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ARCHIVES NÉERLANDAISES
SCIENCES
EXACTES ET NATURELLES
PUBLIÉES PAR
LA SOCIÉTÉ HOLLANDAISE DES SCIENCES A HARLEM,
ET REDIGÉES PAR
E. H VON BAUMHAUER
Secrétaire de la Société
AVEC LA COLLABORATION DE
MM. R. van Rees, J. van der Hoeven, D. Bierens de Haan,
C. A. J. A. Oudemans et W. Koster.
TOME SECOND.
LA HAYE,
MARTINUS NIUHOFF,
1867.
1
dont hr bte Pa ;
PRESS D EC LA A
DECO 157
TABLE DES MATIÈRES.
Programme de la Société Hollandaise des Sciences à Harlem pour
PO nnee HSDPA PR A. PM Rae Pag1vIT.
C. À. J. À. Oupemans, Matériaux pour la Flore Mycologique de
ÉANÉCEARAeR se RNORN RR N SR RN ER E UL. Ban le
Liste de Champignons, qui jusqu’à ce jour n’avaient pas été
observées ren iNéerlande rc Nr nn Er er nr. ni ES;
Liste générale des Hyménomycètes et des Discomycètes , trouvés
jusquamce jour en Néerlande 120000. Ga
J. P. vax WickevoortT CROMMELIN, Notes Ornithologiques...... » 66.
HS Sum ere MalqUipAR Se AT RER NN 1) n067
20 Sur: letphalaropus hyperboreus...,...4..0.....24.0.1..45408 PET O
2Aour lesprocelaria lenCorRon 2. A SOU UTERE NS, ESA
W. Kosrer, Sur quelques points de la mécanique du corps humain. ” 88.
I. La pression de l’air sur Particulation coxo-fémorale. ..... HA RS6T
II. La rotation de la tête dans l’articulation atloïdo-occipitale. » 95.
III. La détermination du maximum de force du muscle vivant. ” 97.
IV. Le balancement du tronc sur le bassin, et le muscle psoas minor. ” 112.
V. S. M. van DER WILLIGEN, Mémoire sur la détermination des
lonsheuts d'onde du spectre Solaire 0... 0... (RER 1e Et
F. À. W. Miauez, Sur les affinités de la flore du Japon avec
eee PANNE de A meErque duenord. AIN ee nr. 136.
J. À. GROSHANS, Études et considérations sur la nature des éléments
(corps ndéeomposés) des hfchimie 1, 24002204 cuite. nine PRE Te
N. W. P. Rauwenxorr, Observations sur l’accroissement de la tige
des végétaux pendant le jour et pendant la nuit............... APTE
C. À. J. A. Oupemans, Alsodeiarum quae in herbario regio Lugduno-
Batavo asservantur illustrationes et descriptiones............... CRE 5
W. C. H. STarING, Sur l’existence du terrain diluvien à Java..... 02 EL
M. H. W. Scarogper van per Kozx, Note sur la théorie de la
dissociation
CMOIC 15 MOSOEONON MUC MO EC ICMOSON EI P CECI CN MONET SOSOMONCMOUTEORONONE SECRET ER OC
221.
II TABLE DES MATIÈRES.
F. C:Donpners, Examen. du cardiographe PR ee
Deux instruments pour la mesure du temps néces-
saire pour les ACLES :PSYChIQUES SEL RAR EEE
À. C. Oupemaxs Jr., Examen chunique de quelques matières grasses
des, Tides:Orientales. 5e SRE PR ee Er
P. J. van KerckHorr, Quelques remarques au sujet de l’allotropie
et de l’isomerie. fé AMATEUR MORE ANR Ne er
J. VAN DER Horven, Les globules du sang du menobranchus.....
F. À. W. Miquez, Sur le caractère et l’origine de la flore du Japon.
D. Bïerens DE Haan, Notes sur la théorie des intégrales
définies. (No: IV VII SSP Re Re
F. C. Donpers, Sur le mouvement ascendant des matières plastiques
dans les péholesidessfouillesshese ae ons rte re
E. H. von Baumuauer, Sur le fer météorique du cap de Bonne-
Espérance: rhin Re AE eee Er En RS RAR
C. A. J. A. Oupemans, Tentative pour rétablir au rang d’espèce
lelCycas tnermis Hour er ere a peecee Th
P. Bzeeker, Quatrième notice sur la faune ichthyologique de Pile
de Halmahéras sites tt ee RE IE A RER
Description et figure d’une espèce inédite de Crossorhinus
de l'archipel des Moluquest eee ee Re REE PT PERRET EtEe
Description de quelques espèces nouvelles de Gobius de
Madagascar. st ue Re MANN OR RSR ee
H. VocecsAnG, Philosophie de la géologie et études microscopiques
des roches. cristalines it. es ons ee ARR EN PES ee
J. P. van Wicxevoorr CroMmMeziN, Contributions à l’hybridologie
Graihologique she ee Re APT RE LATINE
V. $S. M. van Der WizziGen, Note sur la réfraction et la dispersion
du int-nlass, six tant RTE Te EE RS SReS
FE, AW. Miquez., Sur lessérables duwdapon EP eee
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280.
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372.
377.
385.
397.
400.
403.
421.
447.
453.
467.
PROGRAMME
DE LA
Société Hollandaise des Sciences de Harlem,
ANNÉE 1867.
La Société Hollandaise des Sciences à tenu, le 18 Mai 1867,
sa cent-quinzième séance annuelle. |
Dans son discours d'ouverture, le Directeur-Président, F. W. Baron
van Styrum, rappelle les services rendus à la Société par son
prédécesseur, M. L. J. Quarles van Ufford, qui, pour des motifs
de santé, a manifesté le désir de ne plus être appelé à présider
la Société. Le Président informe ensuite l'assemblée que depuis
la dernière réunion générale la mort a enlevé à la Société quel-
ques-uns de ses membres les plus distingués: parmi les membres
regnicoles, M. J. Enschedé à Harlem, le professeur C. Mulder
à Groningue, M. P. F. von Siebold à Leyde, le professeur
G. J. Verdam à Leyde, et le professeur H. Cock à Leyde; parmi
les membres étrangers, le professeur G. von Jäger à Stuttgart.
Le Président porte également à la connaissance de l’assemblée
la nomination de M. C. J. van Vladeracken aux fonctions de
Directeur de la Société.
Le Secrétaire, rendant compte de l’état des publications de la
Société, annonce que les parties suivantes ont été mises au jour
depuis la précédente séance annuelle :
1°. Mémoires, Tome XXIV, 1, partie: T. ZaaïsEr Dr., Unter-
suchungen über die Form des Beckens Javanischer Frauen.
2°. Mémoires, Tome XXIV, 2e partie: L. DRrEssEL s. 3., Die
Basaltbildung in ihren einzelnen Umständen erläüutert.
IL PROGRAMME 1867.
3°. Mémoires, Tome XXIV, 3e partie: J. B. Davis um. p.,
On the peculiar Crama of the Inhabitants of certain Groups
of Islands in the Western Pacific.
4°, Mémoires, Tome XXV, le partie: Cu. E. Weiss Dr. Pu.,
Beträge zur Kenntmss der Feldspathbildung und Anwendung
auf che Entstehung von Quarstrachyt und Quarzporphyr.
D°. Archives Néerlandaises des Sciences exactes et naturelles,
livraisons 3, 4 et 5 du Tome I, 1 et 2 du Tome Il.
En réponse à la question, mise au concours en 1865 (N°. VIII,
p. 7 du Programme de 1866), relative à l’origine du diluvium
de Groningue, la Société a reçu un mémoire écrit en français.
L'auteur ayant fait connaître que ce mémoire doit être regardé
comme un travail non achevé, dont il promet d'envoyer prochaine-
ment le complément, la Société décide de suspendre son jugement
Jusqu'à la réunion générale de 1868.
Au nombre des questions proposées en 1865 figurait aussi la
suivante :
La Société demande une description exacte, avec des figures,
du squelette et des muscles du Sciurus vulgaris, comparés à ce
que l’on sait, sur ce sujet, des Lemurides et des Chiromys, pour
que la place à assigner à ce dernier genre dans la classification
naturelle puisse être déterminée avec plus de sûreté qu’il n’a été
possible jusqu'ici.”
: Un mémoire écrit en hollandais est parvenu à la Société en
réponse à cette question. D’après l’avis des rapporteurs, la Société
décide de ne pas accorder le prix à ce travail. Toutefois, comme
l’auteur à fait preuve, surtout dans les deux premiers chapitres,
de savoir et de talent, la question sera maïntenue au concours
afin de fournir à l’auteur l’occasion de rendre son travail plus parfait.
Sont élus membres résidants de la Société :
M. F. Z. Ermerins, membre de l’Académie royale des Sciences,
professeur à l’université de Groningue.
M. H. Vogelsang, professeur à l’école polytechnique de Delft.
M. M. Hock, membre de l’Académie royale des Sciences,
professeur à l’université d’Utrecht.
PROGRAMME 1867. III
La Société arrête de mettre au concours les questions suivantes,
dont la réponse devra lui être adressée
avant le lier Janvier 1869.
I. La Société demande des recherches approfondies sur la nature
du principe infectant du typhus contagieux de l’espèce bovine,
ainsi que l'indication des moyens prophylactiques dont l'emploi
découle rationnellement du résultat de ces recherches ( Voir plus loin).
IT. La Société demande un examen détaillé des différentes
substances dont le mélange constitue le produit liquide de la
distillation sèche de la houille.
III. La Société demande une monographie de l’une ou de l’autre
espèce de Mollusques marins, au choix de l’auteur.
IV. Les expériences de M. Tyndall ont montré que l'intensité
du son diffère considérablement suivant qu'il se propage dans
l'hydrogène ou dans l’air atmosphérique, même à densité égale
des deux gaz; la Société demande à ce sujet des expériences
comparatives, faites sur au moins trois gaz simples différents.
V. La Société désire voir décider expérimentalement si les
extrémités radiculaires des plantes exsudent des matières capables
de dissoudre l'acide silicique qui se trouve dans le sol à l’état
de quartz.
VI. La Société demande sur la décomposition mutuelle des
dissolutions salines renfermant des bases et des acides différents,
des recherches nouvelles, qui puissent décider entre la doctrine
des affinités de Berthollet et celle de Bergman.
VII. La Société demande la myologie comparée des extrémités
postérieures des Reptiles et des Oiseaux, avec l'indication des
muscles correspondants parmi ceux que l’anatomie à fait connaître
chez les Mammifères et en particulier chez l'Homme.
Les descriptions des muscles devront être accompagnées des
figures nécessaires
VIII. Les phénomènes et les particularités que l'observation,
dans ces derniers temps, a constatés au sujet des étoiles filantes
IV PROGRAMME 1867.
autorisent-ils des déductions certaines sur la nature de ces
météores ?
IX. La Société demande une détermination nouvelle de la
constante de l’aberration, détermination déduite d'observations sur
les phénomènes que présentent les satellites de la planète Jupiter.
X. Les observations de la surface du Soleil, exécutées systé-
matiquement et au moyen d'instruments perfectionnés, ont fait
découvrir, dans ces dernières années, une foule de particularités.
La Société demande une appréciation critique des conséquences
qu'on en a tirées sur la nature du Soleil.
XI. La Société demande des recherches ultérieures exactes sur
les phénomènes remarquables de dissociation découverts par
M. Sainte-Claire Deville.
XII. La Société demande une description exacte, avec figures,
du squelette et des muscles du Sciurus vulgaris, comparés à ce
que l’on sait, sur ce sujet, des Lemurides et des Chiromys, pour
que la place à assigner à ce dernier genre dans la classification
naturelle puisse être déterminée avec plus de sûreté qu'il n’a été
possible jusqu'ici.
La Société rappelle que les questions suivantes ont été mises
au concours les années précédentes, pour qu'il y soit répondu
avant le ler Janvier 1868.
I. La Société demande une description, accompagnée de figu-
res exactes, des appendices cœcaux du pylore chez les poissons;
elle désire en même temps des recherches nouvelles sur la petite
glande que M.M. Stannius et Brockmann ont fait connaître comme
pancréas chez certains poissons osseux.
II. La Société demande la détermination exacte des forces élec-
tro-motrices pour au moins six éléments galvaniques; il faudra
tenir compte du degré de concentration des liquides employés,
ainsi que de la température.
PROGRAMME 1867. V
III. Malgré les recherches qui ont été publiées, tout récemment
encore par M. À. Paalzow (Pogg. Ann. CXXVII, page 126), sur
la chaleur de l’étincelle électrique, il reste encore beaucoup d’in-
certitude relativement à la connexion qui existe entre cette cha-
leur et la résistance. La Société demande qu'on étudie cette
connexion.
IV. La Société demande des recherches sur la transformation
des corpuscules blancs du sang en corpuscules rouges. Comment
se fait cette transformation, et à quelles causes doit-on l’attribuer ?
V. On demande une description anatomique de Chioms alba
Forster, accompagnée des figures nécessaires, et qui permette de
fixer, par comparaison, la place que ce genre doit occuper dans
la classification naturelle des oiseaux.
VI. La chaleur obscure peut amener les corps à l’état d’in-
candescence. La Société désire que ce fait soit étudié de nouveau
et exactement apprécié.
VII. Nous ne possédons pas encore une connaissance exacte
des roches volcaniques de Java, surtout des roches les plus
anciennes, qui forment l’assise fondamentale des volcans , et qu’on
a regardées quelquefois comme des basaltes, des porphyres, des
diorites, ou même comme des syénites. La Société demande une
détermination et une description minéralogiques d’au moins une
trentaine de ces roches.
Les échantillons devront être choisis de manière à caractériser
les différentes phases de l’histoire des volcans; il sera donc né-
cessaire d'indiquer, avec précision, la position géologique de
chacun de ces échantillons.
L'auteur du mémoire couronné sera tenu de remettre à la Société
des exemplaires des roches décrites.
VIIL Les figures, dites de Widmanstädt, que la corrosion par
l'acide nitrique produit à la surface du fer météorique, parais-
sent indiquer la présence, dans les différentes masses de fer mété-
orique, d’alliages définis du fer, principalement avec le nickel et
le cobalt. La Société désire qu'on entreprenne de déterminer la
composition de quelques-uns de ces alliages définis, et, en même
VI PROGRAMME 1867.
temps, qu'on essaie de faire apparaître les mêmes figures sur
des mélanges artificiels de fer, de nickel et de cobalt.
IX. La Société demande une description géologique de
Sumatra.
X. La Société demande une description géologique des allu-
vions fluviatiles de Surinam, aussi bien des plus récentes, qui.
continuent à se déposer de nos jours, que des alluvions ancien-
nes qui forment les bords des rivières en dessus des points où
la marée cesse de se faire sentir.
XI. La Société demande des recherches expérimentales sur le
rapport qui existe entre le degré de trempe du verre et son pou-
voir dispersif.
XII. Les expériences de M. Fizeau (Cosmos, 5 Juillet 1865) su
la propagation de la lumière à travers les corps, à différentes
températures, semblent indiquer que l’eau n’est pas la seule sub-
stance qui présente un maximum de densité à une température
déterminée. La Société désire qu’on examine un certain nombre
de corps à ce point de vue. ù
XIII. Il résulte des recherches de M. Melsens (Cosmos, 2 août
1865) qu'en présence de plusieurs métaux différents, l'électricité
de tension ne cherche pas toujours sa voie à travers ceux qui
passent généralement pour les meilleurs conducteurs. La Société
demande qu'on soumette ce fait remarquable à un nouvel examen.
\
La Société recommande aux concurrents d’omettre dans leur
réponse tout ce qui n'a pas un rapport immédiat avec la question
proposée. La Société désire trouver dans tout ce qu’on lui soumet la
clarté unie à la concision, et les propositions démontrées nettement
distinguées des considérations vagues et des faits mal établis.
Elle rappelle, en outre, qu'aucun mémoire écrit de la main de
l’auteur ne sera admis au concours, et que même, une médaille
eût-elle été adjugée, la remise n’en pourrait avoir lieu si la main
de l’auteur venait à être reconnue, entre-temps, dans le travail
couronné. |
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\
PROGRAMME 18067. VII
Les billets joints aux mémoires non couronnés seront détruits
sans avoir été ouverts, à moins qu'on n'ait découvert que le
travail présenté n’est qu'une copie extraite d'ouvrages imprimés ;
dans ce dernier cas, le nom de l’auteur sera divulgué.
Tout membre de la Société a le droit de prendre part au concours,
à condition que son mémoire, ainsi que le billet, soit signé de
la lettre L.
Les mémoires, écrits lisiblement, en hollandais, français, latin,
anglais, italien ou allemand (mais non en caractères allemands),
doivent être accompagnés d’un billet cacheté renfermant le nom
de l’auteur, et envoyés franco au Secrétaire de la Société, le
professeur E. H. von Baumhauer, à Harlem.
Le prix offert pour une réponse satisfaisante à chacune des
questions proposées, consiste, au choix de l’auteur, soit en une
médaille d'or frappée au coin ordinaire de la Société et portant
sur la tranche le nom de l’auteur et le millésime, soit en une
somme de cent-cinquante florins; une prime supplémentaire de
cent-cinquante florins pourra être accordée si le mémoire en est
jugé digne.
Vu la grande importance que la Société attache à la solution
de la première question, relative à la nafure du principe infectant
de la peste bovine, une prime extraordinaire de cinq cents florins
sera allouée, en sus de la médaille d'or, à celui qui apportera
une réponse exacte et catégorique à cette question.
Le concurrent qui remportera le prix ne pourra faire imprimer
le mémoire couronné, soit séparément soit dans quelque autre
ouvrage, sans en avoir obtenu l'autorisation expresse de la Société.
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ARCHIVES NÉERLANDAISES
Sciences exactes et naturelles,
MATERIAUX
POUR
LA FLORE MYCOLOGIQUE DE LA NÉERLANDE.
PAR
C. A. J. A. OUDEMANS.
Parmi le petit nombre de Néerlandais qui se sont livrés avec
zèle à l'étude des Champignons indigènes, et qui ont jeté les
bases sur lesquelles pourra s'élever plus tard la flore mycologique
de notre pays, il faut citer avec honneur M. le docteur J. E.
van der Trappen, de Naaldwïik, et feu van den Bosch, Dozy
et Molkenboer. Tous consacrèrent les loisirs que leur laissaient
leurs occupations journalières à rassembler des matériaux pour
cette flore; et tandis que l’un d’eux publiait des figures colo-
riées, accompagnées de courtes descriptions, des champignons
qu'il avait découverts (Dr. J. E. van der Trappen, Flora Batava,
Tomes VII—XI), les autres s’empressaient de porter à la con-
naissance du public botanique, par des listes détaillées, les ac-
quisitions nouvelles qui venaient successivement, grâce à leurs
recherches, enrichir notre flore mycologique (Dozy et Molkenboer,
Bijdragen tot de Flora mycologica van Nederland, N°. I et II,
dans Tijdschrift voor Natuurlijke Geschiedenis en Physiologie van
J. van der Hoeven en W. H. de Vriese, Tomes XI et XIT;
idem, N°. III, publié séparément chez H. R. de Breuk, Leyde,
1846. — Les mêmes: Novae fungorum species in Belgio septen-
ARCHIVES NÉERLANDAISES, T. II. 1
NOV 1 9 1957
2 C. A. J. A. OUDEMANS. MATÉRIAUX POUR LA
trionali nuper detectae, dans Tijdschrift voor Nat. Gesch. en Phys.
Tome XII, et publié aussi séparément). — Les résultats com-
binés de leurs recherches furent ensuite mis au jour, en partie,
dans le 3° fascicule du tome II° du Prodromus Florae Batavae
(Lugd. Batavorum, apud Jac. Hazenberg Cornelïi fil., 1858); pu-
blication qui eut lieu, après la mort de Dozy et Molkenboer !),
en vertu d’une décision prise par l'association dite ,, Vereeniging
voor de Flora van Nederland en zijne overzeesche Bezittingen”,
dans la séance annuelle tenue à Leyde, le 3 juin 1857. (Voir
le Compte-rendu de cette séance dans le Nederlandsch krwdkun-
dig Archef, Tome IV, p. 225).
Depuis l’année 1858, date de la publication du 3e fascicule
du Tome Il du Prodromus Florae Batavae, notre littérature my-
cologiqne ne s'enrichit plus guère que de trois courtes notices:
l’une de M. F. A. Hartsen, doct. en méd., intitulée : , Liste pro-
visoire des Fonges supérieurs qui croissent dans les Pays-Bas du
Nord, servant de continuation au Prodromus Florae Batavae”
(Utrecht, L. E. Bosch et fils, 1864); les deux autres dues à M.
F. W. van Eeden, secrétaire de la Société Néerlandaise d’Indus-
trie, et portant le titre de: ,, Twee zeldzame paddestoelen” (Album
der Natuur, 1865, p. 349), et ,Nonce sur le Bolet parasite”
(Archives Néerlandaises des sciences exactes et naturelles,
Tome I, pag. 80).
Avant de passer à l'exposition des résultats de nos propres
recherches, nous croyons qu’il ne sera pas inutile de considérer
de plus près les travaux de nos devanciers, afin de faire ressor-
tir dans quel esprit ces travaux ont été exécutés.
M. van der Trappen, le premier qui prit à cœur notre flore mycolo-
gique , en donna les premières preuves dans l’année 1836 en publiant,
dans le tome VII° de la Flora Batava, des figures et des descriptions de
l’'Agaricus muscarius et du Sphaeria hypoxylon. À ces 2 espèces le tome
VIII: du même ouvrage, qui porte la date de 1844, vint en ajouter 3
‘) Dozy et Molkenboer succombèrent tous les deux au typhus; le premier
en 1857, le second en 1854.
FLORE MYCOLOGIQUE DE LA NÉERLANDE. 3
autres; le tome IX°, de 1846, en fit connaître encore 6 ; Le tome X+,
de 1849, encore 33; enfin le tome XI°, de 1853, encore 35.
C'était un total de 79 espèces, figurées et décrites, et apparte-
nant toutes au groupe des champignons indigènes. Le tome
XII de la Flora Balava, publié sous la rédaction de M. le doct.
F. A. Hartsen, renferme bien encore quelques champignons, mais
l’ordre chronologique exige que nous n’en fassions mention que
plus tard.
Comme dans le 3° fascicule du tome II° du Prodromus Florae
Batavae, dont ïl à été question plus haut, on n’a cité qu'une
partie des figures données par M. van der Trappen, parce que
ce fascicule se bornait à l’énumération des Hyménomycètes et
des Discomycètes, nous pensons qu'il ne sera pas sans intérêt
de faire suivre ici la liste complète de foutes les espèces de
champignons reproduites par le pinceau dans la Flora Batava.
Voici cette liste: |
Tome VII (1836).
Agaricus muscarius.
Polyporus squamosus.
Agaricus campestris.
Sphaeria hypoxylon. ; phalloides.
Tome VIII (1844). Boletus edulis.
Agaricus (Coprinus) comatus. | » Scaber.
Bryomyces elegans. » felleus.
Spermoedia Clavus. AgariCus Squarrosus.
Tome IX (1846). Polyporus igniarius.
Cantharellus cibarius.
Morchella esculenta.
Lycoperdon coelatum.
: gemmatum.
Scleroderma vulgare.
Lycoperdon Bovista.
Tome X (1849.)
Agaricus procerus.
£ excoriatus.
. salignus.
ï Ribis.
Cantharellus aurantiacus.
Geaster mammosus.
Tulostoma mammosum.
Thelephora terrestris.
Agaricus involutus.
Polyporus varius.
Merulius lachrymans.
Cyathus Olla.
Agaricus rubescens.
” velutinus.
À *
4 C. A. J. A. OUDEMANS. MATÉRIAUX POUR LA
Boletus cyanescens.
Agaricus melleus.
; ostreatus.
; vaginatus.
Clavaria stricta.
Daedalea quercina.
Lenzites betulina.
à sepiaria.
Phallus impudicus.
Agaricus velutipes.
Trametes suaveolens.
Tome XI (1853).
Boletus badius.
Panus stypticus.
Lycogala epidendron.
Hygrophorus coceineus.
5 conicus.
Clavaria fastigiata.
: inaequalis.
Ë argillacea.
Bulgaria inquinans.
Agaricus mutabilis.
. aëruginosus.
Poronia punctata.
Agaricus separatus.
: campanulatus.
Le micaceus.
; laccatus.
a fascicularis.
Lactarius piperatus.
À ZOnaTrius.
és torminosus.
Agaricus phalloides.
Hypoxylon polymorphum.
Geoglossum glabrum.
Marasmius Oreades.
Lactarius turpis.
Agaricus violaceus.
5 conicus.
Lycoperdon Pini var. acicola.
Fusarium ciliatum.
Sphaeria chionea.
Agaricus lactifluus.
3% ovatus.
Uredo Graminis.
» DSenecionis.
Boletus Satanas.
Bien que les déterminations de M. le doct. van der Trappen
soient, en général, très exactes, un examen critique fait recon-
naître pourtant qu'il y en a quelques-unes, dans le nombre,
auxquelles on ne peut accorder la même confiance. Les auteurs
du Prodromus Florae Batavae ‘avaient déjà émis un doute à l'égard
des Agaricus eæcorialus (PI. DCCXXV, fig. 2), Ag. salignus
(PI. DCCXXV, fig. 3), Ag. melleus (PI. DCCLXXV), Clavaria
stricta (PL. DCCLXXXV), CI. fastigiata (PI. DCCCXIV, et Boletus
Salanas (PI. DCCCXCIX), qui pouvaient bien, d’après eux, avoir
été rapportés à d’autres espéces que celles auxquelles ils appar-
FLORE MYCOLOGIQUE DE LA NÉEPLANDE. D
tenaient réellement; nous-même prenons la liberté de demander
si Lycoperdon Bovista n'aurait pas été appelé plus exactement
Lyc. giganteum.
M. Gevers Deynoot, qui succéda à M. van der Trappen comme
rédacteur de la Flora Batava, ne donna pas de figures de
champignons dans cet ouvrage. Il en fut autrement de M. le
doct. Hartsen qui, après la mort de M. Gevers Deynoot, prit
la direction de la publication et en est resté chargé jus-
qu'à ce jour., Nous reviendrons plus loin sur les figures de M.
Hartsen.
Les ,Bijdragen” de Dozy et Molkenboer, que nous avons cités
plus haut et dont, suivant l’ordre chronologique, nous avons
maintenant à nous occuper, étaient consacrés tant aux espèces
inférieures de champignons qu'aux formes supérieures de cette
classe. La plus grande partie des espèces mentionnées dans ces
»hBijdragen”, — à proprement parler de simples listes de noms,
avec indication des lieux de croissance, — avaient été recueillies
autour de Leyde, bien que les environs de Harlem, de Naald-
wik, de Goes, d'Amsterdam et de quelques autres localités
eussent aussi fourni leur contingent. Outre les auteurs, Dozy et
Molkenboer, ce furent principalement van den Bosch et MM. van
der Trappen et van der Sande Lacoste qui rassemblèrent les
matériaux pour les ,Bijdragen”; moi-même je me rappelle avec
plaisir l’époque où, encore étudiant, j'accompagnais non-seulement
Molkenboer dans ses excursions, mais souvent aussi je parcourais
seul les champs et les bois pour venir surprendre de mes trou-
vailles l’honorable ami qui m'avait communiqué son ardeur pour
l'étude de notre flore. Dozy et Molkenboer s'étaient partagé le
travail, de telle sorte que le premier s’occupait principalement
de la détermination des espèces mon microscopiques, le second
de celle des formes microscopiques; distribution qui avait l’avan-
tage de permettre à chacun d’eux de se procurer les ouvrages
nécessaires à ses études spéciales, avec plus de facilité que si
lun et l’autre avaient étendu leurs recherches au champ entier
de la mycologie. Quant aux champignons trouvés près de Goes
6 C. A. J. A. OUDEMANS. MATERIAUX POUR LA
et dans d’autres parties de la Zélande, ils furent déterminés par
van den Bosch, qui les avait récoltés et qui, par l'étendue de
ses connaissances et la richesse de sa bibliothèque, était mieux à
même que personne d'exécuter ce travail.
Le nombre des champignons énumérés dans les trois , Bijdra-
gen” de Dozy et Molkenboer s'élève à environ 650, parmi les-
quels 7 espèces nouvelles, savoir: Ag. (Psalliota) Leveilleanus,
Ascophora chalybaea, Aecidium Glaucis, Aecidium Ari, Aecidium
Scabiosae, Aecidium Heraclei et Sphaeronema Ari. , |
Dans les Novae Fungorum species in Belgio septentrionali nuper
detectae Dozy et Molkenboer donnèrent des descriptions détaillées
et des figures coloriées des Agaricus Leveilleanus, Ascophora cha-
lybaea et Aecidium Glaucis.
Pour ne rien omettre des services rendus par Molkenboer à la
connaissance de notre flore mycologique, j'ajouterai qu’à la séance
annuelle de la , Vereeniging voor de Flora van Nederland” tenue
en 1848, à Velzen, il apporta la preuve que Phallus hollandicus,
appelé aussi quelquefois Phallus Hadriam Junn, et Phallus im-
pudicus sont synonymes, et que la croyance fausse à l'existence
d’un Phallus à chapeau lisse, c’est-à-dire non divisé en cellules
ou concamérations, dérive uniquement de l’imperfection notable
de la figure donnée par Junius pour son Phallus hollandicus, et
de la mutilation que des auteurs postérieurs ont fait subir au texte
original en le transcrivant. La note de Molkenboer, relative à ce
point, figure au compte-rendu imprimé de la séance susdite,
compte-rendu qu'on trouve dans le tome 2° du Nederl. Kruidkun-
dig Archief, p. 35.
La mort de Molkenboer, qui eut lieu en 1854, porta un coup
très sensible à l’étude de notre flore mycologique, et le décès
de Dozy, survenu peu de temps après, en 1857, acheva de
détruire presque tout espoir de développement ultérieur de cette
étude.
Ce fut sous l’empire de ces circonstances que dans la séance
annuelle, tenue à Leyde en 1857, de la , Vereeniging voor de
Flora van Nederland”, il fut décidé, sur la proposition de van
FLORE :MYCOLOGIQUE DE LA NÉERLANDE. 1
den Bosch, de livrer à l’impression un manuscrit laissé par Dozy
et destiné à faire suite aux parties déjà publiées du Prodromus
Florae Batavae. Avant d’être enlevé à la science, Dozy avait
manifesté plus d’une fois à son beau-frère van den Bosch, Prési-
dent de l’Association que nous venons de nommer, son intention
de mettre ce travail au jour. On avait bien lieu de supposer
qu'il ne pouvait être entièrement complet; mais tant pour rendre
hommage à la mémoire de Dozy, que pour ne pas laisser perdre
le fruit de ses recherches, et pour exciter des botanistes plus
jeunes à suivre les traces de Dozy et de Molkenboer et à rem-
plir le vide causé par leur mort, on crut qu’il serait bon de ne
pas retarder la publication du manuscrit dans l’espoir de pouvoir
le rendre plus complet par la suite. Le résultat de cette décision
de l'Association fut que le travail de Dozy put être présenté
aux Membres dès l’année 1858, sous le titre de: , Prodromus
Florae Batavae, Volumen IT, Pars IL.”
Ce travail ne renferme pas tous les champignons énumérés dans
les listes publiées antérieurement, mais seulement les champignons
supérieurs, cest-à-dire ceux dont Dozy avait fait plus particu-
lièrement l’objet de ses propres études. Nous n’y trouvons décrits
que les Hyménomycètes et les Discomycètes, ceux-là avec les
sous-divisions des Agaricim, Polyporei, Hydnei, Thelephore,
Clavarier et Tremellini, — ceux-ci avec les sous-divisions des
Helvellacei, Pezizei, Patellariacei et Cenangracei. Le nombre total
des champignons que cette partie du Prodromus fait connaître
est de 486.
S'il est à regretter que van den Bosch n’ait pas fait précèder
d’un , Avant propos” le manuscrit de Dozy, dont la publication
eut lieu par ses soins, nous devons reconnaître, d’un autre côté,
qu'il nous à indemnisés de cette omission par les explications
qu'il communiqua verbalement, au sujet de la part prise par lui
à la publication, dans la séance annuelle du 30 juillet 1858 de
la ,Vereeniging voor de Flora van Nederland”. Bien que ces
explications aient été imprimées dans le compte-rendu de la séance
où elles furent données (Kruidkundig Archief, T. IV, p. 421),
8 C. À. J. A. OUDEMANS. MATERIAUX POUR LA
nous pensons qu'il ne sera pas superflu de les reproduire ici,
parce qu'elles exposent, mieux que nous ne saurions le faire,
la manière dont van den Bosch procéda à l’accomplissement de
la tâche dont il avait été chargé.
Voici ce qu'on lit à la page 429 du Tome IV du Kruwdkun-
dig Archef :
»En vertu d’une décision prise dans la séance précédente,
j'ai préparé l'impression du manuscrit laissé par feu le doct.
Dozy, et si des circonstances particulières n'étaient venues entra-
ver la publication, l'ouvrage imprimé aurait pu être déposé dans
la présente séance. Ce travail contient deux des ordres des cham-
pignons, les Hyménomycètes et les Discomycètes. Notre confrère
M. Suringar s’est chargé de la description des autres ordres !),
pour lesquels l’herbier de notre Association renferme d’assez riches
matériaux, de sorte que nous avons l’espoir fondé de voir bien-
tôt, peut-être dans le courant de l’année prochaine, notre Pro-
dromus achevé. La partie aujourd’hui terminée renferme près de
DOO espèces, nombre qu'il aurait été facile de grossir notable-
ment si l’on n'avait écarté avec soin toutes les déterminations
incertaines ou douteuses. Je crois que nous avons tout motif
d’être satisfaits de ce résultat de nos recherches dans un domaine
encore complétement inconnu de notre Flore. Pour nous en con-
vaincre, nous n'avons qu'à examiner ce qui à été fait ailleurs
dans cette partie. Si nous nous bornons, par exemple, à la série
des Hyménomycètes dont le développement est le plus élevé,
celle des Agaricinés, nous voyons qu'on en a observé chez nous
218 espèces, c’est-à-dire presque 7 des espèces trouvées par
Fries et ses disciples (Summa vegetabilium Scandinaviae, IX) pour
la Flore scandinave si riche en champignons de ce groupe et si
bien explorée sous ce rapport, et presque % des espèces qui,
d’après la Flore Cryptogamique de Rabenhorst, se rencontrent
en Allemagne (y compris les Etats autrichiens et l'Italie supé-
1) Comme on le verra plus loin, M. Suringar n’a pas exécuté, ni même
entrepris, la tâche dont il est question 1c1.
FLORE MYCOLOGIQUE DE LA NEERLANDE. 9
rieure). Et si nous nous comparons à la Bavière, qui, suivant
les indications de von Strauss (Beilage zur Flora 1850) renferme
342 Agaricinés, ou à la Grande Bretagne, qui en compte 348
selon Berkeley (Engl. Flora, V), il ressort avec encore plus
d’évidence que nous avons déjà fait aujourd’hui un pas considé-
rable dans cette voie. — En réfléchissant, en outre, que les Aga-
ricinés reconnus comme indigènes chez nous proviennent, à peu
d’exceptions près, des environs de Harlem, Leyde, Naaldwiïk et
Goes, tandis que les observations relatives à la Flore mycologique
de la Bavière datent déjà du milieu du siècle précédent et sont
dues à des hommes tels que Schmiedel, Schäffer, Schranck,
Nees, Martius, Sturm; en songeant que la Flore de Rabenhorst
repose, outre ses propres recherches, sur celles de Batsch, Tode,
Schweïinitz, Wallroth, Lasch, Krombholz, Klotzsch, etc., tandis
que celle de la Grande Bretagne s’est enrichie des travaux de
Bolton, Greville, Carmichaël et autres botanistes célébres de ce
pays ; en tenant compte, dis-je, de toutes ces considérations, on
reconnaîtra que nous pouvons nous réjouir à bon droit des fruits
portés par nos premières recherches, et que, si notre Flore pha-
nérogamique ne brille pas par la richesse et la variété qui dis-
timguent celles des contrées montagneuses, nous pouvons nourrir
Pespoir légitime de voir notre Flore cryptogamique nous offrir
de larges compensations, à mesure que de nouveaux membres de
notre Association s’appliqueront, sur d’autres points du pays, à
cette partie de notre tâche.”
»En ce qui concerne la disposition du travail dont il est ques-
tion en ce moment, je me permettrai de présenter les observa-
tions suivantes”:
»On a donné les caractères principaux des divisions et sous-
divisions des genres Agaricus, Boletus et Polyporus: plus tard
ces caractères seront réunis en un tableau spécial, destiné à
offrir un aperçu synoptique, clair et commode, à ceux de nos
membres qui désirent se livrer à l’étude de ces champignons; ce
secours leur sera d'autant plus utile que la distribution suivie
pour les genres en question, surtout pour le premier, dans la
10 C. A. J. A. OUDEMANS. MATÉRIAUX POUR LA
Flore de Rabenhorst, s'éloigne beaucoup de la nôtre et est fort
confuse”. |
»En général on à suivi l'ouvrage classique de Fries , Epicrisis
systematis mycologic”, une seule fois l'excellent manuel de Bo-
norden ,,Handbuch der Mycologie”.
Les observations intercalées dans le texte ont été empruntées,
soit à des communications verbales ou écrites de feu le doct.
Dozy, soit aux annotations jointes, d’après les exemplaires vivants,
à mes dessins de champignons.”
Les signes (v. v.), (v. v. ets), (v. s et ic.) indiquent
que la détermination a été faite par le doct. Dozy lui-même, ou
approuvée par lui, d’après des exemplaires vivants ou desséchés
ou d’après un dessin de l'espèce. Là où aucun signe ne se trouve, la
responsabilité de la détermination retombe sur moi seul; cela n’a
lieu, du reste, que pour un petit nombre d'espèces trouvées par
moi dans le courant des deux dernières années.” .
»On pourrait s'étonner de trouver parmi nos champignons tant
d'espèces — 26 pour le seul genre Agaricus — qui manquent
en Allemagne, au moins dans la Flore de Rabenhorst. Plusieurs
de ces espèces sont pourtant loin d’être rares chez nous; je pré-
sume donc que la raison de ce fait réside principalement dans
des divergences de détermination, surtout à l’égard des espèces
dont il n'existe pas de bonnes figures.”
Pour mettre en évidence les rapports dont il a été question
plus haut, j'ai dressé un tableau comparatif des Agaricinés obser-
vés jusqu'à ce jour dans notre pays et de ceux des Flores citées ;
je dois faire remarquer seulement que pour la Flore d'Angleterre
je n'ai pu donner que le nombre total, la distribution de Ber-
keley s’écartant entièrement de celle de Fries: son genre Agani-
eus comprend toute la tribu sauf les Cantharellus. Il ressort
immédiatement de ce tableau que les Agarici fimicoles et praten-
ses sont le plus complétement connus, tandis que les espèces
propres aux forêts étendues et aux districts montagneux, les
Corlinarius par exemple, sont les plus faiblement représentées
dans notre Flore”.
FLORE MYCOLOGIQUE DE LA NÉERLANDE. TT
TABLEAU COMPARATIF du nombre des Agaricini appartenant
aux Flores de l'Angleterre, de la Scandinavie, de l'Allemagne,
de la Bavière et de la Néerlande. (Dressé en 1858 par le
Dr. van den Bosch).
ne nel BE | <=
ete) ere | Éé Sro les et nER
RÉ AN EME RES Re
AGARICINI. & 2 Meter | & : | AP.2E DÉSRE
SMS | DNS Sn Re Sel
EAe séS ENTRE E & À
Awaricus :.....| Amanita....... , 20 | 18 8 5
DEN O LE DR 26 19 11 10
Armillaria .. navale 4 3
cho ne 2 29 18
Chitoeybe. "011: FD 52 20 17
Collybia. ..... 57 50 18 10
NEyCERA EE €. 73 4T 25 28
Omphalia...... 41 24 7 6
Pleurotus ic :: ai 31 ail 12
Volvarias.s 5 5 3 3
. Pluteus........ LL 4 1
Entotorma..:1:.. 20 9 4 4.
Chtopilrsrrasts 8 9 2 —
Leptonia ...... 17 10 il —
INGlanER. 2 7. ! 14 12 2 il
Hegilias 22410 6 7 1 =
Pholoiæ. 1... el 11 7 10
Hebeloma . .... 43 26 9 10
Flammula . .... 23 14 2 =
Naucoria ...... 31 21 4 2
Galeras airs St: 91 14 7 5
Crepidotus.. ... 9 10 6 3
Pallota 47: 10 13 4 2
Stropharia .,.. 14 | — 6 y
Hypholoma . ... 11 6 5 7
Psilocybe...... 17 | 15 4 &
Psathyÿra sr. 10 9 3 6
Panaeolus...... 1 17 5) 6
Psathyrella . ... 0 — 3 2
POS PAL <a 40 JE 15 19
1213) LFINCT SAR IT) 0 DEEE SSSR LE US RES 5 5 j' 1
Peribarus nl on 196 77 34 FL
LÉ NUS ete 4 Éd NEE Ma ji 3 2 2
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sonia She A Te ii, Û 26 23 10
BADIDALEIIMS 2.0) ..: 2e 10 16 17 6 4
RAISON LU DRNRE NE Le 33 9 5) 9
entend té cu 4e aq inter 2 2
ÉD Ur D oe 5 \ Agaricos 4 l
Denzitéauus..nue be vus sont out 338 dsl 5 5 3
Specierum Summa.....| 348 |1177 | 773 | 348 | 9278
12 C. À. J. A. OUDEMANS. MATERIAUX POUR EA
Après ces observations de van den Bosch nous n'avons plus
rien à ajouter au sujet de la publication du manuscrit de Dozy.
La brochure mycologique du Dr. Hartsen (Liste provisoire des
Fonges supérieurs, ete.) qui, ainsi que le titre l'annonce, devait
servir de continuation à la partie du Prodromus Florae Batavae
dont nous venons de parler, n’était pas sans importance, tant à
cause des espèces nouvelles qu'on y trouve énumérées, qu’en
raison des nouvelles localités qu’elle indique pour la croissance
de quelques champignons déjà connus. Toutefois, elle porte trop
la marque d’avoir été composée à la hâte, pour qu'elle puisse
prétendre à inspirer une confiance sans réserve. Nous en donne-
rons comme preuve, que l’auteur énumère Agaricus rutilans sous
le sous-genre Armullaria au lieu de le placer sous Tricholoma :
Ag. veluñpes sous Chtocybe au lieu de Collybia: Ag. furfuraceus
et scorpioides sous Hebeloma au lieu de Naucoria; Ag. aerugino-
sus Sous Psalhota au lieu de Stropharia; ensuite, que le signe
(#), choisi par lui pour indiquer les espèces non mention-
nées dans le Prodromus, se trouve omis près de 12 noms appar-
tenant réellement à cette catégorie; enfin, que ce même signe
figure devant foletus felleus, quoique ce champignon soit bien
dûment cité dans le Prodromus. — Je dois encore faire remar-
quer qu'à la page 16 de la brochure on donne comme nouveaux
8 champignons (Lycoperdon coelatum, Lyc. gemmatum var., Lyc.
perlatum, Lyc. excipuliforme, Scleroderma vulgare, freaster mam-
mosus, Geast. rufescens et Nidularia striata) dont le Prodromus,
il est vrai, ne parle pas, mais qui pourtant se trouvaient déjà
mentionnés dans les , Bijdragen” de Dozy et Molkenboer que nous
avons eu, antérieurement, l’occasion de rappeler plus d’une fois.
Le nombre des champignons qui, dans la brochure de M.
Hartsen sont indiqués pour la première fois comme propres à
notre pays, s'élève à 70, en y comprenant les 12 espèces devant
lesquelles le signe (*) se trouve omis. Toutefois, il faut re-
trancher de ce nombre:
a. 10 espèces données comme nouvelles bien qu’elles ne le
fussent pas (Boletus felleus, Lycoperdon Bovista, Lyc. coelatum,
FLORE MYCOLOGIQUE DE LA NÉERLANDE. KES
Lyc. gemmatum, Lyc. perlatum, Lyc. excipuliforme, Scleroderma
vulgare, Geasler mammosus, Geast. rufescens et Nidularia striata).
b. 5 espèces que Fries regarde simplement comme formes ou
variétés d’autres espèces, et qui d’ailleurs, comme telles, doi-
vent être considérées comme de nouvelles acquisitions pour notre
flore (Agaricus villahcus, Ag. syluicola, Ag. hygrophilus, Ag. poly-
cephalus, Gomphidius roseus).
c. 4 espèces faussement déterminées (Ag. caudatus, Cortinarius
rigens, Daedalea unicolor, Siereum tabacinum).
En tout 19 espèces, dont l'élimination réduit à 51 le nombre
des espèces nouvelles.
Un pareil accroissement, fruit de quatre à cinq années de
recherches, donne une confirmation éclatante à la prédiction de
van den Bosch (V. plus haut), qu'il y aurait encore maints nou-
veaux champignons à découvrir dans notre pays pour ceux qui
voudraient explorer d’autres localités que les environs de Leyde,
Naaldwïijk, Harlem et Goes.
Avant de quitter la brochure de M. Hartsen, qu'il nous soit
encore permis de dire qu'elle aurait beaucoup gagné, à nos
yeux, en valeur scientifique si l’auteur avait fait connaître, outre
les localités, les stations dans lesquelles croissaient les champi-
gnons qu'il avait découverts, et s’il avait mentionné, en même
temps, à quelle époque de l’année il les avait rencontrés.
C’est ici le lieu de revenir sur le tome XII° de la Flora Batava,
et de rappeler que M. Hartsen donna dans ce volume des figures
et des descriptions de Poletus luridus, Bol. Oudemansii — espèce
tout à fait nouvelle, trouvée par lui près de Baarn — Agaricus
volvaceus, Geaster rufescens, et enfin du singulier Lentinus suffru-
tescens que Schäffer avait également figuré. Mais toutes ces espè-
ces se trouvent déjà citées dans la , Liste provisoire” de l’auteur.
Les dernières publications relatives à la Flore mycologique de
la Néerlande sont les deux notices de M. van Eeden dont il a
été question plus haut. Celle qui a été insérée dans l’, Album der
Natuur” traite de deux champignons nouveaux pour notre pays,
le Geaster fornicatus et le Boletus parasiticus; celle qui fait partie
14 C. A. J. A. OUDEMANS. MATÉRIAUX POUR LA
des ,Archives Néerlandaises” concerne itérativement le Boletus
parasiticus, dont elle donne une figure meilleure que celle qui
avait pu être publiée dans l,Album der Natuur”’. Le Geaster
fornicatus avait été trouvé sur des éminences sablonneuses et om-
bragées du parc de Lindenheuvel, à Bloemendaal; le Boletus
parasihicus fut rencontré dans le Bois de Harlem, où il croissait
en parasite sur le Scleroderma vulgare.
On pourra se demander si, depuis l'impression du 3° fasci-
cule du Tome II du Prodromus Florae Batavae, lequel ne con-
tenait qu'une énumeration des Hyménomycètes et des Discomy-
cètes trouvés jusqu'en 1857, aucune mesure ne fut prise pour
assurer la publication d'une liste provisoire des champignons
inférieurs. La réponse à cette question se trouve dans une déci-
sion de la , Vereeniging voor de Flora van Nederland”, arrêtée
dans la séance annuelle de 1860 à Leyde, et imprimée à la
page 304 du Tome V du ,Kruidkundig Archief.” On lit à cet
endroit: ,Le même membre (le Dr. van den Bosch) propose à
l'Association d'autoriser la Direction à faire les démarches néces-
saires pour trouver, parmi les membres correspondants, quel-
qu'un qui soit préparé et disposé à combler la lacune que pré-
sente encore la dernière partie du Prodromus. Il insiste sur cette
proposition par la considération qu'après la mort du Dr. Mol-
kenboer, lequel s'était chargé de cette portion du travail, aucun
des membres effectifs n'avait paru s'occuper des champignons
inférieurs, dont l’herbier de l'Association renfermait pourtant
une collection très considérable. L'assemblée adopte cette propo-
sition et autorise la Direction à confier l’étude de cette collection
à un ou à plusieurs membres correspondants.”
On peut voir dans l'extrait — publié par le , Leidsche Courant”
du 21 août 1863 — du procès-verbal de la 18° réunion générale
de l'Association, de quelle manière la Direction s’acquitta du
mandat qui lui avait été imposé. On lit dans cet extrait que M.
G. D. Westendorp, membre correspondant de l'Association et
officier de santé de l’armée belge, à Termonde, avait bien voulu
se charger de la détermination de la majeure partie des champi-
FLORE MYCOLOGIQUE DE LA NÉERLANDE. 15
gnons inférieurs de l’herbier de la Société; qu’il avait distingué
800 espèces dans les matériaux mis à sa disposition, et qu'il
avait adressé son manuscrit à la Direction en juillet 1863.
Si tous les champignons inférieurs de l’herbier de l'Association
n'avaient pas été envoyés à M. Westendorp, il faut en chercher
ja raison dans l'offre faite par un des membres effectifs de se
charger de la détermination du groupe des Coniomycètes. Jusqu'à
présent, toutefois, rien n'indique que le membre en question ait
donné suite à son projet, de sorte qu'on doit regretter aujour-
d’hui de n'avoir pas confié également aux soins de M. Westen-
dorp la partie des matériaux mycologiques qui avait été réservée.
On aurait pu s'attendre à voir promptement livré à l’impres-
sion le manuscrit de M. Westendorp, parvenu dès le mois de
Juillet 1863 à la Direction de l'Association pour la Flore Néer-
landaise. Pourtant il n'en fut rien. Nous ne nous hasarderons pas
à décider à quel motif ce retard doit être attribué; on peut sup-
poser toutefois que le décès de van den Bosch, survenu en jan-
vier 1862, et les modifications qui en résultèrent dans la Direction
de l'Association, n'y furent pas étrangers.
Lorsque, dans la séance annuelle de 1865, la présidence de
l'Association pour la Flore Néerlandaise me fut confiée, mon
premier soin fut de chercher à réparer la négligence dont on
s'était rendu coupable à l'égard de M. Westendorp, et de faire
procéder à l'impression de son manuscrit qui reposait encore tou-
jours dans le portefeuille. En ce moment, après un intervalle
d’une année par conséquent, j'ai sous les yeux le travail im-
primé. Il termine le tome second et dernier du Prodromus
Florae Batavae.
Le travail de M. Westendorp comprend environ 11 feuilles
d'impression et renferme les Gastéromycètes, Pyrénomycètes,
Hyphomycètes et Coniomycètes !) déposés dans la partie (la
1) M. Westendorp n'ayant pas eu à sa disposition le portefeuille spécialement
consacré aux Coniomycètes, n’a pu énumérer que les espèces de cet ordre
qui se {rouvaient mêlées à celles des trois autres groupes.
16 C. A. J. A. OUDEMANS. MATERIAUX POUR LA
plus considérable) de lherbier mycologique de VlAssociation,
qui avait été soumise à son examen; j'y ai ajouté les espè-
ces de ces groupes qui avaient été citées par Dozy et Mol-
kenboer dans leurs ,Bijdragen”, et dont M. Westendorp n’avait
pu faire mention, l’herbier en question ne contenant pas d’exem-
plaires de ces espèces. On trouve, en outre, dans le même
travail les noms de 31 champignons des ordres des Hyméno-
mycètes et Discomycètes, non mentionnés dans le 3° fascicule
du tome [II° du Prodromus, et dont M. Westendorp avait rencontré
de temps en temps des échantillons cachés parmi les espèces des
autres groupes. En tout, M. Westendorp énumère 831 champi-
gnons, lesquels, joints aux 486 du 3° fascicule du Tome Il et
aux 30 par lesquels je complétai moi-même sa liste, font un
total de 1347. En y ajoutant les 51 espèces que M. Hartsen a
fait connaître, on voit que le nombre des champignons de la
Néerlande s'élève à 1398 au moment où je publie le présent
travail.
Après cette introduction historique je passe à la communication
des recherches qui me sont personnelles.
Une étude des champignons néerlandais poursuivie pendant
près de six annèes consécutives, me conduisit, comme d’elle-
même, à la découverte d'espèces non comprises dans le Prodro-
mus Florae Batavae, ni dans les écrits postérieurs de M.M.
Hartsen en van Eeden. Il va sans dire que je tins note de ces
espèces, et aujourd'hui que leur nombre s'élève à plus de cent-
cinquante, je erois le moment venu de faire connaître le résultat
de mes investigations.
La plus grande partie des espèces nouvelles appartiennent aux
Ordres supérieurs, circonstance qui doit être attribuée au hasard
plutôt qu'à quelque autre raison. |
Mais, précisément à cause de cette circonstance, et parce que
la détermination rigoureuse des formes supérieures présente fré-
quemment de grandes difficultés, il est juste que je mette chacun
à même d'apprécier quelle valeur on peut accorder à mes diagnoses.
Pour toutes les espèces dont la détermination ne m'inspirait
FLORE MYCOLOGIQUE DE LA NÉERLANDE. icÿl
pas une confiance absolue, j'ai fait des descriptions et dessiné des
esquisses, et, après en avoir reçu l’autorisation, j'ai adressé les
unes et les autres au Nestor des Mycologistes, au professeur
Elias Fries d'Upsal. Je me fais un devoir de rendre ici publi-
quement hommage à l'extrême bienveillance avec laquelle ce
savant illustre me vint en aide, et de reconnaître l’importance
des secours que je reçus de lui dans le courant de mes études. On
aurait dit que le vieillard se réjouissait à l’idée de voir s’éveiller
de nouveau chez un travailleur plus jeune, le goût des plantes
à la connaissance desquelles il avait consacré la plus grande
partie de sa vie; et il paraissait attacher un prix spécial à ce
que ce fût précisément l'étude des champignons non microscopi-
ques qui venait de faire un nouveau prosélyte.
Dans la grande majorité des cas, mes notes et mes esquisses
sufürent à M. Fries pour contrôler l’exactitude de mes détermi-
nations. Et comme, d’un autre côté, j'eus soin de séparer bien
exactement ce qui paraissait douteux à lui-même ou à moi, de
ce qui ne pouvait faire l'objet d'un doute raisonnable, je pense
qu'on ne m’aceusera pas de présomption si je regarde la liste
de champignons qui va suivre comme exempte d'erreurs.
Outre mes obligations au Professeur Fries, je dois encore des
remercîments, pour l'envoi de matériaux destinés à mes études,
à MM. P. A. Six à Utrecht, F. A. Hartsen autrefois à Utrecht
aujourd'hui à Cannes, et J. E. van der Trappen à Naaldwik.
Les échantillons collectionnés par moi-même provenaient pour une
bonne part d'Amsterdam et de ses environs, et, pour le reste, de
quelques autres localités qui seront citées en temps et lieu.
ARCHIVES NÉERLANDAISES, T. IL, 2
LISTE DE CHAMPIGNONS
QUI, JUSQU'A CE JOUR, N'AVAIENT PAS ÉTÉ OBSERVÉS EN NÉERLANDE.
Ordo I. HYMENOMYCETES.
Trib. I. AGARICINTI.
AGARICUS.
A. Leucospori.
LE Amanita.
1. Ag. strobiliformis Vif. (teste FRies). — Entre Vossegat
et Rijnauwen près d'Utrecht; Sept. 1862. — HanTsen.
Ic. Berkezey, Outlines, t. 3, f. 2 (junior); VENT. mi.
t. 48, f 1—3;: VENT. t. 2, f. 11— 12.
2. Ag. strangulatus fr. (teste FRies) — Près d'Utrecht;
183 Sept. 1863. — HaRTSEN.
Voisin de /’Ag. Ceciliae Berx. (Outl. t. 3, f. 5.) d’après
Mr. FRies (Monogr. Hymenomycetum Sueciae, II, p. 337).
IL. Lepiota.
3. Ag. rachodes Vif. (teste FRies). — Bien de campagne
Voorlinden près de Wassenaar; Sept. 1862. — HaRTSEN.
Ie. Berk. Outl. t.3,f. 6; Hussey British Mycology IT, f. 38.
. Ag. molybdites Meijer (teste Fries). — Couches chez Mr. C.
GLymM, horticulteur à Utrecht; Oct. 1862. — HanRTsen.
Espéce de l'Amérique du Sud, transportée en Europe,
d’après Mr. Fries, avec des plantes d'ornement ou d’autres
végétaux.
D. Ag. mastoideus Fr. (teste FRies). — Près de Naarden,
entre les feuilles tombées des chênes ; Juill. 1864. — Ounemans.
Ic. FLor. Dan. t. 2144; Berk. dans Mag. Zool. Bot.,
LOU, 0,5. 2, ENNEMI
FN
C. A. J. A. OUDEMANS. MATÉRIAUX POUR LA FLORE, ETC. 19
6. Ag. cepaestipes Fr. var. Flos sulphuris Schmitzlein.
Sur la mousse des corbeilles d’Orchidées dans la serre chaude
du jardin botanique d'Amsterdam ; 24 Juill. 1861.— Ounemaxs.
Ic. ScaniTzLEiN in STurM D. Pilze, Heft. 31, t. 1.
De même que Mr. SCHNITZLEIN, nous avons trouvé ce cham-
pignon en quantité sur de la mousse, qui avait déjà servi
pendant longtemps dans des corbeilles d’Orchidées et qui
était passée à l’état de terreau. Comme le type blane de
l'Ag. cepaeshipes nous était connu, nous ne pouvions man-
quer d’être frappé de la similitude d'aspect (abstraction faite,
bien entendu, de la couleur) qui existe entre lui et les
exemplaires jaune de soufre; mais, pas plus que Mr. Scuirz-
LEIN, nous ne trouvâmes fait mention de cette variété jaune
dans aucun des ouvrages qui étaient à notre disposition en
1861, jusqu'à ce qu'enfin la figure de Mr. ScaniTzLein lui-même
nous tomba sous les yeux. — D’après Mr FRies (Monogr. Hy-
menom. Sueciae, 1, p. 28), l'Ag. cepaeshipes var. Flos sul-
phuris ne se rencontre pas en Suède et aurait été introduit
d’abord, des contrées tropicales, en Angleterre.
D’après ce que nous avons observé, la variété jaune de
_l’Ag. cepaestipes se distingue de la variété blanche non-seu-
lement par sa belle couleur jaune de soufre, mais aussi par
sa grande délicatesse et par la facilité relative à se laisser
dessécher et préserver des attaques des insectes.
IL. Armillaria.
7. Ag. robustus À. S. (teste Fries). — Dans les bois de
Driebergen; 7 Oct. 1863. — Six.
Comme Mr. Fries dans son Epicr. (p. 21) fait mention d’une
var. major et d’une var. minor de cette espèce, il convient
d'ajouter ici que la première seule s’est offerte à nous. C’est
pour ce motif que nous ne citons pas la figure de Kroms-
HOLZ, t. 20, f. 15 — 20. — Mr. Fries nous écrit d’ailleurs au
sujet de cette espèce: ,0b patriam memorabilis; censetur
Europae orientali privus.”
8. Ag. luteo-virens À. S. (teste Frirs). — Bois de sapins
2°
20
C. A. J. A. OUDEMANS. MATÉRIAUX POUR LA
prés de Driebergen; Octobre 1862. — Six et HarTsen.
Ic. KromBx. t. 25, f. 8— 14.
Cette espèce très reconnaissable à été rangée par Mr. FRries
dans son Epicrisis (p. 35) parmi les , Tricholomata rigida”’,
mais dans sa Monographia Hymenomycetum Sueciae (p. 38)
parmi les ,Armillariae Tricholomoideae”. En effet, l'anneau
est remplacé ici par de petites écailles sur le stipe et par
une bordure feutrée au chapeau. Outre ces deux caractères
très saillants, l'espèce se reconnaît encore au bord du cha-
peau roulé en dedans: à la couleur jaune paille, parfois
avec une teinte verte, de ce même chapeau; aux écailles
qui garnissent son centre, et à la couleur, d'abord blanc
sale puis jaunâtre, des lamelles.
IV. Tricholoma.
9. Ag. fulvellus Fr. (teste Fries). — Bois de sapins près de
Driebergen; 28 Sept. 1864. — Six.
Ic. Buzz. t. 555, f. 2. (nomine Ag. fulvus).
Nos exemplaires s’accordaient parfaitement avec la figure
de BuLcrarp, entre autres aussi sous le rapport du pédicule
allongé et légèrement ascendant; ïls n’en différaient que
par la couleur blanche du sommet de ce pédicule, et par
des lamelles d’un roux moins prononcé. Ils avaient d’ailleurs
quelques caractères en commun avec l’Ag. albrobrunneus, et
quelques autres avec l’Ag. ustahis. Mais comme nous eumes
l'avantage de pouvoir observer également ces deux dernières
espèces, les différences que nous remarquâmes entre elles et
notre Ag. fulvellus ne nous permirent pas de rapporter celui-ei
à l’une d'elles. Parmi les caractères attribués par Mr. FRies
(Epicr. p. 28) à l’Ag. fulvellus, le chapeau non strié était
le seul qui manquât à nos échantillons. Par leur chapeau
strié, ceux-ci se rapprochaient au contraire de lAg. albo-
brunneus ; mais leur pédicule long (non court) et creux (non
plein) empêchait de les confondre soit avec cette espèce,
soit avec Ag. ustalis.
FLORE MYCOLOGIQUE DE LA NÉERLANDE. 21
D’après cela, voici la description que nous donnerions de
l’Ag. fulvellus tel que nous l'avons trouvé:
»Pileo fuscescente carnoso convexo-plano viscoso fibrilloso-
virgato, disco obscuriori punctato-rugoso, stipite gracili ad-
scendente e farcto cavo albido-rufescente apice candido
primitus squamuloso dein nudo, lamellis e rotundato emar-
ginatis confertis sordide albis dein rufescenti-maculatis. —
Caro pilei et stipitis perscissus mox sordide fuscescens.”
10. Ag. albo-brunneus Fr. (teste FRres). — Bois de sapins
près de Driebergen; 27 Sept. 1864. — Six.
Ic. Scuagrr. t. 38 (nomine A. striatus); Sow. t. 416;
M SE ON ENT ML LU TL LS NL 988 TE 12.
11. Ag. ustalis Fr. (teste FRies). — Bois de sapins près de
Driebergen; Oct. 1863. — Six.
12. Ag. argyraceus Bull. — Près d'Overveen; Sept. 1863. —
HARTSEN.
lenbure, 16 423% 1:
13. Ag. melaleucus P. (teste FRies). — Près d'Amsterdam
et de Naarden, dans des endroits couverts, après de fortes
pluies; Juill. 1864. — Ounemans.
V. Clitocybe.
14. Ag. tyrianthinus Ær. — Bois, à Driebergen; Oct.
1863. — Six.
Remarquable par ses lamelles d’un violet superbe.
Cette détermination est encore sujette à quelques doutes.
D’après Mr. Fries nos exemplaires pourraient aussi appartenir
à Ag. Calathus (Epicr. 75), espèce qui se trouve identifiée
dubitativement avec Ag. Tricholoma sordidus (Epicr. 53) dans
la Monogr. Hymen. Sueciae (p. 129). L'insertion des lamel-
les ne rappelait en rien, chez nos échantillons, le mode
tout spécial d'insertion propre aux Tricholomata; elle nous
fit songer immédiatement au contraire, comme du reste tout
lPhabitus du champignon, à un Clitocybe. — Il y aura,
toutefois, encore à examiner soigneusement si notre Ag. {y-
22
C. A. J. À. OUDEMANS. MATERIAUX POUR LA
rianthinus n’a pas en réalité le chapeau hygrophâne, et si son
mycelium est véritablement rougeâtre au lieu d’être blanc.
Nous trouvâmes à nos exemplaires un pédicule plein,
spongieux, strié et floconneux à l'extérieur, très épaissi vers
le bas; des lamelles étroites, très serrées les unes contre les
autres, non décurrentes mais au contraire nettement implan-
tées sur le pédicule; un chapeau fortement déprimé au centre,
moitié couleur de chair et moité violet.
15. Ag. Catinus Fr. (teste KRiEs). — Bois de sapins près de
Honsholredik; Déc. 1865. — van DER TRAPPEN.
Ic. Buzc. t. 286.
VI. Collybra.
16. Ag. radicatus Relhan (teste FRies). — Taillis de chênes
près de Leersum, Août 1864; et l’Ancienne Plantation de
Rotterdam, Août 1865. — Oupemans.
Ic. Sow. t. 48; Grev. Scott. t. 217; KromBa. t. 72, f. 26,
27: PAUL. t. 91, Ê 3, 45 Brrk.-t. DT 4 AGREE
Nenrs0 OP 6) 80!
Les exemplaires recueillis par nous étaient tous de la plus
grande taille, et se distinguaient non seulement par un
chapeau visqueux, à rides rayonnantes, — caractère sur
lequel Mr. Fries insiste surtout dans son Æpicrisis (p. 81), —
mais aussi par un basipède très fortement développé, fusi-
forme, profondément enfoncé dans le sol, semblable à une
racine, — caractère qui ne se trouve pas mentionné dans
l'Eprcrisis, mais bien dans la Monographia Hym. Sueciae
(X, p. 146).
17. Ag. maculatus 4. S. (teste FRies). — Bois de sapins près
de Driebergen, Août 1861 et 1862; HArTSEN, Six. —
Près de Doorn, 25 Oct. 1863; W. J. van Guns.
Ic. Sow. t. 246; FLor. Dan. t. 2765, f. 2; Hussey IE, t. 60.
18. Ag. butyraceus Bull. (teste FRies). — Bois de sapins
près de Driebergen; Oct. 1863. — Srx.
Ic. Buzz, 1.572: Pers Icpictnt02 up" REP ErLORe
Dax. t. 2266.
FLORE MYCOLOGIQUE DE LA NEERLANDE. 23
19. Ag. collinus Scop. (teste FRies). — Près de Driebergen;
Oct. 1863. — Six.
Ic. Scnagrr. t. 220; Fr. Dan. t. 1609; Buzz. t. 403,
f. 1. (nomine 4. arundinaceus).
VII Mycen a.
20. Ag. Benzonii #r. (teste FRiEs). — Entre des Orchidées
dans la serre chaude du jardin botanique d'Amsterdam;
Juill. 1861. — Oupemaxs. :
Espèce très jolie, qui, d’après l’Epicrisis de Mr. Fries, n’est
connue que de l’île de Santa-Cruz et doit être rangée, par
conséquent, parmi les espèces importées.
21. Ag. plicosus Fr. — Pelouses du jardin botanique d’Am-
sterdam; Oct. 1863. — OunEemans.
22. Ag. vitreus À. S. {teste FRies). — Dans le jardin bota-
nique d'Amsterdam, au pied de végétaux arborescents cul-
tivés dans des caisses; Nov. 1865. — Ounemans.
23. Ag. sanguinolentus 4. $S. — Entre la mousse de cor-
beilles à Orchidées dans la serre chaude du jardin botanique
d'Amsterdam; 7 Oct. 1865. — Ounemans.
lexBuunat:b1i8, 5%: droite.
Nos exemplaires s’accordaient très bien avec la description
de Mr. Fries dans l’£prcrisis (p. 115) et dans la Monogr. Hym.
Sueciae (p. 225). Ils avaient des lamelles à bords colorés
en pourpre, et un chapeau dont le bord présentait égale-
ment, une teinte légèrement purpurine. À la moindre lésion,
un liquide rouge-brunâtre découlait du pédicule, du chapeau
et des lamelles: mais les gouttes qui apparaissaient d’elles-
mêmes à la surface du stipe avaient une couleur blanc de
lait. Le diamètre du chapeau atteignait, dans les plus
grands échantillons, 8 millim.; les lamelles étaient larges
de 11 —2 mill.
24. Ag. tenerrimus Berk. (teste FRies). — Dans le jardin
botanique d'Amsterdam sur l'écorce pourrissante d’une Coni-
fère; 25 Nov. 1865. — Oupemans.
Ic. Berk. Outl. t. 6, f. 6.
24
C. A. J. A. OUDEMANS. — MATERIAUX POUR LA
Tener, mox flaccescens, albissima. Pileus e subgloboso
primo campanulatus, denique convexus, statu adulto 3 mill.
in diametro, extus granulis furfuraceis dense obsitus. Lamellae
liberae, ventricosae, subremotae. Stipes hyalinus, sursum
attenuatus, glaber, deorsum sensim crassior, pilosus, pilis
— sub lente — fasciculatis, diseo applanato velutino insertis.
Ce que Mr. Berkezey, parlant du chapeau, appelle ,,prui-
nose ,”” est un enduit pulvérulent qui consiste en petits amas de
cellules. Le petit disque plat, sur lequel le pédicule est
implanté, n’est pas non plus, comme Mr. Berkezey le dit,
»hpubescent” (c’est-à-dire à poils doux et couchés), mais bien
velouté (c’est-à-dire garni de poils courts et dressés).
25. Ag. subtilissimus n. sp. — Dans le jardin botanique
d'Amsterdam, sur les fibres radicales déliées, et rampant à
la surface du sol, d’une Conifère; 12 Nov. 1865. — Ounemanxs.
Mycena e grege Basipedium, pusilla, 5—10 mill. alta,
albissima. — Pileus conicus, obtusus, cum stipite tenerrimo
farinoso- pulverulentus. Lamellae albae, valde distantes,
pliciformes, paucae, adnatae. Stipes bulbillo hirto insertus. —
Ab affinibus (4. echinipes) differt indumento farinoso, ab
aliis insuper disco bulbilloso neque applanato.
Le prof. FRIES, qui examina nos exemplaires, y reconnut
également une espèce nouvelle, laquelle aurait de l’affinité
avec l’Ag. clavularis Barscu. Nous n'avons, toutefois, jamais
observé sur nos échantillons la teinte bleuâtre dont la diag-
nose de l’Ag. clavularis fait mention (Ep. p. 117).
VIIL Omphalra.
26. Ag. rusticus fr. (teste FRies). — Driebergen, sur la terre
de bruyère humide; 6 Oct. 1863: — Six.
Ic. Pers. Obs. Myc. 1, t. 4, f. 12.
IX. Pleurotus.
27.Ag. Eryngii D. C. — Parasite sur les racines de l’Eryn-
gtum campestre dans un vaste pâturage (appelé Meent) près
de Naarden; 5 Sept. 1864. — Oupemans. |
Ic. Virrap. t. 10, f. 2; PauL..t,39 MieniGen- ts, 62;
FLORE MYCOLOGIQUE DE LA NÉERLANDE. 25
LerTeLLier t. 693 ; Ven. t. 4, f. 26, 27; Vent. mi. 65, f. 1—8.
Le pâturage sur lequel nous trouvâmes cette espèce était
situé au bord du Zuyderzée, et se montrait comme semé
d'Eryngium campestre en certains endroits. Aussi le Cham-
pignon y croissait-il en nombre considérable.
Cette espèce ne se rencontre ni en Suède, ni dans la Grande
Bretagne ni en Allemagne. Mr. FRries, dans son ƣpicrisis, ne
la cite que de la France méridionale; sous ce rapport la
découverte de l’Ag. Eryngü dans notre pays n’est pas dé-
pourvue d'intérêt.
28. Ag. atrocoeruleus Fr. (teste Fries). — Sur des poutres
en voie de pourriture, à Amsterdam ; Oct. 1862. — OunEemans.
Ic. Scaerr. t. 246, f. 3,8, 9; Bor. Zeit 1858, t. 6, f. D a.b.
B. Hyporrhodei.
X. Volvaria.
29. Ag parvulus Weinm.
a. pusillus (A pusillus Fr. Syst. Myc. p. 279).
Dans le. jardin zoologique Natura Arts Magistra à Am-
sterdam, contre les gazons qui bordent les sentiers;
Juill. 1863. — Ounemans.
b. major (A. plumulosus Lascu).
Dans la serre des plantes du Cap au jardin botanique
d'Amsterdam, sous les gradins qui supportent les plantes,
sur une terre sablonneuse; Mai 1864. Dans le jardin Zo-
merzorg près de Leyde, le long des clôtures; Aôut 1864. —
OunEMans.
Ic. à. Buzc. t. 330; Pers. Obs. t. 4, f. 4, 5; KromBu. t. 8, f. 20.
XI. Entoloma.
30. Ag. sinuatus fr. — Dans la serre des palmiers du jardin
botanique d'Amsterdam, au pied d’un Cycas; 16 Mai 1865. —
OunEmans.
Ie. Buzz. t. 547, f.: 1, t. 590, i. €.
31.Ag. prunuloides Fr. (teste FRies). — Près de Naarden
et Driebergen, sur le sable aride des chemins; Août 1864
et 1866. — Ounemans.
26 C. A. J. A. OUDEMANS. MATÉRIAUX POUR LA
XII Leplonia.
32. Ag. anatinus Lasch. — Près de Naaldwÿk sur un sol
sablonneux ; 20 Juill. 1865. — Van DER TRAPPEN.
C. Dermini.
XIII. Pholiota. :
33. Ag. lucifer Lasch. — Sur une souche d’arbre à Driebergen ;
Sept. 1865. — OunEmanxs.
lc: Kromex. #6: 44,520 2154: 37, 4 2:
XIV. Inocybe.
34. Ag deglubens Fr. (teste FRies). — Bois de sapins à Drie-
bergen; Oct. 1863. —- Six. |
35. Ag. carptus Scop. (teste FRies). — Âu pièéd de grands
arbustes cultivés dans des eaiïsses au jardin botanique d’Am-
sterdam; Août—Oct. 1861—66. — Ounemans.
Ic. Juxeu. in Regensburger Flora V, t. 6, f. 5.
Pileus carnosus, e convexo applanatus, tandem depressus,
totà superficie innato-flocculoso-squamosus, floccis in exemplis
adultioribus concentrice p. m. dispositis. Stipes pileo palli-
dior, apice farinoso-pulverulento excepto totus lanuginoso-
filamentosus, primo cylindricus, mox autem deorsum attenuatus,
sursum contra dilatatus, tactu elasticus, intus cavus, cavitate
imo pilei centrum nonnumquam attingente. Lamellae sordide
olivaceae vel ochraceo-fuscae, sinuatim stipiti affixae, in
speciminibus majoribus postice saepius fureatae, anastomo-
santes, acie crenatà pallidiori.
Crescit gregarie. Exempla juniora velum monstrant fibril-
losum manifestissimum, totum stipitem obducentem pileique
marginem attingentem. Pileus adultus obscure fuscus, sic-
cando expallens, 1!—2 centim. vulgo in diametro. Sporae
sordide ochraceae. Odor saporque dulcamarus. |
36.Ag. scabellus Fr. {teste FRies). — Entre des feuilles
de chêne tombées, près de Naarden; 3 Juill 1864. —
OuDEMANS.
XV. Hebeloma.
37. Ag. capniocephalus Bull. — Sur des pelouses ombra-
Led
FLORE MYCOLOGIQUE DE LA NÉERLANDE. 24
gées du jardin botanique d'Amsterdam ; 21 Sept. 1863—66. —
OuDE MANS.
IE Bullet Po ET; f 2:
La description de ce champignon donnée par Mr. Fries (Ep.
p. 182), et la figure de Buzcrarp s’adaptaient également
bien à nos exemplaires. Nous noterons encore que la teinte
noirâtre du bord du chapeau disparut par la dessiccation,
et que le champignon répandait une odeur sui generis, que
nous ne pouvons mieux comparer qu à celle qu'exhale, à
l’état neuf, la toile de coton bleue (teinte à l’indigo ?) em-
ployée, dans notre pays, pour la confection des blouses.
XVI. Flammula.
38. Ag. strigiceps Fr. (teste Fries). — Dans les bois de hêtres,
entre les feuilles tombées, à Driebergen; 2 Oct. 1863. — Srx.
10 "BuEL) 910, LE.
La figure de BuLciAaR» est un peu inexacte, en ce sens
que le chapeau n’y est pas représenté déprimé au centre,
ni son bord légèrement roulé en dehors. Pour tout le reste,
cette figure convenait parfaitement à nos exemplaires.
39. Ag. helomorphus Fr. (teste FRIES). — Bois de sapins
près de Driebergen; 8 Oct, 1863. — Srx.
40. Ag. gummosus Lasch (teste FRIEs). — Pelouses du jardin
botanique d'Amsterdam; Oct. 1862 et 63. — Oupemans.
Ic. TrarT. Austr. f. 38.
A1. Ag. penetrans Fr. (teste FRies). — Près d'Amsterdam,
contre une vieille clôture vermoulue en bois de sapin rouge;
Août. 1861. — Ounemans.
XVIL. Naucoria.
42. Ag. melinoides Bull. (teste Fries). — Pelouses du jardin
botanique d'Amsterdam; Sept. 1863. — Ounemans.
Ic. Buzc. t. 560, f. 1. F.; KromBu. t. 3, f. 14 media;
Brax)Ouilit. 9,118:
43. Ag. pediades Fr. (teste Friks). — Pelouses du jardin
botanique d'Amsterdam; Juin, Juill. 1851—66. — Oupemans.
28 C. A. J. A. OUDEMANS. MATERIAUX POUR LA
Ie. Pau. t. 106, f. 2, 3 vix! Sonagrr. t. 203 (nomine
A. pusillus); LETELLIER t. 675.
XVII Galerie:
44. Ag. siligeneus Fr. (teste FRies). — Pelouses du jardin
botanique d'Amsterdam; Oct. 1862. — Ounemaxs.
Ie. Paur t. 121, f. 2; Scuagrr. t. 70, f. 1—5 (nomine
Ag. infirmus).
XIX. Crepidotus.
45. Ag. mollis (Schaeff.) Fr. (teste Fries). — Sur du bois en
décomposition, près d'Amsterdam; Déc. 1861. — Ounemans.
Ic. Scnaerr. t. 213; Sow. t. 98; Barscu f. 38; LETELLIER
1: 1606:DErk:) LT ONE 00 RSS ASE TEUE
D. Pratellus.
XX. Psalliota.
46. Ag. sylvaticus Schaeff. (teste FRies). — Bois, à Drieber-
gen; Oct. 1863. — Six.
Ic. Scnazrr. t. 242; KromBx. t. 25, f. 9, 10.
XXI. Hypholoma.
47. Ag. appendiculatus Fr. (teste FRIEs). — Au pied de
grands arbustes cultivés dans des caisses au jardin botanique
d'Amsterdam: Juin 1863—66. — Ounemans.
Ic. Buzz. t, 392; Sowerpy t. 324; Bern. t. II f. 3, 4.
XXII. Psilocybe.
48. Ag. foenisecii P. (teste Kris). — Pelouses du jardin
botanique d'Amsterdam; Sept., Oct. 1861—65. — Oupemans.
Ice: Pers: cet desert. Led, RATS 0 Berre
Hussen D 6099:
49. Ag. callosus Fr. {teste Fries). — Le long des chemins,
près de Naaldwÿk; Oct. 1865. — Van ner TRAPPEN.
Ic. Pers. Myc. Eur. t. 27, f. 5.
E. Coprinarius.
XXII. Psathyrella.
50. Ag. subatratus Batsch (teste Fries). — Pelouses du jardin
botanique d'Amsterdam; Oct. 1862—66. — Ounemaxs.
Ic. Barscn f. 89.
FLORE MYCOLOGIQUE DE LA NÉERLANDE. 29
COPRINUS.
b1.C. Digitalis Batsch.— Bois de Bloemendaal; Août 1861. —
HarTsen.
lc Present 1: 0Pr Dan te 971: Buzz:.t.1497;; 1,2:
52. C. Trappenii Oudemans (nova species, teste FRies). —- Sur
des tiges et des rameaux desséchèés; Août 1865. — Van
DER TRAPPEN.
E tribu Veliformium Cyclodeorum (Fr. Epier. p. 250.)
Minimus, 1—1! cent. altus, habitu Coprini Henderson
Berx. (Outl. t. 24, £. 8). Pileo tenuissimo ovali-campanulato
primitus eum stipite volvâ globosâ pubescente vel flocculosà
incluso, postea volvae residuis adsperso, denique nudo striato
fisso, non difflluente sed effoeto revoluto. Lamellis angustis,
purpurascenti-nigris, Confertis. Stipite glabro, annulo desti-
tuto, basi volvae parte inferiore diu persistente incluso.
BOLBITIUS.
53. B. tener Berk. (Outl. p. 183) (teste Fries). — Pelouses du
jardin botanique d'Amsterdam; Juill. 1861. — Ounemanxs.
lé Berne. Onil\t.,124%-122.
CORTINARIUS.
D4. C. cinnabarinus Fr. (teste FRies). — Bois de Hêtres à
Brummen; Juill. 1861. — W. J. van Guns.
D5.C. croceus Schaej]. (teste FRies). — Sur différentes espèces
de Sphagnum dans les tourbières de Leymuiden ; Août 1863. —
OupEMans.
Ic. Senauer. ft, 4° Barscu f. 117; Lererr. t. 652.
56. C. castaneus Bull. (teste Fries). — Endroits couverts des
bois de Driebergen; Oct. 1863. — Six.
Ic. Buzz. t. 268 et t. 527 IL.
30 C. A. J. A. OUDEMANS. MATERIAUX POUR LA
PAXILLUS.
517. P. pannoides Fr. (teste Fries). — Sur du bois de Conifère en
décomposition, dans le bois de Driebergen. Sept. 1863. — Six.
Ic. Sow. t. 403; Bern. t. 12, f. 6; Lerezz. t. 665.
GOMPHIDI US.
58.G. testaceus Fr. — Dans le bois de Driebergen; 4 Oct.
1864. — Six.
Ic. Sow. t. 105.
HYGROPHORUS.
59. H. unguinosus Fr. — Entre les feuilles tombées des Chênes,
près de Naarden; Août 1864. — Oupemans.
Ic. BoLTon t. 195.
LACTARIUS.
60.L. secrobiculatus Scop. (teste FRies). — Bois de Sapins,
près de Driebergen; 2 Oct. 1863. — Six.
Ic. Scnagrr. t. 227; KromBu. t. 58, f. 1—6G et 7—10.
61.L. pallidus P. (teste Fries). — Bois de Hêtres, près de
Driebergen; 2 Oct. 1863. — Six.
Ic. Pau. t. 80 (male); Krouex. t. 56, f. 10—14.
62. L. camphoratus fr. (teste Fries). — Bois, près de Drie-
bergen; 2 Oct. 1863. — Six.
Cette espèce, quand elle est desséchée, répand une odeur
si forte de fleurs séchées de Melilotus, que tout l'air de
l'appartement s’en imprègne lorsqu'on ouvre le portefeuille
qui contient les échantillons.
CANTHARELLUS.
63.C. umbonatus Fr. (teste FRies). — Entre la mousse dans
le bois de Driebergen; Oct. 1864. — Six.
Ic. Jaco. Coll. 2, t. 16, f. 1; Horru. Icones t.:22.
FLORE MYCOLOGIQUE DE LA NÉERLANDE. 31
_ MARASMIUS.
64. M. plancus Fr. (teste FRies). — Prés de Naarden, entre
les feuilles tombées des chênes ; 12 Juill. 1864. — Oupemans.
ie Pauri 1105; 1) 52:06.
Nous n'avons trouvé qu'un seul exemplaire de cette espèce:
Il était facile à distinguer, toutefois, de M. oreades par la
couleur brun foncé du chapeau et par la nuance brun clair
des lamelles, ainsi que par le pédicule élargi vers le haut.
65. M. amadelphus Bull. (teste FRies). — Sur des rameaux
tombés, dans le bois de Driebergen; 7 Oct. 1863. — Six.
em PULL. t DO0"L"S.
66. M. saccharinus Batsch. (teste FRIEs). — Sur des rameaux
tombés, près de Naaldwiïijk; Août 1864. — van DER TRAPPEN.
SCHTZOPHYLIU M.
67.$S. commune Fr. — Sur des poutres, apportées de l'étranger
à Amsterdam; Nov. 1862. — Oupemans. 1 exemplaire !
Ic. GRev. Scott. t. 61; KrouBx. t. 4, f. 14— 16; Barsen.
f. 126; Buzz. t. 346, 581, f. 1; Sow. t. 183; Nes, f. 181.
Trib. IL. POLYPOREI.
BOLETUS.
68.B. spadiceus Schäff. — Bois de sapins, près de Drieber-
gen; Oct. 1862. — Six.
Ic. Scuaerr. t. 126; Kroueu. t. 36, f. 19 — 20; Rosr-
KOV. In STURM, t. 20.
69. B. hieroglyphicus Rostk. — Bois de sapins, près de Drie-
bergen; Oct. 1861. — HarrTseN.
Ic. Rosrkov. in Sruru t. 29.
39 C. A. J. A. OUDEMANS. MATERIAUX POUR LA
10.B. impolitus Fr. (teste FRies). — Près de Bunnik; Sept.
1863. — HARTSEN.
Ic. Kromeu. t. 74, f. 8 et 9 (item f. 10, 11 quoad sta-
turam); LeTeLL. t. 614; Scnagrr. t. 108; Rostkov. in
STURM t. 36.
POLYPORUS.
11.P. makraulos Aosik. — Sur les racines des Sapins, près
de Driebergen; Oct. 1863. — Six.
Ic. Rosrkov. in STuRM t. 95.
72.P. amorphus Fr. (teste Fries). — Sur des souches de
Sapins en décomposition, dans le boïs de Driebergen; Août
1866. — OùunEmans.
Ie. Sow.t. 423; Nees Syst. f 223; Rostkov. in STurM t. 76.
13. P. annosus Fr. (teste FRies). Sur les racines dans des bois
de Sapins; Août 1864. — OunEemans.
le Schaerr. 1) 198 01 1270
74.P. connatus Weinm. (teste FRiEs). — Sur un vieux tronc,
dans le bois de Driebergen; Oct. 1864. — Six.
15.P. hirsutus Fr. (teste FRies). — Sur des troncs d’Aunes,
à Naaldwïÿk: Sept. 1864. — Van DER TRAPPEN.
Ic. Sruru Heft 16, f. 44.
16.P. sanguinolentus Fr. — Dans le jardin botanique
d'Amsterdam, sur des troncs de Cycadées qui avaient été
arrosés avec de l’eau chaude; Sept. 1861. — Ounemans.
77.P. Vaillantii Fr. — Sur des planches pourries dans la
serre des Palmiers du jardin botanique d'Amsterdam; Sept.
1861. — Oupemans.
Ic. Sow. t. 326.
TRAMETES.
78.T. protracta Fr. (Monographia Hymen. Sueciae IT, p. 272)
(teste Fries). — Sur des poutres, à Utrecht; Sept. 1863. —
HARTSEN.
FLORE MYCOLOGIQUE DE LA NÉERLANDE. Sa)
DAEDALEA.
719. D. Oudemansii Fries (in litteris). — Sur un tronc de
Sapin du bois de Driebergen; Sept. 1864. — Six.
Daedalea contextu albo, pileo sessili, suberoso-coriaceo,
subzonato, velutino, cinereo, margine glabriuseulo pallidior1 ,
hymenio in sinulos flexuosos angustos dentesque lacero.
Trib. III. HYDNET.
IRPEX.
80. I. fusco-violaceus Fr. (teste Frres). — Sur des troncs de
Sapins, à Amsterdam et à Driebergen ; Oct. 1863.— Ounemans
et HARTSEN.
Trib. IV. AURICULARINTI.
THELEPHORA.
81.Th. radiata F1. Dan. (teste Fries). — Dans des bois de
Sapins, à Driebergen, sur la terre; Sept. 1864. — Six.
Ic. FLora Danica t. 469, f. 2: Hozusx. Ot. 2, t. 29;
Nezxs Syst. f 250; ScHagrr. t. 395.
82.Th. ferruginea P. (teste FRies). — Sur des troncs, à
Naaldwik; Oct. 1864. — Van DER TRAPPEN.
STEREUM.
83.St. spadiceum Pr. (teste Fries). — Sur des troncs de
Chênes, à Utrecht; Oct. 1863. — HaARTSEN.
Ic. FLor. Dan. t. 1619, f. 1; Bu. t. 483, f. 5; Sow. t. 28.
84. St. sanguinolentum À. S. (teste FRies). — Sur les ra-
meaux de Sapin dont étaient tressées des corbeilles à Orchi-
ARCHIVES NÉERLANDAIS, T. I. 3
34 C. A. J. A. OUDEMANS. MATERIAUX POUR LA
dées, dans les serres chaudes du jardin botanique d'Amsterdam ;
Oct. 1863. — Oupemans.
IC. GrReviet.-22p:
CORTICIUM.
85.C. lividum P. — Sur de vieux troncs, à Naaldwijk; Oct.
1864. — VAN DER TRAPPEN.
86.C. comedens Fr. — Sur des troncs, à Naaldwÿk; Nov.
1869. — VAN DER TRAPPEN.
87.C. Sambuci P. (teste FRies). — Sur des troncs morts de
Sureau, à Naaldwïjk, Rotterdam, Amsterdam; Août 1865. —
OuDEMans et VAN DER TRAPPEN.
Ic. Grev. t. 242: Lrererr. t. 607, f. 2:
CYPHELLA.
88. C. laeta Fr. — Sur des tiges mortes de plantes herbacées,
à Naaldwik; Oct. 1865. — Van DER TRAPPEN.
Trib. V. CLAVARIEIL.
CLAVARIA.
89. CI. delicata Fr. (teste Krres). — Sur des baguettes ser-
vant de tuteurs à des plantes du Cap, au niveau de Ia
terre, dans la serre des végétaux du Cap au jardin bota-
nique d'Amsterdam; Avril 1866. — OupeMans.
90. CI. rufescens Schaeff. (teste FRies). — Dans des bois de
Hêtres, entre les feuilles tombées, à Baarn; Juill. 1862. —
OuDnEMaNs.
Ic. Soxazrr. t. 288.
91.CI. crispula Fr. (teste Fries.) — Sur des souches en dé-
composition, dans le bois de Driebergen; Oct. 1863. — Six.
lc. Buzz. 1.-358, fab; F8. Dan.ot:12272, fe
Fe
FLORE MYCOLOGIQUE DE LA NÉERLANDE. 39
92.CIL. falcata P. (teste Friss). — Sur la terre de pots de
fleurs, dans la serre des plantes du Cap, au jardin bota-
nique d'Amsterdam; Avril 1866. — Ounemans.
IC Pens::Commt04, #63.
93. CI. fuscata Oudemans (Nova species, teste FRies). — Sur
la terre d’une caisse contenant un grand pied de Philoden-
dron bipinnatifidum, dans la serre chaude du jardin bota-
nique d'Amsterdam; 23 Nov. 1861. — Ounemans.
Clavaria clavis basis discretis (ex ordine itaque Holocory-
nearum), prorsus simplicibus, strictis, 4 — 7 centim. altis,
colore alhido versus apicem on fuscum vergente, a basi ad
apicem continuo incrassatis, apice obtusis, basi hyalinis,
farctis, compressione facile in fibras solvendis; nonnumquam
longitudinaliter suleatis, glabris. Apex clavularum secundum
aetatem profundius tinctus, in adultis pulchre fuscus. — (Fig. 1.)
Recedit à C{. canaliculata clavulis non fistulosis; à CL.
falcata clavulis apice fuscescentibus strictis; ab aliis colore,
integritate, glabritie, laevitate.
Ordo IL. GASTEROMYCETES.
Trib. I. HYPOGEI.
HYDNANGIUM.
94. H. carneum Kltz. (teste Fries). — Sur la terre de bruyère
humide de pots à arbustes, dans la serre des végétaux du
Cap, au jardin botanique d'Amsterdam; Oct. 1864, 69. —
OunEemans.
Ic. Tu. Fungi hypogaei, t. 21, f. 3, Bar. $. t. 27.
H. caseoso-molle, primitus globosum, e terrâ erumpens,
clausum, mycelio floccoso albo obductum, mox varie ruptum,
rimosum, carneum. Textura intus subtilissime marmorata,
plicosa. Basidia obovato-oblonga sterigmatibus 2 satis longis.
Sporae echinatae. — Species nobilissima, ad Berolinum antea
3%
36 C. A. J. A. OUDEMANS. MATÉRIAUX POUR LA
tantum lecta, postea in ollis tepidarïi Horti Upsaliensis quo-
tannis observata (Fries Oefvers of K. Vet. Akad. Fürh.,
1861, N°. 1, p. 34), nunc etiam apud nos in tepidario
lecta. In Britannia hucusque non observata (BerkeLey Outl.) —
Exempla nostra maxima cent. 4,in diametro metiebant.
Trib. IT. TRICHOGASTERES.
GEASTER.
95.G. coliformis P. — Près de Katwijk binnen, dans le
sable; Déc. 1865 — H. ne VRies.
Ie. Sow.:t:.815.
La découverte de ce Champignon doit être regardée comme
des plus intéressantes, notre pays étant la première partie
du continent de l’Europe où on l'ait rencontré. Jusqu'à ce
jour, les comtés de Norfolk et de Suffolk en Angleterre
paraissaient être les seules localités habitées par le G.coh/formis,
car il n’en est fait aucune mention ni dans la Kryptoga-
men-Flora de Mr. RaBennorsT, ni dans la Summa vegetabi-
lium de Mr. Frres. — Bucciarp ne le figure pas non plus.
Ordo II. CONIOMYCETES.
Trib. I. SPHAERONEMEI.
CONIOTHYRIUM. +
96.C. Pini Cda. — Sur la face inférieure de ‘feuilles d’Ahes
peclinala, à Naaldwiÿk; Nov. 1864. — Van Der TRAPPEN.
Ic. Corpa Icones t. 8, f. 105; Bar. t. 16.
Perithecia globosa, infra epidermidem nascentia, denique
pr'orumpentia apiceque epidermidis frustulà albicante diu
tecta, atra, lucida, absque ostiolo. Paries membranacea fa- .
FLORE MYCOLOGIQUE DE LA NÉERLANDE. 31
cillime rumpens et a folio solubilis. Sporae liberae, deco-
lorae, hyalinae, ovatae vel ovato-ellipticae nonnumquam
ellipticae, nucleolis 2 terminalibus.
PHOMA.
97. P. phyllostictoides Desm. — Sur les gousses dessé-
chées du Colutea arborescens, à Naaldwïÿk; Sept. 1865. —
VAN DER TRAPPEN. |
98. P. Phaseoli Desm. — Sur des tiges sèches de Phaseolus
vulgaris, à Naaldwÿk; Dec. 1865. — Van per TRAPPEN.
99. P. rameale Desm.— Sur des rameaux tombés, à Naald-
wik; Dec. 1865. — Van DER TRAPPEN.
PHYLLOSTICTA.
100. P. Campanulae Wesf. (teste Westenporr). — Sur les
feuilles d’un Campanula Medium , à Naaldwïik ; Oct. 1865. —
VAN DER TRAPPEN.
CRYPTOSPORIUM.
101. C. Neesii Cda. — Sur des rameaux tombés de Bouleau,
à Naaldwïijk; Nov. 1864. — Van DER TRAPPEN.
IcASounm He 9 ut Dt: Conpa Icones: ft 12,1 95:
Barr. t. [0.
DIPLODITA.
102. D. Fraxini Fr. — Sur des rameaux tombés de Fraxinus
excelsior, dans le jardin botanique d'Amsterdam; Nov.
1865. — OupEMANs.
HENDERSONIA.
103. H. vagans Awd. — Sur des branches mortes de Rosier,
à Naaldwÿk; Oct. 1865. — Van DER TRAPPEN.
DEPAZEA.
104. D. areolata Fuckel (Fungi Rhenani N°. 436). — Sur les
feuilles du ARubus vulgaris, à Naarden; Oct. 1865. —
OuDEMANSs.
38 C. A. J. À. OUDEMANS. MATERIAUX POUR LA
SEPTORIA.
105. $. Spinaciae West. (teste Wesrenporp). — Sur les feuilles
de Spinacia oleracea, à Naaldwïijk; 1865. — VAN DER
TRAPPEN.
RABENHORSTIA.
106. R. Tiliae Fr.— Sur des branches mortes de Tilleul, dans
un jardin d’Amsterdams Juin 1865. — Ounemans.
Trib. II. MELANCONIEI.
STEGONOSPORIUM.
107. S. cellulosum Cda. — Sur des troncs morts de Tilleul,
dans le jardin botanique d'Amsterdam; Déc. 1865. —
OuDE MANS.
Ice. Microsc. Journ. IV, t. 11, f. 10 — 25.
CORYNEUM.
108. C. Kunzei Cda. — Sur des branches mortes d’A/nus glu-
hnosa, à Naaldwÿk; Nov. 1864. — Van DER TRAPPEN.
Ic. Corna Icones t. 10, f. 131.
—————————
Trib. III. PUCCINIAEIT.
PHRAGMIDIUM.
109. P. effusum Fuckel (Fungi Rhenani N°. 316). — Sur des
feuilles de Rubus Idaeus, à Leyde; 1845. — Oupemans.
PUCCINIA.
110. P. coronata da. — Sur des feuilles de Triticum repens ;
à Naaldwïÿk; Sept. 1864. — Van DER TRAPPEN.
FLORE MYCOLOGIQUE DE LA NEERLANDE. 39
.
Je Ann /Seamal (SAT VER (1,7 1:28: pr: Bary
Brandpilze t. 4, f. 2.
.111. P. variabilis Grev. — Sur des feuilles de Taraxacum offi-
cinale à Naaldwiÿk; Sept. 1864. — Van Der TRAPPEN.
IC, Grey. Scott. t115;:, CorpA Icones t..5 , f. 64:
112. P. glomerata Grev. — Sur des feuilles de Senecio aqua-
hica, près d'Amsterdam; Août 1864. — Oupemaxs.
TRICHOBASIS.
113. T. Cichoracearum Lév. — Sur les feuilles de différentes
espèces de Senecio, Amsterdam; Août 1864. — Ounemans.
Ice. Uncer Exanth. t. 7, f. 40.
CYSTOPUS.
114. C. cubicus Lév.— Sur les feuilles de Tragopogon praten-
sis, Scorzonera hispanica et Sonchus arvensis. Amsterdam ;
Août 1863. — OupEMans.
le Ann Sc nat Hé00- XIE 15,0 1015;
115. C. spinulosus de Bary. — Sur les feuilles de Carduus
crispus. Amsterdam; Août 1863. — Ounemans.
116. C. Lepigoni de Bary. — Sur les feuilles de Lepigonum
marginatum. Amsterdam; Juill. 1866. — Oupemans.
USTILAGO.
117. U. typhoides B. Br. — Sur des tiges de Phragmites com-
mums. Amsterdam; 1864. — Ounemans.
Trib. IV. AECIDIACEIT.
CERATITIUM.
118. C. Mali Fuckel (Fung. Rhen. N°. 1545). — Sur des feuil-
les de Pommier. Naaldwijk; 1864. — Van DER TRAPPEN.
119. C. cornutum Æbh. — Sur des feuilles de Sorbus aucupa-
ria. Beek près de Nymègue; 1854. — Ounemans.
40
120
121
122
123
124
125
C. A. J. À. OUDEMANS. MATÉRIAUX POUR LA
Ordo. IV. HYPHOMYCETES.
Trib. I. ISARIACEIT.
ISARIA.
. L truncata P. — Sur la terre dans les bois, à Naald-
wWik; 1864. — VAN DER TRAPPEN.
ISARIOPSIS.
. L pusilla Fres. — Sur des feuilles de Cerastium triviale.
(Fucxez, Fungi Rhen. N°. 171). Naaldwÿk; 25 Juin
1865. — VAN DER TRAPPEN.
Ic. Fres. t. 11, f. 18 —28.
GRAPHIUM.
. G. penicilloides Cda. — Sur du bois en pourriture, à
Naaldwiÿk; 1865. — VAN DER TRAPPEN.
Trib. II. STILBACET.
FUSARIUM.
. F. tremelloides Grev. — Sur des tiges mortes d'Ortie,
à Leyde; Sept. 1843. — Ounemans.
IC. GREv. Scott. C'ACPENELL A OO I PMESX
. F. violaceum Fuckel (Fungi Rhen. N°. 209). — Sur des
pommes de terre en pourriture, à Naaldwik. — Van
DER TRAPPEN.
Trib. III. DEMATIEL.
PERICONIA.
. P. bulbipes Cda. — Sur les gaines desséchées des feuil-
les de Grammatophyllum speciosum, dans la serre chaude
du jardin botanique d'Amsterdam; 1864. — Ounemans.
Ic. Corpa Icones t. V, f. 255.
FLORE MYCOLOGIQUE DE LA NEERLANDE. 41
SEPTOSPORIUM.
126. $. instipitatum Preuss. (in Sruru Band VI, t. 12). — Sur
les valves desséchées des fruits de Phaseolus.
Ice. Srurm Band VI, t. 12.
SPORODUM.
127. S. Solani Oudemans. — Sur des tiges mortes de Pomme
de terre. Naaldwijk; 22 Oct. 1865. — Van DER TRAPPEN.
Hyphae steriles nullae; fertiles erectae, rigidae, articu-
latae (articulis inferioribus paullo incrassatis), fuligineae,
sursum ramosae, ramis inferioribus dilutius coloratis, su-
premis decoloribus hyalinis. Sporae ad ramulos ultimos
ita affixae ut catenas simplices efficiant, prorsus decolorae,
hyalinae, contimuae, lanceolatae.
Hypharum artic. medii ;}, mill. lati. Sporae :!, mill.
longae, ,4 mill. latae. (Fig. 2).
Trib. IV. MUCEDINES.
PERONOSPORA.
128. P. infestans Casp. — Sur des fanes de Pomme de terre.
Amsterdam; Août 1865. — Oupemaxs.
Ic. Berk. Outl. t. 1, f. 7.
129. P. macrospora Casp. (— P. mvea UNGer). — Sur des
- feuilles de Foeniculum vulgare. Naaldwiïjk; 23 Sept. 1865.—
VAN DER TRAPPEN.
130. P. Viciae Casp. — Sur des feuilles de Pisum sativum.
Naaldwik; Sept. 1865. — Van ner TRAPPEN.
OIDIUM.
151. O. Leucoconium Desmaz. — Sur des tiges et des feuil-
les fanées de Senecio vulgaris. Amsterdam, Oct. 1865. —
OuDEMANSs.
42 C. A. J. A. OUDEMANS. MATERIAUX POUR LA
Ic. Srurm Band VI, t. 34.
132. O. Tuckeri Lév. — Sur les feuilles de la Vigne. Amster-
dam; Juill. 1864. — Oupemans.
MONILIA.
133. M. cinerea Bon. (Handb. p. 76.) — Sur des poires et
des pêches en pourriture. Rotterdam; Août 1865. —
OunEmANs.
Ic. Box. Handb. f. 78.
Nous pensons que le Momilia cinerea n’est qu’une forme
transitoire de l'Oidium fructigenum. Des pêches couvertes
de Monilia cinerea ne montrèrent plus, après que nous
les eûmes conservées pendant une couple de jours sous
une cloche de verre, que des amas de Oidium fruchgenum.
154 (?) M. penicillata Fr. — Sur une courroie jetée au rebut.
Naaldwiÿk; Août 1863. — Van DER TRAPPEN.
Ic. Grev. Scott. t. 32; Srurm Band IIT, #&. 6.
Flocci steriles repentes, ramosi, continui, valde teneri,
hyalini, decolores, ramis acutis. Flocci fertiles erecti,
parce septati, simplicissimi, decolores, hyalini, apice glo-
bose intumescentes. Sporae subglobosae, parvae, dilute
griseae, hyalinae, catenas plurimas longissimas, erectas,
ad + altitudinem globuli terminalis insertas efformantes.
Color totius fungi gregarie crescentis griseus. Flocci fer-
tiles discreti. Articulos intumescentes non vidi.
DACTYLIUM.
135. D. mycophilum Oudemans. Sur les lamelles d’un Agari-
cus carptus en putréfaction. Amsterdam ; 1 Oct. 1865. —
Ounemans. (Fig. 3.)
Differt à D. dendroidi (Fig. 4) ramulis sporiferis magis
vertictllatim dispositis, strictioribus (non adscendentibus),
subulatis; sporis angustioribus , ad formam obovato-oblon
gam aggredientibus.
Sporae in ramulorum apicibus solitariae vel binae,
FLORE MYCOLOGIQUE DE LA NÉERLANDE. 43
nonnumquam ternae, 1 — septatae, -'; millim. longae,
-!5 millim. latae. Rami vulgo ternatim verticillati.
, Shane gpl dc
Sporas in Ÿ. dendroidi vidi longas 55 mill., latas —5 mil.
FUSIDIUM.
136. F. clandestinum Cda. — Sur des pommes pourries.
Naaldwïÿk; Oct. 1865. — Van DER TRAPPEN.
Ic. Corpa Icones, t. 8, f. 4; Payer, Bot. erypt. f. 257.
137. F. pyrinum Cda. — Sur des feuilles de Poirier. Amster-
dam; Oct. 1865. — Oupemanxs.
Ic. Cora Icones, t. 1, f. 47.
TRICHOSPORIUM.
138. T. densum Fr. (Summa Veget. Sc. p. 493). — Sur des
139.
140
141.
tessons de poterie jetés au rebut. Naaldwik; 21 Oct.
1865. — Van DER TRAPPEN.
Ic. Srurm Band IV, t. 52 (sub nomine Botrytis densa) ;
Fig. nostra 5.
GONATOBOTRYS.
G. simplex da. — Sur des tiges mortes d’Asparagus
officinalis. Naaldwijk:; 20 Oct. 1865. — Van DER TRAPPEN.
Ic. Corp4a Prachtflora t. 5; Bonornen Handb. t. 7, f. 153;
Payer Bot. crypt. f. 479.
BOTRYOSPORIUM.
. B. diffusum Cda. (Stachylidium diffusum Fr.) — Sur des
tiges d'Ortie en putréfaction. Naaldwijk; 28 Sept. 1865. —
VAN DER TRAPPEN.
Ic. Corpa Prachtflora t. 19; Grev. Scott. t. 126, f. 2;
BonorDen Handb. t. 7, f. 158; Sruru Band III, t. 5.
MONOSPORIU M.
M. flavum Bon. (Handb. p. 96; Trichosporium flavicans
FR. ?) — Sur des rameaux secs de Convolvulus arvensis.
Naaldwÿk; Nov. 1865. — Van Der TRAPPEN.
Ic. Boxorpen Handb. t. 5, f£ 107. Fig. nostra 6.
44 C. A. J. À. OUDEMANS. MATERIAUX POUR LA
PHYMATOTRICHUM.
142. P. pyramidale Bon. (Handb. p. 116). — Sur des fleurs
en putréfaction de Sfanhopea oculala, dans la serre chaude
du jardin botanique d'Amsterdam ; Oct. 1865. — Oupemans.
Ic. Bonorpen Handb. t. 8, f. 181.
Trib. V. SEPEDONIEL.
EPOCHNIUM.
145. E. monilioides ZLk. — Sur des concombres en pourri-
ture. Naaldwïÿk; Juin 1865. — Van DER TRAPPEN.
Ic. Nges Syst. f. 40.
Ordo V. ASCOMYCÊETES.
Trib. I HELVELLACEI.
PEZIZA.
144. P. abietina P. — Dans le bois de Epe; Oct. 1863. —
VAN DER SANDE LAcosTe.
Ie. Fror Dan. t 183 Ta Li Paven Bot 1er pt 025;
145. P. leporina Batsch. — Bois de Harlem; Sept. 1863. —
SCHRÜDER VAN DER KOLK.
Ic. SonArEE E 106: FLor./DAN: Et A071 12025 NE
DYSL LATE IOUMSE. O1 AN 00: :
146. P. onotica P. — Bois, à Driebergen; Oct. 1863. — Six.
Ic: Sow. L 19: Sun bandit, 06. LOS MRLOR MDN
DAMON
147. P- cupularis L.— Bois, à Overveen; Sept. 1863. Harr-
SEN. — Naaldwijk; Sept. 1865, van per TRAPPEN.
Ice. Vaizc. Bot. par. t. 11, f 1—3; Buzz. Ch., t. 396,
f. 3. (sub. nom. P. crenata); Pers. Obs. mye. t. 4. f. 6, 7.
148. P. purpurascens P. — Sur la terre, aux endroits om-
FLORE MYCOLOGIQUE DE LA NÉERLANDE. 45
bragés, à Naaldwïijk; Sept. 1865. — Van DER TRAPPEN.
Fe: Pers. Myc Dur ft. 10;
149. P. leucoloma Rebent. — Sur la terre de pots de fleurs
et de caisses d’arbustes, au jardin botanique d’Amster-
dam; Oct. 1865 et 1866. — Ounemans.
lc Neus Syst. 14208: Srur, Het 92 ,-t.2 7.
150. (?) P. amentacea Balb. (Fr. Syst. IIL, p. 126). — Sur des
débris végétaux, dans de petits bois d’aunes à Naaldwïik ;
Sept. 1865. — Van DER TRAPPEN.
Peziza solitaria vel subcaespitosa, Le duncalais quis-
quiliis inserta. Pedicellus brevior aut longior (vidi long.
1} centim.), superficie p.m. rugosus vel fibrillosus, flexuo-
sus, supra medium fibrillis mycelioideis tectus. Cupula
acetabuliformis, extus subrugosa vel fibrillosa, cum stipite
subolivacea vel flavo-virescens. Superficies interna cupulae
Hivida, subplana.
Exempla nostra subsimilia ïis quae sub N°. 1178 in
Herb. suo Fung. Rhen. deposuit FucxeL.
151. P. culmicola Desm. — Sur des tiges desséchées de Gra-
minées. Naaldwiÿk; Juin 1865. — Van per TRAPPEN.
HELOTIUM.
152. H. pallescens (P.) Fr. — Sur des rameaux tombés, à
Naaldwïijk; 1865. — Van DER TRAPPEN.
Ic. Sow. t. 151; Horru. Flora germ. III, t. 13, f. 5.
Trib. II SPHAERIACEI.
CORDICEPS.
153. C. purpurea Fr. — Sur du seigle ergoté qui avait été
conservé dans de la terre humide. Utrecht; 1863. —. Van
RIJN VAN ALKEMADE.
Ice. Tu. Ann. Sc. nat. 1853, XX ,t.1,2,ett.3, f. 1—20;
Küanx Krankh. t. 5, f. 1— 22; Fror. Dan. t. 1781, f. 1.
C. A. J. À. OUDEMANS. MATERIAUX POUR LA
NECTRIA.
154. N. Oudemansii West. (Bulletin de la Société royale de
Bot. de Belgique, V, N°. 1). — Sur des branches mortes
d’Urostigma Neumann Mi0., dans la serre des Palmiers
au jardin botanique d'Amsterdam.
