerne (Jean), i, 69, 70. 

Galland (Georges), i, 1 ; — (Au- 
guste), i ; — [le p. Galland], 4. 

Gallouer (Jean), i, 510. 

Gond, II, 35. 

Garde (baron de La), voir Paulin 

— (Jean de La); — (seigneur dé 
Vins), III, 163. 

Gardes (le Beigneur de). Voir Viens 
(de). 

Gargouilleaii(Loui8),ll,74, 85, 104, 
213. 227, 234. 245, li46, 355 ; — 
(Louis ais), 234 ; — (Lonig përe), 
876 ; — (Louis flls), 277, m, 15, 
W, tîl, 115, 181, 20B, 203,206. 

Gascbel (Jean), ii, 345: m, 00, 
191. 

Gtueoffw, II, 63. 

Gastebois (Archambaud), i, 299, 

Gastine (Philippe de), ii, 379 ; — 

(Croix de), 379. 
Gast(Jean), i,3Dl, 
GAtebourse (le seigneur de). Voir 

Feu (du). 
OiauUieur (E.), ii, 2. 
Gaulvin (Francis), ii, 97, 08. 
Gaultier, comte de lilaye, i, 73. 
Gaumener. Voir Beaumener. 
Gautron (Simon), ii, 53. 
Gâlu (Jacques), i, 267. 
Gendrault (Guillaume), m, 232. 
Gineê, II, 53. 
Gtnioe, II, 133, 139, 155. 
Genèvre ^Robert de), i, 221. 
Ganlis (le gieurl, maître d'artillerie 

de l'armée du prince, 356. 
Genlik (Pierre), i, 234; — (Seguin), 

440, 466, 459, 466, 46», 470, 474, 

477,486,510; — (Pierre), 516; ii, 

236,260. 
Germwji (comlal de), I, SÎO. 
Giboln (André), II, 267, m, 151. 



Gibraltar, QilUtbaitard (détroit de 
Gibraltar), ii, 49; m, 230. 

Gien, il, 288. 

aillebert (Hélie de), i, 103; — 
(Pierre), 153; — (Hélie), 187 ; — 
(André), 222; — (Adrien), 225, 
'245,217. 

Gilles (Nicolas], I, 205, 223, 314, 
320, 4C6 ; — (fils de Jean IV de 
Monlfort). 2.'>9. 

Gillier (Etienne), i, 291 : — (Jean), 
2B1 ; — (Denys), 2ffl. 

Girard (Jean), sieur de Bazauges, l, 
217, 222, 235, 248 ; — (Regnaud), 
265, 270, 273 ; — (Jean), 298 ; — 
(Regnaud), 299 ; — seigneur de 
Bazauges, 301 ; — seigneur de 
Gyvran, 300; — (Jean), 312; — 
(Joachim), 320 ; — (Pierre), 484 ; 
(Girard de Bazauges], ii, 100, 



I, 282 ; — (Julien), 
- notaire, ii, 230; — 



197. 
Giraud (Jean 

503, 506; 

(Jean), 321 
Gourdon de Genouillac (Louis), évâ- 

que deT.ulie, ii, 266 ; — seigneur 

de Vailiac, 266. 
Girault delaCliombe, i, 70; —(Ju- 
lien), 503, 506; — pasteur, m, 

89, 102, 124,160. 
Girault (de La), François Mébé, m, 

225. 
Gironde, fleuve, i, 88. 
Giémain (Houssiaude), II, 271. 
Gliceslre (Ptiilippe), i, 92, 128. 
Glocestre (Nicolas), i, 91 ; — (duc 

de), 1, 253. 
Goas (le capitaine), lit, 58, 120, 151, 

104. 
Godeau (le papier de), i, 32, 340 ; 

(Jean), 331), 347, 352, 354. 
Godet (Nicolas). ll, 192, 226. 
Gombaudiëre (Gombaud de La), 

capitaine catliolique, ii,273. 
Gomberi (Guillaume), i, 95. 
Gondy (Alliert). Voir Retz. 
Gonnellc (Jean), i, 510. 
Gontaut-Diron [famille de), 311 ; — 

(Jeanne de), m, 220. 
Goronniére(le sieur de La], il, lOi. 
Gorranl (Vincent), i, 107. 
Gorribon (Olivier), ii, 276. 
Gouffler (Claude), seigneur de Boi- 

sy, 11, 324, 
Gourdon(de), il, 341. VoirCaumont, 

m, 196. 
Gozzo, lie, 11, 76. 



,dbyCoogIe 



Gourgues (le capitaine), ni, 12. 
Grailty (Jean), captai de Bucb, i. 

193, 194,195,196,203. 

Qralet ou Gavray (château' de), i, 
170. 

Granges (le sieur des). Voir Cha- 
mault ; — (Gtiarles, sieur de La), 
III, 96 ; — (Ambroise de], 225 ; — 
(Gabriel), 225. 

Grand-Fief (le aieur de). Voir du 
Lyon (Jacques). 

Grand-By (le sieur de], m, 124. 

Granvelle 'cardinal de), ii, %Vi.. 

Gravelle (Gérard Je La), i, 101, 106; 
(Mathieu), lOG ; — (Jeao de la), 
157. 

Gravelinea, i, 95. 

Graville (le seigneur de), i, 163. 

Greflon (François), ii, 330. 

Gregius. Voir Groucby. 

Grégoire XI, pape, i, 215, 218, 221; 
— (XIU), m, 10. 

Greguet, ingénieur, n, 47, 91. 

Greland (René), u, 72,93. 

Grellaud. Voir Grillaud. 

Grenot (Jean), I, 510, ii, 22, 192; 
m, 130. 

Greslier (Jean), i, 67, 81 ; — (Pier- 
re), 82, 83, SO. 

Gresset (Jean), i, 90. 

Greynaulx (François, seigneur de), 
I, 273. 

Grillaud (René), ii, 90,97. 

Grillon (le sieur del, m, 94. 

GrimauU ((ief), i, 91, 95/ 

Gi'oUeau (le seigneur du). Voir Pi- 
neau (Yves). 

Grottes (le sieur des). Voir Gre- 
not. 

Grosset (Arnaud), i, 182. 

Grouchy (Nicolas de), m, 2 
(Jean de], 2 ; — (Pierre), 2. 

Gua (Reynaud du], abbédeSablon- 
ceaux, 11, 2C6 ; — (le capitaine 
du). Voir Ga. 

Guast. Voyez Gast et Ga. 

Gué-Charmus (Aymard) , i, 275, 
£89, !i ; — (Lo Gué), 869, 370. 

Gueldres (duc de), i, 243, 

Guerchy, m, 17. 

Guermeau (Jean), notaire, ii, 3^. 

Guerry [Simon), m, 201, 208. 

Guibert (Anne et Jean), ii, 140 ; — 
(Jean), 329, m, 156. 

Guicestre. V. Glicestre. 

Guielle (GiraultdeLa), i, 101. 

Guierche (vicomte de loi, l, 323. 



Guierre (Jean), i, 254. 

Guiet (Guillaume), 11, 74. 

Guichard d'Angles, i, 164, 174, 179. 
183. 

Guygnon, pair, sieur d'Asay, ti, 
163. 

Guillaudeau (Pierre), i, 5 ; — (Jo- 
seph), II, 330. 

Guillaume III, comte de Poitou, i, 
29 ; — (V.), 30, 45 ; — (Fier-à- 
Bras), 30 ; — (X.), 30. 

Guillemet (sieur du Gbaumes), u, 
159, 160, 162. 

Guillemin (Pierre, sieur des Rou- 
aulï), I, 159. 

Guillochon (Pierre), recouvreur, 
m, 69. 

Guillou (Thibault), juge du scel 
royal, ii, 194. 

Guiton (Jean), i, 5, ii ; — (Pierre). 
281, 351 ; — [Jacques), 328, 351, 
374; — (Jean), 281 ; — (Pierre), 
III, 43 ; — (Jacques), 61 j — (Pier- 
re), 191, 195. 

Guise (maison de), ii, 208,228; 
— (le duo de), Cl, 115, 129, 168, 
174, 192, 197, 356, ni, 16, 19, 74, 
83, 95, 126, 150. 

Gusman (Martin de), ii, 47, 

Guy (Claude), il, 2a, 57, 68; — 
(Guillaume), 72 ; — (Pierre), 96, 
137; — (Robert), 101 ; — (Pierre), 
113,115; — (Guillaume et Clau- 
de), i;C;— (Pierre), 116;— (Mi- 
chel), 151, 200, 201, 202, 203, MOtt, 
209, 210, 212, 227, 270 259; — 
(Pierre), 271 ; — (Guillaume}, m, ' 
204, 205, 208, 209. 

Guy (comte de Saint-Paul), i, 73 ; — 
(comte de Flandre), 94 ; — 
(comte de Nesie), connétable, m, 
154; — (Guillaume de), 264, 472, 
489, 510. 

Guyard (Améry), i, 266. 

Guyberl [Hugues), 271, 296, 304 ; — 
(Jean), 433, 442, 456, 471; — 
(Jean), 473, 485. 

Guyenne, i, «5, 71, 88, 10?, 110, 
111, U7, 148. 150, 155, 163, 170. 
18j, 189, 193, 223, 237 ; — (duc 
de), 309. Voir Gharles de; — 
(province de) 9, U, 4l, 46, 60, 
61, 106, 127, 202, 266, 325, 841, 
348, 372, 19e. 

Guyet (Pierre), 11, 74. 245, 

Guyot (Pierre), il, 137, 

Guymeniëres (le capilaiue), m, 34. 



,dbyCoogIe 



ffuj/net, I, 455; — (comté de), i, 170. 
Guyolèree (le sieur de), m, 121. 
Gyberge, i, 34. 
Gjfvran ou Gibran, I ; 298. 



HadOD [Gauthier), il, 326. 

Halles de Poitiers (le seigneur des) 

V. MéricbOD. 
Haranedële (Pierre de), ii, 2B9; m, 

26, 61, 223. 
Haroourt (d^, ii, 163 ; — (Geoffroy), 

163. 
HarfUw, i, 284, 319. 
Harpedanne (Jean de), i, 246, 247, 

361, 278. 
Harrot (André), i, 488. 
Uartetime ou Hartime. Voir Dar- 

mouth. 
Haute^iUaye (le sieur de), ii, 70. 
Hauieclerc. Voir Hauteclaye. 
Haulecombe, commandant du chft- 

teau de Kontenay, ii, 32j. 
Havre, ii, 188, 207, 209. 
Hélie (Améry et Guillaume), [, 179. 
Hély (Pierre), i, 270. 
Bendaye. i, 350. 
Benry (Jacques), il, 374, m, 1, 7, 

03, 122, 123, 182, 197, 202, 205. 
Henri 1", roi de France, i, 31 ; — 

comte d'Anjou, 45 ; — roi d'An- 

Î:leterre, 4ti, 47. 100, 105; — 
Il d'Angleterre, 69. 70, 72, 77, 
85, 86, 87, 88; — IV id., 253, 
261, 262, 263, 279. 273 ; — V Id., 
274, 277,279, 260,291 ;— VI id.. 
282, 293, 299, 582, 395 ; — VII 
id.. 446, 447, 4i9 ; — Xlll id., 
474, 477, 497 ; — serviteur de 
Bernard Lancier, 130 ; — [Jean). 
188 ; — roi d'Espagne, 190 ; — 
350 roi de Castille; — duc d'Or- 
léans, 494; — Dauphin, fils 
de François I", n, la, 46. 48, 
50 ; — 11, roi. 57, 58, 66, 71, 72, 
73, 74, 76, 77, 92, 96, 90, 104, 
107. m, 115, 121. 128, 140, 143, 
146, 147, 148, 152, 155, 158, 166, 
197, 217 ; — III, 206, 24i, m, 
244 ; - IV, II, 133 ; — Vlll, roi 
d'Angleterre, ii, 48, 49, 57, 110, 
145. 

Hérault (Raoul), 1, 471 ; — (Louis), 
472, 473. - 

IIerbaudl6re (le seigneur de 1'). Voir 
Satleberl (Pierre). 



Hesdin (Pierre du), ii, 8, 86. 

Hesse (Hermann de], i, 419. 

Hiberne. Voir Irlanae. 

Uierge, II, 490. 

Hirondelle [le navire 1'), m, 212, 
213, 217. 

Houlmeaux (le seigneur du). Voir 
Guy (Hilaire). 

Houmée (la seigneur de L'). Voir 
Combes. 

Hongrie [la reine de). H, 77, 

Honoré HI, pape, i, 63, 69. 

Howard (Thomas et Edouard), i, 
475. 

Huban (Pierre), i, 159. 

Huet (Claude), ii, 137,241,249,260, 
261, 327 328, 351, m, 42, 154, 
150 ; — (Jean), m, 192 ; — (Clau- 
de), 204, 205, 208, 210, 236. 

Hugues (Philippe), il, 137. 

Hugues-Capet, i, 30. 

Huguenotte (La), nom d'une galère 
rochelaise, ii, 368, 371. 

Hugueleau (Jacques), ii. 330. 

Hulien (Amaury). Voir Sulien. 

Huri, I, 309, m. 161 ; — (le sei- 
gneur d'), II, Si. 



Irlande [royaume d'), I, 252, 

Isabelle de Castille, i, 4b7. 

Isabeau d'Angouléme. Voir Elisa- 
beth. 

Isabeaude France, 611e de Phllippe- 
le-Bel. Voir Ysabcau. 

Iste de la Laigne (seigneur de )'), 
V.liouchard (Amaury); — (le sieur 
de 1'), II, 213, III, 96. 



Jacques (messire), chevalier, i, 
204. 

Jaillot (le p.), i, 3, 3, ii, 8, 361. 

Jambes ou Chambes (Jean de), i, 
323 k 325, 3i7, 328, 330, 331 ; — 
seigneur de Monsoreau, 333, 334, 
397 ; — (Colette de), 396. 

Jamais (Etienne), ii. 272. 

Jargeau, i, 294, 295 ; — (édit de), 
108. 

Jarmingault (Hélie), l, llC; - 
(Pierre), 248. 

/arna; (combat do). Voir Bmsac. 



,dbyC00gIe 



Jaroac (lu seigneur clQ).Voir Cbabot. 

Jame (La), l, 24, 2^0, 221 ; — 

(paroisse N.-D. de), i, 21, m ; 

— (le sieur de la Jarae). Veir 
Pierre. 

Jarrie (La), i, S4, i89, 210,221, 
304, II, 27; —(le sieur de la). 
Voir Ctioisy (Guillaume); — (La 
Jarrie) , 39, m, 23, 35, ^ ; - Voir 
aussi La Jarrie, m, 183. 

Jarry (Eustache), ii, 271, 

Jart (Jean de], i, 82. 

iarzé (le sieur de). Voir La Haye, 
aubert (Pierre), m, 156. 

Jaxtauttil, Ht, 66. 

Jean, roi d'Angleterre, i, 46, (.. 
66, 67, 75, 79, 81,85, 87,100, 106, 
log, 386 ; — roi de France, 153 
154, 160, 172, 173, 174, 3B8; - 
duo de Normandie, 86 ; — flk 
de Louie X, 124 ; — XXII, le 
pape, 139 ; — duc de Berry, 
166; — nis du duc de Bretagne, 
259 ; — V, duc de Bretagne, 
259; — roi d'Aragon, 372, 415. 

Jeanne, fille de Louie X, i, 133 ; 

— fille du roi Jean, 157 ; — fille 
de Charles VI, 292 ; — Jeanne- 
la-Pucelle, 293, 294, 29ô, 297; - 
comtesse de Toulouse, 81. 

Jehan (sire). Voir Hoslram. 

Jérusalem ^maison appelée), & Pa- 
ris, II, 171. 

Joaohim (Pierre), i, 485, 

Johanneau (Bertrand), 446; — 
(Jean), 470; — le jeune, 472, 
486. 

Jomac, en Saintonge, ii, 62 ; — (le 
seigneur de], 125. 

Jorrant. V. Oorrant. 

Joslain (Jean), du Perrot ; ii, 270 

— (Jean), m, 223. 
Jouanneau (Pierre), 16, 47 ; — 

(René), 72, 91, 92, 96, 07, 98 
1:17 , — commissaire, 149. 

Jouberl (Guillaume), i, 440, 4ii 
443, «3. -159, 463, 468, 4f9 ; - 
(Georges), 469, 473, 470, 489 ; - 
(François), 469, 481, 482, 517; - 
sieur de Laurière, 477 ; — (Fran- 
çois), II, 72, 91, 92, 96, 97, 98. 

Jouet (Jean], I, 356, 368, 375, 4I7, 



424. 

Jourdain (Pierre), i, 438, 473, 491. 
Jourdan, historien rocbelais, i, 7 

11 ; II, 23, 84. 
Jousseaulme (Aimery), i, 89, 



Jousseran (le sieur de). Voir Lvoa 

(du). 
Jouvenel des Ursins (Jean), i, 877, 
Jouy (Jean de), l, 239, 240 : — (le 

sieur de), 241. 
Jules César, i, M ;— Jules U, pape, 

473. 
Julien (le comte), i, 243. 
Junan (Pierre), i, 68. 
Junain. V. Junan. 
Juyé (Pierre de), m, 231. 



La Ballue, cardinal de, i, 374. 

LaBarangëre.Voir Ruj'ol et Cboity, 
(Guillaume). 

La Baronniëre, capitaine protes- 
tant, [II, 37, 220. 

La Boucherie (Hené de), m, 225. 

La Brune, fort, il, 360, 36t. 

La Gaze. Voir Pons. 

La Chapelle aux Ursins, m, 74. 

La Charilé-Êur-Loire, ii, 301, 354, 
377 ; III, 10, 34. 

La Chaume, ni, 370. 

La Cbopiniére (le sieur de), m, 
116, 123 ; III, 224. 

La Corderie, m, 77. 

La Courbe, i, 444, 476 ; ii, 89. 

La Croisette, gouverneur de CUis- 
très, III, 29. 

Lacroix, soldat, m, 67, 68. 

Laffaneur, de La Chataignerais, ii, 
226 ; — LatTaneur Guillaume, m, 
60. 

LatTat (Jean), I, 486. 

La Flotte, I, 331. 

Lafond. 1,42,145.383, 421 ; —(ton- 
laines de), 461 ; — (domaines 
de), 312, 371 ; - (jardins de), 
465) II, 376; m, 57, 85, 93, 97, 
149, 150 ; — (compagnies dites 
de), III, 80. 

La Force; m, 18, 

La Forest, l, 68 ; — (Jean), 477 ; — 
(de Vaudoré), m, 225 ; — (le 
Sieur de), m, 252, 

La Garenne, capitaine, i, 22. 

La Gard, i, 220, 211, 400 ; — (le 



,dbyCoogIe 



seigneur de), m, 58, 61. Voir 

Hérlcbon. 
La Gràeé-Ditu (abbaye de), i, 215. 
La Grève, ii, 370. 



II, 154 ; — (le sieur de). Voir Ra- 
flneau et Lôvëque. 

La Guarde, ii, 35t. 

La Guiarde, i, 100. 

Laguelle (Gérard de), i, 101. 

Lahaye, notaire, ii, v7. 

La Haize (Jean de), il, 233, 318, 
260, 267, 268, 275, 313, 317, 327, 
328 ; m, 192. 

Laidet (André), i, 480. 

laigle, I. 158. 

Laitifê (Les), I, 27. 

U Jarne, i, 24, 220, 221. 

La Jarrie. i, 34, 189, 219, 221, 304 ; 
II, 27. Voir aussi Jarrie. 

Lalalng (comte de], ii, 110. 

LoIcH, I, 24, 39, 91, 92, 95, 100, 
102.395; — (paroisse de), 219, 
334, 346 ; il, 43. 

Lalou (Robert de], i, 83. 

La HAle. Voir Boniface. 

La Houtinelte. Voir Reynaud (An- 
dré). 

Lancaslre (duc de), i, 163; — frère 
d'Henri V. 280; — (Henry de), 
253 -, — (le paru de), 333. 

Lancier (Bernard), i, 130. 

Landreau (du), ii,355, 363, 367, 370; 
m. 10, 200. 

Langeac (Jean), évêque d'Avran- 
Ches, l, 509, M3. 

Langbac. Voir Langeac. 

Langlois (Jean), sieur d'Angliers, 
i, 407 ; — (Pierre), W2, 449, 4&i. 
459, 464; — (Etienne), 459; — 
(Jean), «2 ; — (Grégoire), 219 ;— 
(Jean), 392, 394, 402, 478 ; — (le 
capitaine), m, 68. 

Langutdoc, i, 166 ; il, 41, 341 ; - 
(gènéralilédu), 230, 325 ; — (pro- 
vinoe du), m, 25,196. 

Langon, ii, IS, 26 ; — Le Langon, 
en Poitou, II, 370; m, 220. 

Languiller-Belleville (le eieur de), 
m, 19, X, 44, 53, 59. 60, 72, 73, 
131, 135. 136, 138. 146, 153. 

Lanoue (François de), ii, 246, 336 
& 339. 350, 351, 355, 356, 367, 
368, 370, 315, 377 ; m, 3, 52, 54, 
55, 57, 60, 63, 65, 71, 72, 73, 78, 
1», 80, 8t, 83, 85, 86, 87, 93, 94, 



95, 97. 98, 100, 102, 103, 1(S, 113, 

115, llfi, 117, 118, 160, 165, 211, 

213, 214, 218. 221, 223, 221, 227, 

220, 231, 232, S33, 237, 238, 239, 

2i4, 2i5. 
Lansac (Charles de Salnt-Gelaig, 

seigneur de), ii, 302 ; m, 10 ; — 

(Jacquelte de), 211. 
Laon, II, 132. 
Lapierriëre, m, 213. Voir Bernard 

(Nicolas). 
La Police, i, 242, 346, 480. 
La Place, i, 470 ; — (Jean de La), 

m, 46, 160. 
La Plante, capitaine. Voir David. 
La, Plasse (Jean de), m, 72. 
La' Forte, capitaine. Voir Vienne; 

— (Nicolas de), i, 122, 123; — 

(Etienne), K8 ; — (Euslache), II, 

141, 155, 179; — (le sieur de La). 

Voir Fores t. 
Lappareillé, bourgeois rochelaia, 

1. 159. 
La Uaraigère. Voi r Boisseau (Pierre). 
Ia Renaudie. Voir Barrj (Godefl-oy 

de). 
La Rhé, capitaine, m, 56. 
La Rivière-Lys, capitaine, m, 34, 

45, 57, 80, 87, 115, 142. 
La Rivière-Puylaillé (Hardooin de 

Villiers, seigneurde), ii, 361, 362, 

365, 366, 367, 369 ; — (Georges 

de), 266. 
lArocbe- Barreau , capitaine), m, 

184. 

La Sauiaye, l, 68, 345; — (le sei- 
gneur de La), 402 ; — (le comte 
de), II, 361 ; — (le sieur de), m, 
248. 

Laubouiniôre (le sieur de), m, 37, 
31 ;— (ftmille de), 2i6. 

Laubray, ii, 113. 

Laudonniëre (le sieur de), m, Sffî. 

Laumeria. Voir Lo m aria. 

Laurens (François), I, 422. 

Lauriëre Voir Joubert. 

Uutrec. Voir Foîx (Odet de). 

Lauxière, flef, i, 91, 95, 100. 

Laval, 111s de d'Andelot, ii, 352. 

La Valladfl (Pierre de), i, 493 ; — 
(le sieur de). Voir Guiton (Jac- 
ques). 

La Vallée (de], pasteur, ii, 156, 163, 
166, 225, 248, 250. 

Lavaletie (de), m, 83. 

Lavardin (le sieur de), m, 18. 

La Vauguyon (Jean Pérusse des 



,dbyCoogIe 



Gara, comle de), ii, 180; m, lao, 

220. 
La Vieuville (marquis de), m, 247. 
La Villedieu-d'Aunay, i, 291 ; — 

(maison de), 375. 
Lazardonniëre. Voir Niou. 
Léaumont. VoirPuygaillard. 
Leberon, capitaine, ii, 273. 
Leboucq (Jean), ii, 329. 
Lebrun (Jean), i, 69. 
Le Clerc (Etienne), i, 443, 448, 484, 

486 ; — (Pierre), 464. 
Lecomte {Jacques), i, 43^. 
Lecourt, notaire, ii, 68. 
Lelëvre ou Lefebvre (Pierre), i, 249; 

m, 2, 235. 
Le Kerron fYves), i, 326, 331. 
Legendre, uominissaire, ii, 149. 
Lepi-and (Pierre), ii, 108; — (Ha- 

thurin), m, 20, 60. 
Leguay (Mathurin), prêtre, ii, 165, 
Leisgue (Thomas de), i, 90; — 

(Aimery et François), 146, 152, 

153, 159. 
Lemercier (René), ti, 55, 72, 91, 

92, 96, 97, 98, 107. 
Lemereau (dom), bénédictin, i, 3. 
Léon X, pape, ii, 42. 
Léopard (Cbar)es), pasteur, ii, 1G9, 

174. 
le Plomb, 1, 91, 95, 229, 242; — 

(le seigneur du), 595 ; (port du), 

318, 395. 
Le Port-Bertrand, i, 21 . 
Lequeux (Olivier), i, 493, 508, 509, 

510;ii, 12, 22, 30, 60. 
Lescale, ii, 171. 
Le» ChasUliers, i, 78. 
Lescun. Voir Aydre (Odet d"). 
Lesp^nol (Jean), l, 217, 232 
Les Pallëres, m, 51, 118. 
Lespine (Guillaume de), i, 229. 
Lestonnac, ii, 63. 
Lestrange (la dame de), ii, 37 ; — 

(le sieur de), 354. 
Lestré (Jean de), i, 202. 
Levaillant, m, 131. 
Lever (Guillaume], i, 108. 
Levesque (Joseph), ii, 234, 242, ?45, 

2i(J, 259, 27i ; — (Jean), i, «6; — 

bailli d'Aunis, i, 498, 499 ; iit, 4S. 
Libourne, ri, 12, 26. 
Lignac (de), sénéchal, i, 237; — 

(Helimon), 239, 240. 
Limagine. Voir Peirat (de). 
Limoges, i, 195, 298 ; — (Margue- 
rite de), III, 126. 



Limousin (Pierre et Gillelle), i, 
117;— (province du), 170, 171, 
195 ; — (Pierre), 268, 270 : il, 13, 
70, 351, 354. 

Lisbonne, il, 242. 

Lisle (le vicomte de), i, 322. 

Loches, ch&teau, i, 418. 

Longueville [maison de), I, 28; — 
(comte de), 187 ; — (Uarie de 
Bourbon, duchesse de), 335; — 
(François, duc de), 478, m, 74, 
83, 84.no, 150, 194. 

Longjumeau (paix de), ii, 274. 

Longpont, i, 96. 

Lorgcs (le seigneur de), ii, 150; — 
(le capitaine de), m, 234. 

Lorignac, ii, 02. 

Lorrain (le), soldat, Itt, 67. 

Lorraine (le duc de), 1,428, ii, 133; 

— (Marie de), 130 ; — (le cardi- 
nal de). 32, 37, 39, 103, 118, 129, 
151, 228; — (le grand prieur), 
160; — (François de). Voir Guise ; 
~ (province de), ii, 77, 260, 269 ; 

— (Charles de), m, 83, 194, 198, 

Loris (Robert), i, 167. 

Louane (Jean de), i, 439. 

Loucherie (le sieur de La), m, 116, 
121. 

Louis VI, rot de France, i, 30, 45; 
vn, id., 38, 45; — VIII, id., 
73, 76, 78, 79, 84, 85, 87. 88, 97, 
99, 100, lOi, 105 ; — IX, id., 
(Saint Louis), 41 , 78, 82, fô, 87, 
88, 97, 99, 100, 154, 386, 388; - X, 
id., 123, 124, 129, 138, 141; - 
XL id., 144, 341, 347, 372, 374, 
388, 394, 395, 404, 407, 424. 426, 
429 ; — xn, id., 458, 461, 468, 
474, 476, 477, 478 ; — oomle de 
Flandres, 138, 147 ; — duc de Ba- 
vière, 14,^ ; — I, duo d'Anjou, 
166; — dauphin de Viennois, 271 ; 

— dauphin, 306, 308, 334. 340; 
~ Louis XI[. Il, 73, 

Louis (dom), gouverneur du Hrésil, 

II, 377. 
Louise de Savoie, duchesse d'An- 

gnulëme, i, 492, 493. 
Loupsault (Raymond), i, 68, 90,91; 
(Nicolas), 68 ; — (Marie de), 

_. ; — (Pierre), 117,118. 119. 
Louvardiëre (le sieur des), m, 225. 
Louvet (Jean), président, i, 292. 
Louviers (le sieur de), m, 18. 
Loyseau (tàlé), i, 23. 



,dbyCoogIe 



- 303 - 



Luard (Joachim), i, 337. 

Lucerne (Thomas de), i, 204 

Liicet (Nicole de), I, 167). 

Luchai [le capitaine), i, 220. 

Lufon (église de), ii, 170 ; — (ville 
de), 171, 267. 370. 

Liide (le comté du). Voir Bâillon. 

Lupin (à l'embouchure de la Cha- 
rente), 11,367. 

Lusignan (le seigneur de), i, 65 ; ~ 
(Hugues de), 73, 81. 8i, S4, 87. 



88 ; — (Lusignan), 122, 321, ii ; 
(Château de), 140, 356, 358, m, 
220. 

Lussaul (Adhémar de), i, 68. 

LuMon, fort, m, 55. 

Luther (Martin), ii, 1, 50. 

Luxembourg (Louis), comte de 
Saint-Pol, i, 395, 424, 425, 426 ; — 
(Sebastien), comte de Maitigues, 
II, 160, 863 ; — (duché de), ii, 13. 

Lycani (Dominique), m, 212. 



Mainville, capilaine. m, 57. 
Maisonneuvo (le sieur de La). Voir 

Henry (Jacques). 
Maltatrait, ii, 62. 
Malaville (le sieur de), ii, 63. 
Maie ou Marie (Louis de), i, 235, 

251 ; — (Arnaud de). 310 ; — 

(appointementde), 309, 339,368; 

— (Henry de], 337. 
Malicorne (Le sieur de), i, 960, m, 

180, 181. 



Mallemusse, capitaine, m, S4. 
Malte (les chevaliers de), 1. 120 ; - 

(lie de), II, 76. 
Hancet (Philippe), i, 197, 198. 
Mandreville, m, 97. 
Mangou (Maubert), i, 179. 
Manjou de Helle, i, 95. 
Maninville, ingénieur, m, 214. 
Mans (Le), i, 121. 
Mantes, i, 70. 
IMantel (Jean), caporal, m. 



Lyon (Jacques du), i, 471,476, iSlJUarant (seigneur de), i, 102, 105, 



- (Yves du), *2, 43, 49, 52, 
107, 108, 109, 166, 258 ; — (Jac 
ques), 214. 229, 23S, 259, 271, 282. 
284, 285, 286, m, 200, 201, 201, 
205, 206, 209. 
Lyon (ville de), ii, 0, 74, 174, 288, 



Madère, il, 377. 

Madrid (traité de), i, 4S4. 

Mareiie, 1.311. 

Magnac (Ythier de), i, 140. 

Hagnanan, ii, 64. 

Uagnë (André), ii, 247 : — (le sieur 
de, III, 9C. 

Hagnen, pasteur, ii, 213. 

Haichin (historien), i, 117. 

Hftignelais (Antoinette de), i, 323 

Haingre (le). Voir Boucicaut. 

Maillard (Guillaume), i, 144. 

Maillé (Hardouin de), i, KJ. 

Haillezais (l'évëque de), i, 36 ; — 
(l'abbaye de), ii, 267. 

Haine (comté du), i, 68 ; — [pro- 
vince du), 170 ; — (massacre dans 
le), II, 210. 

Mainfroy, fils de Frédéric II, i, 452. 

Maingault (Jean), ii, 16:^. 328. 

MainguetîÈre (le capitaine), chef 
protestant, ii, 363, ui, 34. 



— (ville de), 150, 152, 153 ; 
~ (comté de), 157. 158 ; — (pa- 
roisse de), 220, 226 et 228 ; — 
(comtesse de), 234 ; — (La laisse 
de), 239; — (ville de), 250. 297 à 
299, :i76, 3^, 456, il, 11, 70, lOO, 
267, 345, 300, 801, 362, 865, 366, 
m, 44. 55 ; — (la bastille de), 55, 
56, 58 ; — (la ville de), 220. 

Marcel (Etienne), i, 168, 169. 

Marchant[Thibaut), I, 82; —(Jean), 
186, 187. 

Marche (comte de La), i, 65, 73, 84, 
"->, 86, 87, 88, 89. 237 ; — (pro- 
nce de), ii, 243. 

Marepnes ou Alarmnes^ i, 217 ; — 
(les lies de), 308, ii, 12, 26, 56. 
93, 91. 860, 362, 376; — (le bailli 
de), 63 ; — (le comte de). Voyez 
Pons (Antoine de). 

MareuH, i, 308, ii, 267, 370. 

Harels (des), m, 224. 

Margat (le sieur de). Voir Barnage. 

Marguerile (comtesse de Flandres), 
I, 236 , — fd'Autriche), 446, 450 ; 
(de France), ii, 110, 214, 216, 370. 
argot (les lies de, seigneur des). 
Voir l.equeux (Olivier). 

