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Full text of "Archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis"

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SOCIÉTÉ 


ARCHIVES    HlSTOHlUlllîS 


LA    SAINTONGE    ET    DE   L'AUNIS 


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ARCHIVES  HISTORIQUES 


LA  SAINTONGE  ET  DE  LAUNIS 


PARIS 
A.  PICAItl),  LIlUlAlRE-l'iDITEL'll 


SAIXTKS 
M"'f  Z.   MOHTltKI'Il,,   I,IIIHA[1;K 

1890 


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L'INSTRUCTION  PRIMAIRE 

GRATUITE    ET    OBLIGATOIRE    AVANT    1789 
Par  M.   Lonra   Audiat 


«  La  loi  de  1833  existe,  disait,  le  12  avril  1847,  à  la  chambre 
des  députée  le  comte  de  Salvandy,  ministre  de  l'Instruction  pu- 
blique.  Elle  a  voulu  des  écoles  ;  elle  en  a  donné  30,000.  » 
L'orateur,  tout  en  reconnaissant  qu'avant  1830  il  existait  quel- 
ques institutions,  n'en  attribuait  pas  moins  à  la  loi  de  1833  les 
30,000  écoles  existant  en  1847  :  car  il  ajoutait  :  a  Le  législateur 
a  atteint  son  but  de  propager  ou,  pour  mieux  dire,  de  cr^er  l'in- 
struction publique  parmi  nous,  r  ' 

Dans  le  rapport  fait  au  nom  de  la  commission  chargée  d'exa- 
miner le  projet  de  loi  sur  l'instruction  primaire  déposé  dans  la 
session  de  1847,  Plougoulm  s'écriait  à  son  tour;  i  Avant  la  loi 
de  1833,  il  est  incontestable  qu'on  n'avait  rien  Tonde  de  durable 
et  de  complet  en  France  pour  l'instruction  primaire.  Les  prin- 
cipes vrais,  généraux,  répandus  dans  quelques  lois  de  la  révo- 
lution, n'avaient  rien  produit.  La  convention  avait  beaucoup 
promis  et  n'avait  rien  pu  tenir.  L'instruction  primaire  est  née 
d'iiier  chez  nous  ;  et  déjà  nous  lui  demandons  compte  de  toute 
sa  puissance  comme  si  elle  eut  pu  agir  sur  plusieurs  généra- 
tions. »  ^ 

Ces  hommes  éminents  n'étaicnl  alors  que  l'écho  de  l'opinion 
publique.  Que  d'autres  depuis  ont  répété  ces  phrases  !  Combien 


1.  Salvandy.  Discours  dans  la  discussioD  du  projet  de  la  loi  sur  l'in- 
struction primaire  présentée  le  31  mars  1847.  {Moniteur  univeriei  du  13 
avril  1847.) 

2.  Moniteur  uninersel,  20  janvier  I84S. 


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—  2  — 

vont  écrivant  chaque  jour  que,  "  sous  l'ancien  régime,  avant  la 
proclamation  des  rameux  principes  de  1789,  le  peuple,  grâce  à  la 
connivence  de  la  superstition  et  de  la  tyrannie,  de  l'église  et  de 
la  royauté,  n'a  fait  que  végéter  dans  l'ignorance  la  plus  profonde 
où  il  était  systématiquement  maintenu,  jusqu'au  moment  où  la 
révolution  est  venue  le  délivrer  de  cette  abrutissante  tutelle,  et 
lui  ouvrir  partout  de  nombreuses  écoles.  ■  Et  le  public  croit 
comme  vérité  démontrée,  comme  fait  établi,  que  l'instruction 
primaire  date  du  règne  de  Louis-Philippe  *  et  de  la  loi  du  28 
juin  1833  ;  qu'avant  celte  époque  le  niaitre  d'école  était  inconnu 
et  les  communes  rurales  plongées  dans  la  plus  noire  igno- 
rance. Vient  Victor  Duruy  qui  à  son  tour  prétend,  chiffres  en 
main,  que,  jusqu'à  l'empire  second  et  lui  Duruy,  personne  n'a 
rien  fait  pour  l'éducation  du  peuple  ;  et  Charles  Robert,  secré- 
taire général  du  ministère  de  l'instruction  publique,  dans  un 
discours  du  23  août  1869, constatait, d'après  le  Rapport  de  Duruy 
au  Moniteur  unioersel  du  6  mars  I8C5,  que,  en  18(>3,  sur  800,000 
enfants, phis  du  5*  des  enfants  ayant  l'âge  scolaire, n'avaient  pas 
encore  paru  à  l'école,  et  que,  sur  100  écoliers,  40  en  sortaient  ne 
sachant  rien.  {Bulletin  administratif  du  miniatèrb  de  l'instruc- 
tion publique,  t.  x,  p.  239.)  Duruy,  dans  son  fiappori  du  20  février 
18G7  (Voir  le  Moniteur  du  21],  mentionnait  le  cbilTre  des  époux 
qui,  en  1866,  n'ont  pu  signer  :  2j°/o  pour  les  hommes,  41  pour  les 
femmes  ;  moyenne  générale,  33  "/o-  ï'  ajoutait  qu'au  l"  janvier 
1867  il  n'y  avait  plus  que  650  communes  dépourvues  d'écoles;  le 
total,  iilles  et  garçons,  était  de  53,957.;  il  a  compté  les  con- 
férences qui  se  faisaient  chaque  jour  sous  son  ministère,  les  cours 
d'adultes  organisés, les  écoles  créées, les  garçons  instruits  et  les 
filles  savantes.  C'était  vraiment  Napoléon  III  et  son  ministre  qui 
avaient  fondé  l'enseignement  populaire.  Jules  Ferry,  après  lui, 
a  montré  avec  licrté  dans  tous  les  bourgs,  dans  les  villages 
et  les  hameaux  ces  splendides  maisons  qui  font  un  contraste  si 


1.  u  Dans  les  temps  primitifs  et  bien  après  le  moyen  âge,  le  règne  de 
la  forée  était  proclamé  partout,  el  l'on  comprend  que  dès  lors  l'instruc- 
tion fût  regardée  comme  un  accessoire  tic  médiocre  importance  que  la 
plupart  se  fuisaient  une  gloire  de  dédaigner...  Ainsi  tout  était  à  Taire, 
et  c'est  la  loi  du  28  juin  IH33  qui  jette  les  premièi-es  bases  d'un  système 
d'easeignemeat  susceptible  de  se  développer.  »  [Moniteur  du  2  avril 
1868,  a"  93,  p.  473.) 


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_  3  — 

frappantet,  disons  le  mot,  quelquefois  si  choquant,  avec  les  pau- 
vres habitations,  les  cabanes,  même  les  buttes  des  paysans. 

Certes  il  serait  souverainement  injuste  de  nier  ou  mëmed'ou- 
.  blier  tout  ce  qui  s'est  fait  de  bien  dans  notre  siècle  pour  les 
progrès  de  renseignement,  l'amélioration  des  méthodes,  des 
locaux,  de  la  situation  du  maitre,  du  bien-être  de  l'élève  ;  mais 
il  ne  faut  pas  trop  déprécier  ce  qui  s'est  fait  avant  nous,  le  blâ- 
mer parce  qu'il  ne  se  fait  plus  comme  aujourd'hui  et  le  nier 
parce  qu'on  ne  le  voit  pas.  Il  faudrait  surtout  se  tenir  en  garde 
contre  cette  manie  particulière  au  peuple  français  de  dénigrer 
ses  ancêtres.  Quelle  joie  de  prouver  que  nos  grands-pères 
étaient  des  abrutis,  nos  aieux  des  sauvages,  des  esclaves,  une 
espèce  plus  voisine  du  singe  que  de  l'homme  !  Ëh  bien,  il  y  avait 
des  écoles  avant  que  la  convention  les  créât,  des  maîtres  avant 
que  Duruy  les  inventât,  des  logements  avant  que  Ferry  bâtit 
Il  les  palais  scolaires  ». 

D'autres,  esprit  de  parti  ou  ignorance,  avancent  la  date  et 
font  remonter  l'instruction  primaire  à  la  création  dulnonde,  je 
veux  dire  à  la  révolution  française. 

Ante  mare  et  terras  et  quod  tegit  omnia  cœlum. 

A  les  en  croire,  l'instituteur  est  sorti  tout  breveté  du  cerveau 
de  la  convention.  Cette  assemblée  n'a  eu  qu'à  prononcer  un 
mot;  et  les  écoles,  peuplées  d'élèves,  ont  jailli  du  sol,  et  la  lu- 
mière s'est  faite. 

Il  n'est  pas  vrai  que  nos  pères  aient  été  aussi  illettrés  qu'on 
alTecte  de  le  croire.  *  Il  n'est  pas  vrai  que  le  peuple  ait  été 
systématiquement  tenu  dans  l'ignorance.  ^  Loin  de  là;  tous, 


1.  La  loi  de  1833  avait  trouvé  en  exercice  39,000  instituteurs.  «  La 
statistique  du  recrutement  de  l'armée,  la  seule  en  ce  qui  concerne  ren- 
seignement primaire  qui  permelle  de  comparer  les  progrès  sous  la  res- 
tauration, sous  le  régime  de  1)J33  et  sous  celui  de  ISSO,  nous  montre  que 
l'enseignement  primaire  a  fait  des  progrès  rapides  sous  la  restauration, 
de  plus  en  plus  ralentis  sous  la  loi  de  1833,  améliorés  de  nouveau  aous 
la  loi  de  1850.  »  A.  Fayet.  Les  écolet  avant  il  US  ÔlamIa  Retue  del'emei- 
gnement  chrétien,  t.  v,  n"  26,  p.  120  (juin  1873). 

2.  r<  Il  fut  ua  temps,  messieurs,  et  ce  temps  n'est  pas  très  loiu  de 
nous,  où  le  peuple  végétait  dans  l'ignorance  ;  il  fut  un  temps  où  les  gou- 
vernements craignaient  de  l'instruire.  Le  peuple  toutefois  s'instruisait  b 
une  école  qu'aucun  gouremement  ne  peut  former,  à  l'école  de  l'eipé- 
rience  et  de  la  ïic  ;  et  tout  d'un  coup  ce  peuple  que  l'on  croyait  endormi 


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église  et  royauté,  noblesse  et  bourgeoisie,  ont  fait  des  efTorts 
constants  pour  procurer  l'instruction  aux  ouvriers,  aux  pay- 
sans, pour  leur  apprendre  au  moins  les  éléments  de  religion, 
de  lecture,  d'écriture  et  de  calcul.  Nous  n'aurons  pas  de  peine 
à  prouver  qu'avant  la  loi  de  1833  ou  le  décret  du  22  août  1792, 
il  y  avait  des  gens  qui  lisaient  et  écrivaient,  et  même  en  assez 
grand  nombre.  *  Ce  n'est  pas  une  découverte  sans  doute,  et 
nous  n'apprendrons  rien  aux  esprits  studieux  ;  mais  les  origi- 
nes de  l'instruction  populaire  sont  obscures  et  peu  connues. 
Les  immenses  développements  de  l'enseignement  primaire,  le 
nombre  toujours  croissant  des  écoles  et  des  enfants  qui  les  fré- 
quentent, l'organisation,  ou  pour  mieux  parler,  la  création  d'un 
personnel  enseignant,  progrès  considérables  dont  nous  avons 
été  et  dont  nous  sommes  les  témoins,  ont  pu  faire  illusion  et 
porter  a  penser  que  tout  datait  d'hier.  Il  ne  sera  donc  pas  hors 
de  propos  d'examiner  ce  qu'était  l'instruction  primaire  dans  les 
siècles  passés,  quelles  étaient  la  condition  morale  et  la  situation 
matérielle  des  maitres  de  l'enfance,  d'où  ils  venaient,  comment 
ils  se  formaient,  ce  qu'étaient' la  hiérarchie,  l'oi^anisation,  le 
programme  de  l'enseignement.  Cette  étude  peut  offrir  quelque 
intérêt  et  présenter  des  points  utiles  de  comparaison.  L'instruc- 
tion primaire  de  nos  jours  ne  ressemble  en  rien  à  ce  qu'elle 
était  jadis,  ni  quant  aux  maitres  ni  quant  à  l'enseignement.  Et 
en  ce  sens  on  peut  répéter  le  mot  de  Salvandy  au  roi  Louis- 


se  réveille  I  Oh  !  soq  réveil  fut  terrible  ;  il  tut  elTrayaut  ;  la  société  en 
fut  ébranlée  jusque  dans  ses  fondemeiils.,.  ■  Diicours  prononeé  par  M, 
Perdonnet,  préaidenl  de  l'Association  polytechnique,  à  la  distribution  des 
prix  Bui  élèves  de  l'Associaliou  polytechnique  el  philo  technique,  prési- 
dée par  le  ministre  de  l'inBtructicin  publique.  [Moniteur  du  3U  janvier 
1860.) 

\.  La  preuve  qu'il  y  avait  des  écoles  avant  1789,  c'est  qu'on  les  sup- 
prima en  il-iî  et  en  1793.  L'article  14  du  décret  du  22  août  1792  porte  : 
f  Ancuue  partie  de  l'enseigueinent  puhhc  ne  continuera  d'être  couGée... 
à  uue  des  malsous  des  ci-devant  congrégalioDS,  hommes  et  fllies.'i  Le  10 
mars  1793,  la  convention  nationale  décrète  la  veute  de  tous  les  hieus 
formant  la  dotation  des  établissements  d'instruction  publique,  et  en 
excepte  les  bùtimenis  pouvant  servir  à  l'usage  des  Établissements  de 
rinstmctioa  des  deux  sexes  »  ;  et  le  23  octobre  suivant,  elle  éloigne  de 
l'instruclion  u  les  femmes  ci-devant  nobles,  les  ci-devant  religieuses, 
chanoinesses,  steurs  grises,  ainsi  que  les  maitres  d'école  qui  auraient  été 
nommés  dtins  les  ancienne*  école»  ». 


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-  5  — 

Philippe  :  i  L'instruction  primaire  date  de  votre  règne.  »  Tou- 
jours eat-il  qu'en  louant  les  efforts  tentés,  les  améliorations  réa- 
lisées de  nos  jours,  il  faut  rendre  justice  à  ces  pauvres  maî- 
tres, régents,  instructeurs  de  la  jeunesse,  qui  ont  péniblement 
tenu  les  «  écoles  de  charité  »  et,  pour  un  misérable  salaire,  don- 
né aux  générations  qui  nous  ont  préuéilés  les  éléments  d'un  sa- 
voir sans  lesquels  nous  serions  peut-être  encore  réduits  à  épeler. 
Mon  intention  n'est  pas  de  faire  l'hisloire  primaire  avant 
!790.  Avant  ta  synthèse  il  faut  l'anfilyso.  Quand  chaque 
province  aura  scruté  ses  archives  et  ses  bibliothèques,  ses 
minutes  de  notaires  et  ses  registres  paroissiaux,  il  sera  pos- 
sible d'écrire  cette  histoire.  L'enquête  est  ouverte.  MM. 
Fayet,  '  et  Quentin  sont  venus  déposer  pour  la  Haute-Marne 
et  pour  l'Yonne  2  au  congrès  scicntilique  d'Auxerre  en  1858  ; 
M.  Anatole  de  Charmasse  pour  ie  diocèse  d'Autun  ;3  M.  Ch.  de 
Beaurepaire  pour  le  diocèse  de  Rouen  ;  *  M,  Tartière,  archiviste 
dos  Landes,  a  donné  des  notes  précieuses  pour  les  années  qui 
ont  précédé  immédiatement  1790,  ^  M,  J.  Houdoy  a  montré  à 
Lille  «  l'instruction  gratuite  et  obligatoire  depuis  le  xvi*  siè- 
cle B  ;  S  M,  le  vicomte  Sérurier  a  prouvé,  b  à  l'aide  de  docu- 
menta authentiques  et  nouveaux  puisés  dans  les  archives  du  dé- 
partement des  Basscs-Pyréncca.  »  qu'en  Héarn  ■  les  écoles  pri- 
maires non  seulement  existaient  autrefois,  mais  étaient  très  ré- 
pandues. '  Et  que  d'autres,  de  tous  cotés  !  * 


^ .  Bechercfiet  hi»lorique»  et  ilali$liqiies  tur  les  communes  et  les  écoles  de 
ta  Haale-Marne,  par  M.  Fayct,  ancien  recteur.  Langres,  I S19,  in-8*,  iiiiii- 
387  p. 

2.  Congrès  scienlifiqae  de  Franre,  iv'  session  à  Auierre,  1859. 

3.  Mémoire*  de  la  société  éduenne,  t.  i,  p.  293, 

4.  Mémoires  de  la  société  des  antiquaires  de  Xorntandie,  3°  série,  t.  vi. 

5.  Société  des  lettres,  sciences  et  arts  da  dép.  des  Landes,  Bulletin  n"  7, 
1868,  p.  e-21. 

6.  L'instruclion  gratuite  et  obligatoire  depuis  le  XVl"  siècle,  par  M.  J. 
Houdoy.  Lille,  1813. 

7.  L'instruction  primaire  dans  la  région  des  Pyrénées  occidentales,  spé- 
cialement en  Héarn,  1385-1789,  par  le  vicomte  Sérurier.  Pau,  Léon  Ili- 
baut,  1874,  \a'»>. 

8.  Nous  n'énumérerons  pas  les  ouvrages  généraux  oi'i  se  Irouvcnl  des 
renseignements  sur  ce  sujet.  Le  Polybiblion  en  a  donné  la  liste  (t.  i, 
p.  60  et  123,  6*  année,  juillet  et  aoât  1873;.  Citons  seulement  i^uelques 
mémoires  spéciaux  qui  ont  paru  dans  ces  dernières  années  :  Arallon 


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Je  dois  une  mention  spéciale,  et  l'on  ne  s'en  étonnera  pas,  à 
M.  l'abbé  Ernest  Allain,  archiviste  de  l'archevêché  de  Bordeaux,   . 
aujourd'hui  curé  d'une  importante  paroisse  de  Bordeaux,  Saint- 
Ferdinand.  Par  ses  propres  travaux  et  ses  explorations  hcureu- 

el  Avalonnai»,  détaiU  tur  leg  écoles  d'Avallon,  par  M.  Ertiest  Pelit  (1868)  ; 
L'inilraclion  primaire  en  Gascogne,  par  M.  Paul  La  pi  a  gne- Barris  et 
M.  l'abbé  R.  Dubord  (1873,  1876);  Ettai  hiiiarique  sur  les  écoletet  col- 
liget  de  Dijon  depuis  le  XII*  siècle  jusqu'en  4760  ;  Historique  des  éco- 
les populaires  de  Bordeaux,  par  le  vicomte  de  Pellcport  <)866);  Les 
ieoles  de  Chilon  sur  Saône  aux  X  VU'  et  XVIII'  siMes,  par  M.  Hptiri  BaU 
tault  [1873)  ;  Histoire  de  l'instruction  publique  el  populaire  à  Troy es  pen- 
dant les  quatre  derniers  tiècles,  par  M.  Boutiot  (I86S).  Il  y  a  aussi  dans 
les  Mémoires  de  la  société  nivernaise,  t.  i,  p.  416,  un  travail  sur  les  éco- 
les de  Decise  depuis  le  iivi  siècle,  et  dans  les  volumes  des  Mémoires  lut 
aux  réunions  des  sociétés  savantes  à  la  Sorbonne,  des  pages  intéressan- 
tes sur  la  Condition  de  l'instruction  primaire  et  du  nombre  d'écoles  en 
Lorraine  acant  4789,  par  Maggiolo  (1868,  p.  50i);  Notice  sur  les  éco- 
les en  4630  et  les  salles  dasile  en  4770.  par  M.  Halgras  (1866,  p.  429); 
puis  Recherches  historiques  sur  l'instruction  primaire  dans  le  Soisson- 
nais,  par  M.  Chiron,  p.  250  à  315  du  Bulletin  de  U  société  archéologique 
el  historique  de  Soissons,  année  1876,  t.  vt  ;  Documents  sw  l'enseigne- 
ment primaire  en  Procence  airant  4789,  par  M.  Mircur,  archiviste  du  dé- 
partemenldu  Var,  travail  très  important,  dans  la  Revue  des  sociétés  savan- 
te», p.  191,  t.  III,  2'  livraison,  7*  série,  1881;  L'instruction  publique  à 
Orihei  avant  4789,  par  Louis  Batcave,  dans  le  Bulletin  de  la  société  des 
sciences,  lettres  et  arts  de  />au,  1S88-1 889  et  1890-1891  ;  Les  écoles  à  Alais 
sous  rancien  régime,  1289-4789,  parM,  A.  Bardon,  p  1-71,  1890,  t.  m 
des  Mémoires  el  comptes  rendus  de  la  société  scientifique  el  littéraire 
d'Alais  :  L'instruction  publique  à  l'Ile  de  ta  Réunion,  dans  le  Bulletin  de 
la  société  des  sc/ences  et  arts,  1884;  L'instruction  primaire  dans  le  Bar- 
rois,  4736-480S,  par  M.  Secourt,  dans  le»  Mémoires  de  la  société  des  let- 
tres de  Bar-te-Duc.  2*  série,  l.  il  (1883),  p.  63-89;  L'enseignement  dans  le 
Pas-de-CalaU  de  1789  à  4804,  par  de  Hauteclocque,  p.  177-321,  t.  iv, 
2<  série,  des  Mémoires  del'académied'Arras,  188i  (Voir  aussi  les  t.  xiuet 
iiv);  Les  écoles  avant  el  après  1789,  dans  la  Meurlhe,  ta  Meuse,  la  Mo- 
selle et  les  Vosges,  2"  partie,  dans  les  Mémoires  de  l'académie  de  Sta- 
nislas, 1889,  t.  VII  (1890)  ;  Recherches  sur  les  établissements  de  charité  el 
d'instruction  publique  du  diocèse  du  Mans,  par  M.  Cauvîn  ;  Bcllée,  Re- 
cherchée sur  l'instruction  publique  dans  le  département  de  la  Sarfhe;  M. 
l'abbé  A.  Angot,  L'instruction  populaire  dans  te  département  de  la 
Mayenne  avant  4790 ;  Les  écoles  publiques:  A  Montauban  du  X' au  XVt' siè- 
cle, par  M.  Devais  aîné;  Afonlauban,  Forestié,  1872,  in-S",  38  pages;  Les 
écoles  épiscopales  de  Tout  pendant  toute  la  durée  du  siège  fondé  par  saint 


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—  7  — 

ses  dans  les  archives  de  la  Gironde  et  de  l'archevêché,  *  par 
sa  bibliographie  si  coinpicte  des  recherches  des  autres  dans  le 
Polybïbiion,  ^  on  peut  dire  qu'il  s'est  fait  l'historiographe  du 
sujet. 

En  constatant  les  résultats  acquis  déjà  par  les  travaux  de  nos 
devanciers,  nous  apporterons  notre  part  d'informations  person- 
nelles pour  certaines  provinces  de  l'ouest,  le  Poitou,  la  Sain- 
tonge,  l'Aunis,  l'Angoumois  et  l'Anjou.  Nos  recherches  ont 
porté  sur  les  anciens  diocèses  de  Maintes  et  de  La  Rochelle  plu- 
tôt que  sur  l'Aunis  et  la  Saintonge  ;  elles  s'étendent  sur  tout  ou 
partie  des  départemcnls  actuels  de  la  Charente-Inférieure,  Cha- 
rente, Vendée,  Deux-Sèvres,  Maine-et-Loire. 

C'est  en  1873  que  nous  lûmes,  aux  réunions  des  sociétés  sa- 
vantes à  la  Sorbonne,  un  mémoire  sur  l'instruction  primaire  en 
Saintonge-Aunis.  La  question  était  alors  toute  nouvelle.  Au- 
jourd'hui il  n'est  guère  de  province,  même  de  département, 
qui  n'ait  sa  petite  histoire  de  l'instruction  publique,  quelquefois 
une  histoire  complète,  voire  des  monographies  de  collèges.  Notre 


Mantuj/i  par  M.  l'abhé  Guillaune  ;  Nancy,  Lepage,  1S69,  in-S",  38  p.; 
Notice  khtoriqae  »ur  les  •'coli-s  de  Semur-en-Aujroi»,  par  Gustave  Leleu; 
Semur,  Verdot,  ISIS,  in-S»,  02  p.  ;  De  rensagnemenl  primaire  daim  la 
province  de  Languedoc  aranl  la  rfivolulion,  par  de  Saint-Charles,  dans  les 
Mémoiret  de  l'académie  des  srience»  et  iiiscriplions  de  Toulouse,  l"  et 
2'  série,  IS82  el  I8S3  ;  Inxlriiclion  publique  dans  le  comté  nantais  avant 
4789,  par  Léon  Maître,  dans  les  Annales  i(e  la  lociité  académique  de 
Xantei,  1881  et  1882  ;  L'Ecole  au  village  pendant  la  révolution,  par  M. 
Babeau,  1882  ;  Des  écoles  bourbonnaises  acanl  1789,  par  M.  l'abbé  Jules- 
Jacques  Moret,  curé  de  Rainl-Mcnoux  ;  Moulins,  Auclaire,  1894,  ii:'2M) 
pages,  elc. 

i.  L'instruction  primaire  arant  la  révolution  [\%16),  123  pages;  L'in- 
struction primaire  en  France  d'après  les  travaux  récent»,  1881,  in-12, 
31ÏC-304  pages  ;  L'œucre  scolaire  de  la  révolution.  Les  écoles  centrales 
de  l'an  [1[  à  l'an  X.  18S2,  in-8",  46  pages  ;  L'œuvre  scolaire  de  la  réeolU' 
lion.  L'école  normale  en  l'an  III,  1884,  in-S",  46  pages  ;  La  question  de 
l'enseignement  en  1789,  d'après  1rs  cahiers  (Pai'is,  Renouard,  1886)  ; 
Contributia/i  à  l'histoire  de  l'instruction  primaire  dans  la  Gironde  avant 
la  révolution;  Bordeaux,  Férel,  1805,  in-8",  etc. 

2.  Polybiblion.  revue  bibliographique  universelle,  ouvrages  sur  l'in- 
struction primaire  en  France  avant  1780:  t.  i,  p.  60,  123  ;i873};ïi,  182, 
247,  et  III,  195(1874);  t.  l,  179  (-1887);  lvi,  304  (1889),  elc. 


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travail,  un  des  premiers  qui  ait  été  fait,  vient  des  derniers;  mais 
nous  l'avons  Tort  augmenté  des  découvertes  récentes.  Toutefois 
les  résultats  ne  répondront  ni  à  l'imporlance,  ni  à  l'étendue  de 
la  région,  ni  à  nos  propres  désirs.  Les  recherches  sur  ce  sujet, 
longues,  difficiles,  sont  forcément  incomplètes  en  général  pour 
les  siècles  antérieurs  à  la  fin  du  xviu':  il  n'y  a  point  de  minis- 
tère de  l'instruction  publique;  point  de  bureau,  de  commissions, 
de  rapports,  de  discours,  ni  luxe,  ni  apparat.  S'il  y  a  eu  des 
écoles,  on  n'en  sait  rien  :  on  ne  les  voit  pas.  Ceux  qui  s'en  occu- 
paient ne  montaient  pas,  chaque  année,  plusieurs  fois  à  la  tri- 
bune pour  raconter  ce  qu'ils  avaient  fait,  et  dans  mille  occasions, 
banquets,  réunions  diverses,  ne  vantaient  pas  leurs  succès,  ou 
chantaient  les  victoires  remportées  sur  l'ignorance.  Les  archives 
.qui  auraient  pu  nous  apprendre  quelque  chose  ont  disparu  pour  la 
plupart  dans  le  cataclysme  de  1793  et  dans  la  destruction  systé- 
matique ordonnée  par  la  convention.  Pour  nous  en  particulier 
les  documents  font  presque  absolument  défaut.  Des  archives 
de  l'évèché  de  Saintes  détruites  en  1793,  il  n'est  pas  resté  une 
feuille;  les  archives  de  La  Rochelle  ont  brûlé,  le  2  juin  1773, 
avec  le  séminaire  où  MV  de  Laval  les  avait  déposées  pendant 
la  construction  du  palais  épiscopal;  celles  du  présidial  de  Sain- 
tes ont  aussi  fiambé  en  1700,  et  récemment,  le  11  novembre 
1871,  l'incendie  de  Ihôlol  de  ville  de  Saintes  a  achevé  la  ruine. 
Mais  nous  avons  pu  explorer  les  rares  archives  anciennes  de 
l'évèché  de  La  lîocliellc,  et  l'archiviste  M.  Louis  de  Uichemond 
nous  a  communiqué  les  pièces  des  archives  de  la  Charente-In- 
férieure; puis  des  investigations  dans  les  registres  paroissiaux, 
les  minutes  de  notaires  nous  ont  fourni  quelques  renseigne- 
ments. Nous  apportons  donc  une  somme  d'informations  qui  nous 
permettra  d'arriver  à  des  conclusions  précises  et  générales. 

I 

ÉCOLES    EN   gaule;    ABBAYES,    PRESBYTÈRES;    ÉCOLATHES 

Si  des  documents  spéciaux  et  locaux,  par  suite  de  la  dispari- 
tion de  nos  archives,  manquent  pour  1rs  temps  les  plus  reculés, 
il  n'en  est  pas  de  môme  des  faits  généraux.  Or,  c'est  bien  haut 
qu'il  faut  remonter  quand  on  veut  rencontrer  les  premières 
écoles.  Dès  531  et  633,  aux  deuxième  et  quatrième  conciles  de 
Tolède,  en  666  à  celui  de  Lérida  en  Kspagne,  on  voit  paraître  le 
inagister  scolarum,  maître  des  écoles,  qu'on  appellera  de  divers 


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noms,  ëcolâtre,  maitreécole,  scholastique,  capiscole,  chantre, 
mais  qui  toujours,  suivant  le  mot,  sera  chargé  de  l'école,  c'est- 
à-dire  de  I  instruction.  C'est  d'abord  IVvèque  et  l'abbé,  un  cha- 
noine, souvent  un  simple  prêtre  ou  un  moine,  tous  délégués, 
mandataires  del'évêqueà  qui  sans  conteste  est  reconnu  le  droit  de 
diriger  l'éducation  de  son  troupeau,  par  conséquent  l'instruction 
de  la  jeunesse.  Car,  de  môme  que  l'évfque  eut  des  archidiacres, 
un  théologien,  un  pénitencier,  qui  le  déchargeaient  un  peu  du 
fardeau  des  visites,  des  confessions  et  de  la  prédication,  il  lui 
fallut  aussi  un  écolâtre,  préchantre  ou  chancelier,  qui  fût,  en 
son  nom,  chargé  de  répandre  et  de  surveiller  l'instruction.  A  la 
fin  du  XI'  siècle,  l'écolAtrie  fut  ériïée  en  ofTice  avec  des  émolu- 
ments particuliers.  A  Saintes,  c'était  la  troisième  dignité  du  cha- 
pitre; l'écolâtre  venait  avantio  théologal  et  immédiatement  après 
les  archidiacres  de  Sainton^e  et  d'Aunts.  L'écolâtre  à  Amiens 
avait  même,  comme  marque  de  sa  supérioriorité,  une  chaise 
de  pierre  derrière  le  grand  autel  de  la  cathédrale  ;  •  on  l'appe- 
lait pnmiceritis  Tci  litterarUe.  L'écolâtre  était  à  la  nomination 
de  l'évèque.  •  Il  n'y  avoit,  dit  Kstienne  Pasquier,  ^  église  ca- 
thédrale en  laquelle  il  n'y  eust  prébende  alTectéc  pour  le  salaire 
de  celui  qui  enseigneroit  les  lettres  ordinaires  et  une  autre  pour 
celui  qui  vacqueroit  à  l'enseignement  de  la. théologie;  le  pre- 
mier ctoit  appelé  escolatre,  le  second  théologal.  • 

Les  attributions  des  écolâtres  ont  varié.  D'abord  ils  enseignè- 
rent eux-mêmes.  Le  concile  d'Aix-la-Chapelle  en  816,  canon 
cxxxv,  leur  laissa  la  liberté  de  se  faire  aider  par  d'autres;  et, 
les  établissements  d'instruction  se  multipliant,  ils  eurent  assez 
de  surveiller  l'enseignement  et  ceux  qui  le  distribuaient,  de  faire 
passer  des  examens  et  donner  l'institution  aux  candidats.  C'é- 
taient, à  peu  de  chose  près,  nos  recteurs  départementaux.  Mais 
avec  des  noms  divers  et  des  attributions  différentes,  ils  subsis- 
tèrent jusqu'à  la  suppression  des  chapitres  que  prononça  le  dé- 
cret du  12  juillet  1790  sanctionné  par  le  roi  le  24  août. 

Poitiers  a  conserve  une  série  déeolàtres  qui  vont  de  11.54  à 
1 4B8.  Elle  est  incomplète,  bien  entendu  :  car  tous  les  documents 
qui  pourraient  nous  en  révéler  d'autres  sont  absents.  Voici  ceux 
qu'on  trouve  dans  les  seuls  Documents  pour  l'église  de  Saint- 

i.  Arrèl  du  parlement  de  Paris,  23  janvier  (680.  {\fémoire$  du  clergé 
de  France,  l.  i,  p.  1026.) 

2.  Rechercha  de  ta  France,  livre  ii,  cU.  v,  p.  893,  édit.  de  l'723. 


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—  10  — 

Hila.ire  de  Poitiers*  :  En  1154,  Giscardus;  1216,  N...,  magister 
scholarum  Pictaviensium  ;  1256,  Theobaldus  de  Stampis;  1261, 
Guiltelmis  de  Azayo;  1273,  Oliveriua  de  Yllefand;  1295,  8y- 
mond  David;  1311,  N...,  nchol&sticus  ;  1452,  N...,  schol&sticus  ; 
1468,  Guillplmus  Thenotus.  Enfin,  en  1715,  René  Cuirblanc  de 
Fontaine  est  appelé  maîslre-escole. 

Dans  le  diocèse  de  Saintes,  les  deux  cartulairee  publiés,  celui 
de  N'otre-Dame  de  Saintes  et  celui  de  Saint  Etienne  de  Baigne, 
nous  donnent  vers  la  même  c'poque  un  certain  nombre  d'éco- 
tàtres. 

Nous  avons  d'abord  Heldradus,  grammalicits,  dans  la  charte 
cccr.Lxviiiducartulaire  de  Baigne,  entre  tannée  1075  et  1080;  De 
1100  à  1107,  il  y  a  Goacolin,  magister  scholariini,  canonicus 
Sancti  Peiri  Sanctonensis,  qui  figure  avec  Kamnulphe,  évèque 
de  Saintes,  dans  leschartcsccxxiiictccxiducartulaire  de  Sainte- 
Marie,  De  1098  à  It07,  la  charte  ccx  de  Baigne  nous  donne  Gau- 
celin,  Gauceliniuin .  magistrnm  scholarum,  etc.;  la  même 
époque  (1099-1107)  vit  Itier,  écolâtre  de  Saintes,  T»a<7tstcrscho- 
larum  Sanctonensitim,  qui  est  cité  dans  la  charte  vu  de  Bai- 
gne, puis,  de  1111  à  1121,  dans  la  charte  viii,  qui  donne  à  Baigne 
l'église  de  Saint-Pierre  de  Chevanceaux,  enfin  ixvi  et  il.  C'est 
le  même  écolàtre- qui  est  nommé  (1141-1162)  dans  les  chartes 
cxiv,  cxv,  ccviii,  ccxxxvii  de  Sainte-Marie,  sous  les  noms  de  Rai- 
naudus,  Kaginaudus,  Roginaudus,  mais  toujours  avec  son  titre 
de  magister  Kcolaruin.  Kn  1114,  Pierre  Aimcri,  magislro  sco- 
(aritm  Xantonensium ,  est  témoin  dans  la  charte  lxxxii  de  l'ab- 
baye de  Saintes-,  et  dans  la  charte  cCLXXiii,  c'est  Helias  de  Forz, 
en  1220. 

Tous  nos  écolâtres  ne  sont  pas  là  pendant  les  xi',  xii'  et  xiii* 
siècles.  En  voici  un  que  ne  citent  pas  nos  cartulaires  et  qui  a 
pourtant  eu  sa  célébrité.  C'est  Isambert,  magistro  scotaruni 
Xantonis.  11  construisit  à  La  Rochelle  le  pont  de  Saint-Sauveur, 
détruiten  1735,  et  celui  de  Saintes,  «démoli  en  1846,  sans  raison 
sérieuse  »  3  avec  l'arc  de  triomphe  qu'il  encastrait,  puis  celui  de 


).  Publié  tomes  iiv  et  ïvi  des  Mémoires  de  ta  taciélé  des  antiquw-e» 
del'Ouat,  1847  et  1852. 

2.  Le  pont  d'Isambert s'élevait  sur  des  fondalions  plus  anciennes.  L'arc 
romain  a  Été  reconstruit  plus  loin  et  fait  aujourd'hui  sur  la  rive  la  plus 
étrao^e  figure,  "  semblable  à  un  édifice  échoué  là  par  hasard,  "  dit  Viollet- 


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—  Il  - 

Londres.  *  Il  signe  à  La  Rochelle  une  charte  d'.Miénor  d'Aqui- 
taine en  1199, 2  et  à  Niort,  la  même  année,  lacté  d'établisse- 
ment de  la  commune  de  La  Rochelle.  *  Plus  tard,  au  xvi'  siècle, 
Raymond  Pérault,  né  à  Saint-Germain  de  Marencennos  dans  l'Au- 
nis,  devenu  cardinal  de  Giirck  en  1193  et  élu  cvèque  de  Sainlea 
en  1505,  avait  été  grand  écoiàtre  de  Saintes,  mag ister  scolarum, 
mot  que  le  P.  Arcère*  et  d'autres  aprts  lui  traduisent  par  mai- 
ire  d'école. 

Bien  que  noua  ne  possédions  pas  la  liste  complète  des  ec- 
clésiastiques qui  furent,  pendant  sept  siècles,  chargés  de  l'in- 
Btruction  en  Saintongo,  il  est  certain  cependant  que  jamais  la 
chaîne  qui  lie  le  premier  recontré  en  1075  au  dernier,  mort  en 
1796,  n'a  été  interrompue.  Or,  qui  dit  écolAtre  dit  école. 

Nous  avons  encore  Jean  Navières  qui,  d'après  Rernard  l'a- 
lissy,  essayait  de  convcrlir  les  huguenots  enTermés  à  Saintes; 
Vincent,  t  chantre  et  maistre-escole  de  l'église  de  Saintes  »,  au 
ivii'  siècle;  Nfathieu  Marchais  (1710|;  Henry  Michel  de  La 
Lande,  prêtre,  chanoine  de  la  cathédrale,  bachelier  en  droit  ci- 
vil et  canon,  seigneur  delà  liasse  Bcsne  (1710  et  années suivan- 


le-Duc  (Dielionnaire  rahonnê  de  l'nrchUvclare.  l.  vu,  p,  231).  Démoli  en 
1846,  parce  qu'il  empêchait  l'eau  de  couler,  («rave  défaut  pour  un  pont, 
surtout  parce  qu'il  fallail  se  mettre  Ji  la  mode,  il  fut  remplacé  par  un 
pont  suspendu  qu'on  était  obliRé  de  ravauder  tous  les  ans  et  qui  causait 
des  transes  mortellen  aui  passants;  on  en  a  béni  un  autre  en  pierre  le 
26  juillet  1879;  trois  ponts  en  3.1  ans,  y  compris  celui  qui  est  tombé 
dans  la  Charente  quand  on  l'a  essayé;  celui  d'isambert  avait  duré  six 
siècles,  et  il  a  fallu  la  miue  pour  le  faire  sauter. 

1.  Lettres  patentes  du  18  avril  1202,  par  lesquelles  le  roi  d'Angleterre, 
Jean- sans-Terre,  recommande  k  ses  fidèles  habitants  de  Londres  Isam- 
bert,  écolâtre  de  Saintes,  qui  avait  déjicnsé  peu  pour  élever  les  ponts  de 
Saintes  et  de  La  Rochelle,  et  les  invite  à  lui  confier  la  construction  des 
ponts  de  Londres. 

2.  Bibliothèque  de  l'école  de*  charte»,  t.  xix,  p,  135. 

3.  Arcère,  Histoire  de  La  RorhftU,  t.  ii,  p.  661.  Il  signe  une  autre 
charte  en  faveur  du  prieuré  de  Sainte-Catherine  h  La  Rochelle  {Archivei 
de  la  Sainlonge,  l.  i,  p.  ,35);  en  1(90  un  accord  entre  le  chapitre  de  Sain- 
tes et  l'ahbé  de  Fonlevrault  sur  les  églises  de  Saintes  {Idem,  iv,  6],  et 
son  nom  se  trouve  après  le  doyen,  les  archidiacres  et  le  grand  chantre, 
preuve  de  son  rang. 

4.  Arcère,  Id.,  1. 1,  p.  296. 


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-  1-2  — 

tes),  mort  en  1748.  Le  dernier  fut  Jean-Pierre  Croisier,  vicaire 
général  de  Valenco,  mort  pendant  sa  déportation  en  Espagne. 

Dès  l'orieinp,  ie  clirislianisme  avait  combattu  l'ignorance, 
comme  un  lléau.  Le  pape  saint  Clément,  disciple  de  saint  Pierre, 
écrivait  que  tout  mal  vient  de  lignoranee,  que  l'ignorance  est 
la  mère  de  tous  les  maux.  '  Les  missionnaires  des  premiers  siè- 
cles, comme  ceux  de  notre  temps,  ne  marchent  que  la  croix 
d'une  main,  un  livre  dans  l'autre;  et  leur  premier  soin  après 
avoir  élevé  un  temple,  c'est  d'ouvrir  une  école.  Sans  doute,  c'est 
la  Toi  qu'ils  enseignent  avant  tout  ;  mais  ils  écrivent,  ils  parlent, 
ils  recommandent  de  s'instruire,  et  le  développement  intellec- 
tuel accompagne  le  développement  moral.  On  a  constaté  avec 
étonnement  que  le  grec  en  (îaule,  avant  l'invasion  germanique, 
('tait  presque  devenu  la  langue  vulgaire  et  était  aussi  répandu 
que  le  latin.  Ce  Tait  no  serait-il  pas  dû  en  partie  aux  premiers 
missionnaires  qui  évangéliscrent  la  Gaule,  tous  venus  de  l'orient, 
comme  sulïiraient  à  le  prouver  leurs  noms  seuls  :  Irénée,  Denys, 
Eutrope,  l'olycarpe,  Pothin,  Georges  ? 

Les  écoles  impériales  établies  dans  les  villes  avaient  été  rui- 
nées par  les  invasions  des  barbares.  2  Le  clergé  dompta  les 
barbares  et  rétablit  les  écoles  d'abord  dans  les  monastères.  Les 
bénédictins,  en  s'élablt.sFîanl  dans  nos  contrées  au  vi"  siècle, 
font  une  loi  du  travail  intellectuel  en  môme  temps  que  du  tra- 
vail manuel  et  de  la  prière.  Chaque  monastère,  chaque  évéché 
a  son  école.   Guizot  compte   en    Neustrie,  sous   la   première 


1 .  'I  Origo  lotiiis  mali  ab  ignorantia  descendit,  et  ipsa  si 
lorum  mater...  Grande  enim  malutn  est  ignorantia.  o  Clementis  papae  i 
epistola  III,  apud  Lariie,  Sacroeanclaconeilia,t.i,  vol.  105. —  Onpeut  rap- 
proclier  de  cette  parole  ce  que  Baraillon,  député  de  la  Creuse,  disait  h 
la  convention  ditns  la  séance  du  23  brumaire  an  III  :  a  La  plus  horrible 
maladie,  la  plus  affreuse,  la  plus  intraitable  de  toutes  celles  qui  affligent 
le  corps  politique,  c'est  sans  contredit  l'iR-norance.  Elle  fait  en  ce  mo- 
ment de  grands  ravages,  des  progrès  alarmants;  voua  en  ôtes  prévenus; 
el  vous  trouverez  promptement  les  moyens  d'arrêter  et  d'anéflutir  cet 
horrible  ûfau.  »  Moniteur  du  25  brumaire  an  iii-19  novembre  t7M,  d°  58. 
On  voit  déjà  que  sous  le  nouveau  régime  les  progrès  de  l'instruction 
n'étaient  pas  grands. 

2.  Voir  dans  les  Mémoires  lun  aux  réunions  des  sociiléa  tavanles  de  U 
Sorbonne,  en  186i,  un  Mémoire  important  de  M.  de  La  Saussaye  lurl'or- 
jfani'sad'on  de  l'inttraction  publique  dan»  l'empire  romain. 


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—  13  — 

raee,  vingt  écoles  épiscopales  ou  monastiques;  *,et  M.  Léon 
Maître  en  a  donné  une  liste  pour  les  ix',  x*,  xi*  et  xii'  siècles.* 
Celle  de  Paris  existait  dt-jà  en  55C,  au  temps  de  saint  Germain. 
Puis  vinrent  celles  de  Reims,  où  enseignaient  Hincmar,  Ger- 
bert  et  saint  Bruno  ;  de  Chartres,  fondée  par  Fulbert  ;  de  Tours, 
d'où  sortirent  Amalaive  de  Trêves,  Raban  Maur,  archevê- 
que de  Mayence,  Haimon,  évéque  d'Ilalberstadt,  Samuel  de 
Worms  et  le  célèbre'  hérésiarque  Uérenger,  archidiacre  d'An- 
gers ;  d'Avranches  et  de  Saint-Etienne  de  Caen,  créations  de 
Lanfranc  ;  de  Compiègne  et  de  Meaux,  où  professèrent  Roace- 
lin  et  Abailard  ;  d'Auxerre,  de  Poitiers,  d'Orléans,  de  Lyon,  de 
Bloîs,  de  Toul,  de  Sens,  de  Ddle,  de  Metz,  puis  de  Dijon,  u  où, 
disent  les  bénédictins,  on  admettait  tous  ceux  qui  se  présen- 
taient, de  quelque  condition  qu'ils  fussent,  pauvres  et  riches.  » 
La  foule,  avide  de  s'instruire,  se  portait  avec  empressement 
aux  écoles. 

Ce  n'est  pas  encore  là  l'école  primaire,  l'école  de  village  peut- 
être.  Mais  l'école  épiscopale  ou  monastique  était  un  foyer  ;  la 
lumière  devait  se  répandre  au  loin,  et  aussi  le  désir  d'en  avoir 
quelques  rayons.  Les  écoles  des  villes  se  créèrent,  puis  celles 
des  bourgs.  Les  abbayes  se  fondaient  toujours  dans  des  lieux 
inhabités  où  les  moines  avaient  à  lutter  contre  les  diflicultés  de 
la  nature,  à  défricher,  ù  cultiver.  C'était  là  que  les  paysans  des 
paroisses  voisines  venaient  chercher  les  premiers  éléments  des 
sciences. 

Et  chez  nous  les  abbayes  furent  nombreuses.  Dans  le  diocèse 
de  La  Rochelle,  il  y  eut  l'Absie  en  Gastine,  Bellefontaine,  Air- 
vaux,  Mauléon,  Nieul-sur-l'Autise,  Moureilles,  Lu  Grâce-Dieu, 
Notre-Dame  de  Charron,  Saint- Léonard  de  Chaumes,  dont 
saint  Vincent  de  Paul  fut  abbé,  et  Notre-Dame  de  l'île  de  Ré; 
dans  celui  de  Saintes,  8aint-Jean  d'Angély,  IJassac,  Vaux,  Bai- 
gne, Font-Douce,  La  Tenaille,  Saint-Léger  ou  Liguaire,  Mas- 
dion,  Chastres,  La  t'renade,  Sabtonceaux  et  Notre-Dame  de 


i.  Guizot,  Hitloire  Je  la  civiliialion  en  France  depuis  la  chute  Je  l'em- 
pire romain,  ivi°  lecoD. 

2.  Let  écoles  épiscopales  et  monastique»  Je  l'occiJenl  Jepui»  Charle- 
magne jusqu'à  Philippe-Auguste,  IBtili,  Paris,  Dumoulin.  Ce  livre,  quia 
été  une  thèse  d'archiviste -paléographe,  est  plein  d'excellealtis  recher- 


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—  14  — 

Saintes.  Cette  dernière  recevait  toutes  lea  jeunes  filles  de  la 
contrée.  C'est  là  que  furent  élevées  Madeleine -Gabriel  le  de  Ro- 
chechouart  de  Mortemarl,  plus  tard  abbesse  de  Fontevrault,  et 
ses  deux  sœurs  Gabrielle  et  Françoise-Athénaïs,  M""  de  Ton- 
nay-Charente,pIu9  connues  sous  le  nom  de  marquises  de  Thian- 
ges  et  de  Montespan. 

Dans  une  enquête  faite  le  1 1  juin  1700  par  l'ëvëque  de  La  Ro- 
chelle pour  savoir  si  lea  religieux  de  Tabbaye  bénédictine  de 
Charron  *  a  étoient  obligés  de  donner  aux  pauvres  annuelle- 
ment le  nombre  de  40  boisseaux  de  mesture  »,  on  lit  cette  dé- 
position :  n  Pierre  tJaugct,  fabriqueur,  âgé  de  41  ans,  après  ser- 
ment par  luy  fait  à  dire  vérité, a  dit  qu'autrefois  les  religieux  de 
l'abbaye  de  Chitrron  donnaient  aux  pauvres  de  cette  paroisse 
pendant  le  caresme,  trois  fois  la  semaine,  savoir  le  dimanche, 
mercredi  et  vendredi,  une  aumosne  de  pain,  laquelle  il  a  luy 
mesme  distribuée,  estant  alors  chez  les  dits  religieux  pour  ap- 
prendre à  lire  et  à  écrire.  « 

Nous  ne  parlerons  pas  d'études  plus  hautes,  qui  s'y  continuè- 
rent jusqu'à  la  révolution.  Dans  un  procès  verbal  de  visite,  à 
la  paroisse  de  Saint-Melaine  de  Mauîéon,  l'évéque  de  La  Ro- 
chelle, Antoine  de  Urancas,  écrit  :  «  Le  même  jour,  '26  août  1724, 
après  avoir  assisté  à  la  thèse  de  philosophie  qui  nous  aurait  été 
dédiée  par  les  religieux  ^  qui  ont  dans  laditte  ubbaie  une  étude 
de  philosophie,  nous  avons  continué  notre  visite  épiscopale 
indiquée  pour  la  paroisse  de  Saint-Melaine.  s 

De  plus,  il  y  avait  le  presbytère.  Dès  529,  le  111*  concile  de 
Vaison  ordonne  aux  curés  de  créer  dés  écoles  dans  leur  maison 
et  d'y  instruire  les  jeunes  gens  comme  de  bons  pères,  quomodo 
boni  patres,  ainsi  que  cela  se  pratique  en  Italie.  ^ 


i.  Charron,  SOO  coramuaiaats,  paroisse  de  SaiDt-Nicolas,  abbaye  de 
Notre-Dame  ayant  alors  trois  religieux,  commune  du  coDton  de  Marans 
(Charente- Inférieure),  1010  habitants. 

2.  MauléoD,  abbaye  de  l'ordi-e  des  chanoines  réguhers  de  Saiot-Au- 
gustin.  La  paroisse  de  Saint-Melaine  de  Mautëon  ne  comptait  que  cent 
personnes.  Il  est  à  croire  que  lea  religioui  enseignaient  la  lecture,  en 
même  temps  que  la  philosophie. 

3.  «  Uinnes  presbyteri  qui  sunt  in  parochlis  coastiluti,secuDdum  con- 
euetudioem  quam  per  totam  Italium  salis  salubrilcr  teneri  cogaovimus, 
juniores  lectorcs...  secum  in  domo,  ubi  ipsi  babitare  videulur,  recipiant. 


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—  15  — 

Un  fait  va  nous  prouver  que  l'enseignement  existait  ailleurs 
que  dans  les  villes.  Grégoire  de  Tours  *  nous  montre  sous 
Childebert  (575-596)  deux  frf^rcs,  Antoine  et  Patrocle,ce  dernier 
âgé  de  dix  ans,  allant  l'un  aux  champs  garder  ses  troupeaux, 
l'autre  à  l'école  ;  puis  Patrocle,  vexé  des  railleries  de  son  frère, 
laisse  ses  brebis  et  se  met  à  fréquenter  l'école  des  enfants, 
scholas  puerorum  exputivit.  *  Or,  le  père  habite  loin  de  la  ville  ; 
c'est  quelque  propriétaire  rural,  non  quidem  nobilitite  subli- 
mes,  ingenui  tamen.  Devenu  grand,  le  même  Patrocle  se  met, 
■  ad  vicum  Ncreensem  n,  au  bourg  de  Néris,  à  instruire  les  en- 
fants, et  un  peu  plus  tard  à  Colombier  près  de  Montluçon,  pa- 
roisse au  milieu  des  bois.  ^ 

Charlemagne  fut,  nul  ne  l'ignore,  le  grand  restaurateur  des 
écoles.  ^  Sirmond  ^  a  montré  ses  efforts  pour  en  établir  partout. 
En  788,  il  écrit  à  Baugulfe,  abbé  de  Fulde,  aux  évèques  et  aux 
autres  abbés,  de  donner  tous  leurs  soins,  non  pas  seulement  à 
l'éducation  morale,  mais  encore  à  l'instruction  des  lidèles.  *  Il 
ordonne  d'apprendre  le  chant  romain,  selon  le  désir  de  Pépin, 
son  père.  11  veut,  en  789,  qu'il  y  ait  des  écoles  pour  apprendre 


el  eos  quomodo  boni  paires  spiritaliter  nutrienles  psalmos  parare,  Uivî- 
ais  lectioiiibus  iaeistere  et  ia  lege  domini  crudire  ci>nl«iidaat.  »  Labbe, 
Sacroiancla  concilia,  iv,  p.  1679. 

1.  Vita  palrum,  cb,  ii. 

2.  «  Cum  quodam  meridie  hic  a  scholis  îlle  a  grege  cammisso  ad  ca< 
pieaâum  cibum  patenio  in  hospilîo  convenissent...  Meum  opus  litteris 
exerceri...  Scholas  puerorum  expetivit...  »  Uregorii  epiacopi  Turonensit 
opéra  omnia,  édition  Kuinart,  1699,  p.  1197. 

3.  «  Pueros  enidire  cœ'pît  iu  sludiis  litlerarum...  ibique  coDstructa 
cella,  in  opère  quod  supra  diiîmus,  Deo  racabat.  *  Idem,  De  tancto  Pa- 
Iroclo  abbale. 

i.  '<  Obliteralam,  dit-il  dans  sa  Comtitutio  de  emendatione  librorum, 
peoe  majorum  nostrorum  âesidia  reparare  vigilante  studio  litlerarum  sata- 
gimus  officiDam  et  ad  pernoscenda  studia  liberalium  artium  noslro  etiam 
quos  poaaumus  invitamus  eiemplo.  i  Baluze,  t.  i,  p.  204. 

5.  Constiiutio  de  ichoUsper  singula  epiicopia  et  monaileria  insliluenilis. 

6.  «  Episcopia  el  moDasteria...  prteter  regularis  viUe  ordinem  alque 
sanctœ  religionls  coDversatioaem  etiam  iu  litternrum  meditationibus,  eis 
qui  douante  Domino  discei-e  possunt,  secundum  unius  cujusque  capacita- 
tem,  docendi  studium  debeant  impeodere.  i  Baluze,  Capilalaria  reg, 
franc,  t.  i,  p.  201, 


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-  16  - 

la  lecture  aux  enfants  ;  de  plus,  que  chaque  monastère,  chaque 
abbaye  ciiaeigite  la  lecture,  le  psautier,  le  calcul,  le  chant,  l'é- 
criture à  tous  les  enfants,  serfa  et  libres.  * 

Un  peu  plus  tard,  en  823,  Louis  le  Débonnaire  rappelle  aux 
évêques  qu'il  est  convenu  qu'ils  donneront  tous  leurs  soins  aux 
écoles  alin  de  préparer  à  l'église  des  défenseurs  éclairés-  *  Mais 
il  ne  fait  que  traduire  en  lois  d'état  un  canon  du  concile  d'At- 
tigny.  3 

Les  évëques,  en  effet,  rivalisent  d'efforts  avec  le  prince.  Le 
deuxième  concile  de  Cbâions,  en  813,  ordonne  qu'on  élève  des 
écoles  pour  l'enseignement  des  lettres  humaines  et  divines.  * 
La  même  année,  celui  de  Mayence  veut  que  les  parents  envoient 
leurs  enfants  à  l'école,  ou  bien  dans  les  monastères,  ou  bien 
cbez  les  curés,  ^  En  821,  celui  de  Paris  publie  un  canon,  De 
schûlis  per  sinyulas  urbes  habendis  :  Que  les  évêques  aient  des 
écoles,  et  qu'aux  conciles  provinciaux  ils  amènent  leurs  écolâ- 
tres  pour  rendiL-  compte  de  ce  qu'ils  ont  fait  et  pour  se  contrôler 
eux-mêmes.  " 


1.  11  El  non  Bolum  servilis  coadilloois  infantes,  sed  eliam  in^nuorum 
lîlios  adgregeul  sibiquc  socient  ;  et  ut  scbolii?  logentîum  puerurum  Qaot; 
psalmos,  notas,  cantus,  compuLuin,  grainmalicam  per  sjnguia  monaslerîa 
vel  episcQpia  discaiil,..  Et  pueros  veslros  non  sïuile  cos  vel  legendo  vel 
scribendo  corrumpere.  »  Haluzc,  t.  i,  p.  23'7,  répété  p.  714  et  092; 
Labbe,  t.  vu,  col.  »US. 

2.  «  Scliola;  sane  ad  lilios  et  niiaistroîi  ecclesiai  iustruendos  et  edocen- 
dos...  ad  mullorum  utillLalem  eL  profectum  a  vubis  urdineri  non  negli- 
^aotur.  «  Balu/o,  t.  i,  p.  634,  m,  1137. 

3.  "  Sicut  Dobis  prœternto  t«mporc  ad  Altlniacum  promisislis.  i' 
Baluie,  idem. 

4.  Scboias  cuuïtiluaiit  in  quibus  et  litteras  solertla  disciplina;  et  sacrse 
scriplui'œ  documenta  discantur.  »  Labbe,  L'onc,  t.  vn,  col.  1273. 

H.  11  Dignum  est  ut  lilioa  suos  donent  ad  scholam,  sive  ud  moiiasteria 
sive  foras  presbyleris  ut  lidem  catholicani  recte  discaut...  n  Labbe, Cortc, 
t.  ¥11,  col.  1252. 

6.  Il  liitcr  nos  pari  coitsensu  dccrevimus  ul  unus  quisque  episcoponim 
in  scholis  habendis  et  ad  utilltatcm  ccclesiu:!  milîtibus  Cliristi  prœparan- 
dis  et  cducandis  abbiuc  mujus  sluUium  edhibei'et.  Et  in  boc  unius- 
cujusque  studium  volumus  probare  ut  quando  ad  provinciale  cpiscopo- 
rum  coucilium  venlum  fuerit,  unusquisque  rectorum  scholasticos  suos 
eidem  coocilio  adesse  facial.  »  Baluie,  t.  i,.p.  1137. 


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-  17  — 

Cinq  ans  après,  un  autre  concile  de  Paris  en  829,  livre  I", 
chupilre  30,  sur  un  édit  du  mémo  Louis  le  Débonnaire,  contrai- 
gnit les  curés  à  tenir  des  écoles  presbytérales.  *  Le  concile  de 
Valence,  en  855,  consacre  son  xviii'  ciinon  à  rétablissement  des 
écoles,  he  scholis  inutaurandis.  «  Celui  de  Toul,  en  859,  assem- 
blé à  Savonières,  piie  les  princes,  prie  les  évêques  d'établir  par- 
tout des  maîtres,  d'ouvrir  partout  des  écoles  publiques.  ^ 

Le  pape  lui-môme  élève  la  voix.  Eugène  II.  au  concile  de  Rome 
en  H'iG,  can.  xx.viv,  se  plaint  qu'en  certains  lieux  on  ne  trouve 
pas  de  maîtres  pour  renseignement  et  recommande  que  dans 
tous  les  évéchés,  dans  les  jiaroisses,  c'est  le  sens  que  l'on  prête 
à  subjeclis  plehiius,  et  tous  les  autres  endroits  où  ie  besoin  s'en 
fait  sentir,  on  crée  des  maîtres  qui  apprennent  les  lettres  et  la 
religion.  * 

En  particulier,  les  ('vêiiues,  dans  leurs  synodes,  dans  leurs 
ordonnances,  s'inspirant  des  décrets  des  grandes  assemblées  re- 
ligieuses, s'efforçaient  de  répandre  partout  et  de  développer 
l'instruction.  Ainsi  Thcodulfc,  évêquc  d"Orléans.  dans  un  capi- 
tulaire  de  7i)7,  nomme  (ch.  xivj  un  certain  nombre  d'écoles 
épiscopales  et  monastiques  de  son  diocèse  où  1rs  prêtres  pour- 
ront envoyer  leur  neveu  ou  quelqu'un  de  leurs  parents.   Puis 


1.  «  Ut  redores  cccicsiaram  iii  ecclosiis 
lllcs  Christ!  pmparareat  et  eilucareiU...  Abomiilbusdiligeiitior  iii  pducan- 
dis  et  erudieiidis  militîbus  Cbrislî  et  %'igilaiitior  diligeolia  adhibeatur.  > 
Laïibe,  Coiic,  t.  vu,  p.  <C20. 

2.  "  Ut  de  scholis  lam  divintr  i|uam  humaniE  litlerarura...  juita  ciem- 
plum  pripdeccssorum  rrostrorum  aliquid  iatcr  nos  ti-actetnr  et  si  potest 
flcri,  slatuatur  alqiie  ordinctur.  »  Labbc,  Conc,  t.  vui,  col.  142. 

3.  "  Ul  scholffi  sanctarura  scripturnrum  et  humana;  quoquc  litl«ratur;e 
deprecaodi  sunt  pii  principes  nostri  et  omni^s  fratre  rt  coepiscopi  oostrî 
iDstantissime  commonendi,  ut  ubicuniquo  omnipotcns  Dcus  idoncos  ad 

docendum donarc  digncliir,  conslituantur  undiquc  scholœ  publicK.  » 

Labbe,  Conc,  t.  vui,  col.  692. 

4.  «  [)e  quibusdam  locis  ad  nos  referfur,  non  nmgistros  nequo  cursm 
ioveniri  pro  sludro  lilterarum.  Idcirco  in  unîvfrsis  cpisco]i]i!i  subjectis 
que  plebibus,  cl  aliis  Jocis  in  quibus  nécessitas  occiirerit,  oninino  cura 
et  diligentia  habealur  ut'magislri  et  doclores  consliluaulor  ;  qui  étudia 
lilterarum  llberabumquc  artium  ac  sancta  babenlcs  dogmata,  assidue  do- 
ceant,  quia  in  bis  maxime  divina  mauirestaolur  alque  declarantur  man- 
data. »  Labbe,  Conc,  t,  vni,  cul.  112. 


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—  18  — 

(ch.  xx),  il  ordonne  aux  curés  d'ouvrir  des  écoles  dans  ïea  bourgs 
et  les  villiigea,  et  de  recevoir  chez  eux,  d'instruire  avec  la  plua 
grande  charité  les  enfants  qu'on  leur  confierait.  *  Hérard,  ar- 
chevêque de  Tours,  dans  un  capitulaire  de  l'an  858  (art,  xvii), 
prescrit  à  ses  prêtres  d'avoir  des  écoles,  '^  et  Gauthier,  évéque 
d'Orléans,  dans  un  synode  de  la  même  année,  ordonne  (art.  vi), 
que  chatjue  prêtre  élève  un  clerc  et,  s'il  est  possible,  qu'il  tienne 
école.  3 

Aux  époques  postérieures,  mômes  recommandations.  Nous  ne 
(rouvons  plus,  il  est  vrai,  presque  d'année  en  année,  les  lois 
relatives  à  l'instruclion  ;  mais  les  anneaux  épars  que  nous  ren- 
controns çà  ef  là  peuvent  être  réunis.  Il  y  a  des  règlements  pour 
les  écoles  de  Troyes  en  143G  et  pour  celles  de  Dijon  en  1445.  Or, 
ils  ne  sont  pas  donnés  comme  nouveaux  ;  ce  sont  les  anciens 
règlements  qu'on  a  revus,  corrigés,  augmentés,  suivant  les  exi- 
gences du  temps  et  les  circonstances. 


CRÉATIONS   NOMBREUSES   d'ÉCOLES.    DISCRETS   DES   CONCILES  : 
TRENTE,    TRÊVES,    UALINES,    AIRE 

Au  xvi°  siècle,  avec  les  luttes  religieuses,  avec  les  périls  que 
l'hérésie  Tait  courir  à  l'église,  le  clergé  pouvait,  comme  on  l'en 
accuse,  se  demander  si  l'ignorance  n'était  pas  préférable  à  ce 
savoir  orgueilleux  qui  interprélait  l'écriture  à  sa  guise,  si  la  foi 
du  charbonnier  ne  valait  pas  pour  le  salut  éternel  la  science 
théologicfue  d'un  Calvin.  Certes,  il  y  aurait  à  ce  point  de  vue 
quelques  excuses,  des  circonstances  très  atténuantes  au  moins, 


1.  "  Presbyteri  per  villas  et  vîcos  scholaskabeaDt,et  si  quilibet  lidelium 
Euos  pBfVulos  ad  docendos  litteras  eis  cammcndai'c  vult,  eos  suBcip«re  et 
docere  non  renuant  scd  cum  summa  caritateeos  doccant.  •  Labbe,  Conc, 
t.  VII,  col.  HiO. 

2.  K  L'I  scholaB  prcsbyteri  pro  possc  babeant  et  libros  emendatos.  n 
Labbe,  Conc,  t.  vin,  col.  629. 

3.  Il  Ul  unusquisque  presbyler  suum  habeat  clericum...  et,  si  possibi- 
litas  illi  est,  scholam  in  ccclesia  habere  noa  ne^li^at.  n  Labbe,  Conc, 
t.  vin,  col.  ii'SH. 


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—  19  — 

i't  ta  proscription  de  ces  études  humaines  qui  mettaient  l'âme 
en  danger.  Kh  bien  !  c'est  le  contraire;  à  ce  moment-là  même,  les 
évëques,  les  conciles  redoublent  leurs  recommandations,  comme 
aux  VI*,  vil'  et  ix'  siècles.  Ainsi,  le  synode  d'Augsbourij  Icnu  en 
1548,  sous  le  pape  Paul  III,  fait  (canon  xxvi}  une  loi  aux  chapitres 
de  relever  les  écoles  tombées  ou  restées  au  pouvoir  des  protes- 
tants ;  puis  d'en  établir  où  il  n'y  en  a  pas.  '  Seulement  il  enjoint 
expressément  de  veiller  à  ce  que  l'hérésie  ne  pénètre  pas  par 
l'enseignement  dans  l'âme  des  enfants.  Même  prescription,  l'an- 
née suivante,  du  concile  de  Mayence  qui  (canon  xcvi)  ordonne 
aux  prélats,  aux  chapitres,  aux  communautés,  aux  magistrats, 
à  tous  ceux  que  l'instruction  regarde,  de  ne  mettre  k  la  télé  des 
écoles  que  des  maîtres  qui  auront,  après  examen  de  leur  savoir, 
de  leurs  mœurs  et  de  leur  religion,  obtenu  le  visa  des  vicaires 
de  l'éyéque  ou  de  ses  délégués.  ^ 

Le  concile  de  Trêves,  la  même  année  1549,  intitule  son  xy" 
canon  :  De  scholis.  U  y  ordonne  que,  selon  les  décrets  des  an- 
ciens conciles,  de  nouvelles  écoles  soient  ouvertes  et  qu'un  en- 
tretienne avec  soin  celles  qui  existent  :  car,  s'il  importe  que  la 
jeunesse  soit  élevée  dans  la  piété,  s'il  faut  aussi  «lu'elle  rc<;oive 
l'enseignement  des  lettres,  c'est  là  le  premier  et  principal  devoir 
du  clergé.  ^  Un  peu  plus  tard,  en  1570,  les  pères  de  l'assemblée 
de  Malines,  au  chapitre  De  scholis,  recommandent  aux  évéques 
de  relever  immédiatement  les  écoles  paroissiales  qui  seraient 


1.  r<  [g  rcliquis  vcro  oppidis,  ubi  coHcgia  no[i  sunt,  scholas,  qua- 
rum  magislri  boni,  lioncsli  et  docti  sînt,  instaiirari  aut  conserrari  jube- 
muB.  "  Labbe,  Conc,  t.  ïiv,  col.  390. 

2.  «Sive  prtelatiset  capitulîs,  sive  commuaitaLLbii9,aui  locorum  proitec- 
lis,  ad  quos  ea  cura  perlinel,  serio  injungimus,  ut  in  postcrum  scholis 
sibi  commissis  didascaloa  pm^fccluri,  cosdem  ad  vîcarios  noslrus  in  spl- 
ritualibus,  seu  locorum  commissarios  ablegeut,  qui  cruditioncm,  mores 
et  fidei  sinceritalem  iu  eis  accurato  examine  eiplorcnt,  eosque  quid  in 
Bcbolis  Uim  ad  eruditionem,  quam  ad  mores  juvcntutis  eicoleados,  coa- 
ducibile  potjssiaum  prtelcgant.  "  Labbe,  Concilia,  t.  itv,  70t. 

3.  Il  Magna  et  pruecipua  habcnda  est  ut  Juventus...  a  prïmo eetatis floi'é 
noD  minus  Christian^  pictatis  institutis  et  incorruptis  moribus  imbuatur, 
quam  nidimentislilterarum  iacoutaminatis  recte  Jnsliluatur.  Quapropter 
prœcipimus  ul,  juita  patrum  aatiquorum  décréta,  singula  collegîa  scho- 
las  instaurare  vel  crcctas  consnrvare  debeant.  »  Labbe,(.'onc.,  t.  xiv,  720. 


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tombées,  d'accroître  et  de  favoriser  cellea  qui  aont  debout.  * 
C'est  la  même  pensL'e  qui  est  exprimée  »  Uouen  en  1581.  Le 
concile  prescrit  2  jiqx  ëvèques  d'abord  de  rétablir  les  anciennes 
écoles  et  de  frapper  des  censures  ecclésiastiques  ceux  qui  au- 
raient usurpé  leurs  biens,  puis  den  ouvrir  où  il  n'y  en  a  pas.  Il 
recommande  nn'nie  de  faire  un  rcglcinent  général.  3 

Au  mois  de  iiovi.'inbre  !5Cli,  le  clergé  drsdioci'ses  de  Poitiers, 
de  Maillezais  et  de  Luçon  s'asseniblcà  Poilieis  alin  de  rédiger 
pour  les  états  généraux  de  Meaux,  tenus  le  lU  décembre  suivant, 
stun  cahier  de  remontrances  au  roi.  Or,  pour  u  rétablir  le  bon 
ordre  dans  ces  diocèses  où  les  huguenots  avaient  causé  des  trou- 
bles et  répandu  une  mauvaise  doctrine  »,  il  [nopose,  entre  autres 
moyens,  l'instruction  de  la  jeunesse,  Ui  ciéation  des  écoles  : 
«  Kt  pour  pourvoir  à  ce  que  par  les  cy-apri's  la  jeunesse  soit 
mieux  instituée  ès-lettres,  et  que  les  patrons  ol  collateucs  des 
bénélices  puissent  plus  Tacilement  trouver  personnes  capables, 
sera  faiele  rc(|ucste  à  sa  majesté  qu'il  lui  plaide  ordonner  que, 
avec  ses  lailles  ordinaires,  soit  prins  ung  sol  pour  livre  pour 
estre  mis  par  les  collecteurs  des  dictes  tailles  es  mains  des  fa- 
bricqueurs  ou  margueliers  de  chascune  paroisse,  pour  eslre 
employé  au  sallaire  des  régens  sullisans  et  catholiques  en  chas- 
cune des  dictes  paroisses,  ou  es  lieux  les  plus  commodes  comme 
les  vouldront  départir,  mesniement  es  lieux  où  aulcuu  d'ancien- 
neté n'a  droict  particulier  de  pouvoir  es  escolles,et  que  es  dicts 
lieux  où  se  mettront  les  diets  régens,  la  présentation  des  régens 


i.v  CurentepiscopiuttjuampriniuininoppJcIissuarunidiœcesium  paro- 
chialcs  scbolii-,  si  collapsat  sunt,  rcslituantur,  si  conservais  colantur  et 
BUgeantur.  ■>  Labbe,Conc.,  t.  xv,  »09. 

2.  Titre  De  scholariim  et  semlnariorum  fundatione,  can.  1. 

3.  «  Episcopi  pcr  suas  diœccscs  vetcres  scholas  instaurent  et  contra  oc- 
cupatorcs  renim  et  possessionum,  quœ  ad  illas  pertinent,  procédant  per 
censuras  ccclesiaslicas,  tam  in  moiiasteriis  et  prioratibus,  quam  in 
collcj^iatis  et  pnrcecialibusecclesits.  Bt  ubi  desunlomnem  operam  dent, 
ut  aperiantur  ad  instituendam  jurentutem  in  viis  Domini  et  bonis  disci- 
plinis,  ad  normam  autcm  et  regulam  scminariorum,  quoad  tieri  polcrît, 
in  ipsis  docendi  mothoduni  inlroducant  ut  in  eadem  dicecesi  oœnes  scho- 
lie  inter  t^c  cunsentiant.  Omncs  autem  diclarura  scholarum  mag-istri  fidei 
professianem  juxla  formulam  pnescriptam  et  in  hac  aynodo  insertam 
etnittei'c  tt'iu'iinlur.  ■  Labbc,  Concilia,  t.  xv,  S6i. 


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-21  - 

et  maistres  en  appartienne  es  prieurs  ou  curez,  et  déposés  par 
les  dits  évêques.  n  ' 

Henri  d'Escoublciiu  de  Sourdis,  abbé  rie  Sahloncoaux  près  de 
Saintes,  évëque  d'abord  de  Maillc/ais,  puis  nommé  à  l'arche- 
vêché de  Bordeaux,  le  16  juillet  163!),  publia  et  fil  iiHieher  une 
ordonnance,  le  l'2  décembre  ICitO,  par  lai{ucllc  il  enjoignait  de 
rouvrir  les  écoles  fermées  pendant  la  peslc,  afin  (juc  la  jeunesse, 
qui  se  corrompait  dans  uiu-  oisiveté  funeste,  put  de  nouveau 
briller  des  charmes  de  !a  verlu  et  des  grâces  du  savoir.  " 

Ecoutons  ce  qu'en  ir»'t8  disait  au  concile  de  Trêves  le  savant 
docteur  dominicain  Amliroise  î^torck  (Pelargus',  si  célèbre  par 
sa  science  théologitiue  et  son  zèle  contre  les  hérétitjues  :  «  De 
même  que  les  terres  privées  de  culture  se  couvrent  de  fougères 
et  d'autres  plantes  nuisibles,  de  même,  dans  le  champ  du  Sei- 
gneur, naissent  et  pullulent  de  toutes  parts  les  erreurs,  les  hé- 
résies, les  scandales,  rjuand  les  écoles  sont  négligées,  et  que 
les  esprits  et  les  ctcurs  restent  sans  instruction  et  sans  éducation. 
Je  vous  exhorte  donc  ttius,  mes  vénérables  pcrcs  et  seigneurs, 
je  vous  avertis,  je  vous  prie  et  vous  supplie  instamment,  et  au- 
tant qu'il  dépend  de  moi  r  liâtez-vous  de  favoriser  les  études, 
d'en  accélérer  le  niour  :  apportez  à  celte  belle  (uuvre  loulcs  les 
forces  de  votre  esprit,  loiite  votre  applicatimi,  vos  soins,  vos 
pensées,  vos  conseils,  \olrc  coopération  tout  entière,  vulre  for- 
tune, autant  que  l'exige  une  afTairo  aussi  irrave,  aussi  uriren- 
te.  8 

En    1576,  après  a\oir  fait  uu  triste  tableau  de  l'état  où  est 


1.  Manuscrits  de  dom  Poiitcnt'uii,  à  ta  bililietiièque  de  Poitiers  et  à  la 
bibliothè'^iic  nationale,  luiiie  \\\,  ('  437. 

2.  'I  Decemimus,  univei'sis  el  siiigulis  priPiiiclorum  c(illo(ïioruin  pra- 
tcclis  virisqiic  priraariis  iii  iisdeiu  degeatihus  iic  iii  pai-tem  erutUoudie 
juvcntutis  assiimptis,  ruaiidaiites  iit  ad  muiiîa  i|uis(pic  silii  imposila  im- 
pigrc  excrcenda  quant  |ininiiin  scse  accing-aat,  hinc  Hpernntes  juveatu- 
tem  ingralo  liaeleiiiis  otio  delileseeiitcm  virtutuni  ae  scienliai'uni  floribus 
adomari,  intumescentes dcn-li'iri;i'  fluvlos  din  rctentos  longe  lalequedif- 
fundi.  » 

3.  Concilioram  omnium  roUeclio  reijia.  Tome  «xv,  p,  18T-I03I,  cité 
par  A.  Kayet,  p.  123,  juin  1873,  n"  26,  l.  v,  ni*  année  de  la  Hci-ue  de 
l'e.naeignemeiit  chrétien. 


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tombée  l'instruction  pendant  les  guerres  calvinistes,  le  synode 
d'Évreux  ordonne  le  rétablissement,  la  réorganisation  des  an- 
ciennes écoles,  la  création  de  nouvelles  avec  des  revenus  eufQ- 
Banla  et  des  maîtres  capables.  Pour  l'exécution  de  ces  mesurer, 
les  pères  font  appel,  et  un  appel  pressant,  à  tous  ceux  qui  peu- 
vent y  contribuer,  aux  curés  et  aux  vicaires,  aux  patrons  des 
paroisses  et  des  autres  églises,  aux  administrateurs  des  hospi- 
ces et  des  hôpitaux,  aux  conTrcrics  et  aux  autres  associations 
pieuses,  et  à  tous  les  fidèles  pour  que  cbacun,  suivant  sa  posi- 
■  tion,  contribue  à  l'œuvre  commune  parsonautorité,  par  son  in- 
fluence et  par  ses  revenus.  ' 

Le  synode  de  Besançon,  en  1666,  ordonne  à  tout  curé  d'avoir, 
BOUS  trois  mois,  un  maître  d'école  qu'il  présentera  à  l'approba- 
tion de  l'êvéque...  «  Qua>libet  parochia  suuni  ludimagistrum  ha- 
beat  ab  ordinario  examinatum  et  approbatum,  »  ^ 

Vn  peu  après  1583,  se  tient  le  concile  de  Itordcaux,  qui  eut 
une  grandeinfluence  sur  l'éducation  dans  les  provinces  d'Aunis, 
Saintonge  et  Poitou,  et  où  assista  Icvéque  de  Saintes,  Nicolas 
Le  Cornu  de  La  Courbe  de  lîrée  (1576-1617),  qui  maria  Louis 
XIII  et  Anne  d'Autriche.  Son  xxvii' canon  intitulé  Do  scholis 
est  tout  entier  consacré  à  l'instruction. 

Après  un  préambule  fort  beau  sur  l'importance  d'une  bonne 
éducation  :  car  la  jeunesse  est  l'espoir  de  l'état,  et  doit,  pour 
porter  de  bons  fruits,  être  cultivée  avec  le  plus  grand  soin,  ^ 
les  pères  repoussent  énergiquement  des  écoles  tout  niaitre  qui 
soit  ou  suspect  d'hérésie  ou  de  mauvaises  mœurs.  En  effet,  tel 
niaitre  tels  élèves.  Ils  éloignent  des  enfants  les  livres  impies  et 


1.  Bochcl.  Decreloram  ecclesix  .^a/Zicana-...  libri  vu(,  p.  833-835,  apud 
Revue  île  l'enKei;/nementclirélien,  id.,  p.  125. 

2.  Slalufa  seu  décréta  ni/not/alia  Bisun(in!p  direcesis.  Bisuntii,  1680, 
p.  H8. 

3.  i<  Recle  olim  a  quodam  hujus  sccuii  sapienle  li  tleris  inandatuinost,Dihil 
esse,  de  quo  consîlium  diviniuB  inesse  possil,  quam  de  recta  pueronim 
inslilulione.  Juventiis  enim  spes  est  ac  sobolcs  reipublicce,  qvx  si,  dum 
adhuc  tenera  est,  diligenter  excoletiir,  maxîmos  et  mirs  suavitetis 
friictus  feret  ;  contra  vei'o,  si  negligalur,  aut  nullos,  aut  amarissimos. 
Quare  optima,  eaque  facillima  et  maxime  compendioria  i-estitoendsp  in 
pristiniim  statum  reipubticip  christiance  ratio,  est  dili|;eiis  et  accurata  ex 
majorum  iiistitutis  ediicatio  juventulis.   «  I.abbe,  Conr.,  xv,  918. 


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—  23  - 

dan^reux.  Puis,  ilB  veulent  qu'on  pourvoie  chaque  paroisse  ou 
au  moins  chaque  botirir  important  d'un  maître  d'école  qui  ensei- 
gne aux  enfants  la  grammaire  et  la  religion.  ^ 

Le  concile  d'Aire,  en  1585,  recommandait  de  créer  des  écoles 
dans  toutes  les  villes,  dans  tous  les  bourgs,  pour  los  filles  et 
pour  les  garçons,  et  de  |iublier des  règlements  scolaires.  î  Celui 
deMalines.en  \h~0,  prescrivait,  s'il  ne  se  trouvait  personne  pour 
enseigner  gratuitement,  de  prélever  une  somme  pour  rétribuer 
celui  qui  s'en  chargerait.  Celui  de  Toulouse,  en  I  jOO.chap.  iv,  n°6, 
ordonnait  de  relever  les  écoles  tombées  jiendant  les  guerres  et 
d'excommunier  ceux  qui  s'en  sont  attribué  les  revenus,  et  en 
même  temps  de  procurer,  soit  par  des  gages,  soit  par  la  rétri- 
bution des  élèves,  une  existence  assurée  pour  tes  maîtres.  ^A 
Châlons,  en  1602,  les  évéques  réunis  en  synode  disent  fort  sage- 
ment :  "  VIII.  Prenez  tous  les  ans  quelque  somme  d'argent  sur 
le  revenu  de  la  fabrique,  pour  jfider  à  avoir  un  maître  d'école 
dans  les  lieux  où  il  n'y  en  a  pas  à  cause  de  la  pauvreté  des  ha- 
bitants. Si  vous  pouvez  vous-même  contribuer  do  quelque  chose 
à  la  substance  du  dit  maitre  d'école,  préférez  cette  aumône  à 
celles  qui  ne  sont  pas  si  nécessaires  et  si  pressantes  ;  en  un  mot 
n'oubliez  rien  de  tout  co  qui  dépendra  de  votre  zMe  pour  pro- 
curer l'établissement  d'un  inaitrc  d'école  dans  vos  paroisses, 
ce  moyen  étant  le  plus  propre  et  le  plus  assuré  pour  faire  que 
la  jeunesse  soit  toujours  bien  instruite  dosa  créance  et  élevée 
dans  la  crainte   de  Dieu,  d'où  dépend  la  réformation  entière  de 


1.  n  Providendum  est,  omnîque  rutione  officiecidum  Christianis  atque 
catbolicis,  ut  in  siogulis  [larochiis,  vel  saltem  in  celcbrioribus  pagis, 
conalitiialur  ludimagtster,  qui  simiit  cum  grammnlica.  piicros  ea  doceal, 
quœ  spcctaot  ad  reli{;laiieni,  cujimmodi  siiiit  erticidi  fîdei,  prœcepta  di- 
ïina,  oralio  dominica,  sncri  iijmni  et  psalini,  a^inriuc  (^enerls  pjusdcra.  i 
Labbc,  (Jonc,  xv,  970. 

2.  H  Curet  cpiscopiis  iil  in  sJngulisdiircesissuGCoppIdisrt  vicisdoctri- 
ns  christianK  sodalilates  et  scholo^  quam  primum  instituaotur,  tuni  ma- 
rium,  tuin  feniinarum,  ciijus  ici  cniiSEe  libellus,  quem  unusquisque  epis- 
copus  in  sua!  din^ccsis  schoiis  co  nomine  înstitucndis  adhibcre  polerit, 
jussu  Dostro  edetur,  aut  appi'obaiiitur.  »  Lflbhe,  Conc,  iv,  1123. 

3.  «Scholas  veleres  epïscopi  insl.iurarï  curent,  atque  in  cosquî  oaruin 
bona  injuste  possident  censui-i-î  etelesiasticis  aj^ant.  (Juihus  vero  locis, 
aut  de  pubitco,  aut  discipiilorumsumplilius  m  a  gi  s  tri  pote  runt  sus  tenta  ri, 
in  eiaetiam  proarbitrio,  novos  jiibeant  excilari.  «  Lalji)p,  ^.o/ir.,  xv,  ItOS. 


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vos  paroisses.  ■  Écoutons  enfin  ce  bel  et  noble  langage  que,  dang 
un  Mémoire  sur  différents  points  de  discipline,  les  curés  de 
l'archiprêtn'-  de  Vézeliiy  faisaient,  l'an  171)1),  entendreà  Marbeuf, 
i^vcque  d'Autun  :  u  H<^las  !  monseigneur,  si  quelque  maladie 
épidêmique  se  faisait  sentir  parmi  le  peuple,  le  gouvernement 
avec  raison  prendrait  toutes  sortes  de  mesures,  soit  pour  faire 
cesser  le  mal.  soil  pour  empeseherqu'il  se  communiquât.  L'igno- 
rance l'sl  une  pliiye  de  l'âme  aussi  bien  qiie  la  concupiscence. 
C'est  uneNialadie  épidêmique  et  universelle,  puisque  nous  l'ap- 
portons en  naissant.  Elle  fitit  partout  des  ravages  effroyables  ; 
il  n'y  à  donc  point  de  moyens  qu'on  ne  doive  employer  pour  dé- 
truire un  si  grand  mal  et  en  arrcstorles  suites  ..Il  n'est  pas  pos- 
sible de  former  de  vrais  adorateurs  de  Dieu,  de  (îdMes  sujets 
du  roi,  de  bons  citoyens,  sans  le  secours  de  l'instruction,  ny 
pour  l'ordinaire  (le  curé)  d'instruire  solidement  et  sutUsamment 
les  grossiers  habitants  de  la  campagne  (pii  ne  sçavent  pas  lire. 
Un  curé  a  beau  multiplier  les  catéchismes,  les  prônes,  les  lec- 
tures: ou  ses  paroissiens  n'y  assistent  pas  ;  ou  s'ils  y  assistent, 
ils  n'écoutent  pas  ;  on  s'ils  écoulent,  ils  ne  comprennent  pas  ;  ou 
s'ils  comprennent,  ils  ne  retiennent  presqucrien  de  ce  qu'on  leur 
a  dit  ;  et  la  paroisse  la  mieux  prcschée,  s'il  n'y  a  point  d'école 
publique,  ne  sera  pas  toujours  la  plus  éclairée  et  la  mieux  ré- 
glée, n  Admirables  paroles  qu'on  ne  saurait  trop  rappeler  !  Elles 
montrent,  àdcux  cents  ans  d'intervalle,  la  môme  pensée,  iii- 
struire,  et  toujours  instruire  ;  ou  plutôt,  c'est  la  pensée  même  du 
christianisme  qui  se  traduit  ainsi  sous  des  formes  diverses  et  à 
des  époques  dilTérentes. 

III 

NOMBRE  CONSIDÉRABLE  D  ÉTABLISSEMENTS  D'INSTHUCTION 

Faut-il  croire  que  tant  de  prescriptions,  et  de  la  part  du  prince,  , 
et  de  la  part  des  évè^jucs,  soient  restées  sans  eiTet?  que  les  ca- 
nons des  conciles  ont  été  pour  les  ecclésiastiques  lettres  mortes  ? 
Non  certainement  ;  on  savait  lire  au  moyen  Age  ;  et  jusqu'à  la 
révolution,  il  y  a  eu  en  France,  en  Saintonge,  des  écoles,  mal- 
gré les  dillicullés  des  temps,  malgré  l'extrême  rare  té  des  livres  et 
leur  prix  excessif,  non  pas  seulement  dans  les  villes,  mais  dans 
les  bourgs,  mais  dans  les  villages. 

Au  début  du  xvi'  siècle,  sous  François  I",  un  des  ambassa- 


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-  25- 

deurs  vénitiens,  Marino  Giustininnn,  rôrivait  (en  1535)  qu'en 
France  x  il  n  y  avait  peraonii»!,  ni  pauvre  qu'il  soit,  qui  n'apprit 
k  lire  et  A  écrire".  Mit-liol  Kuriano  dit  la  nii>in('  chose  en  1561. 

Les  reeiierches  jusqu'ici  raitca  sur  différents  points  de  la 
France  montrent  cette  vérité  avec  évidence;  des  .découvertes 
nouvelles  la  mettront  en  pleine  lumière  pour  toutes  nos  provin- 
ces. A  VilleTranche  en  Hraujohiis,  l'an  141S5,  les  syndics  et  éche- 
vins,  aprts  le  choix  fait  par  les  notables  bourgeois  et  habitants, 
instituent  pour  •  roeteurs  des  écoles  de  Villerranche  »  Louis 
Perrier  et  Léonard  l'errin,  chargés  d'instruire  les  enfants  des 
deux  sexes.  '  A  Oondretourt.  chef-lieu  de  canton  du  départe- 
ment de  la  Meuse,  en  l 'ril  on  voit  Thierry  <Ie  Biiley  ■  maistre 
de  l'escolle  n;  et  en  I5>*0  M"  Jehan  est  qualifié  o  recteur  des 
escoles  ■.  * 

Dès  le  xiv^  siècle  il  y  avait  dos  écoles  dans  le  diocèse  de 
Troyes,  puisqu'en  135.'t  l'instituteur  de  Ramerupt  devait  fournir 
chaque  année  un  coq  à  ses  élèves  pour  leur  procurer  le  plaisir 
dejeter  des  bâtons  dans  les  jambes  do  cet  animal;  en  I3.'i8,  Jean 
de  Loches,  bachelier  des  écoles  de  Troyes,  est  inscrit  sur  le 
rôle  de  levée  des  deniers.  En  1430,  on  promulçuo  un  W-glemcnt 
pour  les  écoles  devant  une  nombreuse  assemblée  de  maîtres  et 
d'enfants,  élèves  des  grandes  et  petites  écoles.  ^  PZn  Savoie,  dit 
M,  Victor  (le  Saint-tlenis,  *  l'instruction  primaire  avait  fait  de 
remarquables  progrès.  «  l'oinl  de  paroisse  qui  n'eiit  son  rétrent. 
La  Tarenlaise  et  le  Faucigny.  très  favorisés  sous  ce  rapport, 
devaient  aux  libéralités  de  citoyens  intelliorents  leurs  nombreu- 
ses petites  écoles  de  hameau.  Dés  l.Wil,  le  chanoine  Eustachc 
Chapuis  tonda  deux  collèges,  solidaires  l'un  de  L'autre,  à  An- 
necy ^  et  à  Louvain  en  Brabanl,  sur  le  modèle  du  collège  fondé 


1.  Hippolytc  Laplalte,  llhCoii-e  popiilnire  rfe  Villffranche,  capil-th  da 
Beaujolais,  t.  i",  p.  3<ii. 

2.  Noiicf  sur  Gondrecourl-le-Châleau,  par  le  docteur  Dcpautaine  et 
lleori  Lcpage,  1870. 

3.  Théophile  Boutiot,  Histoire  de  l'inslruclion  publique  el  populaire  à 
Troyes  pendant  le»  quatre  derniers  sif-cles.  Troyes,  1865. 

i.  Hhloire  de  Suçote  d'après  les  liocumenlx  orir/inauJ:,  t.  ii,  p.  500. 
Paris,  1860. 

3.  «  En  1614,  à  la  sollicitation  de  saint  François  de  Sales,  le  duc  Char- 
les donna  l'ordre  aui  syndics  de  conlier  ce  collège  aui  barnabitea;  on 


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à  Avignon,  en  1434,  par  le  cardinal  de  Brogny,  et  de  celui  créé  à 
Genève,  en  1428,  par  le  syndic  Versonner.  Les  plus  vieilles  éco- 
les^e  transformèrent  on  collège,  tandis  que  de  simples  chapel- 
les devenaient  un  _lieu  d'étude  pour  les  enfants  des  villages. 
L'abbé  Jf^rôpic  de  Lambei-fcrée,  en  1574,  le  collège  d'Evian; 
l'évoque  Pierre  de  Lamberl,  celui  de  Saint-Jean  do  Maurienne 
en  1592;  la  Sainte-^laison  de  Thonon  avait,  depuis  1597,  pour 
annexe  un  collège  de  propagande  dirigé  par  les  jésuites. 

A  deux  lieues  de  IJaiias,  l'abbaye  de  Pont-Guiilen,  dès  sa  fon- 
dation en  i  128,  enseignait  les  petits  enfants,  ad  docendum  piie- 
rvm,  d'après  deux  chartes  dont  parle  le  Voyage  liUéraire  de 
deux  religietix  bénédictins,  t.  ii,  p.  10. 

A  Albi,  à  partir  de  1360,  les  mentions  «le  maîtres  et  d'éco- 
liers se  multiplient  dans  les  comptes  municipaux  et  prouvent  la 
sollicitude  constante  des  consuls  d'AIbi.  Ces  écoles  restèrent  flo- 
rissantes pendant  les  xiv',  xv'  et  ïvi"  siècles.  Au  xvii'  elles  for- 
mèrent le  collège  des  jésuites,  grâce  à  l'évêque  Del  Bene,  un 
des  plus  florissants  du  midi.  ' 

De  son  côté,  M.  de  Jussieu  signale  à  Chambéry  un  rector  sco- 
larum  en  1359. 

A  Chartres,  dès  l'année  1324,  le  chapitre  recommande  aux  cu- 
rés soumis  à  sa  juridiction  d'avoir  dans  leur  paroisse  une  école 
primaire.  Les  études  plus  élevées  devaient  se  faire  à  l'école  ca- 
noniale. A  Jaligny  en  Bourbonnais,  aujourd'hui  chef-lieu  de  can- 
ton de  950  habitants,  il  y  avait,  au  xiii"  siècle,  un  recfor  scola.- 
rum  mentionné  dans  le  procès  verbiil,  du  vendredi  saint  1261, 
de  la  reprise  des  châteaux  de  Chavroche  et  de  Trézel,  En  1424, 
on  voit  «  le  maistrc  d'escole  de  Moulins  n  excommunié  et  de- 
mandant l'absolution  à  Autun  ;  en  14i5,  Pierre  Rousset  institu- 
teur est  remplacé  par  deux  autres  ;  en  1448  la  chapelle  des  Mé- 
nestraulx  est  louée  10  livres  par  an  «  pour  tenir  escolle  >;  en  1516, 
enseignent  Jean  Delaunay;  en  1521,  Louis  Ray;  en  1529,  Leroy. 
Dans  le  même  département,  au  Donjon,  commune  de  2,018  ha- 


fut  obligé  en  I7(S,  de  leur  enôter  l'administration.  »  (Mémoires  rédigés 
par  la  ville  contre  les  rév.  pères  en  1682  el  1715.  ItaccoUa,  xiv,  1207.) 

t.  L'inslruclion  en  proiiince  arani  f789.  Histoire  lillôraire  de  la  l'itle 
d'Alby,  par  Jules  Rolland,  Oïocal  f<  la  cour  d'appel  de  Paris.  (Toulouse, 
Pi-éïot,  1879,  in-S",  427  p.)  Compte  rendu  dans  la  Ilibliolhf'/uede  l'/^cole 
des  c/uirles,  i879,  p.  217. 


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—  27  — 

bitants  et  où  i?n  1496  existait  déjà  dopuÎH  longtemps  un  hôpital,  on 
trouve  pour  iastitutcura  :  en  1580,  Jean  Hottin;  en  liiS'i,  Pierre 
Champert;  en  1591,  François  Chassenay;  en  IGOl,  Jean  Rogier; 
en  1607,  Claude  Monrouet,  A  ISourbon-L'Arcliambault,  en  1666, 
Noyre;  en  168G,  Claud»;  Fourni.T,  d'autres  en  17-20,  1764,  1766, 
en  1768,  1775.  1783  :  à  Souvisny,  en  1603.  Henoist  Ray,  en  1644, 
Claude  Biltault,  174?  ;  Dominique  Thévenin  est  recteur  du  col- 
lège qui  fond  une  cloche  en  l'honneur  de  saint  Nicolas  /Acade- 
mici  Siilviniacenso.i  cnlleijii  \ineroUeil:  il  a  pour  successeurs, 
Tridon"(16811,  Cottin  (1600),  Jean  Baille,  qui  démissionne  en 
1702.  M,  l'abbé  Moret  a  trouve  des  maîtres  d'écoles  non  pas 
seulement  dans  des  chers-lieux  de  canton  :  Le  Montet,  Gaspard 
Landin  moi-t  en  1614,  Gervais  Fauret  (1664),  François  Tornaire 
mort  en  1675,  Jean-Baptiste  Barthélémy,  «  maître  grammairien 
et  de  pension  n  en  178i),  Jean-Baptiste  et  Charles  Péril  1788  ;  à 
Cérilly,  Ebreuil,  Cusset,  ViChy,  Gannat,  Montluçon,  mais  dans 
de  simples  bourgs  ou  villages,  Saint-l>éBiré,  Saint-Germain  des  ■ 
Fossés,  Saint-Pris,  Saiigny,  Buxière  La  Grue,  Busset,  Châtel- 
Montagne,  Hérisson,  Couleuvre.  '  Pour  la  petite  ville  de  Decize 
en  Nivernais  on  a  une  série  de  recteurs  des  le  xiv*  siècle  :  vers 
1380,  Jean  Lebuisson  ;  en  1386,  Jean  de  Balehis;  1389.  Jean  Garne- 
rin;  1428,  Etienne  Maulehausse;  1436,  Pierre  Coquille,  prêtre; 
1437,  Jean  Blondet,  maître  es  arts;  1452,  Jean  Boudot;  1482, 
Etienne  Boet;  1466-1496,  Jean  Mareschal;  1493.  Jean  de  Noyon; 
1498,  Pierre  Ogier;  1510,  Jean  de  Colonge;  1514,  Pierre  Cou- 
sin; 1525.  y.ndré  Bellandier;  1570,  Jean  Agicr;  1.'j75,  Anselme 
Cabaille;  1581,  Robert  Ksmond;  1610,  Annibal  Tbus,  d'Aix  en 
Provence.  2  Je  m'arrête  au  xvii"  siècle;  la  liste  va  jusqu'en  1788. 
En  Béarn,  d'après  les  recherches  de  M.  le  vicomte  i^crurier,  ' 
dès  1385,  ce  qui  ne  veut  pas  dire  qu'il  n'y  on  avait  pas  avant,  on 
voit  un  instituteur  à  Oloron,  Xavarrens,  Orthcz,  Lucq,  Coar- 
raze;  à  Lucq  en  1463,  à  Réas  en  M(j4  ;  ji  Gan  en  1477;  à  Laruns 
en  1480;  à  Pau  en  148.");  àMonein  en  1507;  à  Pontacq  en  1511;  à 
ABte-Béon  en  1525;  à  Audaux  en  1543;  à  Goès  en  1546;  à  Nay 


I.  Le»  écoles  bourbonnaùfs atarti  1789,  par  M.  Vtih\>é  Moret. 

2.  Ballelin  tie  la  sociW  iiirernaise  ilca  scieiirm,  tellrea  fl  arts,  t.  i". 

3.  L'inHirurlion primaire  rfan.i  In  r/'i/ion  iIps  l'i/rfni^es  orridniitale)  .'p-*- 
ciaUmenl  en  Béant  i3SS-1789,  par  lo  vicomte  Sérurier.  Pau,  l.éon 
Ribaut,  1874,  in-8o,  p.  13. 


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-28- 

en  1557;  k  Salies  en  1577;  k  Borce  en  1583;  à  Asson,  Louvigny, 
en  1586;  à  Orlhez  en  1587:  à  Buzy  en  1590  ;  à  Hizanos  en  I60Q. 
Aux  svii'  ol  .iviii"  siOflcH,  le  nonibio  des  actes  prouvant  la  pré- 
sence d'un  rrgfiit  daiiij  tes  paroisses  est  si  considéiahle  qu'il  les 
faut  passer  sous  silence. 

Dans  les  comptes  de  lu  ville  de  Dunkerque,  au  xvi'  siècle,  fi- 
gure et'tle  mention  :  •  A  Pierre  l'abvn'.  maistre  des  escolles, 
pour  sa  pension,  affin  de  faire  son  devoir  pour  linstruclion  des 
enfants,  xixxviii  livres.  Au  secours  de  son  siibmonster,  afBn  de 
tant  mieux  endoetriner  les  enfants,  xxiv.  »  '  A  Beaune  iCôte-d'Or]. 
l'aclo  de  fondalion  du  couvent  des  jacobins,  en  1477,  fait  men- 
tion de  «  la  maison  des  escliolles,  (lù  de  tiiule  anliquilé  on  ensci- 
gnoil  la  grammaire,  la  logique  elles  seieneesn  ;  et  le  •  collège», 
qui  fut  C('dé  le  8  septembre  llîM,  aux  oratoriens,  existait  dès  le 
milieu  du  xv'  siècle  sous  le  nom  de  «  lescbolle  n,  par  opposition 
à  l'enseignement  élémentaire  appelé  «  basses  classes  », 

Le  synode  dKvreux,  en  157G,  s'écrie  :  «  Dans  notre  diocèse, 
nous  ne  saurons  assez  louer  le  zèle  de  nos  pères  pour  l'établis- 
sement des  écoles,  A  peine  trous'craif-on  quelque  paroisse  un 
peu  importante  qui  n'eût  autrefois  une  maison  pour  y  loger  son 
école  et  une  fondation  pour  l'ontretenir,  n* 

Fayet,  inspecteur  d'académie  dans  la  Haute-Marne  pendant 
dix  ans,  a,  avec  l'aide  des  instiluteurs,  fait  des  recherches  dans 
500  des  ."i,'>0  communes  ([Uicomjwsenl  le  dépactemenl.  11  a  trouvé 
une  école  ou  un  maître  dans  iTi  avant  1776,  c'est  86  sur  100,  et 
dans  484  avant  1801,  soit  88  sur  KM).  «  Quant  aux  66  communes 
qui  restent,  ajoute-t-il.  et  qui  ne  forment  que  les  1-2  centièmes 
du  total,  elles  avaient  certainement  des  écoles  et  des  maitres 
comme  les  autres;  mais  nous  n'avons  pu  recueillir  des  rensei- 
gnements posilifs  et  authentiques  sur  ces  écoles  et  sur  ces  mai- 
tres. 11  y  a  plus  :  quelques  très  petites  paroisses,  qui  se  trou- 
vent réunies  à  d'autres  pour  l'instruction,  ont  eu  autrefois  leur 
école  particulière.  Telles  sont,  entre  autres,  liacrclc,  llrenon- 
courl,  etc.  »  ^ 


i.  Bribex  kiiloriqaes  par  Déroie  dans  les  Mémoim  de  U  »ociM  dun- 
kerquoite,  (868-1869,  t.  xiv,  p.  209. 

2.  Dom  Bessin.  Concilia  Holomittjvmii  pi-ovindir,  pare  i,  p.  393. 

3.  A.  Fayet.   Lf>  feoh»  aeant  1789,  dans  la  Hecue  de  renseignement 
chrétien,  juin  1873. 


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—  29  — 

A  Lille,  en  1527,  on  voit,  parl'arrèté  des  échevins  qui  supprî-  - 
malt  la  mendicité,  que  les  cimi  pti-sonnes  chargées  des  pauvres, 
devaient  pourvoir  à  tous  leurs  besoins,  u  tant  les  Taire  garrire 
de  maladie  es  membres  et  au  corps,  comme  aux  pelits  enfants 
les  faire  aller  a  l'cscole  et  apprendre  un  mestier.  a  Quatre  ans 
après,  l'an  I5;JI,  Charles-Quint  prescrivait  aussi  d'cnvojer  aux 
écoles  les  enfants  des  personnes  auxquelles  des  secours  étaient 
accordés.  Iluhert  Deliol,  marchand  lie  Lille,  qui,  le  3U  mars 
1554,  fonda  une  école  t  pour  mieux  apprendre  et  endoctriner 
pauvres  enfTans  tant  fila  que  lillcs  à  lire,  écrire,  compter...  u, 
leur  distribue  aussi  des  vivres  et  des  vêtements.  Il  y  a  de  nos 
jours  des  villes  qui  donnent  des  habits  aux  enfants  pauvres  et 
la  soupe  dès  le  matin.  Un  peu  plus  tard,  les  23  et  ii  mars  1089, 
quand,  pour  obéir  aux  lettres  de  placard  de  Philipjte  II  et  prê- 
ter le  serment  formulé  par  le  synode  de  Cambrai,  les  maîtres 
d'école  se  présentèrent,  ils  étaient  au  nombre  de  26,  sans  comp- 
ter 6  institutrices  et  S  professeurs  de  latin,  dont  3  laïques.  ■  C'était 
une  école  par  mille  habitants  environ.  *  Kn  1789,  la  ville,  non 
compris  les  écoles  où  l'on  payait,  avait  douze  écoles  gratuites, 
soit  dominicales  soit  journalières,  neuf  pour  les  garçons,  trois 
pour  les  tilles.  Le  18  juillet  1798,  l'administration  municipale 
iixait  le  nombre  des  écoles  primaires  à  M  i)our  les  garçons,  ù  ti 
pour  les  lilles.  * 

Kn  Armagnac,  à  Mouroux,  ari-ondissement  de  Lectoure,  com- 
mune aujourd'hui  de  ô82  habitants,  on  trouve  pour  instructeurs 
de  la  jeunesse  :  5  juin  I  ii'M,  Manault  Baillés,  auparavant  régent 
à  Tournecoup  ;  en  1(>U8,  Jacques  Talon;  en  1012,  Jean  Daurat, 
chapelain,  et  Pierre  (.lillebert,  vicaire;  I(il3,  Ktienne  liclloc; 
16I(),  Dominique  Claverie;  ICI7,  l'archiprétre  et  ses  deux  vi- 
caires; [62U,  l'un  des  vicaires  seul,  Martic;  ll>22,  Julien  Lacroix; 
1628,  Jacques  Laborie;  1631,  Uernard  Idrac,  ■  escolior  de  la 
ville  d'Aubiet,  ■  remplacé  par  Raymond  Auzas,  de  Uaint-Léo- 
nard,  qui  exerçait  encore  en  1677;  en  17811,  l'archiprèlre.  Dana 
l'arrondissement  d' Auch,  à  Aubiet,  commune  de  1 .457  habitants, 
en  1563,  maitre  Janimes  Tesset,  piètre,  nommé  par  rassemblée 
de  la  commune;  1577-1J8Ô,  Jean  Laveranet,  prêtre;  1614,  Jac- 
ques Kourcade,  prêtre;  16^8,  Antoine  Alem,  prêtre,  bachelier  en 


I,  i.  Iloudoy.  L'initrucUon  gratuite  et  obtigaioirt  [k  Lille)  depuU  U 
XVI'  tiède.  Lille,  imp,  L.  Donel,  1873,  Lroch  in-S". 


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.  théologie,  nalif  et  habitant  d'Aubiet,  desservant  !e  Travez  ;  1715- 
1739,  traitement  du  régent.  •  En  1613  ii  y  avait  à  Montesquiou, 
arrondissement  de  Miraiide  (Gers],  ville  alors  d'environ  450  ha- 
bitants, un  régent  Chauapé;  et  en  l(J7ô,  Oassaignc,  qui,  outie 
l'écriture,  la  lecture  et  le  calcul,  enseignaient  aussi  la  gram- 
maire et  les  humanités.  L'année  iirécédente,  dans  le  même  ar- 
rondissement, ûBassoues,  commune  de  1,3 13  habitants,  la  jurade 
payait  100  livres  «  pour  les  gages  du  régent,  jj  * 

Pour  le  diocJtsc  du  Uordeaux,  M.  l'abbé  Allain,qui  pendantde 
longues  années  a  exploré  avec  une  ardeur  et  avec  un  succès 
digne  de  sa  persévérance  les  archives  considérables  du  dépar- 
tement et  de  l'archevêché,  a  constaté,  en  1 774  :  20  écoles  dans  les 
33  paroisses  de  l'archiprêtré  de  Cernés,  pour  lesquelles  il  a  des 
renseignements;  15  sur  22  de  l'archiprêtré  de  lilaye  ;  20  sur  33 
de  celui  d'Entrc-dcux-Mers  ;  15  sur  29  de  Bourg  ;  17  sur  32  de 
Renauge  ;  12  sur  29  d'Enlre-Dordogne  ;  9  3ur20  de  Moulix;  10 
sur  20  de  Buch  et  Born  ;  12  sur  2ti  de  Fronsac  ;  14  sur  25  de 
Lesparre  ;  plus,  25  écoles  dans  25  paroisses  des  anciens  diocèses 
d'Agen  et  de  Basas.  C'est  près  de  la  moitié  sur  le  nombre  total 
des  paroisses  pour  chaque  arcbiprétré  ;  c'est  plus  de  la  moitié 
sur  le  nombre  des  paroisses  pour  lesquelles  les  documents  jus- 
qu'ici consultés  donnent  quelques  renseignements. 

Tout  récemment,  dans  la  Revue  catholique  de  Bordea.ux  1894- 
1895,  i)  a  donné  les  listes  de  paroisses  où  il  a  rencontré  des  éco- 
les, et  il  a  conclu  que  le  nombre  dos  écoles  à  celui  des  commu- 
nes serait  de  2  sur  trois.  Il  n'a  pu  réunir  des  documents  scolaires 
que  sur  348  communes  sur  5(13  que  comprend  le  département 
actuel  de  la  Gironde,  et  il  arrive  à  la  proportion  de  deux  écoles 
sur  trois  communes  :  ce  qui  ne  veut  pas  dire  que  les  paroisses 
dépourvues  d'école  le  fussent  d'inslruction  ;  des  paroisses  de 
120 habitants (Madirac),  de  103(Bellcbat),  de  139  ^Le  Pont),  de  180 
(Montignac),  de  173  (Klésignac)  ne  pouvaient  entretenir  un  ré- 
gent. Les  enfants  allaient  en  classe  dans  la  paroisse  voisine. 


1.  M.  l'abbé  R.  Dubord,  Hechcrches  sur  l'on»eiffni;ment  primaire  dun» 
nos  contré-;s  iinaiil  478S,  dans  ta  /ictuc  de  Gascogne.  Auch,  1873,  t.  iiv, 
"•  livraison,  p.  309;  juillet  ISTa, 

2.  De  t'insiruction  primnire  dans  nos  conlri'ea  autrefois  et  aujourd'hui, 
par  M.  Paul  Laplag'ne-BBrrig,  Bévue  de  Gascogne,  t.  xiv,  p.  201,  5«  li- 
vraison ;  à  Auch,  mai  ltl73. 


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—  31  — 

comme  le  montrent  rfes  documents;  et  très  souvent  la  distance 
qui  sépare  deux  communes  est  insignifiantt'.  Dans  les  villes,  les 
maîtres  pullulaient.  Dans  un  registre  de  capitulation  de  l'année 
1756  incomj>let,  il  a  relevé  pour  Bordeaux  le  nom  de  41  maîtres 
et  maîtresses  d'écoles,  répétiteurs,  maîtres  de  pension,  maîtres 
de  latin  et  de  mathématiques.  Kn  1773  et  en  1790,  les  maîtres 
écrivains  étaient  au  nombre  de  28.  En  1758-59  furent  fondées 
pour  iÈs  enfants  pauvres  quatre  écoles  clirétiennes  dirigées  par 
les  frt'res  du  bienheureux  Jean-Baptiste  de  La  Salle.  Les  filles, 
outre  les  maîtresses  particulières,  avaient  à  leur  service  los  ur- 
sulines  {1606),  les  filles  de  Notre-Dame  (1606J,  les  dames  de  la 
Foi  (1687).  1 

Même  fait  pour  le  sud-est  de  la  France.  «  Dès  l'époque  où  les 
budgets  communaux  sont  dressés,  en  Provence,  pour  la  liqui- 
dation des  dettes  locales,  dit  Nf .  Gh.  de  Ribbes,  nous  ne  voyons 
pas  une  commune  qui  n'ait  son  maître  ou  régent  d'école.  Nous 
avons  consulté  un  grand  nombre  de  ces  budgets,  ot  nous  les 
avons  même  tous  recueillis  pour  certains  cantons;  ils  portent 
annuellement  et  invariablement  une  allocation  pour  un  maître, 
quelquefois  pour  une  maîtresse  chargée  de  l'instruction  des 
filles.  ■  ^  Et  le  savant  auteur  cite  le  village  de  Solliès,  près  de 
Toulon,  qui,  en  1588,  a  plusieurs  écoles  ;  il  forme  autour  de  lui 
des  hameaux  qui  ont  chacun  un  maître  d'école  en  1685.  Celui 
de  Solliès-Pont  possède  même  en  1743  un  maitre  de  latinité,  et 
en  1757  deux  nouvelles  écoles  dont  l'une  en  1761  comptait  78 
élèves. 

M.  H.  Tartière,  archiviste  des  Landes,  a  constaté,  d'après  les 
archives  du  département,  *  que  si,  en  178S),  dans  le  premier  ar- 
rondissement il  n'existait  que  31  écoles,  y  compris  les  cinq  de 
la  ville  de  Mont -de -Marsan,  en  revanche  dans  les  autres  arron- 


1.  Contribution  à  l'hiitoirc  de  l'instruction  primaire  dans  la  Gironde 
avant  I7SS,  par  M.  le  chanoine  Ernest  Allain.  Bordeaux,  Férel  ;  Paris, 
Picard,  1B95,  io-S". 

2.  Cb.  de  RIbbea,  Les  familles' et  la  société  en  France  aoanl  la  révola- 
lion,  p.  283. 

3.  Dans  un  mémoire  publié,  page  G-2i  du  Balielin  n"  7  (juillet  1868) 
de  la  société  des  lettres,  sciences  et  arli  du  département  des  Landes 
(Uont-de-Marsan,  typ.  de  Delaroy),  et  intitulé  De  l'inslraclion  publique 
dans  les  Lande»  avant  la  révolution  el  spécialement  avant  i789. 


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disaements,  il  y  avait  des  écoles  presque  partout.  Ainsi  le  canton 
actuel  d'Aire  (11  communes)  availî  communes  pourvues  d'éco- 
les; celui  dAmon  avait  12  écoles  sur  les  16  communes;  celui 
de  liagetniau,  1  i  sur  18  ;  celui  de  Mugron,  9  sur  12  ;  celui  de 
Saint-Séver,  8  sur  15;  celui  "de  î>ax,  17  sur  21.  •  Dans  les  can- 
tons de  Pcyrehorade  et  de  Pouillon,  toutes  les  communes 
avaient  au  moins  une  école.  Lu  seule  contrée  désliéiilée  était 
donc  la  Lande  ;  mais  aussi  qu'elle  était  déserte, peu  connite,  peu 
accessible,  cette  pauvre  Lande  !...  Dans  les  12  écoles  du  canton 
d'Amon  on  comptait  plus  de  450  garçons  et  de  80  filles  ;  ou 
comptait  470  élèves  daiis  les  14  écoles  du  c.-inton  d'ilagelmau  ; 
700  dans  les  17  du  canton  de  Dax.  Das  avait  \î  écoles  l'rêquen- 
tées  par  '2W  gardons  cl  lÔO  filles  ;  le  canton  de  Peyreliorade, 
dont  toutes  les  communes  étaient  pourvues  d'écoles,  comptait 
440  garçons  et  273  filles,  a 

M.  Anatole  de  Charmasse  a  dressé  pour  le  diocèse  d'Autun  le 
tableau  des  écoles  par  areliiprêtrés,  aux  wii'  et  xvili*  siècles  ; 
voici' ses  résultats.  L'archiprétré  d'Arnay-le-Uuc  comprenait 
33  paroisses,  l'J  maîtres  uu  maîtresses  dans  16  pai-oisses  ;  celui 
d'Avallon,  30  paroisses,  2J  écoles  ;  L-elui  de  Deaune,  51  pa- 
roisses, 26  écoles,  dont  3  pour  les  lilies  ;  celui  de  Corbigny,  21 
paroisses,  11  écoles,  dont  4  pour  les  tilles;  celui  de  Couches, 
a  paroisses,  8  écoles  ;  celui  de  Duesme,  en  16C7-168y,  avait  26 
paroisses,  21  mai  très  et  1  maîtresse  ;  de  l-'hivigny,  29  paroisses, 
ib  écoles  mixtes  et  2  de  filles  ;  celui  de  Nuits,  30  puroisscs,  19 
mailres  et  3  niaitresses  ;  celui  de  Quurré4es- Tombes,  23  pa- 
roisses, 12  maîtres  et  2  maîtresses;  celui  de  Saulieu,  30 
paroisses,  16  écoles;  celui  de  Semur-en-Au\ois,  23  paroisses, 
11  maitres  et  t  maîtresse;  celui  de  Touillon,  16  paroisses,  14 
mailres  et  3  maîtresses  ;  eiilin,  celui  de  Vézelay,  29  paroisses, 
21  maitres  et  3  maîtresses.  Ge  qui  fait  pour  les  3ti3  paroisses  des 
14  archiprêtrés,  objet  des  rechcrclics  du  savant  auteur,  253 
maîtres  ou  maîtresses  décotes,  sans  compter  21  écoles  rencon- 
trées dans  quelques  paroisses  des  autres  archiprêtrés.  ■  A  cette 
occasion,  ajoute  M.  de  Charmiissc,  et  une  fois  pour  toutes,  nous 
ferons  observer  que  le  nombre  des  paroisses  était  autrefois 
beaucoup  plus  considérable  que  ne  l'i'st  aujourd'hui  celui  des 
communes,  et  qu'en  outre,  parmi  les  paroisses  qui  ne  possé- 
daient pasd'écolcs,  plusieurs  ne  renfermaient  qu'une  population 
trop  minime  pour  entretenir  un  instituteur;  ainsi  Soussey  ne 
comptait   que    100    eomiuuriiants  ;  Ciiuudeiiuy,   Chanipiguolle, 


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80;  Veilly,  Thomirey,  60  seulement.  Le  notnbie  des  commu- 
niants indiqué  dans  les  procès  verbaux  de  visite  étant  au  chilTre 
total  de  la  population  comme  1  est  à  3,  il  en  résulte  que  la 
première  de  nos  paroisses  était  composée  de  301)  habitants  ;  les 
deux  suivantes  de  240  chacune  ;  les  deux  dernières  de  180.  »  * 

Grâce  aux  très  complètes  et  très  importantes  liecherches  sur 
l'instruction  publique  de  M.  Ch.  Robillard  de  Beaurcpaire, 
nous  avons  des  chilTres  très  signilicalifs  cl  nombreux  pour  le 
diocèse  de  Rouen.  «  Non  seulement,  dit-il,  il  y  avait  au  moyen 
âge  des  écoles  dans  les  villes;  mais  on  les  voit  répandues  dans  les 
campagnes  et  même  dans  les  paroisses  les  moins  populeuses.  » 

Ainsi,  en  145,^»,  une  jeune  fille  no  put  trouver  un  couvent  pour 
la  recevoir  à  cause  de  son  âge,  de  son  pou  de  fortune  et  de 
son  manque  d'insIrucHon.  Dès  la  fin  du  xii'  siècle  on  constate 
des  écoles  à  Eu,  à  Blangy,  à  Criel,  à  Foucarmont,  à  Aumale,  à 
Quillebœuf;  en  1212,  à  Pavilly  ;  en  1-228,  àNeufchatel  ;  en  1255, 
à  Sauqueville;  en  1281,  à  Pont  de  l'Aiche  ;  en  1282,  à  Dieppe; 
en  1362,  à  Doudeville  ;  en  1337,  à  Gisors  ;  en  1397.  à  Car\ille; 
en  1399,  à  Hodeng;  en  1401,  à  Courpillière  ;  en  1402,  à  Ohar- 
lesmesnil  ;  en  1407,  à  Fontaine-le-Bourg,  à  l'erriéres  ;  en  l-iO'.), 
àBoscarmaud;  en  141  t,à  Bourgthéroulde;  en  1414,  à  Fiesnes- 
le-Pan,  à  Ypreville  ;  en  1430,  à  Martinéglisc  et  Offranville  ;  en 
1434,  1476  et  1478,  à  ElbeuF;  en  1437,  àBourgachard  ;  en  1442, 
à  La  Roclie-Guyon  ;  en  I4i8,  à  Parnes  ;  en  1 155,  à  Rougemou- 
tier  ;  en  1469.  à  Boissay-lc-Châtcl  ;  en  1  i76,  à  Magny,  à  Omon- 
ville;  en  1180,  à  Oany;  en  1178,  à  Préaux;  en  1481,  à  Saint- 
PaeKren-Caux  ;  en  1496,  à  Valmont  ;  en  1  'i98,  à  Breuil  ;  en  1 199, 
à  Grèges.  Puis  viennent  Aizier,  l^ainte-Groix  sur  Ailier,  Allon- 
ville,  Angerville  le  Martel,  Bailly.en  Rivière,  BellefosBc,  Bon- 
neville,  Campigny,  Crétot,  Emalelville,  Epouville,  Etainhus, 
Fultot,  Grainville  l'Alouette.  La  Haye  du  Theil,  Hormeville  et 
autres  localités,  qui  nont  pas  une  plus  grande  notoriété.  «  Quand, 
fait  avec  raison  remarquer  l'auteur,  on  rencontre  des  écoles 
dans  des  localités  d'aussi  mince  importance  que  le  sont  plu- 
sieurs de  celles  que  nous  avons  énumérécs,  il  n'y  a  plus  moyen 
de  douter  qu'il  n'y  en  ait  eu,  sinon  dans  toutes  les  paroisses  ru- 


I .  Anatole  de  Charmasse.  Elàl  de  l'inslruclion  primaire  dam 
diociie d'Aalun  pendant  In  XVII'  cl  XVIII'  tifrles,  p.  30, 


d."yGoogIe 


—  34  — 

raies,  du  moins  dans  la  plupart  et  surtout  dans  celles  où  la  po- 
pulation était  un  peu  considérable.  » 

Aussi,  di's  qu'il  est  possible  d'avoir  un  ntat  un  peu  régulier 
des  écoles,  on  est  étonné  de  leur  nombre.  Au  commencement  du 
xvni'  siècle,  d'après  des  procès  verbaux  officiels,  voici  ce  qu'on 
trouve  pour  l'archev^iché  de  Rouen, non  comprises,  bien  entendu, 
les  écoles  de  villes:  en  1710,  doyenné  dt'  (.'haumont, sur  55  pa- 
roisses visitées,  37  ont  des  écoles  de  garçons,  li  ont  des  écoles 
de  tilles;  doyenné  de  Magny,  sur  58  paroisses  visitées,  41  ont 
des  écoles  de  garçons,  \'i  de  filles  ;  doyenné  de  ^feu!anet  Pon- 
toise,  non  compris  la  ville  de  Pontoise,  sur  51  paroisses,  42  ont 
des  écoles  de  garçons,  1)  des  écoles  de  filles  ;  en  1713,  doyen- 
né du  Havre,  37  paroisses,  26  écoles  de  garçons,  14  de  filles  ; 
de  Loges,  34  paroisses,  37  écoles  de  garçons,  6  de  filles;  de 
Saint-Romain,  43  paroisses,  29  écoles  de  garçons,  tO  de  filles; 
de  Valmont,  41  paroisses,  28  écoles  de  garçons,  1!  de  filles; 
en  1714,  doyenné  de  Bocqueville,  49  paroisses,  37  écoles  de 
garçons,  15  de  lilles;  doyenné  de  Hrachy,  49  paroisses,  37  éco- 
les de  garçons,  13  de  filles  ;  de  Cailly,  49  paroisses,  30  ont  des 
écoles  de  garçons,  G  de  filles;  de  Cairville,  56  paroisses,  49 
écoles  de  garçons, -27  de  lilles;  en  1715,  doyenné  d'Knvernieu, 
46  paroisses,  31  écoles  de  garçons,  13  de  filles  ;  d'Eu,  40  parois- 
ses, 33  écoles  de  garçons,  10  de  filles  ;  Polleville,  33  paroisses, 
32  de  garçons,  24  de  filles  :  de  Longueville,  46  paroisses,  30 
écoles  de  garçons,  8  de  filles  ;  de  Ry,  53  paroisses,  34  écoles  de 
garçons,  9  de  lilles;  en  1710,  doyenné  de  Bray,  34  paroisses, 
?5  écoles  de  garçons,  7  de  filles;  de  Foucarmont,  57  paroisses, 
42  écoles  de  garçons,  6  de  filles  ;  de  Gi3ors,47  paroisses,  42  éco- 
les de  garçons,  23  de  filles  ;  de  Neufchàtel,  52  paroisses,  48 
écoles  de  garçons,  15  de  filles;' en  1717,  dans  le  doyenné 
d'Aumale,  sur  24  paroisses  visitées,  23  ont  une  école,  la  24' 
n'existe  plus  que  depuis  fort  peu  de  temps  ;  en  outre,  6  écoles 
de  filles;  de  ltourgl!iéroulde,44  paroisses,  33  écoles  de  garçons, 
12  de  tilles  et  4  mixtes  ;  de  Pavilly,  52  paroisses,  42  écoles  de 
garçons,  Ï7  de  filles  ;  de  Pont-Audemer,  52  paroisses,  38  écoles 
de  garçons,  37  de  lilles;  de  Saint-Georges,  55  paroisses,  37 
écoles  de  garçons,  10  de  filles. 

En  résumé,  sur  1,159  paroisses  rurales  visitées  de  1710  à  1717, 
on  voit  des  écoles  de  garçons  dans  855,  des  écoles  de  filles  dans 
306.  Il  y  avait  304  communes  absolument  privées  d'écoles.  Ce 
dernier  ctiilTre  est  considérable  sans  doulc;  304  commjjijes  dé- 


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_  35  — 

pourvues  d'instruction  !  Mais  il  faut  remarquer  d'abord  que  les 
garçons  des  paroisses  où  il  n'y  avait  point  d'école  allaient  à  celle 
de  la  paroisse  voisine,  en  général  très  rapprochée,  plus  rappro- 
chée qu'aujourd'liui  ;  puis,  que  les  filles  privées  de  maîtresses  se 
raisatent  admettre  dans  les  écoles  de  garçons.  Le  nombre  des 
écoles  mixtes  est  considérable  malgré  les  efforts  de  l'archevêque, 
tant  était  général  te  besoin  de  s'instruire.  Ensuite  on  doit  consi- 
dérer que  quelques  unes  de  ces  paroisses  sans  écoles  étaient 
fort  petites;  Alges,  au  doyenné  de  Broy,  en  1710,  ne  comptait 
que  15  communiants  ;  Saint-Cyr  sur  Chard  avait,  à  la  même 
date,  de  10  à  12  paroissiens.  Aussi  il  a  fallu  pour  former  une 
municipalité  réunir  2  et  parfois  3  paroisses.  Aujourd'hui, pour  le 
département  de  la  Seine-Inférieure,  le  nombre  des  communes 
n'est  que  de  759.  Or,  au  commencement  du  xviii'  siècle, le  nom- 
bre des  paroisses,  non  pas.de  toutes  les  paroisses,  mais  seule- 
ment l'es  paroisses  visitées,  était  de  1.15!)  pour  25  doyennés. 
!1  manque  4  doyennés,  ce  qui  d'après  la  moyenne  donnerait 
pour  les  29  doyennés  1.(139  paroisses  pourvues  d'écoles  pour 
environ  1.379  paroisees  sur  lesquelles  portent  nos  observations. 
Et  le  progrès  est  continuel  pendant  tout  le  xviu*  siècle.  Sur  40 
paroisses  du  doyenné  de  Saint-Romain  on  en  trouve,  l'an  1750, 
30  qui  ont  des  écoles  ;  en  1713  il  n'y  en  avait  que  21).  Dans  celui 
du  Havre,  en  1713,  il  existe  2C  écoles;  en  1750,  sur  38  paroisses, 
32  possèdent  des  écoles.  Et  des  G  autres,  Leure  envoyait  ses 
enfants  au  Havre  ;  Raimbertot,  à  Uuglisc.  En  1790,  sur  les  102 
communes  du  district  de  Rouen  pour  lesquelleson  a  des  rensei- 
gnements, T3  seulement  n'avaient  pas  d'écoles.  En  1860,  le  dé- 
partement entier,  villes  comprises,  avait  1.334  écoles  eiv  tout, 
filles  et  garçons,  et  78'i  de  garçons,  publiques  ou  libres.  En 
1717,  villes  non  comprises  et  pour  les  garçons  seulement,  il  y 
avait  dans  le  diocèse  de  Rouen  1 .039  écoles.  On  peut  donc  affir- 
mer sans  crainte,  d'abord  que  toutes  les  aggloméralions  curalcs 
qui  forment  actuellement  la  Seine-Inférieure  possédaient  en 
1789  des  écoles;  ensuiteque,  pour  un  certain  nombre  de  ces 
mêmes  agglomérations  qui  n'ont  aujourd'hui  qu'une  école,  il  y 
en  avait  alors  plusieurs  ;  enfin, comme  conclusion  générale,  que 
si  le  nîimbre  actuel  des  écoles  de  filles  est  supérieur  à  celui  du 
dernier  siècle,  celui  des  écoles  de  garçons  est  de  beaucoup  in- 
férieur à  ce  qu'il  a  été  alors,  puisque, pour  les  75!)  communes  de 
1866,  il  y  a  seulement  784  écoles  de  garçons,  en  y  comprenant 
les  villes,  et  que,  sans  les  villes,  il  y  en  avait  1.03^. 


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Une  asgemblée  d'habitants  à  Prisse,  canton  de  Mâcon.en  1774 
constat)?  que.  sur  58'J  paroisses,  il  y  a  310  ùcolcs.  • 

Labbé  l'uiseux,  qui  a  publii'  L'instriicHon  primaire  dans 
l'ancien  diocèxc  t(e  Chùlom  avant  i789  (Cluilons,  Martin,  188t, 
iii-8%  73  pages),  conclut  :  n  379  écoles  tic  garçons  ou  i-toles  mixtes 
servant  à  392  paroisses,  sur  397  dont  se  (■oiiij)osait  le  diocèse  ; 
95  écoles  gratuites  de  filles  desservies  par  plus  de  120  religieu- 
ses appartenant  à  quatre  congrégations  difTérentes  ;  plusieurs 
maîtresses  laïques  ;  C  écoles  que  nous  pourrions  appeler  écoles 
normales  préparant  des  maîtresses  d'écoles  pour  la  campagne; 
une  moyenne  environ  de  1(8  écoliers  par  village;  ces  maitres  et 
maîtresses  admis  seulement  après  examen,  enseignant  d'après 
des  méthodes  déterminées  et  soumis  à  une  surveillance  mul- 
tiple; le  nombre  des  paysans  sachant  signer  sélevant  d'après 
la  statistique  la  plus  désavantageuse  à  8U  Vo,  '^1  ^st  le  tableau 
que  nous  offre  le  diocèse  de  Châlons,  avant  1789.  n 

L'abbé  Portagnier  a  montré  ^  pour  le  diocèse  de  Reims,  que 
sur  517  paroisses  et  239  annexes,  en  1772.  "  17  communautés 
seulement  étaient  réunies  à  d'autres  pour  le  service  scolaire  ; 
mais  qu'en  revanche  de  simples  écarts  possédaient  des  écoles 
et  n'en  ont  plus  aujourd'hui.  »  La  {wpulation  du  diocèse  était 
d'environ  '280,000  htibilants  et  fournissait  43,375  écoliers  et  éco- 
lières.  C'est  une  proportion  très  satisfaisante.  Du  reste, un  siècle 
plus  tôt,  0  les  procès  verbaux  des  visites  décanales  nous  appren- 
nent authenliqucnient  que  toutes  les  paroisses  du  diocèse,  à  très 
pCu  d'exceptions  près,  étaient  pourvues  d'écoles,  que  les  parents 
étaient  généralement  exaets  à  envoyer  leurs  enfants  auxciasses 
et  aux  catéchismes,  que  ceux-ci  étaient  bien  instruits,  d 

Les  Mémoires  de  /a  société  académiqni'  de  Beaurais  ■*  don- 
nent les  résultats  de  l'enquCtc  faite  en  1791-1792  sur  les  «  re- 
venus et  charges  de  l'instruction  publique  dans  le  district  de 
Beauvais  »  :  TouTes  les  communes,  et  même  huit  sections  de 
communes,  ont  chacune  leur  école  dirigée  par  un  clerc  d'église 
dont  les  émoluments,  variant  de  100  à  80  livres,  sont  constitués 
par  une  rémunération  de  la  fabrique,  le  casuel,  une  redevance 


1.  Annales  île  l'académie  de  MàcoH,  1890. 

2.  Enteiijnetni'nl  dans  l'arehidiorèse de  Heinis  i60'  vol.  des  Travno 
l'acai/émie  de  Itcims.  Reims,  1880,  in-S",  \>.  99-4';"(. 

3.  T.  x.ii,  :;"  partie,  188",  p.  307-37»,  article  de  M.  Coiiord-Luys. 


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—  37  — 

payée  par  chaque  ménage  et  une  rétribution  mensuelle  des 
écoliers. 

«  11  y  a  neuf  à  dix  ans,  disait  sous  le  direcloire  le  fameux  abbé 
Grégoire,  ëvéque  de  Rlois,  *  que,  dans  les  départements  de  la 
Haute-Marne,  Haute-Saône,  les  Vosges,  le  Haut  et  Ikis-Rhin,  le 
Doubs.  elc  ,  chaque  commune  avait  un  niaitre  et  souvent  aussi 
une  maîtresse  d'écolo.  La  méthode  d'enseignement  était  bonne, 
surtout  dans  les  Vosges  et  la  Meurlhe  ;  et  l'usage  du  claquet 
donnait  la  facilité  de  maintenir  une  école  de  cent  enfants  com- 
me une  de  dix.  De  toutes  parts  on  stimulait  le  Kêle  des  parents, 
on  excitait  l'émulation,  elc.  «  Il  ajoute  métancoliquenieut  :  «  Tout 
cela  n'est  plus.  La  persécution  a  tout  détruit.  L'ignorance  me- 
nace d'envahir  les  campagnes,  les  villes  mi^me  avec  tous  les 
fléaux  qui  en  sont  la  suite.  On  a  beaucoup  raisonné  et  même 
déraisonné  sur  l'établissement  des  écoles  primaires,  et  les  éco- 
les primaires  sont  encore  à  naître,  » 

Ces  résultats  pris  au  hasard,  çà  et  là,  au  nord  et  au  midi,  au 
centre  et  dans  l'est,  c'est-n-dire  indifféremment  et  dans  les 
seuls  |)ays  où  s'est  trouvé  quelque  laborieux  chercheur,  permet- 
tent de  supposer  qu'ils  seront  les  mêmes  dans  les  contrées  où 
l'on  n'a  pas  encore  fouillé.  Nous  allons  voir  que  nos  contrées  de 
l'ouest  ne  les  contredisent  pas. 


milLlOTHÈQUES,  COI.LEr.ES,  ÉCOLES  DIVERSES,  CElinUllGIE  ;  COUVENTS  1 
LETTRÉS   ET   ILLETTRÉS 

Dans  la  chartre  r.r.ii  de  rabl)aye  de  Xolre-Dame  de  Sainles, 
est  mentionnée  une  bil)liotl>èque  en  l'année  1 1  i8  ;  '^  bibliothèque 
de  couvent  sans  doute,  mais  dont  les  livres  se  prêtaient  à  qui  en 
avait  besoin;   des  livres   supposent    dos   lecteurs.    En    1467, 


t.  Obiemaliont  sur  l'élul  arlucl  ih  l'iaalructiun  publique...  dans  let  dé- 
partement» de  la  Ilaute-Marni;,  Itiiule-Saône,  les  Vosi/es,  la  Meurlhe,  les 
Haut  et  Das-Iihin,   te  Doubs,  par  le  citoyen  Grégoire,   membre  de    l'in- 

2.  Agnete  Morelle,  lîbrorum  custode.  Cirful,  de  S>^infe-.\tarig  de  Sainles. 


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Jean  d'Orléang,  comte  d'Angoulème.  *  avait,  lui  aussi,  près  de 
là,  à  Cognac,  une  bibliothèque  dont  hérita  et  qu'augmenta  son 
fils,  Charles  d'Orléans,  père  de  François  I".  C'est  pour  lui  qu'en 
1461  Guillaume  Larbalétrier,  catligraphe  très  distingué,  exé- 
cuta à  La  Rochelle  une  copie  du  Songe  du  Vergier,  de  Philippe 
de  Maizière.  A  cette  époque,  on  cite  en  cette  ville  des  ouvriers 
habiles  dans  la  reliure.  On  y  joue  en  1492  un  mystère  de  la 
passion  ([ui,  pendant  8  jours,  attire  15  à '?0, 000  personnes,  et 
pour  lequel  sept  échevins  dépensent  3,100  livres,  ^  De  plus, 
Jean  Faure,  en  i486,  léguait  des  livres  à  la  paroisse  de  l'église 
Saint-Sauveur  pour  fonder  une  «  librairie  i,  c'est-à-dire  une 
bibliothèque.  Moins  de  deux  siècles  après,  une  bibliothèque  pu- 
blique, projetée  dès  1604,  y  était  ouverte  en  janvier  1606,  et 
Mathurin  Cartier  donnait  par  testament,  en  mai  1610,  «  une 
rente  annuelle  de  soixante-deux  livres  dix  sous  pour  servir  à 
son  accroissement  Dès  1007,  elle  était  ornée  de  tableaux.  Nous 
n'avons  à  la  vérité  aucune  notion  des  auteurs  ou  du  mérite  de 
CCS  peintures,  mais  le  soin  de  les  réunir,  celui  même  de  les 
mentionner,  dénotent  une  certaine  culture  des  arts.  L'enseigne- 
ment était  alors  dans  tout  son  éclat,  soit  au  collège,  soit  à  l'épole 
de  théologie  protestante.  Des  ministres,  plus  savants  qu'éclairés, 
car  on  trouve  chez  eux  trace  d'étranges  préjugés,  mais  d'un 
esprit  cultivé,  y  abondaient.  On  y  imprimait  avec  soin  et  rapi- 
dité des  livres  en  grec  et  en  hébreu,  ^  pour  lesquels  on  n'y  trou- 
verait aujourd'hui  ni  caraetères  typographiques,  ni  ouvriers,  ni 


I.Jcan  d'Orléans,  fils  de  Louis  d'Orléans  et  de  Valeotinc  de  Milan, 
composa  pendant  sa  captivité  en  Angleterre  un  l'ecueil  de  préceptes  la- 
tins intitulé  Citlo  mi)rali>atas  et  quelques  poésies  ([u'on  trouve  parmi 
celles  de  son  fri're  Clinrles.  Pctii-fds  de  Charles  V,  le  roi  lettré,  IIIh  de 
Louis,  qui  fut  poète,  grand-père  de  François  I",  il  est,  avec  Philippe  le 
Hardi  do  lloorgogoe,  avec  le  duc  de  Bcrry,  une  nouvelle  preuve  que  les 
grands  et  les  princes  de  celte  époque  ne  dédaignaient  pas  absolument 
lesletlrea, 

2.  Eph^méride»  hhloriquts  de  La  Rochelle,   t.  i,  p.  387. 

3.  Le  séminaire,  fondé  en  1664  par  Mgr  de  Laval,  eut  une  chaire  d'hé- 
breu qu'occupa  le  savant  et  célèbre  père  Bonaventure  Giraudeau.  né  îi 
Saint- Vincent  sur  Jnrd,  au  diocèse  de  Luçon,  professeur  au  collège  de 
Saintes,  et  auteur  d'nn  grand  nomb™  d'ouvrages  grecs  et  hébraïques, 
grammaires,  dictionnaires,  presque  tous  imprimés  pur  Desbordes  à  La 
Hochelle. 


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éditeurs, ni  auteurs  d  ^  et  aussi  des  ouvrages  de  musique  dont  les 
caractères  furent  gravés  cl  fondus  pour  la  premii-re  fois  en 
France  l'an  IÔ55  par  Piirre  Haultin,  nO  à  Lu  Hoclielle.  *  L'im- 
primerie s'établit  à  La  Rochelle  avec  Barihclemy  Berton,  éditeur 
de  Bernard  Palissy.de  t5ô7  à  1572,  et  avec  les  célt'bres  Haultin 
de  1571  à  1620;  et  ces  typoi^raphes  nélaient  pas  le«  seuls.  A 
Angoulème,  il  y  avait  des  presses  des  l'i'.H,  el  Thomas  l'ortau.à 
Pons,  chef-lieu  de  canton  de  l'arrondissement  de  Saintes,  pu- 
bliait en  1590-1594  divers  poèmes  du  pasteur  Yves  Houspeau. 

Le  24  septembre  lf)7!,  Michel  Maurisse,  prêtre,  chanoine  de 
Saintes,  seigneur  et  prieur  de  Saint-Vincent  de  Fontenet,  âgé  de 
47  ans,  en  mourant, lègue  par  testament  tous  ses  biens  aux  pau- 
vres. Or,  il  avait  une  bibliothèque  qui  fut  estimée  15,000  livres. 
On  peut  affirmer  qu'on  trouverait  dilltcilement  maintenant  dans 
larrondissement  de  Saintes  une  collection  de  livres  particulière 
de  cette  importance.  Il  y  a  plus.  Le  2!l  août  1777,  Etienne  Guinot, 
marquis  de  Monconseil,  seigneur  de  Tesson,  Thenac  et  Cour- 
coury,  baron  de  Hiou\,  lieutenant  général  des  armées  du  roi, 
inspecteur  général  de  l'infanterie,  commandant  à  Colmar,  fonde 
à  Saintes  une  école  publique  de  chirurgie  el  un  jardin  botanique 
«  pour  perfectionner  d'autant  plus  les  membres  qui  composent 
la  communauté  de  chirurgie  dans  l'art  de  guérir,  et  les  mettre 
à  même  de  procurer  aux  malades  et  infirmes,  pauvres  et  indi- 
gens,  les  secours  qui  peuvent  dépendre  de  leur  art.  «  3  Les  cours 
ee  firent  jusqu'à  la  révolution,  comme  on  le  voit  par  cette  note 
des  Affiches  de  Sainfonae,  8  juin  178t>  :  •  Le  sieur  Morisset,  de 
Plassac.  a  subi  publiquement  dans  Tarn  phi  théâtre  de  chirurgie 
de  Saintes,  un  examen  pour  la  réception  à  la  mailrise  ;  la  com- 
munauté, qui  a  paru  très  salisfailc  de  ses  connaissances,  désire 
que  tous  les  sujets  qui  voudront  se  faire  recevoir  aient  à  se 
conformer  à  cet  exemple.  • 

Un  mois  après,  nouvel  examen  :  «  Le  20,  le  sieur  llemery  des 


1.  DeLAVA-«T.  Histoire  <h»  Horh-UU,  1870,  l.  i,  p.  346. 

2.  Il  a  péri  daas  l'inci-ndie  de  la  l>îbliolhè(|uc  de  Saintes,  on  novembre 
1871,  un  précieux  ouvrage  df  ce  Renre:  c'est  le  "  Dodccacorde  conlenani 
douze psaamp*  <le  David  mia  en  matiijue »ehni  Ii-xiIuuxp  nwdvs  par  Claude 
le  Icune...  A  La   Rochelle,  par  Ilierasmc  Haultin,  IS'JS.  »  In  4°  olilong. 

3.  Voir  Fondations  ciri/c»  e/  rel'ijieusp)  en  Sitintan'je,  par  M.  Louis 
.\udial,  ou  Archives  hisloriquf»  ih  la  Saiiitontje  et  de  l'Aiinis,  iv,  i4o. 


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_  40  — 

Brousses,  de  la  paroisse  de  Thenaa  en  Sainton^,  a  été  reçu 
maître  en  chirurgie  pour  celle  de  Saint-Fort  de  Cosnac,  dans 
l'ampliilhéâtre  de  Saintes;  il  a  donné  des  preuves  de  talent  qui 
doivent  lui  mériter  la  confiance  du  public.  M.  Doussin, lieutenant 
de  la  communauté  de  MM.  les  maîtres  en  chirurgie,  invite  ceux 
■qui  exercent  cet  art  dant  son  district,  Sfins  avoir  été  reçus,  à 
se  soumettre  à  l'cNamen  sous  peine  d'interdiction  dans  le  cas 
d'un  refus  ou  d'un  délai  trop  long.  »  '  Ainsi,  l'amphithéâtre  de 
chirurgie  avait  des  auditeurs.  Mais  le  jardin  de  botanique  avait 
auKsi  ses  studieux.  En  1783,  François-Jlarie  Dourignon,  l'anti- 
quaire, mort  principal  du  collège  de  Saintes,  avait  ouvert  des 
cours  libres  de  botanique.  J'ignore  quel  en  fut  le  succès.  Mais, 
en  1786.  un  abonné  du  journal  de  Saintes  s'offrait  avec  plusieurs 
amaleursi't  venir  passera  Saintes  «  deux  mois  de  la  belle  saison» 
pour  suivre  ses  cours.  ^  On  parle  beaucoup  de  décentralisation  ; 
■  alors  on  avait  la  chose  el  Ion  ignoruit  le  mot,  ^ 

Kst-ce  que  tout  cela,  pour  regarder  plus  spécialement  l'in- 
slruelion  secondaire  ou  même  en  général  la  culture  intellectuelle, 
tout  cela  ne  prouve  pas  l'instruction  élémentaire?  11  n'est  pas 
besoin  qu'on  nous  dise  le  nombre  des  écoles  primaires  et  des 
élèvi'S  qui  les  frérju entaient  à  celte  époque.  Nous  savoiïs  seule- 
ment qu'elles  existaient.  Quoi  !  il  y  avait  des  bibliothèques  pri- 
vées et  des  bibliothèques  publiques  ;  il  y  avait  des  professeurs, 
et  il  n'y  aurait  pas  eu  d'écoles  !  il  y  avait  des  imprimeries 
et  jusque  dans  îles  chefs-lieux  de  canton,  et  il  n'y  aurait  eu 
personne  pour  lire  les  livres  qu'elles  publiaient,  ou  même  pour 
tes  écrire  !  La  population  seule  des  collèges,  c'est-à-dire  des 
établissements  d'enseignement  secondaire,  n'eut  pas  été  une 
clientèle  sullisante  pour  faire  marcher  les  presses. 

Le  rapport  de  Villeniain  du  3  mars  I8i3,allirmant  l'existence, 
en  1783,  de  562  collèges  qui  recevaient  7'2,747  élèves  pour  une 
population  de  25  millions  d'âmes, soit  I  élève  par  382  habitants, 
tandis  qu'en  1842,  pour  34  millions  d'habitants  il  n'y  avait  que 
69,341  élèves  dans  les  établissements  d'instruction  secondaire, 


1 .  Affiche»  de  Sainlonge  H d'An/foumnin,  du 20 juillet  1 786,  n"  xxix, p.  231 , 

2.  Affiches  de  Sainlonge  el  d'Angoumois,  du  27  avril  1786. 

3.  Un  jardin  botani<(uc  existe  à  Lu  Rochelle  et  il  Rochefort,  el  une 
école  de  médecine  navale  n  existé  il  Rochcfort,  aujourd'hui  transférée  à 
Bordeaux. 


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—  41  — 

soit  t  élève  sur  493  habitants,  prouve  de  plus  que,  sur  ces  70 
mille  écoliers,  plus  de  30,000  recevaient  l'éducation  entièrement 
et  10,000  p:trtiellement  i;rutuitc,  quand,  en  1843,  los  359ctabli8- 
Eement:^  de  l'état,  sur  44,181  enfants,  n'accordaient  la  gratuité 
complète  qu'à  2,086  ft  des  dispenses  de  la  rétribution  universi- 
taire à  20,000  étudiants  des  écoles  ecclésiastiques,  soit  en  tout 
26,000,  *  ce  rapport,  dis-je,  avait  démontré  clairement  que  lin- 
structjon  secondaire  élHitanciennc,siquel<|u'unen  eut  pu  douter. 
Or,  rinstruction  secondaire  suppose  l'instruction  primaire.  Les 
72,000  écoliers  de  1 763  n'arrivaient  au  collège  qu'en  sixième,  — 
c'est  Villemitin  qui  le  dit, —  sachitnt  par  conséquent  lire,  écrire, 
compter.  Mais  tous  n'habitaient  pas  la  ville,et  un  certain  nombre 
quitlaient  les  champs.  C'ctail  donc  à  la  campagne  qu'ils  avaient 
appris  les  premiers  élémenls. 

Il  est,  de  plus,  un  fait  qui  frappe  quiconque  a  eu  une  fois  l'oc- 
casion de  feuilleter  les  vieux  registres  paroissiaux, actes  de  l'état 
civil  avant  1791  :  c'est  le  nombre  considérable  des  signatures 
qui  s'y  trouvent.  A  peine,  m'ont  dit  des  greffiers  et  des  secré- 
taires de  mairie,  si  le  chiffre  on  est  aussi  grand  aujourd'hui.  ' 
Fayet  a  indiqué  ces  résultats  généraux  pour  100  communes 
de  la  Haute-Marne  : 
Les  époux,  de  1701  à  1725,  ont  signé  457  actes  sur  1,000. 

de  1726  à  1750.        —         547 

de  1751  à  1775,        —         630 

de  1776  à  1800,        —         711 
les  épouses  de  1701  à  1725,  ont  signé  200  actes. sur  1 ,000. 

de  1726  à  1750,        ~        235 

de  1751  à  1775,        —         278 

do  1776  à  1800,        —         354 
Sans  doute  le  total  a  bien  augmenté  depuis;  car,  de  1826  à 
1850,  les  époux  signaient  899  cl  tes  épouses  727  sur  1,000.  3  11 
n'en  osl  pas  moins  vrai  qu'au  commencement  du  xviii'  siècle 


i.  ViLLEUMN,  ministre  de  riastruclion  publique.  Rapport  au  roi,  dans 
le  Moniteur  oniversel  du  8  mare  1843,  p.  390, 

2.  Je  rappelle  une  fois  pour  toutes  que  la  grande  partie  de  ce  travail  a 
été  écrite  il  y  a  23  ans. 

3.  De  l'emeignemcnt  primaire  au  lempi  passé  dans  ta  région  par  Fayet, 
dans  les  mémoires  du  Congrèn  acienlifi'jue  de  France,  iv»  session,  à 
Auierreen  (858,  t,  ii,  p.  HB. 


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80        - 

46 

70        - 

22 

61 

28 

87 

7 

56        - 

20 

—  42  — 

plus   de  la  moitié  des  adultes   savaient  écrire,  *  puisque  la 
moyenne  est  de  71,8  pour  cent. 

J'ai  quelques  résultats  pour  sept  communes  de  l'arrondisse- 
ment de  Saintes. 
De  I700il750i 

PopulatioD  actuelle  Mariages 

A  Barzan      '>bl  hab.  sur  330  époux  ont  signé  73,   épouses  40 

Cravans       811—299  - 

Grézac         950        —        266  - 

Pisany         f.01        —   '     178  - 

Plassay       814        —        241  - 

Semussac    940        —        137  — 

Tanzac        464        —        187  —  66-^-29 

Le  résultat  n'est  pas  brillant  ;  et  si  l'on  comparait  ces  chiffres 
avec  ceux  de  notre  époque,  il  est  certain  que  l'avantage  serait 
pour  le,  XIX'  siècle.  Cependant  il  faut  remarquer  d'abord  que  ces 
nombres  ne  sont  pas  d'une  exactitude  rigoureuse.  Car,  outre 
que  je  n'ai  pu  faire  toutes  ces  recherches  moi-même  et  qu'il  y 
a  eu  nécessairement  des  erreurs  ou  des  omissions,  il  est  fort 
diflicilc  de  constater  si  les  époux  ont  signé,  quand  le  curé,  ce 
qui  arrive  fort  souvent,  ne  l'indique  pas,  les  noms  mis  au  bas  de 
l'acte  se  ressemblant  beaucoup  à  cause  de  la  parenté.  Ensuite, 
je  vois  que  pour  certaines  communes  où  une  comparaison  a  été 
faite, la  proportion  actuelle  n'est  pas  aussi  forte  qu'on  le  croirait. 
Je  prends  les  communes  que  j'ai  pu  avoir, 

Chcnac,  population  actuelle,  80G  habitants  ; 
De  1700-1750,  mariages  91;  époux  (|ui  signent  30,    épouses  22 

—  1800-1850        —       315  —  172         —      159 
Le  Chay,  586  habitants  : 

De  1700-1750, mariagesl52  —  .59—5 

—  1800-1850        —       210  —  106         —        19 
Corme-Écluse,  779  habitants  : 

De  1700-1750.  mariages  285;  époux  qui  signent  86,    épouses  22 
~  1800-1850         —        402  —  182  —       42 


I,   De  ITOI   k  1723, époux  45,2  pour  100;  épouse 
de  1726  à  17S0  *  —      53,3        —  — 

de  1751  ft  I77S      —      61,7        —  — 

de  ni^'k  1800      —     71,8        —  - 

On  voit  que  la  progression  est  constante. 


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La  Clisse.  360  habitante  : 
De  1700-1750,  mariages    88;  époux  qui  signent  24     épouses  14 

—  1800-1850         —        115  —  67  —       33 
Ecurat,  400  habitants  r 

De  1700-1750,  mariages  114  —  60—30 

—  1800-1850         —        ICC  —  07—21 
Il  y  a  une  légère  différence  pour  les  bomtnes  en  faveur  de 

notre  siècle  :  en  retour  il  y  a  diminution  de  plus  dr:  moitié  pour 
les  femmes. 

Médis,  882  habitants  : 
De  1700-1750,  mariases  293  ;  époux  qui  signent  81,  épouses  36 

—  1800-1850         —'      409  —  168  —       32 
Meschers,  1,106  habitants  : 

De  1700-1750,  mariages  180  —  Ss  —       29 

—  1800-1850         —        506  —  271  —     141 
Pessines  ^on  a  pris  1rs  dix  dernières  années  avec  la  période 

correspondante  et  l'on  a  eu)  : 

De  1760-1769,  marta^cs    26;  époux  qui  signent  10,  épouses    5 

—  1860-1869         —'32  —  16—5 
Ici  le  nombre  des  époux  lettrés  est  proportionnellement  un  peu 

plus  élevé  ;  celui  des  épouses  lettrées,  à  chiffre  égal,  a  par  con- 
séquent diminué. 

Pons,  4,069  habitants  : 
De  1700-1750,  mariages238;  époux  qui  sisnent  131,   épouses    79 

—  1800-1850,        —       899  —    '  6;î4  —      413 
Préguillac,  457  habitants  : 

Del700-1750,mariages261  —  53  —  5 

—  1800-1850       —        243  —  126  22 
Thenac,  513  habitants  : 

Den00-1750,mariage3l62  —  62  —        37 

—  1800-1850        —       292  —  171  —        43 
M.  Bernard,  instituteur  A  Ouimps,  en  rappelant  la  mémoire  de 

ses  quatre  prédécesseurs,  qui  ont  dirigé  l'école  de  père  en  fils 
depuis  1760,  a  relevé,  dans  les  registres  d'inscription  des  gardes 
nationales  en  I79I,  la  proportion  des  citoyens  sachant  signer; 
malhcureusementcette  source  d'informations  n'est  sure  que  pour 
im  petit  nombre  de  communes  apparfeniinl  presque  exclusive- 
ment au  district  ou  arrondissement  de  Cognac  ; 

A  Cognac,  sur 454  inscrits  86  0/0  savaient  signer. 

A  Jarnac,  sur 280      —      660/0  — 

A  Saint-Fort,  sur.    ...       180      —      570/0  — 


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A  Vaux-RouilUc,  sur 

217 

nscrits  54  0/0  savaient  signer 

A  Bouleville,  sur.     . 

.      250 

-      53  0/0            - 

A  Bourg,  «ur   .     .     . 

.      20.i 

—      52  0/0            — 

A  Salignac.  sur   .     . 

.      234 

-      51 0/0             — 

A  Gondcville,  sur     . 

134 

-      40  0/0             -     . 

A  Bignae,  sur.     .     . 

150 

-      31  0/0             - 

A  Richemont,  sur.  . 

62 

—      31  0/0 1           — 

Sans  doute  ces  chiffres  n'ont  pas  la  prétention  de  donner  une 
statit;liquG  complète;  Il  Taudrait  faire  un  travail  semblable  pour 
toutes  les-parohses  et  sur  une  grande  échelle  On  comprend,  en 
effet,  que  des  causes  locales  peuvent  inHucr  notablement  sur  le 
degré  d'instruction  des  populiilions.  Aussi  la  seule  conséquence 
que  nous  voulions  montrer  ici  de  ces  quelques  données,  c'est 
qu'au  will*  sièi^e,  il  y  avait  un  certain  nombre  de  gens,  je  dis 
dans  des  paroisses  de  3  ou  4(M)  âiriês,  qui'savaientlireetaigner, 
beaucoup  moins  sans  doute  en  général  qu'en  1873,  mais  pour- 
tant en  quelques  endroits  autant,  peut-être  m^me  un  peu  plus  : 
car  pour  notre  siècle  nous  avons  tous  ceux  qui  savent  signer; 
il  n'en  est  pas  ainsi  pour  le  passé. 

Voici  une  pétition  des  habitants  de  Restaud,  arrondissement 
de  Saintes,  en  faveur  de  leur  maître  d'école  :  <■  Nous  soussignés 
cerlinons  à  qui  il  appartiendra  que  Joseph  Héraud,  instructeur 
de  la  jeunesse,  remplit  exactement  le  devoir  de  son  état  et  qu'il 
est  de  bonne  vie  et  mœurs.  En  foy  de  quoy  nous  lui  avons  dé- 
livre le  présent  certificat  pour  lui  servir  ainsy  que  de  raison.  A. 
Réteau,  ce  27  février  1783.  MrLLioN,  Rindic.  Kahbotin.  Montau- 
BAN.  JoussET.  Arnaud.  Peluchon.  J.  Uoinahd.  Pierre  Neau.  Nico- 
las ItARRE.  C.  SOURDONNIER.  J.   ChaUVET.    F.    HoUDIED.  N.  NEAU 

Jean  Roudié.  Pietihe  Pillet.  F.  Labbë.  Pierre  Labbé.  J.  Labbé 
Daniel  Laiuu^.  Joseph  Rouditï.  Jean  ItouniÉ.  Nicolas  Chauvet. 

P.  TOUREAU.  F,  UOUDJER.  P.  LaNCLOIS.  ChABI.ES  LOIÎBAT.  PASQUIEB. 

P.  Houver.  j.  Boutw,  F.  Uevillé.  F.  Dernard.  Pierre  Georoet. 
P.  Bëurivé.  » 

En  tout  33  noms.  De  plus,  un  autre  certificat  identique,  du  8 
juillet  1784,  a  quelques  signatures  qui  ne  se  rencontrent  pas  sur 
le  premier:  Gillet,  G.Gilbert,  Barhotin  des  Fontaines,  Boisnard, 
Vigneau,  Sébastien  Labhé.  Mais  celte  pièce  n'a  que  27  noms.  Il 


t.  Bulletin  de  la  sociMi  archéologique  de  la  Charente,  I8Î 
de  la  6"  série,  p.  lv. 


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—  45  - 

est  donc  évident  que  tous  ceux  qui  savaient  signer  ne  signaient 
pas,  puisqu'une  pièce  h  il  noms  et  l'autro  33.  En  additionnant 
les  33  noms  de  la  première  fivcc  les  6  nouveaux  de  la  seconde, 
on  a  39  personnes  sachant  écrire,  et  tous  sont  de»  bourgeois,  des 
paysans,  des  ouvriers.  C'est  peu,  s'il  n'y  avait  que  39  lettrés  à 
Restaud.  Il  est  clair  que  l'instituteur  n'avait  pas  demandé  à 
tous  les  hahitants  leur  visa,  mais  seulement  sans  <loutc  à  ceux 
du  bourg,  ou  dont  les  cnTants  fréquentaient  sa  elasse,  et  aussi 
que  plusieurs  l'avaient  peut-être  refusé  ;  ce  qui  fait  que  ce  chif- 
fre 39  est  remarquable. 

En  Provence,  dans  les  régions  alpestres,  M,  Gh.  de  Ribbes  a 
constaté,  non  pas  des  écoles,  c'est-à-dire  des  agglomérations 
d'enfants,  ce  qui  est  impossible  dans  ces  pays  montagneux,  mais 
une  foule  d'instituteurs.  «  En  plein  moyen  âge  l'instruction  pri- 
maire y  était  déjà  très  développé.  *  Aussi  quelle  ne  fut  pas  la 
stupéfaction  de  M.  Fauché-l'runelle,  conseiller  à  la  cour  de  Gre- 
noble, lorequ'explorant,  il  y  a  une  trentaine  d'années,  les  archi- 
ves de  la  Basse-Provence,  il  trouva,  aux  époques  les  plus  an- 
ciennes, les  délibérations  municipales  portant  des  signatures  en 
nombre  égal  à  celui  des  membres  présents  !  n  ^  ■  ]|  y  avait  alors 
beaucoup  moins  d'écoica  communales  ;  et  cependant  l'enseigne- 
ment primaire,  même  celui  du  latin,  étaient  des  plus  répandus.  » 
Cet  observateur  s'expliqua  bientôt  j'état  ancien,  lorsqu'il  eut  su 
ce  qui  se  passait  encore  de  son  temps  au  sein  des  moindres  fa- 
milles, où  les  femmes  et  les  vieillards  employaient  les  longues 
soirées  d'biver  à  apprendre  aux  petits  enfants  la  lecture,  l'écri- 
ture et  le  calcul.  Ainsi  s'étaient  formés  depuis  des  siècles  des 
races  de  paysans  lettrés,  cultivateurs  pendant  l'été,  maitres 
d'école  pendant  les  mois  de  neige.  » 

Qu'on  lise  en  outre  rfuelqucs  uns  de  ces  procès  verbaux  d'as- 
semblées capitulaires,  où  les  habitants  réunis  sous  le  porche  de 
l'église,  à  l'issue  de  la  messe  paroissiale,  présidés  par  leur  syn- 
dic ou  maire  élu,  traitaient  des  alTaires  communes,  routes,  murs 
d'égbse  ou  de  cimetière,  réparations,  tailles,  assiette  de  t'im- 
pot,  élection  des  collecteurs  et  répartiteurs,  des  fabriqueurs  et 


1.  Ch.  de  Ribbes.  Let  f.imilU)  et  la  lociété  en  France  avant  la  révolu- 
tion, p.  275, 

2,  Fauché- Prune  lie,   Easaî  sur  les  inililaliona  aulonomet  et  populairei 
det  Alpes  briançonnaite»,  t.  n,  p.  171. 


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du  syndic,  etc.,  pour  être  à  première  vue  convaincu  par  le  nom- 
bre de  signatures  que  ces  gens  savaient  écrire.  En  1769,  le  16 
juillet,  à  Chenac,  canton  de  Cozes  (Charcnte-Infcrieure),  com- 
mune aujourd'hui  de  800  âmes,  un  procès  verbal  d'assemblée 
capitulaire  est  signé  par  38  habitants  sur  40.  *  M.  Moreau,  léru- 
dit  auteur  de  la  Bibliographie  des  Mazarinâdes,  a  cité  ^  un  cer- 
tain nombre  de  ceux  de  1688  à  1694  qui  regardent  Mathelan, 
commune  de  1,200  âmes  du  canton  de  Ligueil,  arrondissement 
de  lâches;  et  comptant  les  noms  au  bas,  il  ajoute  :  «  Des  hom- 
mes fort  compétents  afTirmcnt;  qu'on  aurait  de  la  peine  à  en 
réunir  autant  aujourd'hui.  » 

Voici  un  témoignage  de  plus  :  u  Qu'on  examine,  écrit  M.  l'abbé 
R.  Dubord,  de  la  paroisse  de  Mauroux  et  Saint-Créac,  les  pro- 
cès verbaux  des  délibérations  municipales  tenues  à  la  fin  du  xvi' 
et  au  commencement  du  xvii"  siècle,  que  nous  avons  pu  retrou- 
ver. On  remarquera  qu'ils  sont  tous  revêtus  d'un  nombre  consi- 
dérable de  signatures,  la  commune  entière  prenant  part  aux  dé- 
libérations, et  que  la  plupart  de  ces  signatures  annoncent  une 
main  exercée.  Qu'on  les  compare  avec  celles  des  conseils  mu- 
nicipaux aujourd'lmi  de  Mauroux  cl  de  Baint-Créac,  et  l'on  verra 
à  qui  demeure  l'avantage.  Cette  comparaison  nous  l'avons  faite, 
et  nous  pouvons  ailirnicr  qu'il  n'y  a  pas  lieu  déchanter  victoire 
pour  nos  contemporains.  » 

J'ai  cite  dans  les  Klats  jn-ovinciaux  de  Saintonge  en  1788 
quelques  procès  verbaux  d'élection  de  paroisses  rurales,  Tal- 
mont,  Royan,  Chenac,  Les  Gonds,  Marignac,  Miranibeau,  Saint- 
Maigrin,  etc.  La  délibération  des  seuls  marchands  de  Pons  a  23 
signatures.  Je  ne  parle  pas  de  celles  du  tiers  élat  de  Saintes  où 
tous  les  corps  de  métiers  se  confondent.  Eh  bien  !  en  voyant  ces 
noms  et  ces  pièces,  dont  l'orthographe  est  aussi  Tantaisiste.que 
celle  d'aujourd'hui  et  dont  la  calligraphie  laisse  parfois  à  dési- 
rer, on  est  forcé  pourtant  d'avouer  qu'en  1789  beaucoup  de  nos 
grands-pères  savaient  tracer  les  lettres  de  leur  nom. 


■  1.  Archives  historiques  de  ta  Saînlonije  el  il^  l'Aunis,  l.  i"",  p.  372.  Le 
même  jour,  udc  semblable  assemhK-e  a  Suint-Seui'îii  d'Uzet,  près  de  Che- 
nac, sur  29  habitants  nommés  dans  t'ocle,  compte  seulement  12  signatu- 
res. Il  faut  remarquer  que  le  notaire  ne  prenait  pas  la  peine  de  recueillir 
toutes  les  sii^natures  ;  un  certain  nombre  lui  sufnsait,  pour  la  validité  de 

2.  C&binet  historique,  t.  ijv,  p.  209,  année  1868. 


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GHANDES  ÉCOLE»  A  LA  ROCHELLE,   A  SAINTES.    ELLEii  SUPPOSENT 
LES  PETITES.  EFFORTS  DES  ÉVÉQUES 

L'écrilure  suppose  la  lecture;  l'une  et  l'autre  supposent  des 
écoles.  Or,  chez  nous,  dès  les  temps  les  plus  reculés,  il  est  fait 
mention  d'écoles.  H  y  en  a  de  deux  sortes  :  d'abord  tes  grandes 
écoles;  c'est  le  collège,  où,  avec  l'enseignement  primaîre  et  l'en- 
seignement professionnel,  on  donne  l'instruction  secondaire. 
Puis,  à  côté  des  grandes  écoles  existent  les  petites.  C'est  le  nom 
a  petites  écoles  n  ({ui  est  précisément  employé  pour  désigner  les 
écoles  où  Ton  apprend  à  lire  et  à  écrire,  u  Je  soussigné,  dit,  le  18 
janvier  ITSi:!,  le  curé  de  Saint-Laurent  de  La  Prée  en  Aunis 
(canton  de  Rochefort),  certifie  que  le  nommé  François  Targé  a 
occupé  la  place  de  régent  des  petites  écoles  dans  ma  paroisse,  d 

A  Paris,  ces  petites  écoles  sont  constatées  dès  le  siii'  siècle. 
En  1292,  sur  le  rôle  de  la  taille,  imposée  par  Philippe-le-Bel  à 
tous  les  habitants,  sont  portés  onitc  maîtres  et  une  maîtresse 
d'école  répandus  :  trois  sur  la  paroisse  de  Saint-Ililaire,  deux  sur 
celles  de  Saint-Germain,  Saint-Merrj',  Saint-Jean  en  Grève,  les 
autres  sur  Saint-Nicolas  des  Champs,  Saint-Jacques,  Sainte- 
Geneviève,  Saint-Leu  et  Saint-Gilles.  Tous  sont  laïques,  sauf 
deux.  Leur  taxe,  qui  est  le  douzième  de  leurs  revenus,  est  de  12 
sous  2  deniers,  et  pour  quelques  uns  12  deniers  seulement.  Un 
siècle  après,  une  assemblée  comptait  41  maîtres  et  22  maîtresses. 
Au  milieu  du  XV*  siècle,  100  étoles  environ  ont  1,000  écoliers; 
elles  sont  500  à  la  fm  du  ivi'  siècle. 

Au  XVII*  siècle,  les  43  paroisses  de  Paris  étaient  divisées  pour 
l'instruction  primaire  en  147  quartiers  possédant  chacun  école 
de  filles  et  école  de  gar(;ons,  ce  qui  Cuit  à  peu  près  3J4  écoles, 
sans  compter  dçs  écoles  de  charité  dans  toutes  les  paroisses, 
puis  des  maîtres  écrivains,  des  maîtres  de  pension,  enfin  tous 
les  établissements  relevant  de  l'université.  La  paroisse  Saint- 
Sulpice,  qui  n'était  pas  beaucoup  plus  grande  qu'aujourd'hui, 
avait  34  écoles.  ^  Cela  peut-être  ne  surprendrait  pas  pour  Paris  ; 


1.  Abhakd  Ravelet.  Let  petiie»  école»  et  le  vénérable  de  La  Salle  a 
XYIl*  âicleâ  Pari»,  dans  U  Hevac  du  monde  catholique,  15  novembre  18": 


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mais  le  même  fait  existe  chez  nous.  Dès  le  xiii'  siècle,  les  com- 
munautés religieuses  enseignaient  à  La  Rochelle.  Les  auguslins 
s'y  établirent  en  1-205,  les  dominiiains  en  1276,  et  en  1293  les 
carmes.  Il  y  eut  aussi,  dîl  le  P.  Arci-Tc,  «  deux  couvens  de  l'or- 
dre des  religieux  de  Saint-t'rançois:  les  uns  résidaient  dans  la 
ville;  les  autres,  ù  La  Font»,  ou  IcSHvait  ïippelf's,  en  1461, Jean 
Méricho»,  conseiller  du  roi,  grand  bailli  d'Aunis,  maire  de  La 
Rochelle.  En  1339,  un  cordelier,  déposant  dans  le  procès  deca- 
nonisation  d'un  ^^(lue  de  Poitiers,  disait:  «  Autrefois,  quand 
j'étais  professeur,  tector,  dans  notre  couvent  de  La  Rochelle.  »  ' 
De  bonne  heure  aussi  des  matlres  laïques  tenaient  des  écoles 
dans  chaque  paroisse.  On  en  constate  un  en  l:)5'2  sur  la  paroisse 
de  Saint-Nicolas  ;  et  sans  doute  il  y  en  eut  d'iiutres.  Le  dernier 
historien  de  La  Kochelle,  Léopold  Délayant,  ajoute  :  «  Au 
XI V  siècle,  nous  en  avons  la  preuve,  La  Rochelle  avait  plus  d'é- 
coles qu'au  commencement  du  xi.x';  chaque  paroisse  avait  la 
sienne,  n  Au  xv'  siècle,  je  trouve  à  Saint-Thomas  de  Cosnac, 
canton  de  Mirambeau,  «  lieu  champestrc  »  de  1.478  habitants, 
0  maistre  Nycollas  Terry,  notaire  royal,  demeurant  à  Cosnac... 
il  est  baccalarius  licterminans  in  arles...  et  a  tenu  l'escolle  à 
Cosnac,  où  il  se  tient,  qui  est  lieu  champestre.  «^ 

Lagorce, village  aujourd'hui  de  129  habitants  dans  la  commune 
de  Gozes,  avait  en  1786  un  instituteur,  Augustin  Toussaint,  qui 
y  enseignait  aussi  le  latin.  Il  eut  pour  ciève  Jules  Dufaure,  de 
l'académie  française,  président  ilu  conseil  des  ministres. 

Les  grandes  écoles  de  La  Rochelle  apparaissent  en  1504,  où 
la  commune  sciiète  pour  elles  deux  maisons  dans  la  rue  Bazo- 
ges.  En  1516,  le  maire  Jean  de  Conan  y  fit  de  grandes  répara- 
tions dans  l'inlérël  de  la  santé  des  maîtres  et  des  enfants.  En 
1538,  on  les  confia  à  deux  maitres  qui  recevaient  une  subvention 
annuelle  de  cent  vingt  livres  tournois.  «  En  outre,  il  n'était  per- 
mis d'envoyer  les  enfants  à  nulle  autre  école  que  la  leur.  En 
1541,  cet  établissement  re<;ut  l'institution  royale;  la  subvention 
fut  portée  à  six  cents  livres  ;  le  nombre  desmaitres  à  cinq,  dont 

i.  Délavant.  Discours  prononcé  à  la  di»lrihution  des  prix  du  lycée  de 
ia  nochelle,  8  août  186S. 

2.  Reproches  par  Jean  Polaire  et  Louis  Claveau  aux  témoins  produits 
dans  l'enquête,.,  entre  Antoine  de  Monlberon  et  le  comte  de  Taillebourg'. 
Document  historiques  sur  2a  Chnrente-Inférieure.,,  publiés  par  L.  de 
Richemoad,  1814,  p.  112. 


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-  49  — 

un  recevait  le  titre  de  principal.  >  Les  échevins  réglèrent  eux- 
mêmes,  par  une  délibération  du  11  décembre  1541,  que  mal- 
heureusement nous  n'avons  plus,  la  forme  et  la  discipline  de  la 
maison.  »*  Les  études  y  devinrent  très  jorles.  Dès  lannéo  1531, 
dans  l'enquête  faite  à  La  Hoclielle  sur  ordre  du  roi  par  Guillaume 
de  Viclleseigle,  lieutenant  général  Ou  sénéchal  île  l'oitou,  de 
nombreux  témoins  déclarèrent  que,  par  suite  des  progrès  de 
l'instruction,  tesjcunesgensde  18  ans  étaient  «lors  plus  instruits 
que  dans  le  temps  passé  ceux  de  iÔ,  et,  pour  ce  motif,  François  1", 
par  lettres  patentes  du  23  février  1532,  admit  les  fils  de  pairs 
etd"écbevin3à''aire  partie  du  corps  de  ville  û  partir  de  21  ans-  De 
plus,  le  fils  dun  théologien  rochelais,  Samuel  Lhoujneau,  -f- 1037, 
nous  est  représenté  comme  merveilleusement  savant  en  hébreu  ; 
et  le  futur  adversaire  de  Bossuet,  le  ministre  Paul  Ferry,  vint 
de  Metz  à  La  Rochelle  suivre  le  cours  'de  philosophie.  En  pas- 
sant, l'an  1629,  du  consistoire  aux  mains  des  jésuites,  le  collège 


4.  En  1S90,  informé  quo  la  ville  ne  pouvait  entretenir  au  collèg-e  un 
nombre  sufGsaal  de  professeurs  i<  pour  la  due  inslrucLion  de  la  jeunesse 
tant  es  langues  que  philosophie  i,  Henri  IV,  désirant  surtout  favoriser 
«  un  si  bon  œuvre  et  dessein,  pour  empescher  que  l'iguorance  qui  prend 
cours  en  son  royaume  par  la  longueur  des  guerres  civiles,  n'y  prenne 
pied  aucun  et  eu  puisse  esCre  chassée,  et  que  par  uue  bonne  et  heureuse 
instruction  la  jeunesse  soit  élevée  et  rendue  d'autant  plus  capable  de  luy 
faire  service  et  profit#i' k  la  chose  publique  >i,  accorde  à  la  commune 
une  subvention  aunuellc  sur  son  domaine  de  "  CGC  écus  sols  et  deux  tiers 
d'écus  »  1,2, UUO  livres)  perdes  lettres  patentes  de  juin  ITiUO.  Le  parlement 
refuse  l'enregistrement.  Le  roi,  14  octobre  lo^l,  lui  enjoint  de  proeêder 
à  leur  vérification  etentérinemenl.  LaHochelte  toutefois  ne  jouit  de  cette 
libéralité  qu'en  1593  et  jusqu'au  siège  de  1628.  En  iZW,  d'après  les 
comptes  du  trésoi-ier  de  la  ville,  Copus,  principal  et  professeur  de  grec, 
recevait  253  écus  et  20  sols  -  G.  Achard,  premier  régent,  et  M.  Morisscau, 
tenant  la  première  classe,  41  écus  et  4(1  sols  pour  une  demi  année; 
Ruault,  professeur  de  philosophie,  100  écus  pour  trois  quartiers  de  gages; 
Guillaume  Hortus,  écossais,  professeur  de  philosophie,  16  écus  2  tiers 
pour  un  quartier  ;  Guillaume  Legousl,  deuxième  régent,  '%  cens  20  sols 
pour  une  année;  A.  Hérault,  3' régent,  Ct>  écus  40  sols;  C.  Malaquin, 
4*  régent,  60  écus  ;  de  Mandragues,  pour  avoir  tenu  six  mois  la  H"  classe, 
30  écus  ;  Pierre  Hcrnin,  53  écus  20  sols  pour  une  année.  En  tout,  dix 
professeurs  et  853  écus.  Jouhdan,  Ephéméritles  rochelaise»,  t,  i,  p.  3S1. 

5.  DsLAVAKT,  llitloire  de»  Hochelaii,  t.  i,  page  168;  E.  Jouadan, 
bphéméride»  rvchelaine»,  t.  i,  page  28, 


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—  50  - 

ne  déchut  pas  ;  et  un  contemporain  raconte  que,  le  21  novembre 
163'2,  à  l'entrée  solennelle  d'Anne  d'Autriche  à  La  Rochelle, 
dix-huit  de  leurs  élèves,  v^tus  de  leur  costume  national,  adres- 
sèrent à  la  reine  un  compliment  chacun  en  leur  langue  mater- 
nelle, u  tant  était  nombreuse  la  jeunesse  étrangère  qui,  de  tous 
les  endroits  do  la  terre,  venait  s'instruire  aux  leçons  de  ces 
pores.  B  bu  reste,  on  assurait  à  leur  collège  le  monopole  de 
l'enseignement  secondaire. 

En  1645,  de  Lauson,  lieutenant  général,  défend  au  sieur  Espic 
d'enseigner  la  langue  latine  à  La  Rochelle,  ni  même  de  faire 
venir  des  écoliers  en  sa  maison,  à  peine  de  500  livresd'amende  ; 
et,  sous  prétexte  qu'il  était  étranger,  il  bannit  le  sieur  Forges 
qui  aidait  Espic.  CarEspic  etForges  étaient  huguenots;  et,  de- 
puis le  siège  de  1628,  on  apportait  toute  espèce  d'entraves  à 
l'enseignement  calviniste.  L'intendant  René  de  Voyer  d'Argen- 
son,  tout  en  maintenant  le  bannissement  de  Forges,  permit  à 
Espic  d'instruire  ses  coreligionnaires  sur  la  lecture  et  l'écriture, 
mais  seulement  ceux  qui  seraient  originaires  de  la  ville, et  s'il  n'y 
a  aucun  maître  pour  la  langue  latine.  A  Niort  c'est  le  corps  de 
ville  qui,  en  1716,  fonde  un  collège  qu'il  conlie,  avec  l'approba- 
tion épiscopale,  aux  pères  de  l'oratoire,  et  règle  la  manière  dont 
il  sera  établi  :  six  régents,  un  supérieur  et  un  préfet. 

Pour  Saintes,  la  première  menlion  que  j'ai  d'écoles  primaires 
remonte  au  xvi'  siècle.  La  grande  école  se  plaint  que  les  petites 
lui  fassent  concun'euce.  On  lit  dans  les  registres  des  délibéra- 
tions du  corps  de  ville,  3  mars  1570  :  o  11  y  a  plusieurs  escoles 
qui  gasient  entièrement  la  grande  escole.  Les  enfants  qui  sont 
es  dictes  escoles,  comme  chez  maistre  Jehan  le  Chantre,  vont 
ordinairement  au  chasteau  et  jestent  des  pierres  et  aultres 
choses  sur  la  maison  de  la  grande  escole.  n  Aussitôt  il  est  fait 
«  inhibition  et  défense  à  M"  Jehan  et  tous  aultres  de  ne  tenir 
aulcun  exercice  pour  endoctriner  les  enfants  ;  et  il  n'y  aura  que 
la  grande  escole.  n  i  Le  mot  «  plusieurs  escoles  »  indique  au 
moins  deux  écoles,  sans  compter  u  la  grande  escole  ».  La  ville 
ù  ce  moment  ne  devait  pas  avoir  cinq  mille  âmes. 

Mais  ces  obstacles  mis  par  le  corps  municipal  à  la  diffusion 
des  écoles   ne  paraissent   pas   avoir   arrêté  personne.   Il  en 


1.  Etudei,  documents  et  extraits  relatifs  à  la  ville  de  Ssii 
poge  272. 


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-  51  — 

était  sans  doute  de  ces  ordres  comme  des  autres  ;  et  un  maire, 
Senne,  qui  avait  été  gretner  du  conseil,  pouvait  sur  son  registre 
dire  d'eus  ce  qu'il  disait  de  tous  :  a  Délibérations  de  la  noble 
maison  de  la  ville  de  Saintes,  proposées  et  non  exécutées,  ut 
(ieri  solet.  n  En  effet,  l'année  suivante,  26  janvier,  les  t  sieurs 
Pascal  Arnauld,  principal  régent  du  collège,  et  Claude  le  Riche, 
maitre  es  arls  en  l'université  de  Paris,  demandent  entre  autres 
choses  que  toute  la  jeunesse  soit  envoyée»  leur  collège  et  que 
les  écoles  particulières  soient  fermées  >.  Immédiatement  a  la 
requeste  des  sieurs  Pascal  Arnauld  et  Claude  le  Riche  au  sujet 
de  l'école  publique  est  accueillie  n.  * 

'  Un  peu  plus  tard,  nouvelle  inhibition.  Le  1"  juin  1383,  il  est 
fait  »  défense  à  tous  ceux  qui  tiennent  école  en  la  ville  et  fau-    - 
bourg  de  continuer  de  les  tenir  ot  instruire  les  enfants  qui  de- 
vroientestre  envoyés  au  collège  public  ».  ^ 

Malgré  la  municipalité,  on  s'obstine  à  tenir  des  écoles  parti- 
culières dans  la  ville  et  dans  les  faubourgs.  Le  1*2  décembre 
1587,  B  le  sieur  Raymond  Clavier,  principal  du  collège,  se  plaint 
que,  contrairement  à  l'arrêté  donné  en  la  cour,  par  lequel  il  est 
dit  qu'il  n'y  aura  qu'un  collège,  messire  Régner  Orevoille, 
prestre,  retire  aucuns  enfans  dans  sa  maison  pour  les  ensei- 
gner. i> 

Enfin,  l'année  suivante,  3  décembre,  u  le  sieur  Raymond  Cla- 
vier, principal  du  collège,  se  plaint  de  ce  que  auleuns,  qui  sont 
indignes,  instruisent  la  jeunesse,  contrairement  aux  défenses  lai- 
tes,«  Nouvellesdéfensesserontdonc  portées  «  àpcinedecent  es- 
eus  ;  et  deux  échevins  par  chaque  semaine,  adviseront  et  pour- 
voiront à  ce  qui  sera  requis  pour  rinstniction  de  la  Jeunesse.  ■ 
Ce  n'est  pas  là.  on  le  voit,  qu'il  faut  cherclier  la  liberté  de  l'tn- 
seignement.  Mais  ne  triomphons  pas  trop  :  car  aujourd'hui 
aucun  citoyen  français,  électeur  et  éligible,  fut-il  bachelier  et 
licencié,  agrégé  ou  docteur,  ne  peut  enseigner  l'AIÏC  aux  ga- 
mins de  son  village,  s'il  n'a  en  outre  un  brevet  de  capacité! 

Or,  à  ce  moment  nous  sommes  au  milieu  des  guerres  civiles 
du  XVI' siècle.  Saintes  a  été  priue  et  reprise,  pillée,  saccagée, 
ensanglantée.  Malgré  les  douleurs  du  présent  et  les  incertitudes 
de  l'avenir,  on  étudiait.  C'est  biezi  dans  une  école  que  l'illustre 


I.  Etudes,  document»,  etc.,  page  i~n. 
%.  Idem,  page  3S0, 


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—  52  — 

[lotier  Bernard  Palissy,  fié  en  1510,  apprit  vers  1520  ou  1535 
la  lecture.  lYorilurc,  le  dessin,  les  mathêmaliques,  un  peu  de 
géométrie.  Dans  un  collège  on  lui  eut  enseigné  le  latin  qu'il 
ignora.  En  1557,  raconte  Haag,  on  brûla  en  eiligie  comme 
protestant  Nicolas  Ciinet,  âgé  de  60  ans,  instituteur  en  Sain- 
tonge.  ' 

A  la  même  époque,Ëlie  Vinet,  le  célèbre  et  savant  recteur  du 
collège  de  Guyenne,  né  en  1509. uux  Planctiea,  hameau  de  4 
maisons  en  la  paroisse  de  Saint-Médarii,  «  lieu  tout  divers,  dit- 
il,  de  l'Ascre  du  tant  antien  et  renommé  pofte  Grégeois  IIésiode>, 
allait  à  3  kilomètres  de  là  apprendre  à  lire,  à  Barbezieux,  où  il 
tint  plus  tard  lui-même  une  petite  école. 

Mais  les  documents  manquent  ;  j'en  ai  dit  la  cause.  Donnez- 
nous  des  archives,  noue  vous  découvrirons  dea  écoles.  Or,  com- 
me les  maiires  et  les  élèves  paraissent  avec  les  registres  pa- 
roissiaux ou  les  minutes  de  notaires,  il  fiiut  nécessairement 
admettre,  que,  dans  les  époques  non  éclairées  par  les  lumières 
de  ces  vieux  papiers,  il  y  a,  comme  pour  les  autres,  des  gens 
qui  enseignent  la  lecture  et  l'écriture,  quoiqu'on  ne  sache  pas 
leurs  noms  et  qu'on  ne  connaisse  pas  leur  existence  par  une 
pièce  authentique.  Il  serait  étonnant  que  les  ordres  si  souvent 
donnés  pour  instruire  le  peuple  n'aient  été  observés  qu'à  partir 
de  l'année  où  remontent  nos  documents. 

Les  efTorts  ont  été  constants.  Au  milieu  du  xvi*  siècle  nous 
avons  vu  le  clergé  des  diocèses  de  Poitiers,  Maillezais  et  Luçon 
assemblés  à  Poitiers  en  1560,  demander  aux  états  généraux  de 
MeaUK  la  création  décotes  partout;  le  concile  de  Bordeaux,  en 
1583,  faire  les  plus  instantes  recommandations  pour  cela.  Les 
évëques  dans  leurs  tournées  diocésaines  ne  cessent  de  prêcher 
l'instruction.  A  chaque  pas  ils  crient  du  haut  de  la  chaire  : 
«  Envoyez  vos  enfants  à  l'école.  Enseignez  la  lecture  et  l'écri- 
ture, n  Dans  le  seul  mois  de  novembre-décembre  1694,  l'évéque 
de  La  Rochelle  en  tournée  dit  à  Ballon,  ^  le  7  novembre:  o  Au- 
rions fort  exhorté  les  paroissiens  de  faire  apprendre  à  lire  et  à 
écrire  à  leurs  enfants.  «  Le  26,  à  Landrais  ^  :  «  Aurions  de- 


1.  Li  France  prolf sigillé,  art.  db  Luns,  t.  vu,  p.  143. 

2.  Ballon  (Saint- Pierre-aux-Liens),  6'àl  babîtants,  canton  d'Aigrefeuille 
(Charen  le -Inférieure). 

3.  Sain  te- Béat  ri  X  de  Landraîs,    SR3   habîtentSj    canton   d'Aigrefeuille 
(Charente-Inférieure). 


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-  53  — 

mandé  le  maître  et  maitrease  d'écolle;  et  nous  aurait  été  répondu 
n'y  en  avoir  point  ;  et  aurions  fort  exhort**  les  paroissiens  d'avoir 
soin  que  leurs  enfants  fussent  bien  instruits.  »  Et  à  Forges  ' 
le  m6me  jour:  «  Aurions  ensuite  exhorté  les  paroissiens  de 
lascher  d'avoir  un  maître  et  une  maitrcsse  d'esrolle  pour  in- 
struire la  jeunesse,  n  A  Bouliet,  ^  le  30  novembre  :  «  Aurions 
exhorté  les  paroissiens  de  faire  instruire  leur»  enfants  »  ;  à 
Saint-Georges  du  Bois,  3  le  1"  décembre:  «  Aurions  appris 
n'y  avoir  ni  maître,  ni  maîtresse  descolle.  Aurions  cependant 
exhorté  les  paroissiens  de  faire  apprendre  à  lire  et  à  escrîre  à 
leurs  enfants.  »  A  Mauzé.  paroisse  de  Saint- Pierre,  le  .5  dt'cem- 
brc  :  ■  Aurions  demandé  apW'S  le  niaitre  décote,  et  nous  aurait 
été  répondu  n'y  en  avoir  point  ;  et  aurions  exhorté  les  parois- 
siens de  faire  leur  possible  pour  en  avoir  »  ;  le  19  novembre,  à 
Rochefort,  paroisse  Notre-Dame,  hors  les  murs  :  •<  Aurions  ex- 
horté les  habitants  d'avoir  un  maistre  d'escolle  et  une  maistresse 
d'escolle  pour  instruire  leurs  enfants,  »  bien  que  la  paroisse 
Saint-Louis  eut  un  asse;;  bon  nombre  d'instituteurs. 

Si  l'école  existe  dans  la  ]»aroisse  ou  dans  la  paroisse  voisine, 
l'évêque  engage  à  la  fréquenter.  A  ('harentenay,  *  le  4  décem- 
bre 1694  :  <c  Aurions  exhorté  les  paroissiens  d'envoyer  leurs  en- 
fans  à  l'école,  y  en  ayiint  une  dans  la  paroisse.  »  .\  .\ylré,  * 
quatre  j«is  plus  tard,  «  comme  le  fort  de  la  paroisse  d'Aytrc 
est  à  Tasdon,  proche  la  piiroissc  de  Saint-Nicolas  de  la  ville  de 
La  Rochelle,  du  consentement  du  dit  sieur  prieur  d'Aytré,  les 
dits  enfants,  soit  anciens  catholiques,  soit  nouveaux  convertis, 
iront  aux  écoles  et  catéchismes  de  Saint-Nicolas,  attendu  qu'à 
présent  il  n'y  a  point  de  maisires  et  de  maistresscs  d'école  à 
Aytrc.  »  A  Ardillières,  ^  le  21  novembre,  môme  année,  «  au- 


i.  Sainl'LaureQt  de   t'orgL's,    1,3-18   habiliints,   cinton   d'Aîgrefeuille 
(Charente-Inférieure). 

2.  SainULoiirent  de  Iloiihet,  R-io  habitants,  canton  d'AigrcrcuilIc  (Cha- 
reo  te- 1  nférieure). 

3.  Saint-Georges  d<i  Itois,  t.GHi  habitants,  canton  de  Surgères  (Cha- 
rente-Inférieure). 

4.  Charentenaj-,  jadis  paroisst?,  aujourd'hui  village  de  1^  commune  de 
Saiot-Mard,  canton  de  SurgOi-es  (Charente-Inférieure),  1,492  habitants. 

5.  Aytré.  817  habitants,  canton  de  La  Rochelle  (Charentc-Inférieuret. 

6.  Saint-Pierre  d'ArdilIiércs,  S'il)  habitants,  canton  d'AIgrefcuille  (Cha- 
rente-Intérieure), 


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-  54  — 

riona  ensuite  demandé  le  maitrp  d'école,  et  nous  aurait  été  ré- 
pondu n'y  en  avoir  point,  et  que  quelques  uns  envoyaient  leurs 
enfants  à  Ciré  :  et  les  aurions  exhortés  à  les  y  envoyer  exacte-  . 
ment:  »  car  Ciré,  '  à  cette  date,  possède  deux  écoles:  «  Au- 
rions ensuite  demandé  le  maistre  et  maislresse  décolle,  qui 
sont  le  mary  et  ia  femme,  et  lenr  aurions  delTendu  de  tenir  es- 
colle  dans  la  mesme  chambre  ensemble,  ny  mesme  dans  deux 
qui  pourraient  avoir  communication,  et  leur  aurions  ordonné  de 
veiller  que  les  garçons  et  les  filles  n'eussent  aucune  communi- 
cation et  se  fréquentassent,  n  ' 

V! 

NOMS    ET  TITBES   d'iNSTITUTEUHS  EN   SAINTONGE-AUNIS 

Voici  des  noms  d'instituteurs  trouvés  çh  et  là,  un  peu  sur 
tous  les  points  de  la  Raintonge: 

*t  Maistre  .laeques  Lucas,  régent  des  eseolles  de  Mesdiiers  », 
est  témoin  le  tt  janvier  l-'iriô,  h  l'aveu  ot  dénombrement  des 
terres  de  Thénn,  de  Meschers,  par  Gilles  du  Breuil  de  Théon.   ^ 

B  Maistre  Martin  du  Pré,  cscrivain,  demeurant  à  Mirambeau  », 
est  nommé  le  28  décembre  16'?0.  * 


i.  Ciré  d'Aunis,  S32  hahit.,  cant.  d'Aigrefeuille  [Charente-Inférieure.) 

2.  Je  me  permets  de  signaler  les  procès  verliauï  de  visite  comme  des 
sources  do  renseignements  précieui.  On  y  voit  lo  sollicitude  des  évéques 
s'eiercer  sur  ioiil  ce  qui  regarde  les  paroisses.  Ce  que  je  lis  à  Saint- 
Jc:in  de  l.iversay,  le  21  avril  1700,  est  mentionné  In'-s  souvent  :  €  Et  à 
ch.iqnp  action  de  notre  viaile,  nous  nvons  fait  des  instructions  convena- 
bles, dans  le  cimetiiTe  nvons  parlé  du  purpnloire  cL  de  la  mort,  aux 
fonls  baptismaux  du  sacrement  de  baptême,  aux  confessionnaux  du  sa- 
crement de  pénitence,  aux  autels  collatéraux  du  culte  que  nous  rendons 
aux  saints  et  au  grand  autel  du  sacrifice  dit  In  sainte  messe.  >  Citons 
encore  le  fait  suivant,  fi  Elles,  le  21  avril  1703,  comme  caractéristique  : 
Il  II  y  a  le  nommé  Jean  Pelisson  qui  n'a  point  fait  son  devoir  paschal  ; 
nous  l'avons  envoyé  chercher.  Il  a  refusé  de  nous  venir  trouver;  sur 
quoi  nous  avons  esté  nous  mesme  chei  hiy  pour  le  taire  renlrer  dans 
son  devoir,  maïs  il  s'en  est  enfui.  >i 

3.  ArchiDe)  hMariques  de  la  Sxintontfe,  t,  vu,  p,  235. 

4.  Exsiii  sur  l'imprimiriK  en  Siinlonije  et  en  Aanis,  par  M,  Louis  Au- 
dial,  p,  76. 


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•  —  55  -  ' 

1620,  1  mars,  à  Saint-Georges  des  Coteaux,  ■prba  de  Saintes, 
«  Pierre  Maiaondieii,  instructeur  de  la  jeunesse.  » 

En  )C4I,à  Angeac-Chanipagne,  canton  de  Segonzac,  Pierre 
Joly  est  qualifié  «  régent  «  dans  un  acte  de  baptême  du  J3  avril. 

Le  29  octobre  1739.  est  inhumé  dans  l'église,  Jean  Barrière, 
de  Cognac,  âgé  de  75  ans,  et  depuis  25  ou  30  ans  maitre  d'école 
d'Angeac. 

En  1733,  le  curé  d'Aujac  note  parmi  ceux  qui  lui  doivent  du 
casuel  «  le  maître  d'école,  16  livres.  i  En  1748,  est  maître  d'école 
François  Pelluchon.  En  1787,  d'après  le  Journal  de  Saintonge 
du  14  octobre,  c'est  P.  Pierroy. 

Le  4  février  I6'i8,  par  devant  Bourdet,  notaire  royal,  maître 
Jacques  Hardy,  u  précepteur  de  la  jeunesse,  «  est  témoin  à  un 
acte  avec  Jehan  Boîsmort,  charpentier  de  navire,  demeurant, 
les  dits  témoins,  au  lieu  du  Port  d'Envaux. 

Le  15  décembre  16.50,  devant  Limouzin,  notaire  royal  à  Sain- 
tes, «  honneste  femme  Andrée  Snucliicr,  veuve  de  maistre  Jean 
Redel  (Redet  ou  Rcdéc),en  son  vivant  instructeur  de  la  jeunesse, 
demeurant  en  la  ville  de  Saintes,  •  donne  procuration. 

1657,?8  décembre, à  Pisany,  canton  de  Saujon,  Jean  Patry  est 
<•  instructeur  de  la  jeunesse  »  et,  en  1739,  Lorand  figure  dans 
un  acte  capitulaire  le  8  novciubre. 

1661,  18  mars,  déclaration  par  Jean  Moreau,  instructeur  de  la 
jeunesse,  demeurant  au  bourg  de  Cozes,  des  vexations  subies 
par  lui  de  la  part  du  sieur  Maux,  ofTicier  au  régiment  de  Cham- 
pagne, et  de  la  pluspart  des  80  soldats  qu'il  menait,  lesquels 
étaient  envoyés  avec  contrainte  de  Pierre  Touquoy,  conseiller 
du  rot,  receveur  des  tailles  de  la  ville  et  élection  de  Saintes,  a 
lelTet  de  faire  payer  les  débiteurs  en  retard  de  i  années. 

Le  29  décembre  1669,  «  Klisée  Tîourquet,  instructeur  de  la 
jeunesse,  demeurant  au  bourg  de  Phisaac,  ■'  canton  de  Saint- 
Cenis,  arrondissement  de  Jonzac,  est  témoin  de  l'inhumation 
d'Anne  du  Breuil,  fille  d'Alain  du  Breuil,  écuyer,  seigneur 
de  Fonreaux,  et  de  Marie  Eseoltière.  Cet  enterrement  est  fait 
par  un  ministre. 

Le  !5  septembre  1072,  bapléme,  an  temple  de  Tors,  do  Mar- 
guerite Duvcrgier,  (ille  d'Abraham  Duvergier,  instructeur  de  la 
jeunesse  à  Tors,  et  de  Marguerite  Verdoix. 

Le  20  octobre  1678,  eut  baptisé,  au  temple  de  Thors,  Jean  Du- 
vergier, fils  d'Abraham  Duvergier,  instructeur  de  la  jeunesse 
du  lieu  de  Matha. 


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—  56  — 

Au  Petit  Niort,  paroisse  qui  fait  partie  de  la  commune  de  Mi- 
rambeau,  le  8  juin  1673,  baptême  de  Marie,  fille  de  Jacques 
Lhounieau,  précepteur  de  In  jeunesse. 

Le  5  novembre  1689,  baptême,  par  B.  de  Saint-Clinier,  curé 
de  Vénérand,  de  Marie  Roussel,  «  fille  bastarde  de  .lenn 
Roussel,  maislre  d'école  de  Saintes»,  et  de  Marie  Micbcau,  de 
la  paroisse  de  Mazeray,  village  de  Villeneuve. 

Le  13  mars  1601,  Cliarics  Itataillé.  inslrucleur  de  la  jeunesse 
à  Saint-Just,  prés  Marennes,  protest;inl,  cpou.t  de  Catherine 
Bouillaud  et  père  d'Esther  Bataillé,  fait  son  testament. 

Etienne  Gacliinat,  instructeur  de  la  jeunesse,  est  témoin,  le 
31  janvier  169.'),  au  testament  de  Gabriel  de  La  Tour,  cheva- 
lier, seigneur  de  Geay,  passé  à  LombriJ^re,  paroisse  dudit  Geay. 

Le  31  mars  1607,  Annet  Vasinière,  instructeur  de  la  jeunesse 
au  faubourg  Saint-Kutropc,  à  Suintes.  Le  12  janvier  1700,  par 
contrat  passe  devant  l'rouleau,  notaire,  Jean  Vasinière,  in- 
structeur de  la  jeunesse  à  Saint-Eutrope,  fila  d"Annet  Vasinière, 
aussi  instructeur  de  la  jeunesse,  et  de  Marie  Dugué,  épouse 
Anne  GeofTriau. 

Le  13  novembre  1701,  les  habitants  de  Gozes  se  plaignent 
qu"ou(re  son  traitement  de  100  livres,  le  sieur  Pierre  Violeau, 
maître  d'école,  prend  encore  un  droit  d'écolage. 

Le  1'2  mars  1704,  Joseph  Duvai,  maitre  d'école  à  Mornac,  a 
une  lille,  née  hors  mariage. 

Claude  Lahaie,  o  instructeur  de  la  jeunesse  et  académistc  de  la 
ville  de  Saintes,  y  demeurant,  paroisse  Saint-Mort  »,  afferme  une 
maison,  le  30  novembre  1708,  devant  Prouteau,  notaire  à  Saintes  ; 
il  signe:  Delahaye,  accadémîsie. 

Le  28  février  1718.  François  Puiraveau.  maitre  d'école  de 
Tl) ai nis.  épouse  Marie  Poitou,  au  Chay,  cîinton  de  Saujon,où  il 
meurt,  à  65  ans,  le  l"mail758;  1724,  février,  à  Thaims,  canton 
de  Cozcs,  120  communiants,  «  Jean  Marchand,  instructeur  de 
la  jeunesse.  » 

Le  16  juillet  1725,  François  Liandon,  35  ans,  maitre  d'croleà 
Tanzac,  canton  de  Gemozac. 

Le  15  mars  1739,  à  Saint-Froult,  arrondissement  de  Marennes, 
Michel  Collebert.  a  Je  vous  envoie,  écrit  le  ministre  à  Bignon, 
intendant  de  La  Rochelle,  un  mémoire  du  nommé  Michel  Col- 
lebert, maitre  d'école  de  la  paroisse  de  Saint-Froult  en  Sain- 
toiige,..  B 

Le  26  décembre  1733,  devant  Brejon,  notaire,  René  Lechay, 


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—  57  — 

instructeur  de  la  jeunenae  à  Saintes,  paroisse  Saint-Pierre, 
donne  quittance. 

Le  6  décembre  17V2,  à  Viileneuve-la-Comtesse,  cérémoniesdu 
baptême  à  Jean  Cochcl,  qui  a  reçu  l'eau  de  Pierre  Meunier, 
maître  dccole  de  ce  bourg,  lequel  en  1746,  le  16  octobre,  signe  : 
P.  Meunier,  maître  d'école. 

En  17'r?,  1"  septembre,  sur  «lerollc  et  également  de  la  somme 
de  1.770  I.  16  s.  "2  d.  imposée  la  présente  année  sur  les  habitants 
tant  de  la  ville  de  Saintes  que  des  Taubourgs  de  Saint-Palais, 
Saint-Eutrope,  la  Bretonnière,  Saint-Vivien  et  Salnt-Macoul, 
sujets  au  logement  dos  gens  de  guerre,  faisant  la  10*  partie  de 
celle  de  10.654  I.  16  s.  ordonnée  être  répartie  en  six  années  par 
le  payement  des  dettes  contractées  par  ladite  ville  »,  on  trouve  : 
en  la  paroisse  Saint-Pierre  «  le  sieur  Hizeux,  maître  ez  arts, 
et  sa  belle-mère,  10  sols  n  ;  paroisse  Saint-Maur,  le  sieur  Meu- 
nier, instructeur  do  la  jeunesse,  21.  17  s.  11  n  ;  '  paroisse  Saint- 
Michel,  «  le  sieur  Meneau,  maitre  ez  arts,  5  sols  n  ;  paroisse 
Sainte-Colombe,  «  le  sieur  Maisonsaine,  instructeur  de  la  jeu- 
nesse, 1  livre  16  s.  1 1  •  ;  faubourg  Saint-Eutrope  u  le  sieur  Pau- 
filat,  maitre  décole,  21.  10s  n.ï 

1744.  29 janvier:  «  M.  Alexandre  Millot,  maitre  decole  à  Ar- 
ces  "  canton  deCozes._ 

1745,  Pierre-Félix  Sébron,  <t  instructeur  de  la  jeunesse.  »  à 
Chadenac,  canton  de  Cozcs. 

I74C,  19  octobre  :  «  Ordre  de  mettre  en  liberté  les  deux  fils  du 


1.  Antoine  Mouoier  étnit  encore  Inslilutciir  en  ITUioù  je  le  trouve,  sur 
un  actedu  8  juin.époiix  île  Marie  Boisnard,  héritière  de  Càsar-.Vrmand 
Boisnard,  ci-devaot  cura  deThézac,  son  oncle. 

2.  Les  inslituleurs  de  I7i2  devaient  se  faire  un  certain  revenu  :  car 
leur  impoiilion  est  assps  (orle.  Les  juges  Dongibeaud,  Paillot,  Jaul^rt, 
de  Lavarennc,  Monvoisin,  Dcslandcs,  de  Fonrémis,  conseillers  au  prési- 
dial,  ne  paient  pas  plus  qu'eui,  2  1.4  s.;  le  médecin  Rivière,  i  1.;  les 
chirurgiens  Drouillard,  3  I.;  Menicr,  22  s.;  Corbineau,  2  1.  8  s.;  les  avo- 
cats Guillotin,  3  I.;  Gousset,  32  s.;  les  nolalres  Maréchal,  4 1.  10  ;  Prieur, 
16  s.;  Marsay,  3  1.;  «  Dupinier,  aubcrt,'iste  de  la  Table  Bofjale»,  5  I.  15  d„ 
etc.  La  plus  forle  imposition  est  celle  de  '■  la  veuve  Vignaud,  libraire, 
neuf  livres  i.  La  répartition  était  faite  par  .\pert  et  Buhel,  marchands, 
et  Pierre  Lafon,  voiturier,  collecteurs  nommés  d'office  par  le  subdélégué. 

Voir  Etadea  et  docamenti  tar  U  ville  de  Sainle$,  page  498. 


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feu  sieur  de  Lauberderie,  détenus  chez  le  eîeur  Biseux,  maître 
de  pension  à  Saintes.  « 

Pierre  Hilaire,  51  ans.  est  maître  d'école  à  Segonzac,  le  22 
mars  1749;  et  sa  fille  sans  doute,. leanne  Hilaire,  20  ans,  mai- 
tresse  d'école,  de  Champagnon,  paroisse  de  Segonzac,  sont  in- 
terrogés le  22  mars  ITifl,  comme  étant  allés  au  temple.  ' 

Le  12  mars  1750,  aux  Touches  de  Périgny,  est  baptisé  Phi- 
lippe, fils  de  Philippe  Nollin  dit  Bellegarde,  maître  d'école  d'An- 
gouléme,  et  d'Anne  de  Cours. 

1752,  17  juillet  :  «  Pierre  Pineau,  maifre  d'école,  demeurant 
au  bourg  de  Cozes.  ' 

1752,  1755  :  François  Belluteau  ,  régent  à  Grézac,  canton 
de  Cozes  ;  actes  reçus  par  Bargignac,  notaire  à  Cozes,  et  Legour, 
notaire  à  Chalons  près  Corme-Ecluse.  , 

1757,  28  octobre  ;  Louis  Collinet,  professant  la  grammaire, 
demeurant  en  la  ville  de  Saintes,  paroisse  de  Saint-Pierre. 

1762,  15  février:  «  Jean. Bon,  maître  d'école  àBoutenac,  can- 
ton de  Cozes ■>,  meurt  à  78  ans. 

1763,  15  mars  :  «  Jean  Chollet,  instructeur  de  la  jeunesse  à 
Macquevillen,  signe  sur  l'acte  de  prise  de  possession  par  les  bé- 
nédictins du  collège  de  Saintes,  du  prieuré  de  Macqueville, 
canton  de  Matha. 

En  1765,  à  Réparsac,  le  9  avril,  est  baptisé  Jean-Florentin 
Roy,  (lis  de  Florentin  Roy,  maître  d'école  de  cette  paroisse,  et  de 
Marie-Vicloire  Lapierre, 

Le  23  novembre  1772,  Nicolas  Guillain  est  «  régent  de  cette 
paroisse  n,  de  Tonnay- Charente. 

A  Saint-Pierre  dOleron,  Gabriel  Dfiron,  régent,  fait  baptiser 
deux  fils  jumeaux,  le  15  septembre  1773. 

Joseph  Deniau,  maître  de  pension  à  Jarnac-Charente,  vend,  le 
2  mars  1777,  une  pièce  de  terre  à  Pierre  Noiisillon,  labou- 
reur, devant  Guignebert,  notaire.  Il  s'intitulait  «  maître  de  latin 
en  cette  ville  »  quand  îl  fut  parrain,  le  9  septembre  1773,  avec  sa 
femme,  Jossand. 

1779,  4  mars:  «  Jean-Pierre  Labourdie,  commis  à  l'instruc- 
tion de  la  jeunesse  à  Saujon  »,  majeur,  de  la  paroisse  de  Saint- 
Sulpice  de  Verdon,  évéché  de  Luçon,  fils  de  feu  Julien-Jean, 


i.  Batletin  de  la  société  archéoloffique  de  U  Charente,  p.  319,  l-  »,  tS'îe, 
d'après  les  archives  de  la  Charente-Iaférieure,  C.  136. 


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—  59  - 

maître  en  chirurgie,  ëpouae,  à  Médis,  Anne-Marguerite-Elisa- 
beth Froger,  '  née  à  La  Rochelle,  paroisse  Notre-Dame,  Tilie 
d'André- Alexandre  Froger,  chevalier,  éciiyer,  seigneur  de  La 
Rigaudière.  chevalier  de  Saint-Louis,  et  de  Marguerite  Godard. 

17H5.  à  Marsilly,  canton  de  La  Rochelle,  Laurent  Quimbail  et 
Suzanne  Quimbail  ;  en  1786,  Gnilaiid  qui,  tombé  malade  en  1788, 
est  remplacé  par  Charticr  (attestation  du  curé,  1"  juillet  1789). 

Le  25  messidor  an  TI,  meurt  à  W  ans,  Pierre  Pothuaud,  insti- 
tuteur à  a  Gemme  les  Rrandea,  ci-devant  Sainte-Gemme  i. 

Pour  Mainxe,  7.50  habitants,  élection  de  Saintes,  canton  de 
Segonzac,  nous  avons  plusieurs  noms  :  sur  un  acte  du  22  octo- 
bre 1676,  passé  devant  Morquet,  notaire,  entre  Jeanne  Rarraud, 
veuve  de  François  IjC  Meusnier,  lieutenant  de  robe  longue  de 
la  maréchaussée  de  Saintonge,  et  Pierre  de  Montalembrrt,  con- 
seiller du  roi,  receveur  des  tailles  en  l'élection  de  Cognac,  est 
témoin,  Jean  Martineau,  instructeur  de  la  jeunesse,  demeurant  au 
bourg  de  Mainxe.  JeanMiche]et,tonneIieràMainxe,âgéde42ans, 
interrogé  le  21  octobre  1749,  comme  ayant  fait  bénir  son  ma- 
riage au  désert,  dit  qu'à  12  ans.  il  allait  à  l'école.  Jean  Fureau 
est  maitre  d'école  à  Mainxe,  de  1737  à  1760,  d'après'une  lettre 
de  Fê,  suhdélégué  de  l'intendant  à  Cognac.  ^U  eut  pour  succes- 
seur Jean  Rallet  qui  mourut  te  6  avril  1781,  âgé  de  fi8ans,et  fut 
remplacé  par  J.Martin  qui  tenait  une  école  en  1791,  et  fut  nommé 
oITicier  public  d'état  civil  par  le  conseil  municipal. 

Reauvais  sur  Matha,  1.086  habitants,  a  :  Jean  Renaud  (1635), 
Louis  Rousseau  (I640J,  Julien  [1698!,  Henri  Imbaud  (1698). 

On  trouve  fort  souvent  dans  la  mémo  paroisse,  à  des  époques 
différentes,  des  noms  de  régents.  Tr&s  certainement  les  espaces 
intermédiaires  qui  les  séparent  ont  été  occupés  par  d'autres  que 
nous  ne  connaissons  pas.  .\insi,  le  25  avril  1735,  Pierre  Barreau 
est  régent  à  Médis,  canton  de  Saujon;  en  1780,  In  21  novembre, 
c'est  Charles  Latour  qui  fait  la  classe  et  jusqu'en  1806,  le 
20  novembre,  jour  de  sa  mort. 

A  Meschers,  canton  de  Cozes,  il  y  a,  en  1754,  le  19  juillet, 
«  Jean  Rarada,  maître  d'école  »,  et  en  1772, le  21  juillet,  «  Char- 


1.  VeuTe,  elle  épouse,  le  30  octobre  1780,  Pierre  Fillette,  maître  en 
chirur^e,  fils  de  feu  Pierre,  marchand  épicier.  Son  ptre,  Alexandre 
Froger  de  La  Rigaudière,  mourul  en  1807. 

2.  Archives  de  la  Charente-Inférieure,  C  136,  57. 


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-  60  — 

les  Latour,  27  ans,  né  à  Royan,  maître  d'école  depuis  6  ans  à 
Meschera  n,  qui  épouse  Marie  Janaud.  Moreau  est  à  Cozes 
en  1661,  et  en  (752  c'est  Pineau,  On  vient  de  voir  la  même  chose 
pour  Mainxe,  Angeac  et  Aujac. 

A  Cravana,  canton  de  Gemozac,  nous  voyons  en  1697,  le 
1"  juillet,  Jean  Richardeau,  a  instructeur  de  la  jeunesse  de 
Cravans  n;  puis  en  1769,  "20  aoûl,  Jean  Vigneau,  «  maitre  d'é- 
cole »,  et  en  1768,  le  20  juillet,  Jacques  Ratier,  «  maitre  d'école. n 
En  1755,  au  village  de  La  Biziferie  près  de  Gemozac,  Louis  Gi- 
bert,  pasteur  protestant,  ouvre  une  classe  pour  les  réTorinés. 

En  1702,  le  26  mai,  à  Saint-Romain  de  Benct,  canton  de  8au- 
jon,  Jean  Moullineau  est  dit  précepteur  de  la  jeunesse  de  Saint- 
Romain;  plus  tard,  1741,  7  février,  o  Mathieu  Guiliot,  instruc- 
teur de  la  jeunesse;  <•  ensuite,  le  28  décembre  17'i6,  "  Pierre 
Brun,  maitre  d'école  »,  mort  âgé  de  48  ans,  au  village  des  Fon- 
taines; n  on  dit  qu'il  était  né  à  Rennes  en  Bretagne  »;  puis, 
25  juillet  1757,  «  Jean  Poirier,  instructeur  de  la  jeunesse  »;  enfin, 
29  mai  1781),  «  Pierre-Alexandre  Orgerit,  maître  d'école.  »  Ces 
cinq  instituteurs  à  Saint-Romain  en  supposent  certainement 
d'autres. 

A  Pons,  il  y  a  plusieurs  instituteurs  en  même  temps  et  souvent 
de  l'une  et  l'autre  religion  :  car,  en  août  1678,  l'intendant  de 
Guyenne,  de  Sève,  dérendit  aux  réformés  de  cette  ville  d'avoir 
plus  dun  régent  pour  y  instruire  la  jeunesse  protestante;  et  l'on 
voit  quelque  temps  après  assignés  devant  le  lieutenant  général 
de  Saintes,  pour  avoir  contrevenu  à  cet  arrêté,  les  veuves  Gom- 
beaudetBrung,  maîtresses  d'école,  Giraud  et  sa  mëre  qui  avaient 
fait  dilliculté  de  s'y  soumettre.  '  On  trouve  en  outre  plus  tard; 
1734,  14novpmbre:  Joseph  Guillart,  maître  décole  à  Saint-Martin; 
1736,  18  juillet:  Jean  Groux,  maitred'écoleàSaint-Martin; 
1738,  1"  janvier,  décède,  âgé  de  33  ans,  Jean-Philippe  Beaupoil, 

professeur  de  latin; 
1746,  21  octobre:  Davignon,  maître  de  pension  à  Pons; 
1758,  2  mars  :  Jean  Fouché,  maître  d'école  à  Saint-Martin; 
1764,  5  mars:  Alexandre   Ilerpolurl,  maitre  écrivain  à  Saint- 
Martin; 
17G7,  12  février:  Jean  Guyonnet.  maitre  d'école  à  Saint-Vivien; 


I.  A  Crottet,  Hitloire  des  églisea  réformées  de  Pom,  Gemozac  et  Mor- 
iagne,  p.  ISS. 


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-  61  - 

1768,  14  janvier:  François-Jean  Barrot,  maître  d'école  à  Saint- 
Martin; 

1773,  1"  juin:  Jean  Barrazin.  niailre  dVcole  à.Saint-Marlin; 

1776,  5  février:  Piere  Gucrin,  maitre  d'écoie  à  Saint-Martin  ; 

1789,  14  novembre  :  François  Lagrange,  maître  d'école  à  Saint- 
Martin. 
Mortagne  sur  Gironde,   canton  de  Cozes,  nous   fournit  une 

sérif;  pour  tout  !e  xviW  siècle,  et  rien  ne  prouve  qu'elle  ne 

commence  pas  plus  tât  : 

1709,  10  mars:  Louis  Kambaud,  maître  d'école; 

1724,  26  septembre:  de  Mongermond,  maître  d'école; 

1741 ,  juillet  :  Jean  Bon,  maitre  d'école; 

1772-1776:  •  Daniel  Toulet,  maitre  de  pension  »,  est  appelé 
a  maitre  d'écriture»  sur  son  acte  de  décès,  5  avril  1776,3;{ans; 

1772,  23  décembre  :  Pierre  Latrille,  «  maitre  d'écriture  n  et,  1780, 
12  février,  «  maitre  d'écolQ  n; 

1780,  15  mars  :  Etienne  Rouleau,  b  maitre  d'école  »; 

1781,  19  mars:  Pierre  Ladoubé,  a  régent  »,  qui  exerça  jusqu'au- 
29  août  1829,  date  de  sa  mort; 

1786  :   Moutardier,  chanoine  régulier  de  Sablonceaux,  «  pro- 
fesseur. » 

En  1620,  ta  paroisse  de  Thézac,  à  17  kilomètres  de  Saintes, 
commune  aujourd'hui  de  500  habitants,  avuît  deux  instituteurs, 
l'un  catholique,  l'autre  protestant.  Le  fait  nous  est  révélé  par 
une  pièce  où  l'archidiacre  défend  aux  parents  catholiques  d'en- 
voyer leurs  enfants  à  l'école  calviniste: 

a  Michel  Pej  s,  presti-e,  docteur  en  théologie  et  grand  archidia- 
cre de  Xaintonge,  sur  la  demande  qui  nous  a  été  faite  par  M.  le 
curé  de  Thézac  que,  ayant  en  la  paroisse  un  régent  de  la  relli- 
gion  catholique,  apostolique  et  romaine,  qui  instruit  la  jeunesse, 
nesantmoins  aucuns  habitants  catholiques  de  la  dite  paroisse 
envoyent  leurs  enfants  à  un  autre  régent  de  la  relligion  préten- 
due réformée,  où  ils  ne  peuvent  estre  suffisamment  instruits  de 
ce  qu'ils  doivent  croire  et  faire,  ce  qui  est  un  scandale  des  au- 
tres habitants  catholiques  et  perte  de  lu  jeunesse,  noua  avons 
fait  défense  à  tous  les  habitants  faisant  profession  de  la  relligion 
catholique  et  romaine  d'envoyer  désormais  leurs  enfants  au  dit 
régent  de  la  relligion  prétendue  réformée,  en  enjoignant  au  dit 
régent  catholique  de  les  instruire  en  la  relligion  cutholique, 
apostolique  et  romaine,  sous  peine  d'excommunication  et  autres 
que  le  droit.  Le  3  may  1620,  Pevs.  » 


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—  62  — 

Dans  cette  môme  paroisse,  en  1717,  il  y  a  Jean  Dejon,  instruc- 
teur de  la  jeunesse,  qui,  le  1"  janvier,  épouse  Marthe  Guimber- 
teau. 