TC ES MEN EE SD D EE NUE
Caespites subrotundi vel elongati, parvi, vulgo 2 millim.
in diametro metientes, saepe confluentes et secundum fibra-
rum decursum protracti. Perithecia 2 — 20, sibi approxi-
mata, /, millim. in diametro, pulchre aurantiaca, pulvere
subtilissimo albo basi praesertim tecta. Ostiolum papil-
liforme. ‘Thecae clavatae 8-sporae (sporis biseriatis)
DE TEt
200
ovali-oblonga, hyalina, 2—3 septata.
M. Coemaxs, à qui M. Wesrtenporp soumit les exem-
plaires de cette espèce, les regarda comme appartenant
mill. longae, membranâ vere invisibili. Sporidia
au MNectria citrino-auranhia Lacr.; mais M. WesrTenporp
les ayant comparés aux échantillons authentiques de La-
cRoIX, persista dans l’opinion qu'il s'agissait d’une espèce
non encore décrite.
SPHAERIA.
155. S. Rusci Wallr. — Sur des feuilles mortes de Ruscus
aculealus, dans le jardin botanique d'Amsterdam; Déc.
1864. — OunEeMmans.
156. S. idaea Rob. et Desmaz. — Sur des feuilles de ÆRubus
caesius; Naaldwiÿk, 1865. — Van DER TRAPPEN.
Trib. III. PERISPORIACEIT.
EUROTIUM.
157. E. coriorum Wallr. — Sur une courroie jetée au rebut.
Naaldwijk; Août 1865. — Van ner TRAPPEN.
FLORE MYCOLOGIQUE DE LA NÉERLANDE. 47
Ordo VI. PHYSOMYCETES.
Trib. L MUCORINTI.
ASCOPHORA.
158. À. nucum Cda. — Sur des noix écalées. Naaldwijk ; Juill.
1865. — Van DER TRAPPEN.
Ic. Corpa. Icon. t. 2, f. 25.
MUCOR.
159. M. phycomyces B. — Sur du rocou détrempé, qui
avait été conservé pendant longtemps dans un pot de
Cologne. Rotterdam; 1854. — Ounemanxs.
Ic. Kunze :Myc. Hefte IL,.t. 2, 19 (sub nomine Phy-
comyces nilens.) |
160. M. fusiger Lk. — Sur les lamelles en putréfaction de
l’Ag. (Mycena) purus. Amsterdam ; 2 Nov. 1863.— OupEMANs.
Mycelium byssinum. Hyphae fertiles continuae, simpli-
ces. Peridiola globosa, e hyalino nigra, pulcherrime-niten-
tes. Sporidia fusiformia - millim. longa, -1- mill. lata,
utrinque obtusata, tactu statim diffluentia. Columella glo-
bosa, persistens, -1 mill. in diametro.
An. Ascophora chalybea Dz. et M8.? Sed hyphae ferti-
tiles in nostris continuae |
161. M. stolonifer Fr. (testantibus H. Horrmaxx Giessensi
et Mr. E. FRies). — Sur des poires en putréfaction et
sur de la colle de farine en voie de dessiccation. Amster-
dam; Sept. 1865. — Ounemans.
Malgré la tentative du prof. H. Horrmanx (Icon.
anal. fung. p. 85) de rétablir l'autonomie du genre Æhi-
zopus de ExrENBEeRrG, et d'introduire de nouveau le Mucor
stolonifer dans la science sous le nom de Rhizopus nigri-
cans, nous appliquons à ce Champignon le nom de Mucor
48
C. A. J. A. OUDEMANS. MATERIAUX POUR LA
stolonifer, parce qu'un examen répété nous a convaincu
que la structure du sporange concorde ici tout à fait avec
celle des autres Mucors. Le Mucor stolonifer a bien dû-
ment une columelle,.et, comme dans les autres espèces,
ses spores sont renfermées dans l’espace compris entre la
columelle et une vésicule extérieure. Cette vésicule toute-
fois se dessèche promptement, et paraît se diviser alors
en écailles qui, au moindre contact avec l’eau, s'échap-
pent en même temps que les spores. Nous n'avons jamais
constaté le mode de rupture de la vésicule sporifère tel
que Mr. Horrmanx le décrit: l’état d’affaissement et de ren-
versement de cette vésicule, qu'on devrait trouver toujours
après que les spores se sont échappées, si les observations
de Mr. Horrmanx étaient exactes, manque au contraire très
souvent; on trouve alors, au lieu de la vésicule affaissée,
une vésicule parfaitement ronde (notre columelle). Nous
avons aussi constamment observé chez le Mucor stolom/fer
la collerette qui se voit toujours sous la columelle des
autres Mucors dès que les spores se sont disséminées. —
D'après cela, nous aurions cru nous être trompé dans notre
détermination si Mr. HorrMANx lui-même, ainsi que Mr. FRiEs,
ne nous avaient assuré du contraire, après avoir examiné
les échantillons de notre Hyphomycète que nous leur avions
communiqués.
Ic. Box. Handb. t. 10, f. 201; Horru. Icon. t. 20;
Eurens. Nova Acta Nat. Cur. X, t. 11.
162. M. clavatus Lk. — Sur des poires pourries. Rotterdam ;
Août 1865. — OupEMmaAns.
Ic. Bon. Handb. t. 10, f. 202.
HYDROPHORA.
163. H. fimetaria Fr.— Sur une terre engraissée. Naaldwÿk ;
Oct. 1866. — VAN DER TRAPPEN.
Ic. Box. Handb. t. 9, f. 190.
FLORE MYCOLOGIQUE DE LA NÉERLANDE. 49
SPORODINTA.
164. S. dichotoma Cda. — Sur les lamelles de l’Agaricus crus-
tuliniformis. Rotterdam; 8 Sept. 1865. — Ounemans.
Ie. Cora t. 6, f. 284.
Comme parmi les champignons que nous venons de faire
connaître, — au nombre desquels il s’en trouve 6 qui sont
décrits ici pour la première fois (Ag. subtilissimus Oun., Coprinus
Trappenii Oun., Daedalia Oudemansii Fr., Clavaria fuscata Oun.,
Sporodum Solani Our. et Dactylium mycophilum Oup)., — il y
en a une centaine qui appartiennent aux divisions des Hyméno-
mycètes et des Discomycètes, et comme en outre la liste des
champignons de ces deux ordres donnée, en 1858, dans le
Prodromus Florae Batavae, ne renferme pas les espèces décou-
vertes par M. HARTSEN, nous avons Cru quil ne serait pas déplacé
de faire suivre ici une énumération nouvelle des Hyménomycè-
tes et des Discomycètes de notre pays. Dans cette liste nous
n'avons pas cité les localités où croissent les diverses espè-
ces; nous nous sommes borné à renvoyer aux ouvrages où
chacune de ces espèces à été mentionnée pour la première fois.
Nous aurions bien pu étendre notre liste aux autres divisions de
la classe des champignons; mais une pareille extension nous à
paru peu justifiée en ce moment, en raison de la publication
toute récente du 4° fascicule du Tome IT du Prodromus Florae
Batavae, dans lequel tous les champignons inférieurs de la Néer-
lande, sauf les nouvelles espèces indiquées dans le présent tra-
vail, sont énumérés d’une manière complète, — pour autant,
bien entendu, qu'ils sont connus jusqu’à ce jour.
ARCHIVES NÉERLANDAISES, T. EI. +
LISTE GÉNÉRALE
DES
Hyménomycetes et des Discomycètes,
TROUVÉS JUSQU'A CE JOUR EN NÉERLANDE.
L HYMENOMTYCETES.
Trib. I. AGARICINI.
AGARICUS.
Amanita.
1. A. phalloïdes FRr.(Ep.4; Prodr.303; H.9.)
2."
ee)
A
30,
muscarius L. (Ep. 5; Prodr. 304; H. 9.)
pantherinus Dec. (Ep.5; H.9).
strobiliformis Virr. {Ep. 5 ; O. p. 18.)
strangulatus FR. (Ep. 6; O. 18).
Mappa Barscx. (Ep. 6; Pr. 304; H.9)
rubescens KR. (Ep. 7; Prodr. 304; H.9)
spissus FR. (Ep. 9; H.9.)
vaginatus Buzz. (Ep. 11; Prodr. 305.)
Lepiota.
procerus Scor. (Ep. 12; Pr. 305. H.9.)
rachodes Virr. (Ep. 13; O. 18.)
molybdites Meyer ; (Ep. 13; O.18.)
excoriatus SCHAEFF. (Ep. 13 ; Prodr.
| 30921079
mastoideus FR. (Ep. 14; ©. 18.)
Friesii Lascx (Ep. 14; Prodr. 305.)
acutesquamosus Wen. (Ep.14; H.9)
clypeolarius FR. (Ep.15; Prodr. 306.)
cristatus FR. (Ep. 15; Prodr. 306.)
naucinus FR. (Ep. 16; Prodr. 306.)
cepaestipes Sow.(Ep.17; Pr. 306; H. 9)
cepaestipes var. flava SCHN1TZL.(0.19)
amianthinus Scop.(Ep.18;Pr.306;E.9)
seminudus LAscH.(Ep. 18. Prodr.307)
Flammula A. S. (A. muricatus b. FR.
Syst. Myc. I, 245; Prodr. 307).
Armillaria.
robustus À. S. (Ep. 21; O. 19.)
melleus VAHL(E p.22; Prodr.308; H.9)
laqueatus FR. (Ep. 24; Prodr. 308.)
mucidus ScHRAD. (Ep.24; Prodr.308.)
Tricholoma.
F0 de L. (Ep. 26; Prodr. 309.)
fulvellus Fr. (Ep. 28; O. 20.)
31. A.albo-brunneus FR. (Ep. 29 ; O. 20.)
32.
ustalis FR. (Ep. 29; O. 21.)
rutilans ScHAEFF. (Ep. 30; Prodr.
| 309; H. 9.)
variegatus Scop. (Ep. 31; Prodr. 309.)
Columbetta Fr. (Ep. 32; Prodr. 309.)
imbricatus Fr. (Ep. 33 ; Prodr. 309.)
terreus ScHAgFr. (Ep. 34; Prodr. 309.)
argyraceus Buzz. (Ep. 35; O. 21.)
luteo-virens A. S. (Ep. 35 ; O.19.)
saponaceus FR. (Ep. 35 ; Prodr. 310.)
atrocinereus P. (Ep. 37: Prodr. 310.)
sudus Fr. (Ep. 38; Prodr. 310.)
sulfureus Buzz. (Ep. 40 ; Prodr. 311.)
patulus Buxs. (Ep. 47; Prodr. 311.)
albus FR. (Ep. 47 ; Prodr. 311.)
personatus FR. (Ep. 48 ; Prodr. 311.)
nudus Buzz. (Ep. 48 ; Prodr. 311.)
grammopodius Buzz. (Ep. 50; Pr.312.)
melaleucus P. (Ep. 51 ; O. 21.)
brevipes P. (Ep. 51; Prodr. 312.)
humilis Fr. (Ep. 52; Prodr. 312.)
glauco-nitens Batscx(Ep.54;Pr.313)
Clitocybe.
nebularis Barscx. (Ep. 55; Prodr.
313; EH. 9)
clavipes P. (Ep. 56; Prodr. 313.)
tyrianthinus FR. (Ep. 58; O. 21.)
odorus Buzz.(Ep. 59; Prodr.313;H.9)
cerussatus FR. (Ep. 61; Prodr. 313.)
phyllophilus FR. (Ep.62; Prodr. 314.)
candicans P. (Ep. 63; Prod. 314.)
dealbatus Sow. (Ep. 63; H. 9.)
opacus Wirx. (Ep. 67 ; Prodr. 314.)
maximus FL. Werr.(Ep.67; Pr. 314.)
iofundibuliformis Scxaerr. (Ep. 68;
Prodr. 314)
FLORE MYCOLOGIQUE
64. À. gilvus P. (Ep. 70; Prodr. 314.)
65.
66.
67.
[/4
S_S
flaccidus Sow. (Ep. 71 ; Prodr. 315.)
Catinus FR. (Ep. 72; O. 22.)
cyathiformis Buzz. (Ep. 73; Prodr.
SloB PEL. 10€)
obbatus FR. (Ep.74; Prodr. 315.)
suaveolens Scxum. (Ep. 76; Prodr.
SDS CEE TU)
fragrans Sow. (Ep. 78 ; Prodr. 315.)
laccatus Scor.(Ep.795; Pr.316; H.10)
tortilis Bozr. (Ep. 805 ; Prodr. 316.)
Collybia.
radicatus FR. (Ep. 81; O. 22.)
longipes Buzz. (Ep. 81 ; Prodr. 317.)
fusipes Buzz. (Ep. 83 ; Prodr. 317.)
maculatus À. S. (Ep. 84; O. 22.)
butyraceus Buzz. (Ep. 84; 0.922.)
velutipes Curt. (Ep. 86; Prodr.
SPEED)
.”. trochilus Lasor. (Ep.87; Pr. 318.)
caulicinalis BULL. (A. stipitarius
Ep. 87; Prodr. 318.)
cirrhatus Scaum. (Ep. 89; Pr. 318.)
collinus Scor. (Ep. 90; O. 23.)
dryophilus Buzz. (Ep. 92; Pr. 319.)
Michelianus Fr. (Ep. 94; Pr. 319.)
muscigenus SCHUM. (E. 94; Pr. 319.)
ludius P. (Ep. 94; Prodr. 319.)
Mycena.
pelianthinus FR. (Ep. 99; Pr. 320.)
balaninus BErk. (Ep. 99 ; Pr. 320.)
rubromarginatus Fr. (Ep. 101;
Prodr. 320.)
purus P. (Ep. 102; Prodr. 321; H.10)
chloranthus FR. (Ep.1092; Prodr.321)
flavo-albus FR. (Ep. 103; Prodr. 321)
lacteus P. (Ep. 103; Prodr. 321.)
Benzonti FR. (Ep. 104; O. 23.)
excisus LASCH (Ep. 105 ; Prodr. 322.)
rugosus Burz.(Ep.106;Pr.322;H 10.)
galericulatus Scob.(Ep. 106; Pr. 322)
polygrammus Buzz. (Ep.107 ; Prodr.
399: IL. 10.)
parabolicus À. S. (Ep. 107 ; Pr. 322.)
dissiliens FR. (Ep. 108 ; Prodr. 323.)
leptocephalus P. (Ep. 109; Pr. 323.)
alcalinus FR. (Ep.109; Pr. 323;H.10)
plicosüs FR. (Ep. 110; O. 23.)
vitreus À, $. (Ep. 111; O. 23.)
filopes Buzz. (Ep. 119; Prodr. 323.)
debilis Buzz. (Ep. 112; Prodr. 323.)
vitilis Buzz. (Ep. 113; Prodr. 224.)
Acicula ScHagrr. (Ep. 114; Pr. 324.)
haematopus P.(Ep. 114; Prodr. 324.)
DE LA NÉERLANDE. 51
110. A.sanguinolentus A.$. (Ep. 115; O. 23)
111. galopus ScHRap. (Ep. 115 ; Pr. 324.)
112. epipterygius Scor. (Ep.116 ; Prodr.
3253 0E 10)
113.» clavicularis FR. (Ep. 116; Pr. 325.)
114. » Stylobates P. (Ep. 117; Prodr. 325.)
115. clavularis Barscx (Ep. 117; Pr.325)
116. subtilissimus ©. (0. 24.)
117." tenerrimus BErx. (O0. 23.)
118. echinipes LascH. (Ep. 117; Pr.325.)
119. corticola Scaum. (Ep. 118; Prodr.
320: H. 10:)
120. » hiemalis Oss. (Ep. 119; Prodr.326.)
Omphalia.
121. pyxidatus Buzz. (Ep. 122; Pr. 326.)
122. > hepaticus BaTtscx (Ep. 122; Pr. 326.)
123. » rusticus P. (Ep. 124; O. 24.)
124. » umbelliferus L.(Ep. 124; Prodr. 326.)
195. » stellatus FR. (Ep. 195 ; Prodr. 327.)
126. » setipes Fr. (Ep. 127; Prodr. 327.)
127." Kibula Buzz. (Ep. 127; Prodr. 327.)
Pleurotus.
128. » corticatus FR. (Ep. 129; Prodr. 327.)
129. dryinus P. (Ep. 129; Prodr. 327.)
130. ulmariusBuzs.(Ep.130;Pr.327;H.10)
131.7 palmatus Buzz. (A. subpalmatus FR.
Ep. 131; Prodr. 328.)
132. fimbriatus Bocr. (Ep. 131 ; Pr.328.)
133.» Erynguü Dec. (Ep. 132; O. 24)
134. » ostreatus J'aca. (Ep. 133 ; Pr. 328.)
135. salignus P. (Ep. 133; Pr.329; H.10)
136 » acerinus FR. (Ep. 134; Prodr. 329.)
137.7 tremulus ScHAgrr. (Ep. 135; Pr.329.)
138. » septicus Fr.(Ep.136; Pr.329; H.10.)
139. » atrocoeruleus FR. (Ep. 137 ; O. 25.)
140. applicatus Batscx (Ep.137; Pr. 329.)
141.7 perpusillus FR. (Ep. 138; Pr. 329.)
Volvaria.
142. » volvaceus Buzz. (Ep. 138; Prodr.
d 330; H. 10.)
143. » parvulus Werxm.(Ep. 139; Pr. 330.)
a. pusillus (Âg. pusillus Fr. S. M.
PA 20 AO MOHE)
b. major (Ag. plumulosus Lascx. ;
O. 25.)
144, » speciosus Fr.(Ep. 139; Pr.330; H.10)
Pluteus.
145. cervinus ScHAEFr. (Ep.140; Pr. 330.)
Entoloma.
146.» sinuatus FR. (Ep. 143; O. 95.)
147.» prunuloides Fr. (Ep. 143 ; O. 25.)
D2
C. A. J. À. OUDEMANS. MATERIAUX POUR LA
148. À. Placenta Barsox. (Ep. 144; Pr.331.)
149.
150.
LEE!
152.
153.
154.
155;
156.
157.
158.
159.
160.
161.
162.
163.
164.
165.
166.
ko re
168.
169:
170.
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172;
175.
174.
175.
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178.
179.
180.
181.
182.
183.
184.
[/4
!
à
S
à
sericellus KR. (Ep. 146 ; Prodr. 331.)
clypeatus L. (Ep.146; Pr. 331; H. 10)
rhodopolius FR. (Ep. 147; Prodr.
SOLE MO)
Clitopilus.
Orcella Fr. (Ep. 149; H. 10.)
Leptonia.
anatinus Lascx (Ep. 152; O. 26.)
Nolanea.
pascuus P. (Ep. 155; Prodr. 332.)
Pholiota.
togularis Buzz. (Ep. 161 ; Pr. 332.)
praecox, P: (Ep. 162: Prodr. 332)
aurivellus BarscH. (p.165; Pr.332.)
squarrosus Muzz. (Ep. 165; Prodr.
32960 0)
spectabilis FR.(Ep.166;Pr.333;H.10)
adiposus FR. (Ep. 166; H. 10.)
lucifer Lascx (Ep. 167: O: 26)
tuberculosus FR. (Ep. 167; Pr. 333.)
mutabilis Scraerr. (Ep. 169; Prodr.
SR aalit LU)
marginatus BaTscH(Ep.169; Pr.334.)
unicolor Vaux. (Ep. 170; Pr. 334.)
pumilus FR. (Ep. 170; H. 10.)
Mycenoides FR. (Ep. 170 ; Pr. 334)
Hebeloma.
lanuginosus FR. (Ep. 171 ; Pr. 335.)
lacerus Fr. (Ep. 173 ; Prodr. 335.)
deglubens FR. (Ep. 173 ; O. 26.)
carptus FR. (Ep. 173; O. 26)
fastigiatus ScHAgrr.(Ep.174;Pr.335)
rimosus Buzz (Ep.174;Pr.335;H.10)
geophyllus Sow. (Ep. 176; Pr. 335.)
scabellus FR. (Ep. 177; O. 26.)
fastibilis P.(Ep.178; Pr.335; H.10.)
mussivus FR. (Ep. 178; Prodr. 336.)
firmus P. (FR. Summa. Ves. Se. 290 ;
À. clavus Fr. Ep. 179 ; Pr. 336.)
crustuliniformis Burzz. (Ep. 180;
Prodrt83614E4 410)
capniocephalus Burz.(Ep.189; O. 26)
Flammula.
strigiceps FR. (Ep. 183; O. 27.)
helomorphus Fr. (Ep. 184; O. 27.)
gummosus Lascx (Ep. 185 ; O. 27.)
penetrans FR. (Ep. 189; O. 27.)
Naucoria.
185. A. melinoides Buzr. (Ep. 195; O. 27.)
186.
ie
188.
189,
190.
SN
102:
193.
194.
195:
196.
109:
198.
no
200.
201.
202.
205.
204.
205.
206.
207.
208.
209.
210.
211.
212;
213.
214.
S &
>
1
>
[/4
[/4
pediades FR. (Ep. 197 ; O. 27)
semiorbicularis Buzz. (Ep. 197;
Prodrs où 1e
scorpioides FR. (Ep. 199 ; H. 10.)
furfuraceus P.(Ep.200; Pr.337; H.10)
Galera.
tener ScHAErF. (Ep. 204; Prodr.337.)
siligeneus Fr. (Ep. 205; O. 28.)
Hypnorum Barscx (Ep.207; Pr.337.)
Bryorum P. (Ep. 207 ; Prodr. 337.)
Sphagnorum P. (Ep. 207 ; H. 10.)
muiophilus Lascx (Ep. 207; Pr.337.)
pellucidus Buzz. (Ep. 208; Pr. 337.)
Crepidotus.
mollis Scxagrr. (Ep. 210 ; ©. 28)
haustellaris FR. (Ep. 211 ; Pr. 338.)
variabilis P. (Ep. 211 ; Prodr. 338.)
depluens Bartsor. (Ep. 212; Pr. 338.)
Psalliota.
campestris L. (Ep. 213; Prodr.
33860 EE)
a. praticola (ViTr.)
b. vaporarius (KRB«H.)
«. silvicola (VITr.)
d. candicans (v. p. Bosc.)
villaticus Vrtr. (Ep. 213; H, 11.)
arvensis SCHAEFF.(Ep. 213; Pr. 339.)
silvaticus ScHAErF.(Ep. 214; 0.28.)
Stropharia.
aeruginosns Curr. (Ep. 218 ; Prodr.
330 ME AIM
Leveilleanus Dz. et M3. (Tidschr.
voor nat. Gesch. en Phys. XIT,
271, T. V; Novae fungorum spe-
cies, Lugd. Batav. 1846, c. icone ;
Prodr. 340.)
melaspermus Buzz. (Ep.219; Pr.340.)
squamosus P. (Ep. 219; Prodr. 340.)
merdarius FR. (Ep. 220; Prodr.340.)
stercorarius FR. (Ep. 220 ; Pr. 340.)
semiglobatus Barscn (Ep. 220;
Prodr. 340.)
Hypholoma.
sublateritius ScHagrr. (Ep. 221;
Prodr. 341 ; H. 11.)
elaeodes FR. (Ep. 222 ; Prodr. 341.)
fascicularis Hups. (Ep. 222 ; Prodr.
84l0 H: MM)
215. (P) A. Storea FR. (Ep. 223; H.1:.)
216
FLORE MYCOLOGIQUE DE LA NÉERLANDE.
. À. lacrymabundus Fr.(Ep.223; Pr. 342)
D3
232. À.oyroflexus PAuL. (Ep.232 ; Pr. 344.)
217.» velutinus P.(Ep. 223; Pr.342; H.11) | 233. 7 obtusatus FR. (Ep. 232 ; Prodr. 344.)
218.» Candollianus ER. (Ep. 224; Pr. 342.)| 234. fibrillosus P. (Ep. 233 ; Prodr. 344.)
219. » appendiculatus Buzz.(Ep.224; 0.28.) | 235.» gossypinus BuLc. (Ep. 234; Pr. 344.)
290. » hydrophilus Buzz. (Ep. 225; Pr. 342.)
Panaeolus.
Psiloc y be. 236. » separatus L. (Ep. 234 ; Prodr. 344.)
221.» spadiceus Scaagrr. (Ep. 225; EH. 11.)| 237. fimiputris Buzz. (Ep. 235 ; Prodr.
292, » hygrophitus Fr. (Ep. 226; H 11.) 345:0EL. 1.)
293. » polycephalus Pauz. (Ep. 226; H.11.)| 238. campanulatus L. (Ep. 236; Prodr.
294, » foenisecii P. (Ep. 227; O. 28.) 345; H. 11.)
295.» udus P. (Ep. 228; Prodr. 343.) 239. » papilionaceus Buzz.(Ep.236; Pr.345)
226. » coprophilus Buzz. (Ep. 229; Pr. 343 )| 240. 7 acuminatus FR.(Ep. 237; Prodr. 345)
227. » bullaceus Buzs. (Ep. 229; Prodr. | 241. fimicola Fr. (Ep. 237 ; Prodr. 345.)
SAME. 10) à
298. » atrorufus ScHAgrr.(Ep. 230; Pr. 343) Psathyrella.
229. » callosus Fr. (Ep. 230 ; O. 28.) 249. » subatratus BaTscx (Ep. 238 ; O. 28.)
243. » gracilis Fr. (Ep. 238 ; H. 11.)
Psathyra. 244. » atomatus FR. (Ep. 239 ; Prodr. 345.)
230. » conopilus Fr. (Ep. 231; Prodr. 343.) | 245. » disseminatus P. (Ep. 240; Prodr.
231.» corrugis P. (Ep. 231 ; Prodr. 343.) 346 ; H. 11.)
COPRINUS.
1. C.comatus F1, Dax.(E.242; P.346; H.11) | 11. C. micaceus Fe. (Ep. 247; Pr. 348; H11)
2. r ovatus ScHAErr.(Ep.242;Pr.346;IL.11)
9.
Où
6.
de
8.
DE
0
» atramentarius Buzz. (Ep. 243 ; Prodr.
SUPNER. LIN)
. » Soboliferus Horrm. (Ep. 243; Pr. 347.)
. fuscescens SCHAEBFE. (Ep. 244 ; Prodr.
DÉS LP) DIE
r exstinctorius PAUL (E p.245; Prodr.347) | 18.
» fimetarius L. (Ep. 245; Prodr. 347.)| 19.
» tomeutosus Buzz. (Ep. 246; Pr. 348.)
» niveus P. (Ep. 246; Prodr. 348.)
10 (?) C. tergiversans FR. (Ep. 247; EL 11.)
12:
13:
14.
15.
16.
» truncorum SCHAEFF.(Ep. 248; Pr. 348)
» deliquescens FR. (Ep. 249; Prodr. 348.)
» Digitalis Batscx (Ep. 249 ; O. 29.)
» Trappenii Ouwp. (O0. 29.)
» lagopus FR. (Ep. 250 ; Prodr. 349.)
r radatus Bozr. (Ëp. 251 ; Prodr. 349.)
stercoreus Scop. (Ep. 251; Prodr. 349.)
» ephemerus FR. (Ep. 252; Prodr. 349.)
sociatus ScaUM. (Ep. 252; Prodr. 349.)
plicatilis CurT. (Ep.252; Pr.349; H.11)
» hemerobius FR. (Ep. 253; Prodr.350.)
20.
AA EE
22
BOLBITIUS.
1. B. vitellinus P. (Ep. 254; Prodr. ab)
2. B. tener BERK. (Outlines of Brit. myc.
pales Tab XI he 1250; 29)
CORTINARIUS.
C. largus Buxs. (Ep. 259; H. 11.)
2." subpurpurascens BaTscH (Ep. 265;
Prodr. 351.)
3. collinitus FR. (Ep. 274; Prod. 351.)
4. » argentatus P. (Ep. 278 ; Prodr. 351.)
5.» violaceo-cinereus P. (Ep. 279; Prodr..
5 ON à 1088 1)
6. » albo-violaceus P. (Ep. 280 ; Pr. 352.)
1 ®)C.tofaceus FR. (Ep. 281; H.11.)
8.C.azureus KrBuz. (Ep. 286; Prodr.
9.
369; H. 11.)
” Cinnabarinus FR. (Ep. 287 ; O. 29.)
10. C.cinnamomeus Fr. (Ep. 288; Prodr.
2000 EL IE)
B. semisanguineus FR. (Ep. 288 ;
Prod 3592%7EL0ikS)
IL. » croceus Scxagrr. (Ep. 988 ; O. 29.)
12 () C. brunneofulvus Fr. (Ep. 298; H. 11.)
13. » incisus FR. (Ep. 301; Prodr. 352.)
14. » subferrugineus (Batscx) Fr. (Ep.
SUB ProUr 3540)
armeniacus SCHABFF.(Ep.304;Pr.353)
dilutus P. (Ep. 305; Prodr. 353.)
castaneus Buzz. (Ep. 307 ; O. 29.)
11547
16. »
17."
D4
C. A. J. A. OUDEMANS. MATERIAUX POUR LA
PAXILLUS.
1. P.involutus Barscx (Ep. 317 ; Prodr.
3992 EL 11
2. P.atrotomentosus Barscx (Ep. 317;
3."
Prodr. 354.)
Panuoides FR. (Ep. 318; ©. 30.)
GOMPHIDIUS.
1.G.glutinosus ScHAErr. (Ep. 319; Prodr.
2."
2."
354; EL. 11.)
roseus Fr. (Ep. 319; H. 11.)
3. G. viscidus L. (Ep. 319; Prodr. 354;
4, [/4
H..1129
testaceus Sow. (Ep. 319; O. 30.)
HYGROPHORUS. e
1. H. purpurascens À. S.(Ep. 322. Pr.354.)| 8.H.coccineus Soxazrr. (Ep. 330; Pr. 356.)
hypothejus FR. (Ep. 324; Prodr.
300 0150)
9. »
10.
miniatus FR. (Ep. 330 ; Prodr. 356.;
puniceus FR. (Ep. 331 ; Prodr. 356.)
3.» limacinus Scor. (Ep. 324; H. 12.) 11. obrusseus FR. (Ep. 331 ; Prodr. 356.)
4.» pratensis P. (Ep. 326 ; Prodr. 355.) | 12.7 conicus Scop. (Ep. 331 ; Prodr. 356.)
5. virgineus J'ACQ. (Ep. 327; Prodr. 355.) | 13.» chlorophanus FR. (Ep. 332; Pr. 357.)
6. » niveus Scopr. (Ep. 327 ; Prodr. 355.) | 14.” psittacinus Scxagrr.(Ep.332; Pr.357)
7. ceraceus Wuzrr. (Ep. 330 ; Pr. 356.)1 15. unguinosus FR. (Ep. 332; O. 30.)
LACTARIUS.
1. L.scrobiculatus Scop. (Ep. 334; O. 30.) | 13. L. piperatus Scop. (Ep. 340; Prodr. 358.)
2." torminosus SCHAEFF. (Ep. 334; Prodr.| 14.” vellereus FR. (Ep. 340; H. 12.)
357; H. 12.) |15.7 deliciosus L. (Ep. 341; Pr.359.H.12.)
3." turpis Weinm. (Ep. 335; Prodr. |16. thejogalus Buzz. (Ep. 342 ; Pr. 359.)
357; H. 12.)|17.7 pallidus P. (Ep. 343; O. 30.)
4. controversus P.(Ep.335;Pr.358; 1.12) | 18. quietus KR. (Ep. 343 ; Prodr. 359.)
5." pubescens KkB4. (Ep. 335; H.12.) | 19. aurantiacus FR. (Ep. 343; Prodr. 359.)
6.» insulsus FR. (Ep. 336 ; Prodr. 358.) |20.7 vietus FR. (Ep. 344; Prodr. 359.)
7. zonarius Buzz. (Ep. 336; Prodr.358.) | 21. » serifluus Dec. (Ep. 345 ; Prodr. 359.)
8. blennius FR. (Ep. 337; Pr. 358;H.12.)| 22. subdulcis Buzz. (Ep. 345; Prodr.
9. » trivialis FR. (Ep. 337; Pr. 358; H.12.) 360: EH. 12.)
10.» uvidus FR. (Ep. 338; Prodr. 358.) |23.7 camphoratus FR. (Ep. 346 ; O. 30.)
11.7 flexuosus FR. (Ep.338 ; Prodr. 358.) | 24. obscuratus Lascx. (Ep. 346 ; Pr. 360.)
12. » pyrogalus Buzz. (Ep. 339 ; H. 12.) 25. rufus Scop. (Ep. 347; Pr. 360; H.12.)
RUSSULA.
1. R. nigricans Buzz. (Ep. 350; Prodr.| 9.R.olivacea Scxaërr. (Ep. 356; Pr. 361.)
860; H. 12.)!10.” emetica FR. (Ep.357; Pr.361 ; H.12.)
2." adusta P. (Ep. 350; EH. 12.) 11. ochroleuca P. (Ep. 358; Pr.361; H.12.)
3. delica Bort. (Ep. 350; EH. 12.) 12. » foetens P. (Ep. 359; H.12.)
4.» rosacea Buzz. (Ep. 351; EL 12.) 13. » fragilis P. (Ep. 359; Prodr. 361.)
5.» furcata P. (Ep. 352 ; Prodr. 360.) 14. » integra L. (Ep. 360; Prodr. 361.)
6.” coerulea Krs8x. (Ep. 353; H.12.) |15.7 aurata Wir. (Ep. 360; EH. 12.)
7.» rubra FR. (Ep. 354; Prodr. 360.) 16.” nitida P. (Ep. 361; Prod. 361.)
8.» Linnaei FR. (Ep. 356; Prodr. 360.) | 17. alutacea Fr. (Ep. 362 ; H. 12.)
CANTHARELLUS.
1. C. cibarius FR. (Ep. 365; Pr.362; H. 19.)
2."
È
(4
aurantiacus Wuzrr. (Ep. 365 ; Prodr.
362509 F2.)
umbonatus FR. (Ep. 365; O. 30.)
4. C. muscigenus Buzz. (Ep. 368 ; Pr. 362.)
5.»
glaucus Fr. (Ep. 368; H. 12.)
6. » bryophilus FR.(Ep.368; Pr.Fungi IT p.2)
Ar
retirugus Buzx. (Ep. 368; Prodr. 362.)
FLORE MYCOLOGIQUE DE LA NÉERLANDE.
DD
NYCTALIS.
1. N. parasitica Buzz. (Ep. 372; H. 12.) |
MARASMIUS.
1. M. urens Buzz. (Ep. 373; Pr. 363; H.12.)
2. » peronatus BozT. (Ep. 373; Prodr. | 10.
469 ER TE
. n oreades Bozr. (Ep. 375; Pr.363; EL. 13)
.n plancus Fr. (Ep. 375; O. 31.) 12.
.” archyropus P.(Ep.378; Pr. 363; H.13.) | 13.
. scorodonius FR. (Ep. 379; Prodr. 363.) | 14.
.» amadelphus But. (Ep 380; 0.31) |15.
.” ramealis Buzz. (Ep. 381; H. 13.)
O0 =3 Où Ut H
9.M.candidus Bozr. (Ep. 381 ; H. 13.)
» cauticinalis Sow. FR.(Ep.383; Pr. 364)
» androsaceus LL. (Ep. 385; Prodr.
364; H. 13.)
» Rotula Scop. (Ep.385; Pr. 364; H. 13.)
» saçcharinus FR. (Ep. 386; O.31.)
» epiphyllus FR. (Ep. 386 ; Prodr. 365.)
» spodoleucus BERK. (Outl. p.224; Pr.
Funei PF) p 191)
LENTINUS.
le
2. » lepideus Fr. (Ep. 390; Prodr. 365.)
PANUS
1. P. conchatus Fe. (Ep. 398 ; H.13.)
L. tigrinus Buzz. (Ep. 389 ; Prodr.365.)| 3.L. suffrutescens Brot. (p.393; H.13.)
| 2. P. stipticus Buzc.(Ep.399; Pr. 365; H.13)
SCHIZOPHYLLUM.
1. $. commune FR. (Ep. 403; O. 31.) |
LENZITES.
1. L. betulina L. (Ep. 405; Pr. 366; H. 13.)
2 (?) L. variegata Buzz. (Ep. 406; Prodr.
366; H. 13.)
4.
3. L.saepiaria Wücrr. Ep. 407; Pr.366.)
” abietina Buzz. (Ep. 407 ; Pr. 366.)
Trib. IL. POLYPOREI.
BOLETUS.
B. luteus L. (Ep. 409 ; Pr. 367; EH. 13)
. ” flavus Wirx. (Ep. 410; H. 13.)
flavidus FR. (Ep. 410 ; Prodr. 367.)
granulatus L.(Ep. 410 ; Pr.367;H.13)
bovinus L. (Ep. 411 ; H.13.)
badius Fr. (Ep. 411 ; Pr. 367; H.13.)
piperatus Buzz. (Ep. 412; Prodr.
368; I. 13.)
parasiticus Buzz. (Ep. 412; v. Eepen
dans ,, Archives Néerlandaises des
Sciences exactes ef naturelles. 1866)
variegatus FR. (Ep. 413; Prodr.
308; H. 13.)
Oudemansii HARTSEN (in ,,Flora
Batava, fasc. 186 c. icone; H.13.)
pruimatus FR.(Ep.414; Pr.368; H.13)
chrysentheron Buzz. (Ep. 415; Pr.
368; H. 14.)
subtomentosus L. (Ep. 415; Prodr.
368 ; H. 14.)
15.
16.
,
2
3.
4
5.
6
1
20.
8
14, B. hieroglyphicus RosTk. (in STURM,
Deutschl. Pilze t. 29; ©. 31.)
» spadiceus SCHAEFF. (Ep. 415 ; O.31.)
’ calopus FR. (Ep. 416; Pr. 369; H. 14.)
17. » pachypus FR. (Ep. 417 ; H. 14.)
18 (?) B.amarus P. (Ep. 417 ; H. 14.)
19. B. Satanas Lez. (Ep. 417 ; Prodr. 369.)
» luridus ScHAEFr. (Ep. 418 ; Prodr.
309; H. 14.)
erythropus P. (Ep. 418; H. 14.)
purpureus FR. (Ep. 419; Prodr. 369.)
edulis Buzz. (Ep. 420; Pr. 369; H. 14)
fragrans Virr. (Ep. 421; H. 14.)
impolitus FR. (Ep. 421 ; O. 32.)
versipellis FR. (Ep. 424; H. 14.)
scaber FR. (Ep.424; Pr. 369; H. 14.)
felleus Buzz. (Ep. 425; Prodr.
370; H. 14.)
cyanescens Buzz. (Ep. 426; Prodr.
10H. :149
56
DPI
SRE
S
. T.suaveolens FR.
CG. À. J. A. OUDEMANS. MATERIAUX POUR LA
POLYPORUS.
.subsquamosus L. (Ep. 428 ; H. 14.)
” brumaiis Fr. (Ep. 430 ; Prodr. 370.)
» perennis FR. (Ep. 434; Prodr.371.)
» Squamosus Hups. (Ep. 438 ; Prodr.
O1 ELA)
picipes Fr. (Ep. 440; Prodr. 371.)
# varius FR. (Ep. 440; Prodr. 371.)
, nummularius Buzz.(Ep. 441; Pr.372)
r frondosus FR. (Ep. 446; Pr.372; H.14)
» confluens A. $. (Ep. 447; Prodr. 372)
» giganteus FR. (Ep 448; Prodr. 372.)
. » Acanthoides Buzz.(Ep. 448; Pr. 372)
. » sulfureus Buzz. (Ep. 450; Prodr.
8185 EH 4142)
salignus FR. (Ep. 452 ; Prodr.373.)
tephroleucus FR. (Ep. 452 ; Pr. 374.)
. » Chionaeus FR. (Ep. 453 ; Prodr. 374)
. n mollis P. (Ep. 454; Prodr. 374.)
» destructor FR. (Ev.454; Prodr. 374.)
. » croceus P. (Ep. 454; Prodr. 374.)
. » nidulans FR. (Ep. 455; Prodr.375.)
fumosus FR. (Ep. 456; Pr. 375; H.14.)
, adustus FR. (Ep. 456 ; Prodr. 375.)
Kymatodes Rosrx.(Ep.457; Pr.375.)
. » makraulos RosTK. (in STURM,
Deutschl. Pilze t. 55; O. 32.)
. » amorphus FR.(P.roseo-poris ROSTK.
in STUuRM, Deutschl. Pilze t. 76;
EH A14:V0%39)
hispidus FR. (Ep. 458 ; Prodr. 375.)
cuticularis FR. (Ep. 458; I. 14.)
TRAMETES.
31 4h
(Ep. 491; Prodr.
380; H. 14.)
» gibbosa P. (FR. Ep. 499; Prodr.380.)
D:
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pubescens Fr. (Ep. 462; H. 14)
fomentarius KR. (Ep. 465; Prodr.
376; H. 14.)
nigricans FR. (Ep. 466; Prodr. 376.)
iguiarius (L.) FR. (Ep. 466; Prodr.
376; H. 14.)
fulvus Scop. (Ep. 466 ; Prodr. 377.)
Ribis FR. (Ep. 467 ; Prodr. 377.)
conchatus FR. (Ep. 467; Prodr. 377.)
salicinus Fr. (Ep. 467 ; Prodr. 377.)
marginatus FR. (Ep. 468 ; Pr. 377.)
annosus FR. (Ep. 471; O. 32.)
connatus W£ginm. (Ep. 472 ; O. 32.)
hirsutus FR. (Ep. 477: O. 32.)
velutinus FR. (Ep. 478 ; Prodr. 378.)
zonatus FR. (Ep. 478; Pr. 378.)
versicolor FR. (Ep. 478; Prodr.
318; H. 14.)
abietinus Fr.(Ep. 479 ; Prodr. 378.)
subspadiceus FR. (Ep-482 ; Pr. 378.)
contiouus FR. (Ep. 483; Prodr. 379.)
ferruginosus FR. (Ep. 483 ; Pr. 379.)
purpureus FR. (Ep. 484; Prodr. 379.)
Medulla Panis Fr. (Ep. 484; Prodr.
379: H. 14.)
mucidus FR. (Ep. 485; Prodr. 379.)
obducens P. (Es. 485 ; Prodr. 379.)
sanouinolentus FR. (Ep. 486 ; O. 32.)
Radula Fr. (Ep. 486 ; Prodr. 379.)
Vaillantii Fr. (Ep. 487; O. 32.)
corticola Fr. (Ep. 488; Prodr. 379.) :
protracta FR. (in ,,Monosr. Hyme-
nom. Sueciae IT, p. 272; O.32.)
DAEDALEA.
1. D. quercina P. (Ep. 492; Prodr.
CCS
. M. tremeilosus SCHRAD.
380; H. 14.)
2. D.unicolor Fr. (Æp.494; Pr.381; H. 14)
DIU
Oudemansü FR. (in litteris ; O. 33.)
MERULIUS.
3. M. serpens Tone (Ep. 502, Prodr. 381.)
(Ep. 500;
Prodr. 381.)
. Corium FR. (Ep. 500 ; Prodr. 381.)
4, "
54
lacrymans FR. (Ep 502; Pr.381.)
pulverulentus Fr. (Ep. 502; Pr.381.)
FLORE MYCOLOGIQUE DE LA NÉERLANDE. 57
Trib. III. HYDNEL.
FISTULINA.
L.F. hepatica FR. (Ep. 504; Pr. 382; H. 15.) |
HYDNUM.
1. H.imbricatum L.(Ep.505; Pr.282,H.15)| 6.H. ciuereum Buzz. (Ep. 508 ; H. 15.)
2, » repandum L. (Ep. 506 ; H. 15.) 7. » tomentosum L. (Ep. 510; Prodr. 382)
3. » rufescens SCHAEFF. (Ep. 506; Pr.382)| 8.7 Auriscalpium L. (Ep. 511; Prodr.
4." compactum FR. (Ep. 507; H. 15.) 382; FU )
5." ferrugineum Fr. (Ep. 508; Prodr.| 9. farinaceum P. (Ep. 519; Prodr, 382.)
382; H. 15.)|10. » argutum Fr.(Ep. 519; Prodr. 383.)
IRPEX.
1. L.fusco-violaceus FR. (— Daedaleauni-| 2. obliquus FR. (Ep. 523 ; Prodr. 383.)
color Harts. p 14(Ep.521;0.33;HL.14)
RADULUM.
1. R.quercinum Fr. (Ep. 525; Prodr. 383) |
Trib. IV. AURICULARINI.
THELEPHORA.
. Tradiata (FL Dan) Fr (pis; 0n 69) 4. T. terrestris Exr«. (Ep. 538; Pr. 384.)
pannosa FR. (Ep.535 ; Prodr.383.) ! 5.» laciniata P. (Ep. 540; Hs )
caryophyllaea FR. (Ep. ee Prodr.| 6. ferruginea P. (Ep. 543 ; O. 33.)
SE A 2 LOL 2 ua
C9 dO HA
à
S
STEREUM.
-purpureum P. (Ep. 448; Prodr.|] 5.S.rubiginosum ScHRAD. (Ep. 550;
384. H. 15.) Prodr. 384.)
» hirsutum W. (Ep. 549; Pr.384:H.15.)| 6. tabacinum FR. (Ep. 550 ; Pr. 384.)
spadiceum FR. (Ep. 549 ; O. 33; est] 7. » disciforme FR. (Ep. 551 ; Prodr. 385)
S. tabacinum H. 15.) 8. » frustulosum FR. (Ep. 552 ; Pr. 385.)
. sanguinolentum À. S.(Ep. 549; O.33)] 9. > rugosum FR. (Ep. 552; Prodr.385.)
CORTICIUM.
C.ochroleucum FR. (Ep. 557; Pr. 385.)| 9. C.lividum P. (Ep. 563; O.34.)
» evolvens FR. (Ep. 557; Pr. 385.) |10. quercinum P. (Ep. 563 ; Prodr. 386.)
» giganteum FR. (Ep. 559; Pr. 385.) | 11. cinereum FR.(Ep. 563; Prodr.386.)
” lacteum FR. (Ep. 560 ; Prodr. 386.) 12. » incarnatum FR. (Ep. 564; Pr. 386.)
radiosum FR. (Ep. 560 ; Pr. 386.) | 13. » polygonium P.(Ep. 564; Prodr. 386)
» laeve P. (Ep. 560 ; Prodr. 386. ) |14. » comedens FR. (Ep. 565; ©. 34.)
» coeruleum SCHRAD. (Ep. 562; Pr.386) 15. » Sambuci P. (Ep. 565 ; O. 34.)
» calceum F8. (Ep. 562; Prodr. 386.)
=
Un
es © D
ÿ
O0 =3 © x © D HA
CYPHELLA.
1. C. muscigena (P) KR. (Ep.567; Pr. 387)| 4. C.ampla Lév. (Ann. Sc. nat. 3e série,
2.» laeta Fr. (Ep. 568; O. 34.) T. IX, p.126; Prodr. Fungi II.
3.» Capula FR. (Ep. 568 ; Prodr. 387.) pag. 3.)
D8 C. A. J. A. OUDEMANS. MATÉRIAUX POUR LA
Trib. V. CLAVARIEIL.
CLAVARIA.
. C. Botrytis P. (Ep. 571 ; Prodr. 387.) | 14. C. rufescens Scxaxrr.(Ep. 574; O. 34.)
. amethystina Buzz. (Ep. 571; Pr.388.) | 15. » abietina Scaum. (Ep. 574; Pr. 389.)
fastigiata L. (Ep. 571; Prodr. 388.) |16. » flaccida FR. (Ep. 574; Prodr. 389.)
. » muscoides L. (Ep. 571 ; Prodr. 388.) | 17. » stricta P. (Ep. (575 ; Prodr. 389.)
” coralloides L. (Ep. 572; Pr. 388.) |18. » crispula Fr. (Ep. 576; O. 34)
»” cinerea Buzz. (Ep. 572 ; Prodr.388.) | 19. » byssiseda P. (Ep. 576 ; Prodr. 389.)
cristata Hormsk.(Ep. 572; Pr.388.) | 20. / fusiformis Sow. (Ep. 577; Prodr. 389)
rugosa Buzz. (Ep. 572; Prodr.388.) | 21. / inaequalis FR. (Ep. 577; Prodr. 389 )
. » Krombholziü Buzr.(Ep.572; Pr.388.) | 22. argillacea FR. (Ep. 577; Prodr.390.)
. ” Kunzei Fr. (Ep. 573; Prodr. 388.) |93. » vermiculata Scop.(Ep. 577; Pr. 390.)
. pyxidata P. (Ep. 573; Prodr. 389.) |24. » fragilis Horwsx.(Ep. 578; Pr. 390.)
delicata Fr. (Ep. 573; O. 34.) 25. » falcata P. (Ep. 580; O. 35.)
. » aurea SCHABFF. (Ep. 574; H. 15.) 26. / fuscata Oup. (0. 35.)
CALOCERA.
. viscosa FR. (Ep. 581; Pr. 392; H.15.) | 2. C. cornea Fr. (Ep. 581; Pr. 392.)
H'MPENOMA
. T. gyrans Fr. (Ep. 585; Prodr. 390.) | 3. T. Grevillei Fr. (Ep. 585 ; Prodr. 390.)
» erythropus FR. (Ep. 585; Pr. 390.)
ki Hoi
, 1 Q9 NH © © O0 «I O Ut HR CC 19 HA
a à D S
D
Trib. VI. TREMELLINI.
AURICULARIA.
1. À. mesenterica Buzr. (Ep. 555 ; Pr. 391.) |
EXIDIA.
1. E. Auricula J'udae Fr. (Ep.590; Pr. 391) | 3.E. glandulosa Fr. (Ep. 591 ; Prodr. 391.)
2. » recisa FR. (Ep. 590; Pr. FungiI1, p.3)
TREMELLA.
1. T. fimbriata P. (Ep. 588 ; Prodr. 391.) 4, T. aurantia ScHweIn. (Ep. 588 ; Prodr.
2. » foliacea P. (Ep. 588; Prodr. 392.) Fungi II, p. 4.)
3. lutescens FR. (Ep. 588; Pr. Fungi IT, | 5. » mesenterica REeTz. (Ep. 588; Prodr.
p. 4.) 39985001)
6. » albida Hups.(Ep.589;Pr.Fung.IT,p.3)
CORYNE.
1. C.sarcoides Box.(Tremella sarcoides FR.
Ep. 589; Prodr. 392; H. 15.)
DACRYOMYCES.
1, D. tortus Fr. (Ep. 592; Prodr. 392; | 2. D.stillatus Nees. (Ep. 592; Prodr. 393;
Prodr. Fungi 11, p. 4.) Prodr. Fungi II, p. 4; H. 15.)
LA
FLORE MYCOLOGIQUE DE LA NÉERLANDE. 59
EPIDOCHIUM.
1. E. Martens Wesr. (4e Not. Crypt.
nouv. de la fl. Belge p. 13, N°.56,
T.I, f.6; Prodr. Fungi IT, p. 4)
CYLINDROCOLLA.
1. C. Urticae Box.(Dacrymyces FR. Ep.593;
Prodr. 393 ; Prodr, Fungi IT, p. 5.)
PODISOMA. :
2. P.Gymnosporangium Box. (Gymnospo-
rangium junipermumFe.Syst.IILp.506;
Prodr. 393 ; Prodr. Fungi IT, p. 5.)
1. P. fuscum Dus. (Podisoma Juniperi
Fr. Syst. III, 507 et 508 ; Pr. 393)
IL DISCOMYCETES.
Trib. I. HELVELLACEIL.
MORCHELLA.
1. M.esculenta P. (Fr.Syst. IT, p. 6; Pr.| 3. M. semilibera Dec. (Fe. Syst. IT, p. 10;
394 ; FT. 15.) Prodr. 394.)
2. » conica P. (FrSyst. I, p. 7; Pr.394.)
HELVELLA.
1. H. crispa Fr. (Fr. Syst. IL, p. 14: | 3. H. elastica Buzz. (Fr. Syst. II, p. 21 ;
Prodr. 394; I. 15.) Prodr. 394.)
2. » lacunosa Arz. (FR. Syst. IT, p. 15;
Prodr. 394; EL. 15.)
MITRULA.
1. M. paludosa Fr. (Ep. 584; Pr. 395.) |
LEOTIA.
1. L. lubrica P. (Fr. Syst. II, p. 29;
Prodr. 395 ; H. 15.)
GEOGLOSSUM.
1.G. glabrum P. (Ep. 582; Pr. 395; H.15.) | 2. G. hirsutum P. (Ep. 583; Prodr. 395.)
Trib. II. PEZIZEL
BULGARIA.
1. B. inquinans Fr. (Fr. Syst. IT , p. 167; | 2. B. sarcoïides Fr. (Fr. Syst. IT, p. 168 ;
Prodr. 395; H. 15.) Prodr. 396.)
60
1h
2.
C. A. J. A. OUDEMANS. MATERIAUX POUR LA
ASCOBOLUS.
. À. furfuraceus P. (Fr. Syst IT, p. 163;
Prodr. 396.)
» glaber P. (FR. Syst. II, p. 164;
Prodr. 396.)
PEZIZA.
A. Aleuria.
a. Macropodes.
. P. Acetabulum L. (Fr. Syst. IT, p. 44;
Prodr. 396.)
y Helvelloides FR. (in Summa Veg.
SC: p.348 Broûr. 5905 EE 015)
r macropus P. (FR. Syst. IL, p. 57;
Prodr. 397.)
”_fibrosa Ware. (P. macropus 8. Fr.
Syst. IT, p. 57; Prodr. 397.)
” Rapulum Buzz. (Fe. Syst. IT, p. 59;
Prodr. 397.)
» tuberosa Buzz. (Fr. Syst. IT, p. 58;
Prodr. 397.)
. ” brevipes VAN DEN Boscu (Pr. 398)
Ochraceo-fuscescens, cupula carnosa te-
naci e pyriformi cupuliformi subobliquo
margine regulari (sub lente crenulata) extus | :
3.
A. (?) Trifolii Berne. (Fr. Syst. IT,
: p. 165; Prodr. 396.)
21. P. cupularis L.(Fr.Syst. IT, p.62; O. 45 )
22.
concolori ruguloso-scabra, stipite ‘brevi|.
deorsum attenuato atro haud manifeste
radiculoso. Alt. 0,006’ — 0,01:,
8. P. reticulata GRe v. (Scott. Cr. F1.t.156; 51.
Prodr. 398.) 32.
9. » ancilis P. (FR. Syst. IT, p.43; Pr.398)|,
10. » badia P. (Fr. Syst. IL, p 46; H.15.)| 95:
11. » cochleata Hups. (FR. Syst. IT, p.43;|,
Prodr. 398.) 34.
12. » alutacea P. (P. cochleata £. Fr. Syst.|,
IT, 50; Prodr. 398.) 95:
13. » abietina P. (Fe. Syst. IT, p.47; O. 44)
14. » geochroa P. (Fr. Syst. II, p. 51; 36.
Prodr. 399.)
15. » leporina Barsox (FR. Syst. IT, p.47; 37.
O. 45.)
16. » onotica P.(Fr.Syst. II, p.48 ; 0.45.) | 58.
17. » aurantia F1. Dan. (Fe. Syst. IL, p.49;
Prodr. 399; H. 14)
ce. Cupulares. 30.
18. » cerea Sow. (FR. Syst. II, p. 52;
Prodr. 399.) | 40.
19. » vesiculosa Buzz. (FR. Syst. IT, p. 53;
Prodr, 399.) | 41.
20. » micropus P. (Fr. Syst. IL, p. 54; | 42.
b. Cochleatae.
Prodr. 399.)
» applanata(Hepw.) Fe.(Syst. Il, p.64,
Prodr. 399.)
. membranacea Scaum. (Fe. Syst. IT,
p. 63; Prodr. 399.)
. » purpurascens P. (Fe. Syst. IT, p. 65 ;
O. 45.)
d. Humaria.
. » ruütilans Fr. (Syst. IT, p.68; Pr. 400.)
. » leucoloma ReBenrt. (FR. Syst. II,
p. 71; O. 45.)
. » humosa Fe. (Syst. IT, p.71; Pr.400.)
. » granulata Buzz. (Fr. Syst. II; p. 67;
Prodr. 400.)
. brunneo-atra Desmaz. (PI. Crypt. de
Fr. n°. 826; Prodr. Fungi IT, p. 5.)
e. Encoelia.
. » fascicularis A. S. (Fe. Syst. IT, p. 75;
Prodr. Fungi IT, p. 5.)
B. Lachnea.
a. Sarcoscyphae.
nigrella P.(Fr.Syst.IT, 81; Pr.400.)
hemisphaerica Wicc. (FR. Syst. IT,
p. 83; Prodr. 400.)
umbrosa Fr. (Syst. IL, p.85 ; Prodr.
TS pr ON
scutellata L. (Fr. Syst. IT, p. 85;
Prodr. 400.)
stercorea P. (Fr. Syst. II, p. 87;
Prodr. 400.)
setosa N. ab. E. (FR. Syst. IT, p. 87 ;
Prodr. 401.)
papillata P. (FR. Syst. II, p. 88;
Prodr. 401.)
diversicolor Fr. (Syst. IL, p. 88;
Prodr. Fungi 11, p. 5.)
b. Dasyscyphae.
ciliaris FR. (Syst. IT, p. 89 ; Prodr.
Fungi IT, p.65.)
virginea BarTscE (FR. su IT, p. 90;
rodr. 401.)
nivea FR. (Syst. IT, p. 90; Pr. 401.)
bicolor Buzz. (Fr. Syst. II, p. 92;
Prodr. 401.)
SES
ÿ
à
S
3
à
à
>
à
D
/
=
FLORE MYCOLOGIQUE DE LA NÉERLANDE.
43, P. albo-violascens A. S. (FR. Syst. IT,
44,
45.
46.
47.
48.
49.
50.
51.
92.
03.
54.
59.
56.
57.
58.
59.
60.
61.
p. 96; Prodr. 401.)
s corticalis P. (Fr. Syst. II, p. 96;
Prodr. 402.)
» papillaris Buzz. (Fr. Syst. IT, p. 102 ;
Prodr. 402.)
» hyalina P. (Fr. Syst. II, p. 102;
Prodr. 402.)
» sulphurea P. (Fr. Syst. IT, p. 104;
Prodr. 402.)
” villosa P. (Fr. Syst. II, p. 104;
Prodr. 402.)
c. Tapesia.
» anomala P. (FR. Syst. IT, p. 106;
Prodr. 402.)
poriaeformis, Dc. (Fr. Syst. IL, p.106;
Prodr. 402.)
» fusca P.(Fr.Syst.Il, p.109; Pr. 402.)
» sanguinea P. (FR. Syst. II, p.110;
Prodr. Fungi II, p. 5.)
C. Phialea.
a. Hymenoscyphae.
” firma P. (Fr. Syst. IT, p.117; Pr.403.)
» fructigena Buzz. (FR. Syst.Il, p.118 ;
Prodr. 403.)
» coronata Buzz. (FR. Syst. IT, p.120 ;
Prodr. 403.)
» inflexa Borr. (KR. Syst. IT, p. 120;
Prodr. Fungi IT, p. 5.)
» striata N£es (FR. Syst. IT, p. 122;
Prodr. Fungi IT, p.6.)
» albida Ro. (in Desmaz., 19e not. Cr.
de Fe. p. 28 ; Prodr. Fungi IT, p.6.)
» cyathoidea Buzz. (FR Syst. IT,
p. 124; Prodr. 403.)
» vaccinea SCHUM. (FR. Syst. IL, p.126;
Prodr. 403.)
» amentacea Bazs.(Fr. Syst. II, p.126;
O. 45.
9.)
61
b. Calycinae.
62. P. aeruginosa Fr. Dan. (FR. Syst. IT,
63.
64.
65.
66.
67.
68.
69.
p. 130; Prodr. 404.)
” culmicola DEswaz. (O. 45.)
” Citrina BaTscE. (FR. Syst. IT, p.131;
Prodr. 404.)
» pallescens P. (Fr. Syst. IT, p. 134;
O. 46
» lenticularis Buzz.(Fr.Syst.Il, p.133;
Prodr. 404.)
» imberbis Buzz. (FR.Syst. IT, p. 136;
Prodr. 404.)
» herbarum P. (FR. Syst. IL, p.136;
Prodr. 404.)
» Rubi var. herbicola RABx. (Fung.Eur.
n°.218; Prodr. Fungi Il, p.6.)
ce Mollisia.
. Chrysocoma Buzz. (Fr. Syst.IT, p.140;
Prodr. 404.)
. » lacustris FR. (Syst. IT, p. 143 ; Pr.
Fungi II, p. 6.)
. » cinerea BATSCH (FR. Syst. IT, p. 142 ;
Prodr. 404.)
3. neglecta Li8. (PI. Cr. Ard. n°. 29;
Prodr. Fungi IT, p. 6.)
. » Hederae Lrs. (PI. Cr. Ard. n°. 229;
Prode.Punei El -p.1:)
. Sphaeroïdes v. Lycanipis Des. (PI.
Cr. de Fe. n°. 174; Prodr. Fungi II,
pag. 7.)
. graminis Desm.(8e not. Crypt. de Fr.
pos PlCr deFr n.1060Proûr.
Fungi IT, p. 7.)
. » arenivaga DEsm. (20e not. Cr. de FR.
p. 19 ; Prodr. Fungi IT, p.7.)
. » arduennensis Mont. (Sylloge gen.
spec. Crypt. p. 186; Pr. Fungi IT, p.7.)
d. Patellea.
. » salicaria P. (Myc. eur. I, p. 308; P.
flexella b. salicaria Fe. Syst. IT, p.152;
Prodr. Fungi IT, p. 8.)
Trib. IITL. PATELLARIACEIT.
PATELLARIA.
1. P. coriacea FR. (Syst.Il, p.159; Pr. 405.) | 2. P.atrata Fr. (Syst.IT, 160; Prodr. 405.)
62 C. À. J. A. OUDEMANS. MATERIAUX POUR LA
Trib. IV. STICTEI.
STICTIS.
1. $. radiata P. (Fr. Syst. IT, 194; Prodr.
Fungi IT, p. 8.)
NAEVIA.
1. N. valvata Moxr. (Ann. Sc. nat. 2esérie,
VI, p.337; Proûr. Fungi IT, p.9.)
Trib. V. CENANGIACEI.
CENANGIUM.
1. C. ferruginosum Fe. (Syst. IT, p. 187; | 2. C. quercinum Fr. (Syst. II, p. 189; Pr.
Prodr. 405.) Fungi IT, p.81.)
TYMPANIS.
1.'T. conspersa Fe. (S.I1,175; Pr. F.II,9) |
CATINULA.
1. C. turgida Des. (Excipula turgida Fr.
Syst. IT, 189; Prodr. Fungi iT, p. 9.)
FLORE MYCOLOGIQUE DE LA NÉERLANDE. 63
TABLEAU COMPARATIF du nombre d’ Hyménomycètes trouvés
jusqu'à ce jour en Néerlande, en Suède et en Angleterre.
+ . . &0 MOT 1 =
HYMENOMYCETES à £ = 3e = = a 5 J 8 E 8 =.
| is PÉRECIP EE
82834 |SAEE. |SS8
AO [MansSalns 7
Agaricini.
ADAFICUS -: 1... Nantais 1% 20 9
HDI bat es APE Rue 15 22 | 14
ADMULIATIA RU NAS ER Rae 4 17 4
PACholoMmaAP PLATE LS 41 82 24.
Glitocybe rh eee 95 85 20
Collybiasrs MP ANLRUER See 25 59 1
NEVER PME CRUEL) 4 76 37
Omphala too ma 15 40 7
BICGrOtUS RM Eee ne 24 38 14
Molvaria 2er lee À 6 5 3
Plutenseme een el 7 13 E
Entoloma sm, 7 ie 14 26 6
Chtopiusoes tres 2 9 il
Heptonma PL. rires 6 18 ]
NOlAACAL EME EEE 4 18 1
Hoche she en ane 0 6 ()
124000 10) SARA RAR EEE 15 33 13
Éebelomar ce 7 ec tie 21 54 13
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FLORE MYCOLOGIQUE DE LA NEÉERLANDE. 69
Cette liste montre que depuis 1858 (Voyez le tableau p. 11)
le nombre de nos Agaricini s’est accru de 107; par conséquent
la prédiction, faite par van den Bosch dans cette même année , que
notre flore fournirait encore une ample moisson de nouveautés,
s’est complétement réalisée. La plupart des Agaricini trouvés de-
puis 1858 proviennent du bois de Driebergen; un nombre moin-
dre, du jardin botanique d'Amsterdam.
Nous avons l'intention de poursuivre nos recherches, et d’en
publier de temps en temps les résultats comme nous le faisons
en ce moment. Il est à peine nécessaire de dire que nous conti-
nuerons d'accueillir avec reconnaissance toutes les communications
qui pourront nous être faites, à ce sujet, par les personnes qui
s'occupent de botanique dans notre pays; nous nous recomman-
dons surtout à celles qui s'intéressent plus spécialement aux pro-
grès de notre flore mycologique.
AMsTERDAM, Octobre 1866.
Explication des Figures.
Ti al RPM +, loc. 4m Clavaria fuscata Ov.
AE USSR p. RE NOOR EPS M ORR EE Sporodum Solani Ovp.
AE Lt Adele ee. Dactylium mycophilum Ov.
HAL 2, Ed ER A ARR PER RE den Dactylium derdroides FR.
cn ob, oder EE Sebbral MATE Trichosporium densum FR.
p AGAPANNE. Le. DO: SUAPNRE Monosporium flavum Bon.
ARCHIVES NÉERRLANDAISES, T. II, 5
NOTES ORNITHOLOGIQUES,
PAR
J. P. VAN WICKEVOORT CROMMELIN.
1° SUR LE CIRCUS AEQUIPAR.
Parmi les espèces européennes de Busards il en est une, qui
n’était pas admise jusquà présent au nombre de celles que
compte la Faune ornithologique des Pays-Bas. Ce Rapace, habi-
tant des contrées méridionales, est le Busard blafard (Temm.,
Man., IV, pag. 594), espèce bien caractérisée, quoique peu difté-
rente du Busard St. Martin (C. cyaneus, Bechst.), et même très-
voisine du Busard Montagu (C. cinerascens, Cuv.). Comme ces
rapports l’indiquent, elle fait partie du petit groupe dont quelques
ornithologistes ont cru devoir former le genre Sirigiceps, Ch.
Bonap., et que M. Kaup a encore subdivisé en assignant à l'espèce
dont nous traitons, ainsi qu'au C. cinerascens, la dénomination
générique de Glaucopteryx.
Le Busard blafard a été d’abord décrit et figuré par A. Smith
sous le nom de Circus Swainsonni (South African quart. Journ.,
I, pag. 5384, 1830, et IIL of S. Afr. Zool., Birds, PI XLII et
XLIV, 1849); environ en même temps, le colonel Sykes lui
appliqua celui de C. pallidus (Proc. of the Zool. Soc., 1832,
April 10), dénomination sous laquelle la plupart des auteurs ont
continué à le désigner, mais à laquelle on a substitué plus tard,
et avec plus de droit, celle que nous venons de citer en premier
lieu. Cependant, longtemps auparavant, G. Cuvier avait déjà
établi l'espèce, — d’après deux mâles du Muséum de Paris, dont
l’un avait été recueilli au Sénégal, et dont l’autre fut envoyé du
Bengale en Novembre 1822, — et il lui avait destiné le nom de
J. P, VAN WICKEVOORT CROMMELIN. NOTES ORNITHOLOGIQUES. 61
Falco aequipar (Ann. du Mus., 1822 (?) ) !). Ce fut M. G. Gray
qui démontra l'identité du F#. aequipar de Cuvier avec les C.
Swainsonu et C.pallidus. Cette identité ayant été reconnue depuis
par les ornithologistes les plus distingués, nous croyons, avec M.
Pucheran (Rev. et Mag. de Zool., 1850, 2° série, IT, pag. 14),
qu'il convient de conserver à cet oiseau la dénomination spécei-
fique proposée par Cuvier; puisque, selon notre manière de voir,
c'est sans contredit à celle-ci que reviendrait le droit de priorité,
lors même qu'elle n'aurait été publiée dans aucun ouvrage.
L'espèce à été indiquée ensuite par Lesson sous le nom de C.
albescens (Traité d’Orn., pag. 85), et par M. Bruch sous celui de
F. Feldeggnu (Schinz, Eur. Faun., I, pag. 130), et enfin M. Rup-
pell l’a désignée sous le nom de F. dalmatinus (Mus. Senkenb.,
Il, pag. 177). — C’est encore le Busard méridional (Crespon, Orn.
du Gard, pag. 47) et le Busard pâle (Degland, Orn. eur., I,
pag. 80); c'est aussi (he pale, pallid ou pale-chested Harrier
des auteurs anglais, et die Sleppen ou blasse Weihe des Alle-
mands; c'est enfin de wulte Valk des Colons hollandais du Cap de
Bonne-Espérance (Le Vaillant, Ois. d’Afr., I, à l’article de son
Acoli, qui du reste est une espèce factice (Schlegel, Mus. des
Pays-Bas, Cirei, pag. 5)). On lui a donné tout récemment le nom
hollandais de vale Kuwkendief (Schlegel, de Dierentuin van het
Kon. Zool. Gen. N. A. M., Vogels, pag. 25). L'espèce a été en-
core figurée par Gould (Birds of Europe, vol. I, PL XXXIV),
par Werner (Temm., Atl. du Man.), par Schlegel et Susemihl (Vügel
Europa’s, PI. XXXIX), par Naumann (Naturg. der Vôgel Deutschl.,
XIIT, PL. CCCXLVIIL), par Brée (Birds of Europe, vol. I), par Fritsch
(Vôügel Europa’s, PI. IX, fig. 8 et PI. X, fig. 2) 2), par Dubois
1) Comme nous n’avons pu trouver, ni dans les Annales ni dans les Mémoires
du Muséum d'Histoire Naturelle, ce lieu cité par le capitaine Loche (Catal. des
Mamm. et des Ois. obs. en Algérie, pag. 46), nous le signalons avec quelque
doute, nous en remettant à cet auteur pour l’exactitude de la citation.
2) Il est étonnant que l’auteur, qui donne deux figures de ce Busard, n’en
fasse aucune mention dans le texte, ni comme espèce, ni même comme variété
d’une espèce voisine.
5 *
68 3. P. VAN WICKEVOORT CROMMELIN. NOTES ORNITHOLOGIQUES.
(Oiseaux d'Europe, PI. XXIV), et par Sundevall (Svenska Foglarna,
PL: OR VITE 109).
Le Busard blafard habite l'Afrique, du Nord au Sud; il est
très-répandu dans la partie australe de ce continent (Smith), et
a été aussi observé tout le long de la côte orientale (Jaubert) ;
cependant il est assez rare au Samhara, sur la côte de la Mer-
Rouge, mais il est au contraire très-abondant dans l’intérieur de
l'Abyssinie (Brehm, Reise nach Habesch, pag. 208). Du reste
il à été observé au Tigré par M. von Heuglin (Journ. für Orn.,
1861, IX, pag. 194), et le même voyageur l’a rencontré sur
les montagnes du Habesch à une élévation de 12000 pieds (Journ.
f. Orn., 1862, X, pag. 292). L'espèce est surtout très-abondante
au Kordofan (Brehm, I. e., pag. 261), où elle paraît être séden-
taire, et dont les marais et les steppes, bordant le Bahr-el-Abiad,
sont très-riches en espèces de Busards (von Heuglin, Journ. für Orn.,
1862, X, pag. 404). Cet oïseau a été encore observé dans l’Afrique
centrale, c’est-à-dire dans la contrée plane et boisée, située entre
le Meschra, le Niger et le Djur (v. Heuglin, Journ. f. Orn., 1863,
XI, p.270). M. Pel l’a recueilli à la Côte d'Or (Mus. des Pays-Bas) ;
on l’a envoyé du Sénégal au Muséum de Paris, ainsi que nous
l'avons déjà remarqué, et M. Verreaux l’a aussi obtenu de Casa-
manze (Hartlaub, Syst. der Orn. W. Afr., pag. 17); enfin l'espèce
habite également toute la province d'Alger (Loche). Ce Busard
n'est pas abondant en Egypte (Brehm, I. c., pag. 208); cepen-
dant il y passe régulièrement l'hiver (Brehm, das Leben der Vü-
gel, pag. 302); il y a été recueilli par-M. Taylor (the Ibis,
1859, I, pag. 46), et M. Clot-Bey l’a envoyé, du même pays,
au Muséum des Pays-Bas.
En Asie l'espèce est répandue depuis les côtes orientales Jjus-
qu'à celles de la Méditerranée. Elle a été observée en Chine sur
le Yang-tse-Kiang, par le capitaine Blakiston (Swinhoe, the
Ibis, 1863, V, pag. 214), et elle a été recueillie en Syrie par
M. Lauretta de Beyrouth (Gurney, the Ibis, 1859, I, pag. 390).
Elle est très-abondante en Palestine, où elle est même plus com-
mune que ses congénères d'Europe; on l’y a observée dans pres-
J. P. VAN WICKEVOORT CROMMELIN. NOTES ORNITHOLOGIQUES. 69
que toutes les saisons; elle se trouve toujours dans les marais
d'Esdraëlon, et particulièrement aux lagunes, à l’embouchure du
Kishon (Tristram, the Ibis, 1865, new series, I, pag. 260). —
Ce Busard est surtout fort répandu sur tout le continent de l'Inde,
où cependant il ne paraît pas se reproduire; il arrive en Sep-
tembre ou en Octobre pour passer l’hiver, et séjourne jusqu’en
Mars ou en Avril (Jerdon, Birds of India, [, pag. 96; Blyth,
the Ibis, 1863, V, pag. 14), non seulement dans tout le Decan,
mais aussi dans les contrées voisines de l'Himalaya, telles que l’Oude
et la province de Kumaon ({{rby, the Ibis, 1861, IIT, pag. 220).
Il est à présumer que l'espèce habite également les steppes
de l’Asie occidentale, puisqu'elle à été observée aux frontières
asiatiques de l’Europe; on l’a rencontrée, en Mars, au Caucase
(Hummel, Naumannia, VIII, pag. 142); et M. Artzibascheff
(Exceurs. et Obs. orn. faites sur les bords de la Sarpa, pag. 42)
la recueillie sur les bords de la Sarpa, un des petits lacs situés
dans les steppes salées, non loin de l'embouchure du Wolga et
à peu de distance de Sarepta, d’où plusieurs de ces Busards ont
été envoyés à divers musées d'Europe, entre autres à celui des
Pays-Bas. Il paraît également que ce Rapace se reproduit aussi
dans ces contrées, car le même voyageur à obtenu deux couvées,
qu'il présume appartenir à cette espèce, et qui avaient été trou-
vées dans les steppes élevées de l’Ergheni. Du reste le Busard
blafard abonde dans toute la Russie méridionale; il y est même
plus commun qu'aucune autre espèce du genre. Il n’est pas rare
en Hongrie, ni en Autriche, et est surtout assez répandu dans
les états du sud- est de cet empire, tels que la Dalmatie, où M.
Natterer l’a découvert peu avant son voyage au Brésil (Naumann,
Naturgeschichte der Vôügel Deutschlands, XIII, p. 162).
L'espèce habite d’ailleurs toutes les contrées du Midi de l’Eu-
rope; elle à été observée en Turquie et en Grèce. Elle passe
l'hiver aux Cyclades, depuis la fin de Septembre jusqu'à la mi-
Avril, et sy montre parfois en volées nombreuses à l’époque de
ses voyages périodiques. (Erhard, Fauna der Cycladen, pag. 46).
Elle est commune en Morée (von der Mühle, Beitr. z. O. Grie-
70 J. P. VAN WICKEVOORT CROMMELIN. NOTES ORNITHOLOGIQUES.
chenlands, pag. 22); cependant M. Lindermayer (Vügel Grie-
chenlands, pag. 32) ne l'a rencontrée en Grèce qu’en petit
nombre. Ce Busard ne manque nullement en Italie (Bonaparte,
Fauna Italica, I, Uce. Intr.); il est abondant en Espagne (Temm.,
L. c.), et se trouve aussi au Portugal {Bruch). |
Dans le Midi de la France l’espèce a été d’abord observée par
M. Crespon, en Mars 1835, près de Nîmes. Elle est d’ailleurs
très-répandue dans toutes les parties méridionales de cet empire ;
elle y est même plus commune que ses congénères, et s’y prend
souvent aux filets des oïseleurs (Jaubert, Rich. orn. du Midi de
la France, pag. 70). Elle a été observée en Savoie, le 25 Avril
1851, sur les bords de l'Isère près du pont de Mont-Meillant
(Bailly, Ornithologie de la Savoie, I, pag. 151). Elle se montre
parfois dans le Nord de la France, où elle à été prise en été à
Raimbaucourt, près de Douai, par M. Balthasar, et aussi près d’Ab-
beville par M. Baïllon (Degland, I. c.). — Un jeune individu a été tué,
en Septembre 1858, près de Verviers en Belsique (Dubois, L. c.).
Ce Busard a été observé également dans presque toutes les
parties de l’Allemagne. En premier lieu il a êté trouvé sur les
bords du Rhin, près de Mayence, par M. Bruch; c’est à ce natu- .
raliste, qu'on doit la première connaissance de ce Rapace comme
espèce européenne (Temm.). On l'a observé ensuite en Silésie
(Schlegel, Fauna van Nederl., pag. 32), en Saxe, en Thuringe
et près de Brunswick (Blasius, Naumannia, VII, pag. 318), et
aussi en Anhalt (Naumann, Naumannia, I, 1, pag. 6). Plusieurs
individus ont été tués dans le pays de Munster, où l'espèce
paraît même se reproduire, car on y a trouvé une femelle
avec ses œufs dans la bruyère de Bevergern (Altum, Journ. f.
Orn., 1863, XI, pag. 112). M. Zander l’a observée au Mecklen-
bourg (Blasius , L. ce.) où, selon M. von Preen, elle niche également
(Baedeker, die Eïer der Eur. Vügel). On l’a encore rencontrée
en Danemark, où un individu fut pris au Vendsyssel, district
de la partie septentrionale du Jutland (Fischer, Naturh. Tidskr.,
3° série, n°. 2); enfin elle s’égare quelquefois jusqu'en Scandi-
navie (Wallengren, Naumannia, IV, pag. 74).
J. P. VAN WICKEVOORT CROMMELIN. NOTES ORNITHOLOGIQUES. 71
Il était donc à présumer, qu’un oiseau, qui a été déjà trouvé dans
la plupart des parties de l’Europe, étendrait également ses migrations
jusque dans les Pays-Bas, où, en effet, il vient d'être observé à
proximité des côtes de la Mer du Nord. Une femelle fut prise,
le 23 Avril 1866, dans les dunes, près de Noordwïk, village
situé à peu de distance au N. O. de Leyde. — La capture a
été faite par le garde-chasse au service de M. Verster van Wul-
verhorst, qui à bien voulu nous céder cet oiseau.
Le Busard blafard est une espèce constante et parfaitement
caractérisée, quoique se rapprochant à plusieurs égards des C.
cyaneus et cinerascens. On le reconnaît cependant, au premier
abord, à la collerette très apparente et ornée d’un grand nombre
de plumes blanches, ainsi qu'au blanc de la région ophthalmique
et de la large bande sourcilière, qui s'étend même jusqu’au
front. .La grande tache aux joues et à l’orifice des oreilles, qui
est d’un brun très-foncé chez le jeune, fait grand contraste,
surtout chez celui-ci, avec la couleur blanche dont elle est en-
tourée. La taille est moins forte que celle du Busard St. Martin,
et n'excède guère celle du Montagu; cependant les pieds sont
sensiblement plus gros que chez cette espèce, et même ils égalent
presque ceux du C. cyaneus, tant par la hauteur et l’épais-
seur du tarse, que par la longueur des doigts. Les mesures,
que nous avons prises sur notre individu, correspondent au juste
avec celles données par Naumann (Naturg. der Vôg. Deutschl.,
XIII, pag. 198) 1). Le C. aequipar à les ailes plus pointues et
plus allongées que le Busard St. Martin; ces parties ont, en géné-
ral, la même forme que celles du C. cnerascens; cependant la
pointe de la quatrième rémige est moins éloignée de celle de la
troisième que chez cette espèce. Chez celle-ci la première rémige
1) Nous ferons remarquer ici, qu’en comparant les pieds de notre C. aequipar avec
ceux des 14 C.cyaneus et des 18 C.cinerascens de notre collection, nous avons observé
que nos trois individus, appartenant à la variété noire de cette dernière espèce,
ont les doigts tant soit peu plus longs, d’une ligne environ, que les individus
types du même sexe. Nous invitons les ornithologistes qui auront l’occasion
d'examiner un grand nombre d'individus de cette variété, à décider, si cette
différence est constante, ou bien individuelle.
12 J. P. VAN WICKEVOORT CROMMELIN. NOTES ORNITHOLOGIQUES.
est d'ordinaire plus longue que la sixième, et la cinquième plus
courte que la deuxième; chez le C. cyaneus, au contraire, la pre-
mière rémige est plus courte que la septième, et la deuxième
moins longue que la cinquième. Notre Busard blafard a la pre-
mière rémige plus longue que la septième, mais plus courte que
la sixième, et la deuxième plus longue que la cinquième; mais
les pointes de celles-ci sont plus rapprochées que chez la plupart
des individus du Montagu. Cependant il y en a de cette espèce,
tant mâles que femelles, tant adultes que jeunes, qui présentent
la même proportion des rémiges que nous. venons d'observer chez
le C. aequipar. Il se trouve, de même, des Busards St. Martin
qui ont la première rémige plus longue que la septième, mais
toujours plus courte que la sixième. C’est encore par la forme de
la queue, que l’espèce de notre article ressemble surtout au C.
cinerascens; celui-ci l’a cependant un peu plus arrondie, caractère
qui le fait différer sensiblement du C. cyaneus.
Le mâle adulte du C. aequipar se distingue de ceux des espè-
ces les plus voisines par le blanchâtre de la face, du devant
du cou et de la poitrine. Comparé à celui du C. cyaneus il se
reconnaît aux bandes transversales de la queue, et il diffère du
C. cinerascens mâle par le manque de bande noire aux pennes
secondaires des ailes, ainsi que par l'absence de taches aux par-
ties inférieures. La femelle et le jeune ressemblent en général à
ceux de cette dernière espèce; cependant celui-ci à d'ordinaire
les stries des parties inférieures moins nombreuses et moins lar-
ges, ou bien il en est totalement privé. Le blanchâtre du bord
de l'aile est aussi plus apparent et plus pur chez lui que chez
le jeune Montagu; enfin les bandes de la queue sont également
plus distinctes que chez ce dernier, et même plus prononcées que
chez le St. Martin.
L'oiseau dont nous nous occupons est un vrai Busard, qui
habite de préférence les contrées basses et marécageuses; il re-
cherche également les plaines sablonneuses ou couvertes d’herbes
(Smith), et se plaît aussi dans celles dont le sol est pierreux
(Jerdon), ou bien garni de quelques broussailles; mais il est sur-
J. P. VAN WICKEVOORT CROMMELIN. NOTES ORNITHOLOGIQUES. 13
tout abondant dans les steppes et les champs cultivés (Brehm,
Reise nach Habesch, pag. 261). — II chasse habituellement seul
et rarement par paires, mais toujours au crépuscule, tant le matin
que le soir, et même longtemps après le coucher du soleil; lors-
que les autres Rapaces diurnes se sont déjà livrés au sommeil,
il est encore en pleine besogne. Pendant les grandes chaleurs du
jour, surtout en Afrique, il se retire pour se reposer; il se per-
che à cet effet sur les branches inférieures des arbres les plus
touffus; il se tient alors tout près du tronc, et prend une posi-
tion verticale comme les Hibous (Brehm). C’est surtout par cette
habitude qu’il se distingue de ses congénères d'Europe, qui ne
perchent pas ordinairement, et uniquement à découvert sur un
tronc ou une branche morte. Il se pose cependant aussi, comme
eux, sur un monticule, une pierre, une motte de terre, ou bien
sur le sol même. Il passe la nuit de cette manière. C’est alors
que la finesse de son ouïe lui vient surtout à propos pour l’aver-
tir de l’approche de quelque animal; cependant, l'excellence de
cet organe n'empêche pas qu'il ne devienne souvent la proie
des chacals et des renards (Jerdon).
Le vol du Busard blafard est rapide et élégant, mais ordinai-
rement très-bas (Smith). Les coups d’aile sont peu fréquents.
L'oiseau semble nager dans l'air, en suivant toutes les ondula-
tions du terrain. Il vole habituellement en rasant le sol; quel-
quefois il passe même parmi les épis les plus élevés des mois-
sons, ou bien il se trouve agilement un chemin à travers les
buissons. Souvent aussi il prend son essor, et va décrire des
cercles en l'air, en tournoyant avec beaucoup d'élégance (Brehm).
Lorsqu'il aperçoit un oiseau qu'il espère attraper au vol, il
prend soudainement un élan; puis il s'arrête tout-à-coup, et fond
sur sa proie avec une rapidité étonnante. Cette manière d'attaquer
son gibier, et le peu de bruit qu'il fait en volant, lui ont fait
donner aux Indes le nom de Milan-Chat (Jerdon).
Quand le Busard blafard se livre à la chasse, il parcourt régu-
lièrement le district qu'il s’est choisi pour demeure. Tantôt il
vole en tous sens au dessus d’un champ, tantôt il longe les
T4 J. P. VAN WICKEVOORT CROMMELIN. NOTES ORNITHOLOGIQUES.
baies, ou fait le tour des buissons. Pour s'emparer de quelque
petit oiseau, il emploie ordinairement une ruse, qui lui réussit
presque toujours. Il fait d’abord plusieurs fois, en grands cercles,
le tour d’un champ; puis il vole en zigzag au dessus du même
champ, jusqu'à ce que tous les petits oiseaux se soient réunis
sur un même point; c’est alors, qu'il s’élance soudainement sur
eux. Il rend aussi des visites dans les villages, à la manière de
l'Épervier; il descend brusquement dans les jardins, et disparaît
aussi vite quil est venu. C’est ainsi qu'il surprend les petits
oiseaux, tels que Pinsons, Tisserins, Lavandières, Tourterelles
etc., lorsqu'ils viennent boire aux sources, et qu’il les enlève souvent
sous ‘les yeux de l’homme. Ce Busard est done à juste titre un
sujet de crainte pour les pygmées de sa classe; même les plus
hardis d’entre eux ne se hasardent guère à l’insulter et à le
poursuivre, lorsqu'il prend son essor (Brehm).
Le Busard blafard est peu farouche, mais très-rusé; aussi
n'arrive-t-l guère aux chasseurs de le tirer, puisqu'on ne peut le
guetter en cachette, dans les lieux découverts où il se tient habi-
tuellement. Ce n’est que lorsque, suivant tranquillement son che-
min, il vient à passer près du chasseur, qu'on peut le tuer par
accident. On lui à reconnu cependant un trait de caractère qui
lui devient souvent très-funeste, et lui cause parfois la mort:
il est très-curieux; par conséquent il est attiré par l'explosion
d’un coup de fusil, et vient voler en cercle au-dessus de la tête
du chasseur, en oubliant souvent toute prudence. On peut aussi
l’attirer en lui jetant un individu de son espèce, qu'on vient
d’abattre (Brehm).
Il se nourrit, comme ses congénères, de petits mammifères, tels que
taupes, musaraignes, mulots, campagnols, hamsters et levreaux,
ainsi que de reptiles (Naum.). Comme nous venons de l'indiquer,
il fait la chasse aux oiseaux, ou bien il les surprend sur le nid
et enlève leur couvée; il saisit aussi les oiseaux malades ou
blessés; aux Indes, il donne surtout la préférence aux cailles
(Jerdon); il prend également des alouettes: M. Crespon a trouvé
dans le jabot de son sujet les débris d’une Alouette Calandre.
J, P. VAN WICKEVOORT CROMMELIN. NOTES ORNITHOLOGIQUES. [5
Il mange aussi des insectes, et se rend surtout utile en dé-
truisant des masses de sauterelles. (Brehm, Das Leb. d. Vüg,
p’#199).
Les sexes de cette espèce ne se voient guère ensemble, qu’
après les heures de chasse. La propagation se fait de la même
manière que chez les autres espèces du genre. Le Busard blafard
niche à terre, dans les herbes, les blés, les roseaux, les bruyères,
les broussailles, où même dans les semis de pins. Le nid, apprêté
sans beaucoup d’art, est composé de brins d'herbe, de paille,
de feuilles de roseaux (Naum.), ou de tiges de bruyères, et même
de rameaux de pin (Baedeker). Cet oiseau ne construit jamais de
nid sur les arbres, ainsi que l’assure le colonel Sykes. Il est à
présumer que ce naturaliste a été induit en erreur, en prenant
pour les œufs de cette espèce ceux de l’Elanus melanopterus ; car,
selon M. Jerdon, c’est par suite de cette même erreur, que M.
Burgess prétend que ce Busard se reproduit aussi sur le conti-
nent de l'Inde. La ponte se fait en Afrique, au mois d’Août ou
de Septembre, c’est-à-dire au commencement de la saison des
pluies (Brehm). Les œufs, au nombre de 4 ou 5, diffèrent beau-
coup en grosseur; ils sont cependant plus petits que ceux du C.
cyaneus, mais plus gros que ceux du C. cinerascens. Ils sont très-
arrondis, et ont la coque très-lisse. La couleur est d’un blanc
bleuâtre ou verdâtre, sans aucune tache, selon Naumann; cepen-
dant ceux recueillis par M. Artzibascheff avaient quelques taches
peu apparentes d'un brun rougeâtre; il y en a aussi qui sont
ornés de taches très-distinctes. Les œufs de cette espèce ont
été figurés par Baedeker (die Eïer der Eur. Vügel, PI LXXIV,
fig. 3).
16 J. P. VAN WICKEVOORT CROMMELIN. NOTES ORNITHOLOGIQUES.
2°. SUR LE PHALAROPUS HYPERBOREUS.
Le genre Phalaropus comprend trois espèces bien caractérisées,
et assez différentes pour qu'elles aient été regardées par plusieurs
ornithologistes comme types d'autant de genres distincts. Ces
oiseaux habitent, comme on le sait, pendant la saison des cou-
vées, les régions froides de l’hémisphère boréal. Ils visitent à
l’époque de leurs voyages périodiques, non seulement les con-
trées tempérées, mais souvent aussi celles de la zone torride, et
même ils étendent parfois leurs migrations jusque dans l’hémis-
phère austral.
La plus grande espèce, qui porte le nom de Phalaropus Wal-
son, Sabine, est exclusivement propre à l'Amérique. Elle se
distingue de ses congénères par la longueur du bec et des pieds,
ainsi que par le bord droit et non découpé des membranes lon-
geant les doigts; caractère qui lui à valu le nom générique de
Holopodius, Bonap. |
Les deux autres espèces se reconnaissent aux doigts garnis de
membranes découpées suivant les articulations. Elles sont répan-
dues également sur l’ancien et le nouveau continent. Une d'elles
se caractérise par le bec déprimé dans presque toute sa longueur,
ainsi que par la queue plus allongée que chez les autres Phala-
ropes. C’est le Ph. fuhicarius, Bp. et le Ph. platyrhynchus, Temm.
Elle se reproduit dans le Nord de la Sibérie, et aussi sur les
côtes arctiques de l'Amérique, ainsi qu'au Groenland et au Spitz-
berg, depuis le 68° jusqu'au delà du 80° degré de L. B.— Ce-
pendant elle n'a pas encore été observée en Europe pendant la
saison des couvées, sinon à la côte sud-ouest de l'Islande, où
même elle est très-rare. Elle se répand lors de ses voyages,
quoique irrégulièrement, tout le long des côtes tempérées de l’At-
lantique, et visite accidentellement les mers et les lacs de l’inté-
rieur des deux continents; cependant elle n’étend pas ses migra-
tions aussi loin vers le Midi que l'espèce suivante.
La troisième espèce, qui est la plus petite de toutes, se dis-
J. P. VAN WICKEVOORT CROMMELIN. NOTES ORNITHOLOGIQUES. Ÿ4
tingue de la précédente par le bec seulement un peu déprimé à
la base, mais comprimé, très-grêle et en forme d’alêne, dans
tout le reste de sa longueur. Elle à d’ailleurs la queue plus
courte que son congénère européen, de sorte que les ailes en
atteignent l'extrémité. Elle est le type du genre Lobipes de G.
Cuvier (Règne Animal, I, pag. 532).
Cet oiseau a été d’abord indiqué sous les noms de Tringa
lobata et Tr. hyperborea (Linn., Fauna suecica, pag. 64, n°. 179,
1146 et Syst. INat., 12° éd., T, pag. 249, sp. 8 et 9, 1760), et
sous celui de Tringa fusca (Gmel., Linn., Syst Nat., 13° ég., I,
pag. 675, sp. 33). On lui à appliqué encore les noms de Pha-
laropus cinereus et Ph. fuscus (Brisson, Orn., VI, pag. 15, sp. 2,
et pag. 18, sp. 3, 1760), ainsi que celui de Ph. hyperboreus (Lath.,
Index Orn., IL, pag. 775, sp. 1). On doit aussi lui assigner le
Ph. fuscus de Latham (nd. Orn., IT, pag. 776, sp. 4); cepen-
dant le Ph. lobatus de cet auteur est identique avec l’espèce pré-
cédente. Selon toute apparence, il faut ranger également parmi
les synonymes de l'espèce dont nous traitons, le Ph. vulgaris
de Bechstein (Taschenb. Vôüg. Deutschl., pag. 317), quoique l’au-
teur semble avoir confondu les deux Phalaropes européens, erreur
qu'il a réparée plus tard (Naturg. Deutschl., IV). C’est encore
le Ph. Williamsi (Simons, Trans. Linn. Soc., VIII, pag. 264),
ainsi que le Ph. ruficolhis et le Ph. cinerascens (Pallas, Zoogr.,
II, pag. 203 et 204), et enfin le Ph. angushirostris (Naum.,
Naturg. d. Vôüg. Deutschl., VIIT, pag. 240, et PI CCV). Nous
citerons, des figures nombreuses qu'on a publiées de cette espèce,
les plus célèbres et quelques-unes des plus récentes: ce sont celles
de Buffon (PI. enl. DCCLX VIT), de Latham (Gen. Syn., V, la table du
Hire Gen. Est. 2 PL VOEXITIT), "de" Woir et" Meyer (Nature.
der Vôüg. Deutschl.), de Werner (Temm., Atlas du Manuel), de
Gould (Birds of Eur., IV, PI. CCCXXXVI), de Bonaparte (Am.
Orn., IV, PI XXV, fig. 2), de Audubon (Birds of Am., PI.
CCXV), de Kjærbülling (Orn. Dan., PI. LI:), de Dubois (Ois.
de Belg., PI. CCXVI), de Fritsch (Vôügel Europa’s, PI. XXXIX,
fig. 3) et de Sundevall (Svenska Foglarna, PI. XLI, fig. 4, 5);
18 3. P. VAN WICKEVOORT CROMMELIN. NOTES ORNITHOLOGIQUES.
enfin le poussin a été figuré par Marchand (Rev. et Mag.
de Zool., 1863, 2° série, XV, PI. IV) et une planche, représen-
tant l'espèce en différents âges, vient d'être publiée par Gould
(Birds of Great Britain, part. X). Nous renvoyons nos lecteurs pour.
une synonymie plus détaillée, et classifiée selon les différentes
livrées de cette espèce, aux ouvrages de Temminck (Man. d’Orn.,
IT, pag. 709, et IV, pag. 445) et de Naumann.
Ce Phalarope ayant été déjà décrit assez souvent, nous n’in-
sisterons pas sur les couleurs que présente le plumage suivant
les saisons et l’âge des individus. |
Le Phalarope hyperboré habite, pendant la saison des couvées,
les lacs de toute la Sibérie, depuis la mer d’Ochotsk jusqu'aux
frontières européennes (Pallas). Il se reproduit aussi dans le Nord
de la Russie (Naumann), et niche également en Laponie, le
long des côtes de l’Océan glacial, tant à l'Est qu'à l'Ouest du
Cap Nord, ainsi que dans l’intérieur des terres et même aux lacs
élevés des Alpes, maïs uniquement au Nord du cerele Arctique,
et toujours en petit nombre (Wallengren, Naumannia, IV, p. 260).
L'espèce se reproduit aussi aux Iles Britanniques, particulière-
ment en Ecosse, dans quelques localités éparses des comtés de
Perth, d'Inverness et de Sutherland, ainsi que dans les Hébrides
extérieures (More, the Ibis, 1865, New Series, I, pag. 439). Elle
se trouvait autrefois aux Orcades à l’époque de l’incubation; ce-
pendant le nombre des couples y a successivement diminué, de
sorte qu'à présent on n'y en voit plus dans cette saison (More,
L c.). Il paraît que le même changement a eu lieu aux Iles Shet-
land, où l'espèce semble avoir niché autrefois (Bonap., Am. Orn.,
IV, pag. 87); cependant l’auteur anglais, que nous venons de
citer, ne fait aucune mention de cette localité. Selon Svabo et
Landt, l'oiseau nicherait aussi aux Iles Féroë; toutefois Graba et
Holm ne [y ont point trouvé pendant la saison de la reproduc-
tion (Orn. Beitr. zur Fauna der Farüer, Nat. Tidsk., nouvelle
série, II).
Ce Phalarope est surtout très-abondant, à l’époque des couvées,
sur tous les étangs d’eau douce de l'Islande (Faber, Prodr. Isl.
J. P, VAN WICKEVOORT CROMMELIN. NOTES ORNITHOLOGIQUES. 19
Orn., pag. 37); il s’y reproduit en grand nombre sur le Myvatn,
lac de montagne situé dans la partie septentrionale de l’île, à
une hauteur d'environ 900 pieds (Krüpper, Naumannia, VII,
pag. 58); on l’y voit même souvent nager dans les sources des
élévations volcaniques, dont la température est quelquefois si
haute qu'on peut à peine y tenir la main (Faber).
L'espèce a été aussi observée au Groenland (Fabricins, Faun.
Groenl., n°. 75; et Sabine, Mem. on the Birds of Greenl., pag. 9,
n°.11, Trans. Linn. Soc., 1819), où elle niche surtout dans l’inté-
rieur des petites baies ou fords, particulièrement sur les bords
des étangs situés dans les vallées et les marais, mais non pas,
comme en Islande, aux lacs des montagnes, ni sur les îles nom-
breuses situées le long des côtes, où se reproduit surtout le
Phalarope platyrhynque; elle ne va non plus aussi loin vers le
Nord que cette espèce (Holboll, Orn. Beitr. Faun. Groenl., p., 41).
Elle se reproduit également tout le long de la côte arctique de
l'Amérique (Richardson, Faun. bor. am., II, pag. 406), — elle
est cependant rare à l'embouchure du Mackenzie (Ross), — et niche
aussi à la Baie d'Hudson (Latham et Bonap.), où elle arrive en
grand nombre en automne (Rich.). Elle se montre, à l’époque de
ses voyages périodiques, sur le Grand Lac des Ours (Blakiston,
the Ibis, 1863, V, pag. 130) et, plus rarement, sur les autres lacs
du Nord de l'Amérique; elle se répand alors, quoique en très-
petit nombre, le long des côtes de la partie septentrionale de ce
continent, tant de l'Atlantique que du Pacifique, où elle a été
observée en Orégon et en Californie (Cassin, Mamm. and Orn. of
the U. S. expl. expd., pag. 323, et Spancer Beard, Birds of N. Am.,
pag. 706). Elle visite aussi le Guatemala, où une troupe de quatre
individus fut trouvée en Août 1859 (Salvin and Sclater, the Ibis,
1860, IT, pag. 277). Eile étend même ses migrations jusqu’au
Chili (Gould).
Le Ph. hyperboré émigre aussi le long des côtes orientales de
l'Asie; car il a été observé dans le Nord du Japon (Blakiston,
the Ibis, 1862, IV, pag. 331); il se montre également aux côtes
de la Chine, près d'Amoy (Swinhoe, the Ibis, 1861, III, pag.
80 J. P. VAN WICKEVOORT CROMMELIN. NOTES ORNITHOLOGIQUES.
412), et on l’a rencontré déjà plusieurs fois à l'Ile Formose, en
Mars et en Novembre (Swinhoe, the Ibis, 1863, V, pag. 415,
et 1865, new. ser., [, pag. 358). Il s’avance même fort loin vers
le Sud; car on l’a capturé à Célébes, et il est surtout fort nom-
breux en hiver aux Moluques, d’où plusieurs individus, tués à
Amboine, au mois de Janvier et de Février, ont été envoyés
au Muséum des Pays-Bas (Schlegel, Mus. des Pays-Bas, Scolopa-
ces, pag. D9). Ce sont ceux-ci qui ont servi de type pour le
Ph. australis de Ch. Bonaparte (Tableau de l’ordre des Echas-
siers, pag. 13, sp. 159, Comptes rendus, XLIII). Enfin il s'éga-
rerait même jusqu à la Nouvelle-Guinée (Jerdon, Birds of India,
IIT, pag. 696). Il est cependant de passage accidentel sur le continent
de l'Inde, où il n’a été observé qu'une seule fois, près de Madras,
par M. Stewart (Blyth, the Ibis, 1859, I, pag. 464, et Jerdon,
1. ©.). L'espèce passe l'hiver en grand nombre à la Mer Caspienne,
et particulièrement sur les lacs et les rivières des steppes bordant
cette eau. Elle quitte ces lieux au mois de Mai, pour aller
nicher en Sibérie (Pallas).
Dans l’Europe occidentale, le Ph. hyperboré se répand, pendant
la rude saison, sur les lacs et les côtes de toute la Scandinavie,
quoique en très-petit nombre (Nilsson, Orn. Suec., IE, pag. 120),
et de même, bien que plus rarement encore, sur ceux de la Grande
Bretagne (Latham, Bewick, Yarrell, Jardine et autres auteurs
anglais). Il se montre, quoique irrégulièrement, sur les étangs et
les côtes maritimes du Danemark (Schinz, Europ. Fauna, I,
pag. 344), ainsi que sur celles de l'Allemagne, tant de la Bal-
tique que de la Mer du Nord (Brehm, Naturg. der Vüg. Deutschl.,
pag. 677), où il à été observé, même en Juin, sur l’île de Bor-
cum (v. Droste, Journ. f. Orn., 1864, XII, pag. 426). Il visite
également, par suite de fortes tempêtes, la côte de Flandre (de
Sélys, Faun. Belg., pag. 124), et celles du Nord de la France
(Degland, Orn. Eur., II, pag. 248). Il s’avance aussi, quoique
très-accidentellement, dans l’intérieur de l'Allemagne, où il à
été observé en diverses localités, entre autres en Silésie (Bechst.),
en Poméranie (v. Homeyer, Vüg. Pomm., pag. 60), sur le lac
3. P. VAN WICKEVOORT CROMMELIN. NOTES ORNITHOLOGIQUES. 81
salé du Mansfeld (Naumann), sur l’Ems (Altum, Journ. f. Orn.,
1863, XI, pag. 120), sur la Moselle, près de Schengen (de la
Fontaine, Faun. du Luxemb., Ois., pag. 226), et sur le Main,
près d’Offenbach (Wolf und Meyer, Vôg. Deutschl., pag. 180).
Les gros coups de vent le poussent parfois jusque sur les lacs
de la Suisse (Schinz), ainsi que sur celui de Bourget, en Savoie
(Bailly, Orn. de la Savoie, IV, pag. 277). IL s’égare même sur
les grands lacs de l'Italie (Bonap., Fauna It., I, Uccelli, Intr.).
Enfin on l’a rencontré aux côtes françaises de la Méditerranée
(Roux, Orn. Prov., IT, PI CCCXXXVII, et Jaubert, Rich. orn.
ete., pag. 499).
Cet oiseau ayant été observé dans presque toutes les parties
tempérées de l’Europe, il était donc à présumer qu'il visiterait
parfois les côtes maritimes et les nombreux étangs des Pays-Bas ;
aussi Temminck l’avait-il déjà signalé comme de passage acei-
dentel en Hollande (Man. d’Orn., 1° éd., pag. 458). Néanmoins,
comme on ne trouvait, dans aucune collection de cette contrée,
un seul individu indiqué comme ayant été capturé dans notre pays,
l'espèce n’a pas été admise dans les ouvrages publiés récem-
ment sur la Faune des Pays-Bas (Schlegel, Fauna van Nederl.,
pag. 454). Cependant nous avons eu l’avantage d’obtenir un in-
dividu, qui vient d’être tué en Hollande; circonstance, qui
nous permet de constater l'apparition accidentelle de ce Pha-
larope dans notre patrie, et de confirmer ainsi l'observation
faite déjà, il y a plus d’un demi-siècle, par l’ornithologiste que
nous avons cité plus haut. Un jeune mâle a été observé, na-
geant isolément, sur le petit étang de Spaarnwoude, situé à la
rive droite du Spaarne, à une lieue environ au nord-est de Har-
lem et non loin de l’Y. Il y fut tué le 20 Septembre 1866 par
M. T. L. L. Prins, qui a bien voulu nous faire part de cette
intéressante capture, et nous offrir ce charmant oiseau pour en
enrichir notre collection. Nous saisissons cette occasion de lui té-
moigner notre reconnaissance pour cette marque de son amitié.
On sait que les Phalaropes appartiennent à l’ordre des Echas-
siers par les caractères systématiques, et qu'ils se rapprochent
ARCHIVES NÉERLANDAISES, T. II. (6)
82 3. P. VAN WICKEVOORT CROMMELIN. NOTES ORNITHOLOGIQUES.
des oiseaux Palmipèdes par leur manière de vivre. Comme eux
ils se tiennent habituellement sur l’eau, où ils nagent avec autant
d’aisance que d’agilité et de grâce; cependant ils ne plongent
jamais. Leur vol est rapide et élégant, et ressemble à celui des
Hirondelles. Ils marchent à la manière des Bécasseaux, en ra-
massant dans le limon les larves d’insectes, qui leur servent de
nourriture (Faber). Cependant ils se nourrissent plus habituelle-
ment d'insectes aquatiques et d’autres animaleules, ainsi que de
la substance animale, qui flotte souvent en masse dans les mers
boréales. (Bewick, Brit. Birds, II, pag. 150). Afin de les saisir
ils nagent en tenant le cou allongé sur l’eau, et en y plongeant
continuellement le bec, à la manière des Sarcelles (Richardson).
Souvent aussi ils attrapent des insectes volants. Pour se reposer
ils se tiennent sur le rivage, en retirant le cou dans les plumes,
ou bien ils se laissent balancer sur les ondes, au gré des vents
et des courants (Faber).
Le Phalarope hyperboré arrive en Islande et au Groenland
à la fin du mois de Mai (Faber et Holboll); cependant on
l'a observé parfois déjà au mois d'Avril, aux côtes de cette
dernière contrée (Latham). On le voit pendant quelque temps
nager par petites troupes en pleine mer, souvent à une grande
distance de la côte. Dès le commencement de Juin, ces oiseaux
s'accouplent, et se rendent aux lacs et aux étangs d’eau douce,
pour s’y livrer aux soins de la reproduction. Le nid se trouve
habituellement dans le voisinage immédiat de l’eau, sur une petite
élévation ou une motte de terre, dans les hautes herbes ou sous
les broussailles. Il est apprêté sans beaucoup d'art, et composé
de quelques brins d’herbe et de feuilles de roseaux (Faber), ou bien
de feuilles sèches de bouleau, ce qui est surtout le cas en La-
ponie (Baedeker, die Eier der Eur. Vügel). Rarement il est con-
struit plus artistement, formé de mousse et garni de duvet (Temm.)
il n’a d’ordinaire cette solidité que lorsque le terrain est très
marécageux, afin qu'il puisse flotter quand l'eau vient à monter
(Krüper). La ponte se fait à la mi-Juin (Faber); cependant on
trouve quelquefois déjà des œufs dès le commencement de ce mois.
J. P. VAN WICKEVOORT CROMMELIN. NOTES ORNITHOLOGIQUES. 83
Lorsqu'on enlève la première couvée, la femelle continue de pondre,
de sorte qu'on recueille parfois encore des œufs fraîchement
pondus au milieu de Juillet (Krüper). Les œufs, au nombre de
4, sont très-petits, pyriformes, et rarement plus arrondis. Ils ont
la coque très-fine, et sont d’un jaune verdâtre ou d’un vert oli-
vâtre, avec des taches plus ou moins nombreuses d’un brun noir-
_ Âtre. Mais ce qui caractérise surtout ces oiseaux, c’est que le
mâle seul se charge des soins de la couvaison; rarement on
aperçoit la femelle dans le voisinage du nid, lorsque la ponte -
est achevée (Holboll); aussi ne trouve-t-on que chez le sexe mas-
culin les taches incubatoires au ventre, ainsi que l’a remarqué
M. Steenstrup.
Les jeunes sont éclos dès le mois de Juillet; ils sont garnis
de duvet, et courent dans l’herbe à la manière des jeunes Bécas-
seaux (Faber). À l'approche de quelque danger ils se jettent à
l’eau et nagent en allongeant le cou. Les vieux veillent sur eux
avec une anxiété particulière; ceux-e1 sont si peu farouches, qu'on
peut les tuer à coups de pierre; ils volent, en criant, autour
de celui qui veut s'emparer de leur couvée (Krüper); leur voix
ressemble à celle de La Sierna cantiaca (Latham). Les jeunes ont
acquis leur croissance et leur premier plumage à la fin de Juillet.
En Août les vieux les conduisent à la mer, et à la fin de ce
mois tous quittent l'Islande, avant que les adultes aient changé
de livrée (Faber). Au Groenland, cependant, on les voit encore
nager le long des côtes jusqu'à ce qu'ils aient revêtu la robe
d'hiver; ce changement de plumage est achevé à la fin de Sep-
tembre, époque à laquelle ils entreprennent, par petites troupes,
leurs voyages périodiques (Holboll).
6 *
84 J. P. VAN WICKEVOORT CROMMELIN. NOTES ORNITHOLOGIQUES.
3°. SUR LE PROCELLARIA LEUCORHOA.
Les nombreuses espèces de Pétrels ont été divisées en plusieurs
genres distincts; ainsi le petit groupe comprenant les espèces
de petite taille, à formes élancées, à tarses longs et grêles, et à
ailes allongées, a reçu le nom générique de Thalassidroma, Vigors.
Des représentants de ce groupe se trouvent sur toutes les mers.
Leur vol ressemble à celui des Hirondelles. Ces oiseaux varient
entre eux par la forme de la queue, qui est carrée ou bien tant
soit peu arrondie, échancrée ou même sensiblement fourechue;
différences qui ont donné lieu à de nouvelles subdivisions.