Marie d'Angleterre, femme de 
Louis Xll, I, 477; — (Marie, la 
reine), ii, 93, 119, 145, 146, 147. 

Marie (David, dit Le Sauvage), ii, 
266. 267 ; — (Méry), iir, 20, 121 . 

Mariilet (le pont de), i, 24. 



,dbyCoogIe 



Harck [FrancoJBe de La), m, 87 
[Roberl),9fi; — (CharioitedeLaji 
duchesse de Bouillon, 250. 

Marquise (navire appelé La), m, 

Harois (Jean), i, 518. 
Marçlle» (camp de), ii, 54. 
Marque (le sieuf de La), ii, 277. 
Manière (le sieur de La), ii, dCM. 
Uarronniëre (de La), ii[, 115, 148, 

149. 
HarsauU, capitaine, m, 93. 
iSarseille (port de), ii, 74. 
Marsillij, i, 6, 220, 127, 128, 130, 

221, 318, II. 369. 
Hartiet, ii, 333, 335. 
Martin (Geoffroy), i, 427 ; — (de La 

Coudre, Baînl-Martin de La), ii, 

176. 
Martinës (Pierre), m, 3. 
Hasparault (Pierre de), enquêteur, 

11,204. 
Massicot (Guillaume), i, 302, 307. 
Massiot (Michel), ii, 330. 
Massiou, historien, i, 11, 98, 99, 

106, 142, II, 2.J, m, 20. 53, 211. 
Matba (de), voir Dematha. 
Hatba (Pascal de), i, 92 ; — (Quil- 

laume), 92. 
Matbé (Jean), i, 68. 
Uaihieu, historien, ii, 223. 
Iklaihon (le seigneur de).Voir Leieu, 
Matignon (maréchal de), m, 230,234, 
Haubert (!a place), à l'arls, ii, 132. 
Maubuë (de), i, lfj3. 
Vaubuùaon (près Pontoise), i, 143. 
Meuléon (famille de), i, 27, 37, 40, 

42 : — (Raoul). 34 ; — (Savary), 

34, 71, 73, 75, 76, 77, 78, 82 ; — 

(Claude), 89 ; — (Pierre), 107 ; — 

(Mathurin), 110; — (Guillaume), 

121 ; — (Jean), 120. 
Maulévrier (comte de), in, 83, 96. 
Maulmeata: (château de), I, 170. 
Maulmont (Aymar de), i. 155; — 

(Guérard), 102. 
AfouperiHit ik-itaillede), I, l(i6; — 

(le Bleur de). Voyez Jean (du). 
Maurevei ou Maurevers, ii, 360, 

m, 10. 
Maussidan (le sieur de).VoirHenry 

(Jacques). 
Mauzé (Gilles de), t, 76 ; — (ville de), 

II, 40, 40, 100; III, 55, 81. 83. 
Mauïée (la, seigneur de La), ii, 8. 
Maximilien (l'empereur), i, 4*0. 
May (Etienne de), ii, 289, m, 223. 



Mayenne (Cb&rles de), i, 354; — 
(le duo de), m, 83, 95, 196. 

May Dard. Voir Meynard. 

Mayreau (Vincent), ii, 226, m, 43, 
44, 72, 73. 

Maziëres (le pasteur), dit La Place, 
m, 103, 114. 

Meaux, i, 319, II, 161, 174, 2«; — 
(attaque de Meaux),246. 

Hëge (le comte dn), ii, 110. 

Méhé (François, sieur de La Giraud), 
m, 160. 

Melun, I, 89, ii, 19 i — (château 
de). 

Melle, m, 220, 

Menou (Philippe de), I, 467, 470. 

Menus-Fiefs (le sieur de). VoirBlan- 
din (Jacques). 

Meosse (le capitaine), tu, 146. 

Mercier (sire Guillaume), i, 453. 

Mercy (terre de), i, 170. 

Merichon (J.), i, 6, 277, 201, 309, 
328, 332, 334, 336, 848, 35«. %8, 
359, 308, 370, 371, 372, 375; - 
(Nichoiaus), 391 ; — (Jean), 392, 
397, 408, 411 ; — (Olivier). 414; 

— (Jean), 416, 417, 421, 424. 425, 
427, 429, 438, 447, 448; ii, 186, 
218. 

Merindol.i, 425, il, 50, 61. 
Merlier (Etienne), i, 487. 
Merlin (le pasleur), i, 8, m. 225. 
Méru (le seigneur de), m. 216.221. 
Mervault (Jean), i, 478, 481, 489. 
Mervmt.i, 274, 291. 
Merville (Guy de), i, 80. 
Mesme (Henri de, sieur de Ualaa- 

sil), II, 274. 
Mesmin (Guillaume), ii, 271. 
Mesnagier (Guillaume), ii, 212, 230. 
Mestreau (l'ierre), ii, 330. 
Heiz (ville de], ii, 94. 
Ueung-tur-Loire, i, 295. 
iteung-sur-Yivre, i, 340. 
Ueynard (Guillaume), i, 318, 339 

— (Jean), 375 ; — (Louis), 432 

— (Michel), 462 ; — (Jean), 463 

— (Louis), 471 ; — (Jean), 472, 
473 ; - (Michel), 473 ; — (Getrt^ 
ges), 475 

Sfezeray, historien, m, 78. 

Michelet, i, 425. 

Hignonneau (Simon), il, 74, 167; 

— (Pierre), m, «, 122, 181, 182, 
197. 

Migré (le seigneur de), m, 935. 
Milan (le duc de), i, 454. 



,dbyCoogIe 



HfUart. Voyez Maillard. 

Uilescu (le seigneur de). V. Lan- 

(tIoIs. 
Milhau, m, 108, 224, 235. 
Hitlâre (le sieur de La), ii, KM. 
Uirault ou Ujrauit (le capitaine), 

m, S5, 135, 136. 
Mireuil (flef de), i, 91 ; — (le sieur 

de). Voir Barrier (François). 
Mirembeau (le baron de). Voyez 

Pons. 
Uitaine (canon appelé), m, 63. 
Hoiasey (Pierre), m, 225. 
Molay {Jacques deï.i, 120. 
Hollay (Yves), ii, 271. 
Uolinier (A. et Ë.), i, 154, 156. 
Uontbadon (le capitaine de), ii, 

127,138. 
Monberon (François de), i, 491 ; — 

(Louis, sieur de), 278;— Suzanne 

de), 278. 
Honbrun de Liniers, i, 192 ; — 

(Louis), seigneur de Fontaine, ii. 

125. 
Honluc (Biaise de), ii, 180, 211, 

252, 261, 266, 272, 273, 277, 816. 

324. III, 74, 78, 83, 180; — évêque 

de Valence, 157. 
Monmor (Jacques de), i, 124. 
Monroy (le sieur de). Voir Bragier. 
Motu, III, 4. 
Monsoreau. Voir Jambes ; — (le 

sieur de), m, 96. 
Montaber (le sieur de), m, 18. 
Montaigre [Jean de), i. 272. 
Montalembert (de), seigneur de 

Vaux, III, 126, 138, 143, 155. 
Hontauban (Jean de], seigneur de 

Rohon, I, 343, 344, 347, 348, 

356, 357;- (vii!ede),ii, 301, 341, 

III, 19, 29. 35. 62, 98, 110, 111, 

113, 114, 157, 159, 160, 178, 185, 

186, 187, 188, 194, 196, 198. 
Hontauniar. Voyez nouvray. 
Hontauzier (le sieur de), i, 14. 
Montaziëre (le seigneur de). Voyez 

Prévost (Guy). 
Uonlclar (vicomte de), ri, 341. 
Montcontow (baUilie de), ii, 308, 

360, 362, 357, 375, 376. 
Monldidier, i, 23. 
Hontendre {le seigneur de), i, 237; 

— (ville de). 261. 
Montereav, i, 278. 
Monlescun. Voir Montesquieu. 
Mon tesquiou (capitaine des gardes 

du duc d'ADjou), II, 344, m, 84. 



Hontgommery (le comte de), ti, 
110,359,111,41, 46,58, 71, 84, 
105, 110, 111, 114, 116, 117, 131, 
136, 138, 146, 147, 153, 154, 173, 
234, 235. 

Hontguyon(le sieur de), ii, 188, iri, 
221. 

Uonthelon (le garde des sceaux, 
Montholon), il. 29, 30. 

Monihliry [bataille de), i, 361. 

Uonllerrand (Bertrand de), i, 179, 
180; — (Pierre et Regnaud), 179, 
181, 182, 183; 184. 

Honlfort (Robert de),i. 77;— (Jean), 
duc de Bretagne, 147 ; — (comte 
de), 186, 187, 190; — duc de 
Bretagne, 239; — (Louis de), 247; 
— (Jean IV de); 258,262;— [Jean V 
de), 263, 274, 280 ; — (ie sieur 
de Montfort), II, 107. 

Monti, lieutenant aux gardes, m, 

Montiel (bataille de), I, 264. 

Montiemeuf, i, 9ti. 

Montigny-aur-Aube (camp de), li, 
264, 265; — (le sieur de), m. Vo- 
yez Grange. 

Montjehan (F. André de), i, 179; 
(Catherine de), m, 220. 

Montlieu, i, 237; — (ie sieurde), flis 
de Guy Chabot deJamao, ii, 154, 
227; — {bourg de), 316. 

Moniluc (le marécbal de). Voyei 
Mon lue. 

Monlmeillan,!, 20, 37. 

Montmillè (compagnie du capitai- 
ne), m, 80. 

Montmirail (Cécile de), II, 274, 

Montmorency (le connétable de), 
II, 63, 64, 103, 208, 219, 226, 228, 
250, 371, m, 198, 221, 230, 244. 

Montpensier (Louis de Bourbon, 
duc de), 175, 179, 181, 190, 191, 
237, 254, 259, m, 83, 230, 233, 
244. 245. 

Hontreuil-Bonnin (le seigneur de), 
I, 314, 

Monlreuit-sur-Ster, i, 170. 

Montrevel. Voyez Maure vel. 

Monlrichard, i, 297, 341. 

Montroy (Jean), i, 24, 348 ;— (pa- 
roisse de), 220, 221, ^1, 
348. 

Morbecque (Denys de), i, 166. 

More, en VendCmois, m, 87. 

Moreau (Jean), i, 510. 

MoriQ (Pierre), i, 249. 



,dbyCoogIe 



MoriflSon(André), II, 10; — (Ai , 
dré), II, 57, 72, 74,80,81, M, 100; 

— (Jean), 226, 260, 328; — (Jac-| 
ques), 350;~<Jean),iii, 20, 37, 42, 
87. 97, 122, 166, 18t, 182. i 

Monute, i, 299, 300, 301, 302. 

Mortagne^ i, 402; — (paroisse NoLre- 
Dama de), 22; — (Mortagne- 
la- Vieille), ii, 107 ; - (le sieur 
de). Voir Du Lyon (Yves) ; - 
llortagtu en Saintonge, i, 24, 
93,96. 

Mortiers (le sieur des). Vo^r Bou- 
chet (JfcBii). 

HoEcovte (le roi de), m, 158. 

Hostram (Jebao), i, 25-1. 

Mothe (aa3'inond de La), i, 100, 
104, 113, 128; — (Mothe- Mes se- 
mé, le sieur de La), ii, 3H ; m ; 

— (le sieur de La}. VoirForest;— 
(maison de La), m, 77 ; — (com- 
pagnie du sieur de La), 80 ; — 
(le capitaine La), 94. 

Hautaine (Guillaume), trésorier de 

France, ii, 99. 
Moulin (du), i, 44, 470 ; — (Claude 

du), m, 41, 46, 99; — (le pas- 
leur du), 207. 
Voultru (éuts de), ii. 228 ; — (édit 

de), 232, 24-1 ; — (ordonnace de). 

198. 
Moulins (le sieur des), m, 160. 
Houlinier (Hugues), i, 443. 
Hourss (Fouliues de), i, 146. 
Moureilles [le sieur de). Voir Mo- 

risson (André et Jean). 
Mousnier (Georges], i, 138. 
Moussy (Reynoud), r, 475. 
Mouy{le seigneur], capitaine pro- 

tesUnt, II, 350, 360. 
Mulle (Charles de La), m, 335. 
Musse (La], capitaine, m, 56, 57, 

80, 87, 130, 2ï5. 



N 

Nagëres (Jacques de), il, 80, 86, 87. 

Nageville (Robert de), i,106. 

Nancy, l, 428 ; ii, 208. 

Nantes (ch&teau de), i, 259; — 
(siège de), 440. 

Narbotme, i, 23 ; — (vicomte de), 
40S; — (ville de), n, 18. 

Nassau (Guillaume de). II, 353 : — 
(Ludovic), 377 ; m, 3. 5 ; — (Eli- 
sabeth), 250. 



INavarre (Chartes-Ie-Mauvats, itA 
de), I, 157, 158, 160 ;— ( Jeanne, 

! reine de), 259, 262, 309; — (Henri 
d'Albret, roi de), ii, 41, 43, 45, 
47, 59, 62, 63, 68 ; — (Antoine de 
Bourbon, roi de), 99, 105,123, 
124, 126, 127, 130, 131, 133, 135, 
136, 138, 140, 146, 148, 154; 174, 
186, 191, 192, 19G, 240, 321 ; — 
(Jeanne d'Albret. reine de), il, 
133, 160. 231, 316, 321, 322, 32*, 
325, 338 k 35S, 380, 363, 365, 368, 
370, 371, 373 à 378, 380 ; m, 1, 2, 
3. 5, 6, 8, 11, 23, 128; — (Henri, 
roi de), ii, 316. 317, 322, 324, 326, 
338, 342, 347, 3i9, 350; m, 12, 18, 
22, 28 ; — (Catlierine de), ii, 133; 
— (la chapelle de), ii, 133 ; — 
(leb&tai-d de), ii, IGO. 

Navoire, cours d'eau, i, 158, 159. 

Nemours (le duc de), i, 352, 468, 
11, 341. 

Nérac, ii, 316. 

Nesles (Raoul de), i. 154, -155; — 
(la porte de), m, 19. 

Neufvilie (de), ni, 51,159. 

Nevers (Philippe, comte de), 1,274; 
~ (le duc de), m, 74, 8;', 126.145. 

Nicolas (Jean), i, 484; — (Gulllaj- 
me), 11, 11; - (Julien), 72, 96, 
97, 158, 235; — (Jean). 96, 97, 135, 
151, 170, 194, 201, 203, 270; m, 
11.15, 46; — (Jeanne], 18. 

Meui, 1,6; — (Refde), 160, 219, 
2'20, m, 83. 134. 

imfs , 111,19,35, 99,105,109,110, 
113, 114, 157.159. 

JViori, I, 24, 47, 176,306; il. 324, 
333, 335, 336.337.355.358,359, 
380, III, 2(i, 141, 233. 

Niou(Armant), capitaine huguenot, 
m, 203, 204, 206. 

Noeau (Yves), l, 456; — (Etienne), 
518; ~ (Elienne), il, 30, 22, 34, 
39, :5. 

Nogent-le-Roi, i, 153. 

Noisiilac (Pierre de), i, 4S8. 

Normand (le capitaine Le). Voyez 
Brethin; —(jelieutenanlducapi- 
taine Normand), m, 126. 

Normandie, 76, 1(59, 110, 148, 149, 
150, 162, 1(W, 170; — (Jean, 
duc de), 148, 149; — (province 
de), II, 41, 70. 188, 273, 287, 
325 ; — (côtes de), 340. 

Nort [Odet de), i. 7; ii, 211, 248; ui, 
93,139, 101, 301,203. 



,dbyC00gIe 



Notbone (David de], m, 13. 

Norau (Etienne], Voir Noeau, 

Noyer» (ch&teau de), ii, 307. 

Woyo», I, 365. 4U. 

NuaiUé <le8 Bots de), i, 24 ; — (ba- 
ronne de), 246; (seigneur de), 
261 ; — (ctiâteau de), 218 ; — 
[Geoffroy de), i, 67 ; — (bourg 
de), 365, 309, m, 55, 56, 58, 2(H . 

^uits et Nu», 1, 419. 





Oblon de Ghatellaillon, i, 34. 
Ogier (David), procureur, u, 272 ; 

— (FrancoiB), 196. 

Oleron (Ile d'), i, 4C. m, 177. 210, 
217, 231, 259, 308, 386 ; ii, 12, 26, 
93, 94, 376. 

Ollegrave (David), i, 203, 204. 

Ollivierde chevalier), ii, i03, 159. 

Oppède (le baron d'), ii, 51. 

Orange (le prince d'), ii, 286 ; — (le 
prince et ses frères), 341 ; — 
(Guillaume d'), 301 ; m, 3, •!*%. 

Orléans (Louis, ducd'), i, 255, 256, 
257, 262 -, — (Louis, son flls), 271; 

— (le bâtard d']. Voir Dunois; — 
(François, duc de Lon^rueville), 
395 ; — [Louis, duc d'), 435, 438, 
439, 440, 445, 458; — (ville d'), 
293, 294 ; — (éUts d*). 306; ii ; 

— (le duc d'), 32, 35, 37, 38 ; — 
(Charles, duc d'), 48 ;— (ville d'), 
41, 47, 174. 255, 260, 288. 379 ; — 
[étals d'), 161. 167 ; — (édit d'), 
188 ; — (ordonnance d"), 241 ; m, 
24, 25. 

Ornano (le chevalier d'], m, 247. 
Os (le sieur des). Voir Magnë (An- 
dré). 
Otbon (l'empereur), i, 65. 
Ouarty. Voir Douarty. 
Ovi-en de Galles, i, 193, 195. 
Ouvrard. Voir Euvrard. 
Oyron (obâteau A'), ii, 325. 



Paire de Fraise. Voir Fraise. 
Paillerie (le capitaine), m, 124. 
Pajault (Le), i, 93, 95. 
Pajftult (François), 486 ; ~ (GnU- 



laume, n, 147; — (François), m, 
156. 

Paillerie (le capitnine), m, 124. 

Palencourt (ch&teau de).Voir Para- 
coul ; — (Jean de), 115. 

Paliss; (Bernard), i, 4, n, 198. 

Pampin, i, 100, 334. 

Panât (le vicomte de), m, 196. 

Paon (Jacques), i, 329. 

Paraeoul ou Parcoul (château de), 
I, 142. 

Paray (le seigneur de).VoirPurgon. 

Pardaillan (le baron de), m. 17; — 
(Jean de), 41, 46 ; — (de Gou- 
drin), 46; — (Barbezé), 41 ; — 
(le baron de), 110. 

Pare (Denys de), i, 110. 

Parent (Pierre), i, 430. 

l'aris (Mathieu), i. 41. 

Poris, I, 149, 153, 157,158. 159; 

, — (sjnode tenu à), ii, 150; HI, 
24. 

Parthenaj-Larchevèque (Guillan- 
me), I, 218, 229, 233, 287 ; — (fa- 
niillâ de), 42 ; — (chenal de), 43 ; 
— (seigneur de], 145. 29i ; — (le 
sire de), 274; — (ville de), 296, 
335; — (terre de), 395, 439; — 
(Parthenay-Soubise), ii, 375; — 
(ville de), S57, 358. 

Pasot (Louis), i, 219. 

Pastoureau (Hubert), i, 318; — (sire 
Hélie), 375, 392; — (Hubles), 
416. 

Pastureau. Voir Pastoureau. 

Paterne (la sainte), i, 348 ; — (le 
livre de la), 392. 

Patri^ny, Rochelais, m, 69. 

Paul III, pape i, 497 ; n, 50 ; — (P. 
IVl. Il, 111, 118 ; — (Paul-Emile), 
m, 47, 64. 

Paulin (Antoine), baron de La Gar- 
de, ir, 49, 50, 51, 52; — (vicomte 
de La), ii, 341, 855, 363, 366, 367, 
372 ; m, 10, 14, 15. 19, 21, 25, 29, 
31, 33, 35. 36, 47, 55, 134, 196. 

Pauimj (vicomte de), m, 83. 

Pauzay (le seigneur de). Voir Jou- 
bert (François). 

Paoie (bataille de], i, 493. 

Payré (le sieur de). Voir de Proj 
(Jacques). 

Payi'Ba* (les), ii, 77, 233, 335, 380. 

Péan ou Pan (Guillaume de), i, 204. 

Peirat (Balthazardu), i, 453, 4S7, 
469. 

PelleUer (dom), i, 169. 



,dbyCoogIe 



Peloquin, notaire, ii, 68. 
Pombrock (comte de) t, 190, 191, 

Ida, 193. 

Penhoet, amirat de Bretagne, i,2f 
Pennemarck, i, 260. 
Penlhiôvre (maison de), r, 291. 
Pépin, duc d'Aquitaine, i, 29. 
Pérauld ou Payrauld (Raymond), 

451. 452. 
Perche (Ymbeii du), i, 110, 113; — 

(comte du), 401. 
Percy (Thomas), i, 190. 
Pérê, 1, 21 . 

Pérignac (le seigneur de), ii, 26C. 
Périgny, i, 24, 211, 219, 221. 
Périgord (cardinal de), i, 105; — 

(province de), u, 70. 82. 
Perlé (Jacques), m, 232. 
Perrin (Michel), i, 485 ; — (Pierre), 

437. 
Perron (le sieur dui, VoirDascont. 
Perpi'ipion, I, 105, 417, ii, 40; — 

(paja de], 13. 
Pàronne, i, 23; - (Traité de),372. 
Péronnelle (vicomtesse de Thou- 

ars), I, 296. 
Perrot le Béarnais, i, 239, 340. 
Petit-Fief, i, 95. 
Pelrucci, III, 17. 
Peyrat (Jean du), i, 4R5, 486, 493; 

- (Guillaume), 493, 510, 
PétÉnas, I, 341 ; —(comté de), 460. 
Philibert-Emmanuel, duc de Sa- 
voie, H, 110, 148. 

Philippe (I«, roi de France), i, 31 ; 

— (II. Id.), 32. 65, OO, 07 et sui- 
vantes, 85; — (111, id.), 79, 101, 
105, 106. 122, 386; — (IV, id.), 
101 à 105, 106, 108, 110, 112, 119, 
122, 124. 132. 138, 135, 480, 136, 
138, 141, 386; — (V, îd.), 124, 
1^,126, 129, 130, 132. 133, 138, 
144,386;— (Vr.id), 8C, 13R, 137, 
13fl, 140, 141. 143, 147, 148, 149. 
161, 249, 387, 488; — (comté 
d'Evreux), 157 ; — (de Navarre), 
163 ; — (de France, duc de Tou- 
raine), 166; — (Philippe d'Au- 
triche). 465, 468, II; — (l'iiilippe- 
le-Bel), 9, 10; — {VI de Valois), 
10 ; — (Philippe, prince de Gas- 
tille), 110; — (Philippe II, roi 
d'Espagne), 145, 147, 148, 208, 
266. 

Pbelippon de Harennes, i, 251. 
Piart (Etienne). Voir Colas. 
Piault (Jean), i, 265. 



Pibrac (Louis du Paur de), ii, 355, 

111, 87. 
Picardie, il, 111, 122, 132, i39,287. 
Pichon (Raoul), i, 4S2; — (Harie), 

492. 
Picquigny (Robert de), i, 133, 140. 
Pierre (seigneur de Magèzy), i, 355; 

— (Jehan), m, 13, 37, 42. 
Pierre (Pierre), i, 375, 397, 399, 

424, 429, 431 ; - lJean\, ii, 164, 
201, 202, 225, 228, 280,' 278, 279, 
281 ; m, 87, -105, 122, 139, 166, 

Pierre de Portugal, i, 372. 

Pierre le Cruel, roi de Castille, i, 

264. 
Pierre-Bufflôre(PhtlippeetAbel de) 

m, 220. 
Pierre Levée (le sieur de). Voir Guy. 
Pignonneau (Nicolas), i> 3(K, 314. 
Pillard (Jean), chanoine d'Amiens, 

i, 269, 232, 234. 
Piles (Armand de Clermont, sleiur 

de), II, 316, 353 ; m, 17. 
Pilleux (François de), i, 165. 
Pilletor (avocat), ii, US. 
Pilloyre (Michel), i, 464. 
Pinart, m, lOC, 231. 
Pineau (Guillaume), i, 13; ii, 103, 

113, 116, 135, 168, 169, 1», 190, 

201, 203, 203 : — (Jean), 135, 137, 

168, 109, 202 ; — (Nicolas), 330 ; 

— (Yves), 56. 

Pinet, contrôleur des deniers com- 
muns, II, 59. 

Pinoteau (Marie), l, 422. 

l'ion [don Ferran de), r, 191. 

Pique-Fesse (le sieur de), i, 473. 

Pirault (Jean), i, 442. 

Pisseleu (Anne de), ii, 2, 3, 19, 30, 
37. 

Pitoreau (André), il, 53; — (Gt- 
briel), 329. 

Plaisac, Plnssac ou Plessac (Héllot 
de), l. 223. 

Plassac (le seigneur de), m, 230. 

Platel (Pierre), ii,251. 

Plessy-Masiieu, i, 357. 

Ple&sv-Gasté (le sieur de), m, 235. 

Pielat (Jean), ii, 84. 

Plimeuth. Voir Plymoutb. 

Plimouth (Angleterre), il, 341 ; in, 
133. 

Plusquellec (Henry, Haurioe, Char- 
les et Guillaume de), i, 308. 

Pochereau (Maynard), i, 95. 

Poirier (inloine}, i, 906. MO. 



,dbyCoogIe 



Paiity (le colloque de), U, 163. 

Poitiers, i, 44, 86, 87, 119, 120, 
121, 138, 165, 186, 205, 289 
11, 87. -^ (grands Jours de), 485: 
II, 63, 174; — (siège de), 350. 

Poitou, province i, 163, 170, 192, 
195,205, 208; — (comtes du], 27, 
30, 41 ; —{comté de), 74, 78, 84, 
85, 86, 88, 88, 150, 155, 158, 212 ; 
H ; — (états de), 69 ; — (arrière 
ban de), 12, 26 ; — (province de), 
61, 63, 64, 82, 153, 175, 179, 230, 
243, 366, 267, 335, 337, 354, 355, 
358, 383; ni, 71,106. 

Poix (Âimery de), i, 102, 113 
(Bernard), 124, 125, 152; — 
(Ylhier de], 131 ; — (Jacques ei 
Guillaume), 146, 159; — (Uer- 
oard et Jean), 102, 222 ; — (Etien- 
ne), 113. 

Pol (comte de Sainl)> Voir Luxem- 
bourg. 

Pôle (Jean de La), i, 291. 

Pompadour {le vicomte de), 

Pons (sire de), i, 237;— (Jacques de), 
323, 308: — (le seigneur de), 
304; — (Poinz de), 96; - (ville 
de), 99, 106 ; Il ; — (Jacques, ba- 
ron de Mirembeau), 100 ; — 
(François, baron de Mirembeau), 
252; III, 211, 228, 233, 244; — 
(Antoine, sire de], 123, 252, 266 
273, 77, 84, 351 , — (ville de], 63, 
324 ; III, 24, 220 ; — (Pons de), 
211,220, - (Jacques), 220. 

Pont Jean du), i, 345 ; — (le baron 
de), ni, 17. 

Pontard (André), i, 473 ; — (Hu- 
gues), 494, II, 211; — (Georges), 
517 ; II, 72, 84, 91, 92, 9(3, 97 ; - 
— (François), 235, 256, 249, 260, 
288,275,280,310,351. 

Polignac (Pons de), sieur des Roys, 
II, 324. 

i>o«r-de-i'.4rcfte(cliftteaudu), i, 17((. 

Pont de Voz (le sieur de), ii, 101. 

Ponfervau (combat du), i, 295. 

Ponthieu, i, 170; — (le comte de), 
319; — (Anne de Pisseleu, com- 
tesse de], II, 2. 

Pontjvy (le seigneur de], cheC pro- 
testant), II, 376. 

Pont-Labbé, n, 349, 350. 

Ponts (duo des Deux), n, 341. 

Poplinière (Lancelot de), i, 313 ; il, 
344; 111.53. 235. 



Porcheron (François), ii, 82. 

Porchier (Pierre), i, iàs. 

Portai (le seigneur du). Voir Haj- 
nard (Louis). 

Portier (Pierre), n, 192, 330; — ui, 
(Jean), 46. 

Port-Neuf I, 242, III, 77, 85, 88. 

l'ortsmouth III, 133. 

Posquëre (trancois de), m, 225. 

Pol (Guy), I, 439. 

Pouliac (Jacques, dit Le Gascon},iii, 
147, 151. 

PoupancourI, n, 171. 

Poussard (famille), ii, 17. 

Poussant (Jacques), i, 246; —(Lau- 
rent), 114, 148, 155, 159, 244; - 
(Jean et Arnaud), 115; — (Jean), 
130, 133, 138, 168, 182, 217 ; — 
(Jacques), 221, 235; — (sieur de 
Faje), 301 ; — [famille), 311 ; — 
(Jeanne), 320;— (Pierre), seigneur 
de Brizambûurg, m, 200. 

Pouvereau (Guillaume), i, 132. 

Poyet (le chancelier), li, 19, 20. 

PogneL (Guillaume), ii, 365. 

Pré-atui-Clercs, il, 139. 

Pressign; (Raymond, comtede Ma- 
rana], i, 102, 4, 5, 134, 163; — 
(Arnaud de), 157, 250, 251, 214. 

Prévost (Jean), i, 368; — (Guy), 493. 

Prignani (Barthélémy), archevêque 
de Paris, i, 221. 

Primenet (Jean, mariaier]) u, 165. 

Proustiôres, maître des requêtes, 
11, 378. 

Provençal (le capitaine), m, 121. 

Puitz (Jean), i. 216. 

Puteo (Aiméricus de), i, 103. 

Puy (N.-D. du), I, 374. 

Puy(Gaillarddu), évéquede Saintes, 
I, 179. 

Puyheiiiard, m, 56. 

Puyguillard (Jean de Leaumont, 
sieur de), capitaine catholique, 
n, 355. 360, 362, 37C; m. 66, 68, 
09. 83. 87, 103, 148, 200. 

Puygarreau (maison de), i, 375. 

PuyjarreaH, i, 355. 

Puy-ie-Boreau i. 93, 95; m, 58. 

Puymoreau, chef des Pitaux, ii,62. 

Puypampin (le seigneur de). Voir 
Jourdain. 

Puyravault, i, 100. 

Puys (du). VoirDupuja. 

Puyviault (te sieur de), capitaina 
huguenot, ii, 355, 359, 360, %!, 
369, 375 ; m, 17. 



,dbyCoogIe 



Quercy (province du), i, 171, 195 

II, 391 ; III, 25. 
Qu4ue-de-Vaehg i, 313, 354, 3i)5. 
Queux (Le). Voir Lequeux. 



R 



, 467. 



Rai et (Guillaume), 

Ragnj(de), m, 94. 

Ragol (René), i, 438. 

Rainguet, liietorien, i, 2, 363 ; ii 
32 ; III, 211. 

Rambures (David), sire de, i, 267. 

Ramus (Pierre), m, 3. 

Hanchëres ou Itanclié (le sieur de), 
m, 145. 

Rantj (le baron de), ii, 371. 

Rasleau (Gauthier), il, 150. 

Raymond (avocat général], ii, 30, 
31, 49 ; — (Elicnne), 90. 

Bé(Uede), I, 79,107, 110,111,297, 
298, 299, 34C, 354, 391, 395, 421 ; 
— (abbé de l'Ile de), 452, 456 ; ii, 
9, H, 12,70, 90,95,102, 135,189, 
212, 267, 363, 354 ; m, 35, 46, 47, 
134, 220. 

Béai (Mathurin], i, 299. 

Réau (Regomnié), ii, 74 
cbel), 96S. 

Regnanld (capitaine du ch&teau de 
Parcoul), I, 142: — (PieiTe), i, 
487 ; II, 72, 91, 90, 135, 137 : — 
(André), 120 ; — (Jacques), 229, 
328; 111, 204, 208; — (ie fiel), I, 



91,) 



.,96. 



Reims (l'archevêque de), i, 119 ,— 

(ville de), 153, 293, 296, iJo?, 341 

B51;il, S), 83, 119, 151. 
René, parfumeur florentin, m, 11. 
Resty (Pailois), n, 276, 277. 
Relz (le comte de), m, 47, 74, 83. 

97, 100, 101, 103, 138, 149, 160. 
Reuzé (le sieur de). Voyez Gas- 

chet. 
Revel (le marquis de), m, 17. 
Ribedoc (Hervé de), i, 52. 
R^érac, i, 142. 
Ribolteau (Jean), l, 433. 
hicbelieu (Antoine du Plessis de), 

dit Le Moine, ii, 180, 188, 189. 1 
Ricbemond. Voir Bretagne. I 

Richemond {Louis de), i. 391. I 
Richard (Jacques), ii, U9. { 



Richard Cœur-de-Lion roi d'An- 
gleterre, I, 46, 47, 75, 78, 79, 84, 

85, 87, 100, 106, 137, 149, 386; — 
II, id., 242, 252, 253, 262 ; — 
duc d'Yorii, 332. 
aichier (Jean), i, 444; — dit de 
L'IsIe, pasteur, ii, 169, 170 ; lu, 

Rideuil (Girault de), i, 100, lOS. 

RilTaut (Jean), ii, 329. 

Rive (le sieur de La), m, 34, 35. 

Rivet, 1, 8. 

Rivière (Georges de La), m, 116, 
126. 

