Google
This is a digital copy of a book thaï was prcscrvod for générations on library shelves before it was carefully scanned by Google as part of a project
to make the world's bocks discoverablc online.
It has survived long enough for the copyright to expire and the book to enter the public domain. A public domain book is one that was never subject
to copyright or whose légal copyright term has expired. Whether a book is in the public domain may vary country to country. Public domain books
are our gateways to the past, representing a wealth of history, culture and knowledge that's often difficult to discover.
Marks, notations and other maiginalia présent in the original volume will appear in this file - a reminder of this book's long journcy from the
publisher to a library and finally to you.
Usage guidelines
Google is proud to partner with libraries to digitize public domain materials and make them widely accessible. Public domain books belong to the
public and we are merely their custodians. Nevertheless, this work is expensive, so in order to keep providing this resource, we hâve taken steps to
prcvcnt abuse by commercial parties, including placing lechnical restrictions on automated querying.
We also ask that you:
+ Make non-commercial use of the files We designed Google Book Search for use by individuals, and we request that you use thèse files for
Personal, non-commercial purposes.
+ Refrain fivm automated querying Do nol send automated queries of any sort to Google's System: If you are conducting research on machine
translation, optical character récognition or other areas where access to a laige amount of text is helpful, please contact us. We encourage the
use of public domain materials for thèse purposes and may be able to help.
+ Maintain attributionTht GoogX'S "watermark" you see on each file is essential for informingpcoplcabout this project and helping them find
additional materials through Google Book Search. Please do not remove it.
+ Keep it légal Whatever your use, remember that you are lesponsible for ensuring that what you are doing is légal. Do not assume that just
because we believe a book is in the public domain for users in the United States, that the work is also in the public domain for users in other
countiies. Whether a book is still in copyright varies from country to country, and we can'l offer guidance on whether any spécifie use of
any spécifie book is allowed. Please do not assume that a book's appearance in Google Book Search means it can be used in any manner
anywhere in the world. Copyright infringement liabili^ can be quite severe.
About Google Book Search
Google's mission is to organize the world's information and to make it universally accessible and useful. Google Book Search helps rcaders
discover the world's books while helping authors and publishers reach new audiences. You can search through the full icxi of ihis book on the web
at|http: //books. google .com/l
d=,Google
d=,Google
d=,Google
d=,Google
SOCIÉTÉ
ARCHIVES HlSTOHlUlllîS
LA SAINTONGE ET DE L'AUNIS
d .y Google
d=,Google
ARCHIVES HISTORIQUES
LA SAINTONGE ET DE LAUNIS
PARIS
A. PICAItl), LIlUlAlRE-l'iDITEL'll
SAIXTKS
M"'f Z. MOHTltKI'Il,, I,IIIHA[1;K
1890
d=,Google
d=,Google
L'INSTRUCTION PRIMAIRE
GRATUITE ET OBLIGATOIRE AVANT 1789
Par M. Lonra Audiat
« La loi de 1833 existe, disait, le 12 avril 1847, à la chambre
des députée le comte de Salvandy, ministre de l'Instruction pu-
blique. Elle a voulu des écoles ; elle en a donné 30,000. »
L'orateur, tout en reconnaissant qu'avant 1830 il existait quel-
ques institutions, n'en attribuait pas moins à la loi de 1833 les
30,000 écoles existant en 1847 : car il ajoutait : a Le législateur
a atteint son but de propager ou, pour mieux dire, de cr^er l'in-
struction publique parmi nous, r '
Dans le rapport fait au nom de la commission chargée d'exa-
miner le projet de loi sur l'instruction primaire déposé dans la
session de 1847, Plougoulm s'écriait à son tour; i Avant la loi
de 1833, il est incontestable qu'on n'avait rien Tonde de durable
et de complet en France pour l'instruction primaire. Les prin-
cipes vrais, généraux, répandus dans quelques lois de la révo-
lution, n'avaient rien produit. La convention avait beaucoup
promis et n'avait rien pu tenir. L'instruction primaire est née
d'iiier chez nous ; et déjà nous lui demandons compte de toute
sa puissance comme si elle eut pu agir sur plusieurs généra-
tions. » ^
Ces hommes éminents n'étaicnl alors que l'écho de l'opinion
publique. Que d'autres depuis ont répété ces phrases ! Combien
1. Salvandy. Discours dans la discussioD du projet de la loi sur l'in-
struction primaire présentée le 31 mars 1847. {Moniteur univeriei du 13
avril 1847.)
2. Moniteur uninersel, 20 janvier I84S.
d .y Google
— 2 —
vont écrivant chaque jour que, " sous l'ancien régime, avant la
proclamation des rameux principes de 1789, le peuple, grâce à la
connivence de la superstition et de la tyrannie, de l'église et de
la royauté, n'a fait que végéter dans l'ignorance la plus profonde
où il était systématiquement maintenu, jusqu'au moment où la
révolution est venue le délivrer de cette abrutissante tutelle, et
lui ouvrir partout de nombreuses écoles. ■ Et le public croit
comme vérité démontrée, comme fait établi, que l'instruction
primaire date du règne de Louis-Philippe * et de la loi du 28
juin 1833 ; qu'avant celte époque le niaitre d'école était inconnu
et les communes rurales plongées dans la plus noire igno-
rance. Vient Victor Duruy qui à son tour prétend, chiffres en
main, que, jusqu'à l'empire second et lui Duruy, personne n'a
rien fait pour l'éducation du peuple ; et Charles Robert, secré-
taire général du ministère de l'instruction publique, dans un
discours du 23 août 1869, constatait, d'après le Rapport de Duruy
au Moniteur unioersel du 6 mars I8C5, que, en 18(>3, sur 800,000
enfants, phis du 5* des enfants ayant l'âge scolaire, n'avaient pas
encore paru à l'école, et que, sur 100 écoliers, 40 en sortaient ne
sachant rien. {Bulletin administratif du miniatèrb de l'instruc-
tion publique, t. x, p. 239.) Duruy, dans son fiappori du 20 février
18G7 (Voir le Moniteur du 21], mentionnait le cbilTre des époux
qui, en 1866, n'ont pu signer : 2j°/o pour les hommes, 41 pour les
femmes ; moyenne générale, 33 "/o- ï' ajoutait qu'au l" janvier
1867 il n'y avait plus que 650 communes dépourvues d'écoles; le
total, iilles et garçons, était de 53,957.; il a compté les con-
férences qui se faisaient chaque jour sous son ministère, les cours
d'adultes organisés, les écoles créées, les garçons instruits et les
filles savantes. C'était vraiment Napoléon III et son ministre qui
avaient fondé l'enseignement populaire. Jules Ferry, après lui,
a montré avec licrté dans tous les bourgs, dans les villages
et les hameaux ces splendides maisons qui font un contraste si
1. u Dans les temps primitifs et bien après le moyen âge, le règne de
la forée était proclamé partout, el l'on comprend que dès lors l'instruc-
tion fût regardée comme un accessoire tic médiocre importance que la
plupart se fuisaient une gloire de dédaigner... Ainsi tout était à Taire,
et c'est la loi du 28 juin IH33 qui jette les premièi-es bases d'un système
d'easeignemeat susceptible de se développer. » [Moniteur du 2 avril
1868, a" 93, p. 473.)
d .y Google
_ 3 —
frappantet, disons le mot, quelquefois si choquant, avec les pau-
vres habitations, les cabanes, même les buttes des paysans.
Certes il serait souverainement injuste de nier ou mëmed'ou-
. blier tout ce qui s'est fait de bien dans notre siècle pour les
progrès de renseignement, l'amélioration des méthodes, des
locaux, de la situation du maitre, du bien-être de l'élève ; mais
il ne faut pas trop déprécier ce qui s'est fait avant nous, le blâ-
mer parce qu'il ne se fait plus comme aujourd'hui et le nier
parce qu'on ne le voit pas. Il faudrait surtout se tenir en garde
contre cette manie particulière au peuple français de dénigrer
ses ancêtres. Quelle joie de prouver que nos grands-pères
étaient des abrutis, nos aieux des sauvages, des esclaves, une
espèce plus voisine du singe que de l'homme ! Ëh bien, il y avait
des écoles avant que la convention les créât, des maîtres avant
que Duruy les inventât, des logements avant que Ferry bâtit
Il les palais scolaires ».
D'autres, esprit de parti ou ignorance, avancent la date et
font remonter l'instruction primaire à la création dulnonde, je
veux dire à la révolution française.
Ante mare et terras et quod tegit omnia cœlum.
A les en croire, l'instituteur est sorti tout breveté du cerveau
de la convention. Cette assemblée n'a eu qu'à prononcer un
mot; et les écoles, peuplées d'élèves, ont jailli du sol, et la lu-
mière s'est faite.
Il n'est pas vrai que nos pères aient été aussi illettrés qu'on
alTecte de le croire. * Il n'est pas vrai que le peuple ait été
systématiquement tenu dans l'ignorance. ^ Loin de là; tous,
1. La loi de 1833 avait trouvé en exercice 39,000 instituteurs. « La
statistique du recrutement de l'armée, la seule en ce qui concerne ren-
seignement primaire qui permelle de comparer les progrès sous la res-
tauration, sous le régime de 1)J33 et sous celui de ISSO, nous montre que
l'enseignement primaire a fait des progrès rapides sous la restauration,
de plus en plus ralentis sous la loi de 1833, améliorés de nouveau aous
la loi de 1850. » A. Fayet. Les écolet avant il US ÔlamIa Retue del'emei-
gnement chrétien, t. v, n" 26, p. 120 (juin 1873).
2. r< Il fut ua temps, messieurs, et ce temps n'est pas très loiu de
nous, où le peuple végétait dans l'ignorance ; il fut un temps où les gou-
vernements craignaient de l'instruire. Le peuple toutefois s'instruisait b
une école qu'aucun gouremement ne peut former, à l'école de l'eipé-
rience et de la ïic ; et tout d'un coup ce peuple que l'on croyait endormi
d .y Google
église et royauté, noblesse et bourgeoisie, ont fait des efTorts
constants pour procurer l'instruction aux ouvriers, aux pay-
sans, pour leur apprendre au moins les éléments de religion,
de lecture, d'écriture et de calcul. Nous n'aurons pas de peine
à prouver qu'avant la loi de 1833 ou le décret du 22 août 1792,
il y avait des gens qui lisaient et écrivaient, et même en assez
grand nombre. * Ce n'est pas une découverte sans doute, et
nous n'apprendrons rien aux esprits studieux ; mais les origi-
nes de l'instruction populaire sont obscures et peu connues.
Les immenses développements de l'enseignement primaire, le
nombre toujours croissant des écoles et des enfants qui les fré-
quentent, l'organisation, ou pour mieux parler, la création d'un
personnel enseignant, progrès considérables dont nous avons
été et dont nous sommes les témoins, ont pu faire illusion et
porter a penser que tout datait d'hier. Il ne sera donc pas hors
de propos d'examiner ce qu'était l'instruction primaire dans les
siècles passés, quelles étaient la condition morale et la situation
matérielle des maitres de l'enfance, d'où ils venaient, comment
ils se formaient, ce qu'étaient' la hiérarchie, l'oi^anisation, le
programme de l'enseignement. Cette étude peut offrir quelque
intérêt et présenter des points utiles de comparaison. L'instruc-
tion primaire de nos jours ne ressemble en rien à ce qu'elle
était jadis, ni quant aux maitres ni quant à l'enseignement. Et
en ce sens on peut répéter le mot de Salvandy au roi Louis-
se réveille I Oh ! soq réveil fut terrible ; il tut elTrayaut ; la société en
fut ébranlée jusque dans ses fondemeiils.,. ■ Diicours prononeé par M,
Perdonnet, préaidenl de l'Association polytechnique, à la distribution des
prix Bui élèves de l'Associaliou polytechnique el philo technique, prési-
dée par le ministre de l'inBtructicin publique. [Moniteur du 3U janvier
1860.)
\. La preuve qu'il y avait des écoles avant 1789, c'est qu'on les sup-
prima en il-iî et en 1793. L'article 14 du décret du 22 août 1792 porte :
f Ancuue partie de l'enseigueinent puhhc ne continuera d'être couGée...
à uue des malsous des ci-devant congrégalioDS, hommes et fllies.'i Le 10
mars 1793, la convention nationale décrète la veute de tous les hieus
formant la dotation des établissements d'instruction publique, et en
excepte les bùtimenis pouvant servir à l'usage des Établissements de
rinstmctioa des deux sexes » ; et le 23 octobre suivant, elle éloigne de
l'instruclion u les femmes ci-devant nobles, les ci-devant religieuses,
chanoinesses, steurs grises, ainsi que les maitres d'école qui auraient été
nommés dtins les ancienne* école» ».
d .y Google
- 5 —
Philippe : i L'instruction primaire date de votre règne. » Tou-
jours eat-il qu'en louant les efforts tentés, les améliorations réa-
lisées de nos jours, il faut rendre justice à ces pauvres maî-
tres, régents, instructeurs de la jeunesse, qui ont péniblement
tenu les « écoles de charité » et, pour un misérable salaire, don-
né aux générations qui nous ont préuéilés les éléments d'un sa-
voir sans lesquels nous serions peut-être encore réduits à épeler.
Mon intention n'est pas de faire l'hisloire primaire avant
!790. Avant ta synthèse il faut l'anfilyso. Quand chaque
province aura scruté ses archives et ses bibliothèques, ses
minutes de notaires et ses registres paroissiaux, il sera pos-
sible d'écrire cette histoire. L'enquête est ouverte. MM.
Fayet, ' et Quentin sont venus déposer pour la Haute-Marne
et pour l'Yonne 2 au congrès scicntilique d'Auxerre en 1858 ;
M. Anatole de Charmasse pour ie diocèse d'Autun ;3 M. Ch. de
Beaurepaire pour le diocèse de Rouen ; * M, Tartière, archiviste
dos Landes, a donné des notes précieuses pour les années qui
ont précédé immédiatement 1790, ^ M, J. Houdoy a montré à
Lille « l'instruction gratuite et obligatoire depuis le xvi* siè-
cle B ; S M, le vicomte Sérurier a prouvé, b à l'aide de docu-
menta authentiques et nouveaux puisés dans les archives du dé-
partement des Basscs-Pyréncca. » qu'en Héarn ■ les écoles pri-
maires non seulement existaient autrefois, mais étaient très ré-
pandues. ' Et que d'autres, de tous cotés ! *
^ . Bechercfiet hi»lorique» et ilali$liqiies tur les communes et les écoles de
ta Haale-Marne, par M. Fayct, ancien recteur. Langres, I S19, in-8*, iiiiii-
387 p.
2. Congrès scienlifiqae de Franre, iv' session à Auierre, 1859.
3. Mémoire* de la société éduenne, t. i, p. 293,
4. Mémoires de la société des antiquaires de Xorntandie, 3° série, t. vi.
5. Société des lettres, sciences et arts da dép. des Landes, Bulletin n" 7,
1868, p. e-21.
6. L'instruclion gratuite et obligatoire depuis le XVl" siècle, par M. J.
Houdoy. Lille, 1813.
7. L'instruction primaire dans la région des Pyrénées occidentales, spé-
cialement en Héarn, 1385-1789, par le vicomte Sérurier. Pau, Léon Ili-
baut, 1874, \a'»>.
8. Nous n'énumérerons pas les ouvrages généraux oi'i se Irouvcnl des
renseignements sur ce sujet. Le Polybiblion en a donné la liste (t. i,
p. 60 et 123, 6* année, juillet et aoât 1873;. Citons seulement i^uelques
mémoires spéciaux qui ont paru dans ces dernières années : Arallon
d .y Google
Je dois une mention spéciale, et l'on ne s'en étonnera pas, à
M. l'abbé Ernest Allain, archiviste de l'archevêché de Bordeaux, .
aujourd'hui curé d'une importante paroisse de Bordeaux, Saint-
Ferdinand. Par ses propres travaux et ses explorations hcureu-
el Avalonnai», détaiU tur leg écoles d'Avallon, par M. Ertiest Pelit (1868) ;
L'inilraclion primaire en Gascogne, par M. Paul La pi a gne- Barris et
M. l'abbé R. Dubord (1873, 1876); Ettai hiiiarique sur les écoletet col-
liget de Dijon depuis le XII* siècle jusqu'en 4760 ; Historique des éco-
les populaires de Bordeaux, par le vicomte de Pellcport <)866); Les
ieoles de Chilon sur Saône aux X VU' et XVIII' siMes, par M. Hptiri BaU
tault [1873) ; Histoire de l'instruction publique el populaire à Troy es pen-
dant les quatre derniers tiècles, par M. Boutiot (I86S). Il y a aussi dans
les Mémoires de la société nivernaise, t. i, p. 416, un travail sur les éco-
les de Decise depuis le iivi siècle, et dans les volumes des Mémoires lut
aux réunions des sociétés savantes à la Sorbonne, des pages intéressan-
tes sur la Condition de l'instruction primaire et du nombre d'écoles en
Lorraine acant 4789, par Maggiolo (1868, p. 50i); Notice sur les éco-
les en 4630 et les salles dasile en 4770. par M. Halgras (1866, p. 429);
puis Recherches historiques sur l'instruction primaire dans le Soisson-
nais, par M. Chiron, p. 250 à 315 du Bulletin de U société archéologique
el historique de Soissons, année 1876, t. vt ; Documents sw l'enseigne-
ment primaire en Procence airant 4789, par M. Mircur, archiviste du dé-
partemenldu Var, travail très important, dans la Revue des sociétés savan-
te», p. 191, t. III, 2' livraison, 7* série, 1881; L'instruction publique à
Orihei avant 4789, par Louis Batcave, dans le Bulletin de la société des
sciences, lettres et arts de />au, 1S88-1 889 et 1890-1891 ; Les écoles à Alais
sous rancien régime, 1289-4789, parM, A. Bardon, p 1-71, 1890, t. m
des Mémoires el comptes rendus de la société scientifique el littéraire
d'Alais : L'instruction publique à l'Ile de ta Réunion, dans le Bulletin de
la société des sc/ences et arts, 1884; L'instruction primaire dans le Bar-
rois, 4736-480S, par M. Secourt, dans le» Mémoires de la société des let-
tres de Bar-te-Duc. 2* série, l. il (1883), p. 63-89; L'enseignement dans le
Pas-de-CalaU de 1789 à 4804, par de Hauteclocque, p. 177-321, t. iv,
2< série, des Mémoires del'académied'Arras, 188i (Voir aussi les t. xiuet
iiv); Les écoles avant el après 1789, dans la Meurlhe, ta Meuse, la Mo-
selle et les Vosges, 2" partie, dans les Mémoires de l'académie de Sta-
nislas, 1889, t. VII (1890) ; Recherches sur les établissements de charité el
d'instruction publique du diocèse du Mans, par M. Cauvîn ; Bcllée, Re-
cherchée sur l'instruction publique dans le département de la Sarfhe; M.
l'abbé A. Angot, L'instruction populaire dans te département de la
Mayenne avant 4790 ; Les écoles publiques: A Montauban du X' au XVt' siè-
cle, par M. Devais aîné; Afonlauban, Forestié, 1872, in-S", 38 pages; Les
écoles épiscopales de Tout pendant toute la durée du siège fondé par saint
d .y Google
— 7 —
ses dans les archives de la Gironde et de l'archevêché, * par
sa bibliographie si coinpicte des recherches des autres dans le
Polybïbiion, ^ on peut dire qu'il s'est fait l'historiographe du
sujet.
En constatant les résultats acquis déjà par les travaux de nos
devanciers, nous apporterons notre part d'informations person-
nelles pour certaines provinces de l'ouest, le Poitou, la Sain-
tonge, l'Aunis, l'Angoumois et l'Anjou. Nos recherches ont
porté sur les anciens diocèses de Maintes et de La Rochelle plu-
tôt que sur l'Aunis et la Saintonge ; elles s'étendent sur tout ou
partie des départemcnls actuels de la Charente-Inférieure, Cha-
rente, Vendée, Deux-Sèvres, Maine-et-Loire.
C'est en 1873 que nous lûmes, aux réunions des sociétés sa-
vantes à la Sorbonne, un mémoire sur l'instruction primaire en
Saintonge-Aunis. La question était alors toute nouvelle. Au-
jourd'hui il n'est guère de province, même de département,
qui n'ait sa petite histoire de l'instruction publique, quelquefois
une histoire complète, voire des monographies de collèges. Notre
Mantuj/i par M. l'abhé Guillaune ; Nancy, Lepage, 1S69, in-S", 38 p.;
Notice khtoriqae »ur les •'coli-s de Semur-en-Aujroi», par Gustave Leleu;
Semur, Verdot, ISIS, in-S», 02 p. ; De rensagnemenl primaire daim la
province de Languedoc aranl la rfivolulion, par de Saint-Charles, dans les
Mémoiret de l'académie des srience» et iiiscriplions de Toulouse, l" et
2' série, IS82 el I8S3 ; Inxlriiclion publique dans le comté nantais avant
4789, par Léon Maître, dans les Annales i(e la lociité académique de
Xantei, 1881 et 1882 ; L'Ecole au village pendant la révolution, par M.
Babeau, 1882 ; Des écoles bourbonnaises acanl 1789, par M. l'abbé Jules-
Jacques Moret, curé de Rainl-Mcnoux ; Moulins, Auclaire, 1894, ii:'2M)
pages, elc.
i. L'instruction primaire arant la révolution [\%16), 123 pages; L'in-
struction primaire en France d'après les travaux récent», 1881, in-12,
31ÏC-304 pages ; L'œucre scolaire de la révolution. Les écoles centrales
de l'an [1[ à l'an X. 18S2, in-8", 46 pages ; L'œuvre scolaire de la réeolU'
lion. L'école normale en l'an III, 1884, in-S", 46 pages ; La question de
l'enseignement en 1789, d'après 1rs cahiers (Pai'is, Renouard, 1886) ;
Contributia/i à l'histoire de l'instruction primaire dans la Gironde avant
la révolution; Bordeaux, Férel, 1805, in-8", etc.
2. Polybiblion. revue bibliographique universelle, ouvrages sur l'in-
struction primaire en France avant 1780: t. i, p. 60, 123 ;i873};ïi, 182,
247, et III, 195(1874); t. l, 179 (-1887); lvi, 304 (1889), elc.
d .y Google
travail, un des premiers qui ait été fait, vient des derniers; mais
nous l'avons Tort augmenté des découvertes récentes. Toutefois
les résultats ne répondront ni à l'imporlance, ni à l'étendue de
la région, ni à nos propres désirs. Les recherches sur ce sujet,
longues, difficiles, sont forcément incomplètes en général pour
les siècles antérieurs à la fin du xviu': il n'y a point de minis-
tère de l'instruction publique; point de bureau, de commissions,
de rapports, de discours, ni luxe, ni apparat. S'il y a eu des
écoles, on n'en sait rien : on ne les voit pas. Ceux qui s'en occu-
paient ne montaient pas, chaque année, plusieurs fois à la tri-
bune pour raconter ce qu'ils avaient fait, et dans mille occasions,
banquets, réunions diverses, ne vantaient pas leurs succès, ou
chantaient les victoires remportées sur l'ignorance. Les archives
.qui auraient pu nous apprendre quelque chose ont disparu pour la
plupart dans le cataclysme de 1793 et dans la destruction systé-
matique ordonnée par la convention. Pour nous en particulier
les documents font presque absolument défaut. Des archives
de l'évèché de Saintes détruites en 1793, il n'est pas resté une
feuille; les archives de La Rochelle ont brûlé, le 2 juin 1773,
avec le séminaire où MV de Laval les avait déposées pendant
la construction du palais épiscopal; celles du présidial de Sain-
tes ont aussi fiambé en 1700, et récemment, le 11 novembre
1871, l'incendie de Ihôlol de ville de Saintes a achevé la ruine.
Mais nous avons pu explorer les rares archives anciennes de
l'évèché de La lîocliellc, et l'archiviste M. Louis de Uichemond
nous a communiqué les pièces des archives de la Charente-In-
férieure; puis des investigations dans les registres paroissiaux,
les minutes de notaires nous ont fourni quelques renseigne-
ments. Nous apportons donc une somme d'informations qui nous
permettra d'arriver à des conclusions précises et générales.
I
ÉCOLES EN gaule; ABBAYES, PRESBYTÈRES; ÉCOLATHES
Si des documents spéciaux et locaux, par suite de la dispari-
tion de nos archives, manquent pour 1rs temps les plus reculés,
il n'en est pas de môme des faits généraux. Or, c'est bien haut
qu'il faut remonter quand on veut rencontrer les premières
écoles. Dès 531 et 633, aux deuxième et quatrième conciles de
Tolède, en 666 à celui de Lérida en Kspagne, on voit paraître le
inagister scolarum, maître des écoles, qu'on appellera de divers
d .y Google
noms, ëcolâtre, maitreécole, scholastique, capiscole, chantre,
mais qui toujours, suivant le mot, sera chargé de l'école, c'est-
à-dire de I instruction. C'est d'abord IVvèque et l'abbé, un cha-
noine, souvent un simple prêtre ou un moine, tous délégués,
mandataires del'évêqueà qui sans conteste est reconnu le droit de
diriger l'éducation de son troupeau, par conséquent l'instruction
de la jeunesse. Car, de môme que l'évfque eut des archidiacres,
un théologien, un pénitencier, qui le déchargeaient un peu du
fardeau des visites, des confessions et de la prédication, il lui
fallut aussi un écolâtre, préchantre ou chancelier, qui fût, en
son nom, chargé de répandre et de surveiller l'instruction. A la
fin du XI' siècle, l'écolAtrie fut ériïée en ofTice avec des émolu-
ments particuliers. A Saintes, c'était la troisième dignité du cha-
pitre; l'écolâtre venait avantio théologal et immédiatement après
les archidiacres de Sainton^e et d'Aunts. L'écolâtre à Amiens
avait même, comme marque de sa supérioriorité, une chaise
de pierre derrière le grand autel de la cathédrale ; • on l'appe-
lait pnmiceritis Tci litterarUe. L'écolâtre était à la nomination
de l'évèque. • Il n'y avoit, dit Kstienne Pasquier, ^ église ca-
thédrale en laquelle il n'y eust prébende alTectéc pour le salaire
de celui qui enseigneroit les lettres ordinaires et une autre pour
celui qui vacqueroit à l'enseignement de la. théologie; le pre-
mier ctoit appelé escolatre, le second théologal. •
Les attributions des écolâtres ont varié. D'abord ils enseignè-
rent eux-mêmes. Le concile d'Aix-la-Chapelle en 816, canon
cxxxv, leur laissa la liberté de se faire aider par d'autres; et,
les établissements d'instruction se multipliant, ils eurent assez
de surveiller l'enseignement et ceux qui le distribuaient, de faire
passer des examens et donner l'institution aux candidats. C'é-
taient, à peu de chose près, nos recteurs départementaux. Mais
avec des noms divers et des attributions différentes, ils subsis-
tèrent jusqu'à la suppression des chapitres que prononça le dé-
cret du 12 juillet 1790 sanctionné par le roi le 24 août.
Poitiers a conserve une série déeolàtres qui vont de 11.54 à
1 4B8. Elle est incomplète, bien entendu : car tous les documents
qui pourraient nous en révéler d'autres sont absents. Voici ceux
qu'on trouve dans les seuls Documents pour l'église de Saint-
i. Arrèl du parlement de Paris, 23 janvier (680. {\fémoire$ du clergé
de France, l. i, p. 1026.)
2. Rechercha de ta France, livre ii, cU. v, p. 893, édit. de l'723.
d .y Google
— 10 —
Hila.ire de Poitiers* : En 1154, Giscardus; 1216, N..., magister
scholarum Pictaviensium ; 1256, Theobaldus de Stampis; 1261,
Guiltelmis de Azayo; 1273, Oliveriua de Yllefand; 1295, 8y-
mond David; 1311, N..., nchol&sticus ; 1452, N..., schol&sticus ;
1468, Guillplmus Thenotus. Enfin, en 1715, René Cuirblanc de
Fontaine est appelé maîslre-escole.
Dans le diocèse de Saintes, les deux cartulairee publiés, celui
de N'otre-Dame de Saintes et celui de Saint Etienne de Baigne,
nous donnent vers la même c'poque un certain nombre d'éco-
tàtres.
Nous avons d'abord Heldradus, grammalicits, dans la charte
cccr.Lxviiiducartulaire de Baigne, entre tannée 1075 et 1080; De
1100 à 1107, il y a Goacolin, magister scholariini, canonicus
Sancti Peiri Sanctonensis, qui figure avec Kamnulphe, évèque
de Saintes, dans leschartcsccxxiiictccxiducartulaire de Sainte-
Marie, De 1098 à It07, la charte ccx de Baigne nous donne Gau-
celin, Gauceliniuin . magistrnm scholarum, etc.; la même
époque (1099-1107) vit Itier, écolâtre de Saintes, T»a<7tstcrscho-
larum Sanctonensitim, qui est cité dans la charte vu de Bai-
gne, puis, de 1111 à 1121, dans la charte viii, qui donne à Baigne
l'église de Saint-Pierre de Chevanceaux, enfin ixvi et il. C'est
le même écolàtre- qui est nommé (1141-1162) dans les chartes
cxiv, cxv, ccviii, ccxxxvii de Sainte-Marie, sous les noms de Rai-
naudus, Kaginaudus, Roginaudus, mais toujours avec son titre
de magister Kcolaruin. Kn 1114, Pierre Aimcri, magislro sco-
(aritm Xantonensium , est témoin dans la charte lxxxii de l'ab-
baye de Saintes-, et dans la charte cCLXXiii, c'est Helias de Forz,
en 1220.
Tous nos écolâtres ne sont pas là pendant les xi', xii' et xiii*
siècles. En voici un que ne citent pas nos cartulaires et qui a
pourtant eu sa célébrité. C'est Isambert, magistro scotaruni
Xantonis. 11 construisit à La Rochelle le pont de Saint-Sauveur,
détruiten 1735, et celui de Saintes, «démoli en 1846, sans raison
sérieuse » 3 avec l'arc de triomphe qu'il encastrait, puis celui de
). Publié tomes iiv et ïvi des Mémoires de ta taciélé des antiquw-e»
del'Ouat, 1847 et 1852.
2. Le pont d'Isambert s'élevait sur des fondalions plus anciennes. L'arc
romain a Été reconstruit plus loin et fait aujourd'hui sur la rive la plus
étrao^e figure, " semblable à un édifice échoué là par hasard, " dit Viollet-
d .y Google
— Il -
Londres. * Il signe à La Rochelle une charte d'.Miénor d'Aqui-
taine en 1199, 2 et à Niort, la même année, lacté d'établisse-
ment de la commune de La Rochelle. * Plus tard, au xvi' siècle,
Raymond Pérault, né à Saint-Germain de Marencennos dans l'Au-
nis, devenu cardinal de Giirck en 1193 et élu cvèque de Sainlea
en 1505, avait été grand écoiàtre de Saintes, mag ister scolarum,
mot que le P. Arcère* et d'autres aprts lui traduisent par mai-
ire d'école.
Bien que noua ne possédions pas la liste complète des ec-
clésiastiques qui furent, pendant sept siècles, chargés de l'in-
Btruction en Saintongo, il est certain cependant que jamais la
chaîne qui lie le premier recontré en 1075 au dernier, mort en
1796, n'a été interrompue. Or, qui dit écolAtre dit école.
Nous avons encore Jean Navières qui, d'après Rernard l'a-
lissy, essayait de convcrlir les huguenots enTermés à Saintes;
Vincent, t chantre et maistre-escole de l'église de Saintes », au
ivii' siècle; Nfathieu Marchais (1710|; Henry Michel de La
Lande, prêtre, chanoine de la cathédrale, bachelier en droit ci-
vil et canon, seigneur delà liasse Bcsne (1710 et années suivan-
le-Duc (Dielionnaire rahonnê de l'nrchUvclare. l. vu, p, 231). Démoli en
1846, parce qu'il empêchait l'eau de couler, («rave défaut pour un pont,
surtout parce qu'il fallail se mettre Ji la mode, il fut remplacé par un
pont suspendu qu'on était obliRé de ravauder tous les ans et qui causait
des transes mortellen aui passants; on en a béni un autre en pierre le
26 juillet 1879; trois ponts en 3.1 ans, y compris celui qui est tombé
dans la Charente quand on l'a essayé; celui d'isambert avait duré six
siècles, et il a fallu la miue pour le faire sauter.
1. Lettres patentes du 18 avril 1202, par lesquelles le roi d'Angleterre,
Jean- sans-Terre, recommande k ses fidèles habitants de Londres Isam-
bert, écolâtre de Saintes, qui avait déjicnsé peu pour élever les ponts de
Saintes et de La Rochelle, et les invite à lui confier la construction des
ponts de Londres.
2. Bibliothèque de l'école de* charte», t. xix, p, 135.
3. Arcère, Histoire de La RorhftU, t. ii, p. 661. Il signe une autre
charte en faveur du prieuré de Sainte-Catherine h La Rochelle {Archivei
de la Sainlonge, l. i, p. ,35); en 1(90 un accord entre le chapitre de Sain-
tes et l'ahbé de Fonlevrault sur les églises de Saintes {Idem, iv, 6], et
son nom se trouve après le doyen, les archidiacres et le grand chantre,
preuve de son rang.
4. Arcère, Id., 1. 1, p. 296.
d .y Google
- 1-2 —
tes), mort en 1748. Le dernier fut Jean-Pierre Croisier, vicaire
général de Valenco, mort pendant sa déportation en Espagne.
Dès l'orieinp, ie clirislianisme avait combattu l'ignorance,
comme un lléau. Le pape saint Clément, disciple de saint Pierre,
écrivait que tout mal vient de lignoranee, que l'ignorance est
la mère de tous les maux. ' Les missionnaires des premiers siè-
cles, comme ceux de notre temps, ne marchent que la croix
d'une main, un livre dans l'autre; et leur premier soin après
avoir élevé un temple, c'est d'ouvrir une école. Sans doute, c'est
la Toi qu'ils enseignent avant tout ; mais ils écrivent, ils parlent,
ils recommandent de s'instruire, et le développement intellec-
tuel accompagne le développement moral. On a constaté avec
étonnement que le grec en (îaule, avant l'invasion germanique,
('tait presque devenu la langue vulgaire et était aussi répandu
que le latin. Ce Tait no serait-il pas dû en partie aux premiers
missionnaires qui évangéliscrent la Gaule, tous venus de l'orient,
comme sulïiraient à le prouver leurs noms seuls : Irénée, Denys,
Eutrope, l'olycarpe, Pothin, Georges ?
Les écoles impériales établies dans les villes avaient été rui-
nées par les invasions des barbares. 2 Le clergé dompta les
barbares et rétablit les écoles d'abord dans les monastères. Les
bénédictins, en s'élablt.sFîanl dans nos contrées au vi" siècle,
font une loi du travail intellectuel en môme temps que du tra-
vail manuel et de la prière. Chaque monastère, chaque évéché
a son école. Guizot compte en Neustrie, sous la première
1 . 'I Origo lotiiis mali ab ignorantia descendit, et ipsa si
lorum mater... Grande enim malutn est ignorantia. o Clementis papae i
epistola III, apud Lariie, Sacroeanclaconeilia,t.i, vol. 105. — Onpeut rap-
proclier de cette parole ce que Baraillon, député de la Creuse, disait h
la convention ditns la séance du 23 brumaire an III : a La plus horrible
maladie, la plus affreuse, la plus intraitable de toutes celles qui affligent
le corps politique, c'est sans contredit l'iR-norance. Elle fait en ce mo-
ment de grands ravages, des progrès alarmants; voua en ôtes prévenus;
el vous trouverez promptement les moyens d'arrêter et d'anéflutir cet
horrible ûfau. » Moniteur du 25 brumaire an iii-19 novembre t7M, d° 58.
On voit déjà que sous le nouveau régime les progrès de l'instruction
n'étaient pas grands.
2. Voir dans les Mémoires lun aux réunions des sociiléa tavanles de U
Sorbonne, en 186i, un Mémoire important de M. de La Saussaye lurl'or-
jfani'sad'on de l'inttraction publique dan» l'empire romain.
d .y Google
— 13 —
raee, vingt écoles épiscopales ou monastiques; *,et M. Léon
Maître en a donné une liste pour les ix', x*, xi* et xii' siècles.*
Celle de Paris existait dt-jà en 55C, au temps de saint Germain.
Puis vinrent celles de Reims, où enseignaient Hincmar, Ger-
bert et saint Bruno ; de Chartres, fondée par Fulbert ; de Tours,
d'où sortirent Amalaive de Trêves, Raban Maur, archevê-
que de Mayence, Haimon, évéque d'Ilalberstadt, Samuel de
Worms et le célèbre' hérésiarque Uérenger, archidiacre d'An-
gers ; d'Avranches et de Saint-Etienne de Caen, créations de
Lanfranc ; de Compiègne et de Meaux, où professèrent Roace-
lin et Abailard ; d'Auxerre, de Poitiers, d'Orléans, de Lyon, de
Bloîs, de Toul, de Sens, de Ddle, de Metz, puis de Dijon, u où,
disent les bénédictins, on admettait tous ceux qui se présen-
taient, de quelque condition qu'ils fussent, pauvres et riches. »
La foule, avide de s'instruire, se portait avec empressement
aux écoles.
Ce n'est pas encore là l'école primaire, l'école de village peut-
être. Mais l'école épiscopale ou monastique était un foyer ; la
lumière devait se répandre au loin, et aussi le désir d'en avoir
quelques rayons. Les écoles des villes se créèrent, puis celles
des bourgs. Les abbayes se fondaient toujours dans des lieux
inhabités où les moines avaient à lutter contre les diflicultés de
la nature, à défricher, ù cultiver. C'était là que les paysans des
paroisses voisines venaient chercher les premiers éléments des
sciences.
Et chez nous les abbayes furent nombreuses. Dans le diocèse
de La Rochelle, il y eut l'Absie en Gastine, Bellefontaine, Air-
vaux, Mauléon, Nieul-sur-l'Autise, Moureilles, Lu Grâce-Dieu,
Notre-Dame de Charron, Saint- Léonard de Chaumes, dont
saint Vincent de Paul fut abbé, et Notre-Dame de l'île de Ré;
dans celui de Saintes, 8aint-Jean d'Angély, IJassac, Vaux, Bai-
gne, Font-Douce, La Tenaille, Saint-Léger ou Liguaire, Mas-
dion, Chastres, La t'renade, Sabtonceaux et Notre-Dame de
i. Guizot, Hitloire Je la civiliialion en France depuis la chute Je l'em-
pire romain, ivi° lecoD.
2. Let écoles épiscopales et monastique» Je l'occiJenl Jepui» Charle-
magne jusqu'à Philippe-Auguste, IBtili, Paris, Dumoulin. Ce livre, quia
été une thèse d'archiviste -paléographe, est plein d'excellealtis recher-
d .y Google
— 14 —
Saintes. Cette dernière recevait toutes lea jeunes filles de la
contrée. C'est là que furent élevées Madeleine -Gabriel le de Ro-
chechouart de Mortemarl, plus tard abbesse de Fontevrault, et
ses deux sœurs Gabrielle et Françoise-Athénaïs, M"" de Ton-
nay-Charente,pIu9 connues sous le nom de marquises de Thian-
ges et de Montespan.
Dans une enquête faite le 1 1 juin 1700 par l'ëvëque de La Ro-
chelle pour savoir si lea religieux de Tabbaye bénédictine de
Charron * a étoient obligés de donner aux pauvres annuelle-
ment le nombre de 40 boisseaux de mesture », on lit cette dé-
position : n Pierre tJaugct, fabriqueur, âgé de 41 ans, après ser-
ment par luy fait à dire vérité, a dit qu'autrefois les religieux de
l'abbaye de Chitrron donnaient aux pauvres de cette paroisse
pendant le caresme, trois fois la semaine, savoir le dimanche,
mercredi et vendredi, une aumosne de pain, laquelle il a luy
mesme distribuée, estant alors chez les dits religieux pour ap-
prendre à lire et à écrire. «
Nous ne parlerons pas d'études plus hautes, qui s'y continuè-
rent jusqu'à la révolution. Dans un procès verbal de visite, à
la paroisse de Saint-Melaine de Mauîéon, l'évéque de La Ro-
chelle, Antoine de Urancas, écrit : « Le même jour, '26 août 1724,
après avoir assisté à la thèse de philosophie qui nous aurait été
dédiée par les religieux ^ qui ont dans laditte ubbaie une étude
de philosophie, nous avons continué notre visite épiscopale
indiquée pour la paroisse de Saint-Melaine. s
De plus, il y avait le presbytère. Dès 529, le 111* concile de
Vaison ordonne aux curés de créer dés écoles dans leur maison
et d'y instruire les jeunes gens comme de bons pères, quomodo
boni patres, ainsi que cela se pratique en Italie. ^
i. Charron, SOO coramuaiaats, paroisse de SaiDt-Nicolas, abbaye de
Notre-Dame ayant alors trois religieux, commune du coDton de Marans
(Charente- Inférieure), 1010 habitants.
2. MauléoD, abbaye de l'ordi-e des chanoines réguhers de Saiot-Au-
gustin. La paroisse de Saint-Melaine de Mautëon ne comptait que cent
personnes. Il est à croire que lea religioui enseignaient la lecture, en
même temps que la philosophie.
3. « Uinnes presbyteri qui sunt in parochlis coastiluti,secuDdum con-
euetudioem quam per totam Italium salis salubrilcr teneri cogaovimus,
juniores lectorcs... secum in domo, ubi ipsi babitare videulur, recipiant.
d .y Google
— 15 —
Un fait va nous prouver que l'enseignement existait ailleurs
que dans les villes. Grégoire de Tours * nous montre sous
Childebert (575-596) deux frf^rcs, Antoine et Patrocle,ce dernier
âgé de dix ans, allant l'un aux champs garder ses troupeaux,
l'autre à l'école ; puis Patrocle, vexé des railleries de son frère,
laisse ses brebis et se met à fréquenter l'école des enfants,
scholas puerorum exputivit. * Or, le père habite loin de la ville ;
c'est quelque propriétaire rural, non quidem nobilitite subli-
mes, ingenui tamen. Devenu grand, le même Patrocle se met,
■ ad vicum Ncreensem n, au bourg de Néris, à instruire les en-
fants, et un peu plus tard à Colombier près de Montluçon, pa-
roisse au milieu des bois. ^
Charlemagne fut, nul ne l'ignore, le grand restaurateur des
écoles. ^ Sirmond ^ a montré ses efforts pour en établir partout.
En 788, il écrit à Baugulfe, abbé de Fulde, aux évèques et aux
autres abbés, de donner tous leurs soins, non pas seulement à
l'éducation morale, mais encore à l'instruction des lidèles. * Il
ordonne d'apprendre le chant romain, selon le désir de Pépin,
son père. 11 veut, en 789, qu'il y ait des écoles pour apprendre
el eos quomodo boni paires spiritaliter nutrienles psalmos parare, Uivî-
ais lectioiiibus iaeistere et ia lege domini crudire ci>nl«iidaat. » Labbe,
Sacroiancla concilia, iv, p. 1679.
1. Vita palrum, cb, ii.
2. « Cum quodam meridie hic a scholis îlle a grege cammisso ad ca<
pieaâum cibum patenio in hospilîo convenissent... Meum opus litteris
exerceri... Scholas puerorum expetivit... » Uregorii epiacopi Turonensit
opéra omnia, édition Kuinart, 1699, p. 1197.
3. « Pueros enidire cœ'pît iu sludiis litlerarum... ibique coDstructa
cella, in opère quod supra diiîmus, Deo racabat. * Idem, De tancto Pa-
Iroclo abbale.
i. '< Obliteralam, dit-il dans sa Comtitutio de emendatione librorum,
peoe majorum nostrorum âesidia reparare vigilante studio litlerarum sata-
gimus officiDam et ad pernoscenda studia liberalium artium noslro etiam
quos poaaumus invitamus eiemplo. i Baluze, t. i, p. 204.
5. Constiiutio de ichoUsper singula epiicopia et monaileria insliluenilis.
6. « Episcopia el moDasteria... prteter regularis viUe ordinem alque
sanctœ religionls coDversatioaem etiam iu litternrum meditationibus, eis
qui douante Domino discei-e possunt, secundum unius cujusque capacita-
tem, docendi studium debeant impeodere. i Baluze, Capilalaria reg,
franc, t. i, p. 201,
d .y Google
- 16 -
la lecture aux enfants ; de plus, que chaque monastère, chaque
abbaye ciiaeigite la lecture, le psautier, le calcul, le chant, l'é-
criture à tous les enfants, serfa et libres. *
Un peu plus tard, en 823, Louis le Débonnaire rappelle aux
évêques qu'il est convenu qu'ils donneront tous leurs soins aux
écoles alin de préparer à l'église des défenseurs éclairés- * Mais
il ne fait que traduire en lois d'état un canon du concile d'At-
tigny. 3
Les évëques, en effet, rivalisent d'efforts avec le prince. Le
deuxième concile de Cbâions, en 813, ordonne qu'on élève des
écoles pour l'enseignement des lettres humaines et divines. *
La même année, celui de Mayence veut que les parents envoient
leurs enfants à l'école, ou bien dans les monastères, ou bien
cbez les curés, ^ En 821, celui de Paris publie un canon, De
schûlis per sinyulas urbes habendis : Que les évêques aient des
écoles, et qu'aux conciles provinciaux ils amènent leurs écolâ-
tres pour rendiL- compte de ce qu'ils ont fait et pour se contrôler
eux-mêmes. "
1. 11 El non Bolum servilis coadilloois infantes, sed eliam in^nuorum
lîlios adgregeul sibiquc socient ; et ut scbolii? logentîum puerurum Qaot;
psalmos, notas, cantus, compuLuin, grainmalicam per sjnguia monaslerîa
vel episcQpia discaiil,.. Et pueros veslros non sïuile cos vel legendo vel
scribendo corrumpere. » Haluzc, t. i, p. 23'7, répété p. 714 et 092;
Labbe, t. vu, col. »US.
2. « Scliola; sane ad lilios et niiaistroîi ecclesiai iustruendos et edocen-
dos... ad mullorum utillLalem eL profectum a vubis urdineri non negli-
^aotur. « Balu/o, t. i, p. 634, m, 1137.
3. " Sicut Dobis prœternto t«mporc ad Altlniacum promisislis. i'
Baluie, idem.
4. Scboias cuuïtiluaiit in quibus et litteras solertla disciplina; et sacrse
scriplui'œ documenta discantur. » Labbe, L'onc, t. vn, col. 1273.
H. 11 Dignum est ut lilioa suos donent ad scholam, sive ud moiiasteria
sive foras presbyleris ut lidem catholicani recte discaut... n Labbe, Cortc,
t. ¥11, col. 1252.
6. Il liitcr nos pari coitsensu dccrevimus ul unus quisque episcoponim
in scholis habendis et ad utilltatcm ccclesiu:! milîtibus Cliristi prœparan-
dis et cducandis abbiuc mujus sluUium edhibei'et. Et in boc unius-
cujusque studium volumus probare ut quando ad provinciale cpiscopo-
rum coucilium venlum fuerit, unusquisque rectorum scholasticos suos
eidem coocilio adesse facial. » Baluie, t. i,.p. 1137.
'd .y Google
- 17 —
Cinq ans après, un autre concile de Paris en 829, livre I",
chupilre 30, sur un édit du mémo Louis le Débonnaire, contrai-
gnit les curés à tenir des écoles presbytérales. * Le concile de
Valence, en 855, consacre son xviii' ciinon à rétablissement des
écoles, he scholis inutaurandis. « Celui de Toul, en 859, assem-
blé à Savonières, piie les princes, prie les évêques d'établir par-
tout des maîtres, d'ouvrir partout des écoles publiques. ^
Le pape lui-môme élève la voix. Eugène II. au concile de Rome
en H'iG, can. xx.viv, se plaint qu'en certains lieux on ne trouve
pas de maîtres pour renseignement et recommande que dans
tous les évéchés, dans les jiaroisses, c'est le sens que l'on prête
à subjeclis plehiius, et tous les autres endroits où ie besoin s'en
fait sentir, on crée des maîtres qui apprennent les lettres et la
religion. *
En particulier, les ('vêiiues, dans leurs synodes, dans leurs
ordonnances, s'inspirant des décrets des grandes assemblées re-
ligieuses, s'efforçaient de répandre partout et de développer
l'instruction. Ainsi Thcodulfc, évêquc d"Orléans. dans un capi-
tulaire de 7i)7, nomme (ch. xivj un certain nombre d'écoles
épiscopales et monastiques de son diocèse où 1rs prêtres pour-
ront envoyer leur neveu ou quelqu'un de leurs parents. Puis
1. « Ut redores cccicsiaram iii ecclosiis
lllcs Christ! pmparareat et eilucareiU... Abomiilbusdiligeiitior iii pducan-
dis et erudieiidis militîbus Cbrislî et %'igilaiitior diligeolia adhibeatur. >
Laïibe, Coiic, t. vu, p. <C20.
2. " Ut de scholis lam divintr i|uam humaniE litlerarura... juita ciem-
plum pripdeccssorum rrostrorum aliquid iatcr nos ti-actetnr et si potest
flcri, slatuatur alqiie ordinctur. » Labbc, Conc, t. vui, col. 142.
3. " Ul scholffi sanctarura scripturnrum et humana; quoquc litl«ratur;e
deprecaodi sunt pii principes nostri et omni^s fratre rt coepiscopi oostrî
iDstantissime commonendi, ut ubicuniquo omnipotcns Dcus idoncos ad
docendum donarc digncliir, conslituantur undiquc scholœ publicK. »
Labbe, Conc, t. vui, col. 692.
4. « [)e quibusdam locis ad nos referfur, non nmgistros nequo cursm
ioveniri pro sludro lilterarum. Idcirco in unîvfrsis cpisco]i]i!i subjectis
que plebibus, cl aliis Jocis in quibus nécessitas occiirerit, oninino cura
et diligentia habealur ut'magislri et doclores consliluaulor ; qui étudia
lilterarum llberabumquc artium ac sancta babenlcs dogmata, assidue do-
ceant, quia in bis maxime divina mauirestaolur alque declarantur man-
data. » Labbe, Conc, t, vni, cul. 112.
d .y Google
— 18 —
(ch. xx), il ordonne aux curés d'ouvrir des écoles dans ïea bourgs
et les villiigea, et de recevoir chez eux, d'instruire avec la plua
grande charité les enfants qu'on leur confierait. * Hérard, ar-
chevêque de Tours, dans un capitulaire de l'an 858 (art, xvii),
prescrit à ses prêtres d'avoir des écoles, '^ et Gauthier, évéque
d'Orléans, dans un synode de la même année, ordonne (art. vi),
que chatjue prêtre élève un clerc et, s'il est possible, qu'il tienne
école. 3
Aux époques postérieures, mômes recommandations. Nous ne
(rouvons plus, il est vrai, presque d'année en année, les lois
relatives à l'instruclion ; mais les anneaux épars que nous ren-
controns çà ef là peuvent être réunis. Il y a des règlements pour
les écoles de Troyes en 143G et pour celles de Dijon en 1445. Or,
ils ne sont pas donnés comme nouveaux ; ce sont les anciens
règlements qu'on a revus, corrigés, augmentés, suivant les exi-
gences du temps et les circonstances.
CRÉATIONS NOMBREUSES d'ÉCOLES. DISCRETS DES CONCILES :
TRENTE, TRÊVES, UALINES, AIRE
Au xvi° siècle, avec les luttes religieuses, avec les périls que
l'hérésie Tait courir à l'église, le clergé pouvait, comme on l'en
accuse, se demander si l'ignorance n'était pas préférable à ce
savoir orgueilleux qui interprélait l'écriture à sa guise, si la foi
du charbonnier ne valait pas pour le salut éternel la science
théologicfue d'un Calvin. Certes, il y aurait à ce point de vue
quelques excuses, des circonstances très atténuantes au moins,
1. " Presbyteri per villas et vîcos scholaskabeaDt,et si quilibet lidelium
Euos pBfVulos ad docendos litteras eis cammcndai'c vult, eos suBcip«re et
docere non renuant scd cum summa caritateeos doccant. • Labbe, Conc,
t. VII, col. HiO.
2. K L'I scholaB prcsbyteri pro possc babeant et libros emendatos. n
Labbe, Conc, t. vin, col. 629.
3. Il Ul unusquisque presbyler suum habeat clericum... et, si possibi-
litas illi est, scholam in ccclesia habere noa ne^li^at. n Labbe, Conc,
t. vin, col. ii'SH.
d .y Google
— 19 —
i't ta proscription de ces études humaines qui mettaient l'âme
en danger. Kh bien ! c'est le contraire; à ce moment-là même, les
évëques, les conciles redoublent leurs recommandations, comme
aux VI*, vil' et ix' siècles. Ainsi, le synode d'Augsbourij Icnu en
1548, sous le pape Paul III, fait (canon xxvi} une loi aux chapitres
de relever les écoles tombées ou restées au pouvoir des protes-
tants ; puis d'en établir où il n'y en a pas. ' Seulement il enjoint
expressément de veiller à ce que l'hérésie ne pénètre pas par
l'enseignement dans l'âme des enfants. Même prescription, l'an-
née suivante, du concile de Mayence qui (canon xcvi) ordonne
aux prélats, aux chapitres, aux communautés, aux magistrats,
à tous ceux que l'instruction regarde, de ne mettre k la télé des
écoles que des maîtres qui auront, après examen de leur savoir,
de leurs mœurs et de leur religion, obtenu le visa des vicaires
de l'éyéque ou de ses délégués. ^
Le concile de Trêves, la même année 1549, intitule son xy"
canon : De scholis. U y ordonne que, selon les décrets des an-
ciens conciles, de nouvelles écoles soient ouvertes et qu'un en-
tretienne avec soin celles qui existent : car, s'il importe que la
jeunesse soit élevée dans la piété, s'il faut aussi «lu'elle rc<;oive
l'enseignement des lettres, c'est là le premier et principal devoir
du clergé. ^ Un peu plus tard, en 1570, les pères de l'assemblée
de Malines, au chapitre De scholis, recommandent aux évéques
de relever immédiatement les écoles paroissiales qui seraient
1. r< [g rcliquis vcro oppidis, ubi coHcgia no[i sunt, scholas, qua-
rum magislri boni, lioncsli et docti sînt, instaiirari aut conserrari jube-
muB. " Labbe, Conc, t. ïiv, col. 390.
2. «Sive prtelatiset capitulîs, sive commuaitaLLbii9,aui locorum proitec-
lis, ad quos ea cura perlinel, serio injungimus, ut in postcrum scholis
sibi commissis didascaloa pm^fccluri, cosdem ad vîcarios noslrus in spl-
ritualibus, seu locorum commissarios ablegeut, qui cruditioncm, mores
et fidei sinceritalem iu eis accurato examine eiplorcnt, eosque quid in
Bcbolis Uim ad eruditionem, quam ad mores juvcntutis eicoleados, coa-
ducibile potjssiaum prtelcgant. " Labbe, Concilia, t. itv, 70t.
3. Il Magna et pruecipua habcnda est ut Juventus... a prïmo eetatis floi'é
noD minus Christian^ pictatis institutis et incorruptis moribus imbuatur,
quam nidimentislilterarum iacoutaminatis recte Jnsliluatur. Quapropter
prœcipimus ul, juita patrum aatiquorum décréta, singula collegîa scho-
las instaurare vel crcctas consnrvare debeant. » Labbe,(.'onc., t. xiv, 720.
d .y Google
tombées, d'accroître et de favoriser cellea qui aont debout. *
C'est la même pensL'e qui est exprimée » Uouen en 1581. Le
concile prescrit 2 jiqx ëvèques d'abord de rétablir les anciennes
écoles et de frapper des censures ecclésiastiques ceux qui au-
raient usurpé leurs biens, puis den ouvrir où il n'y en a pas. Il
recommande nn'nie de faire un rcglcinent général. 3
Au mois de iiovi.'inbre !5Cli, le clergé drsdioci'ses de Poitiers,
de Maillezais et de Luçon s'asseniblcà Poilieis alin de rédiger
pour les états généraux de Meaux, tenus le lU décembre suivant,
stun cahier de remontrances au roi. Or, pour u rétablir le bon
ordre dans ces diocèses où les huguenots avaient causé des trou-
bles et répandu une mauvaise doctrine », il [nopose, entre autres
moyens, l'instruction de la jeunesse, Ui ciéation des écoles :
« Kt pour pourvoir à ce que par les cy-apri's la jeunesse soit
mieux instituée ès-lettres, et que les patrons ol collateucs des
bénélices puissent plus Tacilement trouver personnes capables,
sera faiele rc(|ucste à sa majesté qu'il lui plaide ordonner que,
avec ses lailles ordinaires, soit prins ung sol pour livre pour
estre mis par les collecteurs des dictes tailles es mains des fa-
bricqueurs ou margueliers de chascune paroisse, pour eslre
employé au sallaire des régens sullisans et catholiques en chas-
cune des dictes paroisses, ou es lieux les plus commodes comme
les vouldront départir, mesniement es lieux où aulcuu d'ancien-
neté n'a droict particulier de pouvoir es escolles,et que es dicts
lieux où se mettront les diets régens, la présentation des régens
i.v CurentepiscopiuttjuampriniuininoppJcIissuarunidiœcesium paro-
chialcs scbolii-, si collapsat sunt, rcslituantur, si conservais colantur et
BUgeantur. ■> Labbe,Conc., t. xv, »09.
2. Titre De scholariim et semlnariorum fundatione, can. 1.
3. « Episcopi pcr suas diœccscs vetcres scholas instaurent et contra oc-
cupatorcs renim et possessionum, quœ ad illas pertinent, procédant per
censuras ccclesiaslicas, tam in moiiasteriis et prioratibus, quam in
collcj^iatis et pnrcecialibusecclesits. Bt ubi desunlomnem operam dent,
ut aperiantur ad instituendam jurentutem in viis Domini et bonis disci-
plinis, ad normam autcm et regulam scminariorum, quoad tieri polcrît,
in ipsis docendi mothoduni inlroducant ut in eadem dicecesi oœnes scho-
lie inter t^c cunsentiant. Omncs autem diclarura scholarum mag-istri fidei
professianem juxla formulam pnescriptam et in hac aynodo insertam
etnittei'c tt'iu'iinlur. ■ Labbc, Concilia, t. xv, S6i.
d .y Google
-21 -
et maistres en appartienne es prieurs ou curez, et déposés par
les dits évêques. n '
Henri d'Escoublciiu de Sourdis, abbé rie Sahloncoaux près de
Saintes, évëque d'abord de Maillc/ais, puis nommé à l'arche-
vêché de Bordeaux, le 16 juillet 163!), publia et fil iiHieher une
ordonnance, le l'2 décembre ICitO, par lai{ucllc il enjoignait de
rouvrir les écoles fermées pendant la peslc, afin (juc la jeunesse,
qui se corrompait dans uiu- oisiveté funeste, put de nouveau
briller des charmes de !a verlu et des grâces du savoir. "
Ecoutons ce qu'en ir»'t8 disait au concile de Trêves le savant
docteur dominicain Amliroise î^torck (Pelargus', si célèbre par
sa science théologitiue et son zèle contre les hérétitjues : « De
même que les terres privées de culture se couvrent de fougères
et d'autres plantes nuisibles, de même, dans le champ du Sei-
gneur, naissent et pullulent de toutes parts les erreurs, les hé-
résies, les scandales, rjuand les écoles sont négligées, et que
les esprits et les ctcurs restent sans instruction et sans éducation.
Je vous exhorte donc ttius, mes vénérables pcrcs et seigneurs,
je vous avertis, je vous prie et vous supplie instamment, et au-
tant qu'il dépend de moi r liâtez-vous de favoriser les études,
d'en accélérer le niour : apportez à celte belle (uuvre loulcs les
forces de votre esprit, loiite votre applicatimi, vos soins, vos
pensées, vos conseils, \olrc coopération tout entière, vulre for-
tune, autant que l'exige une afTairo aussi irrave, aussi uriren-
te. 8
En 1576, après a\oir fait uu triste tableau de l'état où est
1. Manuscrits de dom Poiitcnt'uii, à ta bililietiièque de Poitiers et à la
bibliothè'^iic nationale, luiiie \\\, (' 437.
2. 'I Decemimus, univei'sis el siiigulis priPiiiclorum c(illo(ïioruin pra-
tcclis virisqiic priraariis iii iisdeiu degeatihus iic iii pai-tem erutUoudie
juvcntutis assiimptis, ruaiidaiites iit ad muiiîa i|uis(pic silii imposila im-
pigrc excrcenda quant |ininiiin scse accing-aat, hinc Hpernntes juveatu-
tem ingralo liaeleiiiis otio delileseeiitcm virtutuni ae scienliai'uni floribus
adomari, intumescentes dcn-li'iri;i' fluvlos din rctentos longe lalequedif-
fundi. »
3. Concilioram omnium roUeclio reijia. Tome «xv, p, 18T-I03I, cité
par A. Kayet, p. 123, juin 1873, n" 26, l. v, ni* année de la Hci-ue de
l'e.naeignemeiit chrétien.
d .y Google
tombée l'instruction pendant les guerres calvinistes, le synode
d'Évreux ordonne le rétablissement, la réorganisation des an-
ciennes écoles, la création de nouvelles avec des revenus eufQ-
Banla et des maîtres capables. Pour l'exécution de ces mesurer,
les pères font appel, et un appel pressant, à tous ceux qui peu-
vent y contribuer, aux curés et aux vicaires, aux patrons des
paroisses et des autres églises, aux administrateurs des hospi-
ces et des hôpitaux, aux conTrcrics et aux autres associations
pieuses, et à tous les fidèles pour que cbacun, suivant sa posi-
■ tion, contribue à l'œuvre commune parsonautorité, par son in-
fluence et par ses revenus. '
Le synode de Besançon, en 1666, ordonne à tout curé d'avoir,
BOUS trois mois, un maître d'école qu'il présentera à l'approba-
tion de l'êvéque... « Qua>libet parochia suuni ludimagistrum ha-
beat ab ordinario examinatum et approbatum, » ^
Vn peu après 1583, se tient le concile de Itordcaux, qui eut
une grandeinfluence sur l'éducation dans les provinces d'Aunis,
Saintonge et Poitou, et où assista Icvéque de Saintes, Nicolas
Le Cornu de La Courbe de lîrée (1576-1617), qui maria Louis
XIII et Anne d'Autriche. Son xxvii' canon intitulé Do scholis
est tout entier consacré à l'instruction.
Après un préambule fort beau sur l'importance d'une bonne
éducation : car la jeunesse est l'espoir de l'état, et doit, pour
porter de bons fruits, être cultivée avec le plus grand soin, ^
les pères repoussent énergiquement des écoles tout niaitre qui
soit ou suspect d'hérésie ou de mauvaises mœurs. En effet, tel
niaitre tels élèves. Ils éloignent des enfants les livres impies et
1. Bochcl. Decreloram ecclesix .^a/Zicana-... libri vu(, p. 833-835, apud
Revue île l'enKei;/nementclirélien, id., p. 125.
2. Slalufa seu décréta ni/not/alia Bisun(in!p direcesis. Bisuntii, 1680,
p. H8.
3. i< Recle olim a quodam hujus sccuii sapienle li tleris inandatuinost,Dihil
esse, de quo consîlium diviniuB inesse possil, quam de recta pueronim
inslilulione. Juventiis enim spes est ac sobolcs reipublicce, qvx si, dum
adhuc tenera est, diligenter excoletiir, maxîmos et mirs suavitetis
friictus feret ; contra vei'o, si negligalur, aut nullos, aut amarissimos.
Quare optima, eaque facillima et maxime compendioria i-estitoendsp in
pristiniim statum reipubticip christiance ratio, est dili|;eiis et accurata ex
majorum iiistitutis ediicatio juventulis. « I.abbe, Conr., xv, 918.
d .y Google
— 23 -
dan^reux. Puis, ilB veulent qu'on pourvoie chaque paroisse ou
au moins chaque botirir important d'un maître d'école qui ensei-
gne aux enfants la grammaire et la religion. ^
Le concile d'Aire, en 1585, recommandait de créer des écoles
dans toutes les villes, dans tous les bourgs, pour los filles et
pour les garçons, et de |iublier des règlements scolaires. î Celui
deMalines.en \h~0, prescrivait, s'il ne se trouvait personne pour
enseigner gratuitement, de prélever une somme pour rétribuer
celui qui s'en chargerait. Celui de Toulouse, en I jOO.chap. iv, n°6,
ordonnait de relever les écoles tombées jiendant les guerres et
d'excommunier ceux qui s'en sont attribué les revenus, et en
même temps de procurer, soit par des gages, soit par la rétri-
bution des élèves, une existence assurée pour tes maîtres. ^A
Châlons, en 1602, les évéques réunis en synode disent fort sage-
ment : " VIII. Prenez tous les ans quelque somme d'argent sur
le revenu de la fabrique, pour jfider à avoir un maître d'école
dans les lieux où il n'y en a pas à cause de la pauvreté des ha-
bitants. Si vous pouvez vous-même contribuer do quelque chose
à la substance du dit maitre d'école, préférez cette aumône à
celles qui ne sont pas si nécessaires et si pressantes ; en un mot
n'oubliez rien de tout co qui dépendra de votre zMe pour pro-
curer l'établissement d'un inaitrc d'école dans vos paroisses,
ce moyen étant le plus propre et le plus assuré pour faire que
la jeunesse soit toujours bien instruite dosa créance et élevée
dans la crainte de Dieu, d'où dépend la réformation entière de
1. n Providendum est, omnîque rutione officiecidum Christianis atque
catbolicis, ut in siogulis [larochiis, vel saltem in celcbrioribus pagis,
conalitiialur ludimagtster, qui simiit cum grammnlica. piicros ea doceal,
quœ spcctaot ad reli{;laiieni, cujimmodi siiiit erticidi fîdei, prœcepta di-
ïina, oralio dominica, sncri iijmni et psalini, a^inriuc (^enerls pjusdcra. i
Labbc, (Jonc, xv, 970.
2. H Curet cpiscopiis iil in sJngulisdiircesissuGCoppIdisrt vicisdoctri-
ns christianK sodalilates et scholo^ quam primum instituaotur, tuni ma-
rium, tuin feniinarum, ciijus ici cniiSEe libellus, quem unusquisque epis-
copus in sua! din^ccsis schoiis co nomine înstitucndis adhibcre polerit,
jussu Dostro edetur, aut appi'obaiiitur. » Lflbhe, Conc, iv, 1123.
3. «Scholas veleres epïscopi insl.iurarï curent, atque in cosquî oaruin
bona injuste possident censui-i-î etelesiasticis aj^ant. (Juihus vero locis,
aut de pubitco, aut discipiilorumsumplilius m a gi s tri pote runt sus tenta ri,
in eiaetiam proarbitrio, novos jiibeant excilari. « Lalji)p, ^.o/ir., xv, ItOS.
d .y Google
vos paroisses. ■ Écoutons enfin ce bel et noble langage que, dang
un Mémoire sur différents points de discipline, les curés de
l'archiprêtn'- de Vézeliiy faisaient, l'an 171)1), entendreà Marbeuf,
i^vcque d'Autun : u H<^las ! monseigneur, si quelque maladie
épidêmique se faisait sentir parmi le peuple, le gouvernement
avec raison prendrait toutes sortes de mesures, soit pour faire
cesser le mal. soil pour empeseherqu'il se communiquât. L'igno-
rance l'sl une pliiye de l'âme aussi bien qiie la concupiscence.
C'est uneNialadie épidêmique et universelle, puisque nous l'ap-
portons en naissant. Elle fitit partout des ravages effroyables ;
il n'y à donc point de moyens qu'on ne doive employer pour dé-
truire un si grand mal et en arrcstorles suites ..Il n'est pas pos-
sible de former de vrais adorateurs de Dieu, de (îdMes sujets
du roi, de bons citoyens, sans le secours de l'instruction, ny
pour l'ordinaire (le curé) d'instruire solidement et sutUsamment
les grossiers habitants de la campagne (pii ne sçavent pas lire.
Un curé a beau multiplier les catéchismes, les prônes, les lec-
tures: ou ses paroissiens n'y assistent pas ; ou s'ils y assistent,
ils n'écoutent pas ; on s'ils écoulent, ils ne comprennent pas ; ou
s'ils comprennent, ils ne retiennent presqucrien de ce qu'on leur
a dit ; et la paroisse la mieux prcschée, s'il n'y a point d'école
publique, ne sera pas toujours la plus éclairée et la mieux ré-
glée, n Admirables paroles qu'on ne saurait trop rappeler ! Elles
montrent, àdcux cents ans d'intervalle, la môme pensée, iii-
struire, et toujours instruire ; ou plutôt, c'est la pensée même du
christianisme qui se traduit ainsi sous des formes diverses et à
des époques dilTérentes.
III
NOMBRE CONSIDÉRABLE D ÉTABLISSEMENTS D'INSTHUCTION
Faut-il croire que tant de prescriptions, et de la part du prince, ,
et de la part des évè^jucs, soient restées sans eiTet? que les ca-
nons des conciles ont été pour les ecclésiastiques lettres mortes ?
Non certainement ; on savait lire au moyen Age ; et jusqu'à la
révolution, il y a eu en France, en Saintonge, des écoles, mal-
gré les dillicullés des temps, malgré l'extrême rare té des livres et
leur prix excessif, non pas seulement dans les villes, mais dans
les bourgs, mais dans les villages.
Au début du xvi' siècle, sous François I", un des ambassa-
d .y Google
- 25-
deurs vénitiens, Marino Giustininnn, rôrivait (en 1535) qu'en
France x il n y avait peraonii»!, ni pauvre qu'il soit, qui n'apprit
k lire et A écrire". Mit-liol Kuriano dit la nii>in(' chose en 1561.
Les reeiierches jusqu'ici raitca sur différents points de la
France montrent cette vérité avec évidence; des .découvertes
nouvelles la mettront en pleine lumière pour toutes nos provin-
ces. A VilleTranche en Hraujohiis, l'an 141S5, les syndics et éche-
vins, aprts le choix fait par les notables bourgeois et habitants,
instituent pour • roeteurs des écoles de Villerranche » Louis
Perrier et Léonard l'errin, chargés d'instruire les enfants des
deux sexes. ' A Oondretourt. chef-lieu de canton du départe-
ment de la Meuse, en l 'ril on voit Thierry <Ie Biiley ■ maistre
de l'escolle n; et en I5>*0 M" Jehan est qualifié o recteur des
escoles ■. *
Dès le xiv^ siècle il y avait dos écoles dans le diocèse de
Troyes, puisqu'en 135.'t l'instituteur de Ramerupt devait fournir
chaque année un coq à ses élèves pour leur procurer le plaisir
dejeter des bâtons dans les jambes do cet animal; en I3.'i8, Jean
de Loches, bachelier des écoles de Troyes, est inscrit sur le
rôle de levée des deniers. En 1430, on promulçuo un W-glemcnt
pour les écoles devant une nombreuse assemblée de maîtres et
d'enfants, élèves des grandes et petites écoles. ^ PZn Savoie, dit
M, Victor (le Saint-tlenis, * l'instruction primaire avait fait de
remarquables progrès. « l'oinl de paroisse qui n'eiit son rétrent.
La Tarenlaise et le Faucigny. très favorisés sous ce rapport,
devaient aux libéralités de citoyens intelliorents leurs nombreu-
ses petites écoles de hameau. Dés l.Wil, le chanoine Eustachc
Chapuis tonda deux collèges, solidaires l'un de L'autre, à An-
necy ^ et à Louvain en Brabanl, sur le modèle du collège fondé
1. Hippolytc Laplalte, llhCoii-e popiilnire rfe Villffranche, capil-th da
Beaujolais, t. i", p. 3<ii.
2. Noiicf sur Gondrecourl-le-Châleau, par le docteur Dcpautaine et
lleori Lcpage, 1870.
3. Théophile Boutiot, Histoire de l'inslruclion publique el populaire à
Troyes pendant le» quatre derniers sif-cles. Troyes, 1865.
i. Hhloire de Suçote d'après les liocumenlx orir/inauJ:, t. ii, p. 500.
Paris, 1860.
3. « En 1614, à la sollicitation de saint François de Sales, le duc Char-
les donna l'ordre aui syndics de conlier ce collège aui barnabitea; on
.y Google
— 26 -
à Avignon, en 1434, par le cardinal de Brogny, et de celui créé à
Genève, en 1428, par le syndic Versonner. Les plus vieilles éco-
les^e transformèrent on collège, tandis que de simples chapel-
les devenaient un _lieu d'étude pour les enfants des villages.
L'abbé Jf^rôpic de Lambei-fcrée, en 1574, le collège d'Evian;
l'évoque Pierre de Lamberl, celui de Saint-Jean do Maurienne
en 1592; la Sainte-^laison de Thonon avait, depuis 1597, pour
annexe un collège de propagande dirigé par les jésuites.
A deux lieues de IJaiias, l'abbaye de Pont-Guiilen, dès sa fon-
dation en i 128, enseignait les petits enfants, ad docendum piie-
rvm, d'après deux chartes dont parle le Voyage liUéraire de
deux religietix bénédictins, t. ii, p. 10.
A Albi, à partir de 1360, les mentions «le maîtres et d'éco-
liers se multiplient dans les comptes municipaux et prouvent la
sollicitude constante des consuls d'AIbi. Ces écoles restèrent flo-
rissantes pendant les xiv', xv' et ïvi" siècles. Au xvii' elles for-
mèrent le collège des jésuites, grâce à l'évêque Del Bene, un
des plus florissants du midi. '
De son côté, M. de Jussieu signale à Chambéry un rector sco-
larum en 1359.
A Chartres, dès l'année 1324, le chapitre recommande aux cu-
rés soumis à sa juridiction d'avoir dans leur paroisse une école
primaire. Les études plus élevées devaient se faire à l'école ca-
noniale. A Jaligny en Bourbonnais, aujourd'hui chef-lieu de can-
ton de 950 habitants, il y avait, au xiii" siècle, un recfor scola.-
rum mentionné dans le procès verbiil, du vendredi saint 1261,
de la reprise des châteaux de Chavroche et de Trézel, En 1424,
on voit « le maistrc d'escole de Moulins n excommunié et de-
mandant l'absolution à Autun ; en 14i5, Pierre Rousset institu-
teur est remplacé par deux autres ; en 1448 la chapelle des Mé-
nestraulx est louée 10 livres par an « pour tenir escolle >; en 1516,
enseignent Jean Delaunay; en 1521, Louis Ray; en 1529, Leroy.
Dans le même département, au Donjon, commune de 2,018 ha-
fut obligé en I7(S, de leur enôter l'administration. » (Mémoires rédigés
par la ville contre les rév. pères en 1682 el 1715. ItaccoUa, xiv, 1207.)
t. L'inslruclion en proiiince arani f789. Histoire lillôraire de la l'itle
d'Alby, par Jules Rolland, Oïocal f< la cour d'appel de Paris. (Toulouse,
Pi-éïot, 1879, in-S", 427 p.) Compte rendu dans la Ilibliolhf'/uede l'/^cole
des c/uirles, i879, p. 217.
.y Google
— 27 —
bitants et où i?n 1496 existait déjà dopuÎH longtemps un hôpital, on
trouve pour iastitutcura : en 1580, Jean Hottin; en liiS'i, Pierre
Champert; en 1591, François Chassenay; en IGOl, Jean Rogier;
en 1607, Claude Monrouet, A ISourbon-L'Arcliambault, en 1666,
Noyre; en 168G, Claud»; Fourni.T, d'autres en 17-20, 1764, 1766,
en 1768, 1775. 1783 : à Souvisny, en 1603. Henoist Ray, en 1644,
Claude Biltault, 174? ; Dominique Thévenin est recteur du col-
lège qui fond une cloche en l'honneur de saint Nicolas /Acade-
mici Siilviniacenso.i cnlleijii \ineroUeil: il a pour successeurs,
Tridon"(16811, Cottin (1600), Jean Baille, qui démissionne en
1702. M, l'abbé Moret a trouve des maîtres d'écoles non pas
seulement dans des chers-lieux de canton : Le Montet, Gaspard
Landin moi-t en 1614, Gervais Fauret (1664), François Tornaire
mort en 1675, Jean-Baptiste Barthélémy, « maître grammairien
et de pension n en 178i), Jean-Baptiste et Charles Péril 1788 ; à
Cérilly, Ebreuil, Cusset, ViChy, Gannat, Montluçon, mais dans
de simples bourgs ou villages, Saint-l>éBiré, Saint-Germain des ■
Fossés, Saint-Pris, Saiigny, Buxière La Grue, Busset, Châtel-
Montagne, Hérisson, Couleuvre. ' Pour la petite ville de Decize
en Nivernais on a une série de recteurs des le xiv* siècle : vers
1380, Jean Lebuisson ; en 1386, Jean de Balehis; 1389. Jean Garne-
rin; 1428, Etienne Maulehausse; 1436, Pierre Coquille, prêtre;
1437, Jean Blondet, maître es arts; 1452, Jean Boudot; 1482,
Etienne Boet; 1466-1496, Jean Mareschal; 1493. Jean de Noyon;
1498, Pierre Ogier; 1510, Jean de Colonge; 1514, Pierre Cou-
sin; 1525. y.ndré Bellandier; 1570, Jean Agicr; 1.'j75, Anselme
Cabaille; 1581, Robert Ksmond; 1610, Annibal Tbus, d'Aix en
Provence. 2 Je m'arrête au xvii" siècle; la liste va jusqu'en 1788.
En Béarn, d'après les recherches de M. le vicomte i^crurier, '
dès 1385, ce qui ne veut pas dire qu'il n'y on avait pas avant, on
voit un instituteur à Oloron, Xavarrens, Orthcz, Lucq, Coar-
raze; à Lucq en 1463, à Réas en M(j4 ; ji Gan en 1477; à Laruns
en 1480; à Pau en 148."); àMonein en 1507; à Pontacq en 1511; à
ABte-Béon en 1525; à Audaux en 1543; à Goès en 1546; à Nay
I. Le» écoles bourbonnaùfs atarti 1789, par M. Vtih\>é Moret.
2. Ballelin tie la sociW iiirernaise ilca scieiirm, tellrea fl arts, t. i".
3. L'inHirurlion primaire rfan.i In r/'i/ion iIps l'i/rfni^es orridniitale) .'p-*-
ciaUmenl en Béant i3SS-1789, par lo vicomte Sérurier. Pau, l.éon
Ribaut, 1874, in-8o, p. 13.
d .y Google
-28-
en 1557; k Salies en 1577; k Borce en 1583; à Asson, Louvigny,
en 1586; à Orlhez en 1587: à Buzy en 1590 ; à Hizanos en I60Q.
Aux svii' ol .iviii" siOflcH, le nonibio des actes prouvant la pré-
sence d'un rrgfiit daiiij tes paroisses est si considéiahle qu'il les
faut passer sous silence.
Dans les comptes de lu ville de Dunkerque, au xvi' siècle, fi-
gure et'tle mention : • A Pierre l'abvn'. maistre des escolles,
pour sa pension, affin de faire son devoir pour linstruclion des
enfants, xixxviii livres. Au secours de son siibmonster, afBn de
tant mieux endoetriner les enfants, xxiv. » ' A Beaune iCôte-d'Or].
l'aclo de fondalion du couvent des jacobins, en 1477, fait men-
tion de « la maison des escliolles, (lù de tiiule anliquilé on ensci-
gnoil la grammaire, la logique elles seieneesn ; et le • collège»,
qui fut C('dé le 8 septembre llîM, aux oratoriens, existait dès le
milieu du xv' siècle sous le nom de « lescbolle n, par opposition
à l'enseignement élémentaire appelé « basses classes »,
Le synode dKvreux, en 157G, s'écrie : « Dans notre diocèse,
nous ne saurons assez louer le zèle de nos pères pour l'établis-
sement des écoles, A peine trous'craif-on quelque paroisse un
peu importante qui n'eût autrefois une maison pour y loger son
école et une fondation pour l'ontretenir, n*
Fayet, inspecteur d'académie dans la Haute-Marne pendant
dix ans, a, avec l'aide des instiluteurs, fait des recherches dans
500 des ."i,'>0 communes ([Uicomjwsenl le dépactemenl. 11 a trouvé
une école ou un maître dans iTi avant 1776, c'est 86 sur 100, et
dans 484 avant 1801, soit 88 sur KM). « Quant aux 66 communes
qui restent, ajoute-t-il. et qui ne forment que les 1-2 centièmes
du total, elles avaient certainement des écoles et des maitres
comme les autres; mais nous n'avons pu recueillir des rensei-
gnements posilifs et authentiques sur ces écoles et sur ces mai-
tres. 11 y a plus : quelques très petites paroisses, qui se trou-
vent réunies à d'autres pour l'instruction, ont eu autrefois leur
école particulière. Telles sont, entre autres, liacrclc, llrenon-
courl, etc. » ^
i. Bribex kiiloriqaes par Déroie dans les Mémoim de U »ociM dun-
kerquoite, (868-1869, t. xiv, p. 209.
2. Dom Bessin. Concilia Holomittjvmii pi-ovindir, pare i, p. 393.
3. A. Fayet. Lf> feoh» aeant 1789, dans la Hecue de renseignement
chrétien, juin 1873.
d .y Google
— 29 —
A Lille, en 1527, on voit, parl'arrèté des échevins qui supprî- -
malt la mendicité, que les cimi pti-sonnes chargées des pauvres,
devaient pourvoir à tous leurs besoins, u tant les Taire garrire
de maladie es membres et au corps, comme aux pelits enfants
les faire aller a l'cscole et apprendre un mestier. a Quatre ans
après, l'an I5;JI, Charles-Quint prescrivait aussi d'cnvojer aux
écoles les enfants des personnes auxquelles des secours étaient
accordés. Iluhert Deliol, marchand lie Lille, qui, le 3U mars
1554, fonda une école t pour mieux apprendre et endoctriner
pauvres enfTans tant fila que lillcs à lire, écrire, compter... u,
leur distribue aussi des vivres et des vêtements. Il y a de nos
jours des villes qui donnent des habits aux enfants pauvres et
la soupe dès le matin. Un peu plus tard, les 23 et ii mars 1089,
quand, pour obéir aux lettres de placard de Philipjte II et prê-
ter le serment formulé par le synode de Cambrai, les maîtres
d'école se présentèrent, ils étaient au nombre de 26, sans comp-
ter 6 institutrices et S professeurs de latin, dont 3 laïques. ■ C'était
une école par mille habitants environ. * Kn 1789, la ville, non
compris les écoles où l'on payait, avait douze écoles gratuites,
soit dominicales soit journalières, neuf pour les garçons, trois
pour les tilles. Le 18 juillet 1798, l'administration municipale
iixait le nombre des écoles primaires à M i)our les garçons, ù ti
pour les lilles. *
Kn Armagnac, à Mouroux, ari-ondissement de Lectoure, com-
mune aujourd'hui de ô82 habitants, on trouve pour instructeurs
de la jeunesse : 5 juin I ii'M, Manault Baillés, auparavant régent
à Tournecoup ; en 1(>U8, Jacques Talon; en 1012, Jean Daurat,
chapelain, et Pierre (.lillebert, vicaire; I(il3, Ktienne liclloc;
16I(), Dominique Claverie; ICI7, l'archiprétre et ses deux vi-
caires; [62U, l'un des vicaires seul, Martic; ll>22, Julien Lacroix;
1628, Jacques Laborie; 1631, Uernard Idrac, ■ escolior de la
ville d'Aubiet, ■ remplacé par Raymond Auzas, de Uaint-Léo-
nard, qui exerçait encore en 1677; en 17811, l'archiprèlre. Dana
l'arrondissement d' Auch, à Aubiet, commune de 1 .457 habitants,
en 1563, maitre Janimes Tesset, piètre, nommé par rassemblée
de la commune; 1577-1J8Ô, Jean Laveranet, prêtre; 1614, Jac-
ques Kourcade, prêtre; 16^8, Antoine Alem, prêtre, bachelier en
I, i. Iloudoy. L'initrucUon gratuite et obtigaioirt [k Lille) depuU U
XVI' tiède. Lille, imp, L. Donel, 1873, Lroch in-S".
d .y Google
. théologie, nalif et habitant d'Aubiet, desservant !e Travez ; 1715-
1739, traitement du régent. • En 1613 ii y avait à Montesquiou,
arrondissement de Miraiide (Gers], ville alors d'environ 450 ha-
bitants, un régent Chauapé; et en l(J7ô, Oassaignc, qui, outie
l'écriture, la lecture et le calcul, enseignaient aussi la gram-
maire et les humanités. L'année iirécédente, dans le même ar-
rondissement, ûBassoues, commune de 1,3 13 habitants, la jurade
payait 100 livres « pour les gages du régent, jj *
Pour le diocJtsc du Uordeaux, M. l'abbé Allain,qui pendantde
longues années a exploré avec une ardeur et avec un succès
digne de sa persévérance les archives considérables du dépar-
tement et de l'archevêché, a constaté, en 1 774 : 20 écoles dans les
33 paroisses de l'archiprêtré de Cernés, pour lesquelles il a des
renseignements; 15 sur 22 de l'archiprêtré de lilaye ; 20 sur 33
de celui d'Entrc-dcux-Mers ; 15 sur 29 de Bourg ; 17 sur 32 de
Renauge ; 12 sur 29 d'Enlre-Dordogne ; 9 3ur20 de Moulix; 10
sur 20 de Buch et Born ; 12 sur 2ti de Fronsac ; 14 sur 25 de
Lesparre ; plus, 25 écoles dans 25 paroisses des anciens diocèses
d'Agen et de Basas. C'est près de la moitié sur le nombre total
des paroisses pour chaque arcbiprétré ; c'est plus de la moitié
sur le nombre des paroisses pour lesquelles les documents jus-
qu'ici consultés donnent quelques renseignements.
Tout récemment, dans la Revue catholique de Bordea.ux 1894-
1895, i) a donné les listes de paroisses où il a rencontré des éco-
les, et il a conclu que le nombre dos écoles à celui des commu-
nes serait de 2 sur trois. Il n'a pu réunir des documents scolaires
que sur 348 communes sur 5(13 que comprend le département
actuel de la Gironde, et il arrive à la proportion de deux écoles
sur trois communes : ce qui ne veut pas dire que les paroisses
dépourvues d'école le fussent d'inslruction ; des paroisses de
120 habitants (Madirac), de 103(Bellcbat), de 139 ^Le Pont), de 180
(Montignac), de 173 (Klésignac) ne pouvaient entretenir un ré-
gent. Les enfants allaient en classe dans la paroisse voisine.
1. M. l'abbé R. Dubord, Hechcrches sur l'on»eiffni;ment primaire dun»
nos contré-;s iinaiil 478S, dans ta /ictuc de Gascogne. Auch, 1873, t. iiv,
"• livraison, p. 309; juillet ISTa,
2. De t'insiruction primnire dans nos conlri'ea autrefois et aujourd'hui,
par M. Paul Laplag'ne-BBrrig, Bévue de Gascogne, t. xiv, p. 201, 5« li-
vraison ; à Auch, mai ltl73.
d .y Google
— 31 —
comme le montrent rfes documents; et très souvent la distance
qui sépare deux communes est insignifiantt'. Dans les villes, les
maîtres pullulaient. Dans un registre de capitulation de l'année
1756 incomj>let, il a relevé pour Bordeaux le nom de 41 maîtres
et maîtresses d'écoles, répétiteurs, maîtres de pension, maîtres
de latin et de mathématiques. Kn 1773 et en 1790, les maîtres
écrivains étaient au nombre de 28. En 1758-59 furent fondées
pour iÈs enfants pauvres quatre écoles clirétiennes dirigées par
les frt'res du bienheureux Jean-Baptiste de La Salle. Les filles,
outre les maîtresses particulières, avaient à leur service los ur-
sulines {1606), les filles de Notre-Dame (1606J, les dames de la
Foi (1687). 1
Même fait pour le sud-est de la France. « Dès l'époque où les
budgets communaux sont dressés, en Provence, pour la liqui-
dation des dettes locales, dit Nf . Gh. de Ribbes, nous ne voyons
pas une commune qui n'ait son maître ou régent d'école. Nous
avons consulté un grand nombre de ces budgets, ot nous les
avons même tous recueillis pour certains cantons; ils portent
annuellement et invariablement une allocation pour un maître,
quelquefois pour une maîtresse chargée de l'instruction des
filles. ■ ^ Et le savant auteur cite le village de Solliès, près de
Toulon, qui, en 1588, a plusieurs écoles ; il forme autour de lui
des hameaux qui ont chacun un maître d'école en 1685. Celui
de Solliès-Pont possède même en 1743 un maitre de latinité, et
en 1757 deux nouvelles écoles dont l'une en 1761 comptait 78
élèves.
M. H. Tartière, archiviste des Landes, a constaté, d'après les
archives du département, * que si, en 178S), dans le premier ar-
rondissement il n'existait que 31 écoles, y compris les cinq de
la ville de Mont -de -Marsan, en revanche dans les autres arron-
1. Contribution à l'hiitoirc de l'instruction primaire dans la Gironde
avant I7SS, par M. le chanoine Ernest Allain. Bordeaux, Férel ; Paris,
Picard, 1B95, io-S".
2. Cb. de RIbbea, Les familles' et la société en France aoanl la révola-
lion, p. 283.
3. Dans un mémoire publié, page G-2i du Balielin n" 7 (juillet 1868)
de la société des lettres, sciences et arli du département des Landes
(Uont-de-Marsan, typ. de Delaroy), et intitulé De l'inslraclion publique
dans les Lande» avant la révolution el spécialement avant i789.
d .y Google
disaements, il y avait des écoles presque partout. Ainsi le canton
actuel d'Aire (11 communes) availî communes pourvues d'éco-
les; celui dAmon avait 12 écoles sur les 16 communes; celui
de liagetniau, 1 i sur 18 ; celui de Mugron, 9 sur 12 ; celui de
Saint-Séver, 8 sur 15; celui "de î>ax, 17 sur 21. • Dans les can-
tons de Pcyrehorade et de Pouillon, toutes les communes
avaient au moins une école. Lu seule contrée désliéiilée était
donc la Lande ; mais aussi qu'elle était déserte, peu connite, peu
accessible, cette pauvre Lande !... Dans les 12 écoles du canton
d'Amon on comptait plus de 450 garçons et de 80 filles ; ou
comptait 470 élèves daiis les 14 écoles du c.-inton d'ilagelmau ;
700 dans les 17 du canton de Dax. Das avait \î écoles l'rêquen-
tées par '2W gardons cl lÔO filles ; le canton de Peyreliorade,
dont toutes les communes étaient pourvues d'écoles, comptait
440 garçons et 273 filles, a
M. Anatole de Charmasse a dressé pour le diocèse d'Autun le
tableau des écoles par areliiprêtrés, aux wii' et xvili* siècles ;
voici' ses résultats. L'archiprétré d'Arnay-le-Uuc comprenait
33 paroisses, l'J maîtres uu maîtresses dans 16 pai-oisses ; celui
d'Avallon, 30 paroisses, 2J écoles ; L-elui de Deaune, 51 pa-
roisses, 26 écoles, dont 3 pour les lilies ; celui de Corbigny, 21
paroisses, 11 écoles, dont 4 pour les tilles; celui de Couches,
a paroisses, 8 écoles ; celui de Duesme, en 16C7-168y, avait 26
paroisses, 21 mai très et 1 maîtresse ; de l-'hivigny, 29 paroisses,
ib écoles mixtes et 2 de filles ; celui de Nuits, 30 puroisscs, 19
mailres et 3 niaitresses ; celui de Quurré4es- Tombes, 23 pa-
roisses, 12 maîtres et 2 maîtresses; celui de Saulieu, 30
paroisses, 16 écoles; celui de Semur-en-Au\ois, 23 paroisses,
11 maitres et t maîtresse; celui de Touillon, 16 paroisses, 14
mailres et 3 maîtresses ; eiilin, celui de Vézelay, 29 paroisses,
21 maitres et 3 maîtresses. Ge qui fait pour les 3ti3 paroisses des
14 archiprêtrés, objet des rechcrclics du savant auteur, 253
maîtres ou maîtresses décotes, sans compter 21 écoles rencon-
trées dans quelques paroisses des autres archiprêtrés. ■ A cette
occasion, ajoute M. de Charmiissc, et une fois pour toutes, nous
ferons observer que le nombre des paroisses était autrefois
beaucoup plus considérable que ne l'i'st aujourd'hui celui des
communes, et qu'en outre, parmi les paroisses qui ne possé-
daient pasd'écolcs, plusieurs ne renfermaient qu'une population
trop minime pour entretenir un instituteur; ainsi Soussey ne
comptait que 100 eomiuuriiants ; Ciiuudeiiuy, Chanipiguolle,
d .y Google
80; Veilly, Thomirey, 60 seulement. Le notnbie des commu-
niants indiqué dans les procès verbaux de visite étant au chilTre
total de la population comme 1 est à 3, il en résulte que la
première de nos paroisses était composée de 301) habitants ; les
deux suivantes de 240 chacune ; les deux dernières de 180. » *
Grâce aux très complètes et très importantes liecherches sur
l'instruction publique de M. Ch. Robillard de Beaurcpaire,
nous avons des chilTres très signilicalifs cl nombreux pour le
diocèse de Rouen. « Non seulement, dit-il, il y avait au moyen
âge des écoles dans les villes; mais on les voit répandues dans les
campagnes et même dans les paroisses les moins populeuses. »
Ainsi, en 145,^», une jeune fille no put trouver un couvent pour
la recevoir à cause de son âge, de son pou de fortune et de
son manque d'insIrucHon. Dès la fin du xii' siècle on constate
des écoles à Eu, à Blangy, à Criel, à Foucarmont, à Aumale, à
Quillebœuf; en 1212, à Pavilly ; en 1-228, àNeufchatel ; en 1255,
à Sauqueville; en 1281, à Pont de l'Aiche ; en 1282, à Dieppe;
en 1362, à Doudeville ; en 1337, à Gisors ; en 1397. à Car\ille;
en 1399, à Hodeng; en 1401, à Courpillière ; en 1402, à Ohar-
lesmesnil ; en 1407, à Fontaine-le-Bourg, à l'erriéres ; en l-iO'.),
àBoscarmaud; en 141 t,à Bourgthéroulde; en 1414, à Fiesnes-
le-Pan, à Ypreville ; en 1430, à Martinéglisc et Offranville ; en
1434, 1476 et 1478, à ElbeuF; en 1437, àBourgachard ; en 1442,
à La Roclie-Guyon ; en I4i8, à Parnes ; en 1 155, à Rougemou-
tier ; en 1469. à Boissay-lc-Châtcl ; en 1 i76, à Magny, à Omon-
ville; en 1180, à Oany; en 1178, à Préaux; en 1481, à Saint-
PaeKren-Caux ; en 1496, à Valmont ; en 1 'i98, à Breuil ; en 1 199,
à Grèges. Puis viennent Aizier, l^ainte-Groix sur Ailier, Allon-
ville, Angerville le Martel, Bailly.en Rivière, BellefosBc, Bon-
neville, Campigny, Crétot, Emalelville, Epouville, Etainhus,
Fultot, Grainville l'Alouette. La Haye du Theil, Hormeville et
autres localités, qui nont pas une plus grande notoriété. « Quand,
fait avec raison remarquer l'auteur, on rencontre des écoles
dans des localités d'aussi mince importance que le sont plu-
sieurs de celles que nous avons énumérécs, il n'y a plus moyen
de douter qu'il n'y en ait eu, sinon dans toutes les paroisses ru-
I . Anatole de Charmasse. Elàl de l'inslruclion primaire dam
diociie d'Aalun pendant In XVII' cl XVIII' tifrles, p. 30,
d."yGoogIe
— 34 —
raies, du moins dans la plupart et surtout dans celles où la po-
pulation était un peu considérable. »
Aussi, di's qu'il est possible d'avoir un ntat un peu régulier
des écoles, on est étonné de leur nombre. Au commencement du
xvni' siècle, d'après des procès verbaux officiels, voici ce qu'on
trouve pour l'archev^iché de Rouen, non comprises, bien entendu,
les écoles de villes: en 1710, doyenné dt' (.'haumont, sur 55 pa-
roisses visitées, 37 ont des écoles de garçons, li ont des écoles
de tilles; doyenné de Magny, sur 58 paroisses visitées, 41 ont
des écoles de garçons, \'i de filles ; doyenné de ^feu!anet Pon-
toise, non compris la ville de Pontoise, sur 51 paroisses, 42 ont
des écoles de garçons, 1) des écoles de filles ; en 1713, doyen-
né du Havre, 37 paroisses, 26 écoles de garçons, 14 de filles ;
de Loges, 34 paroisses, 37 écoles de garçons, 6 de filles; de
Saint-Romain, 43 paroisses, 29 écoles de garçons, tO de filles;
de Valmont, 41 paroisses, 28 écoles de garçons, 1! de filles;
en 1714, doyenné de Bocqueville, 49 paroisses, 37 écoles de
garçons, 15 de lilles; doyenné de Hrachy, 49 paroisses, 37 éco-
les de garçons, 13 de filles ; de Cailly, 49 paroisses, 30 ont des
écoles de garçons, G de filles; de Cairville, 56 paroisses, 49
écoles de garçons, -27 de lilles; en 1715, doyenné d'Knvernieu,
46 paroisses, 31 écoles de garçons, 13 de filles ; d'Eu, 40 parois-
ses, 33 écoles de garçons, 10 de filles ; Polleville, 33 paroisses,
32 de garçons, 24 de filles : de Longueville, 46 paroisses, 30
écoles de garçons, 8 de filles ; de Ry, 53 paroisses, 34 écoles de
garçons, 9 de lilles; en 1710, doyenné de Bray, 34 paroisses,
?5 écoles de garçons, 7 de filles; de Foucarmont, 57 paroisses,
42 écoles de garçons, 6 de filles ; de Gi3ors,47 paroisses, 42 éco-
les de garçons, 23 de filles ; de Neufchàtel, 52 paroisses, 48
écoles de garçons, 15 de filles;' en 1717, dans le doyenné
d'Aumale, sur 24 paroisses visitées, 23 ont une école, la 24'
n'existe plus que depuis fort peu de temps ; en outre, 6 écoles
de filles; de ltourgl!iéroulde,44 paroisses, 33 écoles de garçons,
12 de tilles et 4 mixtes ; de Pavilly, 52 paroisses, 42 écoles de
garçons, Ï7 de filles ; de Pont-Audemer, 52 paroisses, 38 écoles
de garçons, 37 de lilles; de Saint-Georges, 55 paroisses, 37
écoles de garçons, 10 de filles.
En résumé, sur 1,159 paroisses rurales visitées de 1710 à 1717,
on voit des écoles de garçons dans 855, des écoles de filles dans
306. Il y avait 304 communes absolument privées d'écoles. Ce
dernier ctiilTre est considérable sans doulc; 304 commjjijes dé-
d .y Google
_ 35 —
pourvues d'instruction ! Mais il faut remarquer d'abord que les
garçons des paroisses où il n'y avait point d'école allaient à celle
de la paroisse voisine, en général très rapprochée, plus rappro-
chée qu'aujourd'liui ; puis, que les filles privées de maîtresses se
raisatent admettre dans les écoles de garçons. Le nombre des
écoles mixtes est considérable malgré les efforts de l'archevêque,
tant était général te besoin de s'instruire. Ensuite on doit consi-
dérer que quelques unes de ces paroisses sans écoles étaient
fort petites; Alges, au doyenné de Broy, en 1710, ne comptait
que 15 communiants ; Saint-Cyr sur Chard avait, à la même
date, de 10 à 12 paroissiens. Aussi il a fallu pour former une
municipalité réunir 2 et parfois 3 paroisses. Aujourd'hui, pour le
département de la Seine-Inférieure, le nombre des communes
n'est que de 759. Or, au commencement du xviii' siècle, le nom-
bre des paroisses, non pas.de toutes les paroisses, mais seule-
ment l'es paroisses visitées, était de 1.15!) pour 25 doyennés.
!1 manque 4 doyennés, ce qui d'après la moyenne donnerait
pour les 29 doyennés 1.(139 paroisses pourvues d'écoles pour
environ 1.379 paroisees sur lesquelles portent nos observations.
Et le progrès est continuel pendant tout le xviu* siècle. Sur 40
paroisses du doyenné de Saint-Romain on en trouve, l'an 1750,
30 qui ont des écoles ; en 1713 il n'y en avait que 21). Dans celui
du Havre, en 1713, il existe 2C écoles; en 1750, sur 38 paroisses,
32 possèdent des écoles. Et des G autres, Leure envoyait ses
enfants au Havre ; Raimbertot, à Uuglisc. En 1790, sur les 102
communes du district de Rouen pour lesquelleson a des rensei-
gnements, T3 seulement n'avaient pas d'écoles. En 1860, le dé-
partement entier, villes comprises, avait 1.334 écoles eiv tout,
filles et garçons, et 78'i de garçons, publiques ou libres. En
1717, villes non comprises et pour les garçons seulement, il y
avait dans le diocèse de Rouen 1 .039 écoles. On peut donc affir-
mer sans crainte, d'abord que toutes les aggloméralions curalcs
qui forment actuellement la Seine-Inférieure possédaient en
1789 des écoles; ensuiteque, pour un certain nombre de ces
mêmes agglomérations qui n'ont aujourd'hui qu'une école, il y
en avait alors plusieurs ; enfin, comme conclusion générale, que
si le nîimbre actuel des écoles de filles est supérieur à celui du
dernier siècle, celui des écoles de garçons est de beaucoup in-
férieur à ce qu'il a été alors, puisque, pour les 75!) communes de
1866, il y a seulement 784 écoles de garçons, en y comprenant
les villes, et que, sans les villes, il y en avait 1.03^.
d .y Google
Une asgemblée d'habitants à Prisse, canton de Mâcon.en 1774
constat)? que. sur 58'J paroisses, il y a 310 ùcolcs. •
Labbé l'uiseux, qui a publii' L'instriicHon primaire dans
l'ancien diocèxc t(e Chùlom avant i789 (Cluilons, Martin, 188t,
iii-8% 73 pages), conclut : n 379 écoles tic garçons ou i-toles mixtes
servant à 392 paroisses, sur 397 dont se (■oiiij)osait le diocèse ;
95 écoles gratuites de filles desservies par plus de 120 religieu-
ses appartenant à quatre congrégations difTérentes ; plusieurs
maîtresses laïques ; C écoles que nous pourrions appeler écoles
normales préparant des maîtresses d'écoles pour la campagne;
une moyenne environ de 1(8 écoliers par village; ces maitres et
maîtresses admis seulement après examen, enseignant d'après
des méthodes déterminées et soumis à une surveillance mul-
tiple; le nombre des paysans sachant signer sélevant d'après
la statistique la plus désavantageuse à 8U Vo, '^1 ^st le tableau
que nous offre le diocèse de Châlons, avant 1789. n
L'abbé Portagnier a montré ^ pour le diocèse de Reims, que
sur 517 paroisses et 239 annexes, en 1772. " 17 communautés
seulement étaient réunies à d'autres pour le service scolaire ;
mais qu'en revanche de simples écarts possédaient des écoles
et n'en ont plus aujourd'hui. » La {wpulation du diocèse était
d'environ '280,000 htibilants et fournissait 43,375 écoliers et éco-
lières. C'est une proportion très satisfaisante. Du reste, un siècle
plus tôt, 0 les procès verbaux des visites décanales nous appren-
nent authenliqucnient que toutes les paroisses du diocèse, à très
pCu d'exceptions près, étaient pourvues d'écoles, que les parents
étaient généralement exaets à envoyer leurs enfants auxciasses
et aux catéchismes, que ceux-ci étaient bien instruits, d
Les Mémoires de /a société académiqni' de Beaurais ■* don-
nent les résultats de l'enquCtc faite en 1791-1792 sur les « re-
venus et charges de l'instruction publique dans le district de
Beauvais » : TouTes les communes, et même huit sections de
communes, ont chacune leur école dirigée par un clerc d'église
dont les émoluments, variant de 100 à 80 livres, sont constitués
par une rémunération de la fabrique, le casuel, une redevance
1. Annales île l'académie de MàcoH, 1890.
2. Enteiijnetni'nl dans l'arehidiorèse de Heinis i60' vol. des Travno
l'acai/émie de Itcims. Reims, 1880, in-S", \>. 99-4';"(.
3. T. x.ii, :;" partie, 188", p. 307-37», article de M. Coiiord-Luys.
d .y Google
— 37 —
payée par chaque ménage et une rétribution mensuelle des
écoliers.
« 11 y a neuf à dix ans, disait sous le direcloire le fameux abbé
Grégoire, ëvéque de Rlois, * que, dans les départements de la
Haute-Marne, Haute-Saône, les Vosges, le Haut et Ikis-Rhin, le
Doubs. elc , chaque commune avait un niaitre et souvent aussi
une maîtresse d'écolo. La méthode d'enseignement était bonne,
surtout dans les Vosges et la Meurlhe ; et l'usage du claquet
donnait la facilité de maintenir une école de cent enfants com-
me une de dix. De toutes parts on stimulait le Kêle des parents,
on excitait l'émulation, elc. « Il ajoute métancoliquenieut : « Tout
cela n'est plus. La persécution a tout détruit. L'ignorance me-
nace d'envahir les campagnes, les villes mi^me avec tous les
fléaux qui en sont la suite. On a beaucoup raisonné et même
déraisonné sur l'établissement des écoles primaires, et les éco-
les primaires sont encore à naître, »
Ces résultats pris au hasard, çà et là, au nord et au midi, au
centre et dans l'est, c'est-n-dire indifféremment et dans les
seuls |)ays où s'est trouvé quelque laborieux chercheur, permet-
tent de supposer qu'ils seront les mêmes dans les contrées où
l'on n'a pas encore fouillé. Nous allons voir que nos contrées de
l'ouest ne les contredisent pas.
milLlOTHÈQUES, COI.LEr.ES, ÉCOLES DIVERSES, CElinUllGIE ; COUVENTS 1
LETTRÉS ET ILLETTRÉS
Dans la chartre r.r.ii de rabl)aye de Xolre-Dame de Sainles,
est mentionnée une bil)liotl>èque en l'année 1 1 i8 ; '^ bibliothèque
de couvent sans doute, mais dont les livres se prêtaient à qui en
avait besoin; des livres supposent dos lecteurs. En 1467,
t. Obiemaliont sur l'élul arlucl ih l'iaalructiun publique... dans let dé-
partement» de la Ilaute-Marni;, Itiiule-Saône, les Vosi/es, la Meurlhe, les
Haut et Das-Iihin, te Doubs, par le citoyen Grégoire, membre de l'in-
2. Agnete Morelle, lîbrorum custode. Cirful, de S>^infe-.\tarig de Sainles.
d .y Google
— 38 —
Jean d'Orléang, comte d'Angoulème. * avait, lui aussi, près de
là, à Cognac, une bibliothèque dont hérita et qu'augmenta son
fils, Charles d'Orléans, père de François I". C'est pour lui qu'en
1461 Guillaume Larbalétrier, catligraphe très distingué, exé-
cuta à La Rochelle une copie du Songe du Vergier, de Philippe
de Maizière. A cette époque, on cite en cette ville des ouvriers
habiles dans la reliure. On y joue en 1492 un mystère de la
passion ([ui, pendant 8 jours, attire 15 à '?0, 000 personnes, et
pour lequel sept échevins dépensent 3,100 livres, ^ De plus,
Jean Faure, en i486, léguait des livres à la paroisse de l'église
Saint-Sauveur pour fonder une « librairie i, c'est-à-dire une
bibliothèque. Moins de deux siècles après, une bibliothèque pu-
blique, projetée dès 1604, y était ouverte en janvier 1606, et
Mathurin Cartier donnait par testament, en mai 1610, « une
rente annuelle de soixante-deux livres dix sous pour servir à
son accroissement Dès 1007, elle était ornée de tableaux. Nous
n'avons à la vérité aucune notion des auteurs ou du mérite de
CCS peintures, mais le soin de les réunir, celui même de les
mentionner, dénotent une certaine culture des arts. L'enseigne-
ment était alors dans tout son éclat, soit au collège, soit à l'épole
de théologie protestante. Des ministres, plus savants qu'éclairés,
car on trouve chez eux trace d'étranges préjugés, mais d'un
esprit cultivé, y abondaient. On y imprimait avec soin et rapi-
dité des livres en grec et en hébreu, ^ pour lesquels on n'y trou-
verait aujourd'hui ni caraetères typographiques, ni ouvriers, ni
I.Jcan d'Orléans, fils de Louis d'Orléans et de Valeotinc de Milan,
composa pendant sa captivité en Angleterre un l'ecueil de préceptes la-
tins intitulé Citlo mi)rali>atas et quelques poésies ([u'on trouve parmi
celles de son fri're Clinrles. Pctii-fds de Charles V, le roi lettré, IIIh de
Louis, qui fut poète, grand-père de François I", il est, avec Philippe le
Hardi do lloorgogoe, avec le duc de Bcrry, une nouvelle preuve que les
grands et les princes de celte époque ne dédaignaient pas absolument
lesletlrea,
2. Eph^méride» hhloriquts de La Rochelle, t. i, p. 387.
3. Le séminaire, fondé en 1664 par Mgr de Laval, eut une chaire d'hé-
breu qu'occupa le savant et célèbre père Bonaventure Giraudeau. né îi
Saint- Vincent sur Jnrd, au diocèse de Luçon, professeur au collège de
Saintes, et auteur d'nn grand nomb™ d'ouvrages grecs et hébraïques,
grammaires, dictionnaires, presque tous imprimés pur Desbordes à La
Hochelle.
d .y Google
éditeurs, ni auteurs d ^ et aussi des ouvrages de musique dont les
caractères furent gravés cl fondus pour la premii-re fois en
France l'an IÔ55 par Piirre Haultin, nO à Lu Hoclielle. * L'im-
primerie s'établit à La Rochelle avec Barihclemy Berton, éditeur
de Bernard Palissy.de t5ô7 à 1572, et avec les célt'bres Haultin
de 1571 à 1620; et ces typoi^raphes nélaient pas le« seuls. A
Angoulème, il y avait des presses des l'i'.H, el Thomas l'ortau.à
Pons, chef-lieu de canton de l'arrondissement de Saintes, pu-
bliait en 1590-1594 divers poèmes du pasteur Yves Houspeau.
Le 24 septembre lf)7!, Michel Maurisse, prêtre, chanoine de
Saintes, seigneur et prieur de Saint-Vincent de Fontenet, âgé de
47 ans, en mourant, lègue par testament tous ses biens aux pau-
vres. Or, il avait une bibliothèque qui fut estimée 15,000 livres.
On peut affirmer qu'on trouverait dilltcilement maintenant dans
larrondissement de Saintes une collection de livres particulière
de cette importance. Il y a plus. Le 2!l août 1777, Etienne Guinot,
marquis de Monconseil, seigneur de Tesson, Thenac et Cour-
coury, baron de Hiou\, lieutenant général des armées du roi,
inspecteur général de l'infanterie, commandant à Colmar, fonde
à Saintes une école publique de chirurgie el un jardin botanique
« pour perfectionner d'autant plus les membres qui composent
la communauté de chirurgie dans l'art de guérir, et les mettre
à même de procurer aux malades et infirmes, pauvres et indi-
gens, les secours qui peuvent dépendre de leur art. « 3 Les cours
ee firent jusqu'à la révolution, comme on le voit par cette note
des Affiches de Sainfonae, 8 juin 178t> : • Le sieur Morisset, de
Plassac. a subi publiquement dans Tarn phi théâtre de chirurgie
de Saintes, un examen pour la réception à la mailrise ; la com-
munauté, qui a paru très salisfailc de ses connaissances, désire
que tous les sujets qui voudront se faire recevoir aient à se
conformer à cet exemple. •
Un mois après, nouvel examen : « Le 20, le sieur llemery des
1. DeLAVA-«T. Histoire <h» Horh-UU, 1870, l. i, p. 346.
2. Il a péri daas l'inci-ndie de la l>îbliolhè(|uc de Saintes, on novembre
1871, un précieux ouvrage df ce Renre: c'est le " Dodccacorde conlenani
douze psaamp* <le David mia en matiijue »ehni Ii-xiIuuxp nwdvs par Claude
le Icune... A La Rochelle, par Ilierasmc Haultin, IS'JS. » In 4° olilong.
3. Voir Fondations ciri/c» e/ rel'ijieusp) en Sitintan'je, par M. Louis
.\udial, ou Archives hisloriquf» ih la Saiiitontje et de l'Aiinis, iv, i4o.
d .y Google
_ 40 —
Brousses, de la paroisse de Thenaa en Sainton^, a été reçu
maître en chirurgie pour celle de Saint-Fort de Cosnac, dans
l'ampliilhéâtre de Saintes; il a donné des preuves de talent qui
doivent lui mériter la confiance du public. M. Doussin, lieutenant
de la communauté de MM. les maîtres en chirurgie, invite ceux
■qui exercent cet art dant son district, Sfins avoir été reçus, à
se soumettre à l'cNamen sous peine d'interdiction dans le cas
d'un refus ou d'un délai trop long. » ' Ainsi, l'amphithéâtre de
chirurgie avait des auditeurs. Mais le jardin de botanique avait
auKsi ses studieux. En 1783, François-Jlarie Dourignon, l'anti-
quaire, mort principal du collège de Saintes, avait ouvert des
cours libres de botanique. J'ignore quel en fut le succès. Mais,
en 1786. un abonné du journal de Saintes s'offrait avec plusieurs
amaleursi't venir passera Saintes « deux mois de la belle saison»
pour suivre ses cours. ^ On parle beaucoup de décentralisation ;
■ alors on avait la chose el Ion ignoruit le mot, ^
Kst-ce que tout cela, pour regarder plus spécialement l'in-
slruelion secondaire ou même en général la culture intellectuelle,
tout cela ne prouve pas l'instruction élémentaire? 11 n'est pas
besoin qu'on nous dise le nombre des écoles primaires et des
élèvi'S qui les frérju entaient à celte époque. Nous savoiïs seule-
ment qu'elles existaient. Quoi ! il y avait des bibliothèques pri-
vées et des bibliothèques publiques ; il y avait des professeurs,
et il n'y aurait pas eu d'écoles ! il y avait des imprimeries
et jusque dans îles chefs-lieux de canton, et il n'y aurait eu
personne pour lire les livres qu'elles publiaient, ou même pour
tes écrire ! La population seule des collèges, c'est-à-dire des
établissements d'enseignement secondaire, n'eut pas été une
clientèle sullisante pour faire marcher les presses.
Le rapport de Villeniain du 3 mars I8i3,allirmant l'existence,
en 1783, de 562 collèges qui recevaient 7'2,747 élèves pour une
population de 25 millions d'âmes, soit I élève par 382 habitants,
tandis qu'en 1842, pour 34 millions d'habitants il n'y avait que
69,341 élèves dans les établissements d'instruction secondaire,
1 . Affiche» de Sainlonge H d'An/foumnin, du 20 juillet 1 786, n" xxix, p. 231 ,
2. Affiches de Sainlonge el d'Angoumois, du 27 avril 1786.
3. Un jardin botani<(uc existe à Lu Rochelle et il Rochefort, el une
école de médecine navale n existé il Rochcfort, aujourd'hui transférée à
Bordeaux.
d=,Google
— 41 —
soit t élève sur 493 habitants, prouve de plus que, sur ces 70
mille écoliers, plus de 30,000 recevaient l'éducation entièrement
et 10,000 p:trtiellement i;rutuitc, quand, en 1843, los 359ctabli8-
Eement:^ de l'état, sur 44,181 enfants, n'accordaient la gratuité
complète qu'à 2,086 ft des dispenses de la rétribution universi-
taire à 20,000 étudiants des écoles ecclésiastiques, soit en tout
26,000, * ce rapport, dis-je, avait démontré clairement que lin-
structjon secondaire élHitanciennc,siquel<|u'unen eut pu douter.
Or, rinstruction secondaire suppose l'instruction primaire. Les
72,000 écoliers de 1 763 n'arrivaient au collège qu'en sixième, —
c'est Villemitin qui le dit, — sachitnt par conséquent lire, écrire,
compter. Mais tous n'habitaient pas la ville,et un certain nombre
quitlaient les champs. C'ctail donc à la campagne qu'ils avaient
appris les premiers élémenls.
Il est, de plus, un fait qui frappe quiconque a eu une fois l'oc-
casion de feuilleter les vieux registres paroissiaux, actes de l'état
civil avant 1791 : c'est le nombre considérable des signatures
qui s'y trouvent. A peine, m'ont dit des greffiers et des secré-
taires de mairie, si le chiffre on est aussi grand aujourd'hui. '
Fayet a indiqué ces résultats généraux pour 100 communes
de la Haute-Marne :
Les époux, de 1701 à 1725, ont signé 457 actes sur 1,000.
de 1726 à 1750. — 547
de 1751 à 1775, — 630
de 1776 à 1800, — 711
les épouses de 1701 à 1725, ont signé 200 actes. sur 1 ,000.
de 1726 à 1750, ~ 235
de 1751 à 1775, — 278
do 1776 à 1800, — 354
Sans doute le total a bien augmenté depuis; car, de 1826 à
1850, les époux signaient 899 cl tes épouses 727 sur 1,000. 3 11
n'en osl pas moins vrai qu'au commencement du xviii' siècle
i. ViLLEUMN, ministre de riastruclion publique. Rapport au roi, dans
le Moniteur oniversel du 8 mare 1843, p. 390,
2. Je rappelle une fois pour toutes que la grande partie de ce travail a
été écrite il y a 23 ans.
3. De l'emeignemcnt primaire au lempi passé dans ta région par Fayet,
dans les mémoires du Congrèn acienlifi'jue de France, iv» session, à
Auierreen (858, t, ii, p. HB.
.y Google
80 -
46
70 -
22
61
28
87
7
56 -
20
— 42 —
plus de la moitié des adultes savaient écrire, * puisque la
moyenne est de 71,8 pour cent.
J'ai quelques résultats pour sept communes de l'arrondisse-
ment de Saintes.
De I700il750i
PopulatioD actuelle Mariages
A Barzan '>bl hab. sur 330 époux ont signé 73, épouses 40
Cravans 811—299 -
Grézac 950 — 266 -
Pisany f.01 — ' 178 -
Plassay 814 — 241 -
Semussac 940 — 137 —
Tanzac 464 — 187 — 66-^-29
Le résultat n'est pas brillant ; et si l'on comparait ces chiffres
avec ceux de notre époque, il est certain que l'avantage serait
pour le, XIX' siècle. Cependant il faut remarquer d'abord que ces
nombres ne sont pas d'une exactitude rigoureuse. Car, outre
que je n'ai pu faire toutes ces recherches moi-même et qu'il y
a eu nécessairement des erreurs ou des omissions, il est fort
diflicilc de constater si les époux ont signé, quand le curé, ce
qui arrive fort souvent, ne l'indique pas, les noms mis au bas de
l'acte se ressemblant beaucoup à cause de la parenté. Ensuite,
je vois que pour certaines communes où une comparaison a été
faite, la proportion actuelle n'est pas aussi forte qu'on le croirait.
Je prends les communes que j'ai pu avoir,
Chcnac, population actuelle, 80G habitants ;
De 1700-1750, mariages 91; époux (|ui signent 30, épouses 22
— 1800-1850 — 315 — 172 — 159
Le Chay, 586 habitants :
De 1700-1750, mariagesl52 — .59—5
— 1800-1850 — 210 — 106 — 19
Corme-Écluse, 779 habitants :
De 1700-1750. mariages 285; époux qui signent 86, épouses 22
~ 1800-1850 — 402 — 182 — 42
I, De ITOI k 1723, époux 45,2 pour 100; épouse
de 1726 à 17S0 * — 53,3 — —
de 1751 ft I77S — 61,7 — —
de ni^'k 1800 — 71,8 — -
On voit que la progression est constante.
d .y Google
La Clisse. 360 habitante :
De 1700-1750, mariages 88; époux qui signent 24 épouses 14
— 1800-1850 — 115 — 67 — 33
Ecurat, 400 habitants r
De 1700-1750, mariages 114 — 60—30
— 1800-1850 — ICC — 07—21
Il y a une légère différence pour les bomtnes en faveur de
notre siècle : en retour il y a diminution de plus dr: moitié pour
les femmes.
Médis, 882 habitants :
De 1700-1750, mariases 293 ; époux qui signent 81, épouses 36
— 1800-1850 —' 409 — 168 — 32
Meschers, 1,106 habitants :
De 1700-1750, mariages 180 — Ss — 29
— 1800-1850 — 506 — 271 — 141
Pessines ^on a pris 1rs dix dernières années avec la période
correspondante et l'on a eu) :
De 1760-1769, marta^cs 26; époux qui signent 10, épouses 5
— 1860-1869 —'32 — 16—5
Ici le nombre des époux lettrés est proportionnellement un peu
plus élevé ; celui des épouses lettrées, à chiffre égal, a par con-
séquent diminué.
Pons, 4,069 habitants :
De 1700-1750, mariages238; époux qui sisnent 131, épouses 79
— 1800-1850, — 899 — ' 6;î4 — 413
Préguillac, 457 habitants :
Del700-1750,mariages261 — 53 — 5
— 1800-1850 — 243 — 126 22
Thenac, 513 habitants :
Den00-1750,mariage3l62 — 62 — 37
— 1800-1850 — 292 — 171 — 43
M. Bernard, instituteur A Ouimps, en rappelant la mémoire de
ses quatre prédécesseurs, qui ont dirigé l'école de père en fils
depuis 1760, a relevé, dans les registres d'inscription des gardes
nationales en I79I, la proportion des citoyens sachant signer;
malhcureusementcette source d'informations n'est sure que pour
im petit nombre de communes apparfeniinl presque exclusive-
ment au district ou arrondissement de Cognac ;
A Cognac, sur 454 inscrits 86 0/0 savaient signer.
A Jarnac, sur 280 — 660/0 —
A Saint-Fort, sur. ... 180 — 570/0 —
d .y Google
A Vaux-RouilUc, sur
217
nscrits 54 0/0 savaient signer
A Bouleville, sur. .
. 250
- 53 0/0 -
A Bourg, «ur . . .
. 20.i
— 52 0/0 —
A Salignac. sur . .
. 234
- 51 0/0 —
A Gondcville, sur .
134
- 40 0/0 - .
A Bignae, sur. . .
150
- 31 0/0 -
A Richemont, sur. .
62
— 31 0/0 1 —
Sans doute ces chiffres n'ont pas la prétention de donner une
statit;liquG complète; Il Taudrait faire un travail semblable pour
toutes les-parohses et sur une grande échelle On comprend, en
effet, que des causes locales peuvent inHucr notablement sur le
degré d'instruction des populiilions. Aussi la seule conséquence
que nous voulions montrer ici de ces quelques données, c'est
qu'au will* sièi^e, il y avait un certain nombre de gens, je dis
dans des paroisses de 3 ou 4(M) âiriês, qui'savaientlireetaigner,
beaucoup moins sans doute en général qu'en 1873, mais pour-
tant en quelques endroits autant, peut-être m^me un peu plus :
car pour notre siècle nous avons tous ceux qui savent signer;
il n'en est pas ainsi pour le passé.
Voici une pétition des habitants de Restaud, arrondissement
de Saintes, en faveur de leur maître d'école : <■ Nous soussignés
cerlinons à qui il appartiendra que Joseph Héraud, instructeur
de la jeunesse, remplit exactement le devoir de son état et qu'il
est de bonne vie et mœurs. En foy de quoy nous lui avons dé-
livre le présent certificat pour lui servir ainsy que de raison. A.
Réteau, ce 27 février 1783. MrLLioN, Rindic. Kahbotin. Montau-
BAN. JoussET. Arnaud. Peluchon. J. Uoinahd. Pierre Neau. Nico-
las ItARRE. C. SOURDONNIER. J. ChaUVET. F. HoUDIED. N. NEAU
Jean Roudié. Pietihe Pillet. F. Labbë. Pierre Labbé. J. Labbé
Daniel Laiuu^. Joseph Rouditï. Jean ItouniÉ. Nicolas Chauvet.
P. TOUREAU. F, UOUDJER. P. LaNCLOIS. ChABI.ES LOIÎBAT. PASQUIEB.
P. Houver. j. Boutw, F. Uevillé. F. Dernard. Pierre Georoet.
P. Bëurivé. »
En tout 33 noms. De plus, un autre certificat identique, du 8
juillet 1784, a quelques signatures qui ne se rencontrent pas sur
le premier: Gillet, G.Gilbert, Barhotin des Fontaines, Boisnard,
Vigneau, Sébastien Labhé. Mais celte pièce n'a que 27 noms. Il
t. Bulletin de la sociMi archéologique de la Charente, I8Î
de la 6" série, p. lv.
d .y Google
— 45 -
est donc évident que tous ceux qui savaient signer ne signaient
pas, puisqu'une pièce h il noms et l'autro 33. En additionnant
les 33 noms de la première fivcc les 6 nouveaux de la seconde,
on a 39 personnes sachant écrire, et tous sont de» bourgeois, des
paysans, des ouvriers. C'est peu, s'il n'y avait que 39 lettrés à
Restaud. Il est clair que l'instituteur n'avait pas demandé à
tous les hahitants leur visa, mais seulement sans <loutc à ceux
du bourg, ou dont les cnTants fréquentaient sa elasse, et aussi
que plusieurs l'avaient peut-être refusé ; ce qui fait que ce chif-
fre 39 est remarquable.
En Provence, dans les régions alpestres, M, Gh. de Ribbes a
constaté, non pas des écoles, c'est-à-dire des agglomérations
d'enfants, ce qui est impossible dans ces pays montagneux, mais
une foule d'instituteurs. « En plein moyen âge l'instruction pri-
maire y était déjà très développé. * Aussi quelle ne fut pas la
stupéfaction de M. Fauché-l'runelle, conseiller à la cour de Gre-
noble, lorequ'explorant, il y a une trentaine d'années, les archi-
ves de la Basse-Provence, il trouva, aux époques les plus an-
ciennes, les délibérations municipales portant des signatures en
nombre égal à celui des membres présents ! n ^ ■ ]| y avait alors
beaucoup moins d'écoica communales ; et cependant l'enseigne-
ment primaire, même celui du latin, étaient des plus répandus. »
Cet observateur s'expliqua bientôt j'état ancien, lorsqu'il eut su
ce qui se passait encore de son temps au sein des moindres fa-
milles, où les femmes et les vieillards employaient les longues
soirées d'biver à apprendre aux petits enfants la lecture, l'écri-
ture et le calcul. Ainsi s'étaient formés depuis des siècles des
races de paysans lettrés, cultivateurs pendant l'été, maitres
d'école pendant les mois de neige. »
Qu'on lise en outre rfuelqucs uns de ces procès verbaux d'as-
semblées capitulaires, où les habitants réunis sous le porche de
l'église, à l'issue de la messe paroissiale, présidés par leur syn-
dic ou maire élu, traitaient des alTaires communes, routes, murs
d'égbse ou de cimetière, réparations, tailles, assiette de t'im-
pot, élection des collecteurs et répartiteurs, des fabriqueurs et
1. Ch. de Ribbes. Let f.imilU) et la lociété en France avant la révolu-
tion, p. 275,
2, Fauché- Prune lie, Easaî sur les inililaliona aulonomet et populairei
det Alpes briançonnaite», t. n, p. 171.
d .y Google
du syndic, etc., pour être à première vue convaincu par le nom-
bre de signatures que ces gens savaient écrire. En 1769, le 16
juillet, à Chenac, canton de Cozes (Charcnte-Infcrieure), com-
mune aujourd'hui de 800 âmes, un procès verbal d'assemblée
capitulaire est signé par 38 habitants sur 40. * M. Moreau, léru-
dit auteur de la Bibliographie des Mazarinâdes, a cité ^ un cer-
tain nombre de ceux de 1688 à 1694 qui regardent Mathelan,
commune de 1,200 âmes du canton de Ligueil, arrondissement
de lâches; et comptant les noms au bas, il ajoute : « Des hom-
mes fort compétents afTirmcnt; qu'on aurait de la peine à en
réunir autant aujourd'hui. »
Voici un témoignage de plus : u Qu'on examine, écrit M. l'abbé
R. Dubord, de la paroisse de Mauroux et Saint-Créac, les pro-
cès verbaux des délibérations municipales tenues à la fin du xvi'
et au commencement du xvii" siècle, que nous avons pu retrou-
ver. On remarquera qu'ils sont tous revêtus d'un nombre consi-
dérable de signatures, la commune entière prenant part aux dé-
libérations, et que la plupart de ces signatures annoncent une
main exercée. Qu'on les compare avec celles des conseils mu-
nicipaux aujourd'lmi de Mauroux cl de Baint-Créac, et l'on verra
à qui demeure l'avantage. Cette comparaison nous l'avons faite,
et nous pouvons ailirnicr qu'il n'y a pas lieu déchanter victoire
pour nos contemporains. »
J'ai cite dans les Klats jn-ovinciaux de Saintonge en 1788
quelques procès verbaux d'élection de paroisses rurales, Tal-
mont, Royan, Chenac, Les Gonds, Marignac, Miranibeau, Saint-
Maigrin, etc. La délibération des seuls marchands de Pons a 23
signatures. Je ne parle pas de celles du tiers élat de Saintes où
tous les corps de métiers se confondent. Eh bien ! en voyant ces
noms et ces pièces, dont l'orthographe est aussi Tantaisiste.que
celle d'aujourd'hui et dont la calligraphie laisse parfois à dési-
rer, on est forcé pourtant d'avouer qu'en 1789 beaucoup de nos
grands-pères savaient tracer les lettres de leur nom.
■ 1. Archives historiques de ta Saînlonije el il^ l'Aunis, l. i"", p. 372. Le
même jour, udc semblable assemhK-e a Suint-Seui'îii d'Uzet, près de Che-
nac, sur 29 habitants nommés dans t'ocle, compte seulement 12 signatu-
res. Il faut remarquer que le notaire ne prenait pas la peine de recueillir
toutes les sii^natures ; un certain nombre lui sufnsait, pour la validité de
2. C&binet historique, t. ijv, p. 209, année 1868.
d .y Google
GHANDES ÉCOLE» A LA ROCHELLE, A SAINTES. ELLEii SUPPOSENT
LES PETITES. EFFORTS DES ÉVÉQUES
L'écrilure suppose la lecture; l'une et l'autre supposent des
écoles. Or, chez nous, dès les temps les plus reculés, il est fait
mention d'écoles. H y en a de deux sortes : d'abord tes grandes
écoles; c'est le collège, où, avec l'enseignement primaîre et l'en-
seignement professionnel, on donne l'instruction secondaire.
Puis, à côté des grandes écoles existent les petites. C'est le nom
a petites écoles n ({ui est précisément employé pour désigner les
écoles où Ton apprend à lire et à écrire, u Je soussigné, dit, le 18
janvier ITSi:!, le curé de Saint-Laurent de La Prée en Aunis
(canton de Rochefort), certifie que le nommé François Targé a
occupé la place de régent des petites écoles dans ma paroisse, d
A Paris, ces petites écoles sont constatées dès le siii' siècle.
En 1292, sur le rôle de la taille, imposée par Philippe-le-Bel à
tous les habitants, sont portés onitc maîtres et une maîtresse
d'école répandus : trois sur la paroisse de Saint-Ililaire, deux sur
celles de Saint-Germain, Saint-Merrj', Saint-Jean en Grève, les
autres sur Saint-Nicolas des Champs, Saint-Jacques, Sainte-
Geneviève, Saint-Leu et Saint-Gilles. Tous sont laïques, sauf
deux. Leur taxe, qui est le douzième de leurs revenus, est de 12
sous 2 deniers, et pour quelques uns 12 deniers seulement. Un
siècle après, une assemblée comptait 41 maîtres et 22 maîtresses.
Au milieu du XV* siècle, 100 étoles environ ont 1,000 écoliers;
elles sont 500 à la fm du ivi' siècle.
Au XVII* siècle, les 43 paroisses de Paris étaient divisées pour
l'instruction primaire en 147 quartiers possédant chacun école
de filles et école de gar(;ons, ce qui Cuit à peu près 3J4 écoles,
sans compter dçs écoles de charité dans toutes les paroisses,
puis des maîtres écrivains, des maîtres de pension, enfin tous
les établissements relevant de l'université. La paroisse Saint-
Sulpice, qui n'était pas beaucoup plus grande qu'aujourd'hui,
avait 34 écoles. ^ Cela peut-être ne surprendrait pas pour Paris ;
1. Abhakd Ravelet. Let petiie» école» et le vénérable de La Salle a
XYIl* âicleâ Pari», dans U Hevac du monde catholique, 15 novembre 18":
d .y Google
mais le même fait existe chez nous. Dès le xiii' siècle, les com-
munautés religieuses enseignaient à La Rochelle. Les auguslins
s'y établirent en 1-205, les dominiiains en 1276, et en 1293 les
carmes. Il y eut aussi, dîl le P. Arci-Tc, « deux couvens de l'or-
dre des religieux de Saint-t'rançois: les uns résidaient dans la
ville; les autres, ù La Font», ou IcSHvait ïippelf's, en 1461, Jean
Méricho», conseiller du roi, grand bailli d'Aunis, maire de La
Rochelle. En 1339, un cordelier, déposant dans le procès deca-
nonisation d'un ^^(lue de Poitiers, disait: « Autrefois, quand
j'étais professeur, tector, dans notre couvent de La Rochelle. » '
De bonne heure aussi des matlres laïques tenaient des écoles
dans chaque paroisse. On en constate un en l:)5'2 sur la paroisse
de Saint-Nicolas ; et sans doute il y en eut d'iiutres. Le dernier
historien de La Kochelle, Léopold Délayant, ajoute : « Au
XI V siècle, nous en avons la preuve, La Rochelle avait plus d'é-
coles qu'au commencement du xi.x'; chaque paroisse avait la
sienne, n Au xv' siècle, je trouve à Saint-Thomas de Cosnac,
canton de Mirambeau, « lieu champestrc » de 1.478 habitants,
0 maistre Nycollas Terry, notaire royal, demeurant à Cosnac...
il est baccalarius licterminans in arles... et a tenu l'escolle à
Cosnac, où il se tient, qui est lieu champestre. «^
Lagorce, village aujourd'hui de 129 habitants dans la commune
de Gozes, avait en 1786 un instituteur, Augustin Toussaint, qui
y enseignait aussi le latin. Il eut pour ciève Jules Dufaure, de
l'académie française, président ilu conseil des ministres.
Les grandes écoles de La Rochelle apparaissent en 1504, où
la commune sciiète pour elles deux maisons dans la rue Bazo-
ges. En 1516, le maire Jean de Conan y fit de grandes répara-
tions dans l'inlérël de la santé des maîtres et des enfants. En
1538, on les confia à deux maitres qui recevaient une subvention
annuelle de cent vingt livres tournois. « En outre, il n'était per-
mis d'envoyer les enfants à nulle autre école que la leur. En
1541, cet établissement re<;ut l'institution royale; la subvention
fut portée à six cents livres ; le nombre desmaitres à cinq, dont
i. Délavant. Discours prononcé à la di»lrihution des prix du lycée de
ia nochelle, 8 août 186S.
2. Reproches par Jean Polaire et Louis Claveau aux témoins produits
dans l'enquête,., entre Antoine de Monlberon et le comte de Taillebourg'.
Document historiques sur 2a Chnrente-Inférieure.,, publiés par L. de
Richemoad, 1814, p. 112.
d .y Google
- 49 —
un recevait le titre de principal. > Les échevins réglèrent eux-
mêmes, par une délibération du 11 décembre 1541, que mal-
heureusement nous n'avons plus, la forme et la discipline de la
maison. »* Les études y devinrent très jorles. Dès lannéo 1531,
dans l'enquête faite à La Hoclielle sur ordre du roi par Guillaume
de Viclleseigle, lieutenant général Ou sénéchal île l'oitou, de
nombreux témoins déclarèrent que, par suite des progrès de
l'instruction, tesjcunesgensde 18 ans étaient «lors plus instruits
que dans le temps passé ceux de iÔ, et, pour ce motif, François 1",
par lettres patentes du 23 février 1532, admit les fils de pairs
etd"écbevin3à''aire partie du corps de ville û partir de 21 ans- De
plus, le fils dun théologien rochelais, Samuel Lhoujneau, -f- 1037,
nous est représenté comme merveilleusement savant en hébreu ;
et le futur adversaire de Bossuet, le ministre Paul Ferry, vint
de Metz à La Rochelle suivre le cours 'de philosophie. En pas-
sant, l'an 1629, du consistoire aux mains des jésuites, le collège
4. En 1S90, informé quo la ville ne pouvait entretenir au collèg-e un
nombre sufGsaal de professeurs i< pour la due inslrucLion de la jeunesse
tant es langues que philosophie i, Henri IV, désirant surtout favoriser
« un si bon œuvre et dessein, pour empescher que l'iguorance qui prend
cours en son royaume par la longueur des guerres civiles, n'y prenne
pied aucun et eu puisse esCre chassée, et que par uue bonne et heureuse
instruction la jeunesse soit élevée et rendue d'autant plus capable de luy
faire service et profit#i' k la chose publique >i, accorde à la commune
une subvention aunuellc sur son domaine de " CGC écus sols et deux tiers
d'écus » 1,2, UUO livres) perdes lettres patentes de juin ITiUO. Le parlement
refuse l'enregistrement. Le roi, 14 octobre lo^l, lui enjoint de proeêder
à leur vérification etentérinemenl. LaHochelte toutefois ne jouit de cette
libéralité qu'en 1593 et jusqu'au siège de 1628. En iZW, d'après les
comptes du trésoi-ier de la ville, Copus, principal et professeur de grec,
recevait 253 écus et 20 sols - G. Achard, premier régent, et M. Morisscau,
tenant la première classe, 41 écus et 4(1 sols pour une demi année;
Ruault, professeur de philosophie, 100 écus pour trois quartiers de gages;
Guillaume Hortus, écossais, professeur de philosophie, 16 écus 2 tiers
pour un quartier ; Guillaume Legousl, deuxième régent, '% cens 20 sols
pour une année; A. Hérault, 3' régent, Ct> écus 40 sols; C. Malaquin,
4* régent, 60 écus ; de Mandragues, pour avoir tenu six mois la H" classe,
30 écus ; Pierre Hcrnin, 53 écus 20 sols pour une année. En tout, dix
professeurs et 853 écus. Jouhdan, Ephéméritles rochelaise», t, i, p. 3S1.
5. DsLAVAKT, llitloire de» Hochelaii, t. i, page 168; E. Jouadan,
bphéméride» rvchelaine», t. i, page 28,
d .y Google
— 50 -
ne déchut pas ; et un contemporain raconte que, le 21 novembre
163'2, à l'entrée solennelle d'Anne d'Autriche à La Rochelle,
dix-huit de leurs élèves, v^tus de leur costume national, adres-
sèrent à la reine un compliment chacun en leur langue mater-
nelle, u tant était nombreuse la jeunesse étrangère qui, de tous
les endroits do la terre, venait s'instruire aux leçons de ces
pores. B bu reste, on assurait à leur collège le monopole de
l'enseignement secondaire.
En 1645, de Lauson, lieutenant général, défend au sieur Espic
d'enseigner la langue latine à La Rochelle, ni même de faire
venir des écoliers en sa maison, à peine de 500 livresd'amende ;
et, sous prétexte qu'il était étranger, il bannit le sieur Forges
qui aidait Espic. CarEspic etForges étaient huguenots; et, de-
puis le siège de 1628, on apportait toute espèce d'entraves à
l'enseignement calviniste. L'intendant René de Voyer d'Argen-
son, tout en maintenant le bannissement de Forges, permit à
Espic d'instruire ses coreligionnaires sur la lecture et l'écriture,
mais seulement ceux qui seraient originaires de la ville, et s'il n'y
a aucun maître pour la langue latine. A Niort c'est le corps de
ville qui, en 1716, fonde un collège qu'il conlie, avec l'approba-
tion épiscopale, aux pères de l'oratoire, et règle la manière dont
il sera établi : six régents, un supérieur et un préfet.
Pour Saintes, la première menlion que j'ai d'écoles primaires
remonte au xvi' siècle. La grande école se plaint que les petites
lui fassent concun'euce. On lit dans les registres des délibéra-
tions du corps de ville, 3 mars 1570 : o 11 y a plusieurs escoles
qui gasient entièrement la grande escole. Les enfants qui sont
es dictes escoles, comme chez maistre Jehan le Chantre, vont
ordinairement au chasteau et jestent des pierres et aultres
choses sur la maison de la grande escole. n Aussitôt il est fait
« inhibition et défense à M" Jehan et tous aultres de ne tenir
aulcun exercice pour endoctriner les enfants ; et il n'y aura que
la grande escole. n i Le mot « plusieurs escoles » indique au
moins deux écoles, sans compter u la grande escole ». La ville
ù ce moment ne devait pas avoir cinq mille âmes.
Mais ces obstacles mis par le corps municipal à la diffusion
des écoles ne paraissent pas avoir arrêté personne. Il en
1. Etudei, documents et extraits relatifs à la ville de Ssii
poge 272.
d .y Google
- 51 —
était sans doute de ces ordres comme des autres ; et un maire,
Senne, qui avait été gretner du conseil, pouvait sur son registre
dire d'eus ce qu'il disait de tous : a Délibérations de la noble
maison de la ville de Saintes, proposées et non exécutées, ut
(ieri solet. n En effet, l'année suivante, 26 janvier, les t sieurs
Pascal Arnauld, principal régent du collège, et Claude le Riche,
maitre es arls en l'université de Paris, demandent entre autres
choses que toute la jeunesse soit envoyée» leur collège et que
les écoles particulières soient fermées >. Immédiatement a la
requeste des sieurs Pascal Arnauld et Claude le Riche au sujet
de l'école publique est accueillie n. *
' Un peu plus tard, nouvelle inhibition. Le 1" juin 1383, il est
fait » défense à tous ceux qui tiennent école en la ville et fau- -
bourg de continuer de les tenir ot instruire les enfants qui de-
vroientestre envoyés au collège public ». ^
Malgré la municipalité, on s'obstine à tenir des écoles parti-
culières dans la ville et dans les faubourgs. Le 1*2 décembre
1587, B le sieur Raymond Clavier, principal du collège, se plaint
que, contrairement à l'arrêté donné en la cour, par lequel il est
dit qu'il n'y aura qu'un collège, messire Régner Orevoille,
prestre, retire aucuns enfans dans sa maison pour les ensei-
gner. i>
Enfin, l'année suivante, 3 décembre, u le sieur Raymond Cla-
vier, principal du collège, se plaint de ce que auleuns, qui sont
indignes, instruisent la jeunesse, contrairement aux défenses lai-
tes,« Nouvellesdéfensesserontdonc portées « àpcinedecent es-
eus ; et deux échevins par chaque semaine, adviseront et pour-
voiront à ce qui sera requis pour rinstniction de la Jeunesse. ■
Ce n'est pas là. on le voit, qu'il faut cherclier la liberté de l'tn-
seignement. Mais ne triomphons pas trop : car aujourd'hui
aucun citoyen français, électeur et éligible, fut-il bachelier et
licencié, agrégé ou docteur, ne peut enseigner l'AIÏC aux ga-
mins de son village, s'il n'a en outre un brevet de capacité!
Or, à ce moment nous sommes au milieu des guerres civiles
du XVI' siècle. Saintes a été priue et reprise, pillée, saccagée,
ensanglantée. Malgré les douleurs du présent et les incertitudes
de l'avenir, on étudiait. C'est biezi dans une école que l'illustre
I. Etudes, document», etc., page i~n.
%. Idem, page 3S0,
d .y Google
— 52 —
[lotier Bernard Palissy, fié en 1510, apprit vers 1520 ou 1535
la lecture. lYorilurc, le dessin, les mathêmaliques, un peu de
géométrie. Dans un collège on lui eut enseigné le latin qu'il
ignora. En 1557, raconte Haag, on brûla en eiligie comme
protestant Nicolas Ciinet, âgé de 60 ans, instituteur en Sain-
tonge. '
A la même époque,Ëlie Vinet, le célèbre et savant recteur du
collège de Guyenne, né en 1509. uux Planctiea, hameau de 4
maisons en la paroisse de Saint-Médarii, « lieu tout divers, dit-
il, de l'Ascre du tant antien et renommé pofte Grégeois IIésiode>,
allait à 3 kilomètres de là apprendre à lire, à Barbezieux, où il
tint plus tard lui-même une petite école.
Mais les documents manquent ; j'en ai dit la cause. Donnez-
nous des archives, noue vous découvrirons dea écoles. Or, com-
me les maiires et les élèves paraissent avec les registres pa-
roissiaux ou les minutes de notaires, il fiiut nécessairement
admettre, que, dans les époques non éclairées par les lumières
de ces vieux papiers, il y a, comme pour les autres, des gens
qui enseignent la lecture et l'écriture, quoiqu'on ne sache pas
leurs noms et qu'on ne connaisse pas leur existence par une
pièce authentique. Il serait étonnant que les ordres si souvent
donnés pour instruire le peuple n'aient été observés qu'à partir
de l'année où remontent nos documents.
Les efTorts ont été constants. Au milieu du xvi* siècle nous
avons vu le clergé des diocèses de Poitiers, Maillezais et Luçon
assemblés à Poitiers en 1560, demander aux états généraux de
MeaUK la création décotes partout; le concile de Bordeaux, en
1583, faire les plus instantes recommandations pour cela. Les
évëques dans leurs tournées diocésaines ne cessent de prêcher
l'instruction. A chaque pas ils crient du haut de la chaire :
« Envoyez vos enfants à l'école. Enseignez la lecture et l'écri-
ture, n Dans le seul mois de novembre-décembre 1694, l'évéque
de La Rochelle en tournée dit à Ballon, ^ le 7 novembre: o Au-
rions fort exhorté les paroissiens de faire apprendre à lire et à
écrire à leurs enfants. « Le 26, à Landrais ^ : « Aurions de-
1. Li France prolf sigillé, art. db Luns, t. vu, p. 143.
2. Ballon (Saint- Pierre-aux-Liens), 6'àl babîtants, canton d'Aigrefeuille
(Charen le -Inférieure).
3. Sain te- Béat ri X de Landraîs, SR3 habîtentSj canton d'Aigrefeuille
(Charente-Inférieure).
d .y Google
- 53 —
mandé le maître et maitrease d'écolle; et nous aurait été répondu
n'y en avoir point ; et aurions fort exhort** les paroissiens d'avoir
soin que leurs enfants fussent bien instruits. » Et à Forges '
le m6me jour: « Aurions ensuite exhorté les paroissiens de
lascher d'avoir un maître et une maitrcsse d'esrolle pour in-
struire la jeunesse, n A Bouliet, ^ le 30 novembre : « Aurions
exhorté les paroissiens de faire instruire leur» enfants » ; à
Saint-Georges du Bois, 3 le 1" décembre: « Aurions appris
n'y avoir ni maître, ni maîtresse descolle. Aurions cependant
exhorté les paroissiens de faire apprendre à lire et à escrîre à
leurs enfants. » A Mauzé. paroisse de Saint- Pierre, le .5 dt'cem-
brc : ■ Aurions demandé apW'S le niaitre décote, et nous aurait
été répondu n'y en avoir point ; et aurions exhorté les parois-
siens de faire leur possible pour en avoir » ; le 19 novembre, à
Rochefort, paroisse Notre-Dame, hors les murs : •< Aurions ex-
horté les habitants d'avoir un maistre d'escolle et une maistresse
d'escolle pour instruire leurs enfants, » bien que la paroisse
Saint-Louis eut un asse;; bon nombre d'instituteurs.
Si l'école existe dans la ]»aroisse ou dans la paroisse voisine,
l'évêque engage à la fréquenter. A ('harentenay, * le 4 décem-
bre 1694 : <c Aurions exhorté les paroissiens d'envoyer leurs en-
fans à l'école, y en ayiint une dans la paroisse. » .\ .\ylré, *
quatre j«is plus tard, « comme le fort de la paroisse d'Aytrc
est à Tasdon, proche la piiroissc de Saint-Nicolas de la ville de
La Rochelle, du consentement du dit sieur prieur d'Aytré, les
dits enfants, soit anciens catholiques, soit nouveaux convertis,
iront aux écoles et catéchismes de Saint-Nicolas, attendu qu'à
présent il n'y a point de maisires et de maistresscs d'école à
Aytrc. » A Ardillières, ^ le 21 novembre, môme année, « au-
i. Sainl'LaureQt de t'orgL's, 1,3-18 habiliints, cinton d'Aîgrefeuille
(Charente-Inférieure).
2. SainULoiirent de Iloiihet, R-io habitants, canton d'AigrcrcuilIc (Cha-
reo te- 1 nférieure).
3. Saint-Georges d<i Itois, t.GHi habitants, canton de Surgères (Cha-
rente-Inférieure).
4. Charentenaj-, jadis paroisst?, aujourd'hui village de 1^ commune de
Saiot-Mard, canton de SurgOi-es (Charente-Inférieure), 1,492 habitants.
5. Aytré. 817 habitants, canton de La Rochelle (Charentc-Inférieuret.
6. Saint-Pierre d'ArdilIiércs, S'il) habitants, canton d'AIgrefcuille (Cha-
rente-Intérieure),
d .y Google
- 54 —
riona ensuite demandé le maitrp d'école, et nous aurait été ré-
pondu n'y en avoir point, et que quelques uns envoyaient leurs
enfants à Ciré : et les aurions exhortés à les y envoyer exacte- .
ment: » car Ciré, ' à cette date, possède deux écoles: « Au-
rions ensuite demandé le maistre et maislresse décolle, qui
sont le mary et ia femme, et lenr aurions delTendu de tenir es-
colle dans la mesme chambre ensemble, ny mesme dans deux
qui pourraient avoir communication, et leur aurions ordonné de
veiller que les garçons et les filles n'eussent aucune communi-
cation et se fréquentassent, n '
V!
NOMS ET TITBES d'iNSTITUTEUHS EN SAINTONGE-AUNIS
Voici des noms d'instituteurs trouvés çh et là, un peu sur
tous les points de la Raintonge:
*t Maistre .laeques Lucas, régent des eseolles de Mesdiiers »,
est témoin le tt janvier l-'iriô, h l'aveu ot dénombrement des
terres de Thénn, de Meschers, par Gilles du Breuil de Théon. ^
B Maistre Martin du Pré, cscrivain, demeurant à Mirambeau »,
est nommé le 28 décembre 16'?0. *
i. Ciré d'Aunis, S32 hahit., cant. d'Aigrefeuille [Charente-Inférieure.)
2. Je me permets de signaler les procès verliauï de visite comme des
sources do renseignements précieui. On y voit lo sollicitude des évéques
s'eiercer sur ioiil ce qui regarde les paroisses. Ce que je lis à Saint-
Jc:in de l.iversay, le 21 avril 1700, est mentionné In'-s souvent : € Et à
ch.iqnp action de notre viaile, nous nvons fait des instructions convena-
bles, dans le cimetiiTe nvons parlé du purpnloire cL de la mort, aux
fonls baptismaux du sacrement de baptême, aux confessionnaux du sa-
crement de pénitence, aux autels collatéraux du culte que nous rendons
aux saints et au grand autel du sacrifice dit In sainte messe. > Citons
encore le fait suivant, fi Elles, le 21 avril 1703, comme caractéristique :
Il II y a le nommé Jean Pelisson qui n'a point fait son devoir paschal ;
nous l'avons envoyé chercher. Il a refusé de nous venir trouver; sur
quoi nous avons esté nous mesme chei hiy pour le taire renlrer dans
son devoir, maïs il s'en est enfui. >i
3. ArchiDe) hMariques de la Sxintontfe, t, vu, p, 235.
4. Exsiii sur l'imprimiriK en Siinlonije et en Aanis, par M, Louis Au-
dial, p, 76.
d .y Google
• — 55 - '
1620, 1 mars, à Saint-Georges des Coteaux, ■prba de Saintes,
« Pierre Maiaondieii, instructeur de la jeunesse. »
En )C4I,à Angeac-Chanipagne, canton de Segonzac, Pierre
Joly est qualifié « régent « dans un acte de baptême du J3 avril.
Le 29 octobre 1739. est inhumé dans l'église, Jean Barrière,
de Cognac, âgé de 75 ans, et depuis 25 ou 30 ans maitre d'école
d'Angeac.
En 1733, le curé d'Aujac note parmi ceux qui lui doivent du
casuel « le maître d'école, 16 livres. i En 1748, est maître d'école
François Pelluchon. En 1787, d'après le Journal de Saintonge
du 14 octobre, c'est P. Pierroy.
Le 4 février I6'i8, par devant Bourdet, notaire royal, maître
Jacques Hardy, u précepteur de la jeunesse, « est témoin à un
acte avec Jehan Boîsmort, charpentier de navire, demeurant,
les dits témoins, au lieu du Port d'Envaux.
Le 15 décembre 16.50, devant Limouzin, notaire royal à Sain-
tes, « honneste femme Andrée Snucliicr, veuve de maistre Jean
Redel (Redet ou Rcdéc),en son vivant instructeur de la jeunesse,
demeurant en la ville de Saintes, • donne procuration.
1657,?8 décembre, à Pisany, canton de Saujon, Jean Patry est
<• instructeur de la jeunesse » et, en 1739, Lorand figure dans
un acte capitulaire le 8 novciubre.
1661, 18 mars, déclaration par Jean Moreau, instructeur de la
jeunesse, demeurant au bourg de Cozes, des vexations subies
par lui de la part du sieur Maux, ofTicier au régiment de Cham-
pagne, et de la pluspart des 80 soldats qu'il menait, lesquels
étaient envoyés avec contrainte de Pierre Touquoy, conseiller
du rot, receveur des tailles de la ville et élection de Saintes, a
lelTet de faire payer les débiteurs en retard de i années.
Le 29 décembre 1669, « Klisée Tîourquet, instructeur de la
jeunesse, demeurant au bourg de Phisaac, ■' canton de Saint-
Cenis, arrondissement de Jonzac, est témoin de l'inhumation
d'Anne du Breuil, fille d'Alain du Breuil, écuyer, seigneur
de Fonreaux, et de Marie Eseoltière. Cet enterrement est fait
par un ministre.
Le !5 septembre 1072, bapléme, an temple de Tors, do Mar-
guerite Duvcrgier, (ille d'Abraham Duvergier, instructeur de la
jeunesse à Tors, et de Marguerite Verdoix.
Le 20 octobre 1678, eut baptisé, au temple de Thors, Jean Du-
vergier, fils d'Abraham Duvergier, instructeur de la jeunesse
du lieu de Matha.
d .y Google
— 56 —
Au Petit Niort, paroisse qui fait partie de la commune de Mi-
rambeau, le 8 juin 1673, baptême de Marie, fille de Jacques
Lhounieau, précepteur de In jeunesse.
Le 5 novembre 1689, baptême, par B. de Saint-Clinier, curé
de Vénérand, de Marie Roussel, « fille bastarde de .lenn
Roussel, maislre d'école de Saintes», et de Marie Micbcau, de
la paroisse de Mazeray, village de Villeneuve.
Le 13 mars 1601, Cliarics Itataillé. inslrucleur de la jeunesse
à Saint-Just, prés Marennes, protest;inl, cpou.t de Catherine
Bouillaud et père d'Esther Bataillé, fait son testament.
Etienne Gacliinat, instructeur de la jeunesse, est témoin, le
31 janvier 169.'), au testament de Gabriel de La Tour, cheva-
lier, seigneur de Geay, passé à LombriJ^re, paroisse dudit Geay.
Le 31 mars 1607, Annet Vasinière, instructeur de la jeunesse
au faubourg Saint-Kutropc, à Suintes. Le 12 janvier 1700, par
contrat passe devant l'rouleau, notaire, Jean Vasinière, in-
structeur de la jeunesse à Saint-Eutrope, fila d"Annet Vasinière,
aussi instructeur de la jeunesse, et de Marie Dugué, épouse
Anne GeofTriau.
Le 13 novembre 1701, les habitants de Gozes se plaignent
qu"ou(re son traitement de 100 livres, le sieur Pierre Violeau,
maître d'école, prend encore un droit d'écolage.
Le 1'2 mars 1704, Joseph Duvai, maitre d'école à Mornac, a
une lille, née hors mariage.
Claude Lahaie, o instructeur de la jeunesse et académistc de la
ville de Saintes, y demeurant, paroisse Saint-Mort », afferme une
maison, le 30 novembre 1708, devant Prouteau, notaire à Saintes ;
il signe: Delahaye, accadémîsie.
Le 28 février 1718. François Puiraveau. maitre d'école de
Tl) ai nis. épouse Marie Poitou, au Chay, cîinton de Saujon,où il
meurt, à 65 ans, le l"mail758; 1724, février, à Thaims, canton
de Cozcs, 120 communiants, « Jean Marchand, instructeur de
la jeunesse. »
Le 16 juillet 1725, François Liandon, 35 ans, maitre d'croleà
Tanzac, canton de Gemozac.
Le 15 mars 1739, à Saint-Froult, arrondissement de Marennes,
Michel Collebert. a Je vous envoie, écrit le ministre à Bignon,
intendant de La Rochelle, un mémoire du nommé Michel Col-
lebert, maitre d'école de la paroisse de Saint-Froult en Sain-
toiige,.. B
Le 26 décembre 1733, devant Brejon, notaire, René Lechay,
d .y Google
— 57 —
instructeur de la jeunenae à Saintes, paroisse Saint-Pierre,
donne quittance.
Le 6 décembre 17V2, à Viileneuve-la-Comtesse, cérémoniesdu
baptême à Jean Cochcl, qui a reçu l'eau de Pierre Meunier,
maître dccole de ce bourg, lequel en 1746, le 16 octobre, signe :
P. Meunier, maître d'école.
En 17'r?, 1" septembre, sur «lerollc et également de la somme
de 1.770 I. 16 s. "2 d. imposée la présente année sur les habitants
tant de la ville de Saintes que des Taubourgs de Saint-Palais,
Saint-Eutrope, la Bretonnière, Saint-Vivien et Salnt-Macoul,
sujets au logement dos gens de guerre, faisant la 10* partie de
celle de 10.654 I. 16 s. ordonnée être répartie en six années par
le payement des dettes contractées par ladite ville », on trouve :
en la paroisse Saint-Pierre « le sieur Hizeux, maître ez arts,
et sa belle-mère, 10 sols n ; paroisse Saint-Maur, le sieur Meu-
nier, instructeur do la jeunesse, 21. 17 s. 11 n ; ' paroisse Saint-
Michel, « le sieur Meneau, maitre ez arts, 5 sols n ; paroisse
Sainte-Colombe, « le sieur Maisonsaine, instructeur de la jeu-
nesse, 1 livre 16 s. 1 1 • ; faubourg Saint-Eutrope u le sieur Pau-
filat, maitre décole, 21. 10s n.ï
1744. 29 janvier: « M. Alexandre Millot, maitre decole à Ar-
ces " canton deCozes._
1745, Pierre-Félix Sébron, <t instructeur de la jeunesse. » à
Chadenac, canton de Cozcs.
I74C, 19 octobre : « Ordre de mettre en liberté les deux fils du
1. Antoine Mouoier étnit encore Inslilutciir en ITUioù je le trouve, sur
un actedu 8 juin.époiix île Marie Boisnard, héritière de Càsar-.Vrmand
Boisnard, ci-devaot cura deThézac, son oncle.
2. Les inslituleurs de I7i2 devaient se faire un certain revenu : car
leur impoiilion est assps (orle. Les juges Dongibeaud, Paillot, Jaul^rt,
de Lavarennc, Monvoisin, Dcslandcs, de Fonrémis, conseillers au prési-
dial, ne paient pas plus qu'eui, 2 1.4 s.; le médecin Rivière, i 1.; les
chirurgiens Drouillard, 3 I.; Menicr, 22 s.; Corbineau, 2 1. 8 s.; les avo-
cats Guillotin, 3 I.; Gousset, 32 s.; les nolalres Maréchal, 4 1. 10 ; Prieur,
16 s.; Marsay, 3 1.; « Dupinier, aubcrt,'iste de la Table Bofjale», 5 I. 15 d„
etc. La plus forle imposition est celle de '■ la veuve Vignaud, libraire,
neuf livres i. La répartition était faite par .\pert et Buhel, marchands,
et Pierre Lafon, voiturier, collecteurs nommés d'office par le subdélégué.
Voir Etadea et docamenti tar U ville de Sainle$, page 498.
d .y Google
feu sieur de Lauberderie, détenus chez le eîeur Biseux, maître
de pension à Saintes. «
Pierre Hilaire, 51 ans. est maître d'école à Segonzac, le 22
mars 1749; et sa fille sans doute,. leanne Hilaire, 20 ans, mai-
tresse d'école, de Champagnon, paroisse de Segonzac, sont in-
terrogés le 22 mars ITifl, comme étant allés au temple. '
Le 12 mars 1750, aux Touches de Périgny, est baptisé Phi-
lippe, fils de Philippe Nollin dit Bellegarde, maître d'école d'An-
gouléme, et d'Anne de Cours.
1752, 17 juillet : « Pierre Pineau, maifre d'école, demeurant
au bourg de Cozes. '
1752, 1755 : François Belluteau , régent à Grézac, canton
de Cozes ; actes reçus par Bargignac, notaire à Cozes, et Legour,
notaire à Chalons près Corme-Ecluse. ,
1757, 28 octobre ; Louis Collinet, professant la grammaire,
demeurant en la ville de Saintes, paroisse de Saint-Pierre.
1762, 15 février: « Jean. Bon, maître d'école àBoutenac, can-
ton de Cozes ■>, meurt à 78 ans.
1763, 15 mars : « Jean Chollet, instructeur de la jeunesse à
Macquevillen, signe sur l'acte de prise de possession par les bé-
nédictins du collège de Saintes, du prieuré de Macqueville,
canton de Matha.
En 1765, à Réparsac, le 9 avril, est baptisé Jean-Florentin
Roy, (lis de Florentin Roy, maître d'école de cette paroisse, et de
Marie-Vicloire Lapierre,
Le 23 novembre 1772, Nicolas Guillain est « régent de cette
paroisse n, de Tonnay- Charente.
A Saint-Pierre dOleron, Gabriel Dfiron, régent, fait baptiser
deux fils jumeaux, le 15 septembre 1773.
Joseph Deniau, maître de pension à Jarnac-Charente, vend, le
2 mars 1777, une pièce de terre à Pierre Noiisillon, labou-
reur, devant Guignebert, notaire. Il s'intitulait « maître de latin
en cette ville » quand îl fut parrain, le 9 septembre 1773, avec sa
femme, Jossand.
1779, 4 mars: « Jean-Pierre Labourdie, commis à l'instruc-
tion de la jeunesse à Saujon », majeur, de la paroisse de Saint-
Sulpice de Verdon, évéché de Luçon, fils de feu Julien-Jean,
i. Batletin de la société archéoloffique de U Charente, p. 319, l- », tS'îe,
d'après les archives de la Charente-Iaférieure, C. 136.
d .y Google
— 59 -
maître en chirurgie, ëpouae, à Médis, Anne-Marguerite-Elisa-
beth Froger, ' née à La Rochelle, paroisse Notre-Dame, Tilie
d'André- Alexandre Froger, chevalier, éciiyer, seigneur de La
Rigaudière. chevalier de Saint-Louis, et de Marguerite Godard.
17H5. à Marsilly, canton de La Rochelle, Laurent Quimbail et
Suzanne Quimbail ; en 1786, Gnilaiid qui, tombé malade en 1788,
est remplacé par Charticr (attestation du curé, 1" juillet 1789).
Le 25 messidor an TI, meurt à W ans, Pierre Pothuaud, insti-
tuteur à a Gemme les Rrandea, ci-devant Sainte-Gemme i.
Pour Mainxe, 7.50 habitants, élection de Saintes, canton de
Segonzac, nous avons plusieurs noms : sur un acte du 22 octo-
bre 1676, passé devant Morquet, notaire, entre Jeanne Rarraud,
veuve de François IjC Meusnier, lieutenant de robe longue de
la maréchaussée de Saintonge, et Pierre de Montalembrrt, con-
seiller du roi, receveur des tailles en l'élection de Cognac, est
témoin, Jean Martineau, instructeur de la jeunesse, demeurant au
bourg de Mainxe. JeanMiche]et,tonneIieràMainxe,âgéde42ans,
interrogé le 21 octobre 1749, comme ayant fait bénir son ma-
riage au désert, dit qu'à 12 ans. il allait à l'école. Jean Fureau
est maitre d'école à Mainxe, de 1737 à 1760, d'après'une lettre
de Fê, suhdélégué de l'intendant à Cognac. ^U eut pour succes-
seur Jean Rallet qui mourut te 6 avril 1781, âgé de fi8ans,et fut
remplacé par J.Martin qui tenait une école en 1791, et fut nommé
oITicier public d'état civil par le conseil municipal.
Reauvais sur Matha, 1.086 habitants, a : Jean Renaud (1635),
Louis Rousseau (I640J, Julien [1698!, Henri Imbaud (1698).
On trouve fort souvent dans la mémo paroisse, à des époques
différentes, des noms de régents. Tr&s certainement les espaces
intermédiaires qui les séparent ont été occupés par d'autres que
nous ne connaissons pas. .\insi, le 25 avril 1735, Pierre Barreau
est régent à Médis, canton de Saujon; en 1780, In 21 novembre,
c'est Charles Latour qui fait la classe et jusqu'en 1806, le
20 novembre, jour de sa mort.
A Meschers, canton de Cozes, il y a, en 1754, le 19 juillet,
« Jean Rarada, maître d'école », et en 1772, le 21 juillet, « Char-
1. VeuTe, elle épouse, le 30 octobre 1780, Pierre Fillette, maître en
chirur^e, fils de feu Pierre, marchand épicier. Son ptre, Alexandre
Froger de La Rigaudière, mourul en 1807.
2. Archives de la Charente-Inférieure, C 136, 57.
d .y Google
- 60 —
les Latour, 27 ans, né à Royan, maître d'école depuis 6 ans à
Meschera n, qui épouse Marie Janaud. Moreau est à Cozes
en 1661, et en (752 c'est Pineau, On vient de voir la même chose
pour Mainxe, Angeac et Aujac.
A Cravana, canton de Gemozac, nous voyons en 1697, le
1" juillet, Jean Richardeau, a instructeur de la jeunesse de
Cravans n; puis en 1769, "20 aoûl, Jean Vigneau, « maitre d'é-
cole », et en 1768, le 20 juillet, Jacques Ratier, « maitre d'école. n
En 1755, au village de La Biziferie près de Gemozac, Louis Gi-
bert, pasteur protestant, ouvre une classe pour les réTorinés.
En 1702, le 26 mai, à Saint-Romain de Benct, canton de 8au-
jon, Jean Moullineau est dit précepteur de la jeunesse de Saint-
Romain; plus tard, 1741, 7 février, o Mathieu Guiliot, instruc-
teur de la jeunesse; <• ensuite, le 28 décembre 17'i6, " Pierre
Brun, maitre d'école », mort âgé de 48 ans, au village des Fon-
taines; n on dit qu'il était né à Rennes en Bretagne »; puis,
25 juillet 1757, « Jean Poirier, instructeur de la jeunesse »; enfin,
29 mai 1781), « Pierre-Alexandre Orgerit, maître d'école. » Ces
cinq instituteurs à Saint-Romain en supposent certainement
d'autres.
A Pons, il y a plusieurs instituteurs en même temps et souvent
de l'une et l'autre religion : car, en août 1678, l'intendant de
Guyenne, de Sève, dérendit aux réformés de cette ville d'avoir
plus dun régent pour y instruire la jeunesse protestante; et l'on
voit quelque temps après assignés devant le lieutenant général
de Saintes, pour avoir contrevenu à cet arrêté, les veuves Gom-
beaudetBrung, maîtresses d'école, Giraud et sa mëre qui avaient
fait dilliculté de s'y soumettre. ' On trouve en outre plus tard;
1734, 14novpmbre: Joseph Guillart, maître décole à Saint-Martin;
1736, 18 juillet: Jean Groux, maitred'écoleàSaint-Martin;
1738, 1" janvier, décède, âgé de 33 ans, Jean-Philippe Beaupoil,
professeur de latin;
1746, 21 octobre: Davignon, maître de pension à Pons;
1758, 2 mars : Jean Fouché, maître d'école à Saint-Martin;
1764, 5 mars: Alexandre Ilerpolurl, maitre écrivain à Saint-
Martin;
17G7, 12 février: Jean Guyonnet. maitre d'école à Saint-Vivien;
I. A Crottet, Hitloire des églisea réformées de Pom, Gemozac et Mor-
iagne, p. ISS.
d .y Google
- 61 -
1768, 14 janvier: François-Jean Barrot, maître d'école à Saint-
Martin;
1773, 1" juin: Jean Barrazin. niailre dVcole à.Saint-Marlin;
1776, 5 février: Piere Gucrin, maitre d'écoie à Saint-Martin ;
1789, 14 novembre : François Lagrange, maître d'école à Saint-
Martin.