Deux espèces de ces Pétrels-Hirondelles visitent accidentelle-
ment les côtes des Pays-Bas, et s’égarent parfois dans l’intérieur
de cette contrée. La plus petite, et aussi la plus commune de
toutes, le Pr. pelagica, Linn., à queue carrée ou bien tant soit
peu arrondie, a été observée en Hollande à différentes époques
de l’année. Un des individus de notre collection a été trouvé en
automne dans les dunes, près de la côte de la Mer du Nord.
Nous possédons également une femelle, prise vivante, le lende-
main du fameux ouragan du 28 Mai 1860, dans le Bois de Bloe-
mendaal, situé à peu de distance de Harlem et à une lieue et
demie environ de la mer.
La seconde espèce qui se montre parfois dans les Pays-Bas, a
la taille plus forte que la précédente; elle se reconnaît d’ailleurs
à la queue sensiblement fourchue, comme celle de l'Hirondelle
de fenêtre (4. urbica L.). Elle a été décrite par Temminck
comme espèce nouvelle, sous le nom de Pr. Leachii (Man. d'Orn.,
IT, pag. 812, 1820); cependant elle avait été déjà signalée par
Vieillot sous celui de Pr. leucorhoa 1) (Nouv. Dict. d'Hist. nat.
1) Nous rendons le nom spécifique tel qu’il a été proposé par Vieillot;
nous le préférons done à la dénomination Zewcorrhoa, citée par le Prince
Ch. Bonaparte (Consp. gen. Av., II, pag 195.), par Spancer Beard (Birds
of N.-Am., pag. 830) et par Schlegel (Mus. des Pays-Bas, Procellariae , pag. 3),
quoique celle-ci soit plus correcte.
J. P. VAN WICKEVOORT CROMMELIN. NOTES ORNITHOLOGIQUES. 8
par Déterville, XXV, pag. 422, 1817). Plus tard l'espèce a été
indiquée par Flemming sous le nom de Pr. Bullocku (Brit. Anim.,
pag. 136., Selby, Brit. orn., IT, pag. 537, PL CIIT, fig. 1). Il
faut ranger également parmi les synonymes de cet oiseau le
Pr. pelagica de Pallas (Zoogr., II, pag. 316, n°. 376), et,
selon Degland (Orn. eur., 2° éd, II, pag. 387), il convient de
lui assigner aussi le Thalassidroma mélitensis (Schembri, Cat.
orn. del Gruppo di Malta, pag. 118). Nous citerons encore de
cette espèce les figures publiées par Werner (Temm., Atl. du
Man.), par Gould (Birds of Europe, V, PI. CCCCXLVIT, fig. 1),
par Audubon (Birds of Am., PI CCLX), par Naumann (Nat. Vüg.
Deutschl., X, PL CCLXXV, fig. 2), par Kjærbülling (Orn. Dan.,
PI. LIV) et par Dubois (Ois. de Belg., PI. CCXXXIV).
Cette espèce ayant été admise dans la Faune des Pays-Bas
(Schlegel, Fauna v. Nederl., pag. 583) sur une seule capture,
faite en Novembre 1834 sur la plage de la Mer du Nord, près de
Zandvoort, et déjà citée par nous (Bouwstoffen voor eene Fauna
van Nederland, II, pag. 220), nous croyons rendre service aux
ornithologistes qui s'intéressent à la Faune de notre patrie, en
leur communiquant une seconde capture, qui a eu lieu tout ré-
cemment dans l’intérieur du pays. Une femelle fut tuée, le 6
Novembre 1866, sur le petit étang nommé ,de Merke”, situé au
bord du lac desséché de Wormer, près de Knollendam, village de
la Hollande Septentrionale. L'oiseau fait partie de notre collection.
Ce Pétrel habite les parages septentrionaux de l'Atlantique et
du Pacifique, dont il visite parfois les côtes, surtout à l’époque
de l’incubation, et d’où il s’égare, par suite de vents impétueux,
sur les mers de moindre dimension, et même jusque dans l’inté-
rieur des terres. Sur le Grand Océan il se montre quelquefois
aux côtes du Japon (Pallas). Il visite aussi les côtes orientales
du continent de l’Amérique, depuis la Baie de Baffin jusqu’au
Massachusetts (Spancer Beard, Birds of N. Am., pag. 830); ïl
est surtout commun à Terre Neuve (Temm., 1. c., IV, pag. 512),
où il se reproduit, ainsi qu'au Golfe de St. Laurent (Bryant,
Proc. Bost. Soc. of Nat. Hist., VIII).
86 J. P. VAN WICKEVOORT GROMMELIN. NOTES ORNITHOLOGIQUES.
Au Groenland, où ce Pétrel niche également (Reinhardt, the
Ibis, 1861, III, pag. 16), il se trouve depuis la pointe méridi-
onale jusqu'au 65° degré L. N. Lorsqu'on longe la côte à peu de
distance, on voit ces oiseaux voltiger habituellement autour du
navire, surtout par les belles nuits d’été. L'espèce est abondante.
aux Iles Kock, situées à l'entrée de la Baie dite Godthaab, où
elle paraît aussi se reproduire, car on la rencontre dans le Dé-
troit de Davis depuis le mois de Mai jusqu'en Août. Elle quitte
les côtes du Groenland en automne, pour aller gagner la mer
libre; elle se voit en Octobre en grand nombre sur l'Atlantique
(Holboll, Orn. Beïtr. z. Faun. Groenl., pag. 59).
L'oiseau se montre également aux côtes européennes de cet
océan. Il a été souvent observé aux Orcades ‘Temm.), où, selon
M. Dunn, il nichait autrefois. Il est surtout commun aux Hébri-
des, où il se reproduit à St. Kilda, et M. Dunbar l’a admis au
nombre des oiseaux qui nichent dans le comté de Ross, situé à
la côte occidentale de l’Ecosse, toutefois sans indication précise
de localitè (More, the Ibis, 1865, new series, I, pag. 458).
L'espèce visite accidentellement, par suite de gros coups de vent,
plusieurs autres parties de la Grande Bretagne. Elle à été obser-
vée tant sur les côtes que dans l’intérieur de cette île (Bewick,
Brit. Birds, II, pag. 244: Yarrell, Brit. Birds, III; Jardine,
Nat. Libr., Birds, IV, pag. 262: Dawson Rowley, the Ibis,
1860, IT, pag. 200; Stevenson, the Ibis, 1863, V, p. 235; et
Harting, Birds of Middlessex, pag. 271). Ce Pétrel visite éga-
lement les côtes de Norwège, ainsi que celles du Danemark,
(Kjærbülling, Naum., I, 3, pag. 51). Il s’abat parfois sur l’Ile de
Helgoland (Blasius, Naum., VIII, pag. 316), et se montre aussi
aux côtes de Belgique. Les ouragans le poussent même dans l’in-
térieur de cette contrée (de Sélys, F. belg., pag. 157); enfin il
s'égare, par suite des mêmes causes atmosphériques, jusqu’au
centre de l'Allemagne, où un individu fut trouvé près de Franc-
fort sur le Main, environ au même lieu où, plusieurs années au-
paravant, s'était faite la première capture du Pr. pelagica en
Allemagne (Naumann, Naturg. Vüg. Deutschl., X, pag. 580).
J. P. VAN WICKEVOORT CROMMELIN. NOTES ORNITHOLOGIQUES. 837
Le Pr. leucorhoa est jeté souvent aussi par les ouragans sur
les côtes du Nord de la France. Il y a été observé, par M.
Baillon, près d’ Abbeville; ce fut l'individu qui servit de type à
Vieillot. On en trouva plusieurs non loin de la même ville, à l’em-
bouchure de la Somme, pendant les jours impétueux de la fin
d'Octobre 1834 (Naumann), ainsi qu'à la côte de Dunkerque,
en Novembre 1843 (Degland, Orn. eur., Il, pag. 370): Il à été
souvent trouvé sur les côtes de la Méditerranée, particulièrement
sur celle de Provence. Quelques individus ont été abattus aux
bords de l'étang de Berre, à l'embouchure du Rhône, et on en
trouva plusieurs morts sur la plage de Cette. Ses mœurs semble-
raient moins exclusivement crépusculaires que celles du Pr.
pelagica, car on le voit souvent en plein jour et par d'assez beau
temps (Jaubert, Rich. Orn. etc., pag. 384). Il niche, comme
ses congénères, dans les trous et les fentes des rochers. La ponte
est d’un seul œuf, presque également gros des deux bouts, mais
plus fort et plus oblong que celui du Pétrel-Tempête. Il est d’un
blanc mat, souvent orné d’un cercle de petits points rouges très
peu apparents. Il rappelle par conséquent les œufs des Martinets,
oiseaux dont ces Pétrels sont, pour ainsi dire, les représentants
océaniques. (Naumann, Nat. Vüg. Deutschl., XIII, pag. 277).
HARLEM, Janvier 1867.
SUR QUELQUES POINTS
DE LA MECANIQUE DU CORPS HUMAIN;
PAR
W. KOSTER,
docteur en médecine, professeur à l’université d'Utrecht.
I La pression de l’air sur l'articulation
coxo-fémorale.
Dans un mémoire étendu !), rempli de recherches originales
et de considérations ingénieuses, Mr. E. Rose, professeur de chi-
rurgie à Berlin, a essayé de réfuter la théorie des frères Weber
sur le maintien de l'articulation coxo-fémorale par la pression
atmosphérique.
Bien que je n'hésite pas à me rallier, dans ce qu’elles ont
d’essentiel, aux idées de Mr. Rose, ses expériences sur l’articu-
lation en question sont pourtant, partiellement , en contradiction
avec des observations que j'avais déjà faites maintes fois et que
j'ai encore, tout récemment, eu l’occasion de répéter.
D’après Rose — et c’est là l’experimentum crucis — ïl arrive
souvent que le fémur reste suspendu à la cavité cotyloïde même
après qu'on a percé un large trou dans la paroi, et sans qu'on
tienne le doigt appliqué sur ce trou: , L’articulation offrant encore
partout son éclat particulier, j'en plongeai les deux parties dans
l’eau, et — la téte du fémur demeura suspendue sans applica-
*) Archiv für Anatomie, Physiologie u. s. w., von Reïichert nnd Du Bois-
Reymond, 1865, Hft. V.
W. KOSTER. SUR QUELQUES POINTS, ETC. 89
tion du doigt, même après qu'on eut coupé le ligament rond et
vidé de son contenu la cavité cotyloïde, de manière à donner
un libre accès à l'air. Lorsque, au bout de quelques instants,
l’effet venait à manquer, je n'avais, pour le reproduire, qu'à
remettre les pièces dans l’eau. Lorsqu'elles y restaient, toutefois,
trop longtemps, l’expérience ne réussissait plus ensuite.”
En présence de la confiance que méritent les assertions de Mr.
Rose, il est difficile de révoquer ces faits en doute. Je dois assu-
rer pourtant que je n’ai jamais pu les voir confirmés. Une seule
fois il arriva que la tête du fémur, introduite dans la cavité co-
tyloïde préalablement percée d’un trou, y resta suspendue après
que le doigt eut été retiré de l'ouverture; mais il devint mani-
feste, dans ce cas, que le trou avait débouché dans le tissu par
lequel le ligament rond s’insère dans la cavité cotyloïde. En outre,
l’ouverture peut facilement être obstruée par le tissu synovial,
que la pression même de la tête du fémur tend à y appliquer et
à y faire pénétrer, et le résultat peut être que l'introduction de
l'air soit devenue impossible. Lorsque j'enlevais tout le tissu qui
occupe la cavité cotyloïde, de manière à dégager complétement
l'ouverture, le fémur ne restait jamais suspendu, à moins que je
n’eusse soin de fermer l’ouverture extérieurement à l’aide du doigt.
Mais la même explication ne peut, d’après le passage cité
plus haut, rendre raison des observations de Mr. Rose, d'autant
plus que le trou foré par lui présentait un diamètre de !: de
pouce.
On a lieu dêtre surpris, toutefois, du résultat d'expériences
antérieures, faites par Mr. Rose sur la même préparation, et qu’il
décrit en ces termes: ,Après avoir enlevé tous les débris de
forage, je remis la tête du fémur en place, et j’appliquai exté-
rieurement le doigt sur l’ouverture. La tête resta maintenue soli-
dement; elle se détacha, au contraire, dès que je découvris l’ouver-
ture. Cette expérience peut être répétée, avec le même os, aussi
souvent qu'on veut, elle réussit toujours.” Pourquoi le fémur ne
se maintint-il pas ici, même une seule fois, par adhérence ?
Les expériences rapportées plus haut prouvent, en tout cas,
90 W. KOSTER. SUR QUELQUES POINTS DE
que la cavité articulaire est close hermétiquement par le bourre-
let cartilagineux, et que la pression de l’air consolide l’articula-
tion. Il est vrai que Mr. Rose attribue une influence prépondérante
à l’action exercée sur la synovie par l'air qui pénètre à travers l’ouver-
ture, action qui empêcherait cette matière de jouer le rôle d’in-
termédiaire adhésif. Mais les expériences que Mr. Rose lui-même
a faites avec une tête de fémur dont la moitié avait été enlevée
à la scie, prouvent surabondammant que c’est bien la pression
de lair qui fixe la tête dans la cavité articulaire. Ou faut-il
admettre que le fémur est supporté par l’adhérence entre le bour-
relet cartilagineux et la zone étroite de la tête, qui, dans ce cas,
est seule en contact avec lui? Cela me paraît bien invraisemblable.
Les expériences avec la tête fémorale sciée à demi sont réelle-
ment très instructives. La cavité cotyloïde est alors, en grande
partie, remplie d'air; pourtant le fèmur, quand on a eu soin
d'établir entre sa tête et le ligament cotyloïdien un contact bien
intime, reste encore suspendu si l’on tient l’ouverture bouchée en
dehors, pour retomber aussitôt qu'on écarte le doigt.
Je ne puis m'expliquer la différence entre les résultats de Mr.
Rose et les miens. Vaurait-il eu quelque méprise, et celles de
ses expériences où le fémur resta fixé dans la cavité cotyloïde
perforée, se rapportent-elles à d’autres préparations, — à des
conditions différentes par suite, — que celle dont il a été ques-
tion plus haut? Si d’autres expérimentateurs arrivent à confirmer
l'observation de Mr. Rose, je devrai reconnaître que le hasard
m'a mal servi. Des expériences de ce savant il résulterait en
effet, qu'il dépend entièrement de l’état accidentel de la matière
interposée, et de la position de la tête du fémur par rapport à
la cavité cotyloïde, que la première reste, oui ou non, suspen-
due (par adhérence) à la seconde.
On peut s'assurer de la manière suivante que c’est réellement
la pression de l'air qui tient les deux os en rapport dans l’arti-
culation imperforée. On coupe le ligament articulaire tout autour
du col du fémur, et à une grande distance de l'articulation. On
exerce ensuite une forte traction sur le fémur, jusqu'à ce que la
; LA MECANIQUE DU CORPS HUMAIN. 91
tête soit en grande partie retirée de la cavité cotyloïde. On voit
alors la partie du ligament articulaire qui est restée attachée à
la cavité, être poussée en dedans, au-dessus de la tête; mais si
on lâche le fémur avant qu'il soit entièrement extrait de la cavité
du ligament articulaire, il revient avec force, comme le piston
d’une seringue sur lorifice de laquelle on à appliqué le doigt
avant de soulever le piston.
Je suis du reste, avec Mr. Rose, entiérement d'avis que c’est
presque toujours l’action musculaire et l’adhésion qui maintien-
nent le fémur dans la cavité cotyloïde. Que la disposition méca-
nique de l'articulation ait pour effet nécessaire de fermer tout
accès à l’air, et de consolider les rapports par la pression atmos-
phérique, c'est ce qui est évident à priori et ce qui résulte des expé-
riences. Mais pendant la vie ce mécanisme n’a jamais l’occasion
d'entrer en jeu (sauf peut-être en cas d’imminence de luxation
violente, cas où le vide résultant, dans la cavité articulaire, du dé-
boîtement partiel de la tête du fémur, contribue à prévenir la
luxation complète ?). Il faut renoncer aux conséquences variées
qu'on avait cru pouvoir déduire des expériences de Weber, telles,
par exemple, que la difficulté qu’on éprouverait à mouvoir les
membres inférieurs sur les hautes montagnes (??}, où la diminu-
tion de la pression atmosphérique rendrait nécessaires des efforts
musculaires plus soutenus, etc. Mr. Rose dit avec raison: ,Je
n'ai pas fait d'expériences directes pour déterminer jusqu'à quel
point la pression de l'air concourt avec l’adhésion. Ce qui est
certain, c’est que ce concours est superflu.” — On peut se deman-
der si la paralysie complète des muscles de la hanche entraîne-
rait la luxation paralytique du fémur, comme il arrive pour le
bras en cas de paralysie des muscles de l’épaule (dans l’atrophie
musculaire progressive). Je suis porté à croire qu'une pareille
luxation ne se produirait pas, grâce à la pression exercée par
l'air sur l'articulation coxo-fémorale, et pourvu, bien entendu,
que le poids du membre inférieur ne dépassât pas la pression
—r? x X la hauteur barométrique (r, rayon de la tête du fémur).
Il serait très intéressant de faire l'examen anatomique de l’arti-
92 W. KOSTER. SUR QUELQUES POINTS DE
culation dans les cas de luxation volontaire du fémur (observée,
entre autres, par Emmert et Stanley !).
Je noterai encore ici une couple de particularités qui se pré-
sentent dans l’expérience de Weber. Il arrive parfois qu’elle ne
réussisse pas, la tête du fémur s’échappant de la cavité articu-
laire bien que l'ouverture pratiquée à celle-ci soit fermée. Cela a
lieu quand on tient l’os iliaque de manière que le fémur se porte
fortement en dehors. La tête fait alors saillie au côté interne,
tandis que le col pénètre dans l'articulation au côté opposé; le
bourrelet cartilagineux du bord de la cavité cotyloïde ne pouvant
plus s'appliquer exactement à l’os, l'air du dehors s’introduit
dans la cavité.
Le phénomène inverse s’observe également. On peut donner à
l'os iliaque une inclinaison telle relativement au fémur, que celui-ci,
même chargé d’un poids de 6 kilogr., ne quitte pas la cavité
cotyloïde lorsqu'on retire le doigt de l’ouverture. Dans ce cas, la
position du fémur est celle qu’il prend, pendant la vie, dans
l’extension extrême de la cuisse, extension qui est accompagnée
d’une forte tension de la zone orbiculaire de Weber, et que nous
réalisons , par exemple, lorsque, nous tenant debout, nous ineli-
nons le bassin aussi fortement que possible en arrière. La tension de
la zone de Weber se voit, en effet, pendant l’expérience; la tête
du fémur ne peut sortir de l'articulation, parce qu'elle ne peut
tourner davantage; le fémur et son poids sont suspendus au liga-
ment, et on entend crier celui-ei quand on augmente la charge.
Il résulte des expériences décrites et des faits anatomiques et
physiques connus:
1°. En vertu de l’adaptation hermétique de la tête du fémur
dans la cavité articulaire, nous pourrions, comme Weber l'a
appris, porter dans cette articulation, sans aucune action muscu-
laire, un poids d'environ 14 kilogr. (Surface d’un grand cerele
dela tête du fémur—:r'17r = 2x 2 SNA Tor
carrés environ).
1) Emmert, Heelkunde, vert. door Polano, T. I, pag. 706.
LA MÉCANIQUE DU CORPS HUMAIN. 93
2, Un poids égal et même supérieur est porté, sans aucune
intervention de la pression atmosphérique, par la zone orbiculaire
de Weber, quand la cuisse est étendue fortement.
Mais, d’un autre côté, les expériences et les raisonnements de
Mr. Rose établissent :
3. Que, pendant la vie, les membres inférieurs sont portés par
la tension musculaire et par l’adhésion entre les surfaces juxta-
posées de la cavité cotyloïde et de la tête du fémur, sans
qu'il y ait lieu de tenir compte de l'effet de la pression
atmosphérique.
II. La rotation de la tête dans l’articulation
| atloïdo-occipitale.
Tandis que l'articulation axoïdo-atloïdienne est caractérisée
comme articulation trochoïde pure, tant par sa disposition méca-
nique que par la présence d’un puissant muscle rotateur propre
(musele oblique inférieur de la tête), l'articulation entre l’atlas
et l’occipital offre, au contraire, plus de complication. On sait
qu’elle donne lieu, d’abord, au mouvement de la tête en avant
et en arrière. On y admet en outre, généralement, un mouve-
ment latéral de la tête (vers l'épaule), mouvement facile à démon-
trer par la nature des surfaces articulaires, par la présence du
muscle droit latéral de la tête, ainsi que par des épreuves expé-
rimentales sur une préparation convenable. ne
Dans les recherches détaillées et approfondies de W. Henke !),
le rapport entre la rotation dans l'articulation axoïdo-atloïdienne
et l’inclination latérale dans l'articulation atloïdo-occipitale, ainsi
que le mécanisme des ligaments, sont examinés avec soin; mais
il n’est pas question d’un mouvement rofatoire s’exécutant dans
la seconde des articulations nommées, et venant en aide à celui
1) Handbuch der Anatomie und Mechanik der Gelenke, p. 92 et suiv.
94 W. KOSTER. SUR QUELQUES POINTS DE
qui à lieu dans la première. Chez Henle !), on trouve men-
tionnée la possibilité d’une légère rotation dans l'articulation atloïdo-
occipitale, quand la tête est penchée en avant. De reste, je ne
sache pas qu'une pareille rotation ait été constatée.
En faisant la démonstration des muscles profonds du cou, mo-
teurs de la tête, et celle des articulations et des mouvements
eux-mêmes, j'avais remarqué plus d’une fois qu'en faisant tour-
ner, Sur une préparation à muscles bien isolés, l’occipital aussi
loin que possible dans un même sens, par ex. à droite, non-
seulement le muscle oblique inférieur de la tête , du côté droit,
se raccourcissait considérablement, mais que, vers la fin de la
rotation, le muscle oblique supérieur de la tête, au côté opposé,
subissait le même raccourcissement.
Aidé d’un de mes élèves, Mr. Schroeder van der Kolk, je
viens d'examiner ce point avec plus d'attention. Voici comment
nous avons procédé pour déterminer la nature et, approximative-
ment, l'étendue de Îa rotation dans l’une et l’autre articulation.
: Les muscles profonds du cou furent préparés et isolés avec
soin. Après qu'on eut détaché l’œsophage et le pharynx de la
face antérieure des vertèbres cervicales, le crâne fut scié suivant
la direction prolongée de cette face antérieure. La partie posté-
rieure du crâne fut ensuite sciée également, dans le prolongement
des apophyses épineuses des vertèbres cervicales et parallèlement
au plan frontal; de cette manière, il ne restait plus du crâne
qu'un anneau s’articulant avec l’atlas. Cet anneau fut cloué sur
une table, de telle sorte -que l’atlas reposât sur le bord de la
table, auquel il pouvait, à son tour, être fixé invariablement à
l’aide d’agrafes passées autour des apophyses transverses. Une
longue aiguille fut implantée, verticalement, dans l’apophyse épi-
neuse de l’axis. Enfin un carton, dont le bord inférieur présen-
tait une entaille suffisante pour loger les vertèbres cervicales,
fut disposé verticalement sur le bord de la table, auprès de l'ai-
:) Bänderlehre, p. 47.
LA MÉCANIQUE DU CORPS HUMAIN. 95
guille, dont la pointe décrivait ainsi un arc de cercle le long du
carton pendant la rotation de l’épistrophée.
En saisissant les vertèbres cervicales avec Ia main, il était
facile de faire tourner l’épistrophée à droite ou à gauche. On
trouva qu'une torsion énergique faisait parcourir à l'aiguille, de
part et d'autre, un arc d'environ 41°.
Si alors on rendait l’atlas immobile, de la manière indiquée
plus haut, l’amplitude de l’excursion de l'aiguille était toujours
beaucoup moindre; elle ne s'élevait plus qu'à environ ‘83° de
chaque côté.
On pourrait supposer que cette différence dépendait de la force
de la torsion exercée sur l’axis. Mais, comme c'était dans les
deux cas la même personne qui tournait, avec tout l'effort pos-
sible, et comme en outre la différence resta constante en répétant
l'expérience, l’objection perd sa valeur. D'un autre côté, en faisant
tourner l’axis seul, on ne trouva, dans les épreuves successives,
que des variations de 1 à 2°, et il en fut de même pour la dévi-
ation observèe quand l’atlas était dégagé de ses liens. La diffé-
rence trouvée doit done dépendre d’une rotation dans l’articula-
tion atloïdo-occipitale, rotation s’opérant dans un des deux cas et
non dans l’autre.
Comme nombres absolus, il se peut que nos résultats soient
un peu exagérés (à cause de l'énergie de la torsion exercée sur
des parties mortes); comme valeurs relatives, ils sont certaine-
ment exacts.
Dans ces épreuves on observe de nouveau clairement, ce que
d’ailleurs on peut remarquer déjà quand la préparation est tenue
simplement à la main, comment le musele oblique inférieur du
côté vers lequel on tourne, puis, vers la fin de la rotation, le
muscle oblique supérieur du côté opposé, se raccourcissent sue-
cessivement.
Aïnsi donc, lorsqu'un mouvement de rotation à droite est im-
primé à la tête, le muscle oblique inférieur se contracte d’abord,
et fait tourner l’atlas; quand cette action a atteint sa limite ex-
trême, l’atlas, maintenu par le muscle oblique inférieur droit,
96 W. KOSTER. SUR QUELQUES POINTS, ETC.
devient point fixe pour l’oblique supérieur gauche, qui alors achève
le mouvement à droite, en agissant sur l’occipital.
A cette double action vient s'ajouter la flexion latérale dans
la même articulation (muscle droit latéral de la tête), flexion
qu'on peut inférer déià du mécanisme des ligaments, qui à été
étudiée par Henke, et qui, d’après la description de Henle ,,ne s'opère
pas exactement dans un plan parallèle au plan frontal, mais est
accompagnée d’une légère rotation latérale. La tête, quand on
l’incline à droite, tourne un peu à gauche autour de l’atlas,
etc” Henle ne dit rien de plus au sujet de la rotation dans
l'articulation atloïdo-occipitale. Le résultat de nos expériences
confirme, en effet, la remarque de cet auteur, et montre que la
rotation dans larticulation en question peut entrer pour environ
1 dans la rotation totale opérée entre l’occipital, l’atlas et l’épis-
trophée. Pendant la vie, toutefois, la rotation dans l'articulation
atloïdo-occipitale se combine toujours avec la flexion latérale,
d’où résulte-le redressement oblique de la face, qui se produit
constamment quand la tête est portée, tout à fait naturellement,
à gauche ou à droite.
Nous essayâmes aussi de déterminer, à l’aide de notre appa-
reil, 1a rotation totale de toutes les vertèbres cervicales, en
faisant tourner avec force la septième de ces vertèbres seule, ce
qui entraînait le mouvement de toutes les autres. Mais on n'ob-
tient ainsi que des résultats peu satisfaisants. On n’a pas la cer-
titude que toutes les vertèbres supérieures tournent autant que
possible, les vertèbres inférieures sont déplacées outre mesure,
etc. Approximativement, la rotation dans un seul sens peut être
évaluée à 75°, dont, par suite, !; environ s’effectuerait entre
10
l'atlas et l’occipital, %, — -{ entre l’épistrophée et l’atlas, et
5 — 1% entre les autres vertèbres cervicales. M. Schroeder van
der Kolk fit la remarque judicieuse que cette répartition de la
rotation, sur les différentes vertèbres, a probablement pour effet
de régulariser la tension des artères vertébrales, et d'empêcher
qu'elle ne devienne excessive en un seul point.
ARCHIVES NÉERLANDAISES
Sciences exactes et naturelles,
IL La détermination du maximum de force du
muscle vivant.
La question relative au maximum de force qu’un muscle vivant
est capable de développer dans le corps humain, a dû se
présenter naturellement dès qu’on s’est mis à étudier avec plus
de soin les conditions physiques de l’action musculaire. On sait
quelle influence considérable ont eue, sur le progrès de nos con-
naissances relativement à l’action musculaire, les idées d'Edovard
Weber 1), les considérations qu’il émit sur les muscles regardés
comme corps élastiques, sur les contractions musculaires envisa-
gées comme modifications des forces d’élasticité. Déjà dans le
travail que nous venons de rappeler, on trouve mentionnées
des expériences que Weber exécuta, en vue de déterminer le
maximum de force musculaire, sur des muscles (de grenouille)
fraîchement extraits du corps vivant.
Mais, ainsi que Weber le fait observer immédiatement, de la
force de contraction d’un muscle détaché du corps, et examiné
dans des conditions purement artificielles, il est impossible de
rien conclure à l'égard du degré d'énergie de ce même muscle
agissant dans l'organisme vivant. C’est pour mesurer cette dernière,
que Weber fit les expériences bien connues et citées dans tous
les manuels de physiologie, dans lesquelles il chercha à évaluer
l'effort qu'ont à exercer les muscles du mollet pour soulever sur
la pointe des pieds le corps chargé d’un poids connu.
Les expériences de Weber n'avaient encore, à ma connaissance,
donné lieu à aucune objection, lorsque, l’année dernière, F. Knorz
1) Wagner, Handwürterbuch der Physiologie, Tome III, article Mwskelbewequng .
ARCHIVES NÉERLANDAISES, T. II. fl
98 W. KOSTER. SUR QUELQUES POINTS DE
publia, sous la direction du professeur W. Henke, de nouvelles
recherches sur la force musculaire absolue, et signala, à cette
occasion, dans le travail de Weber plusieurs inexactitudes, à
l’aide desquelles il crut pouvoir rendre compte des différences
considérables qui existaient entre ses résultats et ceux de Weber ! ).
Tandis que Weber n'avait pas même trouvé en kilogramme par
centimètre carré de section transversale d’un muscle, les expé-
riences de Henke et Knorz, relatives aux muscles fléchisseurs de
l’avant-bras droit (muscles biceps, brachial antérieur et long supi-
nateur), conduisaient à admettre 8,991 kilogrammes (moyenne
des résultats pour l’avant-bras droit et l’avant-bras gauche 8,187 k.).
Toutefois, des expériences entièrement analogues, exécutées sur
les muscles fléchisseurs du pied, ne donnèrent que 5,9 ES
(pour le côté droit).
Henke tâche de déduire des inexactitudes du procédé de Weber,
que celui-ci à réellement trouvé, au lieu de un kilogramme,
quatre kilogrammes comme maximum d'effort par centimètre carré
de section transversale des muscles du mollet. Je ferai voir plus
loin que d’autres causes encore, outre celles indiquées par Henke,
ont dû contribuer à rendre les résultats de Weber trop faibles;
mais, indépendamment de tout éclaircissement ultérieur, il est
déjà visible à priori que l'écart entre 4 et 8,9 kilogrammes est
trop grand pour pouvoir être attribué uniquement à des modif-
cations accidentelles de l’état des muscles.
Henke essaye d'expliquer cet écart par des différences indivi-
duelles, Weber ayant expérimenté sur des savants déjà avancés
en âge, tandis que lui-même a opéré sur des étudiants jeunes
et vigoureux. Quant à la différence que ses propres résultats
annoncent entre la force des muscles fléchisseurs de l’avant-bras
et celle des muscles fléchisseurs du pied, il en cherche la raison
d’abord dans le degré d'exercice, qui serait plus grand pour les
:) Ein Beitrag zur Bestimmung der absoluten Muskelkraft, dissertation in-
augurale par F. Knorz. — Die Grüsse der absoluten Muskelkraft aus Versuchen
neu berechnet, dissertation de F. Knorz, commun. par W. Henke dans Henle
und Pfeufer, Tome XXIV.
LA MÉCANIQUE DU CORPS HUMAIN. 99
premiers (?), ensuite dans la circonstance que les muscles fléchis-
seurs du pied sont, pendant l’expérience, déjà plus voisins de
la limite extrême du raccourcissement que les museles de l’avant-
bras. On verra, en effet, que l'expérience eut lieu, l’avant-bras
et le pied se trouvant respectivement dans une position perpen-
diculaire par rapport au bras et à la jambe. Il est connu et l’une
des expériences de Henke tend à le confirmer, que des muscles :
qui sont déjà très raccourcis lorsqu'ils commencent leur contrac-
tion, développent moins de force que ceux d’une longueur moyenne.
Bien qu'il puisse y avoir du vrai dans ces explications, et
que je ne veuille surtout pas nier l'influence des conditions indi-
viduelles, locales et accidentelles sur la grandeur de la force
musculaire, les considérations présentées par Henke ne me satis-
font pourtant pas complétement. L'étude du sujet et quelques
nouvelles expériences sur la force musculaire absolue m'ont fait
acquérir la conviction:
1°. que les expériences de Weber, interprétées plus exacte-
ment, se rapprochent encore plus du résultat de Henke que ce
dernier ne le pense; 3
2°. qu'en évitant certaines erreurs qui se sont glissées dans
les expériences de Henke, la différence entre les muscles du
bras et ceux de la jambe devient beaucoup moindre.
Pour démontrer ces deux propositions, j'ai besoin de soumettre
les expériences de Weber et celles de Henke à un examen un
peu plus détaillé, avant de résumer mes propres résultats et de
les comparer à ceux obtenus par Henke.
1. Pour la manière dont les expériences de Weber furent exé-
cutées, je renverrai à l’article déjà cité du Handwôrterbuch der
Physiologie de Wagner. Quant au raisonnement relatif aux bras
de levier, c’est avec pleine raison que Henke l’a qualifié
de fautif.
Le corps, avec le poids dont il est chargé, ne peut être sou-
levé sur les orteils que pour autant que la verticale, passant par
le centre de gravité du corps, tombe sur l’axe de rotation com-
pris dans le plan étroit par lequel les extrémités des os méta-
7 *#
100 W. KOSTER. SUR QUELQUES POINTS DE
tarsiens s'appuient sur le sol. Dans ces conditions, le problème
mécanique est tout autre que Weber ne se l'était représenté.
Henke prend, à juste titre, comme bras de levier de la pesan-
teur (laquelle tend à faire tomber le corps en avant, en le faisant
tourner autour de l'articulation tibio-tarsienne) la perpendiculaire
menée, de l’axe de rotation tibio-tarsien, sur la verticale du
centre de gravité. Mais il s'éloigne de la vérité en adoptant pour
bras de levier de l'action musculaire la distance horizontale du
même axe de rotation au tendon d'Achille, distance qu'il évalue,
avec Weber, à 43 millimètres. Les expressions de Henke (,,la
distance la plus courte, approximalivement la distance horizontale”)
montrent clairement, il est vrai, que c’est avec pleine connais-
sance de cause qu’il a employé une mesure inexacte; je pense,
toutefois, que la différence est assez importante pour être prise
en considération. Comme j'ai répété les expériences de Weber,
avec quelques modifications, je dois me justifier d’avoir assigné
à l’action musculaire un bras de levier encore plus court que celui
de Henke, et pour cela il faut que j'expose, en peu de mots,
le problème mécanique lui-même. E
La figure ci-contre représente par-
faitement ce qui à lieu quand on se
dresse sur les orteils. E indique le
centre de gravité du corps, toujours
maintenu verticalement au-dessus de
l'axe de rotation qui passe par les :
extrémités À des métatarsiens; EB de
est la direction du fémur et du tibia, :
inclinés en avant dans le cas sup- \
posé; B, l’axe de rotation dans l’ar- ;
tieulation tibio-tarsienne ; BC, lecal- :
canéum ; DC, les muscles du mollet.
Il est clair que si DC seraccourcit, :
une rotation doit se produire en A à
et B, et le centre de gravité E doit q 0 N DNIVE MN
s'élever. En même temps, le poids 4: brenh à C
LA MÉCANIQUE DU CORPS HUMAIN. 101
du corps tend à entraîner le tibia en avant, autour de l'articulation
tibio-tarsienne. La perpendiculaire menée du centre de rotation sur la
direction de cette force est Bg—AB X sin EAB: c’est le bras de levier
par lequel doit être multiplié l’effet de la pesanteur. D'un autre côté,
le levier sur lequel agit l’action musculaire est B x — BC sin BCD.
Ainsi donc, si l’on peut prendre pour le premier bras de levier
la projection horizontale de AB, c'est-à-dire la distance horizon-
tale de l’axe de rotation de l’articulation tibio-tarsienne à l’axe
de rotation des extrémités métatarsiennes (distance — 129 mm.
dans les calculs de Weber et de Henke), le second bras de
levier, Bx, est certainement beaucoup plus court que la ligne
BC admise par Weber et Henke.
Pour mon calcul j'ai donc réduit d’un cinquième environ la
valeur employée par Henke, ce qui s’accorde assez bien avec le
résultat des mesures directes (qu'il est d’ailleurs très difficile
d'effectuer exactement); 3) millimètres au lieu de 43. Quant aux
épreuves expérimentales, après quelques tâtonnements prélimi-
naïres, je m'arrêtai à la disposition suivante. Une palanche ordi-
aire, telle que celle dont les paysans se servent pour porter
leurs seaux de lait, fut posée sur les épaules. Aux crochets qui
terminent les chaines, des plateaux de balance, en bois et de
forme carrée, furent suspendus de telle sorte que, lorsque la
personne se tenait debout, ils descendissent précisément jusqu'à
terre, les chaines et les cordes étant modérément tendues. Les
plateaux, qu’on pouvait charger successivement de poids diffé-
rents, étaient placés symétriquement des deux côtés des pieds
de la personne qui se soumettait à l’épreuve, et qui, pour pou-
voir se dresser sur les orteils, devait soulever non-seulement son
propre corps mais aussi la palanche et sa charge. L'expérience
fut répétée sur une série d'individus, et on détermina chaque fois
le maximum du poids qui pouvait encore, à grand'peine, être
détaché du sol. Ce poids, augmenté de celui de la palanche,
des chaines, des plateaux etc., formait, avec le poids du corps,
le fardeau total un instant soulevé par les muscles du mollet.
Les résultats obtenus sont résumés dans le tableau suivant:
102 W. KOSTER. SUR QUELQUES POINTS DE
| Poids du | Charge
corps soulevée Total.
en kilogr. | en kilogr.
À 63 128 191
B 91 148 239
C 73 146 219
D 70 128 198
E 67 140 207
F 61 136 197
G 71 140 211
H 72 136 208
La moyenne est donc — 208 kilogrammes.
De la formule Bxz X $ — By X P, dans laquelle P repré-
sente le poids total soulevé et $S la force musculaire, on tire
: HE, x P.__ 129 X 208
Bx 12490
expériences de Weber, 129 millimètres pour la distance horizon-
tale de l’axe de rotation de l’articulation tibio-tarsienne à la ver-
ticale du centre de gravité.
Les muscles suraux de l’un et de l’autre côté sont donc capa-
bles d'exercer un effort de 766 kilogrammes; cela fait 383 kilo-
grammes pour chacun des deux groupes. Pour obtenir la force
par centimètre carré de section musculaire, il faudrait diviser
maintenant par le nombre que Weber avait adopté pour la sec-
tion des muscles suraux d’un des côtés. On trouverait ainsi
2,5 kilogrammes, c’est-à-dire beaucoup moins que le nombre de
Weber rectifié par Henke. Je m'étais attendu, surtout d’après
les expériences de Henke sur l’avant-bras, à un résultat bien
—766, en prenant, comme dans les
plus élevé. Mais, en repassant encore une fois les divers nombres
et leurs rapports, mon attention se fixa sur les 153 centimètres
par lesquels Weber représente la section des muscles suraux d’un
même côté, et dès lors je vis clairement qu'il y avait là quel-
que grave erreur. Qu'on se figure 153 comme le carré de 12,
LA MECANIQUE DU CORPS HUMAIN. 103
ce qui est encore au-dessous de la vérité, et immédiatement il
deviendra manifeste que Weber, eût-il pris pour sujet de son
examen le bandit le plus musculeux, n’aurait pu arriver, pour
les muscles du mollet, à une section transversale qui dépasse
notablement celle d’une jambe tout entière, même assez forte.
Il ne semble pas difficile de découvrir comment Weber à été
conduit à un chiffre aussi exorbitant. Dans son travail il évalue
à 5,45 centimètres la longueur moyenne des fibres du muscle
gastrocnémien, à 3,76 celle des fibres du soléaire; en divisant
par chacun de ces nombres le volume trouvé pour le muscle
correspondant, il obtient la base d’un prisme droit, prisme qu’on
doit se représenter comme formé par la juxtaposition de fibres
rectilignes, agissant toutes avec une force égale sur le tendon
d'Achille. L’inexactitude de cette manière d'opérer est moins
prononcée pour le muscle gastrocnémien, dont le plus grand
nombre des fibres se dirigent, des points d’origine sur les con-
dyles du fémur, vers la partie supérieure et élargie du tendon
d'Achille, dans laquelle les fibres extérieures passent un peu
plus bas, les intérieures un peu plus haut. Néanmoins, il y a
aussi beaucoup de fibres qui, partant de l'expansion aponévro-
tique dont la surface extérieure du muscle est recouverte, se
rendent au tendon d'Achille par un trajet plus oblique. Mesurer
toutes ces fibres, de manière à pouvoir en déduire une moyenne
tant soit peu approchée, me paraît chose impraticable.
Mais c’est surtout pour le muscle soléaire que la méthode de
Weber se montre défectueuse. Il fixe, dans ce cas, la longueur
moyenne des fibres à 3,76 ce. m., et il est aisé de voir comment il est
parvenu à ce nombre si remarquablement petit, et qui a entraîné
nécessairement l’exagération de la section transversale. En effet,
aux longues fibres soléaires qui, de l’arcade tendineuse recou-
vrant les vaisseaux et les nerfs du creux poplité, descendent en
ligne droite vers le tendon d'Achille, viennent se joindre, en :
nombre beaucoup plus considérable, d’autres fibres, courtes, in-
sérées le long du tibia et du péroné, dirigées obliquement vers
l'axe du muscle, et passant soit dans le tendon d'Achille propre-
}
104 W. KOSTER. SUR QUELQUES POINTS DE
ment dit, soit dans l’aponévrose qui le prolonge supérieurement.
Il se peut qu'en mesurant un grand nombre de fibres soléaires,
courtes et longues indistinctement, on parvienne à la faible
moyenne de Weber; mais il n'est pas permis de considérer toutes
ces fibres comme situées parallèlement l’une à côté de l’autre
dans le prisme idéal dont il a été question plus haut. Toutes les
fibres qui partent du tibia et du péroné présentent nécessaire-
ment dans leur action une composante transversale notable, dont
l'effet est nul pour le mouvement du pied autour de l’articulation
tibio-tarsienne. La méthode de Weber donne un corps musculaire
énorme, hors de toute proportion avec le muscle réel.
Il est évidemment impossible d'arriver à un résultat, tant soit
peu exact, dans la détermination de la longueur moyenne des
fibres musculaires, et encore moins dans celle de l'effet utile de
toutes les fibres dirigées obliquement. Je me suis done contenté,
pour obtenir au moins une valeur approchée de la section véri-
table des muscles suraux, de mesurer celle-ci directement. Il ne
serait guère possible de prendre ces mesures sur la jambe même,
mais on peut l'essayer sur des figures exactes de sections trans-
versales de la partie la plus épaisse du mollet. Je me suis servi
pour cela de l’ouvrage de Nuhn, si remarquable par la beauté
et l'exactitude de l’exécution. La figure 4 de la planche XXVII
des ,Chirurgisch-anatomische Tafeln” donne, en grandeur natu-
relle, la section transversale d’une jambe bien musclée !). En
partageant en rectangles et en triangles les coupes musculaires,
il n’est pas difficile d’en trouver l’aire. On a alors la section
réelle des muscles dans leur partie la plus volumineuse. Il entrera
déjà dans leur composition des fibres obliques , lesquelles n’agissent
pas avec leur force tout entière. Mais, d’un autre côté, beaucoup de
1) C’est précisément à ces figures que Nuhn a consacré le plus de soins.
Voici comment il s'exprime à ce sujet: La représentation, tant sous le rap-
port de la situation des parties que sous celui des différences d’aspect que
présentent les muscles coupés, a été exécutée avec un degré de précision
qu’on ne rencontrerait dans aucune des figures publiées jusqu’à présent sur
les mêmes parties.
LA MÉCANIQUE DU CORPS HUMAIN. 105
fibres soléaires obliques, qui iront s'unir plus loin au tendon
d'Achille, ne sont pas encore comprises dans la coupe. Abstrac-
tion faite de l’inexactitude des mesures, on commet donc une
erreur qui, en somme, est de nature telle que la section trou-
vée pour le muscle soléaire devrait être légèrement augmentée.
Pour le muscle plantaire j'ai adopté le nombre de Weber. Les
muscles péroniers, tibial postérieur, et fléchisseur des orteils,
négligés, bien à tort, par Weber, furent mesurés sur la même
figure qui avait servi à évaluer les précédents. Il faut observer,
toutefois, qu'on ne rencontre pas ainsi la partie la plus épaisse
du long fléchisseur du gros orteil, et à peine le court péronier.
Mais la détermination de la coupe transversale de ces muscles
penmformes, suivant la méthode de Weber, ne promettait que
des résultats encore plus défectueux, et d’ailleurs, pour l’éléva-
tion du corps sur les orteils, l'importance de ces muscles est
presque insignifiante. Il n’en est pas moins vrai que cette circon-
stance tend de nouveau à rendre trop faible la section trans-
versale obtenue pour la totalité des muscles actifs.
Appliquons maintenant les nombres ainsi déterminés au calcul
de la force musculaire absolue pour les sujets soumis à mon
examen. On a d’abord:
Muscles. Bras de levier. ou Produit.
transversale.
- ee ——
Gastrocnémien....... 3, 31 108,5
Solédireh.- sms arrls 3,9 30 105,0
Plantairesben tete 3,9 1,41 4,9
Tibial postérieur. .... 0,5 3,60 1,8
Péroniers . APE co 1,4 7,00 9,8
TETE ne 3 930,0.
Divisant ensuite par ce nombre 230 le produit, déjà trouvé
précédemment, du poids élevé et de son bras de levier (208 kilo-
grammes et 12,9 centimètres), on obtient:
106 W. KOSTER. SUR QUELQUES POINTS DE
208 X 12,9
230
pour la force cherchée. Pour les raisons indiquées, ce nombre est
trop fort. Mais si on le réduit à 9 ou 10, il se rapproche cer-
tainement plus de la vérité que le nombre 4. Bien qu’il n’y ait
pas grande importance à attacher à notre résultat, il rend pro-
bable, toutefois, que, si la détermination pouvait se faire d’une
manière exacte, on trouverait pour les muscles du mollet un
chiffre au moins égal, et peut-être même un peu supérieur, à
celui des muscles du bras.
2. Les expériences de Henke relatives aux museles fléchisseurs
de l’avant-bras sont évidemment celles qui méritent le plus de
confiance. Quelques embarras qu'on éprouve à déterminer les
dimensions dont on a besoin, pour l’avant-bras cette détermina-
tion peut pourtant être faite avec une exactitude suffisante; le
muscle long supinateur suscite seul de graves difficultés. Aussi
Henke a-t-il été obligé de fixer assez arbitrairement le bras de
levier sur lequel ce musele agit. Peut-être cette circonstance pour-
rait-elle autoriser à augmenter légèrement ses résultats. Quoi
qu'il en soit, il ny a en tout cas aucune utilité à prendre,
comme le fait Henke, la moyenne des résultats fournis par l’avant-
bras de droite et par celui de gauche. Je présume que cela
n'aurait pas eu lieu si, de cette manière, le nombre trouvé pour
les muscles du bras n'avait pu se rapprocher un peu de celui obtenu
pour les muscles de la jambe. En effet, que peut signifier ici
cette moyenne ? Le nombre (8,187) qui la représente pourra-t-il
être regardé comme fournissant une mesure plus exacte de la force
musculaire absolue prise en général? Evidemment, non. D’expé-
riences telles que celles exécutées par Henke et par moi, on ne
peut conclure que la force développée par le groupe musculaire
examiné, sous les conditions locales et individuelles existantes ;
rien de plus. Mais c’est aussi tout ce qu'on demande. Je ne vois
pas que, dans la recherche de ce qu’on appelle la ,force mus-
culaire absolue”, on puisse avoir un autre but que celui de déter-
miner la force manifestée par des muscles différents sous des
—= 11,6 kilogrammes
LA MÉCANIQUE DU CORPS HUMAIN. 107
conditions aussi analogues que possible, et par les mêmes muscles
dans des circonstances diversement modifiées.
De ce point de vue, pouvons-nous admettre que, chez les in-
dividus observés par Henke, la force par centimètre carré de
section musculaire ait été presque de moitié plus grande pour
les muscles biceps et brachial interne que pour les muscles tibial
antérieur et long extenseur des orteils; et devons-nous mettre
cette différence sur le compte de l'exercice, qui serait moins par-
fait pour les muscles du pied (?), et du raccourcissement plus
prononcé auquel ces mêmes muscles sont déjà parvenus quand le
pied occupe la position perpendiculaire à la jambe? Je veux
croire que la force absolue des muscles de la jambe diffère de
celle des muscles du bras, mais l'écart trouvé par Henke est
trop considérable, et l'explication qu'il en donne trop forcée,
pour que son expérience puisse inspirer pleine confiance.
À mon avis, deux circonstances ont dû contribuer à faire
évaluer si bas la force des muscles en question. La première est,
qu'outre le muscle tibial antérieur, on a aussi porté en compte
les muscles extenseur commun des orteils et extenseur propre du
gros orteil tout entiers, tandis qu'une partie seulement de ces
muscles, surtout du second, est entrée en jeu. La seconde cir-
constance est relative au bras de levier de l’action musculaire,
bras de levier que Henke me semble avoir pris trop long.
D’après la description, le, cordon auquel était attaché le poids
fut, dans les expériences de Henke, suspendu au pied à la hau-
teur de la base du gros orteil, ,au-dessus de la tête de l'os
métatarsien ”. Cette description ne suffit pas à nous faire con-
naître avec précision la position du cordon, et, pourtant, c’est
là le point essentiel. En effet, les muscles extenseurs des orteils
ne peuvent concourir à opérer la flexion dorsale du pied, que
lorsque les articulations métatarso-phalangiennes sont maintenues
dans l’état de rigidité, ou lorsque l'extension des orteils a
atteint sa dernière limite. Mais, dans ce dernier cas, les muscles
sont déjà fortement contractés, et leur action ultérieure, dont
l'effet est de mouvoir le pied, ne peut plus être comparée à celle
108 W. KOSTER. SUR QUELQUES POINTS DE
du muscle tibial antérieur. Si le poids est suspendu uniquement
aux orteils, la contraction des muscles extenseur commun des
orteils et extenseur propre du gros orteil restera sans influence
sur le pied (à moins que le poids n’ait été d’abord soulevé par
l'extension extrême des orteils, comme nous venons de le dire).
Si le poids est attaché derrière les orteils, sur le pied même,
ce ne sera encore que sous les mêmes conditions défavorables
que les extenseurs des orteils pourront contribuer à la flexion
dorsale du pied. On ne saurait dire au juste comment les choses
se sont passées dans les expériences de Henke. Mais il est certain
que, pour la flexion dorsale du pied, les seuls muscles qui pus-
sent développer toute leur force étaient le tibial antérieur et la
portion de l’extenseur des orteils qui est fixée au dos du pied
(troisième péronier). Il est impossible de déterminer, tant soit
peu exactement, soit la grandeur de cette dernière portion, soit
l'importance de l'erreur que Henke a commise dans son caleul
en y faisant entrer l’action totale des muscles extenseur commun
des orteils et extenseur propre du gros orteil. On peut affirmer
seulement qu'il a fait agir trop de muscles sur le pied et sur le
poids qui sy trouvait suspendu, et que par là il a obtenu trop
peu de force pour l'unité musculaire.
Pour ce qui concerne, en second lieu, le bras de levier, je
crois qu'on est exposé à le prendre trop grand en le mesu-
rant sur le cadavre, suivant la méthode de Henke. Lorsque le
pied est placé à angle droit sur la jambe, les muscles extenseurs
du pied et des orteils, descendant obliquement du tibia et du
péroné vers le dos du pied, sont d’abord maintenus par la partie
inférieure de l’aponévrose jambière, qui forme une forte bande
tendue entre les malléoles (ligament annulaire), puis passent en
partie par le ligament fundiforme de Retzius. C’est la traction
exercée sur ce ligament, ainsi que sur l'insertion du musele située
plus en avant, qui relève le pied. Sur une préparation dont les
muscles sont détendus, la direction est telle que la perpendicu-
lairée menée par l’axe de rotation ne s'éloigne pas beaucoup de
celle adoptée par Henke. Toutefois, le passage des tendons sous
LA MÉCANIQUE DU CORPS HUMAIN 109
le ligament annulaire (non sur le dos du pied, mais entre les
faces antérieures des malléoles) leur donne déjà une direction un
peu plus oblique que celle des muscles, de sorte que ceux-ci
n’exercent pas sur le dos du pied la totalité de leur effort,
comme on le suppose quand on conduit la perpendiculaire, avec
Henke, de l’axe de rotation dans l'articulation tibio-tarsienne,
vers le point où l’extenseur commun des orteils traverse le liga-
ment fundiforme. |
La perpendiculaire devrait tomber sur la direction des tendons
entre le ligament annulaire et le hgjament fundiforme. Une prépa-
ration anatomique où l’aponévrose n’est plus fortement tendue,
mais où le ligament annulaire est devenu une bande susceptible
de déplacement, — et c’est d’après une pareille préparation que
Henke a exécuté ses figures et pris ses mesures, — ne montre
plus les rapports tels qu'ils sont dans la réalité. Ces rapports sont
d’ailleurs de nature à ne pas permettre des déterminations exactes:
seulement, il est hors de doute que celles de Henke sont un
peu trop fortes. En général, les relations anatomiques de la
jambe et du pied me paraissent si défavorables à l'expérience,
que je n'ai pas cru devoir la répéter; mais ce que j’en ai dit
peut suffire à faire voir que, s’il existe quelque différence de
force musculaire entre le bras et la jambe, cette différence est,
à coup sûr, moindre que celle trouvée par Henke.
3. D’après les déterminations les plus exactes, on pourrait
donc évaluer la force musculaire absolue à 71 — 8,9 kilogram-
mes pour les muscles fléchisseurs de l’avant-bras (selon Henke),
et à 9 — 10 kilogrammes pour les muscles du mollet (selon mes
expériences). On se demandera si ce résultat autorise à conclure,
en général, que les muscles du mollet sont plus forts que les
muscles du bras. Les expériences de Henke ont porté sur des
étudiants allemands, les miennes sur des étudiants hollandais.
Jugeant qu'il y aurait quelque intérêt à déterminer, chez les
mêmes individus, la force des deux groupes de muscles, je fis
répéter les expériences relatives aux muscles du bras, en suivant
de point en-point la méthode de Henke, par les personnes qui
110 W. KOSTER. SUR QUELQUES POINTS DE
s'étaient prêtées déjà aux expériences sur les muscles du mollet. Dans
le calcul je me suis servi également, pour ia section transversale
des muscles et les bras de levier, des nombres tels qu'ils ont
été déterminés par Henke. On en trouvera dans son mémoire les
tableaux détaillés; le résultat général est, que la somme des
produits des sections par les bras de levier s'élève à 93,3. C'est
donc par ce nombre qu'il faut diviser le poids soulevé. Or, en
chargeant successivement le plateau de balance suspendu à la
tige, on trouva que les huit mêmes personnes auxquelles se rap-
portent les expériences concernant les muscles du mollet, parve-
naient à élever les charges suivantes:
A er QT 9 kilogr.
Bree 10 2
CR TR ne 10,007
DRAC RENE 11 2
«4 GATE TENUE TESTER
Hier 11,847
Gi 1e 10 ”
dE REA ner 187 ”
soit en moyenne 10,7 kilogrammes. Ce nombre doit être multi-
plié par = (rapport des distances, au point d'appui, du plateau
et du cordon dans lequel on passe la main); puis le résultat
— 20,9 doit être augmenté de 2, pour tenir compte du poids
du plateau et de la tige et de la distance de leur centre de
gravité au centre de rotation. Multipliant alors la somme par 30,
distance en centimètres de l’articulation du coude au point où le
cordon entoure la main, et ajoutant encore 13 pour le produit
du poids de l’avant-bras par son bras de levier, on obtient enfin:
x — 22,9 x 30 + 13 |
93,3
Ce résultat est remarquablement voisin de celui trouvé par
Knorz et Henke. Le premier obtint 7,38 kilogrammes pour le bras
gauche. Pour le bras droit, au contraire, l’expérience donna près
de 9 kilogr. Cette différence est attribuée par les auteurs à la
— 7,4 kilogrammes.
LA MÉCANIQUE DU CORPS HUMAIN. 111
circonstance que toutes les personnes examinées avaient le bras
droit très développé, par suite de l'exercice presque journalier
de l'escrime. Une pareille cause d’inégalité n'existait pas dans
mes expériences, et je trouvai chez plusieurs personnes si peu
de différence entre le côté droit et le côté gauche, qu’il me parut
inutile d'enregistrer pour chacun d’eux une série distincte d’ob-
servations. Le chiffre cité plus haut, 7,4 kilogrammes, se rap-
porte au bras droit.
En résumé, si l’on admet l'exactitude des expériences com-
muniquées, on peut, pour avoir une valeur moyenne, fixer la
force musculaire absolue à 8 kilogrammes environ par centimètre
carré de section transversale du muscle. Les expériences montrent
en outre:
1°. Que, chez les mêmes individus, les muscles du mollet
sont probablement plus forts que les muscles fléchisseurs de l’avant-
bras, et ces dernier probablement un peu plus forts que les
fléchisseurs du pied.
2°. Qu'en exerçant spécialement un seul côté du corps, un
groupe de muscles peut acquérir une énergie beaucoup plus con-
sidérable que le groupe correspondant.
3°. Qu'à la rigueur il ne peut-être question de force musculaire
absolue, mais seulement du degré de force qu’un muscle déter-
miné est capable de développer dans des circonstances données.
4°. Que la méthode suivie par Henke pour les muscles du bras
est la seule qui mérite confiance dans les recherches sur la
force musculaire.
L'analyse ultérieure des différentes conditions dans lesquelles
les muscles peuvent agir, et la détermination de valeurs extrêmes
(chez des individus très faibles et très forts) combinée avec l'examen
des muscles eux-mêmes, augmenteront l'intérêt que la connais-
sance de la force musculaire peut offrir pour la physiologie.
112 W. KOSTER. SUR QUELQUES POINTS DE
IV. Le balancement du tronc sur le bassin, et
le muscle psoas minor.
En préparant les muscles d’un sujet très musculeux, j'eus der-
nièrement l’occasion de voir le psoas minor extraordinairement
développé. Le muscle était entièrement distinct, pouvait être isolé
complétement du grand psoas, et prenait son origine sur les faces
latérales du corps des quatre premières vertèbres lombaires, aïns;
que sur les cartilages intervertébraux. À partir de la quatrième
vertèbre lombaire, le tendon, qui était fort et légèrement aplati,
descendait le long de la masse charnue du grand psoas, pour
aller s'attacher en totahté à l'entrée du pelit bassin, sur la ligne
innominée, environ trois centimètres derrière l’énunence iho pecti-
née. Le muscle méritait à peine, dans ce cas, le nom de tenseur
du faseia iliaca; car, bien que le tendon fût recouvert par le
fascia et s’y unît latéralement, toutes les fibres s’implantaient
directement sur le bassin, de sorte qu’une traction exercée sur
lui n’occasionnait aucune tension apparente du faseia iliaca.
Ce qui est connu relativement à l'insertion du muscle psoas
minor sur le bassin, se trouve rapporté par Henle (Muskellehre,
p. 243). Suivant cet auteur, le muscle, après s'être constitué
comme je viens de le décrire, se continue en un tendon aplati,
qui se dirige en bas et se fixe au fascia iliaca, ,avec lequel il
finit par se confondre, en rayonnant, sur le bord antérieur du
bassin”. Henle rappelle, en outre, l'observation de Theïne, lequel
vit le tendon du muscle se scinder en deux parties, dont l’une
s’attachait à la synchondrose entre la cinquième vertèbre lom-
baire et le sacrum, tandis que l’autre s’implantait sur la crête
ilio-pectinée.
La plupart des auteurs ne citent rien de particulier au sujet
de ce muscle, sauf la circonstance, généralement connue, d’ab-
sence totale ou de développement rudimentaire en beaucoup de
cas. Hyrtl fait aussi mention spéciale de l'insertion du tendon sur
le bassin: ,Le muscle envoie une partie de son tendon long et
LA MÉCANIQUE DU CORPS HUMAIN. 113
plat vers la ligne qui sépare le grand et le petit bassin, tandis
que l’autre partie se confond avec le fascia iliaca.” Enfin Quain,
qui donne, à tort, au muscle le nom de psoas parvus (nom que
Hyrtl réserve à une portion du grand psoas qui s’isole quelque-
fois du reste du faisceau), ne parle que d’une insertion ,sur la
ligne et l’éminence ilio-pectinées”, sans faire mention des rapports
du muscle avec le fascia iliaca. |
Il résulte de ce qui précède, que le tendon du muscle psoas
minor est constamment relié au bassin. Même dans les cas où
aucune implantation directe n’est visible, où le tendon s’épanouit
dans le fascia iliaca, le muscle n’en agit pas moins sur le bassin,
puisque le fascia iliaca est fixé à l’éminence ilio-pectinée. Une
insertion aussi indépendante, sur la ligne innominée, que dans
le cas observé par moi, et un développement aussi considérable
de la chair musculaire, sont des circonstances qui paraissent ne
se rencontrer que rarement.
L’implantation du psoas minor sur le bord supérieur du petit
bassin mérite certainement d’être prise en considération pour les
mouvements de la colonne vertébrale par rapport au bassin et
pour l'équilibre du trone sur le bassin. Chez le sujet qui a été
soumis à mon examen, le volume du psoas minor et l’état dans
lequel se trouvaient les fibres charnues montraient avec évidence
que, pendant la vie, le muscle avait dû être capable d’une action
énergique. Or, cette action n'a pu avoir pour effet qu’un mouve-
ment des vertèbres lombaires par rapport au bassin, ou récipro-
quement. Un pareil mouvement a une très grande importance,
car il est indispensable, non-seulement pour les déplacements
étendus du tronc ou du bassin, mais aussi pour équilibrer le
tronc pendant la marche ou la station. Tandis qu'il existe des
muscles puissants (muscle carré lombaire, muscle long dorsal, etc.)
pour la flexion latérale et la flexion en arrière de la partie lombaire
de la colonne vertébrale, nous ne trouvons aucun muscle à la face
antérieure des vertèbres dorsales et lombaires. La flexion en avant
ne peut avoir lieu que d’une manière médiate, par les museles abdo-
minaux et, pour les vertèbres lombaires et particulier, par le
ARCHIVES NÉERLANDAISES, T. IL. AR
114 W. KOSTER. SUR QUELQUES POINTS, ETC.
grand psoas. Ce dernier muscle tire (le fémur étant pris comme
point fixe) les vertèbres lombaires et, conjointement avec le
muscle iliaque interne, le bassin en avant et en bas. Mais, ici
encore, le déplacement des vertèbres lombaires l’une par rapport à
l’autre, ou de la colonne vertébrale tout entière par rapport au
sacrum, ne peut se faire que médiatement, vu l'absence de trac-
tion musculaire directe entre le bassin et les vertèbres lombaires.
À ce point de vue, le muscle psoas minor à droit à plus
d'intérêt qu'on ne lui en a accordé jusqu’à présent. Il peut opérer
directemcnt le déplacement relatif du bassin et des vertèbres
lombaires, de telle sorte, par exemple, que celles-ci soient mues
en avant dans la station verticale, et que le bassin soit tiré en
haut dans la suspension par les mains. On peut se demander sil
n’y aurait pas toujours, même dans les cas où le psoas minor
semble faire complétement défaut, des fibres musculaires pouvant
tendre le fascia iliaca et, par suite, établir une relation directe
entre les vertèbres lombaires et le bassin. Je tâcherai, le cas
échéant, d’élucider cette question. |
ÜrrecaTt, décembre 1866.
MÉMOIRE
SUR LA DÉTERMINATION DES LONGUEURS D'ONDE DU
SPECTRE SOLATRE ;
PAR
M. V. S. M. VAN DER WILLIGEN.
M. van der Willigen nommé, il y a deux ans environ, direc-
teur du cabinet de physique de Teyler, à Harlem, a eu l’heu-
reuse pensée de faire servir les ressources que ce riche établissement
mettait à sa disposition, pour soumettre à une détermination
nouvelle, et aussi rigoureuse que possible, quelques-unes des
constantes les plus importantes de la Physique. Il à d’abord
dirigé ses recherches vers la mesure des longueurs d'onde d’un
certain nombre de rayons du spectre solaire, et c’est de ce pre-
mier travail que nous allons faire connaître les résultats essentiels.
Après avoir rappelé les travaux de ses devanciers, Fraunhofer,
M.M. Esselbach, Angstrôm , Mascart et Bernard, l’auteur indique
les moyens d'observation dont il à fait usage. Il avait à sa dis-
position trois réseaux de Nobert, savoir:
À, réseau en argent déposé sur verre, ayant 1801 traits, par
conséquent 1800 fentes, sur la largeur de neuf Lignes de Paris.
B, réseau ordinaire tracé sur le verre même, comptant 1801
traits, ou 1800 fentes, sur une largeur de six Lignes de Paris.
C, réseau de même genre que B mais présentant, sur la même
largeur de six Lignes de Paris, 3001 traits, c’est-à-dire 3000 fentes.
L’instrument qui a servi pour la mesure des angles est un
8 *
116 V. S. M. VAN DER WILLIGEN. DETERMINATION DES
spectromètre de Meyerstein !) de Goettingue, ayant un cercle de
10 pouces en diamètre. Ce spectromètre donne les angles à deux
secondes près, à l’aide de deux microscopes à vis micrométriques
diamétralement opposés. La plate-forme centrale est une table à
trois vis calantes, posée sur un petit cercle central divisé, se
mouvant autour du même axe que le grand cercle; un vernier
unique permet la lecture de ce petit cercle jusqu'à une minute
près. Pour abréger la description de cet instrument, on peut dire
que c’est un goniomètre perfectionné, dont le cercle fondamental
divisé est invariablement fixé au bras qui porte la lunette obser-
vatrice. Les plaques et les faces des prismes sont posées paral-
lèlement à l'axe du cercle et perpendiculairement à l’axe de la
lunette, à l’aide du réticule de l’oculaire, illuminé, comme dans
les instruments d'astronomie, par une petite lanterne et une lame
de glace placée dans l’oculaire sous un angle de 45°; c’est la
coïncidence plus ou moins exacte des fils vus directement et de
leur image réfléchie par les plaques ou les prismes, qui fait juger
de la position plus ou moins satisfaisante des surfaces réfléchis-
santes. La construction de cet instrument ne permet pas l’usage
des deux déviations à gauche et à droite, c’est-à-dire qu'on ne
peut pas éliminer l'erreur du zéro ou, pour mieux dire, l’erreur de
collimation de l’axe du tube, source de lumière, et de l’axe de la
lunette observatrice : on est obligé de vérifier à chaque instant l'axe
de cette lunette relativement à la fente illuminée du collimateur.
Afin d'obtenir, par la combinaison des observations, un résul-
tat définitif indépendant des imperfections des réseaux eux-mêmes,
on à eu soin d'opérer sur chacun d'eux dans quatre positions
différentes, en changeant successivement la. face tournée vers l’ob-
servateur et le bord placé supérieurement.
La température ne pouvant avoir, sauf peut-être pour le réseau
tracé en argent, qu'une influence inappréciable sur les résultats,
et la mesure de la température des plaques elles-mêmes étant
1) M. Meyerstein, Das Spectrometer. Gôttingen 1861. Poggendorf’s Annalen,
T,. XCVIIT, p..91,,1856.
é
LONGUEURS D'ONDE DU SPECTRE SOLAIRE. DIT
d’ailleurs impraticable, on s’est contenté de garantir les plaques,
autant que possible, de l’insolation directe, et de donner, pour
chaque série d'observations, la température moyenne de l’air ambiant.
Une autre question fort grave, et qui a été soulevée dans ces
derniers temps, est de savoir si le mouvement de la terre et,
par suite, de l'appareil n’apporterait pas aux déviations observées
avec les réseaux une perturbation analogue à celle qui constitue
l'aberration de la lumière.’ Voici comment Mr. v. d. W. , S'ap-
puyant sur la théorie de l'aberration de Fresnel, doute les
divers cas que le problème peut offrir, suivant que la lunette se
déplace perpendiculairement ou parallèlement à la direction du
rayon incident, et suivant qu'il s’agit d’une source terrestre de
lumière ou d’une étoile.
A. 1.— Soit (PI. IT, fig. 1) À la fente illuminée par l’hélios-
tat; AB le collimateur, dont l'objectif B rend la lumière inci-
dente parallèle; CD la lunette observatrice, accommodée pour la
vision à l'infini, dirigée sur la fente et animée, comme tout le
reste de l'appareil, d’un mouvement dans le sens de la flèche,
c’est-à-dire perpendiculaire à sa propre direction. Soit « le dépla-
cement de l’appareil pendant que la lumière parcourt une ondu-
lation entière 41. Le réseau ef est disposé perpendiculairement à
l’axe de la lunette, ou à la ligne AD; mais la surface de l’onde
qui se propage du collimateur à la lunette aura, en vertu du
déplacement du collimateur, une direction gh inclinée sur ef; gh
est la direction de l’onde incidente qui va être diffractée. Le
sinus de l’angle de gh et ef est égal à —.
La lumière incidente n’étant plus perpendiculaire au réseau,
on commettra une erreur dont voici le calcul. Soit (Fig. 2, « et 8)
kl une fente isolée du réseau, dont la largeur, y compris la
partie opaque enlevée par le trait du diamant, sera appelée U.
Les deux fig. « et 8, dont l’une se rapporte à une déviation à
gauche et l’autre à une déviation à droite, montrent d’abord
qu'au lieu de l’angle formé par le rayon diffracté avec la nor-
male à la surface de l'onde, on enregistre l’angle formé par ce
118 V. S. M. VAN DER WILLIGEN. DÉTERMINATION DES
rayon avec la normale au réseau. La différence de chemin des
rayons extrêmes, qui partent de # et de /, est, pour fig. 2«,
par ex., + le = (£ + sin o) U, en nommant + l’angle de
Ant ave a
déviation enregistré. A%, ou l’erreur commise, est donc — —,
À
Mais, — continuons à considérer la fig. 2. «, — la fente tout
entière se meut dans la direction Xl avec la vitesse a. Ainsi le
point k s’avance vers / pendant que l’autre rayon extrême fait
le chemin bl + el: et si ce chemin est précisément 4, le point
k de la fente se sera déplacé, vers le point fixe de l’espace L,
de la quantité «a, et sera venu, par ex., en k'. À la vraie lar-
geur U de la fente il faudra donc, pour calculer g, substituer
: 5 À (] AL À
U — à, ce qui donne: sing = #4 — À 4 Mais SIN 9 — —;
U—a U.,.U? U
e 14 A e , , E
donc À Sin çg —= Es sin? ç. Ce résultat est affecté, 1l est
vrai, d’une petite erreur de second ordre, la surface d'onde
n’arrivant en #’ qu'un peu après le point k; mais ce retard n'est
d'aucune importance. On trouvera, d’ailleurs, toujours la même
Dir
valeur a Sin? œ pour la correction, soit que + corresponde
précisément à une différence de chemin 4 ou à toute autre valeur
quelconque, puisque 4k' croîtra dans la même proportion que e/ + bl.
Soit enfin C'D' (fig. 1) la lunette dans sa position déviée durant
les observations ; la composante « cos # de son mouvement donnera
or a
une vraie aberration = CUS; doncuan gi T 608 9.
Aïnsi, la discussion donne pour résultat du mouvement du
collimateur et du réseau:
| D HU a a
ASiNng—=——+— sin? ç —=—(1— sin? y) —-—— — 0C08°? y.
À À n) 1
Le mouvement de la lunette même donne, par suite de l’aberration:
(4) ‘ a 9
AA = g OU À SIn 9 — FRE
LONGUEURS D'ONDE DU SPECTRE SOLAIRE. 119
SUR . (4 (9
Aïnsi, en somme: À Sin o = — . COS? p + : COS? » = 0.
2. — La direction du mouvement restant la même, voyons
ce qui arrive dans le cas où la lumière provient d'une étoile.
Quand on juge l'étoile et la lunette alignées, celle-ci est, en
réalité, déviée et dans la position CD (fig. 3). Les ondes inci-
dentes gh sont perpendiculaires à la direction de la lumière in-
cidente; mais le réseau ef, auquel on donne la position perpen-
diculaire à l’axe de la lunette, n’est plus perpendiculaire à cette
direction. L'onde incidente et le réseau laissent entre eux un
angle dont le sinus est égal à — : , comme dans le cas précédent.
Tout le reste de la discussion relative à ce cas peut être
répété, sans aucune modification, pour la lumière venant d’une
? , CC « (07 (/ ;
étoile. Donc l'erreur est, ici comme là : — ne COS? œ + à COS? p—0.
Si la déviation, au lieu d’être à gauche, est à droite, ou bien
si la direction du mouvement, de positive, devient négative, il
est facile de voir que les deux résultats partiels ne font que
changer de signe, et que leur somme, ou A sin +, demeure
égale à 0.
B. 1. — Considérons maintenant le cas d’un mouvement de
la lunette dans la direction même de la lumière incidente. Soient
(fig. 4) À la fente; AB le collimateur; CD la lunette observatrice
dirigée sur la fente et se mouvant, avec tout l’appareil, en sens
opposé de Ia lumière. Réseau et onde incidente, tous les deux
sont bien perpendiculaires à la direction de la lumière. Que la
lunette vienne à être tournée dans une position EF pour observer
les spectres déviés, alors la vitesse FG, que nous nommerons
de nouveau «4, donne une composante a sin + perpendiculaire à
. . da .: . .
la direction de la lunette; = Sin 9 sera le sinus de l'erreur in-
troduite dans la déviation observée >, ou, approximativement,
cette erreur elle-même.
Pour nous rendre compte de l'influence du mouvement de la
120 V. S. M. VAN DER WILLIGEN. DÉTERMINATION DES
source lumineuse et du réseau, considérons la fig. 5, où Al est
de nouveau la largeur totale, U, d’une fente avec sa raie opaque.
Nous supposons la lunette mise dans la position du premier:
maximum, pour lequel les rayons extrêmes ont une différence de
phase égale à 1. Pendant que l’ondulation secondaire se propage
sur une sphère de rayon /b — 1, la fente illuminée et le réseau
se déplacent en arrière d’une quantité hh' — a. En vertu du
déplacement de la source lumineuse, la seconde ondulation pri-
maire envoyée par cette source, qui aurait dû aboutir en * pour
se réunir à la première, partie de |, ne sera parvenue qu’en /l';
mais, en même temps, la fente du réseau aura rétrogradé préci-
sément jusqu'à cette même position '/". Donc, au lieu de ,
c'est »', à la distance a en arrière, qui maintenant devient centre
d’ébranlement secondaire. À ce point de vue, il faut prendre h'/
comme fente du réseau, au lieu de Al, dont elle ne diffère en
grandeur que d’une quantité du second ordre; h'b est la surface
de l’onde diffractée, et c’est l’angle /h'b dont le sinus, sin y,
9, ] À ° ? 9 . . e
est égal à . Mais en réalité nous mesurons, sur le cercle divisé
de l'instrument, les déviations à partir de la normale à h/. Ainsi
nous prenons l’angle trop grand et nous commettons, dans la
lecture de y, une erreur égale à l'angle h'/h, c’est-à-dire égale
a Qisés |
— SIN œ.
À
Nous voyons done que si d’un côté l’aberration, due au mou-
MON
vement de la lunette, rend la déviation trop petite de . sin y,
d'un autre côté le déplacement du réseau et de la fente illuminée
accroît cette déviation de la même quantité = sin . L'effet total
est, par conséquent, égal à zéro; en d’autres termes, le mouve-
ment de l'appareil n’a aucune influence sur la valeur de la déviation
quand la source de lumière, demeurant terrestre, participe au
mouvement.
2. — Si c'est une étoile dont la lumière vient se diffracter,
LONGUEURS D'ONDE DU SPECTRE SOLAIRE. 121
4
le mouvement de la lunette en sens opposé à celui des ondes
donnera de nouveau dans la déviation une erreur en moins
LM à
égale à = di qu Ge effet de l’aberration.
Mais la source de lumière étant maintenant indépendante du
mouvement rétrograde de l'appareil, la seconde ondulation pri-
maire qui, avec une différence de phase 1, devra coopérer avec
celle déjà sortie de / (fig. 5), rencontrera le réseau lorsque celui-ci
» 1 a À L,Q =
aura rétrogradé de -___, À ce moment, la première ondulation
a+ à
secondaire n’aura encore produit, autour de !, qu'une sphère de
À2 Q ! 9 A]
HOUR Les points k et ! d'où partent les deux ondula-
a +
tions secondaires, — qui ont une différence de phase À, tandis
. , ) 12 ,
que la différence de chemin n'est que de /b — on — (léter-
(/ î
minent de nouveau pour nous la surface d'onde résultante; h’ b
est le.plan tangent de toutes les surfaces sphériques intermé-
diaires entre hk' et /. De même b'/ est la nouvelle fente, qui ne
différe en grandeur de h! que d'une quantité de second. ordre.
12
L'angle / h' b aura ici pour sinus a + 1 — sin y — % gin o,en
À
U
nommant © la vraie valeur de la déviation pour le premier maxi-
mum, quand tout l'appareil est en repos. Ainsi A sin 9 —
FR a
nn siDN et A9 = — . tang y. Mais nous prenons encore
les déviations depuis la normale à Al; nous introduisons donc
a?
l'erreur de lecture a + À qui, à des grandeurs de second ordre
U
. » 0] a (7 U ? ,
près, est égale à CE sin g, comme dans le cas précédent.
La déviation enregistrée est done, en fin de compte:
GAS a HAE a
®— — Sin — —tang p + — sin p —=y— — tang 7.
1 À À À
122 V. S. M. VAN DER WILLIGEN. DETERMINATION DES
Le terme adjoimt à æ, et qui résulte de ce que /b n’est plus
9
, * = L À is
égal à À mais à a montre que le mouvement de la lunette
(42
dans la direction même de la lumière incidente donne lieu à une
a :
erreur — — tang æ; on trouvera que cette erreur reste de même
À
signe pour les déviations à gauche et à droite, mais qu’elle
change de signe avec le sens du mouvement de la lunette.
En résumant la discussion qui précède, on voit que le dépla-
cement de l’appareil dans une direction perpendiculaire à celle
de la lumière n’a pas d'influence sur les déviations enregistrées,
ni dans le cas d’une étoile, ni dans le cas d’une fente illuminée
par la lumière du soleil. Le mouvement dans la direction même
de la lumière ne donne point d’erreur non plus dans le cas d’une
fente illuminée, tandis que dans celui d’une étoile il en apporte
une d’une valeur notable, proportionnelle à tang ç. — Les résul-
tats trouvés par M. v. d. W. s'accordent ainsi complétement avec
ceux de M. Babinet; et ses observations, exécutées avec une
fente illuminée fonctionnant comme source de lumière , n’ont exigé
aucune correction.
Nous ne suivrons pas l’auteur dans l'exposé des différentes
précautions qu'il a prises pour assurer l'exactitude des déviations
mesurées. Bornons-nous à dire qu'il a étendu ses observations à
plus de 50 raies différentes, et aux spectres d'ordre suecessif
— souvent jusqu'au cinquième, et quelquefois même jusqu'au
sixième — et que, pour un même réseau, le nombre des mesures
relatives à une même raie s’est parfois élevé à près de emquante.
Tous ces résultats ont été résumés dans trois tableaux — un
pour chaque réseau — où l’on trouve en regard de chaque raie,
et pour chacune des quatre positions du réseau, la valeur moyenne,
en dix-millièmes du rayon, du sinus de la déviation prise dans
le premier spectre. Nous ne reproduirons pas ces tableaux, mais
nous croyons devoir communiquer les explications que l’auteur
donne au sujet des deux premières colonnes, qui renferment,
l'une les chiffres adoptés pour la désignation des raies, l’autre
LONGUEURS D'ONDE DU SPECTRE SOLAIRE. 123
les signes qui, antérieurement, avaient été attribués à quelques-unes
de ces raies, par Fraunhofer, par l’auteur dans ses Recherches
sur les indices de réfraction des mélanges d'acide sulfurique et
d'eau, et par M. Angstrôm. On trouvera en outre, PI I, fig. 1
et 3, une reproduction très exacte de la gravure classique du
spectre due à Fraunhofer, et, PI. I fig. 2, un autre dessin très
précis fondé sur des observations exécutées par l’auteur lui-même,
à l’aide d’un beau prisme de Steinheil de 45°, dans la position
de déviation minima pour la raie E, et avec un oculaire agran-
dissant 18 fois. Dans ce dessin une minute d’accroissement en
déviation est représentée par deux millimètres; on y a indiqué,
par leurs chiffres respectifs, les raies enregistrées dans les trois
tableaux dont il a été question plus haut; les mêmes chiffres ont
été donnés aux raies du spectre de Fraunhofer lorsque l'identité
était indubitable. Voici maintenant les explications de l’auteur
au sujet de ces chiffres:
1 est la raie À de Fraunhofer. Elle consiste en une raie forte,
plus réfrangible, unie à une bande moins réfrangible et moins
obscure; 1x indique le milieu de la raie et de la bande prises
ensemble, 1 8 le milieu de la raie forte seule. D’après la gravure
il semble que Fraunhofer ait nommé A la raie forte; tandis que
dans les Recherches elc. déjà citées, où la dispersion était petite,
il vaut mieux prendre comme À ce que l’auteur nomme ici 1 «.
2. Bande composée de plusieurs raies très fines, dont celles du
côté le plus réfrangible sont les plus noires; 2% est le milieu
de cette bande, 2 8 en est le côté le plus réfrangible et le
plus foncé.
3. Bande semblable mais plus noire, dont deux raies, situées
près du milieu, forment une partie plus intense; 3 « est le milieu
de la bande; 36 est le milieu, difficile à saisir, de ces deux
raies plus fortes. L'auteur croit que a, tant de Fraunhofér que
de ses hecherches elc., est toujours le milieu de cette bande,
c'est-à-dire 3 0.
4 est la forte raie B de Fraunhofer, qui s’élargit de plus en
plus pour les spectres plus élevés, mais dans laquelle on voit
124 V. $. M. VAN DER WILLIGEN. DEÉTERMINATION DES
en même temps se dessiner, du côté le plus réfrangible, une partie
plus obscure que le reste. Le milieu de la bande, qui est le B des .
Recherches etc. et probablement aussi le B de Fraunhofer, l’auteur
le nomme 4e; le milieu de la partie plus obscure devient 4 £.
Dans les spectres plus déliés on voit encore auprès de B, et à
une assez grande distance, une faible compagne moins réfrangible.
D, 6 et 7 commencent la région remarquable, terminée aux
environs de 14, qui est influencée fortement par l'épaisseur crois-
sante d’atmosphère que les rayons ont à traverser quand le soleil
se couche. 5 est la raie C de Fraunhofer, laquelle, étant au nombre
de celles qui maintiennent le mieux leurs caractères de raies bien
définies, fournit un excellent point de repère. 6 est une raie un
peu confuse. 7 est une raie plus large et plus confuse encore,
mais plus noire et ayant son côté le plus réfrangible mieux défini
et mieux tranché que la précédente. Cette raie 7 est déjà beau-
_ coup influencée par l'atmosphère; elle devient de plus en plus
foncée à mesure que le soleil s'approche de l'horizon; c’est le C
des Recherches etc. C'est aussi déjà auprès d’elle que semblent
surgir de nouvelles raies au déclin du soleil; l’auteur, toutefois,
regarde ces nouvelles raies comme préexistantes, mais noyées
dans la lumière éblouissante du jour, dont l’absorption progres-
sive par l’atmosphère les rendrait de plus en plus visibles.
8. Raïe très prononcée avec une bande appendice moins réfran-
gible, toutes les deux fortement sujettes à l’influence de l’atmos-
phère. 8 « est le milieu de la bande et de la raie prises ensemble;
c'est le D des Recherches etc. 88 est le milieu de la raie
seule.
Suivent 9, 10, 11, 12 et 13, raies moins visibles dans les
spectres de réfraction, mais très bien prononcées dans les spec-
tres, plus dilatés, de diffraction. On peut surtout recommander
12 et 13 comme d’excellents points de repère, parce que, déjà
assez visibles dans les spectres du prisme, elles maintiennent
bien leur caractère de raies simples dans les spectres plus déve-
loppés. 9 est une raie fine; 10 une autre raie fine, qui près
d'elle à une compagne moins réfrangible; 11 est une raie plus
LONGUEURS D’ONDE DU SPECTRE SOLAIRE. 125
dilatée qui, dans les spectres plus allongés et avec un grossisse-
ment plus fort, se décomposera en deux autres.
14 est la raie D. Déjà dans les spectres moins dilatés elle se
décompose en deux, 14 et 147, dont la première semble la plus
noire; dans les spectres plus étendus il se développe encore une
troisième raie 144, beaucoup plus faible, presque à égale distance
de chacune des deux premières. |
15 et 16, situées très près l’une de l’autre, sont liées entre
elles par quelque nébuleuse; 16, très nette, est recommandable
comme point de repère, et maintient extraordinairement bien son
caractère de raie simple dans les spectres plus dilatés. Prises
ensemble, elles sont très bien marquées par la bande obscure,
plus réfrangible, qui les suit.
17 et 18 sont comme des raies élargies; 17 surtout ressemble
plus à la limite plus obscure, mais mal définie, d’une bande,
qu'à une raie proprement dite.
19 est de nouveau un excellent point de repère: c’est une
raie très persistante, facile à retrouver avec ses deux compagnes
de gauche et de droite. La distance mutuelle de ces trois raies
est mieux reproduite dans le spectre de Fraunhofer que dans
celui de M. v. d. W.
20. Deux raies passablement obscures, non séparées.
21. Ce sont de même deux raies, mais mieux séparées.
22 est la raie E de Fraunhofer, que l’auteur, comme M. Ângstrüm ;
a vue double dans les spectres d’un ordre plus élevé. Cette double
raie est située très près d’une bande plus réfrangible, dans
laquelle elle se noie dans les spectres peu dilatés, en accaparant
aussi une bande moins large et moins obscure située de l’autre
côté. 22 « est cette double raie. 22 8 est le point le plus obscur
de la bande prise dans un spectre peu développé. Il est évident
que la valeur de 22 8 devra presque coïncider avec celle de
22 «. La raie E des Recherches etc. devra être regardée comme
représentant 22 6.
23 et 24 sont deux raies séparées, dont la seconde, qui est
la plus obscure, peut servir comme point de repère. 23 n’est
126 V. S. M. VAN DER WILLIGEN. DETERMINATION DES
enregistrée que pour le cas où, par méprise, on l’aurait observée
au lieu de 24.
25, 26 et 27 constituent, comme 14, un des points les plus
saillants de tout le spectre solaire; c’est le groupe b de Fraun-
hofer. Dans les spectres moins développés, 25 se détache déjà
du reste; ensuite, le spectre devenant de plus en plus dilaté,
26 s'isole à son tour; enfin, dans les plus allongés, 27 se divise
encore en deux. 27 co et 277 sont les deux composantes de 27,
tandis que 27 8 est le point le plus obscur de ces deux raies
réunies dans les spectres moins dilatés. Pour b des Recherches etc.
il convient de prendre la moyenne de 26 et de 276.
Suivent 28 et 29, deux raies confuses, à chacune des quelles
adhère encore, pour l'agrandissement employé, une bande, située
à gauche pour 28, à droite pour 29. La seconde raïe est meil-
leure que la première.
30. Raie confuse et trop large, limite moins réfrangible et plus
obscure d’une bande bien définie. On l’apercoit bientôt et, faute
d’autres raies plus pures, elle peut très bien servir comme point
de repère, dans les spectres peu dilatés, pour cette région rela-
tivement pauvre.
31. Raïe c de M. Angstrüm, très forte, et avec une compagne
très rapprochée; excellent point de repère.
32 et 33. Rais bien définies et très fortes.
34, F de Fraunhofer, est très noire, mais a paru élargie;
en pureté elle le cède à 32 et 33; c’est le milieu, qui était le
point le plus obscur, qu’on à pointé.
3). Raie facile à reconnaître avec ses compagnes.
36. Bande plus marquée, dont 36e, 368 et 36 7 indiquent
successivement la limite la moins réfrangible, le centre et la
limite la plus réfrangible. La gravure de Fraunhofer représente
la première limite comme la plus noire et la plus large, tandis
que l’auteur à toujours vu la seconde limite prédominer sous ce
double rapport. 36 8 est G des Recherches etc.
37. Raie noire et plus fine que ne l'indique la figure.
38 et 39. Deux raies plus noires à la vue que ne le montre
LONGUEURS D’ONDE DU SPECTRE SOLAIRE. 127
la gravure. La première se décompose en deux; c’est la compo-
sante la plus réfrangible qui a été mesurée. 39 a paru double
aussi, mais les deux composantes sont à une distance plus petite ;
c’est le milieu qui a été pris pour le point mesuré dans les déviations.
40. Raiïe forte, G de Fraunhofer, facile à reconnaître dans le
faisceau dont elle fait partie.
41 et 42. Deux raies utiles, en cas de besoin, dont la première
a une compagne moins réfrangible à une distance notable.
43. Raie double, difficile à décomposer; c’est le côté le plus
réfrangible et le plus noir qui à été mesuré; cette raie est le y
de M. Angstrôm.
44, Très reconnaissable, un peu dilatée.
45. Plutôt une partie nébuleuse qu'une bande proprement dite;
a été enregistrée pour le cas d’une méprise, 44 pouvant être
confondue avec elle.
46. Raïe très noire et très large, H des Recherches etc. et h
de M. Angstrôm ; point de repère très appréciable dans ces régions
bientôt nébuleuses.
47, 48 et 49. Trois raies, dont la dernière, qui a une com-
pagne, est la plus facile à reconnaître.
D0 est plutôt une bande étroite obscure qu’une raie définie.
47 à 50 sont d'excellents points de repère, pour le cas où l’on
viendrait à manquer la raie suivante 51.
D1 « est la raie, ou plutôt le faisceau nébuleux , que Fraunhofer
a nommée H. D1 8 est sa compagne plus réfrangible et encore
beaucoup plus difficilement visible.
Après avoir mesuré les déviations correspondant aux diverses
raies, il restait, pour pouvoir en déduire les longueurs d’onde,
à déterminer la véritable largeur des réseaux. Cette détermination
délicate et pénible a été exécutée par la comparaison des réseaux
avec une échelle tracée sur une bande de verre à glace, et com-
prenant trois centimètres divisés en millimètres. Nous devons
renvoyer au Mémoire original pour les détails du procédé suivi.
D’après la nature de ce procédé, l'exactitude des résultats définitifs
ne supposait que celle de la longueur totale de l'échelle, abstrac-
128 V. S. M. VAN DER WILLIGEN. DÉTERMINATION DES
tion faite des erreurs possibles des subdivisions. Or, l’échelle
avait été présentée par le constructeur, M. Dumoulin-Froment à
Paris, comme comparée au mètre type et très exacte à la tem-
pérature de 15° C. Les résultats définitifs, qui par suite se rap-
portent à cette même température de 15°, ont été les suivants:
Largeur du réseau B — 13,55108 + 0,00056 mill.
Largeur du réseau © — 13,55315 + 0,00042 mill.
Le second terme de chacune de ces valeurs en représente l'erreur
moyenne, calculée d’après la méthode des moindres carrés.
Quant au réseau À, on n'en à pas, pour le moment, déter-
miné la largeur, de crainte que la pellicule d'argent déposée à
sa surface ne fût endommagée par le contact de l’échelle. D’après
une communication postérieure de M. Nobert, la largeur de ce
réseau serait très probablement égale à 9,0155 lignes de Paris,
ce qui, avec les données de l'Annuaire du Bureau des Longitu-
des, donnerait 20,3374 millim.
En divisant la valeur 2023374 par 1800, on trouve:
pour la largeur d’une seule fente de A, y compris sa partie
opaque: 0201129853, dont le log. —= 1,053022.
En divisant les largeurs des réseaux B et C par 1800et3000,
on trouve de même:
pour la largeur d’une seule fente de B : 0"%,00752837, dont
le 10g::=—="0,8 16101:
et pour la largeur d’une seule fente de C : 0"%,00451772,
dont le log. — 0,654919.
Les logarithmes sont pris avec la caractéristique nécessaire
pour qu'on obtienne, en les ajoutant aux logarithmes des sinus
de la déviation, les valeurs des longueurs d'onde en dix-milli-
onièmes du millimètre.
Les résultats de la multiplication sont contenus dans la table
suivante. (Voyez: Table pag. 129.)
La première colonne donne les numéros des raies ; les deuxième,
troisième et quatrième colonnes, les résultats respectifs pour les
réseaux À, B et C. Dans ces trois colonnes on a omis, pour
abréger, le premier ou les deux premiers chiffres de chaque
LONGUEURS D’ONDE DU SPECTRE SOLAIRE. * 129
| | | |
a | c.. M ke 1 C. M.
le | 38,6 1517633,6 25 | 89,8) 86,1| 86,4 55/5186,3
18 | 14,1 11 /7609,2 26 | 79,4) 7a,8l 75,4) 45/5175,1
9e | 86,0 3[7981,3 a | 15,41 714) 71,5| 26/5171,4
28 | 48,5 217943, 8 a7e | 14,3] 70,2) 71,2] 12/5170,7
3. | 93,3| 88,7| 90,6! 1617189,7 97, | 73,3| 69,3] 69,8] 28/5169,6
38 | 94,| 88,0| 89,2) 11/7188,6 98 | 048 01,8 01,8! 16/5101,8
du | 78,2) 73,91 75,6! 26/6878 29 | 84,8) 89,4] 83,1| 16/5082,7
48 71,0! 71,4 23/6871,2 30 | 47,4) 43,2| 44,9) 98/5043,7
5 | 68,4! 65,4! 65,8 6316565,6 31 | 62,8! 59,8| 60,5! 52/4960,1
6 | 24,8l 19,8) 19,0! 616519,4 32 | 96,0! 93,2| 04,4) 29/4893,8
7 lo3,2l 97,6! 97,81 664977 33 | 77,8) 72,0) 75,3| 3114874,6
8e | 85,4) 80,6! 81,6! 816281,1 34 | 67,9) 63,7| 64,1! 47/4863,9
8e | 84,4| 80,0) 80,0! 23[6280,0 35 | 73,8) 69,7| 70,4) 26|4670,0
o | 07,6! 93,8! 95,1] 14/6194,5 36% 37,9 2|4537,5
10 | 69,6, 64,2! 65,7 66164,9 368 | 37,5) 33,9] 33,9] 1114533,9
11 | 43,5) 38,8| 40,4) 1716130,6 36, 30,3 2|4530,6
12 | 99,5! 24,5! 26,0! 2216125, 37 | 88,1] 85,5! 86,1| 25/4385,8
13 | 09,9! 04,7! 05,7! 31/6105, 38 | 45,4) 41,0| 43,7| 15/4349,8
lie |102,1| 98,3! 08,8| 51/5898,6 39 | 98,8! 27,2| 97,5] 32/4397,4
148 96,0| 95,8) 22/5895,9 10 | 14,0) 11,2] 11,2 34/4311,2
14, | 95,9) 92,2] 99,9! 73|5892,6 a | 76,6! 75,6! 74,7| 10/4975,2
15 | 31,4) 97,0) 27,0] 19/5627,0 42 | 66,3! 69,6! 62,7| 2714969,7
16 | 21,8 17,8| 18,2! 43/5618,0 43 | 31,5! 98,6 28,7! 31/4998,7
17 2) 348 32,9| 3553], aa | 48,3| 45,8| 45,9] 2114145,5
18 | 80,7| 78,3 6/5478,6 45 34,8 3[4135,1
19 | 60,7! 57,5! 59,1! 1715458,3 46 | 06,2! 03,6! 04,0! 28/4103,8
20 | 77,5) 73,5 3[5373,8 az | 82,5) 7o,ol 79,1| 6l4079,5
a1 | 34,4| 30,3| 30,7! 39/5330,5 48 | 69,4! 66,3| 68,7! 14/4067,5
29, | 75,5| 72,0! 72,8| 46/5979,4 49 | 51,3] 47,4] 48,4] 21/4047,9
298 | 73,8 12/5970,4 50 34,7| 37,5| 4140361
o3 | 38,41 34,5! 35,6! 1315235,0 sl, | 73,6! 71,6! 71,2| 51/3971,
24 33,3| 29,1| 30,21 3015229,6 519 | 41,21 37,11 36,51 1913937,6
130 V. S. M. VAN DER WILLIGEN. DÉTERMINATION DES
nombre ; ces chiffres se retrouvent dans la cinquième colonne, qui
contient les valeurs moyennes des longueurs d'onde, précédées du
nombre total des observations sur lesquelles chacune d’elles repose.
Pour déterminer ces moyennes, on ne s’est servi, en général,
que des résultats fournis par les réseaux B et C. Le calcul montre
que la différence moyenne des valeurs déduites, pour une même
raie, de l’un et de l’autre réseau, est de 0,6. La plus grande
partie de cette différence peut être mise sur le compte de l'erreur
dans les largeurs mesurées des réseaux; car, en prenant 5570
pour la valeur moyenne des longueurs d’onde extrêmes, on
0,00056 + 0,00042 _ 1 ue 5570
13,55212 11918820 15829
Quoi qu'il en soit, on s’est servi de cette différence 0,6 pour.
la correction des longueurs d'onde appartenant à un certain
nombre de raies qui n'avaient été mesurées qu'à l’aide d’un seul
réseau; c'est-à-dire que pour constituer la valeur moyenne à
inscire dans la colonne M, dans le cas où une seule des deux
valeurs B et C figure dans le tableau, on a augmenté ou diminué
celle-ci de 0,3, selon qu’elle provenait du réseau B ou du réseau C.
Les deux valeurs B et C manquent à la fois pour les quatre
premières raies, ainsi que pour 228, et elles sont assez incer-
taines pour 51 et 518. Voici comment on a procédé pour ces
raies. On a calculé la valeur moyenne du rapport entre les lon-
gueurs d'onde moyennes déjà inscrites dans la colonne M et les
longueurs correspondantes obtenues par le réseau À ; le résultat
de ce calcul a été 0,99935. On a ensuite diminué, dans le même
rapport, les longueurs trouvées par le réseau A pour les raies
en question. Pour les quatre premières raies, ainsi que pour 22 8,
ces longueurs À réduites ont été adoptées comme valeurs moyennes
et portées, comme telles, dans la colonne M. Quant à 51 « et 516,
les longueurs À réduites ont été combinées avec les longueurs
B et C, et c’est la moyenne des trois nombres qui est entrée,
comme valeur définitive, dans la colonne M.
On voit que les observations faites à l’aide du réseau À, n’ont
contribué que pour une faible part à fixer les résultats définitifs ;
trouve
— 0,40.
L
LONGUEURS D'ONDE DU SPECTRE SOLAIRE. 131
mais ces observations reprendront tous leurs droits dès qu'on sera
parvenu à déterminer la largeur du réseau par quelque compa-
raison directe.
La méthode des moindres carrés donne, sur la largeur de
chacun des réseaux B et ©, une erreur moyenne de ,;,5 de
millim., c’est-à-dire de ,,1,, de la largeur. Sans vouloir pré-
tendre que ses résultats aient réellement cette grande perfection,
l'auteur fait remarquer qu'il ne résulterait de là, pour les lon-
gueurs d'onde, qu'une erreur de 0,2. Quant à la mesure des
angles, à l’aide du cercle divisé, les 2” qui constituent la limite
de l’exactitude que ies vis micrométriques permettent d'atteindre,
donnent 0,7 dans les longueurs d'onde déduites des résultats pour
le premier spectre du réseau B, et 0,4 dans celles du réseau C,
soit en moyenne 0,4; ces mêmes 2” répondent à une incertitude
de 0,00001 dans les valeurs des indices de réfraction.
L'auteur s'est encore proposé de rechercher le degré de soli-
darité mutuelle que présentent les longueurs trouvées pour les
diverses raies, en établissant une comparaison entre ces longueurs
et celles déduites des formules pour la dispersion données par
Cauchy !) et par MM. Christoffel ?) et Briot * ; de cette compa-
raison devaient résulter, à la fois, la critique des longueurs
d'onde et celle des formules.
Pour y parvenir, il à étudié la dispersion produite par un beau
prisme de Steinheil, de 45° 1’ 35"; ce prisme, dans la position
du minimum, donnait une déviation G égale à 30° 56’ 46”,0
pounlasraie 151281" 29 1675 /pour D", et à 35° 181 375
;
pour Dix; ce qui donne Gx — Ga — 2° 21’ 51/5.
On a mesuré deux fois la déviation minima pour 40 raies
différentes, et pris chaque fois la moyenne des deux résultats.
On à fait un certain nombre d'observations supplémentaires, pour
1) Mémoire sur la dispersion, Prague. 1836.
2) Annales de Physique et de Chimie, T. LXIV, p. 370. 1862.
s) Essais sur la théorie mathématique de la lumière, p. 95. 1864.
9 *
15? V. S. M. VAN DER WILLIGEN. DETERMINATION DES
déterminer le changement que la déviation éprouve par suite des
variations de la température de l’atmosphère: l'expérience a fait
voir que ce changement consiste en un accroissement de 0’,72
pour chaque degré centigrade dont la température s'élève. Cette
détermination, bien qu’elle ne soit pas relative aux températures
du prisme lui-même, lesquelles restent inconnues, a pourtant un
certain intérêt, en ce qu'elle accuse dans les indices de réfraction
un changement, qui, tout en étant beaucoup plus grand, tombe
dans le même sens que celui trouvé par M. Fizeau !). Tous les
angles mesurés ont été rapportés, à l’aide de cette valeur 0”,72,
à la même température 18°,); puis on en a déduit, par le
calcul, les valeurs des indices de réfraction pour les diverses
raies. Les résultats sont contenus dans la colonne x de la table
ci-après. La colonne voisine À reproduit les longueurs d’onde telles
qu’elles ont été données dans la table précédente. D ” ou 14 ” veut
ch ie
dire qu'on a pris la moyenne des longueurs de Dx et D; ou
14% et 14;, pour le point correspondant à l'indice enregistré;
14x et 147 étaient assez bien séparées par le prisme pour qu'on
pût prendre chacune d'elles à part; mais ces observations n'ayant
pas été jugées assez certaines, on s’est contenté d'en prendre
la moyenne. (Voyez: Table pag. 133.)
Les formules proposées pour lier l'indice de réfraction » à la
longueur d'onde 3, sont les suivantes:
(Cauchy.)
B C
Ma Cr
(Cauchy, mod. par M. Mascart.)
n = D + _ —+Gi
(M M. Christoffel et Briot.)
n
a Ne di
V +24 V 1”
1) Poggendof”s Annalen, T. CXIX, p. 87 et 297. 1863.
LONGUEURS D'ONDE DU SPECTRE SOLAIRE.
Somme des carrés
* 47 est certainement fautif,
| À n. Ge | B.
calc. — obs.
lo A 7633,6 LOD/66 ER ee Se
A a 7189,7 1,60926 14 12 9
4 B 6874,8 1,61079 8 6 6
5 C 6565,6 1,61252 2 0 6
8 D 6281,1 MORASGANES Malte 7
fi 6139,6 181537 : 5 6 6
13 6105,2 1,61560 3 4 (
14 D 895,6 1,61728 6 7 4
16) 4 5618,0 1,61978 6 GAË CU
17 5531,9 1,62064 5 6 (
19 5158,3 1,62143 6 7 1
20 5373,8 1,62234 4 4 5
21 5330,5 1,62282 9 2 fh
228 E 5270,4 1,62353 1 ïl 8
24 5229,6 1,62404 9 ane) 5
95 b 5186,3 1,62459 9 9 6
26 5175,1 1,62472 1 1 8
278 5170,7 1,62479 2 2 fl
28 5101,8 1,62570 2 9 8
29 5082,7 1,62597 3 3 7
30 5043,7 1,62649 0 0 10
31 e 4960, 1 1,62770 0 0 10
39 4893,8 1,62872 0 0 8
33 4874,6 1,62903 x 1 8
34. F 4863,9 15629170, | 9062 8
35 4670,0 1,63244 7 8 14
37 4385,8 1,63828 7 8 7
38 4349,8 1,63931 4 5 9
39° 4397 4 1,63965 7 8 5
40 C 4311,2 1,64006 5 6 3
4] 4975,9 1,64099 1 P) fi
49 , 4969,7 1,64127 5 5 L
43 7 4298 ,7 1,64213 6 7 1
44 4145,5 1,64444 0 O0
46 H 4103,8 1,64563 0 1 11
AT* 4079,5 EN RTE a 31
48 4067,5 1,64676 7 6 20
49 4047,9 1,64732 5) 3 18
50 4036,1 1,64779 13 14 30
5l« H 3971,3 64060 2 OU AE LT 19
1039 | 1117 | 3899
135
134 V. S. M. VAN DER WIiLLIGEN. DÉTERMINATION DES
Il s’agit de déterminer les constantes de ces formules, au
nombre de trois pour la première, de quatre pour la seconde,
et de deux seulement pour la dernière. Or, si l’on applique la
méthode des moindres carrés à tous les résultats obtenus (sauf la
raie 47, qui s’est montrée trop fautive), en accordant à tous une
influence égale, on trouve:
(Cauchy L.)
10
n = 1,594557 + LEUR? AE)
(Cauchy IL.)
0
pe eee
es Moish
(Christoffel et Briot.)
2. 1,593544
Ve see, Vlépes PE
La table donne les résultats de la comparaison des formules
aux observations; les colonnes C1, C1! et B contiennent, res-
pectivement pour chacune des trois formules, les différences entre
les valeurs calculées et les valeurs observées des indices de ré-
fraction. Âu bas des colonnes, on trouve la somme des carrés
des fautes restantes.
ME
La marche plus ou moins régulière des différences calc. — obs.
fournit le criterium pour les résultats enregistrés; la somme des
carrés de ces différences est le seul criterium pour les formules.
Les trois colonnes indiquent, à la première inspection, que l’ob-
servation de 47 est fautive. La somme des carrés fait rejeter la for-
mule de MM. Christoffel et Briot, comme la moins concordante.
Cette somme étant même un peu moins grande pour C' que
pour C'!, il n’y a aucune raison pour substituer la seconde de
ces formules à la première. La formule primitive de Cauchy,
sans aucune modification, reste donc la plus exacte, et, d’après
les observations de l’auteur, il n’y a pas lieu d’en chercher une
autre. Cette formule coupe trois fois la courbe des observations,
tandis que la formule de M. Christoffel ne la coupe que deux fois.
LONGUEURS D'ONDE DU SPECTRE SOLAIRE. 155
On conçoit, du reste, que lorsqu'il s’agit de représenter, ab-
straction faite de toute théorie, une suite de valeurs, une for-
mule à trois constantes, comme C’, conduira probablement à
une plus grande harmonie qu'une formule à deux constantes,
telle que B; tandis que l'addition d’une quatrième constante,
comme dans C", pourra très bien n'avoir aucune influence sur
l'exactitude, entre les limites données dans lesquelles les résultats
de l'observation sont confinés. :
En terminant son travail, l’auteur annonce qu'il s’attachera
prochainement à obtenir une exactitude plus grande pour les
valeurs de À aux limites du spectre visible, et à étendre, autant
que possible, ses observations vers les régions les plus obscures.
SUR LES AFFINITÉS
DE LA
SN D De PO ED Le Pa ED
AVEC CELLES DE
L'ASIE ET DE L'AMÉRIQUE DU NORD;
PAR
F. A. W. MIQUET..
Depuis Kaempfer et Thunberg, qui, les premiers, jetèrent
quelque jour sur la végétation du Japon, la flore de cet empire
n’a pas cessé d'attirer, à un haut degré, l’attention des botanistes.
Dès les premières recherches, on y avait distingué des formes
très aberrantes, aberrantes non-seulement en elles-mêmes mais
aussi sous le rapport géographique, et Thunberg avait déjà reconnu
une certaine affinité entre cette flore et celle de l'Amérique du
Nord. L’inaccessibilité du pays ne fit qu'aiguiser le désir d’explora-
tions plus approfondies, explorations dont on se promettait la
découverte de nouvelles merveilles. De même que Thunberg avait
pu visiter le Japon (pendant les années 1775—1776) grâce à
l'appui des riches Mécènes que la ville d'Amsterdam possédait
alors dans son sein, de même Siebold fut mis par notre gouver-
nement, il y a près de 50 ans, en état de poursuivre, en qualité
d’officier de santé près l’armée des Indes, les investigations relatives -
à cette contrée encore si peu connue. Les recherches de Siebold
furent entreprises sur une large échelle; toutefois, il s’attacha
au monde végétal avec un intérêt particulier, et avec le dessein
de rapporter surtout en Europe des végétaux cultivés et utiles:
F. A. W. MIQUEL. FLORE DU JAPON. 1574
Aussi le nombre des plantes qu'il a introduites dans nos jardins
est-il considérable, et c’est à lui que nous devons de voir aujourd’hui
nos pares et nos bosquets ornés d'arbres et d’arbustes du Japon. —
Son herbier, — auquel contribua pour une bonne part son compagnon
de voyage, le Dr. Bürger, — déjà riche par lui-même, acquit
encore plus de prix par l’adjonction de collections réunies par les
botanistes japonais [too Keiske, Mizutani Sugerok et autres,
lesquels purent visiter en toute sécurité les provinces de l’intérieur
et les districts montagneux, partout les plus intéressants pour la
flore du pays. Dès avant Thunberg, les Japonais avaient eu leur
science botanique, ce dont le célèbre ouvrage Xwaur peut rendre
témoignage; ils avaient dû à leur contact avec Thunberg des
notions de la méthode de Linné, et ils continuérent de s’instruire
à l’école de Siebold; en ce moment, par exemple, il se publie
au Japon même une description de plantes indigènes, avec figures
et selon le système de Linné. — Après Siebold, et déjà même,
en partie, pendant son séjour au Japon, des explorations botaniques
assez importantes y furent faites par des voyageurs néerlandais,
tels que Piérot, Textor, Mohnike, dont les collections sont con-
servées, ainsi que celles de Siebold et Bürger, dans l’Herbier de
l'Etat. Le professeur Zuccarini, de Munich, décrivit une partie
de l’herbier de Siebold et Bürger dans les ouvrages intitulés
Flora Japomca et Familiae naturales Florae Japonicae, mais la
mort mit fin à cet utile travail. Les Cupulifères, les Oléacées et
un certain nombre de plantes d’autres ordres furent décrites par
le professeur Blume. Toutefois, la plus grande partie des collec-
tions nommées demeura inédite.