Deux  écoles  de  garçons  oxislent  à  Koyan  en  1787  :  celle  de 
Jacques-Nicolas  Bouteille  reçoit  150  livres  de  l'intendant,  et  celle 
de  Barat,  qui  parait  être  libre,  puisque  son  directeur  cherche  à 
s'attirer  des  élèves  par  cette  annonce  du  Journal  de  Saintonge 
[10  avril  1787)  :  »  Le  sieur  Biirat,  établi  ïi  Royan,  enseigne  à  lire, 
écrire,  arithmétique  et  latin;  il  prend  des  enTans  à  pension  et 
demi  pension;  ceux  qui  voudront  l'iionorer  de  luur  conliance 
auront  Heu  d'en  être  salisraits.  n  Je  ne  parle  pas  de  l'école  des 
filles  tenue  par  trois  iîlles  de  la  Charité,  ou  sœurs  grises.  Elles 
y  avaient  été  appelées  en  1695,  moyennant  150  livres  de  pension 
alimentaire  pour  chacune,  que  payait  le  roi;  elles  visitaient  et 
soignaient  les  malades,  avaient  une  petite  école  pour  les  jeunes 
personnes  du  sexe,  »  ce  (qu'elles  ont  toujours  fait,  écrivait  en 
1775  le  subdélégué  de  l'intendant,  avec  grande  édification  et  au 
.grand  avantage  de  toute  la  paroisse  et  es  environ.  » 

Au  cours  de  ses  recherches  dans  les  registres  paroissiaux  et 
dans  les  minutes  des  notaires,  M.  le  docteur  Vigen  a  relevé  les 
noms  d'un  certain  nombre  de  précepteurs,  régents,  instructeurs 
de  la  jeunesse  dans  la  contrée  de  Montlieu.  La  liste  en  est  for- 
cément très  incomplète,  puisqu'elle  ne  contient  que  ceux  que  lui 
a  fournis  le  hasard.  Mais  elle  servira  à  montrer  que  cette  con- 
trée n'était  pas  dépourvue  d'instruction  ni  d'instituteurs  :  on  y 
voit  l'instituteur  comme  ailleurs,  notaire  ou  praticien,  ou  ser- 
gent, même  perruquier  et  charron  : 

B  Pierre  Cro/.in,  notaire  à  Coyron  et  régent  à  Saint-Vallier,  en 
1660;  Jehan  MiouUe,  régent  à  Saint-Vallier,  en  16C6;  Pierre 
Nepveu,  précepteur  à  Mérignac,  en  1676;  Bertrand  Piot,  précep- 
teur à  Saint-Vivien,  en  1689  ;  maître  Jean  Bellot,  notaire  et  pro- 
cureur, instruisant  la  jeunesse  au  bourg  de  Montlieu,  en  1690- 
1695  ;  Antoine  llérolhe,  précepteur  de  Pouillac,  en  1695;  Pierre 
llugonin,  régent  à  Montguyon,  mort  ù  72  ans,  en  1686,  inhumé 
dans  l'église;  Pierre  de  Caps  du  Verger,  régent  en  M  697,  à  Jus- 
sac;  Pierre  Lesnars,  u  niaislre  escrivain  >>  en  1702,  au  bourg  de 
Vassiac,  s'y  marie;  Pierre  Baylac,  hermite  pieux,  faisant  la  pe- 
tite école,  est  Inhumé  dans  l'église  de  Vassiac,  le  3  janvier  1716; 
Michel  Guery,  maître  d'école  à  Montandre,  de  1703  à  sa  mort, 
1717;  Joseph  Heustache,  régent  à  Orignoiles,  en  1715.;  Claude 
André,  précepteur  de  la  jeunesse  à  Montandre,  mort  à  iô  ans. 


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-  63  — 

1724;  Jacques  Joubert,  maître  d'école  et  perruquier  au  bourg  de 
Montandre  en  t726  et  depuis  ;  Martial  Doussain,  instructeur  de 
la  jeunesse  à  Clievanccaujt,  en  1739;  Gabriel  Jouannet,  régent 
et  praticien  à  Brossac,  sergent  royal,  de  1730  à  sa  mort  en  1754; 
Simon  Gulbert,  régent  d'école  à  Brossac,  en  1741  ;  Pierre  Fou- 
gères, précepteur  à  Polignac,  en  1741  ;  Pieire-Paul  Roy,  maître 
d'école  à  Montguyon,  marie  en  1743,  fils  d'André  Roy,  aussi 
mnitre  d'école  à  Montlieu  ;  Alain  Rosneven,  maître  es  arts,  ré- 
gent  à  La  Garde,  en  1744  et  années  suivantes  ;  Annet  Basque, 
instructeur  de  la  jeunesse  au  bourg  de  Pommiers,  de  1750  à  sa 
mort  en  1774;  Jean  Oaignê,  ci-devant  charron  et  aujourd'hui 
instructeur  de  la  jeunesse  à  Bran,  à  cause  de  l'accident  qui  luiest 
arrivé,  en  1709  '  ;  Pierre-André  Valois,  maître  d'école  au  bourg 
de  Montlieu,  en  17tî5  et  depuis;  Jean  Grégoire,  marié  en  175G, 
instructeur  de  la  jeunesse  à  Saint-Patlais,  puis  dans  un  village 
de  Roch  ;  Mathiirin  Bennauvigne,  instructeur  de  la  jeunesse  en 
1771,  nommé  marguillier  par  le  curé;  Jean  David,  instructeur 
dv  la  jeunesse  et  praticien,  épouse  à  Montandre,  le  ti  juillet  1778, 
Marie  Victoire,  les  deux  époux  de  Montandre  ;  Jean  Bellel,  maî- 
tre écrivain  à  Chevanceaux,  en  1780  et  après;  Jean-Baptiste 
Guillout,  itistiluteur  à  Chevanceaux,  en  17'J0. 

»  A  ces  noms  il  conviendrait  d'ajouter  un  grand  nombre  de 
curés  qui  enseignaient  l'A BC  à  quelques  uns  de  leurs  petits 
paroissiens,  ut  aussi  les  éléments  du  latin  aux  enfants  des  fa- 
milles voisines.  Souvent,  en  effet,  l'on  voit,  comme  témoins  ha- 
bituels aux  registres  paroissiaux,  un  tel  <•  étudiant  n,  ou  u  huma- 
niste B,  quelquefois  -  clerc  tonsuré  »  ou  «  minoré  «  :  c'étaient  lea 
pensionnaires  du  curé,  qu'il  nounissail  et  instruisait,  moyennant 
rétribution,  pour  en  faire  des  ecclésiastiques,  des  notaires  ou 
des  bourgeois.  Car,  au  sitcle  dernier,  dans  le  pays,  ceux-là 
seuls  qui  avaient  à  prendre  des  grades  aux  universités  recevaient 
l'éducation  secondaire  dans  de  irais  collèges,  en  ville.  Les  au- 
tres apprenaient  le  rudiment  chez  quelque  curé,  puis  la  pratique 
chez  un  notaire  de  la  région,  celui-là  sans  doute  qui  passait 
pour  plus  instruit  ou  plus  occupé  que  ses  nombreux  confrères,  n  2 


1.  Un  charron  devenu  maître  d'école  après  sod  accident  \yme  chute 
peut-être),  voilà  une  preuve  très  curieuse  que  les  hoinrors  de  métier 
sllaient  à  l'école. 

i.  Reeue  de  Sainlonge  et  d'AunU.  Bulletin  de  ta  tociilé  des  Archive* 
hiitoriqae»,  tome  ii,  page  264, 


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—  64  — 

Il  est  à  croire  qu'une  paroisse  qui  avait  eu  un  instituteur  dé- 
sirait en  avoir  un  autre  et  que  la  vacance  n'était  pas  indélinie. 

La  paroisse  de  Meursac,  canton  do  Gemozac,  a,  en  1735.  Jac- 
ques Reinaud  et  en  178i  Jean  Robert.  Ailleurs,  à  Pérignac, 
canton  de  Fons,  paroisse  qui  avait  1.444  habitants  en  1726,  lu 
liste  des  instituteurs,  en  y  comprenant  les  praticiens  qui  presque 
tous,  selon  la  tradition  du  pays,  étiiient  aussi  maitres  d'école  et 
qu'on  trouve  alternativement  sous  ces  deux  noms,^  comprend 
deux  cents  ans  sans  interruption  depuis  le  commencement  du 
xvn'  siècle,  date  des  registres  paroissiaux,  qui  nous  la  fournit  ; 

1625,  18  lévrier  :  parrain,  Jean  liardon,  praticien  ; 

1636,  6  juillet  :  parrain,  Jean  Sellât,  praticien; 

1644,  4  février  :  Jean  Menaud,  praticien,  fait  baptiser  son  en- 
fant; 

1655,  6  décembre  :  parrain,  Etienne  Choisme,  praticien; 

1665,  25  janvier:  parrain,  Jean  liergier,  praticien; 

1669,  20  novembre  :  Jean  Menaud,  praticien,  se  marie  ; 

1670,  4    février:  Louis  Menaud,  praticien,  se  marie; 
1670,  4   avril  :  parrain,  Gilles  Babin,  praticien; 

1678,  25  mars:  Pierre  Locquel,  praticien,  fait  baptiser  son 
enfant  ; 
1686,  1"  mars  :  parrain,  Pierre  Fauret  ; 

1686,  12  juillet:  parrain,  François  Uonenfant; 

1687,  12  août  :  parrain,  Jean  Brochard, 

1692,  19  février  :  témoin,  Jean  Menaud  le  jeune,  praticien; 
1699,  20  juillet;  parrain,  Jean  Henaste; 

1702,  9  février  :  parrain,JeanNaud,  praticien.  11  tenait  école  au 
village  de  Virlet  ; 

1706, 23  décembre  :  témoin,  Pierre  Berry; 


1.  Ce  cumul  des  fonctions  d'instituteurs  et  de  clercs  d'avoués,  denolaires 
o\i  d'huissiers,  de  praticiens,  a  été  indiqué  par  M.  de  Beaorepoire,  l,  n, 
p.  32  :  •<  Nous  serions  porté  à  voir,  dit-il,  des  maîtres  d'école  dans  ces 
clercs  de  paroisse  qui,  aux  xii"  et  un*  siî'cles,  se  cliargeaieut  de  la  rédac- 
tion des  contrais  et  dont  le  nom  fréquemment  suivi  de  l'indication  du 
lieu  où  ils  exerçaient  leurs  fonctions,  est  rappelé  avec  ceui  des  témoins  ; 
on  peut  juger  par  la  calligraphie  des  chartes  de  cette  époque,  qu'ils 
étaient  parfaitement  ea  état  d'apprendre  à  écrire  a  leurs  élèves,  et  par  la 
manière  dont  il»  sont  rédiftés  qu'ils  pguvaient  aussi  leur  montrer  les  pre- 
miers éléments  de  la  langue  latine.  » 


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—  1)5  — 

I7H.  jaoïit  :  sépulture  de  François  Saiigm-,  praticien: 

nifl.  13  janvier:  jiarraiii,  Nicohis  (trarrt.  praticien; 

I7i:t,  20  aoiiE  :  .Icjin  Id-rgiei',  i>ratii.ii'n; 

n^i,  0  tléfunibre  :  Juan  Bergier,  mailre  d'école  et  buuigeois; 

17 Jl .  "JH  ocloljre  :  sépulture  d'Antoine  Bobin,  praticien: 

I7'j*?,  li  mars  :  Jt-an  Hergter,  maître  d'école  et  grcllîer; 

175;t,  I.Jjan\icr  :  Jean  Itardon,  praticien; 

17Ô7.  l:t  avril:  sépniliire  de  ['iciTe  Quinîtud,  pi-ilirien. 

Vers  l:i  m.'ine  époinu',  Knion  teiijiit  école  dans  l'uialavL'  de 
Salignac. 

IVriiiiiiic  avait  un  tabellion  royal,  quelquefois  inènie  deux; 
te  tjiii  L-\pli(|iie  ce  cliilVre  de  praticiens. 

Tons  lis  noms  sont  pi-is  an  hasanl.il  n'y  a  alors  nticune  statis- 
tique, aucun  cataloy;u<'  ;  les  seuls  actes  notariés  ou  les  registres 
paroissiaux  nous  les  fournissent,  tiui  le  plus  souvent  omettent 
la  qualité  de  ceux  qui  y  ligurenl.  Puis  il  a  été  impossible  de  les 
compulser  tous,  et  ils  ne  remontent  pour  la  plupart  ([u'au  com- 
mencement du  xviil'  siècle.  Les  seules  pièces  que  nous  ayons 
pu  trouver  sont  quelques  listes  d'instituteurs,  mais  seulement 
de  Ceux  qui  recevaient  une  subvention  de  l'inlendanl  ;  c'était  le 
très  petit  nombre;  les  fondations  particulières,  les  fabriques,  la 
rétribution  scolaire  entretenaient  la  plupart.  Do  plus,  ces  pièces 
ne  se  raiiporlent'qu'aux  dernières  années  ;  les  autres  ont  péri. 


KONbA-riONB  u'onOnES  EîfSEIfiNANTS  AU  XVII'  SIÈCLE.  LES  S(JKUI13 
C.RIbKS,  LES  SlltUltS  UK  LA  SAGESSE,  LES  KOHESTIÈRE^  A  LA  HO- 
CHELLC,    LES   URSULINES. 

Ce  qui  a  beaucou|>  contribué  cliez  nous,  comme  dans  le  reste 
de  la  France,  à  répandre  l'instruction  dans  les  classes  labo- 
borieuses,  c'est  la  création  des  grands  instituts  religieux.  Nous 
ne  parlerons  pas  des  jésuites  voués  à  l'instruction  secondaire  et 
([ui  avaient  â  Marennes  un  noviciciat,  à  Saintes,  à  La  Rocbelie 
un  collège,  ni  des  orutoriens  dans  celte  dernière  ville.  Mais 
l'ierre  l-'ourier,  né  à  Mirecourt  en  lôCi,  cure  de  Mattaincourt 
dans  les  Vosges,  béatifié  le  10  janvier  1730,  avait  fondé  pour 
l'éducation  gratuite  des  Jeunes  lilles,  en    tJUJ,  la  congrégation 


D,gS,zed.yGOOgIe 


des  religieuses  de  Notre-Dame.  *  Ci'sar  de  lîus,  né  à  Cavaillon 
le  3  février  15't4,  créa  en  1592  les  prêtres  de  la  doctrine  chré- 
tienne pour  TinBlruction  primaire,  qui,  .'abandonnant  le  but  de 
leur  institution,  ne  tardèrent  pas  à  prendre  la  direction  des  col- 
lèges. Joseph  Oulasan/io,  à  Rome,  avait  Toiidé  les  Scolopii,  ou 
Pauvres  de  la  mère  de  Dieu  des  écoles  pies,  qui  imitèrent  les 
doctrinaires  ;  cl  i>our  le  même  objet,  Charles  Déniia,  promoteur 
de  l'ofllcialitë  diocésaine  à  Lyon  vers  JGS.'),  nne  congrégation  de 
prêtres  qui  ne  résista  pas  à  l'épreuve  du  temps.  11  en  Faut  dire 
autant  du  P.  Nicolas  Uarré,  né  à  Amiens  en  1621, qui  élablit  une 
espèce  de  séminaire  pour  former  des  maitres  et  des  maîtresses 
d'école,  et  envoya  un  moment  de  ses  religieux  à  Rouen  en  16GG, 
à  Paris  en  t681,  en  Poilou,  en  Auvergne,  en  Lorraine,  en  Pi- 
cardie, en  Champagne,  en  Bourgogne,  en  Bourbonnais  et  en 
Berry.  Les  écoles  chrétiennes  et  charitables  du  Saint-Enfant 
Jésus  ne  brillèrent  que  d'un  éclat  passager.  C'est  de  là  que  ia 
congrégation  des  daines  de  Saint-Maur  tire  son  origine.  Nom- 
mons encore  la  congrégation  des  sœurs  de  la  doctrine  chrétienne 
dites  Va(e(o((es,  du  nom  de  leur  fondateur,  l'abbé  Vatel,  éta- 
blies en  Lorraine  l'an  1615  ;  celle  des  filles  de  la  charité,  fondée 
à  Paris,  en  1633,  par  saint  Vincent  de  Paul  ;  celle  des  filles  de 
Sainte-Geneviève,  établies  à  Paris  en  1636,  dites  Miramionnes, 
du  nom  de  leur  fondatrice,  M""  de  Miramion  ;  celle  des  sœurs 


1.  CitODs  la  partie  de  leurs  statuts  qui  regarde  l'éducaLioD  :  u  Cc^s 
religieuses  et  filles,  pensant  souvent  à  la  nécessité  de  l'instruction  de  la 
jeunesse  eu  ces  siècles  si  pervers  et  si  dangereux,  à  l'im^iortancc  de 
bien  dresser  les  petites  tilles  de  bonne  heure  pour  quelque  jour  se  gouver- 
ner sainctementetlcursramillps,^  tu  dignité  de  ceste  fonction  et  au  grand 
sallaire  (|ue  N.  S.  lui  prépore,  elles  tasclieroul  d'y  employer  le  principal 
de  leurs  esludcs,  et  ce  nvccques  plus  de  soing,  diligence  et  fidélité  que 
possible  leur  sera,  et  souhz  les  m  ei  11  eu  l'es  observances  et  méthodes  dont 
elles  se  pourront  odviser.  Elles  s'obligent  do  recevoir  en  leurs  escolles 
les  petites  lîlles  externes  de  la  ville  qui  se  présenteront,  sans  en  de- 
mander aucun  sallaire,..  leur  monslrerout  &  lire  et  cscrjre  et  à  travail- 
ler es  ouvrages  honncsles,  utîlles  et  propres  âdes  Hllps  bien  nées.  Tiea- 
dront  pour  pcnsionnaijvs  des  filles  séculières  en  nondu-e  et  aage  compé- 
tent, qui  soient  modestes,  honncsles  et  retenues,  désireuses  d'apprendre 
et  qui  ne  sortent  que  très  raniment  et  mangent,  estudient,  reposent  et 
demeurent  continuellement  en  quelque  quartier  du  monastère,  a  part  et 
fermé  do  bonnes  murailles  et  portes  contre  les  lieux  réguliers,  esqueli 
jamais  les  dictes  pensionnaires  n'entreront.   i> 


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-  G7  — 

de  Saint- Joseph,  fondée  au  Puy,  vers  1650,  par  l'i-vûifue  du 
diooùse  et  le  I'.  Mt^daille,  jésuite  ;  celle  des  filles  de  S;iiiil-Cliar- 
les,  fondée  à  Nancy  en  1652  ;  cellcdes  sœurs  de  la  charité,  dites 
d'Evron.  fondée  en  1079,  au  diocèse  du  Mans  ;  celle  des  sœurs 
des  écoles  chrétiennes  de  Saint-Cliarles,  fondée  à  Lyon  par 
Charles  Déniia  ;  celle  des  sœurs  de  la  charité  ol  de  iinstruc- 
tion  chrélionne,  de  Nevers,  instituée  ù  Neveis  en  1G98,  et 
une  foule  d'autres  qui  avaient  pour  hut  principal  l'éducation 
des  jeunes  lilles.  KUes  s'étaient  propagées  dans  toutes  les  par- 
ties de  la  Krance  n  et  y  avaient  établi  de  nombreuses  écoles  ;  et 
malgré  les  dillieultés  qui  trop  souvent,  aiêaie  sous  l'ancien  ré- 
gime, venaient  entraver  leur  mission  civilisatrice  »,  elles  mul- 
tipliaient leurs  établissements  et  répandaient  partout  linsliuc- 
tion  ;  singulier  moyen  pour  tenir  résolument  le  peuple  dans 
l'ignorance! 

I^ulia,  un  chanoine  de  Reims,  iils  d'un  conseiller  au  présidial 
de  cotte  ville,  Jean-Uapliste  de  La  Salle,  docteur  en  théologie, 
né  en  IG51,  mort  en  1719,  s'occupa,  dès  1079,  de  former  un  corps 
d'instituteurs  pour  le  peuple  et  uniquement  pour  le  peuple, 
puisqu'il  leur  dérendait  d'aspirer  au  niinisLèi'e  sacerdotal  et  de 
se  livrer  à  d'autres  études  qu'aux  éludes  primaires,  deux  règles 
qui  assurèrent  le  succès.  Ne  pouvant,  à  cause  des  mille  tracas- 
series qu'on  lui  suscita,  >  établir  son  institut  à  l'aris,  il  installa, 
en  1705,  dans  un  faubourg  de  Rouen,  à  Saint-Yon,  ces  frères 
des  écoles  chrétiennes,  si  répandus  et  si  populaires.  D'autre 
part,  l'institut  des  ursulines,  ^  ordre  de  Saint-Augustin,  fondé 
en  Italie,  l'an  1537,  par  Angèle  de  Dresse,  importé  en  France,  ù 
Avignon,  en  l.">7i,  par  M"' Françoise  de  Deimond  ;  à  l'aiis,  en 
Killi,  par  M"''Aearie  et  M'""  du  Sainte-Deuve  ;  à  Dijon,  en  1019, 
par  M""  Anne  de  Xaintonge  ;  à  Dordeaux,  en  1000,  par  M"' 
Fran^joise  de  L'uzèrcs,  s'établirent  à  La  Huclieltc,  l'an  1031, 
autorisées  par  lettres  patentes  du  roi  en  décembre  1029,  L'évé- 
que  de  Saintes,  Michel  Raoul  de  La  Uuihourgère,  donna,  le   \'2 


i.  Voir  le  récil  de  ces  tribulations  dans  la  lleoue  i/u  monde  ealholiijue, 
a"  du  15  novcmbi'e  ltiT2,  article  d'Armand  Havelet,  Les  pirliles  éculei  au 
XVII'  siicle  et  le  vénérable  de  La  Salle. 

•2.  «  Il  faut,  dittaicnl-elles,  renouveler  par  la  petite  jeunesse  ce  inonde 
corrompu  ;  les  jeunes  i-éformeront  leurs  familles;  leurs  familles  réfor- 
meront leui-s  pai-oisses;  leurs  paroisses  réfurmeronl  le  moude.  » 


d  .y  Google 


octobre  1630,  une  comniission  pour  les  iim1alli.'r  au  P.  Charles 
Girault,  prélrc  de  l'oratoire,  grand-vicaire  pour  La  Rochelle, 
pays  d'Aunis  et  ile  de  Ré, et  au  P.  Charles  Tretou-Duruau, aussi 
de  l'oratoire,  ci-devant  grand-vicnire  de  Suintes,  qui  amena 
d'Angers,  avec  l'autoiisation  de  IVvêque  (Mande  de  Ruel,  6  no- 
vembre 163(1,  Françoise  de  Saint-BarllK-lemy.  Jeanne  de  Ba- 
tailler, Anne  Kreslon,  Charles  Goesnaud  et  Marguerite  Boii- 
chereau.  Elles  entrèrent,  le  11  juin  ICllI,  dans  le  bâtiment  des 
grandes  écoles  que  Louis  XIII  leur  avait  donné.  Les  ursulines 
avaient,  dés  la  fin  du  xvii*  siècle,  trois  cents  grandes  écoles,  et 
ce  nombre  allait  en  augmentant. 

C'est  son  successeur  et  son  neveu,  .lacques  Raoul,  premier 
évéque  de  La  Rochelle,  après  avoir  occupé  le  siège  de  Saintes 
et  celui  de  Maillezais,  qui  manda  de  Bordeaux,  où  M'"  Delpech 
de  L'Ëstang  avait, sous  le  titre  de  a  Sœurs  de  Saint-Joseph  pour 
le  gouvernement  des  filles  orphelines  »,  civi'  une  communauté, 
queli^ues  religieuses  û  qui  la  reine  Anne  d'Autriche  fit  obtenir 
du  roi  une  pension  de  mille  écus.  La  prenuèie  supérieure  fut 
Isabeau  de  Mauriet.  Louis  XIV  reconnut  la  maison  en  août 
16C1  comme  hospice  de  fondation  royale,  par  lettres  patentes  en- 
registrées, l'année  suivante,  dans  les  diverses  cours  du  royaume. 
Les  statuts  furent  approuvés  par  le  cardinal  Chigi,  légat  a  la- 
tere  en  France,  le  20  juillet  1664,  autorisés  par  lettres  patentes 
du  roi,  le  18  août,  que  le  parlement  de  Paris  enregistra  le  31 
mars  1665,  et  que  reconnut,  le  10  avril,  Henri  de  Laval,  évéquc 
de  La  Rochelle.  En  1672,  les  religieuses  étaientau  nombre  de  lU; 
outre  deslilles  orphelines, elles  élevaient  aussi  comme  pension- 
naires quelques  enfants  des  premières  familles  de  la  contrée. 
On  les  apjiela  aussi  :  communauté  des  nouvelles  converties, 
parce  quelles  reçurent  un  grand  nombre  de  jeunes  enfants  nés 
de  parents  protestants.  ' 

Une  autre  fondation  de  cette  époque  est  celle  des  Forestières, 
L'épidémie  qui  suivit  le  terrible  hiver  de  t70',(  avait  encombré 
les  hôpitaux.  Une  pieuse  demoiselle,  récemment  convertie  au 
catholicisme,  Anne  Forestier,  avait  recueilli  quelques  pestiférés 
chez  elle,  8  février  1710;  et  son  zèle  encouragé  par  son   curé. 


1.  L'abbû  Gendre,  numânier  de  la  maison,,  avait,  pour  une  histoire  de 
cet  établissement,  réuni  IjeBiieoiip  de  documents  importants,  qu'il  a  li- 
gués au  grand  séuÎDaire  de  La  Rochelle. 


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le  P.  Duranti  de  Bonrecueil,  prêtre  de  l'oratoire,  soutenu  par 
les  largesses  de  l'évêque,  de  la  maréchale  de  Chamilly,  femme 
du  gouverneur,  avait  t-réi^,  sous  le  vocable  de  saint  Etienne,  un 
nouvel  hôpital  qui  ne  devait  être  que  temporaire,  desservi  par 
les  demoiselles  rochelaiscs  qu'on  nomma  les  Forestières,  * 
fondé  par  Etienne  de  Champdour  [■29  septembre  ITIô)  et  établi 
p;ir  lettres  patentes  du  10  juin  1753.  La  fondittrice,  à  la  prière 
de  M""  de  Ch.imilly,  s'était  chargée  de  l'éducation  de  deux 
jeunes  fdles  nobles  et  pauvres;  Champllourlui  rn  donna  dix- 
huit.  «  Plu»  tard,  dit  Délayant,  ^  il  voulut  applii|ucr  ce  même 
bienfait  aux  filles  des  nrtisans,  et  confia  [17201  à  M""  Forestier 
la  direction  de  sf  s  (îcoles  ebrétiennes  pour  les  lillcM  >•  qu'avaient 
abandonnées  les  fillos  «le  la  Sagesse.  Grâce  aux  libéralités  de 
l'pvéque,  M,  de  C'hampllour,  de  M'"  Forestier,  première  supé- 
rieure et  institutrice,  de  M"°  de.  La  Boucherie,  de  M""  Damien, 
yi""  Martel,  M'"  NcKcreau,  M"'^  Bonvallet,  M"' Thérèse  Pascaud, 
M""  de  Nîinclas,  un  ecclésiastique,  M°"  Bigotenu,  M""  Sallet, 
Al.  de  Pons,  M""  Sallenave  el  divers  anonymes,  qui  leur  con- 
stituèrent un  revenu  de  SI. 267  livres,  somme  insutlisanle  que  des 
aumônes  particulières  augmentèrent,  les  Forestières  jmrent 
accomplir  leur  mission  :  1*  le  soin  des  malades  dans  l'intérieur 
(le  Thôpital,  2t>  à  HO,  quelquefois  50  et  tïO,  et  aussi  à  l'extérieur; 
2"  l'instruction  gratuite  à  130,  lôO  et  quelquefois  200  pauvres 
artisans,  auxquels  on  ajiprenait  le  catéchisme,  ta  lecture  et  l'é- 
criture ;  3*  l'éducation  rie  22  jeunes  demoiselles  de  condition  ou 
au  moins  de  familles  les  plus  honorables  dans  la  bourgeoisie, 
à  qui  les  parents  étaient  hors  d'état  de  procurer  une  éducation 
convenable.  Elles  étaient  reçues  à  18  ans,  nourries,  blanchies 
el  entretenues  aux  dépens  de  la  maison,  instruites  sur  la  reli- 
gion, la  lecture,  l'écriture,  le  calcul  et  le  travail  des  mains,  de 
sorte  <iu*en  retournant  chez  elles,  elles  étaient  en  état  de  ga- 
gner leur  vie  très  décemment  et  d'être  très  utiles  à  leurs  fa- 
milles. 

C'est  encore  Champllour  qui  amena  à  La  Rochelle  les  sœurs 
de  la  Sagesse,  créées  à  Poitiers,  sous  l'inspiration  de  Louis- 


I.  Arcèrc,  llialoirc  de  Li  norhrili;  ii,  51!l.  —Monsei'jnear  Elirnne  rfe 
Ch^imp/loar,  i'  ée--(fiie  -le  La  RothelU,  n0i-l7ii,  par  l'abbo  Stanislas 
Braud.  (La  Rochelle,  ISS3,  In-S".; 

2:  ilïstoiif  (/es  Hoehelais,  l.  ir,  p.  V.V'j. 


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-  70  - 

Marie  Orignon  de  Montfort,  par  Marie-Louise  Trichet.  née  dans 
cette  ville  le  7  mai  1684,  décédcîc  à  gaint-Laurent  sur  Rèvre  le 
28  avril  175!!,  à  1  a?c  do  Vy  ans.  Deux,  Marie-Louise  Triche!  et 
Catherine  Briinet.  arriv^rent  en  mars  1715,  L'année  suivante, 
la  congrégation  se  coni])OBait  de  cin(|- personnes.  li'év^que  leur 
arheta  de  ses  deniers  une  maison  plus  vaslr-  ;  elles  eurent  alors 
plus  de  400  élêvea.  Par  suite  de  divers  événements,  l;i  commu- 
nauté dul  fjuitler  La  Rochelle  en  17-0  ;  elle  eut  sa  maison  mère 
à  Saint-Laurent  sur  Sèvre,  près  du  tombeau  du  fondafeur,  le 
I'.  de  Montfort,  dans  une  maison  qu'avaient  aciiefée  jiour  elle 
la  marquise  de  Houille  el  le  marquis  de  N[agnane.  Bientôt  elle 
Tonde  des  établissements  partout  :  à  Bonnes,  18  février  1731  :  à 
La  Rochelle,  hôpital  Saint-Louis,  13  juin  \~2'ï:  à  La  Klotfe  en 
l'ile  de  Ré,  le  3.')  août  17i'r),  par  délibéralion  des  habitants:  à 
Esnandes,  à  Saint-Xandrc  en  1733,  où  elles  ne  subsistaient  que 
des  libéralités  des  habitants  :  à  ,\ytrê:  à  Tesson,  au  nombre  de 
quatre,  qu'enfrclcnait  une  fondation  de  (luinot,  marquis  de  Mon- 
conscil  :  à  Montandrc  en  17')!  ;  à  Doix:  puis  dans  l'ile  dOlcron, 
à  Saint-André  de  Dolus  en  175G.  à  Sainl-Henis,  au  Châleau,  à 
l'hôpital  militaire  on  1733:  à  La  Jarrie,  à  l'hôpital  de  Coron, 
173i;  à  L'IIermenauft,  où  Mgr  de  Menou  réalisait  (t73i)  le  pro- 
jet de  son  prédécesseur  Antoine  de  Hrancas;à  .\irviiult.  à 
Saint-Loup,  à  Saint-Jean  de  Liversay,  à  .Mgrefcuille,  en  17,5i; 
puis,  dans  les  diocèses  de  Poitiers  et  de  Vannes, 

Champflour,  eh  fondant  des  écoles  |iriniaiics  pour  les  filles  el 
les  garçons,  n'oubliait  pas  l'instruction  secondaire.  "  Comme 
les  (lils  maîtres  d'école,  raconte  le  maire  (îerbier  de  Mornayau 
corps  de  ville  de  La  Rochelle,  le  39  avril  1705.  ne  sont  point 
capables  d'enseigner  le  latin,  et  que  même  la  plupart  ne  font 
point  leur  devoir,  Mgrrévéquc  d'à  présent  aurait  jugé  à  |)ropos 
d'élahlir  en  cette  ville  un  professeur  de  philosophie  pour  le 
bien  du  public  et  l'éducation  de  la  jeunesse,  et  pour  cet  cfTel, 
aurait  fait  venir  le  sieur  François  Boisse  île  la  ville  de  Limoges. 
alin^d'enseigner  à  la  jeunesse  le  latin  depuis  le  rudiment  jus- 
qu'à la  lin  du  cours  de  jihilosophie,  auiiucl  il  serait  payé  une 
somme  de  trois  cents  livres  par  chacun  an,  laquelle  serait  prise 
sur  celle  de  six  cenis  livres  que  les  maistres  d'école  ont  accou- 
tumé d'avoir,  »  * 


i.  Délayant.  Hisloire  des  liochelais,  l.  ii,  p.  136. 


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-  7i  - 

Ces  600  livres  étaient  payi^es  aur  les  deniers  de  l'octroi,  et 
dans  ce  cas  l'évôqne  et  l'intendant  désignaient  les  maîtres.  Le 
nouveau  régent  ne  toucha  pas  longtemps  son  traitement;  la 
ville  le  lui  supprima,  le  7  janvier  1709,  parce  quii  ncgiigeait 
les  enfants  indigents.  Cesl  alors  que  l'évèque  songea  à  confier 
cette  mission  aux  religieux  du  (■anada,  suivant  on  cela  le  projet 
ébauché  par  son  prétlécesseiir,  Fre/eau  de  La  Frezeliére,  et  par 
le  corps  de  ville,  sous  l'impulsion  de  l'intendant  Begon.  Il  leur 
ofTrit.  en  172i.  une  maison  cl  1,200  livres.  Mais  il  monrut  le 
2'i  novembre  de  cette  année.  Son  testament  leur  substituait  les 
pères  de  la  compagnie  de  Jésus,  à  la  charge  d'une  retraite  pour 
les  ecclésiastiques.  Le  corps  de  ville  accepta  et  vota  une  sub- 
vention annuelle  de  "lOO  livres  pour  la  chaire  d'hydrographie. 
Les  legs  de  Cliampllour  servirent  à  ouvrir  des  écoles  confiées 
H  cinq  frères  des  écoles  chrétiennes,  qui  étaient  choisis  par 
l'évoque  et  recevaient  de  la  ville  1,500  livres  sur  les  fonds  des 
octrois.  Cela  dura  jusqu'à  la  révolution  qui  détruisit  tout.  Le 
rétablissement  de  l'instruction  primaire  publique  à  La  Rochelle 
n'eut  lieu  qu'en  I8IC.  Les  protestants  y  fondèrent  alors,  à  leurs 
frais,  l'enseignement  nuilnel.  Deux  ans  après,  les  frères  des 
écoles  chrétiennes  s'y  établirent  dans  les  bâtiments  de  l'oratoire 
d'où  ils  ont  dû  récemment  sortir. 

Tous  ces  efforts,  ajoute  l'historien  rochehiis,  "  tendaient  à  ce 
résultat  essentiellement  libéral;  répandre  l'instrucliou  primaire. 
M.  de  Champflour  y  portail  môme  une  idée  cliore  à  noire  siècle  : 
séparer,  dès  ces  premières  écoles,  les  lilles  des  garçons.  «' 

A  Saintes, outre  l'abbaye, il  yavaitdcuxmonastorescréésaussi 
auxvii"  siècle  pour  les  jeunes  filles.  L'une,  congrégation  des  filles 


1. 1'  Ce  iiiienousappi'loiis  aujourd'hui  des  études  professionnelles,  occu- 
pait aussi  les  Roclielais  de  celle  ('poque.  Les  iiéurocianta  envoyaient  leurs 
entants  en  Hollande  et  en  An^^leterre,  en  pays  protestants,  pour  y  ap- 
prendre In  iungue  du  paj-s.  Pour  leur  ôler  ce  prélexte  on  fonda  à  La 
nochelle  des  chaires  d'nnglais  et  «te  hollandais.  Mais  elles  réussirent 
peu  et  forent  supprimées  nu  lioiit  de  peu  d'années.  EnHn,  k  l'enseipne- 
mcnt  (le  leur  collèRi'  li-s  jésuites  joignirent  une  chaire  d'hydrograpiiie, 
el  la  ville  en  assura  l'accès  11  huit  enfanls  pauvres  de  la  ville  dont  elle 
eurveillail  tout  spécialement  le  travail  et  les  progrès.  Dans  une  sphère 
plus  élevée,  il  y  avait  une  école  d'anatomic  el  de  bolan!(|ue,  un  collège 
de  médecins  qui  amenait  la  discussion  publique  de  thèses.  «  Délayant. 
Histoire  dei  Hockelais,  t,  ii,  p.  135, 


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—  72  — 

de  Notre-Dame,  ou  plus  communément  les  Notre-Dame,  colonie 
de  Bordeaux,  avait  pour  fondateur  une  fille  de  Richard  de  Les- 
tonac,  conseiller  au  parlement  de  Bordeaux,  e(  de  Jeanne  Ey- 
qucm  de  Montaigne,  la  soeur  de  l'auteur  des  Essais;:  née  en 
I556,  épouse  en  1573,  de  Gaston  deMoiUferrand,  veuve  en  1597, 
dêccdëc  le  2  février  1640,  elle  vit  s'olaltlir  3(1  maisons  de  son 
ordre  dont  elle  en  créa  elle-même  neuf  :  ISéziers,  Poitiers,  Le 
l'uy,  Toulouse,  Périgueux,  Agcn,  Riom,  Pau,  e(  Saintes  en 
lfi-20.  Le  couvent  deîi^ainlcs  occupait,  au  faubourg  Saint-Vivien, 
un  espace  où  sont  installés  les  frères  des  écoles  chrétiennes  et 
les  |>elites  sœurs  dca  pauvres,  ruedosNoIrr-Damc.i 

Michel  Raoul  qui  avait  favoris*!  de  tout  son  pouvoir  cette 
création,  vit  en  1624  Françoise  de  Cerizay,  sa  nièce,  ^  acheter, 
au  faubourg  Saint-Palais,  une  maison  on,  avec  quelques  pieuses 
femmes,  dont  était  Marie  Sanson-Lainc,  elle  se  consacra  au  ser- 
vice dp  Dieu  et  à  l'instruclion  de  la  jeunesse  sous  la  règle  de 
sainte  Claire.  M""  de  Dreux  mourut  le  24  juillet  IB'di  ;  sa  fille 
Françoise  fut,  comme  elle,  supérieure  :  et  par  testament  du  1" 
septembre  lfi30,  jour  de  sa  profession,  elle  institua  pour  héri- 
tier universel  son  frère  unique,  Pierre  de  Dreux,  né  à  Saintes 
le  5  février  1612,  conseiller  au  parlement  de  Bretagne  en  1635; 
elle  mourut  le  21  août  1643.  La  maison  des  Sainte-Claire  donna 
l'instruction  jusqu'à  la  révolution.  La  prison  dé  parle  m  entait^  la 
remplace. 

Comptons  encore  les  hospitalières  qui  recevaient  aussi  des 
écolières  :  puis  établies  rue  des  Frères,  les  religieuses  de  la 
Croix,  créées  à  lîrie-Comtc-Iiobert  en  16:16,  sur  les  exhortations 
de  saint  Vincent  de  Paul,  par  Marie  Lhaillier,  dame  de  Ville- 
neuve, pour  instruire  les  pauvres  filles,  former  des  tilles  et  des 
vcTivcs  qui  iront  en  dilTérent»  endroits  remplir  cet  auguste  mi- 
nistère, lîarbeiîipux  eut  des  lillcs  de  la  Croix  dès  l'origine. 

l'Infin,  outre  les  paroisses  déjà  eilées.  Marans,  Sonliisc,  Ma- 
renncs,    La  Trembladc,  Saint-Martin  de  île,    Rovan  dès  \IW  : 


1.  Vnir  le  diocèie  de  Sainle»  an  XVni' sh\-le,  p.  102,  Hivf  du  \>a\w 
Paul  V  qui  autorise  la  fondiilion  à  Saintes  d'un  couvent  de  NViti-e-D.Tine 
et  approuve  le  règlement  {31  mai's  Hilfi)  et  autres  pièces. 

2.  Françoise  de  Cerîïay,  fpouso,  par  contcaUlii  13  seplemlirc  IfilO,  de 
Charles  Dreux,  écuyer,  seijtneur  du  Port-.\rclou  pri's  Suintes,  receveur 
■les  décimes  du  diocèse  de  Saintes,  mort  en  liilfi,  et  f;rand-père  d,'  Tliu- 
miis,  marquis  de  Drezé.  Voir  Architex  hislon'ijues,  t.  x,  1  iJ. 


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—  73  — 

Tonnay-Charente  dès  1698,  par  acie  capitulaire  des  habitants 
après  une  rente  de  95  livres  donnée,  le  13  octobre  1697,  par 
le  duc  de  Mazarin  ;  RochefoH,  Surgôrcs  avainnt  dos  IîIIps  de 
la  charité  de  Saint-Vincent,  lesquelles  comptaient  en  France, 
avant  1700.  1.Î26  maisons.  Saint-Pierre  d'Oleron  avait  en  177i 
une  consrégationdcdanics  pieuses  instituées  p»r  le  cure  Rivii'ic 
sous  le  nom  de  sœurs  ito  Sainlc-Martlie,  pour  l'iiistruclion  des 
filles  et  le  soin  des  malades,  A  Lalou,  il  y  avait  deux  lillos  de 
la  charité  «  tirées  de  la  maison  de  Qucrrohocnt,  ci-4evanl  Mon- 
loirc  en  Vendômois  n,  et  établies  en  I7i9  par  Anne  Itusquel. 
veuve  de  Pierre  Cliarly,  négociant  à  La  RoclicUe  :  Ai-s  en  Hc 
en  avait  trois  depuis  173I.  Chalais  possédai!  une  ccole  et  un 
hôpital  dirigés  par  des  dominicaines  de  Magnae-Lava!  appelée!;, 
en  1690,  par  Tévèqne  de  Saintes,  les  principaux  haliitanls  et 
,Ipan  de  Talleyrand-l'éria;ord,  prince  de  Chablis,  • 

En  1791.  à  La  lîouhelle.  toutes  tes  maisons  relisricuscs, le  fem- 
mes, sauf  les  darisses,  se  livraient  à  l'éducation.  Il  y  jivait  l'hô- 
pital Saint-Etienne  occupé  par  lis  Forestières  au  nombre  de  IR 
qui  tenaient  ijuatre  classes,  où  l'on  apprenait  à  lire,  écrire  et 
compter.  Il  y  avait  les  ursulines,  '.'U  religieuses  et  8  cunverscs, 
dont  quebpies  unes  échappées  à  la  lourmenle  revinrent  en 
1804  à  La  liochelle  dans  le  couvent  des  .Vugusiins:  [luis  les  17 
religieuses  de  C!>ainl-.Ioseph  de  la  Providence,  dont  4  converses, 
r|ui  avaient  une  classe  spéciale  et  i'2  lits  pour  les  orphelines  de 
bonne  qualité,  et  un  pensionnai  de  24  lits;  en  outre  les  iS  Dii- 
nies  Blanches,  dont  7  converses,  qui,  avec  les  pénitentes  que 
la  communauté  cntrelenait,  dont  10  ou  12  étaient  fournies  de 
tout,  avaient  un  pensionnat  de  jeunes  filles  ;  enfin,  les  43  hospi- 
talières, dont  13  conversi's,  qui  avîiient  des  lits  pour  les  malades, 
et  40  à  50  pensionnaires  de  tout  âsje,  o  de  la  plus  grande 
utilité  pour  la  ville  et  la  province',  surtout  pour  la  bonne  éduca- 
tion des  jeunes  demoiselles,  "  Il  faut  mentioimer  les  écoles 
chrétiennes  a  pour  les  pauvres  garijons  do  liH  Kochellc  »  fon- 
dées en  1737,  par  Eliemie  de  Cliampllour  (arrél  (bi  conseil  du 
l:t  juillet  1726),  sous  la  ibreclion  d'un  jirétre  à  la  n<jmin;i(ion  ilt^ 
l'évOquc,  (|ui  '(  Tornient  tous  les  jours  des  élèves  qui  sans  cela 
n'apprendraient  rien.  »  Il  y  avait  io  directeur,  trois  maitrcs,  un 


1.   U  diacète  fie  Saînl'-i'  au  XVIII'  xièrif,  pnr  M.  l,<i 
chives  hutorique»  de  la  Saînlonj'-,  (.  ixni,  page  200. 


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-  74  - 

domestique.  La  ville  s'était  chargée  de  leur  fournir  un  local  et 
1.500  livres  de  pension. 

<'oninie  terme  de  corn  |»;i  rai  son  on  peut  jeter  les  ye,ux  sur  la 
listr  suivante.  En  (8iHi,  dans  le  diocèse  d.'  La  Rochelle  et 
t^aiiiles,  on  i'oni])te,  outre  les  prêtres  dc'la  mission  ou  lazaristes 
voués  il  la  prédication  dans  les  campagnes,  cinq  congrégations 
d'hommrsqui  donnent  l'instruction  dans  quatorze  étiihlisscments 
primaires,  savoir:  1"  les  religieux  de  la  sociélcdeMarie  ou  Maria- 
niles  ipii  tiennent  uncoll^gc  à  La  Rochelle,  et  une  école  à  Ma- 
rans  et  à  Tonnay-Charente  :  3"  les  frères  de  Sainl-Frani,ois  d'As- 
sise, il  la  colonie  aycicole  de  Saint-.\ntoine,  près  de  8aint-(ie- 
nis,  cl  à  Miramheau  :  H'  les  frères  des  écoles  chrétiennes  à  La 
Hochellc,  Saintes,  Rochefort,  Saint-Jean  dAngély,  La  Trem- 
hlade  :  î"  les  petits  frères  de  Marie  à  Ars  et  Sainl-Marlin  de  Ré, 
à  Saujon  et  à  Royan  ;  5'  les  frères  do  linslruction  chrétienne  à 
Matha. 

Sur  les  quarante  congrégations  de  femmes,  li  sont  pour  les 
hôpitaux,  les  soins  et  la  garde  des  malades.  36  se  livrent  à  i'é- 
ducalion  dans  lli  maisons,  la  plupart  y  joignent  le  soin  des 
malades  :  1°  les  dames  hénédictiiics  du  Saint-Ca-ur  de  Marie  à 
Saint-Jean  dAngély  (pensionnat'i  :  maison  mère  à  Pradines 
j)rè8  Roanne:  'i'  les  stvurs  de  Notre-Dame  du  Refuge,  h  La  Ro- 
chelle, dites  Dames  HIanclics  (repenties  et  classe  de  préservation); 
.1°  les  sœurs  lie  Saint-Joseph, dites  de  la  Providence. à  La  Rochelle 
(pensionnat, orphelinat,  c.xlernal]:  l" les  sœurs  de  Sainte-Marie  do 
la  Providence,  à  Saintes  maison  merci,  à  Rochefort,  Malha,lîurie, 
(;emo);ac,Mortagne,  Saint-Sauveur  de  Xuailié,Krives,  (pension- 
nat, externat  et  orphelinat]  :  .5"  les  ursulines  du  Sacré-Cœur,  à 
Pons  {maison  mère),  à  Mirambeau.Montguyon,  Arvert,  Saujon, 
Landes, Mji!!eray,.\rchiac,Chenac [pensionnat et  exlci-nat|  ;  finies 
(illes  de  la  charité  de  Saint-Vincent  de  Paul,  à  La  Rochelle, 
Rochefort,  Mai-enncs,  Maians,  Saint-Martin  et  Le  Rois  en 
Ré,  Surgéres,  Semussac,  Sainte-Eugène,  Saint-Just,  Tonnay- 
Charente,  Royan  (hôpitaux,  écoles,  orphelinat,  visite  des  ma- 
lades, :  la  maison  mère  à  Paris,  rue  du  Itac;  7"  les  sieurs  de  Saint- 
Laurent,  dites  de  la  Sagesse,  à  La  Rochelle,  Saintes,  Jonzac 
imaison  d'instruction  et  hôpital),  Saint-Jean  dAngély  'hôpital 
asile  .  Saint- Georges,  Saint-Denis,  Maint-Pierre,  Doliis,  Ôaint- 
Trojan  et  Le  Château  en  l'ile  d'Oleron  :  Ars,  La  Flotte,  Loix.  La 
Couai-de,  Les  Portes  en  l'ile  de  Ré  ;  Laleu.  Moiitils,  La  Trem- 
blade,  Benon,  Étaulcs:  maison  mère,  Saint-Laurent  par  Mor- 


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-  75  - 

ta^ne  sur  Sèvre  en  Vendée  ;  8"  Ifs  tirsulines  de  Jéttiin.  dites  âf 
Chavagnps,  à  La  Hochpllo.  Saintes,  Marans,  Surïèrt's,  S.iint- 
Jean  dAngély,  Aiinay  de  S.iintonïe,  l,a'2fird  (pensionnat  H 
externat)  :  maison  niiTe  à  Cliavnirnps-en-Paillers  Vi'tidéf,  ;  !)''1pp 
sœurs  do  rimniacnlêe-ronceptioM  de  la  sainlc  Kamilh':  Le  (lue 
d'Aller.',  Taiiçon,  rozcs,Snint-i^avinii'n,  O/illac,  Kainl-fiers  du 
Taiilon.MoPife^Vaiixioeoles  et  visite  des  malades);  Ifl»  sivurs  du 
Saint-Sacrcmenl  :  Port  d'Mnvaux,  Aiçrcreiiille,  Virson,  Saint- 
Germain  de  Marenoennes,  8ainl-l)ip|io]\le  ,  Sainl-Honnel, 
NiBnl-lc-ViroTiilh  'i»ensionnal  ol  exlernal)  ;  11"  religrieuscs  du 
saint  et  immaculé  Cieiir  de  Marie  :  Vêrines,  l'réîruillac,  Chérac, 
Jnieq.  Saint-Pierre  d'Oleron.  Taillehniirç:  \'2-  lilles  île  Sainl- 
André  de  Tja  Piiye  :f'liarron  ;  13°  relieileuses  du  Sacn;  f'icur  de 
Jésus  :  Sainl-[îo«atien,  Courcclles,  Landes.  Saint-Uilaire  de 
Vîllefranrhe  ;  1  i"  sicnrs  de  la  Doelrtne  chrétienne  :  Saint-Wcu- 
rin  d'Uzel,  Le  Oua  :  I.V  sieurs  de  la  charité  et  inslnirtion  clin''- 
tienne  do  Nevers  :  Mornac;  10°  servantes  de  Marie  :  Sainl-l'or- 
chaire,  riierbonnières,  Plassac  ;  17°  reliirîeuses  du  Sacré-Cociir 
de  Marie  :  Hreuillol,  Sainl-Sulpice  de  Uoyan,  Les  Matlies  :  18" 
sœurs  de  l'Ange  gardien  :  Cravans  ;  19°  sreiirs  de  t'imniaculée- 
Conception  pour  les  jeunes  aveugles  :  Sainl-Pierre  de  Saintes  ; 
20°  religieuses  de  Saint-Joseph':  Saint-Xandre  ;  -J!°sa'ursde 
Saint-Joseph  do  Lugdarès  (Arri;-cho>  :  Ohauiers.  Pessines,  Les 
Nouillers  :  i'i"  sœurs  de  Tinstruclion  do  l'Knfanl  .lésus  :  fîe- 
nouillé  :  2:)"  Sieurs  des  sacrés  cteurs  de  Jésus  et  de  Mario  :Nieut- 
sur-mer,  Ilompierre-sur-mor  :  ■Ji"  sieurs  dos  Saints-Anges  i 
Crazannes  :  2.V  stems  «le  rimmacidée-r'onir|)lion  :  Marsais  : 
2C°  reliKiouses  du  Sacré-f'œur  do  Jésus  :  Paillé. 

Ainsi,  au  seul  point  de  vue  de  l'inslruelion  congré-janiste.  notre 
siècle,  il  faut  lo  dire,  a  eu  iirruuptement  réparé  ses  pertes.  11  y 
a.  en  cfTct.  une  lejlo  Ibrce  do  vie  et  d'expansion  dans  le  eatlio- 
licisme  qu'âpres  un  demi-siècle,  il  a  presque  refait  la  France 
ocelésiastiquo  d'avani  \'H'.l  (^u.ds  immenses  progrès  eû(  l'ail 
l'éducation,  si  la  résolution  n  avait  pas  renversé  les  écoles  ot 
chassé  ou  guillotiné  les  instituteurs':* 


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VIII 

TRENTE-SIX  ÉCOLES   A   LA    ROCHELLE   EN   1699.   NOMS  DES  MAITRES; 
CHIFFRES  IlES  ÉCOLIERS. 

Il  Taiit  bien  le  i-emHrqut;r  ot  nous  iip  nous  lassons  pas  de  !e 
ri"pf'(fr,  ce  ne  sonl  là  que  dos  points;  il  serait  illogique  de  con- 
ihiri'  qu'avant  ou  qu'après  l'annoc  indiquée,  il  n'y  a  pas  eu 
d'insliluleur;  c'est  le  contraire  qui  esl  vrai.  Les  paroisses  où 
les  rcclierc-licB  ont  été  plus  fructneusen  montrent  bien  que  le 
mailrc  une  l'ois  installé  au  milieu  d'une  population  s'y  per- 
pétuait. 

A  Hordeaux,  j'ai  pour  deux  paroisses  seulementles  noms  des 
niait  res  qui  y  enseignaient  au  mois  de  janvier  1617.  La  paroisse 
lie  S;iinte-('olombe,  qui  comjitait  :)Mn  liabitanta,  avait  :  t"  Ilé- 
lii'  I, aborde,  licencié  es  loi\,  tenant  école,  rue  des  Ayres; 
■-'"  humail,  denicurunt  rue  Fouiiuièrc:  3°  damoiselle  Justice,  en 
la  niMle  du  marche,  et  à°  damoiselle  Dubernet,  près  de  l'église 
Sainte-Colombe.  Sur  la  paroisse  Saint-Pierre,  qui  avait  en  1772 
r». 11(11)  liabitants,  on  trouvait:  Roy,  maître  écrivain,  rue  du 
hartemenl;  Pirondelle,  rue  Mérignac;  Mongcnet.  rue  des  Ba- 
hulicrs,  et  M"'  de  Peironet,  derrière  Saint-Pierre. 

Kn  I77.'î-I778  la  ville,  d'après  les  rôles  de  la  capitatton.  comp- 
tait de  98  à  30  maitios  écrivains.  Le  nombre  était  de  .32  en  1784 
cl  seulement  de  16  en  1780.  J'ignore  le  total  des  écoles  que 
linssL'dent  maintenant  les  deux  paroisses  ci-dessus  nommées. 
|-^st-il  aussi  considérable':' 

La  pièce  suivante  va  nous  ilonner  pour  La  lioclielle  le  chiffre 
des  écoles  en  1689,  cl  en  même  temps  la  population  scolaire. 
C'est  le  procès  verbal  fait,  le  17  mars,  au  nom  de  l'évèque, 
Henri  de  Laval  de  Bois-Uauphin,  par  llabcrt,  son  promoteur, 
et  Chéreau,  chantre  du  chapitre.  Je  ne  retranche  de  cette  pièce, 
ijui  sera  plus  bas  publiée  intégralement,  tjue  les  not<'s  trop  per- 
sonnrlles  et  les  noms  des  enfants  ; 

Ecoles  <lrs  'jarçuns 

I.  —  Paroisse  Saint-Sauveur  : 

1"  Jacques  Peraudeau,  devant  les  rccollnts;  bien  capable  de 

sa  profession  :  .'lO  écoliers 50 

'i"  Kournier,  rue  du  Temple  :  capable  de  sa  profession  .     .  34 


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3°  Tranier,  Grande  me  ;  très  bon  maître Uj 

4°  Jérôme  Colommier,  près  la  porte  des  récollets  ;  4  auxquels 
il  apprend  à  dessiner  seulement 4 

11, —  Paroisse  Saint-Barthélémy  : 

1"  Besson,  itu  bas  de  la  vue  du  Palais:  capable  de  sa  pro- 
fession       41) 

■2*  f'ainhray,  prÙM  la  Porle-Neuve Kt 

3°  V'inet,  au  carrefour,  enseigne  le  latin  à  i*t<  éfoliers  dont 
plusieurs  sont  pensionnaires :^8 

4"  Marcellin  Etourneau,  rue  de  Dompierre i') 

5°  Maupas,  maistre  au  latin,  rue  de  Dompierre  .     .     .     .     ^fi 

m. —  Paroisse  Notre-Dame: 

1°  Carnereau,  à  IKveseau 30 

2°  Ktourj-  du  Colombier  et  Mesnier,  associés,  rue  des  Bonnes- 
Femmes  3(1 

3°  André  Bernard,  près  le  Pelit-Saint-Jean 50 

4°  Gaillaud,  maistre  au  latin,  devant  l'oratoire;  c'est  un  bon 
maître 'ib 

5"  Pinson,  rue  des  Jésuites;  fait  bien  son  devoir.     ...     40 

6°  Philippe  Bonnaud,  pauvre  liomme  et  pauvre  maître,  près 
la  porte  Saint-Eloy ÏO 

7"  Belin,  non  approuvé;  il  est  dans  un  engagement  avec  une 
fille  que  son  père  ne  veut  pjis  agréer  et  demeure  en  même  mai- 
son, nonobstant  les  avis  de  son  curé,  près  de  l'Ecudc  I-Viuue.     Il'O 

IV.  —  Paroisse  Saint-Jean  : 

1°  Jacques  Lartigues,  vue  de  l'Escale;  il  nous  a  déclaré  qu'il 
était  demandé  en  plusieurs  maisons  jtour  aller  enseigner,  et 
qu'il  ne  l'a  pas  voulu  faire,  depuis  la  défense  qui  luy  en  ii  été 
faite     . 40 

2*  PieiTC  Douin,  derritve  les  carmes 16 

V. —  Paroisse  Saint-Nieolas  : 

1°  Hua,  rue  Saint-Nicolns  ;  les  écoliers  sont  très  bien  instruits 
dans  cette  école GO 

2°  Héné  Pajaud.  rue  Saint-Nicolas fiU 

I!  va  enseigner  les  lilles  en  quelques  maisons  particulières. 

Kcolcs  des  filles 

I.  —  Paroisse  8aint-Sauveur  : 

l'Elisabeth  Courtadeur,  lille  approuvée  depuis  lontrlemps, 
petite  rue  qui  descend  de  celle  des  Augustins  en  ta  Grande 
rue 18  filles  et  'J  garçons  ; 


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-  78  - 

î"  MurguiTitc  Poupet,  hdteJ  de  Navarre;  lille  fort  sage,  35  filles; 

!i"  La  veuve  Vtril,  ruedeaUentilshommes;  Jipprend  lu  couture. 

II.  —  l'aroisse  Siiint-Barlliélcmy  : 

1"  Lu  l'eiiuue  Uessoii 13  filles  ; 

2"  La  ilunie  Gulliuiitieu,  rue  du  Putuis;  bonne  maîtresse,    30  ; 

a-  Charlotte  t'Iiagiieau,  devant  la  Table  royale,  30  fil. ,5garçons; 

i"  Oatlieiine  tJ lia iiip ville,  îiu  pied  du  cloehei-  de  Saint-Bar- 
thélémy   -25  filles; 

b"  CatheiineDupeux,  près  te  petit  liopitul,  I'21illes  et5garçons. 

in. —  Paroisse  Notre-Dame  : 

I"  La  veuve  Hrossard,  rue  des  Ijonnes-i-'i.mines.    .     30  filles  ; 

•i°  Madeleine  Vaslîn,  à  la  place  ile  l'iiopital  général.  C'etle 
lille  est  bonne  maîtresse 23 

3'  M'"'  Uergette,  devant  l'Oratoire;  lioime  maîtresse  el  sage.  30 

■i"  La  liasse!  ;  c"esl  une  lille  sage;  près  les  .lueobins.    .     .     Hb 

&"  Ueiiée  Prou,  au  Sauvage,  rue  du  Minage.  G'esl  une  fille 
sage 30 

ti"  La  Temnie  du  sieur  Colombier,  dans  ta  Fetite-Uue  ;  fait 
assen  bien  son  de\oii' 18 

IV.  —  Paroisse  Saint-.lean  : 

Les  clames  Angineau,  près  le  jeu  de  paumes  des  carmes  ; 
font  très  bien  leur  devoir 40 

V. —  Paroisse  Saint-Nicolas: 

I"  Hua,  rue  Sainl-Nieolas  ;  bonne  maîtresse 20 

•2"  La  veuve  Legroa,  rue  du  Paradis 20 

Ln  résumé,  17  écoles  dirigées  par  18  instituLrices  répandues 
sur  tes  cimi  paroisses  de  La  Koctietle,  contenant  390  filles,  plus 
10  garçons,  et  2U  écoles,  où  étaient  21  mai  Ires  dont  trois  ensei- 
gnaient aussi  tu  latin,  eouiptaieni  G3G  élèves  dont  78  suivaient  tes 
trois  clai^iSL'S  de  latin,  ce  qui  Taît  HJi  écoliers  dont  57i  primaires. 
\oilà  toute  ta  population  des  petites  écoles,  mais  seulement 
pour  les  écoles  iai<iues,  t^uel  était  le  ehilïre  des  congrégations î 
Nous  riffiiorons  eoniplèteineul.  Mais  nous  croyons  qu'à  ce  mo- 
ment il  ne  devait  pas  être  moindre,  et  était  sans  doute  plus  consi- 
dérable: car  alors  il  y  avait  dans  eette  ville:  auguslins,  domi' 
nieains,  carnies,  curdctiers,  minimes,  cajiucins,  réeotlets,  jé- 
suites, oi'atorii'iis  d'une  part  ;  de  l'autre,  les  ursulines  et  tes 
Sieurs  di'  Saiiil-.losepii  de  la  Providence  qui  recevaient  des 
pensioiuiaires  cl  des  L-\LcrueR  en  grand  nombre,  puis  les  sœurs 
gi'ises  el  tes  sieurs  île  l'instruelion  de  l'enfant  Jésus,  appelées 
les  Propagandes,  uniquement  pour  les  filles  pauvres. 


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-  79  — 

Je  n'ai  pas  l'intention  de  comparer  pour  La  Rochelle  lu  nilua- 
tion  de  l'instruction  primaire  :i  IKÎ  ans  de  distance.  Cependant, 
on  pout  remarquer  en  passant  qu'en  1689  nous  sommes  ajiri.B 
le  siège  de  1C'J8  qui  n'a  laissé  que  4.500  liahitants  dans  l:i  ville, 
et  après  la  révocation  de  l'édit  de  Nantes  en  tC8.">  qui,  dit-on, 
lui  en  enleva  :t.OOO.  Le  recensement  de  IC88  donne  17.1011  ha- 
liitîints,  et  18.G90  en  y  comprenant  les  faubouiL's,  cliifTie  qui 
parait  d'autant  pins  extraordinaire  qu'en  57ans.  de  X&iS  à  IGK.'i, 
la  ville  aurait  acquis  1.500  âmes,  et  qu'en  17  ans,  de  lt>86à 
1703,  elle  en  perdit  lî.OOO,  puisiiu'elle  n'avait  plus,  en  170;i.  que 
lâ.OOO  et  13.000  en  1713,  et  d'après  Saugniin,  13.500  on  .17-20. 
En  179U,  il  y  avait  20.800  âmes;»  18.309  seulement  en  1794; 
17.067  en  1790;  17.5I:.>  en  1800;  14.000  en  1830.  Anjourd'liui,  la 
ville  a  16.919  individus  et  19.500,  y  compris  la  banlieue  qui  lui 
a  été  récemment  réunie.  ^ 

Aussi,  en  admettant  comme  réel  le  cliilTre  de  18.690  de  1G8G,  on 
voit  qu'à  ces  deux  époques,  1689  et  1873,  la  population  de  La 
Rochelle  était  la  même,  à  1.500  près.  Or,  en  1873,  La  Roclielle 
possède  trois  écoles  de  garçons  lenues  par  18  maîtres  et  comp- 
tant 888  élèves,  lille  a  douze  écoles  de  filles  où  30  niaîlresses 
enseignent  842  Tdles,  plus  143  pensionnaires  :  soit  985.  Le  nom- 
bre des  filles  dans  les  écoles  a  donc  prcstjue  doublé.  Mais  ee 
n'est  qu'en  apparence.  En  effet,  dans  les  390  filles  de  11)89  ne 
sont  jKis  comprises  les  élèves  des  communauté^.  Et  si  nous  re- 
tranchions des  ccolièrcs  de  1873  les  178  élèves  externes  des 
dames  de  Saint-Vincent  de  l'aid,  les  147,  y  compris  75  pen- 
sionnaires des  (lames  de  Cliavagnes.  et  les  01,  dont  '27  pen- 
sionnaires des  religieuses  de  la  l'rovidence,  ce  ([ui  fait  389  ex- 


1.  Sailli-Nicolas,  2.800;  Sainl-Jeân,  i.40O  ;  Sainl-Suuveur,  3,3',>i  ; 
Sainl-Bartliélemy,  3.M)'J;  Nolie-Uanie,  B.8G3.  Total  :  2O.8U0. 

2.  il  est  bien  dilTieile  de  fixer  te  chitTre  de  la  population  d'une  ville 
comme  l.a  itochelle  qui  a  subi  tant  de  vit-isFiiludes.  En  1321,  d'après  la 
liste  des  liabilaiils  qui  prélèivnl  serment  ù  Louis  VIII,  elle  devait  l'tre 
de  iO.OUO.  Amos  Barbot  la  porte  en  l!i(J9  il  7G.O0O,  exagérallun  ridicule, 
puisqu'alors  l'étendue  n'élail  que  la  moitié  de  la  ville  actuelle.  En 
1027,  au  commeucenienl  du  sii''^'i',  le  |iremli'r  recensement  eollim  doiiua, 
y  compris  les  soldnts  élranj^ers  accourus  pour  défendre  la  cité,  27.000 
ou  28.000,  dout  il  ne  restait,  l'année  suivante,  que  4.500  personnes  et 
1.500  soldats,  Joueuian.  EphémérUlea,  t.  ii,  p  23. 


d.yGooglc 


—  80  — 

ternes  et  \{)2  inlurnes,  nous  n'aurions  {ilus  pour  i-léves  primaires 
laïques  externes  que  565.  En  1689,  elles  étaient  de  ;J90. 

l'our  k'3  garçons,  20  écoles  où  étaient  21  maîtres,  contenaient 
;.74  primaires  laïques;  maintenant,  deux  écoles  laïques  avec 
sept  mailres  enseignent  40')  entants  On  pourrait  ajouter  à  ce 
chiffre- ^«(1  crUii  des  ^88  des  on/e  frères  dcs.éeoles  chrétiennes; 
mais  il  faudrait  avoir  celui  des  écoles  religieuses  de  1689.  et  3*il 
élait  aussi  considérable  que  maintenant,  on  volt  que  nous 
serions  loin  d'clre  en  progrès. 

Population  :  en  1680.  environ  18,CHH)  âmes  ;  en  187-2,  19.5UG. 

ÉCOLES    DES   ftABÇONS 

Laïques     :      eu  1689.   .   .     :>7i  :  en  I87;t.  .  .     400 

Religieuses  :  en  168'J.   .  .       X;   en  187;!.   .  .     488 

Total 888 

ÉCOLES    UEH    KILLES 

Laïques     :      en  1689.  .  .     390:  en  1873.  .  .    596 
Religieuses  :  en  1689.  .  .      X  ;    en  1873.  .  .     389 

Total 985 

dont  143  ))ensionnaires. 

l^ue  eliacuti  tire  les  conclusions  et  comme  il  le  voudra.  Toule- 
fois,  il  est  hon  de  considérer  que  les  985  lilles  sont  toute  la 
population  scolaire  féiuinine,  tandis  que  les  888  gargons  ne  sont 
que  la  population  primaire  ;  il  y  faudrait  ajouter  environ  3jO 
élèves  qui  fréquentent  aujourd'hui  le  lycée  cl  les  établissements 
d'instruction  secondaire,  pour  avoir  le  total.  Mais  nous  n'avons 
pas  li's  ehiiVres  des  communautés  roligieuses  en  1689,  i»rimaires 
ou  secondaires;  il  n'est  pas  jiossihle  d'établir  une  statistique 
exacte,  On  voit  pourtant  que,  eu  égard  à  l'augmentation  des 
liabitants,  le  chiil're  des  garçons  ne  s'est  pas  sensiblement  élevé 
et  que  celui  des  filles  a  fait  très  peu  de  progrès.  Le  niveau  de 
rinstruelion  est  plus  haut  certainement  qu'il  y  a  deux  siècles, 
mais  k  nombre  des  maitres  <'t  des  écoles  est  inférieur;  et 
l'agglomération  est  loin  d'être  profitable  aus  mœurs  d'abord, 
puis  à  la  diffusion  même  de  l'instruction.  Il  nous  reste  donc 
i-nture  quelque  chose  à  faire  pour  surpasser  les  progrès  déjà 
réalisés  il  y  a  18»  ans. 

{)ii  rencontre  quelques  autres  noms  d'instituteurs  par  ci  par 
!;i  ;  lu  !0  avril  t73().  Pierre  Ladoue  ;  le  "21  août  et  le  9  mai 
1715,  Cardin  et  Malhé,  «  instructeurs  de  jeunesse  »   à  Notre- 


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~  81  — 

Dame;  le  23  juillet  1752,Pt)rard,  "  natif  des  environs  d'Auxerre  », 
exerçant  aussi  à  Notre-Dame.  Les  registres  de  cette  paroisse 
nous  donnent  en  outre  : 

Landreau,21  janvier  1727;  Cyprien-MarieProquet,29  mai  1761  ; 
Jacques  Courtin.  4  decoinbie  1761  ;  Jeau-Bapliste  Roy,2!t  août 
1762;  Louis  Charrier, lOdéccmlire  l762;Jean-lïaplisle  FcUetier, 
19avril  1763  ;  Louis  Merlanrt,muitre  d'ocole,3  mai  1763  ;  Jacques 
Courtin.  déjà  cité,  21  août  1763;  Bénigne  Itoy,  13  septembre 
1764;  François  Boussion,  2  juin  1767;  Nicolas  Bouzard,  15  mai 
1769;  Louis-Hyacinthe  Pajonneau,  2  juin  177J  ;  Jacques  (juillet, 
22  juillet  1772;  Mariu-Pierre-Josepli  Paquiet,  7  janvier  1776; 
Michel  Guyas,  maître  d'écriture,  4  février  1779;  Louis  Char- 
rier, dtsjà  cité,  9  mai  1779  ;  Isidore  Dupasquier,  5  avril  1780  ; 
Pierre  Bonnin,  9  janvier  1781  ;  Jacques-Alexandre  llugon,  14 
octobre  1781  ;  Jean-Charles  Adam,  2j  novembre  1784  ;  Nicolas 
Bouzard,  déjà  cité,  7  mai  1787.  Dans  les  registres  de  la  paroisse 
Notre-DaTne,  nous  voyons  :  3  septembre  1710,  Not'l  Duplais  ;  17 
avril  1753,  baptême  d'un  enfant  d'Yves  Piron,  matire  de  jeu- 
nesse ;  7  août  1753,  baptême  d'une  fille  de  i'ierre  Meunier, 
maitrc  d'écriture;  27  septembre  1753,  mariage  d'une  fille  de 
Charles  Bonnin,  maitrc  d'écriture  ;  16  octobre  1753,  mariage  de 
Jean-Joseph  Guiiloton,  instructeur  de  jeunesse,  lils  de  J.  Gui!- 
loton,  aussi  instructeur  de  jeunesse  ;  31  janvier  1752,  mariage 
de  Jean-Louis  Lanny,  instructeur  de  jeunesse  ;  9  février  1753, 
mort  de  Jean-Baptiste  Rongé,  maître  d'école;  24  août  1753, 
mort  de  Fran(,ois  Boisse,  instructeur  de  jeunesse  ;  4  février 
1764,  mort  de  la  femme  de  Pierre  Maréchal,  maiire  d'écriture; 
28  février  I76'i,  baptême  d'un  lils  de  L,  Olaudot,  maître  d'écri- 
ture ;  1 1  novembre  176."),  mort  d'un  enfant  de  Jean  Koux,  maître 
de  latin  ;  26  janvier  1767,  mariage  de  Jean  C'Iaudot,  maître  d'é- 
criture ;  G  juin  1773,  mort  de  Jacques  Ollivîer,  maître  d'écriture; 
10  septembre  1774,  Jean  Piron,  iiisliucteur  de  jeunesse,  est 
témoin  à  un  mariage;  21  juin  1775,  Thomas  Bailereau,  régent; 
28  janvier  1779,  mort  de  l''ran(;ois  Doyére,  niaitre  d'écrituie  ;  10 
avril  1780,  Pérnrd,  instructeur  de  jeunesse;  l'i  février  1782, 
mort  de  la  femme  de  Jean  Piron,  déjà  cité;  27  février  1782, 
mort  de  Jacques  Ollivier  ;  1"  août  1788,  baptême  du  (ils  de 
Pierre  Mouilliére  (fe  La  Motlie,  maître  d'écriture;  2.')  janvier 
1789,  mort  de  Charles  Guin,  mathématicien,  décédé  ehcii  Gé- 
rard, maître  de  langues;  lU  mars  1789,  haptênie  d'une  tille 
d'Etienne  Guiiloton,  instructeur  de  jeunesse  ;  28  décembre  1790, 


d  .y  Google 


Pierre-Claude  Gaillcl,  maître  d'écriture  ;  enfin,  Roux,  maitre 
d'écriture,  signe  en  f789  une  pétition  »  messieurs  les  maire  et 
échevins  de  la  ville  de  La  Rochelle.  On  voit  par  ces  listes  que 
tu  fonction  d'instructeur  de  jeunesse  se  transmet  quelquefois  de 
père  en  fils  et  que  plusieurs  maîtres  sont  éUililia  en  même  temps 
dans  la  môme  paroisse.  Ah  !  «i  l'on  avait  fait  ce  travail  pour 
toutes  les  paroisses  de  la  contrée  ! 

Il  serait  bon  de  lire,  en  regard  de  ecs  noms  et  de  ces  chiffres, 
ce  que  dît  le  Dictionnaire  dp  pédagogie,  fl  d'instruction  pri- 
maire  de  M.  Buisson.  Publié  en  188-2,  il  est  loin  d'être  exact  et 
com[ilet,  ne  tenant  pas  compte  de  tous  les  travaux  faits  depuis 
cette  année.  Voici  ce  qui  concerne  la  Charente-Inférieure  :  Po- 
pulation :  40^.628  habitants  ;  50.~26fi  enfants  d'âge  scolaire,  dont 
27.-'iOl  garçons  et  22.8eû  filles  de  10  à  13  ans. 

en  1837 
Ecoles  publiques  de  garçons  et  mixtes 


filleï 

Écoles  libres  de  garçons 
—        —  filles  . 

I  publiques 
libres    . 


^1  mixtes 


Salles  d'à 


Élèves  gratuits  des  écoles  publiques 
Élèves  de  toutes  les  écoles  j  garçons. 

(publiques  et  libres)         j  filles. 

Total 


374 


1867 

1877 

430 

469 

133 

297 

56 


14-337  26.031  26.932 
3.074  10.803  18.062 

17.411  36.834  44.994 

2.003  10.319  15.887 
17.672  28.845  28.373 
5.980  22.564  24.663 
36.052  51.409  53.036 


Conscrits  et  conjoints  illetlrcs  ;  on  comptait  ; 


ts  en  1827-18 
1832-1836, 
1837-1S41, 
1812-1846, 
1847-1851, 
1852-1856, 
1857-1861, 
1862-1866, 
1867-1873, 


18  conscrits  siichant  lire. 
495  — 


s  p.ir  les  instituteurs  à  M.  Maggiolo, 


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—  83  — 

et  se  rapporlant  à  un  quart  environ  des  communes  du  dépar- 
tement, la  proportion  du  nombre  des  conjoints  ayant  su  signer 
leur  acte  de  mariage  était  de  : 
hommes      femmes 

■iO  21       de  1686  à  1690 

3.1  34      de  1786  à  1790 

48  27      de  1816  à  1820 

,74  46  en  1866 

93  C3      de  1872  à  1876.  ^ 

Dans  la  seule  province  de  Tarentaiso,  peuplée  de  40  à 
45.000  habitants,  il  a  été,  au  xvin"  siècle,  établi  dans  l'espace 
de  70  ans,  38  écoles  diverses,  presque  une  école  par  1 .000 
habitants.  Sur  ces  38  écoles,  17  le  sont  en  faveur  d'un  prêtre 
qui  pourra  aussi  enseigner  lo  latin,  et  par  des  ffénérosités 
d'ecclésiastiques,  presque  toujours.  Le  1"  février  1762,  les 
habitants  du  quartier  des  Arpettea,  commune  du  bourg  Saint- 
Maurice,  se  cotisent  pour  former  une  somme  de  683  livres, 
dont  la  rente,  Pi  livres  3  sols,  paiera  le  maitre  d'école.  Le  1" 
septembre  1777,  six  particuliers  de  la  paroisse  de  Montva- 
lezon  sur  Séez  fondent  une  école  pour  un  ou  deux  maîtres  à 
40  livres,  pour  enseigner  toute  la  jeunesse  de  la  paroisse, 
filles  et  garçons  de  8  ans  à  16.  ai  la  fondation  est  insuilisante, 
on  s'impose,  ou  chaque  enfant  paie  5  ou  6  sols  par  mois.  Par 
son  testament  de  1743,  Jacques  Uoeh,  curé  de  Montgii-od,  lègue 
600  livres  pour  une  école,  l'ar  contrat  du  23  avril  1754,  Barthé- 
lémy Richermoz,  curé  à  llauteville-Gondon,  fonde  deux  écoles  : 
une  de  garçons  à  42  liv.  pour  5  mois  de  l'année  ;  une  de 
filles  à  20  liv.  pour  4  mois  1/2.  Le  8  juin  1738,  Jean-Miche! 
Favre,  chantre  du  chapitre  de  Moutiers,  fait  pour  un  profes- 
seur à  Saint-Jean  de  Bclleville,  sa  patrie,  une  fondation  de 
3.456  livres  17  sols,  dont  la  rente  sevviraàun  prêtre  qui  ensei- 
gnera gratis  à  lire,  écrire,  et  miïme  poussera  les  élèves  jus- 


i.  A  consulter  :  Note  pour  servir  à  une  hislnire  de  l'înslriiclion  pu- 
blique i  La  llochelle,  par  Léo|)old  Délayant  (I8C8),  dans  les  Mémoires 
de  l'académie  de  La  Hochelle  ;  VEducatiun  des  enfants  à  llochefurl,  par 
M,  Auriol  (18S7),  page  109,  dans  les  Uimoires  de  la  aociélè  d'agricul- 
ture... de  Hochefort;  Coup  d'<eil  »ur  l'enteignemenl  p n ma i/'e  [actuel] 
dans  l'arrondiisemenl,  par  M.  Federici  (idem,  1I^S8,  p.  55)  ;  Rapport  »ur 
le  même  lujel,  par  M.  l'abbé   Dencui  {'deni,   1873,  p.  21,. 


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-  84  — 

.qu'en  troisième,  les  catéchisera  une  fois  la  semaine,  fera  la 
prière  et  récitera  le  soir  De  profundis  pour  le  bienfaiteur.  A 
Bozel,  Bruny  fonde  une  école  pour  8  des  plus  pauvres  jeunes 
gens  de  la  paroisse;  mais  Roche,  vicaire  et  régent,  prend  tous 
ceux  qui  veulent,  queliiuefois  20  ou  3l).  A  Bourg-Saint-Mau- 
"  rice,  uneécoleesl  fondée  pour  les  pauvres,  sans  que  ceux  qui  peu- 
vent payer  en  profilent.  A  Sainte-Foy,  fondation  pour  16  enfants 
des  plus  |)auvre3  pendant  ■'<  mois  d'hiver.  On  change  souvent 
l'aumône  aux  pauvres  en  une  rente  pour  l'école.  Aux  Avanchei's, 
les  élèves  recevaient  les  livres  et  l'instruction  gratis.  En  même 
temps  de  pelils  collèges  sont  établis  à  Tessens  en  1728,  à 
Saint-André  de  Lu  Cote  en  1758,  à  Bozel  en  1736,  à  Saint- 
Bon  en  17'i7,  îi  Bourg- Saint-Maurice  en  175:1,  au  village  de 
La  Thuile,  même  paroisse,  en  1716,  par  il  particuliers;  à 
Peisey  en  I7U4,  i»  Tignes  en  1742,  aux  Brevièies,  commune 
de  Tignes,  en  1760  ;  à  Fessons  sous  Briançon  en  1738,  à 
Villargeret  en  1729,  à  Cevins  en  1763,  à  Saint-Paul  en  1758, 
à  Villette  en  1756,  à  Longcfoy,  etc.  Le  26  juin  1768,  Anne- 
Marie  Marchand  lègue  600  livres  pour  un  commencement  d'é- 
cole. En  1738,  François  Milo,  banquier  à  Turin,  fonde  une  école 
à  Tignes  sur  le  pied  dos  collèges  royaux,  avec  pension  de  400 
livres.  En  1760,  à  Brevières,  Jean-Bapttste  Suzan,  négociant 
à  Turin,  donne  560  livres  de  pension  à  un  prêtre  pour  tenir  un 
collège  sur  le  pied  des  collèges  royaux.  * 

Joseph  Aubusson,  prêtre,  par  testament  du  II  mars  1749, 
donne  à  Bourganeuf  des  sommes  a  pour  l'établissement 
d'un  régent  ou  précepteur  qui  enseignera  la  jeunesse  de  cotte 
ville.  B  La  ville  jouissait  encore  de  la  rente  en  1835  ;  à  celte 
époque,  Kanjon,  instituteur,  demanda  que  le  revenu  fût  attri- 
bué à  l'établissement  ijuil  dirigeait  suivant  l'intention  du  tes- 
tateur. Le  collège  de  (juéret  est  fondé  en  1699,  en  exécution 
du  tcslament  de  l'historien  Antoine  Varillas,  né  à  Guéret.  La 
même  année,  à  Anzances,  Marguerite  Delarbre  et  le  curé 
Jean  Brousse,  bachelier  en  théologie,  créent  un  collège-hôpital 
pour,  selon  les  termes  du  procès  verbal  d'une  assemblée  gé- 
nérale des  habitants  (12  octobre  1706),  «  pour  l'instruction  de 
la  jeunesse  et  <les  pauvres  de  cetle  ville  et  paroisse,   et  pour 


i,  L'initruclion  en  Tarenlaise  dans  le  Recueil  des   mémoirea  de  l'a< 
demie  de  La  Val  d'hère,  4''  volume,  page  283,  188tj. 


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-  85  - 

les  pauvres  malades  de  ladite  ville  »,  dont  lit  fondatrice  se 
réservait  la  direction,  avec  appartements  réparés  pour  les 
différents  sexes.  Or,  la  même  pièce  conslatc  que  l'enseigne- 
ment était  déjà  donne  notamment  par  Antoine  Ribc,  prêtre 
chapelain  de  Saint-Joseph,  "  très  capable  pour  l'instruction 
spirituelle  de  la  jeunesse  et  pour  la  tangue  latine  qu'il  monlro 
et  enseigne  avec  ilislimtion  depuis  plusieurs  années  aux  en- 
fants de  tfette  ville,  a  Antoine  Kibe  devait  l'useigner  jusqu'en 
3"  exclusivement  et  recevoir  KHI  livres  payées  par  les  habi- 
tants et  la  rétribution  scolaire. 

Le  cardinal  de  Hichelieu  créa  à  Kichelieu  (Indre-et-Loire), 
en  IB38.  deux  écoles  primaires:  l'une  pour  les  lilles,  l'autre 
pour  les  garçons  ;  puis  un  collège  royal  sous  la  direction  de 
Legras,  autorisé  parlelires  patentes  du  20  mai  lO'iO  et  d'autres 
lettres  patentes  du  mois  do  septembre,  où  1  on  lit  :  «  Il  n'y  a 
rien  dans  le  gouvernement  d'un  estât  qui  soit  plus  digne  d'un 
grand  prince  que  de  pourvoir  à  l'inslruclion  de  la  jeunesse 
qui  est  le  séminaire  de  la  république,  où  s'élèvent  les  citoyens 
qui  doivent  un  jour  tenir  et  remplir  la  place  de  ceux  qui  ont 
été  commis  à  son  administration  ou  à  sa  défense,  n 


CURÉS,    VICAIRES,    SACRISTAINS   QUI    FONT   LA    CLASSE 

pnEscniPTioNs  des  évèques 

Ce  nombre  relativement  considérable  d'instituteurs,  d'écoles 
et  d'élèves,  surtout  parce  qu'il  permet  légitimement  d'inférer, 
explique  comment,  quatre  ans  après  la  défense  que  nous  avons 
citée  de  l'archidiacre  de  Kaintonge  à  Thézac,  le  concile  de  Hor- 
deaux,tenucn  septembre  lOil,  par  l'archevêque  Prançois,  cardi- 
nal de  Sourdis,  assisté  des  évoques  de  la  province,  i-ntre  autres  de 
Michel  Raoul  de  La  Guibourgcre,êvêque  de  Saintes,  ^  n'a  plus  qu'à 


t.  On  y  trouve  déléfrués  dti  clergd  du  diocèse  de  Saintes,  Guillaume 
Truoy,  chanoine  do  Sainl-l'ieiTe,  H  Ilelye  Pitard,  maître  es  arts  libé- 
raux, aussi  cbanoiae,  lils  de  Jean  Pitni-d,  procureur  au  présîdini  de 
Saintes.  It  fut  conseiller  et  prédiculeur  de  la  reine  Slargiierite,  première 
femme  d'Henri  IV,  et  curé  doSainl-Pardou^:  on  Ifili.  H  écrivit  iiuclipies 
pages  de  polémique  religieuse. 


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—  86  — 

constater  l'existence  des  écoles  dans  les  bourgs  et  dans  les  vil- 
lages. Il  n'a  pas  àcréer  des  maîtres  d'écoles:  il  ne  s'occupe  que  de 
régler  leur  conduite  et  de  leur  imposer  une  parfaite  orthodoxie.  ^ 
Le  point  est  important.  Aussi  l'administration  diocésaine 
prend-eljp  soin  de  le  recommander  souvent.  Pendant  les  trou- 
bles de  la  fronde,  on  avait  mis  un  peu  de  négligence  à  surveiller 
les  inslitiiteurs,  «  Les  curés  et  les  vicaires  de  ce  diocèse,  disent 
dans  un  mandement  (lu  17  janvier  1657  les  vicaires  généraux  de 
l'arclievéque  de  Bordeaux,  Henri  de  Héthune,  n"ont  pas  exécuté 
diverses  ordonnances  synodales  très  utiles  et  importantes  au 
bien  et  saint  des  Ames  et  à  la  bonne  discipline  ecclésiastique, et 
notamment  celles  données  par  feu  d'heureuse  mémoire  nionBei- 
gneur  le  cardinal  do  Sourdîs  et  confirmées  par  monseigneur 
rareheves([ue,  portant  ordre  et  commandement  à  tous  les  curés 
et  vicaires  de  ce  diocèse  dr  bailler  de  temps  en  temps  la  liste 
des  noms  des  maistres  d'eschole  de  leurs  paroisses.  »  Ils  or- 
donnent donc  d'envoyer  au  plus  tôt  ia  liste  des  maîtres  d'école 
qui  se  trouvent  en  chaque  paroisse.  Or,  plusieurs  de  ceri  maîtres 
étaient  huguenots.  l'ar  un  nouveau  mandement  du  30  janvier, 
ils  renouvellent  la  défense  faite  aux  parents  de  confier  leurs 
enTants  «  de  tels  inslituleurs  ;  aux  instituteurs,  de  recevoir  des 
élèves  et  obligent  ceux  qui  veulent  se  livrer  k  l'éducation  de  la 
jeunesse  à  signer  une  profession  de  foi  catholique  et  prêter  le 
serment  «  de  bien  et  soigneusement  s'acquitter  de  leurs  charges 
et  d'enseigner  à  leurs  escoliers  les  bonnes  moeurs  et  la  doctrine 
chrétienne,  et  ce  à  peine  de  désobeyssance  et  telles  autres  que 
de  droit,  n  Ils  devront  donc  écrire  et  signer  une  profession  de 
foi  catholique,  éviter  le  libertinage,  l'ivrognerie,  le  blasphème. 
Les  curés  sont  chargés  d'informer  lévêque  de  leur  conduite,  de 
donner   souvent  des   notes   sur  leur  vi"-,   leurs   mœurs,  leur 


1.  Pra-peptorcs  public)  sive  humanionjni  litterarum,  sive  scientiarum 
subliiniorum  prorcssores,antequani  ad  Id  muneris  sese  sccin^niil,eHiiidem 
professionem  fidei  in  ejusdem  ordinarii  manihiis  oï  animo  Icpere,  scrip- 
tamquc  et  siibsignalam  deponere  dcceniimus...  Décréta  concilii  provin- 
cialîs  Burdigala  habiti,  cnn.  v,  page  -t1. 

2.  Qui  vero  ppœceptores  in  psgis  et  vicis  dorohuat  juvenlulem,  prseter 
professioncm  fidei  siiperiiis  traditani.  litteras  insuper  ah  ordinnrio  loci 
aceipinnl.  quihiis  de  fa<:uUnte  docendi  sibi  concessa  rectorihus  cc- 
clcsiamm   (idem  faccre   possiot.  Secus,  ne  patiantur  eos  rectores,  ullo 


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-87  - 

Qui  s'étonnerait  de  ces  nombreuses  et  sévères  prescriptions  ? 
La  province  avait  été  fort  éprouvée  par  les  guerres,  et  le  calvi- 
nisme avait  Tait  en  Saintonge  de  nombreux  prosélytes.  Le  de- 
voir du  clergé  était  donc  de  maintenir  l'orthodoxie.  Aussi,  pour 
prévenir  les  dangers  de  l'hérésie,  il  instruisait  lui-même  quand 
il  n'y  avait  pas  d'instituteur  orlbodoxc.  .\  Mauzé  en  .\unis,  '  je 
trouve  cette  note,  9  avril  1663  :  n  Maistrc  d'escole  :  Maisfre  La- 
plume  de  Gluc  ;  mais  il  est  à  présent  liuguenot,  »  C'est  pour  ce 
motif  sans  doute  qu'en  tG88  rinslitutciir  était  ecclésiastique, 
u  11  y  a  un  régent  nomme  Michel  (laboril,  clerc  du  diocèse,  qui 
a  environ  trente  escolliers.  M.  le  curé  nous  en  a  rendu  bon 
témoignage.  » 

Les  vicaires  paraissent  avoir  continué  à  enseigner  à  Mauzé. 
Si,  en  1698  et  17ft7,  l'instituteur  est  lai(|ue,  il  est  religieux  en 
1732;  et,  en  1783-1788,  c'est  encore  le  vicaire  Kauget  qui  est 
chargé  des  «  pauvres  gar^'ons  »,  selon  cette  attestation  du  curé 
Recoquillié  :  «  Le  curé  soussigné  ccrtillic  que  M.  Hauget,  vicaire 
de  cette  paroisse,  chargé  de  l'éducation  des  pauvres  garçons 
d'ycelle,  s'en  est  dignement  acquillé...  A  Mauzé,  le  7  mars  1785.  » 

Le  successeur  de  Uaugct  prit  sa  classe  avec  son  vicariat; 


pacLo  docere,  invif^îlenlque  assidue  ne  quis  hujus  modi  prtcceptorum, 
quod  non  raro  accidit,  sit  vinosus,  blasphcmiis,  mntcdiciis,  scurra  aul 
aliquo  vitio  ita  inquiDatiis  quod  iitde  tenera  juventiis  semina  vitionim 
eisugere  qucat  ;  deqiic  ils  oinniliiis  ordînarium  cc?rtiorcm  cita  Taciant 
rfctores,  ut,  indignis  pra^ceptoriliiis  amotis.  alii  idonei  in  eorum  locum 
sufTecU  juventuti  pie  adolescciiti  pmdesse  possint.  Ac  ne  progressii  tcm- 
poris  idem  praeeeptoros  n  virtute  et  proborum  morum  melu  deficerc 
videantur.  curent  Siepissinic  i-cctores  de  coi-um  moribus,  vita,  retigione, 
statu,  eiercitiis,  ad  ordliiariuni  scribcre.  Noquc  serun  liât  de  lis  pi*(pcep- 
toribus  qui  docendi  gratin  iii  dnmibus  privalis  nKSumuntiir,  sed  omnes 
prorsus  eamdcm  fidcm  profilenntiir,  sint  ortboduxi,  nullusque  hasrcllcus 
aut  de  bieresi  susperlus  ad  id  munus  a  parfntilius  nsciscatur.  Quod  si 
hujusmodi  parenU.'s  ainodo  alios  prœceplorcs  qunm  catholicoa  lilieris 
suis  assunipsisse,  aut  puslbar  a.isumcre  coRUOSCantur,  eos  quam  cito  a 
filiis  suis  areerc,  el  c  donio  pcllerc  eccleslasticis  ccnsuris  compellan- 
lur.  Labbe,  Vonc,  xv,  lli'tj. 

1,  Mauzé  sur  Mignon,  cbcr-lieii  de  canton  de  l'armadissemenl  de 
Niorl  (DeuK-Sèvresl,  l,fi2l  habitants;  jadis  diocèse  de  La  Rocbcllr  on 
1688,  paroisse  de  253  communiants  catholiques  anciens  et  de  SiOO  nou- 


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c'était  de  tradition.  Le  !3  janvier  1789,  le  curé  atteste  que 
■  M.  Buffé,  vicaire  de  Mhuzl',  a  fait  l'année  der^nière  les  petites 
écoles  pour  les  garçons,  et  la  d.inie  Oaudiiieau,  veuve  Pilot, 
pour  les  filles  pauvres  de  la  paroisse:  qu'ils  se  sont  l'un  et 
l'autre  acquittes  fideilement  et  exaclenient  de  leurs  devoirs,  et 
à  la  satisfaction  du  puhlic.  » 

Quand  il  n'y  avait  pas  d'instituteur,  le  curi^  faisait  l'école  fort 
souvent  :  car  l'instruction  du  (toupie  était  un  des  devoirs  de 
ceux  qui  avaient  charge  d'âmes  :  «  .Vurions  demandé  le  maître 
d'école  et  le  sacristain,  écrit  l'évéque  de  I^a  Rochelle,  •  le  18  no- 
vemhre  Itjll'i,  à  Cliâtelaillon,  ^  et  nous  auroit  esté  répondu  n'y 
en  avoir  point.  Surquoy,  nous  aurions  exhorté  le  sieur  curé  d'a- 
voir la  cliarité  d'enseigner  la  jeunesse  et  d'avoir  un  sacristain,  b 
A  l'uyravault,  archiprêtré  de  Surgères,'''  le  HO  novembre  I69i, 
c'est  le  curé  qui  s'offre  ;  n  Aurions  ensuite  demandé  aprt'a  le 
niaistre  d'escolle,  et  nous  auroit  été  répondu  n'y  en  avoir  point  ; 
mais  le  dit  sieur  curé  se  scroit  offert  jt  instruire  ceux  qui  vou- 
draient aller  chez  lui.  « 

Dés  le  viii"  siècle,  nous  avons  vu  Théodulphe,  évèquc  d'Or- 
léans, proscrire  aux  curés  d'avoir  une  écolo  :  i  Pcr  oi/fas  cl  vicos 
Scjtolas  habcunt  n.  et  de  la  tenir  par  cux-mênies,  <•  itocant  i.  Au 
siècle  suivant,  Hérard,  archevêque  de  Tours,  renouvelle  la 
même  prescription  :  c  [;'(  scliolas  presbytori  pro  posse  haheant  n  ; 
et  en  8:9,  le  vi"  concile  de  l'aris  crée  des  écoles  prcsbytérales. 
nincmar,archeYôqucdeReim8en87i,danssonii*capilulaire,  ch. 
X[,  recommande  aussiàcha<jue  cure  d'avoir  un  clerc  qui  puisse 
tenir  école,  lire  l'épitre  et  clianter  avec  lui;*  et  Gautier,  évoque 


t.  Charles-MadelBino  Fre/.eau  de  La  FrcicliÎTe,  coDScilIcr  du  roi  en 
son  conseil  d'état,  ancien  colonel  de  (Iraffons,  évêque  de  I.o  Rochelle, 
lit  Sun  cnln'-e  solennelle  dans  su  ville  épiscopalc  le  6  août  160't.  Di^s  le 
mois  de  novembre  suivant,  il  commençait  la  visite  de  son  dioci'Se  et  ta 
continua  Jusqu'à  sa  mort,  4  novembre  1702,  toujours  à  cheval. 

2.  Châtel-Alllon,  Casirum  ahnis,  la  première  des  quatre  pfrnndes  l>n- 
ronnies  de  l'Aunis  et  la  métropole  du  pays  auquel  il  a  donné  son  nom, 
n'eiiste  plus  :  ville,  éplise,  donjon  ont  Hé  emportés  par  la  mer  ;  et  de  la 
paroisse  il  ne  reste  qu'un  hameau  rt'uni  à  Angoulins,  et  Iri-s  fri^queuté 
par  les  bai^rneurs  pendant  la  saison  d'étiJ.  On  va  l'ériRer  en  commune. 

3.  "40  habitants,  canton  de  Surfrères  i< Charente -Inrérieurc), 

4.  Investigandum...  si  halieal  clericum  qui  posait  dnrcre  scholsm,  aut 
le<;erc  epistolam,  aut  cantare  valeat,  Ladbe,   Conc,  vni,  373. 


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d'Orléans,  au  synode  de  Bou  sur  Loire,  apud  Bullensem  fun- 
dum,  l'an  878,  répète  les  ordonnances  d'Hincmar,  d'Hérard  et 
de  Théodulptie.  '  Ainsi  fait  en  1501  le  synode  de  Troyes  :  u  Nous 
ordonnons  que  chascun  prestre  qui  a  gouvernement  du  peuple 
ajt  unç  clerc,  lequel  chante  avec  luy  et  lise  l'épistre  et  les 
leçons  ;  et  qui  puisse  tenir  escolle;  et  aussi  les  prestres  doivent 
admonester  leurs  parrochiens  qu'ils  envoient  leure  enfants  à 
l'église  pour  apprendre  leur  créance,  et  celluy  clerc  leur  doit 
montrer;  et  avec  ce  leur  doit  montrer  toutes  bonnes  mœurs.  »  ^ 
Par  les  statuts  du  diocèse  d'Evreux  de  l'an  1576,  sous  l'épisco- 
pat  de  Claude  de  Saincles,  il  est  mandé  à  tous  à  qui  il  appar- 
tient d'établir  des  précepteurs  dans  les  villes,  les  bourgs  et  les 
villages,  de  faire  choix  de  personnes  capables,  en  s'entendant 
ù  cet  elTet  avec  les  habitants,  dans  le  cas  où  il  n'y  aurait  pas  de 
fondation  suffisante. 

Les  curés,  chez  nous,  se  montrent  dociles  à  ces  prescriptions. 
Nous  venons  de  voir  à  Mauzé  le  clerc  Michel  Gaborit  en  1688  ;  il 
y  a  encore  les  vicaires  Mathurin  Boisdon  on  1732,  Bauget  en 
1733  et  Buffé  en  1789.  Au  Buaseau  a  lel9  septembre  1694  :  <•  Point 
de  maitres  d'école,  sinon  M.  le  vicaire,  n  A  Benêt,  *  le  curé  dit, 
6  mai  1674  :  «  B  n'y  a  que  M.  nostre  compagnon,  M.  Liaigre, 
vicaire.  Jl  y  a  une  femme  mariée,  <iui  a  deux  ou  trois  iietitos  fil- 
les qu'elle  instruit.  Elle  est  de  fort  bon  exempte.  Nouvelle  con- 
vertie. »  Aux  Treize- Vents,  s  le  30  juin  1689;  «  B  n'y  a  d'autre 
"régent  que  lo  dit  sieur  vicaire  qui  a  dix  ou  douze  escolliers.  »  De 
même  à  Saint- .\ndré  de  La  Marche,  s  le  21  juillet:  «  Le  vicaire  lient 

1.  Ut  unosquique  prcsliyler  suuni  habcat  clericiim,  quem  reliKiosc 
educare  procuret.  Et  si  possibîlittis  illi  est,  scholam  in  ecclesia  sua 
habere  Donnegligat;solerter(]uc  caveat,  ut  qnosad  erudienduin  suscipil, 
caste  sinceriterque  nulrial,  Ladbe.   I^mie,,  vue,  638. 

2.  Slalula  tijnodalia  cîcilalix  et  ditrcesis  Trecensi»,  1501. 

3.  La  Ous6eau,l.S20  habitants,  canton  de  Couloagcs  (Dcux-Sêvrcs),  ja- 
dis dioc(-sc  de  La  Rochelle,  140  communiants.' 

4.  Benêt,  ancien  dioccite  de  La  Rochelle,  400  communiants;  aujour- 
d'hui commune  de  2,62S  habitants,  canton  de  Mnilkzais  (Vendée). 

B.  Les  Treize-Vents,  doyenné  de  Saînt-Lourenl  sur  Sèvre,  ancien  dio- 
cèse de  La  Rochelle;  aujourd'hui  du  canton  de  Morlagnc  (Vendée), 1.0 18 
habitants. 

6.  Saiot-André  de   La  Marche,  750  eommuiiianls,  doyenné  de  Saint- 
Laurent  sur  Sèvre,  diocèse  de  La  Rochelle;   aujourd'hui 
Uaiae-et-Loire,  canlon  de  Montfaucon,  1.14S  hafaitanls, 


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l'école  pour  les  enfants  n  ;  k  Montigné,  ^  le  26  juillet  :  «  Il  n'y  a 
pas  d'autre  régent  que  le  dit  sieur  Etienne  Boisdron,  prêtre  vi- 
caire, qui  tient  l'écollc  et  a  bon  nombre  dVscolliers.  »  Il  en  est  de 
mêmeàLaRomagne.s  hu Longeron,*  àGhambretoau,*  selonles 
procf'S  verbaux  de  visite  de  cette  même  année  1689.  A  Coron,  5  le 
I"  octobre  1723,  c'est  un  chapelain.  Picard,  prêtre  du  diocèse 
d'Angers,  cbapebtin  de  la  chapelle  dé  I^a  Roche  en  cette  pa- 
roisse, ■  qui  prend  des  écoliers,  o  l'ne  de  ses  parentes  instruit  les 
fdles,  sans  compter  une  autre  institutrice.  «  Prrrine  Itichou,  qui 
tient  les  écoles  des  lîllcs  ;  elle  lait  bien.  <•  A  Roussay,  ^  c'est  un 
prêtre  habitué  :  «  Mesaire  François  Jamin,  prêtre  habitué,  tient 
une  petite  écolie  ;  et  Charles  Cousin  une  autre  de  petits  enfants, 
auxquels  il  enseigne  les  prières,  b  Mai&si  le  maître  est  malade, 
adieu  l'école.  A  Moulins,'  le  Ifi  juillet  1680  :«  Le  ditsieur  vicaire 
(Etienne  Brissenu)  avait  toujours  bien  tenu  lécolle  jusqu'à  noël 
dernier  qu'il  tomba  malade,  dont  il  n'est  pas  encore  remis  ;  ce  qui 
la  obligé  de  cesser  cet  exercice  ;  et  il  n'y  a  point  à  présent  d'au- 
tre régent  en  la  paroisse.  » 

Souvent  jiussi  le  curé  lui-même  se  faisait  inslitulcur.  A  Saint- 
Malo,  »  le  30  juillet  1689,  je  trouve  :  «  M",  le  curé  (Mathurin  Audu- 


1.  Saint- Martin  de  Mootigné,  diocèse  de  La  Rochelle,  élection  de  Mon- 
tre u  il- J)el  la  y,  5S0  comniuniaDts;canton  de  Montfaucon  (Maine-et-Loire), 
1,187  habitants. 

2  Saint-Romain  de  La  Romagne  en  Anjou,  élection  de  Monlreuil,  dio- 
cèse de  La  Rochelle,  400  communiants,  canton  de  Montfaucon  (Maine-et- 
Loire),  1.283  habitants. 

3.  Notre-Dame  de  Longeron,  diocèse  de  La  Rochelle, 800 coaimimiants; 
canton  de  Montfaucon  (Maine-et-Loire),  1.703  habitants. 

4.  Notre-Dame  de  Chambreteau,  diocèse  de  La  Rochelle,  W»  com- 
muniants, canton  de  Mortagne  (Vendée),  913  habilanU. 

5.  Coron,  dans  l'Anjou,  diocèse  de  La  Rochelle,  élection  de  Montreuil, 
canton  de  Vihicrs  {Maine-el- Loire),  t.9iO  habitants. 

6.  Saint-Pierre  de  Houssay,  400  communiants,  diocèse  de  La  Rochelle, 
élection  de  Monlreuil-Beilaj,  en  Anjou;  canton  de  Montfaucon  (Maine-et- 
Loire),  l.lSt  habitants. 

1.  Moulins,  canton  de  Chàtillon  (Deui-Sèvres),  708  habitants  ;  dayenné 
de  Saint-Laurenl  sur  Sèvre,  diocèse  de  La  Rochelle,  400  communiants. 

8.  Sainl-Malo  du  Bois,  en  Poitou,  diocèse  de  La  Rochelle,  élection  de 
Mauléon,  250  communiants;  923  habitants,  canton  de  Morlagne  ^Vendée). 


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—  91  —  . 

reau)tieiitescoiIe  hors  le  temps  des  travaux,  n  A  Auzay,  ^  28  juin 
1702.  "le  sieurLotiisGrimonard,  prêtre  du  diocèse  de  Cou  tances, 
âgé  d'environ  45  ans,  fait  liien  et  enseigne  aux  jeunes  gens.  »  .\ 
ViHiers,  ^  le  28  avril  1674  :  «  fî'est  moi.  répond  le  curé  Jacques 
Gretier,  qui  enseigne  à  tous  ceux  qui  veulent  venir.  »  .\Fouras,  3 
10  septembre  1688.  il  en  est  ainsi.  "  Nous  aurions  cogneu  par  les 
interrogations  faittes  à  de  jeunes  enfants  qu'il  (le  curé  René  Fa- 
vreaul  fait  bien  ses  instructions;  et  de  fait,  il  nous  a  dit,  devant 
une  grande  partie  de  son  peuple,  que  chaque  dimanclie  il  fait 
deux  fois  le  catéchisme.  11  n"y  a  ni  régent  ni  régente  en  la 
dite  paroisse.  »  Six  ans  après,  le  19  novembre  169i,  lévèque 
faisait  la  même  remarque  :  «  Aurions  ensuite  demandé  s'il  y  avoit 
un  maistro  d'escoUe  ;  et  nous  auroit  esté  répondu  que  non,  mais 
que  le  sieur  euré  iRenc  Fouequerault)  instvuisoit  les  enfants  qui 
vouloient  bien  aller  chez  lui.  nPrèsdeKochefort,  la  même  année. 
Yves,  commune  de  267  hahilants,  a  aussi  le  curé  pour  instituteur: 
•  Aurions  ensuite  demandé  s'il  n'y  a  point  de  maître  d'écolle;  à 
quoi  on  nous  a  répondu  qu'il  n'y  en  auroit  point;. mais  que  M.  le 
curé  (Claude  Gougenot  de  Villers)  prcnoit  la  peine  de  vouloir 
bien  enseigner  ce  qu'il  y  a  de  jeunes  garçons,  et  n'y  avoir  point 
non  plus  de  maîtresse  d'écolle;  et  aurions  exhorté  les  pères  et 
mères  de  faire  en  sorte  d'en  avoir  pour  enseigner  leurs  jeunes 
filles.  " 

Même  remarque  pour  Saint-Laurent  de  La  Prée,  canton  de  Ro- 
chefort,  en  1094;  pour  Treize-Pepliers  *  en  1C89;  pour  Sanzay 
en  n07,  pour  Vouvray  en  1714;  pour  Saint-Loup  en  17'24  ;  pour 
La  Romaine,  pour  le  Longeron,  pour  Montigné.  pour  Chambre- 
taud  en  Ili89,  ]iour  Saintes  en  1587,  où  le  lîonaeil  municipal  dé- 


i.  Notre-Dame  d'Auzay  de  La  Manière  en  Poitou,  élection  de  Fonle- 
nay,  diocèse  de  La  Rochelle,  400  communiants;  canton  de  Fonlenay 
(Vendée;,  7TÎ  habitants. 

2.  Villicrs  en  Plaine,  en  Poitou,  diocè.se  de  La  Rochelle,  350  commu- 
nianU,  commune  de  t,38t  habitants,  canton  de  Coulonges  (Deui- 
Sèvres). 

3.  Fouras,  300  communiants,  paroisse  de  Saint-Gaudons,  800  livres  de 
revenu  à  la  présentation  de  l'abbé  de  Saint-Maixent;  canton  de  Roche- 
fort  (Charcnte-Inréricure)  1.028  habitants. 

i.  Treize-Septiers.  en  Poitou,  diocèse  do  La  Rochelle,  <;ieclion  de  Mau- 
léoD,  canton  de  Montaigu  (Vendée),  1.327  habitants. 


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-  92  - 

fend  à  *  measirc  Régnier  Grevoillo,  pi-nstrc  n  do  retirer  t  aucuns 
onfans  dans  sa  maison  pour  les  enseigner  n.  Près  do  lu,  à  Ge- 
niozac,  cheMieu  de  cimlon,  il  y  avait  en  1668  un  occlësiaaiique, 
Jean  de  Bordaec,  dont  le  eiiré  Pouzeau  écrivait  à  sa  mort  (1713]  : 
«  C'était  un  digne  prostré, .il  faisait  de  gnindea  aumonoB...  il 
prêchait  souvent,  cnléehisait,  instruisait  la  jeunesse  et  entrete- 
nait le  bon  ordre  dans  la  paroisse.  •>  Le  |-'  mai  I67i.  lîené  Au- 
ehor,  curé  de  Saint-Maxirc,  '  écrit  ce  regret  touchant  :  «  Il  ny  a 
point  de  maistres  descole  que  moy,  quand  Dieu  me  donnoit  la 
santé.  B 

On  voit  même  le  curé  tenir  chez  lui  plusieurs  élèves  qu'il  in- 
struit, souvent  pour  le  séminaire;  et  il  n'est  pas  rare  dc  trouver 
dans  le  même  endroit  deux  pchaionnats,  qu'on  appellerait  au- 
.jourd'hui  pensionnat  laïque  et  pensionnat  ecclésiastique,  l'un, 
c'est  à  croire,  faisant  un  peu  concurrence  à  l'autre.  Je  note  le 
fait  en  Saintonge,  à  Archiac,  chef-lieu  de  canton  de  1 .227  habi- 
tants. Voici  d'abord  l'inatituleur  :  «  Le  aieur  Colin,  lit-on  dans  le 
■Join-iial  de  Suintonge  et  d'Angoumois  (n"  du  l.'ï  mai  178Î),  éta- 
bli à  .\rchiaccn  vertu  des  lettres  d'approbation  de  MP  l'évèque 
de  Saintes,  y  enseigne  la  langue  latine,  l'arithmétique  et  la  géo- 
graphie, et  y  tient  pensionnat  de  jeunes  gens  de  tout  âge,  où  ■ 
tout  ce  qui  .i  rapport  à  l'éducation  civile  et  chrétienne  est  mis  on 
usage.  Archiac  est  à  3  lieues  de  Cognac,  3  de  Pons  et  2  de  Bar- 
hezieux.  <• 

Le  curé  à  son  tour,  un  an  après,  réclame  aussi  des  élèves.  Je  cite 
le  passage  qui  est  aSHOK  curieux  :  «  M.  Sicard,  curé  d'Arrhiac, 
continue  à  recevoir  des  pensionnaires  au  prix  de  350  livres  par  an; 
sur  quoi  il  fournit  absolument  tout  ce  <]ui  leur  est  nécessaire, 
comme  poudre,  pommade,  peigne,  enere,  papier,  plumes,  etc.  Il 
fait  aussi  raccommoder  leurs  hardes  à  ses  frais.  Il  leur  montre  à 
jouer  du  violon,  pourvu  que  les  parents  se  chargent  de  fournir 
l'instrument  et  de  l'entretenir  de  cordes;  il  exige  que  les  pension- 
naires soient  mis  décemment,  c'esl-à-din',  suivant  les  facultés  des 
parons.  "  ^ 

Ailleurs,  dans  le  diocèse  d'Autun,  l'obligation  est  directement 


1 .  Saint-Maiire,  S54  habilanls,  canton  de  Niort  (Deux-Sèvres  >;  ancien 
lioci-se  de  La  Rochelle,  330,  40  ou  50  communiants,  suivant  les  années. 

2.  Journal  de  Saintoni/e  el  'l'Anijoumoii,   13  juin   1788,   n"  jiniv,  page 


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—  93  — 

faite  au  curé  d'enseigner  ou  au  moins  de  trouver  un  instituteur 
de  concert  avec  lea  iiabitunts.  MF  Gabriel  de  Roquettu  dit  : 
■  Pour  satisfaire  à  une  telle  obligation,  nous  ordonnons  que  les 
curt'S  et  preslres  tiendront  les  petites  écoles,  ou  choisiront  avec 
les  habitants  de  la  paroisse  une  personne  de  probité,  capable 
d'enseigner  ces  jeunes  enfanis  ;  et  l'acte  de  leur  choix,  les  attesta- 
tions de  probité  et  leur  capacité  ayant  été  reconnus  par  nous  ou 
parnos  grands  vicaires,  il  leur  sera  donné  permission  de  tenir  ces 
eseoles.  Et  parce  que  les  meslanges  des  filles  avec  les  garçons  a 
toujours  «té  fort  préjudiciable,  el  que  nous  en  avons  mesme  ap- 
pris des  accidens  funestes,  nous  ordonnons  qu'il  y  ait  dans  cha- 
que paroisse  deux  escoUes,  lune  pour  les  garçons  et  l'autre  pour 
les  filles  :  celle  des  garçons  tenue  par  un  homme,  et  celle  des  litles 
par  une  femme  ou  une  tille  de  piété,  n  ' 

C'est  bien  souvent  un  prêtre  que  le  conseil  de  la  commune 
choisit  pour  régent  de  ses  écoles,  comme  par  exemple  à  Aubiet 
(Gers)  pour  Jammes  Tesset,  prêtre,  en  1563;  Jean  Lavernet, 
prêtre,  en  1577-1585;  en  1614,  Jean  Fourcade,  prêtre;  Antoine 
Aïeux,  prêtre,  bachelier  en  théologie,  en  1688.  Si  l'instituteur 
manque,  pour  ne  pas  laisser  les  enfants  sans  instruction,  le  curé 
près  de  là,  à  Mouroux  (Gers)  en  1017,  se  charge  de  l'école  avec 
ses  deux  vicaires.  ^ 

Dans  le  diocèse  de  Rouen,  en  1689,  l'archevêque  Colbert,  à 
Saint-Honoré,  doyenné  de  Longueville,  ordonne  que  u  le  vicaire 
fera  l'escoUe,  à  peine  de  satsiedeson  temporel  puisera  einpioyé 
à  la  faire  tenir  régulièrement  o;  en  1691,  au  Mesnil-sous-Lille- 
bonne,  que  la  fondation  qui  oblige  le  chapelain  à  tenir  école, 
sera  exécutée,  à  peine  do  saisie  des  revenus  de  la  chapelle  ;  à  Ui- 
ville-Ia-Rivière,  à  !3crville-sur-Seine,  au  Mesnil-Mauger,  àBuint- 
Aubin  de  Cictot,  en  1692;  à  Notre-Dame  du  Bec,  à  Folleville, 
en  1697,  à  Bellefosse,  à  Mesnil-Duredent  en  1G98;  à  Dompierre 
en  1699,  qu'il  y  aura  pour  tenir  l'école  un  clerc,  souvent  imposé 
au  curé,  quelquefois  rétribué  par  les  habitants.  En  1664,  il  est 
enjoint  au  curé  de  Bdutle,  doyenné  de  Foucarmont,  «  d'avoir 
un  maitre  d'école  pour  enseigner  la  jeunesse.  »  Par  suite,  en 


1.  Ad.  de  Charmasse. /i'(a(  de  l'instruction  primaire  dsm  l'a. 
d'Aulun  pendant  let  XVII'  et  XVUi'  siédes,  I8T(,  page  18. 

2,  Dubord.  Heckerche»  sur  l'inslruclion  publique   dan»   i 
avant  il89,  dans  la  Revue  de  Gascogne,  juillet  1813. 


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—  94  — 

1663,  Bur  les  38  paroisses  du  doyenné  de  Foucarmont  visitées, 
26  possédaient  une  école  dont  14  étaient  tenues  par  les  curés  ou 
vicaires,  12  par  des  niagisters. 

En  1692,  dans  le  doyenné  de  Bourgtiieroulde,  sur  16  paroisses 
visitées  on  en  cite  12  que  dirigeaient  des  curés  ou  des  vicaires. 
Pour  le  siècle  suivant,  voici  quelques  chilTres  ;  s'ils  sont  arides, 
ils  ont  cependant  leur  importance.  Kn  1710,  le  doyenné  deChau- 
niont,  sur  les  37  écoles  de  ses  55  paroisses  qui  sont  inspectées, 
en  a  2  tenues  par  des  vicaires,  31  par  des  clercs  laïques;  ce- 
lui de  Magny,  58  paroisses,  41  écoles,  2  curés,  4  vicaires,  1  cha- 
pelain, 31  clercs,  1  particulier;  Meulan  et  l'ontoise,  51  parois-, 
ses,  42  écoles,  3  curés,  5  vicaires,  I  chapelain,  34  clercs;  en 
1713,  Le  Havre,  37  paroisses,  26  écoles,  4  vicaires,  22  clercs; 
Loges,  34  paroisses,  27  écoles,  4  vicaires,  20  clercs;  Saint-Ro- 
main, 43  paroisses,  29  écoles,  2  curés,  2  vicaires,  18  clercs; 
Vatmonl,  41  paroisses,  28  écoles,  2  curés,  D  vicaires,  20  clercs; 
l'année  suivante,  Bocqueville,  49  paiMisses,  37  écoles,  4  curés, 
16  vicaires  ;  Brechy,  49  paroisses,  37  écoles,  2  chanoines,  1 1  vi- 
caires, 4  clercs  ;  Cauville,  56  paroisses,  49  écoles,  2  curés,  23  vi- 
caires, 23  clercs,  1  particulier;  en  1715,  Envermeu,  46  paroisses, 
31  écoles,  7  curés,  4  vicaires,  13  clercs  laïques;  Eu,  40  parois- 
ses, 33  écoles,  7  curés,  2t  vicaires,  5  clercs;  FoUeville,  33  pa- 
roisses, 24éeoles,  1  vicaire, 22 clercs;  Longueville,  46pai'oisseB, 
30  écoles,  8  curés,  13  vicaires,  8  clercs  ;  Ry,  53  paroisses,  34  éco- 
les, 8  curés,  11  vicaires.  Il  clercs  ou  particuliers;  en  1716, 
Bray,  34  paroisses,  25  écoles,  3  curés,  11  vicaires,  8  clercs; 
Foucarmont,  57  paroisses,  42  écoles,  7  curés,  16  vicaires,  19 
clercs,  1  femme;  Gisors,  47  paroisses,  42  écoles,  4  curés,  16  vi- 
caires, 17  clercs,  2  particuliers  ;  Neurchâtel,  52  paroisses,  48  éco- 
les, 6  curés,  19  vicaires,  23  clercs  ;  en  1717,  Aumalc,  24  purois- 
ses,  23  écoles,  lîl  clercs,  3  vicaires;  lîourgllieroulde,  4i  parois- 
ses, 33  écoles,  2  curés,  4  chapelains,  1  sous-diacre,  10  vicaires, 
5  clercs,  7  particuliers;  Pont-Audenier,  52  paroisses,  38  écoles, 
4  curés,  9  vicaires,  21  clercs;  Saint-Cjeorges,  55  paroisses,  37 
écoles,  7  curés,  19  vicaires,  11  clercs. 

Aux  premières  années  du  règne  de  Louis  XV,  les  clercs  laï- 
ques étaient  plus  nombreux  dans  les  écoles  que  les  ecclésias- 
tiques, .\  la  lin  du  xviii'  siècle,'  ce  serait  plutôt  le  contraire.  * 

1.  Ch.  de  Robillard  de  Beaurepaire.  Recherches  sur  l'inslruction  pu- 
blique dam  le  diocèse  de  Itouen  avant  478S,  (omc  n,  p.  4tiH,  pasaim. 


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—  95  — 

Certains  vicaires  alors  n'obtenaient  des  gages  de  la  paroisse 
qu'à  la  condition  d'instruire  les  enfants. 

Ces  conclusions  ne  sont  pas  tout  à  fait  celles  de  M.  Théophile 
Boutiot  dans  son  Uiatoiredc  l'instruction  publique etpopulaire 
à  Troyes,  pendant  les  quatre  derniers  siècles,  p.  87  :  «  Le  clergé 
Tut  pendant  de  longs  siècles  le  distributeur  exclusifde  l'instruc- 
tion. Au  XV*  siècle,  il  commence  à  céder  la  place  à  quelques 
laïques.  Il  enseignera  encore;  mais  il  n'y  aura  plus  pour  lui  l'o- 
bligation, comme  au  moyen  âge,  de  tenir  école  sous  les  porches 
ou  sur  les  parvis  des  églises.  Il  ne  résigne  pas  ses  anciennes 
prérogatives  ;  mais  il  laisse  aux  gens  du  siècle,  à  des  institu- 
teurs libres,  une  bonne  part  et  souvent  la  plus  large  part  dans 
l'enseignement  primaire.  » 

Quand  ce  n'était  ni  le  curé  ou  le  vicaire,  ni  le  chanoine  ou  le 
chapelain,  c'était  le  clerc  ou  le  sacristain,  comme  on  vient  de  le 
voir  en  Normandie,  comme  ou  le  peut  constater  en  Saîntonge. 
A  Saint'Mard,  en  168ri,  le  sacristain  fait  les  fonctions  de  régent, 
et  a  «  sept  à  huit  escolliere  ».  A  Saint-Sigisniond,  '  10  mai  1674  : 
«  Pour  maitre  d'école,  le  sacristain  a  toujours  montré  à  la  jeu- 
nesse depuis  14  ou  1^  ans  qu'il  est  dans  la  paroisse.  Je  trouve 
qu'il  s'en  acquitte  assez  bien,  selon  sa  capacité.  Il  est  assez  dé- 
vol  et  craignant  Dieu.  Il  a  soin  que  ses  écoliers  étant  à  l'église 
y  gardent  la  modestie.  Il  a  femme  et  enfants  qui  sont  craignants 
Dieu.  "  A  Saint-l'ierre  du  Chemin  (Vendée),  le  2  juin  1690: 
■  Le  sacristain  enseigne  à  lire  à  huit  ou  dix  enfants,  et  un  autre 
bourgeois.  •> 

<•  L'existence  de  l'école  à  câté  de  l'église,  du  maitre  à  côté  du 
curé,  était  déjà  une  ancienne  institution  dans  la  seconde  moitié 
du  xvii' siècle,  a  dit,  page  118,  Fayet,  qui  ajoute  :  a  Ce  fait  est 
général  dans  nos  paroisses.  »  On  voit  que  dans  le  diocèse  de  La 
Rochelle  il  en  était  de  miïme.  L'observation  avait  été  déjà  faite 
par  Cavoleau  en  sa  Slalislique  de  la  Vendée,  page  866 1  »  Dans 
les  campagnes,  l'instruction  élémentaire  de  la  lecture,  de  l'écri- 
ture et  du  calcul  était  confiée  à  des  maîtres  d'école  dont  la  plu- 
part étaient  attachés  aux  Églises  en  qualité  de  chantre,  n 


1.  300  commuuisDts  ;  1.G5I  habitaots,  cantou  de  Maillciais  (Veodée). 


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DES   ÉCOLES   UIXTBS.   LE   HAHI    ET   LA   FEUME   INSTITUTEURS. 
DÉFENSES   DES   CONCILES. 

VB0TE3TATION3    DES    ^.VÈQUES.     CAS    DE   TOLÉRANCE. 

Une  autre  prcscri])tion  rigoureuse  esl  la  séparation  des  sexes.  ' 
Point  d'écoles  mixités,  c'est  la  loi  ecclésiastiiiue.  D'abord  le  con- 
cile tle  Bourges  eu  1584,  titre  SXix,  can,  vi,  veut  qu'on  mette,  à 
la  tète  des  écoles  de  filles,  des  veuves  ou  des  femmes  pruden- 
tes. '  Mais  nvant,  les  statuts  de  1357  contiennent  cette  disposi- 
tion formelle  :  «  Nulla  mulierliabcat  nisi  filias,  absque  dispen- 
satione  cantoris,  nec  magister  nisi  pueros,  nisi  de  cjusdetn  dis- 
pensatione.  o  De  plus,  en  IG5â,  le  18  novembre,  «  Michel  Le 
Masie,  conseiller  du  roi  en  ses  conseils  d'état  et  privé  et  sei- 
gneur des  Hoches  Saint-Paul,  chantre  et  chanoine  de  l'église 
métropolitaine  do  Paris,  collateur,  juge  et  directeur  des  petites 
écoles  de  la  ville,  fauxl>ourgset  banlieue  de  Paris...  pour  remé- 
dier et  obvier  aux  désordres,  abus  et  malversation  qui  sont  ar- 
rivez et  peuvent  arriver  journellement  es  dites  escoles  par  le 
meslange  des  lilles  avec  les  garçons  n,  renouvelle  «  trèa  expres- 
ses inhibitions  et  défenses  faites  aux  dits  maistres  d'enseigner 
aucunes  filles  en  Jeurs  escoles,  et  aux  maistresses  d'enseigner 
aucuns  garçons  *,  parce  que,  «  au  mépris  desdits  statuts,  régle- 
mens  et  arresis  aucuns  desdits  maistres  et  maistresses  ne  dé- 
laissent  pas  d'entreprendre  et  continuer  un  semblable  meslange 
des  dites  filles  avec  les  garçons,  ce  qui  a  causé  et  peut  causer  et 
produire  de  nouveaux  désordres,  dans  la  dépravation  du  siècle 
présent,  où  l'on  ne  peut  apporter  trop  de  circonspection  pour  la 
conduite  de  la  ji^unesse,  veu  que  de  cette  première  instruction  et 
des  premières  habitudes  qui  sont  imprimées  aux  enfants  dans 
les  escoles,  dépend  entièrement  tout  le  reste  des  mœurs,  consé- 
quemment  le  salut  ou  la  perte  de  tous  les  hommes»,  ^  el  il  con- 


1 .  Fuellaniiu  iiistitutioiii  pru^ndantur  probalic  ridua',  aut  inalronœ  qua; 
cas  rcligiose  vlvcndi  formam  et  logeiidi  rationcm  studiose  doceant.  — 
Labbe,  Conc  ,  sv,  1098. 

2,  Jourdain.  Histoire  de  l'université  de  Paris;  Pièces  juslificatiies,  cii, 
p.  97. 


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_97- 

danine  les  délinquants  ù  4  sous  parisis  d'amende  et  ù  la  desti- 
tution en  cas  de  récidive. 

Enfin,  dans  laws  qui  précède,  les  statuts  des  petites  écoles 
publiés  en  167-2  par  l'ordre  du  chantre  Claude  Joly,  le  promo- 
teur Martin  Senncl,  s'aclressant  aux  mailres  et  maîtresses,  leur 
fait  cette  reco m ifian dation  :  «  Donnoz-vous  iiien  de  garde  de 
n'avoir  point  en  vos  écoles  des  enfans  de  ditTérent  sexe  :  vous 
en  Bçavez  les  raisons;  vous  n'ignorez  pas  les  accidens  et  incon- 
véniens  qui  peuvent  arriver.  « 

Nos  évèques  de  La  Kochclle  et  dé  Saintes  ne  tenaient  pas 
moins  la  main  à  cette  toi  de  bonne  discipline,  et  dans  leurs  vi- 
sites ils  ont  soin  d'en  faire  constater  In  violation.  A  Saint-IU'my.  ^ 
en  1074  :  «  Il  y  u  un  maitre  d'école.  Il  n'est  point  approuvé.  11  re- 
çoit les  filles  comme  les  gur^'ons.  »  A  l'uy-de-Sèvrp,  paroisse 
réunie  à  Fayo-Moreau,  le  18  septembre  1674  :  u  II  y  a  un  maiire 
d'éco!e  qui  est  de  la  paroisse;  il  y  a  longtemps  qu'il  enseigne  et 
s'en  acquitte  apsez  bien.  Il  reçoit  de  petites  lilles.  Il  fait  le  caté- 
chisme. II  chante  mal  et  tait  garder  la  modestie.  »  A  Monlcou- 
tant,  le  9  septembre  1707  (800  communiants  et  autant  de  hugue- 
nots] ;  a  Le  nommé  Jean  Maupillier  et  Louis  Ouillobaud  sont 
maîtres  d'écolles;  on  est  content  d'eux.  Il  y  a  aussi  deux  mai- 
tresses  décolles  pour  les  filles,  dont  on  est  aussi  content.  Nous 
avons  ordonné  que  les  maîtres  d'écolles  n'enseigneront  que  les 
garçons,  comme  les  maîtresses  n'enseigneront  que  les  filles, 
suivant  lés  règlements  de  notre  diocèse,  llsn'ont  de  gages  nyJcs 
uns  ny  les  autres.  «  Au  Guéde  Velluire,  ^  le  3f  août  1714  :  «  11  y 
a  deux  mailres  d'écûlles,  sçavoir  le  sieur  Ozias  et  le  sieur  Carte- 
ron.  Ils  font  assez  bien  leur  devoir  ;  mais  sur  ce  qu'on  nous  a  dit 
qu'ils  enseignaient  des  filles  avec  les  garçons,  noua  leur  delTen- 
dona  d'enseigner  à  l'avenir  des  lilles,  et  leur  ordonnons  d'ensei- 
gner seulement  des  garçons,  comme  aux  maîtresses  d'enseigner 
seullement  des  tilles,  suivant  les  réglemens  que  nous  avons 
cy-devant  faits,  a 

Même  remarque  en  1727,  pour  Notre-Dame  de  Hochefort,  le  29 
avril  :  u  Nous  avons  detTendu  aux  maîtres  et  maîtresses  d'école 


1.  m  habitants,  canton  de  Niort  (Ucux-Sèvres), 

3.  Gué  en  Poitou,  élection  de  Fontenay,  600  communianls,  district  de 
Velluire  qui  a  300  communiaots;  canton  de  ClialIlé-les-Marais  (Vendée], 
1,167  habitants. 


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-  98  — 

de  la  ditte  paroisse  de  recevoir  des  enfants  de  différent  sexe,  et 
nous  avons  interdit  tous  ceux  et  celles  qui  tiendront  les  écoles 
sans  notre  permission  par  écrit  »  ;  et  pour  Saint-Louis  de  ta 
même  ville,  le  37  :  «  Il  y  a  plusieurs  maîtres  et  niHÎlresses  d'école 
à  qui  noua  avons  ordonné  de  ne  jamais  recevoir  des  écoliers  de 
dilTérents  sexes,  et  nous  avons  interdit  et  delïéndu  d'enseigner 
ù  tous  ceux  qui  n'auront  pas  notre  permission  par  écrit,  o 

En  1752,  le  24  février,  Louis-Marie  Suarès  d'Aulan,  évêque  de 
Dax,écritàd'Estigny,  intendant  de  la  province  :  »  L'article  de  la 
défense  aux  réyrenls  de  recevoir  des  lilles  à  leur  école  n'est  pas 
moins  essentiel.  J'ay  été  obligé  de  faire  chasser  de  mon  diocèse 
des  régents  pour  des  horreurs  commises  avec  des  filles...  » 

La  loi  civile  n'était  pas  moins  rigoureuse.  Un  arrêt  du  parle- 
ment de  Paris,  du  19  mai  1G28,  fait  également  défenses  expresses 
B  à  tous  maistres  enseignans  par  la  permission  de  M.  le  chanlre 
d'avoir  des  fdles  pour  les  enseigner  en  leurs  écoles,  et  sembla- 
blement  à  toules  maîtresses  d'avoir  des  garçons  pour  les  ensei- 
gner. »  Puis,  quand  la  loi  estlrop  ouvertement  violée,  c'est  le  roi 
lui-même  qui  se  charge  de  la  rappeler.  Le  15  décembre  1040, 
Louis  XIU  écrit  à  l'évéque  de  Poitiers  :  «  Etant  arrivé  depuis 
peu  par  deçà  un  très  grand  scandale  en  une  école  où  un  pré- 
cepteur recevait  des  lilles;  et  ayant  fait  réflexion  sur  les  causes 
de  ce  mal,  et  sur  ce  qui  seroit  à  faire  pour  l'empescher  à  l'ave- 
nir, j'ai  estimé  nécessaire  pour  cette  fois  d'ordonner  que  toutes 
les  écoles  pour  les  garçons  seront  tenues  par  des  hommes  ijui 
seront  reconnus  de  capacité  et  probité  requises  pour  enseigner 
la  jeunesse  ;  et  que  toules  celles  pour  les  filles  seront  régies  par 
des  femmes  ou  des  filles,  sans  que  les  garçons  et  les  iilles  puis- 
sent jamais  être  reçus  en  même  école  pour  quelque  prétexte  que 
ce  soit;  ni  qu'aucun  maitre  ou  maitresse  tiennent  écoles  qu'ils 
n'aient  approbation  et  litre  dei;eux  qui  doivent  avoir  supériorité 
sur  eux,  selon  les  lois  et  les  coutumes  des  lieux,  n  ^ 

Aussi  l'évëque,  le  célèbre  Henri-Louis  Chasteigner  de  La 
RochepoKay,  s'empressa-t-il,  7  janvier  1641,  de  faire  un  man- 
dement à  ce  sujet  :  «  Nous  faisons  très  expresses  inhibitions  et 
défenses  à  toutes  sortes  de  personnes  de  l'un  et  de  l'autre  sexe, 
de  quelque  âge,  condition  et  qualité  qu'elles  soient,  dans  l'éten- 
due de  noire  diocèse,  de  tenir  écoles,  ou  recevoir  en  leurs  mai- 


1.  Mémoires  du  clergé  de  Fra 


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sons  garçons  ou  filles,  pour  les  instruire  à  lire,  écrire  ou  aux 
principes  de  grammaire,  et  généralement  de  s'ingérer  en  tiuel- 
que  instruction  de  la  jeunesse  que  ce  soit,  qu'elles  n"ayent 
comparu  auparavant  par  devant  nous  pour  c'tre  examinées  et 
recevoir  notre  permission,  ou  de  ceux  que  nous  voudrons  com- 
mettre. »  *  Et  comme  il  y  avait  ici  ordre  du  roi,  le  lieutenant 
général  en  la  sénéchaussée  et  siège  présidial  de  Poitiers,  Nico- 
las de  Sainte-Marthe, publia,  19  février  Ifiil,  une  ordonnance  où 
il  faisait  "  inhibition  et  défenses  à  toutes  personnes,  tant  catho- 
liques que  de  la  religion  prétendue  réformée,  de  l'un  et  de  l'autre 
sexe,  de  tenir  école  ni  continuerou  s'immiscer  en  l'exercice  de 
l'instruction  de  la  jeunesse,  soit  garçons  ou  lilles,  sans  avoir  au 
préalable  la  permission  du  dit  sieur  évêque  de  Poitiers,  laquelle 
ils  seront  tenus  de  communiquer  audit  procureur  du  roi,  aupa- 
ravant que  de  pouvoir  continuer  ledit  exercice  ;  et  au  has  de  la- 
dite permission  faire  insérer  ladite  communication  qui  en  aura 
été  faite,  à  peine  de  cent  livres  d'amende,  d  ' 

A  Vignacourt  (SommeJ,  Bernard,  ancien  curé  de  Berleaucourt, 
touché  de  voir  un  si  grand  nombre  de  garçons  et  de  filles  pêle- 
mêle  dans  une  même  école,  sous  un  seul  niaitre,  conçut  le 
dessein  de  fonder  une  école  defdles;  il  acheta  un  manoir  d'un 
journal  et  demi  au  centre  de  la  paroisse,  et  il  le  donna  à  la  com- 
munauté des  habitants  en  1702,  à  la  condition  d'y  faire  con- 
struire un  bâtiment  capable  de  servirde  demeure  à  une  ou  deux 
maitresses  d'école  et  pour  y  tenir  les  élèves,  La  maison  de 
Chaulnes  y  plaça  à  ses  dépens  une  religieuse  de  l'institut  de  M. 
Boquillon  ;  en  1740,  le  nombre  s'est  si  fort  augmenté  qu'il  fallut 
créer  une  seconde  classe  pour  les  plus  jeunes  lilles.  Moreau, 
chanoine  d'Amiens  et  prieur  de  Boves,  y  fil  à  ses  dépens  venir 
une  seconde  religieuse  3. 

Bien  souvent  le  mari  avait  les  garçons,  la  femme  les  filles, 
comme  à  Ciré  en  1698.  A  Sainte-Ouc^nne.  *  26  avril  1679  :  «  Il  y  a 
un  maistre  descole  que  j'ai  fait  venir  de  Niort  depuis  peu.  Il  n'a 
pas  encore  d'approbation  parce  qu'il  n'était  pas  bien  assuré  s'il 
resteroit  ou  non,  le  voulant  éprouver  avant  de  le  demander.  Il 


1.  Uémoirei  du  clergé  de  Frnnce,i.  i,  p.  9"8. 

2.  Mémoire*  du  clergé  de  France,  t.  i,  p.  980. 

3.  Invenlaire  dea  arehwes  de  la  Somme,  série  c.  b,,  ii 

4.  670  habitants,  canton  de  Champdeniers  (Oeux-Sûi 


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—  100  — 

s'acquitte  assez  bien  de  son  devoir,  autant  que  j'ai  pu  connoistre. 
Sa  Temnie  enseigne  les  iilles  et  Tait  le  cathécisme  un  jour  de  la 
semaine,  a  En  1704,  Berthomé,  >  curé  doyen  de  Marsilly  en  Aii- 
nis,  atteste,  le  9  janvier,  que  «  M"°  Marie-Suzanne  Quimhail, 
chargée  de  l'instruction  des  jeunes  (illes  de  la  paroisse  de  Mar- 
silly »,  et  il  M.  Laurent  Quimbail,  chargé  de  l'instruction  des 
jeunes  garçons,  ont  rempli  leur  devoirpenduntlannéc  dernière.» 
Dans  ce  cas  on  obligeait  les  deux  époux,  ou  bien  la  fille  et  le 
père,  à  séparer  les  écoles.  A  Thairé,  canton  d'Aigrefeuille  (Cha- 
rente-Inférieure), le  27  novembre  1694;  «  Aurions  ensuite  de- 
mandé après  le  maislre  et  niaistresse  d'escole  ;  et  nous  auroit 
été  répondu  que  c'étoit  le  mari  et  la  femme  qui  instruisent  la 
jeunesse  ;  et  aurions  défendu  de  tenir  les  deux  écolles  dans  la 
même  chambre  ny  même  dans  deux  différentes  qui  puissent 
avoir  communication  ensemble.  » 


ORDONNANCES    nES   I^.VÉQUES   DE   SAINTES   ET   DE    LA   ROCHELLE 

POUR    LES  ECOLES.    CHUSSOL   u'uZÈS, 

PIEHHE-LOUIS    DE    LA    ROCHEFOUCAULD,    ANTOINE    DE    BRANCAS,    ETC. 

On  se  fera  unç  idée  de  iimportance  que  l'évèque  de  La  Ro- 
chelle attachait  à  ce  devoir  de  veiller  sur  l'éducation,  si  l'on 
parcourt  les  ordonnances  synodales  du  diocèse,  titre  XVtr.  Il  y  a 
là  tout  un  petit  code  pédagogique,  un  manuel  d'éducation  à  l'u- 
sage des  maitres  et  des  inspecteurs  des  écoles.  Le  chapitre  est 
Intitulé  :  Des  écoles  chrétiennes.  Je  transcris  ce  qu'il  contient  de 
plus  important. 

"  I.  Il  n'y  a  point  de  moyen  plus  efficace  pour  sanctifier  une 
paroisse  que  de  faire  en  sorte  que  Jes  jeunes  enfants  soient  bien 
élevés  el  bien  instruits  pendant  qu'ils  ont  encore  leur  innocence 
baptismale.  On  ne  saurait  croire  combien  forte  et  profonde  est 
l'impression  que  font  ces  premières  instructions  dans  un  âge  si 
tendre  :  ce  qui  fait  qu'ils  retiennent  pour  l'ordinaire  pendant 


I.  Dont  la  signature  est  légalisée  le  12  mai  11)^4  par  Maussac,  doyen 
du  chapitre  et  vicaire  général  d'Emmanuel  de  Crussol  d'Uièa,  évèque 
de  La  Kochellc. 


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-  101  - 

toute  leur  vie  les  bons  principes  qu'ils  ont  reçus  dans  cet  âge  là. 
C'est  ce  qui  doit  obliger  les  curés  à  prendre  toutes  les  voies  que 
la  charité  leur  pourra  inspirer  pour  établir  dans  leurs  paroisses 
de  petites  écoles  et  avoir  des  maîtres  H  des  niaitresses  d'une 
piété  et  d'une  capacité  reconnues. 

»  II,  Il  est  de  la  dernière  importance  d  cmpôdier  que  des 
personnes  déréglées  ne  singèrent  dans  l'emploi  de  niaitres  et  de 
maîtresses  d'écoles.  C'est  pourquoi,  conformément  aux  règle- 
ments ecclésiastiques  et  déclarations  de  sa  majesté  et  arrëls  du 
conseil,  noua  déTendons  à  toutes  les  personnes  de  l'un  et  de 
l'autre  sexe  de  s'immiscer  à  tenir  des  petites  écoles  dans  notre 
diocèse  sans  noire  approbation  et  permission  par  écrit  :  et  nous 
déclarons  que  nous  ne  Jeurdonnerons  cette  permission  qu'après 
nous  être  bien  informé  par  nous-mêmes  ou  par  le  curé  de  la 
paroisse  et  autres  personnes  dignes  de  foi,  s'ils  sont  bons  catho- 
liques, s'ils  sont  capables  et  propres  pour  l'instruction  de  la 
jeunesse,  et  enfin  s'ils  sont  de  bonne  vie  et  mœurs. 

»  m.  Selon  les  décrets  des  conciles,  les  lettres  patentes  de 
Louis  Xlll,  les  déclarations  des  rois  ses  successeurs  et  les  ar- 
rêts des  cours  supérieures,  nous  défendons  aux  maîtres  d'écolo 
d'enseigner  des  filles,  pareillement  aux  maîtresses  d'école  d'en- 
seigner des  garçons,  et  de  les  recevoir  réciproquement  dans 
leurs  écoles,  sous  quelque  prétexte  que  ce  soit,  et  même  ù  des 
heures  différentes. 

»  TV.  Les  maîtres  cl  maîtresses  d'école  auront  toujours  devant 
les  yeux  qu'ils  «ont  principalement  établis  pour  élever  les  en- 
fants dans  la  piété  cl  pour  leur  apprendre  à  mener  une  vie  tout 
à  fait  chrétienne. 

i>  V.  Ils  se  souviendront  par  dessus  tout  que,  pour  bien  in- 
struire et  élever  les  enfants,  il  faut  agir  et  parler  avec  eux  comme 
avec  des  personnes  avancées  en  âge  dont  l'esprit  et  la  raison 
seraient  tout-à-fail  formés... 

"  VI.  Ils  prendront  bien  garde  de  ne  jamais  corriger  leurs 
disciples  avec  passion  et  em|iorlcmcnt;  mais  quand  ils  seront 
tombés  dans  quelque  faute,  si  c'est  la  première  ou  la  seconde 
fois,  et  qu'ils  n'en  aïeul  pas  bien  connu  la  malice,  on  se  conten- 
tera de  les  prendic  en  (larticulicr  pour  les  avertir  de  leurs 
fautes,  leur  marquer  les  raisons  qui  doivi-nt  les  porter  à  les  évi- 
ter, et  leur  donner  avis  en  même  temps  qne,  ails  y  retombent, 
on  sera  obligé  de  les  punir:  si,  après  cela,  ils  comnieltent  la 
même  faute,  on  pourra  les  punir  autant  que  leur  faute  le  méri- 


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—  102  — 

tcra,  pourvu  qu'on  le  Taese  avec  modération  et  qu'on  leur  mar- 
que que  ce  n'est  point  par  colère,  ni  par  emportement  qu'on  le 
fait,  mais  seulement  pour  leur  bien  et  pour  leur  avantage,  afin 
qu'ils  se  corrigent. 

»  VII- Comme  l'établissement  des  petites  écoles  est  chose  im- 
portante et  très  propre  à  réformer  les  moeurs  de  toute  une  pa- 
roisse, les  curés  prendront  un  grand  soin  pour  les  soutenir;  ils 
visiteront  souvent  les  écoles  des  garçons  et  des  filles,  accompa- 
gnés de  quelques  personnes  de  piété  ;  ils  veilleront  sur  les  vie, 
mœurs,  doctrine  et  conduite  des  maîtres  et  maîtresses  d'écoles, 
pour  nous  en  rendre  compte:  ils  noua  marqueront  s'ils  ne  vont 
point  au  cabaret,  s'ils  évitent  les  jeux  de  hasard  et  les  mau- 
vaises compagnies,  s'ils  sont  retenus  et  modestes  dans  leur  ex- 
térieur,'s'ils  reçoivent  les  pauvres  comme  les  riches:  ils  nous 
informeront  s'ils  observent  la  manière  que  nous  venons  de  mar- 
quer pour  bien  élever  les  enfants,  en  leur  parlant  et  agissant 
avec  eux  comme  avec  des  personnes  avancées  en  âge  et  dont 
l'esprit  serait  fout  à  fait  formé;  s'ils  ne  les  châtient  que  par 
raison  et  sans  aucune  aigreur,  après  les  avoir  avertis  deus  ou 
trois  fois  de  leur  faute;  enfin,  ils  nous  rendront  compte  s'ils 
commencent  leurs  exercices  par  la  prière,  s'ils  s'acquittent  de 
leurs  emplois  avec  des  sentiments  de  piété  et  de  religion,  s'ils 
fréquentent  les  sacrements,  si  la  doctrine  des  livres  qu'ils  font 
lire  est  orthodoxe,  s'il  n'y  a  rien  d'impur  et  d'indécent  ;  s'ils  en- 
seignent aux  enfants  le  catéchisme  comme  il  faut;  s'ils  les  font 
prier  Dieu  le  matin  et  le  soir,  à  genoux;  s'ils  les  disposent  à  re- 
cevoir les  sacrements  ;  s'ils  les  font  assister  à  la  sainte  messe 
et  aux  vêpres  toutes  les  f^tes  et  dimanches  avec  silence  et  mo- 
destie ;  s'ils  leur  inspirent  la  crainte  de  Dieu,  le  respect  qu'ils 
doivent  à  leurs  pères  et  mères  et  l'horreur  du  péclié:  enfin,  s'ils 
observent  généralement  tous  les  règlements  que  nous  avons 
donnes  pour  les  écoles  de  notre  diocèse,  »  * 

Or,  quand  en  1780  François-Joseph-Emmanuel  de  Crussol 
d'Uzès,  éviique  de  La  Rochelle  depuis  1768,  réimprimait  ces 
B  Ordonnances  et  règlemens  synodaux  n,  il  n'innovait  rien  et  se 
contentait  de  reproduire  ce  qui  existait.  Il  le  dit  dans  son  man- 
dement du  20  mars  1780,  page  ix:  «  Le  recueil  que  nous  vous 


1.  Ordonnance  et  rèfflemens  aj/nor/aax  du  diocèse  de  La  Rochelle  ;  Pa- 
is,  Simon,  1780,  in-S",  pages  161-166. 


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—  103  — 

présentons  aujourd'hui,  nos  très  chers  frères,  est  l'ouvrage  de 
plusieurs  de  nos  illustres  prédécesseurs  ;  il  ne  contient  aucune 
disposition  qui  ne  soit  conforme  à  l'esprit  de  l'église:  il  est  le  ré- 
sultat des  anciens  synodes  du  diocèse,  n  En  effet,  le  titre  porte 
B  Ordonnances  et  règleinens...  publiés  ot  mis  en  ordre  par  Mgr 
Etienne  de  Champflouren  17 1(1, réimprimés  parordre  de  Mgr  Fran- 
Çois-Joseph-Emmanuel  deCrussold'Unès.»  H'aiitre  part, Etienne 
de  Champflour,dans  son  mandement  du  30  novembre  1700,  dé- 
clare :  «  Toutes  les  ordonnances  que  nous  donnons  dans  ce  re- 
cueil ont  été  déjà  publiées  par  nos  prédécesseurs  ou  dans  le 
synode  que  nous  avons  tenu  au  commencement  de  notre  épisco- 
pat.  »  Ce  qu'il  fait,  c'est  simplement  une  nouvelle  impression  dos 
ordonnances.  «  En  effet,  celles  que  ion  avait  imprimées  du 
temps  de  Ngrs  Descoubleau  et  de  Raoul  ne  se  trouvent  plus,  et 
l'impression  en  est  entièrement  finie.  »  Je  regrette  vivement  de 
n'avoir  pas  trouvé  ces  règlements  du  cardinal  de  Sourdis  et  de 
Jacques  Raoul  de  La  Guib.iurgére.  Ils  auraient  certainement  été 
une  pièce  importante. 

Pour  le  diocèse  de  Saintes  nous  avons  les  ordonnances  syno- 
dales publiées  en  1783  par  Pierre-Louis  de  La  Rochefoucauld  * 
peu  de  temps  après  son  élévation  à  l'épiscopat.  Ici  encore  le 
prélat  nous  informe  dans  un  avis  préliminaire  que  ces  règle- 
ments sont  l'œuvre  d'un  de  ses  prédécesseurs.  Il  n'y  a  »  fait 
que  de  très  légers  changements  qui  lui  ont  paru  indispensables, 
surtout  pour  un  cas  réservé.  »  Et  la  première  page  nous  ap- 
prend qu'  u  ils  ont  été  lus  et  publiés  auK  synodes  tenus  le  18  avril 
et  le  2  mai  1746.  » 

Le  chapitre  vii,I^es  mai  très  cl  das  maftressps  d'école,  contient 
5  articles,  page  20: 

«  I.  Nous  exhortons  fous  les  curés,  surtout  des  principales 
paroisses  de  notre  diocèse,  à  se  procurer  autant  qu'il  leur  sera 
possible,  des  maîtres  et  des  maîtresses  d'écoles,  d'une  bonne 
conduite  et  capables  d'instruire  chrétiennement  les  enfants  de 
l'un  et  de  l'autre  se\e. 


1.  Pierre-Louis  de  Ln  Rochefoucniild,  niS  au  Vivier,  paroisse  de  Saint- 
Cybard  du  Pérat,  diocèsp  de  l'érigiieiii,  le  13  octobre  1141,  mort  â  Pa- 
ris, au  couvent  des  Cannes,  li-  2  se[)leml)re  IlSii.  Voir  l'ni-  riclime  de» 
Mptembrisear!'.  Pirrrr-I.nui»  Je  Lu  llocliffouraulil,  |iarM.  Louis  Audint, 


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—  104  — 

»  11.  Voulons  que  dans  toute  l'étendue  de  notre  diocèse  au- 
cuns ne  s'immiscent  de  tenir  lesdites  t^coles  saos  notre  appro- 
bation, que  nous  n'accorderons  à  personne,  qu'après  nous  être 
assurés  de  leur  bonne  vie  et  nifeiirs,  ca|)Hcité  et  attachement  à 
la  religion  calliolique,  apostolique  et  romaine. 

»  m.  Défendons  aux  maitres  d'enseigner  ni  d'admettre  les 
filles  dans  leurs  écoles,  et  aux  maîtresses  d'enseigner  ni  d'ad- 
mettre les  garçons. 

»  IV.  Les  uns  et  les  autres  auront  soin  d'enseigner  la  doc- 
trine chrétienne  aux  enTants  et  de  les  conduire  à  l'église  pour 
y  entendre  la  messe  et  assister  aux  autres  offices  divins, 

»  V.  Lob  curés  auront  soin  de  visiter  de  temps  en  temps  les- 
dites écoles,  et  de  veiller  à  ce  que  les  maitres  et  les  maitrcsses 
s'acquillent  de  leurs  devoirs,  dont  ils  nous  rendront  compte. 
Voulons  que  ceux  que  nous  avons  approuves,  et  que  nous  ap- 
prouverons par  la  suite,  nous  apportent  tous  les  ans  un  certi- 
ficat de  leur  bonne  conduite,  signé  par  les  curés  des  paroisses 
où  ils  sont  établis,  déclarant  que,  faute  de  ce  faire,  nous  révoque- 
rons les  lettres  que  nous  leur  aurons  données,  i  ' 

Telles  sont  nettement  et  sagement  tracées  par  l'autorité  com- 
pétente, les  règles  de  conduite  pour  les  maitres  et  ceux  qui  sont 
chargés  de  les  diriger.  " 

D'abord,  ayons  des  écoles.  L'évèque  dans  ses  tournées  monte 
en  chaire,  nous  l'avons  vu,  et  recommande  au  curé. aux  parents, 
aux  maitres  de  faire  instruire  leurs  enfants  et  leurs  serviteurs. 
J'ai  cité  déjà  quelques  exemples.  J'aurais  pu  ajouter  celui  d'An- 
goulins^.  17  novembre  16S)i  :  •  Kous aurions  ordonné,  sur  ce 
qui  nous  a  esté  dit  n'y  avoir  point  de  maistre  d'escolle  ny  mais- 
tresse  d'escole,  de  faire  le  possible  pour  en  avoir  incessamment, 
et  en  attendant  aurions  permis  au  nommé  Jean  Rivier  de  tenir 


1.  Ordonnance!  synodales  du  diocèse  de  Suintes,  lues  el  publiées  mis 
synodes  tenus  les  tS  avril  el  2  mai  1746;  Sainles,  Toussaint,)  783,  in-i°, 
p.  20-2). 

2.  ContrflBle  k  noter.  Dans  les  Slaluls  i;inodaux  du  diorèxr  de  La  Ro- 
chelle el  Sainles,  publiés  par  Mlf  Pierre-Marie- Etienne  Anlin,  êvêque 
do  La  Rochelle  et  Saintes  ]colliKés,  rédipds  par  l'abbé  E.  Gendre,  au- 
mônier de  la  Providence  de  Saintes],  l.a  Itochelle,  impr.  I'.  Dubois, 
1888,  in-S",  383-laO  pages,  il  n'est  pas  une  seule  fois  question  des 
écoles.  On  comprend  le  motif  de  ce  silence. 

3.  Canton  de  La  HochcUe,  248  habitants. 


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-  105  — 

les  escolles  »  ;  ou  bien  encore  celui  de  Baint-Saturnin  du 
Bois,  *  le  4  novembre  1694:  »  Aurions  exhorté  lea  pères  et  mèrea 
d'envoyer  leurs  enfants  à  lescolle,  n 

On  joint  l'acte  aux  paroles.  Sainte-Ouenne*  est  sans  régent,  le 
14  septembre  1700:  «  Nous  avons  jugé  à  propos  d'establir  un 
maistre  descolle  dans  cette  paroisse  »,  dit  l'évèque.  Voici  ce 
qu'on  lit  à  VihierSj^le  .10  septembre  17"2;t,  signé  par  Etienne  de 
Champnour,évè([ue  de  La  Rochelle,  dont  nous  avons  dit  le  zèle  *: 
«  N'ayant  trouvé  aucun  maître  d'école  dans  cette  ville  et  la 
trouvant  cependant  fort  propre  pour  y  avoir  un  petit  collège 
pour  y  élever  des  jeunes  gens  dans  la  piété  et  dans  lesprit  ec- 
clésiastique, nous  avons  ordonné  qu'il  y  sera  incessamment 
établi  un  petit  collège  à  l'instar  de  celuy  de  Beaupreau  et  des 
autres  établis  par  M.  C'holet  dans  le  diocèse  d'Angers,  qui  sera 
conduit  par  des  eoclésiaHtiques  qui  seront  approuvés  de  nous, 
qui  enseigneront  la  langue  latine,  et  pour  cet  effet  le  sieur  P'our- 
chaut,  curé  de  cette  paroisse,  présentateur  de  la  chapelle  de 
Saint-Pierre  de  Tarlifume,  s  et  le  sieur  Adrien  Vatel  qui  en  est 
le  titulaire,  consentant  à  l'union  de  ladite  chapelle  audit  collège, 
à  laquelle  chapelle  il  y  a  une  maison  fort  propre  à  loger  lesdits 
régents.  »  Le  successeur  d'Etienne  de  Champflour,  Antoine  de 
Brancas,  ^  s'occupe  encore  de  cette  fondation  ie  18  septembre 


1.  Ssint-Saturnin  du  Bois,  canton  de  Surgères  (Charente-Inférieure), 
I.HO  habilHntg. 

2.  Sainle-Ouenne.  300  communiants  dontlBO  nouveaux  convertis  ;  «"TO 
fasbitBnls,  canton  de  Champdeniers  (Deui-Sèvres]. 

3.  Vihiers,:!00  communiants  dont  IHO  dans  la  paroisse  Notre-Dame  et 
300  dans  celle  de  Saint-Nicolas,  ville  et  comté  dans  l'Anjou  ;  1.731  ha- 
bitants, canton  deSaumur  (Maino-el-I-oiie). 

4.  Etienne  de  Champllour,  d'une  noble  famille  d'Auvei^ne,  cbanoinc 
et  vicaire  ^néral  de  Clermont.  nommé  tWr'<|ue  de  La  Rochelle  te  31  dé- 
cembre 1702,  sacré  le  tO  juin  t"0;i,  enti-é  solennellement  h  La  Rochelle 
le  27  juillet,  mort  le  26  novembre  i72i  à  l'àRc  do  fil  ans.  Voir  Moruei- 
gnpur  Klitnne  Jf  Champflour.  i'  ivé'iue  de  La  ItockelU,  i)ar  l'abbé  Sta- 
nislas Braud  (La  Rochelle,  1883,  ia-S"). 

5.  La  chapelle  de  Tartifurae  en  l'église  de  Notre-Dame  de  Vihiers, 
chargée  d'une  messe  par  semaine,  vaut  environ  SO  livres.  Toussaint  Four- 
chaud,  curé  de  Notre-Dame. 

6.  Jean-Daptisle'Anloine  de  Drancas,  aumûnier  de  Louis  XV,  ancien 
agent  général  du  clergé,  nommé  évèque  de  La  Rochelle  le  29  avril  172S, 


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-  106- 

1728.  II  fait  consentir  le  curé  Charon  à  l'union  au  collège  des 
cinq  chapelles  dont  il  est  patron. 

A  Mortagne,  '  c'est  Charles  de  Hillerin,  ^  prêtre,  prieur  de 
Saint-André,  qui  fait  une  fondation  de  60  livres  de  rente  pour 
l'école  des  garçons  et  de  40  pour  l'école  des  filles,  comme  nous  ■ 
l'apprend  le  procès  verbal  de  visite  du  23  juillet  1689  :  <■  Il  y  a 
dans  ladille  ville  un  ancien  régent  approuvé,  nommé  Daniau. 
qui  enseigne  le  latin  ;  il  est  de  bonnes  mœurfe  et  fort  attaché  a 
sa  fonction.  Il  jouit  d'une  fondation  de  60  livres  de  rente  à  pren- 
dre sur  la  métairie  du  Landreau  en  la  Vilvie,  faitte  en  faveur 
d'un  régent  par  deffunt  Charles  d'Iiillerin,  prêtre,  prieur  de 
Saint-André.  Les  deux  sœurs  Chevé  tiennent  aussi  l'école  des 
filles,  il  y  a  bien  cinquante  ans  ;  sont  de  très  bons  exemples  et 
appliquées  à  leur  devoir;  elles  jouissent  pareillement  de  40  li- 
vres de  rente  assignées  sur  le  même  lieu  cy-dessus  par  le  même 
sieur  d'Hillerin  en  faveur  d'une  métresse  d'écolle.  n 

Le  prieur-curé  de  Gemozac,  arrondissement  de  Saintes,  Louis 
Paithas,  dans  une  fondation  fait  deux  parts,  l'une  pour  les  indi- 
gents, l'autre  pour  les  illettrés,  ces  pauvres  de  l'intelligence.  En 


sacré  le  21  octobre,  entré  à  La  Rochelle  le  7  avril  1726,  quitta  cette  ville 
le  8  juillet  1129,  ayant  été  transféré  à  l'archevêché  d'Aiï  par  le  cardinal 
de  Fleury  ;  sa  lettre  d'adieu  au  chapitre  est  datée  de  LHermenault, 
6  juillet. 

1.  Hortagoe  sur  Sèvre  en  Poitou,  diocèse  de  La  Rochelle,  élection  de 
Mauléon,  chef-lieu  de  canton  de  l'arrondissement  de  Napoléon- Vendée 
(Vendée),  2.IS2  habitants. 

2.  Charles  de  Hillerin,  d'une  ancienne  famille  noble  de  Poitou,  encore 
représentée,  fils  d'Henri  de  Hillerin,  écuyer,  seigneur  de  Saint-Martin 
l'Esbaopinay,  Le  Bue  la  Touche,  prévôt  généra!  et  provincial  du  Loudu- 
nais,  et  d'Hélène  Chauvet,  fut  docteur  en  Sorbonne,  curé  de  Sainl-Merry 
b  Paris,  prieur  de  Saint-André  sur  Sèvre.  Il  résigna  sa  cure  vers  1644, 
se  retira  à  son  prieuré,  où  il  emmena  Nicolas  Fontaine  dont  il  dirigeait 
les  études,  et  mourut  b  Port-Royal  le  1 4  avril  1669,  laissant  les  G/-anrfeH/-i 
da  mystère  du  saint  Verbe  incarné  et  quelt^ues  autres  ouvrages.  (Mo- 
KEBi,  VI,  10  ;  —  Dictionnaire  des  anciennes  familles  du  Poitou,  u,  231.) 
Un  autre  Charles  de  Hillerin,  pi-être  du  diocèse  de  La  Rochelle,  doc- 
leur  de  Sorbonne,  trésorier  de  l'église  cathédrale  de  La  Rochelle,  tut  élu 
doyen  par  le  chapitre  le  4  février  \liî,  et  mounit  à  Puyravault  le  6  oc- 
tobre 1148.  Il  fut  théologal  da  La  Rochelle,  vicaire  général  de  La  Fre- 
zetiëre,  de  Brancas  et  de  Menou  de  Charnizay.  Briand,  Hiiloire  de  l'é- 
glise tanlone,  m,  347,  cite  de  lui  quelques  lettres  sur  le  jansénisme. 


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-  107- 

1760,  il  prête  au  clergé  de  France  une  somme  de  7,000  1.  o  Ce 
qui,  disent  les  registres  paroissiaux,  produit  annuellement  une 
somme  de  trois  cent  cinquante  livres  pour  être  distribués  à 
perpétuité,  savoir  trois  cents  livres  aux  pauvres  nécessiteux  et 
cinquante  livres  pour  être  données  tous  les  ans  au  maitre  d'é- 
cole du  bourg,  pourvu  touterois  qu'il  soit  honnête  homme  et 
qu'il  s'acquitte  exactement  de  tous  ses  devoirs  ;  les  susdites 
distributions  devant  èlre  faites  par  les  mains  des  sieurs  prieurs- 
curés  de  Gemo^ac.  n  En  mourant,  douze  ans  plus  tard,  Pailhas 
décida  dans  son  testament  que  l'instituteur  des  garçons  de  la- 
dite commune  de  (lemozac  continuerait  de  recevoir  les  cin- 
quante livres  par  lui  allouées,  ou  que  dans  le  cas  contraire  elles 
retourneraient  aux  pauvres.  * 


La  conclusion  de  tout  ce  que  nous  venons  de  dire  est  facile  à 
tirer:  il  y  avait  des  écoles  primaires,  des  écoles  de  villages 
avant  ta  révolution  ;  il  y  en  avait  beaucoup,  et  Ion  n'avait  at- 
tendu pour  s'instruire  ni  les  décrets  complètement  stériles  de  la 
convention  ni  même  la  loi  de  1833,  puisque  déjà  la  restauration 
avait  plus  fait  en  15  ans  pour  l'éducation  populaire  que  le  gou- 
vernement de  juillet. 

xn 

ROLE  DU  CLERGÉ   DANS  LA  DIRECTION   DE   l' ENSEIGNE  MENT  : 
,ES    ll:VËQUEg. 


B  Pour  trouver  le  point  de  départ  de  notre  enseignement  po- 
pulaire, nous  n'aurons  pas  à  remonter  bien  haut.  Jusqu'à  la  fin 
du  siècle  dernier,  l'instruction  ét;iit  propagée  diins  lesuhâleaux 
par  quelques  chapelains  assez  pauvres  de  science,  par  la  raison 
que  les  hommes  véritablement  instruits  du  clergé,  et  il  n'y  en 
avait  gutre  en  dehors,  se  livraient  à  des  études  sérieuses  que 
favorisait  le  silence  de  la  vie  contemplative,  et  ne  se  prodi- 
guaient pas  facilement  dans  les  familles.  Du  reste,  le  peu  que 
les  humbles  membres  du  clergé  pouvaient  y  apporter  était  reçu 
de  très  mauvaise  grAce  :  apprendre  à  devenir  savant  était  con- 


t.  Voir  ces  eitroits  dans  la  Malice  hiêloriqae  sur  ta  commune  de  Ge- 
mozac,  par  un  (iffi^ène  {Pierrc-Abraliam  Jonain].  Saint-Jean  d'Angély. 
1874,  in-8o. 


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sidéré  comme  apprendre  à  devenir  charron  ou  serrurier;  et  à 
cette  époque  on  regardait  un  métier  comme  une  chose  humi- 
liante, réservée  aux  gens  de  basse  condition.  La  grande  ré- 
forme qui  termina  le  xviii"  siècle,  en  proclamant  qiiil  n'y  aurait 
d'autre  différence  entre  les  hommes  que  celle  qui  leur  serait 
acquise  par  leur  intelligence,  fit  de  l'instruction  une  nécessité, 
un  besoin  commun  à  tous,  et  la  nation  s'engageait  à  donner  au 
peuple  les  moyens  d'acquérir  la  force  suffisante  pour  qu'il  put 
participer  aux  actes  de  l'état  et  de  l'humanité,  »  * 

Ces  lignes,  qui  renferment  à  peu  près  autant  d'erreurs  que  de 
phrases,  résument  assez  bien  l'opinion  du  vulgaire  sur  l'impor- 
tant sujet  de  linstrucfion  publique  avant  1789,  et  montrent  aussi 
avec  quelle  légèreté,  je  ne  dis  pas  un  journal  officiel,  mais  les 
écrivains  traitent  les  plus  sérieuses  questions.  Si  l'on  ajoutait  à 
ce  nombre  assez  considérable  de  contre-vérités  cette  calomnie 
que  l'église,  la  noblesse,  les  hautes  classes  ont  toujours  tenu  le 
peuple,  les  travailleurs,  les  classes  inférieures  dans  l'ignorance 
systématique  et  dans  l'abrulissement  calculé,  on  aurait  la  col- 
lection des  idées  fausses  qui  ont  cours  sur  l'éducation  populaire 
aux  temps  passés  parmi  les  hommes  qui  sont  lettrés  et  qui  se 
croient  instruits.  Or,  il  suHit  d'abord  de  n'avoir  pas  de  parti  pris 
ou  de  haine  violente,  pas  de  préjugé  ou  de  Cécile  volontaire, 
■  pour  être  immédiatement  en  défiance  devant  un  tel  dénigre- 
ment, puis  d'avoir  ouvert  le  moindre  livre  d'histoire  pour  savoir 
que  le  contraire  est  exactement  la  vérité. 

Avant  l'état  enseignant,  il  n'y  avait  pas  de  ministère  de  l'in- 
struction publique,  pas  plus  qu'il  n'y  avait  de  ministère  des 
cultes.  L'instruction  et  les  cultes  existaient  cependant;  et  leur 
budget,  quoique  non  formé  par  l'état,  n'en  était  pas  moins  con- 
sidérable. C'est  le  clergé  qui  on  acquittait  les  dépenses;  c'est 
l'église  qui  répandait  l'instruction;  elle  était  véritablement  le 
corps  enseignant. 

Il  faut  lire  dans  dom  Marlot,  2  au  chapitre  vu  intitulé  :  "  Par 
qui  les  saintes  lettres  s'enseignoient  anciennement  dans  les  vil- 
les épiscopales,  et  comment  l'archevesque  Foulques  restablit  les 
escoles  publiques  de  la  ville  de  Reims  »,  l'histoire  résumée  de 


).  Moniteur  anietmel  du  2  avril  1868,  n"  93,  p.  473.  Compte  rendu  de 
VExpoiUion  tcolaire  au  miniiilère  de  l'iratruction  publique. 

2.  Hittoire  de  la  ville,  cité  et  anicertlli  de  Beirm,  livre  viii,  p.  S6S. 


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—  109  — 

rinstruclioii  publique  itu  tx*  siècle.  ■  Charlemagne,  dit-il,  essaya 
de  remettre  en  son  temps  l'i^xercice  des  lettres  dans  les  églises 
cathédrales...  Il  érigea  aussi  les  escoles  publiques  à  Paris.., 
Eginhard  et  Loup  de  Ferrièrus  tesmoignent  que  lu  grHmniaire 
commença  de  s'enseigner  sous  cet  empereur;  et  le  concile  de 
Cliâlon  sur  la  Saône  —  ann.  813,  cap.  3  et  H  —  rapporte  qu'il 
ordonna  qu'en  tous  les  chapitres  et  monastères  on  professût  les' 
humanités,  la  musique,  rarithmétiquc  et  la  théologie...  Louis 
et  Lothaire,  estant  au  palais  d'Attigny,  ordonnèrent  que  les 
évesques  et  le  clergé  de  France  fonderoient  des  escoles  en  lieu 
commode  pour  l'instruction  des  ministres  de  l'église,  ce  qui  fut 
encore  réitéré  au  même  bourg,  l'an  83'2.  Le  concile  de  Toul, 
tenu  l'an  869,  renouvela  le  18*  canon  du  concile  de  Valence.  "  ' 

Un  savant  contemporain  qui  a  fort  scruté  le  sujet  dans  son  livre 
Les  écoles  épiscopales  et  monastiques,  ajoute  :  -  L'église  a  été 
seule  capable  de  participer  à  la  renaissance  suscitée  par  les  ef- 
forts de  Charlemagne.  Ecrire  l'histoire  des  écoles  épiscopales 
et  monastiques  dans  la  période  que  nous  embrassons  (766-1 180), 
c'est  faire  l'histoire  de  l'enseignement  tout  entier  ;  car  la  France 
n'en  a  point  eu  d'autres  pendant  cette  suite  de  siècles.  En  com- 
muniquant aux  clercs  et  aux  moines  l'instruction  nécessaire  à 
leur  apostolat,  les  abbés  et  les  évéqucs  ont  pourvu  d'abord  à 
l'éducation  morale  des  races  germaines  et  sauvegardé  en  même 
temps  à  l'ombre  du  cloitre  et  de  la  cathédrale  le  dépôt  sacré  de 
la  tradition  littéraire  jusqu'au  jour  oîi  la  société  laique  sut  ré- 
clamer sa  part  dans  l'héritage  intellectuel  de  la  nation.  »  ^ 

On  a  beaucoup  vanté  la  part  qui  revient  à  Charlemagne  dans 
la  première  renaissance  des  lettres.  «  Mais,  dit  M.  de  Bcaure- 
paire,  il  ne  faudrait  pas  s'imaginer  que  les  écoles  épiscopales 
ne  datent  que  de  son  règne.  II  y  eut  alors  réforme,  restauration, 
mais  non  pas  établissement  d'oeuvres  absolument  nouvelles.  Un 
voit  les  écoles  épiscopales  organisées  par  un  concile  de  024,  et* 
rien  ne  prouve  qu'il  n'y  en  ait  pas  eu  auparavant.  On  rapporte  à 


1.  Aiaei  conçu  :  i  Ut  scolœ  sanctarum  Hcriplurarum  et  humanie  litte- 
TK,  unde  annis  precedeotibus  magiia  illuminatio  ecclesiœ  et  eruditionis 
utilités  proceHBÎt,  restituantur...  coiistituaulur  ubique  scholie  publîcœ,..  » 

2,  Léon  Maitre.  Les  écoles  épiscopales  et  moitailiques  de  l'occident  Je- 
ptiit  Charlemagne  jnsiju'i  Philippe-Aaguite.  Paris,  Dumoulin,  1866, 
in-8°,  p.  V. 


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—  110  — 

saint  Hilaire,  vers  l'an  320,  l'institution  de  l'école  de  Poitiers, 
où  plus  tard  enseigna  le  poète  Fortunat;  sous  l'épiacopat  de  saint 
Kémy,  il  y  avait  une  école  à  l'église  de  Mouzon,  dans  le  diocèse 
de  Reims.  On  peut  signaler  encore  celle  d'Arles,  au  temps  de 
saint  Césaire,  et  celle  de  Vienne,  en  Dauphiné,  au  temps  du 
pape  saint  Grégoire.  Le  concile  de  Tolède,  <[ui  suivit  de  deux 
ans  celui  de  Vaison,  nous  montre,  dans  la  maison  de  l'égliee  ca- 
thédrale et  soua  la  surveillance  de  l'evêque,  des  collèges  où  les 
enfants  destinés  parleurs  parents  au  ministère  de  lacléricature 
étaient  élevés  jusqu'à  di\-huil  ans,  âge  auquel  ils  avaient  à  op- 
ter entre  le  célibat  et  le  mariage,  n  <  La  liste  des  vingt  écoles  de 
Neustrie  sous  la  première  race  fournie  par  des  documents  au- 
thentiques, est  fort  incomplële.  f  Gomment  supposer  en  etTet 
qu'il  y  eut  des  écoles  à  Chartres,  au  Mans,  à  Beauvais,  à  Li- 
sieux,  à  Evreux  et  qu'il  n'y  en  eut  pas  à  Rouen,  dans  la  métro- 
pole d'une  vaste  province,  dans  une  cité  dont  saint  Paulin,  écri- 
vant à  saint  Victricc.  disait  qu'on  en  prononçait  le  nom  avec  res- 
pect jusque  dans  les  pays  les  plus  lointains,  et  qu'on  la  comp- 
tait avec  admiration  au  nombre  des  villes  les  plus  illustres  par 
leurs  lieux  sucrés  V  •> 

Ces  afHrmations  sont  corroborées  par  M.  Léon  Gautier  :  «■  Pour 
toute  l'époque  mérovingienne  on  peut  établir  que  l'instruction 
secondaire  et  supérieure  est  distribuée  en  vue  do  la  cléricature 
dans  toutes  les  écoles  monastiques  et  épiscopales,  mais  que 
l'instruction  primaire  se  donne  à  tous  ceux  qui  la  demandent 
"^  dans  tes  écoles  de  la  cité  et  dans  les  maisons  des  prêtres  ru- 
raux. »  2 

Et  M.  Ch.  de  Ueaurepaire  ajoute  :  u  II  y  a  eu  des  écoles  gra- 
tuites attachées  à  chaque  paroisse  et  conliées  aux  soins  et  à  la 
direction  des  prêtres.  «  Paroles  que  confirme  M,  Léopold  Delisle; 
u  L'idée  de  la  fondation  des  écoles  dans  les  campagnes  remonte 
'au  moyen  âge.  Des  documents -nombreux  établissent  surabon' 
damment  combien  les  écoles  rurales  éiaient  multipliées  au  xiii' 
siècle  et  aux  suivants  dans  lu  Normandie,  a  3  Car,  dès  l'an  700, 


1.  Charles  de  Hobillard  de   Beaurepaire.  Recherches  sur  i'inslruclior). 
publique  dans  le  diocèse  de  Rouen  av.^nl   1789,  t.  i,  p.  8,   Evreux,  Huet, 
18-2,  in-8". 
,  2.  Léon  Gautier.  Monde  du  20  mars  IS~3. 

3.  Léopold  Delisle.  Condition  deU  cUtse  at/rKole  aa  moyen  dye,  p.  175. 


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—  111  — 

un  concile  tenu  à  Rouen  ordonne  «  que  tous  nos  diocésains  en- 
voient leurs  enfants  à  instruire  dans  l'école  du  la  cité,  à  l'excep- 
tion de  ceux  qui  doivent  rester  pour  l'ollice  avec  les  prêtres  du 
village.  "  ^  Aussi,  après  avoir  cité  des  textes  nombreux  et  déci- 
sifs, M.  de  Beaurepaire  conclut  :  ■  Ils  ne  permettent  guère  de 
douter  que  les  choses  nu  se  soient  ainsi  passées  dès  une  époque 
1res  reculée  et  comme  à  l'origine  de  nos  paroisses.  Ils  nous  pré- 
sentent le  clergé  dans  les  campagnes  dispensant  l'instruction 
aux  classes  agricoles.  11  en  fut  ainsi  non  seulement  du  temps 
de  ce  concile  de  Vaison  en  529,  mais  pendant  tout  le  cours  du 
moyen  âge.  Et  mémo  à  une  époque  récente,  nous  verrons  les 
curés  et  les  vicaires  remplir  dans  un  grand  nombre  de  paroisses 
les  fonctions  d'instituteur.  »  * 

Est-ce  là  ce  qui  prouve  que  l'église  est  ennemie  de  l'instruc- 
tion 'f  H  II  est  mathématiquement  prouvé,  répond  M.  Léon  Gau- 
tier, 3  qu'avant  la  venue  de  la  sainte  église,  il  n'existait  pas 
une  seule  école  à  l'usage  du  peuj>le;  et  il  n'est  pas  moins  ma- 
thématiquement démontré  que,  depuis  l'avènement  de  l'église, 
0  il  y  a  eu  des  écoles  gratuites  attachées  à  chaque  paroisse  et 
contiées  aux  soins  et  à  la  direction  des  prêtres,  i 

n  Dès  les  premiers  siècles,  ajoute  M.  de  Beaurepaire,  l'église 
enseignait;  ce  fait  n'estpasdoulcux;  elle  enseignait  mente  seule 
ou  presque  seule,  sans  rencontrer  de  contradiction,  parce  qu'elle 
seule  possédait  la  science.  Qui  aurait  pu  se  suhstîtueràelle'r'»* 

Ces  témoignages,  et  nous  en  pourrions  citer  des  milliers  sem- 
blables, valent  bien  aux  yeux  de  tout  homme  sensé  qui  pèse 
les  arguments,  l'opinion  répandue  par  l'ignorance  et  la  passion. 
Qui  donc  a  enseigné  si  ce  n'est  l'église'^  Sans  doute  le  paga- 
nisme a  eu  ses  rhéteurs  et  ses  écoles,  ses  bancs  et  ses  amphi- 
théâtres, ses  pédagogues  et  ses  philosophes.  On  s'instruisait 
quand  on  était  riche  et  qu'on  pouvait  payer  le  maître  ;  la  science 
était  un  ornement,  une  culture  d'esprit  pour  un  petit  nombre. 
Le  christianisme  seul  a  eu  des  écoles  de  charité;  seul  il  a  ap- 
pelé aux  douceurs  et  aux  bienfaits  de  l'instruction  les  petits,  les 


1.  D.  Bessin,  Concilia  llolhoni^yeiisis  provincix , 

2.  Ch.  HobJllard  de  Beaurepaire.  hecherchea,  t.  i,  p.  5. 

3.  Léon  Gautier.  Monde  du  20  mars  1873. 

4.  Beaune.   Une  unwenilé  d'autrefoU,  dans  le  Corretpondaaf  au  10 
avril  1870. 


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—  112  — 

pauvres,  les  deshérités.  Il  a  convié  à  ce  festin  des  lieureuidela 
terre  tout  le  monde,  le  serviteur  et  le  niuitru,  le  roi  et  l'esclave  : 
car  il  n'a  pas  vu  simplement  dans  l'homme  une  intelligence  à 
embellir,  mais  une  âme  à  sauver.  Dés  lors,  la  science  grandît; 
elle  a  toute  sa  dignité.  Amusement  d'oisils,  elle  devient  une  oc- 
cupation sacrée,  une  nécessité  de  salut,  un  moyen  de  sanctilica- 
tion.  A  côté  des  humbles,  des  indigents,  des  misérables  qu'elle 
exalte,  elle  aura  ses  savants,  ses  docteurs  à  glorifier. 

De  plus,  dans  celte  société  féodale  où  lu  force  semble  seule 
régner,  c'est  encore  l'intelligence  qui  a  le  dernier  mot.  Les  lé- 
gistes du  roi  supplantent  peu  à  peu  les  gens  d'épée  dans  l'admi- 
nistration, et  les  |>lus  fiers  barons  s'inclinent  devant  un  vassal, 
un  serf  même  qui  a  appris  à  lire  et  à  écrire,  et  qui  est  devenu  un 
moine,  un  abbé,  un  évèque.  11  n'y  a  pas  d'autre  société  où  l'on 
voie  sans  secousse,  sans  révolulion,  arriver  paisiblement,  par 
l'instruction,  par  l'intelligence,  au  trône  et  au  trône  pontilical, 
un  fds  de  pêcheur.  Sixte  IV;  de  tisserand,  Adrien  VI  ;  de  meu- 
nier, Benoit  XII;  de  berger,  Benoit  XI;  un  mendiant,  Alexan- 
dre V  ;  un  charpentier,  Grégoire  Ilildcbrand  ;  un  domestique, 
Adrien  IV;  un  gardeur  de  pourceaux,  âixte-Quint. 

u  Pendant  plus  de  douze  siècles,  dit  Lamennais,  il  n'exista 
pas  en  Europe  une  seule  école  qu'on  ne  dût  au  zèle  du  clergé. 
Les  papes,  les  conciles,  les  évèques,  perpétuellement  occupés 
d'en  augmenter  le  nombre,  plaçaient  ce  soin  au  rang  de  leur 
premier  devoir.  On  peut  lire  dans  les  canons  les  pressantes 
exhortations,  les  injonclions  sévères  qui  attestent  la  sollicitude 
des  pasteurs  sur  ce  point.  La  conservation  des  lettres  est  mani- 
festement un  de  leurs  bienfaits.  Secondement,  l'objet  de  l'église 
n'étant  point  de  llatter  l  orgueil,  mais  de  perfectionner  l'homme 
moral,  l'enseignement  se  rangea  de  lui-même  parmi  les  œuvres 
de  miséricorde,  les  institutions  charitables  qu'enfanta  l'esprit 
religieux.  Dès  lors,  il  s'étendait  à  tous  les  états,  à  tous  les 
membres  de  la  société,  sans  distinction;  et  la  religion  ouvrant 
avec  plus  de  tendresse  encore  ses  yeu.v  de  mère  sur  le  pauvre, 
l'éducation  devint  essentiellement  gratuite.  » 

Ainsi,  d'une  part,  influence  de  l'église  sur  te  développement 
de  l'instruction  primaire,  de  l'autre,  dilTusion  de  l'éducation 
scolaire  par  la  gratuité,  voilà  résumée  par  l'auteur  de  l'Essai 
sur  l'iniUlJiirence  en  matière  de  religion  la  seconde  partie  de 
notre  travail.  Si  l'on  y  ajoute,  comme  conséquences  nécessaires, 
quelques  pages  sur  la  situation  morale  et  matérielle  des  maîtres, 


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—  113  — 

le  programme  et  la  tenue  des  classes,  les  fondations  d'écoles,  la 
liberté  d'enseignement  et  l'obligation  de  l'instruction,  on  aura 
une  idée  assez  nette  de  l'instruction  primaire  avant  1789,  non 
pas  seulement  dans  les  provinces  qui  nous  occupent,  mais  par 
voie  de  généralisation  dans  la  li'rance  entière. 


XllI 

l'évèque  a  la  direction  des  écoles-  fondations  d'écoles 

et  de  collèges  par  les  évêques  et  les  pltêibes,  a  montaubak, 

nevers,  aire,  chalons,  en  saintonge, 

en  aums,  at;  haine,   en  liuousin,  etc. 

A  l'évèque  seul  appartiennent  la  direction  et  la  surveillance 
de  l'instruction.  Il  est  dons  son  diocèse  ministre  de  l'instruction 
publique,  recteur,  inspeclt;ur;  il  examine  les  aspirants,  leur 
donne  ou  leur  retire  la  permission  d'enseigner.  S'il  ne  les 
nomme  pas  directement  quand  il  y  a  des  fondations  spéciales 
ou  des  conventions  déterminées,  il  confère  l'institution  ;  s'il 
n'est  pas  le  patron,  il  est  le  collateur;  et  nul  ne  peut  sans  lui, 
ou  malgré  lui,  tenir  école.  11  délègue  ses  pouvoirs,  à  l'écolâtre 
par  exemple,  à  l'archidiacre,  au  doyen,  au  vicaire  général,  au 
curé  s'il  le  veut,  à  l'ollicial,  au  bureau  ecclésiastique  te  plus 
souvent  ;  il  n'en  reste  pas  moins  le  grand  maitrc  de  l'instruction 
pour  toute  l'étendue  de  son  diocèse. 

Les  textes  des  conciles  généraux  ou  provinciaux,  les  ordon- 
nances synodales,  les  règlements  épiscopaux  que  nous  avons 
cités,  ont  déjà  montré  d'une  façon  générale  les  elTorts  de  l'église. 
Si  l'on  voulait  chercher  dans  chaque  diocèse,  on  trouverait 
dans  tous  des  évéquesqui  ont  fait  de  l'instruction  presque  l'uni- 
que occupation  de  leur  épiscopat.  En  Normandie,  M.  de  Heau- 
repairc  nous  a  fait  voir  l'étonnante  activité  de  Mgr  Colbert, 
multipliant  les  écoles  de  garçons,  créant  des  écoles  de  filles: 
par  exemple,  en  1091,  à  Normanville,  à  Saint-Maitin ;  aux  Bu- 
neaux,  en  1092,  àDolbcc;  à  Ambrumesil;en  1698,àGueurcs,etc. 
Son  successeur,  Claude  d'Aubigné,  ne  fit  pas  preuve  d'un  zèle 
moindre.  Kt  le  résultat  de  leurs  efTorts  fut  que,  dans  la  période 
de  1710-1717,  sur  l.iD9  paroisses  visitées,  855  étaient  pourvues 
d'écoles  de  garçons  dont  Ui  étaient  tenues  p;ii-  dus  cucés,  274 


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—  lU  - 

par  des  vicaires  ou  des  diacres  et  489,  un  peu  plus  de  la  moitié, 
par  des  laïques. 

A  Monlauban,  l'évèque  Jean  de  Lettes  déploya  pour  les  pro- 
grès de  léducalion  une  louable  ardeur.  En  1548,  le  13  juillet, 
a  esmeu  de  bon  zelle  envers  la  cause  publitque  de  ladicte  ville  et 
pour  le  grand  bien  et  utiliti*  d'icellc  n,  il  oITrit,  pour  «  un  colliége 
d'escouliers  en  ladicte  ville,  si  la  ville  et  les  habil.-ins  d'icelle 
y  vo\itoient  entendre  et  secourir», un  bénéliec  valant ojusques  à 
troya  cens  livres  tournois  chasque  année  pour  l'entreténement 
d'iceluy.  »  Le  conseil  général  refusa,  a  se  retranchant,  dit  M. 
Devais,  comme  on  l'a  prestiuc  toujours  fait  depuis,  quand  il  s'est 
agi  de  dépenses  utiles,  derrière  la  mauvaise  situation  financière 
de  la  ville.  »  L'«véque  ne  se  découragea  pas.  En  1551,  il  eut  le 
projet  d'instituer  et  «dresseren  ladicte  ville  une  université  es  arts 
libéralz  et  théologie  pour  la  commodité  de  ladicte  ville  et  pour 
l'exercice  de  la  jeunesse  et  enfans  de  ladicte  ville,  et  pour  for- 
nyr  à  plusieurs  aulres  frai/,  que  les  habitans  font  en  envoyant 
leurs  enfans  dehors,  n  Celait  encore  plus  qu'un  colli'ge;  aussi 
à  sa  première  proposition  il  ajoutait  200  écus  «  pour  avoir  quel- 
ques bons  régens  en  ladicte  universit<S.  »  • 

Jean  de  Meaupou,  évèquo  de  Châlons  depuis  1060,  était,  ra- 
conte M.  Henri  Batautt,  a  animé  d'un  grand  zèle  pour  tous  les 
devoirs  de  l'épiscopat.  Il  aimait  à  visiter  les  malades,  à  catéchiser 
les  enfants  et  à  répandre  l'instruction  dans  les  campagnes.  Dans 
une  de  ses  instructions  synodales  de  1662,  il  s'adresse  ainsi  aux 
prêtres  de  son  diocèse:  «  Prenez  tous  les  ans  quelque  somme 
d'argent  sur  le  revenu  de  la  fabrique  pour  aideràavoir  un  maî- 
tre d'école  dans  les  lieux  où  il  n'y  en  auroit  point  à  cause  de  la 
pauvreté  des  habitants.  Si  vous  pouvez  vous-mêmes  contribuer 
en  quelque  chose  à  la  subsistance  du  dit  maître  d'école,  préfé- 
rez cette  aumône  à  celles  qui  ne  sont  pas  si  nécessaires  et  si 
pressantes.  En  un  mot,  n'oubliez  rien  de  tout  ce  qui  dépendra 
de  votre  zèle  pour  procurer  l'établissement  d'une  école  dans  vos 
paroisses,  ce  moyen  étant  le  plus  propre  et  le  plus  assuré  pour 
faire  que  la  jeunesse  soit  toujours  bien  instruite  de  sa  créance 
et  élevée  dans  la  crainte  de  Dieu,  d'où  dépend  la  réformation 
entière  de  vos  paroisses.  »  Aussi  les  fabriques  des  églises  con- 


1.  Devais  aîné.  Lr»  écah»  piiLliquesà  Monlauban  du  X'  au  X  VI'  siècle. 
HonlHuban,  imp.  Forestié,  18T3,  lu-S",  p.  2U. 


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—  115  — 

tribuèrent  dans  une  large  mesure  à  la  fondation  et  à  l'entretien 
des  écoles.  »^ 

Un  de  ses  successeurs  au  xviii*  siècle  essaya  de  fonder  a  une 
écoliî  charitable  pour  les  jeunes  enfants  pauvres,  tenue  par  des 
frères  de  la  doctrine  chrétienne  »  ;  il  lui  fallait  8,000  livres,  et 
il  ne  put  rien  obt«nir  de  la  ville.  En  173-3,  il  réclame  du  conseil 
une  subvention  pour  «  les  sœurs  de  l'école  chrétienne  ».  On  lui 
accorde  150  livres  ;  et  cette  somme,  successivement  augmentée, 
s'élevait,  en  1790,  à  450  livres.  En  1793,  le  conseil  municipal  ne 
rétribuait  plus  l'école  des  (illes;  môme  il  en  tirait  un  revenu. 
It  arrêta  que  «  la  citoyenne  R...,  institutrice,  pourra  tenir  école 
au  rez-de-cJiaus8é('  de  la  cy-devant  cure  de  Saint- Vincent,  à  la 
condition  qu'elle  payera  annuellement  une  somme  de  200  livres 
à  la  commune.  » 

Dans  les  Landes,  Jacques  de  Saint-Julien,  en  1552,  encourage 
puissamment  les  habitants  de  la  ville  d'Aire  à  établir  un  des 
premiers  collèges  qu'aient  eu  les  Landes,  C'était  l'œuvre  de 
toute  la  contrée.  Aire  fournissait  les  bâtiments,  et  20  paroisses 
des  environs  avaient  promis  une  subvention  en  argent  pour 
les  traitements  du  principal  et  des  régents.  *  Transféré  à  Saînt- 
Sever,  il  complaît,  en  1596,  300  élèves  disséminés  dans  plus  de 
cent  maisons.  Aire  qui  avait  déjà  eu  un  collège,  fondé  en  1533 
par  le  cardinal  de  Orammont,  évèque  de  Tarbes  et  abbé  com- 
mendataire  de  Saint-Sever,  en  créa  un  nouveau  en  1C99  avec 
l'appui  de  lévèque.  Dax  voulut  aussi,  à  la  même  époque,  avoir 
son  collège.  C'est  encore  l'évèque,  Philibert  Uustult,  d'une 
famille  saintongeaise,  qui  décida  cette  création  en  promettant 
une  cure  ou  un  prieuré  du  revenu  de  100  livres.  Les  otiiciers 
du  présidial  et  les  bourgeois  réunirent  une  somme  de  7,400 
livres.  Ua\,  outre  son  collège,  possédait  un  séminaire;  MoDt- 
de-Marsan,  au  xvii*  siècle,  créa  le  sien.  ^ 


1.  tlenri  Batault.  Esxaî  hUtorique  sar  lesécoleafleChdlun-tur-Saôneda 
XV'  à  la  fin  du  XVIIl*  êiècle,  Châion-sur-Saûne,  inrp.  Dejussieu,  1872, 
iD-4s  p.  128, 

2.  Les  facultés  catholiques  de  nos  jours  sont  ainsi  eotrelenues  par  les 
diocèses  respect îtk. 

3.  H.  Tartièrc,  archiviste  des  Laades.  De  l'instruction  publique  dan» 
le»  Landes  avant  la  révolution  et  spéciatemenl  en  t~H9,  daDs  le  Bulletin 
de  la  société  des  lettres,  sciences  et  aris  du  d^pnrfement  de*  Lande»  {n*  ", 
juillet  186Si,  p.  10.  MoDUde-Marsan,  typ.  Dclaray,  ia-H". 


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—  116  - 

Noua  avons  vu  déjà  en  Saîntonge-Auiiis  les  ecclésiastiques, 
qui  souvent  tiennent  des  écoles,  les  doter  à  Sainte-Ouenne,  à 
Viiliera,  à  Mortagne,  à  Gemo/ac.  A  Saintes,  Guy  do  Torrette, 
doyen  du  chapitre  et  qui  fut  même  élu  évcque,  assura,  en  1515, 
un  revenu  de  300  livres  à  l'école  des  cluinlrea.  *  Etienne  de 
Champllour  est  un  des  prélats  qui  ont  le  plus  travaillé  à  l'in- 
struction, en  créant  écoles  de  lilles  et  de  garçons,  hôpitaux, 
école  secondaire.  Éléonor  Aubert,  écuyer,  docteur  en  théologie, 
prêtre  du  diocèse  de  Saintes,  prieur  do  Saint- Romain  en  An- 
goumoia,  ancien  curé  d'Echebrunc,  dans  un  testament  du  7  fé- 
vrier 1732,  re(,u  Vacheron,  notaire  royal,  dit  :  «  Je  donne  aussi 
et  lègue,  pour  l'entretien  d'un  niaislre  décolle  en  laditte  par- 
roisse,  la  somme  de  soixanle-treze  livres  <{uclques  sols  que 
j'uy  à  prendre  annuellement  sur  la  receplc  des  tailles  de  Saintes, 
plus  vingl-cinq  livres  de  rente  annuelle  à  mesnie  lin  pour  l'en- 
tretien dudit  niuistrc  d'escollo,  et  faisant  laditte  rente  cinq  cents 
livres  de  prihcipal,  à  prendre  sur  mcsdits  biens  pour  estre  aussi 
employée  en  biens  fonds,  qui  puisse  produire  par  an  lesdittes 
vingt-cinq  livres  de  rente;  laquelle  ditle  rente  ne  sera  payable 
que  lorsqu'il  y  aura  un  fonds  en  lequel  ledit  principal  sera  em- 
ployé, et  que  ledit  maistre  décolle  sera  actuellement  résident 
au  bourg  dudit  Echebrune.  » 

En  1784,  la  fabrique  d'Eschebrune  a  donné  à  Fabret,  régent, 
la  somme  de  S5  livres,  et  ainsi  pendant  plusieurs  années,  même 
en  1792,  comme  le  constate  celle  pièce  :  «  Le  2G  avril  1792, 
j'ay  reçu  de  maître  llisseuil,  l'un  des  marguillJers  de  la  pa- 
roisse d'Eschebrune,  la  somme  de  vingt  livres  de  la  rente  qu'il 
a  reçue  des  sieurs  Dugros  et  Uraud,  de  Lonzac,  à  moy  due  en 
ma  qualité  de  maître  d'écolle  de  la  dille  paroisse,  dont  j'ay 
déduil  le  cinquième  de  la  dilte  rente  échue  à  pâqiics  la  pré- 
sente année  el  dont  quillance.  A  Eschebrune,  le  jour  el  an  que 
dessus.  Seubet.  i. 

Dans  un  «  extrait  des  conditions  avec  lesquelles  le  prieuré 
simple  de  l'érignac  a  été  transmis  à  messieurs  de  la  Mission 
de  Saintes,  par  messirc  lîené  de  i*onlac,  prieur  commenda- 
taire  dudil  prieuré  de  Sainl-l'ierre  de  Pérignac  et  de  Saint- 
Sever,  son  annexe  "  ià  l'aris,  le  8  février  l(j86i,  avec  le  consente- 
ment de  M.  de  La  Ferté-Senneterre,  abbé  commendataire  de 


1,  Gallia  chrisliar, 


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—  117  - 

l'abbaye  de  Saint-Joan  d'Aneély,  il  est  stipulé  que  l'union  est 
Taite  à  condition  que...  i  3*  plus,  quû  l'on  paiera  pareille  somme 
de  deux  cent  quinze  livres  à  un  jiutre  prêtre  dans  ledit  lieu 
de  Pérignac,  qui  sera  trnu  d'y  faire  et  tenir  de  petites  écoles 
aux  enfana  tant  de  ladite  paroisse  que  de  celle  de  Saint-Sever, 
BiU  y  sont  envoyés,  à  condilion  ijue  ledit  prclrc  préposé  aux 
écoles  assistera  ordinairement  à  la  grande  messe  et  aux  autres 
ofTices.  B 

Deux  frères,  Etienne  et  Jacques  Valicnne,  prêtres  habitués 
à  Beau mont-le-Vi comte,  arrondissement  de  Mamers  [Sarthe), 
avaient  ouvert  dans  eeLte  ville,  au  xvi'  siècle,  une  classe  pour 
les  indiirents,  par  acte  <Iu  IS  février  1683,  passé  devant  Michel 
Barbin  et  Charles  Lesneu,  notaires  royaux.  Le  8  octobre,  un 
curé  de  Beauniont,  Jacques  Le  Maître,  y  avait  fondé  un  col- 
lège d'enseignement  secondaire  confié  à  un  pri^lrc  qui  devait 
enseigner  le  grec,  le  latin,  les  vérités  de  la  religion  et  catéchiser 
à  l'église,  à  la  présenlation  du  curé,  des  oflïciers  de  la  séné- 
chaussée et  du  procureur  de  la  fabrique.  Le  14  août  1789,  les 
présentateurs  se  réunissaient  à  la  salle  d'audience  de  la  ville. 
Après  avoir  consulté  «  les  habitants  qu'ils  crurent  de  l'honnêteté 
de  consulter  sur  le  choix  du  sujet,  ils  élisent,  à  la  place  de 
Valérien  Lorin,  décédé,  Ilené  Bedeau,  qui  jouira  des  droits  et 
attributions  qui  sont  allarhés  à  ladite  fonction  et  de  300  livres,  n  * 

Par  son  testament  du  .'f  mars  1752,  Vincent  du  Tertre,  curé 
du  Laigné-en-Belin,  canton  d'Ecommoy,  arrondissement  du 
Mans,  fonde  une  école  à  perpétuité  «  pour  l'instruction  de  la 
jeunesse  et  pauvres  enfants  de  la  paroisse,  pour  la  connaissance 
des  mistères  de  notre  foy,  et  leur  faciliter  le  progrès  dans  la  reli- 
gion catholique  et  les  instruire,  et  leur  apprendre  à  lire  »,  Il 
donne  son  bordage  du  l'etit-Pineau  à  un  prêtre  qui  sera  vicaire 
dans  la  paroisse  et  devra  faire  l'école  le  plus  régulièrement  que 
faire  se  ])ourra,  gratuitement  aux  enfants  pauvres,  et  moyennant 
unerélribution  de  la  parldesautres  enfants,ii  lacharge  d'acquitter 
les  cens,  chanter  ilcux  grand'niosses  et  Libéra  pour  le  repos  de 
son  âme.  Ce  bordage  alTermé  -il  livres  en  1760,  71  en  1788,  fut 
vendu  comme  bien  national  pour  4.100  livres.  ^ 

1.  Hcvue  ilu  Maine,  l.  ixxi',  1892,  f  semestre,  p.  352. 

2.  Voir  p.  55  ce  contrat  dans  Recherches  sur  Laignf-en-Bdin  par  H,  le 
comte  Beiin  do  Vaux,  p.  "1  du  Bullelin  de  la  socMé  d'agriculture  de  la 
Sarlhe,  1889. 


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-  118- 

A  Dôle,  un  collège  de  grammaire  Tut  fondé  par  les  cisterciens 
vers  1498.  Devenu  collège  principal  en  1546,  il  avait  fini  par 
n'être  plus  qu'un  simple  pensionnitt,  quand  les  jésuites,  qui 
étaient  à  Ddie  depuis  156'3,  eurent  fondé  en  1582  un  collège,  qui 
compta  500  élèves  trois  ans  plus  tard,  * 

A  Chaillot,  le  20  mai  1728,  NoCl  du  Bray,  prêtre,  donne  150 
livres  de  renie  pour  «  deus  petites  écholes  de  charité,  pour 
l'instruction  de  la  jeunesse  de  l'un  et  de  l'autre  sexe  n,  comme 
l'indique  une  inscription  de  l'église  de  Saint-Pierre  de  Chaillot 
près  Paris,  relevée  par  M,  de  Guilhermy,  Inscriptions  de  (a 
France,  i,  p.  298. 

Jacques  de  La  Mothe,  plus  tard  abbé  de  Saint-Prix,  chanoine 
de  l'église  de  Paris,  conseiller  secrétaire  notaire  du  roi  Henri  !!!, 
par  acte  du  27  janvier  1579,  confirmé  par  lettres  royales  du  14 
avril,  fonde  le  collège  de  Courdemanche.  Les  enfants  dudit  vil- 
lage et  paroisse  de  Courdemanche,  et  de  tous  autres  lieux, 
«  seront  enseignés  par  un  maître  ydoine,  suffisant  et  capable 
de  cette  charge  et  promu  en  l'état  de  prêtrise,  et  par  deux  ré- 
gens pour  le  moins  »  ;  4  boursiers  seront  choisis  parmi  les  plus 
pauvres  par  ie  curé  ou  vicaire,  par  le  procureur  de  la  fabrique 
et  6  des  principaux  de  la  paroisse.  2 

Les  disciples  de  saint  Vincent  de  Paul  établissaient  partout 
des  écoles.  Louis  Gallon,  prêtre  de  la  mission  et  ami  du  fon- 
dateur en  1637,  fit  venir  à  Aumale,  où  il  avait  été  curé,  deux 
maîtresses  d'école,  puis  à  Loudinières,  Neufchâtel,  Vernon,  etc. 
{Histoire  de  lu  i-ille  d'Aumnlf,  par  M,  Scmichon.) 

Les  religieuses  de  Saint-François  étaient  établies  à  Grandvil- 
liers  par  l'abbaye  de  Saint-Lucien  de  Beauvais  à  une  époque  in- 
déterminée. Des  pièces  inédites  font  connaître  que  treize  ou  qua- 
torze religieuses,  dites  sneurs  grises,  venues  du  monastère  de 
Saint-Pol-en-Ternois,  s'installeront  au  xvi°  siècle  à  Grandvilliers, 
alors  du  diocèse  d'Amiens.  Elles  acquirent  en  1543  une  maison 
nommée  l'École  avec  ses  dépendances.  Le  curé  et  les  habitants 
leur  firent  don  de  la  chapelle  de  Saint-Jean,  contiguë  à  leur 


1.  Le  collège  de  l'arc  A  Dôle,  par  Julien  Feuvrler, professeur  lu  collège 
de  Dûle.  (Paul  Chaligue,  1887,  iD-)8,  257  pages.) 

2,  Voir  Bulletin  du  comité  des  travaux  historiques,  section  des  sciences 
économiques,  1891,  n"  1,  p.  2.  Rapport  de  H.  Gréard  sur  une  note  de 
M"'  d'Eslriché. 


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-  119  - 

demeure.  Cet  utile  couvent  ne  fut  guère  ravoriaé  au  point 
de  vue  des  biens  de  ce  monde.  Quelques  années  après  son  éta- 
blissement, il  fut  complètement  détruit  par  un  incendie.  En 
H>73,  en  1680  et  en  1683,  nouveaux  incendies  qui  réduisirent 
les  malheureuses  sœurs  grises  à  la  dernière  misère.  D'après 
leur  déclaration  de  1737,  le  budget  de  lu  communauté  était  loin 
de  se  trouveren  équilibre:  4.193.livres  de  revenus  et  8.818  livres 
de  charges  et  de  dépenses,  A  cette  époque  les  religieuses 
professes  étaient  au  nombre  de  dix-neuf.  Il  y  avait  en  outre 
quatre  postulantes  et  quatre  sœurs  converses.  Douze  jeunes 
filles  recevaient  l'instruction  dans  le  couvent  et  quatre  dames  y 
étaient  logées  moyennant  pension.  En  1784  il  ne  restait  que 
deux  religieuses  lorsque  le  conseil  du  roi  ordonna  l'extinction 
de  la  communauté  à  prononcer  par  l'évêquo  d'Amiens.  Le  dé- 
cret d'extinction  par  l'autorité  épiscopaie  est  du  22  avril  1787,  à 
la  veille  de  la  révolution.  ' 

D'après  une  note,  L'instruction  primaire  à  Rochechouart 
avant  la  réiroluHon,  par  Octave  d'Abzac,  ^  le  clergé  s'occupe 
seul  de  l'instruction;  au  xv°  siècle,  les  consuls,  représentants  des 
communes,  choisissent  et  nomment  les  maîtres  de  concert  avec 
les  habitants.  A  Rochechouart,  le  curé  présentait  encore  en  1727, 
concurremment  avec  les  consuls,  les  régents  et  précepteurs  au 
choix  des  habitants  nssemblés  sous  la  halle  te  dimanche  après 
vêpres.  Le  traitement  variait  de  40  à  60  livres  payées  par  la 
ville  à  condition  d'instruire  'i  ou  6  enfants  pauvres;  les  autres  éco- 
liers payaient  une  rétribution.  Le  premier  régent  de  Roche- 
chouart signalé  est  Michel  Uourdon,  enterré  le  4  septembre  1628 
àBonnac.  En  1727,  le  28  décembre,  on  nomme  pour  précepteur 
Jean-Charles  de  La  Jousselinière,  demeurant  à  Limoges,  pré- 
senté par  le  curé  aux  hubilants  assemblés  qui  l'acceptent;  on  lui 
donnera  60  livres,  l'exemption  de  la  taille  et  du  logement  des 
gens  de  guerre;  il  iusti-uira  gratis  6  enfants  que  les  consuls 
désigneront.  Une  délibéra  lion  du  12  janvier  porte  que  le  prix  des 
baux  de  la  ferme  des  places  publiques  et  du  four  banal,  prin- 
cipaux revenus  de  la  ville,  seront  employés  pour  les  a  gages 


1.  Balletin  de  la  société  îles  anliqimires  de  Picardie,  année  1895,  q°  2, 
page  84. 

2.  Cinq  pages  dans  Bulletin  des  amis  des   arts  de  Rochechouart,  l.  il, 
n"  vil,  1892,  p.  36. 


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—  120  — 

du  prréeptpur  des  enfants  »,  l'horloger,  ptc.  En  1730,  Ht^Iio 
Rougerit  est  dit  u  ancien  précepteur  n;  en  1781,  est  précepteur 
Léonard  Ducloii.  Le  curé  Simon  Nauchi  (15  décembre  1726} 
propose  une  école  de  filles.  En  vain.  La  première  école  commu- 
nale de  filles  ne  fut  créée  qu'en  IS^fi,  par  suite  du  legs  fait  par 
l'érigord  des  Conliea,  curé  d'Orî(dour-sur-Vayre,en  faveur  de 
l'hospice. 

En  1686,  Louis  de  Lascaris.  évoque  de  Limogea,  publie  un 
mandement  sur  les  écoles  :  a  Le  besoin  pressant  d'instruction 
et  le  défaut  presque  universel  d'éducation  chrétienne  que  nous 
avons  remarqués  dans  notre  diocftse,  nous  a  fait  souhaiter  ar- 
demment d'y  apporter  quelque  renitde,  et  sa  majesté  étant  in- 
formée du  même  besoin  qu'il  y  n  dans  son  royaume,  nous  ayant 
témoigné  le  désir  qu'elle  a  que  nous  nous  appliquions  soigneusB- 
ment  ù  y  pourvoir,  nous  avons  cru  que  le  moyen  le  plus  eflîcace 
pour  parvenir  à  cette  fin  serait  :  premièrement,  d'établir  dans 
toutes  les  villes  et  bourgs  les  plus  considérables  de  ce  diocèse 
des  maîtres  el  maîtresses  d'école  qui  n'ayent  pas  seulement  de 
la  capacité  pour  instruire,  mais  aussi  de  la  piété  et  de  l'éduca- 
tion pour  en  donner  les  principes  à  tous  ceux  qui  seront  sous 
leur  charge;  en  second  lieu,  de  donner  aux  dits  maîtres  d'école 
les  rcgieniens  que  nous  jugerons  nécessaires  pour  le  bon  ordre 
de  leurs  écoles  ;  et  en  troisième  lieu,  de  préposer  quelques  ecclé- 
siastiques, d'une  vertu  singulière,  pour  avoir  l'inspection  sur 
les  dites  écoles.  ' 

Le  môme  mandement  contient  la  défense  expresse  à  toutes 
personnes  de  s'ingérer  à  tenir  les  petites  écoles  ou  à  enseigner 
sans  une  approbation  par  écrit  de  l'évèque,  «  laquelle  ils  auront 
soin  de  faire  renouveler  quand  elle  sera  expirée,  d  Un  autre  ar- 
tielc  port«:  ir  Ils  no  recevront  point  dans  leur  école  des  person- 
nes de  différent  sexe...  Ils  rendront  un  compte  fidèle  de  tout  ce 
qui  se  passe  dans  leur  école  à  celui  que  nous  aurons  commis 


1.  ce  Avons  eihorté  el  cxhortoas  tous  1c  b  nrchî  pré  très,  prieurs,  cureï  el 
autres  personnes  ecclésiastiqi>es  de  procurer,  selon  toute  l'étendue  de 
leur  pouvoir,  rélablisseraenl  des  dites  écoles  dans  leurs  paroisses  et  par- 
ticulièrement dans  les  villes  el  bourgs  considérables  de  ce  diocèse.  Ei- 
horlons  les  ecclésiastiques  qui  pourroient  s'Rppli(|uer  fi  l'instruction  de 
la  jeunesse,  de  s'emploier  il  une  œuvre  si  sainte,  si  agréable  à  Dieu,  si 
utile  au  salut  des  âmes,  o 


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—  121  — 

pour  en  avoir  le  soin  ;  ila  l'informeront  des  mœurs,  des  talens 
et  du  nombre  de  leurs  disciples,  desquels  ils  lui  bailleront  le 
catalogue,  et  ils  auront  généralement  recours  à  luy  dans  toutes 
les  diffîcultéa  qui  bc  présenteront  dans  l'exercice  de  leur  charge, 
en  exécution  de  ces  règlemens,  et  suivront  en  tout  son  avis,  t  * 

Un  ecclésiaelique  du  diocèse  de  Chàlona-aur-Marne,  Jean 
Paaquier,  lègue  par  un  testament  du  2  février  1657,  13,000  li- 
vres pour  être  employées  en  achat  de  terres  dont  le  revenu  sera  • 
distribué  aux  trois  mjutrcs  d'écolo  des  paroisses  de  Mussey  ^  où 
il  était  né,  de  Ferrières,  *  de  Donjeux  *  près  de  Joinville,  «  qui 
devraient  enseigner  continuellement  et  sans  interruption  la  jeu- 
nesse et  parliculièroment  celle  des  pauvres,  avec  toute  la  dou- 
ceur, mansuélude,  amour,  non  seulement  desdits  lieux,  mais 
des  autres  lieux  voisins  s'il  s'en  présente.  Lesdits  maîtres  sont 
tenus  en  conscience,  et  sous  peine  de  péché  et  de  restitution, 
.dans  deux  ou  trois  ans  inclusivement,  rendre  capables  lesdits 
enfants  des  pauvres  de  lire  couramment  tant  en  français  qu'en 
latin,  leur  enseigner  l'écriture  bonne  et  courante,  savoir  parfai- 
tement le  catéchisme,  etc.  n  Ce  sont  les  expressions  mêmes  du 
testament.  * 

Jean  Lasne,  chanoine  et  grand-archidiacre  de  la  cathédrale 
Saint-Vincent  a  Chàlon  sur  Saône,  donne  au  grand  coUfcge 
littéral  100  livres  de  rente,  «  sur  laquelle  somme  serait  prise 
chaque  année  tO  livres  pour  l'achat  d'un  rameau  de  laurier  en 
argent  qui  sera  donné  au  meilleur  écolier,  le  jour  que  se  fera 
l'examen  d'avant  la  Saint-Rémy.  »  Dom  Claude  Tisserant,di- 
jonnais,  grand-prieur  et  vicaire  général  de  l'abbaye  de  Saint- 
Pierre  de  Chàlons,  lègue,  le   15  septembre  !6!fi,  entre  autres 


i.  Voir  Document»  pour  Bercir  à  t'hisloire  des  collèges  clasaïquet  de  I» 
Marche  et  du  Limousin  (Beliae,  séminaire  de  Cublnt,  Felletia,  Magnac- 
Laval,  régence  de  I.a  Souterraine,  Treignac  et  Usael),  ïvii»  et  iviii' 
siècles,  dans  le  tome  n,  p.  263-300  des  Documents  historiques  sur  ta 
Marche  el  le  Limousin.  Limogea,  Ducourticui,  1883-85,  2  vol.  in-S". 

2.  Canlon  de  Daulaincourl,  arrondissement  de  Vassy  sur  Biaise 
(Haute-Marne). 

3.  Ferrières,  canton  de  Joinville  sur  Marne,  arrondissement  de  Vassy 
sur  Biaise  (Haute-Marne). 

4.  DoQJeui,  canton  de  Daulaincourl,  arrondissement  de  Vassy. 

5.  A.  Fayet,  Les  hautes  œuvres  de  la  révolution  dans  le  Contemporain 
du  !•' janvier  187*. 


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-  122  — 

sommes  20!ivrea  pour»  l'achapt  de  6  volumes  in-8*...  qui  seront 
distribués  le  jour  de  l'examen  aux  écoliers  du  dit  collège  lit- 
téral. »  1 

A  Bideren  (Basses-Pyrénées),  les  jurats  ne  veulent  pas  de 
régent  ;  le  curé  en  établit  un  à  ses  Trais,  jusqu'à  ce  que,  par  un 
arrêt  du  5  août  1 740,1e  parlement  de  Navarre, considérant  qu'  «  il 
n'est  pas  juste  que  ce  même  réirrnt  reste  à  la  cliargc  du  sieur 
L  curé  et  qu'il  est  au  contraire  du  bon  ordre  et  du  devoir  des  ju- 
rats de  procurer  un  régent  pour  l'éducation  de  la  jeunesse  de 
leur  paroisse  »,  les  obligea  à  y  pourvoir. 

Les  fidèles  imitaient  les  pasteurs,  et  la  bourgeoisie  le  clergé. 
A  Tiffauges,  c'est  un  bourgeois,  René  Pineau,  qui  lègue  50  liv, 
de  revenu  pour  un  régent.  Le  25  juillet  1689,  on  lit:  «  Il  y  a  dans 
la  paroisse  deux  régents  qui  ont  assisté  à  la  visitle,  l'un  appelé 
Etienne  Jannct,  marié;  l'autre,  non  marié,  et  Nfiinceau,  appelé 
Jean  Le  Mée,  possédant  un  légat  de  50  livres  fondé  pour  un  ré- . 
gent  par  deffunt  René  Pineau,  bourgeois  de  la  ditte  ville  de  Tif- 
fauges; de  la  conduite  desquels  M.  le  curé  et  les  habitants  sont 
satisfaits,  comme  nous  l'avons  esté  des  interrogations  et  réponses 
de  quelques  uns  de  leurs  escoliers  sur  le  catéchisme;  ils  sont 
assidus  aux  oflïces  les  dimanches  et  festes,  etaydent  à  chanter. 
Et  à  l'instant  le  dit  curé  nous  a  requis  lui  donner  acte  de  la  pro- 
testation qu'il  fait  que  les  hérittiors  du  fondateur  du  légat  de 
50  livres  pour  un  régent  ne  peuvent  nommer  ni  présenter  telle 
personne  qu'ils  voudront  pour  régent,  mais  qu'il  ne  s'en  établira 
aucun  sans  son  consentement.  Et  comme  ledit  légat  a  esté  pré- 
senté sans  la  participation  du  dit  Guilleniin,  curé  de  Notre-Dame, 
audit  sieur  Le  Méc,  régent,  ledit  curé  prétend  que  la  dite  pré- 
sentation sera  nulle  et  sans  effet,  protestant  se  pourvoir  en  temps 
et  lieu  pour  la  conservation  de  ses  droits,  n  Douze  ans  après,  27 
juin  1701,  on  dit  encore  :  «  Notre-Dame  do  Tiffauges:  la  cure 
vaut  300  livres  et  le  prieuré  1 .400  ;  tous  deux  à  la  nomination  de 
l'abbé  de  Saint-Jouin;  la  fabrique  a  300  livres;  200  commu- 
niants ;  le  peu|>le  est  fort  docile  et  a  de  la  piété,  11  y  a  une  fon- 
dation de  50  livres  par  an  pour  un  maître  d'écolto.  »  De  même 
à  Ars  en  Ré,  le  8  mai  1727,  2.500  communiants  et  15  familles  re- 
ligionnaires  :  n  II  y  a  trois  sœurs  de  la  charité  de  la  congréga- 
tion de  Montoire,  dont  il  y  en  a  deux  de  fondées  par  Matthieu 


.  H.  Batault.  Estai  hiaiorique  sur  les  écoles  de  Châlons. 