Robert, roi de France, i, 30, SI ; — 
d'Artois, 97 ; — abbé de Char- 
tres, 180 ; — secrétaire des 
princes, u, 338; — avocat, m, 18. 

Robertel, a, 225, 338, 239, 240, 244. 

Rocbe-Barangére. Voir Barangère. 

Rochelle (Jean), i, 510, ii, 20, 22, 
57; m, 43. 

Rochefort (château de), I, 164, 16), 
217; — (Siège royal de), 6; — 
(fief de), 93, 96 ; — (Geoffroy de), 
92, 95; — (Agiles de), 95 ; — (le 
seigneur de), 202;— chancelier 
de France, 466 ; — (paroisse N.- 
D. de), 22 ; — (ch&teau de), m, 
220. 

Rochier (Guillaume), i, 125, 128, 
128, 132, 133. 

Rodez (l'évfique de), chancelier du 
prince noir), i, 187. 

Rodigo de La Roclielle (Ruy Dîaz 
de Rojas), i, 191. 

Rodrigue-le-Roux. Voir Rodigo. 

Roguier (Antoine), 1, 367. 

Rohan (Jean de).VoirMontauban;— 
(Henry de), 8 ; — (vicomte de), 
402 ; — (René de), m, ai4, 225, 
233. 

Romagné (ftef de), (, 33 ; — (village 
de, en Aunis), u, 88. 

Romegou (Guy Acarie du Bourdet, 
seigneur de), ii, 362. 

Rompsay, l, 0, 482; m, 58, 148, 
150. 

Rond, choriste de l'église de Lu- 
çon, n, 207. 

Rondeau (Méry), i, 473, 478, 487, 
491 ; — (Jean), ii, 74, 103 ; - 
(Olivier), ^56. 

Honflac (fierre de), 1, 82 ; — (Be- 
lle), 91, 92, 93. 96, 102. 

Ronflac (Le sieur de). V. Dujiu 
(Baptiste). 



,dbyCoogIe 



■ 311 



BoDsard (Pierre et Louis], i, 168. 

itonuay, 58- Voir RompsBj. 

RoLbelin (le marquis de), ii, 23. 

Routull (Joachim), i, 319, 351 ; — 
(seigneurie du), 319, 320; ~ 
(Abel), 320; — (Joachim), ii,371. 

Bouaux(lesieurdes].VoirRon(Jeaux 
(Jean). 

Boum, I, 364, 170, 163, 270, 315; 

— (l'archevêque de), 119 ; — 
II (Ville de), 31, 38, 74, 100, 174, 
175, 176, 177, 195, 379. 

Rouf Bac (seigneur de). Voir Langlols 

(Etieene). 
Rouhaui^i (le seigneur des). Voir 

Rondeau (Méry). 
Rouhault (Louis), écuyer de Mau- 

repuis, i, 34. 
Rouergue, i, 171, 187, 195. 
Rouhe (Jacques de La), ii, 259, 272. 
Rouillart, m, 18. 
Roullet du Jau, ii, 137, 201 à 204; 

— (Rouliel-Chevalier), 330; — 
(fomille du), m, 103. 

Roullin (Pierre), i, i22 ; — (Fran- 
çois, Jean, Alexandre, Frédéric, 
Jean sieur de La Templerie et 
Jeanne), 422 ; — (Foulques), 423. 

Rousseau (Pierre), I, 489 ; — (Ma- 
rie). Voir Bousseau; — (André), 
72 ; — dit la Belle, 267 ; — (An- 
dré), m, 11. 

Roussillon(comtede). Voir Bourbon: 

— (édii de), II, 210. 

Roussy (Pierre de), i, 362, 368, 375. 
Rouvray (Moutaumar de), m, 17. 
Royan, i, 303; m, 141, 220. 
Roye, I, 23. 

Ruflneau (Louis], i, 483. 
Russeaux (du), i, 481. 



Sablaneeau, m, 135. 

Sableau (le sieur de). Voir Guyberl 

(Jean). 
Sabbmeeaux, il, 266. 
Saint-André (le maréchal de), il, 77, 

103, 115 ; — (le prieur de), Itîl. 
Saint-André du Gué-d'Alleré, i, 21 ; 

— (cathédrale de Bordeaux', u, 

64. 
Samt-ChrUlophe, i, 21 , 24, 21 1 , 220, 

a48; — (le sieur de). Voir Fu- 

ryon (Claude) ; — ^paroisse 

221, 226, 227, 228. 



]Saint-Cybard de Pérignp, i, SI. 
Saint-Cyr, Voir Puy greffier. 
'Saint-Cyr, i, 21, 226, 227- 
'Saint-Deny» (abbaye de), i, 307. 
Saint-Dier ((juillaume), i, 141. 
'Sain(e-Ânne de Utoumeau, I, 21 ; — 
' de Monroy, 21. 
' Sainte- Aulaye, i, 142. 
'Sainte-Béalrix de Landraù, i, 21. 
Samle-Catherine de Bovrgniuf, I, 

21. 
Sain te -Colombe (le capitaine), UI, 

145 ; — (le sieur de), m, 84. 
Sainte-Gemme en Poitou, a, 267 j — 

(combat de), 875. 
Saint-Eloi (maladrerie de), i. 380 ; 

— (faubourg de), m, 51, 57, 
Sainte-Marguerilet m, 02. 
Sainle-Marie-Magdeieine de Fer- 

rièree, i, 21 ; — de La Jarrie, 

21. 
Sainte-Maure (le seigneur de), iii, 

SainttB (ville de), i, 35, 46, 88, 97, 

196, 135, 137, ibo, 154, 196, 208, 

308 ; — (l'évoque de), 244, 249, 

263, 267 ; ~ (ville de), 324, 399 ; 

11, 63, 1-19, 174, 343, 346, 352, 360, 

362, 376. 
Saint-Etienne (le capitaine), m, 34, 

39, 5!i, 114, 220,225. 
Saint-Etienne de Marane i, 21 — 

d'Aytré, 21 ; — d'AigrefeaitU, 

21 ; — d'Yves, 21, 
Sainte-Fay (assemblée de), i, 8. 
Saint-Eutrope de Voutron, i, 21. 
Saint-Fort, ii, 13, 26. 
Saint- Gandin de ii'ûurrcw, i; 21. 
Saint-Uelais, seigneur de Lanson, 

m, 157; ~ (Louis de), 225; — 

(tiharles V. de), 325. 
Saint-Gelain (flef de). Voir Tea- 

tard (Yves). 
Saint-Geuest, capitaine, m, 61. 
Saint-Georget, i, 154. 
Sain t-Germain-dee-Prii (abbaye de), 

I, 1 ; — de-Mareneenne», 21 ; — 
en-laye, 1 12, 149 ; — (Peux de), 

II, 376. 
Saint-Georgee-dU'Boii, i, 21, 
Saint- Gilles-de-CourdauU, i, 21. 
Saint-Girault-de-Laleigne, i, 21. 
Sainl-Hippotyle-du-7ergeroux, 1,21. 
Sainte-Hermine, i, 13, 308; ii, 140, 

248, 255, 200, 261, 262, 263, 265, 
aS8, 270, 272, 27a, 274, 275, 276, 
278, 280, 310. 



,dbyC00gIe 



Saint-James (le seigneur de). Voir 
Percheron {François). 

Saint-Jean d'Jni/Éij/ (abbaye et ville 
de), I, £9, B4, 44, 68, 93, 94, 106, 
117, l'2a, 150, 154, 156, 158, 164, 
24B, 349, 286; ~ (l'abbé de), 408 ; 
— (te maire de), 482-, — {ville de), 
ne, 217, 224, 281, 304, 308, 345, 
399, 11, 171, 344, 346, 359, 3(iO, 363, 
364 : — (camp devaul) 362, m, 

10, 37, 54. 

Saint-Jean d'Angle, II, 12, 26, m. 
220. 

Saint-Jean de Livertay, 1, 21 ; — (de 
Ch&tellaillon), 21 ; - (du Breuil), 
21. 

Saint-Jean de Lui, ti, 43, 138. 

Saint-Jean de» Vianet (abbaye de), 
& Soissons, II, 47. 

Saint-Jean de Rbode (les cheva- 
liers de), 1, 130, II, 76. 

3aint-Jean ou SainL-Juhn, capitaine 
anglais, i, 111 ; — (le sieur de), 

11, 343. 

Saint- Junitn-de-Milescu, i, SI. 

Saint-Juët, il, 26, 273. 

Sa inf 'Laurent (bataille de, ou de 

Saint-Quentin), u, 126, l'28, 140. 
Saint-Laurent du Bouket, i, 21 ; — 

de-Forge», 21 ; — de La Prée, 

21. 
Saint-Léonard de» Chaume» (l'abbé 

dfi), 1, 391, 452. 
Saint-L6, i, 320. 
Satnt-Macaire, il, 12, 26. 
Saint-Maigrin, i, 315. 
Saint-Maixent, I, 185; m, 74, 79, 

84, S45. 
Saint-Mard et Saint-Médard, I, 21, 

24, 220, 34e, 348. 
Saint-Martin d'Emandea, I, 21 ; — 

de Bé, II, 273. 
Saint-Martin, le Luthérien, capi- 
taine. 58, 67, 68, 69, 78. j 
Saint-Ûathurin (seigneur de). Voir 

Rochelle (Jean). 
Saint-Maurice, i, 24, 220. 
Saint-Michel en l'Herm (l'ubbé de), 

I, 391; — (abbaye de), ir, 360. 
Sainl-Naxaire d'Andilly, i, 21. 
Saint-Nicolas de Charron, i, 21 ; — 

(le sieur de Saint). V. Vielle. 
Saint-Omer, i, 94. 
Saintonge (comté de), l, 31, 74, 170, 

171,179,195,205,212; il, 9, 11, 

45, Cl, 02, 63, 04, 70, 153. 179, 

204, 211, 212, 262, 243, 3»i, 335, 



337, 360, 3S1, 354, 355, 358, 372, 
376; — (éUls de), 69; — (ar- 
rière-ban do), 100; — (province 
de), I, 106. 

Saint-Ouen, I, 31, 24, 211. 219. 

Saint-Paul (comte de), il, 37, 38, 
39. Voir Valerant. 

Saint-Philibert de Nieul, I, SI. 

Saint-Pierre de Dompierre, il, SI ; 

— de LalUu. 21 ; — d« Taugo», 
21 ; — d'ÀmiUij,'il ; - de Mau- 
té, 21 ; — d'Anai», 2i ; — is 
Benon, 2i;— de Surgère», H ; 

— du Breuil, 21 ; — de Cram- 
Chaban, 21 ; — d« Thon, 21; — 
de Balon, 21 ; — d'AngoiUâtt, 
21 ; - de Uagtté, 21 ; — d'Ar- 
dillirta, 21 ; — de Villedeui, 
21 ; — de Nuailli, 21 ; — de 
Marsilly, 21. 

Saint-Quentin, I, 419 ; II, 126 ; — 
(bataille de). Voir Sainl-Laurent. 

Sainte-Iiadegonde de Lagort, i, 21. 

Saint-Rogatien , i, 21, 21, 230 ; m, 
205. 



Saint-Sorlin du Bois, l, 21. 

Saint-Somin de Marenne» (combat 
de). H, 273. 

Saintc-Soulle, i, 21, 24, 219. 
seigneur 
de), m, 1 

Saint-Thomas (l'aumOnier de), i, 
456. 

Sainte-Trinité de Puyraveaa, I, 21. 

Saint-Vincent de» Otaumet, I, 21. 

Saint-Vivien de Mariai», I, 21, 21 ; 
~ d'Auvert, 21 ; — du Verije- 
roux, 21; — (le seigneur de). Voir 
Joubert ; — d'Auni», m, 20l. 

Saint-Xandre, 1,6,21,24,219; il, 
I 88 ; III, 58. 

Salbert, i, 13 ; — (de Itoniogné), ^ 

— 11 (Jean), 10; — sieur de Vil- 
iicrs, 27 ; — (Jean), 162, 257, 260, 
279, 300, 346, 347, aSl ; — (Pier- 
re), 113, 114, 110, 137, 235, 328, 
339 ; — (Jean), m, 39, 42, 53, 160; 

— (Pierre), 195, 223 ; — (Jean), 
204. 

Salbery. Voir Salisbury. 
Salieau (Esthen, i, 6. 
Sahgnac (Bertrand de), il, 323. 
Salles (église N.-D. de), I, 163, 
164, 165, 220. 



,dbyCoogIe 



SalMurf (le comte), i, 78, 893, 905. 

Saluces {le marquis de), i, 50). 

Saacerre (comte de], i, 302, 239; — 
— (Louis), 243 ; — (ville de), n, 
S«; III, 19, 62. i(&, 109, 110, 
m, «3, 114,117,157,194,195. 

SuigueneL (Claude), ii, 256. 

Sansac (Louis- Prévost de), ii, 180. 

Sarlabos, clief buguenot, m, 17. 

Swrmnaûe, aacieD oom du boule- 
vard de l'Evangile, ii, 301. 

Sarret, orfèvre, ii, 196. 

Sarrot (André), i, 510. 

Sauion (la baron dej.Voyez Campet. 

Sauivage (la capitaine). Voir Marie. 

Sanlx (Antoine de), i, 380 ; — (Joc- 

Îuas de), capitaine, m, 6S, 69, 
04. 
Saumur (assemblée de], i, 8: — 

(ville de), 83, ii, 298, 298, 301, 

ii[, 34. 
Sautron (René), i, 875. 
Savaillan, 131. 
Savarie (seigneur de). Voir Pierre 

(Pierre). 
Savigny (Guillaume), i, 235. 
Savoie (Iiouls, duc de], i, 340; — 

(Charlotte de), 340 ; — [le duc de), 

11,208. 
Savonnières (Louis de), m, 87. 
Scipion, ingénieur. Voves Vergano. 
Schomberg (le comte de), m, 247. 
Steondigny, i, 274, 291,335. 
Ségaier (le chancelier)^ i, 1. 
Seguyneau (Louis), i, 503. 
Seminara (bataille de), l, 468. 
Samur (Jacques de), ii, 279. 
Smttf (traité de), i, 450 : — (ville 

de). II, 226. 
Sens (l'arcbevëque de), 119; — 

(massacre de Sens), ii, 109. 
Serigny, 1, 269. 
Serillac (de), m, 94. 
Séris (Guillaume de), i, 171, 180. 
Serres (Jean de), li, 233. 
Servant, m, 124, 
Seudre Jean), i, 114, 147. 
Biche (Ymbert), i, 210. 
Sienne, ii, 88. 

Sigoffne ou Sigongtie, m, 39. 
Stmaneai (archives de}, ii, 232. 
Simon (François), i, 444. 
Slsteron (l'évéqne de), il, 101. 
Soderini [Julien), évèque de Sain- 
tes, I, 485. 
SoiB8on8[leeomlede], ii, 312, m, 

2i7. 



SoUonneau (Barthélémy), i, 145. 

Soliman, empereur, II, 76. 

Sommerset (le duc de), i, 315. 

Sore (le capitaine), amiral de la 
flotte protestante, ii, 353, 368, 
372, 376, 378. 

Sorel (Agnès), i, 323, 443. 

b'orgueê (pont de), 1, 233. 

Sovbizt, 1, 195, II, 376. 

Soubize (le sieur de). Voyez Pont ; 
(Charles de Quelleneo, baron de), 
II, 375. 

SouplaJnville (Guillaume de), i, 414. 

Spifame (Jacques), évèque de Ne- 
vers, II, 1^. 

Spinola (le marquis), m, 248. 

Stephe, SteCano ou Stephano (le 
capitaine), m, 145. 

Btuard (Marie), ii, 139; — (Jacques), 
roi d'Ecosse, 129 ; — (Uarie), 
roine d'Ecosse, ii, 151. 

Strossy (Pierre de), ii, 50, 51. 

Strozzi (Philippe), colonel général 
de l'inranterie, m, 10, 12, 14, 19, 
31, 33, 35, 47, 48, 58, 97, 106, 
127, 231, 244. 

fiudra. Voir Seudra. 

Suède (le roi de), m, 158. 

Sueur (Philippe Le), ii, 334, 338. 

SufTolk (le comte de), i, 295. 

Sulien (Amaury), i, ÏSQ. 

Surgirt», I, 150 157, 399; — [Hu- 
gues de), 179 ; — (Jacques), 
193, 193; — (ville de), n, 100, 
869, III, 26, 30. 

Surin, m, 225. 

Buze [te sieur de La), m, 180. 

Symonnet (de Hareuil), iti, 124. 



T^arriëre (le sieur de La), m, 

225. 
Talbot, général anglais, 294, 315, 

S21, 322. 
Tallard, m, 194. 
Talttumt-tur-G*ronde, m, 220. 
Taillac (Guillaume), i, 345, 346. 
TailUbourg (bataille de), i, 88; — 

[le seigneur de), 92; — (ch&teau 

de), 237 ; -r (ville de), 308, 309 j 

— [le comte de). V. CoSlivy ; — 

Il (ville de), 362. 
Taillepied (Pierre de), i, 339, 240, 

241. 
Tallemonl, l. 3i ; — (Suzanne), 5 ; 



,dbyC00gIe 



(délie de), IIC ; — {Aimera), 121 
— (Jacqnes), 130, 137 ; — (Hélie)i 
13(5,138, 141,145; m, 180. 

Tailemont (le seigneur de), i, 3!23. 

Tamha (Hugues), I, 459. 

També (le président de), m, 44, 97, 

Tarbe», i, 170. 
Tarquais-Halburm, ii, 8 

(Pascal), iii, ir^. 

Tcudon, i, 390, III, 39, 54, 57, 73, 
121,127, 14IÎ, 156. 

Tavannes (maréchal de), il, 23, 307, 
325, III, 78; — (le vioomte de), 
ni, 134. 

Teilles, pasteur, m, 52. 

Téligny (le sieur de), il, 377, 378, 
381,111. 3, 4,17. 

Terragone, i, 350, 

Tesseroii (Jean), ii, 104. 

TesUrd (Yves), l, 499, 501, 50t, 
8. 

Texier (Henry), i, 470;— il, (Michel), 
21), m; — (Pierre), 242; — (Ouil- 
laume), m, 7,11; — (Claude), 22, 
aO; — (Guillaume), 61, 232, 239 

Tkairi, I, 24, 211 ; — {paroisse N, 
D. de), 23. 

Thairé (en Aunis), m, 244. 

Thais (de), il, 50. 

TAdrouan^ie, il, 88. 

Thevenin (l'ierre), ii, lil, 137, 204, 
205, 2-J(i; — (Jean), 3, 223. 

Thibault, comte de Champagne, i, 
73; — roi do Naples, 157; — 
(Jacques), 484; — ii, (Bernard), 
327;— tJeaii), 3;i0, 345. 

Thierry, seigneur de Senoncourt, 
I, 38;t, 391. 

Tliiheuudiùre (de La), gentilhomme 
saliitongeois, m, 07. 

Thoirac (le sieur de), m, S 

Thoré (le seigneur dé), m, 218, 221. 

Thou (lepnisidenlde), i, 32, m, 37; 
— (la paroisse de), 24; — (l'his- 
torien), III, 3, 104. 

Thouam, i, 71, 205,4:13; —(vicomte 
lie), 296; — (le seigneur de), 224, 
2J3; — (Amàury do); — (Péron- 
nelle), 233; — (Henry), 237; - 
(Tristan), 242. 
Tiboneau (lion aventure), ii, 19G. 
Tillel (Jean du), ii. 19. 
Tiraqueau (.\ndré), i, 24, ii, 90. 

Tonnaij-Boutonne, i, 155. 

Tfiniiay-Charente. i, 154, il, 316, 362, 
301,307, 111,220. 



314 - 

Tonnerre (le comte de), 237; — 
(ordonnance de), ii, 153. 

Torrette (Hélie), i, 335. 

Torlerue (Yves), ii, 329. 

Tosinghi, capitaine da galÈre, m, 
47. 

Tfiutbe (le seigneur de la). Voir 
LequeuK. 

Touloute (ville de), ll(, 24. 

Tour (delà). Voir Chartelier-Ponr- 
Uult. 

Tour (Bertrand de La), i, 428. 

Touraina (province de), i, 06, 70 

Tour» (ville de), i, 321 ; — (l'arche- 
vêque de), 119 ;— (Etats de), 29B, 
11, (villede), 128, 174, 244,245,288. 

Toumelle» (tournoi des), ii, 150. 

Tourneur (Jean), i, 471. 

Tournon (cardinal de), ii, 88, 30. 
32, SI . 

Tour (Henry de La). Voir Turenne. 

Tourteliëre (le seigneur de la). Voir 
Barbier. 

Tourtey, m, 221. 

Tousselin, greffier du présidial, ii, 
99. 

Transylvanie [le vaïvode de),iii, 158. 

Trello (du). Voir Treuil (du). 

Trelon (Jean de), 1,300. 

Tremoille (la), i,296, 297, 298, 2»^, 

— (Georges de la), 306, 306; — 
(5elb:neur de Craon), 413; — (comte 
de Benon), 438; — (Louis de la), 
455, 456, 500 ; — Il (François de), 
12. 

Trtnte (concile de), ii, 50, 208.813. 

Tresve (le sieur de). Voir Daluitz. 

Treuil (le), i, 77; — (Treuil -G ras). 
Voirllarbot; an secret, 900, — 
(Jehan du), 291; — ÏVeuil-CAar^ 
ron, 442 ; — au* fillet, 453 ; — 
(£onnst,le seigneur du Treuil ).V. 
Cliasteigner; — (le seigneur du 
Treuil). V. Dupuy de Neuville;— 
Il (Pierre duj, a«; — (le seigneur 
du Treuil-aux-Filles. V. Texier; 

— m (le Treaii ifaynard), 51,117, 
118;— [le sieur du). V.Haranedel. 

Treulou (sieur de), i, 298. 
Trévoux ( en la principauté de 

Domhes), ii, 13. 
Triaizo (Pierre de), i, 132, 157, 166. 
Trousseau. V. Prousseau. 
Troyee, il, 226, m, 24. 
Tulle (l'évèque de), ii, 266. 
Tiirenne (le vicomte de), m, 218, 

— ■ (duc de Bouillon), 250. 



,dbyCoogIe 



rurgis (le capitaine), m, 203, 208. 
Turin, II, 61. 



tTrl)aIn, pape, i, 223; Urbain VI, 

452. 
Ursi D s (Jean- Ju vénal des), i, 341, 
- 413. 
Ursay (le seigneur A'). Voir Bro- 

dière (de La). 
Via (Jean de Luz, vicomte d'), m, 

134. 147. 
.UzëB (le duc d'], m, 17, 74, 194, 230. 



Vair (Robert de), I, 24S, 248, 361, 

263, 269, 275. 
Val (Nicole du], ii, 155. 
Valentine de Hilan, duchesse d'Or- 
léans, I, 271, 203. 
Valerant, comte de Saint-Paul, i, 

261, 262. 
Valence (vaisselle de), tl, 38. 
Vallée (de la), pasteur, ir, 156, 163, 

166, 225, 248, 250. 
Valavoîtle (le sieur de), m, 18. 
Valencienneti m, 4. 
Valois (Jeanne de), 1,443; — (Claude 

de), III, 219. 
Valope (prise de), i, 320. 
Valsfngan. Voir Walsingbam 
Vandré (le cadet de), ii, 17. — 

(seigneurie de), 17. 
Vanderin (Gilbert), i, 80. 
Vau (Rotierl de). Voir Vair. 
Vaucestre. Voyez Worcester. 
Vaudois (les), ii, 51, 
Vaucellet (trêve de), ii, 104. 
Vaulx (Jean de), i, 282. 
Vaudome [le capitaine), m, 20ï, 

203,204. 
Vaumanoir. Voir Beaumanoir. 
Vaumener. Voir Baumaner. 
Vassal (Jean), i, 282; — sieur de 

la Cymendiëre, lu, 328. 
Vassy (massacre de), ii, 1G9. 
Veillon (Jean), u, 27a. 
VenaistiH, oomtat, ii, 50. 
Vender (Gilbert), i, 70, 80. 93. 69; 

— (Gérard), 91, 92 ; — (famille) 

90. 
Venddme (le comte de), i, 237 ; — 

(duc de), 306. 334 ; — (maison de), | 



439 : — (le duc de), ii, 32, 37, 

38,39. 
Vtnwe (coupes de), U, 38. 
VéniLiens (les), H, 208. 
Ver (Guillaume de), I, 100. 
Verbuisson, soldat ii, 305, 36û. 
Vergatio (Scipion), ingénieur, ii, 

352, 369, 373, iii, 128, 135. 
Verger [flef du), I, 5, 100. 
Vergier-Beaulieu (le sieur du), m, 

116, 123. 145. 
Vergue (François de La}, ii, C3. 
y«Hne> (Aunis), i, 24,211,220,226, 

348; — (paroisse N.-D. de), 21. 
Vermvil (bataille de), i, 291. 
Verno/t (chftteau de), i, 170. 
Verrier, trésorier de France, ii, 

151. 
Vertel (le capitaine), m, 162. 
Verbes (comiesse de), ii, 37. 
Veuhé (le sieur de). Voir Gascbet 

(Jean). 
Viault (Pierre), i, 299. 
Vienne [Jean de], amiral, i, 202, 

239; — (Louis), capitaine pro- 
testant, III, 203, 206. 
Vienne, i. 122. 
Viens (le sire de), i, 433 ; — (Jean 

de), 441,457. 
Vigean (baron dii].VoirPoussard; — 

(François Du Fou, baron du), m, 

39, 40, 47. 
Vigier (Hugues), i, 105. 
Viilars (le marquis de), m, 134. 
Villaure (Pierre de), i, 204. 209. 
Villeblouin (Pierre de); i, 116. 
Villebon (le sieur de), il, 100. 
rUledoHx, 1, 27, 21, 220 ; m, 45. 
Vieilleselgle (Guillaume de), i, 488, 

496, 497, 508, 517 ; — (Louis de), 

11.96,97,98. 
Vieilleville (François deScepeaux, 

maréchal de), ii, 77, 100, 287, 289, 

29i, 290, 302. 
Villlers (Frémy ou Firmin de), i, 

140, 143, 152, 157, 182 ; — (Jean 

de), seigneur de l'Ile Adam, 

277 ; — (le sieur de). Voyez Sal- 

bert. 
VilleCort (Guillaume de), i, 212, 

263. 
Villeneuve-la-Comteue, il, 273. 
Villequier (André de], i, 323 ; — (le 

sieur de), m. 180. 
Villetle (Jean de), i, 98, 102. 
Vinceones (bois de), ii, 11 ; n, 214, 
I 217. 



,dbyCoogIe 



ViDoent (Guillaume), 



m. 



Iso. 



164 



Vins (de). Voir Garde (La). 
Viole (Qaude), ii, 151. 
Vire (cliàteau de), i, 170. 
Virolet (le capitaioej, m, 34. 
Vinon, I, 21; — (le gué de), 24 

— (le seigneur de). Voir Cbor- 

naull (Pierre). 
Vitry-U-Brûlé, ii, 47. 
Vitry (le maréchal de), m, 347. 
Tivaraù, II, 301 ; m, 230. 
Vivier (André), i, 891 ; — ()e sieur 

dn), III, 225. 
Vivien (Jean), i, 68. 
Vivone (Hue de), i, 234 ; — (René), 

242; — Il (Vivûne en Poitou), 

124 ; — (Charles de), 324. 
Voiliers (le eieur des). Voir CouIIon 

(Pierre). 
Volvire (Pierre de), i, 05. 
Vouhê, I, 21 . 

Voultron ou Yitutron), i, 24, 304. 
Voiisy (Jean do), i, 496. 
Vouvmt, 1, 274, 291. 



Xanton (GuiUaunie), i, 123. 



Xaintu. Voir Saintei. 

Xaintonge (Gulllaaiûe de), i, 1S3 , 

— (Jean), 213-215 ; — (province 

de). Voir Samtonge. 
XaiDtrailles, i, 270. 



Tsabeau de France, femme d'E- 
douard II, I, 123, 134, 135, 136. 
252, 262, 292. 

Yvei, I, 34 ; — (pont d'), »H î — 
(le prieur d'), 229, 

Yvon OU Yvain de Galles.Voir Owen. 

Tpeau(René), m, 156. 

Yzembert de Chatetaillon, t,34. 



Zuiugle, réfonnateur, li, ! 



Walaingham, bislorien anglais, l, 



Warvîck (le comte de), i, 1 

419 ; II, 907. 
Worcester (lord), m, 117. 



,dbyCoogIe 



INVENTAIRES 

DU CHATEAU DB TAILLEBOURG <, ROYAN 

ET DB 

GILLES DE MONTGOMMËRY A SAINT-JEAN D'ANOÉLY 



Inventaire de Taillebourg. 

i515, S9 oetebre. — Imentaire ic l'ai^enterie Hn château de Taille- 
Iranrg. — Original mr papier, aux arehieea de M. le duo da La Trimoille. 
Tnmecriptimt de M. Charieâ Dang&eaud ; natet de Mgr Barbier de 
Monttmlt. 

Aujourd'huy 22e jour d'octobre, l'an mil cinq cens et 
quinze, Ph[ilippe] Duboys a faict maistre parinventoyre toute 
la vaisselle d'âi^nt estant au chasteau de Tailleboui^ et la- 
quelle a esté envoyée à madame à Amboize et par son com- 
toandement, ainsi que par lectrez missives de madicte dame 
appert : 



1. Cet iDTenUirei du château dfl Taillebourg, caoton de Saint-Saviaien, 
arrondiuemeut de SaJnl-Jeaa d'Ao^l; (Chareme-Inférîeura), sont au noni- 
bre de quatre. 

Le premier remonte ft 1515. Il donne rargenterie de table, qui comprend 
des tawef pour boire, des pots et bouteilles pour le vin, nue bnire pour 
rean, des uguièrei avec baisini pour larer le* maint, des dnj[eoin pour 



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— 318 - 

1. Et premièremenl, une demye douzayne de tasses dour- 
réez. — 2. Le couvarcle d'une tasse. — 3. Deux poctz dourez. 

— 4. Deux bassins dourez. — 5. Deux ayvières * doui-ées. 

— 6. Deux sallyères dourées. — 7. Deux drajouyrs* dou- 
rés. — 8. Une demye douzayne de cuyilères dourées-. — 
9. Deux grans poctz goildronnetz s. — 10. Une gran buhée*. 

— 14. Deux grans poctz à fasson estrange ^ — 12. Deux 
boutheilles. — 13. Six lasses plapes ^, pyé et hors dou- 
réez. — 14. Deux grans bassins goildronnez pour servyr 
à couvert '. — 15. Deux grans dragouyres goildronnez. 

présenter les Jragées et épîces, des salières et des cuillères ; il D'y a pas de 
fourchettes. Lu second vient de Royan. Le mobilier n'est pas riche; mais il 
Touniit au eiogsaire archéologique une Toute de mois noureaux. Le suirant, 
dat6 de 1528, est long et important, sans cependant s'élever au dessus des 
documents de troisième ordre. Il éuumère àei meubles, des armes et sur- 
tout des tapisseries en grand nombre. On remarquera particulièrement les 
pièces d'étoffe qui sont rehaussées d'orfèvrerie (no' 299, 302). Le quatrième 
inventaire, quoique fort récent, puisqu'il ne fut rédigé qu'en 1758, n'est 
pas dépourvu d'imérët. Mais il est d'une longueur désespérante et occuperai' 
peut-être 5 ou 6 /euillus d'impression. L'absolue insignifiance d'un grand nom- 
lire d'articles nous a dicté leur suppression. Nous avons copié cc<:x qui 
pouvaient offrir un intérêt quelconque, sans nous attarder à mille objets d'un 
usage courant. Cet acte est plus important par l'énuméralion des différentes 
chambres et appartements que par letir contenu. 

M. Musset a hien voulu colIalionnermiDulicuseuient noire copie, sur l'ori- 
ginal, en l'émondant de ses fautes et rectifiant les incorrections. La compé- 
tence incontestée de notre confrère en matières p al éo graphiques met au- 
dessus du doule l'exactitude parfaite de notre IranscripUon. Le manuscrit 
présentant du sérieuses difficultés de lecture, celles que l'un n'aura pu ré- 
soudre l'auront été par l'autre. Ch. D. 

i. Le Glosiairt archéologique de Gay donne l'orthographe aiguiire ou 
esguiire, mais non ayvière, qui correspond tnieui à la forme aive ou ève, 
à'oà est venu ivier. 

2. Drageoir. 

3. Godronnë, fait à godrons. 

i. < Buyc à eauc i {Inaenlaire d'Arme de Bretagne, 1498). 

5. Etlrange, qui n'est pas dans le Glossaire, signifie peut-être oriental. 
Voir n" 113, de l'inventaire de Taillcbourg. 

6. Avec le sens du latin planua, qui veut dire uni, sans omemenl. 

7. 1 Ne voulut madame la ducliesse... cslre servie à couvert > (Uémoirea 
d'Olivitr de La Marche, 1463|. 



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— 16. Une douzayne de grans lasses goînlâronnez. -^ 
47. Deux poctz à la fasson d'Allemagne '. — 18. Une ayvière 
marlellée -. — 19. Une ayvière goildronnée. — 20. Demye 
douzayne de tasses goildronnéez. — 21 . Deraye douzayne de 
tasses plainez. — 22. Ung poet, une ayvyère. 

Signé et faict les jour et an que dessus à la requôte dudit 
Philippe Duboys. Gomsz, notaire royal. 