Dans les dernières années nous dûrnes reconnaître que, de
même que nous nétions plus la seule nation privilégiée auprès
du Gouvernement Japonais, nous ne conserverions pas non plus
l'avantage de rester les seuls et paisibles possesseurs de plantes
du Japon. Les Américains furent les premiers à marcher sur nos
traces; durant les expéditions dirigées par le commodore Perry
et par le capitame John Rodgers, les botanistes Williams, Morrow,
Small et Wright rassemblèrent des collections considérables, qui,
/
138 F. A. W. MIQUEL. FLORE DU JAPON.
aussitôt arrivées, furent décrites par le professeur Asa Gray de
Cambridge dans l'Amérique du Nord. Les Anglais reçurent des
collections de M. KR. Alcock, ambassadeur britannique au Japon,
de M. Pemberton Hodgson, consul à Hakodade, et des voyageurs
Wilford et Oldham envoyés au Japon avec la mission spéciale
de recueillir des plantes. Le botaniste russe Maximowiez, qui
nous avait déjà fait connaître, sous le rapport botanique, le
pays de l’Amour et la Transbaïkalie, voisins du Japon, visita
plus tard le Japon lui-même, et, de retour depuis deux années,
il s'occupe maintenant d'étudier les collections qu'il à rapportées
et qui paraissent avoir une grande importance.
Sous l'empire de ces circonstances je me sentis doublement
entraîné à examiner nos trésors botaniques japonais dans leur
extension entière, et à réunir en un tout bien arrangé nos différents
herbiers séparés. L’Herbier de l'Etat avait d’ailleurs reçu, par
voie d'échange, des séries très complètes des doubles des herbiers
nord-américain, anglais et russe, de sorte que nous possédons
incontestablement, en ce moment, les matériaux les plus riches
pour la flore du Japon.
À la connaissance de cette flore se rattachent des questions
d’une nature spéciale, et les nouveaux matériaux mis en œuvre
sont assez riches pour qu’on puisse faire à ces questions, dès
aujourd'hui, des réponses plus satisfaisantes. — Dans l'ouvrage
bien connu de Hodgson sur le Japon, Six William Hooker à
publié une liste des plantes connues à cette époque, liste qui
porte à près de 1700 le nombre des Phanérogames, y compris
environ 70 Fougères. Le dépouillement de nos herbiers à donné
à ce chiffre un accroissement considérable : c’est ainsi, par exemple,
que les Labiées, de 30 espèces qu'elles comptent dans la liste
de Hooker, sont montées à D2, les Scrofularinées de 16 à 38,
ete. — En général, ces nouvelles acquisitions concernent exelusive-
ment la connaissance de la flore japonaise elle-même, car les
espèces et les genres nouveaux n'y entrent que pour un nombre
restreint; la plus grande partie se compose d'espèces dont, jusqu'à
présent, on n'avait pas constaté l'existence au Japon, résultat
F. À. W. MIQUEL. FLORE DU JAPON. 139
qui peut être regardé comme offrant pour la géographie botanique
et l’histoire du règne végétal plus d'intérêt que le gain d’espèces
tout à fait inconnues.
Zuccarini a fait ressortir clairement l’affinité qui existe entre
la flore japonaise et celle de l'Amérique du Nord. Il montra que
non-seulement on trouve dans l’une et l’autre des genres et des
espèces identiques, mais qu'on y découvre aussi une certaine
similitude dans la physionomie générale. Negundo, Diervilla,
Torreya , Pachysandra, Mitchella, Maclura, Liquidambar, et
d’autres genres, qui n'étaient connus autrefois qu'en Amérique,
croissent également au Japon. Zuccarini reconnut en outre le
fait singulier que l’affinité dont il s’agit est surtout relative à
la partie orientale de l'Amérique du Nord. Mais, tout en signalant
ces analogies, il ne lui échappa pas que la flore japonaise est
liée par des rapports encore plus intimes avec celle du continent
de l'Asie. Si cette dernière circonstance ne put surprendre personne,
l’affinité avec la partie orientale de l'Amérique du Nord, au contraire,
demeura notée dans la science comme un caractère complétement
inexpliqué. |
L'histoire nous apprend que des sciences d’abord séparées
finissent par se rapprocher dans leurs progrès successifs, et que
leur rencontre ouvre souvent aux recherches des voies nouvelles.
C’est ainsi que naquit la paléontologie, dont la lumière rayonne
sur trois sciences différentes. Parmi les notions nouvelles qu’elle
introduisit, se trouve celle de modifications qui se sont opérées
dans la délimitation respective des terres et des mers durant la
période de l'existence de la création actuelle. La géographie
botanique s'enrichit d’un chapitre historique, et des faits qui, dans
la distribution des plantes comme dans celle des animaux, étaient
restés incompréhensibles, trouvèrent une explication. En même
temps, l'hypothèse de Darwin ramena l'attention sur un problème
dont la solution avait défié tous les efforts de la science. Or,
des hypothèses qui essaient de résoudre une question importante,
alors même que leur développement n’est pas strictement logique
et qu’elles ne s’astreignent pas à une impartialité rigoureuse dans
140 F. A. W. MIQUEL. FLORE DU JAPON.
le groupement des faits et la déduction des conséquences, n’en sus-
citent pas moins des recherches, provoquent un échange d’idées , et
peuvent devenir fécondes pour la science.— J’indique ce point de vue,
parce que le travail éminent d'Asa Gray sur l’affinité des flores du
Japon et de l'Amérique du Nord fut écrit sous son influence.
Pour cet auteur, l'hypothèse de Darwin était devenue un théorème,
de sorte que les genres et les espèces analogues ou vicariants
dans les deux parties du monde furent compris dans l’examen,
comme rejetons issus d’une souche commune. Je ne puis suivre
mon ami dans cette direction ; je m'en tiens aux formes véritablement
identiques, aux genres et aux espèces qui sont les mêmes dans
les deux pays. En outre j'adopte, avec pleine conviction, l’unité
d’origine de chaque espèce véritable; la géographie botanique a
délaissé les vues de Schouw et d’Agassiz sur la pluralité d’origine;
en ce point aussi se confirme la loi dont toute la nature porte
l'empreinte, simplicité des moyens mis en œuvre pour atteindre
de grands résultats.
Composé de cinq grandes îles, Nippon, Kiousiou, Sikokf, Yesso
et Karafto, dont les axes longitudinaux sont alignés, à la suite
l'un de l’autre, du sud au nord , le Japon forme en quelque sorte
une île unique plus grande, à peu près parallèle à la côte du
continent voisin, étendue de la pointe méridionale de Kiousiou
jusqu'au Cap Elisabeth dans l’île de Karafto ou Saghalin, entre
30° 30’ et 54° de latitude. Même si nous exeluons Karafto, encore
si mal connu et qui, sous le rapport botanique, appartient plutôt
au Kamtschatka, ainsi que les Kouriles, petites îles voisines
placées sous l'autorité du Japon, et si nous prenons pour limite
le point le plus septentrional de Yesso (sous le 43° degré), l'ensemble
occupe encore une longueur de plus de 13 degrés et une superficie
de 11500 milles carrés d'Allemagne. Toutes ces îles sont très
montagneuses; de nombreux cônes volcaniques s’y élèvent à des
hauteurs considérables, et beaucoup de sommets restent couverts
de neige pendant l'été. Il va sans dire que sous des latitudes
aussi dissemblables la température et les autres conditions elima-
tériques doivent différer beaucoup, et que la végétation, variant
F. A. W. MIQUEL. FLORE DU JAPON. 141
dans le même rapport, ne saurait présenter le degré d’uniformité
nécessaire pour qu'il pût être question d’un ,Empire de Flore
japonais.” Malheureusement la connaissance que nous avons de
la distribution des espèces présente des lacunes. On connaît beaucoup
plus de plantes de Nippon et de Kiousiou que des îles septen-
trionales. Nos propres voyageurs n’obtinrent qu'un petit nombre
de plantes de Yesso, par l'intermédiaire de savants japonais. Sur
Karafto on n’a que fort peu de données, dues aux recherches de
voyageurs russes. Récemment, toutefois, les explorateurs améri-
cains, anglais et russes ont jeté un. peu plus de jour sur Yesso.
Une autre source d’embarras résulte pour nous de la circonstance
que dans nos collections, sauf celle de Piërot, les indications
relatives aux localités d’où les plantes proviennent ne sont données
que d’une manière incomplète ou font absolument défaut.
La physionomie générale de la végétation dans les îles de Nippon,
Sikokf, Kiousiou et Yesso est déterminée par la prédominance
des arbres et des arbustes sur les plantes herbacées. Des espèces
nombreuses et très diverses de Conifères, de Cupulifères , de Betu-
lacées, de Laurinées, de Magnoliacées, de Lonicérées, de Tern-
stroemiacées, de Célastrinées, de Saxifragées, d’Ericinées, d’Acé-
rinées, de Styracées, de Rosacées, d’Artocarpées, etc. y forment
des forêts, dans un groupement qui a beaucoup d’analogie avec
celui qu'on observe dans la partie orientale de l'Amérique du
Nord, mais dans lequel entrent aussi des types purement asia-
tiques de Légumineuses, de Sapindacées, de Méliacées, de Zan-
thoxylées, de Tiliacées, de Schizandrées, de Lardizabalées. En
effet Zuccarini n’alla pas trop loin en évaluant le nombre des espè-
ces ligneuses à % de la végétation phanérogamique tout entière.
La variété est un des caractères essentiels de la flore japonaise :
cela ressort immédiatement du nombre considérable des ordres et
des genres, chacun de ces derniers ne renfermant habituellement
qu’un petit nombre d'espèces. Quelques genres seulement se distin-
guent par la richesse en espèces; tels sont, par exemple, le genre
Carex avec 56 espèces, Quercus avec 25, Polygonum avec 26,
Lilium avee 17, Viburnum avec 12, Lonicera avec 10, Pyrus
142 F. A. W. MIQUEL. FLORE DU JAPON.
avec 11, Artemisia avec 12, Clematis avec 12, Smilax avec 9,
Ilex avec 13. Les genres sont, au Japon, d'autant plus riches en
espèces qu'ils appartiennent plus décidément au elimat tempéré, et,
réciproquement, d'autant plus pauvres qu'ils font partie plus intime de
la végétation tropicale ou sub-tropicale. Beaucoup de familles tropica-
les ou de tribus de familles trouvent iei leur limite septentrio-
nale, par exemple: les Laurinées:; des types tropicaux de Cupu-
lifères, tels que le genre Castanopsis, ou de Conifères, tels que
les Podocarpus; différents genres d’'Euphorbiacées, de Saxifra-
gées; parmi les Graminées la tribu des Bambusacées; ensuite les
Mélastomacées, Lardizabalées, Acanthacées, Bignoniacées, Orchi-
dées, ete. C’est de la même manière que beaucoup de types sep-
tentrionaux, qu'on rencontre encore à Yesso, dans le nord de
Nippon et sur les hautes montagnes de Kiousiou, expirent dans
les limites de la flore japonaise. Aussi les genres monotypes sont-
ils plus nombreux ici que dans toute autre flore.
L'état avancé des cultures et le nombre considérable des plan-
tes cultivées exercent, dans ce pays, une influence marquée sur
le tableau général de la végétation. L'agriculture et l’horticulture
y ont pris, depuis les temps les plus anciens, une grande exten-
sion, par suite de la densité de la population et du goût que
les” habitants ont toujours manifesté pour les beautés du règne
végétal, goût dont on trouve amplement la preuve dans la
littérature japonaise. — II en résulte pour la géographie botanique
la difficulté de distinguer les plantes importées de la Chine, de
la Corée, ou d’autres régions, des espèces primitives et indigènes
du pays. Les collecteurs n’ont pas toujours accordé assez d’atten-
tion à ce point, ou bien les moyens de décider la question leur
ont fait défaut; l’un appelle importé ce que l’autre désigne comme
indigène. — Y a-t-il quelque connexion entre la longue durée
de la période de culture et le fait singulier qu'on ne trouve
nulle part autant de végétaux à feuilles panachées ou tachées
(de jaune ou de blanc), ou bien ce phénomène dépend-il de
causes générales ? Je n’ose encore trancher la question; je ferai
seulement observer que ces bigarrures, que présentent au Japon
F. A. W. MIQUEL. FLORE DU JAPON. 145
presque toutes les plantes des jardins, ne sont pas rares non
plus parmi celles qui y croissent à l’état sauvage.
Mettant de eûté les Cryptogames (mentionnons seulement,
comme preuve du caractère insulaire, le chiffre élevé de cent dix-
sept Fougères), on trouve que la flore phanérogamique comprend
environ 639 genres dicotylédonés (dont 18 Gymnospermes : Coni-
fères et 1 CÜycadée) distribués dans 114 familles, et 182 genres
monocotylédonés répartis entre 26 familles, de sorte que le chiffre
moyen des genres pour chaque famille dicotylédonée est 56, et 4
s'élève à 7 pour les familles monocotylédonées. Le chiffre total des
espèces phanérogames s'élève à 1970 (1440 Dicotyledonées, 463
Monocotylédonées, 67 Gymnospermes), ce qui porte à 2,4 la moyenne
pour chaque genre. Tous ces rapports numériques confirment le
caractère de variété propre aux formes végétales qui se trouvent
réunies dans cette région. Le chiffre moyen des espèces par genre,
diffère done de ce qu’il est dans d’autres flores, d’ailleurs
analogues et situées sous la même latitude. Dans les Etats-
Unis d'Amérique, au nord de la Virginie, on compte 4,4 espè-
ces par genre, en Allemagne y compris la Suisse, 4,5 etc.
Encore la moyenne trouvée pour le Japon est-elle influencée par
la grande richesse de certains genres (V. plus haut), et si l’on
excluait cinq ou six de ces genres, le nombre des espèces s’abais-
serait jusqu'à 2; rapport qu'on rencontre effectivement lans la
flore de l'Amour. — Nous avons déjà dit que la flore du Japon
se distingue d’une manière frappante de celles d’autres pays par
la proportion relative des espèces ligneuses et des espèces herba-
cées, et si nous appliquons à ce fait la loi suivant laquelle la
distribution d’une espèce s'étend d'autant plus que la durée de
sa vie est plus courte, il-s’ensuit que pour une partie des plantes
du Japon cette distribution ne peut comprendre de bien grands
espaces.
Parmi les espèces herbacées il en est un nombre important qui
habitent également , sous la même latitude , l'Asie orientale: à Yesso
surtout des espéces de la Sibérie et du Kamtschatka, à Kiousiou
et Nippon des espèces du pays de l'Amour, de la Chine septentrio-
144 F. A. W. MIQUEL. FLORE DU JAPON.
nale et de l'Himalaya. L’exploration de ces pays, commen-
cée seulement à une époque récente, y a mis hors de doute
la présence d’un nombre considérable d'espèces et de genres qui
jusqu'alors avaient été découverts seulement au Japon, et il
est à prévoir qu'à mesure que de nouvelles recherches porteront
nos connaissances relativement à l’Asie orientale et centrale au.
niveau de celles que nous possédons déjà sur le Japon, on re-
connaîtra de plus en plus que sur tout le vaste territoire em-
brassant l'Himalaya oriental, le nord de la Chine, la Mandschourie,
la colonie de l'Amour, la Daourie, la Baïkalie, la Sibérie méri-
dionale et une partie du Kamtschatka, s'étend une végétation
uniforme qui trouve dans le Japon sa limite orientale. Sous le
rapport du nombre des arbres et des arbustes, le Japon l'emporte
sur les pays limitrophes, d’abord en vertu de la loi d’après
laquelle Ia proportion des plantes ligneuses s'accroît vers l’équa-
teur, puis aussi en raison de ce que les lignes isothermes de
l'Asie s'élèvent du côté de la mer. La Sibérie orientale possède
1 espèce ligneuse sur G herbacées, la Transbaïkalie 1 sur 7,7,
—la pays de l’Amour 1 sur 5,9, la région de Peking 1 sur 4;
c'est de cette dernière proportion que le Japon se rapproche le
plus. — Maximowicz a étudié la flore du pays de l'Amour
(Primitiae Florae Amurensis): 15,8 p. e. des plantes découvertes
étaient inconnues en dehors du domaine de cette flore, mais
l’auteur a fait tout d'abord la remarque que ce chiffre décroftrait
continuellement à mesure que le nord de la Chine et la terra
incognita du Japon septentrional seraient explorés avec plus de
soin. Or, l'examen de nos collections japonaises a pleinement
confirmé cette prévision, non-seulement par rapport à Yesso, mais
aussi en ce qui concerne Nippon et Kiousiou, et surtout les dis-
tricts montagneux de ces deux îles. Le résultat principal de notre
examen est que parmi les plantes de l’Amour, tant celles qui
sont communes à cette contrée et à des pays voisins, que celles,
au nombre de 143 espèces, qu’on n’avait pas encore rencontrées
ailleurs, il y en a un très grand nombre qui se trouvent au
Japon. Si nous excluons l’île méridionale de Kiousiou, les deux
F. A. W. MIQUEL. FLORE DU JAPON. 145
flores présentent un même tableau, dans lequel les ordres, les
genres et beaucoup d'espèces sont identiques, ou dans lequel
des espèces tres voisines se substituent l’une à l’autre. Seulement,
comme l’indiquent les chiffres rapportés plus haut, le Japon
est plus riche encore en végétaux ligneux que le pays de
VAmour. — Dans l’une comme dans l’autre flore, les ordres des
Composées, Graminées, Cypéracées, Rosacées, Renonculacées,
Scrofularinées , Crucifères, Légumineuses, Caryophyllées, Liliacées,
Ombellifères, Polygonées, sont parmi les plus nombreux (au Japon,
en outre, les Labiées), tandis que beaucoup d’autres familles ne
sont représentées que par quelques espèces où même par une seule.
Je m’abstiens de citer d’autres exemples, et je me borne à l’énu-
mération suivante des genres japonais qui n’ont été découverts ,
jusqu'à présent, ni dans la partie voisine du continent asiatique,
ni ailleurs:
1. Glaucidium Sieb. et Zucc. — 2. Anemonopsis Sieb. et Zucc.
(Ranunculaceae). — 3. Aceranthus Morr. et Decaisn. (Berberideae).—
4. Pteridophyllum Sieb. et Zucc. (Fumariaceae). — 5. Corchoropsis
Sieb. et Zucc. (Tihaceae). — 6. Pseudaegle Miq. (Aurantiaceae). —
7. Euscaphis Sieb. et Zucc. (Sapindaceae). — 8. Platycarya Sieb. et
Zucc. (Juglandeae). — 9. Stephanandra Sieb. et Zucc. — 10. Rhodo-
typus Sieb. et Zuce. (Rosacées) — 11. Rodgersia A. Gray. —
12. Schizophragma Sieb. et Zucc. — 13. Platycrater Sieb. et
Zuce. — 14. Cardiandra Sieb. et Zuec. (Sarifrageae). — 15. Buer-
geria Miq. (Lequmineuses). — 16. Textoria Miq. (Araliaceae). —
17. Trochodendron Sieb. et Zucc. (Magnoliaceis affine). — 18. Dis-
anthus Maxim. (Hamamelideae). — 19. Pertya Schultz Bip. —
20. Diaspananthus Miq. (Compositae). — 21. Quadriala Sieb. et
Zucc. (Corneae). — 22. Tripetaleia Sieb. et Zuec. (Ericaceue). —
23. Pterostyrax Sieb. et Zucc. (Séyraceae). — 24. Stimpsonia
À. Gray (Primulaceae). — 25. Keïiskea Mig. — 26. Chelo-
nopsis Miq. — 27. Orthodon Benth. (Labiatae). — 28. Paulow-
nia Sieb. et Zucc. (Scrophularineae). — 29. Phacellanthus Sieb.
et Zucce. (Orobancheae). — 30. Conandron Sieb. et Zucc. (Cyr-
tandraceae). — 31. Schizocodon Sieb. et Zuce. (Polemoniaceae). —
ARCHIVES NÉERLANDAISES, T. Il. 10
146 F. A. W. MIQUEL. FLORE DU JAPON.
32. Pentacoelium Sieb. et Zucc. (Myoporineae). — 33. Rhodea
Roth (Aspidistreae). — 34. Heloniopsis A. Gray. — 35. Suge-
rokia Miq. (Melanthaceae). — 36. Pseudocarex Miq. (Cypera-
ceae). — 31. Cercidiphyllum Sieb. et Zucc. (genus dicotyl. dubiae
affinitahs). — 38. Thuiopsis Sieb. et Zuce. — 39. Sciadopitys
Sieb. et Zuce. (Comferae).
Si l'on compare ce chiffre de 39 genres inconnus, jusqu'ici»
en dehors du Japon, à celui qu'on admettait alors que la terre
ferme de l'Asie orientale n’avait encore été que très peu explorée,
on remarque une diminution extrêmement considérable. Dans le
nord de la Chine et surtout sur les monts Himalaya les genres
japonais ont été trouvés en si grande abondance, qu'on peut
présumer, non sans raison, qu'aucun genre ne restera réservé
exclusivement au Japon. C’est ainsi que les genres Actinidia,
Hovenia, Corylopsis, Distylium, Euptelea, Skimmia, Fluggea,
Daphniphyllum, Helwingia et autres ont été découverts dans les
monts Himalaya et Khasia; Tricerandra, Boenninghausia, Deutzia,
Cryptomeria, Ophiopogon, en Chine; d’autres encore à la fois
dans la Chine et dans l'Inde septentrionale; et dans ces genres,
nombre d'espèces identiques ont été observées.
Un coup-d’œil jeté sur la carte nous montre que la série des
îles japonaises, dans la direction du nord, se rapproche tellement
de la terre ferme, que la pointe septentrionale de Karaïto se
réunit presque à la côte voisine, dont l’île tout entière, d’ailleurs,
n’est séparée que par une mer fort peu profonde. Vers le sud,
la mer interposée s’élargit, mais l'archipel de Corée remplit cet
espace d'innombrables flots, dont la flore, étudiée par le voya-
geur anglais Oldham, à été trouvée identique à celle du Japon.
Tout ce qui précède tend à établir la proposition, que la flore
du Japon est la continuation de celle de l'Asie orientale sous
les mêmes latitudes, ou plutôt sous les mêmes isothermes. La
nature des genres et des espèces confirme cette vue. On en
retrouve, en effet, un grand nombre dans l'Asie russe; une
autre partie appartient plutôt à la flore de l'Asie centrale, sur-
tout à celle des monts Himalaya et Khasia et du nord de la
F. À. W. MIQUEL. FLORE DU JAPON. 147
Chine; enfin une faible part, surtout dans les provinces les plus
méridionales, représente la Chine centrale et renferme des types
indiens ; la flore de Hongkong fournit maïinte espèce identique. —
Il faut ajouter encore que de nombreuses espèces, communes à
l'Asie septentrionale et à l'Europe, ne font pas défaut au Japon,
où beaucoup de ces espèces trouvent leur limite orientale. Telles
sont: Caltha palustris, Actaea spicata, Paeonia officinalis, Ber-
beris vulgaris, Chelidonium majus, trois espèces européennes de
Nasturtium, Cardamine impatiens et autres C., Capsella bursa-
pastoris, Turritis glabra, Draba nemoralis, Stellaria uliginosa, $.
media, Malachium aquaticum, Cerastium viscosum, Malva rotun-
difolia, Dictamnus Fraxinella, Evonymus latifolius, Lotus cor-
niculatus, Potentilla anserina, Comarum palustre, Pyrus Aucu-
paria, Epilobium angustifolium , E. tetragonum, Lythrum Salicaria,
Parnassia palustris, Drosera rotundifolia, Cicuta virosa, Tripolium
vulgare, Solidago Virgaurea, Artemisia vulgaris, Senecio nemo-
rensis, Calendula officinalis, Linnaea borealis, Sambucus ebuloi-
des, Valeriana dioiea, Campanula Trachelium, Galium Aparine, G.
verum, Vaccinium Vitis Idaea, Ledum palustre, quelques espèces
de Pyrola, Diapensia lapponica Lysimachia thyrsiflora, Menyan-
thes trifoliata, Lithospermum officinale, L. arvense, Myosotis ar-
vensis, Prunella vulgaris, Nepeta Glechoma, Thymus Serpyllum ,
Solanum nigrum, Verbena officinalis, beaucoup d’espèces de
Veronica, Utricularia intermedia, Plantago major, plusieurs espè-
ces de Polygonum, Rumex et Chenopodium; Empetrum nigrum,
Euphorbia Helioscopia, ÆE. palustris; des formes de Castanea
vesca et de Fagus sylvatica qui en Europe ne s'étendent à
l'Est que jusqu'aux régions du Caucase, se montrent au Japon,
(phénomène inexpliqué, depuis qu’il est reconnu que ces formes
ne peuvent être réunies avec des espèces américaines); ensuite
quelques espèces de Salix, Convallaria majalis, Smilacina bifolia,
Gagea triflora, Juncus communis, Luzula campestris, Carex
praecox, Poa nemoralis, P. pratensis, P.trivialis, Festuca rubra,
Triticeum caninum, Aspidium filix mas, Asplenium filix femina,
A. Trichomanes, A. ruta-muraria, Pteris aquilina, Blechnum
107
148 F. A. W. MIQUEL. FLORE DU JAPON.
Spicant, Polypodium vulgare, Ophioglossum vulgatum, Osmunda
regalis, plusieurs Equisetum, Lycopodium Selago et clavatum,
Salvinia natans, ete. etc. — Il ne serait pas difficile d'étendre
considérablement cette liste. |
En contraste avec cette affinité incontestablement prononcée de
la flore du Japon avec celle de l’Asie, il y a aussi quelques
particularités qui la caractérisent et que je dois rappeler. Elles
concernent surtout le nombre exceptionnellement élevé des espèces
dans certains genres. Parmi les Renonculacées, qui du reste pré-
sentent un caractère tout à fait asiatique, le genre Clematis compte
12 espèces, tandis que tout l'Empire Russe n’en possède que 11.
Les Berbéridées ont 12 espèces, contre 9 dans la Russie entière.
Le genre Acer (y compris Negundo), avec ses 19 espèces parfai-
tement caractéristiques et dont une seule, peut-être, se retrouve
dans la région continentale voisine, est décidément prédominant,
car le nombre total des espèces n’est que de 4 dans cette même région
continentale, de 7 dans la Russie entière, de 6 dans l'Amérique
du Nord. Parmi les Rosacées, les espèces des genres Prunus,
Spiraea, Rubus et Rosa atteignent des chiffres élevés. Les Saxi-
fragées sont principalement caractérisées par des genres particu-
liers, lesquels ont été cités plus haut sauf le genre Deutzia qui
pénètre dans le pays de l’Amour, dans la Chine du Nord et
dans l'Himalaya. Le nombre des espèces d'Hydrangea est extré-
mement remarquable: il y en a 15, exclusivement propres au
Japon, tandis que la terre ferme n’en compte qu'un petit nombre,
et l'Amérique du Nord une seule. Le genre Viburnum offre des
relations analogues, avec ses 12 espèces dont seulement 2 ou 3
croissent ailleurs. Les Polygonum ne sont représentés nulle part
aussi bien qu'au Japon: 28 espèces, contre 19, en partie iden-
tiques, dans la colonie de l'Amour. Le nombre des Cupulifères,
des genres Chêne, Châtaignier, Hêtre, Coudrier, s'éloigne com-
plétement de la proportion habituelle. Il y a sur 25 espèces
de Quercus 21 propres au Japon, pour 1 dans la colonie de
l'Amour; 3 espèces sont communes au Japon et à la Chine ou
aux monts Himalaya, ce qui permet donc de supposer que des
F. A. W. MIQUEL. FLORE DU JAPON. 149
recherches ultérieures feront découvrir des formes japonaises dans
les pays asiatiques intermédiaires. Le genre Ilex mérite d’être
appelé, de préférence, un genre japonais, puisqu'on en rencontre
dans ce pays 13 espèces, dont quelques-unes croissent également
dans les monts Himalaya, d’autres en Chine !). J'ai déjà fait
connaître le chiffre extrêmement élevé des Carex, dont la plupart
n'ont pas encore été trouvés en dehors du Japon. Parmi les
Graminées, les Bambusacées, qui sont en général des plantes
tropicales ou subtropicales, trouvent au Japon leur limite septen-
trionale.
En réponse à la question concernant la distance à laquelle la
flore du Japon se prolonge vers l'Orient, il faut observer d’abord
que la partie septentrionale se rattache aux îles Kouriles, où se
fait déjà sentir l'influence de la flore arctique, plus ou moins
uniforme tout autour de la terre. Des plantes qui, sous cette
zone ou sous la zone subarctique, sont communes à l'Asie et à
l'Amérique, se rencontrent déjà à Yesso. J’exclus ces espèces dans
la considération des types franchement américains observés au
Japon. — La végétation des premières îles situées à l'est du
Japon, dans l'Océan Pacifique septentrional, a déjà déposé toute
analogie avec celle du Japon, sauf un Carex de la Nouvelle-
Hollande, un autre de cette contrée et du Chili, un troisième
des îles Sandwich. En outre, si l’on écarte les plantes cosmopo-
lites, le Japon ne possède que deux espèces identiques avec des
espèces véritablement novo-hollandaises, Chapelliera glomerata et
Gnaphalium japoniceum Thunb., qui ne diffère pas du Gn. invo-
lucratum de Forster.
Au sujet de l’affinité de la flore japonaise avec celle de
l'Amérique du Nord, il faut remarquer en premier lieu que cette
affinité n’est pas exclusivement limitée au Japon, mais s'étend
à l'Asie orientale tout entière , sous les zones tempérée et modérément
1) On trouvera les diagnoses d’un certain nombre d’espèces nouvelles d’Ilex
et d’autres genres dans les V’erslagen en Mededeelingen der Koninklijke Akademie
van Wetenschappen, Afd. Natuurk., 2e Sér., T. I, p. 83.
f
150 F. A. W. MIQUEL. FLORE DU JAPON.
chaude. Les deux parties du monde ont encore aujourd’hui quelques
communications sous les latitudes élevées, à travers Karafto, Kamt-
schatka, les îles Kouriles et Aleutiennes, lesquelles formaient peut-
être jadis, comme les terres situées de part et d'autre du détroit
de Behring, un tout plus continu. Mais, quand même on pourrait
fournir la preuve qu’autrefois cette communication s’est étendue
davantage vers le sud, l’analogie des flures ne serait pas encore
expliquée, car il est bien établi que ce n’est pas le côté ocei-
dental mais la partie orientale de l’Amérique du Nord qui est
alliée à l’Asie orientale, relation qui se fait sentir jusqu'au centre
de la région de l'Himalaya, où elle se manifeste même par la
présence de quelques espèces entièrement identiques. — Afin de
bien mettre cette affinité en lumière, j'ai indiqué dans le tableau
suivant les genres étrangers à l’Europe qui, en dehors de la zone
arctique, sont communs au Japon, à la Chine et à l'Himalaya
d’une part, et à l'Amérique du Nord de l’autre; les deux côtés,
occidental et oriental, de ce dernier continent ont été distingués
par la répétition de l’initiale du nom générique dans la colonne
respective. [es genres proprement arctiques, dont la plupart
habitent uniformément tout le pourtour du globe, sont exclus
de ce tableau.
Genres étrangers à l’Europe et qui sont communs à lAse
orientale (Japon, Cline, Himalaya) et à l'Amérique du Nord.
5
EN
Amér. | Amér.
Ordres. Genres. du N. | Ordres. Genres. du N.
0. E 0. E
Ranunculaceae.| *Trautvetteria. .| T | T ||Papaveraceae. . | *Stylophorum. | S
7 *Oimitupar) Cri C | C |Fumariaceae.. . |*Dicentra...... DD
2 *Hydrastis.. ...| « | H |Capparideae.. .|Polanisia. . .... P
Magnoliaceae. . | *Magnolia.. ... M |Hypericineae. .|*Ascyrum. .... À
" ANCIEN I " THlodéa LRU E
Menispermeae . |*Menispermum . M |Caryophylleae.. *Mollugo. . .... MM
” +Cocculus 00) C | Malvaceae.. . .. *Sida(Abutilon)| S | S
Berberideae. . .|*Caulophyllum . C | ” *Malvastrum. .…. M
2 *Diphylleia. ... D | Camelliaceae. . . |Gordonia...... G
2 Podophyllum... P || 2 FOURADUA AU S
2 Jeffersonia..... hRutACERE ER *Zanthoxylum. . 2
Nymphaeaceae. /*Nelumbium... N | Ampelideae.... |*Vitis subg Am-
" FBrasenid ia BB pelopsis ..... lveNe
F. A. W. MIQUEL. FLORE DU JAPON. 151
mér. Amér.
Ordres. Genres. du N. Ordres. Genres. du N.
(OA TE | E.
Rhamneae... . .|*Berchemia. . | B [Ericaceae. . *Chiogenes... .. C
Olacineae. . ... *Schoepfia..... parties ” #Gaultheria. .:. "GG
| chaudes ” *Leucothoe.... L
de l’Am. 2 AOléthra er C
Sapindaçeae. . . | *Aesculus. ....| A | A |Styraceae. .... *Symplocos.... S
2 ÉNesundo.i.. NN 2 FSÉYTAXI. LT SPAS
Leguminosae. .|*Crotalaria. ... C |[Bignoniaceae . . |*Catalpa.. .. ... T
2 #WMistaria.. W |Scrophularineae *Mimulus.. .... M'M
2 *T'ephrosia. . .., 4 2 “Herpestes.. | H\H
7" *Aeschynomene. A 2 Buechnera. . ... B
” *Desmodium..…. D 7 *[lysanthes. . il
" *Lespedeza.... L ||Loganiaceae.. . Gelsemium. . . .. G
2 *Rhynchosia. .…. R |Acanthaceae . . | Dipteracanthus. D
2 *Amphicarpaea. À " *Dicliptera D
2 AGlTONA et C ||Verbenaceae.. . |*Callicarpa. .. C
” OA RTE C 2 FPhrymarauxr, 12
" *Gleditschia.... Giiabiataet AEedeoma: H
2 Desmanthus....| D | D ” *Lophanthus. ..| L | L
Lythrarieae. . .|*Ammannia. ...| À | À " *Cedronella ?. C
Ouagrarieae...|*Jussiaea...... J |[Polemoniaceae. |Phlox. . ....... PIRE
” *Ludwigia..... L |(Gentianeae. .. :|*Halenia.. .: ... H
Cucurbitaceae . #Sicyos.. ...... S | $ ||Apocyneae. .. .|*Amsonia. ... A
Crassulaceae.. .|*Penthorum.…. P |Nyctagineae. . .|Oxybaphus..... O
Saxifrageae. .. .|*Astilbe. . . .... A ||Phytolacceae. .|*Phytolacca.. 14
2 ANDiela ren M | M|Laurineae. .... *Tetranthera. … L
” Harelar ren en HAMLANSaUEUrEAe UN FSALLULUSE AA S
” En rie T |Juglandeae .. . . |*Juglans . ... J
0 *Hydrangea. . H |Euphorbiaceae. |*Acalypha.. ... A |A
/ *Philadelphus..| P | P " *Sapium. . . ù)
Hamamelideae. |*Hamamelis. H 7 FOroton x 0 CIC
" *Liquidambar. . L 7 *Phyllanthus . . É
Umbelliferae.. . |*Archemora. . . À " *Pachysandra. . P
0 *Cryptotaenia. . Cbnticee ve *Laportea. .... L
/ FOsmormza | 0 "0 / Apilea Pr AE Un P
0 *Cymopterus...| C 7 *Boehmeria. ..…. B
Araliaceae.. ... |*Oplopanax. Artocarpeae. . . |*Maclura. .. ... M
" #Aralta. #1. 2 À |Coniferae. .: 4. |FThuja.. 12... AMEN
2 *Panax. . je A 2 *Chamaecyparis.| C | C
Cornene. #2, IN ATÈRE AE N ” TPE EAN ASE
Caprifoliaceae. . |*Diervilla. . ... D 7 *Podocarpus. . . | Mexico
Rubiaceae.. .. .|*Mitchella. . . M ||Aroideae. . . ... *Arisaema. . . À
2 *Oldenlandia. . . (®) 2 *Symplocarpus .| S | S
” ON Nitreola ui Lt M u *Lysichiton. ...| L
Compositae.. . .| Vernonia. . . ... V |Burmanniaceae.| Burmannia. . . .. B
/ Elephantopus.. . E ||Orchideae. . ... *Arethusa...…. À
” *Adenocaulon..| À | A 1” APOTONA 1,20 1
2 Diplopappus....| D | D 2 Mipularia UN L
2 *Boltonia. ..... B u *Bletias. il B
7 AAA NS UM B 7 PAUIDANIS nn L
2 Pachear state. P |Hypoxideae. . . |*Hypoxis.. .... H
/ *'EGHDtAL QU Re E ||Haemadoraceae|*Aletris....... À
" *Oagalias "0, C l'Amaryllideae. .|*Pancratium... P
152 F. A. W. MIQUEL. FLORE DU JAPON.
er.
N.
E.
Roxburghiaceae|*Croomia. ..... Florida |Cyperaceae.. . . *Kyllingia. .. K
Smilaceae..... ren: TE " *Fuirena. ..... T
2 ASIA er S | S |Cyperaceae. .. . |*Scleria. ... ... ù
Dioscoreae.. . . |*Dioscorea.. D‘\\Graminese... "IV 20 ESS VA
Liliaceae.. .... *Clintonia..... CIC 1 *Sporobolus....|S | S
Melanthaceae. . |*Uvularia ? . . U u *Muhlenbergia . MIM
” Prosartes. ..... EP; 7 Aristidai:. 14% A
" *Zygadenus.... Z ’ *Leptochloa.... L
" *Stenanthium ?. S / *Hydropyrum..| H | H
2 *Chamaelirium . C " *Arundinaria . . À
Commelineae. . |*Commelina . ..| C | C ” *Paspalum. . ... F
" Tradescantia. .. T ” Cenchrus... ..| C | C
X yrideae.. .... XYTISSUERNIS. X ” *Sorghum. . ... S
j 431150
Il ressort de ce tableau que 150 genres caractéristiques de la
partie orientale de l'Amérique du Nord se retrouvent dans l’Asie
orientale; 40 de ces genres croissent également dans la partie
occidentale du continent nord-américain ; 3 genres seulement sont
exclusivement propres à cette partie occidentale et à l'Asie
orientale, mais ces trois genres appartiennent plus spécialement
aux latitudes élevées. Tous ces genres font partie de 62 familles
différentes ; les Légumineuses en comptent 12, les Graminées 10,
les Composées 9, les Mélanthacées 5, les Orchidées 5, les
Euphorbiacées 5, les Berbéridées 4, les Scrofularinées 4; les
autres familles fournissent un nombre moindre de genres, et il
y en a 28 qui ne sont représentées que par un seul genre. Il
n’est pas rare de voir l’affinité des flores s'exprimer, en outre,
par des espèces identiques ou du moins très voisines. — Au
Japon même se rencontrent les genres, au nombre de 128, qui
sont marqués du signe * dans le tableau. Mais tous ces genres
ne sont pas représentés par des espèces identiques. Là où il ny
a pas identité, on peut, sous l’influence de l'hypothèse de Dar-
win, comparer les espèces analogues, ou même conjecturer qu’-
elles sont des dérivés d’un même type modifié différemment dans des
habitats séparés. Pour moi ces espèces analogues , dont le nombre est
considérable, n’ont de valeur que comme éléments similaires dans
le groupement de deux flores. Je me contenterai, pour ce motif, de
faire l'énumération des espèces identiques , énumération dans laquelle
F. A. W. MIQUEL. FLORE DU JAPON. 153
la lettre E. ou O., placée derrière le nom, rappellera que l’espèce
habite le côté oriental ou occidental de l'Amérique du Nord. Je
ne mentionnerai une espèce analogue que lorsque je présumerai
qu’elle devra être réunie à celle qu’on lui compare.
Espèces liyneuses: 1. Rhus Toxicodendron, O. E. 2. Vitis La-
brusca, E. 3. Rubus spectabilis. O. 4. Prunus virginiana?, E.
5. Spiraea betulaefolia, E. O. 6. Sp. salicifolia?, E. 7. Photinia
arbutifolia, O 8. Amelanchier canadensis var., E. 9. Pyrus rivu-
laris, O. 10. P. (Sorbus) americana, E. 11. P. (Sorbus) sam-
bucifolia , O. 12. Lespedeza hirta EIl., E. 13. Ribes laxiflorum , O.
14. Echinopanax horridum, O. 15. Aralia chinensis (spinosa), E.
16. Cornus canadensis, O0. E. 17. Lonicera coerulea ? E. 18. Vibur-
num Jatanoides, E. (V. cordifolium Wall. de l'Himalaya). 19. Vibur-
num Opulus var., E. O. 20. Sambucus racemosa var. pubescens,
E. O. 21. Vaccinium macrocarpum, E. O0. 22 Chiogenes hispi-
dula, E. 23. Menriesia ferruginea, O. E. 24. Betula lenta, E.
25. Alnus maritima var., E. O.? 26. Castanea vulgaris var. ja-
ponica, s’approchant des espèces américaines. 27. Torreya nucifera,
à peine différent du Californica. — Total 27.
Herbacées, presque toutes polycarpiennes : 1. Anemone pennsyl-
vanica, E. O.. 2. A. parviflora? E. 3. Trautvetteria palmata,
E. 0. 4. Coptis trifolia, O. E. 5. C. occidentalis, O. 6. Coryda-
lis aurea, E. 7. Stellaria borealis, E. 8. Geranium ,erianthum, O.
9. Elodea virginiana, E. 10. E. petiolata, E. 11. Potentilla ‘fra-
giformis, O. 12. P. pennsylvanica, O. E. 13. Thermopsis faba-
cea, O. 14. Penthorum sedoides, E. 15. Viola canadensis var. E. O.
16. V. Selkirkü, E. 17. Brasenia peltata, E. 18. Caulophyllum
thalictroïides, E. 19. Diphylleia eymosa, E. 20. Hydrocotyle in-
terrupta, E. 21. Cryptotaenia canadensis, E. 22. Heracleum lana-
tum, E. O. 23. Osmorhiza longistylis, O. E. 24. Cymopterus
littoralis, O. 25. Archangelica Gmelini, E. O. Aralia racemosa, E.
217. Panax quinquefolium, E. 28. Galium triflorum, E. O. 29.
Senecio Pseudo-Arnica, E. O. 30. Artemisia borealis, O. E. 31.
Achillea sibirica, O. 32. Stachys palustris var., E. O0. 33. Phryma
leptostachya, E.. 34. Boschniakia glabra, O. 35. Veronica virgi-
nica, E. 36. V. peregrina, E. 37. Pleurogyne rotata, O. E. 38.
se
154 F. A. W. MIQUEL. FLORE DU JAPON.
Monotropa uniflora, E. 39. Pyrola asarifolia, E. 40. Pachysandra
terminalis, voisin du P. procumbens, E. 41. Rumex persicarioi-
des, E. 42. Saururus Loureiri, très voisin de $S. cernuus, E.
43. Symplocarpus foetidus E. 44. Liparis lilifolia, E. 45. Orchis
latifolia, var. Beeringiana, O. 46. Pogonia ophioglossoides, E.
47. Iris setosa, O. 48. I. cristata E. 49. Erythronium grandiflo-
rum, E. 50. Trillium erectum var., E. 51. Polygonatum gigan-
teum, E. 52. Smilacina bifolia var. Kamschatica, O. 53. $. trifo-
la, E. 54. Streptopus roseus, E. O. 55. Chamaelirium luteum,
(carolinianum), E. 56. Croomia pauciflora, E. 57. Veratrum
viride, E. O. 58. Juneus xiphioides, O. 59. Scirpus Eriopho-
num, O. E. 60. Carex rostrata, E. 61. C. stipata, O. E. 62. C.
magrocephala, O. 63. Sporobolus elongatus, E. O. (ainsi que l’Hi-
malaya). 64 Agrostis perennans Tuck. (scabra), O. E. 65. Kes-
tuca paucidora, O. 66. F. parvigluma Steud., comme forme du
F. occidentalis, O. 67. Triticum semicostatum, 68. Hydropyrum
latifolium E. 69. Adiantum pedatum, E. O. 70. Onoclea sensibi-
lis, E. 71. Osmunda cinnamomea, E. 72. Asplenium thelypteroi-
des, E. 73. Botrychium virginianum, E. 74. Lycopodium lucidulum,
E. 75. L. dendroideum, 0. E. 76. Azolla caroliniana ? E. — Par
conséquent, 76 espèces herbacées, y compris les 8 Fougères et
Lycopodiacées, ce qui donne un total de 103 espèces, soit envi-
ron ./ des plantes vasculaires du Japon.
Si nous considérons la chaleur qui est nécessaire au plus
grand nombre de ces 103 plantes pour leur développement, il est
clair qu'elles n’ont pu, dans les conditions géographiques actu-
elles, se répandre d’une partie du monde à l’autre. Aussi a-t-on
admis d’abord que dans les temps antérieurs une communication
plus méridionale se trouvait établie entre les deux continents.
Mais Asa Gray a démontré, d’une manière convaincante à mon
avis, qu'une température plus élevée a rendu possible jadis la
propagation de ces espèces d’un continent à l’autre par les voies
qui sont encore ouvertes aujourd'hui dans la direction que nous
avons rappelée plus haut. En effet, il est reconnu généralement
que les êtres vivant actuellement datent d’époques fort reculées.
C’est une vue que la paléontologie tend journellement à confir-
F. À. W. MIQUEL. FLORE DU JAPON. 155
mer. — 20 p. c. de Mollusques miocènes, 40 p.c. de pliocènes
existent encore aujourd'hui. Des plantes de la période actuelle se
trouvent fossiles dans les couches miocènes. Le Taxodium disti-
chum, aujourd’hui exclusivement propre à l'Amérique, git à l’état
fossile dans les dépôts miocènes de la Silésie. La flore du succin
renferme bon nombre d'espèces encore vivantes. Dans les couches
miocènes de l’île Vancouver, parmi des Dicotylédonées et des
Palmiers qui annoncent tous une température antérieure plus
élevée, Lesquereux trouva la célèbre Conifère Sequoia sempervi-
rens, qui forme aujourd'hui des forêts à 10 — 15° plus au Sud.
Les animaux fossiles de Nebraska indiquent qu'un climat plus
chaud à régné jadis à l’est des Montagnes Rocheuses, et de
nombreuses recherches ont corroboré cette opinion. La flore de
la zone tempérée, qui touche maintenant le cercle polaire dans
l'Europe occidentale, a donc dû présenter, autrefois, la même
extension dans l’ouest et le centre de l’Amérique du Nord,
de sorte que les flores de ces régions ont pu se mêler avec
celle de l’Asie septentrionale suivant les lois de la dissémination
des plantes. — Dans les temps post-tertiaires s'établit peu à peu
la période glaciaire, durant laquelle le climat arctique s’étendit
jusqu’à la latitude de l'Ohio. Au fur et à mesure de ses progrès,
la flore tempérée recula vers le midi, et lorsque, à la fin de
cette période, les plantes arctiques qui s'étaient avancées durent
à leur tour se retirer vers le nord, les espèces restées en arrière
purent continuer à vivre sur les sommets plus froids des Allegha-
nies et d’autres montagnes élevées de New-York et de la Nouvelle-
Angleterre. Ces alternatives de température ne se firent d’ailleurs
qu'avec une extrême lenteur, comme le prouve suffisamment la
circonstance que la plupart des plantes ne périrent pas, mais
eurent le temps de propager leur espèce de proche en proche.
Ainsi se confirme de nouveau la haute antiquité des organismes
actuels. — Aussi loin que les plantes arctiques reculèrent vers le
nord , elles furent suivies par les espèces de la zone tempérée, qui, à
la suite de ce déplacement, ne se trouvèrent plus séparées de l'Asie
que par une mer moins large. — La question de savoir si les espèces
végétales que nous avons en vue existaient déjà avant la période
156 F. A. W. MIQUEL. FLORE DU JAPON.
glaciaire, a été résolue affirmativement par Lesquereux: dans des
couches anté-glaciaires on trouve à l’état fossile des espèces
qui vivent encore en Amérique, mais qui y sont généralement
confinées sous des latitudes plus méridionales. — Pendant la
période qui succéda à la période glaciaire, la période fluviale de
Dana, la région du St. Laurent et du lac Champlain était couverte
par les eaux, les terres au nord étaient en général moins élevées
qu'aujourd'hui, et les rivières, témoin les immenses plaines allu-
viales, formaient encore des courants bien plus considérables. Sur
les terres plus étroites a dû régner pendant cette période, — tout
ce qui précède porte à le croire, — une température plus haute.
Les Megatherium, les Mylodon, l’Elephas primigenius qui se
trouve ici comme dans l’Asie septentrionale, d’autres mammifères
fossiles encore témoignent d'un climat plus doux que celui de nos
jours. Que les oscillations de la température aient d’ailleurs été
simultanées et concordantes pour l’Amérique et l’Asie, et même
pour l’Europe, c’est ce dont il est à peine permis de douter. —
Ainsi donc, pendant les périodes plus chaudes avant et après
l’époque glaciaire, des plantes de la zone tempérée purent se
répandre d’un continent à l’autre à travers le détroit de Behring
et les traînées des îles Aleutiennes et Kouriles. Là où pouvait
passer l’Elephas primigenius, les plantes n’ont pas dû se trouver
arrêtées. — L'étude des plantes fossiles des deux hémisphères
promet encore beaucoup de lumières dans cette question. Le
Salisburia adiantifolia, Conifère chino-japonaise bien connue, se
trouve fossile dans des couches anté-glaciaires de l'Amérique du
Nord, tout comme le genre américain Taxodium dans l’Europe
orientale. — Quant à la circonstance que les espèces communes
se maintinrent de préférence au côté oriental de l'Amérique, lors-
qu'une température plus basse, la température actuelle, vint
s'établir sur ce continent graduellement élargi et relevé, elle est
sans doute en connexion avec la direction générale des isother-
mes, direction qui ne permettait pas aux plantes en question de
continuer à vivre, sous la même latitude, du côté de l’ occident.
ÉTUDES ET CONSIDÉRATIONS,
SUR LA NATURE DES ÉLÉMENTS (CORPS INDÉCOMPOSÉS) DE LA CHIMIE,
PAR É \
J. A GROSHANS.
Sous le titre qui précède j'ai fait paraître, il y a quelques
mois, un travail assez étendn. Ce mémoire n'ayant été inséré
dans aucun recueil scientifique, mais seulement imprimé sous
forme de brochure et distribué à un certain nombre de personnes,
n’a reçu qu'une publicité très restreinte. Il ne sera donc pas
inutile, peut-être, d'en donner ici un aperçu succinct, ne fût-ce
que pour attirer l'attention sur un sujet qui me semble négligé
plus que de raison.
Je diviserai cet extrait en deux parties:
la première traitera des corps composés de carbone, d'hydrogène
et d'oxygène ;
la seconde aura rapport à la composition du chlore et de quel-
ques autres corps qu'on à appelés jusqu'ici des éléments.
PREMIÈRE PARTIE.
La nouvelle machine électrique de M. Holtz montre une fois
de plus que la science d'aujourd'hui est riche de résultats, dont
on n’a pas encore tiré toutes les conséquences naturelles et né-
cessaires; la science contient dans son sein beaucoup d’impor-
A
158 J. A. GROSHANS. ÉTUDES ET CONSIDÉRATIONS.
tantes découvertes, non en germe mais toutes formées ; on pourrait
dire qu’elles ne nous sont cachées que par un voile très léger,
qu'on parviendrait à faire disparaître souvent en concentrant
fortement l'attention sur quelque point spécial.
Une idée semblable m'a conduit à rechercher si, parmi les
propriétés physiques connues des corps C, H, O,, il ne s’en
trouverait pas une qui pût être exprimée en fonction simple
du nombre d’atomes de carbone, d'hydrogène et d'oxygène, addi-
tionnés ensemble, que ces corps renferment, et jai été assez
heureux pour rencontrer la propriété cherchée. |
L'eau, H, O, à un poids atomique — 18 et entre en ébulli-
tion à 100°?. |
L’éther, C, H,, O, a un poids atomique — 74 :) et bout à 35°.
En admettant que les densités des vapeurs de ces deux corps,
réduites à 0° et 0,76, soient en raison directe des poids ato-
miques, les densités prises aux points d’ébullition seront dans le
même rapport (raison directe des poids atomiques) multiplié par
213 + 39
273 + 100
En appelant done d et d' les densités de ces deux vapeurs aux
points d’ébullition et à la pression ordinaire, on aura l’équation:
sie DAS ENS DURE
dE OL di5978 did
Maintenant, on a d'autre part:
pour l’eau, H, O:(p+qg+r) = (0 +2 + 1) = 3;
pour l’éther, C, H,, O:(p+gqg+r)=(4+10+1)=15;
le rapport
3 1 |
et le rapport, 15 — 3° St très près de la fraction observée 497
11 se présentait donc ici, pour la première fois, l'hypothèse:
Que les densités en vapeur, aux points d'ébullition (ou tempé-
raltures correspondant à une pression commune) pourraient bien
étre simplement en raison directe des nombres (p + q +r) et
D + g'+r).
oren; HS 0" 2 16,
j. A. GROSHANS. ETUDES ET CONSIDERATIONS. 159
Une pareille relation était assez importante pour que j'exami-
nasse immédiatement si elle se confirmerait sur d’autres corps,
C, H, O,, dont les points d’ébullition étaient déterminés.
Pour un grand nombre de corps l'hypothèse ne se vérifiait pas ;
cependant je réussis bientôt à réunir une trentaine de substances
qui, comparées à l’eau, montraient le même phénomène qui
m'avait frappé lorsqu'il s'agissait de l’éther.
Or le nombre total des corps C, H, O,, connus d’une manière
un peu spéciale, n’est pas extrêmement grand !); si donc, dans
ce nombre limité, on peut trouver 28 corps qui présentent avec
l'eau la relation indiquée, il devient probable que l'hypothèse
énonce une vérité, quoique d’une manière incomplète.
Le mémoire contient la liste des 28 corps; je vais en donner
ici un extrait:
Tableau I.
3 Points Densité | Nombres
pu or NOMS. Formules. |d’ébullition d d’atomes
moyens. | observée. |p+gqg+r
+ LE OU LR PAIN 2 STRESS ie ES 0 100 3 3
2 GAZETTE NE CEE —14 13,92 14
SU Bther AO LU. I -LLE CHE, 0 35,2 | 14,92 15
4 Biméthyl-acétal ......... Ch 0, 63,5 16,49 16
5 Oxyde éthyl-allylique. ...| C; H,, O 64 15,86 16
6 Ether propionique....... CNE 107 96,8 17,14 17
7 Ether carbonique....... CECI 2b,0 18,40 18
8 POUR A Nr AI RE CREDNE 59 15735 16
9 Oxyde d'allgle:e. 20 us Go O 84,2 17,05 17
10 Acide propioniqueauhydre| C, H,, O,! 165 18,40 19
1 Ether oxalique. 1. ....... CHE 0,01) SA: 19,83 20
12 Acide lactique anhydre..| C; H,, O,| 200 21,29 DA
1) Ce nombre ne saurait être évalué que par des estimations un peu hasar-
dées ; il faudrait, d’ailleurs, que ces estimations fussent rapportées à des dates
particulières, parce que le nombre de ces corps va toujours en augmentant,
160 J. A. GROSHANS. ÉTUDES ET CONSIDÉRATIONS.
d signifie là densité en vapeur à 0,76 et au point d’ébulli-
tion, la densité de la vapeur de l’eau étant, par convention, = 3.
Pour deux corps, À et B, dont les poids atomiques seraient
a et a’ et les points d’ébullition s et s', on aurait:
d He 273 + $/
danoise ts
J'ai pris pour le corps (B)\l'eau He OL dB aie
et4s:,=— 100: |
Les points d’ébullition du tableau sont les moyennes de presque
toutes les observations publiées; les observations différentes,
relatives à un même corps, présentent souvent des différences
de plus de 10 degrés.
On voit que onze corps du tableau renferment chacun 10
atomes d'hydrogène; cette concordance semble bien signifier, (ce
que jai pu constater), que la possession de 10 atomes d’hydro-
gène est pour un Corps une circonstance le prédisposant à prendre
place dans le tableau; cependant comme l'eau, qui fait aussi
partie du tableau, n'a que deux atomes d'hydrogène, il est clair
que la présence de 10 atomes n’est pas une condition essentielle ;
— il y à d’ailleurs des corps qui ont 10 atomes d'hydrogène,
par exemple l’acide valérianique, C; H,, O,, qui n’ont pas
la propriété particulière des corps du tableau. |
Je passe maintenant aux corps, C, H, O,, dont les densités
d n’offrent pas avec la densité d’ de l’eau, le rapport simple
mis en évidence par le tableau.
Les deux séries homologues :
Ca HE nas) (O0 Din éthers
Gr one) a Le pentol, benzol, toluol, ete.
ont des nombres égaux d’atomes pour leurs membres respectifs,
comme il devient manifeste en les comparant de la manière suivante :
Ether méthylique. 5100 0H 10602 PVGICE MEN
Pentol tra Ten > SOA INR ONE ==" *9
Ether méthyl-éthylique , C, H, 0; 3 + 8 + 1 = 12
HeNZOl: MoN EURE MC ElES til DER =
et ainsi de suite.
J. À. GROSHANS. ÉTUDES ET CONSIDÉRATIONS. 161
Maintenant, en appliquant aux corps de ces deux séries La formule :
a 313
d = 18 X DIS 6 DE
on trouve les résultats suivants :
1°. Dans chaque série il y a un corps, et seulement un, qui
s'accorde avec l’eau de la même manière que les corps du
tableau I.
20. Les densités d de deux corps, dont l’un est pris dans la
première série et l’autre dans la seconde, et dont les nombres
d’atomes sont respectivement égaux, — corps que j'appellerai
pour.cela des corps correspondants, — sont à peu près égales.
Le tableaû suivant montre ces nouvelles concordances.
Tableau II.
Ï
Nombres
Série Cn H(on +2) O. d Série Cn H(on — 6). d communs
d’atomes.
Ether méthylique Pentol
C, H,0 C,H,
— — 210 11585 s — 60 11,94 9
Ether méthyl-éthylique Benzol
Ca 0 ‘ C.H.
A A A 13,13 s — 84,1 13,58 12
Ether ordinaire Toluol
GE, O C, H,
ob 14,94 s — 109,2 14,96 15
Lacune Lacune
Ether méthyl-amylique Cumol
Cj"H;;: 0 C, HS
s = 15,4 18,20 s — 149,3 17,67 91
Ether éthyl-amylique Cymol
(5 5 O (0 5 15
s — 112 118,78: SES ‘SLI 18,68 94
162 J. A. GROSHANS. ETUDES ET CONSIDÉRATIONS.
Il résulte des rapprochements signalés par ce tableau, et d’un
assez grand nombre d’autres exemples analogues, qui sont insé-
rés dans le mémoire, qu’on peut admettre les conclusions suivantes:
1°. Les corps du tableau I constituent un cas spécial d’une
loi générale.
Cette loi peut être énoncée en ces termes:
Les densités d sont en raison des nombres d’atomes simples
que renferment les corps.
2°. Les densités d, telles que les donne l’expérience, contien-
nent, comme facteurs, de cerlains nombres constants.
(J'ai cru nécessaire de désigner ces nombres constants par un
nom provisoire, celui de déviations des corps.
La déviation des corps du tableau I étant prise par conven-
tion — 1, les autres nombres constants peuvent être consi-
dérés comme dénant de l'unité.)
3°. Les concordances du tableau I résultent de la circonstance
que tous les corps de ce tableau ont la même déviation (celle
de l’eau, qui a été prise par convention = 1).
Voici quelques particularités que j'ai constatées quant aux dé-
viations :
Les déviations forment une série régulière de nombres, qui,
dans la plupart des séries homologues, se suivent toujours dans
le même ordre; les valeurs exactes de ces nombres sont:
0,447; 0,632; 0,774; 0,894; 1; 1,095; 1,183; 1,264 etc.
Ces valeurs résultent de la formule:
deu —= Li
5)
dans laquelle m représente un nombre entier quelconque.
Le mémoire contient la démonstration de cette formule.
Les valeurs trouvées par l'expérience diffèrent naturellement
des valeurs déterminées par le calcul : le tableau III montre la
différence pour les éthers Cn Han O2; j'ai admis, avec M. Kopp,
que tous les corps isomères de cette série ont le même point
d’ébullition, et j'ai pris la moyenne de toutes les observations
publiées; ce qui m'a été facile, M. Kopp ayant rassemblé un
C2
J. A. GROSHANS. ÉTUDES ET CONSIDÉRATIONS. 163
grand nombre d'observations de températures d’ébullition dans ses
articles des Annalen der Physik und der Chemie de 1855.
Tableau III.
Ethers Cn H2n O2.
8 | | Points Densité Nombres | Dévitions
25 | FORMULES. | débullition d d’atomes Hd pLes
AT | moyens. observée. | p+o—r | 4
1 Co 1O: ? P 5 ?
2 CAEMIOE 34,0 12115 8 0,658
3 CARE O0 55,3 14,01 11 0,785
4 Gi NO 74,2 15,75 14 0,589
5 CNE s:O 96,8 17,15 17 0,991
CNT Oo. 114,1 18,63 20 1,073
7 CAVE oO: 132,3 19,93 23 1,154
8 CREME AO 158,5 20,79 26 1,250
9 CARO 29
10 Gr Où 192,3 22,98 32 1,392
Les déviations se calculent, comme il est indiqué dans le
tablean IT, par la formule:
Pinot
dev. =
d
Quand on met dans la formule:
NE Mn V =
m = 1, on obtient 0,447; ce nombre est done nécessairement
la première des déviations; la série OC, H,, O, (éthers) peut être
considérée comme commençant par ce nombre, qui serait la dé-
viation du corps C H, O,, lequel manque jusqu'aujourd'hui à
la série.
Il y a beaucoup de séries homologues qui commencent avec la
première déviation, et qui les contiennent ainsi toutes; pour cette
raison je les ai appelées des séries compleles.
VU
164 J. A. GROSHANS. ÉTUDES ET CONSIDÉRATIONS.
D’autres séries commencent avec la deuxième, troisième etc.
déviation ; j'ai appelé ces séries des séries incomplètes.
Je n'ai pas pu trouver la cause de la différence entre les deux
genres de séries. | Ù
Le mémoire contient plusieurs tableaux analogues au tableau III;
en multipliant le nombre de ces tableaux on obtient, pour chaque
déviation, autant de valeurs différentes, dont on peut prendre la
moyenne ; on peut done de cette manière approcher indéfiniment,
par la méthode expérimentale, des valeurs réelles (exactes) des
déviations.
La démonstration de la formule :
repose sur l'observation des volumes spécifiques liquides des corps.
J'ai fait voir dans le mémoire, par un nombre suffisant d'exemples:
Que pour deux corps, À et B., à formules semblables ou à
formules ressemblanies, et qui ont en même temps la même dé-
viation, les volumes liquides, aux points d’ébullition, s et s’,
sont en raison directe des nombres (273 + s) et (2173 + s').
Comme ces derniers nombres, (273 + s) et (273 + s'),
peuvent être considérés comme les volumes spécifiques des corps
en vapeur, à la pression de 0,76 et aux points d’ébullition, on
peut énoncer la proposition de la manière suivante:
»Pour des corps à formules semblables et à déviation égale, les
volumes liquides sont dans le même rapport que les volumes en
vapeur, et cela à toutes les températures correspondantes.”
Ces concordances (des volumes liquides) sont souvent dénatu-
rées par des actions moléculaires particulières, qui n'ont pas
encore pu être soumises au caleul.
Le tableau IV contient un extrait d’une liste, contenant un
plus grand nombre d'exemples, que j'ai communiquée dans le
mémoire. |
J'ai appelé volume rédut le volume liquide observé multiplié
‘
e
par la fraction —
CTENTES pour deux corps, À et B, à formules
i s
J. À. GROSHANS. ÉTUDES ET CONSIDERATIONS. 165
semblables ou à formules ressemblantes, et qui ont la même dé-
viation, les volumes réduits sont égaux.
Tableau IV.
Groupes de corps dont les volumes réduits sont égaux.
| | Déviations jee | Points È
NOMS DES CORPS. | Formules. ee spécifiques d’ébullition 5
| | liquides. ‘ =
Sr >
PACHorure d'éthyle 2} CH CI 0,78 11,2 11,6 67,7
Bromure POLE POS TBr 0,74 178,4 40,7 68,2
Jodure 1 ue CO CF ER ST 0,80 86,1 69,3 68,6
2 |Etherméthyl-benzoique| C, H, O, 1,004 | 149,9 198,8 86,7
7 » salicylique.| C; H, O: 0,995 156,6 229,0 86,4
3 |Chlorure de phosphore.| P Cl . 0,65 93,1 6 01 N107258
Oxychlorure de phos-
BHDEEn ne 2 LE (le © 0,64 | 102,2 110,0 72,8
On peut admettre que pour les corps de chacun des groupes
de ce tableau, les actions des forces moléculaires ont agi à peu
près dans le même sens.
Les corps Cn Hon O2 forment, comme chacun sait, deux
séries homologues, tout à fait distinctes; des acides d’une part,
d'autre part des éthers composés; les acides entrent en ébullition
à des températures très différentes de celles des éthers, et ont
par conséquent des déviations différentes de celles des éthers.
Or M. Kopp a prouvé que les acides et les éthers isomères
ont respectivement le même volume liquide aux points d’ébullition
respectifs pour chaque couple de corps isomères.
En admettant que ce phénomène soit universel pour deux corps
isomères quelconques, A et B, qui bouillent à des températures
166 J. À. GROSHANS. ÉTUDES ET CONSIDÉRATIONS.
différentes et dont, par conséquent, les déviations différent aussi,
on peut l’énoncer de la manière suivante:
Les volumes liquides sont indépendants des déviations.”
En admettant donc que les volumes liquides de deux corps
isomères, qui bouillent à des températures différentes, sont égaux,
on à la formule:
VOIE em Ene
vor Ur Mdeu.
(volr. étant le signe de volume réduit.)
Il s'ensuit:
volr. X dév. = volr' X dév.! — nombre constant.
Or j'ai trouvé, que les nombres constants de cette dernière for-
mule, pour les corps respectifs des deux séries On Han O,,
acides et éthers, sont à peu près exactement en raison des nom-
pres 1,23 ,1"4%"Db etc
Ces nombres 1, 2, 3 etc, je les ai assimilés aux rangs des
corps dans les séries homologues, et je les ai représentés dans les
formules du mémoire par les nombres ou lettres m et m'.
En considérant un certain corps, par exemple l’éther propio-
nique C, H,, O,, comme faisant partie d’une série homologue,
on peut le regarder comme étant le cinquième corps de la série
Cn He2n O,, ou comme occupant le cinquième rang.
Ensuite j'ai démontré que pour les séries homologues complè-
tes, les volumes réduits sont liés aux déviations par la formule:
volr. vf dév.
volr.' TR dév.'
En combinant cette dernière relation avec la formule:
Vol dev) = 1258, 40bietc:
j'en ai tiré la formule des déviations:
dév. — V .
laquelle formule s’est. trouvée être d'accord avec les résultats de
l'expérience.
A l'égard des deux formules
voir. dév.' volr. _ dév.
QU Ses nes
volr.' dév. volr.' dev.
J. A. GROSHANS. ETUDES ET CONSIDERATIONS. 167
qui ont quelque ' ressemblance, je crois devoir rappeler :
Que la première formule se rapporte à deux corps isomères,
bouillant à des températures différentes.
La seconde formule ne se rapporte qu'aux corps des séries ho-
mologues complètes, savoir à deux corps différents (non isomères)
pris dans la même série, ou dans deux séries différentes.
SECONDE PARTIE.
Des nombres d'atomes contenus dans le chlore et autres corps
considérés comme des éléments.
J'ai dit plus haut que la concordance observée entre le rape
1
port des densités d et d' de l’eau et de l’éther, — 497? et le
?
3 1
rapport de leurs nombres d’atomes, — Fu m'avait paru
assez importante pour m'engager à vérifier l'hypothèse que j'avais
formée par suite de cette observation.
Il me semblait, en effet, entrevoir des vérités d’une nature
tellement élevée, qu’on s'était presque interdit l'espoir même de
les trouver jamais.
Le problème consistant à distinguer parmi les éléments (corps
indécomposés) de la chimie, ceux qui sont réellement simples,
de ceux qui sont indubitablement composés, paraissait, aux yeux
des plus éminents chimistes, comme à peu près insoluble.
M. Dumas, en envisageant fous les éléments comme ,des radi-
caux du même ordre,” et parlant ensuite de la décomposition
de ces radicaux, s'exprime de la manière suivante :
, I s’agit donc d’un de ces problèmes que la pensée humaine
a besoin de méditer pendant des siècles, où plusieurs générations” etc.
Pour étendre les observations faites sur les densités d des vapeurs
et les volumes liquides des corps C, H, O,, aux substances ren-
fermant en outre du chlore, du soufre ou d’autres corps indécom-
posés, il m'a paru nécessaire de donner un nom au nombre com-
168 J. A. GROSHANS. ÉTUDES ET CONSIDERATIONS.
plexe (p + g + r); je l’ai appelé provisoirement équivalent
d'ébulhtion: pour un corps C» H, 0, on aura donc:
CD. PS ER
et pour un corps C, H, O, CL, on aura:
eg = (p + ag +r) +s C
CL étant le nombre d’atomes ou équivalent d’ébullition du chlore.
Quand, pour un tel corps, l'équivalent d'ébullition total est connu,
on obtient l'équivalent d’ébullition du chlore, C/, par la formule:
ds Eire ch ax: 1)
S
Or l'observation m'a appris (le mémoire contient un grand
nombre d'exemples à ce sujet) que C! n’est pas — 1 , comme c’est le
eas pour le carbone, l'hydrogène et l’oxygène, mais qu'il est = 4.
Le chlore est donc un corps composé.
Le mémoire renferme l'exposition des méthodes qui permettent
de déterminer les déviations et les équivalents d’ébullition des
corps; pour donner un exemple des concordances qu'on peut
observer à cet égard, je choisirai le suivant.
Les deux séries homologues:
19. C, H,, O,; éthers composés.
Cl
2%, C, Hon+n Cl; combinaisons du chlore avec le méthyle,
l’éthyle etc.
sont toutes deux des séries complètes.
Les membres correspondants des deux séries ont donc des
déviations égales.
Or il arrive qu'on a, d'autre part, pour ces deux séries la
même relation dont le tableau II contient déjà un exemple, c’est
que les corps correspondants des deux séries ont en même temps un
nombre égal d’atomes; savoir en comptant un atome de chlore — 4.
Car on 2: | (
Êthers Cn Hon O2 Corps Cn H(2n+1 Cl
C,H,0,2+4+2—= 8 COMMISE NS
C;,H,0, 3+6+2—11 C, H, CI 2+5+4—=i
C;,H,0, 4+8+2—14 C;, H,CI 3+7+4—=14
et ainsi de suite,
J. A. GROSHANS. ETUDES ET CONSIDÉRATIONS. 169
Par conséquent les corps correspondants des deux séries devront
avoir respectivement des densités d égales, ce qui a lieu en effet,
comme on peut le voir dans le tableau V.
Tableau V.
Comparaison des propriétés des éthers C, H,, O, et des
COTPS On Han + 1) Ol.
: A TE
É ETHERS ME CORPS 22 . É - sue 24 Pas
Ë Cn Han Oo EE x Hon+ OÙ À £ É Ë EE E -
Ve
Me 0 |? a ve 0,447 .
2 0C.H,. 0, |12.15| C H,. Ci |-20) 12,40 0,632! 12,27| 776). à
| c, H, o, 1400, 4, @| al 1412 0,774! 1406! 1088| 11
HE No 1676 1C A: C1 | 40) 16,670 0894| 1571), 1406) 14
He, th Oo: iris| ca CI | ol 16,76 1, 16:96 | 16,98 | ‘17
6| C, H,, O, | 18,63|.C, H,, C1 |101,3| 17,69) 1,095) 18,16) 19,89| 20
Dans ce tableau il y a une colonne intitulée densité d cor-
rigée; appelle ainsi le produit de la densité d observée par la
#
déviation; on déduit de la formule:
eV.
dé. — 7
d
Cette autre formule
eg. —= dév. X d — densité corrigée.
Il résulte du mémoire la détermination des équivalents d’ébul-
lition des corps suivants.
Br'== 009
Lido
SO =
NES
PRES
SEM
Sn
170 J. A. GROSHANS. ETUDES ET CONSIDERATIONS.
Le mémoire se termine par quelques conclusions, dont je répé-
terai ici une partie. |
Les corps C, H et O peuvent être considérés comme des
corps simples.
Quant aux corps simples (inconnus) dont peuvent être com-
posés le chlore, le soufre et les autres corps non-décomposés de
la chimie, il est extrêmement probable qu'on rencontrera, quand
le temps de la décomposition des éléments actuels sera venu, le
carbone, l’hydrogène et l’oxygène dans le nombre des atomes
constituants.
Il est néanmoins certain, dès aujourd'hui, qu’il existe encore
d’autres corps simples que le carbone, l’hydrogène et l’oxygène.
Car, en supposant pour un instant qu'un certain élément soit
composé uniquement de ces trois substances (C, H et O), on en
pourrait trouver facilement la formule, quand son équivalent
d’ébullition serait connu.
En effet: appelons a son poids atomique, on aurait les équa-
tions :
D QUE PIE CN
12 p°+°g9 + 16 r —'a
d’où
" __ 12e +4r— a
An EE
On pourrait mettre r successivement = 1, 2, 3, 4 etc.
* Mais, quoiqu’on puisse trouver ainsi des formules pour certains
corps, par exemple:
NE CH;
D NO MECNAOE
on ne saurait trouver de formules C, H, O,, ni pour le chlore,
ni pour le soufre, ni pour beaucoup d’autres corps.
Rotlerdan.
OBSERVATIONS SUR L’ACCROISSEMENT
TOR DES VÉGÉTAUX
N. W. P. RAUWENHOFF.
(Mémoire presenté à l’Académie des Sciences d'Amsterdam, le 26 Janvier 1867.)
Dans la séance du 9 avril de l’année précédente, M. Duchartre
communiqua à l’Académie des sciences de Paris le résultat d’ob-
servations faites par lui, à la fin de l’été de 1865, relativement
à l'accroissement en longueur des plantes à différentes heures de
la journée. Ce résultat s’éloignait des idées admises jusqu'à pré-
sent, en ce sens qu'il tendait à établir que les plantes se déve-
lopperaient toujours plus pendant la nuit que pendant le jour.
M. Duchartre ne se crut pas autorisé à tirer des conclusions géné-
rales de ses observations peu nombreuses, mais il engagea à
étudier le phénomène en temps et lieux divers, et à éclaircir
les points obscurs en variant autant que possible les recherches.
Je résolus, en conséquence, d’exécuter, dans le courant de
l’été passé, une série de mesures sur plusieurs plantes cultivées
au jardin botanique de Rotterdam. Avant de faire connaître mes
résultats, qu'il me soit permis de jeter un coup d'œil rapide sur
ce que les recherches antérieures avaient appris à ce sujet.
Dès l’année 1793, des observations sur l’accroissement en lon-
gueur de la tige des plantes furent publiées. Ventenat 1) examina,
à Paris, la croissance rapide du pédoncule d’un vieux Fourcroya
gigantea, qui atteignit en 77 jours une longueur de 22} pieds.
") Bull. de la Soc. philom. (1795), I, p. 651. cité par Meyen, N. Syst. d.
Pflanzenphysiol., II, p. 351.
12 N. W. P. RAUWENHOFF. OBSERVATIONS SUR
Bien que ses observations ne fussent pas assez nombreuses pour
qu'on pût en déduire beaucoup de particularités, elles montrèrent
pourtant que la plante s’allongeait plus rapidement pendant le jour
que pendant la nuit, et le plus durant les journées les plus chaudes.
Après lui, Ern. Meyer étudia. avec plus de soin l'accroissement
périodique des plantes: d’abord sur le pédoncule de l’Amaryllis
Belladonna '), ensuite sur différentes espèces de Graminées ?).
Il trouva, dans les deux cas, une croissance beaucoup plus forte
durant le jour que durant la nuit, et plus grande pendant la
matinée (de 8 h. à 2 h.) que pendant l'après-midi.
M. Meyen, l’auteur de l’ouvrage bien connu sur la physiologie
végétale, répéta ces recherches avec un résultat identique 3);
toutefois, en discutant les faits observés par Meyer et par lui-
même, il ne peut s'empêcher de faire remarquer que les espèces
du genre Agave fournissent toujours la plus grande quantité de
sues pendant l'après-midi, ce qui lui semble un peu en contra-
diction avec les résultats cités, puisqu'il paraîtrait naturel d’in-
férer, d’un accroissement plus rapide, un afflux plus rapide des
fluides nourriciers.
Le même résultat, croissance plus forte le jour que la nuit,
fut également obtenu, plus tard, par M.J. Münter ‘), au moyen
de mesures très-exactes de l'allongement du pédoncule commun
du Pelargonium triste. À peu près vers la même époque, le pro-
fesseur CI. Mulder 5) fit connaître des observations nombreuses et
exactes sur la croissance des feuilles de l’Urania speciosa, obser-
vations qui conduisaient à un résultat diamétralement opposé.
Des mesures prises depuis 5 heures du matin jusqu'à minuit, et
le plus souvent d'heure en heure, firent voir que les feuilles en
question s’accroissaient, en général, plus pendant la nuit que
1) Verhand. d. Vereines z. Befird. d. Gartenbaues in d. Preuss. Staaten, NV,
p. 110 (1828).
2) Zannaea, 1829, p. 98.
IT, p: 1502:
“) Bot. Zeit., TI, p. 125 (1843).
‘) Bijdragen tot de Natuurk. Wet., p. IV, 251 — 262 et 420 — 428 (1829)
L'ACCROISSEMENT DE LA TIGE DES VEGÉTAUX. 173
pendant le jour. L’accroissement était très considérable dans les
premières heures de la matinée, de 5 à 7, jusqu'à 8 et parfois
jusqu’à 9 heures; il diminuait alors insensiblèement, s’arrêtait de
11—4 heures, pour reprendre ensuite, et devenir dans les heures
du soir, surtout de 8h. à minuit, encore plus fort que durant la ma-
tinée. Ces mesures eurent lieu dans la seconde moitié de juin,
par conséquent à l’époque des plus longs jours de l’année.
Pendant les années suivantes, nous trouvons à citer de nou-
velles recherches dues à des compatriotes.
En 1836, le professeur de Vriese communiqua quelques obser-
vations relatives à la croissance de deux Agave americana, qui
avaient fleuri, dans l'été de 1835, au bien de campagne Sparen-
berg près de Harlem, et dont l’un était parvenu, en 71 jours,
à une longueur de 7,23 mètres. Chez les deux plantes, à l’ex-
ception d’un petit nombre de jours, l’accroissement nocturne avait
été constamment plus faible que l’accroissement diurne.
Un résultat de même sens fut obtenu de mesures exécutées
postérieurement, en 1847, par le même naturaliste, à l’occasion
de la floraison d’un Agave americana au jardin botanique de
Leyde ?). Ici encore, l’accroissement de jour surpassa, dans la
grande majorité des cas, l’accroissement de nuit, ce que M. de Vriese
attribue surtout à la température, plus élevée pendant le jour.
Un petit nombre de fois seulement, l’accroissement de jour fut
trouvé égal à celui de nuit (par ex. les 23 juin, 21 juillet,
7 août), ou même inférieur (par ex. les 29 et 31 juillet, 3 août). Au
contraire, vers la fin de l’allongement du pédoncule (10 — 28
août), l’accroissement nocturne excéda régulièrement l’accroisse-
ment diurne. Nous voyons ici, dans le développement successif
d’une même plante, prédominer tantôt l'accroissement de jour, tantôt
celui de nuit, bien que la somme totale indique pourtant une crois-
sance plus rapide pendant le jour. Nous retrouverons ce même
phénomène dans des recherches postérieures.
1) Tijdschr. v. Nat. Gesch. en Physiol. van van der Hoeven en de Vriese,
LIT, p. 31 — 52.
+) Ned. Kruidk. Archief, II, p. 236— 253
174 N. W. P. RAUWENHOFF. OBSERVATIONS SUR
De Vriese essaie d'expliquer les faits observés par la circon-
stance que le degré d’humidité de l’atmosphère est plus prononcé
pendant la nuit, et il rapporte à une cause analogue le phéno-
mène singulier d’après lequel le pédoncule se serait trouvé,
plusieurs fois, plus court après midi que dans le courant de la
matinée précédente. Sans discuter cette hypothèse pour le moment,
je dois rappeler que le même naturaliste nous à fait con-
naître encore deux autres séries d'observations relatives à l’ac-
croissement en longueur !). La première consiste en une suite
de mesures prises par M. Teysmann, à Buitenzorg, sur le pé-
doncule de l’Agave lurida, depuis le 24 janvier jusqu'au 25
avril, chaque jour à 7 h. du matin et à 3 h. de l'après-midi.
Ces mesures donnèrent 0,033 pour l'accroissement moyen de
3h.—7h., c'est-à-dire pendant 8 heures de jour, et 0,046, par
conséquent 0,013 de plus, pour l’accroissement journalier pendant
les 16 heures restantes, depuis 3 h. de l’après-midi jusqu'à 7h.
du matin. On aurait tort pourtant d'en conclure que chez la
plante désignée la croissance nocturne ait été plus rapide; car,
si d’un côté les heures de 7 à 3 sont précisément celles pendant
lesquelles le soleil tropical darde le plus de chaleur, d’un autre
côté la période suivante embrasse une durée double, de sorte
qu'elle aurait dû fournir un chiffre double de celui de la première
période si l'accroissement avait été uniforme. Il est vrai que les
choses ne se sont pas passées ainsi, et si l’on consulte les
chiffres mêmes donnés par l'observation, on trouve plusieurs
exemples que l'accroissement pendant les 8 heures en question à
été plus grand que pendant les 16 autres heures de la journée
(par ex. 26 — 28 janv.; 1, 14— 16, 18 févr.; 16, 26 — 27
mars). Je présume, d’après cela, que si les heures d'observation
avaient été choisies de telle sorte que le nyctimère eût été
partagé à peu près en deux moitiés égales, on aurait trouvé des
périodes de plus grand accroissement nocturne alternant avec des
intervalles de plus forte croissance diurne, ce qui d’ailleurs res-
1) Ned. Kruidk. Archief, III, p. 193—201.
L'ACCROISSEMENT DE LA TIGE DES VÉGÉTAUX. 175
sort déjà des chiffres de M. Teysmann, tels qu'ils sont, lorsqu'on
établit quelques subdivisions dans la période de croissance.
La seconde série d'observations résulte de mesures exécutées à
Leyde, en 1829, sur une plante en fleur de la même espèce,
mesures que de M. de Vriese place, comme termes de comparaison,
à côté de celles de M. Teysmann. Pour la question qui nous occupe,
toutefois, ces observations sont sans intérêt, parce qu’elles n’ont.
eu lieu qu'une seule fois dans les 24 heures.
Quelques années avant l'apparition des observations dont nous
venons de rendre compte, le professeur Harting avait publié des
recherches sur la croissance de la tige du Houblon !), qui, tant
pour l’étendue que pour l'exactitude, laissèrent loin derrière elles
tous les travaux antérieurs. Depuis le 1 mars jusqu'au 29 juillet,
l'accroissement de la tige fut noté trois fois dans les 24 heures
(savoir, à 7h. du matin, 3 h. de l'après-midi et 11 h. du soir), et
lon observa simultanément l’état de l'atmosphère, la quantité de
pluie tombée, la direction et la force du vent, les indications du
baromètre ét du psychromètre, et la hauteur du thermomètre à
l'air (tant à l'ombre, qu'à côté de la plante) et dans le sol.
Comme M. Harting croyait avoir remarqué que les différentes
branches d’une même plante ne suivent pas toujours une marche
identique dans leur allongement quotidien, il retrancha toutes
les tiges de la plante mise en expérience, sauf trois qui furent
mesurées simultanément. Par suite de diverses circonstances,
toutefois, l'examen ne fut poursuivi jusqu'à la fin que sur une
seule de ces tiges.
Des différents résultats obtenus par l’auteur, je ne citerai que
ceux qui sont en rapport immédiat avec le sujet dont je m'occupe.
Ce sont les suivants: 1°. À l’origine de la période de croissance,
on observe une accélération qui augmente journellement, et qui
est indépendante des influences extérieures; cette accélération
atteint son maximum vers le commencement de juin, après quoi
l'accroissement montre un ralentissement de plus en plus accen-
tué et qui devient surtout sensible à l'apparition des boutons de
1) Tijdschr. v. nat. gesch. en physiol., T. IX, p. 296 — 348 (1842),
176 N. W. P. RAUWENHOFF. OBSERVATIONS SUR
fleur; après l'épanouissement des fleurs l'allongement diminue
de plus en plus, et il s'arrête entièrement à l’époque de la.
fécondation. 2°. Au début, la croissance de 7 — 3 heures
surpasse la somme des accroissements pendant les deux autres
périodes de la journée; mais à mesure que la tige devient plus
longue, l'accroissement augmente dans ces dernières périodes et
diminue dans la première, de sorte que, vers le commencement
de juin, l'instant du développement le plus actif finit par tomber
dans la seconde période, c’est-à-dire entre 3 et 11 heures.
Dans les dernières années nous trouvons encore quelques tra-
vaux qui se rapportent à notre sujet.
Dans le cours des recherches que M. Duchartre fit, en 1859, avec
le but spécial de tâcher de découvrir la nature du phénomène
remarquable de la sécrétion d’eau dans les feuilles du Colocasia
antiquorum !}, il eut aussi l’occasion d'exécuter quelques mesu-
res sur la croissance journalière de ces feuilles. Le matin à 6
heures et le soir à 8 heures, on mesura, séparément, la longueur
et la largeur du limbe et la longueur du pétiole de jeunes feuilles
n'ayant pas encore acquis tout leur développement. L'auteur ne
tire de ces mesures aucune conséquence ayant trait au point qui
nous occupe en ce moment; mais des chiffres rapportés il ressort
que, pour chacune des parties nommées, l'accroissement a été
plus considérable pendant le jour que pendant la nuit, et ce
résultat reste le même lorsqu'on réduit à une durée commune de
12 heures les deux allongements observés, l’un de 6h. du matin
à 8 h. du soir (c’est-à-dire en 14 heures), l’autre depuis 8 h.
du soir jusqu'à 6 h. du matin (c’est-à-dire en 10 heures).
Comme on le voit, ce résultat est précisément en sens opposé
de celui que le même auteur obtint dans des expériences toutes
récentes, et à l’occasion duquel, ainsi que je l’ai dit en com-
mençant, j'entrepris mes propres recherches. Dans ces dernières
expériences, ?) exécutées à la fin de l’été de 1865, M. Duchartre
observa l'allongement quotidien sur un pied de Vitis vinifera
1) Ann. des Sc. Nat., 4e Sér., XII, p. 271.
2) Comptes rendus, LiXIL, p. 815 — 822, 9 avril 1866.
L'ACCROISSEMENT DE LA TIGE DES VÉGÉTAUX. 17
(du 6 août au 8 sept.), sur un Fraisier (20 août — 10 sept.),
sur le Humulus Lupulus L. (21 août — 5 sept.), sur l’Althaea
rosea Cav. (20 août — 10 sept.) et sur deux Gladiolus ganda-
vensis Hort. (19 — 30 août). Chez toutes ces plantes il trouva,
presque journellement, l'allongement pendant la nuit beaucoup
plus considérable que celui durant le jour. Quand on prend la
somme des accroissements durant les deux périodes, on trouve:
pour le Vitis vinifera 447,5 mm., dont 164 c’est-à-dire 36,6 p. c.
pendant le jour, et 283,5 c’est-à-dire 63,4 p. c. pendant la nuit;
pour le Fraisier 33,7 D. c. pendant le jour et 66,3 p.c. pen-
dant la nuit:
pour le Humulus Lupulus et l’Althaea rosea un résultat de même
sens (quoique les chiffres ne soient pas cités par M. Duchartre);
et pour le Gladiolus 24,6 et 28,2, p. c. pendant le jour et
71,8 pendant la nuit.
M. Duchartre fut lui-même tout surpris de ce . et, en
tenant compte de ce que M. Haïting avait cru remarquer relative-
ment à un déplacement du maximum de l'intensité de croissance,
il se demanda si la saison avancée dans laquelle les observations
eurent lieu n'avait pas de l'influence sur le résultat.
Les dernières recherches que nous avons à mentionner sont
celles de M. Martins, à Montpellier, et de M. Weiss, à Lemberg.
M. Martins observa la croissance d’un pédoncule de Dasylirion
gracile, qui de 1 — 23 juin 1866, c'est-à-dire en 23 jours,
atteignit une longueur de 2,881 mètres. Sur cette longueur,
il s'était formé 1,266 m. pendant la nuit, et 0,793 m. pendant le
jour, de sorte que l'accroissement de nuit avait été à celui de
jour comme 1 : 0,63. La croissance la plus rapide avait eu lieu
entre 3 et Gh. du matin, et ensuite entre 9 h. du soir et minuit.
M. Martins ajoute la remarque que cet exemple n’est pas isolé.
En juillet 1854, un Dasylirion gracile développa un pédoncule
qui s’allongea de 1,18 m. pendant la nuit et seulement de 0,96 m.
pendant le jour, de sorte que, dans ce cas également, l’accrois-
sement nocturne prédominait sur l'accroissement diurne dans le
rapport de 1:0,81. La même plante fleurit de nouveau en juin et
ARCHIVES NÉERLANDAISES, TL. II. 12
178 N. W. P. RAUWENHOFF. OBSERVATIONS SUR
juillet 1862, avec un pédoncule de 1,63 m. de long ; le rapport entre
l'accroissement de nuit et celui de jour fut encore comme 1 : 0,85.
M. Martins trouva environ le même rapport (c’est-à-dire 1 : 0,88)
chez un Phormium tenax, dont le pédoncule, devenu visible le
3 avril 1854, s’éleva en 45 jours à une hauteur de 1,363 mètres,
Enfin nous devons à M. Weiss !) une série d'observations faites
sur un Agave Jacquiniana Schult., au jardin botanique de Lem-
berg, depuis le 3 avril jusqu'au 25 mai 1864, trois fois dans
les 24 heures (savoir à 6h. du matin, à midi et à 10 h. du soir).
Ces observations donnèrent les résultats suivants :
1°. L'accroissement en longueur fut le plus faible pendant les
heures de l'après-midi (de midi à 10h. du soir), savoir 0,77 m.
en tout, ou en moyenne 1,5 mm. par heure; durant la nuit (de
10h. du soir à Gh. du matin) il augmenta, et s’éleva en total
à 0,79 m., ou par heure à 2,2 mm. en moyenne. Enfin c'est
dans les heures du matin (de 6h. à midi) que l’accroissement
fut le plus considérable: il atteignit 0,80 m. en somme, 2,7 mm.
par heure en moyenne.
2°. Bien que le résultat général indique une croissance plus
forte durant le jour, on put néanmoins distinguer dans le déve-
loppement du pédoncule en question quelques périodes pendant
lesquelles la prépondérance d’accroissement était acquise à cer-
taines heures de la journée. M. Weïss cite comme telles:
1e. Période. Accroïissement plus grand durant la auit (8 jours,
du 3—12 avril).
2e. Pér. Acer. plus fort dans l'après-midi (10 jours, du 12—22 avril).
3e, Pér. Accr. prépondérant le matin (T jours, du 22—29 avril).
4e, Pér. Accr. prépondérant la nuit (T jours, du 29 avril —6 mai).
De. Pér. Accr. prépondérant le matin (13 jours, du 6—19 mai).
Ge. Pér. Accr. prépondérant la æuit (6 jours, du 19—26 mai).
Les périodes de plus grand accroissement le matin comprennent
en même l’époque de plus grand allongement du pédoncule, tandis
que celles d’accroissement nocturne indiquent le temps du plus
1) Karsten, Bolan. Unlersuchungen, Heft Il, p. 129—142 (1866).
L'ACCROISSEMENT DE LA TIGE DES VÉGÉTAUX. 179
grand développement en diamètre. Comme M. Weiïss le fait ob-
server, cette coïncidence n'est pas sans intérêt, car elle donne
quelque fondement à la conjecture que la pleine clarté du jour
est surtout favorable à l'allongement des cellules, et que le phé-
nomène de la division des cellules à lieu pendant la nuit.
Ce résumé rapide montre suffisamment que les résultats des
diverses recherches exécutées ne sont nullement concordants. Tandis
que Ventenat, Meyer, Meyen, Münter, De Vriese, Harting et
Duchartre (dans ses observations sur le Colocasia antiquorum)
remarquent une croissance plus forte durant le jour, CI. Mulder,
Martins et Duchartre (dans ses dernières expériences) trouvent
un excès d’accroissement pendant la nuit, et les recherches de
Teysmann, de Vriese et Weiss conduisent à un résultat qui
varie selon les périodes. Un nouvel examen de la question ne
peut donc paraître superflu.
Je passe maintenant à l'exposé de mes propres observations,
après quoi j énumérerai les conséqueñces qui me semblent pouvoir
en être déduites. |
Pendant l'été de 1866 j'ai mesuré l'accroissement en longueur
de différentes plantes, depuis le 15 juin jusqu’à la fin de l’ae-
croissement, en automne. Les mesures furent prises journellement
à Gh. du matin, à midi et à Gh. du soir, et on nota simulta-
nément la température et l’état de l’atmosphère. Les plantes sou-
mises à l'examen étaient les suivantes: Bryoma dioica, Vins
orventalis, Wastaria chinensis Dec. et Cucurbita Pepo, toutes
placées à l'air et en pleine terre; les trois premières étaient
conduites en espalier, le Bryonia dioica et le Vitis orientalis
à l'exposition de l’est, le Wistaria chinensis tourné vers l'ouest.
Deux pieds de Cucurbita Pepo furent mis en expérience; tous
deux étaient couchés sur le sol, l’un avec le Sommet de l’axe
dirigé vers le nord, l’autre vers le sud, mais de façon que tous
deux recevaient simultanément, et pendant une durée égale, les
rayons du soleil.
Au commencement de l'expérience, les jeunes jets des trois
| 12%
180 N. W. P. RAUWENHOFF. OBSERVATIONS SUR
plantes nommées en premier lieu avaient déjà atteint une certaine
longueur. Le rameau choisi pour servir aux observations avait, le
14 juin, une longueur de 0,753 m. chez la Bryone, de 0,737 m.
chez la Vigne, et de 0,601 chez le Wistaria. La terminaison de
la croissance eut lieu à des époques très-diverses pour les diffé-
rentes plantes, savoir le 17 août pour la Bryone, le 15 septembre
pour la Vigne, et le 20 septembre pour le Wistaria.
Le rameau de Bryone, qui servait aux observations, fut, par
méprise d’un aïde-jardinier, coupé le 2 juillet; à partir du
D juillet, les mesures furent alors continuées sur un autre
rameau de la même plante, qui avait déjà été taillé, et qui pos-
sédait, à l’origine des mesures, une longueur de 0,248 m. Chez
le Wistaria, le sommet de la branche employée aux observations
ayant été contusionné par accident, le 18 août, un autre rameau
de la même plante, long de 0,348 m., fut immédiatement des-
tiné aux mesures, de crainte d'introduire des résultats fautifs.
M. Harting a recommandé de retrancher, dans les recherches
de cette nature, toutes les’ tiges de la plante sauf celle sur la-
quelle les observations doivent être effectuées, parce que toutes
les branches ne s’accroissent pas toujours d’une manière uni-
forme. Il ne m'a pas semblé utile d'appliquer ce précepte aux plantes
nommées, car si, sur des végétaux vivaces et à tige ligneuse,
on coupe tous les jets à un ou deux près, on rompt la connexion
naturelle entre la tige et la racine; comme conséquence de cette
rupture on a alors, plus tard, à retrancher incessamment des
bourgeons adventifs, et à faire ainsi de nouvelles blessures. Je
me proposais, dans mes recherches, d’épier la marche normale
du développement, ce qui ne pouvait avoir lieu qu'à la condition
de laisser la plante, autant que possible, dans son état normal.
D'ailleurs, s’il est vrai que parmi les branches d’une plante,
l’une parvient toujours à une plus grande longueur que l’autre,
on peut admettre pourtant que les différents rameaux d’un même
| végétal, soumis aux mêmes influences, suivront dans leur déve-
loppement la même marche générale, et c’est cette marche géné-
rale, non la longueur absolue, qu’il s'agit de trouver.
L'ACCROISSEMENT DE LA TIGE DES VÉGÉTAUX. 181
Celles de mes observations qui sont relatives aux Courges ont
confirmé cette présomption. Chez ces plantes provenues de semis,
qui étaient encore petites lorsque les mesures commencèrent, et
dont je pus suivre ainsi le développement presque entier, toutes les
tiges, une seule exceptée, furent enlevées tout d’abord. Malgré cela,
on trouva que la marche générale de l'accroissement ne s’éloignait
pas de celle qu’on avait observée sur les rameaux des autres plantes.
J'ai encore une remarque à faire au sujet de ces Courges. Les
deux plantes, semées et transplantées simultanément, l’une avec la
tête dirigée vers le nord, l’autre vers le sud , ne montrèrent presque
aucune différence dans leur croissance depuis le 19 juin jusqu’au 27
juillet, date à laquelle la tige d’un des pieds cassa presque en-
tièrement pendant le mesurage. La portion supérieure de la tige
commença à se flétrir un peu, de sorte qu'on avait déjà décidé
de ne plus observer cette plante. Le lendemain toutefois on put
s'assurer que, malgré l’accident, cette portion ne mourrait pas,
mais qu’elle recevait de la nourriture par la faible partie qui la
rattachait encore à la plante-mère.
Pendant les premiers jours aucun accroissement notable ne se
produisit, tout au plus 1 à 11 centim. dans les 24 h. Mais
peu à peu la tige brisée se rétablit, et elle commença à s’allonger,
bien que toujours dans une proportion moindre que l’autre tige.
Celle-ci se mit à fleurir et noua ses fruits; la tige cassée montra
à son tour des fleurs, quelques jours plus tard, mais sans former
de fruits; insensiblement, toutefois, son développement devint plus
énergique; le temps perdu fut regagné, et le 11 sept. la
tige cassée avait une longueur de 4,905 m., tandis que l’autre
ne mesurait que 4,839 m. Comme vers cette époque 1l commença
à se manifester une différence considérable dans l'intensité de
croissance des deux plantes, les mesures furent régulièrement
notées pour chaque tige séparément. L’excès de longueur acquis
finalement par la tige brisée, ne doit pas être attribué exclusivement
à l’avortement des fruits, car à la fin de septembre cette tige
donna à son tour naissance à un fruit, qui mûrit parfaitement
et ne le\céda que peu ou point, en volume, à ceux de l’autre
182 N. W. P. RAUWENHOFF. OBSERVATIONS SUR
plante. Partiellement, il se peut que la cause doive être cherehée
dans la proportion moindre des matières employées à la formation
des fruits. En effet, la tige restée intacte (que je nommerai A)
porta deux fruits, dont l’un était long de 0,25 m., large de 0,18,
et avait un poids de 6 kil., tandis que l’autre, mesurant 0,27
et 0,155 m. pesait 5,9 K.; la tige brisée (B) n'avait qu'un seul
fruit, long de 0,245, large de 0,17 m., et pesant 5,9 Kk. Par-
tiellement aussi, le phenomène en question doit être rapporté à
une autre cause: bien que, pour les deux plantes, ia croissance
se soit arrêtée le même jour (le 21 oct.), il était pourtant
manifeste que dans la tige cassée elle avait conservé son énergie,
en automne, pendant beaucoup plus longtemps.
Outre les observations sur la tige des quatre plantes nommées,
j'ai encore exécuté une série de mesures sur le pédoncule d’un
Dasylirium acrotrichum Zucc., qui fleurit en 1860 au jardin
botanique de Rotterdam et acquit en trois semaines une longueur
de 3,14 m. Le pédoncule apparut le 19 août; les mesures ne
furent prises d’abord qu'une seule fois par jour, mais à partir
du 25 août on les répéta quatre fois par jour (à 6 h. et 11h.
du matin, 2h. de l’après-midi et Th. du soir); on notait en
même temps l'état du ciel, ainsi que la température tant au
dehors qu'à l’intérieur de l’orangerie où la plante était placée.
(Viennent maintenant, dans le mémoire original, les tableaux
numériques des observations, que nous omettons et qu'on trouvera
dans les Versl. en Med. der Kon. Akad. van Wet., 2e. sér., T. II.)
Des données rassemblées dans mes tableaux découlent quelques
conséquences qui ne sont pas dépourvues d'intérêt.
1°. Si l’on ne considere que le résultat générai des mesures, on
trouve parlout un accroissement plus grand pendant le jour que
pendant la nuit. La somme totale de l'allongement a été:
Bryonia 1276 mm. dont 153 ou 99,0 p.c. pend. le jour, et
sr 523, 410 , : ,;: la nuit.
Wistaria 3414. , D 61946185 268% 3 . le jour, et
1438 , 42,2 , » la nuit.
Vitis 2312 » 5 “2930603 15blox, » le jour, et
| 1066 , 44,9 , , la nuit.
|
:
|
1
1
]
|
L'ACCROISSEMENT DE LA TIGE DES VÉGÉTAUX. 183
Cucurbita À 5402 mm. dont 3068 ou 56,7 p.c. pend. le jour, et
2334 , 43,38 , sa nuit:
Cucurbita B 6102 , Mode DT 2 ICONE
AGHAAL +428): Pr la muE
Le Dasylirium montre le même phénomène pour les jours où les
mesures ont été prises séparément pendant le jour et pendant la
nuit. Sur 1,679 m. d’allongement, 0,93 ou 59,3 p. c. tombent entre
6h. du matin et 7h. du soir, en 13 heures, et 0,6375 entre 7 h.
du soir et 6h. du matin, en 11 heures; chiffres qui, ramenés à
une durée uniforme de 12 heures, deviennent 55,3 p.c. pour
l'accroissement de jour et 44,7 p.c. pour l'accroissement de nuit.
Aïnsi l'accroissement nocturne a été respectivement de 41, 42,2
44,9, 43,3, 42,8 et 44,7 p.c., nombres dont l'accord est aussi
grand qu'on puisse l’attendre dans des conditions semblables.
En examinant séparément les périodes pendant lesquelles un
même rameau a été mesuré sans interruption, on trouve encore
un résultat de même sens. Pour la Bryone, par exemple, depuis
le 15 juin jusqu'au 2 juillet, date à laquelle le rameau observé
fut coupé, l'accroissement nocturne s’éleva à 39,6 p. c. de l’allon-
gement total; depuis le 6 juill. jusqu'au 14 juill., jour où eut
lieu une interruption, à 43,6 p.c.; après cette époque, du
18 juill.—17 août, à 40,7 p.c.
Pour le Wistaria, du 15 juin—14 juill. 44,6 p. c., du 18 juill.
—16 août 39,7 p. c., du 18 août—20 sept., fin de l’ accroissement,
40,9 p. c.
Pour le Vitis, du 15 juin—14 juill. 46,1 p. c., du 18 juill.—16sept.
44,4 p.c.
Pour le Cucurbita, du 19 juin—14 juill. 46,4 p. c., du 18 juin
—31 juill. 39,9 p.c., du 1 août—20 oct. 43,9 p. c.
Mais, déjà maintenant les chiffres s’éloignent plus l’un de l’autre,
surtout chez une même plante; et si l’on voulait considérer
séparément des périodes encore plus courtes, ce caractère se pro-
noncerait encore davantage. Parfois même on trouverait alors un
résultat en sens opposé, car
20, Il y «a des époques où l'accroissement nocturne devient pré-
dominant. C’est ainsi que du 18—20 juin on trouva:
184 N. W. P. RAUWENHOFF. OBSERVATIONS SUR
accr. noct. acer. diurne.
PBrMONIA. 61 me N LT SES HOMMES ee 38 mm.
NNAStAGIA, UT UE EE DS LEE 23
Wistaria (18—24 juin). .... LÉO RTS 107
Vibs, ss élohube centoeeédé 280 60e 18:
Vitis (18—21 juin). ....... Die iréte LE 31
Cueurbita (19—21 juin). ... 11........ 51.8
Un effet aussi uniforme, chez des plantes qui se trouvaient à
des degrés tout à fait inégaux de développement, et qui n’a-
vaient pas même une exposition semblable, indique ici une
cause extérieure qui exerça sur toutes une action énergique.
Une seconde période analogue paraît s'être présentée du 2—9
juillet; elle est marquée le plus clairement du 6—9. Considérons
de nouveau le résultat des mesures:
Chez la Bryone, pour des motifs exposés plus haut, aucune
mesure n’a été effectuée du 1—5 juillet; mais pour l’accroisse-
ment des 6 et 7 juill. nous trouvons 12 mm. pendant le jour,
15 mm. pendant la nuit.
Wistaria avait gagné:
2—9 juill. pend. la nuit 110, pend. le jour 94 mm.
6—9 » ) CE BE, HR 51 »)
Vitis :
2—9 D) ” La) 48, D )) ”) 46 »)
BE D) ”) 70097 24, ” D) ») 19 D)
Le Cucurbita donne pour les mêmes jours un résultat différent,
mais précisément le 9 juillet il entre à son tour dans une période
de croissance nocturne, où, du 9—14 juill., il gagne 145 mm.
pendant la nuit contre 127 pendant le jour.
Enfin, des traces d’une influence de même nature se font encore
sentir entre le 20 et le 23 juillet. L'accroissement fut de:
p- la nuit. p. le jour.
Bryonta2 1e du 20- 22 juill. ...46 mm....... 36 mm.
Wistaria...... n'O2OESDTL AGREE OTMEMEN NE SONY,
MAS DS MNT n 20-26 1,1... 1108)SROUNIIEONE 90 is;
Cucurbita ..... » 22 DA MO MXN Te 2",
L'ACCROISSEMENT DE LA TIGE DES VÉGÉTAUX. 185
Il me semble que ces variations atteignant à peu près simul-
tanément des plantes différentes, dénotent l'intervention d’une in-
fluence extérieure. Néanmoins, je ne puis préciser actuellement quelle
peut en avoir été la nature. Il est vrai, du 18—-20 juin le thermo-
mètre se maintint plus élevé le soir que pendant le jour, et à
cette dernière date la température fut passablement basse, tandis
que le 21 on trouve une alternative de nuits et de jours chauds
et de mauvais temps, — circonstances analogues à celles sur
lesquelles M. de Vriese attire l'attention dans la discussion de ses
observations de 1847 !), — mais je ne puis regarder cette expli-
cation comme satisfaisante, car elle ne s'applique pas aux deux
autres périodes indiquées. Pour le moment, je n'ose décider à quelles
influences atmosphériques l'effet en question doit être attribué.
Mais il me sera permis de demander: la divergence des résul-
tats obtenus par des observateurs antérieurs ne pourrait-elle être
une suite de ce que, les observations ayant eu lieu à des époques
différentes, les plantes se sont trouvées soumises à des actions
atmosphériques dissemblables, de sorte que, à proprement parler,
les résultats ne sont pas directement comparables ?
Lorsque M. Duchartre, en 1865, étudia simultanément des plan-
tes différentes, il trouva pour toutes un résultat de même sens.
Les observations de M. Martins tombent, pendant quelques jours,
aux mêmes dates que les miennes. Elles s'étendent jusqu'au
23 juin 1866, époque à laquelle l’accroissement du pédoncule de
son Dasylirium gracile cessa d’être perceptible. Or, précisément
dans ces mêmes jours, et en harmonie avec les résultats de
M. Martins, apparaît dans mes propres expériences la période la
mieux caractérisée de croissance nocturne. Cette coïncidence me
semble devenir encore plus significative, quand je compare ces
observations de M. Martins avec celles que je fis moi même, en
1860, sur le Dasylirium acrotrichum en floraison. La marche du
développement offrit une correspondance parfaite dans les deux
plantes. A Montpellier, le pédoncule atteignit en 23 jours une
?) Ned. Kruidk. Archief, VIT, 240 et 241.
186 N. W. P. RAUWENHOFF. OBSERVATIONS SUR
longueur de 2,881 m., et crût dans les 11 premiers jours de
2,083 m. c.-à-d. de 72,3 p.c. de la longueur totale. A Rotterdam,
le pédoncule parvint en 25 jours !) à une dimension de 3,1725 m.
et grandit dans les 12 premiers jours de 2,2925 m. ou 72,2 p. c.
de sa longueur totale. Seulement, l'accroissement nocturne fut
prédominant. chez la première plante, l’accroissement diurne chez
la seconde: la première fut observée en juin 1866, la seconde
en août et septembre 1860, par conséquent sous d’autres influen-
ces atmosphériques.
Mais, outre le résultat que nous venons de faire connaître , les
observations signalent aussi une modification qui n’atteint pas
également les plantes se développant simultanément. C’est ainsi
que dans le Wistaria seul, l'excès d’accroissement nocturne du
18—21 juin se. continue jusqu'au 24; c’est ainsi que le Cucur-
bita À présente une anomalie analogne du 24— 27 juin, et chez
la même plante on voit, du 16—27 septembre, alternativement
un plus grand accroissement de jour et de nuit, de telle façon
pourtant que la somme totale d’allongement dans cette période
de 11 jours est en faveur de la nuit, savoir 127 contre 10%
pour le jour. Dans l’autre Cucurbita (Bryonia, Vitis et Wistaria
avaient déjà cessé de croître à ce moment) les choses se passe-
rent, durant les mêmes jours, d’une manière exactement opposée,
sauf du 21—24 septembre, intervalle pendant lequel l’accroisse-
ment nocturne prédomina chez les deux plantes. Du 16—27 sep-
tembre, Cucurbita B avait grandi de 270 pendant la nuit, de
303 pendant le jour. |
Il est, quant à présent, impossible d’'assigner les causes de
cette différence, parce qu’on ne connaît, d’une manière sufisante,
ni jes influences atmosphériques, ni l’état particulier de la plante
vivante. Les déviations persistent pendant trop longtemps pour
que, avec certains auteurs, on puisse n’y voir qu'un retard ap-
porté dans Ia croissance par des circonstances accidentelles,
1) Savoir depuis le 16 août jusqu’au 10 septembre, en admettant que le
pédoncule, qu’on pouvait distinguer entre les feuilles le 19 août, fût devenu
visible le 16. Voir Martins, L.c., p. 355.