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—  123  — 

Valeau  et  Louise  Bigot,  son  i^pouse;  ellrs  font  les  petites  écoles 
des  filieç  et  ont  soin  de  visiter  les  pauvres  malades.  »  Elles 
,  avaient,  en  M'ii,  750  livres. 

La  conclusion  de  ce  chapitre,  et  d'autres  faits  à  eiter,  est 
certainement  contenue  dans  ectte  phrase  de  M.  Michel  Bréal, 
professeur  au  collège  de  France  •  :  «  La  foi  catholique  a  dominé 
chez  nous  de  longs  siècles,  sans  songer  à  fonder  l'enseignement 
populaire.  » 

XIV 

LA    NOBLESSE    ET  LES   I^COLES.    ELLE  s'v  INSTRUIT.   ELLE   EN   FONDE. 

ANGOULÊME,    COGNAC,    SAINTES,    SAINT-JEAN  d'aNGÉLY 

LES  LA  ROCHEFOUCAULD  A  SURGÈBES,  LES  DALBRET  A  PONS,   ETC. 

La  noblesse  contribua  à  cette  œuvre  pour  une  bonne  part. 
Les  grands  seigneurs  comme  les  petits  fondent  partout  des  éco- 
les, A  Mauzé,  en  la  paroisse  Saint-Pierre,  je  lis,  le  lCmarsl707: 
■  M"*  de  Soummes,  de  l'Union  chrestienne  ou  de  l'enfantJésus, 
a  500  livres  par  an  pour  enseigner  les  filles  et  est  obligée  d'avoir 
et  de  norrir  4  pauvres  demoiselles;  elle  fait  bien  son  devoir; 
desquels  500  livres  M""  la  duchesse  de  Bourgogne  donne  300 
livres,  et  M"'  de  Maintenon,  200.  » 

Les  gentilshommes  avaient  pu  comme  tout  le  monde  dédai- 
gner ce  qu'ils  ne  connaissaient  pas,  et,  occupés  ailleurs,  faire 
fi  des  travaux  intellectuels,  travers  qui  est  assez  de  tous  les 
siècles.  Il  y  a  loin  à   une  aversion  systéniati(|ue.2   En   effet, 


1.  Michel  Bréal.  Quelque»  mois  sur  l'inslrucfion  publique  en  France 
(1872),  p.  12. 

3.  A  propos  d'un  nulo(;raphc  de  Joinvîlk  découvert  aui  archives  de 
TAIller  par  Chazaud,  archiviste,  M.  Léopold  Delislc,  de  l'institut,  a  prouvé 
àaas  le  Journal  général  de  l'instruction  publique,  n°  du  9  juin  iSSS, 
qu'au  moyen  ége  la  noblesse  n'était  pas  dépourvue  d'iastrjction,  et 
qu'elle  ne  se  glorifiait  pas  d'ignorer  les  principes  de  l'écriture.  (Si A/io- 
Ihèque  de  l'école  des  chartes,  t.  iiiii,  p.  60.)  M.  de  Bcaurcpaire,  BecAer- 
ehes  sur  l'inilriiclion  publique,  t.  i,  p.  3i,  cite  un  professeur  qui,  au  bas 
d'un  acte,  se  contente  de  mettre  un  signe  que  précédent  ces  mots  ;  «  Le 
merc  (marque)  de  Thomas  Leieu.  "  Et  l'écrivain  ajoute  fort  judicieuse- 
ment :  «  C'est  une  preuve  qu'il  ne  faudrait  pas  admettre  comme  règle 


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-  124  — 

ila  envoyaient  aux  écoles  des  monastères  leurs  enfants  qui 
n'étaient  pas  encore  d'âge  k  soutenir  le  poids  des  armes,  dit 
M.  Lëon  Maitrc.  A  Saint-Gail,  Tutilon  appreniût  aux  fils  de  fa- 
mille, filios  nobilium,  a  tirer  des  sons  harmonieux  d'un  instru- 
ment. Sous  l'abbé  Ileito,  les  enfants  des  grands  personnages, 
magnorum  plii,  accouraient  à  Auge  pour  y  apprendre  à  diriger 
plus  tard  un  évéché  ou  un  duché.  En  l'Icardie,  l'abbaye  de 
Saint-Riquicr  élevait  cent  enfants  parmi  lesquels  étaient  des 
fils  de  eonites,  de  ducs,  de  rois  môme,  filii  etiam  regutn  edu- 
cabuntur.  A  l'abbayo  de  Fleury  il  y  avait  rétablissement  des 
nobles,  hospitalc  nobilium .  Touio  la  noblesse  d'Aquitaine,  dit 
Cirot  de  La  Ville,  était  élevée  à  la  Grande-Sauve,  En  Allemagne, 
sous  Charles,  Othon,  Henri,  les  grands,  reguin  ducumquc  Hberi, 
envoyaient  leurs  fils  étudier  dans  les  chapitres  et  dans  les  cloî- 
tres. En  Irlande,  c'était  au  monastère  de  Glastonbury.  On  voit 
dans  la  vie  de  Ludolfe,  abbé  de  Corbie,  que  les  seigneurs  lui 
confiaient  leurs  fils.  *  Aussi  l'abbé  de  Bonno-Espérance  pouvait 
dire  :  «  La  science  n'est  pas  l'apanage  exclusif  du  clergé  :  car 
beaucoup  de  laïques  sont  instruits  dans  les  belles  lettres,  d  En 
elTet,  Foulques  le  Bon,  comte  d'Anjou,  chantait  avec  les  cha- 
noines; et  Louis  d'Outre-mer  l'en  raillant,  il  repondit  qu'un 
prince  illettré  était  un  âne  couronné.  Albon,  père  d'Odon  de 
Cluny,  savait  l'histoire  et  par  cœur  les  Novelles  de  Justinien. 
Eberhard,  comte  de  Friou!,  avait  une  bibliothi-que  eomposéc 
d'auteurs  sacrés  et  profanes,  qu'il  partageait  entre  ses  fils  et  ses 
filles.  Guillaume  V,  duc  d'Aquitaine,  commentait  l'écriture  et 
collationnait  les  manuscrits,  ttathier  de  Lobbes,  exilé  de  son 
monastère,  devint  précepteur  des  fils  d'un  seigneur  de  Provence 
pour  lequel  il  composa  sa  grammaire.  Le  seigneur  Héribaud 
lisait  Soranus,  Hippocrate  et  Galien.  Nommons  encore,  après 
M.  Léon  Maitre,  à  qui  nous  empruntons  cette  liste,  page  .J53- 


absoluc  que  ccui  qui  apposaieut  leur  marque  au  bas  dos  actes  ne  savaient 
pas  écrire.  Évidemment  un  professeur  de  tangue  latine  et  grecque  ne 
pouvait  ignorer  cette  science  élémentaire.  •• 

1.  Florentissima  disciplina  sub  eu,  et  schola  in  Saxonia  prima  instau- 
rât et  exaltât  fraternilalem  monasticam,  eique  multos  nobiles  vires  in- 
scripsit  prope  et  procul,  archiepiscopos,  epîseopos,  prtelatos,  comités, 
milites  et  alios  cum  magno  commodo  moDasterii.  Boll.  de  S.  Ludoiro. 
AeU  lancloram  augaiti,  m,  p.  i4U. 


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-  125  — 

257  :  Henri,  comte  de  Champagne,  au  211*  siècle,  qui  se  plaisait 
à  lire  les  auteurs  latins;  Geoffroy  Plantagenct,  comte  d'Anjou, 
chez  qui  la  'science  était  héréditaire  ;  son  fils  Henri,  dont  la  cour 
était  une  académie  ;  Charlcmagne,  Alfred  le  Grand,  Othon,  em- 
pereur dAIlemagne,  et  Pépin  le  Bref,  et  Charles  le  Chauve,  et 
le  roi  Robert,  élève  du  grand  Gerbert,  Lothaire  et  Louis  VI,  élè- 
ves de  Saint-Denys,  Louis  Vil  et  René  d'Anjou,  comte  de  Pro- 
vence, dont  il  sullit  de  citer  les  noms.  Il  est  d'ailleurs  un  fait 
indiscutable  :  ce  grand  nombre  de  poèmes  de  chevalerie  qu'on 
traduit  au  xii°  siècle  dans  toutes  les  langues  de  l'Europe  et  ,]ui 
foisonnent,  ont  été  composés  par  les  gentilshommes,  selon  la 
remarque  de  Littré.  * 

Les  femmes  dans  les  monastères  recevaient  aussi  au  moins 
un  commencement  d'instruction.  «  Les  disciples  de  Sainte- 
Odile  se  distinguent  par  leur  goût  pour  les  lettres  et  pour  les 
sciences.  On  cite,  entre  autres,  Rolinde,  llerrade  de  Landsberg 
et  Gertrude,  abbesac  de  Holiembourg.  11  en  fut  de  même  des 
religieuses  d'Argenteuil,  parmi  lesquelles  vint  se  réfugier  l'a» 
mante  d'Abélard.  Nous  ne  pouvons  citer,  pour  les  monastères 
de  femmes  du  diocèse  de  Rouen,  des  noms  aussi  connus.  Les 
renseigniîmenlsque  nous  avons  pu  recueillir  ne  prouvent  qu'une 
chose,  c'est  qu'au  jciii"  siècle  les  religieuses  n'étaient  pas  étran- 


1.  Il  faut  lire  sur  la  ciiltui'e  intellectuelle  des  xi*,  xn*  et  xiii*  siècles,  le 
(•r  volume  VHUloire  de  la  lamjue  françAÏte,  par  Littré.  u  II  y  eul,  dît  ce 
savant,  page  l'S,  il  j  eul  dans  le  tours  du  11'  siècle  une  création  poéti- 
que qui  sortit  des  légendes  populaires  n-jienduos  sur  Charlemagne... 
Dans  te  siècle  suivant,  tout  se  perfectionne  :  la  galanterie  chevaleresque 
s'introduisit  ;  le  cycle  de  la  Table  Ronde  captive  les  esprits...  Ce  siècle 
abonde  en  poésie;  il  est  élégant,  raffiné,  et  un  des  points  culminants 
dans  l'histoire  de  la  Kraoce  au  moyen  âge...  Une  noblesse  guerrière 
avait  planté  ses  penoons  dans  les  châteaui  féodaux.  Les  langues  moder- 
nes commentaient  d'être  parlées...  Les  trouvères  et  les  troubadours 
pullulent;  les  barons  et  les  chevaliers  entrent  dans  la  lice  du  gai  savoir,.. 
L'Allemagne,  l'Italie,  l'Angleterre  s'emparent  de  ces  compositions  qui 
eurent  d'innombrables  traductions  »,  p.  274.  Et  M.  de  Beaurepaire  fait 
cetle  remarque  décisive  :  "  Tous  ces  poèmes  en  tangue  romane  compo- 
sés en  France  pendant  le  cours  du  vi°  siècle,  qui  eurent  une  si  grande 
vogue  par  toute  l'Europe  et  dont  quelques  uns  même  furent  traduits 
en  langue  norwégieune,  pour  qui  et  par  qui  furent-ils  composés?  Géné- 
ralement par  des  gentilshommes  et  pour  l'amusement  de  cette  classe.  » 


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~  126  — 

gères  à  tout  genre  de  connaissances.  Ainsi,  au  couvent  de  6i- 
\al,  Eudes  Rigaud,  dans  le  cours  do  ses  visites  pastorales,  or- 
donne aux  sœurs  de  montrer  à  leur  abbesse  les  lettres  qu'elles 
écrivaient  ou  qu'elles  faisaient  écrire.  Au  couvent  des  Filles- 
Dieu  de  Rouen, où  l'on  ne  comptait  guère  que  des  femmes  sorties 
des  rangs  de  la  bourgeoisie,  c'était  l'usage,  au  temps  du  pape 
Clément  VI,  qu'au  dîner  et  au  souper  une  sœur  donnât  lecture 
de  la  règle  de  saint  Augustin,  de  la  bible  ou  de  la  vie  des  pères. 

Plus  près  de  nous  et  par  le  temps  et  par  l'espace,  tes  comtes 
de  Valois,  d'Angoulènie  se  distinguèrent  entre  tous  par  leur 
amour  des  lettres.  Le  comte  Jean  Le  Bon  composa  pendant  sa 
captivité  en  Angleterre  un  livre  de  prcceptes  latins,  lu  C'aion  mo- 
ralisé, et  quelques  pièces  de  vei-s  insérées  dans  le  recueil  des 
poésies  de  son  frère  Cliarles  d'Orléans;  j'ai  parlé  des  biblio- 
thèques de  Jean  et  de  Charles  d'Orléans,  1467-1496,  à  Cognac, 
bibliothèques  considérables  dojit  on  a  le  catalogue,  et  qu'accrut 
Louis  de  Savoie.  François  I"  écrivit  une  relation  en  vers  de  sa 
campagne  d'Italie;  sa  sœur  Marguerite  est  l'auteur  de  contes 
et  nouvelles  ;  Henri  II  et  Charles  IX  rimaient  aussi  ;  Marguerite 
de  France,  première  femme  d'Henri  IV,  a  laissé  des  mémoires 
intéressants. 

Leséjourd'unecourlettréeàCognac,  ville  voisine  de  Saintes, 
dut  avoir  une  influence  salutaire  pour  le  développement  intel- 
lectuel en  Saintonge.  Les  plus  considérables  fondations  d'éta- 
blissements d'instruction  sont  dues  à  la  noblesse,  les  Fons,  les 
La  Rochefoucauld.  Quand  il  s'agit,  en  1583,  de  créer  à  Saintes  un 
collège  ù  la  place  de  la  i  maison  des  écoles  i,  et  que,  le  26  novem- 
bre de  cette  année,  l'échevinage  présenta  une  a  requeste  au  roy 
pour  lever  surtout  le  pays  de  Xaintonge  la  somme  de  mille  escus 
pour  bastir  un  collège  pour  l'instruction  de  la  jeunesse,  non 
seulementde  la  ville,  mais  pour  tout  ledictpays  »,  avec  le  clergé 
et  la  bourgeoisie  qui  s'empressèrent  de  voter  des  fonds  ou  de 
donner,  ce  sont  les  Charles  et  Jacques  de  Guilard,  Raymond  de 
Montaigne,  parent  de  l'auteur  des  Essais,  les  Dernard  de  Béon 
du  Massés  et  su  femme  Louise  de  Luxembourg,  qui  contribuè- 
rent le  plus  largement  à  cet  établissement,  ainsi  que  le  duc 
d'Bpernon  que  les  jésuites  pleurèrent  comme  <  insigni  benefac- 
tore  collegii  Santonensis.  n  < 

1.  A'olke  tiir  le  ciillège  île  S.tinles  par  MoufQet,  avec  notes  et  appen- 
dice par  M.  Louis  AuJial.  Seinlrs,  Morlreuil,  1886,  in-S". 


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—  127  — 

Une  des  plus  grandes  familles  de  l'Oueat  donne  l'exemple. 
Dana  la  dernière  moitié  du  régne  d'Henri  IV,  ïsaac  de  La  Ro- 
chefoucauld '  fonde  le  collège  de  Surgères,  .compose  de  deux 
régents,  l'un  modérateur,  l'autre  principal,  tous  les  deux  à  la 
nomination  des  marquis  de  Surgères  et  à  la  provision  des  mi- 
nimes. Pour  assurer  ré(al)lissementon  démembra  des  revenus 
du  prieuré  de  Saint-Gilles  de  8urg6res  une  porlion  valant  800  I, 
de  rentes.  Le  pape  l'uni  V,  par  sa  bulle  de  1009,  confirma  ta 
translation  du  prieuré  aux  minimes  et  l'établissement  du  col- 
lège, approuvant  le  démembrement  des  800  1.  pour  la  subsis- 
tance des  deux  régents,  a  chargés  d'instruire  la  jeunesse  dans 
la  piété,  les  bonnes  mu-'uifi  et  tes  lettres.  »  Ce  collège  subsista 
jusqu'à  la  révolution.  Le  16  mars  1033,  l'évèque  de  La  Rochelle, 
Henri  de  Montmorency-Laval  de  Bois-Dauphin,  dans  sa  visite 
pastorale,  constatait  que  b  le  colége  est  assez  bien  servy  lorsque 
le  curé  est  présent;  inais  que,  depuis  que  te  curé  est  absent  et 
que  le  régent,  qui  servoit  pour  luy  à  lire  et  escrire,  est  décédé, 
et  qu'il  n'y  u  point  encore  esté  mis  en  sa  place,  ce  qui  fait  que 
présentement  le  dit  colége  n'est  pas  bien  servy  ;  que  tes  places 
des'régents  dépendent  de  M.  le  marquis  de  Surgères  pour  estre 
présentés  aux  minimes  de  Saint-Gilles,  et  en  cas  de  refus  par 
les  dits  minimes,  l'on  se  pourvoit  par  devant  monseigneur  lé- 
vesque.  d  En  1668,  le  13  mai,  nouvelle  visite.  Tout  est  bien: 
I  II  y  a,  selon  les  déclarations  de  Pierre  Laborde,  curé,  et  de 
Jacques  d'Aubon,  vicaire,  il  y  a  dans  ledit  lieu  de  Surgères 
un  collège  fondé  par  les  seigneurs  de  Surgères,  administré  par 
un  principal  et  un  second  régent,  pour  instruire  la  jeunesse  du 
lieu  seulement,  qui  peut  valoir  pour  les  deux  mille  à  onze  cenis 
livres  de  rentes  ;  le  principal  à  présent  est  le  sieur  curé  dudit 
lieu,  et  M"  Jean  Nitotai,  elerg,  est  ce  second  régent.  On  nous 
a  dit  aussi  qu'il  y  a  une  fondation  pour  l'instruction  des  filles  de 
cent  livres  de  renie  faitte  par  defTunte  madame  de 
dame  de  Surgères,  à  1»  nomination  de  Mgr  l'évèque  de  La  Ro- 
chelle, à  présent  administrée  par  demoiselle  Lydie-Anne  de 
Boguier,  qui  s'acquitle  dignement  de  sa  fonction.  » 


1.  Baron  de  Moiitiindri',  seigneur  de  Montguyon,  devenu  ta  tige  des 
La  Rochefoucauld -Surgères  j)ar  son  mariage,  i  août  1600,  avec  Hélène 
de  FoDsèques,  dame  de  Surgères,  fille  aiuée  et  hérillère  de  Chartes  et 
d'Esther  Ctiabot  de  Sainte-Foi. 


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—  128  — 

En  1744,  le  modérateur  et  le  principal  se  nommaient  Jean  de 
La  Porte  et  Jean-Baptiste  Quilliat.  Leurs  noms  sont  révélés  par 
un  procès  qu'ils  avaient  entre  eux.  En  1774,  les  deux  écolâtres 
jouissaient  chacun  de  1 .200  livres  ;  mais  l'un  d'eux,  précepteur 
des  petits  cousins  de  M.  de  La  liochefoucauld,  réaidait  alors  à 
Paris.  Le  dernier  principal  fut  Jean-Baptiste  de  Ruete,  prêtre 
qui  dirigeait  le  collège  à  l'époque  de  la  révolution. 

En  même  temps  que  le  mari  élevait  l'école  des  garçons,  la 
femme  Hélène  de  Surgères,  petite-nièce  d'Hélène  de  Surgères 
chantée  par  Ronsard,  avec  lati^jelle  on  l'a  confondue,  créait 
comme  on  vient  de  le  voir  l'école  des  filles  que  bientôt  devaient 
diriger  les  trois  religieuses  de  Saint-Vincent  de  Paul,  établies  à 
Surgères  du  vivant  même  du  ssint  fondateur.  > 

La  plus  importante  maison  de  Sairitonge  imitait  les  La  Roche- 
foucauld :  Marie  dAlbret,  dame  de  Pons,  lille  de  César-Phœbua 
d'Albret  et  de  Madeleine  de  Guénégaud,  épouse  d'abord,  en 
1662,  de  Charles-Amanieu  d'Albret,  son  couèin-germain,  puis 
de  Charles  de  Lorraine  en  1683,  morte  en  1692,  fonda  à  Pons,  sur 
la  fin  du  xvii°  siècle,  un  couvent  pour  les  nouvelles  catholiques. 
Elle  y  consacra  avec  ses  revenus  personnels  une  somme  de 
30,000  livres  Ii'guées  par  testament  (26  août  1676)  de  son  époux, 
le  comte  de  Marsan,  pour  l'entretien  et  l'éducation  des  jeunes 
filles  de  la  religion  réformée  de  sa  terre  de  Pons,  qui,  conver- 
ties, étaient  abandonnées  de  leurs  parents,  et  obtint  de  Louis  XVI 
des  lettres  patentes  pour  sa  fondation  avec  une  rente  annuelle 
de  1,500  livres.  Ce  fut  le  couvent  des  filles  de  la  Foi,  bâti  à  peu 
de  dislance  du  couvent  des  cordeliers,  devenu  la  gendarmerie 
et  dont  la  chapelle  sert  de  temple  aux  protestants.  Les  filles  de 
la  Foi  ou  de  l'Lfnion  chrétienne,  ou  bien  encore  nouvelles  catho- 
liques, avaient  été  créées  à  Paris,  en  1630,  par  Marie  dcLumagne, 
veuve  de  François  de  Pollaillon,  et  s'étaient,  en  1704,  établies  à 
Fonlenay-le-Comteoù,  dès  1668,  lévêque  de  La  Rochelle  les  avait 
voulues,  grâce  à  la  libéralité  de  Marie  Brisson,  lille  et  soeur  de 
sénéchaux  de  Fontenay,  et  parente  du  fameux  Barnabe  Brisson. 
{lenri  de  Laval  de  liois-Dauphin  appiuuva le  projet  de  la  pieuse 
fille  par  une  ordonnance  datée  de  son  château  de  l'IIcrmenault, 
3  juin  1680.  Toutefois  le  projet  fut  retardé  jusqu'en  1739.  Marie 
Brisson,  en  mourant  le  31  octobre  17^4,  laissa  au  monastère  une 


1.  Chollel.  SHinl-Gernùiii  de  Marencennei,  p.  S5-56. 


d.yQoogIe 


—  129  — 

fortune  qui  vaudrait  aujourd'hui  plus  de  40,000  francs.  Elle  avait 
dépensé  100,000  livres  en  bonnes  oeuvres  et  légua  en  outre  4,000 
livres  pour  le  retable  du  grand  autel  de  Notre-'llame  de  Fonte- 
nay.  Le  reste  de  ses  biens, qui  étaient  encore  considérables,  échut 
à  ses  héritiers  naturels.  En  1766,  l'IInion  chrétienne  de  l-'onte- 
nay,  avec  lil.OOO  livres  du  renie,  avait  28  soeurs  et  6  converses 
qui  instruisaient  20  pensionnaires  et  150  externes.  Aujourd'hui 
la  ntaison  de  Fontenay  compte  22  religieuses  et  10  converses,  et 
des  succursales  répiinduea  partout. 

A  Saint-Jean  d"Angély,  une  autre  femme,  M"*  Bourgeois  de 
Coybo,  née  en  1696,  se  consacrait  aussi  à  l'éducation  des  jeunes 
tilles.  Elle  avait  commencé  chez  son  frère,  cure  de  Cherbonnière, 
canton  d'Aunay,  par  instruire  la  jeunesse  pauvre  de  la  paroisse. 
Plus  tard,  elle  ouvrit  à  Saint-Jean  d'Angély  une  école  gratuite, 
qu'elle  dirigea  avec  trois  aides,  M""  Urouliet,  de  Ueauvais,  lia- 
mard,  de  Saint-Jean,  ut  Charbonneau,  du  Saintes,  et  pour  la- 
quelle furent  obtenues  des  lettres  patentes  en  décenilirc  1753.  Les 
deux  classes  gratuites  entretenues  des  libéralités  du  la  fonda- 
trice, liéritiires  (testament  du  29  septembre  nO."»)  de  ses  meu- 
bles, acquêts  immeubles  ut  du  tiurs  de  ses  propriétés  adminis- 
trées pour  le  temporel  par  le  curé,  le  mairu,  le  lieutenant 
général,  le  procureur  du  roi  et  le  premier  échevin,  suivant  un 
règlement  qu'elle  avait' dressé  avant  sa  mort  ut  que  lévêque 
de  Saintes  avait  approuvé,  subsistèrent  jusqu'à  la  révolution 
qui  s'appropria  tes  fonds  destinés  à  l'instruction  dus  enfants  du 
peuple.  '  Saint-Jean  avait  en  outre  un  couvent  d'ursulines.  Il  a 
été  question  plus  haut  de  La  Rochelle. 

La  Saintonge  n'était  pas  une  exception.  A  Lille,  en  1554,  M"" 
de  Mastaing,  veuve  de  Maximien  Vilain,  comte  d'Iseughien,  gou- 
verneur de  Lille,  Douai  et  Orchies,  pourobéirauxdernières  vo- 
lontés de  son  mari,  donna  à  la  ville  2,100  florins  »  pour  aider 
adresser  quelques  escoles  pour  l'instruotion  de  la  jeuiiesse  en 
bonne  discipline  et  piété.  »  En  1686,  Jeanne  de  lîamery  fonde 
l'école  de  Saint-Joseph  pour  cent  cinquante  filles.  A  Châlon 
sur  Saône,  par  sou  testament  du  3  mars  1583,  Nicolas  de  lleau- 


i.  <  Les  dames  des  écoles  de  charité  de  la  ville  de  SaÎDt-Jean  d'An- 
gély,  *  menacées  dans  leur  Ëtat  par  «  des  esprits  iaquiets  »,  •  soub  pré- 
texte que  le  testBmeDtde  ladite  demoiselle  de  Coybo  et  k'S  rèf^lemenls 
par  elle  faits  n'ont  pas  été  approuvés  >  parle  roi,  obtinrent  de  Louis  XV 
(mai  1786)  des  lettres  confirmât! vea. 


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—  130  - 

fremont,  baron  de  Senneccy,  baiili  du  Chûlonnois,  lègue  208  li- 
vres «  pour  aider  à  instruire  lea  pauvres  enfants,  n  moitié  au 
collî'gc  (le  Châlon,  moitié  à  l'i'cok;  de  Sennecey  annexée  à  la  cha- 
pelle Tondre ])jir  su  rnmilte,  que  deHscrviiieiit  desohapitlains,  cliar- 
gi'-B  jiussi  de  l'instruction.  ICn  158C,  JjieqiieH  de  (.iemiiguy,  baron 
de  Oermolea,  ,-ineien  anihnssiideur  prés  lu  Porte  ottomane,  \h- 
gue  H  son  tour  300  écus  nn  collège  où  il  .ivait  été  uicve.  8a 
veuve,  Jeanne  Boulelli-,  en  IGOU,  [utr  son  IcsLimient  donne  aux 
éclievins  250  t'eus  de  renie  pour  un  régent  u  qui  sera  par  eux 
lousclioisy  pour  enseigner  sans  aulcung  salaire  et  gratuitement 
les  préee|iles  de  philosopliie  au  grand  collège  des  bonnes  lettres 
dudiel  Chûloii,  et  pour  le  soulagement  des  pauvres,  »  En  t59(i, 
Frani,:ois  de  Thèsut,  seigneuv  de  (.'liarrecoiiduit,  fait  don  un  col- 
lège de  1 ,2U1)  êcns  d'or  en  souvenir  de  l'inslruetion  qu'il  a  reçue,  * 

Par  un  aete  de  donation  du  27  septembre  1771,  que  dresse 
Frappler,  notaire  de  la  sénéeliaussée  de  l'oitiei-s,  demoiselle 
Renée-Françoise  deClievignê  de  IjaMartellièrefonde  une  école 
de  filles  au  bourg  de  iJaint-Fulgenl  ;  elle  donne  deux  maisons 
avec  leurs  dépendances  pour  l'élaldissenieut  de  cette  école  et 
pour  le  logement  des  maîtresses  ;  plus  turddes  biens  meubles  et 
immeubles  qui  pourront  lui  appartenir  à  titre  d'acquêts,  et  le 
tiers  de  ceux  qui  lui  appartiendront  à  titre  d'anciens  propres, 
au  jour  de  son  décès.  L'école  sera  dirigée  par  une  maîtresse  à 
la  nomination  du  curé  de  Saint-Fulgent.  La  maîtresse  ou  régente 
aura  une  autre  fille  par  elle  choisie  a  pour  avoir  soin  de  l'en- 
tretien des  autels  de  l'église  de  Saint-Fulgcnt  et  des  pauvres 
malades  dudlt  bourg.  »  ^ 

A  Montbéiiard,  «  le  gouvornenient  des  princes  ne  s'était  pas 
occupé  exclusivement  de  répandre  I  instruction  dans  la  ville  de 
Montbéliard  ;  dès  les  preniiei-s  temps  de  la  réforme,  il  s'était  ap- 
pliqué à  l-introduire  dans  les  villages  du  comté,  si  bien  que 
déjà,    en    \b&h,    toutes    les  eoiumunes    avaient  leur   école.  »  ^ 

C'est  le  duc  de  Bretagne,  Fran(,ois  II,  qui  en  14fi0  fonde  l'uni- 


1 .  Henri  Baluutl.  Essai  historique  sur  les  écoles  de  Chdlon  sur  Saône, 
p.  4U. 

•î.  Note  de  Ueaucliet-Filleau  daus  la  llevue  ilen  nuciétés  savantes,  page 
434,  t.  IV,  oclobre-tlécemlire  1876. 

3.  Vuir  sur  rinslreclion  publique  un  chapitre  important  dnns  Montbé- 
liard ail  -ï  VHI'  siècle,  par  M,  Ci.  Diivernoy,  qui  remplit  tout  le  t.  m 
des  Mémoires  de  la  société  il'émulation  de  MunlbéUard,  1891. 


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—  131  — 

versité  de  Nantes  ;  les  élats  de  Bretagne,  en  174G,  un  cours  de 
dessin  ;  en  1746,  lu  corporution  dos  chirurgiens,  une  école  de 
chirurgie  sous  le  nom  de  collège  de  Saint-Côme.  l>ès  1671,  les 
jésuites  y  avaient  ouvertuncours  d'hjdrographie. 

A  Châtillon  sur  Loing,  en  1675,  iKabelle  de  Moiitmoreiicy-Bou- 
teville,  veuve  de  Gaspard  IV  de  Coligny,  fonde  un  couvent  de 
bénédictines  qui  s'obligent  A  tenir'une  éeole  pour  les  jeunes 
filles.  Les  deux  dernières  religieuses,  a|iri's  la  révolution,  se 
consacrèrent  à  l'inslruelion  des  jeunes  lilles  tant  que  leur  âge 
le  permit.  L'une,  M'"  Magdeleine  [l'Vîinçoisc  Herhetj,  mourut  en 
1837  à  ai  ans;  l'autre,  M""  Mélanie  (Marie  Henéo),  en  1838,  à 
88  ans.  a  Les  écoles  auxquelles  les  événements  de  la  réforme 
avaient  été  funestes  n,  existaient  avant  le  XV  siècle  et  étaient 
placées  sous  la  direction  du  chapitre.  Le  13  m:ii  t  'it)7,  "  niaistre 
Martin  Legros,  reeteur  et  gouverneur  des  eiil'fanls  de  l'escolle  de 
Châtillon  sur  Loing,  reconnaît  que,  s'il  a  tenu  les  dites  escolles, 
ce  a  esté  par  le  congié,  licence  et  permission  de  messieurs  les 
doyen,  chanoines  et  chapitre  du  dict  Châtillon.  "  Le  reetorat 
était  concédé  pour  deux  ans,  à  la  charge  d'instruire  gratuitement 
les  enfants  de  eliœur.  En  1535,  le  chapitre  impose  en  outre  à  Jean 
Ouchenîer  l'obligation  de  s'adjoindre  un  eoadjuteur  capable  et 
de  bonnes  mœurs.  11  y  avait  en  outre  un  ancien  collège  protcs- 
tantérigéparColigny  en  1560, brûlé cnl56D,reconstruitcnl571.  * 

On  sait  qu'ungrand  nombre  de  seigneurs  entretenaient  et  sub- 
ventionnaient des  écoles. Dans  la  liste  desgratilications  annuelles 
accordées  par  le  duc  de  Penthièvre  en  1783  on  trouve...:  8°  72  li- 
vres pour  la  gratification  du  maître  d'école  de  Gretz,  canton  de 
Touriian  ^Huine-e[-Marne)  ;  12"  une  autre  deSUI.  pour  l'annéede 
gratilicatiou  du  maitre  d'école  de  Oaxeveau  ;  13"  une  autre  do 
50  I.  pour  l'année  de  gratification  du  maitre  d'école  de  Saint- 
Léger.  ^  En  1719,  les  recettes  de  la  terre  de  IJarhezieux  en 
Saintonge  s'élevaient  à  13,050  1,  dont  13,000  de  fermage  el  650  1. 
pour  droits  seigneuriaux.  Le  seigneur  de  Uarbezieux,  Fran- 
çois Vlll  de  La  Rochefoucauld,  comptait  dans  ses  dépenses  1 ,344 
livres  14  sous  10  deniers  pour  les  gages  des  ollîciers  de  justice, 
concierges,  maîtres  et  maîtresses  d'école.  ^ 

I.  Eugène  Tonnelier.  Annales  de  la  socièlé  historique  du  GdlinaU, 
page  269,  1889. 

a.  Le  duc  de  Penthièvre,  par  Honoré  Bonhomme,  p.  218. 
3.  Cavrois.  Barbe:iieux,  mit  histoire  el  ses  seigneurs,  p.  146. 


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LES  BOUBGEOIS  FONDENT  COLLÈGES  ET  ÉCOLES.  —  LILLE,  CHALON, 
MONTAUBAN,  SAVOIE,  SAINTES.  —  FOCBNITURES  AUX  INDISENTa  : 
LIVRES,  PAIN,  VÊTEMENTS.  —  SOINS  UINUTIEOX. 

D'aprës  ces  faits,  qu'il  serait  facile  de  multiplier,  on  comprend 
(ris  bien  ce  passage  du  rapport  de  Vîllemain  :  «  Autrefois, 
tout  dans  les  traditions  et  les  mœurs  secondait  l'instruction 
classique;  tout  étuit  préparé  pour  elle  et  1»  favorisait:  le  nom - 
hrc  des  bourses  et  des  secours  <le  toute  nature,  la  fréquentation 
gratuite  d'une  foule  d'établissements,  l'extrême  modicité  dos 
frais  dans  tous  les  autres.  Ainsi,  dans  les  5C2  collèges  ([ui  exis- 
taient vers  le  milieu  du  dernier  siècle,  il  y  avait  525  bourses 
affectées  aux  jeunes  aspirants  à  l'état  ecclésiastique,  '2,724 
bourses  sans  destination  spéciale,  et  un  grand  nombre  de  fon- 
dations particulières  ijui  procuraient,  par  voie  de  remises  ou 
même  de  récompenses  pécuniaires  accordées  en  prix,  le  bien- 
fait de  l'éducation,  en  tout  ou  en  partie  gratuite,  à  7,19!)  enfants. 
L'enseignement  était  en  outre  donné  sans  rétribution  aucune 
dans  beaucoup  de  collèges  de  Paris  depuis  1719.  Le  nombre  des 
élèves  externes  qui  fréquentaient  à  ce  titre  les  anciens  collÈges, 
à  Paris  et  dans  diverses  provinces,  est  évalué  à  30,000.  En  ré- 
sumé, le  nombre  totîtl  des  élèves  qui  recevaient  l'éducation  ou 
l'instruction,  soit  entièrement,  soit  partiellement  gratuite,  ex- 
cédait 40,000.  Cet  état  de  cboses  n'était  pas  un  don  du  gouver- 
nement, mais  l'ouvrage  des  libéralités  de  plusieurs  siècles,  et 
pour  ainsi  dire  l'expression  même  des  progrès  de  cette  civilisa- 
tion qui,  depuis  le  moyen  âge,  avait  porté  si  loin  la  gloire  de  la 
France  dans  les  letlres  et  dans  les  sciences.  C'était  grâce  à  de 
telles  fondations  que  l'instruction  s'était  répandue,  s'était  sé- 
cularisée. » 

On  sera  aussi  bien  dans  le  vrai  en  répétant  de  l'instruction 
primaire  ce  que  le  ministre  ne  disait  que  de  l'instruction  secon- 
daire. Les  libéralités  de  tous  l'ont  créée,  soutenue,  fécondée, 
répandue  :  car  les  mêmes  efforts  avaient  lieu  et  produisaient  les 
mêmes  résultats  dans  les  paroisses  rurales.  A  Saint-Loup  {1 ,200 
communiants,  diocèse  de  La  Rochelle),  le  12  septembre  1724  : 
"  11  y  a  un  hôpital  fondé  par  deiîunt  M.  de  La  Boisaière,  sei- 
gneur de  cette  paroisse,  pour  laquelle  il  a  donné  20,000  livres  et 


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—  133  — 

pour  l'entretien  d'un  prestrn  pour  enseigner  la  jeunesse,  n  A 
Sanxay,  *  le  5  octobre  1707  :  «  La  chapelle  du  collège  à  la  no- 
mination du  seigneur,  poRflédée  par  le  sieur  Morin  qui  doit  dire 
la  messe,  les  fêtes  et  dimanches,  assislerle  cuii^  à  la  messi;  pa- 
roissiale, à  vt^pres  et  matines,  et  enseigner  la  jeunesse,  vaut 
environ  200  livres.  La  chapelle  d'Ozais,  possédée  par  le  aieur 
Beausire,  prêtre,  chargé  d'une  messe  par  semaine,  à  la  nomina- 
tion du  seigneur  d'Ozais,  vîiut  environ  30  livres,  n 

La  bourgeoisie  ne  reste  pas  en  arrière  ;  elle  lutte  aussi  contre 
l'ignorance  avec  ardeur.  Les  efforts  qu'elle  fait  sont  vraiment 
étonnants.  A  Chàlon  sur  Saône  seulement,  voici  quelques 
actes  de  libéralité  que  cite  M,  Bataull:  Le  11  janvier  1579,  An- 
thoine  Druot,  sommelier  du  roi,  donne  un  revenu  de  quatre 
cents  écHs  «  pour  l'entrelenemcnt,  honoraires  et  gages  de  celui 
qui  instruira  la  jeunesse  en  la  première  classe  du  collège  et 
grandes  écoles  de  cette  ville.  Sur  lequel  revenu  il  veult  cstre 
pris  annuellement  par  les  sieurs  maire  et  échevins  deux  cscus 
au  soleil  pour  acheter  des  livres,  desquels  sera  honoré  celuy  de 
chacune  classe  qui  se  trouvera  par  l'examen  et  composition  qi 
seront  faicts,  sur  les  lieux  et  en  présence  des  sieurs  maire  cl 
eschevins,  avoir  le  mieux  étudié  de  sa  classe.  »  Et  en  signe  di 
réjouissance  l'assemblée  fait  sonner  le  carillon  •  du  gros  hor 
loge,  une  heure  durant  n.  En  1580,  Pierre  Pcrnin,  apothicaire, 
lègue  une  rente  de  6  ccus  d'or  au  soleil  et  40  sous  pour  le  gage 
d'un  régent;  et  un  anonyme  donne 4,000 livres.  Trois  ans  après, 
nouvelle  donation  faile  j>ar  Etienne  Mathieu,  marchand,  et  en 
1585,  par  Leslide.  Edme  Vadot,  «  uitoien  de  Chalon,  seigneur  de 
Montots  i>,  et  son  épouse  donnent,  en  1616,  3,000  livres  pour 
construire  une  chapelle,  «  afin  que  le  principal,  les  régens  et 
écoliers  puissent,  sans  sorlir  dudit  collège,  faire  leurs  prières 
et  dévotions.  »  Sa  veuve  Abigail  Mathieu,  le  27  mai  1619.  fait 
une  nouvelle  donaiion  de  180  livres  o  pour  rendre  la  porte  libre 
à  tous  écoliers  indifféremment,  pauvres  ou  riches,  qui  se  pré- 
senteroient  pour  estre  enseignés  à  toutes  les  classes,  sans  qu'on 
puisse  exiger  désormais  les  cinq  sols  accoustumés  d'cstre  payés 
par  chaque  mois  et  par  chaque  enfant  à  son  entrée  ;  a  et  20  li- 
vres pour  prix  aux  élèves,  et  honoraires  «  aux  sieurs  maire  et 


1.  Saint-Sauveur  de  Saniay,  407  habilanls;  300  communiants  i  canton 
d'Argenlon-Château  (Deux-Sèvres). 


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—  134  — 

échevins,  procureur  syndic,  receveur,  greflier, économes,  princi- 
pal et  regons  dudit  collège,  et  aux  sergens  de  mairie,  n 
qui  assiBlcronl  aux  examens.  En  1625,  elle  fit  une  nouvelle 
Tondiition  de  10,000  livres  aux  ursulines  de  Ohâton  pour  quatre 
jeunes  filles  pauvres  de  la  contrée  ;  et  en  1623,  femme  en  qua- 
trièmes noces  de  Philibert  de  Traves,  elle  constitua,  avec  son 
Trèrc  Nicolas  Mathieu,  une  rente  de  20  livres  au  profit  du  vil- 
lage. 1 

Nous  n'en  finirions  pas  si  nous  voulions  énumérer  tous  les 
noms  des  bienfaiteurs  de  l'instruction.  Il  y  en  a  pour  chaque 
année.  Nicolas  Mathieu,  conseiller  du  roi,  lieutenant  particulier 
au  hailliaire  et  chancellerie  de  Châlon,  donne,  le  20  mars  1639,  un 
domaine  situé  à  Saint-Mnrtin  des  (Champs  iivec  maison  et  jar- 
din ;  la  même  année,  Jeanne  lïeuverant,  400  livres  de  capital  ;  en 

1633,  François  Itusillct, bourgeois,  une  somme  pour  les  prix;  en 

1634,  un  anonyme,  33  livres  de  rente  ;  en  1636,  Enoc  Virey,  con- 
seiller et  secrétaire  du  roi,  maison  et  couronne  de  France,  puis 
secrétaire  du  prince  de  Condê,  sa  riche  bibliothèque  ;  en  1G37, 
Claude  Robert,  sa  biblioth&quc  ;  en  1653,  Guilliaud,  prêtre,  son 
calice,  ses  burettes,  etc.  ;  en  1651,  (Guillaume  Jornot,  conseiller 
du  roi  au  baillingeet  chancellerie  deChàlon,et  Claude  Chanut, 
sa  femme,  900  livres  de  capital;  en  1657,  Claude-François  Virey, 
novice  des  jésuites  à  Avignon,  3,000  livres,  dont  l'intérêt  servira 
à  acheter  des  livres  pour  la  bibliothèque  ;  en  1658,  Ms'"  de  Neu- 
ch6ze,  évëquG  de  Châlon,  une  grande  partie  de  sa  bibliothèque  ; 
puis,  en  1G6'^,  Guillaume  Mailly,  150  livres;  en  1671,  ses  enfants, 
500  livres  ;  en  1662,  Pierre  Louis,  conseiller  au  parlement,  les 
revenus  de  ses  domaines  de  Uosey.et  de  Saint-Dézert;  en  1671, 
Charlotte  d'Anguillon,  \M0  livres  et,  en  168ÎI,  2.000  livres  ;  en 
1675,  Jacques  Mercier,  3.500  livres  ;  en  I68'i,  Auguste  Virey, 
lieutenant  général  au  bailliage  de  Châlon,  sa  bibliothèque  ;  la 
môme  année,  Jean-Iîaptiste  Vitte,  prêtre,  75  livres  ;  en  1689, 
Jacques  de  Thésut,  20O  livres  ;  en  1693,  Gabrielle  Goyer,  200 
livres  ;  en  1707,  Marie  Rcvirard,'3.000  livres  ;  en  1677,  Perrault, 
président  à  la  chambre  des  exempts  de  Paris,  20,000  livres  pour 
l'achèvement  de  l'église  du  collège,  etc.  Je  ne  sais  si  je  me  trompe  ; 
mais  il  me  semble  qu'à  notre  époque  on  trouverait  diflicilemcnt 


.  Henri  DRtault,  loco  c\ 


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—  135  — 

autant  de  libéralités  )iarticulières:et  encore  ni'  les  comptons-nous 
pas  toutes. 

A  Lille,  le  30  mars  155i,  Hubert  Déliot,  (ils  de  Oiiillaiime. 
bourgeois  el  marchand,  expose  aux  étlievins  assemblés  en  la 
halle  que  feu  Pierre  Diiliot,  son  frère,  «  de  bonne  affection  en- 
vers les  pauvres,  et  afiin  tjue  les  pauvres  enfans,  jeunes  d'aige, 
eussent  meilleure  oceasion  et  moyen  de  venir  à  perfection  et 
honneur,  »  avait  légué  )).()()()  florins  pour  entretenir  uneécolcoi'i 
l'on  instruisait  tes  "  pauvres  enfnns,  tant  lils  <]ue  lilles,  à  lire, 
escrire,  compter,  jecter  et  lever,  el  aussi  aux  bonnes  mœurs  ; 
et  lui,  offre  personnellement  3. 'dlll  llorinset  1  mis  maisons  où  se- 
rait à  perpétuité  établie  lécole,  aux  conditions  aussi  que  le 
nombre  des  enfants  atlniis  çratuilement  serait  de  cent,  dont  20 
filles  ;  que  l'école  serait  teinie  par  un  homme  marié,  dont  la 
femme  aurait  les  lilles,  etcjue  le  maître,  logé  dans  l'école,  rece- 
vrait 200  livres  par  an.  Ces  deux  fondations  furent  augmentées 
plus  tard,  soit  par  Hubert  Deliot  lui-m^me,  soit  par  ses  parents  ; 
et  le  salaire  du  niaitre  s'éleva  à  2')0  livres,  somme  énorme, 
surtout  si  on  la  compare  à  celle  des  autres  régents  iï  cette  épo- 
que. Les  enfants  recevaient  souvenldcs  vivres  et  des  vêtements. 

Cet  exemple  de  Deliot  trouva  des  imitateurs.  En  1.576,  un  ano- 
nyme donna  2.400  florins  afin  que,  <t  malgré  le  renchérissement 
de  toutes  choses,  »  les  distributions  aux  enfants  ne  cessassent 
pas.  En  1605,  un  marchand  de  draps,  Guillaume  de  lîoisleux, 
bourgeois  de  Lille,  offrit  pour  fonder  une  école,  a  sous  les  mes- 
mes  règles  et  institutions.  "  39.000  florins  à  prendre  sur  ses 
biens  immeubles  après  son  décès.  11  faut  ajouter  que  l'établis- 
sement des  écoles  dominicales,  créées  en  l584  et  devenues  jour- 
nalières en  1595,  rendit  inutile  la  fondation  de  Itoisleux,  et  que 
l'argent  fut  employé  à  une  maison  spéciale  où  furent  reçus,  lo- 
gés, entretenusun  certain  nonthred'enfants  qui,  outre  l'instruc- 
tion nécessaire,  trouvaient  li'i  l'apprentissage  de  quelques  mé- 
tiers. '  En  1670,  le  nombre  des  donateurs  qui  avaient  constitué 


t.  <•  Les  maistres  de  la  iKiurse  commune  lies  pauvres,  considérant 
que  icelle  fondation  serniL  de  peu  de  fi-uict  et  n'apporterait  aucun  avan- 
cement Il  l'instruction  cl  (éducation  des  pauvres  de  la  dite  ville,  eomnio 
y  est  plus  que  sufAsaïuenl  pourvcu  par  l'érection  et  eutretcoemenl  de 
l'école  dominicale  et  journalière  establie  longtemps  apirs  la  fondation 
des  dits  Déliot  el  que  ne  se  trouvent  |)résentemerit  qu'avecq  difCeultê 


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—  136  — 

des  rentes  à  l'école  dominicale  et  journalière  était  de  27,  et  les 
recettes  totales  de  rétablissement  s'élevaient  à  15,981  livres. 
u  II  était  pasé  en  usage,  ajoute  M,  Iloudoy,  que  chaque  testa- 
ment contint  un  legs  plus  ou  moins  modique  en  faveur  des 
écoles.  D 

Les  donateurs  ne  se  contentaient  pas  de  léguer  simplement 
une  somme  plus  ou  moins  forte  ;  ils  en  réglaient  minutieuse- 
ment l'emploi  et  leur  sollicitude  pour  l'enfance  se  révélait  jus- 
que dans  les  di'tails  les  plus  vulgaires.  Tout  est  prévu,  non  pas 
seulement  le  pain  et  le  fromage,  le  paletot  et  la  houppelande  que 
devront  recevoir  les  enfants,  mais  encore  les  livres,  les  plumes, 
l'encre,  bien  plus  u  ung  pignc  pour  eulx  nettoyer  j>,  et  un  cent 
de  clous  pour  leurs  souliers.  «  A  chacun  dimanche  de  l'an  se 
doibt  donner  à  chacun  des  dits  cenlenfants  un  pain  du  poids  de 
trois  livres  et  une  pièce  de  fromage  d'Hollande  de  trois  quarts 
de  poids;  sont  les  dits  enfants  avances  de  papier,  plumes, encre, 
escritoircs  ;  en  deux  ans  ung,  de  livres  abécédaires,  sept  psau- 
mes, et  patrcnostrc  ;  en  deux  ans  chacun  ung  pigne  pour  eulx 
nettoyer  ;  en  deux  ans  une  chemise  ;  en  deux  ans,  un  pourpoint 
de  futenne  avec  doublure;  chacun  an.  une  paire  de  souliers,  à 
quarante  des  dits  enfants,  une  paire  de  chausses,  et  à  dix  des 
dites  filles  ,  chacune  une  paire  de  chausses  en  deux  ans 
à  quarante  fils  el  dix  filles  à  chacun  un  paleto,  et  aux  filles  une 
hupelande  ou  robbe  de  drap,  le  tout  d'une  môme  couleur,  un 
bonnet  noir  ;  en  deux  ans,  les  fils  et  filles,  un  couvre-chef  et  un 
écourcheu  de  toille,  et  en  deux  ans  chacun  un  cent  de  daches 
(clous)  pour  mettre  à  leurs  souliers,  n 

Le  duc  de  f'hevreusc  de  son  côté,  «désirant  procurer  aux  plus 
pauvres  filles,  dont  les  piirents  ne  sont  pas  en  état  de  leur  four- 
nir les  livres  nécessaires  à  leur  instruction,  le  moyen  d'assister 
aux  dites  écoles  de  charité,  et  de  profiter  des  leçons  qui  doivent 


enfTans  en  nombre  sumsant  pour  l'accompfisscment  de  la  foodation  Dé- 
liol,  ils  ont  pourjccti^  de,  en  accomplissement  de  la  dite  fondntîon  qui 
tend  principalement  6  l'instruction  des  pauvres,  prendre  el  lever  autant 
d'enfants  masles  natifs  de  Lille,  déjà  capables  de  recevoir  inslruclion, 
lesquels  seroDt  colloques,  mis,  eslevés,  alimentés  et  entièrement  entre- 
tenus en  la  maison  nouvellement  construite,  et  instruits  par  un  maistre 
à  lire,  escripre,  chiffrer,  jecter,  et  par  après  aprins  de  quelque  art,  stil 
et  meslier,  jusqu'à  ce  qu'ils  seront  suflisans  de  gagner  leur  ïie.  "  Hou- 
doy,  L'imlruclian  gratuite  •?/  ubiijaloire  à  Lille,  p.  38. 


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—  )37  — 

y  être  données,  désirant  pareillement  exciter  et  entretenir  à  per- 
pétuité entre  ces  filles...  une  louable  émulation  qui  fait  souvent 
plus  faire  des  progrès  dans  ces  études  et  en  fait  recueillir  plus 
de  fruit  que  les  réprimandes  et  les  exhortations  les  plus  réité- 
rées »,  constitue  deux  renies,  lune  deO  livres,  l'autre  de  fi  livres 
pour  acheter  u  les  livres  et  papiers  dont  elles  auront  besoin  n; 
pour  donner,  u  àla  fin  de  chaque  année,  à  celles  d'entre  elles  qui 
se  seront  distinguées  et  l'auront  le  plus  mérité  dans  tout  le  cours 
de  Tannée,  deux  prix  et  récompenses  pour  chaque  classe,  n  ' 

Certes  on  peut  louer  la  maçnilicence  de  Paris  qui  consacre 
chaque  année  près  de  30  millions  à  l'enseignement,  et  qui,  ou- 
tre le  mobilier  des  classes:  tables-bancs  pour  I(î.l4ft  places, 
3(Kt  bureaux  de  maitre,  300  bibliothi-qucs,  ;)?5  tableaux  noirs, 
2.461  éponges  à  tableaux  et  2.0R8  paires  de  rideaux,  distribués 
en  l'année  1872,  a  distribué,  pour  le  seul  trimestre  de  I87:),9H.754 
volumes,  458.050  cahiers  et  '(.Si  1.000  plumes  de  fer.  s  Mais  il 
faut  aussi  rappeler  et  bénir  la  générosité  de  ces  bourgeois  de 
1.^63-1574  qui  faisaient  un  si  noble  usage  de  leur  fortune  et  cette 
touchante  sollicitude  poussée  si  loin. 

A  Felletin  dans  la  Creuse,  en  1766,  trois  demoiselles,  Texier, 
Mannard  et  Tibord,  offrent  à  la  ville  d'apporter  leui-s  revenus  à 
l'hôtel-Diiiu  et  de  s'y  consacrer  au  service  dos  malades  et  à  l'in- 
struction des  jeunes  lillea.  ljuel(|ue  temps  auparavant,  M'"  Fey- 
deau  lui  avait  légué  2.100  livres  «  pour  être  employées  à  procu- 
rer une  instruction  gratuite  aux  jeunes  lilles  de  la  ville.  »  En 
1773,  Roz,  curé  de  lîeaumont,  lèirue  par  testament  1.000  livres 
pour  le  même  objet,  et  en  1783  Felletin  possédait  une  salle  de 
7  lits  an  lieu  de  i  qu'il  y  avait  au  début,  puis  deux  classes  ovi 
environ  80  jeunes  filles  étaient  instruites  gratuitement  jusqu'à 
14  ans  à  lire,  écrire  et  à  travailler.  Un  même  temps  un  rapport, 
en  demandant  rétablissement  d'un  pensionnat  laïque  pour  les 
filles,  constatait  que  <i  le  collège  jouit  d'une  célébrité  qui  excite 
les  transports  de  notre  joie,  de  noire  reconnaissance  et  de  notre 
admiration.  «L'école  comptait  encore  90  jeunes  filles  en  1700. 

A  Paris,  mémo  zèle  que  dans  les  provinces.  Chaque  paroisse 
a  ses  écoles  pour  les  pauvres,  fondées  par  les  particuliers.  A 


1.  Bulletin  de  la  lociélé  dunoifp,  oclolire  1R89,  p.  2fi9. 

2.  Maxime  du  Camp.  Paris,  sea  organes,  ses  fondions  e 

t.  V,  p.  »6. 


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—  138  — 

Paint-Eustarhp  en  IfiiS.  Loiiisc  Bdlan^rr,  veuve  de  François 
Parrison,  obtient  diichantre  a  dVlre  maitresuc  He  quarantft  filles 
de  la  paroissp  qu'elle  entreprend  d'enseigner  sans  en  tirer  d'au- 
tre émolument  ^ue  li-s  gneres  que  les  gouverneurs  et  adminis- 
trateurs de  la  confrérie  de  Notre-Dame  do  Bon-Secours  luy  de- 
vaient donner,  n  Quatre  ans  plus  tard,  M'  Pierre  Martin,  euré 
de  Saint-Ruslaoho.  établit  trois  maîtres  et  maîtresses  chargés 
de  l'instruction  des  pauvres.  \  Mont-Rouge,  Louis  liarboteau 
laisse  on  mourant  (Ifififij  4.(100  livres  pour  la  fondation  d'une 
t^eote.  Saint-Ilocli  a  son  éoole  sratuite  an  faubourg  8ain[-Ho- 
noré,  fondée  par  meHSÎre  Ifcnri  de  Joyeuse,  depuis  fri;re  Ange 
de  l'ordre  des  capucins;  Saint-Paul  en  a  cinq,  établies  en  1654 
par»  messieurs  do  la  compagnie  de  charité...  pour  enseigner 
aux  pauvres  enfants  de  la  paroisse  à  bien  prier  Dieu,  le  caté- 
chisme, à  lire  et  h  écrire  «Non  loin  de  l'église  Saint-Leu-Saint- 
Gilles,  M"  Guillaume  Santeuil,  avocat  en  parlement,  fonde  une 
école  pour  fifl  pauvres  de  cette  paroisse.  Un  autre,  M"  Claude 
Bourbon,  procureur  au  parlement,  autorise  sa  femme Gabrielle 
Danson,  trésorière  de  la  Charité  des  pauvres  malades  de  la 
paroisse  de  Satni-Nicolas  du  Chardonnet,  à  fonder  une  école 
pour  les  filles  pauvres  ;  l'acte  de  constitution  (1658)  exprime 
le  vœu  qu'elle  soit  dirigée  «  par  une  fille  de  la  communauté  des 
sœurs  de  la  charité  établie  par  M"°  Le  Gras,  pour  servir  les 
malades  dans  les  paroisses.  »  Les  écoles  gratuilcs  de  Saint-Jean 
de  Grève  sont  fréquentées  par  plus  de  200  tîlles;  deux  écoles 
sont  établies  à  Saint-Laurent  par  Vincent  de  Paul  en  1639. 
L'immense  paroisse  de  Saint-Suipice  qui  ne  comprend  pas 
moins  de  dix-sept  quartiers,  n'est  pas  moins  riche  en  écoles 
gratuites.  Les  orphelines  y  trouvent  un  asile  établi  pour  elles, 
en  1655,  parM.de  Pesancourt,  ■  bourgeois  du  faux-bourg  Saint- 
Germain  !>,  dans  la  rue  de  Grenelle. 

Le  faubourg  Saint-Ciermain  a  un  ouvroir  crée  et  dirigé  par 
M""  Rousseau,  dans  le  but  d'apprendre  aux  petites  filles  «de 
petits  métiers  qui  ne  sont  point  sujets  à  maîtrise.  »  En  16.')!),  elle 
reçoit  'i.OflO  livres  d'une  personne  charitable,  et  obtient  la  per- 
mission de  faire  dire  la  messe  dans  sa  maison,  afin  que  les  pe- 
tites filles  n'aient  point  ce  jn-élexti'  de  piété  pour  aller  vaguer  à 
l'aventure.  ^ 


I.  Sauvai,  Anlir/mléx  tir  Paris,  i,  i96;  Oichard,  Union  du  22 


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—  139  — 

Messire  Laurent  de  CheneviiTC  seigneur  de  Glatigny,  prési- 
dent au  présidial  du  Mans,  fonda,  en  ITfil,  une  i^cole  pour  les 
filles  de  la  paroisse  de  Vivoin  (canton  de  Benumont  sur  Snrlhe, 
arrondissement  de  Marnera).  11  choisit  deux  demoiselles  jiour 
demeurer  dans  le  bourg,  enseigner  aux  filles  de  la  paroisse  à 
lire  et  la  religion,  soigner  et  medîcanienter  les  malades.  H  de- 
mande au  procureur  syndic  qu'il  les  fasse  exempter  du  loge- 
ment des  soldats,  de  la  taille  et  de  la  capilation.  Oclui-ci  con- 
voque, le  24  juin  I7."il,  à  l'issue  des  vêpres,  les  habitants  au  son 
de  cloche,  devant  ht  porte  de  l'église.  A  l'unanimild  ils  déclarent 
consentir  à  ce  que  lesdiles  demoiselles  «  soient  di'-cliargêes  de 
taille,  capitation,  logements  de  soldats  et  de  toutes  autres  char- 
ges. »  ' 

En  1578,  Jean  Cesneau  était  maitrc  d'école  à  Sablé.  En  162i. 
René  Tullière,  prêtre,  sieur  de  C'hanteloup,  était  principal  du 
collège  de  Sablé. 

Le  17  juillet  1662,  les  consuls  de  la  ville  de  Treignac  en  bas 
Limousin  confient  le  colltge  aux  frères  de  ia  doctrine  chrétienne 
qui  fourniront  5  régents,  un  préfet  et  recteur.  * 

Le  midi  ne  reste  pas  en  arriére  :  Montauban  organise  ses  éco- 
les. AMauroux,  arrondissement  de  Lcctoure  (Gers),  582  habi- 
tants, la  paroisse  «  ne  pouvant  payer  les  contributions  exor- 
bitantes dont  l'écrasaient  les  huguenots,  avait  vu  emmener  pri- 
sonniers bon  nombre  de  ses  habitants  et  avait  été  contrainte, 
pour  obtenir  leur  élargissement,  d'engager  les  deux  calices  de 
l'église  avec  leurs  patènes  ■>,  dit  l'acte  du  20  février  1.595.  Com- 
ment, dans  une  telle  détresse,  payer  les  gages  du  régent?  L'é- 
cole avait  été  fermée.  Kmus  de  cette  situation,  des  particuliers, 
l'archiprêtre  en  tète,  font  venir  de  Tournecoupc  un  régent,  Ma- 
nault  Baillés,  traitent  avec  lui  devant  le  notaire,  lui  assurent 
un  logement,  une  classe  et  9ll  livres,  rétribution  scolaire  d'un 
certain  nombre  d'enfants. 


1.  Acte  de  Lehault,  Dotaire.  Il  menlioniie  22  personnes  et  «  autres 
soussignés  «  ;  il  y  a  23  signatures.  Parmi  les  22  nommés  dons  l'aele,  17 
signent  ;  3  autres  signent  qui  ne  sont  pas  noramés  dans  l'acte,  ftccue  du 
Maine,  nu,  1892,  1"  semestre,  p.  35t. 

2.  Ballelin  de  la  aociélé  des  leilres,  science»  et  arts  de  la  Corrèze, 
avnl-juin  1880,  p.  197. 


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—  140  — 

En  Savoie,  <■  François  Bochiit,  curé  d'Aise,  laisse  (28  mars 
1617)  16.000  llorins  à  la  ville  de  Cluses  pour  l'entretien  d'une 
école  gratuite  et  de  quatre  régi-nts;  les  habitants  romplëtent 
les  fonds  au  moyen  d'une  souscription  jiublique.  Sallanclies  pos- 
sédait une  vieille  école  de  Jalin  ;  M.  de  Miribel  donne  2.II(K)  du- 
cats pour  la  transformer  en  collège  (ifiî'i).  Donneville  avait,  de 
temps  immémorial,  des  classes  de  grammaire  et  de  rhétorique 
aux  frais  du  prince  ;  en  1648,  Jean  ('ocastel,  juge-mage  du  Fau- 
cigny,  y  établit  les  barnabttes  ;  en  1673,  Louis  Morlinge  y  fonde 
une  école  gratuite  de  fdies  pour  les  éléments,  le  ménage  et  la 
couture,  A  Kumilly,  Philiberte  de  Juge,  veuve  d'Amblard  de 
Novairy  (HiMl),  le  prêtre  Cl.  l'aget  (16.M),  la  veuve  Saiteur 
[1676]  et  le  curé  ^ongeon,  lèguent  au  collège  des  sommes  sufli- 
santes  pour  y  fonder  des  chaires  d'humanités,  de  rhétorique  et 
de  philosophie.  Joseph  Duboin,  marchand  à  Augsbourg,  envoie 
aux  syndics  de  ^amoëns,  sa  ville  natale,  une  traite  de  1.200  du- 
cats sur  les  banques  de  tlenèvc  pour  une  école.  En  1703  et  1717, 
Nicolas  Revenaz,  bourgeois  do  Vienne,  originaire  de  Saint-Ger- 
vais  en  Faucigny,  donne  à  sa  paroisse  natale  1:1.000  florins  pour 
créer  de  petites  écoles,  etc.  A  Tiiônes,  le  prêtre  Jacques  Avril- 
Ion  fonde  une  classe  de  grammaire  et  une  de  rhétorique  (1676], 
dont  le  plébain  Marin  doublera  le  revenu  en  1749.  En  1602,  les 
bourgeois  de  Saint-Jean  de  Mauricnne  sont  forces,  faute  de  res- 
sources, d'aliéner  le  bien  des  pauvres,  pour  ompèciier  la  ruine 
totale  du  ciiliège  de  Lambert;  jugeant  avec  raison  que  la  mi- 
sère procède  de  l'ignorance,  et  qu'il  est  |>lus  utile  de  faire  des 
hommes  que  d'entretenir  des  mendianls,  ils  décident  la  sup- 
pression de  l'aumône  dite  des  trois  jours  de  la  i>enlec6te,  et  en 
affectent  la  renie  à  l'entrelien  <le  trois  régents.  En  ilillll,  les 
communiers  de  Mongelafrey  délibèrent  de  vendre  une  partie  de 
leur  bois  pour  pourvoir  à  d'urgentes  nécessités,  parmi  lesquel- 
les ligure  une  alloc.ition  annuelle  de  trente-sept  florins  pour 
l'école.  En  170;I,  J.  Levet,  cure  de  Notre-Dame-d'Entremont  en 
Genevois,  y  fonde  une  école  avec  la  rente  perj»étuelle  de  S6I 
florins;  laménie  année,  un  cmigrédu  I''aucigny,Rrvoz,qui  afait 
fortuneàVienne  en  Dauphiné,  donne  tO.OOO  llorins  pour  une  école 
àSaint-Gervais.Bn  1713,  tes  bourgeois  deMoutîers  alïeetent  aux 
réparations  de  leur  vieux  collège  l'indemnité  que  leur  alloue  la 
cour  de  Versailles  pour  des  fournilures  aux  troupes  françaises, 
remboursement  dont  ils  furent  joyeusement  surpris,  n'y  comp- 
tant pas.   C'est  exclusivement  au  collège  (jue  les  villes  ou  les 


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—  141  — 

particulliers  confiaient  le  mandat  d'utiliser  leurs  fondations  au 
profit  de  l'instruction  de  la  jeunesse.  ' 

Cet  empressement  si  général  bien  constaté,  on  ne  doit  pae 
s'étonner  de  <{uelques  exceptions.  Cependant,  ce  n'eHt  pas  sans 
surprise  que  j'ai  lu  dans  les  reçislres  du  corps  de  ville  de  Sain- 
tes les  lignes  suivantes,  à  la  date  du  24  février  1571  :  »  Le  sieur 
Jehan  Jotly,  grand  vicaire  de  révérand  père  révfii(ue  de  Sain- 
tes, ^  qui  s'était  cliarçé  de  faire  venir  le  régent  du  collège,  n'en 
n  rien  fait  ;  sera  sommé,  et  s'il  ne  satisfait  promptoment  sera 
poursuivi,  n  Ce  refus  de  concours  persista  quelque  temps:  car, 
l'année  suivante,  le  scribe  municipal  écrit,  au  17  mai  :  a  Le 
régent  des  enfants  s'en  vcult  aller  parce  qu'il  n'a  aucun  gage, 
ne  recevant  pas  la  prébande  de  riaint-l'ierru  qui  lui  avoit  été 
promise.  »  Quel  est  te  motif  de  cette  obstination 'i*  On  uc  l'in- 
dique pas;  mais  la  triste  situation  de  la  ville  au  milieu  des 
guerres  des  protestants,  le  dit  assez.  Elle  no  subsista  pas  :  car, 
en  1789,  il  y  avait  encore  six  bourses  au  collège.  Mais  à  Mon- 
tauhan  les  registres  municipaux  nous  donnent  l'explication  d'un 
fait  semblable.  En  1506,  les  consuls  voulurent  contraindre  le 
cbapitre  catliédral  et  le  chapitre  collégial  à  contribuer  chacun 
pour  le  revenu  d'une  [iréhende  théologale  à  l'entretien  des 
régents  de  l'école,  et  le  sénéchal  de  Quercy  les  y  condamna,  lia 
firent  appel  au  parlement  de  Toulouse  ;  mais  le  cbapitre  catlié- 
dral n'en  paya  pas  moins,  en  l!>C7,  100  livres  tournois  aux  ré- 
gents catholiques  et  calvinistes.  Or,  on  comprend  que  les  cha- 
noines n'aient  pas  spontanément  soutenu  de  leurs  deniers  un 
enseignement  huguenot.  Aussi,  quand  en  1579  il  s'agît  d'établir 
un  collège  à  la  place  des  écoles  tombées  dansles  guerres  civiles, 
l'évoque,  .lacques  de  Montpezal,  qui  avait  été  forcé  d'établir  son 
évéché  à  Castel-Sarrazin,  refusa-t-il  son  autorisation,  «  veu 
qu'en  icelle  les  catholiques  ne  pourroient  avoir  libre  accès  n'y 
faire  instruire  et  enseigner  leurs  enfans  en  seurlé  de  leurs  per- 
sonnes, n'y  ayant  en  ladite  ville  aucune  seurté  pour  les  dits 
catholiques  ny  pour  son  clergé  sans  le  veu   duquel  aussy  il 


t .  Victor  de  Saint-GeDis.  IlUloire  de  Savoie  tPapr^x  les  dorumenli  ori' 
giiiaux,  t,  n,  p.  50t  (Paris,  1869). 

2.  Tristan  de  Hizcl,  originaire  de  Troyes  et  moine  de  Clairvaiix,  é\è- 
({ue  de  Saintes  de  lEtSO  à  1579.  Jean  Jolty  fut  nommé  grand  vicaire  en 
1570.  Le  Gallia,  u,  1083,  l'appelle  Pierre. 


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-  142  — 

n'est  raisonnable  qu'il  face  rien.  »  Cependant  il  offre  de  faire 
tout  ce  qu'on  lui  demande  ailleurs,  «  et  en  une  des  villes  de  son 
diocèse  où  ses  chapitres  sont  translatés  pour  la  nécessité  de  la 
guerre.»  Leclergéa'obstinatoujouis,  ne  voulant  pas  b  contribuer 
à  l'instruction  de  la  jeunesse  en  autre  religion  que  de  la  catho- 
lique, apostolique  et  romaine.  «  Et  seize  ans  après,  le  29  mai 
15S)6,  le  chapitre  cathédral  prenait  encore  eelte  délibération  qui 
se  passe  (le  commentaire  :  <  En  ce  qui  concerne  te  payement 
des  gaiges  de  régens,  que  les  consuls  du  dit  Montauban  deman- 
dent, voulant  aulx  despans  liu  dit  chapitre  l'aire  aprandre  la  jeu- 
nesse à  l'érésie,  conlrevcnir  au  coniniandenient  de  Dieu  et  de 
la  religion  calhollcqui-,  aposlulicque  et  romaine,  qu'il  n'en  sera 
rien  payé,  ains  sera  pourauyvi  la  décharge  contre  les  dits  con- 
sul/ de  Montauban  au  parlement  de  Tholouse  ou  ailleui's.  » 

A  part  ce  cas  singulier,  on  peut  donc  allirmer  que  le  clergé 
d'une  part,  la  noblesse  et  la  bourgeoisie  de  l'autre,  corps  et 
particuliers,  individus  et  communautés,  se  firent  un  devoir  et 
un  honneur  de  développer  l'instruetion  populaire.  C'est  ce  qui 
avait  lieu  pour  l'enseignement  supérieur.  La  grande  université 
de  Turin  qui  a  étc  le  centre  administratif  de  l'instruction  dans 
les  états  sardes  est  due  à  Louis,  prince  d'Achaie,  qui  la  lit  ap- 
prouver par  une  bulle  du  pape  Benoit  \111  du  27  octobre  1405 
et  par  des  lettres  patentes  de  l'empereur  Sigismond,  du  1°' juil- 
let 1412.  Qu'on  parcoure  la  liste  des  23  universités  provinciales 
de  France,  Quatre  ont  été  fondées  par  les  papes  :  Toulouse  en 
123;l,  par  tîrégoire  IX;  Avignon  en  1303,  par  Bonifaee  'VUl  ; 
Cahors  en  133J,  par  Jean  Xll  ;  Aix  en  liO'J,  par  Alexandre  V; 
trois  par  des  papes  et  des  rois  ou  princes  :  Oiléuns  on  1305,  par 
Clément  V  et  par  l'hilippe  le  Uel;  Poitiers  en  1431,  par  Eu- 
gène IV  el  Charles  Vil  ;  Nantes  en  t  Hil),  par  Pie  11  et  le  duc  de 
Bretagne  ;  Tournon  en  1500,  par  un  cardinal,  François,  cardi- 
nal de  Tournon;  treize  par  des  rois  ou  des  princes:  Grenoble 
en  1133,  par  le  dauphin  Uunibert  11  ;  Perpignan  en  134'J,  par 
Pierre,  roi  d'Aragon  ;  Angers  en  1304,  par  Charles  V  ;  Orange 
en  13ti5,  pur  le  prince  d'Orange,  Kaymond  ;  Uôle  en  1423,  parle 
duc  de  Bourgogne,  l'ilippele  Bon;  Caen  en  1452, par  Charles  VII; 
Valence  en  1452,  par  le  dauphin  Louis  XI  ;  Bourges  en  1469 
et  Bordeaux  en  1472,  par  Louis  XI  ;  Reims  en  1548,  par 
Henri  ll;Besançun  en  1504;  par  i'empeieur  Ferdinand  1";  Douai 
en  1572,  par  le  roi  d'Espagne,  Philippe  II  ;  Pont- à-Mousson  en 
1572,  par  le  duc  de  Lorraine,  Charles  111  ;  Montpellier  en  1160, 


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-■  143  — 

par  les  seigneurs  de  la  ville;  Strasbourg  en  1558,  par  le  sénat  de 
la  ville.  Kt  ces  dates  prouvenl  que  jamais  ou  n'a  perdu  de  vue 
Tinstruction:  1180,  IS^It,  i;iO:l,  I30r»,  1332,  1339,  V.iVJ,  I;i64, 
1365,  liliy,  14^9,  1531,  1452,  l'tliO,  146'.),  MTi,  I5i8,  1558,1560, 
lôfii,  167-2.  Toutes  eea  23  uuiversités,  sauf  celle  de  Strasbourg, 
devenue  protestante,  furent  supprlinOes  avec  les  ressources  qui 
formulent  leur  dutulioii  et  leur  personnel  par  le  décret  du  15 
septembre  1793,  article  m. 

Dans  son  livre  romarquablo,  L'aiicieii  cleiijé  de  Friinco,  1. 1,  p. 
437,  M.  l'abbé  Sicard  a  consacré  tout  le  cliapilre  huitième  à 
l'instruction  publique  et  montré  que  les  évêi^ues  ont  toujours 
re^jardé  comme  une  des  plus  grandes  attributions  de  l'êpiscopat 
de  veiller  ù  l'instruction  publi'^ue  ;  que,  sans  budj^et  ni  ministère 
de  l'instruction  publique,  ils  ont  porté  tout  li-  poids  de  l'ensei- 
gnement; dans  lit  crise  causée  par  l'expulsion  des  jésuites  qui 
durentquittcr  plus  de  cent  collèges,  ils  ont  sauvé  l'enseignement 
secondaire,  u  Grâce  à  eux,  la  France  comptait  en  1789  jusqu'à 
562  colliîges  fréquentés  par72.747  élèves  dont  4l)  mille  recevaient' 
l'inslruetion,  soit  entièrement,  soil  parlielleaicnt  gratuite.  178  do 
ces  étublisscmenls  étaient  dirigés  par  dilTéientcs  congrégations, 
les  384  autres  par  le  clergé  séculier,  s  A  ces  chilTres  donnés  par 
M.  Vitlemuin  qui  sont  inférieurs  à  la  réalité,  il  faudrait  porter  à 
900  le  chillre  des  écoles  secondaires  dans  l'ancien  régime. 

En  1792,  Itomme,  dans  un  rapport  fait  au  nom  du  comité  de 
l'instruction  publique,  n'estime  pas  à  moins  de  12  millions  de  re- 
venu ;  H  i*  à  ce  que  la  plupart  des  fabriques  donnaient  pour  les 
maîtres  des  petites  écoles  ;  2°  ce  que  dans  plusieurs  villes  el  vil- 
lages les  municipalités  y  ajoutaient  ;  3°  les  fondations  très  nom- 
breuses faites  pour  ces  écoles  ;  i"  les  mois  d'école  ;  5"  le  salaire 
des  maîtres  particuliers.  " 

L'abbé  de  Montesquiou,  ancien  député  à  la  constituante, 
ancien  agent  général  du  clergé,  et  qui  avait  en  mains  comme 
Ronime  tous  les  cléments  d'informations,  écrivait  en  1820  à 
Laine  :  La  révolution  a  pris  aux  collèges  près  de  trente  millions 
derevenu8...LaUochelleavait30.0U01ivres;Auch,  Lille,  Reims, 
30.000;Limoges,37.U00;  Orléans,  Poitiera,40.00U;  Dijon,  55.000; 
Saintes,  39.940,  etc. 


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XVI 

INTERVENTION  DE  LA  ROYAUTÉ.  —  ÉDITS  POUR  FORCER  LES  PARENTS 
A  ENVOYER  LEURS  ENFANTS  A  l'ÉCOLE. —  ETAT  DES  ECOLES  SUB- 
VENTIONNÉES PAR  LE  ROI  EN  SAINTONGE.  —  C'eST  l'iNITIATIVË 
PRIVÉE  QUI  A  CRÉÉ  l'iNSTRUCTION.  —  ROISSV  D'aNGLAS  ET  JOSEPH 
DE  UAISTRE. 

La  royauttS  sembli:  ne  s'être  occupée  que  plus  tard  de  l'in- 
struction primaire  ;  elle  s'en  reposait  sur  la  sollicitude  du  clergé, 
La  déclaration  de  Louis  XIV  du  31  décembre  1698,  registrée  au 
parlement  le  20  suivant,  disait  à  l'article  x:  «Voulons  que  l'on  éta- 
blisse, autant  qu'il  sera  possible,  des  maîtres  et  des  maîtresses 
dans  toutes  les  paroisses  où  il  n'y  en  a  point,  pour  instruire  tous 
les  enTants  et  nommément  ceux  dont  les  pères  et  mères  ont  fait 
profession  de  ht  religion  prétendue  réformée,  du  catécbisme  et 
des  prières  qui  sont  nécessaires,  pour  les  conduire  à  la  messe 
tous  les  jours  ouvriers,  leur  donner  l'instruction  dont  ils  ont 
besoin  sur  ee  sujet,  et  pour  avoir  soin,  pendant  tout  le  temps 
qu'ils  iront  aux  dites  écoles,  qu'ils  assistent  h  tous  les  services 
divinij  les  dimanches  et  les  fêtes,  comme  aussi  pour  apprendre 
à  lire  et  même  à  écrire  à  ceux  qui  pourraient  en  avoir  besoin.  •> 

S'il  n'y  avait  pas  là  une  mesure  odieuse  renouvelée  des  pro- 
testants pour  forcer  des  parents  U  mettre  leurs  enfants  dans  une 
école  contre  leur  gré  et  contre  leur  croyance,  nous  ne  pourrions 
qu'applaudir  à  cette  intention  du  roi  de  vouloir  n  des  maîtres 
et  des  maîtresses  en  toutes  les  paroisses.  »  Mais  cette  prescrip- 
tion, qui  reproduisait  et  que  reproduisirent  d'autres  déclarations, 
n'était  pas  sulFisante.  Il  fallait  des  moyens.  Heureusement 
Louis  XIV  ajoutait  :  «  et  que  dans  les  lieux  où  il  n'y  aura  point 
d'autres  fonds,  il  puisse  être  imposé  sur  tous  les  habitants  la 
somme  qui  manquera  pour  leur  subsistance  jusques  à  celle  de 
cent  cinquante  livres  par  an  pour  les  mai  très  et  cent  livres  pour 
les  maîtresses  ;  et  que  les  lettres  nécessaires  en  soient  expé- 
diées sans  frais,  sur  les  avis  que  les  archevêques  et  évoques 
diocésains  et  les  commissaires  départis  dans  nos  provinces  pour 
l'exécution  de  nos  ordres,  nous  en  donneront.  »  * 

Le  roi  prêche  d'exemple;  Louis  XIV  et  son  successeur  ont  chez 
nous  fondé  ou  plutôt  rétribué  un  assez  bon  nombre  d'écoles. 


1 .  Mémuiti-!  du  clerijé  de  France,  l.  i,  p.  yM2, 


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—  145  — 

D'abord  des  religieuses.  A  Marans,  le  24  mai  1707,  outre  un 
hôpital  administré  pur  les  habitants,  u  il  y  a  quatre  sœurs 
grises  t5tablies  par  le  roy  pour  l'instruction  des  jeunes  Qlfes  ; 
elles  ont  150  livres  chacune  et  100  livres  pour  une  maison  ;  elles 
font  beaucoup  de  bien  dans  cctle  paroisse,  j)  A  Sainl-Martin  de 
Hé  (3,000  cominunianls  et  50  familles  de  religionnaires),  le  3 
août  1715  :  «  Il  y  a  quatre  sœurs  grises  établies  pour  l'instruc- 
tion de  toutes  les  filles  de  l'isle  qu'on  leur  présente.  C'est  le  roy 
qui  doit  payer.  ^  Il  y  a  trois  maîtres  d'escolle  et  une  maîtresse.  » 

Puis  indifféremment  religieuses  et  laïques.  A  Mauzé,  paroisse 
Saint-Pierre,  le  16  mai  1707:  «  Il  y  a  un  maître  d'école  gagé  du 
roy  qui  doit  avoir  150  livres  par  an,  pour  enseigner  les  pauvres 
gratis;  il  s'appelle  Boulagcon  ;  il  fait  bien  son  devoir.  »  Plus 
tard,  le  6  mai  173-2,  dans  la  môme  paroisse  qui  nvaitalors  1,000 
communiants  et  150  religionnaires  :  u  11  y  a  un  maître  d'école 
gagé  du  roy  à  150  liv.  dont  le  dit  sieur  vicaire,  Mathurin  Bois- 
don,  fait  la  fonction  ;  et  une  maîtresse  d'école  aussi  aux  gages 
du  roy  de  100  livres,  nommée  Antoinette  de  Prée,  qui  fait  fort 
bien,  n  A  Thairé  [500  communiants  et  200  religionnaires),  le 
27  mai  172S  :  «  Il  y  a  un  maître  d'éeoleaux  gages  du  roy,  qui, 
au  rapport  du  sieur  curé,  fait  bien  son  devoir.  »  A  Saint-Pierre 
de  Marsilly  (400  communiants),  le  24  avril  1732  :  a  II  y  a  un  maî- 
tre d'école  appelé  François  Menaud,dit  Carrière, et  une  maîtresse 
d'école  dite  de  Carrière  ;  l'un  et  l'autre  gagés  du  roy.  ■ 

Pontchartrain,le  ',i  juillet  169),  annonce  â  Barillon,  évoque  de 
Luçon,  l'envoi  de  1 ,000  livres,  comme  il  les  lui  avait  demandées, 
pour  les  maîtresses  d'écoles  de  son  diocèse. 

Peu  à  peu,  rintendantintervientdansrinstruction.il  y  entrait 
au  moyen  de  l'argent  dont  îl  rétribuait  les  maîtres.  C'est  lapre- 


1.  Ces  quatre  religieuses  de  SaÎDt-Vincenl  de  Paul  avaient  été  ea- 
voyét^s  par  le  roi  et)  lOHù  à  Saint-Miirtin  de  lié,  pour  l'instruclioD  des 
pauvres  filles.  En  1738,  r(;vè(|ue  de  Saintes,  L(-an  de  |}oiiiiinont,  neveu 
de  Fénclon,  écrit  aux  habitants  de  Bainl-Martiii,  dit  M.  Kcmincrer,  His- 
loire  lie  l'i'le  de  lié,  ii,  190,  pour  les  fofccr  à  leur  fournir  un  loge- 
ment. L'état  leur  donnait  COO  fr.  p«ur  les  i.  Chaque  strur  prélevait  60  fr. 
pour  sa  nourriture  et  son  logement  et  vei-aail  90  fr.  a  l"lu>pital.  Le  20 
juin  1740,  le  service  de  l'hôpiUt  Saint-Luuis  pour  les  femmes  leur  fui 
confié.  Ea  I7U3,  la  supérieure  tlmilie  Tabarîe  fut  déportée  k  Itr'Ouage  avec 
plusieurs  autres  religieuses  pour  refus  de  serment.  —  Mais  à  quel  titre 
l'évèque  de  Saintes  intervenait-il  dans  l'île  de  Bé,  diocèse  de  La  Ro- 
chelle-; 


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—  146  — 

mière  ingérence  de  l'état.  Il  finira,  et  en  peu  de  temps,  par  s'y 
attribuer  l'autorité  tout  entière.  A  Saint-Maurice  le  Girard', 
6  juillet  1701  :  «Il  y  a  lo  nomme  Jacques  Rimbaud,  approuvé  de 
nous  pour  les  petites  écoles.  Il  doit  avoir  30  liv.  par  ordre  de  M. 
l'intendant.  —  Note  qu'il  Taut  les  faire  imposer,  n 

Voici  pour  1784  l'état  des  sommes  qui  sont  accordées  sur 
les  fonds  communaux: 

■  Etat  des  maîtres  d'école  de  l'élection  de  Barbezieux  (déta- 
chée de  Saintes  en  1691],  des  paroisses  où  ils  sont  établis  et  des 
sommes  qui  ont  été  imposées  à  leur  prolit,  l'année  mil  sept 
cent  quatre-vingt-quatre  : 

Paroisses.  —  Noms  des  maîtres  d'école.  —  Gages. 

Saint-Michel  d'Ozillac,  Jean  Doutraud 150  1. 

Montandre,  Jean-David  Jacques 150 

Somme  totale  du  présent  état  :  trois  cents  livres,  cy.      300  I. 

C'est  l'évéque  du  diocèse  qui  dressait  cet  état  pour  les  pa- 
roisses de  son  diocèse  dans  cette  forme  : 

«  Pierre-Louis  de  La  Rochefoucauld,  par  la  miséricorde  de 
Dieu  et  la  grâce  du  Saint-Siège  apostolique,  évoque  et  seigneur 
de  Saintes,  conseiller  du  roy  en  tous  ses  conseils,  nous  certi- 
Hons  que  les  maîtres  d'école  dénommés  au  présent  état  ont  en- 
seigné pendant  l'année  mil  sept  cent  quatre-vingt-quatre  dans 
les  différentes  paroisses  où  ils  sont  établis.  Donné  à  Saintes,  en 
notre  palais  épiscopal,  sous  le  seing  de  notre  vicaire  général,  le 
sceau  de  nos  armes  et  le  contre-seing  de  notre  secrétaire,  le 
seize  du  mois  de  février  mil  sept  cent  quatre-vingt  cinq. 

»  Dela6E,  doyen,  vie.  gén.  ^  Par  monsieur  le  vicaire  géné- 
ral. RoLLET,  secrétaire.  «^ 


1.  Ed  Poitou  (diocèse  de  La  Rochelle,  élection  de  Fontecay,  iOO  com- 
muniants et  31  familles  de  huguenots).  Jean  Baron,  curé,  43  ans,  a  ua 
revenu  de  400  liv.,  à  la  nominatlOD  du  prieur  deChefaye,  canton  de  La 
Cbâteigneraye  (Vtsudée),  735  habitant-s. 

2.  Pierre- Léonard  de  Loag-e,  docteur  en  Ibéologie  de  la  faculté  de 
Paris,  de  la  société  royule  de  Navarre,  abbé  de  Bellcfontaine,  vicaire 
général  de  Saintes,  doyen  du  chapitre  de  Saint-Pierre,  déporté  en  Es- 
pagne, mori  dans  la  misère  pour  avoir  refusé  le  serment  constitutionnel. 

3.  Jean-Louis-Simon  Holtet,  né  à  Itochefort  vers  I7G0,  fràre  utériu  du 
sénateur  Lemercior,  en  1802  évîque  de  Montpellier  jusqu'en  1806  où  il 
apprit  par  une  lettre  de  Portalis  qu'il  avait  donné  sa  démission  et  que 
l'empereur  le  nommait  chanoine  de  Saint-Denis, 


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_  147  — 

Pour  l'élection  de  Saintes  qui,  avec  Barbczieux,  complaît  ^00 
paroisses,  ta  liste  est  un  peu  plu^  longue  : 

Paroisses.  —  Noms  des  maîtres  décole,  —  Gagea. 

Saint- Vincent  de  Breuitlet,  Jean  Fumé 150  1. 

Saint-Romain  de  Benêt,  Louis  Roy 150 

Gozes,  Pierre  Doussoux 150 

„  l  Paul  Gorabaud 150 

Oemozac    j  ^^^i,  ^oirit 100 

Jonzac,  François  Ager 150 

Saint-Pierre  de  Médis,  Charles  Latour 150 

Meursac  et  les  Epaux,  Jean  Robert 150 

Saint-Pierre  de  Mornac,  Pierre  Soulier 150 

Pont-l'Abbé,  Denys  Pommier 150 

Rétaux  et  8t-Christophe,Julien  de  La  Croix,dit  Rigolet.       150 

Royan,  Jacques-Nicolas  Bouteille 150 

Saujon,  Antoine  Simon 150 

Somme  totale  du  présent  état  :  dix-neuf  cents  iiv.,  cy,     1 .9011  1. 

L'élection  de  Saint-Jean  d'Angély,qui  comprenait  87  paroisses, 
n'avait  pour  1785  que  4  écoles  subventionnées  : 

Saint-Jean  d'Angély,  Alexis  Baudoin 150  1. 

Rolian-Ilolian,  Jacques-Laurent  Mousnier 150 

Saint-Savinien,  Jean-Baptiste  Labroquaire     ....       150 
Tonnay-Charcnte,  Marin-Romain  Fouillier     ....       150 

600  I. 

L'élection  de  Marennes  avec  30  paroisses  avait  17  écoles  ré- 
tribuées sur  les  fonds  publics  en  la  même  année  1785  ;  on  voit 
que  sous  ce  rapport  les  élections  étaient  très  inégalement  par- 
tagées. 

Saint-Aignan,  Josepli-Pierre  Guillot 150  1. 

Arvert,  Jean  Barbier I50 

Beaugeay,  Pierre  Bragaud 100 

Chaillevette,    Jean   Pannetier 150 

Le  Château  d'Oleron,  Augustin-Marc  Peric    ....       150 
Saint-De'nys  d'Oleron,  Jean-Dominique  Moquillon  .     .       150 

Dolus  d'Oleron,  Jean-Claude  Giraud 15U 

Saint-Georges  d'Oleron,  François  Fardel 150 

Le  Gua,  Jean  Raffin 150 

Saint-Jean  d'.\ngle,  Louis  Fleury .     ,       100 

Saint-Just,  Pierre  Sandre 150 

Marennes,  Jacques  Savin 150 


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-  148  - 

Moëze,  Charles  Denys iSO 

Saint-Nazaire,  Cliarles  Putitjean 150 

Saint-Sornin  dr  Marcnncs,  Loui»  Lamotte 150 

Saint-Pifire  dOleron,  Jean  Cadrât 150 

La  Tremblade,  Jean  Simon 150 


2.450  1. 

Il  y  avait  en  outre  à  cette  époque,  à  Etaulcs,  Cornut  qui  n'est 
pas  porté  sur  cette  liste. 

Election  de  Cognac:  Bourg-Charente  et  Moulineau,  150  liv.; 
Jarnac,  Mainxe,  Saînt-Prcuil,  Segonzac,  150  ;  Villejésus,  60. 

Roy.in  n'est  pas  porté  sur  la  liste  de  l'intendance  ;  mais  il 
l'est  sur  celle  de  l'évéchê  pour  150  1,  dont  l'ordonnance  fut  ex- 
pédiée, le  22  avril  1785,  au  profit  de  Jacques-Nicolas  Houtdlle. 
En  revanche,  Saint-Cicrs  du  Taillon  n'est  point  sur  l'état  de 
l'évéchê. 

Je  n'ai  pas  l'état  de  1787.  Celui  de  1788  et  qui  se  rapporte 
1787,  est  peu  différent.  A  Kochefort,  on  a  distingué  les  deux  pa 
roisses  et  les  trois  écoles  ;  à  Saint-Louis,  les  filles  de  la  Charité 
300  I.;  un  maître  d'école,  120  ;  à  Notre-Dame,  un  maître  d'école, 
80.  De  môme  pour  Gemozac:  maître  d'école,  150;  maîtresse,  100. 
Il  y  a  de  plus  Saint-Etienne  de  Mortagne  sur  Gironde,  pour  150. 
Pourquoi,  de  même  que  Royan,  Mortagne  ne  figurait-il  pas  sur 
les  listes  antérieures'?  Parce  que  les  pensions  des  instituteurs 
de  ces  deux  paroisses  se  payaient  par  le  collecteur  et  non  le  re- 
ceveur. Mûmes  observations  pour  Bourcefranc  {alias  Bourg- 
soufrant)  qui  se   montre  pour  la  première  fois  en  1788. 

Election  de  La  Ilochelle  :  Ciré,  150  livres  ;  Fouras,  75;  Saint- 
Laurent  de  La  Prée,  150  ;  La  Jarrie,  150;  Marsilly, filles  et  gar- 
(,'on8,  250  ;  Mauné,  de  même,  250;  Kochefort,  paroisses  Saint- 
Louis  et  Notre-Dame,  filles  et  garçons,  240;  Salles,  150; 
Thairé,  150. 

Malgré  cette  ingérence  tardive  de  l'état,  toute  locale,  je  crois, 
et  aussi  toute  spéciale,  puisqu'elle  n'était,  il  semble,  qu'une  con- 
séquence de  la  révocation  de  ledit  de  Nantes,  on  peut  sans  té- 
mérité allirmer  que  dans  le  passé  l'instruction  sous  ses  formes 
diverses  est  duf.-  tout  entière  à  l'initiative  privée.  Ce  que  M. 
Houdoy  dit  des  écoles  gratuites  de  Lille,  peutse  répéter  des  éco- 
les en  générai  et  des  trois  ordres  de  l'état,  a  Ce  fut  uniquement 
l'initiative  privée  qui  fit  les  frais  de  l'établissement  et  de  l'en- 
tretien des  écoles  gratuites  ;  et  les  finances  de  la  ville  n'eurent 


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—  no  - 

à  intervenir  qu'exceptionnellement  pour  combler  les  déficila  qui 
se  produisirent  dans  les  premières  années  et  jusqu'à  l'époque 
où  la  géniTosité  des  donateurs  eût  constitué  à  l'instruction  des 
rentes  suflisant  à  ses  besoins.  Kn  1789,  le  revenu  réuni  de  toutes 
les  écoles  dominicales  et  fondations  particulières  pour  l'instruc- 
tion gratuite,  n'était  plus  que  5,7't'i  I.  14  s.  1 1  d.  C'élail,  sans 
tenir  compte  de  la  moins-value  de  rarçent,  un  chiffre  bien  infé- 
rieur H  celui  dont  elles  disposaient  cent  ansauparnvant.  n  Oui, 
c'est  l'énergie  individuelle,  c'est  l'activité  parlirulitre,  c'est 
l'initiative  propre  des  citoyens  qui  fait  tout.  Il  n'est  pas  besoin 
d'inventer  contre  eux  des  rigueurs  ;  ils  comprennent  les  bien- 
faits de  l'éducation  et  la  veulent  répandre  sur  tous.  Que  devient, 
devant  les  faits  que  nous  avons  cités,  celte  thèse  aussi  fausse 
que  calomnieuse  que  le  peuple,  avant  89,  était  systématique- 
ment tenu  dans  l'ignorance  et  l'abrutissement  ?iOn  voit  qu'au 
contraire  quiconque  avait  charge  d'âmes,  quiconque  avait  une 
part  de  l'autorité,  clergé,  gentilshommes,  communautés  ou  pa- 
roisses, s'efforçaient  d'élever  la  jeunesse. 

Combien  est  comique  le  désappointement  de  Boissy  d'Angtas 
faisant  à  la  convention,  le  8  novembre  1794,  un  rapport  sur  le 
lycée  républicain.  Fondé  en  1786  par  «  des  hommes  alors  consi- 
dérables »,  sans  subvention,  sans  intervention  de  l'état,  il  of- 
frait «  aux  yeux  du  monde  l'ensemble  des  cours  les  plus  utiles 
et  des  leçons  les  plus  intéressantes  »,  riche  bibliothèque,  su- 
perbe cabinet  de  physique  et  de  chimie.  ^  Boissy  d'Anglas  ro- 

i.  Boissyd'Anglas,  dans  son  rapports  la  convention,  sésoce  du  18  bru- 
maire ~  S  novembre  iTii  —  le  disait  d<^jb  ;  maïs  il  ajouUit  que  les  dé- 
magogues agiasaient  de  m6me  :  <■  Le  despotisme  des  rois  et  celui  des 
dictateurs  ont  suivi  la  même  marche  ;  tous  ont  voulu  arrêter  l'essor  de 
l'esprit  humain,  afin  de  pouvoir  mieux  enchaîner  l'homme.  On  ne  vou- 
lait pas  d'instruction  sous  les  triumvirs  que  vous  avez  frappés,  comme 
on  n'en  voulait  pas  sous  les  despotes  qui  ont  trop  longtemps  enchainé  la 
France,  Robespierre  avait  rétabli  la  censure,  enchaîné  !a  liberté  de  la 
presse  comme  les  Lenoirel  les  Snrtines.el  posé  des  bornes  k  la  pensée. 
Peut-être  même  que  cette  commission  executive  dont  vous  avei  mis  le 
chef  hors  la  loi,  était>elle  plus  dan^-creuse  encore  que  les  80  censeurs 
royaux  qu'elle  remplaçait,  parce  qu'elle  avait  moins  de  franchise,  et  que 
c'était  au  nom  de  ta  liberté  qu'elle  conspirait  k  river  nos  chaînes.  »  Mo- 
nileur  universel  du  21  hrumaire  an  ut,  n"  51,  page  212. 

2.  i<  En  1786,  c'est-à-dire  quelques  instants  avant  l'cxpiratioa  de  l'an- 
cien  régime,  des  hommes  alors  considérables,  mais  qui,  remis  à  leur 


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—  150  — 

connaît  tout  cela;  mais  il  suspecte  les  intentions  des  fondateurs; 
et,  après  un  coup  depied  donné  àla  monarchie,  il  avoue  que  le 
Lycée,  riorissant  sous  l'ancien  régime,  est  dans  la  détresse  ;  il 
soufTre,  il  va  périr  ;  il  demande  l'aumono  ;  et  il  lui  faut  "^0,000 
fr,,  que  la  convention  lui  vote.  ' 


plncp,  ont  paru  depuis  si  petits,  conçurent  l'idûe  vraiment  louable  de 
réunir  dans  un  même  lieu  tout  ce  qui  dans  les  ai'ls  et  dans  les  sciences 
pouvait  être  oITert  avec  quelque  succès  b  ce  qu'on  appelait  alors  les 
gens  du  monde,  et  intéresser  ceux  qui  pouvaient  désirer  la  perfection 
de  ce  qu'ils  savaient  déjh,  pluIAt  que  les  premières  notions  de  ce  qu'il 
importe  i  tous  d'apprendre  ;  les  hommes  les  mieux  choisis  dans  les 
sciences  et  dans  les  lettres  se  chargèrent  d'y  professer  les  théories  qu'ils  . 
avaient  pratiquées  et  l'on  vit,  pour  la  première  fois  peut-être,  les  arts 
enseignés  par  ceux  mêmes  qui  s'y  élnient  les  plus  distingués.  Il  paraît  b 
peu  près  certain  toutefois  que  le  but  des'fondateurs  du  Lycée,  carc'est 
du  Lycée  républicain  dont  je  parle,  n'était  pas  de  propager  les  lumières 
mais  de  s'emparer  de  leur  direction  pour  en  faire  tourner  riolluence  au 
maintien  d'une  autorité  dont  la  philosophie  et  la  raison  réclamaient  déjft 
si  impérieusement  l'anéantissement.  Quoi  qu'il  en  soit,  c'est  ii  cette  épo- 
que qu'ils  instituèrent  le  Lycée,  où  l'on  admira  bient&t  la  réunion  et  l'en- 
semble des  cours  d'enseignement  les  plus  utiles  et  des  lefons  les  plus 
intéressantes  sur  toutes  les  parties  de  l'instruction.  Les  fondateurs  du 
Lycée  l'avaient  enrichi  d'une  bibliothèque  composée  des  meilleurs  livres, 
d'un  superbe  cabinet  de  physique  et  de  tous  les  ustensiles  nécessaires  k 
l'enseigncmentdela  chimie  ;  et  le  produit  des  souscriptions  payées  par 
ceux  qui  voulaient  suivre  les  cours  suffisait  k  ses  dépenses  ;  il  s'est  en- 
tretenu ainsi  sans  autre  secours  que  lui-même  jusqu'au  commencement 
de  celle  année,  et  il  a  eu  les  précieux  avantages  de  traverser  tous  les 
orages  révolutionnaires  en  conservant  au  milieu  de  nous  le  flambeau 
d'un  enseignement  d'autant  plus  précieux  qu'il  était  presque  unique. 
Mais  le  nombre  des  souscripteurs  ayant  essuyé  une  diminution  progres- 
sive, l'administration  qui  n'a  d'autre  intérêt  que  l'amour  des  lettres,  et 
dont  tous  les  soins  sont  gratuits,  est  dans  l'impossibilité  de  continuer 
à  subvenir  fi  des  dépenses  dont  la  source  est  excessivement  diminuée  ; 
elle  s'est  adressée  h  la  commission  d'instruction  publique  et  celle-ci  n'a 
pas  balancé  d'csposer  b  votre  comité  la  détresse  où  le  Lycée  se  trouve, 
et  de  lui  demander  un  secours  pour  lui.  >.  Moniteur  du  21  brumaire  an  m 
—  n  novembre  1794  —  n»  51,  page  222. 

I.  "  Ce  qu'il  y  a  de  curieux  dans  ce  morceau,  remarque  Joseph  de 
Maistro  [Œuvres  inf<liles  du  comte  Joseph  de  Maistre  :  Mélanges^  p. 
120),  c'est  la  colère  du  rapporteur.  Ne  pouvant  calomnier  les  institu- 
tions   monarchiques,    il    s'amuse    il    calomnier   les  intentions   des  in- 


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LE  UAITBE  d'école. —  d"OU  VENAIT-IL? — INSTITUTEUBa  AMBULANTS.— 
ÉCOLES  NORMALES.  —  L'INSTITUTEUB  PRATICIEN,  LABOUREUR, 
TAILLEUR,  SACRISTAIN,  ETC. 

L'école  fondée,  il  fallait  un  maître.  Où  le  prenait-on,  ce  maî- 
tre ?  Un  peu  où  l'on  pouvait  et  où  il  se  trouvait.  Les  jurats  du 
pays  deDaxetde  Mont-de-Marsan  l'envoyaient  chercher  à  Pau, 
à  Orthez,  quelquefois  ù  liordeaux.  Chez  nous,  il  venait  de  par- 
tout.L'un  à  Saint- Romain,  canton  de  Saujon,  en  1746  ;  l'autre  au 
Breuil-Magné,  canton  de  Rochefort,  en  1G94,  étaient  originaires 
de  Rennes  ;  celui  de  Saujon  en  1779  était  né  à  Saint-Sulpice  de 
Verdon,  diocèse  de  Luçon  (Vendée),  et  celui  de  Xaintray  en 
1766,  à  Poitiers.  Le  corps  enseignant  n'existait  pas,  et  l'état 
n'avait  point  de  fonctionnaires  chargés  de  répandre  la  lecture 
et  l'écriture.  Le  maitrc  .tllait  souvent,  et  le  fait  est  signalé  sur- 
tout dansle  midi,  où  l'appelaient  quelques  avantages. 

Les  écoles  normales  d'instituteurs  ne  furent  que  les  noviciats 
des  congrégations  religieuses  vouées  à  l'enseignement.  Pour  les 
filles  on  voit  encore  quelques  essais  :  ainsi  l'évèque  de  Châlons 
sur  Marne,  en  167~2,  établit,  à  Châlons  et  autres  villes  des 
1  communautés  de  filles  et  de  veuves  qui  instruisent  dans  leur 
maison  et  forment  des  régentes  et  maistresses  d'école  tant  pour 
les  villes  que  pour  les  campagnes,  allant  les  établir  dans  les  pa- 
roisses où  elles  seront  envoyées  de  notre  part.  »  Des  statuts  et 


stituteurs.  Il  serait  inutile  de  discuter  sérieusement  ce  monopole 
odiem  en  vertu  duquel  la  porte  de  toute  science  était  ouverte  à  tout 
homme  pour  quatre  louis  par  an.  Voyez  plut6t  comment  les  gens 
considérables  avaient  élevé  en  un  clin  d'oeil  une  institution  qui  se  pas- 
sait alors  du  gouvernement  et  marchait  saas  autre  secours  qu'elle-mcme-, 
voyez  comment  le  Lycée  se  trouve  enrichi,  presque  en  naissant,  d'une 
bibliothèque  composée  des  meilleurs  livres,  d'un  superbe  cabinet  de 
physique  et  de  tous  les  ustensiles  nécessaires  h  l'enseignement  de  la 
chimie.  Certes  ce  n'est  pas  peu  ;  et  la  chose  paraîtra  bien  plus  considé- 
rable si  l'on  songe  b  l'inégalité  des  moyens  :  car  les  gens  considérables, 
qui  ne  vatnient  rien,  ontcependant  fait  en  ce  genre  plus  que  la  républi- 
que française  qui  vola  tout,  et  qui  possédait  en  179i  pour  12  milliards 
de  biens  nationaux,  n 


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—  152  — 

ordonnances  du  diocèse  de  Châlons  sur  Afamc,  édition  de  1693, 
contiennent  sur  ce  chfti»ilre  les  règlements  les  plus  minutieux. 
Au  milieu  du  xvii'  siècle,  au  Puy-en-Velay,  sous  la  direction  du 
curt'  de.  8;iint-Georges  et  d'un  de  ses  vicaires,  une  association 
de  jeunes  filles,  les  Béates,  est  créée  pour  répandre  l'instruction 
chrétienne  ;  elles  devaient  enseigner  Je  catéchisme,  puis  laisser 
quelques  feuilles  que  les  plus  savantes  de  l'endroit  faisaient  ap- 
prendre aux  autres.  Souvent,  il  n'y  avait  personne  sachant  lire. 
Alors  elles  formaient  des  instilulrices.  ^ 

Celui  qui  se  destinait  à  la  carrière  professorale  apprenait  où 


1.  Dans  la  Vie  de  W.  de  Lanlages,  prêtre  de  Saint-Suipice,  premier  su- 
périeur du  séminaire  de  Notre-Dame  du  Puy,  par  l'abbé  Paillon,  il  est  dit 
des  demoiselles  de  l'iastructioa  du  Puy,  fondée  en  1668  :  «  Elles  par- 
couraient successivement  les  villages,  demeurant  en  chacun  d'eux  autant 
de  temps  qu'il  était  nécessaire  pour  instruire  parfailementjuBqu'li  la  plus 
petite  fille.  Elles  y  enscig-nuient  leurs  feuilles  de  catéchisme,  y  appre- 
naient à  faire  la  prière  du  matin  et  du  soir,  à  recevoir  digriement  les  sa- 
crements, à  dire  le  chapelet,  â  travailler  en  commun  en  aanctifiant  le 
travail  par  de  petits  exercices  de  piété.  Dans  chaque  village,  elles  cboi- 
sissaient  deui  ou  trois  filles  plus  capables,  qu'elles  dressaient  pour  ser- 
vir de  maîtresses  aui  autres.  Elles  se  répandirent  de  la  sorte  dans  tout 
le  diocèse  du  Puy,  et  avec  tant  d'activité  que,  dans  l'espace  de  quatre 
OU  cinq  ans,  elles  parcoururent  presque  la  moitié  des  paroisses,  et  plu- 
sieurs de  ces  filles  en  avaient  évangélisé  plus  de  cinquante,  et  toujours 
avec  un  égal  succès. 

1  Les  hommes  mêmes  demandaient  avec  instance  qu'on  les  laissât  du 
moins  h  la  porte  deslieui  où  les  femmes  et  les  lilles  étaient  assemblées, 
protestant  qu'ils  s'y  tiendraient  avec  toute  sorte  de  respect  et  en  si- 
lence. Souvent  j'ai  vu  de  mes  yeux,  dit  M.  Tronson,  dans  ces  monta- 
f^nes,  jusqu'à  des  centaines  de  garçons  et  d'hommes  à  la  porte,  pour 
écouter  attentivement.  Une  fois,  je  trouvai,  dans  un  village  fort  éloigné 
de  l'église,  un  garçon  bien  sage  qui  faisait  l'instruction  et  la  prière  du 
Boir  et  du  matin  h  tous  les  villageois  et  villageoises  du  lieu,  et,  surpris 
de  sa  modestie  et  de  sa  retenue,  je  lui  demandai  qui  lui  avait  appris  tout 
ce  qu'il  savait  ;  il  me  montra  les  feuilles  imprimées  des  filles  de  l'in- 
struclion,  médisant  que  ces  demoiselles  avaient  passé  U,  il  y  avait  deux 
ans,  et  lui  avaient  appris  la  doctrine  chrétienne,  en  aorte  que,  faute  de 
plus  habile,  ii  l'enseignait  lui-même  aux  autres.  « 

Les  filles  de  l'instruction  enseignent  aujourd'hui  dans  les  plus  hum- 
bles hameaux  toutes  les  matières  de  l'instruction  primaire,  ajoute  la 
Semai/te  rplirjieaae  de  C.lernonI,  p.  389,  12  décembre  18~i. 


d  .y  Google 


-  153  — 

il  voulait  et  se  priîparait  où  il  pouvait  à  subir  son  examen.  C'est 
ce  qui  a  lieu  encore  aujourd'hui;  un  certain  nombre  de  jeunes  gens 
deviennent  professeurs,  instituteurs,  sans  avoir  passé  par  au- 
cune école.  Kn  1603,  ou  i-onstatail  ijue  U),4'.)5  instituteurs  com- 
munaux seulement  sur  31), 767  étaient  sortis  des  écoles  norma- 
les, soit  48,8  sur  100  ;  et  sur  3,090  maîtres  adjoints,  1 ,022  seu- 
lement, ou  38  pour  100.  Ce  qui  prouve  combien  s'étaient  trom- 
pés les  ministres  de  l'instruction,  liuiKot  et  Salvandj',  lorsqu'ils 
disaient  en  1833,  1837  et  I8i3,  qu'avant  pim  les  écoles  normales 
fourniraient  assez  d'élèvcs-maitres  pour  les  places  d'instituteurs 
communaux  qui  deviendront  annuellement  vacantes.  En  1896, 
elles  en  foumiBsent  trop. 

Se  mettait  régent  de  la  jeunesse  qui  voulait.  A  Thaims,  can- 
ton de  GemoKac,  en  1724,  Jeun  Marchand,  instructeur  de  lajtu- 
nesse,  a  pour  fils  Jean  Marchand,  aussi  instructeur  de  la  jeu- 
nesse. A  Migré,  canton  d'Aunay,  les  Itcnnct  père  et  fils  se  suc- 
cèdent de  1680  à  1700.  Les  uns  se  faisaient  maîtres  d'école  par 
dévouement,  il  y  en  avait  beaucoup;  les  autres  par  nécessité. 

Les  régions  alpestres  de  la  Provence,  pays  montagneux,  d'un 
accès  difficile,  avaient  des  instituteurs  ambulants  ;  pendant  la 
saison  des  neiges,  seule  époque  où  les  habitants  fussent  réunis, 
ils  donnaient  leurs  leçons.  «  Dès  que  les  travaux  de  semence 
étaient  terminés,  en  septembre  ou  en  octobre,  dit  M.  Ch.  de 
Ribbes,  '  ils  se  mettent  en  campagne,  une  plume  au  chapeau 
en  signe  de  symbole  professionnel  »  ;  comme  en  Salntonge  les 
domestiques  qui  veulent  se  louer  ont  dans  les  foires  un  bout 
de  branche  d'arbre  à  la  main.  «  Ils  vont  dans  les  foires  et  mar- 
chés se  mettre  à  la  disposition  des  communes  ou  des  familles,  n 
Au  printemps,  ils  redevenaient  cultivateurs.  Dans  les  hautes 
vallées  de  la  Savoie,  c'était  quel<|Ue  honnête  montagnard  qui, 
l'hiver,  réunissait  dans  l'étable  aux  bestiaux  les  enfants  du  vil- 
lage, filles  et  garçons. 

Dans  le  midi,  le  maître  d'école  paraît  avoir  eu  l'humeur  un 
peu  vagabonde  :  il  allait  souvent  dun  lieu  à  un  autre,  suivant 
qu'il  trouvait  quelque  avantage  à  changer.  En  Béarn,  on  voit 
Etienne  Baronnlères,  né  à  Uamous,  exercer  ses  fonctions  en 
1573  à  Oloron  et  en  1589  à  Orthcz.  Quelquefois  aussi  les  exi- 
gences des  autorités  forçaient   les  maîtres  à  des  mutations, 

1.  De  la  famille  el  de  la  loriélé  en  France  avant  la  révolalton,  p.  275. 

D,g,Nzed.yGOOgIe 


—  154  — 

aujourd'hui  on  les  déplace.  En  1688,  le  24  août,  à  l'examen 
d'Arnaud  de  Courtade  par  le  curé  et  les  jurats  de  Louvie-Juzon 
(canton  d'Arudy,  arrondissement  d'Oloron)  un  jurât,  de  Lan- 
nps,  s'oppose  à  ce  que  Courtade  soit  reçu,  parce  qu'il  a  une  tu- 
meur au  visage,  o  laquelle  malaudie  est  communiquante  ei  por- 
terait préjudice  aux  enfans.  »  En  1669,  les  jurats  de  Lucq  (can- 
ton de  Monein,  arrondissement  d'Oloron)  refusent  les  services 
d'un  maître  d'école,  parce  qu'il  ne  peut  déchiffrer  les  Chartres 
de  la  commune.  On  est  moins  exigeant  aujourd'hui  sur  ce 
point-là.  • 

Nous  avons  vu  le  régent  curé,  *îcaire,  clerc.  Il  était  encore 
souvent  grefller  communal,  comme  à  Lons,  canton  de  Lescar 
(Basses-Pyrénées).  A  llcrnac-Debat,  canton  de  Tarbes,  Coûte, 
maître  d'école,  exerçait  encore  le  métier  do  cabarotier  et  de 
boucher  ;  ce  dont  se  plaignait  en  1786  le  subdélégué  de  Tarbes, 
Vergis.  Nous  allons  voirie  régent  sergent,  laboureur, soldat,  no- 
taire, praticien.  Ne  soyons  que  peu  surpris,  puisque  sous  nos 
yeux  l'insfituteurestencore  presque  toujour  secrétaire  de  mairie; 
récemment  il  était  souvent  directeur  du  télégraphe,  receveur 
buraliste,  débitant  de  tabac^  chantre,  sonneur  de  cloche  et 
fossoyeur, 

A  Faye-sur-Ardin  ^  :  «  Il  y  a,  dit  le  curé,  25  avril  1674,  il  y 
a  un  vieux  homme  qui  présentement  fait  la  fonction  de  maîstre 
d'école,  qui  est  originaire  de  la  paroisse,  qui  toute  sa  vie  a  gou- 
verné le  labourage,  mais  qui,  étant  devenu  pauvre,  s'occupe  à 
apprendre  à  lire  et  à  prier  Uieu  aux  petits  enfants,  selon  sa  ca- 
pacité qui  n'est  pas  grande.  Il  peut  y  avoir  environ  deux  ans 
qu'il  en  fait  le  métier.  Il  n'a  point  d'autre  approbation  que  celle 
que  l'avis  qu'il  m'en  a  donné  ;  et  comme  il  est  homme  de  bien 
et  craignant  Dieu,  j'ai  été  bien  aise  qu'il  s'emploie  à  cela.  Il 
n'est  pas  capable  de  chanter  à  l'église  non  plus  que  pour  faire 
le  catéchisme.  Ce  bonhomme  est  marié.  «  L'instituteur  de 
Nieul  les  Saintes,  J,  Crunier,  a  aussi  «  gouverné  le  labourage». 
Sur  son  acte  de  mariage,  le  14  juillet  1732,  il  est  qualifié  «  la- 
boureur, vigneron,  sergent,  maitre  d'école  et  arpenteur.  »  Si 


t.  Sérurier.  L'inufruclion  primaire  en  Bfarn,  p.  15  et  39. 
2.  Ancien  diocèse  de  La  Hochelle,  paroisse  de  300  communiants  en 
1674;  aujourd'hui  commune  de  533  habitants  du  canton  de  Coulongcs 


surl'Autise  (Deui-Sèvres). 


d.yGooglc 


—  155  — 

ees  élèves  étaient  savants,  je  lignorc.  Son  collègue  d'Aisrefeuille 
(750  communiants)  était  sergent  comme  lui  ;  et  l'archidiacre, 
dans  sa  visite  de  1688,  ne  le  loup  pas  fort  de  ses  talents  :  «  Nous 
avons  ensuite  visité  l'école  et  avons  trouvé  le  régenl,  Jean 
GrifTet,  sergent  de  la  terre,  fort  médiocrement  capable  d'ensei- 
gner la  jeunesse  tîinl  pour  lire  et  écrire  que  pour  le  catéchisme, 
ce  que  nous  avons  cognu  par  la  vcue  des  exemples  qu'il  donne 
et  par  les  responses  que  nous  ont  faisles  les  cscolliers  sur  le  ca- 

Très  souvent  c'était  un  praticien  qui  tenait  l'écote.  Le  praticien 
était  après  le  curé  et  le  notaire,  l'homme  lettré  de  la  paroisse, 
le  lecteur,  l'écrivain  puhlic.  Praticien,  c'est  un  peu  procureur, 
avocat,  greffier  ;  c'est  aussi  sergent,  huissier,  clerc  d'avoué.  Le 
praticien  de  métier  était  souvent,  comme  on  ditenSaintonge.une 
personne  mathabile,  c'est-à-dire  bossue,  boiteuse,  maladive, 
qui,  ne  pouvant  travailler  à  la  terre,  avait  fait  quelques  études, 
passé  quelques  mois  chez  le  tabellion  ou  le  procureur,  et  qui, 
tout  en  copiant  des  actes  pour  l'homme  de  loi  du  lieu,  ensei- 
gnait la  lectureet  l'écriture,  surtout  pendant  la  saison  d'hiver, 
A  Lalaigne,  le  6  décembre  1694  :  <<  Aurions  demandé  au  sieur 
curé  s'il  y  avoit  un  maistre  d'escolle,  et  nous  auroit  répondu  y 
avoir  un  pauvre  garçon  estropié  qui  en  fesaitles  fonctions,  mais 
que  les  petites  lilles  iroient  aussi  chez  lui.  » 

La  tradition  est  formelle  sur  ce  point.  Ainsi:  à  Pérignac,  can- 
ton de  Pons  (Charente-Inférieure i,  nous  l'avons  remarqué  plus 
haut,  page  64,  les  vieillards  ont  enicndu  dire  à  leurs  grands- 
pères  qu'ils  étaient  allés  à  l'école  chez  le  boiteux  Quinaud,  au 
village  de  Prérou,  ou  bien  chez  le  bossu  fîardon,  au  bourg  de 
Pérignac.  Or,  les  registres  paroissiiiux  de  1757  et  de  1763  por- 
tent ces  mentions  :  »  Ont  signé  le  boiteux  Quinaud  ,  prati- 
cien »,  ou  "  le  bossu  Bardon,  praticien .  n  En  effet,  a  Pierre  Qui- 
naud, praticien  n,  signe  le  13  avril  1757,  et  a  Jean  Burdon,  pra- 
ticien B,  le  (2  janvier  1753.  Il  y  a  plus  :  le  30  août  1753,  Jean 
Bergier  fait  baptiser  un  de  ses  enfants  ets'intitule  «  praticien  ». 
L'année  suivante,  6  décembre,  à  un  nouveau  baptême  il  prend 
le  nom  de  a  maître  d'école  n  et  dans  la  suite  il  s'appelle  indiffé- 
remment niaitre  d'école  ou  praticien.  Dix  ans  plus  tard,  un 
autre  Jean  Bergier,  pi-ohablenicnt  lils  du  précédent,  esl,  le  1  i 
mars  1762,  désigné  à  un  baptême  comme  «  maître  d'école  et 
greffier.  » 

Le  notaire  faisait  parfois  comme  le  clerc  et  le  praticien  :  nous 


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-  156  - 

l'avons  vu  à  Oosnac  dèsic  xV  sifrie.  A  Mortagno  sur  Gironde, 
le  tO  maTs  1~U9,  meurt  à  6l)  ans  •  Louis  Rambaud,  notaire  et 
régent  ".  Aux  Landi-s-Gcnusson,  '  ei'sl  encore  le  notaire  qui  est 
inslriii'tfur  de  la  jcunenBe.  «  Il  n'y  a  point  de  réirent  approuvé 
dans  la  paroisse,  dit  li-  proWs  verbal  de  visite  du 27  juillet  1689, 
mais  seulement  un  notlaire  enseigne  à  lire  et  à  esorirc  à  quel- 
ques enfants,  n  Et  la  pièce  ajoute:  u  lequel  est  de  bonnes  mœurs 
et  ayde  à  chanter,  n  Rf'miniscence  du  roi  Robert  le  l'ieux 
chantant  au  lutrin.  A  r>a  Ganbcrtière,  2  le  27  juillet  1789  : 
«'  11  n'y  a  point  de  ddcimatcur  ni  de  nouveaux  convertis,  ni  de 
régent  approuvé,  mais  seulement  trois  habitants  mariez  et  bon- 
nes personnes  qui  enseignent  de  petits  enTants.  » 

Dans  ces  cas,  on  était  indulgent.  L'ordonnance  exigeait  bien 
une  autorisation.  Mais,  quand  !e  sujet  êtail  capable,  et  surtout 
0  bonne  personne  »,  l'autorité  ecclésiastique  rerniait  les  yeux. 
On  ne  peut  lire  sans  être  touché  cette  note  naïve  du  curé  de 
Xaintray,  2H  avril  1074  ':  «  Le  maislre  d'école  de  ce  lieu  est  né  de 
Foicliers,  qui  m'a  dit  être  approuvé  au  dit  Poictiers,  homme 
âgé  de  7(1  ans  et  pauvre  homme,  qui  enseigne  dix  ou  douze  pe- 
tits enfants  au-dessous  de  dix  ans,  et  sur  lesquels  il  y  a  bien 
quelques  petites  filles,  n'y  ayant  en  ce  lieu  aucune  maîtresse  ni 
pei-sonne  propre  pour  cet  emploi;  le  dit  bon  homme  est  de  bon 
exemple.  Il  a  quelques  soins  de  faire  le  catéchisme.  Il  ne  sait 
chanter.  Est  veuf.  Ne  tient  point  cabaret,  étant  tout  seul  en  sa 
petite  demeure.  » 

On  voit  quelques  personnes  de  bonne  condition  tenir  elles- 
mêmes  la  classe.  J'ai  cité  M""  Bourgeois  de  Coybo,  M'"  Lydie  de 
Bagnier,  M'"  Forestier.  A  Migré  *  je  rencontre,  outre  André  et 
Jean  Bonnet,  père  et  fils,  maîtres  d'école  de  1680  à  I7U0,  Mar- 


i.  Doyenné  de  Saint-Laurent  sur  SÉvre,  diocèse  de  La  Rochelle,  600 
communiants  ;  aujourd'hui,  commune  de  1 .421  habitants,  cualon  de  Mor- 
tagne  (Vendée). 

2.  AncienDC  paroisse  du  diocèst:  de  La  Rochelle,  800  commuDiauts  ; 
aujourd'hui  canton  de  Moi'tagnc  (Vendée),  commune  de  ■2,152  habitants, 
qui  possède  des  frères  des  écoles  chrétiennes  et  des  sreurs  de  Saint- 

3.  Xaintray  (Deux-Sèvres),  commune  de  S04  habitants  sur  l'Autise, 
canton  de  Champdenicrs;  jadis,  paroisse  de  280  communiants  de  l'an- 
cien diocèse  de  La  Rochelle 

i.  Canton  de  Loulay  (Charente- Inférieure),  '49  habitants. 


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—  157  — 

guérite,  Marie  et  M(5lanie  de  Calais  de  Pavcau  de  Mérillé,  dé- 
cédées le  5  décembre  1788,  2  janvier  1805  et  13  juillet  1807,  trois 
sueurs  qui  recevaient  en  même  temps  filles  et  garçons. 

Cliez  les  religieux  le  fait  est  fréquent.  Dans  son  intéressant 
chapitre  sur  i'È'nseif/neriienfà  Pans,  Maxime  du  Camp  l'a  signalé 
une  fois  de  plus  en  une  fort  belle  page  :  a  Lorsqu'on  pénètre  dans 
une  école  de  filles,  qu'on  voit  les  escaliers  cirés,  les  vitres  bien 
transparentes,  les  tables  frottées  à  la  cire,  il  est  inutile  de  de- 
mander si  l'on  est  chez  des  congréganistes  ou  des  Iniques  ;  on 
est  (tans  une  maison  dirigée  par  les  sœurs  de  Saint-Vincent  de 
Paul.  Elles  n'ont  pas  d'autre  coquetterie,  mais  elles  savent  la 
pousser  jusqu'aux  extrêmes  limites  du  possible;  la  classe  est 
moins  morose,  les  cuivres  reluisent,  des  rideaux  éclatants  de 
blancheur  tombent  le  long  des  fenêtres,  chaque  encrier  est  en- 
touré d'une  rondelle  de  drap  qui  épargne  bien  des  taches  au  pu- 
pitre; et  contre  la  muraille,  à  la  place  d'honneur,  s'élève  une 
statuette  de  la  Vierge,  environnée  de  fleurs  en  clinquant.  Elles 
sont  charmantes  avec  les  enfants,  ces  saintes  filles,  et  s'en  font 
adorer,  ce  qui  rend  le  travail  de -la  classe  singulièrement  facile; 
alertes,  fort  jeunes  pour  la  plupart,  assez  fièrcs  de  la  bonne  te- 
nue des  salles,  elles  vont  et  viennent  à  travers  les  bancs  avec 
une  prestesse  élégante  que  leur  gros  vêtement  de  laine  n'alour- 
dit pas,  donnant  un  conseil,  corrigeant  une  faute,  très  gaies, 
toujours  souriantes  et  fort  occupées  de  leur  jeune  troupeau. 
Dans  une  de  ces  maisons  j'ai  été  reçu  par  la  supérieure  ;  j'ai  vu 
une  femme  d'une  cinquantaine  d'années,  de  façons  exquises, 
aux  traits  lins,  aux  yeux  spirituels  et  doux.  Je  l'ai  regardée  et 
;i  reconnu  une  personne  que  j'avais  rencontrée  jeune  liile  dans 
monde  au  temps  de  ma  jeunesse.  Son  entrée  dans  les  ordres 
avait  fuit  un  certain  bruit  jadis;  elle  s'est  consacrée  au  dur  la- 
beur de  soigner  les  malades,  de  secourir  les  pauvre»,  d'élever 
les  enfants.  Il  y  a  dans  la  pâleur  profonde  de  son  visage  et  dans 
iérieux  sourire  ht  sérénité  d'une  âme  appuyée  sur  des  réa- 
lités inébranlables;  «ous  l'humble  cornette  et  sous  la  robe  de 
bure  de  la  religieuse,  elle  cache  un  gran<l  nom  et  un  ciL>ur  que 
charité  dévore.  Je  me  suis  éloigné  sans  lui  laisser  HOU[içon- 
ner  que  je  l'avais  reconnue;  ai-je  besoin  de  dire  que  sou  école 
mérite  d'être  citée  comme  modt-le.  o  * 


i.  Maxime  du  Camp.  Par 


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XVIII 

MODE  DE  NOMINATION.  —  LE  FONDATEUR  DE  l'I^COLE.  —  L  ASSEMBLÉS 
DBS  HABITANTS.  — CHOIX  DU  MAITRE  d'rCOLE.  —INTERVENTION  DES 
PÈRES  DE  FAMILLE.  —  LESAHEN  DE  l'iNSTITUTEUR.  —  LE  JURY.  — 
CORRECTION  DESCOHPOSITtONSPAR  LE  CONSEIL  MUNICIPAL  RÉTRIBUÉ 
POUR  CELA. 

Si  l'école  était  une  Tondation,  c'était  le  patron  qui  nommait  le 
titulaire,  sauf  approbation  par  l'ordinaire;  la  jurisprudence  était 
fixée  sur  ce  point.  Aussi  un  arrêt  du  conseil  d'état,  18  septem- 
bre 1665,  porte  que  les  conseils  des  paroisses  du  diocèse  de 
Vienne  et  du  Puy,  qui  paient  les  maitres au  moyen  dune  impo- 
sition ■  sur  tous  les  contribuables  de  ta  paroisse  jusqu'à  la 
somme  de  cent  ou  six  vingt  livres  »,  présenteront  à  l'ordinaire 
des  sujets  capables  qu'elle  approuvera.  Il  en  était  ainsi  à  Sur- 
gères, nous  lavons  dît  :  a  Nous  auroit  été  déclaré,  écrit  l'évê- 
que  au  2  décembre  1694,  que  ce  seroit  nous  qui  pourvoirions  à 
la  place  de  maistressc  d'école,  qui  est  une  fondation  de  100  livres 
de  rentes  pour  la  maistresse.  n 

Parfois  la  présentation  appartenait  au  curé  et  aux  pères  de  fa- 
mille. Ainsi  àFoussay,  *  le  -^0  septembre  1714  :  «  II  y  a  une  place 
de  maitre  d'école  fondée  par  M""  de  La  Varenne  ;  elle  doit  estre 
occupée  par  un  prestie,  et  y  a  300  livres  par  an  pour  le  dit  ré- 
gent; le  dit  sieur  Brouard  l'occupe.  Le  sieur  prieur,  conjointe- 
ment avec  lus  paroissiens,  nous  présente  un  priStre  pour  estre 
par  nous  approuvé  ;  le  dit  régent  doit  enseigner  les  pauvres  de 
la  paroisse  gratis.  « 

En  1*212,  il  y  eut,  devant  l'oflicial  du  diocèse  de  Rouen,  un  pro- 
cès, les  religieux  de  Sainle-Catlierine  prétendant  qu'ils  avaient 
seuls  le  droit  de  nommer  l'instituteur  de  Pavilly,  En  1292,  le 
seigneur  du  lieu  chassa  Jean  Le  Fèvrc  qu'ils  y  avaient  nommé, 
et  le  remplaça  par  un  clerc  de  son  choix.  L'cnquéle  fut  favo- 
rable aux  moines,  et  constata  une  fois  encore  leur  droit,  qui  ne 
fut  pourtant  délnillivement  reconnu  dans  un  acte  authentique 
qu'en  1337  par  le  sire  d'Esnoval.  2  Très  souvent  aussi,   et  tou- 


1.  Saint-lIiUire  de  Koussuy,  800  commuDiants,  200  i-eligionnaires. 

2.  De   Beaurepaire,   Recherche»  sur  i'intilrucliort  en  Normandie,  t. 
p.  29. 


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—  159  - 

jours  pour  les  écoles  de  villes  ou  rétribuées  par  la  communauté, 
c'était  une  commission  ou  rassemblée  générale  qui  choisissait 
le  maître.  Ainsi,  le  5  ft;vrici-  1571,  le  maire  de  Saintes  et  tes 
échevins  se  réunissent  au  grand  vicaire  de  l'évéque  pour  nom- 
mer un  précepteur  des  étoles. 

Dans  le  Uers,  ù  Mauroux  [5Hâ  habitants], à  Aubiet{  1.457  habi- 
tants], à  Solomiac  (737  habitants),  les  trois  seules  localités  où  M. 
l'abbé  R.  Dubord  ait  fait  quelques  recherches  et  où  il  a  toujours 
trouvé  des  instituteurs  quand  les  registres  municipaux  exis- 
taient encore,  les  consuls  et  la  communauté  choisissaient,  exa- 
minaient, nommaient,  renvoyaient  le  régent.  En  1612,  ils  don- 
nent congé  à  deux  prêtres,  Jean  Daurat,  chapelain,  et  Pierre 
Giliibert,  vicaire,  dont  ils  n'étaient  pas  satisfaits.  En  1616,  ils 
n'accordent  qu'une  licence  provisoire  à  Dominique  Claverie,  et 
la  lui  retirent  quelques  mois  après  comme  incapable.  En  1631, 
ils  révoquent  Jules  Lacroix  qui  ne  remplissait  pas  les  conditions 
du  contrat.  Le  -22  février  1622,  ils  déclarent  les  fonctions  de  vi- 
caire et  celles  de  maître  d'école  incompatibles,  et  destituent 
Mastic,  vicaire,  de  son  emploi  de  régent,  parce  qu'il  ne  peut 
avoir  toute  l'exactitude  nécessaire.  A  Aubiet,  le  23  mai  1563,  un 
magister  s'offre  aux  consuls  pour  prendre  les  écoles.  Les  con- 
suls font  part  de  sa  demande  à  l'assemblée  communale  ;  on  dé- 
libère, on  décide  que  le  candidat  subira  l'examen,  "  donnera  ses 
lectures  par  tout  ce  jourd'Uuy  pour  connaître  s'il  est  sullisant,  et 
de  ce  aujourd'huy  en  quinze  jours  l'on  arrestera  si  on  doibt  le 
prendre.  «  On  ne  le  prit  pas;  mais  on  conlla  les  écoles  à  maître 
Jammes  Tesset,  prêtre,  qui  eut  pour  successeur,  en  1577,  un  au- 
tre prêtre,  Jean  Laveranet.  Souvent  aussi  pour  ces  élections  et  ces 
contrats  les  consuls,  outre  la  jurande,  convoquaient  l'archiprô- 
tre  et  plusieurs  autres  notables  habitants.  On  le  voit  le  15  juin 
11)31,  quand  on  traite  avec  Bernard  Idrac.  ' 

A  Villefranehe  en  Beaujolais,  les  échevins  appelaient  aussi 
les  notables  à  l'assemblée  où  se  devait  faire  le  choix  des  maî- 
tres. Une  note  de  1485  explique  qu'après  s'être  rendu  compte 
Il  de  la  science,  probité,  application,  amour  du  travail  de  Louis 
Perrier  et  Léonard  i'errîn,  maistres  es  arts,  el  aur  les  rapports 


1.  H.  l'abbé  R.  Dubord.  Iteche/thes  sur  l'emeî'jnement  primaire  dans 
\ot  contrée»  aoanl  47S9,  dans  la  Hevue  Jv  Gatcogne;  Aucb,  1873,  t.  iiv, 
•livr.,  p.  309;  juillet  ltt:3. 


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de  plusieurs  témoins  dignes  de  foi,  les  syndics  et  les  éche- 
vins,  par  suite  d'une  dtilihêration  prise  par  les  notables  bour- 
geois et  habitants  de  Villefranche,  ont  institut;  Perrier  et  Pcr- 
rin  recteurs  des  écoles  après  leur  serment  sur  les  saints  évan- 
giles de  bien  lidèlement  et  avec  ïi'\e  diriger  les  dites  éeoles, 
instruire  les  enfants  de  l'un  et  de  l'autre  sexe  qui  leur  seront 
conllés,  et  de  procurer  à  la  ville  tous  les  avantages  en  leur  pou- 
voir,  0  * 

A  Rochechouart,  le  98  décembre  1727,  les  habitants  assem- 
blés au  son  de  la  cloche,  en  la  maison  de  ville,  les  consuls 
Antoine  Simon,  sieur  de  La  llarde,  .ivocat  en  la  cour  et  juge 
lieutenant  du  présent  vicomte,  et  Jean  Goursaud,  sieur  de  Lau- 
mond,  avocat  en  parlement,  consuls  de  la  ville,  exposent  <  que 
Simon  Nauchc,  curé  de  la  ville,  a  fait  venirJean-Charles  de  La 
Jousselinière,  demeurant  en  la  ville  de  Limoges,  pour  instruire 
la  jeunesse  ut  lui  apprendre  les  humanités,  attestant  qu'il  est 
homme  de  bonnes  mœurs  et  religion,  et  capable  d'instruire  la 
jeunesse;  lequel  de  La  Jousselinière  ils  ont  préscntéet  demandé 
aux  habitants  s'ils  vouloyont  le  recevoir  pour  précepteur  en  la- 
dite ville  aux  conditions  ordinaires  accoutumées...  De  quoi  les 
habitants...  veulent  et  consentent  que  ledit  sieur  de  La  Jousse- 
linière vienne  faire  sa  demeure  en  la  présente  ville  pour  y  en- 
seigner les  humanités.  A  quoy  le  sieur  de  La  Jousselinière  icy 
présent  a  adhéré.  »  Il  aura  60  livres  par  an,  exemption  de  taille 
et  logement  de  soldats;  il  instruira  gratis  6  enfants  désignés 
par  les  consuls. 


1.  4  ...  Sciodici  et  scabini  Villafranchic,  nolum  facimus,  quod  infor- 
mali  sufficicntcr  de  scientia,  probilale,  diligeutia  et  bons  induatria  ve- 
ncrobilium  vii'orum  magistrorum  Ludovic!  Perrci'ii  et  Léonard!  Perrini, 
magistrorum  in  artibus,  rclatu  plunnioi'um  fldc  dignorum  testiuro  ;  ex 
dcliberaLionc  sanioi'is  partis  burgensium  el  babttanLîum  dicta;  Villafran- 
cbai,  ipsos  mni^Lstros  Ludovicum  Pcrroriî  el  l.eonardum  Perrini,  prc- 
senles  el  acci'plantes,  decreliivinius  el  lenorc  pi-escallum  decrclamus 
rectures  scolarum  Villafrancbu.',  Qui  et  ipsorum  quilibcl  pramisemnt  et 
juravernnt,  super  sanutis  Dci  cvangetiis,  bcao,  ridclitcr  alquc  diligenter 
ipsas  scolas  cxenerc,  lilieros  quique  sub  polesUlc  ipsorum  emot,  io- 
stinicrc  et  conimoda  bujus  ville  procurare,  incommoda  evilarc,  boaa  sua 
qutecumque  uliligaudo  cuni  clausis  op|>ortunis.  »  llippolyte  Laplatte. 
llUfoire .populaire  île  Villefranche,  capilaie  du  Jieaujoiait,  t.  i,  p.  364; 
Vdk-fraiicho  sur  Sa.'uic,  L.  Vliwl,  IHBJ. 


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—  ICI  - 

Le  3  décembre  17ïO,  autre  aïiscmbl<^c.  Hélic  Kougorot  a  cessé 
ses  fonctions,  parce  quil  n'était  pas  payé;  la  ville  ayant  main- 
tenant de  l'argent,  le  paÎL-ra;  il  reprendra  ses  runcLioiis,  * 

Une  asscmbiée  générale  des  habitants  de  Tnlle  a  lieu,  le  13 
mars  1640,  pour  la  réouverture  du  collège  ;  puis  des  uonveiitiona 
interviennent  avec  les  pcres  jésuites  le  iU  mars.  2 

En  Béarno  lesjurats,  les  nobles,  les  prineipaux  habitants  de 
la  paroisse  engageaient  un  maître  d'école  pour  un  an,  pour  deux 
ans;  un  contrat  était  passé  par  devant  notaire  entre  le  régcntet 
lesdits  jurats,  qui  fixait  les  honoraires,  le  nombre  des  écoliers, 
filles  et  garçons.  »  3  Ainsi  à  Pontacq,  le  2  mars  1535  (n.  s,),  le 
conseil  de  la  ville,  en  présence  de  Pierre  d'Authii,  chanoine  de 
Tarbes  et  archiprètre  de  Pontacq,  «  et  autres  genlz  de  bien  et 
de  segrament  »,  choisit  pour  maître  d'école  Bernard  du  Tisner 
u  per  la  instruction  deus  enTaiitz  tantenmoratîtatque  enscienza 
et  en  chantraria  et  en  autres  causes  aperllienentes  aux  enfanz.  » 
Les  jurats  de  l'au,  26  août  1568,  élisent  Robert  Rousseau,  qui 
promet  a  Tar  la  charye  lo  plus  exactement  et  fldeltement  qui  lo 
sera  possible  »  ;  le  23  avril  157-2,  Jean  Trcmolcl,  •  per  endoctri- 
nar  los  ditz  enfants  »,  moyennant  a  cent  trenla  livres  torncses 
tant  per  sous  gadyes  que  per  la  colleté  deusditz  enfants  n  ; 
le  27  janvier  1573,  Pierre  de  Deytius,  qui  devra  «  indoctrinar 
la  joenence  à  son  saber  et  poder  ■>  ;  le  21  octobre  15'J5,  François 
Larivière,  après  l'avoir  «  bien  examinât  et  trobat  sullicient  et 
capable.  »  A  Laruns,  traité  en  1592  des  jurats  avec  Arnaud  de 
Mausac,  qui  devra  apprendre  à  u  legir  et  escriber  et  autres 
sciences  légitimes,  segond  lo  commandement  de  Diu  >>;  en  15tlG 
avec  Jean  de  Lostalet  qui  promet  «  de  ensenia  et  instrui  ioa 
,  enfanlz  d<'  prega  Dieu  et  de  legir  et  eseribe  et  tout  so  que  lo- 
dit  de  Lostalet  sabera  et  boulera  «prendre,  siegien  lu  parola 
de  Dieu  et  santa  escritura»;  à  Léês-Alhas,  In"  2  avril  tt)17,  avec 
Guillaume  Reynal,  pour  «  ensenhar  Ions  enfants  et  enfantes  et 
thenir  los  escolles  i>  moyennant  septante  francs.  ^ 


1.  BulUlin  de  la  sociélé  des  amis  des  arts  de  Itocheehouarl,  u,  n°  vu, 
1692,  p.  136. 

2.  Uisioire  du  collège  de   Tulle  dans  ilullelin  de  la  socifté  den  leltreis 
de  la  Corrèse,  4«  livraison  de  IS'Jl,  pitgeSOS,  parM.CiémentSiinon. 

3.  L'instruction  primaire  en  Béarn,  p.  6. 

4.  L'inilruction  primaire  en  Béarn,  p.  30-38. 


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—  162  — 

Mêmes  faits  à  Ghâlon  sur  Saône  :  deux  rivaux,  l'un  recteur, 
lautre  régent  aux  écoles,  se  disputent  le  rectorat.  Les  éche- 
vins  n'osent  prendre  sur  eux  la  décision  de  si  grave  question.  Ils 
convoquent,  le  18  juillet  1488,  une  assemblée  générale  des 
habitants;  plus  de  cent  s'y  trouvent,  a  Chaque  membre  de 
rassemblée  est  interrogé  sur  celui  qu'il  j)réfère  pour  remplir 
les  Tonctions  de  recteur.  La  majorité,  considérant  que  Jacques 
de  Mancey  est  recteur  depuis  trois  ans,  le  maintient  dans  sa 
charge.  11  prêtera  serment  incontinent,  et  on  le  présentera  au 
chantre  de  la  cathédrale,  qui  seul  a  le  droit  de  l'instituer,  n 

Dans  les  Alpes,  comme  dans  le  grand  duché  de  Uade,  où,  de- 
puis la  loi  de  18C^,  l'administration  des  écoles,  budget,  nomina- 
tion de  l'instituteur,  est  remise  à  des  comités  composés  des  re- 
présentants des  familles  qu'ont  désignés  tous  les  hommes  ma- 
riés ou  veufs  — dans  les  Alpes,  les  pères  de  famille  étaient  aussi 
consultés  préalablement  sur  le  choix  des  maitres,  souvent  con- 
voqués pour  prendre  part  directement  à  leur  nomination,  quel- 
quefois chargés  exclusivement  de  ce  soin  comme  étant  les 
premiers,  les  vrais  intéressés,  enfin  appelés  dans  toutes  les  cir- 
constances un  peu  importantes  ou  il  s'agissait  de  l'école.  Les 
procès  verbaux  portent  ces  mentions  :  «  L'assemblée,  après 
avoir  participé  de  l'avis  des  pères  de  famille  »;ou  bien:  n  Se  sont 
assemblés  messieurs  du  conseil  général  et  les  pères  de  famille 
y  étant.  «  i 

Le  concours  avec  publicité  était  souvent  exigé.  Le  9  février 
1738,  à  Luçon,  Antoine  David,  curé  de  Saint-Mathurin  de  Lu- 
çou,  et  les  notables  habitants  de  sa  paroisse  étant  réunis  à  l'issue 
de  vêpres  sous  la  présidence  du  procureur  syndic,  Jean  Bonnet, 
avocat,  nomment  et  présentent  à  l'évëque  pour  obtenir  la  pro- 
vision nécessaire,  vu  a  sa  bonne  vie  et  mœurs,  capacité,  reli- 
gion calholique  et  apostolique  »,  André  Charon,  demeurant  à 
Luçon,'pourreniplacei-  à  l'école  François  l'etit,  décédé.  Le  sub- 
délégué de  l'intendant  de  Poitiers,  Jacques- Auguste  Bonnet, 
avocat,  se  présente  et  déclare  que,  l'affaire  étant  impoilaute,  on 
aurait  dû  faire  savoir  la  vacance  aux  villes  voisines,  aûn  que  les 
concurrents  fussent  plus  nombreux  elle  choix  plus  éclairé. 


1.   IJôlJljvruliodS  de  \a  commune  de  Briançon  :  B  scplemhrc   1728,   10 
seplenibi-p   1730,  23  sepU'inbro   I78K,   20   oclolire   ITili.   Ch.  de  Riiilws, 


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—  163  — 

A  Saint-Germain  des  Fosses  dans  l'Ailier,  le  prieur  et  le  curé 
par  devant  notaire  passent  en  IT^i  un  contrat  avec  Dorvillc,  de 
Saint-Martin  d'Estreaux,  qui  tiendra  une  maison  d'ccole  et  au 
besoin  enseignera  te  latin.  Les  registres  paroissiaux  font  aussi 
mention  d'un  maître  et  d'une  maîtresse  d'école  en  1702  et  1724.' 

A  Asson,  communauté  des  plus  importantes  de  la  sénécliaus- 
Bée  de  Pau,  le  29  janvier  1705,  Trevez,  premier  jurât,  réunit  ses 
collègues  :  il  y  a  trois  mois  qu'il  n'y  a  plus  de  régent  ;  il  faut  en 
choisir  un  parmi  ceux  qui  se  sont  présentés.  Jean  de  Balencie, 
du  lieu  de  Laruntz,  après  examen  de  son  caractère,  est  nommé 
régent  à  la  pluralité  des  suffrages,  pour  un  an,  »  ensemble  pour 
assister  aux  ofTices  divins  tous  les  dimanches  et  joUrs  de  Testes, 
et  pour  écrire  et  copier  les  piesses  nécessaires  pour  la  commu- 
nauté. »  Il  sera  approuvé  par  le  curé.  Balencie  promet.  Il  aura 
100  liv,  tournois,  2  chars  de  bois  et  le  logement  dans  la  pré- 
sente maison  commune  où  il  doit  tenir  les  écoles.  Lcsjurats 
auront  le  droit  de  le  destituer  sans  attendre  la  Hn  de  l'année. 

Balencie  ne  contente  pas  les  habitants.  Aussi,  le  18  janvier 
1706  —  le  traité  expirait  le  29  —  Bourdieu,  lieutenant  du  maire, 
convoque  l'assemblée,  lui  représente  que  labbé  de  Maure,  vi- 
caire général  et  curé  du  présent  lieu,  a  requis  une  infinité  de 
fois  les  dits  sieurs  lieutenant  du  maire  et  jurats  de  procurer  un 
autre  régent  parce  que  celui-cy  n'est  pas  propre  ni  sullisantpour 
servir  tant  l'église  que  les  écoles...  D'une  commune  voix  a  été 
arresté  que  ledit  de  Balencie  achèvera  de  faire  l'année.  On  en  cher- 
chera un  autre,  ■  et  sera  adverti  par  le  susdit  garde  verbale- 
ment et  en  présence  des  témoins.  »  Balencie  proteste.  Six  habi- 
tants présentèrent  pour  lui  requête  à  la  cour  pour  son  maintien.  Un 
avis  du  parlement  (mars  1706)  ordonna  l'exécution  de  la  délibé- 
ration du  18  janvier,  condamna  les  auteurs  de  la  proteslalion 
aux  dépens,  et  ordonna  que  dans  la  quinzaine  on  choisirait  un 
autre  maître. 

Le  14  mars  1706,  l'assemblée  choisit  pour  un  an,  à  70  livres  de 
gages,  Pierre  Uahinat,  d'Asson,  qui  avait  été  3  ou  4  ans  régent  à 
SombrunenBigorre,  muni  d'un  certilîcat  écrit  du  curé  qui  l'avait 
examiné.  Il  "  devait  tenir  les  escolles  communes,  et  apprendre 
aux  enfants  à  lire,  écrire,  raritlimétique,  prier  Dieu,   le  calé- 


1.  Le  pHerinsge  de  Saint-Germain  tien  Foisàg,  par  Brillau<l,  pnge  15. 
(1890). 


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—  1C4  - 

chisnic,  cl  la  niiiiiièrc  de  bien  vivre,  aussi  d'assister  aux  divins 
«nices  les  iliniiinc'lK's  ut  jours  du  fi'slus  suivanl  l'usage  »,  écrire 
loul  ce  duiit  l;i  L'oiiiinuiiiiiili'  uiiniil  besoin.  Il  fut  destitué  au  bout 
d'un  an,  dans  rnssi-mbli.'  du  31  mnrs  t70i),  sur  les  plaintes  de 
l>luwi<Mirs  lialiiiants. 

Kn  17ei,  -20  n..vfnibre,rass.-mb].-e  est  fort  embarrassée:  per- 
sonne ne  se  iiréseiitc,  saul'  l'cdarn-,  de  Nay,  rjui  deniunde  18  pis- 
tolos,  un  logement,  un  jiirdin;  ou  lui  en  offre  10,  il  s'en  va. A  une 
nouvelle  assemblée,  le  3  décembre,  Pedarré  demande  180  livres  ; 
Jean  Daliinat,  IfjU  ;  i'edarré,  150  el  deux  cbarges  de  bois;  Da- 
hinat,  140.  Le  10,  nouvelles  enctières;  on  cboisit  Pedarré.  ^ 

Dans  la  Creuse,  la  nomination  du  maître  d'école  appartient 
aussi  «  au  c;i'néral  et  iirincipaux  habitants  »,  qui  s'assemblent, 
le  dimanche,  à  issue  des  ollices,  sur  la  place  publique  ou  sous 
la  halle,  et  discutent  les  titres  des  candidats.  La  rétribution  est 
de  8  sols  pour  les  élèves  qui  liront  lalphabet  ;  15  sols  pour  ceux 
qui  liront  le  français,  le  latin,  les  contrats  ;  20  sols  pour  ceux 
qui  écriront  ;  25  sols  pour  ceux  qui  apprendront  l'arithmétique. 
A  La  Souterraine,  la  ville  donnait  40  livres  sur  ses  recettes  de 
l'octroi,  et  les  enrants  pauvres  étaient  gratuits.  A  Saint-Vaury, 
le  maitre  avait  la  rétribution  mensuelle  et  12  seticrs  de  seigle 
sur  les  revenus  de  l'abbaye  de  Saint-Martial  de  Limoges.  La 
Chanaud,  le  24  juin  1777,  se  plaignait  de  la  concurrence  que  lui 
faisaient  Valleix,  un  barbier  a  ne  sachant  quasi  lire  ni  écrire  n, 
et  la  nommée  Marie,  nièce  d'un  employé,  u  se  meslant  esgalle- 
ment  d'enseigner  et  donnant  de  faux  principes  aux  enfans.  n 

AUun,  dans  laCurrèze,  le  !f  avril  1756,  «Jean  Uazenerye,  pro* 
eureur  d'oflice,  François  Gaguyer,  notaire  roy.il  et  sindic  fabri- 
cien,  âilvaiii  Duniont,  sindic  pour  les  nITatres  temporelles  de  la 
paroisse,  et  autres  habitants  «  exposent  à  l'évêi^ue  qu'il  y  a  trois 
ans,  l'école  se  trouva  sans  maitre  par  la  retraite  de  Paillon; 
«  on  y  toléra  que  Charles  Pimponeau,  lors  ài^é  de  18  ans,  non 
marié  et  marchand  mercier,  comme  il  l'est  encore,  prit  la  place 
dudit  sieur  Paillon,  parce  que  :  1"  on  ne  savait  alors  où  prendre 
un  meilleur  maitre  ;  2°  qu'il  était  filleul  de  défunt  messire  Fi- 
chon  de  liarry,  notre  précédent  curé,  qui  lit  espérer  aux  habi- 
tants, comme  11  le  croyait  lui-même,  que  ledit  Pimponeau  aban- 


t.  lialli'lin  de  la  soi-U-lé dr»  wiencei  rt  li-lfres  <le  Paa,  1888-6 
p.  'Mi,  article  de  M.  Soulicc,  Lu  commanaulé  d'Aasun. 


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—  165  — 

donnerait  son  ton»  m  i>  ne,  et  «iiie  j);ir  um-  granilc  ii|i|)li(jition  en 
ensoignHiil,  il  aiiprciuii-iiil  liiy-miiiir  et  si*  ii-ndi;iit  ijiiuiIjIi- 
d'enseigner  les  jiuLri'S  •.•3''  (jn'i!  a'auisHJiit  di^  l'c\cni(i'r  ili-  I»  nii- 
lice  à  lii  (onsidi'i-iition  dt^  M.  lo  (iiiv,  son  piirniiu  ;  de  M.  le 
bailly  du  lieu,  son  coiisin.dii  <leiix  on  tiolKiinu-  di'irié,  l'I  d'autres 
hahiUnts  aussi  nos  parenH.  «  Mais  il  n'a  pas  iviiuiidii  au\  esiiO- 
r.inces;  on  a  fait  venir  llouohenoirc  fjui  depuis  liois  mois  lieiil 
l'école  Tort  bien.  On  prie  fi'-vèfnic  de  l'antoriscr  ;  il  y  a  [ilace 
pour  denx  maîtres,  Kt  le  2(1  aot'il  17â(),  rinOqin'  de  l>iin(iges, 
Jean-Gilles  du  Coestlos'iuol,  pt^rmel  au  sieurl^uiiin  Jîouelii'noirc, 
natif  de  Saint-Maicel  les  Arijtiiilon,  «d'enseigner  la  jcuneHSi; 
de  son  sexesenlcmenl  dans  la  paroisse  de  iJunLe  Palleletiu  en  no- 
tre dioci-sc  »  pour  un  an.  8ignc  :  D'Argenlré,  vicaire  géntïral.  * 

Les  mêmes  fails  à  peu  près  so  présentent  en  Ttourbonnais. 
A  Cérilly,  le  ">  juin  1747,  les  habiCanls  sont  assembles  «  en  l'au- 
ditoire royal,  au  son  de  la  cloche  et  à  la  manière  accoutumée  », 
en  présence  de  Jcan-Frnn<.-(ii8  Dnfour,  conseiller  du  roi,  iieute- 
tenant  général  en  la  châtcUcnie  ;  de  Jean  Gillierton,  conseiller 
du  roi,  lieutenant  général  de  police  ;  de  Gilbert  Moutonnet,  con- 
seiller et  procureur  du  roi  en  la  cliâtellenie.  Le  syndic,  Jean 
Buisson,  expose  tguc  *  depuis  longtemps  cette  ville  est  sans  maître 
d'écolte,  ce  qui  fait  que  la  jeunesse  reste  dans  l'ignorance,  et 
qu'il  se  présente  pour  remplir  la  place  a  le  sieur  Joan-Haptiste 
Der»ux,  natif  de  la  ville  de  Torcy  en  IJourgogne,  diocèse  d'Au- 
cerre,  actuellement  précepleur  chez  le  sieur  Llieureux,  bour- 
geois du  bourg  de  Meaulnc,  lequel  est  capable  d'enseigner  les 
premiers  principes  du  latin,  à  lire,  écrire  etlarithmétique  ».  Dc- 
raux  passe  l'examen  ;  il  est  reçu  maître  it'école  après  avoir 
prêté  «  le  serment  en  tel  cas  requis  et  accoutume,  n 

Le  contrat  ne  tint  pas.  Moins  d'un  an  après  I>ereaux  s'en  alla 
I  nuitamment  sans  on  sçavoir  les  motifs  ny  où  il  a  passé  n.  On 
signe  un  nouveau  oonlral,  le  6  mai  17i8,  avec  Pierre  Lombard, 
natif  de  Bourges,  et  sa  femme  Marie  (lavault  qui  enseignera  les 
filles.  Le  2  septembre  17.').'),  on  choisit  Pierre-François  Portier, 
aussi  de  Bourges,  avec  défense  aux  habitants  d'envoyer  leurs 
enfants  ailleurs  qu'à  l'école  communale,  à  peine  de  20  livres 
d'amende  pour  les  juireuts  et  aulaiit  pour  ceux  {[ui  se  mêleront 
d'enseigner.  Après  lui  viennent  Mouchonx  (17631  et  François 

I.  Mémoires  Je  la  iocirli^  <!cs  Irlircs  el  sciences  ili-  la  Corri-zi;  1890, 
page  319. 


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Colombet,  niitirde  Lyon  ;  puis  t-n  17G5,  Jean -Baptiste  Bourgouin, 
de  la  ville  d'Isîtoiidiin,  i[ui  renonce  à  l'école  pour  rester  sim- 
plement grcfïler  en  chef  de  la  cliàtellcnie  ;  il  fait  agréer  (1775)  à 
sa  phtcc  Jcan-Ilaptiste  liarun,  natif  aussi  d'Issoudun,  licencié 
èa  lois. 

Rocquefort  de  Marsan,  ville  de  1.700  àmea,  avait  au  xviii"  siè- 
cle deux  régents  dont  l'un  pour  le  latin  ;  ils  recevaient  150  livres 
et  200  avec  la  chambre  i>our  enseigner.Le  régent,  une  Tois  agréé, 
devait  prouver  sa  capacité  devant  des  examinateurs  élus  à 
cet  effet.  Le  12  octobre  I7"20,  on  choisit  Barillon,  maitre  écrivain 
juré,  à  la  place  de  Sainl-tiuirons,  qui  Tait  mal  son  devoir,  aux 
gages  (le  22i  liv.  avec  obligation  dinstruirc  tous  les  enfants 
indistinctement  et  d'apprendre  le  latin  à  qui  voudra.  * 

L'intervention  des  pères  de  famille  était  ainsi  de  droit,  lors- 
que l'école  n'était  pas  établie  par  une  Tondation  privée  et  que  le 
Fondateur  ne  s'était  pas  à  lui  et  à  ses  héritiers  réservé  la  nomi- 
nation. Le  Traité  du  (jouveTnement  des  pRroisses,  publié  en 
1709  par  Jousse.  conseiller  au  présidial  d'Orléans,  après  avoir 
exposé  comment  la  paroisse  s'administre,  élection  des  manda- 
taires, obligation  pour  eux  d'accepter  la  charge,  responsabilités 
des  élus,  dit  on  termes  précis  que  les  conseillers  de  paroisse  ont 
le  soin  temporel  de  l'école,  rendent  un  compte  régulier  de  leur 
gestion,  et  pose  ce  principe  :  «  Ceux  qui  payent  les  gages  d'un 
maitre  d'école  ont  droit  de  le  commettre.  »  Et  l'on  songeait  si 
peu  à  contester  le  droit  de  contrôle  du  père  de  famille  sur  l'en- 
seignement, qu'on  l'admettait  même  quand  un  collège,  par 
exemple,  avait  un  bureau  d'administration.  Dans  une  requête 
du  30  novembre  1782,  les  pères  de  familles  de  Langres  s'expri- 
ment en  ces  termes  :  a  Les  lois  qui  établissent  les  bureaux, 
n'imposent  point  pour  cela  silence  aux  citoyens  sur  la  régie  des 
collèges.  Le  droit  de  se  plaindre  existe  dans  l'assemblée  des 
habitants,  comme  dans  chacun  des  membres  qui  la  composent. 
Ce  droit  émane  de  l'intérêt  puissant  qu'ils  ont  tous  à  ce  que 
leurs  enfants  soient  bien  élevés.  • 

.     Tel  était  le  respect  pour  la  consultation  populaire  qu'on  ap- 
pelait les  habitants  à  délibérer  même  quand  ils  n'y  avaient  pas 


1.  I-e  médecin  recevait  300  liv. par  an,  100  livres  pour  son  cheval,  et  soi- 
gnait gratuitement  tout  le  monde  en  ville  et  à  la  campagne.  Ce  n'est  pas 
le  m*  siècle  qui  a  inventé  la  médecine  gratuite. 


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—  167  — 

droit.  Le  14  août  1780,  à  Doaumoiil  W  Viconito  ou  ll(^uiminnt 
sur  Sartiie,  (■lu-f-lieii  lic  ciiiitoii,  iin-oniUsHrmcnt  (l<^  MaiiK^tti, 
les  préscnlati'urs  à  la  diieclioii  du  colli'giï,  curô,  olliciiTs  di^ 
la  sénéchaussée  el  procureur  di;  hi  fabrique,  réunis  pour  choi- 
sir le  principal,  ■  après  en  avoir  référé  à  MM.  les  hiibitants 
qu'ils  crurent  de  rhonnéteté  de  consulter  sur  le  clioix  du  sujet  », 
choisissent  René  [îedeau,  pnitre  habitué  de  la  paroisse  Saiiil- 
Benoist  de  la  ville  du  Manfl,  ^ 

En  même  temps  qu'elle  choisissait,  l'assemblée,  on  vient  de 
le  voir,  faisait  passer  l'examen,  ce  qui  prouve  un  terlain  degré 
de  culture  intellectuelle,  ou  bien  déféniit  ce  soin  à  un  jury,  sur- 
tout s'il  s'agissait  d'une  fonction  importante.  Dans  une  pai-oisse 
rurale  du  Var  près  de  Toulon,  Solliès,  commune  aujourd'hui 
d'un  millier  d'habitants,  où  le  premier  des  registres  échappés 
aux  guerres  civiles  du  xvi°  siècle  montre,  en  1588,  plusieurs 
écoles  que  dirigeait  un  grand  maître  ou  régent,  les  brevels 
d'instituteur  étaient  mis  au  concours  devant  une  commission 
formée  des  hommes  de  la  contrée  les  plus  renommés  par  leur 
savoir.  En  1612,  ce  sont  deux  avocats  de  la  ville  d'IIyères  qui 
sont  les  juges  de  ce  concours.  La  commune  payait  les  frais  de 
nourriture  et  de  logement  des  candidats.  En  IG35,  trois  candi- 
dats se  présentent  à  la  dispute  ;  parmi  eux  est  un  professeur  du 
collège  de  Toulon  ;  il  n'est  pas  nommé.  Une  délibération  de 
1615  dit  «  que,  de  tout  temps,  les  régentsont  été  désignés  parmi 
les  personnes  les  plus  capables  et  les  plus  agréables  aux  assis- 
tants, après  dispute.  «^ 

A  Montauban,  au  sv°  siècle,  le  candidat  à  la  charge  de  maître 
es  arts,  c'est-à-dire  de  principal  des  écoles,  devait,  devant  le 
maitre  es  arts  en  fonction,  les  conseils,  plusieurs  gens  de  sa- 
voir, tels  que  gradués  et  praticiens  des  cours  de  la  ville  et  les 
écoliers,  subir  un  e\amen  ([ui  consistait  en  «  une  lecture  ou 
oraison  et  en  disputes  ou  argumentations  publicqucs  n  ;  il  était 
reçu  •  sous  la  réserve  du  bon  vouloir  de  M.  l'évesque  de  Mon- 
tauban ou  de  son  vicaire  général  »,  lequel,  après  a  plusieurs 
exhortations!,  lui  faisait  prêter  serment  sur  le  missel  de  «bien 
et  duement  exercer  ledit  estât  de  maistre  es  arts  auxdites  es- 


.  Revue  du  Maine,  1603,  i"  semestre,  p.  S53,  t.  ixii. 
.  Charles  de  Ribbes,  loc.  cil.,  p.  38i. 


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roIIcH  t't  (Ifi  n'y  lire  cl  inonstror  atilcunc  chose  escandnlciisc  et 
prohibée  o 

C't'st  (jiK'  les  ii(lminislrnteui'K  d'un  coU'  regardaient  comme 
un  (le  leurs  ilcvoirs  les  plus  prcssîinls  de  s'occuper  «clivement 
de  l'éducation  de  la  jeunesse.  Non  seulement  ils  fondaient  les 
ccnles,  en  choisissaient  les  maîtres  et  leur  fiiisaient  subir  l'exa- 
men, mais  ils  allaient  iustju'ji  surveiller,  dicter,  corriger 
et  classer  les  compositions  des  élèves.  Cela  se  faisait  notam- 
ment à.  Cliâloii  sur  Siiône.  Un  honnôte  iKHirgcois,  Druot,  avait 
mémo  donné  une  somme  pour  rémunérer  ce  travail  extraordi- 
naire :  le  maire  recevait  40  nous;  chaque  échevin,  15  sous; 
l'écononie,  SOsous;  le  procureur  de  ta  ville,  10  sous;  chaque 
servent  de  mairie,  3  sous  4  deniers.  En  \'>'.>Z,  les  frais  de  la  dis- 
tribution des  prix  s'élevèrent  à  la  somme  totale  de  5  éeus  28 
sols  '.i  deniers.  En  1596,  ils  montèrent  à  8  écus  10  sous.  L'achat 
dos  livres  avec  la  reliure  est  compris  dans  cette  somme  pour 
2  écus  55  sous.  Le  ganivet,  l'écriture  et  les  plumes  coûtèrent 
30  sous.  ' 

Cette  transformation  des  maire  et  échevins  en  commission 
dexamen,  en  jury  de  concours,  nous  paraîtrait  peut-être  tîtrange 
à  nous  qui  connaissons  ceux  que  fait  parfois  le  suffrage  uni- 
versel d'à  présent.  Mais  ceux-là  ne  se  réveillaient  pas  un  beau 
matin  échevins  ;  ils  avaient  subi  un  stage  assez  long  comme 
pairs  ou  conseillers,  assistant,  simples  auditeurs,  aux  délibéra- 
tions, y  prenant  part  avec  voix  consultative  parfois,  et  s'initiant 
sous  la  direction  de  leurs  aînés  à  l'administration  de  la  cité, 
dont  ils  connaissaient  exactement  les  besoins  et  les  ressources 
le  jour  où  ils  avaient  à  la  diriger  comme  maire,  sous-maire  ou 
échevins.  île  plus,  la  bourgeoisie  où  ils  se  recrutaient  était  fort 
lettrée.  En  Franche-Comté,  à  Saint-Amour,  dît  M.  Corneille 
Saint-Marc,  o  la  riche  bourgeoisie  se  montra  toujours  très  ja- 
louse des  grades  dans  les  facultés  de  droit  et  de  médecine  qui 
conduisaient  aux  premiers  rangs  dans  la  cité.  »  ^  On  voit  la 
jeunesse  de  Montauban,  dès  985,  aller  à  lécole  monastique  de 
l'abbaye  de  Saint-Théodard  apprendre  les  lettres  cl  la  tbéo- 


1.  Henri  Ratault,  p.  80. 

2.  Corneille  de  Snint-Marc.  Talitellpx  hisloriijues,  Lioijraphifiue»  t 
atatislïijucs  ilc  la  ville  dp  Saiiit-Amoar.  Lons-le-SauInier,  imp.  Gauthier 
1868,  p.  (31. 


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—  169  - 

logie.  En  1255,  un  article  du  rèsletnont  du  conseil  ei'nt'ral 
exemptait  de  la  taille  les  livres  di-  dmit  fians  lesquels  on  étudie 
pour  le  profit  de  la  ville  et  qui  devaient  i^tre  assez  nombreux 
pour  faire  ainsi  un  des  articles  du  budget  municii)al.  *  Ces 
bourgeois  qui  avaient  ëludié  droit  et  théologie  choisissaient  pour 
les  administrer  ceux  dont  ils  connaissaient  Tintelligence  et  le 
savoir.  Et  nul  ne  trouvait  choquant  de  les  voir  une  fois  par  an 
présider  des  examens.  Ils  n'avaient  pas  pour  cela  à  apprendre 
ce  qu'ils  n'avaient  jamais  su,  «  Oes  splendides  témoignages  des 
mœurs  d'un  autre  âse,  s'écrie  avec  un  regret  plein  de  mélancolie 
M.  Henri  Ratault,  fendent  à  disparaître  tous  les  jours,  et  elles 
ne  seront  point  remplacées  !  Tout  ce  qui  tenait  au  palais  se  pi- 
quait de  posséder  à  fond  les  auteurs  grecs  et  latins.  On  les  citait 
même  à  tout  propos.  Combien  d'entre  nous  ne  se  souviennent-ils 
pas  d'avoir  entendu  leurs  granda-pèros  citer  les  vers  d'Horace 
ou  de  Virgile?  Quelle  émulation  ne  devait  donc  pas  exciter 
parmi  les  élèves laprésencedeséchevinsquisefaisaientunplaiair 
de  corriger  les  thèmes  !  Ce  rapprochement  entre  écoliers  et  les 
premiers  notables  de  la  cité,  a,  selon  nous,  quelque  chose  de 
touchant  et  qui  montre  avec  quelle  délicatesse  on  savait  infiltrer 
l'esprit  municipal  dans  le  cœur  de  l'enfant.  "^ 


AUTORISATION  D  ENSEIGNER.— DONNKF.  PAR  QUI? — EXAMEN. — FORMULE 

DE  NOMINATION.  —  CONDITIONS  POUR  ÊTRE  INSTITUTEUR.  —  CON- 
TRAT, —  CAPACITÉ.  —  BONNES  MIEURS.  —  CATHOLICITÉ.  —  PRÊTE 
SERMENT.  —  l'ÉVÉQUE  EN  TOURNÉE   DONNE   LA  LICENCE.  —  TOLÉ- 


Ghoisi  et  nommé,  le  régent  doit  être  institué  ;  toujours  c'est 
l'église  qui  donne  la  permission  d'enseigner.  Ce  droit  ne  lui  «St 
jamais  contesté.  Si  son  représentant  est  présent  à  l'élection  et  y 
consent,  la  licence  est  aussitôt  accordée.  Pans  le  cas  contraire  il 
y  a  présentation  directe,  officielle.  Le  11  janvier  1579,  le  maire  et 
les  écbevins  de  Châlon   choisissent  un  recteur  et  le  présentent 


1.  H.  Devais.  Les  écoles  publique»  à  Monlauban. 

2.  H,  BaUutt,  Esaai  kittoriqae  sur  le*  écoles  de  Châlon,  ] 


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—  170  — 

au  chantre.  Voici  un  passage  du  protès  vrrbal  :  «  Ils  avoiont,  de 
l'avis  du  peuple  et  Huivaut  la  nsolutiou  prise  en  assemblée  gé- 
nérale à  rUotcl  de  ville,  choisi  et  iiuiumé  maître  Miclicl  Delay 
(ou  Boulay),  de  l'ont  de  Vauls,  tenant  de  présent  les  écoles  à 
Tournus,  homme  de  bonnes  mœurs  et  doctrine,  ayant  aujour- 
d'huy  rendu  public  témoignage  de  sa  suffisance  par  déclaration 
faicle  au  collège  sur  le  sujet  à  liiy  donné  par  l'assemblée  qui  en 
avait  rapporte  contentement.  Pourquoi  ils  préscntolenlle  dit 
Beliiy  au  ditsiuur  Naturel  pour  que  bon  plaisir  fust  audit  chantre 
de  recevoir  le  dit  Ifelay  à  la  charge  de  recteur  et  précepteur  du 
dit  collège  pour  le  temps  de  six  ans,  temps  accoutumé  ;  le  rece- 
voir aux  honneurs,  di-oits,  prollits  et  revenus  accoutumés  et  sup- 
portant toutes  les  charges  que  les  précédents  recteurs  ont  accou- 
tumé supporter,  moyennant  aussy  le  serment  que  le  dit  lîelaycst 
tenu  de  proster.  »  Antérieurement  le  procès  verbal  del488  disait 
encore  du  recteur  qu'on  venait  de  nommer  :  «  On  le  présentera 
au  chantre  de  la  cathédrale  qui  seul  a  le  droit  de  l'instituer.  »  * 

Le  candidat  élu  se  présentait  donc  devant  l'évôquc  ou  son  dé- 
légué. A  Aire,  en  1785,  l'évéque  délivrait  une  permission  d'en- 
seigner ainsi  conçue  :  a  Sébastien-Charles-Philibert  de  Cahuzac 
de  Caux,  par  la  grâce  de  Dieu  et  du  Saint-Siège  apostolique, 
évéque  et  seigneur  d'Aire,  conseiller  du  roi  en  ses  conseils,  à 
ceux  qui  ces  présentes  verront,  salut.  Savoir  faisons  que,  sur  le 
bon  et  louable  rapport  qui  nous  a  été  fait  par  le  sieur  Depoul, 
curé  de  la  paroisse  de  Gaze re,  en  notre  diocèse,  des  bonnes  vie 
et  mœurs,  religion,  modestie  et  capacité  du  nommé  Pierre  Des- 
sus, de  la  paroisse  de  Lagor  en  Lcscar,  nous  l'avons  approuvé 
et  approuvons  par  ces  présentes  pour  tenir  l'école  publique  dans 
la  paroisse  de  Cazère,  dans  laquelle  école  défendons  très  ex- 
pressément de  recevoir  les  filles  ;  exhortons  le  dit  Pierre  Dessus 
d'employer  toute  sa  sollicitude  à  former  de  bons  chrétiens  et  de 
bons  citoyens,  et  de  donner  une  attention  particulière  à  ce  que 
les  enfants  commis  à  ses  soins  assistent  nssiduement  et  avec 
modestie  au  saint  sacrifice  de  la  messe,  aux  instructions  de  la 
paroisse  et  au  service  divin.  Les  présentes  valables.  Donné  à 
Aire,  le  15  juin  1785.  »  ^ 

Dans  le  diocèse  de  Sens,  la  formule  était  à  peu  près  la  même. 

1.  Henri  Bataull,  foc.  cil. 

2.  TarUi're,  De  l'inslruclion  publique  rfans  les  Landes,  p.  20;  Archives 
du  département  des  Landes,  G.  45. 


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-  171  — 

Les  habitants  de  Pont  sur  Yonne  iiyant  en  1771  pris  pour 
maitre  d'école  Pek',  régeut  à  Coullory  en  Brie,  le  iiréclianlre  de 
l'égliee  métropolitaine  de  Sens  lui  délivra  ce  brevet  :  »  Comme 
il  nous  appartient,  à  cause  de  notre  dignité  de  préchantre,  de 
veiller  à  l'instruction  de  la  jeunesse,  et  d'établir  pour  cette 
Tonction  importante  des  personnes  capables  de  s'en  bien  ac- 
quitter, sur  le  bon  et  lidMe  i-apport  qui  nous  a  été  fait  par  des 
personnes  dignes  de  foi.  des  bonnes  vie  et  mœurs,  capacité  et 
expérience  du  sieur  Pelé  ])our  l'instruction  des  enfants,  nous 
avons  institué  le  dit  sieur  Pelé  et  par  ces  présenles  l'instituons 
et  établissons  maitre  d'école  en  la  paroisse  de  Pont-sur- Yonne, 
lui  donnons  pouvoir  do  tenir  au  dit  lieu  les  petites  écoles,  d'y 
recevoir  les  enfants  qui  lui  seront  envoyés,  de  leur  enseigner 
les  principes  de  la  religion  catholique,  apostolique  et  romaine, 
de  leur  apprendre  à  lire  et  à  écrire,  et  généralement  de  les 
former  dans  toutes  les  connaissances  qui  peuvent  leur  être 
utiles  et  servir  à  régler  leurs  mœurs.  »  Au  dos  du  brevet  est 
imprimé  le  règlement  général  des  maîtres  et  maîtresses  d'école, 
publié  par  Mgr  Languet.  * 

L'autorité  ecclésiastique  exigeait  certaines  conditions.  Dans 
la  Haute-Marne,  tout  candidat  devait  être  choisi  et  élu  par  l'as- 
semblée générale  des  habitants  de  la  paroisse,  avoir  un  contrat 
en  forme  stipulant  nettement  les  obligations  et  les  avantages 
réciproques.  A  ce  bail  était  joint  un  certificat  favorable  du  curé. 
C'est  muni  de  ces  deux  pièces  que  le  candidat  allait  trouver 
l'évéque,  ou  son  délégué,  vicaire  général,  archidiacre,  doyen, 
bureau  ecclésiastique,  pour  y  être  examiné  sur  les  matières  de 
son  enseignement.  «Dans  ces  conditions,  dit  Payct,  page  132, 
les  examinateurs  devaient  se  montrer  plus  ou  moins  exigeants, 
suivant  que  la  paroisse  élait  plus  ou  moins  importante,  cl  que 
les  candidats  pour  le  poste  étaient  plus  ou  moins  rares.  On  n'exi- 
geait pas, comme  aujourd'hui,  la  même  dose  d'instruction  pour 
les  campagnes  et  pour  les  villes,  pour  le  dernier  petit  village  et 
pour  la  capitale.  Le  niveau  révolutionnaire  n'av.tit  pas  encore 
été  appliqué  aux  maîtres  de  l'enfance.  »  ^ 

1 .  Quanti».  Uiitoire  de  l'inslrurlion  primaire  dan»  le  diocise  de  Sens, 
t.  II,  p.  142  des  mémoires  du  Congrès  scienti/i'/ue  de  France,  25*  session 
b  Auierre. 

2.  A.  Fsyet.  Let  écoles  aoanl  1789,  dans  la  Revue  de  l'enteignemenl 
ehritien,  t.  v,  p.  132,  3<  année,  juin  1873. 


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—  172  — 

L'aspirant  aux  fondions  de  n'-gent  qui  avait  avec  succès  subi 
son  examen  recevait  un  diplôme.  Kn  Boursrogne  la  picee  était 
rédigée  en  ces  termes  ;  u  Vu  le  bail  passé  devant  notaire  par  la 
communaiilê  »lc  Cussey  à  Frjin(,ois  Baillel,  du  coiiseiiîe- 
ment  du  sieur  vicaire,  pour  desservir  en  qualité  de  uiaitre 
d'école,  après  qu'il  a  été  examiné  sur  tous  les  points  néces- 
saires par  M.  le  vice-promoteur,  les  lettres  d'approliation  lui 
ont  été  accordées  le  12  novcnil)re  I74f).  »  Souvent,  dans  les  der- 
nières années  surtout,  le  procès  verbal  de  la  séance  se  ])ornc  à 
cette  simple  mention  :  Approbation  de...  comme  niailre  d'école 
de...  Quelquefois  même  le  nom  du  maître  est  omis. 

Ordinairement  on  épargnait  au  maître  d'école  un  déplace- 
ment qui  pouvait  être  onéreux.  L'évêque  dans  sa  procbaine 
tournée  lui  délivrait  sa  licence.  Frezeau  de  La  Frezelicre,  évèque 
de  La  Itochclle.  écrit  à  Saint-Xandre,  *  le  1"  mai  1695  -.a  Pierre 
Savin  s'est  présenté  par  devant  nous  pour  être  approuvé  pour 
tenir  les  petites  écoles  de  garçons.  Sur  le  bon  témoignage  qu'on 
nous  en  a  rendu,  nous  l'avons  approuvé  et  lui  avons  permis  de 
tenir  les  petites  écoles  de  garçons.  »  A  Rochefort  sur  mer,  le 
ISjanvier  1699,  il  dit:  «Avons  fait  assembler  les  maîtres  et  mai- 
tresses  d'école.  Nous  avons  approuvé  2  maîtres  d'école  et  5  mai- 
tresses,  auxquels  nous  avons  donné  notre  commission;  et  avons 
fait  défense  à  tous  les  autres  d'exercer  cette  profession,  attendu 
leur  incapacité,  et  que  le  nombre  cy~dessus  sullit  ;  et  avons 
chargé  M,  Sole,  un  des  missionnaires  qui  dessert  la  cure  de 
Rochefort,  de  visiter  tous  les  huit  jours  toutes  lesdites  écoles, 
afin  de  voir  si  l'ordonnance  que  nous  avons  faite  pour  les  maî- 
tres et  maîtresses  d'école  est  exactement  observée.  ■> 

Les  statuts  synodaux  du  diocèse  de  Sens,  édictés  en  1692,  la 
première  année  »  du  zélé  prélat  »  Ilardouin  Fortin  de  La  llo- 
guette  2,  prescrivent  aux  curés  de  veiller  à  ce  qu'aucune  des 
maîtresses  d'école  n'enseigne  sans  une  permission  de  l'arche- 
vêché, de  n'en  recevoir  que  de  capables  et  de  bonnes  moeurs, 


].  Saint-Xandre,  Sanclaa Canâidui,  €  fiOO  communiants',  point  de  nou- 
veaux convertis;  le  peuple  est  bien  instruit;  *  cantou  de  La  Rottiellc, 
1.424  habitants. 

3.  Né  au  château  de  La  Hoguetle,  commune  de  Chamouillac  en  Sain- 
longe,  de  Philippe  Fortin  cl  de  Louise  de  Beaumont-Péréûïe,  sœur  de 
Hardouin  de  Péréfiie,  achevêque  de  Paris,  mort  en  1715, 


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—  173  — 

et  que  les  sexes  soient  sépares.  Mais  déjà  rautorité  du  préchan- 
tpe  sur  les  écoles  avait  été  confirmée  par  lettres  patentes  de  l'an 
1633.  A  cette  date  on  voit  maître  Claude  Leblanc,  conseiller  et 
aumônierduroi, préchantre  cl  chanoine  de  Sens,  «  ayant  l'insti- 
tution des  écoles  tant  grandes  que  petites  au  diocèse  de  Sens,  n 
poursuivre  aux  requêtes  du  palais  Jacques  Guillaume,  soi-di- 
sant maître  d'école  à  C'héroy,  qui  avait  été  sans  son  approbation 
nommé  par  le  juge  et  les  habitants  de  celte  ville.  La  cour  lui 
fit  déTense  d'exercer  sans  l'examen  et  les  provisions  du  pré- 
chantre.  ' 

Et  ce  droit  du  préchantre,  qui  était  le  quatrième  dignitaire  du 
chapitre,  et  avait  pour  cela  la  délégation  de  rarchcvôque,  datait 
de  fort  loin,  puisqu'une  charte  de  l'archevêque,  Guillaume  de 
Champagne,  défendait,  en  1170,  à  qui  que  ce  fût  d'ouvrir,  sans 
l'approbation  du  préchantre,  une  école,  soit  de  grammaire,  soit 
de  chant,  dans  la  ville  et  les  faubourgs  de  Sens,  dans  les  châ- 
teaux de  Joigny,  Courtenay,  Morct,  Montereau,  Marelles,  Bray, 
Trainet,  Villemaur  et  dans  les  villages  qui  en  dépendent. 

La  règle  est  formelle  et  générale  :  nécessité  del'autorisation  ; 
l'édit  de  l$i)5  déclare  à  l'article  xxv  :  «  Les  rdgens,  précepteurs, 
maîtres  et  maîtresses  d'écoles  dus  petits  villages,  seront  ap- 
prouvez par  les  curés  des  paroisses  ou  autres  personnes  ecclé- 
siastiques qui  ont  droit  de  le  faire  ;  et  les  archevêques  et  évo- 
ques ou  leurs  archidiacres  dans  le  cours  de  leurs  visites  pour- 
ront les  interroger,  s'ils  le  jugent  à  propos,  sur  le  catéchisme 
en  cas  qu'ils  l'enseignent  aux  enfants  du  lieu,  et  ordonner  qu'on 
en  mette  d'autres  à  leurs  places  s'ils  ne  sont  pas  satisfaits  de 
leur  doctrine  ou  de  leurs  mœurs,  et  même  en  d'autre  temps 
que  celui  de  leurs  visites  lors  qu'ils  y  donneront  lieu  pour  les 


Les  huguenots  n'avaient  pas  fuit  autrement.  Maîtres  du  iiéain, 
raconte  Kordenuve,  «  la  papauté  fut  bannie  de  tout  le  pays  et 
l'exercice  d'icelte  défendu  au  peuple;  fait  commandement  au 
peuple  d'assister  aux  prédications  pour  estre  instruit  de  ce  qu'il 
devoit  faire  pour  bien  servir  Dieu,  et  croire  pour  estre  sauvé  ; 
et  aux  maistres  d'escole  fut  défendu  d'enseigner  les  enfans  que 


1.  Quantin.  l.'enseiijnemenl  primaire  au  temps  pansé  iinn»  le  iliucéie  de 
Se/M,  p.  139,  t.  Il  de  la  25*  session  du  Congrès  scientifique  de  France,  & 
Auxerre  en  1858. 


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-  174  - 

selon  la  religion  chrétienne...  Et  pour  ce  que  la  piété  et  la  reli- 
gion sont  les  premières  et  principales  vertus  qui  doivent  estre 
en  tous  magistrats,  fut  ordonné  que  nul  ne  seroit  receu  à  ceste 
dignité  qui  ne  fit  profession  de  la  religion  réformée,  approuvée 
l't  requise  par  tous  les  cslats  et  te  prince.  «  ^ 

Donc  nul  ne  peut  exercer  sans  l'assentiment  de  l'autorité 
ecclésiastique.  Lévéque  de  La  Rochelle  cite  le  règlement  qu'il 
a  fait  pour  cela.  A  Langres,  les  statuts  synodaux  de  1622,  pu- 
bliée par  l'évëque  Sébastien  Zamet,  portent  aussi  à  l'article  23  : 
*NouB  enjoignons  à  tous  les  curés  de  tenir  la  main  à  ce  que 
tous  les  maîtres  d'école  soient  bons  catholiques,  bien  vivants  et 
de  bonne  conversation,  auxquels  maîtres  résidant  dans  notre 
diocèse  nous  défendons  d'y  plus  enseigner  la  jeunesse,  si  deux 
mois  après  la  publication  des  présentes  ils  ne  sont  approuvés 
par  escriptde  nous,  ou  de  nos  grands  vicaires,  ou  autre  ayant 
pouvoir  de  nous.  Laquelle  permission  sera  donnée  gratis  à  ceux 
qui  se  présenteront  pour  l'avoir,  « 

Cette  disposition  prouve  que,  dès  cette  époque,  les  paroisses 
du  diocèse  étaient  pourvues  de  maîtres  d'école;  que  ces  maîtres 
devaient  être  approuvés  par  l'évoque,  mais  qu'ils  ne  l'étaient  pas 
partout,  ail  y  a,  dit  M*^  de  LaFrezelière,àCiré,  le  18  avril  1698, 
il  y  a  un  maître  et  une  maîtresse  d'école  approuvés  par  nous.  » 
A  Saint-Jouin  sous  Mautéon,  *  le  11  septembre  1702  :  «  Nous 
avons  approuvé  la  nommée  Marchand  pour  tenir  les  petites 
écoles  de  filles  dans  cette  paroisse.  «  Aux  Portes  ^  en  l'île  de  Ré, 
le  5  juillet  16(^7:  «  Il  y  a  un  maître  d'école  approuvé  de  nous.  Le 
peuple  y  est  dévot  et  docile  et  bien  instruit.  "  A  Saint-Jean  de 
Liveraay  '>,  1"  mai  1732  :  «  Le  nommé  François  Raleau  fait 
depuis  quelque  temps,  du  consentement  de  son  curé,  la  fonc- 
tion de  maître  d'école  pour  tes  garçons.  Comme  le  dit  sieur 
curé  nous  en  a  rendu  un  bon  témoignage,  nous  l'avons  approuvé 


1,  Histoire  lie  Uéarit  et  Navarre,  por  Nicolas  de  Bordeuavc,  page  320. 

2,  En  Poitou,  diocèse  de  La  Uochelle,  élection  de  Muuléoa,  500  com- 
muDÎaiits;  (Deux -Sèvres),  canton  de  CUâlillon,  1.060  liabitaiits. 

3.  I.*s  Portes  (Saint-Eulrope  des),  euro  vulonl  400  livres  ;  800  habi- 
tants dont  300  commuu>atits  ;  ■  point  de  huguenot,  attendu  que  les  trois 
familles  qui  y  estoicntsont  bien  conveHics  i;  canton  d'Ars  (Cbarcnle- 
Inférieure),  1.011  liabîlanU, 

4.  En  Aunis,  1.000  communiants;  canton  de  Courçon  (Charente-Infé- 
rieure), 2.3S2  habitanU. 


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—  175  — 

pour  continuer,  et  nous  lui  avons  donné  une  institution  par 
écrit.  » 

Menou  de  Oiiamisay  i,  6°  évéque  de  La  Rochelle,  ne  fait  pas 
autrement  que  ses  pré(!é(îes3curs.  A  Sainfe-Souie,  *  le  12  mai 
1732,  il  dit:  u  Sur  ce  qui;  nou3  en  avons  eu  avis  qu'il  y  avait 
plusieurs  particuliers  dans  ttUe  paroisse  qui  s'ingèrent  à  Taire 
école,  à  laquelle  ils  rc^-oivent  indistinctement  les  enfants  de 
l'un  et  de  l'autre  sexe,  sans  ôtre  aucunement  authorisés  de  nous, 
nous  avons  chargé  le  sieur  curé  de  leur  dclïendre  de  notre  part 
de  s'immiscer  davantage  en  pareille  fonction,  sans  avoir  obtenu 
de  nous  des  lettres  d'institution  que  nous  ne  leur  accorderons 
qu'après  nous  être  assuré  de  leur  capacité  el  bonnes  mœurs;  et, à 
faute  par  eux  d'obéir  à  notre  présente  ordonnance,  nous  serons 
obligé  d'agir  contre  eux  par  les  voies  de  droit,  n  De  même  à 
8aint-Martin  de  Villeneuve,  ^  le  5  mai  :  «  Nous  avons  approuvé, 
pour  faire  l'école  des  garçons  seulement  dans  celle  paroisse,  le 
nommé  Jean  Bouteiller,  demeurant  au  village  de  La  Grève.  » 

Le  1"  mai  1695,  à  Andilly  *  :  u  II  y  a  Oilles  Baudry  qui  tient 
les  petites  écoles  de  garçons,  ((ue  nous  avons  approuvé.  On  en 
est  très  content,  n  A  Argenton,  ^le  3  avril  1700  :  n  Nous  avons 
approuvé  le  nommé  Gaudin  pour  tenir  l'école  des  garçons  dans 
cette  paroisse.  Il  n'y  a  point  de  maîtresse  d'école,  n  ALa  Cha- 
pelle-Seguin, ^  le  18:  «  Le  nommé  Gucsdon  est  approuvé  de 


1.  Auguslin-Rocb  de  Menou  de  Gharnisay,  né  le  15  mai  1681,  dans  le 
diocèse  d'Auicrre,  pr6lrc  et  grand  vicaire  de  Chartres,  nommé  le  IS 
oetobre  1729,  aacré  à  Paris  dans  la  salle  de  l'archcvi-ché  par  rorchevêque 
de  Bordeaui  et  les  évi'ijues  de  Chartres  et  de  Saintes,  le  iO  septembre 
17;iO;  entré  b  La  noclicllc  le  26  novembre;  mort  ûgé  de  H6  ans,  le  26 
novembre  1767,  sans  avoir  quitté  une  seule  fois  son  diocèse  ;  enterré  le 
1"  décembre  dans  l'église  do  l'hôpital  général  Saint-Louis. 

2.  Saîntc-Soule,  dioc^sc  de  La  Rochelle,  1.000  communiants  ;  canton 
de  La  Jarrie  (Charente-Intérieure),  2.149  habitonU. 

3.  Villeneuve  en  Aunis,  200  communiants;  canton  de  Courcon  (Cha- 
rente-Inférieure),  !>96  habitants. 

i.  Andilly-les-Mamis  en  Aunis,  600  communiants  ;  «  te  peuple  est  assez 
bien  instruit;  »  canton  de  Marans  (Charente-Inférieure),  1.302  habitants. 

5.  Argenton  en  Poitou,  diocise  de  La  lloehelle,  HOO  âmes  dont  450 
communiants  (Deux-Sèvivs), 

6.  En  Anjou,  élection  de  Monlreuil,  300  communiants  et  400  âmes  ; 
t'ahbayc  de  l'Apsie  a  donné  son  nom  à  cette  commune  ;  canton  de  Mont- 
coulant  [Deux-Sévrcs),  i.3SS  habitants. 


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—  176  — 

nous  pour  tenir  les  petites  écoles  des  garçons,  à  l'Apsie.  Nous 
nvons  approuvé  Jeanne  Monneron  pour  les  petites  écoles  de 
lillt^s.  »  A  La  Flotte  »,  ilc  tic  Ré,  le  2  juillet  f  1)97  :  «  Avons  donné 
des  Hpprobutions  »  trois  niuilrcs  d'école  (^t  à  deux  maîtresses.  > 
Cette  rigoureuse  nécessité  d'obtenir  une  permission  n'empê- 
chait pas  une  grande  tolérance.  Le  régent  s'installait  avec  l'a- 
grément du  curé  ;  plus  tard,  il  se  mettait  en  règle.  Mestayer, 
curé  de  Nîeul,  ^  écrit  en  septembre  1679  ù  l'évêque  :  «  Depuis 
un  mois  en  ça,  M.  Pierre  Jullays  tient  école  sans  avoir,  comme 
je  crois,  aucune  approbation  de  Votre  Grandeur.  Il  y  a  deux 
maîtresses  d'école  dont  l'une  est  mariée.  »  Et  si  le  curé  faisait 
observer  strictement  la  loi,  le  doyen  en  visite  accordait  quelque 
ménagement.  Kxempic  Le  Ureuil-Magné  3,  g  septembre  1688: 
«  11  y  avait  ci-devant  un  régent,  nommé  Pierre  JoUi  ;  mais 
n'ayant  pas  d'approbation  de  Mgr  ni  de  MM.  les  grands  vicaires 
pour  ne  s'estre  point  présenté  à  eux,  M.  le  prieur  (Pierre  Ges- 
tin)  lui  a  fait  défense  d'enseigner.  Nous  estant  informé  du  sieur 
Jolli  audit  sieur  prieur,  et  ayant  sceu  <[u'il  est  de  bonnes  mœurs 
et  fort  capable  d'enseigner,  nous  lui  avons  permis  de  continuer 
d'enseigner  a  la  charge  que,  dans  six  mois,  il  se  présentera  à 
mondit  seigneur  ou  à  MM.  les  vicaires  généraux  pour  avoir 
leur  approbation.  « 


1.  Sainte-Marie  de  La  Flotte,  2.500  ûmes  dont  1.600  communiants; 
100  familles  nouvelles  converties;  «  peuple  docile  et  dévot  ;  n  la  fabrique 
a  10  loruieaux  de  rente  valant  300  livres;  la  cure  vaut  UOO  écus  et  le 
vicariat  400  livi-os  ;  curé  Armand  Guibourg,  vicaire  Franvois  Feumoléon  ; 
canton  de  Saint-Martin,  2.450  habitants. 

2.  Nieul  sur  mer,  canton  de  La  Rochelle  (Charente-Inférieure),  I.SOl 
bobituntR  ;  alors  500  communiants  et  48  ramilles  de  liu|^uenots. 

3.  Saint-Pierre  du  tireuil -Magné,  canton  de  Rochefort  (Charente-In- 
férieure), U47  habitants  ;  prieuré  de  Saint-Auguslin,  à  la  présentation  du 
prieur  de  Saint-Vivien  de  Saintes,  400  ei 


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LIBERTÉ  d'eNSEIGNEUBNT.  OUVRE  I^COLE  QUI  VEUT.  —  OBSTACLES 

a  la  concunrbnck.  —  les  maitres  en  exercice  veulent  le 
monopole.  —  règleuent3  divers.  —  peines  contre  ceux  qui 
nuisent  aux  écoles  établies.  —  exigences  des  maitres  a 
l'Égard  ds  leurs  collâgueb.  —  voltaire  et  la  chalotais. 


Sous  CCS  conditions  de  capacité  et  de  moralité,  de  nominution 
et  d'approbation,  c'est-à-dire  en  remplissant  les  règlements  et 
la  loi,  était  instituteur  qui  voulait,  vieux  et  jeune,  prêtre  et  laï- 
que, notaire  et  vigneron.  La  liberté  d'enseignement  existait 
donc  personnellement.  On  ne  voit  nulle  part  aucun  obstacle  ap- 
porté à  la  dilTuBion  des  lumières,  et  l'on  pousse  si  loin  l'amour 
de  l'instruction  que  parfois  même  on  est  assez  peu  scrupu- 
leux sur  le  choix  de  ceux  qui  veulent  la  donner  ;  on  se  contente, 
de  peu  et  l'on  préfère  à  une  école  vide  une  école  occupée  par 
un  maitre  ignorant.  Mais  la  liberté  d'enseignement,  au  sens 
moderne  du  mot,  est  une  idée  qui  n'est  pas  connue  au  moyen 
âge,  et  elle  ne  pouvait  l'être  parce  que  les  conditions  de  la  so- 
ciété n'étaient  pas  les  mêmes  et  que  l'état  enseignant  n'existait 
pas.  Dans  notre  siècle,  la  liberté  d'enseignement,  c'est  le 
droit  particulier  d'élever,  sous  des  conditions  déterminées,  une 
école  ou  secondaire  ou  primaire,  en  face  des  établissements  de 
l'état;  l'antagonisme  existe  entre  les  particuliers  et  l'état;  et 
les  particuliers  ne  croient  pas  encore  avoir  la  libellé  d'ensei- 
gnement complète,  tant  qu'ils  ne  peuvent  ouvrir,  comme  l'état, 
des  établissements  d'instruction  à  tous  les  degrés. 

Avant  notre  époque,  l'état  n'est  rien  dans  l'éduciilion  pu- 
blique; à  peine  si  de  temps  à  autre  il  s'en  occupe  pour  publier 
quelques  règlements  généraux.  L'église  enseigne  ;  elle  est  seule; 
nul  ne  songe  à  lui  faire  concurrence.  La  raison  en  est  liieji  sim- 
ple: elle  n'empécbe  personne  de  se  livrer  à  l'instruction,  de 
fonder  un  collège  dans  une  ville  ou  d'ouvrir  une  classe  dans  un 
village.  Elle  fonde,  elle  crée,  elle  organise,  elle  dirige  des 
établissements  à  clic  ;  mais  elle  soutient  aussi  de  son  inilucnce, 


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—  178  — 

secourt  de  ses  deniers,  encourage  de  ses  exhortations  ceux  que 
les  individus  ou  les  communautés  veulent  élever.  Elle  n'exige 
qu'une  chose,  c'est  que  l'enseignement  ne  soit  point  hérétique, 
de  même  qu'aujourd'hui  cnuore  l'état  proscrit,  même  des  éco- 
les privées,  un  livre  dangereux  ou  immoral.  Aussi  on  n'invo- 
que pas  alors  la  liberté,  parce  que  la  liberté  est  de  droit  com- 
mun pour  tout  le  monde  vis-à-vis  de  l'état;  et  l'église  use  de 
ce  droit  comme  chacun  le  peut  faire  à  ses  risques  et  périls  ; 
elle  n'empêche  personne  d'enseigner  en  se  soumettant  aux 
lois;  elle  laisse  vis-à-vis  d'elle-même  toute  latitude  à  l'individu. 

Il  nen  est  pas  ainsi  si  l'on  examine  les  rapports  des  particu- 
liers entre  eux.  Chose  bizarre  !  en  face  de  l'état  l'individu  était 
libre;  il  ne  l'était  pas  toujours  en  face  d'un  autre  individu. 
L'église  laissait  qui  voulait  se' faire  instituteur;  mais  l'insti- 
tuteur en  exercice  ne  voulait  pas  qu'un  autre  que  lui  fût  institu- 
teur. Avant  1849,  en  France,  c'était  le  contraire  :  l'état  se  char- 
geait lui-même  de  cette  besogne,  ou  plutôt  l'état  refusait  tout 
partage,  et  supprimait  la  concurrence  à  son  profit.  De  ià  deux 
situations  ditîérentes  qui  seront  bien  caractérisées  par  deux 
mots  :  monopole  pour  les  temps  modernes,  non  concurrence 
pour  les  temps  anciens  ;  le  premier  se  rapportant  à  la  situation 
réciproque  des  particuliers  et  de  l'état,  le  second  à  celle  des 
particuliers  entre  eux. 

On  ne  voit  pas,  avant  ta  centralisation  administrative,  l'église 
réserver  à  des  établissements  privilégiés  le  droit  d'instruire; 
mais  on  voit  très  bien  l'évëquc,  un  conseil  municipal  déclarer, 
un  maitie  exiger  qu'il  n'y  aura  qu'une  école  dans  ta  localité.  Il 
importe  peu  que  l'école  soit  laïque  ou  ecclésiastique,  que  ce  soit 
un  religieux  ou  un  homme  marié  qui  la  tienne;  on  ne  fait  au- 
cune de  ces  distinctions  si  fort  usitées  maintenant.  Mais  on  veut 
que  cette  école  vive  et  tlorisse.  On  croit  que  la  protection  lui  est 
indispensable,  et  on  la  protège. 

Au  xvi'  siècle,  à  Saintes,  un  régent  voulait  bien  «  dresserune 
boutique  et  tenir  escole,  »  mais  à  la  condition  que  le  corps  de 
ville  lui  assurerait  le  monopole  de  l'instruction.  Sa  requête,  du 
13  juin  1584,  est  bonne  à  lire  :  «  Un  sieur  Duprat,  de  Bordeaux, 
expose  qu'il  a  été  averti  que,  en  la  présente  ville,  n'y  avait  au- 
cun maitre  pour  montrer  la  jeunesse  ;  et  désirant  s'y  arrester  et 
à  it'ctie  jeunesse  montrer  de  toutes  sortes  de  lettres,  conter  aux 
gets  et  chiffrer  par  la  plume,  lire  en  la  langue  franvaise  tant  de 
main  que  aultre,  supplie  lui  permettre  de  dresser  une  boutique 


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—  179  — 

et  tenir  escolc  ;  et,  afin  que  Icdict  suppliant  ail  moyen  de  s'en- 
tretenir en  ladicte  charge,  faire  inhibition  et  défense  ù  toutes 
personnes  de  s'entremettre  à  faire  ladictechiir^e,  à  telles  peynes 
qu'il  plaira  arbilrer.  » 

Je  ne  sais  si  l'éclievînage  uccueillit  cette  3up|dique.  En  tout 
cas  il  dut  6tre  étonné  d'apprendre  qu'il  n'y  avait  pas  ■  en  la 
présente  ville  de  maistre  pour  montrer  la  jeunesse,  b  lui  qui, 
dans  su  délibération  du  i  inars  1576,  rapportée  plus  haut,  s'é- 
criait :  «  U  y  a  plusieurs  escoles  qui  gaslcnt  entièrement  la 
grande  n,  et  «[ui  recevait,  l"J  décembre  lit87,  la  requête  du  prin- 
cipal du  collège,  se  plaignant  que,  «  contrairement  à  i'arrest 
donné  en  la  cour,  messire  Régnier  (irevoille,  prestre,  retire  au- 
cuns enfants  dans  sa  maison  pour  les  enseigner.  «  A  Uochefort 
sur  nier,  on  constate  que  le  grand  nombre  d'écoles  enipéelie  les 
maîtres  d'y  vivre  honorablement.  D'abord,  la  paroisse  Noire- 
Dame  hors-lcs-murs,  seule  et  unique  paroisse  avant  la  création 
du  port,  n'a  pas  de  niaitre  en  IG8S,  puisque  l'arcliidiacre  en  vi- 
site écrit  :  u  II  n'y  a  point  de  régent  en  la  dite  paroisse  ;  et  se- 
rait néanmoins  très  nécessaire  d'en  avoir  un  au<[uel  les  parois- 
Biena  donneroicnt  les  gages  auxquels  on  les  a  taxés  pour  le  ré- 
gent de  la  ville,  lorsque  ce  n'ctoit  qu'une  seule  paroisse.  "  D'au- 
tre part;  un  peu  plus  tard,  le  11  mai  1718,  il  se  plaint,  à  Baint- 
Louis  de  la  même  ville,  du  trop  grand  nombre  de  maitres  :  «  Il 
y  a  d'abord  les  prêtres  de  la  mission,  puis  les  premiers  venus, 
femmes  ou  hommes  dont  une  douzaine  de  soldats;  les  maitres 
prennent  les  filles,  et  les  maîtresses  sont  forcées  de  prendre  les 
garçons,  o  Même  fait  à  Moulins.  Au  xvi'  siècle,  Jean  de  lioissière 
a  ouvert  sans  droit  une  école  au  préjudice  du  maître  en  titre, 
Pierre  l'oupaud,  et  maigre  les  droits  eonréréa  audit  l'unpaud 
par  les  consuls  de  la  ville  et  le  vicaire  de  Saint-Jean.  La  Hois- 
Bièrc  l'ut  assigné  devant  les  magistrats. 

A  Villefranehe  en  Deaujoiais,  l'an  llill),  sur  lequête  de  ir  Ur- 
bain Buet,  recteur  des  écoles  de  la  ville,  il  avait  été  dit  et  con- 
venu a  qu  il  ne  serait  permis  à  aulcune  peisonne  d'enseigner  et 
d'instruire  la  jeunesse  publiequement  ou  particulièrement  quoy 
que  ce  soit,  pour  raison  de  la  grammaire  ensemble  pour  l'écri- 
ture B,  et  cependant  u  certains  s'immiscent  à  s'ingérer  de  le  trou- 
bler au  faict  de  sa  charge,  o  Les  bourgeois  et  habitants  décident 
que  le  traité  sera  maintenu  ;  ils  ajoutent  ces  mots  reiniirquables  : 
«  A  la  charge  toutes  fois  que,  pour  raison  de  ceux  qui  voudront 
apprendre  à  lire,  sera  permis  de  les  faire  instruire  et  apprendre 


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—  180  — 

par  ceulx  qu'ils  verront  bons  eatre.  n  11  faut  pourtant  remar- 
quer, en  1618,  le  monopole  absolu  pour  a  la  langue  latine,  l'écri- 
ture et  la  Icclure,  ou  aultrcment  en  quelque  façon  que  ce  soit,  à 
peyno  contre  les  contrevenann,  de  trente  livres  d'amende  pour 
la  première  fois  et  pour  la  seconde  il'estre  expulsez  et  mis  hors 
de  ladite  ville.  "  Les  parents  étaient  passibles  d'une  amende 
de  20  livres.  ' 

A  Troyes,  en  1600,  par  le  contrat  passé  enire  la  ville  et  le  prin- 
cipal du  collège,  Boulanger,  docteur  en  tliéologie,  prédicateur 
du  roi,  le  principal  a  le  droit  de  prendre  des  pensionnaires  au 
prix  de  33  écus  un  tiers  par  an,  de  lever  sur  les  écoliers  deux 
écus  pour  la  première  classe,  1  écu  40  sous  pour  la  deuxième, 
t  écu  20  sous  pour  la  troisième  et  1  écu  pour  là  quatrième  ;  sur 
les  externes,  20  sous,  à  la  charge  de  recevoir  gratuitement  les 
élèves  pauvres,  avoués  du  maire  et  des  échevins;  mais  les  maî- 
tres d'école  de  la  ville  ne  pouvaient  avoir  plus  de  six  pension- 
naires, condition  peu  observée,  puisque  d'abord  peu  de  temps 
après  le  traité,  Uoulanger  demandait  que  les  pensionnaires  fus- 
sent réduits  à  ce  chiffre  et  envoyés  aux  cours  du  collège  ;  enfm, 
qu'en  1603  il  se  plaignait  encore  que  les  pensionnaires  fussent 
au  nombre  de  12  à  15.  * 

Le  29  avril  1546,  à  Châlon  sur  Saône,  on  décide  s  que,  sur  la 
requeste  d'Etienne  Paquien,  recteur  des  escolles,  le  conseil  de 
ville  notifiera  à  tous  maistres  tenant  autres  escolles,  de  les  fer- 
mer pour  n'empescher  les  enfants  d'aller  à  la  grande  escotle  de 
lu  ville.  1  En  1564,  le  recteur  Guillaume  Amyot  «  se  plaint  de 
ce  qu'il  y  a  des  gens  en  ville  qui  instruisent  les  enffans,  par  le 
moyen  desquels  l'escole  reste  à  néant.  Il  est  délibéré  qu'on  s'in- 
formera de  ce  qui  a  été  fait  autre  fois  contre  ceux  qui  tenoient 
escolles  privées,  et  on  pourvoira.  «En  1565,  nouvelles  doléances  : 
plusieurs  personnes  instruisent  les  enfants  dans  la  ville,  «  entre 
autres  un  sieur  Dinet,  qui  tient  cscole  pour  les  réformés,  par  le 
moyen  de  quoi  l'eseolle  do  la  ville  tourne  à  néant.  »  En  1593,  le 
recteur  Jacque  de  La  Malle  réclame  aussi. 

Les  écrivains  neseconlentent  pas  de  donner  des  leçons  d'écri- 
ture ;  mais  ils  ont  tous  des  écoliers  chez  eux,  et  il  y  a  en  ville 


1.  ll\iiiio\yU- Lap\aU<-.  Hi«loirp  populaire  ilc   Villefraiii:he,   t.  i,  p.  39! 

2,  Théophile  Itoutiol.  UisloirK  de  l'iniitrucUon  publique  et  populaire 
Troypx  peri'/ant  les  qnalre  Jernierg  siècles  ;  Troyes,  1 S65,  in-S",  p.  51 . 


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—  181  — 

plusieurs  écoles  ouv<Ttes,  au  mùpris  des  règlements  et  ordon- 
nances. On  les  niHnde  à  l'hôlf;!  de  viljp.  L'un  d'eux,  Pagi*ot, 
répond  qu'il  ne  prend  ([ue  :iUsous  par  mois  et  IT»  sous  pour  ap- 
prendre à  cliilîriîr,  n  11  leur  est  fait  défense  expn-usc  dVnsoî- 
gner  les  lettres.  » 

Les  écrivains  doivent  cnKt'igner  l'écriture  ;  les  maitres,  lit  lec- 
ture; aux  régents  ajtparlicnt  la  grammaire.  Quo  de  peines,  que 
de  règlements  pour  forcer  cliacun  à  ne  point  sortir  de  son  étroit 
programme  !  Sans  cesse  il  est  ({ueslion  dans  les  nrcliives  de 
Châlon  u  des  maitres  de  grammaire  ou  d'écriture;  de  précep- 
teurs d'écoles  de  la  ville  »,  qui  faisaient  concurrence  à  l'école 
municipale  et  au  collège.  Une  délibération  du  15  juillet  15.58 
(lit  que  f  le  collège  va  en  décadence  à  cause  des  nombreux  en- 
fants qui  vont  es  liasses  écoles,  o  Une  autre  confient  ces  mots  : 

■  Vu  la  grande  détresse  du  temps,  il  sera  faict  défense  à  touï^ 
instituteurs  d'instruire  la  jeunesse  hors  le  collège,  niônic  la 
grammaire,  n  En  lîi80,  l'économe  du  collège.  Bled,  vient  au  con- 
seil de  la  commune  faire  ses  doléances  du  grand  nombre  de  pré- 
cepteurs qui  enseignent  la  grammaire  dans  la  ville.  En  l(il3,  lu 
recteur  du  collège.  M' Nicolas  Tiiion,  se  plaint  de  ce  que  plusieurs 
tiennent  pension  chez  eux  et  enseignent  autre  chose  que  la 
grammaire  es  petites  écoles.  '  A  Monein  en  Béîirn,  sur  ime  re- 
quête de  Péès  de  La  Salie,  maître  d'école  de  cette  ville,  les  ju- 
rats,  par  un  jugement  do  3  juin  1535,  défendent  à  Peyrolet  de 
Bachaba,  qui  avait  chez  lui  un  magistcr  pour  ses  enfants,  de  re- 
cevoir d'autres  enfants  dans  sa  maisonpoury  prendre  des  le(;ons, 
ce  qui  causait  un  préjudice  audit  maître  d'école. 

Cette  intolérance  est  dans  les  moeurs  ;  tous  en  font  preuve,  les 
villes  et  le  clergé,  surtout  les  maîtres  entre  eux.  Et  ce  qu'il  y  a 
de  remarquable,  c'est  que  le  clergé  en  use  encore  à  l'égard  de 
ses  membres.  On  vient  d'en  voir  un  exemple  à  Saintes.  En 
voici  deux  autres  bien  frappants  en  Normandie.  A  Ilarfleur,  en 
1593,  Guillaume  Bleues, nommé  par  l'abbesse  régentdes  écoles 
depuis?  ans,  intente  un  procès  à  un  prêtre  Guillaume  Leleltier, 

■  lequel  s'était  ingéré  de  son  autorité  privée  d'attirer  aucuns  en- 
fans  pour  les  instruire  et  enseigner  n,  et  lui  fait  enjoindre  par 
l'otricial  de  les  renvoyer  à  l'école  publique  et  générale,  sous  peine 
de  dix  livres  d'amende  et  d'excommunication.  AMontivilliers,en 


i .  Henri  BatauU.  Essai  sur  les  écolpg  de  CMlon, 


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—  182  — 

1504,  Pierre  Lo  Gros,  institiiù  par  l'abbcssc  pour  instruire  la 
jeunesse,  ann'ni'  clnvanl  lofTicml  et  fait  condamner  quelques  ec- 
clcsiasliqnes  «  qui  s'c(Tor<,'aienl(hjiCun  jotirdc  tenir  enTan»  et  les 
instruire  parliculiérementcn  leurs  chambres  b,  bien  que  ses  ad- 
versaires exposassent  que,  de  toute  ancienneté,  il  avait  été  permis 
aux  gens  d'église  de  donner  des  leçons  aux  enTaiits  qui  les  assis- 
taient à  la  messe  et  qu'ils  n'avaient  fait  que  céder  aux  instances 
des  parents.  ^ 

En  1706,  le  8  juin,  h  ISourbon  l'ArcIiambault  [Allier),  Nihel! 
dcMoliny,  eecléniastique,  natiT  de  Vernon,  est  appelé  par  les  ha- 
bitants pour  remplir  les  Tonctions  de  recteur  des  écoles  A  la  place 
de  François  Augustin  dont  ils  n'étaient  jias  contents.  Mais, 
comme  il  avait  acheté  le  cliâtcau  de  La  Forêt,  ce  qui  prouve 
une  certaine  aisance,  et  comme  son  successeur  «  n'était  point  en 
état  de  remplirsachargrcn,  François  Augustin  continua  àrecevoir 
des  enfants  chez  lui.  Vint  Saintier  en  1768.  qui  se  plaignit.  Le 
conseil  de  ville  pour  faire  cesser  cette  concurrence  invita  les 
parents  à  retirer  leurs  enfants  des  écoles  dudit  Augustin,  et  lui 
ordonna  de  cesser  de  tenir  école  pour  les  enfants  de  la  paroisse 
de  Bourbon.  ^ 

Cet  exclusivisme  n'était  donc  point  toujours  un  calcul  cgoiste, 
qui  atteignait  l'un  plutôt  que  l'autre  ;  c'était  l'idée,  fausse  nous 
le  croyons,  que  l'existence  de  l'école  sera  mieux  assurée  par  le 
monopole  que  par  la  libre  concurrence.  On  s'imagine  non  pas 
qu'une  seule  école  vaut  mieux  que  deux  écoles,  mais  que  la  se- 
conde tuera  la  première.  Peut-être  cette  protection  était-elle 
nécessaire  au  début  ;  et  nous  aurions  mauvaise  grâce  à  repro- 
cher à  nos  devanciers  de  n'avoir  pas  proclamé  la  liberté  illimi- 
tée d'ouvrir  des  écoles  au  risque  do  n'en  avoir  aucune.  Com- 
bien y  a-t-il  de  temps  que  nous  en  jouissons?  Même  en  1797,  le 
16  novembre — ?8brumairean  iv —  Pisondu  Galland,  combat- 
tant nu  conseil  des  cinq-cents  l'organisation  des  écoles  secon- 
daires, s'ojiposait  à  ce  qu'on  multi])liàt  toutes  ces  écoles  qui  ne 
seivaicnt  qu'à  créer  des  demi -savants,  et  prétendait  que  n  vouloir 
colporter  la  science  jusque  dans  les  chaumières  n,  c'était  «  une 
chimère  philanthropique.  »  L'enseignement  ou  l'iostruclion,  di- 


1.  Ch,-R.   de  Boaiirepairc.  Recherches  sur  l'instruclion  publique,  t.  i 
p.  3  t. 

2.  Moret.  Les  écoles  baarbor 


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—  183  — 

eait-il,  «  doit  s'encourager  sousdeiix  rapports  :  Tutilite  publique 
et  celle  des  élèves  auxquels  il  doit  s'appliquer.  L'utilité  publique 
demande  essentiellement  des  laboureurs  et  des  artisans,  pour 
être  nourri,  vêtu  et  abrité  ;  elle  demande  des  conimerçunls  pour 
échanger  les  productions  d'un  pays  à  l'autre  ;  des  soldats  pour 
repousser  l'ennemi;  un  petit  nombre  de  chefs  pour  les  conduire; 
des  juges,  des  administrateurs,  des  législateurs  pour  gouverner. 
La  nature  et  la  nécessité  forment  spontanément  les  laboureurs 
et  artisans.  L'intérêt  ou  le  goût  des  richesses  produit  naturel- 
lement le  commerce.  Les  richesses  a<^quises  créent  les  beaux 
arts  ou  les  arts  de  luxe  ;  elles  produisent  ou  favorisent  l'esprit 
contemplatif  qui  a  surtout  produit  les  sciences,  et  l'art  de  gou- 
verner, qui,  dans  un  état  libre,  on  est  la  principale.  En  tout 
cela  je  vois  le  cours  et  les  effets  de  la  nature,  et  bien  peu  l'in- 
tervention du  législateur.  La  nature  et  les  circonstances  feront 
pour  les  autres  ce  qu'cllesont  fait  pour  nous  ;  et  je  ne  sache  pas 
que  Corneille  ait  eu  des  maîtres  d'élévation  ou  de  génie:  que 
Racine  ou  Boileau  aient  eu  des  maitres  de  versification  ou  de 
style  ;  que  Fléchier,  Cochin  ou  Mirabeau,  de  grands  maitres  de 
rhétorique.  Une  république  serait  mal  favorisée,  où  l'on  mul- 
tiplierait indiscrètement,  je  ne  dis  pas  les  demi-savants,  mais 
même  certaines  connaissances  approfondies  ;  par  exemple  qu'un 
laboureur,  un  artisan  qui  se  serait  assez  approché  des  lettres 
pour  prendre  goût  aux  sciences  d'imagination  ou  de  mémoire, 
qui  se  serait  assez  approché  des  sciences  physiques  pour  s'a- 
donner à  l'observation  des  minéraux,  des  plantes,  des  animaux 
et  autres  contemplations  de  l'histoire  naturelle,  dédaignerait 
peut-être  son  métier,  perdrait  du  moins  beaucoup  de  temps  à 
ces  occupations  ou  à  ces  délassements  de  l'esprit  ;  et  que  lare- 
production  desfruitsde  la  terre  etla  manipulation  des  matières 
premières  éprouveraient  par  contre-coup  do  grandes  pertes. 
Je  dis  qu'une  armée  de  soldats  possédant  tous  ou  croyant  pos- 
séder l'art  de  commander,  serait  peut-être  larmée  la  moins 
propre  à  obéir;  et  qu'une  assemblée  primaire,  toute  composée  de 
grammairiens  ou  d'orateurs,  ne  serait  certainement  pas  celle 
où  les  élections  seniienl  les  plus  expédîtivcs  et  surtout  faites 
avec  le  plus  de  franchise,  »  * 


1.  Moni/eur  du  3  frimaire  an  vi  —  23  novembre  (797—  n»  63,  p.  255. 
Jard-Panvilliers  et  Roger  Martin,  répondant  à  PisoD  du  Galland,  trou- 


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—  184  — 

Ne  croii-ait-on  pas  endtndre  Rousseau  qui  disait  :  «  N'instruisez 
pas  l'enfant  du  ij(l>ou['eur  :  il  ne  mérite  pas  d'iïtre  instruit  n  ;  ou 
La Ohalotais (1702) :  «  N'y a-t-il pas  trop déerivaina,  trop  d'aca- 
démiciens, trop  de  collèges  ?...  Le  peuple  même  veut  étudier: 
des  laboureurs,  dos  artisans  envoient  leurs  enfants  dans  les  col- 
lèges des  petites  villes...  Les  frères  do  la  doctrine  chrétienne, 
qu'on  appelle  ignorantins,  sont  survenus  pour  actiever  de  tout 
perdro  ;  ils  apprennent  à  lire  et  à  écrire  à  des  gens  qui  n'eus- 
sent dû  apprendre  qu'à  dessiner  et  à  manier  le  rabot  et  la  lime... 
Parmi  les  gens  du  peuple,  il  n'est  presque  nécessaire  de  savoir 
lire  et  écrire  qu'à  ceux  qui  vivent  de  ces  aria  on  que  ces  arts 
aident  à  vivre  »  (Essai  d'éducation  valionale]  '(  ou  Voltaire  qui 
lui  répondait  de  Fcrney,  le  28  février  1763  :  «  Je  vous  remercie 
de  proscrire  l'étude  chez  les  laboureurs.  Moi  qui  cultive  la  terre, 
je  vous  présente  requête  pour  avoir  des  manœuvres  et  non  des 
tonsurés;  envoyez-moi  surtout  des  frères  ignorantins  pour  con- 
duire mes  charrues  ou  pour  les  y  atteler  n  '/  ou  bien  qui  écrivait 
dans  le  Diclionn&ire  philosophique  :  «  La  prétendue  égalité  des 
hommes,  que  quelques  sophistes  mettent  àla  mode,  est  une  chi- 
mère pernicieuse.  S'il  n'y  avait  pas  trente  manœuvres  pour  un 
maître,  la  terre  ne  serait  pas  cultivée.  Quiconque  possède  une 
charrue  a  besoin  de  deux  valets  et  de  plusieurs  hommes  de  jour- 
née. Plus  il  y  aura  d'hommes  qui  n'auront  que  leurs  bras  pour 
toute  fortune,  plus  les  terres  seront  en  valeur  o  ;  et  plus  loin  : 
«  Plusieurs  personnes  ont  établi  des  écoles  dans  leur  terre  ;  j'en 
ai  établi  moi-même  ;  mais  je  les  crains.  Je  crois  convenable  que 
quelques  enfants  apprennent  à  lire,  à  écrire,  à  chiffrer,  mais 
que  le  plus  grand  nombre,  surtout  les  enfants  des  manœuvres, 
ne  sachent  que  cultiver,  parce  qu'on  n'a  besoin  que  d'une  plume 
pour  deux  ou  trois  cents  bras.  La  culture  de  la  terre  ne  demande 
qu'une  intelligence  très  commune  ;  la  nature  a  rendu  très  faciles 
les  travaux  auxquels  elle  a  destiné  l'homme;  il  faut  donc  em- 
ployer le  plus  d'hommes  qu'on  peut  à  ces  travaux  faciles  et  les 
leur  rendre  nécessaires  »  ? 


valent  que  son  opinioo,  «  subversive  de  loutc  instruction  »,  tendrait  "  k 
faira  dans  la  république  deux  classes  de  citoyens  :  l'une  à  qui  il  serait 
pennis  de  s'instruire,  l'autre  qui  devrait  toujours  rester  ignorante.  » 


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XXI 

INSTRUCTION  OBLIOATOIRE.  —  LA  NOBLESSE  AUX  ÉTATS  GÉNÉHAUX  DE 
1560  LA  RÉCLAME.  —  LE  CONCILE  DE  MAL1NES  FULMINE  CONTRE  LES 
PARENTS  OUI  NÉGLIGENT  l'iNSTRIJCTION  DE  LEURS  ENFANTS.  — 
ÉCOLES   DU    DIUANCHE.  —   SÉVÉRITÉS   CONTRE   CEUX   QUI   NE    VONT 

PAS  A  l'École  :  privation  d' aumône  ;  amendes.  ~-  édits  de  Ifi98, 

DE  1724.  — RÉSULTATS  DE  L'INSTRUCTION  OBLIGATOIRE. 