Il 

Inventaire de Royan 

iSîi, s atrit. — InvciiUiro des meubles ducliiltcau de Ftoyan. — Ej-pé- 
dition tur papier, aux archives de M. le duc de La Trémoille; commu- 
nication de M. Charles Dangibeaud, avec notes de Mgr Barbier de Mon- 
tault. 

Inventoyre des meubles du chasteau de Royan. Et premiè- 
rement, en la gallerye, six faulcons ^ de fonte à peu ■', montés 
sur rouhes non ferrées, dont il y en a ung qui est rompu 
demy pyé près ta gulle ^. Plus, quatre pièces de fer, que 
Ton appelle serpentines, fais pour boîtes — 3. Deux pièces 
d'artillerie, appelées serpentines, sans boites, affûtées seulle- 
ment sur œeschantes roues ". — 4. Deux canons de fer, 
l'ung garny de boîtes, monté sur rouhes ferrées ; l'autre sans 

1 . « 5 couppes doubles d'ai^ent doré, façon d'AlIemaignc i (Irtventaire du 
ehâteau de Pau, 4561). 

2. Faite au marteau. 

3. < Pièce d'artillerie de petit calibre i (Victor Gay). 

i. Il faut lire à pans. L'extérieur étnil à pans coupés, ce qui établissait 
une distinction avec les pièces cylindriques. 

5. < Un faucon à ^cuUe de lyon devant, monté de fust et de roues. Plus 
ung auilru faulcoD desmonté h gueulle de serpent, ting faulconiieau à gueitlie 
de serpent darant « [Inventaire du siège de Fontnrabie, 15'22). 

ti. Je renvoie pour les roues et les boites A ce i|ue j'ai écrit dans la Revue 
de Vart chrétien, 1889. 



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boites, afTuté seullement sur rouhes. — 5. Quatre aultres ca- 
nons de fer, qui guëi-es ne vallent et mcschantement affû- 
tés. — 6. Une petite arquebute de fer, qui n'a boite * ne lu- 
myère *. — 7 . Huict loppins d'artillerye , ' canons , 
serpentines, le tout rompu. — 8. Plus, deux aupuys * 
pour bander arbalestes de passe ^, dont l'ung est antier et 
l'autre est rompu. — ■ 9. Ung septz de boys h mectre prison- 
niers^. — iO. Certaine grande quantité de peus, cordages à 
prendre porsilles ^ et grosses bestes, qui guères ne vallent. 
— H. Quatre rouhes de charrete non ferrées. — 12. Troys civiè- 
res ruieraisses ^. — 13. Deux bayards ' à braz •". — 14. Des 
baiars à six hommes. — 15. Deux lictz" de tumberaulx. — 
d6.Une charrette,gamye de rouhes ferrées, forte, matérielle ", 
pour charroyer pierres. 

17. En la chapelle du chasteau, y a une ymage sainct Mi- 
chel, une saincte Barbe dedans uog tableau. — 18. Plus une 



]. < Plus dcni pelitei pièces, avec lean Irotles de roetine esUphe (fonte 
rerle) > {Invenlaire du château de Vayret, 1617). 

3- c la circonférence à l'endroit de la lumière est de 7 poulces S lignes, 
SOT le devant 5 poulces 5 lignes ■ (Latreille, Dite, sur l'artUhrie, 1567). 

3. t Uog pacquet de vieil loppina de oappei, tous rompui, qui rien ne 
valent * [Inventaire du château de Craon, 1481). 

4. (112 apuiaus à arbalestei * (Compte de 1896). 

5. ( Arbalète de passe * ou n patsot * (voir dans (îay, arbalète à teur). 

6. ( Antrave de pieds et de mains > (1635). — t Ungssectz à mettre pri- 
sonoiers. > {Inventaire de Charlotte d'Albret, 1514). 

7. Porcs. Ne faut-il pas lire porcelets î 

8. « a cyvières roulereisus, 3 civières rouleresset > (CoMtjitM de Saint- 
Sutpice de Fougère», 1423-1468]. La civière qui se roule est une broDeUe : 
elle existait si bien au xv* siècle, par conséquent deux cents ans avant Pas- 
cal, ^ qui on en attribue l'invention, qu'elle figure en miniature dans le pen- 
tiflcal de Raoul de Fou, que possède le grand séminaire de Poitiers. 

9. I Ung bayart ou cbivière i (Inventaire du château des Bâta, 14S6). 

10. A brae, par opposition à rotUertite: h celle-ci sufBt un seul bomme. 
il en faut deux pour l'autre. 

11. Le lit d'un tombereau ou d'une charrette estla partie plate et berixoit- 
tale, le fond. 

12. Massive, résistante. 



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-321 — 

petite ymage de Nosire-Dame, enclose en ung tableau. — 
Î9. Ung petit cmcifiz, lesqueuls ymages ne tieannent à 
riens*. — 30. Sui'l'ostel de ladite chappclle, ung parement^ de 
sei^e vert, jaulne et rouge à bandes, deux de chescun cou- 
leur, contenant en longueur une aulne et demye et de lai|;e 
troys quars et demye aulne de Royan. — 21. Ung ciel '» 
garny de coustières * frangée par les troys couslés de laine 
de semblables couleurs jaulne, vert et rouge, contenant le 
long deux aulnes et ung de large. — 22. Ung petit banc, 
servant d'oratoyre pour se agenouiller. — 23. Deux mes- 
cbans qarreauli ^ de laine, à bandes jaulne de laine et guè- 
res ne vallent. 

24. En une petite voulte, a esté trouvé ung barril de 
pouvre de canon. — 25. Plus avons trouvé en ladite chap- 
pelle ung petit faulcon de fonte desmonté, lequel a de lon- 
gueur quatre pieds et demy, ung petit plus. — 26. Vingt 
et cincq plombées ^ de laulcons et faulconneaulx. 

27. On bas garde mangier, près ladite chappelle, ont 
esté trouvé les meubles qui s'cnsuyvent: Premièrement, ung 
challict de tables cousdu ^ ensemble. — 28. Et sur icelluy une 
coite de pleume, gamye de traversier de mesme. — 



i. CMt-à-dire ne sont pas accrochées aui mars. 

3. Devant d'auiel. 

3. Dais. Le GlOÈsaire archéologique ne roenlionne que le dais de procès- 
■ion et oublie le dus de l'aulel. 

4. 11 faut lire gouttière, pente. « 3 g;oulières servant audit ciel, frangiées 
de fil d'or, soye blanche et verte s {Inventaire de Marguerite d'Autriche, 
152S). 

5. Ces carreaux accompagneat Voratoire ou prie-Dieu : an se meltail sous 
les genoux et l'autre sous les hras. Dans les miniatures du xve siècle, cet 
oratoire, où la Vierge pose son livre, a souvent la lorme d'un banc. 

6. < Une boite de fer... geclant 7 plommées à une fois (Inventaire de 
la BaetilU, 1428]. 

7. Tables indique des planches et cousdu des pièces d'étoffe cooiuei. Ne 
faudrait-il pu rectifier toiles J Cepeadant, je maintiens la première lecture, 
car, an d« (29, t boys décousdu > se dit d'un cof&e dont les planches sont 
brisées, di^ointes ; couêdu lignifie donc assorties, jointes, onies. 



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29. Ung grand oreiller de pleume, couvert de (utaine. — 

30. Une table, telle quelle, faicte de deux tables qui guères oe 
vallent et deux terleaulx. — 31 . Ung mortier de 1er et pillon 
de racsme. 

32. En la queusine ' du dit logis ; premièrement deux 
landiers moyains, deux grands roulissoirs, une cramail- 
lère pendue à une grant barre de fer. — 33. Troys broches 
de fer. — 34. Deux grilles * de fer, une grande et une petite. 

— 35. Le bout de bas ^ d'une palle de 1er non eumenchée. 
— 36. Troys pelles d'araing, une grande, une moyenne et l'au- 
tre petite. Dans ta grant a plus de trente pertuys. — 
37. Une table estroile de queusine et deuxmeschans terteaulx. 
■ — 38. Ung bufet tel quel, qui guères ne vault. — 39. Ung 
verrier* de boys entrangluys s. — 40. Deux bancs à quatre 
piedz, servant à la dite queusine. — 41 . Deux bassins d'araing 
à laver les mains, l'ung grant garny de boutons * et l'autre 
plus petit. — 42. En la salle basse près de ladite queusine, 
ont esté trouvées deux tables à quatre terteaulx. — 43. Ung 
grant banc de menuzerye ' redoublant à ung coing * et ser- 
vanldedeuxbancz. — 44. Ungautre banc lournys' sans barre "*. 

— 45. Ung autre meschant banc, fait d'ung gros " à quatre 



1. Celle orthographe est logique, puisque cuisinier se disait queux. 

2. Gril, f Une grille de fer. > (Inv. du roi René, 1471). 

3. Extrémité inférieure, 

4. Verrier, pour les verres? a Espèce de panier, dans lequel on range 
les verres à boire, les carafes, etc. » (Dict. de Trévoux.) t Un autre petit 
banc pour mettre des verres •> (/'n^. de Taillebourg, 1528, d" 5G). 

5. Triangulaire T Ou plutôt entrelacé, tressé comme l'oiiierT 

6. Le fflottaire archéologique n'offre d'autre sens que bouton à bou- 
tonner. Ici il s'agit d'un ornement qui affecte cette forme. 

7. Ouvragé. 

8. C'est-à-dire avec uuc allonge, de manière à former cotnnie au second 
banc, qui se redoublait ou pliait sur le premier. 

9. Tourné, fait au tour ou tournant. Rapproches de ce numéro le aainéro 
92 du présent inventaire, les articles 44, 1-17, 134, de l'inveataire suivant. 

10. Dossier formé d'un barreau (Voir banc à perche dans V. Gty.) 
il. 11 manque un substantif comme au, à cet »4JB<^Uf. 



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— 323 — 

pieds. — 46. Ung bufet légier'. — 47. Un escabeau. — 
48. Deux landiers de fer. — 49. Deux roulisseurs. 

50. ËQ une chambre basse près ladite salle, ont esié 
trouvés les meubles qui s'ensuyvent : premièrement, ung 
challict de menuserye fonsé *. — 51. Et sur icelluy une coite 
de pleume, couverte de coilirz ^ et traversier de mesme. 

— 52. Ung autre petit challyt de couchete, faict d'ains *. — 
53. Sur icelluy une coite faite de coitif et traversier de mesme. 

— 54. Ung légier bulet tel quel. — 55. Une chière de bois en 
plein ^, couverte de quir rouge *, toute rompue. — 56. Deux 
landiers de fer. 

57. Au premier eslage par le Hault dudit logis, en 
une chambre servant de garde robbe, estant au plus près de 
la porte dudit chasteau, ont esté trouvez les meubles qui 
s'ensuyvent : premièrement, ung chailyt de boys à ouvrage 
plain. — 58. Et sur icelluy une coite plaine, couverte de coi- 
tifz et de traversier couvert de toille. 59. — Une table et deux 
terleaulx'. — 60. Une autre table, portée par deux terteaulx à 
une jambe chascun. — 61. Une selle pei-sée ^, servant à re- 
trait *, de drap vert *" fort usé. — 62. Troys escabeaulx. — 



1. Facile à transporter. 

2. Ayant no /ond en planches. On dit dans le même sens uoe barrique 
foncée e[, par opposition, défoncée^ ({uand les douelles sont enlevées. 

3. Forme populaire de co\itil. 

4. Ais, planches. On est surpris de ne pas trouver le mot au dans le 
GUaiain si incomplet de V. Gay. 

5. Bois plein, sans ajours. 

6. r Une chalire de salle, painte de Qn vermeil, de laquelle les acous- 
loîres, le siige et le dossier sont de courdouan vermeil. > {Compt. roy. de 
iS9S]. 

7. Pour tréteaux, conformément à la prononciation populaire. 

8. B Selles percées, b {Int. de ta duch. de Lorraine, 1532). 

9. « Chaise de retrait. » {Compt. roy. de 1459). 

10. 1 Une chaise percée, feutrée de drap bleu, t [Compt. de Louis Xlt 
iilO). 



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63. Deux landiers de fer. — 64.Uog eslrain* de bois à gervys*. 
— 65. Ung hault chandellier de boys. — 66. Une peau de 
parchemyn, là où est escript la quarte mallyne. — 67. Quatre 
estriers de fer faict à l'espï^nolle ', ung esperon à l'espa- 
gnolle*. — 68.Une pièce d'arnoys de cheval, gamy de boucles', 
le tout de quir tanné ^. — 69. Ûng pot d'araing à deux ances. 
70. Deux quarreaulx ', tieiilx quels, l'un de laine garnye de 
bordeiye à feuyllages, l'autre de laine jaulne et noyre. — 
^i .Une meschante torche de cire.tieulle quelle. — 72.Ung petit 
evyer ^ d'estaing, avec le quvercle, sans pieds, et le cuvercle 
pertuisé per le millieu. — 73. (En) une chambre joignant ledit 
garde robbe ont esté trouvé les meubles qui s'ensuyvent: 
premièrement, ung challyt de boys, faict en forme de lict de 
camp, gamy de bastons sans verges. — 74. Et sur icelluy, 
une coite de pleume couverte de coitiFi, et traversier de 
mesme. — 75. Et sur icelluy, ung linceulz de lin, de troys 
toilles. — 76. Plus un ciel de lict de sei^e rouge, blanc et vert, 
gamy de coustières de mesme, frange de laine de semblables 
couleurs, contenant deux aulnes de long et une aulne troys 
cars de large. — 77. Troys courtines de semblables serge, con- 
tenant chescune de aulteur deux aulnes et une aulne de 
large. — 78. Six pièces de tapiceryes, faicte à bendes ^ de vert, 



1. Dans le Glossaire archéologique, eitrain signifie ■ paillasse > et 
« chaîne d'une élolîe ■, ce qui ne peut convenir ici; d'après la description, 
c'est une espèce de cinic. 

2. Grillage. Poitiers a une rue appelée du Oervis-Verl, par aHusioD au 
treillages peints en vert des jardins. 

3. Le Glossaire se tait sur cette sorte d'étriers. 

4. « Une paire d'anciens espérons de Grenade. > (/nt>. de l'écurie du 
roi, U21). 

5. Le Qlotaaire n'a pns boucles de harnais. 

6. • Que nulz ne puisse, en ouvrage de harnas, mectre cuir tanné. ■ 
{Stat. des selliers d'Amten», i393). 

7. Coussins. 

8. Aiguière. Esmer n'est pas dans le Glouaire. 
0. Bonde manque au Glouaire. 



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blanc, rouge, jaulne et pei-s ^ contenant deux aulnes de aul- 
teur et de lai^e quarente et sept bandes. — 79. Ung aultre 
challyl de couchete, fait en forme de lict de camp, gamy de 
basions^ sans vei^e. — 80. Et suricelluy, une coite de pleume, 
couverte de coilifz et traversier de tnesme. — 81. Ung autre 
petit challyt ou charriot à roues ^ soulz le grant lyt. — 82. Et 
pour icetiuy une petite couche de pleume, couverte de toylle. 

— 83. Une peûîe table et deux lerteaulx. — 84. Ung banc à 
quatre pieds. — 85. Une chère de menusei7e qui tenoit h dous- 
sier. — 86. Une autre petite chère de menusei-ye. — 87. Ung 
escabeau. — 88. Deux landiers de fer. — 89. Ung bufel l^ier. 

— 90. Ung tablier ' de boys, avec cincquante six pièces d'es- 
chetz, le tout mis en une grande poche de quir jaulne. — 
91. En la salle haulte dudit chasteau ont esté trouvés tes 
meubles qui s'ensuyvent : premièrement, une table et deux 
lerteaulx. — 92. Ung banc tourays avec la barre ^ — 
93. Ung aultre grand baQC,avec le doulcier ^ — 94.Ungbufet, 
garny d'une arremest^ ferment en chefz. — 95. Ung grant coffre 
ront de Tiendrez * ferment en cliefz. — 96. Ung autre granl 



1. Vert de bronie> couleur spéciale de la patine du métal de cloche. 
Poitiers a sa rue de la Cloche perse, nom qui lui vient d'iuie euseigoe. 

2. Le Glouaire donne bâton de Ut, mais avec un sens différent. 

3. Chariot à roues ou rouleltea, dont oo se débarrassail eu le glissant 
sons le lit, n'existe pas dans le Glossairt. Il imparle de signaler ces omis- 
sions, pour montrer ce que l'inTentaire de Royan nous apporte de reuseigne- 
ments nouveaux. Rapprochez cet article du numéro 65 de l'inventaire suivant. 

4. Tahletle pour jouer aux échecs. — ■ Item, trois vieilï eschiqoiett > 
iinv. du ehât. de Laon, 1553). 

5. Voir dans le Glossaire < banc à règle. > 

« Qoe ceux qui feroal des bancs qui passeront dix pieds de long devront 
y mettre des barres pour mieux tenir le fonds >. (Ordonnance d'Hugues Au- 
briol, de 1382: Le meuble, par A. de Champeaux, 1. 1, p. 87). Ch. D. 

0. « 4 bancs à dossiers i (Ino. du duc de Brabara, 1418). 

7. Armoire T HèleT 

8. < Un coffret pain! de vert, de la faction de Valenciennes. i {Areh. de 
Douai, 1361). « Ung petit coffre de boys plat, ouvré à la coustume de 
Flandre. > {Inv. de CharloUe de Savoie. 1483). « Coffres de cyprès ou au- 
tres coffres, bahuts vuides de Flandre * (Tarif de» marehandite», 1664). 



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coffre de boys plat, faict à menuzerye, ferment en cliefz. — 
97. Une escabelle * . — 98. Sept pièces de tapisserye faictes k 
bandes de jaulne, vert, blanc, pers et rouge, contenant de lai^e 
le tout cincquante et cincq bandes de aulleur, deux aulnes 
et demye checunez. — 99. Deux landiers de fer. — 100. Ung 
loudyer de toille blanche -, qui guères ne vauts. — iOl . Item, 
une autre petite chambre joignant de ladite salle, ont esté 
trouvés les meubles qui s'ensuivent : premièrement ung 
grant challyt faict en menuizerye plate, garuy de raerchepyé. 
— 102. Sur icelluy, une coite en coitifz et traversier de 
mesme. — 103.Ungpetitcharryotdeboys à rouhes soubz ledit 
lyt. — 104. Une coite de pleume, couverte de coitifz pour ledit 
charryot et traversier couvert de toylle. — 105, Une grande 
table sans terteaulx. — 106. Ung banc tournys foncé, làoùil 
y a deux arremest ne ferment point en cliefz. — 107. Deux 
escabeaulx. — 108. Ung hault grant chandellier de boys. 

109. En la chambre du bout de chasteau, prés et 
joignant ladite chambre, derrière * inventoyré, ont esté 
trouvés les choses qui s'ensuyvent : et premièrement, ung 
grant challyt, garni de marchepyé. — 110. Et sur icelluy, une 
coite de pleume, garaye de coitilz et traversier de mesme. — 
m. Et soubz icelluy, ung charryot de boys à roue, foncé de 
cordes *. — 112. Une coiie de pleume, garnye de coitifz 
et traversier de mesme tiel quel. — 113. Ung autre challyt. 



1. Le Gloisaire a escabeau, mais non escabelle, qui est ud dimiDutif.— 
■ PluH, deux escabelles. > {Inv. du châl. de Craon, 1573). 

2. ( Ung licl, garny d'un vieil siel de tapisserie, d'un J)oys de uamp, d'uoe 
couette, d'un mallielas el d'un loudier. i {Inv. du chat, de Craon, i553). 

— (Au garde- meugler, ung vieil lodier de taille, n {Ibid., 1554). — « Ung 
diaslit k quenoille, avecques une couette, traversier, lodyé et une courltne 
de lapisserye. a (Ibid., 1573). a Lodier ou loudier, grosse couverture de 
lit, piquée el garnie de bourre ou de laine eniie deux toiles. > {Dict. de 
Trévoux). 

3. En dernier )ieu. 

4. Dont le fond est en cordes, « 2 cliaaiis cordes > (Inv. de Picque, 1389). 

— • I.a corde de cliaiil. » (Slat. des cordïera d'Angers, H67). 



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— 327 — 

faict en haie ', toul deiïoDcé; une chière de boys, toute 
rompue. 

1Î4. Ud une chambre voultée ondit chasteau estant 
en une tour appelée Burgauli, ont esté trouvées les choses 
qui s'eiisuyveot : premièrement, ung grant challyt de boys, 
&ict à tables. — 115. Quarenle et quatre boites d'artillerye et 
la moictié d'ung canon rompu. — 116. Et en une chambre 
aulte sur la chappelle Burgauli, ont esté trouvés ung challyt 
de boys fait à toiles cousdues. — 117. Item, troys petis 
faulconneaulx de fonte, qui tirent sur chevalles *. — 118. Le 
boys d'ung grantlict par pièces. — 119. Au plushault estage 
de la tour Burgault, ont esté trouvez les meubles qui s'en- 
suyvent : et premièrement, soixante six arbalestes, dont il 
en y a trente six, lesquelles n'on point de noys ^ — 120. Six, 
lesquelles sont démonstées, dont il fault un abi7er *, et deux 
autres abriers, lesquelx y sont qui n'ont point de noys. — 
121. Soixante bendanges ^ d'arbalestes, dont il en y a trente 
garnys de crochets, de cableaux ^ tieulx quells et les autres 
trente qui n'ont point de cableaux ne de crochets. — 122. Ung 
Bendage à visz ^ — 123. Six brigandines * tielles quelles. — 
124. Plusieurs autres pièces de brigandines, qui ne sont pour 
servir, si elles n'estoienl relevées et semble que on en pouiToit 
relever jusques k onze ou douze brigandines. — 125. Deux 
quvels ^ plaines de vieul tret '" porry. — 1 26. Quatre coulleuvri- 

i. Ais. 
- 2. c 6 chevalés à 3 pies pour 6 veuglaires. > {Compt. de UlU, i436). 

3. Voir sur la noix de l'arbalèle le Glotsaire archéologique, p. 42. 
f Uns grosse arbalestc... et noix de cuivre. ^ {Inv. du chat, de Bloi». iUS), 
. i. < Arhritr, le bois ou fut de l'arbalète. > <V. Gay]. 

5. ■ Instrumeot de lession. > (V. Ray). 
' 6. Cubleau manque au fîfoMaiVe, qui consacre no paragraphe à ■ l'aiv 
balèle à crocbet ou croc >, p. 42. 

7. V. Gay ne parle pas des vis à propos d'arbalètes. 

8. c Sorte de pourpoint armé, formant cuirasse ». (Giost. arth^. 

d. Cuves, tonneaux. <i Pour une queve à mettre les arbalestes > [fiom^U 
de 1431). 
10. TraiU. 



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nés à crochet < de mestal de fonte. — i'il. Deux arquebuezde 
fonte '. — 128. Une grant pièce de fer à ta haulteur d'ung 
homme poui- servir à tenir girouette. — 429. Ung petit mes- 
chant coffre de boys décousdu. — 130. Une petite clochette 
de mestal. ^131. Quatre tallades. 

132. En une meschante despence sur la basse fousse qu'on 
appelle Gloriette, a esté trouvée une table et deux terleauh. 
— 133. Ung meschant coffre de boys de Flandre sans ferrure. 
— 134. Sur la tour qu'on appelle Gloriette, une plaine 
pippe ^ de garroz *, tieulx quelx. 

Lesqueulx susdits meubles ^ contenus en ce présent 
ÎDventoyre, ont esté livrés par Loys Letard, comme ayent 
charge de Cristofle de Coëtivy ^, escuyer, seigneur de Fenioux 
et Grant Jehan, maistre d'oustel de madame la comtesse de 
Taillebourg, à Prégent Desmontiis ^ escuyer, seigneur de La 
Brossardière, cappitaine de Mornac, en nom et comme pro- 
cureur de messire Philippes de Cluys, chevallier, seigneur de 
Briante, ainsi qu'il appert par la procuration expresse dactée 



1. ■ ConleTTÎnes Jk crochet ». (7nt>. de 1514). 

2. « 8 harquebases de fonte > (/nt>. de Dijon, 1523). 

3. Tonneau. 

i, t Projectile ojant l'aspect d'une forte el très courte floche. » (V, Cay.) 
6. Cet inventaire ne contient que des meublet insignifiants, qni ne dÊuo- 
tent pas le confortable chez le châtelain ; en revanche, le mobilier militaire 
est assez complet et, sou.s ce rapport, il sera opportun de le comparer aux 
inTentairea spéciaux publiés par H. André Joubert, dans «on Hiatoir» de la 
barimnie de Craon. 

6. Petit-lils d'un bâtard de Cbristophe de CoëlÎTy, frère de Présent do 
CoStivy, amiral de France. (Voir Lettret mUtiwt originales du X7I' tiicU, 
publiées par HM. P. Harchegay et Imberl dans le t. XIX des ilémoirei d4 
laMoâéti da itatittique de Niort ; voir aussi Doenmentt relalifi A Prigent 
Oê Coëlivy, dans les Arch. kilt, de la Sainlonge, t. VI, p. 23). Ch. D. 

7. Voir tome \ï\, p. 40t, une noie sar la faoïille de Hoolils, Desmonlik oa 
Demonlils. Le 18 janvier 1526, Prégent de Hontils. écuyer, sieur de la 
Braxardiére, procède à une adjudication de froment pour le comte de Taille- 
boui^ (P. MAncjtEGAY, Documents originaux et inédite lur VAunit et la 
Saintonge, 1878, p. 73). t:h. U. 



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du segond jour d'apvrï! l'an mille cincq cens vingt et deux, 
signée P. Bellaud, à la requeste dudit constilutant. 

Faict ledict inventoyre es présences de noble homme 
Loubat du Gua ', escuier, seigneur des Mens, et Fortin Gua 
escuiei', sieur de La Roche, le tiers jour du moys d'apvril, 
l'an mil cinq cens vingt et deux ; ainsi signé Valent. 

Aujourd'hui treziesme jour d'apvril l'an susdict mil cincq 
cens vingtet deux, messirePhilippes Cluys, chevalier, seigneur 
de Briante, a recongneu et confessé avoir eu et receu et de 
fait a tenuz et tient pour receuz tous et chascuns les meu- 
bles et choses contenues et mentionnées on présent double 
d'inventoyrc dont et desquelles choses il a deschargé et des- 
chai^e le dessus nommé Xpistoffe de Goëttivy, à ce présent 
et stipulant et promis et promet l'en acquitter envers 
tous qu'il appartiendra dont il a esté jugé et condemné par 
moy notayre soubsigné de son consentement et volunté. 

Fait et passé au chastel de Taillebourg, présens tesmoins 
à ce appelez et requis nobles hommes Guillaume Lemousin, 
escuyer, sieur du Boinldroux el Jacques de Barre, aussi 
escuyer, sieur de La Fribauldière, les jour el an que dessus ; 
et deppuis le xx« jour dudit moys et an, a esté collationné 
le présent double par moy susdit notaire et Pierre de 
Lousme, clerc de despense de ma dite dame la comtesse de 
Tailleboui^, avecq l'original, signé dudit Vallent, es présences 
de nobles hommes René des Roches, escuyer, sieur de Saint- 
Martin, maistre d'hostel de Monseigneur le prince de Talle- 
mond, et Prégent de Montils, aussi escuyer, sieur de La 
Brossardière. 

Lenfant. 



1. Loubal du Goa, écujer, seigneur de Moqs, capitaine du chiteau de 
Royan pour Français de La Trémoiile, procède, du 13 au 20 narembre 1548 
il l'invenlaire des cloches, bâtons d'armes et pièces d'artillerie apports au 
château de Royani en verlii de^ ordres du roi, pour les habitaus des paroisses 
Toisines, [Documentt tiré» des archivet du dvc de La Trémoiile, par P, 
Harchega;; Archives, 1. 1, p. 148. Voir aussi t. Vill, p. 227j. Cb. D. 



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m 

Inventaire de Tailleboudg 

iSÎ8, S6 ê»ptembre-i<" octobre. — Inveataîre du château de Taillebourg. 
Original sur papier, appartenant à M. le duc de La TrémoUle. Note* de 
Mgr A'. B. de M. 

C'est l'inventaire des meubles estans au chaslel de Taille- 
boui^jCornmancéàraireparnousPhilippesde Barbegières', 
escuyer, sieur dudit lieu et raaistre d'hostel de très hault et 
puissant monseigneur François, seigneur de La Trémouiile, 
chevalier de l'ordre, et Prégent des Montils, aussi escuyer, 
seigneur de La Brossardières, le dimanche vingt-sixiesme 
jour de septembre mil cini;q cens vingt et huyt ; appelez 
avecques nous maistre Loys Lctard, commys du baillif dudit 
Taillebourg, ledit bailli lors absent et maistre Jehan Mau- 
geys, de mondit seigneur et substitud du procureur, ensem- 
ble Jehan des Rues, clerc commys du gi-efGer dudil Taille- 
bourg ; par l'advis desquelz et parce que chose très difGcille 
et quasi impossible nous eust esté taire recollement desdicts 
meubles sur l'inventoyre qu'en fit autreffois l'évesque de 
Senlys, unist que nous auroyt mandé mondit sieur tant 
parce qu'il y a plusieurs choses en la librairye et en deux 
cabinetz et une cliappelle dont les clefs sont devers mondit 
sieur, que parce aussi que damoiselle Loyse de PouUignac, 
vefve du feu seigneur de Fenyoux *, quand vivoyl ayant ta 



1. Philippe de Barbezières ilait en 1531 prÉvAt des marËchaui (T) do 
seigneur de Taillebourg dans Itle de Ré ; il élait huguenot et faisait partie, 
en 1534, de la maison du vicomle et de la vicoinlesse de Thouars, Charles 
de Thouars, marié, le 23 jauvlcr 1497, à Héléae de Fonséque, dont il eut 16 
ou 17 enfaals. (Voir Dictionnaire des fa'AilUi dit Poitou de Beauchel-fil- 
leau, nouvelle édil., p. 269, ei cf. Archives Aistorisues de la Sai»U>»ge, 
t. V, p. 41). Ch. D. 

2. Louise de Polignac, fille de Pierre, seigneur d'Ecojeui, de Vénérand, 
et de Amice de Saint-Gelais, mariée : 1" Eu 1518 à Christophe de CoStivy, 



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chaire dudil chasteau, dous a dicl n'estre tenue s'en tenir 
compte sceloo ledit ÏQventoyre dudit évesque de Senlys et 
que aussi n'en eust esté tenu ledit feu son mary parce que, 
deppuys icelluy faict, mondit seigneur et tout son train 
s'estoyent tenuz par longtemps audit chastel et avoy«nt eu 
tous lesdits meubles et d'iceulx avoyent prins et transportez 
grant quantité et le reste ne l'avoyent lessé audit feu seigneur 
de Feoyoux, son mary, ni à elle par compte, fors quelque 
nombre de linge et vesselle d'estaing dont elle a monstre 
quelque forme d'inventoyre non signé et dit que madame en 
avoyt emporté autant et desquelles choses ainsi par elle ren- 
dues par compte elle nous a demandé acquit, que luy avons 
octroyé et en avons retenu ung double de mesme forme et 
teneur et au surplus avons proceddé à faire l'invenloyre et 
description des autres meubles dont avons peu avoyr évi- 
dence en la forme et manière qui s'ensuit : 

i. Et premièrement, on cabinet près de la petite terrasse 
basse touchant à la tour de la vis, s'est trouvé ung sac de 
cuyr, on quel y a certaines pièces concernant le faict de 
Causes et autres seigneuries sur la Gironde. — 2. Plus ung 
sac, on quel y a certaines pièces touchant Saujon. 

3. Plus ung appointement en parchemin, donné par la 
court entre monseigneur et la vefve de Momberon, touchant 
la proposicion de Mortaigne, qui a été mis en ung sac. — 
4. Plus ung sac, on quel sont certaines mises faictes par feu 
monsieur deFenyoux. — 5. Plus quatre hommaiges touchant 
Agoulnoys. — G.Plusungdoubled'inventoyreJaiclparM.de. 
Senlys on chasteau de céans. -~ 7. Plus un pacquet de quic- 
tances rendues par le trézorier de Lousmeau à madame. — 



MÎgneur de renioui et Graudgent ; S» A lOrancois de Belcier, chevalier, 
seignajr de La Salle, de SBiat.GertDaia de Salambre, de Cubiac, de 1^ 
Boisse. Cette Louise de Polignac maria Catherine de Cofliry, sa fille, qu'elle 
a*ail eu de son premier mari, au flis que le second avait eu de Marguerile de 
Lamandie, sa première femme. (La Chetnaye-Detboù, t. XI). Ch. D. 