Mortagne sur Gironde, canton de Cozes, nous fournit une
sérif; pour tout !e xviW siècle, et rien ne prouve qu'elle ne
commence pas plus tât :
1709, 10 mars: Louis Kambaud, maître d'école;
1724, 26 septembre: de Mongermond, maître d'école;
1741 , juillet : Jean Bon, maitre d'école;
1772-1776: • Daniel Toulet, maitre de pension », est appelé
a maitre d'écriture» sur son acte de décès, 5 avril 1776,3;{ans;
1772, 23 décembre : Pierre Latrille, « maitre d'écriture n et, 1780,
12 février, « maitre d'écolQ n;
1780, 15 mars : Etienne Rouleau, b maitre d'école »;
1781, 19 mars: Pierre Ladoubé, a régent », qui exerça jusqu'au-
29 août 1829, date de sa mort;
1786 : Moutardier, chanoine régulier de Sablonceaux, « pro-
fesseur. »
En 1620, ta paroisse de Thézac, à 17 kilomètres de Saintes,
commune aujourd'hui de 500 habitants, avuît deux instituteurs,
l'un catholique, l'autre protestant. Le fait nous est révélé par
une pièce où l'archidiacre défend aux parents catholiques d'en-
voyer leurs enfants à l'école calviniste:
a Michel Pej s, presti-e, docteur en théologie et grand archidia-
cre de Xaintonge, sur la demande qui nous a été faite par M. le
curé de Thézac que, ayant en la paroisse un régent de la relli-
gion catholique, apostolique et romaine, qui instruit la jeunesse,
nesantmoins aucuns habitants catholiques de la dite paroisse
envoyent leurs enfants à un autre régent de la relligion préten-
due réformée, où ils ne peuvent estre suffisamment instruits de
ce qu'ils doivent croire et faire, ce qui est un scandale des au-
tres habitants catholiques et perte de lu jeunesse, noua avons
fait défense à tous les habitants faisant profession de la relligion
catholique et romaine d'envoyer désormais leurs enfants au dit
régent de la relligion prétendue réformée, en enjoignant au dit
régent catholique de les instruire en la relligion cutholique,
apostolique et romaine, sous peine d'excommunication et autres
que le droit. Le 3 may 1620, Pevs. »
d .y Google
— 62 —
Dans cette môme paroisse, en 1717, il y a Jean Dejon, instruc-
teur de la jeunesse, qui, le 1" janvier, épouse Marthe Guimber-
teau.
Deux écoles de garçons oxislent à Koyan en 1787 : celle de
Jacques-Nicolas Bouteille reçoit 150 livres de l'intendant, et celle
de Barat, qui parait être libre, puisque son directeur cherche à
s'attirer des élèves par cette annonce du Journal de Saintonge
[10 avril 1787) : » Le sieur Biirat, établi ïi Royan, enseigne à lire,
écrire, arithmétique et latin; il prend des enTans à pension et
demi pension; ceux qui voudront l'iionorer de luur conliance
auront Heu d'en être salisraits. n Je ne parle pas de l'école des
filles tenue par trois iîlles de la Charité, ou sœurs grises. Elles
y avaient été appelées en 1695, moyennant 150 livres de pension
alimentaire pour chacune, que payait le roi; elles visitaient et
soignaient les malades, avaient une petite école pour les jeunes
personnes du sexe, » ce (qu'elles ont toujours fait, écrivait en
1775 le subdélégué de l'intendant, avec grande édification et au
.grand avantage de toute la paroisse et es environ. »
Au cours de ses recherches dans les registres paroissiaux et
dans les minutes des notaires, M. le docteur Vigen a relevé les
noms d'un certain nombre de précepteurs, régents, instructeurs
de la jeunesse dans la contrée de Montlieu. La liste en est for-
cément très incomplète, puisqu'elle ne contient que ceux que lui
a fournis le hasard. Mais elle servira à montrer que cette con-
trée n'était pas dépourvue d'instruction ni d'instituteurs : on y
voit l'instituteur comme ailleurs, notaire ou praticien, ou ser-
gent, même perruquier et charron :
B Pierre Cro/.in, notaire à Coyron et régent à Saint-Vallier, en
1660; Jehan MiouUe, régent à Saint-Vallier, en 16C6; Pierre
Nepveu, précepteur à Mérignac, en 1676; Bertrand Piot, précep-
teur à Saint-Vivien, en 1689 ; maître Jean Bellot, notaire et pro-
cureur, instruisant la jeunesse au bourg de Montlieu, en 1690-
1695 ; Antoine llérolhe, précepteur de Pouillac, en 1695; Pierre
llugonin, régent à Montguyon, mort ù 72 ans, en 1686, inhumé
dans l'église; Pierre de Caps du Verger, régent en M 697, à Jus-
sac; Pierre Lesnars, u niaislre escrivain >> en 1702, au bourg de
Vassiac, s'y marie; Pierre Baylac, hermite pieux, faisant la pe-
tite école, est Inhumé dans l'église de Vassiac, le 3 janvier 1716;
Michel Guery, maître d'école à Montandre, de 1703 à sa mort,
1717; Joseph Heustache, régent à Orignoiles, en 1715.; Claude
André, précepteur de la jeunesse à Montandre, mort à iô ans.
d .y Google
- 63 —
1724; Jacques Joubert, maître d'école et perruquier au bourg de
Montandre en t726 et depuis ; Martial Doussain, instructeur de
la jeunesse à Clievanccaujt, en 1739; Gabriel Jouannet, régent
et praticien à Brossac, sergent royal, de 1730 à sa mort en 1754;
Simon Gulbert, régent d'école à Brossac, en 1741 ; Pierre Fou-
gères, précepteur à Polignac, en 1741 ; Pieire-Paul Roy, maître
d'école à Montguyon, marie en 1743, fils d'André Roy, aussi
mnitre d'école à Montlieu ; Alain Rosneven, maître es arts, ré-
gent à La Garde, en 1744 et années suivantes ; Annet Basque,
instructeur de la jeunesse au bourg de Pommiers, de 1750 à sa
mort en 1774; Jean Oaignê, ci-devant charron et aujourd'hui
instructeur de la jeunesse à Bran, à cause de l'accident qui luiest
arrivé, en 1709 ' ; Pierre-André Valois, maître d'école au bourg
de Montlieu, en 17tî5 et depuis; Jean Grégoire, marié en 175G,
instructeur de la jeunesse à Saint-Patlais, puis dans un village
de Roch ; Mathiirin Bennauvigne, instructeur de la jeunesse en
1771, nommé marguillier par le curé; Jean David, instructeur
dv la jeunesse et praticien, épouse à Montandre, le ti juillet 1778,
Marie Victoire, les deux époux de Montandre ; Jean Bellel, maî-
tre écrivain à Chevanceaux, en 1780 et après; Jean-Baptiste
Guillout, itistiluteur à Chevanceaux, en 17'J0.
» A ces noms il conviendrait d'ajouter un grand nombre de
curés qui enseignaient l'A BC à quelques uns de leurs petits
paroissiens, ut aussi les éléments du latin aux enfants des fa-
milles voisines. Souvent, en effet, l'on voit, comme témoins ha-
bituels aux registres paroissiaux, un tel <• étudiant n, ou u huma-
niste B, quelquefois - clerc tonsuré » ou « minoré « : c'étaient lea
pensionnaires du curé, qu'il nounissail et instruisait, moyennant
rétribution, pour en faire des ecclésiastiques, des notaires ou
des bourgeois. Car, au sitcle dernier, dans le pays, ceux-là
seuls qui avaient à prendre des grades aux universités recevaient
l'éducation secondaire dans de irais collèges, en ville. Les au-
tres apprenaient le rudiment chez quelque curé, puis la pratique
chez un notaire de la région, celui-là sans doute qui passait
pour plus instruit ou plus occupé que ses nombreux confrères, n 2
1. Un charron devenu maître d'école après sod accident \yme chute
peut-être), voilà une preuve très curieuse que les hoinrors de métier
sllaient à l'école.
i. Reeue de Sainlonge et d'AunU. Bulletin de ta tociilé des Archive*
hiitoriqae», tome ii, page 264,
.y Google
— 64 —
Il est à croire qu'une paroisse qui avait eu un instituteur dé-
sirait en avoir un autre et que la vacance n'était pas indélinie.
La paroisse de Meursac, canton do Gemozac, a, en 1735. Jac-
ques Reinaud et en 178i Jean Robert. Ailleurs, à Pérignac,
canton de Fons, paroisse qui avait 1.444 habitants en 1726, lu
liste des instituteurs, en y comprenant les praticiens qui presque
tous, selon la tradition du pays, étiiient aussi maitres d'école et
qu'on trouve alternativement sous ces deux noms,^ comprend
deux cents ans sans interruption depuis le commencement du
xvn' siècle, date des registres paroissiaux, qui nous la fournit ;
1625, 18 lévrier : parrain, Jean liardon, praticien ;
1636, 6 juillet : parrain, Jean Sellât, praticien;
1644, 4 février : Jean Menaud, praticien, fait baptiser son en-
fant;
1655, 6 décembre : parrain, Etienne Choisme, praticien;
1665, 25 janvier: parrain, Jean liergier, praticien;
1669, 20 novembre : Jean Menaud, praticien, se marie ;
1670, 4 février: Louis Menaud, praticien, se marie;
1670, 4 avril : parrain, Gilles Babin, praticien;
1678, 25 mars: Pierre Locquel, praticien, fait baptiser son
enfant ;
1686, 1" mars : parrain, Pierre Fauret ;
1686, 12 juillet: parrain, François Uonenfant;
1687, 12 août : parrain, Jean Brochard,
1692, 19 février : témoin, Jean Menaud le jeune, praticien;
1699, 20 juillet; parrain, Jean Henaste;
1702, 9 février : parrain,JeanNaud, praticien. 11 tenait école au
village de Virlet ;
1706, 23 décembre : témoin, Pierre Berry;
1. Ce cumul des fonctions d'instituteurs et de clercs d'avoués, denolaires
o\i d'huissiers, de praticiens, a été indiqué par M. de Beaorepoire, l, n,
p. 32 : •< Nous serions porté à voir, dit-il, des maîtres d'école dans ces
clercs de paroisse qui, aux xii" et un* siî'cles, se cliargeaieut de la rédac-
tion des contrais et dont le nom fréquemment suivi de l'indication du
lieu où ils exerçaient leurs fonctions, est rappelé avec ceui des témoins ;
on peut juger par la calligraphie des chartes de cette époque, qu'ils
étaient parfaitement ea état d'apprendre à écrire a leurs élèves, et par la
manière dont il» sont rédiftés qu'ils pguvaient aussi leur montrer les pre-
miers éléments de la langue latine. »
d .y Google
— 1)5 —
I7H. jaoïit : sépulture de François Saiigm-, praticien:
nifl. 13 janvier: jiarraiii, Nicohis (trarrt. praticien;
I7i:t, 20 aoiiE : .Icjin Id-rgiei', i>ratii.ii'n;
n^i, 0 tléfunibre : Juan Bergier, mailre d'école et buuigeois;
17 Jl . "JH ocloljre : sépulture d'Antoine Bobin, praticien:
I7'j*?, li mars : Jt-an Hergter, maître d'école et grcllîer;
175;t, I.Jjan\icr : Jean Itardon, praticien;
17Ô7. l:t avril: sépniliire de ['iciTe Quinîtud, pi-ilirien.
Vers l:i m.'ine époinu', Knion teiijiit école dans l'uialavL' de
Salignac.
IVriiiiiiic avait un tabellion royal, quelquefois inènie deux;
te tjiii L-\pli(|iie ce cliilVre de praticiens.
Tons lis noms sont pi-is an hasanl.il n'y a alors nticune statis-
tique, aucun cataloy;u<' ; les seuls actes notariés ou les registres
paroissiaux nous les fournissent, tiui le plus souvent omettent
la qualité de ceux qui y ligurenl. Puis il a été impossible de les
compulser tous, et ils ne remontent pour la plupart ([u'au com-
mencement du xviil' siècle. Les seules pièces que nous ayons
pu trouver sont quelques listes d'instituteurs, mais seulement
de Ceux qui recevaient une subvention de l'inlendanl ; c'était le
très petit nombre; les fondations particulières, les fabriques, la
rétribution scolaire entretenaient la plupart. Do plus, ces pièces
ne se raiiporlent'qu'aux dernières années ; les autres ont péri.
KONbA-riONB u'onOnES EîfSEIfiNANTS AU XVII' SIÈCLE. LES S(JKUI13
C.RIbKS, LES SlltUltS UK LA SAGESSE, LES KOHESTIÈRE^ A LA HO-
CHELLC, LES URSULINES.
Ce qui a beaucou|> contribué cliez nous, comme dans le reste
de la France, à répandre l'instruction dans les classes labo-
borieuses, c'est la création des grands instituts religieux. Nous
ne parlerons pas des jésuites voués à l'instruction secondaire et
([ui avaient â Marennes un noviciciat, à Saintes, à La Rocbelie
un collège, ni des orutoriens dans celte dernière ville. Mais
l'ierre l-'ourier, né à Mirecourt en lôCi, cure de Mattaincourt
dans les Vosges, béatifié le 10 janvier 1730, avait fondé pour
l'éducation gratuite des Jeunes lilles, en tJUJ, la congrégation
D,gS,zed.yGOOgIe
des religieuses de Notre-Dame. * Ci'sar de lîus, né à Cavaillon
le 3 février 15't4, créa en 1592 les prêtres de la doctrine chré-
tienne pour TinBlruction primaire, qui, .'abandonnant le but de
leur institution, ne tardèrent pas à prendre la direction des col-
lèges. Joseph Oulasan/io, à Rome, avait Toiidé les Scolopii, ou
Pauvres de la mère de Dieu des écoles pies, qui imitèrent les
doctrinaires ; cl i>our le même objet, Charles Déniia, promoteur
de l'ofllcialitë diocésaine à Lyon vers JGS.'), nne congrégation de
prêtres qui ne résista pas à l'épreuve du temps. 11 en Faut dire
autant du P. Nicolas Uarré, né à Amiens en 1621, qui élablit une
espèce de séminaire pour former des maitres et des maîtresses
d'école, et envoya un moment de ses religieux à Rouen en 16GG,
à Paris en t681, en Poilou, en Auvergne, en Lorraine, en Pi-
cardie, en Champagne, en Bourgogne, en Bourbonnais et en
Berry. Les écoles chrétiennes et charitables du Saint-Enfant
Jésus ne brillèrent que d'un éclat passager. C'est de là que ia
congrégation des daines de Saint-Maur tire son origine. Nom-
mons encore la congrégation des sœurs de la doctrine chrétienne
dites Va(e(o((es, du nom de leur fondateur, l'abbé Vatel, éta-
blies en Lorraine l'an 1615 ; celle des filles de la charité, fondée
à Paris, en 1633, par saint Vincent de Paul ; celle des filles de
Sainte-Geneviève, établies à Paris en 1636, dites Miramionnes,
du nom de leur fondatrice, M"" de Miramion ; celle des sœurs
1. CitODs la partie de leurs statuts qui regarde l'éducaLioD : u Cc^s
religieuses et filles, pensant souvent à la nécessité de l'instruction de la
jeunesse eu ces siècles si pervers et si dangereux, à l'im^iortancc de
bien dresser les petites tilles de bonne heure pour quelque jour se gouver-
ner sainctementetlcursramillps,^ tu dignité de ceste fonction et au grand
sallaire (|ue N. S. lui prépore, elles tasclieroul d'y employer le principal
de leurs esludcs, et ce nvccques plus de soing, diligence et fidélité que
possible leur sera, et souhz les m ei 11 eu l'es observances et méthodes dont
elles se pourront odviser. Elles s'obligent do recevoir en leurs escolles
les petites lîlles externes de la ville qui se présenteront, sans en de-
mander aucun sallaire,.. leur monslrerout & lire et cscrjre et à travail-
ler es ouvrages honncsles, utîlles et propres âdes Hllps bien nées. Tiea-
dront pour pcnsionnaijvs des filles séculières en nondu-e et aage compé-
tent, qui soient modestes, honncsles et retenues, désireuses d'apprendre
et qui ne sortent que très raniment et mangent, estudient, reposent et
demeurent continuellement en quelque quartier du monastère, a part et
fermé do bonnes murailles et portes contre les lieux réguliers, esqueli
jamais les dictes pensionnaires n'entreront. i>
.y Google
- G7 —
de Saint- Joseph, fondée au Puy, vers 1650, par l'i-vûifue du
diooùse et le I'. Mt^daille, jésuite ; celle des filles de S;iiiil-Cliar-
les, fondée à Nancy en 1652 ; cellcdes sœurs de la charité, dites
d'Evron. fondée en 1079, au diocèse du Mans ; celle des sœurs
des écoles chrétiennes de Saint-Cliarles, fondée à Lyon par
Charles Déniia ; celle des sœurs de la charité ol de iinstruc-
tion chrélionne, de Nevers, instituée ù Neveis en 1G98, et
une foule d'autres qui avaient pour hut principal l'éducation
des jeunes lilles. KUes s'étaient propagées dans toutes les par-
ties de la Krance n et y avaient établi de nombreuses écoles ; et
malgré les dillieultés qui trop souvent, aiêaie sous l'ancien ré-
gime, venaient entraver leur mission civilisatrice », elles mul-
tipliaient leurs établissements et répandaient partout linsliuc-
tion ; singulier moyen pour tenir résolument le peuple dans
l'ignorance!
I^ulia, un chanoine de Reims, iils d'un conseiller au présidial
de cotte ville, Jean-Uapliste de La Salle, docteur en théologie,
né en IG51, mort en 1719, s'occupa, dès 1079, de former un corps
d'instituteurs pour le peuple et uniquement pour le peuple,
puisqu'il leur dérendait d'aspirer au niinisLèi'e sacerdotal et de
se livrer à d'autres études qu'aux éludes primaires, deux règles
qui assurèrent le succès. Ne pouvant, à cause des mille tracas-
series qu'on lui suscita, > établir son institut à l'aris, il installa,
en 1705, dans un faubourg de Rouen, à Saint-Yon, ces frères
des écoles chrétiennes, si répandus et si populaires. D'autre
part, l'institut des ursulines, ^ ordre de Saint-Augustin, fondé
en Italie, l'an 1537, par Angèle de Dresse, importé en France, ù
Avignon, en l.">7i, par M"' Françoise de Deimond ; à l'aiis, en
Killi, par M"''Aearie et M'"" du Sainte-Deuve ; à Dijon, en 1019,
par M"" Anne de Xaintonge ; à Dordeaux, en 1000, par M"'
Fran^joise de L'uzèrcs, s'établirent à La Huclieltc, l'an 1031,
autorisées par lettres patentes du roi en décembre 1029, L'évé-
que de Saintes, Michel Raoul de La Uuihourgère, donna, le \'2
i. Voir le récil de ces tribulations dans la lleoue i/u monde ealholiijue,
a" du 15 novcmbi'e ltiT2, article d'Armand Havelet, Les pirliles éculei au
XVII' siicle et le vénérable de La Salle.
•2. « Il faut, dittaicnl-elles, renouveler par la petite jeunesse ce inonde
corrompu ; les jeunes i-éformeront leurs familles; leurs familles réfor-
meront leui-s pai-oisses; leurs paroisses réfurmeronl le moude. »
d .y Google
octobre 1630, une comniission pour les iim1alli.'r au P. Charles
Girault, prélrc de l'oratoire, grand-vicaire pour La Rochelle,
pays d'Aunis et ile de Ré, et au P. Charles Tretou-Duruau, aussi
de l'oratoire, ci-devant grand-vicnire de Suintes, qui amena
d'Angers, avec l'autoiisation de IVvêque (Mande de Ruel, 6 no-
vembre 163(1, Françoise de Saint-BarllK-lemy. Jeanne de Ba-
tailler, Anne Kreslon, Charles Goesnaud et Marguerite Boii-
chereau. Elles entrèrent, le 11 juin ICllI, dans le bâtiment des
grandes écoles que Louis XIII leur avait donné. Les ursulines
avaient, dés la fin du xvii* siècle, trois cents grandes écoles, et
ce nombre allait en augmentant.
C'est son successeur et son neveu, .lacques Raoul, premier
évéque de La Rochelle, après avoir occupé le siège de Saintes
et celui de Maillezais, qui manda de Bordeaux, où M'" Delpech
de L'Ëstang avait, sous le titre de a Sœurs de Saint-Joseph pour
le gouvernement des filles orphelines », civi' une communauté,
queli^ues religieuses û qui la reine Anne d'Autriche fit obtenir
du roi une pension de mille écus. La prenuèie supérieure fut
Isabeau de Mauriet. Louis XIV reconnut la maison en août
16C1 comme hospice de fondation royale, par lettres patentes en-
registrées, l'année suivante, dans les diverses cours du royaume.
Les statuts furent approuvés par le cardinal Chigi, légat a la-
tere en France, le 20 juillet 1664, autorisés par lettres patentes
du roi, le 18 août, que le parlement de Paris enregistra le 31
mars 1665, et que reconnut, le 10 avril, Henri de Laval, évéquc
de La Rochelle. En 1672, les religieuses étaientau nombre de lU;
outre deslilles orphelines, elles élevaient aussi comme pension-
naires quelques enfants des premières familles de la contrée.
On les apjiela aussi : communauté des nouvelles converties,
parce quelles reçurent un grand nombre de jeunes enfants nés
de parents protestants. '
Une autre fondation de cette époque est celle des Forestières,
L'épidémie qui suivit le terrible hiver de t70',( avait encombré
les hôpitaux. Une pieuse demoiselle, récemment convertie au
catholicisme, Anne Forestier, avait recueilli quelques pestiférés
chez elle, 8 février 1710; et son zèle encouragé par son curé.
1. L'abbû Gendre, numânier de la maison,, avait, pour une histoire de
cet établissement, réuni IjeBiieoiip de documents importants, qu'il a li-
gués au grand séuÎDaire de La Rochelle.
d .y Google
le P. Duranti de Bonrecueil, prêtre de l'oratoire, soutenu par
les largesses de l'évêque, de la maréchale de Chamilly, femme
du gouverneur, avait t-réi^, sous le vocable de saint Etienne, un
nouvel hôpital qui ne devait être que temporaire, desservi par
les demoiselles rochelaiscs qu'on nomma les Forestières, *
fondé par Etienne de Champdour [■29 septembre ITIô) et établi
p;ir lettres patentes du 10 juin 1753. La fondittrice, à la prière
de M"" de Ch.imilly, s'était chargée de l'éducation de deux
jeunes fdles nobles et pauvres; Champllourlui rn donna dix-
huit. « Plu» tard, dit Délayant, ^ il voulut applii|ucr ce même
bienfait aux filles des nrtisans, et confia [17201 à M"" Forestier
la direction de sf s (îcoles ebrétiennes pour les lillcM >• qu'avaient
abandonnées les fillos «le la Sagesse. Grâce aux libéralités de
l'pvéque, M, de C'hampllour, de M'" Forestier, première supé-
rieure et institutrice, de M"° de. La Boucherie, de M"" Damien,
yi"" Martel, M'" NcKcreau, M"'^ Bonvallet, M"' Thérèse Pascaud,
M"" de Nîinclas, un ecclésiastique, M°" Bigotenu, M"" Sallet,
Al. de Pons, M"" Sallenave el divers anonymes, qui leur con-
stituèrent un revenu de SI. 267 livres, somme insutlisanle que des
aumônes particulières augmentèrent, les Forestières jmrent
accomplir leur mission : 1* le soin des malades dans l'intérieur
(le Thôpital, 2t> à HO, quelquefois 50 et tïO, et aussi à l'extérieur;
2" l'instruction gratuite à 130, lôO et quelquefois 200 pauvres
artisans, auxquels on ajiprenait le catéchisme, ta lecture et l'é-
criture ; 3* l'éducation rie 22 jeunes demoiselles de condition ou
au moins de familles les plus honorables dans la bourgeoisie,
à qui les parents étaient hors d'état de procurer une éducation
convenable. Elles étaient reçues à 18 ans, nourries, blanchies
el entretenues aux dépens de la maison, instruites sur la reli-
gion, la lecture, l'écriture, le calcul et le travail des mains, de
sorte <iu*en retournant chez elles, elles étaient en état de ga-
gner leur vie très décemment et d'être très utiles à leurs fa-
milles.
C'est encore Champllour qui amena à La Rochelle les sœurs
de la Sagesse, créées à Poitiers, sous l'inspiration de Louis-
I. Arcèrc, llialoirc de Li norhrili; ii, 51!l. —Monsei'jnear Elirnne rfe
Ch^imp/loar, i' ée--(fiie -le La RothelU, n0i-l7ii, par l'abbo Stanislas
Braud. (La Rochelle, ISS3, In-S".;
2: ilïstoiif (/es Hoehelais, l. ir, p. V.V'j.
d=,Google
- 70 -
Marie Orignon de Montfort, par Marie-Louise Trichet. née dans
cette ville le 7 mai 1684, décédcîc à gaint-Laurent sur Rèvre le
28 avril 175!!, à 1 a?c do Vy ans. Deux, Marie-Louise Triche! et
Catherine Briinet. arriv^rent en mars 1715, L'année suivante,
la congrégation se coni])OBait de cin(|- personnes. li'év^que leur
arheta de ses deniers une maison plus vaslr- ; elles eurent alors
plus de 400 élêvea. Par suite de divers événements, l;i commu-
nauté dul fjuitler La Rochelle en 17-0 ; elle eut sa maison mère
à Saint-Laurent sur Sèvre, près du tombeau du fondafeur, le
I'. de Montfort, dans une maison qu'avaient aciiefée jiour elle
la marquise de Houille el le marquis de N[agnane. Bientôt elle
Tonde des établissements partout : à Bonnes, 18 février 1731 : à
La Rochelle, hôpital Saint-Louis, 13 juin \~2'ï: à La Klotfe en
l'ile de Ré, le 3.') août 17i'r), par délibéralion des habitants: à
Esnandes, à Saint-Xandrc en 1733, où elles ne subsistaient que
des libéralités des habitants : à ,\ytrê: à Tesson, au nombre de
quatre, qu'enfrclcnait une fondation de (luinot, marquis de Mon-
conscil : à Montandrc en 17')! ; à Doix: puis dans l'ile dOlcron,
à Saint-André de Dolus en 175G. à Sainl-Henis, au Châleau, à
l'hôpital militaire on 1733: à La Jarrie, à l'hôpital de Coron,
173i; à L'IIermenauft, où Mgr de Menou réalisait (t73i) le pro-
jet de son prédécesseur Antoine de Hrancas;à .\irviiult. à
Saint-Loup, à Saint-Jean de Liversay, à .Mgrefcuille, en 17,5i;
puis, dans les diocèses de Poitiers et de Vannes,
Champflour, eh fondant des écoles |iriniaiics pour les filles el
les garçons, n'oubliait pas l'instruction secondaire. " Comme
les (lils maîtres d'école, raconte le maire (îerbier de Mornayau
corps de ville de La Rochelle, le 39 avril 1705. ne sont point
capables d'enseigner le latin, et que même la plupart ne font
point leur devoir, Mgrrévéquc d'à présent aurait jugé à |)ropos
d'élahlir en cette ville un professeur de philosophie pour le
bien du public et l'éducation de la jeunesse, et pour cet cfTel,
aurait fait venir le sieur François Boisse île la ville de Limoges.
alin^d'enseigner à la jeunesse le latin depuis le rudiment jus-
qu'à la lin du cours de jihilosophie, auiiucl il serait payé une
somme de trois cents livres par chacun an, laquelle serait prise
sur celle de six cenis livres que les maistres d'école ont accou-
tumé d'avoir, » *
i. Délayant. Hisloire des liochelais, l. ii, p. 136.
d .y Google
- 7i -
Ces 600 livres étaient payi^es aur les deniers de l'octroi, et
dans ce cas l'évôqne et l'intendant désignaient les maîtres. Le
nouveau régent ne toucha pas longtemps son traitement; la
ville le lui supprima, le 7 janvier 1709, parce quii ncgiigeait
les enfants indigents. Cesl alors que l'évèque songea à confier
cette mission aux religieux du (■anada, suivant on cela le projet
ébauché par son prétlécesseiir, Fre/eau de La Frezeliére, et par
le corps de ville, sous l'impulsion de l'intendant Begon. Il leur
ofTrit. en 172i. une maison cl 1,200 livres. Mais il monrut le
2'i novembre de cette année. Son testament leur substituait les
pères de la compagnie de Jésus, à la charge d'une retraite pour
les ecclésiastiques. Le corps de ville accepta et vota une sub-
vention annuelle de "lOO livres pour la chaire d'hydrographie.
Les legs de Cliampllour servirent à ouvrir des écoles confiées
H cinq frères des écoles chrétiennes, qui étaient choisis par
l'évoque et recevaient de la ville 1,500 livres sur les fonds des
octrois. Cela dura jusqu'à la révolution qui détruisit tout. Le
rétablissement de l'instruction primaire publique à La Rochelle
n'eut lieu qu'en I8IC. Les protestants y fondèrent alors, à leurs
frais, l'enseignement nuilnel. Deux ans après, les frères des
écoles chrétiennes s'y établirent dans les bâtiments de l'oratoire
d'où ils ont dû récemment sortir.
Tous ces efforts, ajoute l'historien rochehiis, " tendaient à ce
résultat essentiellement libéral; répandre l'instrucliou primaire.
M. de Champflour y portail môme une idée cliore à noire siècle :
séparer, dès ces premières écoles, les lilles des garçons. «'
A Saintes, outre l'abbaye, il yavaitdcuxmonastorescréésaussi
auxvii" siècle pour les jeunes filles. L'une, congrégation des filles
1. 1' Ce iiiienousappi'loiis aujourd'hui des études professionnelles, occu-
pait aussi les Roclielais de celle ('poque. Les iiéurocianta envoyaient leurs
entants en Hollande et en An^^leterre, en pays protestants, pour y ap-
prendre In iungue du paj-s. Pour leur ôler ce prélexte on fonda à La
nochelle des chaires d'nnglais et «te hollandais. Mais elles réussirent
peu et forent supprimées nu lioiit de peu d'années. EnHn, k l'enseipne-
mcnt (le leur collèRi' li-s jésuites joignirent une chaire d'hydrograpiiie,
el la ville en assura l'accès 11 huit enfanls pauvres de la ville dont elle
eurveillail tout spécialement le travail et les progrès. Dans une sphère
plus élevée, il y avait une école d'anatomic el de bolan!(|ue, un collège
de médecins qui amenait la discussion publique de thèses. « Délayant.
Histoire dei Hockelais, t, ii, p. 135,
d=,Google
— 72 —
de Notre-Dame, ou plus communément les Notre-Dame, colonie
de Bordeaux, avait pour fondateur une fille de Richard de Les-
tonac, conseiller au parlement de Bordeaux, e( de Jeanne Ey-
qucm de Montaigne, la soeur de l'auteur des Essais;: née en
I556, épouse en 1573, de Gaston deMoiUferrand, veuve en 1597,
dêccdëc le 2 février 1640, elle vit s'olaltlir 3(1 maisons de son
ordre dont elle en créa elle-même neuf : ISéziers, Poitiers, Le
l'uy, Toulouse, Périgueux, Agcn, Riom, Pau, e( Saintes en
lfi-20. Le couvent deîi^ainlcs occupait, au faubourg Saint-Vivien,
un espace où sont installés les frères des écoles chrétiennes et
les |>elites sœurs dca pauvres, ruedosNoIrr-Damc.i
Michel Raoul qui avait favoris*! de tout son pouvoir cette
création, vit en 1624 Françoise de Cerizay, sa nièce, ^ acheter,
au faubourg Saint-Palais, une maison on, avec quelques pieuses
femmes, dont était Marie Sanson-Lainc, elle se consacra au ser-
vice dp Dieu et à l'instruclion de la jeunesse sous la règle de
sainte Claire. M"" de Dreux mourut le 24 juillet IB'di ; sa fille
Françoise fut, comme elle, supérieure : et par testament du 1"
septembre lfi30, jour de sa profession, elle institua pour héri-
tier universel son frère unique, Pierre de Dreux, né à Saintes
le 5 février 1612, conseiller au parlement de Bretagne en 1635;
elle mourut le 21 août 1643. La maison des Sainte-Claire donna
l'instruction jusqu'à la révolution. La prison dé parle m entait^ la
remplace.
Comptons encore les hospitalières qui recevaient aussi des
écolières : puis établies rue des Frères, les religieuses de la
Croix, créées à lîrie-Comtc-Iiobert en 16:16, sur les exhortations
de saint Vincent de Paul, par Marie Lhaillier, dame de Ville-
neuve, pour instruire les pauvres filles, former des tilles et des
vcTivcs qui iront en dilTérent» endroits remplir cet auguste mi-
nistère, lîarbeiîipux eut des lillcs de la Croix dès l'origine.
l'Infin, outre les paroisses déjà eilées. Marans, Sonliisc, Ma-
renncs, La Trembladc, Saint-Martin de île, Rovan dès \IW :
1. Vnir le diocèie de Sainle» an XVni' sh\-le, p. 102, Hivf du \>a\w
Paul V qui autorise la fondiilion à Saintes d'un couvent de NViti-e-D.Tine
et approuve le règlement {31 mai's Hilfi) et autres pièces.
2. Françoise de Cerîïay, fpouso, par contcaUlii 13 seplemlirc IfilO, de
Charles Dreux, écuyer, seijtneur du Port-.\rclou pri's Suintes, receveur
■les décimes du diocèse de Saintes, mort en liilfi, et f;rand-père d,' Tliu-
miis, marquis de Drezé. Voir Architex hislon'ijues, t. x, 1 iJ.
d .y Google
— 73 —
Tonnay-Charente dès 1698, par acie capitulaire des habitants
après une rente de 95 livres donnée, le 13 octobre 1697, par
le duc de Mazarin ; RochefoH, Surgôrcs avainnt dos IîIIps de
la charité de Saint-Vincent, lesquelles comptaient en France,
avant 1700. 1.Î26 maisons. Saint-Pierre d'Oleron avait en 177i
une consrégationdcdanics pieuses instituées p»r le cure Rivii'ic
sous le nom de sœurs ito Sainlc-Martlie, pour l'iiistruclion des
filles et le soin des malades, A Lalou, il y avait deux lillos de
la charité « tirées de la maison de Qucrrohocnt, ci-4evanl Mon-
loirc en Vendômois n, et établies en I7i9 par Anne Itusquel.
veuve de Pierre Cliarly, négociant à La RoclicUe : Ai-s en Hc
en avait trois depuis 173I. Chalais possédai! une ccole et un
hôpital dirigés par des dominicaines de Magnae-Lava! appelée!;,
en 1690, par Tévèqne de Saintes, les principaux haliitanls et
,Ipan de Talleyrand-l'éria;ord, prince de Chablis, •
En 1791. à La lîouhelle. toutes tes maisons relisricuscs, le fem-
mes, sauf les darisses, se livraient à l'éducation. Il y jivait l'hô-
pital Saint-Etienne occupé par lis Forestières au nombre de IR
qui tenaient ijuatre classes, où l'on apprenait à lire, écrire et
compter. Il y avait les ursulines, '.'U religieuses et 8 cunverscs,
dont quebpies unes échappées à la lourmenle revinrent en
1804 à La liochelle dans le couvent des .Vugusiins: [luis les 17
religieuses de C!>ainl-.Ioseph de la Providence, dont 4 converses,
r|ui avaient une classe spéciale et i'2 lits pour les orphelines de
bonne qualité, et un pensionnai de 24 lits; en outre les iS Dii-
nies Blanches, dont 7 converses, qui, avec les pénitentes que
la communauté cntrelenait, dont 10 ou 12 étaient fournies de
tout, avaient un pensionnat de jeunes filles ; enfin, les 43 hospi-
talières, dont 13 conversi's, qui avîiient des lits pour les malades,
et 40 à 50 pensionnaires de tout âsje, o de la plus grande
utilité pour la ville et la province', surtout pour la bonne éduca-
tion des jeunes demoiselles, " Il faut mentioimer les écoles
chrétiennes a pour les pauvres garijons do liH Kochellc » fon-
dées en 1737, par Eliemie de Cliampllour (arrél (bi conseil du
l:t juillet 1726), sous la ibreclion d'un jirétre à la n<jmin;i(ion ilt^
l'évOquc, (|ui '( Tornient tous les jours des élèves qui sans cela
n'apprendraient rien. » Il y avait io directeur, trois maitrcs, un
1. U diacète fie Saînl'-i' au XVIII' xièrif, pnr M. l,<i
chives hutorique» de la Saînlonj'-, (. ixni, page 200.
d .y Google
- 74 -
domestique. La ville s'était chargée de leur fournir un local et
1.500 livres de pension.
<'oninie terme de corn |»;i rai son on peut jeter les ye,ux sur la
listr suivante. En (8iHi, dans le diocèse d.' La Rochelle et
t^aiiiles, on i'oni])te, outre les prêtres dc'la mission ou lazaristes
voués il la prédication dans les campagnes, cinq congrégations
d'hommrsqui donnent l'instruction dans quatorze étiihlisscments
primaires, savoir: 1" les religieux de la sociélcdeMarie ou Maria-
niles ipii tiennent uncoll^gc à La Rochelle, et une école à Ma-
rans et à Tonnay-Charente : 3" les frères de Sainl-Frani,ois d'As-
sise, il la colonie aycicole de Saint-.\ntoine, près de 8aint-(ie-
nis, cl à Miramheau : H' les frères des écoles chrétiennes à La
Hochellc, Saintes, Rochefort, Saint-Jean dAngély, La Trem-
hlade : î" les petits frères de Marie à Ars et Sainl-Marlin de Ré,
à Saujon et à Royan ; 5' les frères do linslruction chrétienne à
Matha.
Sur les quarante congrégations de femmes, li sont pour les
hôpitaux, les soins et la garde des malades. 36 se livrent à i'é-
ducalion dans lli maisons, la plupart y joignent le soin des
malades : 1° les dames hénédictiiics du Saint-Ca-ur de Marie à
Saint-Jean dAngély (pensionnat'i : maison mère à Pradines
j)rè8 Roanne: 'i' les stvurs de Notre-Dame du Refuge, h La Ro-
chelle, dites Dames HIanclics (repenties et classe de préservation);
.1° les sœurs lie Saint-Joseph, dites de la Providence. à La Rochelle
(pensionnat, orphelinat, c.xlernal]: l" les sœurs de Sainte-Marie do
la Providence, à Saintes maison merci, à Rochefort, Malha,lîurie,
(;emo);ac,Mortagne, Saint-Sauveur de Xuailié,Krives, (pension-
nat, externat et orphelinat] : .5" les ursulines du Sacré-Cœur, à
Pons {maison mère), à Mirambeau.Montguyon, Arvert, Saujon,
Landes, Mji!!eray,.\rchiac,Chenac [pensionnat et exlci-nat| ; finies
(illes de la charité de Saint-Vincent de Paul, à La Rochelle,
Rochefort, Mai-enncs, Maians, Saint-Martin et Le Rois en
Ré, Surgéres, Semussac, Sainte-Eugène, Saint-Just, Tonnay-
Charente, Royan (hôpitaux, écoles, orphelinat, visite des ma-
lades, : la maison mère à Paris, rue du Itac; 7" les sieurs de Saint-
Laurent, dites de la Sagesse, à La Rochelle, Saintes, Jonzac
imaison d'instruction et hôpital), Saint-Jean dAngély 'hôpital
asile . Saint- Georges, Saint-Denis, Maint-Pierre, Doliis, Ôaint-
Trojan et Le Château en l'ile d'Oleron : Ars, La Flotte, Loix. La
Couai-de, Les Portes en l'ile de Ré ; Laleu. Moiitils, La Trem-
blade, Benon, Étaulcs: maison mère, Saint-Laurent par Mor-
d .y Google
- 75 -
ta^ne sur Sèvre en Vendée ; 8" Ifs tirsulines de Jéttiin. dites âf
Chavagnps, à La Hochpllo. Saintes, Marans, Surïèrt's, S.iint-
Jean dAngély, Aiinay de S.iintonïe, l,a'2fird (pensionnat H
externat) : maison niiTe à Cliavnirnps-en-Paillers Vi'tidéf, ; !)''1pp
sœurs do rimniacnlêe-ronceptioM de la sainlc Kamilh': Le (lue
d'Aller.', Taiiçon, rozcs,Snint-i^avinii'n, O/illac, Kainl-fiers du
Taiilon.MoPife^Vaiixioeoles et visite des malades); Ifl» sivurs du
Saint-Sacrcmenl : Port d'Mnvaux, Aiçrcreiiille, Virson, Saint-
Germain de Marenoennes, 8ainl-l)ip|io]\le , Sainl-Honnel,
NiBnl-lc-ViroTiilh 'i»ensionnal ol exlernal) ; 11" religrieuscs du
saint et immaculé Cieiir de Marie : Vêrines, l'réîruillac, Chérac,
Jnieq. Saint-Pierre d'Oleron. Taillehniirç: \'2- lilles île Sainl-
André de Tja Piiye :f'liarron ; 13° relieileuses du Sacn; f'icur de
Jésus : Sainl-[îo«atien, Courcclles, Landes. Saint-Uilaire de
Vîllefranrhe ; 1 i" sicnrs de la Doelrtne chrétienne : Saint-Wcu-
rin d'Uzel, Le Oua : I.V sieurs de la charité et inslnirtion clin''-
tienne do Nevers : Mornac; 10° servantes de Marie : Sainl-l'or-
chaire, riierbonnières, Plassac ; 17° reliirîeuses du Sacré-Cociir
de Marie : Hreuillol, Sainl-Sulpice de Uoyan, Les Matlies : 18"
sœurs de l'Ange gardien : Cravans ; 19° sreiirs de t'imniaculée-
Conception pour les jeunes aveugles : Sainl-Pierre de Saintes ;
20° religieuses de Saint-Joseph': Saint-Xandre ; -J!°sa'ursde
Saint-Joseph do Lugdarès (Arri;-cho> : Ohauiers. Pessines, Les
Nouillers : i'i" sœurs de Tinstruclion do l'Knfanl .lésus : fîe-
nouillé : 2:)" Sieurs des sacrés cteurs de Jésus et de Mario :Nieut-
sur-mer, Ilompierre-sur-mor : ■Ji" sieurs dos Saints-Anges i
Crazannes : 2.V stems «le rimmacidée-r'onir|)lion : Marsais :
2C° reliKiouses du Sacré-f'œur do Jésus : Paillé.
Ainsi, au seul point de vue de l'inslruelion congré-janiste. notre
siècle, il faut lo dire, a eu iirruuptement réparé ses pertes. 11 y
a. en cfTct. une lejlo Ibrce do vie et d'expansion dans le eatlio-
licisme qu'âpres un demi-siècle, il a presque refait la France
ocelésiastiquo d'avani \'H'.l (^u.ds immenses progrès eû( l'ail
l'éducation, si la résolution n avait pas renversé les écoles ot
chassé ou guillotiné les instituteurs':*
d .y Google
VIII
TRENTE-SIX ÉCOLES A LA ROCHELLE EN 1699. NOMS DES MAITRES;
CHIFFRES IlES ÉCOLIERS.
Il Taiit bien le i-emHrqut;r ot nous iip nous lassons pas de !e
ri"pf'(fr, ce ne sonl là que dos points; il serait illogique de con-
ihiri' qu'avant ou qu'après l'annoc indiquée, il n'y a pas eu
d'insliluleur; c'est le contraire qui esl vrai. Les paroisses où
les rcclierc-licB ont été plus fructneusen montrent bien que le
mailrc une l'ois installé au milieu d'une population s'y per-
pétuait.
A Hordeaux, j'ai pour deux paroisses seulementles noms des
niait res qui y enseignaient au mois de janvier 1617. La paroisse
lie S;iinte-('olombe, qui comjitait :)Mn liabitanta, avait : t" Ilé-
lii' I, aborde, licencié es loi\, tenant école, rue des Ayres;
■-'" humail, denicurunt rue Fouiiuièrc: 3° damoiselle Justice, en
la niMle du marche, et à° damoiselle Dubernet, près de l'église
Sainte-Colombe. Sur la paroisse Saint-Pierre, qui avait en 1772
r». 11(11) liabitants, on trouvait: Roy, maître écrivain, rue du
hartemenl; Pirondelle, rue Mérignac; Mongcnet. rue des Ba-
hulicrs, et M"' de Peironet, derrière Saint-Pierre.
Kn I77.'î-I778 la ville, d'après les rôles de la capitatton. comp-
tait de 98 à 30 maitios écrivains. Le nombre était de .32 en 1784
cl seulement de 16 en 1780. J'ignore le total des écoles que
linssL'dent maintenant les deux paroisses ci-dessus nommées.
|-^st-il aussi considérable':'
La pièce suivante va nous ilonner pour La lioclielle le chiffre
des écoles en 1689, cl en même temps la population scolaire.
C'est le procès verbal fait, le 17 mars, au nom de l'évèque,
Henri de Laval de Bois-Uauphin, par llabcrt, son promoteur,
et Chéreau, chantre du chapitre. Je ne retranche de cette pièce,
ijui sera plus bas publiée intégralement, tjue les not<'s trop per-
sonnrlles et les noms des enfants ;
Ecoles <lrs 'jarçuns
I. — Paroisse Saint-Sauveur :
1" Jacques Peraudeau, devant les rccollnts; bien capable de
sa profession : .'lO écoliers 50
'i" Kournier, rue du Temple : capable de sa profession . . 34
d .y Google
3° Tranier, Grande me ; très bon maître Uj
4° Jérôme Colommier, près la porte des récollets ; 4 auxquels
il apprend à dessiner seulement 4
11, — Paroisse Saint-Barthélémy :
1" Besson, itu bas de la vue du Palais: capable de sa pro-
fession 41)
■2* f'ainhray, prÙM la Porle-Neuve Kt
3° V'inet, au carrefour, enseigne le latin à i*t< éfoliers dont
plusieurs sont pensionnaires :^8
4" Marcellin Etourneau, rue de Dompierre i')
5° Maupas, maistre au latin, rue de Dompierre . . . . ^fi
m. — Paroisse Notre-Dame:
1° Carnereau, à IKveseau 30
2° Ktourj- du Colombier et Mesnier, associés, rue des Bonnes-
Femmes 3(1
3° André Bernard, près le Pelit-Saint-Jean 50
4° Gaillaud, maistre au latin, devant l'oratoire; c'est un bon
maître 'ib
5" Pinson, rue des Jésuites; fait bien son devoir. ... 40
6° Philippe Bonnaud, pauvre liomme et pauvre maître, près
la porte Saint-Eloy ÏO
7" Belin, non approuvé; il est dans un engagement avec une
fille que son père ne veut pjis agréer et demeure en même mai-
son, nonobstant les avis de son curé, près de l'Ecudc I-Viuue. Il'O
IV. — Paroisse Saint-Jean :
1° Jacques Lartigues, vue de l'Escale; il nous a déclaré qu'il
était demandé en plusieurs maisons jtour aller enseigner, et
qu'il ne l'a pas voulu faire, depuis la défense qui luy en ii été
faite . 40
2* PieiTC Douin, derritve les carmes 16
V. — Paroisse Saint-Nieolas :
1° Hua, rue Saint-Nicolns ; les écoliers sont très bien instruits
dans cette école GO
2° Héné Pajaud. rue Saint-Nicolas fiU
I! va enseigner les lilles en quelques maisons particulières.
Kcolcs des filles
I. — Paroisse 8aint-Sauveur :
l'Elisabeth Courtadeur, lille approuvée depuis lontrlemps,
petite rue qui descend de celle des Augustins en ta Grande
rue 18 filles et 'J garçons ;
d .y Google
- 78 -
î" MurguiTitc Poupet, hdteJ de Navarre; lille fort sage, 35 filles;
!i" La veuve Vtril, ruedeaUentilshommes; Jipprend lu couture.
II. — l'aroisse Siiint-Barlliélcmy :
1" Lu l'eiiuue Uessoii 13 filles ;
2" La ilunie Gulliuiitieu, rue du Putuis; bonne maîtresse, 30 ;
a- Charlotte t'Iiagiieau, devant la Table royale, 30 fil. ,5garçons;
i" Oatlieiine tJ lia iiip ville, îiu pied du cloehei- de Saint-Bar-
thélémy -25 filles;
b" CatheiineDupeux, près te petit liopitul, I'21illes et5garçons.
in. — Paroisse Notre-Dame :
I" La veuve Hrossard, rue des Ijonnes-i-'i.mines. . 30 filles ;
•i° Madeleine Vaslîn, à la place ile l'iiopital général. C'etle
lille est bonne maîtresse 23
3' M'"' Uergette, devant l'Oratoire; lioime maîtresse el sage. 30
■i" La liasse! ; c"esl une lille sage; près les .lueobins. . . Hb
&" Ueiiée Prou, au Sauvage, rue du Minage. G'esl une fille
sage 30
ti" La Temnie du sieur Colombier, dans ta Fetite-Uue ; fait
assen bien son de\oii' 18
IV. — Paroisse Saint-.lean :
Les clames Angineau, près le jeu de paumes des carmes ;
font très bien leur devoir 40
V. — Paroisse Saint-Nicolas:
I" Hua, rue Sainl-Nieolas ; bonne maîtresse 20
•2" La veuve Legroa, rue du Paradis 20
Ln résumé, 17 écoles dirigées par 18 instituLrices répandues
sur tes cimi paroisses de La Koctietle, contenant 390 filles, plus
10 garçons, et 2U écoles, où étaient 21 mai Ires dont trois ensei-
gnaient aussi tu latin, eouiptaieni G3G élèves dont 78 suivaient tes
trois clai^iSL'S de latin, ce qui Taît HJi écoliers dont 57i primaires.
\oilà toute ta population des petites écoles, mais seulement
pour les écoles iai<iues, t^uel était le ehilïre des congrégations î
Nous riffiiorons eoniplèteineul. Mais nous croyons qu'à ce mo-
ment il ne devait pas être moindre, et était sans doute plus consi-
dérable: car alors il y avait dans eette ville: auguslins, domi'
nieains, carnies, curdctiers, minimes, cajiucins, réeotlets, jé-
suites, oi'atorii'iis d'une part ; de l'autre, les ursulines et tes
Sieurs di' Saiiil-.losepii de la Providence qui recevaient des
pensioiuiaires cl des L-\LcrueR en grand nombre, puis les sœurs
gi'ises el tes sieurs île l'instruelion de l'enfant Jésus, appelées
les Propagandes, uniquement pour les filles pauvres.
.y Google
- 79 —
Je n'ai pas l'intention de comparer pour La Rochelle lu nilua-
tion de l'instruction primaire :i IKÎ ans de distance. Cependant,
on pout remarquer en passant qu'en 1689 nous sommes ajiri.B
le siège de 1C'J8 qui n'a laissé que 4.500 liahitants dans l:i ville,
et après la révocation de l'édit de Nantes en tC8."> qui, dit-on,
lui en enleva :t.OOO. Le recensement de IC88 donne 17.1011 ha-
liitîints, et 18.G90 en y comprenant les faubouiL's, cliifTie qui
parait d'autant pins extraordinaire qu'en 57ans. de X&iS à IGK.'i,
la ville aurait acquis 1.500 âmes, et qu'en 17 ans, de lt>86à
1703, elle en perdit lî.OOO, puisiiu'elle n'avait plus, en 170;i. que
lâ.OOO et 13.000 en 1713, et d'après Saugniin, 13.500 on .17-20.
En 179U, il y avait 20.800 âmes;» 18.309 seulement en 1794;
17.067 en 1790; 17.5I:.> en 1800; 14.000 en 1830. Anjourd'liui, la
ville a 16.919 individus et 19.500, y compris la banlieue qui lui
a été récemment réunie. ^
Aussi, en admettant comme réel le cliilTre de 18.690 de 1G8G, on
voit qu'à ces deux époques, 1689 et 1873, la population de La
Rochelle était la même, à 1.500 près. Or, en 1873, La Roclielle
possède trois écoles de garçons lenues par 18 maîtres et comp-
tant 888 élèves, lille a douze écoles de filles où 30 niaîlresses
enseignent 842 Tdles, plus 143 pensionnaires : soit 985. Le nom-
bre des filles dans les écoles a donc prcstjue doublé. Mais ee
n'est qu'en apparence. En effet, dans les 390 filles de 11)89 ne
sont jKis comprises les élèves des communauté^. Et si nous re-
tranchions des ccolièrcs de 1873 les 178 élèves externes des
dames de Saint-Vincent de l'aid, les 147, y compris 75 pen-
sionnaires des (lames de Cliavagnes. et les 01, dont '27 pen-
sionnaires des religieuses de la l'rovidence, ce ([ui fait 389 ex-
1. Sailli-Nicolas, 2.800; Sainl-Jeân, i.40O ; Sainl-Suuveur, 3,3',>i ;
Sainl-Bartliélemy, 3.M)'J; Nolie-Uanie, B.8G3. Total : 2O.8U0.
2. il est bien dilTieile de fixer te chitTre de la population d'une ville
comme l.a itochelle qui a subi tant de vit-isFiiludes. En 1321, d'après la
liste des liabilaiils qui prélèivnl serment ù Louis VIII, elle devait l'tre
de iO.OUO. Amos Barbot la porte en l!i(J9 il 7G.O0O, exagérallun ridicule,
puisqu'alors l'étendue n'élail que la moitié de la ville actuelle. En
1027, au commeucenienl du sii''^'i', le |iremli'r recensement eollim doiiua,
y compris les soldnts élranj^ers accourus pour défendre la cité, 27.000
ou 28.000, dout il ne restait, l'année suivante, que 4.500 personnes et
1.500 soldats, Joueuian. EphémérUlea, t. ii, p 23.
d.yGooglc
— 80 —
ternes et \{)2 inlurnes, nous n'aurions {ilus pour i-léves primaires
laïques externes que 565. En 1689, elles étaient de ;J90.
l'our k'3 garçons, 20 écoles où étaient 21 maîtres, contenaient
;.74 primaires laïques; maintenant, deux écoles laïques avec
sept mailres enseignent 40') entants On pourrait ajouter à ce
chiffre- ^«(1 crUii des ^88 des on/e frères dcs.éeoles chrétiennes;
mais il faudrait avoir celui des écoles religieuses de 1689. et 3*il
élait aussi considérable que maintenant, on volt que nous
serions loin d'clre en progrès.
Population : en 1680. environ 18,CHH) âmes ; en 187-2, 19.5UG.
ÉCOLES DES ftABÇONS
Laïques : eu 1689. . . :>7i : en I87;t. . . 400
Religieuses : en 168'J. . . X; en 187;!. . . 488
Total 888
ÉCOLES UEH KILLES
Laïques : en 1689. . . 390: en 1873. . . 596
Religieuses : en 1689. . . X ; en 1873. . . 389
Total 985
dont 143 ))ensionnaires.
l^ue eliacuti tire les conclusions et comme il le voudra. Toule-
fois, il est hon de considérer que les 985 lilles sont toute la
population scolaire féiuinine, tandis que les 888 gargons ne sont
que la population primaire ; il y faudrait ajouter environ 3jO
élèves qui fréquentent aujourd'hui le lycée cl les établissements
d'instruction secondaire, pour avoir le total. Mais nous n'avons
pas li's ehiiVres des communautés roligieuses en 1689, i»rimaires
ou secondaires; il n'est pas jiossihle d'établir une statistique
exacte, On voit pourtant que, eu égard à l'augmentation des
liabitants, le chiil're des garçons ne s'est pas sensiblement élevé
et que celui des filles a fait très peu de progrès. Le niveau de
rinstruelion est plus haut certainement qu'il y a deux siècles,
mais k nombre des maitres <'t des écoles est inférieur; et
l'agglomération est loin d'être profitable aus mœurs d'abord,
puis à la diffusion même de l'instruction. Il nous reste donc
i-nture quelque chose à faire pour surpasser les progrès déjà
réalisés il y a 18» ans.
{)ii rencontre quelques autres noms d'instituteurs par ci par
!;i ; lu !0 avril t73(). Pierre Ladoue ; le "21 août et le 9 mai
1715, Cardin et Malhé, « instructeurs de jeunesse » à Notre-
d .y Google
~ 81 —
Dame; le 23 juillet 1752,Pt)rard, " natif des environs d'Auxerre »,
exerçant aussi à Notre-Dame. Les registres de cette paroisse
nous donnent en outre :
Landreau,21 janvier 1727; Cyprien-MarieProquet,29 mai 1761 ;
Jacques Courtin. 4 decoinbie 1761 ; Jeau-Bapliste Roy,2!t août
1762; Louis Charrier, lOdéccmlire l762;Jean-lïaplisle FcUetier,
19avril 1763 ; Louis Merlanrt,muitre d'ocole,3 mai 1763 ; Jacques
Courtin. déjà cité, 21 août 1763; Bénigne Itoy, 13 septembre
1764; François Boussion, 2 juin 1767; Nicolas Bouzard, 15 mai
1769; Louis-Hyacinthe Pajonneau, 2 juin 177J ; Jacques (juillet,
22 juillet 1772; Mariu-Pierre-Josepli Paquiet, 7 janvier 1776;
Michel Guyas, maître d'écriture, 4 février 1779; Louis Char-
rier, dtsjà cité, 9 mai 1779 ; Isidore Dupasquier, 5 avril 1780 ;
Pierre Bonnin, 9 janvier 1781 ; Jacques-Alexandre llugon, 14
octobre 1781 ; Jean-Charles Adam, 2j novembre 1784 ; Nicolas
Bouzard, déjà cité, 7 mai 1787. Dans les registres de la paroisse
Notre-DaTne, nous voyons : 3 septembre 1710, Not'l Duplais ; 17
avril 1753, baptême d'un enfant d'Yves Piron, matire de jeu-
nesse ; 7 août 1753, baptême d'une fille de i'ierre Meunier,
maitrc d'écriture; 27 septembre 1753, mariage d'une fille de
Charles Bonnin, maitrc d'écriture ; 16 octobre 1753, mariage de
Jean-Joseph Guiiloton, instructeur de jeunesse, lils de J. Gui!-
loton, aussi instructeur de jeunesse ; 31 janvier 1752, mariage
de Jean-Louis Lanny, instructeur de jeunesse ; 9 février 1753,
mort de Jean-Baptiste Rongé, maître d'école; 24 août 1753,
mort de Fran(,ois Boisse, instructeur de jeunesse ; 4 février
1764, mort de la femme de Pierre Maréchal, maiire d'écriture;
28 février I76'i, baptême d'un lils de L, Olaudot, maître d'écri-
ture ; 1 1 novembre 176."), mort d'un enfant de Jean Koux, maître
de latin ; 26 janvier 1767, mariage de Jean C'Iaudot, maître d'é-
criture ; G juin 1773, mort de Jacques Ollivîer, maître d'écriture;
10 septembre 1774, Jean Piron, iiisliucteur de jeunesse, est
témoin à un mariage; 21 juin 1775, Thomas Bailereau, régent;
28 janvier 1779, mort de l''ran(;ois Doyére, niaitre d'écrituie ; 10
avril 1780, Pérnrd, instructeur de jeunesse; l'i février 1782,
mort de la femme de Jean Piron, déjà cité; 27 février 1782,
mort de Jacques Ollivier ; 1" août 1788, baptême du (ils de
Pierre Mouilliére (fe La Motlie, maître d'écriture; 2.') janvier
1789, mort de Charles Guin, mathématicien, décédé ehcii Gé-
rard, maître de langues; lU mars 1789, haptênie d'une tille
d'Etienne Guiiloton, instructeur de jeunesse ; 28 décembre 1790,
d .y Google
Pierre-Claude Gaillcl, maître d'écriture ; enfin, Roux, maitre
d'écriture, signe en f789 une pétition » messieurs les maire et
échevins de la ville de La Rochelle. On voit par ces listes que
tu fonction d'instructeur de jeunesse se transmet quelquefois de
père en fils et que plusieurs maîtres sont éUililia en même temps
dans la môme paroisse. Ah ! «i l'on avait fait ce travail pour
toutes les paroisses de la contrée !
Il serait bon de lire, en regard de ecs noms et de ces chiffres,
ce que dît le Dictionnaire dp pédagogie, fl d'instruction pri-
maire de M. Buisson. Publié en 188-2, il est loin d'être exact et
com[ilet, ne tenant pas compte de tous les travaux faits depuis
cette année. Voici ce qui concerne la Charente-Inférieure : Po-
pulation : 40^.628 habitants ; 50.~26fi enfants d'âge scolaire, dont
27.-'iOl garçons et 22.8eû filles de 10 à 13 ans.
en 1837
Ecoles publiques de garçons et mixtes
filleï
Écoles libres de garçons
— — filles .
I publiques
libres .
^1 mixtes
Salles d'à
Élèves gratuits des écoles publiques
Élèves de toutes les écoles j garçons.
(publiques et libres) j filles.
Total
374
1867
1877
430
469
133
297
56
14-337 26.031 26.932
3.074 10.803 18.062
17.411 36.834 44.994
2.003 10.319 15.887
17.672 28.845 28.373
5.980 22.564 24.663
36.052 51.409 53.036
Conscrits et conjoints illetlrcs ; on comptait ;
ts en 1827-18
1832-1836,
1837-1S41,
1812-1846,
1847-1851,
1852-1856,
1857-1861,
1862-1866,
1867-1873,
18 conscrits siichant lire.
495 —
s p.ir les instituteurs à M. Maggiolo,
d=,Google
— 83 —
et se rapporlant à un quart environ des communes du dépar-
tement, la proportion du nombre des conjoints ayant su signer
leur acte de mariage était de :
hommes femmes
■iO 21 de 1686 à 1690
3.1 34 de 1786 à 1790
48 27 de 1816 à 1820
,74 46 en 1866
93 C3 de 1872 à 1876. ^
Dans la seule province de Tarentaiso, peuplée de 40 à
45.000 habitants, il a été, au xvin" siècle, établi dans l'espace
de 70 ans, 38 écoles diverses, presque une école par 1 .000
habitants. Sur ces 38 écoles, 17 le sont en faveur d'un prêtre
qui pourra aussi enseigner lo latin, et par des ffénérosités
d'ecclésiastiques, presque toujours. Le 1" février 1762, les
habitants du quartier des Arpettea, commune du bourg Saint-
Maurice, se cotisent pour former une somme de 683 livres,
dont la rente, Pi livres 3 sols, paiera le maitre d'école. Le 1"
septembre 1777, six particuliers de la paroisse de Montva-
lezon sur Séez fondent une école pour un ou deux maîtres à
40 livres, pour enseigner toute la jeunesse de la paroisse,
filles et garçons de 8 ans à 16. ai la fondation est insuilisante,
on s'impose, ou chaque enfant paie 5 ou 6 sols par mois. Par
son testament de 1743, Jacques Uoeh, curé de Montgii-od, lègue
600 livres pour une école, l'ar contrat du 23 avril 1754, Barthé-
lémy Richermoz, curé à llauteville-Gondon, fonde deux écoles :
une de garçons à 42 liv. pour 5 mois de l'année ; une de
filles à 20 liv. pour 4 mois 1/2. Le 8 juin 1738, Jean-Miche!
Favre, chantre du chapitre de Moutiers, fait pour un profes-
seur à Saint-Jean de Bclleville, sa patrie, une fondation de
3.456 livres 17 sols, dont la rente sevviraàun prêtre qui ensei-
gnera gratis à lire, écrire, et miïme poussera les élèves jus-
i. A consulter : Note pour servir à une hislnire de l'înslriiclion pu-
blique i La llochelle, par Léo|)old Délayant (I8C8), dans les Mémoires
de l'académie de La Hochelle ; VEducatiun des enfants à llochefurl, par
M, Auriol (18S7), page 109, dans les Uimoires de la aociélè d'agricul-
ture... de Hochefort; Coup d'<eil »ur l'enteignemenl p n ma i/'e [actuel]
dans l'arrondiisemenl, par M. Federici (idem, 1I^S8, p. 55) ; Rapport »ur
le même lujel, par M. l'abbé Dencui {'deni, 1873, p. 21,.
d .y Google
- 84 —
.qu'en troisième, les catéchisera une fois la semaine, fera la
prière et récitera le soir De profundis pour le bienfaiteur. A
Bozel, Bruny fonde une école pour 8 des plus pauvres jeunes
gens de la paroisse; mais Roche, vicaire et régent, prend tous
ceux qui veulent, queliiuefois 20 ou 3l). A Bourg-Saint-Mau-
" rice, uneécoleesl fondée pour les pauvres, sans que ceux qui peu-
vent payer en profilent. A Sainte-Foy, fondation pour 16 enfants
des plus |)auvre3 pendant ■'< mois d'hiver. On change souvent
l'aumône aux pauvres en une rente pour l'école. Aux Avanchei's,
les élèves recevaient les livres et l'instruction gratis. En même
temps de pelils collèges sont établis à Tessens en 1728, à
Saint-André de Lu Cote en 1758, à Bozel en 1736, à Saint-
Bon en 17'i7, îi Bourg- Saint-Maurice en 175:1, au village de
La Thuile, même paroisse, en 1716, par il particuliers; à
Peisey en I7U4, i» Tignes en 1742, aux Brevièies, commune
de Tignes, en 1760 ; à Fessons sous Briançon en 1738, à
Villargeret en 1729, à Cevins en 1763, à Saint-Paul en 1758,
à Villette en 1756, à Longcfoy, etc. Le 26 juin 1768, Anne-
Marie Marchand lègue 600 livres pour un commencement d'é-
cole. En 1738, François Milo, banquier à Turin, fonde une école
à Tignes sur le pied dos collèges royaux, avec pension de 400
livres. En 1760, à Brevières, Jean-Bapttste Suzan, négociant
à Turin, donne 560 livres de pension à un prêtre pour tenir un
collège sur le pied des collèges royaux. *
Joseph Aubusson, prêtre, par testament du II mars 1749,
donne à Bourganeuf des sommes a pour l'établissement
d'un régent ou précepteur qui enseignera la jeunesse de cotte
ville. B La ville jouissait encore de la rente en 1835 ; à celte
époque, Kanjon, instituteur, demanda que le revenu fût attri-
bué à l'établissement ijuil dirigeait suivant l'intention du tes-
tateur. Le collège de (juéret est fondé en 1699, en exécution
du tcslament de l'historien Antoine Varillas, né à Guéret. La
même année, à Anzances, Marguerite Delarbre et le curé
Jean Brousse, bachelier en théologie, créent un collège-hôpital
pour, selon les termes du procès verbal d'une assemblée gé-
nérale des habitants (12 octobre 1706), « pour l'instruction de
la jeunesse et <les pauvres de cetle ville et paroisse, et pour
i, L'initruclion en Tarenlaise dans le Recueil des mémoirea de l'a<
demie de La Val d'hère, 4'' volume, page 283, 188tj.
d .y Google
- 85 -
les pauvres malades de ladite ville », dont lit fondatrice se
réservait la direction, avec appartements réparés pour les
différents sexes. Or, la même pièce conslatc que l'enseigne-
ment était déjà donne notamment par Antoine Ribc, prêtre
chapelain de Saint-Joseph, " très capable pour l'instruction
spirituelle de la jeunesse et pour la tangue latine qu'il monlro
et enseigne avec ilislimtion depuis plusieurs années aux en-
fants de tfette ville, a Antoine Kibe devait l'useigner jusqu'en
3" exclusivement et recevoir KHI livres payées par les habi-
tants et la rétribution scolaire.
Le cardinal de Hichelieu créa à Kichelieu (Indre-et-Loire),
en IB38. deux écoles primaires: l'une pour les lilles, l'autre
pour les garçons ; puis un collège royal sous la direction de
Legras, autorisé parlelires patentes du 20 mai lO'iO et d'autres
lettres patentes du mois do septembre, où 1 on lit : « Il n'y a
rien dans le gouvernement d'un estât qui soit plus digne d'un
grand prince que de pourvoir à l'inslruclion de la jeunesse
qui est le séminaire de la république, où s'élèvent les citoyens
qui doivent un jour tenir et remplir la place de ceux qui ont
été commis à son administration ou à sa défense, n
CURÉS, VICAIRES, SACRISTAINS QUI FONT LA CLASSE
pnEscniPTioNs des évèques
Ce nombre relativement considérable d'instituteurs, d'écoles
et d'élèves, surtout parce qu'il permet légitimement d'inférer,
explique comment, quatre ans après la défense que nous avons
citée de l'archidiacre de Kaintonge à Thézac, le concile de Hor-
deaux,tenucn septembre lOil, par l'archevêque Prançois, cardi-
nal de Sourdis, assisté des évoques de la province, i-ntre autres de
Michel Raoul de La Guibourgcre,êvêque de Saintes, ^ n'a plus qu'à
t. On y trouve déléfrués dti clergd du diocèse de Saintes, Guillaume
Truoy, chanoine do Sainl-l'ieiTe, H Ilelye Pitard, maître es arts libé-
raux, aussi cbanoiae, lils de Jean Pitni-d, procureur au présîdini de
Saintes. It fut conseiller et prédiculeur de la reine Slargiierite, première
femme d'Henri IV, et curé doSainl-Pardou^: on Ifili. H écrivit iiuclipies
pages de polémique religieuse.
d=,Google
— 86 —
constater l'existence des écoles dans les bourgs et dans les vil-
lages. Il n'a pas àcréer des maîtres d'écoles: il ne s'occupe que de
régler leur conduite et de leur imposer une parfaite orthodoxie. ^
Le point est important. Aussi l'administration diocésaine
prend-eljp soin de le recommander souvent. Pendant les trou-
bles de la fronde, on avait mis un peu de négligence à surveiller
les inslitiiteurs, « Les curés et les vicaires de ce diocèse, disent
dans un mandement (lu 17 janvier 1657 les vicaires généraux de
l'arclievéque de Bordeaux, Henri de Héthune, n"ont pas exécuté
diverses ordonnances synodales très utiles et importantes au
bien et saint des Ames et à la bonne discipline ecclésiastique, et
notamment celles données par feu d'heureuse mémoire nionBei-
gneur le cardinal do Sourdîs et confirmées par monseigneur
rareheves([ue, portant ordre et commandement à tous les curés
et vicaires de ce diocèse dr bailler de temps en temps la liste
des noms des maistres d'eschole de leurs paroisses. » Ils or-
donnent donc d'envoyer au plus tôt ia liste des maîtres d'école
qui se trouvent en chaque paroisse. Or, plusieurs de ceri maîtres
étaient huguenots. l'ar un nouveau mandement du 30 janvier,
ils renouvellent la défense faite aux parents de confier leurs
enTants « de tels inslituleurs ; aux instituteurs, de recevoir des
élèves et obligent ceux qui veulent se livrer k l'éducation de la
jeunesse à signer une profession de foi catholique et prêter le
serment « de bien et soigneusement s'acquitter de leurs charges
et d'enseigner à leurs escoliers les bonnes moeurs et la doctrine
chrétienne, et ce à peine de désobeyssance et telles autres que
de droit, n Ils devront donc écrire et signer une profession de
foi catholique, éviter le libertinage, l'ivrognerie, le blasphème.
Les curés sont chargés d'informer lévêque de leur conduite, de
donner souvent des notes sur leur vi"-, leurs mœurs, leur
1. Pra-peptorcs public) sive humanionjni litterarum, sive scientiarum
subliiniorum prorcssores,antequani ad Id muneris sese sccin^niil,eHiiidem
professionem fidei in ejusdem ordinarii manihiis oï animo Icpere, scrip-
tamquc et siibsignalam deponere dcceniimus... Décréta concilii provin-
cialîs Burdigala habiti, cnn. v, page -t1.
2. Qui vero ppœceptores in psgis et vicis dorohuat juvenlulem, prseter
professioncm fidei siiperiiis traditani. litteras insuper ah ordinnrio loci
aceipinnl. quihiis de fa<:uUnte docendi sibi concessa rectorihus cc-
clcsiamm (idem faccre possiot. Secus, ne patiantur eos rectores, ullo
d .y Google
-87 -
Qui s'étonnerait de ces nombreuses et sévères prescriptions ?
La province avait été fort éprouvée par les guerres, et le calvi-
nisme avait Tait en Saintonge de nombreux prosélytes. Le de-
voir du clergé était donc de maintenir l'orthodoxie. Aussi, pour
prévenir les dangers de l'hérésie, il instruisait lui-même quand
il n'y avait pas d'instituteur orlbodoxc. .\ Mauzé en .\unis, ' je
trouve cette note, 9 avril 1663 : n Maistrc d'escole : Maisfre La-
plume de Gluc ; mais il est à présent liuguenot, » C'est pour ce
motif sans doute qu'en tG88 rinslitutciir était ecclésiastique,
u 11 y a un régent nomme Michel (laboril, clerc du diocèse, qui
a environ trente escolliers. M. le curé nous en a rendu bon
témoignage. »
Les vicaires paraissent avoir continué à enseigner à Mauzé.
Si, en 1698 et 17ft7, l'instituteur est lai(|ue, il est religieux en
1732; et, en 1783-1788, c'est encore le vicaire Kauget qui est
chargé des « pauvres gar^'ons », selon cette attestation du curé
Recoquillié : « Le curé soussigné ccrtillic que M. Hauget, vicaire
de cette paroisse, chargé de l'éducation des pauvres garçons
d'ycelle, s'en est dignement acquillé... A Mauzé, le 7 mars 1785. »
Le successeur de Uaugct prit sa classe avec son vicariat;
pacLo docere, invif^îlenlque assidue ne quis hujus modi prtcceptorum,
quod non raro accidit, sit vinosus, blasphcmiis, mntcdiciis, scurra aul
aliquo vitio ita inquiDatiis quod iitde tenera juventiis semina vitionim
eisugere qucat ; deqiic ils oinniliiis ordînarium cc?rtiorcm cita Taciant
rfctores, ut, indignis pra^ceptoriliiis amotis. alii idonei in eorum locum
sufTecU juventuti pie adolescciiti pmdesse possint. Ac ne progressii tcm-
poris idem praeeeptoros n virtute et proborum morum melu deficerc
videantur. curent Siepissinic i-cctores de coi-um moribus, vita, retigione,
statu, eiercitiis, ad ordliiariuni scribcre. Noquc serun liât de lis pi*(pcep-
toribus qui docendi gratin iii dnmibus privalis nKSumuntiir, sed omnes
prorsus eamdcm fidcm profilenntiir, sint ortboduxi, nullusque hasrcllcus
aut de bieresi susperlus ad id munus a parfntilius nsciscatur. Quod si
hujusmodi parenU.'s ainodo alios prœceplorcs qunm catholicoa lilieris
suis assunipsisse, aut puslbar a.isumcre coRUOSCantur, eos quam cito a
filiis suis areerc, el c donio pcllerc eccleslasticis ccnsuris compellan-
lur. Labbe, Vonc, xv, lli'tj.
1, Mauzé sur Mignon, cbcr-lieii de canton de l'armadissemenl de
Niorl (DeuK-Sèvresl, l,fi2l habitants; jadis diocèse de La Rocbcllr on
1688, paroisse de 253 communiants catholiques anciens et de SiOO nou-
d .y Google
c'était de tradition. Le !3 janvier 1789, le curé atteste que
■ M. Buffé, vicaire de Mhuzl', a fait l'année der^nière les petites
écoles pour les garçons, et la d.inie Oaudiiieau, veuve Pilot,
pour les filles pauvres de la paroisse: qu'ils se sont l'un et
l'autre acquittes fideilement et exaclenient de leurs devoirs, et
à la satisfaction du puhlic. »
Quand il n'y avait pas d'instituteur, le curi^ faisait l'école fort
souvent : car l'instruction du (toupie était un des devoirs de
ceux qui avaient charge d'âmes : « .Vurions demandé le maître
d'école et le sacristain, écrit l'évéque de I^a Rochelle, • le 18 no-
vemhre Itjll'i, à Cliâtelaillon, ^ et nous auroit esté répondu n'y
en avoir point. Surquoy, nous aurions exhorté le sieur curé d'a-
voir la cliarité d'enseigner la jeunesse et d'avoir un sacristain, b
A l'uyravault, archiprêtré de Surgères,''' le HO novembre I69i,
c'est le curé qui s'offre ; n Aurions ensuite demandé aprt'a le
niaistre d'escolle, et nous auroit été répondu n'y en avoir point ;
mais le dit sieur curé se scroit offert jt instruire ceux qui vou-
draient aller chez lui. «
Dés le viii" siècle, nous avons vu Théodulphe, évèquc d'Or-
léans, proscrire aux curés d'avoir une écolo : i Pcr oi/fas cl vicos
Scjtolas habcunt n. et de la tenir par cux-mênies, <• itocant i. Au
siècle suivant, Hérard, archevêque de Tours, renouvelle la
même prescription : c [;'( scliolas presbytori pro posse haheant n ;
et en 8:9, le vi" concile de l'aris crée des écoles prcsbytérales.
nincmar,archeYôqucdeReim8en87i,danssonii*capilulaire, ch.
X[, recommande aussiàcha<jue cure d'avoir un clerc qui puisse
tenir école, lire l'épitre et clianter avec lui;* et Gautier, évoque
t. Charles-MadelBino Fre/.eau de La FrcicliÎTe, coDScilIcr du roi en
son conseil d'état, ancien colonel de (Iraffons, évêque de I.o Rochelle,
lit Sun cnln'-e solennelle dans su ville épiscopalc le 6 août 160't. Di^s le
mois de novembre suivant, il commençait la visite de son dioci'Se et ta
continua Jusqu'à sa mort, 4 novembre 1702, toujours à cheval.
2. Châtel-Alllon, Casirum ahnis, la première des quatre pfrnndes l>n-
ronnies de l'Aunis et la métropole du pays auquel il a donné son nom,
n'eiiste plus : ville, éplise, donjon ont Hé emportés par la mer ; et de la
paroisse il ne reste qu'un hameau rt'uni à Angoulins, et Iri-s fri^queuté
par les bai^rneurs pendant la saison d'étiJ. On va l'ériRer en commune.
3. "40 habitants, canton de Surfrères i< Charente -Inrérieurc),
4. Investigandum... si halieal clericum qui posait dnrcre scholsm, aut
le<;erc epistolam, aut cantare valeat, Ladbe, Conc, vni, 373.
d .y Google
d'Orléans, au synode de Bou sur Loire, apud Bullensem fun-
dum, l'an 878, répète les ordonnances d'Hincmar, d'Hérard et
de Théodulptie. ' Ainsi fait en 1501 le synode de Troyes : u Nous
ordonnons que chascun prestre qui a gouvernement du peuple
ajt unç clerc, lequel chante avec luy et lise l'épistre et les
leçons ; et qui puisse tenir escolle; et aussi les prestres doivent
admonester leurs parrochiens qu'ils envoient leure enfants à
l'église pour apprendre leur créance, et celluy clerc leur doit
montrer; et avec ce leur doit montrer toutes bonnes mœurs. » ^
Par les statuts du diocèse d'Evreux de l'an 1576, sous l'épisco-
pat de Claude de Saincles, il est mandé à tous à qui il appar-
tient d'établir des précepteurs dans les villes, les bourgs et les
villages, de faire choix de personnes capables, en s'entendant
ù cet elTet avec les habitants, dans le cas où il n'y aurait pas de
fondation suffisante.
Les curés, chez nous, se montrent dociles à ces prescriptions.
Nous venons de voir à Mauzé le clerc Michel Gaborit en 1688 ; il
y a encore les vicaires Mathurin Boisdon on 1732, Bauget en
1733 et Buffé en 1789. Au Buaseau a lel9 septembre 1694 : <• Point
de maitres d'école, sinon M. le vicaire, n A Benêt, * le curé dit,
6 mai 1674 : « B n'y a que M. nostre compagnon, M. Liaigre,
vicaire. Jl y a une femme mariée, <iui a deux ou trois iietitos fil-
les qu'elle instruit. Elle est de fort bon exempte. Nouvelle con-
vertie. » Aux Treize- Vents, s le 30 juin 1689; « B n'y a d'autre
"régent que lo dit sieur vicaire qui a dix ou douze escolliers. » De
même à Saint- .\ndré de La Marche, s le 21 juillet: « Le vicaire lient
1. Ut unosquique prcsliyler suuni habcat clericiim, quem reliKiosc
educare procuret. Et si possibîlittis illi est, scholam in ecclesia sua
habere Donnegligat;solerter(]uc caveat, ut qnosad erudienduin suscipil,
caste sinceriterque nulrial, Ladbe. I^mie,, vue, 638.
2. Slalula tijnodalia cîcilalix et ditrcesis Trecensi», 1501.
3. La Ous6eau,l.S20 habitants, canton de Couloagcs (Dcux-Sêvrcs), ja-
dis dioc(-sc de La Rochelle, 140 communiants.'
4. Benêt, ancien dioccite de La Rochelle, 400 communiants; aujour-
d'hui commune de 2,62S habitants, canton de Mnilkzais (Vendée).
B. Les Treize-Vents, doyenné de Saînt-Lourenl sur Sèvre, ancien dio-
cèse de La Rochelle; aujourd'hui du canton de Morlagnc (Vendée), 1.0 18
habitants.
6. Saiot-André de La Marche, 750 eommuiiianls, doyenné de Saint-
Laurent sur Sèvre, diocèse de La Rochelle; aujourd'hui
Uaiae-et-Loire, canlon de Montfaucon, 1.14S hafaitanls,
d .y Google
l'école pour les enfants n ; k Montigné, ^ le 26 juillet : « Il n'y a
pas d'autre régent que le dit sieur Etienne Boisdron, prêtre vi-
caire, qui tient l'écollc et a bon nombre dVscolliers. » Il en est de
mêmeàLaRomagne.s hu Longeron,* àGhambretoau,* selonles
procf'S verbaux de visite de cette même année 1689. A Coron, 5 le
I" octobre 1723, c'est un chapelain. Picard, prêtre du diocèse
d'Angers, cbapebtin de la chapelle dé I^a Roche en cette pa-
roisse, ■ qui prend des écoliers, o l'ne de ses parentes instruit les
fdles, sans compter une autre institutrice. « Prrrine Itichou, qui
tient les écoles des lîllcs ; elle lait bien. <• A Roussay, ^ c'est un
prêtre habitué : « Mesaire François Jamin, prêtre habitué, tient
une petite écolie ; et Charles Cousin une autre de petits enfants,
auxquels il enseigne les prières, b Mai&si le maître est malade,
adieu l'école. A Moulins,' le Ifi juillet 1680 :« Le ditsieur vicaire
(Etienne Brissenu) avait toujours bien tenu lécolle jusqu'à noël
dernier qu'il tomba malade, dont il n'est pas encore remis ; ce qui
la obligé de cesser cet exercice ; et il n'y a point à présent d'au-
tre régent en la paroisse. »
Souvent jiussi le curé lui-même se faisait inslitulcur. A Saint-
Malo, » le 30 juillet 1689, je trouve : « M", le curé (Mathurin Audu-
1. Saint- Martin de Mootigné, diocèse de La Rochelle, élection de Mon-
tre u il- J)el la y, 5S0 comniuniaDts;canton de Montfaucon (Maine-et-Loire),
1,187 habitants.
2 Saint-Romain de La Romagne en Anjou, élection de Monlreuil, dio-
cèse de La Rochelle, 400 communiants, canton de Montfaucon (Maine-et-
Loire), 1.283 habitants.
3. Notre-Dame de Longeron, diocèse de La Rochelle, 800 coaimimiants;
canton de Montfaucon (Maine-et-Loire), 1.703 habitants.
4. Notre-Dame de Chambreteau, diocèse de La Rochelle, W» com-
muniants, canton de Mortagne (Vendée), 913 habilanU.
5. Coron, dans l'Anjou, diocèse de La Rochelle, élection de Montreuil,
canton de Vihicrs {Maine-el- Loire), t.9iO habitants.
6. Saint-Pierre de Houssay, 400 communiants, diocèse de La Rochelle,
élection de Monlreuil-Beilaj, en Anjou; canton de Montfaucon (Maine-et-
Loire), l.lSt habitants.
1. Moulins, canton de Chàtillon (Deui-Sèvres), 708 habitants ; dayenné
de Saint-Laurenl sur Sèvre, diocèse de La Rochelle, 400 communiants.
8. Sainl-Malo du Bois, en Poitou, diocèse de La Rochelle, élection de
Mauléon, 250 communiants; 923 habitants, canton de Morlagne ^Vendée).
d .y Google
— 91 — .
reau)tieiitescoiIe hors le temps des travaux, n A Auzay, ^ 28 juin
1702. "le sieurLotiisGrimonard, prêtre du diocèse de Cou tances,
âgé d'environ 45 ans, fait liien et enseigne aux jeunes gens. » .\
ViHiers, ^ le 28 avril 1674 : « fî'est moi. répond le curé Jacques
Gretier, qui enseigne à tous ceux qui veulent venir. » .\Fouras, 3
10 septembre 1688. il en est ainsi. " Nous aurions cogneu par les
interrogations faittes à de jeunes enfants qu'il (le curé René Fa-
vreaul fait bien ses instructions; et de fait, il nous a dit, devant
une grande partie de son peuple, que chaque dimanclie il fait
deux fois le catéchisme. 11 n"y a ni régent ni régente en la
dite paroisse. » Six ans après, le 19 novembre 169i, lévèque
faisait la même remarque : « Aurions ensuite demandé s'il y avoit
un maistro d'escoUe ; et nous auroit esté répondu que non, mais
que le sieur euré iRenc Fouequerault) instvuisoit les enfants qui
vouloient bien aller chez lui. nPrèsdeKochefort, la même année.
Yves, commune de 267 hahilants, a aussi le curé pour instituteur:
• Aurions ensuite demandé s'il n'y a point de maître d'écolle; à
quoi on nous a répondu qu'il n'y en auroit point;. mais que M. le
curé (Claude Gougenot de Villers) prcnoit la peine de vouloir
bien enseigner ce qu'il y a de jeunes garçons, et n'y avoir point
non plus de maîtresse d'écolle; et aurions exhorté les pères et
mères de faire en sorte d'en avoir pour enseigner leurs jeunes
filles. "
Même remarque pour Saint-Laurent de La Prée, canton de Ro-
chefort, en 1094; pour Treize-Pepliers * en 1C89; pour Sanzay
en n07, pour Vouvray en 1714; pour Saint-Loup en 17'24 ; pour
La Romaine, pour le Longeron, pour Montigné. pour Chambre-
taud en Ili89, ]iour Saintes en 1587, où le lîonaeil municipal dé-
i. Notre-Dame d'Auzay de La Manière en Poitou, élection de Fonle-
nay, diocèse de La Rochelle, 400 communiants; canton de Fonlenay
(Vendée;, 7TÎ habitants.
2. Villicrs en Plaine, en Poitou, diocè.se de La Rochelle, 350 commu-
nianU, commune de t,38t habitants, canton de Coulonges (Deui-
Sèvres).
3. Fouras, 300 communiants, paroisse de Saint-Gaudons, 800 livres de
revenu à la présentation de l'abbé de Saint-Maixent; canton de Roche-
fort (Charcnte-Inréricure) 1.028 habitants.
i. Treize-Septiers. en Poitou, diocèse do La Rochelle, <;ieclion de Mau-
léoD, canton de Montaigu (Vendée), 1.327 habitants.
d .y Google
- 92 -
fend à * measirc Régnier Grevoillo, pi-nstrc n do retirer t aucuns
onfans dans sa maison pour les enseigner n. Près do lu, à Ge-
niozac, cheMieu de cimlon, il y avait en 1668 un occlësiaaiique,
Jean de Bordaec, dont le eiiré Pouzeau écrivait à sa mort (1713] :
« C'était un digne prostré, .il faisait de gnindea aumonoB... il
prêchait souvent, cnléehisait, instruisait la jeunesse et entrete-
nait le bon ordre dans la paroisse. •> Le |-' mai I67i. lîené Au-
ehor, curé de Saint-Maxirc, ' écrit ce regret touchant : « Il ny a
point de maistres descole que moy, quand Dieu me donnoit la
santé. B
On voit même le curé tenir chez lui plusieurs élèves qu'il in-
struit, souvent pour le séminaire; et il n'est pas rare dc trouver
dans le même endroit deux pchaionnats, qu'on appellerait au-
.jourd'hui pensionnat laïque et pensionnat ecclésiastique, l'un,
c'est à croire, faisant un peu concurrence à l'autre. Je note le
fait en Saintonge, à Archiac, chef-lieu de canton de 1 .227 habi-
tants. Voici d'abord l'inatituleur : « Le aieur Colin, lit-on dans le
■Join-iial de Suintonge et d'Angoumois (n" du l.'ï mai 178Î), éta-
bli à .\rchiaccn vertu des lettres d'approbation de MP l'évèque
de Saintes, y enseigne la langue latine, l'arithmétique et la géo-
graphie, et y tient pensionnat de jeunes gens de tout âge, où ■
tout ce qui .i rapport à l'éducation civile et chrétienne est mis on
usage. Archiac est à 3 lieues de Cognac, 3 de Pons et 2 de Bar-
hezieux. <•
Le curé à son tour, un an après, réclame aussi des élèves. Je cite
le passage qui est aSHOK curieux : « M. Sicard, curé d'Arrhiac,
continue à recevoir des pensionnaires au prix de 350 livres par an;
sur quoi il fournit absolument tout ce <]ui leur est nécessaire,
comme poudre, pommade, peigne, enere, papier, plumes, etc. Il
fait aussi raccommoder leurs hardes à ses frais. Il leur montre à
jouer du violon, pourvu que les parents se chargent de fournir
l'instrument et de l'entretenir de cordes; il exige que les pension-
naires soient mis décemment, c'esl-à-din', suivant les facultés des
parons. " ^
Ailleurs, dans le diocèse d'Autun, l'obligation est directement
1 . Saint-Maiire, S54 habilanls, canton de Niort (Deux-Sèvres >; ancien
lioci-se de La Rochelle, 330, 40 ou 50 communiants, suivant les années.
2. Journal de Saintoni/e el 'l'Anijoumoii, 13 juin 1788, n" jiniv, page
d .y Google
— 93 —
faite au curé d'enseigner ou au moins de trouver un instituteur
de concert avec lea iiabitunts. MF Gabriel de Roquettu dit :
■ Pour satisfaire à une telle obligation, nous ordonnons que les
curt'S et preslres tiendront les petites écoles, ou choisiront avec
les habitants de la paroisse une personne de probité, capable
d'enseigner ces jeunes enfanis ; et l'acte de leur choix, les attesta-
tions de probité et leur capacité ayant été reconnus par nous ou
parnos grands vicaires, il leur sera donné permission de tenir ces
eseoles. Et parce que les meslanges des filles avec les garçons a
toujours «té fort préjudiciable, el que nous en avons mesme ap-
pris des accidens funestes, nous ordonnons qu'il y ait dans cha-
que paroisse deux escoUes, lune pour les garçons et l'autre pour
les filles : celle des garçons tenue par un homme, et celle des litles
par une femme ou une tille de piété, n '
C'est bien souvent un prêtre que le conseil de la commune
choisit pour régent de ses écoles, comme par exemple à Aubiet
(Gers) pour Jammes Tesset, prêtre, en 1563; Jean Lavernet,
prêtre, en 1577-1585; en 1614, Jean Fourcade, prêtre; Antoine
Aïeux, prêtre, bachelier en théologie, en 1688. Si l'instituteur
manque, pour ne pas laisser les enfants sans instruction, le curé
près de là, à Mouroux (Gers) en 1017, se charge de l'école avec
ses deux vicaires. ^
Dans le diocèse de Rouen, en 1689, l'archevêque Colbert, à
Saint-Honoré, doyenné de Longueville, ordonne que u le vicaire
fera l'escoUe, à peine de satsiedeson temporel puisera einpioyé
à la faire tenir régulièrement o; en 1691, au Mesnil-sous-Lille-
bonne, que la fondation qui oblige le chapelain à tenir école,
sera exécutée, à peine do saisie des revenus de la chapelle ; à Ui-
ville-Ia-Rivière, à !3crville-sur-Seine, au Mesnil-Mauger, àBuint-
Aubin de Cictot, en 1692; à Notre-Dame du Bec, à Folleville,
en 1697, à Bellefosse, à Mesnil-Duredent en 1G98; à Dompierre
en 1699, qu'il y aura pour tenir l'école un clerc, souvent imposé
au curé, quelquefois rétribué par les habitants. En 1664, il est
enjoint au curé de Bdutle, doyenné de Foucarmont, « d'avoir
un maitre d'école pour enseigner la jeunesse. » Par suite, en
1. Ad. de Charmasse. /i'(a( de l'instruction primaire dsm l'a.
d'Aulun pendant let XVII' et XVUi' siédes, I8T(, page 18.
2, Dubord. Heckerche» sur l'inslruclion publique dan» i
avant il89, dans la Revue de Gascogne, juillet 1813.
d .y Google
— 94 —
1663, Bur les 38 paroisses du doyenné de Foucarmont visitées,
26 possédaient une école dont 14 étaient tenues par les curés ou
vicaires, 12 par des niagisters.
En 1692, dans le doyenné de Bourgtiieroulde, sur 16 paroisses
visitées on en cite 12 que dirigeaient des curés ou des vicaires.
Pour le siècle suivant, voici quelques chilTres ; s'ils sont arides,
ils ont cependant leur importance. Kn 1710, le doyenné deChau-
niont, sur les 37 écoles de ses 55 paroisses qui sont inspectées,
en a 2 tenues par des vicaires, 31 par des clercs laïques; ce-
lui de Magny, 58 paroisses, 41 écoles, 2 curés, 4 vicaires, 1 cha-
pelain, 31 clercs, 1 particulier; Meulan et l'ontoise, 51 parois-,
ses, 42 écoles, 3 curés, 5 vicaires, I chapelain, 34 clercs; en
1713, Le Havre, 37 paroisses, 26 écoles, 4 vicaires, 22 clercs;
Loges, 34 paroisses, 27 écoles, 4 vicaires, 20 clercs; Saint-Ro-
main, 43 paroisses, 29 écoles, 2 curés, 2 vicaires, 18 clercs;
Vatmonl, 41 paroisses, 28 écoles, 2 curés, D vicaires, 20 clercs;
l'année suivante, Bocqueville, 49 paiMisses, 37 écoles, 4 curés,
16 vicaires ; Brechy, 49 paroisses, 37 écoles, 2 chanoines, 1 1 vi-
caires, 4 clercs ; Cauville, 56 paroisses, 49 écoles, 2 curés, 23 vi-
caires, 23 clercs, 1 particulier; en 1715, Envermeu, 46 paroisses,
31 écoles, 7 curés, 4 vicaires, 13 clercs laïques; Eu, 40 parois-
ses, 33 écoles, 7 curés, 2t vicaires, 5 clercs; FoUeville, 33 pa-
roisses, 24éeoles, 1 vicaire, 22 clercs; Longueville, 46pai'oisseB,
30 écoles, 8 curés, 13 vicaires, 8 clercs ; Ry, 53 paroisses, 34 éco-
les, 8 curés, 11 vicaires. Il clercs ou particuliers; en 1716,
Bray, 34 paroisses, 25 écoles, 3 curés, 11 vicaires, 8 clercs;
Foucarmont, 57 paroisses, 42 écoles, 7 curés, 16 vicaires, 19
clercs, 1 femme; Gisors, 47 paroisses, 42 écoles, 4 curés, 16 vi-
caires, 17 clercs, 2 particuliers ; Neurchâtel, 52 paroisses, 48 éco-
les, 6 curés, 19 vicaires, 23 clercs ; en 1717, Aumalc, 24 purois-
ses, 23 écoles, lîl clercs, 3 vicaires; lîourgllieroulde, 4i parois-
ses, 33 écoles, 2 curés, 4 chapelains, 1 sous-diacre, 10 vicaires,
5 clercs, 7 particuliers; Pont-Audenier, 52 paroisses, 38 écoles,
4 curés, 9 vicaires, 21 clercs; Saint-Cjeorges, 55 paroisses, 37
écoles, 7 curés, 19 vicaires, 11 clercs.
Aux premières années du règne de Louis XV, les clercs laï-
ques étaient plus nombreux dans les écoles que les ecclésias-
tiques, .\ la lin du xviii' siècle,' ce serait plutôt le contraire. *
1. Ch. de Robillard de Beaurepaire. Recherches sur l'inslruction pu-
blique dam le diocèse de Itouen avant 478S, (omc n, p. 4tiH, pasaim.
d .y Google
— 95 —
Certains vicaires alors n'obtenaient des gages de la paroisse
qu'à la condition d'instruire les enfants.
Ces conclusions ne sont pas tout à fait celles de M. Théophile
Boutiot dans son Uiatoiredc l'instruction publique etpopulaire
à Troyes, pendant les quatre derniers siècles, p. 87 : « Le clergé
Tut pendant de longs siècles le distributeur exclusifde l'instruc-
tion. Au XV* siècle, il commence à céder la place à quelques
laïques. Il enseignera encore; mais il n'y aura plus pour lui l'o-
bligation, comme au moyen âge, de tenir école sous les porches
ou sur les parvis des églises. Il ne résigne pas ses anciennes
prérogatives ; mais il laisse aux gens du siècle, à des institu-
teurs libres, une bonne part et souvent la plus large part dans
l'enseignement primaire. »
Quand ce n'était ni le curé ou le vicaire, ni le chanoine ou le
chapelain, c'était le clerc ou le sacristain, comme on vient de le
voir en Normandie, comme ou le peut constater en Saîntonge.
A Saint'Mard, en 168ri, le sacristain fait les fonctions de régent,
et a « sept à huit escolliere ». A Saint-Sigisniond, ' 10 mai 1674 :
« Pour maitre d'école, le sacristain a toujours montré à la jeu-
nesse depuis 14 ou 1^ ans qu'il est dans la paroisse. Je trouve
qu'il s'en acquitte assez bien, selon sa capacité. Il est assez dé-
vol et craignant Dieu. Il a soin que ses écoliers étant à l'église
y gardent la modestie. Il a femme et enfants qui sont craignants
Dieu. " A Saint-l'ierre du Chemin (Vendée), le 2 juin 1690:
■ Le sacristain enseigne à lire à huit ou dix enfants, et un autre
bourgeois. •>
<• L'existence de l'école à câté de l'église, du maitre à côté du
curé, était déjà une ancienne institution dans la seconde moitié
du xvii' siècle, a dit, page 118, Fayet, qui ajoute : a Ce fait est
général dans nos paroisses. » On voit que dans le diocèse de La
Rochelle il en était de miïme. L'observation avait été déjà faite
par Cavoleau en sa Slalislique de la Vendée, page 866 1 » Dans
les campagnes, l'instruction élémentaire de la lecture, de l'écri-
ture et du calcul était confiée à des maîtres d'école dont la plu-
part étaient attachés aux Églises en qualité de chantre, n
1. 300 commuuisDts ; 1.G5I habitaots, cantou de Maillciais (Veodée).
d .y Google
DES ÉCOLES UIXTBS. LE HAHI ET LA FEUME INSTITUTEURS.
DÉFENSES DES CONCILES.
VB0TE3TATION3 DES ^.VÈQUES. CAS DE TOLÉRANCE.
Une autre prcscri])tion rigoureuse esl la séparation des sexes. '
Point d'écoles mixités, c'est la loi ecclésiastiiiue. D'abord le con-
cile tle Bourges eu 1584, titre SXix, can, vi, veut qu'on mette, à
la tète des écoles de filles, des veuves ou des femmes pruden-
tes. ' Mais nvant, les statuts de 1357 contiennent cette disposi-
tion formelle : « Nulla mulierliabcat nisi filias, absque dispen-
satione cantoris, nec magister nisi pueros, nisi de cjusdetn dis-
pensatione. o De plus, en IG5â, le 18 novembre, « Michel Le
Masie, conseiller du roi en ses conseils d'état et privé et sei-
gneur des Hoches Saint-Paul, chantre et chanoine de l'église
métropolitaine do Paris, collateur, juge et directeur des petites
écoles de la ville, fauxl>ourgset banlieue de Paris... pour remé-
dier et obvier aux désordres, abus et malversation qui sont ar-
rivez et peuvent arriver journellement es dites escoles par le
meslange des lilles avec les garçons n, renouvelle « trèa expres-
ses inhibitions et défenses faites aux dits maistres d'enseigner
aucunes filles en Jeurs escoles, et aux maistresses d'enseigner
aucuns garçons *, parce que, « au mépris desdits statuts, régle-
mens et arresis aucuns desdits maistres et maistresses ne dé-
laissent pas d'entreprendre et continuer un semblable meslange
des dites filles avec les garçons, ce qui a causé et peut causer et
produire de nouveaux désordres, dans la dépravation du siècle
présent, où l'on ne peut apporter trop de circonspection pour la
conduite de la ji^unesse, veu que de cette première instruction et
des premières habitudes qui sont imprimées aux enfants dans
les escoles, dépend entièrement tout le reste des mœurs, consé-
quemment le salut ou la perte de tous les hommes», ^ el il con-
1 . Fuellaniiu iiistitutioiii pru^ndantur probalic ridua', aut inalronœ qua;
cas rcligiose vlvcndi formam et logeiidi rationcm studiose doceant. —
Labbe, Conc , sv, 1098.
2, Jourdain. Histoire de l'université de Paris; Pièces juslificatiies, cii,
p. 97.
d=,Google
_97-
danine les délinquants ù 4 sous parisis d'amende et ù la desti-
tution en cas de récidive.
Enfin, dans laws qui précède, les statuts des petites écoles
publiés en 167-2 par l'ordre du chantre Claude Joly, le promo-
teur Martin Senncl, s'aclressant aux mailres et maîtresses, leur
fait cette reco m ifian dation : « Donnoz-vous iiien de garde de
n'avoir point en vos écoles des enfans de ditTérent sexe : vous
en Bçavez les raisons; vous n'ignorez pas les accidens et incon-
véniens qui peuvent arriver. «
Nos évèques de La Kochclle et dé Saintes ne tenaient pas
moins la main à cette toi de bonne discipline, et dans leurs vi-
sites ils ont soin d'en faire constater In violation. A Saint-IU'my. ^
en 1074 : « Il y u un maitre d'école. Il n'est point approuvé. 11 re-
çoit les filles comme les gur^'ons. » A l'uy-de-Sèvrp, paroisse
réunie à Fayo-Moreau, le 18 septembre 1674 : u II y a un maiire
d'éco!e qui est de la paroisse; il y a longtemps qu'il enseigne et
s'en acquitte apsez bien. Il reçoit de petites lilles. Il fait le caté-
chisme. II chante mal et tait garder la modestie. » A Monlcou-
tant, le 9 septembre 1707 (800 communiants et autant de hugue-
nots] ; a Le nommé Jean Maupillier et Louis Ouillobaud sont
maîtres d'écolles; on est content d'eux. Il y a aussi deux mai-
tresses décolles pour les filles, dont on est aussi content. Nous
avons ordonné que les maîtres d'écolles n'enseigneront que les
garçons, comme les maîtresses n'enseigneront que les filles,
suivant lés règlements de notre diocèse, llsn'ont de gages nyJcs
uns ny les autres. « Au Guéde Velluire, ^ le 3f août 1714 : « 11 y
a deux mailres d'écûlles, sçavoir le sieur Ozias et le sieur Carte-
ron. Ils font assez bien leur devoir ; mais sur ce qu'on nous a dit
qu'ils enseignaient des filles avec les garçons, noua leur delTen-
dona d'enseigner à l'avenir des lilles, et leur ordonnons d'ensei-
gner seulement des garçons, comme aux maîtresses d'enseigner
seullement des tilles, suivant les réglemens que nous avons
cy-devant faits, a
Même remarque en 1727, pour Notre-Dame de Hochefort, le 29
avril : u Nous avons detTendu aux maîtres et maîtresses d'école
1. m habitants, canton de Niort (Ucux-Sèvres),
3. Gué en Poitou, élection de Fontenay, 600 communianls, district de
Velluire qui a 300 communiaots; canton de ClialIlé-les-Marais (Vendée],
1,167 habitants.
d .y Google
- 98 —
de la ditte paroisse de recevoir des enfants de différent sexe, et
nous avons interdit tous ceux et celles qui tiendront les écoles
sans notre permission par écrit » ; et pour Saint-Louis de ta
même ville, le 37 : « Il y a plusieurs maîtres et niHÎlresses d'école
à qui noua avons ordonné de ne jamais recevoir des écoliers de
dilTérents sexes, et nous avons interdit et delïéndu d'enseigner
ù tous ceux qui n'auront pas notre permission par écrit, o
En 1752, le 24 février, Louis-Marie Suarès d'Aulan, évêque de
Dax,écritàd'Estigny, intendant de la province : » L'article de la
défense aux réyrenls de recevoir des lilles à leur école n'est pas
moins essentiel. J'ay été obligé de faire chasser de mon diocèse
des régents pour des horreurs commises avec des filles... »
La loi civile n'était pas moins rigoureuse. Un arrêt du parle-
ment de Paris, du 19 mai 1G28, fait également défenses expresses
B à tous maistres enseignans par la permission de M. le chanlre
d'avoir des fdles pour les enseigner en leurs écoles, et sembla-
blement à toules maîtresses d'avoir des garçons pour les ensei-
gner. » Puis, quand la loi estlrop ouvertement violée, c'est le roi
lui-même qui se charge de la rappeler. Le 15 décembre 1040,
Louis XIU écrit à l'évéque de Poitiers : « Etant arrivé depuis
peu par deçà un très grand scandale en une école où un pré-
cepteur recevait des lilles; et ayant fait réflexion sur les causes
de ce mal, et sur ce qui seroit à faire pour l'empescher à l'ave-
nir, j'ai estimé nécessaire pour cette fois d'ordonner que toutes
les écoles pour les garçons seront tenues par des hommes ijui
seront reconnus de capacité et probité requises pour enseigner
la jeunesse ; et que toules celles pour les filles seront régies par
des femmes ou des filles, sans que les garçons et les iilles puis-
sent jamais être reçus en même école pour quelque prétexte que
ce soit; ni qu'aucun maitre ou maitresse tiennent écoles qu'ils
n'aient approbation et litre dei;eux qui doivent avoir supériorité
sur eux, selon les lois et les coutumes des lieux, n ^
Aussi l'évëque, le célèbre Henri-Louis Chasteigner de La
RochepoKay, s'empressa-t-il, 7 janvier 1641, de faire un man-
dement à ce sujet : « Nous faisons très expresses inhibitions et
défenses à toutes sortes de personnes de l'un et de l'autre sexe,
de quelque âge, condition et qualité qu'elles soient, dans l'éten-
due de noire diocèse, de tenir écoles, ou recevoir en leurs mai-
1. Mémoires du clergé de Fra
d=,Google
sons garçons ou filles, pour les instruire à lire, écrire ou aux
principes de grammaire, et généralement de s'ingérer en tiuel-
que instruction de la jeunesse que ce soit, qu'elles n"ayent
comparu auparavant par devant nous pour c'tre examinées et
recevoir notre permission, ou de ceux que nous voudrons com-
mettre. » * Et comme il y avait ici ordre du roi, le lieutenant
général en la sénéchaussée et siège présidial de Poitiers, Nico-
las de Sainte-Marthe, publia, 19 février Ifiil, une ordonnance où
il faisait " inhibition et défenses à toutes personnes, tant catho-
liques que de la religion prétendue réformée, de l'un et de l'autre
sexe, de tenir école ni continuerou s'immiscer en l'exercice de
l'instruction de la jeunesse, soit garçons ou lilles, sans avoir au
préalable la permission du dit sieur évêque de Poitiers, laquelle
ils seront tenus de communiquer audit procureur du roi, aupa-
ravant que de pouvoir continuer ledit exercice ; et au has de la-
dite permission faire insérer ladite communication qui en aura
été faite, à peine de cent livres d'amende, d '
A Vignacourt (SommeJ, Bernard, ancien curé de Berleaucourt,
touché de voir un si grand nombre de garçons et de filles pêle-
mêle dans une même école, sous un seul niaitre, conçut le
dessein de fonder une école defdles; il acheta un manoir d'un
journal et demi au centre de la paroisse, et il le donna à la com-
munauté des habitants en 1702, à la condition d'y faire con-
struire un bâtiment capable de servirde demeure à une ou deux
maitresses d'école et pour y tenir les élèves, La maison de
Chaulnes y plaça à ses dépens une religieuse de l'institut de M.
Boquillon ; en 1740, le nombre s'est si fort augmenté qu'il fallut
créer une seconde classe pour les plus jeunes lilles. Moreau,
chanoine d'Amiens et prieur de Boves, y fil à ses dépens venir
une seconde religieuse 3.
Bien souvent le mari avait les garçons, la femme les filles,
comme à Ciré en 1698. A Sainte-Ouc^nne. * 26 avril 1679 : « Il y a
un maistre descole que j'ai fait venir de Niort depuis peu. Il n'a
pas encore d'approbation parce qu'il n'était pas bien assuré s'il
resteroit ou non, le voulant éprouver avant de le demander. Il
1. Uémoirei du clergé de Frnnce,i. i, p. 9"8.
2. Mémoire* du clergé de France, t. i, p. 980.
3. Invenlaire dea arehwes de la Somme, série c. b,, ii
4. 670 habitants, canton de Champdeniers (Oeux-Sûi
d .y Google
— 100 —
s'acquitte assez bien de son devoir, autant que j'ai pu connoistre.
Sa Temnie enseigne les iilles et Tait le cathécisme un jour de la
semaine, a En 1704, Berthomé, > curé doyen de Marsilly en Aii-
nis, atteste, le 9 janvier, que « M"° Marie-Suzanne Quimhail,
chargée de l'instruction des jeunes (illes de la paroisse de Mar-
silly », et il M. Laurent Quimbail, chargé de l'instruction des
jeunes garçons, ont rempli leur devoirpenduntlannéc dernière.»
Dans ce cas on obligeait les deux époux, ou bien la fille et le
père, à séparer les écoles. A Thairé, canton d'Aigrefeuille (Cha-
rente-Inférieure), le 27 novembre 1694; « Aurions ensuite de-
mandé après le maislre et niaistresse d'escole ; et nous auroit
été répondu que c'étoit le mari et la femme qui instruisent la
jeunesse ; et aurions défendu de tenir les deux écolles dans la
même chambre ny même dans deux différentes qui puissent
avoir communication ensemble. »
ORDONNANCES nES I^.VÉQUES DE SAINTES ET DE LA ROCHELLE
POUR LES ECOLES. CHUSSOL u'uZÈS,
PIEHHE-LOUIS DE LA ROCHEFOUCAULD, ANTOINE DE BRANCAS, ETC.
On se fera unç idée de iimportance que l'évèque de La Ro-
chelle attachait à ce devoir de veiller sur l'éducation, si l'on
parcourt les ordonnances synodales du diocèse, titre XVtr. Il y a
là tout un petit code pédagogique, un manuel d'éducation à l'u-
sage des maitres et des inspecteurs des écoles. Le chapitre est
Intitulé : Des écoles chrétiennes. Je transcris ce qu'il contient de
plus important.
" I. Il n'y a point de moyen plus efficace pour sanctifier une
paroisse que de faire en sorte que Jes jeunes enfants soient bien
élevés el bien instruits pendant qu'ils ont encore leur innocence
baptismale. On ne saurait croire combien forte et profonde est
l'impression que font ces premières instructions dans un âge si
tendre : ce qui fait qu'ils retiennent pour l'ordinaire pendant
I. Dont la signature est légalisée le 12 mai 11)^4 par Maussac, doyen
du chapitre et vicaire général d'Emmanuel de Crussol d'Uièa, évèque
de La Kochellc.
d .y Google
- 101 -
toute leur vie les bons principes qu'ils ont reçus dans cet âge là.
C'est ce qui doit obliger les curés à prendre toutes les voies que
la charité leur pourra inspirer pour établir dans leurs paroisses
de petites écoles et avoir des maîtres H des niaitresses d'une
piété et d'une capacité reconnues.
» II, Il est de la dernière importance d cmpôdier que des
personnes déréglées ne singèrent dans l'emploi de niaitres et de
maîtresses d'écoles. C'est pourquoi, conformément aux règle-
ments ecclésiastiques et déclarations de sa majesté et arrëls du
conseil, noua déTendons à toutes les personnes de l'un et de
l'autre sexe de s'immiscer à tenir des petites écoles dans notre
diocèse sans noire approbation et permission par écrit : et nous
déclarons que nous ne Jeurdonnerons cette permission qu'après
nous être bien informé par nous-mêmes ou par le curé de la
paroisse et autres personnes dignes de foi, s'ils sont bons catho-
liques, s'ils sont capables et propres pour l'instruction de la
jeunesse, et enfin s'ils sont de bonne vie et mœurs.
» m. Selon les décrets des conciles, les lettres patentes de
Louis Xlll, les déclarations des rois ses successeurs et les ar-
rêts des cours supérieures, nous défendons aux maîtres d'écolo
d'enseigner des filles, pareillement aux maîtresses d'école d'en-
seigner des garçons, et de les recevoir réciproquement dans
leurs écoles, sous quelque prétexte que ce soit, et même ù des
heures différentes.
» TV. Les maîtres cl maîtresses d'école auront toujours devant
les yeux qu'ils «ont principalement établis pour élever les en-
fants dans la piété cl pour leur apprendre à mener une vie tout
à fait chrétienne.
i> V. Ils se souviendront par dessus tout que, pour bien in-
struire et élever les enfants, il faut agir et parler avec eux comme
avec des personnes avancées en âge dont l'esprit et la raison
seraient tout-à-fail formés...
" VI. Ils prendront bien garde de ne jamais corriger leurs
disciples avec passion et em|iorlcmcnt; mais quand ils seront
tombés dans quelque faute, si c'est la première ou la seconde
fois, et qu'ils n'en aïeul pas bien connu la malice, on se conten-
tera de les prendic en (larticulicr pour les avertir de leurs
fautes, leur marquer les raisons qui doivi-nt les porter à les évi-
ter, et leur donner avis en même temps qne, ails y retombent,
on sera obligé de les punir: si, après cela, ils comnieltent la
même faute, on pourra les punir autant que leur faute le méri-
d .y Google
— 102 —
tcra, pourvu qu'on le Taese avec modération et qu'on leur mar-
que que ce n'est point par colère, ni par emportement qu'on le
fait, mais seulement pour leur bien et pour leur avantage, afin
qu'ils se corrigent.
» VII- Comme l'établissement des petites écoles est chose im-
portante et très propre à réformer les moeurs de toute une pa-
roisse, les curés prendront un grand soin pour les soutenir; ils
visiteront souvent les écoles des garçons et des filles, accompa-
gnés de quelques personnes de piété ; ils veilleront sur les vie,
mœurs, doctrine et conduite des maîtres et maîtresses d'écoles,
pour nous en rendre compte: ils noua marqueront s'ils ne vont
point au cabaret, s'ils évitent les jeux de hasard et les mau-
vaises compagnies, s'ils sont retenus et modestes dans leur ex-
térieur,'s'ils reçoivent les pauvres comme les riches: ils nous
informeront s'ils observent la manière que nous venons de mar-
quer pour bien élever les enfants, en leur parlant et agissant
avec eux comme avec des personnes avancées en âge et dont
l'esprit serait fout à fait formé; s'ils ne les châtient que par
raison et sans aucune aigreur, après les avoir avertis deus ou
trois fois de leur faute; enfin, ils nous rendront compte s'ils
commencent leurs exercices par la prière, s'ils s'acquittent de
leurs emplois avec des sentiments de piété et de religion, s'ils
fréquentent les sacrements, si la doctrine des livres qu'ils font
lire est orthodoxe, s'il n'y a rien d'impur et d'indécent ; s'ils en-
seignent aux enfants le catéchisme comme il faut; s'ils les font
prier Dieu le matin et le soir, à genoux; s'ils les disposent à re-
cevoir les sacrements ; s'ils les font assister à la sainte messe
et aux vêpres toutes les f^tes et dimanches avec silence et mo-
destie ; s'ils leur inspirent la crainte de Dieu, le respect qu'ils
doivent à leurs pères et mères et l'horreur du péclié: enfin, s'ils
observent généralement tous les règlements que nous avons
donnes pour les écoles de notre diocèse, » *
Or, quand en 1780 François-Joseph-Emmanuel de Crussol
d'Uzès, éviique de La Rochelle depuis 1768, réimprimait ces
B Ordonnances et règlemens synodaux n, il n'innovait rien et se
contentait de reproduire ce qui existait. Il le dit dans son man-
dement du 20 mars 1780, page ix: « Le recueil que nous vous
1. Ordonnance et rèfflemens aj/nor/aax du diocèse de La Rochelle ; Pa-
is, Simon, 1780, in-S", pages 161-166.
d .y Google
— 103 —
présentons aujourd'hui, nos très chers frères, est l'ouvrage de
plusieurs de nos illustres prédécesseurs ; il ne contient aucune
disposition qui ne soit conforme à l'esprit de l'église: il est le ré-
sultat des anciens synodes du diocèse, n En effet, le titre porte
B Ordonnances et règleinens... publiés ot mis en ordre par Mgr
Etienne de Champflouren 17 1(1, réimprimés parordre de Mgr Fran-
Çois-Joseph-Emmanuel deCrussold'Unès.» H'aiitre part, Etienne
de Champflour,dans son mandement du 30 novembre 1700, dé-
clare : « Toutes les ordonnances que nous donnons dans ce re-
cueil ont été déjà publiées par nos prédécesseurs ou dans le
synode que nous avons tenu au commencement de notre épisco-
pat. » Ce qu'il fait, c'est simplement une nouvelle impression dos
ordonnances. « En effet, celles que ion avait imprimées du
temps de Ngrs Descoubleau et de Raoul ne se trouvent plus, et
l'impression en est entièrement finie. » Je regrette vivement de
n'avoir pas trouvé ces règlements du cardinal de Sourdis et de
Jacques Raoul de La Guib.iurgére. Ils auraient certainement été
une pièce importante.
Pour le diocèse de Saintes nous avons les ordonnances syno-
dales publiées en 1783 par Pierre-Louis de La Rochefoucauld *
peu de temps après son élévation à l'épiscopat. Ici encore le
prélat nous informe dans un avis préliminaire que ces règle-
ments sont l'œuvre d'un de ses prédécesseurs. Il n'y a » fait
que de très légers changements qui lui ont paru indispensables,
surtout pour un cas réservé. » Et la première page nous ap-
prend qu' u ils ont été lus et publiés auK synodes tenus le 18 avril
et le 2 mai 1746. »
Le chapitre vii,I^es mai très cl das maftressps d'école, contient
5 articles, page 20:
« I. Nous exhortons fous les curés, surtout des principales
paroisses de notre diocèse, à se procurer autant qu'il leur sera
possible, des maîtres et des maîtresses d'écoles, d'une bonne
conduite et capables d'instruire chrétiennement les enfants de
l'un et de l'autre se\e.
1. Pierre-Louis de Ln Rochefoucniild, niS au Vivier, paroisse de Saint-
Cybard du Pérat, diocèsp de l'érigiieiii, le 13 octobre 1141, mort â Pa-
ris, au couvent des Cannes, li- 2 se[)leml)re IlSii. Voir l'ni- riclime de»
Mptembrisear!'. Pirrrr-I.nui» Je Lu llocliffouraulil, |iarM. Louis Audint,
d .y Google
— 104 —
» 11. Voulons que dans toute l'étendue de notre diocèse au-
cuns ne s'immiscent de tenir lesdites t^coles saos notre appro-
bation, que nous n'accorderons à personne, qu'après nous être
assurés de leur bonne vie et nifeiirs, ca|)Hcité et attachement à
la religion calliolique, apostolique et romaine.
» m. Défendons aux maitres d'enseigner ni d'admettre les
filles dans leurs écoles, et aux maîtresses d'enseigner ni d'ad-
mettre les garçons.
» IV. Les uns et les autres auront soin d'enseigner la doc-
trine chrétienne aux enTants et de les conduire à l'église pour
y entendre la messe et assister aux autres offices divins,
» V. Lob curés auront soin de visiter de temps en temps les-
dites écoles, et de veiller à ce que les maitres et les maitrcsses
s'acquillent de leurs devoirs, dont ils nous rendront compte.
Voulons que ceux que nous avons approuves, et que nous ap-
prouverons par la suite, nous apportent tous les ans un certi-
ficat de leur bonne conduite, signé par les curés des paroisses
où ils sont établis, déclarant que, faute de ce faire, nous révoque-
rons les lettres que nous leur aurons données, i '
Telles sont nettement et sagement tracées par l'autorité com-
pétente, les règles de conduite pour les maitres et ceux qui sont
chargés de les diriger. "
D'abord, ayons des écoles. L'évèque dans ses tournées monte
en chaire, nous l'avons vu, et recommande au curé. aux parents,
aux maitres de faire instruire leurs enfants et leurs serviteurs.
J'ai cité déjà quelques exemples. J'aurais pu ajouter celui d'An-
goulins^. 17 novembre 16S)i : • Kous aurions ordonné, sur ce
qui nous a esté dit n'y avoir point de maistre d'escolle ny mais-
tresse d'escole, de faire le possible pour en avoir incessamment,
et en attendant aurions permis au nommé Jean Rivier de tenir
1. Ordonnance! synodales du diocèse de Suintes, lues el publiées mis
synodes tenus les tS avril el 2 mai 1746; Sainles, Toussaint,) 783, in-i°,
p. 20-2).
2. ContrflBle k noter. Dans les Slaluls i;inodaux du diorèxr de La Ro-
chelle el Sainles, publiés par Mlf Pierre-Marie- Etienne Anlin, êvêque
do La Rochelle et Saintes ]colliKés, rédipds par l'abbé E. Gendre, au-
mônier de la Providence de Saintes], l.a Itochelle, impr. I'. Dubois,
1888, in-S", 383-laO pages, il n'est pas une seule fois question des
écoles. On comprend le motif de ce silence.
3. Canton de La HochcUe, 248 habitants.
d .y Google
- 105 —
les escolles » ; ou bien encore celui de Baint-Saturnin du
Bois, * le 4 novembre 1694: » Aurions exhorté lea pères et mèrea
d'envoyer leurs enfants à lescolle, n
On joint l'acte aux paroles. Sainte-Ouenne* est sans régent, le
14 septembre 1700: « Nous avons jugé à propos d'establir un
maistre descolle dans cette paroisse », dit l'évèque. Voici ce
qu'on lit à VihierSj^le .10 septembre 17"2;t, signé par Etienne de
Champnour,évè([ue de La Rochelle, dont nous avons dit le zèle *:
« N'ayant trouvé aucun maître d'école dans cette ville et la
trouvant cependant fort propre pour y avoir un petit collège
pour y élever des jeunes gens dans la piété et dans lesprit ec-
clésiastique, nous avons ordonné qu'il y sera incessamment
établi un petit collège à l'instar de celuy de Beaupreau et des
autres établis par M. C'holet dans le diocèse d'Angers, qui sera
conduit par des eoclésiaHtiques qui seront approuvés de nous,
qui enseigneront la langue latine, et pour cet effet le sieur P'our-
chaut, curé de cette paroisse, présentateur de la chapelle de
Saint-Pierre de Tarlifume, s et le sieur Adrien Vatel qui en est
le titulaire, consentant à l'union de ladite chapelle audit collège,
à laquelle chapelle il y a une maison fort propre à loger lesdits
régents. » Le successeur d'Etienne de Champflour, Antoine de
Brancas, ^ s'occupe encore de cette fondation ie 18 septembre
1. Ssint-Saturnin du Bois, canton de Surgères (Charente-Inférieure),
I.HO habilHntg.
2. Sainle-Ouenne. 300 communiants dontlBO nouveaux convertis ; «"TO
fasbitBnls, canton de Champdeniers (Deui-Sèvres].
3. Vihiers,:!00 communiants dont IHO dans la paroisse Notre-Dame et
300 dans celle de Saint-Nicolas, ville et comté dans l'Anjou ; 1.731 ha-
bitants, canton deSaumur (Maino-el-I-oiie).
4. Etienne de Champllour, d'une noble famille d'Auvei^ne, cbanoinc
et vicaire ^néral de Clermont. nommé tWr'<|ue de La Rochelle te 31 dé-
cembre 1702, sacré le tO juin t"0;i, enti-é solennellement h La Rochelle
le 27 juillet, mort le 26 novembre i72i à l'àRc do fil ans. Voir Moruei-
gnpur Klitnne Jf Champflour. i' ivé'iue de La ItockelU, i)ar l'abbé Sta-
nislas Braud (La Rochelle, 1883, ia-S").
5. La chapelle de Tartifurae en l'église de Notre-Dame de Vihiers,
chargée d'une messe par semaine, vaut environ SO livres. Toussaint Four-
chaud, curé de Notre-Dame.
6. Jean-Daptisle'Anloine de Drancas, aumûnier de Louis XV, ancien
agent général du clergé, nommé évèque de La Rochelle le 29 avril 172S,
d .y Google
- 106-
1728. II fait consentir le curé Charon à l'union au collège des
cinq chapelles dont il est patron.
A Mortagne, ' c'est Charles de Hillerin, ^ prêtre, prieur de
Saint-André, qui fait une fondation de 60 livres de rente pour
l'école des garçons et de 40 pour l'école des filles, comme nous ■
l'apprend le procès verbal de visite du 23 juillet 1689 : <■ Il y a
dans ladille ville un ancien régent approuvé, nommé Daniau.
qui enseigne le latin ; il est de bonnes mœurfe et fort attaché a
sa fonction. Il jouit d'une fondation de 60 livres de rente à pren-
dre sur la métairie du Landreau en la Vilvie, faitte en faveur
d'un régent par deffunt Charles d'Iiillerin, prêtre, prieur de
Saint-André. Les deux sœurs Chevé tiennent aussi l'école des
filles, il y a bien cinquante ans ; sont de très bons exemples et
appliquées à leur devoir; elles jouissent pareillement de 40 li-
vres de rente assignées sur le même lieu cy-dessus par le même
sieur d'Hillerin en faveur d'une métresse d'écolle. n
Le prieur-curé de Gemozac, arrondissement de Saintes, Louis
Paithas, dans une fondation fait deux parts, l'une pour les indi-
gents, l'autre pour les illettrés, ces pauvres de l'intelligence. En
sacré le 21 octobre, entré à La Rochelle le 7 avril 1726, quitta cette ville
le 8 juillet 1129, ayant été transféré à l'archevêché d'Aiï par le cardinal
de Fleury ; sa lettre d'adieu au chapitre est datée de LHermenault,
6 juillet.
1. Hortagoe sur Sèvre en Poitou, diocèse de La Rochelle, élection de
Mauléon, chef-lieu de canton de l'arrondissement de Napoléon- Vendée
(Vendée), 2.IS2 habitants.
2. Charles de Hillerin, d'une ancienne famille noble de Poitou, encore
représentée, fils d'Henri de Hillerin, écuyer, seigneur de Saint-Martin
l'Esbaopinay, Le Bue la Touche, prévôt généra! et provincial du Loudu-
nais, et d'Hélène Chauvet, fut docteur en Sorbonne, curé de Sainl-Merry
b Paris, prieur de Saint-André sur Sèvre. Il résigna sa cure vers 1644,
se retira à son prieuré, où il emmena Nicolas Fontaine dont il dirigeait
les études, et mourut b Port-Royal le 1 4 avril 1669, laissant les G/-anrfeH/-i
da mystère du saint Verbe incarné et quelt^ues autres ouvrages. (Mo-
KEBi, VI, 10 ; — Dictionnaire des anciennes familles du Poitou, u, 231.)
Un autre Charles de Hillerin, pi-être du diocèse de La Rochelle, doc-
leur de Sorbonne, trésorier de l'église cathédrale de La Rochelle, tut élu
doyen par le chapitre le 4 février \liî, et mounit à Puyravault le 6 oc-
tobre 1148. Il fut théologal da La Rochelle, vicaire général de La Fre-
zetiëre, de Brancas et de Menou de Charnizay. Briand, Hiiloire de l'é-
glise tanlone, m, 347, cite de lui quelques lettres sur le jansénisme.
d .y Google
- 107-
1760, il prête au clergé de France une somme de 7,000 1. o Ce
qui, disent les registres paroissiaux, produit annuellement une
somme de trois cent cinquante livres pour être distribués à
perpétuité, savoir trois cents livres aux pauvres nécessiteux et
cinquante livres pour être données tous les ans au maitre d'é-
cole du bourg, pourvu touterois qu'il soit honnête homme et
qu'il s'acquitte exactement de tous ses devoirs ; les susdites
distributions devant èlre faites par les mains des sieurs prieurs-
curés de Gemo^ac. n En mourant, douze ans plus tard, Pailhas
décida dans son testament que l'instituteur des garçons de la-
dite commune de (lemozac continuerait de recevoir les cin-
quante livres par lui allouées, ou que dans le cas contraire elles
retourneraient aux pauvres. *
La conclusion de tout ce que nous venons de dire est facile à
tirer: il y avait des écoles primaires, des écoles de villages
avant ta révolution ; il y en avait beaucoup, et Ion n'avait at-
tendu pour s'instruire ni les décrets complètement stériles de la
convention ni même la loi de 1833, puisque déjà la restauration
avait plus fait en 15 ans pour l'éducation populaire que le gou-
vernement de juillet.
xn
ROLE DU CLERGÉ DANS LA DIRECTION DE l' ENSEIGNE MENT :
,ES ll:VËQUEg.
B Pour trouver le point de départ de notre enseignement po-
pulaire, nous n'aurons pas à remonter bien haut. Jusqu'à la fin
du siècle dernier, l'instruction ét;iit propagée diins lesuhâleaux
par quelques chapelains assez pauvres de science, par la raison
que les hommes véritablement instruits du clergé, et il n'y en
avait gutre en dehors, se livraient à des études sérieuses que
favorisait le silence de la vie contemplative, et ne se prodi-
guaient pas facilement dans les familles. Du reste, le peu que
les humbles membres du clergé pouvaient y apporter était reçu
de très mauvaise grAce : apprendre à devenir savant était con-
t. Voir ces eitroits dans la Malice hiêloriqae sur ta commune de Ge-
mozac, par un (iffi^ène {Pierrc-Abraliam Jonain]. Saint-Jean d'Angély.
1874, in-8o.
d .y Google
sidéré comme apprendre à devenir charron ou serrurier; et à
cette époque on regardait un métier comme une chose humi-
liante, réservée aux gens de basse condition. La grande ré-
forme qui termina le xviii" siècle, en proclamant qiiil n'y aurait
d'autre différence entre les hommes que celle qui leur serait
acquise par leur intelligence, fit de l'instruction une nécessité,
un besoin commun à tous, et la nation s'engageait à donner au
peuple les moyens d'acquérir la force suffisante pour qu'il put
participer aux actes de l'état et de l'humanité, » *
Ces lignes, qui renferment à peu près autant d'erreurs que de
phrases, résument assez bien l'opinion du vulgaire sur l'impor-
tant sujet de linstrucfion publique avant 1789, et montrent aussi
avec quelle légèreté, je ne dis pas un journal officiel, mais les
écrivains traitent les plus sérieuses questions. Si l'on ajoutait à
ce nombre assez considérable de contre-vérités cette calomnie
que l'église, la noblesse, les hautes classes ont toujours tenu le
peuple, les travailleurs, les classes inférieures dans l'ignorance
systématique et dans l'abrulissement calculé, on aurait la col-
lection des idées fausses qui ont cours sur l'éducation populaire
aux temps passés parmi les hommes qui sont lettrés et qui se
croient instruits. Or, il suHit d'abord de n'avoir pas de parti pris
ou de haine violente, pas de préjugé ou de Cécile volontaire,
■ pour être immédiatement en défiance devant un tel dénigre-
ment, puis d'avoir ouvert le moindre livre d'histoire pour savoir
que le contraire est exactement la vérité.
Avant l'état enseignant, il n'y avait pas de ministère de l'in-
struction publique, pas plus qu'il n'y avait de ministère des
cultes. L'instruction et les cultes existaient cependant; et leur
budget, quoique non formé par l'état, n'en était pas moins con-
sidérable. C'est le clergé qui on acquittait les dépenses; c'est
l'église qui répandait l'instruction; elle était véritablement le
corps enseignant.
Il faut lire dans dom Marlot, 2 au chapitre vu intitulé : " Par
qui les saintes lettres s'enseignoient anciennement dans les vil-
les épiscopales, et comment l'archevesque Foulques restablit les
escoles publiques de la ville de Reims », l'histoire résumée de
). Moniteur anietmel du 2 avril 1868, n" 93, p. 473. Compte rendu de
VExpoiUion tcolaire au miniiilère de l'iratruction publique.
2. Hittoire de la ville, cité et anicertlli de Beirm, livre viii, p. S6S.
d .y Google
— 109 —
rinstruclioii publique itu tx* siècle. ■ Charlemagne, dit-il, essaya
de remettre en son temps l'i^xercice des lettres dans les églises
cathédrales... Il érigea aussi les escoles publiques à Paris..,
Eginhard et Loup de Ferrièrus tesmoignent que lu grHmniaire
commença de s'enseigner sous cet empereur; et le concile de
Cliâlon sur la Saône — ann. 813, cap. 3 et H — rapporte qu'il
ordonna qu'en tous les chapitres et monastères on professût les'
humanités, la musique, rarithmétiquc et la théologie... Louis
et Lothaire, estant au palais d'Attigny, ordonnèrent que les
évesques et le clergé de France fonderoient des escoles en lieu
commode pour l'instruction des ministres de l'église, ce qui fut
encore réitéré au même bourg, l'an 83'2. Le concile de Toul,
tenu l'an 869, renouvela le 18* canon du concile de Valence. " '
Un savant contemporain qui a fort scruté le sujet dans son livre
Les écoles épiscopales et monastiques, ajoute : - L'église a été
seule capable de participer à la renaissance suscitée par les ef-
forts de Charlemagne. Ecrire l'histoire des écoles épiscopales
et monastiques dans la période que nous embrassons (766-1 180),
c'est faire l'histoire de l'enseignement tout entier ; car la France
n'en a point eu d'autres pendant cette suite de siècles. En com-
muniquant aux clercs et aux moines l'instruction nécessaire à
leur apostolat, les abbés et les évéqucs ont pourvu d'abord à
l'éducation morale des races germaines et sauvegardé en même
temps à l'ombre du cloitre et de la cathédrale le dépôt sacré de
la tradition littéraire jusqu'au jour oîi la société laique sut ré-
clamer sa part dans l'héritage intellectuel de la nation. » ^
On a beaucoup vanté la part qui revient à Charlemagne dans
la première renaissance des lettres. « Mais, dit M. de Bcaure-
paire, il ne faudrait pas s'imaginer que les écoles épiscopales
ne datent que de son règne. II y eut alors réforme, restauration,
mais non pas établissement d'oeuvres absolument nouvelles. Un
voit les écoles épiscopales organisées par un concile de 024, et*
rien ne prouve qu'il n'y en ait pas eu auparavant. On rapporte à
1. Aiaei conçu : i Ut scolœ sanctarum Hcriplurarum et humanie litte-
TK, unde annis precedeotibus magiia illuminatio ecclesiœ et eruditionis
utilités proceHBÎt, restituantur... coiistituaulur ubique scholie publîcœ,.. »
2, Léon Maitre. Les écoles épiscopales et moitailiques de l'occident Je-
ptiit Charlemagne jnsiju'i Philippe-Aaguite. Paris, Dumoulin, 1866,
in-8°, p. V.
d .y Google
— 110 —
saint Hilaire, vers l'an 320, l'institution de l'école de Poitiers,
où plus tard enseigna le poète Fortunat; sous l'épiacopat de saint
Kémy, il y avait une école à l'église de Mouzon, dans le diocèse
de Reims. On peut signaler encore celle d'Arles, au temps de
saint Césaire, et celle de Vienne, en Dauphiné, au temps du
pape saint Grégoire. Le concile de Tolède, <[ui suivit de deux
ans celui de Vaison, nous montre, dans la maison de l'égliee ca-
thédrale et soua la surveillance de l'evêque, des collèges où les
enfants destinés parleurs parents au ministère de lacléricature
étaient élevés jusqu'à di\-huil ans, âge auquel ils avaient à op-
ter entre le célibat et le mariage, n < La liste des vingt écoles de
Neustrie sous la première race fournie par des documents au-
thentiques, est fort incomplële. f Gomment supposer en etTet
qu'il y eut des écoles à Chartres, au Mans, à Beauvais, à Li-
sieux, à Evreux et qu'il n'y en eut pas à Rouen, dans la métro-
pole d'une vaste province, dans une cité dont saint Paulin, écri-
vant à saint Victricc. disait qu'on en prononçait le nom avec res-
pect jusque dans les pays les plus lointains, et qu'on la comp-
tait avec admiration au nombre des villes les plus illustres par
leurs lieux sucrés V •>
Ces afHrmations sont corroborées par M. Léon Gautier : «■ Pour
toute l'époque mérovingienne on peut établir que l'instruction
secondaire et supérieure est distribuée en vue do la cléricature
dans toutes les écoles monastiques et épiscopales, mais que
l'instruction primaire se donne à tous ceux qui la demandent
"^ dans tes écoles de la cité et dans les maisons des prêtres ru-
raux. » 2
Et M. Ch. de Ueaurepaire ajoute : u II y a eu des écoles gra-
tuites attachées à chaque paroisse et conliées aux soins et à la
direction des prêtres. « Paroles que confirme M, Léopold Delisle;
u L'idée de la fondation des écoles dans les campagnes remonte
'au moyen âge. Des documents -nombreux établissent surabon'
damment combien les écoles rurales éiaient multipliées au xiii'
siècle et aux suivants dans lu Normandie, a 3 Car, dès l'an 700,
1. Charles de Hobillard de Beaurepaire. Recherches sur i'inslruclior).
publique dans le diocèse de Rouen av.^nl 1789, t. i, p. 8, Evreux, Huet,
18-2, in-8".
, 2. Léon Gautier. Monde du 20 mars IS~3.
3. Léopold Delisle. Condition deU cUtse at/rKole aa moyen dye, p. 175.
d .y Google
— 111 —
un concile tenu à Rouen ordonne « que tous nos diocésains en-
voient leurs enfants à instruire dans l'école du la cité, à l'excep-
tion de ceux qui doivent rester pour l'ollice avec les prêtres du
village. " ^ Aussi, après avoir cité des textes nombreux et déci-
sifs, M. de Beaurepaire conclut : ■ Ils ne permettent guère de
douter que les choses nu se soient ainsi passées dès une époque
1res reculée et comme à l'origine de nos paroisses. Ils nous pré-
sentent le clergé dans les campagnes dispensant l'instruction
aux classes agricoles. 11 en fut ainsi non seulement du temps
de ce concile de Vaison en 529, mais pendant tout le cours du
moyen âge. Et mémo à une époque récente, nous verrons les
curés et les vicaires remplir dans un grand nombre de paroisses
les fonctions d'instituteur. » *
Est-ce là ce qui prouve que l'église est ennemie de l'instruc-
tion 'f H II est mathématiquement prouvé, répond M. Léon Gau-
tier, 3 qu'avant la venue de la sainte église, il n'existait pas
une seule école à l'usage du peuj>le; et il n'est pas moins ma-
thématiquement démontré que, depuis l'avènement de l'église,
0 il y a eu des écoles gratuites attachées à chaque paroisse et
contiées aux soins et à la direction des prêtres, i
n Dès les premiers siècles, ajoute M. de Beaurepaire, l'église
enseignait; ce fait n'estpasdoulcux; elle enseignait mente seule
ou presque seule, sans rencontrer de contradiction, parce qu'elle
seule possédait la science. Qui aurait pu se suhstîtueràelle'r'»*
Ces témoignages, et nous en pourrions citer des milliers sem-
blables, valent bien aux yeux de tout homme sensé qui pèse
les arguments, l'opinion répandue par l'ignorance et la passion.
Qui donc a enseigné si ce n'est l'église'^ Sans doute le paga-
nisme a eu ses rhéteurs et ses écoles, ses bancs et ses amphi-
théâtres, ses pédagogues et ses philosophes. On s'instruisait
quand on était riche et qu'on pouvait payer le maître ; la science
était un ornement, une culture d'esprit pour un petit nombre.
Le christianisme seul a eu des écoles de charité; seul il a ap-
pelé aux douceurs et aux bienfaits de l'instruction les petits, les
1. D. Bessin, Concilia llolhoni^yeiisis provincix ,
2. Ch. HobJllard de Beaurepaire. hecherchea, t. i, p. 5.
3. Léon Gautier. Monde du 20 mars 1873.
4. Beaune. Une unwenilé d'autrefoU, dans le Corretpondaaf au 10
avril 1870.
d .y Google
— 112 —
pauvres, les deshérités. Il a convié à ce festin des lieureuidela
terre tout le monde, le serviteur et le niuitru, le roi et l'esclave :
car il n'a pas vu simplement dans l'homme une intelligence à
embellir, mais une âme à sauver. Dés lors, la science grandît;
elle a toute sa dignité. Amusement d'oisils, elle devient une oc-
cupation sacrée, une nécessité de salut, un moyen de sanctilica-
tion. A côté des humbles, des indigents, des misérables qu'elle
exalte, elle aura ses savants, ses docteurs à glorifier.
De plus, dans celte société féodale où lu force semble seule
régner, c'est encore l'intelligence qui a le dernier mot. Les lé-
gistes du roi supplantent peu à peu les gens d'épée dans l'admi-
nistration, et les |>lus fiers barons s'inclinent devant un vassal,
un serf même qui a appris à lire et à écrire, et qui est devenu un
moine, un abbé, un évèque. 11 n'y a pas d'autre société où l'on
voie sans secousse, sans révolulion, arriver paisiblement, par
l'instruction, par l'intelligence, au trône et au trône pontilical,
un fds de pêcheur. Sixte IV; de tisserand, Adrien VI ; de meu-
nier, Benoit XII; de berger, Benoit XI; un mendiant, Alexan-
dre V ; un charpentier, Grégoire Ilildcbrand ; un domestique,
Adrien IV; un gardeur de pourceaux, âixte-Quint.
u Pendant plus de douze siècles, dit Lamennais, il n'exista
pas en Europe une seule école qu'on ne dût au zèle du clergé.
Les papes, les conciles, les évèques, perpétuellement occupés
d'en augmenter le nombre, plaçaient ce soin au rang de leur
premier devoir. On peut lire dans les canons les pressantes
exhortations, les injonclions sévères qui attestent la sollicitude
des pasteurs sur ce point. La conservation des lettres est mani-
festement un de leurs bienfaits. Secondement, l'objet de l'église
n'étant point de llatter l orgueil, mais de perfectionner l'homme
moral, l'enseignement se rangea de lui-même parmi les œuvres
de miséricorde, les institutions charitables qu'enfanta l'esprit
religieux. Dès lors, il s'étendait à tous les états, à tous les
membres de la société, sans distinction; et la religion ouvrant
avec plus de tendresse encore ses yeu.v de mère sur le pauvre,
l'éducation devint essentiellement gratuite. »
Ainsi, d'une part, influence de l'église sur te développement
de l'instruction primaire, de l'autre, dilTusion de l'éducation
scolaire par la gratuité, voilà résumée par l'auteur de l'Essai
sur l'iniUlJiirence en matière de religion la seconde partie de
notre travail. Si l'on y ajoute, comme conséquences nécessaires,
quelques pages sur la situation morale et matérielle des maîtres,
d .y Google
— 113 —
le programme et la tenue des classes, les fondations d'écoles, la
liberté d'enseignement et l'obligation de l'instruction, on aura
une idée assez nette de l'instruction primaire avant 1789, non
pas seulement dans les provinces qui nous occupent, mais par
voie de généralisation dans la li'rance entière.
XllI
l'évèque a la direction des écoles- fondations d'écoles
et de collèges par les évêques et les pltêibes, a montaubak,
nevers, aire, chalons, en saintonge,
en aums, at; haine, en liuousin, etc.
A l'évèque seul appartiennent la direction et la surveillance
de l'instruction. Il est dons son diocèse ministre de l'instruction
publique, recteur, inspeclt;ur; il examine les aspirants, leur
donne ou leur retire la permission d'enseigner. S'il ne les
nomme pas directement quand il y a des fondations spéciales
ou des conventions déterminées, il confère l'institution ; s'il
n'est pas le patron, il est le collateur; et nul ne peut sans lui,
ou malgré lui, tenir école. 11 délègue ses pouvoirs, à l'écolâtre
par exemple, à l'archidiacre, au doyen, au vicaire général, au
curé s'il le veut, à l'ollicial, au bureau ecclésiastique te plus
souvent ; il n'en reste pas moins le grand maitrc de l'instruction
pour toute l'étendue de son diocèse.
Les textes des conciles généraux ou provinciaux, les ordon-
nances synodales, les règlements épiscopaux que nous avons
cités, ont déjà montré d'une façon générale les elTorts de l'église.
Si l'on voulait chercher dans chaque diocèse, on trouverait
dans tous des évéquesqui ont fait de l'instruction presque l'uni-
que occupation de leur épiscopat. En Normandie, M. de Heau-
repairc nous a fait voir l'étonnante activité de Mgr Colbert,
multipliant les écoles de garçons, créant des écoles de filles:
par exemple, en 1091, à Normanville, à Saint-Maitin ; aux Bu-
neaux, en 1092, àDolbcc; à Ambrumesil;en 1698,àGueurcs,etc.
Son successeur, Claude d'Aubigné, ne fit pas preuve d'un zèle
moindre. Kt le résultat de leurs efTorts fut que, dans la période
de 1710-1717, sur l.iD9 paroisses visitées, 855 étaient pourvues
d'écoles de garçons dont Ui étaient tenues p;ii- dus cucés, 274
d .y Google
— lU -
par des vicaires ou des diacres et 489, un peu plus de la moitié,
par des laïques.
A Monlauban, l'évèque Jean de Lettes déploya pour les pro-
grès de léducalion une louable ardeur. En 1548, le 13 juillet,
a esmeu de bon zelle envers la cause publitque de ladicte ville et
pour le grand bien et utiliti* d'icellc n, il oITrit, pour « un colliége
d'escouliers en ladicte ville, si la ville et les habil.-ins d'icelle
y vo\itoient entendre et secourir», un bénéliec valant ojusques à
troya cens livres tournois chasque année pour l'entreténement
d'iceluy. » Le conseil général refusa, a se retranchant, dit M.
Devais, comme on l'a prestiuc toujours fait depuis, quand il s'est
agi de dépenses utiles, derrière la mauvaise situation financière
de la ville. » L'«véque ne se découragea pas. En 1551, il eut le
projet d'instituer et «dresseren ladicte ville une université es arts
libéralz et théologie pour la commodité de ladicte ville et pour
l'exercice de la jeunesse et enfans de ladicte ville, et pour for-
nyr à plusieurs aulres frai/, que les habitans font en envoyant
leurs enfans dehors, n Celait encore plus qu'un colli'ge; aussi
à sa première proposition il ajoutait 200 écus « pour avoir quel-
ques bons régens en ladicte universit<S. » •
Jean de Meaupou, évèquo de Châlons depuis 1060, était, ra-
conte M. Henri Batautt, a animé d'un grand zèle pour tous les
devoirs de l'épiscopat. Il aimait à visiter les malades, à catéchiser
les enfants et à répandre l'instruction dans les campagnes. Dans
une de ses instructions synodales de 1662, il s'adresse ainsi aux
prêtres de son diocèse: « Prenez tous les ans quelque somme
d'argent sur le revenu de la fabrique pour aideràavoir un maî-
tre d'école dans les lieux où il n'y en auroit point à cause de la
pauvreté des habitants. Si vous pouvez vous-mêmes contribuer
en quelque chose à la subsistance du dit maître d'école, préfé-
rez cette aumône à celles qui ne sont pas si nécessaires et si
pressantes. En un mot, n'oubliez rien de tout ce qui dépendra
de votre zèle pour procurer l'établissement d'une école dans vos
paroisses, ce moyen étant le plus propre et le plus assuré pour
faire que la jeunesse soit toujours bien instruite de sa créance
et élevée dans la crainte de Dieu, d'où dépend la réformation
entière de vos paroisses. » Aussi les fabriques des églises con-
1. Devais aîné. Lr» écah» piiLliquesà Monlauban du X' au X VI' siècle.
HonlHuban, imp. Forestié, 18T3, lu-S", p. 2U.
d .y Google
— 115 —
tribuèrent dans une large mesure à la fondation et à l'entretien
des écoles. »^
Un de ses successeurs au xviii* siècle essaya de fonder a une
écoliî charitable pour les jeunes enfants pauvres, tenue par des
frères de la doctrine chrétienne » ; il lui fallait 8,000 livres, et
il ne put rien obt«nir de la ville. En 173-3, il réclame du conseil
une subvention pour « les sœurs de l'école chrétienne ». On lui
accorde 150 livres ; et cette somme, successivement augmentée,
s'élevait, en 1790, à 450 livres. En 1793, le conseil municipal ne
rétribuait plus l'école des (illes; môme il en tirait un revenu.
It arrêta que « la citoyenne R..., institutrice, pourra tenir école
au rez-de-cJiaus8é(' de la cy-devant cure de Saint- Vincent, à la
condition qu'elle payera annuellement une somme de 200 livres
à la commune. »
Dans les Landes, Jacques de Saint-Julien, en 1552, encourage
puissamment les habitants de la ville d'Aire à établir un des
premiers collèges qu'aient eu les Landes, C'était l'œuvre de
toute la contrée. Aire fournissait les bâtiments, et 20 paroisses
des environs avaient promis une subvention en argent pour
les traitements du principal et des régents. * Transféré à Saînt-
Sever, il complaît, en 1596, 300 élèves disséminés dans plus de
cent maisons. Aire qui avait déjà eu un collège, fondé en 1533
par le cardinal de Orammont, évèque de Tarbes et abbé com-
mendataire de Saint-Sever, en créa un nouveau en 1C99 avec
l'appui de lévèque. Dax voulut aussi, à la même époque, avoir
son collège. C'est encore l'évèque, Philibert Uustult, d'une
famille saintongeaise, qui décida cette création en promettant
une cure ou un prieuré du revenu de 100 livres. Les otiiciers
du présidial et les bourgeois réunirent une somme de 7,400
livres. Ua\, outre son collège, possédait un séminaire; MoDt-
de-Marsan, au xvii* siècle, créa le sien. ^
1. tlenri Batault. Esxaî hUtorique sar lesécoleafleChdlun-tur-Saôneda
XV' à la fin du XVIIl* êiècle, Châion-sur-Saûne, inrp. Dejussieu, 1872,
iD-4s p. 128,
2. Les facultés catholiques de nos jours sont ainsi eotrelenues par les
diocèses respect îtk.
3. H. Tartièrc, archiviste des Laades. De l'instruction publique dan»
le» Landes avant la révolution et spéciatemenl en t~H9, daDs le Bulletin
de la société des lettres, sciences et aris du d^pnrfement de* Lande» {n* ",
juillet 186Si, p. 10. MoDUde-Marsan, typ. Dclaray, ia-H".
d .y Google
— 116 -
Noua avons vu déjà en Saîntonge-Auiiis les ecclésiastiques,
qui souvent tiennent des écoles, les doter à Sainte-Ouenne, à
Viiliera, à Mortagne, à Gemo/ac. A Saintes, Guy do Torrette,
doyen du chapitre et qui fut même élu évcque, assura, en 1515,
un revenu de 300 livres à l'école des cluinlrea. * Etienne de
Champllour est un des prélats qui ont le plus travaillé à l'in-
struction, en créant écoles de lilles et de garçons, hôpitaux,
école secondaire. Éléonor Aubert, écuyer, docteur en théologie,
prêtre du diocèse de Saintes, prieur do Saint- Romain en An-
goumoia, ancien curé d'Echebrunc, dans un testament du 7 fé-
vrier 1732, re(,u Vacheron, notaire royal, dit : « Je donne aussi
et lègue, pour l'entretien d'un niaislre décolle en laditte par-
roisse, la somme de soixanle-treze livres <{uclques sols que
j'uy à prendre annuellement sur la receplc des tailles de Saintes,
plus vingl-cinq livres de rente annuelle à mesnie lin pour l'en-
tretien dudit niuistrc d'escollo, et faisant laditte rente cinq cents
livres de prihcipal, à prendre sur mcsdits biens pour estre aussi
employée en biens fonds, qui puisse produire par an lesdittes
vingt-cinq livres de rente; laquelle ditle rente ne sera payable
que lorsqu'il y aura un fonds en lequel ledit principal sera em-
ployé, et que ledit maistre décolle sera actuellement résident
au bourg dudit Echebrune. »
En 1784, la fabrique d'Eschebrune a donné à Fabret, régent,
la somme de S5 livres, et ainsi pendant plusieurs années, même
en 1792, comme le constate celle pièce : « Le 2G avril 1792,
j'ay reçu de maître llisseuil, l'un des marguillJers de la pa-
roisse d'Eschebrune, la somme de vingt livres de la rente qu'il
a reçue des sieurs Dugros et Uraud, de Lonzac, à moy due en
ma qualité de maître d'écolle de la dille paroisse, dont j'ay
déduil le cinquième de la dilte rente échue à pâqiics la pré-
sente année el dont quillance. A Eschebrune, le jour el an que
dessus. Seubet. i.
Dans un « extrait des conditions avec lesquelles le prieuré
simple de l'érignac a été transmis à messieurs de la Mission
de Saintes, par messirc lîené de i*onlac, prieur commenda-
taire dudil prieuré de Sainl-l'ierre de Pérignac et de Saint-
Sever, son annexe " ià l'aris, le 8 février l(j86i, avec le consente-
ment de M. de La Ferté-Senneterre, abbé commendataire de
1, Gallia chrisliar,
d=,Google
— 117 -
l'abbaye de Saint-Joan d'Aneély, il est stipulé que l'union est
Taite à condition que... i 3* plus, quû l'on paiera pareille somme
de deux cent quinze livres à un jiutre prêtre dans ledit lieu
de Pérignac, qui sera trnu d'y faire et tenir de petites écoles
aux enfana tant de ladite paroisse que de celle de Saint-Sever,
BiU y sont envoyés, à condilion ijue ledit prclrc préposé aux
écoles assistera ordinairement à la grande messe et aux autres
ofTices. B
Deux frères, Etienne et Jacques Valicnne, prêtres habitués
à Beau mont-le-Vi comte, arrondissement de Mamers [Sarthe),
avaient ouvert dans eeLte ville, au xvi' siècle, une classe pour
les indiirents, par acte <Iu IS février 1683, passé devant Michel
Barbin et Charles Lesneu, notaires royaux. Le 8 octobre, un
curé de Beauniont, Jacques Le Maître, y avait fondé un col-
lège d'enseignement secondaire confié à un pri^lrc qui devait
enseigner le grec, le latin, les vérités de la religion et catéchiser
à l'église, à la présenlation du curé, des oflïciers de la séné-
chaussée et du procureur de la fabrique. Le 14 août 1789, les
présentateurs se réunissaient à la salle d'audience de la ville.
Après avoir consulté « les habitants qu'ils crurent de l'honnêteté
de consulter sur le choix du sujet, ils élisent, à la place de
Valérien Lorin, décédé, Ilené Bedeau, qui jouira des droits et
attributions qui sont allarhés à ladite fonction et de 300 livres, n *
Par son testament du .'f mars 1752, Vincent du Tertre, curé
du Laigné-en-Belin, canton d'Ecommoy, arrondissement du
Mans, fonde une école à perpétuité « pour l'instruction de la
jeunesse et pauvres enfants de la paroisse, pour la connaissance
des mistères de notre foy, et leur faciliter le progrès dans la reli-
gion catholique et les instruire, et leur apprendre à lire », Il
donne son bordage du l'etit-Pineau à un prêtre qui sera vicaire
dans la paroisse et devra faire l'école le plus régulièrement que
faire se ])ourra, gratuitement aux enfants pauvres, et moyennant
unerélribution de la parldesautres enfants,ii lacharge d'acquitter
les cens, chanter ilcux grand'niosses et Libéra pour le repos de
son âme. Ce bordage alTermé -il livres en 1760, 71 en 1788, fut
vendu comme bien national pour 4.100 livres. ^
1. Hcvue ilu Maine, l. ixxi', 1892, f semestre, p. 352.
2. Voir p. 55 ce contrat dans Recherches sur Laignf-en-Bdin par H, le
comte Beiin do Vaux, p. "1 du Bullelin de la socMé d'agriculture de la
Sarlhe, 1889.
d .y Google
- 118-
A Dôle, un collège de grammaire Tut fondé par les cisterciens
vers 1498. Devenu collège principal en 1546, il avait fini par
n'être plus qu'un simple pensionnitt, quand les jésuites, qui
étaient à Ddie depuis 156'3, eurent fondé en 1582 un collège, qui
compta 500 élèves trois ans plus tard, *
A Chaillot, le 20 mai 1728, NoCl du Bray, prêtre, donne 150
livres de renie pour « deus petites écholes de charité, pour
l'instruction de la jeunesse de l'un et de l'autre sexe n, comme
l'indique une inscription de l'église de Saint-Pierre de Chaillot
près Paris, relevée par M, de Guilhermy, Inscriptions de (a
France, i, p. 298.
Jacques de La Mothe, plus tard abbé de Saint-Prix, chanoine
de l'église de Paris, conseiller secrétaire notaire du roi Henri !!!,
par acte du 27 janvier 1579, confirmé par lettres royales du 14
avril, fonde le collège de Courdemanche. Les enfants dudit vil-
lage et paroisse de Courdemanche, et de tous autres lieux,
« seront enseignés par un maître ydoine, suffisant et capable
de cette charge et promu en l'état de prêtrise, et par deux ré-
gens pour le moins » ; 4 boursiers seront choisis parmi les plus
pauvres par ie curé ou vicaire, par le procureur de la fabrique
et 6 des principaux de la paroisse. 2
Les disciples de saint Vincent de Paul établissaient partout
des écoles. Louis Gallon, prêtre de la mission et ami du fon-
dateur en 1637, fit venir à Aumale, où il avait été curé, deux
maîtresses d'école, puis à Loudinières, Neufchâtel, Vernon, etc.
{Histoire de lu i-ille d'Aumnlf, par M, Scmichon.)
Les religieuses de Saint-François étaient établies à Grandvil-
liers par l'abbaye de Saint-Lucien de Beauvais à une époque in-
déterminée. Des pièces inédites font connaître que treize ou qua-
torze religieuses, dites sneurs grises, venues du monastère de
Saint-Pol-en-Ternois, s'installeront au xvi° siècle à Grandvilliers,
alors du diocèse d'Amiens. Elles acquirent en 1543 une maison
nommée l'École avec ses dépendances. Le curé et les habitants
leur firent don de la chapelle de Saint-Jean, contiguë à leur
1. Le collège de l'arc A Dôle, par Julien Feuvrler, professeur lu collège
de Dûle. (Paul Chaligue, 1887, iD-)8, 257 pages.)
2, Voir Bulletin du comité des travaux historiques, section des sciences
économiques, 1891, n" 1, p. 2. Rapport de H. Gréard sur une note de
M"' d'Eslriché.
d .y Google
- 119 -
demeure. Cet utile couvent ne fut guère ravoriaé au point
de vue des biens de ce monde. Quelques années après son éta-
blissement, il fut complètement détruit par un incendie. En
H>73, en 1680 et en 1683, nouveaux incendies qui réduisirent
les malheureuses sœurs grises à la dernière misère. D'après
leur déclaration de 1737, le budget de lu communauté était loin
de se trouveren équilibre: 4.193.livres de revenus et 8.818 livres
de charges et de dépenses, A cette époque les religieuses
professes étaient au nombre de dix-neuf. Il y avait en outre
quatre postulantes et quatre sœurs converses. Douze jeunes
filles recevaient l'instruction dans le couvent et quatre dames y
étaient logées moyennant pension. En 1784 il ne restait que
deux religieuses lorsque le conseil du roi ordonna l'extinction
de la communauté à prononcer par l'évêquo d'Amiens. Le dé-
cret d'extinction par l'autorité épiscopaie est du 22 avril 1787, à
la veille de la révolution. '
D'après une note, L'instruction primaire à Rochechouart
avant la réiroluHon, par Octave d'Abzac, ^ le clergé s'occupe
seul de l'instruction; au xv° siècle, les consuls, représentants des
communes, choisissent et nomment les maîtres de concert avec
les habitants. A Rochechouart, le curé présentait encore en 1727,
concurremment avec les consuls, les régents et précepteurs au
choix des habitants nssemblés sous la halle te dimanche après
vêpres. Le traitement variait de 40 à 60 livres payées par la
ville à condition d'instruire 'i ou 6 enfants pauvres; les autres éco-
liers payaient une rétribution. Le premier régent de Roche-
chouart signalé est Michel Uourdon, enterré le 4 septembre 1628
àBonnac. En 1727, le 28 décembre, on nomme pour précepteur
Jean-Charles de La Jousselinière, demeurant à Limoges, pré-
senté par le curé aux hubilants assemblés qui l'acceptent; on lui
donnera 60 livres, l'exemption de la taille et du logement des
gens de guerre; il iusti-uira gratis 6 enfants que les consuls
désigneront. Une délibéra lion du 12 janvier porte que le prix des
baux de la ferme des places publiques et du four banal, prin-
cipaux revenus de la ville, seront employés pour les a gages
1. Balletin de la société îles anliqimires de Picardie, année 1895, q° 2,
page 84.
2. Cinq pages dans Bulletin des amis des arts de Rochechouart, l. il,
n" vil, 1892, p. 36.
d .y Google
— 120 —
du prréeptpur des enfants », l'horloger, ptc. En 1730, Ht^Iio
Rougerit est dit u ancien précepteur n; en 1781, est précepteur
Léonard Ducloii. Le curé Simon Nauchi (15 décembre 1726}
propose une école de filles. En vain. La première école commu-
nale de filles ne fut créée qu'en IS^fi, par suite du legs fait par
l'érigord des Conliea, curé d'Orî(dour-sur-Vayre,en faveur de
l'hospice.
En 1686, Louis de Lascaris. évoque de Limogea, publie un
mandement sur les écoles : a Le besoin pressant d'instruction
et le défaut presque universel d'éducation chrétienne que nous
avons remarqués dans notre diocftse, nous a fait souhaiter ar-
demment d'y apporter quelque renitde, et sa majesté étant in-
formée du même besoin qu'il y n dans son royaume, nous ayant
témoigné le désir qu'elle a que nous nous appliquions soigneusB-
ment ù y pourvoir, nous avons cru que le moyen le plus eflîcace
pour parvenir à cette fin serait : premièrement, d'établir dans
toutes les villes et bourgs les plus considérables de ce diocèse
des maîtres el maîtresses d'école qui n'ayent pas seulement de
la capacité pour instruire, mais aussi de la piété et de l'éduca-
tion pour en donner les principes à tous ceux qui seront sous
leur charge; en second lieu, de donner aux dits maîtres d'école
les rcgieniens que nous jugerons nécessaires pour le bon ordre
de leurs écoles ; et en troisième lieu, de préposer quelques ecclé-
siastiques, d'une vertu singulière, pour avoir l'inspection sur
les dites écoles. '
Le môme mandement contient la défense expresse à toutes
personnes de s'ingérer à tenir les petites écoles ou à enseigner
sans une approbation par écrit de l'évèque, « laquelle ils auront
soin de faire renouveler quand elle sera expirée, d Un autre ar-
tielc port«: ir Ils no recevront point dans leur école des person-
nes de différent sexe... Ils rendront un compte fidèle de tout ce
qui se passe dans leur école à celui que nous aurons commis
1. ce Avons eihorté el cxhortoas tous 1c b nrchî pré très, prieurs, cureï el
autres personnes ecclésiastiqi>es de procurer, selon toute l'étendue de
leur pouvoir, rélablisseraenl des dites écoles dans leurs paroisses et par-
ticulièrement dans les villes el bourgs considérables de ce diocèse. Ei-
horlons les ecclésiastiques qui pourroient s'Rppli(|uer fi l'instruction de
la jeunesse, de s'emploier il une œuvre si sainte, si agréable à Dieu, si
utile au salut des âmes, o
d .y Google
— 121 —
pour en avoir le soin ; ila l'informeront des mœurs, des talens
et du nombre de leurs disciples, desquels ils lui bailleront le
catalogue, et ils auront généralement recours à luy dans toutes
les diffîcultéa qui bc présenteront dans l'exercice de leur charge,
en exécution de ces règlemens, et suivront en tout son avis, t *
Un ecclésiaelique du diocèse de Chàlona-aur-Marne, Jean
Paaquier, lègue par un testament du 2 février 1657, 13,000 li-
vres pour être employées en achat de terres dont le revenu sera •
distribué aux trois mjutrcs d'écolo des paroisses de Mussey ^ où
il était né, de Ferrières, * de Donjeux * près de Joinville, « qui
devraient enseigner continuellement et sans interruption la jeu-
nesse et parliculièroment celle des pauvres, avec toute la dou-
ceur, mansuélude, amour, non seulement desdits lieux, mais
des autres lieux voisins s'il s'en présente. Lesdits maîtres sont
tenus en conscience, et sous peine de péché et de restitution,
.dans deux ou trois ans inclusivement, rendre capables lesdits
enfants des pauvres de lire couramment tant en français qu'en
latin, leur enseigner l'écriture bonne et courante, savoir parfai-
tement le catéchisme, etc. n Ce sont les expressions mêmes du
testament. *
Jean Lasne, chanoine et grand-archidiacre de la cathédrale
Saint-Vincent a Chàlon sur Saône, donne au grand coUfcge
littéral 100 livres de rente, « sur laquelle somme serait prise
chaque année tO livres pour l'achat d'un rameau de laurier en
argent qui sera donné au meilleur écolier, le jour que se fera
l'examen d'avant la Saint-Rémy. » Dom Claude Tisserant,di-
jonnais, grand-prieur et vicaire général de l'abbaye de Saint-
Pierre de Chàlons, lègue, le 15 septembre !6!fi, entre autres
i. Voir Document» pour Bercir à t'hisloire des collèges clasaïquet de I»
Marche et du Limousin (Beliae, séminaire de Cublnt, Felletia, Magnac-
Laval, régence de I.a Souterraine, Treignac et Usael), ïvii» et iviii'
siècles, dans le tome n, p. 263-300 des Documents historiques sur ta
Marche el le Limousin. Limogea, Ducourticui, 1883-85, 2 vol. in-S".
2. Canlon de Daulaincourl, arrondissement de Vassy sur Biaise
(Haute-Marne).
3. Ferrières, canton de Joinville sur Marne, arrondissement de Vassy
sur Biaise (Haute-Marne).
4. DoQJeui, canton de Daulaincourl, arrondissement de Vassy.
5. A. Fayet, Les hautes œuvres de la révolution dans le Contemporain
du !•' janvier 187*.
d .y Google
- 122 —
sommes 20!ivrea pour» l'achapt de 6 volumes in-8*... qui seront
distribués le jour de l'examen aux écoliers du dit collège lit-
téral. » 1
A Bideren (Basses-Pyrénées), les jurats ne veulent pas de
régent ; le curé en établit un à ses Trais, jusqu'à ce que, par un
arrêt du 5 août 1 740,1e parlement de Navarre, considérant qu' « il
n'est pas juste que ce même réirrnt reste à la cliargc du sieur
L curé et qu'il est au contraire du bon ordre et du devoir des ju-
rats de procurer un régent pour l'éducation de la jeunesse de
leur paroisse », les obligea à y pourvoir.
Les fidèles imitaient les pasteurs, et la bourgeoisie le clergé.
A Tiffauges, c'est un bourgeois, René Pineau, qui lègue 50 liv,
de revenu pour un régent. Le 25 juillet 1689, on lit: « Il y a dans
la paroisse deux régents qui ont assisté à la visitle, l'un appelé
Etienne Jannct, marié; l'autre, non marié, et Nfiinceau, appelé
Jean Le Mée, possédant un légat de 50 livres fondé pour un ré- .
gent par deffunt René Pineau, bourgeois de la ditte ville de Tif-
fauges; de la conduite desquels M. le curé et les habitants sont
satisfaits, comme nous l'avons esté des interrogations et réponses
de quelques uns de leurs escoliers sur le catéchisme; ils sont
assidus aux oflïces les dimanches et festes, etaydent à chanter.
Et à l'instant le dit curé nous a requis lui donner acte de la pro-
testation qu'il fait que les hérittiors du fondateur du légat de
50 livres pour un régent ne peuvent nommer ni présenter telle
personne qu'ils voudront pour régent, mais qu'il ne s'en établira
aucun sans son consentement. Et comme ledit légat a esté pré-
senté sans la participation du dit Guilleniin, curé de Notre-Dame,
audit sieur Le Méc, régent, ledit curé prétend que la dite pré-
sentation sera nulle et sans effet, protestant se pourvoir en temps
et lieu pour la conservation de ses droits, n Douze ans après, 27
juin 1701, on dit encore : « Notre-Dame do Tiffauges: la cure
vaut 300 livres et le prieuré 1 .400 ; tous deux à la nomination de
l'abbé de Saint-Jouin; la fabrique a 300 livres; 200 commu-
niants ; le peu|>le est fort docile et a de la piété, 11 y a une fon-
dation de 50 livres par an pour un maître d'écolto. » De même
à Ars en Ré, le 8 mai 1727, 2.500 communiants et 15 familles re-
ligionnaires : n II y a trois sœurs de la charité de la congréga-
tion de Montoire, dont il y en a deux de fondées par Matthieu
. H. Batault. Estai hiaiorique sur les écoles de Châlons.
d=,Google
— 123 —
Valeau et Louise Bigot, son i^pouse; ellrs font les petites écoles
des filieç et ont soin de visiter les pauvres malades. » Elles
, avaient, en M'ii, 750 livres.
La conclusion de ce chapitre, et d'autres faits à eiter, est
certainement contenue dans ectte phrase de M. Michel Bréal,
professeur au collège de France • : « La foi catholique a dominé
chez nous de longs siècles, sans songer à fonder l'enseignement
populaire. »
XIV
LA NOBLESSE ET LES I^COLES. ELLE s'v INSTRUIT. ELLE EN FONDE.
ANGOULÊME, COGNAC, SAINTES, SAINT-JEAN d'aNGÉLY
LES LA ROCHEFOUCAULD A SURGÈBES, LES DALBRET A PONS, ETC.
La noblesse contribua à cette œuvre pour une bonne part.
Les grands seigneurs comme les petits fondent partout des éco-
les, A Mauzé, en la paroisse Saint-Pierre, je lis, le lCmarsl707:
■ M"* de Soummes, de l'Union chrestienne ou de l'enfantJésus,
a 500 livres par an pour enseigner les filles et est obligée d'avoir
et de norrir 4 pauvres demoiselles; elle fait bien son devoir;
desquels 500 livres M"" la duchesse de Bourgogne donne 300
livres, et M"' de Maintenon, 200. »
Les gentilshommes avaient pu comme tout le monde dédai-
gner ce qu'ils ne connaissaient pas, et, occupés ailleurs, faire
fi des travaux intellectuels, travers qui est assez de tous les
siècles. Il y a loin à une aversion systéniati(|ue.2 En effet,
1. Michel Bréal. Quelque» mois sur l'inslrucfion publique en France
(1872), p. 12.