L'ACCROISSEMENT DE LA TIGE DES VEGETAUX. 187
retard qui serait compensé dans les premières heures suivantes.
3°. Si l’on compare l'accroissement en longueur pendant la matinée
(de 6—12) avec celui qu a lieu durant l'après-midi (de 12—6),
on trouve que, pour toutes les plantes observées par moi, le second
surpasse le premier. En somme, le rapport a été de 1 : 0,86 pour le
Bryonia, de 1:0,71 pour le Wistaria, de 1:0,67 pour le Vitis,
de 1:0,79 pour le Cucurbita À, de 1:0,81 pour le Cucurbita B.
Distingue-t-on différentes périodes dans le développement de la
plante, comme nous l'avons fait plus haut, on retrouve à peu
près les mêmes rapports pour le Wistaria et le Vitis; chez le
Bryonia les heures de l’après-midi gagnent successivement un peu
en influence (les rapports sont 1:0,96 du 15 juin—1 juill.,
1—0,81 du 6—14 juill., 1:0,78 du 18 juill.—17 août); chez le
Cueurbita, au contraire, la relation est d’abord tout autre: durant
la première période de développement la eroissance est beaucoup
plus forte pendant les heures du matin, mais bientôt le point
de plus grande intensité se déplace, bien que jusqu'au 10 juillet
le résultat total soit encore en faveur de la matinée. Les rapports
sont les suivants:
du 19 juin — 1 juill. comme 1 :1,81
sos dequill2210 jmill: 1:0,77
» 19 juin —10 juill. FA DÈ S M
Hole 15 juil! 455 420,66
, 18 juill—51 juill. 1 : 0,86
» _L août— 9 sept. His O1
ulOssept. = 20voctnt hrneli40:71
Aïnsi donc, nous avons constamment un accroissement plus
fort après qu'avant midi, à l'exception seulement du Cucurbita,
la seule des plantes observées dont le développement ait été suivi
dès le commencement. Ce résultat s'éloigne des idées admises
jusqu'à présent. Meyer, Meyen, CI. Mulder et Martins trouvèrent
tous une croissance plus rapide dans les premières heures du jour;
de Vriese seul vit parfois de 6 heures à midi le pédoncule de-
venir plus court, pour réparer amplement cette perte dans le
courant de l'après-midi. Par contre, mon résultat est d'accord
188 N. W. P. RAUWENHOFF. OBSERVATIONS SUR
avec celui de M. Harting (p. 175) qui, chez le Humulus
Lupulus, trouva d’abord un accroissement plus considérable
dans la matinée, mais vit, à mesure que la tige se déve-
loppait, l'instant du maximum de croissance se déplacer et tomber
entre 3 et 11 heures du soir dans le commencement de juin. Je
trouvai exactement la même chose chez le Cucurbita, la seule
plante que je pus suivre dans toutes ses phases. La supposition
de M. Duchartre !), au contraire, d’après laquelle à un âge plus
avancé le maximum de eroïssance se déplacerait encore plus et
tomberait dans la nuit, n’est pas confirmée par mes observations.
En effet, la période relativement courte, du 16—27 septembre,
d’accroissement nocturne préponderant (V. p. 186) ne suffit pas
pour modifier le résultat général. IL semble résulter, d’ailleurs,
de mes observations, que le déplacement en question ne dépend
pas tant de la saison de l’année que de la phase du développe-
ment de la plante.
Pour le Dasylirium acrotrichum la comparaison immédiate ne
peut pas se faire, parce que la croissance de cette plante a été
observée à d’autres heures. Mais si l’on calcule l'accroissement
par heure, on trouve un résultat général de même nature. Du
25 août au 8 septembre, l’accroissement moyen par heure s'éleva
à 4 mm. de 6—11 heures du matin, à 5,3 mm. de 11—2h. de
l'après-midi, à 5,1 mm. de 2—7 h. de l'après-midi; le minimum
a donc eu lieu le matin, le maximum vers le milieu de la journée.
Si l’on partage la période de développement en quelques subdi-
visions, on ne trouve pas non plus de déplacement proprement
dit du maximum de croissance, bien que les vitesses d’accroisse-
ment s’écartent alors un peu des rapports indiqués.
4, La vitesse d’accroissement absolue est différente pour chacune
des plantes examinées. Mais si l’on considère la vitesse d’aecrois-
sement relative, on trouve que mes observations confirment la
loi, déjà mise en évidence par d’autres, que dans chaque plante
l'intensité de croissance s'élève d'abord, alteint un certain maximum
') Comptes rendus, T. LXII, p. 818 (9 avril 1866).
L'ACCROISSEMENT DE LA TIGE DES VÉGÉTAUX. 189
et resle, parfois avec des fluctuaiions assez fortes, pendant une
durée variable à une certaine hauteur, puis descend plus ou moins
rapidement jusqu'à zéro. Ces phases, toutefois, sont parcourues
par des plantes différentes dans des temps inégaux.
On peut saisir cette marche d’un simple coup d'œil lorsqu'on
représente les résultats numériques graphiquement, comme cela a
été fait par ex. par M. Hoffmann dans son ouvrage Witterung und
Wachsthum der Pflanze. On voit alors que les lignes représentant
l'intensité de croissance des plantes observées s’écartent bien par-
fois l’une de l’autre, mais qu’elles suivent pourtant, en général,
la même direction. Les grands écarts dans cette intensité appa-
raissent presque simultanément chez les différentes plantes, quelle
que soit la phase de développement dans laquelle elles se trou-
vent. C’est ainsi, par exemple, qu'en comparant l’accroissement
en 24 heures des quatre plantes nommées, on trouve du 23—-25 juin
une ascension considérable chez toutes, à l'exception du Cucurbita
qui n’était encore que peu développé à ce moment; du 1—7 juill.,
chez toutes une grande dépression, suivie d’ane ascension qui
atteint son maximum les 12 et 13 juill. Une nouvelle chute
générale s’observe le 20 et le 21, à laquelle succède un mouve-
ment ascensionnel général le 22 juill.; dépression uniforme chez
toutes le 27, puis ascension le 28 juill.; ensuite oscillations suc-
cessives dans les derniers jours du mois et pendant la première
moitié du mois suivant, jusqu à un nouveau mouvement prononcé
et général d’ascension le 13 août. Les 16 et 17 août descente
simultanée, et en même temps fin de la croissance chez la Bryone ;
ensuite forte ascension les 18 et 19 août; croissance énergique
qui atteint son maximum le 24 et le 26; abaissement jusqu’au
31 août, suivi chez toutes d’un mouvement rapide d’élévation , etc.
D0, Si nous comparons les données thermométriques avec celles
des vitesses d’accroissement, nous voyons qu'en général une élévation
ou un abaissement de la lempérature coïncide avec une augmenta-
tion ou une diminution de l'intensité de croissance. Te même résultat
a été obtenu par presque tous mes prédécesseurs. Pourtant, cette
relation n’est pas aussi simple qu'on l’a prétendu. En faisant mes
4
190 N. W. P. RAUWENHOFF. OBSERVATIONS SUR
observations je n’ai eu en vue que de rechercher si c’est l’accrois-
sement de jour ou de nuit qui est prépondérant. Je n’ai pas essayé
de résoudre le problème difficile du degré d'influence qu’exercent
sur la croissance des plantes les causes extérieures, telles que la
température, la pression de l'air, l’humidité, l'intensité de la
lumière, l'électricité atmosphérique, ete. Mes observations des
températures ne sont ni assez nombreuses ni assez complètes pour
Jeter un nouveau jour sur ce point, et, comme M. Decandolle !) Pa
observé avec raison, les moyennes ordinaires des données météo-
rologiques ne peuvent nous être ici d'aucune utilité. Toutefois,
ce qu'il est permis d’inférer de mes observations, c’est que le
rapport simple que plusieurs observateurs ont cru remarquer entre
la température atmosphérique et la rapidité de croissance des
plantes, n’est pas d’une application générale.
M. Harting à admis que l'accroissement augmente et diminue sui-
vant une progression arithmétique, et il a même établi une for-
mule pour déterminer d'avance l'accroissement pour un jour quel-
conque. Cette formule est:
À ul) = + dr)
où a indique l'accroissement et { la température à un jour connu,
A et {’ l'accroissement et la température d jours plus tard, et
r l'accélération journalière de l'accroissement. Si j'essaie d’abord
de déduire de mes observations la valeur de r, puis de déter-
miner, à l’aide de la formule, quelques termes de la série, les
résultats ne s'accordent pas avec les observations. L’assertion de
M. Quetelet, que l'accroissement est proportionnel au carré de la
température, est tout aussi peu justifiée par mes mesures.
Il faut reconnaître avec M. Sachs 2), que la relation véritable entre
la température et les phénomènes physiologiques nous est encore
totalement inconnue. Et ce qui est vrai de la température, dont
l'action sur les plantes estsi énergique, l’est, à un plus haut degré,
d’autres influences extérieures encore plus difficiles à apprécier.
1) Géogr. Botan., 1, 95.
2) Uber Abhängigkeit der Keimung von der Temperatur, Pringsheim's Jahr6.
f. wiss. Bot., II, p. 376,
L'ACCROISSEMENT DE LA TIGE DES VEGETAUX. 191
Bien que mes observations n’apportent aucune lumière dans
cette dernière question, j'ai cru pourtant devoir les faire connaître.
À l'égard de l'accroissement même, elles conduisent à d’autres
résultats que celles de M. Duchartre. À ma connaissance, il n'existe
pas sur ce sujet d'observations qui aient été continuées aussi
longtemps que les miennes, et qui embrassent à peu près toutes
les phases du développement de la plante. Je suis d'accord avec
M. Duchartre que, sur ce terrain difficile, une série étendue de
recherches exactes peut seule nous mettre en état de séparer ce
qui est constant de ce qui n’est qu'accidentel, et nous apprendre
à distinguer les lois générales de la croissance vêgétale au milieu
des innombrables déviations produites par des causes particulières.
Mes observations pourront contribuer à atteindre ce résultat.
En attendant, pas plus que M. Duchartre, je ne regarde l'étude
du sujet comme déjà achevée, et si l’occasion ne me fait pas
défaut, je continuerai, l’été prochain, les observations dans des
conditions différentes.
Il y aura alors à examiner spécialement un point que mes
observations actuelles n’éclairent pas. On peut se demander, en
effet, comment la multiplication et l’accroissement des cellules,
les deux phénomènes dont se compose, comme on sait, l’allonge-
ment de l’axe végétal, se distribuent pendant le jour et pendant
le nuit. M. Schleiden à avancé, dans son traité, que toutes les ob-
servations antérieures n’ont absolument aucune valeur, parce que
cette double action ne s’y trouve pas distinguée. Bien que cette
condamnation me semble injuste et excessive, 1l n'en est pas
moins vrai que la connaissance du fait en question doit être
regardée comme de la plus haute importance pour une apprécia-
tion exacte de la vie végétale. M. Sachs !) a déjà fait remarquer
que les points où se forment de nouvelles cellules sont ordinai-
rement soustraits à l'influence de la lumière, et il conjecture que
là où il en est autrement, la production de nouvelles cellules
pourrait bien avoir lieu pendant ia nuit. Il appuie cette présomp-
1) Bot. Zeilung, 1863, Beilage, p. 38.
192 N. W. P. RAUWENHOFF. OBSERVATIONS ETC.
tion sur le fait que souvent la genèse des cellules n’est pas trou-
blée par une obscurité prolongée, et surtout sur les belles obser-
vations de M. Alex. Braun qui, dans l’'Hydrodictyon et dans d’autres
algues vertes, vit constamment les préliminaires de la formation
des cytoblastes commencer et s'achever pendant la nuit, de telle
sorte que les cytoblastes apparaissaient le lendemain au point
du jour.
La même chose a-t-elle lieu dans les plantes supérieures ? La
croissance nocturne est-elle, en totalité ou en grande partie, la
conséquence de la production de nouveaux utricules, la croissance
diurne le résultat de l'extension et de l'accroissement des tissus
déjà existants ? Il est clair qu'ici la question n'est pas aussi
facile à décider. On ne peut simultanément mesurer l’allongement
d’une partie végétale et en faire l'examen anatomique. Mais
peut-être y aura-t-il de l'utilité à rechercher, sur une branche,
dans quels entre-noeuds s’observe la multiplication, dans quels
autres le simple accroissement des cellules, et de noter en même
temps, sur une autre branche de la même plante, la quantité
dont chaque entre-noeud, séparément, s’allonge pendant le jour et
pendant la nuit. Je possède plusieurs données de cette dernière
espèce, l’accroissement de chaque mérithalle ayant été mesuré
séparément, pendant une partie de l’été, sur la plupart des plan-
tes qui ont fait l’objet de mes recherches. Il serait inutile de
publier maintenant ces données, mais je me propose d'examiner
également, durant la belle saison prochaine, l’autre face de la
question, et de rendre compte, plus tard, des résultats obtenus.
Rotterdam, Janvier 18067.
ARCHIVES NÉERLANDAISES
Sciences exactes et naturelles.
ALSODEIARUM
QUAE IN HERBARIO REGIO LUGDUNO-BATAVO
ASSERVANTUR
illustrationes et descriptiones
AUCTORE
C. A. J. A. OUDEMANS,
Botanices Professori in athenaeo illustr. Amstelaedamensi.
ALSODEIA Thouars.
CONSPECTUS SPECIERUM.
A. Conohoria. Stamina libera.
1. Petala calycem vix superantia. Connectivum membranaceum
ovatum, à basi antherarum adscendens easque longitudine et
latitudine longe superans: À. flavescens Spr.
2. Petala calyce triplo longiora. Connectivum ultra loculos in
appendicem membranaceam lanceolatam productum: A4. lon-
giflora n. sp.
B. Pentaloba. Stamina margini disci inserta, basi itaque in
annulum connata: 4. lanceolata Oud.
C. Eualsodeïia. Stamina basi parieti internae disei adnata.
+. Pars connectivi ultra loculos producta ipsà antherà brevior
vel ei subaequalis.
a. Fructus molliter echinati: À. echinocarpa Korth.
b. Fructus laeves, valvis tenuibus, papyraceis vel cartilagineis.
«, Nervi secundarii foliorum irregulariter reticulati.
1. Ramuli et petioli hispiduli: À. macrophylla Decaisne.
2. Ramuli verrucosi, petioli glabri: A. glabra Burgersdijk.
ARCHIVES NÉERLANDAISES, T. II 13
194 C. A. J. A. OUDEMANS. ALSODEIARUM ILL. ET DESCR.
8. Nervi secundarïi paralleli.
$. Ramuli et petioli glabri.
1. Petala sepalis duplo longiora. Fructus subsphae-
ricus: À. obtusa Korth.
2. Petala sepala vix excedentia. Fructus oblongi:
A. Brown Korth.
$$. Ramuli et petioli hirtelli: A. Horneri Korth.
c. Fructus laeves, valvis crassis lignosis.
1. Fructus elliptico-trigonus. Nervi secundarti foliorum
paralleli: À sclerocarpa Burgersdik.
2. Fructus subsphaericus. Nervi secundarii irregulariter
reticulati: À. javanica BI.
d. Fructus ignoti: À. paradoxa Bl1.
ft. Pars connectivi ultra loculos producta ipsâ antherâ multo
longior, valde perspicua.
1. Gemmae subulatae. Folia acuta vel breve acuminata,
ad petioli insertionem barbata: A. pugionifera n. sp.
2. Folia longe acuminata, ad petioli insertionem glabra:
À Pervillu n. sp.
A. CONOHORIA. Stamina libera.
1. ALSODEIA FLAVESCENS (Aubl.) Spr. (Aublet. PI. de
la Guyane Française T, p. 239%, tab. 95 et Suppl., p. 21%, tab. 380;
Dec. Prodr. T, p. 312). — Ramuli, petioli, pedunculi et pedicelli
hirti. Folia ad ramorum apices opposita, primitus stipulata, petiolata,
e basi acutâ elliptica, abrupte acute acuminata, valde superfi-
cialiter et remote serrata, supra in nervis pubescentia, infra in
nervis hirtella. Flores racemosi, racemis axillaribus, rufo-tomento-
so-hirtellis, bracteatis. Sepala ovato-acuta vel acuminata. Petala
sepala parum excedentia. Stamina libera. Filamenta subteretia,
subcarnosa, antheris fere aequilonga. Connectivum membranaceum,
ovatum, à basi antherarum adscendens easque longitudine et la-
titudine longe superans. Antherarum loculi apice setosi. Ovarium
subglobosum setosum. Stylus flexuosus glaber.
C. À. J. A. OUDEMANS. ALSODEIARUM ILL. ET DESCR. 195
. Rami cinerei, glabri, teretes. Peñholh 6—8 m. m. longi;
laminae ad 14 e. m. longae, 41—51 c. m. latae, supra opacae.
Nervi primarii 1;—2 €. m. distantes, secundarii plus minus
paralleli. Shpulae caducae. Racemi ad 3 c. m. longi. Bracteae
ovato-acuminatae, rufo-hirsutae, 2 m. m. circiter longae. Flores
pedicellis brevissimis suffulti. Sepala 2 m. m. longa, basi con-
nata, concava, rufo-hirsuta, ciliata, nervosa. Petala 21 m. m.
longa, elliptica, basi contracta , apice acuta. filamenta À m. m.
longa, inter lobos antherarum basilares divergentes inserta.
Antherae oblongae introrsae. Shgma obtusum. — Fructus non
vidi. — Guyana gallica (Martin).
Tab. nostra I.
_ 2. ALSODETA LONGIFLORA n. sp. — Ramuli et petioli glabri.
Folia sparsa petiolata, primitus stipulata, lanceolata, basi acuta,
apice acute acuminata, integerrima, prorsus glabra. Flores in
foliorum axillis racemosi bracteati. Sepala ovata, acuta, glabra.
Petala sepalis triplo longiora, in corollam tubulosam conni-
ventia (an semper?). Stamina libera. Filamenta lata, carnosa,
antheris paullo breviora. Connectivum ultra loculos in appendicem
membranaceam lanceolatam ïipsû antherâ duplo longiorem pro-
ductum. Loculi apice nudi. Ovarium subglobosum glabrum. Stylus
rectus, ovario quadruplo longior, apice in stigma erectum semi-
circulare dilatatus.
Fami et ramuli angulosi, priores (in sicco) nigrescentes,
ulteriores fusci, omnes post stipularum lapsum anguste cicatri-
sati. Petioli 5—6 m. m. longi, supra canaliculati. Laminae ad
91 c. m. longae, 3 €. m. latae, margine (in sicco) leviter
undulatae, faciebus subconcoloribus, superiori nitida. Nervi pri-
marii 1—2 ec. m. distantes, secundarii irregulariter reticulatim
anastomosantes. Shipulae ovato-acuminatae, glabrae , extus striatae.
Racemi in specimine incompleto 2 m. m. longi, pedunculo com-
muni plus minus obeso cinereo-fusco, glabro, longitudinaliter
plicato-rimoso, pedicellis 1 m. m. longis, pedunculo parum
gracilioribus, cum floribus exsiccatis nigris glabris. Bracteae ad
pedicellorum basin parvae, ovatae. Sepala 3 m. m. longa.
13*
196 C. A. J. À. OUDEMANS. ALSODEIARUM ILL. ET DESCR.
Petala ad 9 m. m. longa, lineari-oblonga, apice rotundata,
glabra. Connectivi productio terminalis 2 m. m. longa, hyalina,
fere decolor. Antherae adnatae 1 m. m. longae, ovales, in-
trorsae, filamentis ? m.m. longis suffultae. Ovarium ovatum. —
Guyana gallica.
l Tab. nostra II.
B. PENTALOBA. Stamina margini disci inserta, basi itaque
in annulum connata. |
3. ALSODEIA LANCEOLATA (Pentaloba lanceolata Wall.
Cat. p. 4023; Walpers Repert. I, p. 224). — Ramuli glabri.
Folia sparsa, petiolata, primitus stipulata, oblongo-lanceolata,
basi acuta, apice longe attenuata, obsolete serrato-denticulata,
glabra. Flores in foliorum axillis dense racemosi vel paniculati.
Sepala elliptica vel late ovata, obtusa, extus infra apicem mucronata,
praëesertim in line medianâ pubescentia, ciliata. Petala sepalis duplo
fere longiora, extus et intus in lineâ medianâ dense pilosa. Discus
acute D-lobus, semicarnosus. Filamenta gracilia, antheris dimidio
longiora, pilosa. Connectivum ultra loculos in appendicem triangu-
larem ipsâ antherâ duplo breviorem productum. Loculi apice process
pliciformi cum connectivo conjuneti. Ovarium subglobosum et stylus
rectus hirsuta. Capsula (neque bacca!) ovato-trigona, dense pubescens.
Rami cinerei, teretes, glabri. Peloh 4—8 m. m. longi pu-
bescentes. Laminae ad 1! decim. longae, 4—41 €. m. latae,
supra glaucescentes, infra cinerascentes, nervis primariis 1 €. m.
distantibus, secundartis gracillimis parallelis. S'ipulae lanceolatae ,
acuminatae , glabrae, rufae, caducae. Flores cum pedicello arti-
culati, campanuliformes. Sepala basi connata, parum inaequalia,
concava, 21 m. m. longa. Pelala ovato-acuminata, obtusa,
pilorum fasciculo utplurimum terminata, apice reflexa, basi saepe
involuta, 4 m. m. longa. Discus 1 m. m. altus, intra lobos
stamina gerentes, sinuato-incisus. Âilamenta 1% m. m. longa.
Antherae adnatae cum appendice 1 m. m. longae, ellipticae,
introrsae. Capsula ealyce , corollà et staminum annulo stipata. —
Vidi specimina er Herb. Wallichiano absque loci natalis et
inventoris indicatione.
Tab. nostra III.
C. À. J. A. OUDEMANS. ALSODEIARUM ILL. ET DESCR. 197
C. EUALSOD EI À. Stamina basi parieti internae disci adnata.
4. Pars connectivi ultra loculos produeta ispâ antherâ brevior
vel ei subaequalis.
a. Fructus molliter echinati.
4. ALSODEIA ECHINOCARPA Korth. Krwdk. Archef T,
p. 360; Burgersdÿk P{. Jungh. X, p. 122; Miq. F{. Fnd. Bat. I. 2,
p. 116; Walpers Ann. IT, p. 67. — Arbor. Rami, ramuli, petioli
rufescenti-tomentelli. Folia alterna, petiolata, primitus stipulata,
e basi attenuatà ovali-oblonga, acute acuminata, valde superfici-
aliter serrata, supra in nervis pubescentia, infra in lis rufescenti-
tomentella. Racemi vel paniculae axillares densi, ad 30-flori, cum
sepalis late ovatis vel ellipticis, obtusis, dense cinereo-tomentoso-
hirtelli. Petala sepalis fere duplo longiora, dorso in lineâ medianâ
dense cinereo-tomentoso-hirtella, caeterum sparse pilosa, passim
ciliata. Diseus carnosus. Filamenta filiformia, sparse pilosa, an-
theris (cum appendice) triplo circiter longiora. Connectivum ultra
loculos in appendicem triangularem, antherâ ipsâ circa 21 brevi-
orem productum. Loculi apice processu pliciformi conjunctivo ad-
haerentes. Ovarium subglobosum et stylus rectus longe pilosa.
Stigma clavatum (Korth.). Capsula ambitu elliptica, trigona,
densissime et molliter echinata, oligosperma.
Rami cinereo-fusci, teretes. Petioli 3—4 m. m. longi. Laminae
11—21 deécim. longae, 6—8 c. m. latae, nervis primariis
1—11 c. m. distantibus, secundariis parallelis. Sapulae ovato-
acuminatae, basi semiamplexicaules, infra in nervo mediano
hirsutae, ciliatae, rufae, caducae. Racemi ad 2 c. m. longi,
cum ramulo breviusculo, teneri, bracteis 2—3 praedito, quo
fulciuntur articulati. Pedicelh breves. Bracteae ovato-lanceolatae,
densissime cinereo-tomentoso-hirtellae. Sepala basi connata,
Concava, 4—5 m. m. longa. Petala in campanulam conni-
ventia, lanceolata, acuta, 8 m. m. longa. Discus 3 m. m. altus
longitudinaliter undulato-plicatus, dorso et margine hirsutus.
Filamenta 4 m. m. longa basi in disei sinubus recondita. Antherae
adnatae, ellipticae, cum appendice 1! m. m. longae, introrsae.
Capsulae perianthemïis et staminibus stipatae, 11—2 c. 1m.
198 C. A. J. A. OUDEMANS. ALSODEIARUM ILL. ET DESCR.
longae, brevissime pilosae, setis mollibus, carnosis, flexuosis, ad
8 m. m. longis, tomentoso-hirtellis densissime obtectae. Valvulae
naviculares, intus cartilagineae, nitidae. Semina in quavis val-
vulâ plerumque 2, magnitudine seminis Cannabis, ovato-trigona,
acuta, straminea, punctis pallidioribus variegata, nitida, rhaphe
et chalazâ violaceis notata. Testa cartilaginea. — Sumatra, in sylvis
Toeboe-Kilangan prope Padang ad altitud. 300—400 ped.
(Korthals).
Tab. nostra IV.
b. Fructas laeves, valvis tenuibus, papyraceis vel cartilagineiïs.
«, Nervi secundarii foliorum irregulariter reticulati.
D. ALSODEIA MACROPHYLLA Decaisne, Nouv. Ann. du
Museum TXT, p. 428, tab. 19; Miq. FT. Ind. Bat. I. 2, p. 115;
Walpers Ann. I, p. 225. — Ramuli cum petiolis hispiduli. Folia
longiuscule petiolata, primitus stipulata, e basi acutâ oblonga
vel oblongo-lanceolata, acute acuminata, valde superficialiter den-
tata, nervo mediano bhispidulo excluso ambabus paginis glabra.
Flores in foliorum supremorum axillis praesertim in racemos
breves congesti (Dec.). Sepala externa majora supra basin ovatam
contracta et tunc lanceolata, acuta; interna minora lanceolata ;
omnia extus dense hispidula. Petala sepalis paullo longiora, extus
in nervo mediano et juxta margines hispidula. Diseus membra-
naceus. Filamenta brevia, crassa, antheris multoties breviora.
Connectivum ultra loculos in appendicem late triangularem 1ipsâ
antherà breviorem productum. Loculi apice plicâ extrorsum curvatâ
connectivo adhaerentia. Pistillum non vidi. Capsula ovato-trian-
gularis, hirtella. ÿ
Rami flexuosi, cinerei, lineati, glabri. Peñolh 1 c. m. longi,
supra canaliculati. Laminae ad 2 decim. longae , 41—6 c. m. latae,
nervis primariis 2—3 c. m. distantibus, secundariis plerumque
irregulariter reticulatis. Sfipulae 2 m. m. longae, lineares, acutae,
hirtellae, caducae. Sepala 3—31 m. m. longa. Pefala 41 m.m.
longa, lanceolata, obtusa, apice saepe plus minus contracta,
ibidemque saepe uno alterove latere revoluta. Discus 11 m. m.
altus, glaber, margine eroso-dentatus. Filamenta } m. m. longa,
C. A. J. A. OUDEMANS. ALSODEIARUM ILL, ET DESCR. 199
ultra discum non prominentia. Antherae adnatae ovales, 1 m. m.
longae , introrsae. Pedicelli fructiferi utplurimum solitarii, 8 m. m.
longi, hirtelli, cum ramulo minimo (3 m. m. longo), bracteolis
lanceolatis hirtellis praedito, quo insident articulati. Capsula
15 m. m. longa, sepalis petalis et staminibus stipata, fusces-
cens, valvis navicularibus. Semina in quavis capsulà pauca
(1—2), magnitudine seminis Cannabis. — Timor (Zippelius).
Tab. nostra V. |
6. ALSODEIA GLABRA Burgersdÿk, P7 Jungh I, p. 122;
Miq. F1. Ind. Bat. E 2, p. 116. — Folia ovalia, basi attenuata,
apice acuminata, serrata, utrinque glabra. Sepala parva, brevia,
rotundata. Racemi pauciflores, terminales.
Rami teretes, obscure fusci, verrucis laete fuscis inspersis.
Foha alterna, subdisticha, 8 c. m. longa, 31 ec. m. lata, basi
attenuata, apice acuminata, leviter serrata, penninervia, subtus
reticulato-venosa, nervo medio et secundariis non multum pro-
minentibus, glaberrima , petiolata , peñolo glaberrimo, 8—9 m. m.
longa. Stipulae in speciminibus desiderantur. Racemi terminales,
pauciflori. Calyx constans sepalis 5, brevibus, rotundatis. Cap-
sula trivalvis, rotunda, glabra, placentà valde prominente.
(Descriptio sec. Bgsdk. L. c.). — Sumatra (Junghubn).
Tab. nostra VI. |
7. ALSODETA OBTUSA Korth. Krwdk Archief T, p. 359;
Miq. F1. End. Bat. TX. 2, p. 115. — Ramuli et petioli glabri. Folia
primitus stipulata, e basi decurrenti-attenuatà oblonga, acuminata,
apice obtusa, obiter serrata, glabra. Flores in foliorum axillis
glomerati, polygami; alii nempe hermaphroditi, fertiles, pedicellati,
ali feminei, steriles, sessiles, ramulis obesis, curvatis, rugosis
suffulti. Sepala transverse elliptica vel subrotunda, basi plus minus
cordata, omnia acuta, ciliata, extus in lineà medianâ pilosa. Pe-
tala sepalis duplo longiora. Discus carnosus. Filamenta brevia,
crassa, antheris triplo breviora. Connectivum ultra loculos in ap-
pendicem obovato-rhomboideam ipsâ antherâ breviorem productum.
Loculi in membranam ovatam, hyalinam, liberam desinentes. Ova-
rium globosum dense pubescens. Stylus eurvatus glaber. Stigma
200 C. À. J. À. OUDEMANS. ALSODEIARUM ILL. ET DESCR.
planum, ambitu plus minus lobatum. Capsula subgloboso-trigona,
parum depressa, glabra.
Fami cinereo-fusci, teretes. Peñoh ad 11 c. m. longi, supra
canaliculati. Laminae ad 21 decim. longae, ad 1 dec. latae,
nervis primariis 1—11 c. m. distantibus, secundariis parallelis.
Sipulae lanceolatae, semiamplexicaules, rufescentes, glabrae,
caducae. Flores fertiles in quovis glomerulo vel racemulo axil-
lari 1—2, pedcellis laevibus, 8 circiter m. m. longis, pubes-
centibus, eum racemulo fulciente articulatis, insidentes ; steriles
in quovis glomerulo plurimi, minimi, quasi abortivi, i. e. e
squamulis nonnullis imbricatis fuscescentibus tantum, ovarium
stylo orbatum obtegentibus compositi, in ramulis brevioribus
aut longioribus, obesis, transverse rugosis, retrorsum curvatis
terminales, sessiles. Sepala 11—2 m. m., petala 3 m. m. longa ;
ultima in campanulam conniventia, e basi paullo latiore oblonga,
apice rotundata recurva, glabra. Discus 3 m. m. altus, quin-
quangularis, margine integro incrassatus. Filamenta 1 m. m.
longa, glabra. Antherae adnatae, oblongae, introrsae, cum
appendice dorsali 1 m. m. longae. Appendices apicales in dor-
sali reconditae. Capsulae dilute ochraceae, s{yli residuo saepe
mucronatae, 8—9 m. m. altae, 1 c. m. latae, calyce saltem .
stipatae., Valvae naviculares, tenues, epicarpio crustaceo, endo-
carpio cartilagineo, nitido, purpureo-maculato. Semina in quavis
capsulà vulgo 3, magn. sem. Cannabis, grisea, purpureo-ma-
culata. — Sumatra, in sylvis Melintang; Borneo, in sylvis ad
ripas fluminis Banjermassing (Korthals).
Tab. nostra VIL
Observ. 1. Affinitas speciei descriptae cum À. macrophylla
Decaisne quam valde perspicuam declaravit Korthals (Krwdk.
Archief X, p. 359) absque dubio valde remota.
Observ. 2. A. sclerocarpam Burgersd. (PI. Jungh. X, p. 122)
quam ipse auctor À. oblusae nimis affinem esse suspicatus est,
quamque in Flora Ind. Bat. I. 2, p. 116 cum ipsà À. obtusà
conjunxit el. Miquel [cui secutus est Garcke in Bot. Zeitung
1867, p. 13], speciem sistere ab affinibus bene distinetam,
C. A. J. À. OUDEMANS. ALSODEIARUM ILL. ET DESCR. 201
compertum habemus e comparatione speciminis authentici a d°.
Burgersdijk descripto cum aliis, quae ipse Korthals nomine
A. obtusae in Herb. Lugd. Bat. deposuit. Differt A. sclerocarpa
ab À. obtusa fructibus multo majoribus (3 e. m. longis 14 c. m.
latis), ovali-triangularibus, valvis lignosis ad 3 m. m. crassis,
foliis apice acutissimis, nervis primariis multo remotioribus, etc.
8. ALSODEIA BROWNII Korth. Krudk. Archef I, p. 361;
Miq. F1. Ind. Bat. I. 2, p. 116. — Arbor. Ramuli cum petiolis glabri
aut glabrescentes. Folia primitus stipulata, longiuseule petiolata,
e basi decurrenti-attenuatâ elliptica, obtuse vel acutiuscule acu-
minata, glanduloso-serrato-dentata, glabra vel glabrescentia. Flores
in foliorum axillis aggregati, pedicellati. Sepala suborbicularia
vel latissime ovata, obtusa, dorso tomentella, brevissime ciliata.
Petala sepala vix superantia. Discus membranaceus. Filamenta
brevissima, vix conspicua. Connectivum ultra loculos in appen-
dicem cordatam, obtusam, ispâ antherâ 1 circa breviorem pro-
ductum. Loculi membranâ lanceolatà fuscâ liberâ terminati. Ovarium
ellipticum, pilosum. Stylus rectus, glaber, ad insertionem con-
strictus. Capsula oblonga, glabra vel sparse pilosa, fusca.
_ Arbor 20—30 pedalis (Korth.) Rami juniores angulati, viri-
descentes, primitus cum gemmulis pubescentes, mox autem
glabri; seniores teretes cinereo-fusci. Petioli 2—21 c. m. longi,
supra canaliculati, parte dimidià anteriore laeves, posteriore
suberis formatione rugosi, transverse aut longitudinaliter plicati.
Laminae ad 2 decim. et ultra longae, 8—9 c. m. latae, cum
parte laevi petiolorum secedentes (basi eorum rugosà in ramis
superstite aut serius labente). Nerui primarii 1—2 c. m. distantes,
secundarïi paralleli. Sfipulae e basi latiore lanceolatae, acumi-
natae, dorso tomentellae , deciduae. ÆRacemuli 5—10 flori. Pe-
dicellh ad 5 m. m. longi, pubescentes, ramulo (peduneulo ?)
brevi suffulti et cum eo articulati. Bracteae ovatae, acutae, mi-
nimae , infra pedicellorum articulationem insertae. Sepala 43 m. m.
longa, basi connata. Petala 5 m. m. longa, elliptico-acuminata,
apice obtuso paullulum canaliculato-reflexa, glabra, primitus
membranacea, denique pergamea, crustacea (fragilia). Drscus
202 C. À. J. À. OUDEMANS. ALSODEIARUM ILL. ET DESCR.
1! m. m. altus, glaber, ad filamentorum insertionem crassior,
alibi membranaceus, membranâ in quoque interstitio vulgo
dente humili terminatà. Antherae adnatae, elliptico-oblongae,
1 m. m. longae, introrsae. Connecthivi processus 11 m. m. longi,
ligulis membranaceis loculoram paullo longiores. Capsularum
valivae 11 c. m. longae, pergameae. Semina straminei coloris,
minute rubro-punctata, magnitudine pisi minoris, plerumque 6
in quavis capsulâ. — Sumatra, in sylvis montis Singalang
prope Indrapoera ad altid. 2000 ped. (Korthals). |
Tab. nostra VIIL.
9. ALSODEIA HORNERI Korth. Krwdk. Archief 1, p. 360;
Miq. FT Ind.-Bat. I. 2, p. 116. — Ramuli cum petiolis hirtelli. Folia
primitus stipulata, mediocriter petiolata, e basi attenuatâ decur-
rente late elliptica, obtuse acuminata, saepe mucronulata, obiter
serrato-dentata, supra glabra, infra in costà, nervis primariis et
secundariis hirta vel hispidula. Flores in foliorum axillis racemu-
losi. Sepala late ovata vel suborbicularia, acuta vel obtusa, toto
dorso vel in lineà medianâ tantum hirta. Petala sepala vix supe-
rantia. Diseus carnosus. Filamenta brevia, crassa, antheris 2-plo
vel 3-plo breviora. Connectivum ultra loculos in appendicem cor-
datam, obtusam, ipsam antheram longitudine subaequantem pro-
ductum. Loculi apice plicae membranaceae ope connectivo adnati.
Ovarium subglobosum dense pilosum. Stylus flexuosus glaber.
Capsula ovato-trigona, fusca, sparse hirsuta. ?
Rami hirti, cinerei, teretes. Peñholh 1—1! ec. m. longi, supra
canaliculati. Laminae 23 c. m. longae, 91 ce. m. latae, nervis
primariis 1 ©. m. distantibus, secundariis parallelis. Srpulae
lanceolatae, acuminatae, dense hirsutae, caducae. Racemuh
pauciflori. Pracieae lanceolatae, hirtae. Sepala 31—5 m. m.
longa, basi connata. Petala primitus obovata, 4 m. m. longa,
apice cuculliformi-contracta, membranacea, tandem elliptica vel
ovata, obtusa, apice prominente pergameo-crustacea. Discus
1 m. m. altus, pentagonus, glaber, intra filamentorum in-
sertionem sinuato-excisus. #Æilamenta 1 m. m. longa. Anfherae
adnatae, ovatae, 1 m. m. longae, introrsae. Capsulae 1 c. m.
C. À. J. A. OUDEMANS ALSODEIARUM. ILL. ET DESCR. 203
longae, perianthemiis stipatae, pedicellis 1 c. m. longis, hir-
sutis, singulis vel binis ramnlo brevi suffultis et cum eo arti-
culatis insidentes. Semina non vidi. — Borneo, in sylvis Poeloe-
Lampei (Korthals).
Fab. nostra IX.
c. Fructus laeves, valvis crassissimis, lignosis.
10. ALSODEIA JAVANICA Endl. Gen. Pl.; Miq. F1. Ind.
Bat. I. 2,p. 117. Prosthesia javanica BL. Pijdr. p. 867. — Frutex.
Ramuli cum petiolis tomentoso-hirtelli. Folia alterna (BL), pri-
mitus exigue stipulata, mediocriter petiolata, e basi acutâ oblonga,
antice paullo latiora, acute vel obtuse acuminata, repando-serrulata
vel dentata, glaberrima. Flores in axillis foliorum paniculati. Sepala
e basi truncatâ elliptica, acuta, extus pubescentia, ciliata. Petala
calyce duplo cirea longiora. Discus membranaceus. Filamenta an-
theris fere aequilonga, gracilia. Connectivum ultra loculos in ap-
pendicem ovatam acutam productum. Loculi apice in ligulam
membranaceam liberam (neque in setam BL.) desinentia. Ovarium
subglobosum parcissime pilosum; stylus parum incurvus, glaber.
Capsula ampla, subsphaerica, basi contracta, glabra, valvulis
lignosis, Ccrassissimis.
Arbor 25-pedalis (BI. in sched.). Rami et ramuli lenticellis
praediti, plus minus rugosi. Petioli 1 c. m. cirea longi, supra
canaliculati. Laminae ad 17 c. m. longae, supra medium ad
5 c.m. latae, nervis primarüis 11—2 c. m. distantibus, secun-
darïis irregulariter reticulatis. Shpulae parvae, e basi truncatâ
triangulari-acuminatae, glabrae, fuscae, caducae. Paniculae bre-
ves, tomentoso-hirtellae, pedicellhs basi bracteà parvâ triangu-
lari suffultis. Sepala 11 m.m. longa, basi connata. Perala 3 m.m.
longa e basi truncatà oblonga, acuta vel obtusa, margine plus
minus undulata, breviter ciliata. Discus 1 m. m. altus, intra
staminum insertionem arcuato-incisus. Filamentorum pars libera
3—1 m.m.longa. Anfherae cordatae, acutae, introrsae, 1 m. m.
longae, ligulis loculorum hyalinis, decoloribus, connectivi pro-
ductione 1 m. m. longâ paullo breviores. Capsula 21 e. m. fere
in diametro, pedunculo crasso, 10—13 m. m. longo insidens.
204 C. A. J. A. OUDEMANS. ALSODEIARUM ILL. ET DESCR.
Valvae 3—4 m. m. crassae. Semina in quavis capsulà 2—3,
pisi magnitudinis. — Java, in monte Salak (Blume); Sumatra
et Borneo, in m. Pamattan ‘Korthals).
Tab. nostra X.
11. ALSODEIA SCLEROCARPA Burgersdiÿk, PI. Jungh. p. 122:
Miq. Fl. nd. Bal. I. 2, p. 116 (ubi perperam cum À. obtusa
Korth. conjuncta invenitur). — Foliis oblongis, basi et apice acu-
minatis, breviter petiolatis, juxta petiolum decurrentibus , repando-
serratis, utrinque glabris; floribus axillaribus; sepalis ovatis,
obtusis, utrinque in medio pilosis.
Ramu teretes, cortice laevi. Fola alterna , subdisticha, 24 c. m.
longa, 8 ©. m. lata, basi attenuata, apice acuminata, repanda
vel irregulariter serrata, penninervia, subtus reticulato-venosa,
nervo medio et secundariis prominentibus fere glaberrimis, petiolo,
juxta quem folium decurrit, 5 m. m. longo. Stipulae nullae
(vel caducae). Flores axillares. Calyx (in fructu superstes) se-
palis 5 aequalibus, ovatis, obtusis, utrinque fere glabris. Cap-
sula trivalvis, dura, oblonga, utrinque acuminata, triquetra,
angulis rotundatis, hexasperma. Semina subrotunda vel obovata,
testà pallidâ. (Descr. sec. Burgersdijk, IL. c.).
Tab. nostra XI.
d. Fructus ignoti.
12. ALSODEIA PARADOXA BL., on sched. — Ramuli et petioli
glabri. Folia primitus stipulata, breviter petiolata, e basi suba-
cutà obverse oblonga, acute acuminata, valde superficialiter re-
pando-serrata, glabra. Flores in foliorum axillis dense congesti,
polygami, i. e. ali hermaphroditi, fertiles, pedicellati, alii fe-
minei , steriles, sessiles, ramulis obesis, eurvatis, rugosis suffulti.
Sepala cordato-acuminata, extus molliter pilosa, ciliata, petalis
duplo breviora. Diseus membranaceus. Filamenta satis crassa,
parte dimidiâ superiore, antheris breviore, liberâ, ultra discum
vix prominentia. Connectivum ultra loculos in appendicem subro-
tundam, antherâ paullo breviorem productum. Loculi apice ligulâ
membranaceà liberâ oblongâ supra incurvâ appendiculati. Ovarium
ovatum cum stylo recto glabrum. Fructus non vidi.
G. À. J. À. OUDEMANS. ALSODEIARUM ILL. ET DESCR. 205
Ramul e viridi mox cinerei, infra petiolos post stipularum
lapsum fere circumeirca circatrisati. Pelhioh 8 m. m. longi,
supra canaliculati, rugosi. Laminae ad 19 ec. m. longae, supra
medium ad 7 c. m. latae, supra glabrae, infra non nisi in
costà et venis primariis, 11—2 ce. m. distantibus, sparse pilosae.
Nervi secundarïii subparalleli. Sipulae ovato-lanceolatae, acumi-
natae, glabrae, extus dense striatae, fuscae. Flores steriles in
quovis glomerulo cirea 3, fertilis utplurimum unicus. Ultimo-
rum pedicelh glabri, 3 m. m. longi, erecti vel curvati, basi
articulati. Ramulh rugosi flores steriles terminales sustentantes
1—2 m. m. longi. Sepala 11 m. m. longa. Petala 3 m. m.
longa, oblonga, acuta, margine parum repanda. Discus & m. m.
altus, margine integro, hyalinus, glaber. Antherae adnatae, cum
appendice dorsali 1—11 m. m. longae, oblongae, introrsae.
Appendices loculorum terminales infra appendicem dorsalem re-
conditae. — Java, in montibus Burangrang et Salak (Blume).
Tab. nostra XII.
+f. Pars connectivi ultra loculos produeta antheram longitudine
evidenter superans, valde perspicua.
13. ALSODEIA PUGIONIFERA n. sp. — Ramuli et petioli glabri.
Folia sparsa, primitus stipulata, mediocriter petiolata, e basi
vulgo rotundatà ovato-lanceolata vel lanceolata, acuta vel parum
acuminata, ad petioli insertionem barbata, obiter dentato-serrata
(in sicco undulata), glabra. Gemmae glabrae in foliorum axillis
valde perspicuae, petiolos longitudine saepe superantes, subulatae
(pügioniformes). Flores in foliorum axillis racemosi, bracteati.
Sepala breve elliptica vel late ovata, vulgo obtusissima, medio
dorso tomentosa, ciliata. Petala sepalis triplo longiora. Discus
subcarnosus. Filamenta nulla. Connectivum ultra loculos in ap-
pendicem ovato-lanceolatam, acutam, ipsà antherâ 1 longiorem
productum. Loculi apice ligulà membranaceâ, lanceolatâ, liberàâ
appendiculati. Ovarium subglobosum glabrum. Stylus longus gla-
ber. Fructus non vidi..
Arbor vel frutex. ÆRamuli novelli cinerei, vetustiores san-
guineo-rubri, stipularum lapsu cireumeirca cicatrisati, e ramis
206 C. A. J. A. OUDEMANS. ALSODEIARUM ILL. ET DESCR.
griseo-fuscis, lenticellis creberrimis vestitis progredientes. Petioli
D—6 m. m. longi, supra canaliculati, cinerei, parum rugosi.
Laminae ad 81 c. m. longae, ad 21 c. m. latae, supra glau-
cescentes, infra (exceptà costà cinereâ) rubro-fuscae, venis
primariis 1 c. m. distantibus, secundariis irregulariter reticulatis.
Gemmae stipulis duabus cinereis, anguste lineari-lanceolatis,
alterâ alteram pro parte amplectente, tectae. Racemuli 1—1£ c. m.
longi, pedunculo et pedicellis tomentoso-hirtellis, cinereis. Brac-
teae ovatae, acutae, extus tomentoso-hirtellae. Sepala 2 m. m.
longa, pelahs (in alabastro contortis) oblongis, acutis, conca-
vis, apice interdum reflexis, postice ciliatis 3-plo breviora.
Discus subdiaphanus, dorso villosus, circa 1 m. m. altus. An-
therae adnatae, sessiles, cum appendice dorsali 34; m. m. longae,
ovales, dorso lanatae, introrsae. Loculorum appendices termi-
nales decolores, hyalinae, appendice dorsali 3- ad 4-plo bre-
viores. Séylus supra petala exsertus, ovario 3—4-plo longior. —
Madagascaria.
Tab. nostra XIIT.
14. ALSODEIA PERVILLI n. sp. — Ramuli glabri. Folia sparsa,
primitus stipulata, breve petiolata, e basi acutà elliptica, longe
acute acuminata, crenato-repanda , in sicco undulata, prorsus glabra.
Petioli juniores saltem cum gemmulis pubescentes. Flores in ax-
illis foliorum racemosi, basi et infra medium pedicellorum brac-
teati. Sepala ovata, obtusa, ciliata, glabra, petalis triplo fere
breviora. Discus subcarnosus. Filamenta nulla. Connectivum ultra
loculos in appendicem lanceolatam, acutam, antheris 3-plo lon-
giorem productum. Loculi apice inappendiculati, sursum autem
processu rostriformi ex valvis anterioribus retrorsum et sursum
revolutis et in medio spatio intra loculos conniventibus oriundo,
discreti. Ovarium subglobosum cum stylo longo parum flexo gla-
brum. Capsula elliptico-trigona, glabra, laevis, fusca, valvis
pergameis.
Famuli subteretes, stipulis lapsis ad petiolorum insertionem
circumcirca cicatrisati, rubro-fusci. Petiolhi 4—6 m. m. longi,
supra canaliculati. . Laminae ad 9 ce. m. longa, 4 c. m. latae,
C. A. J. A. OUDEMANS. ALSODEIARUM ILL. ET DESCR. 207
supra pallidiores, plus minus glaucescentes, infra profundius
coloratae, saepius spadiceae, nervis primariis
tantibus, secundariis irregulariter reticulatis. Spulae lanceo-
3—1 ©. m. dis.
latae, extus spadiceae, striatae, ciliatae. Racemu juniores amenta
mentientes , bracteis nempe ovatis, obtusis, pubescentibus, ciliatis
undique tecti, postea explicati ovales. Pedunculus pubescens ;
pedicellh ad 7 m. m. longi versus medium articulati ibidemque
bibracteati, glabri. Sepala 11 m. m. longa, concava, longitu-
dinaliter nervosa. Petala 41 m. m. longa, e basi trancatâ lan-
ceolata, acuta, oblique recurvata, glabra, apice et vulgo basi
ciliata. Antherae cum appendicibus dorsalibus 31 m. m. longae,
dorso lanatae, ovales, adnatae, introrsae. Stylus ovario 3- vel
4-plo longior. Capsulae T rm. m. longae, calyce stipatae. —
Madagascaria (Perville).
Tab. nostra XIV.
EXPLICATIO TABULARUM.
Tab. I. ALSODEIA FLAVESCENS Spr.
Fig. 1. Sepalum intus visum.
” 2. Petalum extus visum.
» 8. Stamen; a. connectivi processus ; 4. filamentum; c. anthera ;
d. setae antherarum apicales.
4. Stamen absque processu connectivi. ., c., d. uti antea.
Tab. IL. ALSODEIA LONGIFLORA Oud.
Fig. 1. Flos integer.
2. Stamen integrum.
"3. Pistillum integrum.
Tab. III. ALSODEIA LANCEOLATA Oud.
Fig. 1. Sepalum extus visum.
nr 2, Petalum intus visum.
8. Staminum corona; #. discus.
». 4. Stamen; 4. processus disci stamen gerens ; 4. filamentun ;
c.anthera; d. connectivi processus; e. loculorum antherae
processus pliciformes.
».. 5. Pistillum integrum.
6. Flos integer.
208
EXPLICATIO TABULARUM.
Tab. IV. ALSODEIA ECHINOCARPA Korth.
Fig. L. Pars ramuli cum folio adulto infra viso et fructu nascente.
[/4
[/4
Ja.
D Où BB Co a
fé
8.
de
Flos integer.
. Sepalum extus visum.
. Petalum a latere visum.
. Discus bases filamentorum gerens.
. Pars disci intus visa ut insertio staminum conspiciatur.
. Anthera apici filamenti insidens a facie anticâ visa;
a. connectivi processus; 4. 6. loculorum antherae proces-
sus pliciformes.
Pistillum integrum.
Fructus maturus apertus.
Semen.
Tab. V. ALSODEIA MACROPHYLLA Decne.
Pis
[4
/4
[/4
N :
la.
2}
3.
4,
Folium integrum a dorso visum, ramulo insidens.
Sepalum extus visum.
Petalum extus visum.
Pars disci intus visa ut insertio staminum conspiciatur ;
a. disci pars; à. filamentum; c. anthera; d connec-
tivi processus; e. loculorum antherae processus pli-
ciformes.
Fructus maturus apertus; s. s. semina.
Tab. VI ALSODEITA GLABRA Burgersdik.
Fig. 1. Ramulus inferne folium, superne fructum maturum aper-
W
7
tum gerens.
Folium a facie dorsali visum.
Tab. VIL ALSODEIA OBTUSA Korth.
Fig.
[/4
É
2.
© D 3 ©
Folium adultum a dorso visum, ramulo florigero insidens.
Ramus floriger; 4. axis inflorescentiae; 4. flos fertilis, pe-
dunculo longiori laevi insidens; c. flores steriles pe-
dunculis recurvatis, obesis, transverse rugosis insidentes.
. Pedunculus rugosus recurvatus cum flore terminali sterili
magnitudine aucti; 4. pedunculus ; 4. flos sterilis.
. Una squamularum e quibus flos sterilis compositus est a
dorso visa, magnitudine multoties aucta.
. Ovarium stylo deficiente, e centro floris sterilis, magnitu-
dine valde auctum.
. Ramus fructiger.
. Fructus maturus a vertice visus.
. Una valvularum fructus a facie internà visa.
. Semen integrum. |
. Flos integer.
EXPLICATIO TABULARUM. | 209
Fig. 2. Sepalum extus visum.
» 3a. Petalum extus visum.
y 4a, Discus completus stamina fulciens.
» ba, Stamen a facie internà visum. 4. filamentum; 4. anthera;
c. connectivi processus; d. appendices membranacei locu-
lorum antherae.
n. Ga. Pistillum integrum.
Tab. VIIT. ALSODEIA BROWNIT Korth.
Fig. 1. Folium adultum a dorso visum, ramulo florigero insidens.
» la, Flos integer.
» 2. Sepalum a dorso visum.
” 3. Petalum a dorso visum.
» 4, Pars disci a facie internà visa ut insertio staminum
conspiciatur ; 4. disci pars; 0. filamentum eum disco con-
cretum; c. anthera; d. connectivi processus; e. e. proces-
sus membranacei apicales loculorum antherae.
”. 5. Pistillum intesrum.
”. 6. Fructus maturus apertus.
7. Semen maturum.
Tab. IX. ALSODETA HORNERI Korth.
Fig. 1. Folium adultum a dorso visum, ramulo fructifero insidens.
” 12, Sepalum à dorso visum.
y 2. Petalum intus visum.
3. Stamen seorsum visum; 2. filamentum; à. anthera; c. con-
nectivi processus; d. processus pliciformes locumolento-
rum antherae.
» 4. Pistillum disco insidens; 4. discus; 2. ovarium; c. stylus.
Tab. X. ALSODEIA JAVANICA Endl.
Fig. 1. Folium adultum a dorso visum, ramulo florigero insidens.
"la, Folium junius.
- nb, Sepalum a dorso visum.
» ?,. Petalum a latere visum.
» 3. Discus membranaceus coronam staminum sustentans pis-
tillumque ambiens ; 4. discus.
». 4. Pars disci intus visa ut insertio staminum conspiciatur ;
a, discus ; à. filamentum ; c. anthera ; d. processus connectivi ;
e. e. processus apicales liberi loculamentorum antherae.
n.. 5. Pistillum; 4. ovarium; 4. stylus.
».. 6. Fructus maturus apertus.
Tab. XI. ALSODEIA SCLEROCARPA Burgersdijk.
Fig. 1. Folium adultum a dorso visum.
ARCHIVES NÉERLANDAISES, T IL 14
210 : EXPLICATIO TABULARUM.
Fig. 2. Fructus maturus.
3. Fructus valvula intus visa
» 4, Semen seorsum visum.
Tab. XII. ALSODEIA PARADOXA BI. (in Sched).
Fig. 1. Folium adultum a dorso visum ramulo florigero insidens
la, Sepalum a dorso visum.
n. ?. Petalum intus visum.
"3. Pars disei à facie intern visa ut insertio staminum
conspiciatur; a. discus ; à. filamenta cum disco concreta;
c. anthera; d. processus connectivi; e. processus apicales
loculamentorum antherae.
"4, Pistillum seorsum visum.
Tab. XIII. ALSODEIA PUGIONIFERA Oud.
Fig. 1. Ramulus deorsum floribus , sursum foliis onustus ; 4. gemmae
pugioniformes.
”_ 12. Flos seorsum visus.
r 2. Sepalum à facie externà visum.
3. Petalum à facie internâ visum.
» 4. Pars disci intus visa ut insertio staminum conspicia-
tur; 4. discus; à. filamenta cum disco concreta; c. an-
thera; d. processus connectivi;s e. e processus apicales
loculamentoram antherae.
#5. Anthera a dorso visa.
». 6. Pistillum.
Tab. XIV. ALSODEIA PERVILLIT Oud.
Fig. 1. Ramulus floriger, foliis duobus onustus.
la. Folium adultum seorsum a dorso visum.
”. 1b, Klos seorsum visus.
y 2. Sepalum à facie internà visum.
"3. Petalum partim a dorso, partim a facie visum.
» 4, Pars disci a facie interuà visa ut insertio staminum con-
spiciatur; 4. discus; ©. filamenta cum disco concreta ;
c. antherae; d. processus connectivi; e. processus rostri-
formis e valvis anterioribus loculamentorum antherarum
retrorsum et sursum revolutis oriundus.
"5, Pistillum.
SUR L’EXISTENCE
DU
TERRAIN DILUVIEN À JAVA;
PAR
W. C. H. STARINCG.
Extrait des Comptes-rendus de l’Académie royale des Sciences d'Amsterdam, 1864.
Dans les écrits traitant de la nature des formations qui com-
posent le sol de l’île de Java, il n'est fait mention qu'en pas-
sant, et même en fort peu d’endroits, de dépôts appartenant,
ou du moins pouvant appartenir à la période diluvienne; c’est-
à-dire à la période qui ferme l’époque tertiaire, ou, si l’on adopte
la division en tertiaire et quartaire, au commencement de l’époque |
quartaire. Par temps diluviens nous entendons ici ceux durant
lesquels, dans la Nouvelle-Hollande, des cavernes furent remplies
avec les ossements d'espèces aujourd’hui éteintes de Marsupiaux,
et se formèrent une partie des couches détritiques que leur richesse
en sable d’or nousga, si bien fait connaître ; durant lesquels, dans
l'Amérique du Sud, se déposa l'argile pampéenne à ossements de
Megatherium, et s’opéra le remplissage des cavernes à ossements
du Brésil; auxquels, enfin, se rapporte en Europe, alors habitée
par les Mammouths, la formation de ces terrains qui témoignent
d’un transport à grande distance d'immenses quantités de débris
de roches, terrains qui sont, entre autres, bien développés dans
notre propre pays.
Si l’on ne trouvait pas la moindre trace de terrain diluvien à
14*
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212 W. C. H. STARING. TERRAIN DILUVIEN à JAVA.
Java, on devrait admettre que pendant toute la durée de cette
longue période l’île est restée ensevelie sous la mer, et que ce
n’est que plus tard qu'elle a surgi à la surface; les terrains ter-
tiaires et les trachytes volcaniques anciens ne pourraient être
recouverts, dans ce cas, que par des couches alluvio-neptuniennes
et alluvio-volcaniques, et tout au plus par une formation diluvienne
marine, difficile à reconnaître. Mais comme il paraît y avoir, en
effet, différentes indications de phénomènes diluviens, il est pro-
bable que ce sont plutôt les observations que les faits qui font
défaut. C’est sur ces quelques indications isolées que je voudrais
attirer ici l'attention, dans l'espoir de provoquer peut-être par là
un examen plus approfondi.
Avant de passer à l’objet spécial de cette note, qu'il me soit
permis, toutefois, de donner un aperçu rapide de l’état actuel de
nos connaissances relativement à la constitution géologique de
Java, en m'appuyant sur les renseignements qu'on rencontre dans
les écrits de Junghuhn, dans les rapports des ingénieurs des
mines aux Indes-Orientales, et dans les communications faites
par M M. Hochstetter, von Richthofen et autres. La géologie de
nos colonies n'est pas, je pense, si généralement connue, que
cet aperçu préliminaire doive être regardé comme tout à fait
inutile pour la parfaite intelligenee de ce que j'ai à dire au
sujet du diluvium.
On ne trouve pas à Java de terrains antérieurs aux terrains
tertiaires, à moins qu'il ne faille regarder comme exacte l’opinion
de M. von Richthofen, d’après laquelle le grès gris jaunâtre à petits
cailloux quartzeux, qu'on rencontre dans le#Kawah Tji Widai,
cratère situé au pied du Patoea, dans les régences de Préang,
appartiendrait à une formation plus ancienne, située sous les
terrains tertiaires , et faisant partie, soit de la période secondaire,
soit même de la période primaire. Il est certain qu’un grès ana-
logue ne se retrouve nulle part ailleurs à Java, et que son aspect
extérieur fait songer plutôt à une roche secondaire qu'à une roche
tertiaire. Cette dernière circonstance n’a, toutefois, pas grande
importance, car, en général, on sait que dans l'archipel des Indes- :
W. C. H. STARING. TERRAIN DILUVIEN à JAVA. 253
Orientales les dépôts tertiaires présentent souvent, dans leur com-
position minéralogique , beaucoup de rapports avec des roches plus
anciennes, comme c'est le cas, par exemple, pour les marbres
de Sumatra et d’autres localités. Ce qui plaide, d’ailleurs, contre
l'hypothèse d’une origine secondaire, c’est que nulle part jusqu'à
présent, dans toute l'étendue de l'archipel des Indes-Orientales,
excepté dans l’île de Timor, l'existence de terrains secondaires
na été constatée avec certitude. |
Les dépôts tertiaires, reconnus comme tels pour la première
fois par Junghuhn, recouvrent les trois quarts de la superficie de
Java. Ils y forment deux larges bandes, situées au nord et au
sud de la longue chaîne volcanique, composée de vingt volcans
encore en activité et d’un nombre au moins égal de cratères
éteints, qui, au sud, traverse l’île dans la direction de l’est à
l’ouest. Au nord de la bande septentrionale de dépôts tertiaires,
dans le Bantam et le Djapara, s'élèvent une couple de volcans
encore actifs et plusieurs volcans éteints, qui paraissent appartenir
à une seconde série volcanique, parallèle à la première. Tandis
que la zone tertiaire septentrionale est aïnsi limitée d’un côté par
des terrains volcaniques, de l’autre côté, le côté nord, on trouve
le long du littoral les alluvions très étendues des rivières actuel-
les. Entre Samarang et Soerabaja les terrains tertiaires sont recou-
verts, et partagés en groupes de collines dirigés à l’est, par les
alluvions du Loesi, de la rivière de Solo et du Brantes.
La bande tertiaire septentrionale, à un petit nombre d’excep-
tions locales près, occupe une position horizontale. La bande mé-
ridionale, au contraire, incline très notablement au sud-est, et
présente en même temps, dans les régences de Préang et ailleurs,
de nombreuses croupes montagneuses, parallèles et dirigées vers
le nord-est. Dans les Pays dits des Princes et plus loin à l’est,
on trouve une bande tertiaire qui, sortant du sein de la mer,
s'élève lentement, mais d’une manière continue, sur une largeur
d'environ cinq lieues, et se termine, en face de la chaîne vol-
canique, par une paroi abrupte qui atteint jusqu'à six cents mètres
de hauteur.
214 W. C. H. STARING. TERRAIN DILUVIEN à JAVA.
Les terrains tertiaires de Java se sont déposés dans la mer ou à
l'embouchure de fleuves anciens. On ne retrouve plus aucune
trace, ni de ces anciens courants, ni des roches qui par leur
usure ont fourni les matières dont ces terrains se composent. Ce
sont principalement des tufs trachytiques, des brèches trachytiques
et des poudingues trachytiques, qui prennent fréquemment la forme
de grès à grains fins, d’argilites et de marnes. Les grès ont sou-
vent été changés en quartzites, tantôt au contact des roches vol-
caniques, tantôt sous l'influence d'eaux chargées d’acide silicique.
On rencontre, en outre, fréquemment des couches calcaires, qui
doivent très probablement leur origine à d'anciens banes de corail.
Les calcaires et les tufs fournissent, en abondance, des débris
fossiles d'animaux marins et fluvio-marins; des lignites, avec em-
preintes de végétaux terrestres, ne manquent pas non plus; et
pourtant on n’est pas encore parvenu, par une étude comparative
exacte de ces fossiles, à déterminer le groupe ou les groupes de
la période tertiaire auxquels les terrains de Java appartiennent.
M. Güppert croit devoir rapporter les lignites à l’époque éocène.
Les fossiles qu'on avait pris pour des nummulites éocènes sont
regardés par M. von Richthofen comme des orbitolites miocènes ,
et l’on a trouvé d’ailleurs à Java beaucoup de coquilles qu’on a
cru pouvoir déterminer comme miocènes. D'un autre côté, l'opinion
d’après laquelle la majorité des mollusques daterait des derniers
temps pliocènes, n’est nullement à rejeter.
D'une manière générale, il paraît qu'il y a à distinguer parmi
ces terrains: une premiere division, la plus ancienne, sans co-
quilles marines, renfermant des couches de lignites intercalées
entre des grès quartzeux non calcarifères et des argilites schistoï-
des ; une seconde division, la principale, dont l’origine est peut-
être contemporaine de celle de la première, et qui se compose
de tufs formés sous mer et se montrant dans leurs diverses mo-
difications; une froisieme, à laquelle appartiennent les calcaires,
tous, fort probablement, d'anciens bancs matréporiques ; enfin une
quatrième, constituée par des roches analogues à celles de la
seconde, riche en restes de mollusques marins, et renfermant des
W. C. H. STARING. TERRAIN DILUVIEN à JAVA. 215
lits de lignite avec rétinite, mais non des couches de lignite.
M. von Richthofen ne distingue pas la «seconde division, ni
Junghuhn la quatrième; mais ce dernier dit trop positivement
que le calcaire forme partout à Java la division supérieure, pour
qu'il ne faille pas admettre, au moins comme une hypothèse
provisoire destinée à guider les recherches, que les quatre divi-
sions existent réellement, mais que la superposition immédiate de
la seconde à la première n’a pas encore été observée à Java. IL
ne faut pas perdre de vue non plus que, selon toutes les appa-
rences, le terrain tertiaire de Java s’est formé en même temps
que ceux de Sumatra, de Bornéo et de Célèbes, et que les phé-
nomènes offerts par chacun de ces terrains isolément doivent
être étudiés dans leurs rapports mutuels, si l’on veut arriver à
une connaissance approfondie de l’ensemble.
Durant le dépôt de la dernière ou des dernières de leurs divi-
sions, les terrains tertiaires de Java ont été traversés et soulevés
localement par des roches trachytiques, qui se sont répandues à
leur surface, et dont l'apparition paraît avoir coïnecidé avec celle
des plus anciens produits des volcans, tels qu'on les observe
dans les bords des plus anciens cratères. M. von Richthoïen pense,
_à bon droit ce me semble, que toutes ces roches volcaniques an-
ciennes sont des trachytes, et que si l’on a distingué à Java des
syénites, des diorites, des aphanites, des porphyres augitiques,
des gabbros, des serpentines, des porphyres et des basaltes, cela
est dû uniquement à la variété étonnante des formes les plus
multipliées et les plus disparates que les trachytes y affectent. Il
paraît à peu près certain que ces roches volcaniques anciennes
se sont épanchées au fond de la mer. Plus tard elles ont été
soulevées, en même temps que les terrains tertiaires, au-dessus
du niveau de l'océan, par une roche plutonienne qui n'arrive au
jour nulle part, sauf peut-être sur la pente du Keloet dans le
Kediri. En ce point, en effet, Junghuhn a observé une syénite
qui paraît avoir beaucoup d’analogie avec les syénites de Sumatra.
Des recherches ultérieures sont nécessaires, toutefois, pour décider
si cette roche ne doit pas être regardée également comme un
216 W. C. H. STARING. TERRAIN DILUVIEN à JAVA.
trachyte ; il ne faut pas oublier, d’ailleurs, que jusqu'à présent
on ne connaît aucun exemple de l'apparition de granites ou de
syénites à une époque postérieure à celle de la craie.
Pendant que les terrains tertiaires de Java éprouvaient ce
mouvement ascensionnel, qui peut-être n’est pas encore arrêté de
nos jours, les volcans commençaient à se former et à se dé-
former, comme ils continuent encore à le faire, par l’éjaculation
de blocs de lave, de scories et de cendres, et par la rupture et
la projection des bords des cratères élevés précédemment. Beau-
coup de ces volcans ont épanché jadis des courants de lave,
mais on n'en à plus remarqué un seul exemple depuis les temps
historiques; tous ces évents volcaniques sont, en effet, actuelle-
ment dans une période d’engourdissement, et ils finiront, quelle
que soit la durée du temps nécessaire, par s’éteindre entièrement
les uns après les autres.
Les matières rejetées par ces volcans et les produits de leur
propre désagrégation par les agents atmosphériques ont fourni les
matériaux pour les terrains alluviens ou modernes, qui, charriés
par les rivières, se sont déposés sur les côtes ou, à l’intérieur,
dans les vallées, et recouvrent environ un cinquième de la surface
de Java. Les côtes unies de la mer de Java ont offert les condi-
tions les plus favorables pour la formation de ces sédiments marins,
tandis que sur le rivage de la mer des Indes quelques baies
seulement ont pu être comblées par des alluvions fluviatiles; mais
de ce côté, en revanche, on trouve des bancs madréporiques
étendus, avec tout leur cortége de débris coquillers et de dunes.
Ils se montrent sous forme de bancs rattachés à la côte, non
comme des récifs éloignés du rivage, et indiquent, par conséquent,
un soulèvement continu des côtes méridionales de Java. Ça et là
ces bancs madréporiques de la période actuelle semblent former,
à en juger par les apparences extérieures, un tout indivisible avec
les couches calcaires, infiniment plus anciennes, de l’époque ter
tiaire, phénomène qui serait si étrange, qu'il a certainement be-
soin d’être étudié plus à fond avant de pouvoir être admis comme
parfaitement démontré.
W. C. H. STARING. TERRAIN DILUVIEN à JAVA. 217
Ce phénoméne, tel qu'il se présente pour le moment, ainsi que
‘le silence gardé par tous les naturalistes qui ont visité Java,
sur l'existence de formations différentes de celles qui viennent
d’être nommées, porteraient à conclure, comme je l'ai déjà dit,
que l’époque tertiaire a été suivie ici immédiatement de l’épo-
que alluvienne; ou, pour parler plus exactement, que durant
la période où se formaient les terrains diluviens dans la Nouvelle-
Hollande et dans d’autres parties du monde, il ne s’est formé à
Java aucun terrain différent des dépôts actuels ou indiquant un
changement quelconque soit dans les règnes végétal et animal,
soit dans le climat. On pourrait même en inférer que l'île de
Java à commencé à surgir du sein de la mer à la fin de l’époque
tertiaire, et qu’elle continue encore journellement à s'élever. Il
est probable, toutefois, que ce mouvement d’ascension n’a pas eu
lieu partout sans intervalles de repos, et même d’affaissement.
C’est ce qui résulte, entre autres, de la position d’une couple de
couches charbonneuses sur le Breng-bring dans les régences de
Préang. Junghuhn n’a pu expliquer la situation de ces couches
qu'en admettant que la plus ancienne des deux, après avoir été
formée primitivement à la surface du sol, a commencé par s’en-
foncer dans la mer à une profondeur de cent vingt mètres. Cet
abaissement à été suivi de la déposition d’une série d'assises ter-
tiaires, qui, ayant fini par dépasser le niveau de l’eau, se sont
couvertes d’une-végétation puissante, à laquelle la seconde couche
de lignite a dû naissance. Sur celle-ci s’est répandu un courant
de boue volcanique, qui se montre actuellement sous forme de
tuf, puis le tout s’est de nouveau enfoncé à une profondeur telle
qu'une formation tertiaire marine de trois cents mètres d’épais-
seur à pu sy Superposer. Enfin la série entière a subi un ex-
haussement de cinq cents mètres, de sorte qu'aujourd'hui la
couche ligniteuse inférieure apparaît au jour au pied du Breng-bring.
Mais un petit nombre de faits me semblent indiquer que
cette liaison directe des terrains tertiaires et alluviens n’est
qu'apparente, et qu'au contraire il existe bien dûment à Java
des dépôts de nature spéciale, appartenant à la période diluvienne ,
218 W. C. H. STARING. TERRAIN DILUVIEN à JAVA.
et prouvant que le passage dont il s’agit ne s'est pas fait par-
tout d’une manière insensible et sans perturbation.
Dans les nombreuses cavernes des montagnes calcaires de la
partie méridionale de Java, Junghuhn a cherché vainement la
trace d’ossements diluviens. Mais il à pu examiner des ossements
de grands mammifères qui provenaient du Djapara, où ils se
trouvaient dans le sol de limon noïrâtre qui repose, dans cette con-
trée, sur une marne calcaire blanche. Cette marne s'étend, à
travers le nord du Rembang, jusque dans la résidence de Sama-
rang. Parmi les ossements en question, Junghubn a distingué
des molaires d’Elephas primigenius et de Mastodon elephantoides.
En l’absence des objets de comparaison et des ouvrages à planches
indispensables, il ne serait pas impossible qu'une molaire de
l’Elephas sumatranus, espèce encore vivante, eût été prise pour
celle de l’Elephas primigenius des temps diluviens; mais le fait
d’avoir reconnu le Mastodon elephantoides, l'animal diluvien de
l'Himalaya, met hors de doute qu’on a bien réellement affaire
ici à des fossiles, qui proviennent de l’époque diluvienne.
Il ne me paraît pas impossible, d’un autre côté, qu'une argile
blanche à cristaux de quartz, qu'on trouve dans le Bantam, à la
lisière septentrionale des terrains tertiaires, et qui a été décrite
par Junghuhn, ne doive être rapportée à ces mêmes couches
diluviennes. Junghuhn lui-même parle à ce propos de couches
anciennes remaniées; et on connaît trop bien, en Europe, dans
l'Amérique du Nord et dans l'Amérique du Sud, de grands dépôts
argileux semblables, datant de l’époque diluvienne, pour qu'on
ne soit pas autorisé à conclure, de l’analogie probable de com-
position minéralogique, à la communauté d’origine.
Je soupçonne, en troisième lieu, que les sables meubles et
les argiles, avec fragments de bois silicifié, qu’on trouve dans la
régence de Lebak, dans le Bantam , ainsi que les terrains analogues
de Tjando dans les régences de Préang, appartiennent à une
formation diluvienne. Des trones d'arbre silicifiés se voient en
place, à Java, dans les couches de lignites tertiaires, et eeux dont
nous parlons en ce moment proviennent, sans aucun doute, des
W. C. H. STARING. TERRAIN DILUVIEN à JAVA. 219
mêmes couches; mais, placés comme ils sont au milieu de sables
meubles, ils me paraissent avoir été arrachés de leur gisement
primitif par des eaux qui ont, en même temps, emporté la totalité
des lignites mêmes. Ce serait exactement la même chose que ce
que nous offre le diluvium mixte de la Néerlande, qui renferme
du bois silicifié originaire des dépôts ligniteux du Rhin inférieur,
mais sans aucune trace de lignite.
Junghuhn décrit, en quatrième lieu, des couches qui occupent
une étendue considérable dans les régences de Préang, qui sont
composées de fragments arrondis de quartz, de jaspe et d’agate,
et qui paraissent provenir de filons quartzeux des roches tertiaires.
Il se pourrait qu'ici encore on eût affaire à une formation diluvienne.
On .pourra, avec plus de certitude, conclure, cinquièmement,
à l’origine diluvienne des terrains à sables aurifères qu’on ren-
contre sur la côte de Banjoemaas, près de Tjilatjap et dans. le
Kediri, division Kota Kediri. Dans la première des localités citées,
Junghuhn à trouvé, en 1847, l’or en poudre dans une couche
de sable dioritique, comme il l’appelle; et, bien que la réalité de
cette découverte ait été contestée plus tard, un nouvel examen
du même sol, fait par M. Maier en 1859, paraît avoir élevé
l'exactitude de l’observation de Junghuhn au-dessus de tout doute.
Ce n’est pas seulement de l’or qu'on a trouvé dans ce sable,
mais aussi du platine, du fer chromé, du minérai de plomb et
même, ce qui semble décisif, le compagnon fidèle du sable d’or
diluvien, le fer titané. Les débris de l’industrie humaine qu'on à
découverts dans le même endroit proviennent probablement, ce
qui est aussi l’avis de Junghuhn, de la couche superficielle du
sol, et non de la couche profonde, aurifère. Dans le Kediri, le
long du ruisseau Melihen, depuis la source Baloong Tierem jusqu'au
village de Kedatem, on a trouvé également de l'or travaillé, et
on ne paraît faire aucun doute qu'un dépôt aurifère n'existe en
ce point. Partout où on lave du sable aurifère, ce sable paraît
se trouver dans des couches diluviennes, et là où, par exception,
il fait partie des alluvions, on trouve dans le voisinage les assises
diluviennes qui l’ont fourni primitivement.
220 We C. H. STARING. TERRAIN DILUVIEN à JAVA.
Enfin, serait-ce une conjecture trop hasardée, d'admettre que
l'émission ancienne de courants de lave par les volcans de Java,
ait eu lieu pendant cette même époque diluvienne ? Quand on
aura acquis une connaissance plus exacte des terrains neptuniens
de l’époque diluvienne, on pourra peut-être citer des exemples
de laves recouvertes par des terrains de cette nature.
En résumé, la présence, à Java, de dépôts de la période
diluvienne ne peut être inférée, avec quelque certitude, que de
l'existence des débris de Mastadon elephantoides et de celle des
sables aurifères dé Banjoemaas et de Kediri. Toutes les autres
indications sont encore très problématiques et auront besoin d’être
examinées comparativement et avec soin, avant de pouvoir servir
comme preuves. C’est une des nombreuses questions qui restent
à résoudre, avant que nous puissions nous flatter de connaître la
constitution géologique, tant de l’île si remarquable de Java que
de nos possessions extérieures, avec le degré de précision que
la science, dans son état actuel, est en droit d'exiger de nous.
NOTE SUR LA THÉORIE DE LA DISSOCIATION
PAR
M. H. W. SCHROEDER VAN DER KOLK :).
Les remarques que j'ai publiées récemment ?) sur la théorie de
la dissociation ont engagé M. Sainte-Claire Deville à faire insérer
aux Comptes rendus du 14 Janvier dernier une communication,
dans laquelle il s'attache à réfuter quelques-unes de mes objec-
tions et fait connaître différentes expériences à l’appui de sa
théorie. Les observations de M. Deville n'ayant pas réussi toute-
fois à modifier ma conviction, je me trouve conduit à revenir
encore une fois sur ce sujet.
Lorsque j'essayai, il y a quelque temps, d'appliquer le théo-
rème de l’énergie mécanique à certaines actions chimiques *), je
constatai bientôt que ces considérations ne pouvaient s’accorder
avec la théorie de la dissociation telle qu’elle m'était connue à
ce moment (1864) par les communications disséminées dans les
recueils scientifiques. Un second mémoire, consacré au même
sujet et destiné à présenter ces applications avec plus de déve-
:) L'auteur de cette note, jeune savant plein d’avenir, est mort il y a
deux mois; il ne lui a pas été donné de revoir les épreuves de son travail.
2) Arch. Néerland. des sc. ex. et nat., T. I, p. 418.
3) Pogg. Ann., T. 122, p. 439; Ann. de Chim. et de Phys., T. IV, p. 193.
290 M.H. W. SCHROEDER VAN DER KOLK. NOTE SUR LA THÉORIE
loppement et de netteté, était déjà achevé, dans ses traits essen-
tiels, il y a un an, bien quil n'ait pu être offert que tout
récemment à la Rédaction des Annalen der Chemie und Physik :).
Dans ce mémoire j'avais voulu renvoyer simplement, pour ce qui
concerne la théorie de la dissociation, à mon travail antérieur.
Mais, précisément à cette époque, parut le mémoire étendu que
M. Deville a consacré à cette théorie dans les Lecons de
Chimie de 1864. Je crus alors devoir différer la publication
de mon propre travail jusqu'à ce que j'eusse étudié la nou-
velle exposition des idées de M. Deville, espérant y trouver
des motifs de me rallier à ces idées. Mais, comme il n’en fut
pas ainsi, et comme, d'un autre côté, je ne pouvais songer à
passer sous silence l'important travail de M. Deville, il ne me
restait d'autre alternative que de rejeter la théorie en peu de
mots où bien d'essayer de la combattre d’une manière approfondie.
Je m'arrêtai à ce dernier parti: à l'égard d’un savant aussi
autorisé que M. Deville, je ne voulais pas me permettre d’énon-
cer un jugement sans exposer avec détail les raisons sur lesquelles
je me fondais.
Mon objection capitale revient maintenant à ceci, que les phé-
nomènes dont M. Deville trouve l'explication dans sa théorie
d’une décomposition partielle peuvent être déduits, presque en
entier, des effets connus de la chaleur. Or il me semble quon
ne doit avoir recours à une théorie nouvelle, que lorsque l'influence
de toutes les actions connues a été examinée et reconnue insuffisante.
Dans mon désir de concision, j'ai peut-être été cause moi-même
de quelques-unes des observations de M. Deville. C’est ainsi qu'il
dit (Compt. rend. p. 67): ,que l’auteur insinue que mes déter-
minations ne sont pas tout à fait inattaquables”. Dans son mé:-
moire (Lec. sur la diss., p. 281) M. Deville décrit son expérience,
puis ajoute: ,on se sert pour effectuer ces calculs de la chaleur
*) Cette circonstance explique en même temps pourquoi j’ai tardé si long-
temps à répondre aux observations de M. Deville: je voulais attendre que le
mémoire en question fût prêt à être imprime.
_ DE LA DISSOCIATION. 221
spécifique du platine, de la loi d’accroissement de cette chaleur
spécifique avec la température, enfin de la chaleur latente de
fusion du platine”.
Dans ce passage, trois éléments du calcul sont donc indiqués
expressément, tandis qu'il n'est fait aucune mention de la cha-
leur de combinaison selon M. Favre, qui est nécessaire pour
tenir compte de l'influence de la vapeur d’eau décomposée. C’est
après avoir cherché en vain, dans les différents journaux scientifiques,
une description plus complète de l'expérience, que j’en étais arrivé
à supposer que peut-être cette correction n’avait pas été appliquée.
M. Deville dit (p. 66) ,l’auteur se servant des idées que j'ai
introduites dans la science, sans en indiquer toujours l’origine’”’.
Je ne puis comprendre à quelles idées il est fait ici allusion.
De ce que M. Deville rapporte p. 68 et dans la note suivante,
je dois conclure que ma pensée n’a pas été entièrement saisie.
M. Deville à prouvé expérimentalement que la température réelle
de la flamme est souvent inférieure à la température calculée;
que dans ces combustions une partie des gaz reste sans entrer en
combinaison, partie d'autant plus considérable que la température
est plus élevée; que plusieurs gaz sont décomposés en traversant
des tubes chauffés au rouge, ete. Il n’y a guère à douter du
résultat immédiat de ces importantes expériences.
Quant à l'explication, j'admets avec M. Deville que tous les
corps sont décomposés quand on les chauffe suffisamment. On
peut concevoir maintenant, ou bien que la température à laquelle
s'effectue cette décomposition, tout en pouvant dépendre de la
pression, est d’ailleurs constante pour chaque corps, ou bien que
la décomposition varie avec la température elle-même, de sorte qu’on
observerait une décomposition partielle entre deux températures dé-
terminées, nulle au-dessous de la plus basse de ces températures,
totale au-dessus de la plus élevée. M. Deville adopte la seconde
hypothèse, et appelle les corps en état de dissociation lorsqu'ils
se trouvent entre les deux températures indiquées. De mon côté,
je me suis efforcé de faire voir que la première hypothèse suffit
à l'explication des phénomènes, quand on tient compte, comme
294 M. H. W. SCHROEDER VAN DER KOLK. NOTE SUR LA THÉORIE
on est obligé de le faire, des effets connus de la chaleur. La
supposition que cette température constante dépende de la pression
avait été nommée, dans mon mémoire, une supposition possible
mais non démontrée pour le moment. Depuis lors, elle a été
mise en évidence complète, dans le carbonate de chaux, par les
recherches de M. Debray. Pour M. Deville, la décomposition partielle
est une fonction de la température ; elle ne peut guère être une
fonction de la pression, puisqu'une décomposition partielle a lieu
avec la vapeur d’eau, l’acide chlorhydrique et l’oxyde de car-
bone, et que la pression augmente par la décomposition dans le
premier de ces corps, reste la même dans le second, et diminue
dans le troisième.
On a donc, pour expliquer les phénomènes, le choix entre les
deux théories. L’objection de M. Deville (Compi. rend., p. 68),
que mes considérations ne sont pas évidentes à priori, s'applique,
au même degré, à ses propres vues, comme du reste à toutes
les théories, qui doivent toujours être confirmées à posteriori par
le contrôle de l'expérience. Que la température calculée de la
flamme doive changer avec la température initiale, aussi long-
temps que la température du gaz formé est encore inférieure à la
température de décomposition, c’est là une vérité si évidente , que
le évidemment non de M. Deville m'est tout à fait incompréhen-
sible. Au sujet de ma formule (Arch. néerl. T. I, p. 423),
M. Deville dit: ,de plus cette formule est fondée sur la supposi-
k
tion d’après laquelle a température de combinaison calculée pour
t—0, serait un nombre concordant avec l'expérience, ce qui est
inexact.” En établissant cette formule, j'ai. d’abord supposé que
le gaz n'était pas décomposé, et ensuite j’ai fait entrer en consi-
dération l'influence d’une température déterminée de décomposi-
tion; il en est ressorti qu'une décomposition partielle doit avoir
lieu aussitôt que la température de décomposition est plus basse
que la température calculée de la flamme. Les phénomènes que
M. Deville a observés dans la flamme et dans les gaz menés par
des tubes incandescents m'ont paru pouvoir être expliqués de
DE LA DISSOCIATION. 295
cette manière, en tenant compte de la chaleur de combinaison.
Il est vrai, cette explication ne peut être adaptée aux gaz, tels
que NO, qui dégagent de la chaleur en se décomposant, ni aux
corps explosibles; mais dans ces diverses substances on n’a pas
observé, jusqu'à présent, de décomposition partielle.
Ces faits ne me semblent donc pas réclamer une theorie nou-
velle, telle que celle de la dissociation.
Les remarques de M. Deville ne touchent en rien l'explication
que j ai donnée des phénomènes en question; et si réellement ces
phénomènes sont des conséquences nécessaires de la première hy-
pothèse, je ne vois pas en quoi j'ai mérité les nombreux repro-
ches que M. Deville m'adresse (p. 69 et 70). 1)
M. Debray: a fait connaître dernièrement (Comptes rendus, 1867,
p. 603) des expériences du plus grand intérêt sur la décomposi-
tion du carbonate de chaux sous des pressions variables. Le spath
calcaire pur dégage à 8600 de l'acide carbonique d’une pression
de 85mm, et à 1040 du gaz carbonique de 510%" de pres-
sion. Si l’on enlève l'acide carbonique dégagé, une nouvelle
quantité est mise en liberté, jusqu'à ce que la pression soit rede-
venue ce qu'elle était précédemment, et cette action peut être
répétée aussi longtemps qu’il reste de l’acide carbonique uni à la
chaux. Cette expérience est une preuve incontestable que la tem-
1) C’est ainsi que M. Deville déclare qu'il est inexact d’avancer qu’une
combinaison totale puisse avoir lieu entre le chlore et l’hydrogène à la tem-
pérature de 3518°. Je n’avais admis cette conséquence qu’en partant de la sup-
position que l'acide chlorhydrique ne soit pas décomposé au-dessous de
4000°; ce nombre avait été pris arbitrairement, comme j'en ai fait la re-
marque expresse, parce que je n’avais d’autre but que de présenter un exemple
propre à éclaircir le calcul; je ne prétends nullement que cette température
soit effectivement 4000°.
Comme M. Deville paraît considérer la proposition, que la décomposition
est, de sa nature, partielle entre deux températures déterminées, non comme
une hypothèse servant à expliquer les faits, mais comme un résultat direct de
l'expérience, 1l est conduit à regarder ma propre hypothèse comme fausse par
essence, et à parler, par suite, de pétition de principe, etc. La question,
toutefois, ne saurait être tranchée que par l’accord qui se manifestera entre
l'observation et les conséquences découlant nécessairement de l'hypothèse.
ARCHIVES NÉERLANDAISES, T. IL. 15
226 M.H. W. SCHROEDER VAN DER KOLK. NOTE SUR LA THÉORIE
pérature de décomposition du carbonate de chaux varie avec la
pression. |
Mais cette expérience démontre-t-elle le point essentiel de la
‘théorie de la dissociation, l’existence d’une décomposition partielle
entre deux températures déterminées? Voilà ce qui me paraît
douteux. A 860° par exemple, il se dégage de l’acide carbonique
jusqu'à ce que la pression s'élève à 85%", c’est-à-dire en quan-
tité d'autant plus considérable que le vase est plus grand; par
conséquent, pour une capacité suffisante, la masse entière du
gaz sera mise en liberté, de sorte que, dans ce cas, la décom-
position totale du carbonate de chaux aura été effectuée. À 1040°,
les choses se passeront de la même manière, mais un espace
moindre pourra suffire. Ici non plus, la circonstance que la dé-
composition peut rester partielle ne me paraît donc être quelque
chose d’essentiel, puisqu'elle dépend de la capacité fortuite du
vase. — Je crois qu’il serait un peu hasardé de conclure de ces
expériences, sans autres preuves, que la décomposition des gaz
offrira les mêmes phénomènes. Je dois ajouter, du reste, que
M. Debray ne tire pas cette conclusion. Quand ïl s’agit, en par-
ticulier, de gaz sans contraction, on ne trouve plus dans la
décomposition cet accroissement de pression qui joue un rôle
capital dans la décomposition du carbonate de chaux, aussi bien
que dans l’évaporation de l’eau (voy. Arch. Néerl., t. I, p. 430).
Pour les gaz avec contraction, la décomposition en vase clos a
lieu, sans doute, avec augmentation de pression; mais ici elle
n’est pas, comme dans le carbonate de chaux, accompagnée d’un
changement de l’état d'agrégation, ce qui me semble constituer
une différence fondamentale. |
J'arrive enfin aux expériences sur le bromhydrate d'amylène
communiquées par M. Deville. Suivant des observations de M.
Würtz, ce corps se trouverait en état de dissociation entre 185°
et 360°; mais, pas plus que les précédentes, ces observations ne
me paraissent décisives.
La densité du bromhydrate d’amylène C,,H,,BrH est —
b,23, celle de ses produits de décomposition, acide bromhy-
DE LA DISSOCIATION. 227
drique et amylène, — 2,62. Or, entre 113° et 153° on trouve
la première densité, et vers 360? la seconde. Aux températures
intermédiaires on constate une densité comprise entre 2,62 et
5,23, et un calcul simple apprend alors quelles doivent être les
proportions relatives du corps primitif et de ses composants, pour
que leur mélange fournisse la densité trouvée à ces températures.
Ici encore, aucun doute ne peut s'élever sur le résultat direct
des expériences.
Mais il s’agit de savoir comment ce résultat doit être interprété.
Dans ces expériences, où la densité est obtenue par la méthode
de M. Dumas, le gaz ne peut être exposé à la source de chaleur
que pendant un temps limité, puisque le ballon est fermé à la
lampe dès que l'écoulement de gaz devient insensible, et l’échauf-
fement ultérieur ne change, naturellement, plus rien au poids,
Or, comme il faut pour la décomposition non-seulement une tem-
pérature déterminée, mais aussi une quantité déterminée de cha-
leur, la densité trouvée est en connexion immédiate avec la
quantité de calorique qui à traversé les parois du ballon pendant
la durée de l’expérience, jusqu’au moment où l’on ferme le col.
Si, par exemple, la véritable température de décomposition était
de 180°, le gaz, dans un milieu à cette température, ne se dé-
composerait pas plus que la neige ne fond dans un bain d’eau
à 0°. Plus la température ambiante est élevée, plus il pénétrera
de chaleur à travers les parois du ballon, et plus la décomposi-
tion devra faire de progrès dans un temps fixé.
Cette action doit avoir de l'influence; si elle ne suffit pas à
expliquer le phénomène, cette expérience devient une preuve
directe de la théorie de M. Deville, dans laquelle la décomposi-
tion partielle est une fonction de la température. Comme dans
cette expérience le vase est ouvert, et que par suite la pression
reste constante, les phénomènes observés par M. Debray ne peu-
vent guère être d'application ici.
Ma conjecture, que la chaleur est un facteur influent dans ces
déterminations, se trouva fortifiée lorsque j'étudiai dans les
Comptes-rendus (t. 60, p. 728) les données originales de M. Würtz,
1A5
228 M.H. W.SCHROEDER VAN DER KOLK. NOTE SUR LA THÉORIE
dont M. Deville ne rapporte pas la série complète. M. Wäürtz
attire lui-même l'attention sur l'influence perturbatrice de la cha-
leur. Deux expériences furent faites à la température de 225°;
l’auteur dit à propos de la première: ,la-vapeur a été portée
rapidement à ?225°”; la densité fut alors trouvée égale à 4,68.
L'expérience fut ensuite répétée en maintenant le vase à cette
même température pendant 10 minutes; la densité ne fut plus
que de 3,68. Ainsi donc, tandis que les limites de la densité
sont D,24 et 2,61, la circonstance que le vase a été exposé, pas
même pendant 10 minutes, à la source de chaleur, à produit
une différence — 1, c'est-à-dire de 38 p. c. de l'effet total. On
doit naturellement se demander si, en prolongeant davantage l’action
de la chaleur, la décomposition n'aurait pas été poussée beau-
coup plus loin. Mais dans ces expériences, où la méthode de
M. Dumas à été Suivie, une pareille prolongation n'était guère
possible, parce qu’on a à craindre la diffusion entre le gaz et l’air
atmosphérique lorsque l'écoulement est devenu presque insensible.
Comparons maintenant les nombres ainsi obtenus aux autres
densités :
Temp. Densité.
LOS ANSE EHESS PIRE 4,84
LODEL E RMENMNUNERE 4,66
2O0B2E 00, VLLSEN RER 4,39
D LD CARMEN RSEMRrE 4,12
DDD ANCIEN Te ri moy. 4,18
| 3,68 |
AIO DUSUOERS RESTOS
DAS APE CAMCMONE 3,90 ;
A 225° on trouve donc une décomposition, la première fois
plus faible qu'à 195°,5, la seconde fois beaucoup plus forte qu'à
236°,5. Si l'on calcule la densité à 225° par interpolation, on
4,12 + 3,83 ) 8M
trouve PR 3,97, par conséquent une densité qui
dépasse de 0,29 la seconde valeur obtenue par M. Würtz. Il est
DE LA DISSOCIATION. 229
probable, d’après cela, que les autres déterminations auraient
également fourni des valeurs plus faibles si l’on avait continué
à chauffer.
L'influence de la chaleur est encore appréciable par ce qui
suit. M. Würtz observe que la décomposition se fait avec lenteur
au-dessous de 185°, qu'elle s'accélère ensuite, puis se ralentit
de nouveau entre 248° et 360°. Le gaz peut recevoir de trois
manières différentes la chaleur requise pour la décomposition: par
rayonnement, par conduction directe d’une particule gazeuse à
l’autre, et par conduction à travers les paroïs échauffant directe-
ment les particules voisines. Ce troisième mode me semble devoir
jouer le rôle principal. Or, d’un côté la quantité de chaleur qui
traverse les parois augmente avec Ia température ambiante, et
ainsi s'explique pourquoi la décomposition doit progresser d’abord
lentement et ensuite plus rapidement; d’un autre côté, le nombre
des particules non décomposées, au voisinage des paroïs, diminue
continuellement à mesure que la décomposition avance, ce qui
doit avoir pour résultat un décroissement lent de la rapidité de
décomposition. De ces considérations on peut donc déduire, à
priori, que la vitesse de décomposition doit, comme M. Würtz
la observé, atteindre un maximum déterminé. Des expériences
nouvelles sont toutefois nécessaires pour décider si ces effets con-
nus peuvent rendre compte de la totalité du phénomène. En atten-
dant, je ne regarde nullement comme improbable qu'une décom-
position complète puisse être obtenue par une application de chaleur
suffisamment soutenue.
M. Deville parle de nouvelles recherches dont il s’occupe; on
est en droit d'espérer qu’elles résoudront la question.
EXAMEN DU CARDIOGRAPHE
PAR
F. C. DONDERS.
Pour enregistrer l’action du cœur M M. Chauveau et Marey se
sont servis du cardiographe, instrument qui se prête également
bien à la représentation graphique d’autres mouvements. Comme
je l’ai appliqué et compte l'appliquer encore à des usages très
divers, j'ai cru devoir rechercher à quel degré d’exactitude ses
indications pouvaient prétendre. Ce sont les résultats de cette
étude que je vais communiquer.
M. Marey distingue dans le cardiographe un appareil enregrs-
treur et un appareil sphygmographique.
Le premier se compose de deux cylindres minces qu'un mou-
vement d'horlogerie fait tourner sur leur axe: une bande de papier
tendue entre les deux cylindres se déroule sur l’un et s’enroule
sur l’autre, pendant que, sur la portion tendue, les mouvements
des petits leviers de l'appareil sphygmographique s'inscrivent à
l'encre. Au lieu du système de deux cylindres, on peut faire
usage d’un seul cylindre plus large, par exemple de celui du
kymographion tel qu'il a été modifié par M. Brondgeest '). Ce cy-
lindre est recouvert de papier lisse, et on le fait tourner lente-
ment, l'axe occupant une position horizontale, au-dessus d’une
flamme de pétrole; dans la couche noire uniforme, ainsi obtenue,
1) Wersl. en meded. der Kon. Akad. van Wetensch., 1863, T. XV, p. 267.
F. C. DONDERS. EXAMEN DU CARDIOGRAPHE.- _ 231
les leviers tracent, au moyen de petits plumets ou de ressorts
délicats en aluminium, des lignes blanches très nettes: pour
fixer la couche noire, le papier, après avoir été enlevé du cy-
_Jindre, est passé dans de l'alcool mêlé de vernis, puis séché.
La partie essentielle est l'appareil sphygmographique. La fig. 1
en donne une représentation. On y voit trois leviers À, A', A”,
LE
=
avec leurs accessoires, parfaitement semblables entre eux et agis-
sant chacun d’une manière indépendante, de sorte qu'ils permet-
tent d'enregistrer simultanément, et directement l'un au-dessous
de l’autre, trois mouvements différents. C’est ainsi que M M. Chau-
veau et Marey !) notèrent à la fois la contraction de l'oreillette,
celle du ventricule et la pulsation cardiaque chez le cheval. La
fig 2 montre plus clairement la disposition sphygmographique.
Fig. 2.
La virole Ee entoure la tige verticale, sur laquelle on la fixe, à
la hauteur voulue, au moyen d’une vis latérale. Près de l'extré-
mité supérieure de la virole est adaptée une pièce horizontale $,
dont la partie antérieure porte l'axe a du levier A. Ce levier
repose sur un petit chevalet ou couteau en bois, fixé au centre
1) Physiol. méd. de la circulation, Paris, 1863, p. 47.
y] F. C. DONDERS. EXAMEN DU CARDIOGRAPHE,
de la membrane élastique du tambour T. En tournant la vis v,
tout l’ensemble de la pièce S et du levier avance ou recule, de
sorte qu'on peut porter ainsi le point d'appui sur le chevalet à
des distances variables de l’axe a: plus on le rapproche de l’axe,
plus les mouvements du chevalet se trouvent amplifiés à l’extré-
mité du levier. Le tambour T a 5 centimètres de diamètre et
seulement 5 millimètres de hauteur. Dans ce tambour, dont la
face supérieure n’est fermée que par une membrane en caoutchoue,
débouche un tube horizontal B qui, ainsi qu'on le voit en fig. 1,
est relié, par un tube court en gutta-percha C, à une seconde
pièce métallique D, fixée sur une seconde tige verticale, et d’où
part ensuite le tube élastique E qu'on fait communiquer avec
l’espace que le mouvement à enregistrer doit comprimer.
Le principe sur lequel le jeu de l’appareïl repose est fort simple.
Le tambour et le système entier des tubes sont remplis d'air: si
une pression se fait sentir en un point quelconque du système,
la tension de l'air intérieur augmente, et la membrane très ex-
tensible qui ferme le tambour se gonfle, en soulevant le chevalet
et le levier qu'il supporte, pour s’affaisser de nouveau dès que
la tension de l’air vient à diminuer. Pour que l'appareil présente
la sensibilité requise, on comprend que l’espace ne doït pas être
trop considérable relativement à la compression qu'il subit, que
le levier doit être extrêmement léger, et qu’il ne doit éprouver
que très peu de résistance dans le tracé.
M. Marey attache beaucoup de prix à la légèreté du levier,
laquelle empêcherait, selon lui, ses mouvements propres. Cette expli-
cation laisse quelque chose à désirer. Un corps léger peut con-
server, aussi bien qu'un corps plus lourd, le mouvement qu'on
lui communique. La légèreté n’acquiert de la signification que
lorsqu'il y a à vaincre une résistance, qui épuise promptement
la faible force vive d’un corps léger en mouvement. Pour que la
légèreté devienne un avantage, il faut donc qu'il y ait une ré-
sistance. C’est ce que M. Marey a senti en construisant son
sphygmographe. , Pour que le levier,” dit-il, ,ne soit pas projeté
en l'air pas les soulèvements brusques, et pour que, d'autre part,
-
F. C. DONDERS. EXAMEN DU CARDIOGRAPHE.. 233
sa descente ne soit plus entravée par les frottements qui existent
à son extrémité contre le papier: un petit ressort appuie sur la
base du levier, tendant constamment à le faire descendre” ‘).
Dans le-cardiographe, M. Marey n'avait pas d'abord introduit cette
disposition. J'avais constaté qu'elle est pourtant nécessaire; aussi
ai-je trouvé avec satisfaction, dans un appareil fourni plus tard
par M. Marey, un petit anneau de caoutchouc reliant le levier
au chevalet en ivoire. Par cette addition le sautillement du levier
sur le chevalet est supprimé. Le but est atteint d’une manière
encore plus parfaite en unissant le levier au chevalet par une
articulation, ce qui a été appliqué par M. Mach au sphygmographe,
et récemment par M. Marey au cardiographe.
Avant de passer à la critique de l'instrument, je veux rappe-
ler en peu de mots son emploi et son histoire.
Pour obtenir un tracé du rhythme cardiaque chez le cheval,
M M. Chauveau et Marey appliquèrent un petit sae compressible dans
tous les sens entre les muscles intercostaux externe et interne, exac-
tement vis-à-vis du ventricule, dont la pression variable se faisait
ainsi sentir constamment sur le sac. Le cardiographe, mis en
communication avec le sac, donna le tracé suivant :
Ils introduisirent ensuite jusque dans les cavités de l'oreillette
et du ventricule du cheval une sonde à deux canaux terminés
chacun par une expansion élastique; en mettant la sonde en rap-
port avec le cardiographe, la pression exercée respectivement par
l'oreillette et le ventricule sur les parties dilatées de la sonde fut
enregistrée d’une manière continue. Bien que cette expérience
1) Physiologie médicale de la circulation, p. 192.
234 F. C. DONDERS. EXAMEN DU CARDIOGRAPHE.
semble passablement aventureuse, nous sommes restés convaincus
qu'elle mérite toute confiance, lorsque M. Marey, dans une visite
qu'il nous fit, voulut bien l’exécuter, à l’école vétérinaire de
notre ville, en présence de M. Wellenberg et de plusieurs autres
professeurs de l'établissement. Si dans cette expérience on enregistre
simultanément, d’après la méthode indiquée plus haut, la pulsa-
tion cardiaque, on obtient trois courbes isochrones superposées
Fo, 4, (fig. 4) : I représente l’ac-
tion de l’oreïllette droite ;
IT celle du ventricule droit
(semblable à celle du ven-
tricule gauche); IIL, sem-
blable à fig. 3, l’effet de
ja pulsation cardiaque.
L'ascension À (fig. 3) de
la pulsation cardiaque
coïncide, comme on voit,
avec la contraction des
oreillettes, et est attri-
buée par M. Marey à la
réplétion des ventricules
résultant de cette contraction. La forte et rapide ascension. B cor-
respond à la contraction du ventricule et trouve son explication
dans le changement de forme qu’il subit. La descente qui vient
immédiatement après concorde avec la diminution de volume que
le ventricule présente pendant sa contraction, et qu'on suppose
terminée vers C, où la courbe s’abaiïsse très rapidement, pour ne
plus montrer au-delà qu'une petite ondulation attribuée à l’ocelu-
sion des valvules semi-lunaires.
Dernièrement, M. Marey ') a donné un tracé analogue du batte-
ment du cœur chez l’homme. Déjà avant lui on avait essayé, à
différentes reprises, d'enregistrer ces battements, et l’histoire de
ces tentatives me paraît offrir de l'intérêt, parce qu’elle se con-
1) Journal de l'anatomie et de la physiologie, publié par Ch. Robin.
F. C. DONDERS. EXAMEN DU CARDIOGRAPHE. 239
fond avec celle du cardiographe et des appareils enregistreurs en
général. Les premiers essais eurent lieu à l’occasion des phéno-
mènes observés chez Eugène Groux !), patient affecté de fissure
congénitale du sternum. Outre le choc du cœur b à l'endroit or-
dinaire, on observa, dans ce cas, une contraction a dans la fis-
sure, et au-dessus de a encore une pulsation «. IL est clair que
la signification de ces mouvements devait être déduite surtout de
leur ordre de succession. Le sphygmoscope du Dr. Scott Allison
parvint d’abord à rendre a et b visibles, l’un à côté de l’autre,
par les mouvements d’un liquide coloré dans deux petits tubes
de verre. Le Dr. Upham, de Boston, rendit ensuite la différence
de temps percephble a l’oralle à l'aide de son sphygmosphone,
qui, par voie électro-magnétique, faisait répéter les mouvements
a et b par deux timbres de son différent. Finalement le même
expérimentateur, sur les indications de son ami M. Farmer, en-
registra aussi les temps par l'horloge électrique et même, plus
tard, par les appareils chronoscopiques de l’observatoire de Cam-
bridge, avec lesquels on s'était mis, à Boston, en communication
télégraphique. -
Dans tous ces cas, le mouvement du cœur se transmettait à
une membrane de caoutchouc, tendue sur une petite cloche de
verre d'où partait, à l’autre côté, un tuyau élastique. Si ce
tuyau élastique se termine par un tube de verre étroit, et si
l'appareil entier est rempli d’un liquide coloré s’élevant jusque
dans le tube de verre, on a le sphygmoscope du Dr. Allison. Si
au contraire on adapte à l’extrémité du tuyau une seconde cloche,
également recouverte d’une membrane de caoutchouc, cette mem-
brane reproduira les mouvements de celle appliquée sur la poi-
trine, et pourra servir alors, comme dans l'appareil de M M. Farmer
et Upham, à fermer et ouvrir alternativement un circuit électrique.
On n'aura plus qu'à animer des électro-aimants à l’aide de ce
1) Fissura sterni congenita. New observations and experiments , made in Ame-
rica and Great Britain, with illustrations of the case and instruments, by
Eugène Groux, 2 edition, Hamburg, 1859.
236 F. C. DONDERS. EXAMEN DU CARDIOGRAPHE.
circuit, et à enregistrer les instants où les contacts sont attirés.
Dans les premières expériences toute la capacité de l'appareil
était occupée par de l'air; plus tard on le remplit d’eau et on
s'en tint définitivement à cette disposition. |
Ces expériences furent exécutées en 1859.
Après que M. Marey eut présenté son sphygmographe à l’Aca-
démie des sciences, M. Ch. Buisson construisit un autre appareil,
semblable à celui de MM. Farmer et Upham, avec cette diffé-
rence qu'au lieu d'utiliser les mouvements de la seconde mem-
brane pour fermer et interrompre un courant, il fit enregistrer
ces mouvements par le levier du sphygmographe de M. Marey.
A cet effet, la membrane fut pourvue d’un chevalet sur lequel
le levier reposait. Tout l'appareil était rempli d'air, et c’est ainsi
que M. Buisson devint le créateur de la méthode d'enregistrement
à transport aérien (cardiographe). Par son procédé M. Buisson
obtint, tout d’abord, des courbes assez satisfaisantes des pulsa-
tions du cœur et de différentes artères, tant sur lui-même que
Fig. 5. sur d’autres personnes. Il reconnut
même qu'il suffit d'appliquer sur la
région du cœur l'ouverture d’un
large entonnoir pour que, en le
mettant en rapport avec le cardio-
graphe, les battements du cœur
viennent s'inscrire. Sa méthode ren-
d dit aussi sensible aux yeux que la
pulsation d’une artère suit celle du
cœur à un intervalle d'autant plus
grand que l'artère est plus éloignée
du cœur.
—
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/1
#1 £
CCE, _—
Pourtant, on pouvait espérer ob-
tenir une courbe encore plus par-
faite en améliorant la méthode. Ce
qui devait se présenter à l'esprit
en premier lieu, c'était de rempla-
b cer l’entonnoir ouvert, ou fermé par
F. C. DONDERS. EXAMEN DU CARDIOGRAPHE. 231
une membrane plate, par un appareil à membrane tendue convexe.
Le stéthoscope de Künig offrit à M. Marey la réalisation de cette
idée. Cet instrument (fig. D coupe en grandeur naturelle) se com-
pose d’une petite caisse en cuivre À, ayant à peu près la forme
d’une boîte de montre, et dans laquelle se trouve un anneau B
garni de deux membranes en caoutchouc €, et C, ; un couvercle
en cuivre, qui nest pas figuré ici, s’adapte sur l'anneau quand
on ne fait pas usage de l'instrument. Dans l'anneau s'ouvre,
entre les membranes de caoutchoue, un petit tube b, par lequel,
on peut insuffler de l'air, de manière à tendre les membranes
suivant une surface convexe et à faire prendre à leur ensemble
la forme d’une lentille bi-convexe; en fermant le robinet k im-
médiatement après l’insufflation, les membranes conservent la forme
qu'on leur a donnée. La cavité de la caisse de cuivre se prolonge
par le tube «a, sur lequel se fixe le tuyau de gutta-percha d,
dont l'extrémité est introduite dans l'oreille quand on veut aus-
culter. En appliquant le stéthoscope à l’endroït où le choc du
cœur se faisait sentir avec le plus de force, et faisant commu-
niquer le tuyau avec le cardiographe, M. Marey obtint déjà de
meilleures courbes qu'avec une membrane élastique plate. Mais la
sensibilité fut encore augmentée considérablement lorsqu'il remplit
d’eau, au lieu d'air, l’espace compris entre les membranes C, et C,.