Les  idées  économiques  du  xvr  sii-cle  ne  sont  pas  celles  du 
XIX';  elles  s'accommodiiient  assez  bien  du  monopole;  nous,  nous 
admettons  la  concurrence.  Un  point  sur  lequel  les  deux  tSpoques 
se  rencontrent,  c'est  l'instruction  obligatoire.  Notre  temps  croit 
avoir  inventé  l'instruction  obligatoire.  Elle  est  aussi  vieille  que 
le  monopole  dont  elle  est  la  conséquence,  et  pourrait  parfois 
même endevenirla cause,  siVon  n'yprenaitgarde.  Puisqu'aRnde 
faire  vivre  le  maitre  il  faut  qu'il  soit  seul,  il  faut  bien  aussi  qu'on 
lui  amène  de  force  les  enfants  pour  qu'il  ail  des  élèves  ;  par  suite 
il  sera  peut-être  bon  qu'il  n'y  ait  qu'une  école  afin  que  toutes  les 
intelligences  soient  jetées  dans  le  même  moule  et  prennent  une 
forme  unique.  «  Il  est  temps,  s'écriait  Danton,  de  rétablir  ce 
grand  principe  qu'on  semble  méconnaître,  que  les  enfants  ap- 
partiennent a  la  république  avant  d'appartenir  à  leurs  parents. 
Personne  plus  que  moi  ne  respecte  la  nature  ;  mais  l'intérêt  so- 
cial exige  que  là  seulement  doivent  se  réunir  les  affections.  Qui 
me  répondra  que  les  enfants,  travaillés  par  l'égoisme  de  leurs 
pères,  ne  de  viendront  pas  dangereuxà  la  république  ?  Nous  avons 
assez  fait  pour  les  affections,  devons-nous  dire  aux  parents  ;  nous 
ne  voua  les  arrachons  pas,  vos  enfants  ;  mais  vous  ne  pouvez 
les  soustraire  à  l'influence  nationale.  « 

Tout  le  système  de  l'instruction  obligatoire,  remarque  M. 
Richard,  est  dans  ces  lignes  :  n  enlever  les  enfants  à  la  famille 
pour  en  faire,  quoi?  des  hommes  honnêtes,  des  savants  — la 
révolution  n'a  pas  cette  ambition  — •  mais  des  républicains  !  •  * 

Les  premières  tentatives  pour  rendre  obligatoire  l'instruction 
eurent  lieu  au  xvi'  siècle.  C'est  la  noblesse  qui,  avec  cette  furia. 


i.  Union  du  2»  avril  1813. 


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-  186  — 

frRtirese  dont  elle  donnait  l'cxomple  sur  les  champs  de  bataille, 
proclama  aux  états  généraux  d'Orléans,  en  1560,  la  nécessité  de 
l'enseignement  primaire:  «  Voûtant,  disait-eJio,  pédagogues  et 
gens  lettrés  en  toules  villes  et  villages  pour  l'instruction  de  la 
pauvre  jeunesse  du  plat  paya  en  la  religion  chréliennc,  bonnes 
mœurs  et  autres  sciences  nécessaires  >>,  elle  propoaaittout  sim- 
plement une  amende  contre  les  parents  qui  négligeraient  d'en- 
voyer leurs  enfants  à  l'école.  Et  les  états  approuvaient.  «  Soient 
tenue  les  pères  et  mères  k  peine  d'amende  à  envoyer  les  dits 
enfants  ù  l'école  et  à  ce  faire  soient  contraints  par  les  seigneui's 
et  juges  ordinaires,  n  i  Plus  tard  Henri  IV;  en  1598,  édicta  une 
pénalité  contre  ceux  qui  manquaient  d'envoyer  leurs  enfants 
aux  écoles. 

Le  concile  de  Malines,  en  1570,  était  entré  dans  cette  voie. 
Les  curés  avertiront  les  parents  d'envoyer  leurs  enfants  au 
moins  à  l'école  du  dimanche  ;  et  parce  que  les  pauvres  négli- 
gent parfois  Tinstruction  de  leurs  enfants,  on  leur  retirera 
Taumône.  Los  juges  ou  baillis  devront  trouver  un  moyen  de 
contrainte  pour  les  parents,  et  les  frapper  d'amende.  ^  Ils 
inscriront  les  noms  des  parents  et  des  élèves  négligents,  qu'ils 
remettront  à  ceux  qui  sont  chargés  de  l'école.  Et  s'il  ne  se 
trouve  personne  qui  veuille  se  charger  gratis  de  ces  écoles,  il 
faudra  prélever  une  somme  nécessaire  à  leurs  honoraires, 
comme  cela  se  fait  déjà  en  plusieurs  endroits.  Car  il  n'y  a  rien 
de  plus  important  que  de  bien  élever  la  jeunesse.  Les-  curés 
eux  doivent  le  faire  gratis.  8 


1.  G.  Picot,  llittoire  des  étals  giniraux,  t.  ii,  p.  97. 

2.  Et  illi  per  su  bst  rue  lion  cm  eleemosynarum  monstn  pauperum  cogi 
ut  quas  liabeant  proies  ad  has  sdiolas  mittant...  Ut  aulero  scholœ  istœ 
non  frustre  institutœ  videantiir,  seil  cum  rmctii  frequcntentur,  ineuada 
eiit  mag-istratibuR  loci  cujusque  ratio  a  pnrontîbus  ubtinendi,  ut  juven- 
tus  lias  scholas  diligenter  frequentol  tantispor  saltem  donec  qiitB  reli- 
gionls  Cbristianfn  sunt  noverit;  idquc  sub  cerla  muleta  a  |iareiitibus, 
si  monili  suas  proies  ad  scholas  v«nire  non  curent,  ciig^cnda...  Episcopi 
magistratibus  rcquîrant  et  mandent  in  omnibus  parochiis  abstineri  tem- 
pore  quoi»  scbolis  juventus  instituJlur,a  tripudiis  et  aliis  insolcntiis qui- 
bus  juventus  a  visitatione  harum  scliolarum  distrahi  posseut  ;  idque  sub 
pœnis  arbitrio  eorum  imponendis.  Labdb,  Conc,  t.  ïv,  page  811. 

3.  Ipsi  quoque  episcopi  per  suas  ditpceges  in  singulîs  parochiis  sub 
certis  pcEuis  similem  inhibitionem  ipsorum  nomine  fierî  procurent... 


d.yGooglc 


-  187  — 

Les  pcros  de  Malines  recommandent  ensuite  que,  suivant  les 
préceptes  du  concile  de  Trente,  les  cures,  outre  les  écoles  de  la 
semaine,  en  établissent  une  le  diiiiiinclic,  où  pourront  assister 
ceux  que  leurs  occupations  retiennent  les  autres  jours.  Cette 
école  du  dimanche  est  spécialement  destinée  à  l'enseignement 
de  la  religion  ;  mais  si  ceux  qui  la  fréquentent  savent  leur  ca- 
téchisme, on  pourra  leur  apprendre  ù  lire  et  îi  éerire.  '  C'était 
aussi  à  la  fois  une  école  de  catéchisme  et  une  école  d'adultes. 

C'est  sans  doute  pour  obéir  à  ces  prescriptions  qu'en  1 584,  le 
magistrat  Tonda  à  Lille  les  écoles  dominicales.  Il  prescrivit  aux 
pères  et  mères,  maîtres  et  mai  tresses,  d'avoir  à  envoyer  à  l'école, 
B  sous  peine  de  griesve  punition  arbitraire  à  la  discrétion  des- 
ehevins  »,  leurs  enfants  âgés  de  8  à  10  ans,  leurs  serviteurs  et 
domestiques,  «  à  moins  qu'ils  ne  fassent  apparoir  qu'ils  fréquc'n- 
toient  autres  escolles  ou  qu'ils  snvoient  lire  et  écrire.  »  Bt 
comme  certains  parents  cherchèrent  à  éluder  l'arrêté  en  en- 
voyant aux  écoles  privées  leurs  enfants  qu'ils  retirèrent  presque 
aussitôt  après  avoir  obtenu  un  certificat  de  présence,  il  signifia 
aux  maîtres  et  maîtresses  privés  d'avoir  à  délivrer  chaque  mois 
aux  directeurs  de  l'école  dominicale  la  liste  de  tous  leurs  élèves 
en  indiquant  ceux  qui  avaient  cessé  de  fréquenter  leurs  classes, 
et  ce  sous  peine  de  se  voir  retirer  a  la  grâce  de  tenir  école,  n  ^ 

Cette  nécessité  d'aller  à  l'école  créée  par  la  ville  n'était  que 

pour  les  enfants  complètement   dépourvus   d'instruction.    On 

était  libre  d'apprendre  où  l'on  voulait,  chez  soi  ou  dans  une 

'  autre  maison.  L'ordonnance  réserve  ainsi  aux  parents  le  choix 


Ostialim  describant  pa^cat(^s  et  proies  iu  quodam  ci<tnlagoc|ui  IrHdotur 
his  qui  scholae  pra'sunt,  ut  ex  eo  depreliendi  possint  qui  iiegligeotiorea 
sunt...  Sumptum  qui  neccssoriiis  oi-îl  ul  honorariis  ilonentur  qui  la- 
bores  subeunt...  ex  publico  arariu  siimcre  llcebll...  Ciim  nillil  in  me- 
lioresusiiscollocari  po3sit  qiiaiuc[U(iduil  ri'Cttiinslituendiim  jiiventutem... 
Nulla  i'emu[icr:itionis  olilatii  tnorcedc.  Lauue,  Conc,  t.  xv,  p.  XII. 

1.  Curent  episcopi,  pricter  quolidianas,  ntiam  dominicales  in  omni 
parochia  inslitui...  Et  si  scholip  non  proprif  instiluantur  ,id  littcras  dis- 
cendns  aut  artcm  scribciidi  atque  legendi,  polorit  nihilominus  JHvenlus 
in  his  doccrJ  postquam  in  pntdictis  ut  cumque  instituta  fuerit.  — 
Labbk,  Conc,  t.  IV,  p,  810. 

2.  J.  Hoadoy.  L'instruclion  ffraluitc  et  obligaloire  {k  Lille)  depuis  le 
XVI»  «èc/-!;  Ulle,  i873,in-8°,p.  9. 


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des  maîtres  formellement  :  «  ù  moins  quila  ne  fréquentent  au- 
tres écoles  ou  sachent  lire  et  écrire.  » 

Rien  n'avait  été  négligé  et  ces  écoles  dominicales  étnientpar- 
failement  organisées.  J>c  miigisirat  choisit  dix  maitres,  cinq 
maîtresses  et  un  chapelain  pour  instruire  et  catéchiser  les  en- 
fants :  la  première  s'ouvrit  le  26  février;  la  seconde,  le  15  juin; 
une  troisième,  le  10  novembre.  Onze  ans  après,  on  reconnut 
qu'un  jour  d'école  par  semaine  était  insullisant;  et  le  13  février 
1595,  ces  écoles  devinrent  journalières  pour  tes  enfants,  filles  et 
garçons,  sans  qu'on  ait  pour  cela  cessé  de  les  y  envoyer  de  force 
au  moins  le  dimanche.  Ëh  bien  !  malgré  les  soins  apportés  à 
l'organisation  de  ces  études  obligatoires,  malgré  la  sévérité  de 
l'ordonnance,  te  nombre  des  élèves  diminuait  d<;  jour  en  jour. 
Le  magistrat  fixa  des  peines,  une  amende  de  dix  sols  parisis 
pour  la  première  fois,  de  vingt  la  seconde,  et  pour  ta  troisième, 
une  «  pugnition  corporelle  à  la  discrétion  dcschevins.  h  Et  l'on 
tenait  la  main  à  l'exécution  de  l'ordonnance.  En  effet,  dans  les 
comptes  de  la  ville  en  1570,  on  trouve  :  pour  le  salaire  des  maî- 
tres et  maîtresses,  3,520  livres;  pour  liards  distribués  aux  en- 
fants à  titre  d'encouragement,  1,443  ;  pour  vêtements,  soutiers, 
1,888;  et  parmi  les  2,300  livres  de  dépenses  diverses,  livres, 
catéchismes,  abécédaires,  papiers,  images  et  verges  —  dont  on 
devine  l'emploi,  —  il  y  a  24  livres  payées  aux  sergents  «  pour 
avoir  recherché  les  enfants  qui  s'absentent  de  la  dite  éeole.  » 

En  1613,  on  forçait  encore  les  familles  à  envoyer  leurs  enfants 
en  classe,  «  à  péril  d'être  frustrées  et  privées  »  daumônes.  Les  ■ 
enfants  ainsi  contraints  étaient  au  nombre  de  1 ,200.  En  1(J39,  le 
règlement  ordonnait  aux  administrateurs  u  de  retrancher  aux 
pères  et  mères  d'iceulxles  aumosnes  qu'ils  leurs  distribuent  en 
la  manière  et  en  proportion  qu'ils  trouveront  mieux  convenir, 
lorsqu'il  leur  aura  apparu  que  leurs  enffans  auront  esté  défail- 
lans:  pour  quoi  plus  facilement  descouvrir,  ordonnons  aux  mi- 
nistres généraux  de  délivrer  une  déclaration  et  calhalogue  des 
enlîans  aumosnes  de  la  dite  bourse  aux  dits  intendants,  les- 
quels seront  tenus  prendre  connaissance  de  cculx  qui  seront 
défaillans  et  en  faire  rapport  aux  sièges  des  dits  ministres  gé- 
néraux une  fois  par  mois  pour  le  moins  n  ^. 

Cinquante  ans  après,  en  1707,  le  11  janvier,  on  voit,  dit  Mag- 


I.  Houdoy.  L'iittlraction  pablique  et  obligatoi, 


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—  189  — 

giolo.  le  curé  do.  Betfborn  et  de  Uttrtlielming  '  supplier  le  bailli 
de  Fénétrangc  qu'  <•  il  lui  plaise  ordonner  aux  habitants  de  Bcr- 
thelmingdenvoyerleurs  enfants  à  l'école  et  imposer  telle  amende 
qu'il  trouvera  bon  aux  contrevenants,  et  sera  justice.  »  Le  20 
mars,  le  bailli  ordonne  aux  maires  des  deux  villages  d'  «  en- 
joindre à  tous  les  particuliers  d'envoyer  à  l'école  les  enfants  de 
six  ans  à  douze  ans  et  au  caléehisnie  tous  ceux  qui  iie  sont  pas 
miU'iés,  depuis  ledit  âge  de  six  ans,  même  tous  domestiques, 
valets  et  servantes.  L'église  payera  la  rétribution  pour  les  pau- 
vres qui  doivent  être  également  élevés  dans  la  crainte  de  Dieu 
et  de  la  justice.  Les  pères  et  chefs  de  famille  payeront  un  schel- 
ling  d'amende,  chaque  fois  que  les  enfants  manqueront  à  l'école 
ou  au  catéchisme  sans  raison  valable,  a  • 

On  trouve  ces  dispositions  dans  une  ordonnance  de  Lebret, 
intendant  de  Déarn.  Il  veut  a  que  tous  les  pères,  mères,  lec- 
teurs et  autres  personnes...  tant  anciens  catholiques  que  nou- 
veaux convertis,  chargés  de  l'éducation  des  enfants,  soient 
tenus  de  les  envoyer  exactement  jusqu'à  l'âge  de  14  ans...  à 
peine  de  5  sols  d'amende...  pour  chaque  fois  que  les  dits  en- 
fants manqueront  d'aller  aux  dites  écoles  et  catéchismes...  » 

Puis,  obligation  pour  les  maîtres  et  maîtresses  de  remettre 
aux  jurats,  chaque  semaine,  la  liste  de  ceux  qui  auront  man- 
qué; pour  les  jurats,  de  faire  payer  exactement  l'amende  à 
peine  d'en  demeurer  responsables,  ■  le  tout  néanmoins  à  l'ex- 
ception des  personnes  qui  sont  de  condition  telle  qu'elles  puis- 
sent ou  doivent  .^voir  des  précepteurs  pour  leurs  enfants  ou  les 
envoyer  au  collège.  »  Ces  prescriptions  étaient  trop  souvent  re- 
nouvelées pour  qu'on  croie  à  leur  exécution.  Un  arrêt  du  parle- 
ment de  Navarre,  2U  août  t7<18,  rappelle  encore  la  déclaration 
royale  du  14  mars  1724,  et  enjoint  aux  jurats  de  Nay  de  nom- 
mer «  chaque  mois  deux  commissaires  pour  veiller  plus  parti- 
culièrement à  l'exécution  n  des  règlements,  avec  ordre  aux 
curés,  vicaires  et  régents  de  remettre  à  ces  commissaires  les 
noms  des  enfants  qui  ne  seraient  pas  assidus  aux  écoles. 

Le  même  parlement,  '21  juillet  1747,  voyant  que  «  les  ordon- 


1.  Communes  de  la  Mciirtlie,  canton  de  Keneslrange. 

2.  Maggiolo.  De  la  condition  de  Viasl  rue  lion  primaire  el  du  maître  d'è- 
cole  en  Lorraine  avant  iîfIS,  p.  SIS  des  Mémoires  lus  A  la  Sorbonne  en 
1868. 


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—  190  — 

9  royaux  concernant  l'éducation  de  ia  jeunesse  ne  sont 
pas  exécutées  «,  à  Assouste  et  A;isL  en  Osseau  ;  «  que  leadites 
paroisses  se  trouvent  actuelleinenl  sans  régent,  par  où  les  en- 
fants demeurent  dans  une  honteuse  ignorance  des  principes  de 
la  religion  chrétienne,  de  la  lecture  et  de  récriture  »,  enjoint 
«  aux  jurats  de  se  pour\oir  dans  la  huitaine  d'un  maître  d'école, 
idoine,  capalile  et  approuvé  de  l'ordinaire...  lequel,  à  raison  du 
peu  d'étendue  et  de  la  proximité,  tiendra  les  écoles  dans  les 
deux  paroisses,  si  mieux  n'aiment  les  habitants  de  chaque  pa- 
roisse avoir  leur  maître  d'école  particulier...  à  peine  contre  les 
jurats  de  trois  cents  livres  d'.iniende  n,  contre  chacun  d'eux  per- 
sonnellement responsable.  Il  enjoint  en  outre  a  aux  pères  de 
famille  d'envoyer  exaclenient  leurs  enl'anls  aux  écoles  sous  les 
peines  portées  par  les  ordonnances  el  plus  grandes  s'il  y  échoit, 
et  aux  jurats  d'adresser  chaque  mois  au  procureur  général  une 
liste  des  enfants  des  susdites  paroisses  qui  seront  assidus  aux- 
dites  écoles  et  une  autre  de  ceux  qui,  non  légitimement  empê- 
chés, cesseront  de  les  fréquenter,  sous  les  susdites  peines.  » 
La  même  année,  21  juillet,  la  cour  ordonnait  à  la  paroisse  d'A- 
hidas  de  trouver  un  instituteur;  on  s'exécuta  d'assez  mauvaise 
grâce,  cl  l'on  prit  (Jahanol,  «  homme  idoine  et  capable  pour 
l'éducation  de  la  jeunesse  »  ;  mais  il  demandait  iô  livres  ;  on  ne 
lui  en  voulut  donner  que  'M;  arrêt  de  la  cour  qui  maintient  45 
livres.  Cabanot,  «  rebuté  par  la  brigue  de  certains  habitans 
qui  cherchent  tout  autre  chose  que  le  bien  commun,  »  aban- 
donne la  partie.  Nouvel  arrêt  du  22  septembre  qui  condamne 
les  jurats  a  en  leur  propre  et  privé  nom  et  sans  répétition  sur  la 
communauté,  n  si,  dans  huit  jours,  ils  n'ont  pas  un  régent,  et 
prescrit  une  information  contre  «  les  brigues  et  monopoles  pra- 
tiqués dans  ladite  paroisse  pour  empêcher  les  arrêts  de  la 
cour,  n  A  Nay,  en  ITitil,  ce  sont  les  jurais  eux-mêmes  qui  ré- 
clament l'arrêt  qui  force  les  parents  d'envoyer  leurs  enfants  aux 
instructions  chrétiennes  et  à  l'école  ;  maîtres  et  maîtresses  sont 
tenus  d'adresser  au  procureur  général  un  état  nominatif  des 
pères  et  mèrca  qui  n'envoient  pas  leurs  enfants  à  l'école.  Un 
arrêt  de  1720  enjoint  aux  protestants  d'Orthez  d'envoyer  cha- 
que jour  leurs  enfants  à  l'école,  et  en  1721  un  autre  arrêt  con- 
damne à  l'amende  dou/.e  enfants  qui  nont  pas  suivi  les  levons. 
Le  7  jan\icr  1735,  Le  Nain,  intendant  du  Poitou,  par  une  cir- 
culaire imprimée  adressée  dans  toutes  les  paroisses  de  la  géné- 
ralité, rappelle  aux  paires  et  mi-'res,  maîtres  et maitresses,  qu'ils 


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—  191  — 

doivent  envoyer  leurs  enfants  et  serviteurs  aux  écoles  publiques 
et  au  catécttisme  ;  et  leur  fait  connaître  quil  vient  de  frapper 
le  nommé  Renaud  d'une  amende  de  20  livres  pour  ne  pas  s'être 
conformé  à  cette  obligation.  '  (Archives  de  la.  Vienne,  G  '  32.) 

A  quoi  aboutirent  ces  privations  de  secours  et  ces  amendes, 
tout  ce  luxe  inquisitorial  d'inscriptions  au  tableau  et  recherches  ? 
A  Lille,  où  lobligation  avait  été  mise  en  articles  du  code  et 
rigoureusement  pratiquée,  le  magistrat,  dès  ICI3,  comprenait 
qu'il  y  avait  autre  chose  que  la  force  pour  rendre  la  fréquenta- 
tion des  écoles  profitable;  il  chercha  a  quelque  moyen  propre  à 
attirer  les  enfants  plus  par  leur  volonté  que  par  la  contrainte, 
de  laquelle  estant  commandés  ils  ne  sont  point  si  disposés  à  se 
porter  à  comprendre  une  instruction  ai  salulaire.  •>  Il  décida 
donc  qu'on  ferait  par  an  quatre  nouvelles  quêtes  à  domicile, 
dont  le  produit  serait  exclusivement  distribué  aux  enfants  les 
plus  assidus  et  les  plus  méritants.  En  1039,  tout  en  maintenant 
les  châtiments,  on  usait  surtout  de  douceur.  Le  règlement  fait 
cette  année  est  un  curieux  monument  d'impuissance  : 

«  A  tous  ceulx  qui  ces  présentes  lettres  verront  et  oiront, 
eschevins,  conseils  et  liuict-hommes  de  ceste  ville  de  Lille,  sa- 
lut :  sçavoir  faisons,  que  nous  aiant  esté  représenté  par  les 
intendants  de  rescolle  dominicalle  qu'il  importait  grandement 
au  salut  des  âmes  et  bien  publicquc  que  les  enfans,  de  quelle 
qualité  ou  condition  qu'ils  fussent,  soient  instruits  soigneu- 
sement en  leur  tendre  Jeunesse  en  tout  ce  qui  touche  et  con- 
cerne la  foy  catholique,  apostolique  et  romaine,  pour  quoy 
avoit  esté  principalement  instituée  la  dite  escolle  au  temps  qu'il 
avoit  esté  jugé  nécessaire  d'aller  au  devant  des  hérésies,  des 
quelles  on  redoubtoit  le  progrès  et  établissement,  et  qu'il  estoit 
bien  dillicile  d'y  attirer  les  enfants  des  pauvres  gens,  qui  n'ayant 
les  moiens  de  les  faire  enseigner  en  aultres  lieux,  se  donnent 
peu  de  peine  de  les  y  envoier  pour  estre  instruits,  ou  bien  ne 
peuvent  tant  faire  (à  faute  de  bonne  éducation  et  obéissance) 
de  les  obliger  à  s'y  retrouver  avec  diligence  et  assiduité  es 
jours  ordinaires;  pour  quoy  il  seroit  expédient  de  se  servir  de 
quelque  moien  propre  pour  les  induire  et  attirer  plustdt  de  leur 
volonté  que  par  contrainte,  de  laquelle  estans  commandés,  ils 


1.  Pessxc  et  la  cMlellenîe  de  Ckalai»,  parle  baroD  d'Husrt,  dans   Isa 
Mémoires  de  la  société  de»  antiquaire»  de  l'ouesl,  1887,  t.  x. 


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—  192  — 

ne  sont  point  si  disposés  à  se  porter  à  comprendre  ce  qu'on  leur 
enseigne,  ni  à  recepvoir  une  instruction  sy  salutiiire;  et  trou- 
vant ce  que  les  dits  intendants  nous  ont  remonstré  de  grand 
considération  et  importance,  avons  jugé  expédient  et  profitable 
au  salut  des  âmes  et  bien  publicque  d'ordonner  le  règlement  qui 
s'en  suit  : 

n  A  açavoir  que  les  dits  intendans  en  personne  feront,  quatre 
fois  par  an  et  de  trois  mois  en  trois  mois,  un  pourchas  d'aul- 
mosnes  par  toute  ceste  ville  avec  boitte  fermée  et  sans  pouvoir 
cognoistre  ce  que  chacun  des  manans  et  habitants  se  vouidra 
eslargir  de  donner,  pour,  les  deniers  en  pt-ociidans,  estre  dis- 
tribués aux  pauvres  enfans  de  cesteviite,  taille,  banlieuwc,  et  sy 
avant  que  la  charge  de  la  Bourse  généralle  d'icelle  ae  peult  es- 
tendre,  qu'y  se  trouveront  à  la  dite  escolle,  pour  estre  instruits 
au  catéchisme  qu'y  s'y  enseignera.  »  * 

Le  produit  de  ces  quêtes,  qui  se  continuèrent  jusqu'en  1792, 
élait  distribué  "  auxdits  pauvres  enfanta  se  trouvant  à  ladite  es- 
colle  pour  tîslre  instruits  au  dit  catéchisme  par  liarts,  deux  ou 
trois  au  plus,  à  l'arbitraige  desdits  intendans  et  des  religieux 
OU  aullres  personnes  ecclésiastiques  quy  les  enseigneront,  à 
proportion  de  la  diligence  qu'ils  feront  paraître  à  fréquenter 
ta  dite  école,  n 

Ces  mesures  vexatoires,  on  a  pu  les  formuler,  les  ordonner  ; 
les  faire  observer,  non,  Louis  XIV,  par  les  articles  ix  et  x  de 
l'édit  de  1698,  les  avait  prescrites.  Son  successeur,  par  sa  dé- 
claration du  14  mai  n24,  les  répète  presque  mot  pour  mot: 
«  Enjoignons  à  tous  les  pères,  mères,  tuteurs  et  autres  person- 
nes qui  sont  chargés  de  l'éducation  des  enfants,  de  les  envoyer 
aux  écoles  et  aux  catéchismes  jusqu'à  l'âge  de  quatorze  ans, 
mesme  pour  ceux  qui  sont  au-dessus  de  cet  âge  jusqu'à  celui 
de  vingt  ans,  aux  instructions  qui  se  font  les  dimanches  et  fêtes, 
si  ce  n'est  que  ce  soient  des  personnes  de  telle  condition  qu'elles 
puissent  et  qu'elles  doivent  les  faire  instruire  chez  elles,  ou  les 
envoyer  au  collège  ou  les  mettre  dans  les  monastères  ou  com- 
munautés religieuses.  »  * 

Et  la  sanction  pénale  :  ■  Voulons  que  nos  procureurs  et  ceux 
des  sieurs  hauts  justiciers  se  fassent  remettre  tous  les  mois  par 


i.  Houdoy,  p.  38. 

2.  Histoire  de  l'aniocrsifé  de  Pari»,  t.  i 


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—  193  — 

les  curéa,  vicaires,  maîtres  ou  maitrusstJS  d'iicoit!  ou  aulrcs 
quils  L-hargeront  de  ce  soin,  un  élat  exact  de  tous  les  L'iiraiils 
qui  n'iront  pas  aux  écoles  ou  aux  calécliisnies,  de  leur  nom, 
âge,  sexe,  et  demeure  de  leurs  pères  et  nit-res,  pour  faire  on- 
suile  les  poursuites  nécessaires  contre  les  pèrea  ot  mères,  tu- 
teurs ou  curateurs,  ou  autres  qui  son  t  chargés  de  lejir  éducation,  « 
Sans  remonter  à  Charlemagne  qui  prescrivait  l'établissement 
d'écoles  dans  clinque  évèché  ;  à  Louis  le  Débonnaire  (823)  qui 
établit  presque  le  droit  à  l'instruction,  nous  pouvons  rappeler 
l'ordonnance  royale  do  1560  qui  disait  :  «  Outre  la  prébende 
théologale,  une  autre  prébende,  ou  le  revenu  d'icelle,  demeu- 
rera destinée  pour  l'entretenement  d'un  précepteur  qui  sera  te- 
nu, moyennant  ce,  instruire  les  jeunes  gens  de  la  ville  gratuite- 
ment et  sans  salaire»;  Henri  IV,  par  l'édit  de  Nantes  (Iûy8),pvimet 
aux  protestants  de  tenir  «  escliolU's  publiques  es  villes  et  lieux 
où  l'exercice  de  leur  religion  est  permis  »  ;  puis  l'édit  du  13  dé- 
cembre 1698  :  «  Voulons  que  l'on  établisse,  autant  qu'il  sera 
possible,  des  maîtres  et  maîtresses  où  il  n'y  en  a  point...  »  et  or- 
donnons aux  parents  d'envoyer  leurs  enfants  en  classe  jusqu'à 
l'âge  de  14  ans.  Qu'on  y  ajoute  cet  arrêt  du  conseil  d'étal  du  18 
septembre  ICG^ordonnan  taux  consuls  des  paroisses  des  diocèses 
de  Vienne,  Viviers,  Valence  et  du  Puy,  de  présenter  dans  hui- 
taine aux  évêques  des  maîtres  d'école  qui  soient  capables  ; 
faute  d'y  satisfaire,  les  évèques  en  établiront,  et  lesdits  consuls 
et  habitants  des  paroisses  seronttenusde  les  payer;  et  pour  cet 
effet,  sera  permis  de  leversur  eux  100  ou  t'20  livres  par  an  •>,  en 
exemptant  toutefois  de  la  contribution  u  ceux  de  la  religion  dans 
les  lieux  où  ils  ont  exercice  de  leur  religion,  parce  rju'ils  ont 
déjà  des  écoles  »,  mesure  équitable  qu'approuveraient  fort  bon 
nombre  de  gens  qui,  entretenant  déjà  des  éeoles  de  leurs  pro- 
pres deniers,  seraient  heureux  d'être  dispensés  de  contribuer 
aux  frais  des  autres.  Lisonsaussi  les  diticoursde  OharlesCollin, 
recteur  de  l'université  de  Paris,  au  roi  et  au  régent,  pour  les 
remercier  de  l'établissement  de  l'instruction  gratuite  dans  l'uni- 
versîté  de  Paris  (-23  mai  1719}.  Il  y  a  bien  d'autres  faits  à  men- 
tionner. 

Voilà  l'idée  de  l'obligation  scolaire  que  plus  lard  la  convention 
essaîerade  réaliser.*  oL'ancien  régime,  d'après  M.  lîabeau,acoii- 


1.  La  loi  du  20  frimaire  an  II  disait  que   le»  parents  qui  négligeaient 


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—  194  — 

sacre  à  certains  joursl'instruction  primaire  obligatoire,  mais  le 
butn'étnit  pas  laïque  du  tout.  »  Je  n'en  donnerai  pourpreuveque 
le  vœu  de  la  noblesse  aux  états  généraux  d'Orléans  (1560|  ou  l'or- 
donnance royale  du  13  décembre  1698,  que  l'arrêt  du  parlement 
de  ttordeaux  rendit  exécutoire  dans  son  ressort:  «  ...Ilseraéta- 
bly,  dans  toutes  les  villes  et  juridictions  du  ressort  où  il  y  aura 
des  nouveaux  convertis,  un  nombre  sudisant  de  maîtres  et  de 
maîtresses  d'école  approuvés  par  les  archevêques  et  évoques 
diocésains,  auxquels  les  pères,  mères,  tuteurs  et  autres  per- 
sonnes chargées  de  l'éducation  des  enfants  de  ceux  qui  ont 
cy-devant  fait  la  profession  de  la  R.  P.  B.,  seront  tenus  de 
les  envoyer  jusqu'à  l'âge  de  14  ans,  et  prendront  soin,  pen- 
dant que  les  dicts  enfants  iront  aux  écoles,  qu'ils  assis- 
tent à  tous  les  services  religieux,  les  dimanches  et  les  fûtes,  aux 
catéchismes  el  instructions,  qui  se  feront  dans  la  paroisse,  à 
peine  de  5  sols  d'amende  après  4  jours  d'absence  des  dits  en- 
fants et  chaque  mois,  sans  excuse  légitime  et  pour  chacun  des 
dits  4  jours,  sans  préjudice  d'augmenter  la  dite  peine  en  cas  de 
récidive  ;  à  ces  fins,  la  dite  cour  enjoint  aux  dits  maitres  et 
maîtresses  d'école  de  tenir  un  registre  parafîé  par  les  juges  des 
lieux  et  sans  frais,  et  contenant  les  jours  de  réception  des  dits 
écoliers  et  leur  assiduité  de  chaque  jour  ou  absences  des  dites 
écoles  ;  duquel  registre  les  dits  maîtres  fourniront  tous  les  mois 
aux  dits  substituts  et  procureurs  des  seigneurs,  un  extrait  cer- 
tillé  d'eux...  a 

Il  faut  enfin  citer  cet  édit  de  Louis  \V  publié  par  son  ministre 
le  duc  de  Bourbon:  b  Le  roi  veut  qu'il  soit  établi,  autant  que 
possible,  des  maîtres  et  maîtresses  d'école  dans  toutes  les  pa- 
roisses où  il  n'y  en  a  point...  Voulons  à  cet  effet  que,  dans  les 
lieux  où  il  n'y  aura  pas  d'autres  fonds,  il  puisse  être  imposé  sur 
tous  les  habitants  la  somme  qui  manquera  pour  l'établissement 


d'envoyer  leurs  oiiranle  aux  écoles  primaires,  élaîent  passibles  la  pre- 
mière fois  d'une  ameo de  égale  au  quart  de  leur»  contributioaa  ;  et  1b  se- 
conde fois,  en  cas  de  récidive,  d'une  amende  double  et  de  la  privation 
de  leurs  droits  de  citoyens  pendant  dix  ans. 

D'après  lu  loi  du  27  brumaire  an  II,  tout  jeune  homme  qui  voulait  oc- 
cuper une  position  publique,  devait  justifier  avoir  fréquenté  les  écoles 
primaires  et  posséder  les  connaissances  nécessaires  à  tout  citoyen  fran- 


La  loi  du  3  brumaire  an  IV  lit  cesser  cette  obligatio 


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—  195  — 

des  maîtres  et  des  maîtresses,  jusqu'à  celte  de  150  livres  pour 
les  maîtres,  et  lOO  livres  pour  les  maîtresses.  Enjoignons  à 
tous  les  pères  et  mères,  tuteurs  et  autres  personnes  qui  sont 
chargées  de  l'tiducation  des  enfants,  de  les  envoyer  aux  écoles 
jusqu'à  l'âge  de  quatorze  ans...  si  ce  n'est  que  ce  soient  des  per- 
sonnes de  telle  condition  qu'elles  puissent  et  qu'elles  doivent  les 
faire  instruire  chez  elles,  ou  les  envoyer  au  collège,  ou  les  met- 
tre dans  les  monastères  ou  communautés  religieuses.  Pour  oe 
faire,  le  roi  ordonne  que  ses  procureurs  et  ceux  des  aieurs  liauts 
justiciers  sefassentremettretoualesmoiapar  les  curés,  vicaires, 
maitres  ou  maîtresses  d'école,  ou  autres  qu'ils  chargeront  de  ce 
soin,  un  état  exact  de  tous  les  enfants  qui  n'iront  pas  aux  éco- 
les ou  aux  catéchismes,  de  leur  nom,  âge,  sexe,  et  des  noms  de 
leurs  pères  et  mères,  tuteurs  ou  curateurs,  ou  autres  qui  sont 
chargés  de  leur  éducation.  » 

La  mesure  était  vexatoirc  sans  doute  ;  quelques  maîtres  ce- 
pendant obéirent.  En  1730,  Vergnon,  maître  approuvé  de  Li- 
gnières,  canton  de  Segonzac,  arrondissement  de  Cognac,  se 
plaint  à  l'intendant  de  La  Rochelle,  que  les  nouveaux  convertis 
de  la  paroisse  ne  fréquentent  pas  son  école,  et  il  envoie,  pour 
le  seul  mois  de  janvier,  les  noms  de  12  enfants,  garçons  et  lilles, 
de  7  à  18  ans;  13  du  même  âge,  le  mois  suivant  :  «Etat  des  en- 
fants des  nouveaux  convertis  qui  sont  actuellement  dans  ladite 
paroisse  de  Lignières,  quy  sont  venus  à  mon  école  pendant  le 
mois  de  janvier  1730  : 

Suzanne  Philip,  âgée  de  10  ans,  fille  de  M.  Philip  et  de  def- 
funte  Marie  Joubert,  est  venue  à  l'escolle  pendant  le  dit  mois  de 
janvier  1730, 

Jacques  Pérochon,  âgé  de  18  ans,  n'est  point  venu  à  mon  école. 

François  Pérochon  et  Jean  Péi-ochon,  le  dit  François,  âgé  de 
14  ans,  et  le  dit  Jean,  âgé  de  12  ans,  sont  venus  à  mon  école 
pendant  le  dit  mois  de  janvier  1730. 

Jean  de  Lafont,  âgé  de  16  ans,  fils  de  M.  Jean  de  Lafont,  mar- 
chand, et  de  Madeleine  Jouliert,  est  venu  à  mon  école  pendant 
le  mois  de  janvier  1730. 

Pierre  Matignon,  âgé  de  14  ans,  Suzanne  Matignon,  ses  deux 
enfants,  flis  de  Pierre  Matignon  et  d'Elisabeth  Lfvcsquo,  sont 
venus  à  mon  escolle  le  dit  mois  de  janvier  1730. 

Marie  Tart,  âgée  de  13  ans,  fille  de  delfunt  Pierre  Tart  et  de 
Rachel  Biteau,  n'est  point  du  tout  venue  à  mon  école. 

Jean  Terce,  âgé   de  8  ans,   Jeanne  Terce,  âgée  de  G  ans, 


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Marguerite  Tcrtc,  îiç:t''e  de  4  ans,  ses  trois  enfants,  sont  fils 
de  Herre  Terce  et  d'Elisabeth  Iloutinet  ;  le  dit  Jean  Terce 
est  venu  ù  mon  école  pendant  le  mois  de  janvier  1730. 

Mnric  Itullicr,  âgée  de  12  ans,  fille  de  Jean  Huilier  et  de 
Jeanne  Darbuud;  la  dilte  Marie  RullJer  n'est  point  venue  à 
mon  école  pendant  le  dit  mois  de  janvier  1730. 

Jean  Huilier,  âgé  de  7  ans,  (ils  du  dit  Huilier  et  deladitte 
Barbaud,  est  venu  à  mon  école  pendant  le  dit  mois  de  janvier 
1730. 

Biteau,  Paul,  â^é  de  10  uns,  Anne  Biteau,  âgée  de  12  ans,  et 
Pierre  Biteau,  ses  trois  enfants,  fils  de  Paul  Biteau  et  de  Marie 
Combret  ;  les  susdits  enfants  sont  venus  à  mon  école  pendant  le 
dit  mois  de  janvier  1730. 

l-'ranyois  Perron,  âgé  de  17  ans,  fils  de  de ITunt  Pierre  Péronet 
de  Jeanne  Laurent,  n'est  point  venu  à  mon  école  pendant  le  dit 
mois  de  janvier  1730. 

Jean  Pigard,  âgé  de  15  ans,  Marie  Pigard,  âgée  de  12  ans,  fila 
et  lille  de  Paul  Pigard  et  de  Marie  Jullien;  ses  deux  enfants  ne  sont 
point  venëu  à  mon  école  pendant  le  dit  mois  de  janvier  1730. 

Jean  Fougère,  âgé  de  13  ans,  et  Jeanne  Fougère,  âgée  de  Sans, 
ses  deux  enfants,  Itls  de  Jacques  Fougère  et  de  Marie  Lévesque, 
ses  deux  enfants  ne  sont  point  venëu  à  mon  cscole,  pendant  le 
dit  mois  de  janvier  1730. 

Jacques  Moindron,  âgé  de  18  ans,  fils  de  Jean  Moindron  et  de 
Jeanne  Texier;  le  dit  Moindron  n'est  point  venu  à  mon  école  de- 
puis 3  ans. 

Pierre  Mignon,  âgé  de  18  ans,  Jean  Mignon,  âgé  de  10  ans, 
tous  deux  enfansde  Jean  Mignon  et  d'Elisabeth  Dupuy,  ne  vien- 
nent point  à  mon  école. 

Jacques  Brunuteuu,  âgé  de  10  ans,  Pierre  Bruneteau,  âgé  de 
10  ans,  enfants  de  Jean  Bruneteau  et  de  Marie  Lecourt,  ses 
deux  enfants  soni  venëu  à  mon  éeole  pendant  le  mois  de  janvier 
1730. 

Vehgnon,  maîtn^  d'école  de  la  paroisse  de  Lignières.  » 

René  Patenôtre  à  Arvert  [mars  1730)  en  signale  24  qui  ne 
vont  ni  àl'église  ni  à  l'école;  *  Mallierà  La  Tremblade  en  indi- 


I.  il  Monst-igneur  l'intendant,  j'ai  l'honneur  de  vous  envoyer  le  mé- 
moire dos  quelques  nouveaux  convertis  qui  ne  vont  ai  à  l'école,  ni  à  l'é- 
glise; il  l'y  a  quelque  mois,  je  voyest  assez  d'cntnns  aux  instructions 


d.yGoogIe  I 

I 


-  1!)7  — 

que  (5  mai  1730)  14  allant  à  l'église  et  »  l'école,  37  n'allant  qnà 
l'école,  et  39,  de  7  à  14  ans,  «'alislenant  drs  iltuis  ;  Auberl,  à 
Thairé (15  septembre  1730),  n  3i  entlio1iqne»i  elfireligionnaires; 
34  protestants  ne  vont  ni  à  l'église  ni  à  l'école. 

L'autorité  pourtant  apportait  des  tempéraments  à  ta  rigueur 
de  la  loi.  L'intendant  Avnou  écrit  à  son  suhdélégué  de  Maren- 


paroissiales  qui  se  fond  les  fpsles  ot  dimanches  ;  aujourd'hui  cpla  a  beau- 
coup diminua,  attendu  que  la  pluspart  dos  habitans  ce  Hatte  de  ce  que 
ces  messieurs  n'on s  failnuciino  poursuites  en  ce  CHsIa;  ils  s'imaginent  que 
cela  n'ira  pas  plus  loin  ;  d'autre,  qui  envoyé  leurs  enfaus  aui  écoles  en 
d'autre  paroisse,  en  (in  de  n'estre  pa H  obligez  d'aller  à  l'é^'lise.  Je  suix 
avec  un  très  profond  respect.  René  Patenôtre,  maître  d'écolle.  ■ 

«  Etat  des  enfants  nouveaux  convertis  de  la  paroisse  d'Arvprt  qui  ne 
vont  ny  è  l'écolle  ny  h  l'église  : 

Jacques  Thomas,  de  Coux  ;  Jean  Quinsnl,  de  FoulDoux  ;  Jean  Bouli- 
neau;  Alexis  Ikiulineau  ;  Jean  Camus,  de  Coux  ;  Thomas  Camus,  son 
frère;  Jaque  Cou  l'eau  ;  Jacques  Barbin,  de  Ceux;  Jacques  Cliaillé,  de 
Fouilloui  ;  Jaques  Chardavoinc;  André  Bonnet;  Jacque  Bonnet;  Pierre 
(îatiaeau  ;  Louis  Gatineau,  son  frère  ;  Michel  Thomas,  d'A vallon  ;  Jean 
Bargeau  La  Mouche  ;  Jacques  Bargeau,  son  frère  ;  Nicolas  Guionacaui  ; 
Paul  Fouché,  de  Coux;  Jacques  Corbeaux  el  son  frère  ;  Pierre  Cormié, 
de  Fouilloui;  Thomas  Ecubard  et  ses  deux  frères;  Pierre  Baudry  ;  Jean 
Nochon  et  son  frère  ;  Pierre  Picaulet,  de  Fouilloux  ;  Jacques  Picaulet  ; 
Jérôme  Picaulet,  tous  frères. 

Je  soussigné  serlifie  à  qu'il  appartiendra  que  les  posé  si-desHus  esttrès 
vérilable,  ce  5  de  may  1730.  René  Patbnothe,  maître  d'école.  » 

René  Patenôtre,  mallrc  d'école  d'Arvcrl  (2  mars  1731),  à  Mgr  l'inten- 
dant de  la  généi-alité  à  La  Rochelle  : 

■  Monseigneur,  j'ay  l'honneur  de  vous  envoyer  l'état  et  mémoire  des 
enfans  nouveaux  convertis  de  la  paroisse  de  Saint-Etienne  d'Arvcrt  ;  ces 
messieurs  n'ont  fait  jusqu'isy  aucune  poursuitte  ;  ce  qui  fait  que  les  pères 
et  mères  négliffent  beaucoup  d'envoyer  leurs  enfants  soit  h  l'école, 
Boit  aux  instructions  paroissiales.  Ly  a  longtems  qu'on  n'a  vëu  si  peu 
d'enfans  au  catéchismes,  qui  se  fait  à  l'église  pendant  la  sainte  quaran- 
taine, quecctie  année  1731  ;  j'ai  beau  envertir  et  faire  envertir,  cela  ny 
fait  derien;et  mesmc  plusieurs  ont  quitté  mon  école  au  commencement 
du  caresmc  à  cause  que  je  les  forcest  d'aller  aux  instructions,  et  vont  à 
d'autre  parroisse  en  fin  de  n'ctre  pas  gène,  quoy  que  monsieur  l'archiprê- 
Ire  l'a  recommandé  souvent  au  prAnc.  Je  suis  votre  très  humble  et  très 
obéissant  serviteur. 

René  Patenotre,  i> 

(Archives  départeraenUies,  C.  137-130). 


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nes.DufaurdcChnBtclliirs,  le  21  juillet  1687:  «  Vous  fériés  bien 
daller  à  Nioullo  pour  v  établir  le  maître  décolle...  sa  femme 
pourra  eiispigner  losifilles  dans  une  chambre  séparée,  comme 
vous  me  le  manpiéB.  Quand  on  connaisfra  les  gens  extresme- 
ment  pauvre»,  on  pourra  avoir  quelque  indulgence  pour  les  en- 
fants à  l'égard  dos  écoles,  lorsqu'ils  on  auront  un  absolu  besoin 
pour  subsister.  «  (Archives,  siii,  323). 

Il  n'en  est  pas  moins  démonlré  que  la  royauté  songea  à  in- 
struire les  enfants  du  peuple  ;  en  vue  d'en  faire  des  catholiques, 
dira-t-on  !  sans  doute,  mais  los  protestants  agissaient  de  même  ; 
nul  alors  n'eut  compris  la  neutralité  de  l'école  au  point  de  vue 
religieux  ;  eliacun  prêchait  pour  son  saint,  le  pape  on  Luther. 
Si  l'on  loue  les  huguenots  d'avoir  fondé  des  écoles  qui  étaient 
exclusivement  calvinistes,  il  faudra  bien  savoir  un  peu  gré  aux 
papistes  d'avoir  créé  des  écoles,  fussent-elles  catholiques. 

Le  Journal  officiel  du  30  mai  1890  rendait  ainsi  compte  d'un 
mémoire  do  M.  Albert  Rabeau,L'mieruci(/ioTt  de  l'état  et  l'in- 
strxirl ion  primaire  en  Provence  sous  la  régence:  «  En  1716, 
les  conseils  de  Conscience  et  du  Dedans,  qui  remplaçaient  mo- 
mentanément les  secrétaires  d'état,  envoyèrent  des  circulaires 
aux  évoques  et  aux  intendants  pour  recommander  l'exécution 
de  la  déclaration  du  roi  de  1698,  qui  prescrivait  l'instruction 
obligatoire  et  mettait  les  traitements  des  maîtres  et  des  mai- 
tresses  d'école  à  la  charge  des  communautés  d'habitants.  En  cas 
d'insuffisance  de  ressources  des  communautés,  la  circulaire  du 
conseil  du  Dedans  promettait  môme  des  subventions  du  pou- 
voir central,  malgré  «  l'état  des  finances  dans  cette  première 
convalescence  de  l'état»,  qui  suivit  la  mort  de  Louis  XIV.  Les 
doux  circulaires  demandent  en  outre  des  renseignements  précis 
sur  le  nombre  des  écoles  et  les  ressources  de  l'instruction.  L'é- 
tude de  M.  Albert  Babeau  fait  connaître  les  résultats  de  cette 
enquête  dans  la  plus  grande  partie  des  diocèses  de  Provence. 
Tout  incomplets  que  furent  les  résultats,  ils  permettent  d'établir 
que,  dans  huit  de  ces  diocèses,  les  deux  tiers  des  localités  pos- 
sédaient des  maîtres  d'école,  pour  ta  plupart  rémunérés  par 
les  communautés.  Les  maîtresses  d'école  étaient  beaucoup 
moins  nombreuses;  l'opinion  publique  était  défavorable,  dans 
certaines  régions,  à  l'instruclion  des  filles.  Les  écoles  étaient 
inégalement  réparties  entre  l<;s  diocèses.  Il  y  en  avait  partout 
dans  les  uns,  très  peu  dans  les  autres.  Le  clergé,  qui  avait  perdu 
le  droit  d'approuver  les  maîtres,  stimulait,  sauf  de  rares  excep- 


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—  199  — 

tions,  l'établissement  d'i'colcs  gratuites, surtout  dans  les  villos, 
où  l'on  trouvait,  en  outre,  des  maîtres  écrivains,  des  maîtres 
d'arithmétique,  sans  compter  les  eoUèges  subventionnés  par  les 
municipalités.  Les  circulaires  de  1716  ne  paraissent  pas  avoir 
produit  en  Provence  des  résultats  bien  sérieux,  mais  elles  at- 
testaient chez  le  pouvoir  central  le  noble  souci  de  stimuler  et 
de  répandre  l'instruction  primaire  sur  tous  les  points  de  la 
France.  » 

Charles  Jourdain  '  s'est  demandé  s'il  n'y  avitif  pas  dans  ces 
tentatives  une  première  ébauche  de  ces  mesures  de  coercition 
que  beaucoup  de  partisans  de  l'éducation  populaire  réclament 
aujourd'hui  contre  les  ptrus  de  famille  qui  n'enverraient  pas 
leurs  enlants  chez  l'instituteur.  La  rigueur  de  cet  édit  n'a 
peut-être  pas  peu  contribué  à  soulever  contre  ce  système  les  dé- 
fiances de  la  majorité  du  pays.  «  L'état  cal  intéressé  sans  doute 
à  combattre  l'ignorance,  à  répandre  des  lumières;  mais  pour 
atteindre  ce  noble  but,  pour  surmonter  les  résistances,  devra- 
t-il  donc  recourir  ii  la  contrainte?  Imitons  le  zèle  politique  et 
religieux  de  l'ancienne  monarchie,  pour  le  développement  de 
l'instruction  ;  mais  respectons  mieux  la  liberté  du  père  de  famille 
et  ne  laissons  pas  introduire  dans  nos  lois  ces  clauses  vexatoires 
et  ineflicaces  que  nos  mœurs  repoussent  et  que  la  nécessité  ne 
justifie  pas.  »  Ajoutons  que  si  l'on  forçait  —  platoniquement  — 
le  père  de  famille  à  envoyer  son  fils  à  l'école,  il  avait  au  moins 
le  droit  de  choisir  l'instituteur. 


MORALITÉ    DE  I.'lNSTlTUTEOR.    —   SES    DEVOinS.    —  INSPECTION.    — 
HAPPOBTS.  —  DISCIPLINE.  — ENQUÊTE  rUBLIQUE- —  RÉVOCATION. 

La  première  condition  exigée  de  l'instituteur,  avant  même  la 
capacité,  était  ta  moralité.  On  voulait  qu'il  fût  de  bonne  vie  et 
mœurs  ;  nous  avons  vu  qu'il  devait  aussi  être  catholique  et  par- 
fois, en  certaines  provinces,  signer  une  profession  de  foi.  La  mo- 
ralité du  maître  était  une  garantie  pour  l'enfant.  On  y  veillait 
donc  avecune  scrupuleuse  attention. 

Un  décret  du  concile  <ie  Narbonne,  en  1551,  can.  Lvi,  De  nta- 


l.  Histoire  de  l'unitenilé  de  Paris,  1. 1,  p.  342. 


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—  200  — 

gjsfrw  ''(  rw(ori'nis  .^rholarum,  exige  de  (ont  maître  une  auto- 
risation (II-  révoque.  (!<■  son  vicaire  ou  d'un  autre  ecclésiastique 
à  ce  déit'çrné,  après  examen  sur  sa  vie,  ses  mœurs,  sa  religion, 
sa  doctrine  et  un  certifiait  du  juge  de  l'endroit  où  il  a  déjà  en- 
seigné. ' 

Le  synode  de  lîesançon,  en  1573,  ordonne  au  curé  de  ne 
point  laisser  ouvrir  d'école  avant  que  le  miiitre  ait  juré  l'obser- 
vation des  slatuts  syno<laux  sur  ce  qui  le  concerne,  ^ 

L'assemblée  généiaie  du  clergé  de  France  à  Melun  en  1579, 
recommande  aux  maitres  de  ne  jamais  perdre  de  vue  qu'ils 
ont  mission  de  faire  des  hommes  avant  que  de  faire  des  lettrés,  ^ 
phrase  rfmar((uahle  qu'on  a  cru  inventer  tout  récemment  de  nos 
jours  :  Taire  des  hommes,  non  des  bacheliers. 

Le  parlement  de  Paris,  commentant  ce  texte,  demandait  dans 
ces  termes  émus  aux  pères  cl  mères  a  que,  pour  la  pitié,  ami- 
tié el  charité  qu'ils  doivent  porter  à  leurs  enfants,  ils  se  donnent 
bien  garde  de  ne  prendre  aucuns  des  dits  pédagogues  en  leur 
maison  pour  l'instruction  de  leurs  enfants  et  après  les  envoyer 
sous  leur  conduite  es  universitez,  que  premièrement  ils  ne 
soient  bien  assurés  de  leur  bonne  vie,  et  qu'ils  ne  seront  aucu- 
nement entachés  des  erreurs  et  nouvelles  doctrines,  afin  que, 
par  la  néeiigcnce  et  le  peu  de  soins  que  ponrroient  avoir  les  dits 
pères  et  mères  en  cet  endroit,  Icursdits  enfants  ne  se  perdent,  n 


I.  Voluit  concillum  ne  (]uis  gcholarum  administrationi  prspflcialur  bac 
in  provincia,  publiée  vel  privatim,  nisi  prius  domino  episcopo  seu  ejua 
ïicario,  aiit  alii  vîro  ecelesiastico,  ad  qucm  jure  vel  consuctudiae  insli- 
tiilio  pertinet,  oblaliis  fuerit  a  consulibus,  vel  iis  quorum  est  ofTerrc  : 
qui  cum  intcrrogcl  do  vila,  moribue,  fide  el  doclrina.  Qucmopportellil- 
teras  hal>erc  a  judico  ordinario  loci,  ubi  slîas  erudiendœ  juventalis  pro- 
vincimn  suscepcrit,  quibus  se  virum  boDum  esse  Icstotur  ;  neque  quis- 
quam,  nisi  idoncus,  admitlntur.  I.abbe,  Conc,  xv,  30. 

3.  Slaluimus  et  ordinamus  ul,  anlcquam  cuiquam  magislro  littcrarum 
ludura  apcrirc  liccat,  rcclor  scu  curalus  parochiœ  seu  is  ad  quem  de 
jure  vel  consueludinc  pertinet,  ipsuiu  inslîtuanl,  rccepto  prius  jurcju- 
rando  ab  ipso  quod  scrvabil  fidelïter  Iuec  qufc  în  hac  sancta  synodo  sta- 
tuimiis.    Slaluin  sea  dccrelu  sf/nodalin  Bisunliri.-B  diocesit,  p.  !i7. 

3.  Titre  xxxviii,  De  tudi  maijislris  :  i<  Puerorum  qui  educandoruoi 
curani  suscipiunt,  îllud  perpeluo  meininisse  debcnt  se  non  polius  litle- 
rarum  quam  viUe  pneceptorcs  esse  deleclos.  "  Collection  des  procès  ver- 
baax  des  assemblées  générales  da  clergé  de  France,  t.  v,  p,  123. 


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—  201  — 

Et  su  synode  de  1672,  M'  Martin  Scnnet,  promotoiirdca  écoles, 
adresse  ces  paroles  aux  instituteurs  et  institutrices  :  t  Vous 
estes  commis,  messieurs  et  mesdames,  et  cstahlis  par  M.  le 
chantre  de  l'église  de  l'aria,  non  seulement  pour  enseigner  aux 
enTants  à  lire,  à  écrire,  l'arithmétique,  le  calcul  tnntatiget  qu'à 
la  plume,  le  service,  la  grammaire,  mais  encore  pour  leur  en- 
seigner le  catéchisme  ou  l'instruction  de  la  doctrine  chrélienne, 
c'est-à-dire  la  science  dos  saints,  le  chemin  du  ciel  et  les  bonnes 
mœurs,  avec  la  pratique  de  toutes  les  vertus  chresfiennes  et 
moi-alk'S,  tant  par  l'instruction  verbale  que  par  vos  bons  exem- 
ples... Voua  devez  «voir  ces  deux  qualités  de  sçavant  et  de  ver- 
tueux tout  ensemble,  et  ce  n'est  pas  ftssei>i  d'avoir  l'un  sans  l'iiu- 
tre,  parccque  la  science  sans  la  vertu  rend  l'homme  superbe,  et 
la  vertu  sans  la  science  le  rend  inutile.  S'cienlia  sine  pie/a fear- 
rogantem  farAt:  inelasfcrosinpsrientiainiitilcm,  dit  un  grand 
père  de  l'église., ,  u 

Le  concile  de  Tours,  l'an  l-^iSS,  en  prescrivant  aux  évoques  de 
faire  relc\er  les  écoles,  leur  enjoint  de  veiller  à  ce  que  les  fonda- 
teurs, les  patrons,  les  directeurs  de  ces  écoles  n'y  mettent  que 
des  hommes  non  pas  seulement  lettrés,  mais  encore  catholiques, 
et  d'une  conduite  régulière.  ^ 

L'êdit  du  mois  de  décembre  1606,  registre  au  parlement  le 
28  février  1608,  dit  à  l'article  xiv  :  «  Les  régens,  précepteurs  ou 
mnitres  d'écoles  des  petites  villes  ou  villages  seront  approuvés 
par  les  curés  des  paroisses  ou  personnes  ecclésiastiques  qui  ont 
droit  d'y  nommer;  et  où  il  y  aurait  plaintes  des  dits  maîtres 
d'écoles,  régens  ou  précepteurs,  y  sera  pourvu  par  les  archevê- 
ques et  évoques,  chacun  en  leurs  diocèses  :  n'entendons  néan- 
moins préjudicier  aux  anciens  privilèges  des  universités,  et  à 
ce  que  nous  avons  ordonné  par  notre  édit  de  Nantes,  article 
XXX.  »  " 

Cinquante  ans  après,  la  décl'aralion  du  roi  (février  Uî.'i?)  porte, 
article  xxi  :  «  Les  régens,  tant  des  collèges  que  des  petites  écoles, 


1.  Episcopi  veteres  scholos  pereos  ad  qiios  spectat  instmirari  et  ([iut 
ad  illos  pertinent  sollicite  rcquiri  procurent,  liis(|iie  prtcccptores  non  lan- 
tum  litteratos  sed  ctiam  catholicos  et  monim  conscrvalione  graves,  prius 
lamen  professione  fidei  juxla  pneinsertam  fnrmulain  a  sede  apostolica 
tradilajn  per  eos  emissa,  prœficiant.  Labbu,  Conc,  xv,  1051. 

2.  Mémoires  du  clergé  de  France,  i,  976, 


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~  202  — 

même  dans  les  bourgs  et  villages,  seront  catholiques,  et  nul  ne 
pourra  tenir  l'école,  qu'il  no  soit  examiné  par  révoque  ou  par  ses 
vicaires,  et  qu'il  n'ait  fait  entre  leuiH  inaina  sa  profession  de  foi, 
sans  préjudiee  néanmoins  îles  éeoios  <'tcollêL'es  accordés  à  ceux 
de  la  religion  prétendue  réformée,  par  nos  lettres  patentes  enre- 
gistrées en  nos  eours  de  parlement,  et  du  partage  ou  suppression 
des  dits  collèges  fait  par  nos  déclarations  qui  seront  exécutées.  ■ 

En  ttiftt),  mêmes  déclarations,  artiele  xxii,  et  dans  les  mêmes 
termes. 

Le  maître  d'éeole  approuvé  devait  remplir  certaines  obliga- 
tions, faute  de  quoi  il  était  destitué.  Les  règlements  synodaux 
de  ('russol  d'Uzês  et  de  l'ierre-Lonis  de  La  Hochcfoueanld  nous 
ont  montré  ce  qu'on  exigeait  de  lui.  D'après  le  concile  de  Nar- 
bonne,  en  1551,  l'instituteur,  sans  se  mêler  de  l'interprétation 
des  livres  saints,  enseignera  l'oraison  dominicale,  la  salutation 
angélique,  le  symbole  des  apôtres,  la  confession,  le Sa/ue  regina, 
les  petites  heures,  les  sept  psaumes  avec  les  litanies,  les  prières 
pour  les  défunts  ;  il  conduira  ses  élèves  à  l'église,  les  dimanches 
et  Fêtes,  et  ne  leur  permettra  d'y  porter  aucun  livre  profane.  '  \ 
Malines,  les  pères  assemblés  en  1570  déclarent  qu'il  ne  fautàla 
tête  des  écoliers  que  des  maîtres  dont  la  vie  est  irréprochable 
et  la  croyance  orthodoxe.  Ils  doivent  d'abord  enseigner  le  Paier, 
VAve,  le  Credo,  le  décalogue  et  le  Conflteor,  le  tout  en  fran- 
çais. ^ 

A  plus  forte  raison  !e  maître  ne  devait-il  avoir  aucun  vice 
grossier.  Le  concile  de  Bordeaux,  obligatoire  pour  le  diocèse  de 
Saintes,  ne  voulait  pas,  nous  l'avons  vu,  que  le  maître,  ce  qui, 


1.  Eiaclp  prcccipiaturutsiagulisdiebu!!  dominicis  et  r^slis  ad  templum 
juvcncs  ducat;  oralionem  dominicain  et  salit  talion  cm  augelicam,  ul  su- 
pra, symbolum  aposlolorum,  confessionem.  Salve  regina,  horarias  pre- 
ccB  beatœ  MariK,  scptem  psalmos  cum  lifaniis,  preces  pro  defunctis  eoa 
docent  ;  libris  prophnnis  in  «cdibus  sacris  nec  uti  nec  gcslare  permit- 
tat.  Magistris  et  schokrum  rectoribus  prohibetur  ne  sacrœ  pagïax  libres 
publiée  vel  privatim  intcrpretarî  audeanl.  Labbe,  Conc,  iv,  30. 

2.  Scholis  lantum  prajriciantur  prteccplores  probe  cinminati  et  qui  fi- 
dei  sua"  inte^rom  profesaionem  feecrinl  i  in  Instilutione  sequaptur  anti- 
qiiam  et  proliutam  formam;  ac  juvenlutem  sibi  concredilam,  omnium 
primo  orationem  dominicam,  salutationcm  angclicam,  symbulum  iidei, 
decalogum  prsceptorum  et  formulam  confcssionis,  si  iiesciant,  liogua 
vernacuta  edoceant.  Ladbe,  Conc,  iv,  810. 


d.yGooglc 


dit-il,  arrive  plus  d'une  fois,  fût  adonniî  au  vin,  à  la  di5bauche, 
au  blasphème,  à  quelque  autre  vice  dont  la  jeunpsse  confitîp  à 
Bes  soins  pût  sucer  le  poison.  C'ctait  raiBonniihJe,  et  il  y  avait 
malheureusement  lieu  de  faire  cette  recommandation.  En  ififlO, 
le  2  juillet,  à  Saint-Pierre  du  Chemin,  '  le  curé  déclare  :  «  Il  n'y 
a  point  de  récent  approuvé  ni  gagé;  le  sacristain  seulement  et 
un  autre  bourgeois  enseignent  à  lire  à  8  ou  10  enfants  chacun, 
dont  ce  dernier  est  fort  sujet  au  vin,  o  A  Montauban,  en  1557,  Ca- 
mylus,  régent  aux  écoles  de  la  ville,  détournait  lui-même  ses  élii- 
ves  des  études  pour  jouer  aux  cartes  avec  eux  ;  il  gagna  même  a 
l'un  d'eux  "  dix  ou  douze  escuz,  en  sorte  que  le  dit  pauvre  escol- 
lier  feut contraint  après  vendre  ses  livres  parnécessité,  ce  qui  est 
un  grand  escandalle.  » 

Le  7  juillet  1558,  à  Cliâlon  sur  Saône,  un  recteur,  Richard 
Desgorris,  «  ne  fait  aulcunes  lectures  et  n'a  aulcun  régent  au 
dit  collège.  1)  De  plus,  il  souffre  que  les  élèves  «  portent  dagues, 
espées  et  s'entre  battent  avec  grands  seandallos  et  tumultes, avec 
les  clercs  du  bailliage  de  ladite  ville,  tant  dejour  que  de  nuit,.,  » 
Les  enfants  étaient  misérablement  nourris.  En  1498,  à  Breuil, 
doyenné  de  Magny  en  Normandie,  le  maître  des  écoles  est 
condamné  à  la  prison  par  l'official  de  Pontoise  pour  avoir  donné 
de  mauvais  exemples  à  ses  écoliers. 

Les  peines  les  plus  ordinaires  n'étaient  que  disciplinaires  : 
excuses  et  promesse  de  se  mieux  conduire;  obligation  de  quit- 
ter la  paroisse  à  la  fin  de  son  bail,  destitution  immédiate  simple, 
destitution  immédiate  avec  interdiction  pour  tout  le  diocèse.  En 
1746,  les  habitants  de  Darmannes,  ^  se  plaignent  de  leur 
maître  d'école,  Jacques  Socard,  déjà  approuvé  en  1736.  Le  curé 
de  Treix,  designé  pour  entendre  les  habitants  sur  leur  requête, 
constate  que  l'instituteur  ne  s'acquitte  pas  de  ses  devoirs.  Le 
bureau  révoque  l'autorisation,  et  ordonne  àla communauté  d'en 
choisir  un  autre. 

La  négligence  se  rencontre  plus  souvent  que  des  défauts  plus 
graves  dans  nos  instructeurs  de  la  jeunesse.  Le  procès  verbal 


1 .  Commune  de  1 ,084  habitants  du  canton  de  La  Chatnigneraie  (Ven- 
dée) ;  paroisse  de  1 ,000  communiants  du  doyenné  de  Fontenay-le-Comte, 
ancien  diocèse  de  La  Rochelle. 

2.  Cominune  de  321  habitants,  canton  d'Andelot,  arrondissement  de 
Chaumont  (Haut«-Marae). 


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de  visite  du  20  avril  1698,  à  Surgtres  (Charente-Inférieure),  est 
ainsi  conçu:  «  Nous  »vons  de  plus  visite  le  collège;  nous  y 
avons  trouvù  le  sieur  Itonnet,  l'un  dfs  deux  principaux  du  dit 
collège,  qui  y  fait  l'escnlle  ;  et  avons  demandt'  où  estait  son  col- 
lègue ;  nous  n  répondu  qu'il  ne  le  savait  pas,  et  qu'il  y  avait  un 
procez  entre  deux  contendans  pour  la  dite  place  du  second  ré- 
gent ;  ot  comme  il  ne  remplit  pas  les  obligations  de  son  emploi, 
nous  avons  ordonné  qu'il  sera  mis  un  régent  en  sa  place  jusqu'à 
ce  que  la  place  soit  remplie  d'un  paisible  possesseur  qui  fasse  par 
luy  même  les  Tonctions  attachées  à  la  pince  du  dit  second  régent, 
auquel  il  sera  donné,  sur  les  ))remierfi  deniers  ou  fruits  qui  ap- 
partiennent au  dit  second  régent  préférablenicnt  à  tout,  la 
somme  de  soixante  et  quinze  livres  par  an  et  par  avance.  De 
plus  avons  ordonne  au  sieur  Hunnet  et  à  l'autre  Taisant  pour 
second  régent  de  recevoir  généralement  tous  les  eiifans  du  lieu 
pour  être  instruits  conformément  à  la  fondation.  (.'.  M.  de  La 
Frezcliëre,  évrqiic  de  La  Rochelle.  Iîonnet,  Koullëau.  •> 

Le  mal  était  chronique  à  Surgcres,  parait-il  :  car  le  doyen, 
6  mai  1718,  s'exprime  ainsi  :  «  Avons  interrogé  tes  enfans,  dont 
touttes  les  lillcs  nous  ont  paru  cxcellament  instruites  sur  le 
catéchisme  du  diocèse,  mesme  sur  le  grand  ;  à  l'égard  des  gar- 
çons, il  y  en  a  bien  qui  nous  ont  passablement  répondu  ;  mais 
en  général  ce  que  nous  avons  remarqué,  c'est  que  leurs  instruc- 
tions nous  ont  paru  avoir  esté  bien  souvent  négligées  par  les 
régens  chargés  de  leurs  instructions;  et  le  seigneur  comte  de 
Sui-gérea  nous  a  fait  aussi  sur  la  négligence  des  dits  régens  les 
plaintes  les  plus  amères  et  vouloir  prendre,  comme  successeur 
des  fondateurs  du  collège  de  Surgcres  avec  Mgr  l'évesque,  des 
mesures  pour  obliger  les  dits  régens  à  s'acquitter  comme  il  faut 
de  leurs  emplois  ou  à  s'en  démettre,  » 

D'autres  abus,  ils  sont  si  prompts  et  si  perspicaces,  se  glis- 
sent aussi  dans  renseignement,  A  Hochefort  sur  mer,  par  exem- 
ple, ville  que  venaient  de  créer  Louis  XIV  et  Colliert,  tout  le 
monde  ouvrait  une  école  sans  permission  et  snns  talents  :  «  Au- 
rions, dit  lévcque,  le  20  novembre  1694,  aurions  examine  les 
maistres  et  maistresses  d'escolles,  etcn  aurions  cassé  plusieurs, 
et  donné  des  approbations  à  ceux  et  celles  que  nous  aurions 
jugés  capables,  et  défendu  aux  autres  de  s'ingérer  en  aucune 
manière  d'enseigner  à  l'advenir.  o 

Même  les  soldats  s'en  mêlaient, et  par  douzaine  :  «  Nous  avons, 
écrit  le  doyen,  11  mai  1718,  interrogé  les  enfants  que  nousavons 


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—  205  — 

trouvi'B  tréa  bien  instruits  par  les  soins  de  M"  les  preslres  de  la 
Mission  ;  mais  nous  avons  appris,  par  M.  le  curé  et  par  plu- 
sieurs aulrt;s  personnes  de  considération,  ijue  plusieurs  per- 
sonnes de  l'un  et  de  l'autre  sexe  s'ingéraient,  smis  appi-obation 
et  mcsnie  contre  la  prohibition  expresse  de  M.  le  curé,  de  lin- 
struction  tant  des  lllles  que  dos  garçons,  sans  avoir  en  aucune 
Taçon  les  qualités  nécessaires  jmur  s'en  bien  acquitter.  Il  y  a 
nx'  ime  des  particuliers  qui  instruisent  des  filles,  inesnie  de  l'âge 
de  quatorze  ou  quinze  ans;  et  avons  appris  qu'il  en  est  arrivé 
des  désordres  qui  ont  causé  du  scandale. 

>  Parmi  les  maistres  d'école  et  y  en  a  de  soldats,  environ  une 
douzaine, dont  quelques  uns  vont  instruire  des  enfants  de  la  re- 
ligion, et  pour  complaire  à  leurs  parents  leur  enseignent  le  ca- 
téchisme de  Calvin.  Ce  désordre  nous  a  obligé  de  représenter  à 
M.  le  curé  qu'il  était  du  devoir  de  son  ministère  du  s'adresser  à 
Mgr  l'évêque  afin  de  le  supplier  d'y  remédier.  A  l'égard  des 
maistresses  d'école,  nous  leur  avons  parlé;  et  sur  les  remon- 
trances que  nous  leur  avons  faites,  elles  nous  ont  promis  de  ne 
pas  se  charger  de  l'instruction  des  garçons  au  delà  de  l'âge  de 
huit  ans,  nous  assurant  d'ailleurs  que,  si  elles  en  avaient  in- 
struit jusqu'à  présent  de  plus  âgés,  c'est  parce  que  le  erand 
nombre  de  jrarticuliers  qui  s'ingèrent  à  faire  l'école  dans  cette 
ville  de  Rochefort,  se  chargeant  aussi  bien  de  l'instruction  des 
filles  que  des  garçons,  leur  empeschent  d'avoir  un  nombre  suf- 
fisant de  iîlles  pour  en  retirer  leur  entretien.  » 

De  là,  nécessité  d'une  surveillance  continuelle  et  d'une  in- 
spection rigoureuse.  Déjà,  au  sV  siècle,  Jean  Gerson  (1363-1429) 
recommandait  aux  évéques,  dans  les  visites  périodiques  de  leur 
diooèse,  de  s'enquérir  avec  soin  si  chaque  paroisse  possède  une 
école,  si  l'enseignement  y  est  suflisant,  et  de  pourvoir  à  l'éla- 
blissenientdes  écoles  dans  toutes  les  paroisses  où  il  n'y  en  a  pas.  ^ 

Le  concile  de  Malines,  en  Iô70, avait  aussi  décidé,  chapitre  1": 
u  Qu'on  ne  crée  aucune  école  si  ce  n'est  du  consentement  de 
l'évêque  ou  de  son  vicaire,  et  que  l'écolàtre  ou  ceux  qui  en  se- 
ront chargés  visitent  souvent  toutes  les  écoles.  »* 


i.  Ilcm  si  schoki'  hnbctildr  pro  jiivcnibus  ;  it^m  qualiter  inslruantur 
paeri  in  parochia.  Joamnib  (ÎEiisoNrs.  Trarlalas  i/e  inslilulione  prelalorum 
etcuratorum.  Opéra,  t.  u,  p.  637. 

â.  NulliD  aulciQ  omoino  de  novo  in  sti  tuante  r,  nisi  de  consensu  epis- 


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—  206  — 

Le  concile  d'Aix  en  1585,  au  chapitre  De  fideirudimentis  et 
scolis  doctrinœ  c/irisiianœ,  ordonnait  des  rapports  fréquents 
sur  le  maître  et  les  élèves,  sa  tenue  et  leurs  progrès.  *  L'édit  du 
mois  d'avril  1695,  enregistré  au  parlement  le  12  mai,  le  pres- 
crivait en  termes  précis  par  l'article  sxv  :  «  Les  régens,  précep- 
teurs, maîtres  et  maîtresses  d'écoles  des  petits  villages  seront 
approuvez  par  les  curez  des  paroisses  ou  autres  personnes  ec- 
clésiastiques qui  ont  droit  de  le  faire  ;  et  les  archevêques  et 
évoques  ou  leurs  archidiacres  dans  le  cours  de  leurs  visites 
pourront  les  interroger,  s'ils  le  jugent  à  propos,  sur  le  caté- 
chisme, en  cas  qu'ils  l'enseignent  aux  enfants  du  lieu,  et  or- 
donner que  l'on  en  mette  d'autres  à  leurs  places,  s'ils  ne  sont 
pas  satisfaits  de  leurs  doctrines  ou  de  leurs  moeurs  ;  et  même 
en  d'autres  temps  que  celui  de  leurs  visites,  lorsqu'ils  y  donne- 
ront lieu  pour  les  mêmes  causes,  »  * 

Ce  droit  d'inspection  par  l'autorité  ecclésiastique  est  unani- 
mement accepté.  Il  était  absolu,  sans  partage.  Les  quelques 
essais  de  contt^station  qu'on  rencontre  furent  isolés  et  stériles. 
Il  fut  chez  nous  solennellement  reconnu  à  l'évéque  par  l'arrêt 
du  conseil  d'état  du  16  octobre  IG'il,  La  cour  souveraine  des 
salins,  établie  à  La  Uoehejle,  par  un  édit  de  1639,  pour  l'admi- 
nistration non  seulement  de  tout  ce  qui  concernait  les  marais 
salants  des  Sables  d'Olonne,  de  Montaigu,  de  Brouage,  de  la 
Charente,  de  la  Soudre,  de  la  Sèvre,  du  gouvernement  de  La 
Rochelle  et  des  iles  adjacentes,  mais  encore  pour  la  justice  et 
la  police  administrative,  se  mêlait  aussi  des  règlements  des 
écoles.  Le  présidial,  jaloux  de  ses  droits,  et  qui  avait  protesté 
contre  rétablissement  de  la  nouvelle  cour,  lui  contestait  la  juri- 
diction «  des  écoles  destinées  à  l'instruction  de  la  jeunesse,  afin 
que  personne  ne  l'entreprenne,  dont  lu  probité  ne  soit  aussi  no- 
toire que  l'expérienee  connue.  »  L'arrêt  mitd'ucL-ord  les  prétcn- 


copi  aul  cjus  vicorii,  et  a  scholaslico  aut  atiîsquibus  idonerîs  incumbit 
omoea  inlerdum  visitentur.  Labue,  Conc,  t.  xv,  p.  809. 

1.  Scholas  prii.'t«rea  quam  s<epissi[ne  visitari  tum  ab  eamm  pr^feclis, 
tum  ab  aliis  eliain  juboat,  ([iiibiis  id  ncgolii  dederil;  bique  ei  diligeuter 
referanl,  cuin  de  omni  instiluta  cariim  rallone  cl  frequoDtia  eorum,  qui 
int,  luiM  de  reliqui)  eurumdeni  sodalitatuni  spiritual]  progressii. 
IV,  1I2J. 


2.  Mémoires  du  clergé  de  France,  t.  i",  p.  981 . 


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—  207  — 

tions  rivales.  «Et  sans  avoir  égard  aux  procédures  faites  tant 
en  ladite  cour  que  pardevaiit  lesdits  présidîaux  pour  raison  des 
petites  écoles,  sa  majesté  a  ordonné  et  ordonne  que  la  connais- 
Bancc  en  appartiendra  au  sieur  évesque  de  Xaintes  ou  son  offi- 
ciai, et  fait  défenses  tant  ù  ladite  cour  ({u'aux  dits  juges  prési- 
diaux  d'en  connaître.  »  ^ 

L'arrêt  du  conseil  d'état,  20  août  1668,  pour  le  diocèse  de 
Cuhors,  ordonne  aux  maîtres  et  maîtresses  d "école  d'obtenir  la 
permission  et  l'approbation  par  écrit  de  l'évéque  et  d'observer 
ses  règlements,  avec  défense  aux  parlements  de  Toulouse  et  de 
Bordeaux  de  s'immiscer  en  rien  dans  le  fait  des  petites  écoles. 
Même  arrêt  pour  le  diocèse  d'Autun,  le  12  mars  1669;  pour 
celui  de  Bourges,  le  10  septembre  1681  ;  et  le  23  janvier  1680, 
arrêt  rendu  à  l'audience  de  la  grande  chambre  du  ]>arlement  de 
Paris,  défendant  «  aux  premier  et  échevins  de  la  ville  d'Amiens 
de  prendre  connaissance,  sous  quelque  prétexte  que  ce  soit,  du 
fait  des  écoles,  » 

L'évéque,  l'archidiacre,  le  doyen  sont  fidèles  à  ce  devoir  d'in- 
spection et  de  surveillance.  M.  de  Charmasse  le  constate  dans  le 
diocèse  d'Autun,  et  il  cite,  page  25,  ce  passage  de  VInstruction 
pour  les  archiprêlrcs  du  diocèse,  rédigée  par  l'évoque  Roquette 
en  1669;  «:  Ils  s'informeront  en  ce  qui  regarde  les  maîtres 
d'école  :  1°  s'ils  se  sont  établis,  dans  les  lieux  où  ils  sont,  sans 
l'institution  de  monseigneur  l'évéque,  ou  de  quelqu'un  commis 
de  sa  part;  2°  combien  il  y  a  qu'ils  sont  établis  dans  un  en- 
droit ;  3"  s'ils  sont  mariés  ou  non  ;  4°  s'ils  savent  lire,  écrire  et 
chanter;  5°  s'ils  sont  bien  instruits  dans  les  principaux  points 
de  la  doctrine  chresticnne,  iju'ils  doivent  enseigner  aux  enfants; 
6°  s'ils  sont  de  bonnes  mœurs  et  non  scandaleux;  7°  s'ils  n'en- 
seignent pus  des  garçons  et  des  lilles  ensemble  ;  s'ils  sont  ap- 
pliqués à  leur  devoir,  et  s'ils  ont  soin  de  faire  profiter  les  enfants 
qui  sont  chez  eux,  et  de  les  élever  dans  la  crainte  de  Uîeu.  » 

Aussi  les  procès  verbaux  de  visites  sont-ils  des  sources  pré- 
cieuses d'informations.  A  Coulonges,  2  le  curé  dit,  29  avril  1674  : 
1  II  y  u  deux  niaitres  d'école  que  j'ai  trouvés  ici  établis, qui  s'ac- 
quittent assez  bien  de  leurs  devoirs;  cependant  ils  pourraient 


1.  Mémuires  du  clenjé  de  P'raiire,  t.  i*',  p.  'JU-i. 

2.  CouloDge  sur  l'Autise,  2.224  hnbitaiits,   canton   de  Niort  (Deux- 
Sèvres);  1.000  ou  1.200  coiumunianls,  diocèse  de  La  Rochelle. 


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encore  faire  mieux,  s'ils  voulaient.  Tous  deux  sont  mariés.  Il 
n'y  .1  point  de  innîtresses  d'école,  et  je  n'en  connais  point  qui  soit 
capable  de  cela,  n  A  Cliassenon,  '  lu  i'à  avril  1074  :  «  II  n"y  en  a 
qu'un  qui  est  du  bourg  même,  qui  a  iî  ou  7  escoliers.  11  y  a  long- 
temps qu'il  enseigne, et  lai  trouvé  capable.  Il  ne  sait  pas  chanter. 
Il  est  marié  et  no  tient  pas  cabaret.  »  A  La  Clialeigneray,  ^  38 
avril  ICyO:  =  Il  y  a  un  régent  establi  depuis  six  mois,  appelé 
Chatelier,  approuvé  de  Mgr  l'évêque  ;  lequel  est  de  bonnes 
mœurs  et  s'acquitte  bien  de  son  devoir,  faisant  le  catéchisme 
une  fois  la  semaine,  et  n'a  aucuns  gages  de  la  labrique.  Il  y  a 
aussi  une  fille  fort  vertueuse  nommée  Thérèse  Hrangé,  qui  en- 
seigne les  filles,  partie  par  cliarité;  point  gagée  ;  laquelle  aussi 
fait  bien  son  devoir.  »  Au  Breuil-lîarel,  ^  le  1"  juillet  1090  : 
■  Il  y  a  un  régent  nommé  Ilélic  Valet,  marié,  de  bonnes  moeurs, 
et  qui  fait  bien  son  devoir,  s 

Maggiolo  reproduit,  page  509,  l'extrait  suivant  du  rituel  de 
Toul  en  I70():  a  Y  a-t-il  un  mailrc  d'école"/  Est-il  approuvé? 
Est-il  d'une  vie  exemplaire?  Fait-il  l'oflice  en  soutane,  en  sur- 
plis, avec  collet  et  cheveux  courts  V  Esl-ii  assidu  à  son  école  ? 
A-t-il  grand  soin  de  l'instruction  des  enfants?  Leur  apprend-il 
à  lire,  à  écrire  et  à  compter,  l'orthographe,  le  plain-chant,  à 
servir  la  messe,  les  prières,  le  catéchisme,  la  civilité  et  la  mo- 
destie? Sépare-t-il  les  petits  gardons  des  petites  filles?  Est-il 
soumis  et  obéissant  au  curé 'i*  oMème  remarque  pour  Rouen.  Le 
questionnaire  de  Mgr  Colbert,  en  1085,  disait  aussi  :  «  Y  a-t-il 
un  maître  d'école?  y  a-t-il  une  maîtresse?  »  La  plupart  des  ré- 
ponses ont  été  perdues.  Elles  ont  été  conservées  pour  f>0  pa- 
roisses; 4'2  possédaient  des  écoles.  Dans  son  Iiislructiun  pour 
MM.  ies  doyens  en  1091,  il  insérait  encore  cet  article:  ■  Us 
s'informei-ont  soigneusement  s'il  y  a  des  écoles  ;  si  ce  sont  des 
vicaires  qui  les  tiennent,  ou  quelles  autres  personnes;  s'il  y  a 


,  paroisse  (le  170  comuiuniaiits,  diocèse  de  La  Rochelle; 
e  Ue  Xaiitou-Cbasaenon,  S%  Uabibnls,  uaDton  de  Saint-Hilaire 
des  Loges  (Vendée). 

H.  La  Clialeîgnf'i'ayc  en  Poitou,  élection  de  Fontenay,  diocèse  de  La 
Hocbelle,  1.2U0  euinmuniants;  chcMieu  de  canton  (Vendée),  I.'Ï92  ha- 
bitants. 

3.  Breuil-Barct,  en  Poitou,  diocèse  de  La.Hochelle,  élection  de  Fon- 
tenay, 400  communiants;  canton  de  La  Cliateigncrajc  (Vendée],  1.032 
habitants. 


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—  209  - 

des  écoles  pour  les  lilles;  si  les  filles  ne  vont  point  dans  leK 
mêmes  écoles  que  les  garçons  ;  si  les  enrants  n'ont  point  de 
mauvais  livres;  si  on  leur  fait  réciter,  tous  les  jours,  à  genoux 
les  prières  du  matin  et  du  soir  en  français  ;  si  on  leur  inspire  Ih 
modestie  dans  l'église  et  la  soumission  iV  la  maison;  si  on  ne 
les  soulTre  point  dans  le  vice.  »  En  1750,  le  questionnaire  est 
ainsi  conçu  :  n  Si  le  curé  a  un  vicaire  ;  — s'il  fait  son  devoir  ;  — 
s'il  fait  exactement  le  catéchisme  ;  — s'il  lient  les  petites  écoles; 
—  s'il  y  a  un  maître  et  une  maîtresse  d'écolle  et  une  sage- 
femme  approuvée  ;  —  s'il  y  a  un  clerc  maître  décole  ?  »  ' 

En  Aunis,  le  formulaire  était  ainsi  conçu  :  a  Articles  sur  les- 
quels messieurs  les  curez  répondront  à  monseigneur  l'OvOquc 
de  La  Rochelle  dans  la  visite  de  leurs  paroisses,  d  Nous  repro- 
duisons les  paragraphes  qui  ont  rapport  à  l'instruction  :  «  '39, 
s'il  y  a  un  maître  d'école,  d'où  il  est;  30,  s'il  est  approuvé,  et 
depuis  quand;  31, s'il  ne  reçoit  point  des  filles  dans  son  école; 
32,  s'il  vit  avec  exemple,  s'il  s'acquitte  bien  de  son  devoir,  s'il 
est  assidu  à  faire  les  leçons  ;  33,  s'il  a  soin  de  faire  le  caté- 
chisme, au  moins  une  fois  la  semaine  ;  34, s'il  chante  à  l'église, 
et  s'il  a  soin  que  les  écoliers  y  gardent  la  modestie  nécessaire  ; 
35,  s'il  est  marié,  s'il  ne  tient  point  de  cabaret  ;  36,  s'il  y  a  une 
maîtresse  d'école,  si  elle  est  mariée  ;  37,  si  elle  donne  bon 
exemple  et  s'acquitte  bien  de  son  devoir  ;  38,  au  cas  qu'il  n'y  en 
ait  point,  s'informer  s'il  n'y  a  personne  dans  la  paroisse  <jui 
puisse  faire  cette  fonction  ;  s'il  s'en  trouve  quelqu'une,  l'y  ex- 
horter et  luy  en  représenter  l'importance.  » 

Le  13  juillet  1689,  Guy  de  Hillerin,  grand  archidiacre  de  Fon- 
tenay  en  l'église  de  La  Rochelle,  donne  ces  notes  sur  la  paroisse 
de  Saint-Pierre  de  Mauléon  :  «  Il  y  a  dans  la  paroisse  un  rcgent 
establi  et  approuvé,  nommé  Du  Clos,  séculier  et  non  marié,  à 
nous  connu  de  longue  main  pour  cstre  fort  capable  pour  Wm 
humanités,  lequel  a  plusieurs  pensionnaires  et  escoliers  qu'il 
enseigne  tant  par  Ini-mesrae  que  par  deux  soumaîstres  qui  lui 
aydent.  Comme  ils  ne  se  sont  point  trouvés  à  notre  visitte,  n'en 
ayant  pas  esté  avertis,  et  qu'ils  logent  dans  un  lieu  cscarté  hors 
de  ville,  nous  nous  sommes  informés  do  leurs  mœurs  ut  con- 
duite,  et  n'avons  rien  trouve  qui  soit  contraire  à  leur  profes- 


1.  Ch.  Robillard  de  Beaurepaire.  Rtcherchei  »iir  Vinsiractiun  yuMique 
dans  le  diocète  de  lioiien  avani  1789,  t.  ii,  p.  113. 


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-  210  — 

sion.  Le  catéchisme  se  fait  régulièrement  en  leur  escolle,  tous 
les  samedis.  » 

Le  plus  souvent,  les  déclarations  étaient  favorables  à  l'insti- 
tuteur. En  1702,  le  36  juin,  à  Fontaine  >  :  u  II  y  a  le  nommé  Jean 
Lalève,  maitre  d'école,  dont  on  est  fort  content.  »  A  Aigre- 
feuille  (Charente-Inférieure),  le  18  novembre  1694  :  a  Le  sieur 
curé  nous  aurait  répondu  que  le  maistre  d'escoUe  faisait  assez 
bien  son  devoir,  mais  n'y  avoir  point  de  maîtresse  d'escoUe.  > 
A  Chollet,  *  paroisse  de  Saint-Pierre,  le  7  octobre  1723  :  «  Il  y 
a  un  maitre  et  une  maîtresse  d'école.  Le  maître  se  nomme  Jean 
Salvan,  et  la  maîtresse  Marguerite  Gourdon;  ils  font  fort  bien 
l'un  et  l'autre  leur  devoir;  nous  les  approuvons  pour  continuer 
leurs  employs.  » 

Dans  les  deux  paroisses  de  Saint-Jean  de  Taugon  ^  et  de  Saint- 
Pierre-la-Uonde,  qui  ont  d'abord  formé  la  commune  de  Tau- 
gon-la-Ronde,  puis  ont  été  séparés,  on  lit,  le  2  mai  1733,  à 
Taugon  :  «  Les  nommés  Nicolas  Uarbin  et  JeanSalvont  font, 
dans  cette  paroisse  de  Taugon,  les  fonctions  de  mailres  d'école. 
Nous  leur  avons  permis  de  continuer  jusqu'à  nouvel  ordre,  le 
sieur  curé  nous  en  ayant  rendu  bon  témoignage  »  ;  et  à  La 
Ronde  :  «  Il  y  a  un  maitre  d'école  nommé  Pierre  Pellerin,  dont 
on  rend  bon  témoignage,  et  à  qui  nous  avons  donné  une  nou- 
velle institution  par  écrit,  d 

La  tenue  cependant  n'était  pas  toujours  irréprochable;  on  le 
soupçonnait  déjà  par  la  question  relative  au  cabaret.  Le  17  avril 
1723,  à  Notre-Dame  de  Rochefort  hors  les  murs  :  b  Sur  ce  qui 
nous  a  esté  remontré,  dît  l'évêque,  que  le  nommé  Beaupré,  cy- 
devant  soldat  et  à  présent  tenant  auberge  dans  la  paroisse  de 
Notre-Dame,  près  cette  ville  de  Rochefort,  tient  les  petittes  es- 
colles  dans  la  dite  paroisse  sans  notre  approbation  ny  permis- 
sion, et  mesme  malgré  la  deftense  que  nous  lui  avons  fait  faire 
de  vive  voix,  nous  luy  deffendons  expressément  de  rechef  par 


1.  Notre-Dame  de  FonUiae,  élection  de  Poitiers,  diocèse  de  La  Ro- 
chelle, 300  coiumuniaDts;  cantoD  de  Fontenay  (Deux-Sèvres),  TlShabi- 

•î.  Chollcl,cn  Anjou,  élection  de  Mon  treuil- Bellay,  2.200  communianls; 
chef-lien  d  arrondissenienl  (Maine-cl-Loirc),  13.360  habitants. 

3.  Tan  gon-la-Ronde,  1.300  communiants;  canton  do  Courçon  (Cha- 
rente-Inréric-ure],  ^.361  hiibitants. 


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—  211  — 

les  présentes,  estant  actuellement  dans  le  cours  de  nos  visilt-s, 
de  tenir  les  dites  petites  écolles,  ne  jugeant  pas  à  propos,  poui- 
bonnes  et  justes  causes  à  nous  connues,  de_  l'approuver  pour 
cet  emploi,  qui  est  très  important  pour  l'éducation  do  la  jeu- 
nesse; ayant  approuvé  d'ailleurs  le  nommé  Besse  qui  s'en  ac- 
quitte dignement.  Il  nous  a  aussi  esté  représenté  que  Jeanne 
Rembaud,  qui  tient  aussi  les  petites  écolles  de  filles  dans  la 
mesme  paroisse  de  Notre-Dame,  y  enseigne  indifféremment  et 
les  lilles  et  les  garçons,  ce  qui  est  absolument  contre  les  ordon- 
nances ;  nous  avons  defTendu  à  la  dite  Remliaud  d'admettre  dans 
son  écolle  aucuns  garçons,  comme  noua  delïcndons  pareillement 
aux  maîtres  décolle  d'admettre  dans  la  sienne  aucune  lille.  n 

C'est  la  seule  mention,  du  reste,  d'un  instituteur  donnant  à 
boire  dans  sa  maison.  Sur  ce  point  la  réponse  est  toujours  né- 
gative, et  quelquefois  pour  cause,  comme  le  7  mai  1G74,  ù  Frai- 
gneau  *  :  «  11  y  a  un  maître  d'école  qui  est  venu  de  la  paroisse 
de  Cherzay  (diocèse  de  Luçon).  Il  est  marié  et  ne  tient  point 
cabaret  :  car  il  n'y  en  a  point.  Dieu  merci,  dans  ma  paroisse.  » 

«  Si,  disait  Pouzaux,  prieur  curé  de  Gemo/ac  en  1774,  si  le 
maître  d'école  des  garçons  de  la  présente  paroisse  étoit  yvro- 
gne,  joueur  et  de  mauvaises  mœurs,  ou  bien  négligeant  l'instruc- 
tion de  la  jeunesse,  MM.  les  prieurs,  mes  successeurs,  lui  re- 
trancheront la  pension  de  cinquante  livres  affectée  sur  le  revenu 
de  la  première  fondation  de  7.000  livres,  et  donneront  les  dites 
cinquante  livres  aux  pauvres,  b 

L'enquête  était  sérieuse,  et  afin  qu'il  n'y  eût  paa  de  place  à  la 
malveillance,  les  réponses  du  curé  étaient  contrôlées  par  l'évo- 
que ou  son  délégué.  Pour  plus  de  sûreté,  on  interrogeait  les  élè- 
ves. Nous  en  avons  vu  des  exemples.  En  voici  quelques  autres  : 
a  Ledit  sieur  curé  de  Saint-Christophe  ^  (1688)  nous  a  rendu  bon 
témoignage  du  régent,  duquel  nous  avons  interrogé  quelques 
escolliers  sur  le  catéchisme,  qui  ont  assez  bien  répondu,  a  A 
Charentenay,  ^  même  date  :  a  Avons  interrogé  les  enfants  sur  le 


1.  Fraigaeau,  dans  le  Poitou,  élection  de  Fontenay,  diocèse  de  La 
Rocbclle,  I(i0  communiants;  réuni  à  Monti-cuil,  canton  de  Foutciiay 
(Vendée). 

2.  Saint-Christophe,  1,02S  habitants,  canton  de  La  Jarrie. 

3.  Chai-cnlenay  en  Aonia,  commune  de  Sainl-Médord,  canton  de  Sut- 


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—  212  — 

catéchisme.  Le  curé  en  prend  grand  soin,  n  A  Saint-Germain  de 
Marencennes,  *  un  procès  verbal  de  l'archiprètre  Ghalmette,  si- 
gné le  8  mai  I7i9parGrandin,cur(;,etparBrigueville,  prêtre,  dit: 
«  Avons  interrogé  les  enfants  qui  nous  ont  paru  peu  instruits  et 
auxquels  cependant  on  a  commencé  à  apprendre  le  catéchisme 
du  diocèse...  Il  y  avait  un  maître  d'école  ;  mais  il  n'y  est 
plus...  B 

Non  seulement  les  élèves,  mais  encore  les  maîtres  étaient  in- 
terrogés, A  Saint-Saturnin  du  Bois,  canton  de  Surgères  [Cha- 
rente-Inférieure), en  1688,  le  doyen  écrit  :  u  II  y  a  un  régentque 
nous  avons  veu  et  examiné,  et  dont  M.  le  curé  et  ses  paroissiens 
sont  contents,  n  A  Forges,  ^  le  1"  mai  1699,  même  remarque  de 
i'évéque  :  ■  Il  y  a  un  maître  d'école,  dont  on  est  content.  Nous 
l'avons  examiné,  d  Dans  l'île  de  Ré,  à  Ars,  ^  le  4  juillet  1697  : 
tt  Avons  examiné  deux  maîtres  d'écoles,  que  nous  avons  trouvés 
capables.  ■ 

Usage  humiliant,  a-t-on  dit  ?  c  Plus  d'un  instituteur  parmi  les 
meilleurs  devait  tremblera  la  pensée  de  cet  examen  rigoureux 
fait  en  présence  des  Qdèles  assemblés.  »  *  Non,  il  n'y  avait  rien 
là  de  pénible  pour  l'amour-propre  du  maître  ;  car  cette  enquête 
sur  la  situation  morale  de  la  paroisse  était  générale.  Le  premier 
qui  subissait  l'examen  était  le  pasteur;  l'évoque,  l'archidiacre, 
le  doyen  s'adressait  publiquement  à  la  foule,  et  lui  demandait  si 
le  curé  remplissait  exactement  ses  devoirs.  Ainsi,  Félix-Phi- 
lippe de  La  Brosse,  prêtre,  docteur  en  Sorbonne,  doyen  de 
l'église  cathédrale  de  La  Rochelle,  vicaire  général,  en  visite  à 
Vouillé,  s  le  25  octobre  1676,  déclare  ;  ■  Nous  avons  exhorté  lea 
paroissiens  de  nous  dire  s'ils  avaient  quelques  plaintes  à  faire 


1.  Saint-Germain  de  Marencennes,  J60  communiants;  1,337  babitants, 
canton  de  Surgères. 

2.  Forges,  archiprêtré  de  Sui^res,  diocèse  de  La  Roclielle,  SOO  flmes, 
400  communiante,  4  huguenots. 

3.  Ars,  diocèac  de  La  Rochelle,  3,000  âmes  dont  1,400  commualants 
et  25  familles  de  nouveaux  convertis;  chef-lieu  de  canton,  3,486  ha- 
bitants. 

4.  Magglolo.  De  la  condition  de  l'intlrucUan  primaire  et  du  mallre 
d'fcote  en  Lorraine  avant  1789,  p.  501,  dans  les  Mémoires  lui  à  la  Sor- 
bonne en  4868.  Histoire  et  philoloijie. 

G.  Vouillû-les-Marais  eu  Poitou,  diocèse  de  La  Rochelle,  930  habi- 
tants;   cauton  (le  Cliaillé-les-Marais  (Vendée),  1,813  babitauts. 


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—  213  — 

de  ta  conduite  de  leur  curé  et  sil  lotir  rnndnit  toute  rassistance 
qu'il  leur  doit,  n  A  Itochcrort,  le  19  janvier  de  l'année  suivanle  : 
B  Avons  déclaré  aux  assistana  les  motifs  de  notre  visite  et  l'obli- 
gation qu'ils  avaient  de  nous  informer  de  l'état  de  leur  paroisse, 
et  des  vie,  mœurs  et  déportemcnt  de  leur  curé,  comme  aussy  le 
dit  curé  de  nous  advertir  si  ses  paroissiens  s'acquittent  de  leurs 
devoirs  en  tant  que  chrétiens.  »  La  formule  est  répétée  dans  cha- 
que église.  Chacun  alors  Taisait  ses  observations,  le  curé  sur  les 
fidèles,  les  paroissiens  sur  leur  pasteur,  s'il  y  avait  lieu.  C'est 
une  espèce  de  confession  publique,  une  enquête  grave  où  tout 
déposant,  après  serment  de  dire  la  vérité,  est  écouté  religieuse- 
ment, et  signe  sa  déclaration  écrite.  Au  Thou,  le  27  novembre 
1694  •  «  Aurions  fort,  dit  l'évèque,  réprimandé  le  sieur  curé  de 
sa  négligence,  n  Plus  loin,  à  Airvault,  *  9  mai  1700,  il  ajoute  : 
a  Nous  avons  examiné  le  sieur  Claude  Peu,  prestre,  qui  estoit  de 
l'ordre  de  Saint-François,  et  Jean  Dufour,  cy  devant  frère  feuil- 
lant, qui  n'est  pas  tonsuré,  et  on  nous  a  rendu  de  bon  témoi- 
gnage. »  Au  Breuil-Ia-Réorte,  "  le  10  mai  1707,  Champflourdit  : 
0  II  y  a  230  communiants,  point  de  huguenots.  Par  l'enquête 
que  nous  avons  faitte  de  la  conduite  du  dit  sieur  Ernault,  curé, 
nous  avons  trouvé  qu'il  sappliquoit  fort  à  son  devoir,  qu'il  estoit 
charitable;  il  est  de  Normandie,  âgé  d'environ  70  ans.  n  II  pa- 
rait même  qu'il  y  avait  aussi  un  vote  :  car  souvent  l'évoque 
écrit:  s  Par  le  scrutin  que  nous  avons  fait,  nous  avons  vu  que 
le  sieur  curé  s'acquittoit  bien  de  son  devoir.  t> 

J'ignore  si  a  plus  d'un  instituteur  tremblait  à  la  pensée  de  cet 
examen  »  ;  mais  je  sais  bien  que,  s'il  était  redoutable  pour  l'in- 
stituteur et  le  curé,  d'abord  il  n'était  déshonorant  ni  pour  l'un  ni 
pour  l'autre  ;  ensuite  qu'il  avait  quelque  avanlage  pour  le  pre- 
mier, et  qu'il  pouvait  le  protéger  contre  des  abus  toujours  pos- 
sibles. Ainsi  à  Mauzé,  1"  mai  1718,  il  y  a  discussion  entre  le 
maitre  et  le  curé  :  «  Nous  avons  voulu  voir  les  maitres  d'esco- 
les  ;  et  deux  se  sont  présentes  devant  nous,  se  plaignant  fort  que 
M.  le  curé  les  empcschast  sans  raison  de  faire  leurs  fonctions  ;  à 


1.  Airvault  ou  Oirïaui,  en  Poitou,  diocèse  de  La  Rochelle,  abbaye 
d'hommes  de  l'ordre  de  Saint- Augustin;  chef-lieu  de  canton  (Deui- 
Sèvres),  1,763  habitants. 

2,  Breuil-Ia-Réorte,  canton  de  Sui^ùres  (Charente-Inférieure) ,  702 
habitants. 


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—  214  — 

qiioY  !c  rfil  ciirë  répondant  nous  représente  une  ordonnance  de 
Mp"  lévcsinic  par  lai|uel]e  il  a  interdit  ces  fonctions  à  un  des 
maître»  d'école;  et  le  dit  cure  nous  a  aussi  représenté  une  let- 
tre (le  Mb'  l'cvcsque  par  laquelle  il  approuve  que  l'autre  des  dits 
deux  maitrcsd'écolescontinuastaes  fonctions,  mais  avec  l'appro- 
hnlion  de  M.  le  curé,  lequel  croyait  ne  pouvoir  approuver  qu'il 
continue  lesditcs  fonctions,  regarde  conséquemment  cette  appro- 
bation conditionnelle  de  Mp  comme  non  avenue,  »  Et  le  doyen 
sursoit  jusqu'à  plus  ample  informé. 

LVnquéte  était  donc  aussi  minutieuse  que  l'exigeait  l'impor- 
tance de  l'éducation  de  la  jeunesse.  Au  Breuil-Magné,  canton 
de  lïoeliefort,  le  23  novembre  169'i,  l'éviique  dit  ;  «  Aurions  de- 
mandé aprts  le  maislre  d'escolle,  et  nous  auroit  été  répondu 
que  c'éloit  un  nommé  André  Germain  qui  en  fait  les  fonctions, 
qui  n'est  ici  que  depuis  un  mois;  qu'il  demeuroit  chez  le  sieur 
prieur  (Pierre  Gestin),  et  qu'il  seroit  marié  à  Rennes  :  aurions 
ordonné  que,  quand  la  femme  du  dit  maistre  d'escolle  viendra, 
il  se  logera  ailleurs.  »  Mais  on  ne  faisait  pas  preuve  d'une  grande 
rigueur;  Guy  de  Hillerin,  archidiacre  de  Fontenay  en  l'église 
de  La  Rochelle,  visitant,  le  9  octobre  1686,  l'archiprètré  de  Sur- 
gères,  il  Ciré,  •  dit  :  o  II  y  a  un  régent  nommé  Augran,  lequel 
n'a  point  comparu  parce  qu'il  est  encore  aux  vendanges.  » 

Ainsi  les  précautions  étaient  prises  pour  éviter  des  erreurs 
inévitables  ;  et  le  maitre  d'école  n'était  pas  sans  garantie  contre 
le  mauvais  vouloir  ou  l'arbitraire,  Mauzé  vient  de  nous  en  four- 
nir la  preuve.  Restaud  près  de  Saintes  va  nous  montrer  encore 
qu'il  y  avait  déjà  des  différends  entre  le  presbytère  et  l'école. 
Dans  une  supplique,  19  avril  1785,  à  l'intendant  de  La  Rochelle, 
Joseph  Iléraud,  qui  à  pourtant  reçu  du  curé  Fleury  (6  février 
1783)  un  certificat  de  communion  pascale  qu'il  produit,  expose 
qu'ayant  fait  la  classe  du  1"janvier  au  8  juillet  1784,  il  «a  quitté 
la  dite  paroisse  par  les  ordres  de  son  confesseur,  crainste  de 
causé  du  scandallc  au  sieur  curé  de  la  ditte  paroisse;  le  sup- 
pliant ose  se  flatter  qu'il  a  toujours  passé  pour  un  honnête 
homme  et  a  toujours  rempli  ses  devoirs  dans  son  état  de  maitre 
d'école.  J>  11  apporte  à  l'appui  un  certificat  du  syndic  et  des  ha- 
bitants. Mais  le  syndic.  Million,  consulté,  écrit,  en  mai  1785  : 


1.  Ciré,  300  communianla  anciens  catholiques,  100 

Ciréd'Aunis  (Charente- Inférieure). 


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—  215  - 

u  Quant  au  verbiage  de  la  requête  du  sieur  Héraud  coi 
M.  le  curé,  je  n'y  comprends  ripu  ;  mais  je  (ne  renferme  dans  le 
système  qui  dit  vulgairement  que  tels  on  connait  les  saints,  tels 
on  les  honore.  » 

Si  le  tort  était  du  côté  du  magister,  il  était  sûr  qu'on  ne  le 
condamnerait  ni  sana  motir  sérieux  ni  sans  enquête.  En  1740, 
François  Marcel  est  institué  régent  de  l'écote  de  îîriaucourt.  ' 
Des  plaintes  s'élèvent  contre  lui.  Trecourt,  curé  d'Eussigneix, 
canton  de  Chaumont,  est  chargé  d'une  enquête  ;  elle  est  défavo- 
rable. Marcel  est  révoqué.  A  cette  nouvelle  les  habitants  pro- 
testent avec  énergie  contre  l'injustice  de  cette  mesure.  Marcel  a 
desservi  13  ans  reçoit!  d'Eclio.  8  ans  celle  d'Esnouveaux;  il  a 
toujours  bien  rempli  ses  devoirs;  ce  sont  des  malfaisants  qui 
l'ont  fait  interdire.  Nouvelle  enquête.  Elle  établit  que  la  pre- 
mière n'a  pas  été  sérieuse,  et  que  les  habitants  n'y  ont  pas  été 
convoqués.  Le  bureau  casse  donc  son  premier  arrêté  et  Marcel 
est  maintenu.  La  même  année,  le  curé  d'Oudincourt  (arrondis- 
sement de  Chaumont,  3&9  habitants)  ne  veut  pas  donner  son 
approbation  au  choix  de  Nicolas  Boucher  fait  par  les  parois- 
siens pour  directeur  de  l'école;  il  préférerait  Joseph  Lasscrteur. 
Le  bureau  demande  au  curé  les  motifs  de  son  refus  ;  et  comme 
il  n'y  a  rien  à  dire  sur  le  compte  de  Boucher,  on  lui  accorde 
l'autorisation. 

Le  ?2  septembre  1754,  les  habitants  de  Cérilly  ont  des  re- 
proches à  faire  à  leur  instituteur,  Etienne  Villette.  «  Il  se  fait 
payer  le  double  et  triple  du  règlement,  ne  tient  point  les  enfants 
chez  soi  trois  heures  le  matin  et  trois  heures  le  soir,  les  laisse 
vaguer  le  long  des  rues  sans  les  conduire  à  l'église,  ne  se  donne 
point  de  peine,  fait  lire  les  petits  par  les  grands,  ne  leur  apprend 
point  le  catéchisme,  les  renvoie  lorsqu'ils  ne  payent  pas  le  mois 
suivant  la  taxe  qu'il  fait  luy-mème,  enfin  ne  fait  en  aucune  ma- 
nière son  devoir.  »  Pour  ces  «  abus  aussy  considérables  »  il  est 
destitué  à  la  pluralité  des  voix  et  remplacé  par  Claude  Subra, 
natif  de  Moulins,  demeurant  au  bourg  de  Buxière-la-Grue.  * 

Remarquons  encore  ce  respect  de  l'autorité  chargée  de  diriger 
l'enseignement  pour  les  représentants  de  la  commune  ou  de  la 


1. 233 hBbitants,caDtoQii'Andelot,arrondisscm(!nldc  Chaumont  (Haute- 
Marne). 
2.  Leiécoleê  bourbonnaises  avant  4791,  p.  214. 


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—  216  — 

famille.  On  les  consultait  et  l'on  tenait  grand  compte  de  leurs 
désirs.  Il  n'clait  pas  facile  d'imposer  un  instituteur  à  une  pa- 
roisse qui  n'en  voulait  pas.  Ainsi,  en  1740,  à  Vignory,  '  le  curé 
cl  une  piirtii;  de  ses  paroissiens  demandent  l'approbation  pour 
un  maili'c  de  leur  choix.  Le  bureau  refuse,  i  11  est  d'usage  dans 
le  diocèse,  répond-ii,  de  ne  point  approuver  un  maître  d'école 
qu'il  ne  soit  porteur  d'un  bail  en  forme  »  ;  et  il  renvoie  les  re- 
quérants à  une  assemblée  générale.  L'année  suivante,  des  difli- 
cultes  s'élèvent  à  Argenteuil  ^  entre  deux  candidats  à  la  maî- 
trise d'école.  L'un,  Nicolas  Geffard,  se  présente  avec  ses  pièces 
en  règle  au  bureau  qui  l'examine  et  l'institue.  Huit  jours  après, 
on  apprend  que  les  diflicuttés  ne  sont  pas  aplanies.  Une  en- 
quête est  faite  par  le  curé  de  Sennevoy  ;  il  en  résulte  que  le  syn- 
dic et  les  habitants  ne  s'entendent  pas  entre  eux;  et  comme 
(ielTard  et  Nicolas  Longin,  son  compétiteur,  causent  ces  divi- 
sions, le  bureau  décide  que  ni  l'un  ni  l'autre  n'aura  son  appro- 
bation. 

XXIII 

OBLIGATIONS  PARTICULIÈRES  ET  LOCALES  DE  L'INSTITUTEUR.  — 
PRIÈRES  POUR  LES  BIENFAITEURS.  —  ENSEIGNEMENT.  —  PHOGRAHUE 
DES  ÉTUDES.  —  QUELQUES  PROSPECTUS  DE  MAITRES  ET  CHEFS  d'iN- 
STITUTION.  —  UN  PEU  DE  CMAHLATANISUE.  --  MAITRES  QUI  PAIENT 

LEURS  ÉLÈVES,  —  REPRÉSENTATIONS  8CÉN1QUES.  —  EXERCICES  COR- 
PORELS. —  BATAILLONS  SCOLAIRES. 

Outre  les  devoirs  d'état  qui  étaient  généraux,  universels,  il  y . 
avait  pour  l'instructeur  de  la  jeunesse  des  obligations  particu- 
lières résultant  d'une  convention  spéciale.  Celui  qui  fondait  une 
école,  comme  celui  qui  fondait  une  chapelle,  une  église,  un  mo- 
nastère, imposait  certaines  charges  que  le  maitre  d'ailleurs  était 
libre  d'accepter. 

Le  collège  Saint-Louis  d'Angoulème  jouissait  de  9,500  livres 


1.  fi20  habitants,  clicf-licu  de  canloD  de  l'arrondissement  de  Cbau- 
inont  (Haute-Marne). 

2.  594  habitants,  canton  d'Ancy-le-Franc,  arrondissement  de  Ton- 
nerre (Yonne). 


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—  217  — 

de  revenu,  ù  charge  t  d'entretenir  six  écoliers  de  I;t  terre  de 
Ruffec.  »  * 

A  BasqueviUe  en  Normandio,  dans  la  première  moitié  du 
xvi'  siècle,  le  prieur  nommait  et  envoyait  à  l'école  trois  enTaiits 
gratis,  o  Le  malstre  était  tenu  de  bailler  et  livrer  au  prieur  ou  à 
ses  receveurs,  le  jour  de  pasqucs  fleuries,  un  plat  de  poisson  et 
un  pot  de  vin  à  disner.  »  Mais  ce  n'était  là  qu'une  redevance 
honorifique. 

Dans  le  Vendômois,  le  principal  de  Sougé-aur-Braye,  canton 
de  Savigny  (Loir-et-Cher),  d'après  untestament  fait  on  1626  par 
René  Guestier,  curé  de  8ougi5,  devait  «  procurer,  autant  qu'il 
sera  en  son  possible,  que  les  enfants  entendent,  le  matin,  avant 
d'aller  à  l'école,  la  sainte  messe  en  l'église  de  Sougé,  dont  ils 
reviendront  avec  modestie,  deux  à  deux,  à  l'école  ;  procurera 
qu'ils  aient  soin,  après  l'école  du  soir,  de  chanter  le  Salve  re- 
fftna  en  la  chapelle  du  Saint- Rosaire,  avec  un  Depro/'ïmrfîspour 
le  repos  de  son  âme,  en  action  de  grâces  du  bien  qu'il  a  procuré 
à  leur  éducation  ■  en  faisant  cette  fondation,  2 

Ces  r6glements  relatifs  aux  ofRces  et  aux  prières  étaient  en 
vigueur  chez  nous.  Le  régent  devait  apprendre  à  ses  élèves  les 
prières  du  matin  et  du  soir,  le  catéchisme,  les  conduire  à  la 
messe  tous  les  jours  et  à  vêpres  les  dimanches  et  fôtes.  Le  curé 
de  Saint-Sylvain,  vulgo  Saint-Sauvan,  canton  de  Burie  près  de 
Saintes,  en  1699,  délivre  un  certificat  à  b  Isaae  Feuilletcau,  ré- 
gent, capable  d'enseigner  la  jeunesse,  à  lire,  à  écrire  et  l'arilh- 
métique,  conduire  au  catéchisme  et  à  la  messe  les  jours  ou- 
vriers. »  A  Treize-Vents,  le  14  juillet  1689,  je  trouve  :  «  Le  dit 
messire  René  Bagucneau,  prêtre,  vicaire  de  ia  dite  paroisse, 
tient  recolle,  et  a  environ  20  ou  25  écoliers,  auxquels  il  tait  le 
catéchisme  une  fois  la  semaine  et  les  amène  à  l'église  tous  les 
jours  à  la  messe,  d  Enfin,  àMauzé,^  le  24  avril  1698  :ii  Nous  avons, 
raconte  Ml'  de  La  Frezelière,  fait  venir  par  devant  nous  le  mai- 


1.  ButteUn  el  mémoires  de  la  société  archéologique  de  U  CharenU, 
pages  Liii,  Lv,  1890-91. 

2.  Le  collège  de  Sougé,  per  M.  Arrondcao,  sous  ce  titre  :  Un  chapitre 
de  t'hiiloire de  l'intlruclion publique  dan»  le  Vendômois,  dans  \e  Bullelin 
de  la  société  archéologique  du  Vendômois,  1.  vu,  1868,  p.  18. 

3.  SainUPierre  de  Mauié  CD  Poitou,  1.600  âmes,  dont  700  communiants 
et  400  huguenots  ;  Pierre  Robert,  curé.  L'évêque  y  fait  lui-même  une 
mission  de  8  jours  pour  les  non  convertie,  mais  san;  résultats. 


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—  218  — 

tre  d'ëcolle,  auquoi  nous  avons  ordonné  de  mener  les  enfants 
des  nouveaux  convertis  n  la  messe  tous  les  jours  et  de  nous  en- 
voyerloutcs  lessemaines  un  oataloguo  du  ceux  qui  manqueront 
tant  à  l'école  qu'à  la  messe,  et  de  recevoir  gratis  ceux  qui  seront 
reconnus  pauvres  par  M.  le  séncchal  qui  en  donnera  des  billets 
audit  maître.» 

J'ignore  si  cette  obligation  de  la  messe  quotidienne  était 
remplie  ;  je  n'en  ai  guère  rencontré  que  ces  mentions.  Pour  le 
catéchisme,  on  était  plus  rigoureux  :  car  à  chaque  instant  il  en 
est  question.  Il  le  fallait  faire  au  moins  une  fois  la  semaine.  Je 
regrette  vivement  di;  n'avoir  pas  les  règlements  spéciaux  des 
écoles.  On  saurait  exactement  ce  qu'était  alors  l'instruction 
primaire.  Ils  existaient:  car  souvent  on  en  parle.  MB'  de  Crussol 
d'Uzès  renvoie  à  ceux  qu'il  a  o  dressés  ».  Mff  de  Champflour  or- 
donne de  se  conformer  à  ceux  de  son  prédécesseur,  La  Freze- 
lière.  «  Il  serait  bon  de  faire  réimprimer  les  ordonnances  tou- 
chant les  petites  écoles  et  les  distribuer  à  tous  les  maîtres  et  mai- 
tresses  avec  injonction  de  les  observer  à  peine  d'interdiction,  » 
disent,  le  1 1  mars  168tl,  deux  délégués  de  l'évéque,  après  la  vi- 
site des  écoles  de  La  Rochelle. 

A  Cérilly  en  Bourbonnais,  Jan  1747,  le  contrat  passé  entre  les 
habitants  et  l'instituteur  l'obligeait  à  tenir  classe  régulièrement 
tous  les  jours  de  la  semaine,  sauf  le  jeudi  toute  la  journée  en 
été,  et  le  même  jour  l'après-diner  en  hiver  seulement,  lorsqu'il 
ne  se  trouvera  point  de  fête  pendant  la  semaine.  Il  rapportera 
un  certificat  de  catholicité  de  son  curé  «  qui  contiendra  qu'il  a 
satisfait  à  son  devoir  pascal  »,  et  obtiendra  de  l'archevêque  de 
Bourges  ou  des  grands  vicaires  la  permission  denseigner.  Il 
enseignera  le  catéchisme  tous  les  samedis  soir;  il  n'instruira 
aucune  fille  que  dans  la  maison  de  ses  père  et  mère  «  et  sous 
leurs  yeux  n;  il  assistera  à  la  messe  de  paroisse  les  dimanches 
et  fêtes,  où  il  conduira  ces  enfants.  Moyennant  quoi  il  sera  dé- 
fendu à  toute  autre  personne  d'enseigner  les  enfants  publique- 
ment ni  en  cachette  ;  le  maître  jouira  de  la  maison  destinée  au 
collège,  puis  de  ses  dépendances  dont  il  touchera  les  revenus, 
enfin  de  la  dîme  qui  y  est  annexée  ;  il  percevra,  et  toujours 
d'avance,  pour  chaque  mois,  6  sols  pour  les  enfants  qui  <t  seront 
h  l'a,  fte,  ce  ;  8  pour  ceux  qui  liront  le  psautier  ;  en  français  et 
le  latin,  10  sols:  en  toiifrals  et  qui  écriront,  15  sols  n;  qui  appren- 
dront l'arithmétique,  18 sols;  qui  commenceront  le  latin, '20  sols; 
qui  feront  des  thèmes  et  des  versions,  30  sols. 


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—  219  — 

Il  est  bien  entendu  que  souvent  il  y  avait,  comme  aujour- 
d'hui, des  programmes  mngiiinques.  On  amchititses  promesses 
daiiB  les  journaux  :  ■  Le  sieur  Itarat,  (établi  àKoyan,  enseigne  à 
lire,  écrire,  rarilltmêlique  et  le  latin  ;  il  prend  des  enfans  à  pen- 
sion et  demi-pension  ;  ceux  qui  voudront  l'honorer  de  leur  con- 
fiance auront  lieu  d'en  être  satisfaits.  »  *  En  1786,  je  lis  :  «  Le 
sieur  Taulois,  successeur  de  M.  Samarie,  offre  ses  talens  au 
public,  pour  l'instruction  de  la  jeunesse  ;  il  se  propose  d'ensei- 
gner l'art  d'écrire,  par  principes.  Son  zèle  et  son  activité  lui  font 
espérer  la  confiance  des  amateurs,  et  tout  le  succès  qu'il  ose  en 
attendre  ;  il  tient  aussi  une  pension.  Il  demeure  rue  des  Réco- 
lels,  maison  de  M"°  Buisson,  marchande  d'ornements  d'église  ; 
son  tableau  estau-dessusdeinporte.  i  ^  Celui-ci  est  modeste,  un 
autre  est  plus  généreux  dans  ses  offres  :  "  Le  sieur  Delaitre,  qui 
tient  un  pensionnat  à  Saintes,  depuis  plusieurs  années,  ^  conti- 
nue de  recevoir  des  jeunes  gens,  depuis  l'âge  de  six  ans  jusqu'à 
douze  ;  ils  sont  nourris,  couchés  seuls  et  blanchis  ;  ils  ont  maître 
de  lecture,  d'écriture,  d'arithmétique  et  de  langue  latine,  et  une 
instruction  sur  la  religion  deux  fois  la  semaine  ;  on  leur  donne 
des  leçons  de  grammaire  française,  d'histoire,  de  géographie  et 
de  danse.  Le  prix  de  la  pension  est  de  400  livres.  Si  les  parcns 
ne  veulent  pas  donner  tous  les  maîtres  désignés  ci-dessus,  il 
sera  fait  une  diminution  proportionnée.  »  *  L'année  suivante,  un 
troisième  présente  au  public  son  enseignement:  «  Le  sieur Ter- 
monia,  maitre  écrivain  à  Saintes,  rue  des  Ballets,  se  propose  de 
tenir  pension  après  les  vacances  ;  il  enseigne  l'arithmétique,  le 
latin,  la  grammaire  françoise  et  l'orthographe;  il  répétera  ceux 


1.  Journal  de  Sainlonge  et  d'Angoumois,  p,  119,  10  avril  1787. 

2.  Affiche*  de  Saintonge,  du  jeudi  6  juillet  1786  ;  n'  iivn,  p.  219. 

3.  Voir  dans  la  Renae  de  Sninlonge,  vue,  336,  ua  amusant  article  de 
M.  le  baron  de  La  Morincric  sur  Delaistre,  maitre  de  danse,  chanté  par 
Piis,  et  qui  libellait  ainsi  un  reçu  pour  ses  élèves,  les  jeunes  Thomasde 
Bardines  :  «  Jej  ReConu  avoier  resus  de  Monsieur  dehardinne  pour 
tout  Coatc  aRetée  jusqua  séjour  La  somme  de  175  livres  pour  Le  Car- 
tier de  LapanaioDs  de  messieur  de  bardimnc  cher  janfant  (ses  enfants] 
et  déplus  18  liv.  aCootc  pour  1rs  foumlturre  tans  pour  Le  maitre  que 
pour  Les  joutre  chojees  dons  Les  Cartier  de  La  pansions  sera  et  chus  Le 
premier  janvier  1785.  Asaintes  se  2.1  Obre  I78i.  Delaitre.  » 

4.  Affiche»  de  Sainlonije,  19  octobre  1786  ;  a'  ilii,  page  338. 


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—  220  — 

de  ses  pensionnaires  qui  iront  au  rollège.  »  '  Augustin  Tous- 
Raints,  «  instituteur  l>revctd  de  Mt;r  l'évèque  »,  fait  savoir  en 
outre  aux  parents  que  son  rpousi?  donne  des  soins  à  leurs  fils  : 
«  Je  tic^ns  un  pensionnai  à  La  Grande-Gorue,  à  un  quart  de  lieue 
de  Coze,  dans  un  endroit  sain  et  bien  aéré.  J'y  donne  des  leçons 
de  langue  lalino  et  françoise,  d'arithmétique  et  d'écriture  ;  mon 
épouse  a  soin  d'entretenir  nos  élèves  dans  un  état  de  propreté,  2 
et  nous  nous  occupons  alternativement  à  former  leur  cœur  à  la 
religion  et  aux  bonnes  mœurs.  Le  prix  de  la  pension  est  de  300 
livres.  .  3 

o  Le  sieur  Jnpin  ptre,  demeurant  rue  des  Ballets,  *  à  très  peu 


i.  Journal  de  Saiitlonge  el  d'Angoumoii,  25  août  1787,  p,  270,  n'  iiiiv, 

2.  «  Les  pensioanaires  sont  l'objet  de  soins  les  plus  assidus  ;  rien  n'y 
est  négligé  pour  la  santé  et  le  bien-i'tre  des  élèves  comme  pour  l'édu- 
cation, etc.  »,  disait  un  journal  du  mois  de  septembre  1873. 

3.  Jour/ta/  de  Saintonge,  1  septembre  1  786  ;  n"  uivi,  page  288. 

Dans  le  môme  journal,  2  décembre  1787,  page  382,  les  Aoî»  divert  in- 
diquent :  <  Le  sieur  Beurlant,  musicien,  k  Saintes,  chez  M.  Canolc,  rue 
Sainl-Maur,  apprend  à  jouer  de  toutes  sortes  d'instruments  à  un  prix  mo- 
dique ;  il  tient  de  très  bonne  cordes  de  Naplcs,  violons  violes  d'amour, 
vieles  et  harpes  (  sans  pédales),  cuivre,  etc.  et  il  a  6  vendre  un  très  bel 
hamacs  en  écorce  d'arbre.  » 

4.  Charles- Franco! s  Jupin,  né  à  Château  -  Porcicn  (Ardennes),  le  17 
février  1736,  de  François  Jupin,  décédé  ù  l'âge  de  78  ans,  et  de  Jeanne 
Prévôt,  morte  âgée  de  52  ans  ;  marié  le  27  janvier  1774  par  Faure,  curé 
de  Saint-Maur,  à  Marie-Anne  Caylla,  veuve  de  Louis-Charles  Gallonde, 
fut,  le  14  mars  1791,  élu  sous-principal  du  coUègn  et  professeur  d'hu- 
manités, et  le  9  mai,  principal  h  la  place  de  Pierre  Dalidct.  Le  bureau 
d'administration  du  collège,  le  21  mars,  délibéra  qu'  a  on  proposeroit  à 
M.  Jupin,  sous-priacipal  actuel,  de  vouloir  bien  amener  dans  ledit 
collège  les  pensionnaires  qu'il  tient  dans  sa  maison,  et  engager  la  dame 
Penard,  sa  belle-fille,  à  les  y  accompagner  et  demeurer  avec  eux  pour 
surveiller  la  propreté  nécessaire  ù  leur  conservation.  »  Veuf  de  Marie 
Caylla  et  âgé  de  58  ans,  il  épousa,  le  5  ventftse  an  ii  (23  février  1794),  ù 
Saint-Jean  d'Angély  où  il  était  domicilié  depuis  deux  ans,  Marie-Thé- 
rése-Ursule  Jacque,  âgée  de  43  ans,  fille  de  Jean-Baptiste  Jacquc  et  de 
Suzanne  Genvrin,  décédés,  domiciliée  depuis  huit  ans  à  Saint-Jean.  Il 
mourut  à  Saintes  le  17  mai  1825,  «  homme  de  lettres,  veuf  de  Harie- 
Ursule  Jacquc.  »  Entre  ses  deux  mariages  tl  avait  été  prêtre  et  curé 
constitutionnel  de  Saint-Jean-d'Angély.  Dans  les  Musrs  de  la  Sainlonge, 
Saintes,  1825,  on  lit,  page  44,  des  vers  du  docteur  VioUaud  u  à  M.  Jupin, 
ancien  principal  du  collège  de  Saintes.  » 


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—  221  — 

de  distance  du  collège,  a  l'honneur  de  prévenir  le  public  qu'il 
va  établir  dans  sa  maison,  aussi  saine  que  commode,  un  pen- 
sionnat de  jeunes  gens  où  ils  pourront  suivre  le  cours  de  leurs 
études  et  vaquer  à  toute  autre  occupation.  Le  prix  de  la  pension 
est  de  400  livres  pour  leur  logement,  nourriture,  blanchissage, 
raccommodage  des  hardes  et  du  linge.  Le  sieur  Jupin  se  charge 
en  outre,  sans  augmentation  de  cette  somme,  de  procurer  à  ses 
pensionnaires  des  répctiteurs  et  niaitrcs  de  latin,  d'i^criture  et 
de  lecture.  Son  épouse  veillera  avec  la  plus  scrupuleuse  atten- 
tion sur  leur  conduite  et  aura  le  soin  de  les  instruire  des  prin- 
cipes de  la  religion.»  ^  Le  mot  relatif  à  l'enseignement  religieux 
donné  par  la  femme  est  assez  piquant  quand  on  sait  que  Jupin 
fut  prêtre  et  curé  entre  deux  mariages.  * 

En  voici  un  autre  :  le  catéchisme  et  la  religion  ont  été  rem- 
placés par  la  mythologie,  et  le  sieur  est  devenu  citoyen  :  «  Le 
citoyen  Crochery,  instituteur  de  Musique  vocale  et  de  Gram- 
maire française,  prévient  ses  concitoyens  qu'il  vient  d'ouvrir  un 
pensionnat. 

a  II  donnera  aux  jeunes  gens  qui  lui  seront  confiés,  et  sur  le 
prix  même  de  la  pension,  des  notions  de  Géographie  et  de  My- 
thologie; les  répétera  au  besoin,  lorsqu'ils  auront  des  maîtres 
de  tangue  latine  ;  leur  enseignera  l'Arithmctiquc  ;  leur  appren- 
dra la  manière  de  lire  correctement,  et  surveillera  leur  écriture. 

D  Les  leçons  de  Grammaire  française  et  de  Musique  uocafe 
lui  seront  payées  séparément. 

D  II  ose  se  flatter  que  sa  manière  d'enseigner  la  Grammaire 
mettra  ses  élèves  dans  le  cas  de  raisonner  sur  les  neuf  parties 
du  discours. 

B  Quant  à  l'entretien,  son  épouse  veillera  soigneusement  à  ce 
qu'ils  soient  tenus  avec  la  plus  grande  propreté,  soignera  leur 
linge  et  vétemens,  ut  fera  tous  ses  efforts  pour  qu'ils  soient  géné- 
ralement satisfaits  de  la  nourriture. 


1.  Affiches  de  Sainlonge,  31  août  1786,  p.  282. 

2.  Le  fait  De  laisse  pas  d'être  siagulier.  Jupin  avait  un  (ils  :  »  Jupin, 
père.  Il  II  avait  une  bru  :  "  la  dame  Penard,  su  helle-fiile  "  ;  ^lait-elle 
veuve  f  On  aurait  pu  croire,  Ii  lii  rij,'upur,  à  deux  Jupin.  Mais  le  registre 
des  délibérations  de  Saiul-Jean  d'Angély  ne  |)ermet  pas  de  doute  sur 
l'identilé  du  Jupin,  veuf  de  Caylla,  curé  de  Saint-Jean,  puis  Époui  de 
M"*  Jacque, 


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B  Le  prix  de  la  pension  est  de  460  liv. 

B  Les  parents  fourniront  à  leurs  enfans,  en  entrant  dans  le 
pensionnat,  une  douzaine  de  serviettes,  deux  paires  de  draps  et 
un  couvert. 

»  Il  prie  les  Citoyens  qui  recevront  le  présent  prospectus,  de 
le  communiquer  à  ceux  qui  pourraient  avoir  intérêt  à  mettre 
leurs  enfans  en  pensien. 

11  Son  adresse  est  maison  du  Cit.  Ficherit,  huissier,  ci-de- 
vant  place  St.  Pierre  k  Saintes.  » 

Le  ton  ne  baisse  pas  à  Jonzac  ;  seulement  le  prix  est  un  peu 
moins  élevé,  350  livres.  «  Le  sieur  Hollet,  établi  à. lonzac  depuis 
plusieurs  années,  continue  toujours  avec  succès  ses  cours  suivis 
d'éducation,  savoir  :  récriture  démontrée  par  principes,  les 
langues  latine  etfrançoise,  l'arithmétique,  leschangesétrangers, 
l'algèbre,  les  élémcns  de  mathématiques,  la  géographie,  l'his- 
toire, le  dessin  en  toutgenre,  et  l'architecture  civile  et  militaire. 
Le  prix  de  son  pensionnat  est  de  350  livres  pour  toutes  les 
parties  ci-dessus  énoncées  ;  le  nombre  des  sujets  qu'il  a  formés 
dans  tous  les  genres,  lui  est  un  sûr  garant  que  le  public  voudra 
bien  lui  conserver  sa  confiance,  qu'il  s'efforcera  de  plus  en  plus 
de  mériter.  Lu  nombre  des  pensionnaires  est  fixé  à  30  ;  il  prie 
les  personnes  qui  voudront  lui  confier  des  sujets  de  le  prévenir 
3  mois  à  l'avance,  afin  qu'il  puisse  leur  garder  une  place.  MM. 
les  parons  sont  instruits  du  progrès  de  leurs  enfans  dans  les 
différentes  sciences  par  une  note  imprimée,  quartier  par  quar- 
tier. II  désirerait  trouver  une  personne  capable  d'enseigner  chez 
lui  la  musique  et  la  danse  ;  on  lui  ferait  un  sort  honnête,  tant 
pour  sa  maison  que  pour  la  ville.  »  < 

Louis-Alexis  Maillard,  ancien  jésuite  qui  dirigea  le  collège 
de  Cognac  à  la  fin  du  xviii*  siècle  et  au  commencement  de  celui- 
ci,  a  publié  en  l'an  iv,  chez  Dupouy,  imprimeur  à  Cognac  : 
«  Programme  ou  compte  renduaupublic  éclairé  d'une  pension, 
des  progrès  d'élèves  et  de  la  conduite  du  citoyen  Louis-Alexis 
Maillard,  instituteur,  dans  l'enseignement  des  sciences  les  plus 
utiles.  B  il  y  a  encore  «  le  aicur  Filhol,  maitre  ès-arts  de  l'uni- 
versité de  Toulouse,  toujours  fixé  à  Cognac,  pour  l'instruction 
de  la  jeunesse.  •>  D'abord,  a  il  a  réuni  à  ses  leçons  particulières 
les  vrais  principes  du  dessin.  M.  Sainte-Marie,  élève  de  l'aca- 


\.  Journal  de  Sainloii(/eel  il' AngoumotJ,  n'>  vin,  page  61;  24  février  1188. 


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demie  de  peinture  de  Paris  '  dont  les  talent)  sont  connus,  sera 
chargé  de  cette  partie.  II  fera  des  tableaux,  des  dessus  de  por- 
tes... et  des  écoliers.  »  Mais  on  n'a  pas  oublié  un  accessoire 
important,  le  costume  :  «  Les  enfants  qui  se  proposent  d'entrer 
dans  la  pension,  doivent  avoir  un  habit  bleu,  revers  et  parement 
roses,  boutons  jaunes  et  unis,  veste  et  culotte  chamois  ;  il  se 
charge  de  leur  procurer  des  mailres  pour  l'écriture,  le  calcul, 
la  musique,,  les  armes,  la  danse,  etc..  Les  sujets  qu'il  a  four- 
nis au  collège  de  Saintes  et  de  Niort  sont  un  garant  de  la  solidité 
de  ses  principes,  qui  ont  mérité  les  sutTrages  de  MM.  les  profes- 
seurs de  ces  collèges.  Il  se  charge  de  leur  procurer,  au  gré  des 
parens,  des  maîtres  pour  l'écriture,  la  musique,  la  danse,  les  ar- 
mes, les  mathématiques.  ■  ^  L'année  précédente,  il  y  avait  aussi 
dans  son  programme  c  les  principes  de  la  langue  latine,  la  géo- 
graphie, l'histoire,  etc.  i 

Le  sublime  du  genre  est  donné  par  u  Guérin,  M°  écrivain  de 
la  ville  de  Limoges,  expert  aux  vérifications  des  écritures  con- 
testées en  justice,  u  11  ■  prévient  le  public  que,  s'étant  fixé  en  la 
ville  d'Angoulôme,  il  vient  d'y  établir  un  pensionnat  où  il  en- 
seignera les  nouveaux  principes  de  l'art  d'écrire,  dont  il  est 
seul  inventeur ,  ils  sont  si  vrais  et  si  simples  qu'un  élève  est 
assuré  de  se  former  en  très  peu  de  temps  une  bonne  écriture.  Il 
enseigne  aussi  à  écrire  de  la  main  gauche  à  ceux  qui  sont  pri- 
vés de  la  droite,  en  lettres  gothique,  françoise,  bâtarde,  coulée 
et  coulée-batardc,  et  à  tirer  les  traits  dans  toute  leur  régularité  ; 
il  apprend  la  tenue  des  livres,  à  faire  des  états  ;    démontre 

1.  Le  sieur  de  Saiale-Maric...  avertît  que,  «  dd-Lcrminé  b  se  fixer  à 
Cognac,  il  se  traasportera  jusqu'à  sopl  ou  huit  lieues,  sans  augmenter  le 
prii  de  ses  portraits,  tant  en  grsod  qu'en  mîgnature,  et  n'exigera  le  prix 
de  son  travail  qu'après  la  i-ëunioa  des  sufTragcs  sur  la  ressemblance.  Il 
fait  des  tableaux  pour  les  églises,  des  dessus  de  porte  et  de  cheminée, 
etc.  Il  se  propose  aussi  de  faire  des  écoliers.  »  Journal  de  Sainlonge,  20 
avril  1788. 

2.  Journal  de  Sainlonge  et  d'Angoumoitf  a'  xiivn,  p.  295  ;  14  sept- 
embre 1788.  —  Rapprochons  ce  programme  du  passage  suivant  que  je 
copie  sur  un  prospectus  imprimé  (22  octobre  1874)  de  M.  G...,  instîtu- 
l«ur  communal  h  Cognac  r  «  En  un  mol,  lecture,  écriture,  grammaire, 
orthographe,  style,  liistoire,  géographie,  arithmétique,  agriculture, 
sciences,  tenue  des  livres,  géométrie,  arpentage,  cubage,  langue  an- 
glaise et  langue  allemande,  dessin,  musique,  danse,  tels  sont  les  élé- 
ments de  l'instruction  que  nous  donnons,  n 


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—  224  — 

l'arithmétique,  tant  en  nombres  entiers  qu'en  fractions,  selon 
l'usage  des  Unanciers,  gens  de  pratique,  banquiers  et  mar- 
chands. Ledit  sieur  observe  qu'il  est  de  la  prudence  des  pa- 
rens,  qui  veulent  procurer  à  leurs  enfants  une  bonne  écriture, 
de  faire  choix  d'un  maitre  qui  réunisse  ù  une  si  belle  main, 
des  principes  simples  et  naturels  ;  autrement  les  progrès  sont 
lents,  et  l'élève,  après  avoir  employé  plusieurs  années  à  ap- 
prendre, ne  se  trouve  avoir  qu'une  écriture  très  vicieuse,  qui 
souvent,  avec  la  plus  belle  apparence,  n'est  bonne  qu'à  préparer 
des  peines  à  celui  qui  la  possède  en  se  prôtant  trop  facilement 
à  des  métamorphoses  dangereuses;  aussi  n'est-il  pas  étonnant 
de  voir  tous  les  jours  d'honnêtes  citoyens  sommés  en  justice 
pour  reconnaître  et  faire  honneur  à  des  billets  qu'ils  n'ont  point 
faits.  »  Si  je  ne  craignais  d'abuser  de  la  patience  du  lecteur,  je 
transcrirais  en  entier  ce  fastueux  étalage  de  pédanterie  et  de 
mensonge.  ■  L'envie,  dit-il,  d'acquérir  des  connaissances,  a 
porté  le  dit  sieur  à  voyager  ;  et  les  découvertes  qu'il  a  faites,  à 
l'aide  de  son  épouse  qui  est  très  forte  en  l'art  d'écrire,  et  qui 
fait  tous  tes  caractères  usités  dans  le  royaume,  l'ont  convaincu 
que  le  défaut  de  l'écriture  coulée  est  presque  général,  c'est-à- 
dire  que  la  plus  grande  partie  de  ceux  qui  écrivent  rapidement, 
pour  faire  une  m  font  lU,  ce  qui  est  de  la  dernière  consé- 
quence... Tels  sont  les  principes  que  le  dit  sieur  Guérin  se  pro- 
pose d'enseigner  aux  élèves  qui  lui  seront  confiés.  Pour  ce  qui 
est  du  pensionnat,  sans  entrer  dans  un  détail  ennuyeux,  il  se 
borne  à  dire  qu'il  est  fourni  de  tout  ce  qui  peut  être  utile,  tant 
pour  la  nécessité  que  pour  la  commodité.  L'entretien  du  linge, 
blanchissage  et  perruquier  seront  à  la  charge  du  dit  sieur; 
l'élève  ne  sera  tenu  qu'à  se  fournir  la  poudre,  etc.,  papier  et 
plumes.  L"ouvi:rture  du  pensionnat  est  lixée  au  7  février  1788  ; 
ainsi,  ceux  qui  désireront  lui  confier  de  suite  leurs  enfants, 
peuvent  se  précautionner  en  lui  en  donnant  avis,  parce  que 
lu  dit  sieur  veut  se  borner  à  17  ou  18  élèves  aQn  de  mieux  rem- 
plir ses  vues.  n'A  Paris,  un  nommé  Chevalier,  rue  du  Chapon, 
se  faisait  fort  d'apprendre  le  grée  et  le  latin  en  six  mois.  Roure, 
lui,  annonçait  qu'il  enseignait  la  grammaire,  la  rhétorique, 
la  philosophie,  les  mathématiques,  la  tliéologio,  la  jurispru- 


.  Jourii.ll  (le  Sainlort'je  et  d'Anyot 
X  28,  n"  lï,  n  janvier. 


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—  225  — 

dence,  la  médecine,  la  mécanique,  la  fortification,  la  géo- 
graphie, la  chronologie,  le  blason,  la  jurisprudence,  les  ordon- 
nances, les  coutumes,  les  principes  hébraïques  et  le  droit-canon, 
le  tout  en  trois  mois. 

J'ai  quelques  quittances  de  ces  maîtres,  qui  possédaient  plus 
d'orthograplie  que  Delaitre  : 

u  J'ay  receu  de  Monsieur  Giraud  curé  de  Selles sixlivres pour 
l'enseignement  de  la  langue  latine  que  j'ay  donné  a  son  neveu  a 
Cognac  le  12  avril  mil  sept  cent  quarante  deux.  Augieb.  » 

■  Je  reconnois  avoir  receu  de  Monsieur  Giraud  curé  de  Selles 
quinze  Hures  pour  enseignement  donné  a  M.  son  neveu  dont  je 
quitté  Monsieur  le  curé  pour  les  mois  de  janvier,  révricr,  mars, 
auril,  may  jusqu'au  quinze  juin  de  ccttre  présente  année  mil 
sept  cent  quarante  trois.  Augibr.  > 

En  voici  de  Guillaume-Roch  Létourneau  :  c'est  le  père  d'autre 
Guillaume-Roch  Létourneau  qui  fut,  en  1787,  nommé  professeur 
de  philosophie  au  collège  de  Saintes,  devint  en  1791  vicaire 
épiscopal,  directeur  du  séminaire  d'AngoulÊme,  époux  (1794)  de 
Jeanne  de  Labatud, maître  de  pension,  et  mourut  en  1839.  (Voir, 
page  212,  Pierre-Louis  de  La  Rochefouca.uld,  par  M.  Louis 
Audiat)  : 

a  J'ai  reçu  des  mains  de  monsieur  Ilospitel  HIs  aine  pour  la 
pention  de  monsieur  son  frérc  qui  a  commencé  à  entrer  chés 
moi  le  vingt  sept  octobre  dernier  la  somme  de  soixante  six  livres 
pour  le  premier  quartier  angoulëme  le  vingt  quatre  janvier  mil 
sept  cent  soixante  douze  plus  six  livres  pour  livres  scholastiqucs. 
Letouknbau. 

»  Je  reconnois  avoir  reçu  de  monsieur  Hospitel  de  Uellair  la 
somme  de  quatre  vingt  sept  livres  un  soû  pour  solde  de  tout 
compte  pour  la  pention  et  avancés  qu'il  me  devoit  du  sieur  son 
fils  ensemble  les  frais  d'une  commission  que  j'avoia  obtenu 
contre  ledit  sieur  de  Uellair  pour  oj)ércr  mon  payement  dont  je 
le  quitte  angoulâme  le  vingt  cinq  septembre  mil  sept  cent 
soixante  douze.  Létourneau.  » 

Une  phrase  de  celte  quittance  prouve  que  les  chefs  d'institu- 
tions avaient  quelquefois,  même  quand  le  quartier  de  pension 
était  exigible  d'avance,  quelque  peine  à  obtenir  ce  qui  leur 
était  <lù.  * 


s,  par  la  grice  de  Dieu  roy  de  France  et  de  Navai 


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Ainsi  le  programme,  tout  à  fait  élémentaire  pour  les  villages, 
s'augmentait  dans  les  villes,  el  au  lieu  de  cette  uniformité  ri- 
goureuse qui  s'applique  au  nord  et  au  midi,  aux  pays  agricoles 


noire  huissier  ou  sergent  royal  mandons  d'assigner  à  audience  précise, 
à  la  requête  de  Guillaume  Roch  Leslourneau,  mai  tintez  arts  et  l'un  des  ré- 
geoB  du  collège  de  la  ville  d'Ang"',  pardevanl  nos  amée  et  féaux  con- 
seillers les  gens  tenant  le  siège  présidial  d'Angmois  audit  Angoulêmc,  le 
sieur  Hospitel  de  Belair,  procureur,  demeurant  aux  Joncades,  paroisse 
de  Criteuil  pour  être  condemné  en  malièrc  sommaire  et  privilégiée,  de 
payer  au  requérant  la  somme  de  quatre  vingt  une  livres  huit  sols  restante 
dhuede  la  pention  du  sieur  sonfUsentréchés  l'exposant  eu  qualitéde  pea- 
tionnaire  continué  le  vingt  sept  octobre  dernier  à  raison  de  deux  cent 
soixante  quatre  livres  annuellement,  sans  blanchissage  qu'il  devoit  se 
fournir  en  particullier,  et  dont  il  est  sorti  le  premier  du  présent  mois 
desduction  faitte  de  la  somme  de  vnse  livres  pour  quinse  jours  d'absence 
pendant  la  vacance  de  pfiques,  et  de  la  somme  de  cent  trente  deux  livres 
payée  par  led.  s''de  Belair  qui  en  aquitcncé;  être  aussi  condemné  de  payer 
ou  remboursera  l'exposant  buit  livresun  solscavoir  pour  argent  preste  au 
sieurson  fils  pour  certains  petits  besoins  pendant  les  afllches  et  autrement 
cinq  livres  dix  neuf  sols,  douse  sols  pour  la  valleur  de  la  clef  qu'il  a 
perdu  de  l'armoire  qui  étoit  à  son  usage,  et  dont  il  a  levé  la  serrur,  et 
trente  sols  payés  depuis  sou  départ  à  la  blanchisseuse  qui  en  avoit  un 
pressant  bosoin;  revenant  les  dites  deux  sommes  à  celle  de  quatre  vingt 
neuf  livres  neuf  sols,  aux  jntérêts  de  cette  dernière  somme  et  aux  dé- 
pens, sans  préjudice  à  l'exposant  de  vingt  quatre  sols  dont  11  a  répondu 
du  payement  au  perruquier  pour  frisures  et  acomodeges  fournis  audit  fils 
du  sieur  Hospitel  pendant  lesdittes  affiches,  que  l'exposant  se  réserve  de 
répéter  s'il  en  fait  l'avence.  Mandons  aussi  de  l'assigner  b  jour  et  heure 
précis  en  la  cbarabrt^  du  conseil  dudil  sii'gc  pour  r'tre,  attendu  ce  dont 
s'agit,  condemné  par  provision  de  faire  payement  fi  l'exposant  de  lad. 
somme  de  quatre  vingt  neuf  livres  neuf  sols,  aux  oITi-es  que  fait  l'expo- 
sant et  qu'il  a  toujoui-s  fait  de  laisser  prendre  aud.  sieur  Hospitel  les  bar- 
des ou  linges  qu'il  peut  avoir  laissé  dans  l'ormoire  dont  il  a  été  parlé  ; 
de  ce  faire  donnons  pouvoir  et  de  déclarer  que  M°  Guillaume  Tureax 
le  jeune,  procureur  aud,  siège  occupera  pour  l'exposant.  Donné  aud. 
angouicme  en  chaucclerie  présïdialle,  le  vingt  un  septembre  l'an  de  grflce 
mil  sept  cens  soixante  douze  et  de  notre  règne  le  S6*. 
Collationué.  Reçu  dix  sols. 

(Siy nature  illisible) 
Scellé  Angoulème  le  20  septembre  1772. 
Reçu  vingt  sols  trois  dcniei-s. 

LunAS  pour  Périer. 


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—  227  — 

comme  aux  centres  industriels,  il  appropriait  ses  matières  aux 
besoins  des  populations;  et  c'était  facile,  chaque  maître  Ijxant 
lui-même  son  enseignement.  Lisez  les  règlements  faits  par  Ri- 
chelieu pour  son  collège  en  1638  ;  c'est  complet  :  audit  collège 
royal  ou  académie  on  enseignera,  «  le  matin,  la  pureté  de  la 
langue  française,  la  poésie,  la  rhétorique,  toutes  les  parties  des 
mathématiques  et  de  la  philosophie  en  français;  après  midy  les 
langues  grecque  et  latine,  et  aux  heures  les  plus  commodes  les 
exercices  qui  vont  à  la  bienséance  de  nostre  noblesse.  »  Le  per- 
sonnel montrera  quel  était  l'enseignement  et  quelle  révolution 
pédagogique  on  opérait  ainsi  au  point  de  vue  piiysiquo,  intellec- 
tuel et  moral  :  u  Un  escuyer  et  maistre  d'armes,  un  aumosnier  ou 
chapelain  pour  dire  tous  les  jours  la  sainte  messe,  six  maistres 
pour  lapicque,  la  danse,  le  crayon,  les  instruments,  l'écriture 
et  la  voltige  ;  n  en  outre  2  créats,  G  prévôts  de  salle  et  G  olliciers 
placés  sous  les  ordres  du  directeur  ;  les  professeurs  étaient  au 
nombre  de  8;  les  uns  et  les  autres  jouissaient  des  honneurs, 
franchises  et  privilèges  accordés  aux  commensaux  du  souve- 
rain et  à  l'académie  française. 

Pour  les  exercices  corporels  2  classes  par  jour,  soit  collecti- 
vement, soit  séparément  ;  aux  jours  de  Tète,  courses  de  bague, 
de  quintaine,  exercices  d'armes,  u  combats  de  barrière.  > 

Le  programme  des  deux  classes  supérieures  comprenait  : 
ni",  les  méchaniques,  l'opticque,  l'astronomie,  la  géographie; 
2',  physique  générale  et  particulière,  avec  laphysiologie,  ladiœte, 
la  pathologie  et  la  méchanique.  n 

Le  matin  était  consacré  aux  sciences,  le  soir  aux  lettres; 
ces  dernières  embrassaient, pour  les  3  classes  supérieures,  i  les 
offices  de  Cicéron,  Virgile,  César  et  les  orateurs  ;  les  princi- 
pes de  la  langue  grecque,  l'origine  et  le  génie  des  langues 
grecque,  latine,  italienne,  espagnole  et  française  ;  la  conformité 
et  la  différence  qui  est  entre  elles.  »  11  y  avait,  tous  les  diman- 
ches, disputes  publiques  par  les  professeurs  chacun  à  leur  tour, 
etc.* 

Si  l'on  cherchait  bien  on  linirail,  je  crois,  par  prouver  que 
toutes  les  innovations  dans  l'enseignement  dont  notre  temps  se 


1.  Excursions  à  Chinon,  Champignij  el  Richelieu,  1887,  par  M.  l'abbé 
Bossebceuf,  dans  le  Bulletin  de  la  société  archéoloijique  de  Tvurnine,  vu, 


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glorifie  étaient  conaues  avant  nous.  On  copie  quand  on  croit 
créer.  Le  vieux  neuf  est  une  expression  qui  a  sa  réalité.  Noua 
avons  vu  que  les  réclames  de  nos  chefs  d'institutions  sont  les 
mêmes  qu'au  xyiii"  siècle;  les  termes  sontîdcnttques.Cen'estpas 
d'hier  —  je  dis  1895  —  qu'un  chef  d'établissement,  pour  mainte- 
nir le  chilTre  de  ses  élèves,  en  prenait  un  certain  nombre  gratis 
et  même  payait  pour  eux  :  car  un  poète  au  xiii*  siècle  nous  parle 
de  professeurs  peu  goûtés  qui,  pour  avoir  des  élèves,  les 
payaient.  * 
On  faisait  déjà  paraître  les  enfants  dans  des  exercices  publics 

—  les  représentations  scéniques  étaient  de  règle  chez  lesjésuites 

—  pour  la  plus  grande  joie  des  parents.  A  Jarnages,  dans  la 
Creuse,  a  tes  écoliers  du  sieur  Duret,  maitre  es  arts  »,  représen- 
taient en  septembre  1770,  a  dans  l'auditoire  royal  de  laditte 
ville  »,  une  comédie.  Le  légataire  universel,  «  dédiée  à  MM.  les 
magistrats  et  olTiciers  de  ta  justice  royale  de  la  ville,  a 

A  Amiens,  on  formait  les  jeunes  gens  à  Ogurer  dans  des  bal- 
lets, dont  les  pères  Ménestricr,  Le  Jay,  Jouvency  n'avaient  pas 
dédaigné,  dit-on,  de  tracer  les  règles.  2 

Un  arrëtdu  conseil  royal  du  16  octobre  1669  crée  à  Marseille 
une  école  des  enfants  de  langues  qui  fut  confiée  aux  capucins 
de  Constantinoplc  et  de  Smyrne.  Elle  rendit  de  grands  services 
pour  le  recrutement  des  drogmans.  Elle  dura  jusqu'à  la  révo- 
lution. 3 

Les  oratoriens  à  Niort,  au  milieu  du  siècle  dernier,  faisaient 
faire  à  leurs  élèves  des  promenades  militaires;  on  y  manœuvrait 
comme  nos  modernes  lycéens.  Au  programme  des  exercices 
publics  de  1782,  figure  un  véritable  abrégé  de  l'art  de  fortifier 
les  places  de  guerre.  *  «  On  était  dans  la  coutume,  dit  un  élève  qui 
avait  alors  14  ans,  Uarran  de  Coulon,  de  faire  faire  l'exercice 
aux  pensionnaires;pour  cet  effet,  on  avait  une  centaine  de  fusils 


1.  a  Tôt  magistri  lieri  festinabaot  quodplerique  eorum  Doa  nisi  prece 
vel  pratio  scolares  habere  valerent.  »  Jacques  de  Vilry,  mort  en  12*0, 
//lî/oria  occii/en/aii»,  p.  280;  édition   de    159T. 

2,  Mémoire»  de  l'académie  det  sciences  d'Amienê,  t.  iïiiv  (1888), 
page  33G. 

'■1.  Bulletin  /ti»lori<jue  du  comité  des  travaux  du  ministère  de  Vintiruc- 
lion  publiiiue,  1888,  n"  34,  page  121, 

i.  Mémoires  de  la  sociW  de  statistique  de  iXiorl,  188D,  p.  77. 


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—  229  — 

de  bois  fort  propres  [et]  des  ('péesde  môme  calibre.  Nous  avions 
aussi  de  fort  beau?:  drapenux,  dont  l'un  valait  au  moin«50écuB, 
avec  six  tambours.  On  priait  ordinairement  un  sergent  du  régi- 
ment qui  était  à  Niort  de  venir  nous  commander.  Un  jour,  le  P. 
voulut  le  faire  faire  aux  pensionnaires,  malgré  euv;  un  grand 
nombre,  de  dépit,  cassèrent  leurs  fusils,  et  il  en  punit  une  ving- 
taine du  dernier  châtiment.  »  ^  On  voit  là  l'origine  des  bataillons 
scolaires  qu'organisa  Joseph  Lebon  à  Arras  le  23  juin  1794.  ^ 
D'un  autre  cdté,  Dubuisson,  principal  du  collège  de  Macbecoul, 
le  9  avril  1807,  demandait  au  ministre  la  permission  pour  ses 
élèves  de  porter  l'uniforme  d'olllcier  et  50  petits  fusils  pour  faire 
l'exercice.  3 


Les  filles  recevaient  la  môme  instruction  que  les  garçons  et 
le  règlement  des  écoles  des  deux  sexes  ne  différait  pas.  Comme 
les  maîtres,  les  maitresses  étaient  nommées  par  l'autorité  ecclé- 
siastique et  soumises  à  sa  juridiction.  Comme  les  maîtres,  elles 
avaient  leurs  notes  d'inspection.  A  Ârs  en  l'île  de  Ré,  8  août 
1715  :  <i  II  y  a  4  maîtres  et  une  maîtresse  d'écolles  qui  font  bien 
leurs  devoirs.  »  A  Saint-Aubin  de  Baubigné,*le6  janvier  1700: 
s  II  y  a  dans  ta  paroisse  quatre  pauvres  filles  qui  demeurent 
ensemble,  qui  ont  soin  de  l'instruction  des  jeunes  filles.  ■  A 
Foussay,  ^  le  28  septembre  1701  :  «  Il  y  a  une  maîtresse  d'école 
qui  fait  bien  son  devoir.  »  De  môme  à  Vouvant  le  29,  ^  à  La 


1.  Mémoiret  de  Garran  de  Coulon,  année  1762,  dans  la  Revue  des  pro- 
vinee»  de  l'ouesl,  i*'  janvier  1891,  p.  37. 

2.  Mémoire*  de  l'académie  d'Arras,  iv,  187  (i88i). 

3.  Hevae  hUtoriqaede  l'ouesl,  p.  WO,  4*  année,  1888;  L'enteignement 
leeondaire  ecclésiastiqae  dsnt  te  dhcèae  de  Nanlea. 

4.  En  Poitou,  diocèse  de  La  Rochelle,  élection  de  Uauléon,  1.000  com- 
muniants; canton  de  Chàtilloo  sur  Sèvre  (Deux-Sèvres),    1.632  habi- 

5.  En  Poitou,  dioc^!)e  de  La  Rochelle,  800  communiants,  400  hugue- 
nots ;  cure  valant  300  liv.,  prieuré  200  llv  ;  litulHire  l'abbé  de  La  Roche- 
jaquelein  ;  loua  deui  li  la  nomination  do  l'abbé  de  Bourgueil  ;  canton  de 
Saint-Hilaire  des  Loges  (Vendée),  1.497  habitants. 

6.  En  Poitou,  diocèse  de  La  Rochelle,  600  communiants;  canton  de  La 
Châtaigneraye  (Vendée),  i.3l4  habitants. 


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-  230  — 

Verrie  *,  le  2  juillet  :  «  Nous  avons  approuvé  la  dame  Mathu- 
rine  Rctailleau,  ^  pour  lenir  les  petites  écoles  des  filles  dans 
cette  paroisse.  »  A  Courçon  [Charente- In  Té  rieure),  le  8  décembre 
1694  :  v  Aurions  demandé  s'il  n'y  avoit  pas  de  maistres  d'école, 
mais  y  avoir  deux  filles  qui  auroient  soin  d'enseigner  les  en- 
fants, n  A  Saint-Laurent  de  La  Prée,  eanton  de  Rochefort,  700 
communiants,  le  lOseptembre  16A8,  nous  lisons  :  «  Il  n'y  apoint 
de  régent,  mais  seulement  une  Tilic  nouvelle  convertie  qui  tient 
escolle  et  enseigne  le  catéchisme  du  diocèse,  laquelle,  à  ce  que 
nous  a  dit  M.  le  curé  [Pierre  Favreau],  est  de  bonnes  mœurs  et 
assiste  h  la  messe.  >  De  même  à.  Mau/é  :  o  II  y  a  aussi  deux 
sœurs  qui  tiennent  école  de  filles  et  qui  font  bien  leur  devoir.  » 

En  1786,  25  janvier,  le  doyen  de  Marsilly  en  Aunis  constate 
que  M'"  Monbail  «  n'a  pas  fait  une  seule  foy  la  classe  »  cette 
année,  mais  qu'en  revanche  «  M""  Elisabeth  Vaché,  nommée 
au  commencement  du  mois  de  mai  par  Mgr  l'évéque  de  La  Ko- 
chelle  pour  l'instruction  des  pauvres  filles,  a  trës  exactement 
rempli  son  devoir.  »  A  Surgères,  le  6  mai  1718,  ce  sont  des 
religieuses  :  «  Il  y  a  un  établissement  dans  la  paroisse  de  deux 
filles  de  la  Charité,  dont  la  principale  obligation,  qui  leur  est 
imposée  par  la  dite  fondation,  est  d'instruire  les  jeunes  filles, 
dont  elles  ont  ordinairement  60  à  80  qu'elles  instruisent  par- 
faitement bien,  et  ne  laissent  pas,  outre  cela,  d'être  un  grand 
secours  pour  les  malades.  »  On  reconnaît  là  les  filles  de  Saint- 
Vincent  de  Paul.  Il  en  est  ainsi  à  Marans,  ^  le  15  août  1702  : 
«  Il  y  n  trois  sœurs  grises  qui  tiennent  les  petites  écoles  de 
filles,  qui  font  très  bien  ;  avons  visité  leur  école.  » 

En  général,  les  écoles  de  filles  sont  mieux  tenues.  Elles  sont 
aussibeaucoupmoinsnombreuses.  Cela  vient  d'abord dece  qu'on 
exige  moins  de  culture  intellectuelle  pour  la  femme,  et  de  ce 
que  les  filles  vont  souvent  aux  écoles  de  garçons,  enfin  que  la 


1.  Saint-Maixent  de  l.a  Vcrrio  en  Poitou,  diocèse  de  La  Rochelle, 
éicclion  de  MaulêoD,  1.100  commun i a uts  ;  cantoD  de  Mortagne  sur  Su- 
vre  (Vendée),  2.125  habilants, 

2.  Elle  ôtait  certainement  parente  de  Jacques  Retailleau,  SO  ans,  de 
Jacques  Retailleau,  ancien  curé,  66  ans,  tous  deux  de  ce  diocèse;  Pierre 
Mectuneau,  vicaire,  S>5  ans,  du  dioc(>scdu  Mans. 

3.  Maraits  en  Aunis,  2.200  communiants  et  20  famitlt-s  de  nouveaux 
convertis,  faisant  environ  100  personnes;  arrondissement  de  La  Ro- 
clieUe,  i.'63i  babitaDts. 


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—  231  — 

condition  d'une  institutrice  est  fort  difficile  dans  une  paroisse. 
Encore  maintenant,  il  y  a  une  dlirerence  entre  les  deux  sexes 
pour  le  nombre  des  illettrés. 

Une  prescription  commune  aux  maîtres  et  aux  maîtresses, 
c'est,  nous  l'avons  dit,  la  séparation  des  sexes.  Dès  1357,  à  Pa- 
ris, il  était  défendu  aux  unes  de  recevoir  des  garçons,  aux  au- 
tres des  iilles,  '  sans  une  dispense  du  chantre.  En  1590,  Pierre 
de  Gondi,  évèque  de  Paris,  et,  après  lui,  François  de  Gondi 
(mandement  du  8  janvier  1641)  et  Ilardouin  de  Péréfixe  (1666) 
renouvellent  cette  défense,  mais  avec  un  certain  tempérament. 
Les  écoles  mixtes  ne  doivent  être  tolérées  que  dans  les  petites 
paroisses  où  les  ressources  manquent  pour  établir  deux  écoles, 
et  encore  grâce  à  de  sages  prëcaulions  :  a  Quant  aux  paroisses 
de  la  campagne,  dit  Jean-François  de  Gondi,  dans  lesquelles  il 
n'y  a  pas  assez  d'enfants  pour  occuper  et  entretenir  un  maistre 
et  une  maislressc  d'école  ensemble,  nous  ordonnons  que  les 
garçons  et  les  filles  soient  instruits  dans  des  lieux  séparez  ou  à 
des  heures  différentes,  »  A  Paris,  où  la  nécessité  n'existe  pas, 
les  contrevenants  sont  punis  de  quatre  livres  parisis  d'amende 
au  profit  de  l'hôlel-Dieu,  et,  en  cas  de  récidive,  privés  de  leur 
charge.  ^  Plus  tard,  le  taux  de  l'amende  s'élève  à  50  livres,  fl 
est  même  défendu  aux  maîtres  et  maîtresses  d'école  d'habiter 
dans  la  même  maison,  «  s'il  n'y  a  plusieurs  entrées  et  diverses 
montées  entièrement  séparées,  et  ce  pour  éviter  aux  riottes  et 
mauvais  déportements  qui  en  peuvent  arriver.  » 

Les  infractions  nombreuses  à  cette  loi  prouvent  qu'elle  n'était 
guère  observée  ;  et  je  crois  que  les  curés  sur  les  lieux,  chargés 
de  la  faire  respecter,  ne  le  faisaient  pas  avec  une  rigueur  ex- 
cessive. 


1.  Nulla  mulier  liahcnt  nisi  filios  absque  dispensatione  cantoris,  nec 
magisler,  nisi  pueros,  nisi  de  rjusdem  dispeDsationc.  Marlin  Sonnel. 
iîlatuU  et  r^ijlemenli  dex  petites  fentes...  de  Paris,  1672. 

2.  OrdoDnance de  M.  Michel  Le  Masie,  chantre  de  Notre-Dame,  tS  no- 
vembre 16SS. 


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XXIV 

ÉGALITÉ  DE  TRAITEMENT  POUB  TOUS  LES  ENPANTS.  —  CORRECTIONS 
ET  CUNITIONH.  —  l'ORBILIANISUE.  —  LE  FOUET  POUR  LES  PRINCES 
LOUIS  XIII,  LE  DUC  DE  UOUBGOGNE,  ETC.  —  tlBCOMIIANDATION  A  CB 
SUJET. 

L'enfant  devait  être  traité  avec  égard  et  le  Tna.Ttma  debetur 
jniero  reverenlia  du  riictcur  païen  était  devenu  une  loi  du  chris- 
tinninme.  Le  promoteur  des  écoles  de  Paris,  en  1672,  Martin 
Sonnet,  avilit  rcnTertné  tout  le  code  profesBoral  dans  ces  simples 
pacoles  adressées  aux  maîtres  et  maîtresses  :  «  Souvenez-vous 
quevousdevezavoir  la  charité,  et  aussi  que  vous  devez  enseigner 
les  pauvres  garçons  aussi  bien  que  les  autres  ;  Dieu  sera  votre 
récompense  et  bénira  votre  école,  si  pauperes  ev3.ngeliza.ntuT.  > 

Yves  de  Marbeuf,  évéque  d'Autun,  en  réimprimant  (1785) 
le  règlement  des  écoles  pour  le  diocèse  d'Autun,  publié  en  1685, 
ordonnait  :  que  le  curé  de  la  paroisse  avec  les  habitants  choi- 
siront le  maître  d'école  ;  que  les  petits  garçons  ne  soient  jamais 
réunis  aux  petites  filles  ;  que  les  uns  soient  enseignés  par  un 
maître,  les  autres  par  une  femme  de  piété,  sous  peine  d'excom- 
munication; que  les  maîtres  fassent  le  catéchisme  deux  fois  la 
semaine;  que  la  classe  du  matin  soit  commencée,  celle  du  soir 
terminée  par  la  prîËre  ;  que  les  archiprëtres  et  les  archidiacres 
inspecteraient  les  écoles  ;  qu'un  salaire,  argent  ou  nature,  serait 
attribué  à  l'instituteur;  enfin  que  les  maîtres  recevraient  ■  les 
pauvres  avec  la  même  allectîon  que  les  riches  »,  et  auraient  un 
égal  soin  de  leur  instruction.  Négliger  les  enfants  indigents  fut 
la  cause  de  la  révocation  du  régent  à  La  Rochelle  en  1709. 

Le  règlement  du  grand  chantre,  à  Paris,  Claude  Joly,  était 
très  minutieux.  La  classe  se  fait  de  7  heures  à  1 1  heures  du  ma- 
tin ;  le  soir  de  I  heure  1/4  en  hiver  et  1  heure  3/4  en  été,  à  5  heu- 
res en  été,  à  4  heures  en  hiver  ou  4  heures  1/4  ;  les  petits  en- 
fants peuvent  n'arriver  qu'à  8  heures.  Tous  apportent  de  quoi 
déjeuner  et  goûter;  le  maître  leur  fait  dire  !e  Benoiixciie  et 
les  Grâces.  La  salle  sera  bien  éclairée,  bien  aérée  ;  elle  aura 
26  pieds  de  long,  17  à  18  de  large,  possédera  une  cheminée 
spacieuse  de  12  pieds  au  moins  et,  s'il  se  peut,  sans  jamba- 
ges, afin  que  plusieurs  enfants  puissent  à  la  fois  s'y  venir  chauf- 
fer à  tour  de  rôle.  Il  y  aura  des  bancs,  tables,  porte- manteaux, 


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—  233  — 

tablettes  pour  les  livres,  tableaux  |>oiir  lîrrire,  quelques  images 
de  dévotion.  LeB  objets  de  récompense  sont  de  petits  livres,  des 
médailles,  chapelets,  images;  •  les  Images  pourront  estre  si- 
gnées du  maintrc  pour  leur  sauver  le  Tout^t,  une,  deux  ou  trois 
fois,  excepté  pourtant  pour  les  fautes  d'église,  la  désobéissance 
à  la  maison,  un  larcin,  des  impunités  qui  sont  des  cas  irrémis- 
sibles. »  Pour  exciter  l'émulation  :  places  des  compositions, 
banc  d'honneur,  partage  de  la  classe  en  deux  camps  rivaux.  Les 
bons  escolicrs  sont  nommés  visiteurs  pour  aller  dans  les  famil- 
les s'informer  de  In  conduite  do  l'enfant;  il  y  a  des  répétiteurs, 
des  intendants,  des  lecteurs,  un  aumosnicr,  «  pour  recueillir, 
après  le  déjeuner  et  le  gouster,  ce  que  les  écoliers  voudront  vo- 
lontairement donner  pour  tes  pauvres.  • 

Le  maitrc  sera  indulgent  d'abord,  puis  sévère  et  enfin  inexo- 
rable. Il  ne  faut  pas  user  de  correction  violente,  o  estant  meil- 
leur d'exciter  les  enfants  plust6t  par  amour,  émulation  et  dou- 
ceur que  par  crainte  et  rudesse.  «  Mais  après,  on  emploie  la  cor- 
rection, deux  ou  trois  fois.  Puis,  s'il  y  a  obstination  pour  la  même 
faute  grave,  l'enfant  est  remis  aux  parents,  «  parce  qu'il  ne  s'en 
suivrait  aucun  profit  de  les  traiter  plus  rigoureusement.  » 

Les  punitions  usitées  sont  la  place  de  l'âne  réservée  aux  pa- 
resseux incorrigibles,  la  prison  pour  quelques  heures,  les  ver- 
ges sur  tes  mains  et  le  fouet.  Le  fouet  surtout  joue  un  grand  rdie 
parmi  les  châtiments;  c'est  le  plus  fréquemment  employé.  On 
voit  souvent  les  écoliers  payer  eux-mêmes  les  verges  pour  se 
faire  fouetter.  ATroyea,  outre  la  rétribution  mensuelle,  les  éco- 
liers payaient  encore,  filles  et  garçons,  6  sous  6  deniers  par  an 
dont  une  moitié  était  consacrée  à  l'acquisition  de  pelles,  balais, 
etc.,  et  l'autre  à  l'achat  des  verges.  Une  des  principales  fonc- 
tions du  portier,  selon  l'article  48  du  règlement  de  1436,  était  de 
les  faire  servir.  Or,  le  portier  était  choisi  parmi  les  élèves,  de 
même  que  les  pHmilifs,  écoliers  pauvres  mais  vigoureux,  char- 
gés, moyennant  exemption  de  la  taxe  scolaire,  des  soins  de  pro- 
preté et  des  autres  corvées,  •  coutume  maintenue  à  Troyes  jus- 
qu'à nos  jours,  »  dit  M.  Boutiot  *,  et  en  bien  d'autres  endroits, 
ajouterons-nous. 


t.  Théophile  Boutiot.  Hitloii-e  de  i'imtraction  publique  et  populai, 
A  Troye»  pendant  la  quatre  derniert  siècle»,  p.  21. 


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—  234  — 

N'oublions  pas  que  le  roi  de  Fr;ince  i^lait,  selon  Guy  Coquille,  ' 
le  premier  boursier  au  collège  <li>  Champagne,  plus  tard  collage 
de  Navarre,  fondé  à  PariH  en  130}  |)ar  Jeanne  de  Navarre,  épouse 
de  Philippe  le  Bel,  en  faveur  de  soixanle-dix  pauvres  écoliers, 
et  que  la  bourse  du  royal  élève  servait  à  payer  les  verges  dont  on 
usait  dans  l'établissement  pour  ses  eamarades. 

Ce  fouet  et  ces  verges  étonnent  maintenant  notre  délicatesse. 
Alors  on  n'y  regardait  pas  de  si  près.  Le  fouet  était  pour  tous, 
aux  champs  comme  à  la  ville  ;  bourgeois,  paysan,  riche  et  pau- 
vre, reçoivent  les  verges. 

Et  la  garde  qui  veille  aux  barrières  du  Louvre 
N'en  défend  pas  nos  rois. 

Henri  IV  avait  été  fouetté  ;  il  le  rai>pelle  le  1  \  novembre  1607, 
dans  la  lettre  suivante  à  \n  gouvernante  do  son  fils,  et  Louis  XIII 
fut  fouetté  :  ■  Madame  de  Montglat,  je  me  plains  de  vous,  de  ce 
que  vous  ne  m'avés  pas  mandé  que  vousaviés  fouetté  mon  fils; 
car  je  veulx  et  vous  commande  de  le  fouetter  toutes  les  fois  qu'il 
fera  l'opiniastre  ou  quelque  chose  de  mal,  saichant  bien  par  moy- 
mesmc  qu'il  n'y  a  rien  au  monde  qui  luy  face  plus  de  profict 
que  cela;  ce  que  je  recognois  par  expérience  m'avoir  profité; 
car,  estant  de  son  aage,  j'ay  esté  fort  fouetté.  C'est  pourquoy  je 
veulx  que  vous  le  faciès  et  que  vous  le  lui  faciès  entendre.  A  Dieu 
M""  de  Monglat.  CcxiiiJ'  novembre  à  Fontainebleau,  IIenhi.  »  ^ 

Louis  XIV  laissa  fouetter  son  fils.  C'était  le  grave  Monlausier 
qui  était,  selon  sa  propre  expression,  u  l'exécuteur  des  hautes 
oeuvres,  »  et  cela  en  présence  de  Bossuel.  ' 


1.  Guy  Coquille.  Histoire  du  Nivernais. 

2.  Leilres  misuees  d'Henri  IV,  t.  vu,  p.  385. 

3.  Il  faut  lire  ce  que  raconte  de  vraiment  incroyable  Duliois  dans  ses 
Mémoires,  année  1671  ;  «  Pendant  votre  absence,  M.  de  Monlausier  m'a 
donné  un  si  grand  coup  de  fêrulle  par  ic  bras  que  je  l'ay  encore  tout  cn- 
gourdy.  Il  me  mnllraîle  kÎ  fort  qu'il  n'y  a  plus  moyen  de  iliner.  i'...  Le 
mardi  4,  au  matin,  M.  de  Montausier  Je  Jjallil  de  quatre  ou  cinq  coups 
de  férulles  cruelles,  au  point  qu'il  estropiait  ce  cher  enfant.  L'aprÈs  di- 
née  fut  encore  pire...  «  Le  soir...  au  prier  Dieu...  ce  précieuï  enfant  di- 
sait l'oraison  dominicale  en  français;  il  manqua  un  mot;  M.  de  Montau- 
sier  se  jetta  dessus  luy  ft  coups  de  poing  de  toute  sa  force  ;  je  croyais 
qu'il  l'assommerait...  Il  le  fit  rccommancer  et  ce  cher  enfant  fit  encore 
la  même  faute,  qui  n'estoit  rien.  M.  de  Montausier  se  leva,  luy  prit  les 


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—  235  — 

Or,  en  autorisant  ces  peines  corporelles,  i'ëglise  voulait  que 
le  maitre  cherchât  dans  le  châtiment,  non  point  unf  vengeance, 
mais  l'amendement  du  coupahie  par  le  repentir  et  l'expiation  ; 
aussi  le  maitre  doit-il  être  <r  modéré  aux  chastiemens  et  correc- 
tions. Il  ne  se  laissera  emporter  pour  quoy  que  ce  soit  à  la  co- 
lère, de  peur  que  cela  puisse  causer  de  l'exeJis  au  chastiment,  et 
ne  se  servira  jamais  contre  les  cscoliers  de  paroles  aspres,  en 
les  tutoyant  ou  frappant  et  injuriant  sans  raison  cl  sans  consi- 
dération. 0  El  le  vént'rable  Fouricr,  curé  do  Mattaincourt,  en 
fondant  la  congrégation  de  Notre-Uame  pour  l'éducation  des 
filles,  recommandait  aux  religieuses  de  ne  pas  oiïenser  les  en- 
fants de  la  religion  réformée  :  a  Traitez-les  charitablcnient,  di- 
sait-il ;  ne  permettez  pas  qu'on  les  moleste  ou  qu'on  leur  fasse 
quelque  fâcherie;  ne  les  sollicitez  pas  ouvertement  à  quitter 
l'erreur  ;  ne  leur  parler:  pas  contre  leur  religion.  Louez  leur  di- 
ligence si  elles  apprennent  bien,  et  donnez-leur  pour  prix  non 
pas  des  images,  mais  quelque  papier,  quelfjue  belle  plume  ou 
autre  chose  semblable,  n 

Tout  ne  pouvait  être  prévu  dans  les  ordonnances  générales. 
Pour  les  cas  particuliers  on  décidait  selon  l'occasion.  Ainsi  les 
maîtres  allaient  souvent  donner  des  leçons  dans  les  maisons  par- 


deux  mains  dans  sa  droite,  le  traîna  dnns  le  grand  cnhinel  où  il  faisait 
ses  étndes,  et  là  lui  donna  cinq  férules  tic  toute  na  force,..  Il  osloil  tou- 
jours gourmande  et  traité  de  frippon  et  de  gallopin...  »  Le  prince  était 
doux,  mais  paresseux  et  opiniâtre,  peu  intelligent  du  reste.  Ces  bruta- 
lités ne  lui  firent  aimer  ni  ses  maîtres  ni  leurs  leçons,  u  La  manière  rude 
avec  laquelle  on  le  forçait  d'étudier,  dit  Mx>°  de  Caylus,  lui  donna  un  si 
grand  dégoût  pour  les  livres  qu'il  prit  la  résolution  de  n'en  jamais  ou- 
vrir quand  il  serait  son  maitre;  et  il  a  tenu  parole,  n  (SoufeniVs  de  M"' 
de  Caylus).  —  Au  contraire,  les  petits-Pls  de  Louis  XIV  étaient  traités 
avec  une  douceur  qu'avaient  déjà  recommandée  Montaigne  (Essais,  li- 
vre 11,  ch.  viH)et  Locke  [ii,  eh.  m,  544). .  .lamais,  dit  un  manuscrit  de  1696 
sur  la  manière  dont  on  él&ve  les  enfants  de  France,  jamais  M.  le  duc  de 
BauvIUier  p'a  donné  ni  Touct  ni  férule  à  aucun  des  trois  princes  et  il  pré- 
tend que  ces  sortes  de  punitions  ne  conviennent  point  à  des  enfans  de 
ce  rang  là,  et  il  ne  songe  au  contraire  qu'à  s'en  faire  aimer  afin  de  leur 
cstre  utile,  et  il  les  trailte  avec  la  dernière  douceur;  cependant  il  y  a  un 
certain  nombre  de  punitions  qui  se  succèdent  les  unes  aux  autres  dont  il 
se  sert  h  me«mc  qu'ils  font  quelque  faute.  »  Cité  par  M.  A.  Charma,  De 
l'éducation  donnée  aux  enfant»  de  France,  pelilt-fUi  de  Louis  XIV,  dans 
les  Mémoire»  la»  A  la  Sorbonne  en  4865,  page  8. 


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—  236  — 

ticuliéres.  Je  vois  cependant  Etienne  de  Champflour  l'interdire, 
le  4  mai  1707,  aux  instituteurs  de  Roclieforl,  parce  que  l'école 
publique  en  était  négligée.  «  Sur  ce  ijui  nous  en  i\  esté  remontré 
qu'il  y  a  des  personnes  qui  s'ingèrent  d'enseigner  et  tenir  les 
petites  écolles  d'eux-mesmes,  sans  iiostro  permis'sion,  et  que 
parmy  ceux  el  celles  qui  sont  approuvés  de  nous  pour  cet  employ, 
il  s'en  trouve  qui  enseignent  indistinclemcntdca  garçons  et  des 
filles  dans  des  maisons  particulières,  ce  qui  est  tout  à  fait  contre 
les  règlements  de  nostre  diocèse,  nous  avons  défendu  et  défen- 
dons par  CCS  présentes  à  touttes  personnes  de  s'ingi'rcr  d'eux- 
mêmes  à  tenir  les  petites  escollos  sans  avoir  nostre  approbation 
par  escrit,  sous  peine  d'estre  procédé  contre  eux  par  les  voyes 
de  droit;  comme  aussi  nous  défendons  aux  maitres  d'écolles 
approuvés  de  nous  d'enseigner  des  filles  et  aux  maîtresses,  des 
garçons  ;  et  leur  ordonnons  d'avoir  des  éeoUes  publiques  et  non 
d'aller  dans  des  maisons  particulières,  attendu  que  cela  les 
empêche  de  vaquer  à  leurs  éeolles  comme  ils  sont  obligés,  et  ce 
sous  peine  d'inter.dit  ;  au  surplus  ils  se  conformeront  en  tout 
aux  règlements  faits  sur  cela  par  feu  fAu  de  La  Frezelicre,  nostre 
prédécesseur,  » 


AVANTAGES.  —  THAITEtIBNT.  —  RÉTBrBUTION   SCOLAIRE.  —  TAUX  DE 

l'ÉCOLAGE. GRATUITÉ    POUR   LES    PAUVRES.  CONDITIONS    DU 

CONTRAT.  —  MISÈRE  DE  QUELQUES    UA1TRE3. 

En  retour  de  toutes  ces  obligations,  quels  étaient  les  avanta- 
ges de  l'instructeur  de  la  jeunesse  ?  Quelle  était  sa  situation 
matérielle  ?  De  quoi  vivait-il  ?  Sa  position  n'était  pas  brillante, 
i)  faut  le  dire.  Etait-elle  plus  misérable  que  maintenant?  Â-t-elle 
beaucoup  changé  ?  Remarquons  d'abord  que  ce  n'est  pas  dans 
l'instruction  publique  et  par  l'instruction  publique  que  l'on  de- 
vient riche  ;  et  nul  même  de  nos  jours  ne  se  fait  instituteur  pour 
devenir  millionnaire.  L'éducation  de  la  jeunesse  est  toujours  un 
métieringrat,  peu  lucratif.  Soldat,  prêtre,  instituteur,  voilà  Iroia 
métiers,  ministerium,  qui  exigent  le  dévouement  le  plus  complet 
sans  retour.  Qui  donc  ici  les  pourrait  rétribuer  dignement  ?  Or, 
avant  la  loi  de  1833,  pas  plus  qu'après,  on  n'a  songé  à  donner  au 
maitre  d'école  la  fortune  ou  môme  l'aisance.  Il  avait,  il  a  de  quoi 


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—  237  — 

ne  pas  mourirde  faim.  On  améliore  son  traitement  chaque  jour, 
on  augmente  ses  émoluments  un  peu  avec  l'augmentation  suc- 
cessive des  objets  de  première  nécessité.  Or,  cela  se  Taisait 
déjà,  ie  ne  crois  pas  que  la  situation  ait  beaucoup  changé  au 
fond;  mais  la  forme  a  notablement  varié.  I^es  uns  prétendent 
que  tout  était  mauvais  chez  ce  pauvre  maitre  décole  courbé 
péniblement  sur  son  rude  labeur,  abruti  par  le  despotisme, 
jouet  du  caprice,  et  trainant  pour  un  maigre  salaire  une  exis- 
tence précaire  et  misérable.  <    s  Us  s'elTorcent,  dit  Fayet,  de  le 


I.  Dans  un  mémoire  couronné  au  concours  d'ÎDBtt tuteurs  sur  ce  sujel, 
Élal  de  l'intlruction  primaire  en  Sainloitffe  et  en  Aani*  anaal  et  aprèi 
4789,  ie  Mb: 

V  Dans  ce  passé  déjà  loin,  que  trouvons-nous  ?  Des  maitres  peu  in- 
struits, peu  payés,  tenus  ca  laisse,  souvent  indignes  et  toujours  méprisés  ; 
un  enseignement  sans  ordre,  machinal,  énervant,  réduit  aux  éléments 
et  eux  exercices  de  mémoire  ;  des  écoles  au  triste  aspect  ;  un  maitre 
souvent  bourru,  usant  et  abusant  du  fouet  ;  et,  comme  conséquence  de 
tout  cela,  une  ignorance  profonde  qui  entretient  nombre  de  préjugés  et 
de  grossières  superstitions. 

H  De  nos  jours,  les  instituteurs  sont  tous  formés,  ou  presque  tous,  à 
bonne  école,  instruits  et  d'ailleurs  surveillés  et  éclairés,  membres  unis 
d'une  très  grande  famille,  mieux  rétribués  sinon  suffisamment,  d'une 
excellente  moralité,  entourés  par  conséquent  de  considération,  aimés 
pouf  les  services  qu'ils  rendent  ;  un  enseignement  méthodique,  raisonné, 
mettant  en  jeu  rintelligence,  a'attachaut  à  développer  de  front  toutes 
les  facultés  ;  t'écote  est  ouverte  à  tous,  et  tous  doivent  la  fréquenter  ;  le 
maître  est  sévère  peut-être, mais  on  le  respecte  et  on  l'aime;  des  récom- 
penses sont  accordées,  les  punitions  n'ont  rien  de  dégradant  ',  comme 
résultat,  des  études  plus  complètes,  une  instructioa  plus  étendue,  des 
mCBurs  plus  douces.  > 

Le  contraste  est  frappant,  et  l'opposition  complète.  Hais  le  tableau 
d'un  côté,  n'est-il  pas  poussé  un  |>eu  au  noir,  et  de  l'autre  l'idylle  est- 
elle  aussi  riante  1  et,  comme  dans  le  plus  beau  paysoge,  ne  s'y  cacfae-t-il 
pas  quelque  serpent  sous  l'herbe  ?  En  tous  cas,  puisqu'il  fallait  un  paral- 
lèle, doit-on  s'étonner  qu'il  soit  tel"?  J'aurais  bien  voulu  voir  que  ce 
candidat  ne  donnât  pas  la  note  optimiste,  et  qu'un  instituteur,  à  part 
une  modeste  i-éserve  sur  le  traitement  encore  insuffisant,  ne  trouvât 
pas  ses  collt^gues  contemporains  instruits,  moraux,  considérés,  chéris, 
ïélés!  En  18G0,  un  inspecteur  d'académie,  devenu  depuis  un  personnage, 
traitant  dans  une  thèse  des  idées  politiques  de  saint  Augustin,  conclut  à 
Napoléon  III.  C'est  là  le  danger  ;  mime  quand  la  conviction  est  sincère, 


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représenter  comme  un  type  d'ignorance  et  de  méchanceté, 
d'ineptie  et  de  dégradation,  incessamment  courbé  soua  le  joug 
de  la  supiTstition  et  du  Tanatisme,  et  livré  sans  déTense  à  la 
mercides  volontés  du  clergé  et  des  caprices  des  familles;  calom- 
niant ainsi,  en  même  temps,  les  pères  de  famille,  le  clergé  et 
l'ancien  maître  de  la  jeunesse.  La  conclusion  qu'ils  tirent  una- 
nimement, est  que  l'ancien  maître  d'école  n'a  rien  de  commun 
avec  l'instituteur  actuel  a  élevé  à  la  dignité  de  Tonctionnaire 
public.  B  ' 

Voyons  donc,  non  pas  les  arguments  et  les  phrases,  mais  les 
Taits.  Le  lecteur  comparera  le  présent  et  le  passé;  il  décidera  lui- 
même  si,  au  point  de  vue  matériel,  il  est  beaucoup  plus  avanta- 
geux d'être  instituteur  que  maître  d'école,  et,  au  point  de  vue 
de  la  dignité  morale,  si  l'ancien  instructeur  de  la  jeunesse  est  de 
beaucoup  inférieur  ù  son  collègue  actuel  devenu  parfois  cour- 
tier électoral  ou  agent  d'un  maire  qui  change  au  gré  de  la 
politique. 

Le  régent  vivait  d'abord  de  son  école  comme  le  prêtre  de  l'au- 
tel. Il  touchait  de  chacun  de  ses  élèves  une  somme  qui  variait 
selon  les  pays  et  aussi  selon  les  temps,  plus  forte  à  mesure  que 
diminuait  la  valeur  de  l'argent,  comme  aujourd'hui.  D'après  le 
règlement  de  1407,  à  Montauban,  les  petits  enfants  apprenant 
l'alphabet,  les  sept  psaumes  et  les  matines,  s'ils  ont  un  maître 
particulier  parce  que  les  écoles  ne  leur  coûtent  rien,  paient  2 
sols;  et,  s'ils  n'ont  point  de  maître  particulier,  Sdeniers;  les  en- 
fants qui  apprendront  les  parts  ou  rudiments,  et  les  auteurs, 
5  sols,  s'ils  ont  un  maître  particulier;  et  dans  le  cas  con- 
traire, 1  sol  4  deniers;  ceux  qui  apprendront  les  règles  et  la 
grammaire,  18  sols  pour  le  premier  cas  ;  1  sol  4  deniers,  pour 
le  second;  pour  ceux  qui  éludi<M'ont  la  logique,  la  philosophie, 
Cicéion,  Virgile,  Tércnce,  Doèce,  15  et  10  sols.  Jusqu'en  1528, 
leprîncipalavait  pour  appointements  les»  collectes»,  rû  tribu  tion 
scolaire  qu'il  p;irtageait  au  prorata  entre  lui  et  les  régents.  Dès 
1497,  les  consuls  avaient  lixé  la  rétribution  suivant  l'importance 


même  quand  la  conclusion  est  vraie,  il  semble  toujours  que  l'écrivain 
sacrifit^  à  la  mode,  ù  l'opinion  i-i'-gnante  ou  omcielie. 

Noie  sur  l'inslraction  i-rimaire  en  Sainlomjf-Auaa  avant  4789.  (Par 
Picard,  1891,  in-8",) 

l.A.  Fayet,  p.  130. 


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—  239  — 

de  la  classe  et  obligé  le  principal  à  recevoir  gratuitement  les 
religieux  des  quatre  couvents  de  la  ville,  dominicains,  au- 
gustins,  carmes  et  cordeliers,  qui  appartenaient  aux  ordres 
mendiants.  En  1528,  les  consuls  accordèrent  au  principal,  Jean 
Maurus,  comme  équivalent  de  la  rétribution  des  écoliers  indi- 
gènes, 30  livres  tournois,  à  condition  d'enseigner  gratuitement 
les  enfants  de  la  ville  et  de  la  juridiction  et  ceux  qui  y  étaient 
domiciliés  depuis  cinq  ans.  Les  collectes  perçues  sur  les  étran- 
gers furent  laissées  aux  maîtres  es  arts.  L'orateur  eut  150  livres 
tournois.  En  1549,  le  traitement  du  principal  fut  élevé  à  100  liv. 
a  pour  le  salaire  des  enfants  et  cscoliers  natifs  et  habitants  de 
la  dite  ville  et  juridiction  d'icelle  tant  seulement.  »  Les  écoliers, 
au  nombre  de  1 .200  à  1 .500  alors,  payaient  2  sous  6  deniers  par 
mois.  ' 

En  Béarn,  d'après  les  actes  publiés  par  M.  le  vicomte  Séru- 
rier,  '  plusieurs  petites  paroisses  se  réunissaient  pour  avoir  un 
maitre  à  qui  elles  donnaient  le  logement,  la  rétribution  scolaire 
et  100,  110  livres,  et  môme  200  à  Pau,dans  la  seconde  moitié  du 
xvi'siècle.  ALaruns,  en  1592,  les  enfants  qui  écrivaient,  payaient 
«  nau  ardits  et  les  autres  sicys  ardits.  n  L'ardit  valait  deux 
liai'ds;  c'était  trois  sous  et  quatre  sous  etdemi,  et  le  maitre  rece- 
vait 1 15  livres  de  traitement,  outre  le  logement.  Une  ordonnance 
de  Bertrand  de  Boucheporn,  intendant  de  Pau,  16  avril  1789, 
condamne  la  paroisse  de  Jurançon  à  payer  au  maitre  240  livres 
par  an,  moitié  par  les  pères  de  famille,  moitié  par  la  paroisse. 
A  Arliguelonne  en  1602,  il  a  14  livres  de  gages;  20  en  1708;  22 
en  1759  ;  à  Caubios  en  IG63,  il  touchait  12  écus.  Abidos  octroie 
45  livres  à  CaJianot,  en  vertu  d'un  arrûl  de  la  cour. 

A  Mouroux,  arrondissement  de  Lectoure  (Gers),  une  associa- 
tion d'habitants  faisait  au  maitre  un  traitement  de  110  livres  sans 
compler  le  logement,  la  salle  de  classe  et  la  rétribution  de  cha- 
que élève.  En  1008,  c'était  seulement  60  livres  tournois  payées 
par  la  paroisse,  et  10  éeus  30  livres  en  IC22.  Près  de  là,  à  3olo- 
miac,  arrondissement  de  Lectoure,  c'était  100  livres;  à  Aubiet, 
arrondissement  U'Auch,  en  1577,  40  livres;  le  régent  obtient, 


i .  Devais  aine.  Les  écoles  publii/aes  à  Monlauban  du  ï°  au  xvi«  siècle, 
p.  18. 

2.  L'inairuction  primaire  dans  la  région  des  Pyrénées  occidentales,  spé- 
cialement en  Béarn  (1385-1789],  p.  29  et  suivantes. 


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—  240  — 

en  1578,  d'avoir  60  livres  comme  jadis.  Le  salaire  resta  ainsi 
jusqu'en  1739  où  il  s'éleva  du  coup  à  150  livres,  conrormément  à 
la  déclaration  du  conseil  du  roi  de  1698.  Un  certain  nombre 
d'enTants  étaient  admis  gratuitement,  après  avoir  été  désignés 
parles  consuls;  il  était  de  6  au  milieu  du  svii'  siècle.  Chaque 
élève  payant  donnait  par  mois  au  maître  5  sols  tournois.  «  Le 
dit  Idrac,  porte  un  contrat  du  15  juin  1631,  prendra  des  enrants 
qu'il  enseignera,  comme  il  est  accoutumé  de  Taire  en  suivant 
leur  capacité,  savoir:  les  moindres  àcinq  sols,  ceux  qui  appren- 
nent l'alphabet  ;  et  ceux  qui  lisent  et  qui  écrivent  huit  sols  par 
mois;  et  les  aultres  ce  qu'il  s'en  accordera.  En  ce  cas  il  y  en 
aura  de  pauvres  nécessiteux  jusques  au  nombre  de  six;  il  aéra 
tenu  de  les  enseigner  sans  aucun  droit  de  collecte,  »  * 

Les  jurats  à  Pau  accordent  en  1595  deux  cents  livres  par  an 
au  régent  et  100  livres  à  son  adjoint,  sans  compter  les  mois 
d'école,  trois  sous  tournois  par  mois  pour  les  grands,  deux  sous 
pour  les  petits.  ALarunsen  i59û,  ils  ne  donnent  que  cent  livres, 
un  B  logis  francq  >>  et  la  rétribution  scolaire,  «  nau  ardits  de  los 
qui  escriban  et  seis  ardits  de  quers  qui  no  escriban  ;  »  en  1592, 
ils  donnent  115  francs  ;  cent  francs  à  Lucq  en  1576,  avec  u  lou- 
gis  onest  francq*  et  a  lo  cellary  lexeptat  deus  enfants  praubes.s 
Aigurande,  dans  l'Indre,  n'avait  pour  l'entretien  de  son  école 
que  la  rétribution  des  élèves  jusqu'en  1770.  Alors  les  pères  de 
famille,  comprenant  la  nécessité  de  l'instruction  et  voulant 
s'assurer  de  bons  maitres,  se  réunissent,  le  11  mars  1770,  en 
l'auditoire  de  la  ville  et  paroisse  de  Notre-Dame  d' Aigurande. 
Plusieurs  personnes  de  lun  et  l'autre  sexe  souscrivent  une 
somme  pour  neul  ans  consécutifs,  904  livres  5  sous.  Ce  règlement 
dura  jusqu'en  I(j27.  Le  capital  s'élevait  à  8.000  livres,  réduit  à 
6.000  par  suite  d'un  remboursement  fait  en  assignats.  ^ 

Un  contrat  passé,  le  il  novembre  1570,  entre  les  consuls  et 
trésorier  de  Vencc  avec  M*  Pierre  Olivier,  originaire  de  Huelz, 
au  diocèse  de  Nice,  pour  l'entretien  des  écoles  de  la  ville  de 
Vcnce,  pour  l'année  commençant  et  linissanl  à  la  Saint-Michel, 
assure  à  Olivier  une  rétribution  de  25  écusde  la  valeur  de  4  flo- 


1.  lieclterche»  sur  l'enseitjnemenl  primaire  liant  nos  contrées  avant 
47S9,  pur  M.  l'abbù  H.  Llubord.  Hevae  de  Gnacixjne,  t.  xix,  7"  livraison, 
juillet  1873,  p.  3IS. 

2.  Voir  (/ne  ijuerre  ik  30  ans,  par  A.  Fayel  (18S6). 


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—  241  — 

rîns  chacun,  payables  en  4  termes  égaux,  avec  cette  réserve 
que  si,  d'après  l'ordonnance  de  Moulins  qui  obligeait  les  cha- 
pitres à  fonder  et  entretenir  les  écoles,  le  chapitre  était  tenu  et 
le  faisait,  eux  consuls  ne  donneraient  rien.  Olivier  percevra 
1  sou  par  mois  pour  les  petite  enfants  et  4  soua  pour  les  plus 
avancés  et  pour  les  étrangers.  Le  mois  commencé  est  dû  en 
entier.  * 

D'un  accord  entre  le  recteur  et  les  professeurs  des  écoles  de 
Romane  (Drame)  en  1406  dans  les  minutes  du  notaire  Gayte, 
de  Romans,  il  ressort  que,  dès  les  premières  années  du  xv* 
siècle,  il  y  avait  dans  cette  ville  une  sorte  de  collège  dirigé  par 
un  recteur,  recfor  scolamm  grammAticalium,  et  dans  lequel 
enseignaient  un  certain  nombre  de  proresseurs,  baquellarii,  qui, 
payés  par  leurs  élèves,  donnaient  eux-mêmes  une  rétribution 
au  recteur.  Ces  professeurs  étant  tous  logés  dans  le  collège, 
bien  que  vivant  séparément,  ils  avaient  pris  l'habitude  d'avoir 
chacun  des  élèves  internes,  etc'eat  pour  réglementer  cet  usage, 
comme  aussi  pour  faire  cesser  l'abus  des  congés,  qu'ils  convin- 
rent, le  21  août  1406,  que  désormais  les  redevances  payées 
par  les  élèves  internes  seraient  mises  en  commun,  pour  le  pro- 
duit en  être  partagé  trois  fois  par  an  entre  le  recteur  et  les  pro- 
fesseurs, et  que  dorénavant  aucun  professeur  ne  pourrait  accor* 
der  de  congé  extraordinaire  à  ses  élèves  sans  le  consentement 
de  tous  les  autres.  ^ 

Dans  les  Landes,  où  les  enfants  n'allaient  en  classe  qu'un  ou 
deux  ans,  quelques  uns  même  seulement  au  moment  de  la  pre- 
mière communion  pouryapprendre  les  prières  et  le  catéchisme, 
lire,  écrire  et  calculer,  la  rétribution  variait  suivant  que  l'enfant 
lisait,  écrivait  ou  chîiTrait:  5  sous  et  10  sous  à  Saint-Jean  de 
Marsacq;  15  et  20,  à  Coudures,  et  à  Peyrehorade  3et6;à3aint- 
Lon,  5  et  10;  à  Dax,  20  et  40;  ailleurs  30  et  40.  A  Siros  Gau- 
neille.  Saint- Pandelon,  ils  soldaient  l'écolage  en  nature,  une 
ou  deux  mesures  de  grains  ou  un  quarteron  de  milloc.  A  Sei- 
gnosse,  à  Sainte-Marie,   l'école  était  complètement  gratuite. 


1.  Edmond  Blsnc.  Ara ue  </et  loeiétis  Moanfei,  t.  iv,  p.  423,  octobre- 
décembre  1876. 

2.  Bmad-DuraD.  Balletin  da  eotnilé  de»  travaux  hUtoriqaei  et  tcienli- 
fiqaei,  1883,  p.  158. 


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—  242  — 

Dana  la  plupart  l'instituteur  avait  la  rétribution  scolaire,  un 
logement  et  un  traitement  qui  variait  de  150  à  200  livres,  A  Tar- 
tas  In  ville  donnait  200  livres,  logement  et  12  cas  de  bois.  Par- 
fois, comme  à  Heugas,  il  était  nourri  et  logé  à  tour  de  rôle  chez 
les  habitants,  suivant  l'usage.  A  Saint-Amour  en  Franche-Comté, 
où  les  augustins,  dès  les  temps  les  plus  reculés,  eurent  une 
école  monastique  transformée,  l'an  1492,  en  collège,  c'était  10 
ou  12  sous  par  mois  pour  les  élèves  latinistes,  6  ou  9  pour  ceux 
qui  n'apprenaient  qu'à  lire  et  écrire,  somme  assez  élevée. 

Dans  les  archives  de  la  commune  de  Pagny-la-Blanche-Câte, 
arrondissement  de  Oommercy,  est  un  acte  passé  à  Toul,  le  15 
mars  1747,  où  figure  messire  Claude,  a  préposé  aux  soins  et  di- 
rection des  écoles  de  charité»  du  diocësedeTouI.  Onyvoitque 
1.070  livres  de  France,  faisant  au  cours  de  Lorraine  1.382  livres, 
ont  clé  léguées  à  Pagny  afin  de  commencer  une  école  de  charité 
pour  les  niles  ;  que  des  écoles  semblables  existaient  déjà  sur  la 
paroisse  de  Saint-Jean-du-Cloitre,  à  Toul,  et  dans  la  paroisse 
de  Gondreville,  écoles  dirigées  par  des  sœurs,  et  qu'elles  avaient 
déjà  reçu  quelques  libéralités^  notamment  chacune  une  somme 
de  200  livres,  i 

Felletin  (Creuse)  fonde  un  collège  en  I589avec  trois  régents  et 
un  maître  écrivain  qui  enseigneront  sans  aucune  rétribution 
depuis  la  6°  jusques  à  la  rhétorique  inclusivement,  d'après  une 
délibération  des  habitants  du  6  novembre  1735.  ^ 

Louis  Boedron,  régent  à  Nalliers  en  Poitou,  donne  quittance 
(là  octobre  16G3)  àjoachim  Augcai,  procureur fabriqucur  de  la 
paroisse  de  Saint-Hilaire  de  Nalliers,  de  26  livres  10  sols  (2* 
quartier),  pour  assister  nu  service  divin  et  instruire  les  enfants 
dans  la  religion  catholique,  apostolique  et  romaine.  Il  y  avait 
1.500  habitants,  cl  son  traitement  était  de  106  livres. 

Lescure,  évéque  de  Luçon,  avait  fondé  à  Luçon  une  école  pri- 
maire; un  instituteur  futchargc  d'enseigner  la  lecture,  l'écrilure 
et  le  calcul,  et  sur  plusieurs  points  de  son  diocèse,  notamment 
aux  Magnils,  aux  Clouzeaux.  Une  autre  école  existait  à  Luçon, 
dont  l'instituteur  était  choisi  par  les  habitants. 


1 .  Revae  des  société»  tavanles,  6'  série,  t.  iv,  octobre-décembre  1876, 
p.  43i. 

2.  Documenta  historiques  sur  le  Limousin,  t.  ii,  273, 


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—  243  — 

Le  9  février  1738,  *  Bonnet  remontre  aux  habitants  aesembUs 
que  la  place  de  régent  est  vacante  par  la  mort  de  François 
Petit.  Le  curé  et  les  habitants  nomment  André  Chiron. 

Le  27  janvier  1754,  à  Mauzeuil,  une  assemblée  capitulaire, 
François  Borgleteau  étant  mort,  choisit  Laurent  Appraillé, 
qui  a  assistera  généralement  à  tous  les  services  divins  qui  se 
feront  en  ladite  église,  comme  à  la  sainte  messe,  matines  et 
vespres,  à  tous  enterremens  et  services,  à  première  réquisition 
dudit  curé,  mesme  d'un  seul  coup  de  cloche,  etmesme,  en  l'ab- 
sence des  sacristains,  d'assister  le  sieur  curé  aux  malades  ou  d'y 
envoyer  un  clerc,  comme  aussi  d'instruire  la  jeunesse  à  lire, 
écrire,  à  prier  Dieu  et  mgme  d'aprandre  le  plain-chatit  lors- 
qu'ils en  seront  capables,  et  de  faire  dire  depuis  la  Notre-Dame 
de  mars  jusqu'à  la  Saint-Michel  4  leçons  par  jour,  et  depuis  la 
Saint-Michel  à  la  Notre-Dame  de  mars  3  leçons  i,  à  charge  de 
lui  payer  60  livres  en  argent  et  50  boisseaux  de  blé.  Le  contrat 
pour  3  ans.  ^ 

Hélie  Derouez,  curé  de  Crannes  en  Champagne,  mort  curé  de 
Douillet,  avait,  en  1696,  «  légué  cent  livres  à  un  maistred'escoUe,» 
prêtre,  appartenant  autant  que  possible  à  la  famille  du  testateur, 
choisi  par  l'évêque  du  Mans  ;  il  avait  mis  cette  clause  :  u  Et  ne 
pourra  ledit  maistre  d'escotle  donner  de  vacances  à  ses  escol- 
liers  et  davantage  que  de  trois  semaines  de  temps  ;  lesquels  il 
traitera  à  la  douceur  et  non  à  la  rigueur,  pour  crainte  que  par 
ce  moyen  ils  abandonnassent  les  études,  i  11  enseignera  gratis  a  à 
lire  et  écrire,  suivant  l'intention  de  leurs  parents.  ■  ^ 

A  Prisse,  paroisse  où  est  le  château  de  Montceau,  résidence 
de  Lamartine,  on  transféra  265  livres  léguées  par  Michel 
de  Cassagnet  de  Tilladet,  évoque  de  Mâcon  de  1676  à  1731, 
pour  les  pauvres,  en  une  école.  C'est  l'assemblée  des  habitants 
qui  décide  ;  l'évêque  approuve  la  transformation;  l'intendant 
autorise.  Le  contrat  passé  avec  un  maître  Charvet,  lui  accorde 
6  sols  pour  la  lecture,  10  sois  pour  l'écriture  par  mois  ;  l'école 
sera  entièrement  gratuite  quand  on  aura  réuni  150  livres  à  im< 

i.  Histoire  du  monatlère  tt  det  éviguei  de  Luçan  (par  M.  de  La  Fonte- 
nelle),  p.  730. 

2.  Notes  sur  les  écoles  primaires  en  Bas-Poitou  daus  l'Annuaire  àt  U 
lociété  d'émalalion  de  la  Vendée,  1879,  p.  138. 

3.  Bulletin  de  la  toeiété  d'agriculture,  Bciencei  et  arli  de  la  Sarthe, 
JSfô,  et  1886,  p.  189. 


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-  244  - 

poser  surlea  taillablca.  Le  maître  fournira  livroa,  catéchismes, 
encre,  plumes  et  papier,  '  Le  procès  verbal  constate  que,  sur 
383  paraisses,  il  y  a  31C  écoles. 

Dans  la  Haute-Marne,  le  mois  d'école  était,  selon  les  parois- 
ses, de  2,  3,  4,5,  6  et  même  10  sols  par  tête,  suivant  que  l'élève 
lisait,  éciivait,  avait  un  ou  deux  livres,  ce  qui  se  fit  jusqu'à 
ces  derniers.  En  Provence,  la  subvention  telle  qu'on  la  trouve  à 
Rognes,  canton  de  Lambesc  [Rhône),  était  de  4  sols  par  mois 
pour  les  commençants,  5  pour  ceux  qui  écrivent  le  Trançais,  8 
pour  ceux  qui  étudient  l'arithmétique  et  le  latin.  Si  ces  res- 
sources ûtaicnt  insuflisantca  pour  l'instituteur,  le  conseil  muni- 
cipal lui  venait  en  aide,  Ainsi,  en  1658,  à  SoUiès,  le  traitement 
des  deux  régents  est  augmenté,»  k  cause  que  les  enfants  pauvres 
donnent  peu.  »  Il  n'était  que  de  100  livres  en  1635;  en  1760,11 
est  porté  pour  l'un  d'eux  à  225,  et  à  288  en  1771. 

Je  n'ai  trouvé  aucune  mention  du  taux  de  la  rétribution  sco- 
laire dans  nos  campagnes.  Elle  devait  ôtre  à  peu  près  celle  des 
autres  provinces,  A  Saintes,  9  février  1577,  d'après  une  délibé- 
ration de  l'échevinage,  «  les  écoliers  paient  six  sols  par  mois.  » 
En  1587,  le  12  décembre,  le  principal  du  collège,  Raymond 
Clavier,  est  mandé  au  conseil.  «  Le  maire  lui  adresse  plusieurs 
reproches  :  il  a  méprisé  la  maison  de  céans  ;  il  a  fait  quelques 
concordats  sans  en  communiquer  à  la  compagnie,  ains  à  MM. 
du  chapitre;  il  n'a  pas  assez  de  régens;  n'a  pas  donné  les 
noms  et  cognoms  des  enfants  qu'il  reçoit  ;  il  fait  payer  les  pau- 
vres comme  les  riches,  ce  qui  ne  doit  pas  ûtre  ;  il  prend  10  et 
20  sols  par  mois,  ce  qui  est  excessif.  i 

Ainsi  10  sous  et  20  sous  par  mois  sont  excessifs  ;  et  pourtant 
une  pièce  du  17  juin  1584  a  l'air  d'admettre  le  chiffre  bien  au- 
trement élevé  de  30  sous  par  mois.  Il  s'agit  d'une  «  opposition 
devant  maitre  Geoffroy  de  Montaigne,  conseiller  du  roy  en  la 
cour  et  commissaire  par  îcelle  député  en  ceste  partie  n,  à 
l'entérinemenf  de  la  requête  présentée  par  un  sieur  Tourneur, 
qui  demandait  à  la  ville  un  salaire  pour  avoir  sollicité  le  procès 
contre  le  syndic  des  doyen,  chanoines  et  chapitre  de  Xaintes 
pour  raison  du  collège.  11  n'avait  demandé  que  le  rembourse- 
ment de  SCS  frais.  «  Or,  deux  ou  trois  de  ses  enfants  sont  in- 
struits au  collège,  sans  aulcun  salaire,  qui  est  ordinairement 


.  Annale*  de  l'académie  de  Mâcon,  vu,  1890^  article  de  Tb.  Pellorc. 