3. A propos d'un nulo(;raphc de Joinvîlk découvert aui archives de
TAIller par Chazaud, archiviste, M. Léopold Delislc, de l'institut, a prouvé
àaas le Journal général de l'instruction publique, n° du 9 juin iSSS,
qu'au moyen ége la noblesse n'était pas dépourvue d'iastrjction, et
qu'elle ne se glorifiait pas d'ignorer les principes de l'écriture. (Si A/io-
Ihèque de l'école des chartes, t. iiiii, p. 60.) M. de Bcaurcpaire, BecAer-
ehes sur l'inilriiclion publique, t. i, p. 3i, cite un professeur qui, au bas
d'un acte, se contente de mettre un signe que précédent ces mots ; « Le
merc (marque) de Thomas Leieu. " Et l'écrivain ajoute fort judicieuse-
ment : « C'est une preuve qu'il ne faudrait pas admettre comme règle
d .y Google
- 124 —
ila envoyaient aux écoles des monastères leurs enfants qui
n'étaient pas encore d'âge k soutenir le poids des armes, dit
M. Lëon Maitrc. A Saint-Gail, Tutilon appreniût aux fils de fa-
mille, filios nobilium, a tirer des sons harmonieux d'un instru-
ment. Sous l'abbé Ileito, les enfants des grands personnages,
magnorum plii, accouraient à Auge pour y apprendre à diriger
plus tard un évéché ou un duché. En l'Icardie, l'abbaye de
Saint-Riquicr élevait cent enfants parmi lesquels étaient des
fils de eonites, de ducs, de rois môme, filii etiam regutn edu-
cabuntur. A l'abbayo de Fleury il y avait rétablissement des
nobles, hospitalc nobilium . Touio la noblesse d'Aquitaine, dit
Cirot de La Ville, était élevée à la Grande-Sauve, En Allemagne,
sous Charles, Othon, Henri, les grands, reguin ducumquc Hberi,
envoyaient leurs fils étudier dans les chapitres et dans les cloî-
tres. En Irlande, c'était au monastère de Glastonbury. On voit
dans la vie de Ludolfe, abbé de Corbie, que les seigneurs lui
confiaient leurs fils. * Aussi l'abbé de Bonno-Espérance pouvait
dire : « La science n'est pas l'apanage exclusif du clergé : car
beaucoup de laïques sont instruits dans les belles lettres, d En
elTet, Foulques le Bon, comte d'Anjou, chantait avec les cha-
noines; et Louis d'Outre-mer l'en raillant, il repondit qu'un
prince illettré était un âne couronné. Albon, père d'Odon de
Cluny, savait l'histoire et par cœur les Novelles de Justinien.
Eberhard, comte de Friou!, avait une bibliothi-que eomposéc
d'auteurs sacrés et profanes, qu'il partageait entre ses fils et ses
filles. Guillaume V, duc d'Aquitaine, commentait l'écriture et
collationnait les manuscrits, ttathier de Lobbes, exilé de son
monastère, devint précepteur des fils d'un seigneur de Provence
pour lequel il composa sa grammaire. Le seigneur Héribaud
lisait Soranus, Hippocrate et Galien. Nommons encore, après
M. Léon Maitre, à qui nous empruntons cette liste, page .J53-
absoluc que ccui qui apposaieut leur marque au bas dos actes ne savaient
pas écrire. Évidemment un professeur de tangue latine et grecque ne
pouvait ignorer cette science élémentaire. ••
1. Florentissima disciplina sub eu, et schola in Saxonia prima instau-
rât et exaltât fraternilalem monasticam, eique multos nobiles vires in-
scripsit prope et procul, archiepiscopos, epîseopos, prtelatos, comités,
milites et alios cum magno commodo moDasterii. Boll. de S. Ludoiro.
AeU lancloram augaiti, m, p. i4U.
d .y Google
- 125 —
257 : Henri, comte de Champagne, au 211* siècle, qui se plaisait
à lire les auteurs latins; Geoffroy Plantagenct, comte d'Anjou,
chez qui la 'science était héréditaire ; son fils Henri, dont la cour
était une académie ; Charlcmagne, Alfred le Grand, Othon, em-
pereur dAIlemagne, et Pépin le Bref, et Charles le Chauve, et
le roi Robert, élève du grand Gerbert, Lothaire et Louis VI, élè-
ves de Saint-Denys, Louis Vil et René d'Anjou, comte de Pro-
vence, dont il sullit de citer les noms. Il est d'ailleurs un fait
indiscutable : ce grand nombre de poèmes de chevalerie qu'on
traduit au xii° siècle dans toutes les langues de l'Europe et ,]ui
foisonnent, ont été composés par les gentilshommes, selon la
remarque de Littré. *
Les femmes dans les monastères recevaient aussi au moins
un commencement d'instruction. « Les disciples de Sainte-
Odile se distinguent par leur goût pour les lettres et pour les
sciences. On cite, entre autres, Rolinde, llerrade de Landsberg
et Gertrude, abbesac de Holiembourg. 11 en fut de même des
religieuses d'Argenteuil, parmi lesquelles vint se réfugier l'a»
mante d'Abélard. Nous ne pouvons citer, pour les monastères
de femmes du diocèse de Rouen, des noms aussi connus. Les
renseigniîmenlsque nous avons pu recueillir ne prouvent qu'une
chose, c'est qu'au jciii" siècle les religieuses n'étaient pas étran-
1. Il faut lire sur la ciiltui'e intellectuelle des xi*, xn* et xiii* siècles, le
(•r volume VHUloire de la lamjue françAÏte, par Littré. u II y eul, dît ce
savant, page l'S, il j eul dans le tours du 11' siècle une création poéti-
que qui sortit des légendes populaires n-jienduos sur Charlemagne...
Dans te siècle suivant, tout se perfectionne : la galanterie chevaleresque
s'introduisit ; le cycle de la Table Ronde captive les esprits... Ce siècle
abonde en poésie; il est élégant, raffiné, et un des points culminants
dans l'histoire de la Kraoce au moyen âge... Une noblesse guerrière
avait planté ses penoons dans les châteaui féodaux. Les langues moder-
nes commentaient d'être parlées... Les trouvères et les troubadours
pullulent; les barons et les chevaliers entrent dans la lice du gai savoir,..
L'Allemagne, l'Italie, l'Angleterre s'emparent de ces compositions qui
eurent d'innombrables traductions », p. 274. Et M. de Beaurepaire fait
cetle remarque décisive : " Tous ces poèmes en tangue romane compo-
sés en France pendant le cours du vi° siècle, qui eurent une si grande
vogue par toute l'Europe et dont quelques uns même furent traduits
en langue norwégieune, pour qui et par qui furent-ils composés? Géné-
ralement par des gentilshommes et pour l'amusement de cette classe. »
d .y Google
~ 126 —
gères à tout genre de connaissances. Ainsi, au couvent de 6i-
\al, Eudes Rigaud, dans le cours do ses visites pastorales, or-
donne aux sœurs de montrer à leur abbesse les lettres qu'elles
écrivaient ou qu'elles faisaient écrire. Au couvent des Filles-
Dieu de Rouen, où l'on ne comptait guère que des femmes sorties
des rangs de la bourgeoisie, c'était l'usage, au temps du pape
Clément VI, qu'au dîner et au souper une sœur donnât lecture
de la règle de saint Augustin, de la bible ou de la vie des pères.
Plus près de nous et par le temps et par l'espace, tes comtes
de Valois, d'Angoulènie se distinguèrent entre tous par leur
amour des lettres. Le comte Jean Le Bon composa pendant sa
captivité en Angleterre un livre de prcceptes latins, lu C'aion mo-
ralisé, et quelques pièces de vei-s insérées dans le recueil des
poésies de son frère Cliarles d'Orléans; j'ai parlé des biblio-
thèques de Jean et de Charles d'Orléans, 1467-1496, à Cognac,
bibliothèques considérables dojit on a le catalogue, et qu'accrut
Louis de Savoie. François I" écrivit une relation en vers de sa
campagne d'Italie; sa sœur Marguerite est l'auteur de contes
et nouvelles ; Henri II et Charles IX rimaient aussi ; Marguerite
de France, première femme d'Henri IV, a laissé des mémoires
intéressants.
Leséjourd'unecourlettréeàCognac, ville voisine de Saintes,
dut avoir une influence salutaire pour le développement intel-
lectuel en Saintonge. Les plus considérables fondations d'éta-
blissements d'instruction sont dues à la noblesse, les Fons, les
La Rochefoucauld. Quand il s'agit, en 1583, de créer à Saintes un
collège ù la place de la i maison des écoles i, et que, le 26 novem-
bre de cette année, l'échevinage présenta une a requeste au roy
pour lever surtout le pays de Xaintonge la somme de mille escus
pour bastir un collège pour l'instruction de la jeunesse, non
seulementde la ville, mais pour tout ledictpays », avec le clergé
et la bourgeoisie qui s'empressèrent de voter des fonds ou de
donner, ce sont les Charles et Jacques de Guilard, Raymond de
Montaigne, parent de l'auteur des Essais, les Dernard de Béon
du Massés et su femme Louise de Luxembourg, qui contribuè-
rent le plus largement à cet établissement, ainsi que le duc
d'Bpernon que les jésuites pleurèrent comme < insigni benefac-
tore collegii Santonensis. n <
1. A'olke tiir le ciillège île S.tinles par MoufQet, avec notes et appen-
dice par M. Louis AuJial. Seinlrs, Morlreuil, 1886, in-S".
d .y Google
— 127 —
Une des plus grandes familles de l'Oueat donne l'exemple.
Dana la dernière moitié du régne d'Henri IV, ïsaac de La Ro-
chefoucauld ' fonde le collège de Surgères, .compose de deux
régents, l'un modérateur, l'autre principal, tous les deux à la
nomination des marquis de Surgères et à la provision des mi-
nimes. Pour assurer ré(al)lissementon démembra des revenus
du prieuré de Saint-Gilles de 8urg6res une porlion valant 800 I,
de rentes. Le pape l'uni V, par sa bulle de 1009, confirma ta
translation du prieuré aux minimes et l'établissement du col-
lège, approuvant le démembrement des 800 1. pour la subsis-
tance des deux régents, a chargés d'instruire la jeunesse dans
la piété, les bonnes mu-'uifi et tes lettres. » Ce collège subsista
jusqu'à la révolution. Le 16 mars 1033, l'évèque de La Rochelle,
Henri de Montmorency-Laval de Bois-Dauphin, dans sa visite
pastorale, constatait que b le colége est assez bien servy lorsque
le curé est présent; inais que, depuis que te curé est absent et
que le régent, qui servoit pour luy à lire et escrire, est décédé,
et qu'il n'y u point encore esté mis en sa place, ce qui fait que
présentement le dit colége n'est pas bien servy ; que tes places
des'régents dépendent de M. le marquis de Surgères pour estre
présentés aux minimes de Saint-Gilles, et en cas de refus par
les dits minimes, l'on se pourvoit par devant monseigneur lé-
vesque. d En 1668, le 13 mai, nouvelle visite. Tout est bien:
I II y a, selon les déclarations de Pierre Laborde, curé, et de
Jacques d'Aubon, vicaire, il y a dans ledit lieu de Surgères
un collège fondé par les seigneurs de Surgères, administré par
un principal et un second régent, pour instruire la jeunesse du
lieu seulement, qui peut valoir pour les deux mille à onze cenis
livres de rentes ; le principal à présent est le sieur curé dudit
lieu, et M" Jean Nitotai, elerg, est ce second régent. On nous
a dit aussi qu'il y a une fondation pour l'instruction des filles de
cent livres de renie faitte par defTunte madame de
dame de Surgères, à 1» nomination de Mgr l'évèque de La Ro-
chelle, à présent administrée par demoiselle Lydie-Anne de
Boguier, qui s'acquitle dignement de sa fonction. »
1. Baron de Moiitiindri', seigneur de Montguyon, devenu ta tige des
La Rochefoucauld -Surgères j)ar son mariage, i août 1600, avec Hélène
de FoDsèques, dame de Surgères, fille aiuée et hérillère de Chartes et
d'Esther Ctiabot de Sainte-Foi.
d .y Google
— 128 —
En 1744, le modérateur et le principal se nommaient Jean de
La Porte et Jean-Baptiste Quilliat. Leurs noms sont révélés par
un procès qu'ils avaient entre eux. En 1774, les deux écolâtres
jouissaient chacun de 1 .200 livres ; mais l'un d'eux, précepteur
des petits cousins de M. de La liochefoucauld, réaidait alors à
Paris. Le dernier principal fut Jean-Baptiste de Ruete, prêtre
qui dirigeait le collège à l'époque de la révolution.
En même temps que le mari élevait l'école des garçons, la
femme Hélène de Surgères, petite-nièce d'Hélène de Surgères
chantée par Ronsard, avec lati^jelle on l'a confondue, créait
comme on vient de le voir l'école des filles que bientôt devaient
diriger les trois religieuses de Saint-Vincent de Paul, établies à
Surgères du vivant même du ssint fondateur. >
La plus importante maison de Sairitonge imitait les La Roche-
foucauld : Marie dAlbret, dame de Pons, lille de César-Phœbua
d'Albret et de Madeleine de Guénégaud, épouse d'abord, en
1662, de Charles-Amanieu d'Albret, son couèin-germain, puis
de Charles de Lorraine en 1683, morte en 1692, fonda à Pons, sur
la fin du xvii° siècle, un couvent pour les nouvelles catholiques.
Elle y consacra avec ses revenus personnels une somme de
30,000 livres Ii'guées par testament (26 août 1676) de son époux,
le comte de Marsan, pour l'entretien et l'éducation des jeunes
filles de la religion réformée de sa terre de Pons, qui, conver-
ties, étaient abandonnées de leurs parents, et obtint de Louis XVI
des lettres patentes pour sa fondation avec une rente annuelle
de 1,500 livres. Ce fut le couvent des filles de la Foi, bâti à peu
de dislance du couvent des cordeliers, devenu la gendarmerie
et dont la chapelle sert de temple aux protestants. Les filles de
la Foi ou de l'Lfnion chrétienne, ou bien encore nouvelles catho-
liques, avaient été créées à Paris, en 1630, par Marie dcLumagne,
veuve de François de Pollaillon, et s'étaient, en 1704, établies à
Fonlenay-le-Comteoù, dès 1668, lévêque de La Rochelle les avait
voulues, grâce à la libéralité de Marie Brisson, lille et soeur de
sénéchaux de Fontenay, et parente du fameux Barnabe Brisson.
{lenri de Laval de liois-Dauphin appiuuva le projet de la pieuse
fille par une ordonnance datée de son château de l'IIcrmenault,
3 juin 1680. Toutefois le projet fut retardé jusqu'en 1739. Marie
Brisson, en mourant le 31 octobre 17^4, laissa au monastère une
1. Chollel. SHinl-Gernùiii de Marencennei, p. S5-56.
d.yQoogIe
— 129 —
fortune qui vaudrait aujourd'hui plus de 40,000 francs. Elle avait
dépensé 100,000 livres en bonnes oeuvres et légua en outre 4,000
livres pour le retable du grand autel de Notre-'llame de Fonte-
nay. Le reste de ses biens, qui étaient encore considérables, échut
à ses héritiers naturels. En 1766, l'IInion chrétienne de l-'onte-
nay, avec lil.OOO livres du renie, avait 28 soeurs et 6 converses
qui instruisaient 20 pensionnaires et 150 externes. Aujourd'hui
la ntaison de Fontenay compte 22 religieuses et 10 converses, et
des succursales répiinduea partout.
A Saint-Jean d"Angély, une autre femme, M"* Bourgeois de
Coybo, née en 1696, se consacrait aussi à l'éducation des jeunes
tilles. Elle avait commencé chez son frère, cure de Cherbonnière,
canton d'Aunay, par instruire la jeunesse pauvre de la paroisse.
Plus tard, elle ouvrit à Saint-Jean d'Angély une école gratuite,
qu'elle dirigea avec trois aides, M"" Urouliet, de Ueauvais, lia-
mard, de Saint-Jean, ut Charbonneau, du Saintes, et pour la-
quelle furent obtenues des lettres patentes en décenilirc 1753. Les
deux classes gratuites entretenues des libéralités du la fonda-
trice, liéritiires (testament du 29 septembre nO."») de ses meu-
bles, acquêts immeubles ut du tiurs de ses propriétés adminis-
trées pour le temporel par le curé, le mairu, le lieutenant
général, le procureur du roi et le premier échevin, suivant un
règlement qu'elle avait' dressé avant sa mort ut que lévêque
de Saintes avait approuvé, subsistèrent jusqu'à la révolution
qui s'appropria tes fonds destinés à l'instruction dus enfants du
peuple. ' Saint-Jean avait en outre un couvent d'ursulines. Il a
été question plus haut de La Rochelle.
La Saintonge n'était pas une exception. A Lille, en 1554, M""
de Mastaing, veuve de Maximien Vilain, comte d'Iseughien, gou-
verneur de Lille, Douai et Orchies, pourobéirauxdernières vo-
lontés de son mari, donna à la ville 2,100 florins » pour aider
adresser quelques escoles pour l'instruotion de la jeuiiesse en
bonne discipline et piété. » En 1686, Jeanne de lîamery fonde
l'école de Saint-Joseph pour cent cinquante filles. A Châlon
sur Saône, par sou testament du 3 mars 1583, Nicolas de lleau-
i. < Les dames des écoles de charité de la ville de SaÎDt-Jean d'An-
gély, * menacées dans leur Ëtat par « des esprits iaquiets », • soub pré-
texte que le testBmeDtde ladite demoiselle de Coybo et k'S rèf^lemenls
par elle faits n'ont pas été approuvés > parle roi, obtinrent de Louis XV
(mai 1786) des lettres confirmât! vea.
d .y Google
— 130 -
fremont, baron de Senneccy, baiili du Chûlonnois, lègue 208 li-
vres « pour aider à instruire lea pauvres enfants, n moitié au
collî'gc (le Châlon, moitié à l'i'cok; de Sennecey annexée à la cha-
pelle Tondre ])jir su rnmilte, que deHscrviiieiit desohapitlains, cliar-
gi'-B jiussi de l'instruction. ICn 158C, JjieqiieH de (.iemiiguy, baron
de Oermolea, ,-ineien anihnssiideur prés lu Porte ottomane, \h-
gue H son tour 300 écus nn collège où il .ivait été uicve. 8a
veuve, Jeanne Boulelli-, en IGOU, [utr son IcsLimient donne aux
éclievins 250 t'eus de renie pour un régent u qui sera par eux
lousclioisy pour enseigner sans aulcung salaire et gratuitement
les préee|iles de philosopliie au grand collège des bonnes lettres
dudiel Chûloii, et pour le soulagement des pauvres, » En t59(i,
Frani,:ois de Thèsut, seigneuv de (.'liarrecoiiduit, fait don un col-
lège de 1 ,2U1) êcns d'or en souvenir de l'inslruetion qu'il a reçue, *
Par un aete de donation du 27 septembre 1771, que dresse
Frappler, notaire de la sénéeliaussée de l'oitiei-s, demoiselle
Renée-Françoise deClievignê de IjaMartellièrefonde une école
de filles au bourg de iJaint-Fulgenl ; elle donne deux maisons
avec leurs dépendances pour l'élaldissenieut de cette école et
pour le logement des maîtresses ; plus turddes biens meubles et
immeubles qui pourront lui appartenir à titre d'acquêts, et le
tiers de ceux qui lui appartiendront à titre d'anciens propres,
au jour de son décès. L'école sera dirigée par une maîtresse à
la nomination du curé de Saint-Fulgent. La maîtresse ou régente
aura une autre fille par elle choisie a pour avoir soin de l'en-
tretien des autels de l'église de Saint-Fulgcnt et des pauvres
malades dudlt bourg. » ^
A Montbéiiard, « le gouvornenient des princes ne s'était pas
occupé exclusivement de répandre I instruction dans la ville de
Montbéliard ; dès les preniiei-s temps de la réforme, il s'était ap-
pliqué à l-introduire dans les villages du comté, si bien que
déjà, en \b&h, toutes les eoiumunes avaient leur école. » ^
C'est le duc de Bretagne, Fran(,ois II, qui en 14fi0 fonde l'uni-
1 . Henri Baluutl. Essai historique sur les écoles de Chdlon sur Saône,
p. 4U.
•î. Note de Ueaucliet-Filleau daus la llevue ilen nuciétés savantes, page
434, t. IV, oclobre-tlécemlire 1876.
3. Vuir sur rinslreclion publique un chapitre important dnns Montbé-
liard ail -ï VHI' siècle, par M, Ci. Diivernoy, qui remplit tout le t. m
des Mémoires de la société il'émulation de MunlbéUard, 1891.
d .y Google
— 131 —
versité de Nantes ; les élats de Bretagne, en 174G, un cours de
dessin ; en 1746, lu corporution dos chirurgiens, une école de
chirurgie sous le nom de collège de Saint-Côme. l>ès 1671, les
jésuites y avaient ouvertuncours d'hjdrographie.
A Châtillon sur Loing, en 1675, iKabelle de Moiitmoreiicy-Bou-
teville, veuve de Gaspard IV de Coligny, fonde un couvent de
bénédictines qui s'obligent A tenir'une éeole pour les jeunes
filles. Les deux dernières religieuses, a|iri's la révolution, se
consacrèrent à l'inslruelion des jeunes lilles tant que leur âge
le permit. L'une, M'" Magdeleine [l'Vîinçoisc Herhetj, mourut en
1837 à ai ans; l'autre, M"" Mélanie (Marie Henéo), en 1838, à
88 ans. a Les écoles auxquelles les événements de la réforme
avaient été funestes n, existaient avant le XV siècle et étaient
placées sous la direction du chapitre. Le 13 m:ii t 'it)7, " niaistre
Martin Legros, reeteur et gouverneur des eiil'fanls de l'escolle de
Châtillon sur Loing, reconnaît que, s'il a tenu les dites escolles,
ce a esté par le congié, licence et permission de messieurs les
doyen, chanoines et chapitre du dict Châtillon. " Le reetorat
était concédé pour deux ans, à la charge d'instruire gratuitement
les enfants de eliœur. En 1535, le chapitre impose en outre à Jean
Ouchenîer l'obligation de s'adjoindre un eoadjuteur capable et
de bonnes mœurs. 11 y avait en outre un ancien collège protcs-
tantérigéparColigny en 1560, brûlé cnl56D,reconstruitcnl571. *
On sait qu'ungrand nombre de seigneurs entretenaient et sub-
ventionnaient des écoles. Dans la liste desgratilications annuelles
accordées par le duc de Penthièvre en 1783 on trouve...: 8° 72 li-
vres pour la gratification du maître d'école de Gretz, canton de
Touriian ^Huine-e[-Marne) ; 12" une autre deSUI. pour l'annéede
gratilicatiou du maitre d'école de Oaxeveau ; 13" une autre do
50 I. pour l'année de gratification du maitre d'école de Saint-
Léger. ^ En 1719, les recettes de la terre de IJarhezieux en
Saintonge s'élevaient à 13,050 1, dont 13,000 de fermage el 650 1.
pour droits seigneuriaux. Le seigneur de Uarbezieux, Fran-
çois Vlll de La Rochefoucauld, comptait dans ses dépenses 1 ,344
livres 14 sous 10 deniers pour les gages des ollîciers de justice,
concierges, maîtres et maîtresses d'école. ^
I. Eugène Tonnelier. Annales de la socièlé historique du GdlinaU,
page 269, 1889.
a. Le duc de Penthièvre, par Honoré Bonhomme, p. 218.
3. Cavrois. Barbe:iieux, mit histoire el ses seigneurs, p. 146.
d .y Google
LES BOUBGEOIS FONDENT COLLÈGES ET ÉCOLES. — LILLE, CHALON,
MONTAUBAN, SAVOIE, SAINTES. — FOCBNITURES AUX INDISENTa :
LIVRES, PAIN, VÊTEMENTS. — SOINS UINUTIEOX.
D'aprës ces faits, qu'il serait facile de multiplier, on comprend
(ris bien ce passage du rapport de Vîllemain : « Autrefois,
tout dans les traditions et les mœurs secondait l'instruction
classique; tout étuit préparé pour elle et 1» favorisait: le nom -
hrc des bourses et des secours <le toute nature, la fréquentation
gratuite d'une foule d'établissements, l'extrême modicité dos
frais dans tous les autres. Ainsi, dans les 5C2 collèges ([ui exis-
taient vers le milieu du dernier siècle, il y avait 525 bourses
affectées aux jeunes aspirants à l'état ecclésiastique, '2,724
bourses sans destination spéciale, et un grand nombre de fon-
dations particulières ijui procuraient, par voie de remises ou
même de récompenses pécuniaires accordées en prix, le bien-
fait de l'éducation, en tout ou en partie gratuite, à 7,19!) enfants.
L'enseignement était en outre donné sans rétribution aucune
dans beaucoup de collèges de Paris depuis 1719. Le nombre des
élèves externes qui fréquentaient à ce titre les anciens collÈges,
à Paris et dans diverses provinces, est évalué à 30,000. En ré-
sumé, le nombre totîtl des élèves qui recevaient l'éducation ou
l'instruction, soit entièrement, soit partiellement gratuite, ex-
cédait 40,000. Cet état de cboses n'était pas un don du gouver-
nement, mais l'ouvrage des libéralités de plusieurs siècles, et
pour ainsi dire l'expression même des progrès de cette civilisa-
tion qui, depuis le moyen âge, avait porté si loin la gloire de la
France dans les letlres et dans les sciences. C'était grâce à de
telles fondations que l'instruction s'était répandue, s'était sé-
cularisée. »
On sera aussi bien dans le vrai en répétant de l'instruction
primaire ce que le ministre ne disait que de l'instruction secon-
daire. Les libéralités de tous l'ont créée, soutenue, fécondée,
répandue : car les mêmes efforts avaient lieu et produisaient les
mêmes résultats dans les paroisses rurales. A Saint-Loup {1 ,200
communiants, diocèse de La Rochelle), le 12 septembre 1724 :
" 11 y a un hôpital fondé par deiîunt M. de La Boisaière, sei-
gneur de cette paroisse, pour laquelle il a donné 20,000 livres et
d .y Google
— 133 —
pour l'entretien d'un prestrn pour enseigner la jeunesse, n A
Sanxay, * le 5 octobre 1707 : « La chapelle du collège à la no-
mination du seigneur, poRflédée par le sieur Morin qui doit dire
la messe, les fêtes et dimanches, assislerle cuii^ à la messi; pa-
roissiale, à vt^pres et matines, et enseigner la jeunesse, vaut
environ 200 livres. La chapelle d'Ozais, possédée par le aieur
Beausire, prêtre, chargé d'une messe par semaine, à la nomina-
tion du seigneur d'Ozais, vîiut environ 30 livres, n
La bourgeoisie ne reste pas en arrière ; elle lutte aussi contre
l'ignorance avec ardeur. Les efforts qu'elle fait sont vraiment
étonnants. A Chàlon sur Saône seulement, voici quelques
actes de libéralité que cite M, Bataull: Le 11 janvier 1579, An-
thoine Druot, sommelier du roi, donne un revenu de quatre
cents écHs « pour l'entrelenemcnt, honoraires et gages de celui
qui instruira la jeunesse en la première classe du collège et
grandes écoles de cette ville. Sur lequel revenu il veult cstre
pris annuellement par les sieurs maire et échevins deux cscus
au soleil pour acheter des livres, desquels sera honoré celuy de
chacune classe qui se trouvera par l'examen et composition qi
seront faicts, sur les lieux et en présence des sieurs maire cl
eschevins, avoir le mieux étudié de sa classe. » Et en signe di
réjouissance l'assemblée fait sonner le carillon • du gros hor
loge, une heure durant n. En 1580, Pierre Pcrnin, apothicaire,
lègue une rente de 6 ccus d'or au soleil et 40 sous pour le gage
d'un régent; et un anonyme donne 4,000 livres. Trois ans après,
nouvelle donation faile j>ar Etienne Mathieu, marchand, et en
1585, par Leslide. Edme Vadot, « uitoien de Chalon, seigneur de
Montots i>, et son épouse donnent, en 1616, 3,000 livres pour
construire une chapelle, « afin que le principal, les régens et
écoliers puissent, sans sorlir dudit collège, faire leurs prières
et dévotions. » Sa veuve Abigail Mathieu, le 27 mai 1619. fait
une nouvelle donaiion de 180 livres o pour rendre la porte libre
à tous écoliers indifféremment, pauvres ou riches, qui se pré-
senteroient pour estre enseignés à toutes les classes, sans qu'on
puisse exiger désormais les cinq sols accoustumés d'cstre payés
par chaque mois et par chaque enfant à son entrée ; a et 20 li-
vres pour prix aux élèves, et honoraires « aux sieurs maire et
1. Saint-Sauveur de Saniay, 407 habilanls; 300 communiants i canton
d'Argenlon-Château (Deux-Sèvres).
d .y Google
— 134 —
échevins, procureur syndic, receveur, greflier, économes, princi-
pal et regons dudit collège, et aux sergens de mairie, n
qui assiBlcronl aux examens. En 1625, elle fit une nouvelle
Tondiition de 10,000 livres aux ursulines de Ohâton pour quatre
jeunes filles pauvres de la contrée ; et en 1623, femme en qua-
trièmes noces de Philibert de Traves, elle constitua, avec son
Trèrc Nicolas Mathieu, une rente de 20 livres au profit du vil-
lage. 1
Nous n'en finirions pas si nous voulions énumérer tous les
noms des bienfaiteurs de l'instruction. Il y en a pour chaque
année. Nicolas Mathieu, conseiller du roi, lieutenant particulier
au hailliaire et chancellerie de Châlon, donne, le 20 mars 1639, un
domaine situé à Saint-Mnrtin des (Champs iivec maison et jar-
din ; la même année, Jeanne lïeuverant, 400 livres de capital ; en
1633, François Itusillct, bourgeois, une somme pour les prix; en
1634, un anonyme, 33 livres de rente ; en 1636, Enoc Virey, con-
seiller et secrétaire du roi, maison et couronne de France, puis
secrétaire du prince de Condê, sa riche bibliothèque ; en 1G37,
Claude Robert, sa biblioth&quc ; en 1653, Guilliaud, prêtre, son
calice, ses burettes, etc. ; en 1651, (Guillaume Jornot, conseiller
du roi au baillingeet chancellerie deChàlon,et Claude Chanut,
sa femme, 900 livres de capital; en 1657, Claude-François Virey,
novice des jésuites à Avignon, 3,000 livres, dont l'intérêt servira
à acheter des livres pour la bibliothèque ; en 1658, Ms'" de Neu-
ch6ze, évëquG de Châlon, une grande partie de sa bibliothèque ;
puis, en 1G6'^, Guillaume Mailly, 150 livres; en 1671, ses enfants,
500 livres ; en 1662, Pierre Louis, conseiller au parlement, les
revenus de ses domaines de Uosey.et de Saint-Dézert; en 1671,
Charlotte d'Anguillon, \M0 livres et, en 168ÎI, 2.000 livres ; en
1675, Jacques Mercier, 3.500 livres ; en I68'i, Auguste Virey,
lieutenant général au bailliage de Châlon, sa bibliothèque ; la
môme année, Jean-Iîaptiste Vitte, prêtre, 75 livres ; en 1689,
Jacques de Thésut, 20O livres ; en 1693, Gabrielle Goyer, 200
livres ; en 1707, Marie Rcvirard,'3.000 livres ; en 1677, Perrault,
président à la chambre des exempts de Paris, 20,000 livres pour
l'achèvement de l'église du collège, etc. Je ne sais si je me trompe ;
mais il me semble qu'à notre époque on trouverait diflicilemcnt
. Henri DRtault, loco c\
d .y Google
— 135 —
autant de libéralités )iarticulières:et encore ni' les comptons-nous
pas toutes.
A Lille, le 30 mars 155i, Hubert Déliot, (ils de Oiiillaiime.
bourgeois el marchand, expose aux étlievins assemblés en la
halle que feu Pierre Diiliot, son frère, « de bonne affection en-
vers les pauvres, et afiin tjue les pauvres enfans, jeunes d'aige,
eussent meilleure oceasion et moyen de venir à perfection et
honneur, » avait légué )).()()() florins pour entretenir uneécolcoi'i
l'on instruisait tes " pauvres enfnns, tant lils <]ue lilles, à lire,
escrire, compter, jecter et lever, el aussi aux bonnes mœurs ;
et lui, offre personnellement 3. 'dlll llorinset 1 mis maisons où se-
rait à perpétuité établie lécole, aux conditions aussi que le
nombre des enfants atlniis çratuilement serait de cent, dont 20
filles ; que l'école serait teinie par un homme marié, dont la
femme aurait les lilles, etcjue le maître, logé dans l'école, rece-
vrait 200 livres par an. Ces deux fondations furent augmentées
plus tard, soit par Hubert Deliot lui-m^me, soit par ses parents ;
et le salaire du niaitre s'éleva à 2')0 livres, somme énorme,
surtout si on la compare à celle des autres régents iï cette épo-
que. Les enfants recevaient souvenldcs vivres et des vêtements.
Cet exemple de Deliot trouva des imitateurs. En 1.576, un ano-
nyme donna 2.400 florins afin que, <t malgré le renchérissement
de toutes choses, » les distributions aux enfants ne cessassent
pas. En 1605, un marchand de draps, Guillaume de lîoisleux,
bourgeois de Lille, offrit pour fonder une école, a sous les mes-
mes règles et institutions. " 39.000 florins à prendre sur ses
biens immeubles après son décès. 11 faut ajouter que l'établis-
sement des écoles dominicales, créées en l584 et devenues jour-
nalières en 1595, rendit inutile la fondation de Itoisleux, et que
l'argent fut employé à une maison spéciale où furent reçus, lo-
gés, entretenusun certain nonthred'enfants qui, outre l'instruc-
tion nécessaire, trouvaient li'i l'apprentissage de quelques mé-
tiers. ' En 1670, le nombre des donateurs qui avaient constitué
t. <• Les maistres de la iKiurse commune lies pauvres, considérant
que icelle fondation serniL de peu de fi-uict et n'apporterait aucun avan-
cement Il l'instruction cl (éducation des pauvres de la dite ville, eomnio
y est plus que sufAsaïuenl pourvcu par l'érection et eutretcoemenl de
l'école dominicale et journalière establie longtemps apirs la fondation
des dits Déliot el que ne se trouvent |)résentemerit qu'avecq difCeultê
d .y Google
— 136 —
des rentes à l'école dominicale et journalière était de 27, et les
recettes totales de rétablissement s'élevaient à 15,981 livres.
u II était pasé en usage, ajoute M, Iloudoy, que chaque testa-
ment contint un legs plus ou moins modique en faveur des
écoles. D
Les donateurs ne se contentaient pas de léguer simplement
une somme plus ou moins forte ; ils en réglaient minutieuse-
ment l'emploi et leur sollicitude pour l'enfance se révélait jus-
que dans les di'tails les plus vulgaires. Tout est prévu, non pas
seulement le pain et le fromage, le paletot et la houppelande que
devront recevoir les enfants, mais encore les livres, les plumes,
l'encre, bien plus u ung pignc pour eulx nettoyer j>, et un cent
de clous pour leurs souliers. « A chacun dimanche de l'an se
doibt donner à chacun des dits cenlenfants un pain du poids de
trois livres et une pièce de fromage d'Hollande de trois quarts
de poids; sont les dits enfants avances de papier, plumes, encre,
escritoircs ; en deux ans ung, de livres abécédaires, sept psau-
mes, et patrcnostrc ; en deux ans chacun ung pigne pour eulx
nettoyer ; en deux ans une chemise ; en deux ans, un pourpoint
de futenne avec doublure; chacun an. une paire de souliers, à
quarante des dits enfants, une paire de chausses, et à dix des
dites filles , chacune une paire de chausses en deux ans
à quarante fils el dix filles à chacun un paleto, et aux filles une
hupelande ou robbe de drap, le tout d'une môme couleur, un
bonnet noir ; en deux ans, les fils et filles, un couvre-chef et un
écourcheu de toille, et en deux ans chacun un cent de daches
(clous) pour mettre à leurs souliers, n
Le duc de f'hevreusc de son côté, «désirant procurer aux plus
pauvres filles, dont les piirents ne sont pas en état de leur four-
nir les livres nécessaires à leur instruction, le moyen d'assister
aux dites écoles de charité, et de profiter des leçons qui doivent
enfTans en nombre sumsant pour l'accompfisscment de la foodation Dé-
liol, ils ont pourjccti^ de, en accomplissement de la dite fondntîon qui
tend principalement 6 l'instruction des pauvres, prendre el lever autant
d'enfants masles natifs de Lille, déjà capables de recevoir inslruclion,
lesquels seroDt colloques, mis, eslevés, alimentés et entièrement entre-
tenus en la maison nouvellement construite, et instruits par un maistre
à lire, escripre, chiffrer, jecter, et par après aprins de quelque art, stil
et meslier, jusqu'à ce qu'ils seront suflisans de gagner leur ïie. " Hou-
doy, L'imlruclian gratuite •?/ ubiijaloire à Lille, p. 38.
d .y Google
— )37 —
y être données, désirant pareillement exciter et entretenir à per-
pétuité entre ces filles... une louable émulation qui fait souvent
plus faire des progrès dans ces études et en fait recueillir plus
de fruit que les réprimandes et les exhortations les plus réité-
rées », constitue deux renies, lune deO livres, l'autre de fi livres
pour acheter u les livres et papiers dont elles auront besoin n;
pour donner, u àla fin de chaque année, à celles d'entre elles qui
se seront distinguées et l'auront le plus mérité dans tout le cours
de Tannée, deux prix et récompenses pour chaque classe, n '
Certes on peut louer la maçnilicence de Paris qui consacre
chaque année près de 30 millions à l'enseignement, et qui, ou-
tre le mobilier des classes: tables-bancs pour I(î.l4ft places,
3(Kt bureaux de maitre, 300 bibliothi-qucs, ;)?5 tableaux noirs,
2.461 éponges à tableaux et 2.0R8 paires de rideaux, distribués
en l'année 1872, a distribué, pour le seul trimestre de I87:),9H.754
volumes, 458.050 cahiers et '(.Si 1.000 plumes de fer. s Mais il
faut aussi rappeler et bénir la générosité de ces bourgeois de
1.^63-1574 qui faisaient un si noble usage de leur fortune et cette
touchante sollicitude poussée si loin.
A Felletin dans la Creuse, en 1766, trois demoiselles, Texier,
Mannard et Tibord, offrent à la ville d'apporter leui-s revenus à
l'hôtel-Diiiu et de s'y consacrer au service dos malades et à l'in-
struction des jeunes lillea. ljuel(|ue temps auparavant, M'" Fey-
deau lui avait légué 2.100 livres « pour être employées à procu-
rer une instruction gratuite aux jeunes lilles de la ville. » En
1773, Roz, curé de lîeaumont, lèirue par testament 1.000 livres
pour le même objet, et en 1783 Felletin possédait une salle de
7 lits an lieu de i qu'il y avait au début, puis deux classes ovi
environ 80 jeunes filles étaient instruites gratuitement jusqu'à
14 ans à lire, écrire et à travailler. Un même temps un rapport,
en demandant rétablissement d'un pensionnat laïque pour les
filles, constatait que <i le collège jouit d'une célébrité qui excite
les transports de notre joie, de noire reconnaissance et de notre
admiration. «L'école comptait encore 90 jeunes filles en 1700.
A Paris, mémo zèle que dans les provinces. Chaque paroisse
a ses écoles pour les pauvres, fondées par les particuliers. A
1. Bulletin de la lociélé dunoifp, oclolire 1R89, p. 2fi9.
2. Maxime du Camp. Paris, sea organes, ses fondions e
t. V, p. »6.
d .y Google
— 138 —
Paint-Eustarhp en IfiiS. Loiiisc Bdlan^rr, veuve de François
Parrison, obtient diichantre a dVlre maitresuc He quarantft filles
de la paroissp qu'elle entreprend d'enseigner sans en tirer d'au-
tre émolument ^ue li-s gneres que les gouverneurs et adminis-
trateurs de la confrérie de Notre-Dame do Bon-Secours luy de-
vaient donner, n Quatre ans plus tard, M' Pierre Martin, euré
de Saint-Ruslaoho. établit trois maîtres et maîtresses chargés
de l'instruction des pauvres. \ Mont-Rouge, Louis liarboteau
laisse on mourant (Ifififij 4.(100 livres pour la fondation d'une
t^eote. Saint-Ilocli a son éoole sratuite an faubourg 8ain[-Ho-
noré, fondée par meHSÎre Ifcnri de Joyeuse, depuis fri;re Ange
de l'ordre des capucins; Saint-Paul en a cinq, établies en 1654
par» messieurs do la compagnie de charité... pour enseigner
aux pauvres enfants de la paroisse à bien prier Dieu, le caté-
chisme, à lire et h écrire «Non loin de l'église Saint-Leu-Saint-
Gilles, M" Guillaume Santeuil, avocat en parlement, fonde une
école pour fifl pauvres de cette paroisse. Un autre, M" Claude
Bourbon, procureur au parlement, autorise sa femme Gabrielle
Danson, trésorière de la Charité des pauvres malades de la
paroisse de Satni-Nicolas du Chardonnet, à fonder une école
pour les filles pauvres ; l'acte de constitution (1658) exprime
le vœu qu'elle soit dirigée « par une fille de la communauté des
sœurs de la charité établie par M"° Le Gras, pour servir les
malades dans les paroisses. » Les écoles gratuilcs de Saint-Jean
de Grève sont fréquentées par plus de 200 tîlles; deux écoles
sont établies à Saint-Laurent par Vincent de Paul en 1639.
L'immense paroisse de Saint-Suipice qui ne comprend pas
moins de dix-sept quartiers, n'est pas moins riche en écoles
gratuites. Les orphelines y trouvent un asile établi pour elles,
en 1655, parM.de Pesancourt, ■ bourgeois du faux-bourg Saint-
Germain !>, dans la rue de Grenelle.
Le faubourg Saint-Ciermain a un ouvroir crée et dirigé par
M"" Rousseau, dans le but d'apprendre aux petites filles «de
petits métiers qui ne sont point sujets à maîtrise. » En 16.')!), elle
reçoit 'i.OflO livres d'une personne charitable, et obtient la per-
mission de faire dire la messe dans sa maison, afin que les pe-
tites filles n'aient point ce jn-élexti' de piété pour aller vaguer à
l'aventure. ^
I. Sauvai, Anlir/mléx tir Paris, i, i96; Oichard, Union du 22
d .y Google
— 139 —
Messire Laurent de CheneviiTC seigneur de Glatigny, prési-
dent au présidial du Mans, fonda, en ITfil, une i^cole pour les
filles de la paroisse de Vivoin (canton de Benumont sur Snrlhe,
arrondissement de Marnera). 11 choisit deux demoiselles jiour
demeurer dans le bourg, enseigner aux filles de la paroisse à
lire et la religion, soigner et medîcanienter les malades. H de-
mande au procureur syndic qu'il les fasse exempter du loge-
ment des soldats, de la taille et de la capilation. Oclui-ci con-
voque, le 24 juin I7."il, à l'issue des vêpres, les habitants au son
de cloche, devant ht porte de l'église. A l'unanimild ils déclarent
consentir à ce que lesdiles demoiselles « soient di'-cliargêes de
taille, capitation, logements de soldats et de toutes autres char-
ges. » '
En 1578, Jean Cesneau était maitrc d'école à Sablé. En 162i.
René Tullière, prêtre, sieur de C'hanteloup, était principal du
collège de Sablé.
Le 17 juillet 1662, les consuls de la ville de Treignac en bas
Limousin confient le colltge aux frères de ia doctrine chrétienne
qui fourniront 5 régents, un préfet et recteur. *
Le midi ne reste pas en arriére : Montauban organise ses éco-
les. AMauroux, arrondissement de Lcctoure (Gers), 582 habi-
tants, la paroisse « ne pouvant payer les contributions exor-
bitantes dont l'écrasaient les huguenots, avait vu emmener pri-
sonniers bon nombre de ses habitants et avait été contrainte,
pour obtenir leur élargissement, d'engager les deux calices de
l'église avec leurs patènes ■>, dit l'acte du 20 février 1.595. Com-
ment, dans une telle détresse, payer les gages du régent? L'é-
cole avait été fermée. Kmus de cette situation, des particuliers,
l'archiprêtre en tète, font venir de Tournecoupc un régent, Ma-
nault Baillés, traitent avec lui devant le notaire, lui assurent
un logement, une classe et 9ll livres, rétribution scolaire d'un
certain nombre d'enfants.
1. Acte de Lehault, Dotaire. Il menlioniie 22 personnes et « autres
soussignés « ; il y a 23 signatures. Parmi les 22 nommés dons l'aele, 17
signent ; 3 autres signent qui ne sont pas noramés dans l'acte, ftccue du
Maine, nu, 1892, 1" semestre, p. 35t.
2. Ballelin de la aociélé des leilres, science» et arts de la Corrèze,
avnl-juin 1880, p. 197.
d .y Google
— 140 —
En Savoie, <■ François Bochiit, curé d'Aise, laisse (28 mars
1617) 16.000 llorins à la ville de Cluses pour l'entretien d'une
école gratuite et de quatre régi-nts; les habitants romplëtent
les fonds au moyen d'une souscription jiublique. Sallanclies pos-
sédait une vieille école de Jalin ; M. de Miribel donne 2.II(K) du-
cats pour la transformer en collège (ifiî'i). Donneville avait, de
temps immémorial, des classes de grammaire et de rhétorique
aux frais du prince ; en 1648, Jean ('ocastel, juge-mage du Fau-
cigny, y établit les barnabttes ; en 1673, Louis Morlinge y fonde
une école gratuite de fdies pour les éléments, le ménage et la
couture, A Kumilly, Philiberte de Juge, veuve d'Amblard de
Novairy (HiMl), le prêtre Cl. l'aget (16.M), la veuve Saiteur
[1676] et le curé ^ongeon, lèguent au collège des sommes sufli-
santes pour y fonder des chaires d'humanités, de rhétorique et
de philosophie. Joseph Duboin, marchand à Augsbourg, envoie
aux syndics de ^amoëns, sa ville natale, une traite de 1.200 du-
cats sur les banques de tlenèvc pour une école. En 1703 et 1717,
Nicolas Revenaz, bourgeois do Vienne, originaire de Saint-Ger-
vais en Faucigny, donne à sa paroisse natale 1:1.000 florins pour
créer de petites écoles, etc. A Tiiônes, le prêtre Jacques Avril-
Ion fonde une classe de grammaire et une de rhétorique (1676],
dont le plébain Marin doublera le revenu en 1749. En 1602, les
bourgeois de Saint-Jean de Mauricnne sont forces, faute de res-
sources, d'aliéner le bien des pauvres, pour ompèciier la ruine
totale du ciiliège de Lambert; jugeant avec raison que la mi-
sère procède de l'ignorance, et qu'il est |>lus utile de faire des
hommes que d'entretenir des mendianls, ils décident la sup-
pression de l'aumône dite des trois jours de la i>enlec6te, et en
affectent la renie à l'entrelien <le trois régents. En ilillll, les
communiers de Mongelafrey délibèrent de vendre une partie de
leur bois pour pourvoir à d'urgentes nécessités, parmi lesquel-
les ligure une alloc.ition annuelle de trente-sept florins pour
l'école. En 170;I, J. Levet, cure de Notre-Dame-d'Entremont en
Genevois, y fonde une école avec la rente perj»étuelle de S6I
florins; laménie année, un cmigrédu I''aucigny,Rrvoz,qui afait
fortuneàVienne en Dauphiné, donne tO.OOO llorins pour une école
àSaint-Gervais.Bn 1713, tes bourgeois deMoutîers alïeetent aux
réparations de leur vieux collège l'indemnité que leur alloue la
cour de Versailles pour des fournilures aux troupes françaises,
remboursement dont ils furent joyeusement surpris, n'y comp-
tant pas. C'est exclusivement au collège (jue les villes ou les
d .y Google
— 141 —
particulliers confiaient le mandat d'utiliser leurs fondations au
profit de l'instruction de la jeunesse. '
Cet empressement si général bien constaté, on ne doit pae
s'étonner de <{uelques exceptions. Cependant, ce n'eHt pas sans
surprise que j'ai lu dans les reçislres du corps de ville de Sain-
tes les lignes suivantes, à la date du 24 février 1571 : » Le sieur
Jehan Jotly, grand vicaire de révérand père révfii(ue de Sain-
tes, ^ qui s'était cliarçé de faire venir le régent du collège, n'en
n rien fait ; sera sommé, et s'il ne satisfait promptoment sera
poursuivi, n Ce refus de concours persista quelque temps: car,
l'année suivante, le scribe municipal écrit, au 17 mai : a Le
régent des enfants s'en vcult aller parce qu'il n'a aucun gage,
ne recevant pas la prébande de riaint-l'ierru qui lui avoit été
promise. » Quel est te motif de cette obstination 'i* On uc l'in-
dique pas; mais la triste situation de la ville au milieu des
guerres des protestants, le dit assez. Elle no subsista pas : car,
en 1789, il y avait encore six bourses au collège. Mais à Mon-
tauhan les registres municipaux nous donnent l'explication d'un
fait semblable. En 1506, les consuls voulurent contraindre le
cbapitre catliédral et le chapitre collégial à contribuer chacun
pour le revenu d'une [iréhende théologale à l'entretien des
régents de l'école, et le sénéchal de Quercy les y condamna, lia
firent appel au parlement de Toulouse ; mais le cbapitre catlié-
dral n'en paya pas moins, en l!>C7, 100 livres tournois aux ré-
gents catholiques et calvinistes. Or, on comprend que les cha-
noines n'aient pas spontanément soutenu de leurs deniers un
enseignement huguenot. Aussi, quand en 1579 il s'agît d'établir
un collège à la place des écoles tombées dansles guerres civiles,
l'évoque, .lacques de Montpezal, qui avait été forcé d'établir son
évéché à Castel-Sarrazin, refusa-t-il son autorisation, « veu
qu'en icelle les catholiques ne pourroient avoir libre accès n'y
faire instruire et enseigner leurs enfans en seurlé de leurs per-
sonnes, n'y ayant en ladite ville aucune seurté pour les dits
catholiques ny pour son clergé sans le veu duquel aussy il
t . Victor de Saint-GeDis. IlUloire de Savoie tPapr^x les dorumenli ori'
giiiaux, t, n, p. 50t (Paris, 1869).
2. Tristan de Hizcl, originaire de Troyes et moine de Clairvaiix, é\è-
({ue de Saintes de lEtSO à 1579. Jean Jolty fut nommé grand vicaire en
1570. Le Gallia, u, 1083, l'appelle Pierre.
d .y Google
- 142 —
n'est raisonnable qu'il face rien. » Cependant il offre de faire
tout ce qu'on lui demande ailleurs, « et en une des villes de son
diocèse où ses chapitres sont translatés pour la nécessité de la
guerre.» Leclergéa'obstinatoujouis, ne voulant pas b contribuer
à l'instruction de la jeunesse en autre religion que de la catho-
lique, apostolique et romaine. « Et seize ans après, le 29 mai
15S)6, le chapitre cathédral prenait encore eelte délibération qui
se passe (le commentaire : < En ce qui concerne te payement
des gaiges de régens, que les consuls du dit Montauban deman-
dent, voulant aulx despans liu dit chapitre l'aire aprandre la jeu-
nesse à l'érésie, conlrevcnir au coniniandenient de Dieu et de
la religion calhollcqui-, aposlulicque et romaine, qu'il n'en sera
rien payé, ains sera pourauyvi la décharge contre les dits con-
sul/ de Montauban au parlement de Tholouse ou ailleui's. »
A part ce cas singulier, on peut donc allirmer que le clergé
d'une part, la noblesse et la bourgeoisie de l'autre, corps et
particuliers, individus et communautés, se firent un devoir et
un honneur de développer l'instruetion populaire. C'est ce qui
avait lieu pour l'enseignement supérieur. La grande université
de Turin qui a étc le centre administratif de l'instruction dans
les états sardes est due à Louis, prince d'Achaie, qui la lit ap-
prouver par une bulle du pape Benoit \111 du 27 octobre 1405
et par des lettres patentes de l'empereur Sigismond, du 1°' juil-
let 1412. Qu'on parcoure la liste des 23 universités provinciales
de France, Quatre ont été fondées par les papes : Toulouse en
123;l, par tîrégoire IX; Avignon en 1303, par Bonifaee 'VUl ;
Cahors en 133J, par Jean Xll ; Aix en liO'J, par Alexandre V;
trois par des papes et des rois ou princes : Oiléuns on 1305, par
Clément V et par l'hilippe le Uel; Poitiers en 1431, par Eu-
gène IV el Charles Vil ; Nantes en t Hil), par Pie 11 et le duc de
Bretagne ; Tournon en 1500, par un cardinal, François, cardi-
nal de Tournon; treize par des rois ou des princes: Grenoble
en 1133, par le dauphin Uunibert 11 ; Perpignan en 134'J, par
Pierre, roi d'Aragon ; Angers en 1304, par Charles V ; Orange
en 13ti5, pur le prince d'Orange, Kaymond ; Uôle en 1423, parle
duc de Bourgogne, l'ilippele Bon; Caen en 1452, par Charles VII;
Valence en 1452, par le dauphin Louis XI ; Bourges en 1469
et Bordeaux en 1472, par Louis XI ; Reims en 1548, par
Henri ll;Besançun en 1504; par i'empeieur Ferdinand 1"; Douai
en 1572, par le roi d'Espagne, Philippe II ; Pont- à-Mousson en
1572, par le duc de Lorraine, Charles 111 ; Montpellier en 1160,
d .y Google
-■ 143 —
par les seigneurs de la ville; Strasbourg en 1558, par le sénat de
la ville. Kt ces dates prouvenl que jamais ou n'a perdu de vue
Tinstruction: 1180, IS^It, i;iO:l, I30r», 1332, 1339, V.iVJ, I;i64,
1365, liliy, 14^9, 1531, 1452, l'tliO, 146'.), MTi, I5i8, 1558,1560,
lôfii, 167-2. Toutes eea 23 uuiversités, sauf celle de Strasbourg,
devenue protestante, furent supprlinOes avec les ressources qui
formulent leur dutulioii et leur personnel par le décret du 15
septembre 1793, article m.
Dans son livre romarquablo, L'aiicieii cleiijé de Friinco, 1. 1, p.
437, M. l'abbé Sicard a consacré tout le cliapilre huitième à
l'instruction publique et montré que les évêi^ues ont toujours
re^jardé comme une des plus grandes attributions de l'êpiscopat
de veiller ù l'instruction publi'^ue ; que, sans budj^et ni ministère
de l'instruction publique, ils ont porté tout li- poids de l'ensei-
gnement; dans lit crise causée par l'expulsion des jésuites qui
durentquittcr plus de cent collèges, ils ont sauvé l'enseignement
secondaire, u Grâce à eux, la France comptait en 1789 jusqu'à
562 colliîges fréquentés par72.747 élèves dont 4l) mille recevaient'
l'inslruetion, soit entièrement, soil parlielleaicnt gratuite. 178 do
ces étublisscmenls étaient dirigés par dilTéientcs congrégations,
les 384 autres par le clergé séculier, s A ces chilTres donnés par
M. Vitlemuin qui sont inférieurs à la réalité, il faudrait porter à
900 le chillre des écoles secondaires dans l'ancien régime.
En 1792, Itomme, dans un rapport fait au nom du comité de
l'instruction publique, n'estime pas à moins de 12 millions de re-
venu ; H i* à ce que la plupart des fabriques donnaient pour les
maîtres des petites écoles ; 2° ce que dans plusieurs villes el vil-
lages les municipalités y ajoutaient ; 3° les fondations très nom-
breuses faites pour ces écoles ; i" les mois d'école ; 5" le salaire
des maîtres particuliers. "
L'abbé de Montesquiou, ancien député à la constituante,
ancien agent général du clergé, et qui avait en mains comme
Ronime tous les cléments d'informations, écrivait en 1820 à
Laine : La révolution a pris aux collèges près de trente millions
derevenu8...LaUochelleavait30.0U01ivres;Auch, Lille, Reims,
30.000;Limoges,37.U00; Orléans, Poitiera,40.00U; Dijon, 55.000;
Saintes, 39.940, etc.
d .y Google
XVI
INTERVENTION DE LA ROYAUTÉ. — ÉDITS POUR FORCER LES PARENTS
A ENVOYER LEURS ENFANTS A l'ÉCOLE. — ETAT DES ECOLES SUB-
VENTIONNÉES PAR LE ROI EN SAINTONGE. — C'eST l'iNITIATIVË
PRIVÉE QUI A CRÉÉ l'iNSTRUCTION. — ROISSV D'aNGLAS ET JOSEPH
DE UAISTRE.
La royauttS sembli: ne s'être occupée que plus tard de l'in-
struction primaire ; elle s'en reposait sur la sollicitude du clergé,
La déclaration de Louis XIV du 31 décembre 1698, registrée au
parlement le 20 suivant, disait à l'article x: «Voulons que l'on éta-
blisse, autant qu'il sera possible, des maîtres et des maîtresses
dans toutes les paroisses où il n'y en a point, pour instruire tous
les enTants et nommément ceux dont les pères et mères ont fait
profession de ht religion prétendue réformée, du catécbisme et
des prières qui sont nécessaires, pour les conduire à la messe
tous les jours ouvriers, leur donner l'instruction dont ils ont
besoin sur ee sujet, et pour avoir soin, pendant tout le temps
qu'ils iront aux dites écoles, qu'ils assistent h tous les services
divinij les dimanches et les fêtes, comme aussi pour apprendre
à lire et même à écrire à ceux qui pourraient en avoir besoin. •>
S'il n'y avait pas là une mesure odieuse renouvelée des pro-
testants pour forcer des parents U mettre leurs enfants dans une
école contre leur gré et contre leur croyance, nous ne pourrions
qu'applaudir à cette intention du roi de vouloir n des maîtres
et des maîtresses en toutes les paroisses. » Mais cette prescrip-
tion, qui reproduisait et que reproduisirent d'autres déclarations,
n'était pas sulFisante. Il fallait des moyens. Heureusement
Louis XIV ajoutait : « et que dans les lieux où il n'y aura point
d'autres fonds, il puisse être imposé sur tous les habitants la
somme qui manquera pour leur subsistance jusques à celle de
cent cinquante livres par an pour les mai très et cent livres pour
les maîtresses ; et que les lettres nécessaires en soient expé-
diées sans frais, sur les avis que les archevêques et évoques
diocésains et les commissaires départis dans nos provinces pour
l'exécution de nos ordres, nous en donneront. » *
Le roi prêche d'exemple; Louis XIV et son successeur ont chez
nous fondé ou plutôt rétribué un assez bon nombre d'écoles.
1 . Mémuiti-! du clerijé de France, l. i, p. yM2,
d .y Google
— 145 —
D'abord des religieuses. A Marans, le 24 mai 1707, outre un
hôpital administré pur les habitants, u il y a quatre sœurs
grises t5tablies par le roy pour l'instruction des jeunes Qlfes ;
elles ont 150 livres chacune et 100 livres pour une maison ; elles
font beaucoup de bien dans cctle paroisse, j) A Sainl-Martin de
Hé (3,000 cominunianls et 50 familles de religionnaires), le 3
août 1715 : « Il y a quatre sœurs grises établies pour l'instruc-
tion de toutes les filles de l'isle qu'on leur présente. C'est le roy
qui doit payer. ^ Il y a trois maîtres d'escolle et une maîtresse. »
Puis indifféremment religieuses et laïques. A Mauzé, paroisse
Saint-Pierre, le 16 mai 1707: « Il y a un maître d'école gagé du
roy qui doit avoir 150 livres par an, pour enseigner les pauvres
gratis; il s'appelle Boulagcon ; il fait bien son devoir. » Plus
tard, le 6 mai 173-2, dans la môme paroisse qui nvaitalors 1,000
communiants et 150 religionnaires : u 11 y a un maître d'école
gagé du roy à 150 liv. dont le dit sieur vicaire, Mathurin Bois-
don, fait la fonction ; et une maîtresse d'école aussi aux gages
du roy de 100 livres, nommée Antoinette de Prée, qui fait fort
bien, n A Thairé [500 communiants et 200 religionnaires), le
27 mai 172S : « Il y a un maître d'éeoleaux gages du roy, qui,
au rapport du sieur curé, fait bien son devoir. » A Saint-Pierre
de Marsilly (400 communiants), le 24 avril 1732 : a II y a un maî-
tre d'école appelé François Menaud,dit Carrière, et une maîtresse
d'école dite de Carrière ; l'un et l'autre gagés du roy. ■
Pontchartrain,le ',i juillet 169), annonce â Barillon, évoque de
Luçon, l'envoi de 1 ,000 livres, comme il les lui avait demandées,
pour les maîtresses d'écoles de son diocèse.
Peu à peu, rintendantintervientdansrinstruction.il y entrait
au moyen de l'argent dont îl rétribuait les maîtres. C'est lapre-
1. Ces quatre religieuses de SaÎDt-Vincenl de Paul avaient été ea-
voyét^s par le roi et) lOHù à Saint-Miirtin de lié, pour l'instruclioD des
pauvres filles. En 1738, r(;vè(|ue de Saintes, L(-an de |}oiiiiinont, neveu
de Fénclon, écrit aux habitants de Bainl-Martiii, dit M. Kcmincrer, His-
loire lie l'i'le de lié, ii, 190, pour les fofccr à leur fournir un loge-
ment. L'état leur donnait COO fr. p«ur les i. Chaque strur prélevait 60 fr.
pour sa nourriture et son logement et vei-aail 90 fr. a l"lu>pital. Le 20
juin 1740, le service de l'hôpiUt Saint-Luuis pour les femmes leur fui
confié. Ea I7U3, la supérieure tlmilie Tabarîe fut déportée k Itr'Ouage avec
plusieurs autres religieuses pour refus de serment. — Mais à quel titre
l'évèque de Saintes intervenait-il dans l'île de Bé, diocèse de La Ro-
chelle-;
d .y Google
— 146 —
mière ingérence de l'état. Il finira, et en peu de temps, par s'y
attribuer l'autorité tout entière. A Saint-Maurice le Girard',
6 juillet 1701 : «Il y a lo nomme Jacques Rimbaud, approuvé de
nous pour les petites écoles. Il doit avoir 30 liv. par ordre de M.
l'intendant. — Note qu'il Taut les faire imposer, n
Voici pour 1784 l'état des sommes qui sont accordées sur
les fonds communaux:
■ Etat des maîtres d'école de l'élection de Barbezieux (déta-
chée de Saintes en 1691], des paroisses où ils sont établis et des
sommes qui ont été imposées à leur prolit, l'année mil sept
cent quatre-vingt-quatre :
Paroisses. — Noms des maîtres d'école. — Gages.
Saint-Michel d'Ozillac, Jean Doutraud 150 1.
Montandre, Jean-David Jacques 150
Somme totale du présent état : trois cents livres, cy. 300 I.
C'est l'évéque du diocèse qui dressait cet état pour les pa-
roisses de son diocèse dans cette forme :
« Pierre-Louis de La Rochefoucauld, par la miséricorde de
Dieu et la grâce du Saint-Siège apostolique, évoque et seigneur
de Saintes, conseiller du roy en tous ses conseils, nous certi-
Hons que les maîtres d'école dénommés au présent état ont en-
seigné pendant l'année mil sept cent quatre-vingt-quatre dans
les différentes paroisses où ils sont établis. Donné à Saintes, en
notre palais épiscopal, sous le seing de notre vicaire général, le
sceau de nos armes et le contre-seing de notre secrétaire, le
seize du mois de février mil sept cent quatre-vingt cinq.
» Dela6E, doyen, vie. gén. ^ Par monsieur le vicaire géné-
ral. RoLLET, secrétaire. «^
1. Ed Poitou (diocèse de La Rochelle, élection de Fontecay, iOO com-
muniants et 31 familles de huguenots). Jean Baron, curé, 43 ans, a ua
revenu de 400 liv., à la nominatlOD du prieur deChefaye, canton de La
Cbâteigneraye (Vtsudée), 735 habitant-s.
2. Pierre- Léonard de Loag-e, docteur en Ibéologie de la faculté de
Paris, de la société royule de Navarre, abbé de Bellcfontaine, vicaire
général de Saintes, doyen du chapitre de Saint-Pierre, déporté en Es-
pagne, mori dans la misère pour avoir refusé le serment constitutionnel.
3. Jean-Louis-Simon Holtet, né à Itochefort vers I7G0, fràre utériu du
sénateur Lemercior, en 1802 évîque de Montpellier jusqu'en 1806 où il
apprit par une lettre de Portalis qu'il avait donné sa démission et que
l'empereur le nommait chanoine de Saint-Denis,
d .y Google
_ 147 —
Pour l'élection de Saintes qui, avec Barbczieux, complaît ^00
paroisses, ta liste est un peu plu^ longue :
Paroisses. — Noms des maîtres décole, — Gagea.
Saint- Vincent de Breuitlet, Jean Fumé 150 1.
Saint-Romain de Benêt, Louis Roy 150
Gozes, Pierre Doussoux 150
„ l Paul Gorabaud 150
Oemozac j ^^^i, ^oirit 100
Jonzac, François Ager 150
Saint-Pierre de Médis, Charles Latour 150
Meursac et les Epaux, Jean Robert 150
Saint-Pierre de Mornac, Pierre Soulier 150
Pont-l'Abbé, Denys Pommier 150
Rétaux et 8t-Christophe,Julien de La Croix,dit Rigolet. 150
Royan, Jacques-Nicolas Bouteille 150
Saujon, Antoine Simon 150
Somme totale du présent état : dix-neuf cents iiv., cy, 1 .9011 1.
L'élection de Saint-Jean d'Angély,qui comprenait 87 paroisses,
n'avait pour 1785 que 4 écoles subventionnées :
Saint-Jean d'Angély, Alexis Baudoin 150 1.
Rolian-Ilolian, Jacques-Laurent Mousnier 150
Saint-Savinien, Jean-Baptiste Labroquaire .... 150
Tonnay-Charcnte, Marin-Romain Fouillier .... 150
600 I.
L'élection de Marennes avec 30 paroisses avait 17 écoles ré-
tribuées sur les fonds publics en la même année 1785 ; on voit
que sous ce rapport les élections étaient très inégalement par-
tagées.
Saint-Aignan, Josepli-Pierre Guillot 150 1.
Arvert, Jean Barbier I50
Beaugeay, Pierre Bragaud 100
Chaillevette, Jean Pannetier 150
Le Château d'Oleron, Augustin-Marc Peric .... 150
Saint-De'nys d'Oleron, Jean-Dominique Moquillon . . 150
Dolus d'Oleron, Jean-Claude Giraud 15U
Saint-Georges d'Oleron, François Fardel 150
Le Gua, Jean Raffin 150
Saint-Jean d'.\ngle, Louis Fleury . , 100
Saint-Just, Pierre Sandre 150
Marennes, Jacques Savin 150
d .y Google
- 148 -
Moëze, Charles Denys iSO
Saint-Nazaire, Cliarles Putitjean 150
Saint-Sornin dr Marcnncs, Loui» Lamotte 150
Saint-Pifire dOleron, Jean Cadrât 150
La Tremblade, Jean Simon 150
2.450 1.
Il y avait en outre à cette époque, à Etaulcs, Cornut qui n'est
pas porté sur cette liste.
Election de Cognac: Bourg-Charente et Moulineau, 150 liv.;
Jarnac, Mainxe, Saînt-Prcuil, Segonzac, 150 ; Villejésus, 60.
Roy.in n'est pas porté sur la liste de l'intendance ; mais il
l'est sur celle de l'évéchê pour 150 1, dont l'ordonnance fut ex-
pédiée, le 22 avril 1785, au profit de Jacques-Nicolas Houtdlle.
En revanche, Saint-Cicrs du Taillon n'est point sur l'état de
l'évéchê.
Je n'ai pas l'état de 1787. Celui de 1788 et qui se rapporte
1787, est peu différent. A Kochefort, on a distingué les deux pa
roisses et les trois écoles ; à Saint-Louis, les filles de la Charité
300 I.; un maître d'école, 120 ; à Notre-Dame, un maître d'école,
80. De môme pour Gemozac: maître d'école, 150; maîtresse, 100.
Il y a de plus Saint-Etienne de Mortagne sur Gironde, pour 150.
Pourquoi, de même que Royan, Mortagne ne figurait-il pas sur
les listes antérieures'? Parce que les pensions des instituteurs
de ces deux paroisses se payaient par le collecteur et non le re-
ceveur. Mûmes observations pour Bourcefranc {alias Bourg-
soufrant) qui se montre pour la première fois en 1788.
Election de La Ilochelle : Ciré, 150 livres ; Fouras, 75; Saint-
Laurent de La Prée, 150 ; La Jarrie, 150; Marsilly, filles et gar-
(,'on8, 250 ; Mauné, de même, 250; Kochefort, paroisses Saint-
Louis et Notre-Dame, filles et garçons, 240; Salles, 150;
Thairé, 150.
Malgré cette ingérence tardive de l'état, toute locale, je crois,
et aussi toute spéciale, puisqu'elle n'était, il semble, qu'une con-
séquence de la révocation de ledit de Nantes, on peut sans té-
mérité allirmer que dans le passé l'instruction sous ses formes
diverses est duf.- tout entière à l'initiative privée. Ce que M.
Houdoy dit des écoles gratuites de Lille, peutse répéter des éco-
les en générai et des trois ordres de l'état, a Ce fut uniquement
l'initiative privée qui fit les frais de l'établissement et de l'en-
tretien des écoles gratuites ; et les finances de la ville n'eurent
d .y Google
— no -
à intervenir qu'exceptionnellement pour combler les déficila qui
se produisirent dans les premières années et jusqu'à l'époque
où la géniTosité des donateurs eût constitué à l'instruction des
rentes suflisant à ses besoins. Kn 1789, le revenu réuni de toutes
les écoles dominicales et fondations particulières pour l'instruc-
tion gratuite, n'était plus que 5,7't'i I. 14 s. 1 1 d. C'élail, sans
tenir compte de la moins-value de rarçent, un chiffre bien infé-
rieur H celui dont elles disposaient cent ansauparnvant. n Oui,
c'est l'énergie individuelle, c'est l'activité parlirulitre, c'est
l'initiative propre des citoyens qui fait tout. Il n'est pas besoin
d'inventer contre eux des rigueurs ; ils comprennent les bien-
faits de l'éducation et la veulent répandre sur tous. Que devient,
devant les faits que nous avons cités, celte thèse aussi fausse
que calomnieuse que le peuple, avant 89, était systématique-
ment tenu dans l'ignorance et l'abrutissement ?iOn voit qu'au
contraire quiconque avait charge d'âmes, quiconque avait une
part de l'autorité, clergé, gentilshommes, communautés ou pa-
roisses, s'efforçaient d'élever la jeunesse.
Combien est comique le désappointement de Boissy d'Angtas
faisant à la convention, le 8 novembre 1794, un rapport sur le
lycée républicain. Fondé en 1786 par « des hommes alors consi-
dérables », sans subvention, sans intervention de l'état, il of-
frait « aux yeux du monde l'ensemble des cours les plus utiles
et des leçons les plus intéressantes », riche bibliothèque, su-
perbe cabinet de physique et de chimie. ^ Boissy d'Anglas ro-
i. Boissyd'Anglas, dans son rapports la convention, sésoce du 18 bru-
maire ~ S novembre iTii — le disait d<^jb ; maïs il ajouUit que les dé-
magogues agiasaient de m6me : <■ Le despotisme des rois et celui des
dictateurs ont suivi la même marche ; tous ont voulu arrêter l'essor de
l'esprit humain, afin de pouvoir mieux enchaîner l'homme. On ne vou-
lait pas d'instruction sous les triumvirs que vous avez frappés, comme
on n'en voulait pas sous les despotes qui ont trop longtemps enchainé la
France, Robespierre avait rétabli la censure, enchaîné !a liberté de la
presse comme les Lenoirel les Snrtines.el posé des bornes k la pensée.
Peut-être même que cette commission executive dont vous avei mis le
chef hors la loi, était>elle plus dan^-creuse encore que les 80 censeurs
royaux qu'elle remplaçait, parce qu'elle avait moins de franchise, et que
c'était au nom de ta liberté qu'elle conspirait k river nos chaînes. » Mo-
nileur universel du 21 hrumaire an ut, n" 51, page 212.
2. i< En 1786, c'est-à-dire quelques instants avant l'cxpiratioa de l'an-
cien régime, des hommes alors considérables, mais qui, remis à leur
d .y Google
— 150 —
connaît tout cela; mais il suspecte les intentions des fondateurs;
et, après un coup depied donné àla monarchie, il avoue que le
Lycée, riorissant sous l'ancien régime, est dans la détresse ; il
soufTre, il va périr ; il demande l'aumono ; et il lui faut "^0,000
fr,, que la convention lui vote. '
plncp, ont paru depuis si petits, conçurent l'idûe vraiment louable de
réunir dans un même lieu tout ce qui dans les ai'ls et dans les sciences
pouvait être oITert avec quelque succès b ce qu'on appelait alors les
gens du monde, et intéresser ceux qui pouvaient désirer la perfection
de ce qu'ils savaient déjh, pluIAt que les premières notions de ce qu'il
importe i tous d'apprendre ; les hommes les mieux choisis dans les
sciences et dans les lettres se chargèrent d'y professer les théories qu'ils .
avaient pratiquées et l'on vit, pour la première fois peut-être, les arts
enseignés par ceux mêmes qui s'y élnient les plus distingués. Il paraît b
peu près certain toutefois que le but des'fondateurs du Lycée, carc'est
du Lycée républicain dont je parle, n'était pas de propager les lumières
mais de s'emparer de leur direction pour en faire tourner riolluence au
maintien d'une autorité dont la philosophie et la raison réclamaient déjft
si impérieusement l'anéantissement. Quoi qu'il en soit, c'est ii cette épo-
que qu'ils instituèrent le Lycée, où l'on admira bient&t la réunion et l'en-
semble des cours d'enseignement les plus utiles et des lefons les plus
intéressantes sur toutes les parties de l'instruction. Les fondateurs du
Lycée l'avaient enrichi d'une bibliothèque composée des meilleurs livres,
d'un superbe cabinet de physique et de tous les ustensiles nécessaires k
l'enseigncmentdela chimie ; et le produit des souscriptions payées par
ceux qui voulaient suivre les cours suffisait k ses dépenses ; il s'est en-
tretenu ainsi sans autre secours que lui-même jusqu'au commencement
de celle année, et il a eu les précieux avantages de traverser tous les
orages révolutionnaires en conservant au milieu de nous le flambeau
d'un enseignement d'autant plus précieux qu'il était presque unique.
Mais le nombre des souscripteurs ayant essuyé une diminution progres-
sive, l'administration qui n'a d'autre intérêt que l'amour des lettres, et
dont tous les soins sont gratuits, est dans l'impossibilité de continuer
à subvenir fi des dépenses dont la source est excessivement diminuée ;
elle s'est adressée h la commission d'instruction publique et celle-ci n'a
pas balancé d'csposer b votre comité la détresse où le Lycée se trouve,
et de lui demander un secours pour lui. >. Moniteur du 21 brumaire an m
— n novembre 1794 — n» 51, page 222.
I. " Ce qu'il y a de curieux dans ce morceau, remarque Joseph de
Maistro [Œuvres inf<liles du comte Joseph de Maistre : Mélanges^ p.
120), c'est la colère du rapporteur. Ne pouvant calomnier les institu-
tions monarchiques, il s'amuse il calomnier les intentions des in-
d=,Google
LE UAITBE d'école. — d"OU VENAIT-IL? — INSTITUTEUBa AMBULANTS.—
ÉCOLES NORMALES. — L'INSTITUTEUB PRATICIEN, LABOUREUR,
TAILLEUR, SACRISTAIN, ETC.
L'école fondée, il fallait un maître. Où le prenait-on, ce maî-
tre ? Un peu où l'on pouvait et où il se trouvait. Les jurats du
pays deDaxetde Mont-de-Marsan l'envoyaient chercher à Pau,
à Orthez, quelquefois ù liordeaux. Chez nous, il venait de par-
tout.L'un à Saint- Romain, canton de Saujon, en 1746 ; l'autre au
Breuil-Magné, canton de Rochefort, en 1G94, étaient originaires
de Rennes ; celui de Saujon en 1779 était né à Saint-Sulpice de
Verdon, diocèse de Luçon (Vendée), et celui de Xaintray en
1766, à Poitiers. Le corps enseignant n'existait pas, et l'état
n'avait point de fonctionnaires chargés de répandre la lecture
et l'écriture. Le maitrc .tllait souvent, et le fait est signalé sur-
tout dansle midi, où l'appelaient quelques avantages.
Les écoles normales d'instituteurs ne furent que les noviciats
des congrégations religieuses vouées à l'enseignement. Pour les
filles on voit encore quelques essais : ainsi l'évèque de Châlons
sur Marne, en 167~2, établit, à Châlons et autres villes des
1 communautés de filles et de veuves qui instruisent dans leur
maison et forment des régentes et maistresses d'école tant pour
les villes que pour les campagnes, allant les établir dans les pa-
roisses où elles seront envoyées de notre part. » Des statuts et
stituteurs. Il serait inutile de discuter sérieusement ce monopole
odiem en vertu duquel la porte de toute science était ouverte à tout
homme pour quatre louis par an. Voyez plut6t comment les gens
considérables avaient élevé en un clin d'oeil une institution qui se pas-
sait alors du gouvernement et marchait saas autre secours qu'elle-mcme-,
voyez comment le Lycée se trouve enrichi, presque en naissant, d'une
bibliothèque composée des meilleurs livres, d'un superbe cabinet de
physique et de tous les ustensiles nécessaires h l'enseignement de la
chimie. Certes ce n'est pas peu ; et la chose paraîtra bien plus considé-
rable si l'on songe b l'inégalité des moyens : car les gens considérables,
qui ne vatnient rien, ontcependant fait en ce genre plus que la républi-
que française qui vola tout, et qui possédait en 179i pour 12 milliards
de biens nationaux, n
d=,Google
— 152 —
ordonnances du diocèse de Châlons sur Afamc, édition de 1693,
contiennent sur ce chfti»ilre les règlements les plus minutieux.
Au milieu du xvii' siècle, au Puy-en-Velay, sous la direction du
curt' de. 8;iint-Georges et d'un de ses vicaires, une association
de jeunes filles, les Béates, est créée pour répandre l'instruction
chrétienne ; elles devaient enseigner Je catéchisme, puis laisser
quelques feuilles que les plus savantes de l'endroit faisaient ap-
prendre aux autres. Souvent, il n'y avait personne sachant lire.
Alors elles formaient des instilulrices. ^
Celui qui se destinait à la carrière professorale apprenait où
1. Dans la Vie de W. de Lanlages, prêtre de Saint-Suipice, premier su-
périeur du séminaire de Notre-Dame du Puy, par l'abbé Paillon, il est dit
des demoiselles de l'iastructioa du Puy, fondée en 1668 : « Elles par-
couraient successivement les villages, demeurant en chacun d'eux autant
de temps qu'il était nécessaire pour instruire parfailementjuBqu'li la plus
petite fille. Elles y enscig-nuient leurs feuilles de catéchisme, y appre-
naient à faire la prière du matin et du soir, à recevoir digriement les sa-
crements, à dire le chapelet, â travailler en commun en aanctifiant le
travail par de petits exercices de piété. Dans chaque village, elles cboi-
sissaient deui ou trois filles plus capables, qu'elles dressaient pour ser-
vir de maîtresses aui autres. Elles se répandirent de la sorte dans tout
le diocèse du Puy, et avec tant d'activité que, dans l'espace de quatre
OU cinq ans, elles parcoururent presque la moitié des paroisses, et plu-
sieurs de ces filles en avaient évangélisé plus de cinquante, et toujours
avec un égal succès.
1 Les hommes mêmes demandaient avec instance qu'on les laissât du
moins h la porte deslieui où les femmes et les lilles étaient assemblées,
protestant qu'ils s'y tiendraient avec toute sorte de respect et en si-
lence. Souvent j'ai vu de mes yeux, dit M. Tronson, dans ces monta-
f^nes, jusqu'à des centaines de garçons et d'hommes à la porte, pour
écouter attentivement. Une fois, je trouvai, dans un village fort éloigné
de l'église, un garçon bien sage qui faisait l'instruction et la prière du
Boir et du matin h tous les villageois et villageoises du lieu, et, surpris
de sa modestie et de sa retenue, je lui demandai qui lui avait appris tout
ce qu'il savait ; il me montra les feuilles imprimées des filles de l'in-
struclion, médisant que ces demoiselles avaient passé U, il y avait deux
ans, et lui avaient appris la doctrine chrétienne, en aorte que, faute de
plus habile, ii l'enseignait lui-même aux autres. «
Les filles de l'instruction enseignent aujourd'hui dans les plus hum-
bles hameaux toutes les matières de l'instruction primaire, ajoute la
Semai/te rplirjieaae de C.lernonI, p. 389, 12 décembre 18~i.
d .y Google
- 153 —
il voulait et se priîparait où il pouvait à subir son examen. C'est
ce qui a lieu encore aujourd'hui; un certain nombre de jeunes gens
deviennent professeurs, instituteurs, sans avoir passé par au-
cune école. Kn 1603, ou i-onstatail ijue U),4'.)5 instituteurs com-
munaux seulement sur 31), 767 étaient sortis des écoles norma-
les, soit 48,8 sur 100 ; et sur 3,090 maîtres adjoints, 1 ,022 seu-
lement, ou 38 pour 100. Ce qui prouve combien s'étaient trom-
pés les ministres de l'instruction, liuiKot et Salvandj', lorsqu'ils
disaient en 1833, 1837 et I8i3, qu'avant pim les écoles normales
fourniraient assez d'élèvcs-maitres pour les places d'instituteurs
communaux qui deviendront annuellement vacantes. En 1896,
elles en foumiBsent trop.
Se mettait régent de la jeunesse qui voulait. A Thaims, can-
ton de GemoKac, en 1724, Jeun Marchand, instructeur de lajtu-
nesse, a pour fils Jean Marchand, aussi instructeur de la jeu-
nesse. A Migré, canton d'Aunay, les Itcnnct père et fils se suc-
cèdent de 1680 à 1700. Les uns se faisaient maîtres d'école par
dévouement, il y en avait beaucoup; les autres par nécessité.
Les régions alpestres de la Provence, pays montagneux, d'un
accès difficile, avaient des instituteurs ambulants ; pendant la
saison des neiges, seule époque où les habitants fussent réunis,
ils donnaient leurs leçons. « Dès que les travaux de semence
étaient terminés, en septembre ou en octobre, dit M. Ch. de
Ribbes, ' ils se mettent en campagne, une plume au chapeau
en signe de symbole professionnel » ; comme en Salntonge les
domestiques qui veulent se louer ont dans les foires un bout
de branche d'arbre à la main. « Ils vont dans les foires et mar-
chés se mettre à la disposition des communes ou des familles, n
Au printemps, ils redevenaient cultivateurs. Dans les hautes
vallées de la Savoie, c'était quel<|Ue honnête montagnard qui,
l'hiver, réunissait dans l'étable aux bestiaux les enfants du vil-
lage, filles et garçons.
Dans le midi, le maître d'école paraît avoir eu l'humeur un
peu vagabonde : il allait souvent dun lieu à un autre, suivant
qu'il trouvait quelque avantage à changer. En Béarn, on voit
Etienne Baronnlères, né à Uamous, exercer ses fonctions en
1573 à Oloron et en 1589 à Orthcz. Quelquefois aussi les exi-
gences des autorités forçaient les maîtres à des mutations,
1. De la famille el de la loriélé en France avant la révolalton, p. 275.
D,g,Nzed.yGOOgIe
— 154 —
aujourd'hui on les déplace. En 1688, le 24 août, à l'examen
d'Arnaud de Courtade par le curé et les jurats de Louvie-Juzon
(canton d'Arudy, arrondissement d'Oloron) un jurât, de Lan-
nps, s'oppose à ce que Courtade soit reçu, parce qu'il a une tu-
meur au visage, o laquelle malaudie est communiquante ei por-
terait préjudice aux enfans. » En 1669, les jurats de Lucq (can-
ton de Monein, arrondissement d'Oloron) refusent les services
d'un maître d'école, parce qu'il ne peut déchiffrer les Chartres
de la commune. On est moins exigeant aujourd'hui sur ce
point-là. •
Nous avons vu le régent curé, *îcaire, clerc. Il était encore
souvent grefller communal, comme à Lons, canton de Lescar
(Basses-Pyrénées). A llcrnac-Debat, canton de Tarbes, Coûte,
maître d'école, exerçait encore le métier do cabarotier et de
boucher ; ce dont se plaignait en 1786 le subdélégué de Tarbes,
Vergis. Nous allons voirie régent sergent, laboureur, soldat, no-
taire, praticien. Ne soyons que peu surpris, puisque sous nos
yeux l'insfituteurestencore presque toujour secrétaire de mairie;
récemment il était souvent directeur du télégraphe, receveur
buraliste, débitant de tabac^ chantre, sonneur de cloche et
fossoyeur,
A Faye-sur-Ardin ^ : « Il y a, dit le curé, 25 avril 1674, il y
a un vieux homme qui présentement fait la fonction de maîstre
d'école, qui est originaire de la paroisse, qui toute sa vie a gou-
verné le labourage, mais qui, étant devenu pauvre, s'occupe à
apprendre à lire et à prier Uieu aux petits enfants, selon sa ca-
pacité qui n'est pas grande. Il peut y avoir environ deux ans
qu'il en fait le métier. Il n'a point d'autre approbation que celle
que l'avis qu'il m'en a donné ; et comme il est homme de bien
et craignant Dieu, j'ai été bien aise qu'il s'emploie à cela. Il
n'est pas capable de chanter à l'église non plus que pour faire
le catéchisme. Ce bonhomme est marié. « L'instituteur de
Nieul les Saintes, J, Crunier, a aussi « gouverné le labourage».
Sur son acte de mariage, le 14 juillet 1732, il est qualifié « la-
boureur, vigneron, sergent, maitre d'école et arpenteur. » Si
t. Sérurier. L'inufruclion primaire en Bfarn, p. 15 et 39.
2. Ancien diocèse de La Hochelle, paroisse de 300 communiants en
1674; aujourd'hui commune de 533 habitants du canton de Coulongcs
surl'Autise (Deui-Sèvres).
d.yGooglc
— 155 —
ees élèves étaient savants, je lignorc. Son collègue d'Aisrefeuille
(750 communiants) était sergent comme lui ; et l'archidiacre,
dans sa visite de 1688, ne le loup pas fort de ses talents : « Nous
avons ensuite visité l'école et avons trouvé le régenl, Jean
GrifTet, sergent de la terre, fort médiocrement capable d'ensei-
gner la jeunesse tîinl pour lire et écrire que pour le catéchisme,
ce que nous avons cognu par la vcue des exemples qu'il donne
et par les responses que nous ont faisles les cscolliers sur le ca-
Très souvent c'était un praticien qui tenait l'écote. Le praticien
était après le curé et le notaire, l'homme lettré de la paroisse,
le lecteur, l'écrivain puhlic. Praticien, c'est un peu procureur,
avocat, greffier ; c'est aussi sergent, huissier, clerc d'avoué. Le
praticien de métier était souvent, comme on ditenSaintonge.une
personne mathabile, c'est-à-dire bossue, boiteuse, maladive,
qui, ne pouvant travailler à la terre, avait fait quelques études,
passé quelques mois chez le tabellion ou le procureur, et qui,
tout en copiant des actes pour l'homme de loi du lieu, ensei-
gnait la lectureet l'écriture, surtout pendant la saison d'hiver,
A Lalaigne, le 6 décembre 1694 : << Aurions demandé au sieur
curé s'il y avoit un maistre d'escolle, et nous auroit répondu y
avoir un pauvre garçon estropié qui en fesaitles fonctions, mais
que les petites lilles iroient aussi chez lui. »
La tradition est formelle sur ce point. Ainsi: à Pérignac, can-
ton de Pons (Charente-Inférieure i, nous l'avons remarqué plus
haut, page 64, les vieillards ont enicndu dire à leurs grands-
pères qu'ils étaient allés à l'école chez le boiteux Quinaud, au
village de Prérou, ou bien chez le bossu fîardon, au bourg de
Pérignac. Or, les registres paroissiiiux de 1757 et de 1763 por-
tent ces mentions : » Ont signé le boiteux Quinaud , prati-
cien », ou " le bossu Bardon, praticien . n En effet, a Pierre Qui-
naud, praticien n, signe le 13 avril 1757, et a Jean Burdon, pra-
ticien B, le (2 janvier 1753. Il y a plus : le 30 août 1753, Jean
Bergier fait baptiser un de ses enfants ets'intitule « praticien ».
L'année suivante, 6 décembre, à un nouveau baptême il prend
le nom de a maître d'école n et dans la suite il s'appelle indiffé-
remment niaitre d'école ou praticien. Dix ans plus tard, un
autre Jean Bergier, pi-ohablenicnt lils du précédent, esl, le 1 i
mars 1762, désigné à un baptême comme « maître d'école et
greffier. »
Le notaire faisait parfois comme le clerc et le praticien : nous
d .y Google
- 156 -
l'avons vu à Oosnac dèsic xV sifrie. A Mortagno sur Gironde,
le tO maTs 1~U9, meurt à 6l) ans • Louis Rambaud, notaire et
régent ". Aux Landi-s-Gcnusson, ' ei'sl encore le notaire qui est
inslriii'tfur de la jcunenBe. « Il n'y a point de réirent approuvé
dans la paroisse, dit li- proWs verbal de visite du 27 juillet 1689,
mais seulement un notlaire enseigne à lire et à esorirc à quel-
ques enfants, n Et la pièce ajoute: u lequel est de bonnes mœurs
et ayde à chanter, n Rf'miniscence du roi Robert le l'ieux
chantant au lutrin. A r>a Ganbcrtière, 2 le 27 juillet 1789 :
«' 11 n'y a point de ddcimatcur ni de nouveaux convertis, ni de
régent approuvé, mais seulement trois habitants mariez et bon-
nes personnes qui enseignent de petits enTants. »
Dans ces cas, on était indulgent. L'ordonnance exigeait bien
une autorisation. Mais, quand !e sujet êtail capable, et surtout
0 bonne personne », l'autorité ecclésiastique rerniait les yeux.
On ne peut lire sans être touché cette note naïve du curé de
Xaintray, 2H avril 1074 ': « Le maislre d'école de ce lieu est né de
Foicliers, qui m'a dit être approuvé au dit Poictiers, homme
âgé de 7(1 ans et pauvre homme, qui enseigne dix ou douze pe-
tits enfants au-dessous de dix ans, et sur lesquels il y a bien
quelques petites filles, n'y ayant en ce lieu aucune maîtresse ni
pei-sonne propre pour cet emploi; le dit bon homme est de bon
exemple. Il a quelques soins de faire le catéchisme. Il ne sait
chanter. Est veuf. Ne tient point cabaret, étant tout seul en sa
petite demeure. »
On voit quelques personnes de bonne condition tenir elles-
mêmes la classe. J'ai cité M"" Bourgeois de Coybo, M'" Lydie de
Bagnier, M'" Forestier. A Migré * je rencontre, outre André et
Jean Bonnet, père et fils, maîtres d'école de 1680 à I7U0, Mar-
i. Doyenné de Saint-Laurent sur SÉvre, diocèse de La Rochelle, 600
communiants ; aujourd'hui, commune de 1 .421 habitants, cualon de Mor-
tagne (Vendée).
2. AncienDC paroisse du diocèst: de La Rochelle, 800 commuDiauts ;
aujourd'hui canton de Moi'tagnc (Vendée), commune de ■2,152 habitants,
qui possède des frères des écoles chrétiennes et des sreurs de Saint-
3. Xaintray (Deux-Sèvres), commune de S04 habitants sur l'Autise,
canton de Champdenicrs; jadis, paroisse de 280 communiants de l'an-
cien diocèse de La Rochelle
i. Canton de Loulay (Charente- Inférieure), '49 habitants.
d .y Google
— 157 —
guérite, Marie et M(5lanie de Calais de Pavcau de Mérillé, dé-
cédées le 5 décembre 1788, 2 janvier 1805 et 13 juillet 1807, trois
sueurs qui recevaient en même temps filles et garçons.
Cliez les religieux le fait est fréquent. Dans son intéressant
chapitre sur i'È'nseif/neriienfà Pans, Maxime du Camp l'a signalé
une fois de plus en une fort belle page : a Lorsqu'on pénètre dans
une école de filles, qu'on voit les escaliers cirés, les vitres bien
transparentes, les tables frottées à la cire, il est inutile de de-
mander si l'on est chez des congréganistes ou des Iniques ; on
est (tans une maison dirigée par les sœurs de Saint-Vincent de
Paul. Elles n'ont pas d'autre coquetterie, mais elles savent la
pousser jusqu'aux extrêmes limites du possible; la classe est
moins morose, les cuivres reluisent, des rideaux éclatants de
blancheur tombent le long des fenêtres, chaque encrier est en-
touré d'une rondelle de drap qui épargne bien des taches au pu-
pitre; et contre la muraille, à la place d'honneur, s'élève une
statuette de la Vierge, environnée de fleurs en clinquant. Elles
sont charmantes avec les enfants, ces saintes filles, et s'en font
adorer, ce qui rend le travail de -la classe singulièrement facile;
alertes, fort jeunes pour la plupart, assez fièrcs de la bonne te-
nue des salles, elles vont et viennent à travers les bancs avec
une prestesse élégante que leur gros vêtement de laine n'alour-
dit pas, donnant un conseil, corrigeant une faute, très gaies,
toujours souriantes et fort occupées de leur jeune troupeau.
Dans une de ces maisons j'ai été reçu par la supérieure ; j'ai vu
une femme d'une cinquantaine d'années, de façons exquises,
aux traits lins, aux yeux spirituels et doux. Je l'ai regardée et
;i reconnu une personne que j'avais rencontrée jeune liile dans
monde au temps de ma jeunesse. Son entrée dans les ordres
avait fuit un certain bruit jadis; elle s'est consacrée au dur la-
beur de soigner les malades, de secourir les pauvre», d'élever
les enfants. Il y a dans la pâleur profonde de son visage et dans
iérieux sourire ht sérénité d'une âme appuyée sur des réa-
lités inébranlables; «ous l'humble cornette et sous la robe de
bure de la religieuse, elle cache un gran<l nom et un ciL>ur que
charité dévore. Je me suis éloigné sans lui laisser HOU[içon-
ner que je l'avais reconnue; ai-je besoin de dire que sou école
mérite d'être citée comme modt-le. o *
i. Maxime du Camp. Par
d .y Google
XVIII
MODE DE NOMINATION. — LE FONDATEUR DE l'I^COLE. — L ASSEMBLÉS
DBS HABITANTS. — CHOIX DU MAITRE d'rCOLE. —INTERVENTION DES
PÈRES DE FAMILLE. — LESAHEN DE l'iNSTITUTEUR. — LE JURY. —
CORRECTION DESCOHPOSITtONSPAR LE CONSEIL MUNICIPAL RÉTRIBUÉ
POUR CELA.
Si l'école était une Tondation, c'était le patron qui nommait le
titulaire, sauf approbation par l'ordinaire; la jurisprudence était
fixée sur ce point. Aussi un arrêt du conseil d'état, 18 septem-
bre 1665, porte que les conseils des paroisses du diocèse de
Vienne et du Puy, qui paient les maitres au moyen dune impo-
sition ■ sur tous les contribuables de ta paroisse jusqu'à la
somme de cent ou six vingt livres », présenteront à l'ordinaire
des sujets capables qu'elle approuvera. Il en était ainsi à Sur-
gères, nous lavons dît : a Nous auroit été déclaré, écrit l'évê-
que au 2 décembre 1694, que ce seroit nous qui pourvoirions à
la place de maistressc d'école, qui est une fondation de 100 livres
de rentes pour la maistresse. n
Parfois la présentation appartenait au curé et aux pères de fa-
mille. Ainsi àFoussay, * le -^0 septembre 1714 : « II y a une place
de maitre d'école fondée par M"" de La Varenne ; elle doit estre
occupée par un prestie, et y a 300 livres par an pour le dit ré-
gent; le dit sieur Brouard l'occupe. Le sieur prieur, conjointe-
ment avec lus paroissiens, nous présente un priStre pour estre
par nous approuvé ; le dit régent doit enseigner les pauvres de
la paroisse gratis. «
En 1*212, il y eut, devant l'oflicial du diocèse de Rouen, un pro-
cès, les religieux de Sainle-Catlierine prétendant qu'ils avaient
seuls le droit de nommer l'instituteur de Pavilly, En 1292, le
seigneur du lieu chassa Jean Le Fèvrc qu'ils y avaient nommé,
et le remplaça par un clerc de son choix. L'cnquéle fut favo-
rable aux moines, et constata une fois encore leur droit, qui ne
fut pourtant délnillivement reconnu dans un acte authentique
qu'en 1337 par le sire d'Esnoval. 2 Très souvent aussi, et tou-
1. Saint-lIiUire de Koussuy, 800 commuDiants, 200 i-eligionnaires.
2. De Beaurepaire, Recherche» sur i'intilrucliort en Normandie, t.
p. 29.
d .y Google
— 159 -
jours pour les écoles de villes ou rétribuées par la communauté,
c'était une commission ou rassemblée générale qui choisissait
le maître. Ainsi, le 5 ft;vrici- 1571, le maire de Saintes et tes
échevins se réunissent au grand vicaire de l'évéque pour nom-
mer un précepteur des étoles.
Dans le Uers, ù Mauroux [5Hâ habitants], à Aubiet{ 1.457 habi-
tants], à Solomiac (737 habitants), les trois seules localités où M.
l'abbé R. Dubord ait fait quelques recherches et où il a toujours
trouvé des instituteurs quand les registres municipaux exis-
taient encore, les consuls et la communauté choisissaient, exa-
minaient, nommaient, renvoyaient le régent. En 1612, ils don-
nent congé à deux prêtres, Jean Daurat, chapelain, et Pierre
Giliibert, vicaire, dont ils n'étaient pas satisfaits. En 1616, ils
n'accordent qu'une licence provisoire à Dominique Claverie, et
la lui retirent quelques mois après comme incapable. En 1631,
ils révoquent Jules Lacroix qui ne remplissait pas les conditions
du contrat. Le -22 février 1622, ils déclarent les fonctions de vi-
caire et celles de maître d'école incompatibles, et destituent
Mastic, vicaire, de son emploi de régent, parce qu'il ne peut
avoir toute l'exactitude nécessaire. A Aubiet, le 23 mai 1563, un
magister s'offre aux consuls pour prendre les écoles. Les con-
suls font part de sa demande à l'assemblée communale ; on dé-
libère, on décide que le candidat subira l'examen, " donnera ses
lectures par tout ce jourd'Uuy pour connaître s'il est sullisant, et
de ce aujourd'huy en quinze jours l'on arrestera si on doibt le
prendre. « On ne le prit pas; mais on conlla les écoles à maître
Jammes Tesset, prêtre, qui eut pour successeur, en 1577, un au-
tre prêtre, Jean Laveranet. Souvent aussi pour ces élections et ces
contrats les consuls, outre la jurande, convoquaient l'archiprô-
tre et plusieurs autres notables habitants. On le voit le 15 juin
11)31, quand on traite avec Bernard Idrac. '
A Villefranehe en Beaujolais, les échevins appelaient aussi
les notables à l'assemblée où se devait faire le choix des maî-
tres. Une note de 1485 explique qu'après s'être rendu compte
Il de la science, probité, application, amour du travail de Louis
Perrier et Léonard i'errîn, maistres es arts, el aur les rapports
1. H. l'abbé R. Dubord. Iteche/thes sur l'emeî'jnement primaire dans
\ot contrée» aoanl 47S9, dans la Hevue Jv Gatcogne; Aucb, 1873, t. iiv,
•livr., p. 309; juillet ltt:3.
d .y Google
de plusieurs témoins dignes de foi, les syndics et les éche-
vins, par suite d'une dtilihêration prise par les notables bour-
geois et habitants de Villefranche, ont institut; Perrier et Pcr-
rin recteurs des écoles après leur serment sur les saints évan-
giles de bien lidèlement et avec ïi'\e diriger les dites éeoles,
instruire les enfants de l'un et de l'autre sexe qui leur seront
conllés, et de procurer à la ville tous les avantages en leur pou-
voir, 0 *
A Rochechouart, le 98 décembre 1727, les habitants assem-
blés au son de la cloche, en la maison de ville, les consuls
Antoine Simon, sieur de La llarde, .ivocat en la cour et juge
lieutenant du présent vicomte, et Jean Goursaud, sieur de Lau-
mond, avocat en parlement, consuls de la ville, exposent < que
Simon Nauchc, curé de la ville, a fait venirJean-Charles de La
Jousselinière, demeurant en la ville de Limoges, pour instruire
la jeunesse ut lui apprendre les humanités, attestant qu'il est
homme de bonnes mœurs et religion, et capable d'instruire la
jeunesse; lequel de La Jousselinière ils ont préscntéet demandé
aux habitants s'ils vouloyont le recevoir pour précepteur en la-
dite ville aux conditions ordinaires accoutumées... De quoi les
habitants... veulent et consentent que ledit sieur de La Jousse-
linière vienne faire sa demeure en la présente ville pour y en-
seigner les humanités. A quoy le sieur de La Jousselinière icy
présent a adhéré. » Il aura 60 livres par an, exemption de taille
et logement de soldats; il instruira gratis 6 enfants désignés
par les consuls.
1. 4 ... Sciodici et scabini Villafranchic, nolum facimus, quod infor-
mali sufficicntcr de scientia, probilale, diligeutia et bons induatria ve-
ncrobilium vii'orum magistrorum Ludovic! Perrci'ii et Léonard! Perrini,
magistrorum in artibus, rclatu plunnioi'um fldc dignorum testiuro ; ex
dcliberaLionc sanioi'is partis burgensium el babttanLîum dicta; Villafran-
cbai, ipsos mni^Lstros Ludovicum Pcrroriî el l.eonardum Perrini, prc-
senles el acci'plantes, decreliivinius el lenorc pi-escallum decrclamus
rectures scolarum Villafrancbu.', Qui et ipsorum quilibcl pramisemnt et
juravernnt, super sanutis Dci cvangetiis, bcao, ridclitcr alquc diligenter
ipsas scolas cxenerc, lilieros quique sub polesUlc ipsorum emot, io-
stinicrc et conimoda bujus ville procurare, incommoda evilarc, boaa sua
qutecumque uliligaudo cuni clausis op|>ortunis. » llippolyte Laplatte.
llUfoire .populaire île Villefranche, capilaie du Jieaujoiait, t. i, p. 364;
Vdk-fraiicho sur Sa.'uic, L. Vliwl, IHBJ.
d .y Google
— ICI -
Le 3 décembre 17ïO, autre aïiscmbl<^c. Hélic Kougorot a cessé
ses fonctions, parce quil n'était pas payé; la ville ayant main-
tenant de l'argent, le paÎL-ra; il reprendra ses runcLioiis, *
Une asscmbiée générale des habitants de Tnlle a lieu, le 13
mars 1640, pour la réouverture du collège ; puis des uonveiitiona
interviennent avec les pcres jésuites le iU mars. 2
En Béarno lesjurats, les nobles, les prineipaux habitants de
la paroisse engageaient un maître d'école pour un an, pour deux
ans; un contrat était passé par devant notaire entre le régcntet
lesdits jurats, qui fixait les honoraires, le nombre des écoliers,
filles et garçons. » 3 Ainsi à Pontacq, le 2 mars 1535 (n. s,), le
conseil de la ville, en présence de Pierre d'Authii, chanoine de
Tarbes et archiprètre de Pontacq, « et autres genlz de bien et
de segrament », choisit pour maître d'école Bernard du Tisner
u per la instruction deus enTaiitz tantenmoratîtatque enscienza
et en chantraria et en autres causes aperllienentes aux enfanz. »
Les jurats de l'au, 26 août 1568, élisent Robert Rousseau, qui
promet a Tar la charye lo plus exactement et fldeltement qui lo
sera possible » ; le 23 avril 157-2, Jean Trcmolcl, • per endoctri-
nar los ditz enfants », moyennant a cent trenla livres torncses
tant per sous gadyes que per la colleté deusditz enfants n ;
le 27 janvier 1573, Pierre de Deytius, qui devra « indoctrinar
la joenence à son saber et poder ■> ; le 21 octobre 15'J5, François
Larivière, après l'avoir « bien examinât et trobat sullicient et
capable. » A Laruns, traité en 1592 des jurats avec Arnaud de
Mausac, qui devra apprendre à u legir et escriber et autres
sciences légitimes, segond lo commandement de Diu >>; en 15tlG
avec Jean de Lostalet qui promet « de ensenia et instrui ioa
, enfanlz d<' prega Dieu et de legir et eseribe et tout so que lo-
dit de Lostalet sabera et boulera «prendre, siegien lu parola
de Dieu et santa escritura»; à Léês-Alhas, In" 2 avril tt)17, avec
Guillaume Reynal, pour « ensenhar Ions enfants et enfantes et
thenir los escolles i> moyennant septante francs. ^
1. BulUlin de la sociélé des amis des arts de Itocheehouarl, u, n° vu,
1692, p. 136.
2. Uisioire du collège de Tulle dans ilullelin de la socifté den leltreis
de la Corrèse, 4« livraison de IS'Jl, pitgeSOS, parM.CiémentSiinon.
3. L'instruction primaire en Béarn, p. 6.
4. L'inilruction primaire en Béarn, p. 30-38.
d .y Google
— 162 —
Mêmes faits à Ghâlon sur Saône : deux rivaux, l'un recteur,
lautre régent aux écoles, se disputent le rectorat. Les éche-
vins n'osent prendre sur eux la décision de si grave question. Ils
convoquent, le 18 juillet 1488, une assemblée générale des
habitants; plus de cent s'y trouvent, a Chaque membre de
rassemblée est interrogé sur celui qu'il j)réfère pour remplir
les Tonctions de recteur. La majorité, considérant que Jacques
de Mancey est recteur depuis trois ans, le maintient dans sa
charge. 11 prêtera serment incontinent, et on le présentera au
chantre de la cathédrale, qui seul a le droit de l'instituer, n
Dans les Alpes, comme dans le grand duché de Uade, où, de-
puis la loi de 18C^, l'administration des écoles, budget, nomina-
tion de l'instituteur, est remise à des comités composés des re-
présentants des familles qu'ont désignés tous les hommes ma-
riés ou veufs — dans les Alpes, les pères de famille étaient aussi
consultés préalablement sur le choix des maitres, souvent con-
voqués pour prendre part directement à leur nomination, quel-
quefois chargés exclusivement de ce soin comme étant les
premiers, les vrais intéressés, enfin appelés dans toutes les cir-
constances un peu importantes ou il s'agissait de l'école. Les
procès verbaux portent ces mentions : « L'assemblée, après
avoir participé de l'avis des pères de famille »;ou bien: n Se sont
assemblés messieurs du conseil général et les pères de famille
y étant. « i
Le concours avec publicité était souvent exigé. Le 9 février
1738, à Luçon, Antoine David, curé de Saint-Mathurin de Lu-
çou, et les notables habitants de sa paroisse étant réunis à l'issue
de vêpres sous la présidence du procureur syndic, Jean Bonnet,
avocat, nomment et présentent à l'évëque pour obtenir la pro-
vision nécessaire, vu a sa bonne vie et mœurs, capacité, reli-
gion calholique et apostolique », André Charon, demeurant à
Luçon,'pourreniplacei- à l'école François l'etit, décédé. Le sub-
délégué de l'intendant de Poitiers, Jacques- Auguste Bonnet,
avocat, se présente et déclare que, l'affaire étant impoilaute, on
aurait dû faire savoir la vacance aux villes voisines, aûn que les
concurrents fussent plus nombreux elle choix plus éclairé.
1. IJôlJljvruliodS de \a commune de Briançon : B scplemhrc 1728, 10
seplenibi-p 1730, 23 sepU'inbro I78K, 20 oclolire ITili. Ch. de Riiilws,
d .y Google
— 163 —
A Saint-Germain des Fosses dans l'Ailier, le prieur et le curé
par devant notaire passent en IT^i un contrat avec Dorvillc, de
Saint-Martin d'Estreaux, qui tiendra une maison d'ccole et au
besoin enseignera te latin. Les registres paroissiaux font aussi
mention d'un maître et d'une maîtresse d'école en 1702 et 1724.'
A Asson, communauté des plus importantes de la sénécliaus-
Bée de Pau, le 29 janvier 1705, Trevez, premier jurât, réunit ses
collègues : il y a trois mois qu'il n'y a plus de régent ; il faut en
choisir un parmi ceux qui se sont présentés. Jean de Balencie,
du lieu de Laruntz, après examen de son caractère, est nommé
régent à la pluralité des suffrages, pour un an, » ensemble pour
assister aux ofTices divins tous les dimanches et joUrs de Testes,
et pour écrire et copier les piesses nécessaires pour la commu-
nauté. » Il sera approuvé par le curé. Balencie promet. Il aura
100 liv, tournois, 2 chars de bois et le logement dans la pré-
sente maison commune où il doit tenir les écoles. Lcsjurats
auront le droit de le destituer sans attendre la Hn de l'année.
Balencie ne contente pas les habitants. Aussi, le 18 janvier
1706 — le traité expirait le 29 — Bourdieu, lieutenant du maire,
convoque l'assemblée, lui représente que labbé de Maure, vi-
caire général et curé du présent lieu, a requis une infinité de
fois les dits sieurs lieutenant du maire et jurats de procurer un
autre régent parce que celui-cy n'est pas propre ni sullisantpour
servir tant l'église que les écoles... D'une commune voix a été
arresté que ledit de Balencie achèvera de faire l'année. On en cher-
chera un autre, ■ et sera adverti par le susdit garde verbale-
ment et en présence des témoins. » Balencie proteste. Six habi-
tants présentèrent pour lui requête à la cour pour son maintien. Un
avis du parlement (mars 1706) ordonna l'exécution de la délibé-
ration du 18 janvier, condamna les auteurs de la proteslalion
aux dépens, et ordonna que dans la quinzaine on choisirait un
autre maître.
Le 14 mars 1706, l'assemblée choisit pour un an, à 70 livres de
gages, Pierre Uahinat, d'Asson, qui avait été 3 ou 4 ans régent à
SombrunenBigorre, muni d'un certilîcat écrit du curé qui l'avait
examiné. Il " devait tenir les escolles communes, et apprendre
aux enfants à lire, écrire, raritlimétique, prier Dieu, le calé-
1. Le pHerinsge de Saint-Germain tien Foisàg, par Brillau<l, pnge 15.
(1890).
d .y Google
— 1C4 -
chisnic, cl la niiiiiièrc de bien vivre, aussi d'assister aux divins
«nices les iliniiinc'lK's ut jours du fi'slus suivanl l'usage », écrire
loul ce duiit l;i L'oiiiinuiiiiiili' uiiniil besoin. Il fut destitué au bout
d'un an, dans rnssi-mbli.' du 31 mnrs t70i), sur les plaintes de
l>luwi<Mirs lialiiiants.
Kn 17ei, -20 n..vfnibre,rass.-mb].-e est fort embarrassée: per-
sonne ne se iiréseiitc, saul' l'cdarn-, de Nay, rjui deniunde 18 pis-
tolos, un logement, un jiirdin; ou lui en offre 10, il s'en va. A une
nouvelle assemblée, le 3 décembre, Pedarré demande 180 livres ;
Jean Daliinat, IfjU ; i'edarré, 150 el deux cbarges de bois; Da-
hinat, 140. Le 10, nouvelles enctières; on cboisit Pedarré. ^
Dans la Creuse, la nomination du maître d'école appartient
aussi « au c;i'néral et iirincipaux habitants », qui s'assemblent,
le dimanche, à issue des ollices, sur la place publique ou sous
la halle, et discutent les titres des candidats. La rétribution est
de 8 sols pour les élèves qui liront lalphabet ; 15 sols pour ceux
qui liront le français, le latin, les contrats ; 20 sols pour ceux
qui écriront ; 25 sols pour ceux qui apprendront l'arithmétique.
A La Souterraine, la ville donnait 40 livres sur ses recettes de
l'octroi, et les enrants pauvres étaient gratuits. A Saint-Vaury,
le maitre avait la rétribution mensuelle et 12 seticrs de seigle
sur les revenus de l'abbaye de Saint-Martial de Limoges. La
Chanaud, le 24 juin 1777, se plaignait de la concurrence que lui
faisaient Valleix, un barbier a ne sachant quasi lire ni écrire n,
et la nommée Marie, nièce d'un employé, u se meslant esgalle-
ment d'enseigner et donnant de faux principes aux enfans. n
AUun, dans laCurrèze, le !f avril 1756, «Jean Uazenerye, pro*
eureur d'oflice, François Gaguyer, notaire roy.il et sindic fabri-
cien, âilvaiii Duniont, sindic pour les nITatres temporelles de la
paroisse, et autres habitants « exposent à l'évêi^ue qu'il y a trois
ans, l'école se trouva sans maitre par la retraite de Paillon;
« on y toléra que Charles Pimponeau, lors ài^é de 18 ans, non
marié et marchand mercier, comme il l'est encore, prit la place
dudit sieur Paillon, parce que : 1" on ne savait alors où prendre
un meilleur maitre ; 2° qu'il était filleul de défunt messire Fi-
chon de liarry, notre précédent curé, qui lit espérer aux habi-
tants, comme 11 le croyait lui-même, que ledit Pimponeau aban-
t. lialli'lin de la soi-U-lé dr» wiencei rt li-lfres <le Paa, 1888-6
p. 'Mi, article de M. Soulicc, Lu commanaulé d'Aasun.
d .y Google
— 165 —
donnerait son ton» m i> ne, et «iiie j);ir um- granilc ii|i|)li(jition en
ensoignHiil, il aiiprciuii-iiil liiy-miiiir et si* ii-ndi;iit ijiiuiIjIi-
d'enseigner les jiuLri'S •.•3'' (jn'i! a'auisHJiit di^ l'c\cni(i'r ili- I» nii-
lice à lii (onsidi'i-iition dt^ M. lo (iiiv, son piirniiu ; de M. le
bailly du lieu, son coiisin.dii <leiix on tiolKiinu- di'irié, l'I d'autres
hahiUnts aussi nos parenH. « Mais il n'a pas iviiuiidii au\ esiiO-
r.inces; on a fait venir llouohenoirc fjui depuis liois mois lieiil
l'école Tort bien. On prie fi'-vèfnic de l'antoriscr ; il y a [ilace
pour denx maîtres, Kt le 2(1 aot'il 17â(), rinOqin' de l>iin(iges,
Jean-Gilles du Coestlos'iuol, pt^rmel au sieurl^uiiin Jîouelii'noirc,
natif de Saint-Maicel les Arijtiiilon, «d'enseigner la jcuneHSi;
de son sexesenlcmenl dans la paroisse de iJunLe Palleletiu en no-
tre dioci-sc » pour un an. 8ignc : D'Argenlré, vicaire géntïral. *
Les mêmes fails à peu près so présentent en Ttourbonnais.
A Cérilly, le "> juin 1747, les habiCanls sont assembles « en l'au-
ditoire royal, au son de la cloche et à la manière accoutumée »,
en présence de Jcan-Frnn<.-(ii8 Dnfour, conseiller du roi, iieute-
tenant général en la châtcUcnie ; de Jean Gillierton, conseiller
du roi, lieutenant général de police ; de Gilbert Moutonnet, con-
seiller et procureur du roi en la cliâtellenie. Le syndic, Jean
Buisson, expose tguc * depuis longtemps cette ville est sans maître
d'écolte, ce qui fait que la jeunesse reste dans l'ignorance, et
qu'il se présente pour remplir la place a le sieur Joan-Haptiste
Der»ux, natif de la ville de Torcy en IJourgogne, diocèse d'Au-
cerre, actuellement précepleur chez le sieur Llieureux, bour-
geois du bourg de Meaulnc, lequel est capable d'enseigner les
premiers principes du latin, à lire, écrire etlarithmétique ». Dc-
raux passe l'examen ; il est reçu maître it'école après avoir
prêté « le serment en tel cas requis et accoutume, n
Le contrat ne tint pas. Moins d'un an après I>ereaux s'en alla
I nuitamment sans on sçavoir les motifs ny où il a passé n. On
signe un nouveau oonlral, le 6 mai 17i8, avec Pierre Lombard,
natif de Bourges, et sa femme Marie (lavault qui enseignera les
filles. Le 2 septembre 17.').'), on choisit Pierre-François Portier,
aussi de Bourges, avec défense aux habitants d'envoyer leurs
enfants ailleurs qu'à l'école communale, à peine de 20 livres
d'amende pour les juireuts et aulaiit pour ceux {[ui se mêleront
d'enseigner. Après lui viennent Mouchonx (17631 et François
I. Mémoires Je la iocirli^ <!cs Irlircs el sciences ili- la Corri-zi; 1890,
page 319.
d .y Google
Colombet, niitirde Lyon ; puis t-n 17G5, Jean -Baptiste Bourgouin,
de la ville d'Isîtoiidiin, i[ui renonce à l'école pour rester sim-
plement grcfïler en chef de la cliàtellcnie ; il fait agréer (1775) à
sa phtcc Jcan-Ilaptiste liarun, natif aussi d'Issoudun, licencié
èa lois.
Rocquefort de Marsan, ville de 1.700 àmea, avait au xviii" siè-
cle deux régents dont l'un pour le latin ; ils recevaient 150 livres
et 200 avec la chambre i>our enseigner.Le régent, une Tois agréé,
devait prouver sa capacité devant des examinateurs élus à
cet effet. Le 12 octobre I7"20, on choisit Barillon, maitre écrivain
juré, à la place de Sainl-tiuirons, qui Tait mal son devoir, aux
gages (le 22i liv. avec obligation dinstruirc tous les enfants
indistinctement et d'apprendre le latin à qui voudra. *
L'intervention des pères de famille était ainsi de droit, lors-
que l'école n'était pas établie par une Tondation privée et que le
Fondateur ne s'était pas à lui et à ses héritiers réservé la nomi-
nation. Le Traité du (jouveTnement des pRroisses, publié en
1709 par Jousse. conseiller au présidial d'Orléans, après avoir
exposé comment la paroisse s'administre, élection des manda-
taires, obligation pour eux d'accepter la charge, responsabilités
des élus, dit on termes précis que les conseillers de paroisse ont
le soin temporel de l'école, rendent un compte régulier de leur
gestion, et pose ce principe : « Ceux qui payent les gages d'un
maitre d'école ont droit de le commettre. » Et l'on songeait si
peu à contester le droit de contrôle du père de famille sur l'en-
seignement, qu'on l'admettait même quand un collège, par
exemple, avait un bureau d'administration. Dans une requête
du 30 novembre 1782, les pères de familles de Langres s'expri-
ment en ces termes : a Les lois qui établissent les bureaux,
n'imposent point pour cela silence aux citoyens sur la régie des
collèges. Le droit de se plaindre existe dans l'assemblée des
habitants, comme dans chacun des membres qui la composent.
Ce droit émane de l'intérêt puissant qu'ils ont tous à ce que
leurs enfants soient bien élevés. •
. Tel était le respect pour la consultation populaire qu'on ap-
pelait les habitants à délibérer même quand ils n'y avaient pas
1. I-e médecin recevait 300 liv. par an, 100 livres pour son cheval, et soi-
gnait gratuitement tout le monde en ville et à la campagne. Ce n'est pas
le m* siècle qui a inventé la médecine gratuite.
.y Google
— 167 —
droit. Le 14 août 1780, à Doaumoiil W Viconito ou ll(^uiminnt
sur Sartiie, (■lu-f-lieii lic ciiiitoii, iin-oniUsHrmcnt (l<^ MaiiK^tti,
les préscnlati'urs à la diieclioii du colli'giï, curô, olliciiTs di^
la sénéchaussée el procureur di; hi fabrique, réunis pour choi-
sir le principal, ■ après en avoir référé à MM. les hiibitants
qu'ils crurent de rhonnéteté de consulter sur le clioix du sujet »,
choisissent René [îedeau, pnitre habitué de la paroisse Saiiil-
Benoist de la ville du Manfl, ^
En même temps qu'elle choisissait, l'assemblée, on vient de
le voir, faisait passer l'examen, ce qui prouve un terlain degré
de culture intellectuelle, ou bien déféniit ce soin à un jury, sur-
tout s'il s'agissait d'une fonction importante. Dans une pai-oisse
rurale du Var près de Toulon, Solliès, commune aujourd'hui
d'un millier d'habitants, où le premier des registres échappés
aux guerres civiles du xvi° siècle montre, en 1588, plusieurs
écoles que dirigeait un grand maître ou régent, les brevels
d'instituteur étaient mis au concours devant une commission
formée des hommes de la contrée les plus renommés par leur
savoir. En 1612, ce sont deux avocats de la ville d'IIyères qui
sont les juges de ce concours. La commune payait les frais de
nourriture et de logement des candidats. En IG35, trois candi-
dats se présentent à la dispute ; parmi eux est un professeur du
collège de Toulon ; il n'est pas nommé. Une délibération de
1615 dit « que, de tout temps, les régentsont été désignés parmi
les personnes les plus capables et les plus agréables aux assis-
tants, après dispute. «^
A Montauban, au sv° siècle, le candidat à la charge de maître
es arts, c'est-à-dire de principal des écoles, devait, devant le
maitre es arts en fonction, les conseils, plusieurs gens de sa-
voir, tels que gradués et praticiens des cours de la ville et les
écoliers, subir un e\amen ([ui consistait en « une lecture ou
oraison et en disputes ou argumentations publicqucs n ; il était
reçu • sous la réserve du bon vouloir de M. l'évesque de Mon-
tauban ou de son vicaire général », lequel, après a plusieurs
exhortations!, lui faisait prêter serment sur le missel de «bien
et duement exercer ledit estât de maistre es arts auxdites es-
. Revue du Maine, 1603, i" semestre, p. S53, t. ixii.
. Charles de Ribbes, loc. cil., p. 38i.
d .y Google
roIIcH t't (Ifi n'y lire cl inonstror atilcunc chose escandnlciisc et
prohibée o
C't'st (jiK' les ii(lminislrnteui'K d'un coU' regardaient comme
un (le leurs ilcvoirs les plus prcssîinls de s'occuper «clivement
de l'éducation de la jeunesse. Non seulement ils fondaient les
ccnles, en choisissaient les maîtres et leur fiiisaient subir l'exa-
men, mais ils allaient iustju'ji surveiller, dicter, corriger
et classer les compositions des élèves. Cela se faisait notam-
ment à. Cliâloii sur Siiône. Un honnôte iKHirgcois, Druot, avait
mémo donné une somme pour rémunérer ce travail extraordi-
naire : le maire recevait 40 nous; chaque échevin, 15 sous;
l'écononie, SOsous; le procureur de ta ville, 10 sous; chaque
servent de mairie, 3 sous 4 deniers. En \'>'.>Z, les frais de la dis-
tribution des prix s'élevèrent à la somme totale de 5 éeus 28
sols '.i deniers. En 1596, ils montèrent à 8 écus 10 sous. L'achat
dos livres avec la reliure est compris dans cette somme pour
2 écus 55 sous. Le ganivet, l'écriture et les plumes coûtèrent
30 sous. '
Cette transformation des maire et échevins en commission
dexamen, en jury de concours, nous paraîtrait peut-être tîtrange
à nous qui connaissons ceux que fait parfois le suffrage uni-
versel d'à présent. Mais ceux-là ne se réveillaient pas un beau
matin échevins ; ils avaient subi un stage assez long comme
pairs ou conseillers, assistant, simples auditeurs, aux délibéra-
tions, y prenant part avec voix consultative parfois, et s'initiant
sous la direction de leurs aînés à l'administration de la cité,
dont ils connaissaient exactement les besoins et les ressources
le jour où ils avaient à la diriger comme maire, sous-maire ou
échevins. île plus, la bourgeoisie où ils se recrutaient était fort
lettrée. En Franche-Comté, à Saint-Amour, dît M. Corneille
Saint-Marc, o la riche bourgeoisie se montra toujours très ja-
louse des grades dans les facultés de droit et de médecine qui
conduisaient aux premiers rangs dans la cité. » ^ On voit la
jeunesse de Montauban, dès 985, aller à lécole monastique de
l'abbaye de Saint-Théodard apprendre les lettres cl la tbéo-
1. Henri Ratault, p. 80.
2. Corneille de Snint-Marc. Talitellpx hisloriijues, Lioijraphifiue» t
atatislïijucs ilc la ville dp Saiiit-Amoar. Lons-le-SauInier, imp. Gauthier
1868, p. (31.
d .y Google
— 169 -
logie. En 1255, un article du rèsletnont du conseil ei'nt'ral
exemptait de la taille les livres di- dmit fians lesquels on étudie
pour le profit de la ville et qui devaient i^tre assez nombreux
pour faire ainsi un des articles du budget municii)al. * Ces
bourgeois qui avaient ëludié droit et théologie choisissaient pour
les administrer ceux dont ils connaissaient Tintelligence et le
savoir. Et nul ne trouvait choquant de les voir une fois par an
présider des examens. Ils n'avaient pas pour cela à apprendre
ce qu'ils n'avaient jamais su, « Oes splendides témoignages des
mœurs d'un autre âse, s'écrie avec un regret plein de mélancolie
M. Henri Ratault, fendent à disparaître tous les jours, et elles
ne seront point remplacées ! Tout ce qui tenait au palais se pi-
quait de posséder à fond les auteurs grecs et latins. On les citait
même à tout propos. Combien d'entre nous ne se souviennent-ils
pas d'avoir entendu leurs granda-pèros citer les vers d'Horace
ou de Virgile? Quelle émulation ne devait donc pas exciter
parmi les élèves laprésencedeséchevinsquisefaisaientunplaiair
de corriger les thèmes ! Ce rapprochement entre écoliers et les
premiers notables de la cité, a, selon nous, quelque chose de
touchant et qui montre avec quelle délicatesse on savait infiltrer
l'esprit municipal dans le cœur de l'enfant. "^
AUTORISATION D ENSEIGNER.— DONNKF. PAR QUI? — EXAMEN. — FORMULE
DE NOMINATION. — CONDITIONS POUR ÊTRE INSTITUTEUR. — CON-
TRAT, — CAPACITÉ. — BONNES MIEURS. — CATHOLICITÉ. — PRÊTE
SERMENT. — l'ÉVÉQUE EN TOURNÉE DONNE LA LICENCE. — TOLÉ-
Ghoisi et nommé, le régent doit être institué ; toujours c'est
l'église qui donne la permission d'enseigner. Ce droit ne lui «St
jamais contesté. Si son représentant est présent à l'élection et y
consent, la licence est aussitôt accordée. Pans le cas contraire il
y a présentation directe, officielle. Le 11 janvier 1579, le maire et
les écbevins de Châlon choisissent un recteur et le présentent
1. H. Devais. Les écoles publique» à Monlauban.
2. H, BaUutt, Esaai kittoriqae sur le* écoles de Châlon, ]
d .y Google
— 170 —
au chantre. Voici un passage du protès vrrbal : « Ils avoiont, de
l'avis du peuple et Huivaut la nsolutiou prise en assemblée gé-
nérale à rUotcl de ville, choisi et iiuiumé maître Miclicl Delay
(ou Boulay), de l'ont de Vauls, tenant de présent les écoles à
Tournus, homme de bonnes mœurs et doctrine, ayant aujour-
d'huy rendu public témoignage de sa suffisance par déclaration
faicle au collège sur le sujet à liiy donné par l'assemblée qui en
avait rapporte contentement. Pourquoi ils préscntolenlle dit
Beliiy au ditsiuur Naturel pour que bon plaisir fust audit chantre
de recevoir le dit Ifelay à la charge de recteur et précepteur du
dit collège pour le temps de six ans, temps accoutumé ; le rece-
voir aux honneurs, di-oits, prollits et revenus accoutumés et sup-
portant toutes les charges que les précédents recteurs ont accou-
tumé supporter, moyennant aussy le serment que le dit lîelaycst
tenu de proster. » Antérieurement le procès verbal del488 disait
encore du recteur qu'on venait de nommer : « On le présentera
au chantre de la cathédrale qui seul a le droit de l'instituer. » *
Le candidat élu se présentait donc devant l'évôquc ou son dé-
légué. A Aire, en 1785, l'évéque délivrait une permission d'en-
seigner ainsi conçue : a Sébastien-Charles-Philibert de Cahuzac
de Caux, par la grâce de Dieu et du Saint-Siège apostolique,
évéque et seigneur d'Aire, conseiller du roi en ses conseils, à
ceux qui ces présentes verront, salut. Savoir faisons que, sur le
bon et louable rapport qui nous a été fait par le sieur Depoul,
curé de la paroisse de Gaze re, en notre diocèse, des bonnes vie
et mœurs, religion, modestie et capacité du nommé Pierre Des-
sus, de la paroisse de Lagor en Lcscar, nous l'avons approuvé
et approuvons par ces présentes pour tenir l'école publique dans
la paroisse de Cazère, dans laquelle école défendons très ex-
pressément de recevoir les filles ; exhortons le dit Pierre Dessus
d'employer toute sa sollicitude à former de bons chrétiens et de
bons citoyens, et de donner une attention particulière à ce que
les enfants commis à ses soins assistent nssiduement et avec
modestie au saint sacrifice de la messe, aux instructions de la
paroisse et au service divin. Les présentes valables. Donné à
Aire, le 15 juin 1785. » ^
Dans le diocèse de Sens, la formule était à peu près la même.
1. Henri Bataull, foc. cil.
2. TarUi're, De l'inslruclion publique rfans les Landes, p. 20; Archives
du département des Landes, G. 45.
d .y Google
- 171 —
Les habitants de Pont sur Yonne iiyant en 1771 pris pour
maitre d'école Pek', régeut à Coullory en Brie, le iiréclianlre de
l'égliee métropolitaine de Sens lui délivra ce brevet : » Comme
il nous appartient, à cause de notre dignité de préchantre, de
veiller à l'instruction de la jeunesse, et d'établir pour cette
Tonction importante des personnes capables de s'en bien ac-
quitter, sur le bon et lidMe i-apport qui nous a été fait par des
personnes dignes de foi. des bonnes vie et mœurs, capacité et
expérience du sieur Pelé ])our l'instruction des enfants, nous
avons institué le dit sieur Pelé et par ces présenles l'instituons
et établissons maitre d'école en la paroisse de Pont-sur- Yonne,
lui donnons pouvoir do tenir au dit lieu les petites écoles, d'y
recevoir les enfants qui lui seront envoyés, de leur enseigner
les principes de la religion catholique, apostolique et romaine,
de leur apprendre à lire et à écrire, et généralement de les
former dans toutes les connaissances qui peuvent leur être
utiles et servir à régler leurs mœurs. » Au dos du brevet est
imprimé le règlement général des maîtres et maîtresses d'école,
publié par Mgr Languet. *
L'autorité ecclésiastique exigeait certaines conditions. Dans
la Haute-Marne, tout candidat devait être choisi et élu par l'as-
semblée générale des habitants de la paroisse, avoir un contrat
en forme stipulant nettement les obligations et les avantages
réciproques. A ce bail était joint un certificat favorable du curé.
C'est muni de ces deux pièces que le candidat allait trouver
l'évéque, ou son délégué, vicaire général, archidiacre, doyen,
bureau ecclésiastique, pour y être examiné sur les matières de
son enseignement. «Dans ces conditions, dit Payct, page 132,
les examinateurs devaient se montrer plus ou moins exigeants,
suivant que la paroisse élait plus ou moins importante, cl que
les candidats pour le poste étaient plus ou moins rares. On n'exi-
geait pas, comme aujourd'hui, la même dose d'instruction pour
les campagnes et pour les villes, pour le dernier petit village et
pour la capitale. Le niveau révolutionnaire n'av.tit pas encore
été appliqué aux maîtres de l'enfance. » ^
1 . Quanti». Uiitoire de l'inslrurlion primaire dan» le diocise de Sens,
t. II, p. 142 des mémoires du Congrès scienti/i'/ue de France, 25* session
b Auierre.
2. A. Fsyet. Let écoles aoanl 1789, dans la Revue de l'enteignemenl
ehritien, t. v, p. 132, 3< année, juin 1873.
d .y Google
— 172 —
L'aspirant aux fondions de n'-gent qui avait avec succès subi
son examen recevait un diplôme. Kn Boursrogne la picee était
rédigée en ces termes ; u Vu le bail passé devant notaire par la
communaiilê »lc Cussey à Frjin(,ois Baillel, du coiiseiiîe-
ment du sieur vicaire, pour desservir en qualité de uiaitre
d'école, après qu'il a été examiné sur tous les points néces-
saires par M. le vice-promoteur, les lettres d'approliation lui
ont été accordées le 12 novcnil)re I74f). » Souvent, dans les der-
nières années surtout, le procès verbal de la séance se ])ornc à
cette simple mention : Approbation de... comme niailre d'école
de... Quelquefois même le nom du maître est omis.
Ordinairement on épargnait au maître d'école un déplace-
ment qui pouvait être onéreux. L'évêque dans sa procbaine
tournée lui délivrait sa licence. Frezeau de La Frezelicre, évèque
de La Itochclle. écrit à Saint-Xandre, * le 1" mai 1695 -.a Pierre
Savin s'est présenté par devant nous pour être approuvé pour
tenir les petites écoles de garçons. Sur le bon témoignage qu'on
nous en a rendu, nous l'avons approuvé et lui avons permis de
tenir les petites écoles de garçons. » A Rochefort sur mer, le
ISjanvier 1699, il dit: «Avons fait assembler les maîtres et mai-
tresses d'école. Nous avons approuvé 2 maîtres d'école et 5 mai-
tresses, auxquels nous avons donné notre commission; et avons
fait défense à tous les autres d'exercer cette profession, attendu
leur incapacité, et que le nombre cy~dessus sullit ; et avons
chargé M, Sole, un des missionnaires qui dessert la cure de
Rochefort, de visiter tous les huit jours toutes lesdites écoles,
afin de voir si l'ordonnance que nous avons faite pour les maî-
tres et maîtresses d'école est exactement observée. ■>
Les statuts synodaux du diocèse de Sens, édictés en 1692, la
première année » du zélé prélat » Ilardouin Fortin de La llo-
guette 2, prescrivent aux curés de veiller à ce qu'aucune des
maîtresses d'école n'enseigne sans une permission de l'arche-
vêché, de n'en recevoir que de capables et de bonnes moeurs,
]. Saint-Xandre, Sanclaa Canâidui, € fiOO communiants', point de nou-
veaux convertis; le peuple est bien instruit; * cantou de La Rottiellc,
1.424 habitants.
3. Né au château de La Hoguetle, commune de Chamouillac en Sain-
longe, de Philippe Fortin cl de Louise de Beaumont-Péréûïe, sœur de
Hardouin de Péréfiie, achevêque de Paris, mort en 1715,
d .y Google
— 173 —
et que les sexes soient sépares. Mais déjà rautorité du préchan-
tpe sur les écoles avait été confirmée par lettres patentes de l'an
1633. A cette date on voit maître Claude Leblanc, conseiller et
aumônierduroi, préchantre cl chanoine de Sens, « ayant l'insti-
tution des écoles tant grandes que petites au diocèse de Sens, n
poursuivre aux requêtes du palais Jacques Guillaume, soi-di-
sant maître d'école à C'héroy, qui avait été sans son approbation
nommé par le juge et les habitants de celte ville. La cour lui
fit déTense d'exercer sans l'examen et les provisions du pré-
chantre. '
Et ce droit du préchantre, qui était le quatrième dignitaire du
chapitre, et avait pour cela la délégation de rarchcvôque, datait
de fort loin, puisqu'une charte de l'archevêque, Guillaume de
Champagne, défendait, en 1170, à qui que ce fût d'ouvrir, sans
l'approbation du préchantre, une école, soit de grammaire, soit
de chant, dans la ville et les faubourgs de Sens, dans les châ-
teaux de Joigny, Courtenay, Morct, Montereau, Marelles, Bray,
Trainet, Villemaur et dans les villages qui en dépendent.
La règle est formelle et générale : nécessité del'autorisation ;
l'édit de l$i)5 déclare à l'article xxv : « Les rdgens, précepteurs,
maîtres et maîtresses d'écoles dus petits villages, seront ap-
prouvez par les curés des paroisses ou autres personnes ecclé-
siastiques qui ont droit de le faire ; et les archevêques et évo-
ques ou leurs archidiacres dans le cours de leurs visites pour-
ront les interroger, s'ils le jugent à propos, sur le catéchisme
en cas qu'ils l'enseignent aux enfants du lieu, et ordonner qu'on
en mette d'autres à leurs places s'ils ne sont pas satisfaits de
leur doctrine ou de leurs mœurs, et même en d'autre temps
que celui de leurs visites lors qu'ils y donneront lieu pour les
Les huguenots n'avaient pas fuit autrement. Maîtres du iiéain,
raconte Kordenuve, « la papauté fut bannie de tout le pays et
l'exercice d'icelte défendu au peuple; fait commandement au
peuple d'assister aux prédications pour estre instruit de ce qu'il
devoit faire pour bien servir Dieu, et croire pour estre sauvé ;
et aux maistres d'escole fut défendu d'enseigner les enfans que
1. Quantin. l.'enseiijnemenl primaire au temps pansé iinn» le iliucéie de
Se/M, p. 139, t. Il de la 25* session du Congrès scientifique de France, &
Auxerre en 1858.
d .y Google
- 174 -
selon la religion chrétienne... Et pour ce que la piété et la reli-
gion sont les premières et principales vertus qui doivent estre
en tous magistrats, fut ordonné que nul ne seroit receu à ceste
dignité qui ne fit profession de la religion réformée, approuvée
l't requise par tous les cslats et te prince. « ^
Donc nul ne peut exercer sans l'assentiment de l'autorité
ecclésiastique. Lévéque de La Rochelle cite le règlement qu'il
a fait pour cela. A Langres, les statuts synodaux de 1622, pu-
bliée par l'évëque Sébastien Zamet, portent aussi à l'article 23 :
*NouB enjoignons à tous les curés de tenir la main à ce que
tous les maîtres d'école soient bons catholiques, bien vivants et
de bonne conversation, auxquels maîtres résidant dans notre
diocèse nous défendons d'y plus enseigner la jeunesse, si deux
mois après la publication des présentes ils ne sont approuvés
par escriptde nous, ou de nos grands vicaires, ou autre ayant
pouvoir de nous. Laquelle permission sera donnée gratis à ceux
qui se présenteront pour l'avoir, «
Cette disposition prouve que, dès cette époque, les paroisses
du diocèse étaient pourvues de maîtres d'école; que ces maîtres
devaient être approuvés par l'évoque, mais qu'ils ne l'étaient pas
partout, ail y a, dit M*^ de LaFrezelière,àCiré, le 18 avril 1698,
il y a un maître et une maîtresse d'école approuvés par nous. »
A Saint-Jouin sous Mautéon, * le 11 septembre 1702 : « Nous
avons approuvé la nommée Marchand pour tenir les petites
écoles de filles dans cette paroisse. « Aux Portes ^ en l'île de Ré,
le 5 juillet 16(^7: « Il y a un maître d'école approuvé de nous. Le
peuple y est dévot et docile et bien instruit. " A Saint-Jean de
Liveraay '>, 1" mai 1732 : « Le nommé François Raleau fait
depuis quelque temps, du consentement de son curé, la fonc-
tion de maître d'école pour tes garçons. Comme le dit sieur
curé nous en a rendu un bon témoignage, nous l'avons approuvé
1, Histoire lie Uéarit et Navarre, por Nicolas de Bordeuavc, page 320.
2, En Poitou, diocèse de La Uochelle, élection de Muuléoa, 500 com-
muDÎaiits; (Deux -Sèvres), canton de CUâlillon, 1.060 liabitaiits.
3. I.*s Portes (Saint-Eulrope des), euro vulonl 400 livres ; 800 habi-
tants dont 300 commuu>atits ; ■ point de huguenot, attendu que les trois
familles qui y estoicntsont bien conveHics i; canton d'Ars (Cbarcnle-
Inférieure), 1.011 liabîlanU,
4. En Aunis, 1.000 communiants; canton de Courçon (Charente-Infé-
rieure), 2.3S2 habitanU.
d .y Google
— 175 —
pour continuer, et nous lui avons donné une institution par
écrit. »
Menou de Oiiamisay i, 6° évéque de La Rochelle, ne fait pas
autrement que ses pré(!é(îes3curs. A Sainfe-Souie, * le 12 mai
1732, il dit: u Sur ce qui; nou3 en avons eu avis qu'il y avait
plusieurs particuliers dans ttUe paroisse qui s'ingèrent à Taire
école, à laquelle ils rc^-oivent indistinctement les enfants de
l'un et de l'autre sexe, sans ôtre aucunement authorisés de nous,
nous avons chargé le sieur curé de leur dclïendre de notre part
de s'immiscer davantage en pareille fonction, sans avoir obtenu
de nous des lettres d'institution que nous ne leur accorderons
qu'après nous être assuré de leur capacité el bonnes mœurs; et, à
faute par eux d'obéir à notre présente ordonnance, nous serons
obligé d'agir contre eux par les voies de droit, n De même à
8aint-Martin de Villeneuve, ^ le 5 mai : « Nous avons approuvé,
pour faire l'école des garçons seulement dans celle paroisse, le
nommé Jean Bouteiller, demeurant au village de La Grève. »
Le 1" mai 1695, à Andilly * : u II y a Oilles Baudry qui tient
les petites écoles de garçons, ((ue nous avons approuvé. On en
est très content, n A Argenton, ^le 3 avril 1700 : n Nous avons
approuvé le nommé Gaudin pour tenir l'école des garçons dans
cette paroisse. Il n'y a point de maîtresse d'école, n ALa Cha-
pelle-Seguin, ^ le 18: « Le nommé Gucsdon est approuvé de
1. Auguslin-Rocb de Menou de Gharnisay, né le 15 mai 1681, dans le
diocèse d'Auicrre, pr6lrc et grand vicaire de Chartres, nommé le IS
oetobre 1729, aacré à Paris dans la salle de l'archcvi-ché par rorchevêque
de Bordeaui et les évi'ijues de Chartres et de Saintes, le iO septembre
17;iO; entré b La noclicllc le 26 novembre; mort ûgé de H6 ans, le 26
novembre 1767, sans avoir quitté une seule fois son diocèse ; enterré le
1" décembre dans l'église do l'hôpital général Saint-Louis.
2. Saîntc-Soule, dioc^sc de La Rochelle, 1.000 communiants ; canton
de La Jarrie (Charente-Intérieure), 2.149 habitonU.
3. Villeneuve en Aunis, 200 communiants; canton de Courcon (Cha-
rente-Inférieure), !>96 habitants.
i. Andilly-les-Mamis en Aunis, 600 communiants ; « te peuple est assez
bien instruit; » canton de Marans (Charente-Inférieure), 1.302 habitants.
5. Argenton en Poitou, diocise de La lloehelle, HOO âmes dont 450
communiants (Deux-Sèvivs),
6. En Anjou, élection de Monlreuil, 300 communiants et 400 âmes ;
t'ahbayc de l'Apsie a donné son nom à cette commune ; canton de Mont-
coulant [Deux-Sévrcs), i.3SS habitants.
d .y Google
— 176 —
nous pour tenir les petites écoles des garçons, à l'Apsie. Nous
nvons approuvé Jeanne Monneron pour les petites écoles de
lillt^s. » A La Flotte », ilc tic Ré, le 2 juillet f 1)97 : « Avons donné
des Hpprobutions » trois niuilrcs d'école (^t à deux maîtresses. >
Cette rigoureuse nécessité d'obtenir une permission n'empê-
chait pas une grande tolérance. Le régent s'installait avec l'a-
grément du curé ; plus tard, il se mettait en règle. Mestayer,
curé de Nîeul, ^ écrit en septembre 1679 ù l'évêque : « Depuis
un mois en ça, M. Pierre Jullays tient école sans avoir, comme
je crois, aucune approbation de Votre Grandeur. Il y a deux
maîtresses d'école dont l'une est mariée. » Et si le curé faisait
observer strictement la loi, le doyen en visite accordait quelque
ménagement. Kxempic Le Ureuil-Magné 3, g septembre 1688:
« 11 y avait ci-devant un régent, nommé Pierre JoUi ; mais
n'ayant pas d'approbation de Mgr ni de MM. les grands vicaires
pour ne s'estre point présenté à eux, M. le prieur (Pierre Ges-
tin) lui a fait défense d'enseigner. Nous estant informé du sieur
Jolli audit sieur prieur, et ayant sceu <[u'il est de bonnes mœurs
et fort capable d'enseigner, nous lui avons permis de continuer
d'enseigner a la charge que, dans six mois, il se présentera à
mondit seigneur ou à MM. les vicaires généraux pour avoir
leur approbation. «
1. Sainte-Marie de La Flotte, 2.500 ûmes dont 1.600 communiants;
100 familles nouvelles converties; « peuple docile et dévot ; n la fabrique
a 10 loruieaux de rente valant 300 livres; la cure vaut UOO écus et le
vicariat 400 livi-os ; curé Armand Guibourg, vicaire Franvois Feumoléon ;
canton de Saint-Martin, 2.450 habitants.
2. Nieul sur mer, canton de La Rochelle (Charente-Inférieure), I.SOl
bobituntR ; alors 500 communiants et 48 ramilles de liu|^uenots.
3. Saint-Pierre du tireuil -Magné, canton de Rochefort (Charente-In-
férieure), U47 habitants ; prieuré de Saint-Auguslin, à la présentation du
prieur de Saint-Vivien de Saintes, 400 ei
d .y Google
LIBERTÉ d'eNSEIGNEUBNT. OUVRE I^COLE QUI VEUT. — OBSTACLES
a la concunrbnck. — les maitres en exercice veulent le
monopole. — règleuent3 divers. — peines contre ceux qui
nuisent aux écoles établies. — exigences des maitres a
l'Égard ds leurs collâgueb. — voltaire et la chalotais.
Sous CCS conditions de capacité et de moralité, de nominution
et d'approbation, c'est-à-dire en remplissant les règlements et
la loi, était instituteur qui voulait, vieux et jeune, prêtre et laï-
que, notaire et vigneron. La liberté d'enseignement existait
donc personnellement. On ne voit nulle part aucun obstacle ap-
porté à la dilTuBion des lumières, et l'on pousse si loin l'amour
de l'instruction que parfois même on est assez peu scrupu-
leux sur le choix de ceux qui veulent la donner ; on se contente,
de peu et l'on préfère à une école vide une école occupée par
un maitre ignorant. Mais la liberté d'enseignement, au sens
moderne du mot, est une idée qui n'est pas connue au moyen
âge, et elle ne pouvait l'être parce que les conditions de la so-
ciété n'étaient pas les mêmes et que l'état enseignant n'existait
pas. Dans notre siècle, la liberté d'enseignement, c'est le
droit particulier d'élever, sous des conditions déterminées, une
école ou secondaire ou primaire, en face des établissements de
l'état; l'antagonisme existe entre les particuliers et l'état; et
les particuliers ne croient pas encore avoir la libellé d'ensei-
gnement complète, tant qu'ils ne peuvent ouvrir, comme l'état,
des établissements d'instruction à tous les degrés.
Avant notre époque, l'état n'est rien dans l'éduciilion pu-
blique; à peine si de temps à autre il s'en occupe pour publier
quelques règlements généraux. L'église enseigne ; elle est seule;
nul ne songe à lui faire concurrence. La raison en est liieji sim-
ple: elle n'empécbe personne de se livrer à l'instruction, de
fonder un collège dans une ville ou d'ouvrir une classe dans un
village. Elle fonde, elle crée, elle organise, elle dirige des
établissements à clic ; mais elle soutient aussi de son inilucnce,
d .y Google
— 178 —
secourt de ses deniers, encourage de ses exhortations ceux que
les individus ou les communautés veulent élever. Elle n'exige
qu'une chose, c'est que l'enseignement ne soit point hérétique,
de même qu'aujourd'hui cnuore l'état proscrit, même des éco-
les privées, un livre dangereux ou immoral. Aussi on n'invo-
que pas alors la liberté, parce que la liberté est de droit com-
mun pour tout le monde vis-à-vis de l'état; et l'église use de
ce droit comme chacun le peut faire à ses risques et périls ;
elle n'empêche personne d'enseigner en se soumettant aux
lois; elle laisse vis-à-vis d'elle-même toute latitude à l'individu.
Il nen est pas ainsi si l'on examine les rapports des particu-
liers entre eux. Chose bizarre ! en face de l'état l'individu était
libre; il ne l'était pas toujours en face d'un autre individu.
L'église laissait qui voulait se' faire instituteur; mais l'insti-
tuteur en exercice ne voulait pas qu'un autre que lui fût institu-
teur. Avant 1849, en France, c'était le contraire : l'état se char-
geait lui-même de cette besogne, ou plutôt l'état refusait tout
partage, et supprimait la concurrence à son profit. De ià deux
situations ditîérentes qui seront bien caractérisées par deux
mots : monopole pour les temps modernes, non concurrence
pour les temps anciens ; le premier se rapportant à la situation
réciproque des particuliers et de l'état, le second à celle des
particuliers entre eux.
On ne voit pas, avant ta centralisation administrative, l'église
réserver à des établissements privilégiés le droit d'instruire;
mais on voit très bien l'évëquc, un conseil municipal déclarer,
un maitie exiger qu'il n'y aura qu'une école dans ta localité. Il
importe peu que l'école soit laïque ou ecclésiastique, que ce soit
un religieux ou un homme marié qui la tienne; on ne fait au-
cune de ces distinctions si fort usitées maintenant. Mais on veut
que cette école vive et tlorisse. On croit que la protection lui est
indispensable, et on la protège.
Au xvi' siècle, à Saintes, un régent voulait bien « dresserune
boutique et tenir escole, » mais à la condition que le corps de
ville lui assurerait le monopole de l'instruction. Sa requête, du
13 juin 1584, est bonne à lire : « Un sieur Duprat, de Bordeaux,
expose qu'il a été averti que, en la présente ville, n'y avait au-
cun maitre pour montrer la jeunesse ; et désirant s'y arrester et
à it'ctie jeunesse montrer de toutes sortes de lettres, conter aux
gets et chiffrer par la plume, lire en la langue franvaise tant de
main que aultre, supplie lui permettre de dresser une boutique
d .y Google
— 179 —
et tenir escolc ; et, afin que Icdict suppliant ail moyen de s'en-
tretenir en ladicte charge, faire inhibition et défense ù toutes
personnes de s'entremettre à faire ladictechiir^e, à telles peynes
qu'il plaira arbilrer. »
Je ne sais si l'éclievînage uccueillit cette 3up|dique. En tout
cas il dut 6tre étonné d'apprendre qu'il n'y avait pas ■ en la
présente ville de maistre pour montrer la jeunesse, b lui qui,
dans su délibération du i inars 1576, rapportée plus haut, s'é-
criait : « U y a plusieurs escoles qui gaslcnt entièrement la
grande n, et «[ui recevait, l"J décembre lit87, la requête du prin-
cipal du collège, se plaignant que, « contrairement à i'arrest
donné en la cour, messire Régnier (irevoille, prestre, retire au-
cuns enfants dans sa maison pour les enseigner. « A Uochefort
sur nier, on constate que le grand nombre d'écoles enipéelie les
maîtres d'y vivre honorablement. D'abord, la paroisse Noire-
Dame hors-lcs-murs, seule et unique paroisse avant la création
du port, n'a pas de niaitre en IG8S, puisque l'arcliidiacre en vi-
site écrit : u II n'y a point de régent en la dite paroisse ; et se-
rait néanmoins très nécessaire d'en avoir un au<[uel les parois-
Biena donneroicnt les gages auxquels on les a taxés pour le ré-
gent de la ville, lorsque ce n'ctoit qu'une seule paroisse. " D'au-
tre part; un peu plus tard, le 11 mai 1718, il se plaint, à Baint-
Louis de la même ville, du trop grand nombre de maitres : « Il
y a d'abord les prêtres de la mission, puis les premiers venus,
femmes ou hommes dont une douzaine de soldats; les maitres
prennent les filles, et les maîtresses sont forcées de prendre les
garçons, o Même fait à Moulins. Au xvi' siècle, Jean de lioissière
a ouvert sans droit une école au préjudice du maître en titre,
Pierre l'oupaud, et maigre les droits eonréréa audit l'unpaud
par les consuls de la ville et le vicaire de Saint-Jean. La Hois-
Bièrc l'ut assigné devant les magistrats.
A Villefranehe en Deaujoiais, l'an llill), sur lequête de ir Ur-
bain Buet, recteur des écoles de la ville, il avait été dit et con-
venu a qu il ne serait permis à aulcune peisonne d'enseigner et
d'instruire la jeunesse publiequement ou particulièrement quoy
que ce soit, pour raison de la grammaire ensemble pour l'écri-
ture B, et cependant u certains s'immiscent à s'ingérer de le trou-
bler au faict de sa charge, o Les bourgeois et habitants décident
que le traité sera maintenu ; ils ajoutent ces mots reiniirquables :
« A la charge toutes fois que, pour raison de ceux qui voudront
apprendre à lire, sera permis de les faire instruire et apprendre
d .y Google
— 180 —
par ceulx qu'ils verront bons eatre. n 11 faut pourtant remar-
quer, en 1618, le monopole absolu pour a la langue latine, l'écri-
ture et la Icclure, ou aultrcment en quelque façon que ce soit, à
peyno contre les contrevenann, de trente livres d'amende pour
la première fois et pour la seconde il'estre expulsez et mis hors
de ladite ville. " Les parents étaient passibles d'une amende
de 20 livres. '
A Troyes, en 1600, par le contrat passé enire la ville et le prin-
cipal du collège, Boulanger, docteur en tliéologie, prédicateur
du roi, le principal a le droit de prendre des pensionnaires au
prix de 33 écus un tiers par an, de lever sur les écoliers deux
écus pour la première classe, 1 écu 40 sous pour la deuxième,
t écu 20 sous pour la troisième et 1 écu pour là quatrième ; sur
les externes, 20 sous, à la charge de recevoir gratuitement les
élèves pauvres, avoués du maire et des échevins; mais les maî-
tres d'école de la ville ne pouvaient avoir plus de six pension-
naires, condition peu observée, puisque d'abord peu de temps
après le traité, Uoulanger demandait que les pensionnaires fus-
sent réduits à ce chiffre et envoyés aux cours du collège ; enfm,
qu'en 1603 il se plaignait encore que les pensionnaires fussent
au nombre de 12 à 15. *
Le 29 avril 1546, à Châlon sur Saône, on décide s que, sur la
requeste d'Etienne Paquien, recteur des escolles, le conseil de
ville notifiera à tous maistres tenant autres escolles, de les fer-
mer pour n'empescher les enfants d'aller à la grande escotle de
lu ville. 1 En 1564, le recteur Guillaume Amyot « se plaint de
ce qu'il y a des gens en ville qui instruisent les enffans, par le
moyen desquels l'escole reste à néant. Il est délibéré qu'on s'in-
formera de ce qui a été fait autre fois contre ceux qui tenoient
escolles privées, et on pourvoira. «En 1565, nouvelles doléances :
plusieurs personnes instruisent les enfants dans la ville, « entre
autres un sieur Dinet, qui tient cscole pour les réformés, par le
moyen de quoi l'eseolle do la ville tourne à néant. » En 1593, le
recteur Jacque de La Malle réclame aussi.
Les écrivains neseconlentent pas de donner des leçons d'écri-
ture ; mais ils ont tous des écoliers chez eux, et il y a en ville
1. ll\iiiio\yU- Lap\aU<-. Hi«loirp populaire ilc Villefraiii:he, t. i, p. 39!
2, Théophile Itoutiol. UisloirK de l'iniitrucUon publique et populaire
Troypx peri'/ant les qnalre Jernierg siècles ; Troyes, 1 S65, in-S", p. 51 .
d .y Google
— 181 —
plusieurs écoles ouv<Ttes, au mùpris des règlements et ordon-
nances. On les niHnde à l'hôlf;! de viljp. L'un d'eux, Pagi*ot,
répond qu'il ne prend ([ue :iUsous par mois et IT» sous pour ap-
prendre à cliilîriîr, n 11 leur est fait défense expn-usc dVnsoî-
gner les lettres. »
Les écrivains doivent cnKt'igner l'écriture ; les maitres, lit lec-
ture; aux régents ajtparlicnt la grammaire. Quo de peines, que
de règlements pour forcer cliacun à ne point sortir de son étroit
programme ! Sans cesse il est ({ueslion dans les nrcliives de
Châlon u des maitres de grammaire ou d'écriture; de précep-
teurs d'écoles de la ville », qui faisaient concurrence à l'école
municipale et au collège. Une délibération du 15 juillet 15.58
(lit que f le collège va en décadence à cause des nombreux en-
fants qui vont es liasses écoles, o Une autre confient ces mots :
■ Vu la grande détresse du temps, il sera faict défense à touï^
instituteurs d'instruire la jeunesse hors le collège, niônic la
grammaire, n En lîi80, l'économe du collège. Bled, vient au con-
seil de la commune faire ses doléances du grand nombre de pré-
cepteurs qui enseignent la grammaire dans la ville. En l(il3, lu
recteur du collège. M' Nicolas Tiiion, se plaint de ce que plusieurs
tiennent pension chez eux et enseignent autre chose que la
grammaire es petites écoles. ' A Monein en Béîirn, sur ime re-
quête de Péès de La Salie, maître d'école de cette ville, les ju-
rats, par un jugement do 3 juin 1535, défendent à Peyrolet de
Bachaba, qui avait chez lui un magistcr pour ses enfants, de re-
cevoir d'autres enfants dans sa maisonpoury prendre des le(;ons,
ce qui causait un préjudice audit maître d'école.
Cette intolérance est dans les moeurs ; tous en font preuve, les
villes et le clergé, surtout les maîtres entre eux. Et ce qu'il y a
de remarquable, c'est que le clergé en use encore à l'égard de
ses membres. On vient d'en voir un exemple à Saintes. En
voici deux autres bien frappants en Normandie. A Ilarfleur, en
1593, Guillaume Bleues, nommé par l'abbesse régentdes écoles
depuis? ans, intente un procès à un prêtre Guillaume Leleltier,
■ lequel s'était ingéré de son autorité privée d'attirer aucuns en-
fans pour les instruire et enseigner n, et lui fait enjoindre par
l'otricial de les renvoyer à l'école publique et générale, sous peine
de dix livres d'amende et d'excommunication. AMontivilliers,en
i . Henri BatauU. Essai sur les écolpg de CMlon,
d .y Google
— 182 —
1504, Pierre Lo Gros, institiiù par l'abbcssc pour instruire la
jeunesse, ann'ni' clnvanl lofTicml et fait condamner quelques ec-
clcsiasliqnes « qui s'c(Tor<,'aienl(hjiCun jotirdc tenir enTan» et les
instruire parliculiérementcn leurs chambres b, bien que ses ad-
versaires exposassent que, de toute ancienneté, il avait été permis
aux gens d'église de donner des leçons aux enTaiits qui les assis-
taient à la messe et qu'ils n'avaient fait que céder aux instances
des parents. ^
En 1706, le 8 juin, h ISourbon l'ArcIiambault [Allier), Nihel!
dcMoliny, eecléniastique, natiT de Vernon, est appelé par les ha-
bitants pour remplir les Tonctions de recteur des écoles A la place
de François Augustin dont ils n'étaient jias contents. Mais,
comme il avait acheté le cliâtcau de La Forêt, ce qui prouve
une certaine aisance, et comme son successeur « n'était point en
état de remplirsachargrcn, François Augustin continua àrecevoir
des enfants chez lui. Vint Saintier en 1768. qui se plaignit. Le
conseil de ville pour faire cesser cette concurrence invita les
parents à retirer leurs enfants des écoles dudit Augustin, et lui
ordonna de cesser de tenir école pour les enfants de la paroisse
de Bourbon. ^
Cet exclusivisme n'était donc point toujours un calcul cgoiste,
qui atteignait l'un plutôt que l'autre ; c'était l'idée, fausse nous
le croyons, que l'existence de l'école sera mieux assurée par le
monopole que par la libre concurrence. On s'imagine non pas
qu'une seule école vaut mieux que deux écoles, mais que la se-
conde tuera la première. Peut-être cette protection était-elle
nécessaire au début ; et nous aurions mauvaise grâce à repro-
cher à nos devanciers de n'avoir pas proclamé la liberté illimi-
tée d'ouvrir des écoles au risque do n'en avoir aucune. Com-
bien y a-t-il de temps que nous en jouissons? Même en 1797, le
16 novembre — ?8brumairean iv — Pisondu Galland, combat-
tant nu conseil des cinq-cents l'organisation des écoles secon-
daires, s'ojiposait à ce qu'on multi])liàt toutes ces écoles qui ne
seivaicnt qu'à créer des demi -savants, et prétendait que n vouloir
colporter la science jusque dans les chaumières n, c'était « une
chimère philanthropique. » L'enseignement ou l'iostruclion, di-
1. Ch,-R. de Boaiirepairc. Recherches sur l'instruclion publique, t. i
p. 3 t.
2. Moret. Les écoles baarbor
d .y Google
— 183 —
eait-il, « doit s'encourager sousdeiix rapports : Tutilite publique
et celle des élèves auxquels il doit s'appliquer. L'utilité publique
demande essentiellement des laboureurs et des artisans, pour
être nourri, vêtu et abrité ; elle demande des conimerçunls pour
échanger les productions d'un pays à l'autre ; des soldats pour
repousser l'ennemi; un petit nombre de chefs pour les conduire;
des juges, des administrateurs, des législateurs pour gouverner.
La nature et la nécessité forment spontanément les laboureurs
et artisans. L'intérêt ou le goût des richesses produit naturel-
lement le commerce. Les richesses a<^quises créent les beaux
arts ou les arts de luxe ; elles produisent ou favorisent l'esprit
contemplatif qui a surtout produit les sciences, et l'art de gou-
verner, qui, dans un état libre, on est la principale. En tout
cela je vois le cours et les effets de la nature, et bien peu l'in-
tervention du législateur. La nature et les circonstances feront
pour les autres ce qu'cllesont fait pour nous ; et je ne sache pas
que Corneille ait eu des maîtres d'élévation ou de génie: que
Racine ou Boileau aient eu des maitres de versification ou de
style ; que Fléchier, Cochin ou Mirabeau, de grands maitres de
rhétorique. Une république serait mal favorisée, où l'on mul-
tiplierait indiscrètement, je ne dis pas les demi-savants, mais
même certaines connaissances approfondies ; par exemple qu'un
laboureur, un artisan qui se serait assez approché des lettres
pour prendre goût aux sciences d'imagination ou de mémoire,
qui se serait assez approché des sciences physiques pour s'a-
donner à l'observation des minéraux, des plantes, des animaux
et autres contemplations de l'histoire naturelle, dédaignerait
peut-être son métier, perdrait du moins beaucoup de temps à
ces occupations ou à ces délassements de l'esprit ; et que lare-
production desfruitsde la terre etla manipulation des matières
premières éprouveraient par contre-coup do grandes pertes.
Je dis qu'une armée de soldats possédant tous ou croyant pos-
séder l'art de commander, serait peut-être larmée la moins
propre à obéir; et qu'une assemblée primaire, toute composée de
grammairiens ou d'orateurs, ne serait certainement pas celle
où les élections seniienl les plus expédîtivcs et surtout faites
avec le plus de franchise, » *
1. Moni/eur du 3 frimaire an vi — 23 novembre (797— n» 63, p. 255.
Jard-Panvilliers et Roger Martin, répondant à PisoD du Galland, trou-
d .y Google
— 184 —
Ne croii-ait-on pas endtndre Rousseau qui disait : « N'instruisez
pas l'enfant du ij(l>ou['eur : il ne mérite pas d'iïtre instruit n ; ou
La Ohalotais (1702) : « N'y a-t-il pas trop déerivaina, trop d'aca-
démiciens, trop de collèges ?... Le peuple même veut étudier:
des laboureurs, dos artisans envoient leurs enfants dans les col-
lèges des petites villes... Les frères do la doctrine chrétienne,
qu'on appelle ignorantins, sont survenus pour actiever de tout
perdro ; ils apprennent à lire et à écrire à des gens qui n'eus-
sent dû apprendre qu'à dessiner et à manier le rabot et la lime...
Parmi les gens du peuple, il n'est presque nécessaire de savoir
lire et écrire qu'à ceux qui vivent de ces aria on que ces arts
aident à vivre » (Essai d'éducation valionale] '( ou Voltaire qui
lui répondait de Fcrney, le 28 février 1763 : « Je vous remercie
de proscrire l'étude chez les laboureurs. Moi qui cultive la terre,
je vous présente requête pour avoir des manœuvres et non des
tonsurés; envoyez-moi surtout des frères ignorantins pour con-
duire mes charrues ou pour les y atteler n '/ ou bien qui écrivait
dans le Diclionn&ire philosophique : « La prétendue égalité des
hommes, que quelques sophistes mettent àla mode, est une chi-
mère pernicieuse. S'il n'y avait pas trente manœuvres pour un
maître, la terre ne serait pas cultivée. Quiconque possède une
charrue a besoin de deux valets et de plusieurs hommes de jour-
née. Plus il y aura d'hommes qui n'auront que leurs bras pour
toute fortune, plus les terres seront en valeur o ; et plus loin :
« Plusieurs personnes ont établi des écoles dans leur terre ; j'en
ai établi moi-même ; mais je les crains. Je crois convenable que
quelques enfants apprennent à lire, à écrire, à chiffrer, mais
que le plus grand nombre, surtout les enfants des manœuvres,
ne sachent que cultiver, parce qu'on n'a besoin que d'une plume
pour deux ou trois cents bras. La culture de la terre ne demande
qu'une intelligence très commune ; la nature a rendu très faciles
les travaux auxquels elle a destiné l'homme; il faut donc em-
ployer le plus d'hommes qu'on peut à ces travaux faciles et les
leur rendre nécessaires » ?
valent que son opinioo, « subversive de loutc instruction », tendrait " k
faira dans la république deux classes de citoyens : l'une à qui il serait
pennis de s'instruire, l'autre qui devrait toujours rester ignorante. »
d .y Google
XXI
INSTRUCTION OBLIOATOIRE. — LA NOBLESSE AUX ÉTATS GÉNÉHAUX DE
1560 LA RÉCLAME. — LE CONCILE DE MAL1NES FULMINE CONTRE LES
PARENTS OUI NÉGLIGENT l'iNSTRIJCTION DE LEURS ENFANTS. —
ÉCOLES DU DIUANCHE. — SÉVÉRITÉS CONTRE CEUX QUI NE VONT
PAS A l'École : privation d' aumône ; amendes. ~- édits de Ifi98,
DE 1724. — RÉSULTATS DE L'INSTRUCTION OBLIGATOIRE.
Les idées économiques du xvr sii-cle ne sont pas celles du
XIX'; elles s'accommodiiient assez bien du monopole; nous, nous
admettons la concurrence. Un point sur lequel les deux tSpoques
se rencontrent, c'est l'instruction obligatoire. Notre temps croit
avoir inventé l'instruction obligatoire. Elle est aussi vieille que
le monopole dont elle est la conséquence, et pourrait parfois
même endevenirla cause, siVon n'yprenaitgarde. Puisqu'aRnde
faire vivre le maitre il faut qu'il soit seul, il faut bien aussi qu'on
lui amène de force les enfants pour qu'il ail des élèves ; par suite
il sera peut-être bon qu'il n'y ait qu'une école afin que toutes les
intelligences soient jetées dans le même moule et prennent une
forme unique. « Il est temps, s'écriait Danton, de rétablir ce
grand principe qu'on semble méconnaître, que les enfants ap-
partiennent a la république avant d'appartenir à leurs parents.
Personne plus que moi ne respecte la nature ; mais l'intérêt so-
cial exige que là seulement doivent se réunir les affections. Qui
me répondra que les enfants, travaillés par l'égoisme de leurs
pères, ne de viendront pas dangereuxà la république ? Nous avons
assez fait pour les affections, devons-nous dire aux parents ; nous
ne voua les arrachons pas, vos enfants ; mais vous ne pouvez
les soustraire à l'influence nationale. «
Tout le système de l'instruction obligatoire, remarque M.
Richard, est dans ces lignes : n enlever les enfants à la famille
pour en faire, quoi? des hommes honnêtes, des savants — la
révolution n'a pas cette ambition — • mais des républicains ! • *
Les premières tentatives pour rendre obligatoire l'instruction
eurent lieu au xvi' siècle. C'est la noblesse qui, avec cette furia.
i. Union du 2» avril 1813.
d .y Google
- 186 —
frRtirese dont elle donnait l'cxomple sur les champs de bataille,
proclama aux états généraux d'Orléans, en 1560, la nécessité de
l'enseignement primaire: « Voûtant, disait-eJio, pédagogues et
gens lettrés en toules villes et villages pour l'instruction de la
pauvre jeunesse du plat paya en la religion chréliennc, bonnes
mœurs et autres sciences nécessaires >>, elle propoaaittout sim-
plement une amende contre les parents qui négligeraient d'en-
voyer leurs enfants à l'école. Et les états approuvaient. « Soient
tenue les pères et mères k peine d'amende à envoyer les dits
enfants ù l'école et à ce faire soient contraints par les seigneui's
et juges ordinaires, n i Plus tard Henri IV; en 1598, édicta une
pénalité contre ceux qui manquaient d'envoyer leurs enfants
aux écoles.
Le concile de Malines, en 1570, était entré dans cette voie.