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8. Ung sac, là où il y a plusieurs pièces tant de Tériffications 
des pièces de terres sur la Gironde que autres pièces. ^9. Le 
pappier rouge estant en ung estuy de cuyr, contenaat les 
hommaiges dé la segoeurye. 
10. Item, ung autre sac, on quel sont certaines pièces 

touchant laPalluz — 11. Plus ung autre sac, où que soDt 

certaines pièces faisant mention deGombault. — iS.Plus ung 
autre sac intitulé : Pour monsieur de Tailleboarg pour la 
Juridiction de Sauj'on. — 13. Uog autre sac intitulé : Pour le 
procureur de la chastellenye de Cozes, demandeur et appelle 
contre Jn/uin Guy ton, sieur de Longchamp. — 14.Plus un autre 
sac intitulé : pour la contesse de Taillebourg, garriéresse de 
Estienm Martineau etLogs Mousnier,deffendeur»,d^unepartt 
contre Vincend du Prad, BaouUet Schebol, procurateur au 
procureur..... — 15. Ung autre sac pour M. de TaiUeboui^, 
garrieur de madame de Haigué contre le seigneur de La 
Prade. — 16. Ung autre sac, on quel y a certaines pièces et 
mesmoires touchant Raiz. — 17. Ung autre sac ÏDtitulé: 
pour M. le comte de Tailleboarg contre curé, évesque, sei- 
gneurs cnpart touchant Soubize. — 18. Ung autre grand sac, 
on quel sont certains grans nombre de pièces concemaat le 

fait des foires de pardeça — 19. Ui^ autre sac, on 

quel sont certaines pièces et entre autres une enquesle pour 
monseigneur contre le prieur de Saint-Savinien, touchant la 
moyenne jurisdiction. — 20. Ung autre sac, on quel sont 
les pièces de Perrine Pouppelle et le procureur du roy toit- 
chant certain desny de réunion, contre le procureur de 

céans — 21. Ung pacquect intitulé: Du prieur de Mor- 

nac pour madame. — 22. Une cimballe de métal ^ servant 
de cloche. — 23. Ung grant sac, on quel sont certaines pièces 
pour monseigneur contre François de Ghauvigny, viconte 
de Brosse, et damoiselle Jeanne de Raiz^ sa femme, on qaû 



■ Pour une cymballe k l'usage de l'natel de Nosire-Dame ■. (Im 
e de Saint'Omer, iôST). 



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est rinvenloyre sur ce faicl. — 24. Ung autre sac, on quel il y 
a les lettres des fuyres et élection de Saint-Savinien. 

25. Ung autre sac non intitulé, où sont certaines pièces 
en inrormacions faictcs des taulxboui^s de )a ville Saint- 
Jehan d'Angély. — 26. Ung carreau ', de drap, faict h 
ouvraige de borderye * fort usé. — 27. Une armoise, en la- 
quelle il y a dix moyens ' qui sont, les dessus, Royaa, Cozes, 
Didonne, Hortaigne, Tailleboui^, Mornac, Rochefort, Sou- 
bize, et les autres deux sont comptes de despences, esquelles 
il y a certains nombres de pappiers des dictes seigneuries> 
hors de celle dudit Mortaigne, où il n'y a que troys cayers et 
deax petis rôties et deux autres petis comptes et une lettres 
royauix pour madame contre les habitans du Chay, aussi la 
condempDatioQ contre les habitans 

28. Du xxviie jour du dict moys et an, présans les dessus 
nommez cy dessus, en la petite terrasse près ledit cabinet 
Tuyde, premièrement, ung grand coffre, faict à soubastement, 
fermant en clef, vuyde. - — 29. Ung autre grant cofTrc, faict 
à sousbastement, fermant en clef, vuyde. — 30. Ung petit buf- 
fect. — 31. Une grosse escabelle. — 32. Une meschante 
porte sans clavière ♦. 

33. En la grant salle, soubz la chambre de madame, pre- 
mièrement, troys bancs tourooys^ et quatre bancs à pieds. — ' 
34. Deux grans tables, sur quoy manger, faictes chascune de 



1. Cousin. 
5. Broderie. 

3. Compartiments. Ce mot n'est pas dans tes Gloêêairea, il appartient 
donc an langage populaire local. 1^ dictionnaire de Tréroiu ne mentionne 
aux annoirei que des tiroirs et des guieh^U. 

4. Serrure. 

5. Le Glouaîr» ne parle paa dn banc tournoy», qui est rond et n'a qu'un 
pied, sur lequel il tourne à rii de manière à pouvoir le hausser ou baissera 
Tolonté. ÏÀltré, dans loa dictionnaire, donne cette déHniiion qu'il applique 
■eulement au pont : « loitmoia, qui se meut, qui se tourne ». D'après Victor 
Gaj, le dossier seul aurait M mobile. 



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Iroys pièces de fayan'. — 35. Deux tables de planche, de huict 
piedz de long ou environ, telles quelles. — 36. Ung petitbanc à 
doulcier, deux tréteaux, ung meschant bufïect sans armoise. 
— 37. Ung petit landier, de la haulteur d'ung pîed et demy. 

38. En la petiLe salle qui regarde en la court, près la ter- 
rasse dessus dite: premièrement, ung chaslict et ung autre 
chaslict de couchète, faicls à paneaulx, ouvrez, garnys de 
coiectes, travcrsiers et coiecte poinctes *, une couverte blan- 
che, une couverte de coulleur. — 89. Ung ciel et deux rideaulx 
de panillolles '. — 40. Une grant pièce de tappicei^e, faict 
b. feuillage sur champ vert *. — AÏ. Ung autre ciel de tap- 
picerye, faict à feuillage et à bestes. — 42. Une grant pièce 
à tappicerye noyre. — 43. Une autre pièce à tappicerye, tan- 
due contre la muraille, qui guères ne vault, (aicte à feuil- 
lage sur champ vert. — 44. Deux grans bancs à pieds. — 
45. Un banc toumys sans barre s. — 46. Une table sui- quoy 
mangier, deux tréteaulx, une escabelle et ung petit banc de 
la longueur de deux escabeaulx.' — 47. Une autre grand table 
et deux tréteaulx. — 48. Un buffect de salle à troys moyens. 
49. Deux landiers de fer, de la haulteur de deux pieds ou 
environ. 

50. En la chambre près la terrasse, là où faisoyt le sei- 
gneur de Fenyoux sa résidence et y couchoyt : Première- 
ment, deux landiers de fer de la haulteur de deux pieds 
ou environ. — 5i. Une petite table qui se ply, et deux Ire- 
teaulx et sur icelle ung drapt vert, contenant deux aulnes 
ou environ, qui guères ne vault. — 52. Une petite couchète 
laicte de table à basions, cousdue à ctoufs ^, garnye de ciel, 



1. BoÎB blanc. Fou, fityart, fagi, du latin fajf%t, hêtre. 

2. Courte-pointe. 

3. Linge, toile. 

4. Une Terduro. 

5. Barre ou règle pour appuyer le dos. Rapprochez de ce noniêro lei 
numéroi 44 et 92 de l'iuTentaire précédent. 

6. Planches (liées par des clous sur la couchette. 



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faict de sei^e noyre, frange, avecq les rideaulx de mesme et 
une couche de pleume, garnye de Iraversier, une couverte 
blanche de drapt et une coiecte poincle. — 53. Ung grant 
chasUct, garny avecq ticl de pleume, le traversîer, coiecte 
poincte et une couverte de laine rouge et blanche, ung ciel 
de tappicerye, on quel y a ung personnage de femme jouant 
de la herpe, deux rideaulx de serge vert et rouge. — 54. Est 
ladite chambi'e tandue de tappicerye de verdure sur champ 
blanc, oi!i il y a des serfs, montant sept pièces. — 55. Ung buf- 
fect, fermant en clef, sans armoyse. — 50. Ung autre petit banc 
pour mestre des verres. — 57. Une petite chère carrée, dont 
le siège est de cuyr, qui est perse ^ — 57. En la garde robe 
de ladite chambre s'est trouvée une petite tabe carrée et deux 
terteautx. 

59. En l'autre chambre, tenant à celle précédante, appel- 
lée la chambre dessouh la terrasse: Premièrement, deux 
grands landiers couvers de leton. — 60. Ung banc, où il y a 
deux armoyses fermant en clef. — 61.Ungchaslict,faictàlict 
de camp, on quel il y a une couche et deux traversiers, deux 
coiecles poinctes et une grant couverte blanche de laine, 
marquée de fil rouge des deux boutz. — 62. Une table sur 
quoy mangier et deux treteaulx. — 63. Ung petit buffect carré, 
où il y a deux armoyses fermant en clef. — 64. Ung autre 
grant chaslict, faict de mesme sorte que le précédant, garny 
de coiecte, de traversier, une coiecte poincte et une cou- 
verte de layne blanche et par dessus ung ciel de tappicerye 
sur champ vert, servant de tredoux ^, en laquelle il y a un 
grand serf, deux rideaulx, l'un vert et l'autre bleu, qui guères 
nevault. — 65. Ungpetitcharqol pour coucher une personne^. 



1. Les exemples de chaises percées, cités par le Gtouaire archéologique, 
mentioDneut des garnitures d'étoOe, mais non de cuir. 

2. Tretdoz, dossier, qui descend du ciel au dos du lit. 

3. Rapprochei cet article du numéro 81 de l'inventaire précédent. 



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— 33G — 

foncé ' de cordes, surquatre roues. — 66. Ung buffectde salle, 
à troys moyens. — 67. Ung coffrede baheu * à deux moyens 
fermant à deux claures {pour clavures). — 68. Une meschanle 
chère, dont le font est de cuyr. — 69. Ung petit marchepied, 
faict de deux tables. 

70. En la garde robe de ladite chambre, y a une table 
et deux treteaulx. — 71. Item, ung petit coffre, qui guères ne 
vault, d'ung pied et demy ou environ, couver de cuyr, et le 
couvercle rompu. 

72. En la grand chambre d'auprès de la grand salle : 
Premièrement, ung grand chaslict, un chaslict de coucbètc, 
le loutgarny de coiectes, de traversiers, deuxgrans coiectes 
poinctes, et une petite et à la couchète une couverte blan- 
che ; la chambre garnye de tappicerye de pastoureaulx et 
perrocquetz, qui sont en nombre unze pièces, comprins le 
ciel du grant lict et en oultre deux rideaux, t'ung vert et 
rouge, l'autre rouge et tané, de sei-ge. — 73. Une table de 
Flandre. — 74. Une petite chèie couverte de vellours, tielle 
quelle ; une autre chère couverte de damars verl, avecques 
ung carreau cousu, tielle quelle ; une autre chère de boys, 
dont le siège est couvert de cuyr et ung petit tabouret cou- 
vert de vellours vert. — 75. Une table servant de escriin 3. — 
76. Une autre table qui se plye, avecques les treteaulx de mes- 
mes,unechesne (chaine) atachée auxdits treteaulx. — 77. Une 
contrefenestre* rompue. — 78. Plus une table sur quoy man- 
ger, deux treteaulx et ung tappy de verdure, contenant troys 
aulnes ou environ. — 79. Deux landiers couvera de leton. — 
80. Ung buffect de salleà quatre pieds. — 81 . En la garde robe 



j. Fond s'entend dafond du lil, quelle qu'en soUia nature, planches, cor- 
des ou Hangles. 

2. f Un ip-and coBre de bahut, fait en garde-robe •. {Ineentaire du Puj/- 
molinier, i56A). 

3. a Escran de sapin et de chesne i. [Inventaire du palaiê ducal à 
Naney, 1555). La planche ou lable garantissait du feu. 

4. Contrevent, volet intârieur. 



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de ladite chambre, a esté trouvée une chesre percée el une 
petite pièce de tappicerye dessus. — 82. Ung marchepied, faict 
de deux tables, cousdu à cloufs el ung petit banc, faict à 
façon d'escabctie. 

83. En la grand salle: premièrement, deuxgrans lan- 
diers couverts de leton, de la haulteur d'ung homme. — 
83. Deux bancs tournys, dont il en y a ung qui a une barre 
et l'autre non. — 84. Quatre grans tables, dont il en y a deux 
enboutées et six treteaulx. — 85. Deux grans bancs de salle, 
l'uDg à quatre pieds et l'autre à troys. — 86. Ung buffect tiel 
quel, à troys moyens. — ^7. Ung grant buffect, où on soul- 
loyt mecire la vesselle d'ai^ent. — 88. Une contrefenestre, 
gamye de deux bardivelles ^ 

89. En la gallerye, deux grans méchans bancs. — 89. Ung 
pillier de mitrbre et une porte non cousdue et sans clavure, 
estant au pied de l'eschelle de la chappelle, garnye de deux 
bardivelles plates. — 90. En la chambre soubz la chambre des 
filles, près de la cuysine, c'est trouvé deux chaslicts, ung 
banc tournoys ; on bout d'icelle ung petit coffre deffoncé, 

fermant en clef — 91. Deux escabeaulx, une chesre percée 

tielle quelle, ung estuy de boys à sept moyens à mectre des 
dames, ung grand coffre de Flandre fermant en clef, ung 
estuy rond à mestre (arguecles quy estoyent couvertes de 
perrocquets. 

92. En la chambre basse, dessoulz la grand chambre en 
descendant à la cave, c'est trouvé deux chaslicis, de gran- 
des armoises à six moyens et ses clauses, une meschante 
chère, ung marchepied, deux tréteaubc, deux tables de plan- 
che, un meschanl tappy de baheu *. 

93.Enla cave ne s'est trouvé que les tins et sur le meyeu 
de ladite cave, certains loppius de boys, treteaulx rompuz et 
ung meschant coffre. 



1. Ce mot n'est pas daos les glossaires. It doit signifier verrouai. 

2. Tapis de bahnt n'est pu dans le Glouinre. 



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94. En la grand chappelle du chasteau, près la librayrie, 
c'est trouvé unes oi^res ' de pappier. — 95. Deux escabeaulx à 
se agenoiHer. — 90. Un haultier portatif, avecques troys petis 
tableaulx dont l'ung est sainct Françoys, une Nostre-Dame et 
l'autre une croix, ung chappeliet par dessus. — 97. Ung haultier, 
garny de troys nappes, la chesible de satin noyr, le devant 
dudit haultier garny de trippes de vellours *. — 98. Sur ledit 
haultier, ung corporrial, ung messel de pappier et ung petit 
coissin de vellours sou bzicélluy. — 99. Deuxbancs lailz à guise 
d'escabelle en auraloyre, ung petit tabouret faict de dise ^ 
couvert de trippes de veloure vert et ung meschant carreau de 
damars velloufé lelquel. — dOO. En ung aultre auratoyre, ung 
petit escabeau couvert de vellours rouge; plus en la chesre de 
ladite chappelle, ung meschant tappy de vellours. — 401. Ung 
cor de buffle et ung cor d'Angleterre, entre les deux ung 
œufd'autruse *. — 102. Plus, en l'estryon, ung grant banc. — 



1. Orgues. Le mot me paraît très dauteui et la chose invraisemblable, la 
chapelle n'nyant pas assez d'importance pour posséder cet instrument. Cepea- 
dant, Totci un evcmple contemporain: Un fust d'espineltes et de petites 
orgues i[fnii. deFr. de La Trémoille, 1512, p. 36). J'^outerai en preuves 
que, dans la chapelle du chàleau de Monlreuil-Bellay (Maine-et-Loire), une 
peinture de la fin du xv* siècle montre une épinclte aux mains d'un ange et, 
qu'à la cathédrale d'Angers, existe une tapisserie du commencement du xvi*, 
provenant du chJiteau du Verger, oi*! la dame de Rohan touche un orgue h 
tuyaux. 

Resterait à expliquer de pappier. On a dit que le soufllel pouvait filre de 
earlon; mais le mot s'applique h l'orgue tout entier. Cet article demanderait 
à Stre 1res soigneusement collationné sur l'original. M. deFleuryme dit qu'on 
trouve orgues avec le sens du registre : ici, il s'agirait alors d'un registre 
relatif à la chapelle, contenant par exemple les fondations de messes, auoi- 
Tersairtis, calendrier, etc. 

2. K Tripe de velours, étofle de laine et de fil qu'on manufacture comme 
le velours. Le cAlé de l'endroit e'st tout laine et la tissure qui forme le fond 
est cotiârement fll de chanvre, i [Dict. de Trivoua:). 

3. Orier. 

4. On remarquera ces curiosités exposées dans la chapelle, une conie de 
buffle, une autre corne el un œuf d'autruche. « Uog grant cor de corne de 
bufOe > (/nv. d'Anne de Bretagne, 1499). 



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103. Plus une petite cloche de métal, servant le tout à la- 
dite chappnlle. — 104. Et ledict jour, nous sommes Iranspor- 
lés en l'houstel dudict feu de Coiectivy, estans hors dudict 
chasteaa ; présen Vivyen de PoUignac, protonotaire, frère de 
ladite damoiselle, lequel pour et au nom de ladicle vefve et 
enenssuyvant le commandement et obéyssance de mondict 
seigneur, nous a faict ouverture du cabinet estant près la 
porte du logis dudit feu, lequel nous a exibé toutes et chas- 
cunes les pièces estant en vingt deux sacz, lesquelz avons 
visité et n'avons aulcune chouse trouvé touchant le faict de 
monseigneur, ains seuUement le faict dudict feu, touchant les 
seigneuries de Fenyou, Beaulieu et Grantgent et l'institution 
de la chappelle de Videcours, appartenant à Salomon dit Jo- 
seph, qui sont demeurées audit cabinet. 

105. Et en mesme instant nous sommes transportez au ca- 
binet de dessus, auquel avons trouvé les pièces qui s'ensuyvent. 
Et prettiièreraent, certaines pièces concernant le faict de la 
seigneurye de Mortaigne sur Gironde, lesquelles ont esté mi- 
ses et portées au chasteau de Tailleboui^ et despuis mises 
avecques plusieurs sacz en ung coffre qui a esté scellé au 
cabinet près la terrasse ; duquel cabinet la ciel est demeu- 
rée à monseigneur de Barbezières et la clef dudict coffre 
envoyée à mondit seigneur à Thouars. — 106. Ung pap- 
pier censif, sans coramancement, couvert de rouge. — 
i07. Troys adveuz et hommages, pacquetez ensemble, tou- 
chant la terre. 

108. En la grand terrasse, a esté trouvé dix harquebates . 
à crotz de fonte, montées sur treleaulx. — 109. Ung grant 
coffre carré, avec sa claveure. — IIO. Une table pour jouer à 
la bille ', couverte de drap vert, qui guères ne vault. — Hl. 
Une cuve bagnere.sse^. — 112. Un banc servant d'escabelle, de 



1. BiOarJ. Voir ce mol dans le Glottairt. 

2. c Une CQve à ba^nier >. [Inv. de la Cmdergtrië, 1428). 



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la longueur de six à sept pieds. — 113. En la chambre ooyre, 
là où couclioyt madame, elle est tandue de (appicerje, qui 
sont en nombre six pièces, appellées la tappicerye des da~ 
mes et en oultre ung grant ciel, de mesme ladicle (appice- 
rye, dont il en y a deux des six pièces qui sont de ver- 
dure semées de bestes estranges, dont tes dictes deux pièces 
ne vallent guëres. — ■ 114. Ung lict, garny de traversier à 
ouvrage, et ung aullre dessoubz icelluy en toille plaine, et 
une couverte noyre, qui gaères ne vauit. — 115. Ung aul- 
lre lict de camp, oîi qu'il y a une couche garnye de traversier, 
le tour ouvré, une couverte blanche raerchée aux deux bouts 
de rouge. — 116. Ung petit buflect de chambre. — 117. Ung 
banc tournys, où quil y a troys armoises. — 118. Un car- 
reau de vellours bleu, le dessus et le dessoubz de cuyr, 
qui guère ne vault. 

119. On galleteau sur laditte chambre, c'est trouvé une 
table et quatre treteaulx et une autre table de planche. 

120. En la chambre du perrouquect se sont trouvés les 
meubles qui s'ensuyvenL : Premièrement deux grans landiers 
couvers de leton. — 121. Ung grand chaslict, on quel y a 
une couche, ung traversier, le tour ouvré, une coiecte poincle 
et une couverte blanche et ung petit charryot dessoubz ledict 
lict, foncé de sangles. — 1S2. Une couchete garnye de 
mesme ledict hct, fors que la coiecte pointe de la dicte 
couchete ne vault guères. — 133. Laquelle chambre est 
tandue de tappicerye appelée champblanc, sur verdure, con- 
tenant six pièces qui guères ne vallent et le ciel dessus 
le dict grant lict de mesmes. — 124. Ung petit bnffect» 
faict à carrye et menuserye. — 125. Une escabelle faicte à 
façon d'eschalle ^ — 126. Une chère double. Une petite 
table ronde qui tourne, couverte de meschant drap vert. 

127. En la chambre de madame sur la salle en gn» 



1. A grtdiiu. 



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mur, là où est le mirouer ardant, laquelle est garnie de 
tappicerye des preux ', qui se monte huict pièces el ung ciel 
de verdure tandu dessus le grant lict. — 1^8. Plus un grant 
ehaslict faict, à menuserye, avecque sa barde ^ de taffetas 
vert et rouge, la couche et le traversier, le tout ouvré par 
dessus; y a une paillasse de toille, une couverte blanche 
merchée de fil rouge aux deux bouts, qui guères ne vaull. 

— 139. Une couchete, gamye de coiecte, traversier et 

les bardes — 130. Une table dont les treleaulx se 

[dyent. — 13i. Deux tabourets, l'ung couvert devellours 

noyr qui guères ne vault, et l'autre couvert de ouvrage de 
layne de plusieurs coulteurs. — 132. Une chère à doul- 
cier. — 133. Deux landiers couverts de leton et une palle de 
fer... — 134. Ung escran de boys faict à bastons qui tour- 
nent. Ung petit banc, faict à plate menuserye, de la fagon 
d'ung banc toumys, de la longueur de troys pieds ou envi- 
ron. 

135. Et en la garde-robe, là où on mect la chère segrecte ^ 
s'est trouvé ung coffre à baheu leifuet est fermé en clef. — 
136. Ung magnycordion *. — 137. Plus un petit pot de fer. — 
138. Deux devydouères ^ et ung travoil ^ faict à la façon de 



1. H, Reversé, à Saînt-Haûient (Deux-Sévres), possède six pièces d'une 
tapisaerio da xvi> siècle, représentant les Preux. Comme il n'y en a qae 
âi, il manque donc trois pièces pour que la sèrio soit coraplète. Les héros 
appartiennent à trois catégories : trois juifs, trais palans et trois chrétiens. 

3. Barde, dans le GtoMaire, n'a que la signilicalion d'armure de cheval. 
Le sens indique une coaverture. 

3. I^e Glcsiairê a les mois ■ chaiere nécessaire >, ■ chaire percée >, 
■ selle persée >< i cheyr à pisser >> i chaire d'affaires ■», mais non • chère 
M|Tâte », 

4. t lostrument de musique fait en forme d'épiuette. » (BUt. dt Trévoux). 

5. Ce mot manque dans Victor Gtf. mDimdoir, iastrumentqui tooraesurun 
pivot avec des ailes qu'on étend ou qu'on resserre comme on veut, sur les- 
quelles on met l'ècheveau do fil qu'on veut dévider. > {Dict. de Trévoux). 

6. • Trarouil, dévidoire à mettre le 61 en échereani, en pièces. > [Dict. 
de Trivow;). 



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Crouslelles ^ — 139. Une chère percée, en laquelle chère il y 
a ung potel de lélon. 

140. En la chambre de messieufs les enOaas, sur le 
garde-manger : Premièrement, deux lilz, garoys de coiecle, 
traversier, coiectepoinctes et couverlures noyres, qui ont 
autreffoys servy sur les mullels de feu madame de Valloys. 

141. Laquelle chambre est landueide tappicerye de sai^ 
noyre, qui guères ne vault et sont en nombre sept pièces; en 
oultre deux cielz de licls, de mesme ladicte tappicerye. -~ 
142. Deux petits landiers de fer. — 143. Ung petit buCTect de 
chambre, à deux estages. — 144. Uog coffre, avecques sa 
clavure, on quel n'y a rien dedans. 

145. En la chambre des filles c'est trouvé ung granl licl 
et une couchète, avecques leurs chaslictz, garnys de traver- 
siers ; en quel grant tict il y a une couverte blanche et par 
dessus icelles y a une couverte de layne merchée ^ de rouge 
et sur la couchète une couverte de mesme couUeur. — 
145. Deux landiers de (er. 

146. Plus ung ineschant banc tournys. — 147. Ung grant 
escabeau servantd'une table carrée. — 148.Ung marchepied à 
troys claveures. — 149. Une chère percée. — 150. Laquelle 
chambre est tandue de tappicerye noyre etsonlen nombre huict 
pièces et les cielz et franges dudict lict et couchète de 
mesmes. 

151. En la petite salle haulte c'est trouvé ce qui s'en suit : 
premièrement, unze pièces de tappicerye de verdure, toutes 
tandues. — 152. Deux landiers à poumeaulx de léton. — 
153. Ung meschant escran. — 154. Une petite chère cou- 
verte de cuyr. — 155. Une autre chère couverte de drap 
Qoyr, une autre chère faicte au tour et une aultre petite 
chère couverte de cuyr, laquelle se plye. — 156. Ung tabou- 
ret, couvert de drap noyr. — 157. Quatre escabeaulx, tieb 



1. Bourg, près Poiliers, renommé pour ses ouTrageseo buis. 

2. HarquËe. 



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queiz. — 158. Une table sur quoy manger, avecqùes ses tre- 
teaulx. — 159. Ung grant coffre, faict à dresouer, où est 
l'espinète *. — 460. Ung autre dresouer à deux moyens. — 
1 61 . Deux gardes-robes *, l'unegrande et l'autre petite, fermant 
chascune à deux sarrures. — 162. Deux petits bans à façon 
d'escabeau. — '163. Ung banc tournys, servy d'ung marchepied. 
— 1 64.Deux grant tables en boulées sans treteaulx. — 1 65. Ung 
panyer de clisse, fermant à clef et qui a esté autrefloys cou- 
vert de ' vert. 

166. En la chambre, sur ta vieille eschançonnerye, c'est 
trouvé tandue de tappicerye de grosse verdure, montant 
neuf pièces, dont il y en a cinq pièces, là où il y a en chas- 
cune une licorne * et les autres de grosse verdure. — 
— 167. Plus ung grant ciel de verdure. — 168. Ung chasiict, 
faict à paneaux de raenusei'ye, sur lequel s'est trouvé une 
meschante pièce de tappicerye. — 169. Ung coffre de baheu, 
fermant en clef. — 170. Ung butfect et une grant table sur 
quoy manger, faicte de troys tables. — 1 71 . Ung landier de fer. 

172. En la chambre du galletas dessus la chambre- des 
filles, c'est trouvé : Premièrement, quatre llctz de pleume 
ouvrez, gamiz de troys traversiers, dont il y en a ung de 
toille plaine, une couverte blanche, une meschante noyre et 
ung raeschant ciel de toille servant de couverte, avecqùes 
trois chasiictz. — 173. Deux tables, deux treteaulx et ung 
tabouret. — 174. Deux landiers.' — 175. Plus un petit banc 
toumys sans baiTe et ung buffect, où qu'il y a une armoyse 
fermant à clef. — 176. Une meschante palle de fer, une 
meschante claveu're et ung poix de fer. — 177. Ung petit 
coffre plat à mectre les acouslrements des femmes.... 



1. lostrumeiil de percussioD, à clavier. 

â. ■ Un grand bahut, appelË garde-robe. > [Inv. de Condé, 1588). 

3. H manque le mot drap, qui est donné par le n° 252. 

4. Les tapisseries à la ftc&medu château de Veneuil (Charente) et damu- 
sée de Cluny sont connues de tous les amateurs. 



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178. En ung petit galletas servant de garde-robe à la 
dicte chambre : Premièrement, uog petit dressouer, on quel 
y a troys petites armoyses pintes en noyr. — 479. Une chère 
percée. 

180. Une tasse à mectre sur cela (?) où il y a ung estui 
pour mectre l'ordre de feu monseigneur de Taillebourg. 
— 181 . Une presse à vilz à mettre touretz ' et autres acous- 
tremens de femmes. — 18^. Deux meschantes tables non 
enboitées et quatre treteaulx ; ung meschant chaslict de 
table désasemblé... — 1 83. Ung rouet à fitler et une devydoyre 
à façon de Croustelles. — 184. Ung bassin d'arin à faire les 
confitures. — 185. Ung petit pot de cuyvre ; ung pot d'arin, 
pour servir en une chère percée. . — 186. Une bassinouère 
pour bassigner les lictz. — 187. Plus quatre petits peignes 
à peigner lin. 

En la chambre dessus celle de madame où couchoyt 
monsieur de Puybouillard : Premièrement, ung grant lict et 
une couchëte, faict en menuserye. — 188. Une meschante 
couverte de panylloUe... — 189. Deux tables et deux tre- 
teaulx et une grant chère qui se plye. — 190. Une autre 
petite chère, faicte à façon de tabouret. — 191. Une petite 
chère de table qui se plye. — 19â. Ung grani coffre de 
Flandre, fermant en clef. — 193. Deux landiers et une palle 
de fer. 

194. En la chambre des confitures, tenant à la lour 
ronde du logis, c'est trouvé deux petits landiers de fer, un 
escabeau, les cornes d'ung cerf tenant l'une à l'autre. 

195. On galletas a esté trouvé unes grandes armoises, 
fermant à quatre claveures. — 196. Quatre coffres de Flan- 
dres, fennant à clef. — 197. Plus, troys autres coffres fer- 



1 . > Touret, espèce de masque ou d'orocmcnt qu** les dames do condition 
portoient amrefois, qui ne leur cachoit que le net. » [Dictionnaire de Tré- 
voux). 



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m S couvert de raeschanl cuyr, fermant à clef. — 198. Une 
table et six treteaulx, ung petit meschant banc, une porte 
DOQ cousdue, avecques deux treteaulx ; une meschante cage à 
mectre oyseaulx et ung meschant charryot, foncé de cordes. 
— 199. Dix linceulx de lin de troys toilies et deux petits de 
lin. — 200. Trente linceulx de cherve *. — 2(M. Plus, neuf 
oreillers de pleume, tant grans que petit, le tout estant en 
ung desdicts coffres ferrez audit gallelas. 

30â. On grand gallelas près la chapelle : Et premièrement 
deux b&rricques et deux gran» cars de salpeslre, lesqueulx 
sont foncez. 

203. Plus deux fusts de barricques, où il y peult avoir 
sept ou huict livres de salpestre. — 204. Plus y a une bar- 
rique de souffre. — 205. Cinq fardeaulx ' de tante, une table 
ronde, laicte à baslon par le dessoulz. — 206. Un meschant 
coffre de baheu, onquel y a ung magnycordion. 

207. Ung auUre coffre faict de tables. — 208. Ung petit 
charryot, toncé de cordes. — 209. Onquel galletasy a certains 
nombre de boys, tant de lict de camp, escabeaulx rompuz et 
fenestrez et autres menues extancilles... — 210. Une hache 
et ung fust de boys et troys barres de fer. 

211. En la chambre blanche estant sur la porterye, c'est 
trouvé deux liclz, ung gi-anl et un petits, garnys... deux 
couvertes. Tune de blanchet * sur ladite couchete et l'autre 
de laine blanche, merchéede rouge au bout. — 212. Un banc 
tournys, sans barre ; une tableetdeux treteaulx. — 213. Ung 
dre80uer,onquel y aunearmoyre fermant enclei. — 214. Ung 
banc à façon d'escabelle. — 215. Deux landiers et une esca- 



1. f Ung coffre de boys, ferré de 3 liens de fer. i {Comptée royaux, 
1459). 

2. Le second peîgnage da chanvre donne la cherve, le premier Véloupe, 
et le troisième Ja hrin. ■ 5 nappes tant de cherve que d'estonppe. * {Inoen- 
laire de Ravaillae, 1586). 

3. Fardeau manque au Gloi$aù-e. 
i. Laine blanche. 



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belle. — 216. Quatre landiers de fer. — 247. Uqb cbappelle 
à tirer dames. — 218. On bureau prez la cuy§ine c'est trouvé 
une table. — 219. Ung cable contenant trois brasses ou en- 
viron, ung bulTect fermant à clef, ung cofTre rompu servant 
de contouer*. 

220. En la chambre de la porterye c'est trouvé deux lan- 
diers de fonte et ung meschant buffect. — 221. Une boyste 
de bombarde *, deux petites pièces d'arlillerye de fer. 

— 222. Une meschante couche, avecques son traversin... 

— 2^23. Et quatre pièces de plomls poysant cent cinquante 
Uvres ou environ. 

224. On fournyou ^ dudit chasleau a esté trouvé deux 
pots de fer de fonte tous deux rompuz et ung mortier de mé- 
tal fort grand. — 225, Une vieille mect une grand table à 
faire le pain, grand table de pierre de marbre. 

226. En la chambre appelée la chambre de la Fouillée, 
ofi souUoyt se tenir monsieur de Barbezières : El première- 
ment, deux chasiictz faicts de tables. — 227. Ung banc tour- 
nys, oQ il y a deux armoyses ; ung meschant buffect, une 
table et deux treleaulx, uug coffre de Flandre, ung esci'an, 
une chère percée et deux meschans landiers de fer. — 
228. Et au retraict, une meschante table carrée. 

229. En la lavanderye, c'est trouvé ung chaslict, Met de 
tables ; une chère à bastons et ung grant banc sur quatre 
pieds, à laçon d'escabelle. 

230. En la chambre sur la tour de Melle, c'est trouvé une 
table faicte en contouer, ung trépied, ung petit buffect à troys 
moyens, ung banc faict en escarre. — 231 . Ungmeschantcoffre 
de Turquye. — 232. Plus uog pillier de marbre, où sont les 
armes de Tailleboui^ et quatre petits autres loppins de 
marble blanc. 