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de  trente  sous  par  mois.  »  Mais  comme  cette  fois  il  s'agissait  de 
lui-môme,  de  ses  intérêts,  le  conseil  de  ville  exagérait  peut-ûtre 
un  peu  la  grâce  qu'il  accordait  à  Tourneur. 

Le  maître  d'école  n'avait  donc  pour  vivre  bien  souvent  que  la 
rétribution  scolaire,  ce  que  lui  payaient  et  donnaient  ses  élèves. 
A  Puyravault  (Charente-Inférieure),  le  13  juin  1701  :  «  Il  y  a  un 
maitre  d'école  non  gagé.  •>  A  Montreuil,  'le  25  juin  1702:  «  Il  y 
a  un  maitre  d'école  qui  n'a  point  de  gages  ;  on  en  est  assez  con- 
tent. »  De  même,  le  28  avril  1732,  à  Saint-Ouin  ï;  .  Le  maitre 
d'école  nommé  André  Bâtard,  sans  gagea  fixes,  fait  bien  son 
devoir,  jj  Le  22,  à  Laleu  ^:  «  Il  y  a  un  maitre  d'écolo  qui  fait  bien 
son  devoir;  il  se  nomme  Nicolas  Taillefer.  n  A  Dompierre,  *  le 
17  mai  1732  :  «  Le  nommé  Noi>l  Larsonncau  fait  la  fonction  de 
maitre  d'écollo  dans  le  bourg,  et  Pierre  Supret,  au  village  de 
•  Chaignollet.  Nous  leur  avons  permis  de  continuer,  et  donné  des 
lettres  d'institution.  Ils  n'ont  point  de  gages  fixes,  n  La  Jarrie,  ^ 
le  16  mai, avait  une  institutrice  qu'i  n'était  pas  mieux  partagée  : 
B  II  y  a  dans  la  paroisse  une  maîtresse  d'école  sans  gages  fixes  ; 
sur  le  bon  témoignage  que  nous  en  a  rendu  le  sieur  curé,  nous 
lui  avons  permis  de  continuer,  n 

Les  maîtres  qui  tenaient  des  pensionnaires  étaient  mieux  ré- 
tribués ;  on  en  comprend  la  raison  :  d'abord,  ils  fixaient  eux- 
mêmes  le  taux,  et  puis  ce  qui  était  payé  n'était  pas  toujours  la 
science.  II  arrivait  même  que  pour  protéger  l'école  contre  la 
pension,  on  réglait  le  nombre  des  pensionnaires.  A  Laruns  en 
Béarn,  d'après  un  traité  du  23  septembre  1596,  le  régent  ne  pou- 
vait avoir  plus  de  douze  enfants  en  pension,  et  ils  devaient  être 
de  la  paroisse.  Je  copie  dans  le  journal  de  Saintes  du  23  février 
1786,  la  note  suivante  où  la  maîtresse  de  pension  annonce  qu'elle 


1.  Montreuil  en  Poitou,  élection  de  Fonlenay,  diocèse  de  La  Rochelle, 
iOO  commuaisDts  ;  canton  de  Fontenay  (Vendée),  l.09i  habitants. 

2.  Saint-Ouin,  en  Aunis,  2S0  communiants;'cantou  de  Marans,  418 
habitants. 

3.  Saint-Pierre  de  Laleu,  en  Aunis,  450  communiants  ;  canton  de  La 
Rochelle,  1.(62  habiUnts. 

4.  Saint-Pierre   es   liens  de   Dompierre  on  Aunts  ;  canton  de  La  Ro- 
thelle,  1.716  babiUnls. 

5.  En  Aunis,  350  communiants  et  8  familles  de  huguenots  ;  canton  de 
La  Jarrie,  646  habitants. 


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apprendra  à  écrire  «  si  les  parents  veulent  bien  se  contenter  de 
son  ëcriture.  »  La  D"*  Duguet  «  a  l'honneur  de  prévenir  le  pu- 
blic qu'elle  tient  depuis  peu,  à  Saintes,  un  pensionnat  de  jeunes 
demoiselles,  à  qui  elle  apprend  à  lire  et  à  écrire,  si  les  parens 
veulent  se  contenter  de  son  écriture.  Elle  leur  montre  à  faire 
toute  espèce  d'ouvrages  ;  elle  s'attache  sur  toute  chose  à  former 
leur  esprit  et  leur  cœur  à  la  vertu  et  à  la  religion.  Le  prix  de 
la  pension  est  de  300  livres  ;  les  parens  payeront  à  part  les 
maîtres  ainsi  que  le  blanchissage  ;  ils  fourniront  des  draps, 
serviettes,  couvert,  selon  l'usage,   n  * 

Mais  les  maîtres  et  maîtresses  qui  se  contentaient  d'enseigner 
et  ne  pouvaient  avoir  recours  à  ces  moyens  vivaient  en  général 
chichement,  un  peu  à  la  grâce  de  Dieu,  comme  le  dit  l'évoque  à 
Saint-  Pompin,  ^le  31  août  1718  :  «  Ils  ont  encore  des  maîtres 
et  des  maîtresses  d'école  qui  font  bien  leur  devoir,  qui  pourtant 
ne  sont  point  fondés  et  qui  vivent  de  ce  que  la  Providence  leur 
fournit.  D  Ils  étaient  moins  malheureux  quand  ils  pouvaient 
comme  à  Saint-Sulpice  de  Manière,  le  1"  juillet  1702,  s  enseigner 
aussi  le  latin,  ce  qui  avait  lieu  assez  fréquemment,  u  Le  nommé 
Claude  Mallay  enseigne  le  latin  ;  il  fait  assez  bien.  Le  nommé 
Garnier  est  aussi  approuvé  de  nous  pour  les  petites  écoles  ;  on 
est  aussi  content  de  lui,  et  il  enseigne  le  latin.  »  Mais  la  condi- 
tion du  maître  d'école,  qui  se  bornait  à  être  maître  d'école, 
était,  hélas!  généralement  assez  médiocre.  Les  populations 
rurales  pauvres  ne  montraient  pas  un  goût  bien  vif  pour  l'in- 
struction, et,  malgré  les  exhortations  des  curés,  aimaient  mieux 
envoyer  leurs  fils  aux  champs  qu'à  l'école.  Ecoutons  le  curé 
de  Moncoutant,  *  Pierre  Berthonneau,  prêtre,  curé  de  la  pa- 
roisse depuis  33  ans,  âgé  de  65  ans,  dire,  le  20  juin  1651,  au 


1.  Affiches  de  la  Sainlonge  et  de  l'Angoumois,  23  février  1786,  n"  yiit, 
p.  63. 

2.  Saint-Hilaire  de  Saint-Pompin,  en  Poitou,  diocèse  de  La  Rochelle,' 
élection  de  FoaUtiay,  600  communiaots;  canton  de  Coulonges  sur  l'Au- 
tise  (Deui-SÈvres),  1.U9  habiUnts. 

3.  Saint>Sulpicc  en  Poitou,  diocèse  de  La  Rochelle,  élection  de  Mau- 
léon,  300  communiants. 

i.  Moncoutant,  doyenné  de  Brcssuire,  ancien  diocèse  de  La  Rochelle, 
qui  avait,  en  1651,  400  communiants,  «  plus  d'hérétiques  que  de  catho- 
liques 1)  ;  aujourd'hui  chef-lieu  de  canton  de  2,347  habitants,  de  l'arron- 
dissemenlde  Parthenay  (Deux- Sèvres). 


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premier  évêque  de  La  Rochelle,  Jacques  Raoul,  en  tournée 
épiscopalc,  •  qu'il  a  proposé  au  peuple  d"avoir  leurs  enfants 
cliez  lui  pour  les  instruire,  mais  qu'ils  en  sont  peu  soigneux,  n 
Le  curé  de  Saint-Sigiamond  (Vendée)  constate,  le  10  mai  1674, 
qu'il  y  a  un  instituteur  ;  mais  il  ajoute  :  a  II  n'y  a  point  de  mai- 
tresse  d'école  ;  elle  n'y  gagnerait  pas  sa  vie,  parceque  les  lia- 
bitants  i':tant  tous  gens  de  travail  et  la  plus  part  pauvres,  ils 
n'ont  point  soin  de  faire  apprendre  à  lire  et  écrire  à  leurs  filles, 
ni  même  la  plus  part  à  leurs  garçons,  en  ayant  à  faire  pour 
garder  leurs  bestiaux,  n  Et  ces  plaintes  se  renouvelaient  encore 
il  n'y  a  pas  bien  longtemps.  En  1869,  le  conseil  général  de  la 
Gironde,  entre  autres,  regrettait  que  les  efforts  de  l'administra- 
tion pour  doter  chaque  commune  d'une  ou  plusieurs  écoles 
selon  son  importance  échouent  d'abord  contre  le  mauvais  vou- 
loir des  conseils  municipaux,  mais  aussi  contre  la  difficulté  de 
trouver  des  instituteurs  et  des  institutrices. 

Négligence  des  parents,  pauvreté  des  familles,  ces  deux 
fléaux  de  l'instruction  frappaient  celui  qui  la  donnait,  s'il  n'a- 
vait pour  vivre  que  la  rétribution  scolaire.  Et  après  une  vie  tout 
entière  passée  dans  le  dévouement  et  la  pauvreté,  s'il  venait  à 
tomber  malade,  souvent  il  avait,  comme  aujourd'hui,  la  misère 
en  perspective  et  l'hôpital.  En  1786,  Duret,  avocat,  écrit  de 
Saint-Jean  d'Angély  au  rédacteur  des  Affiches  de  Suintonge 
en  lui  envoyant  une  lettre  d'Alexis  Beaudoin,  instituteur  en 
cetle  ville:  «  L'état  de  détresse  auquel  il  est  réduit  doit  inté- 
resser tous  les  coeurs  sensibles,  et  particulièrement  ceux  de 
ses  élèves;  j'en  suis  un,  je  désirerais  que  ma  fortune  me  donnât 
les  moyens  de  lui  procurer  seul  les  secours  dont  il  a  besoin 
dans  son  âge  avancé,  et  que  les  infirmités  accablent;  mais  je 
ne  puis  qu'exhorter  tous  ceux  qui  lui  doivent  de  la  reconnais- 
sance, au  même  titre  que  moi,  de  concourir  comme  je  me  pro- 
pose de  le  faire  à  cette  œuvre  que  la  charité  seule  suflirait  pour 
déterminer  ;  je  suis  persuadé  que  le  R.  P.  dom  Déforis,  curé  de 
la  paroisse,  recevrait  avec  plaisir  ce  qu'on  voudrait  lui  adresser 
à  ces  fins,  pour  le  délivrer  ensuite  à  proportion  des  besoins  du 
malheureux  pour  lequel  je  m'intéresse,  et  dont  il  n'ignore  pas 
lui-même  la  misère,  n 

Voici  la  lettre  touchante  de  Beaudoin  à  Duret:  <  Si  les  qua- 
rante-quatre années  d'assiduité  employées  à  enseigner  les  prin- 
cipes de  la  langue  latine  aux  jeunes  gens  de  cette  ville,  ont  été 
plusieurs  fois  récompensées  par  le  plaisir  de  voir  les  progrès  de 


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—  248  — 

plusieurs  de  nos  élevée,  cette  carrière  flatteuse  vient  d'être  ter- 
min)5e  par  une  infirmité  bien  cruelle,  puisque  m'àtant  les  fa- 
cultés de  mon  état,  elle  me  réduit  à  mourir  de  faim.  Né  pauvre, 
n'ayant  retiré  de  mes  travaux  que  l'entretien  journalier  et 
l'honneur,  il  ne  me  reste  d'autre  ressource  que  de  prier  ceux  de 
mes  écoliers  qui  me  croiront  digne  de  leur  souvenir,  de  m'as- 
sister  dans  une  vieillesse  apoplectique,  et  qui  ne  peut  pas  être 
de  longue  durée.  j>  ^ 

XXVI 

LBHAITBE  o'itCOLE  CHARGE  DE  l'hORLOOE.  —  SACRISTAIN. — PAIEUENT 

EN  NATURE.   —   CONTRATS  DE  LOUAGE.   LES  PRI^CEPTEURS  DANS 

LES  MAISONS  PARTICULIÈRES.  —  OFFUES  ET  DEMANDES. 


ïl  n'est  pas  étonnant  qu'alors,  comme  aujourd'hui,  le  maître 
d'école  ait  cherché  autour  de  lui  quelques  moyens  de  parfaire 
la  somme  qui  était  indispensable  pour  ne  pas  mourir  de  faim. 
D'abord,  il  était  souvent  chargé  de  l'horloge.  En  17H5,  les  maî- 
tres d'écoles  recevaient  pour  l'horloge  à  Surgères  40  livres  ;  à 
Marennes,  30  liv.  et  à  La  Tremblade  30  livres.  A  Pons,  c'était 
Joseph  Roch,  serrurier,  qui  était  a  chargé  de  veiller  et  de 
conduire  l'horloge  de  cette  ville,  b  comme  le  prouve  une  lettre 
du  subdélégué  Gaudriaud,  à  Saintes,  adressée,  lel3  mai  1786,  à 
Dumarest  de  La  Valette,  subdélégué  général  à  La  Rochelle. 

Pour  toucher  cette  somme,  comme  le  traitement  scolaire,  il 
fallait  une  attestation  en  cette  forme  :  a  Nous,  Jean-François 
Laurenceau,  avocat  au  parlement,  sénéchal  juge  civil,  criminel 
et  de  pollice  de  la  ville  et  sirrie  de  Pons  en  Saintonge,  certifions 
à  tous  qu'il  appartiendra  que  Joseph  Roch,  serrurier  de  la  pré- 
sente ville,  a  exactement  monté  l'horloge  de  cette  ville  pendant 
l'année  dernière  mil  sept  cent  quatre-vingt-cinq.  Lequel  nous 
en  ayant  requis,  le  présent  certificat  luy  avons  accordé  pour  luy 


1.  Journal  de  Suintonge  et  d'Angoumoit,  16  février  I7S6,  n'  vu,  p.  SO. 
—  Que  de  tristes  lettres  semblables  on  pourrait  reproduire  si  l'on  voulait  ' 
fouiller  les  cartoasdel'adiniDistration  de  l'instruction  publique  !  J'aïence 
moment  sous  les  yeux  une  demande  publiée  par  un  journal,  janvier  1814; 
elle  se  termine  aiasi  :  u  Je  suis  l'unique  soutien  d'une  mère  presque 
octogénaire,  dont  la  faible  santé  exige  des  soins  tout  particuliers.  » 


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-249  — 

valoir  ce  qu'il  appartiendra.  Fait  à  Pons  le  sixième  avril  mil 
sept  cent  quatre-vingt-six.  Ladrencbau.  ■ 

De  plus,  le  maître  d'école  était  assez  fréquemment  sacristain, 
quand  ce  n'était  pas  le  sacristain  qui  était  maître  d'école.  Il 
devait  savoir  un  peu  le  chant;  les  curés  prisaient  beaucoup 
cette  qualité.  Un  instituteur  pouvant  diriger  le  chœur  était  une 
perfection.  Le  questionnaire  le  demandait,  et  la  réponse  a  été 
plus  d'une  fois  négative.  Les  ecclésiastiques  chargés  d'une  pa- 
roisse recherchaient  de  préférence  un  maître  ayant  de  la  voix 
et  possédant  son  plain-ehant.  A  Saint-Cyr  des  Gâta,  *  le  18 
juin  1690,  le  doyen  dît  :  <■  Il  y  a  un  régent  depuis  un  mois  que 
M.  le  prieur  [François  Fourneau,  prieur-curé]  a  attiré  pour 
chanter  et  lui  ayder  ;  lequel  fait  le  catéchisme  deux  fois  la  se- 
maine, i  Louis  Marchand,  à  Salles,  ^  d'après  fa  note  du  curé 
David,  le  17  janvier  1786,  «  a  assisté  avec  la  plus  grande  atten- 
tion aux  ofTices  de  l'église  en  qualité  de  chantre  n  ;  formule 
répétée  le  3  janvier  1787,  et  évidemment  copiée  sur  la 
déclaration  du  21  décembre  1785  :  «  Louis  Marchand,  instruc- 
teur de  la  jeunesse  dans  cette  paroisse,  s'est  acquitté  exacte- 
ment de  son  devoir  dans  les  écoles  dont  il  est  chargé  pendant 
le  cours  de  cette  année  1764,  et  il  a  assisté,  pendant  la  même 
année,  à  tous  les  offices  de  l'église  en  qualité  de  chantre  avec 
édification.  > 

Mais  à  quoi,  cependant,  ne  pouvait  pas  pousser  le  désir 
d'avoir  un  bon  chantre?  D'abord,  on  usait  de  la  réclame  dans 
les  feuilles  publiques  :  ■  On  désirerait  de  trouver  pour  le  bourg 
de  Pont-l'Abbé,  lisons-nous  dans  le  Joum&l  do  Saintonge  du 
17  février,  un  maître  d'école  qui  sût  un  ^eu  de  plain-chant.  Il 
y  a  une  pension  alTectée  pour  cela.  S'adresser  à  M.  le  curé  de 
la  paroisse,  d  Voici  qui  est  plus  grave  :  Roux,  curé  de  La 
Jarrie,  est  accusé  d'avoir  renvoyé  son  instituteur  pour  en 
prendre  un  qui  a  sçait  jouer  du  serpent.  »  C'est  du  moins  la 
plainte  qu'en  février  1785  adresse  à  Guéau  de  Reverseaux,  in- 
tendant de  la  généralité  de  La  Rochelle,  ■  le  pauvre  Louis 
Valleau,  d  selon  son  expression,  •  maître  d'école  ci-devant  au 
bourg  de  La  Jarrie  en  Aunis,  de  présent  à  celui  de  Ciré,  b  II 


1.  Ed  Poitou,  diocèse  de  La  Rochelle,  400  communiants;  canton  de 
L'Hermenault  (Vendée),  976  habitanta. 
8.  Salles,  canton  de  La  Jarrie  (Charente-Inférieure),  1.017  habitants. 


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—  250  — 

lui  eat  dû  7  mois  de  traitement  de  l'année  1782,  «  pour  l'instruc- 
tion des  enfants, en  outre  servirdechantreau  chœur  decetteégliee. 
Mais  comme  le  sieur  Roux,  curé  de  cette  paroisse,  a  fait  ren- 
contre du  nommé  Charles  Lebeau,  parce  que  ce  dernier  sçait 
jouer  du  serpent,  il  l'a  préféré  pour  congédier  le  suppliant.  i> 
Le  réclamant  avait  tort  :  car  la  requ^ite  transmise  par  Rever- 
seaux,  le  20  février  1785,  à  Savary,  subdL'Iégué  d'Aligre,  au- 
jourd'hui Marans,  revient  à  l'intendant  à  Saintes,  le  9  avril, 
avec  cette  lettre  de  Savary  :  a  A  Dalîgre,  le  9  avril  t785.  Mon- 
seigneur, il  résulte  des  renseignements  que  j'ai  pris  que  le 
nommé  Vallcau,  dont  j'ai  l'honneur  de  vous  renvoyer  la  re- 
quête, s'est  très  mal  comporté  pendant  qu'il  a  été  soi-disant 
instructeur  de  la  jeunesse  à  La  Jarrie.  Cette  vérité  est  consi- 
gnée dans  un  certificat  de  M,  le  curé  de  cette  paroisse.  On  m'a 
d'ailleurs  assuré  que  ce  particulier,  se  livrant  journellement  au 
vin,  n'a  môme  pas  tenu  d'école  pendant  les  sept  mois  pour  les- 
quels il  demande  une  rétribution  ;  c'en  est  donc  assez  pour  que 
sa  pétition  soit  rejetée.  Je  suis  avec  un  profond  respect,  mon- 
seigneur, votre  très-humble  et  très-obéissant  serviteur.  Savarv.b 
Roux  attestait,  14  murs  1785,  que  Valleau  s'était  «  très-mal 
acquitté  de  son  devoir  pendant  le  temps  qu'il  y  a  reste,  et  qu'il 
n'a  tenu  aucune  école  en  1782;  ce  qui  m'a  obligé  de  le  ren- 
voyer la  dite  année.  » 

Souvent,  la  rétribution  du  magister  était  en  nature.  Aux  Es- 
pesses,  *  doyenné  de  Saint-Laurent  sur  Sèvre,  le  28  juin  1688  : 
u  II  y  a  un  régent  pour  apprendre  à  lire  et  écrire  aux  enfants, 
gagé  d'une  charge  de  bié  par  la  fabrique;  lequel  fait  bien  son 
devoir  tant  pour  le  catéchisme  que  pour  le  règlement  des  mœurs, 
et  s'appelle  Barangcr.  »  On  donnait  aussi  quelque  petite  somme. 
A  Fouillé,  2  où  la  fabrique  avait,  en  1701,  250  livres  de  revenu, 
et  le  curé  Michel  Bouchereau,  300  :  «  11  y  a  un  maître  d'école, 
nommé  François  Bastard,  auquel  la  fabrique  donne  4  charges 
et  demi  de  bled,  et  50  livresenargcntparan.»  Alscn  Bassigny, 
canton  de  Nogent  (Haute-Marne),  le  maître  d'école  sur  les  re- 
venus de  la  fabrique  recevait  une  rente  de  40  paires,  c'est-à- 


1.  Notre-Dame  des  Espesses  en  Poitou,  élection  de  Mauléon;  canton 
des  Herbiers  (Vendée),  1,75*7  habitants. 

2.  Sainl-Rémy  de  Fouillé  en  Poitou,  élection  de  Fontcnay,  300  com- 
muniants; canton  de  L'Hcrmcnaull  (Vendée),  639  habitants. 


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—  251  - 

dire  22  hectolitres  de  blé  et  30  d'avoine.  En  général,  dans  ce  dé- 
partement, la  sonnerie,  le  chant,  soit  des  sommes  flxes,  eoit  en 
cotisation,  valaitSO,  25,  30  sols.  Mais  on  y  ajoutait  une  ou  deux 
gerbes  de  blé,  orge,  avoine,  une  mesure  de  vin  dans  les  pays  de 
vignobles,  un  bouchon  de  chanvre  par  ménage.  Les  veuves  et 
les  filles  ne  payaient  que  la  moitié  de  cette  cotisation  et  tes  ma- 
nouvriers  moins.  Le  droit  d'assistance  aux  enterrements,  ma- 
riages, etc.,  rapportait  de  10  sols  à  3  livres.  Très  souvent  il  y 
avait  un  repas  à  prendre  avec  la  famille  du  défunt  ou  des  mariés. 

Coutumes  bizarres,  il  est  vrai;  un  peu  primitives,  mais  qui 
veulent  6tre  jugées  avec  réflexion.  L'argent  était  rare  ;  on  s'ac- 
quittait avec  les  produits  du  sol.  Les  revenus  des  évéchés,  des 
abbayes,  des  prieurés,  des  cures  n'étaient  souvent  que  de  blé, 
vin,  chanvre  et  autres  produits  ;  et  ces  revenus  en  nature  avaient 
un  avantage  immense:  car  à  la  différence  des  fondations  en  ar- 
gent, les  fondations  en  nature  augmentaient  chaque  année  sui- 
vant la  progression  de  toutes  choses.  Cent  livres  en  1700  ne  va- 
laient plus  100  en  1750,  encore  moins  en  1870;  mais  un  sac  de 
blé  valait  toujours  et  vaut  encore  un  sac  de  blé. 

En  1626,  le  curé  de  la  paroisse  de  Notre-Dame  du  Ilamel 
dans  l'Eure,  Thibaut,  recevait  des  redevances  en  nature;  on  y 
trouve,  outre  les  boisseaux  de  blé  et  les  pièces  de  etére,  «  une 
rame  de  papier  composée  de  25  mains,  un  chapeau  de  centsous 
ou  6  francs,  vingt-neuf  livres  cinq  aous  d'étolTcs,  du  beurre,  des 
chapons,  des  poulets  et  divers  autres  présents  honnêtes. selon 
les  saisons.  » 

A  Sainte-Marie  en  l'île  de  Ré,  le  I"  juillet  1797,  je  lis  :  «  La 
fabrique  a  10  tonneaux  de  vin  de  rente  qui  s'évaluent  par  année  à 
la  somme  de  300  livres.  La  condition  du  vicaire  vaut  environ  50  li- 
vres et  un  tonneau  de  vin  pour  le  vicariat.  »  Le  vicaire,  à  cette 
époque,  a  150  liv.  de  traitement,  le  curé  400  liv.  environ.  Car  si  le 
clergé  était  riche,  les  curés  étaient  pauvres,  presque  tous  n'ayant 
qu'une  maigre  portion  congrue.  Il  n'est  pas  rare  de  voir  dans  les 
procès  verbaux  de  visite  cette  mention  :  b  II  n'y  a  point  de  pres- 
bytère n  ;  ou  bien  :  n  Maison  inhabitable  »  ;  ou  bien,  comme  on 
dit  à  La  Laigne  *  en  1688  :  «  Le  curé  n'y  peut  vivre  ;  5  curés  en 
20  ans  ;  tous  s'en  vont  après  quelques  années.  »  Les  instructeurs 


1.  Saint-Gérald  de  La  Laig'nc,  canton  de  Courçon,  S27  habitants  (Cha- 
rente-Inférieure). 


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—  252  — 

de  la  jeunesse  ne  pouvaient  être  mieux  traités  que  lea  curés.  Et 
les  écoliers  avaient-ils  donc  toutes  leurs  aises?  Nous  ne  rappel- 
lerons pas  ces  étudiants  des  collÈges  de  Paris,  si  pauvres,  qui 
n'avaient  pour  s'asseoir  qu'un  peu  de  paille  et  pour  vivre  que  des 
haricots,  et  encore  pas  toujours.  Une  curieuse  supplique  des  élè- 
ves de  Saint-Amour  en  Franche-Comté  est  adressée  en  1652  a  A 
messieurs  les  consuls,  eschevins  et  recteurs  de  la  ville  et  hôpital 
de  Saint-Amour»,  nous  prouvera  que  leur  bien-être  laissait  en- 
core à  désirer  au  milieu  du  xvii"  siècle  :  u  Supplient  très  humble- 
ment les  écoliers  enfans  de  la  dite  ville,  qu'ayant  égard  au  zèle 
qu'ils  ont  de  profiter  à  la  vertu  et  aux  sciences,  pour  un  jour  ser- 
vir la  dite  ville,  imitant  les  bons  exemples  que  vous  leur  laissez 
par  votre  sage  conduite,  il  vous  plaise  de  leur  aider,  pour  secon- 
der leurs  bonnes  intentions,  par  des  voies  faciles  qui  sont  en  vo- 
tre pouvoir,  qui  les  obligeront  à  vous  rendre  toutes  sortes  de 
services  tant  en  commun  qu'en  particulier.  Pour  ce  sujet,  ils  vous 
prient  qu'ayant  égard  à  la  pauvreté  et  indécence  de  leur  classe, 
où  il  n'y  a  pas  même  desbanspours'asseoir,  non  plus  qu'au  jubé, 
où  ils  vont  entendre  les  vêpres  en  léilise  des  révérands  pères 
augustins,  comme  leur  maitrc  les  y  oblige;  étant  contraints  de 
demeurer  debout,  en  l'un  ou  l'autre  lieu,  ou  de  s'asseoir  à  terre, 
ou  bien  sur  de  méchantes  branches  de  bois  plus  propres  à  leur 
casser  les  jambes  qu'à  servir  de  bans,  vous  leur  prêtiez  ou  don- 
niez une  pistole  pour  la  susdite  réparation  ;  la  plupart  d'iceux 
étant  pauvres,  et  qui  ont  peine  d'apporter  leurs  mois,  quoique 
leurs  compagnons  de  famille  plus  honorables  eussent  bonne 
volonté  de  fournir  la  dite  somme,  s'ils  avaient  autant  de  part  à 
la  bourse  de  leurs  parents  qu'à  leur  ailection.  C'est  pourquoi, 
ayant  égard  à  l'impuissance  des  uns  et  à  la  pauvreté  des  autres, 
ils  vous  prient  de  ne  leur  pas  refuser  l'effet  de  leur  demande, 
s'obligeant  au  remplacement  de  la  dite  somme,  quand  ils  seront 
aussi  riches  en  biens  qu'ils  sont  dans  une  volonté  très  parfaite 
de  vous  servir.  Signé  :  Claude-François  de  la  Charmée  ;  Geor- 
ges de  Brange  ;  François  de  Brange  ;  Jean-Philibert  Bouchart  ; 
JoBchim  Colombet  ;  C.  Golier;  Benoît  Favier;  Humbert  Merle; 
Clément  Paget;  Claude  Lusi.  »  ' 

Je  vois  les  pères  de  famille  s'associer  pour  avoir  un  maitre. 
Trois  laboureurs,  Jean  André,  Louis  Feuillet,  de  Voutron,  et 


1.  Hiitoire  de  Saint-Amour,  p,  i 


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—  253  — 

Jean  Hault,  de  Dallon  en  Aunia,  traitent  à  Thairé,  le  15  août  1766, 
devant  Moreau  et  Ledoux,  notaires,  avec  Jacques-Jean  Jametel, 
de  Voutron,  qui  s'engage  pour  l'année  et  moyennant  120  livres  à 
•  enBeigner  de  son  mieux  possible  à  lire,  écrire  et  la  ritem^tique 
les  neuf  enfants  des  sus  nommés,  lesquels  devront  en  outre  le 
nourrir,  loger,  coucher,  blanchir,  rapiécer  les  hardes  et  linge  et 
luy  fournir  son  chauffage  à  leur  foyer.  i  ^ 

La  condition  du  précepteur  dans  les  maisons  particulières 
n'était  pas  plus  brillante  que  celle  du  magister. 

A  Pau,  par  contrat  du  25  septembre  1485,  Arnaud  de  GardoJe 
et  Douce,  sa  femme,  confient  leur  fils  à  Gaston  de  Pécondou.  Il 
le  leur  rendra  dans  deux  ans  sachant  lire  et  écrire,  sans  quoi  il 
paiera  6  écus  ;  mais  s'il  prouve  que  son  élève  est  trop  inintelli- 
gent, il  en  sera  quitte  pour  3  écus,  * 

J'ai  quelques  notes  prises  dans  un  de  ces  livres  de  raisons,  si 
fort  en  usage  dans  les  familles  qui  y  inscrivaient  les  dépenses  et 
les  événements  domestiques,  et  dont  M.  Gh.  de  Ribbesatiré  un  si 
heureux  parti  pour  la  Provence.  Jean  de  La  Tour,  seigneur  de 
Geay,  écrit  :  «  Aujourd'hui  neuflème  de  juillet  mil  six  cent  qua- 
rante et  un,  monsieur  Beauchamp  est  venu  céans  pour  instruire 
me3enfans,etluy  donne  pour  ces  gages  sainquante  livre  pour  un 
an,  B  s  Un  peu  plus  tard,  Beauchamp  est  remplacé  ;  son  succes- 
seur gagne  un  peu  moins  :  s  Monsieur  Bigois  est  venu  céans  du 
jour  de  laSainct-Martin;  etlui  donne  quatorze  escus  pour  unsn 
pour  instruire  mes  enfans  ;  sur  quoyje  luyay  donné  un  escu  dort 
vallant  sainq  livre  quatre  solz,  le  jour  que  le  père  Foret  luy  manda 
de  l'aler  trouver  pour  luy  donner  un  bénéfice.  Plus  je  ay  donné 
au  dit  sieur  Bigois  un  escu  dort,  le  jour  de  la  Sainct-Eutrope, 
que  il  fut  à  Xaintcs  ;  plus  donné  au  dit  Bigois  dis  livre  le  jour 


1 ,  A  Angoulème  où  l'on  v«it  aux  ivi°  et  xvii'  siècles  divers  régents  ou 
précepteurs  d'enfants,  on  cite  l'engagemenl  pris  en  1394  par  ud  avocat 
au  présidial  d'instruire  ès^lcttrcs  humaines  pendant  deux  ans  et  demj  le 
fils  d'un  président  en  l'élection. 

2,  L'inilruction  primaire  en  Béarn,  par  M.  le  V'»  Sérurier,  p.  28. 

3,  Il  ajoute  :  i  Aujourd'hui  vingtième  de  aoust  mil  aii  cent  quarante 
et  un,  jés  donné  au  dît  Boschant  sis  livres  et  trois  deniers...  Aujourd'huy 
disseptième  de  septembre,  j'ay  donné  à  M.  de  Boscbamp  quarante  sols, 
le  jour  qu'il  fut  à  Sain t-Sa vin ien  ;  plus  je  lui  ay  donné  vingt  aoli  le  jour 
qu'il  fut  conduire  ceat  Angles  qui  avait  sa  femme  avec  luy.  » 


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-254- 

qu'il  fut  cheuz  monsieur  du  Roncheaus,  et  que  il  se  achepta  de 
l'estofe  pour  faire  taindre  avec  celles  des  jésuites  ;  plus  sept  sols 
pour  donner  à  Paultier.  » 

Pourtant  tout  hausse  ;  il  faut  bien  augmenter  le  salaire  ;  donc 
il  aura  un  écu  de  plus,  et  en  outre  une  ctiemise  :  «  Le  maître  que 
jeay  preins  pour  instruire  mes  enfans  est  céans  de  la  veille  de  la 
Madaleine,  et  lui  donne  seize  escus  pour  un  an  et  une  chemise. 
Sur  quoy  je  luy  ay  donné  quatre  livres  moins  deux  solz,  le  jour 
de  la  Sainct-Michei,  pour  aller  a  la  foire  de  Scainct-Savenien.  » 
J'admire  la  naiveté  et  l'orthographe  du  haut  et  puissant  seigneur 
de  Geay.  Avec  quel  soin  il  noteles  plus  petites  sommes  qu'il  donne 
et  les  circonstances  :  u  Mémoire  du  temps  que  monsieur  Bourdes 
est  venu  céans,  qui  est  le  disiesme  jour  de  novembre,  veille  de  la 
Sainct-Martin  ;  et  lui  donne  pour  un  an,  pour  instruire  mes  en- 
fans,  dissept  escus  ;  sur  quoy  je  luy  ai  donné  quarante  solz  lors 
que  il  fut  chës  son  oncle  pour  lemardy  gras;  plusje  luy  ay  donné 
vingt  aolz  pourdonner  aucordonnierpour  luy  avoir  carrelé  ses 
souliers  ;  plusjeluyay  donné  trois  livres  pour  paier  une  père  de 
souliers  à  Goron;  plus  je  luy  ay  donné  une  piesse  de  quatorze 
soIk  et  sis  deniers  le  jour  que  il  fut  à  Xaintes  avec  son  oncle;  et  du 
depuis,  je  luy  ay  donné  cainq  aolz  et  sis  deniers,  le  jour  que  il  fut 
h  Sainct^Savenien.  »  ^  Et  pourtant  ces  positions  précaires  étaient 


1.  >i  Plus  je  luy  ay  donné  quatre  livre  quatre  solz,  le  jour  que  il  fut 
chcus  son  oncle  à  In  Sainct-Jehan  ;  plus  je  luy  ay  donné  sis  livre  saiie 
aolz,  lorsque  il  fit  faire  son  abylement;  plus  je  luy  ay  donné  vingt  et 
deux  livres  dix  aolz,  lorsque  il  s'en  alla  en  son  pais  ;  plua  je  luy  ay  donné 
quatre  livre  dis  aolz,  tant  le  jour  qu'il  fut  k  La  Jarne  voir  le  vicaire  de  Ib, 
qui  est  de  son  pais,  que  le  lendemain  de  Salntes-Caterines  pour  paier 
Goron  pour  une  carclure  de  ses  souliers;  plus  je  luy  ay  donné  quatre  li- 
vres pour  paier  une  paira  de  souliers  b  Goron,  ce  jourd'huy  vingt  et 
huicticsme  jour  de  janvier  mil  sis  cent  quaranle  et  cainq  ;  plus  je  luy  ay 
donné  quarante  solz  le  jour  des  ramos  de  l'anniSe  mil  aia  cent  quarante  et 
cainq;  plus  en  la  dite  année  je  luy  ai  donné  trante  solz,  le  jour  que  il  fut 
à  Xaintes  avec  son  oncle  qui  allait  bu  ainode  ;  plus  je  ay  donné  au  dit 
Bourday  vingt  solz,  le  premier  dimanche  après  que  ma  famé  fut  venue  de 
Poitou  ;  plus  je  luy  ay  donné  quarante  solz,  le  jour  que  il  Tut  à  Xaintes 
pour  cri  le  cartier  de  veau  de  let  cheuti  Fragnos.  Aujourd'huy  vingt  et 
unieame  jour  de  juillet  mi)  sis  cent  quarante  et  çainq,  je  ay  fait  compte 
avec  monsieur  Bourday;  j'ay  paie  de  tout  le  temps  que  il  a  esté  avec  moy 
et  ne  luy  doi  rien.  » 


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—  255  — 

recherchéea.  Je  lis  dans  le  Journal  de  Saintonge  et  d'Angoumois 
du  9  décembre  1787  ;  •  Unjeune  homme  désirerait  de  se  placer  à 
Saintes,  en  qualité  de  précepteur,  dans  une  maison  bourgeoise. 
S'adresser  au  bureau  d'avis.  >  Et  ailleurs,  dans  iea  Affiches  de 
S&intonge  et  d'Angoumois  du  21  septembre  1786  :  «  Un  jeune 
homme  de  31  ans-déaircrait  de  se  placer  dans  une  bonne  maison, 
ou  chez  un  maître  de  pension  ;  il  est  en  état  de  donner  les  prin- 
cipes des  langues  latine  et  française,  de  géographie,  de  mathéma- 
tiques et  de  gnomoniquc,  du  pilotage  pour  le  quartier  de  réduc- 
tion, du  calcul  trigonométrique,  d'histoire  et  de  mythologie. 
S'adresser  au  sieur  Lamarque,  maitre-ez-arts,  chez  madame 
Gobeau  de  Lamoure,  à  Foncouverte  près  Saintes.  » 

Deux  ans  plus  tard,  le  4  mai  1788,  est  dans  la  même  feuille 
une  annonce  semblable  :  a  Le  sieur  Ruelle,  ayant  étudié  et  ensei- 
gné dans  l'université  de  Paris,  voudrait  trouver  à  se  placer  en 
qualité  de  précepteur  pour  le  latin,  ou  de  maître  d'écriture,  d'or- 
thographe et  d'arithmétique,  ou  de  commis  dans  quelque  bureau. 
S'adresser  au  rédacteur  du  journal  en  alTranchissant  le  port  des 
lettres,  n  C'est  l'offre;  voici  la  demande  :  ■  On  désirerait  un  pré- 
cepteur qui  fût  dans  le  cas  de  montrer  le  latin  et  tout  ce  qui  est 
nécessaire  pour  l'éducation  de  la  jeunesse  ;  on  lui  donnera  des 
honoraires  en  proportion  de  ses  talens.  S'adresser  à  M.  Prieur, 
demeurant  à  la  Porte-d'Aiguières,  ou  à  M.  l'abbé  de  Foi,  vicaire 
à  Saint-Vivien.  »  ^  Le  chiffre  du  traitement  n'est  pas  indiqué  ; 
l'annonce  suivante  va  nous  le  dire  :  a  Un  seigneur,  qui  passe  six 
mois  de  l'année  à  Paris  et  six  en  province,  désirerait  de  trouver 
un  précepteur  laïque  ou  ecclésiastique  qui  sût  le  latin,  le  fran- 
çais, l'histoire  ancienne  et  moderne  et  qui  pût  donner  à  son  élève 
des  principes  de  goût  et  de  littérature  ;  les  honoraires  de  la  place 
sont  de  800  livres  et  la  table,  avec  l'espoir  d'une  pension  viagère 
de  400  livres,  après  l'éducation.  S'adresser  au  rédacteur  des  Affi- 
ches, rue  de  la  Souche,  en  affranchissant  les  lettres.  ■  ' 

On  voit  que  depuis  les  seize  éeus  et  la  chemise  que  donnait  M. 
de  Gcay  en  IG45,  la  position  du  maître  particulier  s'était  amé- 
liorée. Ces  quelques  faits  montrent  en  outre  que  la  noblesse 
attachait  quelque  importance  à  l'instruction.  Jeun  de  La  Tour  à 
cet  amour  généreux  de  l'éducation  joignait  sinon  un  savoir  irré- 


1.  Affiches  de  Sainlonge,  22  juin  t786,  n«  iiv 

2.  Affiches  de  Saintonge,1  septembre  1786. 


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—  256  — 

prochable,  au  moins  un  désir  fort  légitime  et  tout  réaliste  de  con- 
naitre  exactement  ses  dépenses  et  ses  recettes.  Nous  nous  payons 
trop  souvent  de  mots.  Quand  on  parle  des  seigneurs  d'avant 
1789,  vite  on  se  figure  des  hommes  de  six  pieds,  menaçants, 
entourés  de  cinq  ou  six  mille  de  ces  «  trognes  armées  » ,  se- 
lon le  mot  peu  respectueux  de  Pascal,  pillant,  volant,  tuant 
les  passants,  pressurant  leurs  vassaux,  égorgeant  les  manants 
dont  ils  ouvrent  le  ventre  pour  s'y  réchauffer  les  pieds.  Lisons 
simplement  ces  notes  de  dépenses  journalières,  tenues  avec 
la  régularité  d'un  marchand  ;  ces  lignes  familières  nous  ra- 
mèneront à  la  réalité  et  nous  feront  très  bien  comprendre  que 
ces  gentilshommes  de  l'ancien  régime  vivant  sur  et  de  leurs  ter- 
res n'étaient  pas  du  tout  autres  que  leurs  descendants  proprié- 
taires aujourd'hui  des  domaines  dont  leurs  aieux  étaient  appelés 
seigneurs.  Les  noms  changent,  l'homme  reste,  et  l'instituteur 
n'est  guère  plus  riche  aujourd'hui  que  ne  l'était  le  maître 
d'école  ou  le  précepteur. 

XXVII 

EFFORTS  POUR  AU^.LIOHER  LA  SITUATION  DU  MAITRE.  —  LES  ÉTATS 
6ÉN&RAI1X.  —  LES  CONCILES.  —  LES  SYNODES.  —  LES  ËVËQUES.  — 
TRAITEMENT  ASSURÉ  PAR  LES  FABRIQUES  —  PAR  l'iNTENDANT  — 
PAR  LE  ROI.  —   CHIFFRE  DU  TRAITEMENT.  —  LES  LENTEURS  ADllI- 

nistratives. — l'instituteur  rétribué  ET  l'instituteur  libre. 

Assurer  l'existence  du  maître  était  un  moyen  d'assurer  celle 
de  l'école.  Les  parents  se  montraient  en  certains  endroits  peu 
désireux  de  faire  instruire  leurs  enfants,  même  quand  il  n'en 
coûtait  rien  ;  à  plus  forte  raison  s'il  fallait  tirer  quelques  livres 
de  sa  bourse.  Alors  le  magister,  n'ayant  pour  vivre  que  la  rétri- 
bution d'élèves  qui  ne  venaient  pas  à  son  cours,  s'en  allait.  Ainsi 
à  Forges  (Charente-Intérieure),  le  28  août  1718,  on  constatait 
qu'  «  il  y  a  un  maitre  d'école  qui,  étant  sans  aucune  rétribution, 
vraisemblablement  n'y  restera  pas.  n  Avec  un  traitement  cer- 
tain l'instituteur  pourrait  attendre  les  élèves.  Le  curédeLaCha- 
pelIe-Tireuil t'avait  dit,  le  13  avril  1674:  «Ni  maitre  ni  maîtresse. 


1.  Le  Chapellc-Tireuil,  948  habitants,  canton  de  Couloo^es  sur  l'Au- 
tise  (Denx-Sèrres);  500  communiants. 


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—  257  — 

Il  s'en  pourrait  trouver  quelqu'un,  si  l'on  le  voulait  récompen- 
ser honnêtement.  ■  On  y  avait  Bongé. 

Nos  pères,  aux  états  généraux  d'Orléans  en  1560,  demandaient 
la  formation  auprès  de  chaque  église  cathédrale  ou  collégiale 
d'établissements  pour  instruire  lajeunessegratuitement  et  sans 
salaire.  Ils  insistèrent  avec  force  sur  ce  point  aux  états  de  Pon- 
toise,  et  ils  indiquaient  même  les  moyens  à  employer:  c'était 
d'appliquer  à  ces  établisse  mente  le  revenu  des  prébendes,  au 
fur  et  h  mesure  qu'elles  vaqueraient,  a  faisant  cesser  toutes  ré- 
signations et  collations  auparavant  de  la  dittc  provision  et  assi- 
gnation. B  Dans  les  villes  où  il  n'y  avait  pas  d'église  cathédrale 
ou  collégiale,  ils  priaient  qu'on  levât  chaque  année,  pour  cet 
objet,  la  somme  de  200  livres  n  sur  le  plus  prochain  bénéfice  de 
valeur  et  estimation  de  500  livres.  » 

Dans  le  diocèse  d'Angoulème,  les  villes  où  siégeait  un  collège 
de  chanoines,  avaient  un  enseignement  primaire  payé  par  une 
prébende  préceptorale  ;  c'étaient  Angoulème,  Blanzac  et  La 
Rochefoucauld.  De  même,  les  <  confréries  n  étaient  tenues  d'ap- 
pliquer une  partie  de  leurs  ressources  à  l'entretien  des  écoles. 
(Ordonnance  d'Orléans,  janvier  1560,  art.  9  et  10.)  Angoulème 
possédait,  en  outre,  un  établissement  d'ursulines  qui  instrui- 
saient gratuitement  les  jeunes  filles. 

En  1719,  l'évéque,  le  chapitre  et  le  corps  de  ville  nomment 
ensemble  un  prêtre  du  diocèse  à  la  charge  de  s  précepteur  de 
jeunes  enfanta.  «  Jean  de  La  Roche,  seigneur  de  La  Roche- 
Beaucourt,  gouverneur  et  sénéchal  d'Angoumois,  achète  en  1540 
a  les  maisons  nobles  vulgairement  appelées  de  Monsoreau  s 
pour  y  établir  le  collège  d'Angoulème. 

Une  délibération  du  corps  de  ville  déclarait  d'utilité  publique 
municipale  en  1767,  cinq  ans  après  l'expulsion  des  jésuites,  une 
institution  libre,  école  d'académie,  destinée  sans  doute  à  rem- 
placer le  collège  qui  survivait  mal  à  ses  anciens  maîtres. 

A  Blanzac,  «  le  précepteur  »  recevait  du  chapitre  de  cette  ville 
le  revenu  d'une  prébende.  Confolens  possédait  une  rente  desti- 
née s  à  l'institution  de  treize  pauvres  n  boursiers,  et  Rutfec  un 
«  pensionnat  fondé  pour  trois  pauvres,  n  ALa  Itochefoucauld, 
les  carmes  tenaient  le  collège.  * 


1.  Touzaud.  BalUlin  de  la  aociété  arckiologiqtie  d'Angoulème,  p.  i 

(1890-94). 


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—  258  — 

Montberon,  La  Valette  avaient  des  maîtres  particuliers  qui  re- 
cevaient des  pensionnaires  auxquels  ils  enseignaient  le  latin. 

La  communauté  des  habitants  d'Aubeterrc  s'imposait  de  100 
livres  par  an  pour  indemniser  un  maitre  qui  apprenait  aux  jeu- 
nes enfants  à  lire  et  à  écrire  ;  les  élèves  payaient,  en  outre,  une 
rétribution  qui  fut  d'abord  de  40  sols  par  mois,  puis  de  24  sols 
seulement.  *  Charles-Louis-Henri  d'Esparbès  de  Lussan  y 
fonda  en  1735  une  école  qu'il  confia  aux  minimes. 

Dans  le  diocèse  de  La  Rochelle,  ce  sont  les  fabriques  d'abord 
qui  le  rétribuent.  Celle  de  L'Ilcniienault  ^  dans  le  doyenné  de 
Fontenay  lui  donne,  16  juin  1690,  une  partie  de  ses  revenus: 
a  La  fabrique  vaut  63  boisseaux  de  blé  de  ferme,  dont  le  régent 
prend  douze  et  le  sacristain  huit.  Le  dit  régent,  nommé  Pierre 
Bouhier,  est  bien  assidu  à  l'église  et  à  son  escolle,  et  de 
bonnes  mœurs  ;  nous  avons  trouvé  ses  escoiiers  bien  instruits 
dans  le  catéchisme.  »  Près  de  là,  à  Saint-Christophe  de  Lon- 
gesve  3,  21  juin  1690  :  ■  Le  régent  est  gagé  de  12  livres  et  12 
boisseaux  de  blé,  et  fait  fort  bien  son  devoir,  n  A  Saint-Louis 
de  Milly  *,  le  8  octobre  1701  :  u  II  y  a  un  maître  et  une  maitresse 
gagés  par  les  paroisses  de  La  Forest  et  Saint-Jouin;  et  comme 
ilssont  tous  deux  au  dit  lieu  de  La  Forest,  nous  ordonnons  que 
la  maîtresse  viendra  demeurer  dans  cette  paroisse  pour  y  tenir 
les  petites  écoles  de  filles.  »  Le  30  octobre  1701,  à  Saint-Maurice 
des  Noues  6  ;  u  Nous  avons  approuvé  le  sieur  Descomiers  pour 
tenir  les  petittes  escoUes  et  enseigner  le  latin  dans  cette  paroisse  ; 
et  pour  le  faire  subsister  plus  commodément,  nous  avons  con- 
senti, avec  les  principaux  habitants  dont  nous  avons  pris  l'as- 
sentiment, qu'on  luy  donne  sur  les  revenus  de  la  dite  fabrique 
la  somme  de  trente-six  livres  par  an,  tandis  qu'il  enseignera 


1.  Bulletin  de  la  société  archéologique  de  U  Charente,  1890-91,  p.  lv. 

2.  L'IIermeDault  cd  Poitou,  où  l'évêque  de  La  Rochelle  avait  une  rési- 
dence, 500  comiDuniaDts  ;  arrondissement  de  Fontenay,  983  habitants, 

3.  Saint-Christophe  de  Longesve  en  Poitou,  diocÈse  de  La  Rochelle, 
310  communiants  ;  canton  de  Fontenay  (Vendée),  1S5  habitants. 

4.  En  Poitou,  diocèse  de  La  Rochelle,  élection  de  Mauléon,  160  com- 
muniants et  200  nouveaux  convertis  ;  canton  de  Cerizay  (Deui-Sèvres), 
4S3  habitants. 

5.  En  Poitou,  élection  de  Fontenay,  diocèse  de  La  Rochelle,  560  com- 
muniants et  30  huguenots;  canton  de  La  Chà  teigne  raye  (Vendée),  1.164 
babilauts. 


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—  259  — 

dans  la  dite  paroisse,  s  plus  tard,  en  173-2,  le  25  avril,  à  Esnan- 
des^  :  «  Ily  a  un  maître d'iScole  gagé  parla  fabrique  à  125  livres. 
C'est  le  nommé  Noël  Gaudin  qui  en  fait  la  fonction;  il  fait  fort 
bien.  Il  y  a  aussi  deux  filles  de  la  Sagesse  pour  Técole  des  filles, 
gagées  par  la  fabrique  à  100  livres.  Elles  sont  tenues  de  blanchir 
le  linge  de  la  sacristie.  On  en  est  très  content.  » 

15U  livres  pour  les  maîtres,  100,  125  pour  les  maîtresses,  sera 
le  traitement  ordinaire  jusqu'en  1789.  Dans  le  diocèse  de  Bor- 
deaux, le  traitement  fixe  ou  gages  était  généralement  de 
150  livres  à  Abzac,  Aillas,  Saint- André  de  Cubzac,  Blasimont, 
Saint-Christoly,  Gajac,  Grignols,  etc.;  de  120à  Contras;  Saint- 
Emilion,  205  dont  105  payés  par  le  chapitre  ;  Saint-Macaire,  150 
en  1760,  200  en  1765,  170  en  1770;  à  Gaillan  en  1768,  «salaire 
convenable  en  argent  et  en  bled,  payé  par  le  curé  pour  l'instruc- 
tion des  pauvres  »  ;  à  Barsac,  les  quatre  maîtres  se  contentaient 
de  la  rétribution  scolaire;  à  Castillon,  la  fabrique  fait  les  frais 
des  mois  d'école  des  enfants  de  chœur;  à  La  Teste,  le  maître 
reçoit  5  sols  par  feu.  Rappelons  qu'il  y  avait,  en  1771,  dans  le 
diocèse,  7  curés  ayant  un  revenu  inférieur  à  300  livres,  24  avaient 
300  livres,  19  de  301  à  400  livres,  48  de  401  à  500.  Une  prébende 
de  chanoine  de  Saint-André  valait  846  livres  ;  de  Saint-Seurin, 
753  livres  ;  de  Cadillac,  220. 2 

Les  gages  n'étaient  bien  souvent  donnés  qu'à  la  condition  de 
servira  l'église.  Ainsi,  en  1690, 16  juin,  à  Pouîllé  :  o  Ilya  un  ré- 
gent dont  on  est  content  ;  il  reçoit  de  la  fabrique  30  livres  pour 
chanter  et  servir  à  l'église.  Nous  avons  interrogé  ses  escoUiers 
sur  le  catéchisme,  qui  nous  ont  paru  bien  instruits,  et  lui  avons 
fait  savoir  les  ordonnances  du  diocèse  à  l'égard  des  escolles  des 
filles,  à  ce  qu'il  ait  aies  observer.  »  La  même  année,  14  juin,  au 
Langon^:!!  Le  régent  a  été  approuvé  verbalement  par  Mgr; 
il  est  gagé  de  40  livres  par  an  par  la  fabrique  pour  assister  M.  le 
curé  en  toutes  ses  fonctions,  lequel  en  est.  content  ;  il  a  peu  d'es- 
colliers.  Nous  en  avons  interrogé  quelques  uns  sur  le  caté- 
.   chisme  et  trouvé  assez  bien  instruits,  et  lui  avons  enjoint  d'ob- 


1.  Saint-Martin  d'Esaaades  en  Auais,  500  commuiiiaats  ;  canton  de  La 
Rochelle,  832  habltaats. 

2.  Ernest  AHain.  L'inilruclion  primaire  dans  la  Gironde. 

3.  Saint-Pierre  de  LaDgoa  en  Poitou,  800  communiants  ;  canton  de 
Fontenay  (Vendée),  1.563  habitants. 


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server  les  ordonnances  à  l'égard  des  filles,  n  Et  le  13  juin  1690, 
à  Saint-Denis  de  Vouillé  *  :  «  11  n'y  a  point  de  régent,  si 
non  un  pauvre  habitant  qui  reçoit  quelques  escolliers  auxquels 
il  apprend  à  lire  et  le  catéchisme.  Nous  avons  élé  d'avis  que  la 
fabrique  lui  donne  huit  boisseaux  de  blé  par  chacun  an  pour 
les  petits  services  qu'il  rend  à  l'église,  n  Le  même  jour,  à  Mou- 
zeuil  :  le  maitrc  a  40  écus  de  la  fabrique  ;  mais  il  chante  à  l'é- 
glise, et  a  assiste  M,  le  curé  aux  funérailles,  n 

Cette  subvention  des  fabriques,  argent  ou  nature,  était  en  bien 
des  endroits  indispensable.  Je  viens  de  citer  trois  paroisses  li- 
mitrophes visitées  successivement  par  l'archidiacre  Guy  de 
llillerin.  En  voici  une  autre,  Saint- Valérien,  ^  dans  le  doyenné 
de  Fontenay,  15  juin  1690.  On  jugera  de  la  position  du  maitrc  : 
«  Il  y  a  pour  régent  le  sieur  Fillau,  natif  du  dit  lieu,  en  faisant 
la  fonction  ;  il  avoit  esté  reçu  pour  cela  et  pour  chanter,  aux  ga- 
ges de  20  livres  en  argent  et  20  boisseaux  de  blé  ;  il  nous  a  dit 
avoir  quitté  l'escollc,  parce  qu'il  n'a  jamais  eu  que  huit  escol- 
liers au  plus  qui  vouUoient  venir  à  l'escolle  à  toutte  heure  et 
pour  5  livres  par  mois.  Nous  n'avons  pas  jugé  à  propos  de  lui 
retrancher  de  ses  gages,  parce  qu'il  sçait  bien  son  chant,  et  est 
fort  assidu  à  servir  à  l'église,  qu'il  fait  tous  les  actes  de  l'église 
gratis  et  tous  les  cierges,  ce  qui  irait  par  an  sur  la  fabrique  à  15 
ou  16  livres. B  Dans  la  Haute-Marne,  à  Ëclaron,  canton  de  Saint- 
Dizier,  le  régent  recevait  de  la  Tabrique  300  livres.  En  Normandie, 
les  gages  dos  clercs  instituteurs  variaient  de  30  à  135  livrs  etres- 
taient  généralement  au-dessous  de  70  livres.  Ce  traitement  était 
fait  ici  par  le  curé,  là  par  le  trésor  ou  la  fabrique,  ailleurs  par  la 
communauté  des  habitants.  Parfois  ils  avaient  le  logement,  les 
fruits  du  cimetière  et  des  rues  communales,  des  quêtes  dans  la 
paroisse  et  t'écolage.  ^  11  y  avait  encore  le  roi,  l'intendant  qui  ré- 


1 .  Vouitlé-les-Marais,  élection  de  Niort,  diocèse  de  La  Rochelle,  en  Poi- 
tou, 930  habitants  ;caalon  de  Cbaillé-les-Marais  (•Vendée],  1.813  habitants. 

i.  Saint-Valérien,  713  habitants,  canton  de  L'IIennenault  (Vendée]. 

3.  En  novembre  1876,  un  arrêté  de  M.  Tenaille  de  Saligny,  préfet  du 
Pas-de-Calais,  interdit  la  quête  au  pain  et  aux  ccufs  dans  les  communes 
oii  l'instituteur  chantre  ne  touchant  pas  de  rétribution  Hxc,  fait  des  quêtes 
6  domicile  et  reçoit  du  pain,  des  œufs,  quelques  sous,  et  stipule  qu'une 
rémunération  de  l'instituteur  clerc  laïque  sera  un  traitement  fixe  alloué 
par  la  fabrique  ou,  eu  ces  d'ineufCsance  des  revenus,  sur  les  fonds  com- 
munaux par  un  vote  du  conseil  municipftl. 


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—  2C1  — 

tribuaient  les  écoles.  J'ai  donné  la  liste  des  maîtres  payi^s  en  1780 
par  GuL'au  de  Rcverseaux,  intendant  de  La  Rochelle.  Mais  déjà 
les  formalités  administratives  commençaient  à  devenir  g(>nantes. 
Car,  du  moment  que  l'état  se  mêle  de  rétribuer,  attcndez-voug  à 
des  lenteurs.  Ce  n'était  pas  tout,  en  effet,  que  d'avoir  droit  à  un 
traitement:  il  fallait  le  toucher.  Or,  à  ce  moment,  l'évoque  nom- 
mait bien  encore  :  <>  M.  Quimbail,  écrit,  21  janvier  1786,  le 
curé  doyen  de  Marsilly,  M.  Quimbail,  nommé  par  Mgr  l'évêque 
pour  l'instruction  des  garçons  de  cette' paroisse,  a  été  régent 
pendant  le  cours  de  cette  année,  n  Mais  cette  licence  d'enseigner 
n'était  plus  suffisante.  Pour  prétendre  au  traitement,  le  fonction' 
naire  devaitobtenirlevisade  l'intendant.  Oaudriaud,  le  subdé' 
légué  de  l'intendant  à  Saintes,  l'écrit  en  toutes  lettres,  le  19  mai 
1785,  à  M.  de  Reverseaux,  h  propos  de  l'instituteur  de  Restaud 
B  Ce  particulier,  qui  peut  avoir  obtenu  une  commission  de  l'évê- 
cbé,  ne  vous  l'ayant  pas  présentée  pour  obtenir  votre  visa  qui 
seul  donne  droit  au  salaire.  »  L'autorité  civile  contrôlait  l'auto- 
rité ecclésiastique. 

II  fallait  ensuite,  chaque  année,  un  certificat  du  curé  attestant 
que  les  fonctions  avaient  été  bien  remplies  pendant  l'exercice 
écoulé.  Je  prends,  en  1785,  celui  que  signa  Isaac-Etienne  Robi- 
net, curé  de  Saint-Savinicn  et  futur  évftque  constitutionnel  de  la 
Charente-Inférieure:  «Je  soussigné,  curé  de  la  paroisse  de  Saint- 
Savinien  du  Port,  au  diocèse  de  Saintes,  certifie  que  le  sieur 
Jean-Baptiste  Labroquaire,  maistre  d'école  pensionné  pour  cette 
paroisse,  s'est  acquitté  pendant  l'année  mil  sept  cent  quatre- 
vingt-quattre,  et  qu'il  continue  à  s'acquitter  avec  zèle  et  à  la  sa- 
tisfaction du  public  des  devoirs  de  son  état.  A  Saint-Savinien,  le 
29  de  juillet  mil  sept  cent  quatre-vingt-cinq.  Robinet,  curé 
de  Sàint-Savinien.  >• 

Chalamy,  curé  de  Fouras,  8  mars  1789;  Rousselière,  curé  de 
Ciré,  11  février  1789;  David,  curé  de  Salles,  24  janvier  1 
Rochard,  curé-prieur  de  Notre-Dame  de  Rochefort,  16  mars 
1785,  et  Laydet,  prieur,le4  janvier  1789;  Fillon,  curé  de  Thairé, 
5  janvier  1785;  Boutet  de  Richardiëre,  curé  de  Rohan-Rohan. 
9  octobre  1786,  donnent  dos  ccrtilicats  semblables  pour  Pierre 
Richard,  François-Pascal  Sansol,  Louis-Victor  Marchand, Fran 
çois  Laurent,  Jean-René  Ferlut  etJacqucs-Laurent  Mousnii 
contre-signes  par  Legay,  de  Laforteseue,  d'Agroter,  vicaires 
généraux  de  La  Rochelle,  et  Croizier,  vicaire  général  de 
Saintes. 


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—  262  — 

C'est  sur  ces  attestations  que  l'évéque  dressait  son  état.  Cet 
élat  était  communiqué  au  receveur  qui  l'expédiait  à  l'intendant. 
a  J'ai  l'honneur,  écrit  Normand  à  Saint-Jean  d'Angély,  le  12 
avril  1787,  de  vous  envoyer  ci-joint  l'élut  des  maistrcs  d'écoles 
de  cette  élection  pour  l'exercice  1786  pour  me  mettre  à  même  de 
payer  leurs  gages,  en  ayant  la  complaisance  de  rendre  vos  or- 
donnances que  je  vous  supplie  de  vouloir  me  faire  passer,  n  Et 
Faure,  receveur  à  Saintes.mande,  le  11  mars  1786,ârintendant  : 
B  J'ai  l'honneur  de  vous  adresser  ci-joinl,  monsieur,  l'état  dressé 
à  l'évôché  des  maîtres  et  maîtresses  d'école,  en  exercice  dans 
l'élection  de  Saintes  pour  l'année  1785,  avec  le  certificat  de  M. 
l'évêque,  Voudriez-vous  bien  faire  expédier  en  conséquence 
des  ordonnances  sur  le  receveur  général  en  exercice  ladite 
année  1785,  à  l'elTct  du  payement  des  gages  de  ces  maîtres  d'é- 
cole'i*  J'ai  l'honneur  d'être  avec  un  trfcs  parfait  attachement, 
monsieur,  votre  très  humble  et  très  obéissant  serviteur. 
Faube. « 

Malgré  la  régularité  de  tant  de  pièces,  il  fallait  parfois  que  le 
maitre  réclamât  lui-même.  L'instituteur  de  Villejésus,  en  l'é- 
lection de  Cognac,  demande  à  être  payé:  i  A  monseigneur  l'in- 
tendant de  la  généralité  de  La  Rochelle.  Supplie  très  respec- 
tueusement Joseph  Deniaud,  maitre  d'école  de  la  paroisse  de 
Villejésus,  a  l'honneur  de  représenter  à  Votre  Grandeur  qu'il  a 
été  employé  une  somme  de  soixante  livres  dans  les  rooles  des 
tailles  de  ladite  paroisse  de  l'année  dernière  1786  pour  ses  gages, 
laquelle  ne  peut  lui  être  payée  qu'en  vertu  d'une  ordonnance  de 
Votre  Grandeur,  n  Et  l'évêque  d'Angouléme,  Philippe-François 
d'Albignac  de  Castelnau,  atteste,  le  24  mai  1787,  par  la  signa- 
ture de  son  vicaire  général  Vigneron,  que  Joseph  Deniaud  a  a 
rempli  ses  devoirs  avec  exactitude  et  édification.  • 

Les  retards  étaient  souvent  plus  longs,  et  déjà  l'on  s'en  plai- 
gnait. Le  2  octobre  1785,  «  Marin-Romain  Touiller,  maitre  d'é- 
cole de  Tonnay-Charente,  »  demande  les  150  liv.  qui  lui  sont 
ducs  pour  l'année  1784, somme  modique  «  sans  laquelle  il  lui  est 
impossible  de  subsister.  »  On  avait  fait  droit  à  sa  requête  ;  l'or- 
donnance était  signée  le  38  seplenihrc  et  envoyée  le  6  octobre. 
Pour  l'année  178i,  les  ordonnances  de  payement  ne  furent  dé- 
livrées que  les  6  février,  1"  et  22  avril,  8  mai,  13  juin,  8  juillet, 
5  août,  28  septembre,  5  et  17  octobre  178-").  Kt  même,  ci-lJe  de 
Kohan-Rohan  ne  fut  expédiée  que  le  30  octobre  1786  et  envoyée, 


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-  263  — 

le  12  novembre  suivant,  à  l'abbé  Croizier,  vicaire  général  de 
Saintes,  chargé  de  la  faire  parvenir. 

Ces  lenteurs  étaient  préjudiciables  :  car  alors  comme  aujour- 
d'hui l'homme  avait  besoin  de  son  dû  ;  et  les  temps  étaient  durs. 
«  Pierre- Jacques  Galland,  ci-devant  régent  au  bourg  et  paroisse 
de  Marsilly  en  Aunis,  «  réclamait  de  Niort,  le  2C  juin  1790,  quatre 
mois  de  traitement  qui  lui  étaient  dus  pour  1788  ;  et  le  13  mai 
de  la  même  année,  Gaudriaud,  subdéiégué  à  Saintes,  priait 
l'intendant  de  délivrer  l'ordonnance  de  30  livres  en  faveur  de 
Roc,  serrurier,  chargé  d'entretenir  l'horloge  de  Pons.  «  Il  m'as- 
sure en  avoir  grand  besoin  ;  je  n'en  fais  aucun  doute  :  un  chacun 
se  prive  de  faire  travailler,  ce  qui  rend  l'artisan  fort  mal  dans 
ses  affaires  ;  et  d'ailleurs  il  n'est  pas  possible  de  se  faire  payer 
de  ce  qui  est  dû,  soit  de  la  vente  de  ses  denrées,  soit  de  ses 
rentes.  Le  numéraire  est  d'une  rareté  étonnante,  et  on  se  voit 
réduit  à  ne  songer  qu'à  l'indispensable,  n 

Le  retard  cependant  n'était  pas  toujours  le  fait  de  l'adminis- 
tration, Pierre  Garron,  instructeur  dfe  la  jeunesse  au  bourg  de 
Pont-l'Abbé,  écrivait,  le  6  avril  1789,  à  l'intendant  ■  qu'ayant 
perdu  de  vue  le  temps  auquel  on  fait  parvenir  les  certificats  de 
vie  et  moeurs  des  maîtres  d'école  «,  il  envoie  enfin  te  sien  signé 
par  Bonneau,  curé  de  Pont-l'Abbé,  5  avril  1789,  qui  atteste  que 
Garron  «  a  rempli  avec  zèle  les  devoirs  de  son  état,  et  qu'en 
outre  il  a  satisfait  à  son  devoir  de  catholique.  »  Le  9  juillet, 
c'est  le  tour  de  a  Jean-Baptiste  Labroquère,  maître  d'école  du 
bourg  de  Saint-Savinien  »,  qui  réclame  150  livres  de  gages  dus 
pour  l'année  1783,  u  n'ayant  d'autres  ressources  pour  subsister.» 
M.  de  Reverseaux,  le  17  juillet,  ordonne  que  u  le  suppliant  jus- 
tifiera par  un  certificat  ducment  en  forme  qu'il  a  rempli  son 
service  pendant  l'année  1784  avec  le  zèle  et  l'exactitude  conve- 
nables. D  L'ordonnance  était  expédiée  le  5  août.  < 


1.  La  formule  était  ainsi  :  «  Jacques-Iaaac  Guéau  de  Reverseaux.., 
est  ordonné  au  receveur  général  des  finaoces  de  cette  généralité  en  e: 
ciceranuéederDière  mit  sept  cent  quatre-vingt  au  au  sieur..., 

servant  près  de  nous,  de  payer  au  sieur ,  instructeur  de  la  jeunesse, 

do  la  paroisse  de ,  élection  de ,  la  somme  de pour  ses  gagea  en 

ladite  qualité,  pendant  Inditc  année  mil  sept  cent  quatre- vingt,  cjuoi 
faisant  et  rappoi'tant  que  ledit  sieur  receveur  général  notre  présente  or- 
donnance duement  quittancée,  ladite  somme  de lui  sera  passée  et 


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—  264  — 

Parfois  aussi,  si  la  somme  allouée  par  l'état  et  attendue  par 
le  maître  n'arrivait  pas,  c'est  qu'elle  n'était  pas  due.  On  réclamait 
à  tort  ;  ce  que  faisait  l'instituteur  de  Restaud  dans  sa  «  supplique 
à  monseigneur  l'intendant  de  la  généralité  de  La  Rochelle,  dans 
son  hôtel  à  Saintes  : 

■e  Supplie  très  humblement  .loseph  Héraud,  instructeur  de  la 
jeunesse  de  la  paroisse  de  Réteau,  diocèsede  Saintes,  depuis  le 
dix-sept  décembre  mil  sept  cent  quatre-vingt-un  ;  comme  les 
paroissiens  ont  fait  imposer  sur  les  rolles  des  tailles  aux  marcs 
la  livre  la  somme  de  150  livres  pour  faciliter  le  maître  d'école 
de  leur  paroisse,  voyant  que  la  paye  des  mois  de  leurs  enfants 
serait  trop  peu  pour  faire  vivre  une  famille,  surtout  celle  du 
suppliant  qui  a  quatre  enfants,  et  joint  à  cela  endetté  avec  le 
boulanger,  et  n'ayant  point  d'autre  ressource  qu'à  vos  bontés, 
monseigneur,  pour  avoir  des  ordres  pour  recevoir  ladite  somme 
de  150  livres  chez  un  de  vos  receveurs, le  suppliant  auroit  facil- 
lement  attendu  les  ordres  comme  monseigneur  est  accoutumé 
de  les  donner;  mais  il  n'y  a  que  la  nécessité  qui  oblige  le  sup- 
pliant à  faire  cette  demande,  et  il  espère  celte  grâce  de  vous, 
monseigneur,  et  le  suppliant  ne  cessera  de  ses  jours  de  prier  le 
Seigneur  pour  la  conservation  de  vos  jours  et  santé.  J.  Hé- 
raud. n  * 

Gaudriaud,  maire  de  Saintes  et  subdélégué  de  l'intendant, 
écrivait  au  syndic  de  Restaud,  Million,  pour  lui  demander  des 
renseignements.  Héraud  était  instituteur  à  Restaud  depuis  1781. 
H  quitta  Restaud  le  7  mai  1764.  L'école  resta  vacante  jusqu'au 
1"  novembre,  ou  Rigollet  la  vînt  prendre.  On  devait  une  année 
et  quatre  mois  de  pension  à  Héraud.  Les  six  mois  suivants  ap- 
partenaient aux  habitants,  les  deux  autres  au  titulaire. 

Ainsi  le  maitre,  outre  son  droit  d'écoJagc,  rétribution  scolaire 


allouée  en  dépense  dans  lea  comptes  qu'il  rendra  des  fonds  destinés  b 
l'acquittement  de  ses  gages  partout  où  il  appartiendra. 

Fait  b  Saintes  le 

Election  de  La  Rochelle.  —  Paroisse  de  Thairé,  Jean-René  Ferlut. 

/  Bourg-Charente  et  Moulineuf,  Jean  GhasserBudl 

„,,.,_  I  MaÎQxe,  Isaac  Ballet: 

Election  de  Cognac  (<,-.„      ■■    n     ,  d      i.     •. 
"         1  Saint-Prcuil,  Paul  Bouchent; 

[  Segoniac,  Jean-Baptiste  Desfontaines. 

) .  L'écriture  n'est  pas  de  l'instituteur  ;  la  signature  seule  est  de  lui. 

A  qui  appartient  l'orthographe  î  b  lui  ou  au  scribe  1 


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comme  on  dit  maintenant,  avait  un  salaire  voté  par  la  paroisse 
et  porté  sur  le  râle  des  tailles,  centimes  additionnels.  En  cer- 
tains cas  cependant  l'un  supprimait  l'autre,  et  un  traitement 
n'était  fourni  qu'à  ta  condition  que  les  élèves  ne  donneraient 
.rien.  On  le  voit  à  Cozes,  chef-lieu  de  canton  de  la  Charente- 
Inférieure.  Les  habitants  de  Cozbs  assemblés  capitulairement, 
le  13  novembre  1701,  à  la  porte  de  l'église  par  leurs  syndics 
Jacques  Vigneau  et  Jacques  Pineau,  se  plaignent  amèrement  du 
maître  qui  recevait  un  traitement  et  faisait  payer  l'écolage  : 
«  Lesquels  syndics,  dit  le  procès  verbal,  ont  exposé  que  par  la 
déclaration  de  sa  majesté  en  date  du  13  décembre  1698,  il  aurait 
entre  autres  choses  été  ordonné  qu'il  serait  établi  des  maitres 
d'école  pour  instruire  les  enfants  dans  foutes  les  paroisses  par- 
ticulièrement en  celles  où  il  y  a  des  nouveaux  convertis,  et  qu'il 
serait  égalé  sur  les  habitants  desditea  paroisses  la  somme  de 
150  livres  pour  la  subsistance  de  chaque  maitre  d'école.  Depuis 
quoi,  il  y  a  eu  des  arrêts,  l'un  du  parlement  de  Bordeaux  du  15 
mai  1699  et  l'autre  du  conseil  du  5  octobre  1700,  qui  portent 
que  ladite  déclaration  sera  exécutée.  En  effet,  monseigneur 
l'intendant  de  la  généralité  de  La  Rochelle  ordonna  qu'il  serait 
égalé  sur  les  habitants  de  la  paroisse  de  Cozes  la  somme  de  100 
livres  qui  fut  payée  à  Pierre  Yioleau,  maître  d'école.  Cette  année, 
pareille  somme  a  été  payée  et  égalée,  nonobstant  les  remon-  ' 
tranccs  des  habitants  à  monseigneur  l'intendant,  portant  que  le- 
dit Violeau  peut  se  passer  de  cette  somme  et  qu'en  outre  il 
prend  un  droit  d'écolage  sur  les  enfants  qui  vont  à  son  école,  ce 
qui  a  causé  bien  des  murmures.  Violeau  prétend  au  contraire 
qu'il  doit  avoir  hli  livres  de  plus  que  la  somme  égalée,  ainsi  que 
le  porte  la  déclaration  de  sa  majesté,  et  que  si  on  lui  donne 
cette  somme  il  ne  percevra  aucun  droit  d'écolage.  De  là  som- 
mation aux  habitants  de  se  prononcer.  Lesquels  ont  répondu 
que,  ne  pouvant  éviter  que  la  somme  de  150  livres  que  porte  la 
déclaration  de  sa  majesté  soit  égalée  sur  eux,  ils  aiment  bien 
mieux  la  payer  moyennant  qu'il  ne  demande  auxdits  habitants 
aucun  droit  d'écolage.  Violeau  appelé  à  cette  assemblée  a  con- 
senti et  traité  de  la  manière  susdite  avec  les  habitants.  » 

Dans  la  même  paroisse,  il  y  a  parfois  le  maitre  pensionné  et  le 
maitre  qui  n'a  que  la  rétribution  scolaire.  Ce  sera  un  peu  plus 
tard  l'instituteur  communal  et  l'instituteur  libre  :  car  à  cette 
époque  la  distinction  n'existe  pas,  et  tout  régent,  payé  ou  non, 
est  libre,  s'installe  où  il  veut  et,  s'il  n'a  pas  de  traité,  quitte  sa 


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paroisse  quand  bon  lui  semble.  A  Sainte-Soule,  *  19  avril  1700  : 
«  Il  y  a  deux  maîtres  d'école  dont  l'un  est  dans  le  bourg  et  gagé, 
etl'autre  est  aux  Grandes- Rivières,  qui  est  un  village  duditlieu, 
le  sieur  Grand,  qui  n'a  d'autres  gages  que  ceux  qu'on  lui  donne 
pour  chaque  escollicr.  Il  y  a  une  maîtresse  d'école  auxquels  nous 
avons  ordonné  de  faire  des  rooles  des  absences  des  n.  c.  à  l'é- 
cole, catéchisme  et  la  sainte  messe,  lesquL'Is  rooles  seront  faits 
et  donnés  tous  les  quinze  jours  au  procureur  fiscal  dudit  lieu 
pour  qu'il  en  requierre  la  condamnation  conformément  à  la  dé- 
claration du  roi.  B 

XXVIII 

LA  GRATUITE.  —  ÉCOLES  GRATUITES  nÈS  843.  —  LE  DHOIT  A  L'IN- 
STnuCTION  POUR  LES  PAUVRES.  —  ELLE  EST  SOUVENT  COMPLÈTE  PAR 
DES  FONDATIONS  —  nU  HOl,  —  DES  FABRIQUES,  —  DES  PARTICU- 
LIERS. —  OBLIGATION  POUR  LES  CHAPITRES  DE  L' ASSURER.  —  LA 
LISTE  DES  INDIGENTS-  —  L'INSTRUCTION  EST  GRATUITEMENT  DONNÉE 
PAR  LES   ORDRES  RELIGIEUX. 

Ce  traitement  payé  par  le  roi  ou  l'intendant,  soldé  par  les  pa- 
roisses ou  par  les  villes,  formé  du  revenu  des  fondations,  per- 
mettait d'ouvrir  l'école  à  ceux  qui  n'auraient  pu  acquitter  le 
droit  scolaire,  si  minime  qu'il  fût.  Car,  remarquons  bien  ce  fait 
fort  important  ;  la  somme  allouée  par  la  paroisse,  par  l'inten- 
dant, par  le  roi,  représente  les  mois  d'école  des  pauvres.  Ceux 
qui  peuvent  payer  payent;  on  paie  pour  ceux  qui  ne  le  peuvent. 
C'est  ce  que  montrent  bien  les  certilicats  suivants  :  «Je  soussigné, 
curé  de  la  ville  et  paroisse  de  Saint-Jean  d'Angcly,  certifie  que 
le  sieur  Alexis  Deaudoin  enseigne  les  principes  de  la  langue 
latine,  qu'il  apprend  à  lire  et  à  écrire  el  qu'en  vertu  d'une  pen- 
sion de  cent  cinquante  livres  qui  lui  a  été  accordée,  il  admet  à 
son  école  certaines  personnes  qu'il  enseigne  gratis  ;  que,  l'année 
dernière,  il  s'est  acquitté  de  son  service  avec  zèle  et  exactitude. 
En  foi  de  quoi  j'ai  délivré  le  présent  certificat.  A  Saint-Jean 


1.  Satate-Soule,  paroisse  sous  le  vocable  de  saint  Laurent,  SOO  c 
iDuniants  ol  1.000  âmes,  6  familles  de  huguenots  dont  3  font  leur  dei 
La  cure   vaut  2.000  livres  ;   les  chanoines  de  Lu^on  en  sont  prie 

(Charente-Inférieure). 


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—  267  — 

d'Angély,  le  vingt-sept  septembre  mil  sept  cent  quatre-vingt- 
cinq.  B.  DEF0RI9,  curé  de  Sain(-Jean  d'Angély.  —  Vu  et  cer- 
tilié  par  nous,  oITiciers  municipaux  de  la  ville  de  Saint-Jean 
d'Angély,  le  contenu  ci-dessus.  —  Nous,  Joseph  de  Bonnegena 
d'Aumont,  conseiller  du  roi  en  la  sénéchaussée  de  Saintonge 
établie  en  la  ville  de  Saint-Jean  d'Angély,  lieutenant  général 
de  police  en  exercice,  certifions  en  outre  que  les  faits  par  lui 
certifiés  sont  sincères  et  véritables,  et  que  le  sieur  Beaudoin, 
y  dénommé,  remplit  ses  fonctions  avec  exactitude  et  à  la  satis- 
faction du  public.  Donné  à  Saint-Jean  d'Angély,  le  vingt-sept 
septembre  mil  sept  cent  quatre-vingt-cinq.  De  Bonnegens  d'Au- 
UONT.  » 

Ainsi,  dans  les  petites  écoles  que  dirigent  les  laïques,  l'in- 
gtruction  est  gratuite,  mais  pour  les  indigents  seulement.  Pour- 
quoi la  totalité  des  habitants,  riches  et  pauvres,  s'imposerait- 
elle  pour  acquitter  les  mois  d'école  de  parents  qui  sont  en  état 
de  n'avoir  pas  besoin  d'aumûne?  Toujours  on  a  compris  ainsi. 
Le  clergé  donne  l'instruction  complètement  gratuite  et  la  dis- 
tribue gratuitement  k  tous,  riches  ou  pauvres,  surtout  aux 
pauvres. 

Estienne  Pasquier  nous  montre  en  une  phrase  le  concile  de 
Latran  (1179),  où  fut  présent  l'évêque  de  Saintes,  Adhémnr  de 
Charbonneau,  i  décidant  qu'il  y  aurait  en  chaque  église  un  mais- 
tre  ou  escoJatre  destiné  pour  enseigner  gratuitement  les  bonnes 
lettres  tant  au  clergé  qu'aux  pauvres  cscolicrs  de  leurs  dio- 
cèses. »  *  Mais  il  faut  lire  en  entier  cet  admirable  chapitre  xvii. 
Ut  prsslati  providnant  magistris  scholaruni  neccssaria,  où  sont 
si  bien  tracés  les  devoirs  des  évoques  envers  l'étudiant  sans  res- 
sources. «  L'église  de  Dieu  doit  comme  une  tendre  mère  veiller 
aux  besoins  corporels  et  spirituels  des  indigents.  11  faut,  pour 
que  la  pauvreté  ne  soit  pas  un  obstacle  à  l'éducation  dee  enfants, 
avoir  dans  chaque  cathédrale  un  maitre  pour  instruire  gratui- 
tement et  les  élèves  de  cette  église  et  les  étudiants  nécessiteux, 
et  assigner  un  bénéfice  au  maitre  qui  lui  permette  à  lui  de  vivre, 
aux  élèves  d'arriver  à  la  science.  »  î 


i.  Pasquier.  Becherches  de  la  France,  i,  page  249,  liv.  m,  chap.  un. 

2.  uQuoniamecclesiaDeiet  in  iis  quœ  spcctanl  ad  subsidium  corporis 
et  in  iis  quœ  ad  profectum  venîunt  animarum  iodigeatibuB  sicutpia  ma- 
ter providere  tenelur  ;  ne  pauperibus,  qui  parentum  opibus  juvari  non 


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-  268  — 

Guillaume,  abbé  de  Saint- Bénigne,  ouvrit  partout  des  écoles 
où  les  étudiants  sans  fortune  étaient  hébergés  et  instruits  gra- 
tuitement. Ceux  qui  avaient  de  l'argent  payaient  seulement  leur 
nourriture.  Jamais  on  ne  devait  lever  une  taxe  sur  les  écoliers, 
jamais  le  maître  faire  paycrses  leçons.  ^  L'abbaye  de  Salzbourg, 
continue  M.  Léon  Maître,  avait  inscrit  sur  son  fronton  : 

DIBCBRE  SI  CUPUS,    GRATIS  QUOD  QUiERIS  HABEBIS. 

Dès  843,  on  voit  Anialaric,  chanoine  de  Tours,  léguer  par  tes- 
tament tous  SCS  biens  pour  que,  dès  ce  jour,  l'école  soit  gratuite.  * 

ALongueville,  canton  de  Montiérender  (Haute-Marne),  au  xviii* 
siècle,  le  curé  paie  les  mois  d'école  de  presque  tous  les  enfants 
pauvres.  Dans  le  même  diocèse  de  Langres,  la  fabrique  d'Huilley 
acquittait  pendant  quatre  mois  la  rétribution  scolaire  de  tous 
les  enfants  de  la  paroisse. 

Au  milieu  du  xti°  siècle  et  vers  la  fin,  le  collège  d'Angoulème 
fut  pourvu  de  régents  au  nombre  de  trois,  et  l'instruction  gra- 
tuite fut  donnée  aux  enfants.  ^ 


possunt,  legendi  et  proficieDdi  opportunités  subtrabatur,  per  unam  quam- 
qucecclesiamcatbedralennnBgistro.quicloricosfjusdeiDeccIcsiœBtKcho- 
larcs  pauperes  gratis  doccat,  compctens  aliquod  beneficium  assignctur, 
quo  docentis  nécessitas  sublevelur  et  discentibus  via  palcat  ad  doctrî- 
nam.  In  aliis  quoque  restituatur  cccleslis  sive  monastcrli^,  si  retroactis 
temporibus  aliquid  in  eis  ad  hoc  fucrit  dcputalura.  Pro  licenlia  vero  do- 
cendj  nuUus  prccium  cxigat,  vel  sub  oblentu  alicujus  consuetudinis  ab 
lis  qui  doceat  aliquid  queerat,  ncc  doccrc  quempiam,  petita  licêntia, 
qui  sit  idoneus  ioterdicat.  "  Labbe,  Cône.,  x,  1518. 

1.  «  loslituit  scholas  sacri  ministcrii,  quibus  pro  Dei  amore  assidu!  io- 
starent  fratrcs  liujus  ofGcii  docti,  ubi  siquidem  gratis  largiretur  cuuctis 
doctrina;  bcneficiuii)  ad  cœnobia  sibi  commissa  conlluentibus ;  nullusquc 
qui  ad  hœc  vellct  acccdere  prohil)erelur,  Quin  putius  tam  servis  qiiam 
liberis,  divitibus  cum  egcnis  unirorme  caritatis  impcndcrctur  documen- 
tum.  Plures  etiam  exipsis,  ei  cirnobiia,  utpote  rcrum  lenacos,  accipiebant 
victum.  i> Acia sanctorum.'VilaS.  Gtiillolmi,abbBt.  Divion.I  januarii.p, 60. 

2.  i<  L'I  ab  hodiema  die  in  scola  jam  dicta  de  psalmis  notïs  aliisque 
nihil  mcriti  quserant  vcl  accipiant  nisî  quod  sponte  ablatum  fuerit,  scd 
ex  supradictis  omnibus  rcbus  neccssaria  cor|)ori5  sibi  suisquc  collabo- 
rantibus  ministrent  alque...  dcvolissime  lahorcut  sine  pivtio.  »  Ëi>.  Mah- 
TENE.  Thésaurus  novus  anecdolorum,  i,  33. 

3.  Biais.  Bulletin  de  la  société  archéologique  de  la  Charente,  p.  xs.ii, 
5<  série,  I,  1888. 


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L'évéque  d'Orléans,  Théodulphe,  en  ordonnant  aux  prêtres 
d'élablir  des  écoles  dans  les  viliea  et  dans  les  bourgades,  de  re- 
cevoir indistinctement  tous  les  enTants  qu'on  leur  amènera,  leur 
dérendait  d'exiger  aucune  rétribution,  hormis  celles  que  les  pa- 
rents leur  voudront  bien  offrir  à  titre  de  don.  '  L'évéque  de 
Verceil,  Atton,  répéta  mot  pour  mot  dans  son  diocèse,  la  déci- 
sion de  Théodulphe.  Louis  le  Débonnaire,  en  822,  établissait 
presque  le  droit  à  l'instruction,  n  Tout  aspirant  aux  grades  ecclé- 
siastiques doit  avoir  un  lieu  déterminé  et  un  maître  convenable, 
être  entretenu  par  ses  parents  ou  les  seigneurs  de  sa  paroisse, 
afin  que  l'indigence  ne  l'éloigné  pas  do  l'étude.  Si  la  paroisse 
est  trop  vaste,  qu'on  établisse  des  écoles  dans  deux  autres  lieux 
et  plus  s'il  est  besoin,  n  ^ 

Nous  venons  de  voir  qu'à  Dijon  l'abbaye  de  Saint-Bénigne 
nourrissait  même  les  écoliers  ;  et  à  Mauzé,  en  1707,  les  religieu- 
ses de  l'Union  chrétienne  étaient  chargées,  non  pas  seulement 
d'instruire,  maïs  encore  de  loger,  nourrir  «  quatre  pauvres  de- 
moiselles. D  II  est  vrai  que  c'était  là  une  fondation  de  la  duchesse 
de  Bourgogne  et  d'une  poitevine,  M°"  de  Maintenon. 

Quand  il  y  eut  tentative  pour  imposer  une  taxe  sur  les  aspi- 
rants au  professorat,  pour  exiger  une  redevance  en  échange  du 
permis  d'enseigner  ou  même  des  restrictions  apportées  à  l'exer- 
cice de  l'enseignement,  la  voix  du  grand  pontife  rappela  les 
règles.  Alexandre  III  (1 159-1 181)  écrivit  h  larchcvÈquc  de  Reims 
qu'il  était  permis  à  tout  homme  de  bien  de  tenir  école.  Ut  cuiquB 
idoneo  Hceal  scJiolas  regere,  de  communiquer  librement  à  tous 
les  dons  qu'il  avait  regus  de  Dieu.  Il  fallait  donc  laisser  à  tout 
homme  probe  et  capable  pleine  liberté  d'ouvrir  une  école  ou 
dans  les  villes  ou  dans  les  bourgs,  partout  où  il  voudrait,  sans 
rien  exiger  de  lui  :  car  on  ne  doit  pas  vendre  ce  qu'on  tient  de 
la  muniticence  divine,  mais  le  dispenser  à  tous  gratuitement, 
selon  ce  qui  est  écrit:  «Vous  l'avez  reçu  gratuitement;  donncz- 
■0  le  gratuitement.  »  ^ 

1.  i<  Tum  ergo  eos  docent,  nibil  ab  eis  pro  hac  re  exigsnt  nec  aliquid 
accipiant,  cxceplo  quodeis  parentes...  auavoluntat«  obtulerint.  »  Labbe, 
Conc,  vil,  IIW. 

2.  Il  Parentes  ve!  domini  siogulorum  devictu,  Tel  substaDtia  corporali 
undc  subsistant  providere  studeant  ut  propter  rerum  iuopiam  doctrinœ 
studio  non  recédant.  »  Mignb,  Palrol.,  xcvni,  37. 

3.  «  Quoniam,  cum  doDuin  Dei  sit  scientia  litteranuo,  liberum  débet 


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—  270  — 

C'est  aussi  ce  que  décrétait  le  concile  de  Rouen,  en  1445,  sous 
le  pape  Eugène  IV,  au  xiii"  canon  :  Les  patrons  ne  confieront  les 
écoles  qu'à  des  personnes  recomniandabies  par  leur  expérience, 
leur  capacité,  leur  vie,  et  leur  donneront  l'institution  gratuite.  * 

A  Montreuil  sur  mer,  le  chapitre  de  Saint-Firmin  le  martyr 
fondé  en  1192  et  l'abbaye  bénédictine  de  Saint-Sauve  se  par- 
tageaient l'enseignement  et  prélevaient  5  sols  pour  les  écoliers 
qui  apprenaient  le  latin  et  4  sur  ceux  qui  se  bornaient  à  savoir 
lire.  Dès  1484,  les  mayeur  et  échevins  rachètent  l'écolage  en 
payant  une  somme  annuelle  de  18  livres. 

Le  9  septembre  1686,  une  assemblée  a  des  marguilliers  tant  ' 
anciens  que  modernes,  pour  délibérer  au  sujet  des  écoles  pour 
l'instruction  de  la  jeunesse  de  la  paroisse,  tant  à  lire  et  écrire 
que  pour  les  rendre  à  leur  devoir  selon  les  obligations  qu'impose 
la  foy  catholique  et  romaine,  sous  la  conduite  de  messieurs 
les  curés  de  ladite  paroisse  »,  décide  que  Laurent  Minien  tien- 
dra école  pour  l'instruction  des  pauvres  garçons  de  la  paroisse 
à  partir  du  1"  octobre  prochain,  les  assemblera  en  sa  maison 
les  jours  ordinaires  de  neuf  heures  du  matin  à  onze  et  le  soir 
de  deux  à  quatre,  les  conduira  à  l'église  u  pour  entendre  la 
sainte  messe,  deux  à  deux  et  dans  la  modestie  requise,  luy  en 
teste.  >  Marie  Brûlé,  veuve,  est  nommée  institutrice  des  filles. 
«  A  esté  aussi  convenu  par  ladite  assemblée  que,  si  lesdits  Mi- 
nien, Bruslé  et  autres  à  l'avenir,  que  Dieu  ne  veuille,  venaient 
à  faire  quelque  chose  digne  de  répréhension,  à  l'advis  desdtts 
sieurs  curés,  ils  pourroient  estre  changés  et  en  mettre  d'autres 
À  leur  place,  sur  la  plainte  qu'ils  en  feroient  au  bureau,  par  les- 
dits sieurs  marguilliers  et  paroissiens  assemblés.  nS 


esse  cuîque  talentum  gratis  cui  voluerit  erogare...  Pnecipias  ne  aliquem 
probum  et  litleratum  virum  regere  scholas  in  civitale  vel  suburbiis  ubi 
voluerit,  aliqua  ratione  prohibeant.  Non  eaim  débet  vénale  eiponi  quod 
munere  gratiœ  cœlestis  acquirelur,  aed  gratis  débet  omaibus  exhiberi, 
ut  impleatur  quod  scriptum  est  :  Gratis  accepislis,  gratis  date.  «  Labbb, 
Conc,  X,  1278. 

1.  »  ItemquodcollatDresacholarumBcbolasipsafiperaoamsstate,  sciea- 
tia  et  moribua  probatis  committant,  et  liberaliter  ac  aine  exactione  con- 
cedantur.  »  Labbb,  Conc,  xin,  130S. 

2.  Notice  sur  l'enseiffitement  à  Montreuil  sur  mer,  par  le  comte  G.  de 
Hauteclocque,  dans  les  Mémoires  de  la  société  des  antiquaire»  de  Picar- 
d«,  t.  XII  (1669),  p.  97. 


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-  271  — 

La  licence  d'enseigner  sera  délivrée  gratuitement,  dit  encore 
leconcilcdcNarbonncen  1551,  et  aussi  le  certiticat  de  bonne  vie 
et  mœurs.  ^  Les  textes  ne  nous  manquent  pas  qui  prouvent  que, 
dans  notre  contrée,  l'instruction  était  gratuite  pour  les  pauvres. 
Nous  avons  déjà  vu  Marans,  Foussay,  Mauzé  en  1689,  Puyravault 
et  Yves  en  1694,  Villiers  en  1699  et  bien  d'autres-  Voici  Surgères, 
20  avril  1698  :  «  Nous  avons  visité  l'école  des  fllles  fondée  par 
Hélène  de  Fonsec,  que  possède  aujourd'hui  Anne-Lydie  Boguier, 
que  nous  avons  trouvée  en  bon  état.  Nous  avons  ordonné  qu'elle 
recevra  toutes  les  filles  du  dit  lieu  pour  être  instruites  conformé- 
ment à  la  fondation.  Cette  place  là  de  maître  d'école  vaut  cent 
francs  et  est  à  notre  nomination.  »  A  Nuaillé,  '  le  20  avril  1700  : 
n  II  y  a  un  maître  d'école  payé,  auquel  nous  avons  ordonné  de 
recevoir  les  pauvres  enfants  gratis.  Il  n'y  a  que  100  livres.  » 
A  Saint-Jean  d' Angély,  le  fait  est  encore  prouvé  par  cette  requête 
adressée  en  septembre  1785,  à  l'intendant  de  La  Rochelle  : 
a  Supplie  très-humblement  la  personne  d'Alexis  Beaudoin,  di- 
sant qu'enseignant  depuis  plusieurs  années  dans  la  ville  de  Saint- 
Jean  d'Angély,  qu'admettant  à  son  école  certains  pauvres  qu'il 
enseigne  gratis  en  vertu  d'une  pension  de  150  livres,  qui  lui  est 
servie  annuellement  par  M"  les  receveurs  des  tailles,  sur  votre 
ordonnance,  monseigneur...,  il  vous  plaise  ordonner  que  cette 
somme  soit  servie  au  suppliant  qui  ne  cessera  d'offrir  ses  vœux 
au  ciel  pour  la  conservation  de  votre  grandeur.  » 

Parfois  la  gratuité  était  imposée  au  maître;  par  exemple  à 
Tîffauges,  paroisse  de  Saint-Nicolas,  le  29  juin  1701,  l'évèque 
dit  :  Œ  Sur  ce  qui  nous  a  esté  représenté  que  le  nommé  Jacques 
Raîmbaud,  régent  dans  cette  paroisse,  a  fait  une  perte  considé- 
rable sur  le  bled  de  la  fabrique  qu'il  a  achetté  et  dont  il  est  en- 
core redevable  de  la  somme  de  cent  vingt-quatre  livres  envers 
la  dite  fabrique,  nous,  du  consentement  des  principaux  habitants 


1.  <' Quœ  oroaia  in  littcris  licentite  a  dicccesano  cooceesce  eiprimantur, 
nec  pro  litteris  quibus  de  se  fidom  facîent  magiatri  quicquam  diœcesani 
aut  quilibet  alii  accîpiant,  sed  eoa  gratis  concédant.  >•  Labbb,  Conc., 
ïv,  30. 

3.  Saint-Sauveur  de  Nuaillé  en  Aunis  ;  Jean  Pacot,  curé  ;  la  cure  vaut 
300  livres  ;  l'abbé  de  Bissy  est  prieur  ;  revenu  300  liv.;  350  communiants, 
point  de  huguenots  ;  canton  de  Courçoa  (Charente -Inférieure],  799  habi- 
tant». 


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—  272  — 

et  du  sieur  curé  de  ce  lieu,  avons  condamné  le  dit  Raimbaud  à 
payer  la  somme  de  soixante  livres,  moyennant  le  payement  de 
laquelle  il  sera  déchargé  de  la  susdite  somme  de  124  livres,  à 
condition  cependant  qu'il  enseignera  pendant  un  an  huit  enfants 
de  cette  paroisse  pauvres,  au  choix  du  dit  sieur  curé  de  Saint- 
Nicolas,  sans  en  retirer  rétribution,  et  cela  sans  tirer  à  consé- 
quence pour  l'avenir,  n  A  Montauban  en  1528,  à  Troyes  en  1600, 
le  principal  du  collège,  en  échange  de  certains  avantages,  doit 
recevoir  gratis  les  élèves  pauvres,  dont  le  maire  et  les  échevins 
donneront  la  liste.  A  Aubiet  en  1578,  ce  sont  aussi  les  consuls 
qui  dressent  cette  liste  des  indigents. 

Nféme  en  certains  lieux  la  gratuité  a  été  complète  pour  les 
riches  et  lea  pauvres.LeI3  juin  1690,  àMouzeuil,*  l'archidiacre 
s'exprime  ainsi  :  u  Nous  avons  ensuitte  examiné  les  escoliers  de 
M.  Vincent  Jeanneau,  régent  approuvé  par  Mgr  l'éveaque,  les- 
quels nous  avons  trouvés  peu  capables  sur  le  catéchisme,  soit 
par  grossièreté  ou  timidité,  comme  il  nous  a  dit  pour  excuse. 
Le  dit  Jeanneau  est  néanmoins  de  bonnes  mœurs,  assidu  à  son 
école,  et  fait  le  catéchisme  tous  les  samedis,  chante  l'olQce  à 
l'église,  et  assiste  le  curé  aux  funérailles.  Il  est  gagé  de  qua- 
rante escus  par  an  qui  lui  sont  payés  sur  le  revenu  de  la  fabri- 
que, et  ne  prend  rien  pour  l'instruction  des  enfants.  Comme  il 
n'y  a  point  de  maîtresse  pour  les  filles,  et  qu'il  y  en  a  néanmoins 
qui  veulent  apprendre  à  lire,  nous  avons  enjoint  au  dit  régent 
de  garder  sur  cela  les  ordonnances  du  diocèse  et  de  ne  rece- 
voir aucune  fille  à  son  école,  sinon  et  par  nécessité,  à  des 
heures  qu'il  leur  donnera  hors  celles  qu'il  donne  aux  garçons, 
et  exhorte  M.  le  curé  de  continuer  à  y  tenir  la  main.  » 

A  Châlon  sur  Saône  en  1600,  Jeanne  Boulette  lègue  250  écus 
de  rente  pour  un  régent  qui  instruira  a  sans  aulcunq  salaire  et 
gratuitement,  n  En  1583,  c'est  Nicolas  de  Beauffremont  qui  donne 
208  livres  a  pour  aider  à  instruire  les  pauvres  enfants.  »  En  1619, 
Abigail  Mathieu,  veuve  d'Edme  Vadot,  offre  180  livres  pour  ren- 
dre la  porte  du  collège  u  libre  à  tous  les  écoliers  indifféremment, 
pauvres  ou  riches,  n 

Dom  Claude  Tisserant,  prieur  de  l'abbaye  de  Saint-Pierre  do 
Châlon,  en  1616,  lègue  au  collège  20  livras;  et  il  veut  que  i  sur 


I.  Mouieuil,  1.460  habitants,  canton  de  L'Hermeaault  (Vendée),  jadis 
paroisse  de  l'arcfaiprètré  de  Fonteaa;,  diocèse  de  La  Rochelle,  en  Poitou, 


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—  273  — 

les  dits  arrërages  il  BOit  pria  une  somme  pour  distribuer  aux 
maire  et  eschevins  qui  corrigeront  Iqb  thimes,  30  eoU;  15  sois 
à  chacun  des  ofïïciers  et  régents  du  collège  et  5  sols  à  chaque 
sellent  de  mairie,  comme  honoraires  pour  avoir  assisté  aux 
thèmes,  s 

En  1701,  une  demoiselle  Délavai  «  fait  don  aux  minimes  de 
Oh&loD  du  fief  de  Ballore,  à  la  charge  de  payer  annuellement 
une  certaine  rente  aux  filles  qui  enseignent  charitablement  et 
sans  rétribution  les  jeunes  filles  des  habitants  de  cette  ville. 

A  Lille,  Hubert  Deliot,  en  1554,  fait  don  de  3.000  florins  pour 
l'instruction  gratuite  de  100  enfants  dont  20  filles,  sans  compter 
les  habits,  le  pain,  le  fromage,  les  plumes,  l'écriture,  le  papier, 
etc. 

Dana  la  Haute-Marne,  des  fondations  assuraient  la  gratuité 
complète  dans  un  grand  nombre  de  paroisses,  parmi  lesquelles 
Fayet  cite  :  Aubepierre,  Brottes,  Ghameray,  Chantonrupt  [école 
de  filleB),  Choignes,  Chefmont,  Colombey-tes-Choiseul,  Dance- 
voir,  Longuay  (école  de  filles  dotée  richement  par  l'abbé  de 
Longuay}  ;  Fronville  (deux  écoles]  ;  Oiey-aur-Aujon,  Meuvy 
(deux  écoles]  ;  Nogent-le-Haut,  Nogent-le-Bas,  Ormancey,  Par- 
not  (deux  écoles)  ;  Perthes  (deux  écoles]  ;  Planrupt,  Rivière-les- 
Fosses,  Saint-Thiébault,  Villiers-Ie-Sec  (deux  écoles];  Villiers  sur 
Suize,  etc.,  et  dans  une  infinité  d'autres  plus  ou  moins  impor- 
tantes la  gratuité  pour  les  enfants  pauvres.  En  1666,  la  famille 
Mouilleron  donne  à  l'église  d'Aujeurres,  canton  de  Longeau,  des 
biens-fonds  à  charge  de  prières,  de  services  religieux  et  d'une 
rente  annuelle  de  200  livres  pour  l'entretien  d'une  école  de  cha- 
rité ;  un  avocat,  Délavai,  donne  en  1715  à  la  fabrique  de  Choi- 
fleul,  canton  de  Clefiuont,  un  fonda  qui  servira  à  payer  10  livres 
par  an  pour  l'instruction  des  plus  jeunes  enfants. 

Une  dame  Pion,  femme  du  seigneur  de  Juzennecourt,  avait 
assuré  à  la  fabrique  un  revenu  de  200  livres,  dont  150  pour  l'in- 
struction gratuite  des  enfants  pauvres.  En  1745,  à  La  Ferté  sur 
Amance  [chef-lieu  de  canton  de  l'arrondissement  de  Lances), 
Marie -Charlotte  Monnyat  lègue  quelques  propriétés  à  la  fabrique 
qui  doit  payer  15  livres  annuelles  pour  la  rétribution  scolaire 
des  enfants  les  plus  pauvres.  Au  Frénoy  (canton  de  Montigny- 
le-Roi,  même  arrondissement],  les  époux  Aubertot  donnent,  en 
1714,  à  l'école  une  maison  et  des  terres  qui  produisaient  annuel- 
lement de  15  à  28  paires,  soit  de  S  à  15  hectolitres  de  blé  et  de 
11  à  21  hectolitres  d'avoine. 


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-  274  — 

A  Pau,  l'enseignement  gratuit  des  enfants  pauvres,  catholi- 
ques et  proteatiints,  exista  de  1640  à  1673.  Dans  le  reste  de  la 
province,  et  en  tout  temps,  la  gratuité  fut  accordée  à  ceux  qui 
ne  pouvaient  payer.  Pau,  dans  un  traité  du  22  avril  1572,  établit 
nettementquc,  «  s'il  y  a  des  enfants  pauvres,  on  fera  un  rôle  pour 
tes  faire  aller  à  l'école  »,  et  la  ville  paiera  pour  eux.  Lucq,  le  23 
septembre  1576,  stipule  que  le  maitre  «no  exigera  degune  cause  n 
des  enfants  pauvres  «  qui  lo  scran  bailltatz  per  déclaracion  per 
losditz  juratz  »  ;  et  Laruns,  le  23  septembre  1596,  que  «  si  abe 
infans  de  praubcs  no  pagaran  rcs,  à  la  conensa  deua  juratz.  »  * 
Les  pauvres  ne  paieront  donc  pas,  c'est  la  règle  ;  et  les  jurats, 
les  pères  de  famille  seront  chargés  de  dresser  la  liste  des  pauvres, 
afin  de  ne  rien  laisser  à  l'arbitraire  du  maître. 

Dans  le  cas  où  la  paroisse  était  trop  pauvre  pour  assurer 
un  traitement,  un  ecclésiastique,  vicaire  ou  curé,  même  un 
clerc,  faisait  quand  même,  par  dévouement,  la  classe  des 
pauvres.  Le  concile  de  Malines,  en  (570,  l'avait  prescrit,  et 
l'évoque  en  1698  ordonnait,  nous  l'avons  vu,  au  curé  de  recevoir 
sans  rétribution  les  enfants  reconnus  pauvres  par  le  séné- 
chal. Le  22  juillet  1689,  à  Saint-Romain  de  La  Uomagne,  H  n'y 
a  que  •  le  dit  sieur  Frogé  [Guillaume  Frogé],  prêtre  du  diocèse 
du  Mans,  son  vicaire,  qui  enseigne  quelques  enfants  par  cha- 
rité. »  Le  même  jour,  à  Notre-Dame  du  Longeron  *  :  «  ïl  n'y  a 
point  de  régent  en  la  paroisse.  M.  le  vicaire,  François  Hasard, 
reçoit  seulement  7  ou  8  enfants  qu'il  instruit  par  charité.  »  Le 
26,  à  Saint-Martin  de  Montigné  3  :  «  Il  n'y  a  point  d'autre  régent 
que  le  dit  sieur  Estienne  Boisdron,  prêtre  vicaire,  qui  tient 
l'escolle  et  a  bon  nombre  d'escolliers.  n  Le  29,  à  Notre-Dame 
de  Chambretaud  *  :  «  Il  n'y  a  d'autre  régent  en  la  paroisse  que 
M.  le  vicaire,  Pierre  GotTreteau,  qui  fait  une  petite  écolle  par 
charité.  »  Puis  à  Saint- Laurent  de  La  Prée,  le  18  avril  1694  : 


1.  L'instruction  primaire  en  Béarn,  p.  34-37. 

2.  Le  Longeron  C[i  Anjou,  inlciidance  de  Tours,  électioD  de  Montreuil, 
diocèse  de  La  Rochelle,  SOO  commuDianta  ;  canton  de  Montfaucon 
(Mainc-et-Loîrc),  1.703  habitants. 

3.  Saint-Martin  de  Montigné,  5S0  communiants;  canton  de  Celles 
(Deui-Sèvros). 

4.  Chambreteau,  canton  de  Mortagne  (Vendée),  973  habitants  ;  400 
communiants. 


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—  275  - 

i  Nous  aurions  demandé  s'il  y  avait  des  maîtres  d'écolle  et 
des  maîtresses  ;  on  nous  a  repondu  que  non,  mais  que  M.  le 
curé  avait  la  charité  d'enseigner  les  jeunes  gens  ;  ut  aurions 
exhorté  les  paroissiens  de  faire  leur  possible  pour  avoir  des 
maîtresses  d'écolle  pour  les  filles.  »  A  Mauzé  en  Aunis,  les 
deux  écoles  de  filles  et  garçons  étaient  gratuites.  L'intendant 
payait.  En  1784-1787,  le  vicaire  Bauget  était  chargé  ■  des  pau- 
vres garçons  ",  et  madame  Gaudtnat  «  des  pauvres  Qlles,  > 
comme  le  prouve  cette  attestation  du  curé  Rccoquillé  :  «  Le 
curé  soussigné  certiffie  que  M""  veuve  Pilot,  métraisse  d'école, 
s'est  acquittée  de  son  devoir  à  l'égard  des  pauvres  filles  de 
cette  paraisse  dont  elle  est  chargée.  •  On  sait  que  la  gratuité 
est  encore  la  règle  essentielle  des  congrégations  religieuses. 
En  1603,  les  jésuites  avaient  350  collèges  où  tous  les  externes 
étaient  admis  gratis.  Se  présentait  qui  voulait.  C'était  lintemat 
qui  payait  l'externat.  De  même  pour  les  religieuses.  Voici  un 
procès  verbal  de  visite,  le  12  septembre  1728,  à  Vesins  ;  *  on  y 
verra  de  nouveau  quel  soin  minutieux  l'évéque  apportait  à  son 
inspection  :  «  Il  y  a  vingt-huit  religieuses  de  Saint-François, 
compris  trois  sœurs  converses,  un  confesseur  nourry  et  logé 
avec  deux  cents  livres  d'appointements  ;  il  y  a  huit  valets  et 
huit  servantes.  Elles  ont  plusieurs  pensionnaires  dont  les 
grandes  donnant  15i)  !•  et  les  petites  110  et  120.  Le  sieur  Koul- 
leau,  curé  de  Vesins,  nous  a  montré  un  acte  en  forme  de 
procès-verbal  du  14  décembre  1667  par  lequel  les  dittes  reli- 
gieuses se  sont  obligées  de  tenir  l'école  aux  petites  filles  de  la 
ville  et  autres  lieux  circonvoisins,  lesquelles  elles  instruisent 
gratuitement  au  grand  contentement  de  tout  le  peuple,  ce 
qu'elles  ont  toujours  lait  depuis  qu'elles  y  sont  établies,  qui 
sont  les  propres  termes  du  dit  procès-verbal  signé  de  la  supé- 
rieure et  autres  religieuses  de  ce  temps  là.  Vu  aussy  le  procès- 
verbal  de  monseigneur  de  Champllour,  du  4  octobre  1723,  par 
lequel  il  ordonne  de  reprendre  ce  saint  exercice  et  de  le  conti- 
nuer toujours  sans  jamais  l'interrompre,  nous  leur  ordonnons 
de  tenir  pareillement  à  l'avenir  exactement  les  écoles  des 
petites  filles  tant  de  la  paroisse  de  Vesins  que  des  circonvoi- 
sines,  conformément  à  leurs  obligations,  et  pour  cet  effet  de 


I .  Vesins,  boronnie  de  Touraine,  diocèse  de  La  Rochelle,  élection  de 
M uatreuil- Bellay  ;  canton  de  Chalet  (Maine-et-Loire),  1.947  habitants. 


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-  276  — 

faire  agrandir,  élargir  et  hausser  la  petite  salle  qui  est  destinée 
aujourd'hui  pour  la  ditte  école,  que  nous  avons  trouvée  beau- 
coup trop  petite  et  trop  obscure  ;  nous  leur  recommandons  de 
la  faire  faire  incessamment,  pour  faire  cesser  les  murmures  et 
surtout  pour  s'acquitter  d'une  obligation  aussy  essentielle,  si 
mieux  n'aiment  les  dittes  religieuses  faire  bâtir  une  autre  salle 
pour  tenir  la  ditte  école  dans  un  endroit  convenable.  J.  B.  A.  db 
Brakcas,  év.  de  La  Rochelle.  Chaneé.  S'  de  Bbebuire.  8' db 

LiLHAaRB.  S'  DE  GaSTE.  > 

Pour  les  congrégations  qui  ne  recevaient  que  des  externes, 
l'entretien  des  religieuses  était  assuré  par  des  fondations  ou 
des  secours  de  l'état.  A  Rochefort,  comme  nous  l'apprend 
(15  mars  1786)  Cosson,  prêtre  de  la  congrégation  de  la  Mission, 
curé  de  Saint-Louis  :  a  Nous  certifions  que  les  filles  de  la 
charité,  chargées  des  écoles  de  cette  paroisse  pour  les  pauvres 
filles  et  les  nouvelles  converties,  ont  rempli  avec  exactitude  et 
zèle  les  fonctions  attachées  à  cette  charge,  n  Les  mêmes  termes 
sont  employés  pour  a  le  sieur  Glaude-Estienne  Lefèvre,  maître 
d'école  pour  les  petits  garçons  de  cette  paroisse,  b  Dans  la 
paroisse  de  Notre-Dame,  il  y  avait  une  autre  école  tenue  par 
François  Richard,  suivant  une  note,  16  janvier  1787,  du  prieur- 
curé  Kochard.  En  1787,  le  21  janvier,  Cosson  signale  encore 
Lefèvre  «  chargé  des  écoles  pour  les  pauvres  garçons  et  les 
nouveaux  convertis.  ■  En  1789,  c'est  Jacques-Joseph  Allay, 
B  maistre  d'école  pour  les  pauvres  enfants  de  la  paroisse,  a 

Même  si,  pour  une  cause  que  nous  ne  comprenons  pas,  le 
monastère  ne  pouvait  donner  l'enseignement,  il  avait  recours  à 
des  maîtres  étrangers.  L'abbaye  de  Jumiège,  en  1328,  affectait 
une  rente  assez  considérable  non  seulement  à  l'entretien  des 
moines  qu'elle  envoyait  aux  études  générales,  mais  aux  gages 
de  l'instituteur  qui  venait  montrer  aux  novices  les  rudiments 
des  lettres.  En  1483,  l'abbé  de  Saint-Wandrille  payait  réguliè- 
rement une  pension  de  6  livres  tournois  à  maitre  Gervais 
Cheval  pour  tenir  des  écoles  au  monastère.  Plus  récemment 
encore,  en  1577,  le  prieuré  de  Saint-Lô  de  Rouen  donnait 
16  livres  tournois  au  ■  précepteur  des  novices  en  leçons  de 
grammaires  ■  ;  et  vers  le  même  temps,  on  voit  inscrite  dans 
un  compte  de  l'ahbaye  de  Fécamp  une  somme  de  15  livres,  due 
à  Guillaume  Hudebert,  maître  d'école  des  jeunes  religieux, 
pour  une  année  de  ses  gages.  A  Troyes,  l'aumdne  générale, 
c'est*à>dire  l'administration  des  taxes  levées  pour  la  bienfai- 


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—  277  — 

Bance  et  l'instruction,  créée  dès  1545,  établit  deux  écoles  pour 
les  garçons,  une  pour  lea  filles.  La  tradition  ne  se  perdit  pai 
dans  cette  ville  :  car  six  professeurs  artistes,  à  l'instigation 
de  Pierre  Cossard,  et  grâce  aux  libéralités  de  M.  de  Brunneval, 
receveur  des  gabelles,  l'un  d'eux,  fondèrent  sous  le  titre  d'Ecole 
royale  gratuite  de  dessin,  un  établissement  autorisé  par  lettres 
patentes  de  février  1773,  soutenu  par  le  corps  municipal,  et 
subsistant  encore  aujourd'hui  avec  le  même  succès. 

Chaque  maître  a  vingt-cinq  enfants  auxquels  il  apprend 
gratuitement,  moyennant  2  sous  par  tête  et  par  mois  que  lui 
paient  les  administrateurs,  à  lire,  écrire,  jeter  (compter  avec 
des  jetons),  à  nombrer  à  défaut  ou  compter  de  mémoire,  et  à 
chanter  à  l'église. 

A.  Lille,  l'instruction  primaire  gratuite  ne  fut  instituée  que 
dans  la  seconde  moitié  du  svi*  siècle,  ofTiciellement  :  car  déjà, 
flous  la  surveillance  du  magistrat,  existaient  des  écoles  privées 
qui,  moyennant  une  indemnité  de  la  commune,  recevaient  un 
certain  nombre  d'enfants  pauvres.  I/ordonnance  de  1527  qui 
supprimait  la  mendicité,  disait  à  l'article  x  que  ■  les  cinq 
hommes  à  ce  commis  tiendront  la  main  de  subvenir  aux  pau- 
vres... tant  les  faire  garrirede  maladie  es  membres  et  au  corps, 
comme  aux  petits  enfants  les  faire  aller  à  l'escole.  »  Charles- 
Quint,  quelques  années  après,  l'an  1531,  en  supprimant  aussi 
la  mendicité,  prescrivait  d'envoyer  aux  écoles  les  enfants  des 
personnes  auxquelles  on  accordait  des  secours.  ^  Notons  aussi 
dans  la  capitale  de  la  Flandre  la  fondation,  en  1686,  d'une 
maison  destinée  à  l'éducation  des  jeunes  filles  pauvres  de  la 
noblesse  de  l'Artois  et  de  la  Flandre  française. 

XXIX 

AVANTAGES  ACCB3S0IHKS  DU  MAITRE  d'ÉCOLE.  —  LOaBURKT.  — 
EXEMPTION  d'impôts,  —  DE  LA  MILICE,  —  DU  LOaEUBNT  DBS 
GENS  DE  OUBRRE.  —  REPAS.  —  REDEVANCES  EN  NATURE.  — 
CONTRAT  ENTRE  L'INSTITDTEUR  ET  LA  PAROISSE. -~  CONDITIONS 
DIVERSES.     —    RàGLBMSNT     DB    l'ÉCOLE.     —    ENSEIGNEMENT.    — 

UN  UAiTRE  d'École  poitevin.  —  vacances,  etc. 

Le  traitement  et  l'écolage  n'étaient  pas  les  seuls  avantages 

1.  J.  Houdoy,  p.  2. 


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—  278  — 

qui  compensassent  pour  le  maître  d'école  les  fatigues  et  les 
désagréments  du  métier.  Je  ne  parlerai  pas  de  ces  redevances 
locales  si  fort  usilées  jadis,  de  ces  fêtes  plus  ou  moins  bizarres 
qui  rompaient  la  monotonie  de  la  vie  scolaire  et  qu'ont  rem- 
placées nos  uniformes  jours  de  congé.  Ainsi,  en  1553,le  magister 
de  Kamerupt  *  devait  fournir  chaque  année  à  ses  jeunes  élèves 
un  coq  pour  leur  procurer  le  plaisir  de  jeter  des  bâtons  dans 
les  jambes  de  cet  animal.  I.e  jeu  était  cruel;  mais  il  se  continue 
encore  dans  les  foires  de  village. 

Le  concile  tenu  à  Cognac  en  1262  par  Pierre  de  Ronceval 
{Constilutiones  P.  D.  Burdoga.lensis  archiepiscopi  facte  apwd 
Coprinicum)  interdit  les  combats  de  coqs  dans  les  collèges  et 
les  écoles,  tAni  in  scholis  gra.mm.atics.Hbus  quam  in  aliis,  ce 
qui  d'ailleurs  prouve  qu'au  xiii*  siècle  l'ensignement  était  com- 
plet dans  la  région.  ^ 

Une  requête  de  1212  nous  montre  le  maître  d'école  de 
Pavilly  ^  obligé  avec  ses  élèves  d'assister,  le  premier  samedi  de 
l'année,  à  une  messe  de  Notre-Dame  solennellement  chantée 
par  un  religieux  au  prieuré,  et  tous  les  dimanches  et  fêtes 
solennelles,  principalement  à  la  translation  de  sainte  Austre- 
berte.  Ce  jour-là,  après  l'office,  le  maître  cl  les  élèves  dinaient 
avec  le  prieur,  «  et  estait  ce  disner  appelé  truée  n,  nom  qui 
indique  clairement  de  quoi  se  composait  le  repas,  «  festum 
porce  »,  dit  une  charte  latine.  En  revanche,  le  prieur  envoyait 
gratuitement  aux  écoles  deux  ou  trois  enfants. 

Le  25  avril  1582,  la  ville  de  Châlon  sur  Saône  passe  un  traité 
avec  Isaac  Morcl,  recteur.  Il  lui  est  permis  d'établir  un  pen- 
sionnat ou  collège  ;  et  il  s'engage  à  tenir  ses  pensionnaires 
■  proprement  de  leurs  personnes  et  bien  nets.  »  Il  les  n 


1.  Commune  de  592  habitants,  chef-lieu  de  canton  du  département  de 
l'Aubo. 

2.  •<  De  bello  gallorum.  Quia  ei  duelto  gallorum  quod  in  partibus  istia, 
tam  in  scholis  gramraaticalibus  quam  in  aliis,  lîcri  inolevit  Donnulla  maU 
aliquotiens  sunt  ciorta,  sub  intcrminatione  analhematis  prohibemus,  ne 
amodo  Rai  perduellum  prcdjclum,  cum  hoc  tam  mal!  materia  quam 
temporis  amissio  eiîslere  dignoscatur.  Comlitutiones  synodales  Xan- 
toneruis  ecclesie.  MDCLI.  On  le»  vend  à  Poitiert,  à  l'enseigne  du 
Pélican.  » 

3.  Chef'lieu  de  canton   de  3.070  habitants   de   l'arrondissement  de 


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—  279  — 

convenablement  ;  il  pourra  «  tuer  à  l'établissement  les  mou- 
tons »  pour  les  besoins  de  la  maison  ;  il  prendra  les  autres 
viandes  aux  boucheries. 

L'usage  général  était  de  ne  se  point  occuper  du  logement  de 
l'instituteur.  QuelqueTois  cependant  on  fournissait  le  logement  au 
maitre  et  la  classe  aux  élèves.  A  Mauroux,  *  les  consuls  et  la 
communauté  traitaient  avec  un  régent,  ordinairement  pour  un 
an,  moyennant  un  local,  un  logement  et  un  traitement.  Ces 
trois  conditions  étaient  aussi  stipulées  dans  les  contrats  en 
Béam,  comme  noud  l'avons  vu. 

AFeissons  sous  Briançon,  dans  laTarentaise,  les  familles  qui 
envoyaient  leurs  enfants  à  l'école,  étaient  obligées  de  tailler  et 
labourer  les  vignes  du  régent  et  de  lui  fournir  chacune  deux 
journées  avec  deux  charges  d'engrais  par  an. 

Le  régent  avait  en  outre  la  rétribution  scolaire.  Il  promettait 
de  s'acquitter  fidèlement  de  ses  fonctions  et  d'instruire  les  en- 
fants "  à  l'art  des  lectures  et  à  la  religion  catholique,  apostolique 
et  romaine.  «  Cela  se  voit  par  plusieurs  contrats  de  la  fin  du 
xvi=  siècle,  par  ceux  du  24  février  1608,  21  juin  1612,  2  février 
1622,  15  juin  1631. 

Il  était  parfois  exempt  de  certains  impôts.  En  1415,  M'  Jehan 
de  Bèse,  maître  d'école  au  quartier  de  la  Madeleine  à  Troyes 
en  Champagne,  est  taxé  à  une  somme  de  20  sous  dans  l'aide 
mise  pour  repousser  les  Anglais.  L'impdt  est  tout-à-fait  patrio- 
tique. Mais  le  connétable  et  les  élus,  chargés  de  l'asseoir  et  de 
le  lever,  en  dispensent  Jehan  de  Bèse,  u  en  faveur  de  l'étude  et 
afin  qu'il  ait  cause  de  résider  à  Troyes,  »  En  1419,  Jean  de 
Potières,  maitre  d'école,  est  taxe  à  II)  sous  ;  en  1435,  Girart,  à 
5  BOUS,  et  messire  Thierry  Robichon,  écolâtre  de  Saint-Etienne, 
à  40  sous.  On  ne  sait  pas  s'ils  en  furent  exemptés.  C'est  à 
croire  :  car,  en  1436,  les  connétables  ayant  saisi  chez  l'écolàtre 
<c  un  lavoir  et  un  bassin  »  pour  refus  de  paiement,  le  lieutenant 
général  du  bailli  décide  que  ces  objets  seront  rendus  à  l'écolàtre 
et  qu'il  sera  dispensé  d'acquitter  sn  taxe,  en  raison  de  sa  qualité. 
Mais  l'exemption  n'était  ni  de  droit  ni  universelle.  On  a  vu  des 
maîtres  imposés  à  Saintes.  A  Thézac,  près  de  Saintes,  ■  Jean 
Dejois,  instructeur  de  la  jeunesse  n,  est,  en  1763,  taxé  à  4  livres 


1.  S82  habitants,  canton  de  Saint-Ctalr,  arrondlssemenl  de  Lectoure, 
Bénécheussée  d'Armagnac. 


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—  280  — 

10  sols  9ur  le  rAle  de  356  livres  pour  la  refonte  de  la  cloche,  ob 
figurent  aussi  le  commandeur  des  Epaux  pour  14  livres  ;  le 
chapitre  de  l'église  cathédrale  de  Saintes,  11  livres;  le  sieur 
de  L'Ombrail,  19  livres  ;  le  sieur  Compagoon,  27  livres,  etc.  Le 
même  Jean  Dejois,  par  acte  du  25  décembre  1721,  est  fermier 
du  four  banal  de  Thézac,  maisons  et  dépendances,  pour  l'abbé 
de  Savalelte  ;  et  en  1749,  le  17  mai,  il  renouvelle  le  bail  pour 
20  livres  à  Jacques  Compagnon,  seigneur  de  Thézac.  Près  de  là, 
à  Meursac,  par  acte  capitulaire  du  3  avril  1735,  les  habitants 
réduisent  de  44  à  13  livres  l'impôt  de  Jacques  Reinaud,  Instruc- 
teur de  la  jeunesse,  c  attendu  qu'il  n'est  plus  payé  de  la  somme 
de  150  livres  que  le  roi  lui  avait  accordée  comme  meatred'écolle, 
et  qu'il  a  fait  un  relâchement  en  faveur  de  la  paroisse,  s 

A  Auzances  dans  la  Creuse,  en  1696,  dame  Madeleine- 
Françoise  du  Coudray  lègue,  par  testament  du  21  septembre, 
sa  maison  pour  y  installer  un  instituteur  chargé  de  faire  la 
classe  aux  enfants  des  trois  paroisses  de  Ghatetus,  Les  Roches 
et  Saint- Dizier,  une  maison  sise  à  Chatelus  qui  devient  en  1767  le 
logement  du  vicaire  chargé  d'enseigner  les  enfants,  et  en  1792 
le  prétoire  de  la  justice  de  paix.  Une  assemblée  des  habi- 
tants accorde  à  l'instituteur  40  livres  et  l'indemnité  de  logement. 
En  l'f  76,  le  31  octobre,  une  rente  de  171  livres  8  sous  fut  assurée 
à  l'instituteur  qui  prenait  le  titre  de  grammairien. 

Les  professeurs  de  l'université  de  Perpignan  jouissent  de 
tous  les  privilèges  des  habitants  :  ils  sont  exempts  de  charges 
municipales,  de  tutelle,  curatelle,  de  toutes  charges  publiques, 
de  corvées,  du  logement  des  gens  de  guerre,  • 

Les  instituteurs  étaient  exempts  du  service  militaire  même 
sans  l'engagement  décennal.  En  1748,  les  curés  du  doyenné  de 
Tonnerre  exposent  qu'on  veut  faire  tirer  à  la  milice  les  maîtres 
d'école  qui  ne  sont  pas  mariés,  ce  qui  est  contraire  aux  privi- 
lèges du  clergé.  A  Mezidon,  arrondissement  de  Lisieux  (Cal- 
vados), où  l'école  est  gratuite,  le  maître,  outre  un  traitement  de 
174  livres,  a  l'exemption  des  tailles  et  du  logement  des  gens  de 
guerre.  ' 


1.  L'univertité  de  Perpignan  avant  et  pendant  la  révolution  françaûe, 
par  M.  l'abbé  Torreilles,  dans  le  Bulletin  de  la  tociëf^  agricole  deê 
Pyrénéet-Orient*leÊ,  33°  vol|une,  1898,  page  237. 

2.  A.  Veuclin,  ?fouvellet  gUnet  hitloriquei  tur  l'iiulraetion  publiftu 


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-  881  - 

On  voit  même  quelques  Instituteurs  ayant  de  l'aisance.  En 
1663,  le  15  Janvier,  Denis  Finet,  «  recteur  d'eecolles  i  à  Sylva- 
FOUTrea,  *  après  Edme  Philibert  et  avant  Nicolas  Martin,  donne 
à  la  fabrique  un  ciboire  d'argent  de  la  valeur  de  40  livres,  et 
Jean  Dejois,  dont  je  viens  de  parler,  preB(iiie  chaque  année 
trouve  moyen  d'acheter  quelque  petite  propriété  ;  les  actes  no- 
tariésle  prouvent.  Le  testament  (12  mars  1614]  de  Charles  Bataillé, 
instructeur  de  la  jeunesse  au  bourg  de  Saint-Just,  atteste  qu'il 
avait  au  moins  de  l'aisance.  En  Béarn,  M.  Sérurier  qui  trouve 
rarement  un  régent  propriétaire,  cite  pourtant,  p.  15,  un  contrat 
par  lequel  l'instituteur  de  Ilaget- Aubin  achète  une  pièce  de  terre 
en  1714,  et  il  mentionne  celui  de  Lucq  qui,  en  1597,  lègue 
aux  pauvres  30  écua. 

La  preuve  <(ue  leur  position  ne  leur  paraissait  pas  trop  insufll- 
sante,  c'est  que  souvent  des  concurrents  se  la  disputaient,  c'est 
qu'un  certain  nombre  de  régents  s'attachaient  à  la  même 
paroisse.  Dans  le  Bordelais,  M.  AUain  cite  Augey,  k  Porteta, 
durant  40  ans;  Lauzero,  à  Ambarës,  16  ans;  Motet,  à  Mar- 
gaux  et  Morin  k  Gaurlac,  30  ans  ;  Boue,  à  gaint-Loubès,  21  ans  ; 
Delacquay,  à  Cadillac,  16  ans;  Valteau,  à  Cadillac,  44  ans; 
Duvignau,  à  Rions,  20  ans,  etc.  3  Quelques  uns,  c'est  l'excep- 
tion, s'enrichissent  et  parviennent  à  des  situations  honorables  : 
RufTe,  à  Pellegrue  [1748],  «  s'est  enrichi  dans  son  école  qui 
est  très  nombreuse  et  il  est  devenu  premier  consul  de  la 
communauté.  *  Coignet,  à  Castres  (1667),  ■  bien  accommodé  *, 
s'est  pour  cela  relâché  de  i  la  grande  attache  qu'il  avait  au 
commencement  »  ;  il  est  devenu  notaire  royal. 

Ce  qui  faisait  la  loi,  loi  mobile,  changeante,  c'était  la  cou- 
tume locale  ;  c'étaient  les  règles  au  gré  des  parties.  Dans  les 
contrats  entre  le  régent  et  !ea  habitants  capitulairement 
assemblés,  chaque  article  était  débattu  contradictoirement  par 
les  intéressés,  en  présence  du  notaire  qui  dressait  l'acte  en 
bonne   et  due  forme,   signé   par  les   contractants.    Avoir  un 


atunf  4789.  Bemay,  1888.  L'auteur  montre  les  fondatïoas  Taites  par  le 
cler^  et  la  nobleaae. 

1.  3S4  habitants,  canton  de  Chfttesuvillain,  arrondissement  de  Chau- 
mont  (Haute-Hame). 

t.  Ernest  Allain.  L'in$truciion  primùre  t/am  fa  Gironde  ttiani  /• 
rée^tutûn. 


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—  282  — 

contrat  avec  la  paroisse  était  même  souvent  une  première 
condition  pour  être  autorisé  à  y  enseigner.  Voici  un  spécimen 
de  contrat.  L'archiprètre  de  Mouroure  |Gers),  d'accord  avec 
quelque»  habitants,  fait,  le  5  juin  1599,  des  propositions  à 
Manault  Baillés,  régent  de  Tournccoupe,  et  l'acte  suivant  est 
rédigé  :  »  Aujourd'hui,  cinquième  jour  du  mois  de  juin  mil 
cinq  cent  quatre-vingt-dix-neuf,  avant  midi,  dans  Mauroux 
et  maison  de  Gilles  Bcscon,  en  Lomaigne,  diocèse  de  Lec- 
toure  et  sénéchaussée  d'Armagnac,  régnant  Henry,  par  la 
grâce  de  Dieu  roy  de  France  et  de  Navarre  ;  par  devant 
moy  notaire  royal  soubsigné,  et  présents  Ics^esmoings  bas 
nommés  ;  constitués  en  leurs  personnes,  Manault  Baillés,  ré- 
gent, habitant  de  Tournecoupc,  d'une  part  ;  et  Bertrand  Cla- 
verie,  archiprétre,  Jehan  Bal,  dit  Bardassin,  Anlhoinc  Dupont, 
consuls,  Pierre  Lacroix,  Biaise  Daurat,  maréchal,  Raymond 
Davasse,  M"  Pierre  Vignardonne,  notaire,  et  Pierre  Larribeau, 
du  dit  Mauroux,  habitants,  d'autre  part  ;  le  dit  Manault  Baillés 
de  son  bon  gré  et  volonté  a  prorais  et  promet  aux  sus  dits 
nommés,  venir  demeurer  régent  au  présent  lieu  de  Mauroux, 
pour  instruire  leurs  enfants  et  autres  du  dit  lieu  à  l'art  des 
lectures  et  à  la  religion  catholique,  apostolique  et  romaine,  par 
l'espace  d'un  an  complect  et  révolu,  commençant  le  dit  an,  le 
jour  de  saint  Jéhan-Baptiste  et  finissant  en  semblable  jour  le 
dict  an,  complect  et  révolu;  lesquels  Bal,  Lacroix,  Dupont  et 
autres  sus  nommés' Mit  promis  de  payer  au  dit  Manault  Baillés, 
régent  sus  dit,  pour  la  dite  année,  la  somme  de  30  écus  sols, 
Taisant  quatre-vingt-dix  livres,  que  seront  tenus  payer  carlier 
par  Cartier,  chacun  pour  sa  cote  part,  et  selon  le  nombre  des 
■  enfants  qu'ils  feront  aller  à  l'école,  sans  à  ce  comprendre  le 
salaire  que  le  dit  Manault  Baillés  prendra  pour  chacun  enfant 
qui  ne  sera  pas  compris  en  la  dite  somme  sus  dite;  et  seront 
tenus  les  sus  dits  nommés  fornir  au  dit  Manault  Baillés,  régent, 
une  maison  pour  sa  demeurancc  et  y  tenir  l'cscolc.  Et  pour 
tout  ci-dessus  contenu  respectivement,  les  dites  parties  ont 
obligé  et  hypothéqué  tous  et  chescuns  leurs  biens,  meubles  et 
immeubles,  présents  et  à  venir,  ([ue  ont  soubmis  à  rigueur  de 
justice  ;  et  ainsi  l'ont  promis  et  juré  en  présences  de  Jehan 
Desclaux  et  Vidal  Lacroix  et  moy.  Suivent  les  signatures  : 
Baillés,  Clavcrie,  archiprestre,  de  Lacroix,  Daurat,  Davasse, 
Vignardonne.  et  de  Thouron,  notaire  royal,  n 

En    Béarn,   on   voit  Bernard  de  Prian,  le  23  février  1566, 


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—  283  — 

traiter  avec  les  habitants  d'Audaux,  Bugnein,  Castelbon, 
Ossenx  et  Narps,  pour  tenir  une  école  à  Audaux,  pendant  un 
an,  moyennant  50  francs  répartis  sur  chacune  de  ces  paroissee, 
et  ppomeltre  ■  aministrar  tos  infants  à  la  volontat  de  lors  pays 
et  en  los  libres  qui  porteront  à  la  dite  escole  jj  ;  Jean  de  Salle,  le 
23  septembre  1576,  s'engiiger  à  «  régir  et  ensenhar  la  joenessa 
den  loc  de  Luc,  en  toute  doctrine  requise  et  necessari  per  lo 
termi  et  espacie  de  ung  an...  et  per  las  gadges  deudit  de  La 
Salle  per  lodit  an,  lesditz  jurats,  en  qualitat  de  jurats,  an  pro- 
metut  si  que  promctnn  far,  balhar  et  pagar  audit  de  La  Salle 
la  some  de  cent  francxs  »  ;  outre  ces  cent  francs  on  le  loge 
et  on  lui  permet  de  prendre  la  rétribution  scolaire,  excepté  pour 
les  enfants  pauvres  que  les  Jurats  lui  désigneront.  A  Laruns, 
avril  1592,  Arnaud  de  Mauzac  enseignera  à  lire,  écrire  et  autres 
sciences  légitimes  i  segond  lo  commandement  de  Uiu...,  far 
aprende  à  pregar  Diu  et  lo  tout  segond  las  ordonnances  ecclé- 
siastiques n  ;  on  lui  fournira  un  logement  et  115  francs;  il  aura 
en  outre  la  rétribution  scolaire.  Les  traités  sont,  à  peu  de  chose 
près,  les  mêmes  pour  Jean  de  Lostaict,  aussi  à  Laruns,  le  23 
septembre  15%;  pour  Guillaume  Reynol  à  Léès-Athas,  le  2  avril 
1617.  A  Bourdallat,  le  24  août  1684,  Arnaud  de  CourUde  s'en- 
gage à  1  tenir  les  escollcs  tous  lous  jours  de  l'annoye,  hors 
jours  de  festea  et  dimenches,  ctd'accistar  à  la  messe  et  autres 
offices  acoustumats  lous  jours  de  fostes  et  dimenches,  pour 
y  servir  en  qualitat  de  régent  à  M.  lou  rectour  n,  le  tout 
moyennant  les  avantages  faits  à  ses  prédécesseurs. 

Ces  contrats  ne  paraissent  pas  avoir  existé  enSaintonge  ni  en 
Aunis.  Fayet  en  a  cité  pour  la  Haute-Marne.  Le  bai!  était  annuel 
ou  triennal,  avec  faculté  de  résiliation  ou  de  continuation  sans 
autre  formalité  que  de  se  prévenir  en  temps  utile.  Le  maître 
■  doit  tenir  ses  écoles  »  de  la  toussaint  à  pâques,  quelquefois 
du  I"  octobre  au  1"  mai,  au  1"  juin  même  ou  l"juillet;  ensei- 
gner les  prières,  le  catéchisme,  la  lecture,  l'écriture,  le  calcul, 
l'orthographe,  la  grammaire,  presque  toujours  le  plain-chant  à 
ceux  qui  ont  de  la  voi.t,  porter  ou  faire  porter  l'eau  bénite  tous 
les  dimanches  dans  chaque  maison,  conduire  l'horloge,  sonner 
les  cloches,  carillonner,  assister  le  curé  dans  toutes  ses  fonctions 
pastorales,  et  dans  certaines  localités  dire  la  prière  à  l'église 
plusieurs  fois  la  semaine,  tous  les  jours  pendant  le  carême, 
faire  les  fosses,  etc.  Et  telle  est  la  force  de  l'usage  que,  en  1852, 
un  maire,  écrivant  au  recteur  du  département  pour  faire  partir 


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Bon  instituteur,  disait  que  ce  changement  serait  très-facile,  le 
jnarcké  f&il  avec  lui  n'était  que  pour  un  an. 

En  Poitou,  Montbrun,  diocèse  de  Poitiers,  élection  de  Thouars, 
nous  fournit  un  de  ces  précieux  documents.  Ici  ce  n'est  pas  à 
proprement  parler  un  contrat,  c'est  plutôt  une  fondation  ;  et  le 
fondateur  pose  les  conditions  qu'il  veut.  La  pièce  n'en  est  pas 
moins  intéressante.  L'an  1764,  le  36  août,  Charles -François  Bru- 
neau,  chevalier,  seigneur  de  Rigny,  Monbrun  et  autres  lieux, 
voulant  donner  aux  habitants  n  de  nouvelles  preuves  de  son  es- 
time et  amitié,  ne  cherchant  que  leur  bien  et  avantage  tant  pour 
le  spirituel  que  pour  le  temporel»,  se  rend,  accompagné  de  Jean 
Nallit,  notaire  à  Viëre,  à  la  porte  de  l'église  de  Monbrun  (can- 
ton de  Thouars);  et  là,  devant  Etienne  Dujon,  recteur,  curé  du 
lieu,  Joseph  Maury,  vicaire,  Jean-Baptiste  Roulleau,  syndic  de 
la  paroisse,  Jean- Baptiste  JoUivet  de  La  Vcrronnière, "procureur 
de  la  fabrique,  et  n  90  bourgeois,  laboureurs  et  journaliers  fai- 
sant la  plus  grande  et  la  plus  saine  partie  des  habitants  ■,  après 
un  long  préambule  destiné  à  faire  reconnaître  ou  constater 
sa  suzeraineté,  il  institue  un  sacristain,  chargé  à  la  fois  de 
l'instruction  des  enfants  :  car  ici  c'est  un  sacristain  qu'il  faut  : 
on  lui  adjoint  l'instituteur.  Il  n'eut  peut-ôtre  pas  été  dillïcile  de 
faire  un  sacristain  de  l'instructeur  de  la  jeunesse  ;  il  était  plua 
difTicile  de  faire  du  sacristain  un  maitre  d'école.  Celui  qui  rece- 
vait l'institution  nouvelle  était  déjà  en  exercice  comme  fos- 
soyeur, sonneur,  chantre  ;  il  allait  cumuler  les  fonctions  de  ré- 
gent. Etienne  Bion  devait  être  un  fort  médiocre  instituteur  ; 
■  sans  doute  il  n'a  pas  déclaré  ne  savoir  signer,  attendu  sa  qua- 
lité de  maître  d'école;  mais  il  a  bien  de  la  peine  à  tracer  sur 
l'acte  les  quatre  lettres  de  son  nom.  n 

Quelles  sont  les  obligations,  quels  sont  les  émoluments  de  sa- 
cristain devenu  maître  d'école?  II  y  a  dix  longs  articles  pour 
énumérer  les  unes  et  les  autres.  Nous  résumons  les  points  prin- 
cipaux. Le  maitre  sera  de  bonne  vie  et  mœurs,  de  conduite  édi- 
fiante, se  tiendra  décemment  et  proprement  dans  ses  habille- 
ments sans  néanmoins  être  trop  recherché  ni  négligé,  apportera 
tous  ses  soins  à  l'instruction  de  la  jeunesse  et  fera  le  serment 
devant  le  sénéchal  de  Rigny.  Il  n'ira  en  journée  pour  personne, 
ne  fera  aucunes  vignes,  si  ce  ne  sont  les  siennes,  pourvu  qu'elles 
ne  soient  pas  en  grand  nombre  ;  ne  prendra  aucune  ferme,  pourra 
cultiver  son  jardin,  et  exercer,  s'il  en  avait  un,  quelque  métier 
sédentaire  comme  «  texi'er  ou  sargetier  n,  dans  ses  moments 


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perdus  ;  ne  sera  ni  collecteur,  ni  porte->rdles  ;  ne  pourra  ni  ven- 
dre vin,  ni  mettre  bouchon.  S'il  est  intempérant  sur  le  vin,  il 
sera  averti  deux  ou  trots  fois  par  le  curé,  puis  destitué. 

Ses  fonctions  et  Bes  obligations  sont  rigoureusement  définies. 
La  place  sera  donnée  au  concours  après  examen  fait  par  le  cure 
ou  le  vicaire  en  présence  du  fabriqueur  et  du  syndic,  représen- 
tants des  pères  de  famille  et  des  habitants.  Les  conditions  sont 
de  présenter  un  certificat  de  vie  et  mœurs  régulières,  de  copier 
une  page  entière  d'un  livre,  faire  une  leçon  d'un  quart  d'heure, 
interrogeant,  instruisant  quatre  enfants  de  différents  âges.  Il 
sera  examiné  sur  sa  voix  et  sur  sa  science  en  plain-chant;  car 
il  serait  bon  qu'il  pût  mettre  deux  ou  trois  enfants  en  état  de  chan- 
ter au  pupitre.  Ce  programme  peu  rigoureux,  on  le  voit,  mêlait 
la  théorie  et  la  pratique,  le  savoir  et  la  pédagogie. 

Une  fois  reconnu  apte,  il  est  présenté  par  le  curé  de  Monbrun 
et  nommé  par  le  seigneur  de  Rigny.  Après  le  serment  profes- 
sionnel prêté,  il  entre  en  exercice.  Si  l'on  a  des  reproches  à  lui 
adresser,  c'est  le  curé  qui  est  chargé  de  les  faire  parvenir  au 
juge,  mais  conjointement  avec  le  fabriqueur  et  le  syndic,  repré- 
sentants légaux  de  la  paroisse.  Le  sénéchal  le  traduit  devant  lui 
et  rend  sa  sentence.  Il  y  a  là  quelques  garanties  pour  l'accusé. 

Le  maître  devra  obéir  au  curé,  subir  l'inspection  de  rarchî- 
diacre  en  tournée  qui  examinera  sa  conduite  et  sa  façon  d'en- 
seigner, la  visite  du  curé  en  personne  quatre  fois  l'an  au  moins, 
et  plus  souvent  si  le  curé  le  veut.  Il  sonnera  V Angélus.  *  com- 
muniera chaque  année,  blanchira  le  linge  d'éghse,  fournira  le 
pain  pour  la  messe,  bêchera  les  arbres  du  cimetière. 

Comme  sacristain,  on  lui  abandonne  en  retour  le  produit  du 
cimetière,  prix  des  fosses  et  fruits  des  arbres,  les  cendres  du  feu 
de  la  sacristie  qu'il  est  chargé  d'allumer. 

Comme  instituteur  et  sacristain  à  la  fois,  car  ces  doubles 
fonctions  sont  à  perpétuité  réunies,  il  a  une  rente  annuelle  de 
cinq  boisseaux  de  froment  etquatre  de  mouture.  Chaque  enfant 


1.  Au  xvii°  siècle,  un  des  commentateurs  de  la  coutume  de  La  Marche, 
poussé  par  un  scrupule,  se  demandait  gravement  (  si  un  huguenot  est 
tenu  de  contribuer,  comme  les  autres  babitaats,  aux  gagea  d'un  maître 
d'ëcole  qui  estoit  cbar^  de  sonner  les  cloches  à  l'Ave  Muria,  trois  fois 
le  jour.  H  L'intlruelion  primaire  aoanf  U  rivolulion,  par  Autorde,  S  avril 
1890. 


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commençant  lui  payera  5  sous  parmois;  en  état  d'épeler,  10  sous; 
en  état  de  lire  et  d'écrire,  15  bous,  et  '20  sous  si  le  maitre  est  ca- 
pable de  montrer  les  quatre  premières  règles  de  l'arithmétique. 
En  outre,  les  parents  devront  par  chaque  enfant  trois  fagots  de 
pieds  de  chêne  tant  qu'une  riorte  peut  en  tenir.  ^ 

Le  maitre  enseignera  l'alphabet,  les  prières  du  matin  et  du 
soir,  le  catéchisme.  Il  pourra  recevoir  jusqu'à  trois  enfants  en 
pension  chez  lui,  et  six  demi-pensionnaires.  S'il  a  femme  ou  fille 
capable,  les  petites  filles  iront  chez  lui  et  paieront  dix  sous  par 
mois.  11  a  la  permission  de  recevoir  les  enfants  des  autres  pa- 
roisses; mais  il  instruira  gratuitement  quatre  enfants  de  Rigny 
désignés  par  le  seigneur,  deux  orphelins  de  Monbrun  au  choix 
du  fabriqueur,  et  quatre  enfants  de  la  paroisse  à  la  volonté  du 
curé.  C'est  donc  la  gratuité  pour  dix  écoliers,  choisis  par  les 
trois  autorités  de  la  paroisse.  Ainsi  se  dressait,  il  y  a  quelques 
années,  la  liste  de  gratuité  de  l'école  communale. 

Il  y  aura  vacance  pendant  la  moisson,  8  à  10  jours  pendant 
les  vendanges;  congé  chaque  jeudi,  puis  du  mercredi  saint  au 
lundi  de  Quasimodo;  congé  le  jour  de  Sainte-Catherine,  pour 
assister  au  service  de  fondation  de  Rigny,  le  jour  de  Saint- 
Charles,  fête  du  seigneur;  congé  le  jour  de  la  fête  du  curé,  que 
te  maître  ira  saluer  avec  quatre  enfants;  le  jour  de  la  fête  du 
roi;  le  jour  de  la  fête  de  l'instituteur;  le  jouroîile  sénéchal  visi- 
tera l'école;  le  jour  où  le  seigneur  arrivera  en  ses  terres.  Ce 
jour-là,  maître  et  élèves  iront  dîner  au  château;  les  élèves  au- 
ront la  liberté  de  se  promener  dans  le  jardin  et  parc,  et  goûte- 
ront sur  les  G  heures.  Chaque  année,  il  y  aura  au  château  une 
distribution  de  prix  de  6  livres  d'argent  fournis  parle  seigneur. 

Ënlin,  si  ie  maitre  devient  infirme,  trois  douzièmes  de  la 
rente  lui  seront  remis,  l'autre  douzième  restant  à  son  suppléant; 
et  comme  le  seigneur  de  Rigny  a  le  droit  de  nommer  une  place 
de  l'hdpital  de  la  Sainte-Famille  d'Oiron,  on  la  donnerait  au 
maitre  d'école  qui  alors  céderait  à  l'hOpital  deux  douzièmes  de 
sa  rente,  gardant  le  troisième  pour  ses  besoins  particuliers.  > 

Les  enfants  pourront  être  punis,  mais  non  frappés;  s'ils  sont 


t.  Riatle  ou  riorle,  du  latin  reCorta,  lien  de  bois,  men 
due  qui  lie  un  fagot. 

2.  Reiiae  d'Aanit,  de  Saintange  et  da  Poiloa,  p.  83,  1 
maitre  d'école  poitevin,  article  de  M.  H.  Imberl. 


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—  -287  — 

de  mauvaises  mœurs,  s'ils  ne  paient  pas  pendant  trois  mois,  ils 
seront  renvoyés. 

C'est  le  contraire  à  Boussae.  Le  27  juillet  175"2,  les  adminis- 
trateurs de  l'hospice  arrêtent  pour  l'école  y  annexée  des  reli- 
gieuses un  règlement  où  ils  leur  accordent  1»  Taculté  d'infliger 
punitions  corporelles;  ils  vont  plus  loin;  comme  des  parents 
avaient  grossièrement  insulté  les  soeurs  sur  de  Thux  rapports  de 
leu^  enfants,  ils  disent  :  u  Si  quelques  uns  des  paians  d'êcol- 
liëres  se  plaignent  du  gouvernement  desdites  sœurs  dans  leur 
classe,  les  écollières,  filles  «les  parans  qui  se  plaindront,  seront 
chassées  de  I»  classe.  Lesdits  administrateurs  défendent  ex- 
pressément aux  susdites  sœurs  de  les  recevoir,  parce  que,  s'il  en 
était  autrement,  cela  ne  pourrait  occasionner  que  du  trouble  et 
de  la  confusion,  puisque  par  ce  moyen  la  police  de  la  classe 
dépendrait  du  caprice  des  parans,  ce  qui  est  contraire  au  bon 
ordre.  »  * 

A  Châteaudun,  le  1*2  avril  1761,  en  présence  des  marguilliers 
et  habitants  de  la  paroisse  de  Saint- Valénen,  Marie  du  Verger, 
veuve  de  Charles  Goulu,  écuycr,  sieur  de  Coulmiers,  ancien 
professeur  es  lois  de  l'universitû  de  Bourges,  trésorier  de  France 
au  bureau  des  finances  de  la  généralité  de  Moulins,  a  pour  éta- 
blir en  ceste  paroisse  une  école  de  charité  de  filles  corn  posée  de 
trois  classes,  savoir:  une  d'écrivines,  les  deux  autres  de  petites, 
et  par  ce  moyen  procurer  aux  pauvres  filles  qui  y  demeurent 
une  bonne  éducation...,  donne  70O  livres  de  rentes,  à  ces  condi- 
tions :  Il  y  aura  trois  classes  :  une  d'écrivines,  une  moyenne  et 
une  petite  pour  les  commençantes;  trois  maîtresses;  60  à  70  élè- 
ves par  classe,  des  plus  pauvres,  prises  dans  la  paroisse.  On 
pourra  compléter  ce  nombre  par  les  plus  pauvres  des  autres 
paroisses.  Aucune  admission  avant  cinq  ans.  Chaque  maîtresse 
aura  200  livres;  les  100  autres  livres  serviront  à  payer  les  im- 
pôts, soulager  les  maîtresses  malades,  usées  par  l'âge  ou  infir- 
mes. Un  règlement  en  8  articles  établit  la  durée  des  classes  de 
8  heures  à  11  et  de  '2  à  4;  une  messe  du  Saint-Esprit  à  la  ren- 
trée ;  une  prière  matin  et  soir  pour  la  bienfaitrice,  n  L'assemblée 
des  habitants  accepte  et  l'évêque  de  Chartres  approuve,  le  13 
avril  1761. 


I.  L'irutruclion  primaire  aeanf  1789  daru  la  Create,  par  H.  Autorde, 
ei-chivisle,  Bollelin  de  la  sociéli  de*  iciencen,  Guéret,  18<J0. 


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Un  règlement  plus  complet  fut  rédigé  et  mis  en  vigueur  à  la 
rentrée  des  classes.  Le  choix  des  maîtresses  est  laissé  k  l'ecclé- 
siastique désigné  par  l'évëque;  il  y  aura  trois  mois  d'épreuves 
pour  la  nouvelle  maîtresse;  si  elle  est  sociable  avec  les  ancien- 
nes, si  elle  enseigne  avec  ta  méthode  prescrite  dans  l'école,  si 
elle  réussit  dans  l'éducation  des  enfants,  si  elle  est  sage, 
elle  jouira  des  avantages  des  autres  ;  sinon,  on  lui  paiera  100 
sous  par  mois,  outre  la  nourriture  et  le  blanchissage.  Les  (rois 
maîtresses  vivront  en  commun  à  la  même  table,  sans  aucune 
supériorité,  chacune  faisant  à  son  tour  la  cuisine  ;  elles  seront 
vêtues  avec  modestie.  Il  y  aura  messe  tous  les  matins  à  8  heures; 
classe  S!  heures  1/2  le  matin,  ^heures  1/2 le  soir;  on  récitera,  le 
matin,  Pater,  Ave  ;  le  soir,  De  profundis  pour  la  bienfaitrice 
et  les  siens.   * 

Vacances,  15  jours  à  pàques  ;  pour  les  premières  communions  ; 
puis,  du  7  septembre  au  18  octobre.  On  donnera  des  devoirs  de 
vacances  et  des  pris  pour  ces  devoirs  de  vacances.  Fait  à  re- 
marquer: les  anciens  élèves  seront  reçus  à  l'établissement  le 
dimanche  particulièrement,  et  les  maîtresses  les  conseilleront, 
les  encourageront.  * 

Dans  le  Bourbonnais,  à  Hérisson,  chef-lieu  de  canton  de  670 
habitants  de  l'arrondisssement  de  Montluçon,  en  1603,  ^  les 
conseillers  et  habitants,  après  avoir  vu  le  certificat  d'aptitude 
délivré  par  Tondu,  principal  du  collège  de  Bourges,  à  Denys 
Oalland,  ayant  fait  classe  publique  audit  collège,  puis  l'attesta- 
tion de  religion  catholique,  apostolique  et  romaine,  l'acceptent 
pour  ragent  de  leur  collège,  à  condition  qu'il  prendra  un  coad- 
juteur,  attendu  la  multiplicité  des  enfants  estant  en  cette  ville. 
Il  aura  la  prébende  préceptorale  accoutumée,  et  50  livres  de 
rente  chaque  année,  à  charge  de  dire  chaque  Jour,  le  matin, 


1.  Il  n'y  a  pas  très  longtemps  que  ces  obligations  de  mease  et  de  priè- 
res quotidiennes  ont  disparu  des  écoles  primaires  de  l'état,  qui  les 
maintient  cependant  pour  les  établissements  Becbndaires.  Dans  les  lycées 
et  collèges,  raumûaicr  doit  dire  le  jeudi  une  messe  où  les  élèves  n'assis- 
tent que  facultativement,  et  le  dimanche,  une  messe  et  les  vêpres.  Dans 
certains  endroits,  on  simplifie  ces  exercices  ie  plus  possible,  de  sorte 
que  la  messe  qui  commence  h  8  heures  se  termine  par  les  vêpres  qui 
sont  finies  à  9  heures  du  malin. 

2.  BulUUn  de  U  iociéié  dunoitf,  n"  82,  novembre  1880,  p.  276, 

3.  Annale*  bourboanêUeê,  p,  294,  1889, 


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S&lve  regina,  De  profundis,  et  faire  chanter  le  soir  par  les 
écoliers  Sa.lve,  De  profundis,  à  l'intention  de  feu  Pierre  Man- 
ceau,  élu  en  la  chàtellenie  d'Hiirisson,  qui  a  lûgué  au  collège 
ladite  rente.  Chaque  mois,  il  lui  sera  baillé  par  chaque  onfant 
de  la  ville  5  sols,  et  7  sols  5  deniers  par  ceux  qui  sont  en  dc;- 
hors  de  la  ville,  pour  3  années.  Aprts  ces  3  ans,  la  rélrihulion 
sera  réduite  à  2  sols  5  deniers  pour  ceux  de  la  ville  et  à  5  sols 
pour  ceux  du  dehors.  Il  lui  sera  délivré  un  logis',  et  il  sera 
exempt  de  toute  espèce  d'impositions.  «  Instruira  néantmoins 
les  pauvres,  mendians  et  nécessiteux  notoires  gratuitement  et 
sans  esp.érance  de  sallayre.  Il  n'y  aura  aucung  autre  collège, 
quel  qu'il  soit,  que  ledit  collège  public,  auquel  tous  les  habi- 
tana  indifféremment  seront  tenus  d'envoyer  leurs  enfans  pour 
y  estre  instruits,  à  peine  <lc  dix  livres  contre  les  contrcvenents, 
laquelle  amende  sera  appliquée  aux  réparations  dudit  collège. 
Btpourcefaire,dès  à  présent  inhibition  et  desTances  sont  faictes 
à  toutes  personnes,  soit  ecclésiastiques  ou  aultrcs,  de  ne  tenir 
aucun  collège,  ne  fère  instruction  particulière,  sous  les  pcyncB 
que  dessus,  n  Le  contrat  ajoute  cette  clause  remarquable  :  Et 
parce  que  ledit  Galland  est  avocat  en  la  cour  de  parlement, 
«  il  demeure  dispensé  de  la  conduicte  des  enfanta  soit  aux 
processions  ou  ailleurs,  à  la  charge  qu'il  ferafère  la  conduicte 
d'iceux  par  son  coadjuteur.  Il  aura  rang  d'avocat  en  ceste  ville 
èsdites  assemblées  et  auxdits  lieux  qu'il  appartiendra.  » 

A  Vichy,  même  département,  l'instituteur  en  1790,  choisi  le 
14  mars  par  le  conseil  municipal,  était  régent  au  collège  de 
Gusset,  comme  Galland  professeur  à  Bourges.  Après  avoir  subi 
l'examen  devant  une  commission  composée  de  Nicolas  Giraud, 
curé  de  Vichy,  et  de  trois  conseillers  municipaux,  on  traite  : 
Il  aura  700  livres,  plus  une  fondation  de  100  livres  à  charge 
de  réciter  à  voix  basse,  chaque  dimanche,  un  De,  profundis  à 
l'issue  de  la  messe  paroissiale.  ^  ICnOn,  l'éventuel,  5  sols  par 


1.  Est-ce  un  effet  d'atavisme  administratif  ou  souvenir  de  traditions 
locales?  CV'st  de  noire  temps  qu'un  préfet  de  l'Allier,  devenu  plus  tard 
secrétaire  général  du  ministre  de  TiDstruclion  publique,  quund  Victor 
Duruy  parvint  au  ministère,  imprima  la  circulaire  suivante  prescrivant 
aux  instituteurs  des  prières  publiques  :  f  Le  préfet  de  l'AllIerâ  MM.  les 
instituteurs  et  M""  les  institutrices  du  département.  M  ,  Au  mo- 
ment  où  l'Empereur  combat  eu  Italie  pour  une  juste  et  noble  cause,  il 

19 


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mois  pour  les  élèves  qui  apprendront  à  lire  et  à  écrire  ;  10  sols 
pour  ceux  qui  apprendront  l'arithmétique  ;  15  pour  les  latinistes. 
Il  aura  le  droit  d'avoir  hIx  pensionnaires,  plus  même,  à  la  con- 
dition de  se  faire  aider  par  un  «  secondaire  sachant  bien  écrire 
et  l'arithmétique,  à  peine  do  destitution.  »  Le  contrat  était  rési- 
liable en  se  prévenant  deux  mois  à  l'avance.  La  municipalité 
avait  te  droit  de  le  destituer,  sur  la  plaiuto  de  six  habitants  et 
après  enquête.  Détail  à  ajouter:  Georges  Péril,  régent  de  Vichy, 
obtient  du  conseil  municipal,  le  13  juin  1790,  la  permission 
d'acheter  une  croix  d'argent  de  5  livres  pour  exciter  l'émulation 
des  élèves.  ' 

Le  28  mars  1763,  les  habitants  de  Boussac  traitent  avec  Syl- 
vain Micheau  :  u  Le  sieur  curé,  le  procurur  fiscal  et  le  général 
des  habitants  ont  estimez  que  ledit  Micheau  est  capable  d'in- 
struire, enseigner  et  régir  les  jeunes  garçons,  o  Ils  le  reçoivent 
instituteur  sur  le  bon  plaisir  de  l'évèque  de  Limoges;  ils  s'en- 
gagent à  0  loy  payer  par  chacun  mois  et  au  commencement 
d'iceluy  par  chacun  jeune  garçon  qu'ils  enverront  à  son  école, 
savoir  »  :  ceux  qui  commenceront  l'alphabet,  8  sols  ;  ceux  qui 
liront  en  Trançais,  latin,  12  ;  les  contrats,  15  ;  ceux  qui  écriront, 
20,  et  qui  apprendront  rarihmétique,25  sous.  L'instituteur  fera 


est  bien  que  la  jeuoesse  des  écoles  appelle,  par  ees  prières,  sur  lui  et 
sur  sa  vaillaote  armée  la  béDédiction  diviae.  Je  ne  doute  pas  que,  par~ 
tageant  l'émotion  patriotique  du  pays,  vous  De  fassiez,  vous  et  vos 
élèves,  des  voeux  sincères  pour  la  continuation  du  succès  de  DOS  armes. 
Mais  ces  vœui  seront  plus  efficaces  si  vous  les  adressez  à  Dieu  avec 
ensemble  cl  dans  la  forme  consacrée  par  la  religioD.  Je  vous  prie  à  cet 
effet  d'ajouter  ù  la  prière  du  soir  qui  termine  la  classe  l'oraison  Pao 
lHi>aitATonB  ET  Ejus  EiERciTu,  donl  voici  la  traduction  en  français  :  f  Diea, 
•>  protecteur  de  ceux  qui  eupùrenl  en  vous,  fous  qui  faites  (a  force  de  uos 
H  semiteurs,  accueillez  favorablement  nos  prière»  ;  acconies  à  votre  aervi- 
M  leur  noire  Empereur,  Louis  Na/ioléon,  et  à  sort  armée,  les  lumières  de 
i>  uofre  sagesse,  afin  que,  puitant  à  une  source  sacrée  leurs  inspirations, 
»  ils  vous  soient  ayréables  et  méritent  de  triompher  de  tous  leurs  adcer- 
»  saii-es.  ParJ.-C.  N.  S.  Ainsi  soiC-il.  >.  Cette  oraison  devra  être  récitée 
pendant  la  durée  de  la  guerre.  Vous  voudrez  bien  accuser  réceptioa  de 
cette  lettre  fa  M.  l'Inspecteur  d'académie.  Recevez,  M  ,  l'assurance  de 
ma  considération  distinguée.  Le  Préfet  de  l'Allier,  Qenteuh.  » 

i.  Annales  bourbonnaises,  t.  ni,  1889,  page  33).  Une  école  A  Vichy, 
par  M.  Louis  Audiat. 


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—  291  — 

la  prière  au  commencement  et  à  la  fin  de  chaque  classe  ;  caté- 
chisme 1/4  d'heure  après  la  classe  du  soir.  La  classe  aura  lieu 
à  7  heures  en  été,  8  en  hiver  et  à  midi,  chaque  fois  de  3  heures  ; 
le  jeudi,  vacance.  L'instituteur  est  déchargé  de  toute  imposi- 
tion, même  de  toutes  corvées  et  du  logement  des  gens  de 
guerre.  ' 

A  La  Souterraine,  une  assemblée  d'habitants,  le  14  mai  1741, 
curé,  juge,  procureur,  etc.,  élisent,  à  la  place  du  régent  décédé, 
deux  maitres,  l'un  latin,  Joseph  Dubranle,  l'autre  écrivain, 
André  Chastenet,  qui  enseignent  à  lire  et  prier  Dieu  aux  pau- 
vres de  la  ville,  sans  aucune  rétribution  et  moyennant  la  somme 
de  40  livres  de .  rétribution  à  prendre  sur  l'octroi.  Le  contrat 
tiendra  tant  que  les  habitants  seront  contents  d'eux.  ^ 

Dans  la  Manche,  à  Bagneux,  nous  trouvons,  en  1713,  un  con- 
trat semblable,  quoique  moins  détaillé  :  u  Ce  jourd'hui,  dix- 
neuvième  febvrier  mil  sept  cents  treize,  est  comparus  en  ce 
greffe,  les  maire,  habitants  et  communauté  de  Bagneux,  d'une 
part,  et  François  Benoit,  régent  décolle  à  Marthemont,  d'autre 
part;  lesquels  ont  fait  les  traités  et  marchés  par  ensemble,  que 
s'en  suit,  sçavoir  que  ledit  Benoit  s'est  engagé  pour  servir  de 
maître  d'eacolle  audit  Bagneux,  pendant  une  année  entière,  à 
commencer  à  la  3aint-George  prochaine  et  finir  à  tel  et  pa- 
reil jour,  à  charge  par  ledit  Benoît  de  bien  desservir  l'église, 
de  chanter  pendant  ladite  année  et  de  se  faire  agréer  par  mon- 
sieur le  curé,  sonner  la  prière  soir  et  matin,  et  la  dire  aux  mê- 
mes heures;  sonnera  les  Angélus  à  midi;  s'oblige  aussi  de 
sonner  pour  le  temps,  lorsqu'il  y  aura  des  nuées  et  que  le  ton- 
nëre  grondera,  et  pour  les  gelées  et  brouillards,  pendant  le 
printemps,  lorsque  les  fruits  sont  tendres;  s'oblige  auasy  de 
chanter  toutes  les  messes  qui  se  diront  au  nom  de  la  commu- 
nautez;  s'oblige  aussy  de  se  loger  à  ses  frais,  comme  les  autres 
ont  fait  du  passé.  El  Icsdits  maire  et  habitants  s'obligent  de 
donner  audit  Benoit,  pour  son  gage  vingt  »ols,  payables  par 
demy  année.  Avec  ce  aura  la  franchise  comme  ont  eu  les  autres 
du  passé;  aura  aussi  un  sol  des  escolliers  qui  écriront,  et  deux 
liards  de  ceux  qui  n'écriront  pas  ;  avec  ce  aura  une  gerbe  de 


1.  Mémoires  de  la  sociité  des  sciences  de  la  Creuse.  Guéret,  ' 

2.  Bulletin  de  h  sociflé  archéologique  du   Lin 
(1889),  p.  496. 


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—  292  — 

bled  et  une  d'orge  de  chaque  habitant  du  lieu,  et  des  diftorains 
à  sa  volonté  et  suivant  la  coutume  du  lieu,  avec  une  portion 
dans  les  hois  comme  un  iuibitant,  laquelle  les  habitants  qui  ont 
des  escollicrs  promettent  de  lui  en  cbarroyer  chacun  un  charriot, 
en  le  coupant  et  le  rayonnant  ;  promettent  ensuite  lesditeB  par- 
ties, chacun  en  droit  soy  satisfaire  à  ce   que  dessus,  à  peine 

de Fait  et  passé   à  Bagncux,  ledit  jour,    soua  le  seing   et 

marques  dosditea  parties.  » 

Suivent  les  signatures  ;  puis  vient  cette  mention  :  a  Je 
consens  au  marche  que  dessus  à  condition  que  ledit  Benoit  ba- 
laiera l'église  toutes  les  semaines  et  tiendra  l'école  exactement 
depuis  les  semences  jusqu'à  piques.  A  Bagneux,  le  19  febvrier 
1713.    Claudb,  curé  de  Bagneux.  n 

Kn  1712,  le  même  curé  avait  formulé  ainsi  qu'il  suit  son  ap- 
probation :  B  Je  consens  au  marché  que  dessus  à  charge  que 
ledit  Didier  dira,  les  dimanches  et  les  fêtes  de  garde,  la  prière 
publique  à  midi,  et  que  l'on  pourra  8'assembler  lesdits  jours  à 
l'école  pour  y  faire  une  lecture  spirituelle,  et  que  ledit  Didier 
balayera  l'église  toutes  les  semaines... 


ires  à  la  dignité  du 
lolo.  Jusqu'en  1863, 
Lorraine,  les 


Ces  conditions  nous  paraissent  attentatoi 
maitre.  n  Balayer  l'église!  s'écrie  M.  Maggi 
dans  l'un  des  quatre  départements  de  l'anci 
instituteurs  ont  subi  pour  la  plupart,  avec  une  douleur  résignée, 
l'humiliation  de  cet  abus  séculaire.  »  J'avoue  que  j'aime  mieux 
l'instituteur  vivant  de  son  école,  avec  son  traitement  régulier, 
et  ne  dépendant  pas  du  caprice  d'un  parent  mécontent.  Mais 
n'exagérons  rien.  Ces  conditions  sont  encore  librement  acceptées 
dans  un  grand  nombre  de  paya.  D'abord  le  service  de  l'église 
paraissait  Inhérent  à  la  fonction  du  maitre  d'école  qui,  primi- 
tivement, était  le  clerc  du  curé,  le  vicaire  ou  le  curé  lui-même. 
Or,  l'aspirant  au  sacerdoce,  en  recevant  les  ordres  mineurs, 
était  créé  portier,  ostiarius,  ce  qui  lui  donnait  le  droit  d'ouvrir 
les  portes  du  temple,  de  aonncr  les  clochea,  de  balayer  et  tenir 
propre  l'église.  ^  A  une  époque  de  foi,  c'était  un  honneur  ;  c'est 


i.  Cité  par  M.  Maggiolo  :  De  la  condition  de  l'intlruclion  primaire  et 
du  mallre  d'école  en  Lorraine  avant  17H9  dans  les  Mémoires  lut  à  la  Sor- 
bonneen  t86S,  page  SIU. 

2.  «  Ostiarius  sîngulis  octo  diebua  ccclcsiam  scopis  verrat  atque  om- 
nium soid  lu  m  génère  expiirget,  pulvorem  a  saciis  imaginibus  cjiciat, 


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encore,  dans  la  liturgie,  une  dignité  que  d'ouvrir  et  nettoyer  le 
sanctuaire.  De  plus,  les  usages  accordaient  aux  maitres  d'écoles, 
revêtus  de  surplis,  le  droit  do  recevoir  l'encens  et  l'eau  bénite 
avant  le  seigneur.  L'assemblée  générale  du  clergé,  en  1675  et 
1665,  demanda  au  roi  l'approbation  de  ces  rcglemenls  dont 
l'édit  d'avril  1695  fit  une  loi  et  dont  l'application  eut  lieu  no- 
tamment dans  le  diocèse  de  Laon  en  IC!(8.  *  Enfin,  les  temps 
n'ont  pas  aussi  change  qu'on  le  croirait.  J'ai  connu  un  vieux 
maître  d'école  en  Angoumois,  mort  il  y  a  peu  d'années,  qui, 
aux  charges  de  ses  prédécesseurs  :  fossoyeur,  chantre,  sacris- 
tain, joignait  celles  de  receveur-buraliste,  débitant  de  tabac  et 
secrétaire  de  mairie.  On  avait  un  grand  respect  pour  lui.  Peu 
lettré,  il  n'était  pas  d'une  orthographe  irréprochable,  tant  s'en 
faut.  Quand  on  lui  donna  sa  retraite  avec  37  fr.  de  pension  par 
an,  son  successeur  vint,  qui  ne  Tut  plus  qu'instituteur  et  secré- 
taire de  mairie.  Il  était  plus  savant.  On  regretta  bien  vite  l'autre. 
Un  illustre  avocat,  membre  de  l'académie  française,  Jules 
Dufaure,  plusieurs  fois  ministre,  chantait  au  lutrin  de  Grézac 
avec  les  paysans  de  'Vizelle. 

XXIX 

l'instruction  primaire  et  la  convention.  —  DISCRETS  NOMBREUX 
POUR  LES  ÉCOLES.  —  EFFETS  DÉSASTREUX.  —  RÉCLAMATION  DE 
LA  COMMUNE  DE  SAINT-SAUVAN  CONTRE  LE  DÉCRET  QUI  LUI  SUP- 
PRIME  SES   ÉCOLES.  —    PROGBAUMES    DU   NOUVEL   ENSEIGNEMENT. 

Gomment  ce  mouvement  actif,  ce  progrès  continu,  ce  déve- 


parietes  detcrgen<los  curet.  nSlalula  Joan,  Bonhomii  Vercell.  epUc.;cap. 
/le  Ordin.  fancl.  —  A  ce  tcitc  de  l'évî-qiic  de  Vorceil  Jean-Fraoçois 
Bonhomo;  l'ami  de  saint  Charles  Borromée,  joignons  le  passage  suivanl 
de  saint  Jorôme  :  «  Eral  soU'tcitus  si  niteret  aiUrc,  si  porictos  ahsque 
nibigine,  EÎ  parvimenla  lei'se...  si  Hacrarium  mundum,  si  vasa  luculcnta  ; 
et  si  omDes  coeremonias  pia  solliciludo  disposita,  non  minus,  non  majiis, 
negligebat.  »  S.  Hieron.,  ep.  3n,  atl  Ileliiidorum  de  Nepot.  —  Olier,  le 
fondateur  de  Saint-5utj)ice,  dans  son  Traité  des  »ninls  ordres,  à  l'arlicle 
de  l'ardre  des  portiers,  dit  :  •  lis  doivent  surtout  prendre  garde  de  ne 
point  négliger  les  offices  qui  paraisscol  les  phis  vils  et  les  plus  abjecis 
aux  yeux  du  monde,  comme  sont  de  balayer  l'église...  n 

1.  Proeès  verbaux  du  elerjp  do  France,  v,  602;  vi,  312.   —  Mémoires 
du  clergé,  t.  v,  page  1.491. 


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—  294  — 

loppement  régulier  de  l'instruction  primaire  fut-il  tout-à-coup 
arrêté  ?  On  le  sait.  En  un  instant,  tout  ce  qui  était  debout  sur 
le  vieux  sol  des  ancêtres,  fut  abattu,  foulé  aux  pieds,  le  mau- 
vais et  te  bon.  Avec  les  abus  disparut  l'usage.  Il  y  avait  des 
réformes  à  faire  dans  l'éducation  ;  on  commença  par  la  sup- 
primer, sous  prétexte  de  la  reconstituer.  On  n'améliora  rien  et 
l'on  détruisit  tout.  Ainsi,  la  position  des  maitres  était  trop  pré- 
caire, trop  dépendante.  Un  décret  de  1792  leur  donna  le  titre 
d'instituteurs  ^  au  lieu  de  maîtres  d'école,  instrucleurs  de  la  jeu- 
nesse ou  régents.  On  déclare  qu'ils  sont  fonclionnairps  publics. 
Condorcet  proclame  que  leurs  fonctions  sont  respectables.  Pour 
leur  donner  plus  d'importance,  on  les  charge,  une  fois  par  se- 
maine, de  donner  une  conférence  publique  sur  les  matières  de 
leurs  cours,  sur  les  principes  de  la  morale  et  du  droit  naturel, 
sur  les  lois  usuelles,  sur  la  culture  et  les  arts,  et  d'annoncer  tes 
nouvelles  et  les  événements  qui  intéressent  le  plus  la  répu- 
blique.^ On  les  fait  élire  par  les  pères  de  famille,  les  veuves 
ayant  des  enfants  et  les  tuteurs,  sur  une  liste  d'éligibles  que 
dresse  une  commission  composée  de  cinq  membres  ;  et  on  les 
installe  solennellement  en  présence  de  tous  les  enfants,  de  tous 
les  parents,  du  conseil  général  de  la  commune.  Ils  promettent 
de  bien  remplir  leurs  devoirs,  et  le  porc  et  la  mère  ■  qui  ont  ou 
qui  auront  eu  le  plus  d'enfants,  présentent  à  l'instituteur  les 
enfants  assemblés,  et  au  nom  des  pères  et  mères  de  famille, 
déclarent  qu'ils  remettent  entre  ses  mains  leur  autorité  pater- 
nelle. »  8 

Laltanal,  député  de  l'Ariège,  leur  supend  au  cou  des  mé- 
dailles avec  cette  inscription  :  «  Celui  qui  instruit  est  un  second 
père.  »  *  On  honore  même  d'une  façon  solennelle  la  profession  : 


1.  [iLespersoDDeschargéesderenseig^acineDtdanscesécolespriniaires, 
s'appelleront  instituteurs.  »  Proposition  cleChénier,  séance  du  12  décem- 
bre 1792,  Moniteur  du  15  décembre,  a"  350,  p.  Ii86  ;  et  séance  du  18, 
Moniteur  du  20,  n"  358,  p.  1508. 

2.  Séance  de  la  convention  du  18  décembre  1792;  Moniteur  du  20, 
n°  353,  p.  IS08  ;  —  décret  sur  la  proposition  de  Barrëre,  du  30  mai  1793; 
Monileur  du  31   mai,  n*  151,  p.  656. 

3.  Séance  de  la  convention  du  18  décembre  I7S2;  Moniteur  du  ^, 
a'  355,  p.  1509. 

4.  Séance  de  la  convention  du  26  juin  1793;  Moniteur  du  6  juillet, 
n»  187,  p.  803, 


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—  295  — 

Robespierre,  sur  la  recommandation  de  Dumas,  de  Lons-le> 
Baulnier,  président  du  tribunal  révolutionnaire,  prit  un  maître 
d'école  d'un  village  du  Jura  et  en  fit  un  ministre  des  alTaires 
étrangères.  Il  se  nommait  Bucbot  et  remplit  ses  nouvelles  fonc- 
tions quelques  mois.  Grandeur  éphémère.  Remplace  le  13  bru- 
maire an  m —  3  novembre  1794  —  par  Mangoury,  ci-devant 
consul  de  la  république  française  pris  les  Etats-Unis 
d'Amérique,  il  sollicita  de  son  successeur  une  place  d'expédi- 
tionnaire qu'il  ne  put  obtenir.  ^  De  plus,  on  loge  les  instituteurs 
aux  frais  des  communes,  et  on  leur  vote  des  traitements  de  600 
à  1.400  livres,  bientôt  élevés,  par  décret  du  7  brumaire  an  ii, 
au  minimum  de  1,200,  ^  dont  pas  un  sou  ne  tomba  dans  leurs 
poches,  parce  qu'on  avait  oublié  d'indiquer  oii  l'on  prendrait 
l'argent.  Quant  aux  instituteurs  et  aux  institutrices  qui  n'au- 
raient pas  «  professé  l'amour  de  la  république  et  de  ses  lois  »,il3 
étaient  menacée  d'une  déportation  à  perpétuité.  ^  Il  va  sans  dire 
qu'on  éloigne  impitoyablement  des  écoles  presque  tous  ceux 
qui  y  avaient  déjà  acquis  une  certaine  expérience  :  car  le  dé- 
cret du  9  brumaire  an  ii  proscrit  de  tout  ce  qui  touche  à  l'édu- 
cation les  nobles,  les  ecclésiastiques,  les  ministres  d'un  culte 
quelconque,  i  les  femmes  ci-devant  nobles,  les  ci-devant  reli- 
gieuses, chanoinesses,  sœurs  grises,  ainsi  que  les  maîtresses 
d'école  qui  auraient  été  nommées  dans  les  anciennes  écoles  par 
des  ecclésiastiques  ou  des  ci-devant  nobles,  u  *  Or,  toutes  les 
institutrices,  et  en  grande  partie  les  instituteurs,  recevaient  du 
clergé  l'autorisation  de  tenir  une  école  ;  et  dans  un  très  grand 
nombre  de  paroisses  c'était  le  vicaire,  ou  le  curé,  ou  les  mem- 
bres d'une  congrégation  religieuse  qui  enseignaient.  Avait-on 
donc,  au  moins,  un  autre  personnel  tout  prêt?  Aussi  on  com- 
prend très  bien,  après  cet  ostracisme,  le  passage  suivant  de 
Michel  Chevalier,  de  l'institut,  qui  serait  tout  à  fait  exact  si, 
après  le  mot  insfructioTi,  l'auteur  n'avait  pas  ajouté  secondaire; 
«  Un  fait  trop  peu  connu,  dit-il,  c'est  que,  depuis  la  révolution 
de  1789  et  la  suppression  des  ordres  religieux,  nous  avons  sin- 

1.  Miol  de  Mélito,  Wi^moireâ,  i"vol.  —  Monileardti  16  brumaire  an  m. 

2.  Alonilear  du  1"  Doveinbre  1793,  primidi,  2°  décade  de  brumaire  de 
l'an  II,  n"  il,  page  167. 

3.  Monileâr  du  17  vendémaire  an  vi  —  8  octobre  1797  —  il"  17,  p.  68. 

4.  Monileâr  du  primidi,  2*  décade  de  brumaire  an  ii  —  t"  novembre 
1793— n»4(,p.  167. 


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—  296  — 

gulîorement  rétrogradé  en  fait  d'instruction  secondaire.  Avant 
178!>,  le  nombre  des  élèves  fréquentant  les  écoles  était  triple  ou 
quadruple  de  ec  qu'il  eut.  Il  y  avait  alora  un  plus  grand  nombre 
do  bourses  dans  une  seule  province,  dans  la  Franche-Comté 
par  exemple,  qu'il  n"y  en  a  aujourd'hui  dans  la  France  entière. 
Sans  vouloir  calomnier  notre  siècle  et  me  rendre  suspect  de  par- 
tialité en  faveur  de  l'ancien  régime,  il  me  sera  permis  de  dire 
qu'aujourd'hui  il  est  plus  dîflicile  qu'autrefois  à  un  jeune 
homme  capable,  mais  pauvre,  de  surgir  intellectuellement.  Tout 
enTnnt  qui  annonçait  d'heureuses  dispositions  était  aisément 
distingué  par  le  clergé,  et  obtenait,  non  moins  aisément,  son 
a<lmission  gratuite  dans  un  des  nombreux  collèges  dirigés  par 
les  ordres  religieux,  »  Fayet  a  calculé,  pour  le  département  de 
la  Haute-Marne,  ce  que  la  révolution  avait  détruit  :  d'abord  les 
trois  collèges  de  Langres,  de  Chaumont  et  de  Bourmont  qui 
possédaient  25.500  livres,  12.000  et  1.300  livres  de  revenus,  aoit 
en  tout  38.000  livres  ;  puis  cinq  écoles  de  latinité  à  Château- 
villain,  à  Saint-Dizier,  à  Joinville,  Ferrières,  Combey-le-Choi- 
seul,  1 .840  livres  de  rente  ;  neuf  grands  établissements  d'éduca- 
tion pour  tes  filles,  cinq  tenus  par  des  ursulines  :  à  Langres 
depuis  1613,  à  Chaumont  depuis  1619,  à  Joinville  depuis  1641, 
à  Arc  en  Barroisdcpuis  1643,  àSaint-Dizier  depuis  1646,  ayant 
ensemble  3.400  livres  de  revenu  ;  trois  par  les  annonciades  :  à 
Joinville  depuis  1621,  à  Langres  depuis  1624,  à  Bourmont  de- 
puis 1684,  et  jouissant  ensemble  d'un  revenu  d'environ  27.500 
livres  ;  un  par  les  dominicaines  :  à  Langres  depuis  plusieurs 
siècles,  possédant  10.000  livres  de  revenu  ;  en  tout  71.500  livres 
pour  neuf  établissements  ;  deux  séminaires  diocésains,  un  grand 
et  un  petit  ;  enfin,  un  très  grand  nombre  de  petites  écoles 
jouissant  de  fondations  diverses,  en  argent  et  en  nature,  variant 
de  5,  8,  10  livres  à  150  et  200  livres,  et  pouvant  représenter,  au 
minimum,  une  valeur  annuelle  de  26.000  livres,  ce  qui  ferait, 
pour  le  seul  département  de  l.i  Haute-Marne,  un  préjudice  de 
136.000  livres  par  an.  El  dans  ce  chiffre  ne  sont  pas  comprises 
ni  les  maisons  d'écoles,  soit  des  congrégations,  soit  des  pa- 
roissiîs,  vendues  comme  inutiles  i\  vil  prix,  rachetées  plus  tard 
ou  rrconstruites  à  granils  frais  par  les  communes;  ni  douze 
abbayes,  dont  9  dbommes  ;  sept  chapilrcs  ou  collégiales 
chargés  chacun  df  l'entretien  d'un  précepteur  ;  12  couvents 
d'hommes,  3  de  femmes,  36  prieurés,  des  chapellenies,  établis- 
sements religieux  qui  presque  tous,  ou  enseignaient  eux-mêmes , 


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—  297  — 

ou  rétribuaient  un  maître,  comme  l'abbaye  de  Crète  qui  avait 
une  école  et  un  maitre  dans  le  village  où,  depuis,  l'on  n'a  ni 
maître  ni  école  ;  comme  l'abbaye  de  Monticrender,  qui  payait 
un  recteur  d'écolo  et  un  muitre  de  langue  latine:  l'omme  le 
prieuré  de  Reynel  qui  accordait  au  magister  une  subvention 
assez  importante,  puisqu'cn  1600  elle  était  remplacée  par  une 
allocation  communale  de  230  francs  ;  comme  celui  de  Sergueu:i, 
qui  rournissait  le  local  pour  une  des  écoles. 

On  commence  par  décréter,  car  un  décret  est  bientôt  Tait, 
<■  des  instituteurs  sur  tous  les  vaisseaux  de  vingt  canons  et  au- 
dessus,  1^  une  école  pHr  400  liabitnnts,  deux  pour  les  lieux  de 
1.500  et  4.000,  et  ainsi  de  suite,  de  sorte  que  les  villes  de  100.000 
âmes  auront  58  écoles,  puis  deux  écoles  pour  chaque  II). 000  ha- 
bitants au-dessus  de  100.000.  ^  Mais  ce  décret  était  bientôt  de- 
venu celui  du  27  brumaire  an  m  —  17  novembre  I79i  —  ([ui 
n'accordait  plus  qu'une  école  par  1.000  habitants.  Et  il  fallait 
obéir.  Le  directeur  du  district  de  Saintes  y  mit  du  zèle.  Le  17 
nivôse  an  m  —  6  janvier  1795  —  les  citoyens  Borel,  Matlet, 
Gautut,.  Vanderquand,  président,  et  Oodet,  secrétaire,  délibé- 
raient et  signaient  ceci  : 

a  Avis  aux  citoyens  relatif  aux  écoles  primaires. 

B  Les  administrateurs  assemblés,  il  a  été  arrêté  qu'il  serait 
de  suite  imprimé  un  avis  aux  citoyens  conçu  dans  les  termes 
suivants  : 

i  La  loi  du  27  brumaire  dernier,  relative  aux  écoles  pri- 
maires, porte  que  les  écoles  seront  établies  sur  le  territoire  de 


1.  Décret  de  la  convention  du  16  pluviôse  an  ii  :»  Art.  2.  —  Les  insti- 
tuteurs seront  salariés  par  la  nation  et  recevront,  savoir:  KO  libres  à 
bord  des  vaisseaux  de  ligne,  et  60  à  bord  des  frégates,  par  mois  ;  ils 
mangeront  k  la  gamelle  des  officiers.  —  Art.  10.  —  Les  instituteurs 
devront  être  d'une  capacité  sufiisante,  de  mœurs  pures  ;  ils  justiGeront 
de  leur  cei-tidcal  de  civisme  ;  ils  ne  pourront  être  reçus  en  leur  qualité, 
à  bord  des  vaisseaux,  s'ils  n'ont  manircsté  un  attachement  ferme  et  sin- 
cère aux  principes  de  la  république  ;  aucun  ministre  d'un  culte  quel- 
conque ne  pourra  être  admis  pour  occuper  cette  place.  »  Voir  U'aroan 
prononce  par  A.-C.  Thibeaiiile.iu ,  député  de  In  Vienne,  au  nom  du  co- 
mité de  l'instruction  publique,  dans  la  séance  du  18  lloréal  an  ii,  et  les 
instructions  mx  navires  delà  république. 

2.  Afani{cur-du20décembi-el792,n''355,  p.  1306; séance  delà  convention 
du  18  décembre-,  —décret  du  30  mai  1793  ;  MoniUar,  a"  i^i, p.  658. 


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—  298  - 

la  république  à  raison  de  la  population,  et  qu'il  en  sera  établi 
une  par  mille  habitantt;  ;  iiue  chaque  école  primaire  sera  divisée 
en  deux  sections,  l'une  pour  les  garçons,  lautrc  pour  les  filles, 
qu'il  y  aura  i-a  const'quence  un  instituteur  et  une  institutrice. 
ïi  Pour  niellre  à  exécution  cette  loi  et  en  remplir  les  dispo- 
sitions, l'administration  du  district  de  Xantes  a  dressé  le  tableau 
ci-après  et  a  procédé  à  la  nomination  d'un  jury  d'instruction  ; 
les  citoyens  Briaud,  homme  de  loi,  Apert,  marchand,  et  Massiou 
aine,  marchand  de  Xanles,  sont  chargés  de  ces  fonctions. 

n  En  conséquence,  les  citoyens  et  citoyennes  qui  désireront 
se  vouer  à  linstruclion  publique  sont  invités  de  se  présenter 
devant  le  jury  pour  être  élus  et  nommés  instituteur  et  institutrice 
dans  la  commune  où  ils  désireront  se  fixer. 

«  Les  citoyens  et  citoyennes  qui  exerceraient  dans  ce  moment 
les  fonctions  d'instituteur  ou  d'institutrice,  qui  ne  seront  point 
élus  par  le  jury  ou  dont  l'élection  ne  sera  point  confirmée  par 
l'administration  du  district,  sont  prévenus  qu'à  compter  du  18 
pluviôse  prochain,  leurs  leçons  ne  seront  plus  payées  par  le 
trésor  public,  et  qu'elles  demeureront  à  la  charge  des  pères  et 
mères  qui  y  enverraient  leurs  enfants. 

i  Les  communes  dans  lesquelles  il  ne  peut  être  établi  une 
école  primaire,  attendu  que  la  population  ne  s'élève  pas  à  mille 
âmes,  pourrontdenianderà  être  réunies  à  une  commune  voisine, 
et  l'administration  provoquera  un  décret  de  la  convention 
nationale  pour  celte  réunion  et  pour  l'établissement  d'un  insti- 
tuteur. 

"  Plusieurs  communes  ayant  déjà  fait  cette  demande  pour 
obtenir  des  instituteurs,  nouS  invitons  celles  qui  désireraient  en 
faire  autant,  de  se  faire  connaître  avant  le  10  du  mois  prochain. 
Les  agens  nationaux  les  feront  connaître  à  l'avance.  » 

D'après  cette  loi  illibérale,  25  communes  seulement  dans  le 
district  de  Saintes  avaient  droit  ù  une  école  publique  rétribuée 
par  i'état:  Xantes,  8;  Châniers,  Chérac,  Cozes  et  Gcmozac,  2  , 
les  autres,  I  :  Aroes,  Bemeuil,  Burie,  Corme-Ia-Forèt  (jadis 
Corme-Royal),  Epargne,  Escoyeux,  Grézac,  Meschers,  Mcursac, 
Migron,  Montils,  Mortagne,  Riou\,  Restaud,  Saint-André  de 
Lidon,  Saint-Georges  des  Coteaux,  Saint-Romain  de  Bcnct, 
Saint-Sornin  de  Séchaux,  Sainte-Gemme,  Saujon.  Il  eut  été  plus 
logique,  à  mon  avis,  de  favoriser  les  plus  petites,  et  partant  les 
plus  pauvres  communes,  où  le  maitre  avait  moinsdechancesde 
rendre  sa  position  lucrative.  Et  puis,  faisait  très  justement  re- 


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marquer  à  la  convention,  1"  décembre  1797,  le  représentant 
Maugenais,  «  les  écoles  primaires  sont  trop  éloignées  les  unes 
des  autres  pour  que  les  enfants  d'un  canton  puissent  se  trans- 
porter chaque  jour  dans  un  autre  et  revenir  le  môme  jour  à  la 
maison  paternelle.  Il  n'y  aurait  que  les  enfants  voisins  d'une 
école  qui  la  suivraient.  ■>  A  quoi  Roger-Martin,  le  17  novembre 
1797,  ajoutait  :«  11  y  a  trop  de  distance  entre  les  écoles  pri- 
maires et  les  écoles  centrales  pour  ne  pas  créer  d'écoles  inter- 
médiaires, n  < 

C'est  ainsi  que  légidement  une  foule  de  paroisses  furent  pri- 
vées d'écoles.  Le  décret  sans  doute  ne  passa  pas  sans  protesta- 
tion. J'ai  plaisir  à  citer  !a  délibération  prise  à  ce  sujet,  le  26 
janvier  1795,  par  une  commune  voisine  de  Saintes.  Elle  constate 
que,  depuis  «  un  temps  immémorial  •>,  la  paroisse  deSaint-Sauvan 
a  possédé  «  un  instituteur  et  une  institutrice  qui  ont  toujours  eu 
beaucoup  d'occupation,  i  Les  termes  de  ce  document  prouvent 
que  les  gens  qui  l'ont  rédigé  et  signé  savaient  le  prix  de  l'édu- 
cation et  n'étaient  pas  plus  arriérés  que  nous;  il  mérite  d'être 
en  entier  transcrit:  «  Aujourd'hui  sept  pluviôse,  i'an  3  de  la 
république  française  une  et  indivisible,  la  municipalité  et  le 
conseil  général  assemblés  au  lieu  ordinaire  de  leurs  séances,  se 
sont  fait  donner  lecture  par  le  greffier  ordinaire  d'un  avis  du 
directoire  du  district  de  Xantes,  relatif  aux  écoles  primaires  en 
date  du  17  nivôse  dernier,  reçu  le  jour  d'hyer. 

■  Considérant  qu'il  est  important  pour  la  république  que  les 
jeunes  citoyens  et  citoyennes  ne  restent  pas  dans  l'igno- 
rance ;  que  l'instruction  est  l'âme  de  la  société  ;  que  sans  elle 
il  ne  peut  y  avoir  de  bonnes  mœurs  ;  que  c'est  elle  qui  forme 
les  vrais  républicains,  l'homme  de  bien,  l'honnête  homme  ; 

n  Considérant  aussi  que  la  loi  n'accorde  d'instituteur  qu'aux 
communes  dont  la  population  s'élève  au-dessus  de  1.000  âmes  ; 

n  Considérant  encore  que,  quoique  la  population  de  cette 
commune  ne  s'élève  qu'à  &&i  habitants,  il  en  résulte  cependant 
qu'il  s'y  trouve  au  moins  120  enfants  de  l'un  et  de  l'autre  sexe 
susceptibles  d'instruction  ;  qu'il  serait  fiicheux  iiour  eux,  et 
sans  doute  préjudiciable  à  la  république,  qu'une  telle  portion 
de  son  espoir  restât  dans  l'ignorance  et  fût  privée  des  bienfaits 
accordés  à  leurs  voisins  ; 

1.  Séance  du  28  brumaire  an  vi;  Monileur  du  3  frimaire  an  v:  —  23  no- 
vembre 1797  —  n»  63,  p.  25(i  ;  n«  61,  p.  2il. 


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—  300  — 

n  Considérant  enfin  que  de  temps  immémorial  il  y  a  eu  dans 
cette  commune  un  instituteur  et  une  institutrice  qui  ont  tou- 
jours eu  beaucoup  d'occupation  ; 

B  En  ronséquence,  arrête  que  copie  du  présent  sera  envoyé 
dans  le  plus  bref  délai  aux  citoyens  administrateurs  du  district 
aux  fins  de  les  inviter  de  prendre  en  considération  :  1"  que  la 
commune  de  Bnint-Sauvan  a  toujours  l'cuni,  pour  différentes 
commodités,  plusieurs  villat^es  qui  t'avoiginent  et  dont  les  ha- 
bitants s'y  portent  avec  affluence  pour  y  acheter  ce  qui  leur  est 
nécessaire  ;  2"  que  plusieurs  de  ces  mômes  habitants  étant 
beaucoup  plus  i>rcs  d'elle  seraient  charmés  d'y  être  réunis  ; 
3'  que  son  chef-lieuatoujours  été  et  est  encore  assez  conséquent 
pour  y  recevoir  un  instituteur,  d'autant  qu'il  y  ii  peu  de  com- 
munes où  se  trouvent  proportionnellement  autant  d'enfants. 

11  Fait  et  arrêté  en  municipalité,  séance  publique,  les  jours, 
mois  et  an  que  dessus. 

»  Ont  signé:  Grillet,  officier  municipal;  Mouillot,  olDcier 
municipal;  Descendier,  oflicier  municipal  ;  Picon,  greffier,  et 
Finard,  maire,  n  ^ 

Plus  tard,  le  comité  de  l'instruction  publique  ne  voulut  plus 
qu'une  école  pour  3.000  habitants;  et  Maugenais,  à  la  séance 
du   H  frimaire  —  7  décembre  1797—  disait  aux  Cinq-Centa  : 

«  Votre  objet  est  manqué,  et  les  écoles  primaires  deviennent 
nulles,  si  vous  les  réduisez  aune  par  3.000  habitants, comme  le 
veut  votre  commission.  Plusieurs  cantons  ruraux  n'en  auront 
point  :  car  il  en  est  beaucoup  dont  la  population  n'est  pas  de 
trois  mille  individus,  quoique  leur  étendue  soit  très  considérable. 

»  Il  est  évident  que  dans  ces  cantons  les  cnfanls  ne  pourraient, 
surtout  on  hiver,  fréquenter  une  école  éloignée  de  plus  do  deux 
ou  trois  lieues  de  leur  demeure  ;  les  parents  en  ont  besoin,  les 
deux  tiers  au  moins  du  jour,  soit  pour  la  garde  des  bestiaux, 
soit  pour  les  travaux  de  l'agriculture,  et  il  leur  faudrait  la  jour- 
née tout  entière  pour  aller  et  revenir.  La  faiblesse  de  l'âge  de  la 
plupart  ne  leur  permettrait  pas,  d'ailleurs,  un  voyage  journalier 
aussi  fatigant. 

"  L'école  ne  profiterait  qu'à  un  petit  nombre  de  voisins  du 
lieu  où  elle  serait  placée  et  ceux  qui,  à  cause  de  leur  éloigne- 


1 .  Eitrail  du  i-e^istre  lies  délibé rations  du  couseLl  muoicipul  de  Saiat- 
Sauvan,  canton  de  Buric. 


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ment,  se  trouveraient  dans  l'impossibilité  d'y  envoyer  leurs  en- 
fants, ne  vouilrnient  pas,  avec  raison,  contribuer  aux  dépenses 
d'un  étahtisaemenl  dont  ils  ne  retireraient  aucun  avantage.  »  ' 

Lancien  programme  d'études  était  peut-être  trop  restreint  ; 
on  le  surchargea.  Dans  certains  endroits,  rn  raison  de  circons- 
tances particulières,  il  y  avait  des  prières  trop  mullipliees  :  on 
les  bannit  scrupuleusement.  La  classe  primaire  dut  être  un 
petit  institut  aux  cinq  classes,  où  l'instituteur,  savant  encyclo- 
pédique, était  obligé  pour  1.200  francs  d'apprendre  à  de  petits 
paysans  de  6  ans  et  au-dessus,  avec  la  lecture,  l'écriture  et 
l'arithmétique,  la  gymnastique,  les  exercices  militaires  et  la  na- 
tation ;  et  pas  la  plus  légère  notion  de  religion  et  de  Dieu,  a  On  y 
formera  de  bonne  heure,  disait  le  projet  de  loi,  les  enfants  à 
soulager  dans  leurs  travaux  domestiques  et  champêtres  les 
vieillards,  les  pères  de  famille,  les  veuves,  les  orphelins  qui  ont 
besoin  de  secours,  ainsi  qu'à  travailler  pour  le  soldat  de  la 
patrie  qui  quitte  ses  foyers,  ses  champs,  son  atelier  pour  la  dé- 
fense de  la  commune.  Les  lilles  s'occupent  des  mêmes  objets 
d'enseignement  et  reçoivent  la  même  éducation  que  les  garçons 
autant  que  leur  sexe  le  comporte;  mais  elles  s'exercent  plus 
particulièrement  à  la  fdature,  à  la  couture  et  aux  travaux  do- 
mestiques qui  conviennent  à  leur  sexe,  a  *  Et  le  décret  du  27 
brumaire  an  m—  17  novembre  1794  —  réalisant  le  projet  décida, 
chapitre  iv,  article  ii,  qu'on  enseignerait  aux  élèves  :  •  1°  à  lire 
et  à  écrire,  et  les  exemples  de  lecture  rappelleront  leurs  droits 
et  leurs  devoirs;  2°  la  déclaration  des  droits  de  l'homme  et  du 
citoyen  et  la  constitution  de  la  république  française  ;  3°  on  don- 
nera des  instructions  élémentaires  sur  la  morale  républicaine; 
4°  des  éléments  de  la  langue  française,  soit  parlée,  soit  écrite; 
5"  les  règles  du  calcul  simple  et  de  l'arpentage  ;  O'Ies  éléments 
de  la  géographie  et  de  l'histoire  des  peuples  libres  ;  7°  les  in- 
structions sur  les  principaux  phénomènes  et  les  productions  les 
plus  usuelles  de  la  nature.  On  fera  apprendre  le  recueil  des 
actions  héroïques  et  les  chants  de  triomphe.  ■ 

Et  je  vois  que  le  premier  prix  à  ia  distribution  solennelle  du 
Prytanéc  français,   an  vi,  fut  décerné  à  l'élève  Lebreton,  de 


i.  Moniteur  da  17  frimaire  an  vi,  a'  Ti,  p.  310.  (7  décembre  1797). 
2.  Conventioa  natioDalc,  séance  du  2  du  2°  mois  ;  Moniteur  du.  7  du  8' 
mois  (28  octobre  1793),  n"  37,  p.  150. 


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—  302  — 

Quimper,"  pour  avoir  récité  de  mémoire  la  Déclaration  des  droits 
de  l'homme  et  VJnstruclion  des  enfants  ou  coriseils  d'un  père  à 
son  fils.  i>  Mais  on  avait  déjà  commencé  à  en  meubler  l'intel- 
ligence des  bambins.  Le  Moniteur  du  2  frimaire  an  ii  (22  no- 
vembre 1793)  noua  a  conservé  le  souvenir  d'une  scène  grotesque 
qui  se  passa  à  la  séance  de  la  convention.  La  section  de  l'Unité, 
dit  le  procès  verbal,  défile  dans  la  salle  des  séances  de  la  con- 
vention,les  femmes  vêtues  de  blanc  avec  des  ceintures  tricoloreB, 
les  hommes  couverts  de  daimatiques,  chasubles,  chapes,  en- 
levés à  l'église  de  Saint-Germain  des  Prés,  '  et  portant  calices, 
ciboires,  soleils,  chandeliers,  u  et  mille  autres  ustensiles  de  pra- 
tiques superstitieuses.  i>  L'orateur  de  la  troupe,  Dubois,  s'écrie 
B  Muse  de  l'histoire,  brise  tes  pinceaux  ;  tu  n'as  eu  jusqu'à  ce 
jour  que  des  crimes  à  peindre  ;  tu  n'auras  désormais  que  des 
vertus  à  célébrer.  *  On  présente  un  jeune  enfant.  ■  Il  jure  que 
les  jeunes  enfants  de  son  âge  deviendront  à  leur  tour  l'efTroides 
tyrans,  s'il  en  existe  encore.  »  On  applaudit)  on  porte  le  mioche 
au  président  qui  L'embrasse  et  ajoute  :  «  Je  dois  faire  part  à 
l'assemblée  de  la  déclaration  que  m'a  faite  ce  jeune  républicain. 
Il  m'a  dit  que,  s'il  n'eut  craint  d'abuser  des  moments  de  l'as- 
semblée, il  lui  eût  récité  la  Déclaration  des  droits  de  i'tiomme 
qu'il  sait  toiit  entière  et  qu'il  porte  dans  son  cœur.  Il  demande 
aussi  quand  l'assemblée  fera  faire  un  petit  catéchisme  républi- 
cain ;  il  brûle  de  l'apprendre.  Les  députés,  les  spectateurs  ap- 
plaudissent à  cette  ingénuité  républicaine,  n  Un  membre  de- 
mande l'insertion  au  bulletin  de  ces  désirs,  et  Ramel  que,  a  dès 
qu'il  paraîtra  un  livre  élémentaire,  on  en  envoie  le  premier 
exemplaire  à  cet  enfant  ;  »  Couli  :  «  que  le  président  soit  chargé 
d'écrire  une  lettre  de  satisfaction  ù  ses  parens  pour  la  manière 
dont  ils  l'ont  élevé  ;  »  un  autre:  u  que  tous  les  détails  de  cette 
journée  soient  insérés  en  entier  au  Bulletin  et  envoyés  à  tous 
les  départements.  » 
Il  faut  dire  aussi  que  le  grave  Guyton-Morvaud  proposait  sé- 


I.  Une  autre  section,  celle  de  la  Montagne,  défde  ensuite  dans  le 
même  appareil.  «  L'orateur  annonce  que  les  superbes  dépouilles  qui 
sonl  sous  les  yeui  de  l'assemblée  pi-ovieuneiit  du  temple  élevé  à  saint  Roch 
et  à  son  chien.  >•  Le  président  répond  ;  »  Vous  ne  serez  plus  dupes  de 
votre  patron  ;  mais  fidèles  comme  son  compagnon,  voua  resterei  invlo- 
lablement  attachés  à  la  république.  » 


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rieusement  [Voir  le  Moniteur),  pour  régénérer  l'éducation,  de 
changer  le  nom  des  pièces  au  jeu  d'échecs.  Et  un  d«5putë  de  la 
Creuse,  Jean-François  Baraillon,  dan»  un  long  discours  sur 
l'organisation  des  écoles  primaires,  à  la  séance  du  23  brumaire 
an  m —  13  novembre  179'i  —  trouvait  qu'avec  le  projet  du  co- 
mité on  aurait  ■  un  grand  nombre  d'instituteurs,  un  très  petit 
nombre  d'èlèvcs,  peut-être  même  pas  un  seul  vraiment  instruit  ; 
et  il  proposait  le  sien  :  «  Je  demande  que  l'on  décrète:  t"  qu'il 
y  aura  un  instituteur  et  une  institutrice  par  chaque  deux  mille 
habitants...  ;  2°  qu'il  y  aura  indépendamment  des  écoles  de 
canton  où  l'on  enseignera  la  grammaire  française,  les  règles  de 
l'arpentage,  les  éléments  de  physique,  d'hygiène,  de  prophylac- 
tique, de  l'art  vétérinaire  et  l'histoire  de  la  révolution  ;  et  au 
sexe,  à  la  place  de  l'arpentage,  quelques  règles  de  médecine, 
sur  la  menstruation,  la  grossesse,  les  couches,  les  suites  de 
couches,  l'allaitement  et  la  manière  d'élever  à  la  patrie  des  en- 
fants sains  et  robustes.  *  Et  «  si  quelqu'un  ose  ridiculiser  ce 
qu'il  propose  relativement  à  l'hygiène,  à  la  prophylactique  et 
pour  l'instruction  particulière  du  sexe  n,  il  l'appelle  a  hottentot, 
sycophante.  ■  ^  Car  «  un  système  parfait  en  ce  genre  peuplera 
les  landes,  les  pays  les  plus  stériles  de  la  république  en  moins 
d'un  siècle  :  et  les  Françaises,  quoique  moins  fécondes  que  les 
Chinoises,  n'en  couvriront  pas  moins  notre  sol  de  leur  progé- 
niture. ■  2 


1.  Moniteur  du  15  novembre  1794— 25  brumaire  an  m  —d"  B5,  p. 836. 
La  conveDiion  en  décrétant  l'impression  dcl'opinion  du  citoyen  Baraillon 
et  le  i*cnvoi  au  comité  de  l'instruction  publique,  accordHit,  le  même  jour, 
une  mention  honorable  h  un  recueil  d'observations  sur  la  manière  de 
traiter  les  maladiesvéuérienncs.et  parlicalii-i-emcnt  les  effets  du  remède 
connu  sous  le  nom  de  Rob  aotisyphili  tique  de  LnfTecleur.  Monilear  du 
14  novembre  1794  —  24  brumaire  an  ii  —  n"  E14,  p.  231  ;  séance  du  22 


2,  H  II  a  raison,  ajoute  Joseph  de  Maistre,  page  133.  Je  ne  connais  rien 
de  si  philosophique,  si  ce  n'est  peut-être  celui  d'un  autre  penseur  répu- 
blicain qui  a  fait  hommage  à  ses  concitoyens  d'un  livre  intitulé  :  Intlruc- 
liant  à  i'asage  lie  la  Jeunesse  tirée»  de  l'exemple  des  animaux.  {Moniteur 
du  17  novembre  1794,  n°  57,  page  340.)  Le  corps  législatif  aurait  bien 
fait  peut-être  de  réunir  les  deux  projets,  comme  il  a  coutume  de  taire 
lorsqu'on  lui  présente  deux  projets  de  lois  également  parfaits  ;  ainsi, 
après  qu'un  professeur  des  écoles  de  canton  aurait  expliqué  à  une  fille 


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—  304  — 

Ce  n'est  pas  tout  ;  on  fabriquera  des  livres  à  l'usage  des 
élevée  et  à  l'usage  des  maîtres,  «  d'après  les  principes  de  liberté 
et  dégalitt',  de  pureté  dans  les  mœurs  «t  de  dévouement  à 
l'action  publique,  nécessaires  dans  un  état  ri'publicain.  u  *  Ce 
qui,  un  an  après,  faisait  dire  à  Lcfiot,  députe'  de  la  Nièvre,  dans 
la  séance  du  1"  niv6se  an  m:  «  Lorsque  vous  décrétâtes  des 
écoles  normales  et  des  écoles  primaires,  le  comité  d'instruction 
publique  promit  de  vous  présenter  bous  peu  les  livres  à  l'usage 
de  ces  écoles,  et  noua  n'en  avons  point  entendu  parler  depuis; 
ainsi  l'on  promet  toujours  au  peuple  et  l'on  ne  tient  jamais 
rien,  o  s  II  demandait  donc  que  le  comité  fit  com{>oser  des  hym- 
nes et  des  discours  propres  à  célébrer  les  fêtes  décadaires. 

XXX 

ÉCOLES  NOnUALBS.  —  ÉCOLES  CGKrnALES.    —    OAUNOU.  —  UORTIBR- 
DUPAnC.    —   BOGER-MARTIN.     —     LUUINAIS.     —     BARAILLON.      — 

GRÉaoïne.  —  nouYoN-  —  bailly.  —  pison   de    galland.   — 

OPINIONS     ET     PROJETS.     —     ÉTAT     APRÈS     LA     RÉVOLUTION.       — 
CONCLUSION. 

Au-dessus  des  écoles  primaires  on  projeta  des  écoles  nor- 
males, une  par  département,  où  neuf  professeurs  devaient 
enseigner  les  mathématiques,  la  physique,  l'histoire  naturelle, 
la  géométrie  descriptive,  la  chimie, l'agriculture, la  géographie, 
l'histoire,  la  morale,  l'analyse  de  l'entendement  humain,  la 
grammaire  et  la  littérature  ;  et  du  coup  la  convention  décréta 
qu'il  serait  acheté  aux  élèves  pour  30,000  francs  de  livres 
élémentaires.  Les  écoles  normales  n'existèrent  que  sur  le  papier. 
Celle  de  Paris  dura  trois  mois.  Rommc,  à  la  séance  du  16  avril 
1795,  s'écria  :  ■  Comme  je  ne  vois  dans  l'institution  actuelle 
que  le  charlatanisme  organisé,  j'en  demande  la  suppression.  » 


de  huit  ou  neuf  ans  tout  ce  qu'elle  doit  savoir  lorsqu'elle  sera  mère,  on 
pourrait  [a  conduire  a  l'école  des  animaux  ;  et  si  elle  devenait  par  aven- 
ture UQ  peu  trap  hardie,  pour  lui  faire  sentir  le  prix  de  la  pudeur,  on  lui 
citerait  tout  de  suite  l'exemple  de  l'éléphant  qu'on  a  jamais  surpris  en 
bonne  fortune,   » 

1.  Séance  de  la  convention  nalionalc  du  18  décembre  1702  ;  Moniteur 
du  30,  D»  35S,  p.  1508. 

S.  Moniteur  du  3  nivôse  an  m   —  23  décembre  i'M  —  n°  93,  p.  3S8. 


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—  305  — 

Et  le  7  floréa)  (26  avril),  Daunou,  parlant  au  nom  du  comité 
d'instruction  publique,  disait  :  o  Environnés  de  tant  de  ruines, 
devez-vous  si  légèrement  abolir  aussi  les  plus  récents  de  vos 
ouvrages  ?  Et  quand  surtout  vous  n'avez  laissé  subsister  aucun 
vestige  de  l'ancienne  instruction  publique,  faut-il  refuser  une 
existence  au  moins  provisoire  au  petit  nombre  d'établissements 
nouveaux  que  vous  y  avez  substitués?  Après  dix-huit  mois 
d'interruption  dans  l'enseignement,  de  lacune  dans  l'éducation, 
lorsque  vous  n'avez  pu  mettre  encore  en  activité  ni  vos  écoles 
centrales,  ni  à  proprement  parler  vos  écoles  primaires,  est-il 
bien  urgent  de  dissoudre  une  institution,  sans  doute  imparlaite, 
mais  ta  seule  au  moins  qui  représente  aujourd'hui  et  celles  qui 
n'existent  plus  et  celles  qui  n'existent  pas  encore?  Votre  comité 
croit  d'abord  qu'il  faut  renoncer  au  dillicile  et  dispendieux 
projet  d'établir  des  écoles  normales  dans  les  départements.  11 
n'aperçoit  plue  aucun  moyen  d'edectuer  avec  quelque  utilité, 
ce  difficile  et  dispendieux  projet.  L'école  normale  n'est  en 
activité  que  depuis  trois  mois;  elle  commença  le  1"  pluviâse 
(20  janvier;;  le  comité  vous  propose  de  fixer  le  terme  de  sa 
durée  au  30  noréat(19  mai),  n  * 

On  maintint  donc  les  écoles  centrales  fondées  par  le  décret 
du  7  ventdse  an  m.  11  y  en  avait  une  par  300,000  habitants,  qui 
devait  posséder  une  bibliothèque,  un  jardin  des  plantes,  un 
cabinet  de  physique  expérimentale,  une  collection  de  machines 
pour  les  arts  et  métiers,  6,000  fr.  annuels  pour  frais  d'expé- 
rience, puis  quinze  professeurs  dont  les  traitements  étaient  de 
3,  4  et  5,000  francs  selon  les  communes  au-dessous  de  lt,0OO 
âmes,  au-dessus  de  ce  nombre  et  au-delà  de  60,000.  Ainsi,  le 
nombre  des  professeurs  était  le  même  à  Bordeaux  et  à  Saintes.  " 
l>e  plus,  il  y  avait  entre  l'école  primaire  et  l'école  centrale  une 
telle  disproportion  que  l'élève  devait  en  sortant  de   l'une  se 


1.  Monileurdu  10  floréal  an  m  (29  avril  ITgS),  n*  220,  p.  894. 

i.  Mortier-Duparc,  à  la  séance  du  11  frimaire,  disait  au  conseil  des 
Cinq-Cents  :  n  Je  ne  pouvais  concevoir  comment  la  loi  avait  pu  mettre 
les  écoles  centrales  du  Mont-Terrible  et  delà  Luzère  cntiL'renient  de 
DÏveau  avec  celle  de  Paris,  en  leur  donnant  raènie  nombre  de  profes- 
seurs. C'était  condamner  ces  petits  départements  à  pajer  deux  ou  trois 
fois  plus  d'instruction  qu'il  n'en  sera  jamais  versé  dans  leur  sein,  n 
Moniteur  du  7  décembre  ^^%  (t1  frimaire  an  ir},  n>  */',  p.  311. 