Les curés avertiront les parents d'envoyer leurs enfants au
moins à l'école du dimanche ; et parce que les pauvres négli-
gent parfois Tinstruction de leurs enfants, on leur retirera
Taumône. Los juges ou baillis devront trouver un moyen de
contrainte pour les parents, et les frapper d'amende. ^ Ils
inscriront les noms des parents et des élèves négligents, qu'ils
remettront à ceux qui sont chargés de l'école. Et s'il ne se
trouve personne qui veuille se charger gratis de ces écoles, il
faudra prélever une somme nécessaire à leurs honoraires,
comme cela se fait déjà en plusieurs endroits. Car il n'y a rien
de plus important que de bien élever la jeunesse. Les- curés
eux doivent le faire gratis. 8
1. G. Picot, llittoire des étals giniraux, t. ii, p. 97.
2. Et illi per su bst rue lion cm eleemosynarum monstn pauperum cogi
ut quas liabeant proies ad has sdiolas mittant... Ut aulero scholœ istœ
non frustre institutœ videantiir, seil cum rmctii frequcntentur, ineuada
eiit mag-istratibuR loci cujusque ratio a pnrontîbus ubtinendi, ut juven-
tus lias scholas diligenter frequentol tantispor saltem donec qiitB reli-
gionls Cbristianfn sunt noverit; idquc sub cerla muleta a |iareiitibus,
si monili suas proies ad scholas v«nire non curent, ciig^cnda... Episcopi
magistratibus rcquîrant et mandent in omnibus parochiis abstineri tem-
pore quoi» scbolis juventus instituJlur,a tripudiis et aliis insolcntiis qui-
bus juventus a visitatione harum scliolarum distrahi posseut ; idque sub
pœnis arbitrio eorum imponendis. Labdb, Conc, t. ïv, page 811.
3. Ipsi quoque episcopi per suas ditpceges in singulîs parochiis sub
certis pcEuis similem inhibitionem ipsorum nomine fierî procurent...
d.yGooglc
- 187 —
Les pcros de Malines recommandent ensuite que, suivant les
préceptes du concile de Trente, les cures, outre les écoles de la
semaine, en établissent une le diiiiiinclic, où pourront assister
ceux que leurs occupations retiennent les autres jours. Cette
école du dimanche est spécialement destinée à l'enseignement
de la religion ; mais si ceux qui la fréquentent savent leur ca-
téchisme, on pourra leur apprendre ù lire et îi éerire. ' C'était
aussi à la fois une école de catéchisme et une école d'adultes.
C'est sans doute pour obéir à ces prescriptions qu'en 1 584, le
magistrat Tonda à Lille les écoles dominicales. Il prescrivit aux
pères et mères, maîtres et mai tresses, d'avoir à envoyer à l'école,
B sous peine de griesve punition arbitraire à la discrétion des-
ehevins », leurs enfants âgés de 8 à 10 ans, leurs serviteurs et
domestiques, « à moins qu'ils ne fassent apparoir qu'ils fréquc'n-
toient autres escolles ou qu'ils snvoient lire et écrire. » Bt
comme certains parents cherchèrent à éluder l'arrêté en en-
voyant aux écoles privées leurs enfants qu'ils retirèrent presque
aussitôt après avoir obtenu un certificat de présence, il signifia
aux maîtres et maîtresses privés d'avoir à délivrer chaque mois
aux directeurs de l'école dominicale la liste de tous leurs élèves
en indiquant ceux qui avaient cessé de fréquenter leurs classes,
et ce sous peine de se voir retirer a la grâce de tenir école, n ^
Cette nécessité d'aller à l'école créée par la ville n'était que
pour les enfants complètement dépourvus d'instruction. On
était libre d'apprendre où l'on voulait, chez soi ou dans une
' autre maison. L'ordonnance réserve ainsi aux parents le choix
Ostialim describant pa^cat(^s et proies iu quodam ci<tnlagoc|ui IrHdotur
his qui scholae pra'sunt, ut ex eo depreliendi possint qui iiegligeotiorea
sunt... Sumptum qui neccssoriiis oi-îl ul honorariis ilonentur qui la-
bores subeunt... ex publico arariu siimcre llcebll... Ciim nillil in me-
lioresusiiscollocari po3sit qiiaiuc[U(iduil ri'Cttiinslituendiim jiiventutem...
Nulla i'emu[icr:itionis olilatii tnorcedc. Lauue, Conc, t. xv, p. XII.
1. Curent episcopi, pricter quolidianas, ntiam dominicales in omni
parochia inslitui... Et si scholip non proprif instiluantur ,id littcras dis-
cendns aut artcm scribciidi atque legendi, polorit nihilominus JHvenlus
in his doccrJ postquam in pntdictis ut cumque instituta fuerit. —
Labbk, Conc, t. IV, p, 810.
2. J. Hoadoy. L'instruclion ffraluitc et obligaloire {k Lille) depuis le
XVI» «èc/-!; Ulle, i873,in-8°,p. 9.
d .y Google
des maîtres formellement : « ù moins quila ne fréquentent au-
tres écoles ou sachent lire et écrire. »
Rien n'avait été négligé et ces écoles dominicales étnientpar-
failement organisées. J>c miigisirat choisit dix maitres, cinq
maîtresses et un chapelain pour instruire et catéchiser les en-
fants : la première s'ouvrit le 26 février; la seconde, le 15 juin;
une troisième, le 10 novembre. Onze ans après, on reconnut
qu'un jour d'école par semaine était insullisant; et le 13 février
1595, ces écoles devinrent journalières pour tes enfants, filles et
garçons, sans qu'on ait pour cela cessé de les y envoyer de force
au moins le dimanche. Ëh bien ! malgré les soins apportés à
l'organisation de ces études obligatoires, malgré la sévérité de
l'ordonnance, te nombre des élèves diminuait d<; jour en jour.
Le magistrat fixa des peines, une amende de dix sols parisis
pour la première fois, de vingt la seconde, et pour ta troisième,
une « pugnition corporelle à la discrétion dcschevins. h Et l'on
tenait la main à l'exécution de l'ordonnance. En effet, dans les
comptes de la ville en 1570, on trouve : pour le salaire des maî-
tres et maîtresses, 3,520 livres; pour liards distribués aux en-
fants à titre d'encouragement, 1,443 ; pour vêtements, soutiers,
1,888; et parmi les 2,300 livres de dépenses diverses, livres,
catéchismes, abécédaires, papiers, images et verges — dont on
devine l'emploi, — il y a 24 livres payées aux sergents « pour
avoir recherché les enfants qui s'absentent de la dite éeole. »
En 1613, on forçait encore les familles à envoyer leurs enfants
en classe, « à péril d'être frustrées et privées » daumônes. Les ■
enfants ainsi contraints étaient au nombre de 1 ,200. En 1(J39, le
règlement ordonnait aux administrateurs u de retrancher aux
pères et mères d'iceulxles aumosnes qu'ils leurs distribuent en
la manière et en proportion qu'ils trouveront mieux convenir,
lorsqu'il leur aura apparu que leurs enffans auront esté défail-
lans: pour quoi plus facilement descouvrir, ordonnons aux mi-
nistres généraux de délivrer une déclaration et calhalogue des
enlîans aumosnes de la dite bourse aux dits intendants, les-
quels seront tenus prendre connaissance de cculx qui seront
défaillans et en faire rapport aux sièges des dits ministres gé-
néraux une fois par mois pour le moins n ^.
Cinquante ans après, en 1707, le 11 janvier, on voit, dit Mag-
I. Houdoy. L'iittlraction pablique et obligatoi,
d .y Google
— 189 —
giolo. le curé do. Betfborn et de Uttrtlielming ' supplier le bailli
de Fénétrangc qu' <• il lui plaise ordonner aux habitants de Bcr-
thelmingdenvoyerleurs enfants à l'école et imposer telle amende
qu'il trouvera bon aux contrevenants, et sera justice. » Le 20
mars, le bailli ordonne aux maires des deux villages d' « en-
joindre à tous les particuliers d'envoyer à l'école les enfants de
six ans à douze ans et au caléehisnie tous ceux qui iie sont pas
miU'iés, depuis ledit âge de six ans, même tous domestiques,
valets et servantes. L'église payera la rétribution pour les pau-
vres qui doivent être également élevés dans la crainte de Dieu
et de la justice. Les pères et chefs de famille payeront un schel-
ling d'amende, chaque fois que les enfants manqueront à l'école
ou au catéchisme sans raison valable, a •
On trouve ces dispositions dans une ordonnance de Lebret,
intendant de Déarn. Il veut a que tous les pères, mères, lec-
teurs et autres personnes... tant anciens catholiques que nou-
veaux convertis, chargés de l'éducation des enfants, soient
tenus de les envoyer exactement jusqu'à l'âge de 14 ans... à
peine de 5 sols d'amende... pour chaque fois que les dits en-
fants manqueront d'aller aux dites écoles et catéchismes... »
Puis, obligation pour les maîtres et maîtresses de remettre
aux jurats, chaque semaine, la liste de ceux qui auront man-
qué; pour les jurats, de faire payer exactement l'amende à
peine d'en demeurer responsables, ■ le tout néanmoins à l'ex-
ception des personnes qui sont de condition telle qu'elles puis-
sent ou doivent .^voir des précepteurs pour leurs enfants ou les
envoyer au collège. » Ces prescriptions étaient trop souvent re-
nouvelées pour qu'on croie à leur exécution. Un arrêt du parle-
ment de Navarre, 2U août t7<18, rappelle encore la déclaration
royale du 14 mars 1724, et enjoint aux jurats de Nay de nom-
mer « chaque mois deux commissaires pour veiller plus parti-
culièrement à l'exécution n des règlements, avec ordre aux
curés, vicaires et régents de remettre à ces commissaires les
noms des enfants qui ne seraient pas assidus aux écoles.
Le même parlement, '21 juillet 1747, voyant que « les ordon-
1. Communes de la Mciirtlie, canton de Keneslrange.
2. Maggiolo. De la condition de Viasl rue lion primaire el du maître d'è-
cole en Lorraine avant iîfIS, p. SIS des Mémoires lus A la Sorbonne en
1868.
d .y Google
— 190 —
9 royaux concernant l'éducation de ia jeunesse ne sont
pas exécutées «, à Assouste et A;isL en Osseau ; « que leadites
paroisses se trouvent actuelleinenl sans régent, par où les en-
fants demeurent dans une honteuse ignorance des principes de
la religion chrétienne, de la lecture et de récriture », enjoint
« aux jurats de se pour\oir dans la huitaine d'un maître d'école,
idoine, capalile et approuvé de l'ordinaire... lequel, à raison du
peu d'étendue et de la proximité, tiendra les écoles dans les
deux paroisses, si mieux n'aiment les habitants de chaque pa-
roisse avoir leur maître d'école particulier... à peine contre les
jurats de trois cents livres d'.iniende n, contre chacun d'eux per-
sonnellement responsable. Il enjoint en outre a aux pères de
famille d'envoyer exaclenient leurs enl'anls aux écoles sous les
peines portées par les ordonnances el plus grandes s'il y échoit,
et aux jurats d'adresser chaque mois au procureur général une
liste des enfants des susdites paroisses qui seront assidus aux-
dites écoles et une autre de ceux qui, non légitimement empê-
chés, cesseront de les fréquenter, sous les susdites peines. »
La même année, 21 juillet, la cour ordonnait à la paroisse d'A-
hidas de trouver un instituteur; on s'exécuta d'assez mauvaise
grâce, cl l'on prit (Jahanol, « homme idoine et capable pour
l'éducation de la jeunesse » ; mais il demandait iô livres ; on ne
lui en voulut donner que 'M; arrêt de la cour qui maintient 45
livres. Cabanot, « rebuté par la brigue de certains habitans
qui cherchent tout autre chose que le bien commun, » aban-
donne la partie. Nouvel arrêt du 22 septembre qui condamne
les jurats a en leur propre et privé nom et sans répétition sur la
communauté, n si, dans huit jours, ils n'ont pas un régent, et
prescrit une information contre « les brigues et monopoles pra-
tiqués dans ladite paroisse pour empêcher les arrêts de la
cour, n A Nay, en ITitil, ce sont les jurais eux-mêmes qui ré-
clament l'arrêt qui force les parents d'envoyer leurs enfants aux
instructions chrétiennes et à l'école ; maîtres et maîtresses sont
tenus d'adresser au procureur général un état nominatif des
pères et mèrca qui n'envoient pas leurs enfants à l'école. Un
arrêt de 1720 enjoint aux protestants d'Orthez d'envoyer cha-
que jour leurs enfants à l'école, et en 1721 un autre arrêt con-
damne à l'amende dou/.e enfants qui nont pas suivi les levons.
Le 7 jan\icr 1735, Le Nain, intendant du Poitou, par une cir-
culaire imprimée adressée dans toutes les paroisses de la géné-
ralité, rappelle aux paires et mi-'res, maîtres et maitresses, qu'ils
d .y Google
— 191 —
doivent envoyer leurs enfants et serviteurs aux écoles publiques
et au catécttisme ; et leur fait connaître quil vient de frapper
le nommé Renaud d'une amende de 20 livres pour ne pas s'être
conformé à cette obligation. ' (Archives de la. Vienne, G ' 32.)
A quoi aboutirent ces privations de secours et ces amendes,
tout ce luxe inquisitorial d'inscriptions au tableau et recherches ?
A Lille, où lobligation avait été mise en articles du code et
rigoureusement pratiquée, le magistrat, dès ICI3, comprenait
qu'il y avait autre chose que la force pour rendre la fréquenta-
tion des écoles profitable; il chercha a quelque moyen propre à
attirer les enfants plus par leur volonté que par la contrainte,
de laquelle estant commandés ils ne sont point si disposés à se
porter à comprendre une instruction ai salulaire. •> Il décida
donc qu'on ferait par an quatre nouvelles quêtes à domicile,
dont le produit serait exclusivement distribué aux enfants les
plus assidus et les plus méritants. En 1039, tout en maintenant
les châtiments, on usait surtout de douceur. Le règlement fait
cette année est un curieux monument d'impuissance :
« A tous ceulx qui ces présentes lettres verront et oiront,
eschevins, conseils et liuict-hommes de ceste ville de Lille, sa-
lut : sçavoir faisons, que nous aiant esté représenté par les
intendants de rescolle dominicalle qu'il importait grandement
au salut des âmes et bien publicquc que les enfans, de quelle
qualité ou condition qu'ils fussent, soient instruits soigneu-
sement en leur tendre Jeunesse en tout ce qui touche et con-
cerne la foy catholique, apostolique et romaine, pour quoy
avoit esté principalement instituée la dite escolle au temps qu'il
avoit esté jugé nécessaire d'aller au devant des hérésies, des
quelles on redoubtoit le progrès et établissement, et qu'il estoit
bien dillicile d'y attirer les enfants des pauvres gens, qui n'ayant
les moiens de les faire enseigner en aultres lieux, se donnent
peu de peine de les y envoier pour estre instruits, ou bien ne
peuvent tant faire (à faute de bonne éducation et obéissance)
de les obliger à s'y retrouver avec diligence et assiduité es
jours ordinaires; pour quoy il seroit expédient de se servir de
quelque moien propre pour les induire et attirer plustdt de leur
volonté que par contrainte, de laquelle estans commandés, ils
1. Pessxc et la cMlellenîe de Ckalai», parle baroD d'Husrt, dans Isa
Mémoires de la société de» antiquaire» de l'ouesl, 1887, t. x.
d .y Google
— 192 —
ne sont point si disposés à se porter à comprendre ce qu'on leur
enseigne, ni à recepvoir une instruction sy salutiiire; et trou-
vant ce que les dits intendants nous ont remonstré de grand
considération et importance, avons jugé expédient et profitable
au salut des âmes et bien publicque d'ordonner le règlement qui
s'en suit :
n A açavoir que les dits intendans en personne feront, quatre
fois par an et de trois mois en trois mois, un pourchas d'aul-
mosnes par toute ceste ville avec boitte fermée et sans pouvoir
cognoistre ce que chacun des manans et habitants se vouidra
eslargir de donner, pour, les deniers en pt-ociidans, estre dis-
tribués aux pauvres enfans de cesteviite, taille, banlieuwc, et sy
avant que la charge de la Bourse généralle d'icelle ae peult es-
tendre, qu'y se trouveront à la dite escolle, pour estre instruits
au catéchisme qu'y s'y enseignera. » *
Le produit de ces quêtes, qui se continuèrent jusqu'en 1792,
élait distribué " auxdits pauvres enfanta se trouvant à ladite es-
colle pour tîslre instruits au dit catéchisme par liarts, deux ou
trois au plus, à l'arbitraige desdits intendans et des religieux
OU aullres personnes ecclésiastiques quy les enseigneront, à
proportion de la diligence qu'ils feront paraître à fréquenter
ta dite école, n
Ces mesures vexatoires, on a pu les formuler, les ordonner ;
les faire observer, non, Louis XIV, par les articles ix et x de
l'édit de 1698, les avait prescrites. Son successeur, par sa dé-
claration du 14 mai n24, les répète presque mot pour mot:
« Enjoignons à tous les pères, mères, tuteurs et autres person-
nes qui sont chargés de l'éducation des enfants, de les envoyer
aux écoles et aux catéchismes jusqu'à l'âge de quatorze ans,
mesme pour ceux qui sont au-dessus de cet âge jusqu'à celui
de vingt ans, aux instructions qui se font les dimanches et fêtes,
si ce n'est que ce soient des personnes de telle condition qu'elles
puissent et qu'elles doivent les faire instruire chez elles, ou les
envoyer au collège ou les mettre dans les monastères ou com-
munautés religieuses. » *
Et la sanction pénale : ■ Voulons que nos procureurs et ceux
des sieurs hauts justiciers se fassent remettre tous les mois par
i. Houdoy, p. 38.
2. Histoire de l'aniocrsifé de Pari», t. i
d .y Google
— 193 —
les curéa, vicaires, maîtres ou maitrusstJS d'iicoit! ou aulrcs
quils L-hargeront de ce soin, un élat exact de tous les L'iiraiils
qui n'iront pas aux écoles ou aux calécliisnies, de leur nom,
âge, sexe, et demeure de leurs pères et nit-res, pour faire on-
suile les poursuites nécessaires contre les pèrea ot mères, tu-
teurs ou curateurs, ou autres qui son t chargés de lejir éducation, «
Sans remonter à Charlemagne qui prescrivait l'établissement
d'écoles dans clinque évèché ; à Louis le Débonnaire (823) qui
établit presque le droit à l'instruction, nous pouvons rappeler
l'ordonnance royale do 1560 qui disait : « Outre la prébende
théologale, une autre prébende, ou le revenu d'icelle, demeu-
rera destinée pour l'entretenement d'un précepteur qui sera te-
nu, moyennant ce, instruire les jeunes gens de la ville gratuite-
ment et sans salaire»; Henri IV, par l'édit de Nantes (Iûy8),pvimet
aux protestants de tenir « escliolU's publiques es villes et lieux
où l'exercice de leur religion est permis » ; puis l'édit du 13 dé-
cembre 1698 : « Voulons que l'on établisse, autant qu'il sera
possible, des maîtres et maîtresses où il n'y en a point... » et or-
donnons aux parents d'envoyer leurs enfants en classe jusqu'à
l'âge de 14 ans. Qu'on y ajoute cet arrêt du conseil d'étal du 18
septembre ICG^ordonnan taux consuls des paroisses des diocèses
de Vienne, Viviers, Valence et du Puy, de présenter dans hui-
taine aux évêques des maîtres d'école qui soient capables ;
faute d'y satisfaire, les évèques en établiront, et lesdits consuls
et habitants des paroisses seronttenusde les payer; et pour cet
effet, sera permis de leversur eux 100 ou t'20 livres par an •>, en
exemptant toutefois de la contribution u ceux de la religion dans
les lieux où ils ont exercice de leur religion, parce rju'ils ont
déjà des écoles », mesure équitable qu'approuveraient fort bon
nombre de gens qui, entretenant déjà des éeoles de leurs pro-
pres deniers, seraient heureux d'être dispensés de contribuer
aux frais des autres. Lisonsaussi les diticoursde OharlesCollin,
recteur de l'université de Paris, au roi et au régent, pour les
remercier de l'établissement de l'instruction gratuite dans l'uni-
versîté de Paris (-23 mai 1719}. Il y a bien d'autres faits à men-
tionner.
Voilà l'idée de l'obligation scolaire que plus lard la convention
essaîerade réaliser.* oL'ancien régime, d'après M. lîabeau,acoii-
1. La loi du 20 frimaire an II disait que le» parents qui négligeaient
d .y Google
— 194 —
sacre à certains joursl'instruction primaire obligatoire, mais le
butn'étnit pas laïque du tout. » Je n'en donnerai pourpreuveque
le vœu de la noblesse aux états généraux d'Orléans (1560| ou l'or-
donnance royale du 13 décembre 1698, que l'arrêt du parlement
de ttordeaux rendit exécutoire dans son ressort: « ...Ilseraéta-
bly, dans toutes les villes et juridictions du ressort où il y aura
des nouveaux convertis, un nombre sudisant de maîtres et de
maîtresses d'école approuvés par les archevêques et évoques
diocésains, auxquels les pères, mères, tuteurs et autres per-
sonnes chargées de l'éducation des enfants de ceux qui ont
cy-devant fait la profession de la R. P. B., seront tenus de
les envoyer jusqu'à l'âge de 14 ans, et prendront soin, pen-
dant que les dicts enfants iront aux écoles, qu'ils assis-
tent à tous les services religieux, les dimanches et les fûtes, aux
catéchismes el instructions, qui se feront dans la paroisse, à
peine de 5 sols d'amende après 4 jours d'absence des dits en-
fants et chaque mois, sans excuse légitime et pour chacun des
dits 4 jours, sans préjudice d'augmenter la dite peine en cas de
récidive ; à ces fins, la dite cour enjoint aux dits maitres et
maîtresses d'école de tenir un registre parafîé par les juges des
lieux et sans frais, et contenant les jours de réception des dits
écoliers et leur assiduité de chaque jour ou absences des dites
écoles ; duquel registre les dits maîtres fourniront tous les mois
aux dits substituts et procureurs des seigneurs, un extrait cer-
tillé d'eux... a
Il faut enfin citer cet édit de Louis \V publié par son ministre
le duc de Bourbon: b Le roi veut qu'il soit établi, autant que
possible, des maîtres et maîtresses d'école dans toutes les pa-
roisses où il n'y en a point... Voulons à cet effet que, dans les
lieux où il n'y aura pas d'autres fonds, il puisse être imposé sur
tous les habitants la somme qui manquera pour l'établissement
d'envoyer leurs oiiranle aux écoles primaires, élaîent passibles la pre-
mière fois d'une ameo de égale au quart de leur» contributioaa ; et 1b se-
conde fois, en cas de récidive, d'une amende double et de la privation
de leurs droits de citoyens pendant dix ans.
D'après lu loi du 27 brumaire an II, tout jeune homme qui voulait oc-
cuper une position publique, devait justifier avoir fréquenté les écoles
primaires et posséder les connaissances nécessaires à tout citoyen fran-
La loi du 3 brumaire an IV lit cesser cette obligatio
d .y Google
— 195 —
des maîtres et des maîtresses, jusqu'à celte de 150 livres pour
les maîtres, et lOO livres pour les maîtresses. Enjoignons à
tous les pères et mères, tuteurs et autres personnes qui sont
chargées de l'tiducation des enfants, de les envoyer aux écoles
jusqu'à l'âge de quatorze ans... si ce n'est que ce soient des per-
sonnes de telle condition qu'elles puissent et qu'elles doivent les
faire instruire chez elles, ou les envoyer au collège, ou les met-
tre dans les monastères ou communautés religieuses. Pour oe
faire, le roi ordonne que ses procureurs et ceux des aieurs liauts
justiciers sefassentremettretoualesmoiapar les curés, vicaires,
maitres ou maîtresses d'école, ou autres qu'ils chargeront de ce
soin, un état exact de tous les enfants qui n'iront pas aux éco-
les ou aux catéchismes, de leur nom, âge, sexe, et des noms de
leurs pères et mères, tuteurs ou curateurs, ou autres qui sont
chargés de leur éducation. »
La mesure était vexatoirc sans doute ; quelques maîtres ce-
pendant obéirent. En 1730, Vergnon, maître approuvé de Li-
gnières, canton de Segonzac, arrondissement de Cognac, se
plaint à l'intendant de La Rochelle, que les nouveaux convertis
de la paroisse ne fréquentent pas son école, et il envoie, pour
le seul mois de janvier, les noms de 12 enfants, garçons et lilles,
de 7 à 18 ans; 13 du même âge, le mois suivant : «Etat des en-
fants des nouveaux convertis qui sont actuellement dans ladite
paroisse de Lignières, quy sont venus à mon école pendant le
mois de janvier 1730 :
Suzanne Philip, âgée de 10 ans, fille de M. Philip et de def-
funte Marie Joubert, est venue à l'escolle pendant le dit mois de
janvier 1730,
Jacques Pérochon, âgé de 18 ans, n'est point venu à mon école.
François Pérochon et Jean Péi-ochon, le dit François, âgé de
14 ans, et le dit Jean, âgé de 12 ans, sont venus à mon école
pendant le dit mois de janvier 1730.
Jean de Lafont, âgé de 16 ans, fils de M. Jean de Lafont, mar-
chand, et de Madeleine Jouliert, est venu à mon école pendant
le mois de janvier 1730.
Pierre Matignon, âgé de 14 ans, Suzanne Matignon, ses deux
enfants, flis de Pierre Matignon et d'Elisabeth Lfvcsquo, sont
venus à mon escolle le dit mois de janvier 1730.
Marie Tart, âgée de 13 ans, fille de delfunt Pierre Tart et de
Rachel Biteau, n'est point du tout venue à mon école.
Jean Terce, âgé de 8 ans, Jeanne Terce, âgée de G ans,
d .y Google
Marguerite Tcrtc, îiç:t''e de 4 ans, ses trois enfants, sont fils
de Herre Terce et d'Elisabeth Iloutinet ; le dit Jean Terce
est venu ù mon école pendant le mois de janvier 1730.
Mnric Itullicr, âgée de 12 ans, fille de Jean Huilier et de
Jeanne Darbuud; la dilte Marie RullJer n'est point venue à
mon école pendant le dit mois de janvier 1730.
Jean Huilier, âgé de 7 ans, (ils du dit Huilier et deladitte
Barbaud, est venu à mon école pendant le dit mois de janvier
1730.
Biteau, Paul, â^é de 10 uns, Anne Biteau, âgée de 12 ans, et
Pierre Biteau, ses trois enfants, fils de Paul Biteau et de Marie
Combret ; les susdits enfants sont venus à mon école pendant le
dit mois de janvier 1730.
l-'ranyois Perron, âgé de 17 ans, fils de de ITunt Pierre Péronet
de Jeanne Laurent, n'est point venu à mon école pendant le dit
mois de janvier 1730.
Jean Pigard, âgé de 15 ans, Marie Pigard, âgée de 12 ans, fila
et lille de Paul Pigard et de Marie Jullien; ses deux enfants ne sont
point venëu à mon école pendant le dit mois de janvier 1730.
Jean Fougère, âgé de 13 ans, et Jeanne Fougère, âgée de Sans,
ses deux enfants, Itls de Jacques Fougère et de Marie Lévesque,
ses deux enfants ne sont point venëu à mon cscole, pendant le
dit mois de janvier 1730.
Jacques Moindron, âgé de 18 ans, fils de Jean Moindron et de
Jeanne Texier; le dit Moindron n'est point venu à mon école de-
puis 3 ans.
Pierre Mignon, âgé de 18 ans, Jean Mignon, âgé de 10 ans,
tous deux enfansde Jean Mignon et d'Elisabeth Dupuy, ne vien-
nent point à mon école.
Jacques Brunuteuu, âgé de 10 ans, Pierre Bruneteau, âgé de
10 ans, enfants de Jean Bruneteau et de Marie Lecourt, ses
deux enfants soni venëu à mon éeole pendant le mois de janvier
1730.
Vehgnon, maîtn^ d'école de la paroisse de Lignières. »
René Patenôtre à Arvert [mars 1730) en signale 24 qui ne
vont ni àl'église ni à l'école; * Mallierà La Tremblade en indi-
I. il Monst-igneur l'intendant, j'ai l'honneur de vous envoyer le mé-
moire dos quelques nouveaux convertis qui ne vont ai à l'école, ni à l'é-
glise; il l'y a quelque mois, je voyest assez d'cntnns aux instructions
d.yGoogIe I
I
- 1!)7 —
que (5 mai 1730) 14 allant à l'église et » l'école, 37 n'allant qnà
l'école, et 39, de 7 à 14 ans, «'alislenant drs iltuis ; Auberl, à
Thairé (15 septembre 1730), n 3i entlio1iqne»i elfireligionnaires;
34 protestants ne vont ni à l'église ni à l'école.
L'autorité pourtant apportait des tempéraments à ta rigueur
de la loi. L'intendant Avnou écrit à son suhdélégué de Maren-
paroissiales qui se fond les fpsles ot dimanches ; aujourd'hui cpla a beau-
coup diminua, attendu que la pluspart dos habitans ce Hatte de ce que
ces messieurs n'on s failnuciino poursuites en ce CHsIa; ils s'imaginent que
cela n'ira pas plus loin ; d'autre, qui envoyé leurs enfaus aui écoles en
d'autre paroisse, en (in de n'estre pa H obligez d'aller à l'é^'lise. Je suix
avec un très profond respect. René Patenôtre, maître d'écolle. ■
« Etat des enfants nouveaux convertis de la paroisse d'Arvprt qui ne
vont ny è l'écolle ny h l'église :
Jacques Thomas, de Coux ; Jean Quinsnl, de FoulDoux ; Jean Bouli-
neau; Alexis Ikiulineau ; Jean Camus, de Coux ; Thomas Camus, son
frère; Jaque Cou l'eau ; Jacques Barbin, de Ceux; Jacques Cliaillé, de
Fouilloui ; Jaques Chardavoinc; André Bonnet; Jacque Bonnet; Pierre
(îatiaeau ; Louis Gatineau, son frère ; Michel Thomas, d'A vallon ; Jean
Bargeau La Mouche ; Jacques Bargeau, son frère ; Nicolas Guionacaui ;
Paul Fouché, de Coux; Jacques Corbeaux el son frère ; Pierre Cormié,
de Fouilloui; Thomas Ecubard et ses deux frères; Pierre Baudry ; Jean
Nochon et son frère ; Pierre Picaulet, de Fouilloux ; Jacques Picaulet ;
Jérôme Picaulet, tous frères.
Je soussigné serlifie à qu'il appartiendra que les posé si-desHus esttrès
vérilable, ce 5 de may 1730. René Patbnothe, maître d'école. »
René Patenôtre, mallrc d'école d'Arvcrl (2 mars 1731), à Mgr l'inten-
dant de la généi-alité à La Rochelle :
■ Monseigneur, j'ay l'honneur de vous envoyer l'état et mémoire des
enfans nouveaux convertis de la paroisse de Saint-Etienne d'Arvcrt ; ces
messieurs n'ont fait jusqu'isy aucune poursuitte ; ce qui fait que les pères
et mères négliffent beaucoup d'envoyer leurs enfants soit h l'école,
Boit aux instructions paroissiales. Ly a longtems qu'on n'a vëu si peu
d'enfans au catéchismes, qui se fait à l'église pendant la sainte quaran-
taine, quecctie année 1731 ; j'ai beau envertir et faire envertir, cela ny
fait derien;et mesmc plusieurs ont quitté mon école au commencement
du caresmc à cause que je les forcest d'aller aux instructions, et vont à
d'autre parroisse en fin de n'ctre pas gène, quoy que monsieur l'archiprê-
Ire l'a recommandé souvent au prAnc. Je suis votre très humble et très
obéissant serviteur.
René Patenotre, i>
(Archives départeraenUies, C. 137-130).
d .y Google
nes.DufaurdcChnBtclliirs, le 21 juillet 1687: « Vous fériés bien
daller à Nioullo pour v établir le maître décolle... sa femme
pourra eiispigner losifilles dans une chambre séparée, comme
vous me le manpiéB. Quand on connaisfra les gens extresme-
ment pauvre», on pourra avoir quelque indulgence pour les en-
fants à l'égard dos écoles, lorsqu'ils on auront un absolu besoin
pour subsister. « (Archives, siii, 323).
Il n'en est pas moins démonlré que la royauté songea à in-
struire les enfants du peuple ; en vue d'en faire des catholiques,
dira-t-on ! sans doute, mais los protestants agissaient de même ;
nul alors n'eut compris la neutralité de l'école au point de vue
religieux ; eliacun prêchait pour son saint, le pape on Luther.
Si l'on loue les huguenots d'avoir fondé des écoles qui étaient
exclusivement calvinistes, il faudra bien savoir un peu gré aux
papistes d'avoir créé des écoles, fussent-elles catholiques.
Le Journal officiel du 30 mai 1890 rendait ainsi compte d'un
mémoire do M. Albert Rabeau,L'mieruci(/ioTt de l'état et l'in-
strxirl ion primaire en Provence sous la régence: « En 1716,
les conseils de Conscience et du Dedans, qui remplaçaient mo-
mentanément les secrétaires d'état, envoyèrent des circulaires
aux évoques et aux intendants pour recommander l'exécution
de la déclaration du roi de 1698, qui prescrivait l'instruction
obligatoire et mettait les traitements des maîtres et des mai-
tresses d'école à la charge des communautés d'habitants. En cas
d'insuffisance de ressources des communautés, la circulaire du
conseil du Dedans promettait môme des subventions du pou-
voir central, malgré « l'état des finances dans cette première
convalescence de l'état», qui suivit la mort de Louis XIV. Les
doux circulaires demandent en outre des renseignements précis
sur le nombre des écoles et les ressources de l'instruction. L'é-
tude de M. Albert Babeau fait connaître les résultats de cette
enquête dans la plus grande partie des diocèses de Provence.
Tout incomplets que furent les résultats, ils permettent d'établir
que, dans huit de ces diocèses, les deux tiers des localités pos-
sédaient des maîtres d'école, pour ta plupart rémunérés par
les communautés. Les maîtresses d'école étaient beaucoup
moins nombreuses; l'opinion publique était défavorable, dans
certaines régions, à l'instruclion des filles. Les écoles étaient
inégalement réparties entre l<;s diocèses. Il y en avait partout
dans les uns, très peu dans les autres. Le clergé, qui avait perdu
le droit d'approuver les maîtres, stimulait, sauf de rares excep-
d .y Google
— 199 —
tions, l'établissement d'i'colcs gratuites, surtout dans les villos,
où l'on trouvait, en outre, des maîtres écrivains, des maîtres
d'arithmétique, sans compter les eoUèges subventionnés par les
municipalités. Les circulaires de 1716 ne paraissent pas avoir
produit en Provence des résultats bien sérieux, mais elles at-
testaient chez le pouvoir central le noble souci de stimuler et
de répandre l'instruction primaire sur tous les points de la
France. »
Charles Jourdain ' s'est demandé s'il n'y avitif pas dans ces
tentatives une première ébauche de ces mesures de coercition
que beaucoup de partisans de l'éducation populaire réclament
aujourd'hui contre les ptrus de famille qui n'enverraient pas
leurs enlants chez l'instituteur. La rigueur de cet édit n'a
peut-être pas peu contribué à soulever contre ce système les dé-
fiances de la majorité du pays. « L'état cal intéressé sans doute
à combattre l'ignorance, à répandre des lumières; mais pour
atteindre ce noble but, pour surmonter les résistances, devra-
t-il donc recourir ii la contrainte? Imitons le zèle politique et
religieux de l'ancienne monarchie, pour le développement de
l'instruction ; mais respectons mieux la liberté du père de famille
et ne laissons pas introduire dans nos lois ces clauses vexatoires
et ineflicaces que nos mœurs repoussent et que la nécessité ne
justifie pas. » Ajoutons que si l'on forçait — platoniquement —
le père de famille à envoyer son fils à l'école, il avait au moins
le droit de choisir l'instituteur.
MORALITÉ DE I.'lNSTlTUTEOR. — SES DEVOinS. — INSPECTION. —
HAPPOBTS. — DISCIPLINE. — ENQUÊTE rUBLIQUE- — RÉVOCATION.
La première condition exigée de l'instituteur, avant même la
capacité, était ta moralité. On voulait qu'il fût de bonne vie et
mœurs ; nous avons vu qu'il devait aussi être catholique et par-
fois, en certaines provinces, signer une profession de foi. La mo-
ralité du maître était une garantie pour l'enfant. On y veillait
donc avecune scrupuleuse attention.
Un décret du concile <ie Narbonne, en 1551, can. Lvi, De nta-
l. Histoire de l'unitenilé de Paris, 1. 1, p. 342.
d .y Google
— 200 —
gjsfrw ''( rw(ori'nis .^rholarum, exige de (ont maître une auto-
risation (II- révoque. (!<■ son vicaire ou d'un autre ecclésiastique
à ce déit'çrné, après examen sur sa vie, ses mœurs, sa religion,
sa doctrine et un certifiait du juge de l'endroit où il a déjà en-
seigné. '
Le synode de lîesançon, en 1573, ordonne au curé de ne
point laisser ouvrir d'école avant que le miiitre ait juré l'obser-
vation des slatuts syno<laux sur ce qui le concerne, ^
L'assemblée généiaie du clergé de France à Melun en 1579,
recommande aux maitres de ne jamais perdre de vue qu'ils
ont mission de faire des hommes avant que de faire des lettrés, ^
phrase rfmar((uahle qu'on a cru inventer tout récemment de nos
jours : Taire des hommes, non des bacheliers.
Le parlement de Paris, commentant ce texte, demandait dans
ces termes émus aux pères cl mères a que, pour la pitié, ami-
tié el charité qu'ils doivent porter à leurs enfants, ils se donnent
bien garde de ne prendre aucuns des dits pédagogues en leur
maison pour l'instruction de leurs enfants et après les envoyer
sous leur conduite es universitez, que premièrement ils ne
soient bien assurés de leur bonne vie, et qu'ils ne seront aucu-
nement entachés des erreurs et nouvelles doctrines, afin que,
par la néeiigcnce et le peu de soins que ponrroient avoir les dits
pères et mères en cet endroit, Icursdits enfants ne se perdent, n
I. Voluit concillum ne (]uis gcholarum administrationi prspflcialur bac
in provincia, publiée vel privatim, nisi prius domino episcopo seu ejua
ïicario, aiit alii vîro ecelesiastico, ad qucm jure vel consuctudiae insli-
tiilio pertinet, oblaliis fuerit a consulibus, vel iis quorum est ofTerrc :
qui cum intcrrogcl do vila, moribue, fide el doclrina. Qucmopportellil-
teras hal>erc a judico ordinario loci, ubi slîas erudiendœ juventalis pro-
vincimn suscepcrit, quibus se virum boDum esse Icstotur ; neque quis-
quam, nisi idoncus, admitlntur. I.abbe, Conc, xv, 30.
3. Slaluimus et ordinamus ul, anlcquam cuiquam magislro littcrarum
ludura apcrirc liccat, rcclor scu curalus parochiœ seu is ad quem de
jure vel consueludinc pertinet, ipsuiu inslîtuanl, rccepto prius jurcju-
rando ab ipso quod scrvabil fidelïter Iuec qufc în hac sancta synodo sta-
tuimiis. Slaluin sea dccrelu sf/nodalin Bisunliri.-B diocesit, p. !i7.
3. Titre xxxviii, De tudi maijislris : i< Puerorum qui educandoruoi
curani suscipiunt, îllud perpeluo meininisse debcnt se non polius litle-
rarum quam viUe pneceptorcs esse deleclos. " Collection des procès ver-
baax des assemblées générales da clergé de France, t. v, p, 123.
d .y Google
— 201 —
Et su synode de 1672, M' Martin Scnnet, promotoiirdca écoles,
adresse ces paroles aux instituteurs et institutrices : t Vous
estes commis, messieurs et mesdames, et cstahlis par M. le
chantre de l'église de l'aria, non seulement pour enseigner aux
enTants à lire, à écrire, l'arithmétique, le calcul tnntatiget qu'à
la plume, le service, la grammaire, mais encore pour leur en-
seigner le catéchisme ou l'instruction de la doctrine chrélienne,
c'est-à-dire la science dos saints, le chemin du ciel et les bonnes
mœurs, avec la pratique de toutes les vertus chresfiennes et
moi-alk'S, tant par l'instruction verbale que par vos bons exem-
ples... Voua devez «voir ces deux qualités de sçavant et de ver-
tueux tout ensemble, et ce n'est pas ftssei>i d'avoir l'un sans l'iiu-
tre, parccque la science sans la vertu rend l'homme superbe, et
la vertu sans la science le rend inutile. S'cienlia sine pie/a fear-
rogantem farAt: inelasfcrosinpsrientiainiitilcm, dit un grand
père de l'église., , u
Le concile de Tours, l'an l-^iSS, en prescrivant aux évoques de
faire relc\er les écoles, leur enjoint de veiller à ce que les fonda-
teurs, les patrons, les directeurs de ces écoles n'y mettent que
des hommes non pas seulement lettrés, mais encore catholiques,
et d'une conduite régulière. ^
L'êdit du mois de décembre 1606, registre au parlement le
28 février 1608, dit à l'article xiv : « Les régens, précepteurs ou
mnitres d'écoles des petites villes ou villages seront approuvés
par les curés des paroisses ou personnes ecclésiastiques qui ont
droit d'y nommer; et où il y aurait plaintes des dits maîtres
d'écoles, régens ou précepteurs, y sera pourvu par les archevê-
ques et évoques, chacun en leurs diocèses : n'entendons néan-
moins préjudicier aux anciens privilèges des universités, et à
ce que nous avons ordonné par notre édit de Nantes, article
XXX. » "
Cinquante ans après, la décl'aralion du roi (février Uî.'i?) porte,
article xxi : « Les régens, tant des collèges que des petites écoles,
1. Episcopi veteres scholos pereos ad qiios spectat instmirari et ([iut
ad illos pertinent sollicite rcquiri procurent, liis(|iie prtcccptores non lan-
tum litteratos sed ctiam catholicos et monim conscrvalione graves, prius
lamen professione fidei juxla pneinsertam fnrmulain a sede apostolica
tradilajn per eos emissa, prœficiant. Labbu, Conc, xv, 1051.
2. Mémoires du clergé de France, i, 976,
d .y Google
~ 202 —
même dans les bourgs et villages, seront catholiques, et nul ne
pourra tenir l'école, qu'il no soit examiné par révoque ou par ses
vicaires, et qu'il n'ait fait entre leuiH inaina sa profession de foi,
sans préjudiee néanmoins îles éeoios <'tcollêL'es accordés à ceux
de la religion prétendue réformée, par nos lettres patentes enre-
gistrées en nos eours de parlement, et du partage ou suppression
des dits collèges fait par nos déclarations qui seront exécutées. ■
En ttiftt), mêmes déclarations, artiele xxii, et dans les mêmes
termes.
Le maître d'éeole approuvé devait remplir certaines obliga-
tions, faute de quoi il était destitué. Les règlements synodaux
de ('russol d'Uzês et de l'ierre-Lonis de La Hochcfoueanld nous
ont montré ce qu'on exigeait de lui. D'après le concile de Nar-
bonne, en 1551, l'instituteur, sans se mêler de l'interprétation
des livres saints, enseignera l'oraison dominicale, la salutation
angélique, le symbole des apôtres, la confession, le Sa/ue regina,
les petites heures, les sept psaumes avec les litanies, les prières
pour les défunts ; il conduira ses élèves à l'église, les dimanches
et Fêtes, et ne leur permettra d'y porter aucun livre profane. ' \
Malines, les pères assemblés en 1570 déclarent qu'il ne fautàla
tête des écoliers que des maîtres dont la vie est irréprochable
et la croyance orthodoxe. Ils doivent d'abord enseigner le Paier,
VAve, le Credo, le décalogue et le Conflteor, le tout en fran-
çais. ^
A plus forte raison !e maître ne devait-il avoir aucun vice
grossier. Le concile de Bordeaux, obligatoire pour le diocèse de
Saintes, ne voulait pas, nous l'avons vu, que le maître, ce qui,
1. Eiaclp prcccipiaturutsiagulisdiebu!! dominicis et r^slis ad templum
juvcncs ducat; oralionem dominicain et salit talion cm augelicam, ul su-
pra, symbolum aposlolorum, confessionem. Salve regina, horarias pre-
ccB beatœ MariK, scptem psalmos cum lifaniis, preces pro defunctis eoa
docent ; libris prophnnis in «cdibus sacris nec uti nec gcslare permit-
tat. Magistris et schokrum rectoribus prohibetur ne sacrœ pagïax libres
publiée vel privatim intcrpretarî audeanl. Labbe, Conc, iv, 30.
2. Scholis lantum prajriciantur prteccplores probe cinminati et qui fi-
dei sua" inte^rom profesaionem feecrinl i in Instilutione sequaptur anti-
qiiam et proliutam formam; ac juvenlutem sibi concredilam, omnium
primo orationem dominicam, salutationcm angclicam, symbulum iidei,
decalogum prsceptorum et formulam confcssionis, si iiesciant, liogua
vernacuta edoceant. Ladbe, Conc, iv, 810.
d.yGooglc
dit-il, arrive plus d'une fois, fût adonniî au vin, à la di5bauche,
au blasphème, à quelque autre vice dont la jeunpsse confitîp à
Bes soins pût sucer le poison. C'ctait raiBonniihJe, et il y avait
malheureusement lieu de faire cette recommandation. En ififlO,
le 2 juillet, à Saint-Pierre du Chemin, ' le curé déclare : « Il n'y
a point de récent approuvé ni gagé; le sacristain seulement et
un autre bourgeois enseignent à lire à 8 ou 10 enfants chacun,
dont ce dernier est fort sujet au vin, o A Montauban, en 1557, Ca-
mylus, régent aux écoles de la ville, détournait lui-même ses élii-
ves des études pour jouer aux cartes avec eux ; il gagna même a
l'un d'eux " dix ou douze escuz, en sorte que le dit pauvre escol-
lier feut contraint après vendre ses livres parnécessité, ce qui est
un grand escandalle. »
Le 7 juillet 1558, à Cliâlon sur Saône, un recteur, Richard
Desgorris, « ne fait aulcunes lectures et n'a aulcun régent au
dit collège. 1) De plus, il souffre que les élèves « portent dagues,
espées et s'entre battent avec grands seandallos et tumultes, avec
les clercs du bailliage de ladite ville, tant dejour que de nuit,., »
Les enfants étaient misérablement nourris. En 1498, à Breuil,
doyenné de Magny en Normandie, le maître des écoles est
condamné à la prison par l'official de Pontoise pour avoir donné
de mauvais exemples à ses écoliers.
Les peines les plus ordinaires n'étaient que disciplinaires :
excuses et promesse de se mieux conduire; obligation de quit-
ter la paroisse à la fin de son bail, destitution immédiate simple,
destitution immédiate avec interdiction pour tout le diocèse. En
1746, les habitants de Darmannes, ^ se plaignent de leur
maître d'école, Jacques Socard, déjà approuvé en 1736. Le curé
de Treix, designé pour entendre les habitants sur leur requête,
constate que l'instituteur ne s'acquitte pas de ses devoirs. Le
bureau révoque l'autorisation, et ordonne àla communauté d'en
choisir un autre.
La négligence se rencontre plus souvent que des défauts plus
graves dans nos instructeurs de la jeunesse. Le procès verbal
1 . Commune de 1 ,084 habitants du canton de La Chatnigneraie (Ven-
dée) ; paroisse de 1 ,000 communiants du doyenné de Fontenay-le-Comte,
ancien diocèse de La Rochelle.
2. Cominune de 321 habitants, canton d'Andelot, arrondissement de
Chaumont (Haut«-Marae).
d .y Google
de visite du 20 avril 1698, à Surgtres (Charente-Inférieure), est
ainsi conçu: « Nous »vons de plus visite le collège; nous y
avons trouvù le sieur Itonnet, l'un dfs deux principaux du dit
collège, qui y fait l'escnlle ; et avons demandt' où estait son col-
lègue ; nous n répondu qu'il ne le savait pas, et qu'il y avait un
procez entre deux contendans pour la dite place du second ré-
gent ; ot comme il ne remplit pas les obligations de son emploi,
nous avons ordonné qu'il sera mis un régent en sa place jusqu'à
ce que la place soit remplie d'un paisible possesseur qui fasse par
luy même les Tonctions attachées à la pince du dit second régent,
auquel il sera donné, sur les ))remierfi deniers ou fruits qui ap-
partiennent au dit second régent préférablenicnt à tout, la
somme de soixante et quinze livres par an et par avance. De
plus avons ordonne au sieur Hunnet et à l'autre Taisant pour
second régent de recevoir généralement tous les eiifans du lieu
pour être instruits conformément à la fondation. (.'. M. de La
Frezcliëre, évrqiic de La Rochelle. Iîonnet, Koullëau. •>
Le mal était chronique à Surgcres, parait-il : car le doyen,
6 mai 1718, s'exprime ainsi : « Avons interrogé tes enfans, dont
touttes les lillcs nous ont paru cxcellament instruites sur le
catéchisme du diocèse, mesme sur le grand ; à l'égard des gar-
çons, il y en a bien qui nous ont passablement répondu ; mais
en général ce que nous avons remarqué, c'est que leurs instruc-
tions nous ont paru avoir esté bien souvent négligées par les
régens chargés de leurs instructions; et le seigneur comte de
Sui-gérea nous a fait aussi sur la négligence des dits régens les
plaintes les plus amères et vouloir prendre, comme successeur
des fondateurs du collège de Surgcres avec Mgr l'évesque, des
mesures pour obliger les dits régens à s'acquitter comme il faut
de leurs emplois ou à s'en démettre, »
D'autres abus, ils sont si prompts et si perspicaces, se glis-
sent aussi dans renseignement, A Hochefort sur mer, par exem-
ple, ville que venaient de créer Louis XIV et Colliert, tout le
monde ouvrait une école sans permission et snns talents : « Au-
rions, dit lévcque, le 20 novembre 1694, aurions examine les
maistres et maistresses d'escolles, etcn aurions cassé plusieurs,
et donné des approbations à ceux et celles que nous aurions
jugés capables, et défendu aux autres de s'ingérer en aucune
manière d'enseigner à l'advenir. o
Même les soldats s'en mêlaient, et par douzaine : « Nous avons,
écrit le doyen, 11 mai 1718, interrogé les enfants que nousavons
d .y Google
— 205 —
trouvi'B tréa bien instruits par les soins de M" les preslres de la
Mission ; mais nous avons appris, par M. le curé et par plu-
sieurs aulrt;s personnes de considération, ijue plusieurs per-
sonnes de l'un et de l'autre sexe s'ingéraient, smis appi-obation
et mcsnie contre la prohibition expresse de M. le curé, de lin-
struction tant des lllles que dos garçons, sans avoir en aucune
Taçon les qualités nécessaires jmur s'en bien acquitter. Il y a
nx' ime des particuliers qui instruisent des filles, inesnie de l'âge
de quatorze ou quinze ans; et avons appris qu'il en est arrivé
des désordres qui ont causé du scandale.
> Parmi les maistres d'école et y en a de soldats, environ une
douzaine, dont quelques uns vont instruire des enfants de la re-
ligion, et pour complaire à leurs parents leur enseignent le ca-
téchisme de Calvin. Ce désordre nous a obligé de représenter à
M. le curé qu'il était du devoir de son ministère du s'adresser à
Mgr l'évêque afin de le supplier d'y remédier. A l'égard des
maistresses d'école, nous leur avons parlé; et sur les remon-
trances que nous leur avons faites, elles nous ont promis de ne
pas se charger de l'instruction des garçons au delà de l'âge de
huit ans, nous assurant d'ailleurs que, si elles en avaient in-
struit jusqu'à présent de plus âgés, c'est parce que le erand
nombre de jrarticuliers qui s'ingèrent à faire l'école dans cette
ville de Rochefort, se chargeant aussi bien de l'instruction des
filles que des garçons, leur empeschent d'avoir un nombre suf-
fisant de iîlles pour en retirer leur entretien. »
De là, nécessité d'une surveillance continuelle et d'une in-
spection rigoureuse. Déjà, au sV siècle, Jean Gerson (1363-1429)
recommandait aux évéques, dans les visites périodiques de leur
diooèse, de s'enquérir avec soin si chaque paroisse possède une
école, si l'enseignement y est suflisant, et de pourvoir à l'éla-
blissenientdes écoles dans toutes les paroisses où il n'y en a pas. ^
Le concile de Malines, en Iô70, avait aussi décidé, chapitre 1":
u Qu'on ne crée aucune école si ce n'est du consentement de
l'évêque ou de son vicaire, et que l'écolàtre ou ceux qui en se-
ront chargés visitent souvent toutes les écoles. »*
i. Ilcm si schoki' hnbctildr pro jiivcnibus ; it^m qualiter inslruantur
paeri in parochia. Joamnib (ÎEiisoNrs. Trarlalas i/e inslilulione prelalorum
etcuratorum. Opéra, t. u, p. 637.
â. NulliD aulciQ omoino de novo in sti tuante r, nisi de consensu epis-
d .y Google
— 206 —
Le concile d'Aix en 1585, au chapitre De fideirudimentis et
scolis doctrinœ c/irisiianœ, ordonnait des rapports fréquents
sur le maître et les élèves, sa tenue et leurs progrès. * L'édit du
mois d'avril 1695, enregistré au parlement le 12 mai, le pres-
crivait en termes précis par l'article sxv : « Les régens, précep-
teurs, maîtres et maîtresses d'écoles des petits villages seront
approuvez par les curez des paroisses ou autres personnes ec-
clésiastiques qui ont droit de le faire ; et les archevêques et
évoques ou leurs archidiacres dans le cours de leurs visites
pourront les interroger, s'ils le jugent à propos, sur le caté-
chisme, en cas qu'ils l'enseignent aux enfants du lieu, et or-
donner que l'on en mette d'autres à leurs places, s'ils ne sont
pas satisfaits de leurs doctrines ou de leurs moeurs ; et même
en d'autres temps que celui de leurs visites, lorsqu'ils y donne-
ront lieu pour les mêmes causes, » *
Ce droit d'inspection par l'autorité ecclésiastique est unani-
mement accepté. Il était absolu, sans partage. Les quelques
essais de contt^station qu'on rencontre furent isolés et stériles.
Il fut chez nous solennellement reconnu à l'évéque par l'arrêt
du conseil d'état du 16 octobre IG'il, La cour souveraine des
salins, établie à La Uoehejle, par un édit de 1639, pour l'admi-
nistration non seulement de tout ce qui concernait les marais
salants des Sables d'Olonne, de Montaigu, de Brouage, de la
Charente, de la Soudre, de la Sèvre, du gouvernement de La
Rochelle et des iles adjacentes, mais encore pour la justice et
la police administrative, se mêlait aussi des règlements des
écoles. Le présidial, jaloux de ses droits, et qui avait protesté
contre rétablissement de la nouvelle cour, lui contestait la juri-
diction « des écoles destinées à l'instruction de la jeunesse, afin
que personne ne l'entreprenne, dont lu probité ne soit aussi no-
toire que l'expérienee connue. » L'arrêt mitd'ucL-ord les prétcn-
copi aul cjus vicorii, et a scholaslico aut atiîsquibus idonerîs incumbit
omoea inlerdum visitentur. Labue, Conc, t. xv, p. 809.
1. Scholas prii.'t«rea quam s<epissi[ne visitari tum ab eamm pr^feclis,
tum ab aliis eliain juboat, ([iiibiis id ncgolii dederil; bique ei diligeuter
referanl, cuin de omni instiluta cariim rallone cl frequoDtia eorum, qui
int, luiM de reliqui) eurumdeni sodalitatuni spiritual] progressii.
IV, 1I2J.
2. Mémoires du clergé de France, t. i", p. 981 .
d .y Google
— 207 —
tions rivales. «Et sans avoir égard aux procédures faites tant
en ladite cour que pardevaiit lesdits présidîaux pour raison des
petites écoles, sa majesté a ordonné et ordonne que la connais-
Bancc en appartiendra au sieur évesque de Xaintes ou son offi-
ciai, et fait défenses tant ù ladite cour ({u'aux dits juges prési-
diaux d'en connaître. » ^
L'arrêt du conseil d'état, 20 août 1668, pour le diocèse de
Cuhors, ordonne aux maîtres et maîtresses d "école d'obtenir la
permission et l'approbation par écrit de l'évéque et d'observer
ses règlements, avec défense aux parlements de Toulouse et de
Bordeaux de s'immiscer en rien dans le fait des petites écoles.
Même arrêt pour le diocèse d'Autun, le 12 mars 1669; pour
celui de Bourges, le 10 septembre 1681 ; et le 23 janvier 1680,
arrêt rendu à l'audience de la grande chambre du ]>arlement de
Paris, défendant « aux premier et échevins de la ville d'Amiens
de prendre connaissance, sous quelque prétexte que ce soit, du
fait des écoles, »
L'évéque, l'archidiacre, le doyen sont fidèles à ce devoir d'in-
spection et de surveillance. M. de Charmasse le constate dans le
diocèse d'Autun, et il cite, page 25, ce passage de VInstruction
pour les archiprêlrcs du diocèse, rédigée par l'évoque Roquette
en 1669; «: Ils s'informeront en ce qui regarde les maîtres
d'école : 1° s'ils se sont établis, dans les lieux où ils sont, sans
l'institution de monseigneur l'évéque, ou de quelqu'un commis
de sa part; 2° combien il y a qu'ils sont établis dans un en-
droit ; 3" s'ils sont mariés ou non ; 4° s'ils savent lire, écrire et
chanter; 5° s'ils sont bien instruits dans les principaux points
de la doctrine chresticnne, iju'ils doivent enseigner aux enfants;
6° s'ils sont de bonnes mœurs et non scandaleux; 7° s'ils n'en-
seignent pus des garçons et des lilles ensemble ; s'ils sont ap-
pliqués à leur devoir, et s'ils ont soin de faire profiter les enfants
qui sont chez eux, et de les élever dans la crainte de Uîeu. »
Aussi les procès verbaux de visites sont-ils des sources pré-
cieuses d'informations. A Coulonges, 2 le curé dit, 29 avril 1674 :
1 II y u deux niaitres d'école que j'ai trouvés ici établis, qui s'ac-
quittent assez bien de leurs devoirs; cependant ils pourraient
1. Mémuires du clenjé de P'raiire, t. i*', p. 'JU-i.
2. CouloDge sur l'Autise, 2.224 hnbitaiits, canton de Niort (Deux-
Sèvres); 1.000 ou 1.200 coiumunianls, diocèse de La Rochelle.
d .y Google
encore faire mieux, s'ils voulaient. Tous deux sont mariés. Il
n'y .1 point de innîtresses d'école, et je n'en connais point qui soit
capable de cela, n A Cliassenon, ' lu i'à avril 1074 : « II n"y en a
qu'un qui est du bourg même, qui a iî ou 7 escoliers. 11 y a long-
temps qu'il enseigne, et lai trouvé capable. Il ne sait pas chanter.
Il est marié et no tient pas cabaret. » A La Clialeigneray, ^ 38
avril ICyO: = Il y a un régent establi depuis six mois, appelé
Chatelier, approuvé de Mgr l'évêque ; lequel est de bonnes
mœurs et s'acquitte bien de son devoir, faisant le catéchisme
une fois la semaine, et n'a aucuns gages de la labrique. Il y a
aussi une fille fort vertueuse nommée Thérèse Hrangé, qui en-
seigne les filles, partie par cliarité; point gagée ; laquelle aussi
fait bien son devoir. » Au Breuil-lîarel, ^ le 1" juillet 1090 :
■ Il y a un régent nommé Ilélic Valet, marié, de bonnes moeurs,
et qui fait bien son devoir, s
Maggiolo reproduit, page 509, l'extrait suivant du rituel de
Toul en I70(): a Y a-t-il un mailrc d'école"/ Est-il approuvé?
Est-il d'une vie exemplaire? Fait-il l'oflice en soutane, en sur-
plis, avec collet et cheveux courts V Esl-ii assidu à son école ?
A-t-il grand soin de l'instruction des enfants? Leur apprend-il
à lire, à écrire et à compter, l'orthographe, le plain-chant, à
servir la messe, les prières, le catéchisme, la civilité et la mo-
destie? Sépare-t-il les petits gardons des petites filles? Est-il
soumis et obéissant au curé 'i* oMème remarque pour Rouen. Le
questionnaire de Mgr Colbert, en 1085, disait aussi : « Y a-t-il
un maître d'école? y a-t-il une maîtresse? » La plupart des ré-
ponses ont été perdues. Elles ont été conservées pour f>0 pa-
roisses; 4'2 possédaient des écoles. Dans son Iiislructiun pour
MM. ies doyens en 1091, il insérait encore cet article: ■ Us
s'informei-ont soigneusement s'il y a des écoles ; si ce sont des
vicaires qui les tiennent, ou quelles autres personnes; s'il y a
, paroisse (le 170 comuiuniaiits, diocèse de La Rochelle;
e Ue Xaiitou-Cbasaenon, S% Uabibnls, uaDton de Saint-Hilaire
des Loges (Vendée).
H. La Clialeîgnf'i'ayc en Poitou, élection de Fontenay, diocèse de La
Hocbelle, 1.2U0 euinmuniants; chcMieu de canton (Vendée), I.'Ï92 ha-
bitants.
3. Breuil-Barct, en Poitou, diocèse de La.Hochelle, élection de Fon-
tenay, 400 communiants; canton de La Cliateigncrajc (Vendée], 1.032
habitants.
d .y Google
— 209 -
des écoles pour les lilles; si les filles ne vont point dans leK
mêmes écoles que les garçons ; si les enrants n'ont point de
mauvais livres; si on leur fait réciter, tous les jours, à genoux
les prières du matin et du soir en français ; si on leur inspire Ih
modestie dans l'église et la soumission iV la maison; si on ne
les soulTre point dans le vice. » En 1750, le questionnaire est
ainsi conçu : n Si le curé a un vicaire ; — s'il fait son devoir ; —
s'il fait exactement le catéchisme ; — s'il lient les petites écoles;
— s'il y a un maître et une maîtresse d'écolle et une sage-
femme approuvée ; — s'il y a un clerc maître décole ? » '
En Aunis, le formulaire était ainsi conçu : a Articles sur les-
quels messieurs les curez répondront à monseigneur l'OvOquc
de La Rochelle dans la visite de leurs paroisses, d Nous repro-
duisons les paragraphes qui ont rapport à l'instruction : « '39,
s'il y a un maître d'école, d'où il est; 30, s'il est approuvé, et
depuis quand; 31, s'il ne reçoit point des filles dans son école;
32, s'il vit avec exemple, s'il s'acquitte bien de son devoir, s'il
est assidu à faire les leçons ; 33, s'il a soin de faire le caté-
chisme, au moins une fois la semaine ; 34, s'il chante à l'église,
et s'il a soin que les écoliers y gardent la modestie nécessaire ;
35, s'il est marié, s'il ne tient point de cabaret ; 36, s'il y a une
maîtresse d'école, si elle est mariée ; 37, si elle donne bon
exemple et s'acquitte bien de son devoir ; 38, au cas qu'il n'y en
ait point, s'informer s'il n'y a personne dans la paroisse <jui
puisse faire cette fonction ; s'il s'en trouve quelqu'une, l'y ex-
horter et luy en représenter l'importance. »
Le 13 juillet 1689, Guy de Hillerin, grand archidiacre de Fon-
tenay en l'église de La Rochelle, donne ces notes sur la paroisse
de Saint-Pierre de Mauléon : « Il y a dans la paroisse un rcgent
establi et approuvé, nommé Du Clos, séculier et non marié, à
nous connu de longue main pour cstre fort capable pour Wm
humanités, lequel a plusieurs pensionnaires et escoliers qu'il
enseigne tant par Ini-mesrae que par deux soumaîstres qui lui
aydent. Comme ils ne se sont point trouvés à notre visitte, n'en
ayant pas esté avertis, et qu'ils logent dans un lieu cscarté hors
de ville, nous nous sommes informés do leurs mœurs ut con-
duite, et n'avons rien trouve qui soit contraire à leur profes-
1. Ch. Robillard de Beaurepaire. Rtcherchei »iir Vinsiractiun yuMique
dans le diocète de lioiien avani 1789, t. ii, p. 113.
d .y Google
- 210 —
sion. Le catéchisme se fait régulièrement en leur escolle, tous
les samedis. »
Le plus souvent, les déclarations étaient favorables à l'insti-
tuteur. En 1702, le 36 juin, à Fontaine > : u II y a le nommé Jean
Lalève, maitre d'école, dont on est fort content. » A Aigre-
feuille (Charente-Inférieure), le 18 novembre 1694 : a Le sieur
curé nous aurait répondu que le maistre d'escoUe faisait assez
bien son devoir, mais n'y avoir point de maîtresse d'escoUe. >
A Chollet, * paroisse de Saint-Pierre, le 7 octobre 1723 : « Il y
a un maitre et une maîtresse d'école. Le maître se nomme Jean
Salvan, et la maîtresse Marguerite Gourdon; ils font fort bien
l'un et l'autre leur devoir; nous les approuvons pour continuer
leurs employs. »
Dans les deux paroisses de Saint-Jean de Taugon ^ et de Saint-
Pierre-la-Uonde, qui ont d'abord formé la commune de Tau-
gon-la-Ronde, puis ont été séparés, on lit, le 2 mai 1733, à
Taugon : « Les nommés Nicolas Uarbin et JeanSalvont font,
dans cette paroisse de Taugon, les fonctions de mailres d'école.
Nous leur avons permis de continuer jusqu'à nouvel ordre, le
sieur curé nous en ayant rendu bon témoignage » ; et à La
Ronde : « Il y a un maitre d'école nommé Pierre Pellerin, dont
on rend bon témoignage, et à qui nous avons donné une nou-
velle institution par écrit, d
La tenue cependant n'était pas toujours irréprochable; on le
soupçonnait déjà par la question relative au cabaret. Le 17 avril
1723, à Notre-Dame de Rochefort hors les murs : b Sur ce qui
nous a esté remontré, dît l'évêque, que le nommé Beaupré, cy-
devant soldat et à présent tenant auberge dans la paroisse de
Notre-Dame, près cette ville de Rochefort, tient les petittes es-
colles dans la dite paroisse sans notre approbation ny permis-
sion, et mesme malgré la deftense que nous lui avons fait faire
de vive voix, nous luy deffendons expressément de rechef par
1. Notre-Dame de FonUiae, élection de Poitiers, diocèse de La Ro-
chelle, 300 coiumuniaDts; cantoD de Fontenay (Deux-Sèvres), TlShabi-
•î. Chollcl,cn Anjou, élection de Mon treuil- Bellay, 2.200 communianls;
chef-lien d arrondissenienl (Maine-cl-Loirc), 13.360 habitants.
3. Tan gon-la-Ronde, 1.300 communiants; canton do Courçon (Cha-
rente-Inréric-ure], ^.361 hiibitants.
d .y Google
— 211 —
les présentes, estant actuellement dans le cours de nos visilt-s,
de tenir les dites petites écolles, ne jugeant pas à propos, poui-
bonnes et justes causes à nous connues, de_ l'approuver pour
cet emploi, qui est très important pour l'éducation do la jeu-
nesse; ayant approuvé d'ailleurs le nommé Besse qui s'en ac-
quitte dignement. Il nous a aussi esté représenté que Jeanne
Rembaud, qui tient aussi les petites écolles de filles dans la
mesme paroisse de Notre-Dame, y enseigne indifféremment et
les lilles et les garçons, ce qui est absolument contre les ordon-
nances ; nous avons defTendu à la dite Remliaud d'admettre dans
son écolle aucuns garçons, comme noua delïcndons pareillement
aux maîtres décolle d'admettre dans la sienne aucune lille. n
C'est la seule mention, du reste, d'un instituteur donnant à
boire dans sa maison. Sur ce point la réponse est toujours né-
gative, et quelquefois pour cause, comme le 7 mai 1G74, ù Frai-
gneau * : « 11 y a un maître d'école qui est venu de la paroisse
de Cherzay (diocèse de Luçon). Il est marié et ne tient point
cabaret : car il n'y en a point. Dieu merci, dans ma paroisse. »
« Si, disait Pouzaux, prieur curé de Gemo/ac en 1774, si le
maître d'école des garçons de la présente paroisse étoit yvro-
gne, joueur et de mauvaises mœurs, ou bien négligeant l'instruc-
tion de la jeunesse, MM. les prieurs, mes successeurs, lui re-
trancheront la pension de cinquante livres affectée sur le revenu
de la première fondation de 7.000 livres, et donneront les dites
cinquante livres aux pauvres, b
L'enquête était sérieuse, et afin qu'il n'y eût paa de place à la
malveillance, les réponses du curé étaient contrôlées par l'évo-
que ou son délégué. Pour plus de sûreté, on interrogeait les élè-
ves. Nous en avons vu des exemples. En voici quelques autres :
a Ledit sieur curé de Saint-Christophe ^ (1688) nous a rendu bon
témoignage du régent, duquel nous avons interrogé quelques
escolliers sur le catéchisme, qui ont assez bien répondu, a A
Charentenay, ^ même date : a Avons interrogé les enfants sur le
1. Fraigaeau, dans le Poitou, élection de Fontenay, diocèse de La
Rocbclle, I(i0 communiants; réuni à Monti-cuil, canton de Foutciiay
(Vendée).
2. Saint-Christophe, 1,02S habitants, canton de La Jarrie.
3. Chai-cnlenay en Aonia, commune de Sainl-Médord, canton de Sut-
d .y Google
— 212 —
catéchisme. Le curé en prend grand soin, n A Saint-Germain de
Marencennes, * un procès verbal de l'archiprètre Ghalmette, si-
gné le 8 mai I7i9parGrandin,cur(;,etparBrigueville, prêtre, dit:
« Avons interrogé les enfants qui nous ont paru peu instruits et
auxquels cependant on a commencé à apprendre le catéchisme
du diocèse... Il y avait un maître d'école ; mais il n'y est
plus... B
Non seulement les élèves, mais encore les maîtres étaient in-
terrogés, A Saint-Saturnin du Bois, canton de Surgères [Cha-
rente-Inférieure), en 1688, le doyen écrit : u II y a un régentque
nous avons veu et examiné, et dont M. le curé et ses paroissiens
sont contents, n A Forges, ^ le 1" mai 1699, même remarque de
i'évéque : ■ Il y a un maître d'école, dont on est content. Nous
l'avons examiné, d Dans l'île de Ré, à Ars, ^ le 4 juillet 1697 :
tt Avons examiné deux maîtres d'écoles, que nous avons trouvés
capables. ■
Usage humiliant, a-t-on dit ? c Plus d'un instituteur parmi les
meilleurs devait tremblera la pensée de cet examen rigoureux
fait en présence des Qdèles assemblés. » * Non, il n'y avait rien
là de pénible pour l'amour-propre du maître ; car cette enquête
sur la situation morale de la paroisse était générale. Le premier
qui subissait l'examen était le pasteur; l'évoque, l'archidiacre,
le doyen s'adressait publiquement à la foule, et lui demandait si
le curé remplissait exactement ses devoirs. Ainsi, Félix-Phi-
lippe de La Brosse, prêtre, docteur en Sorbonne, doyen de
l'église cathédrale de La Rochelle, vicaire général, en visite à
Vouillé, s le 25 octobre 1676, déclare ; ■ Nous avons exhorté lea
paroissiens de nous dire s'ils avaient quelques plaintes à faire
1. Saint-Germain de Marencennes, J60 communiants; 1,337 babitants,
canton de Surgères.
2. Forges, archiprêtré de Sui^res, diocèse de La Roclielle, SOO flmes,
400 communiante, 4 huguenots.
3. Ars, diocèac de La Rochelle, 3,000 âmes dont 1,400 commualants
et 25 familles de nouveaux convertis; chef-lieu de canton, 3,486 ha-
bitants.
4. Magglolo. De la condition de l'intlrucUan primaire et du mallre
d'fcote en Lorraine avant 1789, p. 501, dans les Mémoires lui à la Sor-
bonne en 4868. Histoire et philoloijie.
G. Vouillû-les-Marais eu Poitou, diocèse de La Rochelle, 930 habi-
tants; cauton (le Cliaillé-les-Marais (Vendée), 1,813 babitauts.
d .y Google
— 213 —
de ta conduite de leur curé et sil lotir rnndnit toute rassistance
qu'il leur doit, n A Itochcrort, le 19 janvier de l'année suivanle :
B Avons déclaré aux assistana les motifs de notre visite et l'obli-
gation qu'ils avaient de nous informer de l'état de leur paroisse,
et des vie, mœurs et déportemcnt de leur curé, comme aussy le
dit curé de nous advertir si ses paroissiens s'acquittent de leurs
devoirs en tant que chrétiens. » La formule est répétée dans cha-
que église. Chacun alors Taisait ses observations, le curé sur les
fidèles, les paroissiens sur leur pasteur, s'il y avait lieu. C'est
une espèce de confession publique, une enquête grave où tout
déposant, après serment de dire la vérité, est écouté religieuse-
ment, et signe sa déclaration écrite. Au Thou, le 27 novembre
1694 • « Aurions fort, dit l'évèque, réprimandé le sieur curé de
sa négligence, n Plus loin, à Airvault, * 9 mai 1700, il ajoute :
a Nous avons examiné le sieur Claude Peu, prestre, qui estoit de
l'ordre de Saint-François, et Jean Dufour, cy devant frère feuil-
lant, qui n'est pas tonsuré, et on nous a rendu de bon témoi-
gnage. » Au Breuil-Ia-Réorte, " le 10 mai 1707, Champflourdit :
0 II y a 230 communiants, point de huguenots. Par l'enquête
que nous avons faitte de la conduite du dit sieur Ernault, curé,
nous avons trouvé qu'il sappliquoit fort à son devoir, qu'il estoit
charitable; il est de Normandie, âgé d'environ 70 ans. n II pa-
rait même qu'il y avait aussi un vote : car souvent l'évoque
écrit: s Par le scrutin que nous avons fait, nous avons vu que
le sieur curé s'acquittoit bien de son devoir. t>
J'ignore si a plus d'un instituteur tremblait à la pensée de cet
examen » ; mais je sais bien que, s'il était redoutable pour l'in-
stituteur et le curé, d'abord il n'était déshonorant ni pour l'un ni
pour l'autre ; ensuite qu'il avait quelque avanlage pour le pre-
mier, et qu'il pouvait le protéger contre des abus toujours pos-
sibles. Ainsi à Mauzé, 1" mai 1718, il y a discussion entre le
maitre et le curé : « Nous avons voulu voir les maitres d'esco-
les ; et deux se sont présentes devant nous, se plaignant fort que
M. le curé les empcschast sans raison de faire leurs fonctions ; à
1. Airvault ou Oirïaui, en Poitou, diocèse de La Rochelle, abbaye
d'hommes de l'ordre de Saint- Augustin; chef-lieu de canton (Deui-
Sèvres), 1,763 habitants.
2, Breuil-Ia-Réorte, canton de Sui^ùres (Charente-Inférieure) , 702
habitants.
d .y Google
— 214 —
qiioY !c rfil ciirë répondant nous représente une ordonnance de
Mp" lévcsinic par lai|uel]e il a interdit ces fonctions à un des
maître» d'école; et le dit cure nous a aussi représenté une let-
tre (le Mb' l'cvcsque par laquelle il approuve que l'autre des dits
deux maitrcsd'écolescontinuastaes fonctions, mais avec l'appro-
hnlion de M. le curé, lequel croyait ne pouvoir approuver qu'il
continue lesditcs fonctions, regarde conséquemment cette appro-
bation conditionnelle de Mp comme non avenue, » Et le doyen
sursoit jusqu'à plus ample informé.
LVnquéte était donc aussi minutieuse que l'exigeait l'impor-
tance de l'éducation de la jeunesse. Au Breuil-Magné, canton
de lïoeliefort, le 23 novembre 169'i, l'éviique dit ; « Aurions de-
mandé aprts le maislre d'escolle, et nous auroit été répondu
que c'éloit un nommé André Germain qui en fait les fonctions,
qui n'est ici que depuis un mois; qu'il demeuroit chez le sieur
prieur (Pierre Gestin), et qu'il seroit marié à Rennes : aurions
ordonné que, quand la femme du dit maistre d'escolle viendra,
il se logera ailleurs. » Mais on ne faisait pas preuve d'une grande
rigueur; Guy de Hillerin, archidiacre de Fontenay en l'église
de La Rochelle, visitant, le 9 octobre 1686, l'archiprètré de Sur-
gères, il Ciré, • dit : o II y a un régent nommé Augran, lequel
n'a point comparu parce qu'il est encore aux vendanges. »
Ainsi les précautions étaient prises pour éviter des erreurs
inévitables ; et le maitre d'école n'était pas sans garantie contre
le mauvais vouloir ou l'arbitraire, Mauzé vient de nous en four-
nir la preuve. Restaud près de Saintes va nous montrer encore
qu'il y avait déjà des différends entre le presbytère et l'école.
Dans une supplique, 19 avril 1785, à l'intendant de La Rochelle,
Joseph Iléraud, qui à pourtant reçu du curé Fleury (6 février
1783) un certificat de communion pascale qu'il produit, expose
qu'ayant fait la classe du 1"janvier au 8 juillet 1784, il «a quitté
la dite paroisse par les ordres de son confesseur, crainste de
causé du scandallc au sieur curé de la ditte paroisse; le sup-
pliant ose se flatter qu'il a toujours passé pour un honnête
homme et a toujours rempli ses devoirs dans son état de maitre
d'école. J> 11 apporte à l'appui un certificat du syndic et des ha-
bitants. Mais le syndic. Million, consulté, écrit, en mai 1785 :
1. Ciré, 300 communianla anciens catholiques, 100
Ciréd'Aunis (Charente- Inférieure).
d .y Google
— 215 -
u Quant au verbiage de la requête du sieur Héraud coi
M. le curé, je n'y comprends ripu ; mais je (ne renferme dans le
système qui dit vulgairement que tels on connait les saints, tels
on les honore. »
Si le tort était du côté du magister, il était sûr qu'on ne le
condamnerait ni sana motir sérieux ni sans enquête. En 1740,
François Marcel est institué régent de l'écote de îîriaucourt. '
Des plaintes s'élèvent contre lui. Trecourt, curé d'Eussigneix,
canton de Chaumont, est chargé d'une enquête ; elle est défavo-
rable. Marcel est révoqué. A cette nouvelle les habitants pro-
testent avec énergie contre l'injustice de cette mesure. Marcel a
desservi 13 ans reçoit! d'Eclio. 8 ans celle d'Esnouveaux; il a
toujours bien rempli ses devoirs; ce sont des malfaisants qui
l'ont fait interdire. Nouvelle enquête. Elle établit que la pre-
mière n'a pas été sérieuse, et que les habitants n'y ont pas été
convoqués. Le bureau casse donc son premier arrêté et Marcel
est maintenu. La même année, le curé d'Oudincourt (arrondis-
sement de Chaumont, 3&9 habitants) ne veut pas donner son
approbation au choix de Nicolas Boucher fait par les parois-
siens pour directeur de l'école; il préférerait Joseph Lasscrteur.
Le bureau demande au curé les motifs de son refus ; et comme
il n'y a rien à dire sur le compte de Boucher, on lui accorde
l'autorisation.
Le ?2 septembre 1754, les habitants de Cérilly ont des re-
proches à faire à leur instituteur, Etienne Villette. « Il se fait
payer le double et triple du règlement, ne tient point les enfants
chez soi trois heures le matin et trois heures le soir, les laisse
vaguer le long des rues sans les conduire à l'église, ne se donne
point de peine, fait lire les petits par les grands, ne leur apprend
point le catéchisme, les renvoie lorsqu'ils ne payent pas le mois
suivant la taxe qu'il fait luy-mème, enfin ne fait en aucune ma-
nière son devoir. » Pour ces « abus aussy considérables » il est
destitué à la pluralité des voix et remplacé par Claude Subra,
natif de Moulins, demeurant au bourg de Buxière-la-Grue. *
Remarquons encore ce respect de l'autorité chargée de diriger
l'enseignement pour les représentants de la commune ou de la
1. 233 hBbitants,caDtoQii'Andelot,arrondisscm(!nldc Chaumont (Haute-
Marne).
2. Leiécoleê bourbonnaises avant 4791, p. 214.
d .y Google
— 216 —
famille. On les consultait et l'on tenait grand compte de leurs
désirs. Il n'clait pas facile d'imposer un instituteur à une pa-
roisse qui n'en voulait pas. Ainsi, en 1740, à Vignory, ' le curé
cl une piirtii; de ses paroissiens demandent l'approbation pour
un maili'c de leur choix. Le bureau refuse, i 11 est d'usage dans
le diocèse, répond-ii, de ne point approuver un maître d'école
qu'il ne soit porteur d'un bail en forme » ; et il renvoie les re-
quérants à une assemblée générale. L'année suivante, des difli-
cultes s'élèvent à Argenteuil ^ entre deux candidats à la maî-
trise d'école. L'un, Nicolas Geffard, se présente avec ses pièces
en règle au bureau qui l'examine et l'institue. Huit jours après,
on apprend que les diflicuttés ne sont pas aplanies. Une en-
quête est faite par le curé de Sennevoy ; il en résulte que le syn-
dic et les habitants ne s'entendent pas entre eux; et comme
(ielTard et Nicolas Longin, son compétiteur, causent ces divi-
sions, le bureau décide que ni l'un ni l'autre n'aura son appro-
bation.
XXIII
OBLIGATIONS PARTICULIÈRES ET LOCALES DE L'INSTITUTEUR. —
PRIÈRES POUR LES BIENFAITEURS. — ENSEIGNEMENT. — PHOGRAHUE
DES ÉTUDES. — QUELQUES PROSPECTUS DE MAITRES ET CHEFS d'iN-
STITUTION. — UN PEU DE CMAHLATANISUE. -- MAITRES QUI PAIENT
LEURS ÉLÈVES, — REPRÉSENTATIONS 8CÉN1QUES. — EXERCICES COR-
PORELS. — BATAILLONS SCOLAIRES.
Outre les devoirs d'état qui étaient généraux, universels, il y .
avait pour l'instructeur de la jeunesse des obligations particu-
lières résultant d'une convention spéciale. Celui qui fondait une
école, comme celui qui fondait une chapelle, une église, un mo-
nastère, imposait certaines charges que le maitre d'ailleurs était
libre d'accepter.
Le collège Saint-Louis d'Angoulème jouissait de 9,500 livres
1. fi20 habitants, clicf-licu de canloD de l'arrondissement de Cbau-
inont (Haute-Marne).
2. 594 habitants, canton d'Ancy-le-Franc, arrondissement de Ton-
nerre (Yonne).
d .y Google
— 217 —
de revenu, ù charge t d'entretenir six écoliers de I;t terre de
Ruffec. » *
A BasqueviUe en Normandio, dans la première moitié du
xvi' siècle, le prieur nommait et envoyait à l'école trois enTaiits
gratis, o Le malstre était tenu de bailler et livrer au prieur ou à
ses receveurs, le jour de pasqucs fleuries, un plat de poisson et
un pot de vin à disner. » Mais ce n'était là qu'une redevance
honorifique.
Dans le Vendômois, le principal de Sougé-aur-Braye, canton
de Savigny (Loir-et-Cher), d'après untestament fait on 1626 par
René Guestier, curé de 8ougi5, devait « procurer, autant qu'il
sera en son possible, que les enfants entendent, le matin, avant
d'aller à l'école, la sainte messe en l'église de Sougé, dont ils
reviendront avec modestie, deux à deux, à l'école ; procurera
qu'ils aient soin, après l'école du soir, de chanter le Salve re-
fftna en la chapelle du Saint- Rosaire, avec un Depro/'ïmrfîspour
le repos de son âme, en action de grâces du bien qu'il a procuré
à leur éducation ■ en faisant cette fondation, 2
Ces r6glements relatifs aux ofRces et aux prières étaient en
vigueur chez nous. Le régent devait apprendre à ses élèves les
prières du matin et du soir, le catéchisme, les conduire à la
messe tous les jours et à vêpres les dimanches et fôtes. Le curé
de Saint-Sylvain, vulgo Saint-Sauvan, canton de Burie près de
Saintes, en 1699, délivre un certificat à b Isaae Feuilletcau, ré-
gent, capable d'enseigner la jeunesse, à lire, à écrire et l'arilh-
métique, conduire au catéchisme et à la messe les jours ou-
vriers. » A Treize-Vents, le 14 juillet 1689, je trouve : « Le dit
messire René Bagucneau, prêtre, vicaire de ia dite paroisse,
tient recolle, et a environ 20 ou 25 écoliers, auxquels il tait le
catéchisme une fois la semaine et les amène à l'église tous les
jours à la messe, d Enfin, àMauzé,^ le 24 avril 1698 :ii Nous avons,
raconte Ml' de La Frezelière, fait venir par devant nous le mai-
1. ButteUn el mémoires de la société archéologique de U CharenU,
pages Liii, Lv, 1890-91.
2. Le collège de Sougé, per M. Arrondcao, sous ce titre : Un chapitre
de t'hiiloire de l'intlruclion publique dan» le Vendômois, dans \e Bullelin
de la société archéologique du Vendômois, 1. vu, 1868, p. 18.
3. SainUPierre de Mauié CD Poitou, 1.600 âmes, dont 700 communiants
et 400 huguenots ; Pierre Robert, curé. L'évêque y fait lui-même une
mission de 8 jours pour les non convertie, mais san; résultats.
d .y Google
— 218 —
tre d'ëcolle, auquoi nous avons ordonné de mener les enfants
des nouveaux convertis n la messe tous les jours et de nous en-
voyerloutcs lessemaines un oataloguo du ceux qui manqueront
tant à l'école qu'à la messe, et de recevoir gratis ceux qui seront
reconnus pauvres par M. le séncchal qui en donnera des billets
audit maître.»
J'ignore si cette obligation de la messe quotidienne était
remplie ; je n'en ai guère rencontré que ces mentions. Pour le
catéchisme, on était plus rigoureux : car à chaque instant il en
est question. Il le fallait faire au moins une fois la semaine. Je
regrette vivement di; n'avoir pas les règlements spéciaux des
écoles. On saurait exactement ce qu'était alors l'instruction
primaire. Ils existaient: car souvent on en parle. MB' de Crussol
d'Uzès renvoie à ceux qu'il a o dressés ». Mff de Champflour or-
donne de se conformer à ceux de son prédécesseur, La Freze-
lière. « Il serait bon de faire réimprimer les ordonnances tou-
chant les petites écoles et les distribuer à tous les maîtres et mai-
tresses avec injonction de les observer à peine d'interdiction, »
disent, le 1 1 mars 168tl, deux délégués de l'évéque, après la vi-
site des écoles de La Rochelle.
A Cérilly en Bourbonnais, Jan 1747, le contrat passé entre les
habitants et l'instituteur l'obligeait à tenir classe régulièrement
tous les jours de la semaine, sauf le jeudi toute la journée en
été, et le même jour l'après-diner en hiver seulement, lorsqu'il
ne se trouvera point de fête pendant la semaine. Il rapportera
un certificat de catholicité de son curé « qui contiendra qu'il a
satisfait à son devoir pascal », et obtiendra de l'archevêque de
Bourges ou des grands vicaires la permission denseigner. Il
enseignera le catéchisme tous les samedis soir; il n'instruira
aucune fille que dans la maison de ses père et mère « et sous
leurs yeux n; il assistera à la messe de paroisse les dimanches
et fêtes, où il conduira ces enfants. Moyennant quoi il sera dé-
fendu à toute autre personne d'enseigner les enfants publique-
ment ni en cachette ; le maître jouira de la maison destinée au
collège, puis de ses dépendances dont il touchera les revenus,
enfin de la dîme qui y est annexée ; il percevra, et toujours
d'avance, pour chaque mois, 6 sols pour les enfants qui <t seront
h l'a, fte, ce ; 8 pour ceux qui liront le psautier ; en français et
le latin, 10 sols: en toiifrals et qui écriront, 15 sols n; qui appren-
dront l'arithmétique, 18 sols; qui commenceront le latin, '20 sols;
qui feront des thèmes et des versions, 30 sols.
d .y Google
— 219 —
Il est bien entendu que souvent il y avait, comme aujour-
d'hui, des programmes mngiiinques. On amchititses promesses
daiiB les journaux : ■ Le sieur Itarat, (établi àKoyan, enseigne à
lire, écrire, rarilltmêlique et le latin ; il prend des enfans à pen-
sion et demi-pension ; ceux qui voudront l'honorer de leur con-
fiance auront lieu d'en être satisfaits. » * En 1786, je lis : « Le
sieur Taulois, successeur de M. Samarie, offre ses talens au
public, pour l'instruction de la jeunesse ; il se propose d'ensei-
gner l'art d'écrire, par principes. Son zèle et son activité lui font
espérer la confiance des amateurs, et tout le succès qu'il ose en
attendre ; il tient aussi une pension. Il demeure rue des Réco-
lels, maison de M"° Buisson, marchande d'ornements d'église ;
son tableau estau-dessusdeinporte. i ^ Celui-ci est modeste, un
autre est plus généreux dans ses offres : " Le sieur Delaitre, qui
tient un pensionnat à Saintes, depuis plusieurs années, ^ conti-
nue de recevoir des jeunes gens, depuis l'âge de six ans jusqu'à
douze ; ils sont nourris, couchés seuls et blanchis ; ils ont maître
de lecture, d'écriture, d'arithmétique et de langue latine, et une
instruction sur la religion deux fois la semaine ; on leur donne
des leçons de grammaire française, d'histoire, de géographie et
de danse. Le prix de la pension est de 400 livres. Si les parcns
ne veulent pas donner tous les maîtres désignés ci-dessus, il
sera fait une diminution proportionnée. » * L'année suivante, un
troisième présente au public son enseignement: « Le sieur Ter-
monia, maitre écrivain à Saintes, rue des Ballets, se propose de
tenir pension après les vacances ; il enseigne l'arithmétique, le
latin, la grammaire françoise et l'orthographe; il répétera ceux
1. Journal de Sainlonge et d'Angoumois, p, 119, 10 avril 1787.
2. Affiche* de Saintonge, du jeudi 6 juillet 1786 ; n' iivn, p. 219.
3. Voir dans la Renae de Sninlonge, vue, 336, ua amusant article de
M. le baron de La Morincric sur Delaistre, maitre de danse, chanté par
Piis, et qui libellait ainsi un reçu pour ses élèves, les jeunes Thomasde
Bardines : « Jej ReConu avoier resus de Monsieur dehardinne pour
tout Coatc aRetée jusqua séjour La somme de 175 livres pour Le Car-
tier de LapanaioDs de messieur de bardimnc cher janfant (ses enfants]
et déplus 18 liv. aCootc pour 1rs foumlturre tans pour Le maitre que
pour Les joutre chojees dons Les Cartier de La pansions sera et chus Le
premier janvier 1785. Asaintes se 2.1 Obre I78i. Delaitre. »
4. Affiche» de Sainlonije, 19 octobre 1786 ; a' ilii, page 338.
d .y Google
— 220 —
de ses pensionnaires qui iront au rollège. » ' Augustin Tous-
Raints, « instituteur l>revctd de Mt;r l'évèque », fait savoir en
outre aux parents que son rpousi? donne des soins à leurs fils :
« Je tic^ns un pensionnai à La Grande-Gorue, à un quart de lieue
de Coze, dans un endroit sain et bien aéré. J'y donne des leçons
de langue lalino et françoise, d'arithmétique et d'écriture ; mon
épouse a soin d'entretenir nos élèves dans un état de propreté, 2
et nous nous occupons alternativement à former leur cœur à la
religion et aux bonnes mœurs. Le prix de la pension est de 300
livres. . 3
o Le sieur Jnpin ptre, demeurant rue des Ballets, * à très peu
i. Journal de Saiitlonge el d'Angoumoii, 25 août 1787, p, 270, n' iiiiv,
2. « Les pensioanaires sont l'objet de soins les plus assidus ; rien n'y
est négligé pour la santé et le bien-i'tre des élèves comme pour l'édu-
cation, etc. », disait un journal du mois de septembre 1873.
3. Jour/ta/ de Saintonge, 1 septembre 1 786 ; n" uivi, page 288.
Dans le môme journal, 2 décembre 1787, page 382, les Aoî» divert in-
diquent : < Le sieur Beurlant, musicien, k Saintes, chez M. Canolc, rue
Sainl-Maur, apprend à jouer de toutes sortes d'instruments à un prix mo-
dique ; il tient de très bonne cordes de Naplcs, violons violes d'amour,
vieles et harpes ( sans pédales), cuivre, etc. et il a 6 vendre un très bel
hamacs en écorce d'arbre. »
4. Charles- Franco! s Jupin, né à Château - Porcicn (Ardennes), le 17
février 1736, de François Jupin, décédé ù l'âge de 78 ans, et de Jeanne
Prévôt, morte âgée de 52 ans ; marié le 27 janvier 1774 par Faure, curé
de Saint-Maur, à Marie-Anne Caylla, veuve de Louis-Charles Gallonde,
fut, le 14 mars 1791, élu sous-principal du coUègn et professeur d'hu-
manités, et le 9 mai, principal h la place de Pierre Dalidct. Le bureau
d'administration du collège, le 21 mars, délibéra qu' a on proposeroit à
M. Jupin, sous-priacipal actuel, de vouloir bien amener dans ledit
collège les pensionnaires qu'il tient dans sa maison, et engager la dame
Penard, sa belle-fille, à les y accompagner et demeurer avec eux pour
surveiller la propreté nécessaire ù leur conservation. » Veuf de Marie
Caylla et âgé de 58 ans, il épousa, le 5 ventftse an ii (23 février 1794), ù
Saint-Jean d'Angély où il était domicilié depuis deux ans, Marie-Thé-
rése-Ursule Jacque, âgée de 43 ans, fille de Jean-Baptiste Jacquc et de
Suzanne Genvrin, décédés, domiciliée depuis huit ans à Saint-Jean. Il
mourut à Saintes le 17 mai 1825, « homme de lettres, veuf de Harie-
Ursule Jacquc. » Entre ses deux mariages tl avait été prêtre et curé
constitutionnel de Saint-Jean-d'Angély. Dans les Musrs de la Sainlonge,
Saintes, 1825, on lit, page 44, des vers du docteur VioUaud u à M. Jupin,
ancien principal du collège de Saintes. »
d .y Google
— 221 —
de distance du collège, a l'honneur de prévenir le public qu'il
va établir dans sa maison, aussi saine que commode, un pen-
sionnat de jeunes gens où ils pourront suivre le cours de leurs
études et vaquer à toute autre occupation. Le prix de la pension
est de 400 livres pour leur logement, nourriture, blanchissage,
raccommodage des hardes et du linge. Le sieur Jupin se charge
en outre, sans augmentation de cette somme, de procurer à ses
pensionnaires des répctiteurs et niaitrcs de latin, d'i^criture et
de lecture. Son épouse veillera avec la plus scrupuleuse atten-
tion sur leur conduite et aura le soin de les instruire des prin-
cipes de la religion.» ^ Le mot relatif à l'enseignement religieux
donné par la femme est assez piquant quand on sait que Jupin
fut prêtre et curé entre deux mariages. *
En voici un autre : le catéchisme et la religion ont été rem-
placés par la mythologie, et le sieur est devenu citoyen : « Le
citoyen Crochery, instituteur de Musique vocale et de Gram-
maire française, prévient ses concitoyens qu'il vient d'ouvrir un
pensionnat.
a II donnera aux jeunes gens qui lui seront confiés, et sur le
prix même de la pension, des notions de Géographie et de My-
thologie; les répétera au besoin, lorsqu'ils auront des maîtres
de tangue latine ; leur enseignera l'Arithmctiquc ; leur appren-
dra la manière de lire correctement, et surveillera leur écriture.
D Les leçons de Grammaire française et de Musique uocafe
lui seront payées séparément.
D II ose se flatter que sa manière d'enseigner la Grammaire
mettra ses élèves dans le cas de raisonner sur les neuf parties
du discours.
B Quant à l'entretien, son épouse veillera soigneusement à ce
qu'ils soient tenus avec la plus grande propreté, soignera leur
linge et vétemens, ut fera tous ses efforts pour qu'ils soient géné-
ralement satisfaits de la nourriture.
1. Affiches de Sainlonge, 31 août 1786, p. 282.
2. Le fait De laisse pas d'être siagulier. Jupin avait un (ils : » Jupin,
père. Il II avait une bru : " la dame Penard, su helle-fiile " ; ^lait-elle
veuve f On aurait pu croire, Ii lii rij,'upur, à deux Jupin. Mais le registre
des délibérations de Saiul-Jean d'Angély ne |)ermet pas de doute sur
l'identilé du Jupin, veuf de Caylla, curé de Saint-Jean, puis Époui de
M"* Jacque,
d .y Google
B Le prix de la pension est de 460 liv.
B Les parents fourniront à leurs enfans, en entrant dans le
pensionnat, une douzaine de serviettes, deux paires de draps et
un couvert.
» Il prie les Citoyens qui recevront le présent prospectus, de
le communiquer à ceux qui pourraient avoir intérêt à mettre
leurs enfans en pensien.
11 Son adresse est maison du Cit. Ficherit, huissier, ci-de-
vant place St. Pierre k Saintes. »
Le ton ne baisse pas à Jonzac ; seulement le prix est un peu
moins élevé, 350 livres. « Le sieur Hollet, établi à. lonzac depuis
plusieurs années, continue toujours avec succès ses cours suivis
d'éducation, savoir : récriture démontrée par principes, les
langues latine etfrançoise, l'arithmétique, leschangesétrangers,
l'algèbre, les élémcns de mathématiques, la géographie, l'his-
toire, le dessin en toutgenre, et l'architecture civile et militaire.
Le prix de son pensionnat est de 350 livres pour toutes les
parties ci-dessus énoncées ; le nombre des sujets qu'il a formés
dans tous les genres, lui est un sûr garant que le public voudra
bien lui conserver sa confiance, qu'il s'efforcera de plus en plus
de mériter. Lu nombre des pensionnaires est fixé à 30 ; il prie
les personnes qui voudront lui confier des sujets de le prévenir
3 mois à l'avance, afin qu'il puisse leur garder une place. MM.
les parons sont instruits du progrès de leurs enfans dans les
différentes sciences par une note imprimée, quartier par quar-
tier. II désirerait trouver une personne capable d'enseigner chez
lui la musique et la danse ; on lui ferait un sort honnête, tant
pour sa maison que pour la ville. » <
Louis-Alexis Maillard, ancien jésuite qui dirigea le collège
de Cognac à la fin du xviii* siècle et au commencement de celui-
ci, a publié en l'an iv, chez Dupouy, imprimeur à Cognac :
« Programme ou compte renduaupublic éclairé d'une pension,
des progrès d'élèves et de la conduite du citoyen Louis-Alexis
Maillard, instituteur, dans l'enseignement des sciences les plus
utiles. B il y a encore « le aicur Filhol, maitre ès-arts de l'uni-
versité de Toulouse, toujours fixé à Cognac, pour l'instruction
de la jeunesse. •> D'abord, a il a réuni à ses leçons particulières
les vrais principes du dessin. M. Sainte-Marie, élève de l'aca-
\. Journal de Sainloii(/eel il' AngoumotJ, n'> vin, page 61; 24 février 1188.
d .y Google
demie de peinture de Paris ' dont les talent) sont connus, sera
chargé de cette partie. II fera des tableaux, des dessus de por-
tes... et des écoliers. » Mais on n'a pas oublié un accessoire
important, le costume : « Les enfants qui se proposent d'entrer
dans la pension, doivent avoir un habit bleu, revers et parement
roses, boutons jaunes et unis, veste et culotte chamois ; il se
charge de leur procurer des mailres pour l'écriture, le calcul,
la musique,, les armes, la danse, etc.. Les sujets qu'il a four-
nis au collège de Saintes et de Niort sont un garant de la solidité
de ses principes, qui ont mérité les sutTrages de MM. les profes-
seurs de ces collèges. Il se charge de leur procurer, au gré des
parens, des maîtres pour l'écriture, la musique, la danse, les ar-
mes, les mathématiques. ■ ^ L'année précédente, il y avait aussi
dans son programme c les principes de la langue latine, la géo-
graphie, l'histoire, etc. i
Le sublime du genre est donné par u Guérin, M° écrivain de
la ville de Limoges, expert aux vérifications des écritures con-
testées en justice, u 11 ■ prévient le public que, s'étant fixé en la
ville d'Angoulôme, il vient d'y établir un pensionnat où il en-
seignera les nouveaux principes de l'art d'écrire, dont il est
seul inventeur , ils sont si vrais et si simples qu'un élève est
assuré de se former en très peu de temps une bonne écriture. Il
enseigne aussi à écrire de la main gauche à ceux qui sont pri-
vés de la droite, en lettres gothique, françoise, bâtarde, coulée
et coulée-batardc, et à tirer les traits dans toute leur régularité ;
il apprend la tenue des livres, à faire des états ; démontre
1. Le sieur de Saiale-Maric... avertît que, « dd-Lcrminé b se fixer à
Cognac, il se traasportera jusqu'à sopl ou huit lieues, sans augmenter le
prii de ses portraits, tant en grsod qu'en mîgnature, et n'exigera le prix
de son travail qu'après la i-ëunioa des sufTragcs sur la ressemblance. Il
fait des tableaux pour les églises, des dessus de porte et de cheminée,
etc. Il se propose aussi de faire des écoliers. » Journal de Sainlonge, 20
avril 1788.
2. Journal de Sainlonge et d'Angoumoitf a' xiivn, p. 295 ; 14 sept-
embre 1788. — Rapprochons ce programme du passage suivant que je
copie sur un prospectus imprimé (22 octobre 1874) de M. G..., instîtu-
l«ur communal h Cognac r « En un mol, lecture, écriture, grammaire,
orthographe, style, liistoire, géographie, arithmétique, agriculture,
sciences, tenue des livres, géométrie, arpentage, cubage, langue an-
glaise et langue allemande, dessin, musique, danse, tels sont les élé-
ments de l'instruction que nous donnons, n
d .y Google
— 224 —
l'arithmétique, tant en nombres entiers qu'en fractions, selon
l'usage des Unanciers, gens de pratique, banquiers et mar-
chands. Ledit sieur observe qu'il est de la prudence des pa-
rens, qui veulent procurer à leurs enfants une bonne écriture,
de faire choix d'un maitre qui réunisse ù une si belle main,
des principes simples et naturels ; autrement les progrès sont
lents, et l'élève, après avoir employé plusieurs années à ap-
prendre, ne se trouve avoir qu'une écriture très vicieuse, qui
souvent, avec la plus belle apparence, n'est bonne qu'à préparer
des peines à celui qui la possède en se prôtant trop facilement
à des métamorphoses dangereuses; aussi n'est-il pas étonnant
de voir tous les jours d'honnêtes citoyens sommés en justice
pour reconnaître et faire honneur à des billets qu'ils n'ont point
faits. » Si je ne craignais d'abuser de la patience du lecteur, je
transcrirais en entier ce fastueux étalage de pédanterie et de
mensonge. ■ L'envie, dit-il, d'acquérir des connaissances, a
porté le dit sieur à voyager ; et les découvertes qu'il a faites, à
l'aide de son épouse qui est très forte en l'art d'écrire, et qui
fait tous tes caractères usités dans le royaume, l'ont convaincu
que le défaut de l'écriture coulée est presque général, c'est-à-
dire que la plus grande partie de ceux qui écrivent rapidement,
pour faire une m font lU, ce qui est de la dernière consé-
quence... Tels sont les principes que le dit sieur Guérin se pro-
pose d'enseigner aux élèves qui lui seront confiés. Pour ce qui
est du pensionnat, sans entrer dans un détail ennuyeux, il se
borne à dire qu'il est fourni de tout ce qui peut être utile, tant
pour la nécessité que pour la commodité. L'entretien du linge,
blanchissage et perruquier seront à la charge du dit sieur;
l'élève ne sera tenu qu'à se fournir la poudre, etc., papier et
plumes. L"ouvi:rture du pensionnat est lixée au 7 février 1788 ;
ainsi, ceux qui désireront lui confier de suite leurs enfants,
peuvent se précautionner en lui en donnant avis, parce que
lu dit sieur veut se borner à 17 ou 18 élèves aQn de mieux rem-
plir ses vues. n'A Paris, un nommé Chevalier, rue du Chapon,
se faisait fort d'apprendre le grée et le latin en six mois. Roure,
lui, annonçait qu'il enseignait la grammaire, la rhétorique,
la philosophie, les mathématiques, la tliéologio, la jurispru-
. Jourii.ll (le Sainlort'je et d'Anyot
X 28, n" lï, n janvier.
d .y Google
— 225 —
dence, la médecine, la mécanique, la fortification, la géo-
graphie, la chronologie, le blason, la jurisprudence, les ordon-
nances, les coutumes, les principes hébraïques et le droit-canon,
le tout en trois mois.
J'ai quelques quittances de ces maîtres, qui possédaient plus
d'orthograplie que Delaitre :
u J'ay receu de Monsieur Giraud curé de Selles sixlivres pour
l'enseignement de la langue latine que j'ay donné a son neveu a
Cognac le 12 avril mil sept cent quarante deux. Augieb. »
■ Je reconnois avoir receu de Monsieur Giraud curé de Selles
quinze Hures pour enseignement donné a M. son neveu dont je
quitté Monsieur le curé pour les mois de janvier, révricr, mars,
auril, may jusqu'au quinze juin de ccttre présente année mil
sept cent quarante trois. Augibr. >
En voici de Guillaume-Roch Létourneau : c'est le père d'autre
Guillaume-Roch Létourneau qui fut, en 1787, nommé professeur
de philosophie au collège de Saintes, devint en 1791 vicaire
épiscopal, directeur du séminaire d'AngoulÊme, époux (1794) de
Jeanne de Labatud, maître de pension, et mourut en 1839. (Voir,
page 212, Pierre-Louis de La Rochefouca.uld, par M. Louis
Audiat) :
a J'ai reçu des mains de monsieur Ilospitel HIs aine pour la
pention de monsieur son frérc qui a commencé à entrer chés
moi le vingt sept octobre dernier la somme de soixante six livres
pour le premier quartier angoulëme le vingt quatre janvier mil
sept cent soixante douze plus six livres pour livres scholastiqucs.
Letouknbau.
» Je reconnois avoir reçu de monsieur Hospitel de Uellair la
somme de quatre vingt sept livres un soû pour solde de tout
compte pour la pention et avancés qu'il me devoit du sieur son
fils ensemble les frais d'une commission que j'avoia obtenu
contre ledit sieur de Uellair pour oj)ércr mon payement dont je
le quitte angoulâme le vingt cinq septembre mil sept cent
soixante douze. Létourneau. »
Une phrase de celte quittance prouve que les chefs d'institu-
tions avaient quelquefois, même quand le quartier de pension
était exigible d'avance, quelque peine à obtenir ce qui leur
était <lù. *
s, par la grice de Dieu roy de France et de Navai
d .y Google
Ainsi le programme, tout à fait élémentaire pour les villages,
s'augmentait dans les villes, el au lieu de cette uniformité ri-
goureuse qui s'applique au nord et au midi, aux pays agricoles
noire huissier ou sergent royal mandons d'assigner à audience précise,
à la requête de Guillaume Roch Leslourneau, mai tintez arts et l'un des ré-
geoB du collège de la ville d'Ang"', pardevanl nos amée et féaux con-
seillers les gens tenant le siège présidial d'Angmois audit Angoulêmc, le
sieur Hospitel de Belair, procureur, demeurant aux Joncades, paroisse
de Criteuil pour être condemné en malièrc sommaire et privilégiée, de
payer au requérant la somme de quatre vingt une livres huit sols restante
dhuede la pention du sieur sonfUsentréchés l'exposant eu qualitéde pea-
tionnaire continué le vingt sept octobre dernier à raison de deux cent
soixante quatre livres annuellement, sans blanchissage qu'il devoit se
fournir en particullier, et dont il est sorti le premier du présent mois
desduction faitte de la somme de vnse livres pour quinse jours d'absence
pendant la vacance de pfiques, et de la somme de cent trente deux livres
payée par led. s''de Belair qui en aquitcncé; être aussi condemné de payer
ou remboursera l'exposant buit livresun solscavoir pour argent preste au
sieurson fils pour certains petits besoins pendant les afllches et autrement
cinq livres dix neuf sols, douse sols pour la valleur de la clef qu'il a
perdu de l'armoire qui étoit à son usage, et dont il a levé la serrur, et
trente sols payés depuis sou départ à la blanchisseuse qui en avoit un
pressant bosoin; revenant les dites deux sommes à celle de quatre vingt
neuf livres neuf sols, aux jntérêts de cette dernière somme et aux dé-
pens, sans préjudice à l'exposant de vingt quatre sols dont 11 a répondu
du payement au perruquier pour frisures et acomodeges fournis audit fils
du sieur Hospitel pendant lesdittes affiches, que l'exposant se réserve de
répéter s'il en fait l'avence. Mandons aussi de l'assigner b jour et heure
précis en la cbarabrt^ du conseil dudil sii'gc pour r'tre, attendu ce dont
s'agit, condemné par provision de faire payement fi l'exposant de lad.
somme de quatre vingt neuf livres neuf sols, aux oITi-es que fait l'expo-
sant et qu'il a toujoui-s fait de laisser prendre aud. sieur Hospitel les bar-
des ou linges qu'il peut avoir laissé dans l'ormoire dont il a été parlé ;
de ce faire donnons pouvoir et de déclarer que M° Guillaume Tureax
le jeune, procureur aud, siège occupera pour l'exposant. Donné aud.
angouicme en chaucclerie présïdialle, le vingt un septembre l'an de grflce
mil sept cens soixante douze et de notre règne le S6*.
Collationué. Reçu dix sols.
(Siy nature illisible)
Scellé Angoulème le 20 septembre 1772.
Reçu vingt sols trois dcniei-s.
LunAS pour Périer.
d .y Google
— 227 —
comme aux centres industriels, il appropriait ses matières aux
besoins des populations; et c'était facile, chaque maître Ijxant
lui-même son enseignement. Lisez les règlements faits par Ri-
chelieu pour son collège en 1638 ; c'est complet : audit collège
royal ou académie on enseignera, « le matin, la pureté de la
langue française, la poésie, la rhétorique, toutes les parties des
mathématiques et de la philosophie en français; après midy les
langues grecque et latine, et aux heures les plus commodes les
exercices qui vont à la bienséance de nostre noblesse. » Le per-
sonnel montrera quel était l'enseignement et quelle révolution
pédagogique on opérait ainsi au point de vue piiysiquo, intellec-
tuel et moral : u Un escuyer et maistre d'armes, un aumosnier ou
chapelain pour dire tous les jours la sainte messe, six maistres
pour lapicque, la danse, le crayon, les instruments, l'écriture
et la voltige ; n en outre 2 créats, G prévôts de salle et G olliciers
placés sous les ordres du directeur ; les professeurs étaient au
nombre de 8; les uns et les autres jouissaient des honneurs,
franchises et privilèges accordés aux commensaux du souve-
rain et à l'académie française.
Pour les exercices corporels 2 classes par jour, soit collecti-
vement, soit séparément ; aux jours de Tète, courses de bague,
de quintaine, exercices d'armes, u combats de barrière. >
Le programme des deux classes supérieures comprenait :
ni", les méchaniques, l'opticque, l'astronomie, la géographie;
2', physique générale et particulière, avec laphysiologie, ladiœte,
la pathologie et la méchanique. n
Le matin était consacré aux sciences, le soir aux lettres;
ces dernières embrassaient, pour les 3 classes supérieures, i les
offices de Cicéron, Virgile, César et les orateurs ; les princi-
pes de la langue grecque, l'origine et le génie des langues
grecque, latine, italienne, espagnole et française ; la conformité
et la différence qui est entre elles. » 11 y avait, tous les diman-
ches, disputes publiques par les professeurs chacun à leur tour,
etc.*
Si l'on cherchait bien on linirail, je crois, par prouver que
toutes les innovations dans l'enseignement dont notre temps se
1. Excursions à Chinon, Champignij el Richelieu, 1887, par M. l'abbé
Bossebceuf, dans le Bulletin de la société archéoloijique de Tvurnine, vu,
d .y Google
glorifie étaient conaues avant nous. On copie quand on croit
créer. Le vieux neuf est une expression qui a sa réalité. Noua
avons vu que les réclames de nos chefs d'institutions sont les
mêmes qu'au xyiii" siècle; les termes sontîdcnttques.Cen'estpas
d'hier — je dis 1895 — qu'un chef d'établissement, pour mainte-
nir le chilTre de ses élèves, en prenait un certain nombre gratis
et même payait pour eux : car un poète au xiii* siècle nous parle
de professeurs peu goûtés qui, pour avoir des élèves, les
payaient. *
On faisait déjà paraître les enfants dans des exercices publics
— les représentations scéniques étaient de règle chez lesjésuites
— pour la plus grande joie des parents. A Jarnages, dans la
Creuse, a tes écoliers du sieur Duret, maitre es arts », représen-
taient en septembre 1770, a dans l'auditoire royal de laditte
ville », une comédie. Le légataire universel, « dédiée à MM. les
magistrats et olTiciers de ta justice royale de la ville, a
A Amiens, on formait les jeunes gens à Ogurer dans des bal-
lets, dont les pères Ménestricr, Le Jay, Jouvency n'avaient pas
dédaigné, dit-on, de tracer les règles. 2
Un arrëtdu conseil royal du 16 octobre 1669 crée à Marseille
une école des enfants de langues qui fut confiée aux capucins
de Constantinoplc et de Smyrne. Elle rendit de grands services
pour le recrutement des drogmans. Elle dura jusqu'à la révo-
lution. 3
Les oratoriens à Niort, au milieu du siècle dernier, faisaient
faire à leurs élèves des promenades militaires; on y manœuvrait
comme nos modernes lycéens. Au programme des exercices
publics de 1782, figure un véritable abrégé de l'art de fortifier
les places de guerre. * « On était dans la coutume, dit un élève qui
avait alors 14 ans, Uarran de Coulon, de faire faire l'exercice
aux pensionnaires;pour cet effet, on avait une centaine de fusils
1. a Tôt magistri lieri festinabaot quodplerique eorum Doa nisi prece
vel pratio scolares habere valerent. » Jacques de Vilry, mort en 12*0,
//lî/oria occii/en/aii», p. 280; édition de 159T.
2, Mémoire» de l'académie det sciences d'Amienê, t. iïiiv (1888),
page 33G.
'■1. Bulletin /ti»lori<jue du comité des travaux du ministère de Vintiruc-
lion publiiiue, 1888, n" 34, page 121,
i. Mémoires de la sociW de statistique de iXiorl, 188D, p. 77.
d .y Google
— 229 —
de bois fort propres [et] des ('péesde môme calibre. Nous avions
aussi de fort beau?: drapenux, dont l'un valait au moin«50écuB,
avec six tambours. On priait ordinairement un sergent du régi-
ment qui était à Niort de venir nous commander. Un jour, le P.
voulut le faire faire aux pensionnaires, malgré euv; un grand
nombre, de dépit, cassèrent leurs fusils, et il en punit une ving-
taine du dernier châtiment. » ^ On voit là l'origine des bataillons
scolaires qu'organisa Joseph Lebon à Arras le 23 juin 1794. ^
D'un autre cdté, Dubuisson, principal du collège de Macbecoul,
le 9 avril 1807, demandait au ministre la permission pour ses
élèves de porter l'uniforme d'olllcier et 50 petits fusils pour faire
l'exercice. 3
Les filles recevaient la môme instruction que les garçons et
le règlement des écoles des deux sexes ne différait pas. Comme
les maîtres, les maitresses étaient nommées par l'autorité ecclé-
siastique et soumises à sa juridiction. Comme les maîtres, elles
avaient leurs notes d'inspection. A Ârs en l'île de Ré, 8 août
1715 : <i II y a 4 maîtres et une maîtresse d'écolles qui font bien
leurs devoirs. » A Saint-Aubin de Baubigné,*le6 janvier 1700:
s II y a dans ta paroisse quatre pauvres filles qui demeurent
ensemble, qui ont soin de l'instruction des jeunes filles. ■ A
Foussay, ^ le 28 septembre 1701 : « Il y a une maîtresse d'école
qui fait bien son devoir. » De môme à Vouvant le 29, ^ à La
1. Mémoiret de Garran de Coulon, année 1762, dans la Revue des pro-
vinee» de l'ouesl, i*' janvier 1891, p. 37.
2. Mémoire* de l'académie d'Arras, iv, 187 (i88i).
3. Hevae hUtoriqaede l'ouesl, p. WO, 4* année, 1888; L'enteignement
leeondaire ecclésiastiqae dsnt te dhcèae de Nanlea.
4. En Poitou, diocèse de La Rochelle, élection de Uauléon, 1.000 com-
muniants; canton de Chàtilloo sur Sèvre (Deux-Sèvres), 1.632 habi-
5. En Poitou, dioc^!)e de La Rochelle, 800 communiants, 400 hugue-
nots ; cure valant 300 liv., prieuré 200 llv ; litulHire l'abbé de La Roche-
jaquelein ; loua deui li la nomination do l'abbé de Bourgueil ; canton de
Saint-Hilaire des Loges (Vendée), 1.497 habitants.
6. En Poitou, diocèse de La Rochelle, 600 communiants; canton de La
Châtaigneraye (Vendée), i.3l4 habitants.
.y Google
- 230 —
Verrie *, le 2 juillet : « Nous avons approuvé la dame Mathu-
rine Rctailleau, ^ pour lenir les petites écoles des filles dans
cette paroisse. » A Courçon [Charente- In Té rieure), le 8 décembre
1694 : v Aurions demandé s'il n'y avoit pas de maistres d'école,
mais y avoir deux filles qui auroient soin d'enseigner les en-
fants, n A Saint-Laurent de La Prée, eanton de Rochefort, 700
communiants, le lOseptembre 16A8, nous lisons : « Il n'y apoint
de régent, mais seulement une Tilic nouvelle convertie qui tient
escolle et enseigne le catéchisme du diocèse, laquelle, à ce que
nous a dit M. le curé [Pierre Favreau], est de bonnes mœurs et
assiste h la messe. > De même à. Mau/é : o II y a aussi deux
sœurs qui tiennent école de filles et qui font bien leur devoir. »
En 1786, 25 janvier, le doyen de Marsilly en Aunis constate
que M'" Monbail « n'a pas fait une seule foy la classe » cette
année, mais qu'en revanche « M"" Elisabeth Vaché, nommée
au commencement du mois de mai par Mgr l'évéque de La Ko-
chelle pour l'instruction des pauvres filles, a trës exactement
rempli son devoir. » A Surgères, le 6 mai 1718, ce sont des
religieuses : « Il y a un établissement dans la paroisse de deux
filles de la Charité, dont la principale obligation, qui leur est
imposée par la dite fondation, est d'instruire les jeunes filles,
dont elles ont ordinairement 60 à 80 qu'elles instruisent par-
faitement bien, et ne laissent pas, outre cela, d'être un grand
secours pour les malades. » On reconnaît là les filles de Saint-
Vincent de Paul. Il en est ainsi à Marans, ^ le 15 août 1702 :
« Il y n trois sœurs grises qui tiennent les petites écoles de
filles, qui font très bien ; avons visité leur école. »
En général, les écoles de filles sont mieux tenues. Elles sont
aussibeaucoupmoinsnombreuses. Cela vient d'abord dece qu'on
exige moins de culture intellectuelle pour la femme, et de ce
que les filles vont souvent aux écoles de garçons, enfin que la
1. Saint-Maixent de l.a Vcrrio en Poitou, diocèse de La Rochelle,
éicclion de MaulêoD, 1.100 commun i a uts ; cantoD de Mortagne sur Su-
vre (Vendée), 2.125 habilants,
2. Elle ôtait certainement parente de Jacques Retailleau, SO ans, de
Jacques Retailleau, ancien curé, 66 ans, tous deux de ce diocèse; Pierre
Mectuneau, vicaire, S>5 ans, du dioc(>scdu Mans.
3. Maraits en Aunis, 2.200 communiants et 20 famitlt-s de nouveaux
convertis, faisant environ 100 personnes; arrondissement de La Ro-
clieUe, i.'63i babitaDts.
d .y Google
— 231 —
condition d'une institutrice est fort difficile dans une paroisse.
Encore maintenant, il y a une dlirerence entre les deux sexes
pour le nombre des illettrés.
Une prescription commune aux maîtres et aux maîtresses,
c'est, nous l'avons dit, la séparation des sexes. Dès 1357, à Pa-
ris, il était défendu aux unes de recevoir des garçons, aux au-
tres des iilles, ' sans une dispense du chantre. En 1590, Pierre
de Gondi, évèque de Paris, et, après lui, François de Gondi
(mandement du 8 janvier 1641) et Ilardouin de Péréfixe (1666)
renouvellent cette défense, mais avec un certain tempérament.
Les écoles mixtes ne doivent être tolérées que dans les petites
paroisses où les ressources manquent pour établir deux écoles,
et encore grâce à de sages prëcaulions : a Quant aux paroisses
de la campagne, dit Jean-François de Gondi, dans lesquelles il
n'y a pas assez d'enfants pour occuper et entretenir un maistre
et une maislressc d'école ensemble, nous ordonnons que les
garçons et les filles soient instruits dans des lieux séparez ou à
des heures différentes, » A Paris, où la nécessité n'existe pas,
les contrevenants sont punis de quatre livres parisis d'amende
au profit de l'hôlel-Dieu, et, en cas de récidive, privés de leur
charge. ^ Plus tard, le taux de l'amende s'élève à 50 livres, fl
est même défendu aux maîtres et maîtresses d'école d'habiter
dans la même maison, « s'il n'y a plusieurs entrées et diverses
montées entièrement séparées, et ce pour éviter aux riottes et
mauvais déportements qui en peuvent arriver. »
Les infractions nombreuses à cette loi prouvent qu'elle n'était
guère observée ; et je crois que les curés sur les lieux, chargés
de la faire respecter, ne le faisaient pas avec une rigueur ex-
cessive.
1. Nulla mulier liahcnt nisi filios absque dispensatione cantoris, nec
magisler, nisi pueros, nisi de rjusdem dispeDsationc. Marlin Sonnel.
iîlatuU et r^ijlemenli dex petites fentes... de Paris, 1672.
2. OrdoDnance de M. Michel Le Masie, chantre de Notre-Dame, tS no-
vembre 16SS.
d .y Google
XXIV
ÉGALITÉ DE TRAITEMENT POUB TOUS LES ENPANTS. — CORRECTIONS
ET CUNITIONH. — l'ORBILIANISUE. — LE FOUET POUR LES PRINCES
LOUIS XIII, LE DUC DE UOUBGOGNE, ETC. — tlBCOMIIANDATION A CB
SUJET.
L'enfant devait être traité avec égard et le Tna.Ttma debetur
jniero reverenlia du riictcur païen était devenu une loi du chris-
tinninme. Le promoteur des écoles de Paris, en 1672, Martin
Sonnet, avilit rcnTertné tout le code profesBoral dans ces simples
pacoles adressées aux maîtres et maîtresses : « Souvenez-vous
quevousdevezavoir la charité, et aussi que vous devez enseigner
les pauvres garçons aussi bien que les autres ; Dieu sera votre
récompense et bénira votre école, si pauperes ev3.ngeliza.ntuT. >
Yves de Marbeuf, évéque d'Autun, en réimprimant (1785)
le règlement des écoles pour le diocèse d'Autun, publié en 1685,
ordonnait : que le curé de la paroisse avec les habitants choi-
siront le maître d'école ; que les petits garçons ne soient jamais
réunis aux petites filles ; que les uns soient enseignés par un
maître, les autres par une femme de piété, sous peine d'excom-
munication; que les maîtres fassent le catéchisme deux fois la
semaine; que la classe du matin soit commencée, celle du soir
terminée par la prîËre ; que les archiprëtres et les archidiacres
inspecteraient les écoles ; qu'un salaire, argent ou nature, serait
attribué à l'instituteur; enfin que les maîtres recevraient ■ les
pauvres avec la même allectîon que les riches », et auraient un
égal soin de leur instruction. Négliger les enfants indigents fut
la cause de la révocation du régent à La Rochelle en 1709.
Le règlement du grand chantre, à Paris, Claude Joly, était
très minutieux. La classe se fait de 7 heures à 1 1 heures du ma-
tin ; le soir de I heure 1/4 en hiver et 1 heure 3/4 en été, à 5 heu-
res en été, à 4 heures en hiver ou 4 heures 1/4 ; les petits en-
fants peuvent n'arriver qu'à 8 heures. Tous apportent de quoi
déjeuner et goûter; le maître leur fait dire !e Benoiixciie et
les Grâces. La salle sera bien éclairée, bien aérée ; elle aura
26 pieds de long, 17 à 18 de large, possédera une cheminée
spacieuse de 12 pieds au moins et, s'il se peut, sans jamba-
ges, afin que plusieurs enfants puissent à la fois s'y venir chauf-
fer à tour de rôle. Il y aura des bancs, tables, porte- manteaux,
d .y Google
— 233 —
tablettes pour les livres, tableaux |>oiir lîrrire, quelques images
de dévotion. LeB objets de récompense sont de petits livres, des
médailles, chapelets, images; • les Images pourront estre si-
gnées du maintrc pour leur sauver le Tout^t, une, deux ou trois
fois, excepté pourtant pour les fautes d'église, la désobéissance
à la maison, un larcin, des impunités qui sont des cas irrémis-
sibles. » Pour exciter l'émulation : places des compositions,
banc d'honneur, partage de la classe en deux camps rivaux. Les
bons escolicrs sont nommés visiteurs pour aller dans les famil-
les s'informer de In conduite do l'enfant; il y a des répétiteurs,
des intendants, des lecteurs, un aumosnicr, « pour recueillir,
après le déjeuner et le gouster, ce que les écoliers voudront vo-
lontairement donner pour tes pauvres. •
Le maitrc sera indulgent d'abord, puis sévère et enfin inexo-
rable. Il ne faut pas user de correction violente, o estant meil-
leur d'exciter les enfants plust6t par amour, émulation et dou-
ceur que par crainte et rudesse. « Mais après, on emploie la cor-
rection, deux ou trois fois. Puis, s'il y a obstination pour la même
faute grave, l'enfant est remis aux parents, « parce qu'il ne s'en
suivrait aucun profit de les traiter plus rigoureusement. »
Les punitions usitées sont la place de l'âne réservée aux pa-
resseux incorrigibles, la prison pour quelques heures, les ver-
ges sur tes mains et le fouet. Le fouet surtout joue un grand rdie
parmi les châtiments; c'est le plus fréquemment employé. On
voit souvent les écoliers payer eux-mêmes les verges pour se
faire fouetter. ATroyea, outre la rétribution mensuelle, les éco-
liers payaient encore, filles et garçons, 6 sous 6 deniers par an
dont une moitié était consacrée à l'acquisition de pelles, balais,
etc., et l'autre à l'achat des verges. Une des principales fonc-
tions du portier, selon l'article 48 du règlement de 1436, était de
les faire servir. Or, le portier était choisi parmi les élèves, de
même que les pHmilifs, écoliers pauvres mais vigoureux, char-
gés, moyennant exemption de la taxe scolaire, des soins de pro-
preté et des autres corvées, • coutume maintenue à Troyes jus-
qu'à nos jours, » dit M. Boutiot *, et en bien d'autres endroits,
ajouterons-nous.
t. Théophile Boutiot. Hitloii-e de i'imtraction publique et populai,
A Troye» pendant la quatre derniert siècle», p. 21.
d .y Google
— 234 —
N'oublions pas que le roi de Fr;ince i^lait, selon Guy Coquille, '
le premier boursier au collège <li> Champagne, plus tard collage
de Navarre, fondé à PariH en 130} |)ar Jeanne de Navarre, épouse
de Philippe le Bel, en faveur de soixanle-dix pauvres écoliers,
et que la bourse du royal élève servait à payer les verges dont on
usait dans l'établissement pour ses eamarades.
Ce fouet et ces verges étonnent maintenant notre délicatesse.
Alors on n'y regardait pas de si près. Le fouet était pour tous,
aux champs comme à la ville ; bourgeois, paysan, riche et pau-
vre, reçoivent les verges.
Et la garde qui veille aux barrières du Louvre
N'en défend pas nos rois.
Henri IV avait été fouetté ; il le rai>pelle le 1 \ novembre 1607,
dans la lettre suivante à \n gouvernante do son fils, et Louis XIII
fut fouetté : ■ Madame de Montglat, je me plains de vous, de ce
que vous ne m'avés pas mandé que vousaviés fouetté mon fils;
car je veulx et vous commande de le fouetter toutes les fois qu'il
fera l'opiniastre ou quelque chose de mal, saichant bien par moy-
mesmc qu'il n'y a rien au monde qui luy face plus de profict
que cela; ce que je recognois par expérience m'avoir profité;
car, estant de son aage, j'ay esté fort fouetté. C'est pourquoy je
veulx que vous le faciès et que vous le lui faciès entendre. A Dieu
M"" de Monglat. CcxiiiJ' novembre à Fontainebleau, IIenhi. » ^
Louis XIV laissa fouetter son fils. C'était le grave Monlausier
qui était, selon sa propre expression, u l'exécuteur des hautes
oeuvres, » et cela en présence de Bossuel. '
1. Guy Coquille. Histoire du Nivernais.
2. Leilres misuees d'Henri IV, t. vu, p. 385.
3. Il faut lire ce que raconte de vraiment incroyable Duliois dans ses
Mémoires, année 1671 ; « Pendant votre absence, M. de Monlausier m'a
donné un si grand coup de fêrulle par ic bras que je l'ay encore tout cn-
gourdy. Il me mnllraîle kÎ fort qu'il n'y a plus moyen de iliner. i'... Le
mardi 4, au matin, M. de Montausier Je Jjallil de quatre ou cinq coups
de férulles cruelles, au point qu'il estropiait ce cher enfant. L'aprÈs di-
née fut encore pire... « Le soir... au prier Dieu... ce précieuï enfant di-
sait l'oraison dominicale en français; il manqua un mot; M. de Montau-
sier se jetta dessus luy ft coups de poing de toute sa force ; je croyais
qu'il l'assommerait... Il le fit rccommancer et ce cher enfant fit encore
la même faute, qui n'estoit rien. M. de Montausier se leva, luy prit les
d .y Google
— 235 —
Or, en autorisant ces peines corporelles, i'ëglise voulait que
le maitre cherchât dans le châtiment, non point unf vengeance,
mais l'amendement du coupahie par le repentir et l'expiation ;
aussi le maitre doit-il être <r modéré aux chastiemens et correc-
tions. Il ne se laissera emporter pour quoy que ce soit à la co-
lère, de peur que cela puisse causer de l'exeJis au chastiment, et
ne se servira jamais contre les cscoliers de paroles aspres, en
les tutoyant ou frappant et injuriant sans raison cl sans consi-
dération. 0 El le vént'rable Fouricr, curé do Mattaincourt, en
fondant la congrégation de Notre-Uame pour l'éducation des
filles, recommandait aux religieuses de ne pas oiïenser les en-
fants de la religion réformée : a Traitez-les charitablcnient, di-
sait-il ; ne permettez pas qu'on les moleste ou qu'on leur fasse
quelque fâcherie; ne les sollicitez pas ouvertement à quitter
l'erreur ; ne leur parler: pas contre leur religion. Louez leur di-
ligence si elles apprennent bien, et donnez-leur pour prix non
pas des images, mais quelque papier, quelfjue belle plume ou
autre chose semblable, n
Tout ne pouvait être prévu dans les ordonnances générales.
Pour les cas particuliers on décidait selon l'occasion. Ainsi les
maîtres allaient souvent donner des leçons dans les maisons par-
deux mains dans sa droite, le traîna dnns le grand cnhinel où il faisait
ses étndes, et là lui donna cinq férules tic toute na force,.. Il osloil tou-
jours gourmande et traité de frippon et de gallopin... » Le prince était
doux, mais paresseux et opiniâtre, peu intelligent du reste. Ces bruta-
lités ne lui firent aimer ni ses maîtres ni leurs leçons, u La manière rude
avec laquelle on le forçait d'étudier, dit Mx>° de Caylus, lui donna un si
grand dégoût pour les livres qu'il prit la résolution de n'en jamais ou-
vrir quand il serait son maitre; et il a tenu parole, n (SoufeniVs de M"'
de Caylus). — Au contraire, les petits-Pls de Louis XIV étaient traités
avec une douceur qu'avaient déjà recommandée Montaigne (Essais, li-
vre 11, ch. viH)et Locke [ii, eh. m, 544). . .lamais, dit un manuscrit de 1696
sur la manière dont on él&ve les enfants de France, jamais M. le duc de
BauvIUier p'a donné ni Touct ni férule à aucun des trois princes et il pré-
tend que ces sortes de punitions ne conviennent point à des enfans de
ce rang là, et il ne songe au contraire qu'à s'en faire aimer afin de leur
cstre utile, et il les trailte avec la dernière douceur; cependant il y a un
certain nombre de punitions qui se succèdent les unes aux autres dont il
se sert h me«mc qu'ils font quelque faute. » Cité par M. A. Charma, De
l'éducation donnée aux enfant» de France, pelilt-fUi de Louis XIV, dans
les Mémoire» la» A la Sorbonne en 4865, page 8.
d .y Google
— 236 —
ticuliéres. Je vois cependant Etienne de Champflour l'interdire,
le 4 mai 1707, aux instituteurs de Roclieforl, parce que l'école
publique en était négligée. « Sur ce ijui nous en i\ esté remontré
qu'il y a des personnes qui s'ingèrent d'enseigner et tenir les
petites écolles d'eux-mesmes, sans iiostro permis'sion, et que
parmy ceux el celles qui sont approuvés de nous pour cet employ,
il s'en trouve qui enseignent indistinclemcntdca garçons et des
filles dans des maisons particulières, ce qui est tout à fait contre
les règlements de nostre diocèse, nous avons défendu et défen-
dons par CCS présentes à touttes personnes de s'ingi'rcr d'eux-
mêmes à tenir les petites escollos sans avoir nostre approbation
par escrit, sous peine d'estre procédé contre eux par les voyes
de droit; comme aussi nous défendons aux maitres d'écolles
approuvés de nous d'enseigner des filles et aux maîtresses, des
garçons ; et leur ordonnons d'avoir des éeoUes publiques et non
d'aller dans des maisons particulières, attendu que cela les
empêche de vaquer à leurs éeolles comme ils sont obligés, et ce
sous peine d'inter.dit ; au surplus ils se conformeront en tout
aux règlements faits sur cela par feu fAu de La Frezelicre, nostre
prédécesseur, »
AVANTAGES. — THAITEtIBNT. — RÉTBrBUTION SCOLAIRE. — TAUX DE
l'ÉCOLAGE. GRATUITÉ POUR LES PAUVRES. CONDITIONS DU
CONTRAT. — MISÈRE DE QUELQUES UA1TRE3.
En retour de toutes ces obligations, quels étaient les avanta-
ges de l'instructeur de la jeunesse ? Quelle était sa situation
matérielle ? De quoi vivait-il ? Sa position n'était pas brillante,
i) faut le dire. Etait-elle plus misérable que maintenant? Â-t-elle
beaucoup changé ? Remarquons d'abord que ce n'est pas dans
l'instruction publique et par l'instruction publique que l'on de-
vient riche ; et nul même de nos jours ne se fait instituteur pour
devenir millionnaire. L'éducation de la jeunesse est toujours un
métieringrat, peu lucratif. Soldat, prêtre, instituteur, voilà Iroia
métiers, ministerium, qui exigent le dévouement le plus complet
sans retour. Qui donc ici les pourrait rétribuer dignement ? Or,
avant la loi de 1833, pas plus qu'après, on n'a songé à donner au
maitre d'école la fortune ou môme l'aisance. Il avait, il a de quoi
d .y Google
— 237 —
ne pas mourirde faim. On améliore son traitement chaque jour,
on augmente ses émoluments un peu avec l'augmentation suc-
cessive des objets de première nécessité. Or, cela se Taisait
déjà, ie ne crois pas que la situation ait beaucoup changé au
fond; mais la forme a notablement varié. I^es uns prétendent
que tout était mauvais chez ce pauvre maitre décole courbé
péniblement sur son rude labeur, abruti par le despotisme,
jouet du caprice, et trainant pour un maigre salaire une exis-
tence précaire et misérable. < s Us s'elTorcent, dit Fayet, de le
I. Dans un mémoire couronné au concours d'ÎDBtt tuteurs sur ce sujel,
Élal de l'intlruction primaire en Sainloitffe et en Aani* anaal et aprèi
4789, ie Mb:
V Dans ce passé déjà loin, que trouvons-nous ? Des maitres peu in-
struits, peu payés, tenus ca laisse, souvent indignes et toujours méprisés ;
un enseignement sans ordre, machinal, énervant, réduit aux éléments
et eux exercices de mémoire ; des écoles au triste aspect ; un maitre
souvent bourru, usant et abusant du fouet ; et, comme conséquence de
tout cela, une ignorance profonde qui entretient nombre de préjugés et
de grossières superstitions.
H De nos jours, les instituteurs sont tous formés, ou presque tous, à
bonne école, instruits et d'ailleurs surveillés et éclairés, membres unis
d'une très grande famille, mieux rétribués sinon suffisamment, d'une
excellente moralité, entourés par conséquent de considération, aimés
pouf les services qu'ils rendent ; un enseignement méthodique, raisonné,
mettant en jeu rintelligence, a'attachaut à développer de front toutes
les facultés ; t'écote est ouverte à tous, et tous doivent la fréquenter ; le
maître est sévère peut-être, mais on le respecte et on l'aime; des récom-
penses sont accordées, les punitions n'ont rien de dégradant ', comme
résultat, des études plus complètes, une instructioa plus étendue, des
mCBurs plus douces. >
Le contraste est frappant, et l'opposition complète. Hais le tableau
d'un côté, n'est-il pas poussé un |>eu au noir, et de l'autre l'idylle est-
elle aussi riante 1 et, comme dans le plus beau paysoge, ne s'y cacfae-t-il
pas quelque serpent sous l'herbe ? En tous cas, puisqu'il fallait un paral-
lèle, doit-on s'étonner qu'il soit tel"? J'aurais bien voulu voir que ce
candidat ne donnât pas la note optimiste, et qu'un instituteur, à part
une modeste i-éserve sur le traitement encore insuffisant, ne trouvât
pas ses collt^gues contemporains instruits, moraux, considérés, chéris,
ïélés! En 18G0, un inspecteur d'académie, devenu depuis un personnage,
traitant dans une thèse des idées politiques de saint Augustin, conclut à
Napoléon III. C'est là le danger ; mime quand la conviction est sincère,
d .y Google
représenter comme un type d'ignorance et de méchanceté,
d'ineptie et de dégradation, incessamment courbé soua le joug
de la supiTstition et du Tanatisme, et livré sans déTense à la
mercides volontés du clergé et des caprices des familles; calom-
niant ainsi, en même temps, les pères de famille, le clergé et
l'ancien maître de la jeunesse. La conclusion qu'ils tirent una-
nimement, est que l'ancien maître d'école n'a rien de commun
avec l'instituteur actuel a élevé à la dignité de Tonctionnaire
public. B '
Voyons donc, non pas les arguments et les phrases, mais les
Taits. Le lecteur comparera le présent et le passé; il décidera lui-
même si, au point de vue matériel, il est beaucoup plus avanta-
geux d'être instituteur que maître d'école, et, au point de vue
de la dignité morale, si l'ancien instructeur de la jeunesse est de
beaucoup inférieur ù son collègue actuel devenu parfois cour-
tier électoral ou agent d'un maire qui change au gré de la
politique.
Le régent vivait d'abord de son école comme le prêtre de l'au-
tel. Il touchait de chacun de ses élèves une somme qui variait
selon les pays et aussi selon les temps, plus forte à mesure que
diminuait la valeur de l'argent, comme aujourd'hui. D'après le
règlement de 1407, à Montauban, les petits enfants apprenant
l'alphabet, les sept psaumes et les matines, s'ils ont un maître
particulier parce que les écoles ne leur coûtent rien, paient 2
sols; et, s'ils n'ont point de maître particulier, Sdeniers; les en-
fants qui apprendront les parts ou rudiments, et les auteurs,
5 sols, s'ils ont un maître particulier; et dans le cas con-
traire, 1 sol 4 deniers; ceux qui apprendront les règles et la
grammaire, 18 sols pour le premier cas ; 1 sol 4 deniers, pour
le second; pour ceux qui éludi<M'ont la logique, la philosophie,
Cicéion, Virgile, Tércnce, Doèce, 15 et 10 sols. Jusqu'en 1528,
leprîncipalavait pour appointements les» collectes», rû tribu tion
scolaire qu'il p;irtageait au prorata entre lui et les régents. Dès
1497, les consuls avaient lixé la rétribution suivant l'importance
même quand la conclusion est vraie, il semble toujours que l'écrivain
sacrifit^ à la mode, ù l'opinion i-i'-gnante ou omcielie.
Noie sur l'inslraction i-rimaire en Sainlomjf-Auaa avant 4789. (Par
Picard, 1891, in-8",)
l.A. Fayet, p. 130.
d .y Google
— 239 —
de la classe et obligé le principal à recevoir gratuitement les
religieux des quatre couvents de la ville, dominicains, au-
gustins, carmes et cordeliers, qui appartenaient aux ordres
mendiants. En 1528, les consuls accordèrent au principal, Jean
Maurus, comme équivalent de la rétribution des écoliers indi-
gènes, 30 livres tournois, à condition d'enseigner gratuitement
les enfants de la ville et de la juridiction et ceux qui y étaient
domiciliés depuis cinq ans. Les collectes perçues sur les étran-
gers furent laissées aux maîtres es arts. L'orateur eut 150 livres
tournois. En 1549, le traitement du principal fut élevé à 100 liv.
a pour le salaire des enfants et cscoliers natifs et habitants de
la dite ville et juridiction d'icelle tant seulement. » Les écoliers,
au nombre de 1 .200 à 1 .500 alors, payaient 2 sous 6 deniers par
mois. '
En Béarn, d'après les actes publiés par M. le vicomte Séru-
rier, ' plusieurs petites paroisses se réunissaient pour avoir un
maitre à qui elles donnaient le logement, la rétribution scolaire
et 100, 110 livres, et môme 200 à Pau,dans la seconde moitié du
xvi'siècle. ALaruns, en 1592, les enfants qui écrivaient, payaient
« nau ardits et les autres sicys ardits. n L'ardit valait deux
liai'ds; c'était trois sous et quatre sous etdemi, et le maitre rece-
vait 1 15 livres de traitement, outre le logement. Une ordonnance
de Bertrand de Boucheporn, intendant de Pau, 16 avril 1789,
condamne la paroisse de Jurançon à payer au maitre 240 livres
par an, moitié par les pères de famille, moitié par la paroisse.
A Arliguelonne en 1602, il a 14 livres de gages; 20 en 1708; 22
en 1759 ; à Caubios en IG63, il touchait 12 écus. Abidos octroie
45 livres à CaJianot, en vertu d'un arrûl de la cour.
A Mouroux, arrondissement de Lectoure (Gers), une associa-
tion d'habitants faisait au maitre un traitement de 110 livres sans
compler le logement, la salle de classe et la rétribution de cha-
que élève. En 1008, c'était seulement 60 livres tournois payées
par la paroisse, et 10 éeus 30 livres en IC22. Près de là, à 3olo-
miac, arrondissement de Lectoure, c'était 100 livres; à Aubiet,
arrondissement U'Auch, en 1577, 40 livres; le régent obtient,
i . Devais aine. Les écoles publii/aes à Monlauban du ï° au xvi« siècle,
p. 18.
2. L'inairuction primaire dans la région des Pyrénées occidentales, spé-
cialement en Béarn (1385-1789], p. 29 et suivantes.
d .y Google
— 240 —
en 1578, d'avoir 60 livres comme jadis. Le salaire resta ainsi
jusqu'en 1739 où il s'éleva du coup à 150 livres, conrormément à
la déclaration du conseil du roi de 1698. Un certain nombre
d'enTants étaient admis gratuitement, après avoir été désignés
parles consuls; il était de 6 au milieu du svii' siècle. Chaque
élève payant donnait par mois au maître 5 sols tournois. « Le
dit Idrac, porte un contrat du 15 juin 1631, prendra des enrants
qu'il enseignera, comme il est accoutumé de Taire en suivant
leur capacité, savoir: les moindres àcinq sols, ceux qui appren-
nent l'alphabet ; et ceux qui lisent et qui écrivent huit sols par
mois; et les aultres ce qu'il s'en accordera. En ce cas il y en
aura de pauvres nécessiteux jusques au nombre de six; il aéra
tenu de les enseigner sans aucun droit de collecte, » *
Les jurats à Pau accordent en 1595 deux cents livres par an
au régent et 100 livres à son adjoint, sans compter les mois
d'école, trois sous tournois par mois pour les grands, deux sous
pour les petits. ALarunsen i59û, ils ne donnent que cent livres,
un B logis francq >> et la rétribution scolaire, « nau ardits de los
qui escriban et seis ardits de quers qui no escriban ; » en 1592,
ils donnent 115 francs ; cent francs à Lucq en 1576, avec u lou-
gis onest francq* et a lo cellary lexeptat deus enfants praubes.s
Aigurande, dans l'Indre, n'avait pour l'entretien de son école
que la rétribution des élèves jusqu'en 1770. Alors les pères de
famille, comprenant la nécessité de l'instruction et voulant
s'assurer de bons maitres, se réunissent, le 11 mars 1770, en
l'auditoire de la ville et paroisse de Notre-Dame d' Aigurande.
Plusieurs personnes de lun et l'autre sexe souscrivent une
somme pour neul ans consécutifs, 904 livres 5 sous. Ce règlement
dura jusqu'en I(j27. Le capital s'élevait à 8.000 livres, réduit à
6.000 par suite d'un remboursement fait en assignats. ^
Un contrat passé, le il novembre 1570, entre les consuls et
trésorier de Vencc avec M* Pierre Olivier, originaire de Huelz,
au diocèse de Nice, pour l'entretien des écoles de la ville de
Vcnce, pour l'année commençant et linissanl à la Saint-Michel,
assure à Olivier une rétribution de 25 écusde la valeur de 4 flo-
1. lieclterche» sur l'enseitjnemenl primaire liant nos contrées avant
47S9, pur M. l'abbù H. Llubord. Hevae de Gnacixjne, t. xix, 7" livraison,
juillet 1873, p. 3IS.
2. Voir (/ne ijuerre ik 30 ans, par A. Fayel (18S6).
d .y Google
— 241 —
rîns chacun, payables en 4 termes égaux, avec cette réserve
que si, d'après l'ordonnance de Moulins qui obligeait les cha-
pitres à fonder et entretenir les écoles, le chapitre était tenu et
le faisait, eux consuls ne donneraient rien. Olivier percevra
1 sou par mois pour les petite enfants et 4 soua pour les plus
avancés et pour les étrangers. Le mois commencé est dû en
entier. *
D'un accord entre le recteur et les professeurs des écoles de
Romane (Drame) en 1406 dans les minutes du notaire Gayte,
de Romans, il ressort que, dès les premières années du xv*
siècle, il y avait dans cette ville une sorte de collège dirigé par
un recteur, recfor scolamm grammAticalium, et dans lequel
enseignaient un certain nombre de proresseurs, baquellarii, qui,
payés par leurs élèves, donnaient eux-mêmes une rétribution
au recteur. Ces professeurs étant tous logés dans le collège,
bien que vivant séparément, ils avaient pris l'habitude d'avoir
chacun des élèves internes, etc'eat pour réglementer cet usage,
comme aussi pour faire cesser l'abus des congés, qu'ils convin-
rent, le 21 août 1406, que désormais les redevances payées
par les élèves internes seraient mises en commun, pour le pro-
duit en être partagé trois fois par an entre le recteur et les pro-
fesseurs, et que dorénavant aucun professeur ne pourrait accor*
der de congé extraordinaire à ses élèves sans le consentement
de tous les autres. ^
Dans les Landes, où les enfants n'allaient en classe qu'un ou
deux ans, quelques uns même seulement au moment de la pre-
mière communion pouryapprendre les prières et le catéchisme,
lire, écrire et calculer, la rétribution variait suivant que l'enfant
lisait, écrivait ou chîiTrait: 5 sous et 10 sous à Saint-Jean de
Marsacq; 15 et 20, à Coudures, et à Peyrehorade 3et6;à3aint-
Lon, 5 et 10; à Dax, 20 et 40; ailleurs 30 et 40. A Siros Gau-
neille. Saint- Pandelon, ils soldaient l'écolage en nature, une
ou deux mesures de grains ou un quarteron de milloc. A Sei-
gnosse, à Sainte-Marie, l'école était complètement gratuite.
1. Edmond Blsnc. Ara ue </et loeiétis Moanfei, t. iv, p. 423, octobre-
décembre 1876.
2. Bmad-DuraD. Balletin da eotnilé de» travaux hUtoriqaei et tcienli-
fiqaei, 1883, p. 158.
d .y Google
— 242 —
Dana la plupart l'instituteur avait la rétribution scolaire, un
logement et un traitement qui variait de 150 à 200 livres, A Tar-
tas In ville donnait 200 livres, logement et 12 cas de bois. Par-
fois, comme à Heugas, il était nourri et logé à tour de rôle chez
les habitants, suivant l'usage. A Saint-Amour en Franche-Comté,
où les augustins, dès les temps les plus reculés, eurent une
école monastique transformée, l'an 1492, en collège, c'était 10
ou 12 sous par mois pour les élèves latinistes, 6 ou 9 pour ceux
qui n'apprenaient qu'à lire et écrire, somme assez élevée.
Dans les archives de la commune de Pagny-la-Blanche-Câte,
arrondissement de Oommercy, est un acte passé à Toul, le 15
mars 1747, où figure messire Claude, a préposé aux soins et di-
rection des écoles de charité» du diocësedeTouI. Onyvoitque
1.070 livres de France, faisant au cours de Lorraine 1.382 livres,
ont clé léguées à Pagny afin de commencer une école de charité
pour les niles ; que des écoles semblables existaient déjà sur la
paroisse de Saint-Jean-du-Cloitre, à Toul, et dans la paroisse
de Gondreville, écoles dirigées par des sœurs, et qu'elles avaient
déjà reçu quelques libéralités^ notamment chacune une somme
de 200 livres, i
Felletin (Creuse) fonde un collège en I589avec trois régents et
un maître écrivain qui enseigneront sans aucune rétribution
depuis la 6° jusques à la rhétorique inclusivement, d'après une
délibération des habitants du 6 novembre 1735. ^
Louis Boedron, régent à Nalliers en Poitou, donne quittance
(là octobre 16G3) àjoachim Augcai, procureur fabriqucur de la
paroisse de Saint-Hilaire de Nalliers, de 26 livres 10 sols (2*
quartier), pour assister nu service divin et instruire les enfants
dans la religion catholique, apostolique et romaine. Il y avait
1.500 habitants, cl son traitement était de 106 livres.
Lescure, évéque de Luçon, avait fondé à Luçon une école pri-
maire; un instituteur futchargc d'enseigner la lecture, l'écrilure
et le calcul, et sur plusieurs points de son diocèse, notamment
aux Magnils, aux Clouzeaux. Une autre école existait à Luçon,
dont l'instituteur était choisi par les habitants.
1 . Revae des société» tavanles, 6' série, t. iv, octobre-décembre 1876,
p. 43i.
2. Documenta historiques sur le Limousin, t. ii, 273,
d .y Google
— 243 —
Le 9 février 1738, * Bonnet remontre aux habitants aesembUs
que la place de régent est vacante par la mort de François
Petit. Le curé et les habitants nomment André Chiron.
Le 27 janvier 1754, à Mauzeuil, une assemblée capitulaire,
François Borgleteau étant mort, choisit Laurent Appraillé,
qui a assistera généralement à tous les services divins qui se
feront en ladite église, comme à la sainte messe, matines et
vespres, à tous enterremens et services, à première réquisition
dudit curé, mesme d'un seul coup de cloche, etmesme, en l'ab-
sence des sacristains, d'assister le sieur curé aux malades ou d'y
envoyer un clerc, comme aussi d'instruire la jeunesse à lire,
écrire, à prier Dieu et mgme d'aprandre le plain-chatit lors-
qu'ils en seront capables, et de faire dire depuis la Notre-Dame
de mars jusqu'à la Saint-Michel 4 leçons par jour, et depuis la
Saint-Michel à la Notre-Dame de mars 3 leçons i, à charge de
lui payer 60 livres en argent et 50 boisseaux de blé. Le contrat
pour 3 ans. ^
Hélie Derouez, curé de Crannes en Champagne, mort curé de
Douillet, avait, en 1696, « légué cent livres à un maistred'escoUe,»
prêtre, appartenant autant que possible à la famille du testateur,
choisi par l'évêque du Mans ; il avait mis cette clause : u Et ne
pourra ledit maistre d'escotle donner de vacances à ses escol-
liers et davantage que de trois semaines de temps ; lesquels il
traitera à la douceur et non à la rigueur, pour crainte que par
ce moyen ils abandonnassent les études, i 11 enseignera gratis a à
lire et écrire, suivant l'intention de leurs parents. ■ ^
A Prisse, paroisse où est le château de Montceau, résidence
de Lamartine, on transféra 265 livres léguées par Michel
de Cassagnet de Tilladet, évoque de Mâcon de 1676 à 1731,
pour les pauvres, en une école. C'est l'assemblée des habitants
qui décide ; l'évêque approuve la transformation; l'intendant
autorise. Le contrat passé avec un maître Charvet, lui accorde
6 sols pour la lecture, 10 sois pour l'écriture par mois ; l'école
sera entièrement gratuite quand on aura réuni 150 livres à im<
i. Histoire du monatlère tt det éviguei de Luçan (par M. de La Fonte-
nelle), p. 730.
2. Notes sur les écoles primaires en Bas-Poitou daus l'Annuaire àt U
lociété d'émalalion de la Vendée, 1879, p. 138.
3. Bulletin de la toeiété d'agriculture, Bciencei et arli de la Sarthe,
JSfô, et 1886, p. 189.
d .y Google
- 244 -
poser surlea taillablca. Le maître fournira livroa, catéchismes,
encre, plumes et papier, ' Le procès verbal constate que, sur
383 paraisses, il y a 31C écoles.
Dans la Haute-Marne, le mois d'école était, selon les parois-
ses, de 2, 3, 4,5, 6 et même 10 sols par tête, suivant que l'élève
lisait, éciivait, avait un ou deux livres, ce qui se fit jusqu'à
ces derniers. En Provence, la subvention telle qu'on la trouve à
Rognes, canton de Lambesc [Rhône), était de 4 sols par mois
pour les commençants, 5 pour ceux qui écrivent le Trançais, 8
pour ceux qui étudient l'arithmétique et le latin. Si ces res-
sources ûtaicnt insuflisantca pour l'instituteur, le conseil muni-
cipal lui venait en aide, Ainsi, en 1658, à SoUiès, le traitement
des deux régents est augmenté,» k cause que les enfants pauvres
donnent peu. » Il n'était que de 100 livres en 1635; en 1760,11
est porté pour l'un d'eux à 225, et à 288 en 1771.
Je n'ai trouvé aucune mention du taux de la rétribution sco-
laire dans nos campagnes. Elle devait ôtre à peu près celle des
autres provinces, A Saintes, 9 février 1577, d'après une délibé-
ration de l'échevinage, « les écoliers paient six sols par mois. »
En 1587, le 12 décembre, le principal du collège, Raymond
Clavier, est mandé au conseil. « Le maire lui adresse plusieurs
reproches : il a méprisé la maison de céans ; il a fait quelques
concordats sans en communiquer à la compagnie, ains à MM.
du chapitre; il n'a pas assez de régens; n'a pas donné les
noms et cognoms des enfants qu'il reçoit ; il fait payer les pau-
vres comme les riches, ce qui ne doit pas ûtre ; il prend 10 et
20 sols par mois, ce qui est excessif. i
Ainsi 10 sous et 20 sous par mois sont excessifs ; et pourtant
une pièce du 17 juin 1584 a l'air d'admettre le chiffre bien au-
trement élevé de 30 sous par mois. Il s'agit d'une « opposition
devant maitre Geoffroy de Montaigne, conseiller du roy en la
cour et commissaire par îcelle député en ceste partie n, à
l'entérinemenf de la requête présentée par un sieur Tourneur,
qui demandait à la ville un salaire pour avoir sollicité le procès
contre le syndic des doyen, chanoines et chapitre de Xaintes
pour raison du collège. 11 n'avait demandé que le rembourse-
ment de SCS frais. « Or, deux ou trois de ses enfants sont in-
struits au collège, sans aulcun salaire, qui est ordinairement
. Annale* de l'académie de Mâcon, vu, 1890^ article de Tb. Pellorc.
d .y Google
- 245 —
de trente sous par mois. » Mais comme cette fois il s'agissait de
lui-môme, de ses intérêts, le conseil de ville exagérait peut-ûtre
un peu la grâce qu'il accordait à Tourneur.
Le maître d'école n'avait donc pour vivre bien souvent que la
rétribution scolaire, ce que lui payaient et donnaient ses élèves.
A Puyravault (Charente-Inférieure), le 13 juin 1701 : « Il y a un
maitre d'école non gagé. •> A Montreuil, 'le 25 juin 1702: « Il y
a un maitre d'école qui n'a point de gages ; on en est assez con-
tent. » De même, le 28 avril 1732, à Saint-Ouin ï; . Le maitre
d'école nommé André Bâtard, sans gagea fixes, fait bien son
devoir, jj Le 22, à Laleu ^: « Il y a un maitre d'écolo qui fait bien
son devoir; il se nomme Nicolas Taillefer. n A Dompierre, * le
17 mai 1732 : « Le nommé Noi>l Larsonncau fait la fonction de
maitre d'écollo dans le bourg, et Pierre Supret, au village de
• Chaignollet. Nous leur avons permis de continuer, et donné des
lettres d'institution. Ils n'ont point de gages fixes, n La Jarrie, ^
le 16 mai, avait une institutrice qu'i n'était pas mieux partagée :
B II y a dans la paroisse une maîtresse d'école sans gages fixes ;
sur le bon témoignage que nous en a rendu le sieur curé, nous
lui avons permis de continuer, n
Les maîtres qui tenaient des pensionnaires étaient mieux ré-
tribués ; on en comprend la raison : d'abord, ils fixaient eux-
mêmes le taux, et puis ce qui était payé n'était pas toujours la
science. II arrivait même que pour protéger l'école contre la
pension, on réglait le nombre des pensionnaires. A Laruns en
Béarn, d'après un traité du 23 septembre 1596, le régent ne pou-
vait avoir plus de douze enfants en pension, et ils devaient être
de la paroisse. Je copie dans le journal de Saintes du 23 février
1786, la note suivante où la maîtresse de pension annonce qu'elle
1. Montreuil en Poitou, élection de Fonlenay, diocèse de La Rochelle,
iOO commuaisDts ; canton de Fontenay (Vendée), l.09i habitants.
2. Saint-Ouin, en Aunis, 2S0 communiants;'cantou de Marans, 418
habitants.
3. Saint-Pierre de Laleu, en Aunis, 450 communiants ; canton de La
Rochelle, 1.(62 habiUnts.
4. Saint-Pierre es liens de Dompierre on Aunts ; canton de La Ro-
thelle, 1.716 babiUnls.
5. En Aunis, 350 communiants et 8 familles de huguenots ; canton de
La Jarrie, 646 habitants.
d .y Google
— 246 —
apprendra à écrire « si les parents veulent bien se contenter de
son ëcriture. » La D"* Duguet « a l'honneur de prévenir le pu-
blic qu'elle tient depuis peu, à Saintes, un pensionnat de jeunes
demoiselles, à qui elle apprend à lire et à écrire, si les parens
veulent se contenter de son écriture. Elle leur montre à faire
toute espèce d'ouvrages ; elle s'attache sur toute chose à former
leur esprit et leur cœur à la vertu et à la religion. Le prix de
la pension est de 300 livres ; les parens payeront à part les
maîtres ainsi que le blanchissage ; ils fourniront des draps,
serviettes, couvert, selon l'usage, n *
Mais les maîtres et maîtresses qui se contentaient d'enseigner
et ne pouvaient avoir recours à ces moyens vivaient en général
chichement, un peu à la grâce de Dieu, comme le dit l'évoque à
Saint- Pompin, ^le 31 août 1718 : « Ils ont encore des maîtres
et des maîtresses d'école qui font bien leur devoir, qui pourtant
ne sont point fondés et qui vivent de ce que la Providence leur
fournit. D Ils étaient moins malheureux quand ils pouvaient
comme à Saint-Sulpice de Manière, le 1" juillet 1702, s enseigner
aussi le latin, ce qui avait lieu assez fréquemment, u Le nommé
Claude Mallay enseigne le latin ; il fait assez bien. Le nommé
Garnier est aussi approuvé de nous pour les petites écoles ; on
est aussi content de lui, et il enseigne le latin. » Mais la condi-
tion du maître d'école, qui se bornait à être maître d'école,
était, hélas! généralement assez médiocre. Les populations
rurales pauvres ne montraient pas un goût bien vif pour l'in-
struction, et, malgré les exhortations des curés, aimaient mieux
envoyer leurs fils aux champs qu'à l'école. Ecoutons le curé
de Moncoutant, * Pierre Berthonneau, prêtre, curé de la pa-
roisse depuis 33 ans, âgé de 65 ans, dire, le 20 juin 1651, au
1. Affiches de la Sainlonge et de l'Angoumois, 23 février 1786, n" yiit,
p. 63.
2. Saint-Hilaire de Saint-Pompin, en Poitou, diocèse de La Rochelle,'
élection de FoaUtiay, 600 communiaots; canton de Coulonges sur l'Au-
tise (Deui-SÈvres), 1.U9 habiUnts.
3. Saint>Sulpicc en Poitou, diocèse de La Rochelle, élection de Mau-
léon, 300 communiants.
i. Moncoutant, doyenné de Brcssuire, ancien diocèse de La Rochelle,
qui avait, en 1651, 400 communiants, « plus d'hérétiques que de catho-
liques 1) ; aujourd'hui chef-lieu de canton de 2,347 habitants, de l'arron-
dissemenlde Parthenay (Deux- Sèvres).
d .y Google
— 247 —
premier évêque de La Rochelle, Jacques Raoul, en tournée
épiscopalc, • qu'il a proposé au peuple d"avoir leurs enfants
cliez lui pour les instruire, mais qu'ils en sont peu soigneux, n
Le curé de Saint-Sigiamond (Vendée) constate, le 10 mai 1674,
qu'il y a un instituteur ; mais il ajoute : a II n'y a point de mai-
tresse d'école ; elle n'y gagnerait pas sa vie, parceque les lia-
bitants i':tant tous gens de travail et la plus part pauvres, ils
n'ont point soin de faire apprendre à lire et écrire à leurs filles,
ni même la plus part à leurs garçons, en ayant à faire pour
garder leurs bestiaux, n Et ces plaintes se renouvelaient encore
il n'y a pas bien longtemps. En 1869, le conseil général de la
Gironde, entre autres, regrettait que les efforts de l'administra-
tion pour doter chaque commune d'une ou plusieurs écoles
selon son importance échouent d'abord contre le mauvais vou-
loir des conseils municipaux, mais aussi contre la difficulté de
trouver des instituteurs et des institutrices.
Négligence des parents, pauvreté des familles, ces deux
fléaux de l'instruction frappaient celui qui la donnait, s'il n'a-
vait pour vivre que la rétribution scolaire. Et après une vie tout
entière passée dans le dévouement et la pauvreté, s'il venait à
tomber malade, souvent il avait, comme aujourd'hui, la misère
en perspective et l'hôpital. En 1786, Duret, avocat, écrit de
Saint-Jean d'Angély au rédacteur des Affiches de Suintonge
en lui envoyant une lettre d'Alexis Beaudoin, instituteur en
cetle ville: « L'état de détresse auquel il est réduit doit inté-
resser tous les coeurs sensibles, et particulièrement ceux de
ses élèves; j'en suis un, je désirerais que ma fortune me donnât
les moyens de lui procurer seul les secours dont il a besoin
dans son âge avancé, et que les infirmités accablent; mais je
ne puis qu'exhorter tous ceux qui lui doivent de la reconnais-
sance, au même titre que moi, de concourir comme je me pro-
pose de le faire à cette œuvre que la charité seule suflirait pour
déterminer ; je suis persuadé que le R. P. dom Déforis, curé de
la paroisse, recevrait avec plaisir ce qu'on voudrait lui adresser
à ces fins, pour le délivrer ensuite à proportion des besoins du
malheureux pour lequel je m'intéresse, et dont il n'ignore pas
lui-même la misère, n
Voici la lettre touchante de Beaudoin à Duret: < Si les qua-
rante-quatre années d'assiduité employées à enseigner les prin-
cipes de la langue latine aux jeunes gens de cette ville, ont été
plusieurs fois récompensées par le plaisir de voir les progrès de
d .y Google
— 248 —
plusieurs de nos élevée, cette carrière flatteuse vient d'être ter-
min)5e par une infirmité bien cruelle, puisque m'àtant les fa-
cultés de mon état, elle me réduit à mourir de faim. Né pauvre,
n'ayant retiré de mes travaux que l'entretien journalier et
l'honneur, il ne me reste d'autre ressource que de prier ceux de
mes écoliers qui me croiront digne de leur souvenir, de m'as-
sister dans une vieillesse apoplectique, et qui ne peut pas être
de longue durée. j> ^
XXVI
LBHAITBE o'itCOLE CHARGE DE l'hORLOOE. — SACRISTAIN. — PAIEUENT
EN NATURE. — CONTRATS DE LOUAGE. LES PRI^CEPTEURS DANS
LES MAISONS PARTICULIÈRES. — OFFUES ET DEMANDES.
ïl n'est pas étonnant qu'alors, comme aujourd'hui, le maître
d'école ait cherché autour de lui quelques moyens de parfaire
la somme qui était indispensable pour ne pas mourir de faim.
D'abord, il était souvent chargé de l'horloge. En 17H5, les maî-
tres d'écoles recevaient pour l'horloge à Surgères 40 livres ; à
Marennes, 30 liv. et à La Tremblade 30 livres. A Pons, c'était
Joseph Roch, serrurier, qui était a chargé de veiller et de
conduire l'horloge de cette ville, b comme le prouve une lettre
du subdélégué Gaudriaud, à Saintes, adressée, lel3 mai 1786, à
Dumarest de La Valette, subdélégué général à La Rochelle.
Pour toucher cette somme, comme le traitement scolaire, il
fallait une attestation en cette forme : a Nous, Jean-François
Laurenceau, avocat au parlement, sénéchal juge civil, criminel
et de pollice de la ville et sirrie de Pons en Saintonge, certifions
à tous qu'il appartiendra que Joseph Roch, serrurier de la pré-
sente ville, a exactement monté l'horloge de cette ville pendant
l'année dernière mil sept cent quatre-vingt-cinq. Lequel nous
en ayant requis, le présent certificat luy avons accordé pour luy
1. Journal de Suintonge et d'Angoumoit, 16 février I7S6, n' vu, p. SO.
— Que de tristes lettres semblables on pourrait reproduire si l'on voulait '
fouiller les cartoasdel'adiniDistration de l'instruction publique ! J'aïence
moment sous les yeux une demande publiée par un journal, janvier 1814;
elle se termine aiasi : u Je suis l'unique soutien d'une mère presque
octogénaire, dont la faible santé exige des soins tout particuliers. »
d .y Google
-249 —
valoir ce qu'il appartiendra. Fait à Pons le sixième avril mil
sept cent quatre-vingt-six. Ladrencbau. ■
De plus, le maître d'école était assez fréquemment sacristain,
quand ce n'était pas le sacristain qui était maître d'école. Il
devait savoir un peu le chant; les curés prisaient beaucoup
cette qualité. Un instituteur pouvant diriger le chœur était une
perfection. Le questionnaire le demandait, et la réponse a été
plus d'une fois négative. Les ecclésiastiques chargés d'une pa-
roisse recherchaient de préférence un maître ayant de la voix
et possédant son plain-ehant. A Saint-Cyr des Gâta, * le 18
juin 1690, le doyen dît : <■ Il y a un régent depuis un mois que
M. le prieur [François Fourneau, prieur-curé] a attiré pour
chanter et lui ayder ; lequel fait le catéchisme deux fois la se-
maine, i Louis Marchand, à Salles, ^ d'après fa note du curé
David, le 17 janvier 1786, « a assisté avec la plus grande atten-
tion aux ofTices de l'église en qualité de chantre n ; formule
répétée le 3 janvier 1787, et évidemment copiée sur la
déclaration du 21 décembre 1785 : « Louis Marchand, instruc-
teur de la jeunesse dans cette paroisse, s'est acquitté exacte-
ment de son devoir dans les écoles dont il est chargé pendant
le cours de cette année 1764, et il a assisté, pendant la même
année, à tous les offices de l'église en qualité de chantre avec
édification. >
Mais à quoi, cependant, ne pouvait pas pousser le désir
d'avoir un bon chantre? D'abord, on usait de la réclame dans
les feuilles publiques : ■ On désirerait de trouver pour le bourg
de Pont-l'Abbé, lisons-nous dans le Joum&l do Saintonge du
17 février, un maître d'école qui sût un ^eu de plain-chant. Il
y a une pension alTectée pour cela. S'adresser à M. le curé de
la paroisse, d Voici qui est plus grave : Roux, curé de La
Jarrie, est accusé d'avoir renvoyé son instituteur pour en
prendre un qui a sçait jouer du serpent. » C'est du moins la
plainte qu'en février 1785 adresse à Guéau de Reverseaux, in-
tendant de la généralité de La Rochelle, ■ le pauvre Louis
Valleau, d selon son expression, • maître d'école ci-devant au
bourg de La Jarrie en Aunis, de présent à celui de Ciré, b II
1. Ed Poitou, diocèse de La Rochelle, 400 communiants; canton de
L'Hermenault (Vendée), 976 habitanta.
8. Salles, canton de La Jarrie (Charente-Inférieure), 1.017 habitants.
d .y Google
— 250 —
lui eat dû 7 mois de traitement de l'année 1782, « pour l'instruc-
tion des enfants, en outre servirdechantreau chœur decetteégliee.