En opérant ainsi, M. Marey obtint sur l’homme une courbe re-
Fig. 6.
présentée fig. 6. De la comparaison de cette courbe avec celle
trouvée pour le cheval (fig. 3), M. Marey conclut que À répond
à la systole de l'oreillette, B à celle du ventricule, que les trois
petites ondes suivanfes sont produites par le claquement des val-
238 F. C. DONDERS. EXAMEN DU CARDIOGRAPHE.
vules mitrales, enfin que la systole du ventricule continue jusqu’en
C, où elle finit avec l’ocelusion des valvules semi-lunaires. L’as-
cension lente qui vient ensuite est rapportée par M. Marey à la
réplétion graduelle du ventricule par le sang veineux qui reflue.
Il croit pouvoir attribuer la petite onde D à l'entrée brusque du
sang dans le ventricule, au moment où celui-ci se détend.
J'ai appliqué le cardiographe à un grand nombre de person-
nes. Chez la plupart on obtient facilement une courbe satisfaisante,
telle du moins qu'on y reconnaît clairement deux ascensions dans
chaque période (contractions de l'oreillette et du ventricule ?).
Pour obtenir des oscillations d’une amplitude aussi considérable
et d’une forme aussi compliquée que les représente M. Marey
(voy. fig. 6), il est nécessaire, toutefois, de choisir une personne
maigre et à pulsations cardiaques énergiques. Chez quelques in-
dividus on trouve des formes tout-à-fait anomales. Plus tard
j'aurai l’occasion, en m'occupant de la tonalité du coeur, de
figurer quelques courbes; en ce moment je me bornerai à exami-
ner l'instrument en lui-même.
La méthode d'examen consiste en ceci: on enregistre simultané-
ment, sur le méme cylindre, tant la pression exercée sur le sté-
thoscope, que le mouvement qui en résulte pour le lever. Si le
carchographe fonctionne avec exactitude, les deux courbes doivent
être semblables entre elles.
a. Le stéthoscope se trouvant fixé dans une pince, une pres-
sion brusque est exercée sur lui au moyen d’une petite tige qu'un
électro-aimant attire au moment où l’on ferme le circuit. La tige
porte à sa face inférieure, près de l’axe de rotation, une plaque
ronde qui appuie sur le plan en caoutchouc du stéthoscope placé
au-dessous, et à son extrémité un petit traçoir très flexible qui
inscrit ses mouvements. L'expérience ainsi exécutée montre que
pendant la pression le levier s’élève trop haut, que pendant la
détente il descend trop bas, et que dans l’un et l’autre cas il
exécute, suivant l'amplitude de l’oscillation, deux, trois ou un
plus grand nombre de vibrations subséquentes de + à de seconde.
Comme le levier et le chevalet sont unis par un petit anneau
F. C. DONDERS. EXAMEN DU CARDIOGRAPHE. 239
en caoutchouc, l'élévation trop grande et les vibrations doivent
être attribuées, non au levier seul, mais à la membrane élastique
qui supporte le chevalet et le levier.
b. En fermant et ouvrant le circuit suivant un rhythme déter-
miné, la tige à traçoir, dont il vient d’être question, est attirée
et abandonnée par l’électro-aimant d’une manière également rhyth-
mique 1), et ce mouvement, qui se communique au stéthoscope,
est de nouveau noté concurremment avec celui du cardiographe.
En opérant ainsi nous obtenons le graphique suivant:
Fig 7.
Dans cette figure, s est le mouvement du traçoir, c celui du cardio-
graphe. Là où la ligne s descend, la tige est attirée et presse
sur la membrane du stéthoscope; là où s se relève, la tige
est repoussée et la pression cesse. Au lieu de suivre les mouve-
ments brusques du traçoir, et de décrire, comme lui, dans les
intervalles une ligne horizontale, nous voyons que c, au moment
de la pression du traçoir, monte beaucoup trop haut et exécute
encore quelques vibrations avant d'arriver au repos, — et que
de même, au moment où la tige se relève, c descend trop bas
et se met de nouveau en vibration. La période entière est ici
den nude minute. Ce résultat montre que le cardiographe ne
convient pas pour enregistrer des chocs brusques.
J'avais déjà commencé, il y à plus d’un an, à étudier le car.
diographe par le procédé qui vient d’être décrit. J'avais obtenu
alors une autre forme de courbe, représentée dans la fig. 8.
1) On variait la durée des périodes et le rapport entre le mouvement d’at-
traction et d’éloignement à l’aide du métronome, d’après nne méthode décrite
ailleurs. Voyez mon article sur le rhythme des tons du cœur, Vederlandsch
Archief voor Genees- en Nutlunrkunde. Tome IT, pag. 143.
240 F. C. DONDERS. EXAMEN DU CARDIOGRAPHE.
On voit de suite que le mouvement du levier est ici moins
rapide, et la vibration conséeutive plus petite et plus lente; nous
en verrons la cause plus loin.
c. Les variations de pression sont produites d’une manière
moins brusque. Au lieu de monter et de descendre par l’action
intermittente d’un électro-aimant, la tige reçoit un mouvement
périodique d’un disque tournant autour d’un axe fixe et fonc-
tionnant comme excentrique. Le bord de ce disque, entaillé à la
lime de manière à présenter des saillies et des échancrures arron-
dies, presse sur un bouton que porte la tige; pendant la rotation
du disque, la tige s'abaisse au contact de chaque saillie, pour
se relever (sous l’action continue d’un ressort) au contact de
chaque échancrure. En même temps que les mouvements de la
tige sont incrits par son traçoir, ils se transmettent en petit au
stéthoscope fixé au-dessus de la tige, et on obtient ainsi de nou-
veau deux lignes isochrones: s, celle du traçoir, représentant la
pression exercée sur le stéthoscope, et c, celle du cardiographe,
indiquant les effets de cette pression. J’ai essayé des disques de
différentes formes, et j'ai trouvé que le cardiographe suit bien
le mouvement de la tige, pourvu que celui-ci ne présente pas
de chocs brusques. J’ai fait usage, entre autres, d’un disque qui
imitait très bien la forme de la pulsation cardiaque, et j'en ai
obtenu , à raison de 70 périodes par minute, les figures ci-dessous.
Fig. 9 est une gravure sur bois exécutée d’après un des gra-
phiques les plus parfaits 1).
La forme est influencée par des circonstances accessoires qu'il
1) Dans l'édition hollandaise de ce mémoire il y avait encore un tracé ori-
ginal obtenu sur le cylindre et collé dans chaque exemplaire. De tels tracés
n'étaient pas à notre disposition. Rép.
F. C. DONDERS. EXAMEN DU CARDIOGRAPHE. 241
est impossible de maintenir toutes constantes, telles que la ten-
sion de la membrane, la force élastique de l’air dans le cardio-
graphe, le frottement surtout du levier sur le cylindre, ete.; en
Ho 9
S
outre, dans la suite des révolutions, la manière différente dont
les vibrations acquises interférent avec le mouvement principal
fait sentir clairement son effet. En général pourtant, on trouve
que le cardiographe reproduit assez bien, surtout dans la ligne
ascendante, les pressions exercées sur le stéthoscope, et qu'il ne
montre quelques vibrations propres qu'après l'ascension brusque.
Ce qui précède à rapport à l'examen de l'instrument dans
son ensemble.
J'ai ensuite étudié, en particulier, d’après les méthodes indi-
quées en a, b et c, l'influence du frottement du levier sur le
cylindre et celle de la tension de la membrane.
Tous les résultats ainsi obtenus se trouvent enregistrés, et par
conséquent connus jusque dans leurs plus petits détails. Mais,
pour abréger, je me restreins ici à ce qui a de l’importance pour
la pratique.
10. Le frottement du traçoir a une très grande influence. Plus
ce frottement est faible, plus les petites variations de pression
sont enregistrées avec exactitude, mais plus aussi les vibrations
subséquentes sont fortes et nombreuses, et plus la projection du
traçoir, au moment des poussées brusques, est considérable. Il
faut donc modifier le frottement d’après la marche de la courbe
qu'on à à enregistrer. Quand on ne tourne le disque excentrique
que 10 à 12 fois par minute, on obtient, avec un frottement
faible, deux courbes presque exactement semblables pour le car-
diographe et le traçoir (fig. 10); avec le même frottement, 30 tours
ARCAIVES NÉERLANDAISES, T. II. 16
249 F. C. DONDERS. EXAMEN DU CARDIOGRAPHE.
à la minute donnent déjà des résultats moins satisfaisants,
et 60 (fig. 11, première moitié) mais surtout 70 tours (seconde
moitié) ne donnent plus, par suite des vibrations subséquentes,
Fig. 10. que des graphiques dont on ne
LS : peut faire aucun usage. Si le
frottement est plus considérable,
la même période de ;1 de mi-
nute donne les courbes assez
satisfaisantes représentées par
1e ue o et 10. Au de avec le même frottement prononcé,
les courbes de périodes plus idées de -1, -!, etc. de minute,
sont très imparfaites !).
Fig. 11.
2°. Lorsque la membrane est faiblement tendue, la projection
du levier est plus forte et les vibrations subséquentes sont, en
général, plus grandes, mais moins nombreuses. Cette faible ten-
sion ne convient done pas pour des périodes rapides, à fortes
poussées. Pour des périodes lentes elle a l’avantage de donner des
amplitudes plus grandes, ce qui permet de mieux reconnaître de
petites variations. Il résulte de 1° et 20:
3° la tension doit être, en général, d'autant plus grande que
le frottement est plus grand, et tous les deux doivent croître à
mesure que les poussées sont plus énergiques. Quand le frotte-
ment est considérable une tension faible est tout-à-fait impropre;
la membrane ne peut alors vaincre la résistance, même quand le
1) Pour rendre, en cas de longueur différente des périodes, les formes
mieux comparables, j’ai fait tourner le cylindre d’autant plus lentement que
les périodes étaient plus longues.
F. C. DONDERS. EXAMEN DU CARDIOGRAPHE. 243
cylindre tourne rapidement. Une forte tension, avec frottement
faible, est moins nuisible: il en résulte seulement que les dévia-
tions sont plus petites et, par suite, un peu moins exactes. Il ne
convient pas de tendre la membrane en remplissant l'appareil à
haute pression. On obtient toujours les meilleurs résultats lorsque
la pression est d’une atmosphère.
49 La pression du levier sur le chevalet est d’autant plus
grande, que le point d'appui se rapproche davantage de l’axe
Pour cette raison, l'amplitude des oscillations du ressort traçant
ne peut croître dans le même rapport que la distance entre le
point d'appui et l’axe diminue. En changeant cette distance, on
modifie aussi la rapidité des vibrations subséquentes: cette rapi-
dité est d'autant plus grande, que la membrane élastique est
moins chargée, c’est-à-dire que le levier appuie plus loin de son
axe sur le chevalet. Lorsque cette distance est de 8,5 millimètres,
on trouve des vibrations subséquentes de 1; de seconde; à la
æ
distance de 3 millimètres, elles sont d’au moins 1 de seconde.
C'est à cela qu'est due la différence entre les figures 7 et 8.
Quand les vibrations propres sont plus lentes, le mouvement,
dans les poussées rapides, est aussi plus lent. Il est remarquable
qu'une différence de tension de la membrane élastique n’ait que
peu d'action sur la rapidité des vibrations subséquentes. Cela me
fit supposer que l’air contenu dans l'appareil pouvait exercer de
Fig. 12.
l'influence, et il se trouva qu'il en était réellement ainsi; on n’a
qu'à changer la longueur du tube, pour modifier les vibrations
sous tous les rapports, forme, rapidité et durée. Par l'emploi
15
244 F. C. DONDERS. EXAMEN DU CARDIOGRAPHE.
d’un tube très long, elles se compliquent d’une manière toute
particulière. La fig. 12 a été obtenue avec un tube de 4 mètres,
tandis que, tout le reste demeurant exactement dans le même
état, un tube de 0,80 donna une courbe analogue à fig. 7.
Le résultat de notre examen est, en premier lieu, que le car-
diographe peut être employé, avec le plus grand succès, à enre-
gistrer les mouvements lents. Si la période n’est pas trop rapide
et si les mouvements varient progressivement, il permet d’attein-
dre un haut degré d’exactitude (voir fig. 10). C’est ce qui a lieu
pour les mouvements respiratoires, soit qu'on les enregistre avec
le cylindre élastique de M. Marey, qui s'applique aussi à l’homme,
soit qu'on se serve, chez les animaux, d'un petit sac élastique
rempli d'air, qu'on glisse dans la cavité abdominale sous le
diaphragme, où il se trouve soumis aux changements de pression
qui se manifestent dans cette cavité, — méthode qui avait déjà
été mise ici en pratique par le Dr. Brondgeest. En second lieu,
nous avons trouvé que l'enregistrement par le cardiographe ne
convient pas pour les poussées rapides (voir fig. 7 et 11). On
peut bien reconnaître les vibrations propres et corriger la ligne;
mais il vaudra pourtant mieux, dans ce cas, avoir recours à un
autre instrument. Il faut déjà beaucoup de circonspection quand
il s’agit d'enregistrer les pulsations artérielles chez l’homme. Il y
a déjà à tenir compte alors du degré de tension de la membrane
et surtout du frottement. On devra, dans chaque cas particulier,
déterminer les vibrations subséquentes auxquelles donnent lieu les
chocs brusques, et expérimenter ensuite avec différents frottements,
pour s’en tenir au minimum de frottement pour lequel ces mou-
vements propres sont suffisamment éteints. S'il y a doute, on a
encore un contrôle dans l’expérimentation avec différence de dis-
tance entre l’axe et le point d'appui du levier, différence qui
entraîne, comme nous l’avons vu, celle de la période des vibra-
tions subséquentes: les sinuosités de la courbe qui n’éprouvent
alors aucune modification ne dépendent pas de vibrations propres.
En examinant les figures avec attention, on reconnaît qu'une
F. C. DONDERS. EXAMEN DU CARDIOGRAPHE. 245
ligne faiblement ascendante, avec petites ondulations, est, en
général, exacte. Ce n'est que lors d'une ascension rapide, telle
que la produit la contraction du ventricule, qu'il devient difficile
d'éviter complétement la projection avec vibrations subséquentes.
Aussi suis-je porté à croire qu'il y à quelque chose à rabattre de
l'exactitude des petites oscillations du sommet obtenues par M.
Marey, et attribuées par lui aux vibrations des valvules veineuses.
Les autres parties de la courbe sont incontestablement correctes.
M. Marey s’est servi du stéthoscope de Kônig, afin d'obtenir des
déviations plus fortes et plus exactes pour les battements du cœur.
Sous ce rapport, cet appareil peut répondre au but, — mais il
a le défaut de ne pas être pressé d’une manière uniforme pendant
les mouvements de la surface sur laquelle il repose. C’est ainsi
que dans l’enregistrement des pulsations du cœur, les mouvements
respiratoires s’accusent simultanément. À certains égards, cet ap-
point est bienvenu. Mais il faut bien savoir qu'on n’enregistre pas
ainsi l'influence de la respiration sur l’action du cœur, mais la
respiration elle-même: pendant l'inspiration la poitrine se dilate
et le stéthoscope est pressé davantage; il l’est moins au contraire
quand, dans l'expiration, la poitrine s’affaisse. La ligne s'élève
donc dans l'inspiration, pour s’abaisser dans l'expiration, indé-
pendamment des battements du cœur, — dont le tracé se trouve
ainsi légèrement modifié. Pour l'enregistrement des mouvements
des fontanelles, on a trouvé que le stéthoscope, à cause des mou-
vements de la tête, était tout à fait inapplicable. Un entonnoir
en verre, évasé et à bords enduits de graisse, me satistüit beau-
coup mieux en ce Cas.
Ce qui précède était écrit et déjà tiré en épreuves, lorsque
nous reçumes une nouvelle visite de M. Marey. Il m'apprit qu'au-
jourd’hui il emploie de nouveau le stéthoscope de Kôünig, non
plus rempli d’eau, mais d’air. Il à donné la préférence à l'air
parce que l’eau donne lieu à beaucoup de vibrations subséquen-
tes. Un examen comparatif m'a prouvé la réalité du fait. J'en ai
pris occasion pour comparer l'effet des différents excentriques,
employés avec l’air et avec l’eau, et je suis arrivé à ce résultat,
246 F. C. DONDERS. EXAMEN DU CARDIOGRAPHE.
important pour la pratique, que l'air donne trop peu et l’eau
trop. Les petits mouvements de la courbe ne sont aucunement
enregistrés par le stéthoscope rempli d'air, mais aussi on n’ob-
serve guère de mouvement propre. Le stéthoscope rempli d’eau
rend correctement, au contraire, chaque petit mouvement de la
courbe; mais on doit s'attendre à beaucoup de vibrations après les
poussées énergiques. La conclusion est, que pour enregistrer des
périodes lentes, sans chocs considérables, l'emploi de l’eau mérite,
sans réserve, la préférence; que pour les périodes rapides il faut,
au contraire, se servir successivement d'air et d’eau: la courbe
obtenue avec l’air donne alors la forme approximative, qu'on
corrige ensuite par l'addition des petits mouvements de la ligne
due à l’eau, surtout de la portion ascendante de cette ligne.
Quand même le cardiographe à transmission aérienne donnerait des
résultats moins exacts, il rendrait encore de grands services, parce
qu'il se prête supérieurement à l'enregistrement isochrone d’un grand
nombre de phénomènes: il indique avec précision le commence-
ment des phénomènes, et à longueur égale du tube afférent, ainsi
qu’à frottement égal, ce commencement devient ainsi comparable
pour chaque phénomène.
DEUX INSTRUMENTS
POUR LA MESURE DU TEMPS NÉCESSAIRE POUR LES ACTES PSYCHIQUES.
PAR
F. C. DONDERS.
Ces instruments ont été exhibés par moi dans une réunion de
section de la Société d'Utrecht, tenue le 16 Octobre 1866. L'un
d’eux, que je nomme noëmatachographe, sert à déterminer la
durée d’opérations plus ou moins complexes de l'esprit. L'autre,
qu'on peut appeler noëmatachomètre, mesure le minimum de temps
nécessaire pour une idée simple !).
Le noëmatachographe se compose d’un cylindre, assez semblable
à celui du phonautographe, sur lequel le temps est enregistré par
les vibrations d’un diapason; à côté de ces vibrations s'inscrivent
1°. l’instant où un stimulant agit, et 2°. l’instant où est donné le
signal de perception.
On peut faire usage de stimulants divers, tels qu'un choc d’in-
duction à la rupture du courant, l’interruption ou le rétablisse-
ment d’un courant constant, une étincelle ou un phénomène lu-
mineux de plus grandes dimensions, des signes littéraux transparents
derrière lesquels éclate une forte étincelle d’induction, enfin un
son, soit d’un ressort frappé par une goupille faisant saillie sur
le côté du cylindre, soit d’un diapason mis subitement, de ma-
nière ou d'autre, en vibration et dont les vibrations s’enregistrent
directement, soit enfin de la voix humaine, ou quelque autre
son, enregistré par le phonautographe ou mieux par un appareil
simplifié, se composant d’un stéthoscope de Kôünig modifié, sur
lequel est tendue une membrane élastique et qui communique
par deux tubes de caoutchouc avec deux embouchures.
1) J’avais d’abord nommé ees instruments noëmatachomètre et noëmatacho-
x
scope: mais je donne la préfcrence à noëmatachographe et noëmatachomètre,
employés dans cette note.
248 F. C. DONDERS. MESURE DES ACTES PSYCHIQUES.
À ces excitations il peut être répondu par des signaux variés:
a. en pressant sur une clef on ferme un courant qui, par l’in-
termédiaire d’un électro-aimant, met un doigt en mouvement (peu
recommandable, à cause du retard variable); b. on fait vibrer un
diapason, ou bien on émet un son vocal: ce signal est absolument
nécessaire dans certaines expériences où, au milieu d’un grand
nombre de stimulants, il faut en distinguer un seul; c. par un
choc latéral on tourne de côté une pièce horizontale, attachée à
une tige de bois verticale, dont l'extrémité supérieure porte un
traçoir horizontal, qui écrit sur un cylindre et note l'instant où
la tige de bois, par le déplacement de la pièce horizontale, a tourné
sur son axe: en tenant la pièce horizontale entre deux doigts, on
peut la faire tourner à volonté, soit à droite soit à gauche, sui-
vant la réponse à faire, par exemple, à un dilemme posé
Le noëmatachographe se prête aux épreuves suivantes :
a. On peut déterminer le temps physiologique pour des impres-
sions produites sur l'œil, sur l’oreille et à différents endroits de
la peau. Le signal de réponse le plus simple et le plus exact
est celui fourni par la tige de bois verticale. En excitant la
peau en des points divers, et déterminant le temps physiologique,
on acquiert des notions relativement à la vitesse de transmission
par les nerfs; mais il y a à tenir compte, et de la force de
l'excitation, et du chemin différent parcouru dans l'organe central.
b. On peut chercher quel est le temps nécessaire pour résoudre
un dilemme et donner le signal correspondant. Ce signal peut
être conventionnel ou naturel; par l'exercice le premier peut
prendre, plus ou moins, le caractère du second, et de cette ma-
nière l'influence de l'exercice peut être étudiée. En guise de signal
conventionnel, on peut: 19% faire tourner la tige de bois»
à-droite ou à gauche suivant que l'excitation a été reçue, en des
points symétriques, à droite ou à gauche, suivant que de la
lumière rouge ou blanche s’est montrée, suivant que les voyelles
a ou o ont été vues ou entendues, ete.; 2°. fermer un courant
en pressant, soit sur la clef tenue dans la main droite, soit sur
celle de la main gauche, l'appareil étant d’ailleurs disposé de
F. C. DONDERS. MESURE DES ACTES PSYCHIQUES. 249
manière que le courant ne passe pas quand on appuie sur les
deux clefs à la fois (Voy. de Jaager, De physiologische tijd van
psychische processen Diss. inaug. Utrecht, 1865). — Comme signal
naturel, on à choisi la répétition d’une lettre entendue, une voyelle,
précédée ou non d’une consonne explosive. — Comme signal d’exer-
cice, on a employé l'émission du son propre à un signe de voyelle
rendu subitement apparent par une étincelle d’induction. Au même
point de vue, on peut examiner l'influence de l'exercice appliqué
aux signaux conventionnels cités plus haut.
Il a été prouvé ainsi que la solution d’un dilemme, avec la
réaction correspondante, exige plus de temps que la simple réac-
tion suite d'une excitation; que la différence est beaucoup plus
considérable pour les signaux conventionnels que pour les signaux
naturels; et que l'influence exercée sur les premiers par l'exercice
se fait sentir très promptement. La différence entre deux expé-
riences, l’une avec, l’autre sans décision de dilemme, fait con-
naître le temps nécessaire pour l’acte psychique de la distinction
et de la volition distinctive.
c. On peut, à l’aide du noëmatachographe, déterminer le temps
exigé pour distinguer, parmi des excitations au nombre de plus
de deux, une de ces excitations, et pour y répondre par un signal
correspondant. On se sert surtout, à cet effet, de la reproduction
du son vocal entendu (signal naturel), et de la prononciation du
son d’un signe de voyelle subitement éclairé (signal conventionnel
avec exercice). On peut aussi faire des expériences où des signaux
conventionnels sans exercice répondent à une stimulation qu'il
s'agit de distinguer entre des excitations au nombre de plus de
deux, mais convenues d'avance.
d. L’instrument peut encore être employé pour déterminer quel
intervalle de temps il faut mettre entre deux stimulations pour qu'il
soit possible de distinguer laquelle des deux a eu la priorité. A cet
effet, deux ressorts, ayant une différence de ton d’une quinte, sont
mis en vibration, quand on tourne le cylindre, par deux goupilles en
saillie; on peut modifier la distance des goupilles et, par suite, l’inter-
valle de temps. On peut aussi faire jaillir deux étincelles à côté du
250 F. GC. DONDERS. MESURE DES ACTES PSYCHIQUES.
cylindre, et varier, à volonté, la durée de temps qui les sépare.
Si de la comparaison des expériences décrites en a et b ou c
on peut déduire, par la différence des temps trouvés, le temps
nécessaire pour la double opération de distinguer une excita-
tion de une ou plusieurs autres, et de réagir d’après la distinc-
tion faite, d’un autre côté les expériences mentionnées en d appren-
nent quel est le temps exigé pour une perception ou une pensée
isolée. Un inconvénient qui se rencontre dans ces dernières
expériences, c’est que la rotation du cylindre ne s'opère pas
chaque fois avec une vitesse absolument la même, de sorte qu’on
ne peut pas, en réglant la distance des goupilles ou des interruptions
qui produisent les étincelles , fixer d'avance, d’une manière absolue,
l'intervalle de temps, mais qu'on n’apprend à le connaître qu'après
l'expérience , au moyen des vibrations du chronoscope inscrites entre
les deux goupiiles. Pour ce motif d’abord, et — en outre, afin de pou-
voir comparer, quant à la priorité, les impressions reçues par deux
sens différents, j'ai construit un second appareil, le noëmatachomètre.
Le Noëmatachomètre se compose d’un prisme supportant un fer
à cheval, et suspendu à un fil derrière une planche verticale. Par
la combustion du fil, le système est abandonné à l’action de la
pesanteur; dans sa chute le prisme ouvre sans bruit, en dépla-
çant un petit levier en liége, un courant galvanique dont on voit
l’étincelle, et un instant avant ou après il perd son fer à cheval,
arrêté sur deux verges de cuivre, en produisant un choc dont on entend
le son. Comme la partie où repose le fer à cheval, et la pointe qui met
le levier en mouvement sont mobiles à la surface du prisme, on
peut, connaissant exactement la vitesse que le prisme atteint dans
sa chute au moment où il passe vis-à-vis de l'ouverture pratiquée
dans la planche, régler avec une précision parfaite la durée qui
Sécoulera entre la production du choc et celle de l’étincelle, ou
vice-versa. En déterminant le temps nécessaire pour distinguer la
priorité, je crois avoir trouvé le temps exigé pour une pensée
simple. En donnant alternativement la priorité à l'une et à l’autre
impression, on obtient en outre la différence des temps demandés
pour amener un stimulus à la connaissance par la vue et par l’ouïe.
EXAMEN CHIMIQUE
DE QUELQUES
MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES,
A. C. OUDEMANS Jr.
Il y a quelques mois je reçus de M. J. E. de Vry différentes
matières grasses provenant des Indes-Orientales et qu'il avait
recueillies lui même pendant son séjour dans l’île de Java, et je
fus invité par lui à examiner ces matières sous le rapport de la
composition chimique.
* Avant de passer à la description spéciale de chacun des corps
gras étudiés, j'indiquerai en peu de mots la méthode suivant
laquelle j'ai procédé à l'examen.
Pour déterminer d’abord le rapport quantitatif de l’oléine aux
autres glycérides, je commençai par saponifier une petite quantité
de la graisse (environ 10 grammes) par la potasse, et le savon
étant entièrement formé et bien clair, j'en séparai immédiatement
la totalité des acides gras au moyen de l’acide sulfurique étendu.
Le mélange des acides gras fut lavé à l’eau, puis séché au bain-
marie avec un excès de carbonate de soude. Le résidu fut bouilli
avec de l'alcool absolu, et le liquide versé sur un filtre placé
dans un entonnoir entouré d’eau bouillante ; après qu’on fut parvenu,
par une ébullition répétée avec de nouvelles portions d’alcool et
252 AÀ.c. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES.
par le lavage du filtre, à faire passer entièrement les acides gras
en dissolution alcoolique, celle-ci fut mêlée avec un peu d’eau,
après quoi on y ajouta un excès d’acétate de plomb. Les sels
plombiques précipités furent lavés, puis séchés complétement,
d’abord à l'air, ensuite sous un exsiccateur. On fit digérer une
portion pesée de la masse sèche avec de l’éther anhydre dans
un matras fermé; en épuisant successivement la masse par de
nouvelles quantités d’éther, et lavant avec soin, on parvint à
séparer complètement l’oléate de plomb des sels plombiques formés
par les acides C; Hu ©,.
Le produit de l’évaporation de la dissolution éthérée fut séché
à une température modérée et porté en compte comme oléate de
plomb. Dans quelques cas, on détermina aussi le résidu solide
composé des sels plombiques des acides Cn Hou ©..
Si Je me suis décidé à suivre cette longue voie pour arriver à
la détermination de l'acide oléique — et, par suite, de l’oléine —
c’est que je crois que c’est la seule qui conduise à un résultat
méritant confiance. Quand, suivant le procédé ordinaire, on sépare
un savon par le chlorure de sodium, et qu’ après l’avoir redissous
dans l’eau on le précipite par l’acétate de plomb, le précipité
montre parfois une forte tendance à se colorer en jaune à l'air,
et par l’évaporation de l'extrait éthéré on obtient fréquemment,
comme résidu, une masse visqueuse qui n'est pas un sel plom-#
bique neutre. L’addition d’ammoniaque, avant la précipitation par
la dissolution de sel de Saturne’, n’a pas toujours l'effet désiré,
et d’ailleurs on a encore toujours à craindre de précipiter, de
cette manière, les acides gras, non à l’état de sels plombiques
neutres, mais sous forme de composés basiques.
Pour isoler les uns des autres les acides gras solides Gn Hon O, ,
je me suis servi de la méthode de M. Heïntz. Comme la séparation
complète de l’acide oléique prend beaucoup de temps lorsqu'on
opère sur une quantité de matière grasse un peu considérable,
et comme elle offre en outre maint inconvénient à cause de
l’évaporation rapide de l’éther, je m'en suis souvent affranchi,
dans cette partie de la recherche, de la manière suivante. Lorsque
A. C. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES. 2953
la production du savon potassique était entièrement achevée, on
le décomposait immédiatement par un excès d'acide sulfurique, et
le mélange des acides gras éliminés était dissous, à chaud, dans
de l’alcool modérément concentré. La dissolution étant alors bien
refroidie, il s’en séparait au bout de quelques heures une masse
cristalline qui, après expression dans une toile de lin, était mise
de côté pour l’examen. Le liquide décanté était abandonné pendant
plusieurs jours à l'évaporation spontanée, ce qui amenait encore
la séparation d’une petite quantité d'acide solide. Celle-ci, recueillie
sur un filtre, était lavée avec de l'esprit de vin faible, puis
comprimée entre du papier joseph. Cette seconde portion d’acide
solide était réunie à la première, et le tout traité selon la méthode
de M. Heintz. Quant aux dernières eaux-mères, qui renfermaient
essentiellement de l'acide oléique, et pouvaient contenir, en outre,
les termes inférieurs de la serie GCn Hon ©, , on les soumettait
en mélange avec l’eau, à une distillation prolongée, pour recueillir
ainsi les acides laurique, caprique, etc. qui pouvaient y exister !). —
Lorsque la proportion d’acide oléique est forte, l'acide myristique
cristallise en grande partie dans la dissolution alcoolique; pour-
tant, si on ne le trouvait pas dans le mélange des acides solides ,
on serait obligé de le chercher dans l’eau-mère qui renferme
l’acide oléique; dans mes recherches, toutefois, ce cas ne s’est
pas présenté.
1. Huile de Canarium commune.
L'huile de canarium, aux températures moyennes de nos climats,
est solide, jaunâtre, et possède une saveur qui n’a rien de désa-
gréable.
D’après la méthode décrite plus haut, j’obtins de 1,792 gr. du
1) J’ai pu me convaincre, à différentes reprises, que l’acide laurique se
laisse très bien distiller avec l’eau. Au contraire, pour autant que j’aie pu
m'en assurer, ni l’acide myristique, ni l’acide oléique ne sont entraînés par
la vapenr d’eau en quantités appréciables.
254 À. CG. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES.
mélange desséché des sels plombiques 0,943 g. d’oléate de plomb.
L'acide oléique, extrait d’une plus grande quantité d'huile
de canarium, se montra identique à celui de l’huile d’olive
(C,, H,, 9,); il ne se colorait pas en rouge par l’acide azotique ;
l'acide azoteux le transformait en une substance qui possédait le
point de fusion et (comme l’indiquent les analyses suivantes) la
composition de l'acide élaïdique.
La combustion dans un courant d'oxygène donna en 100 parties :
1. 2. GC, H;, 9;
D 76,9 76,5 76,6
H TAN EMIOE 12,1
Quant aux acides gras solides, une première séparation au
moyen de l’acétate de magnésie fournit cinq précipités différents.
Les acides retirés de ces précipités avaient les points de fusion
suivants :
AO LUS
BE
C 55,8
D
E 50
Un nouveau fractionnement, appliqué à chacune de ces portions
d'acide séparément, donna pour résultats:
1 Point de fusion 67°
A is ) }) ) 65
| 3 9) 2) 3 96
4 7 2) 2) D3
| 1 2? 2? 2) 63
2 7) 2? 2) 08
ê : 1 2) 2) D9
4 2) » 2) 59
SOL RES Se RINETRS
C 1 21 2] D3,8
3 D) 2) 7? 93,6
n2 €
\ 4 ”? ,) ,) D3,2
À. C. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES. 255
1 Point de fusion 54,0
2 D) 7) » D3,8
hu Cralas rer ntfe, 6
\ 4 2? 7 1 23,8
| 1 21 27 7 23,7
E | 2 D) ) ) 53,5
| 5) 21 2? 2 D3,9
+ 29 2 2? ; 03,3
Au premier abord, j'avais cru pouvoir conclure de ces résultats
à l'existence des acides stéarique, palmitique et myristique. Mais
un examen plus attentif fit voir bientôt que je n'avais affaire
qu'au premier et au troisième de ces acides, tandis que l'acide
palmitique manquait, ou du moins se trouvait en proportion trop
faible pour pouvoir être décelé dans la quantité du mélange
d'acides (environ 200 gr.) que j'avais à ma disposition. En effet,
lorsque j’analysai derechef les acides À (2—4), B(1—4), C1 et
D1, par la précipitation fractionnée au moyen de l’acétate de
baryte, ils donnèrent tous, de nouveau, de l’acide stéarique et
de l'acide myristique, et les portions moyennes, d’un point de
fusion de 53—62°, se comportèrent toujours de la même manière:
elles continuërent à se montrer formées d’un mélange d’acide
stéarique et d'acide myristique.
La présence de ces deux dernières combinaisons fut confirmée
par le résultat de l’analyse élémentaire; on trouva:
Acide A. Point de fusion 69° C.
À. 2: C,,H,,9,
C 76,3 15,8 176,1
He :1127 12,9 12,7
Acide B. Point de fusion 53,8° C.
de 2. C,,H,,9,
C: 73,5 13,17 13,7
EE 495 12,5 128
L'huile de canarium renferme, par conséquent, les glycérides
de l’acide oléique, de l'acide stéarique et de l'acide myristique,
savoir, à peu près bl p. c. de trioléine et 49 p. ec. de tristéa-
256 A.G. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES.
rine + trimyristine. S'il m'est permis d’en juger d’après la quan-
tité d'acide pur obtenue, la proportion d'acide myristique doit
être environ trois plus forte que celle de l’acide stéarique !). On
n’a pas trouvé d'acide laurique.
2. Graisse de Tangkallak.
Cette matière grasse a déjà êté l’objet de recherches entrepri-
ses par M. K. W. van Gorkom et publiées dans le Natuurkundig
Tijdschrift voor Nederlandsch Indiè, tome 18, p. 410 (1859).
Avant de communiquer les résultats de mon propre travail, qu'il
me soit permis d'emprunter au Mémoire de M. van Gorkom quelques
détails qui me paraissent offrir de l'intérêt.
L'arbre qui fournit la graisse de Tangkallak, appelé par les
indigènes Pohon-malam (arbre à la cire) ou Pohon-Tangkallak,
est le Cylicodaphne sebifera (syn. Tetranthera sebifera)”.
L'emploi des fruits de ce végétal pour l'extraction d’une ma-
tière grasse (Minjak-Tangkallak) servant à la fabrication des chan-
t) On s’étonnera peut-être de voir que, partant d’une quantité déterminée
du mélange des sels plombiques, j’en déduise par le calcul la proportion
d’acide oléique, même lorsqu'il se trouve dans le mélangé, comme dans le cas
actuel, plus d’un terme de la série Gn Hin © ,. Mais il est facile de faire voir,
par un exemple, qu’il importe fort peu, pour le calcul de l’acide oléique (ou
de l’oléine), que l’on regarde la totalité des autres acides gras comme G,, H,, Q
ou comme €,, H,8 @9. Par la séparation des sels plombiques au moyen de
l’éther, je trouvai, en opérant sur 1,792 gr. du mélange, la composition suivante:
0,943 oléate de plomb
0,849 sels plombiques des acides gras Gn Han 9.
1,792
Admettons que ces 0,849 gr. de sel plombique consistent uniquement en stéa-
rate de plomb; nous avons alors à calculer les quantités de trioléine et de
tristéarine qui correspondent aux poids des deux sels plombiques. On trouve:
0,943 oléate de plomb = 0,650 trioléine, et 0,849 stéarate de plomb = 0,652
tristéarine. Ces deux quantités sont entre elles comme 50 p. c. : 50 p. c. Si
nous avions regardé les 0,849 gr. de sel plombique comme formés de myristate
de plomb, le calcul aurait conduit au résultat suivant: 0,943 oléate de plomb
= 0,650 trioléine, et 0,849 myristate de plomb = 0,619 trimyristine. Les deux
nombres 0,650 et 0,619 sont entre eux dans le rapport de 51,2 p. c. à 48,8 p. c.
A. C. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES. 207%
delles, est assez général dans l’île de Java. D’après un rapport
de M. Buschkens, Résident de Soerakarta, on peut obtenir d’un
arbre qui a pris tout son accroissement environ 7000 fruits, qui
suffisent à fabriquer 100 chandelles (chacune du poids d'environ
40 grm.). La flamme de ces chandelles est très brillante et ne
dépose pas de suie. Les fabricants de chandelles chinois, établis
à Java, emploient la sr de Tangkallak en mélange avec
d’autres matières grasses”. |
Le Cylicodaphne sebifera, décrit par Blume, co à la
famille des Laurinées. Le tronc s'élève verticalement, à une hau-
teur d'environ 40—50 pieds; ses branches sont horizontales et
atteignent presque une longueur égale à la hauteur de l'arbre:
celui-ci s'étend ainsi sur une aire si vaste qu'il peut en résulter
des obstacles sérieux pour la culture. Les feuilles sont lancéolées,
à base rétrécie en pointe et souvent échancrée en coin, à sommet
obtus, à surface inférieure argentée. Les fleurs sont portées sur
les branches par des pédoncules très courts, disposés en ombelle.
L'involucre renferme de 5—7 fleurs. Le périanthe est 5—7 fide.
Les fruits sont entourés d’une coque, qu'on peut détacher aisé-
ment, et ressemblent, lorsqu'ils ont été débarrassés de cette
enveloppe, à des noix muscades. Ils sont d’un brun clair à l’in-
térieur, et entièrement charnus. La graine est tendre et d’une
saveur franchement grasse”.
, L'arbre tangkallak est cultivé, pour ses fruits, dans beaucoup
de campongs. On jette ces fruits dans une re pleine d’eau
bouillante,et bien recouverte, et on les y laisse jusqu’à ce que l’eau
soit refroidie. On enlève alors la pellicule mince du fruit. Les graines
sont ensuite séchées au soleil, pilées, et exprimées à chaud”’.
Le bois se laisse utiliser très bien comme bois d'œuvre dans
la construction des maisons”.
M. van Gorkom trouva dans les fruits à l’état frais (y compris
la coque dure) 12 p. e. d’eau, et put en retirer, au moyen de
l’éther, 40 p. ce. de matière grasse pure. D’après lui, cette ma-
tière grasse se ramollit à 32° C. et est entièrement fondue à 45° C.
Par la compression à chaud, l'alcool froid, ou une dissolution
ARCHIVES NÉERLANDAISES, T. II. 1 Pl
258 A. C. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES.
alcaline très faible, on peut la séparer en une graisse blanche et
une huile jaune. La matière grasse solide forme 85 p. c. de la masse
totale. La matière grasse liquide est de l’élaïne La graisse solide et
l'acide qu’on en retire donnèrent à l’analyse les nombres suivants :
Graisse. Acide gras.
il, 2. il. 2 NS EL. . ee
CENT TE CG 142 2e on
H 12,85 15,08 H 12,06 12,54 PUS
De ces résultats, ainsi que du point de fusion de l’acide, situé
vers 43° C., M. van Gorkom conclut que la graisse incolore
était de la laurine. Les propriétés de l’acide gras isolé s’accor-
daient aussi parfaitement avec celles de l’acide laurique.
Les expériences de M. van Gorkom ne me paraissant pas avoir
prouvé suffisamment la nature simple de la matière grasse solide,
je crus devoir soumettre à un nouvel examen la composition de
la graisse de Tangkallak qui m'avait été remise par M. de Vry.
Le résultat de cet examen confirma toutefois, sous tous les
rapports, les faits trouvés par M. van Gorkom. En épuisant par
l’éther les sels plombiques des acides gras, je pus dissoudre une
faible quantité d’un composé qui, aux caractères de l’acide liquide
que j'en retirai, à la transformation de cet acide en acide élaï-
dique, fut reconnu pour être de l’oléate de plomb. Malheureuse-
ment, un accident fit échouer une analyse par laquelle je voulais
fixer le rapport quantitatif de la laurine et de l’oléine, et il ne
me restait pas de matière pour une nouvelle analyse. ,
Le sel plombique épuisé par l’éther fut décomposé par l'acide
chlorhydrique, et l’acide solide traité par la méthode de M. Heïntz.
On recueillit ainsi les parties d'acide suivantes:
A Point de fusion 43° C.
DE en à DD Eéne
C 2 1 1 43
D 7) 7) 1 42,5
E 7? 7 2) 42, (l
F 1 7 7 42, 1
A, C. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES, 259
LA
En réitérant la précipitation fractionnée, je ne pus séparer de
la partie À aucun acide à équivalent plus élevé. De même, aucun
terine inférieur de la série ©, H,, ©, ne put être découvert.
La première partie À et la dernière F furent purifiées par la
distillation avec l’eau, puis analysées. La composition centésimale
déduite de ces analyses est la suivante:
A HA NE, Hu de
CR D ST PP 0 00
LE RL 12,00
3. Vegetable Tallow (Minjak Tinkawang).
La graisse de Tinkawang (Minjak signifie graisse ou huile en
malais) est une matière commerciale assez importante, qui, de
Bornéo, s’exporte principalement vers Singapore, d’où elle passe
ensuite dans le commerce européen. Les indigènes s’en servent
pour graisser des objets en fer, comme substance alimentaire,
et aussi comme médicament.
M. de Vriese, qui s’est donné beaucoup de peine pour déterminer
l'origine de la graisse de Tinkawang, assure que plusieurs espèces
du genre Hopea (de la famille des Diplérocarpées) en fournissent ;
il cite surtout les espèces suivantes: Hopea macrophylla (de Vriese),
Hopea splendida (de Vriese), Hopea balangeran (Korthals), Hopea
aspera (de Vriese), Hopea lanceolata (de Vriese), Hopea seminis
(de Vriese). Il paraît que les indigènes recueillent pêle-mêle les
matières grasses extraites de ces différentes plantes, sans établir
entre elles aucune distinction.
La faible quantité de graisse de Tinkawang que j'avais à ma
disposition, ne me permit pas d'obtenir dans l’examen le degré
de précision que j'aurais désiré. Toutefois, parmi les éléments
constitutifs de cette matière, je puis nommer avec certitude l'acide
stéarique, et avec probabilité l’acide oléique; la présence de l’acide
palmitique me paraît douteuse.
17 *
260 A.C. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES.
La majeure partie de la matière ayant été traitée par la mé-
thode de M. Heintz, J'obtins comme portions séparées d'acide:
À Point de fusion 67° C.
En faisant cristalliser A, il s’en sépara un acide dont le point
de fusion était à 69° C, qui ne se laissa pas scinder davantage
par la précipitation fractionnée au moyen de l’acétate de magnésie,
et qui consistait en acide stéarique comme le prouvent les ana-
lyses suivantes :
d D ONE de
C 76,3 76,1 16,1
H 12,8 12,8 19,7
Une nouvelle cristallisation des portions B et C conduisit de
même, très facilement, à la préparation d’un acide stéarique pur,
et les eaux-mères de l'acide C fournirent encore une quantité
notable de la même combinaison. Une analyse de ces derniers
cristaux, qui possédaient un point de fusion de 68° C, donna
pour résultat 75,6 p. c. C'et 19,7 pc HU N
Il ne me fut pas possible de constater positivement la présence
d’une petite quantité d’acide palmitique; le point de fusion infé- .
rieur des acides B et C serait en accord avec l'existence de cet
acide, mais il peut aussi s'expliquer par la présence de quelque
autre impureté.
Pour déterminer le rapport quantitatif entre la graisse liquide
et la graisse solide, j'épuisai par l’éther 1,421 du mélange des
sels plombiques neutres. La dissolution éthérée laissa, après évapo-
ration, 0,303 d’oléate de plomb, ce qui correspond à 21 p. e. de
trioléine et 79 p. c. de tristéarine (et tripalmitine?). L’acide
liquide retiré de la masse principale offrait les caractères de
l'acide oléique ordinaire.
À. C. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES. 261
4. Graisse des semences du Nephelium lappaceum.
M. de Vry me remit la note suivante au sujet de la matière
grasse qu'il avait extraite des semences des fruits dits de Ramboetan :
, Les graines de ce fruit agréable ne me fournirent pas de graisse
par expression; mais par l’action dissolvante de l’éther j'obtins
une belle matière grasse, très cristalline, dont le point de fusion
s'élevait à environ 60° C.”
Je déterminai exactement le point de fusion de cette graisse
et le trouvai situé à 69° C. Après une première cristallisation. il
s'éleva à 68° C., et après une seconde cristallisation à 68,8° C.
Des 10 grammes, environ, de matière grasse, la majeure partie
fut saponifiée, ce qui se fit très facilement ; le savon fut décomposé
par l'acide chlorhydrique, et l'acide gras éliminé fut simplement
purifié par cristallisation dans l'alcool concentré. La masse ainsi
obtenue fondait à 71° ©. Ce point de fusion élevé et la manière
tout à fait spéciale dont la cristallisation s'était opérée, me firent
conjecturer que l'acide était de l'acide arachique. En effet, par
des cristallisations répétées, je pus en retirer une substance qui
se liquéfiait à 75° C., et dont la composition s’accordait aussi
avec celle de l'acide arachique, comme le montrent les analyses
suivantes :
lb 2e C,0H,, 9
C 76,8 77,0 16,9
EP 0m 12,8 12,8
Quant aux autres principes constitutifs de la graisse de Ram-
boetan, la faible quantité de matière que j'avais à ma disposition
ne me permit pas de les déterminer avec certitude, d'autant plus
que, la proportion d'acide arachique étant très considérable, il
ne restait que peu de chose pour les autres acides.
J'appliquai, néanmoins, à l’eau-mère la précipitation fractionnée
par de très petites quantités d’acétate de magnésie, et j'obtins
ainsi, en doses pour ainsi dire microchimiques, les portions d’acide
suivantes :
262 A.C. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES.
À Point de fusion 69,2° C.
B 2) 1 » 66
C 7) 7 1 63 4
D 7 7 3) 63
Je ne décide pas si, de ces points de fusion, on peut inférer
la présence de l’acide stéarique et de l’acide palmitique.
La matière grasse paraît aussi renfermer une très faible proportion
d'acide oléique.
5. Huile de Persea gratissima.
Voici les renseignements qui me furent communiqués par M. de
Vry sur cette huile et sur la plante qui la fournit:
»L'avocatier (Persea grahissima) croît à Java d’une manière
luxuriante, depuis le rivage jusqu'à une hauteur de 2500 pieds
au“dessus du niveau de la mer. Chaque arbre porte des centaines
de fruits.
1450 grammes de la pulpe des fruits mûrs ayant été séchés au baïn-
marie, puis épuisés par l’éther, donnèrent 220 gr., par conséquent
15,1 p. c., d’une huile vert jaunâtre. Onze fruits mûrs, pesant
ensemble 2200 gr., fournirent 1543 gr. de pulpe. Le poids des
téguments s'élevait à 117 gr., celui des semences à 540 gr. De
la pulpe desséchée on retira, par la pression à froid, 210 gr.,
par conséquent 13,6 p. c., d’une huile jaune foncé.
Chaque fruit donne d’après cela, en moyenne, 19 gr. d'huile.”
Les deux portions de cette huile qui furent mises à ma disposition,
étaient notablement distinctes par la couleur et la consistance. L'huile
préparée par extraction au moyen de l’èther était verte et passa-
blement fluide; elle ne paraissait contenir qu'une petite quantité
d’une graisse solide. L'huile obtenue par la pression, au contraire,
était jaune, renfermait beaucoup de graisse solide, et se montrait
très rance; on pouvait y déceler sans peine l’existence d’un acide
gras solide (acide palmitique) à l’état libre.
A. C. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES. 263
La graisse liquide, qui forme l’élément principal de cette huile,
est de la trioléine ordinaire. Après avoir décomposé par l'acide
chlorhydrique les sels plombiques solubles dans l’éther, j’obtins
un acide liquide, qui offrait tous les caractères de l’acide oléique
ordinaire; ne prenait pas de coloration foncée par l’acide azotique,
et se changeait par l’acide azoteux en acide élaïdique fondant à
45° C. L'analyse suivante achève de mettre l'identité de cet acide
hors de doute:
ces, 9,
C 76,2 76,6
H 12,1 12,1
Quant aux acides gras solides, je les séparai en trois portions
distinctes par la cristallisation du mélange brut des acides:
A, 1ère cristallisation.
B, 2e cristallisation.
C, Portion tenue en dissolution par l’acide oléique et
débarrassée de cet acide par le traitement des sels
plombiques correspondants au moyen de l’éther.
La portion À, soumise à la précfpitation fractionnée, donna
les acides suivants:
À 1 Point de fusion 61°
À 2 7 2) 7 99,9
À 3 D) 31 2) 99,8
À 4 2) 3 2) 98
L'analyse de l’acide À 1 conduisit au résultat 75,3 p. c. Ç et
12,5 p. c. H, ce qui s'accorde très bien avec la composition de
l'acide palmitique. Ce qui restait de l'acide A 1 fut, néanmoins,
soumis à une nouvelle précipitation fractionnée; j'obtins ainsi:
À 1 a Point de fusion 61° C.(Quelques centigrm.
JA CA A) ME NO PE TE 6 7 seulement.)
PU NA PACS ES ARE » 61,8
A 1 d 2 D) 7 62
264 AÀ.C. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES.
L'analyse de l’acide A 1 b donna:
€, 6 H, ; 0,
C 74,6 15,0
H 125 19,5
C'était done de l'acide palmitique. L’acide À 1a ayant été
dissous dans une très petite quantité d'alcool, la masse presque
entière se sépara par la cristallisation, et le point de fusion de
l’acide cristallisé était monté également à 62° C.
Pour découvrir la présence de l’acide myristique ou de l’acide
laurique, l'acide C fut, à son tour, soumis au fractionnement.
Bien que les différentes portions d'acide ainsi recueillies montrèrent
un point de fusion inférieur à 62° C., savoir
C 1 Point de fusion 59° C.
C 2 3) 2) pd) 08
C8 47 SN Rens
C . 3) ) 1) 16)
C 5 Liquide (Acide oléique),
‘il ne fut pourtant pas difficile de s'assurer qu'aucun acide inférieur
à C,, H,, 9, n'existait dans la matière, et que l’abaissement
du point de fusion était dû au mélange d’un peu d'acide oléique.
L’acide C 4, soumis à la cristallisation dans une très faible quantité
d'alcool, fortement comprimé dans du papier, puis fondu, donna
a l'analyse 19,21p. CC Creb 2/ONpe Ce
Il ne me restait donc plus qu’à déterminer les proportions relatives
d’oléine et de palmitine.
1,612 gr. des sels plombiques neutres (préparés avee l'huile
verte) furent épuisés par l’éther. La dissolution éthérée laissa après
évaporation 1,151 gr. d’oléate de plomb. On déduit de là que
l'huile de Persea gratissima renfermait 70,9 p. c. de trioléme et
21,9 p. c. de tripalmitine. |
A. C. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES. 265
6. Huile de Thevetia nereifolia (Cerbera Thevetia).
J'emprunte à M. de Vry la notice suivante sur cette huile et
sur la plante dont elle provient:
Le Cerbera Thevetia à été apporté à Java, comme plante
d'ornement, de l’île Maurice ou des Indes-occidentales. Les se-
mences sèches ne donnent qu'une proportion assez minime de
matière utilisable (de 3580 grammes de semences sèches je ne
retirai que 425 gr. de semences décortiquées); par contre, la
plante donne des fleurs et des fruits tout le long de l’année.
16,585 grammes de semences décortiquées et séchées à 190° C.
abandonnèrent au benzole 9,5 grammes de matière grasse, par
conséquent 57 p. ©. À l’aide d’une seule expression, j'obtins de
600 grammes de semences sèches 245 grammes d'huile, c’est-à-
dire 41 p. c. L'huile resta toujours fluide à la température moy-
enne (25° C.) de mon laboratoire, à Bandong, et sa saveur était
très agréable. Outre cette huile, les semences de Theveha nerei-
foha renferment environ 4 p. c. d’une glycoside cristallisable,
découverte par moi, et à laquelle j'ai donné provisoirement le
nom de Thevétine.”
L'examen de cette huile non siccative me conduisit à ce résultat :
| qu'elle est constituée par un mélange des glycérides de l'acide
stéarique, de l’acide palmitique et de l'acide oléique.
La présence, en premier lieu, de l’acide oléique fut constatée
par la transformation que subit, sous l'influence de l'acide a70-
teux, l’acide gras liquide séparé du sel plombique soluble dans
l’éther; j’obtins, par cette réaction, une quantité considérable d’une
matière solide qui, après cristallisation dans l’aleool, se liquéfia
à 44° C. et fut trouvée, par l’analyse, identique à l'acide élaïdique.
1. SULTAN CAE ENT à
CG 16,3 16,6
H 122 12,3 19,1
Pour ce qui regarde les acides gras solides de la série C1 H,n ©, ,
leur point de fusion peu élevé (55 à 56° C.) m'avait d’abord fait
266 A. c. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES.
croire que J'avais affaire, principalement, à l’acide myristique ;
mais une étude approfondie montra bientôt que le mélange des acides
gras ne renfermait pas trace d'acide myristique et se composait
uniquement d'acide stéarique et d'acide palmitique. La précipita-
tion fractionnée avec l’acétate de magnésie fournit, en effet, les
portions d'acide suivantes :
À Point de fusion 55° C.
B HU »y D6
C Ne) D) 59
D nr 0 y 60,8
E DAVID OL
F DIN » 60,5
G 3 al 7) 6 1
Les portions À et B, qui ne pesaient que quelques grammes,
donnèrent par la cristallisation dans l'alcool absolu un acide
d’un point de fusion de 62° C, qui, vu la faible quantité, ne
put être fractionné davantage. Cet acide avait un aspect cireux,
ondulé ; il était passablement dur, et lorsqu'il avait été fondu, il
se fendillait en se figeant. Son analyse conduisit au résultat
suivant :
je 2.
É\LiEe 15,8
H 12,6 13,0
Ces nombres appartiennent à un mélange d'environ 70 p. c.
d'acide stéarique et 30 p. c d'acide palmitique, mélange dont le
point de fusion est situé vers 62°,9 C, d’après M. Heimtz.
Je passai ensuite immédiatement à l’examen de l'acide qui se
trouve désigné ci-dessus par G. J’en retirai, par la cristallisation
dans l’alcool, un acide qui se liquéfiait à 62° C, et dont l’ana-
lyse constata l'identité avec l'acide palmitique :
L D. NON RARE
C 745 74,9 15,0
H 12,6 12,5 12,5
À. C. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES. 267
Pour la détermination du rapport quantitatif entre la graisse
liquide et la graisse solide , 1,645 grammes des sels plombiques neu-
tres furent épuisés complétement par l’éther. La solution éthérée
laissa, après évaporation, 1,021 d’oléate plombique ; il était donc
resté, après le traitement par l’éther, 0,624 gr. de palmitate et
de stéarate plombiques. Avec ces données, on trouve par le ealcul
63 p.c. de trioléine et 37 p.c. de tripalmitine (et tristéarine).
7. Huile de Cerbera Odollam.
Les fruits du Cerbera Odollam (en malais: Bintaro Gedéh) con-
tiennent une huile qui est connue comme toxique. M. de Vry me
donne au sujet de cette huile les renseignements suivants :
L'huile que j'ai exprimée moi-même est, tout comme celle
préparée par les indigènes, vénèéneuse, probablement par suite de
la présence d’une glycoside cristallisable, découverte par moi et
désignée provisoirement sous le nom de cerbérine. Cette glycoside,
que l'huile tient en dissolution, s’en sépare peu à peu, à l’état
cristallin, quand, après avoir dissous l'huile dans la plus petite
quantité possible d’éther bien privé d'alcool, on l’abandonne à
elle-même. Ce que je viens de dire ne s'applique qu’à l’huile
extraite de fruits fraîchement récoltés et bien séchés; celle qui
provient de fruits décomposés et ayant subi la fermentation, peut
se comporter autrement sous ce rapport.” |
Le produit en huile des fruits frais fut le suivant: 25 kilogr.
de fruits frais donnèrent 625 grammes de fruits décortiqués et
séchés à 100° C., d’où l’on retira, par deux expressions succes-
sives, 280 grammes (par conséquent 44,8 p. c.) d'huile. En
épuisant avec du benzole, 25,7 grammes de semences séchées à
100° C. fournirent 13,7 grammes d'huile (c’est-à-dire 57,8 p. c.).”
L'étude de cette huile conduisit aux mêmes résultats que celle
de l'huile du Cerbera Thevetia. En analysant les acides gras soli-
268 A.C. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES.
des par la méthode de M. Heintz, j’obtins des acides présentant
les points de fusion suivants:
À Point de fusion 54°,3 C.
B D) 2) 7) 99
C D) 3) 7 97
D 2) 2) D) 99
E 1) 7 3 99, 8
Hi » -) 7 62, 1
G 7 7) 7 60
H 7 1 7 6 1
I 2) 3) 2) 60,5
Par la cristallisation répétée des acides A et B, j'en retirai un
acide dont le point de fusion était placé à 57° C., et qui, vu sa
petite quantité, fut analysé tel quel; le résultat de cette analyse:
ik, 2.
CEE 75,4
H 12,7 12,7
s'accorde avec un mélange d'environ 40 p. c. d'acide stéarique
et 60 p. ce. d'acide palmitique.
Les dernières portions d'acide furent aussi trouvées, comme
précédemment, ne consister qu'en acide palmitique. La cristallisa-
tion dans l'alcool fournit une substance dont le point de fusion
était à 62° C. et à laquelle l’analyse assigna la composition de
l'acide qui vient d’être nommé:
de 2 En sd D
C 745 75,0 75,0
H 125 19,7 12,5
L'acide oléique, qui avait été retiré d’une portion spéciale
d'huile, et dont la dissolution dans l’éther avait été débarrassée
du dissolvant par la distillation dans un courant d'hydrogène,
se changea en peu de temps, par l’action de l'acide azoteux, en
une masse solide, qui, après cristallisation dans l'alcool, fut re-
A. C. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDOS-ORIENTALES. 269
connue pour être de l'acide élaïdique, fusible à 44° C., et dont
les analyses suivantes confirmérent l'identité :
1 DAC TH 0
C 76,3 16,3 16,6
H 122 19,2 12,1
Quant à la proportion relative de la matière grasse liquide et
de la graisse solide, elle fut déduite de l'analyse des sels plom-
biques des acides gras, au moyen de l’éther. De 4,064 grammes
du mélange des sels plombiques on put extraire par l’éther 2,512
grammes d’oléate de plomb, ce qui correspond à 62 p. c. de
trioléine et 38 p. c. de tripalmitine et de tristéarine.
8. Huile de Samadera indica.
En soumettant une seule fois à la pression les graines, bien
séchées à 100° C., du Samadera indica (en malais: Gatip pahit),
M. de Vry, en opérant sur 640 grammes de ces graines, re-
cueillit 210 grammes, par conséquent 32 p.c., d’une huile jaune
clair et d’une saveur amère.
L'huile de Samadera indica appartient, comme toutes les huiles
des Indes-Orientales que j'ai examinées jusqu'à présent, au groupe
des huiles non siccatives.
Bien que j'eusse mis beaucoup de soins dans la préparation de
l'acide oléique de cette matière grasse, et que la distillation de
l’éther, qui avait servi à le dissoudre, eût été effectuée dans un
courant d'hydrogène, l’acide, néanmoins, parut déjà notablement
altéré par des actions oxydantes. Je ne pus en obtenir, avec
l'acide azoteux, qu’une quantité relativement faible d’acide
élaïdique.. Comme la température ‘de l’air était très basse
à ce moment (— 7° C.), j'essayai, mais en vain, de faire cristal-
liser l'acide oléique lui-même. L'analyse de l'acide solide formé
270 A. C. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES.
sous l'influence de N, O,, et fusible à 44° C., ne laissa pourtant
aucun doute sur la nature de cette substance :
‘à où FLO HUO,
C 76,1 76,0 76,6
He 12,0 12,1
Dans la recherche des acides gras solides, se représenta le
même phénomène que j'avais déjà observé plus d’une fois sur
d'autres matières grasses, savoir que ces acides se composaient
essentiellement d’un seu! membre de la série Cn H2n Q>, et pour
une faible part de quelque autre membre de cette série. Le trai-
tement fractionné par l’acétate de magnésie donna différents pré-
cipités, d’où l’on sépara les acides suivants :
À Point de fusion 69° C.
B 7 1 D 6 8
C 7) 7 7 63
D 7) 1 7) 6
RE ON
1 7 D) 7 99
G 7 7 2 9 9
Les acides À et B, purifiés par la cristallisation dans l'alcool
concentré, puis fondus, avaient tout à fait les caractères extérieurs
et le point de fusion de l'acide stéarique, et la présomption qui
en résultait fut transformée en certitude par l'analyse:
is DU VE CL 0
© 76,0 75,6 16,1
H 127 19,7 12,7
L'acide G, qui n'était qu'en minime quantité, montrait, après
avoir subi également une cristallisation dans l’alcool, suivie d’une
fusion, cet aspect tout particulier, ondulé, cireux et sans aucune
apparence de cristallisation, qui est propre aux mélanges d'acide
stéarique et d'acide palmitique. L'analyse de cet acide donna.
[es 15,4
H 12,5
A. GC. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES. 211
Il est clair, d’après ce qui précède, que les acides gras solides
consistaient ici principalement en acide stéarique, et accessoire-
ment en acide palmitique; ce dernier, à en juger d’après les
masses relatives des diverses fractions d'acides, ne devait s'élever,
tout au plus, qu'à - de la masse totale.
Pour ce qui regarde, enfin, le rapport réciproque des glycérides
solides et liquides, j'ai obtenu le résultat suivant: 0,966 gram-
mes des sels plombiques neutres cédèrent à l’éther 0,814 d’oléate
de plomb. D’après cela, le calcul donne 84 p. c. de trioléine
contre 16 p. c. de tristéarine et tripalmitine.
9. Huile de Gossampinus albrvs.
Gossampinus albus (Bombax pentandra L.; en malais: Randou)
fait partie des genres végétaux qui fournissent du coton. Toute-
fois les filaments qui, dans les capsules de cette plante, entourent
les graines, sont si courts qu'on ne peut les filer qu'avec beau-
Coup de peine; et, pour cette raison, on les emploie principale-
ment, au moins à Java, à garnir les coussins, les matelas, etc.
Le coton lui-même s'appelle en malais Kapok, nom que lui don-
nent aussi, habituellement, les Hollandais de la colonie.
Par la pression, M. de Vry obtint de 2155 grammes de graines
192 grammes, ou 8,9 p. c., d'huile; par l'épuisement au moyen
du benzole, il retira de 22,5 grammes de semences séchées à
100° C., 4,18 grammes, c’est-à-dire 18,57 p. c., d'huile.
L'huile, dans l’état où elle me fut remise par M. de Vry, était
jaunâtre, limpide comme de l’eau, d’une saveur assez franche, et
non siccative. Elle se distinguait, par conséquent, sous tous les
rapports, de l'huile de graine de cotonnier qui entre aujourd’hui
dans le commerce européen, et que sa couleur rouge-brun foncé,
sa consistance épaisse et sa saveur rance classent bien au-dessous
de l'huile de Gossampinus albus.
L’acide oléique, préparé avec beaucoup de soin, ne put être
272 A.C. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES.
amené à cristalliser à une température d'hiver de — 7° C.; en y
faisant passer N,Q,, on obtint, néanmoins, une assez forte pro-
portion d’une matière caractérisée comme acide élaïdique par sa
fusion à 44° C. et par sa composition élémentaire :
+
11 2 MC EAO
D'NTGS 76,0 76,6
H 12,1 12,4 12,1
Les acides gras solides, soumis à la précipitation fractionnée
par l’acétate de magnésie, furent séparés en cinq portions distinctes :
A Point de fusion 56° C.
B 2) 7? 72 96
C 2? 7) ] 03,2
D 2) >] 7 D5 à
E 2 » 7 D3
A l'inspection de ces points de fusion, on pourrait être tenté
de croire à la présence des acides palmitique et myristique. Pour-
tant on ne put découvrir aucune trace de ce dernier acide: une
étude approfondie signala, à côté de l’acide palmitique, l’exis-
tence de l’acide stéarique
La matière A, fractionnée de nouveau en cinq portions plus
petites, donna les acides suivants:
À 1 Point de fusion 54°,5 C.
À 2 D) n ) 57
À 3 2) 2) 2) 60,5
Rene EURE
À 5 » » ” 59,5
Après qu'on eut fait cristalliser À 1 dans un peu d'alcool, son
point de fusion s’éleva à 57° C. L'analyse donna des nombres
indiquant un mélange d’acides palmitique et stéarique, ce qui ne
s'accorde pas très bien avec le point de fusion, un peu bas. Je
ne conserve pourtant aucun doute sur l'existence de l’acide stéarique,
et crois pouvoir attribuer la valeur trop faible de la température
A. C. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES. 21
de fusion à la présence d’une petite quantité de quelque matière
étrangère (peut-être d’éther stéarique). Malheureusement il n'y
avait plus de matière première pour élucider la question. Voici
Jes résultats de l’analyse des acides À I et À 2:
À 1. A2. C,,H:60 €; H32 0
CS T 15,2 76,1 15,0
H 12,7 12,5 12,7 12,5
L’acide À 5, soumis à la cristallisation, donna une très belle
substance cristalline, dont le point de fusion était à 62° C., et
que, à l’analyse, on reconnut pour être de l'acide palmitique:
trouvé. C6 H;, ©,
C 74,8 15,0
H426 125
Une analyse du mélange des sels plombiques neutres conduisit
au résultat suivant: 3,3975 grammes des sels plombiques cédèrent
à l’éther 2,5175 grammes d’oléate de plomb. On déduit de là,
par le calcul, que la matière grasse est formée de 25 p. ce. de
tripalmitine + tristéarine, et de 75 p. c. de trioléine.
10. Graisse de Terminalia Catappan.
À une température moyenne (15° C.), cette graisse se présen-
tait sous forme d'une masse très blanche, assez consistante, et
d'une saveur plus ou moins rance.
A l’aide du benzole, M. de Vry avait extrait de 11,7 grammes
de semences décortiquées et séchées à 100° C., 6,06 grammes,
ou 51,18 p. c., de matière grasse.
Bien que la quantité totale de graisse que j'avais à ma dispo-
sition ne dépassât guère 40 grammes, je réussis pourtant à pré-
ARCHIVES NÉERLANDAISES, T IT. 18
274 A.C. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES.
parer, avec l’acide oléique que j’en retirai, une quantité d’acide élaïdi-
que suffisante pour l’analyse; la matière analysée fondait à 44°,2 C.
1. ?. e. H;, 9,
C 765 76,2 16,6 n
H 123 12,2 12,1
Le peu de matière sur lequel je pouvais opérer ne me permit
pas, on le comprendra, une séparation exacte des acides gras
solides. Je crois pourtant être parvenu à déterminer avec certi-
tude les acides stéarique et palmitique comme principes consti-
tuants de la graisse étudiée.
Le mélange des acides gras, traité d’après la méthode de
Heïntz, se fractionna ainsi:
À Point de fusion 57° C.
B 7 7 D) 09,8
C D) 2) 2) D8
D 7 2) 7 60
E 7 31 7 61
Les acides À et D, purifiés par cristallisation dans l'alcool,
donnèrent à l’analyse les nombres suivants:
A. DA
hu ro Ne CH © NES
NE CN EN Et TU 76,1 75,0
H 120010 Ie SES 12,7 12,5
Je pense qu’on peut inférer de ces résultats l'existence d’une
forte proportion d'acide pelritnne et d’une quantité moindre
d'acide stéarique.
Finalement, on fit une analyse du mélange des sels plombiques
neutres: on reconnut que 1,746 grammes de ce mélange aban-
donnaient à l’éther 0,809 grammes d’oléate de plomb. En caleu-
lant la composition d’après cette donnée, on trouve 46 p. e. de
tripalmitine + tristéarine et D4 p. ce. de trioléine.
A. C. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES. 219
11. Huile de Brucea Sumatrana.
Il m'a été soumis deux échantillons différents de cette huile,
dont l’un, préparé au moyen de l'épuisement par l’éther, avait
une couleur verte, tandis que l’autre, dont l'extraction avait eu
lieu à l’aide du sulfure de carbone, était coloré en jaune. En
employant ce dernier mode d'extraction, M. de Vry avait obtenu
de 20 grammes de fruits, désséchés à 100’, 4,6 grammes, ou
2SD €, d'huile.
La quantité de matière dont je pouvais disposer était trop faible
pour que j'aie pu atteindre, dans mes recherches, une certitude
absolue. Pourtant je crois pouvoir nommer, ici également, comme
seuls principes constitutifs de l'huile, les acides oléique, stéarique
et palmitique.
L'acide oléique que je retirai de cette huile ne me parut que
peu altéré, car, en y faisant passer de l’acide azoteux, j'obtins
une quantité très considérable d'acide élaïdique, qui, après avoir
été comprimé dans du papier joseph et avoir subi une double
cristallisation dans l'alcool, se montra très pur; le point de fusion
. était à 440 C., et l'analyse donna: | ,
DU CT TPE Re à
© 765 16,4 76,6
H 123 19,2 12,1
Pour séparer les acides gras solides autant que possible, je les
ai d’abord fractionnés en un petit nombre de produits au moyen
de la précipitation par l’acétate de magnésie, puis j'ai de nou-
veau appliqué la même méthode à chacun des acides obtenus,
aussi longtemps que la quantité de matière le permettait, et
jusqu'à ce qu'il y eût lieu de croire que l'analyse des derniers
produits de fractionnement donnerait un résultat méritant con-
fiance. Voiei la série des acides obtenus de cette manière, avec
leurs points de fusion :
18 *
2176 A. CG. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES.
LE 64 C
2 D9
“HUE 62
Faut
à DEEE D5,5
Ce te 53 6
Ur she ne D4
| e....... }s)
M AS AE den 59
GARE 54
DD SR re DB,2
FD AP ENE PA D6
| GHOE RN D7
CMD ARTS D6
| Gi PNR Bit
L’acide A, «a 1 donna à l'analyse les nombres suivants:
1° 2.
C 75,8 15,7
HE 241220 12,9
Pour la composition de l'acide C ‘c on trouva:
1 2.
C 75,2 15,3
H 12,8 12
Il résulte de ces nombres que les acides analysés étaient tous
deux des mélanges d’acide stéarique et d’acide palmitique, mais
en proportions différentes, résultat qui s'accorde aussi très bien
avec les points de fusion (64° et 57° C).
Pour déterminer la quantité relative de la matière grasse solide
et de la graisse liquide, on épuisa par l’éther absolu 2,9636
grammes des sels plombiques neutres, et on évapora la dissolu-
tion éthérée: le résidu d’oléate de plomb pesait 1,973 grammes.
51 l’on calcule d’après cela la composition centésimale de l'huile,
on trouve 67 de trioléine et 33 de tristéarine et de tripalmitine.
A. C. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES. 271
12. Huile de Calophyllum inophyllum.
Les fruits du Calophyllum inophyllum (en malais: Njamploung)
donnent par la pression une huile jaune verdâtre, qui perd sa
teinte verte quand on l’agite avec de l'alcool. M. de Vry, de
8 grammes de semences décortiquées et séchées à 1007 retira,
au moyen du benzole, 4 grammes d'huile, soit 50 p. e. M.
Cuzent, dans son ouvrage sur O Tahiti, assure avoir extrait de
ces mêmes semences jusqu à 81 p. c. (!!) d'huile. Cette énorme
richesse est regardée par M. de Vry comme tout aussi impro-
bable que les propriétés siccatives signalées dans cette huile par
M. Cuzent.
L'huile de Calophyllum inophyllum que je recus de M. de Vry,
avait une coloration verte assez foncée, et une odeur désagréable,
qui devint encore plus prononcée pendant la saponification de
l'huile par la potasse, et que je ne saurais mieux comparer qu'à
celle qui se dégage aux environs d’une étable à pourceaux.
La quantité de matière grasse qui me fut remise était à peine
suffisante pour me permettre de reconnaître, d’une manière for-
melle, l’acide oléique et les acides gras de la série €, H:, ©, :
je crois, néanmoins, que mes recherches m'autorisent à conclure
que l'huile de Calophyllum inophyllum est composée des glycéri-
des de l’acide oléique, de l'acide stéariqué et de l’acide palmitique.
Comme dans l'analyse précédente, je préparai l'acide oléique
liquide en épuisant par l’éther le mélange des sels plombiques,
décomposant par l’acide chlorhydrique l’oléate de plomb dissous,
et soumettant la solution éthérée à la distillation. Bien que cette
dernière opération eût été exécutée dans un courant d’acide car-
bonique, et que généralement on eût cherché, autant que possible,
à préserver de l'accès de l'air la solution éthérée du sel plom-
bique, l'acide oléique isolé parut néanmoins avoir éprouvé déjà
des modifications assez notables: ce ne fut qu'après y avoir fait
passer pendant longtemps de l'acide azoteux, que je réussis à en
retirer un acide solide. La quantité de ce dernier produit diminua
tellement dans les cristallisations successives, qu'il me fut impos-
278 A.C. OUDEMANS FR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-OREINTALES.
sible de l’obtenir tout à fait pur, si je voulais en conserver quelque
chose ; je dus donc me résigner à soumettre à l'analyse la faible quan-
tité d'acide qui resta après la quatrième cristallisation , et à laquelle
l’adhérence opiniâtre d’une matière colorante communiquait encore
une légère teinte jaune. On lui trouva la composition suivante:
€; 3 H3: ©
LATE 76,6
H) 120 12,1
Bien que l'analyse indique une proportion de carbone inférieure de
0,8 p.c. à celle que contient l'acide oléique &,, H,, ©, , je crois
pourtant pouvoir admettre que la matière examinée était identique
avec l'acide oléique; ce qui vient à l'appui de cette opinion, c’est
que la matière offrait tout à fait la texture cristalline de l’acide
élaïdique, et que son point de fusion était situé à 43° C.
Les acides gras solides, traités par la même méthode qui avait
été suivie dans les recherches antérieures, se fractionnèrent ainsi:
j. 65° C.
À Point de fusion 56°,5 je _
| l: 58
B 7 7) 7 99
Où LAS AN END OS
“ D8
DA en PENSE ASS he 59
WernO'l
L'acide A a fournit à l'analyse:
C 15,9
H 12,9
L’acide À b:
[e: fo
H 12,7
L’acide D c:
GC 74,5
H 128
À, C. OUDEMANS JR. MATIÈRES GRASSES DES INDES-ORIENTALES. 279
Ces nombres semblent indiquer que les glycérides solides de
l'huile examinée sont représentées, au moins en majeure partie,
par la tristéarine et la tripalmitine. Quant à l'existence de l’acide
myristique ou de l'acide arachique, c’est un point qui, en présence
de l'insuffisance de matière première, ne pouvait être élucidé.
L'analyse du mélange des sels plombiques neutres conduisit
au résultat suivant: 1,915 grammes du mélange abandonnèrent à
l’éther 1,113 gr. d’oléate de plomb; on déduit de là, par le
caleul, D8 p. c. de trioléine et 42 p. c. de tristéarine et de
tripalmitine. Ce nombre 58 p. c. n'exprime, dans ce cas particu-
lier, qu'un minimum pour la quantité de graisse liquide renfermée
primitivement dans l'huile de Calophyllum inophyllum : M. de Vry
mécrit, en effet, que la bouteille ayant servi au transport de
l'huile s'était fendue pendant le voyage, et qu'une partie du
contenu liquide s'était ainsi échappé, tandis que la graisse solide
qui s y trouvait avait été retenue en totalité.
QUELQUES REMARQUES
AU SUJET
DE L’ALLOTROPIE ET DE L’ISOMERIE;
PAR
P. J. VAN KERCKHOFF,
Sd
Pour la plupart des corps simples, on est obligé d'admettre
que la molécule chimique se compose de deux ou de plusieurs
atomes. Ces atomes étant unis l’un à l’autre, doivent avoir
échangé mutuellement tout ou partie de leur valeur de combinai-
son, de sorte que la molécule formée, ou bien n’a plus aucune
valeur de combinaison disponible (aussi longtemps, bien entendu,
qu'elle ne se scinde pas en atomes), ou bien ne conserve qu'une
valeur inférieure à la somme des valeurs de combinaison des
atomes; dans ce dernier cas elle peut faire fonction de radical.
Dans les éléments univalents (monoatomiques ou monohydriques)
la molécule ne peut être composée de plus de deux atomes, mais
pour les éléments multivalents la possibilité existe qu'un plus
grand nombre d’atomes s'unissent en une seule molécule. On doit
observer alors que des atomes de valence impaire, ceux du phos-
phore et de l’arsenie par exemple, n’entrent jamais dans la mo-
lécule qu’en nombre pair, tandis que des atomes de valence
paire, tels que ceux du soufre et de l'oxygène, peuvent aussi
exister dans la molécule en nombre impair. — M. Odling a rendu
probable, il y a déjà assez longtemps, que la molécule de l'ozone
consiste en trois atomes d'oxygène, tandis que celle de l'oxygène
ordinaire n’est formée que de deux atomes. Les expériences de
M. Soret et de plusieurs autres chimistes ont confirmé cette ma-
P. J. VAN KERCOKHOFF. DE L'ALLOTROPIE ET DE L'ISOMÉRIE. 281
nière de voir. L’explication qu’on donne de la présence de trois
atomes, par exemple, dans une seule molécule revient à ceci:
que le premier et le second atome sont unis l’un à l’autre par
une seule de leurs valences’ respectives, et que la valence restée
disponible dans chacun de ces atomes sert, avec les deux va-
lences du troisième, à établir la liaison avec cet atome.
Ces considérations, dont l'application à un élément déterminé
a besoin toutefois d’être légitimée par les faits, conduisent à une
explication des états allotropiques des éléments multivalents. Dans
les éléments univalents, il est clair qu'il ne peut être question
que * d’une seule espèce de groupement, celui formé par deux
atomes. Pour ceux-là, il faudra donc chercher la cause de l’allo-
tropie ailleurs, peut-être dans la circonstance que la molécule
éprouverait déjà à la température ordinaire la dissociation ou
décomposition qu’il n’est pas improbable que tous les éléments
subisserit à une température très élevée.
Pour le moment, je ne veux fixer l’attention que sur les dif-
férents modes d'union que pourraient offrir les atomes du carbone,
et spécialement sur la connexion qu'on pourrait établir entre ce
groupement et les états allotropiques du carbone.
Le carbone, de même que le bore et le silicium, fait excep-
tion à la loi de Dulong et Petit, d’après laquelle, pour les
éléments solides et liquides, le produit du poids atomique par la
chaleur spécifique est constant et égal, en moyenne, à 6,4. En
effet, si l’on multiplie le poids atomique du carbone (tel qu’on
le déduit des combinaisons de ce corps avec d’autres éléments)
par la chaleur spécifique de chacune de ses trois modifications allotro-
piques, on trouve des nombres qui diffèrent considérablement de 6,4.
Chal.spéc. Poids atom. Prod.
Carbone amorphe . . . . .. 0,2608 12 31296
CADRE ia, À 0,2000 12 2,400
JDN 11826 11 AREA RER PTRPAT SERRE 0,147 12 1,764
Si deux atomes de carbone se réunissent en un tout jouant
le rôle d'unité moléculaire, on obtient pour poids moléculaire
2x 1224. Si la même chose arrive pour trois atomes primi-
282 P. j. VAN KERCKMOFF. DE L'ALLOTROPIE ET DE L'ISOMÉRIE.
tifs, le poids moléeulaire devient 3 X 12 — 56, et pour quatre
tomes & X 12 = 48. — Il est vrai que la loi de Dulong et Petit
ne s'applique pas aux poids moléculaires, mais aux poids ato-
miques. On remarque toutefois que ces deux poids coïncident
quelquefois, par exemple pour le mercure, le cadmium et le zinc.
Si l’on admet maintenant que chacun des groupes €, , €, et €,
forme un ensemble, entrant dans les combinaisons ou en sortant
comme tel, et pouvant par suite être regardé comme un atome,
alors ces groupes représenteront aussi bien les atomes des trois
états allotropiques du carbone isolé, que les molécules de ces
états. L'analogie avec d’autres éléments montre que cette hypo-
thèse n’est pas trop hasardée. Dans les combinaisons de l’oxyde de fer,
Patome double Ke, entre et sort, comme un tout et comme le plus
petit poids possible, avec la valeur 2 X 56 — 112; la même chose
s’observe pour les groupes d’atomes AÏ,, Cr,, etc. Il n'y a done
aucune difficulté à admettre qu'un groupe €, —24, où même
C, et C,, s'engage ou se dégage comme unité dans certaines
combinaisons, telles que C,H, et G,CI,; par exemple, — en
d’autres mots que ces groupes fonctionnent comme atomes.
On obtient alors le tableau suivant:
Chal. spéc. Poidsatom. Prod.
Carbone amorphe . . . . . . 0,2608 24 6,26
CHADIREE EME se 2 DO AUD 36 1,20 S
DIAMANTS ee UM EMONIEET 48 102
Le trois états allotropiques du carbone se rapprochent mainte-
nant de la loi de Dulong et Petit, et même on peut dire qu'ils
y rentrent, car des écarts du chiffre moyen 6,4, tels qu'on les
voit ici, se trouvent aussi dans beaucoup d’autres éléments; ils
doivent être attribués à la difficulté qu'on éprouve, surtout pour
des substances comme celles dont il s’agit, à déterminer la cha-
leur spécifique avec une grande exactitude. Il est probable, en
outre, que les matières employées n'étaient pas absolument pures,
que le graphite par exemple était encore mêlé de carbone amorphe,
ou que ce dernier renfermait déjà un peu de graphite.
P. J. VAN KERCKHOFF. DE L'ALLOTROPIE ET DE L'ISOMERIE. 283
Calcule-t-on quelle devrait être la valeur de la chaleur spéci-
fique si notre hypothèse était vraie, on trouve pour le produit
moyen 6,4:
Carbone amorphe-#7": 10200
Capa EM Le à MOTS
DAME 2 AC te m0 105
chiffres qui tombent entre les limites des nombres obtenus par
l'expérience. En effet, les valeurs données pour la chaleur spéci-
fique par différents observateurs, s’éloignent assez notablement
l’une de l’autre. C’est ainsi qu'on à trouvé:
Carbone amorjhe. Graphite. Diamant.
0,2415 0,166 0,1168
0,2608 0,174 0,1469
0,185
0,197
0,202
0,204
8 2.
C’est un fait connu que, dans les éléments multivalents, la
liaison mutuelle des atomes peut s'effectuer de telle sorte qu'ils
ne neutralisent pas entièrement leurs valences respectives, mais
que les atomes réunis fonctionnent conjointement comme radical
d’une valence déterminée. Deux atomes de fer par exemple, ou
de chrome, qui sont chacun quadrivalents, peuvent jouer ensemble
le rôle de radical sexvalent, quand ils sont unis l’un à l’autre
par une seule de leurs valences. C’est surtout pour le carbone
qu'on trouve de nombreuses combinaisons dans lesquelles les ato-
mes de cet élément sont enchaînés succgssivement l’un à l’autre
par une valence de chaque atome. Mais dans le carbone il arrive
aussi (ce qui n’a pas encore été montré avec certitude pour les
284 Pp. J. VAN KERCKHOFF. DE L'ALLOTROPIE ET DE L'ISOMÉRIE:
autres éléments) que deux atomes sont unis entre eux par plu-
sieurs valences. De l'existence de la combinaison C,H, on con-
clut que chacun des deux atomes quadrivalents de carbone est
lié à l’autre par une de ses valences, de facon que les six
autres valences servent à retenir les six atomes d'hydrogène. De
même, l’éthylène C,H, peut être regardé comme composé de
deux atomes de carbone dont chacun est attaché à l’autre par
deux valences, de manière qu'il ne reste plus que quatre valences
pour fixer les quatre atomes d'hydrogène; et l’acétylène €6,H,
est alors une combinaison dans laquelle, chacun des deux atomes
de carbone étant uni à l’autre par trois valences, il ne reste
plus que deux des huit valences pour fixer de l’hydrogène.
Sans entrer dans beaucoup de détails, ni citer beaucoup d'exemples:
du groupement des atomes de carbone, je crois qu’il n’est pas
sans intérêt de faire remarquer qu'il peut se présenter quatre cas
principaux dans le mode de liaison de ces atomes entre eux.
Le premier cas est celui où les atomes de carbone sont tous
enchaînés par une seule des valences de chaque atome.
Si, comme c'est l'usage assez habituel, nous indiquons les va-
lences de chaque atome par de petits traits horizontaux, qui,
réunis par un trait transversal, représentent l'atome graphiquement,
nous obtenons pour le premier cas les représentations suivantes:
pour un atome G@ E quadrivalent
, deux atomes =- sexvalent
» trois atomes 2 octovalent
= décivalent
CASSEL OS TT
» quaire atomes
etc., =
et pour l'expression générale de la valence (atomicité ou hydri-
cité) des groupes du carbone, la formule connue:
—=An—2(n—1)=2{(n +1),
P. J. VAN KERCKHOFF. DE L'ALLOTROPIE ET DE L'ISOMÉRIE. 289
dans laquelle À représente la valence du groupe carbonique et
n le nombre des atomes de carbone.
Dans le second cas, les atomes de carbone sont combinés de
telle sorte que chaque nouvel atome est en relation avec les
autres par deux de ses valences. La représentation graphique
devient alors :
pour un atome E quadrivalent
» deux atomes Ez Sun
trois atomes E
) = = ”
etc., et la valence est exprimée par:
A=dn—4(n—1) = 4.
Dans le troisième cas, les deux premiers atomes sont unis par
trois des valences de chacun d’eux; il peut en être de même pour
un troisième et quatrième atome, mais le second atome ne éarde
qu'une seule valence disponible pour son union avec le troisième.
Il en résulte que la valence du système entier est égale à deux si le
nombre d’atomes est pair, et qu’elle s'élève au contraire à quatre si
ce nombre est impair. Ce caractère est indiqué par la formule
A2 + D DA
et peut être rendu graphiquement ainsi:
pour un atome E quadrivalent
3
deux atomes Ez bivalent
» trois atomes = quadrivalent
» quatre atomes = bivalent.
En quatrième lieu, enfin, les atomes de carbone peuvent s’ac-
coler de manière à former un tout fermé ou molécule. Une pa-
reille molécule peut être composée de deux ou d’un plus grand
nombre d’atomes. C’est ce que représentent graphiquement les
figures suivantes :
236 P. 3. VAN KERCKHOFF. DE L'ALLOTROPIE ET DE L'ISOMÉRIE.
pour deux atomes ea
» trois atomes PA
=
LA
Kg
Quand on passe en revue les propriétés des combinaisons car-
bonées, et spécialement celles des hydrogènes carbonés, on recon-
naît, au premier abord, que celles de ces combinaisons dont les
atomes de carbone sont unis entre eux par le plus petit nombre
de valences fournissent, à de hautes températures, des produits
dans lesquels ces atomes sont unis par un nombre de valences
continuellement croissant. Si la température s'élève très haut, il
paraît se former du carbone libre, c’est-à-dire une molécule dans
laquelle les atomes de carbone sont liés mutuellement par leur
valence entière. C’est ainsi qu'on peut passer de C,H, (hydrure
d’éthyle) à 6, H, (éthylène), à 6. H, (acétylène) et au carbone libre.
Réciproquement, l’action chimique d’autres matières peut relâ-
» quatre atomes
cher, parfois même à la température ordinaire, les liens qui rat-
tachent entre eux les atomes de carbone, et les valences ainsi
devenues libres sont alors équilibrées par celles d’autres éléments.
Avec du carbone et de l'hydrogène libres on obtient de l’acétylène,
action qu'on pourrait représenter graphiquement de cette manière:
ET et —— donnent ES
carbone hydrogène acétylène
L'acétylène peut être transformé en éthylène É= , et celui-ci peut
produire l’hydrure d’éthyle ==
Il me semble qu’il est permis de chercher dans cette union plus
ou moins intime des atomes de carbone la raison d’un grand
nombre d’isoméries. Si (pour emprunter à la représentation graphi-
que une expression figurée) les atomes de carbone peuvent glisser
P. J. VAN KERCKHOFF. DE & ALLOTROPIE’ ET DE L'ISOMERIE. 2817
l’un par rapport à l’autre, on s'explique tout naturellement l’iné-
galité de valence de radicaux ayant une composition égale, et
en même temps la transformation d’un de ces radicaux dans l’autre.
L’allyle par exemple, C.H;, graphiquement = est uni-
valent; le glycéryle au contraire, Ç,H,, graphiquement =, est
trivalent. Mais, même avec une composition égale et une valence
égale, il peut y avoir isomérie due à une différence de combi-
naison entre les atomes de carbone. C’est ainsi qu'il pourrait se
faire que l’isomérie des radicaux benzyle et crésyle, tous deux
C,H,, résultât de groupements tels que la figure ci-dessous les
représente graphiquement :
LOT MN NN
| LULU | LELI LLU |}
[T1
LL
Il n’entre pas dans mes intentions de combattre la théorie si
ingénieuse des combinaisons aromatiques, telle qu’elle a été pro-
posée par M. Kekulé; mais je me permets de faire remarquer que
si les faits tendant à établir l'existence d’un carbure d'hydrogène
C_H,, ou du moins de combinaisons devant en être déduites
(comparez, entre autres, les recherches de M. Carius), que si ces
faits, dis-je, venaient à être confirmés, la théorie d’après laquelle
le benzol C,H, forme une chaîne fermée en elle-même, pourrait
difficilement être mise d'accord avec l'existence de semblables com-
binaisons. Je pense qu'il n’est pas impossible que le benzol con
stitue le second terme d’une série homologue dont le premier terme
serait C-H,, lequel premier terme pourrait être formé de deux
manières différentes, savoir suivant le second des cas mentionnés,
les atomes s’unissant entre eux par deux valences, ou bien conformé-
ment au troisième de ces cas. Il en résulterait la possibilité de
l'existence d’isoméries parmi les matières de cette composition.
26 Avril 1667. 1 MUR
LES GLOBULES DU SANG
DU
MENOBRANCHUS.
PAR
J. VAN DER HOEVEN.
Après avoir vu par l'étude comparative de la structure du Me-
nobranchus que ce genre se rapproche le plus du Protée, je fus
agréablement surpris de trouver que ce rapprochement se fait
remarquer même dans les dimensions et la forme des globules du
sang. Le sang coagulé contenu dans le bulbe aortique d’un exem-
plaire de Menobranchus, qui avait été conservé peut-être deux
ans dans l'esprit de vin, m’a fait voir, en le délayant sur une
plaque de verre avec une goutte d’eau sucrée, les globules du
sang pour la plupart très bien conservés. Ils étaient d’une lon-
gueur de -;—-"} m. m. et deux fois aussi longs que larges
(5, m. m. environ). Ce rapport existe aussi dans les globules du
sang du Protée, tandis que chez le Crypiobranchus japonicus les
globules sont plus larges, comparativement à leur grand diamètre
qui est plus petit, , ou 4 de millimètre, suivant les évaluations
de M. Harting et les miennes.
J'ajoute qu'on aurait pu présumer que l’Axolotl n’est pas un
Protéide mais une espèce de Triton, d’après ce qu'on savait sur les
globules du sang chez cet animal, dans lequel le grand diamètre
est évalué à .L et le petit diamètre à ,4, ce qui ne diffère pas
beaucoup de ce qui était connu des globules du sang chez les
Tritons et chez le Salamandra maculata. Dans cette dernière
espèce M. Milne Edwards à trouvé le grand diamètre , et le
petit ;L. Comparez son grand ouvrage Lecons sur la Physiologie
et l’Anatomie comparée, I, 1857, p. 89.
ARCHIVES NÉERLANDAISES
Sciences exactes et naturelles.
SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE
DE LA
ELORE DU J A PO N:;
F. À. W. MIQUEL.
J'ai eu l’honneur, l’année dernière, de communiquer à l’Aca-
démie des sciences d'Amsterdam quelques considérations sur les
affinités de la flore du Japon avec celles de l’Asie orientale et
de l'Amérique septentrionale (Arch. néerl., T. IT, p. 156). Au-
jourd’hui, que toutes nos collections japonaises ont été étudiées
et se trouvent décrites dans la Prolusio Florae japonicae, je suis
à même de préciser dans son ensemble le caractère de la végéta-
tion du Japon. Je m'appuierai, à cet effet, sur le Catalogue sys-
tématique de cette flore qui est joint à l'ouvrage que je viens de
citer, et je ferai observer en même temps que, dans l’état actuel
de nos connaissances, on ne peut encore songer à dresser la géo-
graphie botanique complète du Japon, non-seulement parce que
la distribution des espèces dans les différentes provinces de cet
empire, surtout en relation avec l'altitude des stations, n’est
pas suffisamment connue, mais aussi parce que l’orographie du
pays est encore, à maints égards, entourée de ténèbres, et que
nous ne possédons au sujet du climat que des données imparfaites,
ARCHIVES NÉERLANDAISES, T. II. 19
290 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE
I Caractère général de la végétation.
La flore du Japon compte 1995 Phanérogames, dont 1456
Dicotylédones, 472 Monocotylédones et 67 Gymnospermes; en
ajoutant 138 Cryptogames vasculaires, le chiffre total des plan-
tes vasculaires s'élève à 2133 ‘). Si l’on tient compte en outre
des plantes cultivées qui, de la Corée, de la Chine et des îles
Lioukiou (Loo-Choo), ont été introduites de temps immémorial
au Japon et s’y sont naturalisées en partie, plantes dont un
calcul modéré porte le nombre à près de 120, on trouve que
l’ensemble de la végétation vasculaire peut être évalué à environ
2253 espèces, chiffre qui, pour une superficie approximative de
11500 milles allemands carrés (en excluant Saghalin et les îles
Kouriles) peut être appelé considérable. Les plantes cultivées
seront, toutefois, laissées de côté dans les considérations qui sui-
vent. — La flore déjà si bien explorée des Etats septentrionaux
de l’Union américaine compte 2091 Phanérogames et 79 Crypto-
games vasculaires, par conséquent 2166 plantes vasculaires indi-
gènes. L'Empire russe entier, en Europe et en Asie, possède
6366 Phanérogames et 83 Cryptogames vasculaires, c'est-à-dire
6449 espèces vasculaires. J'ai déjà fait remarquer dans ma com-
munication précédente que cette richesse de la flore japonaise est
incontestablement en connexion avec l'extension du pays (non
compris Saghalin) sur plus de 13 degrés de latitude. Mais d’autres
causes agissent dans le même sens, entre autres, et sans doute
à un haut degré, le relief si accidenté du sol. Des plantes areti-
ques apparaissent ici en même temps que des formes subtropicales
de l'Asie méridionale. Un coup d'œil rapide jeté sur le catalogue
de la flore montre immédiatement qu'elle est composée d'éléments
très hétérogènes. A côté des ordres de la zone arctique et de la
zone tempérée, représentés d’une manière complète, on y remarque
la plupart des familles dont le siége principal se trouve dans les
contrées chaudes et tropicales, par exemple les Bixacées, Cappa-
1) Je donnerai à la fin de ce mémoire une statistique générale de la flore japonaise.
DE LA FLORE DU JAPON. 291
ridées, Pittosporées, Sterculiacées, Aurantiacées, Simarubées,
Méliacées, Olacinées, Ampélidées, Anacardiacées, Mélastomacées,
Myrsinées, Styracées, Asclépiadées, Apocynées, Loganiacées,
Myoporinées, Cyrtandracées, Acanthacées, Bignoniacées, Protéa-
cées, Artocarpées, Pipéracées, Chloranthées, Palmiers, Aroïdées,
des Orchidées pseudo-parasites Zingibéracées, Eriocaulonées , Com-
mélinées, Pontédériacées, Dioscorées, Roxburghiacées, dans les
Graminées les Bambusacées, dans les Fougères, outre des espè-
ces indiennes de Polypodiacées, des Hyménophyllacées et des
Marattiacées. Mais ces groupes ne sont en général que faiblement
représentés, et, en somme, le caractère d’une “flore de la zone
tempérée s’accuse nettement, comme il ressort du chiffre des es-
pèces dans les ordres qui prédominent.
por ne
Rd, re
Composées . . . . 130 espèces, -L des Phanérogames 2713—1
Éraminées … ... 126, 4, à 162—-1,
ÉMDÉrACéeS. LOT, _. à L 218—-1.
Rosacées . . . . . 81 3 7 ue se 111
Eésumineuses .. 66 ., 5 —3% » ; 91—,1
Bhmieres. 1. OT Jo —5% » 2. 20
Renonculacées . . 63 31 2 : 49
Mhbiées 2.7.1. 55 : = £ à 49
Hinicacces. . .. .! D4 ns — à à 62
Dreldéesi "0. Di. mn Û 51
MAcCées . . . .. DO à, 3 n, :. 24
Scrophularinées.. 45 5% y k D4
Pmhelneres 2. Æ4D,,, Len $ 37
baxifrasées. . …. 41 , ue à ; 22
BADUINÈèTes. 04. 92 , | Le : 25
PMUETICTES LL cuire D io: 6 és ÿ A 46
Caryophyllées .. 28 . , À s Ê 30
Dans le pays de l’Amour les ordres prédominants se disposent,
d’après le nombre des espèces, de la manière suivante: Compo-
sées, Renonculacées, Graminées, Cypéracées, Rosacées, Crucifè-
1947
292 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE
res, Caryophyllées, Légumineuses, Liliacées, Ombellifères, La-
biées, Polygonées, Scrophularinées, Chénopodées, Smilacées, Vio-
lariées, Orchidées, Caprifoliacées, etc. (Maximowiez Prinuthae
FI. Amur., p. 419).
En général, la flore du Japon confirme donc la loi établie par
M. Alph. de Candolle dans son excellente Géographie botanique
(T. II, p. 1245), d’après laquelle, dans la zone tempérée sep-
tentrionale, les familles les plus nombreuses sont les Composées,
Graminées, Cypéracées et Légumineuses, puis les Crucifères, Om-
bellifères et Caryophyllées, suivies , mais d’une manière moins
constante, par les Labiées, Rosacées et Scrophularinées. Toute-
fois, les Conifères constituent pour le Japon une exception remar-
quable, puisqu'elles forment déjà le sixième des groupes les plus
riches, et de plus les Renonculacées, Orchidées, Ericacées et
Liliacées occupent un rang beaucoup plus élevé que d’habitude.
Le Japon possède 142 familles :) et 827 genres phanérogames,
de sorte que chaque famille comprend, en moyenne, 5 à 6 gen-
res, chaque genre 2,4 espèces; la flore des Etats-Unis de l’Amé-
rique du Nord compte, au nord de la Virginie, 131 familles,
681 genres, en moyenne à genres par famille, 2,8 espèces par
genre ?). Si l’on compare le chiffre moyen des espèces par famil-
le, on trouve pour le Japon 13,8, pour les Etats nord-américains
16, pour la Scandinavie, avec la Finlande et le Danemark
(non exelu le Schleswig) 18,6, pour la Grande-Bretagne 15,9;
ces chiffres font ressortir également le caractère de variété de la
flore du Japon.
Le rapport des Dicotylédones aux Monocotylédones ne saurait
peut-être s'établir avec la dernière précision, les Graminées et les
Cypéracées paraissant être connues moins complétement que les
1) Ce chiffre aurait été plus considérable si je n’avais réuni quelques familles
qui, autrefois, étaient distinguées. — Les nombres que j'avais donnés antéri-
eurement (Archiv. Néerl., T. II, p. 143) ont dû subir quelques modifications
après l’achèvement complet de mon travail.
2) À. Gray, Séatistics of the Flora of Northern States (Americ. Journal of
Science and arts, T, 29).
DK LA FLORE DU JAPON. 293
autres ordres. D’après l’état actuel de nos connaissances, les
Dicotylédones sont aux Monocotylédones comme 3,08 : 1; dans les
Etats nord-américains le rapport est 2,5 : 1, dans la Scandinavie
2,6:1, dans l’Empire russe 5,1:1, dans le pays de l'Amour
‘3,8: 1, dans l’Inde anglaise 3.8 : 1 1). Le Japon se rapproche
donc, à cet égard, du pays de l'Amour.
J'ai déjà signalé précédemment (Archiv. Néerl., II, p. 141),
la prédominance remarquable des végétaux ligneux sur les espè-
ces herbacées, caractère qui n'avait pas échappé à Thunberg et
que Siebold et. Zuccarini mirent davantage en lumière. Si l’on
fait entrer aussi en ligne de compte les petites espèces ligneuses,
qui du reste n’ont aucune influence sur la physionomie générale
du pays, et dont quelques-unes même ne sont pas séparées des
espèces vivaces par une ligne de démarcation tranchée, je trouve
actuellement que le nombre total des plantes ligneuses s'élève à
680, c’est-à-dire à 1 de toutes les Phanérogames, tandis qu’on
n'obtient pour la Chine septentrionale, d’après les matériaux,
d’ailleurs incomplets, rassemblés par MM. Turczaninow et Al.
Bunge, que +, et pour le pays de l'Amour, d’après M. Maximo-
wicz, 1—1, À la latidude où est situé le Japon, on ne trouve
aucun autre pays qui puisse citer un chiffre aussi élevé de plan-
tes ligneuses.
Que d’ailleurs une partie importante de ces plantes sont des
arbres véritables, c’est ce qui résulte immédiatement du nombre
considérable des espèces par lesquelles sont représentés les ordres
composés d'arbres ou de grands arbrisseaux. On trouve:
Conifères, 67 espéces (,1, des Phanérogames).
Cupulifères, avec les Salicinées et les Bétulacées, 63 espèces
(:; des Phanérogames).
Rhamnées, avec les Célastrinées et les Ilicinées, 37 espèces.
Rosacées, avec les Pomacées et les Amygdalées, 30 espèces.
Sapindacées, 22 espèces. — On voit que neuf familles fournissent
219 plantes ligneuses, la plupart des arbres, environ 4 des Pha-
2) J. D. Hooker, Ox the Flora of Australia, p. XXXI.
294 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE
nérogames. — Si l’on ajoute à cela 54 Ericinées, 30 Lonicérées,
24 Laurinées, 19 Ternstroemiacées, 14 Styracées, 13 Oléacées,
11 Magnoliacées, 11 Artocarpées, 9 Thymélées, 8 Tiliacées,
8 Myrsinées, 8 Cornées, 7 Anacardiacées, 6 Ampélidées, 6 Ha-
mamélidées, 5 Juglandées, 5 Elaeagnèes, 4 Ulmacées, 2 Celti-
dées, et enfin des espèces ligneuses de Berbéridées, Ménispermées,
Lardizabalées, KRutacées, Lythrariées, Rubiacées, Saxifragées,
Urticées, ete., La prédominance des plantes ligneuses s’accuse
d’une manière frappante.
Mais ce qui est tout à fait sans analogue, c’est l'abondance
des Conifères; en leur adjoignant un Cycas, comme autre repré-
sentant des Grymnospermes, elles sont aux Angiospermes comme
1:28, rapport qui, mis en regard de celui observé en Russie,
1:160, en Australie, 1:184, dans l'Inde anglaise, 1: 292,
paraît réellement incroyable. Je dois faire remarquer, en effet,
qu'il y aura peut-être quelque chose à défalquer de ce rapport,
un certain nombre d'espèces ayant probablement été introduites
dans le pays, et d’autres devant être considérées, sans doute,
comme des formes dues à la culture, Mais, même si ces présomp-
tions venaient à se confirmer, il n'en resterait pas moins un
rapport extraordinaire, et qui emprunte une nouvelle importance
à la nature toute caractéristique de quelques-uns des genres.
IT. Origine de la végétation japonaise.
Les espèces des êtres organisés ont des aires de distribution
plus où moins grandes, et nous avons des motifs suffisants d’ad-
mettre que, pour chacune, la distribution a commencé en un
point unique. La géographie botanique donne les moyens de dé-
couvrir ce centre de distribution, et l’histoire du règne végétal
nous montre comment la distribution à souvent subi des modifi-
cations importantes sous l’influence des changements géologiques
et climatologiques. Si nous considérons une région déterminée,
nous pouvons classer ses plantes d’après leur origine, distinguer
DE LA FLORE DU JAPON. 295
celles qui sont US d’ailleurs de celles qui, ne se rencontrant
que dans cette région, sont regardées, par hypothèse, comme
espèces endémiques, nées dans les limites mêmes du territoire en
question. Cette hypothèse, toutefois, n’est nullement démontrée,
car ces espèces peuvent également, à une époque antérieure,
s'être introduites dans la contrée, et leur patrie primitive peut
avoir été engloutie par locéan, ou être devenue, par suite de
changements climatologiques, impropre à leur existence. Mais, :
quoi qu'il en soit, la distinction n’en conserve pas moins de la
valeur, une signification historique, car nous sommes autorisés,
en tout cas, à reconnaître aux espèces dont il s’agit un droit
de cité plus ancien.
Dans les considérations de cette nature, ce ne sont pas les
ordres et les genres, mais bien les espèces — les vrais exposants
d’une flore — qu'il faut faire entrer en ligne de compte. — Du
point de vue que je viens d'indiquer, je distribue les espèces qui
se trouvent au Japon en trois groupes:
1. espèces endémiques, non découvertes jusqu à présent en
dehors du Japon;
2. espèces que le Japon a en commun avec le continent asiatique ;
d. espèces que le Japon a en commun avec l'Amérique du
Nord, surtout avec sa partie orientale. Quelques-unes de ces
espèces se trouvent en même temps dans l'Asie continentale,
jusque dans les monts Himalaya.
Les espèces vasculaires endémiques composent à peu près la
moitié de la flore, et sur cette moitié, soit 995 espèces, 11 y à
environ 400 arbres. Bien que je sois loin de méconnaître l’impor-
tance de ce chiffre élevé, on ne doit pourtant l’adopter qu'avec
quelque réserve.
En effet, les pays les plus voisins, la Chine et la Corée, sont
encore peu explorés; les recherches faites dans le pays de l'Amour
ont déjà fourni plusieurs espèces japonaises, et même dans la
chaîne de l'Himalaya, dans le Népaul et d’autres parties de
l'Asie centrale, et jusque dans des régions plus méridionaies,
par exemple à Hongkong, on a découvert dans les dernières
296 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTERE ET L'ORIGINE
années des espèces qu'on tenait, il ny à . encore longtemps,
pour exclusivement japonaises; dans la région de l'Himalaya on
compte même, parmi ces espèces, un certain nombre de plantes
ligneuses, telles que Quercus serrata, Ilex crenata, I. integra,
plusieurs espèces de Symplocos, Hovenia dulcis, Evonymus Ha-
miltonianus, Betula Bhoypaltra, Spiraea callosa, Vitis flexuosa,
Elaeagnus umbellata, Helwingia rusciflora, ete., ete. — Mais,
nonobstant ces découvertes, on peut regarder une partie considé-
- rable de la végétation japonaise comme endémique; tout bien
considéré, et en tenant compte de ce que nous savons au sujet
de la Chine septentrionale et de la colonie de l’Amour, il reste
encore, en dépit d’une affinité notable, des différences très im-
portantes entre la végétation du Japon et celle des parties voisi-
nes de l'Asie, différences plus grandes même que je n'avais cru
devoir l’admettre d’abord. Ce point ne sera susceptible d’être
apprécié plus exactement que lorsque nous connaîtrons les résul-
tats des investigations approfondies auxquelles s’est livré M. Maxi-
mowicz pendant son second voyage dans l'Asie orientale.
D’après l’état actuel de nos connaissances, les espèces suivan-
tes doivent être regardées comme endémiques : |
Renonculacées. Clematis paniculata Th., Pieroti Ma.,
apiüifolia DO., florida Th., stans S. Z., japonica Th., Williamsi A.
Gr. — Anemone cernua Th., japonica S. Z., — Thalictrum acteae-
folium $. Z., — Ranuneulus japonicus Th., ternatus Th., Zuecari-
ni Mq., Buergeri Mq., Sieboldi Mq.—Anemonopsis macrophylla S. Z.—
Glaucidium palmatum $. Z. — Trollius japonicus Mq. — Isopyrum
adoxoides D. C., dicarpon Mq. — Coptis quinquefolia Mq., brachype-
tala S. Z. — Cimifuga obtusiloba, biternata, japonica Mq.
Magnoliacées et genera affinia. Talauma stellata, Sie-
boldi, salicifolia Mq.— Magnolia obovata Th., kobus DC., hypoleuca
S. Z., parviflora S. Z. — Kadsura japonica Juss. — Trochodendron
aralioides S. Z., longifolium Maxim.— Cercidiphyllum japonieum S. Z.
Ménispermées. Cocculus Thunbergii D. C., diversifolius Mq.
Lardizabalées. Akebia quinata, lobata Dsn., clematifolia,
quercifolia $. Z. — Stauntonia hexaphylla Dsn.
DE LA FLORE DU JAPON. 297
Berbéridées. Berberis Sieboldi Mq.— Nandina domestica Th.—
Epimedinm macranthum, violaceum, Musschianum M. & Dsn. —
Aceranthus diphyllus M. & Dsn.
Nymphæacées. Nuphar japonieum DC.
Papavéracées. Pteridophyllum racemosum S.Z. — Dicentra
pusilla S. Z.— Corydalis decumbens P., incisa P., racemosa P., pal-
lida P., jesoensis Sieb.