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préparer  quatre  ans  '  à  entrer  dans  l'autre.  Et  le  plua  grave 
défaut,  c'est  que  les  écoles  centrales  n'avaient  pas  mèRie  d'écoles 
primaires  pour  les  peupler,  comme  des  édifices  bâtis  en  l'air  que 
des  mains  s'etTorcent  quelque  temps  de  soutenir.  «  Luminais 
le  dit  ù  la  séance  du  28  brumaire  un  vi  :  *  La  convention,  par 
sa  loi  du  3  brumaira,  avait  jeté  brusquement  98  écoles  centrales 
sur  le  sol  français,  tandis  qu'il  n'y  avait  pas  une  seule  primaire 
organisée.  Quand  je  pense  qu'elle  avait  créé  un  système  d'en- 
seignement des  hautes  sciences  tellement  gigantesque,  que  tous 
les  professeurs  de  l'Europe  ne  sudiraient  pas  à  en  remplir  les 
places,  et  que  les  six  septièmes  de  la  nation  ne  savaient  pas 
lire  ;  qu'elle  donnait  des  professeurs  de  langue  ancienne  et  de 
langue  vivante  à  des  hommes  qui  n'entendaient  pas  le  français, 
qu'elle  établissait  des  professeurs  de  législation  pour  des 
hommes  qui  ignoraient  le  code  rural,  et  qui  ne  savaient  pas 
même  qu'ils  existaient  dans  une  république  ;  qu'elle  voulait 
transformer  en  naturalistes,  en  physiciens,  en  chimistes,  en 
historiens,  des  hommes  qui  croyaient  encore  aux  sorciers  et 
aux  miracles,  qui  ne  connaissaient  d'histoire  que  ce  qu'ils  en 
avaient  vu  dans  leur  catéchisme  ;  quand  j'ai  observé  ces  énor- 
mes abus,  j'ai  béni  cent  fois  la  sage  et  prévoyante  commission, 
qui  a  eu  le  courage  de  retrancher  la  moitié  de  ces  vains  arse- 
naux de  charlatanisme  et  de  pédanterie,  et  si  j'ai  un  regret  à 
exprimer  c'est  qu'elle  n'ait  pas  eu  assez  de  courage  pour  re- 
trancher encore  les  deux  tiers  de  ce  qui  reste.  Mais  ce  courage 
qu'elle  n'a  pas  eu  vous  l'aurez  sans  doute,  citoyens  législateurs, 
et  vous  élaguerez  sans  pitié  cette  superfétation  de  magasins  de 
science,  qui  ne  sont  bons  qu'autant  qu'ils  sont  proportionnés  à 
nos  besoins,  n  ' 

Roger-Martin,   dans  son  rapport  k  la   séance   du   27   bru- 
maire, veut  qu'il  n'y  ait  plus  qu'une  école  centrale  par  trois 


1.  Hoger-Martin  s'écriait  au  conseil  des  Cinq-Cents,  à  la  séance  du 
27  brumaire  au  vi  (17  Dovombre  1797),  i<  qu'il  existe  une  telle  dis- 
proportion entre  l'école  |irimaire  et  l'école  centrale,  que  jamais  un 
élève  sortant  de  l'une  ne  pourra  parvenir  à  l'autre  et  en  suivre  utile- 
ment les  leçons,  sans  passer  par  une  éducation  privée,  qui,  se  plaçant 
entre  les  deux,  i-omprn  le  ,ril  de  l'instruction  publi(|ue  et  dérangera  sa 
marche.  »Afunifeur du  l'Ti'imiiire  un  vH-21  novembre  1707),  n''6(.p.2i7, 

2.  Moniteur  du  3  frimaire  an  ïi  (23  novembre  t"9"J,  a*  63,  p.  256. 


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—  307  — 

départements,  soit  43  seulement  pour  toute  la  république, 
ijaintes,  Angoulémc,  Poitiers,  Bordeaux  devaient  garder  la 
leur,  Luminais  n'en  réclamait  que  15  ou  20  :  i  Lorsque  nous 
aurons  15  ou  20  écoles  centrales  bien  entrelonues,  pourvues  de 
professeurs  célèbres,  peuplées  d'un  grand  nombre  d'élèves,  où 
l'enseignement  sera  bien  sur\eillé,  bien  réglementé,  bien  suivi, 
croyez-vous  qu'il  n'y  aura  pas  là  de  quoi  recruter  chaque  année 
ta  France  d'un  grand  nombre  de  savants?  Quant  ii  moi,  je  crois 
que  ce  nombre  sera  plus  que  sulïisant.  »  *  Hoger-Martin  ajou- 
tait :  s  Si  l'on  conserve  une  école  centrale  par  département, 
n'est-il  pas  hors  de  doute  que  la  plupart  d'entre  elles  seront 
plus  dépourvues  d'élèves  que  ne  l'étaient  jadis  nos  petits  ci- 
devant  collèges'? Sans  parler  encore  de   l'impossibilittj  de 

trouver  des  maîtres  passablement  instruits  pour  organiser  à  la 
fois  des  écoles  nombreuses  dans  toute  la  république,  sans  faire 
valoir  la  triste  expérience  de  deux  années  consumées  en  de 
vaines  tentatives,  sans  parler  du  dénument  général  d'élèves, 
ce  qui,  quoi  qu'on  en  puisse  dire,  suppose  un  vice  essentiel  dans 
ces  établissements,  je  crois  pouvoir  conclure  que  le  projet  de 
fonder  une  école  centrale  dans  chaque  département  est  impra- 
ticable en  soi,  et  que  si,  par  impossible,  il  était  mis  à  exécution, 
il  suffirait  à  lui  seul  pour  corrompre  la  source  des  bonnes  études 
parmi  nous.  «  ^ 

Que  produisirent  tant  de  décrets,  et  nous  en  passons,  tant  de 
théories,  tant  de  systèmes?  Hélas  !  ce  que  produisent  toujours 
les  révolutions  :  des  ruines.  On  a  bientôt  détruit  ce  qui  existe  ; 
il  est  plus  ditlicile  d'élever  û  la  place.  Le  parti  pris,  la  passion 
haineuse,  la  bêtise  s'en  mêlant,  on  arrive  à  des  résultats  éton- 
nants. C'i'st  surtout  quand  il  s'agit  de  toucher  à  l'éducation,  à 
l'enseignement,  qu'il  faut  une  main  délicate  et  légère.  Quant  à 
bouleverser  tout,  supprimer  les  niaiti-es  et  prétendre  avoir  des 
élèves,  vouloir  à  coup  de  lois  changer  les  mueurs  d'un  peuple, 
l'ignorance  et  l'inftttuation  seules  peuvent  y  songer  sérieuse- 
ment. C'est  ce  que  faisait  très  justement  observer  un  député  de 
Saintes  à  la  convention,  Jacques  Garnier.  le  régicide,  (lui,  dans 
la    séance    du    conseil     des    Cinq-Cents    ('J    frimaire   an    vi), 


1.  Alonih-ur  du  3  tiimoire  bm  vi  (33  iiuvombre  1797),  ««W,  p,  2 

2.  Moniteur  du  2  frimaire  [22  novembre  1797),  no  62,  p.  230. 


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■  déplore  l'état  d'abandon  auquel  la  jeunesse  a  été  livrée  depuis 
le  commencement  de  la  révolution.  On  ne  vit  jamais  éclore 
tant  de  systèmes  divers  sur  l'éducation,  et  cependant  on  ne  fit 
jamais  si  peu  pour  elle.  > 

Quelques  exemples  donneront  une  idée  des  destructions 
causées  par  les  lois  nouvelles.  En  1789,  le  colli;ge  de  Langres 
avait  22  ou  23.000  livres  de  rente,  ce  qui  permettait  de  donner 
l'instruction  gratuite  à  tous  les  collégiens.  Quand  après  1802 
la  ville  a  voulu  rétablir  son  collège,  elle  a  dû  s'imposer  de 
lourdes  charges  et  faire  payer  une  rétribution.  La  ville  possédait 
aussi  plusieurs  établissements  scolaires  avec  des  revenus  fixes, 
entre  autres  des  frères,  maison,  chapelle,  classes,  bibliothèque 
et  4,000  francs  de  rente  ;  tout  fut  confisqué,  sauf  la  maison.  Les 
trois  collèges  de  Langres,  Chaumont  et  de  Bourmont  avaient 
36.804  livres  de  rente  ;  les  grandes  écoles  de  filles  fondées  et 
dirigées  par  les  ursulines,  annonciades  et  dominicaines, 
71,500  livres  de  rente  :  tout  fut  confisqué.  A  Chàteaurupt  près 
de  Joinville,  Jean-Nicolas  llusson,  excellent  maitre,  regoit 
l'ordre  et  l'injonction  de  remplacer  l'enseignement  chrétien  par 
l'enseignement  révolutionnaire  ;  il  répond  par  sa  démission.  3es 
successeurs  Pinot,  Gillet,  Plat,  Jacob,  bruyants  patriotes,  piè- 
tres instituteurs,  ne  font  que  passer.  Même  résultat  à  HuiUy-le- 
Grand  près  de  Longeau,  à  Levécoui-t  près  de  Bourmont,  à 
Cboiseuil  près  de  Clefmont.  * 

Soncourt  près  de  Chaumont  avait,  le  24  juin  1671,  reçu  de 
Nicolas  Choux,  de  Soncourt,  habitant  Oentilly,  près  de  Paris, 
110  louis  d'or  pour  la  subsistance  d'un  maître  d'école.  Le  legs 
est  accepté  ;  on  achète  une  maison  et  l'on  assure  le  traitement 
du  maitre.  Le  12  décembre  1792,  les  habitants  voient  afficher 
comme  biens  nationaux  les  terres  acquises  en  1671.  Ils  protes- 
tent :  «  La  constitution  nous  garantit  comme  la  chose  la  plus 
sacrée  nos  proprii'tés,  et  les  corps  administratifs  nous  enlèvent 
nos  propriétés.  »  Le  directoire  de  Chaumont  trouve  la  supplique 
irrespectueuse  et  refuse  d'en  délibérer.  L'école  cal  spoliée  comme 
dans  toutes  les  provinces  :  ainsi  Mussey,  Ferrières  et  Donjeux, 
près  de  Joinville,  dotées  en  1657  par  l'abbé  Jean  Pasquier  ; 
Fresnoy,  près  Bourbonne,  par  tes  époux  Aubertot. 


1.  Fayet.  Joarnal  des   religitute»  inslilutrices  et  de»  frère 
Uun,  31  juillet  1890. 


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A  Coiffy  flIaule-Marnc),  les  hubitaiils,  comme  diins  louti-s  les 
paroiHsca,  noniDiiiienl  eux  husmi  II-»  maitres.  AinHi,  ilc  1C40 
à  1740,  de  1740  à  1780,  l'i-coie  périclite  un  peu  par  la  fuute  des 
maitreH.  Alors  on  nomme  Nicolas  Faliert,  bon  miiître-,  il  meurt  en 
1790;  les  habitHnls  en  choisissent  un  autre,  Nicolas  Be<|uier;  mais 
on  lui  enjoint  de  remplacer  l'enseignement  chrétien  par  l'in- 
struction républicaine  ;  il  se  retire  ;  un  jeune  homme  le  rem- 
place avec  les  livres  nouveaux.  En  1791)  l'administration  cantonale 
nomme  Marchai,  vrai  patriote.  Les  habitants  réclament  le  droit 
de  nomination.  On  ne  les  écoute  pas  ;  il  faut  la  force  armée  pour 
installer  Marchai  ;  il  a  10  élèves  au  lieu  de  100.  Peu  à  peu  it 
met  de  l'eau  dans  son  vin  ;  il  fait  savoir  aux  parents  (ju'il 
donnera  l'instruction  religieuse.  Il  a  100  élèves.  Il  reste  là 
jusqu'en  1831.  * 

Des  rapports  ofllciels,  des  voix  sérieuses  et  peu  suspectes 
vont  nous  apprendre  ce  qu'était  l'instruction  dans  les  années 
qui  suivirent  1790.  Nous  citons  des  textes  authentiques. 

Dès  le  14  fructidor  an  m,  Grégoire,  l'ëvéque  de  Blois,  rappe- 
lait dans  son  rapport  sur  le  vandalisme  ces  quelques  faits  : 
•  Manuel  proposait  de  détruire  la  porte  Saint-Denis  ;  ce  qui 
causa  pendant  huit  jours  une  insomnie  à  tous  les  gens  de  goût 
et  à  tous  ceux  qui  chérissent  les  arts.  Chaumette  qui  faisait 
arracher  les  arbres  sous  prétexte  de  planter  des  pommes  de 
terre,  avait  fait  prendre  un  arrêté  pour  tuer  les  animaux  rares 
que  les  citoyens  ne  se  lassent  pas  d'aller  voir  au  muséum  d'his- 
toire naturelle.  Hébert  insultait  à  la  majesté  nationale  en 
avilissant  la  langue  de  la  liberté.  Chabot  disait  qu'il  n'aimait 
pas  les  savants;  lui  et  ses  complices  avaient  rendu  ce  mot 
synonyme  à  celui  d'aristocrate.  Lacroix  voulait  qu'un  soldat 
pût  aspirer  à  tous  les  grades  sans  savoir  lire.  Tandis  que  les 
brigands  de  la  Vendée  détruisaient  les  monuments  à  Parthenay, 
Angers,  Saumur  et  Chinon,  Ilenriot  voulait  renouveler  ici  les 
exploits  d'Omar  dans  Alexandrie:  il  proposait  de  brûler  la 
bibliothèque  nationale,  et  l'on  répétait  sa  motion  à  Marseille. 
Dumas  disait  qu'il  fallait  guillotiner  tous  les  hommes  d'esprit. 
Chez  Robespierre  on  disait  qu'il  n'en  fallait  plus  qu'un.  ^  i 


1.  Fayel.  Journal  des  religieuses  intlilulriees  et  des  frères  inslîtu- 
leurs,  17-24  juillet  1890. 

2.  Convention  natioDalc.   Préûdeace  d'André   Dumont.  Moniteur  du 


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—  310  — 

C'est  ce  que  le  grave  Daunou  connrmait  en  disant,  au  nom  du 
comité  d'instrnction  publiques  et  des  finances,  dans  la  séance  du 
il  germinal  an  m  (16  avril)  :  a  La  terreur  avait  condnmné  les 
arts  à  la  plus  rapide  décadence;  la  tradition  des  connaissances 
commençait  à  s'interrompre  ;  la  morale  était  corrompue,  et  le 
goût  s'altérait  avec  les  moeurs;  la  médiocrité  s'agitait,  foudroyée 
par  la  tyrannie;  et  le  talent,  proscrit  ou  suspect,  se  paralysait 
dans  l'inaction,  dans  la  détresse  ou  dans  les  Ters;  le  génie  était 
le  plus  grand  des  crimes  ;  ses  travaux,  ses  titres  de  gloire  étaient 
des  actes. solennels  d'accusation.  Parmi  les  hommes  les  plus  jus- 
tement céltbres  dans  les  sciences,  les  lettres  et  les  arts,  les  uns 
périssaient  sur  les  échafauds  du  décemvirat,  les  autres  languis- 
saient dans  les  bastilles  ;  et  ceux  qui  échappaient  au  glaive  ou 
aux  cbaines  se  consumaient  au  moins  en  secret,  sans  activité, 
sans  espoir,  sans  aucune  autre  consolation  que  celle  qu'ils  trou- 
vaient dans  leurs  souvenirs,  dans  leurs  conceptions  et  dans  leur 
conscience,  n  ' 

Ce  sont  là  des  généralités  ;  elles  peuvent  donner  une  idée  du 
reste  ;  insistons  sur  notre  sujet  particulier. 

Avant  Grégoire,  Goujon,  à  la  séance  du  21  fructidor  an  ii  (7 
septembre  I79'i)  devant  la  convention,  s'écriait  :  «  Je  parle  de 
l'enseignement  public  qui  n'existe  point  encore.  Il  n'y  a  point 
d'écoles  primaires  ni  secondaires.  »  ^  L'on  n'était  pourtant  pas 
bien  exigeant.  Le  Moniteur  du  2'2  ventôse  an  n  (12  mars  1794) 
demandait  seulement  d'une  institutrice  qu'elle  sût  lire,  écrire, 
compter  »  ;  elle  devait,  il  est  vrai,  avoir  donné  des  preuves  ■  de 
SCS  sentiments  civiques  et  républicains,  i  ^ 


9  Tcndémiaire   l'aa    m  (30  septembre    IIH),  n"  9,  page  4i.    Papport 
iiir  le  eandalismc  fuit  par  Grégoire  à  la  eoneenlion,   séance  du  14  froc- 

i.  Moniteur  du  39  germinal  an  m  (fS  avril  i'79S],  n°  â09,  p.  853. 

2.  Convention  nationale.  Suite  de  la  séance  du  2t  fructidor,  Monitear 
du  23  fructidor  l'an  ii  (9  septembre  Hfl*),  n°  35.1,  p.  1450. 

3.  f  On  désirerait  trouver,  d'ici  au  pi-emîer  germinal,  une  citoyenne 
fille  ou  veuvp  sans  onfaus  mâles,  qui  eut  do  bons  répondons,  et  qui  eut 
donné  preuve  de  ses  sentiments  civiques  et . républicains,  pour  servir 
d'instilutrici^  il  une  classe  d'une  vingtaine  de  jeunes  fdlcs.  Elle  sera  lo- 
^ée,  chaulTécetéclaii-ée;cllo  aura  800  livres  d'appointemens,  sans  comp- 
ter les  gratifications  qu'elle  recevra  tous  les  six  mois,  \\  raison  de  ses 
soins  assidus  et  de  l'avantage  qu'elle  donnera  à  l'institution  par  ses  ta- 


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—  311  — 

Bailly,  organe  de  la  commission  d'instruction  publique,  dans 
un  rapport  fait  à  lu  s<'ancc  du  consL'il  dt-s  Cinq-Cents  du  17  fruc- 
tidor an  V,  conslutait  qui;  les  écolea  centrales  avaient  des  pro- 
fesseurs et  pas  d'Olèves.  Quant  aux  écoles  primaires,  il  ne  leur 
manquait  que  deux  uhosc-s  :  un  local  cl  dci^  professeurs.  »  La 
constitution,  dit-il,  veut  que  tous  les  Français  sncheut  lire  et 
écrire,  et  l'intcrCt  géuentl  exige  que  l'étude  des  sciences  et  des 
beaux  arts  soit  mise  à  la  portée  do  tous. 

u  Néanmoins  rien  à  cet  égard  n'est  encore  organisé  :  les  écoles 
primaires  attendent  des  instituteur»  et  un  local  ;  les  écoles  cen- 
trales ont  des  professeurs,  mais  point  d'é lèves.  Il  faut,  pour  que 
les  jeunes  gens  puissent  proitter  des  instructions  plus  relevées 
qu'on  donne  dans  ces  dernières  écoles,  que  Ion  établisse  ou  du 
moins  que  l'on  favorise  des  écoles  intermédiaires.  Les  anciens 
collèges  ont  paru  à  la  commission  propres  à  remplir  ce  but  ;  en 
conséquence,  elle  propose  de  les  rouvrir,  efd'ordonner  qu'il  sera 
sursis  à  la  vente  des  édilices  connus  sous  le  nom  de  collèges, 
maisons  d'école  ,  servant  ou  ayant  servi  à  l'instruction  pu- 
blique, n  1 

Un  an  après,  Roger-Martin  répétait  au  même  conseil  :  "  Vos 
vœux  et  ceux  de  tous  les  amis  de  la  patrie  appellent  depuis 
longtemps  parmi  nous  la  restauration  et  le  perfectionnement  de 
l'instruction  publique;  mais  jusqu'ici  de  grands  obstacles  ont 
arrêté  la  marche  des  législateurs  dans  cette  carrière  difficile,  et 
depuis  plusieurs  années  l'ignorance  semble  se  jouer  des  vains 
efforts  qu'on  fait  pour  la  combattre.  »  ^ 

Dans  la  discussion  soulevée  par  Roger-Martin,  Baraillon 
{séance  du  27  brumaire),  tout  en  combattant  la  parole  de  Roger- 
Martin  que  a  les  écoles  primaires  n'existent  qu'en  projet  a  et 
ses  conclusions  pessimistes,  confirmait  les  paroles  tristes  du 
rapporteur;  il  déclare  que  «  le»  écoles  subsistent  partout  où  on 


lens.  Od  désirerait  qu'elle  eut  lire,  écrire,  compter  et  qu'elle  sut  faire 
des  ouvrages  d'aiguille.  S'adresser  à  ta  citoyenne  Maitle,  membre  de  la 
société  philanthropique  el  patriotique  de  bienfaisance  des  femmes,  rue  de 
l'Arbre-Sec,  n°  18,  ehei  on  Bccoueheur.  On  la  trouvera  d'ici  ou  !•'  ger- 
minal, toutes  les  après-dinécs,  »  ilamUur  univenel,  n»  172,  p.  696,  22 

1 .  Woni/cur  do  8  septembre  1197  (22  fructidor  an  v),  n<*  332,  p.  Ii08 

2.  Corps  législatif;  conseil  dos  Cinq-Cents;  séance  du  27  lirumairc  an 
vi;  Moniteur  A\x  1"  frimaire  (21  novembre  1797),  n"  61,  p.  247. 


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—  312  — 

les  a  organist^es;  elles  sont  ce  qu'elles  peuvent  être,  c'est-à-dire 
qu'on  y  enseigne  à  lire,  à  écrire,  à  culculer,  et  les  éléments  de 
la  morale  répubticnine  »  ;  et  il  .ijoute  que,  «  si  on  avait  rélrogadé 
de  quelques  pas,  on  serait  convaincu  que...  partout  on  rencon- 
trera beaucoup  d'hommes  pour  recevoir  le  traitement,  que... 
presque  nulle  part  on  ne  trouvera  un  instituteur...  que,  quoique 
l'instruction  fût  gratuite,  les  écoles  des  campagncR  n'étaient  pas 
moins  désertes  pendant  l'été;  qu'il  ne  s'y  rendait  que  très  peu 
d'élèves  pendant  l'hiver...  ()ue  la  nation  n'en  recueillait  aucun 
fruit...  les  écoles  centrales  actuellement  existantes  sont  aussi 
fréquentées  qu'elles  peuvent  l'être,  eu  égard  aux  circonstances. 
En  effet,  les  corps  enseignants,  supprimés  par  la  convention, 
n'ont  été  réellement  remplaces  qu'après  le  très  long  terme  de 
quatre  ans.  Les'écolea  centrales  ont  été  peu  fréquentées.  D'ail- 
leurs les  pères  de  famille,  foulés  par  les  réquisitions  de  toute 
espèce,  appauvris  par  la  nullité  ou  la  disette  des  récoltes,  rui- 
nés par  le  papier-monnaie,  accablés  enlln  par  des  contributions 
exorbitantes,  n'ont  pu  procurer  de  l'instruction  à  leurs  enfants. 
Les  enfants  eux-mêmes,  déshabitués  de  l'étude,  ont  résisté  à 
leurs  parents.  •  * 

Aussi  voyez  la  réponse  foudroyante  de  Luminais,  séance  du 
38  brumaire  :  «  La  meilleure  preuve  que  l'organisation  actuelle 
des  écoles  centrales  est  mauvaise,  c'est  qu'elles  ne  sont  pas  fré- 
quentées. ExfAninez  seulement  ce  qui  se  passe  à  Paris,  sous  vos 
yeux  ;  si  dans  une  des  villes  les  plus  populeuses  du  monde  et  oii 
les  sciences  sont  les  mieux  cultivées,  il  n'y  a  pas  sur  deux  mille 
habitants  un  élève  qui  suive  les  écoles  centrales,  en  exceptant 
toutefois  les  boursiers  qui  sont  forcés  de  les  suivre,  jugez  parla 
de  leur  fréquentation  dans  les  autres  départements.  Jo  suis  con- 
vaincu que,  dans  toutes  les  écoles  centrales,  chaque  professeur, 
l'un  portant  l'autre,  n'a  pas  cinq  élèves  qui  l'écoutent  habituelle- 
ment. Or,  c'est  payer  un  peu  cher  l'éducation  de  cinq  élèves.  On 
vous  a  dit  que  les  écoles  centrales  étaient  en  pleine  activité;  je 
le  crois  bien  ;  mais  c'est  l'activité  silencieuse  qui  règne  dnns  les 
tombeaux;  la  nature  et  le  temps  y  travaillent  à  la  destruction. 
Si  par  activité  on  veut  entendre  lu  nomination  des  professeurs  à 
leurs  places  et  le  paiement  de  leurs  honoraires,  je  conviens 
qu'on  peut  leur  reconnaître  quelque  activité  ;  mais  si  par  ce  mot 


i.  Moniteur  du  2  frimaire  sn  vi  (2â  novembre  1797),  n»  62,  p.  »0. 


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—  313  — 

on  entend  la  fréquentation  des  élèves,  je  soutiens  avec  tous  les 
hommes  de  bonne  foi,  que  jamais  mot  n'ii  étc  plus  mal  ap- 
pliqué. «  ' 

Bailly  avait  proposa  de  rouvrir  les  anciens  collèges.  Pison  de 
Galland,  dans  la  séance  du  28  brumaire  an  ii,  ^  déclare  qu'il  ne 
veut  pas  d'enseignement  supérieur:  car  l'ancien  gouvernement 
qui  ne  connaissait  que  l'enseignement  secondaire,  et  où  «  les 
universités,  à  de  très  petites  exceptions  près,  étaient  dégénérées 
en  établissements  de  faveur  ou  de  parade  n,  n'avait  jamais  man- 
qué a  d'écrivains  de  tous  les  genres,  de  jurisconsultes,  de  ma- 
gistrats, de  généraux,  de  législateurs,  a  11  insiste  :  «  L'ancien  ré- 
gime n'avait  guère  d'autres  écoles  publiques  que  les  collèges  de 
jésuites,  diversement  remplacés  après  la  destruction  de  cet  or- 
dre ;  et  telle  province  divisée  aujourd'hui  en  trois  départements, 
n'avait  qu'un  ou  deux  de  ces  collèges.  Et  cependant  ces  établis- 
sements suffisaient  sous  le  rapport  de  la  grammaire,  de  la  lati- 
nité, des  belles  lettres,  à  l'enseignement  de  plus  de  cent  mille 
prêtres  séculiers  ou  réguliers,  d'un  nombre  de  magistrats  non 
moins  grand  que  le  nombre  actuel,  d'un  nombre  infini  de  gens 
de  loi,  d'un  nombre  au  moins  suffisant  de  médecins.  Nous  n'a- 
vions que  quelques  écoles  privilégiées  de  mathématiques  ou  de 
génie  civil  et  militaire,  et  nous  n'avons  jamais  manqué  d'archi- 
tectes ni  d'officiers.  L'impulsion  du  génie,  l'émulation  de  la 
gloire  et  les  avantages  pécuniaires  de  l'art  d'écrire  ne  nous  ont 
jamais  laissé  manquer  de  poètes,  de  littérateurs,  ni  de  philoso- 
phes plus  ou  moins  illustres.  Une  seule  compagnie  savante,  l'aca- 
démie des  sciences,  à  peine  stipendiée  par  le  gouvernement, 
sufTisait  à  la  gloire  et  à  l'avancement  des  sciences  exactes.  « 

Hommage  tardif  randu  à  l'ancien  régime  et  exhortation  à 
l'imiter,  voilà  tout  ce  qu'on  pouvait  à  la  fin. 

Il  était  temps.  Grégoire  disait  :  «  Sur  plus  de  700  districts, 
67  seulement  ont  quelques  écoles  primaires  ;  et  de  ce  nombre 
16  seulement  présentent  un  état  qu'il  faut  bien  trouver  satis- 
faisant, faute  de  mieux.  Cette  lacune  de  six  années  a  presque 
fait  crouler  les  mœurs   et  la  science.   Ses  résultats  se   feront 


1.  Coqis  législatif;  conseil  des  Cinq-Cents;  présidence  de  Villers; 
suite  de  la  séance  du  28  brumaire.  Monileur  du  4  frimaire  (24  novembre 
1791),  n- 64,  p.  258. 

2.  Monilear  du  3  frimaire  an  vi  (23  novembre  1797),  n"  63,  p.  255. 


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—  314  — 

sentir  d'une  manière  Tunestt!  dans  les  autorités  constituées  et 
peut-être  môme  dans  ie  corps  législiilif.  o  '  Le  collège  de  Troyes, 
par  exemple,  qui,  au  moment  de  la  révolution,  comptait  300  à 
400  élèves,  nVn  avait  plus  que  12  en  1795.  * 

M""  Foulques  de  Villaret,  L'instruction  primaire  uvanl  tlS'J 
à  Orléans  11882),  donne  le  tableau  des  écoles  primairesqui 
existaient  avant  I780dans  lavilleetlarrondissemenl  d'Orléans; 
sur  106  communes,  68  étaient  pour\ues  d'écoles  et  la  plupart 
en  possédaient  2.  Sous  la  révolution,  d'après  des  témoignages 
nombreux,  l'état  de  l'enseignement  était  dans  une  situation 
déplorable. 

Quelle  était  l'instruction  primaire  dans  la  Creuse,  d'après  la 
Statistique  du  d^iiartcment  en  Tan  x  ?  «  Le  département  présente 
dans  sa  plus  grande  étendue  le  spectacle  aflligeant  de  la  plus 
profonde  ignorance  :  les  quatre  cinquièmes  des  communes  sont 
sans  instituteurs  du  premier  degré  ;  dans  les  campagnes,  les 
hommes  capables  d'apprendre  aux  enfants  à  formerpassablement 
des  lettres  deviennent  tous  les  jours  plus  rares,  n  La  Statistique 
en  l'an  xi  ajoute  quelques  détails  complémentaires:  »  La  né- 
cessité de  travailler  pour  se  procurer  les  premiers  besoins  de 
la  vie,  absorbe  presque  tous  les  moments  des  habitants  des 
campagnes  ;  quelques  individus  sacrifient  à  peine  deux  ou  trois 
mois  de  la  saison  rigoureuse  aux  premiers  éléments  de  l'instruc- 
tion ;  mais  la  rétribution  qu'on  destine  aux  instituteurs  est  si 
modique  qu'on  a  bien  de  la  peine  à  s'en  procurer.  Les  villes  sont 
donc  à  peu  près  les  seules  communes  assez  richement  habitées 
pour  que  les  écoles  primaires  y  soient  ouvertes  toute  l'année. 
L'on  voit  s'élever  à  Bourganeuf,  à  Felletin,  à  Craux  des  écoles 
secondaires,  et  le  gouvernemcntviont  de  concéder  pour  le  même 
objet,  à  la  commune  de  Guérct,  le  local  de  son  ancien  collège,  n 

Voici  enfin  ce  que  nous  lisons  dans  le  compte  rendu  adressé 
par  le  préfet  de  la  Creuse  au  ministre  de  l'intérieur  en  1806  : 
«  Les  moyens  d'instruction  deviennent  chaque  jour  plus  rares, 
dans  les  communes  rurales  ;  il  n'y  existe  pas  aujourd'hui  trente 
maitres  d'école.  Les  enfants  de  la  campagne  ne  reçoivent 
aucune    instruction  ;  et    cependant,    habitués    à    s'expatrier, 


1.  Rapport  sur  le  vandalisme    fait    au   nom    du  comité   d'instmcliod 
Séance  du  31  août  1794,  Moniteur  du  3  septembre  n04,  n"  9,  p.  46. 

2.  Histoire  <ie  Troyei pendant  la  révolution,  par  M.  Albert  Babeau,  t.  ii 


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—  315  — 

quelques  connaissances  leur  seraient  utiles  ;  sans  quoi  ils  ne 
peuvent  être  que  des  manœuvres,  dc3  ouvriers  à  la  journée, 
travaillant  sons  la  main  d' autrui  et  toujourf  bornés  dans  leurs 
spéculations  comme  dans  leurs  btînt^lices.  » 

Un  instituteur  de  Niort,  Dauphin,  frappé  de  l'état  d'abrutis- 
sement où  se  trouvait  la  jeunesse,  eut  le  courage  d'écrire,  le  26 
vendémiaire  an  m,  au  ciloyen  Grégoire,  représentant  du  peuple 
et  membre  du  comité  dinstruction  publique,  une  lettre  qui  se 
trouve  à  la  bibliothèque  de  Niort  :  x  L'assemblée  constituante 
nous  donna  les  droits  de  l'homme  et  fit  des  soldats  de  tous  les 
citoyens  ;  mais  en  ne  donnant  pas  ta  signification  bien  claire  de 
ce  mot  liberté,  en  ne  faisant  point  une  ligne  de  démarcation 
entre  elle  etla  licence,  notre  jeunesse  se  crut  en  droit  de  tout 
faire,  et  In  mollesse  des  parents,  favorisant  cette  funeste  inter- 
prétation... en  se  privant  du  premier  de  leurs  droits,  celui  de  de- 
mander compte  aux  parents  de  leur  conduite  et  de  les  châtier 
pour  leur  négligence  à  remplir  leurs  devoirs,  il  n'y  eut  plus, 
depuis  ce  jour-là,  de  discipline,  de  mœurs  et  d'amour  pour  au- 
cun genre  de  travaux.  Les  écoles  devinrent  peu  à  peu  désertes, 
les  parents  insouciants  laissèrent  les  maîtres  exposés  au  caprice 
d'une  jeunesse  grossière.  La  destruction  du  clergé  enlevant  à 
tous  les  citoyens  l'espérance  de  voir  leurs  fils  s'enrichir  de  ses 
dons,  dans  la  persuasion  que  l'étude  de  la  langue  latine  était 
désormais  inutile,  ilslaissJircnt  leurs  enfants  choisir  la  profession 
qu'il  leur  plaisait  le  plus,  ou  plutôt  n'en  prendre  aucune. 

»  La  destruction  de  toute  corporation  entraîna  la  chute  des 
collèges.  Cette  loi  sage  eut  ainsi  desefTets  funestes.  Les  classes 
devinrent  pendant  plusieurs  mois  désertes.  Chaque  professeur 
se  retira  dans  son  pays  natal  ou  prit  une  autre  profession.,.  Jadis 
il  existait  chez  tes  parents  un  sentiment  de  crainte  qu'ils  trans- 
mettaient à  leurs  enfants,  habitués  à  croire  en  un  Dieu  vengeur 
des  crimes  :  ils  avaient  une  loi  coërcitive  à  leur  mettre  sans 
cesse  sous  les  yeux.  Avec  raison  on  a  aboli  le  culte  catholique  ; 
les  erreurs  des  prêtres  et  leurs  fautes  noua  les  ont  fait  proscrire 
avec  une  juste  horreur. 

»  Mais  le  peuple,  du  moins  la  très  grande  majorité,  qui  s'était 
persuadé  (|u'il  communiquait  avec  Dieu,  (|u'il  le  recevait,  qu'il 
en  attendait  des  récompenses,  que  tous  les  biens  venaient  de 
lui,  que  tous  les  maux  qu'il  lui  envoyait  n'étaient  que  de  justes 
châtiments  de  ses  fautes,  le  peuple  qu'on  avait  convaincu  du 
mensonge  de  ses  prêtres,  qui  ne  croit  plus  rien  et  ne  craint  rien. 


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—  31C  — 

qui  mainlenant  ne  peut  plus  lion  enseigner  à  ae»  enfants,  ni 
leur  inspirer  la  moindre  terreur  ;  le  peuple  qui  n'a  ni  le  tempa, 
ni  les  moyens  d'instruction,  qui  ne  voit  trop  souvent  dans  les 
sociétés  populaires  que  le  choe  continuel  des  paaaions  et  des 
haines  ;  ce  peuple,  dia-je,  qui  a  été  le  témoin  de  l'emprison- 
nement de  tous  les  bons  citoyens,  qui  s'est  vu  le  jouet  de  tant 
de  faux  patriotes,  de  tant  d'hommes  intéressés  à  le  séduire  par 
des  phrases,  auquel  on  a  enlevé  tout-à-coup  d'une  manière 
barbare  (puisque  le  fer  et  le  feu  ont  dévasté  ce  qui  lui  était  le 
plus  cher)  lea  images  qu'il  encensait  encore,  quelque  mépris 
qu'il  eût  pour leura  prêtres, que  peut-il  cnseigneràaes enfants? 
Quel  code  de  morale  a-t-il  à  leur  prêcher  ?  Par  quelle  voie 
arrètera-t-il  la  dépravation  de  aa  postérité  ?»  * 

D6s  1805,  le  préfet  Uupin  se  rallia  à  J'opinion  d'avoir  des 
écolea  primaires  tenues  par  lea  frères  de  l'union  chrétienne. 
Dans  certaines  communes,  on  rencontrait  à  peine  cinq  personnes 
sachant  lire  ;  les  instituteura  n'étaient  pas  beaucoup  plua  savants, 
et  le  conseil  général  proclamait  que  «  l'instruction  était  confiée 
à  des  mains  mercenaires  ;  que  cette  noble  émulation  qui  faisait 
autrefois  fleurir  nos  collèges,  était  éteinte;  que  les  corporations 
d'hommes  voués  par  inclination  d'état  à  l'enseignement  de  la 
jeunesse  devenaient  indispensables  pour  arrêter  la  décadence 
des  études,  et  que  nos  grands  hommes  étaient  tous  sortis  de 
cette  maison  religieuse.  »  ^ 

En  tête  d'un  registre  des  délibérations  du  corps  de  ville  de 
Saint-Jean  d'Angély  de  l'an  m,  aux  questions  posées  par  la 
commission  de  l'instruction  publique,  le  conseil  répond  : 
a  Nous  ignorons  s'il  y  a  dans  les  autres  communes  de  ce  district 
des  établissements  d'instruction  publique  ;  dans  le  nôtre  il  n'y 
en  a  plus,  depuis  la  suppression  des  collèges  et  des  écolea  de 
charité.  Bliaabette  Douhier,  ex-hospitaliëre,  Etienne  Rouilly, 
ex-frère  capucin,  Catherine  Villechaise,  femme  divorcée  de 
Péron,  ont  les  premiers  déclaré  à  la  municipalité  qu'ils  ensei- 
gneront à  lire  seulement  les  enfants  qui  leur  seront  confiés,  et 
après,  Charles-François  Jupin,  ci-devant  instituteur  à  Xantes, 
ensuite  curé  constitutionnel  ici,  et  à   présent   enseignant   aux 


i.  Lastic  Sninl-Jal.  L'énlue  el  la  rt^ootationi  Xiorl,  p,  188  (1870). 
8,  Lastic  Sainl-Jal.  L'églite  et  la  récotution  i  Niort  el  dan*  let  Deuj- 

S*r/-e»  (1870),  p.  259. 


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—  317  — 

garçonalalanguefrançaiBe,  les  mathématiques,  lagéométriejes 
calculs,  etc.,  et  Ursule  Jacques,  son  épouse,  ex-retigieuse,  qui 
perfectionne  les  jeunes  filles  dans  la  lecture  et  le  calcul,  ont  éga- 
lement fait  leur  déclaratton  à  la  municipalité.  » 

Dana  l'enquête  de  l'an  ix,  M.  l'abbé  Altain  a  reproduit  les 
vœux  des  conseils  d'arrondissement.  Voici  ce  qui  concerne 
notre  département,  page  3C8  : 

«  Le  conseil  avait  demandé  l'établissement  d'écoles  intermé- 
diaires. Le  préfet,  dans  son  rapport,  s'élève  fortement  contre 
cette  proposition  ;  il  voudrait  qu'on  remaniât  l'organisation  des 
écoles  centrales. 

■  La  Rochelle.  11  aérait  urgent  de  remettre  les  (anciens)  éta- 
blissements en  vigueur,  n 

V  Saintes.  L'ancien  collège  étant  très  avantageusement  rem- 
placé par  l'école  centrale,  le  conseil  se  borne  à  souhaiter,  pour 
l'avantage  des  concitoyens  des  autres  arrondissements,  que  l'on 
(en)  suive  le  mode  d'instruction  dans  les  coliègcs  qui  pourront 
y  être  établis.  • 

a  Saint-Jean  d'Angéiy.  On  demande  le  rétablissement  du  col- 
lège :  u  L'intérêt  public  et  celui  des  mœurs  le  réclament  et  les 
habitants  le  désirent  ardemment,  d 

L'exposé  de  la  situation  de  la  république  au  1"  frimaire  an  x 
s'exprime  ainsi  :<i  L'instruction  publique  a  fait  quelques  pas 
à  Paris  et  dans  un  petit  nombre  de  départements  ;  dans  presque 
tous  les  autres,  elle  est  ou  languissante  ou  nulle.  Si  nous  ne 
sortons  pas  de  la  route  tracée,  bientôt  il  n'y  aura  de  lumières 
que  sur  quelques  points,  et  ailleurs  ignorance  et  barbarie. i  < 

Le  résumé  de  la  situation  de  l'instruction  primaire  à  cette 
époque  a  été  formulé  ainsi  par  le  baron  Charles  Dupin  :  a  Les 
écoles  étaient  fermées  durant  les  massacres  de  la  terreur  ;  elles 
ne  furent  fréquentées  que  par  un  cinquantième  de  la  population 
pendant  le  reste  de  la  révolution;  n  ^  et  parHippolyte  Taine  qui 
ajoute  :  «  D'après  les  rapports  des  conseils  (en  1796)  il  est  con- 
staté que  ces  systèmes  révolutionnaires  et  savants  d'éducation 
ne  font  pas  de  progrès;  qu'il  y  a  maintenant  des  districts  de 
80.000  habitants  où  l'on  ne  peut  se  procurer  un  maitre  d'école, 


1.  Uomleur  du  3  frimaire,  n"  63,  p.  248. 

2.  Ch.  Dupin.   Force*  prodacthes  et  commerciale  Je  la  France,  t.  i, 
p.  52. 


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et  que  dans  quelques  unes  des  plus  grandes  villes  de  province 
les  percepteurs  ne  savent  pas  l'orthographe,  n  < 


Arrêtons-nous.  On  pourrait  encore  insister  cependant;  et 
après  avoir  un  peu  indiqué  ce  qu'était  l'instruction  primaire 
suus  ht  convention,  montrer  ce  qu'elle  fut  bous  l'empire,  ce 
que  firent  pour  elle  la  restauration  et  le  gouvernement  de 
juillet  ;  comment,  après  avoir  disparu,  elle  reparait,  et  sous  la 
vigoureuse,  régulière  et  continuelle  impulsion  de  l'état  se 
développe  chaque  jour.  Ce  sujet  nous  mènerait  trop  loin  et 
nous  éloignerait  du  but. 

Nous  n'avons  voulu  qu'écrire  une  page  de  l'histoire  de  l'in- 
struction populaire,  ou  plutôt  fournir  quelques  pièces  pour  cette 
future  histoire.  Ce  coin  du  passé  est  peu  connu.  Il  faut  qu'on 
l'étudié  ;  il  faut  qu'on  visite  ce  pays  nouveau,  qu'on  l'explore  ; 
on  y  fera  des  découvertes  intéressantes.  Nous  avons  fouillé 
partout  chez  nous  :  c'est  le  résultats  de  nos  trouvailles  que  nous 
avons  voulu  faire  connaître.  Avons-nous  tout  trouvé  ce  qu'il  y 
avait  à  trouver?  Nous  ne  le  croyons  pas  ;  on  peut  encore  ren- 
contrer des  pièces  chez  les  notaires,  des  notes  dans  les  registres 
paroissiaux.  Nous  avons  pris  au  moins  tout  ce  qui  était  à 
prendre  et  nous  avons  reproduit  tous  nos  textes  en  entier.  >  Au 


1.  Taine.  Lettre»  d'un  témoin  de  la  réiiolulion,  p.  235. 

2.  Outre  les  travaux  que  nous  avous  cités,  que  d'autres  encore  où  il  y 
aune  foule  de  faits  à  signaler,  de  documents  à  énumérel',  qui  tous 
d'ailleurs  coDQrmenl  ce  qui  a  été  dit.  Mentionnons  :  Les  grande»  écolet 
et  le  collège  d'Abbeellle,  1384-1888,  par  Prarond.  (Paris,  Picard,  1888,) 
Voir  compte  rendu,  par  M.  Gréard,  dans  le  Bulletin  du  comité  det  tra- 
vaux historiques  et  scientifiques.  Sciences  économiques,  1888,  p.  80;  — 
Les  collèges  de  Gap  et  d'Embrun  avant  1790,  par  M.  P.  G.,  pp.  153-160 
du  Bulletin  de  la  société  d'études  des  Hautes-Alpes  ;  —  Le  collège  de 
Foix  ou  de  Sainl-Jéi-ûmc,  dans  les  Mémoires  de  l'académie  des  sciences  de 
Toulouse,  t.  vil,  1"  semestre  188S,  pp.  23S-32I>  ;  —  Histoire  du  collège 
de  Tulle  depuis  son  origine  jusqu'à  la  création  du  Igcèe,  par  Clément 
Simon,  dans  le  Bulletin  de  la  société  des  sciences  de  la  Corrèie,  1889, 
189!  et  1892  ;  —  Le  collège  de  Périgord  à  Toulouse,  par  M.  Sain t-Cba ries, 
p.  ISS,  dans  les  Mémoires  de  l'académie  des  sciences  de  Toulouse,  8*  série, 
t.  vni,  1880  ;  ~  Académie  protestante  de  Die,  t604-466J,  par  M.  Brun- 
Durand,  dans  le  Bulletin  historique  el  philologique  du  ministère  de  l'in- 


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risque  de  répétitions  et  malgré  l'inconvënient  de  ces  citations 
fréquentes,  nous  avons  cru  qu'il  fallait  mettre  les  documents 
sous  les  yeux  du  lecteur  ;  ils  sont  plus  éloquents  dans  leurnaive 
simplicité  que  'toutes  les  réflexions,  et  l'on  sera  force  d'ajouter 
à  ces  paroles,  à  ces  témoignages,  à  ces  faits  authentiques  une 
confiance  que  parfois  nous  n'aurions  pas  osé  demander  pour  nos 
seules  afTirmations. 

11  est  donc  maintenant  bien  évident  que  si  nos  pères  ne  sa- 
vaient pas  lire,  nos  grands- pères  le  savaient,  et  leurs  aïeux  aussi. 
La  loi  de  1833  a  créé,  en  effet,  des  écoles,  mais  à  la  place  de 
celles  qui  avaient  existé  autrefois  ;  et  le  long  temps  écoulé  entre 
la  disparition  des  premières  et  la  fondation  des  nouvelles,  a  fait 
croire  aux  esprits  superficiels,  à  la  foule  et  aussi  à  un  trop 
grand  nombre  d'esprits  cultivés,  que  les  premières  n'avaient 
jamais  été  et  qu'avant  notre  époque  il  n'y  avait  rien.  Or,  dès  le 


BtruclioD  publique,  1891,  a"  4,  p.  317  ;  —  Un  collège  i  Bergerac,  p.  323, 
4'  livraison,  t.  vu  du  Bulletin  de  la  lociélé  historique  du  Périgord,  juil- 
let-août 1880  ;  —  dans  les  Mémoire*  de  la  tociété  de»  antiquaires  de 
Picardie,  t.  x  de  la  3*  série,  i  88S  :  Notice  lur  l'eiaeignemenl  A  Montreuil 
iur  mer  jusqu'en,  1804,  par  le  comte  G,  de  Hauteclocque,  p.  97  ;  Un  mol 
aar  les  écoles,  par  Darsy,  p.  US  ;  L'écoUtre  de  Noyon  et  le*  écoles  de 
celle  ville  Jusqu'au  milieu  du  XIIl'  siècle,  par  M.  Couaid-Luys,  p.  265;  — 
Histoire  de  l'enseignement  dans  la  ville  d'Arrai,  dans  Jes  Mémoires  de 
l'académie  du  Pas-de-Calais,  l.  iiiv  (Arras,  dès  le  V  siècle,  possédait 
des  écoles  de  grammaire  et  de  rhétorique)  ;  —  Le  collège  des  jésuites  à 
Arras,  p.  93,  dans  les  Mémoires  de  la  commission  départementale  des 
monuments  historiques  du  Pas-de-Calais, \.,\" ,  1  "livraison,  1889;  — -  Sotiee 
historique  sur  l'école  centrale  de  Gap,  1/9S-1S04,  par  M.  Alfred  Dumas, 
dans  le  Bulletin  de  la  société  d'études  des  Hautes-Alpes  (Uap,  1892),  11> 
année,  2"  série,  n"  3,  juillet  1892  ;  —  Instruction  primaire  dans  le  Bas- 
Poitou  acant  1789,  dans  la  Bévue  de  la  société  littéraire  de  la  Vendée,  b 
FoDtenay,  l"  aDDée,3*  et  4°  livraisons;  2° année,  l"livr,  ;  —  L'instruction 
publique  à  Toulon,  de  1SI5  à  487i,  par  Louis  Bonelly,  dans  le  Bulletin 
de  l'académie  du  Var  [1893],  l.  iviii  ;  —  Les  épreuves  d'un  maître  d'école 
A  Toulouse  au  XV'  siècle,  p.  143  (189Ï),  n"  16  du  Bulletin  de  la  société 
archéologique  du  midi  de  la  France  ;  situation,  concurrence,  écoles  pu- 
bliques, écoles  privées,  etc.;  —  même  n",  p.  18C  :  Un  nouveau  collège 
universitaire  A  Toulouse  aa  XIV'  siècle.  (Pierre  de  Montrevet,  évi'que  de 
Lectoure,  par  son  testament  du  5  mars  1369,  fait  une  fondation  en  fa- 
veur des  étudiants  ecclésiastiques  de  Toulouse;  les  écoliers  seront 
instruits  par  2  prêtres.) 


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—  320  — 

Ti*  siècle,  on  constate  des  écoles  rurales.  La  rareté  des  docu- 
ments, l'absence  d'archives,  ne  permettront  jamais  de  dresser 
une  statistique  complète  de  l'enseignement  aux  époques  re- 
culées, même  parfois  dans  les  siècles  plus  voisins  du  nâtre. 
Mais  les  mentions  qu'on  trouve  de  maîtres  et  d'élèves  à  travers 
les  tempa  et  les  paya  divers,  çà  et  là,  en  Bourbonnais  l'an  1260, 
en  Normandie  pendant  tout  le  moyen  âge,  en  Bourgogne,  en 
Gascogne,  en  Champagne,  dans  le  Nivernais  comme  à  Paris,  à 
Evreux  comme  à  Lille,  à  Chàlon  comme  à  Bordeaux,  en  Savoie 
comme  à  Rouen  ou  à  Dunkerque,  sont  su  ITi  santé  s  pour  faire  con- 
clure que  ces  écoles,  éparses  sur  tant  de  points  divers  de  la 
France,  n'ont  pas  été  des  faits  isolés,  particuliers,  locaux,  et 
que  l'instruction  était  répandue  non  pas  seulement  dans  le  boui^, 
dans  le  hameau  quelquefois,  où  on  la  constate,  mais  aussi  dans 
le  village  voisin,  à  plus  forte  raison  dans  la  ville  prochaine. 

De  plus  ces  séries  d'instituteurs  qu'on  rencontre  pour  une  pa- 
roisse durant  un  ou  deux  siècles  sans  lacune, permettent  bien  de 
croire  qu'elles  existaient  aussi  pour  celles  où  l'on  n'en  a  trouvé 
qu'un  ou  deux,  de  temps  à  autre,  selon  qu'on  possède  des  docu- 
ments. Enfin,  il  faut  remarquer  que  partout  où  un  homme  sé- 
rieux, intelligent  et  laborieux  a  voulu  sonder  le  passé,  creuser 
un  peu  au-dessous  de  cette  surface,  partout  où  des  archives  un 
peu  complètes  ont  échappé  au  ravage  des  temps,  aux  destruc- 
tions de  l'incurie  et  aux  dévastations  systématiques,  on  a  vu 
avec  étonnement  une  instruction  première  développée,  répandue, 
générale  et  fort  ancienne.  Que  signifie  donc,  en  présence  des 
faits  que  nous  venons  de  citer,  cette  phrase  d'un  écrivain  récent 
qui  s'est  fait  une  notoriété  par  ses  idées  de  réformes  parfois  mal- 
heureuses et  qui  a  trop  cru  facilement  qu'avant  lui  rien  de  bon 
n'avait  existé  dans  l'enseignement  ;  «  Jusqu'en  1833,  rien  n'a  été 
fait  pour  l'instruction  primaire  :  le  catholicisme  fait  l'éloge  de 
la  sainte  ignorance  ;  l'enseignement  primaire,  partout  où  il  s'est 
établi  avant  ce  siècle,  est  fils  du  protestantisme,  n 

u  Depuis  I8I>3  le  bilan  de  l'ignoranc  a  diminué  de  8  °/o<  A.  cette 
date,  sur  100  de  nosjeuncs  concitoyens  arrivésàleur  iO'  année, 
plus  de  28  étaient. plongés  dans  les  ténèbres  de  l'esprit;  à  la 
dernière  enquête  on  en  comptait  20  à  peine.  »  ' 

1.  Discours  de  Vicfor  i>uru^,  le  9  novembre  1869,  à  IsdistributioD  des 
prix  de  l'associa  lion  polytechnique,  dans  le  Bulletin  de  Vinttruclion  pri- 
maire, p.  612,  1S69,  1"  semestre. 


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—  321  — 

Comment  donc  s'est  universellement  répandue  l'opinion  que, 
pour  l'inatruction,  nous  datons  de  1 830  ?  D'où  vient  cette  erreur 
trop  générale  ?  Il  y  a  des  causes  nombreuses.  C'est  en  premier 
lieu  l'ignorance,  une  ignorance  profonde  du  passé  de  la  France. 
Interrogez,  non  pas  l'ouvrier  penché  toute  la  journée  sur  son 
établi,  ou  le  paysan  attaché  du  matin  au  soir  à  son  sillon,  mais 
un  de  ceux  qu'on  appelait  au  ivii"  siècle  les  honnêtes  gens, 
quelque  bachelier,  un  licencié  en  droit,  voire  plus  d'un  docteur, 
je  dis  in  utroque  jure  : 

Comment  se  rendaitia  justice?  Quelle  était  l'organisation  d'une 
paroisse?  Quelles  règles  suivait-on  pour  l'élection  des  maires, 
des  conseillers  municipaux,  du  syndic,  des  juges  au  tribunal  de 
commerce?  Qui  asseyait  et  levait  l'impôt?  Qui  votait,  traçait 
et  fabriquait  les  chemins  ?  Qui  payait  le  budget  de  l'instruction 
publique  et  des  cultes?  Ils  répondront  vénalité,  despotisme, 
dimes,  corvées,  exemptions  et  privilèges.  Les  plus  polis,  les 
plus  tolérants,  les  moins  arriérés  ouvriront  de  grands  yeux,  si 
voua  leur  dites  que  la  justice  se  rendait  absolument  comme  au- 
jourd'hui avec  des  formes  diverses  ;  que  les  procès  y  étaient 
aussi  longs,  aussi  dispendieux;  que  déjà  l'écailte  était  pour  les 
plaideurs,  l'huître  pour  le  juge  et  l'avocat;  le  procureur  était 
aussi  rapace  que  l'avoué  ;  que  l'élection  était  partout,  partout  le 
sutTragc  universel,  à  la  commune  et  à  la  bourse,  pour  le  choix 
d'un  fabriqueurcommed'un  syndic,  d'un  collecteur  comme  d'un 
maitre  d'école  ;  et  que  les  affaires  de  la  paroisse,  murs  de  cime 
tière  ou  cloche  d'église,  chemin  vicinal  ou  détaxe  d'impositions, 
étaient  traitées  par  l'assemblée  générale  de  tous  les  habitants.  * 
Quant  aux  gens  de  parti  ou  de  parti  pris,  ils  crieront  moyen  âge, 
ténèbres  et  féodalité, ou  bien  progrès,  lumière,  science  moderne. 
Les  mots  ne  sont  pas  plus  des  faits  que  les  moines  ne  sont  des 
raisons. 

En  second  lieu,  et  ce  qui  atténue  un  peu,  il  n'y  avait  pas, 
avant  1789, de  budget  de  l'instruction  publique,  pas  de  chapitres 
dans  les  dépenses  générales,  pas  de  subvention  aux  écoles. 
Puis,  l'état  s'abstenait  à  peu  près  complètement;   et  habitués 


I.  Je  me  proposais  une  petite  histoire.  Le  êuffrage  unieersel  aoan(  le 
luffrarje  uaieeriel,  et  j'avais  réuni  de  nombreui  matériaux.  Les  flammea 
de  1871  m'ont  détruit  cela,  et  bien  d'autres  choses.  J'ai  depols  réuni 
d'autres  documents.  Le  sujet  vaut  la  peine  d'ôtre  traité. 

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que  nous  sommes  à  le  voir  tout  faire,  nous  ne  pouvons  noua 
imaginer  qu'il  y  ait  eu  quelquechose  en  dehors  de  lui.  En  outre, 
et  un  peu  comme  conséquence,  pas  de  statistique  orflcielie,  pas 
de  concours  annuels,  pas  d'expositions  scolaires,  pas  de  rap- 
ports imprimés,  répandus,  discutés,  pas  de  discours  élo- 
quents, pas  de  circulaires  multipliées,  tous  moyens  excellents 
pour  cxc-iler  le  zèle  des  uns  et  l'admiration  des  autres  ;  aucun 
bruit,  pas  de  publicité  ;  tout  se  passe  sur  les  lieux,  presque  à 
huis  clos,  presque  en  catimini.  La  vie  scolaire  ne  se  révèle  en 
dehors  des  écoles  que  par  des  ordonnances  épiscopales  ou  quel- 
ques règlements  délibérés  en  synodes  qui  ne  sortent  pas  du 
dioci'se.  On  n'a  rien  fait  pour  le  public,  et  le  public  s'en  venge 
en  ignorant  ce  qu'on  a  fait  à  son  insu.  N'y  aurait-il  pas  encore 
un  certain  sentiment  d'amour-propre  qui  nous  persuade  que 
nous  sommes  les  plus  intelligents  et  les  plus  moraux,  que  les 
progrès  faits  nous  sont  uniquement  dus,  et  que  c'est  nous  qui 
avons  non  pas  seulement  développé,  mais  même  créé  nos 
institutions? 

Enfin,  la  grande  cause  de  notre  illusion,  c'est  qu'en  etTet, 
avant  les  lois  de  la  restauration  et  du  gouvernement  de  juillet,il 
n'y  avait  pas  d'écoles.  On  a  vite  conclu  qu'il  n'y  en  avait  jamais 
eu.  Or,  depuis  le  décret  de  la  convention  qui  établissait  une 
école  par  commune,  non  seulement  il  n'y  eut  pas  d'écoles  dans 
les  paroisses  qui  n'en  avaient  pas  auparavant,  mais  encore  elles 
se  fermèrent  où  il  en  existait,  et  malgré  celui  du  19  décembre 
1793  qui  fixait  à  20  livres  la  rétribution  due  au  maitre  pour  chaque 
élève  gratuit,  il  n'y  eut  ni  élève  gratuit  ni  élève  payant.  Cepen- 
dant jamais  plus  de  lois  ne  furent  faites  pour  l'éducation  popu- 
laire. Mais  ce  serait  une  singulière  erreur  que  de  prendre  toutes 
CCS  décisions  à  la  lettre.  Aucune  ne  fut  exécutée.  La  révolution 
française,  dit  Maxime  du  Camp,  «  aborda  de  front  tous  tes  pro- 
blèmes et  n'en  sut  résoudre  que  bien  peu.  Par  un  décret  du  18 
août  1792,  l'assemblée  législative  avait  détruit  toutes  les  corpo- 
rations, 0  même  celles  qui,  vouées  à  l'enseignement  public,  ont 
n  bien  mérité  de  la  patrie.  "  En  1793,  on  proclame  la  liberté  de 
l'enseignement  ;  on  n'organise  pas  les  écoles,  mais  on  punit  les 
parents  qui  n'y  envoient  pas  leurs  enfants;  en  179-i,  on  déclare  que 
l'enseignement  est  gratuit,  et  en  1795  on  n'accorde  à  l'institu- 
teur d'autre  traitement  que  la  rétribution  consentie  par  les  fa- 
milles. Un  décret  neutralisait  l'autre  :  enseignement  obligatoire 
sans  école,  gratuité  pour  l'élève,  gratuité  pour  le  maitre.  La 


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—  323  — 

révolution  voulut  l'enseignement,  ne  fit  rien  pour  le  créer  et 
détruisit  celui  qui  existait.  »  * 

Le  mot  est  juste.  Oui,  «  la  révolution  voulut  l'enseignement, 
ne  fit  rien  pour  le  créer  et  détruisit  celui  qui  existait,  b  En  effet, 
la  suppression  des  ordres  religieux  laissa  un  vide  immense,  et 
Lucien  Bonaparte,  dans  un  rapport  aux  conseils,  disait  que  depuis 
cette  funeste  mesure  l'instruction  était  à  peu  pr&s  nulle  en 
France.  La  main-mise  sur  les  biens  des  nobles,  du  clergé,  des 
hôpitaux,  des  fabriques,  anéantit  les  fondations  d'écoles  et  les 
traitements  d'instituteurs  qu'on  avait  eu  tant  de  poine  à  former. 
Tout  s'en  allait  à  la  fois,  et  les  maîtres,  et  les  fonds  qui  faisaient 
vivre  les  écoles.  Les  communes  perdaient  jusqu'à  l'autonomie 
des  anciennes  paroisses.  Elles  n'étaient  que  les  humbles  ser- 
vantes du  district  qui  imposait,  réglait,  administrait  tout  à  sa 
guise  et  parfois  daignait  leur  accorder  un  maigre  subside. 

Elles  devaient  fournir  à  toutes  les  réquisitions,  impôts,  dons 
volontaires,  contributions  patriotiques:  denrées,  blés,  fourra- 
ges, salpêtre,  chaussures  et  hommes.  Plus  de  commerce,  lo  mi- 
sère. Telle  commune  rurale  payait  le  double  et  le  triple  d'impôts 
qu'avant  la  révolution,  et  les  levées  de  18  à  40  ans  enlevaient 
toute  la  population  virile.  Dans  ces  grandes  commotions  socia- 
les, dans  ces  guerres  continuelles,  dans  les  souffrances  du  pré- 
sent, dans  les  inquiétudes  de  l'avenir,  dans  la  pénurie  de  l'état 
et  la  ruine  des  particuliers,  que  devient  l'instituteur,  que  de- 
vient l'école,  que  devient  l'éducation?  L'empire  ne  les  releva 
pas  de  cette  chute  profonde.  11  lui  fallait  à  lui  avant  tout  des 
conscrits.  Faire  des  soldats  était  la  grande  occupation  des  pré- 
fets. Il  n'y  avait  pas  besoin  de  savoir  lire  et  écrire  pour  tomber 
sous  les  murs  brûlants  de  Sarragosse  ou  sombrer  dans  les  gla- 
ces de  la  Bérésina.  Notre  malheureuse  guerre  de  1870  n'a  pas 
été  de  longue  durée,  et  pourtant  les  rapports  olliclels  de  1871 
et  de  1872  constatent  dans  la  Charente-Inférieure,  département 
qui  n'a  nullement  souffert  personnellement,  une  assez  notable 
diminution  du  nombre  des  élèves  ^  ;  et  si  la  guerre  durait  HO  ans, 
tout  serait  à  recommencer. 


1.  Paria,  set  orr/anes,  setfonctiom  et  sa  vie,  t.  v,  p.  8â. 

2.  Il  y  a  pour  18-70  un  déGcil  de  74t  élèves  sur  1869;  le  Dombrc  des 
garçODS  dans  les  écoles  communales  a  été  de  S.Otii  en  moins,  compensé 
par  l'augmentatioD  des  GUes.  Pour  l'anaée  ISTI,  le  déÛcit  géoéral 
sur  1869  a  étë  de  2.226.  Le  chiffre  toUI  des  deux  sexes  au  31  décembre 
1869  éUit  54.172,  et  Sl.9i6  seulemeot  au  31  décembre  1672. 


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—  324  — 

Les  seuls  instituteurs  qu'on  rencontre  çà  et  là  pendant  la  pé- 
riode de  1794  à  1815,  sont  presque  tous  d'anciens  curés  constitua 
tionnels  que  le  Ilot  de  la  faveur  populaire  a  un  moment  portes  quel- 
quefois aux  honneurs  et  qui  sont  venus  misérablement  échouer 
dans  quelque  école  de  village.  A  Ecoyeux  (Oliarente-Inférieure), 
c'est  Pierre  Dalidet,  né  à  Saintes  le  4  février  1729,  ancien  récot- 
let  de  Mirambeau,  ancien  supérieur  du  séminaire  de  Saintes,  et 
vicaire  épiscopal  de  l'évëque  intrus  Robinet.  Dans  les  Deux- 
Sèvres,  c'est  Joseph-Jean  Mestadier  qui  mourut  à  Coulon  près 
de  Niort,  notaire  et  maitre  d'école,  après  avoir  été,  depuis  1776, 
curé  de  Saint  Léger  de  Breuilles,  diocèse  de  Saintes,  et  puis 
3"évèque  de  Saint-Majxent. 

Il  y  eut  donc  une  éclipse,  on  pourrait  dire  éclipse  totale,  et 
elle  dura  longtemps,  si  bien  que  l'astre  venant  à  reparaitre,  on 
s'imagina  qu'il  se  levait  pour  la  première  fois. 

Aujourd'hui,  nous  le  croyons,  il  n'est  plus  possible  de  rester 
dans  cette  erreur.  Avec  les  seuls  rares  documents  que  nous  ont 
laissés  les  flammes  volontaires  ou  accidentelles,  nous  avons 
composé  une  page  de  l'histoire  de  l'instruction  en  Aunis  et  en 
Saintonge.  Dans  des  provinces  plus  favorisées,  où  l'on  ne  s'est 
pas  acharné  à  tout  détruire,  on  a  trouvé  et  l'on  trouvera  plus. 
Mais  déjà  procédant  par  voie  de  généralisation,  car  notre  con- 
trée et  celles  que  nous  avons  citées  n'étaient  pas  une  exception 
en  France,  il  est  permis  d'aCRrmer  qu'avant  1790  il  y  avait  des 
écoles  primaires,  qu'il  y  en  avait  beaucoup,  et  que  chez  nous 
l'instruction,  moins  répandue  qu'aujourd'hui  en  général,  à  cause 
surtout  de  la  dilliculté  des  communications,  l'était  pourtant  dans 
certains  endroits  plus  qu'en  1873. 

C'est  l'évèque  qui  est  le  ministre  de  l'instruction  publique 
dans  son  diocèse  ;  il  nomme,  examine,  institue,  Inspecte,  révo- 
que les  maîtres  et  les  maîtresses,  par  lui  ou  par  ses  délégués. 
Du  haut  de  la  chaire,  dans  ses  tournées,  il  exhorte  les  parents  à 
faire  instruire  leursenfants,  à  les  envoyer  à  l'école  s'il  y  en  aune 
et  à  en  ouvrir  s'il  n'y  en  a  pas.  Lui-même  en  crée.  Les  curés 
l'imitent,  puis  les  fabriques,  les  paroisses,  et  les  particuliers, 
bourgeois,  gentilshommes,  les  La  Rochefoucauld,  les  Pons, 
la  duchesse  de  Bourgogne,  M""  de  Maintenon,  l'intendant,  le  roi. 
On  fait  des  fondations  et  on  s'impose  des  taxes.  L'instruction 
populaire  prend  un  grand  développement;  les  congrégations  re- 
ligieuses aident  merveilleusement  à  ce  progrès  :  les  protestants 
de  leur  côté  établissent  des  écoles.  Souvent  on  les  tolère,  mais 


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avec  la  défense  de  recevoir  des  enfants  catholiques  ^.Ettoutcela 
se  fait  par  l'initiative  individuelle,  eans  presque  que  l'état  s'en 


1.  i<  Nismes,  en  la  cour  des  grands  jours,  24  janvier  1667. 

Louis,  par  la  grâce  de  Dieu...  Par  les  arrestei  de  nostre  conaeil  d'eslat 
des  six  octobre  1663  et  xvin  septembre  1664,  il  est  défendu  aux  ministres 
de  la  R.  P.  It.  d'y  faire  chanter  à  bnute  voix  parles  enfants  les  pscaumcs 
de  Marot  et  de  Bbze  ;  et  d'autant  que,  dans  les  lieux  où  coût  de  la  dite 
profession  sont  les  plus  forts  et  en  plus  grand  nombre,  on  contrevient 
journellement  ausdits  arrests  et  règlemens,  et  qu'il  importe  d'y  pourvoir, 
requérons  à  ces  causes  qu'il  plaise  A  noslro  dite  cour  conformément  il 
iceui  que  dans  huitaine  de  la  publication  ou  notification  qui  sur  ce  sera 
rendu,  les  eonsulz  des  villes  et  lieui  du  ressort  présenlerout  à  l'évesque 
dioceiain  ou  à  son  grand  vicaire  un  maistro  d'école  catholique,  aux 
gages  de  cent  livres  qni  lui  seront  payeî,  fts  lieux  où  l'exercice  de  la 
dite  R.  P.  R,  n'est  point  permis,  par  les  faabitans  et  contribuables,  à  la 
charge  par  le  dit  maistre  d'école  d'enseigner  indilTé  rem  ment  tous  les 
enfants  sans  les  contraindre  sur  le  fait  de  la  religion,  avec  inhibitions 
et  delfences  aux  pères  et  mères,  tuteurs  et  autres  parents,  d'envoyer  les 
enFanls  des  p^^cs  catholiques  aux  écoles  de  ceux  de  la  dite  H.  P,  R.  et 
aux  maiatres  d'école  de  la  dite  profession  de  les  y  recevoir,  ny  d'y 
faire  chanter  les  pseaumes  de  Harot  et  de  Béic,  ou  d'y  dogmatiser,  mais 
seulement  d'enseigner  k  lire,  écrire  et  chifrci-,  et  ausdits  ministres  de 
tenir  aucuns  pensionnaires  que  de  leur  profession  au  nombre  de  deux 
seulement,  Il  peine  de  cinq  cens  livres  d'amende,  par  son  arrest  pro 
nonce  ce  jourdhuy  est  [sic)  ordonné  que  dans  chacune  des  villes  et 
autres  lieux  du  ressort,  il  y  aura  un  maistre  d'école  catholique,  et  qu'à 
cet  effet  dans  huictaine  après  la  publication  du  présent  nrrest,  les  consuls 
des  dites  villes  et  lieux  présenteront  k  l'évesque  dioceiain,  ou  Ji  son 
grand  vicaire,  ou  autre  ayant  charge,  une  personne  capable  et  de  bonnes 
mœurs,  avec  cent  livres  par  an  qui  seront  payés  au  maistre  d'école  de 
trois  en  trois  mois  par  avance  par  les  communaul^z  et  tous  les  habi- 
lans  es  lieux  où  l'exercice  public  de  la  dite  religion  n'est  point  permis, 
à  la  charge  par  le  dit  maître  d'enseigner  îndifércmment  tous  les  enfants 
sans  les  contraindre  sur  la  religion  ;  passé  lequel  délay,  sera  permis  nui 
dits  évesques  ou  prends  vicaires  d'y  pourvoir  ;  fait  nostre  dite  cour  très 
expresses  inhibitions  et  dcfTences  aux  pères  et  mères,  tuteurs  et  parenis, 
d'envoyer  les  enfants  de  pères  catholiques  aux  temples  et  écoles  de 
ceux  de  la  R,  P.  B.  et  aux  maistres  d'école  de  la  même  profession  de  les 
y  recevoir,  et  de  faire  chanter  les  pseaumes  de  Marot  et  de  Bèie,  ny  de 
dogmatiser,  mais  seulement  d'y  enseigner  Ji  lire  et  chitrer;  aussy  oux- 
dits  ministres  de  la  R.  P.  R.  tenir  des  pensionnaires  autres  que  de  leur 
profession,  ny  en  plus  grand  nombre  que  deux,  à  peine  de  cinq  cens 
livres  d'amende  contre  ehacuu  des  contrevenants,  apliqué  le  tiers  aux 


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occupe.  La  révolution  en  voulant  aller  trop  vite  gâta  tout  le  bien 
accompli  jusque  là;  il  a  fallu  recommencer  à  nouveau;  et  si 
BOUS  la  main  vigoureuse  de  l'état,  l'instruction  primaire  a  fait, 
depuis  40  ans  surtout,  d'admirables  progrès,  ces  progrès  ne  doi- 
vent pas  nous  faire  oublier  ceux  qu'on  avait  faits  auparavant. 

La  maison  d'école  n'était  que  la  maison  du  régent,  comme  au- 
jourd'hui encore  pour  l'instituteur  qui  n'est  pas  communal.  La 
situation  du  maître  était  assez  précaire  :  il  vivait  de  la  rétribu- 
tion scolaire,  d'une  rente,  d'une  imposition  le  plus  souvent  li- 
brement consentie  par  les  habitants,  réunis  en  assemblée  géné- 
rale. 11  était  bien  souvent  sacristain  et  avait  en  cette  qualité 
droit  à  certains  bénéfices  tels  que  les  cendres  du  feu  de  la  sa- 
cristie, encore  fort  recherchées  aujourd'hui  en  Vendée. 

L'instituteur  était  libre,  complètement  libre,  sous  la  seule 
condition  de  moralité  et  de  capacité,  et  pour  cette  dernière  on 
n'avait  pas  le  droit  d'être  bien  exigeant;  aussi  ne  l'ctail-on  pas 
beaucoup.  Se  mettait  instiluteur  qui  voulait,  sous  la  seule  per- 
mission du  curé  en  attendant  l'autorisation  de  l'évéquc.  Un  ser- 
gent de  la  terre,  un  praticien,  un  clerc,  le  sacristain,  le  vicaire, 
le  curé,  le  notaire,  faisait  la  classe.  Souvent  le  maître  d'école 
débattait  avec  les  habitants  de  la  paroisse  cap itulairement  as- 
semblés ses  conditions  par  un  contrat  en  bonne  forme.  Les  pères 
de  famille  réglaient  ainsi  tout  ce  qui  regardait  l'école,  c'est- 
à-dire  leurs  enfants:  enseignement,  méthode,  traitement,  rétri- 
bution scolaire,  durée  des  classes,  congés. 

Libre  en  droit,  l'instruction  en  fait  était  gratuite:  gratuite 
pour  les  pauvres,  au  moyen  de  fondations  ou  de  traitements, 
grâce  à  la  charité  particulière  ou  au  dévouement  de  ceux  qui 
enseignaient  les  enfants  pour  l'amour  de  Dieu;  gratuite  pour 
tousindistinctement,  quand  c'étaient  les  religieux  qui  en  étaient 
chargés.  Payait  qui  pouvait;  la  charité  payait  pour  les  autres. 
Laiquc  dans  son  personnel  *  en  majeure  partie,  l'instruction 


dénonciateurs,  le  tiers  h  la  réparation  de  l'église  du  lieu,  et  le  tiers  h 
l'hospital  des  pauvres.  » 

Bulletin  de  U  aociiU  de  l'histoire  du  proleslanlisme,  p.  406,2*  série, 
U»  année,  n»  9,  ISseptembre  1876. 

1 .  Ed  Normandie,  proviDcc  où  l'on  rencontre  le  plus  d'ecclésiastiques 
dans  les  écoles,  il  y  avait,  de  1710  à  1717,  92  écoles  tenues  par  des  curés, 
274  par  des  vicaires  oa  des  diacres  aur  855  dirigées  par  des  laïques. 


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—  327  — 

était  profondément  religieuse.  L'école  était  une  succursale,  une 
dépendance  de  l'église  '  ;  on  ne  la  comprenait  pas  sans  morale  et 
sans  Dieu.  Quelques  essais  pour  la  rendre  obligatoire  échou- 
èrent; la  prison,  les  amendes  infligées  aux  parents  qui  n'enver- 
raient pas  leurs  enfants  à  l'école,  ne  le  furent  qu'accidentelle- 
ment, si  elles  le  furent;  et  le  souvenir  de  ces  violences,  n'au- 
raient-elles été  que  platoniques,  n'a  pas  peu  contribué  à  faire 
repousser  jusqu'à  ces  derniers  temps  le  principe  de  l'obligation 
par  tous  ceux  qui  ont  foi  dans  le  dévouement,  foi  dans  le  pro- 
grès et  dans  la  liberté. 

En  un  mot,  libre  complètement,  religieuse  avant  tout,  gra- 
tuite en  grande  partie,  et  obligatoire  par  décret  seulemenl  ou 
dans  des  circonstances  passagères,  l'instruction  primaire  était 
répandue  dans  nos  contrées  beaucoup  plus  qu'on  ne  croirait;  et 
sesorigincs,  ses  conditions,  ses  progrès^ses  développements,  ses 
éclipses,  ses  qualités  et  ses  défauts  peuvent  fournir  d'utiles  su- 
jets de  méditations  et  de  reclierches.  Qu'on  compare  maintenant 
ce  qui  se  passe  de  nos  jours;  qu'on  juge,  et  que,  sans  dédain- 
pour  le  présent,  sans  engouement  pour  le  passé,  rendant  justice 
au  bien  accompli  ici  ou  là,  aux  progrès  faits  avant  comme  après 
1790,  on  tire  de  cette  étude,  non  pas  des  arguments  pour  une 
thèse,  mais  un  noble  désir  d'imiter  ce  qu'il  y  avait  de  bon,  d'évi- 
ter ou  de  remplacer  ce  qu'il  y  avait  de  défectueux,  puis  d'aller 
plus  avant  dans  la  voie  de  la  liberté,  de  la  justice,  de  la  science 
et  de  Dieu. 


1.  Arrest  portant  qu'eo  chaque  lieu  du  ressort,  il  sera  élably  un  maia- 
tre  d'École  calliolique,  aui  gages  de  cent  livres  paiables  par  la  coinmu- 
naulé,  et  défenses  aux  pères,  môres  et  tuteurs  d'oiivoyci'  les  cnrants 
calholiques  aux  écoles  des  prétendus  réformée,  k  peine  de  cin((  cens 
livres  d'amende  chacun  contre  les  contrevenaes. 


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L'INSTRUCTION  PUBLIQUE  EN  SAINTONGE  ' 


DOCUMENTS 


LA   «    GRANT  ESCHOLE    »    DE   SAENT-JEAS   DANGÉLY 

A.  —  4640,  46  avril.  — Sommation  faite  au  sieur  prévost-moyne  de 
l'abbaye  de  Saint-Jean  d'Angi'ly  par  Julien  du  Rocher  de  lui  remettre 
les  provisions  de  l'àooomat  dont  il  a  élé  pourvu  par  l'abljé  François 
Guillcbaud.  —  Acte  aux  minutes  de  Sureau,  notaire  royal  A  Satal-Jean 
d-Angéhj.  ï 

Aujourd'huy,  pardevanl  moy,  Louis  Sureau,  notaire, garde- 
noUe  et  tabellion  royal  héréditaire  en  la  ville  et  ressort  de 
Saint-Jehan  d'Angély,  et  en  présence  des  tesmoingsde  baz 


1.  L'étude  qui  prt^ctde,  résumé  d'une  foule  d'ouvrages  publiés,  con- 
tient pour  noire  région  un  nombre  considérable  de  documents,  de  notes, 
de  fai.ts  iuédîts.  Nous  la  faisoiiB  suivre  de  pièces  originales  plus  longues 
ou  plus  importantes,  que  nous  donnons  in  extenso.  Il  en  est  peu  qui  con- 
cernent exclusivement  l'instruction  primaire,  puis<[ue  la  plupart  de  celles 
qui  ont  pu  être  trouvées  ont  été  mentionnées,  citées,  analysées  dans  la 
préface,  n'ayant  pas  une  étendue  ou  une  importance  sufGsantc  pourt't[« 
mises  à  part.  En  revanche,  le  colli'gc  de  Saintes  y  a  une  large  part  ;  et 
malgré  deux  histoires  de  cet  établissement,  on  s'apercevra  aussi  que 
tout  n'a  ])u  être  dit.  Il  y  est  uussi  question  de  Saint-Jean  d'Angély,  de 
Cognac,  etc.  Il  faudra  certainement  un  autre  volume  pour  publier  les 
autres  pièces. 

2.  Les  quatre  pièces  publiées  ci-après  ont  trait  à  l'organisation  de 
l'instruction    publique  à  Saint-Jeaa  d'Angély,   au  commencement  du 

Il  existait  anciennement,  à  l'abhnye  des  bénédictins,  sous  le  nom  de 
<'  grant  eschole  «  ou  u  esconomat  »,  un  établissement  destiné  à  l'in- 
Gtruclion  des  novices,  ou  les  jeunes  gens  de  la  ville  étaient  aussi 
admis  ;  les  frais  de  cette  instruction  se  prélevaient  sur  une  dotation  spé- 


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nommez,  èslanl  en  l'egHze  et  abbaye  du  moustier  de  ladicle 
ville,  yssue  des  vespres,  c'est  comparu  et  présenté  en  sa 
personne  Me  Jullien  du  Rocher,  maistrc  d'escolle  principal 
et  esconome  du  grant  collège  de  ladicte  ville  de  Saint-Jehan 
d'Angély,  demeurant  en  icellc,  lequel,  en  présence  de  reli- 
gieuses personnes  :  frères  Jean  Pasquier,  prieur  claustral  de 
ladicle  abbaye  ;  Françoys  Sarreau,  soubs-prieur  ;  Jehan 
Clodier,  chantre  ;  Jacques  Archicr,  prieur  de  S.  Jacques  ; 
Anthoine  Fauchereau,  prieur  de  Charentenay,  et  de  Jehan 
Gaignon,  sacristain,  tous  religieux  d'icelle  abbaye,  parlant  à 
la  personne  de  f.  Bernard  Peyrot,  prévosl-moyne  de  ladicte 
abbaye,  l'a  sommé,  requis  et  interpellé  de  luy  rendre,  res- 
tituer et  remettre  entre  mains  les  lettres  et  provisions  dudit 
esconomat  dont  il  a  esté  cy  devant  pourveu  par  révérend 


ciale,  "  la  préhende  préceptorole.  «  Lorsque  les  bénédiclins  quitièrenl  la 
ville,  en  1568,  la  muDicipalîté  plaçn  un  laïque  à  la  Icte  de  la  «  granl 
eschole  »,  et  il  conliauaàjouirdu  revenu  allèrent  à  la  charge  qu'il  occu- 
pail.  A  leur  retour,  au  coraraencoment  du  xvti°  siècle,  les  bénddictJns 
s'efTorcèrenl  de  se  faire  réintégrer  dans  leurdiiîit  de  direction  de  l'éco- 
noraal.  Une  sentence  de  la  séuéchaustiée  ordonna  le  partafre  de  la  pré- 
bende dans  la  proportion  des  2/3  a  l'iaslrueteur  des  novices  et  de  1/3 
BU  principal  régent.  Miiis  ces  deux  écoles  se  disputèrent  les  élùves  de  la 
ville:  de  Ih  conflit  et  procès  porté  devant  le  parlement  de  Bordeaux 
pour  obIi(;er  le  régenta  esécuter  la  sentence  obtenue.  L'aiTCt  Fut-il  fa- 
vorable il  ce  dernier?  On  serait  tenté  de  le  croire  :  car,  h  partir  de  1017, 
il  n'est  plus  question  de  l'instructeur  des  novices,  et  Jean  de  Bonnet, 
qui  teate  à  la  date  du  tOdécomlire  If>l8,  portait  toujours  le  titre  d'économe 
et  principal  régent  de  la  ic  grant  eschole  "  do  Saint-Jean  d'Angély,  Dans 
cet  acte,  Jean  de  Bonnet  déclare  faire  profession  de  la  religion  catho- 
lique ;  et  cependant  la  formule  est  celle  qu'employaient  ordinairement 
pour  leurs  testaments  les  personnes  appartenant  à  la  religion  réformée. 
Sous  l'apparence  d'un  conflit  d'intérêts  privés,  ces  discussions  nous  ré- 
vèlent l'antagonisme  des  influences  rivales  qui  se  disputaient  alors  la 
direction  de  l'enseignement.  Boiiard  était  un  catholique  ardent,  et  il 
fut,  après  le  siège,  l'un  des  premiers  syndics  élus  ;  le  certificat  qu'il 
obtient  de  ses  coreligionnaires,  sans  doute  pour  le  produire  devant  le 
parlement  de  Bordeaux,  est  signé  des  principales  notabilités  catholiques. 
Demïs  d'Aussy. 


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père  en  Dieu  messîre  Françoys  Guillebaud,  abbé  commen- 
dataire  de  ladite  abbaye  ;  lesquelles  lettres  de  provision 
ledict  Durocher  auroit,  dès  l'unzièrae  d'octobre  dernier,  mis 
entre  les  mains  du  sieur  Jehan  Pcyrot,  frère  d'icelluy  dicl 
sieur  prévost-moyne,  comme  it  auroit  desclairé  en  l'assem- 
blée de  leur  chappitre  tenue  en  ladicte  abbaye  le  14e  jour 
de  mars  dernier  passé,  protestant  ledict  Durocher,  au  cas 
où  le  sieur  prévost-moyne  ne  luy  rendra  et  restituera  pré- 
sentement les  susdictes  lettres  de  provisions,  de  tous  des- 
pends, dommages-intérêts  soufferts  et  à  souffrir  à  défault  de 
ladite  restitution,  et  de  se  pourvoir  en  la  cour  ainsi  qu'il 
verra  estre  à  fayre.  Lequel  dict  sieur  prévost-moyne  a  faict 
responce  qu'il  requerroit  coppie  de  la  présente  sommation 
et  protestation,  laquelle  nous  luy  avons  octroyée  pour  luy 
valloir  et  servir  en  temps  et  lieu.  Faict  en  ladictc  église,  le 
seizième  jour  d'apvril  mil  six  cent  dix,  en  présence  de  Pierre 
Dufaure,  maistre  pastissier,  et  de  Pierre  Barbreau,  apothicaire, 
demeurant  en  ladicte  ville.  Losdits  Durocher,  Pcyrot  et 
Icsmoings  ont  signé  ;  et  au  mesme  instant  le  sieur  Peyrol  a 
receu  coppie  de  ladicte  sommation. 

Peyrot.  J.  du  Rocher.  P.  Dufaure.  P.  Barbreau. 
Sureau,  notaire  royal. 

Et  ledict  jour,  le  sieur  prévost-moyne,  faysant  response 
à  la  sommation  cy  dessus,  a  dict  que,  le  vingtième  décembre 
dernier,  il  auroit  receu  certaines  provisions  dudict  sieur  abbé 
avec  une  mission  luy  mandant  par  exprès  de  ne  vuider  ses 
mains  sans  son  sceu  et  consentement,  attendu  qu'il  y  avoit 
certaines  conditions  entre  luy  et  ledict  Rocher,  comme 
mesme  ledit  Rocher  le  desclare,  d'autant  que  le  faict  de 
ladite  provision  estoit  du  tout  extraordinaire,  désirant  en 
prendre  conseil  pour  n'estre  bien  justement  en  cesle  affaire, 
et  qu'il  avoit  faict  ladicte  provision  par  importunité  et  pré- 
cipitation ;  et  quelque  temps  après  ledit  sieur  abbé,  ayant 
prins  advis  et  conseil,  auroit  trouvé  que  lesdictes  provisions 


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luy  estoient  grandement  préjudiciables  et  auroit  esté  cir- 
convenu faysant  icelles  pour  n'estre  tenu  fournir  de  régents 
et  inaistres  d'escholle  pour  l'instruction  de  la  jeunesse  de  la 
prezenle  ville  et  que,  pour  ce  regard,  il  y  auroit  procès 
pendant  au  grand  conseil  du  roy.  Sur  quoy  ledit  sieur  abbé, 
estant  au  lieu  de  La  Chasteignerayc,  auroit  envoyé  homme 
exprès  mandant  audit  sieur  prévost-moyne  de  renvoyer  la- 
dite provision,  ce  qu'il  auroit  faict,  au  sceu  et  consentement 
dudit  Rocher,  qui  sçait  en  sa  conscience  le  contenu  ci  dessus 
estre  véritable  comme  il  se  peut  justiffier  par  plusieurs 
missives,  tant  du  sieur  abbé  que  dudit  Rocher,  et  partant 
se  doibt  ledit  Rocher  adresser  pardevcrs  ledit  sieur  abbé,  si 
bon  luy  semble,  et  non  au  sieur  prévost-moyne,  qui  a  satis- 
fait à  ce  qu'il  debvoit;  protestant  contre  ledit  Rocher  de  tous 
despens,  dommages  et  intérêts,  et  se  pourvoir  comme  il 
verra  estre  à  faire  contre  sa  demande.  Fait  en  ladite  ville  de 
Saint-Jean  d'Angély,  en  la  mayson  du  sieur  prévost-moyne, 
en  présence  de  Guillaume  Paillou,  habitant  ladite  ville  de 
Saint-Jehan,  Minguet,  clerc  en  icelle;  et  ledit  prévost-moyne, 
et  Minguet  ont  signé,  ledit  Paillou  ayant  déclaré  ne  le  savoir 
faire. 

F.  Peyrot,  prévost-moyne  smdict.  Minguet. 
Sureau,  notaire  royal. 

B.  —  I6IS,  W  juillet.  —  SominnUon  faite  par  Pierre  Boyiard,  bachelier 
es  arts  et  sacrée  faculté  de  théologie,  i  Jean  de  Bonnet,  économe  et 
principal  récent  du  collège  de  Saint-Jean  d'Angély,  de  déclarer  s'il  veut 
continuer  de  l'empêcher  en  l'eiercice  de  sa  cbai^.  —  Original  lar 
papier  aux  minute»  de  Sureau. 

Aujourd'huy,  vingtième  juillet  mil  six  cent  quinze,  sur  les 
neuf  attendant  dix  heures  du  matin,  pardevant  moy,  notaire, 
garde-note,  tabellion  hérédilaireen  Saintonge,  et  en  présence 
des  témoins  de  bas  nommez,  estant  en  la  mayson  et  grant 
eschole  de  ladite  ville  de  Saint-Jehan  d'Angély,  est  comparu 
en  sa  personne  Me  Pierre  Boyzard,  bachelier  ès-arts  et  sa- 


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crdes  fncultés  de  théologie,  demeurant  en  ladite  ville,  lequel 
parlant  à  la  personne  de  Me  Jean  de  Bonnet,  économe  du 
collège  de  ladite  ville,  trouvée  en  la  chambre  en  laquelle  ledit 
Boyzard  a  accouslumé  d'enseigner  les  enITans  es  langue 
latine,  où  iceluy  Boyzard  s'est  présenté  pour  continuer  ladite 
instruction,  suivant  la  sentence  ou  appointemenl  prononcé 
au  siège  royal  de  ladite  ville  le  18e  jour  du  présent  moys  et 
an,  l'a  sommé  et  somme  par  ces  présentes  de  dire  et  desclarer 
s'il  entend  l'cmpesrher  en  l'exercice  de  sa  charge  et  s'il  n'a 
pas  mandé  aux  cscholiers  dudit  Boyzard  de  ne  venir  au  ma- 
tin audit  collègp,  et  au  contraiie  s'en  aller  au  logis  dudit  de 
Bonnet  en  lequel  il  y  a  un  prétendu  régent  pour  faire  ladite 
instruction  ;  protestant  iceluy  dit  Boyzard  contre  ledit  do 
Bonnet  pour  ernpeschement  qu'il  apporte  à  sa  chaîne  et  se 

pourvoir  ainsi  qu'il  verra  estre  à  faire Lequel  de  Bonnet 

a  fait  response  qu'il  ne  sçait  qui  s'est  enquis  pour  les 
régents  ;  qu'il  est  peirais  audit  de  Bonnet  d'en  prendre  non 
seulement  ung,  mais  tel  nombre  que  bon  luy  semblera.  Desquels 
dires,  protestations  et  response  audict  Boyzard  ce  requérant 
octroyons  acte  pour  luy  valloir  et  servir  en  temps  et  lieu  que 
de  rayson.  Fait  en  présence  d'Estienne  Griffon,  sieur  de  La 
Chaynée,  et  de  Jean  Dufaure,  praticien,  demeurant  en  la 
ville  de  Saint-Jean  d'Angély  ;  ledit  de  Bonnet  n'a  voulu  signer, 
les  autres  ont  signé. 

Griffon.  Dufaure.  Boyzard.  Sureau,  notaire  royal. 

Et  ledit  jour,  pardevant  le  notaire  et  les  tesmoings  de  baz 
nommés,  ledit  Boyzard,  parlant  à  Jehan  et  Robert  Gadouyn, 
Claude  Berthommé  et  Pierre  Coullon,  tous  escholiers  dudit 
Boyzard,  les  a  requis  et  interpellés  de  lui  dire  et  desclarer 
quel  les  a  empesché,  à  ce  matin,  d'aller  à  la  grant  eschole, 
au  lieu  où  ledit  Boyzard  a  accouslumé  de  leur  fayre  Icssons  ; 
lesquels  ontfaicIres|ioiise,  savoir:  ledit  Coullon,  que  M«  Jean 
de  Bonnet,  par  luy  trouvé  audit  lieu  de  la  grant  eschole,  luy 
auroit  dict  qu'il  s'en  alloil  en  la  mayson  d'iceluy  de  Bonnet, 


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en  laquelle  il  Ireuveroit  ung  régent  nouveau  qui  luy  ferait 
lesson  ;  et  ledit  Claude  Berthommé  a  dict  qu'il  aurait  rencon- 
tré, à  ce  malin,  le  nommé  Laurent  Jacomyn,  demeurant  en 
la  mayson  dudit  de  Bonnet,  lequel  luy  auroil  dict  de  la 
part  de  ce  dernier  s'il  ne  voudrait  point  venir  aprez  dinez  en 
la  mayson  d'iceluy  de  Bonnet  prendre  lesson  dudit  prétendu 
r^ent  ;  et  poui  le  regard  de  Jean  et  Robert  Gadouyn,  ont 
faict  aussy  response  que  le  mesme  Laurent  Jacomyn  leur 
auroyt  dict,  de  la  part  dudict  de  Bonnet,  qu'ils  n'allassent 
à  la  grant  escliole  au  lieu  où  ledit  lîojzard  a  ar^?«Hstunié 
d'enseigner,  mais  en  la  mayson  d'icelluy  Bonnet...  Dont  de 
tout  ce  que  dessus  ai  audit  Boyzard  ce  requérant  octroyé  acte... 
Faict  en  la  ville  de  Saint-Jean  d'Angély,-  en  la  mayson 
dudict  requérant;  présents  :  Jean  Calïin,  clerc,  et  François 
Salomon,  marchand  de  la  ville  de  Saint-Jean;  et  ledit  Saio- 
mon  a  dict  ne  savoir  signer;  les  autres  ont  signé.  Boyzard. 
Claude  Barthommé.  Pierre  Cuullon.  Robert  Gadouvn. 
J.  Gadouyn.  Caffin.  Sureau,  notaire  royal. 

C.  —  1616,  20  mai,  —  ProcurnMon  donnée  por  le  syndic  dos  bénédic- 
lÏDS  de  l'abbnyc  de  SainWean  il'Augély.  —  (Idem). 

Pardevanl  le  notaire  garde-uote  et  tabellion  royal  héréditaire 
en  la  ville  et  ressort  de  Saint-Jean  d'Angély,  et  en  présence 
des  tesmoings  de  baz  nommés,  a  esté  présent  et  jwrsonnel- 
lemcnt  establi  en  droict  relligicuse  personne  frère  Jehan 
Clodier,  rcUigieux  du  mouslier  et  abbaye  de  ladite  ville  et 
syndic  de  messieurs  les  relligieux  d'icolle,  y  demeurant, 
lequel,  de  son  bon  gré  et  volonté,  et  audit  nom  de  scindic, 
nomme  et  establit  son  procureur  général  et  sjjécial  maistrc 
{nom  en  blanc),  auquel  il  a  donné  et  donne  par  ces  présen- 
tes plein  pouvoir...  d'esler  et  compai-oir...  et  par  espécial 
pardevant  nosseigneurs  tenant  la  cour  et  parlement  de 
Bourdeaux,  et  pardevant  iceux  se  joindre  pour  ledit  consti- 
tuant  audit   nom  au  procès  pendant  eu  la  cour  entre 


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M.  Pierre  Boyzard,  instructeur  des  novices  de  l'abbaye,  et 
M.  Jean  de  Bonnet,  escripvain  et  esconomc  du  collège  de  la 
présente  ville  de  Saint-Jean  d'Angély,  tout  ainsi  que  Icsdits 
sieurs  relligieux  s'cstoient  joints  au  mesme  procès  au  siège 
royal  de  Sainl-Jcan,  et  ce  pour  requérir,  comme  aultre  fois, 
que  inhibitions  et  defîenses  soient  faictes  audit  de  Bonnet 
de  troubler  ledit  Boyzard  en  l'exercice  de  sa  charge  d'in- 
structeur dos  novices  et  des  enffants  de  ladite  ville,  et  con- 
dempner  ledit  de  Bonnet  bailler  et  délivrer  audit  Boyzard  les 
deux  tiers  de  la  prébende  préccptorale  qui  est  ce  à  quoy 
peuvoil  revenir  quatrevinst  livres  de  gage  et  la  nourriture 
que  ledit  de  Bonnet  avoit  promis  audit  Boyzard  pour  l'in- 
struction des  novices  ou  t^lle  autre  portion  de  la  prébende 
qu'il  plaira  à  la  cour  ordonner,  cl  généralement  fayre  tout 
ainsi  que  fayre  pourroit  ledit  constituant...  Faict  et  passé  en 
ladite  ville  de  Saint-Jean  d'Angély,  en  la  mayson  du  sieur 
constituant,  après  niidy,  le  vtnsliesuie  jour  de  may  mit  six 
cent  dix-sept,  présents  tesmoings  à  ce  appelés  et  requis  : 
Jean  Caffin,  clerc,  et  Robert  Gadouyn,  escholier,  demeurant  en 
ladite  ville  de  Saint-Jean  ;  et  ont  les  constituant  et  tesmoings 
signé  :  i.  Clodier,  sindic.  RobehtGadouvn,  présent.  Surbau, 
notaire  royal. 

D.  —  tSiS,  45jatllet.-~  Procuralion  pour  requérir  le  mainUen  de  Pierre 
BoyzanJ  comme  iusiructeur  de  la  jeunesse.  —  (Idem). 

Aujourd'huy,  pardevant  le  notaire  et  tabellion  royal,  garde- 
nolhe  héi-éditaire  en  Xaintonge  soussigné,  en  présence  des  tes- 
moings bas  nommez,  a  esté  pi-ésent  et  personnellement  estably 
en  droict  comme  en  vray  jugement  Mr*  Charles  Estourneau, 
écuyer,  sieur  de  La  Tousche,  advocat  du  roy  au  siège  royal 
de  la  pi-ésente  ville  de  Saint-Jean  d'Angély,  Sébastien  Ga- 
douyn, escuyer,  advocat  audit  siège,  Robert  Dupont,  escuyer, 
sieur  de  Charsay,  Jean  Chevalier,  escuyer,  sieur  de  Blanfief, 
docteur  en  médecine,  Françoys  Thibaud,  escuyer,  sieur  du 


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Crugnolier,  iicencier  ès-loix,  Pierre  Coullon,  pair  et  bour- 
geois de  la  dite  ville.  Lesquels  et  chascun  d'eux,  de  leui's  bon 
grez  et  volontez,  ont  faict  et  estably  leur  procureur  général 
et  spécial  Me  {blanc),  procureur  en  la  cour  et  parlement 
de  Bourdeaux,  auxquels  les  dicts  constituants  ont,  par  les 
présentes,  donné  pouvoir,  puissance  et  mandement  d'ester 

et  comparoir et  par  spécial  pardevant  nosseigneurs  de  I9 

dicte  cour  en  la  cause  où  M.  Pierre  Boyzard  est  appelé  par 
M.  Jean  de  Bonnet,  escripvain  en  la  dicte  ville,  pour  et  au 
nom  des  constituants  requérir  que  ledict  Boyzard  soit  main- 
tenu en  la  chaîne  et  fonction  d'instructeur  qu'il  faict  puis 
longtemps  des  enfants  tant  de  la  ville  que  novices  religieux 
de  l'abbaye  d'icelle,  tant  à  rayson  du  grand  contentement 
qu'ont  receu  tes  dits  constituants  et  plusieurs  aullres,  du 
fruict  et  advancement  notable  que  leurs  enfants  ont  faicl  sous 
le  dit  Boyzard;  qu'aussy  pour  ce  que  jugeant  de  l'advenir  par 
le  passé,  ils  espèrent  une  plus  grande  utilité  pour  leurs  en- 
fants de  la  continuation  du  dict  Boyzard,  jà  domicilié  et 
arresté  en  la  dicte  ville,  que  d'autres  estrangicrs  passants  qui 
n'ont  coustume  d'y  arrester  que  pour  quelques  moys,  et  en 
ladicle  cause  fayre  au  nom  des  dicts  constituants  tout  ainsi 
que  faire  pourroient  si  prescrits  y  estoient  de  leurs  person- 
nes  Faict  à  Saint-Jean  d'Angély,  le  quinziesme  juillet  mil 

six  cent  seize,  en  présence  de  Jean  Vallon  et  Pierre  Verdon, 
tesmoings  requis,  qui  ont  dict  ne  savoir  signer.  Estourneau,* 
advocat  du  roy.  Blanfief,  *  docteur  en  médecine.  Dupont,  s 


i.  Charles  Estourneau,  écuyer,  seigaeurde  La  Touche -Es  verlan  eo  la 
paroisse  d'Asnières,  avait  épousé  eu  l(iO&  Françoise  Marchand  ;  il  résigna 
son  otDce  en  faveur  de  son  fils  Louis,  le  28  juillet  lG3i. 

2.  Blanfief.  Jean  Chevalier,  écuyer,  seigneur  de  Blaufief  en  Varaizo, 
marié  à  Jeanne  Vallet;  il  descendait  de  Pierre  Chevalier,  maire  en  1527, 

3.  Dupont,  sieur  de  Charaay,  est  le  frère  de  celui  qui  signe  la  pii'ce 
publiée  ci-après  ;  il  était  flls  de  Robert  Dupont,  conseiller  en  l'élection, 
et  de  Marguerite  Ballonfeau. 


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advocal.  De  Thibaud.  '  &EB.GkDomy, '  advocat.  P.Coullon. 
Sureau,  notaire  royal. 

E, —  iStl ,  la  Janvier. —  Certin<;at  donnô  au  nom  des  habilants  catho- 
liqitosde  Saint-Jean  d'Angély&M'  PierreBoyzard,avocalau  parlement. — 

{Idem). 

Aujourd'huy,  quinzième  janvier  mil  six  cent  dix-sept,  les 
habitants  catholiques,  estant  assemblés  à  Tissue  du  sermon, 
suyvant  l'ancienne  coutitume,  pour  délibérer  sur  les  affaires 
desdits  catholiques;  après  la  résolution  desdiles  affaires, 
maistre  Pierre  Boyzard,  advocat  en  parlement,  a  remonstré  à 
ladite  assemblée  qu'il  avoit  esté  adverty  qu'aulcuns  de  ses 
ennemis  et  malveillants  faisoient  courir  le  bruit  qu'il  s'estoit 
rendu  négligent  en  l'inslnicUon  des  novices  de  l'abbaye  et 
aultrcs  cnfTants  de  ladicte  ville,  et  qu'il  suppliott  la  com- 
pagnie de  luy  bailler  déclaration  de  leurs  sentiments  affin  de 
purger  coste  calomnie  sourde  que  l'on  vouloit  imprimer. 

Sur  quoy  et  au  mesme  instant  les  habitants  c^ilholiques 
ayant  communiqué  ensemble  sur  la  proposition  dudict  Boy- 
zard, ont  de;jclarc  qu'ils  n'ont  jamais  sccu  ni  entendu  dire 
qu'il  ait  manqué  à  sa  charge;  au  contraire,  employé  tout  le 
temps  requis  et  nécessaire  pour  l'instruclion  dcsdicls  novices 
et  aultrcs  enflants  de  ladite  ville  dont  il  s'est  acquitté  dhue- 
inent  et  légitimement.  De  ladite  desclaration  ledit  Boyzard  m'a 
requis  acte  que  je  hiy  ai  octroyé  pour  luy  servir  ce  que  de 
rayson.    Blanfiep,     docteur    en  médecine.    P.    Coullon. 


i.  François  Thibnud,  fils  de  François  Thibaud,  ('•cuyer,  sieur  du  Hel- 
Iny  et  du  Crignotier,  et  d'Elisabeth  de  Juif;  sa  sœur  consanguine,  Anne 
Thibaud,  époiiso  Pierre  Boizard. 

2  Sëljnstien  Gadouyn,  fîts  de  Maui-icc  Gadouyn,  écuycr,  scigneui  de 
La  Magdelcine  (en  Saint-Denys  du  Pin),  maii-e  de  Sainl-Jean  en  1573, 
et  d'Anne  Ballonfeau.  Il  épousa,  le  {*'  ftWrier  150S,  Marguerite  Baron, 
qui  lesta  en  sa  faveur  le  SS  janvier  1610.  Son  fils  Hobert  entra  comme 
novice  ii  Tabbaye  en  1617, 


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-337- 

Ddpoht,  *  eslett  m  l'eslectùm  de  la  ville.  Estourneau,  ad- 
vocat  du  Roy.  Griffon,  *  premier  cschevin  catholique, 
i.  Gadouyn,  *  juge  abbatial.  J.  Gyron,  advocal  en  par- 
lement. J.  GuiLLONNBT,  scindic  des  catholiques.  Man- 
Gou.*  RousSELET,  *  curé.  Païen,  eschevin  de  la  ville. 
SuYREAu,  advocat  en  parlement.  Texier,  conseiller  esleu 
en  l'élection.  Suheau,  notaire  royal. 

Il 

FONDATION  D'UNE  ÉCOLE  DE    HLLES  A    SAINT-JEAN    D'aMGÉLT 

/75/,  SÎ7  juin.  —  Constitution  de  deut  cents  livres  de  rente  par  les 
bénédictine  de  Saint-Jean  d'Angély,  au  profit  de  Marie-Anne  Bour- 
geois de  Coybo.  —  Original  tur  papier  de»  minales  de  Hobinel,  notaire 
royal,  en  l'élude  de  M*  d'Autit/,  notaire  à  Sainl-Jean  d'Angély,  Commu- 
nication de  M.  Loai*  Audiat. 

Pardevant  le  notaire  royal  rezervé  soussigné  et  présents 
les  tesmoins  cy-après  nommés,  ont  été  présents  et  person- 
nellement établis  en  droit  comme  en  vray  jugement  révérand 
père  dom  Ambroise  Arcia,  prêtre,  religieux  bénédictin  de 
l'ordre  de  Saint-Bcnoist,  congrégation  de  Saint-Maur,  prieur 
de  la  communauté  de  l'abbaye  royalle  de  cette  ville  de  Saint- 
Jean  d'Angély,  dom  Christophle  Ghappot,  soua-prieur,  et 
dom  André  Conchon  de  La  Chandie,  aussy  religieux,  sei- 
gneurs de  ladite  abbaye,  et  faisant  tant  pour  eux  que  pour 


\,  Jean  Dupont,écuyer,sieurde  Cbarray,  en  la  paroisse  de  Nachamps, 
fiïs  de  Robert  Dupont,  conscillercn  l'élection,  et  de  Mar^tierite  Ballon- 
teau. 

2.  Sébastien  GrifTon.  Voir  Archive»  hi»toriquet,  t.  i",  p.  282. 

3.  Jean  Gadouya,  écuyer,  sieur  de  La  Bertinière  en  Torxé,  Saint-Eu- 
trope  de  Laleu  près  Sainl^ean,  el  Lamoreau  en  Asnières,  marié  à 
Marie  Estourneau  de  La  Touche. 

4.  Hugues  Mangou,  écuyer,  seigneur  de  Lia  Grange  près  Saint-Jean 
d'Angély;  il  épousa  Françoise  Razin. 

5.  Guillaume  Rousselet,  prieur  des  jacobins;  il  était  encore  curé 
en  1621. 


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les  autres  religieux  d'icelle,  d'une  part,  et  demoiselle  Marie- 
Anne  de  Coybo  Boui^eois,  fdle  majeure,  demeurante  aussy 
en  cette  ditte  ville  de  Saint-Jean  d'Angély,  d'autre  part;  les- 
quels dits  sieurs  religieux  ont  déclaré  et  reconnu  avoir  eu  et 
receu  de  iaditle  demoiselle  de  Coybo,  dès  le  vingt-six  février 
dernier,  la  somme  de  quatre  mille  livres  qu'elle  leur ,  a  re- 
mis etdélivré  en  bonnes  espèces  d'or,  ai^entctmonnoyesdu 
cours,  qu'ils  ont  déclaré  voulloir  employer  au  remboursement 
de  pareille  somme  de  quatre  mille  livres  pour  l'extinction  et 
amortissement  de  la  rente  constituée  de  deux  cents  li\Tes 
que  ladittc  communautiî  doit  aux  dames  religieuses  hospi- 
tallières  de  la  ville  de  Saintes,  pour  l'aquit  de  laquelle  ditte 
somme  de  quatre  mille  livres  envers  laditte  demoiselle  de 
Coybo  et  des  siens,  lesdits  sieurs  religieux  ont  par  ces  pré- 
sentes vendu,  créé  constitué  et  étably  sur  tous  leurs  biens  et 
revenus  de  leur  mance  abatialle  la  rente  voilante  et  con- 
stituée de  deux  cent  livres  par  chascun  an,  qu'ils  promettent 
et  s'obligent  de  bailler  et  payer  à  laditte  demoiselle  de  Coybo 
ou  aux  siens  et  ceux  qui  d'elle  auront  droit  ou  cause,  à  com- 
mencer pour  le  premier  terme  et  payement  de  laditte  rente 
de  deux  cent  livres  le  vingt-six  février  de  l'année  prochaine 
mil  sept  cent  cinquante  deux,  pour  ainsy  continuer  d'année 
eu  année  au  mesrae  terme  à  peine  de  tous  despens,  domages 
et  intérêts,  jusqu'à  l'extinction  et  rachapt  de  laditte  rente 
que  lesdits  sieurs  religieux  pourront  faire  touttes  fois  et 
quantes  que  bon  leur  semblera  dans  un  seul  et  mesme 
payement  de  la  somme  de  quatre  mille  livres,  capital  de 
laditte  rente  en  espèces  d'or,  aident  sonnant,  et  non  en  billets 
royaux  ou  autres  dont  i'uzage  pourroit  estre  introduit,  estant 
néanmoins  convenu  que  lesdits  sieurs  religieux  ne  pour- 
ront faire  le  rcmbourcement  de  laditte  rente  qu'un  an  après 
avoir  averty  par  acte  laditte  demoiselle  de  Coybo,  les 
siens  ou  ceux  qui  d'elle  auront  droit  et  cause  ;  s'oblige  laditte 
demoiselle  de  Coybo  aux  frais  des  présentes...  Fait  et  passé 
au  parloir  de  laditte  abbaye  le  vingt-sept  juin  mil  sept  cent 


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cinquante  et  un  avant  midy,  en  présence  de  Me  Michel  Ro- 
binet le  jeune,  procureur  au  siège  royal  de  laditle  ville  de 
Saint-Jean  d'Angély,  et  de  François  Merveilleux,  praticien, 
tesmoins  requis,  connus  et  appelles,  demeurants  audit  Saint- 
Jean  d'Angély,  quy  ont  avec  les  parties  signé.  Ainsy  signé 
à  la  minute  :  Fr.  Amb.  Arcis,  prieur  ;  fr.  J.  Christophe 
Chapot,  souprieur  ;  fr.  And.  Conchon  de  La  Chaudie,  cellerier; 
M.  de  Goybo  Boui^eois,  Robinet,  Merveilleux,  et  Robinet, 
notaire  royal  rezervé. 

Gontrollé  à  Saînt-Jean  d'Angély,  le  trois  juillet  mil  sept 
cent  cinquante-un.  Receu  vingt-quatre  livres  douze  sols; 
signé  :  Rcdaud. 

Robinet,  notaire  royal  rezervé. 


B,  —  il 51, 34  jaitUl.  — il  Donation  et  foadatioad'école  de  cbaritâTait 
par  mademoiselle  Marianae  Bourgeois  de  Coybo,  en  faveur  de  la  présente 
viUe  de  SainlJean  d'Angély.  >  —  Original  sur  papier  des  minute»  de 
Dtirouzeau,  notaire  royal,  en  l'élude  de  M'  Alfred  tTAutsy,  notaire  i 
Sainl-Jean  d'Angély.  Communication  de  M.  Audiat. 

Aujourd'huy  Irente-uniesme  juillet  mil  sept  cent  cinquante- 
un  après  midy,  pardevant  le  notaire  royal  soussigné  et  pré- 
sents les  tesmoins  cy-après  nommés,  ont  comparu  demoizelle 
Marianne  Bourgeois  de  Coybo,  fille  majeure  et  de  ses  droits, 
d'une  part,  et  maître  Josephe  de  Bonnegens,  seigneur  de  ia 
baronnie  du  Clusoau-Bignay,  conseiller  du  roy,  président 
lieutenant-général  au  siège  royal  de  la  présente  ville,  mon- 
sieur maislre  Anthoine  Charrier,  conseiller  du  roy  et  son 
procureur  au  dit  siège  de  cette  ville,  monsieur  maistre 
Anne-Roger  Gamier,  conseiller  du  roy,  maire  alternatif 
de  la  présente  ville,  en  exercice  la  présente  année,  et  com- 
missaire ordinaire  des  guerres,  maistre  Jacques  Allenet, 
notaire  royal  et  procureur  sindicq  de  l'hôtel  et  communauté, 
et  dom  Jean-Cristrophle  Chapot,  religieux  bénédictin  de  ia 
congrégation  de  Sainl-Maur  et  curé  de  la  dite  présente  ville 
et  parroisse,  y  demeuraos  ;  entre  lesquelles  parties  a  esté  dit 


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que  ladite  demoiselle  de  Goybo  ayant  depuis  longes  années 
conceu  le  dessein  de  procurer  aux  jeunes  filles  de  ladite 
présente  ville  et  faubom^s  une  éducation  chrestienne, 
et  réfléchissant  que  les  escoles  publicques  que  tiennent  les 
dames  religieuses  de  Sainte-Ursule  avec  autant  de  zellc  que 
de  succès,  ne  sont  pas  suffisantes  pour  consommer  cet  ou- 
vrage à  cause  du  grand  nombre  d'enfans,  de  l'estandue  de 
la  ville  et  surtout  du  faubouif;  de  Taillebourg,  le  plus  con- 
sidérable et  fort  esloigné  du  couvent  desdittes  dames,  elle 
s'est  déterminée  à  tenir  des  escoles  de  charité  oii  elle  a  eu 
la  consolation  de  voir  ses  soins  bénis  par  le  prt^rès  d'une 
quantité  de  jeunes  filles  qui  y  ont  apris,  avec  les  principes 
de  la  religion,  à  lire,  escrire,  à  connoistre  et  praticquer  leurs 
devoirs  et,  par  ce  moien,  à  devenir  utiles  un  jour  à  leurs 
familles  et  à  la  société  civile.  Cet  avantage,  que  ladite  de- 
moiselle de  Coibo  descouvre  chasque  jour  de  plus  en  plus  et 
auquel  elle  a  consacré  sa  jeunesse,  comme  elle  désire  con- 
sacrer le  reste  de  ses  jours,  ne  seroit  que  d'une  courte  durée 
s'il  ne  continuoit  pas  après,  d'autant  que  la  plus  part  des 
filles  qui  ne  se  trouveroient  pas  à  portées  desdittes  dames 
ursulines  retomberoient  dans  l'ignorance,  quelque  bonne 
volonté  qu'eussent  leurs  parens  trop  indigens  pour  faire  à 
ce  sujet  la  moindre  dépence,  ainsi  laditte  demoiselle  de 
Coibo,  portant  les  veiies  au  delà  du  tombeau  et  voullant  sup- 
pléer à  l'impuissance  ofi  est  actuellement  la  ville  d'cstablir 
des  escoles  réglées  sous  le  titre  d'école  de  charité,  elle  a, 
sous  l'bautorité  et  l'agrément  de  monseigneur  l'ilustrissime 
et  révérendissime  évesque  de  Saintes  et  de  monseigneur 
l'intandant  de  la  présente  généralité,  donné  et  donne  par  ces 
présentes,  par  bonne  donation  pure,  simple,  entre  vifs  et 
irr6vocabl(!S  et  sous  les  conditions  cy-dessous,  à  la  commu» 
nauté,  hôtel,  corps  et  colége  de  la  présente  ville  Saint-Jean 
d'Aiigély,  Icsdits  sieurs  de  Bonnegens,  Charrier,  Garnier, 
Alleiiet  et  Chapol,  stipulants  et  acceptants  pour  laditte  com- 
munauté, c'est  à  sçavoir  le  fonds  et  propriété  de  la  rente 


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courante  et  hipotecquaire  de  deux  cent  livres  au  capital  de 
quatre  mille  livres  à  elle  deûe  par  les  religieux  bénédictins 
de  celte  ville,  suivant  l'acte  enti'eux  passé  le  vingl-sept  juin 
dernier,  pardevant  Robinet,  notaire  royal,  deument  conlrollé 
au  bureau  de  la  présente  ville  le  trois  de  ce  mois  par  Redaud, 
dont  une  expédition  en  forme  demeure  jointe  ù  la  minute 
des  présentes,  s'estanl  laditte  demoiselle  de  Coibo  desmisc, 
dévestie  et  dessaisie  de  la  propriété  des  biens  et  choses  cy- 
dessus  en  faveur  de  la  communauté  de  laditte  présente  ville, 
pour  faire  le  fond  et  dotation  de  deux  escoles  de  charité  et 
servir  à  la  nourriture  et  entrelien  des  filles  qui  tiendront 
lesdittes  escoles,  et  jouiront  de  ladilte  rente  par  leurs  mains; 
et  à  ces  fins  seront  choisies  par  messieurs  le  lieutenant  gé- 
néral, procureur  du  roy,  maire  et  curé  de  laditte  présente 
ville  et  leurs  successeurs  auxdits  estais,  qu'elle  nomment 
administrateurs  et  directeurs  desdittes  escoles,  deux  filles 
d'âges  convenables,  capables  d'enseigner  les  jeunes  filles,  les 
prenant  par  préférence  dans  la  famille  de  ladite  demoiselle 
de  Coybo,  et  en  cas  qu'il  ne  s'en  présente  pas  dans  les  deux 
mois  de  la  vacance  de  l'une  de  ces  places,  ou  que  les  filles 
qui  pourroienl  ce  présenter  ne  fussent  pas  jugées  capables 
par  deux  desdits  sieurs  administrateurs  au  moins,  et  par 
celles  desdiltes  fdles  qui  survivent,  il  en  sera  par  eux  pris 
et  choisi  dans  la  présente  ville  et  subcidiairement  dans  le 
ressort,  entendant  que  celle  des  maîtresse  qui  sera  en  plase' 
ayt  une  voye  pour  le  choix  de  la  seconde  et  concoure  avec 
lesdits  sieurs  administrateurs  ;  et  en  cas  qu'il  ne  se  présente 
pas  fille  du  ressort,  ils  pourront  en  choisir  ailleurs  pour 
tenir  lesdittes  escoles  ;  lesquelles  filles  seront  agrégées  par 
contrat  civil  auxdittes  escoles  et  se  procureront  au  moien  de 
la  présente  donation  un  entrelien  honueste  et  frugal  ;  pour- 
ront lesdits  sieurs  administrateurs  augmenter  le  nombre  des 
filles  jusques  à  six  au  plus,  en  cas  qu'ils  le  jugent  nécessaire 
et  que  le  revenu  desdilles  escoles  suffise  pour  leur  en- 
trelient; seront  lenues  lesdittes  maîtresses  d'escoles  de  te 


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-  342  — 

conformer  au  règlement  el  conditions  insérées  dans  Testai 
escrit  et  signé  de  la  main  de  laditte  demoiselle  de  Coybo  et 
joint  à  ces  présanles,  sans  pouvoirs'en  éloigner,  sous  quelque 
prétexte  que  ce  soit.  Au  surplus  laditte  demoiselle  de  Coybo 
douante  déclare  se  réserver  par  forme  de  précaire  l'usufruit 
el  jouissance  de  laditte  rente  pour  en  joiiir  au  nom  de  la 
communauté  de  laditte  ville  et  la  liberté  de  choisir  elle- 
même  les  deux  filles,  laissant  après  son  décez  la  même  li- 
berté et  direction  à  messire  Jean  Bourgeois  de  Coybo,  prestre, 
curé  de  Cherbonnière,  son  frère.  Et  pour  rendre  la  présente 
donation  ferme  et  stable,  laditte  demoiselle  de  Coybo  veut  et 
entand  que  laditte  rente  serve  à  l'entretien  de  deux  mai- 
tresses  qui  tiendront  lesdittes  escoles  de  charité  pour  l'édu- 
cation des  jeunes  filles,  deffendant  très  expressément  de  les 
employer  h  d'autres  usages,  quelques  pieux  qu'ils  puissent 
eslre,  fust-ce  même  pour  l'éducation  des  garçons  de  la  même 
ville  ;  el  en  cas  que  la  présente  donation  fust  négligée,  les 
parens  de  laditte  demoiselle  seront  authorisés  à  en  faire 
exécuter  les  conditions  el  à  choisir  eux-mêmes  deux  filles, 
voullant  encore  qu'ils  jouissent  de  laditte  rente  à  leur  profit 
sans  eslre  tenu  d'en  rendre  aucun  compte  jusque  à  ce  qu'il 
se  trouve  des  fillej  capables  d'exercer  lesdittes  escoles,  les- 
quelles rentreront  en  possession  de  laditte  rente  au  moment 
qu'elles  seront  choisies,  sans  qu'on  puisse  leur  opposer  au- 
cune prescription  et  sans  qu'en  aucun  cas  le  présent  rè- 
glement pusl  estre  changé.  Tout  ce  que  dessus  leu  aux  parties 
est  leur  intention.  Et  pour  l'exécution  et  onlrelient  ont  obli- 
gés, sçavoir  laditte  demoiselle  de  Coybo  tous  ses  biens  pré- 
sents et  futurs,  et  lesdits  sieurs  de  Bonnegens,  Charrier, 
Gamier  el  Allenel  tous  les  biens  de  laditte  communauté,  et 
renoncé  à  choses  à  ce  contraire,  dont  volontairement  elles 
en  ont  esté  jugées  el  condanuées  par  le  notaire  royal  sous- 
signé. Fait  el  passé  eu  l'hôtel  de  ville  dudil  Saint-Jean  d'An- 
gély,  les  jours  el  an  que  dessus,  en  présance  de  maistre 
Jacques  Hardy,  procureur  et  substitut  de  messieurs  les  gens 


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-  343- 

du  roy  au  siège  royal  dudit  Saint-Jean,  et  de  sieur  Jacques 
Lair,  marchand,  demeurans  en  laditle  ville  de  Saint-Jean, 
tesmoîns  requis  qui  ont  avec  les  parties  signé  ;  devant  les- 
quels tesmoins  laditte  demoiselle  de  Coybo  s'oblige  de  faire 
tous  les  frays  des  présentes  et  d'en  fournir  une  expédition  au- 
dit sieur  Allenet  audit  nom. — Marianne  Bouhgeois  de  Coybo. 
Deoonnegens.  Charrier.  Garnier.  Allenet.  fr.  J.  Christ. 
Chapot,  curé.  Hardy.  J.  Lair  l'aiwê.  Dourouzeau,  notaire 
royal  rezervé. 

ControHé  et  insinué  à  Saint-Jean  d'Angély,  le  quatorze 
aousl  4751  ;  reçu  soixante-douze  livres  douze  sols. 

Rëdaud. 


C. — /7ô/,â/yui7fef.—RègleineDt  pour  lee  maltresses  de  l'école  de  fiUes 
fondée  b  Saint-Jean  d'Angély  par  Marie-Anne  Bourgeois  de  Coybo.  — 
Original  autographe  dan$  le$  minulea  de  Darouzeaa,  notaire  royal,  en 
l'élude  de  M*  Alfred  Joly  d'Aussy,  notaire  à  Saint-Jean  d'Awjily.  Corn- 
muniealion  de  M.  Louis  Audial. 

Règlement  pour  servir  aux  écoles  par  nioy  établie. 

De  la  journée  pour  les  maîtresses  d'école. 

Le  lever  depuis  pàques  jusqu'à  la  toussaints,  à  cinq  heures 
du  matin;  depuis  la  toussaints  jusqu'à  pâques,  à  six  heures. 

La  prière  à  cinq  heures  et'  demie  après  pàques,  à  six  heu- 
res et  demie,  après  la  toussaints. 

Un  cart  d'heure  de  méditation  les  jours  ouvriers,  une 
demie  heure  les  dimanches  et  les  fêtes,  ensuite  prime  et 
tierce. 

Le  travail  jusqu'à  huit  heures  pendant  lequel  elles  feront 
une  demie  heure  de  lecture. 

Le  déjeuner  avant  d'entrer  en  clace,  auquel  ne  manque- 
ront jamais,  excepté  les  jours  de  jeune  d'église. 

La  clace  à  huit  heure  un  cart  jusqu'à  dix  heures,  où  elles 
conduiront  leurs  enfans  à  la  messe  et  y  iront  toutes. 

Reprendront  leur  travail  jusqu'à  onze  heures  trois  cars 
qu'elles  diront  sexte  et  none. 


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—  344  — 

Le  diner  à  midy  pendant  lequel  une  fera  une  petite  lecture 
d'un  demy  car  d'heure  au  plus. 

La  récréation  jusqu'à  une  heure  et  demie,  depuis  pàques 
jusqu'aux  vacances.  Dormiront  jusqu'à  deux  heures  qu'elles 
entreront  en  classe  j  usqu'à  quatre  heures  ;  feront  collation  en 
sortant  de  clacc.  Depuis  la  toussaints  jusqu'à  pâques,  au 
lieu  du  repos,  elles  feront  une  demie  heure  de  lecture  en 
commun. 

Vêpres  et  complie  à  six  heures  et  demie  et  ensuite  la  lec- 
ture d'un  chapitre  du  nouveau  testament. 

Souperont  à  sept  heures. 

La  récréation  ensuite  jusqu'à  huit  heure  et  demie,  puis 
mâtine  et  laudc,  la  prière  du  soir. 

Se  coucheront  à  neuf  heures  en  cilenco. 

Marie  Anne  Bourgeois  de  Coybo. 


D. — J7Ô4, 1 S  juin.  —  Donation  d'une  maison  avec  ses  dépendances  faite 
à  la  ville  de  Saint-Jean  d'Angély  par  Marie-Anne  Bourgeois  de  Coybo, 
pour  y  tenir  une  école  île  filles.  —  Original  tur  papier  de»  minuUi  de 
Darouseau  en  l'élude  de  M.  d'A  ui»y,  notaire  â  Saint-Jean  d'A  ngély. 

Aujourd'huy  quinsiesnie  juin  mil  sept  cent  cinquante- 
quatre  après  midy,  pardcvant  le  notaire  royal  soussigné  et 
présens  les  tesmoinct  bas  nommés,  ont  comparu  demoizetle 
Marianne  Bourgeois  de  Coybo,  fdie  majeure  et  de  ses  droits, 
d'une  part;  monsieur  maître  Josephe  de  Bonnegens,  seigneur 
des  baronnies  du  Cluseau,  Bignay  et  de  La  Magdelaine,  con- 
seiller du  roy,  président  lieutenant  général  au  siège  royal  de 
la  présente  ville  Saint-Jean  d'Angély;  monsieur  maître  An- 
thoine  Charrier,  conseiller  du  roy  et  son  procureur  audit 
siège  de  cette  villejmonsieur  maistre  Jean-Josephe  Lemaistre, 
conseiller  du  roy,  maire  alternatif  de  cette  ville  et  colonel 
des  milices  boui^eoises  de  laditte  ville,  en  exercice  la  présente 
année  ;  maistre  Jacques  Allenet,  notaire  royal  et  procureur 
syndic  de  l'hôtel  et  communauté  de  laditte  ville, et  dom  Jeân- 
Christophe  Chapot,  religieux  bénédictin  de  la  congrégation 


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—  845  — 

de  Sainl-Maur  et  curé  de  laditte  ville  et  parroisse  de  Sainte 
Jean,  demeurans  lesdiltes  parties  en  la  présente  ville,  d'autre 
part  ;  entre  lesquelles  parties  a  cslé  dit  que  laditte  demoizelle 
de  Goibaud,  ayant  conseu  le  dessein  d'establir  en  la  présente 
ville  des  escoles  de  charité  pour  l'ynstruction  des  jeunes 
filles  de  laditte  ville  et  fauboui^t,  c'est  attachée  dès  sa  jeu- 
nesse de  les  instruire.  Dieu  a  bény  son  travail  par  l'éduca- 
tion d'une  quantité  de  iilles  qui  auroient  sans  cela  croupy 
dans  une  ignorance  grossière,  à  cause  de  l'yndigence  de  leurs 
parens.  Ce  succès  ayant  ranimé  son  zelle,  elle  fonda  par  effet 
des  escoles  de  charité,  ayant  donné  par  acte  du  trente  un 
juillet  mil  sept  cent  cinquante  deux,  receu  même  notaire  que 
ces  présentés  en  forme,  au  corps  et  communauté  et  colége  de 
laditte  présente  ville,  lesdits  sieurs  de  Bonnegens,  Charrier, 
Le  Mailre,  Allenet  et  Chapot  acceptant,  une  rente  de  deux 
cent  livres  de  ta  qualité  portée  par  l'édit  du  mois  d'aoust  mil 
sept  cente  quarante  neuf,  pour  fournir  aux  deux  filles  qui 
tiendront  lesdittes  escoles  un  entretient  honnesle  et  frugal; 
mais  elle  a  réfleschy  qu'elles  avoient  également  besoin  d'une 
maison  pour  tenir  leurs  escoles  et  pour  se  loger;  que  sans, 
cela  il  seroit  à  craindre  que  l'cstablissement  desdittes  escolet, 
ne  vint  h  manquer,  les  loyers  d'une  maison  pouvant  absorba 
une  bonne  partie  de  laditte  rente.  Dans  la  même  idéejaditte 
demoizelle  de  Coybo,  sous  le  bon  plaisir  de  sa  majesté,  dé- 
sircroit  assurer  à  laditte  ville  pour  le  service  desdittes  escoles 
et  des  maîtresses  qui  les  tiendront  une  maison  situées  en  la 
présente  ville  avec  toutes  les  circonstances  et  dépendances, 
confrontant  de  l'orient  partie  à  la  rue  qui  conduit  du  quan- 
ton  des  Foires  à  la  Planche,  partie  au  jardin  des  sieurs 
Guillonnet  et  Gadolet,  de  l'occident  au  jardin  des  pères  cor^ 
deliers,  du  septentrion  à  la  maison  des  hoirs  du  nommé  Maria 
et  au  jardin  de  la  demoiselle  Maresie,  du  midy  partie  à  la 
rivière  qui  dessant  au  moulin  à  papier,  partie  au  jardin  du 
dit  sieur  GadoUet.  Laditte  demoiselle  de  Coibo  est  d'autant 
plus  portée  à  cela  que  c'est  le  seul  moien  de  faire  durer  un 


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estabtissement  dont  toute  la  ville  a  un  si  pressent  besoin,  à 
cause  de  la  pauvreté  de  la  plus  part  de  ses  habitans.  La 
maison  estant  actuellement  en  estai  et  se  trouvant  placée 
auprès  du  faubourgs  de  Tailleboui^,  le  plus  considérable  de 
tous  les  faubourgs  de  laditte  même  ville  et  le  plus  éloigné 
de  secours,  dans  ce  point  de  veue  ladilte  demoizelle  de  Coybo 
a  par  ces  présentes  donné  et  donne  par  bonne  donation  entre 
vifs  pure,  simple  et  irrévocable,  à  l'hôtel,  corps,  colége  et 
communauté  de  laditte  présente  ville,  lesdits  sieurs  de  Bon- 
negens.  Charrier,  Le  Maistre,  Allcnet  et  Chapot  stipullans  et 
acceptans,  la  maison  cy-dessus  consistant  en  chambres,  sales, 
caves,  greniers,  cuisines,  bûchers,  jardins  et  généralement 
touttes  ces  circonstances  et  dépendances  sans  mille  sorte  de 
réserves,  pour  servir  à  loger  les  deux  maîtresses  et  à  faire  les 
diltes  escoles,  sans  pouvoir  estre  divertie  à  d'autres  ouvrages 
quelques  pieux  qu'ils  puissent  estre,  pas  même  pour  servir  à 
l'école  des  garçons  ;  et  en  cas  que  lesdittes  escoles  de  charité 
vinsent  à  manquer,  la  maison  appartiendra  aux  parans  de 
ladilte  demoiselle  de  Coybo  qui  en  jouiront  jusqu'à  ce  que 
lesdittes  escoles  soient  rétablyes;  et  ne  pourront  iesdits  pa- 
rens  opposer  aucune  prescription,  atlandu  qu'ils  ne  jouiront 
de  laditte  maison  que  comme  d'un  despot,  se  rezervant 
néanlmoins  ladilte  demoiselle  de  Coibo  l'usurfruit  et  jouis- 
sance de  laditte  maison  et  dépendances,  estimée  la  somme 
de  deux  mille  huit  cent  trente  livres,  pendant  sa  vie.  La 
présente  donation  faite  en  conséquence  des  lettres  patentes 
obtenues  par  laditte  demoizelle  de  Coibo,  données  à  Versailles 
au  mois  de  dexembre  dernier,  signées:  Louis,  et  plus  bas 
par  le  roy:  Rouillé,  visa:  Machaud,  enregistré  en  la  cour 
de  parlement  de  Bordeaux  le  trente  mars  dernier,  signé  : 
Roger,  controllé  le  même  jour  par  Pescheur.  Tout  ce  que 
dessus  leu  aux  parties  est  leur  inlantion.  Et  pour  l'exécution 
et  garantie  des  présentes,  laditte  demoizelle  de  Coibo  a 
obligé  et  affecté  tous  ces  biens  présens  et  futurs,  dont  jugé  et 
condanné  etc.  Fait  et  passé  en  ladilte  ville,  maison  de  la 


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ditte  demoiselle  de  Corbo,  les  jours  et  an  susdits,  en  pré- 
sence de  maistre  Pierre-Augustin  Perraudeau,  avocat  en  la 
cour  et  au  siège  royal  de  la  présente  ville  Saint-Jean,  et  de 
Jacques  Loyeau,  praticien,  demeurans  en  ladittc  ville  de 
Sainl-Jean,  tesmoins  soussignés  avec  les  parties. 

H.  DE  CoïBO.  Debommegens.  Charrier.  Lemaistre.  Al- 
LENET.  Fr.  J.  Christophe  Chapot,  curé  de  Saint-Jean 
d'Angély.  Loizeau.  Perraudeau.  Durouzeau,  notaire  royal 
rezervé. 

Conlrollé,  insinué  et  enregistré  au  long  à  Saint-Jean 
d'Angély,  le  vingt-huit  juin  il5i.  Receu  cinquante  une 
livres  sept  sols  cinq  deniers,  sans  préjudice  du  droit  d'à- 
mortissement,  de  rinsitiuation,  de  la  quittance  du  droit  et 
double  d'indamnité. 

Redaud. 

III 

i€89,  4f  mHn.  —  Procès  verbal  de  visite  et  inspection  des  écoles  de 
La  Rochelle.  —  Archives  de  Céoéché  de  La  Hoehelle.  Carton  deiar- 
chidiacrea  et  doyen»  ruraux,  »,  i.  Commanicalion  de  M.  Loai»  Aadtat. 

L'onzième  jour  de  mars  1689,  nous  soussignés,  en  exé- 
cution du  mandement  et  commission  de  monseigneur  l'évêque 
de  La  Rochelle,  avons  fait  la  visitte  des  petites  écoles  de 
cette  ville  en  la  manière  qui  suit  : 

Sainl'Savi'cur.  —  La  dame  Elisabeth  Coustadeur,  fille 
approuvée  depuis  longtemps  pour  tenir  l'école,  enseigne  ep 
la  paroisse  de  Saint-Sauveur,  et  demeure  en  la  petite  rue  qui 
descend  de  celle  des  Augustins  en  la  grande  Rue.  Nous 
avons  trouvé  dans  son  école  dix-huit  filles  et  neuf  garçons'; 
c'est  une  contravention  à  l'ordonnance  de  monseigneur  dans 
laquelle  elle  continue,  nonobstant  les  remontrances  que  nous 
luy  en  avons  faitte  dans  toutes  les  visittes  que  nous  avons 
cy  devant  faittes  chez  elle.  Parmy  les  garçons  sont  nouveaux 
convertis  :  Louis  Allaire,  âgé  de  5  à  6  ans,  et  Ambroise, 
son  frère,  âgé  de  4  ans,  tous  deux  fils  du  sieur  Ambroise 


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AHaire,  marchand,  demeurant  en  la  grande  Rue  ;  ils  vont  à 
l'école  depuis  deux  mois.  Parmy  les  filles  sont  :  Elisabeth 
Groiset,  âgé  de  10  ans,  fille  d'un  menuisier,  et  Marie  du 
Thays,  âgée  de  12  ans,  qui  y  va  depuis  trois  mois. 

Saint-Sauveur.  —  Le  sieur  Jacques  Péraudeau  deiiieure 
devant  les  récolets.  II  a  environ  50  écoliers  parmy  lesquels 
il  n'y  a  aucun  nouveau  converty  ;  il  y  a  eu  cy  devant  Alexandre 
Potier,  fils  d'une  veuve  d'Aytré;  il  est  allé  à  l'école  pendant 
4  mois,  et  s'est  retiré  parce  qu'on  voulait  lui  apprendre  le 
catéchisme.  Il  a  depuis  deux  mois  Nicolas  du  Gaillaud,  ne- 
veu du  sieur  Gaschot,  chez  qui  il  demeure;  il  fait  fort  bien 
son  devoir;  il  a  eu  aussy  depuis  un  mois  le  fils  de  Jean 
Bragncau,  âgé  de  8  ans.  Ge  maislre  est  bien  capable  de  sa 
profession,  et  se  plaint  que  ses  écoliers  ne  se  rendent  point 
les  jours  de  catéchisme  ;  et  les  parents,  quoique  cathohques, 
ne  veulent  pas  souffrir  qu'il  les  chastie  pour  cela,  ny  qu'il 
les  mène  à  la  messe,  sous  prétexte  qu'ils  perdent  le  temps  de 
l'école.  Il  n'a  point  d'écolières  chez  luy,  quoy  qu'on  nous  eust 
dit  qu'il  en  recevait  à  son  école. 

Saint-Sauveur.  —  Le  sieur  Fouraier,  rue  du  Temple,  a 
34  écoliers  et  n'a  aucun  nouveau  converti  depuis  six  mois; 
il  est  capable  de  sa  profession.  Il  ne  reçoit  point  de  filles. 

Le  sieur  Tranier,  en  la  grande  Rue,  a  40  écoliers;  il  a  eu 
jusqu'à  vingt  nouveaux  convertis;  il  n'a  plus  que  Pierre  et 
Nathanael  Dezers  :  l'un  âgé  de  huit  ans  et  l'autre  de  sept  ; 
c'est  un  très  bon  maistre. 

Mai^uerite  Poupet  demeure  dans  l'hôtel  dé  Navaire;  elle 
a  vingt-cinq  filles,  parmy  lesquelles  il  y  a  la  petite  Lalle- 
mand,  nouvelle  convertie,  fille  d'un  maistre  de  barque.  C'est 
une  fille  fort  sage. 

Sur  l'avis  que  l'on  nous  a  donné  que  le  sieur  Hiérome 
Golommiès,  demeurant  près  la  porte  des  récollets,  tenait 
école  sans  permission,  nous  avons  fait  la  visiite  chez  lui,  où 
nous  avons  trouvé  le  fils  du  sieur  Depigniot,  celuy  du  sieur 
Decrespé  Mirande,  et  ceiuy  du  sieur  Seignetle,  apoticaire. 


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tous  trois  âgés  dâ  12  à  14  ans,  auxquels  ledit  Golommièa 
apprend  à  désigner  seulement. 

Sur  un  semblable  avis  de  la  veuve  Verit,  rue  des  Gentils- 
hommes, nous  avons  pareillement  fait  visitte  chez  elle,  et  nous 
n'avons  trouvé  aucun  papier,  plume  ny  livres,  mais  seule- 
ment des  retailles  de  toiles  et  sept  chaises,  ce  qui  nous  a 
fait  connaître  que  la  dite  maîtresse  ne  leur  apprend  que  la 
couture,  comme  elle  nous  en  a  assuré  ;  aussy  est-il  vrai  que 
nous  n'y  avons  rien  trouvé  autre  chose  dans  une  visitte  que 
nous  fîmes  chez  elle  quelque  temps  auparavant. 

Saint-Barthélémy.  —  Le  sieur  Besson,  au  bas  de  la  rue 
du  Palais,  a  40  écoliers,  au  nombre  desquels  sont  nouveaux 
convertis  :  Pierre  Doschet,  Agé  de  13  ans,  fils  de  feu  Pierre 
Doschet,  gantier  ;  il  vient  à  l'école  depuis  deux  ans  et  sait 
très-bien  son  catéchisme;  Henry  Chagneau,  âgé  de  12  ans, 
fils  d'une  pauvre  veuve,  vient  depuis  deux  ans  ;  Pierre  Gas- 
cherie,  âgé  de  14  ans,  va  à  l'école  depuis  peu  ;  ses  père  et 
mère  sont  en  Hollande  ;  Jacques  Bonnaud,  fils  de  Louis 
Bonnaud,  marchand,  paroisse  de  Saint-Sauveur  ;  André  Per- 
driau,  de  12  ans,  fils  de  Louis  Pcrdriau,  paroisse  de  Saint- 
Barthélémy  ;  Isaac  Oissard,  de  12  ans,  va  à  l'école  depuis 
deux  ans  ;  Pierre  Gamier,  de  10  ans,  fils  de  feu  Antoine 
Garnier,  capitaine  de  navire  ;  Paul  Mervaut,  âgé  de  7  ans  ; 
Paul  Vallée,  fils  du  sieur  Vallée,  couratier,  vient  depuis  deux 
ans  ;  Paul  Bernard,  âgé  de  7  ans,  fils  de  Bernard,  orfêvre  ; 
Girard  Savouret,  âgé  de  6  ans,  fils  de  la  veuve  Savouret. 

Ce  maislre  est  capable  de  sa  profession  ;  tous  ses  écoliers, 
tant  catholiques  que  nouveaux  convertis,  savent  bien  ré- 
pondre  sur  le  catéchisme. 

Nous  avons  trouvé  dans  une  autre  chambre  la  femme 
dudit  Besson,  qui  a  dou2e  écolières  entre  lesquelles  sont  nou- 
velles converties;  Magdelaine  Gamier,  de  19  ans,  sœur  de 
Garnier  en  l'école  de  garçons,  et  Elisabeth  La  Brousse,  fille 
d'une  Goeslin,  veuve  d'un  chirurgien  de  vaisseau. 

Ledit  Besson  et  sa  femme  nous  ont  assuré  que  leurs 


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écoliers  et  écolières  viennent  et  sortent  à  différentes  heures  ; 
mais  pour  la  conséquence  il  serait  nécessaire  de  séparer  ces 
écoles  de  logis,  ainsy  qu'on  l'a  fait  à  l'égard  de  plusieurs 
autres. 

La  dame  Gallandieu,  rue  du  Palais,  a  environ  trente  filles 
à  son  école  ;  il  y  a  de  nouvelles  converties  :  deux  Jilles  du 
sieur  Théodore,  âgées,  une  de  neuf  et  l'autre  de  quatre  ans. 
Nous  n'avons  point  trouvé  de  garçons  comme  on  s'estait 
plaint  ;  c'est  une  bonne  maistressc. 

Charlotte  Chagneau,  fille,  devant  la  Table  royale,  a  trente 
écolières  et  n'a  de  nouvelle  convertie  qu'Elisabeth  Goriou, 
fdle  de  Goriou,  cabaretier  dans  le  Temple.  Il  y  avait  dans  la 
mesme  école  cinq  petits  garçons,  entre  lesquels  sont  deux 
Oissards,  nouveaux  convertis  :  l'un  âgé  de  7  ans,  l'autre  de 
4  ;  ils  vont  à  l'école  depuis  un  mois  ;  elle  a  promis  de  les 
congédier  incessamment;  mais  il  serait  bon  de  lui  en  faire 
une  injonction. 

Catherine  Champeville,  fille,  au  pied  du  cloché  de  Saint- 
Barthélémy,  a  vingt-cinq  filles  et  point  de  nouvelles  converties. 

Le  sieur  Cambray,  vieillard  et  pauvre,  prés  la  porte  Neuve, 
a  quinze  écoliers  ;  il  n'a  plus  de  nouveaux  convertis.  Depuis 
qu'il  avait  été  révoqué,  il  a  obtenu  une  permission  de  tenir 
école  à  Nieul,  où  il  a  demeuré  peu  de  temps,  et  s'est  rétably 
en  ville. 

Le  sieur  Vinet,  au  carrefour,  enseigne  le  latin  à  28  éco- 
liers dont  plusieurs  sont  pensionnaires,  entre  lesquels  est 
nouveau  converti,  Charles-Jean  Parnageon,  duquel  M.  FVa- 
inau,  conseiller,  est  beau-pèi'e. 

Le  sieur  Marcelin  Etoumeau,  rue  de  Dompierre,  a  vingt- 
cinq  écoliers  qui  répondent  bien  du  catéchisme.  Il  n'a  aucun 
nouveau  converti. 

Le  sieur  Maupas,  maistre  au  latin,  rue  de  Dompierre,  a 
vingt-cinq  écoliers,  pamiy  lesquels  est  nouveau  converti  le 
petit  Périgny,  qui  n'est  pas  fort  assidu  à  aller  à  l'école. 

Catherine  Dupeux,  pauvre  fille,  près  le  petit  hôpital,  en- 


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seigne  sans  en  avoir  obtenu  permission  ;  nous  avons  Irouvé 
chez  elle  i^  filles  et  deux  garçons. 

Nostre-Dame.  —  Le  sieur  Cornereau,  à  l'Ëvescau,  a  trente 
écoliers,  parmy  lesquels  il  n'y  a  aucun  nouveau  converti  ;  il 
ne  reçoit  point  de  filles. 

Le  sieur  Eloury  du  Colombier  et  le  sieur  Mesnier  associés, 
rue  des  Bonnes-Femmes,  ont  en  leur  escole  30  écoliers.  Il 
y  a  Irente-sept  nouveaux  convertis,  savoir  :  Jacques  des  Lc^es, 
âgé  de  8  ans  ;  Louis  Guillot,  de  12  ans  ;  Josué  Petit,  de  16 
ans  ;  René  Petit,  del9  ans;  Benjamin  de  Pigniot,  de  l^ans; 
Louis  Charron,  de  12  ans;  Isaac  Ogier,  de  8  ans;  Jaques 
Brunet  de  Rompsay,  de  6  ans;  Gabriel  More,  de  iO  ans; 
Antoine  Sylvestre,  de  i  4  ans  ;  Jean  Cnichet,  de  9  ans  ;  Isaac 
Olivier,  de  9  ans  ;  Pierre  Laserre,  de  10  ans  ;  Jean  Ramé,  de 
9  ans;  Jaques  Ramé,  de  10  ans;  Daniel  Rernardeau,  de  10 
ans;  Estienne  Poupeau,  de  13  ans;  Pierre  et  Jean  Neau, 
de  9  et  10  ans;  Antoine  Renaudin,  de  10  ans;  Mesnard, 
de  13  ans;  Jacob  Mouchard,  de  10  ans;  Richard  Lansac, 
de  10  ans  ;  Abraham  Billon,  de  9  ans;  Laurent  Aigret,  de 
14  ans  ;  Estienne  Brevet,  de  12  ans;  Samuel  Brevet,  de  7 
ans  ;  Isaac  Mouchard,  de  8  ans  ;  Luc  Monereau,  de  9  ans  ; 
Charles  Benoit,  de  9  ans;  Louis  Benoit,  de  7  ans;  Jacques 
Heuvant,  de  12  ans;  Jean  Bidet,  de  13  ans;  Jean  Vitel,  de 
9  ans  ;  Abraham  Gilbert,  de  9  ans  ;  Jean  Guillon,  de  12 
ans  ;  Antoine  Thibaudcau,  de  Poitou,  demeurant  en  la  paroisse 
de  Saint-Sauveur.  Lesdils  nouveaux  convertis  répondent 
passablement  bien  sur  le  catéchisme  du  diocèse,  par  où  il 
parait  que  leurs  maîtres  les  en  instruisent  dans  l'école  ;  il 
serait  néanmoins  bon  de  les  envoyer  chercher  l'un  et  l'autre 
et  de  les  avertir  de  leur  devoir  là-dessus,  parce  que  nous  avons 
remarqué  que  dans  d'autres  écoles  les  nouveaux  convertis 
sont  plus  veillés  et  mieux  instruits. 

Le  sieur  André  Bernard,  près  le  Petit  Saint-Jean,  a  en- 
viron 50  écoliers,  entre  lesquels  sont  nouveaux  convertis  : 
Mathieu  Rimbert,  âgé  de  10  ans,  fils  d'un  charpentier  de 


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navire;  il  va  à  l'école  depuis  un  an;  et  Jean  Boulier,  âgé  de 
iO  ans,  aussy  fils  d'un  charpentier.  Ce  maiatre  s'acquitte 
assez  bien  de  son  emploi.  Nous  avons  trouvé  dans  la  mesme 
école  une  petite  fille  âgée  de  9  ans  qu'il  élève  dans  sa  maison; 
il  nous  a  dit  qu'elle  était  sa  nièce. 

La  veuve  Brassard,  rue  des  Bonnes-Femmes,  a  30  filles, 
entre  lesquelles  sont  nouvelles  converties:  Henriette  Arnaud, 
âgée  de  13  ans  ;  elle  n'a  point  de  disposition  à  eslre  catho- 
lique ;  flussy  ses  parents  y  sont  opposés  ;  on  pourrait  la 
mettre  dans  un  couvent  où  ses  parents  auraient  bien  le 
moyen  de  l'entretenir.  Son  beau-père  s'apelle  Daniau  et  de- 
meure en  la  Villeneuve,  en  la  mesme  maison  que  M.  Bei^er; 
Joanne-Elisabeth  Bruslé,  âgée  de  7  ans  ;  Marie  Dupuy,  âgée 
de  7  ans,  et  Marie  Brisseau,  âgée  de  8  ans.  11  y  avait  dans 
la  mesme  école  un  petit  garçon  âgé  de  7  ans,  nommé  Jean 
Rivière,  qu'elle  nous  a  dit  estre  son  parent  ;  elle  nous  a 
promis  en  obéissant  aux  ordonnances  de  le  congédier.  C'est 
une  bonne  maîtresse. 

Magdelaine  Vaslin,  fille,  à  la  place  de  l'Hôpital  général,  a 
25  écolières,  parmy  lesquelles  sont  nouvelles  converties; 
Anne  Audoyer,  âgée  de  12  ans,  fille  d'un  cordier;  Marianne 
et  GabrieileMasson,  âgées  l'une  de  huit  ans  et  l'autre  de  sept. 
Elle  a  eu  les  deux  filles  du  nommé  Meslier,  qui  y  sont  allées 
pendant  dix-huit  mois;  mais  elles  n'y  vont  plus  depuis  ta 
mort  de  leur  père  et  n'ont  point  de  disposition .  à  estre  ca- 
tholiques. Cette  fille  est  bonne  maîtresse. 

Madame  Bergette,  devant  l'Oratoire,  a  trente  écolières,  et 
n'a  de  nouvelle  convertie  que  Anne  Dizé,  âgée  de  10  ans, 
fille  d'un  garde  de  porte  qui  est  mort.  C'est  une  bonne 
maîtresse  et  sage. 

La  Basset,  fille,  près  les  jacobins,  a  vingt-cinq  filles  entre 
lesquelles  est  nouvelle  convertie  Marie-Anne  Charron,  fille 
d'un  charpentier  de  navire.  C'est  une  fille  sage. 

Renée  Prou,  fille,  demeure  au  Sauvage,  rue  du  Minage; 
elle  a  trente  écolières  dont  deux  nouvelles  converties,  sçavoir: 


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Marie  Moreau,  âgée  de  7  ans,  fille  d'un  corroyeur,  et  Elisa- 
beth Piffray,  aussy  de  7  ans,  fille  d'un  portefaix.  C'est  une 
fille  sage. 

La  femme  du  sieur  Colombier,  dans  la  petite  rue,  a  dix- 
huit  écolières;  la  fille  du  sieur  Mesnier,  maistre  d'école,  et 
Magdelaine  Billon,  fille  de  la  veuve  Billon,  bouchère,  sont 
les  seules  nouvelles  converties  de  cette  école.  Celte  maîtresse 
fait  assez  bien  son  devoir. 

Le  sieur  Caillaud,  maistre  au  latin,  devant  l'Oratoire,  a 
vingt-cinq  écoliers  et  point  de  nouveaux  convertis.  C'est  un 
bon  maistre. 

Le  sieur  Pinson,  rue  des  Jésuites,  a  40  écoliers  et  point 
de  nouveaux  convertis;  il  fait  bien  son  devoir. 

Philippes  Bonnaud,  pauvre  homme  et  pauvre  maître, 
près  la  porte  de  Saint-Eloy,  a  vingt  écoliers  ;  il  a  eu  autre- 
fois des  nouveaux  convertis  ;  il  n'en  a  plus  à  présent. 

Nous  nous  sommes  aussi  transportés  chez  Bellion,  fils  d'un 
tonnelier,  près  l'Ecu  de  France  ;  nous  y  avons  trouvé  vingt 
écoliers  parmy  lesquels  sont  nouveaux  convertis  :  Jean  et 
Béné  Verdereau,  de  six  et  de  cinq  ans,  enfants  d'un  boucher, 
et  Pierre  Pain,  de  six  ans,  aussy  fils  d'un  boucher.  Ledit 
Bellion  n'a  point  eu  de  permission  d'enseigner,  ce  qu'il  con- 
tinue de  faire  au  préjudice  des  remontrances  que  nous  luy 
avons  faites  par  diverses  fois.  Il  est  dans  un  engagement 
avec  une  fille  que  son  père  ne  veut  pas  agréer  et  demeure  en 
mesme  maison,  nonobstant  les  avis  de  son  curé. 

Saint'Jean.  —  Les  dames  Augizeau,  près  le  jeu  de  paume 
des  Carmes,  ont  40  écolières  et  point  de  nouvelles  conver- 
ties; elles  sont  trois  sœurs  demeurant  ensemble  ;  elles  font 
très  bien  leur  devoir. 

Jacques  Lartigue,  rue  de  l'Escale,  près  M.  Courard,  a  40 
écoliers  parmi  lesquels  sont  nouveaux  convertis  :  les  deux 
Javeleaux  et  les  deux  Renaud.  Il  nous  a  déclaré  qu'il  estait 
demandé  en  plusieurs  maisons  pour  aller  enseigner  et  qu'il 
ne  l'a  pas  voulu  faire  depuis  la  défense  qui  iuy  en  a  été  faitte. 


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Pierre  Douin,  derrière  les  Carmes,  a  16  écoliers  entre 
lesquels  sont  nouveaux  convertis  :  Jean  Roy,  âgé  de  8  ans, 
dont  le  père  estoit  poulieur;  Jean  Pasquet,  âgé  de  40  ans, 
fils  d'un  marinier,  et  Pierre  Desbordes,  âgé  de  7  ans,  fils 
du  sieur  Desbordes,  marchand. 

Saint-Nicolas.  —  Le  sieur  Hua,  rue  Saint-Nicolas,  a 
soixante  écoliers,  au  nombre  desquels  sont  nouveaux  con- 
vertis :  Pierre  Ridet,  âgé  de  H  ans;  Pierre  Bon,  12  ans; 
Louis  Ferret,  de  -15  ans;  Isaac  Mesnager,  de  9  ans  ;  Daniel 
Valteau,  de  14  ans;  Abraham  et  Daniel  Ruilot,  de  10  et  11 
ans,  enfants  de  la  veuve  Rullol,  sur  le  pont  de  Saint-Sauveur, 
et  Abraham  Hervé,  de  10  ans,  fils  d'un  tonnelier.  Les  écoliers 
sont  très  bien  instruits  dans  cette  école. 

La  sœur  dudit  Hua,  mesme  rue,  tient  école  dans  une 
maison  assez  éloignée  de  celle  de  son  frère;  elle  a  environ 
vingt  filles;  point  de  nouvelles  converties;  c'est  une  bonne 
maîtresse. 

René  Pajaud,  rue  Saint-Nicolas,  a  50  écoliers,  au  nombre 
desquels  sont  nouveaux  convertis  :  Thomas  Le  Beau,  âgé  de 
10  ans;  André  ;  Pierre  Fleurant,  de  8  ans;  Jacob 

Yversain,  de  9  ans;  Jean  Chevalier,  de  8  ans,  tous  enfants 
de  charpentiers  de  navire  ;  il  a  aussi  Jean  Boisselet,  âgé  de 
9  ans  ;  Jean  Silvestre,  fils  d'un  tonnelier  ;  Pierre  Griffon,  de 
7  ans  ;  Jean  Lalleman,  fils  d'un  maistre  de  barque.  Ledit 
Pajaud  nous  a  déclaré  qu'il  va  enseigner  des  filles  en  quel- 
ques maisons  particulières. 

La  veuve  Legros,  pauvre  femme,  rue  de  Paradis,  a  en- 
viron vingt  pauvres  petites  filles,  entre  lesquelles  est  Jeanne 
Corbeau,  nouvelle  convertie,  âgée  de  8  ans  ;  cette  maîtresse 
est  assez  propre  pour  enseigner  le  catéchisme  à  ces  petites 
filles  qui  sont  bien  instruites. 

Et  attendu  que  nous  n'avons  eu  connaissance  d'aucun 
autre  maistre  ny  maîtresse  d'école,  nous  avons  clos  nostre 
présent  proeez-verbal  de  visitte.  A  La  Rochelle,  le  dix-sept 
mars  mil  six  cent  quatre-vingt-neuf.     Habert.  Chereau. 


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Il  serait  bon  de  faire  réimprimer  les  ordonnances  tou- 
chant les  petites  écoles  et  les  distribuer  à  tous  les  maîtres 
et  maîtresses  avec  injonction  de  les  observer  à  peine  d'in- 
terdiction. 

Il  y  a  cy  devant  eu  plusieurs  maîtres  et  maîtresses  qui 
n'envoient  leurs  écoliers  à  la  messe;  il  n'y  en  a  presque 
point  qui  le  fassent  à  présent;  ils  s'excusent  sur  ce  que  les 
enfants  se  rendent  tard  à  l'école  et  qu'eux  même  ne  peuvent 
s'absenter  de  leur  école  pendant  le  temps  nécessaire  pour 
assister  à  la  messe,  et  trouver  celuy  de  faire  lire  et  écrire 
tous  les  écoliers  quand  il  y  en  a  nombre.  Si  monseigneur 
juge  à  propos  d'en  faire  une  ordonnance,  on  la  pourra  (aire 
exécuter  en  assignant  pour  cela  à  chaque  maistrc  et  maî- 
tresse l'heure  de  la  messe  et  le  lieu  où  chacun  devra  con- 
duire ses  écoliers,  dequoy  il  sera  nécessaire  de  convenir 
avec  M"  les  curés  et  supérieurs  des  maisons  religieuses. 

Il  faudrait  faire  un  pareil  règlement  pour  obliger  les 
maîtres  et  maîtresses  de  conduire  eux-mème  leurs  écoliers 
au  catéchisme,  k  la  paroisse  dans  laquelle  leur  école  est 
située,  ne  prenant  d'autre  prétexte  pour  ne  le  pas  faire  que 
de  dire  que  leurs  écoliers  sont  de  (lacune). 

Si  on  trouve  à  propos  d'obliger  les  nouveaux  convertis  d'en- 
voyer leurs  enfants  aux  écoles,  il  serait  bon  de  leur  indiquer 
ceux  qu'on  jugera  leur  estre  propres  :  l'expérience  nous  ayant 
fait  connaître  qu'ils  choisissent  toujours  les  moins  capables 
et  les  plus  faciles. 

IV 

1768,  Si  août.  —  Contrat  de  trois,  pères  de  famille  :  Jean  André, 
Louis  Feuillet  et  Jean  Bault,  laboureurs  à  bœufs,  avec  Jacques-Jean  Le 
Jametel,  par  l'instruction  de  leurs  enfants,  —  Communication  de  M.  Louis 

Pardevant  les  notaires  en  les  châtelanies  de  Thairé,  Vou- 
tron,  la  prévosté  de  Ballon  et  autres  lieux  en  Aulnis,  sousi- 
gnés,  et  en  présence  des  lesmoins  cy  après  nommés, 


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Sont  comparus  en  leurs  personnes  Jean  André,  laboureur 
à  bœufs,  demeurant  à  la  cabane  de  La  Cave,,  paroisse  de 
Voutron  ;  Louis  Feuillet,  aussy  laboureur  à  bœufs,  demeu- 
rant à  la  cabane  des  Brandeiles,  même  paroisse  de  Voutron, 
et  Jean  Rault,  encore  laboureur  à  bœufs,  demeurant  à  la 
cabane  de  Lilleau,  paroisse  de  Ballon,  d'une  part;  et  le  sieur 
Jacques-Jean  Le  Jametel,  instructeur  de  jeunesse,  demeu- 
rant en  ladite  paroisse  de  Voutron,  d'autre  part  ; 

Entre  lesquelles  parties,  de  leur  bon  gré  et  libre  volonté, 
a  été  fait  et  passé  à  l'acte  qui  suit: 

Sçavoir  est-il  que  ledit  sieur  Jametel  doit  enseigner 
de  son  mieux  possible,  à  lire,  écrire  et  la  ritemétique  les 
enfants  des  sus  nommés  qui  sont  au  nombre  de  trois  chez  le 
dit  Rault,  deux  chez  ledit  André  et  quatre  chez  ledit  Feuillet, 
à  la  charge  par  ses  derniers  de  nourir,  loger,  coucher,  blan- 
chir, rapiesser  les  hardes  et  linge  du  sieur  Jametel  et  de  luy 
fournir  son  chauffage  à  leur  foyer.  Et  cella  pendant  l'espace 
d'un  an  qu'y  a  commencer  à  courir  le  trois  de  ce  mois  et 
pour  finir  à  pareil  jour  de  l'année  prochaine  mil  sept  cent 
soixante-neuf.  Et  outre  tout  ce  que  dessus  pour  et  moyennant 
le  prix  et  somme  de  cent  vingt  livres  ;  et  lesdits  sus  nommés 
s'obligent  de  lui  bailler  et  payer  par  quartier,  qui  veut  dire 
trente  livres  pour  chaque  trois  mois,  dont  le  premier  paie- 
ment sera  dû  et  eschu  le  trois  de  novembre  prochain  pour 
ainsy  continuer  de  termes  en  termes  à  chaque  eschoyaoce  de 
quartier,  attendu  que  ledit  sieur  Jametel  a  commencé  à  es- 
duquer  leurs  dits  enfants  le  trois  de  ce  dit  mois,  ainsy  que  le 
reconnaissent  les  sus  nommés,  se  rezervant  ledit  sieur  Ja- 
metel le  temps  de  vacances  des  vendanges  pour  le  passer  où 
bon  lui  semblera,  pour  l'appliquer  à  son  profit  particulier 
ainsi  qu'un  jour  de  chaque  semaine  pendant  la  dite  année 
pour  vacquer  à  ses  affaires  particulières,  ainsi  que  le  con- 
sentent lesdits  susnommés,  néanmoins  sans  diminution  de 
la  susdite  somme  non  plus  que  du  surplus  des  autres  obli- 
gations ;  au  payement  de  tout  qu'oy  et  des  susditte  clauses 


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—  357- 

les  sieurs  André,  Feuillet  et  Raull  oni  solidairement  obli- 
gés l'un  pour  l'autre  et  un  d'eux  seul  pour  tous  et  un 
chacun  leurs  biens  meubles  et  immeubles,  présents  et  fu- 
turs, consentant  que  ledit  sieur  Jametel  s'eu  prenne  à  l'un 
d'eux  solidairement  pour  le  tout  ;  lesquels  prometent  de 
donner  à  leurs  frais  audit  sieur  Jametel  une  grosse  des  pré- 
sentes dans  quinzaine  tout  ce  que  dessus  pour  la  volonté 
des  parties  ;  lesquels  pour  l'exécution  et  accomplissement 
sans  y  contrevenir  à  peine  de  tous  dépens,  dommages,  in- 
térêts, elles  ont  obligés  que  dit  est  tous  leurs  dits  biens  pré- 
sents et  futurs  et  le  dit  sieur  Jametel  pour  les  engagements 
par  lez  cy-dessus  promis  ladite  somme  de  cent  vingt  livres 
à  luy  ci-dessus  promise.  Fait  et  passé  au  boui^  de  Thairé 
en  celte  estude,  après  midi,  le  quinze  d'aoust  mil  sept  cent 
soixante-huit,  en  présence  de  André  Mathé,  cordier,  et  Jacques 
Petit,  laboureur  à  bras,  demeurant  en  ce  dit  bourgt  de  Thairé, 
et  le  dit  Mathé  au  bourg  de  La  Jarrie  et  aussi  de  présant  en 
ce  lieu,  témoins  à  ce  connus  et  requis  ;  et  ont  les  sieurs  Ja- 
metel, André  Mathé  avec  nous  dits  notaires  signés,  et  les 
autres  parties  et  témoins  ont  déclaré  ne  le  sçavoir,  de  ce 
enquis  et  interpellés  suivant  l'ordonnance  après  lecture. 

Jean  André.  Lejahetel.  André  Mathé,  cordier. 
MoREAU,  notaire.  Ledoux,  notaire. 
Controllé  à  La  Jarrie  le  vingt  et  un  août  d  768,  reçu  trente- 
neuf  sols. 

Héraud. 


nS3,  2  novembre.  —  Contrat  en  eiécutioa  du  testament  d'Eléonor 
Aufaert,  curé  d'Echebrune,  qui  a  fait  un  legs  en  faveur  d'un  maître 
d'école.  —  Copie  informe. 

Aujourd'hui  second  novembre  mil  sept  cent  trente  trois 
après  midi,  pardevant  le  notaire  royal  en  Saintonge  soussi- 
gné et  présens  les  témoins  bas  nommé,  ont  été  présent  per- 
sonnellement établi  en  droit  M»  Jean  Saunier,  prêtre,  prieur 


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et  curé  de  la  paroisse  d'Echebrune  y  demeurant,  exécuteur 
testamentaire  de  feu  Me  Eléonord  Aubert,  écuyer,  docteur  en 
théologie,  cy  devant  curé  dudit  Echebrune,  Jean  Brung  et 
Etienne  Quinaud,  fabriqucur  de  ladilte  église  d'Echebrune, 
demeurant  en  ladilte  paroisse,  d'une  part,  et  Me  Jean  Vache- 
ron,  notaire  royal,jugede  la  seigneurie  de  Jarnac  Champagne, 
demeurant  en  la  paroisse  de  Lonzac,  d'autre  part.  Disant  les 
parties  que  par  le  testament  dudit  feu  sieur  Aubert,  du  sept 
février  mil  sept  cent  trente  deux,  reçu  Vacheron,  notaire  royal, 
conterollé  insinué  à  Archiac,  le  douze  août  dernier  par  Vallet, 
ledit  sieur  Aubert  auroit  en  toute  chose  légué  à  laditte  église 
d'Echebrune  la  somme  de  vingt  cinq  Hvres  de  rente  an- 
nuelle et  perpétuelle,  qui  est  en  principal  de  cinq  cents  livre 
pour  être  employé  en  bien  fonds  ou  en  pieds  de  personne  sol- 
vable  pour  payer  annuellement  et  à  perpétuité  laditte  somme 
de  ving  cinq  livres  de  rente  à  la  fabrique  de  laditte  égUse, 
comme  aussi  il  auroit  légué  paraille  somme  de  vingt  cinq  U- 
vres  pour  être  employée  en  bien  fonds  qui  puisse  produire 
les  vingt  cinq  livres  de  rente;  et  comme  ledit  sieur  de  Puy- 
martain  désire  condésendre  à  la  volonté  dudit  feu  sieur 
Aubert  et  faire  l'emploie  des  deux  sommes,  il  a  pour  cet  effet 
pris  avis  de  la  majeure  partie  des  habitans  ensemble  des  sus- 
dits fabriquers,  qui  ont  tous  jugé  à  propos  ne  pouvoir  mieux 
employer  le  capital  desdilte  deux  rentes  qu'entre  les  mains 
dudit  sieur  Vacheron,  qu'ils  trouvent  solvable  et  qui  d'ailleurs 
assignera  lesdiltcs  deux  rentes  sur  ces  biens  fonds,  suivant 
qu'ils  Seront_ci  après  spécifié  pour  cet  effet.  Ledit  sieur  Depuy- 
martain  après  avoir  déhbéré  sur  l'emploi  ci  dessus  a  tout 
pré.senLcment  et  comptant,  et  a  vue  de  nous  notaire  et  té- 
moins, baillé  compté  audit  sieur  Vacheron  présent  requérant 
et  acceptant  la  sonnne  de  mille  livres  étant  en  espèces  de  six 
livres  pièces  qu'il  a  pris,  compté,  serre  et  emboursé,  et  a  as- 
signé laditte  somme  sur  tous  ces  biens,  présents  et  avenir,  et 
par  spécial,  sur  une  pièce  de  terre  et  vigne  située  près  le  bourg 
de  Lonzac,  de  la  contenimce  en  total  de  treize  à  quatorze  jour- 


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naux,  tenue  à  rente  noble  du  seigneur  de  Lonzac,  que  ledil 
sieur  Vacheron  s'oblige  payer  annuellemant,  au  jour  et  fêle  de 
pâque  de  chaque  année,  savoir:  vingt  cinq  livres  entre  les  niains 
des  fabriqucurs  qui  seront  en  charge,  et  les  autre  vingt  cinq 
livres  en  mains  dudit  maître  d'écoUe;  el  au  cas  qu'il  n'i  en  eut 
point,  ou  qu'il  fut  décédé  avant  qu'il  y  en  eut  un  de  pourvu 
en  sa  place,  ledit  sieur  Vacheron  payera  néanmoins  lesdittes 
vingt  cinq  livres  en  mains  desdits  fabriqueurs  pour  céder  au 
profit  de  laditte  église,  dont  le  premier  payement  commen- 
cera à  pâque  prochain  et  à  continuer  de  même  année  par 
année  et  à  perpétuété  par  ledit  sieur  Vacheron  et  les  siens 
et  ceux  qui  de  lui  auront  droit  comme  étant  argent  ap- 
partenant à  l'église  en  partie,  et  au  cas  que  ledit  sieur  Va- 
cheron ou  les  siens  veuillent  remettre  le  capital  de  laditte 
rente  seront  tenus  de  l'employer  dans  un  fond  bon  et  sol- 
vable  et  bien  garantie,  aux  fins  du  payement  de  laditte  rente, 
qui  puisse  toutes  fois  produire  l'intérêt  du  capital  de  la  rente, 
qui  est  aux  denier  vingt  lesdittes  cinquante  livres,  laquelle 
rente  quant  présant  demeure  constituée  sur  les  biens 
fonds  dudit  sieur  Vacheron,  et  par  sépécial  sur  les  biens  et 
vignes  ci  dessus  spécifié  pour  plus  grande  assurance d'icelle... 
Fait  et  passé  au  bourg  d'Echebrune,  maison  presbitéralle  du- 
dit sieur  Saunier,  eu  présence  de  M^  Jean  Lauranceau,  prati- 
cien, demeurant  en  la  ville  de  Pons,  paroisse  de  Sainl-Martain, 
et  de  François  Proit  dit  Lespéran,  maître  tailleur  de  pierres, 
demeurant  en  laditte  ville  de  Pons,  téinoin  connus  el  requis 
soussignés  avec  les  parties  et  autres  habitans  ceux  qui  le  sa- 
vent faire,  de  ce  enquis,  en  présence  desquels  témoins  ledit 
sieur  Vacheron  s'oblige  de  remettre  copie  des  présentes  en 
main  dudit  sieur  de  Puymartin,  curé,  dans  un  mois  à  ses  frais 
et  dépands.  La  minute  est  signée  :  Saunier  Depuymartain,  curé 
d'Echebrune,  Vacheron,  Brung,  fabriqueur,  Quinaud,  fabri- 
queur,  François  Prouet,  Chasseriaux,  Guillaume  Bouet,  Lau- 
ranceau,elDepon,notaire  royal  en  Sainlonge.  Gontrollés  àPons 
le  quatorze  novembre  1733,  reçu  six  livres  douze  sous,  signée 


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Mossion.  Colationné,  vidimé  a  été  la  présente  copie  par  moi 
notaire  royal  soussigné,  sur  son  vraie  original  à  nous  repré- 
senté l'instant  retiré.  P.  maître  André  Jueilien  Chevreux,  no- 
taire et  procureur  postulant  au  marquisat  d'Archiac,  détemp- 
teur  de  l'office  et  pratique  de  M^  Joseph  Depons,  notaire  royal, 
qui  a  reçu  et  signé  ledit  acte.  De  quoi  nous  avons  donné  acte 
audit  sieur  Chevreux  le  dit  vidimus  pour  valoir  et  servir  ce 
que  de  raison.  Archîac,  ce  douze  avril  mil  sept  cent  soixante 
quatorze,  signé  Chevreux,  notaire  royal.  Contrôlé  à  Archiac, 
le  douze  avril  1774  :  reçu  sept  livres.  Bernier. 

VI 

46i3-t76i.  —  Premier  livre  du  préfet  d'Église  du  collège  de  Sainles 
contenaut  l'îiidicalioii  des  prières  ordonnées  pour  les  membres  ou  les 
bienfaiteurs  de  la  société  de  Jésus.  —  HegUlre  lar  papier  aux  archives 
de  U  Charenle-Infirieure.  Communication  de  M.  Loai$  Aadiat.  * 

Primus  liber  prsefecti  ecclesiœ  coilegii  Santonensîs 
societatis  Jesu,  in  quo  d«>  ordinationes  superiorum,  de  lis 
qu£  in  sacro  et  oralionibus  commendari  debent,  scribuntur, 
quse  aliquandiu  duratura  sunt,  quœ  ipsa  [etiam  deienda 
sunt  cum  impleta  fuerint  ;  2»  suÉragia  indicla  seu  Romse 
seu  in  provincia  pro  vivis  et  defunclis  ;  S»  nomina  defunc- 
torum  in  societatis  collegio. 

Hic  liber  vocatur  eorum  quaa  commendantur. 

Anno  millesimo  sexenlesimo  sexto  deciroo  die  décima 
octava  mensis  octobns  reverendissimus  episcopus  Santo- 
Dcnsis  Nicolaus  Lecornu  de  La  Courbe  altare  princeps 
ecclesiœ  coilegii  Sanlonensis  societatis  Jesu  in  hoaorem 
beatissimse  Mariée  Y.  consecravit   et  reliquias   sanctorum 

1.  L'éminent  bibliographe  de  la  compagnie  de  Jésus,  le  R.  P.  Carlos 
Sommervogel,  a  bien  voulu  revoir  ce  texte  etrectifier  un  certain  nombre 
de  noms  propres  ;  mais  plusieurs  n'ont  pu  être  ou  déchiffrés  ou  identi- 
fiés. La  traduction  des  noms  en  français  suit  entre  [  ]. 


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—  361  — 

aposlolorum  André»,  Philîppi,  Bartholomsei,  nec  non  sanc- 
(orummarlyrumLuciaDiel  Donati,  plumbea  theca,una  cum 
chartula  inclusas,  sub  eodem  altari  recondidit. 
Indiclae  oralioDes. 

1644,  âS  août.  —  Â.UUQ  millesimo  sexeniesimo  decimo 
quarto  ^2  augusli  pro  Chrisliaois  graviter  in  Japonia  aiflictis 
a  nostro  pâtre  provinciali  indicta  suht  preces  et  sacrificia 
qu%  sequunlur  :  singulis  diebus  litanias  bealissimse  virginis 
a  singulis  patribuset  fralribus  privatim  recilandse,etfralnbus 
qui  nescirent  légère  quinquies  Pater  et  Ave.  Piteterea 
sacrum  faciendum  decimo  quioto  quoque  die  a  singulis 
patribus  et  [a]  singulis  fralribus  corooa  recitaoda  singulis 
hebdomadis. 

Prseterea  ad  fmem  litaniarum  vesperlinarum  addendus 
hymnus  Ave  maris  Stella,  etc.,  cum  versicuto  Or  a  pronobis, 
etc.,  et  oralio  Défende,  guœsumug.  Domine,  tsiam  ab  omni 
adversitaie  familtam,  etc.  Hae  oraliones  indictae  fuerunt  ap- 
plicandse  pro  societatis  negoUis  in  Gallia  23  Mariii  1615,  et 
praetereamortificatio  raciendarefeclorio  singulis  hebdomadis. 

Die  22  novembris  anni  1614  pro  felici  exitu  comiuorum 
generalium  in  Gallia,  et  pro  urgenlibus  negotiis  societatis 
indicta  fueresuriragiaquaesequuniur:  1°  Litanix  beatissimœ 
virginis  ad  fînem  sacri  scbolasticorum  ;  2»  singulis  hebdo- 
madis sacrum  celebrandum  a  singulis  patribus  et  una  corona 
recitanda  a  fratribus  singulis;  3*)  singulis  diebus  liianias 
beatissimee  vir^nis  recitandse  in  6ne  recrealionis  matulinœ. 
Ânliphona  beati  patris  nostri  cum  oratione  a  patribus  sin- 
gulis, in  fme  laudum  et  vesperarum  et  a  singulis  fratribus 
quinquies  Pater  el  Ave,  ad  auxilium  implorandum  a  bealo 
pâtre  nostro. 

Si  quid  aliud  oralionis  vel  morti6calionis  et  devotionis 
quispiam  prœstarc  voluerit,  consulto  id  faciet  superiore. 
Singulis  prseterea  hebdomadis  mortificationem  vel  ex  iis 
quœ  in  schedula  cuique  concessa  sunt,  vel  aliquam  aliam, 
adeamdem  intentionem  quisque  faciet. 


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Seplimo  aprilis  anoi  millesimi  sexcenlesimi  quinti  decimi 
omnia  pnedicta  sufTi-agia  et  oraUones  abrogata  tuenint  in 
quarum  locum  quse  sequuntur  inslilula  fuerunt: 

Ad  intentionem  sanclissimi  domini  noslri  papas. 

Singuli  patres  si'ngulis  mensibus  sacrosanctum  missae 
sacnficium  semel  ofTerant  ad  intentionem  suse  sanctilalis,  el 
singuli  fralres  coronam  semet  recitabunt,  nec  non  semel 
communionem  applicabunt  ad  ejusdem  intentionem  uaque 
ad  Hnem  anni  1615. 

Pro  congregatione  generali.  Februario  1615. 

Ex  mandato  reverendissimi  nostri  patris  vicarii  generalis 
singuli  patres  decimo  quinto  quoque  die,  missam  celebra- 
bunt,  eam  ipsam  applicando  pro  felici  successu  congrega- 
tionis  generalis,  quam  celebrare  quisque  débet  ad  inten- 
tionem reverendissimi  patris  nostri  generalis  et  singuli 
fratresproeodemfelicisuccessucoronam  applicabunl  decimo 
quinto  quoque  die  quam  i-ecitare  tenentur  ad  intentionem 
ejusdem  reverendi  patris  nostri  generalis. 

Ex  mandato  reverendi  patris  provincialis  singuli  patres 
missam  celebrabunt,  et  singuli  traites  coronam  recitabunt 
singulis  hebdomadis  ad  eamdem  intentionem. 

Prœterea  singulis  diebus  sub  fiuem  litaniarum  vesperti- 
narum  recilabitur  hymnus  Veni  crealor  spiriliis  cum  verei- 
culo  Emilie  spiritum  tuum,  etc.,  el  collecta  Deus  gui  corda 
fidelium,  nec  non  hymnus  Ave  maris  Stella,  cum  collecta 
Défende,  quœsumus,  Domine,  ad  eamdem  intentionem. 

Singuli  patres  sub  fmem  laudum  et  vesperarum  comme- 
morationem  facient  beati  patris  nostri  Ignaiii,  et  singuli 
fralres  ad  eamdem  intentionem  ter  Pater  et  ^l'e  recitabunt 
ad  finem  orationis  malutinse.  Denique  omnes  et  singuli 
decimo  quinto  quoque  die  aliquam  mortificationem  applica- 
bunt  ad  eamdem  intentionem. 

En  note  :  Cessarunt  15  novembris  1515  (pour  1615), 
quo  die  est  electus  generalis  reverendus  pater  R.  P.  Mutins 
Vitelleschi. 


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Pro  Japonia. 

Singulis  diebus  litanise  beaUe  virginis  a  singulis  privatim 
recitabuntur,  et  ab  lis  qui  légère  non  noverunt  septies  Pater 
et  Ave  pro  Japonensium  necessitalibus. 

Supra  dicla  suffragia  et  orationes  indictas  luemnt  Xan- 
tonis  decimo  quarto  aprilis  4615.  Revocata  vero  28  apri- 
lis  1616. 

Vigesimo  octave  aprilis  1616  indiclus  Fuit  hymnus  Ave 
maris  Stella  dicendus  cum  oratione  Défende,  pro  necessita- 
libus occurrentibus  et  sacrum  decimo  quioto  quoque  die 
faciendum  a  singulis  sacerdotibus,  et  corona  recitanda  a 
singulis  fratibus  singulis  bebdomadis  cum  mortificalionibus 
pro  cujusque  devotione  pro  Japonia,  per  spatîum  trium 
mensium. 

Decimo  septembris  1616  indiclœ  sunt  litaniae  recitandas 
postlitanias  sanclorum  per  raensem. 

Decimo  augusti  1618  statulum  est  a  reverendo  patri 
provincial!  L'Arnaudiano  *  ut  post  lilanias  recilatur  Ave 
maris  Stella,  cum  duabus  orationibus  Concède  et  Défende, 
guœsumvs,  etc.,  pro  rébus  Galliae  et  roge. 

Item  ut  singulis  bebdomadis  celebrentur  unum  sacrum 
pro  eadem  re. 

Indiolx  suntlilaniœbealae  virginis  etanlea  ut  recîtarenlur 
Ave  maris  Stella  pro  rege  Galliae.  24  juin  1620. 

Primo  junii  1621,  indictas  sunt  lilaniac  pro  rege  et  exerci- 
tibus  illius,  item  duœ  missœ,  et  rosaria  toiidem. 

Injuncise  sunt  denuo  (el  si  ab  uno  et  allero  mense  inter- 
missœ  fueranl)  litaniœ  prsedictse,  el  unum  sacrum  cum 
rosario.  15  januarii  1623. 

Injunctœsuntlilaniœ  beatœ  virginis  pro  regiis  exercitibus 
terra  marique  militaniibusa  15  augusli  1627.  Capta  Rupella 
29  octobris  1698  cessarunt. 

Injuncta;  sunt  litanise  beatse  virginis  post  communes  cum 

1.  Jean  de  La  Iteiuiudie. 


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collectis  :  Concède, nos  famulos; — Défende,  qumsumus, Domine; 
—  Deus,  gui  non  mortem  pro  viianda  mortalitate  et  Deus,  gui 
glorificanles  te  glorifîcas,  de  duobus  SS.  Ignatio  el  Francisco 
(Xaverio)  pro  regionibus  peste  afflictis  et  adsignatur  singulis 
hebdomadis  pro  eadem  neccssitate  unum  rosarium  et  a 
fralribus  una  corona  dicenda.  25  novembris  1028.  Cessarunt 
undecimo  decembris  1632. 

Ratio  celebrandi  sanctorum  nostrorum  Testa  ex  praescriplo 
reverendi  patris  generalis. 

In  die  festo  saocti  Ignalii. 

In  ecclesia  allaria  et  parietes  omantur  sicut  in  die  solem- 
nissimo  totius  anni. 

Cantantur  primas  et  secundœ  vesperae  solemnissimse 
eodemqae  modo  missa  canlatur.  Cujus  initium  Os  Justi,  elc. 
collecta  quse  recitataruilasummopontifice  in  die  canoniza- 
tionis  Deus  gui  glorificanles  te,  etc.  Evangelium  Sint  tumld 
vestri  prœcincli,  elc. 

Fitomninoconcio  desancto. 

Fratres  nostri  omnes  communicant  ;  invitantur  ad  commu- 
nionem  et  indulgenliam  lam  cives  quam  scholastici.  Scholse 
tota  die  vacant  et  in  vîgilia  a  prandio  celebralur  octava. 
In  die  festo  sancti  Francisci  Xaverii. 

Allaria  et  ecclesis  parietes  ornantur  ut  in  die  natali 
Domini  vel  pascali.  Fit  omniiio  concio  de  sancto.  Missa  et 
vespene  ut  supra  de  sancto  Ignatio.  Fratres  nostri  commu- 
nicant et  discipuli  ac  externi  invitantur  ad  communionem  et 
indulgenliam.  Scholœ  non  vacant.  Celebralur  octava. 
In  die  festo  beati  Aloysii  Gonzagœ. 

In  ecclesia  non  parietes  sed  lantum  allaria  ornantur 
prœcipue  maximum.  Missa  el  vesperae  secundœ  cantantur 
ubi  soient  cantari  diebus  festis,  non  inlerfieri  concionem, 
nostri  communicenl  et  invitari  possunt  discipuli  ut  eliam  ipsi 
communicant.  Scbotaa  nullo  modo  vacant. 

De  beato  Stanislao  nihil  adhuc  definiendum  donec  aliquid 
sedes  aposlolica  déterminai. 


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In  festo  trium  beatorum  martyrum  Japonensium  societa- 
lis  Jesu,  5  februarii. 

Dicenda  missaiila  ex  commun!  plurium  marlyrum  Salus 
aulem  justoî-um  a  Domino,  elc,  prseter  evangelium  quod 
suiuendum  est  ex  prima  missa  de  codem  coramuni  :  Cum 
audieriiis  prselia.  Oralio  aulem  hoc  modo  :  Deuê,  qui  nos 
anima  sanctorum  martyrum  tuorum  Pauli,  Jokannis  et  Jacobi 
solemnilate  Ixtificas,  etc.  Officium  vero  recilandum  rilu 
duplici  cum  primis  et  secundis  vesperis  sine  octava.  Appa- 
ralus  templi,  cantus  et  similia  sicut  pnesciipla  sunlin  festo 
beati  Francisci  Borgiae. 

In  die  festo  beati  Francisci  Borgiae. 

Omnia  ut  in  festo  beali  Aloysii  Gonzagae  et  habet 
oclavam. 

De  oratione  40  horarum. 

Cum  in  dominica  in  quini{uagesima,  autaliaex  pia  causa 
exponelur  in  templo  nostro  sanctissimum  eucharistise 
sacramenlum,  sacra  non  de  illo,  sed  de  tempore  celebra- 
bunlur,  sive  in  majori  allari  seu  in  aliis  juxta  rubricas. 

Sed'  nec  fialuUa  per  templum  processio.  Cum  fado  sacro 
coliocabitur  sacramentum  in  loco  ad  id  preparalo,  nec  ulla 
adhibebitur  cseremonia  praeter  aliquam  musicam,  sive  dum 
fit  sacrum  sive  etiara  in  reliquo  diei  tempore. 

Sermoncs  quoque  pii  ad  excitandam  populi  devotionem 
intermisceri  polerunt  maae  ac  vespere,  sive  unus,  sive  duo 
pro  personarum  commoditale,  sed  vix  debebunt  mediam 
boram  excedere  ne  piorum  impedialur  oratio. 

Nec  omnino  ulla  in  lempHs  nostris  processio  fieri  solet, 
nisi  feria  quinla  majoris  hebdomadœ,  cum  ad  sepulcmm 
defertur  sacrosanctum  sacramentum,  aut  cum  inde  referlur 
feria  sexla  juxta  rubricas  missalis  romani. 

Oratio  40  horarum  sic  insliluenda  est  in  dominica  quin- 
quagesimœ  et  duobus  sequentibus  feriis,  ut  noctu  non 
oretur  ab  exlernis  atque  impensae  fiant  a  majori  congrega- 
lione,  quse  ubique  solet  hoc  onus  suscipere.  Possuot  aul«m 


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sic  distribui  noslri  ut  bini  orent  in  singulas  horas,  îtemifue 
bini,  teroi  vel  quaternl,  tuni  ex  inajori  lum  ex  minori 
sodaliLio  sinlquc  inlra  cancellos  apti  aLque  ordine  dispositi, 
ac  certis  spatiis  varias,  qu£e  prescriptœ  fuerinl,  prius, 
orationes  voce  al  la  récitantes,  prsesentibus  nostris  responden- 
tibus  externis.  Possunt  eliam  nostri  dum  orabunt  gestare 
suppellicium  idque  videturdecentius.  Deoique  si  quid  aliud 
pertioeat  ad  devoUonem  augendam,  reverendus  rector  anle 
sedulo  provideat  ac  perscribat. 

De  die  canonizationis  sanctorum  Ignatii  et  Fraacisci, 
Reverendus  pater  generalis  Hutius  Vitelleschus,  epistola 
iS  decerabris  1637,  slalult  ut  quotannis  12  martii  omnes 
sacerdotes  sua  sacra  ejus  diei  oilerant,  reliqui  ad  saci-am 
communionem  accédant  in  gratiarun  aclionem  pro  beneficio 
cauonizationis  sanctorum  Ignatii  et  Francisci,  Deum  depre- 
cando  ut  ipsorum  sanctorum  intuitu  socielatem  protegat, 
voluilque  licere  in  idipsum  sacrum  otTerri  ilto  die,  quod 
alias  ilia  hcbdomada  ad  ipsius  reverendi  patris  generalis 
intentionem  facluri  essent. 

Ex  commendatis  recloribus  a  révérende  pâtre  Bartholo- 
mseo  Jacquinot  provincialiin  fine  congregationis  anni  1639. 

Numéro  6.  Feria  4  majoris  hebdoinadœ  legatur  martyro- 
togium  integrum  praemiltendo  memoriam  insLitutionis  sanc- 
tissimi  sacramenti.  In  vigilia  vero  pasch»  annuntietur 
tantum  solemnitas  resurrectionis  absque  memoria  sanc- 
torum. 

Numéro  7.  Non  celebrantur  a  nostris  sive  in  missa  sive 
in  breviario  fesla  localia,  nisi  quse  luerint  in  singulis  domibus 
et  collegiis  a  superioribus  habita  consutlaiione  selecla,  et 
a  pâtre  provinciali  approbata. 

Numéro  iO.  Deinceps  ad  finem  martyrologii  fiât  memoria 
de  illuslribus  societalis  noslrae  viris  juxta  formam  prœ- 
scriptam,  et  a  paire  provinciali  approbalam.  Nomen  sancti 
Josephi,  sponsi  beatae  virginis  Mariœ,  in  litaniis  apponen- 


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^  367  — 

dum,  post  sanctum  Joannem  Baptistam  et  oralio  ejusdem 
sancli  Josephi  ante  orationera  sanctorurn  Ignalii  et  Francisci  ; 
diceodum  in  litaniis,  Sancte  Joannes  Francisée,  sancle 
Aloysi,  sancle  Slanislœ.  ' 

Per  socielatem  universam  quotannis  commemoratio  cele- 
bretur  omnium  in  societale  defunclorum  ;  eo  die,  qui  a 
commemoralione  omnium  fidelium  defunclorum  primus 
occurreret  non  impedilus,  sacerdotes  omnes  sacrum  faciant 
paratu  nigro,  cueteri  vero  coronam  seu  tertiam  rosarii  partem 
récitent  pro  iisdem  defunctis  in  societate  ex  decreto  8, 
congregationisiâ. 

SUFFBAGIA  AB  ANNO.  1627. 

28  [ebruarii  1627.1ndiclas  très  missse  pro  révérende  pâtre 
Ghrislophoro  Balthazar  assistcnte,  Romse  deruncto,  et 
3  rosaria. 

Item  3  pro  rege  Ludovico  decimo  tertio  Christian issimo, 
fundatore  vivo  domus  professEe  parisiensis. 

Item  3  pro  illustrissimis  comité  et  comiiissa  de  Nassau 
fundatoribus  vivis  collegii  Sigen  in  provincia  Rheni. 

Item  3  pro  excellentissima  principe  Bisignana  fundatrice 
defuncta  collegii  sancti  Ignalii  Neapoli. 

Ttein  3  pro  viro  et  femina  qui  quantum  satis  esset  ad 
fundandum  collegium  societati  dederunl. 

2  messes  pour  dom  Pietro  Fernandes,  comte  de  Lemos, 
fondateur  défunt  du  collège  Saint-François  à  Naples;  une 
pour  la  comtesse  sa  famé; 

Une  pour  le  seigneur  Arcimega,  insigne  bienfaiteur  du 
noviciat  de  Séville. 

3  messes  pour  dom  Jean  Rogio  défunt,  insigne  bienfaiteur 
de  la  compagnie. 


1.  Dana  ce  paragraphe,  la  partie  qui  commence  k  Nomen  »ancU  Jose- 
phi, est  postérieure  de  près  d'un  siècle  à  TaiiDée  1639  :  car  aaint  Jean- 
François  Régis  n'a  été  canonisé  qu'en  1737  et  les  saints  Louis  et  Sta- 
nislas qu'en  1726,  Le  paragraphe  suivant,  d'après  l'écriture,  est  de  la 
même  main  ;  mais  l'ordonnance  de  la  13°  congrégation  est  de  1687, 


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Une  messe  pour  dom  JeanHauré,  défuot,  insigne  bien- 
faiteur de  la  maison  professe  de  Milan;  trois  pour  dom 
Helchior  de  Guellar  et  sa  femme,  fondateui-s  vivans  du 
noviciat  de  Mexico  ;  2  pour  rillustrissîme  comte  de  Tanaussen 
défunt  et  pour  sa  femme  vivant,  fondateur  du  collôge  de 
Judenbourg. 

Nullus  boc  anno  1627  obiit  in  hac  Aquitanise  provincia. 
Arreslén  la  liste  le  dernier févrierl628. 

1698.  Mense  martio.  Indicta  3  missse  pro  dom  Francisco 
Barbotse,  fundatore  defuncto  noviciatus  Cochinensis 

Item  3  pro  domina  Isabella  de  Tobar  defuncta  insigni 
benefactrice  collegii  Tolet.;  item  3  pro  illustrissimo  arcbi- 
episcopo  Beneventano,  fundatore  defuncto  collegii  concep- 
tionis  beatse  Man'ae  Hispali  ;  item  una  pro  illustrisimo  co- 
mité Helfessein,  insigni  benetactore  collegii  Dilingensis  ; 
item  3  pro  principe  Condeo  qui  lum  elargilus  est  reditus 
collegio  Bituriceusi  quantum  facile  sufficerent  ad  fundao- 
dum  coUegium 

Mense  aprili  16S8.  (ndicta  tria  sacra  pro  rege  catholico 
fundatore  academis  Madritanae.  Item  uniim  sacrum  pro 
comité  Olivarez  qui  quam  plurimum  juvit  ad  istius  academise 
fundationem. 

Mense  maio  i638.  Indicla  tria  sacra  pro  reverendissimo 
et  illustrissimo  episcopo  Ferdinando  de  Mascaregnas  defuncto, 
fundatore  collegii  Pharensis.  Ilem  unum  pro  chnrissimo 
fratre  nostro  Nicotao  Piouneur  insigni  benefactore  collegii 
Valencenensis. 

Mense  fvnio  i638.  Indicta  3  sacra  pro  domina  Silvia 
Frzabella  defuncta,  insigni  benefactrice  collegii  Drapanitani 
in  Sicilia;  item  3  pro  domino  Gravel  Maneburg'  scabinode 
Nancei,  uxore  atque  liberis,  qui  ad  fundandam  missionem 
Sancti  Nicolat  tantum  abunde  contulerant  reditus  quantum 
ad  fundandum  coltegium  sufficere'nt  ;  item  3  sacra  pro  mar- 

1.  Maimbourg,  échevin  de  Nancy. 


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—  369  — 

chionissa  Severa  defuncla,  insigtii  benefaclrîce  collegii  Panor- 
mitani  ;itera  unum  sacrum  pro  domino  Canaïier  (?)  canonîco, 
archidiacono  et  vicario  archiepiscopi  rotomagensis  qui  et 
curio  Sancti  Vincentii,  insigni  benefaclore  collegii  roto- 
magensis. 

Mense  julio  i6S8.  Indicla  3  sacra  et  3  coronae  pro  domino 
Petro  Mirallez,  fundatore  deruncto  collegii  Segorbiensis  in 
Aragonia  ;  ilem  unum  pro  fratre  nostro  Petro  Delvigna  suis- 
que  pâtre  et  matre  ut  insignibus  benefactoribus  domus  pro- 
bationis  Villaregii  in  provincia  Tolelana;  item  3  sacra  et 
coronae  pro  domina  Isabeila  de  Vauvilley  fundatrice  viva  col- 
legii Nivellensis  in  Brabantia   in   provincia    Gallobelgica. 

Même  auguslo  i628.  Indicta  tria  sacra  et  totidem  coronte 
pro  domino  Francisco  de  Los  Bios  defunclo  Hispali,  qui 
reliquit  suffîcientes  reditus  fundandi  collegii. 

Mense  septembri  i6S8.  Indicta  3  sacra  el  3  coronaî  pro 
domino  Radulpho  Gazil,  fundatore  defuncto  collegii  Aurelia- 
nensis.  Item  3  pro  domina  Philippa  de  Fonseca,  insigni 
benefactrice  collegii  Dazaini  [Oaçaïm]  qu£  dédit  suffîcientes 
reditus  ad  colleguim  fundandum.  Ilem  "  pro  domino  Fran- 
cisco Guillelmo,  episcopo  Osnaburgensi  [Osnabruck],  funda- 
tore vivo  collegii  Osnaburgensis.  Ilem  3  pro  domino  Henrico 
Verger  et  domina  Joanna  conjuge  mortuis  et  pro  illonim  fdio 
in  societate  vivo,  qui  dederunt  sufRcientes  reditus  ad  fun- 
dandum collegium. 

Indicta  sunt  hoc  anno  1628  suffragia  pro  defunctis  in  hac 
provincia:  i^pro  paire  Guillelmodu  Roy,  defuncto Pictavii, 
27  martii,  2  sacra etScoronie;  2opro  pâtre Martino Rouelle 
defuncto  Burdigalœ  in  collegio  16  maii,  2  sacra  et  2  coronœ  ; 
S»  pro  pâtre  Francisco  Humeau,  ibidem  defuncto  12  junii, 
2  sacra  et  2  coronje;  4»  pro  pâtre  Clemenle  Prioulx  defuncto 
Pâli  9  septembri,  2  sacra  et  coronœ  ;  5o  pro  paire  Francisco 
Soiier  defuncto  in  Sanmacarii  [Saint-Macaire],  2  sacra  et 
2  coronœ  ;  16  octobris. 

Mense  octobri.  Indicta  3  s«cra  et  3  coronae  pro  honestis- 


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simis  dominis  Anna,  Ësther  et  JoannaKeyser,  fundalricîbus 
vivjs  novUiatusLiriosis(?).Item  3  pro  domino  Lupcrco  Arbizu 
vivo  qui  Cssaraugustano  *  collegio  dédit  redilus  suflicieates 
fuodandi  collegii. 

Même  novembri.  IndicLa  3  sacra  ac  2  rosaria  pro  domino 
Gabriâle  comité  de  Tarnovia  defunclo,  beneractore  insigni 
collegii  Cracoviensis.  Item  3  sacra  pro  domina  Anna  de 
Sleinberg,  ducissa  Jaroslai  viva,  quse  dedil  collegio  Jarosla- 
viensi  unde  novum  fundari  possil. 

Mense  decc-mbri.  Indicta  3  sacra  et  3  coronae  pro  sere- 
nissima  ducissa  Magdalena  de  Neaubourg,fundatricederuncta, 
cum  duce  vivo  suc  marito,  collegiorum  Neauboui^eosi 
[Neubourg]  et  portus  Dusseldorii.  Item  3  pro  domino  Guil- 
lelmo  de  Merode,  insigni  benefactore  defuncto  collegii  Mali- 
ncnsis.  Item  3  pro  illustrissimis  ducibus  et  ducissis  Sorani 
defiinclis  fundatoribus  collegii  Sorani  [Sora].  Item  duo  pro 
domina  Francisca  Faucbé,  insigni  benefaclrice  collegii 
Dolani. 

d659 

Pro  anima  pàtris  Guillelmi  Golardi  obiti  tJelaci  [Betliloci]' 
apud  Lemovicos  4  januario,  2  sacra  et  2  rosaria.  Pro  anima 
Ignaiii  du  Foussé,  obiti  Ëngolismse  14  februarii,  2  sacra  et 
2  rosaria.  Pro  anima  patris  Bernardi  Galterii  obiti  Pictavii 
6  aprilis,  2  sacra  et  9  rosaria.  Pro  domino  Marco  Antonio  de 
Gourgues  protopraeside  senatus  Burdigalensis,  fundatore 
noviciatus  Burdigalensis  ex  parte,  2  sacra  et  2  rosaria.  Pro 
domino  Claudio  Fabet,  paroclio  de  Bellac  Lemovicensi, 
insigni  benefactore  socielalis,  unum  sacrum  el  una  corona 
indicta  a  reverendo  pâtre  provînciali  in  Provincia.  Pro  domino 
marchione  Marino  confundatore  mortuo  collegii  a  Caslro- 
nuovo,  unum  sacrum  el  una  corona. 

Mense  junio.  Pro  domina  d'Enferrés,  defuacta  Neraci, 


1.  Saragosse. 

2.  BeUac. 


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—  371  — 
insigni  beneFactrice  societatis,  unum  sacrum  el  una  corona 
indicia  in  provincia  a  reverendo  pâtre  provincialî. 

Mense  julio  et  augusto.  Pro  domino  Josepho  Gangio, 
fundatore  defuncto  collegii  Salemi  in  Sicilia,  3  sacra  el 
3  rosaria.  Pi'o  domino  Rodrigues  Gomez ,  fundatore 
defuncto  novitialus  Lyrmensis  [Limensis  (?)  Lima,  Pérou], 
3  sacra  et  3  rosaria.  Pro  fratre  nostro  Joanne  Noirot, 
defuncto  Rupellœ  30  julii,  2  sacra  et  2  rosaria  ;  pro  pâtre 
Joanne  Broqueville,  defuncto  Burdigal%  in  domo  professa 
3  augusti,  9  sacra  et  2  rosaria;  pro  iratre  nostro  Leonardo 
La  Foy,  defuncto  Ëngolismse  30  augusti,  2  sacra  el  2  roâaria. 

Mense  sepiembri.  Indicta  duo  sacra  et  2  rosaria  pro 
anima  patris  Jacobi  Lespaulardi,  defuocti  Burdigatae  4sepl- 
embris. 

Mense  oclobri.  Indicia  duo  sacra  el  duo  rosaria  pro  anima 
patris  Francisci  du  Casse,  defuocti  Burdigalœ  14  septembris. 
Unum  sacrum  et  una  corona  in  provincia  pro  anima  domini 
Musnier  quaesloris  regii  Engolismœ,  amicissimi  societatis. 

Mense  oclobri.  Pro  paire  Ludovico  Desbarres,  defuncto 
Rupellse  17  octobris,  3  sacra  et  3  rosaria;  pro  fratre  nostro 
Johanne  Aliol,  defuncto  Rupeilae,  19  octobris,  Iria  sacra 
el  tria  rosaria;  Rupella  enim  esl residenlia  ab  hoc  coUegio 
depeodens. 

Anno  1630 

Mense  januario.  Indicia  sufiragia  scilicet  très  missae  et 
sex  rosaria  proreverendissimo  domino  episcopoNamurcensi, 
qui  in  vita  el  moriens  collegio  Namurcensi  dedil  quantum 
essel  ad  justi  collegii  fundationem.  Pro  paire  Michaele 
Ponson,  defuncto  Tullse,  duo  sacra  et  duo  rosaria. 

Mense  marlio.  Indicia  sufTragia  scilicet  tria  sacra  et 
lolidem  rosaria  pro  illustrissima  domina  Sophia,  abbatissa 
de  Sandominico,  defuncta,  quse  dedil  quantum  suffecit  ad 
fundationem  collegii.  Item  unum  sacrum  et  unum  rosarium 
pro  paire  Francisco  de  Ganillac,  insigni  benefaclore  pro- 


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vinciâB  Lugdunensis.  Item  unum  sacrum  et  unum-  rosarium 
pro  domino  Joanne  de  Borgia,  insigni  benefactore  societatis 
in  Novo  Regoo. 

Mense  aprilis.  Indicta  duo  sacra  et  lolidem  rosan'a  pro 
paire  Jacobo  du  Terii-e  defunclo  Burdigalse  17  apnli.  Item 
indicta  S  sacra  ei  toLidem  rosaiia  pro  domino  Petro  Rangal, 
fundatore  vivo  collegii  de  Pampelune  in  Novo  Regno.  Item 
3  sacra  et  3  rosaria  pro  domina  duchissa  de  Gravina,  insigni 
benefactrico  societatis.  Item  3  sacra  et  3  rosaria  pro  quibus- 
dam  benefactoribus  eximiis  societatis  qui  dederuni  quantum 
Euflicit  ad  fundationeiii  unîus  collegii.  Item  duo  sacra  et 

2  rosaria  pro  domino  L'Huillier,  insigni  beneraclore  collegii 
Orleanensis. 

Mense  junio.  Indicla  3  sacra  et  3  rosaria  pro  serenissimo 
duce  de  Bavière  electore,  fundatore  vivo  collegii  de  Burck- 
husian  [Hildburghausen]. 

Mense  julio.  Indicta  tria  sacra  et  tria  rosaria  pro  domino 
Domii)icoHerald,fundatoredefunctocoIlegiiSancti  Sébastian! 
in  Caslillia.  Item  tria  sacra  et  tria  rosaria  pro  insigni  bene- 
factore collegii  neapolitani. 

Mense  seplembri.  Iiidicta  duo  sacra  et  2  rosaria  pro  Ja- 
cobo Parant  noviiio  defunclo  Burdegatse.  Item  3  sacra  et  3 
rosaria  pro  rege  chrislianissimo  Ludovico  i3o,  fundatore  vivo 
collegii  Rupellensis.  Item  3  sacra  et  3  rosaria  pro  serenis- 
simo rege  Polonise  fundatore  vivo  collegii  Kracoviensis.  Item 

3  sacra  et  3  rosaria  pro  serenissimo  archiduce  Leopoido, 
fundatore  vivo  collegii  Friburgensis.  Item  3  sacra  et  tria 
rosaria  pro  insigni  quadam  domina  fundatrice  defuncta  no- 
vitiatus  Granatensis.  Item  2  sacra  et  duo  rosaria  pro  fratre 
noslro  Simone  Martineau,  defuucto  Pictavii  24  septembris. 

Mense  octobri.  Item  2  sacra  et  duo  rosaria  pro  paire 
Francisco  Mousnier,  ibidem  defunclo  2  ociobris.  Ilem  duo  sa- 
cra et  duo  rosaria  pro  paire  Joanne  Moulinier,  defunclo  Pe- 
tracorœ  i»  ociobris. 


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—  373  — 

Mense  decembri  1630.  Indicta  3  sacra  pro  ïsabella  de 
Quiclen,fundatrice  dcluncta  collegii  Nonilles  (?)  et  (otidem  co- 
l'ona^.  Item  tria  pro  illustrissimo  cardinal!  de  Pazmaii,  archi- 
episcopo  Slrigoniensi,  lundalore  vivo  collegii  Pulloviensis 
[Pultusk].  Item  3  sacra  pro  uoo  e  patribus  societatis,  qui 
tantum  reditus  concessit  noviliatui  Viennensi  quantum  suF- 
ficeret  ad  fundationem. 

1631 

Metue  januarii.  Indicta  sunt  3  sacra  pro  imperatore 
viveote  fundalore  collegii  Glogoviensi  et  3  coronas.  Itetn  duo 
sacra  pro  duce  Parmensi  vivente  insigni  benefactore  domus 
professas  Romae,  et  duse  coronse.  Item  3  sacra  et  3  coranae 
pro  domina  de  Sancta-Beuve  defuncta,  lundalrice  defuncla 
noitiatus  Parisiensis. 

Mense  tnarlio.  Tria  sacra  indicta  pro  abbate  de  Willeroy, 
lundalore  defunclo  collegii  Rhemensis.  Unum  sacrum  indic- 
tum  pro  uno  ex  patribus  noslrts  insigni  benefactore.  In  suf- 
fragiis,  mensis  non  fuit  assignatus  quo  ad  nos  allala. 

Mense  aprili.  Tria  sacra  indicta  et  totidem  coronae  pro 
domino  Pelro  Stephano  Rangel,  fundatore  defuncto  collegii 
Paoïpelonensi  in  Novo  Regno.  Item  tria  sacra  et  totidem 
coronx  pro  viro  eminentissimo  et  illustrissimo  cardinali  ar- 
chiepiscopo  Hispalensi,  fundalore  defunclo  collegii  Avilae. 
Item  tria  sacra  et  totidem  coronse  pro  excelleniissimo  duce 
dû  Brigant,  fundalore  defunclo  domus  de  Villaviciosa  et  in- 
signi benefactore  societatis. 

Suffragia  mense  junio  idSi.  Sex  sacra  indicta  et  totidem 
coronœ  pro  civibus  Albianensibus  tam  vivis  quam  defunctis 
illius  civitaiis.  Duo  sacra  et  duiB  coronee  pro  pâtre  Nicolao 
Âlmarano  tanquam  secrelario  et  olim  secretario  societatis. 
Unura  pro  uno  e  patribus  nostris  tamquam  pro  insigni  socie- 
tatis benefactore  in  Germania,  duo  pro  paire  Guillelmo  Ru- 
delle,  el  totidem  coronïB,  Pâli  19  maii,  tria  pro  fralre  Pelro 
Frias  et  totidem  coronae  Xantonis  5  maii.  Eodem  mense  suf- 
fragia allala  die  8.  Duo  sacra  indicla  et  duae  coronae  pro  illus- 


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trissimo  duce  Bovino,  fundatore  collegii  Bovinensïs.  liera  duo 
sacra  et  duae  coronœ  pro  vivis  et  defunctis  civibus  civilatis 
Carcassonensis  fundatoribus  collegii  carcassonensis.  Unum 
sacrum  et  una  corona  pro  P.  Carolo  de  Lourine,  duo  sacra  et 
totidem  coronseproP.  Garassus,  4juniiPiclavii,  inministerio 
peste  laborantium.  2  sacra  etScoronas  pro  JoannePeluchon, 
20  maii  deluncto  Lernovicae  ;  5  sacra  et  2  coronœ  pro  Amalo 
Castuple  ISjunii  Pictavii  in  ministerio  peste  laborantium  ;  2 
sacra  et  2  coronse  pro  pâtre  Hieronimo  Lestonnac,  22  junJi 
defunclo  Piclavii;  2  sacra  et  2  coronœpro  Joanne  Guilgault, 
2  junii  Lemovicœ  in  ministerio  peste  laborantium;  2  sacra  et 
9  coronse  pro  Joanne  Verdier,  29  junii  Burdigalae. 

Indicta  suffragia  mensejulio  i63i.  2  sacra  el  2  coronae  pro 
Jacobo  Chanon,  4  julii  Burdigalse;  2  sacra  et  2  coronse  pro 
P.  Bernardo  Leau,  5  julii  Burdigalae  ;  2  sacra  et  2  coronae  pro 
Claudio  Bossu,  1»  julii  Tutelas;  2  sacra  et  2  coronœ  pro 
Joanne  Lafourcade,  15  julii  Burdigalœ;  2  sacra  et  2  coronae 
pro  P.  Remondo  Pelleport,  4  julii  Petrachorae  in  ministerio 
peste  laborantium;  2  sacra  et  2  coronaa  pro  Ârnaldo  Mala- 
viano,  i2  julii  2  sacra;  et  2  coron»  pro  P.  Léon  Chabri- 
gnaco,  27  julii  Lemovica;  in  ministerio  peste  laborantium. 

Indicla suffragia  menseaitgustoiôSi.  3  sacra  et  3  coronaa 
pro  P.  Georgio  Hega[,3  augusti  defunclo  RupellEe;  pro  Bar- 
tholomaeo  Beraud,  defuncto  Lemovicse  10  julii  ;  Joanne  Spiau, 
ibidem  31  julii  ;  P.  Ludovico  Grosset,  defunclo  Burdigalae 
2  septembri;  Leone  Chastain,  defunclo  Pâli  3  sepleinbri; 
Pelro  Ghabanel, Burdigalae  13  septembri;  Nicolao  Hindelé, 
15  septembri;  P.  Guidone  Bordesio,  defunclo  Burdigalae 
20  augusti;  Joanne  Romaneto,  defuncto  Lernovicae  15  octo- 
bris  ;  Antonio  Dupré,  Tutellas,  et  Emerico  Nadolet,  ibidem  de- 
functis  in  ministerio  pesle  laboranlium;  duo  sacra  et  2  co- 
ronae pro  singulis.  Item  pro  domina  de  Haler,  ejus  filio  etfra- 
Ire  domino  de  Roses,  fundatoribus  vivis  collegii  de  Caumont 
[Chaumont],  3  sacra  et  lotidem  coronae.  llem  pro  domino  Cher- 
minel,  insignî  socielatis  nosti"»  benefaclore  2  sacra.  liera  pro 


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domino  Francisco  Rigazzi,  équité,  fundatore  defuncto  coUegii 
Arimini  (Rimini)  Iria  sacra  et  Scoronae.Totidem  pro  serenis- 
simoduce  Sabaudis^,  fundatore defunctocollegiiCamberiensis 
[Chambéry].  Pro  P.  Francisco  Monmejano,  defuncto  Burdi- 
galae  27  oclobris  1631  ;  pro  P.  Bernardino  Sicard;  P.  Diony- 
sio  Labroue,  Jacobo  Gève.el  Joanne  Simon,  Nicolao  La 
Haye,  defunctis  Aginni  oclobri  mense,  duo  sacra  pro  singulis 
et  2  coronœ.  Pro  P.  Francisco  Dupuy,  defuncto  Tutelae;  pro 
serenissimo  imperatore,lundatore  vivente  collegii  Kuttember- 
gae,  3  missas;  pro  domino  Pelro  d'Ostendorp,  qui  collegio 
Antuerpicnsi  reditus  reliquit  fundando  collegio  sufncicntes, 
3  raissœ  et  3  coronie.  Pro  domino  capitaneo  Petro  de  Vera 
et  ejus  conjuge,  fundatoribus  viventibus  collegii  Piscanensis 
[Pistoriensis  (?),  Pistoie],  in  Picennio  3  sacra  et  3  coronîe. 
Pro  Joanne  de  Avandan,  fundatore  defuncto  collegii  Truxil- 
lensis  (Trugillo)  in  Peruvio,  3  sacra  et  3  coronae  ;  i  autem 
sacrum  pro  ejus  conjuge,  confundatrice  vivente.  Pro  uno  e 
noslris  patribus  benefactore  insignicollegi  romani  i  sacrum. 
Pro  domino  Horatio  Ruffino,  confundatore  vivente  collegii 
Reggiensis,  1  sacrum.  Pro  domino  Simone  Maistre  defuncto, 
insigni  benefactore  coll<!gii  et  noviliatus  Rotomagensis,  2 
sacra  et  coronae  2.  Item  pro  P.  Garolo  Mareinh,  defuncto 
Pâli,  novembre  1631,  duo  sacra  et  '2  coronae;  totidemque 
pro  P.  Guillelmo  Rascoet,  defuncU  Tutelœ  eodem  mense; 
totidem  pro  P.  Dominico  Garrigues,  rectore  collegii  Palensis, 
ibi  defuncto  xi  dec.  1631.  Item  pro  illustrissimà  domina 
Gabrielle  de  Gadagnes,  domina  de  Chevrières,  fundatrice 
vivente  novi  collegii  Lugdunensis,  3  sacra  et  3  coronae.  Toti- 
dem pro  illustrissimà  comiiissa  de  Modigne,  fundatrice 
vivente  collegii  Modîgnani  (?)  '  ;  totidem  pro  illustrissimo 
principe  de  Montmorency,  fundatore  vivente  collegii  Arriani 
in  Provincia.  Totidem  pro  reverendo  pâtre  Francisco  Parra, 
fundatore   defuncto   collegii  Dutre.    Item   sacrum    unum 

1 .  Voir  i/i/ra,  janvier  1633.  Ce  colley  doit  être  celui  de  Massa. 


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et  una  corona  pro  domino  d'Aubrès  [d'Aubray?],  benefactore 
insigni  collegiî  etnoviciatus  AvenioDensis.  Item  tria  sacra  et 
coronse  très  pro  domina  Sebastiana  Ferez,  fundatnce  defuncta 
collegii  Tonimensis  [?].  Totidem  pro  venerabili  domina 
Magdelena,  abbatissa  de  Culmès  (Culmen?)  dcfuncla,  quse 
coHegio  Gaditano  [Cadix]  reditus  dédit  fundando  collegio  suffi- 
cientes;  totidem  pro  serenissimo  imperatore  Ferdinando  II,  qui 
collegio  de  Linzen  [Linz]  novos  reditus  addidit  justo  collegio 
fundando  idoneos.  Item  duo  sacra  et  duo  rosaria  pro  anima 
P.  Joannis  Deschamps,  defuncti  Aginni  9  junii  anno  1632. 
Item  tria  sacra  et  3  rosaria  pro  civibus  Viennae  in  Gallia, 
fundatoribus  defunctis  collegii  Viennensis.  Totidem  pro  domi- 
no fienediclo  Bifïoly,  fundatore  defunclo  novitiatus  Floren- 
tini.  Totidem  pro  uno  e  fratribus  nostris,  qui  dedil  societali 
quod  fundando  collegio  salis  est. 
Anno  -1632. 

Item  pro  serenissimo  regePoloniaedefunclo.fundatorecolle- 
giorura  Cracovensis,  Filchensis  (Pinscensis,  Pinsk,  Oi'sensis 
[Orsa]),  9  sacra  et  9  coronae.  Item  3  sacra  et  3  coronae  pro 
domina  abbatissa  Gulmensi dcfuncla,  fundatricecollegiiToini- 
nensis[Thorn]. Totidem  pro  domino  Maimbui^o,  scabino  Nan- 
ceiano,  qui  illiuscivlLatis  collegio  deditrediluum  satïs  ad  ejus 
fundationem.  Totidem  pro  domino  Huilier  defuncto,  benefac- 
tore insigni  collegii  Aurelianensis.  Item  2  sacra  et  2  coronae 
pro  anima  P.  Claudii  Godard,  defuncti  Burdigalx21  augusti 
anno  1632.  Totidem  proanimaJoannisVerlet,  defuncti  Pic- 
lavii  3  septembri  et  totidem  pro  anima  P.  Joannis  Hevin, 
defuncti  Burdigalajin  domo  professa  7  ejnsdem  mensis  1632. 