Mais comme le sieur Roux, curé de cette paroisse, a fait ren-
contre du nommé Charles Lebeau, parce que ce dernier sçait
jouer du serpent, il l'a préféré pour congédier le suppliant. i>
Le réclamant avait tort : car la requ^ite transmise par Rever-
seaux, le 20 février 1785, à Savary, subdL'Iégué d'Aligre, au-
jourd'hui Marans, revient à l'intendant à Saintes, le 9 avril,
avec cette lettre de Savary : a A Dalîgre, le 9 avril t785. Mon-
seigneur, il résulte des renseignements que j'ai pris que le
nommé Vallcau, dont j'ai l'honneur de vous renvoyer la re-
quête, s'est très mal comporté pendant qu'il a été soi-disant
instructeur de la jeunesse à La Jarrie. Cette vérité est consi-
gnée dans un certificat de M, le curé de cette paroisse. On m'a
d'ailleurs assuré que ce particulier, se livrant journellement au
vin, n'a môme pas tenu d'école pendant les sept mois pour les-
quels il demande une rétribution ; c'en est donc assez pour que
sa pétition soit rejetée. Je suis avec un profond respect, mon-
seigneur, votre très-humble et très-obéissant serviteur. Savarv.b
Roux attestait, 14 murs 1785, que Valleau s'était « très-mal
acquitté de son devoir pendant le temps qu'il y a reste, et qu'il
n'a tenu aucune école en 1782; ce qui m'a obligé de le ren-
voyer la dite année. »
Souvent, la rétribution du magister était en nature. Aux Es-
pesses, * doyenné de Saint-Laurent sur Sèvre, le 28 juin 1688 :
u II y a un régent pour apprendre à lire et écrire aux enfants,
gagé d'une charge de bié par la fabrique; lequel fait bien son
devoir tant pour le catéchisme que pour le règlement des mœurs,
et s'appelle Barangcr. » On donnait aussi quelque petite somme.
A Fouillé, 2 où la fabrique avait, en 1701, 250 livres de revenu,
et le curé Michel Bouchereau, 300 : « 11 y a un maître d'école,
nommé François Bastard, auquel la fabrique donne 4 charges
et demi de bled, et 50 livresenargcntparan.» Alscn Bassigny,
canton de Nogent (Haute-Marne), le maître d'école sur les re-
venus de la fabrique recevait une rente de 40 paires, c'est-à-
1. Notre-Dame des Espesses en Poitou, élection de Mauléon; canton
des Herbiers (Vendée), 1,75*7 habitants.
2. Sainl-Rémy de Fouillé en Poitou, élection de Fontcnay, 300 com-
muniants; canton de L'Hcrmcnaull (Vendée), 639 habitants.
d .y Google
— 251 -
dire 22 hectolitres de blé et 30 d'avoine. En général, dans ce dé-
partement, la sonnerie, le chant, soit des sommes flxes, eoit en
cotisation, valaitSO, 25, 30 sols. Mais on y ajoutait une ou deux
gerbes de blé, orge, avoine, une mesure de vin dans les pays de
vignobles, un bouchon de chanvre par ménage. Les veuves et
les filles ne payaient que la moitié de cette cotisation et tes ma-
nouvriers moins. Le droit d'assistance aux enterrements, ma-
riages, etc., rapportait de 10 sols à 3 livres. Très souvent il y
avait un repas à prendre avec la famille du défunt ou des mariés.
Coutumes bizarres, il est vrai; un peu primitives, mais qui
veulent 6tre jugées avec réflexion. L'argent était rare ; on s'ac-
quittait avec les produits du sol. Les revenus des évéchés, des
abbayes, des prieurés, des cures n'étaient souvent que de blé,
vin, chanvre et autres produits ; et ces revenus en nature avaient
un avantage immense: car à la différence des fondations en ar-
gent, les fondations en nature augmentaient chaque année sui-
vant la progression de toutes choses. Cent livres en 1700 ne va-
laient plus 100 en 1750, encore moins en 1870; mais un sac de
blé valait toujours et vaut encore un sac de blé.
En 1626, le curé de la paroisse de Notre-Dame du Ilamel
dans l'Eure, Thibaut, recevait des redevances en nature; on y
trouve, outre les boisseaux de blé et les pièces de etére, « une
rame de papier composée de 25 mains, un chapeau de centsous
ou 6 francs, vingt-neuf livres cinq aous d'étolTcs, du beurre, des
chapons, des poulets et divers autres présents honnêtes. selon
les saisons. »
A Sainte-Marie en l'île de Ré, le I" juillet 1797, je lis : « La
fabrique a 10 tonneaux de vin de rente qui s'évaluent par année à
la somme de 300 livres. La condition du vicaire vaut environ 50 li-
vres et un tonneau de vin pour le vicariat. » Le vicaire, à cette
époque, a 150 liv. de traitement, le curé 400 liv. environ. Car si le
clergé était riche, les curés étaient pauvres, presque tous n'ayant
qu'une maigre portion congrue. Il n'est pas rare de voir dans les
procès verbaux de visite cette mention : b II n'y a point de pres-
bytère n ; ou bien : n Maison inhabitable » ; ou bien, comme on
dit à La Laigne * en 1688 : « Le curé n'y peut vivre ; 5 curés en
20 ans ; tous s'en vont après quelques années. » Les instructeurs
1. Saint-Gérald de La Laig'nc, canton de Courçon, S27 habitants (Cha-
rente-Inférieure).
d .y Google
— 252 —
de la jeunesse ne pouvaient être mieux traités que lea curés. Et
les écoliers avaient-ils donc toutes leurs aises? Nous ne rappel-
lerons pas ces étudiants des collÈges de Paris, si pauvres, qui
n'avaient pour s'asseoir qu'un peu de paille et pour vivre que des
haricots, et encore pas toujours. Une curieuse supplique des élè-
ves de Saint-Amour en Franche-Comté est adressée en 1652 a A
messieurs les consuls, eschevins et recteurs de la ville et hôpital
de Saint-Amour», nous prouvera que leur bien-être laissait en-
core à désirer au milieu du xvii" siècle : u Supplient très humble-
ment les écoliers enfans de la dite ville, qu'ayant égard au zèle
qu'ils ont de profiter à la vertu et aux sciences, pour un jour ser-
vir la dite ville, imitant les bons exemples que vous leur laissez
par votre sage conduite, il vous plaise de leur aider, pour secon-
der leurs bonnes intentions, par des voies faciles qui sont en vo-
tre pouvoir, qui les obligeront à vous rendre toutes sortes de
services tant en commun qu'en particulier. Pour ce sujet, ils vous
prient qu'ayant égard à la pauvreté et indécence de leur classe,
où il n'y a pas même desbanspours'asseoir, non plus qu'au jubé,
où ils vont entendre les vêpres en léilise des révérands pères
augustins, comme leur maitrc les y oblige; étant contraints de
demeurer debout, en l'un ou l'autre lieu, ou de s'asseoir à terre,
ou bien sur de méchantes branches de bois plus propres à leur
casser les jambes qu'à servir de bans, vous leur prêtiez ou don-
niez une pistole pour la susdite réparation ; la plupart d'iceux
étant pauvres, et qui ont peine d'apporter leurs mois, quoique
leurs compagnons de famille plus honorables eussent bonne
volonté de fournir la dite somme, s'ils avaient autant de part à
la bourse de leurs parents qu'à leur ailection. C'est pourquoi,
ayant égard à l'impuissance des uns et à la pauvreté des autres,
ils vous prient de ne leur pas refuser l'effet de leur demande,
s'obligeant au remplacement de la dite somme, quand ils seront
aussi riches en biens qu'ils sont dans une volonté très parfaite
de vous servir. Signé : Claude-François de la Charmée ; Geor-
ges de Brange ; François de Brange ; Jean-Philibert Bouchart ;
JoBchim Colombet ; C. Golier; Benoît Favier; Humbert Merle;
Clément Paget; Claude Lusi. » '
Je vois les pères de famille s'associer pour avoir un maitre.
Trois laboureurs, Jean André, Louis Feuillet, de Voutron, et
1. Hiitoire de Saint-Amour, p, i
d .y Google
— 253 —
Jean Hault, de Dallon en Aunia, traitent à Thairé, le 15 août 1766,
devant Moreau et Ledoux, notaires, avec Jacques-Jean Jametel,
de Voutron, qui s'engage pour l'année et moyennant 120 livres à
• enBeigner de son mieux possible à lire, écrire et la ritem^tique
les neuf enfants des sus nommés, lesquels devront en outre le
nourrir, loger, coucher, blanchir, rapiécer les hardes et linge et
luy fournir son chauffage à leur foyer. i ^
La condition du précepteur dans les maisons particulières
n'était pas plus brillante que celle du magister.
A Pau, par contrat du 25 septembre 1485, Arnaud de GardoJe
et Douce, sa femme, confient leur fils à Gaston de Pécondou. Il
le leur rendra dans deux ans sachant lire et écrire, sans quoi il
paiera 6 écus ; mais s'il prouve que son élève est trop inintelli-
gent, il en sera quitte pour 3 écus, *
J'ai quelques notes prises dans un de ces livres de raisons, si
fort en usage dans les familles qui y inscrivaient les dépenses et
les événements domestiques, et dont M. Gh. de Ribbesatiré un si
heureux parti pour la Provence. Jean de La Tour, seigneur de
Geay, écrit : « Aujourd'hui neuflème de juillet mil six cent qua-
rante et un, monsieur Beauchamp est venu céans pour instruire
me3enfans,etluy donne pour ces gages sainquante livre pour un
an, B s Un peu plus tard, Beauchamp est remplacé ; son succes-
seur gagne un peu moins : s Monsieur Bigois est venu céans du
jour de laSainct-Martin; etlui donne quatorze escus pour unsn
pour instruire mes enfans ; sur quoyje luyay donné un escu dort
vallant sainq livre quatre solz, le jour que le père Foret luy manda
de l'aler trouver pour luy donner un bénéfice. Plus je ay donné
au dit sieur Bigois un escu dort, le jour de la Sainct-Eutrope,
que il fut à Xaintcs ; plus donné au dit Bigois dis livre le jour
1 , A Angoulème où l'on v«it aux ivi° et xvii' siècles divers régents ou
précepteurs d'enfants, on cite l'engagemenl pris en 1394 par ud avocat
au présidial d'instruire ès^lcttrcs humaines pendant deux ans et demj le
fils d'un président en l'élection.
2, L'inilruction primaire en Béarn, par M. le V'» Sérurier, p. 28.
3, Il ajoute : i Aujourd'hui vingtième de aoust mil aii cent quarante
et un, jés donné au dît Boschant sis livres et trois deniers... Aujourd'huy
disseptième de septembre, j'ay donné à M. de Boscbamp quarante sols,
le jour qu'il fut à Sain t-Sa vin ien ; plus je lui ay donné vingt aoli le jour
qu'il fut conduire ceat Angles qui avait sa femme avec luy. »
.y Google
-254-
qu'il fut cheuz monsieur du Roncheaus, et que il se achepta de
l'estofe pour faire taindre avec celles des jésuites ; plus sept sols
pour donner à Paultier. »
Pourtant tout hausse ; il faut bien augmenter le salaire ; donc
il aura un écu de plus, et en outre une ctiemise : « Le maître que
jeay preins pour instruire mes enfans est céans de la veille de la
Madaleine, et lui donne seize escus pour un an et une chemise.
Sur quoy je luy ay donné quatre livres moins deux solz, le jour
de la Sainct-Michei, pour aller a la foire de Scainct-Savenien. »
J'admire la naiveté et l'orthographe du haut et puissant seigneur
de Geay. Avec quel soin il noteles plus petites sommes qu'il donne
et les circonstances : u Mémoire du temps que monsieur Bourdes
est venu céans, qui est le disiesme jour de novembre, veille de la
Sainct-Martin ; et lui donne pour un an, pour instruire mes en-
fans, dissept escus ; sur quoy je luy ai donné quarante solz lors
que il fut chës son oncle pour lemardy gras; plusje luy ay donné
vingt aolz pourdonner aucordonnierpour luy avoir carrelé ses
souliers ; plusjeluyay donné trois livres pour paier une père de
souliers à Goron; plus je luy ay donné une piesse de quatorze
soIk et sis deniers le jour que il fut à Xaintes avec son oncle; et du
depuis, je luy ay donné cainq aolz et sis deniers, le jour que il fut
h Sainct^Savenien. » ^ Et pourtant ces positions précaires étaient
1. >i Plus je luy ay donné quatre livre quatre solz, le jour que il fut
chcus son oncle à In Sainct-Jehan ; plus je luy ay donné sis livre saiie
aolz, lorsque il fit faire son abylement; plus je luy ay donné vingt et
deux livres dix aolz, lorsque il s'en alla en son pais ; plua je luy ay donné
quatre livre dis aolz, tant le jour qu'il fut k La Jarne voir le vicaire de Ib,
qui est de son pais, que le lendemain de Salntes-Caterines pour paier
Goron pour une carclure de ses souliers; plus je luy ay donné quatre li-
vres pour paier une paira de souliers b Goron, ce jourd'huy vingt et
huicticsme jour de janvier mil sis cent quaranle et cainq ; plus je luy ay
donné quarante solz le jour des ramos de l'anniSe mil aia cent quarante et
cainq; plus en la dite année je luy ai donné trante solz, le jour que il fut
à Xaintes avec son oncle qui allait bu ainode ; plus je ay donné au dit
Bourday vingt solz, le premier dimanche après que ma famé fut venue de
Poitou ; plus je luy ay donné quarante solz, le jour que il Tut à Xaintes
pour cri le cartier de veau de let cheuti Fragnos. Aujourd'huy vingt et
unieame jour de juillet mi) sis cent quarante et çainq, je ay fait compte
avec monsieur Bourday; j'ay paie de tout le temps que il a esté avec moy
et ne luy doi rien. »
d .y Google
— 255 —
recherchéea. Je lis dans le Journal de Saintonge et d'Angoumois
du 9 décembre 1787 ; • Unjeune homme désirerait de se placer à
Saintes, en qualité de précepteur, dans une maison bourgeoise.
S'adresser au bureau d'avis. > Et ailleurs, dans iea Affiches de
S&intonge et d'Angoumois du 21 septembre 1786 : « Un jeune
homme de 31 ans-déaircrait de se placer dans une bonne maison,
ou chez un maître de pension ; il est en état de donner les prin-
cipes des langues latine et française, de géographie, de mathéma-
tiques et de gnomoniquc, du pilotage pour le quartier de réduc-
tion, du calcul trigonométrique, d'histoire et de mythologie.
S'adresser au sieur Lamarque, maitre-ez-arts, chez madame
Gobeau de Lamoure, à Foncouverte près Saintes. »
Deux ans plus tard, le 4 mai 1788, est dans la même feuille
une annonce semblable : a Le sieur Ruelle, ayant étudié et ensei-
gné dans l'université de Paris, voudrait trouver à se placer en
qualité de précepteur pour le latin, ou de maître d'écriture, d'or-
thographe et d'arithmétique, ou de commis dans quelque bureau.
S'adresser au rédacteur du journal en alTranchissant le port des
lettres, n C'est l'offre; voici la demande : ■ On désirerait un pré-
cepteur qui fût dans le cas de montrer le latin et tout ce qui est
nécessaire pour l'éducation de la jeunesse ; on lui donnera des
honoraires en proportion de ses talens. S'adresser à M. Prieur,
demeurant à la Porte-d'Aiguières, ou à M. l'abbé de Foi, vicaire
à Saint-Vivien. » ^ Le chiffre du traitement n'est pas indiqué ;
l'annonce suivante va nous le dire : a Un seigneur, qui passe six
mois de l'année à Paris et six en province, désirerait de trouver
un précepteur laïque ou ecclésiastique qui sût le latin, le fran-
çais, l'histoire ancienne et moderne et qui pût donner à son élève
des principes de goût et de littérature ; les honoraires de la place
sont de 800 livres et la table, avec l'espoir d'une pension viagère
de 400 livres, après l'éducation. S'adresser au rédacteur des Affi-
ches, rue de la Souche, en affranchissant les lettres. ■ '
On voit que depuis les seize éeus et la chemise que donnait M.
de Gcay en IG45, la position du maître particulier s'était amé-
liorée. Ces quelques faits montrent en outre que la noblesse
attachait quelque importance à l'instruction. Jeun de La Tour à
cet amour généreux de l'éducation joignait sinon un savoir irré-
1. Affiches de Sainlonge, 22 juin t786, n« iiv
2. Affiches de Saintonge,1 septembre 1786.
d .y Google
— 256 —
prochable, au moins un désir fort légitime et tout réaliste de con-
naitre exactement ses dépenses et ses recettes. Nous nous payons
trop souvent de mots. Quand on parle des seigneurs d'avant
1789, vite on se figure des hommes de six pieds, menaçants,
entourés de cinq ou six mille de ces « trognes armées » , se-
lon le mot peu respectueux de Pascal, pillant, volant, tuant
les passants, pressurant leurs vassaux, égorgeant les manants
dont ils ouvrent le ventre pour s'y réchauffer les pieds. Lisons
simplement ces notes de dépenses journalières, tenues avec
la régularité d'un marchand ; ces lignes familières nous ra-
mèneront à la réalité et nous feront très bien comprendre que
ces gentilshommes de l'ancien régime vivant sur et de leurs ter-
res n'étaient pas du tout autres que leurs descendants proprié-
taires aujourd'hui des domaines dont leurs aieux étaient appelés
seigneurs. Les noms changent, l'homme reste, et l'instituteur
n'est guère plus riche aujourd'hui que ne l'était le maître
d'école ou le précepteur.
XXVII
EFFORTS POUR AU^.LIOHER LA SITUATION DU MAITRE. — LES ÉTATS
6ÉN&RAI1X. — LES CONCILES. — LES SYNODES. — LES ËVËQUES. —
TRAITEMENT ASSURÉ PAR LES FABRIQUES — PAR l'iNTENDANT —
PAR LE ROI. — CHIFFRE DU TRAITEMENT. — LES LENTEURS ADllI-
nistratives. — l'instituteur rétribué ET l'instituteur libre.
Assurer l'existence du maître était un moyen d'assurer celle
de l'école. Les parents se montraient en certains endroits peu
désireux de faire instruire leurs enfants, même quand il n'en
coûtait rien ; à plus forte raison s'il fallait tirer quelques livres
de sa bourse. Alors le magister, n'ayant pour vivre que la rétri-
bution d'élèves qui ne venaient pas à son cours, s'en allait. Ainsi
à Forges (Charente-Intérieure), le 28 août 1718, on constatait
qu' « il y a un maitre d'école qui, étant sans aucune rétribution,
vraisemblablement n'y restera pas. n Avec un traitement cer-
tain l'instituteur pourrait attendre les élèves. Le curédeLaCha-
pelIe-Tireuil t'avait dit, le 13 avril 1674: «Ni maitre ni maîtresse.
1. Le Chapellc-Tireuil, 948 habitants, canton de Couloo^es sur l'Au-
tise (Denx-Sèrres); 500 communiants.
.y Google
— 257 —
Il s'en pourrait trouver quelqu'un, si l'on le voulait récompen-
ser honnêtement. ■ On y avait Bongé.
Nos pères, aux états généraux d'Orléans en 1560, demandaient
la formation auprès de chaque église cathédrale ou collégiale
d'établissements pour instruire lajeunessegratuitement et sans
salaire. Ils insistèrent avec force sur ce point aux états de Pon-
toise, et ils indiquaient même les moyens à employer: c'était
d'appliquer à ces établisse mente le revenu des prébendes, au
fur et h mesure qu'elles vaqueraient, a faisant cesser toutes ré-
signations et collations auparavant de la dittc provision et assi-
gnation. B Dans les villes où il n'y avait pas d'église cathédrale
ou collégiale, ils priaient qu'on levât chaque année, pour cet
objet, la somme de 200 livres n sur le plus prochain bénéfice de
valeur et estimation de 500 livres. »
Dans le diocèse d'Angoulème, les villes où siégeait un collège
de chanoines, avaient un enseignement primaire payé par une
prébende préceptorale ; c'étaient Angoulème, Blanzac et La
Rochefoucauld. De même, les < confréries n étaient tenues d'ap-
pliquer une partie de leurs ressources à l'entretien des écoles.
(Ordonnance d'Orléans, janvier 1560, art. 9 et 10.) Angoulème
possédait, en outre, un établissement d'ursulines qui instrui-
saient gratuitement les jeunes filles.
En 1719, l'évéque, le chapitre et le corps de ville nomment
ensemble un prêtre du diocèse à la charge de s précepteur de
jeunes enfanta. « Jean de La Roche, seigneur de La Roche-
Beaucourt, gouverneur et sénéchal d'Angoumois, achète en 1540
a les maisons nobles vulgairement appelées de Monsoreau s
pour y établir le collège d'Angoulème.
Une délibération du corps de ville déclarait d'utilité publique
municipale en 1767, cinq ans après l'expulsion des jésuites, une
institution libre, école d'académie, destinée sans doute à rem-
placer le collège qui survivait mal à ses anciens maîtres.
A Blanzac, « le précepteur » recevait du chapitre de cette ville
le revenu d'une prébende. Confolens possédait une rente desti-
née s à l'institution de treize pauvres n boursiers, et Rutfec un
« pensionnat fondé pour trois pauvres, n ALa Itochefoucauld,
les carmes tenaient le collège. *
1. Touzaud. BalUlin de la aociété arckiologiqtie d'Angoulème, p. i
(1890-94).
.y Google
— 258 —
Montberon, La Valette avaient des maîtres particuliers qui re-
cevaient des pensionnaires auxquels ils enseignaient le latin.
La communauté des habitants d'Aubeterrc s'imposait de 100
livres par an pour indemniser un maitre qui apprenait aux jeu-
nes enfants à lire et à écrire ; les élèves payaient, en outre, une
rétribution qui fut d'abord de 40 sols par mois, puis de 24 sols
seulement. * Charles-Louis-Henri d'Esparbès de Lussan y
fonda en 1735 une école qu'il confia aux minimes.
Dans le diocèse de La Rochelle, ce sont les fabriques d'abord
qui le rétribuent. Celle de L'Ilcniienault ^ dans le doyenné de
Fontenay lui donne, 16 juin 1690, une partie de ses revenus:
a La fabrique vaut 63 boisseaux de blé de ferme, dont le régent
prend douze et le sacristain huit. Le dit régent, nommé Pierre
Bouhier, est bien assidu à l'église et à son escolle, et de
bonnes mœurs ; nous avons trouvé ses escoiiers bien instruits
dans le catéchisme. » Près de là, à Saint-Christophe de Lon-
gesve 3, 21 juin 1690 : ■ Le régent est gagé de 12 livres et 12
boisseaux de blé, et fait fort bien son devoir, n A Saint-Louis
de Milly *, le 8 octobre 1701 : u II y a un maître et une maitresse
gagés par les paroisses de La Forest et Saint-Jouin; et comme
ilssont tous deux au dit lieu de La Forest, nous ordonnons que
la maîtresse viendra demeurer dans cette paroisse pour y tenir
les petites écoles de filles. » Le 30 octobre 1701, à Saint-Maurice
des Noues 6 ; u Nous avons approuvé le sieur Descomiers pour
tenir les petittes escoUes et enseigner le latin dans cette paroisse ;
et pour le faire subsister plus commodément, nous avons con-
senti, avec les principaux habitants dont nous avons pris l'as-
sentiment, qu'on luy donne sur les revenus de la dite fabrique
la somme de trente-six livres par an, tandis qu'il enseignera
1. Bulletin de la société archéologique de U Charente, 1890-91, p. lv.
2. L'IIermeDault cd Poitou, où l'évêque de La Rochelle avait une rési-
dence, 500 comiDuniaDts ; arrondissement de Fontenay, 983 habitants,
3. Saint-Christophe de Longesve en Poitou, diocÈse de La Rochelle,
310 communiants ; canton de Fontenay (Vendée), 1S5 habitants.
4. En Poitou, diocèse de La Rochelle, élection de Mauléon, 160 com-
muniants et 200 nouveaux convertis ; canton de Cerizay (Deui-Sèvres),
4S3 habitants.
5. En Poitou, élection de Fontenay, diocèse de La Rochelle, 560 com-
muniants et 30 huguenots; canton de La Chà teigne raye (Vendée), 1.164
babilauts.
d .y Google
— 259 —
dans la dite paroisse, s plus tard, en 173-2, le 25 avril, à Esnan-
des^ : « Ily a un maître d'iScole gagé parla fabrique à 125 livres.
C'est le nommé Noël Gaudin qui en fait la fonction; il fait fort
bien. Il y a aussi deux filles de la Sagesse pour Técole des filles,
gagées par la fabrique à 100 livres. Elles sont tenues de blanchir
le linge de la sacristie. On en est très content. »
15U livres pour les maîtres, 100, 125 pour les maîtresses, sera
le traitement ordinaire jusqu'en 1789. Dans le diocèse de Bor-
deaux, le traitement fixe ou gages était généralement de
150 livres à Abzac, Aillas, Saint- André de Cubzac, Blasimont,
Saint-Christoly, Gajac, Grignols, etc.; de 120à Contras; Saint-
Emilion, 205 dont 105 payés par le chapitre ; Saint-Macaire, 150
en 1760, 200 en 1765, 170 en 1770; à Gaillan en 1768, «salaire
convenable en argent et en bled, payé par le curé pour l'instruc-
tion des pauvres » ; à Barsac, les quatre maîtres se contentaient
de la rétribution scolaire; à Castillon, la fabrique fait les frais
des mois d'école des enfants de chœur; à La Teste, le maître
reçoit 5 sols par feu. Rappelons qu'il y avait, en 1771, dans le
diocèse, 7 curés ayant un revenu inférieur à 300 livres, 24 avaient
300 livres, 19 de 301 à 400 livres, 48 de 401 à 500. Une prébende
de chanoine de Saint-André valait 846 livres ; de Saint-Seurin,
753 livres ; de Cadillac, 220. 2
Les gages n'étaient bien souvent donnés qu'à la condition de
servira l'église. Ainsi, en 1690, 16 juin, à Pouîllé : o Ilya un ré-
gent dont on est content ; il reçoit de la fabrique 30 livres pour
chanter et servir à l'église. Nous avons interrogé ses escoUiers
sur le catéchisme, qui nous ont paru bien instruits, et lui avons
fait savoir les ordonnances du diocèse à l'égard des escolles des
filles, à ce qu'il ait aies observer. » La même année, 14 juin, au
Langon^:!! Le régent a été approuvé verbalement par Mgr;
il est gagé de 40 livres par an par la fabrique pour assister M. le
curé en toutes ses fonctions, lequel en est. content ; il a peu d'es-
colliers. Nous en avons interrogé quelques uns sur le caté-
. chisme et trouvé assez bien instruits, et lui avons enjoint d'ob-
1. Saint-Martin d'Esaaades en Auais, 500 commuiiiaats ; canton de La
Rochelle, 832 habltaats.
2. Ernest AHain. L'inilruclion primaire dans la Gironde.
3. Saint-Pierre de LaDgoa en Poitou, 800 communiants ; canton de
Fontenay (Vendée), 1.563 habitants.
d .y Google
server les ordonnances à l'égard des filles, n Et le 13 juin 1690,
à Saint-Denis de Vouillé * : « 11 n'y a point de régent, si
non un pauvre habitant qui reçoit quelques escolliers auxquels
il apprend à lire et le catéchisme. Nous avons élé d'avis que la
fabrique lui donne huit boisseaux de blé par chacun an pour
les petits services qu'il rend à l'église, n Le même jour, à Mou-
zeuil : le maitrc a 40 écus de la fabrique ; mais il chante à l'é-
glise, et a assiste M, le curé aux funérailles, n
Cette subvention des fabriques, argent ou nature, était en bien
des endroits indispensable. Je viens de citer trois paroisses li-
mitrophes visitées successivement par l'archidiacre Guy de
llillerin. En voici une autre, Saint- Valérien, ^ dans le doyenné
de Fontenay, 15 juin 1690. On jugera de la position du maitrc :
« Il y a pour régent le sieur Fillau, natif du dit lieu, en faisant
la fonction ; il avoit esté reçu pour cela et pour chanter, aux ga-
ges de 20 livres en argent et 20 boisseaux de blé ; il nous a dit
avoir quitté l'escollc, parce qu'il n'a jamais eu que huit escol-
liers au plus qui vouUoient venir à l'escolle à toutte heure et
pour 5 livres par mois. Nous n'avons pas jugé à propos de lui
retrancher de ses gages, parce qu'il sçait bien son chant, et est
fort assidu à servir à l'église, qu'il fait tous les actes de l'église
gratis et tous les cierges, ce qui irait par an sur la fabrique à 15
ou 16 livres. B Dans la Haute-Marne, à Ëclaron, canton de Saint-
Dizier, le régent recevait de la Tabrique 300 livres. En Normandie,
les gages dos clercs instituteurs variaient de 30 à 135 livrs etres-
taient généralement au-dessous de 70 livres. Ce traitement était
fait ici par le curé, là par le trésor ou la fabrique, ailleurs par la
communauté des habitants. Parfois ils avaient le logement, les
fruits du cimetière et des rues communales, des quêtes dans la
paroisse et t'écolage. ^ 11 y avait encore le roi, l'intendant qui ré-
1 . Vouitlé-les-Marais, élection de Niort, diocèse de La Rochelle, en Poi-
tou, 930 habitants ;caalon de Cbaillé-les-Marais (•Vendée], 1.813 habitants.
i. Saint-Valérien, 713 habitants, canton de L'IIennenault (Vendée].
3. En novembre 1876, un arrêté de M. Tenaille de Saligny, préfet du
Pas-de-Calais, interdit la quête au pain et aux ccufs dans les communes
oii l'instituteur chantre ne touchant pas de rétribution Hxc, fait des quêtes
6 domicile et reçoit du pain, des œufs, quelques sous, et stipule qu'une
rémunération de l'instituteur clerc laïque sera un traitement fixe alloué
par la fabrique ou, eu ces d'ineufCsance des revenus, sur les fonds com-
munaux par un vote du conseil municipftl.
d .y Google
— 2C1 —
tribuaient les écoles. J'ai donné la liste des maîtres payi^s en 1780
par GuL'au de Rcverseaux, intendant de La Rochelle. Mais déjà
les formalités administratives commençaient à devenir g(>nantes.
Car, du moment que l'état se mêle de rétribuer, attcndez-voug à
des lenteurs. Ce n'était pas tout, en effet, que d'avoir droit à un
traitement: il fallait le toucher. Or, à ce moment, l'évoque nom-
mait bien encore : <> M. Quimbail, écrit, 21 janvier 1786, le
curé doyen de Marsilly, M. Quimbail, nommé par Mgr l'évêque
pour l'instruction des garçons de cette' paroisse, a été régent
pendant le cours de cette année, n Mais cette licence d'enseigner
n'était plus suffisante. Pour prétendre au traitement, le fonction'
naire devaitobtenirlevisade l'intendant. Oaudriaud, le subdé'
légué de l'intendant à Saintes, l'écrit en toutes lettres, le 19 mai
1785, à M. de Reverseaux, h propos de l'instituteur de Restaud
B Ce particulier, qui peut avoir obtenu une commission de l'évê-
cbé, ne vous l'ayant pas présentée pour obtenir votre visa qui
seul donne droit au salaire. » L'autorité civile contrôlait l'auto-
rité ecclésiastique.
II fallait ensuite, chaque année, un certificat du curé attestant
que les fonctions avaient été bien remplies pendant l'exercice
écoulé. Je prends, en 1785, celui que signa Isaac-Etienne Robi-
net, curé de Saint-Savinicn et futur évftque constitutionnel de la
Charente-Inférieure: «Je soussigné, curé de la paroisse de Saint-
Savinien du Port, au diocèse de Saintes, certifie que le sieur
Jean-Baptiste Labroquaire, maistre d'école pensionné pour cette
paroisse, s'est acquitté pendant l'année mil sept cent quatre-
vingt-quattre, et qu'il continue à s'acquitter avec zèle et à la sa-
tisfaction du public des devoirs de son état. A Saint-Savinien, le
29 de juillet mil sept cent quatre-vingt-cinq. Robinet, curé
de Sàint-Savinien. >•
Chalamy, curé de Fouras, 8 mars 1789; Rousselière, curé de
Ciré, 11 février 1789; David, curé de Salles, 24 janvier 1
Rochard, curé-prieur de Notre-Dame de Rochefort, 16 mars
1785, et Laydet, prieur,le4 janvier 1789; Fillon, curé de Thairé,
5 janvier 1785; Boutet de Richardiëre, curé de Rohan-Rohan.
9 octobre 1786, donnent dos ccrtilicats semblables pour Pierre
Richard, François-Pascal Sansol, Louis-Victor Marchand, Fran
çois Laurent, Jean-René Ferlut etJacqucs-Laurent Mousnii
contre-signes par Legay, de Laforteseue, d'Agroter, vicaires
généraux de La Rochelle, et Croizier, vicaire général de
Saintes.
d .y Google
— 262 —
C'est sur ces attestations que l'évéque dressait son état. Cet
élat était communiqué au receveur qui l'expédiait à l'intendant.
a J'ai l'honneur, écrit Normand à Saint-Jean d'Angély, le 12
avril 1787, de vous envoyer ci-joint l'élut des maistrcs d'écoles
de cette élection pour l'exercice 1786 pour me mettre à même de
payer leurs gages, en ayant la complaisance de rendre vos or-
donnances que je vous supplie de vouloir me faire passer, n Et
Faure, receveur à Saintes.mande, le 11 mars 1786,ârintendant :
B J'ai l'honneur de vous adresser ci-joinl, monsieur, l'état dressé
à l'évôché des maîtres et maîtresses d'école, en exercice dans
l'élection de Saintes pour l'année 1785, avec le certificat de M.
l'évêque, Voudriez-vous bien faire expédier en conséquence
des ordonnances sur le receveur général en exercice ladite
année 1785, à l'elTct du payement des gages de ces maîtres d'é-
cole'i* J'ai l'honneur d'être avec un trfcs parfait attachement,
monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.
Faube. «
Malgré la régularité de tant de pièces, il fallait parfois que le
maitre réclamât lui-même. L'instituteur de Villejésus, en l'é-
lection de Cognac, demande à être payé: i A monseigneur l'in-
tendant de la généralité de La Rochelle. Supplie très respec-
tueusement Joseph Deniaud, maitre d'école de la paroisse de
Villejésus, a l'honneur de représenter à Votre Grandeur qu'il a
été employé une somme de soixante livres dans les rooles des
tailles de ladite paroisse de l'année dernière 1786 pour ses gages,
laquelle ne peut lui être payée qu'en vertu d'une ordonnance de
Votre Grandeur, n Et l'évêque d'Angouléme, Philippe-François
d'Albignac de Castelnau, atteste, le 24 mai 1787, par la signa-
ture de son vicaire général Vigneron, que Joseph Deniaud a a
rempli ses devoirs avec exactitude et édification. •
Les retards étaient souvent plus longs, et déjà l'on s'en plai-
gnait. Le 2 octobre 1785, « Marin-Romain Touiller, maitre d'é-
cole de Tonnay-Charente, » demande les 150 liv. qui lui sont
ducs pour l'année 1784, somme modique « sans laquelle il lui est
impossible de subsister. » On avait fait droit à sa requête ; l'or-
donnance était signée le 38 seplenihrc et envoyée le 6 octobre.
Pour l'année 178i, les ordonnances de payement ne furent dé-
livrées que les 6 février, 1" et 22 avril, 8 mai, 13 juin, 8 juillet,
5 août, 28 septembre, 5 et 17 octobre 178-"). Kt même, ci-lJe de
Kohan-Rohan ne fut expédiée que le 30 octobre 1786 et envoyée,
d .y Google
- 263 —
le 12 novembre suivant, à l'abbé Croizier, vicaire général de
Saintes, chargé de la faire parvenir.
Ces lenteurs étaient préjudiciables : car alors comme aujour-
d'hui l'homme avait besoin de son dû ; et les temps étaient durs.
« Pierre- Jacques Galland, ci-devant régent au bourg et paroisse
de Marsilly en Aunis, « réclamait de Niort, le 2C juin 1790, quatre
mois de traitement qui lui étaient dus pour 1788 ; et le 13 mai
de la même année, Gaudriaud, subdéiégué à Saintes, priait
l'intendant de délivrer l'ordonnance de 30 livres en faveur de
Roc, serrurier, chargé d'entretenir l'horloge de Pons. « Il m'as-
sure en avoir grand besoin ; je n'en fais aucun doute : un chacun
se prive de faire travailler, ce qui rend l'artisan fort mal dans
ses affaires ; et d'ailleurs il n'est pas possible de se faire payer
de ce qui est dû, soit de la vente de ses denrées, soit de ses
rentes. Le numéraire est d'une rareté étonnante, et on se voit
réduit à ne songer qu'à l'indispensable, n
Le retard cependant n'était pas toujours le fait de l'adminis-
tration, Pierre Garron, instructeur dfe la jeunesse au bourg de
Pont-l'Abbé, écrivait, le 6 avril 1789, à l'intendant ■ qu'ayant
perdu de vue le temps auquel on fait parvenir les certificats de
vie et moeurs des maîtres d'école «, il envoie enfin te sien signé
par Bonneau, curé de Pont-l'Abbé, 5 avril 1789, qui atteste que
Garron « a rempli avec zèle les devoirs de son état, et qu'en
outre il a satisfait à son devoir de catholique. » Le 9 juillet,
c'est le tour de a Jean-Baptiste Labroquère, maître d'école du
bourg de Saint-Savinien », qui réclame 150 livres de gages dus
pour l'année 1783, u n'ayant d'autres ressources pour subsister.»
M. de Reverseaux, le 17 juillet, ordonne que u le suppliant jus-
tifiera par un certificat ducment en forme qu'il a rempli son
service pendant l'année 1784 avec le zèle et l'exactitude conve-
nables. D L'ordonnance était expédiée le 5 août. <
1. La formule était ainsi : « Jacques-Iaaac Guéau de Reverseaux..,
est ordonné au receveur général des finaoces de cette généralité en e:
ciceranuéederDière mit sept cent quatre-vingt au au sieur...,
servant près de nous, de payer au sieur , instructeur de la jeunesse,
do la paroisse de , élection de , la somme de pour ses gagea en
ladite qualité, pendant Inditc année mil sept cent quatre- vingt, cjuoi
faisant et rappoi'tant que ledit sieur receveur général notre présente or-
donnance duement quittancée, ladite somme de lui sera passée et
d .y Google
— 264 —
Parfois aussi, si la somme allouée par l'état et attendue par
le maître n'arrivait pas, c'est qu'elle n'était pas due. On réclamait
à tort ; ce que faisait l'instituteur de Restaud dans sa « supplique
à monseigneur l'intendant de la généralité de La Rochelle, dans
son hôtel à Saintes :
■e Supplie très humblement .loseph Héraud, instructeur de la
jeunesse de la paroisse de Réteau, diocèsede Saintes, depuis le
dix-sept décembre mil sept cent quatre-vingt-un ; comme les
paroissiens ont fait imposer sur les rolles des tailles aux marcs
la livre la somme de 150 livres pour faciliter le maître d'école
de leur paroisse, voyant que la paye des mois de leurs enfants
serait trop peu pour faire vivre une famille, surtout celle du
suppliant qui a quatre enfants, et joint à cela endetté avec le
boulanger, et n'ayant point d'autre ressource qu'à vos bontés,
monseigneur, pour avoir des ordres pour recevoir ladite somme
de 150 livres chez un de vos receveurs, le suppliant auroit facil-
lement attendu les ordres comme monseigneur est accoutumé
de les donner; mais il n'y a que la nécessité qui oblige le sup-
pliant à faire cette demande, et il espère celte grâce de vous,
monseigneur, et le suppliant ne cessera de ses jours de prier le
Seigneur pour la conservation de vos jours et santé. J. Hé-
raud. n *
Gaudriaud, maire de Saintes et subdélégué de l'intendant,
écrivait au syndic de Restaud, Million, pour lui demander des
renseignements. Héraud était instituteur à Restaud depuis 1781.
H quitta Restaud le 7 mai 1764. L'école resta vacante jusqu'au
1" novembre, ou Rigollet la vînt prendre. On devait une année
et quatre mois de pension à Héraud. Les six mois suivants ap-
partenaient aux habitants, les deux autres au titulaire.
Ainsi le maitre, outre son droit d'écoJagc, rétribution scolaire
allouée en dépense dans lea comptes qu'il rendra des fonds destinés b
l'acquittement de ses gages partout où il appartiendra.
Fait b Saintes le
Election de La Rochelle. — Paroisse de Thairé, Jean-René Ferlut.
/ Bourg-Charente et Moulineuf, Jean GhasserBudl
„,,.,_ I MaÎQxe, Isaac Ballet:
Election de Cognac (<,-.„ ■■ n , d i. •.
" 1 Saint-Prcuil, Paul Bouchent;
[ Segoniac, Jean-Baptiste Desfontaines.
) . L'écriture n'est pas de l'instituteur ; la signature seule est de lui.
A qui appartient l'orthographe î b lui ou au scribe 1
d .y Google
comme on dit maintenant, avait un salaire voté par la paroisse
et porté sur le râle des tailles, centimes additionnels. En cer-
tains cas cependant l'un supprimait l'autre, et un traitement
n'était fourni qu'à ta condition que les élèves ne donneraient
.rien. On le voit à Cozes, chef-lieu de canton de la Charente-
Inférieure. Les habitants de Cozbs assemblés capitulairement,
le 13 novembre 1701, à la porte de l'église par leurs syndics
Jacques Vigneau et Jacques Pineau, se plaignent amèrement du
maître qui recevait un traitement et faisait payer l'écolage :
« Lesquels syndics, dit le procès verbal, ont exposé que par la
déclaration de sa majesté en date du 13 décembre 1698, il aurait
entre autres choses été ordonné qu'il serait établi des maitres
d'école pour instruire les enfants dans foutes les paroisses par-
ticulièrement en celles où il y a des nouveaux convertis, et qu'il
serait égalé sur les habitants desditea paroisses la somme de
150 livres pour la subsistance de chaque maitre d'école. Depuis
quoi, il y a eu des arrêts, l'un du parlement de Bordeaux du 15
mai 1699 et l'autre du conseil du 5 octobre 1700, qui portent
que ladite déclaration sera exécutée. En effet, monseigneur
l'intendant de la généralité de La Rochelle ordonna qu'il serait
égalé sur les habitants de la paroisse de Cozes la somme de 100
livres qui fut payée à Pierre Yioleau, maître d'école. Cette année,
pareille somme a été payée et égalée, nonobstant les remon- '
tranccs des habitants à monseigneur l'intendant, portant que le-
dit Violeau peut se passer de cette somme et qu'en outre il
prend un droit d'écolage sur les enfants qui vont à son école, ce
qui a causé bien des murmures. Violeau prétend au contraire
qu'il doit avoir hli livres de plus que la somme égalée, ainsi que
le porte la déclaration de sa majesté, et que si on lui donne
cette somme il ne percevra aucun droit d'écolage. De là som-
mation aux habitants de se prononcer. Lesquels ont répondu
que, ne pouvant éviter que la somme de 150 livres que porte la
déclaration de sa majesté soit égalée sur eux, ils aiment bien
mieux la payer moyennant qu'il ne demande auxdits habitants
aucun droit d'écolage. Violeau appelé à cette assemblée a con-
senti et traité de la manière susdite avec les habitants. »
Dans la même paroisse, il y a parfois le maitre pensionné et le
maitre qui n'a que la rétribution scolaire. Ce sera un peu plus
tard l'instituteur communal et l'instituteur libre : car à cette
époque la distinction n'existe pas, et tout régent, payé ou non,
est libre, s'installe où il veut et, s'il n'a pas de traité, quitte sa
d .y Google
paroisse quand bon lui semble. A Sainte-Soule, * 19 avril 1700 :
« Il y a deux maîtres d'école dont l'un est dans le bourg et gagé,
etl'autre est aux Grandes- Rivières, qui est un village duditlieu,
le sieur Grand, qui n'a d'autres gages que ceux qu'on lui donne
pour chaque escollicr. Il y a une maîtresse d'école auxquels nous
avons ordonné de faire des rooles des absences des n. c. à l'é-
cole, catéchisme et la sainte messe, lesquL'Is rooles seront faits
et donnés tous les quinze jours au procureur fiscal dudit lieu
pour qu'il en requierre la condamnation conformément à la dé-
claration du roi. B
XXVIII
LA GRATUITE. — ÉCOLES GRATUITES nÈS 843. — LE DHOIT A L'IN-
STnuCTION POUR LES PAUVRES. — ELLE EST SOUVENT COMPLÈTE PAR
DES FONDATIONS — nU HOl, — DES FABRIQUES, — DES PARTICU-
LIERS. — OBLIGATION POUR LES CHAPITRES DE L' ASSURER. — LA
LISTE DES INDIGENTS- — L'INSTRUCTION EST GRATUITEMENT DONNÉE
PAR LES ORDRES RELIGIEUX.
Ce traitement payé par le roi ou l'intendant, soldé par les pa-
roisses ou par les villes, formé du revenu des fondations, per-
mettait d'ouvrir l'école à ceux qui n'auraient pu acquitter le
droit scolaire, si minime qu'il fût. Car, remarquons bien ce fait
fort important ; la somme allouée par la paroisse, par l'inten-
dant, par le roi, représente les mois d'école des pauvres. Ceux
qui peuvent payer payent; on paie pour ceux qui ne le peuvent.
C'est ce que montrent bien les certilicats suivants : «Je soussigné,
curé de la ville et paroisse de Saint-Jean d'Angcly, certifie que
le sieur Alexis Deaudoin enseigne les principes de la langue
latine, qu'il apprend à lire et à écrire el qu'en vertu d'une pen-
sion de cent cinquante livres qui lui a été accordée, il admet à
son école certaines personnes qu'il enseigne gratis ; que, l'année
dernière, il s'est acquitté de son service avec zèle et exactitude.
En foi de quoi j'ai délivré le présent certificat. A Saint-Jean
1. Satate-Soule, paroisse sous le vocable de saint Laurent, SOO c
iDuniants ol 1.000 âmes, 6 familles de huguenots dont 3 font leur dei
La cure vaut 2.000 livres ; les chanoines de Lu^on en sont prie
(Charente-Inférieure).
d .y Google
— 267 —
d'Angély, le vingt-sept septembre mil sept cent quatre-vingt-
cinq. B. DEF0RI9, curé de Sain(-Jean d'Angély. — Vu et cer-
tilié par nous, oITiciers municipaux de la ville de Saint-Jean
d'Angély, le contenu ci-dessus. — Nous, Joseph de Bonnegena
d'Aumont, conseiller du roi en la sénéchaussée de Saintonge
établie en la ville de Saint-Jean d'Angély, lieutenant général
de police en exercice, certifions en outre que les faits par lui
certifiés sont sincères et véritables, et que le sieur Beaudoin,
y dénommé, remplit ses fonctions avec exactitude et à la satis-
faction du public. Donné à Saint-Jean d'Angély, le vingt-sept
septembre mil sept cent quatre-vingt-cinq. De Bonnegens d'Au-
UONT. »
Ainsi, dans les petites écoles que dirigent les laïques, l'in-
gtruction est gratuite, mais pour les indigents seulement. Pour-
quoi la totalité des habitants, riches et pauvres, s'imposerait-
elle pour acquitter les mois d'école de parents qui sont en état
de n'avoir pas besoin d'aumûne? Toujours on a compris ainsi.
Le clergé donne l'instruction complètement gratuite et la dis-
tribue gratuitement k tous, riches ou pauvres, surtout aux
pauvres.
Estienne Pasquier nous montre en une phrase le concile de
Latran (1179), où fut présent l'évêque de Saintes, Adhémnr de
Charbonneau, i décidant qu'il y aurait en chaque église un mais-
tre ou escoJatre destiné pour enseigner gratuitement les bonnes
lettres tant au clergé qu'aux pauvres cscolicrs de leurs dio-
cèses. » * Mais il faut lire en entier cet admirable chapitre xvii.
Ut prsslati providnant magistris scholaruni neccssaria, où sont
si bien tracés les devoirs des évoques envers l'étudiant sans res-
sources. « L'église de Dieu doit comme une tendre mère veiller
aux besoins corporels et spirituels des indigents. 11 faut, pour
que la pauvreté ne soit pas un obstacle à l'éducation dee enfants,
avoir dans chaque cathédrale un maitre pour instruire gratui-
tement et les élèves de cette église et les étudiants nécessiteux,
et assigner un bénéfice au maitre qui lui permette à lui de vivre,
aux élèves d'arriver à la science. » î
i. Pasquier. Becherches de la France, i, page 249, liv. m, chap. un.
2. uQuoniamecclesiaDeiet in iis quœ spcctanl ad subsidium corporis
et in iis quœ ad profectum venîunt animarum iodigeatibuB sicutpia ma-
ter providere tenelur ; ne pauperibus, qui parentum opibus juvari non
d .y Google
- 268 —
Guillaume, abbé de Saint- Bénigne, ouvrit partout des écoles
où les étudiants sans fortune étaient hébergés et instruits gra-
tuitement. Ceux qui avaient de l'argent payaient seulement leur
nourriture. Jamais on ne devait lever une taxe sur les écoliers,
jamais le maître faire paycrses leçons. ^ L'abbaye de Salzbourg,
continue M. Léon Maître, avait inscrit sur son fronton :
DIBCBRE SI CUPUS, GRATIS QUOD QUiERIS HABEBIS.
Dès 843, on voit Anialaric, chanoine de Tours, léguer par tes-
tament tous SCS biens pour que, dès ce jour, l'école soit gratuite. *
ALongueville, canton de Montiérender (Haute-Marne), au xviii*
siècle, le curé paie les mois d'école de presque tous les enfants
pauvres. Dans le même diocèse de Langres, la fabrique d'Huilley
acquittait pendant quatre mois la rétribution scolaire de tous
les enfants de la paroisse.
Au milieu du xti° siècle et vers la fin, le collège d'Angoulème
fut pourvu de régents au nombre de trois, et l'instruction gra-
tuite fut donnée aux enfants. ^
possunt, legendi et proficieDdi opportunités subtrabatur, per unam quam-
qucecclesiamcatbedralennnBgistro.quicloricosfjusdeiDeccIcsiœBtKcho-
larcs pauperes gratis doccat, compctens aliquod beneficium assignctur,
quo docentis nécessitas sublevelur et discentibus via palcat ad doctrî-
nam. In aliis quoque restituatur cccleslis sive monastcrli^, si retroactis
temporibus aliquid in eis ad hoc fucrit dcputalura. Pro licenlia vero do-
cendj nuUus prccium cxigat, vel sub oblentu alicujus consuetudinis ab
lis qui doceat aliquid queerat, ncc doccrc quempiam, petita licêntia,
qui sit idoneus ioterdicat. " Labbe, Cône., x, 1518.
1. « loslituit scholas sacri ministcrii, quibus pro Dei amore assidu! io-
starent fratrcs liujus ofGcii docti, ubi siquidem gratis largiretur cuuctis
doctrina; bcneficiuii) ad cœnobia sibi commissa conlluentibus ; nullusquc
qui ad hœc vellct acccdere prohil)erelur, Quin putius tam servis qiiam
liberis, divitibus cum egcnis unirorme caritatis impcndcrctur documen-
tum. Plures etiam exipsis, ei cirnobiia, utpote rcrum lenacos, accipiebant
victum. i> Acia sanctorum.'VilaS. Gtiillolmi,abbBt. Divion.I januarii.p, 60.
2. i< L'I ab hodiema die in scola jam dicta de psalmis notïs aliisque
nihil mcriti quserant vcl accipiant nisî quod sponte ablatum fuerit, scd
ex supradictis omnibus rcbus neccssaria cor|)ori5 sibi suisquc collabo-
rantibus ministrent alque... dcvolissime lahorcut sine pivtio. » Ëi>. Mah-
TENE. Thésaurus novus anecdolorum, i, 33.
3. Biais. Bulletin de la société archéologique de la Charente, p. xs.ii,
5< série, I, 1888.
.y Google
L'évéque d'Orléans, Théodulphe, en ordonnant aux prêtres
d'élablir des écoles dans les viliea et dans les bourgades, de re-
cevoir indistinctement tous les enTants qu'on leur amènera, leur
dérendait d'exiger aucune rétribution, hormis celles que les pa-
rents leur voudront bien offrir à titre de don. ' L'évéque de
Verceil, Atton, répéta mot pour mot dans son diocèse, la déci-
sion de Théodulphe. Louis le Débonnaire, en 822, établissait
presque le droit à l'instruction, n Tout aspirant aux grades ecclé-
siastiques doit avoir un lieu déterminé et un maître convenable,
être entretenu par ses parents ou les seigneurs de sa paroisse,
afin que l'indigence ne l'éloigné pas do l'étude. Si la paroisse
est trop vaste, qu'on établisse des écoles dans deux autres lieux
et plus s'il est besoin, n ^
Nous venons de voir qu'à Dijon l'abbaye de Saint-Bénigne
nourrissait même les écoliers ; et à Mauzé, en 1707, les religieu-
ses de l'Union chrétienne étaient chargées, non pas seulement
d'instruire, maïs encore de loger, nourrir « quatre pauvres de-
moiselles. D II est vrai que c'était là une fondation de la duchesse
de Bourgogne et d'une poitevine, M°" de Maintenon.
Quand il y eut tentative pour imposer une taxe sur les aspi-
rants au professorat, pour exiger une redevance en échange du
permis d'enseigner ou même des restrictions apportées à l'exer-
cice de l'enseignement, la voix du grand pontife rappela les
règles. Alexandre III (1 159-1 181) écrivit h larchcvÈquc de Reims
qu'il était permis à tout homme de bien de tenir école. Ut cuiquB
idoneo Hceal scJiolas regere, de communiquer librement à tous
les dons qu'il avait regus de Dieu. Il fallait donc laisser à tout
homme probe et capable pleine liberté d'ouvrir une école ou
dans les villes ou dans les bourgs, partout où il voudrait, sans
rien exiger de lui : car on ne doit pas vendre ce qu'on tient de
la muniticence divine, mais le dispenser à tous gratuitement,
selon ce qui est écrit: «Vous l'avez reçu gratuitement; donncz-
■0 le gratuitement. » ^
1. i< Tum ergo eos docent, nibil ab eis pro hac re exigsnt nec aliquid
accipiant, cxceplo quodeis parentes... auavoluntat« obtulerint. » Labbe,
Conc, vil, IIW.
2. Il Parentes ve! domini siogulorum devictu, Tel substaDtia corporali
undc subsistant providere studeant ut propter rerum iuopiam doctrinœ
studio non recédant. » Mignb, Palrol., xcvni, 37.
3. « Quoniam, cum doDuin Dei sit scientia litteranuo, liberum débet
d .y Google
— 270 —
C'est aussi ce que décrétait le concile de Rouen, en 1445, sous
le pape Eugène IV, au xiii" canon : Les patrons ne confieront les
écoles qu'à des personnes recomniandabies par leur expérience,
leur capacité, leur vie, et leur donneront l'institution gratuite. *
A Montreuil sur mer, le chapitre de Saint-Firmin le martyr
fondé en 1192 et l'abbaye bénédictine de Saint-Sauve se par-
tageaient l'enseignement et prélevaient 5 sols pour les écoliers
qui apprenaient le latin et 4 sur ceux qui se bornaient à savoir
lire. Dès 1484, les mayeur et échevins rachètent l'écolage en
payant une somme annuelle de 18 livres.
Le 9 septembre 1686, une assemblée a des marguilliers tant '
anciens que modernes, pour délibérer au sujet des écoles pour
l'instruction de la jeunesse de la paroisse, tant à lire et écrire
que pour les rendre à leur devoir selon les obligations qu'impose
la foy catholique et romaine, sous la conduite de messieurs
les curés de ladite paroisse », décide que Laurent Minien tien-
dra école pour l'instruction des pauvres garçons de la paroisse
à partir du 1" octobre prochain, les assemblera en sa maison
les jours ordinaires de neuf heures du matin à onze et le soir
de deux à quatre, les conduira à l'église u pour entendre la
sainte messe, deux à deux et dans la modestie requise, luy en
teste. > Marie Brûlé, veuve, est nommée institutrice des filles.
« A esté aussi convenu par ladite assemblée que, si lesdits Mi-
nien, Bruslé et autres à l'avenir, que Dieu ne veuille, venaient
à faire quelque chose digne de répréhension, à l'advis desdtts
sieurs curés, ils pourroient estre changés et en mettre d'autres
À leur place, sur la plainte qu'ils en feroient au bureau, par les-
dits sieurs marguilliers et paroissiens assemblés. nS
esse cuîque talentum gratis cui voluerit erogare... Pnecipias ne aliquem
probum et litleratum virum regere scholas in civitale vel suburbiis ubi
voluerit, aliqua ratione prohibeant. Non eaim débet vénale eiponi quod
munere gratiœ cœlestis acquirelur, aed gratis débet omaibus exhiberi,
ut impleatur quod scriptum est : Gratis accepislis, gratis date. « Labbb,
Conc, X, 1278.
1. » ItemquodcollatDresacholarumBcbolasipsafiperaoamsstate, sciea-
tia et moribua probatis committant, et liberaliter ac aine exactione con-
cedantur. » Labbb, Conc, xin, 130S.
2. Notice sur l'enseiffitement à Montreuil sur mer, par le comte G. de
Hauteclocque, dans les Mémoires de la société des antiquaire» de Picar-
d«, t. XII (1669), p. 97.
d .y Google
- 271 —
La licence d'enseigner sera délivrée gratuitement, dit encore
leconcilcdcNarbonncen 1551, et aussi le certiticat de bonne vie
et mœurs. ^ Les textes ne nous manquent pas qui prouvent que,
dans notre contrée, l'instruction était gratuite pour les pauvres.
Nous avons déjà vu Marans, Foussay, Mauzé en 1689, Puyravault
et Yves en 1694, Villiers en 1699 et bien d'autres- Voici Surgères,
20 avril 1698 : « Nous avons visité l'école des fllles fondée par
Hélène de Fonsec, que possède aujourd'hui Anne-Lydie Boguier,
que nous avons trouvée en bon état. Nous avons ordonné qu'elle
recevra toutes les filles du dit lieu pour être instruites conformé-
ment à la fondation. Cette place là de maître d'école vaut cent
francs et est à notre nomination. » A Nuaillé, ' le 20 avril 1700 :
n II y a un maître d'école payé, auquel nous avons ordonné de
recevoir les pauvres enfants gratis. Il n'y a que 100 livres. »
A Saint-Jean d' Angély, le fait est encore prouvé par cette requête
adressée en septembre 1785, à l'intendant de La Rochelle :
a Supplie très-humblement la personne d'Alexis Beaudoin, di-
sant qu'enseignant depuis plusieurs années dans la ville de Saint-
Jean d'Angély, qu'admettant à son école certains pauvres qu'il
enseigne gratis en vertu d'une pension de 150 livres, qui lui est
servie annuellement par M" les receveurs des tailles, sur votre
ordonnance, monseigneur..., il vous plaise ordonner que cette
somme soit servie au suppliant qui ne cessera d'offrir ses vœux
au ciel pour la conservation de votre grandeur. »
Parfois la gratuité était imposée au maître; par exemple à
Tîffauges, paroisse de Saint-Nicolas, le 29 juin 1701, l'évèque
dit : Œ Sur ce qui nous a esté représenté que le nommé Jacques
Raîmbaud, régent dans cette paroisse, a fait une perte considé-
rable sur le bled de la fabrique qu'il a achetté et dont il est en-
core redevable de la somme de cent vingt-quatre livres envers
la dite fabrique, nous, du consentement des principaux habitants
1. <' Quœ oroaia in littcris licentite a dicccesano cooceesce eiprimantur,
nec pro litteris quibus de se fidom facîent magiatri quicquam diœcesani
aut quilibet alii accîpiant, sed eoa gratis concédant. >• Labbb, Conc.,
ïv, 30.
3. Saint-Sauveur de Nuaillé en Aunis ; Jean Pacot, curé ; la cure vaut
300 livres ; l'abbé de Bissy est prieur ; revenu 300 liv.; 350 communiants,
point de huguenots ; canton de Courçoa (Charente -Inférieure], 799 habi-
tant».
d .y Google
— 272 —
et du sieur curé de ce lieu, avons condamné le dit Raimbaud à
payer la somme de soixante livres, moyennant le payement de
laquelle il sera déchargé de la susdite somme de 124 livres, à
condition cependant qu'il enseignera pendant un an huit enfants
de cette paroisse pauvres, au choix du dit sieur curé de Saint-
Nicolas, sans en retirer rétribution, et cela sans tirer à consé-
quence pour l'avenir, n A Montauban en 1528, à Troyes en 1600,
le principal du collège, en échange de certains avantages, doit
recevoir gratis les élèves pauvres, dont le maire et les échevins
donneront la liste. A Aubiet en 1578, ce sont aussi les consuls
qui dressent cette liste des indigents.
Nféme en certains lieux la gratuité a été complète pour les
riches et lea pauvres.LeI3 juin 1690, àMouzeuil,* l'archidiacre
s'exprime ainsi : u Nous avons ensuitte examiné les escoliers de
M. Vincent Jeanneau, régent approuvé par Mgr l'éveaque, les-
quels nous avons trouvés peu capables sur le catéchisme, soit
par grossièreté ou timidité, comme il nous a dit pour excuse.
Le dit Jeanneau est néanmoins de bonnes mœurs, assidu à son
école, et fait le catéchisme tous les samedis, chante l'olQce à
l'église, et assiste le curé aux funérailles. Il est gagé de qua-
rante escus par an qui lui sont payés sur le revenu de la fabri-
que, et ne prend rien pour l'instruction des enfants. Comme il
n'y a point de maîtresse pour les filles, et qu'il y en a néanmoins
qui veulent apprendre à lire, nous avons enjoint au dit régent
de garder sur cela les ordonnances du diocèse et de ne rece-
voir aucune fille à son école, sinon et par nécessité, à des
heures qu'il leur donnera hors celles qu'il donne aux garçons,
et exhorte M. le curé de continuer à y tenir la main. »
A Châlon sur Saône en 1600, Jeanne Boulette lègue 250 écus
de rente pour un régent qui instruira a sans aulcunq salaire et
gratuitement, n En 1583, c'est Nicolas de Beauffremont qui donne
208 livres a pour aider à instruire les pauvres enfants. » En 1619,
Abigail Mathieu, veuve d'Edme Vadot, offre 180 livres pour ren-
dre la porte du collège u libre à tous les écoliers indifféremment,
pauvres ou riches, n
Dom Claude Tisserant, prieur de l'abbaye de Saint-Pierre do
Châlon, en 1616, lègue au collège 20 livras; et il veut que i sur
I. Mouieuil, 1.460 habitants, canton de L'Hermeaault (Vendée), jadis
paroisse de l'arcfaiprètré de Fonteaa;, diocèse de La Rochelle, en Poitou,
d .y Google
— 273 —
les dits arrërages il BOit pria une somme pour distribuer aux
maire et eschevins qui corrigeront Iqb thimes, 30 eoU; 15 sois
à chacun des ofïïciers et régents du collège et 5 sols à chaque
sellent de mairie, comme honoraires pour avoir assisté aux
thèmes, s
En 1701, une demoiselle Délavai « fait don aux minimes de
Oh&loD du fief de Ballore, à la charge de payer annuellement
une certaine rente aux filles qui enseignent charitablement et
sans rétribution les jeunes filles des habitants de cette ville.
A Lille, Hubert Deliot, en 1554, fait don de 3.000 florins pour
l'instruction gratuite de 100 enfants dont 20 filles, sans compter
les habits, le pain, le fromage, les plumes, l'écriture, le papier,
etc.
Dana la Haute-Marne, des fondations assuraient la gratuité
complète dans un grand nombre de paroisses, parmi lesquelles
Fayet cite : Aubepierre, Brottes, Ghameray, Chantonrupt [école
de filleB), Choignes, Chefmont, Colombey-tes-Choiseul, Dance-
voir, Longuay (école de filles dotée richement par l'abbé de
Longuay} ; Fronville (deux écoles] ; Oiey-aur-Aujon, Meuvy
(deux écoles] ; Nogent-le-Haut, Nogent-le-Bas, Ormancey, Par-
not (deux écoles) ; Perthes (deux écoles] ; Planrupt, Rivière-les-
Fosses, Saint-Thiébault, Villiers-Ie-Sec (deux écoles]; Villiers sur
Suize, etc., et dans une infinité d'autres plus ou moins impor-
tantes la gratuité pour les enfants pauvres. En 1666, la famille
Mouilleron donne à l'église d'Aujeurres, canton de Longeau, des
biens-fonds à charge de prières, de services religieux et d'une
rente annuelle de 200 livres pour l'entretien d'une école de cha-
rité ; un avocat, Délavai, donne en 1715 à la fabrique de Choi-
fleul, canton de Clefiuont, un fonda qui servira à payer 10 livres
par an pour l'instruction des plus jeunes enfants.
Une dame Pion, femme du seigneur de Juzennecourt, avait
assuré à la fabrique un revenu de 200 livres, dont 150 pour l'in-
struction gratuite des enfants pauvres. En 1745, à La Ferté sur
Amance [chef-lieu de canton de l'arrondissement de Lances),
Marie -Charlotte Monnyat lègue quelques propriétés à la fabrique
qui doit payer 15 livres annuelles pour la rétribution scolaire
des enfants les plus pauvres. Au Frénoy (canton de Montigny-
le-Roi, même arrondissement], les époux Aubertot donnent, en
1714, à l'école une maison et des terres qui produisaient annuel-
lement de 15 à 28 paires, soit de S à 15 hectolitres de blé et de
11 à 21 hectolitres d'avoine.
d .y Google
- 274 —
A Pau, l'enseignement gratuit des enfants pauvres, catholi-
ques et proteatiints, exista de 1640 à 1673. Dans le reste de la
province, et en tout temps, la gratuité fut accordée à ceux qui
ne pouvaient payer. Pau, dans un traité du 22 avril 1572, établit
nettementquc, « s'il y a des enfants pauvres, on fera un rôle pour
tes faire aller à l'école », et la ville paiera pour eux. Lucq, le 23
septembre 1576, stipule que le maitre «no exigera degune cause n
des enfants pauvres « qui lo scran bailltatz per déclaracion per
losditz juratz » ; et Laruns, le 23 septembre 1596, que « si abe
infans de praubcs no pagaran rcs, à la conensa deua juratz. » *
Les pauvres ne paieront donc pas, c'est la règle ; et les jurats,
les pères de famille seront chargés de dresser la liste des pauvres,
afin de ne rien laisser à l'arbitraire du maître.
Dans le cas où la paroisse était trop pauvre pour assurer
un traitement, un ecclésiastique, vicaire ou curé, même un
clerc, faisait quand même, par dévouement, la classe des
pauvres. Le concile de Malines, en (570, l'avait prescrit, et
l'évoque en 1698 ordonnait, nous l'avons vu, au curé de recevoir
sans rétribution les enfants reconnus pauvres par le séné-
chal. Le 22 juillet 1689, à Saint-Romain de La Uomagne, H n'y
a que • le dit sieur Frogé [Guillaume Frogé], prêtre du diocèse
du Mans, son vicaire, qui enseigne quelques enfants par cha-
rité. » Le même jour, à Notre-Dame du Longeron * : « ïl n'y a
point de régent en la paroisse. M. le vicaire, François Hasard,
reçoit seulement 7 ou 8 enfants qu'il instruit par charité. » Le
26, à Saint-Martin de Montigné 3 : « Il n'y a point d'autre régent
que le dit sieur Estienne Boisdron, prêtre vicaire, qui tient
l'escolle et a bon nombre d'escolliers. n Le 29, à Notre-Dame
de Chambretaud * : « Il n'y a d'autre régent en la paroisse que
M. le vicaire, Pierre GotTreteau, qui fait une petite écolle par
charité. » Puis à Saint- Laurent de La Prée, le 18 avril 1694 :
1. L'instruction primaire en Béarn, p. 34-37.
2. Le Longeron C[i Anjou, inlciidance de Tours, électioD de Montreuil,
diocèse de La Rochelle, SOO commuDianta ; canton de Montfaucon
(Mainc-et-Loîrc), 1.703 habitants.
3. Saint-Martin de Montigné, 5S0 communiants; canton de Celles
(Deui-Sèvros).
4. Chambreteau, canton de Mortagne (Vendée), 973 habitants ; 400
communiants.
d\>yGoogIe
— 275 -
i Nous aurions demandé s'il y avait des maîtres d'écolle et
des maîtresses ; on nous a repondu que non, mais que M. le
curé avait la charité d'enseigner les jeunes gens ; ut aurions
exhorté les paroissiens de faire leur possible pour avoir des
maîtresses d'écolle pour les filles. » A Mauzé en Aunis, les
deux écoles de filles et garçons étaient gratuites. L'intendant
payait. En 1784-1787, le vicaire Bauget était chargé ■ des pau-
vres garçons ", et madame Gaudtnat « des pauvres Qlles, >
comme le prouve cette attestation du curé Rccoquillé : « Le
curé soussigné certiffie que M"" veuve Pilot, métraisse d'école,
s'est acquittée de son devoir à l'égard des pauvres filles de
cette paraisse dont elle est chargée. • On sait que la gratuité
est encore la règle essentielle des congrégations religieuses.
En 1603, les jésuites avaient 350 collèges où tous les externes
étaient admis gratis. Se présentait qui voulait. C'était lintemat
qui payait l'externat. De même pour les religieuses. Voici un
procès verbal de visite, le 12 septembre 1728, à Vesins ; * on y
verra de nouveau quel soin minutieux l'évéque apportait à son
inspection : « Il y a vingt-huit religieuses de Saint-François,
compris trois sœurs converses, un confesseur nourry et logé
avec deux cents livres d'appointements ; il y a huit valets et
huit servantes. Elles ont plusieurs pensionnaires dont les
grandes donnant 15i) !• et les petites 110 et 120. Le sieur Koul-
leau, curé de Vesins, nous a montré un acte en forme de
procès-verbal du 14 décembre 1667 par lequel les dittes reli-
gieuses se sont obligées de tenir l'école aux petites filles de la
ville et autres lieux circonvoisins, lesquelles elles instruisent
gratuitement au grand contentement de tout le peuple, ce
qu'elles ont toujours lait depuis qu'elles y sont établies, qui
sont les propres termes du dit procès-verbal signé de la supé-
rieure et autres religieuses de ce temps là. Vu aussy le procès-
verbal de monseigneur de Champllour, du 4 octobre 1723, par
lequel il ordonne de reprendre ce saint exercice et de le conti-
nuer toujours sans jamais l'interrompre, nous leur ordonnons
de tenir pareillement à l'avenir exactement les écoles des
petites filles tant de la paroisse de Vesins que des circonvoi-
sines, conformément à leurs obligations, et pour cet effet de
I . Vesins, boronnie de Touraine, diocèse de La Rochelle, élection de
M uatreuil- Bellay ; canton de Chalet (Maine-et-Loire), 1.947 habitants.
d .y Google
- 276 —
faire agrandir, élargir et hausser la petite salle qui est destinée
aujourd'hui pour la ditte école, que nous avons trouvée beau-
coup trop petite et trop obscure ; nous leur recommandons de
la faire faire incessamment, pour faire cesser les murmures et
surtout pour s'acquitter d'une obligation aussy essentielle, si
mieux n'aiment les dittes religieuses faire bâtir une autre salle
pour tenir la ditte école dans un endroit convenable. J. B. A. db
Brakcas, év. de La Rochelle. Chaneé. S' de Bbebuire. 8' db
LiLHAaRB. S' DE GaSTE. >
Pour les congrégations qui ne recevaient que des externes,
l'entretien des religieuses était assuré par des fondations ou
des secours de l'état. A Rochefort, comme nous l'apprend
(15 mars 1786) Cosson, prêtre de la congrégation de la Mission,
curé de Saint-Louis : a Nous certifions que les filles de la
charité, chargées des écoles de cette paroisse pour les pauvres
filles et les nouvelles converties, ont rempli avec exactitude et
zèle les fonctions attachées à cette charge, n Les mêmes termes
sont employés pour a le sieur Glaude-Estienne Lefèvre, maître
d'école pour les petits garçons de cette paroisse, b Dans la
paroisse de Notre-Dame, il y avait une autre école tenue par
François Richard, suivant une note, 16 janvier 1787, du prieur-
curé Kochard. En 1787, le 21 janvier, Cosson signale encore
Lefèvre « chargé des écoles pour les pauvres garçons et les
nouveaux convertis. ■ En 1789, c'est Jacques-Joseph Allay,
B maistre d'école pour les pauvres enfants de la paroisse, a
Même si, pour une cause que nous ne comprenons pas, le
monastère ne pouvait donner l'enseignement, il avait recours à
des maîtres étrangers. L'abbaye de Jumiège, en 1328, affectait
une rente assez considérable non seulement à l'entretien des
moines qu'elle envoyait aux études générales, mais aux gages
de l'instituteur qui venait montrer aux novices les rudiments
des lettres. En 1483, l'abbé de Saint-Wandrille payait réguliè-
rement une pension de 6 livres tournois à maitre Gervais
Cheval pour tenir des écoles au monastère. Plus récemment
encore, en 1577, le prieuré de Saint-Lô de Rouen donnait
16 livres tournois au ■ précepteur des novices en leçons de
grammaires ■ ; et vers le même temps, on voit inscrite dans
un compte de l'ahbaye de Fécamp une somme de 15 livres, due
à Guillaume Hudebert, maître d'école des jeunes religieux,
pour une année de ses gages. A Troyes, l'aumdne générale,
c'est*à>dire l'administration des taxes levées pour la bienfai-
.y Google
— 277 —
Bance et l'instruction, créée dès 1545, établit deux écoles pour
les garçons, une pour lea filles. La tradition ne se perdit pai
dans cette ville : car six professeurs artistes, à l'instigation
de Pierre Cossard, et grâce aux libéralités de M. de Brunneval,
receveur des gabelles, l'un d'eux, fondèrent sous le titre d'Ecole
royale gratuite de dessin, un établissement autorisé par lettres
patentes de février 1773, soutenu par le corps municipal, et
subsistant encore aujourd'hui avec le même succès.
Chaque maître a vingt-cinq enfants auxquels il apprend
gratuitement, moyennant 2 sous par tête et par mois que lui
paient les administrateurs, à lire, écrire, jeter (compter avec
des jetons), à nombrer à défaut ou compter de mémoire, et à
chanter à l'église.
A. Lille, l'instruction primaire gratuite ne fut instituée que
dans la seconde moitié du svi* siècle, ofTiciellement : car déjà,
flous la surveillance du magistrat, existaient des écoles privées
qui, moyennant une indemnité de la commune, recevaient un
certain nombre d'enfants pauvres. I/ordonnance de 1527 qui
supprimait la mendicité, disait à l'article x que ■ les cinq
hommes à ce commis tiendront la main de subvenir aux pau-
vres... tant les faire garrirede maladie es membres et au corps,
comme aux petits enfants les faire aller à l'escole. » Charles-
Quint, quelques années après, l'an 1531, en supprimant aussi
la mendicité, prescrivait d'envoyer aux écoles les enfants des
personnes auxquelles on accordait des secours. ^ Notons aussi
dans la capitale de la Flandre la fondation, en 1686, d'une
maison destinée à l'éducation des jeunes filles pauvres de la
noblesse de l'Artois et de la Flandre française.
XXIX
AVANTAGES ACCB3S0IHKS DU MAITRE d'ÉCOLE. — LOaBURKT. —
EXEMPTION d'impôts, — DE LA MILICE, — DU LOaEUBNT DBS
GENS DE OUBRRE. — REPAS. — REDEVANCES EN NATURE. —
CONTRAT ENTRE L'INSTITDTEUR ET LA PAROISSE. -~ CONDITIONS
DIVERSES. — RàGLBMSNT DB l'ÉCOLE. — ENSEIGNEMENT. —
UN UAiTRE d'École poitevin. — vacances, etc.
Le traitement et l'écolage n'étaient pas les seuls avantages
1. J. Houdoy, p. 2.
d .y Google
— 278 —
qui compensassent pour le maître d'école les fatigues et les
désagréments du métier. Je ne parlerai pas de ces redevances
locales si fort usilées jadis, de ces fêtes plus ou moins bizarres
qui rompaient la monotonie de la vie scolaire et qu'ont rem-
placées nos uniformes jours de congé. Ainsi, en 1553,le magister
de Kamerupt * devait fournir chaque année à ses jeunes élèves
un coq pour leur procurer le plaisir de jeter des bâtons dans
les jambes de cet animal. I.e jeu était cruel; mais il se continue
encore dans les foires de village.
Le concile tenu à Cognac en 1262 par Pierre de Ronceval
{Constilutiones P. D. Burdoga.lensis archiepiscopi facte apwd
Coprinicum) interdit les combats de coqs dans les collèges et
les écoles, tAni in scholis gra.mm.atics.Hbus quam in aliis, ce
qui d'ailleurs prouve qu'au xiii* siècle l'ensignement était com-
plet dans la région. ^
Une requête de 1212 nous montre le maître d'école de
Pavilly ^ obligé avec ses élèves d'assister, le premier samedi de
l'année, à une messe de Notre-Dame solennellement chantée
par un religieux au prieuré, et tous les dimanches et fêtes
solennelles, principalement à la translation de sainte Austre-
berte. Ce jour-là, après l'office, le maître cl les élèves dinaient
avec le prieur, « et estait ce disner appelé truée n, nom qui
indique clairement de quoi se composait le repas, « festum
porce », dit une charte latine. En revanche, le prieur envoyait
gratuitement aux écoles deux ou trois enfants.
Le 25 avril 1582, la ville de Châlon sur Saône passe un traité
avec Isaac Morcl, recteur. Il lui est permis d'établir un pen-
sionnat ou collège ; et il s'engage à tenir ses pensionnaires
■ proprement de leurs personnes et bien nets. » Il les n
1. Commune de 592 habitants, chef-lieu de canton du département de
l'Aubo.
2. •< De bello gallorum. Quia ei duelto gallorum quod in partibus istia,
tam in scholis gramraaticalibus quam in aliis, lîcri inolevit Donnulla maU
aliquotiens sunt ciorta, sub intcrminatione analhematis prohibemus, ne
amodo Rai perduellum prcdjclum, cum hoc tam mal! materia quam
temporis amissio eiîslere dignoscatur. Comlitutiones synodales Xan-
toneruis ecclesie. MDCLI. On le» vend à Poitiert, à l'enseigne du
Pélican. »
3. Chef'lieu de canton de 3.070 habitants de l'arrondissement de
d=,Google
— 279 —
convenablement ; il pourra « tuer à l'établissement les mou-
tons » pour les besoins de la maison ; il prendra les autres
viandes aux boucheries.
L'usage général était de ne se point occuper du logement de
l'instituteur. QuelqueTois cependant on fournissait le logement au
maitre et la classe aux élèves. A Mauroux, * les consuls et la
communauté traitaient avec un régent, ordinairement pour un
an, moyennant un local, un logement et un traitement. Ces
trois conditions étaient aussi stipulées dans les contrats en
Béam, comme noud l'avons vu.
AFeissons sous Briançon, dans laTarentaise, les familles qui
envoyaient leurs enfants à l'école, étaient obligées de tailler et
labourer les vignes du régent et de lui fournir chacune deux
journées avec deux charges d'engrais par an.
Le régent avait en outre la rétribution scolaire. Il promettait
de s'acquitter fidèlement de ses fonctions et d'instruire les en-
fants " à l'art des lectures et à la religion catholique, apostolique
et romaine. « Cela se voit par plusieurs contrats de la fin du
xvi= siècle, par ceux du 24 février 1608, 21 juin 1612, 2 février
1622, 15 juin 1631.
Il était parfois exempt de certains impôts. En 1415, M' Jehan
de Bèse, maître d'école au quartier de la Madeleine à Troyes
en Champagne, est taxé à une somme de 20 sous dans l'aide
mise pour repousser les Anglais. L'impdt est tout-à-fait patrio-
tique. Mais le connétable et les élus, chargés de l'asseoir et de
le lever, en dispensent Jehan de Bèse, u en faveur de l'étude et
afin qu'il ait cause de résider à Troyes, » En 1419, Jean de
Potières, maitre d'école, est taxe à II) sous ; en 1435, Girart, à
5 BOUS, et messire Thierry Robichon, écolâtre de Saint-Etienne,
à 40 sous. On ne sait pas s'ils en furent exemptés. C'est à
croire : car, en 1436, les connétables ayant saisi chez l'écolàtre
<c un lavoir et un bassin » pour refus de paiement, le lieutenant
général du bailli décide que ces objets seront rendus à l'écolàtre
et qu'il sera dispensé d'acquitter sn taxe, en raison de sa qualité.
Mais l'exemption n'était ni de droit ni universelle. On a vu des
maîtres imposés à Saintes. A Thézac, près de Saintes, ■ Jean
Dejois, instructeur de la jeunesse n, est, en 1763, taxé à 4 livres
1. S82 habitants, canton de Saint-Ctalr, arrondlssemenl de Lectoure,
Bénécheussée d'Armagnac.
d .y Google
— 280 —
10 sols 9ur le rAle de 356 livres pour la refonte de la cloche, ob
figurent aussi le commandeur des Epaux pour 14 livres ; le
chapitre de l'église cathédrale de Saintes, 11 livres; le sieur
de L'Ombrail, 19 livres ; le sieur Compagoon, 27 livres, etc. Le
même Jean Dejois, par acte du 25 décembre 1721, est fermier
du four banal de Thézac, maisons et dépendances, pour l'abbé
de Savalelte ; et en 1749, le 17 mai, il renouvelle le bail pour
20 livres à Jacques Compagnon, seigneur de Thézac. Près de là,
à Meursac, par acte capitulaire du 3 avril 1735, les habitants
réduisent de 44 à 13 livres l'impôt de Jacques Reinaud, Instruc-
teur de la jeunesse, c attendu qu'il n'est plus payé de la somme
de 150 livres que le roi lui avait accordée comme meatred'écolle,
et qu'il a fait un relâchement en faveur de la paroisse, s
A Auzances dans la Creuse, en 1696, dame Madeleine-
Françoise du Coudray lègue, par testament du 21 septembre,
sa maison pour y installer un instituteur chargé de faire la
classe aux enfants des trois paroisses de Ghatetus, Les Roches
et Saint- Dizier, une maison sise à Chatelus qui devient en 1767 le
logement du vicaire chargé d'enseigner les enfants, et en 1792
le prétoire de la justice de paix. Une assemblée des habi-
tants accorde à l'instituteur 40 livres et l'indemnité de logement.
En l'f 76, le 31 octobre, une rente de 171 livres 8 sous fut assurée
à l'instituteur qui prenait le titre de grammairien.
Les professeurs de l'université de Perpignan jouissent de
tous les privilèges des habitants : ils sont exempts de charges
municipales, de tutelle, curatelle, de toutes charges publiques,
de corvées, du logement des gens de guerre, •
Les instituteurs étaient exempts du service militaire même
sans l'engagement décennal. En 1748, les curés du doyenné de
Tonnerre exposent qu'on veut faire tirer à la milice les maîtres
d'école qui ne sont pas mariés, ce qui est contraire aux privi-
lèges du clergé. A Mezidon, arrondissement de Lisieux (Cal-
vados), où l'école est gratuite, le maître, outre un traitement de
174 livres, a l'exemption des tailles et du logement des gens de
guerre. '
1. L'univertité de Perpignan avant et pendant la révolution françaûe,
par M. l'abbé Torreilles, dans le Bulletin de la tociëf^ agricole deê
Pyrénéet-Orient*leÊ, 33° vol|une, 1898, page 237.
2. A. Veuclin, ?fouvellet gUnet hitloriquei tur l'iiulraetion publiftu
d .y Google
- 881 -
On voit même quelques Instituteurs ayant de l'aisance. En
1663, le 15 Janvier, Denis Finet, « recteur d'eecolles i à Sylva-
FOUTrea, * après Edme Philibert et avant Nicolas Martin, donne
à la fabrique un ciboire d'argent de la valeur de 40 livres, et
Jean Dejois, dont je viens de parler, preB(iiie chaque année
trouve moyen d'acheter quelque petite propriété ; les actes no-
tariésle prouvent. Le testament (12 mars 1614] de Charles Bataillé,
instructeur de la jeunesse au bourg de Saint-Just, atteste qu'il
avait au moins de l'aisance. En Béarn, M. Sérurier qui trouve
rarement un régent propriétaire, cite pourtant, p. 15, un contrat
par lequel l'instituteur de Ilaget- Aubin achète une pièce de terre
en 1714, et il mentionne celui de Lucq qui, en 1597, lègue
aux pauvres 30 écua.
La preuve <(ue leur position ne leur paraissait pas trop insufll-
sante, c'est que souvent des concurrents se la disputaient, c'est
qu'un certain nombre de régents s'attachaient à la même
paroisse. Dans le Bordelais, M. AUain cite Augey, k Porteta,
durant 40 ans; Lauzero, à Ambarës, 16 ans; Motet, à Mar-
gaux et Morin k Gaurlac, 30 ans ; Boue, à gaint-Loubès, 21 ans ;
Delacquay, à Cadillac, 16 ans; Valteau, à Cadillac, 44 ans;
Duvignau, à Rions, 20 ans, etc. 3 Quelques uns, c'est l'excep-
tion, s'enrichissent et parviennent à des situations honorables :
RufTe, à Pellegrue [1748], « s'est enrichi dans son école qui
est très nombreuse et il est devenu premier consul de la
communauté. * Coignet, à Castres (1667), ■ bien accommodé *,
s'est pour cela relâché de i la grande attache qu'il avait au
commencement » ; il est devenu notaire royal.
Ce qui faisait la loi, loi mobile, changeante, c'était la cou-
tume locale ; c'étaient les règles au gré des parties. Dans les
contrats entre le régent et !ea habitants capitulairement
assemblés, chaque article était débattu contradictoirement par
les intéressés, en présence du notaire qui dressait l'acte en
bonne et due forme, signé par les contractants. Avoir un
atunf 4789. Bemay, 1888. L'auteur montre les fondatïoas Taites par le
cler^ et la nobleaae.
1. 3S4 habitants, canton de Chfttesuvillain, arrondissement de Chau-
mont (Haute-Hame).
t. Ernest Allain. L'in$truciion primùre t/am fa Gironde ttiani /•
rée^tutûn.
d .y Google
— 282 —
contrat avec la paroisse était même souvent une première
condition pour être autorisé à y enseigner. Voici un spécimen
de contrat. L'archiprètre de Mouroure |Gers), d'accord avec
quelque» habitants, fait, le 5 juin 1599, des propositions à
Manault Baillés, régent de Tournccoupe, et l'acte suivant est
rédigé : » Aujourd'hui, cinquième jour du mois de juin mil
cinq cent quatre-vingt-dix-neuf, avant midi, dans Mauroux
et maison de Gilles Bcscon, en Lomaigne, diocèse de Lec-
toure et sénéchaussée d'Armagnac, régnant Henry, par la
grâce de Dieu roy de France et de Navarre ; par devant
moy notaire royal soubsigné, et présents Ics^esmoings bas
nommés ; constitués en leurs personnes, Manault Baillés, ré-
gent, habitant de Tournecoupc, d'une part ; et Bertrand Cla-
verie, archiprétre, Jehan Bal, dit Bardassin, Anlhoinc Dupont,
consuls, Pierre Lacroix, Biaise Daurat, maréchal, Raymond
Davasse, M" Pierre Vignardonne, notaire, et Pierre Larribeau,
du dit Mauroux, habitants, d'autre part ; le dit Manault Baillés
de son bon gré et volonté a prorais et promet aux sus dits
nommés, venir demeurer régent au présent lieu de Mauroux,
pour instruire leurs enfants et autres du dit lieu à l'art des
lectures et à la religion catholique, apostolique et romaine, par
l'espace d'un an complect et révolu, commençant le dit an, le
jour de saint Jéhan-Baptiste et finissant en semblable jour le
dict an, complect et révolu; lesquels Bal, Lacroix, Dupont et
autres sus nommés' Mit promis de payer au dit Manault Baillés,
régent sus dit, pour la dite année, la somme de 30 écus sols,
Taisant quatre-vingt-dix livres, que seront tenus payer carlier
par Cartier, chacun pour sa cote part, et selon le nombre des
■ enfants qu'ils feront aller à l'école, sans à ce comprendre le
salaire que le dit Manault Baillés prendra pour chacun enfant
qui ne sera pas compris en la dite somme sus dite; et seront
tenus les sus dits nommés fornir au dit Manault Baillés, régent,
une maison pour sa demeurancc et y tenir l'cscolc. Et pour
tout ci-dessus contenu respectivement, les dites parties ont
obligé et hypothéqué tous et chescuns leurs biens, meubles et
immeubles, présents et à venir, ([ue ont soubmis à rigueur de
justice ; et ainsi l'ont promis et juré en présences de Jehan
Desclaux et Vidal Lacroix et moy. Suivent les signatures :
Baillés, Clavcrie, archiprestre, de Lacroix, Daurat, Davasse,
Vignardonne. et de Thouron, notaire royal, n
En Béarn, on voit Bernard de Prian, le 23 février 1566,
d .y Google
— 283 —
traiter avec les habitants d'Audaux, Bugnein, Castelbon,
Ossenx et Narps, pour tenir une école à Audaux, pendant un
an, moyennant 50 francs répartis sur chacune de ces paroissee,
et ppomeltre ■ aministrar tos infants à la volontat de lors pays
et en los libres qui porteront à la dite escole jj ; Jean de Salle, le
23 septembre 1576, s'engiiger à « régir et ensenhar la joenessa
den loc de Luc, en toute doctrine requise et necessari per lo
termi et espacie de ung an... et per las gadges deudit de La
Salle per lodit an, lesditz jurats, en qualitat de jurats, an pro-
metut si que promctnn far, balhar et pagar audit de La Salle
la some de cent francxs » ; outre ces cent francs on le loge
et on lui permet de prendre la rétribution scolaire, excepté pour
les enfants pauvres que les Jurats lui désigneront. A Laruns,
avril 1592, Arnaud de Mauzac enseignera à lire, écrire et autres
sciences légitimes i segond lo commandement de Uiu..., far
aprende à pregar Diu et lo tout segond las ordonnances ecclé-
siastiques n ; on lui fournira un logement et 115 francs; il aura
en outre la rétribution scolaire. Les traités sont, à peu de chose
près, les mêmes pour Jean de Lostaict, aussi à Laruns, le 23
septembre 15%; pour Guillaume Reynol à Léès-Athas, le 2 avril
1617. A Bourdallat, le 24 août 1684, Arnaud de CourUde s'en-
gage à 1 tenir les escollcs tous lous jours de l'annoye, hors
jours de festea et dimenches, ctd'accistar à la messe et autres
offices acoustumats lous jours de fostes et dimenches, pour
y servir en qualitat de régent à M. lou rectour n, le tout
moyennant les avantages faits à ses prédécesseurs.
Ces contrats ne paraissent pas avoir existé enSaintonge ni en
Aunis. Fayet en a cité pour la Haute-Marne. Le bai! était annuel
ou triennal, avec faculté de résiliation ou de continuation sans
autre formalité que de se prévenir en temps utile. Le maître
■ doit tenir ses écoles » de la toussaint à pâques, quelquefois
du I" octobre au 1" mai, au 1" juin même ou l"juillet; ensei-
gner les prières, le catéchisme, la lecture, l'écriture, le calcul,
l'orthographe, la grammaire, presque toujours le plain-chant à
ceux qui ont de la voi.t, porter ou faire porter l'eau bénite tous
les dimanches dans chaque maison, conduire l'horloge, sonner
les cloches, carillonner, assister le curé dans toutes ses fonctions
pastorales, et dans certaines localités dire la prière à l'église
plusieurs fois la semaine, tous les jours pendant le carême,
faire les fosses, etc. Et telle est la force de l'usage que, en 1852,
un maire, écrivant au recteur du département pour faire partir
d .y Google
Bon instituteur, disait que ce changement serait très-facile, le
jnarcké f&il avec lui n'était que pour un an.
En Poitou, Montbrun, diocèse de Poitiers, élection de Thouars,
nous fournit un de ces précieux documents. Ici ce n'est pas à
proprement parler un contrat, c'est plutôt une fondation ; et le
fondateur pose les conditions qu'il veut. La pièce n'en est pas
moins intéressante. L'an 1764, le 36 août, Charles -François Bru-
neau, chevalier, seigneur de Rigny, Monbrun et autres lieux,
voulant donner aux habitants n de nouvelles preuves de son es-
time et amitié, ne cherchant que leur bien et avantage tant pour
le spirituel que pour le temporel», se rend, accompagné de Jean
Nallit, notaire à Viëre, à la porte de l'église de Monbrun (can-
ton de Thouars); et là, devant Etienne Dujon, recteur, curé du
lieu, Joseph Maury, vicaire, Jean-Baptiste Roulleau, syndic de
la paroisse, Jean- Baptiste JoUivet de La Vcrronnière, "procureur
de la fabrique, et n 90 bourgeois, laboureurs et journaliers fai-
sant la plus grande et la plus saine partie des habitants ■, après
un long préambule destiné à faire reconnaître ou constater
sa suzeraineté, il institue un sacristain, chargé à la fois de
l'instruction des enfants : car ici c'est un sacristain qu'il faut :
on lui adjoint l'instituteur. Il n'eut peut-ôtre pas été dillïcile de
faire un sacristain de l'instructeur de la jeunesse ; il était plua
difTicile de faire du sacristain un maitre d'école. Celui qui rece-
vait l'institution nouvelle était déjà en exercice comme fos-
soyeur, sonneur, chantre ; il allait cumuler les fonctions de ré-
gent. Etienne Bion devait être un fort médiocre instituteur ;
■ sans doute il n'a pas déclaré ne savoir signer, attendu sa qua-
lité de maître d'école; mais il a bien de la peine à tracer sur
l'acte les quatre lettres de son nom. n
Quelles sont les obligations, quels sont les émoluments de sa-
cristain devenu maître d'école? II y a dix longs articles pour
énumérer les unes et les autres. Nous résumons les points prin-
cipaux. Le maitre sera de bonne vie et mœurs, de conduite édi-
fiante, se tiendra décemment et proprement dans ses habille-
ments sans néanmoins être trop recherché ni négligé, apportera
tous ses soins à l'instruction de la jeunesse et fera le serment
devant le sénéchal de Rigny. Il n'ira en journée pour personne,
ne fera aucunes vignes, si ce ne sont les siennes, pourvu qu'elles
ne soient pas en grand nombre ; ne prendra aucune ferme, pourra
cultiver son jardin, et exercer, s'il en avait un, quelque métier
sédentaire comme « texi'er ou sargetier n, dans ses moments
d .y Google
perdus ; ne sera ni collecteur, ni porte->rdles ; ne pourra ni ven-
dre vin, ni mettre bouchon. S'il est intempérant sur le vin, il
sera averti deux ou trots fois par le curé, puis destitué.
Ses fonctions et Bes obligations sont rigoureusement définies.
La place sera donnée au concours après examen fait par le cure
ou le vicaire en présence du fabriqueur et du syndic, représen-
tants des pères de famille et des habitants. Les conditions sont
de présenter un certificat de vie et mœurs régulières, de copier
une page entière d'un livre, faire une leçon d'un quart d'heure,
interrogeant, instruisant quatre enfants de différents âges. Il
sera examiné sur sa voix et sur sa science en plain-chant; car
il serait bon qu'il pût mettre deux ou trois enfants en état de chan-
ter au pupitre. Ce programme peu rigoureux, on le voit, mêlait
la théorie et la pratique, le savoir et la pédagogie.
Une fois reconnu apte, il est présenté par le curé de Monbrun
et nommé par le seigneur de Rigny. Après le serment profes-
sionnel prêté, il entre en exercice. Si l'on a des reproches à lui
adresser, c'est le curé qui est chargé de les faire parvenir au
juge, mais conjointement avec le fabriqueur et le syndic, repré-
sentants légaux de la paroisse. Le sénéchal le traduit devant lui
et rend sa sentence. Il y a là quelques garanties pour l'accusé.
Le maître devra obéir au curé, subir l'inspection de rarchî-
diacre en tournée qui examinera sa conduite et sa façon d'en-
seigner, la visite du curé en personne quatre fois l'an au moins,
et plus souvent si le curé le veut. Il sonnera V Angélus. * com-
muniera chaque année, blanchira le linge d'éghse, fournira le
pain pour la messe, bêchera les arbres du cimetière.
Comme sacristain, on lui abandonne en retour le produit du
cimetière, prix des fosses et fruits des arbres, les cendres du feu
de la sacristie qu'il est chargé d'allumer.
Comme instituteur et sacristain à la fois, car ces doubles
fonctions sont à perpétuité réunies, il a une rente annuelle de
cinq boisseaux de froment etquatre de mouture. Chaque enfant
1. Au xvii° siècle, un des commentateurs de la coutume de La Marche,
poussé par un scrupule, se demandait gravement ( si un huguenot est
tenu de contribuer, comme les autres babitaats, aux gagea d'un maître
d'ëcole qui estoit cbar^ de sonner les cloches à l'Ave Muria, trois fois
le jour. H L'intlruelion primaire aoanf U rivolulion, par Autorde, S avril
1890.
d .y Google
commençant lui payera 5 sous parmois; en état d'épeler, 10 sous;
en état de lire et d'écrire, 15 bous, et '20 sous si le maitre est ca-
pable de montrer les quatre premières règles de l'arithmétique.
En outre, les parents devront par chaque enfant trois fagots de
pieds de chêne tant qu'une riorte peut en tenir. ^
Le maitre enseignera l'alphabet, les prières du matin et du
soir, le catéchisme. Il pourra recevoir jusqu'à trois enfants en
pension chez lui, et six demi-pensionnaires. S'il a femme ou fille
capable, les petites filles iront chez lui et paieront dix sous par
mois. 11 a la permission de recevoir les enfants des autres pa-
roisses; mais il instruira gratuitement quatre enfants de Rigny
désignés par le seigneur, deux orphelins de Monbrun au choix
du fabriqueur, et quatre enfants de la paroisse à la volonté du
curé. C'est donc la gratuité pour dix écoliers, choisis par les
trois autorités de la paroisse. Ainsi se dressait, il y a quelques
années, la liste de gratuité de l'école communale.
Il y aura vacance pendant la moisson, 8 à 10 jours pendant
les vendanges; congé chaque jeudi, puis du mercredi saint au
lundi de Quasimodo; congé le jour de Sainte-Catherine, pour
assister au service de fondation de Rigny, le jour de Saint-
Charles, fête du seigneur; congé le jour de la fête du curé, que
te maître ira saluer avec quatre enfants; le jour de la fête du
roi; le jour de la fête de l'instituteur; le jouroîile sénéchal visi-
tera l'école; le jour où le seigneur arrivera en ses terres. Ce
jour-là, maître et élèves iront dîner au château; les élèves au-
ront la liberté de se promener dans le jardin et parc, et goûte-
ront sur les G heures. Chaque année, il y aura au château une
distribution de prix de 6 livres d'argent fournis parle seigneur.
Ënlin, si ie maitre devient infirme, trois douzièmes de la
rente lui seront remis, l'autre douzième restant à son suppléant;
et comme le seigneur de Rigny a le droit de nommer une place
de l'hdpital de la Sainte-Famille d'Oiron, on la donnerait au
maitre d'école qui alors céderait à l'hOpital deux douzièmes de
sa rente, gardant le troisième pour ses besoins particuliers. >
Les enfants pourront être punis, mais non frappés; s'ils sont
t. Riatle ou riorle, du latin reCorta, lien de bois, men
due qui lie un fagot.
2. Reiiae d'Aanit, de Saintange et da Poiloa, p. 83, 1
maitre d'école poitevin, article de M. H. Imberl.
d .y Google
— -287 —
de mauvaises mœurs, s'ils ne paient pas pendant trois mois, ils
seront renvoyés.
C'est le contraire à Boussae. Le 27 juillet 175"2, les adminis-
trateurs de l'hospice arrêtent pour l'école y annexée des reli-
gieuses un règlement où ils leur accordent 1» Taculté d'infliger
punitions corporelles; ils vont plus loin; comme des parents
avaient grossièrement insulté les soeurs sur de Thux rapports de
leu^ enfants, ils disent : u Si quelques uns des paians d'êcol-
liëres se plaignent du gouvernement desdites sœurs dans leur
classe, les écollières, filles «les parans qui se plaindront, seront
chassées de I» classe. Lesdits administrateurs défendent ex-
pressément aux susdites sœurs de les recevoir, parce que, s'il en
était autrement, cela ne pourrait occasionner que du trouble et
de la confusion, puisque par ce moyen la police de la classe
dépendrait du caprice des parans, ce qui est contraire au bon
ordre. » *
A Châteaudun, le 1*2 avril 1761, en présence des marguilliers
et habitants de la paroisse de Saint- Valénen, Marie du Verger,
veuve de Charles Goulu, écuycr, sieur de Coulmiers, ancien
professeur es lois de l'universitû de Bourges, trésorier de France
au bureau des finances de la généralité de Moulins, a pour éta-
blir en ceste paroisse une école de charité de filles corn posée de
trois classes, savoir: une d'écrivines, les deux autres de petites,
et par ce moyen procurer aux pauvres filles qui y demeurent
une bonne éducation..., donne 70O livres de rentes, à ces condi-
tions : Il y aura trois classes : une d'écrivines, une moyenne et
une petite pour les commençantes; trois maîtresses; 60 à 70 élè-
ves par classe, des plus pauvres, prises dans la paroisse. On
pourra compléter ce nombre par les plus pauvres des autres
paroisses. Aucune admission avant cinq ans. Chaque maîtresse
aura 200 livres; les 100 autres livres serviront à payer les im-
pôts, soulager les maîtresses malades, usées par l'âge ou infir-
mes. Un règlement en 8 articles établit la durée des classes de
8 heures à 11 et de '2 à 4; une messe du Saint-Esprit à la ren-
trée ; une prière matin et soir pour la bienfaitrice, n L'assemblée
des habitants accepte et l'évêque de Chartres approuve, le 13
avril 1761.
I. L'irutruclion primaire aeanf 1789 daru la Create, par H. Autorde,
ei-chivisle, Bollelin de la sociéli de* iciencen, Guéret, 18<J0.
d .y Google
Un règlement plus complet fut rédigé et mis en vigueur à la
rentrée des classes. Le choix des maîtresses est laissé k l'ecclé-
siastique désigné par l'évëque; il y aura trois mois d'épreuves
pour la nouvelle maîtresse; si elle est sociable avec les ancien-
nes, si elle enseigne avec ta méthode prescrite dans l'école, si
elle réussit dans l'éducation des enfants, si elle est sage,
elle jouira des avantages des autres ; sinon, on lui paiera 100
sous par mois, outre la nourriture et le blanchissage. Les (rois
maîtresses vivront en commun à la même table, sans aucune
supériorité, chacune faisant à son tour la cuisine ; elles seront
vêtues avec modestie. Il y aura messe tous les matins à 8 heures;
classe S! heures 1/2 le matin, ^heures 1/2 le soir; on récitera, le
matin, Pater, Ave ; le soir, De profundis pour la bienfaitrice
et les siens. *
Vacances, 15 jours à pàques ; pour les premières communions ;
puis, du 7 septembre au 18 octobre. On donnera des devoirs de
vacances et des pris pour ces devoirs de vacances. Fait à re-
marquer: les anciens élèves seront reçus à l'établissement le
dimanche particulièrement, et les maîtresses les conseilleront,
les encourageront. *
Dans le Bourbonnais, à Hérisson, chef-lieu de canton de 670
habitants de l'arrondisssement de Montluçon, en 1603, ^ les
conseillers et habitants, après avoir vu le certificat d'aptitude
délivré par Tondu, principal du collège de Bourges, à Denys
Oalland, ayant fait classe publique audit collège, puis l'attesta-
tion de religion catholique, apostolique et romaine, l'acceptent
pour ragent de leur collège, à condition qu'il prendra un coad-
juteur, attendu la multiplicité des enfants estant en cette ville.
Il aura la prébende préceptorale accoutumée, et 50 livres de
rente chaque année, à charge de dire chaque Jour, le matin,
1. Il n'y a pas très longtemps que ces obligations de mease et de priè-
res quotidiennes ont disparu des écoles primaires de l'état, qui les
maintient cependant pour les établissements Becbndaires. Dans les lycées
et collèges, raumûaicr doit dire le jeudi une messe où les élèves n'assis-
tent que facultativement, et le dimanche, une messe et les vêpres. Dans
certains endroits, on simplifie ces exercices ie plus possible, de sorte
que la messe qui commence h 8 heures se termine par les vêpres qui
sont finies à 9 heures du malin.
2. BulUUn de U iociéié dunoitf, n" 82, novembre 1880, p. 276,
3. Annale* bourboanêUeê, p, 294, 1889,
.y Google
S&lve regina, De profundis, et faire chanter le soir par les
écoliers Sa.lve, De profundis, à l'intention de feu Pierre Man-
ceau, élu en la chàtellenie d'Hiirisson, qui a lûgué au collège
ladite rente. Chaque mois, il lui sera baillé par chaque onfant
de la ville 5 sols, et 7 sols 5 deniers par ceux qui sont en dc;-
hors de la ville, pour 3 années. Aprts ces 3 ans, la rélrihulion
sera réduite à 2 sols 5 deniers pour ceux de la ville et à 5 sols
pour ceux du dehors. Il lui sera délivré un logis', et il sera
exempt de toute espèce d'impositions. « Instruira néantmoins
les pauvres, mendians et nécessiteux notoires gratuitement et
sans esp.érance de sallayre. Il n'y aura aucung autre collège,
quel qu'il soit, que ledit collège public, auquel tous les habi-
tana indifféremment seront tenus d'envoyer leurs enfans pour
y estre instruits, à peine <lc dix livres contre les contrcvenents,
laquelle amende sera appliquée aux réparations dudit collège.
Btpourcefaire,dès à présent inhibition et desTances sont faictes
à toutes personnes, soit ecclésiastiques ou aultrcs, de ne tenir
aucun collège, ne fère instruction particulière, sous les pcyncB
que dessus, n Le contrat ajoute cette clause remarquable : Et
parce que ledit Galland est avocat en la cour de parlement,
« il demeure dispensé de la conduicte des enfanta soit aux
processions ou ailleurs, à la charge qu'il ferafère la conduicte
d'iceux par son coadjuteur. Il aura rang d'avocat en ceste ville
èsdites assemblées et auxdits lieux qu'il appartiendra. »
A Vichy, même département, l'instituteur en 1790, choisi le
14 mars par le conseil municipal, était régent au collège de
Gusset, comme Galland professeur à Bourges. Après avoir subi
l'examen devant une commission composée de Nicolas Giraud,
curé de Vichy, et de trois conseillers municipaux, on traite :
Il aura 700 livres, plus une fondation de 100 livres à charge
de réciter à voix basse, chaque dimanche, un De, profundis à
l'issue de la messe paroissiale. ^ ICnOn, l'éventuel, 5 sols par
1. Est-ce un effet d'atavisme administratif ou souvenir de traditions
locales? CV'st de noire temps qu'un préfet de l'Allier, devenu plus tard
secrétaire général du ministre de TiDstruclion publique, quund Victor
Duruy parvint au ministère, imprima la circulaire suivante prescrivant
aux instituteurs des prières publiques : f Le préfet de l'AllIerâ MM. les
instituteurs et M"" les institutrices du département. M , Au mo-
ment où l'Empereur combat eu Italie pour une juste et noble cause, il
19
d .y Google
mois pour les élèves qui apprendront à lire et à écrire ; 10 sols
pour ceux qui apprendront l'arithmétique ; 15 pour les latinistes.
Il aura le droit d'avoir hIx pensionnaires, plus même, à la con-
dition de se faire aider par un « secondaire sachant bien écrire
et l'arithmétique, à peine do destitution. » Le contrat était rési-
liable en se prévenant deux mois à l'avance. La municipalité
avait te droit de le destituer, sur la plaiuto de six habitants et
après enquête. Détail à ajouter: Georges Péril, régent de Vichy,
obtient du conseil municipal, le 13 juin 1790, la permission
d'acheter une croix d'argent de 5 livres pour exciter l'émulation
des élèves. '
Le 28 mars 1763, les habitants de Boussac traitent avec Syl-
vain Micheau : u Le sieur curé, le procurur fiscal et le général
des habitants ont estimez que ledit Micheau est capable d'in-
struire, enseigner et régir les jeunes garçons, o Ils le reçoivent
instituteur sur le bon plaisir de l'évèque de Limoges; ils s'en-
gagent à 0 loy payer par chacun mois et au commencement
d'iceluy par chacun jeune garçon qu'ils enverront à son école,
savoir » : ceux qui commenceront l'alphabet, 8 sols ; ceux qui
liront en Trançais, latin, 12 ; les contrats, 15 ; ceux qui écriront,
20, et qui apprendront rarihmétique,25 sous. L'instituteur fera
est bien que la jeuoesse des écoles appelle, par ees prières, sur lui et
sur sa vaillaote armée la béDédiction diviae. Je ne doute pas que, par~
tageant l'émotion patriotique du pays, vous De fassiez, vous et vos
élèves, des voeux sincères pour la continuation du succès de DOS armes.
Mais ces vœui seront plus efficaces si vous les adressez à Dieu avec
ensemble cl dans la forme consacrée par la religioD. Je vous prie à cet
effet d'ajouter ù la prière du soir qui termine la classe l'oraison Pao
lHi>aitATonB ET Ejus EiERciTu, donl voici la traduction en français : f Diea,
•> protecteur de ceux qui eupùrenl en vous, fous qui faites (a force de uos
H semiteurs, accueillez favorablement nos prière» ; acconies à votre aervi-
M leur noire Empereur, Louis Na/ioléon, et à sort armée, les lumières de
i> uofre sagesse, afin que, puitant à une source sacrée leurs inspirations,
» ils vous soient ayréables et méritent de triompher de tous leurs adcer-
» saii-es. ParJ.-C. N. S. Ainsi soiC-il. >. Cette oraison devra être récitée
pendant la durée de la guerre. Vous voudrez bien accuser réceptioa de
cette lettre fa M. l'Inspecteur d'académie. Recevez, M , l'assurance de
ma considération distinguée. Le Préfet de l'Allier, Qenteuh. »
i. Annales bourbonnaises, t. ni, 1889, page 33). Une école A Vichy,
par M. Louis Audiat.
d .y Google
— 291 —
la prière au commencement et à la fin de chaque classe ; caté-
chisme 1/4 d'heure après la classe du soir. La classe aura lieu
à 7 heures en été, 8 en hiver et à midi, chaque fois de 3 heures ;
le jeudi, vacance. L'instituteur est déchargé de toute imposi-
tion, même de toutes corvées et du logement des gens de
guerre. '
A La Souterraine, une assemblée d'habitants, le 14 mai 1741,
curé, juge, procureur, etc., élisent, à la place du régent décédé,
deux maitres, l'un latin, Joseph Dubranle, l'autre écrivain,
André Chastenet, qui enseignent à lire et prier Dieu aux pau-
vres de la ville, sans aucune rétribution et moyennant la somme
de 40 livres de . rétribution à prendre sur l'octroi. Le contrat
tiendra tant que les habitants seront contents d'eux. ^
Dans la Manche, à Bagneux, nous trouvons, en 1713, un con-
trat semblable, quoique moins détaillé : u Ce jourd'hui, dix-
neuvième febvrier mil sept cents treize, est comparus en ce
greffe, les maire, habitants et communauté de Bagneux, d'une
part, et François Benoit, régent décolle à Marthemont, d'autre
part; lesquels ont fait les traités et marchés par ensemble, que
s'en suit, sçavoir que ledit Benoit s'est engagé pour servir de
maître d'eacolle audit Bagneux, pendant une année entière, à
commencer à la 3aint-George prochaine et finir à tel et pa-
reil jour, à charge par ledit Benoît de bien desservir l'église,
de chanter pendant ladite année et de se faire agréer par mon-
sieur le curé, sonner la prière soir et matin, et la dire aux mê-
mes heures; sonnera les Angélus à midi; s'oblige aussi de
sonner pour le temps, lorsqu'il y aura des nuées et que le ton-
nëre grondera, et pour les gelées et brouillards, pendant le
printemps, lorsque les fruits sont tendres; s'oblige auasy de
chanter toutes les messes qui se diront au nom de la commu-
nautez; s'oblige aussy de se loger à ses frais, comme les autres
ont fait du passé. El Icsdits maire et habitants s'obligent de
donner audit Benoit, pour son gage vingt »ols, payables par
demy année. Avec ce aura la franchise comme ont eu les autres
du passé; aura aussi un sol des escolliers qui écriront, et deux
liards de ceux qui n'écriront pas ; avec ce aura une gerbe de
1. Mémoires de la sociité des sciences de la Creuse. Guéret, '
2. Bulletin de h sociflé archéologique du Lin
(1889), p. 496.
d .y Google
— 292 —
bled et une d'orge de chaque habitant du lieu, et des diftorains
à sa volonté et suivant la coutume du lieu, avec une portion
dans les hois comme un iuibitant, laquelle les habitants qui ont
des escollicrs promettent de lui en cbarroyer chacun un charriot,
en le coupant et le rayonnant ; promettent ensuite lesditeB par-
ties, chacun en droit soy satisfaire à ce que dessus, à peine
de Fait et passé à Bagncux, ledit jour, soua le seing et
marques dosditea parties. »
Suivent les signatures ; puis vient cette mention : a Je
consens au marche que dessus à condition que ledit Benoit ba-
laiera l'église toutes les semaines et tiendra l'école exactement
depuis les semences jusqu'à piques. A Bagneux, le 19 febvrier
1713. Claudb, curé de Bagneux. n
Kn 1712, le même curé avait formulé ainsi qu'il suit son ap-
probation : B Je consens au marché que dessus à charge que
ledit Didier dira, les dimanches et les fêtes de garde, la prière
publique à midi, et que l'on pourra 8'assembler lesdits jours à
l'école pour y faire une lecture spirituelle, et que ledit Didier
balayera l'église toutes les semaines...
ires à la dignité du
lolo. Jusqu'en 1863,
Lorraine, les
Ces conditions nous paraissent attentatoi
maitre. n Balayer l'église! s'écrie M. Maggi
dans l'un des quatre départements de l'anci
instituteurs ont subi pour la plupart, avec une douleur résignée,
l'humiliation de cet abus séculaire. » J'avoue que j'aime mieux
l'instituteur vivant de son école, avec son traitement régulier,
et ne dépendant pas du caprice d'un parent mécontent. Mais
n'exagérons rien. Ces conditions sont encore librement acceptées
dans un grand nombre de paya. D'abord le service de l'église
paraissait Inhérent à la fonction du maitre d'école qui, primi-
tivement, était le clerc du curé, le vicaire ou le curé lui-même.
Or, l'aspirant au sacerdoce, en recevant les ordres mineurs,
était créé portier, ostiarius, ce qui lui donnait le droit d'ouvrir
les portes du temple, de aonncr les clochea, de balayer et tenir
propre l'église. ^ A une époque de foi, c'était un honneur ; c'est
i. Cité par M. Maggiolo : De la condition de l'intlruclion primaire et
du mallre d'école en Lorraine avant 17H9 dans les Mémoires lut à la Sor-
bonneen t86S, page SIU.
2. « Ostiarius sîngulis octo diebua ccclcsiam scopis verrat atque om-
nium soid lu m génère expiirget, pulvorem a saciis imaginibus cjiciat,
d .y Google
encore, dans la liturgie, une dignité que d'ouvrir et nettoyer le
sanctuaire. De plus, les usages accordaient aux maitres d'écoles,
revêtus de surplis, le droit do recevoir l'encens et l'eau bénite
avant le seigneur. L'assemblée générale du clergé, en 1675 et
1665, demanda au roi l'approbation de ces rcglemenls dont
l'édit d'avril 1695 fit une loi et dont l'application eut lieu no-
tamment dans le diocèse de Laon en IC!(8. * Enfin, les temps
n'ont pas aussi change qu'on le croirait. J'ai connu un vieux
maître d'école en Angoumois, mort il y a peu d'années, qui,
aux charges de ses prédécesseurs : fossoyeur, chantre, sacris-
tain, joignait celles de receveur-buraliste, débitant de tabac et
secrétaire de mairie. On avait un grand respect pour lui. Peu
lettré, il n'était pas d'une orthographe irréprochable, tant s'en
faut. Quand on lui donna sa retraite avec 37 fr. de pension par
an, son successeur vint, qui ne Tut plus qu'instituteur et secré-
taire de mairie. Il était plus savant. On regretta bien vite l'autre.
Un illustre avocat, membre de l'académie française, Jules
Dufaure, plusieurs fois ministre, chantait au lutrin de Grézac
avec les paysans de 'Vizelle.
XXIX
l'instruction primaire et la convention. — DISCRETS NOMBREUX
POUR LES ÉCOLES. — EFFETS DÉSASTREUX. — RÉCLAMATION DE
LA COMMUNE DE SAINT-SAUVAN CONTRE LE DÉCRET QUI LUI SUP-
PRIME SES ÉCOLES. — PROGBAUMES DU NOUVEL ENSEIGNEMENT.
Gomment ce mouvement actif, ce progrès continu, ce déve-
parietes detcrgen<los curet. nSlalula Joan, Bonhomii Vercell. epUc.;cap.
/le Ordin. fancl. — A ce tcitc de l'évî-qiic de Vorceil Jean-Fraoçois
Bonhomo; l'ami de saint Charles Borromée, joignons le passage suivanl
de saint Jorôme : « Eral soU'tcitus si niteret aiUrc, si porictos ahsque
nibigine, EÎ parvimenla lei'se... si Hacrarium mundum, si vasa luculcnta ;
et si omDes coeremonias pia solliciludo disposita, non minus, non majiis,
negligebat. » S. Hieron., ep. 3n, atl Ileliiidorum de Nepot. — Olier, le
fondateur de Saint-5utj)ice, dans son Traité des »ninls ordres, à l'arlicle
de l'ardre des portiers, dit : • lis doivent surtout prendre garde de ne
point négliger les offices qui paraisscol les phis vils et les plus abjecis
aux yeux du monde, comme sont de balayer l'église... n
1. Proeès verbaux du elerjp do France, v, 602; vi, 312. — Mémoires
du clergé, t. v, page 1.491.
d .y Google
— 294 —
loppement régulier de l'instruction primaire fut-il tout-à-coup
arrêté ? On le sait. En un instant, tout ce qui était debout sur
le vieux sol des ancêtres, fut abattu, foulé aux pieds, le mau-
vais et te bon. Avec les abus disparut l'usage. Il y avait des
réformes à faire dans l'éducation ; on commença par la sup-
primer, sous prétexte de la reconstituer. On n'améliora rien et
l'on détruisit tout. Ainsi, la position des maitres était trop pré-
caire, trop dépendante. Un décret de 1792 leur donna le titre
d'instituteurs ^ au lieu de maîtres d'école, instrucleurs de la jeu-
nesse ou régents. On déclare qu'ils sont fonclionnairps publics.
Condorcet proclame que leurs fonctions sont respectables. Pour
leur donner plus d'importance, on les charge, une fois par se-
maine, de donner une conférence publique sur les matières de
leurs cours, sur les principes de la morale et du droit naturel,
sur les lois usuelles, sur la culture et les arts, et d'annoncer tes
nouvelles et les événements qui intéressent le plus la répu-
blique.^ On les fait élire par les pères de famille, les veuves
ayant des enfants et les tuteurs, sur une liste d'éligibles que
dresse une commission composée de cinq membres ; et on les
installe solennellement en présence de tous les enfants, de tous
les parents, du conseil général de la commune. Ils promettent
de bien remplir leurs devoirs, et le porc et la mère ■ qui ont ou
qui auront eu le plus d'enfants, présentent à l'instituteur les
enfants assemblés, et au nom des pères et mères de famille,
déclarent qu'ils remettent entre ses mains leur autorité pater-
nelle. » 8
Laltanal, député de l'Ariège, leur supend au cou des mé-
dailles avec cette inscription : « Celui qui instruit est un second
père. » * On honore même d'une façon solennelle la profession :
1. [iLespersoDDeschargéesderenseig^acineDtdanscesécolespriniaires,
s'appelleront instituteurs. » Proposition cleChénier, séance du 12 décem-
bre 1792, Moniteur du 15 décembre, a" 350, p. Ii86 ; et séance du 18,
Moniteur du 20, n" 358, p. 1508.
2. Séance de la convention du 18 décembre 1792; Moniteur du 20,
n° 353, p. IS08 ; — décret sur la proposition de Barrëre, du 30 mai 1793;
Monileur du 31 mai, n* 151, p. 656.
3. Séance de la convention du 18 décembre I7S2; Moniteur du ^,
a' 355, p. 1509.
4. Séance de la convention du 26 juin 1793; Moniteur du 6 juillet,
n» 187, p. 803,
d.yGooglc
— 295 —
Robespierre, sur la recommandation de Dumas, de Lons-le>
Baulnier, président du tribunal révolutionnaire, prit un maître
d'école d'un village du Jura et en fit un ministre des alTaires
étrangères. Il se nommait Bucbot et remplit ses nouvelles fonc-
tions quelques mois. Grandeur éphémère. Remplace le 13 bru-
maire an m — 3 novembre 1794 — par Mangoury, ci-devant
consul de la république française pris les Etats-Unis
d'Amérique, il sollicita de son successeur une place d'expédi-
tionnaire qu'il ne put obtenir. ^ De plus, on loge les instituteurs
aux frais des communes, et on leur vote des traitements de 600
à 1.400 livres, bientôt élevés, par décret du 7 brumaire an ii,
au minimum de 1,200, ^ dont pas un sou ne tomba dans leurs
poches, parce qu'on avait oublié d'indiquer oii l'on prendrait
l'argent. Quant aux instituteurs et aux institutrices qui n'au-
raient pas « professé l'amour de la république et de ses lois »,il3
étaient menacée d'une déportation à perpétuité. ^ Il va sans dire
qu'on éloigne impitoyablement des écoles presque tous ceux
qui y avaient déjà acquis une certaine expérience : car le dé-
cret du 9 brumaire an ii proscrit de tout ce qui touche à l'édu-
cation les nobles, les ecclésiastiques, les ministres d'un culte
quelconque, i les femmes ci-devant nobles, les ci-devant reli-
gieuses, chanoinesses, sœurs grises, ainsi que les maîtresses
d'école qui auraient été nommées dans les anciennes écoles par
des ecclésiastiques ou des ci-devant nobles, u * Or, toutes les
institutrices, et en grande partie les instituteurs, recevaient du
clergé l'autorisation de tenir une école ; et dans un très grand
nombre de paroisses c'était le vicaire, ou le curé, ou les mem-
bres d'une congrégation religieuse qui enseignaient. Avait-on
donc, au moins, un autre personnel tout prêt? Aussi on com-
prend très bien, après cet ostracisme, le passage suivant de
Michel Chevalier, de l'institut, qui serait tout à fait exact si,
après le mot insfructioTi, l'auteur n'avait pas ajouté secondaire;
« Un fait trop peu connu, dit-il, c'est que, depuis la révolution
de 1789 et la suppression des ordres religieux, nous avons sin-
1. Miol de Mélito, Wi^moireâ, i"vol. — Monileardti 16 brumaire an m.
2. Alonilear du 1" Doveinbre 1793, primidi, 2° décade de brumaire de
l'an II, n" il, page 167.
3. Monileâr du 17 vendémaire an vi — 8 octobre 1797 — il" 17, p. 68.
4. Monileâr du primidi, 2* décade de brumaire an ii — t" novembre
1793— n»4(,p. 167.
d .y Google
— 296 —
gulîorement rétrogradé en fait d'instruction secondaire. Avant
178!>, le nombre des élèves fréquentant les écoles était triple ou
quadruple de ec qu'il eut. Il y avait alora un plus grand nombre
do bourses dans une seule province, dans la Franche-Comté
par exemple, qu'il n"y en a aujourd'hui dans la France entière.
Sans vouloir calomnier notre siècle et me rendre suspect de par-
tialité en faveur de l'ancien régime, il me sera permis de dire
qu'aujourd'hui il est plus dîflicile qu'autrefois à un jeune
homme capable, mais pauvre, de surgir intellectuellement. Tout
enTnnt qui annonçait d'heureuses dispositions était aisément
distingué par le clergé, et obtenait, non moins aisément, son
a<lmission gratuite dans un des nombreux collèges dirigés par
les ordres religieux, » Fayet a calculé, pour le département de
la Haute-Marne, ce que la révolution avait détruit : d'abord les
trois collèges de Langres, de Chaumont et de Bourmont qui
possédaient 25.500 livres, 12.000 et 1.300 livres de revenus, aoit
en tout 38.000 livres ; puis cinq écoles de latinité à Château-
villain, à Saint-Dizier, à Joinville, Ferrières, Combey-le-Choi-
seul, 1 .840 livres de rente ; neuf grands établissements d'éduca-
tion pour tes filles, cinq tenus par des ursulines : à Langres
depuis 1613, à Chaumont depuis 1619, à Joinville depuis 1641,
à Arc en Barroisdcpuis 1643, àSaint-Dizier depuis 1646, ayant
ensemble 3.400 livres de revenu ; trois par les annonciades : à
Joinville depuis 1621, à Langres depuis 1624, à Bourmont de-
puis 1684, et jouissant ensemble d'un revenu d'environ 27.500
livres ; un par les dominicaines : à Langres depuis plusieurs
siècles, possédant 10.000 livres de revenu ; en tout 71.500 livres
pour neuf établissements ; deux séminaires diocésains, un grand
et un petit ; enfin, un très grand nombre de petites écoles
jouissant de fondations diverses, en argent et en nature, variant
de 5, 8, 10 livres à 150 et 200 livres, et pouvant représenter, au
minimum, une valeur annuelle de 26.000 livres, ce qui ferait,
pour le seul département de l.i Haute-Marne, un préjudice de
136.000 livres par an. El dans ce chiffre ne sont pas comprises
ni les maisons d'écoles, soit des congrégations, soit des pa-
roissiîs, vendues comme inutiles i\ vil prix, rachetées plus tard
ou rrconstruites à granils frais par les communes; ni douze
abbayes, dont 9 dbommes ; sept chapilrcs ou collégiales
chargés chacun df l'entretien d'un précepteur ; 12 couvents
d'hommes, 3 de femmes, 36 prieurés, des chapellenies, établis-
sements religieux qui presque tous, ou enseignaient eux-mêmes ,
d .y Google
— 297 —
ou rétribuaient un maître, comme l'abbaye de Crète qui avait
une école et un maitre dans le village où, depuis, l'on n'a ni
maître ni école ; comme l'abbaye de Monticrender, qui payait
un recteur d'écolo et un muitre de langue latine: l'omme le
prieuré de Reynel qui accordait au magister une subvention
assez importante, puisqu'cn 1600 elle était remplacée par une
allocation communale de 230 francs ; comme celui de Sergueu:i,
qui rournissait le local pour une des écoles.
On commence par décréter, car un décret est bientôt Tait,
<■ des instituteurs sur tous les vaisseaux de vingt canons et au-
dessus, 1^ une école pHr 400 liabitnnts, deux pour les lieux de
1.500 et 4.000, et ainsi de suite, de sorte que les villes de 100.000
âmes auront 58 écoles, puis deux écoles pour chaque II). 000 ha-
bitants au-dessus de 100.000. ^ Mais ce décret était bientôt de-
venu celui du 27 brumaire an m — 17 novembre I79i — ([ui
n'accordait plus qu'une école par 1.000 habitants. Et il fallait
obéir. Le directeur du district de Saintes y mit du zèle. Le 17
nivôse an m — 6 janvier 1795 — les citoyens Borel, Matlet,
Gautut,. Vanderquand, président, et Oodet, secrétaire, délibé-
raient et signaient ceci :
a Avis aux citoyens relatif aux écoles primaires.
B Les administrateurs assemblés, il a été arrêté qu'il serait
de suite imprimé un avis aux citoyens conçu dans les termes
suivants :
i La loi du 27 brumaire dernier, relative aux écoles pri-
maires, porte que les écoles seront établies sur le territoire de
1. Décret de la convention du 16 pluviôse an ii :» Art. 2. — Les insti-
tuteurs seront salariés par la nation et recevront, savoir: KO libres à
bord des vaisseaux de ligne, et 60 à bord des frégates, par mois ; ils
mangeront k la gamelle des officiers. — Art. 10. — Les instituteurs
devront être d'une capacité sufiisante, de mœurs pures ; ils justiGeront
de leur cei-tidcal de civisme ; ils ne pourront être reçus en leur qualité,
à bord des vaisseaux, s'ils n'ont manircsté un attachement ferme et sin-
cère aux principes de la république ; aucun ministre d'un culte quel-
conque ne pourra être admis pour occuper cette place. » Voir U'aroan
prononce par A.-C. Thibeaiiile.iu , député de In Vienne, au nom du co-
mité de l'instruction publique, dans la séance du 18 lloréal an ii, et les
instructions mx navires delà république.
2. Afani{cur-du20décembi-el792,n''355, p. 1306; séance delà convention
du 18 décembre-, —décret du 30 mai 1793 ; MoniUar, a" i^i, p. 658.
d .y Google
— 298 -
la république à raison de la population, et qu'il en sera établi
une par mille habitantt; ; iiue chaque école primaire sera divisée
en deux sections, l'une pour les garçons, lautrc pour les filles,
qu'il y aura i-a const'quence un instituteur et une institutrice.
ïi Pour niellre à exécution cette loi et en remplir les dispo-
sitions, l'administration du district de Xantes a dressé le tableau
ci-après et a procédé à la nomination d'un jury d'instruction ;
les citoyens Briaud, homme de loi, Apert, marchand, et Massiou
aine, marchand de Xanles, sont chargés de ces fonctions.
n En conséquence, les citoyens et citoyennes qui désireront
se vouer à linstruclion publique sont invités de se présenter
devant le jury pour être élus et nommés instituteur et institutrice
dans la commune où ils désireront se fixer.
« Les citoyens et citoyennes qui exerceraient dans ce moment
les fonctions d'instituteur ou d'institutrice, qui ne seront point
élus par le jury ou dont l'élection ne sera point confirmée par
l'administration du district, sont prévenus qu'à compter du 18
pluviôse prochain, leurs leçons ne seront plus payées par le
trésor public, et qu'elles demeureront à la charge des pères et
mères qui y enverraient leurs enfants.
i Les communes dans lesquelles il ne peut être établi une
école primaire, attendu que la population ne s'élève pas à mille
âmes, pourrontdenianderà être réunies à une commune voisine,
et l'administration provoquera un décret de la convention
nationale pour celte réunion et pour l'établissement d'un insti-
tuteur.
" Plusieurs communes ayant déjà fait cette demande pour
obtenir des instituteurs, nouS invitons celles qui désireraient en
faire autant, de se faire connaître avant le 10 du mois prochain.
Les agens nationaux les feront connaître à l'avance. »
D'après cette loi illibérale, 25 communes seulement dans le
district de Saintes avaient droit ù une école publique rétribuée
par i'état: Xantes, 8; Châniers, Chérac, Cozes et Gcmozac, 2 ,
les autres, I : Aroes, Bemeuil, Burie, Corme-Ia-Forèt (jadis
Corme-Royal), Epargne, Escoyeux, Grézac, Meschers, Mcursac,
Migron, Montils, Mortagne, Riou\, Restaud, Saint-André de
Lidon, Saint-Georges des Coteaux, Saint-Romain de Bcnct,
Saint-Sornin de Séchaux, Sainte-Gemme, Saujon. Il eut été plus
logique, à mon avis, de favoriser les plus petites, et partant les
plus pauvres communes, où le maitre avait moinsdechancesde
rendre sa position lucrative. Et puis, faisait très justement re-
d .y Google
marquer à la convention, 1" décembre 1797, le représentant
Maugenais, « les écoles primaires sont trop éloignées les unes
des autres pour que les enfants d'un canton puissent se trans-
porter chaque jour dans un autre et revenir le môme jour à la
maison paternelle. Il n'y aurait que les enfants voisins d'une
école qui la suivraient. ■> A quoi Roger-Martin, le 17 novembre
1797, ajoutait :« 11 y a trop de distance entre les écoles pri-
maires et les écoles centrales pour ne pas créer d'écoles inter-
médiaires, n <
C'est ainsi que légidement une foule de paroisses furent pri-
vées d'écoles. Le décret sans doute ne passa pas sans protesta-
tion. J'ai plaisir à citer !a délibération prise à ce sujet, le 26
janvier 1795, par une commune voisine de Saintes. Elle constate
que, depuis « un temps immémorial •>, la paroisse deSaint-Sauvan
a possédé « un instituteur et une institutrice qui ont toujours eu
beaucoup d'occupation, i Les termes de ce document prouvent
que les gens qui l'ont rédigé et signé savaient le prix de l'édu-
cation et n'étaient pas plus arriérés que nous; il mérite d'être
en entier transcrit: « Aujourd'hui sept pluviôse, i'an 3 de la
république française une et indivisible, la municipalité et le
conseil général assemblés au lieu ordinaire de leurs séances, se
sont fait donner lecture par le greffier ordinaire d'un avis du
directoire du district de Xantes, relatif aux écoles primaires en
date du 17 nivôse dernier, reçu le jour d'hyer.
■ Considérant qu'il est important pour la république que les
jeunes citoyens et citoyennes ne restent pas dans l'igno-
rance ; que l'instruction est l'âme de la société ; que sans elle
il ne peut y avoir de bonnes mœurs ; que c'est elle qui forme
les vrais républicains, l'homme de bien, l'honnête homme ;
n Considérant aussi que la loi n'accorde d'instituteur qu'aux
communes dont la population s'élève au-dessus de 1.000 âmes ;
n Considérant encore que, quoique la population de cette
commune ne s'élève qu'à &&i habitants, il en résulte cependant
qu'il s'y trouve au moins 120 enfants de l'un et de l'autre sexe
susceptibles d'instruction ; qu'il serait fiicheux iiour eux, et
sans doute préjudiciable à la république, qu'une telle portion
de son espoir restât dans l'ignorance et fût privée des bienfaits
accordés à leurs voisins ;
1. Séance du 28 brumaire an vi; Monileur du 3 frimaire an v: — 23 no-
vembre 1797 — n» 63, p. 25(i ; n« 61, p. 2il.
.y Google
— 300 —
n Considérant enfin que de temps immémorial il y a eu dans
cette commune un instituteur et une institutrice qui ont tou-
jours eu beaucoup d'occupation ;
B En ronséquence, arrête que copie du présent sera envoyé
dans le plus bref délai aux citoyens administrateurs du district
aux fins de les inviter de prendre en considération : 1" que la
commune de Bnint-Sauvan a toujours l'cuni, pour différentes
commodités, plusieurs villat^es qui t'avoiginent et dont les ha-
bitants s'y portent avec affluence pour y acheter ce qui leur est
nécessaire ; 2" que plusieurs de ces mômes habitants étant
beaucoup plus i>rcs d'elle seraient charmés d'y être réunis ;
3' que son chef-lieuatoujours été et est encore assez conséquent
pour y recevoir un instituteur, d'autant qu'il y ii peu de com-
munes où se trouvent proportionnellement autant d'enfants.
11 Fait et arrêté en municipalité, séance publique, les jours,
mois et an que dessus.
» Ont signé: Grillet, officier municipal; Mouillot, olDcier
municipal; Descendier, oflicier municipal ; Picon, greffier, et
Finard, maire, n ^
Plus tard, le comité de l'instruction publique ne voulut plus
qu'une école pour 3.000 habitants; et Maugenais, à la séance
du H frimaire — 7 décembre 1797— disait aux Cinq-Centa :
« Votre objet est manqué, et les écoles primaires deviennent
nulles, si vous les réduisez aune par 3.000 habitants, comme le
veut votre commission. Plusieurs cantons ruraux n'en auront
point : car il en est beaucoup dont la population n'est pas de
trois mille individus, quoique leur étendue soit très considérable.
» Il est évident que dans ces cantons les cnfanls ne pourraient,
surtout on hiver, fréquenter une école éloignée de plus do deux
ou trois lieues de leur demeure ; les parents en ont besoin, les
deux tiers au moins du jour, soit pour la garde des bestiaux,
soit pour les travaux de l'agriculture, et il leur faudrait la jour-
née tout entière pour aller et revenir. La faiblesse de l'âge de la
plupart ne leur permettrait pas, d'ailleurs, un voyage journalier
aussi fatigant.
" L'école ne profiterait qu'à un petit nombre de voisins du
lieu où elle serait placée et ceux qui, à cause de leur éloigne-
1 . Eitrail du i-e^istre lies délibé rations du couseLl muoicipul de Saiat-
Sauvan, canton de Buric.
d .y Google
ment, se trouveraient dans l'impossibilité d'y envoyer leurs en-
fants, ne vouilrnient pas, avec raison, contribuer aux dépenses
d'un étahtisaemenl dont ils ne retireraient aucun avantage. » '
Lancien programme d'études était peut-être trop restreint ;
on le surchargea. Dans certains endroits, rn raison de circons-
tances particulières, il y avait des prières trop mullipliees : on
les bannit scrupuleusement. La classe primaire dut être un
petit institut aux cinq classes, où l'instituteur, savant encyclo-
pédique, était obligé pour 1.200 francs d'apprendre à de petits
paysans de 6 ans et au-dessus, avec la lecture, l'écriture et
l'arithmétique, la gymnastique, les exercices militaires et la na-
tation ; et pas la plus légère notion de religion et de Dieu, a On y
formera de bonne heure, disait le projet de loi, les enfants à
soulager dans leurs travaux domestiques et champêtres les
vieillards, les pères de famille, les veuves, les orphelins qui ont
besoin de secours, ainsi qu'à travailler pour le soldat de la
patrie qui quitte ses foyers, ses champs, son atelier pour la dé-
fense de la commune. Les lilles s'occupent des mêmes objets
d'enseignement et reçoivent la même éducation que les garçons
autant que leur sexe le comporte; mais elles s'exercent plus
particulièrement à la fdature, à la couture et aux travaux do-
mestiques qui conviennent à leur sexe, a * Et le décret du 27
brumaire an m— 17 novembre 1794 — réalisant le projet décida,
chapitre iv, article ii, qu'on enseignerait aux élèves : • 1° à lire
et à écrire, et les exemples de lecture rappelleront leurs droits
et leurs devoirs; 2° la déclaration des droits de l'homme et du
citoyen et la constitution de la république française ; 3° on don-
nera des instructions élémentaires sur la morale républicaine;
4° des éléments de la langue française, soit parlée, soit écrite;
5" les règles du calcul simple et de l'arpentage ; O'Ies éléments
de la géographie et de l'histoire des peuples libres ; 7° les in-
structions sur les principaux phénomènes et les productions les
plus usuelles de la nature. On fera apprendre le recueil des
actions héroïques et les chants de triomphe. ■
Et je vois que le premier prix à ia distribution solennelle du
Prytanéc français, an vi, fut décerné à l'élève Lebreton, de
i. Moniteur da 17 frimaire an vi, a' Ti, p. 310. (7 décembre 1797).
2. Conventioa natioDalc, séance du 2 du 2° mois ; Moniteur du. 7 du 8'
mois (28 octobre 1793), n" 37, p. 150.
d .y Google
— 302 —
Quimper," pour avoir récité de mémoire la Déclaration des droits
de l'homme et VJnstruclion des enfants ou coriseils d'un père à
son fils. i> Mais on avait déjà commencé à en meubler l'intel-
ligence des bambins. Le Moniteur du 2 frimaire an ii (22 no-
vembre 1793) noua a conservé le souvenir d'une scène grotesque
qui se passa à la séance de la convention. La section de l'Unité,
dit le procès verbal, défile dans la salle des séances de la con-
vention,les femmes vêtues de blanc avec des ceintures tricoloreB,
les hommes couverts de daimatiques, chasubles, chapes, en-
levés à l'église de Saint-Germain des Prés, ' et portant calices,
ciboires, soleils, chandeliers, u et mille autres ustensiles de pra-
tiques superstitieuses. i> L'orateur de la troupe, Dubois, s'écrie
B Muse de l'histoire, brise tes pinceaux ; tu n'as eu jusqu'à ce
jour que des crimes à peindre ; tu n'auras désormais que des
vertus à célébrer. * On présente un jeune enfant. ■ Il jure que
les jeunes enfants de son âge deviendront à leur tour l'efTroides
tyrans, s'il en existe encore. » On applaudit) on porte le mioche
au président qui L'embrasse et ajoute : « Je dois faire part à
l'assemblée de la déclaration que m'a faite ce jeune républicain.
Il m'a dit que, s'il n'eut craint d'abuser des moments de l'as-
semblée, il lui eût récité la Déclaration des droits de i'tiomme
qu'il sait toiit entière et qu'il porte dans son cœur. Il demande
aussi quand l'assemblée fera faire un petit catéchisme républi-
cain ; il brûle de l'apprendre. Les députés, les spectateurs ap-
plaudissent à cette ingénuité républicaine, n Un membre de-
mande l'insertion au bulletin de ces désirs, et Ramel que, a dès
qu'il paraîtra un livre élémentaire, on en envoie le premier
exemplaire à cet enfant ; » Couli : « que le président soit chargé
d'écrire une lettre de satisfaction ù ses parens pour la manière
dont ils l'ont élevé ; » un autre: u que tous les détails de cette
journée soient insérés en entier au Bulletin et envoyés à tous
les départements. »
Il faut dire aussi que le grave Guyton-Morvaud proposait sé-
I. Une autre section, celle de la Montagne, défde ensuite dans le
même appareil. « L'orateur annonce que les superbes dépouilles qui
sonl sous les yeui de l'assemblée pi-ovieuneiit du temple élevé à saint Roch
et à son chien. >• Le président répond ; » Vous ne serez plus dupes de
votre patron ; mais fidèles comme son compagnon, voua resterei invlo-
lablement attachés à la république. »
d .y Google
rieusement [Voir le Moniteur), pour régénérer l'éducation, de
changer le nom des pièces au jeu d'échecs. Et un d«5putë de la
Creuse, Jean-François Baraillon, dan» un long discours sur
l'organisation des écoles primaires, à la séance du 23 brumaire
an m — 13 novembre 179'i — trouvait qu'avec le projet du co-
mité on aurait ■ un grand nombre d'instituteurs, un très petit
nombre d'èlèvcs, peut-être même pas un seul vraiment instruit ;
et il proposait le sien : « Je demande que l'on décrète: t" qu'il
y aura un instituteur et une institutrice par chaque deux mille
habitants... ; 2° qu'il y aura indépendamment des écoles de
canton où l'on enseignera la grammaire française, les règles de
l'arpentage, les éléments de physique, d'hygiène, de prophylac-
tique, de l'art vétérinaire et l'histoire de la révolution ; et au
sexe, à la place de l'arpentage, quelques règles de médecine,
sur la menstruation, la grossesse, les couches, les suites de
couches, l'allaitement et la manière d'élever à la patrie des en-
fants sains et robustes. * Et « si quelqu'un ose ridiculiser ce
qu'il propose relativement à l'hygiène, à la prophylactique et
pour l'instruction particulière du sexe n, il l'appelle a hottentot,
sycophante. ■ ^ Car « un système parfait en ce genre peuplera
les landes, les pays les plus stériles de la république en moins
d'un siècle : et les Françaises, quoique moins fécondes que les
Chinoises, n'en couvriront pas moins notre sol de leur progé-
niture. ■ 2
1. Moniteur du 15 novembre 1794— 25 brumaire an m —d" B5, p. 836.
La conveDiion en décrétant l'impression dcl'opinion du citoyen Baraillon
et le i*cnvoi au comité de l'instruction publique, accordHit, le même jour,
une mention honorable h un recueil d'observations sur la manière de
traiter les maladiesvéuérienncs.et parlicalii-i-emcnt les effets du remède
connu sous le nom de Rob aotisyphili tique de LnfTecleur. Monilear du
14 novembre 1794 — 24 brumaire an ii — n" E14, p. 231 ; séance du 22
2, H II a raison, ajoute Joseph de Maistre, page 133. Je ne connais rien
de si philosophique, si ce n'est peut-être celui d'un autre penseur répu-
blicain qui a fait hommage à ses concitoyens d'un livre intitulé : Intlruc-
liant à i'asage lie la Jeunesse tirée» de l'exemple des animaux. {Moniteur
du 17 novembre 1794, n° 57, page 340.) Le corps législatif aurait bien
fait peut-être de réunir les deux projets, comme il a coutume de taire
lorsqu'on lui présente deux projets de lois également parfaits ; ainsi,
après qu'un professeur des écoles de canton aurait expliqué à une fille
d .y Google
— 304 —
Ce n'est pas tout ; on fabriquera des livres à l'usage des
élevée et à l'usage des maîtres, « d'après les principes de liberté
et dégalitt', de pureté dans les mœurs «t de dévouement à
l'action publique, nécessaires dans un état ri'publicain. u * Ce
qui, un an après, faisait dire à Lcfiot, députe' de la Nièvre, dans
la séance du 1" niv6se an m: « Lorsque vous décrétâtes des
écoles normales et des écoles primaires, le comité d'instruction
publique promit de vous présenter bous peu les livres à l'usage
de ces écoles, et noua n'en avons point entendu parler depuis;
ainsi l'on promet toujours au peuple et l'on ne tient jamais
rien, o s II demandait donc que le comité fit com{>oser des hym-
nes et des discours propres à célébrer les fêtes décadaires.
XXX
ÉCOLES NOnUALBS. — ÉCOLES CGKrnALES. — OAUNOU. — UORTIBR-
DUPAnC. — BOGER-MARTIN. — LUUINAIS. — BARAILLON. —
GRÉaoïne. — nouYoN- — bailly. — pison de galland. —
OPINIONS ET PROJETS. — ÉTAT APRÈS LA RÉVOLUTION. —
CONCLUSION.
Au-dessus des écoles primaires on projeta des écoles nor-
males, une par département, où neuf professeurs devaient
enseigner les mathématiques, la physique, l'histoire naturelle,
la géométrie descriptive, la chimie, l'agriculture, la géographie,
l'histoire, la morale, l'analyse de l'entendement humain, la
grammaire et la littérature ; et du coup la convention décréta
qu'il serait acheté aux élèves pour 30,000 francs de livres
élémentaires. Les écoles normales n'existèrent que sur le papier.
Celle de Paris dura trois mois. Rommc, à la séance du 16 avril
1795, s'écria : ■ Comme je ne vois dans l'institution actuelle
que le charlatanisme organisé, j'en demande la suppression. »
de huit ou neuf ans tout ce qu'elle doit savoir lorsqu'elle sera mère, on
pourrait [a conduire a l'école des animaux ; et si elle devenait par aven-
ture UQ peu trap hardie, pour lui faire sentir le prix de la pudeur, on lui
citerait tout de suite l'exemple de l'éléphant qu'on a jamais surpris en
bonne fortune, »
1. Séance de la convention nalionalc du 18 décembre 1702 ; Moniteur
du 30, D» 35S, p. 1508.
S. Moniteur du 3 nivôse an m — 23 décembre i'M — n° 93, p. 3S8.
d .y Google
— 305 —
Et le 7 floréa) (26 avril), Daunou, parlant au nom du comité
d'instruction publique, disait : o Environnés de tant de ruines,
devez-vous si légèrement abolir aussi les plus récents de vos
ouvrages ? Et quand surtout vous n'avez laissé subsister aucun
vestige de l'ancienne instruction publique, faut-il refuser une
existence au moins provisoire au petit nombre d'établissements
nouveaux que vous y avez substitués? Après dix-huit mois
d'interruption dans l'enseignement, de lacune dans l'éducation,
lorsque vous n'avez pu mettre encore en activité ni vos écoles
centrales, ni à proprement parler vos écoles primaires, est-il
bien urgent de dissoudre une institution, sans doute imparlaite,
mais ta seule au moins qui représente aujourd'hui et celles qui
n'existent plus et celles qui n'existent pas encore? Votre comité
croit d'abord qu'il faut renoncer au dillicile et dispendieux
projet d'établir des écoles normales dans les départements. 11
n'aperçoit plue aucun moyen d'edectuer avec quelque utilité,
ce difficile et dispendieux projet. L'école normale n'est en
activité que depuis trois mois; elle commença le 1" pluviâse
(20 janvier;; le comité vous propose de fixer le terme de sa
durée au 30 noréat(19 mai), n *
On maintint donc les écoles centrales fondées par le décret
du 7 ventdse an m. 11 y en avait une par 300,000 habitants, qui
devait posséder une bibliothèque, un jardin des plantes, un
cabinet de physique expérimentale, une collection de machines
pour les arts et métiers, 6,000 fr. annuels pour frais d'expé-
rience, puis quinze professeurs dont les traitements étaient de
3, 4 et 5,000 francs selon les communes au-dessous de lt,0OO
âmes, au-dessus de ce nombre et au-delà de 60,000. Ainsi, le
nombre des professeurs était le même à Bordeaux et à Saintes. "
l>e plus, il y avait entre l'école primaire et l'école centrale une
telle disproportion que l'élève devait en sortant de l'une se
1. Monileurdu 10 floréal an m (29 avril ITgS), n* 220, p. 894.
i. Mortier-Duparc, à la séance du 11 frimaire, disait au conseil des
Cinq-Cents : n Je ne pouvais concevoir comment la loi avait pu mettre
les écoles centrales du Mont-Terrible et delà Luzère cntiL'renient de
DÏveau avec celle de Paris, en leur donnant raènie nombre de profes-
seurs. C'était condamner ces petits départements à pajer deux ou trois
fois plus d'instruction qu'il n'en sera jamais versé dans leur sein, n
Moniteur du 7 décembre ^^% (t1 frimaire an ir}, n> */', p. 311.
d .y Google
préparer quatre ans ' à entrer dans l'autre. Et le plua grave
défaut, c'est que les écoles centrales n'avaient pas mèRie d'écoles
primaires pour les peupler, comme des édifices bâtis en l'air que
des mains s'etTorcent quelque temps de soutenir. « Luminais
le dit ù la séance du 28 brumaire un vi : * La convention, par
sa loi du 3 brumaira, avait jeté brusquement 98 écoles centrales
sur le sol français, tandis qu'il n'y avait pas une seule primaire
organisée. Quand je pense qu'elle avait créé un système d'en-
seignement des hautes sciences tellement gigantesque, que tous
les professeurs de l'Europe ne sudiraient pas à en remplir les
places, et que les six septièmes de la nation ne savaient pas
lire ; qu'elle donnait des professeurs de langue ancienne et de
langue vivante à des hommes qui n'entendaient pas le français,
qu'elle établissait des professeurs de législation pour des
hommes qui ignoraient le code rural, et qui ne savaient pas
même qu'ils existaient dans une république ; qu'elle voulait
transformer en naturalistes, en physiciens, en chimistes, en
historiens, des hommes qui croyaient encore aux sorciers et
aux miracles, qui ne connaissaient d'histoire que ce qu'ils en
avaient vu dans leur catéchisme ; quand j'ai observé ces énor-
mes abus, j'ai béni cent fois la sage et prévoyante commission,
qui a eu le courage de retrancher la moitié de ces vains arse-
naux de charlatanisme et de pédanterie, et si j'ai un regret à
exprimer c'est qu'elle n'ait pas eu assez de courage pour re-
trancher encore les deux tiers de ce qui reste. Mais ce courage
qu'elle n'a pas eu vous l'aurez sans doute, citoyens législateurs,
et vous élaguerez sans pitié cette superfétation de magasins de
science, qui ne sont bons qu'autant qu'ils sont proportionnés à
nos besoins, n '
Roger-Martin, dans son rapport k la séance du 27 bru-
maire, veut qu'il n'y ait plus qu'une école centrale par trois
1. Hoger-Martin s'écriait au conseil des Cinq-Cents, à la séance du
27 brumaire au vi (17 Dovombre 1797), i< qu'il existe une telle dis-
proportion entre l'école |irimaire et l'école centrale, que jamais un
élève sortant de l'une ne pourra parvenir à l'autre et en suivre utile-
ment les leçons, sans passer par une éducation privée, qui, se plaçant
entre les deux, i-omprn le ,ril de l'instruction publi(|ue et dérangera sa
marche. »Afunifeur du l'Ti'imiiire un vH-21 novembre 1707), n''6(.p.2i7,
2. Moniteur du 3 frimaire an ïi (23 novembre t"9"J, a* 63, p. 256.
d .y Google
— 307 —
départements, soit 43 seulement pour toute la république,
ijaintes, Angoulémc, Poitiers, Bordeaux devaient garder la
leur, Luminais n'en réclamait que 15 ou 20 : i Lorsque nous
aurons 15 ou 20 écoles centrales bien entrelonues, pourvues de
professeurs célèbres, peuplées d'un grand nombre d'élèves, où
l'enseignement sera bien sur\eillé, bien réglementé, bien suivi,
croyez-vous qu'il n'y aura pas là de quoi recruter chaque année
ta France d'un grand nombre de savants? Quant ii moi, je crois
que ce nombre sera plus que sulïisant. » * Hoger-Martin ajou-
tait : s Si l'on conserve une école centrale par département,
n'est-il pas hors de doute que la plupart d'entre elles seront
plus dépourvues d'élèves que ne l'étaient jadis nos petits ci-
devant collèges'? Sans parler encore de l'impossibilittj de
trouver des maîtres passablement instruits pour organiser à la
fois des écoles nombreuses dans toute la république, sans faire
valoir la triste expérience de deux années consumées en de
vaines tentatives, sans parler du dénument général d'élèves,
ce qui, quoi qu'on en puisse dire, suppose un vice essentiel dans
ces établissements, je crois pouvoir conclure que le projet de
fonder une école centrale dans chaque département est impra-
ticable en soi, et que si, par impossible, il était mis à exécution,
il suffirait à lui seul pour corrompre la source des bonnes études
parmi nous. « ^
Que produisirent tant de décrets, et nous en passons, tant de
théories, tant de systèmes? Hélas ! ce que produisent toujours
les révolutions : des ruines. On a bientôt détruit ce qui existe ;
il est plus ditlicile d'élever û la place. Le parti pris, la passion
haineuse, la bêtise s'en mêlant, on arrive à des résultats éton-
nants. C'i'st surtout quand il s'agit de toucher à l'éducation, à
l'enseignement, qu'il faut une main délicate et légère. Quant à
bouleverser tout, supprimer les niaiti-es et prétendre avoir des
élèves, vouloir à coup de lois changer les mueurs d'un peuple,
l'ignorance et l'inftttuation seules peuvent y songer sérieuse-
ment. C'est ce que faisait très justement observer un député de
Saintes à la convention, Jacques Garnier. le régicide, (lui, dans
la séance du conseil des Cinq-Cents ('J frimaire an vi),
1. Alonih-ur du 3 tiimoire bm vi (33 iiuvombre 1797), ««W, p, 2
2. Moniteur du 2 frimaire [22 novembre 1797), no 62, p. 230.
d .y Google
■ déplore l'état d'abandon auquel la jeunesse a été livrée depuis
le commencement de la révolution. On ne vit jamais éclore
tant de systèmes divers sur l'éducation, et cependant on ne fit
jamais si peu pour elle. >
Quelques exemples donneront une idée des destructions
causées par les lois nouvelles. En 1789, le colli;ge de Langres
avait 22 ou 23.000 livres de rente, ce qui permettait de donner
l'instruction gratuite à tous les collégiens. Quand après 1802
la ville a voulu rétablir son collège, elle a dû s'imposer de
lourdes charges et faire payer une rétribution. La ville possédait
aussi plusieurs établissements scolaires avec des revenus fixes,
entre autres des frères, maison, chapelle, classes, bibliothèque
et 4,000 francs de rente ; tout fut confisqué, sauf la maison. Les
trois collèges de Langres, Chaumont et de Bourmont avaient
36.804 livres de rente ; les grandes écoles de filles fondées et
dirigées par les ursulines, annonciades et dominicaines,
71,500 livres de rente : tout fut confisqué. A Chàteaurupt près
de Joinville, Jean-Nicolas llusson, excellent maitre, regoit
l'ordre et l'injonction de remplacer l'enseignement chrétien par
l'enseignement révolutionnaire ; il répond par sa démission. 3es
successeurs Pinot, Gillet, Plat, Jacob, bruyants patriotes, piè-
tres instituteurs, ne font que passer. Même résultat à HuiUy-le-
Grand près de Longeau, à Levécoui-t près de Bourmont, à
Cboiseuil près de Clefmont. *
Soncourt près de Chaumont avait, le 24 juin 1671, reçu de
Nicolas Choux, de Soncourt, habitant Oentilly, près de Paris,
110 louis d'or pour la subsistance d'un maître d'école. Le legs
est accepté ; on achète une maison et l'on assure le traitement
du maitre. Le 12 décembre 1792, les habitants voient afficher
comme biens nationaux les terres acquises en 1671. Ils protes-
tent : « La constitution nous garantit comme la chose la plus
sacrée nos proprii'tés, et les corps administratifs nous enlèvent
nos propriétés. » Le directoire de Chaumont trouve la supplique
irrespectueuse et refuse d'en délibérer. L'école cal spoliée comme
dans toutes les provinces : ainsi Mussey, Ferrières et Donjeux,
près de Joinville, dotées en 1657 par l'abbé Jean Pasquier ;
Fresnoy, près Bourbonne, par tes époux Aubertot.
1. Fayet. Joarnal des religitute» inslilutrices et de» frère
Uun, 31 juillet 1890.
d .y Google
A Coiffy flIaule-Marnc), les hubitaiils, comme diins louti-s les
paroiHsca, noniDiiiienl eux husmi II-» maitres. AinHi, ilc 1C40
à 1740, de 1740 à 1780, l'i-coie périclite un peu par la fuute des
maitreH. Alors on nomme Nicolas Faliert, bon miiître-, il meurt en
1790; les habitHnls en choisissent un autre, Nicolas Be<|uier; mais
on lui enjoint de remplacer l'enseignement chrétien par l'in-
struction républicaine ; il se retire ; un jeune homme le rem-
place avec les livres nouveaux. En 1791) l'administration cantonale
nomme Marchai, vrai patriote. Les habitants réclament le droit
de nomination. On ne les écoute pas ; il faut la force armée pour
installer Marchai ; il a 10 élèves au lieu de 100. Peu à peu it
met de l'eau dans son vin ; il fait savoir aux parents (ju'il
donnera l'instruction religieuse. Il a 100 élèves. Il reste là
jusqu'en 1831. *
Des rapports ofllciels, des voix sérieuses et peu suspectes
vont nous apprendre ce qu'était l'instruction dans les années
qui suivirent 1790. Nous citons des textes authentiques.
Dès le 14 fructidor an m, Grégoire, l'ëvéque de Blois, rappe-
lait dans son rapport sur le vandalisme ces quelques faits :
• Manuel proposait de détruire la porte Saint-Denis ; ce qui
causa pendant huit jours une insomnie à tous les gens de goût
et à tous ceux qui chérissent les arts. Chaumette qui faisait
arracher les arbres sous prétexte de planter des pommes de
terre, avait fait prendre un arrêté pour tuer les animaux rares
que les citoyens ne se lassent pas d'aller voir au muséum d'his-
toire naturelle. Hébert insultait à la majesté nationale en
avilissant la langue de la liberté. Chabot disait qu'il n'aimait
pas les savants; lui et ses complices avaient rendu ce mot
synonyme à celui d'aristocrate. Lacroix voulait qu'un soldat
pût aspirer à tous les grades sans savoir lire. Tandis que les
brigands de la Vendée détruisaient les monuments à Parthenay,
Angers, Saumur et Chinon, Ilenriot voulait renouveler ici les
exploits d'Omar dans Alexandrie: il proposait de brûler la
bibliothèque nationale, et l'on répétait sa motion à Marseille.
Dumas disait qu'il fallait guillotiner tous les hommes d'esprit.
Chez Robespierre on disait qu'il n'en fallait plus qu'un. ^ i
1. Fayel. Journal des religieuses intlilulriees et des frères inslîtu-
leurs, 17-24 juillet 1890.
2. Convention natioDalc. Préûdeace d'André Dumont. Moniteur du
d .y Google
— 310 —
C'est ce que le grave Daunou connrmait en disant, au nom du
comité d'instrnction publiques et des finances, dans la séance du
il germinal an m (16 avril) : a La terreur avait condnmné les
arts à la plus rapide décadence; la tradition des connaissances
commençait à s'interrompre ; la morale était corrompue, et le
goût s'altérait avec les moeurs; la médiocrité s'agitait, foudroyée
par la tyrannie; et le talent, proscrit ou suspect, se paralysait
dans l'inaction, dans la détresse ou dans les Ters; le génie était
le plus grand des crimes ; ses travaux, ses titres de gloire étaient
des actes. solennels d'accusation. Parmi les hommes les plus jus-
tement céltbres dans les sciences, les lettres et les arts, les uns
périssaient sur les échafauds du décemvirat, les autres languis-
saient dans les bastilles ; et ceux qui échappaient au glaive ou
aux cbaines se consumaient au moins en secret, sans activité,
sans espoir, sans aucune autre consolation que celle qu'ils trou-
vaient dans leurs souvenirs, dans leurs conceptions et dans leur
conscience, n '
Ce sont là des généralités ; elles peuvent donner une idée du
reste ; insistons sur notre sujet particulier.
Avant Grégoire, Goujon, à la séance du 21 fructidor an ii (7
septembre I79'i) devant la convention, s'écriait : « Je parle de
l'enseignement public qui n'existe point encore. Il n'y a point
d'écoles primaires ni secondaires. » ^ L'on n'était pourtant pas
bien exigeant. Le Moniteur du 2'2 ventôse an n (12 mars 1794)
demandait seulement d'une institutrice qu'elle sût lire, écrire,
compter » ; elle devait, il est vrai, avoir donné des preuves ■ de
SCS sentiments civiques et républicains, i ^
9 Tcndémiaire l'aa m (30 septembre IIH), n" 9, page 4i. Papport
iiir le eandalismc fuit par Grégoire à la eoneenlion, séance du 14 froc-
i. Moniteur du 39 germinal an m (fS avril i'79S], n° â09, p. 853.
2. Convention nationale. Suite de la séance du 2t fructidor, Monitear
du 23 fructidor l'an ii (9 septembre Hfl*), n° 35.1, p. 1450.
3. f On désirerait trouver, d'ici au pi-emîer germinal, une citoyenne
fille ou veuvp sans onfaus mâles, qui eut do bons répondons, et qui eut
donné preuve de ses sentiments civiques et . républicains, pour servir
d'instilutrici^ il une classe d'une vingtaine de jeunes fdlcs. Elle sera lo-
^ée, chaulTécetéclaii-ée;cllo aura 800 livres d'appointemens, sans comp-
ter les gratifications qu'elle recevra tous les six mois, \\ raison de ses
soins assidus et de l'avantage qu'elle donnera à l'institution par ses ta-
d .y Google
— 311 —
Bailly, organe de la commission d'instruction publique, dans
un rapport fait à lu s<'ancc du consL'il dt-s Cinq-Cents du 17 fruc-
tidor an V, conslutait qui; les écolea centrales avaient des pro-
fesseurs et pas d'Olèves. Quant aux écoles primaires, il ne leur
manquait que deux uhosc-s : un local cl dci^ professeurs. » La
constitution, dit-il, veut que tous les Français sncheut lire et
écrire, et l'intcrCt géuentl exige que l'étude des sciences et des
beaux arts soit mise à la portée do tous.
u Néanmoins rien à cet égard n'est encore organisé : les écoles
primaires attendent des instituteur» et un local ; les écoles cen-
trales ont des professeurs, mais point d'é lèves. Il faut, pour que
les jeunes gens puissent proitter des instructions plus relevées
qu'on donne dans ces dernières écoles, que Ion établisse ou du
moins que l'on favorise des écoles intermédiaires. Les anciens
collèges ont paru à la commission propres à remplir ce but ; en
conséquence, elle propose de les rouvrir, efd'ordonner qu'il sera
sursis à la vente des édilices connus sous le nom de collèges,
maisons d'école , servant ou ayant servi à l'instruction pu-
blique, n 1
Un an après, Roger-Martin répétait au même conseil : " Vos
vœux et ceux de tous les amis de la patrie appellent depuis
longtemps parmi nous la restauration et le perfectionnement de
l'instruction publique; mais jusqu'ici de grands obstacles ont
arrêté la marche des législateurs dans cette carrière difficile, et
depuis plusieurs années l'ignorance semble se jouer des vains
efforts qu'on fait pour la combattre. » ^
Dans la discussion soulevée par Roger-Martin, Baraillon
{séance du 27 brumaire), tout en combattant la parole de Roger-
Martin que a les écoles primaires n'existent qu'en projet a et
ses conclusions pessimistes, confirmait les paroles tristes du
rapporteur; il déclare que « le» écoles subsistent partout où on
lens. Od désirerait qu'elle eut lire, écrire, compter et qu'elle sut faire
des ouvrages d'aiguille. S'adresser à ta citoyenne Maitle, membre de la
société philanthropique el patriotique de bienfaisance des femmes, rue de
l'Arbre-Sec, n° 18, ehei on Bccoueheur. On la trouvera d'ici ou !•' ger-
minal, toutes les après-dinécs, » ilamUur univenel, n» 172, p. 696, 22
1 . Woni/cur do 8 septembre 1197 (22 fructidor an v), n<* 332, p. Ii08
2. Corps législatif; conseil dos Cinq-Cents; séance du 27 lirumairc an
vi; Moniteur A\x 1" frimaire (21 novembre 1797), n" 61, p. 247.
.y Google
— 312 —
les a organist^es; elles sont ce qu'elles peuvent être, c'est-à-dire
qu'on y enseigne à lire, à écrire, à culculer, et les éléments de
la morale répubticnine » ; et il .ijoute que, « si on avait rélrogadé
de quelques pas, on serait convaincu que... partout on rencon-
trera beaucoup d'hommes pour recevoir le traitement, que...
presque nulle part on ne trouvera un instituteur... que, quoique
l'instruction fût gratuite, les écoles des campagncR n'étaient pas
moins désertes pendant l'été; qu'il ne s'y rendait que très peu
d'élèves pendant l'hiver... ()ue la nation n'en recueillait aucun
fruit... les écoles centrales actuellement existantes sont aussi
fréquentées qu'elles peuvent l'être, eu égard aux circonstances.
En effet, les corps enseignants, supprimés par la convention,
n'ont été réellement remplaces qu'après le très long terme de
quatre ans. Les'écolea centrales ont été peu fréquentées. D'ail-
leurs les pères de famille, foulés par les réquisitions de toute
espèce, appauvris par la nullité ou la disette des récoltes, rui-
nés par le papier-monnaie, accablés enlln par des contributions
exorbitantes, n'ont pu procurer de l'instruction à leurs enfants.
Les enfants eux-mêmes, déshabitués de l'étude, ont résisté à
leurs parents. • *
Aussi voyez la réponse foudroyante de Luminais, séance du
38 brumaire : « La meilleure preuve que l'organisation actuelle
des écoles centrales est mauvaise, c'est qu'elles ne sont pas fré-
quentées. ExfAninez seulement ce qui se passe à Paris, sous vos
yeux ; si dans une des villes les plus populeuses du monde et oii
les sciences sont les mieux cultivées, il n'y a pas sur deux mille
habitants un élève qui suive les écoles centrales, en exceptant
toutefois les boursiers qui sont forcés de les suivre, jugez parla
de leur fréquentation dans les autres départements. Jo suis con-
vaincu que, dans toutes les écoles centrales, chaque professeur,
l'un portant l'autre, n'a pas cinq élèves qui l'écoutent habituelle-
ment. Or, c'est payer un peu cher l'éducation de cinq élèves. On
vous a dit que les écoles centrales étaient en pleine activité; je
le crois bien ; mais c'est l'activité silencieuse qui règne dnns les
tombeaux; la nature et le temps y travaillent à la destruction.
Si par activité on veut entendre lu nomination des professeurs à
leurs places et le paiement de leurs honoraires, je conviens
qu'on peut leur reconnaître quelque activité ; mais si par ce mot
i. Moniteur du 2 frimaire sn vi (2â novembre 1797), n» 62, p. »0.
d .y Google
— 313 —
on entend la fréquentation des élèves, je soutiens avec tous les
hommes de bonne foi, que jamais mot n'ii étc plus mal ap-
pliqué. « '
Bailly avait proposa de rouvrir les anciens collèges. Pison de
Galland, dans la séance du 28 brumaire an ii, ^ déclare qu'il ne
veut pas d'enseignement supérieur: car l'ancien gouvernement
qui ne connaissait que l'enseignement secondaire, et où « les
universités, à de très petites exceptions près, étaient dégénérées
en établissements de faveur ou de parade n, n'avait jamais man-
qué a d'écrivains de tous les genres, de jurisconsultes, de ma-
gistrats, de généraux, de législateurs, a 11 insiste : « L'ancien ré-
gime n'avait guère d'autres écoles publiques que les collèges de
jésuites, diversement remplacés après la destruction de cet or-
dre ; et telle province divisée aujourd'hui en trois départements,
n'avait qu'un ou deux de ces collèges. Et cependant ces établis-
sements suffisaient sous le rapport de la grammaire, de la lati-
nité, des belles lettres, à l'enseignement de plus de cent mille
prêtres séculiers ou réguliers, d'un nombre de magistrats non
moins grand que le nombre actuel, d'un nombre infini de gens
de loi, d'un nombre au moins suffisant de médecins. Nous n'a-
vions que quelques écoles privilégiées de mathématiques ou de
génie civil et militaire, et nous n'avons jamais manqué d'archi-
tectes ni d'officiers. L'impulsion du génie, l'émulation de la
gloire et les avantages pécuniaires de l'art d'écrire ne nous ont
jamais laissé manquer de poètes, de littérateurs, ni de philoso-
phes plus ou moins illustres. Une seule compagnie savante, l'aca-
démie des sciences, à peine stipendiée par le gouvernement,
sufTisait à la gloire et à l'avancement des sciences exactes. «
Hommage tardif randu à l'ancien régime et exhortation à
l'imiter, voilà tout ce qu'on pouvait à la fin.