1. Comptoir, table & compter. 

2. Espèce de canon. 

3. Foumiou, en patois poitevin, se dil de l'endroit où est !e foor. 



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-341 — 

238. Sur la chambre de l'escurye c'est trouvé ung mes- 
chant chastict, ung tict garny de traversier et de coiecte 
poincte, le tout tel quel. 

Du dernier jour desdictsmoys et an que dessus et présents " 
les dessus de Barbezières, firossardière et autre cy dessus 



En la cave de ta grosse tour ont esté trouvés les boys ser- 
vant de tins et huict festz de ardoyse. 

233. On planché dessus la dicte cave, a esté trouvé cinq 
engins ' sur chevalletz à bander arbaleste du temps passé. — 
234. Deux portes sans claveure, une barre de banc tournys, 
troys autres fenestres faictes de table. — 235. Huictengins faicls 
de cordes, couvers de cuyr, à tirer pierres pour forteresse. 

— 236. Une douzenne de meschanls pavoys ' pourryz. — 
237. Sept grans tours de fer, du temps passé, à bander arba- 
leste de passe ^ — 238. Neuf bouteilles de cuyr *. — 239. Une 
petitecasse^ pleine de chausse trappe. — 240. Une autre casse 
en laquelle y a trente et six petits boulletz de pierre. — 
241 .Deux meuUes de moullin à bi-as. — 242.Une archepippe \ 

243. Et devant la porte du trézor a esté trouvé troys 
cuves beigneresse. 

244. En la chambre dessus le trezor a esté trouvé unze 
lictz de pleume, tous en coiectifs, avecques huict traversîei-s. 

— 245. Une mante rouge. — 246. Une autre à fleur de pes- 
cher; une autre à fleur de bleu. — 247. Une couverte de 
laine blanche. — 248.Deux bardes de lict et couchete tappi- 
cerye. — 249. Un tappy faict k l'aguille de plusieurs coulleurs 



i. Terme générique pour désigner une m&chine de guerre. 

2. < Parois, arme défensive, c'étoit le plus grand des boucliers. > (Dkt. 
de Trévoux). 

3. Ou à tour. 

i. ■ Une bouleille de cuyr bouilli i. {Con^t. roy., 1560], 
5. 1 3 coflres en façon de casses » (7«b. d'Autmi, 1463). 
6. Mot absent du Gloiaaire 



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et le tour de coi-delier *. — 250. Plus y a dix huict tappis 
velluz, grans et pelis,~tant bons que mauvais. — 251. Qualre 
loppins de tappys rompuz *par dessus lesdictes tappiceryes 
" — 252. Quatre draps vers, pour mectre sur table, qui guères 
ne valient. — 253. Ung baoché ' bleu de laine qui guères 
ne vault; une aultre de.sarge i-ouge. — 254. Deux mes- 
chans rideaulx de taffetas noyr et tané. — 255. Une grant 
pièce de tappicerye des neuf preux. — 256. Une table et Iroys 
treteaulx, sur laquelle sont lesdictes tappiceryes. — 257. Une 
chère de fer à poulmeaulx de léton doré, couverte de drap 
d'or frizé ^ et en ladicte chère y a ung carreau de drapt d'or 
de mesme. — 258. Une aultre chère de fer,couvert6 de drapt 
d'or frangé de soye rouge. — 259. Une chère de boys à doul- 
cier,donllesiègeest decuyr. — 260.Deux petites chères, cou- 
vertes de vert, sur roues de boys, toutes rompues *. — 261 . Ung 
tabouret de boys, dont le siège est faict de layne de plusieurs 
coulleui's. — 262. Plus troys escabeaulx,ua banc toumysavec 
ques sa barre, ung tablyer de boys garnys de damas, et uog 
marchepied de boys faict de deux tables. — 263. Ung rideau 
noyr et deux petites pièces de mesme couUeur et ung rideau de 
sarge rouge tel quel. — 264. Deux molles de pierre à faire plom- 
bées ^. — 205. Une balance avecques sa pille. — 266. Ung la- 
voucr de plomb, oiiquel y a ung petit geau % ung fouyer de 
1er qui se porte et ung petit loppin de cuyvre creux de la lar- 
geur d'unes herses (ou hevres f) — 267. Deux grouxiandiers, 
une herminelte ; deux tables d'ardoysc, dont il y en a une 
ronde et une carrée. — 268. Un grant cable de dix-huit à 



1. Cordelière, cordonnet. 

2. Banquier, converlure de banc. 

3. Frisé n'esi pas dans le ffloitaire. X.Barbier de HoaUnlt,<£w«rM atntpl,, 
1. 1, p. 563. 

4. Pour enfants. 

5. Moule pour faire des balles. J'en ai trouvé un dans le» ruines de l'église 
abbatiale des Gliâicliiera (Deux-Sèvres). 

C. tau, robinet. 



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vingt bra&se.... une poullye de léton et une autre de boys avec 
leurs chevilles de fer eL ung cracheL faict en S. 

969. Deux loppins de plomtb, en l'ung desquels y a deux 
fleurs de lys, poysant dix livres ou environ, une pièce de 
lélonet une girouète i, — 270. Une grant vieille poysle percée, 
tenant huict seilleaulx ou environ ; une autre belle et bonne, 

tenant six seillaulx ; le tout d'arin. — 271. Deux grans 

chauderoDs.... — -272. Troys poysles à queuhe, qui guéres ne 
valtent.... — ' 273. Ung grant bassin, servant dessoubz ung 
buffect. 

274. Deuxbaillotz' de cuyvre et troys de lélon. — 275. Ung 
quoquemard de cuyvre, ung pot de chambre de léton, 
deux grans grîsles de cuysine. — 276. Ung petit cartà mectre 
pouidre ; ung pîllon à piller pouidre de canon, terré d'ung 
bout; un petit banc, à fa^on d'escabellc, faict de table; ung 
grant leur d'arbalesle. — 277. Neuf buys ' d'eslaing. — 
278. Quatre douzaines sept pièces, tant platz que escuelles d'es- 
taing. — 279. Quatre grans polz d'eslaing, tenantchascun troys 
pintes ou environ; ung aultre, tenant troys choppines et six 
aultres petites pintes faictes en brocz, dont la plus grande 
tient troys cars et les autres au dessoubz en ce comprins une 
pinle ronde. — 280. Quatre grands chandeliers, faict à viz, de 
cuyvre d'ung pied de hault. — 28i. Huict chandeliers, faict 
à cuvette *, de cuyvre, et six sallières d'eslaing. — 282. Deux 
grans charjouers ^ d'artillerye, de fer blanc, deux aultres mo- 
yens et vingt-deux aultres petis, le tout de ferblanc. — 283. Deux 
molles de cuyvre, enmanché de fer en façon de tenailles 



i. C'eit la première fois qu'on signale les girooettei dans les inTeaUirei. 

3. ■ Petits bailluls de bois... pour meUrn l'eau, t (Du Fouilloux, Véturie, 
d5M). 

3. c Buye ou cruches. » (Vers 1300). 

A. t Cbandeliers à cuvelle. • (Compte roy., 1400). V. Gay ne parle pas de 
ce Mos k cuvette. 

5. Chargeoir, mot inconnu au Slostaire. 



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à faire plombées, estans le tout en ung coffre de boys, fer- 
mant en clef. — ■ 284. Onze serviettes longues. 

285. Douze touailles pleines. — 286. Cinq meschans ta- 
bliersouvrés,fins,usez,neui grosses serviettes de cuysiae,deux 
douzaines d'aullres serviettes plaines, telles quelles; troys 
serviettes ouvrées, une plaine de lin, et cinq grosses nappes 
de Guysine, ung meschant ciel ;... le tout estant dans ung 
panyer disse, couvert de cuyr, faicl à (açon de coffre de 
baheu... — 287. Quatre basions de lict de camp. — 288. En 
laquelle chambre s'est trouvé oultre deux coffres de baheu 
et ung coffre de Flandre, les tous fermans en clef et à chacun 
d'iceux y a un brevet* cousdu avecques des cloutz; ce pré- 
sent coffre appartient à Pierre Bourgerys. 

289. En la garde de la dite chambre, y a un grant coffre 
de fer avecques deux claveures. — 290. Ung petit chasiict 
foncé de sangles, avecques une paillasse. — 291. Une petite 
chère carrée, dont le siège est couvert de satin verL — 
292. Une petite table, de la longueur d'ung pied et demy, 
couverte de vellours rouge et une petite ballance. 

293. En la viz devant la porte de la chambre dessus dicte 
c'est trouvé cinquante et six boullelz de fer de fonte et deux 
de pierre. 

294. En une autre contre fenestre de la dicte vitz de la 
grosse tour s'est trouvé cinquante-deux boulletz de fer pour 
la longue couUeuvrine et pour le canon, 

295. En montant en sus en une desdictes fenestres a esté 
trouvé quatre-vingtz dix-sept boulletz de fer, de mesme sorte 
que les pi'écédents. — 296. En une aullre fenesti'e estant au- 
dessus de la dicte fenestre aux canonnières, a esté trouvé 
troys cens quarante et quatre plus petis boulletz de fer que 
les précédents. — 297.Deux poullyes decuyvre,avecques leurs 
chevilles de fer et le crochet faict en S. — 298. Troys fers, 



1. Etiquette brève, c Ud brerel escript. > [Im. de ta cxUh. (TAusem, 
1531). 



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— 351 — 

nommez ciics ^ pour monter grosses pierres à bastimens. 

299. En la chambre hatilte de la tour, a esté trouvé, en 
une grand garde-robe, près la fenestre du jeu de la 
pausme, premièrement, ung ciel de damars rouge, semé 
d'orfaivrerye. — 300. Le doulcier de mesrae. — 301. Une 
pièce de mesmc, pour allonger le doulcier. — 302. Plus 
cinq grans pièces de damars vert et rouge, semé de 
graDt heur d'orfaivrerye. — 303. Une pièce de mesrae soye, 
qui n'est point semée d'orfaivrerye. — 304. Cinq pièces 
de damars gris et noir. — ■ 305. Ung ciel de mesmes. — 
S06. Troys rideaulx de mesme, qui sont bruslez au bout. — 
307. La barde d'ong lict et d'une couchèle, le tout de mesme 
la dicte lappicerye, qui sont bruslez au bout. — 308. Quatre 
rideaulx de damars noyr figuré. — 809. Troys bardes de satin 
noyr. — 310. La garniture d'ung petit carreau de vellours 
viollet, fort uzé. — SU. Une aullre petite pièce de damars 
cramoyse, figuré. — 312. Troys rideaulx de laflelas jaulne et 
noyr, telz quelz. — 313. Deux rideaulx de taffetas gris, qui 
guère ne vallent. — 314. Ung petit ciel de vellours noyr, beau 
et bon. — 315. Une barde noyre de salin noyr frangé. 

316. Ung petit ciel de satin frangé noyr, usé. — 317. Ung 
ciel de vellours rouge et vert, frangé, garny d'orfaivrerye, 
heurs (?) et jariectes '. — 318. Ung aultre grant ciel de 
drap d'or et vellours vert, frangé, semé de janectes et de 
hurs. — 319. Ung aullre ciel de vellours vert frangé. — 



i. Dana le Glossaire, cric ne signifie que crancquin d'arbalète. 

3. Heur etjanecle retiennent plusieurs fois, sans que la significalion en 
soit plus facile à délermiDer. J'avais d'ahord songé à une erreur de transcrip- 
lion, et j'étais tenté de substituer lleur, les fleurs formant d'ordinaire le semis 
des étoRes et tapisseries. Mais comme il n'; a pas de doute possible sur l'or- 
thographe, j'inlerpréle heur dans le sens de hure de sanglier, qui est, en 
effet, te meuble de plusieurs armoiries. 

Le contexte établiâsaat qu'il s'agit d'ammiatu: et non de fieursino 367), 
Je renonce h voir le genêt dans la;anec(e, qui s'explique naturellement par 
la petite bél« connue sous le nom de gmette. 

Voir lei n» 37i et 372. 



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320. Ung aultre pelit ciel de satin fort u5é,aTecques sa frange. 
— 321. Une bande de velloursnoyre, frangé. — 322.Unecoiecte 
poincte, de taffetas vert et rouge. — 323. Quatre fourreaulx 
de vellours noyr de lict de camp ^ — 324. Un pavillon de 
taffetas jaulne et noyr. — 325. Ung ciel de satin broché, tant 
de vellours ooyr doublé de bougran. — 326. Ung pavillon de 
taffetas noyr, avecques sa poume *. — 327. Une grant garde 
robe à deux claveures, où il y a rien dedans. — ■ 228. Ung grant 
coff're carré fermant à ciel, onquel s'est trouvé ung pavillon 
de toille à la taçon de Turquye. — 329. Ung aultre pavillon 
de mesme sorte et au bout de dessus y a du taffetas rouge. 

— 330. Ung aultre pavillon de toille, frangé de fil blanc, 
tel quel. — 331. Quatre petits rideaulx ou pens. — 
332. Ung tappy faict de layne, faict à l'agulle, le champ 
de rouge et de janecles et te tour faict à cordelières. 

— 333. Ung aultre tappy faict à Tagullc, où les armes de 
madame sont. — 334. Quatre barragans ^ à mettre sur table. 

— 335. Ung petit ciel de toille d'argent blanche * et d'autres 
plusieurs coulleurs, où sont semées les armes de madame, 
avecques sa frange. — ' 336. Une pièce de tappicerye, oii est 
Sanson Fortin. — 337. Ungcieldedraptd'or,figuré de vellours 
viollet. — 338. Plus une autre pièce de tappicerye, où sont plu- 
sieurs personnages, mesmement les Innocens. — 339. Une 
autre pièce de tappicerye, où est contenu le couronnement 
de Notre-Dame. — 340. Une pièce de tappicerye, sei-vant à 
parement d'authier, où sont les troys roys. — 341. Deux pièces 
de drapt rouge, servant aux deux lictz des dames. — 342. Ung 

1. (Deui fourreau de cuir à mettre Ut ». (/nv. de 3limtfMra%ey, iSU). 
t Une grant nale de cuir fauve, garnie de toille par dedeni, de courroies 

et de bloques et tout un grand bahu â mestre par deisni icelle maie pour 
roeslre et porter le lict de Hma la Rojne. > (Comptet ro\faux, article* fowr- 
nù par Pierre du Fou, iS87, Cf. Le MenbU, t. i, p. 76). 

2. Voir sur le pavillon de lit et se* pommes, mes Œuvre* oomplitei, 
t. 1, p. 67. 

3. Furetiëre définit le ban-acaii un i gros camelot ». 

4. ( Toile d'argent blanche i. </hv. du marquit 4t Bénwville, i6^). 



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ciel, coiecte poincte de taifetas rouge doublédetoiiebleuhe. — 
343. Uog pavillon de taffetas noyr, blanc et gris, avecques 
ses franges. — 344. Troys rideaulx de taffetas rouge et vert. 
S45. Une pièce de sarge jaulne. — 346. Ung rideau de taffetas 
noyr et lané, qui guères ne vault. — 347. Ung pavillon de sarge 
noyre, avecques sa frange et poume. — 348. Deux rideaulx de 
saisie verte et vioUet, telz queiz. — 349. Troys rideaulx de 
taffetas jaulne et bleu. — 350. Une barde de damas cramoysi. 

— 35i. Ung doulcier de taffetas vert et rouge • et franche de 
soye jaulne. — 352. Une barde de taffetas gris. — 353. Plus, une 
petite pièce de damars gris^. — 354. Ung rideau de sarge verte 
et vioUeL — 355. Neuf pièces de tappicei^e, appelée l&chambre 
des dames. — 356. Vingt et une pièces de grosse serge noyre, 
tant grandes que petites, pour tendre une chambre de dueil ^. 
— 857. Une autremeschante pièce deserçerouge. — 358.Ung 
rideau de serge rouge et vert, ung aultre petit rideau de 
sai^e noyre, ung banchier de tappicerye tel quel et une bande 
de tappicerye telle quelle, où il y a des pellicans. — 859. Huict 
pièces de tappicerye de la grande salle, appelée des Sauvages. 

— 360. Ung pavillon de panaillolles et une petite pièce de 
tappicerye bleuhe, semées de Heurs, telle quelle. — 361 . Une 
couverture de drap noyr, doublé de toille. ~ 362. Ung ciel de 
tappicerye bleu et vert, semé d'autres couUeurs. — 363. Ung 
banché de layne blanche, qui guère ne vault, merqué au 
bout de rouge.— 364. Dix pièces de tappicerye rouge, semée 
de cerfs et feuillage, telle quelle. — 865. Quatre autres pièces 
de tappicerye rouge, semée de plusieurs couUeurs. — 366. Une 
autre pièce de tappicerye, faicte sur champ vert, semée de 
feuillage et bestes. — 367. Dix sept pièces de tappicerye, tant 
grandes que petites, telles quelles, en champ vert, semée de 

1. * Tatbtts rouge, vert, tanné ■. (Intj. de Jacquet Cœur, 1453). 

2. « Damas blanc, bleu, gris, vert >. (/nt>. de Jacques Cœur, 1453). 

3. I La rojae de France daibt demeurer ua an entier sans partir de la 
chambre, 1& oà on Iny dit la mort du roy son marit... La chambre de la 
rojoe doU Être tonte tendue de noir * {AUénor de Poitiers, i486). 



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— 354 — 

fleurs. — 368. Quatre petites meschantes pièces de verdure, 
semée de feuillage. — 369. Uog ciel noyr. — 370.UnemeschaDle 
pièce de sarge rouge. — 371. Une grand garde robe, sur la 
fenestre qui regarde l'église des chanoynes, c'est trouvé cinq 
carreaux de vellours cramoizy, tous plains et deux autres de 
vellours cramoizy à souleil de brodure, auxquels y a une 
janecte garnye de perlerye. — 379. Deux autres carreaulx de 
vellours noyr, auxquels y a à cbascun ung souleil de satin 
cramoise broché et autour gamy de hurs. — 373. Troys car- 
reaulx de drapl d'or damassé et de cramoyse el doublé de 
damars jaulne. — 374. Ung autre carreau de vellours figuré 
d'or; deux autres carreaulx de vellours violiet figuré, deux 
can-eaulx de vellours ooyr telz queiz. — 375. Troys vieulx 
carreaulx de satin changeant, tielz quelzjdeuxautrescarreaulx 
de vellours gris tels quels, deux autres carreaulx de taffetas 
bleu, ung aultre carreau de satin jaulne et incarnat — 
376. Ung aultre carreau de damars rouge, deux autres de vel- 
lours bleu tel quel et deux carreaux de trippes de vellours. — 
377.Unecouverledelictdetalfetasjaulne et viollel, en laquelle 
y a cinq bandes. — 378. Uog petit tabernacle faict de bastoos 
dorés, servans à repouser Noire-Seigneur et couvert de toille 
de creppe, bandé àouvrage de borderye. — 379. Huict houppes 
de soye cramoysie et une de soye noyre, garnye de papillectes. 
380. Du premier jour d'octobre audict an que des- 
sus, présens les dicts dessus de Barbegières et Brossardière, 
a esté trouvé treize pièces de tapicei*ye de toille, coiecte poin- 
tes, estans en ung grant coffre carré, faict à sousbaste- 
ment en la dite chambre que dessus. — 384. Dix ciels de 
même,tant grans que petits, frangez de mesme. — 382. Troys 
rideaulx de lin tels quels. — 383. Cinq pièces de coiectifs, 
pour faire traversiers. — 384. Deux pièces de grosses toille 
claire * à faire ouvrage. — 385. Ung seau ' de damars blanc 



1. CaoeTiulpour broder. 

2. Séan, etpèce de liège. 



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et noyr telque. — 386. Ung autre sean noyr de drapt, faict à 
myrouers et soye verte. — 387. Ung bout de fraoge noyre 
de layne, d'une aulne de long ou environ. — 388. Deux pe- 
tites pièces de sar^e verte. — 389. Ung sain de cuyr blanc * 
pour bander arbaleste. — 390. Ung arc du Brésil '. — 
391. Une petite pièce de tappîcerye de grosse saisie noyre 
toute rompue. — 392. Ung tabouret de vellours et ung aul- 
tre de taffetas noyr et rouge faict à carreau. — 393. Vingtet 
quatre petites pièces de tappicerye à ouvraije de lagulle^ 
pour faire tabourelz, tant grans que petits. — 304. Un pa- 
tron de toille en pappier collé ensemble, où est le mistère 
de la Passion. — 395. Quatre pièces de cuyr, faictes en 
drapt d'or * pour faire chère et carreaulx. — 396. Ung 
buffiect fermant à clef. — 397. Deux chaslicts, une grant 
chère à doulcier, ung banc toumys, ung bouteillon ^ faict 
de clisse. — 398. Quinze tables plus longues que plan- 
chiers, où sont lessées les tappiceryes. — 399. Dix tre- 
teaulx soubz les dictes tables. — 400. Quatre aultres tre- 
teaulx, un escabeau et deux chères rompues. 

401 . En ta garde robe de ladicte chambre a esté trouvé 
ung carreau, tant de tappicerye de Irippes de vellours que 
autres coulleurs, qui guères ne vallent. — 409. Ung arc de 
Turquye *, avecques douze tretz et le carquoy. — 403. Quarante 
et neuf pièces de tappicerye, tant grandes que petites, qui 
guères ne vallent. — 404. Quatre tabouretz rons et troy carrez 
qui ne sont couvers et deux chères dont le siège d'une est 
de vellours noyr et l'autre couverte de toille 

405. On galletas de la dite tour a esté trouvé neuf cars, 

i. Ceiul, ceinture, i i sanluref, 4 cuir de Lyon » (/nd. d« di Clocha 
i566). 
2. • BoU da Brésil » (1&76}. 
8. A faiguille. 

4. Imitant le drap d'or. 

5. SoutilloD se dit encore à la campagne pour désigner un panier d'oiier. 

6. < Un arc de Torquye > (Iwt. it Limii i'Anjm, 1360). 



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plains de pouidre de canon, tant grans que petits. — ■ 406. 
Quatre chaijouers de grosse pièces. — 407. Un coffre faict en 
casse, là où il y a plusieurs pièces de vieulx arnoys du temps 
passé. — 408. Ung autre coffre, où il n'y a rien. — 409. Ung 
autre grandcoffre, où qu'il y adeuxestriersàarmes^, lesquels 
sont dorez. — 41 0. Cinq poumes de léton, servan à chaiTyotz. 

— 4ii. Un palletoct de bracassin du temps passé, un petit 
tablier de fer pour jouer aux dames ', plusieurs pièces de 
arnoys de chevaulx, frangez... — 442. Quatre estuys de boys 
carrés, là où on avoyt apporté les livres pour feu madame. 
— 413. On quel galletas y a plusieurs pièces de arnoys du 
temps passé, lesquelz on ne sauroyt nombrer. — 414. Une 
granle cspèe à deux mains 3 rouillée. 

415. Une grant poysle d'arin. — 416. Six seilleauh..., 
ung grand poyslon, ung vieulx bâillon decuyvre etungescu 
de arnoys de jouxte. — 417. Un arc d'if*. 

418. Deux pièces de boys rond, servant à mestier de 
tappicerye. 

419. Kn la gallerye du galletas de ladicte tour, c'est 
trouvé dix-huict grans arbalestes, du temps passé, telles 
quelles ; huict douzaines de tours à bander lesdictcs arba- 
lestes. — 420. Ung coffre à doulcier. — 421 . Treze paires de 
espérons du temps passé. — 422. Quatre- vingtz-quinze plom- 
bées de plomb, arquebustes à crocheiz etfaulxconneaulx. — 
423. Ung marteau pour piger (piquer ?)raoullins à bras. — 

— 424. Plus un ferdejavelqueQavelot). — 425. Cinq fers de 
tance, dont il en y a deux faitz à rocqucts ^.—426. Ung coing 



1. Fl£au d'armes. 

2. K Vng Inbleau de bojs pour Jouer aui ilames • {Ino. d» PMgmoUmvr, 
1564). 

3. c Trois espées à deux mains, desquelles les poignée): étaient garnies 
àe drap d'or frisé • {Myit. des apStres, 1535). 

4. (t Les ouvriers dudit mestier seront tenus de faire arec du bon bois 
d'if » (Ordonn. du prMt de Parit, 1443). 

5. Rocquet manque au Glouaire. 



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— 857 — 

de Ter à mai^uer vesselle aux armes anciennes desdicts. — 
4S7. Une noix d'arbalestes * tirant deux tretz. — 428. Vingt et 
une bossetes* de leton doré faictes à myrouers '. — 429. Ung 
hioiage de sainct Jacques, lequel est de cuyvrc. — 430. Treize 
douzennes de garrots. — 431 . Certaines pièces de boys de mes- 
lier. — 432. Ung collier de fer pour mectre en coul des groux 
chiens. — 433. Gei'taiu nombre de vieulx garrotz ferrez et 
aultres vielles ferrures et une pièce de letoo cassée estant 
CD ung grant vieulx coffre... 

434. A l'autre cousté de ladicte gallerye, regardant sur le 
jeu de la pausme, a esté trouvé cerlaynes pièces de boys, 
faict à laçon de licl de camp, avecques unze verges de fer, 
tant grandes que petites. 

435. Eu la cuysine a esté trouvé troys douzennes et une 
pièce de vesselle d'estaing, tant platz que escuelles. — 
436. Deux cannettes, l'une à mectre le vinaigre et l'aultre 
esgret*. — 437. Une gran casse de fer, ung granl seilleau... 

438. On garde manger : marmitles, rôtisseurs, deux fers 
à gaufres et oublyes...., un crocher à poiser, une presse à 
deux visz pour presser chappons, ung panier d'éclisse fer- 
mant en clef, un garde manger couvert de toyle cirrée. 

439. On garde manger de la vielle eschanconnerye, ung 
charnyer de boys, faict à façon de cuve (?). 

440. Une archepippe. Troys grans tables. — 441. Huict 
pièces de pierre de marbre. — 442. Ung madier (maldier) 
pour dépecer viande. 

443. En l'eschanconnerye, c'est trouvé deux potz d'es- 
taing, tenant chascun deux pintes ; deux autres potz, tenant 
chascun une pinle. — 444. Ung coffre ferré, couvert de cuyr, 



i. « Noia te dit de la ptrik de la platine d'un pistolet oa fusil, qui Mt 
coniMe en demi cercle el que le ressort fait marcher quaad on le débaod«.> 
[Dictionnaire dt Trévoux). 

2. Voir ce mol dans le Glouaire archéologique. 

3. Ou k médaillon, c'est-à-^lire nmdêt. 

4. VeiJQs. 



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— 358 — 

pour mectre le linge de l'eschançonnerye. — 445. Deux petits 
landiers. — 446. Une grant mect rompue où on chapplojt ' le 
pain 

446. Un madier au tour. — 446. Ung brocq de boys neuf 
non ferré. — 447. Une ballance de boys pour poyser le 
pain 

448. En la grange dudict chasteau, a esté trouvé ung 
double canon de métal de fonte, monté sur rouhes ferrées, 
dessus lequel sont les armes dudict (seigneur). — 449. Ung 
autre canon de métal de fonte, appelé le canon de ba- 
terie ou fmterie, dessus lequel y a une licorne. — 450. Une 
longue coulleuvrine de métal de fonte, où sont les dictes 
armes pareillement. — 45i. Troys auti-es moyennes coulleu- 
vrines de métal de fonte et dit-on qu'il y en avoyt cinq, 
dont il en a esté mené deux à Royan, le tout estant monté 
sur roues. — 452. Quatre vielles roues feri'ées, faictes pour 
porter artillerie. — 453. Deux revers * d'aullhier, que on en 
avoit? estez ordonnez porter à la chappellede Sai net-Gilles 
à Rocheflort 454. Goppins de bois 

Faict et parachevé le jeudy premier jour d'octobre an et 
présents que dessus. P. de Barbezières. Letai-d, accesseur 
du baillil. J. des Ruhes, greflîer dudit commis. Maugeis pour 
nous à la requête du dict de Montils, escuier susdicL 



Inventaire du château de Taillebodrg 



i 758, ti mai, — A la requête de Joseph-Nicolas LaloueUe de SBint-Qoen- 
lia,ancicnaTocat au parlement de Paris et ancien avocat aui cooseib du roi, 
intendant de aa maison et alhires de son alleise Ugr le prince de Talmond, 



1. Voir dans le Glouaîre le mot cAapIepaitt. 

2. Trédos, dossier. 



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— 359 — 

demeurant h Paris gd l'hAlel dudil seigneur, rue Saint-Haur, paroisse Sainl- 
Sulpice, invealairc des meubles, tilres et papiers qui sont au cbftteau de 
TailJeboiirg, dépendant de la succession de la princesse de Talmoud, en 
continuation de celui du château de Cbâlellerault, fait le 2 mai, devant 
Lagleane, notaire à Cbàtelleraull. — Communication et notes des mima. 
Uinvtet de /ouineau, notaire à TaiUtbourg. 

1» Escalier. — Antichambre. — Salle à manger : un 
buffet, S fontaines de cuivre, 2 bras de cuivre doré, 6 
tables, un lustre à 6 branches, 19 chaises de moquette 
verte, 2 de canne, 4 rideaux, 1 Irameau de cheminée de 2 
glaces avec des bras de cheminée à 2 branches, % flacons 
d'étain, une carte généalogique de la maison de La Tré- 
moiUe avec bois doré (estimé 3 livres), 13 tableaux dans 
le lambris, poêle. 

2o Salon : 1 lustre, 8 branches, 8 bras à une branche, 1 
paire de bras de cheminée à 2 branches, canapé de panne * 
cramoisi, un conlessionnat ^, 12 fauteuils, 1 écran à 4 feuil- 
les (140 Uvres), 12 chaises à la capucine* (240 livres), 2 
tables à jouer, chenets à 2 branches, 2 portières, 3 rideaux 
de toilles damassée, 2 tableaux. 

3o Chambre du prince : un lit à niche, canapé de velours 
d'Utrech, commode d'ébenne, 4 tiroirs garnis de cuivre, 
2 bras (50 livres), 2 portières de toiles de coton, chenets 
à 3 pommes, 6 portraits, une table écritoire. 

4o Cabinet : un bureau de noyer (5 livres), une armoire 
d'ébenne garnie de cuivre, secrétaire de bois de Holande, 
12 lauleuils, 5 chaises, 9 tableaia, 2 rideaux mousseline, 



1. ■ Panne, étoffe tonte de soie, dont les Glets traTersans sont composas 
et fonnent une espèce de poil, qui est plus long que celui du velours et plus 
court que celui de ta peluche i. [Dictionnaire de Trévoux). 

2. Ce mol n'est pas dans les Gloetaires avec le sens de meuble. Ne serait- 
ce pas un siège pour deux personnes seulement t 

3. Le dictionnaire de Lacurne de Sainte-Palaye n'a que cette signification : 
*âta eapueim, on disoit d'un livre qu'il était relié è la capudne lorsque la 
rdinre en étui noire, avec les bords roux >. Les chaises eu question au- 
raient-elles, par analogie, été peintes en noir, avec filets roux T 



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écritoire d'ébenne avec son encrier, poudrier, sonnette de 
cuivre attenté, 2 marbres ou serre papier, un petit coffre 
couvert de chagrin. 

5. Dans la bibliothèque : 258 volumes (258 livres), 6 cartes 
géographiques, un carton de plans et un registre de la dépanse 
que le château a coûté à bâtir. 

6. Garde-robe. 

7. Chambre au-dessus de la garde-robe. — Chambre de la 
tour qui donoe dans le salon. ' — Chambre de la princesse : 3 
chenets, une table de bois blanc avec son tiroir, 2 guéridons, 
mie table de nuit en bois des !les avec dessus en marbre 
(6 livres), 1 fauteuil avec son coussin de maroquin rouge, une 
bergère avec son coussin couvert de toile pinte, 4 fauteuils de 
toile seulemeut, une chaise de moquette avec son mouchoir, 
5 chaises de rotin (le tout 50 livres), 2 bras de cheminée avec 
un trumo de glasse, 2 portières et 1 autre trumeau entre les 
croisées, un paravant de cuirre doré à 6 feuilles, i portrait et 
4 dessus de porte dans le lambris. 

8. Cabinet ensuite : une table de marquetrie garnie de ses 
bronzes dorés, dessus de marbre de Porter (50 livres), table 
de toilette, i chaise de velours d'Utrech, 1 fauteuil, 5 chaises 
de rotin, uu'paravant moquette, un tabouret, une portière de 
toile peinte, 2 rideaux. 

9. Garde robe de la princesse : une fontaine en cuivre 
rouge. 

10. Chambre au-dessus. — Antichambre au premier étage: 
une tenture do cuirre doré en 8 pièces, 7 banquettes, 2 chai- 
ses, 4 petites banquettes pour s'agenouiller de moquette, 
5 carreaux, lusLre à 6 branches, cuivre doré. 

11. Chambre de Taillebourg: 1 lit serge jaune, le dedans 
de plusieurs étofles de soye découpé à fond bleud (400 livres), 
fauteuils, commode et tiroirs, une tapisserie de Flandres 5 
pièces (150 livres). 

12. Cabinet ensuite : S tapisseries pareilles à celles ci- 
dessus (100 livres). 



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13. Garde-robe dudlt appartement. — Chambre de Laval: 
tapisserie haute lisse d'Auvei^e S 7 pièces (200 livres). 

14. Garde-robe. — Chambre de Benon : 7 pièces de ta- 
pisserie haute lisse d'Auvergne (220)> commode à 7 tiroirs 
de bois plaqué. 