Mense  novembri  i632.  Duo  sacra  et  duae  coronœ  pro  uno 
e  nostris,  insigni  benefactore  residenii»  Massiliensis.  Item 
3  sacra  et  3  coronae  pro  uno  e  nostris  insigni  benefactore 
defunclo  resideniiae  Madurensis.  Iiem  3  sacra  et  très  coronae 
pro  P.  Benedicto  BifFoli,  insigni  benefaclore  defunclo  col- 
legii Floreniini.  Item  3  sacra  et  3  coronai  pro  d.  Alberto 
Angelclli,  fundatore  vivo  domus  probalionis  Bononiensis. 


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—  377  — 

Tolidem  pro  excellentissimo  marchioneFulscaldensi,  funda- 
tore  vivo  cotlegii  Paulensis  [Paulani,  Paola],  in  Calabria; 
totidem  pro  d.  Josepho  Miccichi,  fundatorc  collegii  Siclensis 
[Scicii]  in  Sicilia.  Tolidem  pro  illuslrissimo  barone  ïlopper- 
storflensi  qui  societati  legavil  unde  collegium  fundari  po- 
luisset. 

Mense  decembri  i63S.  Tria  sacra  et  très  coronïe  pro  D.  D. 
[DomiDisJBaplistaGorielAlexaDdroZanzolaJundatoribusde- 
functis  collegii  Bagnacavalensis[Bagnacavallo].Unum  sacrum 
el  una  corona  pro  illuslrissima  ducissa  Jaroslaviensi,  quod 
fondationem  collegii  Jaroslaviensis  notabiliter  auserit.  Novem 
sacra  et  tolidem  coronae  pro  serenissimo  archiduceLeopoldo 
fundatore  defuncto  collegiorum  Passaviensis,  Selestadiensis 
[Schlesladt,  Alsace]  et  Friburgensis  in  Brisgoia.  Indicta  sunt 
item  suEEragia  pro  P.  Francisco  Lagarde,  defuncto  Burdegals. 

Mense  januario  i633.  Sex  sacra  et  totidem  coronx  pro 
serenissimo  duœ  Lolharingise  Francisco,  fundalore  vivo  et 
defuncto  collegii  Bockensensis  [Bockenheim].  Item  3  sacra 
et  3  coronœ  pro  illuslrissima  marchionessa  Modugnensi, 
fundalrice  defuncta  collegii  Massensis  [Massa]. 

Mense  februario  i633.  Tria  sacra  et  loiidem  coronîe  pro 
emineulissimo  cardinali  Ludovisio  delunclo,  fundatore  eu- 
clesiae  Sancli  Ignatii,  collegii  romani.  Totidem  pro  illuslris- 
simo Palalino  Vilnensi,  fundalore  vivo  collegii  Brestseinen- 
sis  [Brzesls]  in  Polonia.  Totidem  pro  domino  Petro  Saluri, 
fundalore  vivo  collegii  Ajaciensis  [Ajaccio]  in  provincia 
Mediolanensi. 

Mense  juliû  Î633.  Tria  sacra  et  1res  coronai  pro  rege  chris- 
tianissimo,  fundatore  collegii  Moniis  Pcssulani  [Montpellier]. 
Totidem  pro  serenissimo  rege  Poloniae,  iundalore  delunclo 
doraus  probationis  Vilnensis.  Tolidem  pro  defunclis  ex  familia 
Gondanesia  [Gondi  (?)]  insignibus  bene/acloribus  societalis 
multis  locis.  Item  unum  sacrum  et  una  corona  pro  illustri  qua- 
dam  femina  deluncla  Macai  [Macaoj  quœ  socielali  legavit  redi- 


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lussufncieDtesrunâand%residenliœinregnoSinensi.Ilemduo 
sacra  et  dux  coronœ  pro  D.  Claudio  Roscio,  confundatore 
coll^ii  Calvimontani  [Chaumont].  Item  tria  sacra  et  très  coro- 
nœ  pro  domino  Ludovico  Salabia,  decano  ecclesise  Oscitanœ 
[Huesca],  fundatore  defuncto  collegii  civitalis  ejusdem. 

Mense  augusto  1633.  Indicla  duo  sacra  et  duaa  coronae 
pro  P.  Antonio  Bosquet,  defuucto  Aginni  9  augusii. 

Mense  septcmbri  i633  Tria  sacra  et  1res  coronae  pro 
excellentissima  domina  Guysia  [duchesse  de  Guise]  funda- 
Irice  defuncta  collegii  Augensis  [Eu].  Totidem  pro  D.  Jacobo 
Lassarthe  et  ejus  uxore,  fundaloribus  defunctis  collegii  Gala- 
zarensis  [Guadalaxara].  Totidem  pro  excellentissimo  domi- 
no Zuncaruo  et  ejus  uxore,  fundatoribus  vivis  collegii  Agren- 
sis  [Agra]  in  regno  Mogoriense  '.  Sex  sacra  et  totidem 
quibusdam  tundatoribus  vivis  et  derunctis,qui  dedere  societati 
fundationes  idoneas  trium  collegiorum.  Sex  sacra  et  totidem 
coronas  pro  domino  Garolo  Hisbonno,  fundatore  vivo  el  dc- 
functo  collegii  conceptionis  beatae  Virginis  in  Anglia.  Tria 
sacra  et  totidem  coronae  pro  illustrissimo  et  reverendissimo 
archiepiscopo  Laurensi  in  Polonta,  fundatore  defunclo  col- 
legii Samienieczensis  (Cameniecensis,  Kamieniec).  Totidem 
pro  d.  barone  de  Chopsaleni  (?),  fundatore  vivo  collegii  sanc- 
torum  apostolorum  in  Anglia. 

Mense  novembri  i633.  Indicla  duo  sacra  el  duo  coronae 
pro  f.  Marco  Blanlo,  defuncto  Burdegalae  in  noviliatu  ultimo 
octobris  1633. 

Mense  decembri  1633.  Tria  sacra  et  très  coronae  pro  illus- 
trissimo palatino  de  Vilna,  fundatore  defuncto  collegii  de 
Brest  [Brzests]  in  Polonia. 

Mense  aprili  Î634.  Indicta  tria  sacra  el  1res  coronas  pro 
excellentissima  ducissa  de  Modica,  fondatrice  defuncta 
collegii  dicti  loci.  Totidem  pro  domino  Joanne  de  La 
Claverie,  fundatore  vivo  collegii  de  Quito.  Totidem  pro  do- 

I .  États  du  Grand-Mogol  (Indes)  ;  on  disait  :  Mogor. 


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mino  Joanne  Gotnez  Ghacon  et  ejus  uxore,  defunctis  funda- 
toribus  collegii  de  Arequipa  in  Peruvio.  Totidem  pro  do- 
mino decano  d'Osemburgo,  defuncto,  insigni  benefaclore 
societalis.  Tolidem  ad  inlentionein  unius  e  patribus  societa- 
tis  qui  donavil  socîetati  amplius  quam  satis  esset  ad  unius 
collegii  fundalionem.  Totidem  pro  quodam  e  patribus  so- 
cietatis,  insigni  ejusdem  benefactore.  Item  loLidem  pro  illus- 
trissima  marchionessa  de  Giaccatane,  Fundatrice  domus  pro- 
bationis  lertii  anni  de  Palerme. 

Mense  julto  id34.  Indicla  tria  sacra  et  très  corooEe  pro 
fundatore  vivo  collegii  Ariensi  [Aire]  in  provincia  Gallobel- 
gief.  Totidem  pro  insigni  benefaclore  domus  professae  An- 
tuerpiensi  [Anvers],  Duo  sacra  et  duœ  corona;  pro  P.  Fran- 
cisco Angladeo,  defunclo  Rupellœ  iSjulii  ■1634. 

Mense  seftembri  i634.  Indicla  tria  sacra  et  totidem  co- 
ronse  pro  reverendissimo  et  illustrissimo  archiepiscopo  Ga- 
meracensi  ',  insigni  benefaclore  vivo  societalis.  Sex  sacra  et 
totidem  coronx  pro  excellenlissima  ducissa  de  Gravine  de- 
functà,  insigni  benelacLrice  domus  profes^œ  collegii,  domus 
probalionis  et  totius  provincise  Neapoliianœ,  ilemque  va- 
riorum  locorum  apud  Indos  el  Turcas. 

Mense  octobri  i634.  Indicla  Iria  sacra  el  Ires  coron*  pro 
quodam  lundalore  cujusdam  collai. 

Mense  decembri  i634.  Indicla  tria  sacra  et  totidem  rosaria 
pro  excellenlissima  ducissa  de  Gravine,  insigni  benefactrice 
defuncla  socielatis;  totidem  pro  illustrissimo  domino  Fran- 
cisco de  Braganca,  fundalore  defunclo  novitiatus  Ëbora- 
censis  [Evora].  Totidem  pro  illustrissimo  el  reverendissimo 
Adamo  Posnaniae  [Posen]  episcopo',  fundatore  defunclo  de 
Lomza.  Totidem  pro  illustrissimo  principe  de  Ë^ember, 
fundatore  defunclo  collegii  Triestcnsis  [Trieste]. 

1.  François  van  der  Burch,  archevêque  de  Cambrai  (1615-1644). 

2.  Adam  Nowodworki,  Évèquo  de  Posen  depuis  1631,  décédé  le  30 


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Même  januario  i635. 8  januarii.  Indicta  duo  sacro  et  duse 
coroDœ  pro  fratre  noslro  Gulielmo  Carrassol,  defuncto  Tu- 
tellae  29  novembris  1634. 

Mense  marlio  1635.  12  martii.  Indicalum  unum  sacrum 
el  unum  rosarium  pro  insigni  benefactore  collegil  Pamien- 
sis.  Tolidem  pro  serenissimo  Alberto  cardinale  de  Polo- 
ingne*.  Tolidem  pro  serenissimo  principe  Alexandro  illius 
fratre.  Item  duo  pro  domino  Hieronymo  Ridel  et  domina 
Izabela  de  Alemen,  defunciis,  confundatoribus  collegii  de 
Murcia.  Item  unum  pro  P.  Hieronymo  Dandino  hujus  olira 
provincias  visilatore,  23  raarlii.  Unum  pro  domino  Antonio 
Bouloigoe,  insigni  benetactore  collegii  Panormitani  [Palerme]. 
Duo  sacra  et  duae  coronœ  pro  P.  Joanne  La  Coste,  defuncto 
Burdegalœ  22  martii  1635. 

Mense  aprili  i655. 22  aprilis.  Indicta  tria  sacra  et  totidem 
coronae  pro  uno  ex  fratribus'  nostris  defuncto,  qui  donavii 
domui  probationis  Oblisiponensi  [Lisbonne]  plus  redituuni 
quam  ipsa  haberet  ex  fundatione.  Totidem  pro  serenissimo 
ducissa  de  Bavaria  defuncta,  insigni  benefactrice  socielaiis. 

27.  Tolidem  pro  civibus  Corisopitensibus  [Qnimper]  de- 
funciis, illins  urbis  fundaloribus.  Item  unum  sacrum  et  unam 
coronam  pro  eminentissimo  cardinale  de  La  Rochefoucaud, 
insigni  benefactore. 

Mense  maio  1635.  22.  Item  indictum  unum  sacrum  et 
una  corona  pro  eodem  eminentissimo  cardinale  de  lia 
Rochefoucaud.  Ilem  tolidem  pro  quadam  matronaconfunda- 
trice  domus  probalionis  de  Lyra  [Lierre,  Belgique]. 

Mense junio  i635. 4.  Indicta  sex  sacra  et  tolidem  rosaria  pro 
civibus  Gandavensibus  vivis  et  del'unctis  qui  donarunt  socie- 
taii  quantum  sufficeret  lundationi  duorum  coliegiorum.  Item 
tria  sacra  el  totidem  coronx  pro  quadam  matrona  vivente 
fundalrice  domus  probationis  Bruxellensis. 


1.   Jcan-Albcrl,  de   Pologuc,  arclieïi't{u< 
1632  à  1634. 


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Meuse  julio  i635. 14.  Indicta  duo  sacra  et  lotidem  rosaria 
pro  fratre  no?lro  Nicolao  Dorion  defuncto  Petrachorae.  24. 
Totidem  indicla  pro  P.  Gabrielea  Porta  [Delaporte)  deluncto 
BurdegaliE  21  ejusdem  mensis.  30.  Indicta  tria  sacra  et  toti- 
dem rosaria  pro  fratre  nostro  Marioo  Duchesne,  defuncto 
eodem  die  Niorli  ;  cum  ibî  esset  socius  M.  Natalis  Parthenay, 
in  visilalione  parentum. 

Même  avgusto  i635.  55.  Indicla  tria  sacra  et  totidem 
rosaria  pro  civibus  Corisopilensibus  vivis  et  delunclis  funda- 
toribuscollegii  illius  civilalis.  29.  Indicta  duo  sacra  et  totidem 
rosariapro P.  GaroloDesmons, defuncto  Burdegalœ26  liujus. 

Mensc  seplembri  i635.  6.  Indicla  tria  sacra  pro  excelien- 
tissima  comilissa  Hohenzollerensi,  fundatrice  vivacollegii 
PragiE  [Nova  Praga,  Prague].  Totidem  pro  excellentissimis 
principe  de  Rocheflerie  [Rupe-Florida]  (?)  ejusque  uxore,  (un- 
datoribus  vivis  domus  probationis  Messanensis. 

Mense  octobri  1635.  27.  Indicta  duo  sacra  et  totidem 
rosaria  pro  P.  Henrico  Bineto,  rectore  collegii  Rupellensis, 
deluncto  Fontenaii  24  ejusdem  mensis.  30.  Indicta  tria  sacra 
et  totidem  rosaria  pro  illustnssimis  marchione  de  Gamache, 
ejusque  uxore  fundatoribus  vivis  collegii  Canadensis  (Canada). 

Mense  dccembri  anni  i635.  Indicla  sex  sacra  et  totidem 
coronae  pro  benefactoribus  vivis  et  defunctis  domus  professas 
Antucrpiensis  [Anvers],  qui  dederunt  quantum  sufficerct  ad 
fundanda  duo  collegia.  Indicta  sunt  duo  sacra  et  totidem 
coronae  pro  fratre  nostro  Mattixo  Bernard),  defuncto  Rupellaa 
16  novembris  anno1635. 

Mense  januario  1636.  Indicta  sunt  tria  sacra  et  totidem 
coronae  pro  domina  comitissa  de  Chevrieres,  fundatrice 
defuncta  aovi  collegii  Lugdunensis.  Indicta  sunt  et  totidem 
sacra  et  coronœ  pro  uno  ex  noslris  qui  tantos  reditus  dedil 
societaii  qui  sufficere  possent  ad  fundationem  unius  collegii. 

Mense  martio  i636.  Indicta  sunt  Iria  sacra  et  lolidem 
coronse  pro  itlustrissimoelreverendissimo  domino  episcopo 
de  Truxilio  in  provinciaPeru3na,beQefactoreiasigni  collegii 


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Truxillensis.  Indicta  suDt  et  tolidem  sacra  et  tolidem  coronœ 
pro  domino  pâtre  Galeso  Salinas,  fundatore  defunclo  collegii 
de  Orura  [Oruro]  in  provincia  Peruana. 

Mense  martio  1636.  S8.  Indictasunl  tna  sacra  et  totidem 
coronas  pro  duobus  benefactoribus  qui  lantura  dederunt 
quantum  sufûceret  ad  fundationem  magni  collegi.  Indicta 
sunt  el  tna  sacra  et  lolidem  coronse  pro  eminentissimo  car- 
dinali  Pazman  fundatori  vivo  Academix  de  Tyruau  ^  Indicta 
sunt  quoque  tria  sacia  et  totidem  coronae  pro  serenissimo 
principe  cardinali  de  Savoye  ^,  fundatore  vivo  novitiatus  de 
Riora  [Chieri  (?)].  Indicta  et  tria  sacra  et  totidem  coronae  pro 
licenliato  domino  Luca  de  Castro,  fundatore  vivo  collegii  de 
Canie  [Cavile  (?),  Philippines]. 

Menseaprili  iôSÔ.  23.  Indicta  sunt  tria  sacra  et  tolidem 
coronœ  pro  uno  e  nostris  palribus  vivo,  qui  juvit  fundationem 
collegii  de  Callacin  [Callao,  Pérou  (?)].  23.  Indicta  sunt  tria  sa- 
cra et  coronie  totidem  pro  domino  Sebasliano  Garcia  Carreto, 
fundatore  vivo  noviciatusdeRily  (?).  23.  Indicta  sunt  tria  sacra 
et  totidem  coronae  pro  domino  Petro  Peudra  (?)  Montoya  et 
domina  ejus  uxore,  fundatoribus  collegii  de  Pisray  (?). 

Mense  maio  i636.  27.  Indicta  sunt  tria  sacra  et  totidem 
coronae  pro  duabus  familiis  qu%  plus  dederunt  societati 
quam  suHlceret  ad  fundationem  unius  collegii. 

Mense  julio  1636.  8.  Indicta  sunt  tria  sacra  et  totidem 
coronas  pro  domino  Bernardo  Meyradeet  proejusdem  uxore 
fundatoribus  defunciis  collegii  de  Marcoduri  [Duren].  —  23. 
Indicta  sunt  tria  sacra  el  totidem  coronie  pro  illustrissimo 
comité  de  Alhaye»  fundatore  defuncto  collegii  de  Crembsi 
[Ci-ems]. 

Mense  augusto  1636.  5.  Indicla  suul  tria  sacra  el  totidem 

1.  Pierre  Pazmani,  cardinal  en  1629,  évt'que  de  Gran  ou  Strigonie, 
mort  en  1637.  u  Tyrnau  lui  doit  sa  cathédrale  et  Presbourg  son  beau 
collège.  )•  Backer. 

2.  Charles  Pio  de  Savoye,  cardinal  en  1604,  évoque  d'Albano,  puis 
d'Ostie,  doyen  du  sacré  collège,  mort  en  16il. 


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coronx  pro  illusliissimo  comité  Paltan,  fundatore  defuncLo 
collegii  Znoyme  [Ziioyme  ou  Znaym].  Indiclum  est  unum 
sacrum  etuna  corona  pro  pâtre  Theodoro  Bosseo,  assistent© 
Germanise  defuncto.  Indicla  quoque  duo  sacra  et  duo 
coronœ  pro  domino  de  La  Chastre,  insigni  bcnefaclore 
collegii  Blesensis  [Blois].  Indiclum  quoque  unum  sacrum  et 
una  corona  pro  illustrissima  ducissa  laroslavise  [laroslaw], 
insigni  benefactrice. 

Mense  ociobris  1636.  1.  Indicla  sunt  tria  sacra  et  totidem 
coronx  pro  duobusbenefactonbus  vivis  qui  tanium  dedertmt 
societati  quantum  fuisseL  satis  ad  fundandum  unum  plus 
quam  modicum  collegium.  Item  unum  sacrum  et  unam 
coronam  pro  aliquo  pâtre  ex  socîetale  defuncto,  insigni 
benefaclore  domus  d'Hlues  (?).  —  8.  Indicta  sunt  sex  sacra  et 
totidem  coronœpro  illustrissima  domina  Calharina  Elizabetha 
Zoubiona,  fundalrice  viva  et  defuncta  collegii  Crembsiniensis 
[Grems]  in  Bobemia.  Item  unum  sacrum  et  una  corona  pro 
illustrissimo  domino  de  Lenoncourt,  benelactore  insigni 
defuncto  novitiatus  Nanceiani.  Item  unum  sacrum  et  una 
corona  pro  domino  prsesidente  de  Ghevry,  insigni  benelactore 
domus  professée  Parisiensis. 

Mense  novembris  i636.  19.  Indicta  sunt  sex  sacra  et 
totidem  coronae  pro  illustrissimo  comité  de  AUhaim,  funda- 
tore vivo  et  defuncto  collegii  d'Iglaue  [Iglau].  Item  unum 
sacrum  pro  uno  ex  nosths  patribus  insigni  benefactore 
collegii  Lovaniensis  [Louvain]. 

Même  deccmbris  4636.  ii.  Indicia  sunt  tria  sacra  et 
totidem  coronae  pro  domina  Béatrice  de  Montsalve,  funda- 
lrice defuncia collegii  d'Ezige  [Ecija] . — 17.  Indictum  est  unum 
sacrum  et  una  corona  pro  reverendissimo  domino  Bontemps 
defuncto,  insigni  benefactore  collegii  Metensis. 

Mense  januario  1637.  31.  Indicta  sunt  duo  sacra  et  totidem 
coronœ  pro  Martiale  Maurot,  defuncto  in  collegii  Lemovicensi 
1637,  8  ejusdem. 

Mense  februario  1637.  Indicia  sunt  sufTi'agia  pro  pâtre 


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Carolo  Clusel,  deruncto  Bui'digalae.  Indic(a  sunt  tria  sacra 
et  lotidem  coroose  pro  imperatore  fundatore  vivo  novitiatus 
de  Vunes [Vienne?].  Indicta  sunltriasacraettolidemcoronae 
pro  rege  Christian issimo  fundatore  vivo  collegii  Montisferali 
[ClermonL-Ferrand].  Indicta  sunt  tria  sacra  et  lolidem  coronaî 
pro  illuslrissima  domina  Maimbourg  ',  fundatrice  defuncla 
collegii  Sancti  Nicolai  in  Lotharingia  et  confundalrice  collegii 
Nanceiani  in  eadem  provincia.  Indicta  sunt  duo  sacra  et 
totidem  coronee  pro  illuslrissimo  domino  cardinale  de 
Richelieu,  benefaclore  insigni  domus  professœ  Parisiensis. 
Item  alia  tria  sacra  et  lotidem  coronœ  pro  illuslrissimo  duce 
Razivil,  et  illuslrissima  ejus  uxore,  fundaloribus  vivis  collegii 
Pinlandi  [Penscensis  (?),  Pinsk],  Item  unum  sacrum  et  corona 
una  pro  uno  e  nostris  palribus  defunclo,  benefactore  insigni 
collegii  Neapolitani.  Item  unum  sacrum  et  corona  una  pro 
P.  Nicolao  Darron.  Sed  tria  dicentur  in  ea  domo,  cui  dedïl 
sua  bona.  Item  unum  sacrum  et  corona  uoa  pro  P.  Achille  (?) 
Dalirzi  {?),  benefactore  insigni.  Item  tria  sacra  et  coronœ 
totidem  pro  hatre  noslro  Bornage  in  domibus  quibus  dédit 
bona  sua,  in  aliis  vero  unum  sacrum  et  una  corona,  tan- 
quam  pro  benefactore  insigni. 

Mense  marlio  1637.  ^3.  Indicta  sunt  tria  sacra  et  totidem 
coronœ  pro  domino  Gasparo  Bolio,  fundatore  defunclo 
collegii  aut  novitiatus  de  Cotignol  [Cotignola,  province  de 
Venise].  Indicta  sunt  suffragia  pro  Joanne  Grimardo,  de- 
funclo Burdegalœ. 

Mcnse  rmio  1637.  12,  Indicta  sunt  18  sacra  et  totidem 
corons  pro  serenissimo  imperatore  Ferdinando  2  defunclo, 
fundatore  4  collegiorum  et  'î  novitiatuum  in  Austria  et  Bo- 
hemia.  Indicla  sunt  et  tria  sacra  et  lolidem  coronœ  pro 
reverendissimo  domino  abbate  Sancti  Vasti  [Saint-Vaast],  fun- 
datore defunclo  collegii  Atrebatensis  [Arras],  Indicla  sunt 
quoque  6  sacra  et  totidem  coronœ  pro  dominis  Ludovico  et 

1.  Mère  du  P.  Louis  Maimtxiurg,  né  &  Nancy,  entré  au  noviciat  en  1G26. 


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Joanne  Baptista  Montfalconi,  vivis  et  defunclis  collÉgii  de 
Boui^  sancli  sepulchri  (Borgo  Sao-Sepulcro)  fundatoiibus. 
Indicta  et  tria  sacra  et  lolidem  coronœ  pro  dominis  Maria  et 
Chariotla  d'Oulrement  qu»  dederunt  collegio  de  Valenlien- 
nes  tantum  quantum  sulTicitad  Tundationemipsius. — ^.In- 
dictâ  sunt  novem  sacra  et  totidem  coronae  pro  domino  emi- 
nentissimo  cardinale  Pasman  defuncto,  fundatore  coUegiorum 
de  Posonien  [Presbourg],  Szaltmariensi  (SzaLhmar],  acade- 
miae  de  Tyrnau.  Indicta  quoque  tria  sacra  et  totidem  coronae 
pro  serenissimo  duce  Bavariae,  fundatore  vivo  collegii  d'Am- 
berge  [Ambei^]. 

Mensu  augusto  i6S7.  16  augusli.  Indicta  duo  sacra  et 
totidem  corooae  pro  P.  Joanne  Desloups,  defuncto  i4  ejus- 
dem  in  collegio  Burdigalensi.  —  24.  IndicLum  unum  sacrum 
et  una  corona  pro  P.  Nonnio  Mascaregna  [Nunez  Mascareo- 
has],  societatis  assislente,  defuncto  Romae,  17  junii.  —  Item 
tria  sacra  et  totidem  coronae  pro  quodam  fundatore  defuncto 
unius  collegii  in  Anglia.  Item  unum  sacrum  et  una  corona 
pro  illustrissima  domina  Anna  Ligozina,insignibenefactrice 
vivente  collegii  Cracoviensis.  —  Item,  unum  rosarium  et  una 
corona  pro  quodam  ex  patribus  societatis  insignî  benefac- 
tore  doraus  probationis  Trevirensis. 

Mense  seplembri  Î637.  17.  Indicta  tria  sacra  et  totidem 
coronae  pro  quodam  ex  nostris  fratribus  fundatore  defuncto 
collegii  Galoviae  [Gallao]  in  Penivia.  Item,  unum  sacrum  et 
una  corona  pro  quadam  matrona  defuncta,  confundalrice 
domus  Lyranensis  [Lyerre  (?)]. 

Mense  oeiobri  i637.  29.  Indicta  2  sacra  et  totidem  coro- 
nae pro  anima  fratris  nostri  joannis  Martres,  coadjutoris, 
qui  Lemovicas  obiit  15  ejusdem  mensis.  Totidem  pro  illus- 
trissimo  episcopo  Estacensis  [Eystadt],  fundatore  defuncto 
collegii  ejusdem  loci.  Totidem  pro  illustrissime  episcopo  Chil. 
fundatore  defuncto  collegii  Sancti  Michaelis  [Saint-Miguel- 
llha].  Totidem  pro  domino  Francisco  de  Roccez,  fundatore 
vivo  collegii  Guadianensis  [Guadixensis,  Guadix  (?)].  Item 


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—  386  — 

â  sacra  et  2coronœ  pro  domino  Joanne  Ferrerio,  confunda- 
lore  defuncto  collegii  de  Castro  Novo.  Item,  unum  sacrum 
el  unacoronapro  excellenlissima  regina  Radzivi!la,.confun- 
datrice  defuncla  collegii  Pinsinensis  [Pinsk]. 

Mense  novembri  1637.  24.  Indicta  sex  sacra  et  tolidem 
coron»  pro  Ferdinando  secundo  imperalore,  fundalore  vivo 
et  defuncto  collegii  de  Leitmeritz  in  Boliemia.  Item,  tria 
sacra  et  (olidem  ooroux  pro  exccllentissimo  domino  duce 
Mirandulano,  fundatore  deruncto  collegii  ejusdem  loci. 

Mcnse  januario  i638.  7.  Indicta  sex  sacra  et  toûdem  co- 
ronœ  pro  Ferdinando,  imperalore  defuncto,  eo  quod  multum 
auxerit  fundaliones  plurium  collegioruin.  Ilem,  duo  sacra  et 
tolidem  coron%  pro  illuslrissimo  domino  de  Gamache,  con- 
fundalore  defuncto  collegii  Canadensis. 

Mense  februario  i638.  Indictum  10  februarii  unum  sa- 
crum et  una  corona  pro  P.  Jacobo  Crucio,  assistante  socie- 
tatis,  defuncto  Romœ  15  deeembris  1637.  Irem,  unum  sacrum 
et  una  corona  pro  domino  Marcello  Chastagneo,  insigni  be- 
nefactore  collegii  Gaslacensis  [Catacensis  (?)  Gatanzaro],  die 
18  februarii.  Indicta  tria  sacra  et  tolidem  coronse  pro  Ferdi- 
nando secundo  imperalore,  fundatore  defuncto  collegii  Laba- 
censis  [Laybach].  Item,  tria  sacra  et  1res  coronœ  pro  sere- 
nissimo  Manluano,  fundatore  defuncto  collegii  Garolopolitani 
[Gharleville]. 

Mense  aprili  i638.  9  aprilis.  Indicta  tria  sacra  et  totidem 
coronaî  pro  domina  Vincentia  Carini,  fundalrice  defuncla 
collegii  Panormilani  [Palerme]. 

Mense  maio  i038.  H.  Indicta  duo  sacra  et  tolidem  rosa- 
ria  pro  domino  Ponlio  Rocarl  defuncto,  qui  legavit  societati 
summam  pecuni^e  notabilem  pro  fundatione  domus  proba- 
tionis  in  Burgundia.  Ilem,  tria  sacra  et  tria  rosariapro  do- 
mina Clara  Monlancgre,  insigni  benefactrice  defuncla  socie- 
lalis. 

Mense  jxsnk  1638.  Die  2.  lodicta  tria  sacra  et  lotidem 
corona?  pro  domina  Ludovica  de  Médina,  fundalrice  defuncta 


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collegii  Ponte  Gueroni  [Ponle  vedra].  Ilcm,  toUdem  pro  do- 
mino Decano  de  LormenL,  qui  dedil  socielalî  quantum  salis 
esset  ad  fundationem  unius  collegii. 

Même  julio  i638.  21 .  Indicla  duo  sacra  et  totidem  coronœ 
pro  Joanne  Greloto,  scholastico  approbato,  detuncto  Burdi- 
galaa  14. 

Mense  auguslo  i638.  1  augusti.  Indictuni  unum  sacrum 
et  una  corona  pro  defunctis  civibus  Montis  Regalis  [Mon- 
reate  (Sicile)  ou  Mondovi],  cl  totidem  pro  vivis  insignibus 
benefacloribus  collegii  ejusdem  loci. 

Mense  septembri  i638.  17.  Indicta  duo  sacra  et  totidem 
coronae  pro  P.  Joanne  Goyçnecb,  defuncto  apud  Biarritz  in 
obsequio  vulneralorum  el  alias  ^rotorum  in  exercitu  domini 
principis  Condei,  secunda  die  ejusdem  mensis. 

Mense  ocloùri  i63S.  6.  Indicta  tria  sacra  et  totidem  co- 
ronœ  pro  domino  Petro  Sileno  Vallego,  fundatore  collegii 
Orucanensis  [Orurensis,  Oruro],  in  Peruvia. 

Mense  novembri  1638.  29.  Indicta  tria  sacra  et  totidem 
coronœ  pro  quadara  matrona,  quie  donavit  socielati  quan- 
tum satis  esset  ad  lundationem  majoris  collegii.  Totidem 
pro  quodam  e  nostris  qui  dédit  pocietati  quantum  satis  esset 
ad  fundationem  unius  collegii.  Item  2  sacra  et  duae  coronae 
pro  domino  Joanne  Baptisia  Richard,  insigni  benefactore 
defuncto  collegii  Petrochorensis.  Item,  totidem  pro  domino 
Antonio  Deyssenier,  insigni  benefaclore  ejusdem  collegii. 

Mense  januario  1639.  6.  Indicta  tria  sacra  et  toLidem  ro- 
saria  pro  reverendissimo  abbale  Sancti  Berlini  defuncto,  qui 
dédit  societali  quantum  satis  esset  ad  fundationem  unius 
collegii.  Item,  duo  sacra  et  duo  rosaria  pro  illuslrissima  do- 
mina suprema  Thesauraria  Poloniae  defuncta,  quœ  dédit 
etiam  societali  quod  satis  esset  ad  fundationem  unius  colle- 
gii. Tertium  sacrum  et  tertium  rosarium  indicta  sunt,  ipsa 
vivenie.  Item,  iiidicta  duo  sacra  et  duo  rosaria  pro  fratre 
nostro  magistro  Bartholom^eo  Bunissel,  defuncto  Rupellse  die 
24decerabris1638. 


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Mense  februario  1639. 28.  Indicta  sex  sacra  et  totidem  rosa- 
ria pro domina  Anna  Sereventsqua;  dura  viveret,donavitsocie- 
lali  quantum  satis  essetad  unius  collegii  fundationem.  Item 
unum  l'osarium  et  una  corona  pro  domina  de  Castille,  insigni 
benelaclrice  defiincta  societatis.  Item,  unum  sacrum  et  una 
corona  pro  domino  de  Sellarico  [le  commandeur  de  Sillery?] 
insigni  benefaclore.  Item,  unum  sacrum  et  una  corona  pro 
uno  e  noslris  palribus  ei  cjus  matre,  insignibus  benefaclo- 
ribus. 

Mcnsemarlio  i639.  i6.  Indicta  duo  sacra  et  totidem  ro- 
saria  pro  P.  Joanne  Baplista  Dupuy,  defunclo  Lemovicae  8 
ejusdem  mensis.  —  28.  Obiit  in  hoc  collegio  Xantonensi  P. 
Petrus  Farnoux,  quatuor  vota  professus,  anno  setatis  circiter, 
ul  ct'cdebatur,  75  (id  enim  certo  sciri  non  potuit);  pro  quo 
indicla  suni  tria  sacra  et  totidem  corona;. 

April  i639.  2.  Indicla  duo  sacra  et  totidem  coronx  pro 
nobilissimo  domino  Paschasio  de  Bestemps  et  alio  quodam, 
insignibus  benefactoribus  provincial  Campanile.  Item,  unum 
sacrum  et  una  corona  pro  quibusdam  insignibus  benefacto- 
ribus  collegii  de  Cousture  (?).  Item,  unum  sacrum  el  una 
corona  pro  domino  Wenceslao  de  Razonna,  insigni  benetac- 
tore  collegii  Neopragensis  [Prague].  —  3.  Indicla  duo  sacra 
et  duœ  coronœ  pro  P.  Joanne  Mauias,  rectore  collegii  Ru- 
pellensis,  defunclo  Fontenàii  29  martii  ejusdem  anni.  —  8. 
Indicta  tria  sacra  et  1res  coronx  pro  fundatoribus  collegii 
Aqucnsis  [Aginensis?].  Item,  unum  pro  domina Caîcilia  Vivaldi 
defuncla,  insigni  benefactrice  dumus  Genuensis.  Totidem  pro 
quodam  e  nostris  insigni  benefactore  domus  Massiliensis. 
Ilcm,  duo  pro  domino  Joanne  Martinon  de  Sanimarsal  de- 
funcio,  insigni  beneractore  collegii  Tntellensis  [Tulle].  Item 
duo  pro  domino  Joanne  de  Seurin  defuncto,  insigni  benefac- 
tore collegii  Burdigalensis. 

Mt'/ise  maio  i639.  iS.  Indicta  duo  sacra  el  duae  coronae 
pro  P.  Claudio  Âpremont,  defuncto  Burdegalx  14  ejusdem 
mensis. 


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Même  junio  i639. 19.  Indicta  tria  sacra  et  totidem  corona! 
pro  domino  illustrissimo  cancellario  Polooia;,  fundaiore  de- 
fuiicto  collcgii  Crosniensis  [Krosno]. 

Mense  juUo  1639.  7.  Indîcla  duo  sacra  et  dam  coronic 
pro  P.  Ademaro  Albertie,  dcfunclo  in  collegio  Burdegalensi 
2  ejusdem  mensis.  —  19.  DefuncLus  esl  in  dorao  professa 
Burdegalensi  P.  Dionisius  Lespaulard,  pro  quo  indicla  sunl 
duo  sacra  et  duie  corona;. 

Mense  augusto  i639. 15.  Indiclum  unum  sacrum  et  una 
corona  pro  paire  Didaco  de  Sosa,  assistente  Hispaniie,  de- 
functo  Romx  quinto  maii  1C39. 

Mense  seplembri  1639.  ■19.  Indicla  tria  sacra  el  1res  co- 
rona; pro  illuslrissiina  domina  Joanna  Béatrice  de  Aragone, 
fundalrice  defuncta  domus  probaUonis  Panormîtanit. 

Meiise  octobri  1639. 16.  Indicla  Iria  sacra  el  1res  coron» 
pro  iino  ex  patribus  socielalis  qui  legavit  eidem  socielali 
quantumsatisesseladuniuscollegii  rundationem.  Item,  unum 
sacrum  el  una  corona  pro  domino  Bardin,  insigni  benefac- 
tore  coilegii  Pictaviensis. 

Même  decembri  1639.  Indicla  xi  sacra,  3  scilicel  pro  sanc- 
tissirao  domino  papa,  el  4  pro  eminenlissimis  cardinalibus 
ejus  nepotibus,  et  2  pro  eminentissimo  ejus  Traire  cardinali, 
el  2  pro  excellentissimo  principe  urbis  Roma!  pm-feclo  pro 
benevolenlia  el  magnificenliaexhibita  Romœergasocielalem 
incelebrationem  ceniesimi  anni  ejusdem  societatis.  Totidem 
coronae. 

Même  januario  1640.  26  die.  Indiclum  esl  unum  sacrum 
pro  domino  Martino  Marlinez  Dumux,  insigni  benefaclore 
coilegii  de  Chuguilare  [Ghuquisaca,  Pérou], 

Même  martio  1640.  Indicta  sunl  die  7"  duo  sacra  et  co- 
ronae duEe  pro  Laureniio  Palisse.  Item  alia  duo  sacra  et  duœ 
corona;  pro  Jacobo  Meslier  novitio,  defunclis  Burdigale  2 
ejusdem  mensis.  Indicla  sunl  die  10»  duo  sacra  el  coronae 
duœ  pro  Pâtre  Caesare"  Francisco  de  Haraucourt,  defuncLo 
Parisiis  27  februarii.  Die  31,  indicla  el  alia  duo  sacra. 


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aliseque  duse  coronse  pro  domina  Angella  Fernandez,  in- 
signi  bencfaclrice  collcgii  et  novitiatus  Avinionensis. 

Mense  aprili  i6A0.  Die  17»,  indicta  sunt  sacra  duo  et 
duie  coroniie  pro  P.  Gabriele  Bernage,  defunclo  in  coUegio 
Agincnsj,  12^  diccjusdem  mensis. 

Meuse  Jimio  i640.  Die  3a,  iiidicta  sunl  Iria  sacra  et  co* 
ronie  totidem  pro  domino  Alphonse  Paxiz,  deriincto  (unda- 
torc  collegii  Bayensis  [Bahia  ?].  Item,  tria  sacra  et  coronse 
très  pro  uno  e  noslris  patribus  defunclo,  benefaclore  insigni 
societatis.  Die  29,  duo  sacra  et  coronœ  du*  pro  P.  Rai- 
mondo  de  Striclis  [des  Elroicts],  defunclo  Rupellie  die 
27  ejusdem  mensis. 

Mense  juîio  i640.  Die  26,  indictum  est  unum  sacrum 
et  corona  una  pro  domino  Rodriguez  Saravia  de  Manso» 
benefaclore  defunclo  collegii  Madurensis.  Item,  Iria  sacra  et 
lotidem  corona?  pro  domino  Alphonso  Perrez  liceniialo,  fun- 
daioie  defunclo  collegii  Badayensis  [Badajoz].  Item,  sacrum 
unum  et  corona  una  pro  de  Gaspard  Laval  defunclo,  bene- 
faclore insigni  socielalis  in  provincia  Flandro-Belgica.  Ilem 
sacra  tria  et  coronaa  1res  pro  uno  e  nostris  qui  socielati  dédit 
quod  satis  esset  ad  fundalionem  unius  collegii  in  provincia 
Flandro-Belgica. 

Mense  januaiio  i64i.  13.  Indicla  3  sacra  et  3  coronœ 
pro  excellentissimo  domino  Francisco  Spinel,  fundatore  de- 
funclo collegii  de  Paula  [Paola,  Naples].  Item,  unum  sacrum 
et  una  corona  pro  quodam  nostro  pâtre  defunclo,  confunda- 
tore  seminarii  philosopliiae  Romae  15  januarii  1641.  Indicla 
2  sacra  et  2  coronae  pro  P.  Ignatio  Lantillac,  defunclo  1 1 
januarii  Burdigalae  1641. 

Febrmrio  i641.  18.  Indicta  3  sacra  et  3  coronae  pro 
quatuor  fratribus  germanis  de  socieiale,  fundatoribus  vivis 
collegii  Mechliniensis  [MalinesJ. 

Martio.  10.  Indicta  3  sacra  et  totidem  coronae  pro  do- 
mino Francisco  de  Snldrnar  qui  taïUum  dedil  in  Mexiquana 
provincia  quantum  sulficial  pro  fundatione  collegii.  Item 


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unum  sacrum  et  corona  una  pro  domino  Ferdinando  Pi- 
quelmo  et  ejus  uxore  Antoinette  Meodosa,  magnîs  bene- 
factoribus  collegii  Guatimalae. 

Aprili.  6.  Indicta  6  sacra  et  lotidem  coronae  pro  illus- 
trissime domino  Lupere[Lopez]de  Arbisu,fundaioredefuncto 
collegii  Manreza  el  altiorum  classium  Saragostae  [Sanigosse]. 
Item  3  sacra  el  lolidem  coronae  pro  domino  Colon  ^  funda- 
torc  deluncto  collegii  de  Roannes.  Item  2  sacra  et  lotidem 
coronae  pro  illuslrissimo  et  reverendissimo  domino  Sillery, 
detuncto  insigni  benelaclore  missionum  in  Canada.  Item 
i  sacrum  et  \  corona  pro  eminentissimo  domino  cardinali 
Richelieu.  Item,  indicla2  sacra  et  2  coronae  pro  P.  Louys  L'Es- 
cazes.  Item,  mense  aprili  indictum  sacrum  et  corona  uaa 
pro  domino  Bardin.  Item,  unum  sacrum  et  una  corona  pro 
quadam  domina  quae  noluit  nominari,  insigni  benefactrice. 
Item,  indicta  3  sacra  et  très  coronae  pro  domina  Anna  Nagel, 
quae  tantum  dédit  collegio  Coloniensi  ut  sulficiat  pro  lun- 
dutione  collegii.  Item,  unum  sacrum  et  una  corona  pro  do- 
mino Fabricio,  insigni  benefactore  collegii  Mechliniensis 
[Matines]. 

Maio.  29.  Indicta  duo  sacra  et  duo  rosaria  pro  domino 
Bulion,  insigni  benefactore. societatis  nostrae  in  Francia. 
Item,  unum  sacrum  et  unum  rosarium  pro  domino  Vinceniio 
Rainier,  detuncto,  insigni  benefactore  coUegii  Plaiscnsis{?). 
Item,  indictum  unum  sacrum  et  unum  rosarium  pro  illus- 
lrissimo et  reverendissimo  domino  Joanne  Baptista  Coccmo 
defuncto,  insigni  benefactore  societatis  Romae. 

Junio,  Julio.  Indictum  unum  sacrum  et  unum  rosarium 
pro  domino  Augustino  de  La  Cruce,  insigni  benefactore 
Romae. 

Augusio.  24  augusti.  Indicta  3  sacra  et  3  coronae  pourles 
illustrissimes  dd.  Marguerite  de  Grobbendonc  encore  vivante 
et  Barbe  et  Florence,  décédées,  fondatrices  du  collège  de 

1.  Le  frère  du  P.  Coton. 


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Bruxelles.  Item,  eodem  mense,  indicta  6  sacra  el  6  corooae 
pro  domino  de  Oguindo  et  uxore  sua  fundaloribus  vivis  et 
defunctis  collegii  Sancti  SebasUani  in  prorincia  Castilliae. 
Item  29  augusti,  indicta  3  sacra  et  3  coronae  pro  illustrissi- 
ma  domina  de  Nassau,  abbadssa  de  Sancta  Gruce  defuncta, 
benotactrice  collegii  Pictaviensis.  Item,  indicta  3  sacra  et  3 
coronae  pro  domino  Michael  Brisson,  fundatore  derunclo 
collegii  Fonlainensis.  Item,  indicta  2  sacra  et  2  coronae  pro 
P.  Ludovico  L'Escazes,  morluo  Burdigalae.  Item,  indicla  2 
sacra  et  2  coronae  pro  P.  Carolo  Corneille,  morluo  ibidem. 

Septembri.  10  septembri.  Indicta  2  sacra  et  2  coronae  pro 
Joanne  Soudée,  mortuo  Burdigale  7  septembri.  Item,  2  sacra 
et  2  coronae  pro  P.  Marco  Chevrollier  Aginae  defuncto. 

Oclobri.  10.  Indicta  3  sacra  et  3  rosaria  pro  generoso  do- 
mino SlephanoGcedeli,  benefactore  vivosocietatisnostrae  qui 
tantum  donavit  in  Transylvania  ut  suifîciat  pro  fundatione 
collegii.  Item,  indicta  alla  3  sacra  et  très  coronae  pro  domino 
Alphonso  Gredia,  fundalore  vivo  collegii  Syracusae  in  Sicilia. 
Item  15  octobris,  indicta  4  sacra  et  tolidem  rosaria  pro  vivis 
et  mortuis  incolis  civitalis  Cunes  [Coni]  fundaloribus  collegii. 
Item  2  sacra  et  2  coronae  pro  marchionessa  de  Malaspina 
defuncta,  quo  notabiliter  juvif  fundationem  collegii.  Item 
unum  sacrum  et  corona  una  pro  comité  Mombasin,  insigni 
benefactore  ejusdem  collegii. 

Novembri.  21.  Indicta  3  el  3  coronae  pro  fundaloribus  vivis 
et  defunctis  collegii  Âncci  (?)  in  regno  Ghinensi.  Item,  unum 
sacrum  et  rosarium  unum  pro  domino  Ariniego  licentia 
[to],  benefactore  domus  probaLionis  Sevilliensis. 

Anno  164S.  26  februarii.  Indicla  2  sacra  et  2  rosaria  pro 
P.  Paulo  Roberl,  mortuo  Aginae  15  februarii. 

16  martii.  Indicta  2  sacra  et  2  coronae  pro  P.  Martiali 
Lamy,  defuncto  Burdigalae. 

Item,  10  maii.  Indicla  3  sacra  el3  coronae  pro  quadam  il- 
lustrissima  domina  quae  tantum  donavit  societati  ut  sulficiat 
pro  fundatione  collegii.  Item,  indictum  unum  sacrum  el  una 


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corona  pro  domino  Pelro  Valencie  et  uxore  ejus  Antoneta  de 
Gardillon  defunctis,  insignibus  benefactoribus  novitiatus  Bur- 
digalensis.  Item,  16  maii,  indicla  3  et  3  pro  domino  Ëusta- 
chio  de  Lichtenstein,  fundatore  vivo  collegii  Oyan  [Opan  ?  Op- 
paviensis  (Troppau)]  in  Boliemia. 

Julio.  4.  Indictum  1  sacrum  et  i  corona  pro  domina  comi* 
tissa  de  Sancto  Paulo  detuncta,  insigni  benefactrice  domus 
professae  Parisiis.  — 19.  Indicta  3  et  3  pro  domino  Siephano 
Ërdelo  detuncto,  insigni  benefactore  ^ocielatis.  Item  1  sa- 
crum et  i  corona  pro  illusLrissimo  domino  comité  de  Mon- 
basil,  benefactore  hujus  collegii.  Item,  24  julii,  indicta  2  et 
9  pro  domino  Alvarez  de  Loronsana,  insigni  benefactore  do- 
mus professae  Mexicanae. 

Auguslo.  Indictum  1  sacrum  et  1  corona  20  augusti  pro 
domino  Petro  Lamaz,  benefactore  collegii  Sèviilienais.  Item 
indicta  3  sacra  et  3  rosaria  pro  domino  duce  d'Espernon  de- 
functo,  insigni  benefactore  collegii  Xantonensis.  Reliquiscol- 
legiis  provinciae  2  sacra  et  2  coronae.  Iiem,  indicta  3  sacra  et 
3  coronae  pro  illuslrissimo  domino  Guilielmo  marchioneBa- 
densi,  fundatore  vivo  collegii  Badensi?.  Item  3  et  très  pro 
domino  Petro  Vatencie,  et  uxore  ejus  Antoinnette  de  Gardil- 
lon, defunclis  benefactoribus  novitiatus  Buidigalensis. 

Scptembri.  4.  Indicla  3  sacra  et  3  coronae  pio  domino  Ra- 
pliaël  de  Garo  et  domina  Jagliania,  fundatoribus  defunctis 
collegii  Salernensis.  Item  2  et  2  pro  domino  IgnatJo  Lopez 
de  Fonseca,  eonfundatorevivo  et  defuncto  [domus]  stud[en- 
tium]  Granatensis.-llem  \  sacrum  et  1  corona  pro  domino 
Petro  Lamaz,  benefactore  collegii  Sevilliensis.  — 28.  Indicta  3 
sacra  et  3  coronae  pro  régis  cliristianissimi  matre  defuncta 
Coloniae. 

Octobri.  4.  Indicta  2  sacra  cl  2  coronae  pro  nostro  fralre 
Francisco,  defuncto  Rupellae  2  octobris.  —  22.  Indicta  3  et 
3  pro  domina  comitissa  de  Sancto  Paulo  defuncta,  insigni 
benefacLiice  domus  professae  Parisiis. 

Decembri.  26.  Indictum  1  sacrum  et  1  corona  pro  defuncto 


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domino  cardinale  de  Richelieu,  mortuo  Parisiis  4  decem- 
biis  1642. 

Anno  4643 

Januario.  23.  Indicla  3  sacra  et  3  coronae  pro  domino 
Francisco  Govantcs,  mortuo  insigni  benefactore  collegii  Li> 
macensis  in  Peruvia.  liera,  indicta  alia  3  sacra  et  totidem  co- 
ronae pro  illustrissiniis  matronis  Margareta,  Barbara  et  Flo- 
rentiadeGrobendonckdefunctis,fundatricibus  collegii  Bruxel- 
lensis.  Item,  26  januarii,  indicta  2  sacra  et  2  coronae  pro  pa- 
ire nosiro  Ludovico  Mercier,  defuncto  Rupellae  23  ejusdem. 

Marlio.  i5  martii.  Indicta  sex  sacra  et  6  coronae  pro  do- 
mino Stephano  Pinto  Pimenlo,  fundatore  vivo  et  delunclo 
collegii  N.  [Nichoulensis]  in  provincia  Goensi.  * 

Aprili.  2.  Indicta  3  sacra  et  3  coronae  pro  domino  Bartho- 
lomaeo  Lopez,  fundatore  vivo  collegii  Mezambricensis  ^  apud 
Indos  Orientales.  Item,  indiclum  1  sacrum  et  corona  pro  P. 
Alvaro  Arias,  assistente  Hispaniae,  mortuo  Roraae  30  janua- 
rii  4643.  —  Item  24  aprilis  indicta  3  sacra  et  3  coronae  pro 
eminentissimo  domino  cardinali  duce  de  Richelieu  mortuo, 
qui  praeler  alia  insignia  bénéficia  socielatt  nostrae  praestila, 
tantum  donavit  quantum  sufficiat  pro  aliquo  coUegio  magno  ' 
fundando.  Item,  24  ejusdem  mensis  aprilis,  indicla  3  et 
3  pro  illuslrissimo  domino  Dancîerlorl,  insigni  benefactore 
collegii  Bisontini  [Besançon].  Item  2  alia  sacra  et  2  coronae 
pro  illustrissiino  domino  de  Villemonte,  insigni  benefactore 
collegioruin  Pictaviensis  e(  RupcUensis,  in  quibus  collegtis 
singuti  paires  dicenl  3  sacra  el  fratres  3  coronas. 

Maio.  18  maii.  Indicla  3  sacra  et  3  coronae  pro  excellen- 
tissimo  domino  de  Noyers  [Sublet  de  Noyers]  qui,  praeter 
alia  insignia  bénéficia  societati  praestila,  tantum  donavit 
quantum  sufficiat  pro  coilegio  aliquo  fundando. 

Junio.  \  junii.  Indicla  2  sacra  et  2  coronae  pro  domino 


t.  Je  trouve  r  Collegium  Chauleusc  (Chaul)  dans  la  province  de  Goa. 
2.  MoBsambiquensis  (?),  Mozambique,  qui  avait  un  collège. 


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Jaime  Prigmiscia  defunclo,  insigni  benefaclore  collcgii  Pam- 
pelonensis.  Item,  eodem  die  indicla  9  sacra  et  totidem  coro- 
nae  pro  anima  christianissimi  régis  Ludovici  13  Franciae, 
deluncli  ii  maii  1643.  Sur  celles  que  notre  révérend  père 
général  en  ordonnera. 

Augusto.  19.  Indicta  24  sacra  et  totidem  coronae  pro 
christianissimo  rege  Franciae  et  Navarrae  Ludovico  13  qui, 
praet«r  alia  maxima  benellcia  socielati  praesMia,  fundavil 
collegia,  Palense,  Rupellense. 

Septembri.  7.  Indicta  3  sacra  et  3  coronae  pro  uno  de 
nostris  palribus  defunclo,  insigni  benefaclore  collegïi  Paner- 
mitani.  Ilem  2  sacra  et  2  coronae  pro  reverendissimo  et  lllus- 
tiissimo  domino  archepiscopo  Arelatensi  mortuo,  ^  insigni 
benefaclore  domus  professae  Parisiis.  ' 

Octobri.  15.  Indicta  2  sacia  et  9  coronae  pro  anima  fra- 
tris  noslri  Pétri  Pecaudeau  Peirochorae. 

Decembri.  5.  Indicta  3  sacra  et  3  coronae  pro  uno  de  nos- 
tris palribus  confundatore  vivo  et  mortuo  duarum  tundalio- 
num  in  Flandro-Belgica. 

Anno  1644 

Januario.  Indicta  2  sacra  et  2  coronae  pro  P.  Joanne 
Priore  [Prieur],  mortuo  Rupellae  16  januarii  1644. 

Feùruario.  \ .  Indicla  2  sacra  et  2  coronae  pro  illuslrissimo 
et  reverendissimo  Joanne  Jauberto,  archepiscopo  Arelatensi, 
insigni  henefactorc  domus  prolessae  Burdigalae.  Item,  indicla 
3  sacra  et  3  coronae  pro  domina  Ida  de  Gouda,  conlunda- 
(rice  viva  et  mortua  dnorum  locorum  in  provinria  Flandro- 
Belgica.  Item  S  sacra  et  3  coronae  pro  domina  Anloinetta 
Gtatina  mortua,  insigni  benefaclrice  collegii  Romani.  Item 
1  sacrum  et  1  corona  pro  domino  Manntio  Baron,  insigni 
benefaclore  provinciae  Rhenanae. 


).  Jean  Joubert  do  Barraull  et  Blaignac,  AécMé  le  30  juHlet  )6i3. 
2.  Je  crois  c|u'il  mourut  à  Paris,  el  (jue  ce  n'est  pas  ta  maison  professe 
à  Paris.  {Voir  infra,  février.) 


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Marlio.  10  marlii.  Indictum  A  sacrum  et  \  corona  pro 
domiiiis  consiliariis  régis,  qui  conflrmarunt  régis  defuDcti 
exemptiotiem  ratione  relributionis.  —  18.  Indicta  12  sacra  et 
totidem  coronae  praeler  illa  sacra  jam  ante  indicta  pro  chris- 
tianissimo  rege  Ludovico  13,  fundatore  defuncto  coilegii 
d'Aix  [Aquensis]  missionum  regalium,  insigni  benefactore 
domus  professae  Tholosae  et  collegiorum  Lugduoensis,  Aure- 
lianensis,  Piclaviensis,  Lcmovicensis,  Albiensis  et  aliorum 
locorum. 

Aprili.  16  aprilis.  Indicta  2  sacra  et  2  coronae  pro  P. 
Francisco  Tatoii,  defuncto  Burdigalae  12  aprilîs.  Item, 
21  aprilis,  indicta  3  sacra  et  3  coronœ  pro  domioo  Gaspar 
de  Noves  mortuo,  insigni  benefactore  proviociae  Mexicanae. 
Item,  indicta  2  sacra  et  2  coronsc  pro  fratre  nostro  Joseph 
Pestre,  defuncto  in  novitiatu  Burdigalensis  16  aprilis. 

Mdio.  21.  Indicta  2  sacra  et  2  corona!  pro  fratre  nostro 
Everadi,  defuncto  Piclavii  8  maii.  Item,  indicta  2  sacra  et 
2  coronas  pro  P.  Joseph  Gofreteau,  defuncto  Burdigalie 
18  maii.  Item,  1  sacrum  et  1  corona  pro  P.  Joanne  ËzqueiTa, 
benefactore  provinciae  Philippinaî. 

Junio.  16.  Indicta  3  sacra  et  3  coronx  pro  pâtre  quodam, 
qui  tantum  dédit  quantum  sulficiat  collegio  fundando. 

Julio.  17.  Indicta  3  sacra  et  3  coronaj  pro  domino 
Alphonso  Gredia  defuncto,  fundatore  coilegii  Siracusani.  — 
20.  Indicta  2  sacra  et  2  coronx  pro  P.  Joanne  Rey,  defuncto 
Aginœ  24  ejusdem. 

Augusto,  septembri.  7.  Indicta  3  sacra  et  3  coronae  pro 
illuslrissimo  domino  archlepiscopo  Gameracensi  defuncto, 
fundatore  coilegii  Cameracensis.  Item  3  sacra  et  3  coronîE 
proeodem  quia  donavit  aliis  diversis  nosins  collegiis  lantum 
ut  suffîceret  pro  bona  fundalione  unius  coilegii.  Item  3  sacra 
et  3  coron«i  pro  magistratu  Airensi  [Aire,  Pas-de-Calais], 
insigni  benelactore  coilegii  ibidem. 

Octobri.  5.  Indicia  2  sacra  et  2  coron;c  pro  P.  Joanne 
Damiup,  moriuo  Pâli  21  scptembris.  Item,  eodem  dieïodic- 


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lum  1  sacrum  cli  corona  pro  domina  Feliciana  Staniskie, 
benelacli'ice  mortua  in  Boliëmia.  Item,  indictum  uniim 
sacmm  et  una  corona  pro  domino  Francisco  Brisen,  bene- 
t'actore  collegii  Arenaldensis.  [Aldenardensis  (?),  Audenarde.] 

Novembri.  i.  Indicta  3sacrael3coi'onn'pro  regeFranci.i' 
et  niatre  ejus  insignibusbenefactoribus  collegii  Lugdunensis. 
— 18.  fndictaSsacraetâcorona!  pro  P.  Joanne  Francisco  de 
Marin,  morluo  ^  octobris. 

Decembri.  23  decembris.  Indicta  3  sacra  et  3coronae  pro 
serenissimo  principe  Carolo  Ferdinando,  fralre  régis  Polo- 
niœ,  fundatore  domus  professœ  Vilnue,  insigni  benefactore 
societatis. 

Anno  1645 

Januario.  20.  Indicta  2  sacra  et  2  coron*  pro  P.  Joanne 
Tours,  defuncto  Burdigalae  16  januarii.  Item  3  sacra  et  3  co- 
ronse  pro  magislralu  Namurcensi  tanquam  fundatore. 

Februario.  4  februarii.  Indicta  2  sacra  et  2  coronae  pro 
defuncto  Petro  Mandat,  novitio  societatis,  Burdigalae. 

Martin.  4  mariii.  Indicla  3  sacra  et  3  coronae  pro  illustris- 
sime domino  Luca  Kolkioanski,  fundatore  collegii  Picresla- 
viensis  (?)  in  Polonia.  Item,  indicta  3  sacra  et  3  coronie  pro 
domina  Ludovica  de  Médina,  fundatrice  novitiatus  Sevillensis. 
Item  16  ejusdem  indicta  3  sacra  et  3  corooœ  pro  uno  ex 
patribus  oostris  fundatore  in  provincia  Romana. 

Aprili.  14  apriiis.  Indicta  2  sacra  et  2  coronœ  pro 
domino  Priore  [le  Prieur]  de  Gourgues,  mortuo  in  novitiatii 
6  apriiis.  —  26  apriiis.  Indicta  3  sacra  et  3  coronae  pro  emi- 
nentissimo  domino  cardinale  de  La  Rochefoucaut,  qui  plus 
donavitsocietati  quam  pro  unius  collegii  fundationesulficiat. 
Item  3  sacra  et  3  coronie  pro  D.  Clémente  de  Fontes,  fun- 
datore defuncto  collegii  provinciae  Peruanae.  Item,  indicta 
2  sacra  et  2  coronœ  pro  P.  Gerardo  Mairaburg,  confunda- 
tore  collegii  Nancyani.  Item,  indicta  3  sacra  et  3  coronœ  pro 
uno  ex  patribus  qui  tantum  societati  dedil  ut  sufficial  pro 
.   fundatione  unius  collegii.  Item.  3  sacra  cl  3  corona:  pro 


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malronis  de  Haulappels,  quœ  lantum  dedere  soctetati  quan- 
tum sulficiat  pro  fundatione  collegii  in  pi-ovinciaFlandro- 
fielgica.  Item  2  sacra  et  %  coronœ  pro  P.  Joanne  Desbœufs, 
defunclo  Burdigale  23  aprilis. 

ifai0.15.Iiidicla3saci'a  et  3  coroniB  prouno  insignibene- 
factore  missionis  Hibernise.  Item  2  sacra  et  2  coronae  pro  P.  ' 
Anthonio  Roslel,  derunclo  Lemovicae. 

Augusto.  3  augusti.  Indictum  unum  sacrumetunacoroaa 
pro  domino  Joanne  Pimenta,  defunclo  insigni  benefactore 
provinciae  Japonensis.  6  augusti.  Indicta  3  sacra  et  3  coronae 
pro  domina  marquisa  de  Falzes  defuacta,  insigni  benelac- 
tricecollegiorum  Pampelonensis  etJuliensis.  >  — 14  augusti. 
Indictum  unum  sacrum  et  una  corona  pro  une  de  nostris 
insigni  benefactore  novitiatus  paternae  [Palerme]  (?). 

Octobri.  i4  octobris.  Indicta2  sacra  et  2  coronae  pro  cbris- 
lianissimo  rege  et  regina  Frauciae  benefacloribus  parvi  collegii 
Lugdunensis. 

Novembri.  13.  Indicla  3  sacra  et  3  coronae  pro  duobus  de 
nostris  patribus  fundaloribus  coHegii  Iprensis. 

Decembri.  20  decembri.  Indictum  unum  sacrum  et  una 
corona  pro  domina  Calherina  Fonsequa  [Fonseca]  defuncla, 
confundalrice  seminarii  collegii  Granatensis. 
Anno  1646 

20  januarii.  Indictum  unum  sacrum  et  una  corona  pro 
P.  Gualtero  Mondbrod  [Mundbrod],  assistente  Gcrmaniae, 
defunclo  Romac  28  novembris  1645.  iLem,  indicla  3  sacra 
el  3  coronae  pro  domino  Noyer,  singulari  prolectore  socie- 
tatis,  qui  lantum  dedii  ut  sufficiat  pro  fundalione  collegii. 

Febrmrio.  Item  20  februarii,  indicta  3  sacra  et  3  coronae  pro 
domino  Ferdinando  de  Servanalde,  fundatore  vivo  collegii 
de  Veracruz  in  Mexica.  Item  2  sacra  el  2  coronae  pro 
uno  de  nostris  insigni  benefaclore  collegii  Corduani 
[Cordova,  au  Paraguay],  in   Paraguy  [Paraquarîn].    Item 

t.  Juli,  résidence  au  Pérou  (?). 


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unum  sacrum  et  uiia  corona  pro  domiDO  Salvatore,  iosigni 
beneFacLore  collegii  Agniensis  (?).  Item,  indicta  2  sacra 
el  2  coronae  pro  P.  Isaac  L'Amoureux,  defuncto  Tulcllae 
2  februarii. 

Aprili.  20.  Indicia  6  sacra  et  6  coronae  pro  excellenlis- 
simo  domino  Palatine  de  Ungaria  qui  tantum  societali  dédit 
ut  sufficiat  pro  magno  collegio  fundando.  Ilem,  indicta  3 
sacra  et  3  coronae  pro  illustrissimo  domino  Ludovico  de 
Jatiova  fundatoi'e,  defimcLo  collegii  Poilo  {?). 

Julio.  30.  Indicta  2  sacra  et  2  coronae  pro  P.  Audeberto, 
defuncto  Pâli. 

Augusto.  6.  Indicta  2  sacra  et  9  coronae  pro  P.  Joanne 
Renaudie  [de  La  Renaudie],  defuncto.  Item  i  sacrum  et 
i  corona  pro  uno  de  nosLris  patribus  benefactore.  Item,  pro 
uno  de  nostris  patribus  3  sacra  et  3  coronae  qui  tantum 
dedil  ut  sulficiat  pro  lundaiione  collegii.  Item,  unum  sacrum 
et  una  corona  pro  alio  paire  societalis  benefactore  collegii 
Bilban  [Bilbaensis,  Bilbao]. 

Octobri.  6.  Indictum  i  sacrum  et  1  corona  pro  nugustis- 
sima  impératrice  Maria  defuncta.  Item  1  sacrum  el  i  corona 
pro  uno  de  patribus  nostris  benelactore  collegii  Cremo- 
nensis.  Item  \  sacrum  et  1  corona  pro  reverendissimo  prae- 
posito  eccle^iae  Gavensis,  benelactore  collegii  Clagenfortensis 
[Clagenfurlensis,  Clagenfurlh].  Item  3  missae  et  3  coronae 
pro  domina  LiviaDonata,  quae  tantum  deditnovitiatuiRomae 
ut  sufficial  pro  fundatione  collegii.  — 27.  Indicta  ■â  sacra  et 

2  coronae  pro  dominis  Lugdunensibus  benefactoribus 
collegii  ibidem.  Item  2  sacra  et  2  coronae  pro  noslro  fratre 
Lamote,  detunclo  Burdigalae   23    ejusdem  augusti.  Item 

3  sacra  et  3  coronae  pro  reverendissimo  episcopo  Augustano 
[Augsbourg],  defuncto  insigni  benelactore  societatis.  Ilem 
3  sacra  et  3  coronae  pro  tribus  de  nostris  patribus  defunctis 
qui  tantum  donarunt  societati  ut  sufficiat  pro  magno  colle- 
gio fundando.  Hem  1  sacrum  et  1  corona  pro  domino  Louys 
Guinoneo.  benefactore  provinciae  Paraquensis  [Paraguay]. 


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—  400  — 

Item  i  sacrum  et  1  corona  pro  serenissirao  principe  cardi- 
nali  Gasimiro. 

Novembri,  decembri.  4  decembris.  Indicta  2  sacra  et  2 
coronae  pro  P.  Joanne  Bachelterie,  décédé  à  Fonlenay  24 
novembri  s. 

Anno  1647 

Janmrio,  februario.  7.  Iridictum  \  sacrum  et  corona 
pro  D.  abbati  Marchen  *,  benefactore  collegii  Duacensis. 

Mariio.  21.  Indicta  6  sacra  et  6  coronae  pro  illusirissimo 
principe  Condé,  suramo  fautore  et  protectore  socielalis  qui 
plus  donavit  quam  si  fundasset  aliquod  collegium.  Item,  in- 
dicta 3  sacra  et  3  coronae  pro  quadam  domina  defuncla, 
confundalrice  duarum  aedium  io  Flandro-Belgica.  Item,  in 
eodem  mense  martio  indicta  3  sacra  et  3  coronae  pro  do- 
mino Duvilet,  fundatore  novitiatus  Parisiensis.  Item,  indicta 
3  sacra  et  3  coronae  pro  domino  quodam,  fundatore  domus 
nostrae  in  Anglia. 

Aprili.  i%  Item  indicta  3  sacra  et  3  coronas  pro  fun- 
daloribus  collegii  Baricensi  [Bar]  in  Polonia.  Item  3  sacra  et 
3  coronae  pro  iundatore  unius  collegii  in  provincia  Flandro- 
Belgica.  Item  3  sacra  et  3  coronae  pro  uno  de  oostris  de- 
tunclo  qui  tantum  dédit  quanlum  sufficiat  collegio  aliquo 
fundando. 

Maio.  11.  Indicta  6  sacra  et  6  coronae  pro  dominis 
status  Gameracensis  qui  tantum  dederunt  ut  sulficial  colle- 
gio fundando.  Item  2  sacra  el  2  coronae  pro  Joanne  Bergeon, 
mortuo  Pâli  16  maii. — 26.  2  sacra  el  2  coronae  pro  uno  de 
nostris  patribus  insigni  benefactore  novitiatus  Tolosae.  Item 
2  sacra  et  2  coronae  pro  P.  Stephano  BylH. 

Junio.  24.  Indicla  3  sacra  el  3  coi-onae  pro  illustrissimo 
episcopo  de  Meden  (?)qui  tantum  dédit  ul  sufficiat  pro  funda- 
lione  collegii.  Item  3  sacra  et  3  coronae  pro  illustrissima 
comilissa  de  Kildagia  deluncla,  quae  tantum  dédit  socielati 

i.  L'ahbâ  de  Marcliienues,  bienfaiteur  du  colU'(,'i'  de  Douay. 


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ut  sulficiat  pro  fundatione  cotlegii.  Ilem  i  sacrum  el  i  co- 
rona  pro  nobitissima  domioa  de  Cornier  defuncla,  benefac- 
Irice  domus  professas  Burdigalae. 

Julb,  26.  Indictum  i  sacrum  et  i  corona  pro  uno  de 
noslris  benefactore  collegii  Medinensis  [Metimncnsis,  Médina 
del  Campo]  in  provincia  Casiilliae.  Ilem  3  sacra  et  3  coro- 
nae  pro  uno  de  noslris  palribus  fundatore  collegii  in  pro- 
vincia Polonica. 

Augusio.  3.  Indiclum  i  sacrum  et  1  corona  pro  domino 
Francisco  Selingardo  el  ejus  uxore  bencmerilis  collegii  Mo- 
denac.  Item  13  ejusdem  raensis  indicla  S  sacra  et  3  coro- 
nae  pro  illustrissiraa  domina  Francisca  Pinelli  quae  lanlum 
legavit  coilegio  Palerna  [Païenne],  ut  sufficiat  pro  funda- 
tione. Ilem  3  sacra  et  S  coronae  pro  uno  de  noslris  fralribus 
et  maire  ejus  fundaloribus  collegii  in  Nova  Francia. 

Sepicmbri.  i  4.  Indicta  2  sacra  et  2  coronae  pro  P.  Jacobo 
Colhereau,  rectore  novitialus  Burdigalae,  derunclo  12  sepiem- 
bris.  Item  2  sacra  et  2  coronae  pro  P.  Anlonio  du  Dès,  dc- 
(unclo  Angolismae  9  ejusdem.  Item  2  sacra  et  2  coronae  pro 
fratre  nostro  Palmier,  moriuo  Fonteiiay26sepLembris.  Item 
3  sacra  et  3  coronae  pro  reverendtssimo  paire  Bartholomaeo 
Jacquinotio  [Jacqiiinot],  assistenle  provinciarum  Franciae, 
moriuo  Romae  i  augusti.  Item  \  sacrum  et  i  corona  pro 
eodem  tanquam  provinciali. 

Octobri.  10.  Indicta  3  sacra  et  3  coronae  pro  illuslrissimo 
domino  Palalino  de  Culmae,  fundatore  collegii  Grandensis 
[Grandentinensis,  Crudziandz]  in  Potonia.  Item  1,  sacrum  et 
1  corona  pro  domino  Sigismondo  Rogiski,  benefactore  col- 
legii Grodney  [Grodno,  en  Lithuanie].  Item  \  sacrum  et  1 
corona  pro  domino  Thoma  Kamiowski,  benefactore  Pultona- 
censis  [Pullovacensis,  Pultowsk,  Pullusk]  collegii.  Ilem  \ 
sacrum  ell  corona  pro  domina  Dauria  de  Pranig,  benefac- 
trice  collegii  Luzemb  [Luxembourg (?)].  Item  23  ejusdem  in- 
dicta 3  sacra  et  3  coronae  pro  uno  ex  noslris  palribus  de- 
functo  insigni  bcnefaclore  collegii  Neapolitani.  Item  2  el 


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s  pro  noslro  fratre  Jacobo  Bouchîer,  inoriuo  Angolismae 
26  octobris.  Ilem  i  sacrum  et  1  corona  pro  una  benefactrice 
ignota.  Ilem  1  sacrum  et  1  corona  pro  domina  de  Sevin, 
fundatrice  raissionis  perpeluae  in  collegio  Aginensi.  Item 
i  sacrum  et  -i  corona  pro  domino  Carolo  de  Pandi,  benefac- 
tore  collegii  Santaderensis[Santanderensis,  Santander]. 

Novembri.  7.  Indicta  ^  sacra  et  2  coronae  pro  domino 
Ludovico  de  L'Espine,  insigni  beneractore  collegii  Carlhagi- 
nensis  [Carthagène].  Item  15  ejusdem  indicla  2  sacra  et  2 
coronae  pro  noslro  fratre  Gollardeau,  morLuo  Pâli  9  ejusdem. 

Decembri.  —  13.  Indictum  et  sacrum  et  1  coronae  pro 
uno  de  patribus  nostris  benefactore  defuncto  collegii  Gênes. 
Anno  1648 

Jarmarii,  febrmriL  —  7  februarii.  Indicta  3  sacra  et  3  co- 
ronae pro  domino  doctore  Didaeo  Meteneiio  fundatore  collegii 
Sancti  Ignatii  Mechliniœ  [Maiines].Iteml9.  Indicta  3  et  3  pro 
uno  de  nostris  qui  tantum  dédit  ut  sufficiat  pro  fundatione 
collegii.  Item  26.  Indicta  2  et  2  pro  domina  Maria  Lomdun, 
confundatrice  collegii  Queretarensis  [Queretaro].  Ilem  2  et  2 
pro  domina  Magdalena  et  Victoria  de  Nattelslein  sororibus 
defunctis,  bencfactricibus  collegii  Luxemburg. 

Martio. — 4.  Indicta  6  sacra  et  6  coronae  pro  uno  de  nos- 
tris patribus  vivo  et  defuncto  qui  tantum  dédit  ut  sufficiat 
pro  fundatione  collegii.  Item  IS  ejusdem  indicta  2  et  2  pro 
nostro  fratre  Jacobo  Maillet,  defuncto  Pctrochorœ  IG  martii. 

Aprili.  —  27.  Indicta  2  sacra  et  2  coronaî  pro  nostro  fra- 
tre Pelro  Guillet,  defuncto  Lemovicas  13  aprilis. 

Junio. — 10  junii.  Indictum  3  sacra  et  3  coronae  pro  illus- 
trissimo  domino  barone  Gasparo  Grain,  defuncto,qui  tantum 
testamento  reliquiletdonavit  societali  ut  sufficiat  pro  funda- 
tione magni  collegii.  Item  1  et  1  pro  domino  Servantons, 
sacerdote  defuncto,  insigni  benefactore  collegii  Mauriacensîs. 
Ilem  17  junii.  Indictum  1  sacrum  et  1  corona  pro  domino 
Mailhen,  magno  benefactore  collegii  Leodiensis  [Liège]. 
Maio.  —  7  niaii.  Indictum  1  sacrum  el  1  corona  pro  do- 


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miiiyJosephoGerdan  benel'aclorc  defuncto  collegii  Geninden- 
sis  [Girone].  9  niaii.  Indicla  2  sacra  cl  2  corona!  pro  anima 
P.  Pelri  Gadiol,  defuncto  EngolismiB  5  maii. 

Julio.  —  1  juiii.  Indicta  3  sacra  et  3  coronae  pro  domina 
Mai^arita  Mavissal,  quœ  tantum  donavït^ut  sufficiat  fundando 
coUegio  in  Gallo  belgico.  17  julii.  Indicta  3  sacra  et  3  co- 
ronœ  pro  illustrissimis  principibus  de  Rocheflorie,  fundato- 
ribus  domus  probalionis  patrum  tertii  anni.  Ilem  3  et  3  pro 
uno  ex  palribus  vivis  qui  tantum  dédit  socictati  ut  sutTiciat 
pro  fundalione  collegii. 

Augusto.  —  12.  IndicUi  3  sacra  et  3  coronœ  pro  uno  de 
nostris  insigni  benefactore  collegii  Siracusani.  15.  Indicla  2  et 
2  pro  fratre  nostro  Joanne  Kayer,  defuncto  Angolisma;.  16. 
Indictum  1  sacrum  et  1  coronœ  pro  rege  Poloniœ  Vadislao, 
defuncto  benefactore  societatis. 

Septembri.  —  13.  Indicla  3  et  3  pro  iiluslrissimo  domino 
Palatino  de  Culmc,  fundatore  defuncio  collegii  Grodcntiuensi 
[Grodno]  in  Polonia2.  23.  Indicta  3  et  3  pro  domino  Nicolao 
Justiniano,  fundatore  collegii  Guatcmalensis  [Guatemala]  in 
Mexiqua. 

Octobrù — 15.  Indicta  3  sacra  et  3  coronae  pro  uno  de  nos- 
tris fundatore  vivo  collegii  Sancli  Josephi  Neapolis. 

Novcmbri.  —  25.  Indicta  3  sacra  et  3  corona?  pro  serenis- 
simoi-ege  Porlugaliae,  insigni  benefactore  collegii  de  Scabitan 
[Sanlarem]  et  donio  professa  Villa-Viczoœ  [Villa- Viçoza]. 
Anno  1649 

7  janmrii.  — Indicla  3  sacra  et  coron*  pro  tribus  de  nostris 
insignibus  benefactoribus  provinciœ  Flaudrobelgicœ.  Item  1 
sacrum  et  1  corona  pro  P.  Antonio  Mascarenhas,  defuncto 
Lisibonfe  assistente  societatis.  Item  21  januarti  indicta  2  sacra 
et  2  coronae  pro  uno  fralre  societatis  nostra;  insigni  benefac- 
tore provinciœ  Peruanae.  Item  28  januarii  indicta  3  et  3  pro 
uno  de  nostris  patribus  defuncto  fundatore  novitiatus  Bolo- 
gnœ.  Item  3  et  3  pro  domino  Araos  Lazaroga,  fundatore  vivo 
collegii  [Dognatensis,  Onnatensis,  Onatc,  province  de  Caslille]. 


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—  404  - 

Februario-Martio. — 17  marlii.  Indicla  2  sacra  et  2  coronae 
pro  domina  Fraiicisca  Soza,  insigni  benefactrice  proviiiciîe 
Peruanœ.  Item  3  el  3  pro  uno  de  noslris  palribus  qui  tantum 
donavit  socieiali  ul  sulflciat  pro  fiindatione  collegii.Itcm  3  sa- 
cra et  3  corona;  pro  alio  paire  defunclo  qui  lanlum  ctiam 
dédit  ul  sufficiat  pro  fundalioiie  collegii.  Ucm  2  et  2  pro  do- 
mino Blasio  Moreno,  insigni  bencfaclore  societatis. 

Aprili.  —  15  aprilis.  Indiclum  i  sacrum  el  i  corona  pro 
domino  Francisco  Trono,  benefaclore  collegii  Novariensis. 
Item  3  et  3  pro  iJluslrissimo  episcopo  Banibergensi,  fundalore 
Academiœ  ibidem  donaUe  societati. 

Même  maio.  —  9  maii.  Indicla  2  sacra  et  2  corona;  pro 
domino  Sebasliano  Camerleiter  (?)  insigni  bencfaclore  pro- 
vinciœ  Germania}.  Item  i  sacrum  eli  corona  pro  Paire  Joanne 
de  Mallos,  assislente  societalis  inorluo  Lisibona;  '.  Item  3  el 

3  pro  domino  Hicronymo  Ilibera,  insigni  benefactore  collegii 
Seccani  (?)  Item  13  maii  indicta  G  sacra  et  6  coronœ  pro  vivis 
et  defunclis  de  familia  Skievcriana,  quas  lantum  societati  do- 
navit ut  sufficiat  pro  coUegio  magno  fundando. 

Meuse  junio. — 13  junii.  Indicla  unum  rosariura  1  sacrum 
pro  uno  e  palribus  nostris  defunclo  benefaclore  collegii  Bono- 
niensis.  Totidcm  pro  uno  etiam  paire  nostro  benefaclore  col- 
legii Conimbricensis  [Coïmbre],  Item  julii  22  1649,  pro  de- 
funclo H.  P.  Vincenlo  Carafa,  p.  n.  generali  qui  obiil  8  junii, 

4  rosaria  et  sacra.  Item  21  junii,  indiclum  sacrum  unum  et 
una  corona  pro  domino  Jacobo  Grandy,  benefactore  collegii 
de  Siracusa. 

Meuse  Julio. —  Item  22  julii  unum  sacrum  et  una  corona 
proD.  abbaledeClèvcs(?)Uem  23  julii,  unum  sacrum  el  unum 
rosarium  indicla  pro  domina  principissa  de  Monlmaran  (?),  fun- 
dalrice  rcsidenliae  de  Porla.  Item  loiidem  pro  pâtre  e  noslris 
benefactore  collegii  de  Jarinc  [Javarinensis  collegii,  Raab]. 
Item  23  julii  eliam  3  sacra  et  3  rosaria  indicta  pro  d. 

1.  U  y  mourut  le  7  août  1648. 


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Corneilo,    insigni    bencfaclore    provinciae    Flandrobelgicœ. 

Mcnse  septembri. —  Indictum  i  bacrum  pro  d.  Jacobo  Bar- 
rante'?, confundatoro  collegii  Qucrelaro  defuiiclo.  Iletn  i  pro 
domina  Francisca  Manrica,  benefactrice  collegii  de  Madrid. 
Item  3  sacra  pro  domina  Elizabetha  Ferez  de  Figueroa,  insi- 
gni benefactrice  collegii  saiicti  Xavcrii  Neapolilani.  Totidcm 
pro  domino  Nicolao  Cid,  defunclo  fundatore  collegii  de  Na- 
varre (?) 

Mense  octobri.  —  Indictum  l's  oclobris  triplex  sacrum  et 
rosarium  pro  domino  pâtre  Antonio  Sammarlin  et  domina 
Catharina  Simone,  fundatoribus  vivis  collegii  de  Martin  in 
Majorqua  '.  Item  sacrum  unum  et  rosarium  pro  domina  Sfor- 
lia  Compagnono  benefacirice  collegii  de  Manatre  ('?)  dcfuncta. 
Item  totidcm  pro  dominis  consulibus  Ludguncnsibus,  funda- 
toribus vivis  classis  grammalicae  et  rheloricaa  in  novo  collc- 
gio  urbis  ejusdem.  Item  3  sacra  et  3  rosaria  pro  domina  du- 
chssa  Sasalella  (?)  defunciaquae  dedil  collegio  Ferraricnsi  qiia! 
sufijccrent  ad  (undandum  collcginni. 

Mense  novembri.  —  Indicla  2  sacra  et  lotidem  rosaria  pro 
Rcmondo  Minvielle,  qui  obiil  Burdigatie  28  octobris  1049, 
Item  tolidem  pro  Claudio  Ganot,  qui  obiil  Petracoria;  29  oclo- 
bris ejusdem  anni.  Item  pro  pâtre  ClaudioGadevilo,  qui  obiit 
Fonlena  19novembnsi;  tolidem  simiUter  proJoanncLcfebvre 
qui  obiit  ibidem  24  ejusdem  mensis.  Totidem  pro  anima  P. 
Nicolai  Daron,  qui  obiit  Rupellœ  22  decembris  4649. 
Anko  1650 

Meiue  janmrio.  —  Indicta  3  sacrificia  et  totidem  rosaria 
pm  excellentissimo  domino  MirzaGuIcarnensi,  l'undalore  vivo 
collegii  d'Agva.  Tolidem  sacra  et  rosaria  pro  eodcm  qui  dédit 
sufficienter  ad  ftindalionem  allerius  collegii.  Indicta  Iria  sacra 
e(  totidem  rosaria  pro  anima  Guillehni  Colonge,  qui  obiit  Bur- 
digalBB  15  januarii.  Indicla  20  ejusdem  mensis  3  sacra  et  lo- 
tidem rosaria  |)ro  illustrissima  Maiia  Maximiliana,  defuncta 

\.  C<dlegium  S.  Martini  Majoricense  (ilc  Majorque), 


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fundatricc  novœ....  Totidcm  pro  illuslrissimo  domino  Joanne 
Godcfroy  d(!  Graveiiegg,  qui  dédit  in  Germania  superiorî 
plus  quani  suffîciat  ad  fundalionem  coUegii. 

Indicla  23  februari  1650  scx  sjicra  et  totidem  rosaria  pro 
uno  c  fratribus  nosiris  qui  dedil  societati  quantum  sufficiat 
ad  fundanda  duo  collegia.  Item  3  sacra  cl  3  rosaria  pro  fratre 
nostro  Francisco  Barbosa  qui  dedil  quod  necesse  egset  ad  fun- 
dandum  unum  collegium.  Item  2  sacra  et  2  rosaria  pro  fratre 
nostro  Antonio  Celcs,  defuncto  S.  Macharii  [Saint-Macitire] 
27februari  1650. Indicla  17martii1650sacrumunum  et  ro- 
sariuni  unum  pro  unocpatiibusnostris  defuncto bcnefactore 
collogii  Beneventi.  Totidem  pro  domina  quadam  benefaclrice 
provinciœ  Anglicanjp.  Ilem  3  sacra  et  totidem  rosaria  pro  uno 
e  patribus  cognatis  suis  vita  functis,  conlundatoribus  unius 
collegiiprovinciœPeruaiia'.  Item  duo  sacra  20  februarii  1650 
et  duo  rosaria  pro  domina  Calharina  Quaîizen  ('?),  defuncla  in- 
signi  benefaclrice  colipgii  Gand.  Ilem  eodem  die  unum  sa- 
crum et  unum  rosarium  pro  domina  Luililia  de  Landispe  {?), 
dcfuncta  benefaclrice  provincia;  Flandro-Belgicse. 

Indicta  2  sacra  et  totidem  rosaria  pro  fratre  nostro  Joanne 
Sannemoy,  defuncto  Burdigalaî  15  martii  1650.  Totidem  pro 
pâtre  Francisco  Ducbesne,  defuncto  ibidem  21  martii  ejus- 
dem  anni.  Indicla  2  sacra  et  totidem  rosaria  pro  domino 
Caroio  Ilozinger  defuncto  bcnefactore  coliegii  Passava  [Pas- 
saw]  et  domina  Calharina  Ludininge,  benefaclrice  coliegii 
Viennensis. 

Indicta  2  sacra  et  totidem  rosaria  pro  anima  P.  Leonardi 
Alemay,  defuncti  Burdigalœ  7  aprilis  1650.  Totidem  pro 
P.  Joanne  Sabatery,  defuncto  Engolismœ  undecimo  aprilis 
ejusdem  anni. 

Indicta  sacrum  unum  et  unum  rosarium  pro  anima  unius 
f  nostris  fralribus  bcnefactoris  novitiatusNeapolilani  maii  X 
1650.  Item  totidem  pro  anima  domini  Bardii,  bcncfactoris 
coliegii  Pictaviensis  maii  15  1650. 

Indicla  tria  sacra  et  lolidein  rosaria  pro  anima  domini 


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Lucœ  de  Castro,  fundatoris  collegii  Cavitensis  in  insulis  Phili- 
pinensibiis  20  maii  1650. 

Primo  julii  1650  indictum  sacrum  unum  et  rosarium  pra 
anima  domini  de  Dien,  benefacloris  collegii  Avenionensis. 
Eodem  die  idem  pro  uno  pâtre  e  nostris  benefactore  collegii 
Mantuani.  Eodem  die  idem  pro  anima  P.  Pelri  de  Mendoza 
qui  fuit  assistens  societalis.  Eodem  die  3»  sacra  et  tolidem 
rosaria  pro  domina  Francisca  de  Medrano  insigni  benefac- 
trice  collegii  Cugutsx  [Chuquisaca]. 

4  septembris  1650  indictum  sacrum  unum  et  rosarium 
unum  pro  domina  Schnabitcs,  benefactrice  provincise  Rheni 
inrerioris. 

Octobris  4  1650.  Tria  sacra  et  totidem  rosaria  sunt  indicta 
pro  anima  domini  Nicolai  Daniloviich,  quaestoris  œrarii 
Poloniie,  insignis  benefacloris.  Totidem  pro  vîta  functo 
5  novembris  sequentis.  Item  sacrum  et  unum  rosarium 
pro  anima  fratris  Coupry  sartoris  Lemovicis.  12  octobris. 
Indicta  duo  sacra  et  totidem  rosaria  pro  anima  patris 
Jacobi  Beaufez,  defuncti  Petrachorœ  3  octobris. 

2  novembris.  Indicta  3  sacra  et  totidem  rosai'ia  pro  illus- 
trissimo  aliquo  domino  insigni  benefactore  provincias  Siculae. 

2  decembris.  Indictum  sacrum  et  rosarium  pro  domino 
Guiltelmo  Euens,  defuncto  benefactore  provincise  Angticanae. 
Tolidem  pro  domino  archiepiscopo  Goloniensi,  benefactore 
insigni  societalis.  Tria  rosaria  et  tria  sacra  pro  domino  Mar- 
chione  et  ejus  uxore,  defunclis  fundatoribus  collegii  de  Que- 
bels  [Québec]  in  Nova  Francia.  Indicla  26  decembris  duo 
sacra  et  duo  rosaria  pro  Vitale  Poyague,  defuncto  Pelro- 
cone,  16  decembris. 

1651 

Indicta  2  sacra,  9  februarii  1651,  pro  anima  P.  Joannis 
Bordenave,  Pictavii  defuncti.  Indicta,  13  februarii,  3  sacra 
pro  anima  domini  episcopi  de  Jaura,  fundatoris  collegii  So- 
proniensis  [Œdenburg].  Totidem  indicta,  11  martii  ejusdem 
anni,  pro  domino  Alaude  Lzolay  et  ejus  domina  uxore,  confun- 


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daloribiis  collegii      ?  .  Indicta  5  sacra  cl  totidem  rosa- 

ria,  2  augustijpro  anima  R.  P.  Francise!  Piccoloinini,  gencralis 
societatis,  qui  obiit  Romu;  17  junii  -1651.  [ndicla  3  sacra, 
i2  augusti,  et  to(idein  rosaria  pro  illustrissinio  aixliiopiscopo 
Slrigoniensijuiidalore  vivo  collegii  Trcnchinicnsis[Treiitschin, 
Hongrie].  Item  sacrum  unum  et  rosarium  uuum  pro  anima 
domini  Adamcz  Ugczl,  benelkctorc  collegii  in  Etoheinia. 
Indicla,  20  augusti,  3  rosaria  et  3  sacra  pro  illustrissiina 
comitissa  Luce  Otilia  de  CollownUli,  defunela  fundatrice 
collegii  de  Glaast  (Glatz].  Item  aliud  sacrum  et  rosarium  pro 
eadeni  insigni  Itenefactrice  provinciarum  Bohcmia!  et  Angli- 
cae.  19  augusti  -1651.  Indictus  liymnus  Vcm  Creator  in  fine 
lilaniarum  usque  ad  creatum  R.  P.  generalem.  30  augusti 
4651.  Indicta  3  sacra  et  3  rosaria  pro  illustrissimo  episcopo 
d'Osca  [Huesca],  fundatore  collegii  Gradensis  [Graus,  Ara- 
gon]. Item  2  sacra  et  2  rosaria  pro  domina  Antonefa 
d'Avrieta,  defuncta  insigni  benefactrice  collegii  Panormitanr. 
Totidem  pro  domino  Petro  Ludovico  Cavacalta  et  ejus  uxore, 
insigni  benefactrice  societatis  in  Aragonia.  Item  17  seplem- 
bri  165-1.  3  sacra  et  3  rosaria  pro  domina  Eleonora  Alva- 
rado  de  Aquila  ({ua-  tantum  reliquit  collegio  Bruxellensi 
quantum  opus  est  ad  t'undandum  collegium.  Item  sacrum  i  et 
rosarium  1  pro  quadam  familia  benelactricc  collegii  Lova- 
niensis.  Item  2  sacra  et  2  rosaria  pro  domino  Dominico  de 
Azatii,  insigni  bonet'actore  collegii  de  Potos  [Potosi,  Pérou]. 
Item  2  sacra  et  2  rosaria  pro  anima  Joaimis  Ilouchenel, 
defuncto  Lemovicîfi  22  seplcmbris  1051.  Item  2  sacra  et 
2  rosaria  pro  anima  patris  Joannis  La  lUiede,  dcfuncli  Hur- 
digala>  24  septcmbris  1051.  Item  2  sacra  pro  anima  patris 
Stephani  du  Noyer,  defuncti  Pîclavii  anno  1657. 
1058 
Indicta  duo  sacra  pro  anima  P.  Joamie  Rigole,  defuncti 
Kngotisma;  4  januarii  ejusdem  anni.  Tutidein  pro  anima 
patris  i-Egidii  Barrilleau,  defuncti  Burdegala;  18  januarii 
ejusdem  anni.  Totidem  pro  anima  mag(istri)  Guy  Charon, 


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—  409  — 

defuncli  Fontenay  16  februarii  IfiSS.  Item  duo  sacra  pro 
anima  (P.)  Bfîrlraiidi  Cliaiiintjton  saci'rdolis,  defuncli  Pâli  scu 
Orlhez  a  soptembris  1658.  Tolidem  pro  anima  (P.)  Joan- 
nis  I*crier,  sacnrdotis  defuncti  Aginna;  27  septemliris  1058. 
Totidcra  pro  anima  P.  Nicolal  Dussaull.  Item  2  sacru  pro 
anima  P.  Guilelmi  Anginot.  Itom  2  sacra  pro  anima  Tussani 
Bonnet,  qui  obiit  Piclavii  11  martii  1(»50.Item  pro  p.  Potro 
Brezetz,  qui  obiit  Burdcgalaî  deccmbri  1659.  Tolidem  pro 
P.  Pctro  Martin,  qui  obiit  Fonlcniaci  rector  collcgii  Rupe.llas 
3  dccenibris  1658.  Item  tria  sacra  pro  p.  Andr.  Gaillard 
olim  provinciali  2  februarii  1660  reclor  cum  essRt  Peti-o- 
corse.  Item  duo  sacra  pro  Antonio  Chamhon  RupellîE  21  apri- 
lis  1659.  Tolidem  pro  anima  Pétri  Pouilh  Burdigala;  1660. 
Indictus  hymnus  Veni  creator  spiriins  pro  felici  exitu  con- 
gregalionis  generalis  1661,  quotidie  in  fine  litaniarum.  3  in- 
dicta rosaria  et  sacra  cciebrata  pro  P.  Thomas  Monfiliastre, 
defunclo  in  eodem  collegio.  '  Indicta  duo  sacra  totidemque 
rosaria  pro  M.  (magistro)  Siephano  Constnnti,  defuncto  Ru- 
pellœ  in  novembri.  Indicta  duo  sacra  lolidemque  rosaria  pro 
P.  Stephano  Desnimis,  defuncto  Belii  Loci  [Beaulieu].  Indicta 
duo  siicra  totidemque  rosaiia  pro  fralre  Antonio  Lacliapelle, 
defuncto  Pâli  2  décembre.  Indicta  duo  sacra  totidemque  ro- 
saria pr'o  paire  Tussano  Dancereau,  Rupellœ  18  deccmbris. 
Indicta  duo  sacra  lotidemque  rosaria  pro  domina  du  Pérou, 
maire  patris  Ignatii  Aymar,  benefaclrice  hujus  collegii. 
Indîcta  tria  sacra  totidemque  rosaria  pro  domina  de  Gour- 
gUPS.  Indicfum  ununi  sacrum  uniimque  rosarium  pro  do- 
mino dccano,  benefactore  collegii  Burdigalensis.  Indicta 
2  sacra  et  2  rosaria  pro  p.  Petro  Dessenier  totidemque  pro 
p.  Thoma  Mauvoisin. 

Annus  1662 

4.  Indicla  2  sacra  et  2  rosaria  pro  p.  Dancereau,  defuncto 

Rupella'.  Iiidictum  umim  sacrum  el  rosarium  pro  domina 

1.  Décédé  le  9  oovcmbre  à  Saintes. 


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Maria  Doultreman.  Item  2  sacra  et  2  rosaria  pro  p.  Moyse 
Dubourg,  defuncto  LeinovicEe.  —  3  martii.  Item  3  sacra  et 
3  rosaria  pro  p.  Joanne  Veyrier  deffuncto  in  hoc  collegio 
d5  januarii  1662.  Item  2  sacra  et  2  rosaria  pro  p.  Joanne 
Martinon,  deffuncto  Burdigalœ  2  februarii  1662.  Item  2  sa- 
cra et  2  rosaria  pro  P.  Francisco  Robin,  defuncto  Leraovicis 
28  marlii  '1662.  Item  2  sacra  et  2  rosaria  pro  iliustrissimo 
domino  Petro  Audebert,  defuncto  et  benefactore  provinciie 
Campaniae.  Item  3  sacra  et  3  rosaria  pro  uno  e  patribus 
nostris,  insigni  benefactore  provincise  Mediolanensis.  Ilem 
3  pro  domino  Francisco  Rochard,  fundatore  defuncto  coiie- 
gii  Gadianensis  (?).  Item  3  pro  uno  e  nostris  insigni  benefactore 
coUegii  a  Sancta  Fide  in  regno  Granatensi  [Santa-Fé  de 
Bogota,  Nouvelle-Grenade].  Item  J  sacrum  et  1  rosarium 
pro  comitissa  de  Maida,  benefactriec  domus  professœ  Paler- 
mensis.  Item  3  sacra  et  3  rosaria  pro  pâtre  Ferdinando  de 
Léon,  fundatore  defuncto  coUegii  Assumptionis  in  provincia 
Americana  [dans  la  ville  Assuncion  de  Paraguay].  Item  2  pro 
p.  Stephano  Du  Taste,  defuncto  Louduni  [Loudun].  Item 
3  sacra  et  3  rosaria  pro  domina  Agnete  Chirinos,  quœ 
donavit  collegio  Archip.,  [Arequipa,  Pérou]  quantum  salis 
esset  ad  unius  fundationeni .  Item  2  pro  pâtre  Jacobo 
Dufresne,  defuncto  Pictavii  25  maii  d662.  Item  3  pro 
domina  Joanna  Gravina,  detuncta  insigni  benefaclrice  coUe- 
gii Calanensis.  Item  2  pro  i'ratre  Legereau,  defuncto  Picta- 
vii 13o  junii  1662.  Totidem  pro  fratre  Bardue  defuncto  Le- 
movicis.  Totidem  pro  fratre  Lescure  defuncto  Burdigala;. 
Totidem  pro  p.  Jacobo Goutoulas,  defuncto  Pictavii  ISocto- 
bris.  Tria  sacra  et  rosaria  pro  p.  Joanne  Ricard  defuncto 
Pictavii.  Unum  pro  uno  e  patribus  nostris  benefactore  resi- 
dentiae  Grodno.  Idem  pro  domina  Bramon,  benefactrice  col- 
legii  Rolhomagensis.  Tria  pro  domina  Maria  Bruzehem, 
insigni  benelaclricc  coUegii  Antucrpiensis.  Unum  pro  domino 
Thoma  Bruer,  bi'nofactore  provincial  Anglicanse.  Duo  pro 
fratre  Bernardo  Monrouzeau,  defuncto  Lemovicis  22»  augusti. 


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Tolidem  pro  fratre  Lud.  Clément,  defuncto  Fonteniaci  29  au- 
gusti.  Totidem  pro  pâtre  Joanne  Casassus,  de(uncto  Pâli 
5"  augusti.  Tolidem  pro  fratre  Gregorio  Chantegrel,  defuncto 
fiurdigalx  ^Oscptembris.  Tria  pro  domina  Maria  Bruzehem 
defuncta  insigni  benefactrire  provincia;  Flandro-Belgica;. 
Unum  pro  p.  Francisco  de  Montemayor,  qui  fuerat  assislens. 
Tria  pro  illustrissimo  domino  Geoi^io  Sereni,  fundatore  col- 
legii  de  Saur  [coHegium  Soranum;  Sora,  province  romaine]. 
1663 
Tria  pro  comité  Maximiliano  Ciirtz,  benefactore  provinciœ 
Germanise.  Totidem  pro  seronissimo  archiduce  Leopoldo,  in- 
signi societatis  benefactore.  Unum  pro  illustrissimo  domino 
Ferdinando,  benefactore  residentiœ  Rottenbourg.  Duo  pro 
Thoma  Scheim,  defuncto  Burdigalœ  29  februarii  1 663.  Toti- 
dem pro  p.  petro  Lcau,  defuncto  Lem.  [Lemovicis]  4  januarii 
i  663.  Totidem  pro  fratre  Andréa  Guinefoleau,  defuncto  Aginni 
23o  februarii  1663.  Tria  pro  uno  e  palribus  nostris  insigni 
benefactore  provinciae  FranciîP.  Tria  pro  pâtre  Thoma  Monlfi- 
lastro  defuncto,  anni  4661  mense  novcniliri.  Tria  pro  pâtre 
Jacobo  Legrand,  defuncto  9  januarii  1663.  Duo  pro  p.  Petro 
Josset,  defuncto  Tutellse  10  maii.  Tria  pro  domina  ? 
insigni  benefactiice  coUegii  Bruxellensis.  Tolidem  pro  do- 
mino Pbilippo  de  Paredes  et  uxore  sua  fundatoribus  collegii 
Celobricensis  [Setubal,  Portugal].  Totidem  pro  domino  Jacobo 
Gonzalvez,  collegii  Porlemansis  (?)  fundatore.  Unum  pro  do- 
mina MarlinaJaspery,benefactrice  domusprofessseAntuerpen 
sis.  Tria  pro  domino  Vincentio  Russo  collegii  Metensis  [Metz] 
fundatore.  Unum  pro  domino  Gaspard  Drasconir  residentiie 
Varadinensis  [Groswardeyn]  benefactore.  Unum  pro  p.  Andréa 
Janvier  prov.  Neapolitanœ  benefactore.  Tria  pro  dominisLu- 
dovicaet  Guiltelma  Bagaels  provincia;  Flandro-BelgicBe  bene- 
fact.  Duo  pro  p.  Guillelmo  Adenet,  defuncto  Aginni  12  au- 
gusti. Totidem  pro  p.  Carolo  Geoffroy,  defuncto  Dariorigi 
[Vannes],  12  septembris.  Tria  pro  uno  insigni  benefactore 
collegii  Veneteutsis  [Vannes].  Unum  pro  Francisco  Marino, 


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provinciie  Neapolitanœ  bcnofactore.  Duo  pro  domioo  Mi- 
chanlc  Queyroii  beneractorc.  Tria  pro  uno  o  fralribus  nos- 
Iris  confiindature  collcyii  Saiicti  Jacobi  in  regno  Cbily  [San- 
tiago (li(  Chili].  Duo  |)ro  domino  Doira  ejusdem  collogiî  be- 
ntît'actorc.  Totidi^ni  pm  pâtre  Pelro  Bcynier,  defuncto 
Engolisma>,  -19  oclobris.  Totidcni  pro  fiatre  Joanne  Mario- 
cheau,  defuncto  Pictavii  20  oclobris.  Uiiunt  pro  p.  Ludovico 
Brandaiio  qui  fuit  assistens.  Tria  pro  domino  Octavio  Bono, 
insigni  colIegiiNeapolitani  benefactore.  Totidem  pro  domino 
Fcrdinaodo  de  Gaba  et  uxore,  insignibus  benfacloribus  collegii 
Calice  [Calisz,  Pologne],  Unum  pro  Francisco  Raynauld  bene- 
faclore  collegii  Saiulii  [Saluzzo,  province  de  Milan]. 

Tria  pro  p.  Gilberto  Rousseau,  olim  provinciaii,  defuncto 
Burdigala;  17  jamiarii  4061  Totidem  pro  unoepatribus  nos- 
tris  provincias  Flandro-Belgica;  insigni  benefactore.  Unum 
pro  illustrissimo  domino  Andréa  archiepiscopo  Mellinani? 
[Malines]  ejusdcm  provincise  benefactore.  Tria  pro  pâtre 
■Mauricio  Buren.  collegii  Varbourg  [Varbourg,  Vaersboi^, 
Hollande]  fundatore.  Tria  pro  d.  Ignat.  Fernansin,  fundatore 
collegii  Zagrabicnsis[Agi-am].  Tria  proserenissimo  archiducc 
Leopolda  Guillaume,  socielatis  insigni  benefactore.  Totidem 
pro  pâtre  Jacoin)  Luto  fundatore  collegii  Seneusjs.  Pro 
P.  Natali  Parthenay  Pictîivii  ?  11  octobris.  Totidem  pro  p.Pe- 
tro  LeCazre  qui  fueral  assistons  Gailiie.  2  pro  P.  Antonio  Petit 
Aginni.  Unum  pro  p.  Francisco  Favora,  assisteiite  societatis. 
Unum  pro  comité  Ilcnnan  Ilayselt  benefactore.  Tria  pro 
christianissimo  re^e  collegii  Sedani  [Sedan]  fundatore.  Toti- 
dem pro  eodcm  cbristianissimo  rcge,  insigni  benefactore 
complurium  doniorum  assistentia;  Calliie.  Sex  pro  domino 
Roc  Rodrigue/,  insigni  benefactore  collegii  Vallisoleti  [Val- 
ladoliilj.  Uiiutu  pro  d.  Alphonso  Rodriguez,  defuncto  bene- 
laclore  collegii  Veracrucensis  [Vcracriiz,  Mexique].  Unum  pro 
pâtre  Luca  Pallavi<'ino,  benefactore  collegii  Genuensis  [Gènes]. 
Duo  pro  p.  Pelro  Dupouzet,  defuncto  mense  deccmbri  1663, 


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dum  ad  insulas  méridionales  navigaret.  Pro  P.  Josset 
Tutella;  ititii.  Pro  P.  Antonio  Cliambon,  procuratorc  hnjus 
collegii  sub  uUinio  decembri  1664.  Totidem  pro  pâtre 
Jacobo  Labourier,  prjefecto  hujus  collegii  2  maii  1665.  Pro 
P.  Jeanne  Pilard  olim  proviiiciali  ^  missip,  -1665  1  martii. 
Pi'o  P.  Haslégal  [MalUiieu  O'IIarlegan],  2«  Piclavii  16ti5. 
Pro  p.  Josepho  Surin,  Burdigalœ  1665,  21  aprilis.  Pro  P. 
Bertrando  Fraigne,  Lemovicse  1665.  Profr.  Joanne  Cheminen, 
Aginni  1666,  28  februarii.  Pro  p.  Joanne  Meynard  1665. 
Pro  d.  Joanne  CasUlla  Mexicaiio  3  sacra  1664.  1  pro  D. 
Samprouski,  Lilhuario  1664.  1  pro  comitissa  Maria  Kolindo 
in  Auslria  16(>4.  2  pm  Joanne  Michel,  Pictavii  25  junii  1665. 
3  sacra  el  rosaria  pro  d...  Anna  Maria  Puibelana,  bcnefac- 
trice  provinciseBoheniia;  1665.1  pro  d.  Elizabelh  Nerlaud,  (?) 
Pragœ  1665.  3  pro  d.  Francisco  ArauV  R.  C.  ? 

1665.  6  pro  d.  principe  Ludovico  ?  1665. 1  pro  inwigni  beno- 
factore  Flandrobetgicae.  1  pro  D.  Melchiori  Ferricr.  3  pro  d. 
duce  Mazarino,  fundatore  collegii  Ensishemii  [Ensishcim, 
Alsace].  1  pro  P..  P.  Antonio  et  Francisco  Capuciis  Neapoli. 
3  pro  fratre  nostro  Domiiiico  Madueyra,  benefactorc  collegii 
Sancti  Jacobi  [Santiago]  Delsili  [de  Chili].  3  pro  rege  catholico 
Philippo  4.  1665.  3  pro  uno  ex  palribus  benefactorc  colle- 
gii.... 2  pro  d.  Maugard?  episcopo  Drochstett  [Kichsiat].  (?) 
1  pro  uno  pâtre  de  nostris  Gallobelgico.  2  pro  d.  Geoi^io 
Lespay,  benefactorc  Austriœ.  2  pro  P.  Francisco  Ducreux, 
Burdigalx  ullimo  januarii  1666.  6  pro  illustrissiino  Gcorgio 
Lippay,  archiepiscopo  Grandensi,  [Strigonie],  fundatore  colle- 
gii et  novitiatus  Trenchiniensis  [Trentschin],  2  pro  uno  pâtre 
e  nostris  benefactorc  provincise  Goanse  [Goa],  6  pro  regina 
Galliïe  Anna  Austriaca,  protectrice  socielatis  in  Gallia  1666. 
3  pro  d.  Sara  Canos,  benefactrice  Gallobelgica;.  3  pro  d. 
Christophoro  Suscuiski,  fundatore  collegii  Vilnensis  ?  [Vilna]. 
3  pro  d.  d.  Sigismondo  et  Ferdinando  archiducibus  Aiistriaj 
defunctis  benefactoribus  collegii  Rothumbci^en^ib  [Rotteiii- 
bourg]1665. 


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Ab  anno  1665  Nulla  suot  inscripla  suffragia  usque  ad 
annum  1673, quo  deinceps  iDscribl  cœperuQt. 
1673 

Duo  sacra  et  tolidem  rosaria  pr  P.  Joanne  Raoul,  defuncto 
in  collegio  Burdegalensi  die  1'>  inartil  anni  1673.  Tria  sacra 
et  totidem  coronae  pro  serenissinio  Poloniie  rege  Casimiro, 
olim  e  societate,  et  ejusdcin  insigni  benefactore  hoc  anno 
Parisiis  defuncto.  Duo  sacra  et  2  coronse  pro  p.  Joanne  Buis- 
son, defuncto  Burdigalic  in  domo  professa  die  7<»  martii  1673. 
Tria  sacra  et  1res  coronœpro  domino  Alphonso  Fernandez  de 
la  ToiTc,  defuncto  insigni  benefactore  provinciae  Mexicanae. 
Duo  sacra  et  duœ  corona>  pro  P.  Joanne  Deyssenier,  defuncto 
in  collegio  Burdegalensi  die  21  martii  1673.  Tria  sacra  et  3 
coronœ  pro  illustrissimo  domino  episcopo  Aychstatensi 
[EichstiittJ  qui  ea  dédit,  qua;  ad  coUegii  untus  fundationem 
sufficerent.  Unum  sacrum  et  i  rosarium  pro  uno  e  patribus 
noslris  benefactore  insigni  provinciœ  Flandrobelgicae.  Duo 
sacra  et  2  coronie  pro  P.  Gastone  Ignatio  Pardies,  defuncto 
Parisiis  die  22  aprilis  ejusdem  anni.  Duo  sacra  et  totidem 
coronie  pro  P.  Ludovico  Lacombe,  defuncto  Aginni  die  24 
aprilis  anni  1673.  Duo  sacra  et  2  coronœ  pro  P.  Bernardo 
Obelin,  Aginni  defuncto  die  17  maii  1673.  Tria  sacra  et  3 
coronœ  pro  domino  Octavio  Anselmo,  defuncto  insigni  bene- 
factore collegii  Manluani.  Tria  sacra  et  3  coronœ  pro  domino 
Didaco  Verbes,  defuncto  insigni  benefactore  collegii  Arcensis 
[Ariensis  '?,  Aire].  Tria  sacra  et  3  corona;  pro  domino  Fran- 
cisco Sicogrino,  defuncto  insigni  benefactore  collegii  de  la 
Plata.  Duo  sacra  et  2  coronie  pro  domino  Joanne  Baptisla 
Serbonei'?,  defunclo  insigni  benefactore  donms  probationis 
Mediolanonsis.  Ununi  sacrum  et  una  corona  pro  domina 
Eleonora  Gomez,  collegii  Pampilonensis  benefactrice.  Jtem 
unum  sacrum  et  una  corona  pro  domino  Petro  Salguera,  de- 
functo benefactore  provinciie  novi  regni  Granatensis.  Item 
unum  sacrum  et  una  corona  pro  domino  Joanne  Baptista 
Serbonei,  tanquam  fundalore  doinus  probationis  Medioia- 


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nensis,  prœter  alia  2  sacra  et  2"  coronas  supra  pro  eodem 
indicla.  Unum  sacrum  et  una  corona  pro  pâtre  Remondo 
Bayle,  olim  Aquitaniie  provinciali,  defuncto  in  domo  proba- 
tionis  Tolosanœ  die  11  septembris  1673.  Duo  sacra  et  duœ 
coronœ  pro  domino  Francisco  Ariam,  insigni  benefactore 
domus  probationis  Peruanse.  Duo  sacra  et  duœ  coronœ  pro 
JoanneMoleres,  defuncto  Rupellœ  die  28septembri  anni  4673. 
Duo  sacra  et  9  coronae  pro  pâtre  Francisco  Penol,  defunclo 
item  Rupcllae  die  14  octobris.  Duo  sacra  et  2  coronie  pro 
fratre  Mathurino  Biziou,  defuncto  Burdegalae  in  domo  pro- 
fessa die  30  octobris.  Duo  sacra  et  2  coronse  pro  pâtre  Re- 
mondo Segur,  defuncto  Marennîs  [Marennes]  die  12  no- 
vcmbris.  Duo  sacra  et  2  coronae  pro  pâtre  Emmanuel  Gueyze 
defuncto  Fonteniaci  [Fontenay]  die  17  novembris.  Duo  sacra 
et  2  corona;  pro  pâtre  Joanne  Pabot,  defuncto  Lemovicas  die 
12  decembris.  Duo  sacra  cl  2  coronai  pro  fratre  Joanne  Pe- 
nlllon,  defuncto  Rupellse  die  15  decembris.  Tria  sacra  et  S 
coronœ  pro  excellentissimo  domino  comité  de  Lcmos,qui  de- 
dit  societati  quid  satis  essel  ad  fundationem  unius  collegii. 
Anno 1674 
Tria  sacra  et  3  coronœ  pro  rege  chrislianissimo  Ludo- 
vico  XIV,  tanquam  insigni  benefaclore  collegii  Gratianopo- 
litani  [Grenoble].  Tria  sacra  et  3  coronae  pro  domino  Ludovico 
deLivron,  insigni  benefactore  coll^ii  Camberiacensis.  Unum 
sacrum  et  una  corona  pro  domina  Catherina  Priouzeau,  de- 
funeta  benefaclrice  collegii  Fonteniacensis.  Unum  sacrum  et 
una  corona  pro  domino  Hermanno  comité  Hazfeldio,  benefac- 
tore collegii  Aquisgranensis  [Aachen].  Unum  sacrum  et  una 
corona  pro  domino  Gonsalvo  Vitulo,  benefactore  domus  pro- 
fessœ  Neapolitanœ.  Duo  sacra  et  duœ  coronae  pro  uoo  e  patri- 
bus  nostris  insigni  benefactore  domus  professœ  et  tyrocinii 
romani.  Tria  sacra  et  3  coronœ  pro  illuslrissimo  domino  Lu- 
dovico Eudes  de  Kerlivio,  insigni  benefactore  collegii  Van- 
nensis.  Duo  sacra  et  duœ  coronœ  pro  domina  Catharina 
Francavilla  [M"e  de  Francheville],  insigni  benefactrice  ejus- 


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dem  collegii  Vannensis.  Duo  sacra  et  duae  coronse  pra  P. 
Francisco  Labroiisse,  defuncto  in  domo  professa  Burdega- 
lensi  die  28  itiaii.  Tria  sacra  et  3  coronai  pro  cxccllerilistiima 
domina  Isabelta  Spinelli,  defuncta  insigni  benefaclrice  pro- 
vinciai  et  domus  proressiE  Neapolilanas.  Tria  sacra  et  1res  co- 
ronœ  pro  domino  Joanne  de  Sandoval,  defuncto  fundatore 
lyrocinii  Quitensis  [Quito].  Tria  sacra  et  3  romnae  pro  do- 
mino Andréa  de  Carvajal,  (undatore  tyrocinii  Mexicani.  Unum 
sacrum  et  una  corona  pro  uno  benel'actore  provinciœ  Fran- 
cise. Duo  sacra  et  2  coronœ  pro  paire  Stephano  Meynard, 
defuncto  Tutellse  die  13  juliilOT'i.  Tria  sacra  et  3  coronae 
pro  domino  Angelo  Dessi,  defuncto  qui  dédit  tyrocinio  Calle- 
rii  [Cagliari,  en  SardaigneJ,  quod  satis  esset  ad  fundationem 
collegii.  Tria  sacra  et  3  coronaî  pro  domina  Helena  Soëlen, 
insigni  benelaclricc  provinciae  Gallobelgicae.  Unum  sacram 
et  una  corona  pro  domino  Dominico  Radas,  defuncto  bene- 
factore  collegii  Tudelensis  [Tudela],  Duo  sacra  et  duo  coronae 
pro  paire  Jacobo  Ithier,  defuncto  in  collcgio  Burdegalensi  die 
i  novembris.  Sunt  duo  sacra  et  duaa  coronœ  pro  pâtre 
Gorolû  Desjunieaux,  defuncto  in  collegio  Pelrachorensi 
12'  novembris. 

1675 
Duo  sacra  el  duœ  coronas  pro  pâtre  Francisco  Prévost, 
defuncto  in  collegio  Pelrachorensi  21  januarii[1675.  Duo 
sacra  el  dua;  coronaï  pro  p.  Stephano  Gabriaud,  defuncto 
Aginni  22  aprilis  1675.  Unum  sacrum  el  corana  pro  domina 
Lombardie,  bcnefactrice  collegii  Lemovicensis.  Duo  sacra  et 
duie  coronœ  pro  fr.  Joanne  Lacoste,  defuncto  Pâli  22  aprilis 
1675.  Duo  sacra  et  du*  coronœ  pro  f.  Malhœo  Perier,  de- 
functo EngohsmoB  2  junii  1675.  3  pro  Auguslo  imperatore 
Leopoido,  fundatore  collegii  Iladrelrani  [Ilradisch]  in  Bohe- 
raia.  3  pro  uno  o  palribus  noslris  insigni  benefaclore  provin- 
cia;  Auslria'.  3  pro  D.  Scbastiano  Marchand,  tyrocinii  Tun- 
gensis  [Tungo,  Nouvelle-Gi'cnade],  fundatore  defuncto.  3  pro 
d.  Mendesio  Desa,  qui  collegiis  Olyssiponeiisi  et  Baiano  [Ba- 


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hia,  Brésil,  ou  Beja,  Portugal]  dédit  quod  salis  sil  ad  fun- 
dationem  duplicis  collegii.  2  pro  domino  Josepho  de  Zuniga, 
benefactore  lirocinii  Madritensis.  2  pro  d.  Carolo  Aiazar,  be- 
oefactore  collegii  Arelatensis.  2  pro  Jeanne  Durand,  defuncto 
Burdigalse,  3  novembris  in  tirocinio.  3  pro  d.  Alphonse  Va- 
lenzela,ejusque  uxore,  defunctis  fundatoribus  collegii  Genuen- 
sis.  3  pro  d.  Gabriele  Portillo,  defunclo  insigni  benefactore 
collegii  Cordubensis.  2  pro  P.  Joanne  Merveille,  defunclo 
Lemovici  5  novembri.  3  pro  domina  Ludovica  d'Alexandre, 
confundatrice  collegii  Vizzinensis  [Viseu?],  defuncla.  2  pro  p. 
Antonio  Poirier,  defuncto  Piclavii  20  decembris.  2  pro  prin- 
cipe Minervina,  defuncta  insigni  benefactrice  collegii  Sancti 
Josephi  Neapoli. 

Anno  1676 
2  pro  magistro  Petro  Martineau,  defunclo  in  collegJd  Bur- 
digalfe  4  januarii  1676.  2  pro  sanclissimo  domino  nostro 
Clémente  X  ob  novum  propriumque  sancti  Ignatii  sacrum 
concessum.  2  pro  eminentissimo  cardinali  Nitardo  et  Aile* 
rio,  ob  navatam  ad  id  sacrum  obtinendum  opcram.  i  pro  P. 
Antonio  Maria  Galetto,  defuncto  benefactore  collegii  Peru- 
sini.i  pro  illustrissimo  domino  Ignatio  Spinola,  archiepiscopo 
Hispalensi,  ob  primos  ad  id  sacrum  impetrandum  aditus 
apertos.  i  pro  p.  Seplimio  Mancini,  defuncto  benefactore  col- 
legii Testse?  i  pro  P.  Francisco  Pericono,  defuncto  benefac- 
tore lirocinii  Panormilani.  i  pro  domina  Eleonora  Ingona, 
defuncta  benefactrice  collegii  Piazzani  [Piazza].  2  pro  P.  An- 
dréa Dejean,  defuncto  Burdigalaî  in  domo  professa  24  maii. 
3  pro  d.  Michaele  Alaigre,  defuncto  benefactore  collegii  Bar- 
cinonensis.  2  pro  d.  Vincentio  Blasco,  defuncto  insigni  bene- 
factore provinciœ  Aragonensis.  2  pro  fratre  Renalo  Guignard, 
defuncto  Bupelbe,  8  augusti.  2  pro  p.  Francisco  Bcchameils, 
defuncto  julii  12  in  mari  Scotico,  cum  e  Caiena  captus  a 
Batavis  reveheretur.  2  pro  Joanne  Bonet,  defuncto  Lemovicis 
rectore,  13  augusti.  2  pro  Guillelmo  Berlin,  defuncto  Burdi- 
galte  22.  3  pro  domina  Ëlizabetha  Merden  et  sororibus  suis 


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defunctis  beoefactricibus  provinciœ  Ânglicanse.  â  pro  domina 
Blanca  Maria  Grimaldi,  deruncta  insigni  benefaclrice  domus 
professœ  Napolilanae.  1  pro  p.  Francisco  de  Marca,  defuncto 
bencfactore  ejusdemdomus  proressseNeapolitanse.  3  pro  insigni 
benefactore  societatis  15  augusti.  2  pro  fralre  Jacobo  Briene, 
defunclo  Ëngolismse.  2  pro  p.  Joaiine  Morcau,  defunclo  Bur- 
digalse  octobri.  1  pro  p.  Nathaitael  Sotwel,  defuncto  Romse 
2  decembris,  societatis  secretario.  1  prouno  ex  nostris  bene- 
facloribus  collegii  Alexandrix.  3  pro  domina  Francisca  co- 
mité de  Ëlanala,  defuncta  fundatrice  domus  tertii  anni  pro- 
bationis  in  Bohemia.  3  pro  domino  Franci^sco  Fernandez 
Davila,  fuiidatore  collegii  de  Higuera.  2  pro  p.  Claudio  Bastide, 
deluncto  Burdigal^  1 7  decembris.  2  pro  p.  Joanne  Lachaud, 
defuncto  Burdigalœ  17  decembris.  2  pro  p.  Petro  Coulon, 
rectore  collegii  Burdigalœ  defunclo  7  novembris. 
Anno  -1677 

2  pro  fratre  Jacobo  Laborde,  defunclo  Sammacharii  12  ja- 
nuario.  2  pro  p.  Francisco  Decosta,  defuncto  Pictavii  3  mar- 
tii.  3  pro  f.  Joanne  Dubreuil,  defuncto  Burdigalœ  augusti. 
2  pro  f.  Stephano  Audebert,  defuncto  in  collegio  Palensi 
18  martii.  2  pro  f.  Joanne  Vigouroux,  defuncto  in  collegio 
Fonteniacensi  23  maii  1677.  2  pro  P.  Jacobo  Boireau,  de- 
funclo in  coUegio  Palensi  25  novembris.  2  pro  f.  Francisco 
Aubegeois,  defuncto  .Aureliani  7»  novembris. 
Anno  1678 

2  pro  f.  Petro  Lavandier,  defunclo  Burdigalas  25  februarii. 
2  pro  f.  Francisco  André,  defuncto  Rupellas  6  martis.  2  pro 
f.  Ludovico  Mtlsonneau,  defuncto  Lemovicas  25  martis.  2  pro 
magistro  Petro  Pruileo,  defuncto  Burdigalœ  29  aprilis.  2  pro 
f.  Nicolas  Dupont,  deluncto  Kupellse  9  scptembris.  2  pro 
Leonardo  Dauriac  Tutellas  20januarii  1679. 
Anno  1679 

2  pro^Antouio  Lalubin,  Lemovicae  3  januarii.  2  pro  P.  Jo- 
sepho  Chassaignac  Lemovicae.  2  pro  P.  Laurentio  Fonlaney 
Petracorae  27  februarii.  2  pro  Jacobo  Sclafer,  7  aprilis  Pic- 


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tavii.  Pro  p.  Jacobo  Peyrusse,  defuncto  Rupellœ  22  maii.  3  pro 
p.  Mercurio  Verdier,  olim  provinciaii,defuncloPalijuIii.Patre 
Mozies,  defuncto  Rupella;  22  octobris.  Pro  Renato  Amelin, 
deruncta  Pâli  25  augusii.  Pro  f.  Jacobo  Philoleau^  defuncto 
Burdigalse  48  novembris.  Pro  f.  Petro  Cheminan,  defuncto 
Petrachorœ  2  decembris.  Pro  f.  Stephano  Gouberl,  defuncto 
Pictavii  20  decembris. 

Anno  -1680 

Pro  f.  Carolo  Belot,  defuncto  Lemovicae  26  martis.  Pro  P. 
Gabriele  Pbilippe,  defuncto  Petrachorœ  2  januarii. 
Pro  fralre  Petro  Aigron,  defuncto  Pictavii  april.  Pro  fratre 
Dominico  Sarraute,  defuncto  Pclrachora;  6  inaii.  Pro  Pratrc 
Jeanne  Sevin,  defuncto  Aginni.  Pro  P.  Mauritio  Tarteau,  de- 
functo prope  Rupellam  augusti.Pro  fralre  Joamie  Laborde, 
defuncto  Pictavii  augusti.  Pro  pâtre  Martiale  Gallicher,  de- 
functo Lemovicis  30  augusti.  Pro  pâtre  Frederico  Nymphie, 
defuncto  Pâli  43  octobris.  Pro  fralre  Martino  Dirumendi, 
defuncto  Rupellœ  7  decembris.  Pro  paire  Petro  Debugis, 
defuncto  Burdegalas  13  decembris. 
Anno  168-1 

Pro  pâtre  Simeone  Poncet,  defuncto  Rupella;  3  januarii. 
Pro  P.  Joanne  Guilon,  defuncto  Pictavii  februarii.  I*ro  P. 
Joanne  Deslrich,  defuncto  Rupellae  februarii.  Pro  f  Ludovico 
Chevalier,  defuncto  Pâli  3  aprilis.  Pro  P.  Joanne  Labaslide, 
defuncto  Tutellae  9  aprilis.  Pro  P.  Petro  Mazard,  defuncto 
EngoUsma;  31  maii.  Pro  P.  Joanne  Gandin,  defuncto  Tu- 
tellœ  19  junii.  Pro  f.  Francisco  Boutillier,  defunclo  Pictavii 
28  junii.  Pro  f.  Renato  Bertrand,  defuncto  Burdigalœ  18 
julii.  Pro  f.  Joanne  Courtois,  defuncto  Petrachorœ  augusti. 
Pro  magistro  Joanne  Francisco  Lasalle,  defuncto  Aginni 
septembris.  ' 

Anno  1683 

Indicta  duo  sacra  tolidemque    rosaria  pro  p.  Paulo  San- 

i.  Mort  le  l"octobre. 


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guinet  Pali  defuncto  21  januarii.  2  sacra  et  2  coronas  pro  p. 
Joanne  Simon,  Engolismae  defunclo.  2  sacra  et  2  coronœ  pro 
p.  Francisco  Reillac,  Constantinopoli  defunclo  19  februarii. 
Indicta  2  et  3  pro  P.  Ignalio  et  Henrico  Vamoulter  œruni- 
demque  matre  qui  dedere  provinclae  Flandrobelgicse,  quod 
sufficial  collegio  fundando.  3  sacra  et  totidem  coronœ  pro  P. 
Joanne  Huet  ejusque  matre,  insignibus  benefacloribus  pro- 
vinciae  Flandrobelgicse.  2  sacra  et  2  corona;  pro  domina 
Ëieonora  Alvares,  insigni  benefactrice  collegit  Bengalensi 
in  provincia  Malabarensi.  3  et  3  pro  p.  Petro  de  Médina  de 
Picasso  et  domina  Elizabeth  de  Picasso  et  Francisco  et  Anto- 
nio ejusdem  fratribus  ejusdemque  sorore  domina  Joseph, 
qui  dedere  collegio  Mexicano  quod  suiTiciat  collegio  fundando. 
3  et  3  pro  domino  duce  de  La  Chica  Narvaez,  qui  provincise 
Novi  Regni  [Nouvelle-Grenade]  dédit  quod  sufficiat  collegio 
fundando.  3  et  3  pro  rege  christianissimo,  collegii  Paristensis 
fundatore.  Unum  sacrum  et  una  corona  pro  p.  Carolo 
Euzans,  benefactore  insigni  collegii  Parmensi.  Iadicta2sacra 
et  2  rosaria  pro  P.  Alexandro  Duvignau,  Pali  defuncto  30 
maii.  Indicta  3  sacra  et  3  rosana  pro  serenissima  domina 
Anna  Maria  Austriaca  matre,  regina  Hispaniarum,  fundatrice 
collegii  de  Loyola,  in  provincia  Castilliana.  Indictum  sacrum 
unum  pro  P.  Francisco  de  Almeida,  assistcnte  Porlugalliae, 
defuncto  Romai  19  junii  1683.  Indicta  3  sacra  et  3  coronae 
pro  reverendissimo  et  altissimo  principe  Ferdinando,episcopQ 
Paderbornensi  [Paderbom]  et  Monasterio  [Munster],  defuncto 
insigni  benefactore  societatis.  Indicta  duo  sacra  pro  magistro 
Joanne  Baptista  d'Hillairin[d'Hillerin].  defuncto  Mortanisein 
Pictonibus  3  octobris.  2  pro  P.  Gabriele  de  Villedon,  defuncto 
Engolismae  27  octobris.  2  pro  P.  Joanne  Lansade,  defuncto 
Pali  22  oclobri.  2  Pro  P.  Joanne  Filleau,  defuncto  Kebeci 
[Québec]  in  Nova  Francia  [Canada].  2  pro  P.  Pelro  Josepho 
Hillaire,  defuncto  in  Armenia. 
Desunt  anni  sequentes  usque  ad  fmem  anni  1688. 


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Anno  1688 

Indicla  duo  sacra  et  aux  coronœ  pro  magistro  Leonardo 
Malheyron,  defuncto  Albussonij  [Aubusson]  7°  mensis  junii. 
Indicta  duo  sacra  et  duœ  coronœ  pro  p.  Math*o  Nejinet, 
defuncto  Pâli  17o  julii.  Indicta  duo  sacra  et  àax  coronai  pro 
P.  Francisco  Bcrlrando  Dupin,  delunclo  Tulellae  6  septem- 
bris.  Indicta  duo  sacra  et  dux  coronse  pro  pâtre  Francisco 
Lahaye,  defuncto  Pictavii  18  septernbri. 
1689 

Indicta  tria  sacra  et  très  coronas  pro  domino,  Constance 
insigni  benefactore  defuncto  missionis  societatis  in  regno 
Siam.  2  pro  f.  Francisco  Mazerie  defuncto  Burdegalœ  27 
novembris.  2  pro  p.  Martino  Poinsset,  defuncto  in  Insulis 
Americœ.  2  pro  P.  Stephano  Guetté,  defuncto  Pictavii  9 
decembris. 

Plures  desunt  isto  anno  defuncti. 
Anno  1690 

Indicta  duo  sacra  et  duse  coronx  pro  f.  Ans.  Armand, 
defuncto  Aginni  5  januarii.  2  pro  f.  Pctro  Ladoire,  defuncto 
Burdegalx  25  januarii.  2  pro  P.  Henrico  Navailies,  defuncto 
Pa)i  10  februarii.  2  pro  p.  Stephano  Grimard,  defuncto  Bur- 
digalse  21  jun.  2  pro  fr.  Joanne  Darfeuille,  defuncto  Pâli 
septernbri.  2  pro  P.  Jacobo  Jamet,  defuncto  Lemovicae 
27  octobris.  2  pro  P.  Joanne  Roche,  defuncto  in  Armenîa. 
Anno  1691 

Indicta  sunl  duo  sacra  pro  f.  Joanne  Desportes,  defuncto 
Lemovici.  2  pro  P.  Mathurino  Gendreau,  defuncto  Burdigalœ. 
2  pro  P.  Antonio  Bernard,  defuncto  AdrianopoIe[Andrinople]. 
2  pro  P.  Joanne  Laval,  defuncto  Lemovicœ.  2  proP.  Hugone 
Merland,  defuncto  Tutellie  19  julii.  2  pro  P.  Joanne  Rousseau 
qui  naufragio  periit.  2  pro  f,  Antonio  Noiret,  defuncto  Aginni 
augusti.  2  pro  P.  Antonio  Blanchard,  defuncto  Burdegalae 
octobri.  2  pro  P.  Jacobo  Potier,  defuncto  Petrachorje. 
Anno  1692 

Indicta  suDt  2  sacra  pro  P.  Geraido  Descayrac.  defuncto 


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finrdigaix  januario.  2  pro  P.  Petro  Huguet,  defuncto  Julio- 
duni  [Loudun].  2  pro  P.  Joannc  Lamarque,  deruncio  Ru- 
pellae.  2  pro  f.  Jacobo  Galleteau,  defuncto  Pictavii  i  maii. 
2  pro  f.  Joaune  Souchet,  defuncto  Lcmovicis.  2  pro  P.  Petro 
Avril,  defuncto  Damasci  [Damas]  in  Syria.  2  pro  P.  Roberto 
Boisscnnadc,  defuncto  Burdigalaï  oclobri.  6  pro  P.  Paulo 
Fontaine,  bis  provinciali,  bis  assistentc  GalUœ,  defuncto 
Pictavii  25  decembris.  2  pro  f.  Arnaldo  d'Expert,  defuncto 
Pictavii.  2  pro  P.  Petro  Bailloquet,  defuncto  in  Nova  Fran- 
cia  7  junii. 

Anno  1693 

Duo  sacra  indicta  sunt  pro  Josepho  Hcnrico  Vinet,  de- 
functo Pâli.  2  pro  f.  Salvatore  Maisonneuve,  defuncto  Bur- 
digalœ.  2  pro  f.  Peti'O  Vendrics,  defuncto  Burdigalae  Marte. 
2  pro  f.  Michaele  Bouquet,  defuncto  Burdigalae  marte. 
2  pro  P.  Stanislao  Falloux,  defuncto  Burdigalae.  2  pro  fr. 
Joanne  Peré,  defuncto  Rupellai.  2  pro  P.  Andréa  Coutineau, 
defuncto  Pictavii  octobri.  2proP.Jacobo  Rougicr, defuncto 
Confluenti  [Coblentz]  octobri.  2  pro  B.  Petro  Feriter  hiberne, 
defuncto  Fontenaii  octobri.  2  pro  P.  Joannc  Richaud, defuncto 
in  Indiis  orientalibus.  2  pro  1.  Christopho  Dudon,  defuncto 
in  Perside. 

Anno  1694 

Indicta  sunt  2  sacra  pix)  P.  Petro  Grafeuille,  defuncto 
Aginni.  2  pro  P.  Joanne  Surin,  defuncto  Lcmovicis.  2  pro 
P.  Renato  Airaud,  defuncto  Rupellae.  2  pro  fr.  Natale  Des- 
monts, de(\incto  Pictavii.  2  pro  Petro  Arnaud,  novitio  de- 
functo Burdigals  marie.  2  pro  P.  Michaele  Beaupré,  defuncto 
Lemovicis.  2  pro  P.  Joanne  Lanoue,  defuncto  Tutellœ  junio. 
2  pro  fr.  Guilleimo  Goyau,  defuncto  Sammacharii  junio. 
2  pro  fr.  Josepho  Cormier,  defuncto  in  Indiis  orientalibus.  2 
pro  P.  Joanne  Ign.  Gallicher,  defuncto  Belaii  [Bellac].  2  pro 
fr.  P(!lro  La  Planche,  defuncto  Burdigalœ. 
Anno  1095 

Indicta  sunt  duo  sacra  pro  P.  Joanne  Perigaud,  defuncto 


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Pictavii.  2  pro  P.  Francisco  Dorai,  dcfuncto  Burdigalœ 
martis.  2  pro  P.  Francisco  de  La  Roussie,  defuncto  Petra- 
chorai  aprilis.  2  pro  P.  Hieronimo  Loslau,  defuncto  Petra- 
chonc  28  julii.  2  pro  f.  Francisco  Baslard,  defuncto  Pic- 
tavii 7  seplembri.  2  pro  P.  Nalali  Polard,  defuncto  Rupellae 
29  novembris.  2  pro  P.  Daniele  Guenigaud,  defuncto  in 
insula  Martinica, 

Anno  1696 

Indicta  sunt  2  sacra  pro  Joanne  Lacoudre,  defuncto  Pic- 
tavii    juanarii.  2  pro  P.  Renato  Gellé,  defuncto  in  insula 
Cayena.  2  pro  P.  Eusebio  Pineau,  defuncto  Fonteniaci. 
AwNo  1697 

Indicta  sunt  2  sacra  pro  f.  Renato  Mesme,  defuncto  Ru- 
pellse.  2  pro  P.  Gabriele  de  Saunay,  defuncto  Bui-degal«. 
2  pro  inagislro  Joanne  La  Roche,  defuncto  Engolisma?.  2  pro 
f.  Bernardo  Gervais,  defuncto  Pâli.  2  pro  P.  Petro  Dumais- 
tre,  defuncto  Burdegalae.  2  pro  P.  Petro  Valade,  defuncto 
BurdegatsB  octobris.  2  pro  P.  Antonio  Dupin  defuncto 
Burdegaiae     octobris. 

Anno  1698 

indicla  sunt  duo  sacra  pro  fr.  Amaldo  Ronalgues,  de- 
functo Lemovicis  januario.  2  pro  fr.  Joanne  Sanguinet,  de- 
functo Petrachora!  5  aprili.  2  pro  f.  Francisco  Labat, 
defuncto  Aginni  seplembri.  2  pro  P.  Joanne  Malhelot,  de- 
functo Fonteniaci  octobri.  2  pro  fr.  Petro  Foing,  defuncto 
Pictavii  novembri.  2  pro  P.  Joanne  Ruiller,  defuncto  in  in- 
sula Cayena  novembri.  2  pro  P.  Phelippo  Avril,  -qui  oau- 
fragio  periit. 

Anno 1699 

Indicta  sunt  duo  sacra  pro  P.  Francisco  Coudre,  defuncto 
Burdigaix  januario.  2  pro  P.  Bonaventura  Mariocheau 
defuncto  Burdegaiae  25  maii.  2  pro  P.  Joanne  Paulo  Babin, 
defuncto  Rupellae  3  junii.  2  pro  P.  l*etro  Dalesl,  defuncto 
Tuteliac     julii.  2  pro  P.  Jacobo  Ghesnon,  defuncto  Pictavii 

julii.  2  pro  magistro  Daniele  de  La  Joubretière,  defuncto 


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Tutellas  17  augusti.  2  pro  P.  Joanne  Didier,  defuncto  Bur- 
digalie  octobi'is.  2  pro  P.  Joanne  Chadebec,  defuncto  Lemo- 
vicis    octobris. 

1700 

2  pro  P.  Leonardo  Frizon,  defunclo  Burdigalœ  22  octo- 
bris. 2  pro  fralre  Pelro  John,  defancto  Marennes  27  novem- 
bris.  2  pro  P.  Joanne  Nogueres,  defunclo  Rupellae.  2  pro 
f.  Michaele  Després,  defiyicto  Petrochorœ  3  decembris. 
2  pro  P.  Bernardo  Chasteiet,  defuncto  Pâli  1»  januarii 
1701. 

1701 

2  pro  f.  Masdon,  defunclo  Engolismae.  2  pro  P.  Bernardo 
Gasleluzar,  defuncto  Pâli  6  febiuarii  1701. 
1744 

2  pro  P.  Josepho  Olivier,  defuncto  Engolismae  10  decem- 
bris. 3  pro  illuslnssimo  et  revcrendissimo  domino  Francisco 
Pérès  de  [Pradeau,  episcopo  Gurosensi  {?),  genei^ali  Hispanîse 
inquisitori,  collegii  Guriie  fundatore . 
1745 

2  pro  P.  Jacobo  Pain,  defuncto  Montispelii  9  febmarii. 
2  pro  P.  Joanne  Pluman,  defunclo  Burdigalœ  H  junîi. 
2  pro  P.  Francisco  Lamavuilhe,  defuncto  RupcHœ  6  julii. 
2  pro  P.  Ludovico  Desininièrcs,  defunclo  Luçon  12 
septerabris.  2  pro  f.  Joanne  Boipineau,  defuncto  in  Canada. 

2  pro  f.  Petro  Lelot,  defunclo  Pictavii  2  octobris.  2  pro  Joanne 
Faure,  defuncto  Lucioni  15  novembris.  2  pro  P.  Joanne 
Boudaudî  defuncto  Engolismae  17  decembris.  2  pro  p.  Jacobo 
Guilloms,  defuncto  Pictavii  31  decembris.  2  pro  illustris- 
sima  domina  Maria  Leris  Gamboa,  collegii  in  provincia 
Quilensi  [Quito]  fundalrice.  3  pro  domino  Christopho 
Botin,  insignissimo  provinciœ  Quito  benefàclore.  3  pro 
domino  Raphaële  Sanchès  Pavon,  ejusdem  provinciae  be- 
nefactore  insignissimo.  2  pro  domino  Bonifacio  Baroni, 
insigni  domus   professas   Venelensis    [Venise]    benefactore. 

3  pro  illustrissima  domina    Dona   Angela  Roldan,   collegii 


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Aogelopolitani  puebla  de  Los  Angeles]  in  Mexicana  provincia 
fundatrice.  3  pro  illustrissiino  domino  Sebastiano  Roldan, 
insigni  provinpia;  ejusdeni  benefactore.  3  pro  illustrissima 
domina  dona  Theresia  de  Bustos,  collegii  Guanaxatensi  in 
eadem  provincia  fundatrice.  i  pro  domino  Mathaeo  Vasqucz, 
defuncto  collegii  Goruniensis  [La  Corogne]  in  Celtibus 
benefaclore. 

-1746 
%  pro  fr.  Antonio  Lavclle,  defuncto  Burdegalae  18 
februarii.  3  pro  P.  Petro  Bellerive,  defuncto  Santonis  26 
februarii.  2  pro  domino  Maria  Staudachein,  defuncta  bene- 
factrice  collegii  Hall  in  provincia  superioris  Germaniae.  3  pro 
P.  Joanne  Jossand,  defuncio  Sanionis  24  martis.  2  pro  f. 
Joanne  Autain,  defuncto  Lemovicis  9  aprilis.  3  pro  P.  Fran- 
cisco Huon,  defuncto  Santonis  20  aprilis.  2  pro  Francisco 
Laiitau,  defuncto  Burdigalse  3  julii.  2  pro  P.  Amaldo  Lestage, 
defuncto  Palî  5  julii  ;  1  pro  eodem  ut  olim  provinciali.  2  pro 
P.  Joanne  Ferrand,  defuncto  Fontenaci  16  julii;  1  pro 
quodam  defuncto  provinciœ  benefactore.  i  pro  illustrissime 
et  magnanimo  domino  Francisco  Zavradezki,  defuncto 
insigni  provinciœ  Poloniœ  benefactore.  3  pro  D.  Petro 
Joanne  Baptista  Retana,  collegii  Ganaxatani  in  Mexicana 
provincia  benefactore  insignissimo.  1  pro  d.  Fernandez  de 
Salazar,  collegii  Tarixensis  [Tarixa]  in  Paraguay  benefactore. 
1  pro  domino  Joanne  Baptista  Tosi,  defuncto  collegii  Modoeli 
[Monza]  benefactore.  2  pro  magistro  Josepho  Coquet,  defuncto 
Rupellae4  augusli.  -12  pro  rege  catholico  Philippe  5»  defuncto 
societatis  benefactore  insignissimo.  i  pro  illustrissimo  et 
reverendissimo  domino  Conrad  François  Stadioncnsi  comité 
[comte  de  Stadion],  ecclesiai  cathedralis  Virtembergensis 
decano,  insigni  missionis  Franconiae  benefaclore.  2  pro  P. 
Hippolyto  Beauvais,  defuncto  Pâli  1 7  seplembris.  2  pro  P.  Ca- 
rolo  Antonio  Gcsmond,  defuncio  Burdigala;  29  seplembris. 
■1  pro  excellentissimo  domino  Perez  de  Castro  collegii 
Legionensis,  [Léon,  Gastille]  benefactore.  1  pro  P.  Stephano 


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Eoczynski  residentise  Drohiczyim  Lilhuania  benefactore. 
2  pro  Mathseo  Boivié,  defuncto  Burdigaltc  20  decembris. 
1747 
2pro  P.  Joscpho  Oluto  cl  proejusdem  niatre  domina  Josepha 
Fucia,  insignibus  domus  probationis  Chili  benefactoribus.  2 
pro  nobilissima  domina  Maria  Francisca  Tharin  de  Boisot, 
irisigni  collegi  Vesuatis  (?)  et  Sinensis  missioais  benefactrice. 

1  pro  tlluslrissima  domino  Joanne  Cavero,  eptscopo  Arequipa 
insigni  Peruance  Pérou  [provincise]  benefactore.  2  pro 
fr.  Antonio  Morin,  defuncto  Tutelœ  48  februarii.  2  pro  P. 
Stéphane  Morel  defuncto  Pictavii  27  februarii.  2  pro  P. 
Joseph  Milon,  defuncto  Burdigalae  18  martis;  1  pro  eodem 
ut  olim  provinciali.  3  pro  serenissima  Poloniae  regina, 
Lotharingiae  et  Barii  ducissa,  insigni  societatis  benefactrice, 
defuncta  19  martis.  2  pro  f.  Fulgentio  Epin,  defuncto  Pâli 
H  maii.  2  pro  P.  Guithelmo  Darfeuille,  defuncto  in  niissio- 
nibus  Beamensibus  [du  Béarn],  6  junii,  1  pro  reverendissimo 
domino  Joanne  Baptista  Hangi,  defuncto  insigni  missionum 
Indiae  benefactore.  1  pro  reverendissimo  domino  Thoma 
Augustich,  collegii  Agram  benefactore  insigni.  2  pro  P. 
Rob.  Verdilhac,  defuncto  San-Mac  [Saint-Macaire].  1  augusti. 

2  pro  f.  Petro  Bertrand,  defuncto  Burdigalœ  9  novembris. 
2  pro  f.  Joanne  Ducoin,  defuncto  Lemovici>  19  novembris. 
2  pro  f.  Michaele  Faurisson,  defuncto  Kupellae21  novembris; 

2  pro  duobus  hujusce  provinciae  benefactoribus.  2  pro  illus- 
trissima  domina  Anlonia  Orvinata  de  Zamoiseiis,  insigni 
collegio  Lublini  benefactrice. 

1748 
i  sacrum  ad  intentionem  reverendi  patris  provincialis  et 

1  rosarium  julii.  3  sacra  pro  benefactore  et  3  rosaria  augusti. 

3  pro  ilustrissimo  domino  Clémente  de  Acala,  fondatore 
collegii  Icensis  in  Peruania  provincia  [San-Geronimo  de  Iça] 

2  pro  P.  Jacobo  Daudeteau,  defuncto  Pictaviis  4  februarii.  2 
pro  P.  Joanne  Dc!issalde,defuiicLû  Burdigalae  8  aprilis.2pro 
P.  Joanne  Pigornet,  defuncto  Marennes  18  aprilis.2pro  f.  Si- 


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mone  Duparc,  defunctoPali  18  apriIis.2pro  f.  CaroIoLab^ 
Uère,  defuncto  Lemovicœ  7  maii.  2  pro  Joanne  Francisco 
Philipeau,  defuncto  in  Diœvazat  [probablement  en  Perse]  9 
maii.  8  maii  2  pro  Josepho  Carolo  Laville,  defuncto  Burdi- 
galîE  17  junii.  2  pro  P.  Joanne  Levet,  defuncto  Lemovicœ 
13  septembris.  2  pro  P.  Alexandro  Feuillade,  defuncto  Bur- 
digal»  18  septembris.  2  pro  P.  Ludovico  Barbezière, 
defuncto  Burdigaix  21  septembris.  1  ad  intcntionem  reve- 
rendi  patris  provincialis.  2  pro  P.  Joanne  Maurby,  defuncto 
Pictavii  4  octobris.  2  pro  P.  Josepho  Ghalard,  defuncto 
Burdigaiîe  i  novembris.  2  pro  P.  Francisco  Duron,  defuncto 
Lemovicœ  7  novembris.  2  pro  M.  Christopho  Bonin,  defuncto 
Petrachorae  7  novembris.  2  pro  fr.  Andréa  Nadau,  defuncto 
Petrachorae  7  decembris,  1  pro  domino  Josepho  Barennè- 
che,  collegii  Calai.  [Calatayud  ?]  in  Arragonia  benefactoris 

2  pro  insigni  provinciseFlandro-BeigicJe  benefactrice  defuncta 

3  pro  insigni  socielatis  benefactore,  defuncto.  2  pro 
excellenlissima  domina  dona  Michaela  y  Penna,  defuncta 
residentiœ  Sancta  Maria  à  Porto  benefactrice  [Puerto  de 
Santa  Maria].  3  pro  illustrissima  domina  dona  Angela 
Boldan,  defuncta  fundatrice  collegii  sancli  Francisci  Xaverii 
de  Puebla  de  los  Anglos  [Angeles]  in  Mexicana  provincia.  2 
pro  fratre  Emerico  Lagassou,  defuncto  in  San-Dominicana 
[Saint-Domingue],  i  pro  P.  Josepho  de  Sylvcira  olim 
assistente  Lusitaniœ.  2  pro  insigni  provincia;  Flandrobelgicœ 
benefactore  defuncto. 

1749 
2  pro  Josepho  Emmanuele  Courrèges  novilio,  defuncto 
BurdigalîB  6  februarii.  2  pro  fr.  Joanne  Eraerie,  defuncto 
Pictavii  i  aprilis.  2  pro  fr.  Joanne  Beverdy  novitio,  defuncto 
Burdigalœ  12  aprilis.  2  pro  P.  FcUco  Thibaud,  defuncto 
Amathcs  11  maii.  2  pro  magistro  Francisco  Michelot,  de- 
functo Rupellx  6  aprilis.  2  pro  f.  Guillelmo  Chaumy,  de- 
functo Rupcllae  26  maii.  2  pro  P.  Martine  Regnac,  defuncto 
Burdigalse   30  julii.    2  pro   magistro    Raimondo  Martin, 


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defuncto  Lemovicae  7  augusti.  2  pro  P.  Gregorio  Lafosse, 
defuncto  Lemovicae  22  seplembris.  2  pro  P.  Carolo  Aulneau, 
defuncto  Pâli  \i  octobris.  2  pro  P.  Jacobo  Froinental, 
defuncto  Lemovicae  6  novenibris.  2  pro  magistro  Antonio 
Amblard,  defuncto  Burdigalie  13  novcmbris.  3  pro  fr.  Diony- 
sio  Dumas,  defuncto  Santonis  18  decembris,  i  pro  quodain 
e  collegio  unius  provincias  benefactore  defuncto.  \  pro  quo- 
dam  unius  e  domus  probationis  benefactore  defuncto.  2  pro 
insigni  collegii  hujusce  benefactore  defuncto.  2  pro  illus- 
Irissima  domina  Marianna  Tarrona  palatina  Lublinensi  *, 
defuncta  insigni  collegiorum  duorum  in  Polonia  benefactricc. 
i  pro  insigni  societatis  benefactore  defuncto.  1  pro  nobili 
domina  Seutzin,  defuncta  insigni  domus  probationis 
Magunlinensis  [Mayence]  benefactricc.  i  pro  P.  Josepho 
Gallifet,ut  olim  Gallife  assistente.  1  pro  f.  Joanne  fr.  Guraya 
insigni  provinciiB  Mexicanœ  benefactore.  3  pro  d.  Francisco 
de  Olivera  Porto,  insigni  collegii  Bahia  in  Brasilia  benefac- 
tore. i  pro  illustrissimo  domino  Joanne  Antonio  Palezzoto, 
defuncto  collegii  Marsala  in  Sicilia  benefactore. 

3   missae  pro  Denis  Dumas,  defuncto  Santonis  18  decem- 
bris ;  in  templo  ad  dexleram  versus  januam. 
1750 

2  profr.  Alexio  Camanère,  defuncto  Pâli  11  januarii.  2 
pro  P.  Francisco  Sndour,  defuncto  Engolisma;  8  februarii. 
2  pro  P.  Martiali  Lagarde,  defuncto  in  Persia  22  marlii.  2 
pro  fr.  Joanne  Beaulieu,  defuncto  Lemovicae  1  aprilis.  2  pro 
P.  Francisco  Xaverio  Quintard,  defuncto  in  insula  San- 
Dorainicana.  2  pro  P.  Leonardo  Eyriaud,  defuncto  Pictavii 
21  maii.  2  pro  P.  Josepho  Marliali  Vertamon,  defuncto  Bur- 
digalae  29  augusti.  2  pro  P.  Petro  Xaverio  Dujardin,  de- 
functo in  insula  San-Dominicana  3  septembris.  2  pro 
magistro  Stepliano  Gauchi,  defuncto  Lucioni  [Luçon]  5 
novembris.   30  pro  fidelissimo  et  religiosissimo  Lusitaniae 

I.  Épouse  du  palatin  de  Lublin. 


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rege  defuncto  insigni  societatis  benefactore.  3  pro  reveren- 
dissimo  P.  Francisco  Retz,  generali  societatis  praeposito 
defuncto  Roma:.  1  pro  eodem,  ut  olim  Germaniac  assistcnte. 
i  pro  hujusce  collcgii  benefactore.  3  pro  fundatorc  et  bene- 
factore collegii  Antiochi  (?)in  provinciaNoviRegnisub  nomi- 
ne  eodem..  i  pro  domus  cujusdam  hujusce  provinciœ' bene- 
factore defuncto.  S  pro  augustissima  impératrice  Maria 
Theresia,  fondatrice  collegii  e  Sancta  Theresia  dicli  Viennae. 

2  pro  domino  Bartholomaeo  Fernandez  de  Riva,  insigni 
benefactore  collegii  Meridensis  in  Regno  Novo  [Merida,  Nou- 
velle Grenade].  2  pro  illustrissimo  domino  Rarlholomaeo  de 
Lalande,  ecclesiae  metropolitanse  Rolhomagensis  decano, 
defuncto  insigni  collegii  Rothomagensis  benefactore.  i  pro 
nobilissimo  et  potentissimo  domino  Udatrico  Oberhauser, 
et  pro  ejusdem  conjuge  domina  Anna  Maria  defunctis  in- 
signibus  collegii  Straubingcn  benefactoribus.  3  pro  illus- 
trissimo et  reverendissimo  domino  Xaverio  de  Beizunce  de 
Castelmoron,  Massiliensi  episcopo,  fundatore  et  benefactore 
insigni.  i  pro  domina  Francisca  de  Lexaun,  insigni  bene- 
factrice  collegii  maximi  in  provincia  Mexicana.  '  %  pro  no- 
bilissimo domino  Adamo  Stol.  et  domina  Calharina  Stenderin 
Stollin  ejus  conjuge  defunctis  insignibus  domus  probationis 
Mayence  benefactoribus.  *  3  pro  P.  Josepho  Cassani,  defuncto 
insigni  benefactore  collegii  Alcala  in   Poletana  provincia. 

3  pro  Antonio  Pasque,  defuncto  Sanlonis  3  novembris. 

30  missae  pour  le  roy  de  Portugal.  5  missœ  pour  leR.  P. 
François  Retz,  général  de  la  Compagnie,  service. 

Septembre  il50.  —  2  sacra  pro  domino  Luc  Dufour, 
vivante  parœciœ  Sancti  Viviani  reclore  benefactore. 

3  missae  pro  Antonio  Pasqué,  defuncto  Santonis  3  no- 
vembris, in  sarophago  ad  dexlram  versus  allare. 


1,  CoUegii  maximi  ou  meiicsni.  Il  y  avait  deux  collèges  &  Mexico. 

2,  Ailleurs  OD  lit  :  «  Adam  Stoll  et  domina  Catharina  SledezJDStoliaejuB 
coajuge,  i> 


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—  430  — 

1751 

1  pro  P.  Romano  Faucher,  defuncto  Burdigalae  6  fe- 
bruarii.  2  pro  F.  Joanne  Francisco  Marthon,  defuncto  ibidem 
6  februarii,  2  pro  P.  Petro  Paris,  defuncto  ibidem  11  fe- 
bruarii.  2  pro  P.  Martin  Brousse,  Lucioni  24  aprilis.  2  pro 
P.  Francisco  Xaverio  Lalanne,  defuncto  Burdigalae  26  aprilis. 
2  pro  P.  Renato  Pidoux,  defuncto  Pictavii  2  junii.  2  pro  f. 
Marco  Antonio  Martin,  defuncto  San-MacHarii  16  junii.  2  pro 
P.  Joanne  Baptista  Bonnet,  defuncto  Pictavii  12  julii.  2  pro 
P.  Joanne  Francisco  Malaurie,  defuncto  Burdigalœ  15  au- 
gusti.  2  pro  P.  Pelro  Labach,  defuncto  Pâli  24  novembris. 
S  pro  illustrissima  domina  Marianna  Dzicdoszycka,  defuncta 
Insigni  provinciae  Poloniac  benefactrice.  3  pro  illustrissima 
comitissa  Tberesia  Balducci  Gambalonga,  defuncta  insigni 
provinciae  romanae  benefactrice.  1  pro  P.  Ignasio  de  Sylveyré, 
ut  olim  Lusitaniae  assistenle.  1  pro  illustrissimo  et  magnifi- 
centissimo  domino  Koczynski,  defuncto  insigni  provinciae 
Liluaniœ  benefactore. 

1752 

2  pro  P.  Joanne  Hazera,  defuncto  Aginni  5  januarii.  2  pro 
P.  Antonio  Roger,  defuncto  Burdigalae  26  januarii.  2  pro  P. 
Antonio  Labouvière,  defuncto  ibidem  29  januarii.  2  pro  P. 
Michaele  Guignas,  defuncto  in  Canada  6  februarii.  2  pro 
i.  Antonio  Delfour,  defuncto  Burdigalae  30  junii.  2  pro  P. 
Joanne  Josepho  de  La  Grandville,  Romae  9  seplembris. 
1  pro  eodem  ut  Galliae  assistenle,  1  pro  P.  Leonardo  Tschi- 
derer,  ut  olim  Germanise  assistenle.  2  pro  magistro  Joanne 
Baptista  Harriet,  defuncto  PaU  16  septembris.  2  pro  f. 
Joanne  Parai,  defuncto  Pictavii  24  septembris.  2  pro  P. 
Joanne  Aquart,  defuncto  Burdigalae  13  octobris.  2  pro  P. 
Pelro  Dcssault,  defuncto  San-Macharii,  12  novembris.  2  pro 
f.  Renalo  Aimé,  defuncto  Rupellae  novembris.  2  pro 
magistro  Antonio  Pradeau,  defuncto  Burdigalœ  17  decem- 
bris.  2  pro  domino  Ignatio  Faschi  sacerdolo,  defuncto  insi- 
gni benefactore  coUcgii  Iglediensis  [Iglesias]  in  Sardinia  pro- 


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vîncia.  i  pro  illustrissimo  domino  Paulo  Hieronymo  Origoni, 
et  pro  domina  comitissa  Ida  Origona,  insignibus  collegii  bene- 
factoribus  in  Mediolanensi  provincia.  i  pro  domino  Joanne 
Loyola  benefactore  collegii  Icensis  [Iça]  in  Peruana  provincia. 
3  pro  domino  Gilberlo  Talbol,  insigni  provinciœ  Anglicanœ 
benofaclore.  3  pro  illuslriBsimo  ac  domino  Philippo  de 
L'Ostricbros,  Granatensi  archiepiscopo  insîgni  benefactore 
collegii  Granatensi  et  Guadin,  in  provincia  Quitensi.  '  \  pro 
P.  Leonardo  Thseidcrer,  ut  olim  Germanise  assistente.  1  pro 
eodem,  ut  olim  gcnerali  socictatis  secrctario.  3  pro  domino 
Campo  Verdé,  insigni  collegii  Toletani  benefactore.  2  pro 
illustrissimo  domina  Szalai,  defuncta  insigni  benefactrice. 
2  pro  benefactore  collegii  cujusdamhujusce  provinciae;!  pro 
quadam  benefactrice.  3  pro  domina  Maria  Lenis  et  Gamboa, 
defuncta  fundatrice  collegii  Bugensis  in  provincia  Quitensi. 
i  pro  illustrissima  et  excellentissima  domina  Francisca 
Maria  Theresia  Hedwige  de  Ataïde,  doraus  professae  Olyssi- 
ponensis  [Lisbonne]  benefactrice;  1  pro  hujusce  provinciœ 
benefactore. 

■1753 

3  pi-o  dame  Marie  Lenis  et  Gamboa,  défunte  fondatrice 

du  collège  de  Buges,  ^  dans  la  province  de  Guitto.  3  miss» 

pro   Ludovico    Durand,    defuncto    Santonis    23    octobris, 

deposito  in  sarcophago,  ad  laevam  ingredienti,  i   pro  illus- 


1 .  Ailleurs  on  lit  :  <<  l  pour  très  illustre  et  magnifique  seigneur  Martin 
Kocxnoki,  défunt  et  iasigne  bénéfacleur  de  la  province  de  Lithuanîe. 
2  pour  noble  seigneur  Adam  Stoll.  et  dame  Catherine  Stendxin  Stoltin, 
défunts  insignes  bienfaiteurs  du  noviliat  de  Mayence.  1  pour  le  père 
Ignace  de  Sylvérê,  assistant  de  Portugal.  1  pour  une  personne  qui  a  fait 
du  bien  à'^maisons  de  cette  province,  i  pour  diverses  personnes  qui 
ont  fait  du  bien  à  plusieurs  maisons  de  la  province.  3  pour  l'illustrissime 
et  révérendissime  seigneur  Philippe  de  Lostucbros,  archevêque  de  Gre- 
nade, bienfaiteur  insigne  des  coUèges  de  Grenade,  de  Guadiana  en  la 
province  de  Itto. 

2.  Il  n'y  a  pas  de  colley  de  ce  nom,  ni  approchant. 


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trissimo  domino  cpiscopo  de  Langres,  Madot,  defunclo 
iosigni  benefactore  collegii  de  Langres  (Lingooensi).  * 

2  pro  f.  Joannc  Berny,  defuncto  Burdîgalae  5  februarii. 
2  pro  p.  Renato  Scbastiano  Florisson,  ibidem  8  martis.  2  pro 
f.  Pelro  Herbi,  defuncto  Pictavii  27  aprilis.  2  pro  P.  Sylvano 
Perussaait,  defuncto  Parisiis  30  aprilis  ;  \  pro  eodem  ut  olim 
provinciœ  hujusce  provincial!.  2  pro  P.  Francisco  Luca  Nau, 
defunclo  Lucioni  5  seplembris.  2  pro  f.  Petro  Toussaint, 
defuncto  Pâli  14  seplembris.  2  pro  P.  Ludovico  Belay, 
defuncto  Bag...  24  seplembris.  3  pro  F.  Ludovico  Durand, 
defuncto  Santonis  23  octobris.  2  pro  P.  Marco  Antonio 
Se^urau,  defuncto  Car.  [il  était  missionnaire  en  Syrie]  25  no- 
vembris.  1  pro  domino  Madot,  Cabilloneusi  episcopo,  defuncto 
hujus  provinciœ  benefactore.  2  pro  revercndissimo  domino 
Francisco  Potentaris,  canonico  ecclesiae  cathedralis  Varadi 
Magni  [Grosswardeyn],  insigni  provinciae  Austriaxae  bene- 
factore ;  1  pro  hujusce  provinciae  doinus  cujusdam  benefac- 
tore. 3  pro  P.  Petro  Rislaldi  defuncto  insigni  collegii 
Nepolitani  benefactore.  3  pro  serenissi ma  principe  Herichera 
Christina  nata  ducissa  Brunswicenris,  collegii  Rurensis  (?), 
benefactrico  insigni.  3  pro  domino  Melchiore  Carolo  T^ia, 
defuncto  insigni  benefactore  collegii  Bonaerensis  in  Paraguay. 
1  pro  illustrissima^domina  Anna  Sentini,  insigni  benefactrice 
collegii  Ascoli  provinciae  Romanae.  2  pro  illuslrissimo 
domino  Henrico  Francisco  Xaverio  de  Belzunce  de  Castel- 
moron,  Massiliensi  cpiscopo,  insigni  provinciœ  Lugdinensis 
benefactore.  2  pro  insigni  provinciae  Anglican»  benefactore. 
1754 

Indicta  sunl  suffragia.  2  pro  P.  Francisco  Moreau,  de- 
functo Lucioni,  14  januarJo.  2  pro  fr.  Petro  Goubaud,  defuncto 
Lemovicis,  29  maii.  2  pro  P.  Joanne  Reynal,  defuncto  Pâli, 
9  julii.  2  pro  fr.  Bcmardo  Pau,  defuncto  Fontenacï,  26  oc- 


1.  Il  y  a  erreur.  François  Hadot,  mort  le  7  octobre  1753,  était  érèque 
de  Chûlon-Bur-SaÔDe,  comme  il  est  dit  quelques  ligoes  plus  bas. 


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tobris.  2  pro  P.  Stephano  Saiolpau  def.  Paii,  18  oov.  2  pro  D. 
Alphonso  Lara  defuncto  coUegii  PaJensis  beneractore.  3  pro 
illustrissino  domina  Maria  Fernandez  de  Gordoba  insigni 
beoefactrice  collegii  Maxicnî  et  provinci8e  Limanœ  [Lima]. 
2  pro  altissimo  el  potentissimo  principe  Radzivilli,  insigni 
benefaclore  ecclesiae  el  collegii  Nessvisievisis  [Nieswiesz]  in 
provincia  Lilhuaniae.  3  pro  illuslrissimo  domino  Joanne 
Francisco  Guillen,  archiepiscopo  Burgens  [Burgos]  in- 
signi benefaclore  provinciarum  Celtiberise  et  Tolretanae. 
2  pro  fr.  Emmanuele  Guraya,  insigni  provinciœ  Mexi- 
canae  benefaclore.  9  pro  reverendissima  maire  Maria  Tho- 
masa  e  corde  Jesu  dicta  moniali  Sancti  Âugustini  bene- 
factrice  collegii  Oexacensi  [Oaxaca],  provincias  Mexicanae.  i 
pro  Bomino  Xaverio  Garduca  defuncto  insigni  benefaclore 
coUegii  Sazin  (?).  2  pro  doctore  domino  Vincenlio  de  Casliila 
benefactore  collegii  Alicanle  provincia;  Arragoniae.  2  pro 
domino  Ferdinando  Colarle  et  dona  Agnès  Paly,  insignibus 
bcnefactoribus  collegii  Sanlucar  in  Tudertana  provincia.  3 
pro  illustrissimo  et  reverendissîmo  D.  Pérès  de  Prado  de- 
functo inHispanise  regnis  inquisilori  fidei  generali,  fundatori 
collegii  Sarofior  [Sanflores?]. 

1755 
â  pro  P.  Auguslino  Formi^et,  in  insula  San-Domînicana, 
5  februarii.  2  pro  P.  Joanne  Barbou,  defuncto  Lemovicis  18 
maii.  2  pro  P.  Claudio  Briquet  defuncto  Pictavii,  22  maii. 
2  pro  P.  Joanne  Xaverio  Macbragh,  defuncto  Burdigalœ  27 
octobris.  2  pro  fr.  Joanne  Aubry,  defunclo  San-Macharii,  i 
novembris.  2  pro  magistro  Guilielmo  Michsele  Sansac, 
defuncto  Burdigalse,  15  decembris.  3  pro  pluribus  bcnefac- 
toribus collegii  Vera-Crux  in  provincia  Mexicana.  2  pro  P. 
Joanne  Scotli,  ut  olim  Germanise  assistente  et  général! 
socielalis  secretario,  3  pro  R.  P.  Vice  Comité  [Visconli] 
generali  societatis  prseposito,  defuncto  Romse  4  maii.  2  pro 
eodem  ut  olim  Italise  assistente.  1  pro  domino  Ctomorin 
hujusce  collegii  benefactore.  1  pro  eodem  defuncto.  2  pro 


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-434- 

iHustrissImo  et  reTerendissimo  domino  Jacobo  Towinski 
Presmisliens  [Przemyse]  canonico  insigni  benefactore  residen- 
tise  Samboriensis  [Sambor]  in  inferiore  Poloiiia.1  pro  duobus 
insignibus  societatis  benefactoribus  defunctis.  1  ad  inten- 
tionem  superionim.  3  pro  domina  Ernestina  Sophia  Carlota 
defuncta  insigni  benefactrice  provinciae  Rheni  inférions. 
1756 

3  pro  P.  Tussano  Terreneuve  defancto  Santonis  6  ja- 
nuarii.  2  pro  P.  Josepho  Babaud,  defuncto  Pictavii  25  maii. 
2  pro  fr.  Guilielmo  Renaud,  defuncto  Burdigalœ  8  julii.  2 
pro  P.  Carolo  Xaverio  Lacouture,  defuncto  Burdigalîe  20 
julii.  2  pro  P.  Joanne  Relly,  defuncto  Pictavii  5  decembris. 
i  pro  Didaco  de  Roxas  e  Conteres,  episcopo  Carthaginensi, 
benefactore  residentiae  Victor.  2  pro  insigni  benefactore 
collegii  Pignerol.  1  pro  insigni  benefactrice  provincisB 
Flandro-Belgicœ  defuncta.  2  pro  illuslrissimo  domino  Jose- 
pho Madalino  episcopo  Cor.,  defuncto  insignbi  enefactore 
collegii  Cal.  in  provincia  Toletana.  S  pro  illuslrissimo 
domino  Henrico  Francisco  Xaverio  de  Belsunce  de  Castel- 
moron,  defuncto  fundatore  collegii  Massiliensis.  3  pro  sere- 
nissimo  principe  Carolo  Theodoro  electore  Palatino  bene- 
factore ecclesiae  et  collegii  Mannhemii  [Manbeim].  2  pro 
dominis  comitibus  Francisco  et  Joanne  Martinengi  benefac- 
toribus  collegii  Brescia.  i  pro  defuncta  societatis  benefac- 
trice. 3  pro  domina  comitissa  Blanchetti  defuncta  (undatrice 
futuri  coUegi  Scnogallensis  [Sinigaglia]  provinciae  romanae. 
2  pro  domina  ElizabethcomitissaPuzinida  insigni,  provinciae 
Lituanise  benefactrice.  3  pro  illustrissima  domina  Emma 
Zaballa,  defuncta  insigni  benefactrice  provincise  Chili.  3  pro 
serenissiraa  impératrice  Maria  Amelia,  defuncta  insigni 
benefactrice  et  fundatrice  domus  exercitiorum  spiritualium 
in  superiori  Germania. 

1757 

2  pro  fr.  Antonio  Neveu,  defuncto  Pictavii  6  januarii.  2 
pro  P.  Joanne  Vignes,  defuncto  Burdigalae  3  februarii.  2 


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pro  P.  Pelro  Bessou  in  missioneOyopac[GuyaoDe].  45  junii. 
2  pro  fr.  Francisco  Sausseau  defuncto  Pictavii.  2  pro  fr. 
Carolo  Martinon  defuncto  Pâli  12  julii.  3  pro  P.  Francisco 
Mellis,  defuncto  Pâli  23  augusti.  2  pro  P.  Blasio  Dudon, 
defuncto  Burdigalœ  29  augusti.  2  pro  magislro  Claudio 
Praire,  defuncto  ibidem  10  octobris.  2  pro  P.  Joanne 
Baptisla  Bertrand,  defuncto  Marennes  ii  nov.  2  pro  fr. 
Josepho  Brousse,  defuncto  Tav.  *  2  pro  P.  Petro  Desdoit, 
defuncto  Lemovicis  2  decembris.  2  pro  P.  Josepho  Leonardo 
Desplasses,  defuncto  Burdigalae,  5  decembris.  1  pro  illus- 
trissimis  dominis  Maria  Josepha  et  Apollonia  Gampoij 
Barcahet,  defunclis  insignis  benefactrïcibus  collegii  Lorca  in 
provincia  Toletana.  i  pro  P.  [Antonio]  Vanossi,  ut  olim 
Germaniae  assistente  [defuncto  Romae  11  aprilis].  2  pro 
illustrissimo  et  reverendissimo  domino  Francisco  Josepho 
de  Figuerredo,  archiepiscopo  Guatemala,  insigni  benefactore 
provinciarum  Mexico  et  Quito.  1  pro  P.  Thomas  Dunîn,  ut 
olim  Poloniae  assistente.  3  pro  serenissima  regina  Lusi- 
tanias  insigni  benefactrice  missionum  Indicarum.  3  pro 
nobili  domino  Antonio  Alvarez  de  Sylva,  insigni  benefactore 
collegii  Bahia  in  provincia  Brasiliensi.  3  pro  R.  P.  Ludovico 
Centuriooe,  generali  societatis  prxposito  defuncto  Romœ  2 
octobris.  1  pro  eodem  ut  olim  Italias  assistente.  1  pro  eodem 
quo  die  fiet  solemne  pro  ipso  ofBcium.  1  pro  P.  [Josepho 
Leonardo]  Desplasses,  ut  olim  provincias  nostras  provinciali. 
1  pro  benefactore  domus  cujusdam  hujusce  provinciae.  1  pro 
benefactore  duarum  domorum  hujusce  provinciae.  1  pro 
plurium  hujusce  provincias  domorum  benefactoribuspluribus 
1  pro  duobus  benefactoribus  domus  cujusdam  hujusce 
provincia.    1    pro  benefactore  collegii  cujusdam  hujusce 

1.  C'est,  je  penBe,lenoiii  du  prieuré  de  Sainte-Marie  d'AlU  vaux,  paroisse 
de  Ekiumazac,  diocèse  de  Limoges,  où  il  était  économe  en  17R0.  De  ce 
prieuré  de  TaT[aui]  uni  au  colley  de  Limogea  depuis  1605,  dépendaient 
des  forges  qui  étaient  pour  les  jésuites  une  source  de  revenus  assez  impor* 
tants.  Lss  biens  étaient  répandus  dans  12  paroisses  dlfTérentes, 


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—  436  — 

provinciœ.  i  pro  benefactore  domus  cujusdam  hujusce  pro- 
vinciae  defuncto.  1  pro  piuribus  benefactoribus  collegii 
cujusdam  hujusce  provincise. 

■1758 

2  pro  P.  Michaele  Desvigoes,  defunclo  in  Arabia.  2  pro 
P.  Armando  Larichardie,  defuncto  Québec  23  martii.  2  pro 
P.  Alexandre  Arnaud,  defunclo  Leraovicis  25  maii,  3  pro 
magistro  Petro  Etcheverry,  defuncto  Santonis  25  septembris. 
2  pro  P.  Carolo  Fouchier,  defuncto  San-Macharii  9  novem- 
bris.  2  pro  illustrissimo  domino  Antonio  de  Costa,  defuncto 
insigni  benefactori  collegii  Loyola  in  Celtibcria.  1  pro  domina 
Anna  Francisca  Tierzy,  defunctabenefactrice  collegii  Spinalii 
in  Campania  Francica  [Epinal,  province  de  Champagne] 
1  pro  illustrjssimo  domino  Emmanuele  Morent,  defuncto 
benefactore  collegii  Guabimal  in  provincia  Mexicana.  2  pro 
illustrissimo  et  excellenlissimo  domino  Picooo  Perusino 
comité,  defuncto  benefactore  collegii  Pignerol. 
1759 

2  pro  P.  Jacobo  Toulon,  defuncto  Pâli  19  januarii.  2  pro 
pâtre  Francisco  Dudon, defuncto Burdigalïel8januarii.2pro 
P.  Jeanne  Vignes,  defuncto  Pictavii  15  februarii.  2  pro  P. 
Leonardo  Veyssières,  defuncto  Burdigalse  3  aprilis.  2  pro 
P.  Nicolao  Darcy,  defuncto  in  Hibernia  [Irlande].  2  pro  P. 
Henrico  Jonquet,  defuncto  RupcUœ  27  martii.  2  pro  P.  Petro 
Sorhainde,  defuncto  Petrachorae  19  maii.  2  pro  fr.  Petro  Dibil- 
dhos,  defuncto  Burdigalse  21  junii.  2  pro  P.  Ludovico  Rous- 
seau, defunclo  in  insula  San-0ominica,  22  junii.  2  pro  P.  Ar- 
naldo  Lapeyre,  defuncto  ibidem  5julii.2  pro  P.  Henrico  Favols, 
defuncto  Rupellse  21  julii.  2  proP.  Carolo  Michelin,  defuncto 
Julioduni  [Loudun]  9  julii.  2  pro  fr.  Joanne  Dumonteil, 
defuncto  Pictavii  2  augusti.  2  pro  fr.  Petro  Garos,  defuncto 
Pâli...  augusti.  2  pro  P.  Joanne  Galleteau,  defuncto  ibidem 
10  augusti.  2  pro  P.  Elia  Moisson,  defuncto  Pictavii  18 
augusti.  2  pro  P.  Marco  Antonio  Rouilhac,  defunclo 
Burdigalse  2  octobris.  2  pro  pâtre  Joanne  Charron,  defuncto 


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Burdigalîe  23  octobris.  2  pro  fr.  Francisco  Nion,  defuncto 
ibidem  26  octobris.  1  pro  domino  episcopo  Lingonensi 
[Langres]  bénefactore  Lingonensis  collegii.  1  pro  benefactore 
plurium  hujuscc  provinciae  domorum.  i  pro  benefactore 
domus  unius  hujusce  provinciae.  3  pro  auguslissima  regina 
catholica  Maria  Barbe,  defuncta  insigni  benefactrice  mis^ 
sionum  Madureœ  et  Sinensium.  1  pro  illustrissima  comitissa 
Elizabelh  de  Valdeotz,  defuncta  insigni  benefactrice  ecclesiae 
nostrœ  Brunensis  [Brûnn]  in  Bohemia.  \  pro  P.  Petro...  et 
pro  domina  Ludmilla  ejusdem  matre  defuncta  insignibus, 
provinciîe  Boemiœ  benefactoribus.  2  pro  fr.  Joanne  Mosnier, 
defuncto  Hupellse  4  decembris.  2  pro  insigni  socîetatis  bene- 
factore defuncto.  2  pro  insigni  societatis  benefactore  defuncto. 
2  pro  reverendisssimo  domiao  Francisco  Polentary,  abbate  e 
titulo  Sancti  Georgli,  fundatoris  residentise  Sancti  Georgti, 
triumque  domorum  insigni  benefactore.  2  pro  reverendis- 
simo  domino  Jacobo  Jaworski  Presmiliensi  [Przemysl],  cano- 
nico  insigni  benefactore  residentise  Saraborensis  in  ioferiore 
Polonia. 

1760 
2  pro  P.  Joanne  Augustino  Valin,  defuncto  Pictavii  3 
januarii.  2  pro  P.  Petro  Simone  Livron,  defuncto  Burdegalae 
9  inartii.  2  pro  fr.  Bernardo  Bernardon,  defuncto  Pictavii  16 
martii.  2  pro  magistro  Francisco  Xaverio  Goursaud,  defuncto 
Tutelae  13  aprilis.  1  pro  illuslrissirao  episcopo,  collegii  pro- 
vinciae hujusce  benefactore.  1  pro  ffuibusdam  benefactoribus 
assistentiae  Germanise  defunctis.  1  pro  duobus  benefactoribus 
unius  domus  hujusce  provinciae.  2  pro  illustrisslmo  et  reve- 
rendissimo  Francisco  Marquiscardi,  defuncto  benefactore 
provinciae  Bomanœ.  2  pro  serenissimo  principe  Carolo 
Théodore,  comité  Palatino  Bheni,  magno  Sancti  Imperii 
thesaurario,  principe  eleclorah,  vivente  insigni  benefactore 
ecclesiae  Manheim  in  provincia  Rheni  superioris.  1  pro 
pâtre  Josepho  Maria  Spandonavi  defuncto,  benefactore 
collegii  Alexandrini  in  provincia   Mediotanensis.   2   pro  P. 


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—  438  — 

petro  Nau,  defuncto  Rupellœ  23  septembris.  2  pro  P.  Joanne 
Perrières,defuncloTuteIaB  24  octobris.  2  pro  P.  Julio  Bonin, 
defuncto  Burdegalse  2i  decembris. 
1761 
■1  pro  illustrissime  domino  Ignatio  Stadowski.  defuncto 
insigni  bcnefactore  missionis  Maladovir  in  inferiori  Polonia. 
2  pro  reverendissimo  screnissimo  Clémente  Augusto,  archi- 
episcopo  et  principe  electorali  Colonise,  defuncto  insigni 
benefaclorc  provinciae  inferioris  Rheni.  3  pro  P.  Joanne 
Gueydon,,  defuncto  Pictavii  10  aprilis.  2  pro  P.  Francisco 
Charpentier,  defuncto  Pictavii  26  aprilis.  2  pro  fr.  Francisco 
Vincent,  defuncto  Burdegalœ  7  maii.  2  pro  fr.  Antonio  Poi- 
tevin, defuncto  Burdegalœ  21  junii.  2  pro  fr.  Jacobo  Fran- 
cisco Marlineau,  defuncto  Pictavii  10  septembris. 

Catalogus  sanctarum  reliqmarum  quse  hac  in  arcuia  con- 
diu  sunt  22  marlii  1615. 

Saiictorum  apostolorum  Andrese  et  Philippi.  Sancti  Bar- 
tholomxi  apostoli.  Sancti  Luciani,  martyris.  Sancti  Donati, 
marlyris. 

SanctorumInnocenlium.Undecira  millium  sanctarum  Vir- 
ginum.  Sancti  Veredemi,  episcopi  Avenionensis.  Sancti  Cal- 
cedonii,  martyris.  Sanctae  Annse.  Sanctae  Benignse.  Sancti  Isi- 
dori.  T(^a  B.  P.N.  Ignatii.  Die  26  junij  1621,  istae  reliquiae 
visitatse  sunt  cum  particula  sanctae  Crucis  et  reliquiis  sanc- 
torum  quorum  cineres  servantur  Romte  in  altari  sancti  Fran- 

Cisci.  AnTONIUS  SCFFnENUS.^ 

Ego  Guilielmus  Balardus  suprascriptas  retiquias  partim 
Valenliae  in  Hispania,  a  R.  P.  Ferdinando  Ponce  de  Léon, 
partim  ab  alijs  mihi  datas  tradidi  collegio  Xanlonensi  16  fe- 
bruarii  an.  1615. 

Sanctas  Crucis  particula  theca  argentea  inaurata  in  mo- 
dum  crucis  cfformata  inclusa,  quam  dono  dcdit  collegio  San- 

I.  Il  était  alors  provincial  d'Aquitaine. 


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tonensi  societatis  Jesu  domina  de  Bousquet,  monacha  et 
abbatis  suburbanae  Santonensis  seditua,  mense  maio  anni 
miUesimi  sexceiilesimi  dccimi  quinti.quam  donc  accipiebat 
ab  amita  sua  domina  de  Pont-labé,  ejusdem  quondam  abba- 
liœ  priorissa,  quse  ipsam  dono  acceptam  Parisiis  detulerat  : 
sic  ego  ab  ipsa  domina  de  Bousquet  accepi,  qui  hsec  manu 
propria  scripsi  et  subscripsi  Santone  vigesimo  primo  julij 
anni  millesimi  sexcentesimi  decimi  quinti.  Guilielhus 
Brumetus. 

Ita  est:  Thomas  Mompdilustre  qui  xdibusprsesumus? 

Les  noms  dessainctsqui  sont  aux  reliques  venues  de  Rome: 
Sanclae  Nathalite,  M.;  sancti  Âmantij,  M.;  sancti  Reaty,  M.; 
sancti  Zenobij,  M.;  sancli  Aviti,  M.;  sancti  Zephyrini,  M.; 
sanctx  Paulinx,  M.  ;  sancti  Agatodis,  M.  ;  sancli  Clementis, 
M.;  sancti  Pauliny,  M.;  sancti  Blasij,  M.;  sancti  Aurelij,  M. 

^  Item  sanctorum  Innocentium;  sancli  Veredcmij,  episcopi 
Avenionensis;  sanctae  Annas;  sancli  Isidori;  parlicula  sanc- 
taïCrucis;undecimmilIium  sanctarum  Viiginum;  sancti  Gal- 
ciedonij,  martyris;  sanctae  Benignœ;  logae  sancti  patris  nos- 
tri  Ignatii. 

Vérifié  le  15  janvier  1623.  Pierre  Coton. 


Nomina  palrum  fratrumque  vita  functorum  in  collegio 
Xantoncnsi.  ab  anno  1611. 

1.  R.  P.  Jacobus  Bord,  primus  superior  hujus  coilegii  22 
sept.  1612,  sepultus  in  capella  S.  Joannis  sita  juxta  sacristiam 
templi  divi  Pétri  ad  latus  evangelii;  nondum  enim  erat 
nobis  templum. 

2.  Magister  Nicolaus  Bordenave  rhetor  primus  hujus  coi- 
legii obiit  30  julii  1615.  Sepultus  extra  chorura  ad  latus  epis- 
tolœ  in  templo  nostro. 

3.  P.  Guillielmus  Brurietus  obiit  1°  martii  1617,  sepultus 

1.  Les  lignes  suivantes  sont  de  la  main  marne  du  P.  Coton,  S.  J. 


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est  ad  latus  evangelii  extra  chorum  e  regioDe  prscedentis. 

4.  P.  Petnis  du  Jarric  obiit  2  martii  1647,  sepultus  in 
medio  prœdictorum  extra  etjuxta  chorum  ut  illi. 

5.  Notre  frère  Pierre  Monho  Basque,  cousturier,  mourut 
la  nuict  avant  le  jour  de  S.  Baraabé  apostre,  4  junii  1622, 
et  est  enterré  en  la  cavete  le  4"  ée  tout  le  coll^,  laquelle 
est  bâtie  proche  de  la  chapelle  de  S.  Jean  en  nostre  église. 

6.  P.  Leonardus  Bardetus  obiit  6  febr.  1624,  sepultus  in 
eodem  loco. 

7.  Magister  Maximinus  Février  praeceptor  quintanus,  obiit 
28  martii  1626,  sepultus  ibidem. 

8.  Magister  Ignatius  Lissô  23  julii  1626,  prseceptor  idem 
quintanus,  sepultus  ibidem. 

9.  Magister  Petnis Friacdie  5o  mensis  maii  an.  1631,  ibid. 
sepultus. 

10.  Pater  Joannes  Poupcau  obiit  die  4  februarii  anni  1632, 
sepultus  in  temple  nostro  ad  latus  epistolse  extra  et  jaxta 
chorum  procul  a  pariete  uno  aut  altère  pede. 

11.  P.  Rigon  Sales  obiit  die  99  octofaris  anni  1633,  ad 
latus  P.  Poupeau  sepultus  est,  tnbus  aut  quatuor  pedibus 
ad  summum  procul  a  pariete. 

12.  P.  Petrus  Farnoux  obiit  28  martii  1639  circa  horam 
septimam  matutinam,  sepultusque  est  cum  sarcophage  in 
sepulcro  communi  temph  coUegii  in  medio  ita  ut  caput  ha- 
beat  ad  meridiem  in  ipso  vestibulo  et  pcdes  ad  septentrio- 
nem.  Ad  latus  sarcophagi  apposita  sunl  ossa  magistri  Pelri 
Friac  supradicti,  qui,  quod  sepulcrum  essct  aqua  inundatum, 
cum  fuerat  sepultus,  inhumatus  in  sarcophago  injecta  calce 
viva  remanserat. 

13.  Maturinus  Fromi  obiit  3  aprilis  anni  1641  statim  post 
duodecimam  horam  noclis,  sepultus  eodem  die  circa  horam 
quintam  vesperttnam  in  sepulchro  communi.        ,  . 

14.  P.  Franciscus  Desmonceaux  obiit  15"  decembris  1 644 
circa  quartam  horam  matutinam  initio  orationis  domesticœ 
sepultusque  est  eodem  die  in  sarcophago  communi  ad  latus 


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—  441  — 

sinistnim  graduum  juxta  parietes  anguli  proximi  gradibus. 

15.  Jacobus  Ruffin  obiit  i  julii  anni  1646. 

16.  Guillennus  Coustant  obiit  27  januarii  1653.  Sepultus 
in  templo  extra  chorum  ad  latus  epislols. 

16  bù.  P.  Andréas  Coslar  obiit  2  februarii  anni  1652.  Se- 
pultus prope  Guitlermum  Constant  in  sarcopbago. 

17.  P.  Natanael  Sichar  obiit  maii  1652  sepultus  in  cavea. 

18.  P.  Antonîus  Forest  obiit  6  augusti  1653.  Sepultus  in 
communi  sarcopbago. 

19.  P.  Andréas  Baiole  obiit  undecimo  martii  1660,  se- 
pultus in  eodem  sarcopbago.  Hora  aulem  obitus  quinta  ma- 
tutina. 

20.  P.  Tbomas  Monlfilastre  obiit  in  isto  collegio  9  novem- 
bris  1661,  hora  vespertina  post  septimam,  sepultus  in  cavea. 

21.  P.  Joannes  Veyrier  obiit  in  isto  collegio  15  januarii 
1662,hora  vespertina  post  nonam,  sepultus  in  cavea. 

22.  P.  Jacobus  Legrand  obiit  in  isto  collegio  9»  januarii 
1663  hora  matutina,  sepultus  in  cavea. 

23.  Pater  Antonius  Chambon  obiit  30  decembris  hora  de 
mendie  7»,  sepultus  in  cavea  1664. 

24.  P.  Jacobus Labourier  obiil2»  maii,  hora  de  mendie  2» 
sepultus  in  cavea  1665. 

25.  P.  Henricus  Duchesne  obiit  9°  novembris  anni  1668, 
sepultus  in  cavea. 

26.  Frater  Antonius  Valladon  obiit  1 6  novembris  anni  1 666, 
sepultus  in  cavea. 

27.  Frater  Petrus  Haroûé  obiit  9»  octobris  anni  1669,  se- 
pultus in  cavea. 

28.  Pater  Balthazar  Gardonne  obiit  20  februarii  anni  1 670, 
sepultus  in  cava. 

29  Fr.  Joannes  Petit  obiit  1  aprilis  anni  1678. 

30.  Fr^  Joannes  Hugé  obiit  2.3  januarii  1679. 

31.  P.  Petrus  des  Roches  obiit  23  octobris  anni  1679. 

32.  Magisler  Jacobus  Reveillaud  obiit  31  ocl.  anni  1685. 

33.  Frater  Petrus  Lajus  obiit  22  maii  anni  1692. 


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34.  P.  Franciscus  Cavaille  obiit  H  novembris  1697. 

35.  P.  Franciscus  Ignatius  Aymard,  i\  octobris  1700. 

36.  P.  Ludovicus  Bernard,  31  octobris  1703. 

37.  Magister  Franciscus  Ronçay,  17  maii  1711. 

38.  P.  Jacobus  Mauzé,  13  junii  1716. 

39.  P.  Jean  Champigny,  5e  octobre  1721. 

40.  Pierre  Planche,  1er  aoust  1731. 

41.  P.  François  Aumaistre,  27  may  1732. 

42.  P.  Pierre  Bellerive,  26  février  1746. 

43.  P.  Jean  Jossand,  24  mars  1746. 

44.  P.  François-Xavier  Huon,  20  avril  1746. 

Les  trois  précédents  ont  été  enterrés  dans  l'église  :  le 
P.  Bellerive  devant  le  confessional,  à  main  gauche  près  de  la 
porte  ;  le  P.  Jossand  devant  le  confessionnal,  près  de  la  chaire 
vers  la  porte  ;  le  P.  Huon  au  milieu  entre  les  deux  autres. 

45.  Le  P.  Jean  Berlrandie,  25  octobre  1754.  Sepultus 
in  cavea  ïn  primo  ingressu  infra  scalas. 

46.  Frater  JosephusSimonet  obiit  6  martii  1756.  Sepultus 
est  in  cavea  infra  scalas. 

47.  P.  Tussanus  Terreneuve  obiit  5  januarii  1756.  Sepul- 
tus est  in  temple  ad  mensam  communionis  extra  sanctua- 
rium  ad  dextram  altaris  versus  cornu  epistolse. 

48.  Magister  Guillelmus  Labarrière  obiit  9  aprilis  1756. 
Sepultus  est  in  cavea  ad  lœvam.  ' 


1.  A  cett«  liste  il  faut  ajouter  les  suivants  : 

Le  Fr.  Deuia  Dumas,  mort  le  18  décembre  1749,  ad  dext«ram  versus 
januam.  (Voir  dans  l'année  1749). 

Le  Fr,  Antoine  Pasqué,  le  3novembrB  1750,  insarcophago  ad  dextram 
versus  altare.  (Id.  1750). 

Le  Fr.  Louis  Durand,  23  octobre  1753. 

Hagister  Petrus  Etcbeverry,  2S  septembre  1758. 


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vu 


PAROISSES  OU  l'on  A  CONSTATÉ  UNE  ÉCOLE 

Il  nous  est  —  et  j'ajoute  il  nous  sera  —  impossible  de 
savoir  combien  avant  1789  il  y  avait  d'écoles  dans  la  région 
qui  nous  occupe.  Les  documents  font  défaut,  nous  l'avons 
dit.  Ce  qui  ne  veut  pas  dire  non  plus  que  celles  qui  y  figu- 
rent n'ont  eu  d'écoles  qu'à  la  date  indiquée  ;  il  est  au  con- 
traire très  naturel  de  penser  qu'il  y  eut  des  instituteurs  avant 
et  après  les  dates  indiquées  ;  on  voit  en  effet  que,  dès  qu'une 
paroisse  avait  goûté  les  bienfaits  de  l'instruction,  elle  voulait 
continuer  à  avoir  des  maîtres  d'école. 

Mais  en  l'absence  d'une  statisque  même  incomplète,  nous 
allons  citer  les  lieux  où  les  quelques  rares  pièces  consultées 
nous  ont  permis  de  constater  une  école  d'une  façon  certaine 
et  à  une  date  déterminée  ;  ce  qui  ne  voudra  pas  dire  que  les 
communes  omises  sur  ce  tableau  n'ont  jamais  eu  d'école, 
mais  seulement  qu'aux  dates  de  nos  documents,  ou  bien  elles 
étaient  sans  instituteurs,  ou  bien  que  nous  n'avons  trouvé 
d'elles  aucune  mention. 

Le  cbiffre  placé  entre  parenthèses  indique  le  nombre 
d'écoles,  soit  pour  les  filles,  soit  pour  les  garçons. 


Aigrereuille,  1688,  1694. 

Andilly,  1695. 

Angeac,  1739. 

Angeac-Champagne,  1641. 

Angoutins,  1694. 

Arces,  1744. 

Archiac,  1787,  1788  (2). 

Argenton,  1700. 

Ara  en  Ré,   1607  (2),  1715  (5), 

1721,  1727. 
Arvert,  1730,  1731,  1784,  1785. 
Aujac,  1733,  1748,  1787. 
Auzay,  1702. 
Aytré,  1698,1773. 
Ballon,  1694,  1768. 
Beaugeay,  1785. 


Beauvais-auT-Matha ,    1635, 

1640,  1698  (2). 
Benêt,  1674. 
Bouhet,  1694. 
Bourcefranc,  1788. 
Bourg-Charente,  1785. 
Boutenac,  1762. 
Bran,  1769. 
Breuillet  (Saint -Vincent   de), 

1784. 
Brosaac,  1730-1754,  1741  (2). 
Chadenac,  1745. 
Chaillevette,  1785. 
Ctialais,  1690. 
Chambreteau,  1689. 
Champagnon,  1749. 


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Charentenay,  1688,  1694. 
Charron,  1670. 
Chassenon,  1674. 
Châtelaillon,  1694. 
Cherbonnières,  169  ,  1720. 
Chevanceaux,  1739,  1780, 1790. 
Cholet,  1723,  1732(2). 
Ciré,  1686,  1698(2),  1785, 1788, 

1789. 
Cognac,  1742. 
Coron,  1723  |3). 
CoulongeB-sur-l'Autize,  1674 

(2). 
Courçon,  1694  (2). 
Cozea,  1661,   1701,  1752,  1784. 
Cravans,  1697,  1768,  1769. 
Dolus,  1773,  1784,  1785. 
Dompierre  en  Aunis,  d'après  la 
Monographie  de  Dompierre- 
5ur-mer,  1497, 1668-69, 1674, 
1690,  1690,  1698,  1760,  1712- 
1734,    1724   (2),    1732-1745, 
1737-1753,  lilb,  1796,  1816, 
1818-1834,  1818  12),  1820(2}, 
1821,  1828,  1840-1843,  1846, 
1853,  1855,  1858,  1875. 
Bchebrune,  1732,  1784-1792. 
Ecoyeux,  1658. 
Esnandes,  1732  (2). 
Etaules,  1765. 
Faye-sur-Ardin,  1672-1674. 
Fontaine,  1702. 
Fontenay-le-Comte,  1668,1702, 

1766. 
Forges,  1694,  1699,  1718. 
Fouras,  1688,  1694,  1784,1788, 

1789. 
Foussay,  1689,1701,  1714. 
Fraigneau,  1674, 
Geay,  1695. 

Gemozac,     1668,    1755,    1760, 
1772,  1774,  1784(2),  1787(2). 
Grézac,  1752,  1755. 
Jarnac,  1777,  1784,  1785. 
Jonzao,  1784,  1788. 
Jussac,  1697. 
La  Biziterie,  1755. 
La  Chapelle-Seguin,   1700(21. 
La  Chapelle-Tireuil,  1674. 
La  Châtaigneraye,  1690  (2). 


La  Flotte,  1695(5),  1697(5). 

La  Garde,  1744. 

La  Gaubertière.  1789  (3). 

La  Gorce,  1786. 

LaJarne,  1732. 

La  Jarrie,    1732,   1782,    1784, 

1785,  1786,  1788. 
Lalaigne,  1694. 
Laleu,  1732,  1749. 
Landrais,  1694. 
La  Rochelle,  1352,  1538,  1541, 

1631,1645,  1672,1689(36). 
La  Romagae,  1689. 
La  Ronde,  1632. 
LaTremblade,  1684, 1730, 1785. 
La  Verrerie,  1701. 
Le  Breuil-Baret,  1690. 
Le  Breuil-Magné,  1688,  1694. 
Le  Buaseau, 1694. 
Le  Château  d"01eron,  1785. 
Le  Gua,  1785. 

LeGuédeVelluire,  1714(2). 
Le  Longeron,  1689. 
Le  Petit-Niort,  1693. 
Le  Port-d'Envaux,  1648. 
Les  Ëspesses,  1688. 
Les  Landes-Genusson,  1689. 
L'Hermenauit,  1690. 
Lignières,  1730. 
Luçon, 1738. 
Macqueville,  1753,  1763. 
Mainxe,I676,  1737-1785,  1791. 
Marans,  1630,  1684, 1689, 1702, 

1707. 
Marennes.  1684,  1785. 
Marsilly,    1732    (2|,    1784    (2), 

1785,  1786  2),  1788. 
Matha,  1678. 
Mauzé,  1663,  1668,  1678,  1689, 

1694,    1698,    1707,    1718   (2) 

1732  (2),   1783-1788  (2),  1789. 
Médis,  1735,1780-1806. 
Mérignac,  1676. 
Meschers,    1555,    1752,    1754, 

1766-1772. 
Meursac,  1735,  1784. 
Migré,  1680-1700,  1788. 
Miramb'eau,  1620. 
Moëze,  1785. 
Moinx,  1784. 


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Moncoutant,1651  1702,(4). 
Montandre.    1703-1717,     1724, 

1728,  1778,  1784. 
Montguyon,  1686, 1743. 
MoDtigné,  1689. 
Montlieu,  1690-1694, 1765, 1771 . 
Mon  treuil,  1702. 
Mornac, 1704,  1784. 
Mortagne-sur-Gironde ,    1709, 

1724,  1741,  1772-1776,  1780 

(2),  1784-1829. 
Mortagne  -  sur  -  Sèvre ,     1639- 

1689. 
Moulineau,  1785. 
Moulins,  tG89. 
Mouzeuil,  1690,  iro\. 
Nalliere,  1663. 
Nieulle,  1687. 
Nieul-I  es-Saintes,  1732. 
Nieul-sur-mer,  1679  3). 
Nuaillé,  1700. 
OrignolleB,  1715. 
Ozillac,  17«4. 
Pérignac,    1625,    1636,    1644, 

1655,    1665,    1069,    1670  (2), 

1678,   1686  (2),    1687,    1692, 

1699,  1702,  1706,  1711,  1740, 

1743,  1744,   1751-1754,  1757, 

1762. 
Pisany,  1657,  1739. 
Piassac,  1669. 
Polignac,  1741. 
Pommiers,  1750-1774. 
Pona,  1676,  1678, 168.  (41,1734, 

1736,  1738,  1746,  1758,  1764, 

1767,1768,  1773,   1776,1789. 
Pont-Labbé,  1784,  1789. 
Pouillac,  1695. 
Fouillé,  1690,  1701. 
Puy-de-Sèvre,  1674. 
Puyravault,  1694,  1701. 
Réparsac,  1765. 
Restaud,  1781-1785. 
Roch,  17.. 
Rochefort,  1699  (7),  1723, 1785- 

1789. 
Rohan-Rohan,  1785,  1786. 
Rousaay,  1723  [2). 
Royan,   1684,  1695-1775,  1784, 

1785,  1787  (2) 


Saint-AubindeBaubigné,  1700. 
Saint-Chriatophe,  1688,  1784. 
Saint  -  Christophe  de  Longes- 

ves,  1690. 
Saint-Ciera  du  Taillon,  1784. 
Saint-Cyr  des  Gats,  1690. 
Saint-Denis  dOleron,  1785. 
Sainte-Gemme,  1790. 
Sainte-Marie  de  Ré,  1797. 
Sainte-Ouenne,  1679  (2),  1700. 
Saintes,  1098-1107,1114,1220, 

1515,  1571,  1576,  1577,  1583, 

1584,  1587,  1650,  1689,  1697. 

1700,  1708,  1710,  1733,  1742, 

1746,  1754,  1763,  1784-1786, 

1787. 
Sainte-Soule,  1700,  1732. 
Saint-Froult,  1729. 
Saint-Georges  des  Bois,  1694. 
Saint-Oeorges    dea    Coteaux , 

1620. 
Saint-Georges  d'Oleron,  1785. 
Saint-Jean    d'Angély,    1697, 

1730,  1753,  1785,  1786,  1789. 
Saint-Jean  d'Angle,  1784. 
Saint-Jean  de  Liversay,  1732. 
Saint-Just,  1694,  1785. 
Saint-Laurent  de  la  Prée,  1688, 

1694,  1786,  1788,  1789. 
Saint-Louis  de  Milly,  1701. 
Saint-Loup,  1724. 
Saint-Malo  du  Boia,  1689. 
Saint-Mard,16S8. 
Saint-Martin  de  Rë,  1684  1715, 

(5),  1738. 
Saint-Maurice  des  Noues,  1701. 
Saint-Maurice  le  Girard,  1701. 
Saint-Maxire,  1674. 
Saint-Nazaire,  1785. 
Saint-OuJn,  1732. 
Saint-Pallais   de   Négriiinac, 

1756. 
Saint-Pierre  de  Mauléon,  1689. 
Saint-Pierre   d'Oleron,    1773, 

1774,1784,1785. 
Saint-Pierre  du  Chemin,  1690. 
Saint-Pompin,  1718. 


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Saint-Preuil,  1785. 
Baint-Remy,  1674. 
Saint-Romain  de  Benêt,  1702, 

1741,  1746,  1757,  1784,  1783. 
Saint^Saturnin  du  Boie,  1688, 

1694, 
Saint-Sauvan,  1609,  1789(2). 
Saint-Savinien,  1783-1785. 
Saint-aigismond,  1660-167.4. 
Baint-SornindeMarennes,  1735 
Saint -Sulpice     de    Manière, 

1702. 
Saint-Thomas  de  Goanac,  14.. 
Saint-Valérien,  1690. 
Saint-Vallier,  1660, 1666. 
Saint  -  Vincent    de    Breuillet, 

1784. 
Saint-Vivien  (Montlieu),  1689. 
Saint-Xandre,  1695. 
Salignac,  175  . 
Salles,  1784-1789. 
Sanzay, 1707. 
Saujon,  1779, 1784, 1799. 
Segonzac,  1749,  1784,  1785. 
Soubise,  1684. 
SurgèreB,  15..-1787. 


Tanzac,  1725. 

Taugon  la  Bonde,  1723, 1732(2) . 

Tliaims,  1718,  1724. 

Thairé,    1694  (2),    1728,   1730, 

1785,1788. 
Thézac,  1620(2),  1717,1763. 
Tiffauges,  1689  (2),  1701. 
Tonnay-Charente,   1698,  1772, 

1784,  1785. 
Tors,  1672. 
Treize-Septiers,  1689. 
Treize-VentB,  1689. 
Vassiac,  1703,  1716. 
Vesins,  1666,  1667, 1723,  1728. 
VihierB,  1723. 

VillejéBus,  1784,1785, 1786. 
Villeneuve-Ia-Comtesse,  1732, 

1742-1746. 
VillierB,  1674,  1699. 
Virlet,  1702. 

Vouillé-les-Marais,  1690. 
Voutron,  1668. 
Vouvant,  1701. 
Vouvray,  1714. 
Xaintray,  1674, 1676,  1766. 
Yvea,  1694. 


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TABLE  DES  MATIÈRES 


L'instruction  priuairb  laïque,  gratuite  et  obligatoire 

ATAWTnSD 

pHâLiuiNAiREs  :  Ecoles  en  Gaule  ;  abbayes,  presbytères; 
écolâtres,  page  8.  —Créations nombreuses  d'écoles.  Dé- 
crets des  conciles:  Trente,  Trèvea, -Maline,  Aire,  page 
18.  —  Nombre  considérable  d'établissements  d'instruc- 
tion, p,  24.  —  Bibliothèques,  collèges,  écoles  diverses, 
chirurgie;  couvents;  lettrés  et  illettréH,  p.  37.  —  Grandes 
écoles  à  La  Rochelle,  à  Saintes.  Elles  supposent  les 
petites.  Efforts  des  évëques,  p.  47.  —  Noms  et  titres 
d'instituteurs  en  Saintonge-Aunis,  p.  54.  —  Fondations 
d'ordres  enseignants  au  xvii*  siècle.  Les  sœurs  grises, 
les  sœurs  de  la  sagesse,  les  forestières  à  La  Rochelle, 
les  ursulines,  p,  65  ;  —  Trente-six  écoles  à  La  Rochelle  en 
1689;  noms  des  maîtres  ;  chiffres  des  écoliers,  p.  76.  — 
Curés,  vicaires,  sacristains  qui  font  la  classe.  Prescrip- 
tions des  évëques,  p.  85.  —  Des  écoles  mixtes.  Le  mari 
et  la  femme  instituteurs.  Défenses  des  conciles.  Protes- 
tations des  évëques.  Cas  de  tolérances,  p.  96.  —  Ordon- 
nances des  évëques  de  Saintes  et  de  La  Rochelle  pour  les 
écoles.  GrusBol  d'Uzès,  Pierre-Louis  de  La  Rochefou- 
cauld, Antoine  de  Brancas,  etc.,  p.  100.  —  Rôle  du 
clergé  dans  la  direction  de  l'enseignement  ;  les  conciles, 
les  évëques,  p.  107.  —  L'évéque  a  la  direction  des 
écoles.  Fondations  d'écoles  et  de  collèges  par  les  évéques 
et  les  prêtres  à  Montauban,  Nevers,  Aire,  Châlon,  en 
Saintonge,  en  Aunis,  au  Maine,  en  Limousin,  etc., 
p.  113.  — La  noblesse  et  les  écoles.  Elle  s'y  instruit. 
Elle  en  fonde.  Angoulëme,  Cognac,  Saintes,  Saint-Jean 
d'Angély.  Les  La  Rochefoucauld  à  Surgères,  les  d'Al- 
bret  à  Pons,  p.  123.  —  Les  bourgeois  fondent  collèges 
et  écoles.  Lille,'  Ohàlon,   Montauban,  Savoie,  Saintes. 


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—  448  — 

Foumitures  aux  indigents  :  livres,  pain,  vAtements. 
Soins  minutieux,  p.  132  ;  —  Intervention  de  la  royauté. 
Edite  pour  forcer  les  parents  à  envoyer  leurs  enfants  à 
l'école.  Etat  des  écoles  subventionnées  par  le  roi  en  Sain- 
tonge.  C'est  l'initiative  privée  qui  a  créé  l'instruction. 
Boissy  d'Anglaa  et  Joseph  de  Maietre,  p.  144  ;  —  Le 
maître  d'école.  D'où  venait-il  ?  Instituteurs  ambulants. 
Ecoles  normales.  L'instituteur  praticien,  laboureur,  etc., 
p.  151  ;  —  Mode  de  nomination.  Le  fondateur  de  l'école. 
L'assemblée  des  habitants.  Choix  du  maître  d'école.  In- 
tervention des  pères  de  famille.  L'examen  de  l'institu- 
teur. Le  jury.  Correction  des  compositions  par  le  con- 
seil municipal,  p.  158  ;  —  Autorisation  d'enseigner.  Don- 
née par  qui  ?  Examen-.  Formule  de  nomination.  Condi- 
tions pour  être  instituteur.  Contrats.  Capacité.  Bonnes 
mœurs.  Catholicité.  Prête  serment.  L'évéque  en  tournée 
donne  là  licence.  Tolérance,  p.  169.  —  Liberté  d'ensei- 
gnement. Ouvre  école  qui  veut.  Obstacles  à  la  concur- 
rence. Les  maîtres  en  exercice  veulent  le  monopole.  Rè- 
glements divers.  Peines  contre  ceux  qui  nuisent  aux 
écoles  établies.  Exigences  des  maîtres  à  l'égard  de  leurs 
collègues.  Voltaire  et  La  Chalotais,  p,  177;  —  Instruc- 
tion obligatoire.  La  noblesse  aux  états  généraux  de  1560 
la  réclame.  Le  concile  de  Malines  fulmine  contre  les  pa- 
rents qui  négligent  l'instruction  de  leurs  enfants.  Ecoles 
du  dimanche.  Sévérité  contre  ceux  qui  ne  vont  pas  à  l'é- 
cole ;  privation  d'aumâne  ;  amendes.  Edits  de  1698,  de 
1724.  Résultats  de  l'instruction  obligatoire,  p.  185  ;  — 
Moralité  de  l'instituteur.  Les  devoirs.  Inspection.  Rap- 
ports. Discipline.  Enquête  publique.  Révocation,  p.  199  ; 
—  Obligations  particulières  et  locales  de  l'instituteur. 
Prières  pour  les  bienfaiteurs.  Enseignement.  Programme 
des  études  Quelques  prospectus  de  maîtres  et  chefs  d'in- 
stitution. Un  peu  de  charlatanisme.  Maîtres  qui  paient 
leurs  élèves.  Représentations  scéniques.  Exercices  cor- 
porels. Bataillons  scolaires,  p.  216  ;  —  Egalité  de  traite- 
ment pour  tous  les  enfants.  Corrections  et  punitions. 
L'orbilianisme.  Le  fouet  pour  les  princes.  Recomman- 
dations à  ce  sujet,  p.  232.  —  Avantages.  Traitement.  Ré- 
tribution scolaire.  Taux  de  l'écolage.  Oratuité  pour  les 
pauvres.  Conditions  du  contrat.  Misère  de  quelques  mai- 


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-  449  — 

trea,  p.  236;  —  Le  maître  d'école  chargé  de  l'horloge. 
Sacristain.  Paiement  en  nature.  Contrats  de  louage.  Les 
précepteurs  dans  les  maisons  particulières.  OtTrea  et  de- 
mandes, p.  248  ;  —  EiTorta  pour  améliorer  la  situation  du 
maitre.  Les  états  généraux.  Les  conciles.  Les  synodes. 
Les  évéques.  Traitement  assuré  par  les  fabriques,  par 
l'intendant,  par  le  roi.  ChifTre  du  traitement.  Les  len- 
teurs administratives.  L'instituteur  rétribué  et  l'institu- 
teur libre,  p.  2.ïf>; —  La  gratuité.  Ecoles  gratuites  dès 
843.  Le  droit  à  l'instruction  pour  les  pauvres.  Elle  est 
souvent  complète  par  des  fondations,  du  roi,  des  fabri- 
ques, des  particuliers.  Obligation  pour  les  chapitres  de 
l'assurer.  La  liste  des  indigents.  L'instruction  est  gra- 
tuitement donnée  parles  ordres  religieux,  p.  266; — Avan- 
tages accessoires  du  maitre  d'école.  Logement.  Exemp- 
tion d'impôts,  de  la  milice,  du  logement  des  gens  de 
guerre.  Repas,  Redevances  en  nature.  Contrats  entre 
l'instituteur  et  la  paroisse.  Conditions  diverses.  Règle- 
ment de  l'école.  Enseignement.  Un  maitre  d'école  poite- 
vin. Vacances,  etc.,  p.  277  ;  —  L'instruction  primaire  et 
la  convention.  Décrets  nombreux  pour  les  écoles.  Effets 
désastreux.  Réclamation  de  la  commune  de  Saint-Sau- 
van  contre  le  décret  qui  lui  supprime  ses  écoles.  Pro- 
gramme du  nouvel  enseignement,  p.  293  ;  —  Ecoles  nor- 
males. Ecoles  centrales.  Daunou.  Mortier-Duparc.  Ro- 
ger-Martin. Luminais.  Baraillon.  Grégoire.  Oouyon. 
Bailly.  Pison  de  Galland.  Opinions  et  projets.  Etataprès 
la  révolution.  Conclusion,  p.  304. 

L'Instruction  pbiuaire  en  Saintonge 
docuhemtb 
L  —  La  ■  Grant  école  ■>  de  Saint-Jean  d'Angély. 

A.  —  1610, 16  avril.  —  Sommation  faite  au  eieur  prévost- 
moyne  de  l'abbaye  de  Saint-Jean  d'Angély  par  Julien 
Du  Rocher  de  lui  remettre  les  provisions  de  l'économat 
dont  il  a  été  pourvu  par  l'abbé  P.  Guillebaud. 

B,  —  1615,20juitlet.  —  Sommation  faite  par  Pierre  Boyzard, 
bachelier  es  arts  et  sacrée  faculté  de  théologie,  à  Jean 
de  Bonnet,  économe  et  principal  du  collfige  de  Saint- 
Jean  d'Angély,  de  déclarer  s'il  veut  continuer  de  l'em- 
pôchcr  en  l'exercice  de  sa  charge. 


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-  450  — 

0.  —  1610,  20  mai.  —  Procuration  donnée  par  le  ayndic 
des  bénédictins  de  l'abbaye  de  Saint-Jean  d'Angély.  333 

D.  —  16!  6,  15  juillet.  —  Procuration  pour  requérir  le  mo- 
niteur de  Pierre  Boyzard  comme  instructeur  de  la  jeu- 
nesse. 334 

E. —  1617,  15  janvier.  —  Certificat  donné  au  nom  des 
habitants  catholiques  de  Saint-Jean  d'Angély  à  M"  Pierre 
Boyzard,  avocat  au  parlement.  336 

II.  —  Fondation  d'une  écolede  filles  à  Saint- Jean  d'Angély. 
■  A.  —  1 751 ,  27  juin.  —  Constitution  de  deux  cents  livres  de 
rente  par  les  bénédictins  de  Saint-Jean  d'Angély,  au 
profit  de  Marie-Anne  Bourgeois  de  Coybo.  337 

B.  —  1751,  31  juillet.  —  Donation  et  fondation  d'école  de 
charité  faites  par  mademoiselle  Marianne  Bourgeois  de 
Coybo  en  faveur  de  la  présente  ville  de  Saint-Jean 
d'Angély.  339 

0-  —  1751,  31  juillet.  —  Règlement  pour  les  maîtresses  de 
l'école  de  filles  fondée  par  Marie-Anne  Bourgeois  de 
Coybo.  343 

D.  —  1754,  15  juin.  —  Donation  d'une  maison  avec  ses 
dépendances  à  la  ville  par  Marie-Anne  Bourgeois  de 
Coybo.  344 

ni,  —  1689,  1 1  mars.  —  Procès  verbal  de  visite  et  inspec- 
tion des  écoles  de  La  Rochelle.  347 

IV.  —  1768.21  août.  —  Contrat  de  trois  pères  de  famille 
pour  l'instruction  de  leurs  enfants.  355 

V.  —  1733,  2  novembre.  —  Contrat  en  exécution  du  testa- 
ment d'Eléonore  Aubert,  curé  d'Echebrune,  qui  a  fait 

un  legs  en  faveur  d'un  maitre  d'école.  357 

VI. —  1613-1761.  —  Premier  livre  du  préfet  d'église  du 
collège  de  Saintes  contenant  l'indication  des  prières  or- 
données   pour  les  membres  ou  les  bienfaiteurs    de  la 
société  de  Jésus.  Noms  des  religieux  morts  à  Saintes.     360 
VII.  — Liste  des  paroisses  où  l'on  a  constaté  des  écoles.     443 


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TABLE  ONOMASTIQUE 


Par  H,  Henri  Jovbr 


Aa»l  en  Oueau.  caot.  de  MoDUoei 

arr.  de  Pau,  i90. 
Abailard,  Abelard,  13,  135. 
Abidos,  CQia.  de  Lagor,   arr.    d'Oi 

thez,  190,  239. 
Abzac  {Oclave  d"),  H9. 
Abz&e,  CBDt.    de    Coutras,   arr.  d 

Libouroe,  2S0. 
A  carie,  67. 
Acata  (Clémeut),  436. 
Achardj  ré^at,  49. 
Adam,  instituteur,  Bi. 
Adenet  (Guillaume),  411. 
Ager,  maître  d"école,  14T. 
Agier,  recteur,  27. 
Agroter  (D'),  vicaire  général  de   La 

Rochelle,  261. 
Aigrefeaille,  chef-iieu  lîe  canl.,  arr. 

de   Rochefort-sur-mer,  52,  53,  70, 

75,  100,  155,  210. 
Aigret  {Laurent},  331. 
Aigron  (Pierre),  419. 
Aigurande  (Indre], chef-lieu  de  cant., 

arr.  de  La  Châtre,  340. 
Aillas,  cant.  d'Auros,  arr.  de  Bazas, 

Aimé  (René),  430. 