Il était temps. Grégoire disait : « Sur plus de 700 districts,
67 seulement ont quelques écoles primaires ; et de ce nombre
16 seulement présentent un état qu'il faut bien trouver satis-
faisant, faute de mieux. Cette lacune de six années a presque
fait crouler les mœurs et la science. Ses résultats se feront
1. Coqis législatif; conseil des Cinq-Cents; présidence de Villers;
suite de la séance du 28 brumaire. Monileur du 4 frimaire (24 novembre
1791), n- 64, p. 258.
2. Monilear du 3 frimaire an vi (23 novembre 1797), n" 63, p. 255.
d .y Google
— 314 —
sentir d'une manière Tunestt! dans les autorités constituées et
peut-être môme dans ie corps législiilif. o ' Le collège de Troyes,
par exemple, qui, au moment de la révolution, comptait 300 à
400 élèves, nVn avait plus que 12 en 1795. *
M"" Foulques de Villaret, L'instruction primaire uvanl tlS'J
à Orléans 11882), donne le tableau des écoles primairesqui
existaient avant I780dans lavilleetlarrondissemenl d'Orléans;
sur 106 communes, 68 étaient pour\ues d'écoles et la plupart
en possédaient 2. Sous la révolution, d'après des témoignages
nombreux, l'état de l'enseignement était dans une situation
déplorable.
Quelle était l'instruction primaire dans la Creuse, d'après la
Statistique du d^iiartcment en Tan x ? « Le département présente
dans sa plus grande étendue le spectacle aflligeant de la plus
profonde ignorance : les quatre cinquièmes des communes sont
sans instituteurs du premier degré ; dans les campagnes, les
hommes capables d'apprendre aux enfants à formerpassablement
des lettres deviennent tous les jours plus rares, n La Statistique
en l'an xi ajoute quelques détails complémentaires: » La né-
cessité de travailler pour se procurer les premiers besoins de
la vie, absorbe presque tous les moments des habitants des
campagnes ; quelques individus sacrifient à peine deux ou trois
mois de la saison rigoureuse aux premiers éléments de l'instruc-
tion ; mais la rétribution qu'on destine aux instituteurs est si
modique qu'on a bien de la peine à s'en procurer. Les villes sont
donc à peu près les seules communes assez richement habitées
pour que les écoles primaires y soient ouvertes toute l'année.
L'on voit s'élever à Bourganeuf, à Felletin, à Craux des écoles
secondaires, et le gouvernemcntviont de concéder pour le même
objet, à la commune de Guérct, le local de son ancien collège, n
Voici enfin ce que nous lisons dans le compte rendu adressé
par le préfet de la Creuse au ministre de l'intérieur en 1806 :
« Les moyens d'instruction deviennent chaque jour plus rares,
dans les communes rurales ; il n'y existe pas aujourd'hui trente
maitres d'école. Les enfants de la campagne ne reçoivent
aucune instruction ; et cependant, habitués à s'expatrier,
1. Rapport sur le vandalisme fait au nom du comité d'instmcliod
Séance du 31 août 1794, Moniteur du 3 septembre n04, n" 9, p. 46.
2. Histoire <ie Troyei pendant la révolution, par M. Albert Babeau, t. ii
d .y Google
— 315 —
quelques connaissances leur seraient utiles ; sans quoi ils ne
peuvent être que des manœuvres, dc3 ouvriers à la journée,
travaillant sons la main d' autrui et toujourf bornés dans leurs
spéculations comme dans leurs btînt^lices. »
Un instituteur de Niort, Dauphin, frappé de l'état d'abrutis-
sement où se trouvait la jeunesse, eut le courage d'écrire, le 26
vendémiaire an m, au ciloyen Grégoire, représentant du peuple
et membre du comité dinstruction publique, une lettre qui se
trouve à la bibliothèque de Niort : x L'assemblée constituante
nous donna les droits de l'homme et fit des soldats de tous les
citoyens ; mais en ne donnant pas ta signification bien claire de
ce mot liberté, en ne faisant point une ligne de démarcation
entre elle etla licence, notre jeunesse se crut en droit de tout
faire, et In mollesse des parents, favorisant cette funeste inter-
prétation... en se privant du premier de leurs droits, celui de de-
mander compte aux parents de leur conduite et de les châtier
pour leur négligence à remplir leurs devoirs, il n'y eut plus,
depuis ce jour-là, de discipline, de mœurs et d'amour pour au-
cun genre de travaux. Les écoles devinrent peu à peu désertes,
les parents insouciants laissèrent les maîtres exposés au caprice
d'une jeunesse grossière. La destruction du clergé enlevant à
tous les citoyens l'espérance de voir leurs fils s'enrichir de ses
dons, dans la persuasion que l'étude de la langue latine était
désormais inutile, ilslaissJircnt leurs enfants choisir la profession
qu'il leur plaisait le plus, ou plutôt n'en prendre aucune.
» La destruction de toute corporation entraîna la chute des
collèges. Cette loi sage eut ainsi desefTets funestes. Les classes
devinrent pendant plusieurs mois désertes. Chaque professeur
se retira dans son pays natal ou prit une autre profession.,. Jadis
il existait chez tes parents un sentiment de crainte qu'ils trans-
mettaient à leurs enfants, habitués à croire en un Dieu vengeur
des crimes : ils avaient une loi coërcitive à leur mettre sans
cesse sous les yeux. Avec raison on a aboli le culte catholique ;
les erreurs des prêtres et leurs fautes noua les ont fait proscrire
avec une juste horreur.
» Mais le peuple, du moins la très grande majorité, qui s'était
persuadé (|u'il communiquait avec Dieu, (|u'il le recevait, qu'il
en attendait des récompenses, que tous les biens venaient de
lui, que tous les maux qu'il lui envoyait n'étaient que de justes
châtiments de ses fautes, le peuple qu'on avait convaincu du
mensonge de ses prêtres, qui ne croit plus rien et ne craint rien.
d .y Google
— 31C —
qui mainlenant ne peut plus lion enseigner à ae» enfants, ni
leur inspirer la moindre terreur ; le peuple qui n'a ni le tempa,
ni les moyens d'instruction, qui ne voit trop souvent dans les
sociétés populaires que le choe continuel des paaaions et des
haines ; ce peuple, dia-je, qui a été le témoin de l'emprison-
nement de tous les bons citoyens, qui s'est vu le jouet de tant
de faux patriotes, de tant d'hommes intéressés à le séduire par
des phrases, auquel on a enlevé tout-à-coup d'une manière
barbare (puisque le fer et le feu ont dévasté ce qui lui était le
plus cher) lea images qu'il encensait encore, quelque mépris
qu'il eût pour leura prêtres, que peut-il cnseigneràaes enfants?
Quel code de morale a-t-il à leur prêcher ? Par quelle voie
arrètera-t-il la dépravation de aa postérité ?» *
D6s 1805, le préfet Uupin se rallia à J'opinion d'avoir des
écolea primaires tenues par lea frères de l'union chrétienne.
Dans certaines communes, on rencontrait à peine cinq personnes
sachant lire ; les instituteura n'étaient pas beaucoup plua savants,
et le conseil général proclamait que « l'instruction était confiée
à des mains mercenaires ; que cette noble émulation qui faisait
autrefois fleurir nos collèges, était éteinte; que les corporations
d'hommes voués par inclination d'état à l'enseignement de la
jeunesse devenaient indispensables pour arrêter la décadence
des études, et que nos grands hommes étaient tous sortis de
cette maison religieuse. » ^
En tête d'un registre des délibérations du corps de ville de
Saint-Jean d'Angély de l'an m, aux questions posées par la
commission de l'instruction publique, le conseil répond :
a Nous ignorons s'il y a dans les autres communes de ce district
des établissements d'instruction publique ; dans le nôtre il n'y
en a plus, depuis la suppression des collèges et des écolea de
charité. Bliaabette Douhier, ex-hospitaliëre, Etienne Rouilly,
ex-frère capucin, Catherine Villechaise, femme divorcée de
Péron, ont les premiers déclaré à la municipalité qu'ils ensei-
gneront à lire seulement les enfants qui leur seront confiés, et
après, Charles-François Jupin, ci-devant instituteur à Xantes,
ensuite curé constitutionnel ici, et à présent enseignant aux
i. Lastic Sninl-Jal. L'énlue el la rt^ootationi Xiorl, p, 188 (1870).
8, Lastic Sainl-Jal. L'églite et la récotution i Niort el dan* let Deuj-
S*r/-e» (1870), p. 259.
d .y Google
— 317 —
garçonalalanguefrançaiBe, les mathématiques, lagéométriejes
calculs, etc., et Ursule Jacques, son épouse, ex-retigieuse, qui
perfectionne les jeunes filles dans la lecture et le calcul, ont éga-
lement fait leur déclaratton à la municipalité. »
Dana l'enquête de l'an ix, M. l'abbé Altain a reproduit les
vœux des conseils d'arrondissement. Voici ce qui concerne
notre département, page 3C8 :
« Le conseil avait demandé l'établissement d'écoles intermé-
diaires. Le préfet, dans son rapport, s'élève fortement contre
cette proposition ; il voudrait qu'on remaniât l'organisation des
écoles centrales.
■ La Rochelle. 11 aérait urgent de remettre les (anciens) éta-
blissements en vigueur, n
V Saintes. L'ancien collège étant très avantageusement rem-
placé par l'école centrale, le conseil se borne à souhaiter, pour
l'avantage des concitoyens des autres arrondissements, que l'on
(en) suive le mode d'instruction dans les coliègcs qui pourront
y être établis. •
a Saint-Jean d'Angéiy. On demande le rétablissement du col-
lège : u L'intérêt public et celui des mœurs le réclament et les
habitants le désirent ardemment, d
L'exposé de la situation de la république au 1" frimaire an x
s'exprime ainsi :<i L'instruction publique a fait quelques pas
à Paris et dans un petit nombre de départements ; dans presque
tous les autres, elle est ou languissante ou nulle. Si nous ne
sortons pas de la route tracée, bientôt il n'y aura de lumières
que sur quelques points, et ailleurs ignorance et barbarie. i <
Le résumé de la situation de l'instruction primaire à cette
époque a été formulé ainsi par le baron Charles Dupin : a Les
écoles étaient fermées durant les massacres de la terreur ; elles
ne furent fréquentées que par un cinquantième de la population
pendant le reste de la révolution; n ^ et parHippolyte Taine qui
ajoute : « D'après les rapports des conseils (en 1796) il est con-
staté que ces systèmes révolutionnaires et savants d'éducation
ne font pas de progrès; qu'il y a maintenant des districts de
80.000 habitants où l'on ne peut se procurer un maitre d'école,
1. Uomleur du 3 frimaire, n" 63, p. 248.
2. Ch. Dupin. Force* prodacthes et commerciale Je la France, t. i,
p. 52.
d .y Google
et que dans quelques unes des plus grandes villes de province
les percepteurs ne savent pas l'orthographe, n <
Arrêtons-nous. On pourrait encore insister cependant; et
après avoir un peu indiqué ce qu'était l'instruction primaire
suus ht convention, montrer ce qu'elle fut bous l'empire, ce
que firent pour elle la restauration et le gouvernement de
juillet ; comment, après avoir disparu, elle reparait, et sous la
vigoureuse, régulière et continuelle impulsion de l'état se
développe chaque jour. Ce sujet nous mènerait trop loin et
nous éloignerait du but.
Nous n'avons voulu qu'écrire une page de l'histoire de l'in-
struction populaire, ou plutôt fournir quelques pièces pour cette
future histoire. Ce coin du passé est peu connu. Il faut qu'on
l'étudié ; il faut qu'on visite ce pays nouveau, qu'on l'explore ;
on y fera des découvertes intéressantes. Nous avons fouillé
partout chez nous : c'est le résultats de nos trouvailles que nous
avons voulu faire connaître. Avons-nous tout trouvé ce qu'il y
avait à trouver? Nous ne le croyons pas ; on peut encore ren-
contrer des pièces chez les notaires, des notes dans les registres
paroissiaux. Nous avons pris au moins tout ce qui était à
prendre et nous avons reproduit tous nos textes en entier. > Au
1. Taine. Lettre» d'un témoin de la réiiolulion, p. 235.
2. Outre les travaux que nous avous cités, que d'autres encore où il y
aune foule de faits à signaler, de documents à énumérel', qui tous
d'ailleurs coDQrmenl ce qui a été dit. Mentionnons : Les grande» écolet
et le collège d'Abbeellle, 1384-1888, par Prarond. (Paris, Picard, 1888,)
Voir compte rendu, par M. Gréard, dans le Bulletin du comité det tra-
vaux historiques et scientifiques. Sciences économiques, 1888, p. 80; —
Les collèges de Gap et d'Embrun avant 1790, par M. P. G., pp. 153-160
du Bulletin de la société d'études des Hautes-Alpes ; — Le collège de
Foix ou de Sainl-Jéi-ûmc, dans les Mémoires de l'académie des sciences de
Toulouse, t. vil, 1" semestre 188S, pp. 23S-32I> ; — Histoire du collège
de Tulle depuis son origine jusqu'à la création du Igcèe, par Clément
Simon, dans le Bulletin de la société des sciences de la Corrèie, 1889,
189! et 1892 ; — Le collège de Périgord à Toulouse, par M. Sain t-Cba ries,
p. ISS, dans les Mémoires de l'académie des sciences de Toulouse, 8* série,
t. vni, 1880 ; ~ Académie protestante de Die, t604-466J, par M. Brun-
Durand, dans le Bulletin historique el philologique du ministère de l'in-
d .y Google
risque de répétitions et malgré l'inconvënient de ces citations
fréquentes, nous avons cru qu'il fallait mettre les documents
sous les yeux du lecteur ; ils sont plus éloquents dans leurnaive
simplicité que 'toutes les réflexions, et l'on sera force d'ajouter
à ces paroles, à ces témoignages, à ces faits authentiques une
confiance que parfois nous n'aurions pas osé demander pour nos
seules afTirmations.
11 est donc maintenant bien évident que si nos pères ne sa-
vaient pas lire, nos grands- pères le savaient, et leurs aïeux aussi.
La loi de 1833 a créé, en effet, des écoles, mais à la place de
celles qui avaient existé autrefois ; et le long temps écoulé entre
la disparition des premières et la fondation des nouvelles, a fait
croire aux esprits superficiels, à la foule et aussi à un trop
grand nombre d'esprits cultivés, que les premières n'avaient
jamais été et qu'avant notre époque il n'y avait rien. Or, dès le
BtruclioD publique, 1891, a" 4, p. 317 ; — Un collège i Bergerac, p. 323,
4' livraison, t. vu du Bulletin de la lociélé historique du Périgord, juil-
let-août 1880 ; — dans les Mémoire* de la tociété de» antiquaires de
Picardie, t. x de la 3* série, i 88S : Notice lur l'eiaeignemenl A Montreuil
iur mer jusqu'en, 1804, par le comte G, de Hauteclocque, p. 97 ; Un mol
aar les écoles, par Darsy, p. US ; L'écoUtre de Noyon et le* écoles de
celle ville Jusqu'au milieu du XIIl' siècle, par M. Couaid-Luys, p. 265; —
Histoire de l'enseignement dans la ville d'Arrai, dans Jes Mémoires de
l'académie du Pas-de-Calais, l. iiiv (Arras, dès le V siècle, possédait
des écoles de grammaire et de rhétorique) ; — Le collège des jésuites à
Arras, p. 93, dans les Mémoires de la commission départementale des
monuments historiques du Pas-de-Calais, \.,\" , 1 "livraison, 1889; — - Sotiee
historique sur l'école centrale de Gap, 1/9S-1S04, par M. Alfred Dumas,
dans le Bulletin de la société d'études des Hautes-Alpes (Uap, 1892), 11>
année, 2" série, n" 3, juillet 1892 ; — Instruction primaire dans le Bas-
Poitou acant 1789, dans la Bévue de la société littéraire de la Vendée, b
FoDtenay, l" aDDée,3* et 4° livraisons; 2° année, l"livr, ; — L'instruction
publique à Toulon, de 1SI5 à 487i, par Louis Bonelly, dans le Bulletin
de l'académie du Var [1893], l. iviii ; — Les épreuves d'un maître d'école
A Toulouse au XV' siècle, p. 143 (189Ï), n" 16 du Bulletin de la société
archéologique du midi de la France ; situation, concurrence, écoles pu-
bliques, écoles privées, etc.; — même n", p. 18C : Un nouveau collège
universitaire A Toulouse aa XIV' siècle. (Pierre de Montrevet, évi'que de
Lectoure, par son testament du 5 mars 1369, fait une fondation en fa-
veur des étudiants ecclésiastiques de Toulouse; les écoliers seront
instruits par 2 prêtres.)
d .y Google
— 320 —
Ti* siècle, on constate des écoles rurales. La rareté des docu-
ments, l'absence d'archives, ne permettront jamais de dresser
une statistique complète de l'enseignement aux époques re-
culées, même parfois dans les siècles plus voisins du nâtre.
Mais les mentions qu'on trouve de maîtres et d'élèves à travers
les tempa et les paya divers, çà et là, en Bourbonnais l'an 1260,
en Normandie pendant tout le moyen âge, en Bourgogne, en
Gascogne, en Champagne, dans le Nivernais comme à Paris, à
Evreux comme à Lille, à Chàlon comme à Bordeaux, en Savoie
comme à Rouen ou à Dunkerque, sont su ITi santé s pour faire con-
clure que ces écoles, éparses sur tant de points divers de la
France, n'ont pas été des faits isolés, particuliers, locaux, et
que l'instruction était répandue non pas seulement dans le boui^,
dans le hameau quelquefois, où on la constate, mais aussi dans
le village voisin, à plus forte raison dans la ville prochaine.
De plus ces séries d'instituteurs qu'on rencontre pour une pa-
roisse durant un ou deux siècles sans lacune, permettent bien de
croire qu'elles existaient aussi pour celles où l'on n'en a trouvé
qu'un ou deux, de temps à autre, selon qu'on possède des docu-
ments. Enfin, il faut remarquer que partout où un homme sé-
rieux, intelligent et laborieux a voulu sonder le passé, creuser
un peu au-dessous de cette surface, partout où des archives un
peu complètes ont échappé au ravage des temps, aux destruc-
tions de l'incurie et aux dévastations systématiques, on a vu
avec étonnement une instruction première développée, répandue,
générale et fort ancienne. Que signifie donc, en présence des
faits que nous venons de citer, cette phrase d'un écrivain récent
qui s'est fait une notoriété par ses idées de réformes parfois mal-
heureuses et qui a trop cru facilement qu'avant lui rien de bon
n'avait existé dans l'enseignement ; « Jusqu'en 1833, rien n'a été
fait pour l'instruction primaire : le catholicisme fait l'éloge de
la sainte ignorance ; l'enseignement primaire, partout où il s'est
établi avant ce siècle, est fils du protestantisme, n
u Depuis I8I>3 le bilan de l'ignoranc a diminué de 8 °/o< A. cette
date, sur 100 de nosjeuncs concitoyens arrivésàleur iO' année,
plus de 28 étaient. plongés dans les ténèbres de l'esprit; à la
dernière enquête on en comptait 20 à peine. » '
1. Discours de Vicfor i>uru^, le 9 novembre 1869, à IsdistributioD des
prix de l'associa lion polytechnique, dans le Bulletin de Vinttruclion pri-
maire, p. 612, 1S69, 1" semestre.
.y Google
— 321 —
Comment donc s'est universellement répandue l'opinion que,
pour l'inatruction, nous datons de 1 830 ? D'où vient cette erreur
trop générale ? Il y a des causes nombreuses. C'est en premier
lieu l'ignorance, une ignorance profonde du passé de la France.
Interrogez, non pas l'ouvrier penché toute la journée sur son
établi, ou le paysan attaché du matin au soir à son sillon, mais
un de ceux qu'on appelait au ivii" siècle les honnêtes gens,
quelque bachelier, un licencié en droit, voire plus d'un docteur,
je dis in utroque jure :
Comment se rendaitia justice? Quelle était l'organisation d'une
paroisse? Quelles règles suivait-on pour l'élection des maires,
des conseillers municipaux, du syndic, des juges au tribunal de
commerce? Qui asseyait et levait l'impôt? Qui votait, traçait
et fabriquait les chemins ? Qui payait le budget de l'instruction
publique et des cultes? Ils répondront vénalité, despotisme,
dimes, corvées, exemptions et privilèges. Les plus polis, les
plus tolérants, les moins arriérés ouvriront de grands yeux, si
voua leur dites que la justice se rendait absolument comme au-
jourd'hui avec des formes diverses ; que les procès y étaient
aussi longs, aussi dispendieux; que déjà l'écailte était pour les
plaideurs, l'huître pour le juge et l'avocat; le procureur était
aussi rapace que l'avoué ; que l'élection était partout, partout le
sutTragc universel, à la commune et à la bourse, pour le choix
d'un fabriqueurcommed'un syndic, d'un collecteur comme d'un
maitre d'école ; et que les affaires de la paroisse, murs de cime
tière ou cloche d'église, chemin vicinal ou détaxe d'impositions,
étaient traitées par l'assemblée générale de tous les habitants. *
Quant aux gens de parti ou de parti pris, ils crieront moyen âge,
ténèbres et féodalité, ou bien progrès, lumière, science moderne.
Les mots ne sont pas plus des faits que les moines ne sont des
raisons.
En second lieu, et ce qui atténue un peu, il n'y avait pas,
avant 1789, de budget de l'instruction publique, pas de chapitres
dans les dépenses générales, pas de subvention aux écoles.
Puis, l'état s'abstenait à peu près complètement; et habitués
I. Je me proposais une petite histoire. Le êuffrage unieersel aoan( le
luffrarje uaieeriel, et j'avais réuni de nombreui matériaux. Les flammea
de 1871 m'ont détruit cela, et bien d'autres choses. J'ai depols réuni
d'autres documents. Le sujet vaut la peine d'ôtre traité.
31
d .y Google
que nous sommes à le voir tout faire, nous ne pouvons noua
imaginer qu'il y ait eu quelquechose en dehors de lui. En outre,
et un peu comme conséquence, pas de statistique orflcielie, pas
de concours annuels, pas d'expositions scolaires, pas de rap-
ports imprimés, répandus, discutés, pas de discours élo-
quents, pas de circulaires multipliées, tous moyens excellents
pour cxc-iler le zèle des uns et l'admiration des autres ; aucun
bruit, pas de publicité ; tout se passe sur les lieux, presque à
huis clos, presque en catimini. La vie scolaire ne se révèle en
dehors des écoles que par des ordonnances épiscopales ou quel-
ques règlements délibérés en synodes qui ne sortent pas du
dioci'se. On n'a rien fait pour le public, et le public s'en venge
en ignorant ce qu'on a fait à son insu. N'y aurait-il pas encore
un certain sentiment d'amour-propre qui nous persuade que
nous sommes les plus intelligents et les plus moraux, que les
progrès faits nous sont uniquement dus, et que c'est nous qui
avons non pas seulement développé, mais même créé nos
institutions?
Enfin, la grande cause de notre illusion, c'est qu'en etTet,
avant les lois de la restauration et du gouvernement de juillet,il
n'y avait pas d'écoles. On a vite conclu qu'il n'y en avait jamais
eu. Or, depuis le décret de la convention qui établissait une
école par commune, non seulement il n'y eut pas d'écoles dans
les paroisses qui n'en avaient pas auparavant, mais encore elles
se fermèrent où il en existait, et malgré celui du 19 décembre
1793 qui fixait à 20 livres la rétribution due au maitre pour chaque
élève gratuit, il n'y eut ni élève gratuit ni élève payant. Cepen-
dant jamais plus de lois ne furent faites pour l'éducation popu-
laire. Mais ce serait une singulière erreur que de prendre toutes
CCS décisions à la lettre. Aucune ne fut exécutée. La révolution
française, dit Maxime du Camp, « aborda de front tous tes pro-
blèmes et n'en sut résoudre que bien peu. Par un décret du 18
août 1792, l'assemblée législative avait détruit toutes les corpo-
rations, 0 même celles qui, vouées à l'enseignement public, ont
n bien mérité de la patrie. " En 1793, on proclame la liberté de
l'enseignement ; on n'organise pas les écoles, mais on punit les
parents qui n'y envoient pas leurs enfants; en 179-i, on déclare que
l'enseignement est gratuit, et en 1795 on n'accorde à l'institu-
teur d'autre traitement que la rétribution consentie par les fa-
milles. Un décret neutralisait l'autre : enseignement obligatoire
sans école, gratuité pour l'élève, gratuité pour le maitre. La
d .y Google
— 323 —
révolution voulut l'enseignement, ne fit rien pour le créer et
détruisit celui qui existait. » *
Le mot est juste. Oui, « la révolution voulut l'enseignement,
ne fit rien pour le créer et détruisit celui qui existait, b En effet,
la suppression des ordres religieux laissa un vide immense, et
Lucien Bonaparte, dans un rapport aux conseils, disait que depuis
cette funeste mesure l'instruction était à peu pr&s nulle en
France. La main-mise sur les biens des nobles, du clergé, des
hôpitaux, des fabriques, anéantit les fondations d'écoles et les
traitements d'instituteurs qu'on avait eu tant de poine à former.
Tout s'en allait à la fois, et les maîtres, et les fonds qui faisaient
vivre les écoles. Les communes perdaient jusqu'à l'autonomie
des anciennes paroisses. Elles n'étaient que les humbles ser-
vantes du district qui imposait, réglait, administrait tout à sa
guise et parfois daignait leur accorder un maigre subside.
Elles devaient fournir à toutes les réquisitions, impôts, dons
volontaires, contributions patriotiques: denrées, blés, fourra-
ges, salpêtre, chaussures et hommes. Plus de commerce, lo mi-
sère. Telle commune rurale payait le double et le triple d'impôts
qu'avant la révolution, et les levées de 18 à 40 ans enlevaient
toute la population virile. Dans ces grandes commotions socia-
les, dans ces guerres continuelles, dans les souffrances du pré-
sent, dans les inquiétudes de l'avenir, dans la pénurie de l'état
et la ruine des particuliers, que devient l'instituteur, que de-
vient l'école, que devient l'éducation? L'empire ne les releva
pas de cette chute profonde. 11 lui fallait à lui avant tout des
conscrits. Faire des soldats était la grande occupation des pré-
fets. Il n'y avait pas besoin de savoir lire et écrire pour tomber
sous les murs brûlants de Sarragosse ou sombrer dans les gla-
ces de la Bérésina. Notre malheureuse guerre de 1870 n'a pas
été de longue durée, et pourtant les rapports olliclels de 1871
et de 1872 constatent dans la Charente-Inférieure, département
qui n'a nullement souffert personnellement, une assez notable
diminution du nombre des élèves ^ ; et si la guerre durait HO ans,
tout serait à recommencer.
1. Paria, set orr/anes, setfonctiom et sa vie, t. v, p. 8â.
2. Il y a pour 18-70 un déGcil de 74t élèves sur 1869; le Dombrc des
garçODS dans les écoles communales a été de S.Otii en moins, compensé
par l'augmentatioD des GUes. Pour l'anaée ISTI, le déÛcit géoéral
sur 1869 a étë de 2.226. Le chiffre toUI des deux sexes au 31 décembre
1869 éUit 54.172, et Sl.9i6 seulemeot au 31 décembre 1672.
d .y Google
— 324 —
Les seuls instituteurs qu'on rencontre çà et là pendant la pé-
riode de 1794 à 1815, sont presque tous d'anciens curés constitua
tionnels que le Ilot de la faveur populaire a un moment portes quel-
quefois aux honneurs et qui sont venus misérablement échouer
dans quelque école de village. A Ecoyeux (Oliarente-Inférieure),
c'est Pierre Dalidet, né à Saintes le 4 février 1729, ancien récot-
let de Mirambeau, ancien supérieur du séminaire de Saintes, et
vicaire épiscopal de l'évëque intrus Robinet. Dans les Deux-
Sèvres, c'est Joseph-Jean Mestadier qui mourut à Coulon près
de Niort, notaire et maitre d'école, après avoir été, depuis 1776,
curé de Saint Léger de Breuilles, diocèse de Saintes, et puis
3"évèque de Saint-Majxent.
Il y eut donc une éclipse, on pourrait dire éclipse totale, et
elle dura longtemps, si bien que l'astre venant à reparaitre, on
s'imagina qu'il se levait pour la première fois.
Aujourd'hui, nous le croyons, il n'est plus possible de rester
dans cette erreur. Avec les seuls rares documents que nous ont
laissés les flammes volontaires ou accidentelles, nous avons
composé une page de l'histoire de l'instruction en Aunis et en
Saintonge. Dans des provinces plus favorisées, où l'on ne s'est
pas acharné à tout détruire, on a trouvé et l'on trouvera plus.
Mais déjà procédant par voie de généralisation, car notre con-
trée et celles que nous avons citées n'étaient pas une exception
en France, il est permis d'aCRrmer qu'avant 1790 il y avait des
écoles primaires, qu'il y en avait beaucoup, et que chez nous
l'instruction, moins répandue qu'aujourd'hui en général, à cause
surtout de la dilliculté des communications, l'était pourtant dans
certains endroits plus qu'en 1873.
C'est l'évèque qui est le ministre de l'instruction publique
dans son diocèse ; il nomme, examine, institue, Inspecte, révo-
que les maîtres et les maîtresses, par lui ou par ses délégués.
Du haut de la chaire, dans ses tournées, il exhorte les parents à
faire instruire leursenfants, à les envoyer à l'école s'il y en aune
et à en ouvrir s'il n'y en a pas. Lui-même en crée. Les curés
l'imitent, puis les fabriques, les paroisses, et les particuliers,
bourgeois, gentilshommes, les La Rochefoucauld, les Pons,
la duchesse de Bourgogne, M"" de Maintenon, l'intendant, le roi.
On fait des fondations et on s'impose des taxes. L'instruction
populaire prend un grand développement; les congrégations re-
ligieuses aident merveilleusement à ce progrès : les protestants
de leur côté établissent des écoles. Souvent on les tolère, mais
d .y Google
avec la défense de recevoir des enfants catholiques ^.Ettoutcela
se fait par l'initiative individuelle, eans presque que l'état s'en
1. i< Nismes, en la cour des grands jours, 24 janvier 1667.
Louis, par la grâce de Dieu... Par les arrestei de nostre conaeil d'eslat
des six octobre 1663 et xvin septembre 1664, il est défendu aux ministres
de la R. P. It. d'y faire chanter à bnute voix parles enfants les pscaumcs
de Marot et de Bbze ; et d'autant que, dans les lieux où coût de la dite
profession sont les plus forts et en plus grand nombre, on contrevient
journellement ausdits arrests et règlemens, et qu'il importe d'y pourvoir,
requérons à ces causes qu'il plaise A noslro dite cour conformément il
iceui que dans huitaine de la publication ou notification qui sur ce sera
rendu, les eonsulz des villes et lieui du ressort présenlerout à l'évesque
dioceiain ou à son grand vicaire un maistro d'école catholique, aux
gages de cent livres qni lui seront payeî, fts lieux où l'exercice de la
dite R. P. R, n'est point permis, par les faabitans et contribuables, à la
charge par le dit maistre d'école d'enseigner indilTé rem ment tous les
enfants sans les contraindre sur le fait de la religion, avec inhibitions
et delfences aux pères et mères, tuteurs et autres parents, d'envoyer les
enFanls des p^^cs catholiques aux écoles de ceux de la dite H. P, R. et
aux maiatres d'école de la dite profession de les y recevoir, ny d'y
faire chanter les pseaumes de Harot et de Béic, ou d'y dogmatiser, mais
seulement d'enseigner k lire, écrire et chifrci-, et ausdits ministres de
tenir aucuns pensionnaires que de leur profession au nombre de deux
seulement, Il peine de cinq cens livres d'amende, par son arrest pro
nonce ce jourdhuy est [sic) ordonné que dans chacune des villes et
autres lieux du ressort, il y aura un maistre d'école catholique, et qu'à
cet effet dans huictaine après la publication du présent nrrest, les consuls
des dites villes et lieux présenteront k l'évesque dioceiain, ou Ji son
grand vicaire, ou autre ayant charge, une personne capable et de bonnes
mœurs, avec cent livres par an qui seront payés au maistre d'école de
trois en trois mois par avance par les communaul^z et tous les habi-
lans es lieux où l'exercice public de la dite religion n'est point permis,
à la charge par le dit maître d'enseigner îndifércmment tous les enfants
sans les contraindre sur la religion ; passé lequel délay, sera permis nui
dits évesques ou prends vicaires d'y pourvoir ; fait nostre dite cour très
expresses inhibitions et dcfTences aux pères et mères, tuteurs et parenis,
d'envoyer les enfants de pères catholiques aux temples et écoles de
ceux de la R, P. B. et aux maistres d'école de la même profession de les
y recevoir, et de faire chanter les pseaumes de Marot et de Bèie, ny de
dogmatiser, mais seulement d'y enseigner Ji lire et chitrer; aussy oux-
dits ministres de la R. P. R. tenir des pensionnaires autres que de leur
profession, ny en plus grand nombre que deux, à peine de cinq cens
livres d'amende contre ehacuu des contrevenants, apliqué le tiers aux
d .y Google
occupe. La révolution en voulant aller trop vite gâta tout le bien
accompli jusque là; il a fallu recommencer à nouveau; et si
BOUS la main vigoureuse de l'état, l'instruction primaire a fait,
depuis 40 ans surtout, d'admirables progrès, ces progrès ne doi-
vent pas nous faire oublier ceux qu'on avait faits auparavant.
La maison d'école n'était que la maison du régent, comme au-
jourd'hui encore pour l'instituteur qui n'est pas communal. La
situation du maître était assez précaire : il vivait de la rétribu-
tion scolaire, d'une rente, d'une imposition le plus souvent li-
brement consentie par les habitants, réunis en assemblée géné-
rale. 11 était bien souvent sacristain et avait en cette qualité
droit à certains bénéfices tels que les cendres du feu de la sa-
cristie, encore fort recherchées aujourd'hui en Vendée.
L'instituteur était libre, complètement libre, sous la seule
condition de moralité et de capacité, et pour cette dernière on
n'avait pas le droit d'être bien exigeant; aussi ne l'ctail-on pas
beaucoup. Se mettait instiluteur qui voulait, sous la seule per-
mission du curé en attendant l'autorisation de l'évéquc. Un ser-
gent de la terre, un praticien, un clerc, le sacristain, le vicaire,
le curé, le notaire, faisait la classe. Souvent le maître d'école
débattait avec les habitants de la paroisse cap itulairement as-
semblés ses conditions par un contrat en bonne forme. Les pères
de famille réglaient ainsi tout ce qui regardait l'école, c'est-
à-dire leurs enfants: enseignement, méthode, traitement, rétri-
bution scolaire, durée des classes, congés.
Libre en droit, l'instruction en fait était gratuite: gratuite
pour les pauvres, au moyen de fondations ou de traitements,
grâce à la charité particulière ou au dévouement de ceux qui
enseignaient les enfants pour l'amour de Dieu; gratuite pour
tousindistinctement, quand c'étaient les religieux qui en étaient
chargés. Payait qui pouvait; la charité payait pour les autres.
Laiquc dans son personnel * en majeure partie, l'instruction
dénonciateurs, le tiers h la réparation de l'église du lieu, et le tiers h
l'hospital des pauvres. »
Bulletin de U aociiU de l'histoire du proleslanlisme, p. 406,2* série,
U» année, n» 9, ISseptembre 1876.
1 . Ed Normandie, proviDcc où l'on rencontre le plus d'ecclésiastiques
dans les écoles, il y avait, de 1710 à 1717, 92 écoles tenues par des curés,
274 par des vicaires oa des diacres aur 855 dirigées par des laïques.
d .y Google
— 327 —
était profondément religieuse. L'école était une succursale, une
dépendance de l'église ' ; on ne la comprenait pas sans morale et
sans Dieu. Quelques essais pour la rendre obligatoire échou-
èrent; la prison, les amendes infligées aux parents qui n'enver-
raient pas leurs enfants à l'école, ne le furent qu'accidentelle-
ment, si elles le furent; et le souvenir de ces violences, n'au-
raient-elles été que platoniques, n'a pas peu contribué à faire
repousser jusqu'à ces derniers temps le principe de l'obligation
par tous ceux qui ont foi dans le dévouement, foi dans le pro-
grès et dans la liberté.
En un mot, libre complètement, religieuse avant tout, gra-
tuite en grande partie, et obligatoire par décret seulemenl ou
dans des circonstances passagères, l'instruction primaire était
répandue dans nos contrées beaucoup plus qu'on ne croirait; et
sesorigincs, ses conditions, ses progrès^ses développements, ses
éclipses, ses qualités et ses défauts peuvent fournir d'utiles su-
jets de méditations et de reclierches. Qu'on compare maintenant
ce qui se passe de nos jours; qu'on juge, et que, sans dédain-
pour le présent, sans engouement pour le passé, rendant justice
au bien accompli ici ou là, aux progrès faits avant comme après
1790, on tire de cette étude, non pas des arguments pour une
thèse, mais un noble désir d'imiter ce qu'il y avait de bon, d'évi-
ter ou de remplacer ce qu'il y avait de défectueux, puis d'aller
plus avant dans la voie de la liberté, de la justice, de la science
et de Dieu.
1. Arrest portant qu'eo chaque lieu du ressort, il sera élably un maia-
tre d'École calliolique, aui gages de cent livres paiables par la coinmu-
naulé, et défenses aux pères, môres et tuteurs d'oiivoyci' les cnrants
calholiques aux écoles des prétendus réformée, k peine de cin(( cens
livres d'amende chacun contre les contrevenaes.
d .y Google
L'INSTRUCTION PUBLIQUE EN SAINTONGE '
DOCUMENTS
LA « GRANT ESCHOLE » DE SAENT-JEAS DANGÉLY
A. — 4640, 46 avril. — Sommation faite au sieur prévost-moyne de
l'abbaye de Saint-Jean d'Angi'ly par Julien du Rocher de lui remettre
les provisions de l'àooomat dont il a élé pourvu par l'abljé François
Guillcbaud. — Acte aux minutes de Sureau, notaire royal A Satal-Jean
d-Angéhj. ï
Aujourd'huy, pardevanl moy, Louis Sureau, notaire, garde-
noUe et tabellion royal héréditaire en la ville et ressort de
Saint-Jehan d'Angély, et en présence des tesmoingsde baz
1. L'étude qui prt^ctde, résumé d'une foule d'ouvrages publiés, con-
tient pour noire région un nombre considérable de documents, de notes,
de fai.ts iuédîts. Nous la faisoiiB suivre de pièces originales plus longues
ou plus importantes, que nous donnons in extenso. Il en est peu qui con-
cernent exclusivement l'instruction primaire, puis<[ue la plupart de celles
qui ont pu être trouvées ont été mentionnées, citées, analysées dans la
préface, n'ayant pas une étendue ou une importance sufGsantc pourt't[«
mises à part. En revanche, le colli'gc de Saintes y a une large part ; et
malgré deux histoires de cet établissement, on s'apercevra aussi que
tout n'a ])u être dit. Il y est uussi question de Saint-Jean d'Angély, de
Cognac, etc. Il faudra certainement un autre volume pour publier les
autres pièces.
2. Les quatre pièces publiées ci-après ont trait à l'organisation de
l'instruction publique à Saint-Jeaa d'Angély, au commencement du
Il existait anciennement, à l'abhnye des bénédictins, sous le nom de
<' grant eschole « ou u esconomat », un établissement destiné à l'in-
Gtruclion des novices, ou les jeunes gens de la ville étaient aussi
admis ; les frais de cette instruction se prélevaient sur une dotation spé-
.y Google
nommez, èslanl en l'egHze et abbaye du moustier de ladicle
ville, yssue des vespres, c'est comparu et présenté en sa
personne Me Jullien du Rocher, maistrc d'escolle principal
et esconome du grant collège de ladicte ville de Saint-Jehan
d'Angély, demeurant en icellc, lequel, en présence de reli-
gieuses personnes : frères Jean Pasquier, prieur claustral de
ladicle abbaye ; Françoys Sarreau, soubs-prieur ; Jehan
Clodier, chantre ; Jacques Archicr, prieur de S. Jacques ;
Anthoine Fauchereau, prieur de Charentenay, et de Jehan
Gaignon, sacristain, tous religieux d'icelle abbaye, parlant à
la personne de f. Bernard Peyrot, prévosl-moyne de ladicte
abbaye, l'a sommé, requis et interpellé de luy rendre, res-
tituer et remettre entre mains les lettres et provisions dudit
esconomat dont il a esté cy devant pourveu par révérend
ciale, " la préhende préceptorole. « Lorsque les bénédiclins quitièrenl la
ville, en 1568, la muDicipalîté plaçn un laïque à la Icte de la « granl
eschole », et il conliauaàjouirdu revenu allèrent à la charge qu'il occu-
pail. A leur retour, au coraraencoment du xvti° siècle, les bénddictJns
s'efTorcèrenl de se faire réintégrer dans leurdiiîit de direction de l'éco-
noraal. Une sentence de la séuéchaustiée ordonna le partafre de la pré-
bende dans la proportion des 2/3 a l'iaslrueteur des novices et de 1/3
BU principal régent. Miiis ces deux écoles se disputèrent les élùves de la
ville: de Ih conflit et procès porté devant le parlement de Bordeaux
pour obIi(;er le régenta esécuter la sentence obtenue. L'aiTCt Fut-il fa-
vorable il ce dernier? On serait tenté de le croire : car, h partir de 1017,
il n'est plus question de l'instructeur des novices, et Jean de Bonnet,
qui teate à la date du tOdécomlire If>l8, portait toujours le titre d'économe
et principal régent de la ic grant eschole " do Saint-Jean d'Angély, Dans
cet acte, Jean de Bonnet déclare faire profession de la religion catho-
lique ; et cependant la formule est celle qu'employaient ordinairement
pour leurs testaments les personnes appartenant à la religion réformée.
Sous l'apparence d'un conflit d'intérêts privés, ces discussions nous ré-
vèlent l'antagonisme des influences rivales qui se disputaient alors la
direction de l'enseignement. Boiiard était un catholique ardent, et il
fut, après le siège, l'un des premiers syndics élus ; le certificat qu'il
obtient de ses coreligionnaires, sans doute pour le produire devant le
parlement de Bordeaux, est signé des principales notabilités catholiques.
Demïs d'Aussy.
d .y Google
père en Dieu messîre Françoys Guillebaud, abbé commen-
dataire de ladite abbaye ; lesquelles lettres de provision
ledict Durocher auroit, dès l'unzièrae d'octobre dernier, mis
entre les mains du sieur Jehan Pcyrot, frère d'icelluy dicl
sieur prévost-moyne, comme it auroit desclairé en l'assem-
blée de leur chappitre tenue en ladicte abbaye le 14e jour
de mars dernier passé, protestant ledict Durocher, au cas
où le sieur prévost-moyne ne luy rendra et restituera pré-
sentement les susdictes lettres de provisions, de tous des-
pends, dommages-intérêts soufferts et à souffrir à défault de
ladite restitution, et de se pourvoir en la cour ainsi qu'il
verra estre à fayre. Lequel dict sieur prévost-moyne a faict
responce qu'il requerroit coppie de la présente sommation
et protestation, laquelle nous luy avons octroyée pour luy
valloir et servir en temps et lieu. Faict en ladictc église, le
seizième jour d'apvril mil six cent dix, en présence de Pierre
Dufaure, maistre pastissier, et de Pierre Barbreau, apothicaire,
demeurant en ladicte ville. Losdits Durocher, Pcyrot et
Icsmoings ont signé ; et au mesme instant le sieur Peyrol a
receu coppie de ladicte sommation.
Peyrot. J. du Rocher. P. Dufaure. P. Barbreau.
Sureau, notaire royal.
Et ledict jour, le sieur prévost-moyne, faysant response
à la sommation cy dessus, a dict que, le vingtième décembre
dernier, il auroit receu certaines provisions dudict sieur abbé
avec une mission luy mandant par exprès de ne vuider ses
mains sans son sceu et consentement, attendu qu'il y avoit
certaines conditions entre luy et ledict Rocher, comme
mesme ledit Rocher le desclare, d'autant que le faict de
ladite provision estoit du tout extraordinaire, désirant en
prendre conseil pour n'estre bien justement en cesle affaire,
et qu'il avoit faict ladicte provision par importunité et pré-
cipitation ; et quelque temps après ledit sieur abbé, ayant
prins advis et conseil, auroit trouvé que lesdictes provisions
.y Google
luy estoient grandement préjudiciables et auroit esté cir-
convenu faysant icelles pour n'estre tenu fournir de régents
et inaistres d'escholle pour l'instruction de la jeunesse de la
prezenle ville et que, pour ce regard, il y auroit procès
pendant au grand conseil du roy. Sur quoy ledit sieur abbé,
estant au lieu de La Chasteignerayc, auroit envoyé homme
exprès mandant audit sieur prévost-moyne de renvoyer la-
dite provision, ce qu'il auroit faict, au sceu et consentement
dudit Rocher, qui sçait en sa conscience le contenu ci dessus
estre véritable comme il se peut justiffier par plusieurs
missives, tant du sieur abbé que dudit Rocher, et partant
se doibt ledit Rocher adresser pardevcrs ledit sieur abbé, si
bon luy semble, et non au sieur prévost-moyne, qui a satis-
fait à ce qu'il debvoit; protestant contre ledit Rocher de tous
despens, dommages et intérêts, et se pourvoir comme il
verra estre à faire contre sa demande. Fait en ladite ville de
Saint-Jean d'Angély, en la mayson du sieur prévost-moyne,
en présence de Guillaume Paillou, habitant ladite ville de
Saint-Jehan, Minguet, clerc en icelle; et ledit prévost-moyne,
et Minguet ont signé, ledit Paillou ayant déclaré ne le savoir
faire.
F. Peyrot, prévost-moyne smdict. Minguet.
Sureau, notaire royal.
B. — I6IS, W juillet. — SominnUon faite par Pierre Boyiard, bachelier
es arts et sacrée faculté de théologie, i Jean de Bonnet, économe et
principal récent du collège de Saint-Jean d'Angély, de déclarer s'il veut
continuer de l'empêcher en l'eiercice de sa cbai^. — Original lar
papier aux minute» de Sureau.
Aujourd'huy, vingtième juillet mil six cent quinze, sur les
neuf attendant dix heures du matin, pardevant moy, notaire,
garde-note, tabellion hérédilaireen Saintonge, et en présence
des témoins de bas nommez, estant en la mayson et grant
eschole de ladite ville de Saint-Jehan d'Angély, est comparu
en sa personne Me Pierre Boyzard, bachelier ès-arts et sa-
d .y Google
crdes fncultés de théologie, demeurant en ladite ville, lequel
parlant à la personne de Me Jean de Bonnet, économe du
collège de ladite ville, trouvée en la chambre en laquelle ledit
Boyzard a accouslumé d'enseigner les enITans es langue
latine, où iceluy Boyzard s'est présenté pour continuer ladite
instruction, suivant la sentence ou appointemenl prononcé
au siège royal de ladite ville le 18e jour du présent moys et
an, l'a sommé et somme par ces présentes de dire et desclarer
s'il entend l'cmpesrher en l'exercice de sa charge et s'il n'a
pas mandé aux cscholiers dudit Boyzard de ne venir au ma-
tin audit collègp, et au contraiie s'en aller au logis dudit de
Bonnet en lequel il y a un prétendu régent pour faire ladite
instruction ; protestant iceluy dit Boyzard contre ledit do
Bonnet pour ernpeschement qu'il apporte à sa chaîne et se
pourvoir ainsi qu'il verra estre à faire Lequel de Bonnet
a fait response qu'il ne sçait qui s'est enquis pour les
régents ; qu'il est peirais audit de Bonnet d'en prendre non
seulement ung, mais tel nombre que bon luy semblera. Desquels
dires, protestations et response audict Boyzard ce requérant
octroyons acte pour luy valloir et servir en temps et lieu que
de rayson. Fait en présence d'Estienne Griffon, sieur de La
Chaynée, et de Jean Dufaure, praticien, demeurant en la
ville de Saint-Jean d'Angély ; ledit de Bonnet n'a voulu signer,
les autres ont signé.
Griffon. Dufaure. Boyzard. Sureau, notaire royal.
Et ledit jour, pardevant le notaire et les tesmoings de baz
nommés, ledit Boyzard, parlant à Jehan et Robert Gadouyn,
Claude Berthommé et Pierre Coullon, tous escholiers dudit
Boyzard, les a requis et interpellés de lui dire et desclarer
quel les a empesché, à ce matin, d'aller à la grant eschole,
au lieu où ledit Boyzard a accouslumé de leur fayre Icssons ;
lesquels ontfaicIres|ioiise, savoir: ledit Coullon, que M« Jean
de Bonnet, par luy trouvé audit lieu de la grant eschole, luy
auroit dict qu'il s'en alloil en la mayson d'iceluy de Bonnet,
d .y Google
en laquelle il Ireuveroit ung régent nouveau qui luy ferait
lesson ; et ledit Claude Berthommé a dict qu'il aurait rencon-
tré, à ce malin, le nommé Laurent Jacomyn, demeurant en
la mayson dudit de Bonnet, lequel luy auroil dict de la
part de ce dernier s'il ne voudrait point venir aprez dinez en
la mayson d'iceluy de Bonnet prendre lesson dudit prétendu
r^ent ; et poui le regard de Jean et Robert Gadouyn, ont
faict aussy response que le mesme Laurent Jacomyn leur
auroyt dict, de la part dudict de Bonnet, qu'ils n'allassent
à la grant escliole au lieu où ledit lîojzard a ar^?«Hstunié
d'enseigner, mais en la mayson d'icelluy Bonnet... Dont de
tout ce que dessus ai audit Boyzard ce requérant octroyé acte...
Faict en la ville de Saint-Jean d'Angély,- en la mayson
dudict requérant; présents : Jean Calïin, clerc, et François
Salomon, marchand de la ville de Saint-Jean; et ledit Saio-
mon a dict ne savoir signer; les autres ont signé. Boyzard.
Claude Barthommé. Pierre Cuullon. Robert Gadouvn.
J. Gadouyn. Caffin. Sureau, notaire royal.
C. — 1616, 20 mai, — ProcurnMon donnée por le syndic dos bénédic-
lÏDS de l'abbnyc de SainWean il'Augély. — (Idem).
Pardevanl le notaire garde-uote et tabellion royal héréditaire
en la ville et ressort de Saint-Jean d'Angély, et en présence
des tesmoings de baz nommés, a esté présent et jwrsonnel-
lemcnt establi en droict relligicuse personne frère Jehan
Clodier, rcUigieux du mouslier et abbaye de ladite ville et
syndic de messieurs les relligieux d'icolle, y demeurant,
lequel, de son bon gré et volonté, et audit nom de scindic,
nomme et establit son procureur général et sjjécial maistrc
{nom en blanc), auquel il a donné et donne par ces présen-
tes plein pouvoir... d'esler et compai-oir... et par espécial
pardevant nosseigneurs tenant la cour et parlement de
Bourdeaux, et pardevant iceux se joindre pour ledit consti-
tuant audit nom au procès pendant eu la cour entre
d .y Google
M. Pierre Boyzard, instructeur des novices de l'abbaye, et
M. Jean de Bonnet, escripvain et esconomc du collège de la
présente ville de Saint-Jean d'Angély, tout ainsi que Icsdits
sieurs relligieux s'cstoient joints au mesme procès au siège
royal de Sainl-Jcan, et ce pour requérir, comme aultre fois,
que inhibitions et defîenses soient faictes audit de Bonnet
de troubler ledit Boyzard en l'exercice de sa charge d'in-
structeur dos novices et des enffants de ladite ville, et con-
dempner ledit de Bonnet bailler et délivrer audit Boyzard les
deux tiers de la prébende préccptorale qui est ce à quoy
peuvoil revenir quatrevinst livres de gage et la nourriture
que ledit de Bonnet avoit promis audit Boyzard pour l'in-
struction des novices ou t^lle autre portion de la prébende
qu'il plaira à la cour ordonner, cl généralement fayre tout
ainsi que fayre pourroit ledit constituant... Faict et passé en
ladite ville de Saint-Jean d'Angély, en la mayson du sieur
constituant, après niidy, le vtnsliesuie jour de may mit six
cent dix-sept, présents tesmoings à ce appelés et requis :
Jean Caffin, clerc, et Robert Gadouyn, escholier, demeurant en
ladite ville de Saint-Jean ; et ont les constituant et tesmoings
signé : i. Clodier, sindic. RobehtGadouvn, présent. Surbau,
notaire royal.
D. — tSiS, 45jatllet.-~ Procuralion pour requérir le mainUen de Pierre
BoyzanJ comme iusiructeur de la jeunesse. — (Idem).
Aujourd'huy, pardevant le notaire et tabellion royal, garde-
nolhe héi-éditaire en Xaintonge soussigné, en présence des tes-
moings bas nommez, a esté pi-ésent et personnellement estably
en droict comme en vray jugement Mr* Charles Estourneau,
écuyer, sieur de La Tousche, advocat du roy au siège royal
de la pi-ésente ville de Saint-Jean d'Angély, Sébastien Ga-
douyn, escuyer, advocat audit siège, Robert Dupont, escuyer,
sieur de Charsay, Jean Chevalier, escuyer, sieur de Blanfief,
docteur en médecine, Françoys Thibaud, escuyer, sieur du
d .y Google
Crugnolier, iicencier ès-loix, Pierre Coullon, pair et bour-
geois de la dite ville. Lesquels et chascun d'eux, de leui's bon
grez et volontez, ont faict et estably leur procureur général
et spécial Me {blanc), procureur en la cour et parlement
de Bourdeaux, auxquels les dicts constituants ont, par les
présentes, donné pouvoir, puissance et mandement d'ester
et comparoir et par spécial pardevant nosseigneurs de I9
dicte cour en la cause où M. Pierre Boyzard est appelé par
M. Jean de Bonnet, escripvain en la dicte ville, pour et au
nom des constituants requérir que ledict Boyzard soit main-
tenu en la chaîne et fonction d'instructeur qu'il faict puis
longtemps des enfants tant de la ville que novices religieux
de l'abbaye d'icelle, tant à rayson du grand contentement
qu'ont receu tes dits constituants et plusieurs aullres, du
fruict et advancement notable que leurs enfants ont faicl sous
le dit Boyzard; qu'aussy pour ce que jugeant de l'advenir par
le passé, ils espèrent une plus grande utilité pour leurs en-
fants de la continuation du dict Boyzard, jà domicilié et
arresté en la dicte ville, que d'autres estrangicrs passants qui
n'ont coustume d'y arrester que pour quelques moys, et en
ladicle cause fayre au nom des dicts constituants tout ainsi
que faire pourroient si prescrits y estoient de leurs person-
nes Faict à Saint-Jean d'Angély, le quinziesme juillet mil
six cent seize, en présence de Jean Vallon et Pierre Verdon,
tesmoings requis, qui ont dict ne savoir signer. Estourneau,*
advocat du roy. Blanfief, * docteur en médecine. Dupont, s
i. Charles Estourneau, écuyer, seigaeurde La Touche -Es verlan eo la
paroisse d'Asnières, avait épousé eu l(iO& Françoise Marchand ; il résigna
son otDce en faveur de son fils Louis, le 28 juillet lG3i.
2. Blanfief. Jean Chevalier, écuyer, seigneur de Blaufief en Varaizo,
marié à Jeanne Vallet; il descendait de Pierre Chevalier, maire en 1527,
3. Dupont, sieur de Charaay, est le frère de celui qui signe la pii'ce
publiée ci-après ; il était flls de Robert Dupont, conseiller en l'élection,
et de Marguerite Ballonfeau.
d .y Google
advocal. De Thibaud. ' &EB.GkDomy, ' advocat. P.Coullon.
Sureau, notaire royal.
E, — iStl , la Janvier. — Certin<;at donnô au nom des habilants catho-
liqitosde Saint-Jean d'Angély&M' PierreBoyzard,avocalau parlement. —
{Idem).
Aujourd'huy, quinzième janvier mil six cent dix-sept, les
habitants catholiques, estant assemblés à Tissue du sermon,
suyvant l'ancienne coutitume, pour délibérer sur les affaires
desdits catholiques; après la résolution desdiles affaires,
maistre Pierre Boyzard, advocat en parlement, a remonstré à
ladite assemblée qu'il avoit esté adverty qu'aulcuns de ses
ennemis et malveillants faisoient courir le bruit qu'il s'estoit
rendu négligent en l'inslnicUon des novices de l'abbaye et
aultrcs cnfTants de ladicte ville, et qu'il suppliott la com-
pagnie de luy bailler déclaration de leurs sentiments affin de
purger coste calomnie sourde que l'on vouloit imprimer.
Sur quoy et au mesme instant les habitants c^ilholiques
ayant communiqué ensemble sur la proposition dudict Boy-
zard, ont de;jclarc qu'ils n'ont jamais sccu ni entendu dire
qu'il ait manqué à sa charge; au contraire, employé tout le
temps requis et nécessaire pour l'instruclion dcsdicls novices
et aultrcs enflants de ladite ville dont il s'est acquitté dhue-
inent et légitimement. De ladite desclaration ledit Boyzard m'a
requis acte que je hiy ai octroyé pour luy servir ce que de
rayson. Blanfiep, docteur en médecine. P. Coullon.
i. François Thibnud, fils de François Thibaud, ('•cuyer, sieur du Hel-
Iny et du Crignotier, et d'Elisabeth de Juif; sa sœur consanguine, Anne
Thibaud, époiiso Pierre Boizard.
2 Sëljnstien Gadouyn, fîts de Maui-icc Gadouyn, écuycr, scigneui de
La Magdelcine (en Saint-Denys du Pin), maii-e de Sainl-Jean en 1573,
et d'Anne Ballonfeau. Il épousa, le {*' ftWrier 150S, Marguerite Baron,
qui lesta en sa faveur le SS janvier 1610. Son fils Hobert entra comme
novice ii Tabbaye en 1617,
d .y Google
-337-
Ddpoht, * eslett m l'eslectùm de la ville. Estourneau, ad-
vocat du Roy. Griffon, * premier cschevin catholique,
i. Gadouyn, * juge abbatial. J. Gyron, advocal en par-
lement. J. GuiLLONNBT, scindic des catholiques. Man-
Gou.* RousSELET, * curé. Païen, eschevin de la ville.
SuYREAu, advocat en parlement. Texier, conseiller esleu
en l'élection. Suheau, notaire royal.
Il
FONDATION D'UNE ÉCOLE DE HLLES A SAINT-JEAN D'aMGÉLT
/75/, SÎ7 juin. — Constitution de deut cents livres de rente par les
bénédictine de Saint-Jean d'Angély, au profit de Marie-Anne Bour-
geois de Coybo. — Original tur papier de» minales de Hobinel, notaire
royal, en l'élude de M* d'Autit/, notaire à Sainl-Jean d'Angély, Commu-
nication de M. Loai* Audiat.
Pardevant le notaire royal rezervé soussigné et présents
les tesmoins cy-après nommés, ont été présents et person-
nellement établis en droit comme en vray jugement révérand
père dom Ambroise Arcia, prêtre, religieux bénédictin de
l'ordre de Saint-Bcnoist, congrégation de Saint-Maur, prieur
de la communauté de l'abbaye royalle de cette ville de Saint-
Jean d'Angély, dom Christophle Ghappot, soua-prieur, et
dom André Conchon de La Chandie, aussy religieux, sei-
gneurs de ladite abbaye, et faisant tant pour eux que pour
\, Jean Dupont,écuyer,sieurde Cbarray, en la paroisse de Nachamps,
fiïs de Robert Dupont, conscillercn l'élection, et de Mar^tierite Ballon-
teau.
2. Sébastien GrifTon. Voir Archive» hi»toriquet, t. i", p. 282.
3. Jean Gadouya, écuyer, sieur de La Bertinière en Torxé, Saint-Eu-
trope de Laleu près Sainl^ean, el Lamoreau en Asnières, marié à
Marie Estourneau de La Touche.
4. Hugues Mangou, écuyer, seigneur de Lia Grange près Saint-Jean
d'Angély; il épousa Françoise Razin.
5. Guillaume Rousselet, prieur des jacobins; il était encore curé
en 1621.
d .y Google
les autres religieux d'icelle, d'une part, et demoiselle Marie-
Anne de Coybo Boui^eois, fdle majeure, demeurante aussy
en cette ditte ville de Saint-Jean d'Angély, d'autre part; les-
quels dits sieurs religieux ont déclaré et reconnu avoir eu et
receu de iaditle demoiselle de Coybo, dès le vingt-six février
dernier, la somme de quatre mille livres qu'elle leur , a re-
mis etdélivré en bonnes espèces d'or, ai^entctmonnoyesdu
cours, qu'ils ont déclaré voulloir employer au remboursement
de pareille somme de quatre mille livres pour l'extinction et
amortissement de la rente constituée de deux cents li\Tes
que ladittc communautiî doit aux dames religieuses hospi-
tallières de la ville de Saintes, pour l'aquit de laquelle ditte
somme de quatre mille livres envers laditte demoiselle de
Coybo et des siens, lesdits sieurs religieux ont par ces pré-
sentes vendu, créé constitué et étably sur tous leurs biens et
revenus de leur mance abatialle la rente voilante et con-
stituée de deux cent livres par chascun an, qu'ils promettent
et s'obligent de bailler et payer à laditte demoiselle de Coybo
ou aux siens et ceux qui d'elle auront droit ou cause, à com-
mencer pour le premier terme et payement de laditte rente
de deux cent livres le vingt-six février de l'année prochaine
mil sept cent cinquante deux, pour ainsy continuer d'année
eu année au mesrae terme à peine de tous despens, domages
et intérêts, jusqu'à l'extinction et rachapt de laditte rente
que lesdits sieurs religieux pourront faire touttes fois et
quantes que bon leur semblera dans un seul et mesme
payement de la somme de quatre mille livres, capital de
laditte rente en espèces d'or, aident sonnant, et non en billets
royaux ou autres dont i'uzage pourroit estre introduit, estant
néanmoins convenu que lesdits sieurs religieux ne pour-
ront faire le rcmbourcement de laditte rente qu'un an après
avoir averty par acte laditte demoiselle de Coybo, les
siens ou ceux qui d'elle auront droit et cause ; s'oblige laditte
demoiselle de Coybo aux frais des présentes... Fait et passé
au parloir de laditte abbaye le vingt-sept juin mil sept cent
d .y Google
cinquante et un avant midy, en présence de Me Michel Ro-
binet le jeune, procureur au siège royal de laditle ville de
Saint-Jean d'Angély, et de François Merveilleux, praticien,
tesmoins requis, connus et appelles, demeurants audit Saint-
Jean d'Angély, quy ont avec les parties signé. Ainsy signé
à la minute : Fr. Amb. Arcis, prieur ; fr. J. Christophe
Chapot, souprieur ; fr. And. Conchon de La Chaudie, cellerier;
M. de Goybo Boui^eois, Robinet, Merveilleux, et Robinet,
notaire royal rezervé.
Gontrollé à Saînt-Jean d'Angély, le trois juillet mil sept
cent cinquante-un. Receu vingt-quatre livres douze sols;
signé : Rcdaud.
Robinet, notaire royal rezervé.
B, — il 51, 34 jaitUl. — il Donation et foadatioad'école de cbaritâTait
par mademoiselle Marianae Bourgeois de Coybo, en faveur de la présente
viUe de SainlJean d'Angély. > — Original sur papier des minute» de
Dtirouzeau, notaire royal, en l'élude de M' Alfred tTAutsy, notaire i
Sainl-Jean d'Angély. Communication de M. Audiat.
Aujourd'huy Irente-uniesme juillet mil sept cent cinquante-
un après midy, pardevant le notaire royal soussigné et pré-
sents les tesmoins cy-après nommés, ont comparu demoizelle
Marianne Bourgeois de Coybo, fille majeure et de ses droits,
d'une part, et maître Josephe de Bonnegens, seigneur de ia
baronnie du Clusoau-Bignay, conseiller du roy, président
lieutenant-général au siège royal de la présente ville, mon-
sieur maislre Anthoine Charrier, conseiller du roy et son
procureur au dit siège de cette ville, monsieur maistre
Anne-Roger Gamier, conseiller du roy, maire alternatif
de la présente ville, en exercice la présente année, et com-
missaire ordinaire des guerres, maistre Jacques Allenet,
notaire royal et procureur sindicq de l'hôtel et communauté,
et dom Jean-Cristrophle Chapot, religieux bénédictin de ia
congrégation de Sainl-Maur et curé de la dite présente ville
et parroisse, y demeuraos ; entre lesquelles parties a esté dit
d .y Google
que ladite demoiselle de Goybo ayant depuis longes années
conceu le dessein de procurer aux jeunes filles de ladite
présente ville et faubom^s une éducation chrestienne,
et réfléchissant que les escoles publicques que tiennent les
dames religieuses de Sainte-Ursule avec autant de zellc que
de succès, ne sont pas suffisantes pour consommer cet ou-
vrage à cause du grand nombre d'enfans, de l'estandue de
la ville et surtout du faubouif; de Taillebourg, le plus con-
sidérable et fort esloigné du couvent desdittes dames, elle
s'est déterminée à tenir des escoles de charité oii elle a eu
la consolation de voir ses soins bénis par le prt^rès d'une
quantité de jeunes filles qui y ont apris, avec les principes
de la religion, à lire, escrire, à connoistre et praticquer leurs
devoirs et, par ce moien, à devenir utiles un jour à leurs
familles et à la société civile. Cet avantage, que ladite de-
moiselle de Coibo descouvre chasque jour de plus en plus et
auquel elle a consacré sa jeunesse, comme elle désire con-
sacrer le reste de ses jours, ne seroit que d'une courte durée
s'il ne continuoit pas après, d'autant que la plus part des
filles qui ne se trouveroient pas à portées desdittes dames
ursulines retomberoient dans l'ignorance, quelque bonne
volonté qu'eussent leurs parens trop indigens pour faire à
ce sujet la moindre dépence, ainsi laditte demoiselle de
Coibo, portant les veiies au delà du tombeau et voullant sup-
pléer à l'impuissance ofi est actuellement la ville d'cstablir
des escoles réglées sous le titre d'école de charité, elle a,
sous l'bautorité et l'agrément de monseigneur l'ilustrissime
et révérendissime évesque de Saintes et de monseigneur
l'intandant de la présente généralité, donné et donne par ces
présentes, par bonne donation pure, simple, entre vifs et
irr6vocabl(!S et sous les conditions cy-dessous, à la commu»
nauté, hôtel, corps et colége de la présente ville Saint-Jean
d'Aiigély, Icsdits sieurs de Bonnegens, Charrier, Garnier,
Alleiiet et Chapol, stipulants et acceptants pour laditte com-
munauté, c'est à sçavoir le fonds et propriété de la rente
d .y Google
courante et hipotecquaire de deux cent livres au capital de
quatre mille livres à elle deûe par les religieux bénédictins
de celte ville, suivant l'acte enti'eux passé le vingl-sept juin
dernier, pardevant Robinet, notaire royal, deument conlrollé
au bureau de la présente ville le trois de ce mois par Redaud,
dont une expédition en forme demeure jointe ù la minute
des présentes, s'estanl laditte demoiselle de Coibo desmisc,
dévestie et dessaisie de la propriété des biens et choses cy-
dessus en faveur de la communauté de laditte présente ville,
pour faire le fond et dotation de deux escoles de charité et
servir à la nourriture et entrelien des filles qui tiendront
lesdittes escoles, et jouiront de ladilte rente par leurs mains;
et à ces fins seront choisies par messieurs le lieutenant gé-
néral, procureur du roy, maire et curé de laditte présente
ville et leurs successeurs auxdits estais, qu'elle nomment
administrateurs et directeurs desdittes escoles, deux filles
d'âges convenables, capables d'enseigner les jeunes filles, les
prenant par préférence dans la famille de ladite demoiselle
de Coybo, et en cas qu'il ne s'en présente pas dans les deux
mois de la vacance de l'une de ces places, ou que les filles
qui pourroienl ce présenter ne fussent pas jugées capables
par deux desdits sieurs administrateurs au moins, et par
celles desdiltes fdles qui survivent, il en sera par eux pris
et choisi dans la présente ville et subcidiairement dans le
ressort, entendant que celle des maîtresse qui sera en plase'
ayt une voye pour le choix de la seconde et concoure avec
lesdits sieurs administrateurs ; et en cas qu'il ne se présente
pas fille du ressort, ils pourront en choisir ailleurs pour
tenir lesdittes escoles ; lesquelles filles seront agrégées par
contrat civil auxdittes escoles et se procureront au moien de
la présente donation un entrelien honueste et frugal ; pour-
ront lesdits sieurs administrateurs augmenter le nombre des
filles jusques à six au plus, en cas qu'ils le jugent nécessaire
et que le revenu desdilles escoles suffise pour leur en-
trelient; seront lenues lesdittes maîtresses d'escoles de te
d .y Google
- 342 —
conformer au règlement el conditions insérées dans Testai
escrit et signé de la main de laditte demoiselle de Coybo et
joint à ces présanles, sans pouvoirs'en éloigner, sous quelque
prétexte que ce soit. Au surplus laditte demoiselle de Coybo
douante déclare se réserver par forme de précaire l'usufruit
el jouissance de laditte rente pour en joiiir au nom de la
communauté de laditte ville et la liberté de choisir elle-
même les deux filles, laissant après son décez la même li-
berté et direction à messire Jean Bourgeois de Coybo, prestre,
curé de Cherbonnière, son frère. Et pour rendre la présente
donation ferme et stable, laditte demoiselle de Coybo veut et
entand que laditte rente serve à l'entretien de deux mai-
tresses qui tiendront lesdittes escoles de charité pour l'édu-
cation des jeunes filles, deffendant très expressément de les
employer h d'autres usages, quelques pieux qu'ils puissent
eslre, fust-ce même pour l'éducation des garçons de la même
ville ; el en cas que la présente donation fust négligée, les
parens de laditte demoiselle seront authorisés à en faire
exécuter les conditions el à choisir eux-mêmes deux filles,
voullant encore qu'ils jouissent de laditte rente à leur profit
sans eslre tenu d'en rendre aucun compte jusque à ce qu'il
se trouve des fillej capables d'exercer lesdittes escoles, les-
quelles rentreront en possession de laditte rente au moment
qu'elles seront choisies, sans qu'on puisse leur opposer au-
cune prescription et sans qu'en aucun cas le présent rè-
glement pusl estre changé. Tout ce que dessus leu aux parties
est leur intention. Et pour l'exécution et onlrelient ont obli-
gés, sçavoir laditte demoiselle de Coybo tous ses biens pré-
sents et futurs, et lesdits sieurs de Bonnegens, Charrier,
Gamier el Allenel tous les biens de laditte communauté, et
renoncé à choses à ce contraire, dont volontairement elles
en ont esté jugées el condanuées par le notaire royal sous-
signé. Fait el passé eu l'hôtel de ville dudil Saint-Jean d'An-
gély, les jours el an que dessus, en présance de maistre
Jacques Hardy, procureur et substitut de messieurs les gens
d .y Google
- 343-
du roy au siège royal dudit Saint-Jean, et de sieur Jacques
Lair, marchand, demeurans en laditle ville de Saint-Jean,
tesmoîns requis qui ont avec les parties signé ; devant les-
quels tesmoins laditte demoiselle de Coybo s'oblige de faire
tous les frays des présentes et d'en fournir une expédition au-
dit sieur Allenet audit nom. — Marianne Bouhgeois de Coybo.
Deoonnegens. Charrier. Garnier. Allenet. fr. J. Christ.
Chapot, curé. Hardy. J. Lair l'aiwê. Dourouzeau, notaire
royal rezervé.
ControHé et insinué à Saint-Jean d'Angély, le quatorze
aousl 4751 ; reçu soixante-douze livres douze sols.
Rëdaud.
C. — /7ô/,â/yui7fef.—RègleineDt pour lee maltresses de l'école de fiUes
fondée b Saint-Jean d'Angély par Marie-Anne Bourgeois de Coybo. —
Original autographe dan$ le$ minulea de Darouzeaa, notaire royal, en
l'élude de M* Alfred Joly d'Aussy, notaire à Saint-Jean d'Awjily. Corn-
muniealion de M. Louis Audial.
Règlement pour servir aux écoles par nioy établie.
De la journée pour les maîtresses d'école.
Le lever depuis pàques jusqu'à la toussaints, à cinq heures
du matin; depuis la toussaints jusqu'à pâques, à six heures.
La prière à cinq heures et' demie après pàques, à six heu-
res et demie, après la toussaints.
Un cart d'heure de méditation les jours ouvriers, une
demie heure les dimanches et les fêtes, ensuite prime et
tierce.
Le travail jusqu'à huit heures pendant lequel elles feront
une demie heure de lecture.
Le déjeuner avant d'entrer en clace, auquel ne manque-
ront jamais, excepté les jours de jeune d'église.
La clace à huit heure un cart jusqu'à dix heures, où elles
conduiront leurs enfans à la messe et y iront toutes.
Reprendront leur travail jusqu'à onze heures trois cars
qu'elles diront sexte et none.
d .y Google
— 344 —
Le diner à midy pendant lequel une fera une petite lecture
d'un demy car d'heure au plus.
La récréation jusqu'à une heure et demie, depuis pàques
jusqu'aux vacances. Dormiront jusqu'à deux heures qu'elles
entreront en classe j usqu'à quatre heures ; feront collation en
sortant de clacc. Depuis la toussaints jusqu'à pâques, au
lieu du repos, elles feront une demie heure de lecture en
commun.
Vêpres et complie à six heures et demie et ensuite la lec-
ture d'un chapitre du nouveau testament.
Souperont à sept heures.
La récréation ensuite jusqu'à huit heure et demie, puis
mâtine et laudc, la prière du soir.
Se coucheront à neuf heures en cilenco.
Marie Anne Bourgeois de Coybo.
D. — J7Ô4, 1 S juin. — Donation d'une maison avec ses dépendances faite
à la ville de Saint-Jean d'Angély par Marie-Anne Bourgeois de Coybo,
pour y tenir une école île filles. — Original tur papier de» minuUi de
Darouseau en l'élude de M. d'A ui»y, notaire â Saint-Jean d'A ngély.
Aujourd'huy quinsiesnie juin mil sept cent cinquante-
quatre après midy, pardcvant le notaire royal soussigné et
présens les tesmoinct bas nommés, ont comparu demoizetle
Marianne Bourgeois de Coybo, fdie majeure et de ses droits,
d'une part; monsieur maître Josephe de Bonnegens, seigneur
des baronnies du Cluseau, Bignay et de La Magdelaine, con-
seiller du roy, président lieutenant général au siège royal de
la présente ville Saint-Jean d'Angély; monsieur maître An-
thoine Charrier, conseiller du roy et son procureur audit
siège de cette villejmonsieur maistre Jean-Josephe Lemaistre,
conseiller du roy, maire alternatif de cette ville et colonel
des milices boui^eoises de laditte ville, en exercice la présente
année ; maistre Jacques Allenet, notaire royal et procureur
syndic de l'hôtel et communauté de laditte ville, et dom Jeân-
Christophe Chapot, religieux bénédictin de la congrégation
d .y Google
— 845 —
de Sainl-Maur et curé de laditte ville et parroisse de Sainte
Jean, demeurans lesdiltes parties en la présente ville, d'autre
part ; entre lesquelles parties a cslé dit que laditte demoizelle
de Goibaud, ayant conseu le dessein d'establir en la présente
ville des escoles de charité pour l'ynstruction des jeunes
filles de laditte ville et fauboui^t, c'est attachée dès sa jeu-
nesse de les instruire. Dieu a bény son travail par l'éduca-
tion d'une quantité de iilles qui auroient sans cela croupy
dans une ignorance grossière, à cause de l'yndigence de leurs
parens. Ce succès ayant ranimé son zelle, elle fonda par effet
des escoles de charité, ayant donné par acte du trente un
juillet mil sept cent cinquante deux, receu même notaire que
ces présentés en forme, au corps et communauté et colége de
laditte présente ville, lesdits sieurs de Bonnegens, Charrier,
Le Mailre, Allenet et Chapot acceptant, une rente de deux
cent livres de ta qualité portée par l'édit du mois d'aoust mil
sept cente quarante neuf, pour fournir aux deux filles qui
tiendront lesdittes escoles un entretient honnesle et frugal;
mais elle a réfleschy qu'elles avoient également besoin d'une
maison pour tenir leurs escoles et pour se loger; que sans,
cela il seroit à craindre que l'cstablissement desdittes escolet,
ne vint h manquer, les loyers d'une maison pouvant absorba
une bonne partie de laditte rente. Dans la même idéejaditte
demoizelle de Coybo, sous le bon plaisir de sa majesté, dé-
sircroit assurer à laditte ville pour le service desdittes escoles
et des maîtresses qui les tiendront une maison situées en la
présente ville avec toutes les circonstances et dépendances,
confrontant de l'orient partie à la rue qui conduit du quan-
ton des Foires à la Planche, partie au jardin des sieurs
Guillonnet et Gadolet, de l'occident au jardin des pères cor^
deliers, du septentrion à la maison des hoirs du nommé Maria
et au jardin de la demoiselle Maresie, du midy partie à la
rivière qui dessant au moulin à papier, partie au jardin du
dit sieur GadoUet. Laditte demoiselle de Coibo est d'autant
plus portée à cela que c'est le seul moien de faire durer un
d .y Google
estabtissement dont toute la ville a un si pressent besoin, à
cause de la pauvreté de la plus part de ses habitans. La
maison estant actuellement en estai et se trouvant placée
auprès du faubourgs de Tailleboui^, le plus considérable de
tous les faubourgs de laditte même ville et le plus éloigné
de secours, dans ce point de veue ladilte demoizelle de Coybo
a par ces présentes donné et donne par bonne donation entre
vifs pure, simple et irrévocable, à l'hôtel, corps, colége et
communauté de laditte présente ville, lesdits sieurs de Bon-
negens. Charrier, Le Maistre, Allcnet et Chapot stipullans et
acceptans, la maison cy-dessus consistant en chambres, sales,
caves, greniers, cuisines, bûchers, jardins et généralement
touttes ces circonstances et dépendances sans mille sorte de
réserves, pour servir à loger les deux maîtresses et à faire les
diltes escoles, sans pouvoir estre divertie à d'autres ouvrages
quelques pieux qu'ils puissent estre, pas même pour servir à
l'école des garçons ; et en cas que lesdittes escoles de charité
vinsent à manquer, la maison appartiendra aux parans de
ladilte demoiselle de Coybo qui en jouiront jusqu'à ce que
lesdittes escoles soient rétablyes; et ne pourront iesdits pa-
rens opposer aucune prescription, atlandu qu'ils ne jouiront
de laditte maison que comme d'un despot, se rezervant
néanlmoins ladilte demoiselle de Coibo l'usurfruit et jouis-
sance de laditte maison et dépendances, estimée la somme
de deux mille huit cent trente livres, pendant sa vie. La
présente donation faite en conséquence des lettres patentes
obtenues par laditte demoizelle de Coibo, données à Versailles
au mois de dexembre dernier, signées: Louis, et plus bas
par le roy: Rouillé, visa: Machaud, enregistré en la cour
de parlement de Bordeaux le trente mars dernier, signé :
Roger, controllé le même jour par Pescheur. Tout ce que
dessus leu aux parties est leur inlantion. Et pour l'exécution
et garantie des présentes, laditte demoizelle de Coibo a
obligé et affecté tous ces biens présens et futurs, dont jugé et
condanné etc. Fait et passé en ladilte ville, maison de la
d .y Google
ditte demoiselle de Corbo, les jours et an susdits, en pré-
sence de maistre Pierre-Augustin Perraudeau, avocat en la
cour et au siège royal de la présente ville Saint-Jean, et de
Jacques Loyeau, praticien, demeurans en ladittc ville de
Sainl-Jean, tesmoins soussignés avec les parties.
H. DE CoïBO. Debommegens. Charrier. Lemaistre. Al-
LENET. Fr. J. Christophe Chapot, curé de Saint-Jean
d'Angély. Loizeau. Perraudeau. Durouzeau, notaire royal
rezervé.
Conlrollé, insinué et enregistré au long à Saint-Jean
d'Angély, le vingt-huit juin il5i. Receu cinquante une
livres sept sols cinq deniers, sans préjudice du droit d'à-
mortissement, de rinsitiuation, de la quittance du droit et
double d'indamnité.
Redaud.
III
i€89, 4f mHn. — Procès verbal de visite et inspection des écoles de
La Rochelle. — Archives de Céoéché de La Hoehelle. Carton deiar-
chidiacrea et doyen» ruraux, », i. Commanicalion de M. Loai» Aadtat.
L'onzième jour de mars 1689, nous soussignés, en exé-
cution du mandement et commission de monseigneur l'évêque
de La Rochelle, avons fait la visitte des petites écoles de
cette ville en la manière qui suit :
Sainl'Savi'cur. — La dame Elisabeth Coustadeur, fille
approuvée depuis longtemps pour tenir l'école, enseigne ep
la paroisse de Saint-Sauveur, et demeure en la petite rue qui
descend de celle des Augustins en la grande Rue. Nous
avons trouvé dans son école dix-huit filles et neuf garçons';
c'est une contravention à l'ordonnance de monseigneur dans
laquelle elle continue, nonobstant les remontrances que nous
luy en avons faitte dans toutes les visittes que nous avons
cy devant faittes chez elle. Parmy les garçons sont nouveaux
convertis : Louis Allaire, âgé de 5 à 6 ans, et Ambroise,
son frère, âgé de 4 ans, tous deux fils du sieur Ambroise
d .y Google
- 348-
AHaire, marchand, demeurant en la grande Rue ; ils vont à
l'école depuis deux mois. Parmy les filles sont : Elisabeth
Groiset, âgé de 10 ans, fille d'un menuisier, et Marie du
Thays, âgée de 12 ans, qui y va depuis trois mois.
Saint-Sauveur. — Le sieur Jacques Péraudeau deiiieure
devant les récolets. II a environ 50 écoliers parmy lesquels
il n'y a aucun nouveau converty ; il y a eu cy devant Alexandre
Potier, fils d'une veuve d'Aytré; il est allé à l'école pendant
4 mois, et s'est retiré parce qu'on voulait lui apprendre le
catéchisme. Il a depuis deux mois Nicolas du Gaillaud, ne-
veu du sieur Gaschot, chez qui il demeure; il fait fort bien
son devoir; il a eu aussy depuis un mois le fils de Jean
Bragncau, âgé de 8 ans. Ge maislre est bien capable de sa
profession, et se plaint que ses écoliers ne se rendent point
les jours de catéchisme ; et les parents, quoique cathohques,
ne veulent pas souffrir qu'il les chastie pour cela, ny qu'il
les mène à la messe, sous prétexte qu'ils perdent le temps de
l'école. Il n'a point d'écolières chez luy, quoy qu'on nous eust
dit qu'il en recevait à son école.
Saint-Sauveur. — Le sieur Fouraier, rue du Temple, a
34 écoliers et n'a aucun nouveau converti depuis six mois;
il est capable de sa profession. Il ne reçoit point de filles.
Le sieur Tranier, en la grande Rue, a 40 écoliers; il a eu
jusqu'à vingt nouveaux convertis; il n'a plus que Pierre et
Nathanael Dezers : l'un âgé de huit ans et l'autre de sept ;
c'est un très bon maistre.
Mai^uerite Poupet demeure dans l'hôtel dé Navaire; elle
a vingt-cinq filles, parmy lesquelles il y a la petite Lalle-
mand, nouvelle convertie, fille d'un maistre de barque. C'est
une fille fort sage.
Sur l'avis que l'on nous a donné que le sieur Hiérome
Golommiès, demeurant près la porte des récollets, tenait
école sans permission, nous avons fait la visiite chez lui, où
nous avons trouvé le fils du sieur Depigniot, celuy du sieur
Decrespé Mirande, et ceiuy du sieur Seignetle, apoticaire.
d .y Google
tous trois âgés dâ 12 à 14 ans, auxquels ledit Golommièa
apprend à désigner seulement.
Sur un semblable avis de la veuve Verit, rue des Gentils-
hommes, nous avons pareillement fait visitte chez elle, et nous
n'avons trouvé aucun papier, plume ny livres, mais seule-
ment des retailles de toiles et sept chaises, ce qui nous a
fait connaître que la dite maîtresse ne leur apprend que la
couture, comme elle nous en a assuré ; aussy est-il vrai que
nous n'y avons rien trouvé autre chose dans une visitte que
nous fîmes chez elle quelque temps auparavant.
Saint-Barthélémy. — Le sieur Besson, au bas de la rue
du Palais, a 40 écoliers, au nombre desquels sont nouveaux
convertis : Pierre Doschet, Agé de 13 ans, fils de feu Pierre
Doschet, gantier ; il vient à l'école depuis deux ans et sait
très-bien son catéchisme; Henry Chagneau, âgé de 12 ans,
fils d'une pauvre veuve, vient depuis deux ans ; Pierre Gas-
cherie, âgé de 14 ans, va à l'école depuis peu ; ses père et
mère sont en Hollande ; Jacques Bonnaud, fils de Louis
Bonnaud, marchand, paroisse de Saint-Sauveur ; André Per-
driau, de 12 ans, fils de Louis Pcrdriau, paroisse de Saint-
Barthélémy ; Isaac Oissard, de 12 ans, va à l'école depuis
deux ans ; Pierre Gamier, de 10 ans, fils de feu Antoine
Garnier, capitaine de navire ; Paul Mervaut, âgé de 7 ans ;
Paul Vallée, fils du sieur Vallée, couratier, vient depuis deux
ans ; Paul Bernard, âgé de 7 ans, fils de Bernard, orfêvre ;
Girard Savouret, âgé de 6 ans, fils de la veuve Savouret.
Ce maislre est capable de sa profession ; tous ses écoliers,
tant catholiques que nouveaux convertis, savent bien ré-
pondre sur le catéchisme.
Nous avons trouvé dans une autre chambre la femme
dudit Besson, qui a dou2e écolières entre lesquelles sont nou-
velles converties; Magdelaine Gamier, de 19 ans, sœur de
Garnier en l'école de garçons, et Elisabeth La Brousse, fille
d'une Goeslin, veuve d'un chirurgien de vaisseau.
Ledit Besson et sa femme nous ont assuré que leurs
d .y Google
— 350 —
écoliers et écolières viennent et sortent à différentes heures ;
mais pour la conséquence il serait nécessaire de séparer ces
écoles de logis, ainsy qu'on l'a fait à l'égard de plusieurs
autres.
La dame Gallandieu, rue du Palais, a environ trente filles
à son école ; il y a de nouvelles converties : deux Jilles du
sieur Théodore, âgées, une de neuf et l'autre de quatre ans.
Nous n'avons point trouvé de garçons comme on s'estait
plaint ; c'est une bonne maistressc.
Charlotte Chagneau, fille, devant la Table royale, a trente
écolières et n'a de nouvelle convertie qu'Elisabeth Goriou,
fdle de Goriou, cabaretier dans le Temple. Il y avait dans la
mesme école cinq petits garçons, entre lesquels sont deux
Oissards, nouveaux convertis : l'un âgé de 7 ans, l'autre de
4 ; ils vont à l'école depuis un mois ; elle a promis de les
congédier incessamment; mais il serait bon de lui en faire
une injonction.
Catherine Champeville, fille, au pied du cloché de Saint-
Barthélémy, a vingt-cinq filles et point de nouvelles converties.
Le sieur Cambray, vieillard et pauvre, prés la porte Neuve,
a quinze écoliers ; il n'a plus de nouveaux convertis. Depuis
qu'il avait été révoqué, il a obtenu une permission de tenir
école à Nieul, où il a demeuré peu de temps, et s'est rétably
en ville.
Le sieur Vinet, au carrefour, enseigne le latin à 28 éco-
liers dont plusieurs sont pensionnaires, entre lesquels est
nouveau converti, Charles-Jean Parnageon, duquel M. FVa-
inau, conseiller, est beau-pèi'e.
Le sieur Marcelin Etoumeau, rue de Dompierre, a vingt-
cinq écoliers qui répondent bien du catéchisme. Il n'a aucun
nouveau converti.
Le sieur Maupas, maistre au latin, rue de Dompierre, a
vingt-cinq écoliers, pamiy lesquels est nouveau converti le
petit Périgny, qui n'est pas fort assidu à aller à l'école.
Catherine Dupeux, pauvre fille, près le petit hôpital, en-
d .y Google
seigne sans en avoir obtenu permission ; nous avons Irouvé
chez elle i^ filles et deux garçons.
Nostre-Dame. — Le sieur Cornereau, à l'Ëvescau, a trente
écoliers, parmy lesquels il n'y a aucun nouveau converti ; il
ne reçoit point de filles.
Le sieur Eloury du Colombier et le sieur Mesnier associés,
rue des Bonnes-Femmes, ont en leur escole 30 écoliers. Il
y a Irente-sept nouveaux convertis, savoir : Jacques des Lc^es,
âgé de 8 ans ; Louis Guillot, de 12 ans ; Josué Petit, de 16
ans ; René Petit, del9 ans; Benjamin de Pigniot, de l^ans;
Louis Charron, de 12 ans; Isaac Ogier, de 8 ans; Jaques
Brunet de Rompsay, de 6 ans; Gabriel More, de iO ans;
Antoine Sylvestre, de i 4 ans ; Jean Cnichet, de 9 ans ; Isaac
Olivier, de 9 ans ; Pierre Laserre, de 10 ans ; Jean Ramé, de
9 ans; Jaques Ramé, de 10 ans; Daniel Rernardeau, de 10
ans; Estienne Poupeau, de 13 ans; Pierre et Jean Neau,
de 9 et 10 ans; Antoine Renaudin, de 10 ans; Mesnard,
de 13 ans; Jacob Mouchard, de 10 ans; Richard Lansac,
de 10 ans ; Abraham Billon, de 9 ans; Laurent Aigret, de
14 ans ; Estienne Brevet, de 12 ans; Samuel Brevet, de 7
ans ; Isaac Mouchard, de 8 ans ; Luc Monereau, de 9 ans ;
Charles Benoit, de 9 ans; Louis Benoit, de 7 ans; Jacques
Heuvant, de 12 ans; Jean Bidet, de 13 ans; Jean Vitel, de
9 ans ; Abraham Gilbert, de 9 ans ; Jean Guillon, de 12
ans ; Antoine Thibaudcau, de Poitou, demeurant en la paroisse
de Saint-Sauveur. Lesdils nouveaux convertis répondent
passablement bien sur le catéchisme du diocèse, par où il
parait que leurs maîtres les en instruisent dans l'école ; il
serait néanmoins bon de les envoyer chercher l'un et l'autre
et de les avertir de leur devoir là-dessus, parce que nous avons
remarqué que dans d'autres écoles les nouveaux convertis
sont plus veillés et mieux instruits.
Le sieur André Bernard, près le Petit Saint-Jean, a en-
viron 50 écoliers, entre lesquels sont nouveaux convertis :
Mathieu Rimbert, âgé de 10 ans, fils d'un charpentier de
d .y Google
navire; il va à l'école depuis un an; et Jean Boulier, âgé de
iO ans, aussy fils d'un charpentier. Ce maiatre s'acquitte
assez bien de son emploi. Nous avons trouvé dans la mesme
école une petite fille âgée de 9 ans qu'il élève dans sa maison;
il nous a dit qu'elle était sa nièce.
La veuve Brassard, rue des Bonnes-Femmes, a 30 filles,
entre lesquelles sont nouvelles converties: Henriette Arnaud,
âgée de 13 ans ; elle n'a point de disposition à eslre catho-
lique ; flussy ses parents y sont opposés ; on pourrait la
mettre dans un couvent où ses parents auraient bien le
moyen de l'entretenir. Son beau-père s'apelle Daniau et de-
meure en la Villeneuve, en la mesme maison que M. Bei^er;
Joanne-Elisabeth Bruslé, âgée de 7 ans ; Marie Dupuy, âgée
de 7 ans, et Marie Brisseau, âgée de 8 ans. 11 y avait dans
la mesme école un petit garçon âgé de 7 ans, nommé Jean
Rivière, qu'elle nous a dit estre son parent ; elle nous a
promis en obéissant aux ordonnances de le congédier. C'est
une bonne maîtresse.
Magdelaine Vaslin, fille, à la place de l'Hôpital général, a
25 écolières, parmy lesquelles sont nouvelles converties;
Anne Audoyer, âgée de 12 ans, fille d'un cordier; Marianne
et GabrieileMasson, âgées l'une de huit ans et l'autre de sept.
Elle a eu les deux filles du nommé Meslier, qui y sont allées
pendant dix-huit mois; mais elles n'y vont plus depuis ta
mort de leur père et n'ont point de disposition . à estre ca-
tholiques. Cette fille est bonne maîtresse.
Madame Bergette, devant l'Oratoire, a trente écolières, et
n'a de nouvelle convertie que Anne Dizé, âgée de 10 ans,
fille d'un garde de porte qui est mort. C'est une bonne
maîtresse et sage.
La Basset, fille, près les jacobins, a vingt-cinq filles entre
lesquelles est nouvelle convertie Marie-Anne Charron, fille
d'un charpentier de navire. C'est une fille sage.
Renée Prou, fille, demeure au Sauvage, rue du Minage;
elle a trente écolières dont deux nouvelles converties, sçavoir:
d .y Google
Marie Moreau, âgée de 7 ans, fille d'un corroyeur, et Elisa-
beth Piffray, aussy de 7 ans, fille d'un portefaix. C'est une
fille sage.
La femme du sieur Colombier, dans la petite rue, a dix-
huit écolières; la fille du sieur Mesnier, maistre d'école, et
Magdelaine Billon, fille de la veuve Billon, bouchère, sont
les seules nouvelles converties de cette école. Celte maîtresse
fait assez bien son devoir.
Le sieur Caillaud, maistre au latin, devant l'Oratoire, a
vingt-cinq écoliers et point de nouveaux convertis. C'est un
bon maistre.
Le sieur Pinson, rue des Jésuites, a 40 écoliers et point
de nouveaux convertis; il fait bien son devoir.
Philippes Bonnaud, pauvre homme et pauvre maître,
près la porte de Saint-Eloy, a vingt écoliers ; il a eu autre-
fois des nouveaux convertis ; il n'en a plus à présent.
Nous nous sommes aussi transportés chez Bellion, fils d'un
tonnelier, près l'Ecu de France ; nous y avons trouvé vingt
écoliers parmy lesquels sont nouveaux convertis : Jean et
Béné Verdereau, de six et de cinq ans, enfants d'un boucher,
et Pierre Pain, de six ans, aussy fils d'un boucher. Ledit
Bellion n'a point eu de permission d'enseigner, ce qu'il con-
tinue de faire au préjudice des remontrances que nous luy
avons faites par diverses fois. Il est dans un engagement
avec une fille que son père ne veut pas agréer et demeure en
mesme maison, nonobstant les avis de son curé.
Saint'Jean. — Les dames Augizeau, près le jeu de paume
des Carmes, ont 40 écolières et point de nouvelles conver-
ties; elles sont trois sœurs demeurant ensemble ; elles font
très bien leur devoir.
Jacques Lartigue, rue de l'Escale, près M. Courard, a 40
écoliers parmi lesquels sont nouveaux convertis : les deux
Javeleaux et les deux Renaud. Il nous a déclaré qu'il estait
demandé en plusieurs maisons pour aller enseigner et qu'il
ne l'a pas voulu faire depuis la défense qui iuy en a été faitte.
d .y Google
Pierre Douin, derrière les Carmes, a 16 écoliers entre
lesquels sont nouveaux convertis : Jean Roy, âgé de 8 ans,
dont le père estoit poulieur; Jean Pasquet, âgé de 40 ans,
fils d'un marinier, et Pierre Desbordes, âgé de 7 ans, fils
du sieur Desbordes, marchand.
Saint-Nicolas. — Le sieur Hua, rue Saint-Nicolas, a
soixante écoliers, au nombre desquels sont nouveaux con-
vertis : Pierre Ridet, âgé de H ans; Pierre Bon, 12 ans;
Louis Ferret, de -15 ans; Isaac Mesnager, de 9 ans ; Daniel
Valteau, de 14 ans; Abraham et Daniel Ruilot, de 10 et 11
ans, enfants de la veuve Rullol, sur le pont de Saint-Sauveur,
et Abraham Hervé, de 10 ans, fils d'un tonnelier. Les écoliers
sont très bien instruits dans cette école.
La sœur dudit Hua, mesme rue, tient école dans une
maison assez éloignée de celle de son frère; elle a environ
vingt filles; point de nouvelles converties; c'est une bonne
maîtresse.
René Pajaud, rue Saint-Nicolas, a 50 écoliers, au nombre
desquels sont nouveaux convertis : Thomas Le Beau, âgé de
10 ans; André ; Pierre Fleurant, de 8 ans; Jacob
Yversain, de 9 ans; Jean Chevalier, de 8 ans, tous enfants
de charpentiers de navire ; il a aussi Jean Boisselet, âgé de
9 ans ; Jean Silvestre, fils d'un tonnelier ; Pierre Griffon, de
7 ans ; Jean Lalleman, fils d'un maistre de barque. Ledit
Pajaud nous a déclaré qu'il va enseigner des filles en quel-
ques maisons particulières.
La veuve Legros, pauvre femme, rue de Paradis, a en-
viron vingt pauvres petites filles, entre lesquelles est Jeanne
Corbeau, nouvelle convertie, âgée de 8 ans ; cette maîtresse
est assez propre pour enseigner le catéchisme à ces petites
filles qui sont bien instruites.
Et attendu que nous n'avons eu connaissance d'aucun
autre maistre ny maîtresse d'école, nous avons clos nostre
présent proeez-verbal de visitte. A La Rochelle, le dix-sept
mars mil six cent quatre-vingt-neuf. Habert. Chereau.
d .y Google
Il serait bon de faire réimprimer les ordonnances tou-
chant les petites écoles et les distribuer à tous les maîtres
et maîtresses avec injonction de les observer à peine d'in-
terdiction.
Il y a cy devant eu plusieurs maîtres et maîtresses qui
n'envoient leurs écoliers à la messe; il n'y en a presque
point qui le fassent à présent; ils s'excusent sur ce que les
enfants se rendent tard à l'école et qu'eux même ne peuvent
s'absenter de leur école pendant le temps nécessaire pour
assister à la messe, et trouver celuy de faire lire et écrire
tous les écoliers quand il y en a nombre. Si monseigneur
juge à propos d'en faire une ordonnance, on la pourra (aire
exécuter en assignant pour cela à chaque maistrc et maî-
tresse l'heure de la messe et le lieu où chacun devra con-
duire ses écoliers, dequoy il sera nécessaire de convenir
avec M" les curés et supérieurs des maisons religieuses.
Il faudrait faire un pareil règlement pour obliger les
maîtres et maîtresses de conduire eux-mème leurs écoliers
au catéchisme, k la paroisse dans laquelle leur école est
située, ne prenant d'autre prétexte pour ne le pas faire que
de dire que leurs écoliers sont de (lacune).
Si on trouve à propos d'obliger les nouveaux convertis d'en-
voyer leurs enfants aux écoles, il serait bon de leur indiquer
ceux qu'on jugera leur estre propres : l'expérience nous ayant
fait connaître qu'ils choisissent toujours les moins capables
et les plus faciles.
IV
1768, Si août. — Contrat de trois, pères de famille : Jean André,
Louis Feuillet et Jean Bault, laboureurs à bœufs, avec Jacques-Jean Le
Jametel, par l'instruction de leurs enfants, — Communication de M. Louis
Pardevant les notaires en les châtelanies de Thairé, Vou-
tron, la prévosté de Ballon et autres lieux en Aulnis, sousi-
gnés, et en présence des lesmoins cy après nommés,
d .y Google
Sont comparus en leurs personnes Jean André, laboureur
à bœufs, demeurant à la cabane de La Cave,, paroisse de
Voutron ; Louis Feuillet, aussy laboureur à bœufs, demeu-
rant à la cabane des Brandeiles, même paroisse de Voutron,
et Jean Rault, encore laboureur à bœufs, demeurant à la
cabane de Lilleau, paroisse de Ballon, d'une part; et le sieur
Jacques-Jean Le Jametel, instructeur de jeunesse, demeu-
rant en ladite paroisse de Voutron, d'autre part ;
Entre lesquelles parties, de leur bon gré et libre volonté,
a été fait et passé à l'acte qui suit:
Sçavoir est-il que ledit sieur Jametel doit enseigner
de son mieux possible, à lire, écrire et la ritemétique les
enfants des sus nommés qui sont au nombre de trois chez le
dit Rault, deux chez ledit André et quatre chez ledit Feuillet,
à la charge par ses derniers de nourir, loger, coucher, blan-
chir, rapiesser les hardes et linge du sieur Jametel et de luy
fournir son chauffage à leur foyer. Et cella pendant l'espace
d'un an qu'y a commencer à courir le trois de ce mois et
pour finir à pareil jour de l'année prochaine mil sept cent
soixante-neuf. Et outre tout ce que dessus pour et moyennant
le prix et somme de cent vingt livres ; et lesdits sus nommés
s'obligent de lui bailler et payer par quartier, qui veut dire
trente livres pour chaque trois mois, dont le premier paie-
ment sera dû et eschu le trois de novembre prochain pour
ainsy continuer de termes en termes à chaque eschoyaoce de
quartier, attendu que ledit sieur Jametel a commencé à es-
duquer leurs dits enfants le trois de ce dit mois, ainsy que le
reconnaissent les sus nommés, se rezervant ledit sieur Ja-
metel le temps de vacances des vendanges pour le passer où
bon lui semblera, pour l'appliquer à son profit particulier
ainsi qu'un jour de chaque semaine pendant la dite année
pour vacquer à ses affaires particulières, ainsi que le con-
sentent lesdits susnommés, néanmoins sans diminution de
la susdite somme non plus que du surplus des autres obli-
gations ; au payement de tout qu'oy et des susditte clauses
d .y Google
— 357-
les sieurs André, Feuillet et Raull oni solidairement obli-
gés l'un pour l'autre et un d'eux seul pour tous et un
chacun leurs biens meubles et immeubles, présents et fu-
turs, consentant que ledit sieur Jametel s'eu prenne à l'un
d'eux solidairement pour le tout ; lesquels prometent de
donner à leurs frais audit sieur Jametel une grosse des pré-
sentes dans quinzaine tout ce que dessus pour la volonté
des parties ; lesquels pour l'exécution et accomplissement
sans y contrevenir à peine de tous dépens, dommages, in-
térêts, elles ont obligés que dit est tous leurs dits biens pré-
sents et futurs et le dit sieur Jametel pour les engagements
par lez cy-dessus promis ladite somme de cent vingt livres
à luy ci-dessus promise. Fait et passé au boui^ de Thairé
en celte estude, après midi, le quinze d'aoust mil sept cent
soixante-huit, en présence de André Mathé, cordier, et Jacques
Petit, laboureur à bras, demeurant en ce dit bourgt de Thairé,
et le dit Mathé au bourg de La Jarrie et aussi de présant en
ce lieu, témoins à ce connus et requis ; et ont les sieurs Ja-
metel, André Mathé avec nous dits notaires signés, et les
autres parties et témoins ont déclaré ne le sçavoir, de ce
enquis et interpellés suivant l'ordonnance après lecture.
Jean André. Lejahetel. André Mathé, cordier.
MoREAU, notaire. Ledoux, notaire.
Controllé à La Jarrie le vingt et un août d 768, reçu trente-
neuf sols.
Héraud.
nS3, 2 novembre. — Contrat en eiécutioa du testament d'Eléonor
Aufaert, curé d'Echebrune, qui a fait un legs en faveur d'un maître
d'école. — Copie informe.
Aujourd'hui second novembre mil sept cent trente trois
après midi, pardevant le notaire royal en Saintonge soussi-
gné et présens les témoins bas nommé, ont été présent per-
sonnellement établi en droit M» Jean Saunier, prêtre, prieur
d .y Google
et curé de la paroisse d'Echebrune y demeurant, exécuteur
testamentaire de feu Me Eléonord Aubert, écuyer, docteur en
théologie, cy devant curé dudit Echebrune, Jean Brung et
Etienne Quinaud, fabriqucur de ladilte église d'Echebrune,
demeurant en ladilte paroisse, d'une part, et Me Jean Vache-
ron, notaire royal,jugede la seigneurie de Jarnac Champagne,
demeurant en la paroisse de Lonzac, d'autre part. Disant les
parties que par le testament dudit feu sieur Aubert, du sept
février mil sept cent trente deux, reçu Vacheron, notaire royal,
conterollé insinué à Archiac, le douze août dernier par Vallet,
ledit sieur Aubert auroit en toute chose légué à laditte église
d'Echebrune la somme de vingt cinq Hvres de rente an-
nuelle et perpétuelle, qui est en principal de cinq cents livre
pour être employé en bien fonds ou en pieds de personne sol-
vable pour payer annuellement et à perpétuité laditte somme
de ving cinq livres de rente à la fabrique de laditte égUse,
comme aussi il auroit légué paraille somme de vingt cinq U-
vres pour être employée en bien fonds qui puisse produire
les vingt cinq livres de rente; et comme ledit sieur de Puy-
martain désire condésendre à la volonté dudit feu sieur
Aubert et faire l'emploie des deux sommes, il a pour cet effet
pris avis de la majeure partie des habitans ensemble des sus-
dits fabriquers, qui ont tous jugé à propos ne pouvoir mieux
employer le capital desdilte deux rentes qu'entre les mains
dudit sieur Vacheron, qu'ils trouvent solvable et qui d'ailleurs
assignera lesdiltcs deux rentes sur ces biens fonds, suivant
qu'ils Seront_ci après spécifié pour cet effet. Ledit sieur Depuy-
martain après avoir déhbéré sur l'emploi ci dessus a tout
pré.senLcment et comptant, et a vue de nous notaire et té-
moins, baillé compté audit sieur Vacheron présent requérant
et acceptant la sonnne de mille livres étant en espèces de six
livres pièces qu'il a pris, compté, serre et emboursé, et a as-
signé laditte somme sur tous ces biens, présents et avenir, et
par spécial, sur une pièce de terre et vigne située près le bourg
de Lonzac, de la contenimce en total de treize à quatorze jour-
d .y Google
naux, tenue à rente noble du seigneur de Lonzac, que ledil
sieur Vacheron s'oblige payer annuellemant, au jour et fêle de
pâque de chaque année, savoir: vingt cinq livres entre les niains
des fabriqucurs qui seront en charge, et les autre vingt cinq
livres en mains dudit maître d'écoUe; el au cas qu'il n'i en eut
point, ou qu'il fut décédé avant qu'il y en eut un de pourvu
en sa place, ledit sieur Vacheron payera néanmoins lesdittes
vingt cinq livres en mains desdits fabriqueurs pour céder au
profit de laditte église, dont le premier payement commen-
cera à pâque prochain et à continuer de même année par
année et à perpétuété par ledit sieur Vacheron et les siens
et ceux qui de lui auront droit comme étant argent ap-
partenant à l'église en partie, et au cas que ledit sieur Va-
cheron ou les siens veuillent remettre le capital de laditte
rente seront tenus de l'employer dans un fond bon et sol-
vable et bien garantie, aux fins du payement de laditte rente,
qui puisse toutes fois produire l'intérêt du capital de la rente,
qui est aux denier vingt lesdittes cinquante livres, laquelle
rente quant présant demeure constituée sur les biens
fonds dudit sieur Vacheron, et par sépécial sur les biens et
vignes ci dessus spécifié pour plus grande assurance d'icelle...
Fait et passé au bourg d'Echebrune, maison presbitéralle du-
dit sieur Saunier, eu présence de M^ Jean Lauranceau, prati-
cien, demeurant en la ville de Pons, paroisse de Sainl-Martain,
et de François Proit dit Lespéran, maître tailleur de pierres,
demeurant en laditte ville de Pons, téinoin connus el requis
soussignés avec les parties et autres habitans ceux qui le sa-
vent faire, de ce enquis, en présence desquels témoins ledit
sieur Vacheron s'oblige de remettre copie des présentes en
main dudit sieur de Puymartin, curé, dans un mois à ses frais
et dépands. La minute est signée : Saunier Depuymartain, curé
d'Echebrune, Vacheron, Brung, fabriqueur, Quinaud, fabri-
queur, François Prouet, Chasseriaux, Guillaume Bouet, Lau-
ranceau,elDepon,notaire royal en Sainlonge. Gontrollés àPons
le quatorze novembre 1733, reçu six livres douze sous, signée
d .y Google
Mossion. Colationné, vidimé a été la présente copie par moi
notaire royal soussigné, sur son vraie original à nous repré-
senté l'instant retiré. P. maître André Jueilien Chevreux, no-
taire et procureur postulant au marquisat d'Archiac, détemp-
teur de l'office et pratique de M^ Joseph Depons, notaire royal,
qui a reçu et signé ledit acte. De quoi nous avons donné acte
audit sieur Chevreux le dit vidimus pour valoir et servir ce
que de raison. Archîac, ce douze avril mil sept cent soixante
quatorze, signé Chevreux, notaire royal. Contrôlé à Archiac,
le douze avril 1774 : reçu sept livres. Bernier.
VI
46i3-t76i. — Premier livre du préfet d'Église du collège de Sainles
contenaut l'îiidicalioii des prières ordonnées pour les membres ou les
bienfaiteurs de la société de Jésus. — HegUlre lar papier aux archives
de U Charenle-Infirieure. Communication de M. Loai$ Aadiat. *
Primus liber prsefecti ecclesiœ coilegii Santonensîs
societatis Jesu, in quo d«> ordinationes superiorum, de lis
qu£ in sacro et oralionibus commendari debent, scribuntur,
quse aliquandiu duratura sunt, quœ ipsa [etiam deienda
sunt cum impleta fuerint ; 2» suÉragia indicla seu Romse
seu in provincia pro vivis et defunclis ; S» nomina defunc-
torum in societatis collegio.
Hic liber vocatur eorum quaa commendantur.
Anno millesimo sexenlesimo sexto deciroo die décima
octava mensis octobns reverendissimus episcopus Santo-
Dcnsis Nicolaus Lecornu de La Courbe altare princeps
ecclesiœ coilegii Sanlonensis societatis Jesu in hoaorem
beatissimse Mariée Y. consecravit et reliquias sanctorum
1. L'éminent bibliographe de la compagnie de Jésus, le R. P. Carlos
Sommervogel, a bien voulu revoir ce texte etrectifier un certain nombre
de noms propres ; mais plusieurs n'ont pu être ou déchiffrés ou identi-
fiés. La traduction des noms en français suit entre [ ].
d .y Google
— 361 —
aposlolorum André», Philîppi, Bartholomsei, nec non sanc-
(orummarlyrumLuciaDiel Donati, plumbea theca,una cum
chartula inclusas, sub eodem altari recondidit.
Indiclae oralioDes.
1644, âS août. — Â.UUQ millesimo sexeniesimo decimo
quarto ^2 augusli pro Chrisliaois graviter in Japonia aiflictis
a nostro pâtre provinciali indicta suht preces et sacrificia
qu% sequunlur : singulis diebus litanias bealissimse virginis
a singulis patribuset fralribus privatim recilandse,etfralnbus
qui nescirent légère quinquies Pater et Ave. Piteterea
sacrum faciendum decimo quioto quoque die a singulis
patribus et [a] singulis fralribus corooa recitaoda singulis
hebdomadis.
Prseterea ad fmem litaniarum vesperlinarum addendus
hymnus Ave maris Stella, etc., cum versicuto Or a pronobis,
etc., et oralio Défende, guœsumug. Domine, tsiam ab omni
adversitaie familtam, etc. Hae oraliones indictae fuerunt ap-
plicandse pro societatis negoUis in Gallia 23 Mariii 1615, et
praetereamortificatio raciendarefeclorio singulis hebdomadis.
Die 22 novembris anni 1614 pro felici exitu comiuorum
generalium in Gallia, et pro urgenlibus negotiis societatis
indicta fueresuriragiaquaesequuniur: 1° Litanix beatissimœ
virginis ad fînem sacri scbolasticorum ; 2» singulis hebdo-
madis sacrum celebrandum a singulis patribus et una corona
recitanda a fratribus singulis; 3*) singulis diebus liianias
beatissimee vir^nis recitandse in 6ne recrealionis matulinœ.
Ânliphona beati patris nostri cum oratione a patribus sin-
gulis, in fme laudum et vesperarum et a singulis fratribus
quinquies Pater el Ave, ad auxilium implorandum a bealo
pâtre nostro.
Si quid aliud oralionis vel morti6calionis et devotionis
quispiam prœstarc voluerit, consulto id faciet superiore.
Singulis prseterea hebdomadis mortificationem vel ex iis
quœ in schedula cuique concessa sunt, vel aliquam aliam,
adeamdem intentionem quisque faciet.
d .y Google
Seplimo aprilis anoi millesimi sexcenlesimi quinti decimi
omnia pnedicta sufTi-agia et oraUones abrogata tuenint in
quarum locum quse sequuntur inslilula fuerunt:
Ad intentionem sanclissimi domini noslri papas.
Singuli patres si'ngulis mensibus sacrosanctum missae
sacnficium semel ofTerant ad intentionem suse sanctilalis, el
singuli fralres coronam semet recitabunt, nec non semel
communionem applicabunt ad ejusdem intentionem uaque
ad Hnem anni 1615.
Pro congregatione generali. Februario 1615.
Ex mandato reverendissimi nostri patris vicarii generalis
singuli patres decimo quinto quoque die, missam celebra-
bunt, eam ipsam applicando pro felici successu congrega-
tionis generalis, quam celebrare quisque débet ad inten-
tionem reverendissimi patris nostri generalis et singuli
fratresproeodemfelicisuccessucoronam applicabunl decimo
quinto quoque die quam i-ecitare tenentur ad intentionem
ejusdem reverendi patris nostri generalis.
Ex mandato reverendi patris provincialis singuli patres
missam celebrabunt, et singuli traites coronam recitabunt
singulis hebdomadis ad eamdem intentionem.
Prœterea singulis diebus sub fiuem litaniarum vesperti-
narum recilabitur hymnus Veni crealor spiriliis cum verei-
culo Emilie spiritum tuum, etc., el collecta Deus gui corda
fidelium, nec non hymnus Ave maris Stella, cum collecta
Défende, quœsumus, Domine, ad eamdem intentionem.
Singuli patres sub fmem laudum et vesperarum comme-
morationem facient beati patris nostri Ignaiii, et singuli
fralres ad eamdem intentionem ter Pater et ^l'e recitabunt
ad finem orationis malutinse. Denique omnes et singuli
decimo quinto quoque die aliquam mortificationem applica-
bunt ad eamdem intentionem.
En note : Cessarunt 15 novembris 1515 (pour 1615),
quo die est electus generalis reverendus pater R. P. Mutins
Vitelleschi.
d .y Google
Pro Japonia.
Singulis diebus litanise beaUe virginis a singulis privatim
recitabuntur, et ab lis qui légère non noverunt septies Pater
et Ave pro Japonensium necessitalibus.
Supra dicla suffragia et orationes indictas luemnt Xan-
tonis decimo quarto aprilis 4615. Revocata vero 28 apri-
lis 1616.
Vigesimo octave aprilis 1616 indiclus Fuit hymnus Ave
maris Stella dicendus cum oratione Défende, pro necessita-
libus occurrentibus et sacrum decimo quioto quoque die
faciendum a singulis sacerdotibus, et corona recitanda a
singulis fratibus singulis bebdomadis cum mortificalionibus
pro cujusque devotione pro Japonia, per spatîum trium
mensium.
Decimo septembris 1616 indiclœ sunt litaniae recitandas
postlitanias sanclorum per raensem.
Decimo augusti 1618 statulum est a reverendo patri
provincial! L'Arnaudiano * ut post lilanias recilatur Ave
maris Stella, cum duabus orationibus Concède et Défende,
guœsumvs, etc., pro rébus Galliae et roge.
Item ut singulis bebdomadis celebrentur unum sacrum
pro eadem re.
Indiolx suntlilaniœbealae virginis etanlea ut recîtarenlur
Ave maris Stella pro rege Galliae. 24 juin 1620.
Primo junii 1621, indictas sunt lilaniac pro rege et exerci-
tibus illius, item duœ missœ, et rosaria toiidem.
Injuncise sunt denuo (el si ab uno et allero mense inter-
missœ fueranl) litaniœ prsedictse, el unum sacrum cum
rosario. 15 januarii 1623.
Injunctœsuntlilaniœ beatœ virginis pro regiis exercitibus
terra marique militaniibusa 15 augusli 1627. Capta Rupella
29 octobris 1698 cessarunt.
Injuncta; sunt litanise beatse virginis post communes cum
1. Jean de La Iteiuiudie.
.y Google
collectis : Concède, nos famulos; — Défende, qumsumus, Domine;
— Deus, gui non mortem pro viianda mortalitate et Deus, gui
glorificanles te glorifîcas, de duobus SS. Ignatio el Francisco
(Xaverio) pro regionibus peste afflictis et adsignatur singulis
hebdomadis pro eadem neccssitate unum rosarium et a
fralribus una corona dicenda. 25 novembris 1028. Cessarunt
undecimo decembris 1632.
Ratio celebrandi sanctorum nostrorum Testa ex praescriplo
reverendi patris generalis.
In die festo saocti Ignalii.
In ecclesia allaria et parietes omantur sicut in die solem-
nissimo totius anni.
Cantantur primas et secundœ vesperae solemnissimse
eodemqae modo missa canlatur. Cujus initium Os Justi, elc.
collecta quse recitataruilasummopontifice in die canoniza-
tionis Deus gui glorificanles te, etc. Evangelium Sint tumld
vestri prœcincli, elc.
Fitomninoconcio desancto.
Fratres nostri omnes communicant ; invitantur ad commu-
nionem et indulgenliam lam cives quam scholastici. Scholse
tota die vacant et in vîgilia a prandio celebralur octava.
In die festo sancti Francisci Xaverii.
Allaria et ecclesis parietes ornantur ut in die natali
Domini vel pascali. Fit omniiio concio de sancto. Missa et
vespene ut supra de sancto Ignatio. Fratres nostri commu-
nicant et discipuli ac externi invitantur ad communionem et
indulgenliam. Scholœ non vacant. Celebralur octava.
In die festo beati Aloysii Gonzagœ.
In ecclesia non parietes sed lantum allaria ornantur
prœcipue maximum. Missa el vesperae secundœ cantantur
ubi soient cantari diebus festis, non inlerfieri concionem,
nostri communicenl et invitari possunt discipuli ut eliam ipsi
communicant. Scbotaa nullo modo vacant.
De beato Stanislao nihil adhuc definiendum donec aliquid
sedes aposlolica déterminai.
d .y Google
In festo trium beatorum martyrum Japonensium societa-
lis Jesu, 5 februarii.
Dicenda missaiila ex commun! plurium marlyrum Salus
aulem justoî-um a Domino, elc, prseter evangelium quod
suiuendum est ex prima missa de codem coramuni : Cum
audieriiis prselia. Oralio aulem hoc modo : Deuê, qui nos
anima sanctorum martyrum tuorum Pauli, Jokannis et Jacobi
solemnilate Ixtificas, etc. Officium vero recilandum rilu
duplici cum primis et secundis vesperis sine octava. Appa-
ralus templi, cantus et similia sicut pnesciipla sunlin festo
beati Francisci Borgiae.
In die festo beati Francisci Borgiae.
Omnia ut in festo beali Aloysii Gonzagae et habet
oclavam.
De oratione 40 horarum.
Cum in dominica in quini{uagesima, autaliaex pia causa
exponelur in templo nostro sanctissimum eucharistise
sacramenlum, sacra non de illo, sed de tempore celebra-
bunlur, sive in majori allari seu in aliis juxta rubricas.
Sed' nec fialuUa per templum processio. Cum fado sacro
coliocabitur sacramentum in loco ad id preparalo, nec ulla
adhibebitur cseremonia praeter aliquam musicam, sive dum
fit sacrum sive etiara in reliquo diei tempore.
Sermoncs quoque pii ad excitandam populi devotionem
intermisceri polerunt maae ac vespere, sive unus, sive duo
pro personarum commoditale, sed vix debebunt mediam
boram excedere ne piorum impedialur oratio.
Nec omnino ulla in lempHs nostris processio fieri solet,
nisi feria quinla majoris hebdomadœ, cum ad sepulcmm
defertur sacrosanctum sacramentum, aut cum inde referlur
feria sexla juxta rubricas missalis romani.
Oratio 40 horarum sic insliluenda est in dominica quin-
quagesimœ et duobus sequentibus feriis, ut noctu non
oretur ab exlernis atque impensae fiant a majori congrega-
lione, quse ubique solet hoc onus suscipere. Possuot aul«m
d .y Google
sic distribui noslri ut bini orent in singulas horas, îtemifue
bini, teroi vel quaternl, tuni ex inajori lum ex minori
sodaliLio sinlquc inlra cancellos apti aLque ordine dispositi,
ac certis spatiis varias, qu£e prescriptœ fuerinl, prius,
orationes voce al la récitantes, prsesentibus nostris responden-
tibus externis. Possunt eliam nostri dum orabunt gestare
suppellicium idque videturdecentius. Deoique si quid aliud
pertioeat ad devoUonem augendam, reverendus rector anle
sedulo provideat ac perscribat.
De die canonizationis sanctorum Ignatii et Fraacisci,
Reverendus pater generalis Hutius Vitelleschus, epistola
iS decerabris 1637, slalult ut quotannis 12 martii omnes
sacerdotes sua sacra ejus diei oilerant, reliqui ad saci-am
communionem accédant in gratiarun aclionem pro beneficio
cauonizationis sanctorum Ignatii et Francisci, Deum depre-
cando ut ipsorum sanctorum intuitu socielatem protegat,
voluilque licere in idipsum sacrum otTerri ilto die, quod
alias ilia hcbdomada ad ipsius reverendi patris generalis
intentionem facluri essent.
Ex commendatis recloribus a révérende pâtre Bartholo-
mseo Jacquinot provincialiin fine congregationis anni 1639.
Numéro 6. Feria 4 majoris hebdoinadœ legatur martyro-
togium integrum praemiltendo memoriam insLitutionis sanc-
tissimi sacramenti. In vigilia vero pasch» annuntietur
tantum solemnitas resurrectionis absque memoria sanc-
torum.
Numéro 7. Non celebrantur a nostris sive in missa sive
in breviario fesla localia, nisi quse luerint in singulis domibus
et collegiis a superioribus habita consutlaiione selecla, et
a pâtre provinciali approbata.
Numéro iO. Deinceps ad finem martyrologii fiât memoria
de illuslribus societalis noslrae viris juxta formam prœ-
scriptam, et a paire provinciali approbalam. Nomen sancti
Josephi, sponsi beatae virginis Mariœ, in litaniis apponen-
d .y Google
^ 367 —
dum, post sanctum Joannem Baptistam et oralio ejusdem
sancli Josephi ante orationera sanctorurn Ignalii et Francisci ;
diceodum in litaniis, Sancte Joannes Francisée, sancle
Aloysi, sancle Slanislœ. '
Per socielatem universam quotannis commemoratio cele-
bretur omnium in societale defunclorum ; eo die, qui a
commemoralione omnium fidelium defunclorum primus
occurreret non impedilus, sacerdotes omnes sacrum faciant
paratu nigro, cueteri vero coronam seu tertiam rosarii partem
récitent pro iisdem defunctis in societate ex decreto 8,
congregationisiâ.
SUFFBAGIA AB ANNO. 1627.
28 [ebruarii 1627.1ndiclas très missse pro révérende pâtre
Ghrislophoro Balthazar assistcnte, Romse deruncto, et
3 rosaria.
Item 3 pro rege Ludovico decimo tertio Christian issimo,
fundatore vivo domus professEe parisiensis.
Item 3 pro illustrissimis comité et comiiissa de Nassau
fundatoribus vivis collegii Sigen in provincia Rheni.
Item 3 pro excellentissima principe Bisignana fundatrice
defuncta collegii sancti Ignalii Neapoli.
Ttein 3 pro viro et femina qui quantum satis esset ad
fundandum collegium societati dederunl.
2 messes pour dom Pietro Fernandes, comte de Lemos,
fondateur défunt du collège Saint-François à Naples; une
pour la comtesse sa famé;
Une pour le seigneur Arcimega, insigne bienfaiteur du
noviciat de Séville.
3 messes pour dom Jean Rogio défunt, insigne bienfaiteur
de la compagnie.
1. Dana ce paragraphe, la partie qui commence k Nomen »ancU Jose-
phi, est postérieure de près d'un siècle à TaiiDée 1639 : car aaint Jean-
François Régis n'a été canonisé qu'en 1737 et les saints Louis et Sta-
nislas qu'en 1726, Le paragraphe suivant, d'après l'écriture, est de la
même main ; mais l'ordonnance de la 13° congrégation est de 1687,
d .y Google
Une messe pour dom JeanHauré, défuot, insigne bien-
faiteur de la maison professe de Milan; trois pour dom
Helchior de Guellar et sa femme, fondateui-s vivans du
noviciat de Mexico ; 2 pour rillustrissîme comte de Tanaussen
défunt et pour sa femme vivant, fondateur du collôge de
Judenbourg.
Nullus boc anno 1627 obiit in hac Aquitanise provincia.
Arreslén la liste le dernier févrierl628.
1698. Mense martio. Indicta 3 missse pro dom Francisco
Barbotse, fundatore defuncto noviciatus Cochinensis
Item 3 pro domina Isabella de Tobar defuncta insigni
benefactrice collegii Tolet.; item 3 pro illustrissimo arcbi-
episcopo Beneventano, fundatore defuncto collegii concep-
tionis beatse Man'ae Hispali ; item una pro illustrisimo co-
mité Helfessein, insigni benetactore collegii Dilingensis ;
item 3 pro principe Condeo qui lum elargilus est reditus
collegio Bituriceusi quantum facile sufficerent ad fundao-
dum coUegium
Mense aprili 16S8. (ndicta tria sacra pro rege catholico
fundatore academis Madritanae. Item uniim sacrum pro
comité Olivarez qui quam plurimum juvit ad istius academise
fundationem.
Mense maio i638. Indicla tria sacra pro reverendissimo
et illustrissimo episcopo Ferdinando de Mascaregnas defuncto,
fundatore collegii Pharensis. Ilem unum pro chnrissimo
fratre nostro Nicotao Piouneur insigni benefactore collegii
Valencenensis.
Mense fvnio i638. Indicta 3 sacra pro domina Silvia
Frzabella defuncta, insigni benefactrice collegii Drapanitani
in Sicilia; item 3 pro domino Gravel Maneburg' scabinode
Nancei, uxore atque liberis, qui ad fundandam missionem
Sancti Nicolat tantum abunde contulerant reditus quantum
ad fundandum coltegium sufficere'nt ; item 3 sacra pro mar-
1. Maimbourg, échevin de Nancy.
d .y Google
— 369 —
chionissa Severa defuncla, insigtii benefaclrîce collegii Panor-
mitani ;itera unum sacrum pro domino Canaïier (?) canonîco,
archidiacono et vicario archiepiscopi rotomagensis qui et
curio Sancti Vincentii, insigni benefaclore collegii roto-
magensis.
Mense julio i6S8. Indicla 3 sacra et 3 coronae pro domino
Petro Mirallez, fundatore deruncto collegii Segorbiensis in
Aragonia ; ilem unum pro fratre nostro Petro Delvigna suis-
que pâtre et matre ut insignibus benefactoribus domus pro-
bationis Villaregii in provincia Tolelana; item 3 sacra et
coronae pro domina Isabeila de Vauvilley fundatrice viva col-
legii Nivellensis in Brabantia in provincia Gallobelgica.
Même auguslo i628. Indicta tria sacra et totidem coronte
pro domino Francisco de Los Bios defunclo Hispali, qui
reliquit suffîcientes reditus fundandi collegii.
Mense septembri i6S8. Indicta 3 sacra el 3 coronaî pro
domino Radulpho Gazil, fundatore defuncto collegii Aurelia-
nensis. Item 3 pro domina Philippa de Fonseca, insigni
benefactrice collegii Dazaini [Oaçaïm] qu£ dédit suffîcientes
reditus ad colleguim fundandum. Ilem " pro domino Fran-
cisco Guillelmo, episcopo Osnaburgensi [Osnabruck], funda-
tore vivo collegii Osnaburgensis. Ilem 3 pro domino Henrico
Verger et domina Joanna conjuge mortuis et pro illonim fdio
in societate vivo, qui dederunt sufRcientes reditus ad fun-
dandum collegium.
Indicta sunt hoc anno 1628 suffragia pro defunctis in hac
provincia: i^pro paire Guillelmodu Roy, defuncto Pictavii,
27 martii, 2 sacra etScoronie; 2opro pâtre Martino Rouelle
defuncto Burdigalœ in collegio 16 maii, 2 sacra et 2 coronœ ;
S» pro pâtre Francisco Humeau, ibidem defuncto 12 junii,
2 sacra et 2 coronje; 4» pro pâtre Clemenle Prioulx defuncto
Pâli 9 septembri, 2 sacra et coronœ ; 5o pro paire Francisco
Soiier defuncto in Sanmacarii [Saint-Macaire], 2 sacra et
2 coronœ ; 16 octobris.
Mense octobri. Indicta 3 s«cra et 3 coronae pro honestis-
d .y Google
simis dominis Anna, Ësther et JoannaKeyser, fundalricîbus
vivjs novUiatusLiriosis(?).Item 3 pro domino Lupcrco Arbizu
vivo qui Cssaraugustano * collegio dédit redilus suflicieates
fuodandi collegii.
Même novembri. IndicLa 3 sacra ac 2 rosaria pro domino
Gabriâle comité de Tarnovia defunclo, beneractore insigni
collegii Cracoviensis. Item 3 sacra pro domina Anna de
Sleinberg, ducissa Jaroslai viva, quse dedil collegio Jarosla-
viensi unde novum fundari possil.
Mense decc-mbri. Indicta 3 sacra et 3 coronae pro sere-
nissima ducissa Magdalena de Neaubourg,fundatricederuncta,
cum duce vivo suc marito, collegiorum Neauboui^eosi
[Neubourg] et portus Dusseldorii. Item 3 pro domino Guil-
lelmo de Merode, insigni benefactore defuncto collegii Mali-
ncnsis. Item 3 pro illustrissimis ducibus et ducissis Sorani
defiinclis fundatoribus collegii Sorani [Sora]. Item duo pro
domina Francisca Faucbé, insigni benefaclrice collegii
Dolani.
d659
Pro anima pàtris Guillelmi Golardi obiti tJelaci [Betliloci]'
apud Lemovicos 4 januario, 2 sacra et 2 rosaria. Pro anima
Ignaiii du Foussé, obiti Ëngolismse 14 februarii, 2 sacra et
2 rosaria. Pro anima patris Bernardi Galterii obiti Pictavii
6 aprilis, 2 sacra et 9 rosaria. Pro domino Marco Antonio de
Gourgues protopraeside senatus Burdigalensis, fundatore
noviciatus Burdigalensis ex parte, 2 sacra et 2 rosaria. Pro
domino Claudio Fabet, paroclio de Bellac Lemovicensi,
insigni benefactore socielalis, unum sacrum el una corona
indicta a reverendo pâtre provînciali in Provincia. Pro domino
marchione Marino confundatore mortuo collegii a Caslro-
nuovo, unum sacrum el una corona.
Mense junio. Pro domina d'Enferrés, defuacta Neraci,
1. Saragosse.
2. BeUac.
d .y Google
— 371 —
insigni beneFactrice societatis, unum sacrum el una corona
indicia in provincia a reverendo pâtre provincialî.
Mense julio et augusto. Pro domino Josepho Gangio,
fundatore defuncto collegii Salemi in Sicilia, 3 sacra el
3 rosaria. Pi'o domino Rodrigues Gomez , fundatore
defuncto novitialus Lyrmensis [Limensis (?) Lima, Pérou],
3 sacra et 3 rosaria. Pro fratre nostro Joanne Noirot,
defuncto Rupellœ 30 julii, 2 sacra et 2 rosaria ; pro pâtre
Joanne Broqueville, defuncto Burdigal% in domo professa
3 augusti, 9 sacra et 2 rosaria; pro iratre nostro Leonardo
La Foy, defuncto Ëngolismse 30 augusti, 2 sacra el 2 roâaria.
Mense sepiembri. Indicta duo sacra et 2 rosaria pro
anima patris Jacobi Lespaulardi, defuocti Burdigatae 4sepl-
embris.
Mense oclobri. Indicia duo sacra el duo rosaria pro anima
patris Francisci du Casse, defuocti Burdigalœ 14 septembris.
Unum sacrum et una corona in provincia pro anima domini
Musnier quaesloris regii Engolismœ, amicissimi societatis.
Mense oclobri. Pro paire Ludovico Desbarres, defuncto
Rupellse 17 octobris, 3 sacra et 3 rosaria; pro fratre nostro
Johanne Aliol, defuncto Rupeilae, 19 octobris, Iria sacra
el tria rosaria; Rupella enim esl residenlia ab hoc coUegio
depeodens.
Anno 1630
Mense januario. Indicia sufiragia scilicet très missae et
sex rosaria proreverendissimo domino episcopoNamurcensi,
qui in vita el moriens collegio Namurcensi dedil quantum
essel ad justi collegii fundationem. Pro paire Michaele
Ponson, defuncto Tullse, duo sacra et duo rosaria.
Mense marlio. Indicia sufTragia scilicet tria sacra et
lolidem rosaria pro illustrissima domina Sophia, abbatissa
de Sandominico, defuncta, quse dedil quantum suffecit ad
fundationem collegii. Item unum sacrum et unum rosarium
pro paire Francisco de Ganillac, insigni benefaclore pro-
d .y Google
vinciâB Lugdunensis. Item unum sacrum et unum- rosarium
pro domino Joanne de Borgia, insigni benefactore societatis
in Novo Regoo.
Mense aprilis. Indicta duo sacra et lolidem rosan'a pro
paire Jacobo du Terii-e defunclo Burdigalse 17 apnli. Item
indicta S sacra ei toLidem rosaiia pro domino Petro Rangal,
fundatore vivo collegii de Pampelune in Novo Regno. Item
3 sacra et 3 rosaria pro domina duchissa de Gravina, insigni
benefactrico societatis. Item 3 sacra et 3 rosaria pro quibus-
dam benefactoribus eximiis societatis qui dederuni quantum
Euflicit ad fundationeiii unîus collegii. Item duo sacra et
2 rosaria pro domino L'Huillier, insigni beneraclore collegii
Orleanensis.
Mense junio. Indicla 3 sacra et 3 rosaria pro serenissimo
duce de Bavière electore, fundatore vivo collegii de Burck-
husian [Hildburghausen].
Mense julio. Indicta tria sacra et tria rosaria pro domino
Domii)icoHerald,fundatoredefunctocoIlegiiSancti Sébastian!
in Caslillia. Item tria sacra et tria rosaria pro insigni bene-
factore collegii neapolitani.
Mense seplembri. Iiidicta duo sacra et 2 rosaria pro Ja-
cobo Parant noviiio defunclo Burdegatse. Item 3 sacra et 3
rosaria pro rege chrislianissimo Ludovico i3o, fundatore vivo
collegii Rupellensis. Item 3 sacra et 3 rosaria pro serenis-
simo rege Polonise fundatore vivo collegii Kracoviensis. Item
3 sacra et 3 rosaria pro serenissimo archiduce Leopoido,
fundatore vivo collegii Friburgensis. Item 3 sacra et tria
rosaria pro insigni quadam domina fundatrice defuncta no-
vitiatus Granatensis. Item 2 sacra et duo rosaria pro fratre
noslro Simone Martineau, defuucto Pictavii 24 septembris.
Mense octobri. Item 2 sacra et duo rosaria pro paire
Francisco Mousnier, ibidem defunclo 2 ociobris. Ilem duo sa-
cra et duo rosaria pro paire Joanne Moulinier, defunclo Pe-
tracorœ i» ociobris.
d .y Google
— 373 —
Mense decembri 1630. Indicta 3 sacra pro ïsabella de
Quiclen,fundatrice dcluncta collegii Nonilles (?) et (otidem co-
l'ona^. Item tria pro illustrissimo cardinal! de Pazmaii, archi-
episcopo Slrigoniensi, lundalore vivo collegii Pulloviensis
[Pultusk]. Item 3 sacra pro uoo e patribus societatis, qui
tantum reditus concessit noviliatui Viennensi quantum suF-
ficeret ad fundationem.
1631
Metue januarii. Indicta sunt 3 sacra pro imperatore
viveote fundalore collegii Glogoviensi et 3 coronas. Itetn duo
sacra pro duce Parmensi vivente insigni benefactore domus
professas Romae, et duse coronse. Item 3 sacra et 3 coranae
pro domina de Sancta-Beuve defuncta, lundalrice defuncla
noitiatus Parisiensis.
Mense tnarlio. Tria sacra indicta pro abbate de Willeroy,
lundalore defunclo collegii Rhemensis. Unum sacrum indic-
tum pro uno ex patribus noslrts insigni benefactore. In suf-
fragiis, mensis non fuit assignatus quo ad nos allala.
Mense aprili. Tria sacra indicta et totidem coronae pro
domino Pelro Stephano Rangel, fundatore defuncto collegii
Paoïpelonensi in Novo Regno. Item tria sacra et totidem
coronx pro viro eminentissimo et illustrissimo cardinali ar-
chiepiscopo Hispalensi, fundalore defunclo collegii Avilae.
Item tria sacra et totidem coronse pro excelleniissimo duce
dû Brigant, fundalore defunclo domus de Villaviciosa et in-
signi benefactore societatis.
Suffragia mense junio idSi. Sex sacra indicta et totidem
coronœ pro civibus Albianensibus tam vivis quam defunctis
illius civitaiis. Duo sacra et duiB coronee pro pâtre Nicolao
Âlmarano tanquam secrelario et olim secretario societatis.
Unura pro uno e patribus nostris tamquam pro insigni socie-
tatis benefactore in Germania, duo pro paire Guillelmo Ru-
delle, el totidem coronïB, Pâli 19 maii, tria pro fralre Pelro
Frias et totidem coronae Xantonis 5 maii. Eodem mense suf-
fragia allala die 8. Duo sacra indicla et duae coronae pro illus-
d .y Google
trissimo duce Bovino, fundatore collegii Bovinensïs. liera duo
sacra et duae coronœ pro vivis et defunctis civibus civilatis
Carcassonensis fundatoribus collegii carcassonensis. Unum
sacrum et una corona pro P. Carolo de Lourine, duo sacra et
totidem coronseproP. Garassus, 4juniiPiclavii, inministerio
peste laborantium. 2 sacra etScoronas pro JoannePeluchon,
20 maii deluncto Lernovicae ; 5 sacra et 2 coronœ pro Amalo
Castuple ISjunii Pictavii in ministerio peste laborantium ; 2
sacra et 2 coronse pro pâtre Hieronimo Lestonnac, 22 junJi
defunclo Piclavii; 2 sacra et 2 coronœpro Joanne Guilgault,
2 junii Lemovicœ in ministerio peste laborantium; 2 sacra et
9 coronse pro Joanne Verdier, 29 junii Burdigalae.
Indicta suffragia mensejulio i63i. 2 sacra el 2 coronae pro
Jacobo Chanon, 4 julii Burdigalse; 2 sacra et 2 coronse pro
P. Bernardo Leau, 5 julii Burdigalae ; 2 sacra et 2 coronae pro
Claudio Bossu, 1» julii Tutelas; 2 sacra et 2 coronœ pro
Joanne Lafourcade, 15 julii Burdigalœ; 2 sacra et 2 coronae
pro P. Remondo Pelleport, 4 julii Petrachorae in ministerio
peste laborantium; 2 sacra et 2 coronaa pro Ârnaldo Mala-
viano, i2 julii 2 sacra; et 2 coron» pro P. Léon Chabri-
gnaco, 27 julii Lemovica; in ministerio peste laborantium.
Indicla suffragia menseaitgustoiôSi. 3 sacra et 3 coronaa
pro P. Georgio Hega[,3 augusti defunclo RupellEe; pro Bar-
tholomaeo Beraud, defuncto Lemovicse 10 julii ; Joanne Spiau,
ibidem 31 julii ; P. Ludovico Grosset, defunclo Burdigalae
2 septembri; Leone Chastain, defunclo Pâli 3 sepleinbri;
Pelro Ghabanel, Burdigalae 13 septembri; Nicolao Hindelé,
15 septembri; P. Guidone Bordesio, defunclo Burdigalae
20 augusti; Joanne Romaneto, defuncto Lernovicae 15 octo-
bris ; Antonio Dupré, Tutellas, et Emerico Nadolet, ibidem de-
functis in ministerio pesle laboranlium; duo sacra et 2 co-
ronae pro singulis. Item pro domina de Haler, ejus filio etfra-
Ire domino de Roses, fundatoribus vivis collegii de Caumont
[Chaumont], 3 sacra et lotidem coronae. llem pro domino Cher-
minel, insignî socielatis nosti"» benefaclore 2 sacra. liera pro
d .y Google
domino Francisco Rigazzi, équité, fundatore defuncto coUegii
Arimini (Rimini) Iria sacra et Scoronae.Totidem pro serenis-
simoduce Sabaudis^, fundatore defunctocollegiiCamberiensis
[Chambéry]. Pro P. Francisco Monmejano, defuncto Burdi-
galae 27 oclobris 1631 ; pro P. Bernardino Sicard; P. Diony-
sio Labroue, Jacobo Gève.el Joanne Simon, Nicolao La
Haye, defunctis Aginni oclobri mense, duo sacra pro singulis
et 2 coronœ. Pro P. Francisco Dupuy, defuncto Tutelae; pro
serenissimo imperatore,lundatore vivente collegii Kuttember-
gae, 3 missas; pro domino Pelro d'Ostendorp, qui collegio
Antuerpicnsi reditus reliquit fundando collegio sufncicntes,
3 raissœ et 3 coronie. Pro domino capitaneo Petro de Vera
et ejus conjuge, fundatoribus viventibus collegii Piscanensis
[Pistoriensis (?), Pistoie], in Picennio 3 sacra et 3 coronîe.
Pro Joanne de Avandan, fundatore defuncto collegii Truxil-
lensis (Trugillo) in Peruvio, 3 sacra et 3 coronae ; i autem
sacrum pro ejus conjuge, confundatrice vivente. Pro uno e
noslris patribus benefactore insignicollegi romani i sacrum.
Pro domino Horatio Ruffino, confundatore vivente collegii
Reggiensis, 1 sacrum. Pro domino Simone Maistre defuncto,
insigni benefactore coll<!gii et noviliatus Rotomagensis, 2
sacra et coronae 2. Item pro P. Garolo Mareinh, defuncto
Pâli, novembre 1631, duo sacra et '2 coronae; totidemque
pro P. Guillelmo Rascoet, defuncU Tutelœ eodem mense;
totidem pro P. Dominico Garrigues, rectore collegii Palensis,
ibi defuncto xi dec. 1631. Item pro illustrissimà domina
Gabrielle de Gadagnes, domina de Chevrières, fundatrice
vivente novi collegii Lugdunensis, 3 sacra et 3 coronae. Toti-
dem pro illustrissimà comiiissa de Modigne, fundatrice
vivente collegii Modîgnani (?) ' ; totidem pro illustrissimo
principe de Montmorency, fundatore vivente collegii Arriani
in Provincia. Totidem pro reverendo pâtre Francisco Parra,
fundatore defuncto collegii Dutre. Item sacrum unum
1 . Voir i/i/ra, janvier 1633. Ce colley doit être celui de Massa.
d .y Google
et una corona pro domino d'Aubrès [d'Aubray?], benefactore
insigni collegiî etnoviciatus AvenioDensis. Item tria sacra et
coronse très pro domina Sebastiana Ferez, fundatnce defuncta
collegii Tonimensis [?]. Totidem pro venerabili domina
Magdelena, abbatissa de Culmès (Culmen?) dcfuncla, quse
coHegio Gaditano [Cadix] reditus dédit fundando collegio suffi-
cientes; totidem pro serenissimo imperatore Ferdinando II, qui
collegio de Linzen [Linz] novos reditus addidit justo collegio
fundando idoneos. Item duo sacra et duo rosaria pro anima
P. Joannis Deschamps, defuncti Aginni 9 junii anno 1632.
Item tria sacra et 3 rosaria pro civibus Viennae in Gallia,
fundatoribus defunctis collegii Viennensis. Totidem pro domi-
no fienediclo Bifïoly, fundatore defunclo novitiatus Floren-
tini. Totidem pro uno e fratribus nostris, qui dedil societali
quod fundando collegio salis est.
Anno -1632.
Item pro serenissimo regePoloniaedefunclo.fundatorecolle-
giorura Cracovensis, Filchensis (Pinscensis, Pinsk, Oi'sensis
[Orsa]), 9 sacra et 9 coronae. Item 3 sacra et 3 coronae pro
domina abbatissa Gulmensi dcfuncla, fundatricecollegiiToini-
nensis[Thorn]. Totidem pro domino Maimbui^o, scabino Nan-
ceiano, qui illiuscivlLatis collegio deditrediluum satïs ad ejus
fundationem. Totidem pro domino Huilier defuncto, benefac-
tore insigni collegii Aurelianensis. Item 2 sacra et 2 coronae
pro anima P. Claudii Godard, defuncti Burdigalx21 augusti
anno 1632. Totidem proanimaJoannisVerlet, defuncti Pic-
lavii 3 septembri et totidem pro anima P. Joannis Hevin,
defuncti Burdigalajin domo professa 7 ejnsdem mensis 1632.
Mense novembri i632. Duo sacra et duae coronœ pro uno
e nostris, insigni benefactore residenii» Massiliensis. Item
3 sacra et 3 coronae pro uno e nostris insigni benefactore
defunclo resideniiae Madurensis. Iiem 3 sacra et très coronae
pro P. Benedicto BifFoli, insigni benefaclore defunclo col-
legii Floreniini. Item 3 sacra et 3 coronai pro d. Alberto
Angelclli, fundatore vivo domus probalionis Bononiensis.
d .y Google
— 377 —
Tolidem pro excellentissimo marchioneFulscaldensi, funda-
tore vivo cotlegii Paulensis [Paulani, Paola], in Calabria;
totidem pro d. Josepho Miccichi, fundatorc collegii Siclensis
[Scicii] in Sicilia. Tolidem pro illuslrissimo barone ïlopper-
storflensi qui societati legavil unde collegium fundari po-
luisset.
Mense decembri i63S. Tria sacra et très coronïe pro D. D.
[DomiDisJBaplistaGorielAlexaDdroZanzolaJundatoribusde-
functis collegii Bagnacavalensis[Bagnacavallo].Unum sacrum
el una corona pro illuslrissima ducissa Jaroslaviensi, quod
fondationem collegii Jaroslaviensis notabiliter auserit. Novem
sacra et tolidem coronae pro serenissimo archiduceLeopoldo
fundatore defuncto collegiorum Passaviensis, Selestadiensis
[Schlesladt, Alsace] et Friburgensis in Brisgoia. Indicta sunt
item suEEragia pro P. Francisco Lagarde, defuncto Burdegals.
Mense januario i633. Sex sacra et totidem coronx pro
serenissimo duœ Lolharingise Francisco, fundalore vivo et
defuncto collegii Bockensensis [Bockenheim]. Item 3 sacra
et 3 coronœ pro illuslrissima marchionessa Modugnensi,
fundalrice defuncta collegii Massensis [Massa].
Mense februario i633. Tria sacra et loiidem coronîe pro
emineulissimo cardinali Ludovisio delunclo, fundatore eu-
clesiae Sancli Ignatii, collegii romani. Totidem pro illuslris-
simo Palalino Vilnensi, fundalore vivo collegii Brestseinen-
sis [Brzesls] in Polonia. Totidem pro domino Petro Saluri,
fundalore vivo collegii Ajaciensis [Ajaccio] in provincia
Mediolanensi.
Mense juliû Î633. Tria sacra et 1res coronai pro rege chris-
tianissimo, fundatore collegii Moniis Pcssulani [Montpellier].
Totidem pro serenissimo rege Poloniae, iundalore delunclo
doraus probationis Vilnensis. Tolidem pro defunclis ex familia
Gondanesia [Gondi (?)] insignibus bene/acloribus societalis
multis locis. Item unum sacrum et una corona pro illustri qua-
dam femina deluncla Macai [Macaoj quœ socielali legavit redi-
d .y Google
lussufncieDtesrunâand%residenliœinregnoSinensi.Ilemduo
sacra et dux coronœ pro D. Claudio Roscio, confundatore
coll^ii Calvimontani [Chaumont]. Item tria sacra et très coro-
nœ pro domino Ludovico Salabia, decano ecclesise Oscitanœ
[Huesca], fundatore defuncto collegii civitalis ejusdem.
Mense augusto 1633. Indicla duo sacra et duaa coronae
pro P. Antonio Bosquet, defuucto Aginni 9 augusii.
Mense septcmbri i633 Tria sacra et 1res coronae pro
excellentissima domina Guysia [duchesse de Guise] funda-
Irice defuncta collegii Augensis [Eu]. Totidem pro D. Jacobo
Lassarthe et ejus uxore, fundaloribus defunctis collegii Gala-
zarensis [Guadalaxara]. Totidem pro excellentissimo domi-
no Zuncaruo et ejus uxore, fundatoribus vivis collegii Agren-
sis [Agra] in regno Mogoriense '. Sex sacra et totidem
quibusdam tundatoribus vivis et derunctis,qui dedere societati
fundationes idoneas trium collegiorum. Sex sacra et totidem
coronas pro domino Garolo Hisbonno, fundatore vivo el dc-
functo collegii conceptionis beatae Virginis in Anglia. Tria
sacra et totidem coronae pro illustrissimo et reverendissimo
archiepiscopo Laurensi in Polonta, fundatore defunclo col-
legii Samienieczensis (Cameniecensis, Kamieniec). Totidem
pro d. barone de Chopsaleni (?), fundatore vivo collegii sanc-
torum apostolorum in Anglia.
Mense novembri i633. Indicla duo sacra el duo coronae
pro f. Marco Blanlo, defuncto Burdegalae in noviliatu ultimo
octobris 1633.
Mense decembri 1633. Tria sacra et très coronae pro illus-
trissimo palatino de Vilna, fundatore defuncto collegii de
Brest [Brzests] in Polonia.
Mense aprili Î634. Indicta tria sacra el 1res coronas pro
excellentissima ducissa de Modica, fondatrice defuncta
collegii dicti loci. Totidem pro domino Joanne de La
Claverie, fundatore vivo collegii de Quito. Totidem pro do-
I . États du Grand-Mogol (Indes) ; on disait : Mogor.
d .y Google
mino Joanne Gotnez Ghacon et ejus uxore, defunctis funda-
toribus collegii de Arequipa in Peruvio. Totidem pro do-
mino decano d'Osemburgo, defuncto, insigni benefaclore
societalis. Tolidem ad inlentionein unius e patribus societa-
tis qui donavil socîetati amplius quam satis esset ad unius
collegii fundalionem. Totidem pro quodam e patribus so-
cietatis, insigni ejusdem benefactore. Item loLidem pro illus-
trissima marchionessa de Giaccatane, Fundatrice domus pro-
bationis lertii anni de Palerme.
Mense julto id34. Indicla tria sacra et très corooEe pro
fundatore vivo collegii Ariensi [Aire] in provincia Gallobel-
gief. Totidem pro insigni benefaclore domus professae An-
tuerpiensi [Anvers], Duo sacra et duœ corona; pro P. Fran-
cisco Angladeo, defunclo Rupellœ iSjulii ■1634.
Mense seftembri i634. Indicla tria sacra et totidem co-
ronse pro reverendissimo et illustrissimo archiepiscopo Ga-
meracensi ', insigni benefaclore vivo societalis. Sex sacra et
totidem coronx pro excellenlissima ducissa de Gravine de-
functà, insigni benelacLrice domus profes^œ collegii, domus
probalionis et totius provincise Neapoliianœ, ilemque va-
riorum locorum apud Indos el Turcas.
Mense octobri i634. Indicla Iria sacra el Ires coron* pro
quodam lundalore cujusdam collai.
Mense decembri i634. Indicla tria sacra et totidem rosaria
pro excellenlissima ducissa de Gravine, insigni benefactrice
defuncla socielatis; totidem pro illustrissimo domino Fran-
cisco de Braganca, fundalore defunclo novitiatus Ëbora-
censis [Evora]. Totidem pro illustrissimo el reverendissimo
Adamo Posnaniae [Posen] episcopo', fundatore defunclo de
Lomza. Totidem pro illustrissimo principe de Ë^ember,
fundatore defunclo collegii Triestcnsis [Trieste].
1. François van der Burch, archevêque de Cambrai (1615-1644).
2. Adam Nowodworki, Évèquo de Posen depuis 1631, décédé le 30
d .y Google
Même januario i635. 8 januarii. Indicta duo sacro et duse
coroDœ pro fratre noslro Gulielmo Carrassol, defuncto Tu-
tellae 29 novembris 1634.
Mense marlio 1635. 12 martii. Indicalum unum sacrum
el unum rosarium pro insigni benefactore collegil Pamien-
sis. Tolidem pro serenissimo Alberto cardinale de Polo-
ingne*. Tolidem pro serenissimo principe Alexandro illius
fratre. Item duo pro domino Hieronymo Ridel et domina
Izabela de Alemen, defunciis, confundatoribus collegii de
Murcia. Item unum pro P. Hieronymo Dandino hujus olira
provincias visilatore, 23 raarlii. Unum pro domino Antonio
Bouloigoe, insigni benetactore collegii Panormitani [Palerme].
Duo sacra et duae coronœ pro P. Joanne La Coste, defuncto
Burdegalœ 22 martii 1635.
Mense aprili i655. 22 aprilis. Indicta tria sacra et totidem
coronae pro uno ex fratribus' nostris defuncto, qui donavii
domui probationis Oblisiponensi [Lisbonne] plus redituuni
quam ipsa haberet ex fundatione. Totidem pro serenissimo
ducissa de Bavaria defuncta, insigni benefactrice socielaiis.
27. Tolidem pro civibus Corisopitensibus [Qnimper] de-
funciis, illins urbis fundaloribus. Item unum sacrum et unam
coronam pro eminentissimo cardinale de La Rochefoucaud,
insigni benefactore.
Mense maio 1635. 22. Item indictum unum sacrum et
una corona pro eodem eminentissimo cardinale de lia
Rochefoucaud. Ilem tolidem pro quadam matronaconfunda-
trice domus probalionis de Lyra [Lierre, Belgique].
Mense junio i635. 4. Indicta sex sacra et tolidem rosaria pro
civibus Gandavensibus vivis et del'unctis qui donarunt socie-
taii quantum sufficeret lundationi duorum coliegiorum. Item
tria sacra el totidem coronx pro quadam matrona vivente
fundalrice domus probationis Bruxellensis.
1. Jcan-Albcrl, de Pologuc, arclieïi't{u<
1632 à 1634.
d .y Google
Meuse julio i635. 14. Indicta duo sacra et lotidem rosaria
pro fratre no?lro Nicolao Dorion defuncto Petrachorae. 24.
Totidem indicla pro P. Gabrielea Porta [Delaporte) deluncto
BurdegaliE 21 ejusdem mensis. 30. Indicta tria sacra et toti-
dem rosaria pro fratre nostro Marioo Duchesne, defuncto
eodem die Niorli ; cum ibî esset socius M. Natalis Parthenay,
in visilalione parentum.
Même avgusto i635. 55. Indicla tria sacra et totidem
rosaria pro civibus Corisopilensibus vivis et delunclis funda-
toribuscollegii illius civilalis. 29. Indicta duo sacra et totidem
rosariapro P. GaroloDesmons, defuncto Burdegalœ26 liujus.
Mensc seplembri i635. 6. Indicla tria sacra pro excelien-
tissima comilissa Hohenzollerensi, fundatrice vivacollegii
PragiE [Nova Praga, Prague]. Totidem pro excellentissimis
principe de Rocheflerie [Rupe-Florida] (?) ejusque uxore, (un-
datoribus vivis domus probationis Messanensis.
Mense octobri 1635. 27. Indicta duo sacra et totidem
rosaria pro P. Henrico Bineto, rectore collegii Rupellensis,
deluncto Fontenaii 24 ejusdem mensis. 30. Indicta tria sacra
et totidem rosaria pro illustnssimis marchione de Gamache,
ejusque uxore fundatoribus vivis collegii Canadensis (Canada).
Mense dccembri anni i635. Indicla sex sacra et totidem
coronae pro benefactoribus vivis et defunctis domus professas
Antucrpiensis [Anvers], qui dederunt quantum sufficerct ad
fundanda duo collegia. Indicta sunt duo sacra et totidem
coronae pro fratre nostro Mattixo Bernard), defuncto Rupellaa
16 novembris anno1635.
Mense januario 1636. Indicta sunt tria sacra et totidem
coronae pro domina comitissa de Chevrieres, fundatrice
defuncta aovi collegii Lugdunensis. Indicta sunt et totidem
sacra et coronœ pro uno ex noslris qui tantos reditus dedil
societaii qui sufficere possent ad fundationem unius collegii.
Mense martio i636. Indicta sunt Iria sacra et lolidem
coronse pro itlustrissimoelreverendissimo domino episcopo
de Truxilio in provinciaPeru3na,beQefactoreiasigni collegii
d .y Google
Truxillensis. Indicta suDt et tolidem sacra et tolidem coronœ
pro domino pâtre Galeso Salinas, fundatore defunclo collegii
de Orura [Oruro] in provincia Peruana.
Mense martio 1636. S8. Indictasunl tna sacra et totidem
coronas pro duobus benefactoribus qui lantura dederunt
quantum sufûceret ad fundationem magni collegi. Indicta
sunt el tna sacra et lolidem coronse pro eminentissimo car-
dinali Pazman fundatori vivo Academix de Tyruau ^ Indicta
sunt quoque tria sacia et totidem coronae pro serenissimo
principe cardinali de Savoye ^, fundatore vivo novitiatus de
Riora [Chieri (?)]. Indicta et tria sacra et totidem coronae pro
licenliato domino Luca de Castro, fundatore vivo collegii de
Canie [Cavile (?), Philippines].
Menseaprili iôSÔ. 23. Indicta sunt tria sacra et tolidem
coronœ pro uno e nostris palribus vivo, qui juvit fundationem
collegii de Callacin [Callao, Pérou (?)]. 23. Indicta sunt tria sa-
cra et coronie totidem pro domino Sebasliano Garcia Carreto,
fundatore vivo noviciatusdeRily (?). 23. Indicta sunt tria sacra
et totidem coronae pro domino Petro Peudra (?) Montoya et
domina ejus uxore, fundatoribus collegii de Pisray (?).
Mense maio i636. 27. Indicta sunt tria sacra et totidem
coronae pro duabus familiis qu% plus dederunt societati
quam suHlceret ad fundationem unius collegii.
Mense julio 1636. 8. Indicta sunt tria sacra et totidem
coronas pro domino Bernardo Meyradeet proejusdem uxore
fundatoribus defunciis collegii de Marcoduri [Duren]. — 23.
Indicta sunt tria sacra el totidem coronie pro illustrissimo
comité de Alhaye» fundatore defuncto collegii de Crembsi
[Ci-ems].
Mense augusto 1636. 5. Indicla suul tria sacra el totidem
1. Pierre Pazmani, cardinal en 1629, évt'que de Gran ou Strigonie,
mort en 1637. u Tyrnau lui doit sa cathédrale et Presbourg son beau
collège. )• Backer.
2. Charles Pio de Savoye, cardinal en 1604, évoque d'Albano, puis
d'Ostie, doyen du sacré collège, mort en 16il.
d .y Google
coronx pro illusliissimo comité Paltan, fundatore defuncLo
collegii Znoyme [Ziioyme ou Znaym]. Indiclum est unum
sacrum etuna corona pro pâtre Theodoro Bosseo, assistent©
Germanise defuncto. Indicla quoque duo sacra et duo
coronœ pro domino de La Chastre, insigni bcnefaclore
collegii Blesensis [Blois]. Indiclum quoque unum sacrum et
una corona pro illustrissima ducissa laroslavise [laroslaw],
insigni benefactrice.
Mense ociobris 1636. 1. Indicla sunt tria sacra et totidem
coronx pro duobusbenefactonbus vivis qui tanium dedertmt
societati quantum fuisseL satis ad fundandum unum plus
quam modicum collegium. Item unum sacrum et unam
coronam pro aliquo pâtre ex socîetale defuncto, insigni
benefaclore domus d'Hlues (?). — 8. Indicta sunt sex sacra et
totidem coronœpro illustrissima domina Calharina Elizabetha
Zoubiona, fundalrice viva et defuncta collegii Crembsiniensis
[Grems] in Bobemia. Item unum sacrum et una corona pro
illustrissimo domino de Lenoncourt, benelactore insigni
defuncto novitiatus Nanceiani. Item unum sacrum et una
corona pro domino prsesidente de Ghevry, insigni benelactore
domus professée Parisiensis.
Mense novembris i636. 19. Indicta sunt sex sacra et
totidem coronae pro illustrissimo comité de AUhaim, funda-
tore vivo et defuncto collegii d'Iglaue [Iglau]. Item unum
sacrum pro uno ex nosths patribus insigni benefactore
collegii Lovaniensis [Louvain].
Même deccmbris 4636. ii. Indicia sunt tria sacra et
totidem coronae pro domina Béatrice de Montsalve, funda-
lrice defuncia collegii d'Ezige [Ecija] . — 17. Indictum est unum
sacrum et una corona pro reverendissimo domino Bontemps
defuncto, insigni benefactore collegii Metensis.
Mense januario 1637. 31. Indicta sunt duo sacra et totidem
coronœ pro Martiale Maurot, defuncto in collegii Lemovicensi
1637, 8 ejusdem.
Mense februario 1637. Indicia sunt sufTi'agia pro pâtre
d .y Google
Carolo Clusel, deruncto Bui'digalae. Indic(a sunt tria sacra
et lotidem coroose pro imperatore fundatore vivo novitiatus
de Vunes [Vienne?]. Indicta sunltriasacraettolidemcoronae
pro rege Christian issimo fundatore vivo collegii Montisferali
[ClermonL-Ferrand]. Indicta sunt tria sacra et lolidem coronaî
pro illuslrissima domina Maimbourg ', fundatrice defuncla
collegii Sancti Nicolai in Lotharingia et confundalrice collegii
Nanceiani in eadem provincia. Indicta sunt duo sacra et
totidem coronee pro illuslrissimo domino cardinale de
Richelieu, benefaclore insigni domus professœ Parisiensis.
Item alia tria sacra et lotidem coronœ pro illuslrissimo duce
Razivil, et illuslrissima ejus uxore, fundaloribus vivis collegii
Pinlandi [Penscensis (?), Pinsk], Item unum sacrum et corona
una pro uno e nostris palribus defunclo, benefactore insigni
collegii Neapolitani. Item unum sacrum et corona una pro
P. Nicolao Darron. Sed tria dicentur in ea domo, cui dedïl
sua bona. Item unum sacrum et corona uoa pro P. Achille (?)
Dalirzi {?), benefactore insigni. Item tria sacra et coronœ
totidem pro hatre noslro Bornage in domibus quibus dédit
bona sua, in aliis vero unum sacrum et una corona, tan-
quam pro benefactore insigni.
Mense marlio 1637. ^3. Indicta sunt tria sacra et totidem
coronœ pro domino Gasparo Bolio, fundatore defunclo
collegii aut novitiatus de Cotignol [Cotignola, province de
Venise]. Indicta sunt suffragia pro Joanne Grimardo, de-
funclo Burdegalœ.
Mcnse rmio 1637. 12, Indicta sunt 18 sacra et totidem
corons pro serenissimo imperatore Ferdinando 2 defunclo,
fundatore 4 collegiorum et 'î novitiatuum in Austria et Bo-
hemia. Indicla sunt et tria sacra et lolidem coronœ pro
reverendissimo domino abbate Sancti Vasti [Saint-Vaast], fun-
datore defunclo collegii Atrebatensis [Arras], Indicla sunt
quoque 6 sacra et totidem coronœ pro dominis Ludovico et
1. Mère du P. Louis Maimtxiurg, né & Nancy, entré au noviciat en 1G26.
d .y Google
Joanne Baptista Montfalconi, vivis et defunclis collÉgii de
Boui^ sancli sepulchri (Borgo Sao-Sepulcro) fundatoiibus.
Indicta et tria sacra et lolidem coronœ pro dominis Maria et
Chariotla d'Oulrement qu» dederunt collegio de Valenlien-
nes tantum quantum sulTicitad Tundationemipsius. — ^.In-
dictâ sunt novem sacra et totidem coronae pro domino emi-
nentissimo cardinale Pasman defuncto, fundatore coUegiorum
de Posonien [Presbourg], Szaltmariensi (SzaLhmar], acade-
miae de Tyrnau. Indicta quoque tria sacra et totidem coronae
pro serenissimo duce Bavariae, fundatore vivo collegii d'Am-
berge [Ambei^].
Mensu augusto i6S7. 16 augusli. Indicta duo sacra et
totidem corooae pro P. Joanne Desloups, defuncto i4 ejus-
dem in collegio Burdigalensi. — 24. IndicLum unum sacrum
et una corona pro P. Nonnio Mascaregna [Nunez Mascareo-
has], societatis assislente, defuncto Romae, 17 junii. — Item
tria sacra et totidem coronae pro quodam fundatore defuncto
unius collegii in Anglia. Item unum sacrum et una corona
pro illustrissima domina Anna Ligozina,insignibenefactrice
vivente collegii Cracoviensis. — Item, unum rosarium et una
corona pro quodam ex patribus societatis insignî benefac-
tore doraus probationis Trevirensis.
Mense seplembri Î637. 17. Indicta tria sacra et totidem
coronae pro quodam ex nostris fratribus fundatore defuncto
collegii Galoviae [Gallao] in Penivia. Item, unum sacrum et
una corona pro quadam matrona defuncta, confundalrice
domus Lyranensis [Lyerre (?)].
Mense oeiobri i637. 29. Indicta 2 sacra et totidem coro-
nae pro anima fratris nostri joannis Martres, coadjutoris,
qui Lemovicas obiit 15 ejusdem mensis. Totidem pro illus-
trissimo episcopo Estacensis [Eystadt], fundatore defuncto
collegii ejusdem loci. Totidem pro illustrissime episcopo Chil.
fundatore defuncto collegii Sancti Michaelis [Saint-Miguel-
llha]. Totidem pro domino Francisco de Roccez, fundatore
vivo collegii Guadianensis [Guadixensis, Guadix (?)]. Item
d .y Google
— 386 —
â sacra et 2coronœ pro domino Joanne Ferrerio, confunda-
lore defuncto collegii de Castro Novo. Item, unum sacrum
el unacoronapro excellenlissima regina Radzivi!la,.confun-
datrice defuncla collegii Pinsinensis [Pinsk].
Mense novembri 1637. 24. Indicta sex sacra et tolidem
coron» pro Ferdinando secundo imperalore, fundalore vivo
et defuncto collegii de Leitmeritz in Boliemia. Item, tria
sacra et (olidem ooroux pro exccllentissimo domino duce
Mirandulano, fundatore deruncto collegii ejusdem loci.
Mcnse januario i638. 7. Indicta sex sacra et toûdem co-
ronœ pro Ferdinando, imperalore defuncto, eo quod multum
auxerit fundaliones plurium collegioruin. Ilem, duo sacra et
tolidem coron% pro illuslrissimo domino de Gamache, con-
fundalore defuncto collegii Canadensis.
Mense februario i638. Indictum 10 februarii unum sa-
crum et una corona pro P. Jacobo Crucio, assistante socie-
tatis, defuncto Romœ 15 deeembris 1637. Irem, unum sacrum
et una corona pro domino Marcello Chastagneo, insigni be-
nefactore collegii Gaslacensis [Catacensis (?) Gatanzaro], die
18 februarii. Indicta tria sacra et tolidem coronse pro Ferdi-
nando secundo imperalore, fundatore defuncto collegii Laba-
censis [Laybach]. Item, tria sacra et 1res coronœ pro sere-
nissimo Manluano, fundatore defuncto collegii Garolopolitani
[Gharleville].
Mense aprili i638. 9 aprilis. Indicta tria sacra et totidem
coronaî pro domina Vincentia Carini, fundalrice defuncla
collegii Panormilani [Palerme].
Mense maio i038. H. Indicta duo sacra et tolidem rosa-
ria pro domino Ponlio Rocarl defuncto, qui legavit societati
summam pecuni^e notabilem pro fundatione domus proba-
tionis in Burgundia. Ilem, tria sacra et tria rosariapro do-
mina Clara Monlancgre, insigni benefactrice defuncla socie-
lalis.
Mense jxsnk 1638. Die 2. lodicta tria sacra et lotidem
corona? pro domina Ludovica de Médina, fundalrice defuncta
d .y Google
collegii Ponte Gueroni [Ponle vedra]. Ilcm, toUdem pro do-
mino Decano de LormenL, qui dedil socielalî quantum salis
esset ad fundationem unius collegii.
Même julio i638. 21 . Indicla duo sacra et totidem coronœ
pro Joanne Greloto, scholastico approbato, detuncto Burdi-
galaa 14.
Mense auguslo i638. 1 augusti. Indictuni unum sacrum
et una corona pro defunctis civibus Montis Regalis [Mon-
reate (Sicile) ou Mondovi], cl totidem pro vivis insignibus
benefacloribus collegii ejusdem loci.
Mense septembri i638. 17. Indicta duo sacra et totidem
coronae pro P. Joanne Goyçnecb, defuncto apud Biarritz in
obsequio vulneralorum el alias ^rotorum in exercitu domini
principis Condei, secunda die ejusdem mensis.