Crucifères. Arabis flagellosa, pubicalyx Mq. — Cardamine
sublyrata Mq. — Lunaria ? japonica Mq.
Violariées. Viola Keïiskei Mq.
Bixacées. Xylosma racemosa Mq. — Idesia polycarpa Mx.
Caryophyllées. Dianthus japonieus Th., Buergeri Mq. —
Silene Keiskei, subnutans Mq. — Lychnis grandiflora Jacq., Senno
S.Z.— Sagina maxima À. Gr.— Gypsophila Oldhamiana Mq.— Stel-
laria japonica Mq.
H ypéricinées. Hypericum salicifolium $S. Z., erectum Th.
Aurantiacées. Pseudaegle sepiaria Ma.
_ Rutacées. Ruta subtripinnata Mq. — Zanthoxylum piperi-
tum DC., schinifolium, ailanthoides, planispinum $S. Z., emarginel-
lum Mq. — Evodia rutaecarpa Bth., glauca Ma. — Skimmia japo-
nica Th. — Phellodendri sp. |
Ternstroemiacées. Cleyera japonica Th. — Actinidia cor-
difolia Mq., platyphylla À. Gr., rufa, arguta, polygama, volubilis
Planch. — Stachyurus praecox S. Z. — Stuartia monadelpha $S. Z.,
serrata Mx.— Camellia japonica, Sasanqua Th., oleifera Sieb. —
Thea maliflora Seem.
Malvacées. Hibiscus Hamabo S. Z., japonicus Mq.
Sterculiacées. Firmiana platanifolia R. Br.
Tiliacées. Corchoropsis erenata S. Z. — Elæocarpus Ja-
ponica S. 2.
Balsaminées. Impatiens Textori Ma.
Simarubées. Picrasma japonica À. Gr.
Méliacées. Melia Toosendan $. Z., japonica Don.
Olacinées. Schoepfia Jasminodora $. Z.
Ilicinées. Ilex argutidens, Sieboldi, macropoda, Oldhami Mq.,
298 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE
Jlatifolia, rotunda Th., pedunculosa, subpuberula, Buergeri Maq.,
serrata Th., subtilis Mq.
Célastrinées. Evonymus japonicus Th., radicans Sieb., Sie-
boldi BL., oxyphyllus Mq. — Celastrus articulata Th., ciliidens Ma.,
punctata, striata Th., Orixa Ma.
Rhamnées. Rhamnus japonica, costata Mx., Buergeri Mq. —
Rhamnella japonica Mq. — Frangula crenata Mq. — Othera japo-
nica Th.
Ampélidées. Vitis inconstans Mq.
Sapindacées. Aesculus dissimilis BL — Staphylea Bumal-
da S. Z. — Euscaphis staphyleoides S. Z. —— Acer japonicum Th.,
Sieboldianum Ma., pictum Th., diabolieum BL, Buergerianum Mq.,
palmatum Th., micranthum, rufinerve, crataegifolium, carpinifo-
Hum, distylums.Z., pycnanthum Koch. — Negundo sessilifolium Mq.,
cissifolium $S. Z., nikoense Ma.
Anacardiacées. Rhus sylvestris S. Z., trichocarpa Ma.
Coriariées. Coriaria japonica A. Gr. (
__ Méliosmées. Sabia japonica Mx. — Meliosma rigida, myri-
antha $. Z., tenuiflora Ma.
Légumineuses. Orotalaria Oldhami Mq., — Spartium japoni-
cum Mq. — Milletia japonica Gr., — Wistaria brachystachya S. Z. —
Desmodium Buergeri, japonicum Mq., Oldhami Oliv. — Lespedeza
Sieboldi, Buergeri, Oldhami, cyrtobotrya Ma, virgata DC. pilosaS.Z.,
sericea Mq.— Vicia quinqueneria Mq. — Shuteria trisperma Mq. —
Atylosia subrhombea Ma. — Dumasia truncata S. Z. — Glyeine
Soya S. Z.— Euchresta japoniea Bth. — Sophora angustifolia S. Z.—
Buergeria floribunda Ma.— Gleditschia japonica Mq.
Rosacées. Prunus japonica Th., subhirtella Ma., tomentosa Th.
macrophylla, spinulosa S. Z., Buergeriana Mq., Maximowiezi Rupr.
Siori Schm., incisa Th. — Spiraea Thunbergii Sieb., japonica L.,
Blumi Dn., palmata Th. — Kerria japonica DC. — Rhodotypos
Kerrioides S. Z. — Stephanandra flexuosa S. Z. — Rubus Thun-
bergii S. Z., parvifolius L., Coreanus, Oldhami, Buergeri Mq. —
Geum japonicum Th. — Sieversia dryadoides S. Z. — Potentilla
japonica BI. — Crataegus cuneata, alnifolia S. Z. — Pyrus ja-
#
DE LA FLORE DU JAPON. 299
ponica Th., Toringo Sieb. — Osteomeles subrotunda K. — Erio-
botrya japonica S. Z. — Photinia villosa DC., var. laevis.
Saxifragées. Astilbe japonica, Thunbergïi, odontophyila Mq.—-
Rodgersia podophylla À. Gr.— Saxifraga cortusaefolia $. Z.— Mitella
_japonica, triloba Mq.— Hydrangea Azizai, aenminata, Belzoni, cordi-
folia, hirta, involucrata, japonica, paniculata, petiolaris, stellata,
Thunbergiüi S.Z., scandens DC., cuspidata Mq., macrophylla DC.—
Schizophragma hydrangeoïides $. Z. — Deutzia scabra Th., crenata,
gracilis S. Z., Fortunei hort. — Philadelphus Satzumanus. — Platy-
crater arguta S. Z. — Cardiandra alternifolia S. Z. — Itea japo-
nica OI. — Ribes fasciculatum S. Z.
Crassulacées. Sedum Sieboldi Sweet, erythrostictum Mq.,
japoniceum Sieb., subtile Mq., lineare Th.
Hamamélidées. Corylopsis spicata, pauciflora, Kesakii S.Z.—
Hamamelis japonica $. Z. — Disanthus cercidifolius Mx. — Eiqui-
dambar Maximowiczi Mq.
Lythrariées. Ameletia uliginosa Mq. — Ammannia littorea,
japonica Ma.
Onagrariées. Nematopyxis japonica Mq. — Ludwigia ovalis
Mq. — Trapa incisa S. Z. — Circaea mollis $. Z.
Ombellifères. Platyrhaphe japonica Ma. — Sium triternatum
Mqa.— Nothosmyrnium japonicum Mq.— Dasyloma japonicum , subbi-
pinnatum Mq.— Chamaele tenera Mq.— Cnidium japonicum Mq. —
Ligusticum acutilobum $S. Z., Glehnia littoralis Schm. — Peuceda-
num Sieboldi Mq. — Porphyroscias decursiva Mq. — Archangelica
Keïiskei Mq. — Angelica japonica Gr., Sieboldi Mq. .
Araliacées. Aralia cordata Th. — Fatsia japonica Dsn —
Kalopanax ricinifolium, divaricatum, innovans Mq. — Panax ja-
ponicum Sieb.
Cucurbitacées. Actinostemma japonicum Mq.— Karivia longi-
cirrha Mq.— Lagenaria datystemon Mq. — Trichosanthes multiloba,
quadricirrha Mq. — Gymnopetalum japonieum Ma.
Cornacées. Marlea platanifolia. — Quadriala lanceolata $. Z.—
Cornus officinalis Sieb., brachypoda Mey. — Aucuba japoniga Th.
. Campanulacées. Campanula circaeoides Schm.— Adenophora
300 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE
stricta Mq.— Wahlenbergia marginata DC. — Codonopsis japoniea
Mq.— Campanumoea lanceolata S.Z.— Phyteuma japonieum Ma.
Lobéliacées. Isolobus radicans, campanuloides DC.
Rubiacées. Nauclea racemosa *S. Z., rhynchophylla Mq. —
Ophiorhiza japonica BI. — Hedyotis cordata S. Z. — Oldenlandia
Japonica, heterophylla Mq. — Gardenia Maruba Sieb., grandiflora
Lour., radicans Th. — Mussaënda parviflora Mq. — Lasianthus ja-
ponieus Mq.— Damnacanthus major, macrophyllus S. Z.— Mitchella
undulata S. Z.— Rubia gracilis, mitis Mq.— Galium trachyspermum
À. Gr., jesoense Ma.
Composées. Eupatorium ? rigidulum Mq.— Petasites japoni-
eus Mq. — Calimeris amplexifoliaS. Z., hispida À. Gr., microcephala
Mq.— Doellingeria scabra DC. — Erigeron Thunbergii A. Gr., cilia-
ris Mq.— Conyza japonica Less. — Inula involucrata Mq. — Amphi-
rapis japonica Mq. — Artemisia gilvescens, Keiskeana, peduneu-
losa Mq. — Antennaria japonica Mq. — Leontopodium japonieum
Mq.— Carpesium divaricatum $S. Z., rosulatum Mq. — Ligularia
japonica Less., dentata, euodon Mq.— Cacalia delphinifolia, farfarae-
foliaS. Z., nipponica Mq. — Senecio Pierotii, nikoensis Mq. — Saus-
surea japonica DC., niponica Mq. — Atractylis ovata, lancea Th. —
Cirsium lineare Schultz, japonicum DC., Sieboldi, Buergeri Mq.,
petinellum À. Gr. — Alfredia japonica Mq. — Diaspananthus palma-
tum Mq.— Aiïnsliaea apiculata, acerifolia Schultz , affinis Mq. —
Pertya scandens Schultz. — Achyrophorus eiliatus Schultz.— Lamp-
sana parviflora À. Gr. — Lactuca squarrosa, sororia Mq. — Crepis
integra, tanegana Mq. — Ixeris Thunbergi, repens, albiflora A. Gr.
Valérianées. Valeriana diversifolia, triloba, japonica Mq. —
Patrinia villosa Juss., palmata, gibbosa Mx.
Dipsacées. Scabiosa japonica Mq. — Dipsacus japonicus Ma.
Lonicérées. Sambucus Thunbergii BI. — Viburnum plicatum,
erosum , dilatatum Th., Wrightii Mq., phlebotrichum $. Z., Sieboldi,
Buergeri Mq., urceolatum $. Z., Sandankwa Hassk. — Lonicera ja-
ponica Th., affinis H.A., flexuosa Th., hypoglauea , gracilipes Mq. —
Diervilla japonica DC., versicolor , floribunda S.Z.— Abelia serrata,
spathulata $. Z.
DE LA FLORE DU JAPON. 301
Myrsinées. Myrsine nereifolia S. Z. — Ardisia Sieboldi Mq.,
japonica B1., montana Sieb., pusilla DC. — Maesa Doraena BI.
Primulacées. Primula japonica A. Gr., Kisoana, jesoana Mq.,
macrocarpa Mx. — Lysimachia clethroides Dub., sororia , Keiskeana
leucantha, Sikokiana Mq., lubinoides $S. Z., lineariloba H. À. —
Stimpsonia chamaedryoides Wright. — Androsace patens Wright.
Oléacées. Ligustrum Ibota, ciliatum S. Z., japonieum Th.,
reticulatum Bl.— Olea Aquifolium S. Z.—- Fraxinus longicuspisS. Z.,
Sieboldiana, obovata BI.
Plumbaginées. Statice japonica Th.
Ericacées. Vaccinium japonicum, Buergeri, Sieboldi, Oldhami
Ma., Smallii A. Gr., ciliatum Th., Wright A. Gr. — Gaultheria tri-
quetra S. Z. — Andromeda japonica Th., ciliicalyx, adenothrix,
cernua, perulata, campanulata, subsessilis Mq. — Leucothoë Keiskeï
Ma., chlorantha A. Gr. — Clethra barbinervis $S. Z. — Rhododendron
Metternichii Sieb., Keiskei, sublancolatum Mq., ledifolium DC.,
Sieboldi Mq., molle $S. Z., dilatatum, rhombicum, Buergeri, ser-
pylifolium Mq., Burmanni Don, linearifolium $S. Z. -—- Menziesia pur-
purea, pentandra Mx. — Epigoea asiatica Mx. — Tripetaleia panicu-
lata S. Z., bracteata Mx.— Pyrola subaphylla Mx. — Chimaphila
Japonica Mq.— Parapyrola trichocarpa Ma.
Styracées. Styrax japonicum, Obassia S.Z.—Pterostyrax corym-
bosum, micranthum, hispidum $. Z.-— Symplocos japonica DC. pruni-
folia , nerüfolia ,.theophrastæfolia $. Z., paniculata Mq., myrtacea S Z.
Ebénaceëés. Diospyros japonica $. Z.
A sclépiadées. Vincetoxicum amplexicaule $S.Z., purpurascens,
acuminatum M. & Dsn , macrophyllum $. Z., japonieum M. & Dsn.
pauciflorum Mq., macranthum $S. Z. — Endotropis caudata Mq. —
Tylophora floribunda, sublanceolata, aristolochioides, japonica Mq.—
Marsdenia tomentosa M. & Dsn. — Hoya Motoskei T. B. rotundifolia,
picta Sieb.
Apocynées. Amsonia elliptica R.$.
Loganiacées. Gardneria nutans S. Z.
Gentianées. Gentiana Thunbergii Griseb., Buergeri Mq. —
Crawfurdia japonica $. Z
302 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE
Solanées. Solanum lyratum Th.
Convoivulacées. Pharbitis triloba Mq. — Calystegia japonica
Mq.— Cuscuta japonica Choïs.
Polémoniacées. Schizocodon soldanelloides $. Z., ilicifolius,
unitlorus Mx.
Borraginées. Lithospermum japonieum A.Gr.—Bothriospermum
asperugoides SZ, perenne Mq. # Eritrichium Guilielmi Gr. — Pseu-
dopyxis depressa Mq. — Cynoglossum japonicum Th — Helio-
tropium Japonicum Gr.
Labiées. Plectranthus inflexus Vahl., Maximowiezii, Buergeri,
inconspicuus, longitubus Mq. — Dysophylla japonica Mq. — Elshol-
tzia stellipiia, Japonica, sublanceolata, barbinervia Mq. — Keiskea
japonica Mq.— Micromeria japonica, perforata Mq.— Orthodon japo-
nicum Benth.— Salvia nipponica Mq., japonica Th. diversifolia Mq.—
Dracocephalum urticaefolium Mq. — Seutellaria lanceolaria, Old-
hami Mq.— Chelonopsis moschata Mq. — Stachys japonica , Sieboldi
Ma. — Leonurus japonicus Mq — Teucrium japonicum W.— Ajuga
decumbens Th., humilis Mq., pygmaea Gr.
Verbénacées. Premna japonica Mq. — Callicarpa japonica Th.,
mollis S. Z. — Clerodendron trichotomum Th., divaricatum S. Z.
Myoporinées. Pentacoelium bontioides S. Z.
Serophularinées. Linaria japonica Mq. — Paulownia impe-
rialis S. Z. — Scrophularia alata À. Gr., — Gratiola japonica Mq. —
Torenia ? inflata Mq. — Vandellia cymulosa, V.? japonica Mq. —
Pæderota axillaris S Z, villosula Ma. — Veronica Sieboldiana Mq.,
Schmidtiana Reg., Thunbergii A. Gr. — Pedicularis japonica Mq. —
Melampyrum ciliare, jedoënse, laxum Ma.
Plantaginées. Plantago Mobhnikei Mq.
Cyrtandracées. Conandron ramondioides S. Z.— Bæa primu-
loides Ma.
Acanthacées. Hygrophila lancea Mq. — Strobilanthes japoni-
cus, oliganthus Mq. — Dicliptera Buergeriana Ma.
= Orobanchées. Phacellanthus tubiflorus $. Z. — Clandestina ja-
ponica Mq. — Lathraea ? japonica Ma.
Thyméléacées. Daphne Pseudo-Mezereum A. Gr., jezoensis
DE LA FLORE DU JAPON. 303
Max., GenkwaS. Z, odora Th, japonica S. Z., kiusiana Mq —
Wickstroemia japonica Ma.
Loranthacées. Viscum Kæmpferi DC.
Elæagnées. Elæagnus macrophylla, pungens, glabra Th,
longipes Gr.
Protéacées. Helicia lancifoha S. Z. et altera sp.?
Laurinées. Cinnamomum brevifolium Ma, sericeumSieb , pedan-
culatum Nees.— Machilus Thunbergtü, japonicaS. Z., longifolia BI —
Tetranthera japonica Spr. — Actinodaphne lancifoha, acuminata
Meisn. — Litsæa glauca Sieb., acicuiata BL — Daphnidium strychni-
folium S. Z. (an et in China ?) — Aperula citriodora BI — Lindera
præcox, glauca, umbellata, sericea, triloba BI., hypoglauea, mem-
branacea Mx., obtusiioba BI.
Celtidées. Homoioceltis aspera Bi.
Ulmacées. Planera japonica Ma.
Artocarpées. Brousonnetia Kazimoki, Kæimpferi Sieb. —
Maclura gerontogaea $. Z. — Ficus pyrifolia Burm., Sieboldiana
Mq. — Fatoua aspera Gaud.
Cannabinées. Humulus cordifolius Ma.
Polygonées. Rumex japonicus Meisn.— Polygonum gramineum,
japonicum Meisn., filiiorme Th., Sieboldi Meisn., multidorum Th.,
cuspidatum S. Z. — Chylocalyx senticosus Meisn.
Phytolaccées Phytolacca Kæmpferi À. Gr.
Chénopodées. Salsola ? asparagoides Ma.
Urticées. Pilea petiolaris BI — Urtica foliosa BL, Thunbergia-
na S. Z.— Nanocnide japonica Bl — Boehmeria Sieboldiana BI,
biloba Wedd. — Fleurya bulbifera BL. —- Elatostema radicans, japo-
nica Wedd.— Morocarpus edulis $. Z.
Euphorbiacées. Euphorbia lasiocaula, Jolkini Boiss., adeno-
chlora, Sieboldiana M & Dsn.— Excoecaria japonica Muell— Elæo-
cocea cordata BL — Mereurialis leiocarpa S. Z. — Rottlera japonica
Spr. — Securinega japonica Mq.— Glochidion obovatum S.Z, flexuo-
sum Muell. — Buxus japonica; var. microphylla Muell. — Pachy-
sandra terminalis $S. Z. — Daphniphyllum macropodum Ma.
Antidesmées. Antidesma japonicum S. Z.
304 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE
Juglandées Pterocarya rhoifolia S. Z.,? japonica Mg.
Juglans sp. ?
Pipéracées Piper futokadsura $. Z.
Aristolochiées. Asarum Thunbergïii A. Br., Blumei Duch.,
Sieboldi, leucodycetion Mq., albivenium Reg.— Aristolochia Kæmp-
feri W., debilis S. Z., japonica Ma.
Chloranthées Chloranthus serratus R. S. — Tricerandra
quadrifolia A. Gr.
Salicinées. Salix japonica Th., subfragilis And., Oldhamiana
Mq., padifolia And., caloptera, gracilistyla, Pierotii, Buergeriana
Maq., Sieboldiana BI, subopposita Mq., vulpma, Miquel, viri-
dula And. — Populus Sieboldi Mq.
Cupulifères. Quercus aliena, crispula, glandulifera,, gilva BI.,
phylliraeoides A.Gr., eanescens, variablis BI. glabra Th., marginata BI,
glauca Th, Buergeri BL, acuta, cuspidata Th., lacera, Sieboldiana ,
myrsinaefolia, lævigata, sessilifolia Bl. — Castanea vulgaris Lam.,
var. — Carpinus japonica, cordata, laxiflora, erosa BL. — Fagus
Sieboldi Endl., sylvestris W. var. asiatica DC.
Bétulacées. Betula ulmifolia S. Z., corylifolia Reg. — Aïlnus
firma S. Z.
Aroïdées. Pinellia tripartita, augustata Schott. — Arisæma
ringens S., præcox de Vr., Thunbergiüi, japonicum BL, serratumS.,
heterophyllum, latisectum, amplissimum BL — Typhonium divarica-
tum BL, tuberculigerum S. — Conophallus Konjak Sieb. — Acorus
pusillus. Sieb.
Typhacées. Typha japonica Ma.
Najadées. Potamogeton oxyphyllum Mq.
Orchidées. Microstylis japonica Mq. — Liparis nebulosa , auri-
culata Bl.— Dendrobium japonicum Lind].— Bletia hyacinthina R Br.
Gebina Lindl. — Phajus maculatus Lindl. — Calanthe striata KR. Br.,
discolor Lindl., Textori, japonica Mq. — Oreorchis lancifolia A. Gr.
Cymbidium virens Lindl.— Oeceoclades Thunbergii Mq.— Sarcochilus
japonicus Mq. — Gymnadenia rupestris, gracilis Mq. — Habenaria
japonica A. Gr., Keïiskeï , neuropetala, Sieboldiana Ma. — Gastrodia
elata, gracilis BI. — Arethusa japonica A. Gr.— Cephalanthera falcata,
DE LA FLORE DU JAPON. 305
erecta Lindl.— Listera japonica BI. — Epipactis Thunbergii À. Gr. —
Goodyera Schlechtendaliana Reichb. — Cypripedium japonicum Th.
Zingibéracées. Zingiber Mioga Rosc. — Alpinia japonica Mq
Iridées. [ris japonica Th, gracilipes À. Gr.
Commélinées Pollia japonica Th. — Aneiïilema japonicum Kth.
Amaryllidées. Nerine japonica Mq.
Haemodoracées. Aletris japonica Lamb.
Liliacées. Calodracon Sieboldi, nobilis PL? — Hemerocallis
Dumortieri Morr., longituba Mq. — Funkia subcordata Spr.,
grandiflora Sieb., Sieboldiana Hook. — Barnardia japonica KR. S. —
Tricyrtis hirta Hook., japonica, macropoda Ma., flava, latifolia
Mx.— Lilium speciosum Th., testaceum, auratum Lindl., macu-
latum Th., medeoloides A. Gr., lancifolium Th., Coridion, pasthe-
nion S. & de Vr., cordifolium Th., staminosum Lem. — Fritillaria
Thunbergii, japonica Mq. — Orithyia edulis Ma.
Mélanthacées. Sugerokia japonica, breviscapa Mq. — Helio-
nopsis paucidora À. Gr. — Metanarthecium luteo-viride Max. —
Chionographis japonica Mx. — "Tofieldia japonica Mq., sordida
Max. — Zÿgadenus japonicus Mq. — Disporum sessile Don,
smilacinum A. Gr.
Smilacinées. Paris tetraphylla A. Gr. — Convallaria Keïiskei
Ma. — Smilacina trifolia A. Gr. — Polygonatum falcatum A. Gr. —
Smilax Sebeana Mq., stenopetala A. Gr, biflora S., Oldhami,
Sieboldi, trinervula, nipponica Mq. (quelques-unes peut-être intro-
duites) — Heterosmilax japonica Kth.
Dioscorinées Dioscorea gracillima Mq., japonica Th.
Roxburghiacées. Roxburghia japonica BL, sessilifolia Mdq.
Croomia japonica Mq. (an var. pauciflorae ?).
Aspidistrées. Flueggea jaburan Kth. — Plectogyne varie-
gata Kh.— Rohdea japonica Roth.
Hydrocharidées. Hydrilla japonica Mq. — Ottelia japonica
Mq. — Hydrocharis asiatica ? Ma.
Alismacées. Alisma pygmaea Ma.
Eriocaulonées. Eriocaulon Buergeri, Miquelianum, japonicum,
parvum Koen.
ARCHIVES NÉERLANDAISES, T. II 20
506 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE
Graminées. Ehrharta eaudata Munr. — Paspalum Thun-
bergii Kth. — Panicum acroanthum St. — Helopus villosus Nees. —
Aruidinella anomala St. — Alopecurus japonicus St. — Agrostis
valvata, japonica St. — Muehlenbergia japonica St. — Calama-
grostis brachytricha St. — Phragmites japonica St. — Leptochloa
eragrostoides St. — Poa familiaris, acroleuca St. — Glyceria
jJaponica Mq. — Lophatherum pilosulum St., humile Mq. —
Festuca parvigluma St. — Schedonorus remotiflorus Mq. —
Bromus japonicus Th. — Phyllostachys bambusoides S. Z. —
Arundinaria japonica $S. Z. — Bambusa floribunda Zoll., pube-
rula Mq., aurea, variegata Sieb., pygmaca Mq., kamasso Zaoll.,
hae partim aliaeque cultae. — Brachypodium japonicum Mq. —
Dimeria stipaeformis Mq. — Arthraxon japonicum, lanceolatum
Mq. — Imperata eulalioides, tinctoria Mq. — Eulalia cotulifera
Munr. — Pollinia japonica Mq. — Ischaemum anthephoroiïides,
Sieboldi, latifolium Ma.
Cyperacées. Cyperus teretifructus St., japonicus, Textori
Mq. — Kyllingia gracillima Mq. — Eleocharis japonica Maq.,
pileata À. Gr. — Fimbristylis japonica $S. Z., leiocarpa, Buergeri,
Pierotii Mq. — Pseudocarex plantagineus Mq. — Scleria japonica
St. — Carex nana, anomala, picta, incisa, transversa, papulosa,
parciflora, confertiflora, micans, Ringgoldiana, rigens, villosa,
dispalata, pisiformis, Morrowii, excisa, conica, puberula, mon-
adelpha Boott, Keiskei, Motoskei Ma., Thunbergii St, Sieboldi
Ma., albata ?, Maximovwieziüi Mq., dimorpholepis St., gracilipes Ma.
Conifères. Pinus densiflora, parviflora $S. Z. — Larix
leptolepis Grd., Kaempferi Lindl. — Abies Alcocquiana Lindl.,
jezoensis S. Z., bicolor Maxm., polita (an Khutrow?), firma,
homolepis, Tsugi $S. Z., Veitchi Lindl, brachyphylla, japonica
Maxim. — Sciadopitys verticillata S. Z. — Taxus cuspidata
S. Z., parvifolia Wend., adpressa Knight. — Torreya nuci-
fera S. Z. — Cephalotaxus drupacea $S. Z., Buergeri Mq., For-
tunei Hook., umbraculifera S. Z. — Podocarpus Nageia KR. Br.,
macrophylla Don, cuspidata, grandifolia Endl., ovata H. & H.,
japonica Sieb. — Cryptomeria japonica Dsn., elegans Veitch. —
DE LA FLORE DU JAPON. , 307
Chamaecyparis obtusa, pisifera Endl., ericoides Carr., squarrosa
Endl., leptoclada Zucc., breviramea Maxim. — Thuja japonica
Maxim., pygmaea, Fortunei Hort., excelsa Bong. — Thujopsis
dolabrata S. Z., laetevirens Lindl., Standishii Gard. — Juniperus
rigida S. Z., taxifolia Hook, japonica Carr.
. Fougères. Vittaria japonica Mq. — Polypodium nipponicum
Mett., Buergerianum Ma. i linearioides Hook., hastatum, ensa-
tum Th., lingua' Sw., tricuspe Sw. — Gymnogramme japonica
Desy. — Adiantum monochlamys Eat. — Pteris japonica Mett. —
Woodwardia orientalis Sm. — Lomaria nipponica Kze. — Asplenium
prolongatum Hook., incisum Th., davallioides Hook., cystopte-
roides Hook., uropteron Mq., virescens, squamigerum Mett.,
Mettenianum, otophorum Mq., Goeringianum, niponicum, lasiop-
teris, Wright, Wichurae Mett. — Phegopteris punctata Mett. —
Aspidium lepidocaulon Hook., trigteron Kz., tsusimense Hook.,
laserpitifolium Mett., Sieboldi v. Houtt., cystolepidotum Mq.,
lacerum Sw., erythrosorum Eat., angustifrons, Maximowiczianum,
subtripinnatum Mq. — Woodsia polystichoides Eat. — Davallia
rhomboidea Hook, Sieboldiana, nipponica Mq. — Denstaedtia hirsuta
Mett. -- Osmunda lancea Th., oxyodon Mq. — Botrychium ternatum
Sw. — Hymenophyllum Wright, barbatum v. d. B., japonicum Ma.
Lycopodiacées Lycopodium Sieboldi Mq. — Selaginella
japonica Ma. |
Equisétacées. Equisetum Sieboldi Milde.
Isoétées. Isoetes japonica A. Br.
Il ressort de cette liste : 1°. que environ 1015 espèces, c’est-à-dire
presque la moitié des plantes vasculaires, n’ont pas été trouvées
jusqu'à présent en dehors du Japon; — 20. que ces espèces com-
prennent 43 genres, déjà cités dans mon travail précédent (Archiv.
néerl., IL, p. 145), qui sont jusqu'ici exclusivement japonais, et
dont plusieurs, tels que Cercidiphyllum, Trochodendron, Penta-
coelium, Tripetaleia, ont une organisation si anomale que leurs
affinités systématiques sont parfois difficiles à saisir; — 30, qu’un
peu moins de la moitié des plantes endémiques appartient aux espèces
ligneuses, parmi lesquelles on compte surtout: 48 Conifères,
20 *
308 F. À. W MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE
18 Quercus, 4 Carpinus, 2 Fagus, 1 Castanea, 2 Betula, 1 Alnus,
10 Salix, 1 Populus, 2 Juglandées, 9 Euphorbiacées, 6 Artocarpées,
19 Laurinées , 11 Styracées, 38 Ericacées , 8 Oléacées , 9 Viburnum,
D Lonicera, 3 Diervilla, 2 Abelia, 10 Rubiacées, 5 Cornacées,
4 Araliacées, 6 Hamamélidées, 14 Hydrangea, 10 autres Saxifra-
gées 1), 27 Rosacées, 14 Légumineuses , 4 Méliosmées, 18 Sapinda-"
cées dont 15 Acer, 7 Rhamnées, 9 Célasfrinées, 12 [lex , 9 Rutacées
dont 5 Zanthoxylum, 11 Magnoliacées eum aff., 5 Lardizabalées ; —
41, que le reste des espèces se compose pour la plus grande partie
de plantes vivaces, au nombre desquelles on trouve aussi des
caulo- et rhizoparasites ; — 5°. que, considérées dans leur ensem-
ble, les formes exclusivement japonaises se rencontrent dans
presque toutes les familles, bien que certains genres soient mieux
représentés sous ce rapport, comme le montrent non seulement
les ordres et les genres ligneux énumérés plus haut, mais aussi
plusieurs ordres herbacés, par exemple les Ombellifères, Labiées,
Scrophularinées Urticées, Euphorbia, les Orchidées, Liliacées , sur-
tout Lilium, Mélanthacées, Smilacinées, Carex (27 espèces). Relati-
vement à quelques-unes de ces espèces endémiques herbacées, je
dois faire observer pourtant, ou bien qu’elles sont de celles qui
échappent le plus facilement aux botanistes voyageurs, et qui
pourront par conséquent être découvertes encore, en partie, en
dehors du Japon, lorsque l’Asie Orientale sera mieux explorée,
ou bien qu’elles appartiennent à des groupes dont l'étude est
difficile et qui restent souvent dans les collections sans recevoir
de détermination. Mais ces réserves ne s'appliquent ni aux arbres,
ni aux grands arbrisseaux, et, par suite, je n’hésite pas à ad-
mettre, dès à présent, que la flore du Japon, dans ses formes
essentielles, surtout dans celles qui contribuent le plus à la phy-
sionomie propre de la végétation, présente un caractère très dis-
tinct, formant contraste avec celui des pays voisins ?).
1) Ajoutez p. 299 aux Saxifragces Deinanthe lifida, récemment publié par
M. Maximowicz.
:) Les Cryptogames cellulaires, à l'exception des Mousses et des Hépatiques ,
sont encore trop incomplétement connues pour qu’il ait été possible de les
DE LA FLORE DU JAPON. 309
Dans l’appréctation de l’affinité qui existe entre le Japon et
le continent asiatique, il y a différents éléments à considérer.
D'abord les espèces qui sont communes au Japon et à la partie
nord de l'Asie, y compris l'Europe, catégorie qui comprend aussi
les espèces ubiquitaires; la plupart des espèces de cette catégorie
croissent aussi bien en Europe qu'en Asie; celles qui se rencon-
trent seulement en Asie sont marquées d’un * dans la liste suivante.
Espèces des parties septentrionales et tempérées
de l'Europe et de l'Asie qui habitent le Japon.
Renonculacées. Anemone *umbrosa Mey., altaica Fisch.,
“baicalensis Turez , narcissiflora L., Hepatica Gort. — Adonis
apennina L. — Thalietrum aquilegifolium, minus, simplex L. —
Ranunculus sceleratus, repens, acris L , “propinquus C. À. M —
Caltha palustris L. — Aquilegia *atropurpurea W., “*2landulosa
Fisch. — Aconitum Lycoctonum L., *Fischeri Rchb. — Actaea
spicata L. — Cimifuga foetida L. — Paeonia albiflora Pall.
Berbéridées. Berberis vulgaris L.
comprendre dans notre examen. Mais quant aux Mousses et aux Hépatiques,
l'étude consciensieuse de coilections considérables à fait voir qu’eiles comptent
un nombre assez notable d’espèces endémiques. M M. Dozy et Molkenboer,
Sullivant et Lesquereux, le Dr. van der Sande Lacoste et M. W. Mitten ont
successivement publié les espèces recueillies par nos propres voyageurs et par
les botanistes américains et anglais, et dans ma Pro/usio j'ai donné un aperçu
du résultat de ces travaux. N’étant pas assez au courant de l’état actuel de
la Bryologie pour pouvoir porter, personnellement, un jugement sur le carac-
tère phytozéographique de la végétation bryologique du Japon, je me borne à
mentionner que M M. Sullivant et Lesquereux lui assignent un caractère plus
spécialement américain (Proceedings of the Americ. Academy of Arts and Science,
1859). L'examen de ces deux savants avait porté sur des collections dont une
partie considérable provenait du Nord du Japon. M. Mütten, au contraire, qui
étudia la collection d’Oldham, recueillie principalement dans l'île de Kiousiou,
pose en fait que la flore bryologique japonaise est un mélange d’espèces de
la zone tempérée septentrionale et de types plus tropicaux, surtout de types
de l’Archipel Indien. — Parmi les Hépatiques, la présence du genre Cyatho-
dium (C. Japonicum Laindb.) peut être notée comme une particularité intéres-
sante, la seconde espèce de ce genre étant propre à l'Amérique du Sud.
=
310 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE
Nymphéacées. Nymphaea “tetragona Georgi.
Papavéracées. Chelidonium majus L. — Corydalis solida
L., “ambigua Cham.
Géraniacées. Geranium sibiricum L.
Crucifères. Barbarea vulgaris R. Br — Turritis glabra L. —
Arabis “Stelleri DC., hirsuta L., Gerardi Bess. ? —— Cardamine
sylvatica LK., impatiens L., “dasyloba Mq., “Regeliana Mq. —
Draba nemorosa L. — Sisymbrium Sophia L. — Nasturtium off.
. cinale K. Br., palustre DC. — Capsella bursa-pastoris Mnch. —
Thlaspi arvense L. — Rhaphanistrum innocuum Med.
Violariées. Viola Selkirkii Gold., “pinnata L. var. dissecta,
sylvestris Lam.
Polygalèes. Polygala sibirica L.
Caryophyllées. Dianthus Seguieri Vill, superbus L. —
Saponaria Vaccaria L. — Silene tatarica L. — Lychnis inflata
Sm.? — Cerastium vulgatum L. — Malachium aquaticum Fr. —
“Stellaria media Vill, uliginosa Murr. — Arenaria serpyllifolia
L. — Cucubalus bacciferus L. — Honckeneya peploides L.
Hypéricinées. Hypericum Richeri Vill.
Portulaccées. Montia fontana L.
Linées. Linum perenne L.
Rutacées. Dictamnus Fraxinella P.
Malvacées. Malva mauritiana, sylvestris, rotundifolia L.,
pulchella Bernh.
Célastrinées. Evonymus latifolius Scop. ?
Légumineuses. Lotus corniculatus L. — Medicago denti-
eulata W., lupulina L. — Trifolium Lupinaster L. — Sarothamnus
scoparius Wimm.— Astragalus glycyphyllos L. — Lathyrus mariti-
mus Big., palustris L. — Vicia cracca L. — Ervum tetrasper-
mum, hirsutum L. — Orobus “lathyroides L. 7
Rosacées. Spiraea Aruneus L., *Kamschatica Pall. — Rubus
Chamaemorus L. — Potentilla palustris Scop., reptans, anserina,
multifida, fragarioides L., “fragiformis W. — Geum strietum
Ait. — Sanguisorba *tenuifolia Fisch. — Rosa pimpipinellifolia
L. — Pyrus “sambucifolia Ch. et Schld.
DE LA FLORE DU JAPON. 2421
Saxifragées. Chrysosplenium alternifolium L., *kamschati-
cum Fisch., “ovalifolium M. B. — Parnassia paiustris L.
Crassulacées. Sedum Aiïizoon, purpureum ?, anacampseros ?
kamschaticum Fisch.? — Umbilicus “spinosus DC.
Droséracées. Drosera rotundifolia L.
Haloragées. — Myriophyllum verticillatum L. — Callitri-
che verna L. — Ceratophyllum demersum L.
Lythrariées. Lythrum Salicaria, virgatum L.
Onagrariées. Epilobium angustifolium, tetragonum L. —
Circaea Lutetiana, alpina L.
Ombellifères. — Cicuta virosa L. — Bupleurum faleatum
L. — Ligusticum scoticeum L. — Angelica *Gmelini DC. — He-
racleum sibiricum L.— Daucus Carota L. — Anthriscus sylves-
tris Hofïm.
Araliacées. Hedera Helix L. — Adoxa moschatellina L.
Campanulacées. Campanula Trachelium L.
Rubiacées. Galium boreale, verum, Aparine L.— Asperula
odorata L. ?
Composées. Tripolium vulgare L. — Erigeron acris L. —
Inula Helenium, britannica L. — Solidago virgaurea L.— Bi-
dens tripartita L. — Achillea speciosa Haenk., *ptarmicoides
Maxim., cartilaginea Led. — Leucanthemum arctieum DC. —
Pyrethrum *ambiguum Led. — Artemisia “desertorum Spr., ca-
pillaris Th., vulgaris, annua 1. — Carpesium abrotanoides L. —
Ligularia sibirica Cass. — Senrecio “palmatus Less., nemorensis
L.— Calendula officinalis L. — Echinops sphaerocephalus L. —
Carduus crispus L. — Cirsium “*kamschaticum Led. — Lappa
major Graertn. — Sonchus oleraceus L. — Taraxacum dens leonis
Desf. — Hieracium umbellatum L. — Ixeris “stolonifera A. Gr.
Dipsacées. Seabiosa micrantha Desf.
Valérianées. Valeriana officinalis, dioica L.
Lonicérées. Sambucus racemosa L. — Viburnum Opulus
. L. — Lonicera Xylosteum L. ?
Primulacées Primula cortusoides L. — Naumburgia thyr-
siflora Reichb. — Anagallis arvensis L.
312 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE
Ericacées. Vaccinium Oxycoccus, vitis-idaea L. — Andro-
. meda polifolia Z. — Ledum palustre L. — Pvyrola rotundifolia
L., media Sw. — Empetrum nigrum L. — Moneses *grandiflora Sal.
Apocynées Apoeynum venetum L
Gentianées. Gentiana squarrosa P. — Halenia sibirica
Bork. — Menyanthes trifoliata L. — Limnanthemum nymphoi-
des LkK.
Solanées. Solanum nigrum L. — Physalis Alkekengi L.
Convolvulacées. Calystegia Soldanella R. Br.
Polémoniacées Diapensia lapponiea L.
Borraginées Lithospermum arvense, officinale L. — Anchusa
offieinalis L. — Myosotis intermedia Lk.
Labiées. Elsholtzia ceristata W. — Mentha arvensis L. —
Lycopus europaeus L., “*lucidus Turez. — Thymus Serpyllum
L.-- Nepeta Glechoma Benth. — Prunella vulgaris L. — Stachys
palustris L. — Lamium amplexicaule L — Leonurus sibiricus
L — Ajuga genevensis L.
Verbénacées Verbena officmalis L
Serophularinées. Veronica paniculata, longifolia, spicata,
inçcana, Anagallis, agrestis, hederaefolia L. (V. peregrina est
plutôt d’origine americaine). — Euphrasia officinalis L. — Pedi-
cularis resupinata, sceptrum L.
Plantaginées. Plantago major L.
Utriculariées. Utricularia intermedia, vulgaris L.?
Loranthacées. Viscum album L.
Polygonées. Rumex aquaticus, crispus L , *Fischeri Rchb.,
stenophyllus Led., Acetosa L., Acctosella? — Polygonum avicu-
lare, hydropiper, Persicaria L., nodosum P., Bistorta L.
Chénopodées. Chenopodium album L., ficifolium Sm —
Atriplex littoralis L.— Kochia scoparia Schr. — Schoberia mari-
tima Mey. — Salsola Soda L.
Amarantacées. Amarantus caudatus L.
Urticées. Urtica “angustifolia Fisch.
Ulmacées. Ulmus éampestris L., montana W.
Euphorbiacées. Euphorbia Lathyris, palustris, helioscopia L.
DE LA FLORE DU JAPON. 19
Salicinées. Salix acutifolia W.? purpurea L. —* Populus
tremula L.
Bétulacées. Betula *lenta W. var., alba L. — Alnus in-
cana, glutinosa L.
Aroïdées. Lysichiton *camschatcense Schott.
Typhacées. Sparganium “longifolium Turez.
Najadées. Ruppia maritima L. — Potamogeton natans, cris-
pus, pusillus L. — Zostera marina L..
Lemnacées. Lemnàa minor, trisulca EL.
Orchidées. Orchis latifolia L. var. *Beeringiana. — Gymnadenia
conopsea R. Br. — Habenaria *tipuloides Lindl. — Listera cordata
R. Br. — Goodyera repens R. Br. — Oreorchis *patens Lindl.
Iridées. Iris “lævigata Fisch., *setosa Pall., sibirica Pall.
Amaryllidées. Narcissus Tazetta L.
Liliacées. Allium Schoenoprasum L., “splendens W., sene-
scens L., angulosum L., Victorialis L. — Lilium “*bulbiferum L. —
Fritillaria *Kamschatcensis Gawl. — Orithyia *oxypetala Kth. —
Gagea triflora R. $.
Mélanthacées. Streptopus *“amplexifolius DC. — Veratrum
nigrum L.
Smilacinées. Paris *hexaphylla Cham. — Trillium “*erec-
tum L.— Convailaria majalis L. — Polygonatum officinale Mnch.,
multiflorum AÏL. — Majanthemum bifolium DC. — Clintonia *uden-
sis Trautv.
Alismacées. Alisma Plantago L. — Sagittaria sagittifolia L. —
Triglochin maritimum L.
Juncacées. Juncus articulatus L., communis Mey. — Luzula
campestris, pilosa DC.
Graminées. Digraphis arundinacea Trin. — Hierochloë bore-
alis R. S.— Beckmannia erucaeformis Host. —- Milium effusum L.—
Oplismenus crusgalli Kth. — Setaria glauca Beauv., viridis, italica,
flava Kth.? — Digitaria commutata Schult., ciliaris P. — Alope-
curus geniculatus L. — Phleum pratense L — Polypogon litto-
ralis Sm., monspeliensis Desf. — Phragmites communis Trinm —
Trisetum flavescens Beauv. — Avena fatua L — Poa annua, tri-
a F. A. W. MIQUEL SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE
vialis, nemoralis, pratensis L., serotina Ehrh. — Glyceria flui-
tans R. Br. — Briza minor L. — Melica nutans L.— Festuca
rubra, ovina L.— Koeleria cristata P.— Elymus arenarius L. —
Brachypodium sylvaticum Beauv. — Triticeum caninum L.
Cypéracées. Scirpus mueronatus L., Tabernæmontanus Gm.,
maritimus L. — Rhynchospora fusca, alba Lindl. — Carex remota ,
stellulata, pilulifera L., praecox Jacq., vesicaria, filiformis L.
Fougères. Polypodium vulgare L. — Cheiïlanthes *argentea
Kze. — Pteris cretica L., aquilina L.— Scolopendrium “*sibiricum
Hook., vulgare Sm.— Aplenium Trichomanes L , *crenatum Fr.,
spinulosum Mq., filix femina L. — Phegopteris Dryopteris Fée. —
Aspidium filix mas Sw., dilatatum W. — Onoclea germanica
Hook. — Woodsia ilvensis KR. Br. — Ophioglosum vulgatum L.
Salviniacées. Salvinia vulgaris Mich.
Marsiliacées. Marsilia quadrifoliata L.
Lycopodiacées. Lycopodium clavatum, Selago L. — Sela-
ginella denticulata Lk.
Equisétacées. Equisetum arvense, hyemale L., elongatum W.,
palustre L., ramosissimum Desf
On voit par cette liste que 354 plantes vasculaires de la végé-
tation européo-asiatique septentrionale et centrale — dont 26
Cryptogames vasculaires — s'étendent jusque dans le Japon; il
n’y a guère que 90 de ces espèces qui ne se trouvent pas en
Europe. D’après cela, 4 de toutes les plantes vasculaires du
Japon consiste en espèces européo-asiatiques.
Une partie assez importante de cet élément de la Flore du
Japon se compose d'espèces purement arctiques, qui se rencon-
trent aussi bien en Amérique qu'en Europe et en Asie, ee qui
n’est guère étonnant, vu l’uniformité de la végétation arctique;
la plupart de ces espèces figurent déjà dans la liste précédente.
Des 762 Phanérogames que compte la flore arctique (214 Mono-
cotylédones, 548 Dicotylédones !) }, on trouve au Japon 20 Mo-
1) J. D. Hooker, Outlines of the distribution of Arctic Plants (Linn. Transact.,
XXIII, p. 281).
DE LA FLORE DU JAPON. 3195
nocotylédones et 126 Dicotylédones, ensemble 146 espèces, ! de
la végétation arctique entière, et -, — 1; de la flore phanéro-
gamique totale du Japon. Je fais suivre ici l’énumération de ces
espèces :
10 Renonculacées. Thalictrum minus Anemone parviflora,
narcissiflora. Ranunculus sceleratus, repens. Caltha palustris. Aconi-
tum Lycoctonum. Coptis trifolia. Aquilegia atropurpurea (canadensis
L. W.?). Actæa spicata. |
1 Papavéracées. Chelidonium majus.
10 Crucifères. Nasturtium palustre. Barbarea vulgaris. Turritis
glabra. Arabis hirsuta, lyrata. Cardamine sylvatica, macrophylla.
Sisymbrium Sophia. Thlaspi arvense. Capsella bursa-pastoris.
1 Droséracées. Drosera rotundifolia.
1 Violacées. Viola sylvestris © varr.
10 Caryophyllées. Dianthus Seguieri, superbus. Silene
tatarica, inflata? Arenaria serpyllifolia. Honckeneya peploides.
Stellaria uliginosa, borealis, media. Cerastium vulgatum.
1 Linées. Linum perenne.
3 Légumineuses. Lotus corniculatus. Ervum hirsutum. Vicia
Cracca. |
14 Rosacées. Spiraea betulaefolia. Geum strictum. Rubus
chamæmorus. Potentilla pennsylvanica, anserina, fragiformis, pa-
Justris. Sanguisorba tenuifolia. Rosa acicularis Pyrus american,
sambucifolia, Prunus Padus var.? Amelanchier canadensis, alnifolia ?
3 Onagrariées. Circæa alpina Epilobium angustifolium,
tetragonum.
2 Haloragées. Callitriche verna. Ceratophyllum demersum.
1 Lythr ariées. Lythrum Salicaria.
1 Portulacées Montia fontana.
2 Saxifragées.Chrysosplenium alternifolium. Parnassia palustris.
D Ombellifères Archangelica Gmelini. Ligustieum scoticum.
Cicuta virosa. Heracleum sibirieum. Anthriscus sylvestris.
2 Cornacées. Cornus suecica, canadensis.
3 Caprifoliacées. Linnæa borealis. Lonicera Xylosteum ?
Viburnum Opulus.
316 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE
3 Rubiacées. Galium Aparine, triflorum, boreale.
1 Valérianées. Valeriana officinalis.
16 Composées. Ptarmica sibirica, speciosa. Pyrethrum am-
biguum. Artemisia vulgaris, borealis Bidens tripartita. Senecio
aurantiacus, Pseudo-Arnica. Ligularia sibirica. Solidago virgaurea.
Tripolium vulgare. Aster tataricus. Taraxacum dens-leonis. Erige-
ron acris. Hieracium umbellatum. Carduus crispus.
71 Ericacées. Vaccinium Oxycoccus, Vitis-idæa. Andromeda
polifolia. Ledum palustre. Pyrola rotundifolia, media. Empetrum
nigrum
2 Polémoniacées. Polemonium coeruleum. Diapensia lap-
ponica.
2 Gentianées Menyanthes trifoliata Pleurogyne rotata.
2 Borraginées. Myosotis arvensis. Mertensia maritima.
3 Labiées. Mentha arvensis. Thymus Serpyllum. Prunella
vulgaris Stachys palustris L.
1 Orobanchées. Boschniakia glabra.
2 Utriculariées. Utricularia vulgaris ?, intermedia.
1 Primulacées. Naumburgia thyrsiflora.
1 Plantaginées. Plantago major.
6 Polygonées. Rumex Acetosa, Acetosella ?, aquaticus. Poly-
sgonum Bistorta, aviculare, Convolvulus ?
3 Chénopodées. Chenopodium album. Schoberia maritima.
Atriplex littoralis.
3 Bétulacées. Betula alba. Alnus glutinosa, incana.
1 Salicinées Populus tremula.
1 Conifères. Juniperus communis var.? (J. rigida $. Z.?).
1 Typhacées Typha latifolia, var.? (T. japonica Miq.?)
4 Juncacées. Juncus articulatus, communis. Luzula campes-
tris, pilosa.
11 Graminées. Phragmites communis. Hierochloë borealis.
Trisetum flavescens. Glyceria fluitans. Poa aunua, pratensis, ne-
moralis Festuca ovina, rubra Elymus arenarius. Triticum eaninum.
4 Cyperacées. Carex pilulifera, vesicaria. Eleocharis acicu-
laris. Rhynechospora “alba.
DE LA FLORE DU JAPON. ES à A7
3 Equisétacées. Equisetum hyemale, arvense, palustre (dans
la flore arctique entière, 8 espèces).
2 Lycopodiacées. Lycopodium Selago, clavatum (dans la
flore arctique entière, 7 espèces).
9 Fougères. Polypodium vulgare. Phegopteris Dryopteris.
Woodsia ilvensis. Aspidium filix mas. Pteris aquilina. Onoclea
germanica. Asplenium filix femina, ruta-muraria. Botrychium vir-
ginicum. (Dans la flore arctique entière, 28 espèces).
Le contingent fourni par le reste de l'Asie, dans la composi-
tion de la flore du Japon, offre beaucoup plus d'intérêt. J’ai déjà
fait remarquer antérieurement (Archiv. néerl, Il, p. 146) qu’une
partie considérable de cette flore consiste en espèces qui habitent
l'Asie continentale, sous les mêmes latitudes, la Mandschourie,
la Chine, le Thibet, l'Inde supérieure, y compris les régions
montueuses de l'Himalaya, du Khasia et du Népaul, — et que,
d’un autre côté, des types d’origine plus méridionale, apparte-
nant plus spécialement à la flore proprement dite de l’Inde, sont
répandus jusque dans le Japon. C’est ainsi, par exemple, que
le Japon possède, en quantité assez notable, des espèces qui lui
sont communes avec la flore de Hongkong. — Si les vastes con-
trées qui viennent d’être nommées étaient mieux connues au
point de vue botanique, l’affinité que je signale, — différentes
analogies ne me permettent pas d'en douter, — se prononcerait
encore plus fortement, et le chiffre des espèces endémiques dimi-
nuerait dans le même rapport. J’ai déjà retrouvé bon nombre
d'espèces japonaises dans les riches collections rapportées de l'Inde
septentrionale et du Thibet par MM. J. D. Hooker et Thomson;
mais une grande partie de ces collections n’est pas encore déter-
minée. Pour que la distribution de ces espèces pût être jugée
avec exactitude, il faudrait aussi avoir une connaissance plus
complète des pays intermédiaires; ce n’est qu’alors, par exemple,
qu'on pourrait décider si ces espèces sont répandues d’une manière
continue, depuis les montagnes de l'Inde supérieure jusqu’au
Japon, ou bien si elles manquent dans l'étendue qui sépare ces
deux régions.
318 F. A W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE
Dans la liste suivante j'ai rassemblé, non-seulement toutes les
espèces qui se retrouvent dans l'Asie moyenne et méridionale,
mais aussi les espèces plus spécialement indiennes, et le petit
nombre de celles qui habitent également la Nouvelle Hollande.
La flore de l'Himalaya est encore trop peu connue pour qu'il
soit possible d'indiquer avec précision toutes les espèces existant
dans cette région. C’est une lacune qu'il sera facile de combler
plus tard.
Le nombre des espèces ici rassemblées s'élève à 580; dans ce
nombre ne figurent pas les quelques espèces qui se rencontrent
également en Amérique: elles seront mentionnées dans la liste
relative aux plantes de ce dernier pays
Espèces que le Japon à en commun av'ec les
parties centrales et orientales de l'Asie moyenne,
la Chine, la Mandschourie, l'Himalaya, avec l'Asie
méridionale et les îles qui en dépendent, et avec
la Nouvelle-Hollande.
Renonculacées. Clematis biternata, longiloba DC. — Ra-
nunculus hirtellus Royl., chinensis Bung. — Coptis Teeta WIL ? —
Pæonia Moutan L.
Magnoliacées. Ilicium anisatum L. — Schizandra japo-
nica À Gr. ;
Ménispermées. Cocculus laurifolius DC. — Menispermum
davuricum DC. — Stephania hernandifolia Walp.
Berbéridées. Berberis sinensis Desf. — Berberis japonica
KR. Br.? (an nepalensis).
Nymphæacées. Nelumbo nucifera Gærtn. — Euryale ferox Sal.
Papavéracées. Stylophorum japonieum Mq. — Macleya cor-
data R. Br. — Corydalis Wilfordi Reg.
Géraniacées. Geranium nepalense Don:
Crucifères. Nasturtium montanum Will
Capparidées. Gynandropsis viscida Bunge.
« DE LA FLORE DU JAPON. 319
Violariées. Viola verecunda A. Gr., prionantha Bg., Pa-
trinii DC.
Polygalées. Polygala japonica Houtt, Tatarinowii Reg.
Caryophyllées Silene firma $. Z ‘
Portulaccées. Mollugo stricta L. — Portulacea oleracea L.?
Tamariscinées. Tamarix chinensis Lour.
Hypéricinées. Hyperieum japonieum Th., Ascyron L, pa-
tulum Th.
Linées Linum davuricum Schult.
Rutacées. Boenninghausenia albiflora Rchb
Ternstroemiacées. Ternstroemia japonica Th — Eurya
japonica Th., chinensis R. Br. — Actinidiae sp. ?
Malvacées Alcea rosea L. — Malvastrum ruderale Mq. —
Abutilon Avicennae Gærtn.? — Urena sinuata Lam. — Hibisceus
Manihot, mutabilis, syriacus ?, rosa sinensis? L., ternatus Cav.
Sterculiacées. Pentapetes phoenicea L.
Tiliacées. Grewia parviflora Bg. — Tilia cordata Mill, mand-
shurica Rupr. — Corchorus capsularis L. — Elæocarpus photiniae-
folia H. & A.
Zygophyllées. Tribulus terrestris L.
Balsaminées. Impatiens Balsamina L.
Ilicinées. Ilex crenata, integra Th.
Célastrinées. Evonymus Hamiltonianus Wall, alatus Th.
Rhamnées. Sageretia theesans Brong. — Paliurus Aubletia
KR. S.? — Zizyphus sinensis Lam. —- Berchemia racemosa $S. Z. —
Hovenia duleis Th.
Ampélidées. Vitis flexuosa, heterophylla, japonica, penta-
phylla Th.
Sapindacées. Sapindus Mukorosi Gærtn — Koelreuteria pa-
niculata Laxm. — Aesculus chinensis Be.
Anacardiacées. Rhus suecedanea L., semialata Murr., ver-
nicifera DC.
+ Légumineuses. Crotalaria sassiliflora L. — Indigofera de-
cora Lindl. — Caragana Chamalayu Lam. — Wistaria chinensis
S. 2. — Melilotus suaveolens Led. — Astragalus lotoides Lam., gly-
320 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE ,
cyphyllos L.— Aeschynomene indica L.— Desmodium microphyllum,
laburnitolium, podocarpum DC — Lespedeza bicolor Turez., striata
H. et Arn., juncea P. — Vicia pallida Turez. — Canavalia in-
eurva, lineata DC. — Mucuna capitata DC.? — Pueraria Thun-
bergiana Benth. — Soya hispida Moench. — Amphicarpaea Ed-
geworthii Benth — Rhynchosia volubilis Lour. — Sophora japo-
nica LE. — Cæsalpinia sepiaria Roxh. — Cassia mimosoides,
Sophera, Tora L. — Albizzia julibrissin Boïirv.
Rosacées. Prunus Mume $S Z.?, Puddum Wall, Maximo-
wiczii Rupr. —- Spiraea callosa Th. — Duchesnea fragarioides Sm. —
Potentilia Kleiniana Wight — Agrimonia viscidula Bung. —
Rosa sempervirens L, multiflora Th., sinica Aït., indica L.,
Banksiae R. Br., microphylla Roxb., rugosa Th., moschata Mill. —
Crataegus sanguinea Pall — Pyrus præcox Pail , spectabilis Aït.,
sinensis W., Cydonia L., ianata Don.
Saxifragées. Saxifraga sarmentosa L — Parnassia foliosa
Hook. et Th. — Hydrangea Hortensia DC. — Philadelphus coro-
narius L.?, tenuifolius Rupr & Maxim.
Droséracées. Drosera lunata Buch.
Hamamélidées. Distylium racemosum $S. Z.
Haloragées Haloragis micrantha KR. Br.
Lythrariées. Lagerstroemia indica L.
Mélastomacées. Osbeckia chinensis L.
Bégoniacées. Begonia grandis Dryand.
Ficoïdées. Tetragonia expansa Aït.
Onagrariées. Trapa bispinosa Roxb.
Ombellifères. Hydrocotyle asiatica L., nitidula Rich., gla-
brata Bl.? — Sanicula elata Hom — Sium sisarum L. —
Bupleurum multinerve DC., aureum Fisch.
Araliacées. Panax Ginseng Mey.?
Cucurbitacées Zehneria Hookeriana Wight. — Momordiea
charantia L. — Lagenaria vulgaris Ser. — Luffa Petola Ser. —
Trichosanthes cucumerina L. — Platygonia Kæmpferi Naud. k
Cornacées. Benthamia japonica $S. Z.
Campanulacées. Campanula punctata Lam.— Adenophora
DE LA FLORE DU JAPON. 321
verticillata, latifolia Fisch. — Platycodon grandifolium A. DC.
Lobéliacées. Lobelia sessilifolia Lamb.
Rubiacées. Oldenlandia angustifolia Benth. — Gardenia flo-
rida L.— Damnacanthus indicus Gaertn. — Pavetta stricta L.? —
Paederia foetida L. — Serissa foetida Comm. — Rubia cordifolia L.
Composées. Adenostemma viscosum Forst. — Eupatorium
japonicum Th., chinense L. — Adenocaulon adhaerescens Maxim. —
Aster tataricus L., striatus Benth. — Turczanimovia fastigiata
DC. — Boltonia indica, incisa Benth. — Inula japonica Th. —
Rhynchospermum verticillatum Reinw. — Eclipta alba Hassk. —
Siegesbeckia orientalis L. — Xanthium strumarium L. — Wedelia
calendulacea Less. — Bidens pilosa, bipinnata L., parviflora L. —
Pyrethrum indicum Cass. — Artemisia japonica Th., lavandulae-
folia DC — Tanacetum marginatum Mq. — Myriogyne minuta
Less. — Gnaphalium multiceps Wall., japonieum Th. — Anten-
naria cinnamomea DC.-- Carpesium pubescens Wall. — Gynura
pinnatifida DC.— Emilia sonchifolia DC. — Ligularia Kæmpferi
S. Z. — Cacalia aconitifolia Bg., hastata L. — Senecio auran-
tiaeus DC., Pseudo-Arnica DC. — Rhaponticum atriplicifolium
DC. — Aplotaxis multicaulis DC. — Serratula coronata L. —
Gerbera Anandria Sch. Bip. — Picris japonica Th. — Crepis
japonica Benth. — Ixeris versicolor DC., repens, debilis, ramo-
sissima À. Gr.
Valérianées. Valeriana Hardwicki Wall. — Patrinia sca-
biosaefolia Lk.
Lonicérées. Lonicera confusa DC., acuminata, Leschenaultii
Wall., chrysantha Turez. — Abelia biflora Turez. — Viburnum
odoratissimum Ker.
Myrsinées. Ardisia crispa A. DC. — Myrsine capitellata Wall.
Primulacées. Lysimachia davurica Led., barystachya Bg,
japonica Th., Fortunei Mx.
Oléacées. Jasminum floridum Bg., Sambac, grandiflorum
L. — Olea fragrans Th. — Forsythia suspensa Vahl.
Ericacées. Gaultheria pyroloides H. et Th. — Vaccinium
bracteatum Th., Donianum Wight. — Andromeda ovalifolia Wall.
ARCHIVES NÉERLANDAISES, T. II. 21
322 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE
(Pyrola asarifolia Michx. var. et Monotropa uniflora, voir parmi
les espèces américaines).
Styracées. Symplocos crataegoides Don, sinica Ker., lanci-
folia S. Z.
Ebénacées. Diospyros Kaki L.
Asclépiadées. Metaplexis chinensis R.Br. — Pycnostelma
chinensis Bg. — Endotropis auriculata Dsn. — Hoya carnosa L. ?
laurifolia Dsn. var. — Vineetoxicum atratum M. & D.
Apocynées. Vinca rosea L. — Parechites Thunbergii A. Gr.
Loganiacées. Buddleya curviflora H. et A. — Mitrasacme
nudicaulis Reinw.
Gentianées. Villarsia crista-galli Griseb. — Limnanthemum
indicum ?, cristatum Griseb. — Ophelia bimaculata $S. Z.
Solanées. Datura alba Nees. — Solanum biflorum Lour. —
Physalis angulata L. — Lycium chinense Mill.
Convolvulacées. Quamoclit vulgaris Chois. — Colonyetion
speciosum Chois. — Cuscuta chinensis Lam. — Dichondra
repens Fisch.
Borraginées. Bothriospermum tenellum F. & M. — Eritri-
chum pedunculare, radicans DC. — Cynoglossum micranthum
Desf. — Tournefortia Argusi DC.
Cordiacées. Ehretia serrata Roxb.
Labiées. Perilla ocimoïdes L., arguta Benth. — Calamin-
tha umbrosa, Clinopodiuin Benth. — Hedeoma nepalensis Benth. —
Salvia plebeja R. Br. — Lophanthus rugosus Fisch. — Nepeta
botryoides Aït — Dracocephalum Ruyschiana L. — Scutellaria
indica L, hederacea Kth. ?, scordiifolia Fisch. — [Lamium petio-
latum Royl. — Teucrium stoloniferum Ham.
Verbénacées. Caryopteris incana Mq.— Callicarpa purpurea
Juss. — Vitex trifolia L.
Scrophularinées. Mazus rugosus Laur. — Mimulus nepa-
lensis Benth. — Limnophila sessilifolia, punetata BL. — Torenia
edentula Griff.? — Vandellia crustacea, erecta, angustifolia
Benth. — Lindernia pyxidaria AI. — Veronica cana Wall. —
Centranthera hispida R. Br. — Siphonostegia chinensis Benth. —
DE LA FLORE DU JAPON. LE
Phtheirospermum chinense Bg. — Melampyrum roseum Maxim.
Plantaginées. Plantago major L. var. asiatica, paludosa
Turez.
Cyrtandracées. Rehmaunia glutinosa Lib.
Acanthacées. Rostellularia procumbens Nees.
Bignoniacées. Tecoma grandiflora DC. — Catalpa Kæmpferi
S. Z. (syringæfolia Turez.)
Utriculariées. Utricularia diantha RS.
Orobanchées. Orobanche ammophila Mey. — Aeginetia in-
dica Roxb.
Thymélées. Edgeworthia papyrifera $. Z. — Daphne odora
Th.? — Wickstroemia canescens Meissn.
Helwingiacées. Helwingia rusciflora W.
Santalacées. Thesium chinense Turez. — Exocarpus lati-
folia R. Br. ?
Loranthacées. Viscum articulatum Burm.
Elæagnées. Elæagnus umbellata Th.
Laurinées. Cinnamomum dulce, Loureiri, Camphora Nees. —
Tetranthera polyantha Wall. — Actinodaphne chinensis Nees.
Celtidées. Celtis sinensis P.
Ulmacées. Microptelea parvifolia Spach.
Artocarpées. Morus alba, indica L. — Ficus pumila, erecta
Th., superba Miq., pubinervis BL.
Cannabinées. Humulus japonicus $S. Z.
Polygonées. Polygonum equisetiforme Sibth., tinetorium Lour.,
viscosum, Posumbo Ham., cæspitosum Bl., Blumei Meissn., flac-
cidum Roxb., orientale L., hastatotrilobum, muricatum, debile
Meissn., paniculatum BL, Thunbergiüi S. Z. — Chylocalyx per-
foliatus Hassk.
Chénopodées. Beta benghalensis Roxb. — Basella rubra,
alba L.— Chenopodium ambrosioides L.
Amarantacées. Achyranthes bidentata BI. — Gomphrena
globosa L. — Amarantus Mangostana L. — Euxolus viridis
Moqu. Tand.
Urticées. Pilea peploides H. et A. -— Boehmeria nivea Gaud. —
A M
324 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE
Oreocnide frutescens Miq. — Probablement plusieurs espèces de
Boehmeria, japonica Miq., spicata Th., holosericea, hispidula BI.,
comme des variétés du B. platyphylla Don du continent asiatique.
Euphorbiacées. Euphorbia humifusa W., pilulifera L. —
Sapium sebiferum Roxb. — Acalypha pauciflora Horn. — Ricinus
communis L. ? — Phyllanthus simplex Retz, Niruri, urinaria L. —
Daphniphyllum Roxburghni Baill.
Juglandées. Juglans mandshurica Maxim. — Platycarya
strobilacea S. Z.
Saururées. Houttuynia cordata Th. — Saururus Loureiri Dsn.
Myricées. Myrica Nagi Th.
Chloranthées. Chloranthus brachystachys BL. inconspicuus Sw.
Cupulifères. Quercus dentata, serrata Th., thalassica Hance,
salicina BI. — Corylus heterophylla F. M. — Fagus sylvatica L. var.
asiatica DC. |
Bétulacées. Betula Bhoypaltra Wall., costata Trautv.
Palmiers. Rhapis flabelliformis L. F., major Bl.? — Cha-
maerops excelsa Th. — Livistona chinensis R. Br. (introduite ?)
Aroïdées. Pinella tuberifera Ten. — Typhonium divaricatum
BI. — Colocasia antiquorum S. — Leucocasia gigantea $S. —
Conophallus Konjak S.? — Alocasia macrorrhiza S. — Acorus
spurius S., gramineus Aït.
Orchidées. Empusa paradoxa Lindl. — Liparis nervosa
Lindi. — Cremastra Wallichiana Lindl. — Luisia teres BI. —
Aceras angustifolia Lindl. — Habenaria sagittifera Rehb. fil —
Cephalanthera ensifolia Rich. — Spiranthes australis Lingl. — Cy-
pripedium macranthum Svw.
Zingibèracées. Cureuma longa L.
Iridées. Pardanthus chinensis Ker.
Commélinées. Commelina communis L., Benghalensis L.
Pontédériacées. Monochoria vaginalis Pr., plantaginea Kth.
Amaryillidées. Crinum asiatieum L. — Lycoris anrea, ra-
diata Herb.
Hypoxidées. Hypoxis minor Don.
Liliacées. Asparagus schoberioides Kth., lucidus Lindl.,
DE LA FLORE DU JAPON. 325
oligoclonos Maxim.-- Reineckia carnea Kth.— Hemerocallis fulva L.,
graminea Andr. — Funkia ovata Spr., — Lilium longiflorum Th.,
tigrinum Gawl., concolor Sal., callosum $S. Z., Fortunei Lindl.,
avenaceum Fisch., spectabile Lindl., japonicum Th. — Fritillaria
verticillata W. — Anemarrhena asphodeloides Bg. — Allium
Thunbergti Don. ;
Mélanthacées. Disporum pullum Don.
Smilacinées. Smilax China L.
Dioscorées. Dioscorea quinqueloba Th.
Aspidistrées. Ophiopogon spicatus Gawl. — Flueggea ja-
ponica Rich. — Aspidistra lurida Gawl.
Juncacées. Juncus Leschenaultii Gay, cæspiticius Mey.? —
Luzula rufescens Fisch.
Eriocaulonées. Eriocaulon sexangulare L., albestre Hook &Th.
Hydrocharidées. Hydrilla verticillata Casp. — Blyxa Rox-
burghii Rich. — Ottelia alismoides Rich.
Graminées. Coix lacryma L., agrestis Lour. — Paspalum
brevifolium FL, filiculme Nees, filiforme Sw. — Oplismenus
Burmanni Beauv., frumentarius, hispidulus Kth. — Setaria macro-
stachya HBk., excurrens Mq. — Panicum miliaceum, indicum L. —
Gymnothrix japonica Benth. — Isachne australis R. Br. — Sporobolus
elongatus R. Br. — Phragmites Roxburghii Nees. — Amphidonax
bifaria Nees. — Leptochloa tenerrima R. S. — Eleusine indica,
coracana (Graertn. — Cynodon Dactylon P. — Poa spondylodes
Trin. — Eragrostis tenella, pilosa, ferruginea Beauv., Browneï
Nees. — Glyceria caspia Trin. — Lophatherum elatum Zoll. —
Bromus confinis Nees. — Haemarthria compressa R. Br. — Perotis
latifolia Aït. — Zoysia pungens W. — Imperata arundinacea
Cyr. — Pogonatherum crinitum Trin. — Eulalia japonica Trin. —
Anthistiria arguens W.— Andropogon Schoenanthus L., serratus
Th., brevifolius Sw. :
Cypéracées. Cyperus nitens Retz , flavescens L., sanguino-
lentus Vahl, Iria L., amuricus Maxim , difformis L., tegetiformis
Roxb., rotundus L., pennatus Lam., marginellus, fimbriatus Nees,
umbellatus (Mariseus) Benth. — Kyllingia monocephala L. —
326 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE
Chaetocyperus acicularis Nees. — Eleocharis plantaginea R. Br. —
Isolepis Micheliana KR. S., barbata R. Br., capillaris R. S., squar-
rosa Vahl. — Fimbristylis diphyila, ferruginea, miliacea Vahl.,
capillaris Hochst. — Rhynchospora Wallichiana Kth — Cladium
chinense Nees. — Chapelliera glomerata Nees? — Lipocarpha
microcephala R. Br. — Carex curaica Kth., brunnea Th., brevi-
culmis KR. Br, polyrhiza Wall., heterolepis Bung.?, pumila Th.,
wahuensis Mey., tenuissima Boott, leucochlora Bung., longeros-
trata Mey., Doniana Spr., lanceolata Boott, nemostachys Steud.,
Bongardi Boott, Gaudichaudiana Kth.
Cycadées. Cycas revoluta L.
Conifères. Pinus Massoniana Lamb , Karaiensis S. Z.?, Bun-
geana Endi ?, P. Pinaster Sol ? — Larix dahurica Trautv. —
Curninghamia sinensis R. Br. — Salisburia adiantifolia Sm. —
Podocarpus chinensis Wall, Koraiana $S. Z. — Chamaecyparis
nutkaensis Spach ? — Juniperus echinensis L. — Biota orien-
talis Don. — Ephedra vulgaris L. var.
Fougères. Taenitis microphylila Mett — Polypodium lineare,
ellipticum Th., avenium Mett.— Ceratopteris thalictroides Brongn —
Gymnogramme javaniea Bl.— Adiantum caudatum L.— Cheïlanthes
chusana Hook. — Pteris serrulata, semipinnata L. — Woodwardia
japonica Sm. — Plagiogyra euphlebia Mett. — Aplenium nidus,
lanceum L., macrophyllum Sw. — Phegopteris Totta Mett. —
Aspidium falcatum, lobatum Sw. var., amabile BL, aristatum,
varium Sw., uliginosumñ, decursivepinnatum Kze, sophoroïdes
Sw. — Onoclea orientalis Hook. — Nephrolepis tuberosa Pr. —
Davallia villosa Wall, strigosa Sw., polypodioides Don, bullata
Wall., chinensis, tenuifolia Sw. — Lindsæa cultrata Sw —
Cibotii sp.? — Gleichenia dichotoma W., glauca Hook — Os:
munda regalis L. var. biformis Benth. — Lygodium japonieum
Sw. — Angiopteris evecta Hoffm. — Trichomanes parvulum
Poir. — Hymenophyllum fimbriatum L. Sm.?
Lycopodiacées. Lycopodium cernuum L., serratum Th.,
Phlegmaria L., — Selaginella involvens, ornithopodioides Spring. —
Psilotum triquetrum Sw.
DE LA FLORE DU JAPON. sat
Equisétacées. Equisetum debile Roxb.
Si nous analysons cette liste avec attention, nous sommes en
droit d’en tirer les conclusions suivantes :
1°. Plus d’un quart des plantes vasculaires du Japon se com-
pose d'espèces de l’Asie moyenne et méridionale; en y ajoutant
les espèces nord-asiatiques déjà énumérées plus haut, l’intime con-
nexion avec la flore de ce continent devient tout-à-fait frappante.
2. Ce ne sont pas seulement des espèces herbacées qu'on
retrouve dans les régions élevées de l'Inde, l'Himalaya, le Kha-
sia, etc., mais aussi des plantes ligneuses en nombre considérable.
On peut citer comme les plus intéressantes :
Espèces herbacées: Ranuneulus hirtellus, Geranium ne-
palense, Nasturtium montanum, Boenninghausenia, espèces du
genre Hibiseus, de Desmodium; Amphicarpaea Edgeworthii; Po-
tentilla Kleiniana, Parnassia foliosa, Drosera lunata, espèces
d’'Hydrocotyle, Sanicula elata, Zehneria Hookeriana, deux espè-
ces d'Eupatorium, Rhynchospermum verticillatum, Wedelia, Gna-
phalium multiceps, Carpesium pubescens, Artemisia Japonica,
Aplotaxis multicaulis, Valeriana Hardwickïü, Lysimachia japo-
nica, multifiora, Datura alba, Solanum biflorum, Calonyetion
speciosum, Hedeoma nepalensis, Lamium petiolatum, Teucrium
stoloniferum, Seutellaria indica, Mazus rugosus, Mimulus nepa-
lensis, Veronica cana et d’autres Scrophularinées, Utricularia
diantha, Aeginetia indica, plusieurs espèces de Polygonum, quel-
ques Amaranftacées; parmi les Orchidées, Empusa paradoxa,
Liparis nervosa, Cremastra Wallichiana, Aceras angustifola,
Cephalanthera ensifolia etc.; Juncus Leschenauiti, Eriocaulon
alpestre, sexangulare; les Graminées et les Cypéracées présen-
tent plusieurs espèces répandues par toute l’Asie austro-orientale.
Parmi les Fougères on trouve non seulement des espèces habitant
les montagnes des Indes, mais aussi quelques-unes provenant des
régions plus chaudes, et répandues dans l’Archipel des Indes.
L’Equisetum debile trouve sa limite boréale dans le Japon.
Le nombre des espèces ligneuses est assez remarquable,
mais jé me borne à en signaler quelques-unes seulement qui m'in-
328 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE
spirent un intérêt plus particulier: Schizandra japoniea, Ilex
crenata, integra, Evonymus Hamiltonianus, Vitis flexuosa, Cae-
salpinia sepiaria, Prunus Puddum, Pyrus ianata, Spiraea callosa,
Myrsine capitellata, Gaultheria pyroloides, Vaccinium bractea-
tum, Donianum, Andromeda ovalifolia, Symplocos crataegoides,
Lonicera acuminata, Leschenaultii, Ebhretia serrata, Helwingia
rusciflora, Viscum articulatum, Elaeagnus umbellata, Tetran-
thera polyantha, Wickstroemia eanescens, Ficus pumila, Sapium
sebiferum, Daphniphyllum Roxburghïi, Quercus serrata, Betula
Bhoypaltra, Ephedra vulgaris var., et probablement quelques espè-
ces de Pinus.
3°. Une autre fraction assez importante de la végétation est
formée par les espèces qui se trouvent dans les pays limitrophes,
la Chine, la Mandschourie, etc.
Espèces herbacées: Clematis biternata, longituba, Menis-
permum dahuricum; Nelumbo; Euryale; Stylophorum; Macleya;
Gynandropsis; Viola prionantha, Patrinii, deux espèces de Poly-
gala, Silene frma, trois espèces d'Hypericum, Linum davuri-*
cum, Tribuius terrestris, Indigofera decora, Astragalus lotoides,
Agrimonia viscidnla, Bupleurum multinerve, aureum, Platygonia
Kaempferi, Campanula punctata, deux espèces d’Adenophora ;
Platycodon; Lobelia sessilifolia, Adenocaulon adhaerescens, Ture-
zaninowia; Bidens parviflora, Artemisia lavandulaefolia, Gynura
pinnatifida, quatre espèces d’'Ixeris, Patrinia scabiosaefolia , Lysi-
machia davurica, Metaplexis chinensis, Pycnostelma chinense,
Endotropis auriculata, Parachites Thunbergn, Bothriospermum
tenellum, deux Eritrichium, Lophanthus rugosus, Caryopteris in-
cana, Siphonostegia chinensis; Phtheirospermum ; Melampyrum
roseum, Rehmannia glutinosa, Orobanche ammophila, Thesium
chinense, Humulus japonieus, deux Saururées et deux Chloran-
thées, Cypripedium macranthum, deux espèces de Lycoris, la
plupart des Liliacées de notre liste, Disporum pullum, trois
espèces d’Aspidistrées, Luzula rufescens, quelques Graminées,
Cypéracées et Fougères.
Parmi les espèces ligneuses viennent d'abord presque tou-
DE LA FLORE DU JAPON. 329
tes les Conifères citées dans la liste, dont une partie habitent la
Daourie, d’autres la Chine ou la Corée, et dont d’autres encore (Pinus
firma, homolepis, jezoensis, Larix leptolepis) entrent dans l’île de
Saghalin. L’'Ephedra vulgaris L. var. helvetica a été trouvé par
Griffith dans l’Affghanistan, par MM. Hooker et Thomson dans
les montagnes de Thibet, par le botaniste japonais Keiske dans
l'île de Nippon, mais il manque dans la Flora amurensis de
Maximowiez. Livistona chinensis et le Chamaerops excelsa crois-
sent dans la Chine et le Japon. — Quercus dentata croît dans
le Nord de la Chine, thalassica et salicina dans les régions
plus méridionales de ce pays. — Tilia mandshurica, Betula cos-
tata, Corylus heterophylla, Juglans mandshurica croissent dans
la Mandschourie.
Dans les régions de la Chine ou de la Cochinchine, boréale ou mé-
ridionale, ont été rencontrés l’Illicium anisatum (religiosum de Sie-
bold et Zuccarini), Cocculus laurifolius, Berberis sinensis, Ta-
marix chinensis, Ternstroemia japonica, ήEurya japonica et
chinensis, Grewia parviflora, Zizyphus sinensis, Berchemia race-
mosa, Hovenia dulcis, plusieurs espèces de Vitis, les trois
Sapindacées de notre liste, Caragana Chamalayu, Wistaria chi-
nensis, plusieurs espèces de Rosa, Distylium racemosum , Osbeckia
chinensis, Benthamia japonica, Gardenia florida, Damnacanthus
indicus, Serissa foetida, Viburnum odoratissimum, Ardisia erispa,
Jasminum floridum, Olea fragrans, Forsythia suspensa, Symplocos
sinica, Diospyros Kaki, Lycium chinense, Catalpa Kaempferi,
trois espèces de Cinnamomum, Oreocnide frutescens.
Le Cycas revoluta se rencontre également en Chine, car le
C. inermis de Loureiro n’est pas autre chose que cette espèce
sous un climat plus chaud !).
:) La plante du jardin botanique d'Amsterdam , que j’ai décrite et figurée
autrefois comme C. inermis, était un exemplaire apporté de la Chine et cultivé
dans une serre chaude. Dans l'Amérique australe, sous une température
plus élevée, la forme des feuilles se modifie aussi légèrement. Les carpophylles
restent invariables, sauf les différences individuelles : dans une même inflores-
cence les carpophylles diffèrent toujours plus ou moins entre eux.
330 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE
4°. On trouve aussi répandues jusqu'au Japon, mais principa-.
lement dans les îles de Kiousiou et de Nippon, des plantes des
provinces méridionales de l’Inde et même des espèces de lAr-
chipel Indien, par exemple:
Stephania hernandifolia, Malvastrum ruderale, Pentapetes
phoenicea, Hypericum japonicum, Crotalaria sessiliflora, Aeschy-
nomene indica, espèces de Desmodium; Cassia mimosoides,
Sophera, Tora; Lagerstroemia indica, Lagenaria vulgaris, Luffa
Petola, Boltonia indica, Scutellaria indica, Limnophila punctata,
Ficus pubinervis, Chylocalyx perfoliatus, Chloranthus brachy-
stachys, espèces de Colocasia, Leucocasia, Alocasia; Curcuma
longa, Commelina communis, bengalensis, Monochoria vaginalis
et plantaginea, Crinum asiaticum, Blyxa, Ottelia et bon nombre
de Fougères.
D0. Il y a aussi quelques espèces qui sont communes au Japon
et à la Nouvelle-Hollande; comme telles je citerai, en écartant
les espèces ubiquitaires ou répandues par toute l'Asie australe
et la Nouvelle Hollande septentrionale: Brasenia peltata (aussi
dans l'Amérique du Nord), Gnapbalium japonicum (involueratum
Forst.; aussi dans la partie orientale de Java), une ou deux
espèces de Carex, Chapelliera glomerata, Polygala japonica,
Ehretia serrata, Nertera depressa, Dichondra repens, Lageno-
phora Billardieri, Tribulus terrestris, Hydrocotyle asiatica, ete.
Un fait des plus remarquables est l'apparition au Japon d'espèces
qui jusqu'alors paraissaient avoir leur limite extrême à de très
grandes distances, dans l’Asie occidentale où même en Europe.
Quand il s’agit de certaines espèces herbacées et peu apparentes,
il peut rester plus ou moins de doute au sujet de cette limite;
car la partie septentrionale de l’Asie centrale n'ayant pas encore,
malgré les recherches assidues des botanistes russes, été fouillée
complétement, de pareilles espèces auraient pu échapper aux
explorateurs jusqu'à ce jour. Mais il est difficile d'admettre qu'il
ait pu en être de même pour des espèces plus grandes, et sur-
tout pour des arbres, qui frappent tout d’abord les regards. Le
fait en question n’est, toutefois, pas isolé dans la Géographie
DE LA FLORE DU JAPON. 391
botanique, et, dernièrement encore, M. J. D. Hooker a fixé l’at-
tention sur la distribution de certaines Conifères, dont la conti-
nuité montre une interruption sur de grands espaces: le Pinus
excelsa des monts Himalaya a été retrouvé dans la Macédoine,
tandis que sur la distance de 2200 milles qui sépare les deux
points on ne voit pas trace de cette espèce. Des exemples ana-
logues se rencontrent au Japon, où des espèces qui s'arrêtent
dans l'Asie occidentale surgissent inopinément. Fagus sylvatica,
dont la distribution en Europe a été éclairée d’un jour si vif par
M. Alph De Candolle, ne franchit pas le Caucase et manque
dans toute l'Asie; maïs l'arbre reparaît en masse dans le nord
du Japon, et l'examen le plus attentif ne peut y faire voir, tout
au plus, qu'une variation légère de Fagus sylvatica (var. asia-
tica DC.). À Yesso, l'espèce est accompagnée d’une autre, le
F. Sieboldi. Dans l’Amérique du Nord, c’est le F. ferruginea qui
en tient la place. La considération de faits de ce genre soulève
naturellement plus d’une question. Le Hêtre a-t-il été répandu
autrefois par toute l’Asie jusqu'au Japon, et des changements de
terrain et de climat ont-ils amené son extinction dans les pays
intermédiaires ? Les espèces nommées dérivent-elles toutes d’une
espèce antérieure unique, modifiée suivant les conditions climato-
logiques diverses ? Sont-elles la descendance des espèces de la
période tertiaire ? À aucune de ces questions nous ne pouvons,
dans l’état actuel de nos connaissances, répondre d’une manière
satisfaisante; ce n’est que lorsqu'on aura étudié avec soin tous
les débris laissés dans ces contrées par l’époque tertiaire, qu'on
trouvera peut-être la clef du problème !). — Le Castanea vesca
fournit un exemple analogue; il croît dans le sud-ouest de l’Europe
Jusqu'en Alsace, mais plus au nord ou à l’est il ne se rencontre
plus; il reparaît ensuite en Asie-Mineure et dans les îles adja-
centes, ce qui conduit à placer sa dispersion à une époque où
1) M. A. De Candolle compare l'apparition isolée du Fagus sylvatica au
Japon à son existence, également isolée, aux Açores et à Madère (Géogr. bol.
Tom I, pag. 240.)
332 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE
l’île de Candie était réunie avec la terre ferme. Il ne s’étend pas
à l’est de l'Asie Mineure, à travers l’Asie; mais il se montre de
nouveau en Chine et au Japon, et dans l'Amérique du Nord on
trouve une espèce qui en diffère très peu. M. De Candolle fait
observer avec raison que les nombreuses variétés que cet arbre
compte au Japon indiquent qu’il y existe depuis une haute antiquité.
Plus l’aire de distribution d’une espèce est vaste, plus elle
présente de modifications dans ses formes, et plus est grand le
nombre des variétés qu'on trouve enregistrées, pour cette espèce,
dans les ouvrages systématiques; souvent même, quand on con-
sidère les formes extrêmes, on doit se poser la question si l’on
a affaire à une espèce ou à une variété. De ce qui à été dit plus
haut, il résulte qu'il existe au Japon un nombre considérable d’es-
pèces possédant, surtout dans la direction de l’ouest à l’est, une
extension prodigieuse. [es considérations auxquelles donne lieu
la flore de cet empire fournissent, relativement à la doctrine de
l’origine des espèces, mainte indication dans l'esprit de la théorie
de Darwin., Les exemples que nous avons empruntés aux gen-
res Fagus et Castanea peuvent être interprétés dans ce sens.
Torreya nucifera du Japon diffère si peu de T. Californica
et de T. taxifolia, que, si on l’avait trouvé en Amérique, on ne
l’eût peut-être pas distingué, comme espèce, du T. Californica.
Quercus [lex d'Europe, Q. Balloot de l’Affghanistan, et Q. phyl-
liræoides du Japon forment pour ainsi dire une grande espèce,
de sorte que M. Hooker a déjà cru devoir réunir les deux premiers.
Parmi les espèces qui habitent le Japon, et qui paraissent avoir
leur limite orientale dans l'Asie occidentale, à une très grande
distance, on peut encore citer les suivantes; dans cette liste Je
n’ai pas tenu compte des espèces qui se trouvent dans l'Himalaya:
Glyceria caspia, répandue jusque dans les provinces caucasien-
nes; GI. fluitans, jusqu’à l’Oural.
Saponaria vaccaria: Siberie altaïenne, Désert des Kirghises.
Malachium aquaticum : Sibérie ouralienne.
Arenaria serpyllifolia: rivière Jénisséi.
Cucubalus bacciferus : Oural.
DE LA FLORE DU JAPON. 333
Evonymus latifolius: Europe, Asie occidentale ?
Lithospermum arvense: Sibérie ouralienne.
Nepeta botryoides: Altaï.
Ajuga genevensis: Mongolie.
Veronica spicata: Baïkalie.
Inula Helenium L.: Asie occidentale.
Artemisia capillaris (= A. scoparia W. K.): Hongrie.
Carpesium abrotanoides: Caucase, ainsi que Himalaya.
Sarothamnus scoparius: Oural.
L’affinité de la flore du Japon avec celle de l'Amérique du Nord,
surtout de la partie située à l’est des Montagnes Rocheuses, est
un point dont j'ai déjà traité avec détail. J'ai donné à cette oc-
casion (Arch. néerl., II, p. 153) une liste de 103 espèces qui
peuvent être considérées comme représentant au Japon la flore
de l'Amérique du Nord, et je les ai partagées en deux groupes
suivant le caractère de végétation ligneuse ou herbacée. Si l’on
retranche de cette liste les espèces qui habitent les latitudes éle-
vées, et qui appartiennent en partie aux plantes aretiques, plus
ou moins circompolaires, il reste 85 espèces proprement améri-
caines. J'ai étudié avec soin la manière dont ces espèces sont
distribuées dans la Nord-Amérique, et j'ai trouvé que plus de la
moitié sy avancent assez loin vers le nord pour qu'on puisse
regarder comme possible, dans les conditions climatologiques ac-
tuelles, leur migration le long des chaînes des îles Aleutiennes
et Kouriles. Un groupe moins nombreux occupe, au contraire,
en Amérique, des latitudes assez méridionales pour qu’il soit
nécessaire d’avoir recours, soit à l'hypothèse d’une communication
terrestre, engloutie aujourd'hui daïis l'Océan Pacifique, soit à la
théorie développée par M. A. Gray, et d’après laquelle la pro-
pagation de ces espèces aurait eu lieu à une époque où une tem-
pérature plus élevée la rendait possible par la communication géo-
graphique actuelle.
334 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE
Liste des espèces communes au Japon et à
l'Amérique du Nord, non compris les espèces arctiques.
Espèces plus boréales. 1. Anemone parviflora (en Amérique
jusqu'à 70° L. B.). 2. A. pennsylvanica (jusque dans l’Amérique
arctique). 3. Coptis trifolia (Groënland, Labrador, Unalaschka).
4, C. oceidentalis (sur les Montagnes Rocheuses). 5. Caulophyllum
thalictroides (Canada jusqu'en Kentucky). 6. Brasenia peltata
(Canada jusqu'en Géorgie). 7. Corydalis aurea (Canada jusque
dans la Géorgie, le Missouri, les Montagnes Rocheuses). 8. Vinca
canadensis (Baie d'Hudson jusqu'en Caroline). 9. Steliaria borealis
(depuis 42” jusque dans l’Amérique arctique). 10. Geranium erian-
thum (Sitcha). 11. Hypericum virginicum (Canada jusqu’en Floride
et en Louisiane}. 12. Vitis Labrusca (Canada jusque dans la
Géorgie, l’Arkansas, le Texas). 13. Rhus Toxicodendron (Canada
jusque dans la Géorgie, les Montagnes Rocheuses, le nord-ouest
de l'Amérique). 14. Thermopsis fabacea (Oregon, aussi le Kamt-
schatka). 15. Lespedeza hirta (Canada jusqu'en Floride). 16. Rubus
spectabilis (Unalaschka et Sitcha jusqu'en Orégon). 17. Potentilla
pennsylvanica (Canada, Montagnes Rocheuses, Saskatchawan).
18. Pyrus americana (Pennsylvanie jusque dans le Labrador et
le Groënland). 19. Amelanchier canadensis (Canada, Baie d'Hudson,
Saskatchawan). 20. Spiræa betulaefolia (Côte nord-ouest jusqu'aux
Montagnes Bleues dans l’Orégon; Montagnes Rocheuses 52—54° ;
Détroit de Kotzebue) 21. Ribes laxiflorum (nord-ouest de l’Amé-
rique, Détroit de Norfolk, Sitcha). 22 Penthorum sedoides (Ca-
nada jusqu'en Louisiane et en Géorgie) 23. Aralia racemosa
(Canada jusque dans la Géorgie, les Montagnes Rocheuses).
24. Opoplanax horridum (Côte nord-ouest, Sitcha jusqu'en Orégon,
Montagnes Rocheuses). 25. Panax quinquefolium? (depuis le Canada
jusqu'aux montagnes des Etats du Sud). 26. Cryptotænia cana-
densis (Canada jusqu’en Louisiane). 27. Heracleum lanatum (Terre-
Neuve, Canada). 28. Archemora rigida? (Michigan, New-York
jusqu'en Floride). 29. Cymopterus littoreus ? A. G. 30. Osmorhiza
lengistylis (Canada, Virginie, Saskatchewan). 31. Galium triflo-
DE LA FLORE DU JAPON. 339
rum. 32. Viburnum lantanoïides 35. V. Opulus var. pubens.
34. Sambucus racemosa var. pubescens (seulement dans le nord;
dans le sud sur les montagnes). 35. Vaccinium macrocarpon
(oxycoccos) ? 36. Chiogenes hispidula. 37. Menziesia ferruginea.
38. Pyrola asarifolia. 39. Monotropa uniflora 40. Phryma lepto-
stachya assez loin au nord. 41. Veronica Virginica (Vermont
jusque dans le Wisconsin). 42. Alnus maritima. 43. Betula lenta
(très au nord . 44. Symplocarpus foetidus (assez loin au nord).
45, Pogonia ophioglossoides (depuis le Canada jusqu'en Virginie).
46. Läparis lilüfolia (dans les Etats du milieu) 47. Orchis lati-
folia var. Beeringiana. 48. Erythronium grandiflorum (assez loin
au nord). 49. Streptopus roseus. 50. $. amplexifolius (jusque sous
les latitudes élevées). 51. Smilacina trifolia (Wisconsin). 52. Jun-
eus xiphioides (nord-ouest de l'Amérique). 53. Agrostis perennans
(très au nord). 54. Triticum semicostatum (nord-ouest de lAmé-
rique). 55. Festuca parviflora (nord-ouest de l'Amérique). 56. Scirpus
Eriophorum (jusque sous les latitudes élevées). 57. Carex stipata,
58. C. rostrata, 59. C. macrocephala (très au nord). 60. Lyeo-
podium dendroideum (assez loin au nord).
Espèces plus méridionales. 61. Trautvetteria palmata (Caroline
du Nord jusque dans le Tennessée). 62. Diphylleia cymosa (Vir-
ginie jusque dans la Géorgie et la Caroline du Nord). 65. Hype-
ricum petiolatum (New-Yersev jusque dans la Floride, le Ken-
tucky, l’'Arkansas). 64. Photinia arbutifolia (Californie). 65. Aralia
spinosa (Virginie, Floride, Louisiane, Arkansas). 66. Hydrocotyle
interrupta (Etats du Sud jusqu'au Massachusetts, Californie).
67. Veronica peregrina (depuis le Canada, vers le sud. 68. Rumex
persicarioides (Virginie, Massachussets). 69. [ris cristata (Ken-
tucky, Virginie). 70. I. setosa ? 71. Chamælirium luteum !) (Nouvelle
:) Relativement à cette plante j’ai présenté, dans la Pro/usio, quelques re-
marques qui établissent que l’espèce japonaise est la même que l’espèce amé-
ricaine, avec cette différence remarquable que la plante est hermaphrodite au
Japou et dioïque en Amérique; sous tous les autres rapports, elle est la même
dans les deux parties du monde. — On peut déjà citer en grand nombre de
336 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE
Angleterre, Illinois, et plus au sud). 72. Polygonatum giganteum.
13. P. canaliculatum (Pennsylvanie jusque dans la Virginie).
74 Croomia pauciflora (Floride et Alabama). 75. Hydropyrum lati-
folium (analogue au H. eseulentum dans les régions occidentales,
pas très loin au nord) 76. Sporobolus elongatus (pas très loin
au nord; aussi dans la Nouvelle-Hollande, ete.). 77. Torreya nuci-
fera (à peine différent du T. californica de Càlifornie). 78. Adiantum
pedatum (pas très loin au nord). 79. Asplenium thelypteroides.
80. Onoclea sensibilis (Connecticut, parties de New-York, Was-
bington). 81. Osmunda einnamomea (pas très au nord). 82. Bo-
trychium virginicum. 83. Lycopodium serratum (lucidulum Michx.,
Alleghanies).
Le nombre des espèces proprement américaines qui se rencon-
trent au Japon (et dont quelques-unes se retrouvent aussi sur
d’autres points de l’Asie orientale) s'élève done à 83, parmi les-
quelles 17 Phanérogames, c’est-à-dire environ 4 de la flore
phanérogamique entière du Japon. A ce point de vue — celui de
l'identité des espèces — l’affinité ne se prononce done qu'à un
degré relativement faible. Mais il en est autrement lorsque nous
plaçons l’un à côté de l’autre les tableaux généraux des deux
flores, et surtout lorsque nous fixons notre attention, principale-
ment, sur les espèces endémiques du Japon. On reconnaît alors
qu'il y a des ressemblances frappantes dans les rapports des
familles et des genres; les maxima des espèces tombent sur les
mêmes familles et les mêmes genres, et les espèces elles-mêmes
présentent de très nombreux exemples d’analogies, de ces formes
dites vicariantes, mais qui, d’après la méthode des botanistes
systématiques actuels, doivent être regardées comme essentielle-
ment distinctes. D'un autre côté, les groupes qui ne sont pas
représentés dans l'Amérique du Nord n’ont, au Japon, qu'un
nombre limité d'espèces, et les genres sont même, assez souvent,
pareilles variations dans les espèces qui s'étendent sur de vastes espaces. Dans
le domaine de la flore du Japon, l’Osmunda regalis, entre autres, en fournit
un exemple par sa singulière variété Uyformis, qui se rencontre au Japon,
dans l'Himalaya, et aussi au Cap de Bonne-Esperance.
’
DE LA FLORE DU JAPON. 831
monotypes. Plusieurs genres monotypes appartiennent à des grou-
pes qui prédominent dans l'Asie australe, ou même à d’autres
qui prévalent plutôt dans l’Amérique du Sud (Lardizabalées,
Méliosmées), tandis que Pentacoelium est un genre monotype
japonais de la famille exclusivement australienne des Myoporinées.
C’est une vérité aujourd'hui universellement reconnue, que la
végétation actuelle est liée d’une manière inséparable à celle de
la période tertiaire, qu'à partir de l’époque éocène, à travers les
temps miocènes et pliocènes, il s’est fait une transition lente
vers l’état présent du monde organique. Si nous embrassons la
période tertiaire dans son ensemble, nous pouvons dire, en gé-
néral, que les ordres et les genres n'éprouvèrent que des change-
ments peu importants, tandis que les espèces s’éteignirent en
grande partie et furent remplacées par d’autres. Cette substitution
de formes n'eut pas lieu simultanément sur tous les points du
globe, et il paraît suffisamment établi que l’état de choses exis-
tant persista plus longtemps dans une région que dans une autre.
Au milieu des variations qui, durant cette longue période, atteig-
nirent la distribution des terres et des mers, l'élévation du sol,
la température et l'humidité, un même groupe d'êtres a pu se
maintenir en un point, tandis que plus loin les conditions né-
cessaires à son existence faisaient défaut, et il en est résulté
nécessairement un déplacement des espèces d’une province vers
l'autre, par une migration lente soumise aux lois de la multipli-
cation. La science, dans ces derniers temps, a appris à connaître
de nombreux exemples de pareils faits. C’est ainsi que des types de
la Nouvelle-Hollande, de l'Inde et de l'Amérique du Nord se trou-
vèrent représentés en Europe pendant des périodes successives.
Les précieuses recherches de MM. Unger, Goeppert, O. Heer,
C. Gaudin, C. Strozzi, de Saporta et d’autres paléontologistes ont
répandu un jour inattendu sur cet important chapitre de la bion-
tologie, et M. A. De Candolle, dans sa Géographie botanique
et dans des écrits postérieurs, a montré, avec toute évidence,
ARCHIVES NÉERLANDAISES, T. I. 22
338 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE
que mainte particularité de la distribution des espèces végétales
existantes ne saurait s'expliquer que par des considérations de
cette nature, et qu'il y à lieu de distinguer soigneusement l'effet
des causes antérieures de celui des causes actuelles.
Placé à ce point de vue, on ne s'étonne plus de trouver, dans
la distribution actuelle des plantes, des groupes et des tableaux
de caractère différent, les uns plus anciens, les autres plus mo-
dernes, ceux-ci plus avancés dans la voie des modifications,
ceux-là attardés encore dans une phase antérieure. L'aspect que
le règne végétal présentait en Suisse et dans une grande partie
de l’Europe, pendant les derniers temps de l’époque tertiaire, se
retrouve encore aujourd hui, au moins si l’on s’en tient aux traits
les plus généraux, dans les Etats-Unis d'Amérique et spécialement
dans les régions orientales. Or la flore de l'Amérique du Nord
étant, à beaucoup d’égards, analogue à celle de l'Asie orientale, sur-
tout à celle du Japon, on doit se demander naturellement jusqu'à
quel point cette dernière peut aussi être comparée à la flore ter-
tiaire, et si nous avons droit d’y admettre également l'existence
d'éléments anciens. Le grand nombre d'espèces endémiques, et
surtout le caractère très particulier des groupes endémiques paraissent
tout d’abord venir à l’appui de cette manière de voir. Quand on
considère la prédominance extraordinaire des Conifères, des Cu-
pulifères, des Acérinées, des Laurinées, des Juglandées, celle des
genres Salix, Alnus, Corylus, Planera, Ulmus, Liquidambar,, ete.,
on se voit transporté en imagination dans une des dernières phases
de la période tertiaire.
Avant d'essayer une confrontation plus détaillée, je dois rap-
peler toutefois qu'une comparaison strictement numérique entre
une flore vivante et une flore éteinte conduirait à des résultats
inexacts, à moins d'y apporter une correction: les plantes her-
bacées, en effet, ne se conservent qu'imparfaitement, ou pas du
tout, à l’état fossile, tandis que les végétaux ligneux laissent
ordinairement des débris suffisamment reconnaissables.
Quant aux flores tertiaires de la Suisse, les admirables recher-
DE LA FLORE DU JAPON. 339
ches de M. Oswald Heer nous en ont fait connaître environ 800
espèces phanérogames, distribuées en 196 genres et 80 familles :
160 genres dicotylédones, 21 genres monocotylédones, dont res-
pectivement 133 et 21 représentent des types encore vivants
actuellement. Les familles prédominantes, rangées d’après la force
numérique en espèces sont: Papilionacées, Amentacées (Cupuli-
fères avec les ordres voisins), Cypéracées, Protéacées, Laurinées,
Graminées, Conifères, Composées, Acérinées. Comme particuliè-
_rement caractéristiques je citerai les ordres et genres suivants,
en regard desquels je placerai ceux du Japon (Voy. O. Heer,
Recherches sur le climat ete., p. 55):
Flore actuelle du Japon,
2007 Phanérog.
Flore tertiaire de la Suisse, espèces en-
800 Phanérog. nombre total.
démiques.
Eapiionacées)-1.:.1181 espèces, 41. - Gb E 1620
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340 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE
Cette comparaison tend uniquement à faire ressortir les groupes
fortement représentés de part et d'autre; mais comme dans les
chiffres de la Suisse tertiaire différentes époques tertiaires sont
exprimées d’une manière globale, et que les mêmes ordres n'étaient
pas représentés dans le même rapport pendant toutes les époques suc-
cessives, la comparaison ne peut avoir qu’une signification très g'éné-
rale. Au reste, les genres caractéristiques qui sont communs à la
flore tertiaire de la Suisse et à la flore actuelle du Japon
confirment leur analogie mutuelle : Cassia, Cæsalpinia, Gleditschia,
Pterocarya, Juglans, Rhus, Rhamnus, Berchemia, Zizyphus,
Ilex, Acer, Fraxinus, Diospyros, Ficus, Cinnamomum, Liqui-
dambar, Polygonum, Planera, Ulmus, Quercus, Salix, Populus,
Carpinus, Myrica, Glyptostrobus (Chine), Smilax, Potamogeton,
Sparganium, Arundo, Juncus, Osmunda, Aspidium, Pteris,
Woodwardia. — Par contre, on ne trouve pas au Japon: Sabal,
Taxodium, Sequoia, Platanus, Laurus, Persea, Embothrium,
Dryandra, Leptomeria, Acerates, Liriodendron, Robinia. Mais je
ferai remarquer à ce sujet: que la détermination de Sabal, uni-
quement d’après les feuilles, est très douteuse, et qu'il pourrait
être rapporté fort bien à Chamærops ou à un autre palmier
palmatifrondé qui se rencontre au Japon; que Taxodium doit
être réuni avec Glyptostrobus, qui croît en Chine; que Laurus
et Persea, à l’état fossile, sont très difficiles à distinguer des
genres de Laurinées japonais; enfin, qu'une autre partie des gen-
res cités sont des genres de la Nouvelle-Hollande ou de l’Amé-
rique, et appartiennent à des divisions de la période tertiaire que
je ne compare pas avec la flore japonaise.
Le point de vue devient plus rationnel lorsque nous comparons
les débris fossiles en tenant compte de la succession des couches
qui les renferment, en rapport, par conséquent, avec les ditré-
rentes époques de la période tertiaire. Dans le premier étage de
la Suisse dominent les Protéacées, les Rhamnées, et les Cupres-
sinées, division des Conifères; dans le 2e, les Rhamnées et les
Palmiers; dans le 3e, les Protéacées; dans le 4e, les Salicinées,
DE LA FLORE DU JAPON. 341
Acérinées, Légumineuses (Papilionacées), Juglandées et Sapin-
dacées. Celui-ci comprend la dernière, la plus récente des flores
tertiaires de la Suisse, et ce que la logique indiquait déjà, les
rapports des groupes cités le confirment, savoir que c’est avec
cette dernière division tertiaire que la végétation actuelle du Japon,
surtout la partie endémique, doit être comparée.
Dans un mémoire intéressant, relatif à l’Atlantide de M. Unger,
(The Atlantic hypothesis in its botamcal aspect, dans le Natural
History Review, Avril 1862), M. le professeur Oliver a commu-
niqué un tableau montrant la distribution géographique des gen-
res encore vivants de la flore tertiaire de la Suisse, et d’où il résulte
que la végétation actuelle de l’Europe possède 76 de ces genres,
12 de moins que les Etats méridionaux de l’Union américaine.
Le même savant, suivant les traces de M. O. Heer, montre en-
core que le Japon et la Suisse tertiaire ont en commun 71 ordres
naturels, dont 51 représentés par des genres identiques ; le nombre
de ces genres identiques serait de 77. D’après mes recherches,
toutefois, ce nombre devrait être un peu modifié: quelques gen-
res doivent disparaître de la liste, d’autres doivent y être ajou-
tés, de sorte que le chiffre total s'élève à 89. Ces genres com-
muns au Japon et à la Suisse tertiaire sont les suivants:
Phragmites, Panieum, Cyperus, Scirpus, Carex, Juncus, Smilax,
Chamaerops, Typha, Sparganium, Potamogeton , Hydrocharis, Iris,
Podocarpus, Pinus, Larix, Liquidambar, Populus, Salix , Myrica,
Alnus, Betula, Carpinus, Corylus, Quercus, Castanea, Ulmus,
Planera, Ficus, Polygonum, Salsola, (Persea, Benzoin de la
flore tertiaire pourront être considérés comme identiques avec les
genres de Laurinées actuels du Japon), Aristolochia, Andromeda,
Clethra, Monotropa, Vaccininm, Diospyros, Styrax, Myrsine,
(Bumelia sera peut-être du genre Ardisia), Menyanthes, Fraxinus,
Lonicera, Viburnum, Gardenia, Hedera, Panax, Cornus, Vitis,
Ranunculus, Clematis, Berberis, Nymphaea, Nelumbium, Sterculia,
_Grewia, Acer, Negundo, Sapindus, Koelreuteria , Coriaria, Euphor-
bia, Pittosporum, Celastrus, Ilex, Zizyphus, Paliurus, Berchemia,
342 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE
Rhamnus, Rhus, Zanthoxylum, Juglans, Pterocarya, Prunus,
Amygdalus, Crataegus, Spiraea, Medicago, Indigofera, Phaseolus,
Sophora, Cercis, Gleditschia, Bauhinia? Cæsalpinia, Cassia,
Acacia (Albizzia).
De ces 89 genres, il y en a 26 qui n'habitent pas l’Europe
actuelle, et ce sont principalement les genres les plus caractéris-
tiques, qui, pour une grande partie, sont représentès en A mérique.
Si les comparaisons auxquelles nous venons de nous livrer
suffisent déjà à indiquer, d’une manière générale, que dans la
végétation du Japon se reflète plus ou moins l’image d’une flore
tertiaire, surtout d’une flore pliocène, cette analogie ressort avec
encore bien plus d’évidence d’une comparaison spéciale avec les
restes fossiles de Parschlug et d'Oeningen en Allemagne. Dans
ces localités, on a trouvé 32 Conifères, qui se rapprochent beau-
coup quant aux genres de celles du Japon, entre autres même
un Salisburia; ensuite 13 Quercus, 3 Fagus, 2 Carpinus, 5 Myri-
cées, 6 Bétulacées, 7 Ulmacées (y compris Celtis), 3 Liquidam-
bar, D Populus, 5 Salix, 1 Cinnamomum, 11 Rosacées (5 Po-
macées, 6 Amygdalées), 17 Légumineuses (dont 2 Mimosées),
8 Rhus, 7 Juglandées, 15 Rhamnées, 4 Célastrinées, 14 Acer,
1 Tilia, 1 Fraxinus, 1 Diospyros, 7% Ilex,, 7. Ericées. IL nya
qu'à comparer ces genres, et leurs rapports numériques mutuels,
avec les listes données plus haut (p.339), pour que l’affinité saute
aux yeux, et il ne serait pas difficile de trouver une analogie du
même ordre avec d’autres flores tertiaires. Je n’entreprends pas
la comparaison des espèces elles-mêmes, mais il ne paraît nulle-
ment improbable que parmi les espèces fossiles de l’Europe il y
en ait quelques-unes qui puissent être retrouvées dans la flore
actuelle du: Japon :). Les botanistes qui ont fait de la flore tertiaire
1) Parmi les plantes tertiaires du S. E. de la France, si admirablement illus-
trées par le Comte de Saporta (An. Sc. nat., 4ème Sér. XNI et XVIT),
quelques espèces me paraissent absolument identiques avec celles de la flore
actuelle du Japon.
DE LA FLORE DU JAPON. 943
l’objet de leur études trouveront dans les musées plus de ressources
pour de pareilles comparaisons, maintenant que la plupart des
grandes collections ont reçu récemment des doubles de nos her-
biers, ainsi que de ceux d’Oldham, de Maximowiez et des voya-
geurs américains.