Aimen,  maître  d'école,  10. 

Airaud  fRené),  422. 

Aire,    cnef-lieu    de    cant.,  arr.    de 

Saint-Sever,  32,115,170. 
Airoaull,  chef-lieu   de  cant.,  arr.  de 

Parthenay,    13,  70,  213. 
'   AtÊe,    Ayse,    cant.    de    Bonneville 

(Haute-Savoie),  140. 
Aix  (Bouchea-du-Rhôoe),  143. 
Aizier,  cant,  de  Quiltebceuf,  arr 

Pont-Audemer,  33, 
AJaccio  ^Corse),  377. 


Alaigre  (Michel),  417. 

Alazar  (Charles),  417. 

Albertic  (Adémar),  389. 

Albignac  de   Casteinau  (D'),  évèque 

d'Angoulème,  262, 
Albret  (Marie  d')  ;  —  (César-PhŒbua 

d')  ;  —  (Charles-Amanieu  d'),  136. 
Alem,  prêtre,  39. 
Alemay  (Léonard),  406. 
Alemen  (Isabelle  d'),  380. 
Aleui,  prêtre,  93. 
Aleiandre  V,  pape.  142. 
Alfred  le  Grand,  126. 
Alge»,   com,    de    Goumay-en-Braj, 

arr.  de  NeufchStel,  35. 
Al  iénor  d'Aquitaine,  11. 
Aligre,  Voir  Marant. 
Aliot  (Jean),  371. 
Allain,  prêtre,  6,  30,  317. 
Allaire  (Ambroise)  ;  —  (Louis),  347; 

—  (AmbroiseJ,  marchand,  348. 
Allay,  maître  d'école,  276. 
Allenet,  notaire,  339,  340,  342,  343, 

344,  345,  346,  347. 
AUonoilU,  com.  du  cant.  d'Amiens, 

33. 
Al  ma  ra  no  (Nicolas),  373. 
Almeida  (Fr.  de),  420. 
Althaim  (Le  comte  d'),  383. 
Alvarado  de  Aquila  (Eléonore),  408. 
Alvarèa  (Eléonore),  420, 
Amalaire  de  Trêves,  13, 
Amalaric,  chanoine  de  Tours,  368. 
Amharès,    com.    du   Carbon-Blanc, 

arr.  de  Bordeaux,  281. 
Amblard  (Antoine),  428. 
Amblard  de  Novairy,  140. 
Ambrumetnil,    cant.     d'Offran  ville, 

arr.  de  Dieppe,  H3. 
Amelin  (René),  419. 
Amiens  (Somme^  228, 


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Amon,  cant.  de  Faucogncy,  arr.  de 

Lure,  32. 
Amyot,  recteurdes  écoles,  180. 
Anaelol,  chef-lieu  de  cant,,   arr.  de 

ChaumoDt,  203. 
AndUhj-let-MaraU,  cant.  de  Manias, 

ns. 

André,  archevêque  de  Malioes,  412; 

--  (FraD(ois),  418;  —  prccepteui 

de  la  ieuDesse,  32  ;  —  laboureur, 

252,  355-357. 

Ange&c-Champagne,   caot.    de    Se- 

goDzac,  arr.  de  Cognac,  SS. 
Angeac-Charenle,  cBot.  de  Château- 

neuf,  arr.  de  Cognac,  60. 
Angelelli  (Albertol,  376. 
Aager»  (Maioe-et-Loire),  142. 
AngeraÙle-le-Marlel,  cant.  de  Val- 
mont,  arr.  d'Yvetot,  33. 
An^inot  (Guillaume),  409. 
Angizeau,  maîtresse  d'école,  78. 
Aogladeo  (Fr.),  379. 
Anyoulême (Charente],  216,  253,  257. 
Angoulin»,    com.    du    cant.    de   La 

Rochelle,  88,  104. 
Auguillon  (Charlotte  d'),  134. 
Anselme  (Octave),  414. 
Antoine,  19. 

Apert,  marchand,  57,  298. 
Appraillé,  maître  d'école,  243. 
Apremont  (Claude),  388. 
Aquart  (Jean),  430. 
Aragon  (Jeanne-Beatrice  d'),  389. 
Arau  (François),  413. 
Arbisu  iLopeid'},  391  ;  —  (Luperco), 

370. 
Arc  en  Barrois,  chef-lieu  de  cant., I 

arr.  de  Chaumont,  296. 
Arcei,  cant.  deCozes,  arr.  de  Saintes, 

57,  298, 
Archiae,  chef-lieu  de  cant.,  arr.  d( 

Joniac,  74,  92,  338,  360. 
Archier,   prieur  de  Saint-Jacques 

329. 
Arciraega  (Le  seigneur],  367. 
Arcis,  prieur   de  l'abbaye  de  Saint- 
Jean  d'Aagély,  337-339. 
Ardillièrei,  cant.  d'AîgrefeuilIe,  arr. 

de  Rochefort,  53. 
Ardin,  évéque  de   La  Rochelle,  104. 
Argenleuil,   cant.  d'Ancy-lc-Franc, 

arr.  de  Tonnerre,  216. 
jlroe/i/on-CA4  (eau,  chef-lieu  de  cant., 

arr.  de  Bressuire,  133,  175. 
Argentré  (D'),   vicaire     général    de 

Limoffes,  165. 
Ariam  (François),  415. 


Arias  (Alvaro;i,  394. 

A  ri  nicgo,  392. 

Armand  (Ans.),  421. 

Arnaud,  Àrnauld,  44;  — {Alexandre), 

436; —  (Henriette),   352;  — (P.), 

régent,  51. 
Arnaij-le-Duc,     chef-lieu   de    cant., 

arr.  de  Beaune,  32. 
Arnou,  intendant,  197. 
Ars  en  Ré,  chef-lieu  de  cant.,  arr.  de 

La  Rochelle,  73,  7i,  122,  174,  212, 

229. 
Arliguelauve,  cant.  de  Lescor,  239, 
Aradij,  chef-lieu  de  cant.,  arr.  d'O- 

loron,  154. 
Arvert,  cant.  de  La  Tremblade,  arr. 

de  Marennes,  74,  147,  196,  197, 
A»iiièrei,  com.  du   cant.    de   Saint- 
Jean  d'Ang^ly,  337. 
Atson,  cant.  de    Ney,  arr.    de   Pau, 

28,  163,  164. 

Aiioaste,  com.     des    Eaux-Bonnes, 

190. 
Asle-Bévn,  cant.    de   Laruns,    arr. 

d"Oloron  Sainte-Marie,  27. 
Ataïde  (Frnncisca-Maria  de),  431. 
Athaye  (Le  comte  d"),  382. 
Alton,  évt'que  de  Verceil.  269. 
Aubegeois  (François),  418. 
Aubepierre,  canL  d'Arc. en- Barrois, 

arr.  de  Chaumont,  273. 
Aul>ert,  maître  d'école,  197  ;  —  curé 

d'Echebrune,  116,357-359. 
Aubertot,  273,  308. 
Aubiet,  cant.  de  Gimont,  arr.  d'Auch, 

29,  30,  93,  159,  239,  272. 
Aubigné  (Claude  d'),  évêque,  113. 
Auboo,  prêtre,  127. 

Aubray  (D'),  376. 

Aubry  (Jean),  433. 

AubussoD,  prôlre.  34. 

Aucher,  curé  de  Saint-Maiire,  92. 

Audaux,   cant.    de   Navarreni,  arr. 

d'Orlhei,  27,  283. 
Audebert,  399  ;    —  (Etienne),  +18  : 

—  (Pierre),  410. 
Audiat  (Louis),   337,    339,    343,  3*4, 

347,  355,  360. 
Audoyer  (Anne),  352. 
Audureau,    curé   de   Saint-Malo  du 

Bois,  90. 
Auge,  124. 

Augeai,  procureur  fabriqueur,  242. 
Augcy,  régent,  281, 
Augier,  instituteur,  223. 
Augizeau,  maîtresse  d'école,  3S3. 
Augran,  régent,  214. 


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Au^stia,  recteur  des  écoles,  1S2. 
Aajac,  cant.  de  Saint-IIilnire.  arr.  d 

SainUJean  d'Angély,  S9,  60. 
Aujeurrei,  ca>it.  de  Longcau,  273. 
Aulneau  (Charles),  428. 
Aumaisire  (François),  443. 
Aumale,  chef-lieu  de  cant.,   arr.  de 

Neufchâtel   en   Bray,  33,    34, 

H8. 
Aunay,  chef-lieu   de  cant.,  arr 

SainlrJean  d'AD|;ély,  75,  (29,  153. 
AuBBV  (Denysd),  329,  337,  339,  343, 

344. 
AuUin  (Jean),  42S. 
Authii  (P.),  archiprêtre  de  Pontacq, 

161. 
Auisncea,    cher-lieu  de  cant.,  arr, 

d'Aubusson,  84,  280. 
Auiay,  com.  du  cant.  de  Fontenay- 

ie-Comte,  91. 
Avntlon,  com.  d'Arvert,  cant.  de  I.t 

Tremblade  (Cherenlc-Inférieure) 

197. 
Avallan  (Yonne),  32. 
Avandan  (Jean  d'),  375. 
Avignon  (Vauduse),  142. 
AvrieU  (Anloneta  d),  408. 
ATril(Pierre),4a2;—  (Philippe),  423. 
Avrillon.  prêtre,  140. 
Aymar  (Ignace),  409;  —  (François), 

Aytré,    com.    du    cant.    de   La   Ro- 
chelle, 53,  70,  348. 
AzHtii  (Dom.  de),  408. 
Azayo  (Guillaume  d'),  10. 

B 

Bahault  (Joseph),  434. 

Bahin,  praticien.  Ci;  —  (J.-P.),  iî3. 

Bachcllerie  (Jean).  400. 

Bade  (Guillaume,  marquis  de),  393. 

Bagaels  [Louise};—  [Guillelme),41l. 

Bagneux,  cant.  de  Colombey  (Meui^ 

Ihe,  et  non  Manche],  291,  202. 
Bagnier  [Lydie  de),  institutrice,l56. 
Baçuenean,  prûtre,   217. 
Bat(/ne   Sainte-Radigonde,  chef-lieu 

de  cant.,  arr.  de  Barbeiicui.  10, 13. 
Baille,  recteur  du  collège  de  SoutÎ- 

Rny,  27- 
Bailles,  instructeur  do  la  jeunesse, 

29;  —  régent,  282  ;  —  (Manault), 

régent,  139, 
Baillct,  maître  d'école,  172. 
BaiUoquet  (Pierre),  422, 
Bailly,  député,  311,  313. 


Bailly-en-Rmërt,  cant.  d'Envermeu, 
arr.  de  Dieppe,  33. 

Baiolc  (André),  441. 

Bal,  dit  Qardasein,  consul,  282. 

Balard,  maître  d'école,  245  ;  —  (Guil- 
laume), 438. 

Balducci  Gambaloage(Theresia),  430. 

Balebis(De),  recteur,  27. 

Balencie  (J.  de),  régent,  163. 

Baliereau,  régent,  81. 

Ballet,  maître  d'école,  59,  264. 

Ballon,  canton  d'Aisrefeuille,  arr.  de 
Rochefort-Bur-mer,  52,253,355,390. 

Ballonfeau  (Anne),  336;  —  (Margue- 
rite), 333,  337. 

Ballore,  cant.  de  La  Guiche,  arr.  de 
Charolles,  273. 


RareilloQ,  député,  303,  311. 

Barangcr,  régenl,  250. 

Barat,  maître  d'école,  62,  219. 

Barbaud  [Jeanne),  196. 

Barbezière  (Louis),  427. 

Bariesieuj;  (Charente),  131. 

Barbier,  maître  d'école,  147. 

Barbin,  maître  d'école,  210;  —  no- 
taire, 117  ;  —  (Jacques),  197. 

Barbosa  (Fr.j,  406. 

Barboteau  (Louis),  138, 

Barbotse  (Francisco),  366. 

Barbotin,  44. 

BarboUn  des  Fontaines,  44. 

Barbou  (Jean),  433. 

Barbreau  (P.),  apothicaire,  330. 

Barde  (De),  40S. 

Bardet  (Léonard),  440. 

Bardin,  389,  391. 

Bardines(De),219. 

Bardon,  maître  d'école,  1S5;  — pra- 
ticien, 64,  69. 

Bardue,  410. 

Barenncche  (Joseph),  427. 

Bargeau   (Jacques)  ;   —  La   Mouche 


(Jet 


1,197. 


Bargignac,  notaire,  58. 

Barilieau  (Egide),  408, 

fiarillon,  maître   écrivain  juré,  166. 

Baron,  maître  d'école,  166;  —  Boni- 
face),  424;  —  (Marguerite),  336; 
—  (Maurice),  395; — curédeSaint- 
Maurice  le  Girard,  146. 

Baronnières,  maître  d'école,  153. 

BarqaeoiUe,  arr.  de  Dieppe,  217. 

Barrante  [Jacques),  405. 

Barraud,  Barreau  [Jeanne]  ;  —  ré- 
gent de  Médis,  S9. 


d  .y  Google 


Barre  (Nicolas),  44. 
Barré  (Le  P.  Nicolas],  66. 
Barrière,  maître  d'école,  SS. 
Barrot,  maître  d'école,  61. 
Bariac,   cant.   de  Podenasc, 

Bordeaux,  259. 
Barthélémy,    maître     gi 

27. 
Bartan,    cant.   de  Coies,   arr.    de 

Saiotes,  42. 
Basque,  instructeur  de  la  jeunesse, 

63. 
Battac,  cant.  de  Jarnac,  arr.  de  Co- 
gnac, 13. 
Basset,    maîtresse  d'école,  78,  332. 
BaMouet,  cant.de  Monlesquiou,arr. 

de  Mirande.  30. 
BasUrd,    maitre     d'école,    2S0;    — 

(François),  423. 
Bastide  (Claude),  418. 
Bataillé,  instructeur  de  la  jeuneste, 

56,  281  ;  —  (Esther),  56, 
BaUiller  (Jeanne  de),  68. 
BaUult  (Henri),  114. 
Baudoin,    maitre   d'école,   147,  247, 

266,  267,  271. 
Baudry  [Pierre),  197. 
Bauçet,  prêtre,   87,  89,  275;  —  ta- 

briqueur,  14. 
Baugulfe,  abbé  de  Fulde,  IS. 
Bavière  (La  duchesse  de],  380. 
Baylac  (Pierre),  hermite,  63. 
Baylc  (Raymond),  415. 
Bazenerye,  procureur,  164. 
Beau  champ,  percepteur,  253. 
Beaurcz  (Jacques),  407. 
Beaufremont  (Nicolas  de),  129,  272, 
Beauijeaij,    cant.    de   Saint-Aignan, 

147. 
Beaulicu  (Jean),  428. 
Beaumont(Léond«),  évèquc  de  Sain- 
Us,  U5. 
Beaamonl  (Creuse),  137. 
Beaumonl-le-Vicomle  ou  Beaamont- 

*«r-Sar(Ae,  chef-lieu  de  cant,,  arr, 

de  Marnera,  117,  139,  167. 
BeaumonUPërél)xe(Louiscde),  172. 
Beaane  ICôte-d'Or),  28,  32. 
Beaupoil,  proresseur  de  latin,  60. 
Beaupré    (Michel],  422  ;  —  maître 

d'école,  aubergiste,  210. 
Boaurepaire    (Ch.    de),    écrivain 

109,  110.  111. 
Beauvais  (Ilippolyte),  425. 
Beaiivaiii-sui--Malha,  cant.  de  Ma 

arr.  de  Saint-Jean  d'Angély,  59, 
129. 


Becbameils  (François),  417. 

Bedeau  (René),  H7  ;  —  prêtre,  167. 

Bec'On,  intendant  de  La  Rochelle,7l. 

Betay,  Boulay  (Louis),  432  ;  —  mai- 
tre d'école,  no. 

Belin,  maître  d'école,  77. 

Bellac  (Haute-Vienne),  370. 

Bellandier,  recteur,  27. 

Bellebal,  cent,  de  Targon,  arr.  de 
La  Béole,   30. 

Belle  fontaine,  abbaye,  com  de  Bc- 
grolle  (Maine-et-Loire),  13. 

Bellefoiae.  com.  d ' Al lou ville- Belle- 
fosse,  cant.  d'Yvelot,   33,  93. 

Bellenger  (Louise),  118. 

BcUerive  (Pierre),  442. 

Bellet,  maitre  écrivain,  63, 

Belllon,  tonnelier;  —  maitre  d'é- 
cole, 353, 

Belloc,  instructeur  de  la  jeunesse, 
29. 

Bellot,  notaire  et  instructeur  de  la 


Belluteau,  régenl,  58. 

Belot  (Charles),  419. 

Bcliunce  de  Caslel  Moron  (H.-F.-X. 
de),  429,  432,  434. 

Benasle  (Jean),  64. 

Benel,  cant.  de  Malllezais,  89. 

Beneveiitano,  archevêque,  360. 

Benuauvigne,  instrucleur  de  la  jeu- 
nesse, 63. 

Bennet,  instructeur  de  la  jeunesse, 
133. 

Benoit,  XI,  —  XII,  papes,  112. 

Benoit  (Charles),  —  (Louis),  351  ; 
(François'i,  régent,  291,  292. 

Bcnon,  cant.  de  Courçon,  arr.  de  La 
Rochelle,  74. 

Bcquier,  maître  d'école,  309. 

Beraud  (Barlhélemy),   374. 

Bérenger,  archidiacre  d'Angers,   13. 

Bergeon  (Jean),  400. 

Berger,  352. 

Bergetle,  maîtresse  d'école,  78,  352. 

Bertfier,  praticien,  64,  65  ;  —  prati- 
cien et  maiti-e  d'écolo,  155;  — 
maitre  d'école  et  greffier,  65. 

Bermond  (Françoise  de),  67. 

Bern.ic  Débat,  com.  du  cant.  de  Tar- 
bes,  154. 

Bemage,  384,  390. 

Bernard,  instiluteur,  43,  77,  Jill  ;  — 
orfèvre;  -  (Paull,  319;— (Antoi- 
ne), 121  ;— (F.),  4V;  -  (Louis),4l2; 
—  (Mathieu),  3»1  ;  —  curé  de 
Berteaucourt,  99. 


d  .y  Google 


Bernard  de  Béon  du  Masses,   126. 

Beraardeau  (Daniel),  3SI. 

Remardon  (Bernard),  t37. 

Berneaîl,  cant.  de  Gemozac,  Brr.  de 
Saintes,  298. 

Bernit^r,  360. 

Bemy  (Jean),  432. 

Berry  (Pierre),  64.  • 

Berlëaueoorl,  cant.  de  Domart,  arr. 
de  Doullens,  9». 

Berlhelming,  cant.  de  Fenétrange, 
arr.  de    harrebourg,  189, 

Berthommé  (Claude),  332,  333  ;  — 
curé  de  Marsilly,  100. 

Berthonneau,  cura  de  Moncoutant, 
24«. 

Berlin  (Guillaume),  417. 

Berton,  éditeur,  39.' 

Bertrand  (J,-B.),  435;  —  (Pierre), 
426;  —(René),  419. 

Bertrandie  (Jean),  442. 

Berrille-surSeine,  cant.  de  Duclairj 
arr.  de  Bouon,  93. 

Besaacourt  (De),  bourgeois,   136. 

Bescon  (Gilles),  282. 

Bèse  (J.  de),  maître  d'école,  279. 

Dcsse,   maître  d'école,  21^. 

Besson,  maître  d'école,  77,  349  ;  — 
maîtresse  d'école,  78  ;  —  (Pierre), 
435. 

Bestemps  fPaschasio  de).  388. 

Bi^thune  (Henri  de),  archevêque  de 
Bordeaux,  86. 

Bettborn,  cant.  de  Penétrange,  arr, 
de  Sarrebourg,  189, 

Beurivé  (P.).  44. 

Beurlant,  professeur  de  musique, 
220. 

Beuveraat  (Jeanne),  134. 

Bideren,  com.  d'Autevielle  Saint- 
Martin  Biderca,  cant.  de  Sauve- 
terre,  arr.  d'Orthei,  122. 

Biffoli  (Benedict),  376. 

Bignac,  cant.  de  Rouillac,  arr.  d'An- 
goulèmc,  44, 

Bign&y,  com.  du  cant.  de  Saint- 
Jean  d'Angély,  344, 

Bignon,  intendant  de  La  Bochellc, 
56. 

Bigois,  précepteur,  253. 

Bigot  (Louise),  123. 

Bigoteau,  69. 

Bihflult,  instituteur,  27, 

Billey  (Thierry  de),  maître  d'école, 
23. 

Billon  (Abraham),  351  ;  —  bouchère; 
—  (Magdeleine),  353. 


Binet  (Henry),  381. 

Biot,  précepteur,  62. 

Bisiquana  [La  princesse),  367. 

Bisseuil,  marguillier,  116. 
Biteau  (Anne)  ;  —  (Paul) ;  —  (Pierre), 
196;  — (Bachel),  195. 

Bhal,  couvent,  126. 

Bivilte-la-RMére,  cant,  de  Bacque- 
ville,  arr.  de  Dieppe,  93. 

Bizanos,  com.  du  canton  de  Pau,  28, 

Bizet  (Tristan  de),  évêque  de  Sain- 
tes, 141. 

Bizeui,  maître  es  arts,  57,  58. 

Biziau  (Mathurin),  415. 

Blanchard   (Antoine),  421. 

Blancbetti  [La  comtesse),  43i. 

Blanfief,  com.  de  Varatze,  cant.   de 
Saint^Jean  d'Angély,  334,  335,  336. 

Blangy,  chef-lieu  de  cant.,  arr.  de 
Neufcbàtcl,  33. 

Blanleuil  (Marc),  378. 

Blanzac,    cheMieu    de  cent.,    arr. 
d'Angoulcnie,  257. 

Blasco  (Vincenliol,  417. 

Blaiimoal,  cant.  de  Sauveterre,  arr, 
de  La  Réole,  259. 

Bled,  économe,  181. 

Blésignac,  cant.  de  Créon,  arr.  de 
Bordeaux,  30. 

Bleues,  régent  des  écoles,  181. 

Blondet,  maître  es  arts,  27. 

Bobin,  praticien,  65. 

Bocb,  curé  de  Montgîrod,  83, 

Bochut,  curé  d'Aise,  140. 

Bocqueville,  doyenné  du  diocèse  de 
Rouen,  34,  94. 

Boedron,  régent,  242, 

Boct,  recteur,  27. 

Boguîer  (Anne-Lydie),  127,  271. 

Boipineau  (Jean),  424. 

Boireau  (Jacques),  418. 

Boisdon,prèlre,89,  145. 

Boisdron,  prêtre,  90,  274. 

Boisteux  (De),  bourgeois,  135. 

Boismort,  charpentier  de  narire,  55. 

Boisnard  ;    —  (J.),   44;    —   curé  de 
Théiac;   -  (Marie)  ,  57. 

Boiitay-le-Châlel,    cant.  de   Buchy, 
arr.  de  Rouen,  33. 

Boisse,   professeur,    70;   —  instruc- 
teur de  la  jeunesse,  81. 

Boisselet  (Jean),  354. 

Boissennede  (Robert),  422. 

Boissière(J,  de),  maître  d'école,  179. 

Boissv  d'Anglas,  conventionnel,  148. 

Boivié  (Malhieu),  425. 

Boizard,    principal  du    collège    de 


d  .y  Google 


SainlJean  d'Àugély,  29,  331,  332, 
333,  33i-336. 

Bolbec,  chef-lieu  de  cant.,  arr.  du 
Havre,   H3. 

Bolio  (Gesparo\  38i. 

Bon,  maitro  d'école,  58,  01  ;  —  (Oc- 
tave), 412;  —  (Pierre),  3S4. 

Boncnfant  (François),  6i. 

Boniface  VIII,  papp,  142. 

Bannac,  caat.  d  Ambaiac,  arr.  de 
Limoges,  119. 

Bonnaud,  Bonncau,  maître  d'école, 
77,  353  ;  —  mnrcliand  ;  — ■  (Louisl, 
319  ;  —  curé  de  Pont  l'Abbé,  26J. 

Bonnegens  (Joseph  de],  339,  340, 
342,  343,  344,  3t3,  316,  347  ;  — 
d'Aumont  (Joseph  de),  lieutenant 
général  de  police,   267. 

Bouet,  Bonnet,  243;  —  avocat,  lOî 

—  (Jeun),  417;  —  (Jean-B.j,  430 

.  —  (André)  ;  —  (Jacques),  197  ;  - 
(Toussaint),  409 ;  —  (André);  - 
(Jean),    maître  d'école,  136,  204  ; 

—  (Jean  de),  économe  du  collt'Re 
de  Saint-Jean  d'Angcly,  329,331, 
332,  33.1,  3J  t.  335. 

Bonnerille,  com.  de  Domart,  ar 

I>oulteDB,  33, 
Baaneville,  com.  de  Villaroger,  i 

de  Bourg  Saint-Maurice,  arr.   de 

Mou  tiers,  40. 
Bonin,  Bonnin,  maître  d'écriture; 

instituteur  ;  —  (Christophe),  427  ; 

—  (Jutes),  438. 
Bonlemps,  383. 
Bonvallet,  G9. 
Boquillon,  99. 
Berce,  cant.  d'Accous,  arr.  d'Oloron 

Sainte-Marie,  28. 

Bord,  supérieur  du  collège  de  Si 
tes,  41'J. 

Bordagc  (J.  de),  prëlrc,  92. 

BoMeaHjr  (Girondei,  70,  151. 

Bordenave  (Jean),  407  ;  —  (N.),  pro- 
fesseur. 439. 

Bordesio(Uuy),  374. 

Borgia  (Jean  de),  372. 

Borglelenu,  maître  d'école,  213. 

Borel,  297. 

Baicarmaiid,  33. 

Bosquet  (Antoine).  378. 

Bossu  (('laude'i,    374. 

Botin,  Boltin  (Christophe),  421; 
instilutour,  27. 

Bouchait  (Je«n-Ph.l,  232. 

Bouchenet  (Jean),   408. 

Boucbeaoire,  maitre  d'école,  16S. 


Boucheporn  (Bertrand  de),  intendant 
de  Pau,    239. 

Boucher,   maître  d'école,  21S. 

bouchereau  (Marguerite),  68  ;  — 
curé  de  Pouillc,  250. 

Boucherit.  maître  d'école,  264. 

Bouchicr  (Jacques),  402. 

Itoudaud  (Jean),  424. 

lîoudot,  recteur,  27. 

Boue,  régent,  281. 

Bouet  (Guillaume),  339. 

Wuif/ïp,  doyenné  de  Foucarmont,  dio- 
de Poucn,  93. 

Bouhft,  cant.  d'Aigrefeuille,  arr.  de 
Rochefort,  53. 

Bou  h  ier(  El  issl>elh),3 1 6;— régent,  2S8. 

Bouillaud  (Catherine),  56. 

Bouille  (La  marquise  de),  70. 

Doulageon,  maître  d'école,  145. 

Boulanger,  principal  du  collège  de 
Trojes,  180. 

Boulette  (Jeenncj,  130,  272. 

Boulincau  (Alexis);—  (Jean),    197. 

Bouloigne  (Antoine),  380. 

ODu<|Uet  (Michel),  422. 

Bourbon,  procureur  au  parlement, 
138. 

Bourbon  -  l'Archainliaull,  chef-  lieu 
de  cant.,  arr.  de  Moulins,  27,  ISâ. 

Bourbonne,  chef-lîcu  de  cant.,  arr. 
de  Langi-es,  308. 

flourcp//-Hnc,com.  de  HareDnes,148. 

Jloaiilallal,  com.  d'Arthei  (Basses- 
Pyrénées),  283. 

Bourdes,  précepteur,  254. 

Rourdet,  notaire,  55. 

Bourdicu,  ofllcier  municipal,  163. 

Bourij ,  Bourg-»ur-Gironde,  cher- 
lieu  de  cant.,  arr.  de  Blaye,  30. 

Bonrfj-Arhard ,  cant.  de  Routot,  arr. 
de  Ponl-Audemer,  33. 

«oun/ane-,/- (Creuse),  84,31*. 

Boiir!/-Ch.\renle,  cant.  de  Segoniac, 
arr.  de  Cognac,  44,  1 48.  264. 

Bourgeois  de  Coybo  (Marie-Anne). 
12U.  156,  337-317;—  (.Jean),  curé 
de  Cherbonnière,   312. 

Bourgogne  (La  duchesse   de),   123. 

Bourgoin,  maître  d'école,  166. 

Bouri/Sainl-ilaurice,  84.  \'oir  Saial 
Maurice. 

/ioiiri/Ihémulde,  chef-lieu  de  cant., 
arr.  de  Pont-Audemer,  33,3V,  91. 

Ikinri^non,  iinti({uaire.  40. 

Ilo'irmonl,  chef-lieu  de  cant.,  arr. 
de  Chaumont.  296,  :in«. 

Boui'quet,  instructeur  la  jeunese,  S3- 


d  .y  Google 


Bousquet  (De],  religieuse,  439. 
Bouttac  (CreuB«),  287,  200. 
Boussion,  instituteur,  81. 
Bou-tur-Loire,  com.  da  cant.  d'Or- 
léans, 89. 
Bouteille,  maître  d'école,  63,  147, 

148. 
Boutciller,  maître  d'école,  175. 
Boulenac,    cant,   de  Cozes,   arr.   de 

Saintes,  56. 
Boutet    de    Richardière,     curé    de 

RohaD-Bohan,  261. 
Boiitemlle,   cant.     de    ChSteauneuf, 

arr.  de  Cognac,  44. 
Boutillier(FrançoisJ,  419. 
Boutin(J.),  44. 
Boutioet  (Elisabeth],  196. 
Bouliot  (Th.).  historien,  9S. 
Boutraud,  maître  d'école,  146. 
Bouyer(P.),  44. 
Bouzard,  instituteur,  81. 
Boues,  cant.  de  Sains,  arr.  d'Amiens, 

99, 
Botel,  chef-lieu   de  cant.,    arr.  de 

Mouliers,  84. 
Bnehy,  cant.  de   Bacqueville,   arr. 

de  Dieppe,  34. 
Bragance  (François  de),  379, 
Bratrneau  (Jean),  348. 
Bramon,  410. 
Bran,  cant.  de  Montandre,  arr.   de 

Jonzac,  63. 
Brancas  [Antoine  de),  évêque  de  La 

Rochelle,  14,  70,   106,  106,  276. 
Brandano  iL.),412. 
Brange  (GeorKes  de),  252. 
BranKé  (Thérèse),  institutrice,   208. 
Brard,  praticien,  65. 
Brau(^  de  Lonzac,  116. 
Bray,  cant.  de  Beaumont-le-Roger, 

arr.  de  Bemay,  34,  94. 
Brai/,  diocèse  de  Sens,  173. 
Bréal  (M.),  professeur,  123. 
Brebuire  (De),  276. 
Brechy,  94. 
Brejon,  notaire,  96. 
Brenoncoarl,  28. 
Bresse  (Aneèle  de),  67. 
BreUene  (Ce  duc  de),   142. 
Breuil,  33. 

Breuil,  doyenné  de  Magnj   en  Nor- 
mandie, 203. 
Breuillel,  cant.  de  Bovan,  arr.  de 

Marennes,  75,  147.     ' 
Brevet  (Etienne)  ;  —  (Samuel),  351. 
Bresé,  cant.  deMontreuil-Bellay,  72. 
Brexti  (Pierre),  409. 


Brisn  (B.  de],  maître  d'école,  281. 

Briaaeourt,  cant.  d'Andelot,  arr.  de 
Chaumont,  21  S. 

Briaud,  homme  de  loi,  298. 

Brie-Comte-Robert,  chef-lieu  de  can- 
ton, arr.  de  Meluii,  72. 

Briene  (Jacques),  418. 

Brigant  (Le  duc  de),  373. 

Brigueïille,  prf'tre,  212. 

Briquet  (Claude),  433. 

Brisseau,  prêtre,  90  ;  —  (Marie),  352. 

Brisson  (Barnabe)  ;  —  (Marie),  128  ; 

—  (Michel),  392. 

Brioti,  canton  de  Pons,  arr.  de  Sain- 
tes, 74. 

Brochard  [Jean],  64. 

Brogny  (De),  cardinal,  26. 

Broqueville  (Jean),  371. 

Brouac,  chef-lieu  de  cant.,  arr.  de 
Barbeiieui,  63, 

Brossard  (Henriette),  maîtresse  d'é- 
cole, 78,  352. 

Brottet,  com.  du  cant.  de  Chaumont, 
273. 

Brouage,  com.  d'Hiers-Brouage,  c. 
de  Marennes,  14S,  206. 

Brouard,  régent,  158. 

Brousse  [Joseph],  435; —  (Martin), 
430  ;  —  curé  d'Auzances,  84. 

Broy,  3S. 

Bruer  (Thomas],  410. 

Brûlé  (Marie),  institutrice,  270. 

Brun,  maître  d'école,  60, 

Bruneau  (Charles),  seigneur  de  Ri- 
gny,  284. 

Brunet  (Catherine),  70;  —  (Guil- 
laume), 439, 

Brunet  de  Rompsay  (J.),  351, 

Bruneteau  (  Jacques)  ;   —   (Jean  ) , 

—  [Pierre],  196. 

Brung,  maîtresse  d'école,  60  ; — fa- 
briqueur,  359. 

Brunneval  (De),  receveur  des  ga- 
belles, 277, 

Bruno  (Saint),  13. 

Brunv,  84. 

Brusfé  (Jeanne),  352. 

Bruzelicm  (Maria),  410,  411, 

Buchet,  marchand,  57. 

Buchot,  maître  d'école,  ministre  des 
affaires  étrangères,  299. 

Buet,  recteur  des  écoles,  179. 

BulTé,  prêtre,  88,89. 

Bufff(«e,  com.  de  Cauville,  cant.  de 
Montivilliers,   arr.   du  Havre,  35, 

Bugnein,   cant.    de   Nai 
d'Orlhez.  283, 


d  .y  Google 


Buisson,  marchande,  219  :  —  (Jean), 

165,  414. 
Bulion,  391. 
BuDisset(Bartb.),  387. 
Burch  (Fr.  van  der),  archevêque  de 

Cambrai,  379. 
Boren  (Maurice),  412. 
Barie,   chef-lieu    de    cant.,   arrond. 

de  Saintes,  74,  217,  298,  300. 
Bus  (César  de],  66. 
Busillel,  bourgeois,  134. 
Busœo(Theod.J,  383. 
Busquet  (Anne),  73. 
Bustet,  cant.  de  CuBset,  arr.   de   La 

PalllBse  (Allier),  27. 
BustoB  (Tberesia  de),  42S. 
6oa:iêre-(a-Grue,  cant.  de   Bourbon- 

l'Archambault,   arr.    de  Moulins, 

27,  215. 
Buzy,  canl.  d'Arudy,  arr.   d'Oloron 

Sainte-Marie,  28. 
Bylli  (Etienne),  400. 


Caba  (Ferdinand  de),  412. 

Cabaille,  recteur,  27. 

Cabanot,  instituteur,  190,  239. 

Cadillac,  chef-lieu  de   cant.,  arr 
Bordeaux,  259,  281. 

Gadiot  (Pierre),  403. 

Caffin  (Jean),  333,  334. 

Cahorg  (Lot),  142. 

Csbuzac  de  Caui  (S.-C.-P.  de),  évê- 
que  d'Aire,  170. 

Caillaud,  maître  de  latin,  77,  3S3. 

Caitly,  cant.  de  Clères,  arr.  de 
Rouen,  34. 

Cairville,  34. 

Calais  de  Faveau  de  Merillé  (Mar- 
guérite  de),  —  (Marie  de),  —  (Mé- 
lanie  de),  maîtresses  d'écoles,  1 S7. 

Calasancio  (Joseph),  66. 

Callon,  prêtre  de  la  mission,  116. 

Camanère  (Alexis),  428. 

Cambraj,  mailre  d'école,  77,  350. 

Camerleiter(Séb.),  404. 

Campeville  (Catherine),  maîtresse 
d'École,  350. 

Campigny ,  com.  du  cant.  de  Pont- 
Aude  mer,  33. 

Campo  Verdé,  431. 

Campoij  Barcahet (Maria)  ;  —  (Apol- 
lonia),  439. 

Camus  (Jean);  —  (Thomas),  197. 

Cam;lus,  régent  des  écoles,  203. 

Canalier  chanoine,  369. 


Canillac  (François  de),  372, 

Canos(Sara),  413. 

Cany,  chef-lieu  de  cant.,  arr.  d'Yve- 

tot,  33. 
Caps  du  Verger  (Pierre  de),  régenl, 

62. 
Capuciis  (Antonio)  ;  —   (Francisco), 

413. 
Carafa  (Vincent),  404. 
CarasBol  (GulLelmo),  380. 
CardlUon  (Antoinette  de),  393. 
Cardin,  instructeur  de  jeunesse,  80. 
Cardole (Arnaud  de);  —  (Douce  de), 

253. 
Cardonne  (Balthazar),  441. 
Carduca  (Xavier).  433. 
Carini  (Vincent),  386. 
CarloU  (Ernestina),  434. 
Carnereau,  maître  d'école,  77. 
Caro  (Raphaël  de),  393. 
Carreto  (Sebastiano  Garcia),  382. 
Carrière  (De),  maîtresse  d'école,  145. 
Carteron.  maître  d'école,  97. 
Cartier  (Mathurin),  38. 
Carvaial  (André  de),  416. 
Carville,  diocèse  de  Rouen,  33,   34. 
CasBfisus  (Jean),  411. 
Casimiro,  cardinal,  400. 
Cassagnet  de  Tilladel  (M.  de),  évêque 

de  Mâcon,  243. 
Cassaigne,  instituteur,  30. 
Cassani  (Joseph),  429. 
Caslelbon,  coro.  de  Betchat,  cant.  de 

Saint-Lizier,  arr.  de  Saint-Girons, 

263. 
Castilla  (Jean),  413. 
Caslille  (Léon),  425  ;  —  (Vincent  de], 

433. 
Catlillon,  chef-lieu  de  cant.,  arr.  de 

Libourne,  259, 
Castres  (Lucas  de),  382,  407. 
Castre»,  cant.   de   Lahrêde,    arr.   de 

Bordeaux,  261, 
Castuple  (Amat),  374. 
Caubioa,    cant.    de  Lescar,    arr.   de 

Pau,  239. 
CaaneUle,  cant,  de  Peyrehorade,  241 . 
CauviUe,  cant.  de  Montivilliers,  arr. 

du  Havre,  94. 
Cavaille  (François),  442. 
Cavaillon,  chef-lieu  de  cant.   (Vau- 

cluse).  66. 
Cavalcata  (P.-L.),  408.- 
Cavero,  évéque  d'Arequipa,  426. 
CavUa  iMarie-Anno),  220,  221. 
Caylua  (Madame  de),  235. 
.  Caières  (Françoise  de),  67. 


d  .y  Google 


Ca:èret,  caot.  de  Grenade-sur-l'A-l 

dour,  arr.  de  Mont-de-Marsao,  170.  ' 
Celea  (Antoine),  4M.  ] 

Centurione  (L.),  43S. 
C«rdan  (Josepb),  403.  j 

Cirilly,  ch«f-ljeu  de   caot.,  arr.  de 

Montluçon,  27,  165,213,216. 
Cerizay  (Françoise  de),  72. 
Cernés,  archiprctré  de  Bordeaux,  30. 
Cesneau,  maître  d'école,  139. 
Cevin»,  com.  du  canl.  d'Albertville, 

84. 
Chabanel  (Pierre],  374. 
Chabot,  conventionnel,  309. 
Cbabot  de  Sainte-Foy  (Ëstber),  127. 
Chabri^nac  (Léon),  374. 
Cbacon  (Jean  Gomez],  379. 
Cbadebec  (Jean),  424. 
Chtdenac,   cant.   de  Pons,  arr.  de 

Saintes,  S7. 
Cbagneau,  maîtresBed'école,78,  350; 

—  (Henry),  349. 
Chaignollel,  com.  de  Do  m  pierre-su  r- 

iner,  245. 
ChaillÉ  (Jacques],  197. 
CAAi7/^-fM'.Varai>,  chef-lieu  de  cant., 

arr.    de    Fontenay-le-Comte,   97, 

212,  260. 

Chaillevette,  cant.  de  LaTremblade, 

arr.  de  Marennes,  147. 
Chatais,  chef-lieu  de  cant.,  arr.  de 

Barbezieui,  73. 
Chalamy,  curé  de  Fouras,  261. 
Chalmette,  prOtre,  212. 
Chatons,  près  Corme-Ecluse,  S4. 
Ckâlona-sur-Mar ne (Starae],  151,  IS2. 
CMlont-tur-Sa une  ISaône-et-Loire), 

129,130,  133,  134,  162,   168,   180, 

181,  203,  272,273,  278. 
Chsmbon  (Antoine),  409,  413,441. 
Chambreleau, canl.dt  Morta);ne-sur- 

Sèvre,  arr.  de  La  Roche-sur-Yon, 

90,91,274. 
CAameroy(Haute-HBme),cant.d'Au- 

berive,  arr.  de  Lansres,  273. 
Chamtlly  (I.a  maréchale  de),  69. 
ChamouilUc,    cant.    de   Moutaudre, 

arr.  deJonzac,  172. 
Charopa(;nc  (G.  de),   archevêque  de 

Sens,  173. 
Champaijnon,  com.  de  Se^nznc,  SE 
Ckampdenieri,    chef-lieu   de   cant. 

arr.  de  Niort,  99,  156. 
Champert,  instituteur,  27. 
ChampHour  (Etienne  de),  événue  d 

La  Rochelle,  69-73,  103,  105,116, 

213,  218,  236,  375. 


Champignolle,  cant.  d'Araay-le-Dnc, 
arr.  de  Beaune,  32. 

Champigny  (Jean),  442. 

Champigny,  cant.  de  Richelieu,  arr. 
deChinon,  227. 

Champville,  maîtresse  d'école,  78. 

Chanter»,  com.  du  cant.  de  Saintes, 
75,  298. 

Chanapé,  régent,  30. 

Chanon  (Jacques),  374. 

Chsntegrel  (Grégoire),  411. 

Chanlonrup,  cant.de  Joinville  (Hau- 
te-Marne), 273. 

Chanut  (Claude),  134. 

Chanié,  276. 

Chapot,  bénédictin,  curé  de  Saint- 
Jean  d'Angély,  337-339,  340,  343, 
344,  345,  346,  347. 

Chapuis  (Eustache),  chanoine,  25. 

Charbonneau  (Adhémar  de),  évêque 
de  Saintes,  267  ;  —  institutrice, 
129. 

Chardavoine  (Jacques),  197. 

Charenten&y,  com.  de  Saint-Médard, 
cant.  de  Surgères.  53,  2it,  329. 

CAarte(nieini/,com.d'Anneville,cant. 
de  Longueville,  arr,  de  Uieppe,  33, 

Charly  (P.),  négociant,  73. 

Charmasse  (A.  de].  S,  32. 

Charon  (Guy),  408  ;  —  (Jean),  436  ; 
(Louis),  351  ;  —  maître  d'école, 
162  ;  —  curé  de  Saint-Pierre  de 
Tartifume,  106. 

Charpentier  (Prançois),  438. 

Charray,  com,  de  Nachamps,  337. 

Charrier,  procureur  du  roi.  339,  340, 
342.  343,  344,  345.  346,  347;  - 
instituteur,  81. 

Charron,  com.  du  cant.  de  Harans, 
arr.  de  La  Rochelle,  13,  14,75. 

Charsay,  fief  des  Dupont,  334,  335. 

Chartier,  instituteur,  59. 

Charvet,  notaire,  243. 

Chassenay,  instituteur,  27. 

Chattenon,  com.  de  Xan  ton -Chasse- 
non,  cant.  de  Saint-Hilaîre  des 
Loges,  208. 

Chasseraud,  maître  d'école,  264. 

Chasseriaui,  359. 

Cbastaigner  (Marcel),  386. 

ChasUin  (Léon),  374. 

Chasteigner  de  La  Roche potay,  évê- 
que de  Poitiers,  9S. 

Cbastelet  (Bernard),  424. 

Chastenet,  maître  d'école,  291. 

Chatlres,  com.  de  Saint-Brice,  cant. 
de  Cognac,  13. 


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ChaUrd  [Joieph),  437. 
Ckâleaudun  (Èure-et-Uir),  287. 
Château-Porcien  (Ardennes),  220, 
Châleaurupl,  près  Joinville,  308. 
ChSIeauvUlsiiri,    cbef-li<'ii  de   caot. 

arr,  de  Chaumont,  296. 
Ckâletaillon,  Commune  du  cant.  de 

La  Bochelle,  88. 
Cbalelier,  régent,  208. 
Châtel-Monlagne,  canl.  de  Mayet  de 

Montagne,  arr.  de  La  Palisse,  27. 
Chalelua,  chef-lieu  de  cant.,  aiT.  de 

Bousaac,  280. 
ChAlillon-iur-Loing,     chef-lieu     de 

cant.,  arr.  de  MonUrfcis,  131. 
Cfiâlillon-êur-Sèvre,     chef-lieu     de 

cant-,   arr.  de  Bressuire,  90,   174. 
Chaudeitay,   cact,  de   Chagny,   arr. 

de  Chàlon-sur-Saônc,  32. 
Chautnes  (De),  99. 
Chaumeton,    prùlrc,  409. 
Chaumette,  conventionnel,  309. 
Chaumont   (Haute-Marne),    34,     94, 

216,  296,  308. 
Chaumy  (Guillaume),  427. 
Chauvct   (Hélène),   106;   —  (J.},  — 

(Nicolas),  44. 
Cfiavagnes-en-Paillers,      cant.      de 

Saint-Fulgenl,   arr,  de   La  Roche- 
sur- Yon,  75. 
Chanroche,  cant.  de  Jaligny,  arr.  de 

La  Palisse,  26, 
Chazaux,  archiviste,  123. 
Chefaye,  Cheffois^  cant.  de  la  Cha- 

Uigneraie  (Vendée),  146. 
Chefmonl,  Voir   Cleimont, 
Chemin  (Jean).  413. 
Cheminan  (Pierre),  419. 
Chenac,  cant.  de  Cozes,  arr.  de  Sain- 
tes, 42,  46.  74. 
Cbenevière  (Laurent  de),  139. 
Chéaier,    294. 

Chêrac,  canl.  de  Burie,  arr.  de  Sain- 
tes, 75,  298. 
Cherbonnièr»,  cant.    d'Aonay,    arr. 

de  Saint-Jean  d'Ancélv,  129,  312, 

350. 
Chéreau,  chantre  du  chapitre  de  La 

Rochelle,  76;  —  inspecteur  des 

écoles,  354. 
Cberminel,  374. 
Chéroy,  chef-lieu   de   cant.   arr.  de 


Sens 


173. 


Chtrzay,  dioci^se  de  Luçon,  211. 
Chesnon  (Jacques),  423. 
Cheval,  maître  d'école,  276. 
Chevalier,  professeur,  224  ;  —  (Jean) 


354;  — (LouiB),419;  —  (Je«n)  ;  — 

(Pierre),    seigneurs  de    BlanÛef, 
334,  335. 
Chevanceaux,  cant.  de  Montlieu,  arr, 

de  Joniac,  10,  63. 
Chevé,  maîtresse  d'école,  106, 
Chevigné  de  La  Martelliêre  (Renée 

de),  130. 
Chevreuse  (Le  duc  de),  136. 
Chevrcux,  notaire,  360. 
Chevrières  (La  comt«sse  de),  381. 
Chevrollier  (Marc),  392. 
Chevry  (Le  président  de),  383. 
Chigi,  cardinal,  68. 
Chirinos  (Agnete),  410. 
Chiron,  régent,  242. 
Choignes.  com,   du  cant,   de   Chau- 
mont, 273. 
Choiseuil,  cant.   de  Clefmont,  arr. 

de  Chaumont,  273,  308. 
Cboisme,  praticien,  64. 
ChollGtjinstructeurdela  jeunesse, 58. 
Chollel  (Maine-et-Loire),  210. 
Choux  (Nicolas),  308. 
Cid  (Nicolas),  405. 
Ciré,    cant.   d'Aigrefeuille,    arr.   de 

Rochefort,   51,  99,   148,  174,  214, 

249,  261, 
Cirot  de  La  Ville,  124. 
Claude,  maître  d'école,  242  ;  -  curé 

de  Bagncux,  292;   —   de   Saintes, 

89  ;  —  le  Riche,  maître  ès-arts,  51 . 
Claudot  (L.)  ;  —  (Jean),  raaitrea  d'é- 
criture, 81. 
Claverie  (Dominique),  150;    -  ina- 

trucleur  de  la  jeunesse,  29  ;  —  ar- 

chi prêtre,  282. 
Clavier,    principal    du    collège   de 

Saintes,  SI,  244. 
Clefmant,    chef-lieu    de  cant,,    arr. 

de  Chaumont,  273,  308. 
Clément  (Lud.),  411. 
Clément    (Auguste),   archevêque  de 

Cologne,  438. 
Clèvcs  (L'abbé  de),  404. 
Clinet,  instituteur,  52. 
Clodier,  chantre,  329. 
Clomorin   (Mari^uentin  de),   vicaire 

général  de  Saintes,  433, 
ClunyiAlbande};  — (Odondc)  124. 
Clusel  (Charles),  384, 
Cluses,   cbcf-lieu   de  cant..  arr.   de 

Bonnevitle  (Haute-Savoie),  140. 
Coarrase,  cant.  de  Clarac,    arr.  de 

Pau.   27. 
Cocastel,  juge-mage  de  Faucigny, 

140. 


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Coccmo(J.-B.),  391. 

Cochet  (Jean),  57. 

Corfm,    recteur   de    l'université    de 

Paris,   193. 
Cognac  (Charente),  43. 
Coiffy,     canton     de  Varennes-Bui^ 

Amaace,  arr,  do  Langres  ;  —  cant. 

de   Bourbonne-les-Bains,   arr.   de 

Langres,  309. 
Coignet,  régenl,  281. 
Colerte  (Ferdinand],  433, 
Colbert,  archevouue  de  Rouen,  93, 

H  3. 
Colignjr  (Gaspard  IV  de),  131. 
Colin,  instituteur,  02. 
Cotlardeau,  402. 
Collebert,  maître  d'école,  56. 
Co]linet,  professeur  de   grammaire, 

58. 
Colombet  (Joachim),  252  ;  —  maître 

d'école,  166. 
Colombey-les-Choiseul,      cant.      de 

Clefmont,  arr.  de  Chauraont,  273, 

29C. 
Olombier,  institutrice,  78,  353. 
Colombier,    cant.    de    Commentry, 

arr.  de  Montluçon,  15. 
Colontmier,  professeurde  dessin,  77. 
Colommiès,  maître  d'école,  348,  349. 
Colonge   (Guillaume),  405. 
Colonge  (Jean  de),  recteur,  27. 
Combi-et   (Marie),  196. 
Compagnon,  280. 
Compagnono  (^Sfortio),  4(fô. 
Conan  (Jean  de),  maire  de  La  Ro- 
chelle, 48. 
Conchon  de  La  Chandie,  bénédictin, 

337-339. 
Condé  [Le  prince  de),  360,  3S6,  400. 
Confolena  (Charente),  2&7. 
Constance,  421. 
ConsUnt  (EUenne),  409. 
CopuB,  ppotesseur,  49. 
Coquet  [Joseph),  42S. 
Coquille,  prêtre,  27. 
Corneaui  (Jacques),  197. 
Corbigny,  arr.  de  Glamecy  (Nièvre), 

Corbineau,  chirurgien,  S7. 
Cordoba  (Maria  Femandez  de),  433. 
Corme-Ecluse,  cant.  de  Saujon,  arr. 

de  Saintes,  42,  58. 
Corme-  Boy  al  oyiCorme-ta-Forët,caa\.. 

de  Saujon,   arr.  de  Saintes,  298, 
Cormié  (Pierre),  197. 
Cormier  (Joseph),  422. 
Ckirneille,  405  ;  —  (Charies),  392. 


Comier  (Ladamede),  401. 
Cornut,  maître  d'école,  148. 
Coron,    cant.    de    Vihiers,    arr,    de 

Saumur,  90. 
Coslar  (André),  441. 
Cognac,    com.    de  Saint-Thomas  de 

Gosnac,  cant.  de   Mirambeau,  arr. 

de  Jonzac,  48,  156. 
Cossard  (Pierre),  277. 
Cosson,  curé  de  Saint-Louis  de  Ro- 

chefort,  276. 
Costc  (Antoine  de),  436. 
Cothereau  (Jacques),  401. 
Coton,  391  ;  —  (Pierre  ,  439. 
Cotlin,  recteur  du  collège  de  Souvï- 

gny,  27. 
Couche»,    chef 'lieu    de     cant.,     arr. 

d'Autun,  32. 
Coudre  (François),  423. 
Coadare»  (Landes),   com.  du  cant. 

de   Saint-Sever,  241. 
Couleuvre,    cant.     de     Lurcy-Lévy, 

arr.  de  Moulins,  27. 
Couli,  302. 
Coallery-en-Brie,   diocèse   de  Sens, 

171. 
CouUon  (Pierre),  332,  333,  335,  336, 

418. 
Coulmiert,  Qef  des  Goulu,  287, 
Coulongea-tur-VAuHze,  chef-lieu  d« 

cant.,  arr.  de  Niort,  89,  91,  154, 

207,  246,  256. 
Coupry,  407. 
Gourard,  353. 

Caurcellea,  com.  du  cant.  de  Saint- 
Jean  d'Angély,  75. 
Coarçon,  chef-tieu  de  cant.,  arr.   de 

La  Rochelle,  174,  175,  210,  230. 

mi,  271. 

Courcoury,  com.  du  cant.  de  Sain- 
tes, 39. 

Courdemanche,  cant.  de Nonancourt, 
arr.    d'Evreui,  118. 

Goureau   (Jaccjues],  197. 

Courpi/Wre, diocèse  de  Rouen, 33, 39. 

Courrèges  (Joseph),  427. 

Cours  (Anne  de),  58. 

Courtade  (A.  de),  maître  d'école,  154, 
283. 

Courtadeur,  maltresse  d'école,  77. 

Courlenay,  com.  de  Vermenton, 
arr.  d'Auierre,  173. 

Courtin,  instituteur,  81. 

Courtois  (Jean],  419. 

Cousin,  prêtre,  90;  —  recteur,  27. 

Gouatadeur    (Elisabeth),  maltresse 

■     d'école,  347. 


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CousUnt  ou  Coustout  (Guill.),  441 
Coûte,  maître  d'école,  154. 
Coutineau  (Aodré),  422. 
Coalrai,  chef-lieu  de  cant.,  arr.  de 

Libourae,  259. 
Coux,  com.  d'Arvert,  197. 
Coyron,  com.  de  Bardenac,  cant.  de 

CbalaiH,  arr.  de  Barbezieui,  6~ 
Cosetf    cheC-lieu  de   cant.,    arr.  de 

SaiQteB,  4«,  SS-61,  75,  147,  220, 

26S,  298. 
Crannei-en-Ckampagne,     cant.     de 

Loué,  ar.  du  Mans,  243. 
Craux  [Creuse),  314. 
Craca/ti,  cant.  de  Gemoiac,  arr.]  de 

Saintes,  42,  60,  75. 
Crasannêt,  cant.  de  Saiot-Porchaire, 

arr.  de  Saintes,  75. 
Crète,  cant.  d'A.ndelot,  arr.  de  Chau- 

mont,  297. 
Crêlot,  com.  de  Goderrille,    arr.  du 

HAvr«,  33. 
Criel,  cant.  d'Eu,  arr.  de  Dieppe,  33. 
Crileuil,  cant.  de  Segoniac,  arr.  de 

Cognac,  228. 
Crochery,  instituteur,  221. 
Croiset,    menuisier  ;  —  (Elisabeth), 

348. 
Croiîier,  vicaire  général  de  Saintes, 

12,261,  263. 
Crozin,  notaire  et  régent,  62. 
Crochet  (Jean),  3S1. 
Crucio(Le  P.  J.),  386. 
Cru  nier,  instituteur,  154, 
Crussol  d'Uiès,  évêque  de   La  Ro- 
chelle, 100,  102.  103,  202,  218. 
Cuchenier  (Jean),  131. 
Cuellar  (Dom  Melcbior  de),  368. 
Cuirblanc  de  Fontaine,  maître  d' 

colc,  10. 
Curtz  (MBTimilien),  411. 
Custet,  cher-lieu  de  cant.,  arr,  de  La 

Palisse,  27,  289, 
CuMey,    cant.    de  Grancey-le-Chii- 

teau,  arr,  de  Dijon,  172. 

D 

Dahinat  (Jean),  maître  d'école,  164; 
--  (Pierre),  régent,  163. 


Dalidet,  principal  du  collège  de 
Saintes,  220  ;  —  vicaire  épiscopal 
de  Robinet,  324. 

Damien,  69. 

Damlup  (Jean),  396. 


Dancereau  (Toussaint),  409. 
Daneevoir,    cant.    d'Arc-en-Barrois, 

aiT.  de  Gbaumont,  273. 
Dancierfort,  394. 
Dandin  (Jérôme),  380. 
Dangibeaud,  juge,  57. 
Danisu,  352. 

Danilovitch  (Nicolas),  407. 
Danson  (Gabrielle),  138. 
Darcy  (Nicolas),  436, 
Darfeuille  (G.),  436  ;  - 
Darmannei,  cant.  d'Andeto 
Daron,  régent,  68;  —(Nicolas),  405. 
Datini  (Achille),  384. 
Daudeteau  (Clément),  426. 
DauQou,  305,  310, 
Dauphin,  instituteur,  315. 
Daurat,  chapelain,  29;  —  prêtre,  159; 

~  maréchal,  282. 
Dauriac  (Léonard),  418. 
Davasse  (Raymond),  282. 
David,  instructeur    de   la  jeunesse, 

63;   —   curé   de   Luçon,   162;    — 

curé  de  Salles,  261  ;  —  (Symond), 

10. 
Davignon,  maître  de  pension,  60. 
Davila  (Femandezl,  418. 
Dax  (Landes),  151,  241. 
Debugis  i Pierre),  419. 
Decize,  cnef-lieu  de  cent.,  arr,    de 

Ne  vers,  27. 
Decosta  (François),  418. 
Decrespé-Mirande,  348. 
Déforis,  prêtre,  247,  267. 
Dejean  (André),  417. 
Deiois,  instructeur  de  la  jeunesse, 

62,  279,  280,  281, 
Delacquay,  régent,  281, 
Delagc,  prêtre,  146. 
Delailre,  maître  de  pension ,  21 9,  225. 
Delaporte  (Gabriel).  380. 
Delarbre  (Harçuerite),  84. 
Delaunay,  instituteur,  20. 
Délavai,  avocat,  273. 
Délayant,  historien,  48. 
Del  Beue,  évêque  d'Albi,  26. 
Deltour  (Antoine),  430. 
Deliot,  marchand,  29  ;  —    (Hubert), 

135,  273;  -  (Guillaume),  135. 
Deliale  (Léopold),  de  l'institut,  110, 

123. 
De  Lissalde  (Jean),  426. 
Delpech  de  I.'Estang,  religieuse,  68. 
Delvigne  (Pierre),  369. 
Déraia  (Charles),  66. 
Deniaud,  maître  d'école,  58,  262. 
Dcnys,  maître  d'école,  148. 


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Denys  (Saint),  125. 

Depigniot,  348. 

Depons,  notaire.  3S9,  360. 

Depoul,  curé  de  Caières,  110. 

Deraui,  précepteur,  16S. 

Derouez,  curé  de  Cranaes-en-Cham. 
pagne,  243. 

Desa  (Mendesio).  416. 

Desbarres  (Louis),  371. 

Desboeufa  (Jean),  398. 

Desbordes,  imprimeur,  38  ;  —  mar- 
chand; —  (Pierre),  354. 

DesBroussea  (Hémery),  maître  en 
chirurgie,  40 

Desceadier,  officier  municipal,  300. 

Deschamps  (Jean),  376. 

Desclaux  (Jean),  -283. 

Descomiers,  maître  d'école,  298. 

Desdait  (Pierre),  435. 

Des  Etroits  (Raymond),  390. 

Destontainea,  roaitrc  d'école,  264. 

Desgorris,  recteur,  203. 

Desjumeaux  (Charles),  416. 

Dcslandea,  juge,  57. 

Des  Loges  (Jacques),  351. 

Desloups  (Jean),  385. 

Desminières  (Louis),  424. 

Desmonceaui  (François),  440. 

DesmoDS  (Charles),  381  :  —  (N.), 
422. 

Desnimis  (Etienne),  409. 

Desplasses  (J.-L.),435. 

DesporteslJean),  421. 

Desprès  (Michelj,  424. 

Des  Roclies  (Pierre),  441. 

Dessault  (Pierre),  430. 

Dessonier  (Pierre),  409. 

Dessi  (Angelo),  416. 

Dessus,  maître  d'école,  170. 

Destricb  (Jean),  419. 

Desvignes  (Michel),  436. 

Dévala,  114. 

Dejsse  nier  (Antoine),  387;  —{Jean), 
414. 

Deylius  (P.  de),  maître  d'école, 
161. 

Dezers  (Pierre)  ;    —    (Nathaniel), 

Dibildhos  (P.),  436. 

Didier  (Jean),  424. 

Dien  <^De),  407. 

Dinel,  maître  d'école,  180. 

Dirumend  (Martin),  419. 

Dizé  (Anne),  352. 

Doix,  cant.  de   Mailleiais,    arr.  de 

Fontenay-le-Comte,  70. 
DÔU{J\ita],  118. 


Dolui,  corn,    du   cant.  du   Château 

d'Oleron,  70,  74,  147. 
Dompierre-iur-mer,  com.  du  cant, 

de  U  Rochelle,  75,  245. 
DonaU  (Livia),  399. 
Donjeux,   canton    de  Doulaincourt, 

arrondisse  m.  de  Vassy-sur-Blaise, 

121,  308. 
Dorât  (François),  423. 
Dorca,  412. 
Dorion  (Nicolas),  381. 
Dorville,  maître  d'école,  163. 
Doschet,   gantier;—  (Pierre),   349. 
Doudevilie,  chef-lieu  de   cant.,   arr. 

d'Yvetot,  33. 
Douillef,  cent,  de  Fresnay-sur-Sar- 

thc,  arr.  de  Mamers,  243. 
Douin,  maître  d'école,  77,  384. 
Daulainconrl,     chef- lieu    de    Cant., 

arr.  de  Vaaay -sur-Biaise,  121. 
Doultreman  (Maria),  410. 
Dourouzeau,  notaire,  343. 
Doussain,  Doussin,  instructeur  de  la 

jeunesse,  63  ;  —  lieutenant  de  la 

communauté  des  maîtres   en  chi- 
rurgie, 40. 
Doussoux,  maître  d'école,  147. 
Doyère,  maître  d'écriture,   81 . 
Dragaud,  maître  d'école,  147. 
Drascoair  (Gaspard),  411. 
Dreux  (Charlesl,  seigneur  du   Port- 

Arclou  ;  —  (Thomas),  marquis  de 

Bréié  ; —  (Françoise)  ;—  (Pierre), 

73. 
Drouhet,  institutrice,  129. 
Drouillard,  chirurgien,  57. 
Druot,    sommelier   du   roi,  133  ;  — 

bou^^ois,  168. 
Dubernet,  maîtresse  d'école,  76. 
Du  Bés  (Antoine),  401. 
Duboin,  marchand,  140. 
Dubois,  302. 

Dubord  (R.),  prêtre,  46,  159. 
Dubuurg  (Moyse),  410. 
Dubranle,  maître  d'école,  291. 
Du  Bray,  prêtre,  118. 
Du  Breuil  (Alain)  ;  —  (Anne),  55  ;  — 

(Jean),  418;  —  de  Théon  (Gilles), 

Dubuiason,  principal  du  collège   de 

Hacbecoul,  229. 
Du  Caillaud  (Nicolas),  348. 
Du  Casse  (François),  371. 
Duchesne  (François),  406  ;  —  (Henri), 

441  ;  —  (Marin),  à81. 
Du  Clos,  régent,  209. 
Duclou,  précepteur,  120, 


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Du  CoestiofM^uet,  évèque  de  Limo- 
ges, 16S. 

Ducoia  (Jean),  436. 

Du  Coudray  (Madeleine),  280. 

Dudon  (BlBise),  +35;  —  [Chrislo- 
phe],  422  ;  —  (François),  436. 

Duetmei,  cant.  d'Aignay-le-Duc,  arr. 
de  Cliatillon-sur-SeiDe,  32. 

Dufaur  de  Chastellara,  198. 

Dufaure  IJulea],  ministre  de  la  jus- 
tice, 48,  293;— P.), pâtissier,  330; 

—  (Jeaa),  praticien,  332. 
Dufour,  frère  feuillant,  213;  —  (Luc), 

420;  —  (J.-F.),  lieutenant  géné- 
ral), 16S. 

Du  Poussé  (Ignace),  370. 

Dufresne  (Jacques),  410. 

Dugros,  de  Lonzac,  116. 

Duguet,  maltresse  de  pension,  346  ; 

—  (Marie),  36. 
Duj«Tdin(P.-X),  428. 
Du  Jarric  (Pierre),  440. 
Dujon,  curé  de  Monbrun,  284. 
Dumail,  maître  d'école,  76. 
Dumaistre  (Pierre),  423. 
Dumarest  de  La  Valette,  subdélégué 

de  l'intendant  de  La  Rochelle,  24S. 

Dumas  (Denis),  428,  442  ;  --  prési- 
dent du  tribunal  révolutionnaire, 
295. 

Dumont  (Silvain),  164. 

Dumonteil  (Jean),  436. 

Dumui  (Martino  Martinet),  389. 

Dimin  (Thomas),  433. 

Dankerque  (Nord),  28. 

Dun  Le  Palleleau,  chef-lieu  de  caol., 
arr.  de  Guéret,  164,  16S. 

Du  Noyer  (Etienne),  408. 

Duparc  (Simon>,  427. 

Dupasquier,  instituteur,  81, 

Dupeui,  maltresse  d'école,  78,  3S0. 

Dupin  (Antoine),  423;  —  (F.-B.), 
421  ;  —  préfet,  316  ;  —  (le  baron), 
317. 

Dupinier,  aubergiste,  57. 

Duplais  |NoËl),81. 

Dupont,  consul,  282  ;  — (Nicolas), 
418  ;  —  (Jean),  seigneur  de  Char- 
aay,  337  ;  — (Pierre),  seigneur  d« 
Charsay,  335  ;  -  (Robert),  sieur  de 
Charsay,  334,  335,  337. 

Dupouzet  (Pierre),  412. 

Duprat,  maître  d'école,  178. 

Dupré  (Antoine),  374;  — écrivain,  54. 

Dupuy  (Elisabeth),  196  ;  —  (Fran- 
çois), 375;  -  (Jean-Baptiste),  388; 

—  (Marie  ,  353. 


Durand(Jean),  417;  —  (L<iuia),432, 
442. 

Duranli  de  Bonrecueil,  prêtre  de 
l'oratoire,  69. 

Durel,  avocat,  247;  ~  maître  ès- 
arts,  328. 

Du  Rocher,  maître  d'école,  328-;)31. 

Duron  (François),  427. 

Du  Roncheaus,  254. 

Durouieau,  notaire,  347. 

Du  Roy  ((hiillaume),  369. 

Duruy  (Victor),  2. 

DuHHBult  (Nicolas),  409  ;  —  évêque 
des  Landes,  115. 

Du  Taste  (Etienne),  410. 

Du  Tertre,  curédeLaigné-en-Belin, 
117;  —  (Jacob),  372. 

Du  Thays  (Marie),  348. 

Du  Tisner,  maître  d'école,  161. 

Duval,  maître  d'école,  56. 

Du  Verger  (Marie),  387. 

Duvei^ier,  instructeur  de  la  jeu- 
nesse ;  —  (Marguerite)  ;  —  (Jean), 

Duvignau,  régent,  281  ;  -~  (Alexan- 
dre), 430. 
Dziedosiycka  (Marianna),  430. 

Ë 

Eberhard,  comte  de  Frioul,  (24. 
Ebreuil,  chef-lieu  de  cant.,  arr,   de 

Gannat.  27. 
Echebrane,  cant.  de  Pons,  arr.  de 

Saintes,  116,  357-360. 
Echo,  cant.  d'Andetot,  arr.  deChau- 

mont,  21  S. 
Edaron,  cant.  de  Saint-Dizier,    arr. 

de  Vassy,  360. 
Ecoinmoy,  chef-lieu  de  cant.,  arr. 

du  Mans,  117. 
Ecayeux,    cant.    de   Burie,   arr.    de 

Saintes,  298,  324. 
Ecubard  (Thomas),  197. 
Ecural,  cota,  du  cant.  de  Saintes,  43. 
Eggember  (Le  prince  d'I,  379. 
ElanaU  (Fr.,  comtesse  de),  418. 
Elbevf  (Seine-Inférieure),  33. 
Eltei.  54. 
Emaleville,  com,  du  cant.  d'EïreUK, 

Emerie  (Jean),  427. 
Emery-Desbrousses,  chirurgien,  40. 
EmoD,  maître  d'école,  65. 
Enferres  (D'),  370. 
Enlre-deux-Mert,  Entre-Dordoffite, 


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Envermeu,  chet-lieu  de  canton,  arr. 

de  Dieppe,  34,  94. 
Epargne,  cant.    de  Coiee,  arr.    de 

SaÎDtee,  298. 
Epernon  (Le  duc  d'),  393. 
:^m  (Fulgence),  426. 
Epouvilie,    caat.    de    Monlivilliers, 

arr.  du  Uflvre,  33. 
Erde!  (Etienne),  393. 
Emault,  curé  du   fireuil-la-Réorte, 

213. 
Eriabella  (Sylva),  360. 
EBcayrac  (Gérald  d'),  421. 
EacottiÈre  (Marie).  5S. 
Escoubleau  de  Sourdis  [Henri  d').  ar- 
chevêque de  Bordeaux,  21,  103. 
Esntood,  recteur,  27. 
Etnandetj  com.  du  cant.  de   La  Ro- 
chelle, 70,  259. 
EaneTsI  (Le  sire  d'),  158. 
Btnaane&ux,    cant.    de  Nogent,  arr. 

de    Chaumonl,  215. 
Esparbès  de  Lussan  (Charles-L.-H. 

d'},  258. 
Espic,  professeur,  50. 
Estoumeau,  Etourneau,  avocat,  334, 
335,  337  ;  —  (Louis),  334,  335  ;  — 
maître  d'école,  77,  350  ;  —  de  La 
Touche  (Marie),  337. 
Elainhat,   com.    de   Saint  Romain, 

arr.  du  Havre,  33. 
Elaulet,  caDt,  de  La  Tremblade,  arr. 

de  Marennes,  74,  148. 
Etcheverry  (Pierre),  436,  442. 
Etoury   du  Colombier,    maître  d'é- 
cole, 77,351. 
Eu,  cher.-lîeu  de  cent.,  arr.  de  Dieppe, 

33,  34,  94,  378. 
Euens  (Guillaume),  407. 
Eustigneix,  cant.  de  Chaumont,  315. 
Euxans  (Charles),   4S0. 
fit- tan,  ar.  de  Thonoa  (H"-Savoie 
Expert   (Arnaud  d'),  422. 
Eyquemde   Montaigne  (Jeanue),  72. 
Eynaud  (Léonard),  428. 
Ez(]uerra  (Jean),  396. 

F 

Pabert,  maître  d'école,  309, 
Fabet  (Qaude),  370. 
Fabret,  régent,  116. 
Fabricio,  391. 
Fabvre,  maître  d'école,  28. 
Paillon,  prêtre,  152. 
Falloui  (SUnialas),  422. 
Fslies  (La  mnrquiae  de),  398. 
Fardel,  maître  d'école,  147. 


Farnoui  (Pierre),  388,  440. 
Faschi  (Ignace),  430. 
Faoché(Françoise],  370;  — (Romain), 

430. 
Fauché- Prunelle,  magistrat,  45. 
Fauchereau,  prieur  de  Charentenay, 

329. 
Pauisson  [Michel),  426. 
Faute  (Jean),  38,  424;  —  receveur, 

262. 
Fauret,  maître  d'école,  27  ;  —  (Pier- 
re), 64. 
Favier  (Benoît),  252. 
FavoU  (Henri),  436. 
Favora  (Fr.),  412. 
Favre,  chantre  du  chapitre  de  Mou- 

tiers,  83. 
Favreau,    curé   de    Fouras,   91  ;   — 

curé  de  Saint-Laurent  de  La  Prée, 

230. 
Faye-Moreau,   97. 
Faye-tar-Ardin,   com.    du  cant.  de 

Coulonges-sur-rAutiie,154. 
Fayet,  recteur  et  inspecteur  d'aca- 
démie, 5,  28,  41. 
Fé,    subdélégué    de   l'intendant     k 

Cognac,  59. 
Feiiaons    tous     Briançon,    com.   du 

cant.  de  Moutîers,   84,  279. 
Fellelin,  chef-lieu  de  cant.  arr.  d'Au- 

bussoD,  137,242,  314. 
Pénelon,  14S. 
Fénélrange,  chef-lieu   de  cant.,  arr. 

de  Sarrebourg,  189. 
Ferdinand,  évêque  de  Paderborn  et 

de  MUnster,  420. 
FeriLer  (Pierre),  422. 
Ferlut,  maître  d'école,  361,  264. 
Fernandes  (Pîetro),   comte   de  Le- 

moB,  367. 
Femandez  (Angetla),  390. 
Fcrnansin  (Ignace),  412. 
Fevrand  (Jean),  425. 
Kerrerio(Jean),  386. 
Ferret  (Louis),  354. 
Perrier  (Melcbior),  413, 
Ferrières  (Eginard  de)  ;  —  (Loup  de), 

Ferrièreg,  cant.  de  Joinville  sur 
Marne,  arr.  de  Vassy-sur-Blaise, 
131,  396,  308;  —  cant.  de  Gour- 
nay,  arr,  de  Neurchâtel-en-Bray, 

Ferry  (Jules),  2,  3  :  —  (Paul),  49. 
Feuillade  (Alexandre),  437. 
Feuillet,  laboureur,  232,  355-337. 
Feuilleleau,  régent^  217. 


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Feumoléon,  prêtre,  176, 

Février,  précepteur,  iW, 

Feydeau,  131. 

Figuerredo  (F.-J.  de),    archevêque 

de  Guatemala,  US. 
Fillau,  régent,  260;  —  (Jean),  i 
Fillette,    maître   en    chirurgie 

marchand  épicier,  59. 
Fillon,  curé  de  Thairé,   261. 
Pioet,  recteur  d'écoles,  2SI. 
Firmin  (Saint),  270. 
flavigny,  diocèse  d'Autun,  32. 
Fleurant  (Pierre),  354. 
Fleury,  maître  d'école,  ii7;  —  curé 

de  Restaud,  214;  —  (le  cardinal 

de),  106. 
Fleury,  abbaye,  124. 
Florisson  (René),  432. 
Foi  (De),  prêtre,  2SS. 
Poing  (Pierre),  423. 
FoilevUh  ou  Sninl-Jean  de  Folleville, 

cant.   de  Litlebonne,   arr.  du  Ha- 
vre, 34,  93,  94. 
Fonreaux,  com.  de  Saint-Genis,  55. 
Ponrémis  (De),  S7. 
Ponseca  (CaUrina),  398. 
Fonsèques  (Hélène  de)  127,  271;- 

(Charlcs  de),  127  ;  -  (Philippe  de). 

369, 
Font  [Clément  de),  397. 
Fontaine    (Nicolas),   106;  — (Paul), 


Fon  (Hélie  de),  10. 

Foucarmont,   cant.  de   Blangv,  arr. 

de  Neufchaiel-ea-Bray,  33,  34,  93. 

94. 
Pouché,  maître  décole,  60;  —(Paul), 


422. 

Fontaine,  cant.  de  Fontenay,  210. 
Fontaine-le-Bourg,  cant,  de  Clères, 

arr.  de  Bouen,  33. 
Fontaney  (Laurent),  418. 
Fontcouverte,  com.  du  cant.  de  Sain- 
tes, 2S5. 
Fonldouce,    comm.     de    Saint-Bris, 

srr.  de  Saintes,  13. 
Fonlenay-te-Comle    (Vendée),    129. 
Fonleneau  (Dom),  21. 
Fonlevrault,  com.   du  cant,  de  Sau- 

mur,  11. 
Font-Guillen,  près  Bazas,  26. 
PoresL  (Antoine),  441. 
Forestier,  institutrice,  156;  — (Anne), 

68,  69, 
Foret,  253. 

Forgea,  profossour,  50. 
Forger:,  cant.  d'Aigrefeuille,  arr.  de 

Rocheforl-Hur-mer,  S3,  212,  256. 
Formagct  (Augustin),  433. 
Fortier,  moîlre  d'école,  165. 
Fortin  de  La  Hoguette    (Hardouia), 

archevêque  de  Sens;  —  (Philippe), 

172. 


197. 

Fouchier  (Charles),  436. 
Fougères,   précepteur,   63  ;  —  (Ji 

ques);  — (Jean);  — (Jeanne),  196. 
Fouillier,  maître  d'école,  147. 
Fouiliaax,  com.  d'Arvert,  197. 
Foulques,  archevêque  de  Reims,  108. 
Foulques  de  Villaret,  314. 
Foulques  le   Don,  comte   d'Anj< 

124. 
Foaras,  com.  du  cant.  de  Rochefort- 

sur-mer,  91,  148,261. 
Fourcade,  prêtre,  29,  93. 
Fourchaud,  curé  de   Notre-Dame  de 

Vihiers,  105. 
Fourier,   curé  de  Mattaincourt,  6S, 

235. 
Fourneau,   prieur,    curé    de   Saint— 

Cyr  des  Gâta,  249. 
Poumier,  maître    d'école,   27,    76, 

348. 
Fourquerault,   curé   de    Fouras,  91. 
Fouaiay,  cant.  de  Saint-IIilair«   des 
Loges,  arr.  de  Fonlenay-le-Comte, 
158,  229,271. 
Praguos,  254. 
Fraigne  (Bertrand),  413. 
Fraii/n eau,  cant,  de  Fontenay,   211. 
Fraraau,  330. 

Francheville  (Catherine  de],  419. 
François  (Le  frère),  393. 
Frappier,  notaire,  130. 
Freslon  (Annej,  68, 
Fresne-le-Pan,   cant.   de   Boos,  arr. 

de  Rouen,  33. 
Frcsnoy,  cant.  de  Monligny-)e-Roy, 

arr.  de  Langres,  308. 
Frezeau  de  La  Frézelière,  évoque  de 
La  Rochelle,  71,  88,  172,174,  204, 
217,  218,  236. 
Priac  (Pieri'e),  professeur,  440. 
Prias  (Pierre),  373. 
Frizon  (Léonard),  424. 
Frogé  (Guillaume),  prêtre,  274. 
Froger   de    La   Rigaudière   (André- 

Aleiandre);  ~  (Anne),  58, 
Fromental  (Jacques),  428. 
Fromi  (Mathurin),  440. 
FranoiUe,  cant.  de  Joinville,  arr.  de 

Vassy,  273. 
Fucia  (Josepha),  426. 
Fulbert,  13. 


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Fulde,  province  de  Hesse-Nassau,  13. 
Fullol,   cant.   de     DoudevîUe,    arr. 

d'Yvetot,  33. 
Fumé,  mai tre  d'école,  147. 
Fureau,  maître  d'école,  S9. 

G 

Gaborit,  régent,  87,  89. 
Gabriaud  (Etieane),  416. 
GachiDat,  iDslrucleur  de  la  jeunesse, 

se. 

Gedagaes  (Gabrielle  de),  379. 

Gadeville  (Claude),  405. 

Gadolet,  34S. 

Gadouyn  {Jean),  332, 333;  ^  (Robert), 
332,  333,  334  ;  —  (Sébastien).  334, 
336  ;  —  (J.),  seigneur  de  La  Berli 
nière,  337  ;  —  (Maurice),  seigiicu 
de  La  Magdeleine,  336. 

Gadrat,  maître  d'école,  148. 

Gaguyer,  notaire,  164. 

Gaigaé,  charron  et  instructeur  de  la 
jeunesse,  63. 

Gaignon,  sacristain,  329. 

Gaulan,  corn,  du  cant.  de  Lesparre, 

Gaillard  (Andr.),  «B. 

Gaillel,  maître  d'écriture,  82, 

Gajac,  com.  du  cant.  de  Bazas,  259. 

Galetto  (Antonio),  417. 

Galland,  régent,  263  ;  —  professeur, 

288,  28». 
Gatlandieu,  maîtresse    d'école,   78, 


Gallicher  (J.-I.),  419,  422. 

Gallifet<Joseph),  428. 

Gallonde  (Louis-Charles),  230. 

Gamacbe  (Le  marquis  de),  381, 

GamboB  (Maria),  424. 

Gan,  com,  du  cant.  de  Pau,  27, 

Gangio  (Joseph),  371. 

Gannal  (Allier),  27. 

Ganot  (Claude),  405. 

Garassus  (P.),  374. 

Garnerin,  recteur,  27. 

Garnier,  maire  de  Saint-Jean  d'An- 
gély,  339,  340,  342,  343  ;  —  con- 
ventionnel, 306  ;  —  capitaine  di 
navire  ;  —  (Antoine)  ;  —  (Made- 
leine), 349;— maltred'école,  2K. 

Garoa  (Pierre),  436. 

Garran  de  Coulon,  228. 

Garrigues  (Dominique),  375. 


Garron,  instructeur  de  la  ji 

263. 

Gascherie  (Pierre),  3W. 
Gascbot,  348. 
Gaste  (De),  276. 
Gasteluzar  (B.l,  424. 
Gatineau  (Louis);  —  (Pierre),  197. 
Gaucelin,  GosceliD,  maître  d'école, 

10. 
Gauchi  (Etienne),  428. 
Gaudin,  mailre  d'école,  1Î5,  259  ;  — 

(Jean),  419. 
Gaudînat,  maîtresse  d'école,  279. 
Gaudineau    veuve    Pi  lut,   maîtresse 

d'école,  88. 
Gaudriaud,  maire  de  Saintes  cl  sub' 
délégué  de  l'intendant,  248,  261, 
263,  264. 
Gauriac,    cant.     de     Bourg- su r-Gi- 

ronde,  arr.  de  Blaye,  281. 
Gautier,  évcque  d'Orléans,  18,  88; 
—  (Bernard),  370  ;  —  (Léon),  1 10, 
111. 
Gautut,  297. 

Gavault  (Marie),  institutrice,  165. 
Gazeveau,  131 , 
Gazil  (Rsdulpbe),  369. 
Geay,  cant.  de  Saint- Porchaire,  arr. 

de  Saintes,  56,  253,  254. 
GetTard,  maître  d'école,  216. 
Gellé  (René),  423. 

Gemozac,  chef-lieu  de  cant..  arr.  de 
Saintes,  56,  60,  64,  74, 92, 106, 107, 
116,147,  148,  153,211,  218. 
Gendre,  aumfinier  de  la  Providence 

de  Saintes,  68,  104. 
Gendreau  (Mathurin),  421. 
Ge/iou[W,cant.  de  Ton nay -Charente, 

arr.  de  Rochefort,  75. 
Geuteur,  préfet  de  l'Allier,  290. 
Genvrin  (Suzanne),  220. 
GeofTriau  (Anne),  56. 
Geoffroy  (Charles),  411. 
Georget  (Pierre),  44. 
Gérard,  maître  de  langues,  81. 
Gerberl,  13,  125. 
Gerbier   de   Mornav,    maire  de  La 

Rochelle,  70. 
Germain,  maître  d'école,  214. 
Gcrmigny  (Jacques  de),  130. 
Germoies,  cant.  de  Tramayes,  arr,  de 

Màcon,  130. 
Gerson(Jean),  205. 
Gertrude,  abbesse  de  Hohembourg, 


125. 

Gervais  (Bernard),  423. 
ûesraond  (Charles),  42S. 


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Gestio,  prieurdu  Breuil-Magoé,  476, 
31i. 

GÈve  [Jacques),  37B. 

GiaccaUne  (La  marquise  de),  3T9. 

Giatina  (Antoinette),  39S. 

Gibert  (Louis),  pasteur,  60. 

Gley-iar-Anjon,  canl,  d'Auberive, 
arr.  de  Langres,  273. 

Gilbert  (Abrahamt,  331  ;  —  (G.),  «, 

Gilberlon,  lieutenaDt  K^néral  de  po- 
lice, 165. 

Gilleberl,  prêtre,  29. 

Gillet,  44  ;  —  instituteur,  308. 

Gillibert,  pivtre,  159. 

Girart,  maître  d'école,  S70. 

Giraud,  00;  —  maîtred'écolo,  ii7  , 

trêtre  de  l'oratoire,  68  ;  —  curé  de 
elles,  223  ;  —  curé  de  Vichy,  289 
Giraudeau   (Le    P.    B.j,    pi-ofesseur 

d'hébreu,  38. 
Giscard  us,  10. 
Gitor»,  chef-lieu  de  cant.,    arr.  des 

Andetys,  33,  34,  9t. 
Guistiniano  (Marino),    ambassadeur 

vénitieD.  2S. 
Glastonbury,  monastère  en  Irlande, 

124. 
Gtatigny,  llerdes  Chencvière,  139. 
Gobcau  de  Lamour,  255. 
Godard  (Claude),  376  ;  —  (Margue- 
rite), S9, 
Godefroy  de  Gravenegg  (Jean),  406. 
Goeneck  (Jean),  387. 
Goè»,  com.  du  cant.  d'Oloron,  27. 
Goeslin,  349. 
Goesnaud  [Charles),  68. 
Goffreteau  (Joseph),  396;  —  (Pierre), 

prêtre,  274. 
Golard  (Guillaume),  370. 
Golier  (C),  252. 
Gombaud,  maître   d'école,  147;   — 

maîtresse  d'école,  60  ;  —  IPierr*), 
■  432. 
Gomez  (Eléonore),  414;  —  (Rodri 

gués),  371. 
Gondfville,  cant,  de  Segonzac,   arr 

de  Cognac,  44. 
Gondi  (De),  377',  —  (François  de). 

—  (Pierre  de),  évêquede  Paris,  23  t. 
Gondrec'iurI,  cbef-lieu  de  cant.,  arr. 

de  Commercy,  23. 
Gnndretiilte,  coni.  du  cant.  de  Toul, 

242. 
Gouzalvci  (Jacques),  411. 
Gori  (Baplistu),  377. 
Goriou,  cabaretier;  —  [Elisabeth), 

350. 


Goron,  cordonnier,  2U4. 
Goubert  (Etienne).  419. 

Gouda  [Ida  de),  395. 

Gougcaot  de  Villors,  curé  d'Yves, 

91. 
Goujon,  conventionnel,  310. 
Goulu  (Charles),  287, 
GourdonfM.),  régent,  119;  —   mai- 
tresse  d'école,  210. 
Gourgues (Marc-Antoine  de),  370  ;  — 

(le  prieur  de),  397  ;  —  (la  dame  de), 

409. 
Goursaud  (François-Xavier),  437  ;  — 

sieur  de  Laurnood,  avocat,  160. 
Gousset,  avocat,  57. 
Goutoulas  (Jacques),  410, 
Govantes  (Francisco),  394. 
Goyau  (Guillaume),  422. 
Goyer  (Gabrielle),  134. 
Grafeuille  (Pierre),  422. 
Grain  (Gasnar),  402. 
Grainmile  l'Alouelle,  33. 
Grandin,  curé  de   Saint-Germain  de 

Marencennes,  212, 
Grandcilliers,  chef-lieu  de  cant.,  arr. 

de  Beauvais,  118. 
Grandy  (Jacques),  404. 
Gravina  (Jeanne),  410, 
Gravine  iLb  duchesse  de),  372,  379. 
Gredel  (Etienne),  392. 
Gredia  (Alphonsel.  392,  396. 
Grèaes,  cant.   d'Offranvilte,  arr.    de 

Dieppe,  33. 
Grégoire,  évêque  de   Blois,   37,  309, 

310,  313  ;  —  instructeur  de  la  jeu- 
nesse, 63. 
Grelier,  curé  de  Vi!liers-en-Plaine, 

91. 
Grelot  (Jean),  387. 
Grenoble  (Isère),  143, 
Greli,   com.  du  cant.    de   Touman, 

131. 
Grevoille,  pri'tre,  51,  92,  179. 
Grézac,  cant,    de    Coies,    arr.    de 

Saintes,  42,  58,293,298. 
GrilTct,  régent,  155, 
Griffon  (Pierre),  354  ;  —  (Sébastien), 

échevm,  337  ;  —  (E.),  sieur  de  La 

Chaynée,  332. 
Grignuls,  chef-lieu  de  cant.,  arr,  de 

Bazas,  239. 
Grignon  de   Montfort  (Louis-Marie), 

70. 
Grillet,  offlcier  municipal,  300. 
Grimaldi(Blnnca],  418. 
Griraard  (Etienne),   421  ;  —  (Je«n), 


d  .y  Google 


GrimoDard,  prêtre,  91. 
Grobcodonck    [Marguerite   de)  ;   — 
(Barbe  de)  ;  —  (FWence  de),  391 , 

Groasêt  (Louis),  374. 

Groui,  maitre  dVcole,  60. 

Guéau  de  Reverseaui,    intendant  de 

La  Rochelle,  2ï9,  26i,  263. 
Guenigaud  (Daaiel),  433. 
Gttfrel  (Creuse),  84,  31*. 
Guério,  maître  d'^'colc,  6t  ;  —  maître 

écrivain,  233,  224. 
Guéry,  maître  d'école,  62. 
Guestier,  curé  de  Sougé,  2n. 
Guetté  (Etienne),  421. 
Gueurea,  cant.   de  Bacqueville,  arr. 

de  Dieppe,  113. 
Guejdon  (Jean],  438. 
Gueyie  (Emmanuel),  415. 
Guibourg,  curé  de  La  Flotte,  116. 
Guigoard  (René),  411. 
Guignas  (Michel),  430. 
Guignebert,  notaire,  S8. 
GoifgBult  (Jean),  374. 
Guilhermy  (De),  118, 
Guillain,  régent,  5S. 
Guillart,  maître  d'école,  60. 
Guillaume,  maître  d'école,  173;  — 

abbé  de  SainUBenigne,  268. 
Guillebaud,  abbéde  Sain t- Jean d'An- 

géiy,  330. 
Guillcmin,  curé  deTifTauf^es,  122. 
Guillen,  archevêque  de  Burgot,  433. 
Guillet,  instituteur,  81  ;  ^  (Pierre), 

402. 
Guil1iaud,pnHre,  134. 
Guilloms(Jac»ucs),  424. 
Guillon(Jean),  3S1. 
Guillonnet,  345  ;  —  (J.),  syndic,  337. 
Guillot,  maître   d'école,  60,  14T  :   — 

(Louis],  351. 
Guillotin,  avocat,  57. 
Guilloton  (Etienne),  — (J.j,  — (J.-J.), 

instructeurs  de  la  jeunesse,  81. 
Guillout,  Instituteur,  63. 
Guimberteau  (Marthe),  62. 
Guimpg,com.ducant.  de  Barbezieui, 

43. 
Guin,  mathématicien,  81. 
Guinefoleau  (André),  41t. 
Guinoneo  (L),  399. 
Guinot,  marquis  de  Monconseil,  39, 


(Nicolas),  197. 
Guitard   (Charles   de):    ~-   (Jacqui 

de),  126. 
Guiton  (Jean),  419. 


Guraya,  428,  433. 
Guyse  (La  duchesse  de),  378. 
Guyton-MorvHud,  député,  302. 
Guitot,  ministre  de  1  instruction  pu- 
blique, 1S3. 
Guyns,  maître  d'écriture,  81. 
Guyonnet,  maître  d'école,  60. 
Gyron  (J.),  avocat,  337. 

H 

Habert,  inspecteur  des  écoles,  354  ; 

—  promoteur  de   l'évêque  de  La 

Rochelle,  76. 
llar/et-Aabin,    cant.    d'Arthcx,   arr. 

d'Ortbei,  281. 
llatjelmau,  chef-lieu  de  cant  ,  arr.  de 

Saint-Sever,  32. 
Haimon,  évèque  d'Albertstadt,  13. 
Haler(De),374. 
Hangi  (J  -B.),  426. 
Haraucourt  (C.-F.  de),  389. 
Hardy,  précepteur  de   la  jeunesse, 

55  ;  —  procureur  du  roi,  342,  343. 
Ilarflear  (Seine- Inférieure),  18i. 
HaroUé  (Pierre),  441. 
IIarriet(Jean-B.),  430. 
Hasard  (Krancois),  prétr«,  274. 
Ilaultin,  typographe;  —    (Pierre), 

fondeur,  39. 
Ila'itevUle-Oondon,   cant.   de  Bourg 

Saint-Maurice,  arr.  de  Moutiers, 

Hayselt  (Herraan),  412. 

Hazera  (Jean),  430. 

Hébert,  conventionnel,  309. 

Hépat  (Georges),  374. 

Ilcito,  prêlre,  124. 

Heidradus,  écolàtre,  10. 

Helfessein  (Le  comte),  360. 

Henriot,  conventionnel,  309. 

Herald  (Dominique),  372. 

Hérard.    archevêque   de  Tours,  18, 

Héra'ud,  357;  —  i;é^nt,  49;  — 
maitre  d'école,  214,  215  ;  —  in- 
structeur de  la  jeunesse,  44,  26t. 

Herbet  (Françoise),  131. 

Herbi  (Pierre),  432. 

Héribaud  (Le  seigneur),  124, 

llérision,  chef-lieu  de  cant.,  arr.  de 
Monlluçon,  27,  288,  289. 

Hermeville,  cant.  de  Criquelot-Lcs- 
neval,  arr.  du  Havre,  33. 

Hernin,  professeur,  49. 

Hérolbe,  précepteur,  62. 


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Herpolarl,  maître  écrivain,  60. 

Hervé  (Abraham),  354. 

llésiodes,  poète,  52. 

Heuga$,  com,  du  cant.  de  Dax,  242 

HcusUche,  régent,  62. 

Heuvanl  <Jacqucs),  351. 

Hevin  [Jean),  376. 

Hilaire,  maître  décote  ;  —  (Jeanne). 

maîtresse  d'école,  58  ;  —  (  Pierre 

JoscpbS,  420. 
Hilaire  (Saint),  ■itO. 
Hillcrin   (Charles   del  ;   —   curé   di 

Saint-Merry  ;  —  (Henri  de)  ;  -  vi 

Caire  général  de  La  Rochelle,  106; 

—   IJ.-B.  de),  420;  —   (Guy   de), 

prêtre,  209,  214,  260. 
Hincroar,    13  ;     —     archevêque    de 

Reims,  88,  89. 
Hindelé  (Nicolas),  374. 
Hisbonno(G,),  378. 
Ilodeng,  cant.    de   Blangy,   arr.   de 

Neuichâtel-en-Bray,  33. 
Hohenzollern  (La  comtesse  de),  381 
Hollet,  professeur,  222. 
Hortus,  proresaeur,  49. 
Hospitel  ;  —  de  Bellair,  32S,  226. 
Houdoy,  S,  136, 
Hozinger  (Charles),  406. 
Hua,  maitre  d'école,   354  ;   —   mai 

tresse  d'école,  78. 
Hudebert,  maître  d'école,  276. 
Hueh,  dioc&se  de  Nice,  240. 
Huet  (Jean;,  420. 
Hugé  (Jean),  441. 
Hugon,  instituteur,  81. 
Hugonin,  régent,  62. 
Hugubt  (Pierre),  422. 
Huilier,  376. 

Huilley,  diocèse  de  Langres,  268. 
Huilly  -le  -  Grand,     près    Longeai 

(Hante-Marne),  308. 
Humeau  (François),  369. 
Huon  (François),  425,  442. 
Huaaoi),  maître  d'école,  308. 
llyères,  chef-lieu  de  cant.,   arr.   de 

Toulon,  167. 


laroslaw  (La  duchesse),  383. 

Idrac  (Bernard),  159;  —  instructeur 

de  la  jeunesse,  20. 
Imbaud,  instituteur,  59. 
Ingona  (Eleonora),  417. 
Isnmbcrt,  écolâtre.  11. 
Il  en  Bassignij,  canl,  do  Nogent, 

de  Chanmont,  250. 
henghien,  Gcf  des  Vilain,  129. 


Hier,  écolfttre,  10  ;  —  (Jacques),  416. 
J 

Jacob,  instituteur,  308. 
Jacomyn  (Laurent),  333. 
Jacque  (Marie);  —  (Jean-Baptiste), 

220;  —  maître  d'école,  146. 
Jacquinot  iBarlhélemy),  401. 
Jagliania,  393. 
Jaîii/ny,  chef-lieu  de  cant.,  arr.  de 

La  Pulisse,  26. 
Jallays,-  maître  d'école,  176. 
Jamet  (Jacques),  421. 
Jametel,  maître  d'école,  253. 
Jamin,  prctre,  90. 
Janaud  (Marie),  60. 
Jannet,  régent,  122. 
Janova  (L.  de),  399. 
Janvier  (André),  411. 
Jard-Paovilliers,  183. 
Jarnac,   chef-lieu   de  cant.,  arr.   de 

Cognac,  43,  58.  148. 
Jarnac-Cfiamp«i/ne,  cant.  d'Archiac, 

arr.  de  Jonzac,  358. 
Jarnàges,  chef-lieu  de  cant.,  arr,  de 

Boussac,  228. 
Jaspcry  (Martine),  411. 
Jaubert,   juge,    57  ;   —   archevêque 

d'Arles,  395. 
Javeleaux,  353. 
Jaworski  (Jacques),  437. 
Jean- Albert,  de  Pologne,  archevêque 

de  Cracovie,  380. 
Jean  de  Loches,  bachelier  des  écoles 

de  Troyes,  25. 
Jeanneau,  régent,  272. 
Jehan,  recteur  des  écoles,  25. 
Jehan  te  Chantre,  maître  d'école,  BO. 
John  (Pierre),  421. 
Joigny  (Yonne).  173.  ' 
Joinville,  chef-lieu  de  cant.,  arr.  de 

Vassy,  296,  308. 
JoUivet  de  La  Verronnière,  284, 
Jolv  (Claude),  chantre,  97,  232;  — 

régent,  55,  176;  —  prêtre,  141. 
Jonquet  (Henry),  436 
Jornol,  conseiller  du  roi,  i3i. 
Jossand.  58,  425,  442. 
Jossel  (Pierre),  411. 
Jouannet,  régent  et  praticien,  63. 
Joubert,  maître  d'école  et  perruquier, 

63;    —    (Madeleine);   —    (Marie), 

193;   -  de  Barrault  et  Blaignac 

iJean),  395. 
Jousset,  4L 
Jouvency,  religieuse,  228. 


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Joyeuse  (Henri  de),  138. 

Juge  [Philiberte  de),  140. 

Juicq,  cant.  de  Saint-Hilaire,  arr.  de 
SaintJeaD  d'Angély,  7S. 

Juif  (Elisabeth  de),  336. 

Julien,  jnslimteur,  59;-  (Marie),  196, 

Jumiége»,  cant.  de  Duclair,  arr.  de 
Bou'en.  216. 

Jupia  (Charles-Fr.),  professeur;  — 
(Praoçois),  220,  331  ;  —  institu- 
teur, curé  constitution  Del,  316. 

Jurançon,  com.  du  caot.  de  Pau,  239. 

JuMae,  Juiêat,  cant.  de  Moalandre, 
arr.  de  Jonzac,  62. 

Jussieu  (De),  26. 

Justice,  maîtresse  d'école,  '6. 

Justiaien  (Nicolas),  403. 

Juzennecourt,  chef-lieu  de  cant.,  arr. 
de  Chaumont,  273. 

K 

Kamiowski  (Thomas),  401. 
Kayer  (Jean),  403. 
Kerlivio  (Eudes  de),  415. 
Kevser    (Anna)  ;    —    (Eslher)  ;    — 

('Jeanne),  370. 
Kildagia  (La  comtesse  de),  400. 
Koczinski,  430;  —  (Etienne),  425. 
Kocznoki  (Martin),  431. 
Kolkioanski  (Luca),  397. 
Kolindo  (Maria),  413. 


Labach  (Pierre),  430. 

La  Barde,  fief  des  Simon,  160. 

Labarrière  {Guillaume),  442. 

La  Baate  Be»ne,  com.  de  Chaniers, 

cant.  de  Saintes,  11. 
Labastide  (Jean),  419. 
Labat  (François),  423, 
Labalud  [Jeanne  de),  â3S. 
Labbé  (F.);  —  (J.);  —  (Pierre);  — 

(Daniel)  ;  —  (Sébastien),  44. 
La  Bertinière,  com,  de  Toné,  337, 
La  Boissiére  (De),  132. 
La  Biziterie,  près  Gemozac,  60. 
Laborde,  curé  de  Surgères,  127  ;  — 
IK  maître  d'école,  76  ;  —  (Jacques), 
T4I8;  —  (Jean),  419. 
Laborie,  instructeur  de  la  ji 


La  Boucherie  (De),  69. 
I.abourdie,    instructeur  de  la  jeU' 
*■   nesse:  —  maître  en  chirurgie,  58 
Labourier  (Jacques),  413,  441. 


Labouvière  (Antoine),  430. 

Labroquaire,maitrea'écolej  147,361, 
263. 

U  Brosse  (F.-P.  de),  prêtre,  812, 

Labroue  (Denys),  375. 

La  Brousse  (Elisabeth),  34B  ;  - 
(François),  416, 

L'AbtU,  cant.  de  Moncoutant,  arr. 
de  Parthenay,  13,  175,  176. 

La  Caoe  d'Yves,  com.  d'Yves,  cant. 
de  Rochefort-sui^mer,  356. 

La  Chayaée,  fief  des  Griffon,  332. 

La  Chanaud,  maître  d'école,  164. 

Lachapelle  (Antoine),  409. 

La  Chapelle-Segain,  cant.  de  Mon- 
coutant, 175. 

La  Chapelle- Tireail,  cant,  de  Cou- 
Ion  ges-sur-l' Au  tiie,  arr.  de  Niort, 
256, 

La  Charmée  (Qaude  de),  252. 

La  Chastre  (Le  seigneur  de),  383. 

La  Châlaigneraije,  chef-lieu  de  cant., 
arr.  de  Fonlenay-le-Comte,  146, 
203,  208,  331. 

Lachaud  (Jean),  418. 

La  Chica  Narvaez  (Le  duc  de),  420, 

La  Claverie  (Jean  de),  378. 

La  Cliiie,  cant.  de  Saujon,  arr.  de 
Saintes,  43. 

Ucombe  (Louis),  414. 

U  Costa  (Jean),  380,  416. 

La  Couarde,  cant.  d'Ara  en  Ré,  arr. 
de  La  Rochelle,  74. 

Lacoudre  (Jean),  423. 

Lacouture  (Charles),  434. 

Lacréle,  cant.  d'Andelot,  arr.  de 
Cbaumont,  28. 

Lacroix,  La  Croii,  conventionnel, 309; 

—  instructeur  de  la  jeunesse,  29  ; 

—  maître  d'école,  159  ;  —  (Pierre)  ; 

—  (Vidal),  282;  —  (Augustin  de), 
391  ;  —  (J.  de),  ditBigoIet,  maître 
d'école,  147. 

Ladoire  (Pierre),  421. 

Ladoubé,  récent,  61. 

Ladoue,  instituteur,  80. 

La  Ferté-Senneterre   (De),   abbé  de 

Saint-Jean  d'Angély,  116. 
La  Ferlé-tur-Amance,  chef-lieu  de 

cant.,  arr.  de  Langres,  273. 
Lafitau  (François),  425. 
La  Flotte,   cant.  de  Saint-Martin  de 

Ré,  arr.  de  La  Rochelle,  70,  74. 176. 
Lafon,  voiturier,  57. 
Lafont  (De),  marchand;  — (Jean),  195. 
La  Font,  com.  de  Cognehors.  cant. 

de  La  Rochelle,  48. 


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La  Foresl  (Deux -Sèvres),  258. 
la  Forél,  château  {Allier),  (82. 
Lafortescue  (De),  vicaire  général  de 

La  Rochelle.  261. 
Lafosse  (Grêf^oire),  428. 
Lafourcade  (Jean),  374. 
La  Foy  (Léonard),  371. 
La  Frenade,  com.  de  Merpios,  cant. 

de  Cofcnsc,  13. 
La  Freielière   |De),    évêque   de    La 

Rochelle.  106.  Voir  Frezeau. 
Laçarde   (François),  377; —  (Mai 


Lagassou  (Eméric),  427. 

La  Gaubertière,  cant.  de  Morta^ne- 

sur-Sèvre,  156. 
Lagorce,  cora,  de  Coies,  48  . 
Larjor,  com.   du   cant.    de    La    Ro- 
chelle, 75. 
Lagord  fn  Leiear,  chef-lieu  de  cant. 

arr.  dOrthez,  170. 
LaGrdce-Dieu,  13. 
La  Grande  Onrcc,    com.    de  (loics 

220. 
La  Grande  Sauve,  124. 
La  Grandville  (Jean  de),  430. 
Lagrange,  maître  d'école,  61. 
La  Grange,   près  Saint-Jean  d'An' 

ffély,  337. 
Latiaye  (François),  421  ;  —  (Nicolas) 
375  ;  —  instructeur  de  la  jeunesse, 
56. 
La  Haye   du    Theil,   cant.   d'Anifre^ 
villc-ln  Campagne,  arr.  de  Lou- 
viers,  93. 
La  llogaelle,  com.  de  Chamouillac, 

172. 
Laigné  en  Beliit,   cant.  d'Ecommoy, 

arr.  du  Mans,  117. 
Laine,  143. 
Lair,  marchand,  343. 
La  Jarnr,  cant.  de  La  Jarrie,  254. 
La  Jarrie.  chef-lieu  de  cant.,  arr.de 
La  Rochelle,  70, 148,  175,211,2*5, 
249,  i'M,  ^57. 
LaJoulirctière  (D.  de),  423. 
La  JousselinièrelDei,  instructeur  de 

la  jeunesse,  119,160. 
Lajus  (Pierre),  441. 
Lahanal,  df'puté,  29^. 
Lalaigne,  conl.  de  Courçon,  arr 

La  Rochelle,  135,  251. 
Lalande  (Barthi^lcmy  de),  429. 
Lalanne  (Franco! s- Xavier],  4.30. 


Laleu  (Thomas),  133. 
Lateu,    com.  du    cant.  de  La  Ro- 
chelle, 73,  74,  24S. 
Lahu,  com.    de   Saint-Hilaire,   arr. 

de  Saint-Jean  d'Angély,  337. 
Lalève,  maître  d'école,  210. 
Lallcmand,  348  ;  —  maître   de  bar- 
que ;  —  (Jean),  354. 
Lalubin  (Antoine),  418. 
La  Mugdeiahie,  fief  des  Bonnetrens, 

344. 
La  Maf/deleine,  com.de  Saint-Denis 

du  Pin,  cant.  de  Saint-Jean  d'An- 

gély,  330. 
La  Malle  [J.  de),  recteur  des  écoles, 

180. 
Lamarque,  maître  èa-arts,  255  ;  — 

(Jean),  422. 
Lamarre  (De),  276. 
Lamaz  (Pierre),  393. 
Lambert  (Jérôme   de),  prêtre  ;    — 

(Pierre  de),  évêque,  26. 
Z.am^c,   chef-lieu    de    cant.,   arr. 

d'Ail,  244. 
Lsmoreau,  com.  d'Asnières,337. 
La  Morineric  (  Le  baron  de),  219. 
Lamotte,  La  Mothe,  maître  d'école, 

148-,— (le  frère),  399; —(J.   de), 

abbé  de  Saint-Prix,  118. 
L'Amoureui  (Isaac),  399. 
Lamy  (Martial),  392. 
Lande»,  com.  du  cant.  de  Saint-Jean 

d'Angély,  74,  73. 
Landin.  maître  d'école,  27. 
Landrais,  cant.  d'Aigrefeuille,  arr. 

de  Rocheforl,  52. 
Landreau,  instituteur,  81. 
Landsberg  (Herrade  de),  125. 
Lanfrsnc,  13. 
Langlois  (P.),  4i. 
Langres    {Haute-Marne],    174,    296, 

308. 
Lannes  (De),  154. 
Lanny,  instructeur  de  la  ji 


Lanoue  (Jean),  422. 

Lansac  (Richard),  351. 

Lunsade  (Jean),  420. 

Lantillac  ilf^nace),  390, 

Lapoyre  (Arnaud),  436. 

Lapicrre  (Marie- Victoire),  58. 

La  Planche  (Pierre),  422. 

Laplume  de  Gluc,    maître    d'i-cole, 

«7. 
La  Porlc  (Jean  deV  128. 
Larbalétrier   {Guilliiume',    calligra- 

plic,  38. 


d  .y  Google 


La  Reaaudie  (Jean  de),  399. 

L&  Rhede  (Jean),  M8. 

Laribeau  (Pierre),  282. 

Larichardie  (Armand),  436. 

La  Rigauditre,  corn,  de  Médis,  S9. 

Larivière,  maître  d'école,  181. 

La  Roche  (Jean  de),  257,  423. 

La  Boche,  paroisse  d'Angers,  90. 

ta  Rochebeaacaorl,  cant.  de  Mareuil, 
arr.  deNoatron,  257. 

La  Rochefoucauld  (De),  136,  128;  — 
cardinal,  380,  397;  —  (Tsaac  de), 
127  ;  —  (Pierre-Louis),  évêque  de 
Saintes,  103,  (46,  202  ;  —  (Fran- 
çois Vin  (De),  131  ;  ~  Sureères, 
127. 

Z.AJ?ocAe/'oucau/rf,cfaef-lieudecaDt, 
arr.  d'Angoulême,  257. 

La  Rocke-Guyan,  cent,  de  Magny, 
arr.  de  Mantes,  33. 

La  Rochelle,  47. 

Paroisses  : 
Saint-Nicolas,  48,  77,  68,  ''),  3B4. 
Notre-Dame,  59,  77,  78,  79,  81,  351. 
Saint-Sanveur,  76,  97,  70,3^7-349. 
Saint- Barthélémy,  77,  78,  79,    349, 

3S0. 
Saint-Jean,  77,  78,  79, 353. 


Pmeubës, 


Sain  te- Catherine,  U  ;  ■— desAugus- 
tins,  73  ;  —  des  Dames  Blanches, 

73  ;  —  des  Forestières,  73  ;  —  des 
Usurlines,  73  ;  —  des  Auguslins, 
73,  78  ;—  Sainl-Joseph  delà  Provi- 
dence,   73,  78  ;  —  les  Marianites, 

74  ;  —  les  frères  de  Saint-Fraiiçoia 
d'Assise, 74;  —  les  frères  des  éco- 
les chréliennes,  74;  —  les  Récol- 
lets,  76,  78  ;  —  les  Carmes,  77,  78. 

Rues: 
D«  Temple,  76  ;  —  Grand'Rue,  77, 
347,  3«  ;  —  du  Palais,  77,  78,  349, 
350;  -  de  Dompierre,  77,  350  ;  — 
des  Bon  ne  9- Femmes,  77.  78,  351, 
352  ;  —  des  Jésuites,  77,  353  ;  —  dr 
l'Escale.  77.  333  ;  —  Saint- Nicolas, 
77,  78,  354  ;  —  des  Auguslins,  77, 
347,  318;  —  Pelile-Bue,  77,  78, 
353;  —  des  Gentilshommes,  78, 
349;  —  du  Minage,  78,  352  ;  —  du 
Paradis,  78,  354. 

PonTES,  PONTS,  etc.: 
Des  Récollets,  77  ;   —  Neuve,    77, 


350;  —  SainUEloi,  T7,  383;  — 
pont  Saint-Sauveur,  10,  354. 

Monuments,  etc.: 

Hôtel  de  Navarre.   78  ;  —  la   Table 

royale,  78  ;  —  l'Ecu  de  France,  77  ; 

—  le  Petit- HôpiUl,  78,  350  ;  — 
l'Evescau,  77,  351  ;  —  le  Pelil 
Saint-Jean,  77  ;  —  l'Oratoire,  77, 
78,  353  ;  —  l'Hôpital  général,  78  ; 

—  le  Jeu  de  Paume,  78,  353. 

La  Romagne,  cant.  de  Montfaucoa, 
arr.  de  Cholet,  90,  91,274. 

La  Roussie  (Fr.  de),  423. 

Larsonneau,  maître  d'école,  245. 

Lartigue,  maître  d'école,  77,  353. 

Larum,  chef-lieu  de  cant.,  arr.  d'O- 
loron  Sainte-Marie,  27,  161,  163, 
239,  240,  274,  283. 

La  Sainte-Maison  de  Thonon,  S6. 

La  Saussaye  (De),  12. 

Lascsna  (Louis  de),  évéque  de  Li- 
moges, 120. 

L'A$cre,  52. 

Laserre  (Pierrcl,  351. 

Lasne  (Jean),  prêtre,  121. 

La  Souterraine,  chef-lieu  de  cant.. 
arr.  de  Guère t,  164,  291. 

Lasselle  (J.-Fr.),  419;  —  [J.-B.  de), 
chanoine  de  Reims,  67. 

Lassarthe  (Jacques),  378. 

Lasserteur,  maître  d'école,  215. 

La  Tenaille,  13. 

La  Teste,  chef-lieu  de  cant.,  arr.  de 
Bordeauï,  259. 

La  Thuile,  cant.  de  Bourg-Sainl- 
Maurice,  arr.  de  Moutiers,  84. 

La  Torre  (A.-Fr.  de),  414. 

La  Touche-Eti'erlan,  com.  d'As- 
niiires,  canl.  de  Saint-Jean  d'An- 


La  Tour  (Gabriel  de),  56  ;  —  (Jean 

de),  253,  255. 
La  Tremblade,   chef-lieu  de   canl  ., 

arr.    de    Marennes,    72,   74,   148, 

196,  248. 
Latrîlie,  maître  d'écriture,  61. 
Lauberderic  (De),  58. 
Laumond,  fief  des  Goursaud,  160. 
Laurenceau,    avocat,    248,   249;    — 

praticien,  359. 
Laurent,     maître    d'école,   261  ;    — 

(Jeanne),  196. 
Lauson  (De),  lieutenant  général,  50. 
Lauzero,  régent,  281. 
Laval  (Gaspard),  390  ;  —  (Jean),  421 . 


d  .y  Google 


Laval  (H.  de],  évèque  de  U  Ro- 
chelle, 68,  76,  128. 

La  Valette  ou  VUleboit-La  Valette, 
chef-lieu  de  cant.,    arr.  d'Aogou- 


lës 


,  258. 


Lavaadier  (Pierre),  418. 

La  Varenne  (De),  57,  158. 

Lavelle  (Antoine),  425. 

Laveranet,  prêtre,  29,  159. 

Lavernet,  prêtre,  S3. 

La   Verrie,  cant.  de  Hortagne-si 

Sèvre,  230. 
Laville  <Josepb>,  427. 
Laydet,  prieur  de  Rochefort,  261. 
Lazaroea  (Araos),  403. 
Leau(Bernard),374-,  — (Pierre),  411. 
Lebaull,  notaire,  139. 
Lebeau,    maître    d'école,    250  ; 

(Thomas),  354. 
Le  Bellay,  6ef  des  Thibaud,  336, 
Leblanc,  chanoine  de  Sens,  173. 
Le  BoU,   cant.    de   Saint-Martin  de 

Ré,  arr.  de  La  Rochelle,  74. 
Lebon  (Joseph),  229. 
Lebret,  intendant  du  Béam,  189 
Lebreton,  301. 
Le  Breuil-Barel,  cant.   de  La   Châ- 

taigneraye,  208. 
Le  Brcuil-la-Béorle,  cant,  de  Sur- 
gères, 213. 
Le  Breuil-Magné,  com.  du  cant.   de 

Rochefort-Bur-mer,  151,  176,  214. 
Le  Buc-La  Touche,    Qef  des    UÎUe- 

rin,  106. 
Lebuisson,  recteur,  27. 
Le  Buneau,   cant.    de    Coulonges, 

arr.  de  Niort,  89. 
Le  Caire  (Pierre),  412. 
Le  Chailtol,  cora.  de  Paris,  H8. 
Le  ChSleaa  d'Oteron,   cber-lieu    de 

cant.,  arr.    de   Harennes,   70,   74, 

147. 
Lcchay,  iostructeur  de  la  jeunesse, 

K6. 
Le  Chay,  cant.  de  Saujon,  arr.  de 

Saintes,  42,56. 
Le  Ctuieau,  Le  Ctuêevu  Biijnay,  ^fief 

des  Bonnegens,  339,  344. 
Le  Cornu   de  La   Courbe    de    Rrée, 

évpque  de  Saintes,  22,  360. 
Lecourt  (Marie),  196. 
Le    Crugnolier,    fief  des  Thibault, 

334,  336. 
i-ec/ourc  (Gers),  139. 
Ledoui,  notaire,  2S3,3S7. 
Lfl'x-Alha*,  cant.  d'Accous,  arr. 

loron,  161,  283. 


Le  Faueigny  (Savoie),  140. 

Le  Fèvre,  instituteur,  158,  276; — 
(Jean),  405. 

Lefiot,  député,  304. 

Le  Frénoy,  cant.  de  MoDtiniy-le- 
Roy,  273. 

I.eny,  vicaire  général  de  La  Ro- 
chelle, 261 . 

Legereau,  ilO. 

Legour,  notaire,  58. 

Legoust,  régent,  49. 

Legrand  (Jacques),  411,  441. 

Lesraa,  138; —  chef  d'institution, 

LegroB,   recteur,    131  ;  —    inatruc- 

Wur  de  la  jeunesse,  182  ;  —  maî- 
tresse d'école,  78,  354. 
Le  Gua,cota.  du  cant.  deMarenaes, 

75,  147. 
Le  Gué  (TAileré,  cant.  de   Courçon, 

arr.  de  La  Rochelle,  75. 
Le  Gné  de  Velluire,  cant.  de  Cbaillé- 

les-.Marais,  arr.   de   Footenay-le- 

Comte,  97. 
Le  mvre  (Seine-Inlérieure),  34,  35. 
Le  Jametel,maîtred'éco1e,   355-357. 
Le  Jay,  religieui,  228. 
Le  Langon,  com.  du  cant.   de   Fon- 

tcnay-le-Comte,  259. 
Le  Longeron,  caot.  de  Monttaucon, 

arr.  de  Cholet,  274. 
Lelot  (Pierre),  424. 
Lemaisire,  maire  de  Saint- Jean  d'An- 

gély,  344,  345,  346,  347. 
Le  Maître,  curé  de  Beauraont,  117. 
Le  Masle,  chantre  de  Notre-Dame, 

227. 


Le  Méc  (Jean),  régent,  122. 
Lemcrcier,  sénateur,  146. 

Le  ileanil-.Mauga,  cant.    de  Forges, 

arr.  de  Neufchàtel  en  Braye,  93. 
Le  Metnil-sout-Lillebonne,  com.    de 

Lillebonne,  arr.  du  Havre,  93. 
Le    Meusnier,  lieutenant    de     robe 

longue  de  la  maréchaussée,  59. 
LeMontel,  27. 
Lemos  (Le  comte  de)-,  415. 
Le  Nain, 'intendant  du  Poitou,   190. 
Lenis  et  Gamboa  (Marie),  431 . 
Lenoncourt  (Le  seigneur    de),    383. 
Léon   (Ferdinand  de),    410  ;  —    (le 

R.  P.  F.-P.  de),  438. 
Le  Petit-Niort,  com.  de  Mirambeau, 

arr.  de  Joniac,  36. 
Le  Pont,  30. 


d  .y  Google 


Le  Porl-Areloa,  près  Saintes,  72. 
Le  Port  d'Bnvaux,  cant.  de  Saint- 

PorchaÎR,  arr.  de  Saintes,  SS,  75. 
LePay  en  Velay  (Haute-Loire),  152. 
Leroy,  instituleur,  26. 
£e»  Arpeltei  (Savoie),  83. 
Le»  Anancheri,    com.    du   cant.   de 

Moutiers,  84. 
Lei  Brandelle»,  com.   d'Yves,   cant. 

de  Boche fort-sur-mer,  356. 
Le*  Brevière»,  cota.  deTignes,  cant. 

de    Bourg-Saint- Maurice,  arr.  de 

Moutiers,  84. 
Lei    Buneaai,  com.  de    Marolles, 

cant.  de  Lisieux,  113. 
Letcar,  chef-lieu  de  cant.,  arr.  de 

Pau,  154. 
L'Escaies  (Louis),  391,  392. 
Le*  Clauzeaux,  cent,  de  La  Boche- 

sui^YoD,  242. 
Lescure,  410. 
Let  Epaux,  com.  de  Meursac,   cant. 

de  Gemozac,  arr.  de  Saintes,  1 47, 

280. 
Les   Etpeues,   com.   du   cant.    des 

Herbiers,  250. 
Let  Fontaine»,  60. 
La  Gondt,  c.  du  cant.  de  Saintes,  46. 
Le*  Herbier*,  chef-lieu  de  cant.,  arr. 

de  La  Roche-su r-Yon,  2B0. 
Les  Joncsdes,  com.  d'EravQle,  cant, 

de  Châleauneuf,  arr.  de  Cognac, 

226. 
Le*  Landet-Genatson,  cant.  de  Mor- 


te» MafjnH»,  cant.  de    Lugon,    arr. 

de  Fontenay-le-Comle,  242. 
LeaMalkes,  cant.  de  La  Tremblade, 

arr.  de  Marennes,  75. 
Les  hféneHraiilx,  chapelle,  26. 
Lesnars,  maitre  écrivain,  62. 
Leaneu,  notaire,  117. 
Le*  Nouiller»,   cent,   de  SaintSavi- 

nien,  arr.  de  Saint-Jean  d'Angély, 

75. 
Lespaulard  (Denis),  389  ;  —  (Jacob), 

371. 
L'Espine  (Louis  dcj,  402. 
Le*   PUnchet,   com.    de  Saint-Mé- 

dard,  cant.  de  La  Jarrie,   arr.    de 

La  Rochelle,  52. 
Les  Portes,  caat.   d'Ars  en  Ré, 

de  La  Rochelle,  74,174. 
Le*  Baelies,  cant.  de  Chàtelus, 

de  Boussac,  280. 
Les     Boche*    Sainl-Paul,    com.   de 


Ligré,  cant.  de  Richelieu,  air.  de 

Chinon,  96. 
Le*  Sable*  d'Olonne  (Vendée),  206. 
Lestage  (Arnaud),  425. 
Lestonnac   (R.   de),    conseiller    au 

parlement,  72  ;  —  (Jérôme),  374. 
Le*  Touche*  de  Péri^ny,  cant.   de 

Matha,  arr.   de    SamVJean  d'An- 
58. 


J^&S 


e-Venl»,  cant.  de  Morlagne- 
sur-Sèvre,  arr.  de  La  Roche-sur- 
Yon,  89. 

Leteltier,  prêtre,  181. 

Le  Thou,  cant.  d'Aigrefeuille,  arr. 
de  Bocheforl-sur-mer,  213. 

Létoumeau,  maître  de  pension  ;  — 
professeur,  225,226. 

Le  Travei,  30. 

Lettes  (Jean  de),  évéque  de  Mon- 
tauban,  114, 

Leare,  35. 

Leeécourt,  cant.  de  Bourmont,  arr. 
de  Chaumont,  308. 

Levesque  (Elisabeth),  195  ;- (Ma- 
rie), 196. 

Levet  (Jean),  427  ;  -  curé  de  Notre- 
Dame  d'Entremont,  140. 

Leiaun  (Françoise    de],  429. 

L'HermenauU,  chef-lieu  de  canl., 
arr.  de  Fontenay-le-Comte,  70, 
106,  128,  249,  258.  260,  272. 

Lheureui,  bourgeois,  165. 

Lhoumeau,  précepteur  de  la  jeu- 
nesse ;  —  (Marie),  56  ;  —  théolo- 

Lhuillier,  372  ;  —  (Marie),  dame  de 
Villeneuve,  72. 

Liaigre,  prêtre,  89. 

Liandon,  mettre  d'école,  56. 

Lichtenstcin  (Eustache  de),  393. 

Ligniires,  cant.  de  Segonzac,  arr. 
d^C:ognac,  195,  196. 

Ligoiina  (Anna),  385. 

Ligueil,  cncf-lieu  de  cant.,  arr.  de 
Loches,  46. 

L«/e  (Nord),  29,  135,187,  273,  277. 

Lilleau,  com.  de  Ballon,  356. 

Liliebonne,  chef-lieu  de  cant.,  arr. 
du  Havre,  93. 

Limouzin,  notaire,  55. 

Lippay  (Georges),  413. 

Lisso,  précepteur,  440. 

Livron  (Louis  de),  415;  —  (Pierre- 
Simon),  437. 

Locquet,  praticien,  64. 

Loge*  ou  Le*  Loge*,  com.  de  Fé- 
camp,  arr.  du  Havre,  34,  94. 


d  .y  Google 


Loirit,  maître  d'école,  147. 

Loix,  cant.  d'Ars  ea  Ré,  arr.  de  La 

Rochelle,  74. 
Loiieau,  3i1. 

I.omaiffne,  diocèse  de  Lectoure,  2S2. 
Loinavuilhe(Fr.),  424. 
Lombard,  maître  d'école,  16S. 
L'Ombrail  (De),  280. 
Lombrière,  com.  de  Geay,  S6. 
Lomdun  (Maria),  402. 
Longeau,  chef-lieu  de  cant.,  arr.  de 

Lan(;res,  273,  30». 
Lonfiefoy,    cant.    d'Aimé,     arr.   de 

Moutiera,  84. 
Longeron,  cant.  de  Monlfaucon,  arr. 

de  Cholet,  90,  gj. 
Longesnei,  com.  du  cant.  de  Fonte- 

nay-le-Comle,  258. 
LongiD,  maître  d'école,  2<6. 
Longuay,  com.    d'Aubepierre,    273. 
Longueville,  cant.  de  Montiérender, 

arr.  de  Vassy,  268. 
f. on ji/eniVie,  chef-lieu  de  cant.,  arr. 

de  Dieppe,  34,  03,  94. 
Lon»,  cant.  de  Lescar,  arr.  de   Pau, 

IS4. 
Lonzac,  cant.  d'Archiac,  arr.  de  Jon- 

lac,  116,358,  359. 
Lopez  de  Fonseca  (Igaatio),  393. 
Lorand,  instrucleur  de  la  jeunesse, 

95. 
Lorin  (Valérien).  117. 
Lorment  (Decano  dej,  387. 
Loronsana  (Alvarez  de],  393. 
Los  Bios  fPrancisco  de),  369. 
Loslalet  (De),  maître  d'école,  161, 

Lostau  (Jérôme^  423. 
LOstrichroslPh.  de),  431. 
Lostuctaros    (Philippe),   archevêque 

de  Grenade,  431. 
Lolhaire,  125, 
Loubat  (Charles),  44. 
Loudinièret,  118. 

Louis,  conseiller  au  parlement,  134. 
Loulay,  chef-lieu  de  cant.,   arr.   de 

Saint-Jean  d'Angéiy,  1S6. 
Loorme  (Charles  de),  374. 
Loiiric-Ju^on,    cant.    d'Arudy,    arr. 

d'Oloron,  154. 
LouKigny,  canl.  d'Arzacq,  arr.  d'Or- 

thez,  28. 
Lovcau,   praticien,    347. 
Loyola  (Jean),  431, 
Lucas,    répent  des  écoles  de  Mes^ 

chers,  54, 
Luçon,   chef-lieu  de  cant.,    bit.  de 


Pontenay-le-Comte,  20,  38,  S2, 
56,  151,  162,  242,  266,  424. 

Lucq,  cant,  de  Monein,  arr.  d'Olo- 
ron Sainle-Marie,  27,  154,  240, 
274,  281,283. 

Ludmilla,  437, 

Ludolfe,  abbé  de  Corbie,  124. 

Ludovisio  (Le  cardinall,  377. 

Lugdnrés    (Ardèchc),  75. 

Luidiniage    {Catherine),  406. 

Luitilia  de  Landispe,  406. 

Lumagne  (Marie    de),  128. 

Luminais,   306,  307,  312. 

Luras,  226. 

Lusi  (Claude),  232. 

Luto  (Jacques),  412. 

Liolay  (Alaude),  407. 

M 

Macheud,  346. 

Machecoul,  chef-lieu   de   cant.,   arr. 

de  Nantes,  229. 
Machragh  (Jean-Xavier),  433. 
Macqiienille,    canton   de  Matha,  arr. 

de  Sdint-Jean  d'Angély,  58. 
Madalino,  évoque,  434. 
Madeleine,  abbessc  de  Culmès,  376. 
Madirac,    cant.    de    Créon,    arr.  de 

Bordeaui,  30. 
Madot,  évéque  de  Laagre*,  432. 
Maggîolo,  82. 
Magnac-Laral,    ehef-licu   de    cant., 

arr.  de  Bellac,  73. 
Magnane  (Le  marquis  de),  70. 
Magny  enNormandie,  33,  34, 94, 203. 
Maida  (La  conttesse  de),  410. 
Mailhen,  402. 
Maillard,  instituteur,  222. 
Maillet  (Jacques),  402. 
Mailleiait,    chef-lieu    de   cant.,  arr. 

de  FoQtenay-Ie-Comte,  20,  21,  S2, 

68.  89,  95. 
Maiily  (Guillaume),  134. 
Maimbourg-,  échevin  de  Nancy,  360, 

376,  384. 
Maimburg  (Gérard),  397. 
Maintenon  (Madame  de),  123,  269. 
Mainxe,    canton   (if   Segoniac,   arr. 

de  Cognac.  59,  60,  148,  264. 
Maisondieu,    instructeur   de   la  jcu- 

Maisonticuve  iSalvator),  422. 

Maisonseioe,  instructeur  de  la  jeu- 
nesse, 57. 

Maistre,  Meitre  (Simon),  375;  — 
(Léon),  12,  124. 


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MaitU,  311. 

Moizière  (Philippe  de),    38. 

Malaquiii,  régeal,  411. 

Malaspina  (La  marquise  de),  392. 

Halaurie  (Jean),  430. 

Malavian  (Aroaud),  374. 

Mallay,  instituteur,  246 

Mallet,  297. 

Mallier,  maître  d'école,  196. 

Haaceau,  réffent,  ISâ. 

Hancey  (J.  oe),  rccleur,  162. 

Mancini  (Septimio],  417. 

Mandat  (Pierre),  397. 

Mandragues,  proresseur,  49. 

Mangou,  seigneur  de  La  Grange,  337. 

Haonard,  137. 

Maatuaoo,  386. 

Manuel,   couventioDoel,  309. 

Maran»,  chef-lieu  de  cant.,  arr.  de 
La  Rochelle,  14,  72,  74,  75,  145, 
175,  230,  245,  250,  271. 

Msrbeuf,  évèque  d'Autuo,  24,  232. 

Marca  fFr.  de),  418, 

Marcel  (Fr.),  régent,  215. 

Marchais  (Mathieu),  11. 

Marchai,  maître  d'école,  309. 

Marchand,  maître  d'école,  66,  153, 
174,  249;  —  (Anne),  84; —(Fran- 
çoise),   333;  —   (SébaaUen),    416. 

Marchiennes  (L'abbé  de),  400. 

Marchione,  407. 

Maréchal,  maître  d'écriture,  81  ;  — 
recteur,  27  ;  —  notaire,  57. 

Mareinh  (Charles),  375. 

Marennes  (C  h  a  rente- Inférieure),  72, 
248. 

Maresie,  345. 

Margaax,  cant.  de  Casteinau  de 
Médoc,  arr.  de  Bordeaui,  281 

Maria,  345. 

Marie,  maîtreaae  d'école,  164. 

Marignae,  cant,  de   Pons,    arr. 
Saintes,  46. 

Marin,  plébain,  140;—  (François), 
41 1  ;  —  (Jean-François),  397. 

Marino  (Le    marquis),    370. 

Mariocheau  (Bonaventure),  423;  — 
(Jean),  412,  423. 

Marlot  {Dom),  historien,  108. 

Marquiscardi  (Fr.),  437. 

Mariait,  cant.  de  Surgères,  arr.  de 
Rochefort-sur-mer,   75. 

Marsan  (Le  comte  de),  128. 

Marsay,  notaire,  57. 

Mariilly,  com.  du  cant.  de  La  Ro- 
chelle, 59,  100,  l«i,  148,  230,261 
263. 


Marthoa  (Jean),  430.   ' 

Mertic,  prêtre,  29. 

Martin,  curé  de  Saint-Eustache  à 
Paris,  138  ;  —  maître  d'école,  59  ; 
—  recteur,  281  ;  —  (Marc),  430  ;  — 
(Marlin),  427;  —{Pierre,  409;  — 
(Roger),  183. 

Martineau,  instructeur  de  la  jeu- 
nesse, 59;  —  J.-Fr),  438;  — 
(Pierre),  417  ;  —  (Simon),  372, 

Martinégtise,  33. 

Marlinengi  ^Le  comte  F,);  —  (Le 
comte  J.),  434. 

Martinon  (Jean),  4t0;  —  (Charles), 
435. 

Martinon    de   Sammarsal    (J.),  388. 

Martres  (Jean),   385. 

Mascareenas  (F.  de),   éïêque,  360. 

Mascarehas  (Le  P.  Aal.),  403;  — 
(Nunei),  38S. 

Masdion,  corn,  de  Virollet,  cant.  de 
Gemozac,  arr.  de  Saintes,  13. 

Masdon,   424. 

Massiou,  marchand,  298. 

Masson    (Gabrielle);  —   (Marianne), 

MasUing  (Madame  de),   129. 

Mastic,  prttre,  159. 

Maths,  chef-lieu    de    cant.,   an-,   de 

Saint'Jean  d'Angély,  55,  58,  74. 
Mathé    f André),     cordier,    3S7;    — 

instructeur  de  la  jeunesse,  80. 
Mathelan,  cant,   de  Llg^eil,  arr.  de 

Loches,  46 
Mathelot  (Jean),  423. 
Malheyron  (Léonard),421. 
Mathieu,  marchand,   133;   —    (Abi- 

gaïl),  133,  272;  —  (Nicolas),  134. 
Matignon  (Pierra);  —(Suzanne],  195. 
Maltaincourl,  comm.    du   cant.    de 

Mirecourt,  65,    235. 
Mattos  (J.  de),  464. 
Maulcbauase,  recteur,   27. 
Maulion,  13,  90. 
Maugenais,  399,  300. 
Maupas,  professeur  de  latîn,  77;  — 

maître  d'école,   350. 
Maupillier,  maitre   d'école,  97, 
Maur,   archevêque    de  Mayence,  13. 
Maurby  (Jean),  427. 
Maure,  cant.  de  Montaner,  arr.  de 

Pau,  163. 
Meure  (Jean),  368. 
Maurica  (Francieca),  405. 


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Mauriet  (I^abeau  de],  religieuse,  ( 

Maurisse  •■-  -  ■■       -       ■>" 

Haurot  (1 

Mauroacc,  cant.   de  Saint-Clar, 
de  Lectoure,  29,  46,  93,   139,  159, 
239,  279    282. 

Maur;,  prêtre,  281. 

Mausac,  Meuzac  (Arnaud  de),  msltr« 
d'école,  161,  283. 

Meussac,  vicaire  général  de  La  Ro- 
chelle, 100. 

Mautas  (Jean),  388. 

Maui,  otricier,  B5. 

■/-lieu  de   cant. 

Niort,    53,    87-89,    123,    148,  148, 

213,  214,  217,   230,  269,  271,  275. 

MauîeuU,  243. 

Mavissal  (Marguerite),  403. 

Maiimiliana  (Maria),  405. 

Maiard  (Pierre),  419. 

Maiariu  {Le  duc  de),  73. 

Mazeray,  com.  du  cant,  de  Sainte 
Jean  d'Angély.  56,  74. 

Mazerie  (François),  421. 

MeAulne,  cant.  de  Cérilly,  arr.  de 
Montlucon,  165. 

Heaupou  (Jean  de),  évëque  de  Châ- 
lons,  114. 

Meauvoiein  (Thomas),  409. 

Hectuneau,  prêtre,  230. 

Médaille  (Le  P.),  jésuite,  67. 

Médina  (Louise  de],  .386,  397. 

Médina  de  Picasso  (P.),  420. 

Médis,  cant.  de  Sauion,  arr.  de  Sain- 
tes, 43,  59,  147. 

Medrano  (Francisca  de),  407. 

Menaud,  Meneau,  maître  d'école, 
14B  ;  — maître  ès-arts,  57;  —(Jean), 
—  (LouisJ,  praticiens,  64. 

Mendose  (Antoinette),  391. 

Hendoza  (Pierre  de),  407. 

Ménestrier,  reliçieui,  228. 

Menier,  chirurgien,  B7. 
ie  Chamiiay  ( 
!  de  La  Rochelle,  70,  -106, 

Mercier  (Jacques),  134;  —  (Louis), 

Merden  (Elisabeth),  417. 

Méritjn&c,  cant.  de  Montlieu,  arr.  de 
JonzBc,  62. 

Merland,  maître  d"école,  81  ;  —  (Hu- 
gues), 421. 

Merle  (^Ilumbert),  252. 

Merlinge  (Louis),  140. 

Merode  (Guillaume  de),  370. 


Mervaut  (Paul),  349. 
Merveille  (Jean),  417. 
Merveilleux,  praticien,  339. 
Meichers,   cant.   de   Cozes,   arr.    de 

Saintes,  43,   54,   59,  60,  298. 
Meslier,  352;  ~  (J.),  novice,  389. 
Meame  [René),  423. 
Mesnager(lsaac],  354. 
Mesnard,  351. 

Mesnier,  maître  d'école,  77,  351,353. 
Meanil-Duredent,  cant.  de  Saint-Va- 

lery  en  Caui,  arr.  d'Yvetot,  93. 
Mestadier,  notaire,  324. 
M^stayer,  curé  de  Nieul,  176. 
Metenelio(Did.),  402. 
Mealan,  chef-lieu  de  cant.,  arr.  de 

Versailles,  34,  94. 
Meunier,  maître  d'école,  57,  81. 
Meunac,  cant.  de  Gemoiac,  arr.  de 

Saintes,  64,  147,  280,  298. 
Meuoy,   cant.  de  Clefmont,  an*,  de 

Chaumonl,  273. 
Meynard   (Etienne);   —  (Jean),   416. 
Meyrade  (Bernard),  382. 
Mezidon,  chef-lieu  de  caut.,  arr.  de 

Lisieux,  280. 
Miccichi  (Josepho),  377. 
Micheau,    maître    d'école,  290  ;    — 

(Marie),  56. 
Michel  (Jean),  413. 
Michel  de  La  Lande,  prêtre,  11. 
Micfaetet,  tonnelier,  59. 
Michelin  (Charles),  436. 
Michelot  (François),  427. 
Mignon  (Jean);  —  (Pierre),  196. 
Mif/ré,  cant.  de  Loulay,  183,  1S6. 
Migron,  cant.  de  Burie,  arr.  de  Sain- 
tes, 298. 
Million,  syndic,  44,  214,264. 
Millot,  maître  d'école,  57. 
Milo,  banquier,  84. 
Milon  (Joseph),  426. 
Mitsonneeu  (Louis),  418. 
Minien,  maître  d'école,  270. 
Minvielle  (Raymond),  405. 
Miralleî  (Pietro),  369. 
Mirambeau,  chef-lieu  de  cant.',  arr. 

de  Jonzac,  46,  54,  S6,  74,  324. 
Miramion  (Madame  de),  66. 
Mirecoart  (Vosges),  65, 
Mîribel  (De),  llo. 
Mocquet,  notaire,  59. 
Moêse,   cant.  de  Saint-Aignan,  arr. 

de  Marennes,  75,  148. 
Moindron  (Jacques);  —  (Jean),  198. 
Moisson  (Ëlie),  436. 
Molcres  (Jean),  415. 


d  .y  Google 


lorabasiatLe  comte),  392. 
MoDbail,  institutrice,  330. 
Monbasil  (Le  comte  de),  393. 
Monconaeit,   C\et  des  Guinot,  39,  70. 
MoncoutanI,  chef-lieu  de  cant.,  err. 

de  Parthenay,  97,  ITS,  246. 
Monein,    chef  -  lîeu    de    cant, ,    arr. 

â'01oroDSainl«>Maric,27,IS4,18l. 
Monereau  (Luc),  3S1. 
Mongelafrey  (Savoie),  liO. 
Mongenet,  maître  d'école,  76. 
MonKerrnond(Dc%maitred'écolc,Sf . 
MonBo  Basque  (P.),  couturier,  440. 
Monmejano  (Fr.),  373. 
Monneron   (Jeanne),   maîtresse   d'é- 
cole, 176. 
Monujat  (Marie-Charlotte),  373. 
Honrouet,  instituteur,  27. 
Moorouzeau  (Bernard),  410, 
Monsalve  (Béatrice  de),  383, 
MoQtaigue   (Geoffroy   de),    244;   — 

(Raymond  de),  126. 
Monlaigu,  cbcf-lieu  de  cint.,  arr.  de 

La  Roche-sur-Yon,  91,  206. 
MoDtalembert  (P.  de),  receveur  des 

Uilles,  59. 
Monlandre,  chef-lieu  de  canl.,  arr. 

de  JoDMC,  62,  63,  70,  127,  146. 
Montanegre  (Clara),  386. 
Monlaaban, cant.de  Begnèresde  Lu- 

chon  (Haute-Garonne),  44. 
MonUaban   (Tarn-et-GaronDc),   139, 

(41,  167,  168,  203,  238,  272. 
Hontausier  (De),  234. 
Monibéliard  (Doubs),  130. 
Moniberon,  chef-lieu  de   cant.,   arr. 

d'AngouK'mc,  258. 
Montbrun,  cant.  de  Thouars,  arr.  de 

Bressuii-e,  284-286. 
MonUe&a,  château,  com,  de  Prisse, 

cant.  de  Màcon,  243. 
Mont-de-i/arsan,  151. 
Hontemayor  (Fr.  de],  411. 
Monlereau  (Yonne),  173. 
Montespan  (La  marquise  de),  14. 
Monlesquiou,  chef-lieu  de  caot,,  arr. 

de  Miraude,  30. 
Moatesquiou   (L'abbé  de),   député  à 

la  constituante,  143. 
Montfaucon  (J.-B.  de),  385. 
Monlfaucon,  cbef-lieu  de  cant., 

de  Cholet,  89,  90,  274. 
Uontferrand  [Gaston  de),  72. 
Montfllastre,  Monfilastra    (Tbomas), 

409,  411,  439,441. 
Monlgirod,   cant.    d'Aimé,  arr.  de 

Uoutiers,  83. 


Montglat  (Madame  de),  234. 
Monlguyon,  chef-lieu  de  canl.,  arr, 

de  Jonzac,  62,  63,  74, 127. 
Monliérendfr,  chcf-Heudc  cant.,  arr. 

de  Vaasy,  268,  297. 
Mantignac,  cant.  de  Tai^n,  arr.  de 

LaRéole,30. 
Manligné,  cant.  de  Montfaucoo,  arr. 

de  Cholet,  90,  91, 
Manligné,  cant.  de  Celles,  arr.  de 

Melle,  274. 
hîantigny-le-Roy ,  cbef-lieu  de  cant., 

arr.  de  Langres,  273. 
MonliU,  cant.  de  Pons,  arr.  de  Sain- 
tes, 74,  29S. 
Monfieillierg,  cbef-lieu  de  cant.,  arr. 

du  HAvre,  181. 
Mortllieu,  chef-lieu  de  cant.,  arr.  de 

Joniac,  62,  63. 
Monllu<;on  (Allier),  37. 
Montmaran  (La  princesse  de),  414. 
Montmorency  (Le  prince  de),  375. 
Montmorency-  Bouteville    (Isabelle 

de),  131. 
Montmorency- La  val  de  Boisdaupbia 

(Henri  dej,  év&que  de  La  Rochelle, 


127. 


de 


270. 
MonlvaUi 


Montoire,  chef-lieu  de  cant. 

Vendôme,  73,  122. 
Montai»,  fief  des  Vadot,  433. 
Montpeiat  (De),  évéque  de  Monlau- 

ban,141. 
Montreuil,  com.  du  cant.  de  Forite- 

nay-le-CÎamte,  24S. 
Manireuil-BMay,  chef-lieu  de  cant., 

arr.  de  Saumur,  90,  210. 
MonlreuU'tur-mer    (Pas-de-Calais), 

•n-iur-Séez,  cant.  d'Aimé, 
loutiers,  83. 
Juge,  57. 

Moquillon,  maître  d'école,  147. 

More  (Gabriel),  351. 

Moreau,  maître  d'école,  55,  60  ;  — 
notaire,  253,  337;  —  chanoine 
d'Amiens,  99  ;  —  (François),  432  ; 
(Jean),  418;— (Marie),  353. 

Morel  (Etienne),  426  ;  —  (Isaac),  rec- 
teur, 278. 

Moreno  (Biaise),  404. 

Morent  (Emmanuel),  436. 

Moret,  prêtre,  27. 

Morel  (Yonne),  173. 

Morin,  133  ;  -  régent,  281  ;  —  (An- 
toine). 426. 

Morisseau,  professeur,  49. 

Morisset,  chirurgien,  39. 


d  .y  Google 


Mornac,  cant.  de  RoyaD,  arr.  de 

rennes,  56,  1^,  147. 
Morlagne-Sur-Gironde,  cant.   de  Co- 

zee,  arr.  de  Saintes,  61,  74,  116, 

148,  ISS,  298. 
MorUgne-sur-Sènre,     chet-lîeu    de 

caiit.,  arr.  de  La  Roche- sur- Yon, 

14,  75,  89,  106,  156,  230,  274. 
Mortier-Duparc,  30S. 
Mosaier  (Jean),  437. 
MossioQ,  360. 
Motet,  réeent,  281. 
Mouchard  (Jacob);  -  (Uaact,  3S1. 
Mouchouz,  maître  d'école,  165. 
Mouillère  de  La  Mothe,  maitré  d'é- 
criture, 81. 
Mouilleron,  273. 

Houillot,  officier  municipal,  300. 
Moulineaa,  148. 
MaulineufjCotn.  de  Bourg-Charente, 

264. 
Moulinier  (Jean),  372. 
Jl/ou/i/i*(Amer],  179 
Moulins,  cant.  de  Châtil Ion-su r-Së- 

vre,  arr.  de  Bressuire,  90. 
Moulix, caul.  de  Castelnau-de-Médoc, 

arr.  de  Bordeaui,  30. 
MoullÎQeaUiprécepteurdelBJeunesse, 

60. 
MoureiileK,  com.  de  Champagne  les 

Marais  (Vendée),  13. 
Mouroure,  Mouroux,  voirMauroux, 


instituteur,  57,  147,  261 

—  (François),  372. 
Moutardier,  professeur,  6t. 
Moalieri (Savoie),  83,  140. 
Moutunnet,  procureur  du  roi,  165. 
MouMuil,   cant.   de    L'Hermenault, 

260,  272. 


Moiies,  419. 

Mugron,  chef-lieu  de  cant-,  an 

Saint-Sever,  32. 
Mundbrod  (Gaultier),  398. 
MusDier,  371. 
Mas$ey,  cant.  de  Doulaincourt,  arr. 

de  Vassy-sur-Blaise,  121,308. 

N 

Nachampi,    cant.    de   Tounay-BoU' 
tonne,  arr.  de  Saint-Jean  d'Angély , 

Nadaû  (André),  427, 
Nadolet  (Emery),  374. 


Nagel(Anna),  391. 

Nallien,  canL  de  Saint-Savîn,  arr, 

de  Montmorillon,  242, 
Nallit,  notaire,  284. 
Nanclas  (De),  69. 
iVan/eï  (Loire-Inférieure),  148. 
Narpe,  cant.  de  Sauveterre,  arr.  d'Or- 

thei,  283. 
Neagau  (De) ,  abbesse  de  Sainte-Croii, 

392  ;  —  (la  comtesse  de),  367, 
Nettelsein(Magdalena);  — (Victoria), 

402. 
Naturel,  170. 
Nau,  Naud,  Neau   (François-Lucas), 

432;  — (Jean),  351,  —    (Pierre, 

44,  351,  437;  —  (N.),  44;  —  maî- 
tre d'école,  64. 
Nauche,  curé  de  Rochechouart,  160. 
Nauchi,  curé  de  Limoges,  120. 
Navailles  (Henri),  421. 
Navarrem,    chef-lieu  de  cant.,  arr. 

d'Orthez,  27. 
Navières(Jean),  11. 
flay,  chef-lieu  de  cant.,  arr.  de  Pau, 

27,  164,  190. 
Nepveu,  précepteur,  62. 
Néria,  com.  du  cant.  dé  Montluçon, 

18. 
Nerlaud  (Elisabeth),  413. 
Neubourg  (Madeleine  de),  370, 
Neuchèze    (De),   évéque  de    Chftion, 

134. 
NeufchâUl-en-Bray,  33,   34,  94,  118. 
Neveu  (Antoine),  434. 
Neymet  (Mathieu),  421. 


Nicolai  (Jean),  régent,  127. 

Nieal-les-Sainleii,  com.  du  cant.  de 
Saintes,  154. 

Nical-le-  Virouil,  cant.  de  Miram- 
beau,  srr.  de  Jonzac,  75. 

Nieul-sur-l'AulUe,  cant.  de  Saint- 
Hilaire-des-Log-es,  arr.de  Fonte- 
nay-le-Comte,  t3. 

Nieal-sar-mer,  com.  du  cant.  de  La 
Rochelle,  75,  176,  350, 

Nihell-de-Molini,  prêtre,  182. 

Nion  (François),  436. 

Niort  (Deui-Sèvres),  228. 

Nitardo,  cardinal,  il7. 

NochoD  (Jean),  197. 

Nogent-le-Baê  (Haute-Marne),  273. 

NoRuères  (Jean),  424. 

Noiret  (Antoine),  421. 

Noirot  (Jean),  371. 

Nollin,  dit  Bellegarde,  maître  d'é- 
cole, 58. 


d  .y  Google 


Normaiid,  262.  , 

Normantsille,  arr,  d'Yvetol,  113, 
Nolrt-Dame  d'Aazay  de  L»  Minière. 

Voir  Auzay. 
Notre-Dame  de  ChambreUau.  Voir 

C/iMmbreleau. 
NoIrC'Dame  de  Longeron.  Voir  Lon- 

Notre-Dame  dEntremont  en  Gene- 

Tois,  IW. 
Notre-Dame  du   Uamel  (Eure),  cant. 

de  Broglie,  err.    de    Berna;,  351. 
Nouaillon,  laboureur,  98. 
Novea  (Gaspar  de],  396. 
Nawodworki  (Adam),  évëquede  Po- 

sen,  379. 
Noyer,  398. 

NoyoD  (Jean  de),  recteur,  27, 
Noyre,  inatituteur,  27. 
Nuaillé,  cant.  de  Courçon,  arr.  de  La 

Rochelle,  271. 
Nuit»,  32. 
Nymphie  (Frédéric),  419. 

0 
Obelin  (Bernard),  414. 


Dieppe,  33. 
Ogier|lsaac),  3S1. 
Oguinao  (Le  seiraenr  de),  392. 
Ollartegan  (Mathieu),  413. 
Oiron.    cant.    de    Thouare,   hit.   de 

Bresluire,  286. 
Oirvaax.  Voir  Airvaalt. 
OisMrd  fisaac),  349,  3S0. 
Oleron,  île,  arr.  de  Uarennea,  70. 
Olivarei  (Le  conte),  360. 
Olivera  Porto  (Fr.  de).  428. 
0livier(l8aacl,  351;—  (Joseph),  424; 

—  maître  d  école,  240,  241. 
Oloron  ou  Oloron  Sainte-Marie,  27, 

1S3. 
Oluto  (Joseph),  426. 
Omonville,  cant.  de  Bacqueville,  arr. 

de  Dieppe,  33. 
Oradour-suF-Vayre,      chef'licu     de 

cant.,  arr.  de  Rochechouart,  120. 
Oranje  (Le  prince  d'),  142. 
OrekieÈ,  chei-lieu  de  cant.,  arr.  de 

Douai,  129. 
Orçerit,  maître  d'école,  60. 
OriffnoUet,  cant.  de  Hontlieu, 

de  Joniac,  62. 
Origoni(P..H.),43i. 
Orléant  (Loiret),  142. 


Ormancey,  com.ducant.de  Langrea, 

Orthes   (Basses-Pyrénées),    27,   88, 

151,  193,  190. 
On-inata    de    Zarooiseiis  (Antonia), 

426. 
Ouenx,    cant.   de  Sauvelerre,    arr. 

d'Ortheï,  383. 
Oatendorp  (Pierre  d"),  379. 
Othon,  empereur  d'Allemagne,  125. 
Otilia  de    Collowrach  (La  comtesse 

Lucé),  408. 
Oudincourl,  cant.   de  Vignory,  arr. 

de  Chaumont,  219. 
Outrement  (Maria  d')  ;  —  (Charlotte 

d'),  389. 
Osai*,  133. 

Oiias,  maître  d'école,  97. 
OzUlac,  com.  du  cant.  de  Jonzac,  79, 

146. 


Pabot  (Jean),  419. 
Pageot,  maître  d'école,  ISI. 
Paget  (Clément),  140,  253. 
Pagny-la-Blanche-Côle,     cant.     de 

Vaucouleurs,  arr.  de  Commercy, 

242. 
Pailhas,  curé  de  Gemoiac,  106. 
Paillé,  cant.  d'Aunay,  arr.  de  Saint-. 

Jean  d'Angély,  75. 
Paillon,  maître  d'école,  164. 


■),  353  ; 


Paillol,  juge,  57. 
Paillou  (Guillaume),  331. 
Pain,,  boucher  ;   —  (Pierr 

(Jacques),  424. 
Pajaud,  maître  d'école,  354. 
Paionneau,  instituteur,  81. 
Paletioto  (J.-A.j,  428. 
Palisse  (Laurent),  389. 
Palissy  Bernard),  11,  39,  52. 
Pallavicino  (Luca),  412. 
Palton  (Le  comte),  383. 
Pandi  (Charles  de),  402. 
Pannetier,  maître  d'école,  147. 
Paquien,  recteur  des  écoles,  18< 
Paquier,  instituteur,  81. 
Para  (François),  375. 
Parant  (Jacob],  372. 
Parât  (Jean),  430. 
Pardies  (Gaston),  414. 
Paredes  (Philippe  de  ,  411. 
Paris  (Pierre),  430. 
Parme  (Le  duc  de],  373. 
Parnageon  (Charles-Je«n),  350. 
Parnet,  cant.  de  Chaumont,  ar: 

Beauvais,  33. 

91 


d  .y  Google 


Parrison  (François),  138. 
Parthenay  (N.),  381,412. 
Pascaud  iThérèse),  69. 
Pasman,  cardinal,  373,  382,  385. 
Pasqué,  Pasquet  (Antoine),  429.  442; 

—  marinier;  —(Jean),  354. 
Pasquier,  44;  —  {Jean),  prêtre,  121, 

308  ;  —  (EUenne),  9;  —  prieur  de 

Saint-Jean  d"Angély,  329. 
Patenôtre,  mailre  d'école,  196,  197. 
Patrocle,  berger,  IS. 
Patry,    instructeur   de   la  jeunesse, 

S5. 
Pftty  (Agnès),  433. 
Pau  (Bernard),  432. 
Pau     (Baases-Pyrénées),     2,1,     151 

239   253  2"1 
Paufllat,  maître'  d'école,  57. 
Paulin  (Saint),  110. 
pBultier,  254. 
Pamlli/,  chef-lieu  de   cant.,   arr.   de 

Rouen,  33,  34,  168,  278. 
Pavon  (naphaël-Sanchez),  424. 
Paiiï  (Alphonse),  390. 
Payen,  échevia,  337. 
Pecaudeau  (Pierre),  395. 
Pécondou  (Gaston  de),   précepteur. 

Pédarré,  maître  d'école,  164. 

Peironnel  (De),  maîtresse  d'école, 
76. 

Peitey,  cant.  d'Aimé,  arr.  do  Mou- 
tiers,  84. 

Pelé,  régent,  171. 

Pelisson  (Jean),  54. 

PelUgrue,  cbei-lieu  de  cant.,  arr.  de 
La  Réole,  281. 

Pelleport  (Remond),  374. 

Pellerin,  maitre  d'école,  210. 

Pelletier,  instituteur,  81. 

Peluchon,  44;  —  maitre  d'école,  55; 

—  (Jean),  374. 

Penard  (Madame),  220,221. 
Penillon  (Jean],  415. 
Penna  (Michaela  y),  427. 
Penot  (François),  415. 
Peothièvre  (Le  duc  de),  131. 
Pérard,  instituteur,  81. 
Peraudeau,  maître  d'école,  76. 
Pérauh,  évèque  de  Saintes,  H  ;  — 

président    de    la    cttambre    des 

exempts,  134. 
Perdriau  (André);  —(Louis),  349. 
Peré  (Jean),  422. 
PéréDie  (Hardouin  de),  archeT&que 

de  Paris,  172. 
Perei  (Sébas tienne},  376. 


Perei  de  Figueroa  (Elisabeth),  405. 

Peric,  maitre  d'école,  147, 

Pcricono  (Fr.),  417. 

Périer,  Perrier,  226  ;  —  recteur  des 
écoles,  25;  —  maître  ès-orts,  159, 
160;  —  (Jean),  409  ;  —  (Mathieu), 
416. 

Perigaud  (Jean),  422. 

Pérignac,  cant,  de  Pons,  arr.  de 
Saintes,  64,65,  1(6,  117,  ISS. 

Périgord  des  Conties,  prêtre,  120. 

Péril  (Georges),  régent,  290;  —  (Jean- 
Baptiste)  ;  —  (Charles),  maitreB 
d'école,  27. 

Pcrnin,  apothicaire,  133. 

Pérochon  (Jacques)  ;  —  François);  — 
(Jean),  195. 

Perpignan  (Pyrénées- Orientales), 
142,280. 

Perraudeau,  avocat,  347;  —  (Jac- 
ques), 348, 

Perrei  (Alphonse),  390. 

Perrières  (Jean),  438. 

Perrin,  maitre  Ès-arts,  1S9,  160;  — 
recteur  des  écoles,  25, 

Perron,  316  ;  —  (François);  —  (Pier- 
re), 196, 

Perihp»,  cant.  de  Saint-Dizier,  arr. 
de  Vassy,  2T3. 

Perussaull  (Sylvain),  432. 

Pescbeur,  346. 

Pessinei,  com.  du  cant.  de  Saintes, 

■  43,  75. 

Pestre  (Joseph),  396. 

Petit,  régent,  243  ;  —  maître  d'école, 
162  ;  —  laboureur,  357  ;  —  (Antoi- 
ne), 412;—  (Jean),  441;  —  (Jo- 
Bué);  -  (René),  351. 

Petitiean,  maître  d'école,  148. 

Peu  (Claude),  prêtre,  213. 

Peudra  Montoya  (Petro),  382. 

Peyrehorade  caef-Viea,  de  cant.,  arr. 
de  Dai,  32,  241. 

Peypot,  prévôt-moi  ne,  de  l'abbaye  de 
Saint-Jean  d'Angély,  329-331. 

Peyrusse  (Jacques),  419. 

Peya  (Michel),  prêtre,  61. 

Philibert,  recteur  d 'écoles,  281. 

Philip;  —  (Suianne),  195. 

PhilipeBu(J.-F.),  427. 

Philippe  (Gabriel),  419. 

Philoleau  (Jacques),  419. 

Picard,  prêtre,  90, 

Picasso  (Elisabeth  de);  —  (Françoia 

de)  ;  —  (Antoine  de),  420. 
Picaulet  (Jacques))  ;  --  (JérAme)  ;  — 
(Pierre),  197. 


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Piccolomiai  (Fr.),  US. 

Picherit,  huissier,  222. 

Pichoo  du  Barry,  curé  de  Dun,  16*. 

Picoo,  çretËer,  300. 

Picono  Perusino  (Le  comte],  436. 

Pidoui  IRenè),  430. 

Pierroy,  maître  d'école,  55. 

Piffray  Elisabeth),  353. 

Pigard  (JeanS;  —  (Marie);  —  (Paul), 

Ï96. 
Pigniot  (Benjamin  de),  351. 
Pigornet  (Jean),  426. 
PiRet  (Pierre),  44. 
Pilot,  maltrease  d'écule,  27S. 

Pilot.  Voir  GaudiDCau. 

PimeDU(Jean),  398. 

Pimponneau,  marchand,  164. 

Pinard,  maire  de  Saint-Sauvan,  300. 

Pineau,  maitre  d'école.  5S,  60;  — 
(Eusèbe),  423  ;  —  (René),  122  ;  ~ 
syndic,  26S. 

Pinelli  (Francisca),  40t. 

Pinot,  instituteur,  308. 

PioBon,  maître  d'école,  77,  333. 

Pinto  Pimento,  394. 

Pion,  273. 

Piouneur  [Nicolas),  360, 

Piquc)mo(Ferdinando),  391. 

Piron  (Yves),  maître  de  jeunesse 
(Jean),  instructeur  de  lajeunesse, 
81. 

Pirondelle,  maitre  d'école,  76. 

Pùany,  cant.  de  Saujon,  arr.  de  Sain- 
tes, 42,  5S. 

Pison  du  Gallend,  182,  313. 

Pitard,  413  ;  —  maître  ës-arts  lib^ 


-  (Jean),  pi 
Pierre),  442 


85. 


Planche  (Pierre)^ 

PUnrupI,  cant,  de  Montiërender, 
arr.  de  Vaasy,  273. 

Plantaeenet  (tieofTror),  comte  d'An- 
jou; -  (Henri),  leis. 

Plaïuc,  cant.  de  Satnt-Genis,  arr 
de  JonzBc,  39,  59,  75. 

Plaiiat/,  cant.  de  Saint-Porchaire, 
arr.  de  Saintes,  42. 

Plat,  instituteur,  308. 

Plougoulm,  député,  1. 

Pluman  (Jean),  424. 

Poinsset  (Martin),  421. 

Poirier,  iDBtmctéur  de  la  jeunesse. 


436. 


60. 

Poitevin  (Antoine), 
Potiiert  (Vienne),  1 


PoIard(N.),  423. 
Polant&ry  (François),  437. 


Polignae,  cant.  de  Montlieu,  arr.  de 

Jonzac,  63. 
Pollaillon  (François  de),  1^8. 
Pommier,  maître  d'école,  147. 
Pommieri,  cant.  de  Montandre,  arr. 

de  Jonzac,  63. 
Poncet  (Siméon),  419. 
Pona  (De),  69,  126. 
Pont,  chef-lieudecant.,  8iT.de  Sain- 
tes, 39,  43,  46,  60,  61,  74,  92,  128, 
155,248,  249,363,  359. 
Ponaon  (Michel),  371. 
Pontac  (René  de),  prieur  de  Péri- 

gnac,  H6i 
Ponlacq,  chef-lieu   de  cant,,  arr.   de 

Pau,  27, 161. 
Ponl'Audemer  (Eure),  34,  94. 
Pont  de  L'Arche,  chef-lieu  de  cant., 

arr.  de  Louviers,  33. 
Pont  de  Vaulx,  com.  de  Marly-aous- 
Issy,  cant.    d'Issy  l'EvCque,    arr, 
d'Autun,  170. 
Ponl-Labf,     cant.      de    Saint- Por- 
chaire,  arr.  de  Saintes,   147,   249, 
S63,  439. 
Ponfo(«e(Seine-eUOise),  34,  94. 
Pont'iur-Yonne,  chef-lieu  de  cant.^ 

arr.  de  Sens,  171. 
Portagnier,  prêtre,  écrivain,  36. 
Portails,  146. 

Portau  (Thomas),  imprimeur,  39. 
Porlf.U,  cant.  de  Podensac,  arr.    de 

Bordeaux,  281. 
Portillo  (Gabriel],  417. 
Potentaris  (François),  432. 
Pothuaud,  instituteur,  59. 
Potier    (Aleiandre),    348;   —    (Jac- 
ques], 421. 
Potières  (J.  de),  mJiître  d'école, 279. 
Pouilh  (Pierre),  409. 
PouUi&c,  cant.  de  Montlieu,  arr.  de 

Jonzac,  62. 
Pouillé,  cant.  de  L'Hermenault,  arr. 
de  Fontenay-le-Comie,  250,   259. 
Pouillon,    chet-Heu    de  cant.,  arr. 

de  Dai,  32. 
Poupaud,  Poupeau,  maitre   d'école, 
179  ;  —  (Etienne),  351  ;  —  (Jean), 
440. 
Poupet  (Marguerite),  maitresae   d'é- 
cole, 78,  348. 
Pouieau,  curé  de  Gemozac,  92,  211. 
Poyague  (ViUl),  407. 
Pradeau  (De),  évèque,  434  ;  —  (An- 

tonin),  43f>. 
Pradinet,  cant.   de   Saint-Sympho- 
rien  de  Lay,  arr.  de  Roanne,    74. 


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Prado  (PérèB  de),  433. 

Praire  (Claude],  43S. 

Pranig  (Dauria  de),  401. 

Priaux,  33. 

Prée  (Antoioette  de),  maitreBse  d' 
cole,  145. 

Priguillac,  com.  du  cant.  de  Saintes, 
iS,  75. 

Prérou,  com,  de  Périçuac,  155. 

Prévost  (François),  416, 

Prieur,   255  ;  —  (Jean),  396  ;  —  oo- 
Uire,  57. 

Prigmiscia  (Jaiiue),  395. 

Priouzeau  (Catherine),  415. 

PriKf,  canl.  de  Mâcon,  36,  243. 

Priouli  (Clément),  369. 

Proildit  Lespéran,  tailleur  de  pier- 
re, 359. 

Proquet,  instituteur,  81. 

Priui,  com.  du  cant.  de  Mâcon,  243. 

Prou,  maîtresse  d'école,  18,  352. 

Prouet  (François),  359. 

Prouteau,  notaire,  56. 

Pruileo  (Pierre),  418. 

Puibelaoa  (Anna-Maria),  413. 

Putraveau,  maître  d'école,  56. 

Puiseuï,  prêtre,  36, 

Puy-de-Sévre,  97. 

Puymartin    (De)    ou    Depuymartin, 
curé  d'Echebrune,  358,  3â9. 

PtturauauU,  cant.  de  Surgèrcs,   arr. 
deRocberort-sur-mer,88,  S45. 

Puizinida  (Elisabeth,  comtesse,]  434, 


Quarré-let~  Tombée,     chef-lieu 

cant,  arr.  d'A vallon,  32. 
Quentin,  5 . 
Querrohoenl,  73. 
Queyron  (Michel),  412. 
Quiden  (Isabelle  de),  373. 
QuUlebœaf,  chef-lieu  de  cant.,   arr. 

de  Pont-Audcmer,  33 
Quilliot  (Jean-Baptiale),  128. 
Quimbail,  instituteur,  57,  100,  261  ; 

— inatilutrice.lOO;— (Suï8nne),59. 
Quinaud,   fabriqueur,    353,  359  ;  — 

matlred'école,  155;— praticien,  65, 
Quinsat  (Jean),  107. 
QuioUrd  (F.-X.),  428. 
QuKiien  ^Catherine),  406. 


R 


Radiivilli  (Le  prince),  433. 

Raffin,  mailre  d'école,  147. 

Raimbaud,  régent,  27 1^  272. 

Baimberlol,  com.  de  Cauville,  cant. 
de  Montivilliers,  arr.  du  Havre, 
35. 

BainauduB,  Reginaudus,  maître  d'é- 
cole, 10. 

Rainier  [Vincent),  391. 

Ramard,  institutrice,  i39. 

Rambaud,  maître  d'école,  61  ;  —  no- 
taire et  régent,  156. 

Ramé  (Jacques)  ;  —  (Jean),  351. 

Rame],  302. 


Rampnulpbe,  évèquede  Saintes,  10. 

Rangal  (Pierre),  372. 

Rangel  (Pierre-Etienne),  373. 

Raoul  (Jean),  414. 

Raoul  de  La  Guibourgère,  évèque  de 
Saintes,  67,  68,  72,  85,   103,    247. 

Raacoel  (Guillaume),  375. 

Râteau,  maître  d'école,  174. 

Ralbîer  de  Lobbes,  iïi. 

Ratier,  maître  d'école,  60. 

Raujon,  instituteur,  84. 

Rault,  laboureur,  263,  353-357. 

Ravenaz,  bourgeois,  140. 

Ray  (Louis),  inatituteur,  26;  — 
(Benoit),  instituteur,  27. 

Raynauld  (François),  412. 

Raiin  (Françoise),  337. 

Razonna  (Wencestas  de),  388, 

Bé,  ile,  arr.  de  La  Rochelle,  68, 
145. 

Béa»,  27. 

Recoquillié,  curé  de  Mauzé,  87,  275. 

Redaud,  339,  343,  347. 

Rcdel,  Redet  ou  Redée,  instructeur 
de  la  jeunesse,  55  ;  —  (Pierre), 
354. 

Regnac  (Martin),  427. 

Reillac  [François),  420. 

Rciny  (Saint),  110. 

Relly  (Jean),  434. 

Rembaud  (Jeanne),  maîtress*  d'é- 
cole, 211. 

Renaud,  Reinaud,  191,  353;—  in- 
stituteur, 59,  64,  280  ;  —  (Guil- 
laume), 434. 

Renaudin  (Antoine),  351 . 

Itenauge,  30. 

Renée  (Marie),  131, 


d  .y  Google 


Bépanae,  csnt,  deJarnac,  arr.  de  Co- 
gnac, 58. 

RetUad,  cant.  de  Gemoiac,  arr.  de 
Saintes,  4i,  147,  214,  261,  361, 
298. 

Hetailleau  (Jacques),  prêtre  ;  — 
(Mathurine),  230. 

Retana  (P.-J.-B.),  425. 

ReU  (François),  429. 

Réveillaud  (Jacques),  441. 

Reverdie  (J.),  novice,  427. 

Revillé(F.),  44. 

RcTirard  (Marie),  134. 

Rey  (Jean),  396. 

Reynal,maîlred'école,ifl)  ;— (Jean), 

Reunel,    cant.    d'Andelot,    arr.    di 

Chauniont,  297. 
Beynier  (Pierre).  412. 
Reynol,  maître  d'école,  283. 
Ribbes,  Ribes  (Ch.  de),  31,  45,  2S3  ; 

—  (Antoine),  pr<4re,  85. 
Ribera  (JérAme),  404. 
Ricard  (Jean],  410. 
Richard,  maître  d'école,  20 1,  276;  - 

(Jean-B.),  387. 
Ricfaardcau,  instructeur  do  la  jei 

nesse,  60. 
Richaud  (Jean),  422. 
Richelieu  (Le  cardinal  de),  85,  3B4, 

39 1,  394. 
Richelieu,  chef-lieu  de  cant.,  arr. 

Chinon,  85.  227. 
Ricfaemond  {Louis  de),  archiviste, 
Riekemont,  coin,   du  cant.    de  Co- 
gnac, 44, 
Ftichermoz,  curé  de  Hauteville-Gon- 

don,  83. 
Richou  (Perrine),  maîtresse  d'école, 

Ridel  (Jérôme),  3S0. 
Ridet  (Jean),  351. 
Rigaud  (Eudes),  126. 

Rigazii  (Francisco),  375. 

Rigny,   cant,   de   Thouars,   arr.    de 


Rigole  (Jean),  408. 

Rigollel,  instituteur,  264. 

Rily,  382. 

Rimbaud,  maître  d'école,  146, 

Rimbert  (Mathieu),  351. 

Rions,    ïiiomu,    cant.     de    Cadillac, 

arr,  de  Bordeaui,  281. 
Rioux,can\.  de  Gemozac,    arr,    de 

Sainles.  39,  2^8. 
Ristaldi  (Pierre),  432. 
Riva(B.-F.  de),  429. 


Rivier,  curé  d'Angoulius,  104. 

Rivière  (Jean),  352  ;  —  curé  de 
Sainl-Pierre  d'Oleron,  73  ;  —  mé- 
decin, 57. 

Riviére-les-FoMet,  cant.  de  Prau- 
Ihoy,  arr.  de  Langrcs,  273. 

RivDz,  140. 

Robert,  instituteur,  64, 147  ;  —  cu- 
ré de  Mauié,  217  ;  —  (Claude), 
134  ;  —  (Paul),  392  ;  —  secrétaire 
général  du  ministère  de  l'instruc- 
tion publique,  2. 

Robespierre,  295,  309. 

Robichon,  écolâtre,  279. 

Robillard  de  Baurepaire  (Ch.),  33. 

Robin  (François),  410. 

Robinet,  évèque  constitutionnel,  261, 
324  ;  —  notaire,  339,  341  ;  —  pro- 
cureur, 339. 

Roccez  (Francisco  de),  385. 

Roch,  serrurier,  248. 

Roc/i,  près  Montlieu,  63. 

Hochard.  curé  de  Notre-Dame  de 
Rochefort,  261 ,  276  ;  ~  (François), 
410. 

Roche,  prêtre  et  régent,  84  ;  — 
(Jean),  421. 

Rochechouarl  (H  au  te- Vienne),  H9, 
160, 

Rochechouarl  de  Morleraart  (Made- 
leine), abibesse  de  Fontevrault  ;  — 
(Gabrielle)  ;  —  (Françoise),  14. 

RocheQeurie  (Les  princes  de),  361, 


Rocheforl-tur-mer    (Charente- Infé- 
rieure), 148,  172,  179,  213. 
Racquefort  de  Marian,  160. 
Rodriguez  (Roc)  ;    —  (Alphonse), 


Rogier,  instituteur,  27. 

Rogio  (Jean).  367. 

Rogiaki  (Sigismond),  401. 

Rognet,  cant.  deLambesc,  244. 

Rohan-Roh&n,  chef-lieu  de  cant,, 
arr.  de  Niort,  147,  261. 

Roldan  (Angela),  424;  —  [Sébas- 
tien), 425. 

Rolinde,  125. 

RoUet,  prêtre,  146. 

Romanet  (Jean),  374. 

fîomana,  chef-lieu  de  cant ,  arr.  de 
Valence,  241. 

Romme,  conventionnel,  304. 

Ronalgues  (Arnaud),  423. 


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Ronçay  (François),  44S. 
Ronceval  (Pierre  de),  278. 
Rongé,  moitre  d'école,  81. 
Roquette  (G.  de),    évêque  d'Aulun, 

93. 
Rosas   et    CoDteres     (Didaco    de), 

évêque  de  Carthage,  434. 
Boscelin,  13. 
RoBcio  (Claudio),  318, 
Roses  (De),  3"4. 
Bosey,  domaine,  134. 
Roslet  (Jean),  398. 
Rusneren,  maître  ès-arts,  63. 
Roudier  (F.)  ;  —  (Jean)  ;  —  (Joseph), 

Rouelle  (Martine.  369. 

Rouen  (Seine-Inférieure),  34-35,  276. 

Rougemontier,  cant.  de  Routot,  arr. 
de  Pont' Aude  mer,  33. 

Rougeret,  maître  d'école,  161. 

Rouge  rit,  précepteur,  120. 

Rougier  (Jacques),  422. 

RouUhac  (Marc-Autoine),  436. 

Rouillé,  346. 

Rouilly  (Etienoe),  capucin,  316. 

Roulier{Jean),  352. 

Roulleau,  204  ;  —  (J.-B.),  284  ;  - 
curé  de  Vesins,  275  ;  —  institu- 
teur, 61. 

Boure,  professeur,  224. 

Rouspeau,  pasteur,  39. 

floussai/,  caot.  de  Montfaucon,  arr. 
de  Cholct,  90. 

Rousseau,  138  ;  —  (Gilbert),  412  ;  - 
(Jean),  421;  —  (Louis),  436;- 
lustiluteur,  59,  161. 

Bousselet,  curé  de  Saint-Jean  d'An- 
gély,  3J7. 

Bousselière,  curé  de  Ciré,  261. 

Roussel,  maître  d'école,  26,  56  ;  — 
(Marie),  56. 

Roui,  mailre  de  latin,  81  ;  —  maî- 
tre d'écriture,  82  ;  —  curé  de  La 
Jarrie,  249,  250. 

Roy,  maître  d'école,  H7; —  maître 
écrivain,  76;  -  (Rénigne),  insti- 
tuteur, 81  ;  —  (Florentin),  mai- 
tre  d'école,  58;  —  (André);  ~ 
(Pieri*),  maîtres  d'école,63  ;  — 
poulienr  ;  —  (Jean),  354  ;  —  ( Jean- 
Florentin),  58  ;  —  Jean- Baptiste), 
81. 

Royan,  chef-lieu  de  cant,,  arr.  de 
Marcnnes,  46,  60,  62,  74,  147, 
148,  210. 

Roi,  curé  de  Beaumont,  137. 

Buault,  professeur,  49. 


Rudel  (Guillaume),  373. 

Ruel  (Claude  de)  ,  évêque  d'Angers, 

68. 
Ruelle  précepteur,  2!^S. 
Ruelz  (J.-B.  de),  prêtre,  i28. 
Ruffe,  régent,  281. 
Ruffee  (Charente),  217,  257. 
Roffin  (Jacques),  441  ;   —  (Horace), 

375. 
Ruilier  (Jean),  196,  423;  ~  (Marie), 

196. 
Bullot  (Abraham]  ;  —  (Dauiel),  354. 
RumUlij  (Savoie),  140. 
Busso  (Vincent),  411. 
Ry,    cant.     de     Darnetal,    arr.    de 

Rouen,  34,  94. 


Sabatery  (Jean),  406. 

S&blf,  chef-lieu  de  cant.,  arr.  de  La 

Flèche,  139. 
SaWoncMUi,  cant.   de  Saujon,    arr. 

de  Saintes,  13,  21,  61. 
Sadmar  (Fr.  de),  390. 
Saint-Aigaan,  chef-lieu  de  cant.,  arr. 

de  Marennes,  147. 
Saint-Amaar,  chef-lieu  de  cant.,  arr. 

de    Lons-le-Saulnier,    168,    242, 

232. 
Sainl-André  de  Cubsac,  chef-lieu  de 

cant.,  arr.  de  Bordeaux,  259. 
Saial-Andi-é  de  la  Côle,  84. 
Saiitl-Aiidréde  La  Marche,  cant.  de 

Montfaucon,  arr.  de  Chotet,  89. 
Sainl-André  de  Lidon,  cant.  de  Ge- 

mozac,  arr.  de  Saintes,  298. 
Sainl- André-sur  Sèvre,  canl.   deCe- 

rizay,  arr.  de  Bressuire,  106. 
Saint-Anloine,  com.  de   Bois,  cant. 

de  Saiol-Genis,  arr.  de  Jonzac,  74. 
Sainl'Aubtn  de  Baubigné,    cant.  de 

Châtillon-sur-SËvre,  arr.  de  Bres- 
suire, 229. 
Saint-Aabin  de  Cretol,  cant.  de  Cau- 

debec,arr.  d'Yvetot,  93.      . 
Saint- Barthélémy    (Françoise    de), 

68. 
Sainl-Déitigne,    cant.   de    Pont    de 

Vaui,  arr.  de  Bourg,  268,  269, 
Saint-Bertin  (L'abbé  de),  387. 
Sain(-Bon,  cant,  de   Boiel,    arr.    de 

Moutiers,  84. 
Saint-Bonncl,  cant.   de   Mirambeau, 

arr.  de  Joniac,  75. 
Sainl-Chriglolj/,  cant.   de  Saint-Sa- 

vin,^arr.  de  Blaye,  259. 


d  .y  Google 


S»inl-Chritlophe,  com.  de  Restaud, 

U7. 
Sainl-Chrûlophe,  cant.  de  La  Jarrie, 

211. 
Sainl-Chrùtopbe  de  Lonijesve,  cant. 

de  Fontenav-le  Comte,  258. 
Saiitt-Ciert   da     Taillon,     cant.     de 

Mirambeau,   arr.   de  Joduic,    li, 

148. 
Saint  CIinier(B.  de),  curé  (le  Véné- 

rand.  56. 
Sainl-Cri'ac,    cant,    de   Saipt-Clar, 

arr.  de  Lectoorc,  4e. 
Sainl-d/bard  du  Péral,  cant.  de  La 

Valette,   arr.  d'Angoulême,    10». 
Sainl'Cyr  de»  Gritt,  com.  du  cant, 

de  L'Herracnautt,  249. 
Saint-Cyr-tur-Chard,  35. 
Sainl-Denit  d'Oleron,  cant.  de  Saint- 
Pierre  d'Oleron,  70,  U,  1*7. 
Saint'Deni»  du  Pin,  com.   du  cant. 

de  Saint-Jean  d'Anuély,  336. 
Saint-Détirf,  cant.  d'Huriel,  arr.  de 

Monttucon,  27. 
Saînl-Dé:ert,  cant.    de   Livry,   arr. 

de  (Chalon-sur-Saône,  134. 
Sainl-Di^ier,  chef-lieu  de  cant,,  arr. 

de  Vasay,  260,  296. 
Saint-Di::ier,     com.     du    cant.     de 

Bourf^aneuf,  280. 
Sainte-Beuve  (De),  67,  373. 
Sainle-Crotj: ,  abbaye,    6  Poitiers, 

392 


-,  33. 

Sainfe-Eugène,  cant.  d'Archi 
de  Joniac,  74. 

Sainlf-Foy,  cant.  de  Bourg'  Saint- 
Maurice,  an*,  de  Mouticrs,  84-. 

Sainle'Gemme,  cant.  de  Saint-Por- 
cbaire.  arr.  de  Saintes,  59,  298. 

Sainte-Marie  (De),  professeur  d( 
dessin,  222. 

Sainle-lUarie,  cant.  de  Saint- Vincent 
deTyrosse,  arr.  de  Dai,  241. 

Sainte-Marie  en  Rfi,  cant.  de  Saint- 
Martin  de  Bc,  arr.  de  La  Rochelle, 
2S1. 


■S'atnfeg     (Charente -Inférieure),     49, 
141,178,244. 


SArNTKS.  —  PiROIBSBS; 

Saint-Maur,  S6,  57  ;  —  Saint -Pierre, 
57,  58;  —  Saint-Michel,  57;  — 
Sainte-Colomlbe,  57. 

Abbayes,   pouvants  : 

Abbaye   de  Notre-Dame,  13,  37,  71  ; 

—  couvent  des  Sa  in  te- Claire,  72  ; 

—  monastère  de  Notre-Dame,  72. 


Bues 


1,  etc. 


Rue  des  Frères,  72  ;  —  rue  Notre- 
Dame,  72;  —  rue  des  Ballets, 
219,  220  ;  —  rue  Saint-Maur,  220  ; 
—  rue  de  la  Souche,  23S;  — place 
Saint-Pierre,  222  ;  —  Pontd'Isem- 
bert,  10  ;  —  porte  Ai^ières,  259. 

FAUBouitas  : 
Saint-Palais,    57,    72  ;  —  SainUEu- 

tropc,  57  ;  —  La  Bretonnîère,  57  ; 

Saint-Vivien,  57;  —  Saint-Macoux, 

57. 
Sainte~So»le,  cant.  de  La  Jarrie,  arr. 

de  La  Rochelle,  175,  266. 
Sainl-Forl,  cant.  de  Segoaiac,   arr. 

de  Cognac,  43. 
Sainl-Forl  de  Cosnac  ou  Saint-Fort 

sur-Gironde,    cant.    de  Saint-Ge- 

nis,  arr.  de  Jonzac,40. 
Sainl-Froull,  cant.  de  Saint-Aignan, 

arr.  de  Marennes,  56. 
Saint-FutgenI,  chef-lieu    de    cant., 

arr.  de  La  Roche-sur-Yon,  130. 
Saint-Gall,  com.    de    Thal-Marmou- 

tier,  cant.  de  Noirmoulier,  arr.  de 

Saverne,  124. 
Sainl-Genia  (Victorde).  25. 
Saint-Genit,  chef-lieu  de  cant.,  arr. 

deJonzac,  55,  74. 
Saint-Gear<je>,  doyennii  du  diocèse 

de  Rouen,  34, 
Saint-dearnes  dei  Cotemx.  com.  du 

cant.  de  Saintes,   55,298. 
Sainl-Oeorijes    d'Oleron,    cant.     de 

Saint-Pierre,   arr.    de    Marennes, 

74,  1,47. 
Saint- Georges  du  Bois,  cant.  de  Sur- 

eères,  arr.  de  Rochefort,  53. 
Sainl-Germain  de  Marencenae»,  cant. 

de  Surgères,    arr.  de  Rochefort- 

Bur-mer,  75,  212. 
Saint-Germain  de»  Faué»,  cant.   de 

Varennes,  arr.  de  La  Palisse,   27, 

163. 
Saint'Oerrai»  en  Faucigny  [Savoie), 


d  .y  Google 


Saint- Cuirons,  maître  d'ëcole,    166, 
Sainl-HUaire    de»    Loge»,    chef-lieu 

de  cant.,    err.     de     Fonteoay-le- 

Comte,  208. 
Sainl-Hilaire  de  Villefrancke,  chef- 
lieu  de  cant.,  arr.  de  Saint-Jean 

d'Ang;ély,  75. 
Sainl-Hippotyte,    cant.    de  Tonnay' 

Charente,    arr,    de  Rochefort,  75. 
Saiiit-Ilonoré,  cant.   de  Longueville, 

arr.  de  Dieppe,  93. 
Saintier,  maître  d'école,  182. 
Sainl-Jean  d'Antjély  (Charente-Infé- 
rieure), 74,  129,   266,    267,    328- 

347. 
Sainl-Jean  d'Angle,  com.  de  Saint- 

Aignan,  arr.  de  Marennes,  147. 
Sainl-Jean  de  lielleoUle,  chef-lieu  de 

cant.,  arr,  de  Moutiers,  83, 
Sainl-Jean    de    Liversay,    caut.    de 

Cour^on,  arr.  de  LaRochetle,  54, 

70,  174. 
Sainl-Jean   de    Marmcq,   cant.     de 

Saint-Vincent  deTyrosse,  ar 

Dai,  241. 
Saint-Jean   de  Maurienne,  chef-lieu 

d'arr.  de  la  Savoie,  26. 
Sainl-Jouin,  cant.  de  Cerizay,  arr.  de 

Bressuire,  122,258. 
Saint-Jouin  sous  Maaiéon,  CBTit.de 

Chatillon-sur-Sèvre,  arr.  de  Bi-os- 

Buire,  174. 
Saint-Julien    (Jacques  de),    évèque 

des  Landes,  HS. 
Sainl'Just,  com.  du  cant.  de  Maron- 
nes, 56.  74,   147,  281. 
Saint-Laurent   de  La  Prée,  com.  du 

cant.deRochefort-sur-nier,  47,  91, 

148,  330,274. 
Saint-Laurent    sar  Sèore,   cant.    de 

Morla(tne-8ur-Sèvre,    arr.   de   La 

Roche- su  r-Yon,  70,  74,  250, 
Sainl-Liijer,  131. 
Sainl-L^fjerow  Sainl-Lii/uaire,  i 

du  cnnl.  de  Niort,  13. 
Saint-LA /er  de  Breuille,  dioccse  de 

Saillies.  324. 
Saint-Léonard  det  Chaumes,  com.  d« 

Do  m  pierre-sur- mer,    cant  de  Le 

Rochelle,  13. 
Sainl-Lon  (Landes), cant.  de  Peyre- 

horade,  arr.  de  Dai.  241. 
iSairif-Z.oui!iés,cant.duCarbon-Qlanc, 

arr.  de  Bordoaui,  281. 
Saint-Louis  de  Milly,  cant.  de  Ceri- 

lay,  arr.  de  Dressuirc,258. 
Saint-Loup,   cant.  de  Tonoay-Bou- 


lonne,  arr.  de  Saint-Jean  d^Angily, 

70, 132. 
■Sa in t-.Uaca ire,  chef-lieu  de  c*nt.,  arr. 

de  La  Réole,  259,  369,  436. 
Sainl-Maigrin,  cant.  d'Archiac,  arr. 

de  Jonzac,  46. 
Saint-Maixent,     chef-lieu    de  cant., 

arr.  de  Niort,  91,  324, 
Sainl-Malo  du  Bois,  cant.  de  Morta* 

gne-Bur-Sèvre,  arr.  de  La  Rocbe- 

sur-Yon,  90. 
Sainl-Mard,  cant.  de  Surgrères,  arr, 

de  Rochefort-sur-mer,  53,  93. 
Sainl-Marlin  en  Normandie,  113. 
Saint-Martin    de    l'Ebaupinay,    fief 

des  Hillerin,  106. 
Saint-Martin   de   Hé,    chef-lieu    de 

cant.  arr.,  de  La  Rochelle,  72,  74, 

145,  176. 
Saint-Martin  des  Champs,  com.  de 

Saint-Jean  des  Vignes,    cant.  de 

Chfilon-siir-SBflne,  134. 
Saint-Martin  d'Eatreaux,  cant.  de  La 

Pacaudiëre,  arr.  de  Roanne,  163. 
Saint-Maurice  ou  Bourg-Saint-Mau- 


chef-li 


I  de  < 


M  ou  tiers,  R3. 
Saint-Maurice   dei   Noues,  cant.  de 

La  Châtaigne  raye,  258. 
Saint-Maurice  le    Girard,  cant.   de 

La  ChStaigneraye,  arr.  de  Fonte- 

nay-le-Comte,  146. 
Saint-Maxire,    com,     du    cant,    de 

Niort,  92. 
Saint-Médard, cejxl.  de  Sur^res,21 1 . 
Saint-Metaine  de  Mauléon,   14. 
Sai/if-iVasaire.cant.deSaint-Aignaa, 

arr.  de  Marennes,  148. 
Sainl-Ouin,  cant.  de  Harans,  2*5. 
Sainl-Paer  en  Caux,  cant.  de  Duclatr, 

arr.  de  Itouen,  33. 
Saint-Pallais  ou  Saint-Pallais  de  Xé- 

griijtiae,  cant.    de   Montlieu,  arr. 

de  Jonzac,  63. 
Saint-Pandelon,   com.   du   cant.    de 

Dax,  2il. 
Saint- Pardoux,    com,  du  csiit.    de 

Saint-Jean  d'Angélv.SS. 
Saintpau  (Etienne),  4^3. 
Saint-Paul  (La  comtesse  de),  393. 
Saint-Paul,  cota    ducanl.   d'AUrert- 

ville,  84. 
Sainl-Pierre  de  MaulAon,  209. 
Saint-Pierre  de  Tarlifame,  105. 
Sainl-Pierre  d'Oleroii,   chef-lieu   de 
caot.,arr.  de  Marennes,  58,  73-75, 
148. 


d  .y  Google 


Sùnt-Pierre  du  Chemin,  com,  de  La 

Ch4taigaeraje,  arr.  de  Fonteaa;- 

le-Comte,  95,  203. 
S&inl-Pol  en  Ternoit  (Pas-de-Calais), 

118. 
Sainl-Pompin,  cant.  de  CouloDges, 

arr.  de  Niort,  246. 
Sainl-PorchaiT^,    chef-lieu  de  cant., 

arr.  de  SaiDtes,  75. 
Sainl-Preuil,  cant.  de  Chlteauneuf, 

BIT.  de  Cognac,  148,264. 
Sainl-Prix,  com.  du  cant.  de  La  Pa- 
lisse, 27,  lis. 
Stinl-Bémy,  com.  du  cant.  de  Niort, 

97. 
Saint-Rigaier,  cant.  d'Aill;-le-Haut- 

Clocber,  arr.  d'AbbevUle,  124. 
Sainl~Roffatien,  cant,  do  La  Jarrie, 

err.  de  La  Rochelle,  7S. 
Saint-Bomain,     cant.     d'Aubeterre, 

arr.  de  Barbeiieui,  116. 
Sainl-Bomain,    chef-lieu    de  cant., 

arr.  du  Hâyre,  34,  35,  9*. 
Saini-Bomain  de  Benêt,  cant.  de  Sau- 

ion,  arr.  de  Saintes,  60,  147,    151, 

298. 
SaintSalarnia    da   Boit,    cant.  de 

Surgères,    arr.   de   Bochefort-sur- 

mer.  105,  122, 
Sainl-Sattvart ,   cant.    de    Burie,  arr. 

de  Saintes,  217,  299,  300. 
Sainl-Saiive,    abbaye    de   Montreuil- 

sur-mer,  270. 
Saint-Sauvtur  de  Naaillé,   cant.    de 

Courcon,  arr.   de  La  Rochelle,  74. 
Sainl-Saviaien,    chef- lieu    de    cant. 

arr.  de  Saint  Jean  d'Angély,  "5, 

147,  253,  294,  261,  263. 
Sainl-Seurin,  cant.  de  Bourg-sur-Gi- 

ronde,  arr.  de  Blaye,  259. 
Sainl-Seurin  d'Uzet,  cant.  de  Cozes, 

arr.  de  Saintes,  40,  75. 
Saint-Scver  (Landes),  115. 
Saint-Seiier,  cant.  de  Pons,  arr.  de 

Saintes,  116,  117. 
Sainl-SîgUmond ,  cant,  de  MatUezais, 

arr.    de    Fonlenay-le-Comle,    9a, 

247. 
Saint-Sornin  de  Marennea,  com.    du 

cant.  de  Marcnnes,  148. 
Saint-Sornin   de   Sechaux,   com.  du 

Portd'EnvauT,  arr.deSBinteH,298. 
Sainl-Sulpice  de  Manière  en  Poitou, 

246. 
Sainl-Sufpice  de  Boyan,  canton  de 

Boyan,  arr.  de  Harennes,  75. 
Sainl-Sulpice  de    Verdoa,  cant.  de 


Rocbeserriëre,  arr.  de  La  Tloche- 

sur-Yon,  58, 151. 
Saint-Théodard,  abbaye   à  Monlau- 

ban,  168. 
Sainl-T/iiébault,  cant.  de  Bourmont, 

arr.  de  Cbaumoat,  273. 
Saîal-Thoma»  de   Cogaae,    cant.   de 

Hirambcau,  4S. 
Sainl-Trojan,  cant.  du  Cb&teau  d'O- 

teron,  74. 
Sainf- Kaaif,, abbaye  à  Arras,  384. 
Sainl-Valérien,    cant,    de  L'Herme- 

nault,  260. 
Sainl-Vallier,  cant,  de  Brosaac,  arr, 

de  Barbeiieux,  62. 
Saint- Vaury,  chef-lieu  de  cant.,  arr. 

deGuéret,  164. 
Sainl'Vincent  de  Fontenel,  39. 
Sainl'Vincent   tur   Jard,   cant.     de 

Talmont,  arr.  des  Sables  d'Olonne, 

38. 
Saint-Vivien,    com.    de    La    Garde- 

Montlieu,  cant.    de  Hontlieu,  arr. 

de  Jonzac,  62 
Sainl-Wandrille,  cant.  de  Caudebec, 

arr.  d'Yvetot,  876. 
Saint-Xandre,    com.   du  cant.  de  La 

Rochelle,  70,  75,  172. 
E^alabia  (Ludovico),  378. 
Salaxar  (Fernandeidej,  42S. 
Sales  (RWon),  440. 
Salpueraî?.],  4t4. 
SalieM,  chef-lieu   de  cant.   arr.  d'Or- 

thei,  28. 
Salignac,    com.    du  cant.  de  Pons, 

err.  de  Saintes,  65. 
Salignac,   cant.   de  Mirambeau,  arr. 

de  Jonzac,  44. 
Saligny,  cant,  de  Dompierre,  arr.  de 

Moulins,  27. 
Salinas  (Galeso),  382. 
Sallanches  (Savoie),  com.   de   Saint- 
Jean  d'Arves,  cant.  de  Saint-Jean 

de  Haurienne,  140. 
Salle  (Jean  de),  maître  d'école,  283. 
Sallenave,  69. 
Sallet,    cant.    de    La  Jarrie,  arr.  de 

La  Rochelle,  148,  249,261. 
Sallet,  69. 
Sa  1  leur,  140. 
Saluri  (Petro),  377. 
Salvan,  maitre  d'école,  210. 
Salvandy  (Le  comie  de),  ministre  de 

l'instruction  publique,  I,1S3. 
Salvator,  399. 
Samarie,  instructeur  de  la  jeunesse, 

219, 


d  .y  Google 


SaminartiD  [AD(oin«],  405. 
Sainprouski(D.),  413. 
Sandoval(Jeande),  416. 
Sandre,  mnitre  d'école.  147. 
SanguinellPttu]),  419,  420;  — (JeaQl, 

423. 
SannemOT  (Jean),  406. 
Sanaac  (Guillaume),  433. 
Sansol,  maître  d'école,  261, 
SansoD  Laine  (Marie),  72. 
Saoteuil,  avocat,  138. 
Samay,  cent.  d'Argeo ton-Château, 

srr.  de  Bressuire,  91,  133. 
Seravia  de  Meoso  (nodriguei),  390. 
Sarraute  (Dominique),  419 
Sarraiin,  maître  d  école,  61 . 
Sarreau,  sous-prieur  de  Saint-Jean 

d'Angély,  329. 
Sasatella  ?  [La  duchesse),  40S. 
SauchiËr  (Andrée),  S>&. 
Sauffué,  praticien,  65. 
Saujon,  chef'lieu  de  cant.,  arr.  de 

Saintes,  55-60,  74,  147,  151,  298. 
Sau/ieu,  chef-lieu  de  cant.,   arr.  de 

Semur,   32. 
Saunay  (Gabriel  de),  423. 
Saunier,  curé  d'Echebrune  357-399, 
Sauqueville,  cant.  d'OiTranville,  arr 

de  Dieppe,  33. 
Sausseau  (François),  435. 
Savalelte  (L'abbé  de),  280. 
Savary,    subdélégué   de  l'intendant, 

250. 
Savin,  maître  d'école,  172,  349. 
Savouret  (Girard),  349. 
Schcim  (Thomas),  411. 
Schnabites,  407. 
Sclafer  (Jacques),  418. 
Scotti  (Jean),  433. 

Sébron ,  instructeurde  la  jeunesse,  57, 
Segonzac,  chef-lieu  de  cant.,  arr.  de 

Cognac,  55,  58,  148,  195,  264, 
SegurlRémond).  4(5. 
Segurau  [M arc- Antoine),  432. 
Seignette,  apothicaire,  348, 
Seignoue,  cant.  de  Soustons,  arr.  de 

Dai,  241. 
Setingardo  (Francisco),  401. 
Sellât,  praticien,  64. 
Sdlei,  225. 

Semur  en  Aua;ow  (Côte-d'Or),  32. 
Semvssac,   cant.   de   Cozes,   arr. 


Sennetsoy,  cant.    de  Cruiy,    arr.  de 

Tonnerre,  216. 
Sens  (Yonne),  170,  172. 

Sentini  (Anna),  432. 

Serbonei  (J.-B.),414. 

Sereni(Georgio},  411. 

Sergaeux,  prieuré  (H  "-M  a  me),  297. 

Sérurier(Le  vicomte),  6,27. 

Servanalde  (F.  de),  398. 

Servantons,  prêtre,  402. 

Seurel,  maître  d'école,  116, 

Seurin  (Jean  de),  388. 

SeuUin,  428. 

Sève  (De),inUndantde  la  Guyenn«,60. 

Sevin  [La  dame  de),  402;  —  (Jean), 
419. 

Sicard,  curé  d'Archiac,  92;  —  (Ber- 
nardin), 375. 

Sichar(Nathaniel),  441. 

SicoKrino(Fr.),  414. 

Sileno  Vallego,  387. 

Siller;,  388,  391. 

Silvéré  (I^acede),  431. 

Silvestre,  tonnelier;—  (Jean),  354. 

Simon,  maître  d'école,  147,  148;  — 
(Catherine!,  405  ;  —  (Jean),  375, 
420;  -  sieurdeLa  Barde,  160. 

Simonnet  (Joseph),  442. 

Sirmond,  15. 

S(roï,cant.deLescar(H'"-Pyrénéesj, 
241. 


Skli 


Sain) 


.,  42,  ■ 


Senneçay,  chef-lieu  de  cant.,  a 

Chalon-sur-Saône,  130. 
Sennet,  promoteur  des  écoles 

—  [Martin),  97. 


.   de 


404. 
Socard,  maître  d'école,  203. 
Soêlen  (Hélène),  416. 
Sole,  missionnaire,  172. 
Solier  (François),  369. 
Solliè»,  cant.   de  SolllÈs-Pont,  arr. 

de  Tonlon,  167,  243. 
Sollièi-Pont,  chef-lieu  de  cant.,  arr. 

de  Toulon,  30,  31. 
Solomiae,  cant.  de  Mauveiin,  arr.  de 

Lecloure,  159,  239. 
Somhran,  cant.  de  MBubourguet,arr. 

de  Tarbes,  1 63. 
Sommervogel,  bibliographe,  360. 
SoncouW,  cant.  de  Vignory,   arr.  de 

Chaumont,  308. 
Songeon,   prêtre,  140. 
Sonnet,  promoteur  des  écoles,  232. 
Sorani  (Les  ducs  de),  370. 
Sorhainde  (Pierre),  436. 
Sosa  [LeP,  D.  de),  389. 
Sotvel  (Nathaniel).  418. 
SoabUe,  cant.  de  Saint-Aignan,  arr. 

de  Mar«nnes,  72. 
Souchet  (Jean),  422. 
Soudée  (Jean),  392. 


d  .y  Google 


Saagi-iur-Braye,  cant.  de  Savigny, 

■rr.  deVeoclôme,  217. 
Soulier,  maître  d'école,  147. 
Soummes  (De),  institutrice,  133. 
Sourdis  [François  de),  cardinal,  8S. 
Sourdonnier  (C.),  44. 
Soaney,  cant.  de  Vitteaui,  arr.  de 

Semur,  32, 
Souvigoy,  chef-lieu  de  cant.,  arr.  de 

Moulins,  27. 
Soza  (Francisca),  404. 
Spandonavi  (J.-M.),  437. 
Spiau  (Jean),  374. 
Spiael  (François),  390. 
SpJDelli  (Isabelle),  416. 
Spinola  (Ignace),  417. 
Stadion  (Le  comte  de),  425. 
SUdowski  (Ignace),  438. 
Stampia  (Théobald  de),  10. 
Staniskie  (Feliciana),  397. 
Steudachem  (Maria),  42S. 
Steinberg  (Anna  de),  370. 
Stenderin   Stollin    (Catherine),  429, 

431. 
5toll(Adam),  429,  431. 
Storcb  (Antoine),  dominicain  (Pelar- 

gus),  21. 
Suarès     d'Aulan,    évêque    de    Dai, 

98. 
Sublet  de  Noyers,  394. 
Subra,  instituteur,  21S. 
Sudour  (François),  428. 
Supret,  maitre  d'école,  245. 
Sureau,  noUire,  328-337. 
Surgères  (Hélène  de),  123. 
Surgèret,  chef-lieu  de  cant.,  arr.  de 

Rocheforl,  53,  73-75,  88, 105,  127, 

158.201,211,  213,  230,  248,271. 
Suriano  (Michel),  25, 
Surin  (Jean),  422. 
Surin  (Joseph),  413. 
Suscuiski  (Christophe),  410. 
.     Suyreau,  avocat,  337. 
Suian,  négociant,  84. 
Sylva  (Antonio  AWarei  de),  435. 
Sylvaroavre»,  canl.  de  Châtcauvilain, 

arr.  de  Cbaumont,  281. 
Sylveira  (Joseph  de),  427. 
Sylvestre  (Antoine),  351. 
Sylveyré  (Ignace  de),  430. 
Sialai,  431. 


Tabarie,  sœur  de  Saint- Vincent  de    Tkéon,  lie!  des  Du  Breuil,  54. 

Paul,  145.  Thésut  (Jacques  de),  134  ;  —  (Fra 

Tagia  (Melcbior),  432.  cois  de),  130. 


Tailleboarg,    cant.    de   Saint-Sari- 

nien,  arr.  de  Saint-Jean  d'Angély, 

75,  340,  346. 
Taillefer,  maître  d'école,  US. 
Taine  (Hippolyte),  317. 
Talbot  (Gilbert),  431. 
Talleyrand-Péngord  (Jean  de),  73. 
TaimonI,  cant.    de  Coies,  arr.   de 

Saintes,  46. 
Talon,  instructeur  de  la  jeunesse,  29. 
Tanaussen  (Le  comte  de),  368. 
Tanzac,   cant.  de   Gemozac,  arr.  de 

Saintes,  42,  !i6. 
Targé,  régent  des  écoles,  47. 
TamoviaTCabricl,  comte  de),  370. 
Tarrona  (Mariana),  428. 
Tari  (Marie)  ;  —  (Pierre),  195. 
Tar/aif  chef-lieu  de  cant.,  arr.  de 

Saint-Sever,  242. 
Tarteau  (Maurice),  419. 
Tartière,  archiviste,  5,  31, 115. 
Tasdoo,  cota.  d'Aytré,  53. 
Tatoil  (François),  396. 
Taulois,  instructeur  de  la  jeunesse, 

219. 
Tau^on,  Taugoa-ia-Ronde,  cant.  de 

Courçon,  arr.  de  La  Bochelle,  75, 

210. 


(Marguerite)  ;  —  (Pierre), 
196. 

Termonia,  maître  écrivain,  219. 

Terrencuve  (Toussaint),  434,  442. 

Terry  (N.), notaire,  48. 

Testens,  cant.  d'Aimé,  arr.  de  Mou- 
tiers,  84, 

Tesaet,  prêtre,  29,  93, 1S9. 

Tetton,  cant.  de  Gemozac,  arr.  de 
Saintes,  39,  70. 

Teïier,  137;  —  conseiller,  337;  — 
(Jeanne],  196. 

Thaim»,  cant.  de  Gemozac,  arr.  de 
Saintes,  56,  153. 

Thairé,  canl.  d'Aigrefeuille,  arr.  de 
Rocheforl- sur-mer,  100,  145,  148, 
153,  197,  261,  264,  3il5,  357. 

Tbarin  de  Boisot  (Maria),  426. 

Theaac,  com.  du  cant. -de  Saintes, 
39,  40,  43. 

Thenot  (Guillaume)  10. 

Théodore,  350. 

Théodulpbe,    évèque  d'Oriéans,  17, 


d  .y  Google 


TbéTenin,   recleur  du    collège    de 

Soovigny,  37. 
Thé:&c,  ctnt.   de  Ssujon,    arr.  de 

Saintes,  57,  61 ,  83,  279,  280. 
Tbianges  (La  marquise  de),  14. 
Thibaud,  Thibault  (Félii),   427;  — 

curé   de    Notre-Dame   du   Hamel, 

251;  ~(Fr.),  sieur  du  Crugnolier, 

334,  336  ;  —  (François),   sieur  du 

Bellay  et  du  Crignolier;  —  (Anoe), 

336. 
Thibaudeau  (Antoine),  351. 
Thion,   recteur  du  collège  de  Châ- 

lon,  m. 
Tbomas  (Jacques)  ;  —  (Michel),  497. 
Thoniasa  (Maria),  433. 
Thomirey,     cant.     de     Bli^y-sur- 

Ouche,  arr.  de  Beaune,  33. 
Thônet  arr.d'Annecy  (Haute-Savoie), 

140. 
Thouron  (De),  noUire,  282. 
Thseiderer  (Léonard),  431. 
Thua,  recteur,  27. 
Tibord,  137. 
Tieray  (Anna),  436. 
Ti/fauffes,    cant.    de   Mortagne-aur 

SÈvre,     arr.     de     La     Rocbe-sur 

Yon,  122,  271. 
Tignea,  cant.   de    Bourg-Saint-Mau- 
rice, arr.  de  Moutiers,  84. 
Tisserant,  grand-prieur  de   l'abbaye 

de  Saint-Pierre  de  Châfons,  121 

272. 
Tobar(lssbellade),  360. 
Tondu,    principal    du    collège    de 

Bourges,  S»8. 
Tonnay-Chareute  (M""  de),  14. 
Tonnay-Charenle,  cbef-Iieu  décent., 

arr.  de  Bochefort-sur-mer,  58,  73, 

74,  147,  262. 
Torcy,    com.    du   cant.   de   Semur, 

165. 
Tomaire,  maître  d'école,  27. 
Torretle     (Guy     de),     évêque      de 

Saintes,  116. 
Tors,  cant.  de  Matba,  arr,  de  Saint- 
Jean  d'Angély,  59. 
ToFxi,  cant.   de   Toonsy-Boutonne, 

arr.  de  SahtJeao   d'Angély,  337. 
Tosi  (J.-B.),  425. 
Touillon ,    cant.    de    Baigneux-les- 

Juirs,  arr.  de  Cbàtillon-sur-Seine, 

32. 
Toul  (Meurthe),  242. 
Toutet,  maître  de  pension,  61. 
Touiller,  maître  d'école,  262. 
Toulon  (Jacques),  436. 


Toulon  (Var),  167. 

Toulouie  (Haute-Garonne),  142. 

Touquoy,  receveur  des  tailles,  55. 

Toureau  (P.),  44. 

Touroan,  cbeMieu  de  cant.,  arr.  de 

Meaux,  131, 
Tournecoupe,    cant.    de   Saint-Clar, 

arr.  de  Lectoure,  29,  139,  282. 
Tourneur,  244. 
Toarnon  (Ardéche),  142. 
Tours  (Jean),  397, 
Toussaint,iDstituteur,220; — (Pierre), 

432. 
Towinski  (Jacques),  434, 
Trainel  (Yonne),  173, 
Tranier,  maître  d'école,  77,  3*8. 
Traves  (Philibert  de),  134. 
Trecourt,  curé  d'Eussirneii,  215. 
Treignac,    com.    de    Saint-Cii^es, 

cant,  de   Lavoûte-Chilhac,  arr.  de 

Brioude,  139. 
Treix,  com.  du  cant.  de  Chaumont, 

203. 
TreUe-Sepliers,   cant.   de  Montaigu, 

arr.  de  La  Roche-sur- Yon,  91 . 
Trthe-Venls,  com.  du  cant.  de  Mor- 

tagne  (Vendée),  217. 
Tremolet,  maître  d'école,  161 . 
Tretou-Duruau,  prêtre  de  l'oratoire, 

68. 
Trevei,  jurai  de  Pau,  163, 
Trezel,  com.   du   cant.   de   Jaligny, 

arr.  de  La  Palisse,  26. 
Tricbet  (Marie-Louise),  70. 
Tridon,  recteur  du  collège  de  Sou- 

vigny,  27. 
Trono  (Francisco),  404, 
Troye»  (Aube),  80,272,  279. 
Truoy  (G.),  prêtre,  85. 
Tschiderer  (Léonard),  430, 
TufRcre  (René),  prêtre,  130. 
Turea»  (G.),  procureur,  226. 
Tutillon,  maître  de  musique,  124. 

u 

Ugezl  ;'Adamei).  408. 

V 

Vaché  (EL),  insUlutrice,  230. 
Vacheron,  notaire,  116,  358,  359. 
Vadislas,  roi  de  Pologne,  403. 

Vadot  (Edme),  272  ;  —  seigneur  de 

Montots,  133. 
Valade  (Pierre),  423. 
ValdeoU  (Elisabeth  de),  437, 


d  .y  Google 


V«)eocie  (Pierre),  393. 
Valcnzela  (Alph.).  411. 
Valet,  Vallet;  —  (Hélie),  régeot,  308; 

—  (Jeanne),  339. 
Valienne   (Etienne)  ;    —    (Jacques), 

prêtres,  in. 
Vslin  (JeaD-Augustin),  437. 
Valladon  (Antoine),  441. 
Valleau,  maître  d'école,  349,  2S0  ; 

(Mathieu),  123. 
Vallée,  courtier;  -  (Paul),  34fl. 
Valleii,  barbier,  164. 
Vallon  (Jean),  335. 
Valmont,  cheMieude  cant.,  arr.d'Y- 

vetot,  33,  34,  94. 
Valmouter  (Ignace)  ;  —  (Henri),  480. 
Valois,  maitre  d'École,  63. 
Valtfau,  régent,  28t  ;—( Daniel), 3S4. 
Vanderquand,  297. 
VanoBsi  (Antoine),  435. 
Varaise,  coin,  du  cant.   de   Saint- 
Jean  d'Angély,  339. 
Varillas,  historien,  84. 
Vasinière  (Annet)  ;  —    (Jean),   ina- 

structeurs  de  la  jeunesse,  S6, 
Vaslin,  maitresse  (Técole,  78,  3S2. 
Vasques  (Mathieu),  425. 
Vasêiac,  cota,  de  Hoatguyon,  arr.  de 

Jonzac,  62. 
Valel,  prêtre,  66  ;  —   (Adrien),  IffiS. 
Vauvilley  (Isabelle  de),  369. 
Vaux,  cant.  de  Boyan,  arr.  de  Ma- 

rennes,  13,  75, 
Vaux-Hoaillac,   cant.    de    Bouillac, 

arr.  d'Angoulcme,  44. 
Veilli/,   caal.   de   Bligny-sur-Oucbe, 

arr.  de  Beaune,  33. 
Vence,  chef-lieu  de   cant.,   arr.   de 

Grasse,  2M>. 
Vendries  (Pierre),  422. 
Vénérmnd,  com.  du  cant.de  Saintes, 

56. 
Verbes  (Didaco),  414. 
Verdereau  (Jean)  ;  —  (René),  3S3. 
Verdier  (Jean),  374;  —   (Mercure), 

4S9. 
Verdilhac  (Rob),  426. 
Verdoii  (Marguerite),  SS. 
Verdon  (Pierre),  335. 
Vère  (Pierre  de),  375. 
Verger  (Henri)  ;  —  (Jeanne),  369. 
Vergis,  154. 

Ver^non,  maître  d'école,  195,  196. 
Vértnet,  cant.  de  La  Jarrie,  arr.   de 

La  Rochelle,  75. 
Vérit,  maîtresse  de  couture,  78,  349. 
Verlet  (Jean),  376. 


Vernoji,    chef-lieu   de    cant.,    arr. 

d'Evreui,  118,  182. 
Versonner,  syndic,  26. 
Vertamon  (J.-M.),  428. 
Ve»int,  com.    du  cant.   de   Cholet, 

275. 
Veyrier  (Jean),  410,  441. 
Veyssiërea  (Léonard),  436. 
VézeUy,  chef-lieu  de  cant.,  arr.  d'A- 

vallon,  24,  32. 


Victoire  (Marie),  63. 

Viére,  284. 

Vigen,  docteur-médecin,  62. 

Vignacourl,  cant.  de  Picquigny,  arr. 

d'Amiens,  99. 
Vigaardonne,  notaire,  282. 
Vigneau,    44;   —    libraire,   S7;     — 

maitre  d'école,  60;  —  syndic,  265. 
Vigneron,  vicaire  général  d'Angou- 

lême,  262. 
Vignes  (Jean),  434,  436. 
Vifjnory,  chef-lieu  de  cant.,  bit.  de 

Cbaumont,  216. 
Vigouroux  (Jean),  418. 
Vihien,  chef-lieu  de  cant.,  arr.  de 

Saumur,  90,  109. 
Vilain,  comte  d'Isenghien,  129. 
Viltlle,  cant.  d'Aimé,  arr.  de  Mou- 
tiers,  84. 
Villargerel,  com.  du  cant.  de  Hou- 

tiers,  84. 
ViDechaise  (Catherine),  316. 
Villledon  (Gabriel  de),  420. 
VilUfrancke  (Rhàné),  25,   1S9,  160, 

179. 
Villejiêu»,    cant.  d'Aigre,  arr.    de 

Ruffec,  148,  262. 
Villemain,  40,  41. 
raiemao/- (Yonne),  173. 
Villemont  (De),  394. 
7illeneat>e,  56. 

Villeneuve,  cant.  de  Courçon,  175. 
Villeneaoe,    flef  de  Marie  Lhuillier, 

72. 
Vi7/eneui«-^-Comf eau,  cant.  deLou- 

lay,  arr.   de  Saint-Jean  d'Angély, 

57. 
Viileroy  iL'abbéde),  373. 
Villette,  instituteur,  215. 
VUlierg-Coatore,  cant.  d'Aunav,  arr. 

de  SaintJean  d'Angély,   116,  271. 
VUliert-to-Plaine,  cant.  de  Coulon- 


Chaumont,  273. 


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Villieit-iuT-Saise,  caot.  d'Arc-en- 
Barrois,  arr.  de  Chaumont,  273. 

Vincent, maitre-école  de  5aiiites,ll  ;— 
(François),  438. 

Vinet  (J.-H.),  422:  —  maître  d'école, 
3S0;  —  ré^nt  du  collège  de  Vien- 
ne, 52;  —  professeur  de  latin,  77. 

Violeau,  maître  d'école,  S6,  265. 

Virey  (Auguste),  lieutenant  au  bail- 
liage de  Châlon,  134;  —  novice 
des  jésuites,  134;  —  conseiller  et 
flecrétairedu  roi,   134. 

Vinort,  cant.  d'Aigrefeuille,  arr.  de 
Bochefort,  75. 

Viaconti,  433. 

Vilellescbus,  général  des  jésuites, 
360,  366. 

ViUt(Jean),  351. 

Vitry  (Jacques  de),  228. 

Vitte,  prêtre,  134. 

Vîtulo  [Gonzalvo],  415. 

Vivaldi  (Cecilia),  388. 


the,  ar 

Vizelle,  I 

Vomllé-l 
les-Me 


de  Beaumont-sur-Sar- 

deHamers,  139. 

m.   de   GreiBC,    cant.    de 

rr.  de  Saintes,  293. 

■MaraÎÊ,  cant.  de  Chaillé- 

lis,  21â,  260. 

«m.  d'Yves,  cant.  de  Ro- 
chefort-sur-mer,    252,     253,     355, 
356. 
Vounanl,  cant.  de  La  CbAtaigneraye, 
229. 


^oyer  d'Ai^nson  (René  de),  ioten- 
dent,  50. 

w 

Worms  (Samuel  de),  13. 

X 

XaintoDge  (Anne  de),  67, 
Xaintray,    cant.    de  Champdenier, 

arr.  de  Niort,  151,156. 
Xanton-ChagieooB ,  com.  du  cant.  de 

Saint-Hilaire-des-Loges,  208. 


Yllerand(Ollivierd'),  10. 
Ypreville,    cant.    de   Valmont,   arr. 

d'Yvetot,  33. 
Yversain  (Jacob),  354. 
Yvei,  com.  du  cant.   de  Rochefort- 

sui^mer,  91,  271. 


Zaballa  (Emma),  434. 

Zamet,  évêque  de  Langres,  174. 

Zanzola  (Alexandre),  377. 

Zavradezki  (Fr.],  425. 

Zoubiona  (Catharina),  383. 

Zuncarno,  378. 

Zumga(J.  de),  417. 


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IMPRIMÉ 
Sur   tes  presses  de   Noël  Tbxibr 


A    La    Rochelle. 


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