45. Garde-robe. — Chambre de Talmond: couchette, le 
dedans en taffetas de la Chine ; tenture étoffe de la Chine 
avec â portières (60 livres), 6 fauteuils bleu et jaune. 

16. Cabinet. — Garde-robe. — Chambre au-dessus la 
garde-robe. — Chambre de Latour. — Colidor, de là mon- 
tent aux mansardes. Chambre de La Hézolante 41 flam- 
beaux de cuivre jaune, 13 porte-mouchettes, S mouchettes, 
S3 flambeaux attentés, 4 porte-mouchettes garnis de leurs 

mouchettes semblables, 3 bobèches à 3 branches un 

petit plateau de Chine, 5 douzennes de mouchoirs à café, 2 
carrés de toilettes avec leurs boites. 

17. Chambre Saint-Savinien, garde-robe. — Chambre du 
Tapissier, garde-robe. — Chambre de La Grève, garde- 
robe. — Corridor. — Chambre de ChàtellerauH : 1 tenture 
(comme ailleurs) de damas de Caux', avec lit pareil. 

18. Garde-robe. — Chambre de Lousis (?). — Chambre 
d'Ordève. — Chambre de Chaville. — Chambre de Tonnay- 
Boutonne, garde-robe. — Salle des gens de livrée. — Salle 
des officiers. — Office. — Cuisine. — Petite voûte après la 
cuisine, 2» voûte. — Serre du Me d'hôtel. 

19. Descendant dans la cave,<-3 pièces vin de Cahors (200 
livres). 

20. De là dans le pavillon au bout des écuries, le plus 
près du château. 

21. Vestibule en bas: 2 pièces de tapisserie de coutil, 
peint à personnages. 

1. Le Gtouaire est mnel nr ce* UpiMeriei. 

3. Parmi les proTenances de damas, Y. Gay n'iodique pas Cani. Le i>ii> 
tùmnaire géographique de la Fnmee de d'Eipilly, 1704, ne signale pas 
cette indostrie à Cam. 



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93. Chambre à droite, garde-robe. — Chambre à gauche, 
garde-robe. — Au premier étage, antichambre. — Chambre 
à droite. — Idem à gauche. 

âS. Au deuxième étage, chambre de chiruigien, lit à dou- 
ble tombeau, garde-robe. 

M. Infirmerie : 4 couchettes. 

25. De là passent dans le pavillon vis-à-vis, au bout dès 
remises, antichambre, — Chambre du chevalier de Rohan, 
garde-robe. — Chambre de la princesse de Rohan, garde- 
robe. — Chambre du duc de Bouillon, garde-robe. — Cham- 
bre de la princesse de Turenoe, garde-robe. — Vestibule. 

26. Au deuxième étage. Chambre du comte de Gram- 
mont : lit à la duchesse couleur souci. 

27. Garde-robe, chambre de Mme de Grararaont, garde- 
robe. — Vestibule. — Chambre des communs au-dessus. — 
La fruiterie. — Escalier du pavillon. — De là vont dans le 
corridor sur les remises, chambres no 5, no 6, n» 7, n» 8, 
no 9, no 10, no ii, no i2... De là descendent au pavillon à 
l'autre bout des remises du côté de la grille, entrent dans 
l'appartement de M. Bailly no 2. — Chambre ensuite ayant 
vue sur la rue, no 1 . — Premier étage dudit pavillon, cham- 
bres no 3, no 4. — Boulangerie. — Cour de la remise. — 
Remises. 

28. Pavillon du côté de la grille, chambre, no 1, tanture 
de cuir doré. — Cabinet de pharmacie. — Premier étage : 
chambres no 2, no 3, qo 4, no 5, no 6. — Dans la cour, 
première guérite à droite. — A gauche : forge ; chambre 
du jardinier. — Ecurie, petite maison près la halle. 



Inventaire de Gilles de Montgomiiert de Lorges 
A Saint-Jean d'Akgély 

i59S, 90 mari. — « Meubles deilaissés par le décès de fm monmgneor 
de Lorges, ea la maysOD de H' Jehsn Pelletier, near de Fondoiuse ■■ — 



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Original no* papier, aux minuta de Sureau, notaire royal à Saint- 
JtoM d'ÂTtgély. Communication de M. Denyï d'Autty, avec note* de Mtr 
X. Barbier de Montault. 

Inventaire des hardes, meubles, pappiers, aimes, accous- 
tremâQts et aultres choses deslaissés en la mayson de Me 
Jehan Pelletier, sieur de Fondousse ', eschevia du corps et 
collège de Saint-Jean d'Aogély, en laquelle feu monseigneur 
de Lorges * esloit logé, estant en gamyson en ladite ville, 
appartenant à Gilles Blouhe, écuyer, sieur de La Vallée, 
quand vivoyt, l'ung des gentilshommes dudit seigneur de 
Lorges, et logé avec luy en la mayson dudict Pelletier ; fait 
à la requête et en présence de noble homme, Elisée Ber- 
thaud, écuyer, sieur de Goulran, au nom et comme procu- 
reur, et ayant chaîne et procuration expresse de Valenlin 
Blouhe, écuyer, sieur de La Davoysière, frère et héritier du- 
dil feu sieur de La Vallée, en vertu du pouvoir et procura- 
lion par luy baillée audit sieur de Goulran, passé à Pon- 
torsoD, le huictiesme décembre 1592. Signé : Davoysière, 
Benaste et Gauchier, tabellions royaux au vicomte d'Avran- 
ches, pour le siège de Pontorson, et scellé du scel desdils 
vicomte et ville. Auquel inventaire a esté procédé par moy, 
Louys Sureau, notaire royal en Xaintoiige au ressort de 
Saint-Jean d'Angély, le 20e jour de mars 1593, lesquels 



1. Le fief de < Foodouce >, en la paroisse de Voissay, relevait du château 
de Taillebourg, au deroir de vbg;t-cinq sois. Jean Pelletier avait épousé 
Jacquette Menio, qui était veuve en 1609 et portait le tilre de dame de Fou- 
douée. Elle épousa eu secondes noces, Pierre Hartin, échevin du corps de 
ville, et mourut, saos postérité [eo 1619). 

2. Il s'agit ici de Gilles [aliàt, suivant de Thou, François) de Montgom- 
mery, troisiiDie fils de Gabriel, comte de Hontgommery et dTsabeou de La 
Tousche. 11 servit au siège de Brouage en 1585 , à la prise de Soubise en 
iE»86; au siège de Sarlat, sous Turenne, en 15S7 ; assista à la bataille 
d'Arqués et fut tué en Bretagne en 1590, sans laisser d'enfants, (Voir francs 
protetttatte, t. viii, p. A80}. — Il résulte de l'acte ci-dessus transcrit que 
la dernière gamison de Gilles de Hontgommery aurait été Saint-Jean d'An- 

ta,. 



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meubles et bardes ont esté mis par escript comme s'ensuyt : 
i. Et premièrement : uoe quittance escripte en pappier, 
contenant que dame Roberte de Hontgommery, dame de 
Champrenon, confesse avoir receu de notre {noble ?) sei- 
gneur Gilles de Montgommery, seigneur Ducay *, son frère, 
par les mains de haulte et puissante dame Ysabeau de La 
Tousche, comtesse de Montgommery, la î'Omme de trois 
cent cinquante livres, en date du toi» jour d'octobre i584. 
Signé : Roberle de Montgommery, Bassin et Ruauld, pré- 
sents. 

2. Gontract de partage faict entre haulte et puissante 
dame Ysabeau de La Tousche, dame comtesse de Montgom- 
mery, d'une part, et hault et puissant seigneur Jacques de 
Montgommery, seigneur de Lorges, escript en six feuillets 
de pappier, du xxive jour de septembre 1576, signé : Ysa- 
beau de La Tousche de Montgommery, de Hontgommery et 



3. Ung acquit, escript sur une feuille de pappier, conte- 
nant que noble dame Renée de La Rochebeaucourt, dame 
de Lorges, confesse avoir reçu de Gilles Blouhe, écuyer, sieur 
de La Vallée, la somme de dix-sept cent soixante seize escus, 
en date du dernier jour de juin 4583; signé : de La Ro- 
chebeaucourt, et au pied d'iceluy est ung acquit, portant 
que ledit sieur de Lorges et ladicte dame Renée de La Roche- 
beaucourt, confessent avoir reçeu toutes les sommes de de- 
niers contenues au contrat de vente mentionné par le pré- 
sent acquit du 17^ juillet 1583; signé : de Montgommery^ 
de La Rochebeaucouit, Jehan Mousset et Carré, notaire k 
Courpignac; 



1. probablement de Ducé. C'est sur ce lief que Gtbriet II de Hontgom- 
mery, après a?oir racheté le comté de Montgommery en 1611, recoostntint 
le châtean patrimonial de )b famille. 

2. Ysabeau ou Elisabeth de La Tontcbe était flile de Louis de La Tousche, 
, sieur des Kaclies-Tnnclielion en Tourraine, et de Charlolle de Haillé. 



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A. Gerlaines partyes de marchaoclises prinses par feu 
ntODseigaeur de Loi^es de Guillaume Bouchettc, marchand, 
pour la âomme de quarante-neuf escus cinquante-quatre 
sols huict deniers, au pied desquelles est l'acquit dudict 
Bouchette du 18e juing 1589; 

5. La coppie du traité de mariage de hault et puissant 
seigneur Goaio de Ghampvemon, et de demoyselle Roberte 
de Monlgommery, du six^ jour de may 1571, au pied de la- 
quelle coppie est le vidimus du xviie jour d'apvril 1584; 
signé... et Fossard, estant escript en pappier; 

6. Plus, deux acquits escripts en pappier, Tung contenant 
que haulte et puissante Ysabeau de La Tousche, dame de 
HoDtgommery, confesse avoir reçeu de noble homme Gilles 
Blouhe, la somme de cent escus le xxi^ jour de juing 1583 
et l'aultre dadit jour xxiQ de juing, contenant que Gilles 
F... confesse avoir reçeu de hault et puissant Gilles de Monl- 
gommery, la .lomme de quarante escus ; 

7. Un contract d'eschaoge, escript en six feuilles de pap- 
pier, faict entre hault et puissant Jacques, comte de Mont- 
gommery d'une part, et noble homme Anthoine de la Bois- 
sière ', du xixe apvril 1584; 

8. Item, deux aulnes et demye de taffetas noir à gros 
grain*; — 9. Ung pourpoing de vellours noyr tout neuf; 
— 10. Un pourpoing de chamois 3, accousturé de galons 



1. Jacques de Hontgoinmery mourut en 1609. Su troiiième ièinme se 
nommait Olaude de La Uoissiire. 

3. i-B Glostairt archéologique, à gros-grain, renvoie à grain où le mot 
n'est pas expliqué. 

TaffetaB à ^os grain ou faille, c'est une sorte d'étolTe de soie à gros grain, 
en manière de gros de Tours qui sert à (aire dea écharpes de femme, que 
l'on appelle en Flandre failles. — Grain s'entend de la forme ou figure du 
grain qui sont dans ies èlofTeti. Le gros de Tours et de Naples sont des 
espèces de moire qui ont plus groii grain que tes autres; on dit aussi, de la 
fulaine à grain d'orbe. — {Dictionnaire univertel du commerce, i748). 

S. t Lasonplesse dececuireadésignaill'emploi pour la confection des gam- 
boisons, dea pourpoints et deachsussea». (GIoMoirs archéologique, f, 312). 



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d'at^enl; — il. Ung hault de chausses S de salin noir, 
avec des bordages '; — 12. Un vieulx pourpoiog de vellours 
noir; — 13. Ung bas de soie gi-iz^ ai^enl*; — 14. Deux 
aulnes deux tiers de drap coulleur de pourpre; — 15. Plus, 
trois aulnes et un quart de revesche ^ de couUeur de 
tanné ^; — 16. Plus, troys chemyses de lin, à uzage 
d'homme; ■ — 17. Une payre de brassards blancs'; — 
18. Une cuyrasse; — 19. Uog casque et ung gantellet; 
— . 20. Une espée ; — 21. Ung pourpoiog de futayne gryse *; 
~ 22. Ung chappeau de fer »; — 23. Ung pétard ". 

24, Plus, s'est trouvé trente-neuf escus en testons, francs, 
quart d'escus et aultres monnoies. 

Tous lesquels meubles, bardes, armes, tiltres et ensei- 
gnements bus-mentionnés sont demeurés es mains dudit 
sieur de Coulran, qui les a prins et d'ieeuix s'est chaîné. 
Faicl en ladite ville de Saint-Jeban, les jour, mois et an sus- 
dits, en présence de Jehan Longespée, marchand, demeu- 

1. CulotleE. 

â. Bordage n'est pas dans le Gtotiaire de Victor Gay. 

3. Le Glos$aire archéologique n'a pas le mot griê avec l'acception de 
couleur. 

4. ( 6 bas de »aie, sçaTOir deui blancs, deux ^s et deni noirs i (Compte 
royal de 1583). — 5 bas de soie escarlatte, ung gjis, ung coullenr de pain 
bis, ung coulleur de chamois et deux collombins * (Compte» royatu; de 
i591). — I 18 paires de bas de soie, scafoïr : deux nain, ud^ gris ar- 
genté, ung gris Tiolain, ung de feuille morte, ung gris brun, ung coulleur de 
cbair, ung de pain bis et ung incarnadin. > (Compta» royaux de 1593). 

5. f Bevêche, élofTe de laine qui n'est point croisée, mais qui est une 
espèce de frise ou de racine frisée & poil long et 'qui est moins serrée. > 
(Dict. de Trévoux). 

6. Couleur du lan. 

7. Blanc indique la couleur naturelle du métal ; le compte royal de 1591 
donne la nuance en couleur d'eau. 

8. B Fustaine, étoffe de III et de coton > (V. Gay). — ( FuEtain6a...blaaci, 
gris, noirs etcanneleiz. t {Tarif du eomtat Yenaieti», 1593). 

g. f 9 chapeaux de fer couverts de drap i {Inventaire de Bichard Pic- 
que, 1389). 

10. « Pétard, espèce de petit canon de fonte, fort court, étroit par la 
culasse et large par l'ouverture * {Dict. de Trimoux). 



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— 367 — 

rant en ladite ville, et de Jehan Garnaud, maislre serrurier, 
qui se sont trouvés à l'ouverture du c^inet, où estoient 
lesdits meubles, vestements et tilti-es sus-mentiouoés, en la 
maison du sieur de Fondousse; lesdils sieurs de Coulran et 
' Longespée ont signé, ledit Garnaud ayant desclaré ne le 
savoir faire, de ce enquis. Jehan Longespée, comme présent. 
Elisée Bertadt. Sureau, notaire royal. 



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LES MACHINES DU PLESSIS-BESANÇON 

AU SIÈGE DE LA ROCHELLE EN 162S 
Par H. le comte Horric dk Buucuke. 



Les documents qui vont auivre contiennent un certain nom- 
bre de détails inconnus sur le siège de La Rochelle en 1628. 
Parmi cea documents, figurent six lettres de Richelieu, qui 
ont, comme par miracle, échappé aux minutieuses recherches 
d'Avcnol, le consciencieux éditeur des écrits du cardinal. Enfin, 
le personnage dont oette publication fait revivre le nom était le 
fils d'une aaintongeaise, Voilà, je pense, des motifs suffisants 
pour que ces lignes trouvent Ici leur place. 

Bernard de Besançon, seigneur du Plessis, l'inventeur des 
machines qui font l'objet de cet article, naquit à Paris au mois 
de mars de l'annéo 1600. Il était fils de Charles de Besançon, 
gentilhomme d'honneur de madame Catherine de France, 
duchesse de Bar, sœur du roi Henri IV, et de Madeleine Horric, 
fille de Louis Horric, chevalier, seigneur de La Oourade, grand 
prév6t de Ouyenne, et de Mario Hélyes de La Roohénard. Entré 
tout jeune encore dans la carrière des armes, 11 prit d'abord 
du service en Hollande, puis il revint en France en 16^7. 
Remarqué par Richelieu pendant le siège de La Rochelle, appelé 
plus tard & jouir de la confiance du cardinal Mazarin, il devint 
successivement sergent de bataille, puis maréchal do camp, 
conseiller d'état ot lieutenant général des armées du roi. De 
16f0 à 1655, un grand nombre de missions diplomatiques lui 
furent confiées on Catalogne auprès des états do la province 
révoltée contre la domination espagnole, en Lorraine, & 



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Bruxelles aupria de don Francisco de Mello, à Naples, en 1648, 
lors de l'insurrection de Maaaniello, et dans la plupart des 
cours d'Italie. En 1655, Louis XIV l'envoya comme ambasBa- 
deur à Venise où il demeura en cette qualité jusqu'en 1658. 
Rentré en France à cette époque, il fut pourvu du gouverne- 
ment d'Auzonne, qui était alors l'un des plus importants do 
notre frontière de l'est. C'est do ces dernières fonctions seules 
que parle Saint-Simon lorsqu'il mentionne, en 16^8, le mariage 
d'Hélène du Plessis-Besançon * (ille de Bernard, avec le prince 
de Courtenay. 

Nous avons retrouvé dans les archives du département des 
affaires étrangères des mémoires inédits laissés par du Plessis- 
Besançon et plusieurs volumes de papiers intimes provenant 
de sa succession. Les pièces les plus intéressantes de cette 
collection ont été recueillies par nous et paraîtront prochaine- 
ment dans un volume de la société de l'histoire de France, 
ayant pour titre : Mémoires et correspondance de du Plestis- 
Besançon. 

Le point sur lequel nous voulons noua étendre ici est surtout 
le râle joué par du Plessis-Besancon en 1G37 et 1628, dans 
l'Aunis et la Saintonge, pendant le siège de La Rochelle. Les 
Mémoires sont très laconiques à ce sujet. Voici te seul passage 
qui s'y réfère : 

€ 1627. — J'étois en Hollande, lieutenant au régiment de 
Oandale *, à la veille de prendre possession de la compagnie de 
mon capitaine qui avoit passé dans la cavalerie et, comme il 
m'est aisé de le justifier, en assez bonne posture auprès du 
prince d'Orange ' pour monter en peu de temps aux premières 

1. Héline de Besanfan épousa, le ii juillet 1688, Charles Roger prince 
de Courleoay. Elle mourut le 30 noTenibre 1713, ne taisiant qu'une fille 
unique, Hélâue de Courtenay, qui épousa le marquis de liauffremont, auquel 
elle apporta le nom de Courtenay, comme dernière héritière de celle bran- 
che de l'ancienne maison royale de France. 

2. Henri de Nogaret d'Epernon, duc de Candale, né en 1591, mort le 11 
férrier 1639, Ueuteuant général des armées du roi. Héconteut de Ixiuis Xlll 
el de Richelieu, il n'était retiré en Hollande el j coniniandait i celte époque 
un régiment d'infanterie sous les ordres du prince d'Orange. C'était no 
homme de * fort petit talent ■. 

3. Frédéric-Henri de Nassau, prince d'Orange, né en 1584, stalbonder des 
Protinees-Uniet en 1S35, mort eu 16l7. H était alors l'allié de la France 
contre les Eipagnoli. 



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— 370 — 

charges de l'infanterie, lorsque je reçus commandement exprès 
du roy de quitter le service des Pistats pour venir on celui de 
SB majesté, ce que je fis incontinent après le siège de Grosle *, 
et je commençai de servir en France dès les premiers jours dei 
approches de La Rochelle en l'année 16S7. 

■ 1628. — Les services que je rendis en ce fameux siège, tant 
par mer pour fermer le canal, parle moyen de machines que 
je fis faire de mon invention, que par terre pour former la con- 
trevallation (la principale conduite des lignes, forts et redoutes 
m'ayant été donnée dans les quartiers de Bassompierre * et de 
Bohomberg 3) et le fruit qu'ils ont produit pour le bon succès 
d'un si grand dessein sont connus de toute la cour. Ils furent 
si agréables au roy et à feu monsieur le cardinal de Richelieu 
que, dès l'année suivante, sa majesté me Gt donner les provi- 
sions de conseiller de guerre et capitaine des travaux de 
Picardie avec 3400 livres d'appointemena et peu après m'honora 
d'une pension de pareille somme dont on me lit expédier les 
lettres patentes *. > 

Port heureusement, plusieurs autres écrita du temps nous 
ont laissé des renseignements sur le séjour du jeune ingénieur 
devant La Rochelle. Bassompierre, dans ses Mémoires, men- 
tionne, à la date du 26 novembre 1627, l'arrivée de du Plessis- 
Besançon parmi les assiégeants. II nous apprend également que 
ce fut ce même officier qui, au mois de février 1628, fit élever 
le fort Sainte>Marie situé dans les ligues de oircoavallation au 
nord de la ville. 

En dehors des ouvrages qui entouraient La Roohelle du côté 
de la terre, Richelieu avait, comme on sait, résolu de faire 
construire une digue destinée à couper toute espèce de commu- 
nication de la ville avec la mer et d'empêcher l'arrivée des se- 
cours promis par les Anglais, c Pompée Targon, ingénieur ita- 
lien, fut s, dit le père Arcère, « chargé d'abord d'exécuter le 
projet de la digue... Le succès ne favorisa pas ses entreprises.» 



I. Grol ou Groenla, ville des Payi-Bfts, province de fineldres. 

3. François de BasBompierre, maréchal de France, né en 1579, mort ea 
1646. 

a. Henri, coaiie de Schomberg, maréchal de France, né en 1583, msrt es 
1633. 

4. Ces lellres sont du 10 décembre 1629. {BibliotUqw nationale ; eahinet 
â«itUra; vaume S19JoUo 18-19). 



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- 271 - 

La carte annexée à VHistoire de La Rochelle du père Arcère 
permet de ae former une idée aaaez exacte des travaux qui 
furent exécutés pendant ce fameux siège. Il serait utile, en 
lisant ces lignes, d'y reporter un instant les yeux. 

La digue fut construite on immenses pierres de taille et barra 
toute la baie au fond do laquelle était située la ville assiégée. 
Mais, quelque puissante que fût celte construction, on dut né- 
cessairement conserver au milieu de la jetée un passage libre, 
d'abord parce que la mer était, parait-il, trop profonde en cet 
endroit pour qu'on pût y poser de solides assises, ensuite pour 
permettre le mouvement du flux et du reflux qui, dans les gros 
temps surtout, eût renversé tous les ouvrages. « Les deux bran- 
ches de la digue ■, raconte le père Arcère, « laissoient un gou- 
let de trente toises : h. mesure qu'elles se rapprochoient pour 
fumier cette ouverture, elles s'écartoiont un peu de la ligne 
droite pour déborder l'une sur l'autre. L'ouverture ne pouvoit 
ainsi être enfilée tout droit, et il falloit faire un détour, ce qui 
devoit rendre la passe plus difficile et plus dangereuse, supposé 
que l'on se hazardàt à la percer : mais pour la rendre imprati- 
cable, on imagina de nouveaux obstacles contre lesquels les 
plus grands efforts dévoient échouer. Le goulet fut flanqué de 
deux petites jettées ou avances en forme de pattes de scorpion 
et garnies de bouches à feu ; puis on pilota dans l'iiitervalle qui 
sêparoit ces jetées. Cet espace fut hérissé de pieux disposés en 
quinconce et rendus immobiles par des pièces de bois enchâssés 
dans les tètes de ces pieux à qui l'on donna le nom de chande- 
liers. Dans cet entrelassement, on Qt encore entrer des bâtis de 
bois en losange armés de pointes. Une chaîne appuyée sur des 
barques défendoit l'entrée de la digue : ensuite trente-six bâti- 
ments liés les uns aux autres avec quatre amares, formoientun 
cordon. Une estacade composée do poutres assemblées, réunies 
par des anneaux de fer et portée sur des tonneaux, enveloppoit 
tous ses ouvrages * . > 

En donnant cette description, à laquelle le mémoire que nous 
publions plus loin apportera un complément de détails, Arcère 
ne mentionne pas du Plessis-Besançon comme étant l'inventeur 
d'une partie de ces machines. Mais les Mémoires de Richelieu 
et de Bassompierre ne laissent aucun doute à cet égard. Les 

1. Hittoire de la oitle de La Ro^telle et du pays d'Aunis, par Arcère ; 
tome n, page MO. 



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-372 — 

Mémoires du cardinal y font deux fois allusion, et d'abord dans 
les termes suivants : V Les chimères do Targon ayant donné 
Iteu à plusieurs personnes de rechercher des inventions aussi 
solides pour barrer lo canal que les siennes avoient été vaines, 
lePlessis-Besançon lit voir au cardinal un modèle de machine 
qu'il approuva (grandement et qui réussit fort bien. > 

Puis, une autre fois, il en est encore ainsi question : ■ Pour 
fermer le passage à quelque petit vaisseau qui eût pu se couler, 
on y fit d'autres machines qui tenoicnt toute l'ouverture do la 
digue et beaucoup d'avantage et ctoient faites de grandes pièces 
de bois enfoncées et liées par dessus avec de la charpente. On 
appela ces machines là chandeliers ; on en fit d'autres encore 
au-devant du dit fort de la mémo étendue que les chandeliers 
et liées les unes aux autres avec du bois et du fer. Ces machines 
furent du nom de celui qui les lit, appelées du Plessis-Besan- 
çon ». * 

Fontenay-Mareuil, en ses Mémoires, parle aussi de ces 
mêmes machines. * 

BasBompiorre place au mois d'avril 1C28 l'exéoution des 
premiers de ces engins. « Le samedi 8 avril, dit-il, je Qs voir 
au cardinal le projet dos machines que le Plessis avoit inven- 
tées, qu'il trouva fort à son gré et me commanda d'y faire tra- 
vailler. ■ Aussitôt, on se mit à l'œuvre. Des pleins pouvoirs, 
en date du 25 avril, furent donnés par le cardinal à du Plessis- 



1. Mimoirea de Richelieu; dans la collection UicbaudetPoujonlat, S*série 
vui, p. 524 et 551. 

2. Voici le passage dans lequel il y est fait allosion : 

* Or, encore que le roy fut bie>i averty de ce qui se faisoit en Aagle- 
lerrc et que le secours qu'on y prf paroil seroit très grand, il n'en avoit né- 
anmoins nulle appréhension, n'y ayant point d'apparence que celuy U peost 
mieux réussir que l'autre, veu l'estat où il trouveroit tant la lerre «jue la 
mer : car la circonTallaiton estoit taule aclievée et ladiguele d er oit esire de- 
vant qu'il» peussenl arriver. De sorle que, quand bien il eust peu forcer les 
vaisseaux qui estoient k la teste (ce qu'on avoit pourtant osé eolrepreiidre 
au dernier voyage) et rompre les trois rangs de macliines du l'Ietsis-BesHo- 
çon posées derrière eux, il auroit trouvé après cela les batteries des deux 
bouts de la digue de six pièces chacune sy bien placées pour tirer à Qeur 
d'eau et à bout portant, l'enlièe si eslroite et les vaiiseaux qui la fermoienl li 
bien amarËs, qu'il eust estî impossible de passer sans cslru coulé à fond ou 
brisé contre la digue. > Mémoiret de Fonteaay-Uareuil, collection Hichaud 
et Poi^oulat, 2> série, tome V, p. 207. 



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— 373 — 

Besançon, aulorisant celui-ci à rcquieitionner dans la région 
voisine tout oo qui était nécessaire à la construction de ces 
machinea. 

A partir de co moment, du Plessis-Besançon ât des voyages 
continuais entre La Rochelle et lea villes avoisinantes pour 
surveiller la préparation et le transport de ses appareils. Ses 
devis et ses comptes, de même que plusieurs des lettres qu'il 
reçut de Riclieliuu à ce sujet et que nous publions ci-après, se 
trouvent conservés aux archives du mi nistère dos arfairea étran- 
gères (Fonds France. Mémoires et documents ; vol. 405). Il est 
AÎsé de comprendre, en examinant ces divers écrits, la nature 
du travail qui fut confié au jeune ingénieur et les moyens qu'il 
employa pour l'exécuter. 

Pendant l'été de 1628, du Plcsais-Besançon semble avoir 
établi & Saintes son principal centre de Tabrication. It achetait 
le bois nécessaire à vingt lieues à la ronde, jusqu'aux environs 
de Cognac. Les sieurs de Saint-Simon-Bcaupreau, do La Mai- 
Bonneuve et de Bavillc lut furent adjoints pendant quelque 
temps pour diriger les travaux soua ses ordres. Puis venait 
encore tout un petit état-major de personnages secondaires : 
les sieurs de Saint-Georges et de Boutanvtlie, tous les deux 
gardes du cardinal, et les sieurs Brisset, père et lils, contre- 
maîtres. Deux archers de la connestablie, lea nommés Barbé et 
Portier, dit du Buisson, avaient pour mission spécialo de sur- 
veiller les charpentiers et d'aller en ombauchcr jusqu'à Niort 
et à Saint-Jean d'Angély, 

Une fois les machines préparées, il s'agissait de les trans* 
porter à la digue de La Rochelle. Chargées sur des barques et 
des gabarres, elles descendaient la Charente. La conduite de 
ces opérations était confiée au sieur Pouquet, dit La Fleur, 
garde du maréchal de Bassompierre, qui, pendant 145 jours, 
dirigea les bateliers chargés de ce transport. Louis Courunnier 
et Isaac Michault, soldats, remplirent des fonctions analogues 
pendant 133 joura. 

De l'embouchure de la Charente, lea machines étaient soit 
transportées, soit remorquées au moyen de barques jusqu'à un 
endroit appelé le Port-Neuf, où elles se trouvaient à portée des 
assiégeants. 

Depuis le mois d'avril 1628 jusqu'au 23 octobre, du Plessis- 
Besançon fit construire un total d'au moins 206 machines. 
Bassompierre raconte que les premières turent mises eu place 



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— 374 — 

lel6juin:<t Le vendredi 16, dit-il, messieurs de Bordeaux, 
Bresse, Vitlandry et autres me vinrentvoirmettreeept machines 
du PleeaiB en mer ; ce qu'il fit fort beau voir >. A maintes au- 
tres reprises, le maréchal parle dans ses Mémoires de ces 
engins. Nous citerons notamment les passages suivants:* Le 
samedi 17 juin, on posa neuf machines de du Plessis-Beaan- 
çon.... Le vendredi 23, je fus sur la mer visiter les machines 
de du Plessis..., Le lundi 26, messieurs le cardinal, d'EfBat, 
Bordeaux, Oh&teauneuf et MariUao vinrent diner chez moi; 
puis nous montâmes sur ma galiote et allâmes visiter en mer 
les machines du Plessis.... Le jeudi 29, je fus sur mer faire 
poser une machine du Plessis ». 

Les 5, 7 et 8 juillet, pose ou réparation d'autres engins ana- 
logues. ■ Le mercredi 2 août, M. de Montbazon vint à la rive 
de notre digue voir mettre en mer neuf machines du Plessis...* 
« Le vendredi 1], on posa quelques machines le soir.... Le 
mardi 15, on mit une machine à la digue.... Le lundi 21, on 
mit une machine du Plessis en mer.... Le jeudi 24, noua mimes 
de bon matin uno machine en mer.... Le samedi ^6, on mit 
une machine à la digue... Le dimanche 2-i septembre, on posa 
deux machines du Plessis dans la digue. Le lundi, on fltencore 
mettre en mer deux autres machines s. 

La Hotte anglaise apparut, le jeudi iè septembre 1628, et tenta 
de forcer le passage. Mais elle trouva la position bien défendue. 
a Le dimanche 8 octobre, reprend de nouveau Bassompierre, 
nous posâmes encore deux machines à la digue où l'on tra- 
vaillait incessamment », Au bout de quelques jours, les 
Anglais, aussi bien que les Rochelais, purent constater que 
l'obstacle était infranchissable. Leurjonction était chose impos* 
sible et la ville ne pouvait recevoir aucun secours. La Rochelle 
se rendit au roi le 24 octobre. 

D'après les comptes dressés par du Plesais-Besançon, cha- 
cune de ces machines devait coûter à peu près 100 livres de 
façon. Bien que ces écrits ne soient pour la plupart que des 
minutes assez imparfaites et restées inachevées, les chiffres 
suivants, relevés dans ces comptes, permettent de se Caire une 
idée exacte des dépenses faites à cette occasion : 

Façon de loi machines 15,180 1. 

Bois de 109 machines 1/2 8,782 1. 10 s. 

Ferrures 7,450 1. 5 s. 

Transport sur la Gharente 1,750 I. 



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- 375- 

Cordagea 2,225 I. 

Pour les barques qui ont amené les machines 

de la rivière de la Charente au Port-Neuf . 2,358 1. 
Autres achats faits pour les machines (clous, 

engins, poulies, madriers, câbles, etc.) . . 5,8110 1. 
Paiement des gens employés dans le travail 

des machines 4,070 1. 

Abattage du bois, charrois 3,536 1. 8 s. 

Levage et mise en place de 206 machines . . 11,066 1. 15 a. 

Le compte est clos par cette phrase : ■ Somme générale de 
toute la dépense des machines Taitea par le sieur du Plessia- 
Besançon depuis le 10 avril jusqu'au 25 octobre: soixante et 
deux mille soixante et six livres 4 sols i. 

L'argent pour ces travaux était envoyé à du Plessis-BesançoD, 
par sommes de quatre à cinq mille livres, par le sieur Le Conte, 
trésorier général do la marine du ponant. 