Mense ocloùri i63S. 6. Indicta tria sacra et totidem co-
ronœ pro domino Petro Sileno Vallego, fundatore collegii
Orucanensis [Orurensis, Oruro], in Peruvia.
Mense novembri 1638. 29. Indicta tria sacra et totidem
coronœ pro quadara matrona, quie donavit socielati quan-
tum satis esset ad lundationem majoris collegii. Totidem
pro quodam e nostris qui dédit pocietati quantum satis esset
ad fundationem unius collegii. Item 2 sacra et duae coronae
pro domino Joanne Baptisia Richard, insigni benefactore
defuncto collegii Petrochorensis. Item, totidem pro domino
Antonio Deyssenier, insigni benefaclore ejusdem collegii.
Mense januario 1639. 6. Indicta tria sacra et toLidem ro-
saria pro reverendissimo abbale Sancti Berlini defuncto, qui
dédit societali quantum satis esset ad fundationem unius
collegii. Item, duo sacra et duo rosaria pro illuslrissima do-
mina suprema Thesauraria Poloniae defuncta, quœ dédit
etiam societali quod satis esset ad fundationem unius colle-
gii. Tertium sacrum et tertium rosarium indicta sunt, ipsa
vivenie. Item, iiidicta duo sacra et duo rosaria pro fratre
nostro magistro Bartholom^eo Bunissel, defuncto Rupellse die
24decerabris1638.
d .y Google
Mense februario 1639. 28. Indicta sex sacra et totidem rosa-
ria pro domina Anna Sereventsqua; dura viveret,donavitsocie-
lali quantum satis essetad unius collegii fundationem. Item
unum l'osarium et una corona pro domina de Castille, insigni
benelaclrice defiincta societatis. Item, unum sacrum et una
corona pro domino de Sellarico [le commandeur de Sillery?]
insigni benefaclore. Item, unum sacrum et una corona pro
uno e noslris palribus ei cjus matre, insignibus benefaclo-
ribus.
Mcnsemarlio i639. i6. Indicta duo sacra et totidem ro-
saria pro P. Joanne Baplista Dupuy, defunclo Lemovicae 8
ejusdem mensis. — 28. Obiit in hoc collegio Xantonensi P.
Petrus Farnoux, quatuor vota professus, anno setatis circiter,
ul ct'cdebatur, 75 (id enim certo sciri non potuit); pro quo
indicla suni tria sacra et totidem corona;.
April i639. 2. Indicla duo sacra et totidem coronx pro
nobilissimo domino Paschasio de Bestemps et alio quodam,
insignibus benefactoribus provincial Campanile. Item, unum
sacrum et una corona pro quibusdam insignibus benefacto-
ribus collegii de Cousture (?). Item, unum sacrum el una
corona pro domino Wenceslao de Razonna, insigni benetac-
tore collegii Neopragensis [Prague]. — 3. Indicla duo sacra
et duœ coronœ pro P. Joanne Mauias, rectore collegii Ru-
pellensis, defunclo Fontenàii 29 martii ejusdem anni. — 8.
Indicta tria sacra et 1res coronx pro fundatoribus collegii
Aqucnsis [Aginensis?]. Item, unum pro domina Caîcilia Vivaldi
defuncla, insigni benefactrice dumus Genuensis. Totidem pro
quodam e nostris insigni benefactore domus Massiliensis.
Ilcm, duo pro domino Joanne Martinon de Sanimarsal de-
funcio, insigni beneractore collegii Tntellensis [Tulle]. Item
duo pro domino Joanne de Seurin defuncto, insigni benefac-
tore collegii Burdigalensis.
Mt'/ise maio i639. iS. Indicta duo sacra el duae coronae
pro P. Claudio Âpremont, defuncto Burdegalx 14 ejusdem
mensis.
d .y Google
Même junio i639. 19. Indicta tria sacra et totidem corona!
pro domino illustrissimo cancellario Polooia;, fundaiore de-
fuiicto collcgii Crosniensis [Krosno].
Mense juUo 1639. 7. Indîcla duo sacra et dam coronic
pro P. Ademaro Albertie, dcfunclo in collegio Burdegalensi
2 ejusdem mensis. — 19. DefuncLus esl in dorao professa
Burdegalensi P. Dionisius Lespaulard, pro quo indicla sunl
duo sacra et duie corona;.
Mense augusto i639. 15. Indiclum unum sacrum et una
corona pro paire Didaco de Sosa, assistente Hispaniie, de-
functo Romx quinto maii 1C39.
Mense seplembri 1639. ■19. Indicla tria sacra el 1res co-
rona; pro illuslrissiina domina Joanna Béatrice de Aragone,
fundalrice defuncta domus probaUonis Panormîtanit.
Meiise octobri 1639. 16. Indicla Iria sacra el 1res coron»
pro iino ex patribus socielalis qui legavit eidem socielali
quantumsatisesseladuniuscollegii rundationem. Item, unum
sacrum el una corona pro domino Bardin, insigni benefac-
tore coilegii Pictaviensis.
Même decembri 1639. Indicla xi sacra, 3 scilicel pro sanc-
tissirao domino papa, el 4 pro eminenlissimis cardinalibus
ejus nepotibus, et 2 pro eminentissimo ejus Traire cardinali,
el 2 pro excellentissimo principe urbis Roma! pm-feclo pro
benevolenlia el magnificenliaexhibita Romœergasocielalem
incelebrationem ceniesimi anni ejusdem societatis. Totidem
coronae.
Même januario 1640. 26 die. Indiclum esl unum sacrum
pro domino Martino Marlinez Dumux, insigni benefaclore
coilegii de Chuguilare [Ghuquisaca, Pérou],
Même martio 1640. Indicta sunl die 7" duo sacra et co-
ronae duEe pro Laureniio Palisse. Item alia duo sacra et duœ
corona; pro Jacobo Meslier novitio, defunclis Burdigale 2
ejusdem mensis. Indicla sunl die 10» duo sacra el coronae
duœ pro Pâtre Caesare" Francisco de Haraucourt, defuncLo
Parisiis 27 februarii. Die 31, indicla el alia duo sacra.
d .y Google
aliseque duse coronse pro domina Angella Fernandez, in-
signi bencfaclrice collcgii et novitiatus Avinionensis.
Mense aprili i6A0. Die 17», indicta sunt sacra duo et
duie coroniie pro P. Gabriele Bernage, defunclo in coUegio
Agincnsj, 12^ diccjusdem mensis.
Meuse Jimio i640. Die 3a, iiidicta sunl Iria sacra et co*
ronie totidem pro domino Alphonse Paxiz, deriincto (unda-
torc collegii Bayensis [Bahia ?]. Item, tria sacra et coronse
très pro uno e noslris patribus defunclo, benefaclore insigni
societatis. Die 29, duo sacra et coronœ du* pro P. Rai-
mondo de Striclis [des Elroicts], defunclo Rupellie die
27 ejusdem mensis.
Mense juîio i640. Die 26, indictum est unum sacrum
et corona una pro domino Rodriguez Saravia de Manso»
benefaclore defunclo collegii Madurensis. Item, Iria sacra et
lotidem corona? pro domino Alphonso Perrez liceniialo, fun-
daioie defunclo collegii Badayensis [Badajoz]. Item, sacrum
unum et corona una pro de Gaspard Laval defunclo, bene-
faclore insigni socielalis in provincia Flandro-Belgica. Ilem
sacra tria et coronaa 1res pro uno e nostris qui socielati dédit
quod satis esset ad fundalionem unius collegii in provincia
Flandro-Belgica.
Mense januaiio i64i. 13. Indicla 3 sacra et 3 coronœ
pro excellentissimo domino Francisco Spinel, fundatore de-
funclo collegii de Paula [Paola, Naples]. Item, unum sacrum
et una corona pro quodam nostro pâtre defunclo, confunda-
tore seminarii philosopliiae Romae 15 januarii 1641. Indicla
2 sacra et 2 coronae pro P. Ignatio Lantillac, defunclo 1 1
januarii Burdigalae 1641.
Febrmrio i641. 18. Indicta 3 sacra et 3 coronae pro
quatuor fratribus germanis de socieiale, fundatoribus vivis
collegii Mechliniensis [MalinesJ.
Martio. 10. Indicta 3 sacra et totidem coronae pro do-
mino Francisco de Snldrnar qui taïUum dedil in Mexiquana
provincia quantum sulficial pro fundatione collegii. Item
d .y Google
unum sacrum et corona una pro domino Ferdinando Pi-
quelmo et ejus uxore Antoinette Meodosa, magnîs bene-
factoribus collegii Guatimalae.
Aprili. 6. Indicta 6 sacra et lotidem coronae pro illus-
trissime domino Lupere[Lopez]de Arbisu,fundaioredefuncto
collegii Manreza el altiorum classium Saragostae [Sanigosse].
Item 3 sacra el lolidem coronae pro domino Colon ^ funda-
torc deluncto collegii de Roannes. Item 2 sacra et lotidem
coronae pro illuslrissimo et reverendissimo domino Sillery,
detuncto insigni benelaclore missionum in Canada. Item
i sacrum et \ corona pro eminentissimo domino cardinali
Richelieu. Item, indicla2 sacra et 2 coronae pro P. Louys L'Es-
cazes. Item, mense aprili indictum sacrum et corona uaa
pro domino Bardin. Item, unum sacrum et una corona pro
quadam domina quae noluit nominari, insigni benefactrice.
Item, indicta 3 sacra et très coronae pro domina Anna Nagel,
quae tantum dédit collegio Coloniensi ut sulficiat pro lun-
dutione collegii. Item, unum sacrum et una corona pro do-
mino Fabricio, insigni benefactore collegii Mechliniensis
[Matines].
Maio. 29. Indicta duo sacra et duo rosaria pro domino
Bulion, insigni benefactore. societatis nostrae in Francia.
Item, unum sacrum et unum rosarium pro domino Vinceniio
Rainier, detuncto, insigni benefactore coUegii Plaiscnsis{?).
Item, indictum unum sacrum et unum rosarium pro illus-
lrissimo et reverendissimo domino Joanne Baptista Coccmo
defuncto, insigni benefactore societatis Romae.
Junio, Julio. Indictum unum sacrum et unum rosarium
pro domino Augustino de La Cruce, insigni benefactore
Romae.
Augusio. 24 augusti. Indicta 3 sacra et 3 coronae pourles
illustrissimes dd. Marguerite de Grobbendonc encore vivante
et Barbe et Florence, décédées, fondatrices du collège de
1. Le frère du P. Coton.
d .y Google
Bruxelles. Item, eodem mense, indicta 6 sacra el 6 corooae
pro domino de Oguindo et uxore sua fundaloribus vivis et
defunctis collegii Sancti SebasUani in prorincia Castilliae.
Item 29 augusti, indicta 3 sacra et 3 coronae pro illustrissi-
ma domina de Nassau, abbadssa de Sancta Gruce defuncta,
benotactrice collegii Pictaviensis. Item, indicta 3 sacra et 3
coronae pro domino Michael Brisson, fundatore derunclo
collegii Fonlainensis. Item, indicta 2 sacra et 2 coronae pro
P. Ludovico L'Escazes, morluo Burdigalae. Item, indicla 2
sacra et 2 coronae pro P. Carolo Corneille, morluo ibidem.
Septembri. 10 septembri. Indicta 2 sacra et 2 coronae pro
Joanne Soudée, mortuo Burdigale 7 septembri. Item, 2 sacra
et 2 coronae pro P. Marco Chevrollier Aginae defuncto.
Oclobri. 10. Indicta 3 sacra et 3 rosaria pro generoso do-
mino SlephanoGcedeli, benefactore vivosocietatisnostrae qui
tantum donavit in Transylvania ut suifîciat pro fundatione
collegii. Item, indicta alla 3 sacra et très coronae pro domino
Alphonso Gredia, fundalore vivo collegii Syracusae in Sicilia.
Item 15 octobris, indicta 4 sacra et tolidem rosaria pro vivis
et mortuis incolis civitalis Cunes [Coni] fundaloribus collegii.
Item 2 sacra et 2 coronae pro marchionessa de Malaspina
defuncta, quo notabiliter juvif fundationem collegii. Item
unum sacrum et corona una pro comité Mombasin, insigni
benefactore ejusdem collegii.
Novembri. 21. Indicta 3 el 3 coronae pro fundaloribus vivis
et defunctis collegii Âncci (?) in regno Ghinensi. Item, unum
sacrum et rosarium unum pro domino Ariniego licentia
[to], benefactore domus probaLionis Sevilliensis.
Anno 164S. 26 februarii. Indicla 2 sacra et 2 rosaria pro
P. Paulo Roberl, mortuo Aginae 15 februarii.
16 martii. Indicta 2 sacra et 2 coronae pro P. Martiali
Lamy, defuncto Burdigalae.
Item, 10 maii. Indicla 3 sacra el3 coronae pro quadam il-
lustrissima domina quae tantum donavit societati ut sulficiat
pro fundatione collegii. Item, indictum unum sacrum el una
d .y Google
corona pro domino Pelro Valencie et uxore ejus Antoneta de
Gardillon defunctis, insignibus benefactoribus novitiatus Bur-
digalensis. Item, 16 maii, indicla 3 et 3 pro domino Ëusta-
chio de Lichtenstein, fundatore vivo collegii Oyan [Opan ? Op-
paviensis (Troppau)] in Boliemia.
Julio. 4. Indictum 1 sacrum et i corona pro domina comi*
tissa de Sancto Paulo detuncta, insigni benefactrice domus
professae Parisiis. — 19. Indicta 3 et 3 pro domino Siephano
Ërdelo detuncto, insigni benefactore ^ocielatis. Item 1 sa-
crum et i corona pro illusLrissimo domino comité de Mon-
basil, benefactore hujus collegii. Item, 24 julii, indicta 2 et
9 pro domino Alvarez de Loronsana, insigni benefactore do-
mus professae Mexicanae.
Auguslo. Indictum 1 sacrum et 1 corona 20 augusti pro
domino Petro Lamaz, benefactore collegii Sèviilienais. Item
indicta 3 sacra et 3 rosaria pro domino duce d'Espernon de-
functo, insigni benefactore collegii Xantonensis. Reliquiscol-
legiis provinciae 2 sacra et 2 coronae. Iiem, indicta 3 sacra et
3 coronae pro illuslrissimo domino Guilielmo marchioneBa-
densi, fundatore vivo collegii Badensi?. Item 3 et très pro
domino Petro Vatencie, et uxore ejus Antoinnette de Gardil-
lon, defunclis benefactoribus novitiatus Buidigalensis.
Scptembri. 4. Indicla 3 sacra et 3 coronae pio domino Ra-
pliaël de Garo et domina Jagliania, fundatoribus defunctis
collegii Salernensis. Item 2 et 2 pro domino IgnatJo Lopez
de Fonseca, eonfundatorevivo et defuncto [domus] stud[en-
tium] Granatensis.-llem \ sacrum et 1 corona pro domino
Petro Lamaz, benefactore collegii Sevilliensis. — 28. Indicta 3
sacra et 3 coronae pro régis cliristianissimi matre defuncta
Coloniae.
Octobri. 4. Indicta 2 sacra cl 2 coronae pro nostro fralre
Francisco, defuncto Rupellae 2 octobris. — 22. Indicta 3 et
3 pro domina comitissa de Sancto Paulo defuncta, insigni
benefacLiice domus professae Parisiis.
Decembri. 26. Indictum 1 sacrum et 1 corona pro defuncto
d .y Google
domino cardinale de Richelieu, mortuo Parisiis 4 decem-
biis 1642.
Anno 4643
Januario. 23. Indicla 3 sacra et 3 coronae pro domino
Francisco Govantcs, mortuo insigni benefactore collegii Li>
macensis in Peruvia. liera, indicta alia 3 sacra et totidem co-
ronae pro illustrissiniis matronis Margareta, Barbara et Flo-
rentiadeGrobendonckdefunctis,fundatricibus collegii Bruxel-
lensis. Item, 26 januarii, indicta 2 sacra et 2 coronae pro pa-
ire nosiro Ludovico Mercier, defuncto Rupellae 23 ejusdem.
Marlio. i5 martii. Indicta sex sacra et 6 coronae pro do-
mino Stephano Pinto Pimenlo, fundatore vivo et delunclo
collegii N. [Nichoulensis] in provincia Goensi. *
Aprili. 2. Indicta 3 sacra et 3 coronae pro domino Bartho-
lomaeo Lopez, fundatore vivo collegii Mezambricensis ^ apud
Indos Orientales. Item, indiclum 1 sacrum et corona pro P.
Alvaro Arias, assistente Hispaniae, mortuo Roraae 30 janua-
rii 4643. — Item 24 aprilis indicta 3 sacra et 3 coronae pro
eminentissimo domino cardinali duce de Richelieu mortuo,
qui praeler alia insignia bénéficia socielatt nostrae praestila,
tantum donavit quantum sufficiat pro aliquo coUegio magno '
fundando. Item, 24 ejusdem mensis aprilis, indicla 3 et
3 pro illuslrissimo domino Dancîerlorl, insigni benefactore
collegii Bisontini [Besançon]. Item 2 alia sacra et 2 coronae
pro illustrissiino domino de Villemonte, insigni benefactore
collegioruin Pictaviensis e( RupcUensis, in quibus collegtis
singuti paires dicenl 3 sacra el fratres 3 coronas.
Maio. 18 maii. Indicla 3 sacra et 3 coronae pro excellen-
tissimo domino de Noyers [Sublet de Noyers] qui, praeter
alia insignia bénéficia societati praestila, tantum donavit
quantum sufficiat pro coilegio aliquo fundando.
Junio. \ junii. Indicla 2 sacra et 2 coronae pro domino
t. Je trouve r Collegium Chauleusc (Chaul) dans la province de Goa.
2. MoBsambiquensis (?), Mozambique, qui avait un collège.
.y Google
Jaime Prigmiscia defunclo, insigni benefaclore collcgii Pam-
pelonensis. Item, eodem die indicla 9 sacra et totidem coro-
nae pro anima christianissimi régis Ludovici 13 Franciae,
deluncli ii maii 1643. Sur celles que notre révérend père
général en ordonnera.
Augusto. 19. Indicta 24 sacra et totidem coronae pro
christianissimo rege Franciae et Navarrae Ludovico 13 qui,
praet«r alia maxima benellcia socielati praesMia, fundavil
collegia, Palense, Rupellense.
Septembri. 7. Indicta 3 sacra et 3 coronae pro uno de
nostris palribus defunclo, insigni benefaclore collegïi Paner-
mitani. Ilem 2 sacra et 2 coronae pro reverendissimo et lllus-
tiissimo domino archepiscopo Arelatensi mortuo, ^ insigni
benefaclore domus professae Parisiis. '
Octobri. 15. Indicta 2 sacia et 9 coronae pro anima fra-
tris noslri Pétri Pecaudeau Peirochorae.
Decembri. 5. Indicta 3 sacra et 3 coronae pro uno de nos-
tris palribus confundatore vivo et mortuo duarum tundalio-
num in Flandro-Belgica.
Anno 1644
Januario. Indicta 2 sacra et 2 coronae pro P. Joanne
Priore [Prieur], mortuo Rupellae 16 januarii 1644.
Feùruario. \ . Indicla 2 sacra et 2 coronae pro illuslrissimo
et reverendissimo Joanne Jauberto, archepiscopo Arelatensi,
insigni henefactorc domus prolessae Burdigalae. Item, indicla
3 sacra et 3 coronae pro domina Ida de Gouda, conlunda-
(rice viva et mortua dnorum locorum in provinria Flandro-
Belgica. Item S sacra et 3 coronae pro domina Anloinetta
Gtatina mortua, insigni benefaclrice collegii Romani. Item
1 sacrum et 1 corona pro domino Manntio Baron, insigni
benefaclore provinciae Rhenanae.
). Jean Joubert do Barraull et Blaignac, AécMé le 30 juHlet )6i3.
2. Je crois c|u'il mourut à Paris, el (jue ce n'est pas ta maison professe
à Paris. {Voir infra, février.)
d .y Google
Marlio. 10 marlii. Indictum A sacrum et \ corona pro
domiiiis consiliariis régis, qui conflrmarunt régis defuDcti
exemptiotiem ratione relributionis. — 18. Indicta 12 sacra et
totidem coronae praeler illa sacra jam ante indicta pro chris-
tianissimo rege Ludovico 13, fundatore defuncto coilegii
d'Aix [Aquensis] missionum regalium, insigni benefactore
domus professae Tholosae et collegiorum Lugduoensis, Aure-
lianensis, Piclaviensis, Lcmovicensis, Albiensis et aliorum
locorum.
Aprili. 16 aprilis. Indicta 2 sacra et 2 coronae pro P.
Francisco Tatoii, defuncto Burdigalae 12 aprilîs. Item,
21 aprilis, indicta 3 sacra et 3 coronœ pro domioo Gaspar
de Noves mortuo, insigni benefactore proviociae Mexicanae.
Item, indicta 2 sacra et 2 coronsc pro fratre nostro Joseph
Pestre, defuncto in novitiatu Burdigalensis 16 aprilis.
Mdio. 21. Indicta 2 sacra et 2 corona! pro fratre nostro
Everadi, defuncto Piclavii 8 maii. Item, indicta 2 sacra et
2 coronas pro P. Joseph Gofreteau, defuncto Burdigalie
18 maii. Item, 1 sacrum et 1 corona pro P. Joanne ËzqueiTa,
benefactore provinciae Philippinaî.
Junio. 16. Indicta 3 sacra et 3 coronx pro pâtre quodam,
qui tantum dédit quantum sulficiat collegio fundando.
Julio. 17. Indicta 3 sacra et 3 coronaj pro domino
Alphonso Gredia defuncto, fundatore coilegii Siracusani. —
20. Indicta 2 sacra et 2 coronx pro P. Joanne Rey, defuncto
Aginœ 24 ejusdem.
Augusto, septembri. 7. Indicta 3 sacra et 3 coronae pro
illuslrissimo domino archlepiscopo Gameracensi defuncto,
fundatore coilegii Cameracensis. Item 3 sacra et 3 coronîE
proeodem quia donavit aliis diversis nosins collegiis lantum
ut suffîceret pro bona fundalione unius coilegii. Item 3 sacra
et 3 coron«i pro magistratu Airensi [Aire, Pas-de-Calais],
insigni benelactore coilegii ibidem.
Octobri. 5. Indicia 2 sacra et 2 coron;c pro P. Joanne
Damiup, moriuo Pâli 21 scptembris. Item, eodem dieïodic-
d .y Google
— 397 —
lum 1 sacrum cli corona pro domina Feliciana Staniskie,
benelacli'ice mortua in Boliëmia. Item, indictum uniim
sacmm et una corona pro domino Francisco Brisen, bene-
t'actore collegii Arenaldensis. [Aldenardensis (?), Audenarde.]
Novembri. i. Indicta 3sacrael3coi'onn'pro regeFranci.i'
et niatre ejus insignibusbenefactoribus collegii Lugdunensis.
— 18. fndictaSsacraetâcorona! pro P. Joanne Francisco de
Marin, morluo ^ octobris.
Decembri. 23 decembris. Indicta 3 sacra et 3coronae pro
serenissimo principe Carolo Ferdinando, fralre régis Polo-
niœ, fundatore domus professœ Vilnue, insigni benefactore
societatis.
Anno 1645
Januario. 20. Indicta 2 sacra et 2 coron* pro P. Joanne
Tours, defuncto Burdigalae 16 januarii. Item 3 sacra et 3 co-
ronse pro magislralu Namurcensi tanquam fundatore.
Februario. 4 februarii. Indicta 2 sacra et 2 coronae pro
defuncto Petro Mandat, novitio societatis, Burdigalae.
Martin. 4 mariii. Indicla 3 sacra et 3 coronae pro illustris-
sime domino Luca Kolkioanski, fundatore collegii Picresla-
viensis (?) in Polonia. Item, indicta 3 sacra et 3 coronie pro
domina Ludovica de Médina, fundatrice novitiatus Sevillensis.
Item 16 ejusdem indicta 3 sacra et 3 corooœ pro uno ex
patribus oostris fundatore in provincia Romana.
Aprili. 14 apriiis. Indicta 2 sacra et 2 coronœ pro
domino Priore [le Prieur] de Gourgues, mortuo in novitiatii
6 apriiis. — 26 apriiis. Indicta 3 sacra et 3 coronae pro emi-
nentissimo domino cardinale de La Rochefoucaut, qui plus
donavitsocietati quam pro unius collegii fundationesulficiat.
Item 3 sacra et 3 coronie pro D. Clémente de Fontes, fun-
datore defuncto collegii provinciae Peruanae. Item, indicta
2 sacra et 2 coronœ pro P. Gerardo Mairaburg, confunda-
tore collegii Nancyani. Item, indicta 3 sacra et 3 coronœ pro
uno ex patribus qui tantum societati dedil ut sufficial pro
. fundatione unius collegii. Item. 3 sacra cl 3 corona: pro
d .y Google
malronis de Haulappels, quœ lantum dedere soctetati quan-
tum sulficiat pro fundatione collegii in pi-ovinciaFlandro-
fielgica. Item 2 sacra et % coronœ pro P. Joanne Desbœufs,
defunclo Burdigale 23 aprilis.
ifai0.15.Iiidicla3saci'a et 3 coroniB prouno insignibene-
factore missionis Hibernise. Item 2 sacra et 2 coronae pro P. '
Anthonio Roslel, derunclo Lemovicae.
Augusto. 3 augusti. Indictum unum sacrumetunacoroaa
pro domino Joanne Pimenta, defunclo insigni benefactore
provinciae Japonensis. 6 augusti. Indicta 3 sacra et 3 coronae
pro domina marquisa de Falzes defuacta, insigni benelac-
tricecollegiorum Pampelonensis etJuliensis. > — 14 augusti.
Indictum unum sacrum et una corona pro une de nostris
insigni benefactore novitiatus paternae [Palerme] (?).
Octobri. i4 octobris. Indicta2 sacra et 2 coronae pro cbris-
lianissimo rege et regina Frauciae benefacloribus parvi collegii
Lugdunensis.
Novembri. 13. Indicla 3 sacra et 3 coronae pro duobus de
nostris patribus fundaloribus coHegii Iprensis.
Decembri. 20 decembri. Indictum unum sacrum et una
corona pro domina Calherina Fonsequa [Fonseca] defuncla,
confundalrice seminarii collegii Granatensis.
Anno 1646
20 januarii. Indictum unum sacrum et una corona pro
P. Gualtero Mondbrod [Mundbrod], assistente Gcrmaniae,
defunclo Romac 28 novembris 1645. iLem, indicla 3 sacra
el 3 coronae pro domino Noyer, singulari prolectore socie-
tatis, qui lantum dedii ut sufficiat pro fundalione collegii.
Febrmrio. Item 20 februarii, indicta 3 sacra et 3 coronae pro
domino Ferdinando de Servanalde, fundatore vivo collegii
de Veracruz in Mexica. Item 2 sacra el 2 coronae pro
uno de nostris insigni benefaclore collegii Corduani
[Cordova, au Paraguay], in Paraguy [Paraquarîn]. Item
t. Juli, résidence au Pérou (?).
d .y Google
unum sacrum et uiia corona pro domiDO Salvatore, iosigni
beneFacLore collegii Agniensis (?). Item, indicta 2 sacra
el 2 coronae pro P. Isaac L'Amoureux, defuncto Tulcllae
2 februarii.
Aprili. 20. Indicia 6 sacra et 6 coronae pro excellenlis-
simo domino Palatine de Ungaria qui tantum societali dédit
ut sufficiat pro magno collegio fundando. Ilem, indicta 3
sacra et 3 coronae pro illustrissimo domino Ludovico de
Jatiova fundatoi'e, defimcLo collegii Poilo {?).
Julio. 30. Indicta 2 sacra et 2 coronae pro P. Audeberto,
defuncto Pâli.
Augusto. 6. Indicta 2 sacra et 9 coronae pro P. Joanne
Renaudie [de La Renaudie], defuncto. Item i sacrum et
i corona pro uno de nosLris patribus benefactore. Item, pro
uno de nostris patribus 3 sacra et 3 coronae qui tantum
dedil ut sulficiat pro lundaiione collegii. Item, unum sacrum
et una corona pro alio paire societalis benefactore collegii
Bilban [Bilbaensis, Bilbao].
Octobri. 6. Indictum i sacrum et 1 corona pro nugustis-
sima impératrice Maria defuncta. Item 1 sacrum el i corona
pro uno de patribus nostris benelactore collegii Cremo-
nensis. Item \ sacrum et 1 corona pro reverendissimo prae-
posito eccle^iae Gavensis, benelactore collegii Clagenfortensis
[Clagenfurlensis, Clagenfurlh]. Item 3 missae et 3 coronae
pro domina LiviaDonata, quae tantum deditnovitiatuiRomae
ut sufficial pro fundatione collegii. — 27. Indicta ■â sacra et
2 coronae pro dominis Lugdunensibus benefactoribus
collegii ibidem. Item 2 sacra et 2 coronae pro noslro fratre
Lamote, detunclo Burdigalae 23 ejusdem augusti. Item
3 sacra et 3 coronae pro reverendissimo episcopo Augustano
[Augsbourg], defuncto insigni benelactore societatis. Ilem
3 sacra et 3 coronae pro tribus de nostris patribus defunctis
qui tantum donarunt societati ut sufficiat pro magno colle-
gio fundando. Hem 1 sacrum et 1 corona pro domino Louys
Guinoneo. benefactore provinciae Paraquensis [Paraguay].
d .y Google
— 400 —
Item i sacrum et 1 corona pro serenissirao principe cardi-
nali Gasimiro.
Novembri, decembri. 4 decembris. Indicta 2 sacra et 2
coronae pro P. Joanne Bachelterie, décédé à Fonlenay 24
novembri s.
Anno 1647
Janmrio, februario. 7. Iridictum \ sacrum et corona
pro D. abbati Marchen *, benefactore collegii Duacensis.
Mariio. 21. Indicta 6 sacra et 6 coronae pro illusirissimo
principe Condé, suramo fautore et protectore socielalis qui
plus donavit quam si fundasset aliquod collegium. Item, in-
dicta 3 sacra et 3 coronae pro quadam domina defuncla,
confundalrice duarum aedium io Flandro-Belgica. Item, in
eodem mense martio indicta 3 sacra et 3 coronae pro do-
mino Duvilet, fundatore novitiatus Parisiensis. Item, indicta
3 sacra et 3 coronae pro domino quodam, fundatore domus
nostrae in Anglia.
Aprili. i% Item indicta 3 sacra et 3 coronas pro fun-
daloribus collegii Baricensi [Bar] in Polonia. Item 3 sacra et
3 coronae pro iundatore unius collegii in provincia Flandro-
Belgica. Item 3 sacra et 3 coronae pro uno de oostris de-
tunclo qui tantum dédit quanlum sufficiat collegio aliquo
fundando.
Maio. 11. Indicta 6 sacra et 6 coronae pro dominis
status Gameracensis qui tantum dederunt ut sulficial colle-
gio fundando. Item 2 sacra el 2 coronae pro Joanne Bergeon,
mortuo Pâli 16 maii. — 26. 2 sacra el 2 coronae pro uno de
nostris patribus insigni benefactore novitiatus Tolosae. Item
2 sacra et 2 coronae pro P. Stephano BylH.
Junio. 24. Indicla 3 sacra el 3 coi-onae pro illustrissimo
episcopo de Meden (?)qui tantum dédit ul sufficiat pro funda-
lione collegii. Item 3 sacra et 3 coronae pro illustrissima
comilissa de Kildagia deluncla, quae tantum dédit socielati
i. L'ahbâ de Marcliienues, bienfaiteur du colU'(,'i' de Douay.
d .y Google
ut sulficiat pro fundatione cotlegii. Ilem i sacrum el i co-
rona pro nobitissima domioa de Cornier defuncla, benefac-
Irice domus professas Burdigalae.
Julb, 26. Indictum i sacrum et i corona pro uno de
noslris benefactore collegii Medinensis [Metimncnsis, Médina
del Campo] in provincia Casiilliae. Ilem 3 sacra et 3 coro-
nae pro uno de noslris palribus fundatore collegii in pro-
vincia Polonica.
Augusio. 3. Indiclum i sacrum et 1 corona pro domino
Francisco Selingardo el ejus uxore bencmerilis collegii Mo-
denac. Item 13 ejusdem raensis indicla S sacra et 3 coro-
nae pro illustrissiraa domina Francisca Pinelli quae lanlum
legavit coilegio Palerna [Païenne], ut sufficiat pro funda-
tione. Ilem 3 sacra et S coronae pro uno de noslris fralribus
et maire ejus fundaloribus collegii in Nova Francia.
Sepicmbri. i 4. Indicta 2 sacra et 2 coronae pro P. Jacobo
Colhereau, rectore novitialus Burdigalae, derunclo 12 sepiem-
bris. Item 2 sacra et 2 coronae pro P. Anlonio du Dès, dc-
(unclo Angolismae 9 ejusdem. Item 2 sacra et 2 coronae pro
fratre nostro Palmier, moriuo Fonteiiay26sepLembris. Item
3 sacra et 3 coronae pro reverendtssimo paire Bartholomaeo
Jacquinotio [Jacqiiinot], assistenle provinciarum Franciae,
moriuo Romae i augusti. Item \ sacrum et i corona pro
eodem tanquam provinciali.
Octobri. 10. Indicta 3 sacra et 3 coronae pro illuslrissimo
domino Palalino de Culmae, fundatore collegii Grandensis
[Grandentinensis, Crudziandz] in Potonia. Item 1, sacrum et
1 corona pro domino Sigismondo Rogiski, benefactore col-
legii Grodney [Grodno, en Lithuanie]. Item \ sacrum et 1
corona pro domino Thoma Kamiowski, benefactore Pultona-
censis [Pullovacensis, Pultowsk, Pullusk] collegii. Ilem \
sacrum ell corona pro domina Dauria de Pranig, benefac-
trice collegii Luzemb [Luxembourg (?)]. Item 23 ejusdem in-
dicta 3 sacra et 3 coronae pro uno ex noslris palribus de-
functo insigni bcnefaclore collegii Neapolitani. Item 2 el
d .y Google
s pro noslro fratre Jacobo Bouchîer, inoriuo Angolismae
26 octobris. Ilem i sacrum et 1 corona pro una benefactrice
ignota. Ilem 1 sacrum et 1 corona pro domina de Sevin,
fundatrice raissionis perpeluae in collegio Aginensi. Item
i sacrum et -i corona pro domino Carolo de Pandi, benefac-
tore collegii Santaderensis[Santanderensis, Santander].
Novembri. 7. Indicta ^ sacra et 2 coronae pro domino
Ludovico de L'Espine, insigni beneractore collegii Carlhagi-
nensis [Carthagène]. Item 15 ejusdem indicla 2 sacra et 2
coronae pro noslro fratre Gollardeau, morLuo Pâli 9 ejusdem.
Decembri. — 13. Indictum et sacrum et 1 coronae pro
uno de patribus nostris benefactore defuncto collegii Gênes.
Anno 1648
Jarmarii, febrmriL — 7 februarii. Indicta 3 sacra et 3 co-
ronae pro domino doctore Didaeo Meteneiio fundatore collegii
Sancti Ignatii Mechliniœ [Maiines].Iteml9. Indicta 3 et 3 pro
uno de nostris qui tantum dédit ut sufficiat pro fundatione
collegii. Item 26. Indicta 2 et 2 pro domina Maria Lomdun,
confundatrice collegii Queretarensis [Queretaro]. Ilem 2 et 2
pro domina Magdalena et Victoria de Nattelslein sororibus
defunctis, bencfactricibus collegii Luxemburg.
Martio. — 4. Indicta 6 sacra et 6 coronae pro uno de nos-
tris patribus vivo et defuncto qui tantum dédit ut sufficiat
pro fundatione collegii. Item IS ejusdem indicta 2 et 2 pro
nostro fratre Jacobo Maillet, defuncto Pctrochorœ IG martii.
Aprili. — 27. Indicta 2 sacra et 2 coronaî pro nostro fra-
tre Pelro Guillet, defuncto Lemovicas 13 aprilis.
Junio. — 10 junii. Indictum 3 sacra et 3 coronae pro illus-
trissimo domino barone Gasparo Grain, defuncto,qui tantum
testamento reliquiletdonavit societali ut sufficiat pro funda-
tione magni collegii. Item 1 et 1 pro domino Servantons,
sacerdote defuncto, insigni benefactore collegii Mauriacensîs.
Ilem 17 junii. Indictum 1 sacrum et 1 corona pro domino
Mailhen, magno benefactore collegii Leodiensis [Liège].
Maio. — 7 niaii. Indictum 1 sacrum el 1 corona pro do-
d .y Google
miiiyJosephoGerdan benel'aclorc defuncto collegii Geninden-
sis [Girone]. 9 niaii. Indicla 2 sacra cl 2 corona! pro anima
P. Pelri Gadiol, defuncto EngolismiB 5 maii.
Julio. — 1 juiii. Indicta 3 sacra et 3 coronae pro domina
Mai^arita Mavissal, quœ tantum donavït^ut sufficiat fundando
coUegio in Gallo belgico. 17 julii. Indicta 3 sacra et 3 co-
ronœ pro illustrissimis principibus de Rocheflorie, fundato-
ribus domus probalionis patrum tertii anni. Ilem 3 et 3 pro
uno ex palribus vivis qui tantum dédit socictati ut sutTiciat
pro fundalione collegii.
Augusto. — 12. IndicUi 3 sacra et 3 coronœ pro uno de
nostris insigni benefactore collegii Siracusani. 15. Indicla 2 et
2 pro fratre nostro Joanne Kayer, defuncto Angolisma;. 16.
Indictum 1 sacrum et 1 coronœ pro rege Poloniœ Vadislao,
defuncto benefactore societatis.
Septembri. — 13. Indicla 3 et 3 pro iiluslrissimo domino
Palatino de Culmc, fundatore defuncio collegii Grodcntiuensi
[Grodno] in Polonia2. 23. Indicta 3 et 3 pro domino Nicolao
Justiniano, fundatore collegii Guatcmalensis [Guatemala] in
Mexiqua.
Octobrù — 15. Indicta 3 sacra et 3 coronae pro uno de nos-
tris fundatore vivo collegii Sancli Josephi Neapolis.
Novcmbri. — 25. Indicta 3 sacra et 3 corona? pro serenis-
simoi-ege Porlugaliae, insigni benefactore collegii de Scabitan
[Sanlarem] et donio professa Villa-Viczoœ [Villa- Viçoza].
Anno 1649
7 janmrii. — Indicla 3 sacra et coron* pro tribus de nostris
insignibus benefactoribus provinciœ Flaudrobelgicœ. Item 1
sacrum et 1 corona pro P. Antonio Mascarenhas, defuncto
Lisibonfe assistente societatis. Item 21 januarti indicta 2 sacra
et 2 coronae pro uno fralre societatis nostra; insigni benefac-
tore provinciœ Peruanae. Item 28 januarii indicta 3 et 3 pro
uno de nostris patribus defuncto fundatore novitiatus Bolo-
gnœ. Item 3 et 3 pro domino Araos Lazaroga, fundatore vivo
collegii [Dognatensis, Onnatensis, Onatc, province de Caslille].
d .y Google
— 404 -
Februario-Martio. — 17 marlii. Indicla 2 sacra et 2 coronae
pro domina Fraiicisca Soza, insigni benefactrice proviiiciîe
Peruanœ. Item 3 el 3 pro uno de noslris palribus qui tantum
donavit socieiali ul sulflciat pro fiindatione collegii.Itcm 3 sa-
cra et 3 corona; pro alio paire defunclo qui lanlum ctiam
dédit ul sufficiat pro fundalioiie collegii. Ucm 2 et 2 pro do-
mino Blasio Moreno, insigni bencfaclore societatis.
Aprili. — 15 aprilis. Indiclum i sacrum el i corona pro
domino Francisco Trono, benefaclore collegii Novariensis.
Item 3 et 3 pro iJluslrissimo episcopo Banibergensi, fundalore
Academiœ ibidem donaUe societati.
Même maio. — 9 maii. Indicla 2 sacra et 2 corona; pro
domino Sebasliano Camerleiter (?) insigni bencfaclore pro-
vinciœ Germania}. Item i sacrum eli corona pro Paire Joanne
de Mallos, assislente societalis inorluo Lisibona; '. Item 3 el
3 pro domino Hicronymo Ilibera, insigni benefactore collegii
Seccani (?) Item 13 maii indicta G sacra et 6 coronœ pro vivis
et defunclis de familia Skievcriana, quas lantum societati do-
navit ut sufficiat pro coUegio magno fundando.
Meuse junio. — 13 junii. Indicla unum rosariura 1 sacrum
pro uno e palribus nostris defunclo benefaclore collegii Bono-
niensis. Totidcm pro uno etiam paire nostro benefaclore col-
legii Conimbricensis [Coïmbre], Item julii 22 1649, pro de-
funclo H. P. Vincenlo Carafa, p. n. generali qui obiil 8 junii,
4 rosaria et sacra. Item 21 junii, indiclum sacrum unum et
una corona pro domino Jacobo Grandy, benefactore collegii
de Siracusa.
Meuse Julio. — Item 22 julii unum sacrum et una corona
proD. abbaledeClèvcs(?)Uem 23 julii, unum sacrum el unum
rosarium indicla pro domina principissa de Monlmaran (?), fun-
dalrice rcsidenliae de Porla. Item loiidem pro pâtre e noslris
benefactore collegii de Jarinc [Javarinensis collegii, Raab].
Item 23 julii eliam 3 sacra et 3 rosaria indicta pro d.
1. U y mourut le 7 août 1648.
d .y Google
Corneilo, insigni bencfaclore provinciae Flandrobelgicœ.
Mcnse septembri. — Indictum i bacrum pro d. Jacobo Bar-
rante'?, confundatoro collegii Qucrelaro defuiiclo. Iletn i pro
domina Francisca Manrica, benefactrice collegii de Madrid.
Item 3 sacra pro domina Elizabetha Ferez de Figueroa, insi-
gni benefactrice collegii saiicti Xavcrii Neapolilani. Totidcm
pro domino Nicolao Cid, defunclo fundatore collegii de Na-
varre (?)
Mense octobri. — Indictum l's oclobris triplex sacrum et
rosarium pro domino pâtre Antonio Sammarlin et domina
Catharina Simone, fundatoribus vivis collegii de Martin in
Majorqua '. Item sacrum unum et rosarium pro domina Sfor-
lia Compagnono benefacirice collegii de Manatre ('?) dcfuncta.
Item totidcm pro dominis consulibus Ludguncnsibus, funda-
toribus vivis classis grammalicae et rheloricaa in novo collc-
gio urbis ejusdem. Item 3 sacra et 3 rosaria pro domina du-
chssa Sasalella (?) defunciaquae dedil collegio Ferraricnsi qiia!
sufijccrent ad (undandum collcginni.
Mense novembri. — Indicla 2 sacra et lotidem rosaria pro
Rcmondo Minvielle, qui obiil Burdigatie 28 octobris 1049,
Item tolidem pro Claudio Ganot, qui obiil Petracoria; 29 oclo-
bris ejusdem anni. Item pro pâtre ClaudioGadevilo, qui obiit
Fonlena 19novembnsi; tolidem simiUter proJoanncLcfebvre
qui obiit ibidem 24 ejusdem mensis. Totidem pro anima P.
Nicolai Daron, qui obiit Rupellœ 22 decembris 4649.
Anko 1650
Meiue janmrio. — Indicta 3 sacrificia et totidem rosaria
pm excellentissimo domino MirzaGuIcarnensi, l'undalore vivo
collegii d'Agva. Tolidem sacra et rosaria pro eodcm qui dédit
sufficienter ad ftindalionem allerius collegii. Indicta Iria sacra
e( totidem rosaria pro anima Guillehni Colonge, qui obiit Bur-
digalBB 15 januarii. Indicla 20 ejusdem mensis 3 sacra et lo-
tidem rosaria |)ro illustrissima Maiia Maximiliana, defuncta
\. C<dlegium S. Martini Majoricense (ilc Majorque),
d .y Google
fundatricc novœ.... Totidcm pro illuslrissimo domino Joanne
Godcfroy d(! Graveiiegg, qui dédit in Germania superiorî
plus quani suffîciat ad fundalionem coUegii.
Indicla 23 februari 1650 scx sjicra et totidem rosaria pro
uno c fratribus nosiris qui dedil societati quantum sufficiat
ad fundanda duo collegia. Item 3 sacra cl 3 rosaria pro fratre
nostro Francisco Barbosa qui dedil quod necesse egset ad fun-
dandum unum collegium. Item 2 sacra et 2 rosaria pro fratre
nostro Antonio Celcs, defuncto S. Macharii [Saint-Macitire]
27februari 1650. Indicla 17martii1650sacrumunum et ro-
sariuni unum pro unocpatiibusnostris defuncto bcnefactore
collogii Beneventi. Totidem pro domina quadam benefaclrice
provinciœ Anglicanjp. Ilem 3 sacra et totidem rosaria pro uno
e patribus cognatis suis vita functis, conlundatoribus unius
collegiiprovinciœPeruaiia'. Item duo sacra 20 februarii 1650
et duo rosaria pro domina Calharina Quaîizen ('?), defuncla in-
signi benefaclrice colipgii Gand. Ilem eodem die unum sa-
crum et unum rosarium pro domina Luililia de Landispe {?),
dcfuncta benefaclrice provincia; Flandro-Belgicse.
Indicta 2 sacra et totidem rosaria pro fratre nostro Joanne
Sannemoy, defuncto Burdigalaî 15 martii 1650. Totidem pro
pâtre Francisco Ducbesne, defuncto ibidem 21 martii ejus-
dem anni. Indicla 2 sacra et totidem rosaria pro domino
Caroio Ilozinger defuncto bcnefactore coliegii Passava [Pas-
saw] et domina Calharina Ludininge, benefaclrice coliegii
Viennensis.
Indicta 2 sacra et totidem rosaria pro anima P. Leonardi
Alemay, defuncti Burdigalœ 7 aprilis 1650. Totidem pro
P. Joanne Sabatery, defuncto Engolismœ undecimo aprilis
ejusdem anni.
Indicta sacrum unum et unum rosarium pro anima unius
f nostris fralribus bcnefactoris novitiatusNeapolilani maii X
1650. Item totidem pro anima domini Bardii, bcncfactoris
coliegii Pictaviensis maii 15 1650.
Indicla tria sacra et lolidein rosaria pro anima domini
d .y Google
Lucœ de Castro, fundatoris collegii Cavitensis in insulis Phili-
pinensibiis 20 maii 1650.
Primo julii 1650 indictum sacrum unum et rosarium pra
anima domini de Dien, benefacloris collegii Avenionensis.
Eodem die idem pro uno pâtre e nostris benefactore collegii
Mantuani. Eodem die idem pro anima P. Pelri de Mendoza
qui fuit assistens societalis. Eodem die 3» sacra et tolidem
rosaria pro domina Francisca de Medrano insigni benefac-
trice collegii Cugutsx [Chuquisaca].
4 septembris 1650 indictum sacrum unum et rosarium
unum pro domina Schnabitcs, benefactrice provincise Rheni
inrerioris.
Octobris 4 1650. Tria sacra et totidem rosaria sunt indicta
pro anima domini Nicolai Daniloviich, quaestoris œrarii
Poloniie, insignis benefacloris. Totidem pro vîta functo
5 novembris sequentis. Item sacrum et unum rosarium
pro anima fratris Coupry sartoris Lemovicis. 12 octobris.
Indicta duo sacra et totidem rosaria pro anima patris
Jacobi Beaufez, defuncti Petrachorœ 3 octobris.
2 novembris. Indicta 3 sacra et totidem rosai'ia pro illus-
trissimo aliquo domino insigni benefactore provincias Siculae.
2 decembris. Indictum sacrum et rosarium pro domino
Guiltelmo Euens, defuncto benefactore provincise Angticanae.
Tolidem pro domino archiepiscopo Goloniensi, benefactore
insigni societalis. Tria rosaria et tria sacra pro domino Mar-
chione et ejus uxore, defunclis fundatoribus collegii de Que-
bels [Québec] in Nova Francia. Indicla 26 decembris duo
sacra et duo rosaria pro Vitale Poyague, defuncto Pelro-
cone, 16 decembris.
1651
Indicta 2 sacra, 9 februarii 1651, pro anima P. Joannis
Bordenave, Pictavii defuncti. Indicta, 13 februarii, 3 sacra
pro anima domini episcopi de Jaura, fundatoris collegii So-
proniensis [Œdenburg]. Totidem indicta, 11 martii ejusdem
anni, pro domino Alaude Lzolay et ejus domina uxore, confun-
d .y Google
daloribiis collegii ? . Indicta 5 sacra cl totidem rosa-
ria, 2 augustijpro anima R. P. Francise! Piccoloinini, gencralis
societatis, qui obiit Romu; 17 junii -1651. [ndicla 3 sacra,
i2 augusti, et to(idein rosaria pro illustrissinio aixliiopiscopo
Slrigoniensijuiidalore vivo collegii Trcnchinicnsis[Treiitschin,
Hongrie]. Item sacrum unum et rosarium uuum pro anima
domini Adamcz Ugczl, benelkctorc collegii in Etoheinia.
Indicla, 20 augusti, 3 rosaria et 3 sacra pro illustrissiina
comitissa Luce Otilia de CollownUli, defunela fundatrice
collegii de Glaast (Glatz]. Item aliud sacrum et rosarium pro
eadeni insigni Itenefactrice provinciarum Bohcmia! et Angli-
cae. 19 augusti -1651. Indictus liymnus Vcm Creator in fine
lilaniarum usque ad creatum R. P. generalem. 30 augusti
4651. Indicta 3 sacra et 3 rosaria pro illustrissimo episcopo
d'Osca [Huesca], fundatore collegii Gradensis [Graus, Ara-
gon]. Item 2 sacra et 2 rosaria pro domina Antonefa
d'Avrieta, defuncta insigni benefactrice collegii Panormitanr.
Totidem pro domino Petro Ludovico Cavacalta et ejus uxore,
insigni benefactrice societatis in Aragonia. Item 17 seplem-
bri 165-1. 3 sacra et 3 rosaria pro domina Eleonora Alva-
rado de Aquila ({ua- tantum reliquit collegio Bruxellensi
quantum opus est ad t'undandum collegium. Item sacrum i et
rosarium 1 pro quadam familia benelactricc collegii Lova-
niensis. Item 2 sacra et 2 rosaria pro domino Dominico de
Azatii, insigni bonet'actore collegii de Potos [Potosi, Pérou].
Item 2 sacra et 2 rosaria pro anima Joaimis Ilouchenel,
defuncto Lemovicîfi 22 seplcmbris 1051. Item 2 sacra et
2 rosaria pro anima patris Joannis La lUiede, dcfuncli Hur-
digala> 24 septcmbris 1051. Item 2 sacra pro anima patris
Stephani du Noyer, defuncti Pîclavii anno 1657.
1058
Indicta duo sacra pro anima P. Joamie Rigole, defuncti
Kngotisma; 4 januarii ejusdem anni. Tutidein pro anima
patris i-Egidii Barrilleau, defuncti Burdegala; 18 januarii
ejusdem anni. Totidem pro anima mag(istri) Guy Charon,
d .y Google
— 409 —
defuncli Fontenay 16 februarii IfiSS. Item duo sacra pro
anima (P.) Bfîrlraiidi Cliaiiintjton saci'rdolis, defuncli Pâli scu
Orlhez a soptembris 1658. Tolidem pro anima (P.) Joan-
nis I*crier, sacnrdotis defuncti Aginna; 27 septemliris 1058.
Totidcra pro anima P. Nicolal Dussaull. Item 2 sacru pro
anima P. Guilelmi Anginot. Itom 2 sacra pro anima Tussani
Bonnet, qui obiit Piclavii 11 martii 1(»50.Item pro p. Potro
Brezetz, qui obiit Burdcgalaî deccmbri 1659. Tolidem pro
P. Pctro Martin, qui obiit Fonlcniaci rector collcgii Rupe.llas
3 dccenibris 1658. Item tria sacra pro p. Andr. Gaillard
olim provinciali 2 februarii 1660 reclor cum essRt Peti-o-
corse. Item duo sacra pro Antonio Chamhon RupellîE 21 apri-
lis 1659. Tolidem pro anima Pétri Pouilh Burdigala; 1660.
Indictus hymnus Veni creator spiriins pro felici exitu con-
gregalionis generalis 1661, quotidie in fine litaniarum. 3 in-
dicta rosaria et sacra cciebrata pro P. Thomas Monfiliastre,
defunclo in eodem collegio. ' Indicta duo sacra totidemque
rosaria pro M. (magistro) Siephano Constnnti, defuncto Ru-
pellœ in novembri. Indicta duo sacra lolidemque rosaria pro
P. Stephano Desnimis, defuncto Belii Loci [Beaulieu]. Indicta
duo siicra totidemque rosaiia pro fralre Antonio Lacliapelle,
defuncto Pâli 2 décembre. Indicta duo sacra totidemque ro-
saria pr'o paire Tussano Dancereau, Rupellœ 18 deccmbris.
Indicta duo sacra lotidemque rosaria pro domina du Pérou,
maire patris Ignatii Aymar, benefaclrice hujus collegii.
Indîcta tria sacra totidemque rosaria pro domina de Gour-
gUPS. Indicfum ununi sacrum uniimque rosarium pro do-
mino dccano, benefactore collegii Burdigalensis. Indicta
2 sacra et 2 rosaria pro p. Petro Dessenier totidemque pro
p. Thoma Mauvoisin.
Annus 1662
4. Indicla 2 sacra et 2 rosaria pro p. Dancereau, defuncto
Rupella'. Iiidictum umim sacrum el rosarium pro domina
1. Décédé le 9 oovcmbre à Saintes.
d .y Google
Maria Doultreman. Item 2 sacra et 2 rosaria pro p. Moyse
Dubourg, defuncto LeinovicEe. — 3 martii. Item 3 sacra et
3 rosaria pro p. Joanne Veyrier deffuncto in hoc collegio
d5 januarii 1662. Item 2 sacra et 2 rosaria pro p. Joanne
Martinon, deffuncto Burdigalœ 2 februarii 1662. Item 2 sa-
cra et 2 rosaria pro P. Francisco Robin, defuncto Leraovicis
28 marlii '1662. Item 2 sacra et 2 rosaria pro iliustrissimo
domino Petro Audebert, defuncto et benefactore provinciie
Campaniae. Item 3 sacra et 3 rosaria pro uno e patribus
nostris, insigni benefactore provincise Mediolanensis. Ilem
3 pro domino Francisco Rochard, fundatore defuncto coiie-
gii Gadianensis (?). Item 3 pro uno e nostris insigni benefactore
coUegii a Sancta Fide in regno Granatensi [Santa-Fé de
Bogota, Nouvelle-Grenade]. Item J sacrum et 1 rosarium
pro comitissa de Maida, benefactriec domus professœ Paler-
mensis. Item 3 sacra et 3 rosaria pro pâtre Ferdinando de
Léon, fundatore defuncto coUegii Assumptionis in provincia
Americana [dans la ville Assuncion de Paraguay]. Item 2 pro
p. Stephano Du Taste, defuncto Louduni [Loudun]. Item
3 sacra et 3 rosaria pro domina Agnete Chirinos, quœ
donavit collegio Archip., [Arequipa, Pérou] quantum salis
esset ad unius fundationeni . Item 2 pro pâtre Jacobo
Dufresne, defuncto Pictavii 25 maii d662. Item 3 pro
domina Joanna Gravina, detuncta insigni benefaclrice coUe-
gii Calanensis. Item 2 pro i'ratre Legereau, defuncto Picta-
vii 13o junii 1662. Totidem pro fratre Bardue defuncto Le-
movicis. Totidem pro fratre Lescure defuncto Burdigala;.
Totidem pro p. Jacobo Goutoulas, defuncto Pictavii ISocto-
bris. Tria sacra et rosaria pro p. Joanne Ricard defuncto
Pictavii. Unum pro uno e patribus nostris benefactore resi-
dentiae Grodno. Idem pro domina Bramon, benefactrice col-
legii Rolhomagensis. Tria pro domina Maria Bruzehem,
insigni benelaclricc coUegii Antucrpiensis. Unum pro domino
Thoma Bruer, bi'nofactore provincial Anglicanse. Duo pro
fratre Bernardo Monrouzeau, defuncto Lemovicis 22» augusti.
d .y Google
Tolidem pro fratre Lud. Clément, defuncto Fonteniaci 29 au-
gusti. Totidem pro pâtre Joanne Casassus, de(uncto Pâli
5" augusti. Tolidem pro fratre Gregorio Chantegrel, defuncto
fiurdigalx ^Oscptembris. Tria pro domina Maria Bruzehem
defuncta insigni benefactrire provincia; Flandro-Belgica;.
Unum pro p. Francisco de Montemayor, qui fuerat assislens.
Tria pro illustrissimo domino Geoi^io Sereni, fundatore col-
legii de Saur [coHegium Soranum; Sora, province romaine].
1663
Tria pro comité Maximiliano Ciirtz, benefactore provinciœ
Germanise. Totidem pro seronissimo archiduce Leopoldo, in-
signi societatis benefactore. Unum pro illustrissimo domino
Ferdinando, benefactore residentiœ Rottenbourg. Duo pro
Thoma Scheim, defuncto Burdigalœ 29 februarii 1 663. Toti-
dem pro p. petro Lcau, defuncto Lem. [Lemovicis] 4 januarii
i 663. Totidem pro fratre Andréa Guinefoleau, defuncto Aginni
23o februarii 1663. Tria pro uno e palribus nostris insigni
benefactore provinciae FranciîP. Tria pro pâtre Thoma Monlfi-
lastro defuncto, anni 4661 mense novcniliri. Tria pro pâtre
Jacobo Legrand, defuncto 9 januarii 1663. Duo pro p. Petro
Josset, defuncto Tutellse 10 maii. Tria pro domina ?
insigni benefactiice coUegii Bruxellensis. Tolidem pro do-
mino Pbilippo de Paredes et uxore sua fundatoribus collegii
Celobricensis [Setubal, Portugal]. Totidem pro domino Jacobo
Gonzalvez, collegii Porlemansis (?) fundatore. Unum pro do-
mina MarlinaJaspery,benefactrice domusprofessseAntuerpen
sis. Tria pro domino Vincentio Russo collegii Metensis [Metz]
fundatore. Unum pro domino Gaspard Drasconir residentiie
Varadinensis [Groswardeyn] benefactore. Unum pro p. Andréa
Janvier prov. Neapolitanœ benefactore. Tria pro dominisLu-
dovicaet Guiltelma Bagaels provincia; Flandro-BelgicBe bene-
fact. Duo pro p. Guillelmo Adenet, defuncto Aginni 12 au-
gusti. Totidem pro p. Carolo Geoffroy, defuncto Dariorigi
[Vannes], 12 septembris. Tria pro uno insigni benefactore
collegii Veneteutsis [Vannes]. Unum pro Francisco Marino,
d .y Google
- 412 -
provinciie Neapolitanœ bcnofactore. Duo pro domioo Mi-
chanlc Queyroii beneractorc. Tria pro uno o fralribus nos-
Iris confiindature collcyii Saiicti Jacobi in regno Cbily [San-
tiago (li( Chili]. Duo |)ro domino Doira ejusdem collogiî be-
ntît'actorc. Totidi^ni pm pâtre Pelro Bcynier, defuncto
Engolisma>, -19 oclobris. Totidcni pro fiatre Joanne Mario-
cheau, defuncto Pictavii 20 oclobris. Uiiunt pro p. Ludovico
Brandaiio qui fuit assistens. Tria pro domino Octavio Bono,
insigni colIegiiNeapolitani benefactore. Totidem pro domino
Fcrdinaodo de Gaba et uxore, insignibus benfacloribus collegii
Calice [Calisz, Pologne], Unum pro Francisco Raynauld bene-
faclore collegii Saiulii [Saluzzo, province de Milan].
Tria pro p. Gilberto Rousseau, olim provinciaii, defuncto
Burdigala; 17 jamiarii 4061 Totidem pro unoepatribus nos-
tris provincias Flandro-Belgica; insigni benefactore. Unum
pro illustrissimo domino Andréa archiepiscopo Mellinani?
[Malines] ejusdcm provincise benefactore. Tria pro pâtre
■Mauricio Buren. collegii Varbourg [Varbourg, Vaersboi^,
Hollande] fundatore. Tria pro d. Ignat. Fernansin, fundatore
collegii Zagrabicnsis[Agi-am]. Tria proserenissimo archiducc
Leopolda Guillaume, socielatis insigni benefactore. Totidem
pro pâtre Jacoin) Luto fundatore collegii Seneusjs. Pro
P. Natali Parthenay Pictîivii ? 11 octobris. Totidem pro p.Pe-
tro LeCazre qui fueral assistons Gailiie. 2 pro P. Antonio Petit
Aginni. Unum pro p. Francisco Favora, assisteiite societatis.
Unum pro comité Ilcnnan Ilayselt benefactore. Tria pro
christianissimo re^e collegii Sedani [Sedan] fundatore. Toti-
dem pro eodcm cbristianissimo rcge, insigni benefactore
complurium doniorum assistentia; Calliie. Sex pro domino
Roc Rodrigue/, insigni benefactore collegii Vallisoleti [Val-
ladoliilj. Uiiutu pro d. Alphonso Rodriguez, defuncto bene-
laclore collegii Veracrucensis [Vcracriiz, Mexique]. Unum pro
pâtre Luca Pallavi<'ino, benefactore collegii Genuensis [Gènes].
Duo pro p. Pelro Dupouzet, defuncto mense deccmbri 1663,
d .y Google
dum ad insulas méridionales navigaret. Pro P. Josset
Tutella; ititii. Pro P. Antonio Cliambon, procuratorc hnjus
collegii sub uUinio decembri 1664. Totidem pro pâtre
Jacobo Labourier, prjefecto hujus collegii 2 maii 1665. Pro
P. Jeanne Pilard olim proviiiciali ^ missip, -1665 1 martii.
Pi'o P. Haslégal [MalUiieu O'IIarlegan], 2« Piclavii 16ti5.
Pro p. Josepho Surin, Burdigalœ 1665, 21 aprilis. Pro P.
Bertrando Fraigne, Lemovicse 1665. Profr. Joanne Cheminen,
Aginni 1666, 28 februarii. Pro p. Joanne Meynard 1665.
Pro d. Joanne CasUlla Mexicaiio 3 sacra 1664. 1 pro D.
Samprouski, Lilhuario 1664. 1 pro comitissa Maria Kolindo
in Auslria 16(>4. 2 pm Joanne Michel, Pictavii 25 junii 1665.
3 sacra el rosaria pro d... Anna Maria Puibelana, bcnefac-
trice provinciseBoheniia; 1665.1 pro d. Elizabelh Nerlaud, (?)
Pragœ 1665. 3 pro d. Francisco ArauV R. C. ?
1665. 6 pro d. principe Ludovico ? 1665. 1 pro inwigni beno-
factore Flandrobetgicae. 1 pro D. Melchiori Ferricr. 3 pro d.
duce Mazarino, fundatore collegii Ensishemii [Ensishcim,
Alsace]. 1 pro P.. P. Antonio et Francisco Capuciis Neapoli.
3 pro fratre nostro Domiiiico Madueyra, benefactorc collegii
Sancti Jacobi [Santiago] Delsili [de Chili]. 3 pro rege catholico
Philippo 4. 1665. 3 pro uno ex palribus benefactorc colle-
gii.... 2 pro d. Maugard? episcopo Drochstett [Kichsiat]. (?)
1 pro uno pâtre de nostris Gallobelgico. 2 pro d. Geoi^io
Lespay, benefactorc Austriœ. 2 pro P. Francisco Ducreux,
Burdigalx ullimo januarii 1666. 6 pro illustrissiino Gcorgio
Lippay, archiepiscopo Grandensi, [Strigonie], fundatore colle-
gii et novitiatus Trenchiniensis [Trentschin], 2 pro uno pâtre
e nostris benefactorc provincise Goanse [Goa], 6 pro regina
Galliïe Anna Austriaca, protectrice socielatis in Gallia 1666.
3 pro d. Sara Canos, benefactrice Gallobelgica;. 3 pro d.
Christophoro Suscuiski, fundatore collegii Vilnensis ? [Vilna].
3 pro d. d. Sigismondo et Ferdinando archiducibus Aiistriaj
defunctis benefactoribus collegii Rothumbci^en^ib [Rotteiii-
bourg]1665.
.y Google
Ab anno 1665 Nulla suot inscripla suffragia usque ad
annum 1673, quo deinceps iDscribl cœperuQt.
1673
Duo sacra et tolidem rosaria pr P. Joanne Raoul, defuncto
in collegio Burdegalensi die 1'> inartil anni 1673. Tria sacra
et totidem coronae pro serenissinio Poloniie rege Casimiro,
olim e societate, et ejusdcin insigni benefactore hoc anno
Parisiis defuncto. Duo sacra et 2 coronse pro p. Joanne Buis-
son, defuncto Burdigalic in domo professa die 7<» martii 1673.
Tria sacra et 1res coronœpro domino Alphonso Fernandez de
la ToiTc, defuncto insigni benefactore provinciae Mexicanae.
Duo sacra et duœ corona> pro P. Joanne Deyssenier, defuncto
in collegio Burdegalensi die 21 martii 1673. Tria sacra et 3
coronœ pro illustrissimo domino episcopo Aychstatensi
[EichstiittJ qui ea dédit, qua; ad coUegii untus fundationem
sufficerent. Unum sacrum et i rosarium pro uno e patribus
noslris benefactore insigni provinciœ Flandrobelgicae. Duo
sacra et 2 coronie pro P. Gastone Ignatio Pardies, defuncto
Parisiis die 22 aprilis ejusdem anni. Duo sacra et totidem
coronie pro P. Ludovico Lacombe, defuncto Aginni die 24
aprilis anni 1673. Duo sacra et 2 coronœ pro P. Bernardo
Obelin, Aginni defuncto die 17 maii 1673. Tria sacra et 3
coronœ pro domino Octavio Anselmo, defuncto insigni bene-
factore collegii Manluani. Tria sacra et 3 coronœ pro domino
Didaco Verbes, defuncto insigni benefactore collegii Arcensis
[Ariensis '?, Aire]. Tria sacra et 3 corona; pro domino Fran-
cisco Sicogrino, defuncto insigni benefactore collegii de la
Plata. Duo sacra et 2 coronie pro domino Joanne Baptisla
Serbonei'?, defunclo insigni benefactore donms probationis
Mediolanonsis. Ununi sacrum et una corona pro domina
Eleonora Gomez, collegii Pampilonensis benefactrice. Jtem
unum sacrum et una corona pro domino Petro Salguera, de-
functo benefactore provinciie novi regni Granatensis. Item
unum sacrum et una corona pro domino Joanne Baptista
Serbonei, tanquam fundalore doinus probationis Medioia-
d .y Google
nensis, prœter alia 2 sacra et 2" coronas supra pro eodem
indicla. Unum sacrum et una corona pro pâtre Remondo
Bayle, olim Aquitaniie provinciali, defuncto in domo proba-
tionis Tolosanœ die 11 septembris 1673. Duo sacra et duœ
coronœ pro domino Francisco Ariam, insigni benefactore
domus probationis Peruanse. Duo sacra et duœ coronœ pro
JoanneMoleres, defuncto Rupellœ die 28septembri anni 4673.
Duo sacra et 9 coronae pro pâtre Francisco Penol, defunclo
item Rupcllae die 14 octobris. Duo sacra et 2 coronie pro
fratre Mathurino Biziou, defuncto Burdegalae in domo pro-
fessa die 30 octobris. Duo sacra et 2 coronse pro pâtre Re-
mondo Segur, defuncto Marennîs [Marennes] die 12 no-
vcmbris. Duo sacra et 2 coronae pro pâtre Emmanuel Gueyze
defuncto Fonteniaci [Fontenay] die 17 novembris. Duo sacra
et 2 corona; pro pâtre Joanne Pabot, defuncto Lemovicas die
12 decembris. Duo sacra cl 2 coronai pro fratre Joanne Pe-
nlllon, defuncto Rupellse die 15 decembris. Tria sacra et S
coronœ pro excellentissimo domino comité de Lcmos,qui de-
dit societati quid satis essel ad fundationem unius collegii.
Anno 1674
Tria sacra et 3 coronœ pro rege chrislianissimo Ludo-
vico XIV, tanquam insigni benefaclore collegii Gratianopo-
litani [Grenoble]. Tria sacra et 3 coronae pro domino Ludovico
deLivron, insigni benefactore coll^ii Camberiacensis. Unum
sacrum et una corona pro domina Catherina Priouzeau, de-
funeta benefaclrice collegii Fonteniacensis. Unum sacrum et
una corona pro domino Hermanno comité Hazfeldio, benefac-
tore collegii Aquisgranensis [Aachen]. Unum sacrum et una
corona pro domino Gonsalvo Vitulo, benefactore domus pro-
fessœ Neapolitanœ. Duo sacra et duœ coronae pro uoo e patri-
bus nostris insigni benefactore domus professœ et tyrocinii
romani. Tria sacra et 3 coronœ pro illuslrissimo domino Lu-
dovico Eudes de Kerlivio, insigni benefactore collegii Van-
nensis. Duo sacra et duœ coronœ pro domina Catharina
Francavilla [M"e de Francheville], insigni benefactrice ejus-
d .y Google
dem collegii Vannensis. Duo sacra et duae coronse pra P.
Francisco Labroiisse, defuncto in domo professa Burdega-
lensi die 28 itiaii. Tria sacra et 3 coronai pro cxccllerilistiima
domina Isabelta Spinelli, defuncta insigni benefaclrice pro-
vinciai et domus proressiE Neapolilanas. Tria sacra et 1res co-
ronœ pro domino Joanne de Sandoval, defuncto fundatore
lyrocinii Quitensis [Quito]. Tria sacra et 3 romnae pro do-
mino Andréa de Carvajal, (undatore tyrocinii Mexicani. Unum
sacrum et una corona pro uno benel'actore provinciœ Fran-
cise. Duo sacra et 2 coronœ pro paire Stephano Meynard,
defuncto Tutellse die 13 juliilOT'i. Tria sacra et 3 coronae
pro domino Angelo Dessi, defuncto qui dédit tyrocinio Calle-
rii [Cagliari, en SardaigneJ, quod satis esset ad fundationem
collegii. Tria sacra et 3 coronaî pro domina Helena Soëlen,
insigni benelaclricc provinciae Gallobelgicae. Unum sacram
et una corona pro domino Dominico Radas, defuncto bene-
factore collegii Tudelensis [Tudela], Duo sacra et duo coronae
pro paire Jacobo Ithier, defuncto in collcgio Burdegalensi die
i novembris. Sunt duo sacra et duaa coronœ pro pâtre
Gorolû Desjunieaux, defuncto in collegio Pelrachorensi
12' novembris.
1675
Duo sacra el duœ coronas pro pâtre Francisco Prévost,
defuncto in collegio Pelrachorensi 21 januarii[1675. Duo
sacra el dua; coronaï pro p. Stephano Gabriaud, defuncto
Aginni 22 aprilis 1675. Unum sacrum el corana pro domina
Lombardie, bcnefactrice collegii Lemovicensis. Duo sacra et
duie coronœ pro fr. Joanne Lacoste, defuncto Pâli 22 aprilis
1675. Duo sacra et du* coronœ pro f. Malhœo Perier, de-
functo EngohsmoB 2 junii 1675. 3 pro Auguslo imperatore
Leopoido, fundatore collegii Iladrelrani [Ilradisch] in Bohe-
raia. 3 pro uno o palribus noslris insigni benefaclore provin-
cia; Auslria'. 3 pro D. Scbastiano Marchand, tyrocinii Tun-
gensis [Tungo, Nouvelle-Gi'cnade], fundatore defuncto. 3 pro
d. Mendesio Desa, qui collegiis Olyssiponeiisi et Baiano [Ba-
d .y Google
_ 417 -
hia, Brésil, ou Beja, Portugal] dédit quod salis sil ad fun-
dationem duplicis collegii. 2 pro domino Josepho de Zuniga,
benefactore lirocinii Madritensis. 2 pro d. Carolo Aiazar, be-
oefactore collegii Arelatensis. 2 pro Jeanne Durand, defuncto
Burdigalse, 3 novembris in tirocinio. 3 pro d. Alphonse Va-
lenzela,ejusque uxore, defunctis fundatoribus collegii Genuen-
sis. 3 pro d. Gabriele Portillo, defunclo insigni benefactore
collegii Cordubensis. 2 pro P. Joanne Merveille, defunclo
Lemovici 5 novembri. 3 pro domina Ludovica d'Alexandre,
confundatrice collegii Vizzinensis [Viseu?], defuncla. 2 pro p.
Antonio Poirier, defuncto Piclavii 20 decembris. 2 pro prin-
cipe Minervina, defuncta insigni benefactrice collegii Sancti
Josephi Neapoli.
Anno 1676
2 pro magistro Petro Martineau, defunclo in collegJd Bur-
digalfe 4 januarii 1676. 2 pro sanclissimo domino nostro
Clémente X ob novum propriumque sancti Ignatii sacrum
concessum. 2 pro eminentissimo cardinali Nitardo et Aile*
rio, ob navatam ad id sacrum obtinendum opcram. i pro P.
Antonio Maria Galetto, defuncto benefactore collegii Peru-
sini.i pro illustrissimo domino Ignatio Spinola, archiepiscopo
Hispalensi, ob primos ad id sacrum impetrandum aditus
apertos. i pro p. Seplimio Mancini, defuncto benefactore col-
legii Testse? i pro P. Francisco Pericono, defuncto benefac-
tore lirocinii Panormilani. i pro domina Eleonora Ingona,
defuncta benefactrice collegii Piazzani [Piazza]. 2 pro P. An-
dréa Dejean, defuncto Burdigalaî in domo professa 24 maii.
3 pro d. Michaele Alaigre, defuncto benefactore collegii Bar-
cinonensis. 2 pro d. Vincentio Blasco, defuncto insigni bene-
factore provinciœ Aragonensis. 2 pro fratre Renalo Guignard,
defuncto Bupelbe, 8 augusti. 2 pro p. Francisco Bcchameils,
defuncto julii 12 in mari Scotico, cum e Caiena captus a
Batavis reveheretur. 2 pro Joanne Bonet, defuncto Lemovicis
rectore, 13 augusti. 2 pro Guillelmo Berlin, defuncto Burdi-
galte 22. 3 pro domina Ëlizabetha Merden et sororibus suis
d .y Google
defunctis beoefactricibus provinciœ Ânglicanse. â pro domina
Blanca Maria Grimaldi, deruncta insigni benefaclrice domus
professœ Napolilanae. 1 pro p. Francisco de Marca, defuncto
bencfactore ejusdemdomus proressseNeapolitanse. 3 pro insigni
benefactore societatis 15 augusti. 2 pro fralre Jacobo Briene,
defunclo Ëngolismse. 2 pro p. Joaiine Morcau, defunclo Bur-
digalse octobri. 1 pro p. Nathaitael Sotwel, defuncto Romse
2 decembris, societatis secretario. 1 prouno ex nostris bene-
facloribus collegii Alexandrix. 3 pro domina Francisca co-
mité de Ëlanala, defuncta fundatrice domus tertii anni pro-
bationis in Bohemia. 3 pro domino Franci^sco Fernandez
Davila, fuiidatore collegii de Higuera. 2 pro p. Claudio Bastide,
deluncto Burdigal^ 1 7 decembris. 2 pro p. Joanne Lachaud,
defuncto Burdigalœ 17 decembris. 2 pro p. Petro Coulon,
rectore collegii Burdigalœ defunclo 7 novembris.
Anno -1677
2 pro fratre Jacobo Laborde, defunclo Sammacharii 12 ja-
nuario. 2 pro p. Francisco Decosta, defuncto Pictavii 3 mar-
tii. 3 pro f. Joanne Dubreuil, defuncto Burdigalœ augusti.
2 pro f. Stephano Audebert, defuncto in collegio Palensi
18 martii. 2 pro f. Joanne Vigouroux, defuncto in collegio
Fonteniacensi 23 maii 1677. 2 pro P. Jacobo Boireau, de-
funclo in coUegio Palensi 25 novembris. 2 pro f. Francisco
Aubegeois, defuncto .Aureliani 7» novembris.
Anno 1678
2 pro f. Petro Lavandier, defunclo Burdigalas 25 februarii.
2 pro f. Francisco André, defuncto Rupellas 6 martis. 2 pro
f. Ludovico Mtlsonneau, defuncto Lemovicas 25 martis. 2 pro
magistro Petro Pruileo, defuncto Burdigalœ 29 aprilis. 2 pro
f. Nicolas Dupont, deluncto Kupellse 9 scptembris. 2 pro
Leonardo Dauriac Tutellas 20januarii 1679.
Anno 1679
2 pro^Antouio Lalubin, Lemovicae 3 januarii. 2 pro P. Jo-
sepho Chassaignac Lemovicae. 2 pro P. Laurentio Fonlaney
Petracorae 27 februarii. 2 pro Jacobo Sclafer, 7 aprilis Pic-
d .y Google
tavii. Pro p. Jacobo Peyrusse, defuncto Rupellœ 22 maii. 3 pro
p. Mercurio Verdier, olim provinciaii,defuncloPalijuIii.Patre
Mozies, defuncto Rupella; 22 octobris. Pro Renato Amelin,
deruncta Pâli 25 augusii. Pro f. Jacobo Philoleau^ defuncto
Burdigalse 48 novembris. Pro f. Petro Cheminan, defuncto
Petrachorœ 2 decembris. Pro f. Stephano Gouberl, defuncto
Pictavii 20 decembris.
Anno -1680
Pro f. Carolo Belot, defuncto Lemovicae 26 martis. Pro P.
Gabriele Pbilippe, defuncto Petrachorœ 2 januarii.
Pro fralre Petro Aigron, defuncto Pictavii april. Pro fratre
Dominico Sarraute, defuncto Pclrachora; 6 inaii. Pro Pratrc
Jeanne Sevin, defuncto Aginni. Pro P. Mauritio Tarteau, de-
functo prope Rupellam augusti.Pro fralre Joamie Laborde,
defuncto Pictavii augusti. Pro pâtre Martiale Gallicher, de-
functo Lemovicis 30 augusti. Pro pâtre Frederico Nymphie,
defuncto Pâli 43 octobris. Pro fralre Martino Dirumendi,
defuncto Rupellœ 7 decembris. Pro paire Petro Debugis,
defuncto Burdegalas 13 decembris.
Anno 168-1
Pro pâtre Simeone Poncet, defuncto Rupella; 3 januarii.
Pro P. Joanne Guilon, defuncto Pictavii februarii. I*ro P.
Joanne Deslrich, defuncto Rupellae februarii. Pro f Ludovico
Chevalier, defuncto Pâli 3 aprilis. Pro P. Joanne Labaslide,
defuncto Tutellae 9 aprilis. Pro P. Petro Mazard, defuncto
EngoUsma; 31 maii. Pro P. Joanne Gandin, defuncto Tu-
tellœ 19 junii. Pro f. Francisco Boutillier, defunclo Pictavii
28 junii. Pro f. Renato Bertrand, defuncto Burdigalœ 18
julii. Pro f. Joanne Courtois, defuncto Petrachorœ augusti.
Pro magistro Joanne Francisco Lasalle, defuncto Aginni
septembris. '
Anno 1683
Indicta duo sacra tolidemque rosaria pro p. Paulo San-
i. Mort le l"octobre.
d .y Google
guinet Pali defuncto 21 januarii. 2 sacra et 2 coronas pro p.
Joanne Simon, Engolismae defunclo. 2 sacra et 2 coronœ pro
p. Francisco Reillac, Constantinopoli defunclo 19 februarii.
Indicta 2 et 3 pro P. Ignalio et Henrico Vamoulter œruni-
demque matre qui dedere provinclae Flandrobelgicse, quod
sufficial collegio fundando. 3 sacra et totidem coronœ pro P.
Joanne Huet ejusque matre, insignibus benefacloribus pro-
vinciae Flandrobelgicse. 2 sacra et 2 corona; pro domina
Ëieonora Alvares, insigni benefactrice collegit Bengalensi
in provincia Malabarensi. 3 et 3 pro p. Petro de Médina de
Picasso et domina Elizabeth de Picasso et Francisco et Anto-
nio ejusdem fratribus ejusdemque sorore domina Joseph,
qui dedere collegio Mexicano quod suiTiciat collegio fundando.
3 et 3 pro domino duce de La Chica Narvaez, qui provincise
Novi Regni [Nouvelle-Grenade] dédit quod sufficiat collegio
fundando. 3 et 3 pro rege christianissimo, collegii Paristensis
fundatore. Unum sacrum et una corona pro p. Carolo
Euzans, benefactore insigni collegii Parmensi. Iadicta2sacra
et 2 rosaria pro P. Alexandro Duvignau, Pali defuncto 30
maii. Indicta 3 sacra et 3 rosana pro serenissima domina
Anna Maria Austriaca matre, regina Hispaniarum, fundatrice
collegii de Loyola, in provincia Castilliana. Indictum sacrum
unum pro P. Francisco de Almeida, assistcnte Porlugalliae,
defuncto Romai 19 junii 1683. Indicta 3 sacra et 3 coronae
pro reverendissimo et altissimo principe Ferdinando,episcopQ
Paderbornensi [Paderbom] et Monasterio [Munster], defuncto
insigni benefactore societatis. Indicta duo sacra pro magistro
Joanne Baptista d'Hillairin[d'Hillerin]. defuncto Mortanisein
Pictonibus 3 octobris. 2 pro P. Gabriele de Villedon, defuncto
Engolismae 27 octobris. 2 pro P. Joanne Lansade, defuncto
Pali 22 oclobri. 2 Pro P. Joanne Filleau, defuncto Kebeci
[Québec] in Nova Francia [Canada]. 2 pro P. Pelro Josepho
Hillaire, defuncto in Armenia.
Desunt anni sequentes usque ad fmem anni 1688.
d .y Google
Anno 1688
Indicla duo sacra et aux coronœ pro magistro Leonardo
Malheyron, defuncto Albussonij [Aubusson] 7° mensis junii.
Indicta duo sacra et duœ coronœ pro p. Math*o Nejinet,
defuncto Pâli 17o julii. Indicta duo sacra et àax coronai pro
P. Francisco Bcrlrando Dupin, delunclo Tulellae 6 septem-
bris. Indicta duo sacra et dux coronse pro pâtre Francisco
Lahaye, defuncto Pictavii 18 septernbri.
1689
Indicta tria sacra et très coronas pro domino, Constance
insigni benefactore defuncto missionis societatis in regno
Siam. 2 pro f. Francisco Mazerie defuncto Burdegalœ 27
novembris. 2 pro p. Martino Poinsset, defuncto in Insulis
Americœ. 2 pro P. Stephano Guetté, defuncto Pictavii 9
decembris.
Plures desunt isto anno defuncti.
Anno 1690
Indicta duo sacra et duse coronx pro f. Ans. Armand,
defuncto Aginni 5 januarii. 2 pro f. Pctro Ladoire, defuncto
Burdegalx 25 januarii. 2 pro P. Henrico Navailies, defuncto
Pa)i 10 februarii. 2 pro p. Stephano Grimard, defuncto Bur-
digalse 21 jun. 2 pro fr. Joanne Darfeuille, defuncto Pâli
septernbri. 2 pro P. Jacobo Jamet, defuncto Lemovicae
27 octobris. 2 pro P. Joanne Roche, defuncto in Armenîa.
Anno 1691
Indicta sunl duo sacra pro f. Joanne Desportes, defuncto
Lemovici. 2 pro P. Mathurino Gendreau, defuncto Burdigalœ.
2 pro P. Antonio Bernard, defuncto AdrianopoIe[Andrinople].
2 pro P. Joanne Laval, defuncto Lemovicœ. 2 proP. Hugone
Merland, defuncto Tutellie 19 julii. 2 pro P. Joanne Rousseau
qui naufragio periit. 2 pro f, Antonio Noiret, defuncto Aginni
augusti. 2 pro P. Antonio Blanchard, defuncto Burdegalae
octobri. 2 pro P. Jacobo Potier, defuncto Petrachorje.
Anno 1692
Indicta suDt 2 sacra pro P. Geraido Descayrac. defuncto
.y Google
finrdigaix januario. 2 pro P. Petro Huguet, defuncto Julio-
duni [Loudun]. 2 pro P. Joannc Lamarque, deruncio Ru-
pellae. 2 pro f. Jacobo Galleteau, defuncto Pictavii i maii.
2 pro f. Joaune Souchet, defuncto Lcmovicis. 2 pro P. Petro
Avril, defuncto Damasci [Damas] in Syria. 2 pro P. Roberto
Boisscnnadc, defuncto Burdigalaï oclobri. 6 pro P. Paulo
Fontaine, bis provinciali, bis assistentc GalUœ, defuncto
Pictavii 25 decembris. 2 pro f. Arnaldo d'Expert, defuncto
Pictavii. 2 pro P. Petro Bailloquet, defuncto in Nova Fran-
cia 7 junii.
Anno 1693
Duo sacra indicta sunt pro Josepho Hcnrico Vinet, de-
functo Pâli. 2 pro f. Salvatore Maisonneuve, defuncto Bur-
digalœ. 2 pro f. Peti'O Vendrics, defuncto Burdigalae Marte.
2 pro f. Michaele Bouquet, defuncto Burdigalae marte.
2 pro P. Stanislao Falloux, defuncto Burdigalae. 2 pro fr.
Joanne Peré, defuncto Rupellai. 2 pro P. Andréa Coutineau,
defuncto Pictavii octobri. 2proP.Jacobo Rougicr, defuncto
Confluenti [Coblentz] octobri. 2 pro B. Petro Feriter hiberne,
defuncto Fontenaii octobri. 2 pro P. Joannc Richaud, defuncto
in Indiis orientalibus. 2 pro 1. Christopho Dudon, defuncto
in Perside.
Anno 1694
Indicta sunt 2 sacra pix) P. Petro Grafeuille, defuncto
Aginni. 2 pro P. Joanne Surin, defuncto Lcmovicis. 2 pro
P. Renato Airaud, defuncto Rupellae. 2 pro fr. Natale Des-
monts, de(\incto Pictavii. 2 pro Petro Arnaud, novitio de-
functo Burdigals marie. 2 pro P. Michaele Beaupré, defuncto
Lemovicis. 2 pro P. Joanne Lanoue, defuncto Tutellœ junio.
2 pro fr. Guilleimo Goyau, defuncto Sammacharii junio.
2 pro fr. Josepho Cormier, defuncto in Indiis orientalibus. 2
pro P. Joanne Ign. Gallicher, defuncto Belaii [Bellac]. 2 pro
fr. P(!lro La Planche, defuncto Burdigalœ.
Anno 1095
Indicta sunt duo sacra pro P. Joanne Perigaud, defuncto
d .y Google
Pictavii. 2 pro P. Francisco Dorai, dcfuncto Burdigalœ
martis. 2 pro P. Francisco de La Roussie, defuncto Petra-
chorai aprilis. 2 pro P. Hieronimo Loslau, defuncto Petra-
chonc 28 julii. 2 pro f. Francisco Baslard, defuncto Pic-
tavii 7 seplembri. 2 pro P. Nalali Polard, defuncto Rupellae
29 novembris. 2 pro P. Daniele Guenigaud, defuncto in
insula Martinica,
Anno 1696
Indicta sunt 2 sacra pro Joanne Lacoudre, defuncto Pic-
tavii juanarii. 2 pro P. Renato Gellé, defuncto in insula
Cayena. 2 pro P. Eusebio Pineau, defuncto Fonteniaci.
AwNo 1697
Indicta sunt 2 sacra pro f. Renato Mesme, defuncto Ru-
pellse. 2 pro P. Gabriele de Saunay, defuncto Bui-degal«.
2 pro inagislro Joanne La Roche, defuncto Engolisma?. 2 pro
f. Bernardo Gervais, defuncto Pâli. 2 pro P. Petro Dumais-
tre, defuncto Burdegalae. 2 pro P. Petro Valade, defuncto
BurdegatsB octobris. 2 pro P. Antonio Dupin defuncto
Burdegaiae octobris.
Anno 1698
indicla sunt duo sacra pro fr. Amaldo Ronalgues, de-
functo Lemovicis januario. 2 pro fr. Joanne Sanguinet, de-
functo Petrachora! 5 aprili. 2 pro f. Francisco Labat,
defuncto Aginni seplembri. 2 pro P. Joanne Malhelot, de-
functo Fonteniaci octobri. 2 pro fr. Petro Foing, defuncto
Pictavii novembri. 2 pro P. Joanne Ruiller, defuncto in in-
sula Cayena novembri. 2 pro P. Phelippo Avril, -qui oau-
fragio periit.
Anno 1699
Indicta sunt duo sacra pro P. Francisco Coudre, defuncto
Burdigaix januario. 2 pro P. Bonaventura Mariocheau
defuncto Burdegaiae 25 maii. 2 pro P. Joanne Paulo Babin,
defuncto Rupellae 3 junii. 2 pro P. l*etro Dalesl, defuncto
Tuteliac julii. 2 pro P. Jacobo Ghesnon, defuncto Pictavii
julii. 2 pro magistro Daniele de La Joubretière, defuncto
d .y Google
Tutellas 17 augusti. 2 pro P. Joanne Didier, defuncto Bur-
digalie octobi'is. 2 pro P. Joanne Chadebec, defuncto Lemo-
vicis octobris.
1700
2 pro P. Leonardo Frizon, defunclo Burdigalœ 22 octo-
bris. 2 pro fralre Pelro John, defancto Marennes 27 novem-
bris. 2 pro P. Joanne Nogueres, defunclo Rupellae. 2 pro
f. Michaele Després, defiyicto Petrochorœ 3 decembris.
2 pro P. Bernardo Chasteiet, defuncto Pâli 1» januarii
1701.
1701
2 pro f. Masdon, defunclo Engolismae. 2 pro P. Bernardo
Gasleluzar, defuncto Pâli 6 febiuarii 1701.
1744
2 pro P. Josepho Olivier, defuncto Engolismae 10 decem-
bris. 3 pro illuslnssimo et revcrendissimo domino Francisco
Pérès de [Pradeau, episcopo Gurosensi {?), genei^ali Hispanîse
inquisitori, collegii Guriie fundatore .
1745
2 pro P. Jacobo Pain, defuncto Montispelii 9 febmarii.
2 pro P. Joanne Pluman, defunclo Burdigalœ H junîi.
2 pro P. Francisco Lamavuilhe, defuncto RupcHœ 6 julii.
2 pro P. Ludovico Desininièrcs, defunclo Luçon 12
septerabris. 2 pro f. Joanne Boipineau, defuncto in Canada.
2 pro f. Petro Lelot, defunclo Pictavii 2 octobris. 2 pro Joanne
Faure, defuncto Lucioni 15 novembris. 2 pro P. Joanne
Boudaudî defuncto Engolismae 17 decembris. 2 pro p. Jacobo
Guilloms, defuncto Pictavii 31 decembris. 2 pro illustris-
sima domina Maria Leris Gamboa, collegii in provincia
Quilensi [Quito] fundalrice. 3 pro domino Christopho
Botin, insignissimo provinciœ Quito benefàclore. 3 pro
domino Raphaële Sanchès Pavon, ejusdem provinciae be-
nefactore insignissimo. 2 pro domino Bonifacio Baroni,
insigni domus professas Venelensis [Venise] benefactore.
3 pro illustrissima domina Dona Angela Roldan, collegii
d .y Google
Aogelopolitani puebla de Los Angeles] in Mexicana provincia
fundatrice. 3 pro illustrissiino domino Sebastiano Roldan,
insigni provinpia; ejusdeni benefactore. 3 pro illustrissima
domina dona Theresia de Bustos, collegii Guanaxatensi in
eadem provincia fundatrice. i pro domino Mathaeo Vasqucz,
defuncto collegii Goruniensis [La Corogne] in Celtibus
benefaclore.
-1746
% pro fr. Antonio Lavclle, defuncto Burdegalae 18
februarii. 3 pro P. Petro Bellerive, defuncto Santonis 26
februarii. 2 pro domino Maria Staudachein, defuncta bene-
factrice collegii Hall in provincia superioris Germaniae. 3 pro
P. Joanne Jossand, defuncio Sanionis 24 martis. 2 pro f.
Joanne Autain, defuncto Lemovicis 9 aprilis. 3 pro P. Fran-
cisco Huon, defuncto Santonis 20 aprilis. 2 pro Francisco
Laiitau, defuncto Burdigalse 3 julii. 2 pro P. Amaldo Lestage,
defuncto Palî 5 julii ; 1 pro eodem ut olim provinciali. 2 pro
P. Joanne Ferrand, defuncto Fontenaci 16 julii; 1 pro
quodam defuncto provinciœ benefactore. i pro illustrissime
et magnanimo domino Francisco Zavradezki, defuncto
insigni provinciœ Poloniœ benefactore. 3 pro D. Petro
Joanne Baptista Retana, collegii Ganaxatani in Mexicana
provincia benefactore insignissimo. 1 pro d. Fernandez de
Salazar, collegii Tarixensis [Tarixa] in Paraguay benefactore.
1 pro domino Joanne Baptista Tosi, defuncto collegii Modoeli
[Monza] benefactore. 2 pro magistro Josepho Coquet, defuncto
Rupellae4 augusli. -12 pro rege catholico Philippe 5» defuncto
societatis benefactore insignissimo. i pro illustrissimo et
reverendissimo domino Conrad François Stadioncnsi comité
[comte de Stadion], ecclesiai cathedralis Virtembergensis
decano, insigni missionis Franconiae benefaclore. 2 pro P.
Hippolyto Beauvais, defuncto Pâli 1 7 seplembris. 2 pro P. Ca-
rolo Antonio Gcsmond, defuncio Burdigala; 29 seplembris.
■1 pro excellentissimo domino Perez de Castro collegii
Legionensis, [Léon, Gastille] benefactore. 1 pro P. Stephano
d .y Google
Eoczynski residentise Drohiczyim Lilhuania benefactore.
2 pro Mathseo Boivié, defuncto Burdigaltc 20 decembris.
1747
2pro P. Joscpho Oluto cl proejusdem niatre domina Josepha
Fucia, insignibus domus probationis Chili benefactoribus. 2
pro nobilissima domina Maria Francisca Tharin de Boisot,
irisigni collegi Vesuatis (?) et Sinensis missioais benefactrice.
1 pro tlluslrissima domino Joanne Cavero, eptscopo Arequipa
insigni Peruance Pérou [provincise] benefactore. 2 pro
fr. Antonio Morin, defuncto Tutelœ 48 februarii. 2 pro P.
Stéphane Morel defuncto Pictavii 27 februarii. 2 pro P.
Joseph Milon, defuncto Burdigalae 18 martis; 1 pro eodem
ut olim provinciali. 3 pro serenissima Poloniae regina,
Lotharingiae et Barii ducissa, insigni societatis benefactrice,
defuncta 19 martis. 2 pro f. Fulgentio Epin, defuncto Pâli
H maii. 2 pro P. Guithelmo Darfeuille, defuncto in niissio-
nibus Beamensibus [du Béarn], 6 junii, 1 pro reverendissimo
domino Joanne Baptista Hangi, defuncto insigni missionum
Indiae benefactore. 1 pro reverendissimo domino Thoma
Augustich, collegii Agram benefactore insigni. 2 pro P.
Rob. Verdilhac, defuncto San-Mac [Saint-Macaire]. 1 augusti.
2 pro f. Petro Bertrand, defuncto Burdigalœ 9 novembris.
2 pro f. Joanne Ducoin, defuncto Lemovici> 19 novembris.
2 pro f. Michaele Faurisson, defuncto Kupellae21 novembris;
2 pro duobus hujusce provinciae benefactoribus. 2 pro illus-
trissima domina Anlonia Orvinata de Zamoiseiis, insigni
collegio Lublini benefactrice.
1748
i sacrum ad intentionem reverendi patris provincialis et
1 rosarium julii. 3 sacra pro benefactore et 3 rosaria augusti.
3 pro ilustrissimo domino Clémente de Acala, fondatore
collegii Icensis in Peruania provincia [San-Geronimo de Iça]
2 pro P. Jacobo Daudeteau, defuncto Pictaviis 4 februarii. 2
pro P. Joanne Dc!issalde,defuiicLû Burdigalae 8 aprilis.2pro
P. Joanne Pigornet, defuncto Marennes 18 aprilis.2pro f. Si-
d .y Google
mone Duparc, defunctoPali 18 apriIis.2pro f. CaroIoLab^
Uère, defuncto Lemovicœ 7 maii. 2 pro Joanne Francisco
Philipeau, defuncto in Diœvazat [probablement en Perse] 9
maii. 8 maii 2 pro Josepho Carolo Laville, defuncto Burdi-
galîE 17 junii. 2 pro P. Joanne Levet, defuncto Lemovicœ
13 septembris. 2 pro P. Alexandro Feuillade, defuncto Bur-
digal» 18 septembris. 2 pro P. Ludovico Barbezière,
defuncto Burdigaix 21 septembris. 1 ad intcntionem reve-
rendi patris provincialis. 2 pro P. Joanne Maurby, defuncto
Pictavii 4 octobris. 2 pro P. Josepho Ghalard, defuncto
Burdigaiîe i novembris. 2 pro P. Francisco Duron, defuncto
Lemovicœ 7 novembris. 2 pro M. Christopho Bonin, defuncto
Petrachorae 7 novembris. 2 pro fr. Andréa Nadau, defuncto
Petrachorae 7 decembris, 1 pro domino Josepho Barennè-
che, collegii Calai. [Calatayud ?] in Arragonia benefactoris
2 pro insigni provinciseFlandro-BeigicJe benefactrice defuncta
3 pro insigni socielatis benefactore, defuncto. 2 pro
excellenlissima domina dona Michaela y Penna, defuncta
residentiœ Sancta Maria à Porto benefactrice [Puerto de
Santa Maria]. 3 pro illustrissima domina dona Angela
Boldan, defuncta fundatrice collegii sancli Francisci Xaverii
de Puebla de los Anglos [Angeles] in Mexicana provincia. 2
pro fratre Emerico Lagassou, defuncto in San-Dominicana
[Saint-Domingue], i pro P. Josepho de Sylvcira olim
assistente Lusitaniœ. 2 pro insigni provincia; Flandrobelgicœ
benefactore defuncto.
1749
2 pro Josepho Emmanuele Courrèges novilio, defuncto
BurdigalîB 6 februarii. 2 pro fr. Joanne Eraerie, defuncto
Pictavii i aprilis. 2 pro fr. Joanne Beverdy novitio, defuncto
Burdigalœ 12 aprilis. 2 pro P. FcUco Thibaud, defuncto
Amathcs 11 maii. 2 pro magistro Francisco Michelot, de-
functo Rupellx 6 aprilis. 2 pro f. Guillelmo Chaumy, de-
functo Rupcllae 26 maii. 2 pro P. Martine Regnac, defuncto
Burdigalse 30 julii. 2 pro magistro Raimondo Martin,
d .y Google
defuncto Lemovicae 7 augusti. 2 pro P. Gregorio Lafosse,
defuncto Lemovicae 22 seplembris. 2 pro P. Carolo Aulneau,
defuncto Pâli \i octobris. 2 pro P. Jacobo Froinental,
defuncto Lemovicae 6 novenibris. 2 pro magistro Antonio
Amblard, defuncto Burdigalie 13 novcmbris. 3 pro fr. Diony-
sio Dumas, defuncto Santonis 18 decembris, i pro quodain
e collegio unius provincias benefactore defuncto. \ pro quo-
dam unius e domus probationis benefactore defuncto. 2 pro
insigni collegii hujusce benefactore defuncto. 2 pro illus-
Irissima domina Marianna Tarrona palatina Lublinensi *,
defuncta insigni collegiorum duorum in Polonia benefactricc.
i pro insigni societatis benefactore defuncto. 1 pro nobili
domina Seutzin, defuncta insigni domus probationis
Magunlinensis [Mayence] benefactricc. i pro P. Josepho
Gallifet,ut olim Gallife assistente. 1 pro f. Joanne fr. Guraya
insigni provinciiB Mexicanœ benefactore. 3 pro d. Francisco
de Olivera Porto, insigni collegii Bahia in Brasilia benefac-
tore. i pro illustrissimo domino Joanne Antonio Palezzoto,
defuncto collegii Marsala in Sicilia benefactore.
3 missae pro Denis Dumas, defuncto Santonis 18 decem-
bris ; in templo ad dexleram versus januam.
1750
2 profr. Alexio Camanère, defuncto Pâli 11 januarii. 2
pro P. Francisco Sndour, defuncto Engolisma; 8 februarii.
2 pro P. Martiali Lagarde, defuncto in Persia 22 marlii. 2
pro fr. Joanne Beaulieu, defuncto Lemovicae 1 aprilis. 2 pro
P. Francisco Xaverio Quintard, defuncto in insula San-
Dorainicana. 2 pro P. Leonardo Eyriaud, defuncto Pictavii
21 maii. 2 pro P. Josepho Marliali Vertamon, defuncto Bur-
digalae 29 augusti. 2 pro P. Petro Xaverio Dujardin, de-
functo in insula San-Dominicana 3 septembris. 2 pro
magistro Stepliano Gauchi, defuncto Lucioni [Luçon] 5
novembris. 30 pro fidelissimo et religiosissimo Lusitaniae
I. Épouse du palatin de Lublin.
d .y Google
rege defuncto insigni societatis benefactore. 3 pro reveren-
dissimo P. Francisco Retz, generali societatis praeposito
defuncto Roma:. 1 pro eodem, ut olim Germaniac assistcnte.
i pro hujusce collcgii benefactore. 3 pro fundatorc et bene-
factore collegii Antiochi (?)in provinciaNoviRegnisub nomi-
ne eodem.. i pro domus cujusdam hujusce provinciœ' bene-
factore defuncto. S pro augustissima impératrice Maria
Theresia, fondatrice collegii e Sancta Theresia dicli Viennae.
2 pro domino Bartholomaeo Fernandez de Riva, insigni
benefactore collegii Meridensis in Regno Novo [Merida, Nou-
velle Grenade]. 2 pro illustrissimo domino Rarlholomaeo de
Lalande, ecclesiae metropolitanse Rolhomagensis decano,
defuncto insigni collegii Rothomagensis benefactore. i pro
nobilissimo et potentissimo domino Udatrico Oberhauser,
et pro ejusdem conjuge domina Anna Maria defunctis in-
signibus collegii Straubingcn benefactoribus. 3 pro illus-
trissimo et reverendissimo domino Xaverio de Beizunce de
Castelmoron, Massiliensi episcopo, fundatore et benefactore
insigni. i pro domina Francisca de Lexaun, insigni bene-
factrice collegii maximi in provincia Mexicana. ' % pro no-
bilissimo domino Adamo Stol. et domina Calharina Stenderin
Stollin ejus conjuge defunctis insignibus domus probationis
Mayence benefactoribus. * 3 pro P. Josepho Cassani, defuncto
insigni benefactore collegii Alcala in Poletana provincia.
3 pro Antonio Pasque, defuncto Sanlonis 3 novembris.
30 missae pour le roy de Portugal. 5 missœ pour leR. P.
François Retz, général de la Compagnie, service.
Septembre il50. — 2 sacra pro domino Luc Dufour,
vivante parœciœ Sancti Viviani reclore benefactore.
3 missae pro Antonio Pasqué, defuncto Santonis 3 no-
vembris, in sarophago ad dexlram versus allare.
1, CoUegii maximi ou meiicsni. Il y avait deux collèges & Mexico.
2, Ailleurs OD lit : « Adam Stoll et domina Catharina SledezJDStoliaejuB
coajuge, i>
d .y Google
— 430 —
1751
1 pro P. Romano Faucher, defuncto Burdigalae 6 fe-
bruarii. 2 pro F. Joanne Francisco Marthon, defuncto ibidem
6 februarii, 2 pro P. Petro Paris, defuncto ibidem 11 fe-
bruarii. 2 pro P. Martin Brousse, Lucioni 24 aprilis. 2 pro
P. Francisco Xaverio Lalanne, defuncto Burdigalae 26 aprilis.
2 pro P. Renato Pidoux, defuncto Pictavii 2 junii. 2 pro f.
Marco Antonio Martin, defuncto San-MacHarii 16 junii. 2 pro
P. Joanne Baptista Bonnet, defuncto Pictavii 12 julii. 2 pro
P. Joanne Francisco Malaurie, defuncto Burdigalœ 15 au-
gusti. 2 pro P. Pelro Labach, defuncto Pâli 24 novembris.
S pro illustrissima domina Marianna Dzicdoszycka, defuncta
Insigni provinciae Poloniac benefactrice. 3 pro illustrissima
comitissa Tberesia Balducci Gambalonga, defuncta insigni
provinciae romanae benefactrice. 1 pro P. Ignasio de Sylveyré,
ut olim Lusitaniae assistenle. 1 pro illustrissimo et magnifi-
centissimo domino Koczynski, defuncto insigni provinciae
Liluaniœ benefactore.
1752
2 pro P. Joanne Hazera, defuncto Aginni 5 januarii. 2 pro
P. Antonio Roger, defuncto Burdigalae 26 januarii. 2 pro P.
Antonio Labouvière, defuncto ibidem 29 januarii. 2 pro P.
Michaele Guignas, defuncto in Canada 6 februarii. 2 pro
i. Antonio Delfour, defuncto Burdigalae 30 junii. 2 pro P.
Joanne Josepho de La Grandville, Romae 9 seplembris.
1 pro eodem ut Galliae assistenle, 1 pro P. Leonardo Tschi-
derer, ut olim Germanise assistenle. 2 pro magistro Joanne
Baptista Harriet, defuncto PaU 16 septembris. 2 pro f.
Joanne Parai, defuncto Pictavii 24 septembris. 2 pro P.
Joanne Aquart, defuncto Burdigalae 13 octobris. 2 pro P.
Pelro Dcssault, defuncto San-Macharii, 12 novembris. 2 pro
f. Renalo Aimé, defuncto Rupellae novembris. 2 pro
magistro Antonio Pradeau, defuncto Burdigalœ 17 decem-
bris. 2 pro domino Ignatio Faschi sacerdolo, defuncto insi-
gni benefactore coUcgii Iglediensis [Iglesias] in Sardinia pro-
d .y Google
vîncia. i pro illustrissimo domino Paulo Hieronymo Origoni,
et pro domina comitissa Ida Origona, insignibus collegii bene-
factoribus in Mediolanensi provincia. i pro domino Joanne
Loyola benefactore collegii Icensis [Iça] in Peruana provincia.
3 pro domino Gilberlo Talbol, insigni provinciœ Anglicanœ
benofaclore. 3 pro illuslriBsimo ac domino Philippo de
L'Ostricbros, Granatensi archiepiscopo insîgni benefactore
collegii Granatensi et Guadin, in provincia Quitensi. ' \ pro
P. Leonardo Thseidcrer, ut olim Germanise assistente. 1 pro
eodem, ut olim gcnerali socictatis secrctario. 3 pro domino
Campo Verdé, insigni collegii Toletani benefactore. 2 pro
illustrissimo domina Szalai, defuncta insigni benefactrice.
2 pro benefactore collegii cujusdamhujusce provinciae;! pro
quadam benefactrice. 3 pro domina Maria Lenis et Gamboa,
defuncta fundatrice collegii Bugensis in provincia Quitensi.
i pro illustrissima et excellentissima domina Francisca
Maria Theresia Hedwige de Ataïde, doraus professae Olyssi-
ponensis [Lisbonne] benefactrice; 1 pro hujusce provinciœ
benefactore.
■1753
3 pi-o dame Marie Lenis et Gamboa, défunte fondatrice
du collège de Buges, ^ dans la province de Guitto. 3 miss»
pro Ludovico Durand, defuncto Santonis 23 octobris,
deposito in sarcophago, ad laevam ingredienti, i pro illus-
1 . Ailleurs on lit : << l pour très illustre et magnifique seigneur Martin
Kocxnoki, défunt et iasigne bénéfacleur de la province de Lithuanîe.
2 pour noble seigneur Adam Stoll. et dame Catherine Stendxin Stoltin,
défunts insignes bienfaiteurs du noviliat de Mayence. 1 pour le père
Ignace de Sylvérê, assistant de Portugal. 1 pour une personne qui a fait
du bien à'^maisons de cette province, i pour diverses personnes qui
ont fait du bien à plusieurs maisons de la province. 3 pour l'illustrissime
et révérendissime seigneur Philippe de Lostucbros, archevêque de Gre-
nade, bienfaiteur insigne des coUèges de Grenade, de Guadiana en la
province de Itto.
2. Il n'y a pas de colley de ce nom, ni approchant.
d .y Google
trissimo domino cpiscopo de Langres, Madot, defunclo
iosigni benefactore collegii de Langres (Lingooensi). *
2 pro f. Joannc Berny, defuncto Burdîgalae 5 februarii.
2 pro p. Renato Scbastiano Florisson, ibidem 8 martis. 2 pro
f. Pelro Herbi, defuncto Pictavii 27 aprilis. 2 pro P. Sylvano
Perussaait, defuncto Parisiis 30 aprilis ; \ pro eodem ut olim
provinciœ hujusce provincial!. 2 pro P. Francisco Luca Nau,
defunclo Lucioni 5 seplembris. 2 pro f. Petro Toussaint,
defuncto Pâli 14 seplembris. 2 pro P. Ludovico Belay,
defuncto Bag... 24 seplembris. 3 pro F. Ludovico Durand,
defuncto Santonis 23 octobris. 2 pro P. Marco Antonio
Se^urau, defuncto Car. [il était missionnaire en Syrie] 25 no-
vembris. 1 pro domino Madot, Cabilloneusi episcopo, defuncto
hujus provinciœ benefactore. 2 pro revercndissimo domino
Francisco Potentaris, canonico ecclesiae cathedralis Varadi
Magni [Grosswardeyn], insigni provinciae Austriaxae bene-
factore ; 1 pro hujusce provinciae doinus cujusdam benefac-
tore. 3 pro P. Petro Rislaldi defuncto insigni collegii
Nepolitani benefactore. 3 pro serenissi ma principe Herichera
Christina nata ducissa Brunswicenris, collegii Rurensis (?),
benefactrico insigni. 3 pro domino Melchiore Carolo T^ia,
defuncto insigni benefactore collegii Bonaerensis in Paraguay.
1 pro illustrissima^domina Anna Sentini, insigni benefactrice
collegii Ascoli provinciae Romanae. 2 pro illuslrissimo
domino Henrico Francisco Xaverio de Belzunce de Castel-
moron, Massiliensi cpiscopo, insigni provinciœ Lugdinensis
benefactore. 2 pro insigni provinciae Anglican» benefactore.
1754
Indicta sunl suffragia. 2 pro P. Francisco Moreau, de-
functo Lucioni, 14 januarJo. 2 pro fr. Petro Goubaud, defuncto
Lemovicis, 29 maii. 2 pro P. Joanne Reynal, defuncto Pâli,
9 julii. 2 pro fr. Bcmardo Pau, defuncto Fontenacï, 26 oc-
1. Il y a erreur. François Hadot, mort le 7 octobre 1753, était érèque
de Chûlon-Bur-SaÔDe, comme il est dit quelques ligoes plus bas.
d .y Google
tobris. 2 pro P. Stephano Saiolpau def. Paii, 18 oov. 2 pro D.
Alphonso Lara defuncto coUegii PaJensis beneractore. 3 pro
illustrissino domina Maria Fernandez de Gordoba insigni
beoefactrice collegii Maxicnî et provinci8e Limanœ [Lima].
2 pro altissimo el potentissimo principe Radzivilli, insigni
benefaclore ecclesiae el collegii Nessvisievisis [Nieswiesz] in
provincia Lilhuaniae. 3 pro illuslrissimo domino Joanne
Francisco Guillen, archiepiscopo Burgens [Burgos] in-
signi benefaclore provinciarum Celtiberise et Tolretanae.
2 pro fr. Emmanuele Guraya, insigni provinciœ Mexi-
canae benefaclore. 9 pro reverendissima maire Maria Tho-
masa e corde Jesu dicta moniali Sancti Âugustini bene-
factrice collegii Oexacensi [Oaxaca], provincias Mexicanae. i
pro Bomino Xaverio Garduca defuncto insigni benefaclore
coUegii Sazin (?). 2 pro doctore domino Vincenlio de Casliila
benefactore collegii Alicanle provincia; Arragoniae. 2 pro
domino Ferdinando Colarle et dona Agnès Paly, insignibus
bcnefactoribus collegii Sanlucar in Tudertana provincia. 3
pro illustrissimo et reverendissîmo D. Pérès de Prado de-
functo inHispanise regnis inquisilori fidei generali, fundatori
collegii Sarofior [Sanflores?].
1755
â pro P. Auguslino Formi^et, in insula San-Domînicana,
5 februarii. 2 pro P. Joanne Barbou, defuncto Lemovicis 18
maii. 2 pro P. Claudio Briquet defuncto Pictavii, 22 maii.
2 pro P. Joanne Xaverio Macbragh, defuncto Burdigalœ 27
octobris. 2 pro fr. Joanne Aubry, defunclo San-Macharii, i
novembris. 2 pro magistro Guilielmo Michsele Sansac,
defuncto Burdigalse, 15 decembris. 3 pro pluribus bcnefac-
toribus collegii Vera-Crux in provincia Mexicana. 2 pro P.
Joanne Scotli, ut olim Germanise assistente et général!
socielalis secretario, 3 pro R. P. Vice Comité [Visconli]
generali societatis prseposito, defuncto Romse 4 maii. 2 pro
eodem ut olim Italise assistente. 1 pro domino Ctomorin
hujusce collegii benefactore. 1 pro eodem defuncto. 2 pro
d .y Google
-434-
iHustrissImo et reTerendissimo domino Jacobo Towinski
Presmisliens [Przemyse] canonico insigni benefactore residen-
tise Samboriensis [Sambor] in inferiore Poloiiia.1 pro duobus
insignibus societatis benefactoribus defunctis. 1 ad inten-
tionem superionim. 3 pro domina Ernestina Sophia Carlota
defuncta insigni benefactrice provinciae Rheni inférions.
1756
3 pro P. Tussano Terreneuve defancto Santonis 6 ja-
nuarii. 2 pro P. Josepho Babaud, defuncto Pictavii 25 maii.
2 pro fr. Guilielmo Renaud, defuncto Burdigalœ 8 julii. 2
pro P. Carolo Xaverio Lacouture, defuncto Burdigalîe 20
julii. 2 pro P. Joanne Relly, defuncto Pictavii 5 decembris.
i pro Didaco de Roxas e Conteres, episcopo Carthaginensi,
benefactore residentiae Victor. 2 pro insigni benefactore
collegii Pignerol. 1 pro insigni benefactrice provincisB
Flandro-Belgicœ defuncta. 2 pro illuslrissimo domino Jose-
pho Madalino episcopo Cor., defuncto insignbi enefactore
collegii Cal. in provincia Toletana. S pro illuslrissimo
domino Henrico Francisco Xaverio de Belsunce de Castel-
moron, defuncto fundatore collegii Massiliensis. 3 pro sere-
nissimo principe Carolo Theodoro electore Palatino bene-
factore ecclesiae et collegii Mannhemii [Manbeim]. 2 pro
dominis comitibus Francisco et Joanne Martinengi benefac-
toribus collegii Brescia. i pro defuncta societatis benefac-
trice. 3 pro domina comitissa Blanchetti defuncta (undatrice
futuri coUegi Scnogallensis [Sinigaglia] provinciae romanae.
2 pro domina ElizabethcomitissaPuzinida insigni, provinciae
Lituanise benefactrice. 3 pro illustrissima domina Emma
Zaballa, defuncta insigni benefactrice provincise Chili. 3 pro
serenissiraa impératrice Maria Amelia, defuncta insigni
benefactrice et fundatrice domus exercitiorum spiritualium
in superiori Germania.
1757
2 pro fr. Antonio Neveu, defuncto Pictavii 6 januarii. 2
pro P. Joanne Vignes, defuncto Burdigalae 3 februarii. 2
d .y Google
pro P. Pelro Bessou in missioneOyopac[GuyaoDe]. 45 junii.
2 pro fr. Francisco Sausseau defuncto Pictavii. 2 pro fr.
Carolo Martinon defuncto Pâli 12 julii. 3 pro P. Francisco
Mellis, defuncto Pâli 23 augusti. 2 pro P. Blasio Dudon,
defuncto Burdigalœ 29 augusti. 2 pro magislro Claudio
Praire, defuncto ibidem 10 octobris. 2 pro P. Joanne
Baptisla Bertrand, defuncto Marennes ii nov. 2 pro fr.
Josepho Brousse, defuncto Tav. * 2 pro P. Petro Desdoit,
defuncto Lemovicis 2 decembris. 2 pro P. Josepho Leonardo
Desplasses, defuncto Burdigalae, 5 decembris. 1 pro illus-
trissimis dominis Maria Josepha et Apollonia Gampoij
Barcahet, defunclis insignis benefactrïcibus collegii Lorca in
provincia Toletana. i pro P. [Antonio] Vanossi, ut olim
Germaniae assistente [defuncto Romae 11 aprilis]. 2 pro
illustrissimo et reverendissimo domino Francisco Josepho
de Figuerredo, archiepiscopo Guatemala, insigni benefactore
provinciarum Mexico et Quito. 1 pro P. Thomas Dunîn, ut
olim Poloniae assistente. 3 pro serenissima regina Lusi-
tanias insigni benefactrice missionum Indicarum. 3 pro
nobili domino Antonio Alvarez de Sylva, insigni benefactore
collegii Bahia in provincia Brasiliensi. 3 pro R. P. Ludovico
Centuriooe, generali societatis prxposito defuncto Romœ 2
octobris. 1 pro eodem ut olim Italias assistente. 1 pro eodem
quo die fiet solemne pro ipso ofBcium. 1 pro P. [Josepho
Leonardo] Desplasses, ut olim provincias nostras provinciali.
1 pro benefactore domus cujusdam hujusce provinciae. 1 pro
benefactore duarum domorum hujusce provinciae. 1 pro
plurium hujusce provincias domorum benefactoribuspluribus
1 pro duobus benefactoribus domus cujusdam hujusce
provincia. 1 pro benefactore collegii cujusdam hujusce
1. C'est, je penBe,lenoiii du prieuré de Sainte-Marie d'AlU vaux, paroisse
de Ekiumazac, diocèse de Limoges, où il était économe en 17R0. De ce
prieuré de TaT[aui] uni au colley de Limogea depuis 1605, dépendaient
des forges qui étaient pour les jésuites une source de revenus assez impor*
tants. Lss biens étaient répandus dans 12 paroisses dlfTérentes,
.y Google
— 436 —
provinciœ. i pro benefactore domus cujusdam hujusce pro-
vinciae defuncto. 1 pro piuribus benefactoribus collegii
cujusdam hujusce provincise.
■1758
2 pro P. Michaele Desvigoes, defunclo in Arabia. 2 pro
P. Armando Larichardie, defuncto Québec 23 martii. 2 pro
P. Alexandre Arnaud, defunclo Leraovicis 25 maii, 3 pro
magistro Petro Etcheverry, defuncto Santonis 25 septembris.
2 pro P. Carolo Fouchier, defuncto San-Macharii 9 novem-
bris. 2 pro illustrissimo domino Antonio de Costa, defuncto
insigni benefactori collegii Loyola in Celtibcria. 1 pro domina
Anna Francisca Tierzy, defunctabenefactrice collegii Spinalii
in Campania Francica [Epinal, province de Champagne]
1 pro illustrjssimo domino Emmanuele Morent, defuncto
benefactore collegii Guabimal in provincia Mexicana. 2 pro
illustrissimo et excellenlissimo domino Picooo Perusino
comité, defuncto benefactore collegii Pignerol.
1759
2 pro P. Jacobo Toulon, defuncto Pâli 19 januarii. 2 pro
pâtre Francisco Dudon, defuncto Burdigalïel8januarii.2pro
P. Jeanne Vignes, defuncto Pictavii 15 februarii. 2 pro P.
Leonardo Veyssières, defuncto Burdigalse 3 aprilis. 2 pro
P. Nicolao Darcy, defuncto in Hibernia [Irlande]. 2 pro P.
Henrico Jonquet, defuncto RupcUœ 27 martii. 2 pro P. Petro
Sorhainde, defuncto Petrachorae 19 maii. 2 pro fr. Petro Dibil-
dhos, defuncto Burdigalse 21 junii. 2 pro P. Ludovico Rous-
seau, defunclo in insula San-0ominica, 22 junii. 2 pro P. Ar-
naldo Lapeyre, defuncto ibidem 5julii.2 pro P. Henrico Favols,
defuncto Rupellse 21 julii. 2 proP. Carolo Michelin, defuncto
Julioduni [Loudun] 9 julii. 2 pro fr. Joanne Dumonteil,
defuncto Pictavii 2 augusti. 2 pro fr. Petro Garos, defuncto
Pâli... augusti. 2 pro P. Joanne Galleteau, defuncto ibidem
10 augusti. 2 pro P. Elia Moisson, defuncto Pictavii 18
augusti. 2 pro P. Marco Antonio Rouilhac, defunclo
Burdigalse 2 octobris. 2 pro pâtre Joanne Charron, defuncto
d .y Google
Burdigalîe 23 octobris. 2 pro fr. Francisco Nion, defuncto
ibidem 26 octobris. 1 pro domino episcopo Lingonensi
[Langres] bénefactore Lingonensis collegii. 1 pro benefactore
plurium hujuscc provinciae domorum. i pro benefactore
domus unius hujusce provinciae. 3 pro auguslissima regina
catholica Maria Barbe, defuncta insigni benefactrice mis^
sionum Madureœ et Sinensium. 1 pro illustrissima comitissa
Elizabelh de Valdeotz, defuncta insigni benefactrice ecclesiae
nostrœ Brunensis [Brûnn] in Bohemia. \ pro P. Petro... et
pro domina Ludmilla ejusdem matre defuncta insignibus,
provinciîe Boemiœ benefactoribus. 2 pro fr. Joanne Mosnier,
defuncto Hupellse 4 decembris. 2 pro insigni socîetatis bene-
factore defuncto. 2 pro insigni societatis benefactore defuncto.
2 pro reverendisssimo domiao Francisco Polentary, abbate e
titulo Sancti Georgli, fundatoris residentise Sancti Georgti,
triumque domorum insigni benefactore. 2 pro reverendis-
simo domino Jacobo Jaworski Presmiliensi [Przemysl], cano-
nico insigni benefactore residentise Saraborensis in ioferiore
Polonia.
1760
2 pro P. Joanne Augustino Valin, defuncto Pictavii 3
januarii. 2 pro P. Petro Simone Livron, defuncto Burdegalae
9 inartii. 2 pro fr. Bernardo Bernardon, defuncto Pictavii 16
martii. 2 pro magistro Francisco Xaverio Goursaud, defuncto
Tutelae 13 aprilis. 1 pro illuslrissirao episcopo, collegii pro-
vinciae hujusce benefactore. 1 pro ffuibusdam benefactoribus
assistentiae Germanise defunctis. 1 pro duobus benefactoribus
unius domus hujusce provinciae. 2 pro illustrisslmo et reve-
rendissimo Francisco Marquiscardi, defuncto benefactore
provinciae Bomanœ. 2 pro serenissimo principe Carolo
Théodore, comité Palatino Bheni, magno Sancti Imperii
thesaurario, principe eleclorah, vivente insigni benefactore
ecclesiae Manheim in provincia Rheni superioris. 1 pro
pâtre Josepho Maria Spandonavi defuncto, benefactore
collegii Alexandrini in provincia Mediotanensis. 2 pro P.
d .y Google
— 438 —
petro Nau, defuncto Rupellœ 23 septembris. 2 pro P. Joanne
Perrières,defuncloTuteIaB 24 octobris. 2 pro P. Julio Bonin,
defuncto Burdegalse 2i decembris.
1761
■1 pro illustrissime domino Ignatio Stadowski. defuncto
insigni bcnefactore missionis Maladovir in inferiori Polonia.
2 pro reverendissimo screnissimo Clémente Augusto, archi-
episcopo et principe electorali Colonise, defuncto insigni
benefaclorc provinciae inferioris Rheni. 3 pro P. Joanne
Gueydon,, defuncto Pictavii 10 aprilis. 2 pro P. Francisco
Charpentier, defuncto Pictavii 26 aprilis. 2 pro fr. Francisco
Vincent, defuncto Burdegalœ 7 maii. 2 pro fr. Antonio Poi-
tevin, defuncto Burdegalœ 21 junii. 2 pro fr. Jacobo Fran-
cisco Marlineau, defuncto Pictavii 10 septembris.
Catalogus sanctarum reliqmarum quse hac in arcuia con-
diu sunt 22 marlii 1615.
Saiictorum apostolorum Andrese et Philippi. Sancti Bar-
tholomxi apostoli. Sancti Luciani, martyris. Sancti Donati,
marlyris.
SanctorumInnocenlium.Undecira millium sanctarum Vir-
ginum. Sancti Veredemi, episcopi Avenionensis. Sancti Cal-
cedonii, martyris. Sanctae Annse. Sanctae Benignse. Sancti Isi-
dori. T(^a B. P.N. Ignatii. Die 26 junij 1621, istae reliquiae
visitatse sunt cum particula sanctae Crucis et reliquiis sanc-
torum quorum cineres servantur Romte in altari sancti Fran-
Cisci. AnTONIUS SCFFnENUS.^
Ego Guilielmus Balardus suprascriptas retiquias partim
Valenliae in Hispania, a R. P. Ferdinando Ponce de Léon,
partim ab alijs mihi datas tradidi collegio Xanlonensi 16 fe-
bruarii an. 1615.
Sanctas Crucis particula theca argentea inaurata in mo-
dum crucis cfformata inclusa, quam dono dcdit collegio San-
I. Il était alors provincial d'Aquitaine.
d .y Google
tonensi societatis Jesu domina de Bousquet, monacha et
abbatis suburbanae Santonensis seditua, mense maio anni
miUesimi sexceiilesimi dccimi quinti.quam donc accipiebat
ab amita sua domina de Pont-labé, ejusdem quondam abba-
liœ priorissa, quse ipsam dono acceptam Parisiis detulerat :
sic ego ab ipsa domina de Bousquet accepi, qui hsec manu
propria scripsi et subscripsi Santone vigesimo primo julij
anni millesimi sexcentesimi decimi quinti. Guilielhus
Brumetus.
Ita est: Thomas Mompdilustre qui xdibusprsesumus?
Les noms dessainctsqui sont aux reliques venues de Rome:
Sanclae Nathalite, M.; sancti Âmantij, M.; sancti Reaty, M.;
sancti Zenobij, M.; sancli Aviti, M.; sancti Zephyrini, M.;
sanctx Paulinx, M. ; sancti Agatodis, M. ; sancli Clementis,
M.; sancti Pauliny, M.; sancti Blasij, M.; sancti Aurelij, M.
^ Item sanctorum Innocentium; sancli Veredcmij, episcopi
Avenionensis; sanctae Annas; sancli Isidori; parlicula sanc-
taïCrucis;undecimmilIium sanctarum Viiginum; sancti Gal-
ciedonij, martyris; sanctae Benignœ; logae sancti patris nos-
tri Ignatii.
Vérifié le 15 janvier 1623. Pierre Coton.
Nomina palrum fratrumque vita functorum in collegio
Xantoncnsi. ab anno 1611.
1. R. P. Jacobus Bord, primus superior hujus coilegii 22
sept. 1612, sepultus in capella S. Joannis sita juxta sacristiam
templi divi Pétri ad latus evangelii; nondum enim erat
nobis templum.
2. Magister Nicolaus Bordenave rhetor primus hujus coi-
legii obiit 30 julii 1615. Sepultus extra chorura ad latus epis-
tolœ in templo nostro.
3. P. Guillielmus Brurietus obiit 1° martii 1617, sepultus
1. Les lignes suivantes sont de la main marne du P. Coton, S. J.
d .y Google
est ad latus evangelii extra chorum e regioDe prscedentis.
4. P. Petnis du Jarric obiit 2 martii 1647, sepultus in
medio prœdictorum extra etjuxta chorum ut illi.
5. Notre frère Pierre Monho Basque, cousturier, mourut
la nuict avant le jour de S. Baraabé apostre, 4 junii 1622,
et est enterré en la cavete le 4" ée tout le coll^, laquelle
est bâtie proche de la chapelle de S. Jean en nostre église.
6. P. Leonardus Bardetus obiit 6 febr. 1624, sepultus in
eodem loco.
7. Magister Maximinus Février praeceptor quintanus, obiit
28 martii 1626, sepultus ibidem.
8. Magister Ignatius Lissô 23 julii 1626, prseceptor idem
quintanus, sepultus ibidem.
9. Magister Petnis Friacdie 5o mensis maii an. 1631, ibid.
sepultus.
10. Pater Joannes Poupcau obiit die 4 februarii anni 1632,
sepultus in temple nostro ad latus epistolse extra et jaxta
chorum procul a pariete uno aut altère pede.
11. P. Rigon Sales obiit die 99 octofaris anni 1633, ad
latus P. Poupeau sepultus est, tnbus aut quatuor pedibus
ad summum procul a pariete.
12. P. Petrus Farnoux obiit 28 martii 1639 circa horam
septimam matutinam, sepultusque est cum sarcophage in
sepulcro communi temph coUegii in medio ita ut caput ha-
beat ad meridiem in ipso vestibulo et pcdes ad septentrio-
nem. Ad latus sarcophagi apposita sunl ossa magistri Pelri
Friac supradicti, qui, quod sepulcrum essct aqua inundatum,
cum fuerat sepultus, inhumatus in sarcophago injecta calce
viva remanserat.
13. Maturinus Fromi obiit 3 aprilis anni 1641 statim post
duodecimam horam noclis, sepultus eodem die circa horam
quintam vesperttnam in sepulchro communi. , .
14. P. Franciscus Desmonceaux obiit 15" decembris 1 644
circa quartam horam matutinam initio orationis domesticœ
sepultusque est eodem die in sarcophago communi ad latus
.y Google
— 441 —
sinistnim graduum juxta parietes anguli proximi gradibus.
15. Jacobus Ruffin obiit i julii anni 1646.
16. Guillennus Coustant obiit 27 januarii 1653. Sepultus
in templo extra chorum ad latus epislols.
16 bù. P. Andréas Coslar obiit 2 februarii anni 1652. Se-
pultus prope Guitlermum Constant in sarcopbago.
17. P. Natanael Sichar obiit maii 1652 sepultus in cavea.
18. P. Antonîus Forest obiit 6 augusti 1653. Sepultus in
communi sarcopbago.
19. P. Andréas Baiole obiit undecimo martii 1660, se-
pultus in eodem sarcopbago. Hora aulem obitus quinta ma-
tutina.
20. P. Tbomas Monlfilastre obiit in isto collegio 9 novem-
bris 1661, hora vespertina post septimam, sepultus in cavea.
21. P. Joannes Veyrier obiit in isto collegio 15 januarii
1662,hora vespertina post nonam, sepultus in cavea.
22. P. Jacobus Legrand obiit in isto collegio 9» januarii
1663 hora matutina, sepultus in cavea.
23. Pater Antonius Chambon obiit 30 decembris hora de
mendie 7», sepultus in cavea 1664.
24. P. Jacobus Labourier obiil2» maii, hora de mendie 2»
sepultus in cavea 1665.
25. P. Henricus Duchesne obiit 9° novembris anni 1668,
sepultus in cavea.
26. Frater Antonius Valladon obiit 1 6 novembris anni 1 666,
sepultus in cavea.
27. Frater Petrus Haroûé obiit 9» octobris anni 1669, se-
pultus in cavea.
28. Pater Balthazar Gardonne obiit 20 februarii anni 1 670,
sepultus in cava.
29 Fr. Joannes Petit obiit 1 aprilis anni 1678.
30. Fr^ Joannes Hugé obiit 2.3 januarii 1679.
31. P. Petrus des Roches obiit 23 octobris anni 1679.
32. Magisler Jacobus Reveillaud obiit 31 ocl. anni 1685.
33. Frater Petrus Lajus obiit 22 maii anni 1692.
d .y Google
34. P. Franciscus Cavaille obiit H novembris 1697.
35. P. Franciscus Ignatius Aymard, i\ octobris 1700.
36. P. Ludovicus Bernard, 31 octobris 1703.
37. Magister Franciscus Ronçay, 17 maii 1711.
38. P. Jacobus Mauzé, 13 junii 1716.
39. P. Jean Champigny, 5e octobre 1721.
40. Pierre Planche, 1er aoust 1731.
41. P. François Aumaistre, 27 may 1732.
42. P. Pierre Bellerive, 26 février 1746.
43. P. Jean Jossand, 24 mars 1746.
44. P. François-Xavier Huon, 20 avril 1746.
Les trois précédents ont été enterrés dans l'église : le
P. Bellerive devant le confessional, à main gauche près de la
porte ; le P. Jossand devant le confessionnal, près de la chaire
vers la porte ; le P. Huon au milieu entre les deux autres.
45. Le P. Jean Berlrandie, 25 octobre 1754. Sepultus
in cavea ïn primo ingressu infra scalas.
46. Frater JosephusSimonet obiit 6 martii 1756. Sepultus
est in cavea infra scalas.
47. P. Tussanus Terreneuve obiit 5 januarii 1756. Sepul-
tus est in temple ad mensam communionis extra sanctua-
rium ad dextram altaris versus cornu epistolse.
48. Magister Guillelmus Labarrière obiit 9 aprilis 1756.
Sepultus est in cavea ad lœvam. '
1. A cett« liste il faut ajouter les suivants :
Le Fr. Deuia Dumas, mort le 18 décembre 1749, ad dext«ram versus
januam. (Voir dans l'année 1749).
Le Fr, Antoine Pasqué, le 3novembrB 1750, insarcophago ad dextram
versus altare. (Id. 1750).
Le Fr. Louis Durand, 23 octobre 1753.
Hagister Petrus Etcbeverry, 2S septembre 1758.
d .y Google
vu
PAROISSES OU l'on A CONSTATÉ UNE ÉCOLE
Il nous est — et j'ajoute il nous sera — impossible de
savoir combien avant 1789 il y avait d'écoles dans la région
qui nous occupe. Les documents font défaut, nous l'avons
dit. Ce qui ne veut pas dire non plus que celles qui y figu-
rent n'ont eu d'écoles qu'à la date indiquée ; il est au con-
traire très naturel de penser qu'il y eut des instituteurs avant
et après les dates indiquées ; on voit en effet que, dès qu'une
paroisse avait goûté les bienfaits de l'instruction, elle voulait
continuer à avoir des maîtres d'école.
Mais en l'absence d'une statisque même incomplète, nous
allons citer les lieux où les quelques rares pièces consultées
nous ont permis de constater une école d'une façon certaine
et à une date déterminée ; ce qui ne voudra pas dire que les
communes omises sur ce tableau n'ont jamais eu d'école,
mais seulement qu'aux dates de nos documents, ou bien elles
étaient sans instituteurs, ou bien que nous n'avons trouvé
d'elles aucune mention.
Le cbiffre placé entre parenthèses indique le nombre
d'écoles, soit pour les filles, soit pour les garçons.
Aigrereuille, 1688, 1694.
Andilly, 1695.
Angeac, 1739.
Angeac-Champagne, 1641.
Angoutins, 1694.
Arces, 1744.
Archiac, 1787, 1788 (2).
Argenton, 1700.
Ara en Ré, 1607 (2), 1715 (5),
1721, 1727.
Arvert, 1730, 1731, 1784, 1785.
Aujac, 1733, 1748, 1787.
Auzay, 1702.
Aytré, 1698,1773.
Ballon, 1694, 1768.
Beaugeay, 1785.
Beauvais-auT-Matha , 1635,
1640, 1698 (2).
Benêt, 1674.
Bouhet, 1694.
Bourcefranc, 1788.
Bourg-Charente, 1785.
Boutenac, 1762.
Bran, 1769.
Breuillet (Saint -Vincent de),
1784.
Brosaac, 1730-1754, 1741 (2).
Chadenac, 1745.
Chaillevette, 1785.
Ctialais, 1690.
Chambreteau, 1689.
Champagnon, 1749.
d .y Google
Charentenay, 1688, 1694.
Charron, 1670.
Chassenon, 1674.
Châtelaillon, 1694.
Cherbonnières, 169 , 1720.
Chevanceaux, 1739, 1780, 1790.
Cholet, 1723, 1732(2).
Ciré, 1686, 1698(2), 1785, 1788,
1789.
Cognac, 1742.
Coron, 1723 |3).
CoulongeB-sur-l'Autize, 1674
(2).
Courçon, 1694 (2).
Cozea, 1661, 1701, 1752, 1784.
Cravans, 1697, 1768, 1769.
Dolus, 1773, 1784, 1785.
Dompierre en Aunis, d'après la
Monographie de Dompierre-
5ur-mer, 1497, 1668-69, 1674,
1690, 1690, 1698, 1760, 1712-
1734, 1724 (2), 1732-1745,
1737-1753, lilb, 1796, 1816,
1818-1834, 1818 12), 1820(2},
1821, 1828, 1840-1843, 1846,
1853, 1855, 1858, 1875.
Bchebrune, 1732, 1784-1792.
Ecoyeux, 1658.
Esnandes, 1732 (2).
Etaules, 1765.
Faye-sur-Ardin, 1672-1674.
Fontaine, 1702.
Fontenay-le-Comte, 1668,1702,
1766.
Forges, 1694, 1699, 1718.
Fouras, 1688, 1694, 1784,1788,
1789.
Foussay, 1689,1701, 1714.
Fraigneau, 1674,
Geay, 1695.
Gemozac, 1668, 1755, 1760,
1772, 1774, 1784(2), 1787(2).
Grézac, 1752, 1755.
Jarnac, 1777, 1784, 1785.
Jonzao, 1784, 1788.
Jussac, 1697.
La Biziterie, 1755.
La Chapelle-Seguin, 1700(21.
La Chapelle-Tireuil, 1674.
La Châtaigneraye, 1690 (2).
La Flotte, 1695(5), 1697(5).
La Garde, 1744.
La Gaubertière. 1789 (3).
La Gorce, 1786.
LaJarne, 1732.
La Jarrie, 1732, 1782, 1784,
1785, 1786, 1788.
Lalaigne, 1694.
Laleu, 1732, 1749.
Landrais, 1694.
La Rochelle, 1352, 1538, 1541,
1631,1645, 1672,1689(36).
La Romagae, 1689.
La Ronde, 1632.
LaTremblade, 1684, 1730, 1785.
La Verrerie, 1701.
Le Breuil-Baret, 1690.
Le Breuil-Magné, 1688, 1694.
Le Buaseau, 1694.
Le Château d"01eron, 1785.
Le Gua, 1785.
LeGuédeVelluire, 1714(2).
Le Longeron, 1689.
Le Petit-Niort, 1693.
Le Port-d'Envaux, 1648.
Les Ëspesses, 1688.
Les Landes-Genusson, 1689.
L'Hermenauit, 1690.
Lignières, 1730.
Luçon, 1738.
Macqueville, 1753, 1763.
Mainxe,I676, 1737-1785, 1791.
Marans, 1630, 1684, 1689, 1702,
1707.
Marennes. 1684, 1785.
Marsilly, 1732 (2|, 1784 (2),
1785, 1786 2), 1788.
Matha, 1678.
Mauzé, 1663, 1668, 1678, 1689,
1694, 1698, 1707, 1718 (2)
1732 (2), 1783-1788 (2), 1789.
Médis, 1735,1780-1806.
Mérignac, 1676.
Meschers, 1555, 1752, 1754,
1766-1772.
Meursac, 1735, 1784.
Migré, 1680-1700, 1788.
Miramb'eau, 1620.
Moëze, 1785.
Moinx, 1784.
d .y Google
Moncoutant,1651 1702,(4).
Montandre. 1703-1717, 1724,
1728, 1778, 1784.
Montguyon, 1686, 1743.
MoDtigné, 1689.
Montlieu, 1690-1694, 1765, 1771 .
Mon treuil, 1702.
Mornac, 1704, 1784.
Mortagne-sur-Gironde , 1709,
1724, 1741, 1772-1776, 1780
(2), 1784-1829.
Mortagne - sur - Sèvre , 1639-
1689.
Moulineau, 1785.
Moulins, tG89.
Mouzeuil, 1690, iro\.
Nalliere, 1663.
Nieulle, 1687.
Nieul-I es-Saintes, 1732.
Nieul-sur-mer, 1679 3).
Nuaillé, 1700.
OrignolleB, 1715.
Ozillac, 17«4.
Pérignac, 1625, 1636, 1644,
1655, 1665, 1069, 1670 (2),
1678, 1686 (2), 1687, 1692,
1699, 1702, 1706, 1711, 1740,
1743, 1744, 1751-1754, 1757,
1762.
Pisany, 1657, 1739.
Piassac, 1669.
Polignac, 1741.
Pommiers, 1750-1774.
Pona, 1676, 1678, 168. (41,1734,
1736, 1738, 1746, 1758, 1764,
1767,1768, 1773, 1776,1789.
Pont-Labbé, 1784, 1789.
Pouillac, 1695.
Fouillé, 1690, 1701.
Puy-de-Sèvre, 1674.
Puyravault, 1694, 1701.
Réparsac, 1765.
Restaud, 1781-1785.
Roch, 17..
Rochefort, 1699 (7), 1723, 1785-
1789.
Rohan-Rohan, 1785, 1786.
Rousaay, 1723 [2).
Royan, 1684, 1695-1775, 1784,
1785, 1787 (2)
Saint-AubindeBaubigné, 1700.
Saint-Chriatophe, 1688, 1784.
Saint - Christophe de Longes-
ves, 1690.
Saint-Ciera du Taillon, 1784.
Saint-Cyr des Gats, 1690.
Saint-Denis dOleron, 1785.
Sainte-Gemme, 1790.
Sainte-Marie de Ré, 1797.
Sainte-Ouenne, 1679 (2), 1700.
Saintes, 1098-1107,1114,1220,
1515, 1571, 1576, 1577, 1583,
1584, 1587, 1650, 1689, 1697.
1700, 1708, 1710, 1733, 1742,
1746, 1754, 1763, 1784-1786,
1787.
Sainte-Soule, 1700, 1732.
Saint-Froult, 1729.
Saint-Georges des Bois, 1694.
Saint-Oeorges dea Coteaux ,
1620.
Saint-Georges d'Oleron, 1785.
Saint-Jean d'Angély, 1697,
1730, 1753, 1785, 1786, 1789.
Saint-Jean d'Angle, 1784.
Saint-Jean de Liversay, 1732.
Saint-Just, 1694, 1785.
Saint-Laurent de la Prée, 1688,
1694, 1786, 1788, 1789.
Saint-Louis de Milly, 1701.
Saint-Loup, 1724.
Saint-Malo du Boia, 1689.
Saint-Mard,16S8.
Saint-Martin de Rë, 1684 1715,
(5), 1738.
Saint-Maurice des Noues, 1701.
Saint-Maurice le Girard, 1701.
Saint-Maxire, 1674.
Saint-Nazaire, 1785.
Saint-OuJn, 1732.
Saint-Pallais de Négriiinac,
1756.
Saint-Pierre de Mauléon, 1689.
Saint-Pierre d'Oleron, 1773,
1774,1784,1785.
Saint-Pierre du Chemin, 1690.
Saint-Pompin, 1718.
d .y Google
Saint-Preuil, 1785.
Baint-Remy, 1674.
Saint-Romain de Benêt, 1702,
1741, 1746, 1757, 1784, 1783.
Saint^Saturnin du Boie, 1688,
1694,
Saint-Sauvan, 1609, 1789(2).
Saint-Savinien, 1783-1785.
Saint-aigismond, 1660-167.4.
Baint-SornindeMarennes, 1735
Saint -Sulpice de Manière,
1702.
Saint-Thomas de Goanac, 14..
Saint-Valérien, 1690.
Saint-Vallier, 1660, 1666.
Saint - Vincent de Breuillet,
1784.
Saint-Vivien (Montlieu), 1689.
Saint-Xandre, 1695.
Salignac, 175 .
Salles, 1784-1789.
Sanzay, 1707.
Saujon, 1779, 1784, 1799.
Segonzac, 1749, 1784, 1785.
Soubise, 1684.
SurgèreB, 15..-1787.
Tanzac, 1725.
Taugon la Bonde, 1723, 1732(2) .
Tliaims, 1718, 1724.
Thairé, 1694 (2), 1728, 1730,
1785,1788.
Thézac, 1620(2), 1717,1763.
Tiffauges, 1689 (2), 1701.
Tonnay-Charente, 1698, 1772,
1784, 1785.
Tors, 1672.
Treize-Septiers, 1689.
Treize-VentB, 1689.
Vassiac, 1703, 1716.
Vesins, 1666, 1667, 1723, 1728.
VihierB, 1723.
VillejéBus, 1784,1785, 1786.
Villeneuve-Ia-Comtesse, 1732,
1742-1746.
VillierB, 1674, 1699.
Virlet, 1702.
Vouillé-les-Marais, 1690.
Voutron, 1668.
Vouvant, 1701.
Vouvray, 1714.
Xaintray, 1674, 1676, 1766.
Yvea, 1694.
d .y Google
TABLE DES MATIÈRES
L'instruction priuairb laïque, gratuite et obligatoire
ATAWTnSD
pHâLiuiNAiREs : Ecoles en Gaule ; abbayes, presbytères;
écolâtres, page 8. —Créations nombreuses d'écoles. Dé-
crets des conciles: Trente, Trèvea, -Maline, Aire, page
18. — Nombre considérable d'établissements d'instruc-
tion, p, 24. — Bibliothèques, collèges, écoles diverses,
chirurgie; couvents; lettrés et illettréH, p. 37. — Grandes
écoles à La Rochelle, à Saintes. Elles supposent les
petites. Efforts des évëques, p. 47. — Noms et titres
d'instituteurs en Saintonge-Aunis, p. 54. — Fondations
d'ordres enseignants au xvii* siècle. Les sœurs grises,
les sœurs de la sagesse, les forestières à La Rochelle,
les ursulines, p, 65 ; — Trente-six écoles à La Rochelle en
1689; noms des maîtres ; chiffres des écoliers, p. 76. —
Curés, vicaires, sacristains qui font la classe. Prescrip-
tions des évëques, p. 85. — Des écoles mixtes. Le mari
et la femme instituteurs. Défenses des conciles. Protes-
tations des évëques. Cas de tolérances, p. 96. — Ordon-
nances des évëques de Saintes et de La Rochelle pour les
écoles. GrusBol d'Uzès, Pierre-Louis de La Rochefou-
cauld, Antoine de Brancas, etc., p. 100. — Rôle du
clergé dans la direction de l'enseignement ; les conciles,
les évëques, p. 107. — L'évéque a la direction des
écoles. Fondations d'écoles et de collèges par les évéques
et les prêtres à Montauban, Nevers, Aire, Châlon, en
Saintonge, en Aunis, au Maine, en Limousin, etc.,
p. 113. — La noblesse et les écoles. Elle s'y instruit.
Elle en fonde. Angoulëme, Cognac, Saintes, Saint-Jean
d'Angély. Les La Rochefoucauld à Surgères, les d'Al-
bret à Pons, p. 123. — Les bourgeois fondent collèges
et écoles. Lille,' Ohàlon, Montauban, Savoie, Saintes.
d .y Google
— 448 —
Foumitures aux indigents : livres, pain, vAtements.
Soins minutieux, p. 132 ; — Intervention de la royauté.
Edite pour forcer les parents à envoyer leurs enfants à
l'école. Etat des écoles subventionnées par le roi en Sain-
tonge. C'est l'initiative privée qui a créé l'instruction.
Boissy d'Anglaa et Joseph de Maietre, p. 144 ; — Le
maître d'école. D'où venait-il ? Instituteurs ambulants.
Ecoles normales. L'instituteur praticien, laboureur, etc.,
p. 151 ; — Mode de nomination. Le fondateur de l'école.
L'assemblée des habitants. Choix du maître d'école. In-
tervention des pères de famille. L'examen de l'institu-
teur. Le jury. Correction des compositions par le con-
seil municipal, p. 158 ; — Autorisation d'enseigner. Don-
née par qui ? Examen-. Formule de nomination. Condi-
tions pour être instituteur. Contrats. Capacité. Bonnes
mœurs. Catholicité. Prête serment. L'évéque en tournée
donne là licence. Tolérance, p. 169. — Liberté d'ensei-
gnement. Ouvre école qui veut. Obstacles à la concur-
rence. Les maîtres en exercice veulent le monopole. Rè-
glements divers. Peines contre ceux qui nuisent aux
écoles établies. Exigences des maîtres à l'égard de leurs
collègues. Voltaire et La Chalotais, p, 177; — Instruc-
tion obligatoire. La noblesse aux états généraux de 1560
la réclame. Le concile de Malines fulmine contre les pa-
rents qui négligent l'instruction de leurs enfants. Ecoles
du dimanche. Sévérité contre ceux qui ne vont pas à l'é-
cole ; privation d'aumâne ; amendes. Edits de 1698, de
1724. Résultats de l'instruction obligatoire, p. 185 ; —
Moralité de l'instituteur. Les devoirs. Inspection. Rap-
ports. Discipline. Enquête publique. Révocation, p. 199 ;
— Obligations particulières et locales de l'instituteur.
Prières pour les bienfaiteurs. Enseignement. Programme
des études Quelques prospectus de maîtres et chefs d'in-
stitution. Un peu de charlatanisme. Maîtres qui paient
leurs élèves. Représentations scéniques. Exercices cor-
porels. Bataillons scolaires, p. 216 ; — Egalité de traite-
ment pour tous les enfants. Corrections et punitions.
L'orbilianisme. Le fouet pour les princes. Recomman-
dations à ce sujet, p. 232. — Avantages. Traitement. Ré-
tribution scolaire. Taux de l'écolage. Oratuité pour les
pauvres. Conditions du contrat. Misère de quelques mai-
d .y Google
- 449 —
trea, p. 236; — Le maître d'école chargé de l'horloge.
Sacristain. Paiement en nature. Contrats de louage. Les
précepteurs dans les maisons particulières. OtTrea et de-
mandes, p. 248 ; — EiTorta pour améliorer la situation du
maitre. Les états généraux. Les conciles. Les synodes.
Les évéques. Traitement assuré par les fabriques, par
l'intendant, par le roi. ChifTre du traitement. Les len-
teurs administratives. L'instituteur rétribué et l'institu-
teur libre, p. 2.ïf>; — La gratuité. Ecoles gratuites dès
843. Le droit à l'instruction pour les pauvres. Elle est
souvent complète par des fondations, du roi, des fabri-
ques, des particuliers. Obligation pour les chapitres de
l'assurer. La liste des indigents. L'instruction est gra-
tuitement donnée parles ordres religieux, p. 266; — Avan-
tages accessoires du maitre d'école. Logement. Exemp-
tion d'impôts, de la milice, du logement des gens de
guerre. Repas, Redevances en nature. Contrats entre
l'instituteur et la paroisse. Conditions diverses. Règle-
ment de l'école. Enseignement. Un maitre d'école poite-
vin. Vacances, etc., p. 277 ; — L'instruction primaire et
la convention. Décrets nombreux pour les écoles. Effets
désastreux. Réclamation de la commune de Saint-Sau-
van contre le décret qui lui supprime ses écoles. Pro-
gramme du nouvel enseignement, p. 293 ; — Ecoles nor-
males. Ecoles centrales. Daunou. Mortier-Duparc. Ro-
ger-Martin. Luminais. Baraillon. Grégoire. Oouyon.
Bailly. Pison de Galland. Opinions et projets. Etataprès
la révolution. Conclusion, p. 304.
L'Instruction pbiuaire en Saintonge
docuhemtb
L — La ■ Grant école ■> de Saint-Jean d'Angély.
A. — 1610, 16 avril. — Sommation faite au eieur prévost-
moyne de l'abbaye de Saint-Jean d'Angély par Julien
Du Rocher de lui remettre les provisions de l'économat
dont il a été pourvu par l'abbé P. Guillebaud.
B, — 1615,20juitlet. — Sommation faite par Pierre Boyzard,
bachelier es arts et sacrée faculté de théologie, à Jean
de Bonnet, économe et principal du collfige de Saint-
Jean d'Angély, de déclarer s'il veut continuer de l'em-
pôchcr en l'exercice de sa charge.
d .y Google
- 450 —
0. — 1610, 20 mai. — Procuration donnée par le ayndic
des bénédictins de l'abbaye de Saint-Jean d'Angély. 333
D. — 16! 6, 15 juillet. — Procuration pour requérir le mo-
niteur de Pierre Boyzard comme instructeur de la jeu-
nesse. 334
E. — 1617, 15 janvier. — Certificat donné au nom des
habitants catholiques de Saint-Jean d'Angély à M" Pierre
Boyzard, avocat au parlement. 336
II. — Fondation d'une écolede filles à Saint- Jean d'Angély.
■ A. — 1 751 , 27 juin. — Constitution de deux cents livres de
rente par les bénédictins de Saint-Jean d'Angély, au
profit de Marie-Anne Bourgeois de Coybo. 337
B. — 1751, 31 juillet. — Donation et fondation d'école de
charité faites par mademoiselle Marianne Bourgeois de
Coybo en faveur de la présente ville de Saint-Jean
d'Angély. 339
0- — 1751, 31 juillet. — Règlement pour les maîtresses de
l'école de filles fondée par Marie-Anne Bourgeois de
Coybo. 343
D. — 1754, 15 juin. — Donation d'une maison avec ses
dépendances à la ville par Marie-Anne Bourgeois de
Coybo. 344
ni, — 1689, 1 1 mars. — Procès verbal de visite et inspec-
tion des écoles de La Rochelle. 347
IV. — 1768.21 août. — Contrat de trois pères de famille
pour l'instruction de leurs enfants. 355
V. — 1733, 2 novembre. — Contrat en exécution du testa-
ment d'Eléonore Aubert, curé d'Echebrune, qui a fait
un legs en faveur d'un maitre d'école. 357
VI. — 1613-1761. — Premier livre du préfet d'église du
collège de Saintes contenant l'indication des prières or-
données pour les membres ou les bienfaiteurs de la
société de Jésus. Noms des religieux morts à Saintes. 360
VII. — Liste des paroisses où l'on a constaté des écoles. 443
d .y Google
TABLE ONOMASTIQUE
Par H, Henri Jovbr
Aa»l en Oueau. caot. de MoDUoei
arr. de Pau, i90.
Abailard, Abelard, 13, 135.
Abidos, CQia. de Lagor, arr. d'Oi
thez, 190, 239.
Abzac {Oclave d"), H9.
Abz&e, CBDt. de Coutras, arr. d
Libouroe, 2S0.
A carie, 67.
Acata (Clémeut), 436.
Achardj ré^at, 49.
Adam, instituteur, Bi.
Adenet (Guillaume), 411.
Ager, maître d"école, 14T.
Agier, recteur, 27.
Agroter (D'), vicaire général de La
Rochelle, 261.
Aigrefeaille, chef-iieu lîe canl., arr.
de Rochefort-sur-mer, 52, 53, 70,
75, 100, 155, 210.
Aigret {Laurent}, 331.
Aigron (Pierre), 419.
Aigurande (Indre], chef-lieu de cant.,
arr. de La Châtre, 340.
Aillas, cant. d'Auros, arr. de Bazas,
Aimé (René), 430.
Aimen, maître d'école, 10.
Airaud fRené), 422.
Aire, cnef-lieu de cant., arr. de
Saint-Sever, 32,115,170.
Airoaull, chef-lieu de cant., arr. de
Parthenay, 13, 70, 213.
' AtÊe, Ayse, cant. de Bonneville
(Haute-Savoie), 140.
Aix (Bouchea-du-Rhôoe), 143.
Aizier, cant, de Quiltebceuf, arr
Pont-Audemer, 33,
AJaccio ^Corse), 377.
Alaigre (Michel), 417.
Alazar (Charles), 417.
Albertic (Adémar), 389.
Albignac de Casteinau (D'), évèque
d'Angoulème, 262,
Albret (Marie d') ; — (César-PhŒbua
d') ; — (Charles-Amanieu d'), 136.
Alem, prêtre, 39.
Alemay (Léonard), 406.
Alemen (Isabelle d'), 380.
Aleui, prêtre, 93.
Aleiandre V, pape. 142.
Alfred le Grand, 126.
Alge», com, de Goumay-en-Braj,
arr. de NeufchStel, 35.
Al iénor d'Aquitaine, 11.
Aligre, Voir Marant.
Aliot (Jean), 371.
Allain, prêtre, 6, 30, 317.
Allaire (Ambroise) ; — (Louis), 347;
— (AmbroiseJ, marchand, 348.
Allay, maître d'école, 276.
Allenet, notaire, 339, 340, 342, 343,
344, 345, 346, 347.
AUonoilU, com. du cant. d'Amiens,
33.
Al ma ra no (Nicolas), 373.
Almeida (Fr. de), 420.
Althaim (Le comte d'), 383.
Alvarado de Aquila (Eléonore), 408.
Alvarèa (Eléonore), 420,
Amalaire de Trêves, 13,
Amalaric, chanoine de Tours, 368.
Amharès, com. du Carbon-Blanc,
arr. de Bordeaux, 281.
Amblard (Antoine), 428.
Amblard de Novairy, 140.
Ambrumetnil, cant. d'Offran ville,
arr. de Dieppe, H3.
Amelin (René), 419.
Amiens (Somme^ 228,
d .y Google
Amon, cant. de Faucogncy, arr. de
Lure, 32.
Amyot, recteurdes écoles, 180.
Anaelol, chef-lieu de cant,, arr. de
ChaumoDt, 203.
AndUhj-let-MaraU, cant. de Manias,
ns.
André, archevêque de Malioes, 412;
-- (FraD(ois), 418; — prccepteui
de la ieuDesse, 32 ; — laboureur,
252, 355-357.
Ange&c-Champagne, caot. de Se-
goDzac, arr. de Cognac, SS.
Angeac-Charenle, cBot. de Château-
neuf, arr. de Cognac, 60.
Angelelli (Albertol, 376.
Aager» (Maioe-et-Loire), 142.
AngeraÙle-le-Marlel, cant. de Val-
mont, arr. d'Yvetot, 33.
An^inot (Guillaume), 409.
Angizeau, maîtresse d'école, 78.
Aogladeo (Fr.), 379.
Anyoulême (Charente], 216, 253, 257.
Angoulin», com. du cant. de La
Rochelle, 88, 104.
Auguillon (Charlotte d'), 134.
Anselme (Octave), 414.
Antoine, 19.
Apert, marchand, 57, 298.
Appraillé, maître d'école, 243.
Apremont (Claude), 388.
Aquart (Jean), 430.
Aragon (Jeanne-Beatrice d'), 389.
Arau (François), 413.
Arbisu iLopeid'}, 391 ; — (Luperco),
370.
Arc en Barrois, chef-lieu de cant., I
arr. de Chaumont, 296.
Arcei, cant. deCozes, arr. de Saintes,
57, 298,
Archiae, chef-lieu de cant., arr. d(
Joniac, 74, 92, 338, 360.
Archier, prieur de Saint-Jacques
329.
Arciraega (Le seigneur], 367.
Arcis, prieur de l'abbaye de Saint-
Jean d'Aagély, 337-339.
Ardillièrei, cant. d'AîgrefeuilIe, arr.
de Rochefort, 53.
Ardin, évéque de La Rochelle, 104.
Argenleuil, cant. d'Ancy-lc-Franc,
arr. de Tonnerre, 216.
jlroe/i/on-CA4 (eau, chef-lieu de cant.,
arr. de Bressuire, 133, 175.
Argentré (D'), vicaire général de
Limoffes, 165.
Ariam (François), 415.
Arias (Alvaro;i, 394.
A ri nicgo, 392.
Armand (Ans.), 421.
Arnaud, Àrnauld, 44; — {Alexandre),
436; — (Henriette), 352; — (P.),
régent, 51.
Arnaij-le-Duc, chef-lieu de cant.,
arr. de Beaune, 32.
Arnou, intendant, 197.
Ars en Ré, chef-lieu de cant., arr. de
La Rochelle, 73, 7i, 122, 174, 212,
229.
Arliguelauve, cant. de Lescor, 239,
Aradij, chef-lieu de cant., arr. d'O-
loron, 154.
Arvert, cant. de La Tremblade, arr.
de Marennes, 74, 147, 196, 197,
A»iiièrei, com. du cant. de Saint-
Jean d'Ang^ly, 337.
Atson, cant. de Ney, arr. de Pau,
28, 163, 164.
Aiioaste, com. des Eaux-Bonnes,
190.
Asle-Bévn, cant. de Laruns, arr.
d"Oloron Sainte-Marie, 27.
Ataïde (Frnncisca-Maria de), 431.
Athaye (Le comte d"), 382.
Alton, évt'que de Verceil. 269.
Aubegeois (François), 418.
Aubepierre, canL d'Arc. en- Barrois,
arr. de Chaumont, 273.
Aul>ert, maître d'école, 197 ; — curé
d'Echebrune, 116,357-359.
Aubertot, 273, 308.
Aubiet, cant. de Gimont, arr. d'Auch,
29, 30, 93, 159, 239, 272.
Aubigné (Claude d'), évêque, 113.
Auboo, prêtre, 127.
Aubray (D'), 376.
Aubry (Jean), 433.
AubussoD, prôlre. 34.
Aucher, curé de Saint-Maiire, 92.
Audaux, cant. de Navarreni, arr.
d'Orlhei, 27, 283.
Audebert, 399 ; — (Etienne), +18 :
— (Pierre), 410.
Audiat (Louis), 337, 339, 343, 3*4,
347, 355, 360.
Audoyer (Anne), 352.
Audureau, curé de Saint-Malo du
Bois, 90.
Auge, 124.
Augeai, procureur fabriqueur, 242.
Augcy, régent, 281,
Augier, instituteur, 223.
Augizeau, maîtresse d'école, 3S3.
Augran, régent, 214.
d .y Google
Au^stia, recteur des écoles, 1S2.
Aajac, cant. de Saint-IIilnire. arr. d
SainUJean d'Angély, S9, 60.
Aujeurrei, ca>it. de Longcau, 273.
Aulneau (Charles), 428.
Aumaisire (François), 443.
Aumale, chef-lieu de cant., arr. de
Neufchâtel en Bray, 33, 34,
H8.
Aunay, chef-lieu de cant., arr
SainlrJean d'AD|;ély, 75, (29, 153.
AuBBV (Denysd), 329, 337, 339, 343,
344.
AuUin (Jean), 42S.
Authii (P.), archiprêtre de Pontacq,
161.
Auisncea, cher-lieu de cant., arr,
d'Aubusson, 84, 280.
Auiay, com. du cant. de Fontenay-
ie-Comte, 91.
Avntlon, com. d'Arvert, cant. de I.t
Tremblade (Cherenlc-Inférieure)
197.
Avallan (Yonne), 32.
Avandan (Jean d'), 375.
Avignon (Vauduse), 142.
AvrieU (Anloneta d), 408.
ATril(Pierre),4a2;— (Philippe), 423.
Avrillon. prêtre, 140.
Aymar (Ignace), 409; — (François),
Aytré, com. du cant. de La Ro-
chelle, 53, 70, 348.
AzHtii (Dom. de), 408.
Azayo (Guillaume d'), 10.
B
Bahault (Joseph), 434.
Bahin, praticien. Ci; — (J.-P.), iî3.
Bachcllerie (Jean). 400.
Bade (Guillaume, marquis de), 393.
Bagaels [Louise};— [Guillelme),41l.
Bagneux, cant. de Colombey (Meui^
Ihe, et non Manche], 291, 202.
Bagnier [Lydie de), institutrice,l56.
Baçuenean, prûtre, 217.
Bat(/ne Sainte-Radigonde, chef-lieu
de cant., arr. de Barbeiicui. 10, 13.
Baille, recteur du collège de SoutÎ-
Rny, 27-
Bailles, instructeur do la jeunesse,
29; — régent, 282 ; — (Manault),
régent, 139,
Baillct, maître d'école, 172.
BaiUoquet (Pierre), 422,
Bailly, député, 311, 313.
Bailly-en-Rmërt, cant. d'Envermeu,
arr. de Dieppe, 33.
Baiolc (André), 441.
Bal, dit Qardasein, consul, 282.
Balard, maître d'école, 245 ; — (Guil-
laume), 438.
Balducci Gambaloage(Theresia), 430.
Balebis(De), recteur, 27.
Balencie (J. de), régent, 163.
Baliereau, régent, 81.
Ballet, maître d'école, 59, 264.
Ballon, canton d'Aisrefeuille, arr. de
Rochefort-Bur-mer, 52,253,355,390.
Ballonfeau (Anne), 336; — (Margue-
rite), 333, 337.
Ballore, cant. de La Guiche, arr. de
Charolles, 273.
RareilloQ, député, 303, 311.
Barangcr, régenl, 250.
Barat, maître d'école, 62, 219.
Barbaud [Jeanne), 196.
Barbezière (Louis), 427.
Bariesieuj; (Charente), 131.
Barbier, maître d'école, 147.
Barbin, maître d'école, 210; — no-
taire, 117 ; — (Jacques), 197.
Barbosa (Fr.j, 406.
Barboteau (Louis), 138,
Barbotse (Francisco), 366.
Barbotin, 44.
BarboUn des Fontaines, 44.
Barbou (Jean), 433.
Barbreau (P.), apothicaire, 330.
Barde (De), 40S.
Bardet (Léonard), 440.
Bardin, 389, 391.
Bardines(De),219.
Bardon, maître d'école, 1S5; — pra-
ticien, 64, 69.
Bardue, 410.
Barenncche (Joseph), 427.
Bargeau (Jacques) ; — La Mouche
(Jet
1,197.
Bargignac, notaire, 58.
Barilieau (Egide), 408,
fiarillon, maître écrivain juré, 166.
Baron, maître d'école, 166; — Boni-
face), 424; — (Marguerite), 336;
— (Maurice), 395; — curédeSaint-
Maurice le Girard, 146.
Baronnières, maître d'école, 153.
BarqaeoiUe, arr. de Dieppe, 217.
Barrante [Jacques), 405.
Barraud, Barreau [Jeanne] ; — ré-
gent de Médis, S9.
d .y Google
Barre (Nicolas), 44.
Barré (Le P. Nicolas], 66.
Barrière, maître d'école, SS.
Barrot, maître d'école, 61.
Bariac, cant. de Podenasc,
Bordeaux, 259.
Barthélémy, maître gi
27.
Bartan, cant. de Coies, arr. de
Saiotes, 42.
Basque, instructeur de la jeunesse,
63.
Battac, cant. de Jarnac, arr. de Co-
gnac, 13.
Basset, maîtresse d'école, 78, 332.
BaMouet, cant.de Monlesquiou,arr.
de Mirande. 30.
BasUrd, maitre d'école, 2S0; —
(François), 423.
Bastide (Claude), 418.
Bataillé, instructeur de la jeuneste,
56, 281 ; — (Esther), 56,
BaUiller (Jeanne de), 68.
BaUult (Henri), 114.
Baudoin, maitre d'école, 147, 247,
266, 267, 271.
Baudry [Pierre), 197.
Bauçet, prêtre, 87, 89, 275; — ta-
briqueur, 14.
Baugulfe, abbé de Fulde, IS.
Bavière (La duchesse de], 380.
Baylac (Pierre), hermite, 63.
Baylc (Raymond), 415.
Bazenerye, procureur, 164.
Beau champ, percepteur, 253.
Beaurcz (Jacques), 407.
Beaufremont (Nicolas de), 129, 272,
Beauijeaij, cant. de Saint-Aignan,
147.
Beaulicu (Jean), 428.
Beaumont(Léond«), évèquc de Sain-
Us, U5.
Beaamonl (Creuse), 137.
Beaumonl-le-Vicomle ou Beaamont-
*«r-Sar(Ae, chef-lieu de cant,, arr,
de Marnera, 117, 139, 167.
BeaumonUPërél)xe(Louiscde), 172.
Beaane ICôte-d'Or), 28, 32.
Beaupoil, proresseur de latin, 60.
Beaupré (Michel], 422 ; — maître
d'école, aubergiste, 210.
Boaurepaire (Ch. de), écrivain
109, 110. 111.
Beauvais (Ilippolyte), 425.
Beaiivaiii-sui--Malha, cant. de Ma
arr. de Saint-Jean d'Angély, 59,
129.
Becbameils (François), 417.
Bedeau (René), H7 ; — prêtre, 167.
Bec'On, intendant de La Rochelle,7l.
Betay, Boulay (Louis), 432 ; — mai-
tre d'école, no.
Belin, maître d'école, 77.
Bellac (Haute-Vienne), 370.
Bellandier, recteur, 27.
Bellebal, cent, de Targon, arr. de
La Béole, 30.
Belle fontaine, abbaye, com de Bc-
grolle (Maine-et-Loire), 13.
Bellefoiae. com. d ' Al lou ville- Belle-
fosse, cant. d'Yvelot, 33, 93.
Bellenger (Louise), 118.
BcUerive (Pierre), 442.
Bellet, maitre écrivain, 63,
Belllon, tonnelier; — maitre d'é-
cole, 353,
Belloc, instructeur de la jeunesse,
29.
Bellot, notaire et instructeur de la
Belluteau, régenl, 58.
Belot (Charles), 419.
Bcliunce de Caslel Moron (H.-F.-X.
de), 429, 432, 434.
Benasle (Jean), 64.
Benel, cant. de Malllezais, 89.
Beneveiitano, archevêque, 360.
Benuauvigne, instrucleur de la jeu-
nesse, 63.
Bennet, instructeur de la jeunesse,
133.
Benoit, XI, — XII, papes, 112.
Benoit (Charles), — (Louis), 351 ;
(François'i, régent, 291, 292.
Bcnon, cant. de Courçon, arr. de La
Rochelle, 74.
Bcquier, maître d'école, 309.
Beraud (Barlhélemy), 374.
Bérenger, archidiacre d'Angers, 13.
Bergeon (Jean), 400.
Berger, 352.