Ces renseignements m'ont paru les plus intéressants parmi 
ceux que contiennent les papiers de du Ploesis-BesançoQ sur 
celte époque de l'hiatoire rochelaise. Quant aux lettres de 
Richelieu que nous publions ici, elles démontrent une fois de 
plus l'ardente activité du ministre de Louis Xlll, qui pénètre 
jusqu'aux moindres détails de l'entreprise, et le don précieux 
possédé par le cardinal de communiquer à tous ceux qu'il 
emploie le zèle qui l'anime pour la grandeur de son pays. 



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i688,25 avril. — Le cardinal de Richelieu délivre une Graninission k du 
Plessis-DesaDfOa. — Pièce originale. Affaire» étrangères; fond» France. 
Uimoiret et documtnU, vol. 406, fol. 74. 

Armand, cardinal de Richelieu, grand maistre, chef et 
surintendant général de la navigation et commerce de Fran- 
ce, au sieur du Plessis-Besançon, salut. 

Estant nécessaire pour le bien et service de sa majesté 
d'avoir quantité de bois pour servir à la continuation de la 
digue commencée à faire au canal de La Rochelle et aux 
travaux du siège de la dite ville, à ces causes nous vous 
avons commis, ordonné et député, commettons ordonnons 
et députons de vous transporter présentement dans tous les 
bois et forestz qui se trouveront à vingt lieues autour de la dite 
armée, pour y faire couper lesdits bois qui seront par vous 
recogneus propres et nécessaires pour ladite digue et travaux, 
et les y faire voicturer le plus promptement et diligemment 
qu'il vous sera possible, et à cet elTet en donner advis aux 
maistres des eaux et forests, leui's lieutenans des lieux ou 
autres qu'il appartiendra, h ce qu'ils ayenl à vous assister 
sy bon leur semble sans retardement de l'exécution de la 
présente, afin que le service du roy ne soit différé; et d'au- 
tant que vous pourriez avoir à taire en divers lieux pour 
l'effet susdit, ofi vous ne pourriez pas vacquer en mesme 
temps, ce qui retarderoit le service de sa majesté, nous vous 
avons donné et donnons pouvoir de subdéléguer et com- 
mettre tel que vous jugerez capable pour, en votre absence, 
faire les mesmes choses que vous pourriez si vous y estiez 
présent pour l'exécution des présentes ; mandons et ordon- 



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noDs à ceste fin à tous ceux sur lesquels nostre pouvoir 
s*estend, prions et requerrons tous autres qu'il appartien- 
dra qu*à vous en ce faisant ils entendent et obéissent et 
vous donnent toute l'ayde, faveur et assistance dont ils se- 
ront par vous requis pour l'exécution de la présente com- 
mission. En tesmoing de quoy, nous avons signé la présente, 
fait mettre le cachet de nos armes et contresigner par notre 
secrétaire. Au camp devant La Rochelle, le vingt-cinquiesme 
jour d'apvril mil six ceot vingt-huict. 

L. S. Le Cardinal de Richeued. 

Par mondit seigneur : Martin. 
Commission pour le sieur Duplessîs-Besançon. 



46S8, 93 avril.— Chfltenmeafl àilaPlesais-Besasçon. —Piieeoriffinalt; 
aridem, fol. 76. 

A l'armée, ce 23 avril 1628. 

Monsieur, monseigneur le cardinal receut la vostre à Sur- 
gères avec le marché que vous avez faict pour treize machi- 
nes, qui ne s'explique pas assez, et désire sçavoir sy chaque 
machine des treize n'en contient pas trois comme celle dont 
vous luy feistes voir le modelle, et vous prie de mettre le plus 
d'ouvriers en besongne que vous pourrez, la dllligence estant 
nécessaire pour l'effect auquel l'on désire s'en servir, comme 
vous sçavez. Je vous envoie quatre mille livres par ce porteur, 
attendant que dedans la sep(naine prochaine je vous en en- 
voie davantage, vous priant de les voulloir faire distribuer 
et paier aux ouvriers ainsi que vous adviserez, monseigneur 

1. Oualet dfl l'Aubeipioe, roafquii de Châleaiineur, chancelier do France 
en 1630, mort en IfôS. 



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— 378 — 

le cardinal n'y ayant voullu commettre personne, mais vous 
en laisser la libre disposition. Quant aux particuliers pro- 
priettaires des boys, aussy tost que le roy sera icy, l'on en- 
volera un officier les visiter et estimer, pour apr^ poui-voir 
à leur payement en sorte qu'ils seront contens. Mande^-moy, 
s'il vous plaist, aux occasions, de vos nouvelles et advance- 
ment des machines, vous priant encore d'augmenter le nom- 
bre de charpentiers et en faire faire pour clorre trois cens 
toises, voire quatre cens, s'il se peult dedans le mois pro- 
chain. Vostre plus affectionné à vous servir. 

Ghateauheuf. 

À monsieur du Plessis, à Xaintes. 



Mémoire de» malériaux qu'il faut pour chaque machine. — Copie du 
temp» ; aua: Affaires étranffèrei. Fonds France, ifèm. et doe. Vol. 406, 
fol. 86, 87. 

Mémoire du bois qu'il fault à chaque machine de devant. 

Une esquille ' de 22 pieds et 'demy de long et 13 poulces 
de quarreure au moings à l'endroict des bossages ^ et mor- 
taises ^ et tout le l'esté de la pièce à 11 poulces d'équa- 
reure. 

Pièces de 8 pouces d'équareure en un sens et 7 de 
l'autre. 
3 chevrons *, de 23 pieds et demy de long. 

i. Biquille n'est pas dans Lillré. Probablement pour quilU, grosse pièce 
de bois qui sert de base à la conetruclion d'un navire. 

2. Boisage, rondeur ou bosse que font les bois cintrés. 

3. Mortaise, entaillure d'une pièce de bois ponr recevoir un lenon. 

i. Chevron, pièce Ae bois sur laquelle oq attache le!i lattes dans le loil 
d'an bâtiment. 



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1 autre chevron sur la descharge ' de 16 pieds et demy, 

un peu plus fort que les auti'es. 
i descharge de ^1 pieds de long de la mesme force du 

chevron cy-dessus. 
4 contre fiches * de 10 pieds ; plus : 

2 paires d'amoises ^ de 8 poulces de large, 5 d'épesseur, 

l'une de 9 pieds de long, l'autre de 8. 
1 pointe de six pieds et demy au moings en sa longueur, 

de 7 à 8 pouces en quarré. 
i gousset * à la soutenir de 5 pieds. 

1 gousset au-dessus de 6 pieds. 

2 autres pièces pour la queue, l'une de 7 pieds, l'autre 

de 5. 

2 autres pièces ou goussetz pour apuyer les pointes des 

machines de devant à droict et à gauche qui vont 
respondre au feslage. 
1 solle ^ de 8 pouces lat^e, 6 à 7 d'espaisseur et 18 pieds 
de long pour la queue. 

3 autres saules de 11 et demy de long. 

4 goussets et entretoiscs ^ de mcsme largeur et d'épais- 

seur, sur 10 à 11 pieds de long. 
27"^ 



1 . Décharge, pièce de bois posée obliquement dans une cloison ou dans 
un cinire pour diminuer la charge du point d'appui. 

2. Conlrefiche, pièce de bois posée obliquement contre un pan de bois ou 
contre un mur pour le soutenir. 

3. Amoite ou Dioise, pièces de bois plates assemblées deui à deux par 
des boulons et servant à maintenir In charpente. 

4. Goxitsels, sorte de console en menuiserie servant à soutenir des la- 
bié I tes. 

5. Sole, pièce de charpente posée à plat et servant à faire les empntemeDli 
des machines. 

8. EntreloUe, pièce de bois oa de fer qui se mel entre deux autres pour 
les fortifier ou les onir. 



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Entre deux machines de devant, il fault un fest^ * pour 
les joindre tel qui s'ensuit : 

1 festage de 18 piedz de long sur 8 pouces d'équarreure 

en un sens et 7 à l'autre. 

2 apuits à le soustenir de 9 à 10 piedz de long, la force 

semblable aux chevrons. 
2 goussets pour empescher qu'il ne lève de 5 à 6 piedz. 

~5 

Les machines de derrière sont semblables aux autres, 
excepté que le soustien de la pointe est comme ceux du fes- 
tage, et que la pointe desdites machines de derrière est de 
15 à 16 pieds de long et que toutes les pièces qui sont croi- 
sées au desnombrement des machines de devant ne sont 
[pas] à celles de derrière. 

Plus 6 pieux de 8 pieds de long et 5 poulces en quarré, 
percés d'une mortaise à 9 poulces de la teste, laquelle sera 
dans le milieu large d'un bon poulce et longue de 3 du 
hault en bas, et cela tant aux machines de devant qu'aux 
autres. 

Ferrure qu'il fault à chaque machine : 
4 estrieux ' à soutenir les saules. 
4 goussetz à pattes, pour joindre les saules au bossage de 

l'esguille. 
4 chevilles de 14 pouces francs, pour joindre les amoises 

à l'endroict des chevrons. 
1 lien à la teste de l'esquille de 12 à 13 poulces en 

quarré. 
1 pointe de fer avec ses quatre bandes. 



i. Faîtage, nom de la pièce de bois qui fait le sominet de la cliarpente 
d'un bâtiment, et qui est assemblée dans la tête du poinçon. 

2.- Ettrieux, itrieux ; c'est une torroe ancienne A'étritr. Étais tnnsTer- 
sani, généralement assujettis d'une maison à l'autre pour consolider celle 
qu'on répare. 



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- 381 — 

1.1. 4. barre de fer quarré d'ung pouice, avec sa teste et 
goupille ' de 18 pouces francs pour joindre les pieux 
ensemble, garnie de son anneau à pattes pour l'atta- 
cher sur les saules. 
1 cheville à chaque feslage de 10 poulces francs pour le 
joindre à la pointe de derrière. 

Plus six douzaines de clous à testes de pointe de dia- 
mants. 

Plus une esquaire de fer, chaque costé long six poulces 
sans les pattes. 

Plus, de deux en deux machines, une pièce ainsy 
faite X dont chaque costé aura six pouces sans tes 
pattes. 

Plus un estrieu pour joindre le festage du hault des 
esquilles ainsi faict : |™n Les ouvriers 

du faulxbourg de | ^~\ La Breton- 
nière' en ont les mesures. 



16i8,S mat. — Uarlin, secrétaire du cardinal de Richelieu & du Plessis- 
BesaoçoQ. — Pièce iiriginate. Ibidem, folio 95. 

Du camp devant La Rochelle, le 5 may 1628. 

Monsieur, nous vous envoyons toutes les expéditions que 
ypus avez désirées. La commission pour faire estimer le boys 
et le faire coupper a été baillée à monsieur de Saint-Simon 
Beaupreau, qui vous a assisté et a esté aussy chargé de re- 
tirer de l'espargne la rescripUon de six mil livres sur le rece- 



1. Goupille, petite pièce de métal en forme de clavette qu'on passe daos 
les cherilles de fer et autres roélauz pour les tenir fermes. 

2. La Bretouniére ou Bertonniâre, tiiubourg de Saintes. 



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veur des tailles de Xaintes qui a promis à monseigneur le 
cardinal de l'acquiler entre vos mains. Pour la distinction 
que vous désiriez que l'on fit tant pour l'achapt du boys et 
tant pour les ouvrages des machines, l'on n'a pas jugé qu'il 
lust nécessaire. Monseigneur laisse cela à vostre sage con- 
duitle; mais il m'a chaîné de vous mander que vous ne pavez 
pas le prix du boys estimé, que vous ne luy envoyez l'estima- 
tion sur laquelle il vous fera response sans délay. Si vous 
venez icy dans peu de jours comme vous nous le faites espé- 
rer, vous pourriez apporter les estimations sur lesquelles 
vous auriez l'ordre du payement. L'on a donné la commis- 
sion des barques afin de les prendre et mener à Tonnay- 
Charentc à l'un de gardes de monsieur le mareschal de Bas- 
sompierre, qui ne manquera à son debvoir; sur ce, je suis, 
monsieur, votre bien humble et affectionné serviteur. 
Martis. 

En suscription : A monsieur, monsieur du Plessis-Besan- 
çon, estant à présent à Xaintes. A Xuiiites. 



i698, 15 mai. — Martin, secrétaire du cardinal de Hichcli^ti à Sévère dj 
BaTilIc, A Saintes. — Pièce originale; ibidem, fol. 96. lieux cachet* 
armoriés en cire rouge. 

Du camp devant La Rochelle, le 45 may 4698. 

Monsieur, j'ay rapporté à monseigneur le cardinal le con- 
tenu de vostre lettre et qu'eu l'absence de monsieur du Plessis- 
Besançon vous aviez receu une lettre de monsieur Lucas 
escripte par le commandement du roy, par laquelle il estoit 
porté que l'on cessas! de couper le boys du sieur de Plassé' 



I. riossay, commune du caiilon de Saial-rorcliaire, arroiidissenienl de 
SaiQtes. 



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où vous faictes faire des machines, et néatilmoins que vous 
ne laissiez de conlinuer jusques à ce que vous ayez receu ung 
commandement plus particulier de sa majesté ou de mon 
dit seigneur pour les raisons portées par voslre lettre. Sur 
quoy mondit seigneur m'a commandé de vous escripre que 
le roy avoit changé de dessein et qu'il vouloit que l'on con- 
tinuast les machines et, pour ce faire, que l'on couppe le 
boys propre et nécessaire en quelque lieu que vous le trou- 
viez sans exception de personne, que l'utilité publique est 
préférable aux affections des particuliers, et que tout ce 
qu'ils pouvoienl désirer en cette occasion esloit que l'on payast 
le prix du boys qui sera thoisc el abattu, à quoy il a esté 
pourveu. Et partant, continuez sans vous arréster aux dites 
lettres et faictes faire les machines le plus diligemment que 
vous pourrez. Monseigneur pourvoiera à les envoyer quéiir, 
-' el moy je pneray Dieu qu'il vous conserve. C'est, monsieur, 
votre bien humble et affectionné serviteur. 

Martin. 

La suscription est: A monsieur, monsieur Sévère de Ba- 
vilie ayant charge de faire faire les machines pour le canal 
de La Rochelle en l'absence de M. du Plessis-Besançon, à 
Xaintes. 



VI 



4628, 5 juin. — RirhL'Iieu àdu Pleasis-Besanfon. — Pièce originale. 
Ibidtm, fol. 85. 

Le sieur du Plessis-Oesançon envolera quérir à Xaintes 
le menu cordaige qu'il y a fait faire, et nous faisant sçavoir 
l'argent qu'il faudra pour cet effect, nous luy ferons fournir. 
Faict à Elray, le vu jour de juing 1628. 

Le cjiitDiNAL DE Richelieu. 

En post-scriptum : Monsieur du ïlallier s'est chaîné de 



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fournil- tous les tonneaux qu'il faudra, luy ayant faici bailler 
deux chalouppes pour cet eEFect. 



i698, 26 juin. — Hicbetien à du Plessis-Besançon. — Pièce origùtale 
tente m entier de ta main du catdituil ; ■ ibidem^ folio 94. 

H. du Plessis-Besançon me mandera s*il ne peut poser 
ses machines devant la grosse marée à mesure qu'elles se- 
ront faites et dressées. 

H. de Chateauneuf m'a dit que dès yer on y charroia cent 
tonneaux et qu'aujourd'huy on continue encore. 

Si on peut mettre les machines au mort d'eau, il sera 
bon de commancer à y faire attacher les tonneaux afin de ne 
perdre point de temps à les poser. Ce 25e juing 1628. 
. Le cabdinal de Richelieu. 

Pour H. du Plessis-Besançon. 



Vffl 

i6f8. iOjuillet. — Le cardinal de Richelieu à du Plessis-Besançon. — 
Pièce originale; ttûtetn, folio 93. Deux cachet» de are rouge aux 
atmet de Biehetieu. 

De La Sauzaie, le 10 juillet 1628 

Monsieur, je prends la plumepour vous dire que vous faciez, 
s'il vous plaist, venir le plus diligemment que vous pourrez 

1. La plupart de ces leltrea paraissent écrites de la maia même de Riche- 
lieu. Il importe (outefoiside ue formuler qu'avec beaucoup de prudence une 
•piniou à cet égard. L'écrilurt» de Charpentier, secrétaire du cardinal, res- 
semblait en effet beaucoup il celle de ce dernier et est souvent prise pour 
eUe. 



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-385- 

les soixante Ihoises de machines que vous avez Tait faire. Et 
parce qu'il vault mieux en avoir de reste que d'en manquer, 
je vous conjure d'en marchander encore cent thoises à ren- 
dre i la digue le plus promptement qu'il se pourra. Geste 
lettre n'estant à aultre subject, je la finiray pour vous 
asseurer que je suis, monsieur, vostre bien affectionné à vous 
servir. 

Le cardinal db Richelieu. 

Quand vous serez icy, je feray pourveoir au payement des 
nouvelles cent thoises que je vous ordonne. 

 La Sausaye, ce i» juillet 1638. 

La suscriptionest: Monsieur, monsieur du Plessis-Besan- 
Çon. 



IX 



iÔÎS, i" août. — Rickeliea à du Plessu-Beunton. — Piiee oriçmate. 
Ibidem, folio 91. Deux caeheti de cire rouge aux arme* du cardinal. 

De La Sauzaie, le !«- août i&iS. 

Monsieur, je prends la plume pour vous conjurer d'en- 
voyer icy les vingt-six machines qui sont chargées, le plus 
promptement qu'il vous sera possible, et de faire chaîner les 
dix-neuf qu'un archer de la connestablie a asseuré estre 
faictes, et les envoyer aussy en dilligence, avec les cherpen- 
tiers qui les ont faicles, afBn de les assembler ; autrement 
elles demeureroient inutiles, d'aultant qu'il y a si peu de 
cherpenliers à la digue, que de longtemps on ne viendroit 
à bout desdites machines. 1! est important qu'elles soient 
posées auparavant que les Anglois soient arivez. C'est pour- 
quoi je vous conjure de rechef de faire diligence et de me 
croire, monsieur, votre bien affectionné à vous servir. 
Le cabdihal de Richeueu. 

La Sauzaye, ce !« aoust 1638. 



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Posl scriptum. — Il faut aussy envoyer les fermes et bois 
nécessaires pour lier les machioes dessassemblées avec les 
autres. Je vous envoyé trois mil livres. 

En suscripliott : A. monsieur, monsieur du Plessis-Besan< 
Çon. 



i6î8,août*. — RiclielJeii à da Plessis-Besaii[on. — Pièce originale; 
ibidem, folio 9S. Deu^ cachets en cire rouge aux armei du cardinal. 

Monsieur, j'ay receu vostre lettre du 23e de ce moy. Je suis 
très aise de la diligence que vous apportez à faire faire et à 
envoier les machines. J'ay veu ce que vous me mandez de 
celles que ie sieur de La Maisonneuve fait faire par vostre 
conduite plus grosses que les ordinaires. 

Mon intention n'a jamais esté, comme vous pouvez croire, 
qu'on les fist si grosses qu'elles ne peussent flotter, mais bien 
qu'elles fussent plus fortes que tes premières. 

Vous mandez qu'il y en aura 20 prestes dans dimanche 
et S5 ou 30 autres 8 jours après. Il n'en faudra pas faire 
davantage : car, outre que je croy que nous en aurons assez, 
il faut voir comme réussira cette besoigne. Le tout est de les 
faire venir promplement. Je vous conjure de faire partir sans 
délai les vingt qui doivent estre prestes dimanche et hasler 
lesautres. Je nesçayqui vousadit que j'eslois mal satisfait 
de vostre mesnage; mais je n'y ai pas pensé, mais bien à faire 
voir à M. Deffiat qu'il a esté fort bon et que largent du roy a 
esté mesnagé. Àsseurez-vous de mon atTection et que je suis, 
monsieur, vostre bien allectionné à vous servir. 

Le cardinal de Richeueu -. 



1. Probablement des derniers jours du mois d'aoùl 1638. Le bas de la 
leUre, oft se trouvait la date, a £lé coupé lors de la mise en volume. 

2. Rappelons encore ce billet du cardinal à du Plessis-Besançon, déjà 
publié par ATenel, dans la collection dea Lttre$ du cardinal de- Riche- 



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— 387 — 

Adresse: Monsieur, monsieui- du PIessis-Besarn;on, 
Xaintes. 



1ÔS8, 29 octobre. — Marliii A du PJessis- Besancon sur la reddilioa de La 
Hochelle. — Pièce originale; ibidem, fùlio 97. Deux eackets de cire rouge 
armoriés. 

De La Sausaie, le 29 octobre 1628. 

Monsieur, j'ai reteneu ce porteur par le commandement 
de monseigneur sur ce que l'on esloit en termes de traitler 
pour la réduction de la ville de La Rochelle, afin que, selon 
l'issue, je vous donnasse advis de ce que vous auriez A faire. 
L'affaire a si heureusement succédé que le tiaitté en est 
résolu et signé par six députez de ladite ville envoyez pour 
cet effecl. Il contient en substance que lesdits habilans re- 
congnoissent leur faulte et rébellion, suppliant le roy de 
leur pardonner, promettant de vivre à l'advenir sous son 
obéissance en toute fidélité. Sa majesté leur remet et abolit 
leurs crimes, donne aux habitans la vie, les biens en nature 
et la liberté de leur i-eligion. Les capitaines et gentilshom- 
mes estrangers sortiront avec l'espée et les soldats avec le 
baston blanc. La ville et toutes les armes qui seront par 
eulx portées dans la maison de ville, le canon et toutes 
munitions de guerre demeurent à la disposition de sa 
majesté pour en faire à son bon plaisir ; bien qu'il n'en soit 
parlé, leurs murailles, rempars, boulevei's et fortifications 
seront razés et les fossés comblez, et leurs privilèges révo- 
qués. Ce jourd'huy, ils doibvent par leurs députez aller sup- 



lieu, (ome m, page 135 : a A M. Duple3.'is. De La Sausaie, le 28 [septembre 
1628], au soir: < Le cardinal enverra demain en diligence <|uérir le char- 
penlicr qui doil accemmoder Li dernière machine de Duplessis : car le 
roi sail qu'il a promis do lov poser toutes à ce gros d'eau et sa majesté 
se fascheroil si cela maaquoit et c'est un coup de partie. > 



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plier le roy de leur pardonner et d'user envers eulx de sa 
bonlé et miséricorde. Demain le roy y entrera après que les 
régimens de ses gardes fraitçoys et suisses y seront entrez, 
et te maire avec le peuple seront au dehors pour recevoir 
sa majesté et luy lesmoigner leur obéissance. Et partant il 
n'est plus de besoin de macliines. Vous pouvez revenir quand 
il vous plaira. Et je demeureray voslre bien humble et affec- 
tionné serviteur. 

Martin. 

A monsieur, monsieur Duplessis-Besançon^ -estant à pré- 
sent àXaintes. AXaintes. 



lots, SI décembre. — Philippe de Fremei, ofBcier fruncais au service 
des étaU généraux, A du Plessis- Besancon. — Piicë originale aux archiva 
dea afiairm étrangères, Fonde France. Méxtoîret et documents. Volume 
409, folio, 83. 

De La Haye, le 31 décembre 4628. 

Si je n'ai appris de vos nouvelles par vous-mesme, je 

n'ay pas laissé d'en apprendre par tous ceux qui venoient de 
France, qui ne parloient que des beaux travaux qui estoient 
au quartier de monsieur le maresclial de Bassompierre et 
des machines de M. du Plessis. Je seray très aise d'en avoir 
la perspective et ne manqueray pas de la faire voir & H. le 
prince d'Orange..... 



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TABLE ONOMASTIQUE 



Par M. Ed. AxOORODX. 



Agonnay, Agouln<n/$, canton de 
Saint-^vinien, arrondiBBement 
de Saint-Jean d'Angély, 331. 

Amboûe, chef-lieu de canton, 
rondissemeot de Toura, 317. 

Arcëre, oratorïen, 370. 

Auasy (Denjs d'), 363. 

Avenel, écrïvalD, 368. 

B 

Bailly, 362. 
Barbé, S73. 
Barbezierres (Philippe de), 

339 3bS 
Barbier de Hontaul (Me), 317. 
Barre (Jacques de), sieur de La 

Fribauldiôre, 321). 
Bassin, S6I. 
BasaoEQpierre (François de), ma- 

rëclial de France, 370. 
Baville (Sévère de), 373. 
Beavlieu, 339. 
fielcler (François de), seigneur de 

La Salle, 3J1. 
Bellaud (P.), 329. 
Berthaud (Elisée), sieur de Contran, 

363, 366, 367. 
Bloiihe (Gilles), sieur de La Vallée, 

363,364; — (Valentin), sieur de 

La Davojsiôro, 363. 
Bordeaux (de), 374. 
Boucbelte (Guillaume), marchand; 



Boutanville (de), garde da cardinal 

de Richelieu, 373. 
Brezé (de), 374. 
Brisset, contre- maître, 373. 
Burgault (tour du cb&teau de Taik- 

lebourg, 327. 



BouUlon (duc de), 362. 
Bourgerys (Pierre), 350. 



Carré, notaire, 364. 

Charpentier, secrétaire du cardinal 
de Richelieu, 384. 

Chateauneuf (de). Voirt'Aubespine. 

Chauvigny (François de), vicomte 
de Brosse, 332. 

Gluys (Phillnpe de), seigneur de 
Briante, 328. 

CoStivy (Christophe de); — (Pré- 
gent de), seigneur de Fenionxet 
de Grandgent, 328, 3S0; — (Ca- 
therine de), 331. 

Coulrau [Le sieur de), 367. Voir 



Couronnier (Louis), soldat, 373. 

Cou rien ay (Charles -Roger, prince 
de) ; — (Hélène de), 369. 

Cotée, chef-lieu de canton, arron- 
dissement du Saintes, 331, 333. 

CrouêUlUa ou CrouMle, canton de 
Poitiers, 342. 

Cubiac. canton de Saint-André de 
Cubzac, arrondissement de Bor- 
deaux, 331. 

D 

Dangibeaud (Charles), 817. 



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— 390 - 

Des Roches (René), sieur deSainl-, H 

Hanin, 339. ! 

Des Rues (Jehan), 330, 358. .Héli'es de La Rochfnard (Warie), 

Didonne, commune de Saint-Geor-i :ig8. 

ges de Didonne, canton de Sau- Horric de Beauciure (Le comle); - 

jon, arr. rieSaintes, 333, 

Dubojs (Philippe), 317. 

Du Rallier, »83. 

Du Plessis-Besancon (Bernard), 

368 ; — (Charles) ; — (Hélène), 



DuPlessiB de Richelieu (Armand), 

cardinal, 308, 388. 
Du Prad (Vincent), 332. 



Efflat (d"), 374, 386. 



Fenioux (Pierre), seigneur d'Eco- 
yeux, de Vénérand, 330. 

Fenioux. canton de Saint-Savinlen, 
arrondissement de Saint -Jean 
d'Angély, 328. 

Fonldouce (Le sieurde). VoirPelle- 
tier. 

Fonsèque (Hélène de), 330. 

Fonlenay-Mareuil, 'àlO. 

Fou (Raoul de), 320. 

Fouquet, dit La Fleur, 373. 

France (Catherine de), duchesse de 
Bar, 363. 

Fresnes (Philippe de), officier, 



G 

Garnaud (Jehan), serrurier, 36 

GloMtte, tour du château de Tail- 
lebourg, 388, 

Gorisz, notaire royal, 319. 

Goulneau, notaire, 359. 

Grammont (comte de) ; — ila com- 
tesse de), 362. 

Grandgent, canton de Saint-Siivi- 
nien, arrondissement de Baint- 
Jean d'Angély, 328. 

Oroale ou Qroertlo, ville des Pays- 
Bas, 370. 

Gua (fortin), sieur de La Roche, 
329. 

Guylon (Jehan), sieur de Long- 
Ctiam|>, 332. 



La Boiaae, Aef des Belair, 331. 

La BoJBSiëre (Antoine de); — (Clau- 
de de), 365. 

La Brossardiëre. Voir Moniils. 

Lalouetle de Saint-Quentin (Joseph- 
Nicolas), 258. 

La Uaisonneuve (de), 373, 386. 

Lamandié (Marguerite de), 331. 

Langlenne, notaire royal, 359. 

La Pallvî, 332. 

La Prade (Le seigneur de), 332. 

La Rocbebe au court [Renée de), 
dame de Lorges, 3G4. 

La Salle, commune de Mortagne- 
eur-fîironde, canton de Ck>£es, 
arrondissement de finies, 331. 

La Sausaie, commune de Saint- 
Xandre, canton de La Rochelle, 
384. 

La TouEche (Ysabeau de), comtesse 
de Honlgommery ; — (Louis de), 
sieur des Rocbes-Tranchelion, 
303. 

La Trémoille (Le duc de), 317; — 
(François de), 319, 330. 

L'Aubespine (Charles), marquis do 
Ghflteauneuf. 374, 377. 

Le Chay, canton de Saujon, arron- 
dissement de Saintes, 333. 

Le Conte, trésorier de la marine, 
375. 

Lemoubin (Guillaume), sieur du 
Boinldroux, 329. 

Lenfant, 329. 

Letard (Loys), 328, 330, 358. 

Le Verger, commune de Frétlgny, 
canton de Thiron-Gardais, ar- 
rondissement de Nogent'le-Ro- 
irou (Eure-et-Loir), 338. 

Longespée (Jehan), 3(i6 

Lorges (de). Voir Montgommery. 

Lorgei, commune de L'Ilermitage, 
canton de Plœuc, arrondisse- 
ment de Saint-Brleuc, 361. 

Loubat du Gua, seigneur de Hons, 



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Lousmeau, 331. 
Lousrae (Pierre de), ;t29. 
Lucas, 382. 



M 

MaigDé (Ho* de), 332. 

Maillé (Cbarlolto de), 3C3. 

Hanliac (de), 374. 

Hanin (Pierre), ëcbevin de La Ro- 
chelle, 363; — secrétaire du 
cardinal de Richelieu, 377, 388. 

Martineau (Esiienne), 332. 

MasaRiello, 369. 

Hazarin, cardinal, 368. 

Haugeys (Jehan), 330, 358. 

Jtelle, tour du château de Taille- 
bourg, 346. 

Hello (Don Francisco de), 3C8. 

Henin {Jacquette}, dame de Fou- 
douce, 363. 

Michault (Isaac), soldat, 373. 

Hontbazon Me), 374. 

Hontberon (veuve de), 331. 

Montgummery, commune de Sainte- 
Foy de Montgommery, canton 
de Livarot, arrondissement de 
Lizieux, 364. 

Montgommerj' (Gabriel 11 de), 364: 
— (Jacques, comte de): — (Gilles 
de) ; — (Roberle de), 365. 

Hontils (Prégent de), seigneur de 
La Brossardière, 330, 358. 

Montreuil-Bellay, chef-lieu de can- 
tnn, arrondissement de Saumur, 
338. 

Momae, canton de Royan, arron- 
dissement de Uarennes, 328. 

Housnier (Louis), 332. 

Uousset (Jehan), 364. 

Musset (Georges), 318. 



Plassay (le sieur de), 382. 

Polîgnac (Louise de), 330 ; — (Vi- 
vien de), 339. 

Pontor$on, chef- lieu de cantoa, 
arrondissementd'Avranches,3^. 

Portier, dit du Buisson, 373. 

Port-Neuf, près La Rochelle, 373. 

Pouppelle (Perrine), 332. 

Puybouillard (de), 344. 



N 

Nassau, prince d'Orange (Henri 

de), 369. 
NoRaret d'Epernon, duc de Can- 

dule (Henri de), 359. 



Pelletier (Jehan), sieur de Font- 
douce, 302, 363, 367. 



R 

Raiz (Jeanne de), 332. 

Reversé, de Saint-Haixent, 341. 

Rohan {chevalier de) ; ~ (princesse 
de), 362. 

Boyan, cbef-lieu de canton, arron- 
dissement de Hareones, 317. 

Ruauld, 364. 



Saint-Gelais (Amice de), 330. 

Saint-Georges (de), gaiije du car- 
dinal de Richelieu, 373. 

Sainl-Geemain de Salambre, flef 
des Belair, 331. 

Saiut-Simon-Beaupreau (de), 373. 

Salomon, dit Joseph, ^9. 

Sanson Fortin, 352. 

Schebot (Raoullet), procurateur, 
332. 

Schomberg (Henri, comte de), ma- 
rÈchal de France, 370. 

Sentis (évoque de), 331. 

Soubite, cantoa de Saint-Aignan, 
arrondissement de HarenneB , 
332. 

Sureau, notaire royal, 363. 



Taillebourg (Comtesse de), 328. 

Taill^ourg, lyinton de Sainl-Savi- 
nien, arrondissement de Saint- 
Jean d'Angély, 317. 

Tallemont (Prince de), 329, 358. 

Targon (Pompée), ingénieur ita- 
lien. 370. 

Thouarg (Charles, vicomte de), 
330. 

Turenne (Princesse de), 362. 



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y IVtdecoun (cbuMllB de}, 339. 

Villandry (de), 374. 
Valent, 339. Voùiay, canton de Saint-Jean d'Ao- 

VallDyB IH» de), 3â. gél;, 382. 

Faftmtl, canton de Huffec. 342. | 



La R«aMlB, lapiInMrig HoutcIU Kotl TaiUr. 



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DiBlradbiCOOgle 



LA ROCHELLE, 



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