Bergetle, maîtresse d'école, 78, 352.
Bertfier, praticien, 64, 65 ; — prati-
cien et maiti-e d'écolo, 155; —
maitre d'école et greffier, 65.
Bermond (Françoise de), 67.
Bern.ic Débat, com. du cant. de Tar-
bes, 154.
Bemage, 384, 390.
Bernard, instiluteur, 43, 77, Jill ; —
orfèvre; - (Paull, 319;— (Antoi-
ne), 121 ;— (F.), 4V; - (Louis),4l2;
— (Mathieu), 3»1 ; — curé de
Berteaucourt, 99.
d .y Google
Bernard de Béon du Masses, 126.
Beraardeau (Daniel), 3SI.
Remardon (Bernard), t37.
Berneaîl, cant. de Gemozac, Brr. de
Saintes, 298.
Bernit^r, 360.
Bemy (Jean), 432.
Berry (Pierre), 64. •
Berlëaueoorl, cant. de Domart, arr.
de Doullens, 9».
Berlhelming, cant. de Fenétrange,
arr. de harrebourg, 189,
Berthommé (Claude), 332, 333 ; —
curé de Marsilly, 100.
Berthonneau, cura de Moncoutant,
24«.
Berlin (Guillaume), 417.
Berton, éditeur, 39.'
Bertrand (J,-B.), 435; — (Pierre),
426; —(René), 419.
Bertrandie (Jean), 442.
Berrille-surSeine, cant. de Duclairj
arr. de Bouon, 93.
Besaacourt (De), bourgeois, 136.
Bescon (Gilles), 282.
Bèse (J. de), maître d'école, 279.
Dcsse, maître d'école, 21^.
Besson, maître d'école, 77, 349 ; —
maîtresse d'école, 78 ; — (Pierre),
435.
Bestemps fPaschasio de). 388.
Bi^thune (Henri de), archevêque de
Bordeaux, 86.
Bettborn, cant. de Penétrange, arr,
de Sarrebourg, 189,
Beurivé (P.). 44.
Beurlant, professeur de musique,
220.
Beuveraat (Jeanne), 134.
Bideren, com. d'Autevielle Saint-
Martin Biderca, cant. de Sauve-
terre, arr. d'Orthei, 122.
Biffoli (Benedict), 376.
Bignac, cant. de Rouillac, arr. d'An-
goulèmc, 44,
Bign&y, com. du cant. de Saint-
Jean d'Angély, 344,
Bignon, intendant de La Bochellc,
56.
Bigois, précepteur, 253.
Bigot (Louise), 123.
Bigoteau, 69.
Bihflult, instituteur, 27,
Billey (Thierry de), maître d'école,
23.
Billon (Abraham), 351 ; — bouchère;
— (Magdeleine), 353.
Binet (Henry), 381.
Biot, précepteur, 62.
Bisiquana [La princesse), 367.
Bisseuil, marguillier, 116.
Biteau (Anne) ; — (Paul) ; — (Pierre),
196; — (Bachel), 195.
Bhal, couvent, 126.
Bivilte-la-RMére, cant, de Bacque-
ville, arr. de Dieppe, 93.
Bizanos, com. du canton de Pau, 28,
Bizet (Tristan de), évêque de Sain-
tes, 141.
Bizeui, maître es arts, 57, 58.
Biziau (Mathurin), 415.
Blanchard (Antoine), 421.
Blancbetti [La comtesse), 43i.
Blanfief, com. de Varatze, cant. de
Saint^Jean d'Angély, 334, 335, 336.
Blangy, chef-lieu de cant., arr. de
Neufcbàtcl, 33.
Blanleuil (Marc), 378.
Blanzac, cheMieu de cent., arr.
d'Angoulcnie, 257.
Blasco (Vincenliol, 417.
Blaiimoal, cant. de Sauveterre, arr,
de La Réole, 259.
Bled, économe, 181.
Blésignac, cant. de Créon, arr. de
Bordeaux, 30.
Bleues, régent des écoles, 181.
Blondet, maître es arts, 27.
Bobin, praticien, 65.
Bocb, curé de Montgîrod, 83,
Bochut, curé d'Aise, 140.
Bocqueville, doyenné du diocèse de
Rouen, 34, 94.
Boedron, régent, 242,
Boct, recteur, 27.
Boguîer (Anne-Lydie), 127, 271.
Boipineau (Jean), 424.
Boireau (Jacques), 418.
Boisdon,prèlre,89, 145.
Boisdron, prêtre, 90, 274.
Boisteux (De), bourgeois, 135.
Boismort, charpentier de narire, 55.
Boisnard ; — (J.), 44; — curé de
Théiac; - (Marie) , 57.
Boiitay-le-Châlel, cant. de Buchy,
arr. de Rouen, 33.
Boisse, professeur, 70; — instruc-
teur de la jeunesse, 81.
Boisselet (Jean), 354.
Boissennede (Robert), 422.
Boissière(J, de), maître d'école, 179.
Boissv d'Anglas, conventionnel, 148.
Boivié (Malhieu), 425.
Boizard, principal du collège de
d .y Google
SainlJean d'Àugély, 29, 331, 332,
333, 33i-336.
Bolbec, chef-lieu de cant., arr. du
Havre, H3.
Bolio (Gesparo\ 38i.
Bon, maitro d'école, 58, 01 ; — (Oc-
tave), 412; — (Pierre), 3S4.
Boncnfant (François), 6i.
Boniface VIII, papp, 142.
Bannac, caat. d Ambaiac, arr. de
Limoges, 119.
Bonnaud, Bonncau, maître d'école,
77, 353 ; — mnrcliand ; — ■ (Louisl,
319 ; — curé de Pont l'Abbé, 26J.
Bonnegens (Joseph de], 339, 340,
342, 343, 344, 3t3, 316, 347 ; —
d'Aumont (Joseph de), lieutenant
général de police, 267.
Bouet, Bonnet, 243; — avocat, lOî
— (Jeun), 417; — (Jean-B.j, 430
. — (André) ; — (Jacques), 197 ; -
(Toussaint), 409 ; — (André); -
(Jean), maître d'école, 136, 204 ;
— (Jean de), économe du collt'Re
de Saint-Jean d'Angcly, 329,331,
332, 33.1, 3J t. 335.
Bonnerille, com. de Domart, ar
I>oulteDB, 33,
Baaneville, com. de Villaroger, i
de Bourg Saint-Maurice, arr. de
Mou tiers, 40.
Bonin, Bonnin, maître d'écriture;
instituteur ; — (Christophe), 427 ;
— (Jutes), 438.
Bonlemps, 383.
Bonvallet, G9.
Boquillon, 99.
Berce, cant. d'Accous, arr. d'Oloron
Sainte-Marie, 28.
Bord, supérieur du collège de Si
tes, 41'J.
Bordagc (J. de), prëlrc, 92.
BoMeaHjr (Girondei, 70, 151.
Bordenave (Jean), 407 ; — (N.), pro-
fesseur. 439.
Bordesio(Uuy), 374.
Borgia (Jean de), 372.
Borglelenu, maître d'école, 213.
Borel, 297.
Baicarmaiid, 33.
Bosquet (Antoine). 378.
Bossu (('laude'i, 374.
Botin, Boltin (Christophe), 421;
instilutour, 27.
Bouchait (Je«n-Ph.l, 232.
Bouchenet (Jean), 408.
Boucbeaoire, maitre d'école, 16S.
Boucheporn (Bertrand de), intendant
de Pau, 239.
Boucher, maître d'école, 21S.
bouchereau (Marguerite), 68 ; —
curé de Pouillc, 250.
Boucherit. maître d'école, 264.
Bouchicr (Jacques), 402.
Itoudaud (Jean), 424.
lîoudot, recteur, 27.
Boue, régent, 281.
Bouet (Guillaume), 339.
Wuif/ïp, doyenné de Foucarmont, dio-
de Poucn, 93.
Bouhft, cant. d'Aigrefeuille, arr. de
Rochefort, 53.
Bou h ier( El issl>elh),3 1 6;— régent, 2S8.
Bouillaud (Catherine), 56.
Bouille (La marquise de), 70.
Doulageon, maître d'école, 145.
Boulanger, principal du collège de
Trojes, 180.
Boulette (Jeenncj, 130, 272.
Boulincau (Alexis);— (Jean), 197.
Bouloigne (Antoine), 380.
ODu<|Uet (Michel), 422.
Bourbon, procureur au parlement,
138.
Bourbon - l'Archainliaull, chef- lieu
de cant., arr. de Moulins, 27, ISâ.
Bourbonne, chef-lîcu de cant., arr.
de Langi-es, 308.
flourcp//-Hnc,com. de HareDnes,148.
Jloaiilallal, com. d'Arthei (Basses-
Pyrénées), 283.
Bourdes, précepteur, 254.
Rourdet, notaire, 55.
Bourdicu, ofllcier municipal, 163.
Bourij , Bourg-»ur-Gironde, cher-
lieu de cant., arr. de Blaye, 30.
Bonrfj-Arhard , cant. de Routot, arr.
de Ponl-Audemer, 33.
«oun/ane-,/- (Creuse), 84,31*.
Boiir!/-Ch.\renle, cant. de Segoniac,
arr. de Cognac, 44, 1 48. 264.
Bourgeois de Coybo (Marie-Anne).
12U. 156, 337-317;— (.Jean), curé
de Cherbonnière, 312.
Bourgogne (La duchesse de), 123.
Bourgoin, maître d'école, 166.
Bouri/Sainl-ilaurice, 84. \'oir Saial
Maurice.
/ioiiri/Ihémulde, chef-lieu de cant.,
arr. de Pont-Audemer, 33,3V, 91.
Ikinri^non, iinti({uaire. 40.
Ilo'irmonl, chef-lieu de cant., arr.
de Chaumont. 296, :in«.
Boui'quet, instructeur la jeunese, S3-
d .y Google
Bousquet (De], religieuse, 439.
Bouttac (CreuB«), 287, 200.
Boussion, instituteur, 81.
Bou-tur-Loire, com. da cant. d'Or-
léans, 89.
Bouteille, maître d'école, 63, 147,
148.
Boutciller, maître d'école, 175.
Boulenac, cant, de Cozes, arr. de
Saintes, 56.
Boutet de Richardière, curé de
RohaD-Bohan, 261.
Boiitemlle, cant. de ChSteauneuf,
arr. de Cognac, 44.
Boutillier(FrançoisJ, 419.
Boutin(J.), 44.
Boutioet (Elisabeth], 196.
Bouliot (Th.). historien, 9S.
Boutraud, maître d'école, 146.
Bouyer(P.), 44.
Bouzard, instituteur, 81.
Boues, cant. de Sains, arr. d'Amiens,
99,
Botel, chef-lieu de cant., arr. de
Mouliers, 84.
Bnehy, cant. de Bacqueville, arr.
de Dieppe, 34.
Bragance (François de), 379,
Bratrneau (Jean), 348.
Bramon, 410.
Bran, cant. de Montandre, arr. de
Jonzac, 63.
Brancas [Antoine de), évêque de La
Rochelle, 14, 70, 106, 106, 276.
Brandano iL.),412.
Brange (GeorKes de), 252.
BranKé (Thérèse), institutrice, 208.
Brard, praticien, 65.
Brau(^ de Lonzac, 116.
Bray, cant. de Beaumont-le-Roger,
arr. de Bemay, 34, 94.
Brai/, diocèse de Sens, 173.
Bréal (M.), professeur, 123.
Brebuire (De), 276.
Brechy, 94.
Brejon, notaire, 96.
Brenoncoarl, 28.
Bresse (Aneèle de), 67.
BreUene (Ce duc de), 142.
Breuil, 33.
Breuil, doyenné de Magnj en Nor-
mandie, 203.
Breuillel, cant. de Bovan, arr. de
Marennes, 75, 147. '
Brevet (Etienne) ; — (Samuel), 351.
Bresé, cant. deMontreuil-Bellay, 72.
Brexti (Pierre), 409.
Brisn (B. de], maître d'école, 281.
Briaaeourt, cant. d'Andelot, arr. de
Chaumont, 21 S.
Briaud, homme de loi, 298.
Brie-Comte-Robert, chef-lieu de can-
ton, arr. de Meluii, 72.
Briene (Jacques), 418.
Brigant (Le duc de), 373.
Brigueïille, prf'tre, 212.
Briquet (Claude), 433.
Brisseau, prêtre, 90 ; — (Marie), 352.
Brisson (Barnabe) ; — (Marie), 128 ;
— (Michel), 392.
Brioti, canton de Pons, arr. de Sain-
tes, 74.
Brochard [Jean], 64.
Brogny (De), cardinal, 26.
Broqueville (Jean), 371.
Brouac, chef-lieu de cant., arr. de
Barbeiieui, 63,
Brossard (Henriette), maîtresse d'é-
cole, 78, 352.
Brottet, com. du cant. de Chaumont,
273.
Brouage, com. d'Hiers-Brouage, c.
de Marennes, 14S, 206.
Brouard, régent, 158.
Brousse [Joseph], 435; — (Martin),
430 ; — curé d'Auzances, 84.
Broy, 3S.
Bruer (Thomas], 410.
Brûlé (Marie), institutrice, 270.
Brun, maître d'école, 60,
Bruneau (Charles), seigneur de Ri-
gny, 284.
Brunet (Catherine), 70; — (Guil-
laume), 439,
Brunet de Rompsay (J.), 351,
Bruneteau ( Jacques) ; — (Jean ) ,
— [Pierre], 196.
Brung, maîtresse d'école, 60 ; — fa-
briqueur, 359.
Brunneval (De), receveur des ga-
belles, 277,
Bruno (Saint), 13.
Brunv, 84.
Brusfé (Jeanne), 352.
Bruzelicm (Maria), 410, 411,
Buchet, marchand, 57.
Buchot, maître d'école, ministre des
affaires étrangères, 299.
Buet, recteur des écoles, 179.
BulTé, prêtre, 88,89.
Bufff(«e, com. de Cauville, cant. de
Montivilliers, arr. du Havre, 35,
Bugnein, cant. de Nai
d'Orlhez. 283,
d .y Google
Buisson, marchande, 219 : — (Jean),
165, 414.
Bulion, 391.
BuDisset(Bartb.), 387.
Burch (Fr. van der), archevêque de
Cambrai, 379.
Boren (Maurice), 412.
Barie, chef-lieu de cant., arrond.
de Saintes, 74, 217, 298, 300.
Bus (César de], 66.
Busillel, bourgeois, 134.
Busœo(Theod.J, 383.
Busquet (Anne), 73.
Bustet, cant. de CuBset, arr. de La
PalllBse (Allier), 27.
BustoB (Tberesia de), 42S.
6oa:iêre-(a-Grue, cant. de Bourbon-
l'Archambault, arr. de Moulins,
27, 215.
Buzy, canl. d'Arudy, arr. d'Oloron
Sainte-Marie, 28.
Bylli (Etienne), 400.
Caba (Ferdinand de), 412.
Cabaille, recteur, 27.
Cabanot, instituteur, 190, 239.
Cadillac, chef-lieu de cant., arr
Bordeaux, 259, 281.
Gadiot (Pierre), 403.
Caffin (Jean), 333, 334.
Cahorg (Lot), 142.
Csbuzac de Caui (S.-C.-P. de), évê-
que d'Aire, 170.
Caillaud, maître de latin, 77, 3S3.
Caitly, cant. de Clères, arr. de
Rouen, 34.
Cairville, 34.
Calais de Faveau de Merillé (Mar-
guérite de), — (Marie de), — (Mé-
lanie de), maîtresses d'écoles, 1 S7.
Calasancio (Joseph), 66.
Callon, prêtre de la mission, 116.
Camanère (Alexis), 428.
Cambraj, mailre d'école, 77, 350.
Camerleiter(Séb.), 404.
Campeville (Catherine), maîtresse
d'École, 350.
Campigny , com. du cant. de Pont-
Aude mer, 33.
Campo Verdé, 431.
Campoij Barcahet (Maria) ; — (Apol-
lonia), 439.
Camus (Jean); — (Thomas), 197.
Cam;lus, régent des écoles, 203.
Canalier chanoine, 369.
Canillac (François de), 372,
Canos(Sara), 413.
Cany, chef-lieu de cant., arr. d'Yve-
tot, 33.
Caps du Verger (Pierre de), régenl,
62.
Capuciis (Antonio) ; — (Francisco),
413.
Carafa (Vincent), 404.
CarasBol (GulLelmo), 380.
CardlUon (Antoinette de), 393.
Cardin, instructeur de jeunesse, 80.
Cardole (Arnaud de); — (Douce de),
253.
Cardonne (Balthazar), 441.
Carduca (Xavier). 433.
Carini (Vincent), 386.
CarloU (Ernestina), 434.
Carnereau, maître d'école, 77.
Caro (Raphaël de), 393.
Carreto (Sebastiano Garcia), 382.
Carrière (De), maîtresse d'école, 145.
Carteron. maître d'école, 97.
Cartier (Mathurin), 38.
Carvaial (André de), 416.
Carville, diocèse de Rouen, 33, 34.
CasBfisus (Jean), 411.
Casimiro, cardinal, 400.
Cassagnet de Tilladel (M. de), évêque
de Mâcon, 243.
Cassaigne, instituteur, 30.
Cassani (Joseph), 429.
Caslelbon, coro. de Betchat, cant. de
Saint-Lizier, arr. de Saint-Girons,
263.
Castilla (Jean), 413.
Caslille (Léon), 425 ; — (Vincent de],
433.
Catlillon, chef-lieu de cant., arr. de
Libourne, 259,
Castres (Lucas de), 382, 407.
Castre», cant. de Lahrêde, arr. de
Bordeaux, 261,
Castuple (Amat), 374.
Caubioa, cant. de Lescar, arr. de
Pau, 239.
CaaneUle, cant, de Peyrehorade, 241 .
CauviUe, cant. de Montivilliers, arr.
du Havre, 94.
Cavaille (François), 442.
Cavaillon, chef-lieu de cant. (Vau-
cluse). 66.
Cavalcata (P.-L.), 408.-
Cavero, évéque d'Arequipa, 426.
CavUa iMarie-Anno), 220, 221.
Caylua (Madame de), 235.
. Caières (Françoise de), 67.
d .y Google
Ca:èret, caot. de Grenade-sur-l'A-l
dour, arr. de Mont-de-Marsao, 170. '
Celea (Antoine), 4M. ]
Centurione (L.), 43S.
C«rdan (Josepb), 403. j
Cirilly, ch«f-ljeu de caot., arr. de
Montluçon, 27, 165,213,216.
Cerizay (Françoise de), 72.
Cernés, archiprctré de Bordeaux, 30.
Cesneau, maître d'école, 139.
Cevin», com. du canl. d'Albertville,
84.
Chabanel (Pierre], 374.
Chabot, conventionnel, 309.
Cbabot de Sainte-Foy (Ëstber), 127.
Chabri^nac (Léon), 374.
Cbacon (Jean Gomez], 379.
Cbadebec (Jean), 424.
Chtdenac, cant. de Pons, arr. de
Saintes, S7.
Cbagneau, maîtresBed'école,78, 350;
— (Henry), 349.
Chaignollel, com. de Do m pierre-su r-
iner, 245.
ChaillÉ (Jacques], 197.
CAAi7/^-fM'.Varai>, chef-lieu de cant.,
arr. de Fontenay-le-Comte, 97,
212, 260.
Chaillevette, cant. de LaTremblade,
arr. de Marennes, 147.
Chatais, chef-lieu de cant., arr. de
Barbezieui, 73.
Chalamy, curé de Fouras, 261.
Chalmette, prOtre, 212.
Chatons, près Corme-Ecluse, S4.
Ckâlona-sur-Mar ne (Starae], 151, IS2.
CMlont-tur-Sa une ISaône-et-Loire),
129,130, 133, 134, 162, 168, 180,
181, 203, 272,273, 278.
Chsmbon (Antoine), 409, 413,441.
Chambreleau, canl.dt Morta);ne-sur-
Sèvre, arr. de La Roche-sur-Yon,
90,91,274.
CAameroy(Haute-HBme),cant.d'Au-
berive, arr. de Lansres, 273.
Chamtlly (I.a maréchale de), 69.
ChamouilUc, cant. de Moutaudre,
arr. deJonzac, 172.
Charopa(;nc (G. de), archevêque de
Sens, 173.
Champaijnon, com. de Se^nznc, SE
Ckampdenieri, chef-lieu de cant.
arr. de Niort, 99, 156.
Champert, instituteur, 27.
ChampHour (Etienne de), événue d
La Rochelle, 69-73, 103, 105,116,
213, 218, 236, 375.
Champignolle, cant. d'Araay-le-Dnc,
arr. de Beaune, 32.
Champigny (Jean), 442.
Champigny, cant. de Richelieu, arr.
deChinon, 227.
Champville, maîtresse d'école, 78.
Chanter», com. du cant. de Saintes,
75, 298.
Chanapé, régent, 30.
Chanon (Jacques), 374.
Chsntegrel (Grégoire), 411.
Chanlonrup, cant.de Joinville (Hau-
te-Marne), 273.
Chanut (Claude), 134.
Chanié, 276.
Chapot, bénédictin, curé de Saint-
Jean d'Angély, 337-339, 340, 343,
344, 345, 346, 347.
Chapuis (Eustache), chanoine, 25.
Charbonneau (Adhémar de), évêque
de Saintes, 267 ; — institutrice,
129.
Chardavoine (Jacques), 197.
Charenten&y, com. de Saint-Médard,
cant. de Surgères. 53, 2it, 329.
CAarte(nieini/,com.d'Anneville,cant.
de Longueville, arr, de Uieppe, 33,
Charly (P.), négociant, 73.
Charmasse (A. de]. S, 32.
Charon (Guy), 408 ; — (Jean), 436 ;
(Louis), 351 ; — maître d'école,
162 ; — curé de Saint-Pierre de
Tartifume, 106.
Charpentier (Prançois), 438.
Charray, com, de Nachamps, 337.
Charrier, procureur du roi. 339, 340,
342. 343, 344, 345. 346, 347; -
instituteur, 81.
Charron, com. du cant. de Harans,
arr. de La Rochelle, 13, 14,75.
Charsay, fief des Dupont, 334, 335.
Chartier, instituteur, 59.
Charvet, notaire, 243.
Chassenay, instituteur, 27.
Chattenon, com. de Xan ton -Chasse-
non, cant. de Saint-Hilaîre des
Loges, 208.
Chasseraud, maître d'école, 264.
Chasseriaui, 359.
Cbastaigner (Marcel), 386.
ChasUin (Léon), 374.
Chasteigner de La Roche potay, évê-
que de Poitiers, 9S.
Cbastelet (Bernard), 424.
Chastenet, maître d'école, 291.
Chatlres, com. de Saint-Brice, cant.
de Cognac, 13.
d .y Google
ChaUrd [Joieph), 437.
Ckâleaudun (Èure-et-Uir), 287.
Château-Porcien (Ardennes), 220,
Châleaurupl, près Joinville, 308.
ChSIeauvUlsiiri, cbef-li<'ii de caot.
arr, de Chaumont, 296.
Ckâletaillon, Commune du cant. de
La Bochelle, 88.
Cbalelier, régent, 208.
Châtel-Monlagne, canl. de Mayet de
Montagne, arr. de La Palisse, 27.
Chalelua, chef-lieu de cant., aiT. de
Bousaac, 280.
ChAlillon-iur-Loing, chef-lieu de
cant., arr. de MonUrfcis, 131.
Cfiâlillon-êur-Sèvre, chef-lieu de
cant-, arr. de Bressuire, 90, 174.
Chaudeitay, cact, de Chagny, arr.
de Chàlon-sur-Saônc, 32.
Chautnes (De), 99.
Chaumeton, prùlrc, 409.
Chaumette, conventionnel, 309.
Chaumont (Haute-Marne), 34, 94,
216, 296, 308.
Chaumy (Guillaume), 427.
Chauvct (Hélène), 106; — (J.}, —
(Nicolas), 44.
Cfiavagnes-en-Paillers, cant. de
Saint-Fulgenl, arr, de La Roche-
sur- Yon, 75.
Chanroche, cant. de Jaligny, arr. de
La Palisse, 26,
Chazaux, archiviste, 123.
Chefaye, Cheffois^ cant. de la Cha-
Uigneraie (Vendée), 146.
Chefmonl, Voir Cleimont,
Chemin (Jean). 413.
Cheminan (Pierre), 419.
Chenac, cant. de Cozes, arr. de Sain-
tes, 42, 46. 74.
Cbenevière (Laurent de), 139.
Chéaier, 294.
Chêrac, canl. de Burie, arr. de Sain-
tes, 75, 298.
Cherbonnièr», cant. d'Aonay, arr.
de Saint-Jean d'Ancélv, 129, 312,
350.
Chéreau, chantre du chapitre de La
Rochelle, 76; — inspecteur des
écoles, 354.
Cberminel, 374.
Chéroy, chef-lieu de cant. arr. de
Sens
173.
Chtrzay, dioci^se de Luçon, 211.
Chesnon (Jacques), 423.
Cheval, maître d'école, 276.
Chevalier, professeur, 224 ; — (Jean)
354; — (LouiB),419; — (Je«n) ; —
(Pierre), seigneurs de BlanÛef,
334, 335.
Chevanceaux, cant. de Montlieu, arr,
de Joniac, 10, 63.
Chevé, maîtresse d'école, 106,
Chevigné de La Martelliêre (Renée
de), 130.
Chevreuse (Le duc de), 136.
Chevrcux, notaire, 360.
Chevrières (La comt«sse de), 381.
Chevrollier (Marc), 392.
Chevry (Le président de), 383.
Chigi, cardinal, 68.
Chirinos (Agnete), 410.
Chiron, régent, 242.
Choignes. com, du cant, de Chau-
mont, 273.
Choiseuil, cant. de Clefmont, arr.
de Chaumont, 273, 308.
Cboisme, praticien, 64.
ChollGtjinstructeurdela jeunesse, 58.
Chollel (Maine-et-Loire), 210.
Choux (Nicolas), 308.
Cid (Nicolas), 405.
Ciré, cant. d'Aigrefeuille, arr. de
Rochefort, 51, 99, 148, 174, 214,
249, 261,
Cirot de La Ville, 124.
Claude, maître d'école, 242 ; - curé
de Bagncux, 292; — de Saintes,
89 ; — le Riche, maître ès-arts, 51 .
Claudot (L.) ; — (Jean), raaitrea d'é-
criture, 81.
Claverie (Dominique), 150; - ina-
trucleur de la jeunesse, 29 ; — ar-
chi prêtre, 282.
Clavier, principal du collège de
Saintes, SI, 244.
Clefmant, chef-lieu de cant,, arr.
de Chaumont, 273, 308.
Clément (Lud.), 411.
Clément (Auguste), archevêque de
Cologne, 438.
Clèvcs (L'abbé de), 404.
Clinet, instituteur, 52.
Clodier, chantre, 329.
Clomorin (Mari^uentin de), vicaire
général de Saintes, 433,
ClunyiAlbande}; — (Odondc) 124.
Clusel (Charles), 384,
Cluses, cbcf-lieu de cant.. arr. de
Bonnevitle (Haute-Savoie), 140.
Coarrase, cant. de Clarac, arr. de
Pau. 27.
Cocastel, juge-mage de Faucigny,
140.
d .y Google
Coccmo(J.-B.), 391.
Cochet (Jean), 57.
Corfm, recteur de l'université de
Paris, 193.
Cognac (Charente), 43.
Coiffy, canton de Varennes-Bui^
Amaace, arr, do Langres ; — cant.
de Bourbonne-les-Bains, arr. de
Langres, 309.
Coignet, régenl, 281.
Colerte (Ferdinand], 433,
Colbert, archevouue de Rouen, 93,
H 3.
Colignjr (Gaspard IV de), 131.
Colin, instituteur, 02.
Cotlardeau, 402.
Collebert, maître d'école, 56.
Co]linet, professeur de grammaire,
58.
Colombet (Joachim), 252 ; — maître
d'école, 166.
Colombey-les-Choiseul, cant. de
Clefmont, arr. de Chauraont, 273,
29C.
Olombier, institutrice, 78, 353.
Colombier, cant. de Commentry,
arr. de Montluçon, 15.
Colontmier, professeurde dessin, 77.
Colommiès, maître d'école, 348, 349.
Colonge (Guillaume), 405.
Colonge (Jean de), recteur, 27.
Combi-et (Marie), 196.
Compagnon, 280.
Compagnono (^Sfortio), 4(fô.
Conan (Jean de), maire de La Ro-
chelle, 48.
Conchon de La Chandie, bénédictin,
337-339.
Condé [Le prince de), 360, 3S6, 400.
Confolena (Charente), 2&7.
Constance, 421.
ConsUnt (EUenne), 409.
CopuB, ppotesseur, 49.
Coquet [Joseph), 42S.
Coquille, prêtre, 27.
Corneaui (Jacques), 197.
Corbigny, arr. de Glamecy (Nièvre),
Corbineau, chirurgien, S7.
Cordoba (Maria Femandez de), 433.
Corme-Ecluse, cant. de Saujon, arr.
de Saintes, 42, 58.
Corme- Boy al oyiCorme-ta-Forët,caa\..
de Saujon, arr. de Saintes, 298,
Cormié (Pierre), 197.
Cormier (Joseph), 422.
Ckirneille, 405 ; — (Charies), 392.
Comier (Ladamede), 401.
Cornut, maître d'école, 148.
Coron, cant. de Vihiers, arr, de
Saumur, 90.
Coslar (André), 441.
Cognac, com. de Saint-Thomas de
Gosnac, cant. de Mirambeau, arr.
de Jonzac, 48, 156.
Cossard (Pierre), 277.
Cosson, curé de Saint-Louis de Ro-
chefort, 276.
Costc (Antoine de), 436.
Cothereau (Jacques), 401.
Coton, 391 ; — (Pierre , 439.
Cotlin, recteur du collège de Souvï-
gny, 27.
Couche», chef 'lieu de cant., arr.
d'Autun, 32.
Coudre (François), 423.
Coadare» (Landes), com. du cant.
de Saint-Sever, 241.
Couleuvre, cant. de Lurcy-Lévy,
arr. de Moulins, 27.
Couli, 302.
Coallery-en-Brie, diocèse de Sens,
171.
CouUon (Pierre), 332, 333, 335, 336,
418.
Coulmiert, Qef des Goulu, 287,
Coulongea-tur-VAuHze, chef-lieu d«
cant., arr. de Niort, 89, 91, 154,
207, 246, 256.
Coupry, 407.
Gourard, 353.
Caurcellea, com. du cant. de Saint-
Jean d'Angély, 75.
Coarçon, chef-tieu de cant., arr. de
La Rochelle, 174, 175, 210, 230.
mi, 271.
Courcoury, com. du cant. de Sain-
tes, 39.
Courdemanche, cant. de Nonancourt,
arr. d'Evreui, 118.
Goureau (Jaccjues], 197.
Courpi/Wre, diocèse de Rouen, 33, 39.
Courrèges (Joseph), 427.
Cours (Anne de), 58.
Courtade (A. de), maître d'école, 154,
283.
Courtadeur, maltresse d'école, 77.
Courlenay, com. de Vermenton,
arr. d'Auierre, 173.
Courtin, instituteur, 81.
Courtois (Jean], 419.
Cousin, prêtre, 90; — recteur, 27.
Gouatadeur (Elisabeth), maltresse
■ d'école, 347.
d .y Google
CousUnt ou Coustout (Guill.), 441
Coûte, maître d'école, 154.
Coutineau (Aodré), 422.
Coalrai, chef-lieu de cant., arr. de
Libourae, 259.
Coux, com. d'Arvert, 197.
Coyron, com. de Bardenac, cant. de
CbalaiH, arr. de Barbezieui, 6~
Cosetf cheC-lieu de cant., arr. de
SaiQteB, 4«, SS-61, 75, 147, 220,
26S, 298.
Crannei-en-Ckampagne, cant. de
Loué, ar. du Mans, 243.
Craux [Creuse), 314.
Craca/ti, cant. de Gemoiac, arr.] de
Saintes, 42, 60, 75.
Crasannêt, cant. de Saiot-Porchaire,
arr. de Saintes, 75.
Crète, cant. d'A.ndelot, arr. de Chau-
mont, 297.
Crêlot, com. de Goderrille, arr. du
HAvr«, 33.
Criel, cant. d'Eu, arr. de Dieppe, 33.
Crileuil, cant. de Segoniac, arr. de
Cognac, 228.
Crochery, instituteur, 221.
Croiset, menuisier ; — (Elisabeth),
348.
Croiîier, vicaire général de Saintes,
12,261, 263.
Crozin, notaire et régent, 62.
Crochet (Jean), 3S1.
Crucio(Le P. J.), 386.
Cru nier, instituteur, 154,
Crussol d'Uiès, évêque de La Ro-
chelle, 100, 102. 103, 202, 218.
Cuchenier (Jean), 131.
Cuellar (Dom Melcbior de), 368.
Cuirblanc de Fontaine, maître d'
colc, 10.
Curtz (MBTimilien), 411.
Custet, cher-lieu de cant., arr, de La
Palisse, 27, 289,
CuMey, cant. de Grancey-le-Chii-
teau, arr, de Dijon, 172.
D
Dahinat (Jean), maître d'école, 164;
-- (Pierre), régent, 163.
Dalidet, principal du collège de
Saintes, 220 ; — vicaire épiscopal
de Robinet, 324.
Damien, 69.
Damlup (Jean), 396.
Dancereau (Toussaint), 409.
Daneevoir, cant. d'Arc-en-Barrois,
aiT. de Gbaumont, 273.
Dancierfort, 394.
Dandin (Jérôme), 380.
Dangibeaud, juge, 57.
Danisu, 352.
Danilovitch (Nicolas), 407.
Danson (Gabrielle), 138.
Darcy (Nicolas), 436,
Darfeuille (G.), 436 ; -
Darmannei, cant. d'Andeto
Daron, régent, 68; —(Nicolas), 405.
Datini (Achille), 384.
Daudeteau (Clément), 426.
DauQou, 305, 310,
Dauphin, instituteur, 315.
Daurat, chapelain, 29; — prêtre, 159;
~ maréchal, 282.
Dauriac (Léonard), 418.
Davasse (Raymond), 282.
David, instructeur de la jeunesse,
63; — curé de Luçon, 162; —
curé de Salles, 261 ; — (Symond),
10.
Davignon, maître de pension, 60.
Davila (Femandezl, 418.
Dax (Landes), 151, 241.
Debugis i Pierre), 419.
Decize, cnef-lieu de cent., arr, de
Ne vers, 27.
Decosta (François), 418.
Decrespé-Mirande, 348.
Déforis, prêtre, 247, 267.
Dejean (André), 417.
Deiois, instructeur de la jeunesse,
62, 279, 280, 281,
Delacquay, régent, 281,
Delagc, prêtre, 146.
Delailre, maître de pension , 21 9, 225.
Delaporte (Gabriel). 380.
Delarbre (Harçuerite), 84.
Delaunay, instituteur, 20.
Délavai, avocat, 273.
Délayant, historien, 48.
Del Beue, évêque d'Albi, 26.
Deltour (Antoine), 430.
Deliot, marchand, 29 ; — (Hubert),
135, 273; - (Guillaume), 135.
Deliale (Léopold), de l'institut, 110,
123.
De Lissalde (Jean), 426.
Delpech de I.'Estang, religieuse, 68.
Delvigne (Pierre), 369.
Déraia (Charles), 66.
Deniaud, maître d'école, 58, 262.
Dcnys, maître d'école, 148.
d .y Google
Denys (Saint), 125.
Depigniot, 348.
Depons, notaire. 3S9, 360.
Depoul, curé de Caières, 110.
Deraui, précepteur, 16S.
Derouez, curé de Cranaes-en-Cham.
pagne, 243.
Desa (Mendesio). 416.
Desbarres (Louis), 371.
Desboeufa (Jean), 398.
Desbordes, imprimeur, 38 ; — mar-
chand; — (Pierre), 354.
DesBroussea (Hémery), maître en
chirurgie, 40
Desceadier, officier municipal, 300.
Deschamps (Jean), 376.
Desclaux (Jean), -283.
Descomiers, maître d'école, 298.
Desdait (Pierre), 435.
Des Etroits (Raymond), 390.
Destontainea, roaitrc d'école, 264.
Desgorris, recteur, 203.
Desjumeaux (Charles), 416.
Dcslandea, juge, 57.
Des Loges (Jacques), 351.
Desloups (Jean), 385.
Desminières (Louis), 424.
Desmonceaui (François), 440.
DesmoDS (Charles), 381 : — (N.),
422.
Desnimis (Etienne), 409.
Desplasses (J.-L.),435.
DesporteslJean), 421.
Desprès (Michelj, 424.
Des Roclies (Pierre), 441.
Dessault (Pierre), 430.
Dessonier (Pierre), 409.
Dessi (Angelo), 416.
Dessus, maître d'école, 170.
Destricb (Jean), 419.
Desvignes (Michel), 436.
Dévala, 114.
Dejsse nier (Antoine), 387; —{Jean),
414.
Deylius (P. de), maître d'école,
161.
Dezers (Pierre) ; — (Nathaniel),
Dibildhos (P.), 436.
Didier (Jean), 424.
Dien <^De), 407.
Dinel, maître d'école, 180.
Dirumend (Martin), 419.
Dizé (Anne), 352.
Doix, cant. de Mailleiais, arr. de
Fontenay-le-Comte, 70.
DÔU{J\ita], 118.
Dolui, corn, du cant. du Château
d'Oleron, 70, 74, 147.
Dompierre-iur-mer, com. du cant,
de U Rochelle, 75, 245.
DonaU (Livia), 399.
Donjeux, canton de Doulaincourt,
arrondisse m. de Vassy-sur-Blaise,
121, 308.
Dorât (François), 423.
Dorca, 412.
Dorion (Nicolas), 381.
Dorville, maître d'école, 163.
Doschet, gantier;— (Pierre), 349.
Doudevilie, chef-lieu de cant., arr.
d'Yvetot, 33.
Douillef, cent, de Fresnay-sur-Sar-
thc, arr. de Mamers, 243.
Douin, maître d'école, 77, 384.
Daulainconrl, chef- lieu de Cant.,
arr. de Vaaay -sur-Biaise, 121.
Doultreman (Maria), 410.
Dourouzeau, notaire, 343.
Doussain, Doussin, instructeur de la
jeunesse, 63 ; — lieutenant de la
communauté des maîtres en chi-
rurgie, 40.
Doussoux, maître d'école, 147.
Doyère, maître d'écriture, 81 .
Dragaud, maître d'école, 147.
Drascoair (Gaspard), 411.
Dreux (Charlesl, seigneur du Port-
Arclou ; — (Thomas), marquis de
Bréié ; — (Françoise) ;— (Pierre),
73.
Drouhet, institutrice, 129.
Drouillard, chirurgien, 57.
Druot, sommelier du roi, 133 ; —
bou^^ois, 168.
Dubernet, maîtresse d'école, 76.
Du Bés (Antoine), 401.
Duboin, marchand, 140.
Dubois, 302.
Dubord (R.), prêtre, 46, 159.
Dubuurg (Moyse), 410.
Dubranle, maître d'école, 291.
Du Bray, prêtre, 118.
Du Breuil (Alain) ; — (Anne), 55 ; —
(Jean), 418; — de Théon (Gilles),
Dubuiason, principal du collège de
Hacbecoul, 229.
Du Caillaud (Nicolas), 348.
Du Casse (François), 371.
Duchesne (François), 406 ; — (Henri),
441 ; — (Marin), à81.
Du Clos, régent, 209.
Duclou, précepteur, 120,
d .y Google
Du CoestiofM^uet, évèque de Limo-
ges, 16S.
Ducoia (Jean), 436.
Du Coudray (Madeleine), 280.
Dudon (BlBise), +35; — [Chrislo-
phe], 422 ; — (François), 436.
Duetmei, cant. d'Aignay-le-Duc, arr.
de Cliatillon-sur-SeiDe, 32.
Dufaur de Chastellara, 198.
Dufaure IJulea], ministre de la jus-
tice, 48, 293;— P.), pâtissier, 330;
— (Jeaa), praticien, 332.
Dufour, frère feuillant, 213; — (Luc),
420; — (J.-F.), lieutenant géné-
ral), 16S.
Du Poussé (Ignace), 370.
Dufresne (Jacques), 410.
Dugros, de Lonzac, 116.
Duguet, maltresse de pension, 346 ;
— (Marie), 36.
Duj«Tdin(P.-X), 428.
Du Jarric (Pierre), 440.
Dujon, curé de Monbrun, 284.
Dumail, maître d'école, 76.
Dumaistre (Pierre), 423.
Dumarest de La Valette, subdélégué
de l'intendant de La Rochelle, 24S.
Dumas (Denis), 428, 442 ; -- prési-
dent du tribunal révolutionnaire,
295.
Dumont (Silvain), 164.
Dumonteil (Jean), 436.
Dumui (Martino Martinet), 389.
Dimin (Thomas), 433.
Dankerque (Nord), 28.
Dun Le Palleleau, chef-lieu de caol.,
arr. de Guéret, 164, 16S.
Du Noyer (Etienne), 408.
Duparc (Simon>, 427.
Dupasquier, instituteur, 81,
Dupeui, maltresse d'école, 78, 3S0.
Dupin (Antoine), 423; — (F.-B.),
421 ; — préfet, 316 ; — (le baron),
317.
Dupinier, aubergiste, 57.
Duplais |NoËl),81.
Dupont, consul, 282 ; — (Nicolas),
418 ; — (Jean), seigneur de Char-
aay, 337 ; — (Pierre), seigneur d«
Charsay, 335 ; - (Robert), sieur de
Charsay, 334, 335, 337.
Dupouzet (Pierre), 412.
Duprat, maître d'école, 178.
Dupré (Antoine), 374; — écrivain, 54.
Dupuy (Elisabeth), 196 ; — (Fran-
çois), 375; - (Jean-Baptiste), 388;
— (Marie , 353.
Durand(Jean), 417; — (L<iuia),432,
442.
Duranli de Bonrecueil, prêtre de
l'oratoire, 69.
Durel, avocat, 247; ~ maître ès-
arts, 328.
Du Rocher, maître d'école, 328-;)31.
Duron (François), 427.
Du Roncheaus, 254.
Durouieau, notaire, 347.
Du Roy ((hiillaume), 369.
Duruy (Victor), 2.
DuHHBult (Nicolas), 409 ; — évêque
des Landes, 115.
Du Taste (Etienne), 410.
Du Tertre, curédeLaigné-en-Belin,
117; — (Jacob), 372.
Du Thays (Marie), 348.
Du Tisner, maître d'école, 161.
Duval, maître d'école, 56.
Du Verger (Marie), 387.
Duvei^ier, instructeur de la jeu-
nesse ; — (Marguerite) ; — (Jean),
Duvignau, régent, 281 ; -~ (Alexan-
dre), 430.
Dziedosiycka (Marianna), 430.
Ë
Eberhard, comte de Frioul, (24.
Ebreuil, chef-lieu de cant., arr, de
Gannat. 27.
Echebrane, cant. de Pons, arr. de
Saintes, 116, 357-360.
Echo, cant. d'Andetot, arr. deChau-
mont, 21 S.
Edaron, cant. de Saint-Dizier, arr.
de Vassy, 360.
Ecoinmoy, chef-lieu de cant., arr.
du Mans, 117.
Ecayeux, cant. de Burie, arr. de
Saintes, 298, 324.
Ecubard (Thomas), 197.
Ecural, cota, du cant. de Saintes, 43.
Eggember (Le prince d'I, 379.
ElanaU (Fr., comtesse de), 418.
Elbevf (Seine-Inférieure), 33.
Eltei. 54.
Emaleville, com, du cant. d'EïreUK,
Emerie (Jean), 427.
Emery-Desbrousses, chirurgien, 40.
EmoD, maître d'école, 65.
Enferres (D'), 370.
Enlre-deux-Mert, Entre-Dordoffite,
.y Google
Envermeu, chet-lieu de canton, arr.
de Dieppe, 34, 94.
Epargne, cant. de Coiee, arr. de
SaÎDtee, 298.
Epernon (Le duc d'), 393.
:^m (Fulgence), 426.
Epouvilie, caat. de Monlivilliers,
arr. du Uflvre, 33.
Erde! (Etienne), 393.
Emault, curé du fireuil-la-Réorte,
213.
Eriabella (Sylva), 360.
EBcayrac (Gérald d'), 421.
EacottiÈre (Marie). 5S.
Escoubleau de Sourdis [Henri d'). ar-
chevêque de Bordeaux, 21, 103.
Esntood, recteur, 27.
Etnandetj com. du cant. de La Ro-
chelle, 70, 259.
EaneTsI (Le sire d'), 158.
Btnaane&ux, cant. de Nogent, arr.
de Chaumonl, 215.
Esparbès de Lussan (Charles-L.-H.
d'}, 258.
Espic, professeur, 50.
Estoumeau, Etourneau, avocat, 334,
335, 337 ; — (Louis), 334, 335 ; —
maître d'école, 77, 350 ; — de La
Touche (Marie), 337.
Elainhat, com. de Saint Romain,
arr. du Havre, 33.
Elaulet, caDt, de La Tremblade, arr.
de Marennes, 74, 148.
Etcheverry (Pierre), 436, 442.
Etoury du Colombier, maître d'é-
cole, 77,351.
Eu, cher.-lîeu de cent., arr. de Dieppe,
33, 34, 94, 378.
Euens (Guillaume), 407.
Eustigneix, cant. de Chaumont, 315.
Euxans (Charles), 4S0.
fit- tan, ar. de Thonoa (H"-Savoie
Expert (Arnaud d'), 422.
Eyquemde Montaigne (Jeanue), 72.
Eynaud (Léonard), 428.
Ez(]uerra (Jean), 396.
F
Pabert, maître d'école, 309,
Fabet (Qaude), 370.
Fabret, régent, 116.
Fabricio, 391.
Fabvre, maître d'école, 28.
Paillon, prêtre, 152.
Falloui (SUnialas), 422.
Fslies (La mnrquiae de), 398.
Fardel, maître d'école, 147.
Farnoui (Pierre), 388, 440.
Faschi (Ignace), 430.
Faoché(Françoise], 370; — (Romain),
430.
Fauché- Prunelle, magistrat, 45.
Fauchereau, prieur de Charentenay,
329.
Pauisson [Michel), 426.
Faute (Jean), 38, 424; — receveur,
262.
Fauret, maître d'école, 27 ; — (Pier-
re), 64.
Favier (Benoît), 252.
FavoU (Henri), 436.
Favora (Fr.), 412.
Favre, chantre du chapitre de Mou-
tiers, 83.
Favreau, curé de Fouras, 91 ; —
curé de Saint-Laurent de La Prée,
230.
Faye-Moreau, 97.
Faye-tar-Ardin, com. du cant. de
Coulonges-sur-rAutiie,154.
Fayet, recteur et inspecteur d'aca-
démie, 5, 28, 41.
Fé, subdélégué de l'intendant k
Cognac, 59.
Feiiaons tous Briançon, com. du
cant. de Moutîers, 84, 279.
Fellelin, chef-lieu de cant. arr. d'Au-
bussoD, 137,242, 314.
Pénelon, 14S.
Fénélrange, chef-lieu de cant., arr.
de Sarrebourg, 189.
Ferdinand, évêque de Paderborn et
de MUnster, 420.
FeriLer (Pierre), 422.
Ferlut, maître d'école, 361, 264.
Fernandes (Pîetro), comte de Le-
moB, 367.
Femandez (Angetla), 390.
Fcrnansin (Ignace), 412.
Fevrand (Jean), 425.
Kerrerio(Jean), 386.
Ferret (Louis), 354.
Perrier (Melcbior), 413,
Ferrières (Eginard de) ; — (Loup de),
Ferrièreg, cant. de Joinville sur
Marne, arr. de Vassy-sur-Blaise,
131, 396, 308; — cant. de Gour-
nay, arr, de Neurchâtel-en-Bray,
Ferry (Jules), 2, 3 : — (Paul), 49.
Feuillade (Alexandre), 437.
Feuillet, laboureur, 232, 355-337.
Feuilleleau, régent^ 217.
d .y Google
Feumoléon, prêtre, 176,
Février, précepteur, iW,
Feydeau, 131.
Figuerredo (F.-J. de), archevêque
de Guatemala, US.
Fillau, régent, 260; — (Jean), i
Fillette, maître en chirurgie
marchand épicier, 59.
Fillon, curé de Thairé, 261.
Pioet, recteur d'écoles, 2SI.
Firmin (Saint), 270.
flavigny, diocèse d'Autun, 32.
Fleurant (Pierre), 354.
Fleury, maître d'école, ii7; — curé
de Restaud, 214; — (le cardinal
de), 106.
Fleury, abbaye, 124.
Florisson (René), 432.
Foi (De), prêtre, 2SS.
Poing (Pierre), 423.
FoilevUh ou Sninl-Jean de Folleville,
cant. de Litlebonne, arr. du Ha-
vre, 34, 93, 94.
Fonreaux, com. de Saint-Genis, 55.
Ponrémis (De), S7.
Ponseca (CaUrina), 398.
Fonsèques (Hélène de) 127, 271;-
(Charlcs de), 127 ; - (Philippe de).
369,
Font [Clément de), 397.
Fontaine (Nicolas), 106; — (Paul),
Fon (Hélie de), 10.
Foucarmont, cant. de Blangv, arr.
de Neufchaiel-ea-Bray, 33, 34, 93.
94.
Pouché, maître décole, 60; —(Paul),
422.
Fontaine, cant. de Fontenay, 210.
Fontaine-le-Bourg, cant, de Clères,
arr. de Bouen, 33.
Fontaney (Laurent), 418.
Fontcouverte, com. du cant. de Sain-
tes, 2S5.
Fonldouce, comm. de Saint-Bris,
srr. de Saintes, 13.
Fonlenay-te-Comle (Vendée), 129.
Fonleneau (Dom), 21.
Fonlevrault, com. du cant, de Sau-
mur, 11.
Font-Guillen, près Bazas, 26.
PoresL (Antoine), 441.
Forestier, institutrice, 156; — (Anne),
68, 69,
Foret, 253.
Forgea, profossour, 50.
Forger:, cant. d'Aigrefeuille, arr. de
Rocheforl-Hur-mer, S3, 212, 256.
Formagct (Augustin), 433.
Fortier, moîlre d'école, 165.
Fortin de La Hoguette (Hardouia),
archevêque de Sens; — (Philippe),
172.
197.
Fouchier (Charles), 436.
Fougères, précepteur, 63 ; — (Ji
ques); — (Jean); — (Jeanne), 196.
Fouillier, maître d'école, 147.
Fouiliaax, com. d'Arvert, 197.
Foulques, archevêque de Reims, 108.
Foulques de Villaret, 314.
Foulques le Don, comte d'Anj<
124.
Foaras, com. du cant. de Rochefort-
sur-mer, 91, 148,261.
Fourcade, prêtre, 29, 93.
Fourchaud, curé de Notre-Dame de
Vihiers, 105.
Fourier, curé de Mattaincourt, 6S,
235.
Fourneau, prieur, curé de Saint—
Cyr des Gâta, 249.
Poumier, maître d'école, 27, 76,
348.
Fourquerault, curé de Fouras, 91.
Fouaiay, cant. de Saint-IIilair« des
Loges, arr. de Fonlenay-le-Comte,
158, 229,271.
Praguos, 254.
Fraigne (Bertrand), 413.
Fraii/n eau, cant, de Fontenay, 211.
Fraraau, 330.
Francheville (Catherine de], 419.
François (Le frère), 393.
Frappier, notaire, 130.
Freslon (Annej, 68,
Fresne-le-Pan, cant. de Boos, arr.
de Rouen, 33.
Frcsnoy, cant. de Monligny-)e-Roy,
arr. de Langres, 308.
Frezeau de La Frézelière, évoque de
La Rochelle, 71, 88, 172,174, 204,
217, 218, 236.
Priac (Pieri'e), professeur, 440.
Prias (Pierre), 373.
Frizon (Léonard), 424.
Frogé (Guillaume), prêtre, 274.
Froger de La Rigaudière (André-
Aleiandre); ~ (Anne), 58,
Fromental (Jacques), 428.
Fromi (Mathurin), 440.
FranoiUe, cant. de Joinville, arr. de
Vassy, 273.
Fucia (Josepha), 426.
Fulbert, 13.
d .y Google
Fulde, province de Hesse-Nassau, 13.
Fullol, cant. de DoudevîUe, arr.
d'Yvetot, 33.
Fumé, mai tre d'école, 147.
Fureau, maître d'école, S9.
G
Gaborit, régent, 87, 89.
Gabriaud (Etieane), 416.
GachiDat, iDslrucleur de la jeunesse,
se.
Gedagaes (Gabrielle de), 379.
Gadeville (Claude), 405.
Gadolet, 34S.
Gadouyn {Jean), 332, 333; ^ (Robert),
332, 333, 334 ; — (Sébastien). 334,
336 ; — (J.), seigneur de La Berli
nière, 337 ; — (Maurice), seigiicu
de La Magdeleine, 336.
Gadrat, maître d'école, 148.
Gaguyer, notaire, 164.
Gaigaé, charron et instructeur de la
jeunesse, 63.
Gaignon, sacristain, 329.
Gaulan, corn, du cant. de Lesparre,
Gaillard (Andr.), «B.
Gaillel, maître d'écriture, 82,
Gajac, com. du cant. de Bazas, 259.
Galetto (Antonio), 417.
Galland, régent, 263 ; — professeur,
288, 28».
Gatlandieu, maîtresse d'école, 78,
Gallicher (J.-I.), 419, 422.
Gallifet<Joseph), 428.
Gallonde (Louis-Charles), 230.
Gamacbe (Le marquis de), 381,
GamboB (Maria), 424.
Gan, com, du cant. de Pau, 27,
Gangio (Joseph), 371.
Gannal (Allier), 27.
Ganot (Claude), 405.
Garassus (P.), 374.
Garnerin, recteur, 27.
Garnier, maire de Saint-Jean d'An-
gély, 339, 340, 342, 343 ; — con-
ventionnel, 306 ; — capitaine di
navire ; — (Antoine) ; — (Made-
leine), 349;— maltred'école, 2K.
Garoa (Pierre), 436.
Garran de Coulon, 228.
Garrigues (Dominique), 375.
Garron, instructeur de la ji
263.
Gascherie (Pierre), 3W.
Gascbot, 348.
Gaste (De), 276.
Gasteluzar (B.l, 424.
Gatineau (Louis); — (Pierre), 197.
Gaucelin, GosceliD, maître d'école,
10.
Gauchi (Etienne), 428.
Gaudin, mailre d'école, 1Î5, 259 ; —
(Jean), 419.
Gaudînat, maîtresse d'école, 279.
Gaudineau veuve Pi lut, maîtresse
d'école, 88.
Gaudriaud, maire de Saintes cl sub'
délégué de l'intendant, 248, 261,
263, 264.
Gauriac, cant. de Bourg- su r-Gi-
ronde, arr. de Blaye, 281.
Gautier, évcque d'Orléans, 18, 88;
— (Bernard), 370 ; — (Léon), 1 10,
111.
Gautut, 297.
Gavault (Marie), institutrice, 165.
Gazeveau, 131 ,
Gazil (Rsdulpbe), 369.
Geay, cant. de Saint- Porchaire, arr.
de Saintes, 56, 253, 254.
GetTard, maître d'école, 216.
Gellé (René), 423.
Gemozac, chef-lieu de cant.. arr. de
Saintes, 56, 60, 64, 74, 92, 106, 107,
116,147, 148, 153,211, 218.
Gendre, aumfinier de la Providence
de Saintes, 68, 104.
Gendreau (Mathurin), 421.
Ge/iou[W,cant. de Ton nay -Charente,
arr. de Rochefort, 75.
Geuteur, préfet de l'Allier, 290.
Genvrin (Suzanne), 220.
GeofTriau (Anne), 56.
Geoffroy (Charles), 411.
Georget (Pierre), 44.
Gérard, maître de langues, 81.
Gerberl, 13, 125.
Gerbier de Mornav, maire de La
Rochelle, 70.
Germain, maître d'école, 214.
Gcrmigny (Jacques de), 130.
Germoies, cant. de Tramayes, arr, de
Màcon, 130.
Gerson(Jean), 205.
Gertrude, abbesse de Hohembourg,
125.
Gervais (Bernard), 423.
ûesraond (Charles), 42S.
d .y Google
Gestio, prieurdu Breuil-Magoé, 476,
31i.
GÈve [Jacques), 37B.
GiaccaUne (La marquise de), 3T9.
Giatina (Antoinette), 39S.
Gibert (Louis), pasteur, 60.
Gley-iar-Anjon, canl, d'Auberive,
arr. de Langres, 273.
Gilbert (Abrahamt, 331 ; — (G.), «,
Gilberlon, lieutenaDt K^néral de po-
lice, 165.
Gilleberl, prêtre, 29.
Gillet, 44 ; — instituteur, 308.
Gillibert, pivtre, 159.
Girart, maître d'école, S70.
Giraud, 00; — maîtred'écolo, ii7 ,
trêtre de l'oratoire, 68 ; — curé de
elles, 223 ; — curé de Vichy, 289
Giraudeau (Le P. B.j, pi-ofesseur
d'hébreu, 38.
Giscard us, 10.
Gitor», chef-lieu de cant., arr. des
Andetys, 33, 34, 9t.
Guistiniano (Marino), ambassadeur
vénitieD. 2S.
Glastonbury, monastère en Irlande,
124.
Gtatigny, llerdes Chencvière, 139.
Gobcau de Lamour, 255.
Godard (Claude), 376 ; — (Margue-
rite), S9,
Godefroy de Gravenegg (Jean), 406.
Goeneck (Jean), 387.
Goè», com. du cant. d'Oloron, 27.
Goeslin, 349.
Goesnaud [Charles), 68.
Goffreteau (Joseph), 396; — (Pierre),
prêtre, 274.
Golard (Guillaume), 370.
Golier (C), 252.
Gombaud, maître d'école, 147; —
maîtresse d'école, 60 ; — IPierr*),
■ 432.
Gomez (Eléonore), 414; — (Rodri
gués), 371.
Gondfville, cant, de Segonzac, arr
de Cognac, 44.
Gondi (De), 377', — (François de).
— (Pierre de), évêquede Paris, 23 t.
Gondrec'iurI, cbef-lieu de cant., arr.
de Commercy, 23.
Gnndretiilte, coni. du cant. de Toul,
242.
Gouzalvci (Jacques), 411.
Gori (Baplistu), 377.
Goriou, cabaretier; — [Elisabeth),
350.
Goron, cordonnier, 2U4.
Goubert (Etienne). 419.
Gouda [Ida de), 395.
Gougcaot de Villors, curé d'Yves,
91.
Goujon, conventionnel, 310.
Goulu (Charles), 287,
GourdonfM.), régent, 119; — mai-
tresse d'école, 210.
Gourgues (Marc-Antoine de), 370 ; —
(le prieur de), 397 ; — (la dame de),
409.
Goursaud (François-Xavier), 437 ; —
sieur de Laurnood, avocat, 160.
Gousset, avocat, 57.
Goutoulas (Jacques), 410,
Govantes (Francisco), 394.
Goyau (Guillaume), 422.
Goyer (Gabrielle), 134.
Grafeuille (Pierre), 422.
Grain (Gasnar), 402.
Grainmile l'Alouelle, 33.
Grandin, curé de Saint-Germain de
Marencennes, 212,
Grandcilliers, chef-lieu de cant., arr.
de Beauvais, 118.
Grandy (Jacques), 404.
Gravina (Jeanne), 410,
Gravine iLb duchesse de), 372, 379.
Gredel (Etienne), 392.
Gredia (Alphonsel. 392, 396.
Grèaes, cant. d'Offranvilte, arr. de
Dieppe, 33.
Grégoire, évêque de Blois, 37, 309,
310, 313 ; — instructeur de la jeu-
nesse, 63.
Grelier, curé de Vi!liers-en-Plaine,
91.
Grelot (Jean), 387.
Grenoble (Isère), 143,
Greli, com. du cant. de Touman,
131.
Grevoille, pri'tre, 51, 92, 179.
Grézac, cant, de Coies, arr. de
Saintes, 42, 58,293,298.
GrilTct, régent, 155,
Griffon (Pierre), 354 ; — (Sébastien),
échevm, 337 ; — (E.), sieur de La
Chaynée, 332.
Grignuls, chef-lieu de cant., arr, de
Bazas, 239.
Grignon de Montfort (Louis-Marie),
70.
Grillet, offlcier municipal, 300.
Grimaldi(Blnnca], 418.
Griraard (Etienne), 421 ; — (Je«n),
d .y Google
GrimoDard, prêtre, 91.
Grobcodonck [Marguerite de) ; —
(Barbe de) ; — (FWence de), 391 ,
Groasêt (Louis), 374.
Groui, maitre dVcole, 60.
Guéau de Reverseaui, intendant de
La Rochelle, 2ï9, 26i, 263.
Guenigaud (Daaiel), 433.
Gttfrel (Creuse), 84, 31*.
Guério, maître d'^'colc, 6t ; — maître
écrivain, 233, 224.
Guéry, maître d'école, 62.
Guestier, curé de Sougé, 2n.
Guetté (Etienne), 421.
Gueurea, cant. de Bacqueville, arr.
de Dieppe, 113.
Guejdon (Jean], 438.
Gueyie (Emmanuel), 415.
Guibourg, curé de La Flotte, 116.
Guigoard (René), 411.
Guignas (Michel), 430.
Guignebert, notaire, S8.
GoifgBult (Jean), 374.
Guilhermy (De), 118,
Guillain, régent, 5S.
Guillart, maître d'école, 60.
Guillaume, maître d'école, 173; —
abbé de SainUBenigne, 268.
Guillebaud, abbéde Sain t- Jean d'An-
géiy, 330.
Guillcmin, curé deTifTauf^es, 122.
Guillen, archevêque de Burgot, 433.
Guillet, instituteur, 81 ; ^ (Pierre),
402.
Guil1iaud,pnHre, 134.
Guilloms(Jac»ucs), 424.
Guillon(Jean), 3S1.
Guillonnet, 345 ; — (J.), syndic, 337.
Guillot, maître d'école, 60, 14T : —
(Louis], 351.
Guillotin, avocat, 57.
Guilloton (Etienne), — (J.j, — (J.-J.),
instructeurs de la jeunesse, 81.
Guillout, Instituteur, 63.
Guimberteau (Marthe), 62.
Guimpg,com.ducant. de Barbezieui,
43.
Guin, mathématicien, 81.
Guinefoleau (André), 41t.
Guinoneo (L), 399.
Guinot, marquis de Monconseil, 39,
(Nicolas), 197.
Guitard (Charles de): ~- (Jacqui
de), 126.
Guiton (Jean), 419.
Guraya, 428, 433.
Guyse (La duchesse de), 378.
Guyton-MorvHud, député, 302.
Guitot, ministre de 1 instruction pu-
blique, 1S3.
Guyns, maître d'écriture, 81.
Guyonnet, maître d'école, 60.
Gyron (J.), avocat, 337.
H
Habert, inspecteur des écoles, 354 ;
— promoteur de l'évêque de La
Rochelle, 76.
llar/et-Aabin, cant. d'Arthcx, arr.
d'Ortbei, 281.
llatjelmau, chef-lieu de cant , arr. de
Saint-Sever, 32.
Haimon, évèque d'Albertstadt, 13.
Haler(De),374.
Hangi (J -B.), 426.
Haraucourt (C.-F. de), 389.
Hardy, précepteur de la jeunesse,
55 ; — procureur du roi, 342, 343.
Ilarflear (Seine- Inférieure), 18i.
HaroUé (Pierre), 441.
IIarriet(Jean-B.), 430.
Hasard (Krancois), prétr«, 274.
Ilaultin, typographe; — (Pierre),
fondeur, 39.
Ila'itevUle-Oondon, cant. de Bourg
Saint-Maurice, arr. de Moutiers,
Hayselt (Herraan), 412.
Hazera (Jean), 430.
Hébert, conventionnel, 309.
Hépat (Georges), 374.
Ilcito, prêlre, 124.
Heidradus, écolàtre, 10.
Helfessein (Le comte), 360.
Henriot, conventionnel, 309.
Herald (Dominique), 372.
Hérard. archevêque de Tours, 18,
Héra'ud, 357; — i;é^nt, 49; —
maitre d'école, 214, 215 ; — in-
structeur de la jeunesse, 44, 26t.
Herbet (Françoise), 131.
Herbi (Pierre), 432.
Héribaud (Le seigneur), 124,
llérision, chef-lieu de cant., arr. de
Monlluçon, 27, 288, 289.
Hermeville, cant. de Criquelot-Lcs-
neval, arr. du Havre, 33.
Hernin, professeur, 49.
Hérolbe, précepteur, 62.
d .y Google
Herpolarl, maître écrivain, 60.
Hervé (Abraham), 354.
llésiodes, poète, 52.
Heuga$, com, du cant. de Dax, 242
HcusUche, régent, 62.
Heuvanl <Jacqucs), 351.
Hevin [Jean), 376.
Hilaire, maître décote ; — (Jeanne).
maîtresse d'école, 58 ; — ( Pierre
JoscpbS, 420.
Hilaire (Saint), ■itO.
Hillcrin (Charles del ; — curé di
Saint-Merry ; — (Henri de) ; - vi
Caire général de La Rochelle, 106;
— IJ.-B. de), 420; — (Guy de),
prêtre, 209, 214, 260.
Hincroar, 13 ; — archevêque de
Reims, 88, 89.
Hindelé (Nicolas), 374.
Hisbonno(G,), 378.
Ilodeng, cant. de Blangy, arr. de
Neuichâtel-en-Bray, 33.
Hohenzollern (La comtesse de), 381
Hollet, professeur, 222.
Hortus, proresaeur, 49.
Hospitel ; — de Bellair, 32S, 226.
Houdoy, S, 136,
Hozinger (Charles), 406.
Hua, maitre d'école, 354 ; — mai
tresse d'école, 78.
Hudebert, maître d'école, 276.
Hueh, dioc&se de Nice, 240.
Huet (Jean;, 420.
Hugé (Jean), 441.
Hugon, instituteur, 81.
Hugonin, régent, 62.
Hugubt (Pierre), 422.
Huilier, 376.
Huilley, diocèse de Langres, 268.
Huilly -le - Grand, près Longeai
(Hante-Marne), 308.
Humeau (François), 369.
Huon (François), 425, 442.
Huaaoi), maître d'école, 308.
llyères, chef-lieu de cant., arr. de
Toulon, 167.
laroslaw (La duchesse), 383.
Idrac (Bernard), 159; — instructeur
de la jeunesse, 20.
Imbaud, instituteur, 59.
Ingona (Eleonora), 417.
Isnmbcrt, écolâtre. 11.
Il en Bassignij, canl, do Nogent,
de Chanmont, 250.
henghien, Gcf des Vilain, 129.
Hier, écolfttre, 10 ; — (Jacques), 416.
J
Jacob, instituteur, 308.
Jacomyn (Laurent), 333.
Jacque (Marie); — (Jean-Baptiste),
220; — maître d'école, 146.
Jacquinot iBarlhélemy), 401.
Jagliania, 393.
Jaîii/ny, chef-lieu de cant., arr. de
La Pulisse, 26.
Jallays,- maître d'école, 176.
Jamet (Jacques), 421.
Jametel, maître d'école, 253.
Jamin, prctre, 90.
Janaud (Marie), 60.
Jannet, régent, 122.
Janova (L. de), 399.
Janvier (André), 411.
Jard-Paovilliers, 183.
Jarnac, chef-lieu de cant., arr. de
Cognac, 43, 58. 148.
Jarnac-Cfiamp«i/ne, cant. d'Archiac,
arr. de Jonzac, 358.
Jarnàges, chef-lieu de cant., arr, de
Boussac, 228.
Jaspcry (Martine), 411.
Jaubert, juge, 57 ; — archevêque
d'Arles, 395.
Javeleaux, 353.
Jaworski (Jacques), 437.
Jean- Albert, de Pologne, archevêque
de Cracovie, 380.
Jean de Loches, bachelier des écoles
de Troyes, 25.
Jeanneau, régent, 272.
Jehan, recteur des écoles, 25.
Jehan te Chantre, maître d'école, BO.
John (Pierre), 421.
Joigny (Yonne). 173. '
Joinville, chef-lieu de cant., arr. de
Vassy, 296, 308.
JoUivet de La Verronnière, 284,
Jolv (Claude), chantre, 97, 232; —
régent, 55, 176; — prêtre, 141.
Jonquet (Henry), 436
Jornol, conseiller du roi, i3i.
Jossand. 58, 425, 442.
Jossel (Pierre), 411.
Jouannet, régent et praticien, 63.
Joubert, maître d'école et perruquier,
63; — (Madeleine); — (Marie),
193; - de Barrault et Blaignac
iJean), 395.
Jousset, 4L
Jouvency, religieuse, 228.
„ Google
Joyeuse (Henri de), 138.
Juge [Philiberte de), 140.
Juicq, cant. de Saint-Hilaire, arr. de
SaintJeaD d'Angély, 7S.
Juif (Elisabeth de), 336.
Julien, jnslimteur, 59;- (Marie), 196,
Jumiége», cant. de Duclair, arr. de
Bou'en. 216.
Jupia (Charles-Fr.), professeur; —
(Praoçois), 220, 331 ; — institu-
teur, curé constitution Del, 316.
Jurançon, com. du caot. de Pau, 239.
JuMae, Juiêat, cant. de Moalandre,
arr. de Jonzac, 62.
Jussieu (De), 26.
Justice, maîtresse d'école, '6.
Justiaien (Nicolas), 403.
Juzennecourt, chef-lieu de cant., arr.
de Chaumont, 273.
K
Kamiowski (Thomas), 401.
Kayer (Jean), 403.
Kerlivio (Eudes de), 415.
Kevser (Anna) ; — (Eslher) ; —
('Jeanne), 370.
Kildagia (La comtesse de), 400.
Koczinski, 430; — (Etienne), 425.
Kocznoki (Martin), 431.
Kolkioanski (Luca), 397.
Kolindo (Maria), 413.
Labach (Pierre), 430.
La Barde, fief des Simon, 160.
Labarrière {Guillaume), 442.
La Baate Be»ne, com. de Chaniers,
cant. de Saintes, 11.
Labastide (Jean), 419.
Labat (François), 423,
Labalud [Jeanne de), â3S.
Labbé (F.); — (J.); — (Pierre); —
(Daniel) ; — (Sébastien), 44.
La Bertinière, com, de Toné, 337,
La Boissiére (De), 132.
La Biziterie, près Gemozac, 60.
Laborde, curé de Surgères, 127 ; —
IK maître d'école, 76 ; — (Jacques),
T4I8; — (Jean), 419.
Laborie, instructeur de la ji
La Boucherie (De), 69.
I.abourdie, instructeur de la jeU'
*■ nesse: — maître en chirurgie, 58
Labourier (Jacques), 413, 441.
Labouvière (Antoine), 430.
Labroquaire,maitrea'écolej 147,361,
263.
U Brosse (F.-P. de), prêtre, 812,
Labroue (Denys), 375.
La Brousse (Elisabeth), 34B ; -
(François), 416,
L'AbtU, cant. de Moncoutant, arr.
de Parthenay, 13, 175, 176.
La Caoe d'Yves, com. d'Yves, cant.
de Rochefort-sui^mer, 356.
La Chayaée, fief des Griffon, 332.
La Chanaud, maître d'école, 164.
Lachapelle (Antoine), 409.
La Chapelle-Segain, cant. de Mon-
coutant, 175.
La Chapelle- Tireail, cant, de Cou-
Ion ges-sur-l' Au tiie, arr. de Niort,
256,
La Charmée (Qaude de), 252.
La Chastre (Le seigneur de), 383.
La Châlaigneraije, chef-lieu de cant.,
arr. de Fonlenay-le-Comte, 146,
203, 208, 331.
Lachaud (Jean), 418.
La Chica Narvaez (Le duc de), 420,
La Claverie (Jean de), 378.
La Cliiie, cant. de Saujon, arr. de
Saintes, 43.
Ucombe (Louis), 414.
U Costa (Jean), 380, 416.
La Couarde, cant. d'Ara en Ré, arr.
de La Rochelle, 74.
Lacoudre (Jean), 423.
Lacouture (Charles), 434.
Lacréle, cant. d'Andelot, arr. de
Cbaumont, 28.
Lacroix, La Croii, conventionnel, 309;
— instructeur de la jeunesse, 29 ;
— maître d'école, 159 ; — (Pierre) ;
— (Vidal), 282; — (Augustin de),
391 ; — (J. de), ditBigoIet, maître
d'école, 147.
Ladoire (Pierre), 421.
Ladoubé, récent, 61.
Ladoue, instituteur, 80.
La Ferté-Senneterre (De), abbé de
Saint-Jean d'Angély, 116.
La Ferlé-tur-Amance, chef-lieu de
cant., arr. de Langres, 273.
Lafitau (François), 425.
La Flotte, cant. de Saint-Martin de
Ré, arr. de La Rochelle, 70, 74. 176.
Lafon, voiturier, 57.
Lafont (De), marchand; — (Jean), 195.
La Font, com. de Cognehors. cant.
de La Rochelle, 48.
d .y Google
La Foresl (Deux -Sèvres), 258.
la Forél, château {Allier), (82.
Lafortescue (De), vicaire général de
La Rochelle. 261.
Lafosse (Grêf^oire), 428.
Lafourcade (Jean), 374.
La Foy (Léonard), 371.
La Frenade, com. de Merpios, cant.
de Cofcnsc, 13.
La Freielière |De), évêque de La
Rochelle. 106. Voir Frezeau.
Laçarde (François), 377; — (Mai
Lagassou (Eméric), 427.
La Gaubertière, cant. de Morta^ne-
sur-Sèvre, 156.
Lagorce, cora, de Coies, 48 .
Larjor, com. du cant. de La Ro-
chelle, 75.
Lagord fn Leiear, chef-lieu de cant.
arr. dOrthez, 170.
LaGrdce-Dieu, 13.
La Grande Onrcc, com. de (loics
220.
La Grande Sauve, 124.
La Grandville (Jean de), 430.
Lagrange, maître d'école, 61.
La Grange, près Saint-Jean d'An'
ffély, 337.
Latiaye (François), 421 ; — (Nicolas)
375 ; — instructeur de la jeunesse,
56.
La Haye du Theil, cant. d'Anifre^
villc-ln Campagne, arr. de Lou-
viers, 93.
La llogaelle, com. de Chamouillac,
172.
Laigné en Beliit, cant. d'Ecommoy,
arr. du Mans, 117.
Laine, 143.
Lair, marchand, 343.
La Jarnr, cant. de La Jarrie, 254.
La Jarrie. chef-lieu de cant., arr.de
La Rochelle, 70, 148, 175,211,2*5,
249, i'M, ^57.
LaJoulirctière (D. de), 423.
La JousselinièrelDei, instructeur de
la jeunesse, 119,160.
Lajus (Pierre), 441.
Lahanal, df'puté, 29^.
Lalaigne, conl. de Courçon, arr
La Rochelle, 135, 251.
Lalande (Barthi^lcmy de), 429.
Lalanne (Franco! s- Xavier], 4.30.
Laleu (Thomas), 133.
Lateu, com. du cant. de La Ro-
chelle, 73, 74, 24S.
Lahu, com. de Saint-Hilaire, arr.
de Saint-Jean d'Angély, 337.
Lalève, maître d'école, 210.
Lallcmand, 348 ; — maître de bar-
que ; — (Jean), 354.
Lalubin (Antoine), 418.
La Mugdeiahie, fief des Bonnetrens,
344.
La Maf/deleine, com.de Saint-Denis
du Pin, cant. de Saint-Jean d'An-
gély, 330.
La Malle [J. de), recteur des écoles,
180.
Lamarque, maître èa-arts, 255 ; —
(Jean), 422.
Lamarre (De), 276.
Lamaz (Pierre), 393.
Lambert (Jérôme de), prêtre ; —
(Pierre de), évêque, 26.
Z.am^c, chef-lieu de cant., arr.
d'Ail, 244.
Lsmoreau, com. d'Asnières,337.
La Morineric ( Le baron de), 219.
Lamotte, La Mothe, maître d'école,
148-,— (le frère), 399; —(J. de),
abbé de Saint-Prix, 118.
L'Amoureui (Isaac), 399.
Lamy (Martial), 392.
Lande», com. du cant. de Saint-Jean
d'Angély, 74, 73.
Landin. maître d'école, 27.
Landrais, cant. d'Aigrefeuille, arr.
de Rocheforl, 52.
Landreau, instituteur, 81.
Landsberg (Herrade de), 125.
Lanfrsnc, 13.
Langlois (P.), 4i.
Langres {Haute-Marne], 174, 296,
308.
Lannes (De), 154.
Lanny, instructeur de la ji
Lanoue (Jean), 422.
Lansac (Richard), 351.
Lunsade (Jean), 420.
Lantillac ilf^nace), 390,
Lapoyre (Arnaud), 436.
Lapicrre (Marie- Victoire), 58.
La Planche (Pierre), 422.
Laplume de Gluc, maître d'i-cole,
«7.
La Porlc (Jean deV 128.
Larbalétrier {Guilliiume', calligra-
plic, 38.
d .y Google
La Reaaudie (Jean de), 399.
L& Rhede (Jean), M8.
Laribeau (Pierre), 282.
Larichardie (Armand), 436.
La Rigauditre, corn, de Médis, S9.
Larivière, maître d'école, 181.
La Roche (Jean de), 257, 423.
La Boche, paroisse d'Angers, 90.
ta Rochebeaacaorl, cant. de Mareuil,
arr. deNoatron, 257.
La Rochefoucauld (De), 136, 128; —
cardinal, 380, 397; — (Tsaac de),
127 ; — (Pierre-Louis), évêque de
Saintes, 103, (46, 202 ; — (Fran-
çois Vin (De), 131 ; ~ Sureères,
127.
Z.AJ?ocAe/'oucau/rf,cfaef-lieudecaDt,
arr. d'Angoulême, 257.
La Rocke-Guyan, cent, de Magny,
arr. de Mantes, 33.
La Rochelle, 47.
Paroisses :
Saint-Nicolas, 48, 77, 68, ''), 3B4.
Notre-Dame, 59, 77, 78, 79, 81, 351.
Saint-Sanveur, 76, 97, 70,3^7-349.
Saint- Barthélémy, 77, 78, 79, 349,
3S0.
Saint-Jean, 77, 78, 79, 353.
Pmeubës,
Sain te- Catherine, U ; ■— desAugus-
tins, 73 ; — des Dames Blanches,
73 ; — des Forestières, 73 ; — des
Usurlines, 73 ; — des Auguslins,
73, 78 ;— Sainl-Joseph delà Provi-
dence, 73, 78 ; — les Marianites,
74 ; — les frères de Saint-Fraiiçoia
d'Assise, 74; — les frères des éco-
les chréliennes, 74; — les Récol-
lets, 76, 78 ; — les Carmes, 77, 78.
Rues:
D« Temple, 76 ; — Grand'Rue, 77,
347, 3« ; — du Palais, 77, 78, 349,
350; - de Dompierre, 77, 350 ; —
des Bon ne 9- Femmes, 77. 78, 351,
352 ; — des Jésuites, 77, 353 ; — dr
l'Escale. 77. 333 ; — Saint- Nicolas,
77, 78, 354 ; — des Auguslins, 77,
347, 318; — Pelile-Bue, 77, 78,
353; — des Gentilshommes, 78,
349; — du Minage, 78, 352 ; — du
Paradis, 78, 354.
PonTES, PONTS, etc.:
Des Récollets, 77 ; — Neuve, 77,
350; — SainUEloi, T7, 383; —
pont Saint-Sauveur, 10, 354.
Monuments, etc.:
Hôtel de Navarre. 78 ; — la Table
royale, 78 ; — l'Ecu de France, 77 ;
— le Petit- HôpiUl, 78, 350 ; —
l'Evescau, 77, 351 ; — le Pelil
Saint-Jean, 77 ; — l'Oratoire, 77,
78, 353 ; — l'Hôpital général, 78 ;
— le Jeu de Paume, 78, 353.
La Romagne, cant. de Montfaucoa,
arr. de Cholet, 90, 91,274.
La Roussie (Fr. de), 423.
Larsonneau, maître d'école, 245.
Lartigue, maître d'école, 77, 353.
Larum, chef-lieu de cant., arr. d'O-
loron Sainte-Marie, 27, 161, 163,
239, 240, 274, 283.
La Sainte-Maison de Thonon, S6.
La Saussaye (De), 12.
Lascsna (Louis de), évéque de Li-
moges, 120.
L'A$cre, 52.
Laserre (Pierrcl, 351.
Lasne (Jean), prêtre, 121.
La Souterraine, chef-lieu de cant..
arr. de Guère t, 164, 291.
Lasselle (J.-Fr.), 419; — [J.-B. de),
chanoine de Reims, 67.
Lassarthe (Jacques), 378.
Lasserteur, maître d'école, 215.
La Tenaille, 13.
La Teste, chef-lieu de cant., arr. de
Bordeauï, 259.
La Thuile, cant. de Bourg-Sainl-
Maurice, arr. de Moutiers, 84.
La Torre (A.-Fr. de), 414.
La Touche-Eti'erlan, com. d'As-
niiires, canl. de Saint-Jean d'An-
La Tour (Gabriel de), 56 ; — (Jean
de), 253, 255.
La Tremblade, chef-lieu de canl .,
arr. de Marennes, 72, 74, 148,
196, 248.
Latrîlie, maître d'écriture, 61.
Lauberderic (De), 58.
Laumond, fief des Goursaud, 160.
Laurenceau, avocat, 248, 249; —
praticien, 359.
Laurent, maître d'école, 261 ; —
(Jeanne), 196.
Lauson (De), lieutenant général, 50.
Lauzero, régent, 281.
Laval (Gaspard), 390 ; — (Jean), 421 .
d .y Google
Laval (H. de], évèque de U Ro-
chelle, 68, 76, 128.
La Valette ou VUleboit-La Valette,
chef-lieu de cant., arr. d'Aogou-
lës
, 258.
Lavaadier (Pierre), 418.
La Varenne (De), 57, 158.
Lavelle (Antoine), 425.
Laveranet, prêtre, 29, 159.
Lavernet, prêtre, S3.
La Verrie, cant. de Hortagne-si
Sèvre, 230.
Laville <Josepb>, 427.
Laydet, prieur de Rochefort, 261.
Lazaroea (Araos), 403.
Leau(Bernard),374-, — (Pierre), 411.
Lebaull, notaire, 139.
Lebeau, maître d'école, 250 ;
(Thomas), 354.
Le Bellay, 6ef des Thibaud, 336,
Leblanc, chanoine de Sens, 173.
Le BoU, cant. de Saint-Martin de
Ré, arr. de La Rochelle, 74.
Lebon (Joseph), 229.
Lebret, intendant du Béam, 189
Lebreton, 301.
Le Breuil-Barel, cant. de La Châ-
taigneraye, 208.
Le Brcuil-la-Béorle, cant, de Sur-
gères, 213.
Le Breuil-Magné, com. du cant. de
Rochefort-Bur-mer, 151, 176, 214.
Le Buc-La Touche, Qef des UÎUe-
rin, 106.
Lebuisson, recteur, 27.
Le Buneau, cant. de Coulonges,
arr. de Niort, 89.
Le Caire (Pierre), 412.
Le Chailtol, cora. de Paris, H8.
Le ChSleaa d'Oteron, cber-lieu de
cant., arr. de Harennes, 70, 74,
147.
Lcchay, iostructeur de la jeunesse,
K6.
Le Chay, cant. de Saujon, arr. de
Saintes, 42,56.
Le Ctuieau, Le Ctuêevu Biijnay, ^fief
des Bonnegens, 339, 344.
Le Cornu de La Courbe de Rrée,
évpque de Saintes, 22, 360.
Lecourt (Marie), 196.
Le Crugnolier, fief des Thibault,
334, 336.
i-ec/ourc (Gers), 139.
Ledoui, notaire, 2S3,3S7.
Lfl'x-Alha*, cant. d'Accous, arr.
loron, 161, 283.
Le Faueigny (Savoie), 140.
Le Fèvre, instituteur, 158, 276; —
(Jean), 405.
Lefiot, député, 304.
Le Frénoy, cant. de MoDtiniy-le-
Roy, 273.
I.eny, vicaire général de La Ro-
chelle, 261 .
Legereau, ilO.
Legour, notaire, 58.
Legoust, régent, 49.
Legrand (Jacques), 411, 441.
Lesraa, 138; — chef d'institution,
LegroB, recteur, 131 ; — inatruc-
Wur de la jeunesse, 182 ; — maî-
tresse d'école, 78, 354.
Le Gua,cota. du cant. deMarenaes,
75, 147.
Le Gué (TAileré, cant. de Courçon,
arr. de La Rochelle, 75.
Le Gné de Velluire, cant. de Cbaillé-
les-.Marais, arr. de Footenay-le-
Comte, 97.
Le mvre (Seine-Inlérieure), 34, 35.
Le Jametel,maîtred'éco1e, 355-357.
Le Jay, religieui, 228.
Le Langon, com. du cant. de Fon-
tcnay-le-Comte, 259.
Le Longeron, caot. de Monttaucon,
arr. de Cholet, 274.
Lelot (Pierre), 424.
Lemaisire, maire de Saint- Jean d'An-
gély, 344, 345, 346, 347.
Le Maître, curé de Beauraont, 117.
Le Masle, chantre de Notre-Dame,
227.
Le Méc (Jean), régent, 122.
Lemcrcier, sénateur, 146.
Le ileanil-.Mauga, cant. de Forges,
arr. de Neufchàtel en Braye, 93.
Le Metnil-sout-Lillebonne, com. de
Lillebonne, arr. du Havre, 93.
Le Meusnier, lieutenant de robe
longue de la maréchaussée, 59.
LeMontel, 27.
Lemos (Le comte de)-, 415.
Le Nain, 'intendant du Poitou, 190.
Lenis et Gamboa (Marie), 431 .
Lenoncourt (Le seigneur de), 383.
Léon (Ferdinand de), 410 ; — (le
R. P. F.-P. de), 438.
Le Petit-Niort, com. de Mirambeau,
arr. de Joniac, 36.
Le Pont, 30.
d .y Google
Le Porl-Areloa, près Saintes, 72.
Le Port d'Bnvaux, cant. de Saint-
PorchaÎR, arr. de Saintes, SS, 75.
LePay en Velay (Haute-Loire), 152.
Leroy, instituleur, 26.
£e» Arpeltei (Savoie), 83.
Le» Anancheri, com. du cant. de
Moutiers, 84.
Lei Brandelle», com. d'Yves, cant.
de Boche fort-sur-mer, 356.
Le* Brevière», cota. deTignes, cant.
de Bourg-Saint- Maurice, arr. de
Moutiers, 84.
Lei Buneaai, com. de Marolles,
cant. de Lisieux, 113.
Letcar, chef-lieu de cant., arr. de
Pau, 154.
L'Escaies (Louis), 391, 392.
Le* Clauzeaux, cent, de La Boche-
sui^YoD, 242.
Lescure, 410.
Let Epaux, com. de Meursac, cant.
de Gemozac, arr. de Saintes, 1 47,
280.
Les Etpeues, com. du cant. des
Herbiers, 250.
Let Fontaine», 60.
La Gondt, c. du cant. de Saintes, 46.
Le* Herbier*, chef-lieu de cant., arr.
de La Roche-su r-Yon, 2B0.
Les Joncsdes, com. d'EravQle, cant,
de Châleauneuf, arr. de Cognac,
226.
Le* Landet-Genatson, cant. de Mor-
te» MafjnH», cant. de Lugon, arr.
de Fontenay-le-Comle, 242.
LeaMalkes, cant. de La Tremblade,
arr. de Marennes, 75.
Les hféneHraiilx, chapelle, 26.
Lesnars, maitre écrivain, 62.
Leaneu, notaire, 117.
Le* Nouiller», cent, de SaintSavi-
nien, arr. de Saint-Jean d'Angély,
75.
Lespaulard (Denis), 389 ; — (Jacob),
371.
L'Espine (Louis dcj, 402.
Le* PUnchet, com. de Saint-Mé-
dard, cant. de La Jarrie, arr. de
La Rochelle, 52.
Les Portes, caat. d'Ars en Ré,
de La Rochelle, 74,174.
Le* Baelies, cant. de Chàtelus,
de Boussac, 280.
Les Boche* Sainl-Paul, com. de
Ligré, cant. de Richelieu, air. de
Chinon, 96.
Le* Sable* d'Olonne (Vendée), 206.
Lestage (Arnaud), 425.
Lestonnac (R. de), conseiller au
parlement, 72 ; — (Jérôme), 374.
Le* Touche* de Péri^ny, cant. de
Matha, arr. de SamVJean d'An-
58.
J^&S
e-Venl», cant. de Morlagne-
sur-Sèvre, arr. de La Roche-sur-
Yon, 89.
Leteltier, prêtre, 181.
Le Thou, cant. d'Aigrefeuille, arr.
de Bocheforl-sur-mer, 213.
Létoumeau, maître de pension ; —
professeur, 225,226.
Le Travei, 30.
Lettes (Jean de), évéque de Mon-
tauban, 114,
Leare, 35.
Leeécourt, cant. de Bourmont, arr.
de Chaumont, 308.
Levesque (Elisabeth), 195 ;- (Ma-
rie), 196.
Levet (Jean), 427 ; - curé de Notre-
Dame d'Entremont, 140.
Leiaun (Françoise de], 429.
L'HermenauU, chef-lieu de canl.,
arr. de Fontenay-le-Comte, 70,
106, 128, 249, 258. 260, 272.
Lheureui, bourgeois, 165.
Lhoumeau, précepteur de la jeu-
nesse ; — (Marie), 56 ; — théolo-
Lhuillier, 372 ; — (Marie), dame de
Villeneuve, 72.
Liaigre, prêtre, 89.
Liandon, mettre d'école, 56.
Lichtenstcin (Eustache de), 393.
Ligniires, cant. de Segonzac, arr.
d^C:ognac, 195, 196.
Ligoiina (Anna), 385.
Ligueil, cncf-lieu de cant., arr. de
Loches, 46.
L«/e (Nord), 29, 135,187, 273, 277.
Lilleau, com. de Ballon, 356.
Liliebonne, chef-lieu de cant., arr.
du Havre, 93.
Limouzin, notaire, 55.
Lippay (Georges), 413.
Lisso, précepteur, 440.
Livron (Louis de), 415; — (Pierre-
Simon), 437.
Locquet, praticien, 64.
Loge* ou Le* Loge*, com. de Fé-
camp, arr. du Havre, 34, 94.
d .y Google
Loirit, maître d'école, 147.
Loix, cant. d'Ars ea Ré, arr. de La
Rochelle, 74.
Loiieau, 3i1.
I.omaiffne, diocèse de Lectoure, 2S2.
Loinavuilhe(Fr.), 424.
Lombard, maître d'école, 16S.
L'Ombrail (De), 280.
Lombrière, com. de Geay, S6.
Lomdun (Maria), 402.
Longeau, chef-lieu de cant., arr. de
Lan(;res, 273, 30».
Lonfiefoy, cant. d'Aimé, arr. de
Moutiera, 84.
Longeron, cant. de Monlfaucon, arr.
de Cholet, 90, gj.
Longesnei, com. du cant. de Fonte-
nay-le-Comle, 258.
LongiD, maître d'école, 2<6.
Longuay, com. d'Aubepierre, 273.
Longueville, cant. de Montiérender,
arr. de Vassy, 268.
f. on ji/eniVie, chef-lieu de cant., arr.
de Dieppe, 34, 03, 94.
Lon», cant. de Lescar, arr. de Pau,
IS4.
Lonzac, cant. d'Archiac, arr. de Jon-
lac, 116,358, 359.
Lopez de Fonseca (Igaatio), 393.
Lorand, instrucleur de la jeunesse,
95.
Lorin (Valérien). 117.
Lorment (Decano dej, 387.
Loronsana (Alvarez de], 393.
Los Bios fPrancisco de), 369.
Loslalet (De), maître d'école, 161,
Lostau (Jérôme^ 423.
LOstrichroslPh. de), 431.
Lostuctaros (Philippe), archevêque
de Grenade, 431.
Lolhaire, 125,
Loubat (Charles), 44.
Loudinièret, 118.
Louis, conseiller au parlement, 134.
Loulay, chef-lieu de cant., arr. de
Saint-Jean d'Angéiy, 1S6.
Loorme (Charles de), 374.
Loiiric-Ju^on, cant. d'Arudy, arr.
d'Oloron, 154.
LouKigny, canl. d'Arzacq, arr. d'Or-
thez, 28.
Lovcau, praticien, 347.
Loyola (Jean), 431,
Lucas, répent des écoles de Mes^
chers, 54,
Luçon, chef-lieu de cant., bit. de
Pontenay-le-Comte, 20, 38, S2,
56, 151, 162, 242, 266, 424.
Lucq, cant, de Monein, arr. d'Olo-
ron Sainle-Marie, 27, 154, 240,
274, 281,283.
Ludmilla, 437,
Ludolfe, abbé de Corbie, 124.
Ludovisio (Le cardinall, 377.
Lugdnrés (Ardèchc), 75.
Luidiniage {Catherine), 406.
Luitilia de Landispe, 406.
Lumagne (Marie de), 128.
Luminais, 306, 307, 312.
Luras, 226.
Lusi (Claude), 232.
Luto (Jacques), 412.
Liolay (Alaude), 407.
M
Macheud, 346.
Machecoul, chef-lieu de cant., arr.
de Nantes, 229.
Machragh (Jean-Xavier), 433.
Macqiienille, canton de Matha, arr.
de Sdint-Jean d'Angély, 58.
Madalino, évoque, 434.
Madeleine, abbessc de Culmès, 376.
Madirac, cant. de Créon, arr. de
Bordeaui, 30.
Madot, évéque de Laagre*, 432.
Maggîolo, 82.
Magnac-Laral, ehef-licu de cant.,
arr. de Bellac, 73.
Magnane (Le marquis de), 70.
Magny enNormandie, 33, 34, 94, 203.
Maida (La conttesse de), 410.
Mailhen, 402.
Maillard, instituteur, 222.
Maillet (Jacques), 402.
Mailleiait, chef-lieu de cant., arr.
de FoQtenay-Ie-Comte, 20, 21, S2,
68. 89, 95.
Maiily (Guillaume), 134.
Maimbourg-, échevin de Nancy, 360,
376, 384.
Maimburg (Gérard), 397.
Maintenon (Madame de), 123, 269.
Mainxe, canton (if Segoniac, arr.
de Cognac. 59, 60, 148, 264.
Maisondieu, instructeur de la jcu-
Maisonticuve iSalvator), 422.
Maisonseioe, instructeur de la jeu-
nesse, 57.
Maistre, Meitre (Simon), 375; —
(Léon), 12, 124.
d .y Google
MaitU, 311.
Moizière (Philippe de), 38.
Malaquiii, régeal, 411.
Malaspina (La marquise de), 392.
Halaurie (Jean), 430.
Malavian (Aroaud), 374.
Mallay, instituteur, 246
Mallet, 297.
Mallier, maître d'école, 196.
Haaceau, réffent, ISâ.
Hancey (J. oe), rccleur, 162.
Mancini (Septimio], 417.
Mandat (Pierre), 397.
Mandragues, proresseur, 49.
Mangou, seigneur de La Grange, 337.
Haonard, 137.
Maatuaoo, 386.
Manuel, couventioDoel, 309.
Maran», chef-lieu de cant., arr. de
La Rochelle, 14, 72, 74, 75, 145,
175, 230, 245, 250, 271.
Msrbeuf, évèque d'Autuo, 24, 232.
Marca fFr. de), 418,
Marcel (Fr.), régent, 215.
Marchais (Mathieu), 11.
Marchai, maître d'école, 309.
Marchand, maître d'école, 66, 153,
174, 249; — (Anne), 84; —(Fran-
çoise), 333; — (SébaaUen), 416.
Marchiennes (L'abbé de), 400.
Marchione, 407.
Maréchal, maître d'écriture, 81 ; —
recteur, 27 ; — notaire, 57.
Mareinh (Charles), 375.
Marennes (C h a rente- Inférieure), 72,
248.
Maresie, 345.
Margaax, cant. de Casteinau de
Médoc, arr. de Bordeaui, 281
Maria, 345.
Marie, maîtreaae d'école, 164.
Marignae, cant, de Pons, arr.
Saintes, 46.
Marin, plébain, 140;— (François),
41 1 ; — (Jean-François), 397.
Marino (Le marquis), 370.
Mariocheau (Bonaventure), 423; —
(Jean), 412, 423.
Marlot {Dom), historien, 108.
Marquiscardi (Fr.), 437.
Mariait, cant. de Surgères, arr. de
Rochefort-sur-mer, 75.
Marsan (Le comte de), 128.
Marsay, notaire, 57.
Mariilly, com. du cant. de La Ro-
chelle, 59, 100, l«i, 148, 230,261
263.
Marthoa (Jean), 430. '
Mertic, prêtre, 29.
Martin, curé de Saint-Eustache à
Paris, 138 ; — maître d'école, 59 ;
— recteur, 281 ; — (Marc), 430 ; —
(Marlin), 427; —{Pierre, 409; —
(Roger), 183.
Martineau, instructeur de la jeu-
nesse, 59; — J.-Fr), 438; —
(Pierre), 417 ; — (Simon), 372,
Martinégtise, 33.
Marlinengi ^Le comte F,); — (Le
comte J.), 434.
Martinon (Jean), 4t0; — (Charles),
435.
Martinon de Sammarsal (J.), 388.
Martres (Jean), 385.
Mascareenas (F. de), éïêque, 360.
Mascarehas (Le P. Aal.), 403; —
(Nunei), 38S.
Masdion, corn, de Virollet, cant. de
Gemozac, arr. de Saintes, 13.
Masdon, 424.
Massiou, marchand, 298.
Masson (Gabrielle); — (Marianne),
MasUing (Madame de), 129.
Mastic, prttre, 159.
Maths, chef-lieu de cant., an-, de
Saint'Jean d'Angély, 55, 58, 74.
Mathé f André), cordier, 3S7; —
instructeur de la jeunesse, 80.
Mathelan, cant, de Llg^eil, arr. de
Loches, 46
Mathelot (Jean), 423.
Malheyron (Léonard),421.
Mathieu, marchand, 133; — (Abi-
gaïl), 133, 272; — (Nicolas), 134.
Matignon (Pierra); —(Suzanne], 195.
Maltaincourl, comm. du cant. de
Mirecourt, 65, 235.
Mattos (J. de), 464.
Maulcbauase, recteur, 27.
Maulion, 13, 90.
Maugenais, 399, 300.
Maupas, professeur de latîn, 77; —
maître d'école, 350.
Maupillier, maitre d'école, 97,
Maur, archevêque de Mayence, 13.
Maurby (Jean), 427.
Maure, cant. de Montaner, arr. de
Pau, 163.
Meure (Jean), 368.
Maurica (Francieca), 405.
d .y Google
Mauriet (I^abeau de], religieuse, (
Maurisse •■- - ■■ - ■>"
Haurot (1
Mauroacc, cant. de Saint-Clar,
de Lectoure, 29, 46, 93, 139, 159,
239, 279 282.
Maur;, prêtre, 281.
Mausac, Meuzac (Arnaud de), msltr«
d'école, 161, 283.
Meussac, vicaire général de La Ro-
chelle, 100.
Mautas (Jean), 388.
Maui, otricier, B5.
■/-lieu de cant.
Niort, 53, 87-89, 123, 148, 148,
213, 214, 217, 230, 269, 271, 275.
MauîeuU, 243.
Mavissal (Marguerite), 403.
Maiimiliana (Maria), 405.
Maiard (Pierre), 419.
Maiariu {Le duc de), 73.
Mazeray, com. du cant, de Sainte
Jean d'Angély. 56, 74.
Mazerie (François), 421.
MeAulne, cant. de Cérilly, arr. de
Montlucon, 165.
Heaupou (Jean de), évëque de Châ-
lons, 114.
Meauvoiein (Thomas), 409.
Hectuneau, prêtre, 230.
Médaille (Le P.), jésuite, 67.
Médina (Louise de], .386, 397.
Médina de Picasso (P.), 420.
Médis, cant. de Sauion, arr. de Sain-
tes, 43, 59, 147.
Medrano (Francisca de), 407.
Menaud, Meneau, maître d'école,
14B ; — maître ès-arts, 57; —(Jean),
— (LouisJ, praticiens, 64.
Mendose (Antoinette), 391.
Hendoza (Pierre de), 407.
Ménestrier, reliçieui, 228.
Menier, chirurgien, B7.
ie Chamiiay (
! de La Rochelle, 70, -106,
Mercier (Jacques), 134; — (Louis),
Merden (Elisabeth), 417.
Méritjn&c, cant. de Montlieu, arr. de
JonzBc, 62.
Merland, maître d"école, 81 ; — (Hu-
gues), 421.
Merle (^Ilumbert), 252.
Merlinge (Louis), 140.
Merode (Guillaume de), 370.
Mervaut (Paul), 349.
Merveille (Jean), 417.
Merveilleux, praticien, 339.
Meichers, cant. de Cozes, arr. de
Saintes, 43, 54, 59, 60, 298.
Meslier, 352; ~ (J.), novice, 389.
Meame [René), 423.
Mesnager(lsaac], 354.
Mesnard, 351.
Mesnier, maître d'école, 77, 351,353.
Meanil-Duredent, cant. de Saint-Va-
lery en Caui, arr. d'Yvetot, 93.
Mestadier, notaire, 324.
M^stayer, curé de Nieul, 176.
Metenelio(Did.), 402.
Mealan, chef-lieu de cant., arr. de
Versailles, 34, 94.
Meunier, maître d'école, 57, 81.
Meunac, cant. de Gemoiac, arr. de
Saintes, 64, 147, 280, 298.
Meuoy, cant. de Clefmont, an*, de
Chaumonl, 273.
Meynard (Etienne); — (Jean), 416.
Meyrade (Bernard), 382.
Mezidon, chef-lieu de caut., arr. de
Lisieux, 280.
Miccichi (Josepho), 377.
Micheau, maître d'école, 290 ; —
(Marie), 56.
Michel (Jean), 413.
Michel de La Lande, prêtre, 11.
Micfaetet, tonnelier, 59.
Michelin (Charles), 436.
Michelot (François), 427.
Mignon (Jean); — (Pierre), 196.
Mif/ré, cant. de Loulay, 183, 1S6.
Migron, cant. de Burie, arr. de Sain-
tes, 298.
Million, syndic, 44, 214,264.
Millot, maître d'école, 57.
Milo, banquier, 84.
Milon (Joseph), 426.
Mitsonneeu (Louis), 418.
Minien, maître d'école, 270.
Minvielle (Raymond), 405.
Miralleî (Pietro), 369.
Mirambeau, chef-lieu de cant.', arr.
de Jonzac, 46, 54, S6, 74, 324.
Miramion (Madame de), 66.
Mirecoart (Vosges), 65,
Mîribel (De), llo.
Mocquet, notaire, 59.
Moêse, cant. de Saint-Aignan, arr.
de Marennes, 75, 148.
Moindron (Jacques); — (Jean), 198.
Moisson (Ëlie), 436.
Molcres (Jean), 415.
d .y Google
lorabasiatLe comte), 392.
MoDbail, institutrice, 330.
Monbasil (Le comte de), 393.
Monconaeit, C\et des Guinot, 39, 70.
MoncoutanI, chef-lieu de cant., err.
de Parthenay, 97, ITS, 246.
Monein, chef - lîeu de cant, , arr.
â'01oroDSainl«>Maric,27,IS4,18l.
Monereau (Luc), 3S1.
Mongelafrey (Savoie), liO.
Mongenet, maître d'école, 76.
MonKerrnond(Dc%maitred'écolc,Sf .
MonBo Basque (P.), couturier, 440.
Monmejano (Fr.), 373.
Monneron (Jeanne), maîtresse d'é-
cole, 176.
Monujat (Marie-Charlotte), 373.
Honrouet, instituteur, 27.
Moorouzeau (Bernard), 410,
Monsalve (Béatrice de), 383,
MoQtaigue (Geoffroy de), 244; —
(Raymond de), 126.
Monlaigu, cbcf-lieu de cint., arr. de
La Roche-sur-Yon, 91, 206.
MoDtalembert (P. de), receveur des
Uilles, 59.
Monlandre, chef-lieu de canl., arr.
de JoDMC, 62, 63, 70, 127, 146.
Montanegre (Clara), 386.
Monlaaban, cant.de Begnèresde Lu-
chon (Haute-Garonne), 44.
MonUaban (Tarn-et-GaronDc), 139,
(41, 167, 168, 203, 238, 272.
Hontausier (De), 234.
Monibéliard (Doubs), 130.
Moniberon, chef-lieu de cant., arr.
d'AngouK'mc, 258.
Montbrun, cant. de Thouars, arr. de
Bressuii-e, 284-286.
MonUe&a, château, com, de Prisse,
cant. de Màcon, 243.
Mont-de-i/arsan, 151.
Hontemayor (Fr. de], 411.
Monlereau (Yonne), 173.
Montespan (La marquise de), 14.
Monlesquiou, chef-lieu de caot,, arr.
de Miraude, 30.
Moatesquiou (L'abbé de), député à
la constituante, 143.
Montfaucon (J.-B. de), 385.
Monlfaucon, cbef-lieu de cant.,
de Cholet, 89, 90, 274.
Uontferrand [Gaston de), 72.
Montfllastre, Monfilastra (Tbomas),
409, 411, 439,441.
Monlgirod, cant. d'Aimé, arr. de
Uoutiers, 83.
Montglat (Madame de), 234.
Monlguyon, chef-lieu de canl., arr,
de Jonzac, 62, 63, 74, 127.
Monliérendfr, chcf-Heudc cant., arr.
de Vaasy, 268, 297.
Mantignac, cant. de Tai^n, arr. de
LaRéole,30.
Manligné, cant. de Montfaucoo, arr.
de Cholet, 90, 91,
Manligné, cant. de Celles, arr. de
Melle, 274.
hîantigny-le-Roy , cbef-lieu de cant.,
arr. de Langres, 273.
MonliU, cant. de Pons, arr. de Sain-
tes, 74, 29S.
Monfieillierg, cbef-lieu de cant., arr.
du HAvre, 181.
Mortllieu, chef-lieu de cant., arr. de
Joniac, 62, 63.
Monllu<;on (Allier), 37.
Montmaran (La princesse de), 414.
Montmorency (Le prince de), 375.
Montmorency- Bouteville (Isabelle
de), 131.
Montmorency- La val de Boisdaupbia
(Henri dej, év&que de La Rochelle,
127.
de
270.
MonlvaUi
Montoire, chef-lieu de cant.
Vendôme, 73, 122.
Montai», fief des Vadot, 433.
Montpeiat (De), évéque de Monlau-
ban,141.
Montreuil, com. du cant. de Forite-
nay-le-CÎamte, 24S.
Manireuil-BMay, chef-lieu de cant.,
arr. de Saumur, 90, 210.
MonlreuU'tur-mer (Pas-de-Calais),
•n-iur-Séez, cant. d'Aimé,
loutiers, 83.
Juge, 57.
Moquillon, maître d'école, 147.
More (Gabriel), 351.
Moreau, maître d'école, 55, 60 ; —
notaire, 253, 337; — chanoine
d'Amiens, 99 ; — (François), 432 ;
(Jean), 418;— (Marie), 353.
Morel (Etienne), 426 ; — (Isaac), rec-
teur, 278.
Moreno (Biaise), 404.
Morent (Emmanuel), 436.
Moret, prêtre, 27.
Morel (Yonne), 173.
Morin, 133 ; - régent, 281 ; — (An-
toine). 426.
Morisseau, professeur, 49.
Morisset, chirurgien, 39.
d .y Google
Mornac, cant. de RoyaD, arr. de
rennes, 56, 1^, 147.
Morlagne-Sur-Gironde, cant. de Co-
zee, arr. de Saintes, 61, 74, 116,
148, ISS, 298.
MorUgne-sur-Sènre, chet-lîeu de
caiit., arr. de La Roche- sur- Yon,
14, 75, 89, 106, 156, 230, 274.
Mortier-Duparc, 30S.
Mosaier (Jean), 437.
MossioQ, 360.
Motet, réeent, 281.
Mouchard (Jacob); - (Uaact, 3S1.
Mouchouz, maître d'école, 165.
Mouillère de La Mothe, maitré d'é-
criture, 81.
Mouilleron, 273.
Houillot, officier municipal, 300.
Moulineaa, 148.
MaulineufjCotn. de Bourg-Charente,
264.
Moulinier (Jean), 372.
Jl/ou/i/i*(Amer], 179
Moulins, cant. de Châtil Ion-su r-Së-
vre, arr. de Bressuire, 90.
Moulix, caul. de Castelnau-de-Médoc,
arr. de Bordeaui, 30.
MoullÎQeaUiprécepteurdelBJeunesse,
60.
MoureiileK, com. de Champagne les
Marais (Vendée), 13.
Mouroure, Mouroux, voirMauroux,
instituteur, 57, 147, 261
— (François), 372.
Moutardier, professeur, 6t.
Moalieri (Savoie), 83, 140.
Moutunnet, procureur du roi, 165.
MouMuil, cant. de L'Hermenault,
260, 272.
Moiies, 419.
Mugron, chef-lieu de cant-, an
Saint-Sever, 32.
Mundbrod (Gaultier), 398.
MusDier, 371.
Mas$ey, cant. de Doulaincourt, arr.
de Vassy-sur-Blaise, 121,308.
N
Nachampi, cant. de Tounay-BoU'
tonne, arr. de Saint-Jean d'Angély ,
Nadaû (André), 427,
Nadolet (Emery), 374.
Nagel(Anna), 391.
Nallien, canL de Saint-Savîn, arr,
de Montmorillon, 242,
Nallit, notaire, 284.
Nanclas (De), 69.
iVan/eï (Loire-Inférieure), 148.
Narpe, cant. de Sauveterre, arr. d'Or-
thei, 283.
Neagau (De) , abbesse de Sainte-Croii,
392 ; — (la comtesse de), 367,
Nettelsein(Magdalena); — (Victoria),
402.
Naturel, 170.
Nau, Naud, Neau (François-Lucas),
432; — (Jean), 351, — (Pierre,
44, 351, 437; — (N.), 44; — maî-
tre d'école, 64.
Nauche, curé de Rochechouart, 160.
Nauchi, curé de Limoges, 120.
Navailles (Henri), 421.
Navarrem, chef-lieu de cant., arr.
d'Orthez, 27.
Navières(Jean), 11.
flay, chef-lieu de cant., arr. de Pau,
27, 164, 190.
Nepveu, précepteur, 62.
Néria, com. du cant. dé Montluçon,
18.
Nerlaud (Elisabeth), 413.
Neubourg (Madeleine de), 370,
Neuchèze (De), évéque de Chftion,
134.
NeufchâUl-en-Bray, 33, 34, 94, 118.
Neveu (Antoine), 434.
Neymet (Mathieu), 421.
Nicolai (Jean), régent, 127.
Nieal-les-Sainleii, com. du cant. de
Saintes, 154.
Nical-le- Virouil, cant. de Miram-
beau, srr. de Jonzac, 75.
Nieul-sur-l'AulUe, cant. de Saint-
Hilaire-des-Log-es, arr.de Fonte-
nay-le-Comte, t3.
Nieal-sar-mer, com. du cant. de La
Rochelle, 75, 176, 350,
Nihell-de-Molini, prêtre, 182.
Nion (François), 436.
Niort (Deui-Sèvres), 228.
Nitardo, cardinal, il7.
NochoD (Jean), 197.
Nogent-le-Baê (Haute-Marne), 273.
NoRuères (Jean), 424.
Noiret (Antoine), 421.
Noirot (Jean), 371.
Nollin, dit Bellegarde, maître d'é-
cole, 58.
d .y Google
Normaiid, 262. ,
Normantsille, arr, d'Yvetol, 113,
Nolrt-Dame d'Aazay de L» Minière.
Voir Auzay.
Notre-Dame de ChambreUau. Voir
C/iMmbreleau.
NoIrC'Dame de Longeron. Voir Lon-
Notre-Dame dEntremont en Gene-
Tois, IW.
Notre-Dame du Uamel (Eure), cant.
de Broglie, err. de Berna;, 351.
Nouaillon, laboureur, 98.
Novea (Gaspar de], 396.
Nawodworki (Adam), évëquede Po-
sen, 379.
Noyer, 398.
NoyoD (Jean de), recteur, 27,
Noyre, inatituteur, 27.
Nuaillé, cant. de Courçon, arr. de La
Rochelle, 271.
Nuit», 32.
Nymphie (Frédéric), 419.
0
Obelin (Bernard), 414.
Dieppe, 33.
Ogier|lsaac), 3S1.
Oguinao (Le seiraenr de), 392.
Ollartegan (Mathieu), 413.
Oiron. cant. de Thouare, hit. de
Bresluire, 286.
Oirvaax. Voir Airvaalt.
OisMrd fisaac), 349, 3S0.
Oleron, île, arr. de Uarennea, 70.
Olivarei (Le conte), 360.
Olivera Porto (Fr. de). 428.
0livier(l8aacl, 351;— (Joseph), 424;
— maître d école, 240, 241.
Oloron ou Oloron Sainte-Marie, 27,
1S3.
Oluto (Joseph), 426.
Omonville, cant. de Bacqueville, arr.
de Dieppe, 33.
Oradour-suF-Vayre, chef'licu de
cant., arr. de Rochechouart, 120.
Oranje (Le prince d'), 142.
OrekieÈ, chei-lieu de cant., arr. de
Douai, 129.
Orçerit, maître d'école, 60.
OriffnoUet, cant. de Hontlieu,
de Joniac, 62.
Origoni(P..H.),43i.
Orléant (Loiret), 142.
Ormancey, com.ducant.de Langrea,
Orthes (Basses-Pyrénées), 27, 88,
151, 193, 190.
On-inata de Zarooiseiis (Antonia),
426.
Ouenx, cant. de Sauvelerre, arr.
d'Ortheï, 383.
Oatendorp (Pierre d"), 379.
Othon, empereur d'Allemagne, 125.
Otilia de Collowrach (La comtesse
Lucé), 408.
Oudincourl, cant. de Vignory, arr.
de Chaumont, 219.
Outrement (Maria d') ; — (Charlotte
d'), 389.
Osai*, 133.
Oiias, maître d'école, 97.
OzUlac, com. du cant. de Jonzac, 79,
146.
Pabot (Jean), 419.
Pageot, maître d'école, ISI.
Paget (Clément), 140, 253.
Pagny-la-Blanche-Côle, cant. de
Vaucouleurs, arr. de Commercy,
242.
Pailhas, curé de Gemoiac, 106.
Paillé, cant. d'Aunay, arr. de Saint-.
Jean d'Angély, 75.
Paillon, maître d'école, 164.
■), 353 ;
Paillol, juge, 57.
Paillou (Guillaume), 331.
Pain,, boucher ; — (Pierr
(Jacques), 424.
Pajaud, maître d'école, 354.
Paionneau, instituteur, 81.
Paletioto (J.-A.j, 428.
Palisse (Laurent), 389.
Palissy Bernard), 11, 39, 52.
Pallavicino (Luca), 412.
Palton (Le comte), 383.
Pandi (Charles de), 402.
Pannetier, maître d'école, 147.
Paquien, recteur des écoles, 18<
Paquier, instituteur, 81.
Para (François), 375.
Parant (Jacob], 372.
Parât (Jean), 430.
Pardies (Gaston), 414.
Paredes (Philippe de , 411.
Paris (Pierre), 430.
Parme (Le duc de], 373.
Parnageon (Charles-Je«n), 350.
Parnet, cant. de Chaumont, ar:
Beauvais, 33.
91
d .y Google
Parrison (François), 138.
Parthenay (N.), 381,412.
Pascaud iThérèse), 69.
Pasman, cardinal, 373, 382, 385.
Pasqué, Pasquet (Antoine), 429. 442;
— marinier; —(Jean), 354.
Pasquier, 44; — {Jean), prêtre, 121,
308 ; — (EUenne), 9; — prieur de
Saint-Jean d"Angély, 329.
Patenôtre, mailre d'école, 196, 197.
Patrocle, berger, IS.
Patry, instructeur de la jeunesse,
S5.
Pftty (Agnès), 433.
Pau (Bernard), 432.
Pau (Baases-Pyrénées), 2,1, 151
239 253 2"1
Paufllat, maître' d'école, 57.
Paulin (Saint), 110.
pBultier, 254.
Pamlli/, chef-lieu de cant., arr. de
Rouen, 33, 34, 168, 278.
Pavon (naphaël-Sanchez), 424.
Paiiï (Alphonse), 390.
Payen, échevia, 337.
Pecaudeau (Pierre), 395.
Pécondou (Gaston de), précepteur.
Pédarré, maître d'école, 164.
Peironnel (De), maîtresse d'école,
76.
Peitey, cant. d'Aimé, arr. do Mou-
tiers, 84.
Pelé, régent, 171.
Pelisson (Jean), 54.
PelUgrue, cbei-lieu de cant., arr. de
La Réole, 281.
Pelleport (Remond), 374.
Pellerin, maitre d'école, 210.
Pelletier, instituteur, 81.
Peluchon, 44; — maitre d'école, 55;
— (Jean), 374.
Penard (Madame), 220,221.
Penillon (Jean], 415.
Penna (Michaela y), 427.
Penot (François), 415.
Peothièvre (Le duc de), 131.
Pérard, instituteur, 81.
Peraudeau, maître d'école, 76.
Pérauh, évèque de Saintes, H ; —
président de la cttambre des
exempts, 134.
Perdriau (André); —(Louis), 349.
Peré (Jean), 422.
PéréDie (Hardouin de), archeT&que
de Paris, 172.
Perei (Sébas tienne}, 376.
Perei de Figueroa (Elisabeth), 405.
Peric, maitre d'école, 147,
Pcricono (Fr.), 417.
Périer, Perrier, 226 ; — recteur des
écoles, 25; — maître ès-orts, 159,
160; — (Jean), 409 ; — (Mathieu),
416.
Perigaud (Jean), 422.
Pérignac, cant, de Pons, arr. de
Saintes, 64,65, 1(6, 117, ISS.
Périgord des Conties, prêtre, 120.
Péril (Georges), régent, 290; — (Jean-
Baptiste) ; — (Charles), maitreB
d'école, 27.
Pcrnin, apothicaire, 133.
Pérochon (Jacques) ; — François); —
(Jean), 195.
Perpignan (Pyrénées- Orientales),
142,280.
Perraudeau, avocat, 347; — (Jac-
ques), 348,
Perrei (Alphonse), 390.
Perrières (Jean), 438.
Perrin, maitre Ès-arts, 1S9, 160; —
recteur des écoles, 25,
Perron, 316 ; — (François); — (Pier-
re), 196,
Perihp», cant. de Saint-Dizier, arr.
de Vassy, 2T3.
Perussaull (Sylvain), 432.
Pescbeur, 346.
Pessinei, com. du cant. de Saintes,
■ 43, 75.
Pestre (Joseph), 396.
Petit, régent, 243 ; — maître d'école,
162 ; — laboureur, 357 ; — (Antoi-
ne), 412;— (Jean), 441; — (Jo-
Bué); - (René), 351.
Petitiean, maître d'école, 148.
Peu (Claude), prêtre, 213.
Peudra Montoya (Petro), 382.
Peyrehorade caef-Viea, de cant., arr.
de Dai, 32, 241.
Peypot, prévôt-moi ne, de l'abbaye de
Saint-Jean d'Angély, 329-331.
Peyrusse (Jacques), 419.
Peya (Michel), prêtre, 61.
Philibert, recteur d 'écoles, 281.
Philip; — (Suianne), 195.
PhilipeBu(J.-F.), 427.
Philippe (Gabriel), 419.
Philoleau (Jacques), 419.
Picard, prêtre, 90,
Picasso (Elisabeth de); — (Françoia
de) ; — (Antoine de), 420.
Picaulet (Jacques)) ; -- (JérAme) ; —
(Pierre), 197.
d .y Google
Piccolomiai (Fr.), US.
Picherit, huissier, 222.
Pichoo du Barry, curé de Dun, 16*.
Picoo, çretËer, 300.
Picono Perusino (Le comte], 436.
Pidoui IRenè), 430.
Pierroy, maître d'école, 55.
Piffray Elisabeth), 353.
Pigard (JeanS; — (Marie); — (Paul),
Ï96.
Pigniot (Benjamin de), 351.
Pigornet (Jean), 426.
PiRet (Pierre), 44.
Pilot, maltrease d'écule, 27S.
Pilot. Voir GaudiDCau.
PimeDU(Jean), 398.
Pimponneau, marchand, 164.
Pinard, maire de Saint-Sauvan, 300.
Pineau, maitre d'école. 5S, 60; —
(Eusèbe), 423 ; — (René), 122 ; ~
syndic, 26S.
Pinelli (Francisca), 40t.
Pinot, instituteur, 308.
PioBon, maître d'école, 77, 333.
Pinto Pimento, 394.
Pion, 273.
Piouneur [Nicolas), 360,
Piquc)mo(Ferdinando), 391.
Piron (Yves), maître de jeunesse
(Jean), instructeur de lajeunesse,
81.
Pirondelle, maitre d'école, 76.
Pùany, cant. de Saujon, arr. de Sain-
tes, 42, 5S.
Pison du Gallend, 182, 313.
Pitard, 413 ; — maître ës-arts lib^
- (Jean), pi
Pierre), 442
85.
Planche (Pierre)^
PUnrupI, cant, de Montiërender,
arr. de Vaasy, 273.
Plantaeenet (tieofTror), comte d'An-
jou; - (Henri), leis.
Plaïuc, cant. de Satnt-Genis, arr
de JonzBc, 39, 59, 75.
Plaiiat/, cant. de Saint-Porchaire,
arr. de Saintes, 42.
Plat, instituteur, 308.
Plougoulm, député, 1.
Pluman (Jean), 424.
Poinsset (Martin), 421.
Poirier, iDBtmctéur de la jeunesse.
436.
60.
Poitevin (Antoine),
Potiiert (Vienne), 1
PoIard(N.), 423.
Polant&ry (François), 437.
Polignae, cant. de Montlieu, arr. de
Jonzac, 63.
Pollaillon (François de), 1^8.
Pommier, maître d'école, 147.
Pommieri, cant. de Montandre, arr.
de Jonzac, 63.
Poncet (Siméon), 419.
Pona (De), 69, 126.
Pont, chef-lieudecant., 8iT.de Sain-
tes, 39, 43, 46, 60, 61, 74, 92, 128,
155,248, 249,363, 359.
Ponaon (Michel), 371.
Pontac (René de), prieur de Péri-
gnac, H6i
Ponlacq, chef-lieu de cant,, arr. de
Pau, 27, 161.
Ponl'Audemer (Eure), 34, 94.
Pont de L'Arche, chef-lieu de cant.,
arr. de Louviers, 33.
Pont de Vaulx, com. de Marly-aous-
Issy, cant. d'Issy l'EvCque, arr,
d'Autun, 170.
Ponl-Labf, cant. de Saint- Por-
chaire, arr. de Saintes, 147, 249,
S63, 439.
Ponfo(«e(Seine-eUOise), 34, 94.
Pont'iur-Yonne, chef-lieu de cant.^
arr. de Sens, 171.
Portagnier, prêtre, écrivain, 36.
Portails, 146.
Portau (Thomas), imprimeur, 39.
Porlf.U, cant. de Podensac, arr. de
Bordeaux, 281.
Portillo (Gabriel], 417.
Potentaris (François), 432.
Pothuaud, instituteur, 59.
Potier (Aleiandre), 348; — (Jac-
ques], 421.
Potières (J. de), mJiître d'école, 279.
Pouilh (Pierre), 409.
PouUi&c, cant. de Montlieu, arr. de
Jonzac, 62.
Pouillé, cant. de L'Hermenault, arr.
de Fontenay-le-Comie, 250, 259.
Pouillon, chet-Heu de cant., arr.
de Dai, 32.
Poupaud, Poupeau, maitre d'école,
179 ; — (Etienne), 351 ; — (Jean),
440.
Poupet (Marguerite), maitresae d'é-
cole, 78, 348.
Pouieau, curé de Gemozac, 92, 211.
Poyague (ViUl), 407.
Pradeau (De), évèque, 434 ; — (An-
tonin), 43f>.
Pradinet, cant. de Saint-Sympho-
rien de Lay, arr. de Roanne, 74.
.y Google
Prado (PérèB de), 433.
Praire (Claude], 43S.
Pranig (Dauria de), 401.
Priaux, 33.
Prée (Antoioette de), maitreBse d'
cole, 145.
Priguillac, com. du cant. de Saintes,
iS, 75.
Prérou, com, de Périçuac, 155.
Prévost (François), 416,
Prieur, 255 ; — (Jean), 396 ; — oo-
Uire, 57.
Prigmiscia (Jaiiue), 395.
Priouzeau (Catherine), 415.
PriKf, canl. de Mâcon, 36, 243.
Priouli (Clément), 369.
Proildit Lespéran, tailleur de pier-
re, 359.
Proquet, instituteur, 81.
Priui, com. du cant. de Mâcon, 243.
Prou, maîtresse d'école, 18, 352.
Prouet (François), 359.
Prouteau, notaire, 56.
Pruileo (Pierre), 418.
Puibelaoa (Anna-Maria), 413.
Putraveau, maître d'école, 56.
Puiseuï, prêtre, 36,
Puy-de-Sévre, 97.
Puymartin (De) ou Depuymartin,
curé d'Echebrune, 358, 3â9.
PtturauauU, cant. de Surgèrcs, arr.
deRocberort-sur-mer,88, S45.
Puizinida (Elisabeth, comtesse,] 434,
Quarré-let~ Tombée, chef-lieu
cant, arr. d'A vallon, 32.
Quentin, 5 .
Querrohoenl, 73.
Queyron (Michel), 412.
Quiden (Isabelle de), 373.
QuUlebœaf, chef-lieu de cant., arr.
de Pont-Audcmer, 33
Quilliot (Jean-Baptiale), 128.
Quimbail, instituteur, 57, 100, 261 ;
— inatilutrice.lOO;— (Suï8nne),59.
Quinaud, fabriqueur, 353, 359 ; —
matlred'école, 155;— praticien, 65,
Quinsat (Jean), 107.
QuioUrd (F.-X.), 428.
QuKiien ^Catherine), 406.
R
Radiivilli (Le prince), 433.
Raffin, mailre d'école, 147.
Raimbaud, régent, 27 1^ 272.
Baimberlol, com. de Cauville, cant.
de Montivilliers, arr. du Havre,
35.
BainauduB, Reginaudus, maître d'é-
cole, 10.
Rainier [Vincent), 391.
Ramard, institutrice, i39.
Rambaud, maître d'école, 61 ; — no-
taire et régent, 156.
Ramé (Jacques) ; — (Jean), 351.
Rame], 302.
Rampnulpbe, évèquede Saintes, 10.
Rangal (Pierre), 372.
Rangel (Pierre-Etienne), 373.
Raoul (Jean), 414.
Raoul de La Guibourgère, évèque de
Saintes, 67, 68, 72, 85, 103, 247.
Raacoel (Guillaume), 375.
Râteau, maître d'école, 174.
Ralbîer de Lobbes, iïi.
Ratier, maître d'école, 60.
Raujon, instituteur, 84.
Rault, laboureur, 263, 353-357.
Ravenaz, bourgeois, 140.
Ray (Louis), inatituteur, 26; —
(Benoit), instituteur, 27.
Raynauld (François), 412.
Raiin (Françoise), 337.
Razonna (Wencestas de), 388,
Bé, ile, arr. de La Rochelle, 68,
145.
Béa», 27.
Recoquillié, curé de Mauzé, 87, 275.
Redaud, 339, 343, 347.
Rcdel, Redet ou Redée, instructeur
de la jeunesse, 55 ; — (Pierre),
354.
Regnac (Martin), 427.
Reillac [François), 420.
Rciny (Saint), 110.
Relly (Jean), 434.
Rembaud (Jeanne), maîtress* d'é-
cole, 211.
Renaud, Reinaud, 191, 353;— in-
stituteur, 59, 64, 280 ; — (Guil-
laume), 434.
Renaudin (Antoine), 351 .
Itenauge, 30.
Renée (Marie), 131,
d .y Google
Bépanae, csnt, deJarnac, arr. de Co-
gnac, 58.
RetUad, cant. de Gemoiac, arr. de
Saintes, 4i, 147, 214, 261, 361,
298.
Hetailleau (Jacques), prêtre ; —
(Mathurine), 230.
Retana (P.-J.-B.), 425.
ReU (François), 429.
Réveillaud (Jacques), 441.
Reverdie (J.), novice, 427.
Revillé(F.), 44.
RcTirard (Marie), 134.
Rey (Jean), 396.
Reynal,maîlred'école,ifl) ;— (Jean),
Reunel, cant. d'Andelot, arr. di
Chauniont, 297.
Beynier (Pierre). 412.
Reynol, maître d'école, 283.
Ribbes, Ribes (Ch. de), 31, 45, 2S3 ;
— (Antoine), pr<4re, 85.
Ribera (JérAme), 404.
Ricard (Jean], 410.
Richard, maître d'école, 20 1, 276; -
(Jean-B.), 387.
Ricfaardcau, instructeur do la jei
nesse, 60.
Richaud (Jean), 422.
Richelieu (Le cardinal de), 85, 3B4,
39 1, 394.
Richelieu, chef-lieu de cant., arr.
Chinon, 85. 227.
Ricfaemond {Louis de), archiviste,
Riekemont, coin, du cant. de Co-
gnac, 44,
Ftichermoz, curé de Hauteville-Gon-
don, 83.
Richou (Perrine), maîtresse d'école,
Ridel (Jérôme), 3S0.
Ridet (Jean), 351.
Rigaud (Eudes), 126.
Rigazii (Francisco), 375.
Rigny, cant, de Thouars, arr. de
Rigole (Jean), 408.
Rigollel, instituteur, 264.
Rily, 382.
Rimbaud, maître d'école, 146,
Rimbert (Mathieu), 351.
Rions, ïiiomu, cant. de Cadillac,
arr, de Bordeaui, 281.
Rioux,can\. de Gemozac, arr, de
Sainles. 39, 2^8.
Ristaldi (Pierre), 432.
Riva(B.-F. de), 429.
Rivier, curé d'Angoulius, 104.
Rivière (Jean), 352 ; — curé de
Sainl-Pierre d'Oleron, 73 ; — mé-
decin, 57.
Riviére-les-FoMet, cant. de Prau-
Ihoy, arr. de Langrcs, 273.
RivDz, 140.
Robert, instituteur, 64, 147 ; — cu-
ré de Mauié, 217 ; — (Claude),
134 ; — (Paul), 392 ; — secrétaire
général du ministère de l'instruc-
tion publique, 2.
Robespierre, 295, 309.
Robichon, écolâtre, 279.
Robillard de Baurepaire (Ch.), 33.
Robin (François), 410.
Robinet, évèque constitutionnel, 261,
324 ; — notaire, 339, 341 ; — pro-
cureur, 339.
Roccez (Francisco de), 385.
Roch, serrurier, 248.
Roc/i, près Montlieu, 63.
Hochard. curé de Notre-Dame de
Rochefort, 261 , 276 ; ~ (François),
410.
Roche, prêtre et régent, 84 ; —
(Jean), 421.
Rochechouarl (H au te- Vienne), H9,
160,
Rochechouarl de Morleraart (Made-
leine), abibesse de Fontevrault ; —
(Gabrielle) ; — (Françoise), 14.
RocheQeurie (Les princes de), 361,
Rocheforl-tur-mer (Charente- Infé-
rieure), 148, 172, 179, 213.
Racquefort de Marian, 160.
Rodriguez (Roc) ; — (Alphonse),
Rogier, instituteur, 27.
Rogio (Jean). 367.
Rogiaki (Sigismond), 401.
Rognet, cant. deLambesc, 244.
Rohan-Roh&n, chef-lieu de cant,,
arr. de Niort, 147, 261.
Roldan (Angela), 424; — [Sébas-
tien), 425.
Rolinde, 125.
RoUet, prêtre, 146.
Romanet (Jean), 374.
fîomana, chef-lieu de cant , arr. de
Valence, 241.
Romme, conventionnel, 304.
Ronalgues (Arnaud), 423.
.y Google
Ronçay (François), 44S.
Ronceval (Pierre de), 278.
Rongé, moitre d'école, 81.
Roquette (G. de), évêque d'Aulun,
93.
Rosas et CoDteres (Didaco de),
évêque de Carthage, 434.
Boscelin, 13.
RoBcio (Claudio), 318,
Roses (De), 3"4.
Bosey, domaine, 134.
Roslet (Jean), 398.
Rusneren, maître ès-arts, 63.
Roudier (F.) ; — (Jean) ; — (Joseph),
Rouelle (Martine. 369.
Rouen (Seine-Inférieure), 34-35, 276.
Rougemontier, cant. de Routot, arr.
de Pont' Aude mer, 33.
Rougeret, maître d'école, 161.
Rouge rit, précepteur, 120.
Rougier (Jacques), 422.
RouUhac (Marc-Autoine), 436.
Rouillé, 346.
Rouilly (Etienoe), capucin, 316.
Roulier{Jean), 352.
Roulleau, 204 ; — (J.-B.), 284 ; -
curé de Vesins, 275 ; — institu-
teur, 61.
Boure, professeur, 224.
Rouspeau, pasteur, 39.
floussai/, caot. de Montfaucon, arr.
de Cholct, 90.
Rousseau, 138 ; — (Gilbert), 412 ; -
(Jean), 421; — (Louis), 436;-
lustiluteur, 59, 161.
Bousselet, curé de Saint-Jean d'An-
gély, 3J7.
Bousselière, curé de Ciré, 261.
Roussel, maître d'école, 26, 56 ; —
(Marie), 56.
Roui, mailre de latin, 81 ; — maî-
tre d'écriture, 82 ; — curé de La
Jarrie, 249, 250.
Roy, maître d'école, H7; — maître
écrivain, 76; - (Rénigne), insti-
tuteur, 81 ; — (Florentin), mai-
tre d'école, 58; — (André); ~
(Pieri*), maîtres d'école,63 ; —
poulienr ; — (Jean), 354 ; — ( Jean-
Florentin), 58 ; — Jean- Baptiste),
81.
Royan, chef-lieu de cant,, arr. de
Marcnnes, 46, 60, 62, 74, 147,
148, 210.
Roi, curé de Beaumont, 137.
Buault, professeur, 49.
Rudel (Guillaume), 373.
Ruel (Claude de) , évêque d'Angers,
68.
Ruelle précepteur, 2!^S.
Ruelz (J.-B. de), prêtre, i28.
Ruffe, régent, 281.
Ruffee (Charente), 217, 257.
Roffin (Jacques), 441 ; — (Horace),
375.
Ruilier (Jean), 196, 423; ~ (Marie),
196.
Bullot (Abraham] ; — (Dauiel), 354.
RumUlij (Savoie), 140.
Busso (Vincent), 411.
Ry, cant. de Darnetal, arr. de
Rouen, 34, 94.
Sabatery (Jean), 406.
S&blf, chef-lieu de cant., arr. de La
Flèche, 139.
SaWoncMUi, cant. de Saujon, arr.
de Saintes, 13, 21, 61.
Sadmar (Fr. de), 390.
Saint-Aigaan, chef-lieu de cant., arr.
de Marennes, 147.
Saint-Amaar, chef-lieu de cant., arr.
de Lons-le-Saulnier, 168, 242,
232.
Sainl-André de Cubsac, chef-lieu de
cant., arr. de Bordeaux, 259.
Saial-Andi-é de la Côle, 84.
Saiitl-Aiidréde La Marche, cant. de
Montfaucon, arr. de Chotet, 89.
Sainl-André de Lidon, cant. de Ge-
mozac, arr. de Saintes, 298.
Sainl- André-sur Sèvre, canl. deCe-
rizay, arr. de Bressuire, 106.
Saint-Anloine, com. de Bois, cant.
de Saiol-Genis, arr. de Jonzac, 74.
Sainl'Aubtn de Baubigné, cant. de
Châtillon-sur-SËvre, arr. de Bres-
suire, 229.
Saint-Aabin de Cretol, cant. de Cau-
debec,arr. d'Yvetot, 93. .
Saint- Barthélémy (Françoise de),
68.
Sainl-Déitigne, cant. de Pont de
Vaui, arr. de Bourg, 268, 269,
Saint-Bertin (L'abbé de), 387.
Sain(-Bon, cant, de Boiel, arr. de
Moutiers, 84.
Saint-Bonncl, cant. de Mirambeau,
arr. de Joniac, 75.
Sainl-Chriglolj/, cant. de Saint-Sa-
vin,^arr. de Blaye, 259.
d .y Google
S»inl-Chritlophe, com. de Restaud,
U7.
Sainl-Chrûlophe, cant. de La Jarrie,
211.
Sainl-Chrùtopbe de Lonijesve, cant.
de Fontenav-le Comte, 258.
Saiitt-Ciert da Taillon, cant. de
Mirambeau, arr. de Joduic, li,
148.
Saint CIinier(B. de), curé (le Véné-
rand. 56.
Sainl-Cri'ac, cant, de Saipt-Clar,
arr. de Lectoorc, 4e.
Sainl-d/bard du Péral, cant. de La
Valette, arr. d'Angoulême, 10».
Sainl'Cyr de» Gritt, com. du cant,
de L'Herracnautt, 249.
Saint-Cyr-tur-Chard, 35.
Sainl-Denit d'Oleron, cant. de Saint-
Pierre d'Oleron, 70, U, 1*7.
Saint'Deni» du Pin, com. du cant.
de Saint-Jean d'Anuély, 336.
Saint-Détirf, cant. d'Huriel, arr. de
Monttucon, 27.
Saînl-Dé:ert, cant. de Livry, arr.
de (Chalon-sur-Saône, 134.
Sainl-Di^ier, chef-lieu de cant,, arr.
de Vasay, 260, 296.
Saint-Di::ier, com. du cant. de
Bourf^aneuf, 280.
Sainte-Beuve (De), 67, 373.
Sainle-Crotj: , abbaye, 6 Poitiers,
392
-, 33.
Sainfe-Eugène, cant. d'Archi
de Joniac, 74.
Sainlf-Foy, cant. de Bourg' Saint-
Maurice, an*, de Mouticrs, 84-.
Sainle'Gemme, cant. de Saint-Por-
cbaire. arr. de Saintes, 59, 298.
Sainte-Marie (De), professeur d(
dessin, 222.
Sainle-lUarie, cant. de Saint- Vincent
deTyrosse, arr. de Dai, 241.
Sainte-Marie en Rfi, cant. de Saint-
Martin de Bc, arr. de La Rochelle,
2S1.
■S'atnfeg (Charente -Inférieure), 49,
141,178,244.
SArNTKS. — PiROIBSBS;
Saint-Maur, S6, 57 ; — Saint -Pierre,
57, 58; — Saint-Michel, 57; —
Sainte-Colomlbe, 57.
Abbayes, pouvants :
Abbaye de Notre-Dame, 13, 37, 71 ;
— couvent des Sa in te- Claire, 72 ;
— monastère de Notre-Dame, 72.
Bues
1, etc.
Rue des Frères, 72 ; — rue Notre-
Dame, 72; — rue des Ballets,
219, 220 ; — rue Saint-Maur, 220 ;
— rue de la Souche, 23S; — place
Saint-Pierre, 222 ; — Pontd'Isem-
bert, 10 ; — porte Ai^ières, 259.
FAUBouitas :
Saint-Palais, 57, 72 ; — SainUEu-
tropc, 57 ; — La Bretonnîère, 57 ;
Saint-Vivien, 57; — Saint-Macoux,
57.
Sainte~So»le, cant. de La Jarrie, arr.
de La Rochelle, 175, 266.
Sainl-Forl, cant. de Segoaiac, arr.
de Cognac, 43.
Sainl-Forl de Cosnac ou Saint-Fort
sur-Gironde, cant. de Saint-Ge-
nis, arr. de Jonzac,40.
Sainl-Froull, cant. de Saint-Aignan,
arr. de Marennes, 56.
Saint-FutgenI, chef-lieu de cant.,
arr. de La Roche-sur-Yon, 130.
Saint-Gall, com. de Thal-Marmou-
tier, cant. de Noirmoulier, arr. de
Saverne, 124.
Sainl-Genia (Victorde). 25.
Saint-Genit, chef-lieu de cant., arr.
deJonzac, 55, 74.
Saint-Gear<je>, doyennii du diocèse
de Rouen, 34,
Saint-dearnes dei Cotemx. com. du
cant. de Saintes, 55,298.
Sainl-Oeorijes d'Oleron, cant. de
Saint-Pierre, arr. de Marennes,
74, 1,47.
Saint- Georges du Bois, cant. de Sur-
eères, arr. de Rochefort, 53.
Sainl-Germain de Marencenae», cant.
de Surgères, arr. de Rochefort-
Bur-mer, 75, 212.
Saint-Germain de» Faué», cant. de
Varennes, arr. de La Palisse, 27,
163.
Saint'Oerrai» en Faucigny [Savoie),
d .y Google
Saint- Cuirons, maître d'ëcole, 166,
Sainl-HUaire de» Loge», chef-lieu
de cant., err. de Fonteoay-le-
Comte, 208.
Sainl-Hilaire de Villefrancke, chef-
lieu de cant., arr. de Saint-Jean
d'Ang;ély, 75.
Sainl-Hippotyte, cant. de Tonnay'
Charente, arr, de Rochefort, 75.
Saiiit-Ilonoré, cant. de Longueville,
arr. de Dieppe, 93.
Saintier, maître d'école, 182.
Sainl-Jean d'Antjély (Charente-Infé-
rieure), 74, 129, 266, 267, 328-
347.
Sainl-Jean d'Angle, com. de Saint-
Aignan, arr. de Marennes, 147.
Sainl-Jean de lielleoUle, chef-lieu de
cant., arr, de Moutiers, 83,
Sainl-Jean de Liversay, caut. de
Cour^on, arr. de LaRochetle, 54,
70, 174.
Sainl-Jean de Marmcq, cant. de
Saint-Vincent deTyrosse, ar
Dai, 241.
Saint-Jean de Maurienne, chef-lieu
d'arr. de la Savoie, 26.
Sainl-Jouin, cant. de Cerizay, arr. de
Bressuire, 122,258.
Saint-Jouin sous Maaiéon, CBTit.de
Chatillon-sur-Sèvre, arr. de Bi-os-
Buire, 174.
Saint-Julien (Jacques de), évèque
des Landes, HS.
Sainl'Just, com. du cant. de Maron-
nes, 56. 74, 147, 281.
Saint-Laurent de La Prée, com. du
cant.deRochefort-sur-nier, 47, 91,
148, 330,274.
Saint-Laurent sar Sèore, cant. de
Morla(tne-8ur-Sèvre, arr. de La
Roche- su r-Yon, 70, 74, 250,
Sainl-Liijer, 131.
Sainl-L^fjerow Sainl-Lii/uaire, i
du cnnl. de Niort, 13.
Saint-LA /er de Breuille, dioccse de
Saillies. 324.
Saint-Léonard det Chaumes, com. d«
Do m pierre-sur- mer, cant de Le
Rochelle, 13.
Sainl-Lon (Landes), cant. de Peyre-
horade, arr. de Dai. 241.
iSairif-Z.oui!iés,cant.duCarbon-Qlanc,
arr. de Bordoaui, 281.
Saint-Louis de Milly, cant. de Ceri-
lay, arr. de Dressuirc,258.
Saint-Loup, cant. de Tonoay-Bou-
lonne, arr. de Saint-Jean d^Angily,
70, 132.
■Sa in t-.Uaca ire, chef-lieu de c*nt., arr.
de La Réole, 259, 369, 436.
Sainl-Maigrin, cant. d'Archiac, arr.
de Jonzac, 46.
Saint-Maixent, chef-lieu de cant.,
arr. de Niort, 91, 324,
Sainl-Malo du Bois, cant. de Morta*
gne-Bur-Sèvre, arr. de La Rocbe-
sur-Yon, 90.
Sainl-Mard, cant. de Surgrères, arr,
de Rochefort-sur-mer, 53, 93.
Sainl-Marlin en Normandie, 113.
Saint-Martin de l'Ebaupinay, fief
des Hillerin, 106.
Saint-Martin de Hé, chef-lieu de
cant. arr., de La Rochelle, 72, 74,
145, 176.
Saint-Martin des Champs, com. de
Saint-Jean des Vignes, cant. de
Chfilon-siir-SBflne, 134.
Saint-Martin d'Eatreaux, cant. de La
Pacaudiëre, arr. de Roanne, 163.
Saint-Maurice ou Bourg-Saint-Mau-
chef-li
I de <
M ou tiers, R3.
Saint-Maurice dei Noues, cant. de
La Châtaigne raye, 258.
Saint-Maurice le Girard, cant. de
La ChStaigneraye, arr. de Fonte-
nay-le-Comte, 146.
Saint-Maxire, com, du cant, de
Niort, 92.
Saint-Médard, cejxl. de Sur^res,21 1 .
Saint-Metaine de Mauléon, 14.
Sai/if-iVasaire.cant.deSaint-Aignaa,
arr. de Marennes, 148.
Sainl-Ouin, cant. de Harans, 2*5.
Sainl-Paer en Caux, cant. de Duclatr,
arr. de Itouen, 33.
Saint-Pallais ou Saint-Pallais de Xé-
griijtiae, cant. de Montlieu, arr.
de Jonzac, 63.
Saint-Pandelon, com. du cant. de
Dax, 2il.
Saint- Pardoux, com, du csiit. de
Saint-Jean d'Angélv.SS.
Saintpau (Etienne), 4^3.
Saint-Paul (La comtesse de), 393.
Saint-Paul, cota ducanl. d'AUrert-
ville, 84.
Sainl-Pierre de MaulAon, 209.
Saint-Pierre de Tarlifame, 105.
Sainl-Pierre d'Oleroii, chef-lieu de
caot.,arr. de Marennes, 58, 73-75,
148.
d .y Google
Sùnt-Pierre du Chemin, com, de La
Ch4taigaeraje, arr. de Fonteaa;-
le-Comte, 95, 203.
S&inl-Pol en Ternoit (Pas-de-Calais),
118.
Sainl-Pompin, cant. de CouloDges,
arr. de Niort, 246.
Sainl-PorchaiT^, chef-lieu de cant.,
arr. de SaiDtes, 75.
Sainl-Preuil, cant. de Chlteauneuf,
BIT. de Cognac, 148,264.
Sainl-Prix, com. du cant. de La Pa-
lisse, 27, lis.
Stinl-Bémy, com. du cant. de Niort,
97.
Saint-Rigaier, cant. d'Aill;-le-Haut-
Clocber, arr. d'AbbevUle, 124.
Sainl~Roffatien, cant, do La Jarrie,
err. de La Rochelle, 7S.
Saint-Bomain, cant. d'Aubeterre,
arr. de Barbeiieui, 116.
Sainl-Bomain, chef-lieu de cant.,
arr. du Hâyre, 34, 35, 9*.
Saini-Bomain de Benêt, cant. de Sau-
ion, arr. de Saintes, 60, 147, 151,
298.
SaintSalarnia da Boit, cant. de
Surgères, arr. de Bochefort-sur-
mer. 105, 122,
Sainl-Sattvart , cant. de Burie, arr.
de Saintes, 217, 299, 300.
Sainl-Saiive, abbaye de Montreuil-
sur-mer, 270.
Saint-Sauvtur de Naaillé, cant. de
Courcon, arr. de La Rochelle, 74.
Sainl-Saviaien, chef- lieu de cant.
arr. de Saint Jean d'Angély, "5,
147, 253, 294, 261, 263.
Sainl-Seurin, cant. de Bourg-sur-Gi-
ronde, arr. de Blaye, 259.
Sainl-Seurin d'Uzet, cant. de Cozes,
arr. de Saintes, 40, 75.
Saint-Scver (Landes), 115.
Saint-Seiier, cant. de Pons, arr. de
Saintes, 116, 117.
Sainl-SîgUmond , cant, de MatUezais,
arr. de Fonlenay-le-Comle, 9a,
247.
Saint-Sornin de Marennea, com. du
cant. de Marcnnes, 148.
Saint-Sornin de Sechaux, com. du
Portd'EnvauT, arr.deSBinteH,298.
Sainl-Sulpice de Manière en Poitou,
246.
Sainl-Sufpice de Boyan, canton de
Boyan, arr. de Harennes, 75.
Sainl-Sulpice de Verdoa, cant. de
Rocbeserriëre, arr. de La Tloche-
sur-Yon, 58, 151.
Saint-Théodard, abbaye à Monlau-
ban, 168.
Sainl-T/iiébault, cant. de Bourmont,
arr. de Cbaumoat, 273.
Saîal-Thoma» de Cogaae, cant. de
Hirambcau, 4S.
Sainl-Trojan, cant. du Cb&teau d'O-
teron, 74.
Sainf- Kaaif,, abbaye à Arras, 384.
Sainl-Valérien, cant, de L'Herme-
nault, 260.
Sainl-Vallier, cant, de Brosaac, arr,
de Barbeiieux, 62.
Saint- Vaury, chef-lieu de cant., arr.
deGuéret, 164.
Sainl'Vincent de Fontenel, 39.
Sainl'Vincent tur Jard, cant. de
Talmont, arr. des Sables d'Olonne,
38.
Saint-Vivien, com. de La Garde-
Montlieu, cant. de Hontlieu, arr.
de Jonzac, 62
Sainl-Wandrille, cant. de Caudebec,
arr. d'Yvetot, 876.
Saint-Xandre, com. du cant. de La
Rochelle, 70, 75, 172.
E^alabia (Ludovico), 378.
Salaxar (Fernandeidej, 42S.
Sales (RWon), 440.
Salpueraî?.], 4t4.
SalieM, chef-lieu de cant. arr. d'Or-
thei, 28.
Salignac, com. du cant. de Pons,
err. de Saintes, 65.
Salignac, cant. de Mirambeau, arr.
de Jonzac, 44.
Saligny, cant, de Dompierre, arr. de
Moulins, 27.
Salinas (Galeso), 382.
Sallanches (Savoie), com. de Saint-
Jean d'Arves, cant. de Saint-Jean
de Haurienne, 140.
Salle (Jean de), maître d'école, 283.
Sallenave, 69.
Sallet, cant. de La Jarrie, arr. de
La Rochelle, 148, 249,261.
Sallet, 69.
Sa 1 leur, 140.
Saluri (Petro), 377.
Salvan, maitre d'école, 210.
Salvandy (Le comie de), ministre de
l'instruction publique, I,1S3.
Salvator, 399.
Samarie, instructeur de la jeunesse,
219,
d .y Google
SaminartiD [AD(oin«], 405.
Sainprouski(D.), 413.
Sandoval(Jeande), 416.
Sandre, mnitre d'école. 147.
SanguinellPttu]), 419, 420; — (JeaQl,
423.
SannemOT (Jean), 406.
Sanaac (Guillaume), 433.
Sansol, maître d'école, 261,
SansoD Laine (Marie), 72.
Saoteuil, avocat, 138.
Samay, cent. d'Argeo ton-Château,
srr. de Bressuire, 91, 133.
Seravia de Meoso (nodriguei), 390.
Sarraute (Dominique), 419
Sarraiin, maître d école, 61 .
Sarreau, sous-prieur de Saint-Jean
d'Angély, 329.
Sasatella ? [La duchesse), 40S.
SauchiËr (Andrée), S>&.
Sauffué, praticien, 65.
Saujon, chef'lieu de cant., arr. de
Saintes, 55-60, 74, 147, 151, 298.
Sau/ieu, chef-lieu de cant., arr. de
Semur, 32.
Saunay (Gabriel de), 423.
Saunier, curé d'Echebrune 357-399,
Sauqueville, cant. d'OiTranville, arr
de Dieppe, 33.
Sausseau (François), 435.
Savalelte (L'abbé de), 280.
Savary, subdélégué de l'intendant,
250.
Savin, maître d'école, 172, 349.
Savouret (Girard), 349.
Schcim (Thomas), 411.
Schnabites, 407.
Sclafer (Jacques), 418.
Scotti (Jean), 433.
Sébron , instructeurde la jeunesse, 57,
Segonzac, chef-lieu de cant., arr. de
Cognac, 55, 58, 148, 195, 264,
SegurlRémond). 4(5.
Segurau [M arc- Antoine), 432.
Seignette, apothicaire, 348,
Seignoue, cant. de Soustons, arr. de
Dai, 241.
Setingardo (Francisco), 401.
Sellât, praticien, 64.
Sdlei, 225.
Semur en Aua;ow (Côte-d'Or), 32.
Semvssac, cant. de Cozes, arr.
Sennetsoy, cant. de Cruiy, arr. de
Tonnerre, 216.
Sens (Yonne), 170, 172.
Sentini (Anna), 432.
Serbonei (J.-B.),414.
Sereni(Georgio}, 411.
Sergaeux, prieuré (H "-M a me), 297.
Sérurier(Le vicomte), 6,27.
Servanalde (F. de), 398.
Servantons, prêtre, 402.
Seurel, maître d'école, 116,
Seurin (Jean de), 388.
SeuUin, 428.
Sève (De),inUndantde la Guyenn«,60.
Sevin [La dame de), 402; — (Jean),
419.
Sicard, curé d'Archiac, 92; — (Ber-
nardin), 375.
Sichar(Nathaniel), 441.
SicoKrino(Fr.), 414.
Sileno Vallego, 387.
Siller;, 388, 391.
Silvéré (I^acede), 431.
Silvestre, tonnelier;— (Jean), 354.
Simon, maître d'école, 147, 148; —
(Catherine!, 405 ; — (Jean), 375,
420; - sieurdeLa Barde, 160.
Simonnet (Joseph), 442.
Sirmond, 15.
S(roï,cant.deLescar(H'"-Pyrénéesj,
241.
Skli
Sain)
., 42, ■
Senneçay, chef-lieu de cant., a
Chalon-sur-Saône, 130.
Sennet, promoteur des écoles
— [Martin), 97.
. de
404.
Socard, maître d'école, 203.
Soêlen (Hélène), 416.
Sole, missionnaire, 172.
Solier (François), 369.
Solliè», cant. de SolllÈs-Pont, arr.
de Tonlon, 167, 243.
Sollièi-Pont, chef-lieu de cant., arr.
de Toulon, 30, 31.
Solomiae, cant. de Mauveiin, arr. de
Lecloure, 159, 239.
Somhran, cant. de MBubourguet,arr.
de Tarbes, 1 63.
Sommervogel, bibliographe, 360.
SoncouW, cant. de Vignory, arr. de
Chaumont, 308.
Songeon, prêtre, 140.
Sonnet, promoteur des écoles, 232.
Sorani (Les ducs de), 370.
Sorhainde (Pierre), 436.
Sosa [LeP, D. de), 389.
Sotvel (Nathaniel). 418.
SoabUe, cant. de Saint-Aignan, arr.
de Mar«nnes, 72.
Souchet (Jean), 422.
Soudée (Jean), 392.
d .y Google
Saagi-iur-Braye, cant. de Savigny,
■rr. deVeoclôme, 217.
Soulier, maître d'école, 147.
Soummes (De), institutrice, 133.
Sourdis [François de), cardinal, 8S.
Sourdonnier (C.), 44.
Soaney, cant. de Vitteaui, arr. de
Semur, 32,
Souvigoy, chef-lieu de cant., arr. de
Moulins, 27.
Soza (Francisca), 404.
Spandonavi (J.-M.), 437.
Spiau (Jean), 374.
Spiael (François), 390.
SpJDelli (Isabelle), 416.
Spinola (Ignace), 417.
Stadion (Le comte de), 425.
SUdowski (Ignace), 438.
Stampia (Théobald de), 10.
Staniskie (Feliciana), 397.
Steudachem (Maria), 42S.
Steinberg (Anna de), 370.
Stenderin Stollin (Catherine), 429,
431.
5toll(Adam), 429, 431.
Storcb (Antoine), dominicain (Pelar-
gus), 21.
Suarès d'Aulan, évêque de Dai,
98.
Sublet de Noyers, 394.
Subra, instituteur, 21S.
Sudour (François), 428.
Supret, maitre d'école, 245.
Sureau, noUire, 328-337.
Surgères (Hélène de), 123.
Surgèret, chef-lieu de cant., arr. de
Rocheforl, 53, 73-75, 88, 105, 127,
158.201,211, 213, 230, 248,271.
Suriano (Michel), 25,
Surin (Jean), 422.
Surin (Joseph), 413.
Suscuiski (Christophe), 410.
. Suyreau, avocat, 337.
Suian, négociant, 84.
Sylva (Antonio AWarei de), 435.
Sylvaroavre», canl. de Châtcauvilain,
arr. de Cbaumont, 281.
Sylveira (Joseph de), 427.
Sylvestre (Antoine), 351.
Sylveyré (Ignace de), 430.
Sialai, 431.
Tabarie, sœur de Saint- Vincent de Tkéon, lie! des Du Breuil, 54.
Paul, 145. Thésut (Jacques de), 134 ; — (Fra
Tagia (Melcbior), 432. cois de), 130.
Tailleboarg, cant. de Saint-Sari-
nien, arr. de Saint-Jean d'Angély,
75, 340, 346.
Taillefer, maître d'école, US.
Taine (Hippolyte), 317.
Talbot (Gilbert), 431.
Talleyrand-Péngord (Jean de), 73.
TaimonI, cant. de Coies, arr. de
Saintes, 46.
Talon, instructeur de la jeunesse, 29.
Tanaussen (Le comte de), 368.
Tanzac, cant. de Gemozac, arr. de
Saintes, 42, !i6.
Targé, régent des écoles, 47.
TamoviaTCabricl, comte de), 370.
Tarrona (Mariana), 428.
Tari (Marie) ; — (Pierre), 195.
Tar/aif chef-lieu de cant., arr. de
Saint-Sever, 242.
Tarteau (Maurice), 419.
Tartière, archiviste, 5, 31, 115.
Tasdoo, cota. d'Aytré, 53.
Tatoil (François), 396.
Taulois, instructeur de la jeunesse,
219.
Tau^on, Taugoa-ia-Ronde, cant. de
Courçon, arr. de La Bochelle, 75,
210.
(Marguerite) ; — (Pierre),
196.
Termonia, maître écrivain, 219.
Terrencuve (Toussaint), 434, 442.
Terry (N.), notaire, 48.
Testens, cant. d'Aimé, arr. de Mou-
tiers, 84,
Tesaet, prêtre, 29, 93, 1S9.
Tetton, cant. de Gemozac, arr. de
Saintes, 39, 70.
Teïier, 137; — conseiller, 337; —
(Jeanne], 196.
Thaim», cant. de Gemozac, arr. de
Saintes, 56, 153.
Thairé, canl. d'Aigrefeuille, arr. de
Rocheforl- sur-mer, 100, 145, 148,
153, 197, 261, 264, 3il5, 357.
Tbarin de Boisot (Maria), 426.
Theaac, com. du cant. -de Saintes,
39, 40, 43.
Thenot (Guillaume) 10.
Théodore, 350.
Théodulpbe, évèque d'Oriéans, 17,
d .y Google
TbéTenin, recleur du collège de
Soovigny, 37.
Thé:&c, ctnt. de Ssujon, arr. de
Saintes, 57, 61 , 83, 279, 280.
Tbianges (La marquise de), 14.
Thibaud, Thibault (Félii), 427; —
curé de Notre-Dame du Hamel,
251; ~(Fr.), sieur du Crugnolier,
334, 336 ; — (François), sieur du
Bellay et du Crignolier; — (Anoe),
336.
Thibaudeau (Antoine), 351.
Thion, recteur du collège de Châ-
lon, m.
Tbomas (Jacques) ; — (Michel), 497.
Thoniasa (Maria), 433.
Thomirey, cant. de Bli^y-sur-
Ouche, arr. de Beaune, 33.
Thônet arr.d'Annecy (Haute-Savoie),
140.
Thouron (De), noUire, 282.
Thseiderer (Léonard), 431.
Thua, recteur, 27.
Tibord, 137.
Tieray (Anna), 436.
Ti/fauffes, cant. de Mortagne-aur
SÈvre, arr. de La Rocbe-sur
Yon, 122, 271.
Tignea, cant. de Bourg-Saint-Mau-
rice, arr. de Moutiers, 84.
Tisserant, grand-prieur de l'abbaye
de Saint-Pierre de Châfons, 121
272.
Tobar(lssbellade), 360.
Tondu, principal du collège de
Bourges, S»8.
Tonnay-Chareute (M"" de), 14.
Tonnay-Charenle, cbef-Iieu décent.,
arr. de Bochefort-sur-mer, 58, 73,
74, 147, 262.
Torcy, com. du cant. de Semur,
165.
Tomaire, maître d'école, 27.
Torretle (Guy de), évêque de
Saintes, 116.
Tors, cant. de Matba, arr, de Saint-
Jean d'Angély, 59.
ToFxi, cant. de Toonsy-Boutonne,
arr. de SahtJeao d'Angély, 337.
Tosi (J.-B.), 425.
Touillon , cant. de Baigneux-les-
Juirs, arr. de Cbàtillon-sur-Seine,
32.
Toul (Meurthe), 242.
Toutet, maître de pension, 61.
Touiller, maître d'école, 262.
Toulon (Jacques), 436.
Toulon (Var), 167.
Toulouie (Haute-Garonne), 142.
Touquoy, receveur des tailles, 55.
Toureau (P.), 44.
Touroan, cbeMieu de cant., arr. de
Meaux, 131,
Tournecoupe, cant. de Saint-Clar,
arr. de Lectoure, 29, 139, 282.
Tourneur, 244.
Toarnon (Ardéche), 142.
Tours (Jean), 397,
Toussaint,iDstituteur,220; — (Pierre),
432.
Towinski (Jacques), 434,
Trainel (Yonne), 173,
Tranier, maître d'école, 77, 3*8.
Traves (Philibert de), 134.
Trecourt, curé d'Eussirneii, 215.
Treignac, com. de Saint-Cii^es,
cant, de Lavoûte-Chilhac, arr. de
Brioude, 139.
Treix, com. du cant. de Chaumont,
203.
TreUe-Sepliers, cant. de Montaigu,
arr. de La Roche-sur- Yon, 91 .
Trthe-Venls, com. du cant. de Mor-
tagne (Vendée), 217.
Tremolet, maître d'école, 161 .
Tretou-Duruau, prêtre de l'oratoire,
68.
Trevei, jurai de Pau, 163,
Trezel, com. du cant. de Jaligny,
arr. de La Palisse, 26.
Tricbet (Marie-Louise), 70.
Tridon, recteur du collège de Sou-
vigny, 27.
Trono (Francisco), 404,
Troye» (Aube), 80,272, 279.
Truoy (G.), prêtre, 85.
Tschiderer (Léonard), 430,
TufRcre (René), prêtre, 130.
Turea» (G.), procureur, 226.
Tutillon, maître de musique, 124.
u
Ugezl ;'Adamei). 408.
V
Vaché (EL), insUlutrice, 230.
Vacheron, notaire, 116, 358, 359.
Vadislas, roi de Pologne, 403.
Vadot (Edme), 272 ; — seigneur de
Montots, 133.
Valade (Pierre), 423.
ValdeoU (Elisabeth de), 437,
d .y Google
V«)eocie (Pierre), 393.
Valcnzela (Alph.). 411.
Valet, Vallet; — (Hélie), régeot, 308;
— (Jeanne), 339.
Valienne (Etienne) ; — (Jacques),
prêtres, in.
Vslin (JeaD-Augustin), 437.
Valladon (Antoine), 441.
Valleau, maître d'école, 349, 2S0 ;
(Mathieu), 123.
Vallée, courtier; - (Paul), 34fl.
Valleii, barbier, 164.
Vallon (Jean), 335.
Valmont, cheMieude cant., arr.d'Y-
vetot, 33, 34, 94.
Valmouter (Ignace) ; — (Henri), 480.
Valois, maitre d'École, 63.
Valtfau, régent, 28t ;—( Daniel), 3S4.
Vanderquand, 297.
VanoBsi (Antoine), 435.
Varaise, coin, du cant. de Saint-
Jean d'Angély, 339.
Varillas, historien, 84.
Vasinière (Annet) ; — (Jean), ina-
structeurs de la jeunesse, S6,
Vaslin, maitresse (Técole, 78, 3S2.
Vasques (Mathieu), 425.
Vasêiac, cota, de Hoatguyon, arr. de
Jonzac, 62.
Valel, prêtre, 66 ; — (Adrien), IffiS.
Vauvilley (Isabelle de), 369.
Vaux, cant. de Boyan, arr. de Ma-
rennes, 13, 75,
Vaux-Hoaillac, cant. de Bouillac,
arr. d'Angoulcme, 44.
Veilli/, caal. de Bligny-sur-Oucbe,
arr. de Beaune, 33.
Vence, chef-lieu de cant., arr. de
Grasse, 2M>.
Vendries (Pierre), 422.
Vénérmnd, com. du cant.de Saintes,
56.
Verbes (Didaco), 414.
Verdereau (Jean) ; — (René), 3S3.
Verdier (Jean), 374; — (Mercure),
4S9.
Verdilhac (Rob), 426.
Verdoii (Marguerite), SS.
Verdon (Pierre), 335.
Vère (Pierre de), 375.
Verger (Henri) ; — (Jeanne), 369.
Vergis, 154.
Ver^non, maître d'école, 195, 196.
Vértnet, cant. de La Jarrie, arr. de
La Rochelle, 75.
Vérit, maîtresse de couture, 78, 349.
Verlet (Jean), 376.
Vernoji, chef-lieu de cant., arr.
d'Evreui, 118, 182.
Versonner, syndic, 26.
Vertamon (J.-M.), 428.
Ve»int, com. du cant. de Cholet,
275.
Veyrier (Jean), 410, 441.
Veyssiërea (Léonard), 436.
VézeUy, chef-lieu de cant., arr. d'A-
vallon, 24, 32.
Victoire (Marie), 63.
Viére, 284.
Vigen, docteur-médecin, 62.
Vignacourl, cant. de Picquigny, arr.
d'Amiens, 99.
Vigaardonne, notaire, 282.
Vigneau, 44; — libraire, S7; —
maitre d'école, 60; — syndic, 265.
Vigneron, vicaire général d'Angou-
lême, 262.
Vignes (Jean), 434, 436.
Vifjnory, chef-lieu de cant., bit. de
Cbaumont, 216.
Vigouroux (Jean), 418.
Vihien, chef-lieu de cant., arr. de
Saumur, 90, 109.
Vilain, comte d'Isenghien, 129.
Viltlle, cant. d'Aimé, arr. de Mou-
tiers, 84.
Villargerel, com. du cant. de Hou-
tiers, 84.
ViDechaise (Catherine), 316.
Villledon (Gabriel de), 420.
VilUfrancke (Rhàné), 25, 1S9, 160,
179.
Villejiêu», cant. d'Aigre, arr. de
Ruffec, 148, 262.
Villemain, 40, 41.
raiemao/- (Yonne), 173.
Villemont (De), 394.
7illeneat>e, 56.
Villeneuve, cant. de Courçon, 175.
Villeneaoe, flef de Marie Lhuillier,
72.
Vi7/eneui«-^-Comf eau, cant. deLou-
lay, arr. de Saint-Jean d'Angély,
57.
Viileroy iL'abbéde), 373.
Villette, instituteur, 215.
VUlierg-Coatore, cant. d'Aunav, arr.
de SaintJean d'Angély, 116, 271.
VUliert-to-Plaine, cant. de Coulon-
Chaumont, 273.
.y Google
Villieit-iuT-Saise, caot. d'Arc-en-
Barrois, arr. de Chaumont, 273.
Vincent, maitre-école de 5aiiites,ll ;—
(François), 438.
Vinet (J.-H.), 422: — maître d'école,
3S0; — ré^nt du collège de Vien-
ne, 52; — professeur de latin, 77.
Violeau, maître d'école, S6, 265.
Virey (Auguste), lieutenant au bail-
liage de Châlon, 134; — novice
des jésuites, 134; — conseiller et
flecrétairedu roi, 134.
Vinort, cant. d'Aigrefeuille, arr. de
Bochefort, 75.
Viaconti, 433.
Vilellescbus, général des jésuites,
360, 366.
ViUt(Jean), 351.
Vitry (Jacques de), 228.
Vitte, prêtre, 134.
Vîtulo [Gonzalvo], 415.
Vivaldi (Cecilia), 388.
the, ar
Vizelle, I
Vomllé-l
les-Me
de Beaumont-sur-Sar-
deHamers, 139.
m. de GreiBC, cant. de
rr. de Saintes, 293.
■MaraÎÊ, cant. de Chaillé-
lis, 21â, 260.
«m. d'Yves, cant. de Ro-
chefort-sur-mer, 252, 253, 355,
356.
Vounanl, cant. de La CbAtaigneraye,
229.
^oyer d'Ai^nson (René de), ioten-
dent, 50.
w
Worms (Samuel de), 13.
X
XaintoDge (Anne de), 67,
Xaintray, cant. de Champdenier,
arr. de Niort, 151,156.
Xanton-ChagieooB , com. du cant. de
Saint-Hilaire-des-Loges, 208.
Yllerand(Ollivierd'), 10.
Ypreville, cant. de Valmont, arr.
d'Yvetot, 33.
Yversain (Jacob), 354.
Yvei, com. du cant. de Rochefort-
sui^mer, 91, 271.
Zaballa (Emma), 434.
Zamet, évêque de Langres, 174.
Zanzola (Alexandre), 377.
Zavradezki (Fr.], 425.
Zoubiona (Catharina), 383.
Zuncarno, 378.
Zumga(J. de), 417.
d .y Google
IMPRIMÉ
Sur tes presses de Noël Tbxibr
A La Rochelle.
d .y Google
d=,Google