Les flores tertiaires des pays situés en dehors de l’Europe
contribuent également à jeter du jour sur le sujet qui nous occupe.
Leur étude a eu, en effet, pour résultat général de montrer que
les flores des dépôts pliocènes se rattachent directement aux flores
actuelles. C’est une conclusion à laquelle ont conduit même les
plantes tertiaires de Java, déterminées avec tant de soin par
M. Goeppert (Tertiaer-Flora von Java, 1854). Le caractère d'ensemble
de cette flore n’a pas changé jusqu'à nos jours, et même la
plupart des espèces reconnaissables diffèrent si peu de celles qui
habitent maintenant le pays, que je n’avais pu d’abord m'empêcher
de supposer qu’au moins quelques-unes d’entre elles devaient
être regardées comme des débris de la végétation actuelle ensevelis
sous des dépots de tufs volcaniques. Maïs un examen plus attentif
m'a fait revenir de cette présomption. M. Goeppert avait été tenté
à l’origine, d’après les indications de Junghuhn, de rapporter
les couches dont il s’agit à l’époque miocène ; mais M. von Richt-
hofen, qui a eu l’occasion de les étudier sur place lors de l’ex-
pédition de la Novarra, les déclare pliocènes (Zertschrift der deutschen
geol. Gesellschaft, XIV, p. 336). C’est à ce même étage que
paraissent appartenir les couches de lignite de Bornéo et de
Sumatra (Quarterly Journal of London, 1853, p. 55). Dans les
couches tertiaires supérieures de l’Amérique du Nord, M. Lesquereux
a trouvé des plantes dont un grand nombre fait partie de genres
qui vivent encore actuellement dans le pays, mais dont quelques-
uns habitent plus au sud aujourd’hui; d’autres, au contraire,
appartiennent à la flore moderne de l'Asie orientale, et on
peut citer, comme exemples très remarquables, Cinnamomum,
Salisburia adiantifolia et Chamaerops (Si/liman Journal, 1859,
p. 599). L’analogie et l’affinité que nous reconnaissons maintenant
344 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE
entre les flores de l'Asie orientale et de l’Amérigne existait
donc déjà antérieurement, et la flore tertiaire de l'Amérique se
lie aussi bien à la flore actuelle de cette région qu'à celle de
l'Asie orientale. Il faut rappeler ici que, d’après les recherches
récentes de M. Goeppert, cette flore tertiaire s’étendait très loin au
nord, jusque dans la zone artique, ce qui constitue une découverte
des plus remarquables, sur laquelle un nouveau jour sera répandu,
sans aucun doute, par le travail de M. O. Heer annoncé der-
nièrement (Voy. Goeppert dans le Bulletin de l Acad. de St. Peters-
bourg, III, p. 460).
La question relative aux causes de la durée persistante, sur un point,
d'espèces et de groupes caractéristiques, qui ailleurs — supposé qu'ils
y aient existé simultanément, à un moment donné, — ont disparu
depuis longtemps, cette question ne peut être abordée qu'à l’aide
d’hypothèses et éclairée par des analogies. En effet, le problème
fondamental, pourquoi les formes de vie que nous appelons espèces
cessent-elles d'exister, ce problème n’est pas encore résolu. Leur
durée est-elle, comme celle de l’individu, déterminée d’après des
lois fixes dont elles portent en elles-mêmes la raison d’être, et
l'influence des circonstances extérieures se borne-t-elle à pouvoir
retarder ou accélérer la marche du phénomène ? Maïs, en supposant
même que la nature de celui-ci dût réellement être conçue de
cette manière, l’action puissante des états géologiques n’en resterait
pas moins indéniable. Ceux-ci, en effet, que nous apprenons de
jour en jour à mieux connaître, changent incessamment, et, avec
et par eux, les milieux climatologiques et toutes les conditions
complexes nécessaires à la vie des espèces. M. Darwin a insisté
avec raison sur la dépendance étroite qu'il y a entre le phénomène
de l’extinction et de la fossilisation des êtres vivants et celui des
affaissements géologiques. L'idée que le déplacement des espèces,
leur extinction sur un point, leur permanence sur un autre, sont
dans un rapport direct avec la propriété que possède l'écorce
terrestre, et qui domine toute la géologie, de s'affaisser et de
se soulever, cette idée n'exclut en aucune façon l'hypothèse que
DE LA FLORE DU JAPON. 345
chaque espèce a en elle-même une loi qui règle la durée de son
existence et ordonne qu'elle mourra un jour.
D’après cette manière de se représenter les choses, les formes
organiques tertiaires peuvent s'être maintenues beaucoup plus
longtemps en certains lieux, et des espèces autrefois liées géographi-
quement peuvent s'être trouvées isolées l’une de l’autre. Ces vues
me paraissent s'appliquer à la présence d'espèces identiques dans
l’est de l'Amérique du Nord et dans l'Asie orientale, surtout au
Japon, à des latitudes sous lesquelles toute communication conti-
nentale à cessé aujourd'hui d'exister; car, sans vouloir par à
battre en brèche l'explication donnée par M. A. Gray, nous devons
tenir compte de l’affaissement d’une terre continentale dans la
Mer du Sud, terre dont le grand récif madréporique, long de
100 milles, nous indique encore la direction du littoral. Sous
les méridiens de l'Australie et du Japon, on observe encore
actuellement un mouvement de dépression à la côte N. O. de
l'Australie, ainsi qu'à l'archipel de la Louisiade, situé au nord
de cette côte, et, plus près de l'équateur, à l'archipel de la
Nouvelle Irlande et aux îles Carolines (7° 1. n.); mais, sous
27° I. n. les îles Bonin, et quelques degrés plus au nord le
Japon sont, au contraire, en voie d’ascension. Ces faits ont une
signification incontestable pour le caractère propre et les signes
d’antiquité qu'on remarque dans la flore du Japon, ainsi que
pour sa variété et sa richesse, car les surfaces terrestres dans
une phase de soulèvement sont, en général, plus riches en êtres
organisés que celles qui s’affaissent. — Nous reconnaissons ainsi
dans la flore du Japon des éléments de diverses origines, de
divers âges: aux formes plus anciennes qui se sont perpétuées
(Conifères, Dicotylédones apétales et polypétales), sont venus
s'ajouter plus tard des colons étrangers (surtout des Dico-
tylédones gamopétales, des Graminées , des Cypéracées , des Fougè-
res). L’Asie boréale et occidentale et même les régions de
l'Inde fournirent leur contingent; et il serait difficile, d’après
cela, de se refuser à admettre l’existence, à des époques an-
346 F. A. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE
térieures, de communications plus intimes avec le continent
asiatique 1).
Lt
1) Dans les recherches qui précèdent je n’ai pas compris les plantes cultivées ,
si nombreuses au Japon. Fil est vrai que la population humaine y atteigne le
chiffre excessif de 30 millions, nous trouvons dans cette circonstance une
explication immédiate du grand développement de l’agriculture, des efforts
faits pour introduire toutes sortes de plantes alimentaires, plantes dont Siebold
a donné une liste dans le tome XII des ’erkandelingen van het Bataviaasch
Genootschap, et que j'ai également admises dans ma Prolysio pour autant que
j'avais pu en étudier moi-même des exemplaires. Nous ne devons pas nous
étonner non plus, pour les mêmes raisons, que les Japonais utilisent comme
nourriture les algues marines, dont il font un usage étendu en leur faisant
subir les préparations les plus variées. Il serait extrêmement intéressant de
soumettre, d’un poiut de vue historique et géographique, la faune du Japon
à un examen approfondi. Un fait des plus remarquables est l’existence du
Cryptobranchus japonicus, qui est allié de si près à la célèbre espèce éteinte
(homo diluvii testis), ainsi qu’à une espèce encore vivante de l'Amérique,
Cr. alleghaniensis (Voy. J. van der Hoeven, dans le Tijdschrift voor Nat. Gesch.,
IV, p. 375). Dans son Coup d’œil sur la Faune de la Sonde et du Japon, et
dans le T'dschrift voor Nat. Gesch., NV, p. 273, Temminck a communiqué des
remarques intéressantes sur les Mammifères du Japon; je constate seulement
qu'il y parle surtout d’affinités avec l’Europe et l'Asie. Une espèce de Quadrumane
existant au Japon, Inuus speciosus , est très voisine de L. ecaudatus de l’Europe.
Felis tigris et F. irbis, communs dans la Corée, à proximité du Japon , manquent
dans ce dernier pays, où ce genre ne compte d’autre espèce que le chat domestique.
Mais les genres Ursus et Canis sont bien représentés ; on y trouve par exemple:
Ursus tibetanus, et peut-être aussi U. ferox de l'Amérique du Nord; puis
Canis Vulpes, C. japonicus, et C. fulvus de l'Amérique du Nord. Les espèces
de Pteromys sont de type américain. Les grandes espèces de l’ordre des
Ruminants et les grands Pachydermes font complétement défaut.
STATISTIQUE DE LA FLORE DU
Phanérogames.
Dicotylédonces. Nombre des:
espèces genres.
Renonculacées . ...... 62
Magnoliacées (avec
Schizandrées et gen-
FESMVOISINS) #20 HT 14
Calycanthées. ...... Rand A à
Ménspenmees. 7°: 5)
Lardizabalées. ........ 5
Berbéridées........... 13
NMphÉACÉeS ELU 5
PAPavéracées 2000 4
Fumariacées . ........ 11
Crucifères.. 30
Capparidées.. 00001. 1l
Miolariées. 2: 1 4%:: 8
BIXACÉCS AN MT SM ns 2
ÉIMOSPORÉESS NN ji
ONE CESSE SN 4
Caryophyllées.. . . .....: 28
Portulaeées.:. ::.,::.. 3
Tamariscinées ........ l
ÉpétiCinÉes 7. 8
Ternstroemiacées...... 19
Malvacées . ....:.:... 13
Sterculiacées (Buettne-
Aysophyllées=s, 4,
Géfantacées... 7"...
1
3
2
6]
Rutacées (Zanthoxylées) 14
IMUTANLIACÉES - .. .: ... l
1
2
l
SMALL DÉES: NU
Méliacées :.......1...
Olacinéess ar
eines a ne de. 13
Célastrimées. 1. LU 13
Rhamnéess 2. 1014/)4 10
AMDÉLdÉES 2.0 eu. 6
PADIHAACÉRS 0 02. dau 22
DANIACÉES: 454. MA 0 5
Anacardiacées. ....... Fi
Coriariées. ... .…. .. 129. l
Légumineuses.. ....... 66
Rosacées. 2. 4 RM 81
EX DO HN BB VHHVHHHHÉ EE © I NN EH 00
NI Hi Hi 0 I Hi 00 DH RON Hi He Hi Hi OT 29
ùÙ Ce
Nombre des:
espèces genres.
DARITACÉES. .. ne cu 40
Crassulacées. ......... 12
Droséracées .......... 2
Hamamélhidées ........ th
Haloraséesr, Rue 4
Onagrarices 124 a 9
BÉSONIACÉESAN ARE 1
liybhraneess/#/hae 6
Mélastomacées. ....... 1
Hicoidées "#11 202100) 1
Cucurbitacées . ....... 15
Araliacees............ 14
Ombellifères:......... 36
Cornacées.# ir :1210 8
Campanulacées . ...... 16
Rubiacées 4:40: 32
Composées..... RiRess 130
Malerianéesen etru ex IL
Dipsacecs rest 5
Lonicérées Liat. . .. 2 30
MIVSUNEESS AAA EEE 8
Érimulacéesse rt 21
Oéicees Aie 2 China 13
Élumbhasinées tr l
Hricagées. es rat 54
SOMEAC OS ee ENT. 14
Hhénacéesn tn Mn 2
Asclépiadées, 42,27: 23
AIDOUVIIÉES DRE UE 3
MOLAMACÉES MENT RUE 3
Gentianées 0. mme 12
SOlANÉES US EU) 8
Convolvulacees....... 7
Polémoniacées........ 5
Bortdeinees.:... M0 18
Cordiacées. .....:.... J
Häbiéesaiy ion. sur nb 55
Verbénacées.......... 12
NrononeEs FNAC 1
Scrophularinées. ...... 47
Pantapineesaiun tt 3
Cyrtandracées. ....... 3
Acauthacées.......... 5
Biendnidées "0 2
EXriculariées st 9... 4
Orobanchées.......... 6
AN ECRIRE 9
Helwingiacées. ....... 1
JAPON.
HE HO HR O7
DD) +
(SEM
HERVE DIRE H © CE Or BR 00 CE CC O0 mi ST Hi Or Où CE O1 NO CS CC OÙ © Or HR O0 © A
Li
CS
348 F. À. W. MIQUEL. SUR LE CARACTÈRE ET L'ORIGINE ETC.
Nombre des: Nombre des:
espèces genres. espèces genres.
DANRTAIACÉES. 5 20 0e 2 3 2 ANENAÉRSE PRE 9 2
Loranthacées.}. 4.25: 3 jl Commélinées. ........ + 3
HiEAmnees. RE UC 5 il Pontédériacées : - -. -.. 2 1
IÉTOLÉAGÉES AR ER AE 2 1 AMALYIIdÉES AMEN 5 4
DaurinÉESE A :re per 24 8 Hypoxidées ee il Le
Cellidoes ame 2 2 Hæmodoracées. ....... 1 1
Ulmacées.4f. ira 4 3 Lilacées een 54 14
Antocarpées AL ET 11 5 Mélanthacées. ....... 15 9
Canuabinées.…........ 2 il Smilacinées . ........ 23 9
Polyronéesse tee 33 3 Diostorées Pet Eee 3 1
Amarantacées 7 #7 5 d Roxburghiacées........ 4 2
Phfolacées Er NE" 1 1 ASpidistrées 124 CRE ES 6 5
Chénopodées. ........ 12 7 Alismacéess 2... 4200 k 3
DFE Re 18 8 Juncacées. 34. Ve 7e 10 3
Euphorbiacées (et gen- Eriocaulonées......... 6 1
HS VOISINS) Lee 29 14 Hydrocharidées. ...... 6 4
Pipéracees ae 1 1 Graminées SR ERRE 126 60
SANEULRÉRS NE nn 2 2 CYPÉTACÉES ER EEE TER 101 14
Aristolochiées. .. . ...: 8 2 475 188
Juslindées 45. vu 6 3
À 21 9 | Gymnospermes.
NINTICÉES RAR EE Il LL CyeadéEs rs eue L 1
Clloranthées ?:2 2. 12. 4 2 Conifères Eten 67 17
Cupuliférespes ct 32 5 RULES
Bétulicéesat ste 12 278 : LE
Tx64 cs | Phanérogames. 2007 832
Monocotylédonees. Cryptogames vasculaires.
PAlRIETS TR TRE À 2 MS uisétacées 7 ]
Arpilées PAS EEE REC 23 10 | A ee F6 te 9 9
Lyphacées ........... 2 2 Salviniacées. ......... 1 1
RS PÉCOTETES ; ; | Lycopodiacées. ....... 12 3
Orchidées. ......-.... RE RE A RE a
Ainpibéracées 0er 4 Un 139 36
Cannacées APE ae 1 | | Plantes vasculaires 2146 868
ERRATA.
.
En conséquence des dernières publications du Dr. Maximowicz quelques
chiffres des pages précédentes ont dù subir un léger changement:
pag 200 erpr 198 TE. A lisez: 9007
11900 gr 450. 228. n 1464
1e HOUR AUS TD MS 2 475
ADO EE 1e DD Eee 2146
1 290 4alte CAP. FE RRER 2266
À O0 ITR BOT RS 2 ” 832
A SAME CRC 995 espèces * 1015
NOTES SUR LA THÉORIE
INTÉGRALES DÉFINIES.
NUE AVI,
Dr. D. BIERENS DE HAAN.
Extrait des: Verslagen en Meded. der Kon. Akad. van Wetensch., DI. XVI, blz. 28—159.
Le but de ces notes est la discussion de l'intégrale définie
Sint ZX. COS ZX
F xl (1— p? sin? x) AE 2) El DRM
1 na 2
ea SINt X. COS & ji [ DE) eur)
0 AT 26+1 Dr te > 0
L'auteur en avait évalué quelques cas spéciaux dans ses Tables
d’Intégrales Définies, (Voir Table 411), mais sans pouvoir les isoler
alors d’autres transcendantes, qui en différaient en ce que la fonc-
tion logarithmique leur manquait. Ces intégrales -1à avaient été
déduites par une méthode d'intégration partielle, dont il avait
traité dans une note, insérée dans le volume II des Mémoires
de l’Académie. Cette méthode faisait dépendre nos intégrales en
question de deux autres transcendantes
17 Sin Æ. COSC Sin4 À, COS x
FT} À’ (ID et [= ss de. (I
F | AËE264+1 AE256+1 )
300 D. BIERENS DE HAAN, INTÉGRALES DÉFINIES.
La première, par l'emploi d’une certaine relation générale, la
seconde à l’aide de la même méthode d'intégration partielle,
pouvaient être ramenées toutes deux à l'intégrale plus simple
(LE RENE fur CENTER (IV)
1 Sint æ. COS &
E AËE26+1
Donc il fallait traiter en premier lieu de cette dernière (IV),
ensuite des précédentes (II) et (IIL): et enfin on pouvait passer à
l'intégrale (I).
1. Par la différentiation logarithmique on obtient
a LT ve : MT à À
= À cos &. sine &. (1—p? sin? x)ù + ‘| —= = Jsint 1 TASSE
dx p°
[(« +9b+92) A: —\(8—p?) +(1—p')a + (2—p°) 2h A? +
ARRETE er+n|, PR PAR PL (a)
qui donne les formules de réduction |
rm gina —
f A CR Le (2 — p?) 2.b —
AbTI A —p2} 26 = 1) 1
D p2) (140 pe) SMYET SAUT 5
— (Gp) — (= p?)d L orne À (a-TeNb Pl
SL tn
lé Cire de |; RE Tr SES (1)
le C1 ol AP Va et 4 === ne [: (1 — p°?) (a — 1) +
La @—p:)24 [Fins 1 m. A6 dpe (9 b MERE
0
ir
[5 sing l,2. A8 —3 da |: RASE EEE TL (2)
0
In sine — 1 x
17 .
avec les intégrales finales Î dx et Î 2 sine —1æ. À dæ.
| 0
0
Pour celles-ci on peut acquérir une nouvelle relation générale
par la même formule (a), si on l’arrange suivant les puissances
de sin æ; le second membre devient dès-lors
D. BIERENS DE HAAN, INTÉGRALES DÉFINIES. 301
—ÿinc—1y. A26—1 [— [A+ p?) (a+ 1) +2 bp? | sin? æ +
+ (a+ 2 b + 2)p? sin* ‘| Ne D CS RS au fe A (b)
; DUT Ep 20e 1
d’où la relation ( OT ne: 2 AAA NN Le A
0 (arilb us) pe
Lt
Dhaerais0 tr) a+bp° | 1e sine nl, œ. Ab dat
\ ‘0
17
a. sina — 1 x. AÛ dx | Ge A Le te dan tri (3)
0
qui convient de même pour un b négaüf. Cette formule (3) mène
au même but que les précédentes (1) et (2), mais suivant un
autre chemin. Elles exigent les intégrales finales, qui s’en dédui-
sent pour b—= l'et = 1,
LV: 1°
Sin or AI dE == LEE [': + a + (a + 3
ik ue | ( ) pa
PA AT.
le sin +1 x. À dx — à J sina — 1 x. a de | À A Qi
0 0
La sin + 3 DL sa
F sin ur D joie fee A tr [+0 MON VAT OU de PU
à A me A
, a — ]
aff ue de e |; Po on Le os (5)
é A
qui elles-mêmes comportent les intégrales finales
1x dx La Sin il 1 + p
VE AE (6 je in en Re ne
( F (p) : ) 7 64 2p js (7)
TT 2 l [
L Ten Fes rl Hs @ |-.(8 f HÉMREAPULS
0 0 A
Drrorni +] (2) fade (> 10
F sin x. QU [2e + (ln EU L | :un
4p a
fr PA A UE Dr [U—») pit (À 0 p2) B'(p) ],02)
392 D. BIERENS DE HAAN, INTÉGRALES DÉFINIES.
DT 1 NS 1 »
[ sn ES Arr — Tps Æ 2 p (1 — 3 p°) +
+ (1 +3p°) (1 —p) LT Dice mi dm. < (13)
P
Pour obtenir des formules semblables à facteur cos x il faut
différentier directement la fonction, analogue à la précédente,
= sin æ. cost æ. (1—p? sin? x) + ‘| = — cost! 7. ASBES
Er (a + 1)—{2a+2b +2) pt} cos? x +
dre a+ 2642) pt cos | cod dedpres 6 Le Sen e i IS (c)
dont on déduit la formule de réduction
1
(a 20643) p2L
17
L cos2+3 x At dr — —(a-51) (24 +043) p2l
|
1; 1;
fees lg A dx + a Gp?) [F'ense—1 x. a dx |,(14)
0
0
qui est encore applicable pour un b négatif. Pour en avoir les
intégrales finales, il faut y supposer 6 —= 1 et b — — 1, ce
qui nous donne
17 1 ù |
2 cost. Sa, Ad =: 02 RE D Er 2p*
[ S 7 nel ( ) ( )2p
FER coss +1 x. À dx + a(1 —p° )[F cost — 1 x. a de |. (15)
0
. flx cost +3
pannes pe 00
s A (a + 2) p
TI œ 1 es pre
f Es à Gp) f ar | CC
0
Celles-ci exigent encore, outre les intégrales {6) et (10), les
suivantes
1r € :
“N COS T dx — 1 Arcsin p ; ee. + »'°'hR Mist e soon Rene (17)
0 — P
_ 2
fF cos? x JS À [E (p) = (29e) ) F'( DJ EE
un P
0
D. BIERENS DE HAAN, INTÉGRALES DÉFINIES. 303
—
Han ATCSUn D. 0-10 (00)
2 p°
2 cos a es LE Det
A 20e Hot is
LT jh Me ER An 1
D COS CAT —\ Fe -— Arcsin ie 20)
É COS À 15 _ 141 p 7 2; P ; (20)
L 1
[FT cosx. Ad= [G +p?) Ep) —(—p)F# to) [20
0
17 1 HS or A LES
CO ON D — ee 2 — pi —
Î Sp [Pa +2r) vi p
0
— (1 —4 p?) Aresin | Te Re A MARTEL (22)
Ici encore, il sera quelquefois très facile d'employer une for-
mule de réduction analogue à (2). A cet effet, on n’a qu'à
arranger le second membre de (c) suivant les puissances de A:
= 7 cos—1 7, A2 —1 [ e PA) de). PNR ee
1
Dh pi Ua). VA di G+25+2at]; Huue)
La
2
qui donne [
[0]
cos rl x, ANÜTI dr on) = + à +
DEN D
+ 2b(2—p?) fr cose—12. A6 1 dr (2b—.1) (1 —p?)
(o)
17
É cost — l x. a%5—3 de |, ADP ANS RAI CN RS US (23)
(e)
1
: cost læ, pi 1 D a
We EST es DC enr | Hi
x 17 Gi
Re 01) 910 lé Se a nee
ô A? b —
lt cost — 1 >
à Arb—3
dont les intégrales finales doivent se déduire des formules
Molier (10).
Maintenant, pour des valeurs spéciales de a, on déduit des
intégrales spéciales, que, à raison de la propriété sin? æ +
cos? æ—1, on peut combiner par voie de soustraction, de sorte
que les intégrales qui en résultent ont un facteur sine x. cosc x,
ARCHIVES NÉERLANDAISES, T. II. 23
34 D. BIERENS DE HAAN, INTÉGRALES DÉFINIES.
dans lequel au moins l’un des exposants &« ou c est pair. Reste le
cas où a et c sont tous deux impairs; mais alors le facteur
1 . 1
sin æ. Que SR TN — EE UN COS? EE,
et l’on peut prendre six? x ou cos? x pour nouvelle variable, ce
qui rend l'intégrale simplement algébrique.
Enfin par la supposition x — - a — y on déduit de intégrale
MAIS LACOSTE Mau
( ee dx l'intégrale analogue
k AE25<+1 ù
La Sin X. COS &
f dr NEOUR, Va Mi EUnEIECOS ER;
viro—i
(0)
1 x dx l'y 1—p?\ dx
2. Le théoré ? INDE 4 207 (= ) RE €
e théorème Î HA CA?) à À / re an (e)
déduit par la substitution connue {ang æ. lang y. V 1 —p?=1,
donne, pour f (3) = 25 !z et = (1— 72) l5, les formules de
réduction
a [A4 5 + (1—p2}5] L A2 de — (202) MORE
4 P Ar+I1
TEE
2
Î a (25)
DE [sin? ô x. A2 = cos? à x | | A2 NN US 4 (1 == p? ):
k RC CSN
LT cos20 x
2 .
Î EE (26)
qui regardent l'intégrale (Il). Lorsqu'on y substitue b — 1 pour
b et que l’on soustrait ce résultat des formules elles-mêmes,
on trouve
27 Pe 4 | dx
1 [A4 E— 2 sin? æ + (A —p2)6—T cos? x] l'A =
(o)
l'y 2
= (i—pr—11(1—p?) 1h Free Po LME M: (27)
D. BIERENS DE HAAN, INTÉGRALES DÉFINIES. 309
1 sin? &.C0S?x
2THTA4D cn? 0 — 4 En 2 2 b —-4 A 2
l [A sin 2 + (1—p}?) cos De TA Rein de —
1
La sin? x. cos b— 1%
— Le Ages 2 Re 9 2 J'EN TRE
= (i—p?) L (1— p?). |. ee dx (28)
Mais ces quatre formules ont un grave inconvénient; celui de
comprendre au premier membre deux intégrales, dont l’une à un
Ac au numérateur, l’autre un A‘ au dénominateur, les c crois-
sant dans les deux cas avec la valeur de b. Il faut tâcher.
de s’en défaire; et pour cela nous pouvons différentier (25) sous
le signe d'intégration par rapport à p, ou plutôt par rapport
à — p?: différentiation permise ici, puisqu'il ne peut y avoir
aucun cas de discontinuité. Après quelques réductions il vient
TC AUD = (—) AA (: +:) Feet SL
! 2 2 2
dx
ie à A
\ 6 EL CN EU ET AT CCE
mod #0») a | Dar =
(Er 0 im 1 pe \(e+5) More 1 (pi +
+[Hb+S Gr) 14m +1 al] —
— [fa [A25—3 — A?5—1) ee ges pee ee etre ler (f)
Maintenant, à l’aide de (25), on peut chasser le terme A? de
l’intégrale au premier membre: ensuite, en changeant ben b + 1
dans (25), encore le terme à puissance de (1—p?). De la sorte
on obtient dans cette intégrale des termes A45, A45+2, A46+4,
conformément à ce qu'on Dee Au second membre on à les
L [2 De d L Di
intégrales er Fe f ati—siuet [7 A2b—1 dæ;
o Arè+3 A20+1
1 1
mais comme on à |? A22—14e—(1—p?); |? ED sa CO
; o AH
— en vertu d’un théorème connu, et qui peut se déduire de (25)
en y prenant b négatif et multipliant ensuite par (1 — p2)}, —
on peut réduire ce second membre à une forme plus simple. On
trouve enfin
23*
3D6 D. BIERENS DE HAAN, INTÉGRALES DÉFINIES.
l7
f [LC —;) (L 25 pe) LA4S 1 ON ar
RE (+) ati+4 | TN = — (pe) [A a de +
0
M eee HAIRER AU (29)
0 (0)
Aïnsi l’on a obtenu au premier membre trois intégrales à fac-
teur A° pour € positif: done pour un c négatif, il faut ensuite
avoir recours à (25). Mais on peut aussi obtenir pour ce cas
une formule directe, analogue à (29). Car, du premier membre
de l'équation (f) on peut chasser le terme A42-+2 à l’aide de
(25); puis, en changeant dans celle-ci b en b — 1, on peut éliminer
le terme A4; de cette manière ce membre ne contient plus que
trois termes A, A2 et A°, comme il est nécessaire. On obtient
Fe £ ie (1—p?) + b (2 — p°?) A? — GL a |
re — Te jh | (o+ 5)" CRE )+ 11 Va -
CS M er (0 — 5) 2 A5) 2
dx
PA ARR ERREUR AU US 30*
je ar
équation dont le premier membre correspond à (29) pour un b
négatif, et dont le second membre peut acquérir cette même forme
par l’entremise de (1) pour «a = 1. Ce membre devient alors
17 ; d
— | tn de de Es -—. (90)
Nous voilà parvenus au but: les formules au premier membre de
(29) et de (30) ne contiennent que des puissances positives ou
négatives de A. Il nous reste à déterminer les intégrales finales.
Pour b — O0 les (25) et (26) donnent également
el
0 AP 31
Î des ( 6 at An Pt (31)
mais la supposition de b — 1 fait surgir à la fois deux nou-
velles intégrales, et ne permet pas de les déterminer séparément.
D. BIERENS DE HAAN, INTÉGRALES DÉFINIES. 9971
À cet effet il faut différentier de nouveau (31) par rapport à
— p?: ce qui nous donne
ii De a pe PAPER" | — jp ep) ee
0 A° CD De
#2 A—p?) L(1—p?)} F' (p) + 245. d=)) D or) |.62
donc, après l'avoir ajoutée p? fois à (31), |
i 0 1 | 1
fe D 1 [2-07 (AAC) E OI CD)
3. Pour obtenir une relation entre des intégrales analogues à
facteur sine x. cost x, on trouve, par la substitution précédente
lang x. tang y. V 1—p?=1, le nouveau théorème
P f (sin x, cos x, 1 — p? sin? x) =
— 12
)
17 cos æ sin. V1 —p 1 —-p2\ dx
ail A A e U Or nu
û A A IA A
Supposons-y f (w, y, z) — we yt 70 lz, alors il vient
( sint æ. cost x. AaTe +4 —E sin x. cost x. (1 — p°?)ô+:e
à At+c+?26-+1
LT inc x. & ;
DAS Go Ne pe jo DIE pale ee EURE
: , Atte+28+1
où pour le premier membre on peut écrire
dæ, (54)
17 :
f SIND ICO MENT D EU A LUE ai — p')ô+ic
(0)
D le Sd AN un (34*)
. Aate+25+]
Distinguons-y trois cas:
a) a et c sont tous deux pairs: ces intégrales se déduiront
aisément par voie de soustraction des formules dont on a traité
au N°. 2.
b) a et c sont tous deux impairs: chaque intégrale contient
en facteur Sn ©.) Cos æ\d@ — "1 d. sin? x: donc en prenant
sin? x — y, on les rend algébriques.
c) a et c sont l’un pair, l’autre impair. La seconde inté-
308 D. BIERENS DE HAAN, INTÉGRALES DÉFINIES.
grale de (34*) a pour dénominateur une puissance paire de A,
done une puissance entière de (1—p? sin? x): elle appartient
à une autre classe d'intégrales, beaucoup plus simple. La première
intégrale se prête de même à une simplification notable. Suppo-
Sons p. ex. a—Za, e—2c +El; ona ”
17 .
F sint x. cos x. A?26—1 ! A? dx —=
[e)
7 : j 7
— f sr ad: co An AE LA? Dic0s Er ALS ENIRE (342)
[e)
qui par la substitution de sin x — y devient beaucoup plus simple.
Observons encore que la supposition de æ — = 7
nous fournit des intégrales analogues, où le À se trouve rem-
L)
17 SUNn2 TX. COSC x du doses
: . . » lintéor 2 À 2
placé par v: car l'intégrale ik AN NE EREUR
1 NE X. COS4 x
dès-lors [ He dx. .
; vri+i
A. Les deux systèmes d’intégrales, dont on vient d’esquisser
rapidement l'évaluation, donnent lieu aux intégrales (III) et (1)
au moyen d'une méthode d'intégration partielle, comme on l’a
remarqué au commencement. Elle donne, en partant des inté-
grales (IV),
17 sin — 1 x 7 17
f RE NL me A RSR e PRr 4 dr ke ZX Sin4 —? T. COS Æ.
NET 2(1—p)ô—: Ë
a—2b à 2b5—1) ie 7
er A25+1 FE 2 (1 — p?)é—;:
L7 : dx
ENS us ina — 2 x — (a— 2 2 Qna Én
[ æ cos æ. [(a—1) sint x — (a b) p? sint x] ME.
d’où respectivement
He sint —? X. COS X RES it | (ES Eu AT ©
l A26H1 T'2b—=11L21 Es
Lt sin —?2%. cos x 17 sin —? x ;
=— (a—-2 b) j LT — dx — 1 ——— de | ,(35)
0
APE NTI
D. BIERENS DE HAAN, INTÉGRALES DÉFINIES. 39
1 _Slha X. COS NE 1 Fe een MI à
d'ou den Dr 2 AE pi
TE HISUNE ce D COUR DO EST LIUE
ot) Î GE a+ [PS dx | 86)
La dernière intégrale convient encore pour un b négatif; la pre-
mière nous fournit dans ce même cas
Nr ;
Le LS LT. COL. N°0 TT dr —
(o]
1:
ÉD PRE
a +26 5 UE
1 1
—+(2b+1) É x sine—2x. cos x. A%—1dr— Sine—1x, A2 +1 da | (37)
Ces trois formules mènent au but: car les intégrales (35) et (37)
diminuent l’exposant de À, et l'intégrale (36) en fait ensuite autant
pour celui de sin x. Maïntenant, considérons les intégrales finales.
Pour a impair, l'intégrale finale se déduit de (36) pour a = 1
FA UE COL D 1 [ T
AN PRE Ets, Ni Pie,
o A? (Cr Ne ee 0)
tandis que la dernière intégrale du second membre se déduit par
la formule (1) pour a — 1: donc les intégrales (35) et (37)
peuvent toujours être évaluées.
Pour «a pair il n’en est plus ainsi: car alors l'intégrale finale
se déduit de (36) par la supposition «a = 2, ce qui donne
[2 SENÉP LA COSU TE LR speed [- T su:
Aî _ (8—b)p° AGE
+ [7 ë EE dr 24 PE ds]. OR RE (39)
et l’on se trouve réduit à une autre transcendante plus simple,
qu'il semble impossible de déterminer. Il y a exception toutefois
pour le cas de b — 3: la multiplication par (3 — b) p? fait
évanouir le premier membre de (39), et il reste
(Pre SR on} ÉCP tue
o A° 2VIÆpAN 2, LP
Quand dans (35) on prend de même a = 2, il vient
360 D. BIERENS DE HAAN, INTÉGRALES DÉFINIES.
fe COS x Si 7 ;
o ARGTEIIIE ES BON És (1—p2)ù —; M VS
ST COS œ T. SUN :
Fr de — ff us da |: el a M (41)
qui donnerait, pour b— 1, une intégrale finale déjà trouvée sous
(49); car pour b < 1, on retombe sur des formules qui ne
donnent que des relations entre des intégrales de la même classe,
sans qu'il en puisse résulter l'évaluation de l’une d’entre elles.
Pour déduire un système de formules analogue à (35), (36)
et (37) on a
eus 8} — a + 2 b
|: ———, _— — fr DIS T-RC0S ne TN EE
,. A?b— RCE En
LP
— (2 b—1) un fr a sin &. | —(a—1) (1—p?)cos4—2 +
(2 DO) co cie
A25+I1
où le terme intégré s’évanouit pour la limite inférieure x — 0
à cause du facteur +, et pour la limite supérieure + = 1 x à
cause du facteur cost —1 x. Elles nous donnent suecéssivement
i nm L — ?
fe sin æ, Coste Le 1 [- tal 2e
3 A?ü+1 (2 b— 1) (1 — p!)
La sin x. cost —? x En cost — 1 x
: AURAS Lenta p fin tee Dale O Rte | NA EURE 42
[ * ACL + Î AA EEE de |, (42)
1 7 a
ff OUI CRT EURE 1 -
0 A (a — b +1) p?
=? en
F2 Sin &, Cost SUN T. COST, + a F LATINE (43)
dans la ue où le terme intégré s’annule par les facteurs
TT
x et sin x pour + —= 0, et par le facteur cost x pour x as
on peut prendre b négatif; la première donne dans ce même cas
[7 æsina.c0se—2 7. 49541 D [e b +1) APE
0 a+ 2b
1 1
f}" a sin x. cost — 2 x. A26—1 de+ [}" cop —17.25#1 de | (44)
uv
D. BIERENS DE HAAN, INTÉGRALES DÉFINIES. 961
Toutefois la déduction, en faisant disparaître ici le terme in-
tésré, suppose a = 1. Ce système conduit au but de la même
manière que le précédent. Pour un «a impair l'intégrale finale,
que l’on tire de (43) pour a — 1, coïncide avec (38). Pour a im-
pair au contraire l'intégrale finale se trouve en supposant a — 2,
et devient
Lrr in L. : O
ï ANS COS nn 1 [- ee) jé Se ni
ë Ab (5—b)p°? : 0 AG
LT
QE [+ Si * ) VX L: A ce A EN En AE A SE (45)
formule qui ne conduit à aucune évaluation, si l’on na b—53.
Dans ce cas elle donne
fe dx = | [Ru un Arcsin p. (46)
o A? De A pee)
Et maintenant (42) devient pour «a —= 2
Sin it 1 SCT
D An EAN ER 202) [x see
l ‘PA pen (2 b—1) (1—p?) [' AE ha
COST
" Fe Te |, He NU (47)
dont on déduirait encore (46) pour b = 1, comme son intégrale
finale. Or, pour b < 1, la formule ne donnerait lieu à aucune
évaluation.
Enfin on aura par la même méthode
fe sin a —læ. cos c— 1x
0
1
DT di = — j æ sima—? x. cos c--? x.
A Fo p :
LE (1 — p°) A (a—2b+c) — (a — b) p°
A5+1 A20 A
| nd ti)
Ab —3
ne
= _ IE sin?a—® x. cos c —? x. [ een — (a+ c—1)+
dx
+(a—b)p?} sn2x+ (2a—2b +2c—1)p? sn° cit)
362 D. BIERENS DE HAAN, INTÉGRALES DÉFINIES.
(où le terme s’annule par les facteurs x et sina—!l x pour
TT . .
DD Nettpardlenacteumcos Or Do 5 ); maïs celle-ci
ne m'a point permis de trouver une formule de réduction, c’est-
à-dire d'obtenir un système d’intégraies finales indépendantes,
qui se soumettent à une évaluation.
Tout ce qui précède donne lieu aux conclusions suivantes.
Les intégrales finales (III) peuvent toujours se déduire des inté-
grales (IV) lorsque celles-ei se déterminent à l’aide de fonctions ellip-
tiques, et jamais au contraire, lorsque les dernières se réduisent
à des intégrales algébriques. Dans les deux autres cas, que les
À +
intégrales (IV) s'expriment par un / — ou par un Arcsin p,
les intégrales (III) ne peuvent être évaluées que pour b > O0:
tandis qu’il semble en résulter que les intégrales
LT sin x La UCOSNE
f ue le É ; Ru . ()
(0) A le) A
constituent des transcendantes d'autre espèce.
5. Quant aux intégrales analogues, qui contiennent un v =
= VW 1 — p? cos? x, elles donnent lieu à une déduction sem-
blable, et, à des exceptions près, de même nature.
En premier lieu on a, par la substitution de — y = %,
fremante, 2\ eee
.. A26—1 ,. wèèé-1 2
L — — 1) (1 —p?
= ff asn re COST. + ) l À és
: y2o—1 vro+i
1 Me
= -. _ fe sine? x. cos &. [(a — 1) (À = pi
dax
+ (a—2b)p? sin? x] MEET
d’où l’on déduit les deux formules
D. BIERENS DE HAAN, INTÉGRALES DEFINIES. 3063
Fe SUN Em Ce ACUS LE NE 1
AMQNE 20 El ONE EE 1) (pa ha
Sin4 — À x. COS x lncosé 1 2
ie @—25 fa a de |,49
SIC TNCOS TL |
2 Ra Er pi Le — (a — 1) (1 — p?
[ Ph vw PA 2 Ce
ANSE LAACOSIT nu x
Donne ds french en SA us
dont la dernière est encore valable pour un b négatif, tandis que
de la première on déduit pour ce cas
—(2b+1) (1 —p})
7 \
l DL SNL. COL. Ne JT —
o SE = b 5
+
LE
= sina — 2%. cos x. V?0—1 dx it cosa — Lx. A? 8 +- td |. (50)
Le)
Les Rules (48) et (50) peuvent servir à diminuer l’exposant
de y, et ensuite (49) sert à diminuer l’exposant' de sin æ: de
cette manière on se trouve réduit à l’intégrale finale
frshemes_ Et el
ES mire LE l
En outre (48) devient pour a = 2
1
FL ne ere RE)
5 ED DNA (2b—1) (1—p') L2
Ât COS X 1m COS
2 Puis 1
f or f LE à CE LA CE MoN Un mn (52)
dont on déduit, à l’aide de (17) pour b—=1,
le OR — Re [5 — Arcsin | Sr des (23)
0 1 1—p? 24
Mais de la même manière, on trouve, en employant encore la
substitution x — . — y,
364 D. BIERENS DE HAAN, INTEGRALES DÉFINIES.
37 sin a— 1 æ } 2 00s Don e, re
= ln + OL — EN IENSIN LT COS 2e 2
ON RAIO UE vii—1
(o) (eo)
a— 2b 2b—1 AGE
SE SN COUT — LL : a —2 21}
É= + st] dx Î À Sin L. COS æ. [(a — 1)
— (a—2 b) p? cos? x] mi —=;
v£ bHI
(où pour la limite inférieure x — 0 le facteur x fait évanouir le
. A , 0 . . ste TT
terme intégré, tandis que pour la limite supérieure x — = le fac-
teur cos4— 1 x a le même effet). On a par suite les formules de
réduction
17 Sin L, COS4— 2 1
G) j = RAT rien es Ses
Fe = ; = | Ge ga
LT sin X. ie. x Tr sine — 1 æ
2 ù
[ 0e GR LE E AT Far |, s SIM
Lr sin æ. COS x JL
fF LE te nt NES
ro) vi (a = 2 b) be
[e sin æ. cost x fe Pen ee ur] . (66)
(0 vi (0) ASE
Dans la dernière on peut prendre b négatif; mais dans ce cas
la première devient
fe sin x. cost —? x. V?6+1 dx — a. [ e D: 7008
: a
l
ae NES >
fe sin x. cost — ? x. y? — Ï dx + fs 1 x. A?ü+1 dx | .(56)
(0)
Maintenant (54) donne pour a = 2
rs sin x eu 1 Su IE sin x
l 2 van ons cit IN
LUN STUNT
+ ne b tn Ni CNET ON (67)
Supposons-y b — 1, et employons (7), nous obtiendrons l'inté-
grale finale
D. BIERENS DE HAAN, (NTÉGRALES DÉFINIES. 369
fe SE pr JL l cu Div (58)
e A3 2p 1l—9p
Tout comme au numéro précédent, l'application générale pour
un b quelconque est rendue impossible ici par les intégrales
L 1
he ire [= SES Ge AN CR RE (m)
V 0 V
0
qui semblent ne pas admettre d'évaluation: elles dépendent pour-
tant des intégrales ().
Les intégrales de ce numéro sont liées à celles du numéro
précédent par une formule bien simple. Car par la supposition de
x = — y dans la seconde intégrale au premier membre de
la formule suivante, on obtient
Er, sin x. Cox 1 Sin° ZT. COS4 x
x DA ENEUTE ==
" MAÉECTENT IEEE
Fa fx Sn Œ COS x, D fées — à, D des
: AE26+1. AË28+1
ea Fe OT TS le à (59)
De AËE28+I
Lorsqu'on y suppose successivement a=0, c—=1 et c—=0,
WW avec b—0 on obtient à l'aide de (17),et. (1)
1 on. il. 1
(ét COST FAR fre Sin on LATE : COS Z VIE
o A 0 V D ro) A
TE .
SN D AN EMMA. EME ANUR SA AO et ON Le ne 60
at ) 7 1 1 }
0e ee PR ONU OC HA dx = 7 f""— D
0 A ; 0 V 2 0 A
Î
— RAP NA AE Ag A CE AE At (61)
P hé D
et voilà justement le lien qui unit les intégrales (/) et (m).
6. Lorsqu'on applique aux intégrales (II) la même méthode
d'intégration partielle, on obtient en premier lieu
366 D. BIERENS DE HAAN, INTÉGRALES DÉFINIES.
fre 6 dx “ & ie la | int: cos
: AE ET Op oaecede AN A26+1
[EN dx,
AREA
FF Aa UN TT ff} sina — Lx. cos &
(0)
lee 2p° sin à pra (= p sn ir) NN ANEPNPNNEES
DO SON END x | one
Fri A° e0s4 TL Die Lz sin Æ. cosa — lp
…s _(L
DL TE CORRE Nr PR OT ICO TE
Aèü+I [ P
(0)
— a (1 —p? sin &) L'AŸ (2 b— 71) p° cos° x. l x | dx ;
dans la dernière formule le terme intégré s’évanouit à raison du
facteur æ pour la limite inférieure 0 de x, et par le facteur cost x
pour la limite supérieure x me Elles nous donnent immédiatement
1 ]
fe A2 SNT-COST 3j, — il [ TT L(1—p°)+
à A26+I DUT 2p° y 1—p? 2—1
MAP SIn EE COST PE a enr
+2f pe dm | LA nr |; .. (62)
[eo]
1 ina + 1
lie D Et Cine œ. COS æ p. AN CEE
LES a oNEMN
7 AAA
Li en ET
sin — Lx. cos x
Ar8+1
0
1 in a+]
5 IT SInT+ ZX. COS X
Tr De ik sh F5 dx | (Ne era) ie UT ef Fer 2 "ex le (63)
[0]
sine x
nn 0
d 27 A:
2
rt Î ë A? —1
1
+ à [> TAXE
D. BIERENS DE HAAN, INTÉGRALES DÉFINIES. 367
dr , Sin æ. cosatl x 1
f LMI AE D = h
A26+1 (a — 2b + 1) p°
1 sin æ. cost — 1 %
D LES 2 2
| Up) ll A
1 D COST D SE COS A CT
A? ; 2 3
a HE on nd TE de | (69
Les deux dernières sont des formules de réduction, où l’expo-
sant de sin x ou de cos x est chaque fois diminué de deux
unités. Pour un « pair, elles ont pour intégrale finale la formule
(62), qui se déduirait aussi tant de (63) que de (64) en y sup-
posant a —0. Les deux dernières intégrales que l’on rencontre
au second membre de ces trois formules, ne sont autres que les
intégrales (IT) et (III) dont on a traité précédemment : dès-lors les
intégrales dont il s’agit ici tombent sous les mêmes cas d’ex-
ception que celles qu'on a discutées au numéro 4, sauf dans la
supposition de a pair. Il va sans dire que l’on peut déduire de
ces intégrales plusieurs autres de la forme sine x. cos x, où
lun des deux nombres à ou € est impair; et cela seulement par
voie d’addition et de soustraction.
1. Passons aux intégrales analogues, qui contiennent un vw au
dénominateur et en même temps sous le signe logarithmique. A
cet effet, on a par notre méthode d'intégration partielle
1 1 1
Le A? _ dx DAS pt, _ dx ep Sin T. Cos æ
RTE
(0)
1 , SUN & 1 COS4
AA PUR Ji jo Li pts du =
NOTE : —
1 nn
gr, Sin æ. COS œ : ;
= 4 "> [2p° cos æ — a (1 — p° cos? x) L A —
2041
(o) V à
— (2 b — 1) p' cos? x. l A°] dx,
L COS4 x 12 COS4 x
DRE AR Gr = LAN Ne OUI SEAT are Le
A26—1 1
368 D. BIERENS DE HAAN, INTÉGRALES DÉFINIES.
1 na il
Lx Sina LPCOS NE |
el 2 PE ne 6e COS) IAE
MN encre
— (2 b — 1) p° sin? x. l A°| dx;
où le terme intégré s’est annulé, une fois par le facteur x
(= 0), l’autre par le facteur / A° (— 7 1). Elles nous donnent
lr sun TX. COS X 1 x SÛN L. COS X
2e DTONTE He —
| M wèo+i Eee | [2 f vié+l. dx +
tr dx
+ fe | A° = uv oel0 AS SERRES (65)
lu Sin æ. coset EL x 1
[ LRO NE eue
o Ve ue (a — 2 b + 1) p:
1; PUS 052 — À æ L na
! fe lu’ Sin X. C de io fe, JONE SInt x 2 AR
vro+i ; A28 =I
1m Sin L. COS LT
42 hf _—- | act 40it0 | ARE (66)
1 sina + 1 >. cos æ 1
+ DR OR ps La a (1 —p:)
à g'éri (a — 2 b+1)p:?
a A ;
1 2 M sin® RON pa 1 1 À cost æ Je
k g?6+i ; j A26—1
we ne +1 x, co
ri 2 A Pt Al EP OTeS PRES (67)
f vèü+i
Au sujet de ces trois formules on peut remarquer la même chose
qu'au sujet des formules précédentes: que les deux dernières (62),
(63), (64), mènent pour un a pair à l’intégrale finale (65), et que
celle-ci se déduit des deux autres en y supposant a — 0. Quant aux
intégrales du second membre, on les retrouve dans les numéros
3 et D; et par suite ces intégrales tombent sous les cas d’excep-
tion dont on a traité au N°. 4, mais qui sont exclus par la
supposition de « pair.
De cette discussion il semble résulter que notre intégrale défi-
nitive (I) n’est toujours évaluable que dans le cas de a et €
impairs ; que cette évaluation ne peut avoir lieu que jusqu'à une
certaine limite de b dans le cas où l’un seulement des exposants a et c
D. BIERENS DE HAAN, INTÉGRALES DÉFINIES. 369
est pair; qu’elle ne s'obtient jamais dans le cas où a et c Sont
tous les deux pairs. Néanmoins il faut observer, que nos for-
mules ne sont que des formules de réduction, et qu'il est tou-
jours possible que ces cas d’incertitude s’éliminent d'eux-mêmes
dans l'application.
8. C’est pourquoi nous allons chercher une autre formule de
réduction récurrente où l’élément d’indécision soit éliminé. Aïnsi
la formule (63)
IR AN
. pl in a +1 :
LÉ sin T. COS æ du il
A2ô+1 no D ED p
(eo)
sina —:l x. cos x
= DR en à (ln) fe JA\S CREER 2 dæ +
jeu. : NTES
ir , SUN x 1 sint +1 x, cos x
+ f l /A\E no CT dx — 2 p? DU nr ——— dx |.(63
0 ASE o VAN +1
devient pour «a + 2 au lieu de a
l. nr À sin +3 x. cos x PE 1
° AS tuer 7 DOME
ie i nat
Fe pm D Jarre) [za die CPR
De pee | : CDS
ST} A? is ae DT, sine +5 TL. COS | :
Maintenant léduetion (36) nous donne pour a = a + 3 et
b = 2 b HT la relation
1 na +3
(a—2b+3)p fra ose ne i
0 A20+1 D Le 201
+
1 a L
nn 0) F4 DO ea A 14 ga en
: A?0+1 , A26—1 4
qui pourra nous servir à éliminer ces deux intégrales (IT) à l’aide
de (63) et (63). On trouve
ARCHIVES NÉERLANDAISES, T, II. 24
370 D. BIERENS DE HAAN, INTÉGRALES DÉFINIES.
7 1. 5
(a #2 b+ 3) p° [2 b+3) p: [+ DAS PURE CNE
A2b+i
na +l» P
Pr NAT )— (+2) f Fe AA OUR SRE
Dept FA
: sie
2 jh ne ne de | Le [e—25+1 pt —
si a 2
le Pro iAs MÉTRO LC MMENERR RS
; A2DEA 23 1=pi2—1
1Ë ina — 1 » x A na L
din fe tar sun ZT. COST Ar fr A SinNa de | =
À A25+1 4 A2ü—1
sina +3 %. COS x 2
APTE
1 a +]
(+2 ff sin +1 x. nm A ap): | =2?: | —
nu Se f[u—25+3)m» =
() 7 1:
Fe sin +? x 1
L Der en “e].
ou
a +3
a—20+ 3 pt [fa DAS RE 70 V00S at
AR8—LI
D den CU
p fera tieuie à
TN (Ge 2) fa ta dame CE re P° TUE
4 ADO pois 2b—1
MEN Op ff ON 0) rofalar mb 1—9p?2) +
(+2) RENE
L na + 2
(da — 2,0 T3)? fra AE
ù APE:
1, 2 ;
-d +2m FPE à =
À A2t—1
Mb |: (UT) Mira nes pt en
_sint FA
— +2) fe ra
D. BIERENS DE HAAN, INTÉGRALES DÉFINIES. 311
+ ie dr à
Dame p°) + Cb+1) | par LES de
Li sine x Lx sintc+? x
(a —2b+3) Î ENT de +2 f° de (68)
Or, à présent, les intégrales qui donnaient sujet à l’indécision
sont éliminées, et au second membre l’on ne rencontre que des
intégrales qu'on peut toujours évaluer. Mais néanmoins on n’en est
pas arrivé à un résultat différent. Car lorsqu'on cherche les in-
tégrales finales, il faut observer que l’on ne peut pas prendre a
négatif. Pour la valeur zéro de «a, la dernière intégrale au pre-
mier membre est éliminée: donc ce membre ne contient que les
deux intégrales
1 \… SUN? &. COS L Sin T. COS Z
Ne a en y et 27» | A! NP RER Une
; AE À A26 41
dont la dernière a été déterminée sous (62). Dès-lors, l'équation (68)
donne toutes les intégrales (1) à exposants a et c impairs, par
voie d’addition et de soustraction. Mais aussitôt qu’on prend la
valeur suivante 4 — |, le premier membre de (68) contient trois
intégrales successives de la même classe à facteur sin? x, dont
deux restent inconnues comme intégrales finales. Aïnsi ce che-
min-ci ne nous mène pas mieux au but que la discussion précédente.
9. Les formules de réduction produisent, pour des valeurs Spé-
ciales de a et de c, des intégrales définies spéciales. Dans la note
primitive on en a déduit 402, qui pour la plupart sont admises
dans les Nouvelles Tables d’Intégrales Définies du même auteur.
24 *
SUR LE MOUVEMENT ASCENDANT DES MATIÈRES
PLASTIQUES DANS LES PÉTIOLES DES FEUILLES.
F. C. DONDERS.
Les matières organiques formées dans les plantes sont trans-
portées par différentes voies vers les points où elles sont déposées
ou employées à la production de cellules. Déjà M. von Mohl avait
acquis la conviction que les globules d’amidon découverts par
lui dans les grains de chlorophylle quittaient les feuilles à l’état
de dissolution, pour aller se déposer ailleurs; et M. Sachs prouva
qu'il s’agit ici d’une fonction continue, l’amidon étant incessam-
ment entraîné, et se reformant chaque fois, sous l'influence de la
lumière, dans les feuilles développées. Une partie de la matière
entraînée est employée immédiatement à la formation de cellules:
le reste est déposé comme réserve alimentaire, pour servir l’année
suivante au développement des bourgeons et des feuilles. C’est
ainsi que la matière descendue pendant l’automne reçoit au prin-
temps un mouvement ascensionnel.
Il y a déjà plus de cinq ans que, me trouvant à Roosendaal
pour plusieurs semaines, je fis sur les jeunes pétioles du Rhus
lyphinum quelques expériences ayant rapport au mouvement as-
cendant des sucs nourriciers. Le tronc de l'arbre qui servit à mes
expériences avait été coupé, et les pousses nouvelles se dévelop-
paient avec une rapidité étonnante.
Les expériences consistèrent dans la section à mi-épaisseur du
pétiole, pratiquée à différentes hauteurs et sur des feuilles plus
ou moins développées. La forme normale des feuilles est ‘symétri-
que Il était donc facile de juger, par la comparaison des folioles
F,C. DONDERS. SUR LE MOUVEMENT ASCENDANT DES MATIÈRES, ETC. 313
opposées, quelle influence la section du pétiole sur un des côtés
exerçait sur le développement des folioles au côté incisé et au
côté non incisé. |
Quand on incise le pétiole il en découle une certaine quantité
de suc laiteux qui, exposé à l’air, sèche promptement et recouvre
la blessure comme d’un bandage de caoutchouc, grâce auquel la
Fig. L. Fig. 3.
e
solidité au point d'incision est rétablie et toute flexion ou lésion
ultérieure de la moitié non coupée prévenue.
Les résultats obtenus se résument dans les points suivants:
1. Quand on coupe d’un côté la demi-épaisseur du pétiole, au-
dessous de la première foliole (fig. 1, 2 et 3; toutes les figures
sont ay quart de la grandeur naturelle), les folioles de ce côté
se développement beaucoup moins, en longueur et en largeur
314 F.C. DONDERS, SUR LE MOUVEMENT ASCENDANT DES MATIÈRES
que celles du côté opposé Les folioles inférieures sont celles
dont la croissance est le plus retardée; plus haut, elles diffèrent
moins aux deux côtés; celles du sommet sont quelquefois parfai-
tement égales, et la foliole terminale ne montre aucune asymétrie.
La foliole inférieure reste d'autant plus en arrière dans son dévelop-
pement, que la section a été faite plus près de son point d'insertion.
ce
A
ND
Fig. 4.
&
LA
Wa
IN Z 7
\
20. Quand on coupe la demi-épaisseur du pétiole entre les
folioles, de façon que quelques-unes se trouvent au-dessus, d’autres
au-dessous du point coupé, alors ce qui a été dit en 1°. est
applicable aux folioles situées au-delà de l’incision. Pour les autres
au contraire, c’est l’inverse qui à lieu: elles se développent beau-
PLASTIQUES DANS LES PETIOLES DES FEUILLES. 315
coup plus vigoureusement que celles du côté opposé, et même elles
les dépassent encore plus que les folioles situées au-dessus de
l'incision ne sont dépassées par celles qui leur font face.
30, Quand on coupe ia demi-épaisseur du pétiole, d’un côté,
par exemple à droite, au dessous des folioles, et en même temps
de l’autre côté (à gauche), plus près du sommet, entre les folio-
les, alors (fig. D) au côté droit les folioles inférieures restent en
arrière, jusqu'à la seconde incision où le rapport devient tout
d’un coup inverse.
49, L'influence de la section, aussi bien sur les folioles situées
au-delà qu'en deça, s’accuse d'autant plus que la feuille était
plus jeune au moment de l’opération. Toutefis, elle se fait encore
sentir sur des feuilles ayant déjà atteint leur développement pres-
que complet.
D, Le pétiole lui-même, ainsi que les poils qu'on y observe,
est à peu près également développé aux deux côtés.
Ces expériences fournissent la preuve que le développement des
feuilles a lieu sous l'influence de sues ascendants. Il ne serait
pas permis d’inférer ce résultat du développement moindre des
tolioles situées au-dessus de lincision: un apport insuffisant d’eau
et de sels, lesquels montent indubitablement par les racine, pour-
rait rendre compte de ce phénomène. Maïs nous trouvons la preuve
dans la croissance extrêmement vigoureuse des folioles situées au-
dessous du point d’incision, folioles qui surpassent notablement en
grandeur celles du côté opposé, non lésé. Elles reçoivent évidem-
ment une plus grande abondance de sucs, et de sucs sous une
plus forte pression, maintenant que le transport vers les parties
supérieures est plus ou moins entravé. Le même fait nous apprend »
en outre, qu'il existe pour ces sues une ws a lergo, qui doit être
attribuée à des phénomènes d’osmose, suite de transformations chi-
miques. Ce n'est que plus tard que l'influence de l’évaporation
dans les feuilles joue un rôle préponderant. Toutefois, même
iorsque les folioles ont déjà pris presque tout leur accroissement,
celles qui sont placées au dessous de l’incision, et du même côté,
deviennent encore plus grandes que les folioles opposées: l’afflux
3716 F.C. DONDERS. SUR LE MOUVEMENT ASCENDANT DES MATIÈRES, ETC.
actif ascendant paraît donc persister jusqu’au développement parfait
des feuilles. Je ne prétends pas, du reste, que, même avant cette
époque, des matières nutritives ne descendent pas des feuilles:
un des deux phénomènes n'exclut pas l’autre.
Il est remarquable, en outre, que l'influence de l’incision di-
minue vers le haut et finisse par disparaître complétement. On
doit en conclure que les sucs peuvent passer, dans le pétiole,
d’un côté à l’autre; peut-être faut-il attribuer ici un rôle aux
vaisseaux des sucs laiteux, qui ne contiennent pas seulement des
matières d’excrétion, mais aussi des matières albuminoïdes, des
hydrates de carbonne et des corps gras (Voy. J Sachs Handbuch
der Experimentalphysiologie der Pflanzen, Leïpzig, 1865, p. 386)
L'imperfection de ces recherches m'a retenu longtemps de les
publier. J’espérais pouvoir les continuer et les varier. Il faudra
examiner l'influence de l'enlèvement de quelques folioles, celle
de la section des nervures, etc. Cette plante se prête aussi très
bien à l'étude comparative de l'influence exercée par la section
partielle du pétiole sur la feuille entière. Mais surtout, on devra
étendre les expériences à des feuilles composées analogues appar-
tenant à des plantes dépourvues de sues laiteux. Dans ces re-
cherches, l'anatomie des pétioles ne devra pas être négligée, et
il faudra déterminer, par l'examen microscopique des feuilles, à
quel point l'influence se fait sentir sur les dimensions des cellu-
les; à quel point sur leur nombre. Enfin, je voudrais voir déter-
miner si le rapport entre les matières organiques ou inorganiques
est resté le même dans les folioles activées ou entravées dans leur
développement. Mais le temps et l’occasion continueront sans doute
à me faire défaut pour aborder ces divers points; c’est ce qui
m'a engagé à appeler, par cette courte communication, l'attention
des observateurs sur les feuilles composées, comme objet partieu-
lièrement propre à ce genre de recherches.
SUR LE FER MÉTEORIQUE DU CAP
| DE BONNE-ESPÉRANCE.
PAR
EF. H. VON BAUMHAUER.
Au mois de janvier 1803, la Société hollandaise des sciences
reçut de M. J. A. de Mist, commissaire général de la République
batave au Cap de Bonne-Espérance, une masse considérable de
fer météorique. Suivant les informations recueillies dans le temps
par M. À. Dankelman, cette masse avait été trouvée, en 1795,
par M. C. Sterenberg, dans une chasse à léléphant, à environ
300 milles de la ville du Cap et à 5 milles, ou lieues, de Ia
mer, entre deux petites rivières nommées Karega et Gasoeja,
dans un district borné aux deux côtés par des rochers escarpés
mais peu élevés, qui était entièrement désert et que personne,
probablement, n'avait encore visité avant M. Sterenberg.
Le célèbre van Marum, qui à cette époque était secrétaire de
notre Société, publia sur ce fer météorique une notice insérée
dans les Verhandelingen van de Balaafsche Maatschappij der We-
lenschappen, T. Il, 2% partie, p. 257, 1803, notice à laquelle
nous empruntons la description suivante :
»La masse a une forme aplatie, mais tout à fart irrégulière :
sa plus grande largeur est de 20! pouces (64 centimètres), et
sa plus petite largeur de 15 pouces (41 centim.); la partie la
plus épaisse a de 3 à 4 pouces du Rhin (9 à 12 centim.). La
surface de la masse est très inégale: elle présente, surtout d’un
318 E. H. VON BAUMHAUER. SUR LE FER MEÉTÉORIQUE
côté, des cavités à contours plus ou moins arrondis, d’un dia-
mètre de 11 à 3 pouces (41 à 9 centim.) et d’une profondeur
de ! à 1 pouce {1} à 3 centim.); en outre, elle est recouverte
presque partout d’une croute épaisse, jaune brunâtre , ayant l’aspect
d’ocre ou de rouille.” |
Telle qu’elle fut reçue par la Société, la masse pesait 172 livres
(84 kilogrammes) ; mais ce n’était qu’une partie de la masse pri-
mitive, Car J. Barrow, qui parle de celle-ci dans son Account of
travels into the interior southern Africa, London, 1801, pag. 226,
rapporte que le colonel Prehn en avait détaché un fragment qu'il
avait emporté en Angleterre.
Van Marum dit que le fer se rapproche le plus du fer forgé,
mais qu'il est beaucoup plus doux, de.sorte qu'il offre moins de
résistance à la lime. Il trouva son poids spécifique égal à 7,654.
En ayant fait travailler une partie sous forme d’un barreau, qu'il
fit ensuite tremper, il constata que sous l'influence de frictions
avec des aimants artificiels, le barreau prenait le magnétisme
aussi promptement, et avec autant d'énergie , qu'un barreau sem-
blable fabriqué avec du fer de Suède et traité de la même manière.
Van Marum s'élève déjà avec force contre l’allégation de Barrow,
d’après laquelle le fer en question serait une partie d’une ancre
de vaisseau, transportée, par les Cañfres, depuis la côte jusqu'à
l'endroit où la découverte eut lieu. Il combat également l’idée
qu'il pourrait provenir d’une mine de fer, et juge qu’on doit lui
attribuer la même origine qu'à la masse de fer, dite fer de Pal-
las, qui a été trouvée en Sibérie et dont Chladni a donné la
description (E. F. F. Chladni, Ueber den Ursprung der von Pal-
las gefundenen und anderer ihr &hnlichen Eisenmassen , Riga , 1794).
Dans l'ouvrage de M. Clark (On metallic meteorites, Goettin-
gue, 1892) on trouve déjà une analyse du fer du Cap exécutée
par M. Wehrle. Une autre analyse, publiée dans les Annalen der
Chemie und Pharmacie, 1854, T. XV, p. 252, a été faite par
M. Uricoechea sur de la limaille provenant d’un fragment qui
faisait partie de la collection de Blumenbach. Enfin j'ai moi-même
communiqué à l’Académie des Sciences d'Amsterdam, le 23 mars .
DU CAP DE BONNE-ESPÉRANCE. 319
1863, les résultats d’une analyse à laquelle, aidé de mon prépa-
rateur d'alors, M. le Dr. Seelheim, j'avais soumis un fragment
pris sur la masse conservée par la Société hollandaise.
Nous mettons ici, en regard les uns des autres, les résultats
de ces trois analyses :
è 1 h
Wehrle. Uricoechea. panel
Seelheim.
TOR SOON A NE EU 82,11
CRE 0 TO Une 15,09 14,32
Cobalt." 1/0’ DSi 200. 0 2,02
ÉBespvie te it Ps DUT 0,26
Métiére insoluble 2.0 0... OS nee rien
DOME SN Ne a ee ee à trace — !)
(CTÉNTS OR M Er à an (RACe 2e 0e trace
PA 0 Ru cu trace rien
M. Uricoechea dit: ,Il est remarquable que ce fer, si riche en
nickel et en cobalt, ne donne pas de figures ou n’en donne que
de confuses. Il se comporte, sous ce rapport, comme le fer mété-
orique de Green County, Tennessée, lequel contient, d’après
l'analyse de M. Clark, 17 p. c. de nickel et 2 p. ec. de cobalt,
et qui ne montre également pas de figures. Il semble que les
figures soient en connexion avec une proportion plus forte de
phosphore.”
M. Reïichenbach, d’un autre côté, qui s'est acquis, par ses
recherches sur les météorites, une réputation bien méritée, s’ex-
prime ainsi au sujet du fer météorique du Cap ?):
La masse de cette météorite, polie puis attaquée par un
acide, est gris foncé, terne, sans dessins, sans aucune appa-
rence de figures de Widmanstätten. Personne ne la reconnaîtrait,
au premier abord, pour un fer météorique, et il est même déjà
arrivé qu'on l’a rejetée de collections de météorites, comme en
1) La masse de fer elle-même ne renferme pas de soufre; mais nous verrons
tout à l’heure qu’on yÿ trouve disséminés, çà et là, des cristaux cubiques ,
qui sont composés de fer sulfuré.
2) Annalen von Poggendorff, ‘T. 114, p. 266.
380 E. H. VON BAUMHAUER. SUR LE FER METEÉORIQUE
faisant partie indûment. Mais c'était là une erreur; il n'y a pas
de météorite plus noble, plus intéressante, que ce fer du Cap,
d’une nature toute spéciale. Si, au premier coup-d'œil, il semble
si mal caractérisé, il suffit d'en approcher la loupe pour que
toute suspicion disparaisse. De petites taches brillantes, qu'on
avait à peine aperçues, se résolvent en lignes doubles de taenite
bien caractérisée ;. d’autres points analogues, un peu plus larges,
se dilatent et montrent la taenite cernant une ellipse microsco-
pique, à l’intérieur de laquelle elle enveloppe de petites aiguilles
de kamacite, qui elles-mêmes supportent de petits grains de fer
sulfuré ; tout indique, en un mot, que les trois combinaisons du
fer, que nous venons de nommer, existent dans ce fer mété-
orique remarquable, comme dans tous les autres, mais qu’-
elles y sont réduites à un minimum. Cette réduction a eu
lieu exclusivement au profit de la plessite, qui est devenue tel-
lement prédominante que la météorite entière ne forme plus qu-
une masse de plessite, dans laquelle les deux autres membres de
la triade (taenite et kamacite) apparaissent seulement à l'état de
traces, à peine suffisantes pour garantir la nature météorique de
la masse. Par cette structure, le fer du Cap se différencie nette-
ment de toutes les météorites que nous avons pu obtenir jusqu’à
présent. Nous y voyons la plessite divisée en grandes parties
parallèles, qui se distinguent l’une de l’autre d’une manière
presque imperceptible, et uniquement par l'opposition de diver-
ses nuances de gris. Les teintes foncées sont disposées plus
vers l'intérieur, les teintes claires plus vers le dehors, et il en
résulte au moins des indications d’une sorte de stratification.”
M. G. Rose !) s’est aussi occupé du fer du Cap, et voici ce qu'il
en dit: ,Le fer du Cap présente une particularité très remar-
quable; il est parfaitement grenu, à grains fins, et homogène:
et pourtant, sur une coupe plane attaquée par un acide, on voit
qu'il est composé de couches distinctes, quoique intimement umies.
Ces couches sont à faces complétement planes, et dans une posi-
1) Annalen von Poggendorff, T. 124, p. 199.
DU CAP DE BONNE-ESPEÉRANCE. 381
tion déterminée de la coupe elles sont alternativement mates et
brillantes, tandis que pour une position différente de cette coupe
elles se comportent, sous le rapport de l'éclat, d’une manière
directement inverse. La cause de cette différence n'apparaît pas
clairement, même lorsqu'on examine au microscope une empreinte
sur colle de poisson de la face attaquée par l'acide. Le fer du
Cap se distingue aussi en ce qu'il est comparativement très mou:
sous ce rapport il y à un contraste frappant entre lui et le fer
de Rasgata, lequel est si dur qu'il raie facilement le fer du Cap.”
M. Charles Upham Shepard, dans sa nouvelle classification des
météorites (New Classification of Meteorites, with an Enumeration
of Meteoric Species, dans le American Journal of Science and
Aris, Newhaven, 1867, sec. sér., vol. XLIIT, n°. 127, pag. 22),
place le fer du Cap dans un ordre spécial des Sidérites, savoir
dans le sixième de la sous-classe IT, celle des Apsathariques (cohé-
rentes); il nomme cet ordre celui des Tæmiastiques (de zœvvsa ru-
ban; par conséquent, les sidérites rubanées ou striées).
C’est à bon droit que M. Reichenbach appelle le fer du Cap
un des plus intéressants sous le rapport de la structure, et les
particularités que cet observateur n’a pu connaître, parce que son
examen na porté que sur un petit fragment de la masse qu'il
avait reçu de M. von Siebold, rendent cette structure encore plus
remarquable: nous voulons parler de la direction que les stries
ou les couches affectent relativement à la masse elle-même.
Comme il a déjà été dit, cette masse est une espèce de disque
allongé, dont la surface extérieure est marquée d'empreintes sem-
blables à celles qu'aurait pu laisser, dans une pâte plastique, le
pouce d’un géant. J’estime que le fragment conservé près de notre
Société n’est qu'un peu plus de la moitié de la masse primitive,
telle que, des espaces célestes, elle était arrivée sur la terre. Comme
le côté duquel on avait détaché autrefois des échantillons, au
moyen du ciseau, était très inégal et, en outre, entièrement
rongé par la rouille, je l'ai fait aplanir à la scie et au rabot, de
sorte que la masse se présente maintenant sous la forme d’un demi
disque, à tranche plane; -elle pèse maintenant 64 kilogrammes.
382 E. H. VON BAUMHAUER. SUR LE FER MÉTÉORIQUE
Les deux figures de la planche XVIII, qui ont été obtenues par la
photographie et sont au quart (linéaire) de la grandeur véritable,
représentent les deux faces naturelles du disque, tandis que la
planche XIX reproduit en grandeur naturelle le côté aplani au rabot,
qui est indiqué dans les figures 1 et2 de la planche XVIII par les
lettres a, b.
Cette face plane, après qu'on l’eut bien polie, puis entourée
d’un rebord de mastic mou, à été mise en contact avec de
l'acide nitrique médiocrement dilué. On n'a rien vu apparaître
qui ressemblât à des figures de Widmanstätten proprement dites,
à des creux et des reliefs cristallins; mais, sous une incidence
oblique de la lumiére, la face montra une structure déterminée,
qui est représentée en grandeur naturelle planche XIX : une teinte
grise répandue sur toute la surface, mais qui, par la différence
des nuances, dévoilait une disposition par couches très caracté-
ristique, et faisant songer involontairement à un dépôt formé par
voie sédimentaire. Le dessin obtenu de cette manière sur la face
polie, disparaissait en grande partie par un frottement doux
avec le doigt, qui en était noirci; en chauffant la plaque et en
la couvrant d’une couche de paraffine, le dessin se conserve par-
faitement. Sur cette surface étaient disséminés une foule de points
noirs, plus ou moins grands, qu'on pouvait reconnaître pour des
cubes à la loupe ou parfois même à l’œil nu, qui dégageaient
de l’hydrogène sulfuré quand on les humectait avec un acide
étendu, et qui consistaient certainement en fer sulfuré; deux des
plus grands sont indiqués sur la planche XIX par les lettres z et /: dans
d’autres parties de la masse j'ai trouvé de ces cubes qui avaient
jusqu’à deux millimètres, et plus, de diamètre. En outre, sur toute
la surface se trouvaient çà et là de très petits points brillants, dont
parle aussi M. Reichenbach. Nulle part je n’ai pu découvrir de
parties pierreuses, telles que des grains d’'olivine, etc.
Ce qui, à mon avis, est très curieux, c’est que les lignes,
dont la figure montre le parallélisme presque parfait, ne sont ni
dans la direction du grand axe, ni dans celle du petit axe de
la section de la masse discoïde, mais font une angle d'environ 30°
DU CAP DE BONNE-ESPEÉRANCE. 383
4
avec le grand axe. Je ne me hasarderai pas à émettre une hypo-
thèse sur lé mode de formation de ces couches parallèles, mais je
crois que la particularité qui vient d’être signalée au sujet de la
direction des lignes mérite d’aîtirer l'attention.
Dans l'espoir que l’analyse pourrait indiquer quelque différence
de composition entre les couches qui réfléchissaient la lumière en
proportion inégale, j'avais fait des déterminations comparatives
exactes du fer et du nickel, tant de la couche foncée indiquée par
les lettres b b, que de la couche claire indiquée par les lettres a a sur
la planche XIX , et même sur des plaques différentes. Le résultat
des analyses à été qu'aucune différence de quelque valeur n'a pu
être constatée entre ces couches en apparence distinctes: la pro-
portion de fer et de nickel était tantôt plus forte de quelques
millièmes, tantôt plus faible de la même quantité, de sorte que
les différences trouvées ne peuvent être considérées que comme
des différences d’analyse.
Les endroits foncés marqués par les lettres c, d,e, f,g, h, n’ont
aucune signification pour la structure : ce sont des points où l’oxyda-
tion due à l'influence de l’air avait pénétré profondément, soit durant
la période, probablement fort longue, où la masse resta exposée
à l’action des agents atmosphériques, dans le lieu même de la
découverte, soit plus tard dans le cabinet où elle demeura con-
servée pendant plus d’un demi-siècle. Une surface fraîche s’oxyde
très rapidement, et je dois faire remarquer, en outre, que préci-
sément dans ces points attaqués par la rouille la masse de fer
présente des fentes ou fissures, qui souvent se prolongent au-delà
des parties que la rouille a envahies ; on observe que toutes ces fissu-
res sont parallèles entre elles, et en même temps parallèles aux ban-
des ou stries, de nuances différentes, dont il a été question plus haut.
Outre la grande face que je viens de décrire, j'en avais fait
tailler d’autres, dans un sens perpendiculaire, sur quelques-uns
des petits fragments obtenus en faisant dresser la grande face;
mais, attaquées par un acide, ces faces perpendiculaires n’ont
offert ni lignes, n1 stries.
On peut se demander si cette masse discoïde de fer s’est mue
|
384 E. H. VON BAUMHAUER. SUR LE FER MÉTÉORIQUE, ETC.
comme telle à travers les espaces célestes, ou si elle n’est qu’un
débris arraché à une corps plus volumineux, corps: qui aurait
éclaté à son entrée dans notre atmosphère — par suite de la
chaleur excessive subitement développée à sa surface — et dont
les autres fragments seraient tombés sur la terre en des points
différents. La direction remarquable que les couches parallèles
suivent par rapport à l’ensemble de la masse, paraît plaider en
faveur de la seconde manière de voir.
Déjà en 1844, dans ma dissertation de Ortu lapidum meteori-
corum, Utrecht 1844, j'ai défendu l’opinion que les météorites
ne sont autre chose que de très petites planètes, planètes dont notre
système solaire serait rempli et dont, autrefois, il aurait contenu
une quantité encore bien plus considérable. Dans cette disserta-
tion, dont un extrait à été publié par les Annales de Poggen-
dorff, 1845, T. LXVI, pag. 465, j'ai cherché à montrer la
connexité qui me semblait exister entre les planètes proprement
dites et leurs satellites, les comètes, les astéroïdes, les bolides,
les météorites, la lumière zodiacale et l’aurore boréale. Ces idées,
émises à une époque où il n'était pas encore question des petites
planètes découvertes depuis en si grand nombre, parurent alors
trop hardies, de sorte qu'elles m'attirèrent une réprimande de la
part du grand Berzelius, dans son Jahresbericht de 1847,
PT. XXVI, pag. 386. Aujourd'hui, que l'attention des savants
est de nouveau tournée vers les météorites, je vois avec plaisir
que la plupart des rapprochements que j'avais indiqués trouvent
des défenseurs.
ARCHIVES NÉERLANDAISES
Sciences exactes et naturelles,
PEN TDATIVE
POUR RÉTABLIR AU RANG D’ESPÈCE
LECVNCÆSHINERMIS'LoUR.
PAR
C. A. J. A. OUDEMANS.
La tentative de replacer au rang d’espèce le Cycas inermis
Lour. est provoquée par la dernière publication consacrée à la
famille des Cycadées par M. le professeur Miquel (Prodromus
Systematis Cycadearum, Ultrajecti, 1861), dans laquelle l’au-
teur, un de ceux qui se sont le plus oceupés de cette famille,
enlève à notre plante le rang d’espèce, et la rapporte comme
variété au Cycas revoluta Thunb. (ibid., pag. 6 et 16).
Les motifs qui ont engagé M. Miquel à en agir ainsi, lui qui
jadis (Analecta botanica indica, 1851, T. II, pag. 28 et 29),
d’après l’étude d’un pied femelle ayant fleuri au jardin botanique
d'Amsterdam, avait défendu l'autonomie du C. inermis en termes
énergiques 1), ces motifs les lignes suivantes, empruntées au
Prodromus (pag. 16), nous les ferons connaître.
\
1) À l'endroit indiqué des Ayulecta nous lisons ce qui suit:
»Cycadem in #lora Cochinchinensi descriptam, frondibus inermibus insolitam
et ab auctoribus in dubium vocatam, revera tamen existere, viva stirps, e
Regno Sinensi oriunda, ex Horto Bogoriensi in Amstelaedamensem illata, ad
amussin demonstrat. Sterilis hujus adumbrationem proposui in Diario Prin.
Class. Inst. nostri (Tijdschrift voor wis- en naluurkundige Welenschappen) Tom. I,
ARCHIVES NÉERLANDAISES, T. II. 25
386 C. A. J. A. OUDEMANS. LE CYCAS INERMIS LOUR.
»Cycas revoluta var. 8. inermis —= C. inermis Lour. Cochinch.
IT, p. 776, excel. syn. — Miq. Tijdschr. v. wis- en natuurk. Wet.
I, p. 103; Epicr p. 285; Analecta bot. Ind. I, p. 28, tab. III,
IV (in Act. Inst. reg. Scient. Neerl. 3* Series, vol. Il). — Forma
insignis, petiolis inermibus, foliolis latioribus, sed in caldariis
temperatioribus ad normalem C revolutam tendens. In novellis
plantis petioli omnino spinosi, speciei genuinae ad instar.”
Dans ce passage il n'est fait aucune mention ni des carpo-
phylles ni des ovules de C. inermis, et il laisse par suite intacts
les arguments que M. Miquel avait puisés antérieurement (Ana-
lecta, l. c.) dans les caractères de ces organes pour séparer spé-
cifiquement C. inermis de C. revoluia. Il semble qu'en composant
son Prodromus le savant auteur ait attaché une valeur prépon-
dérante au fait que le C. inernus acquiert dans nos serres à Pal-
miers des pétioles épineux; au moins a-t-il jugé cette propriété
plus importante que les particularités auxquelles l'avait conduit
autrefois l'examen des carpophylles et des ovules du C. inermis.
Si nous prenons en considération que le C. nermis est rede-
vable du nom que lui a imposé Loureiro précisément à l’état
inerme de ses pétioles ; ensuite, que déjà antérieurement (£yucr.
Syst. Cycad. dans le Tijdschr. v. wis- en nat. Wetensch., T. I,
103, sqq. Multis numeris cum C. revoluta congruere neminem fugiat. Verum-
tamen potiori jure species jam nunc dicitur quam forma C. revolutae sub coelo
calidiore nata quemadmodum olim in Epicrisi Syst. Cycad. suspicabar (conf.
Diar. laud., T. IT, 285).
A.1849 m. Augusti flores femineos efformare coepit, postquam praecedenti hyeme
novam frondium coronam protulisset. Sperabam dubia de hac specie nunc solvi
posse. Accurate igitur carpophylla haec observavi et cum iis C. revolutae com-
paravi; nunc vidi teneriora esse, elegantiora, pallidiore tomento tecta, laminis
sterilis segmenta magis horizontalia, ovula pleraque opposita nec peracta in-
florescentia ad tantum volumen tumentia, quibus notis et frondium characte-
ribus specificum discrimen vehementer jam comprobatum esse, aequi judices
facile consentiant. — Rob. Brown, qui praeterlapsa aestate per aliquot dies
apud nos versabatur, plus semel attenta mente hanc arborem contemplatus est
et non solum in frondium sed in carpophyllorum etiam conformatione discri-
men agnovit.
C. A. J. À. OUDEMANS. LE CYCAS INERMIS LOUR. 387
pag. 285) — il est vrai, alors qu'il n'avait encore jamais vu
d’exemplaire en fleur de la plante — M. Miquel ne répugnait
pas à l’idée que des circonstances extérieures pouvaient influer
sur le développement ou le non-développement d’aiguillons aux
pétioles du C. inermis : enfin, qu'il y à une grande ressemblance
entre les pieds de C. inermis et C. revoluta non en fleurs —
nous n’aurons pas lieu d’être surpris que le savant auteur, une
fois qu'il eut observé (ce que nous avons été également à même
de faire) que les pétioles d’un même exemplaire de C. inermus,
sortis d’un bourgeon à différentes époques et sous différentes cir-
constances, pouvaient être tantôt armés tantôt inermes, en soit
venu à regarder, une fois pour toutes, le C. inermis comme simple
variété de C. revoluta; mais nous ajoutons, d’une haleine, que
les ovules de C. inermis qui lui fournirent là matière des anno-
tations qu'il a données sur cette plante dans les Analecta ne
pouvaient être parvenus à tout leur développement, — ce que
confirme du reste la planche accompagnant ces annotations, —
ou que l’auteur n’a pas eu l’occasion de comparer les ovules
mûrs de C. nermns avec ceux de C. revolula. S'il en eût été
autrement, nous ne faisons pas de doute que M. Miquel n’eût
jamais abandonné l'opinion qu'il avait soutenue dans les Analecta
et qui plaidait si fort pour l’autonomie de C. inermis, et qu'il
ne fût pas retourné à l'avis qu'il avait exprimé tout au com-
mencement de ses études sur les Cycadées.
C’est précisément parce que nous avons eu, au jardin bota-
nique d'Amsterdam, l'avantage de pouvoir suivre jusqu'à leur
matûrité, et les ovules du C. inermis (en.1861), et ceux du C.
revoluta (en 1866), que nous nous croyons appelé à relever en-
core une fois le gant en faveur du C. inermis, et à prouver,
— cette fois-ci, pensons-nous, par des arguments sans réplique —
que cette plante ne saurait être une variété de C. revoluta, que
son indépendance spécifique est à l'abri de toute atteinte, et que
Loureiro était parfaitement dans son droit lorsqu'il lui assigna,
dans sa Flora Cochinchinensis, une place distincte, digne d'elle,
parmi les Cycadées connues à son époque. Et cette réhabilitation,
25 *
ri
388 C. A. J. A. OUDEMANS. LE CYCAS INERMIS LOUR.
nous la faisons avec d'autant plus de plaisir, qu’il n’existe-peut-
être pas de plante dont le sort, comme anneau de la chaîne des
êtres créés, ait été soumis à plus de vicissitudes.
Dès son premier écrit sur le C. inermis (Tijds. v. uis- en
natuurk. Wet., T. I, p. 103, a°. 1848), M. Miquel déclara se
réjouir de ce qu'il se trouvait en état de rétablir cette plante,
après que son existence eut été mise en doute pendant 57 années
(la Flora Cochinchinensis de Loureiro vit le jour, à Lisbonne,
en 1790), dans la plénitude de ses droits, et de redresser ainsi
l'erreur que d’autres et lui-même dans sa Monographia Cycadea-
rum (a° 1842) avaient commise en l'identifiant avec C. revoluta.
L’autonomie du C. inermis fut défendue avec encore plus d’ar-
deur, par le même savant, dans ses Analecta botanica indica
(a’. 1852); mais alors, aussi, notre plante avait atteint l'apogée
de sa fortune, et dans le Prodromus systematis Cycadearum,
publié par M. Miquel en 1861, nous la trouvons retombée dans
son état primitif, c’est-à-dire rentrée dans la catégorie des plan-
tes douteuses, et, par là, livrée encore une fois à l'oubli.
Comme nous ne pouvons acquiescer à cette déchéance de C.
inermis, et comme il importe, pensons-nous, qu'aucune espèce ne
soit supprimée ou ne se perde, sans raisons valables, dans la
famille relativement peu étendue des Cycadées, nous n’avons pas
hésité à faire connaître les observations qui nous paraissent éta-
blir entre C. inermis et C. revoluta un contraste suffisant.
Dans l’année 1860 fleurit pour la seconde fois, au jardin
d'Amsterdam, le même pied de C. inermis qui avait fourni à M.
Miquel les matériaux de ses divers écrits concernant cette plante,
et qui lui avait permis d'en figurer, dans ses Analecta, quelques
carpophylles avec de très petits ovules. |
Plus heureux que mon prédécesseur, je vis la plupart des
ovules de cette seconde floraison prendre de l'accroissement, et
finalement devenir rouges et mûrs, au point qu’ils ne pouvaient
souffrir le moindre attouchement sans tomber. Je fis faire un
dessin d’un carpophylle chargé d’ovules, et le publiai, avec
texte explicatif, dans la Flore des Jardins de feu notre confrère
C. A. J. À. OUDEMANS. LE CYCAS INERMIS LOUR. 389
de Vriese (Tome V, 9° livr. ac. 1861). Dès cette époque, il me
parut avéré que C. 2nermis constituait une espèce distincte; aussi
ne fus-je pas médiocrement surpris, au moment même où j'allais
envoyer mon manuscrit à la*Rédaction de la Flore des Jardins,
de découvrir dans le Prodromus de M. Miquel, qui venait d’être
mis au jour, que l’auteur était revenu de sa première opinion,
conforme à la mienne, au sujet de la valeur spécifique de C.
inermis, et qu'il avait rangé notre plante, à titre de variété,
sous C. revolula. Je persistai donc, dans les courtes explications
qui accompagnaient mon dessin, à me servir du nom de C.ner-
mis (au bas de la planche se trouve, par inadvertance du litho-
graphe, Cycas revolula), et me contentai provisoirement de sig-
naler, à la fin de ma note, le changement important que la
valeur de notre plante avait éprouvé dans l’estime de l’auteur
du Prodromus.
Si je mabstins alors de profiter de l’occasion qui s’offrait à
moi pour faire connaître immédiatement mes objections contre la
dégradation du C. inermis, ce fut d’abord à cause du peu d’es-
pace dont il m'était permis de disposer dans le journal cité plus
haut, ensuite, et surtout, parce que je désirais auparavant faire
connaissance, en nature, avec les ovules mûrs du C. revoluta.
L'espoir que j'avais d'y parvenir un jour se fondait sur l’exis-
tence de pieds très âgés de cette espèce dans notre jardin bota-
nique. Cet espoir s’est réalisé dans l’automne dernier, de sorte
que je me vois aujourd'hui en possession de toutes les données
dont j'avais cru avoir besoin pour rendre au C. inermis, pour
toujours, sa valeur spécifique.
Je commence par faire remarquer qu’il y a, en premier lieu,
une très grande différence de forme entre les ovules de C. revoluta
et ceux de C. inermns, différence qui ne s’observe pas seulement
sur les ovules déjà volumineux, mais aussi sur ceux qui n'ont
pas même atteint la longueur de 1 centimètre. Voici en quoi consiste
la différence : dès les premiers temps, les ovules du C. revoluta
sont très élargis au sommet, tandis que ceux du C. nermus se
terminent en pointe de ce côté; à un âge plus avancé, les pre-
390 C. À. J. À. OUDEMANS. LE CYCAS INERMIS LOUR.
miers sont fortement aplatis d'avant en arrière (c’est-à-dire dans
la direction de la perpendiculaire menée sur l’extrémité antérieure
du carpophylle), les seconds, très peu au contraire; à l’état de
matüûrité enfin, ceux-là présentent. un sommet partagé, par un
sillon profond, en deux lobes obtus, tandis que ceux-ci conti-
nuent à montrer une extrémité en pointe. Les ovules mûrs du
C. inermus sont done beaucoup plus arrondis en cylindre que
ceux du C. revolula, et dans leur ensemble les premiers sont
des corps de forme ovale, les seconds de forme obovée à sommet
obtus bilobé. D'accord avec cette différence, la coupe horizontale,
pratiquée à mi-hauteur, est anguleuse-circulaire dans les ovules de
C. inermis, en carré allongé pour ceux de C. revoluta.
Il s'en faut de beaucoup que ce que nous venons de dire
ne fût déjà connu antérieurement. Au contraire; nous n'avons
qu'à ouvrir une description quelconque de C. revolula, partout
nous trouvons qu'il est fait mention de ,ovula obcordata”; et
pour ce qui regarde C. inermis, Loureiro appelait déjà ses ovules
»germina ovata” ou ,drupae ovatae”, et les mêmes organes ne
furent jamais désignés par M. Miquel autrement que sous le nom
de ,ovula ovoidea”. Mais, d’un autre côté, il est certain que,
aujourd’hui comme autrefois, on n’a pas attaché assez d’impor-
tance à cette différence de forme des ovules, ou plutôt que, en-
traîné par le nom spécifique de C. 2nermus, on à porté son atten-
tion en premier lieu, à l’exemple de Loureiro Iui-même, sur
l’état épineux ou non du pétiole, et on n’a pas remarqué le
terme, pourtant très caractéristique, dont ce dernier auteur s'était
déjà servi pour exprimer la différence entre les ovules de C.
inermis et ceux de C. revolula.
Nous confirmons donc qu'il existe en effet une différence de
forme très frappante entre les ovules des deux espèces de Cycas
dont il s’agit; et nous insistons sur cette différence avec d’au-
tant plus de force que les caractères empruntés aux ovules des
plantes ont toujours été jugés des plus importants et doivent, au
moins du point de vue systématique, peser d’un poids beaucoup
plus grand dans la balance que les particularités du pétiole.
C. À. J. À. OUDEMANS. LE CYCAS INERMIS LOUR. D
Avec le sommet sillonné et bilobé des ovules du C. revoluta
se trouve en connexion un autre phénomène, très remarquable,
qu'on n’observe pas chez le C. inermis. Dans la première plante,
en effet, le tube micropylifère n’est visible que pendant la pre-
mière et la dernière période du développement des ovules, tandis
qu'entre ces deux extrêmes il est tellement retiré entre les lobes
saillants du sommet, qu'on serait tenté de croire qu’il n’existe
pas. L'absence presque complète de ces lobes à l’origine, leur
croissance parallèle dans un stade ultérieur, enfin leur divergence
à l’époque où les ovules approchent de leur matürité, expliquent
suffisamment ce phénomène. Chez le C. 2nermis, au contraire, le
tube micropylifère reste visible depuis le commencement jusqu’à
la fin, et il occupe toujours le point le plus élevé.
Si l'on prend un ovule entièrement mûr de C. revoluta, à lobes
divergents, et qu'on examine avec attention le tube micropyli-
fère, on découvre qu’il est porté par un pli élevé, qui unit l’un
à l’autre les côtés les plus larges de l’ovule et dont aucune trace
n’était visible à une époque antérieure. Rien de semblable à ce
pli ne s’observe chez le C. inermis. |
Lorsqu'on dépouille les ovules des deux espèces de Cycas de
leur enveloppe charnue rouge, on trouve une coque ligneuse,
qui présente de nouveau des différences caractéristiques dans les
deux plantes. Nous ne voulons pas parler seulement de la forme
générale de cette coque, plus obcordée dans le C. revoluta, plus
ovale dans le C. inernmns, ce qui pourrait à la rigueur se déduire
de la forme des ovules intacts; ce que nous avons spécialement
en vue, cest que dans le C. revolula la coque montre à l’extré-
mité antérieure, entre les deux parties saillantes, une crête
élevée, correspondant en direction au pli de l'enveloppe char-
nue, tandis que chez le C. inermis on ne remarque aucun vestige
d’une pareille éminence; c’est ensuite, que les sillons qui s’éten-
dent de haut en bas sur les deux faces étroites de la coque, et
qui sont manifestement des empreintes de faisceaux vasculai-
res, sont placés très régulièrement, et jamais au nombre de plus
de deux, dans la première espèce, au lieu que chez la seconde
392 C. A. J. A. OUDEMANS. LE CYCAS INERMIS LOUR.
ils sont toujours en nombre plus grand, quoique du reste
variable, et situés irrégulièrement.
En accord parfait avec cette particularité de la coque, on
trouve que les faisceaux vasculaires, qui du pédicelle carpophyllaire
pénètrent dans l’ovule, sont, il est vrai, dans le C. revoluta comme
dans le C. inermis, constamment au nombre de trois, dont celui
du milieu traverse la coque ligneuse, tandis que les deux laté-
raux s'élèvent le long des deux faces étroites dans l’enve-
loppe charnue; mais on voit aussi que chacun de ces derniers
ne se partage, chez le C. revoluta, qu'en deux branches diver-
geant à l’origine mais se rejoignant plus loin, tandis que chez
le C. inermis le tronc principal donne naïssance à un nombre de
rameaux beaucoup plus considérable, quelquefois plus de dix,
qui sont distribués irrégulièrement sur les deux côtés étroits.
J'ai trouvé pour les dimensions des ovules des deux espèces
les nombres suivants : |
longueur. largeur.
chez C. inermis . . 3 à 4 centim. 2 à 2,5 centim.
Ni GC TEDOIUIR > 3,0 a 2,7 à 3 à
Quant à la couleur des ovules, il m'a paru qu'elle tirait beau-
coup plus sur l'orange chez le C. inermus, et sur le vermillon
chez le C. revoluta, toujours à condition de ne pas tenir compte
de l’effet adoucissant du duvet.
Il faut encore mentionner enfin que, tout comme M. Miquel,
j'ai toujours vu les laciniures des carpophylles du C. inermis écar-
tées, la plupart, horizontalement, tandis que celles du C. revoluta
étaient dirigées plus vers le haut, de manière à faire un angle
aigu avec l'axe qui leur servait de support. En outre, chez la:
première espèce, Je trouvai ces laciniures toujours mutiques, ou
du moins à pointes cachées sous le duvet moelleux qui recouvre
entièrement les carpophylles; chez la seconde, toujours terminées
en piquants fins et glabres. Les laciniures des carpophylles étaient
aussi un peu plus courtes et plus grosses chez le C. inermis, un
peu plus allongées et plus minces chez le C. revoluta, et le
C. À. J. À. OUDEMANS. LE CYCAS INERMIS LOUR. 393
duvet me parut d’une teinte un peu plus foncée chez celui-là
que chez celui-ci. |
Si nous récapitulons tout ce qui précède, il ne pourra guère
rester de douté, ce me semble, que C. inermis et C. revoluta
doivent former, non deux variétés de la même espèce, mais
deux espèces distinctes. Dans l’organe le plus important des deux
plantes — l’ovule — ïl ÿy a une inégalité de forme des plus
remarquables, et, en même temps, une différence anatomique
frappante, exprimée dans la marche et la ramification des fais-
ceaux vasculaires au sein de l’enveloppe charnue; il y a aussi
différence de développement entre les deux espèces d’ovules, en
ce sens que les uns (ceux du €. inermis) s’accroissent simple-
ment en volume avec les progrès de l’âge, et que les autres
(ceux du C. revoluta) changent, en outre, continuellement de
forme. Cela suffit — sans qu'il soit nécessaire d’insister encore
sur les différences de propriétés des carpophylles — pour me
donner l'assurance qu'aucun juge non prévenu ne refusera son
assentiment à la thèse dont je me suis constitué le défenseur.
Quant à la question de savoir s’il serait possible de distinguer,
en dehors de la floraison, C. inermis (à pétioles épineux) et C.
revoluta, j'oserais y répondre affirmativement, mais uniquement
en ce qui concerne les exemplaires des deux plantes que possède
en ce moment notre jardin botanique: chez la première les feuil-
les sont plus longues que chez la seconde, et, en outre, beau-
coup plus réfléchies en denors; les folioles de C. snermis sont
aussi incontestablement plus larges (61 millim.) que celles de
C. revoluta (5 millim.) '
La diagnose différentielle de C. revolula et de C. inermis, pour
ce qui regarde les ovules et les carpophylles, pourrait être for-
mulée de cette manière :
394 C. A. J. A. OUDEMANS.
Cycas REVOLUTA Thunb.
Ovula primitus suborbicularia, pla-
niuscula, tubulo micropylifero libero
(non occluso); mox ovata vel ovalia,
magis tumentia, lateribus externo (a rha-
chide remoto) et interno (rhachidi
proximo) angustioribus convexis, an-
tico et postico latioribus planioribus,
juxta lineam medianam verticalem im-
obtuse-biloba, lobis
contiguis, sulco tantum separatis, tu-
pressis, apice
bulum micropyliferum superantibus
eumque occultantibus; denique utplu-
rimum late-obovata, ubique convexa,
semper tamen a dorso compressa, me-
dià altitudine horizontaliter perscissa
forma oblongo-quadrangulari gauden-
lia, apice obtuse-biloba, lobis diver-
gentibus ideoque spatium foveolarem
intermedium monstrantibus, plicà auc-
tum transversali triangulari, cujus apici
tubulus insidet micropyliferus.
Integumentum internum lignosum
late-obcordatum, deorsum acuminatum,
sursum. obiter obtuse bilobum, lobis :
foveà superficiali separatis, in cujus
fundo conspicitur crista striaeformis,
decursu suo plicam integumenti car-
uosi imltans; faciebus anticà et pos-
ticà latioribus valde convexis, externà
et internâ vero angustioribus, suleis
2, superficialibus curvatis, medio à se
invicem distantibus , extremitatibus
suis utrinque confluentibus exaratis.
Integumentum exterius carnosum,
per mediam ovuli altitudinem horizon-
taliter perscissum, 4 monstrat fascicu-
los vasorum, per paria sibi approxi-
matos, latera angustiora integumenti
occupantes et sulcis in integumento
ligneo arcle applicatos.
Color ovulorum maturorum indu-
mento suo orbatorum cinnabarinus.
Carpophyllorum laciniae fere omnes
antrorsum directae, aculeo denudato
açutissimo terminatae,
LE CYCAS
LS
INERMIS LOUR.
CYcAs INERMIS Lour.
Ovula primitus et per totum vilae
decursum ovalia, matura tantum parte
sua dimidià superiore parum latiora,
apice semper acuta, elobata, tubulo
micropylifero semper libero, numquam
occulto, ab antico ad posterum paullo
tantum compressa, unde per mediam
altitudinem horizontaliter perscissa
figuram monstrant fere orbicularem
p. m. angulosam.
lutegumentum ïinternum lignosum
ovale, deorsum acuminatum, sursum
acutum, ab antico ad posterum paullo
compressum ideoque superficie fere
tereti gaudens, faciebus tamen externà
et internà sulcis pluribus superficiali-
bus per duas facies inaequaliter dis-
persis, medio distantibus, sursum et
deorsum sibi approximatis vel confluen-
tibus exaratis.
Integumentum
per mediam ovuli altitudinem horizon-
exterius carnosum,
taliter perscissum fasciculos vasorum
plures monstrat inaequaliter dispersos ,
latera tamen angustiora occupantes,
crassitudine variantes, sulcarum in in-
tegumento ligneo praesentinm decur-
sum sequentes.
Color ovulorum indumento suo or-
batorum luteo-aurantiacus.
Carpophyllorum laciniae intermediae
horizontaliter distantes, omnes usque
| ad nltimum apicem tomento obductae.
C. A. J. À. OUDEMANS. LE CGYCAS INERMIS LOUR. 395
Je .crois qu’il ne sera pas inutile, avant de terminer cette
note, de signaler encore quelques particularités que m’a fait con-
naître l’examen microscopique des jeunes ovules du C. inermis
et du C. revoluta, savoir : |
1°. L’ovule de ces Cycadées ne possède qu’un seul tégument.
2°. On ne peut donc distinguer chez ces plantes un exostome
et un endostome, raison pour laquelle je ne me suis servi ci-
dessus d'aucun de ces deux termes, à la place desquels j'ai fait
usage du mot fube micropylifère. ;
3, La coque ligneuse qu'on trouve dans les ovules adultes
n’est que la partie interne du tégument unique, de sorte que
les termes eniegumentum externum et nternum, que tous les
auteurs emploient pour désigner l'enveloppe extérieure charnue et
l'enveloppe intérieure ligneuse des ovules mûrs, ne doivent pas
être interprétés comme si ces enveloppes représentaient effective-
ment deux membranes ovulaires.
4%, Le tube micropylifère dans le C. nermis et le C. revoluta
n'appartient pas, comme le veut M. Miquel (Analecta, AT, p.3),
au tégument interne, mais, de même que chez le C. circinals,
il fait partie du tégument externe.
Je suis arrivé à toutes ces conclusions par l'examen de quel-
ques coupes de jeunes ovules. Je reproduis ici la mieux réussie
de ces coupes.
On y voit clairement comment l’épiderme (o) de l’ovule entier
pénètre dans le tube micropylifère (m), et descend d’abord ver-
ticalement, puis obliquement, jusqu'au pied de la protubérance
conique (a), qui est regardée comme faisant partie du noyau
(k); comment, autour de ce pied, il se réfléchit ensuite vers le
haut, mais de manière que maintenant il recouvre exactement
la protubérance conique, à l'exception seulement de l'extrémité
du sommet (b). Il est évident que tout ce qui est compris entre
les deux lames (0) et (o') d’un même épiderme ne saurait faire
partie que d’une seule et non de deux enveloppes, et que, par
conséquent, des modifications de structure qu’on découvre plus
tard dans cette enveloppe ne doivent pas être regardées comme
396 C. A. J. À. OUDEMANS. LE CYCAS INERMIS LOUR.
plaidant en faveur de l'existence, dès l’origine de l’ovule, de
deux membranes ovulaires distinctes. :
Le même dessin peut encore servir à faire voir que le tube
mycropylifère est bien formé par l’enveloppe charnue (c), mais
non par la coque ligneuse (d); et, enfin, que la couche spon-
gieuse brune (e), qui entoure immédiatement le noyau, appar-
tient également au tégument de l’ovule, bien que sur la plus
grande partie de la surface du noyau elle se confonde organique-
ment avec lui.
EXPLICATION DE LA PLANCHE.
L
Coupe verticale d’un ovule de Cycas inermis, très grossie.
o. Epidermne.
o'. Le même, tapissant le tube micropylifère.
c. L’enveloppe charnue.
d. La partie qui plus tard deviendra la coque ligneuse.
e. La couche spongieuse à cellules résinifères.
4. Le noyau.
a. Le sommet conique du noyau.
b. L’ouverture que laisse l’épiderme après qu’il a recouvert le som-
met conique du noyau.
m. Le tube micropylifère.
AMSTERDAM, Janvier 1867.
QUATRIÈME NOTICE SUR LA FAUNE ICHTHYOLOGIQUE
DE
MPAILE DE H\LMAHERA.
P. BLEEKER.
Dans mon dernier article sur la faune ichthyologique de l’île
de Halmahéra (Nederl. Tijdschr. voor de Dierkunde Op. E
pag. 153 — 159) le nombre des espèces, connues jusqu'alors de
cette île, fut porté à 101. Depuis, de nouveaux envois de M.-
A. Bernstein sont venus enrichir les collections du musée de Leyde,
et parmi ces envois se trouve une petite collection de poissons
de Halmahéra, ne se composant que de 23 espèces mais en
comptant jusqu à 21 nouvelles pour la connaissance de la faune
de cette île. Ces espèces, qui font monter à 122 le nombre des
espèces actuellement connues de Halmahéra, sont les suivantes:
1. Triacanthus Nieuhofi Blkr.
. Canthogaster striolatus Blkr.
. Hippocampus kuda Bikr.
. Doryichthys Bernsteini Bikr.
. Syngnathus gastrotaenia Blkr.
. Halichoeres binotopsis Blkr.
L poecila Blkr.
. Pomacentrus katunko Blkr.
. Glyphidodon unimaculatus CV.
. Plesiops nigricans Günth.
© oO =1 © OR C
pi
©
398 P. BLEEKER. FAUNE ICHTH. HALMAH.
11. Grammistes orientalis BI. Schn.
12. Scorpaena bandanensis Blkr.
13. Caranx xanthurus CV.
14. Periophthalmus argentilineatus Val.
19: ; Koelreuteri Val.
16. Dussumieria Hasseltii Blkr.
17. Harengula (Harengula) melanurus Blkr.
18. Gymnothorax Richardsoni Blkr.
19: : tessellatus Blkr.
20. Gymnomuraena micropterus Blkr.
21. Pisoodonophis boro Kp.
De ces espèces, une seulement est nouvelle pour la science.
C’est le Doryichthys Bernsteini, que j'ai cru devoir dédier à la
mémoire du naturaliste distingué auquel on en doit la découverte.
Doryichthys Bernstein Blkr. Tab.
Doryichth. corpore valde elongato, antice heptagono, postice
tetragono, altitudine 24 circiter in ejus longitudine, aeque lato
circiter ac alto; capite 7 circiter in longitudine corporis; oculis
diametro 7 circ. in longitudine capitis; linea rostro-frontali ante
oculos coneava; rostro capitis parte postoculari duplo circiter
longiore, subcylindrico, quintuplo cire. longiore quam parte gra-
cillima alto superne crista transversa nulla; vertice convexiusculo
celluloso; orbitis laevibus; cristis utroque latere rostro-oculari
postocularique et cristulis rostro et vertice medianis leviter vix
conspicue crenulatis; operculo celluloso medio crista longitudinali |
laevi inferne striis aliquot humilioribus divergentibus; scutis
trunco 22, cauda 24 vel 25, scutis singulis transversim striatis,
laminis intersuturalibus ovalibus laevibus, carinis sublaevibus
non serratis:; carina trunco laterali cum carina caudae inferiore
continua; Carina trunco dorsali longe post initium carinae caudae
superioris producta; cauda absque pinna trunco absque capite
paulo tantum breviore; pinna dorsali conspicue ante anum seuto
P. BLEEKER. FAUNE ICHTH. HALMAH. 399
trunci 20° incipiente et seuto caudali 7° desinente corpore multo'
humiliore; anali minima; caudali obtuse rotundata capitis parte
postoculari non longiore; colore corpore violascente-viridi; iride
viridi-aurea; fascia rostro-oculo-caudali profunde fusca; pinnis,
caudali fusca, ceteris aurantiaco- vel roseo-hyalinis.
Det 20;vel 21." ANS veRE" C9:
Hab. Halmahera.
Longitudo speciminis feminini deseripti 212".
Rem. Cette espèce appartient au groupe du genre où la carène
latérale du tronc se continue avec la carène inférieure de la
queue, et elle se distingue dans ce groupe par les 22 anneaux
du tronc, par les carènes à peu près lisses de tout le corps,
par la longueur relative de la tête et de la queue, par la bande
oculo-caudale noirâtre, par la longueur et le nombre des rayons
de la dorsale, etc. Elle est assez voisine du Doryichthys bra-
chyurus Blkr (Syngnathus et Microphis brachyurus Blkr ol.), mais
elle a le museau moins allongé et beaucoup moins comprimé, la
tête beaucoup plus petite, la queue plus longue et les carènes
du corps beaucoup moins rudes. Puis aussi, dans le Doryichthys
brachyurus la dorsale ne commence que sur le premier anneau
de la queue, tandis que dans l'espèce actuelle elle s’avance jus-
que bien en avant de l’orifice anal. Le seul individu connu étant
une femelle je ne saurais rien dire par rapport au réservoir des
œufs dans les mâles.
La Haye, Octobre 1867.
DESCRIPTION ET FIGURE D'UNE ESPÈCE INÉDITE
DE
CROSSORHINUS
DE L'ARCHIPEL DES MOLUQUES,
P. BLEEKER.
Crossorhinus dasypogon Bikr.
Crossorh. corpore elongato depresso, antice duplo circiter latiore
quam alto, altitudine 8 fere ad 91 in ejus longitudine, latitudine
maxima (absque pinnis) 4 ad 41 in ejus longitudine; cauda
conico-cylindracea postice tantum compressa, cum pinna caudali
truncum (cum capite) longitudine aequante vel subaequante:
capite depresso 6 ad D? in longitudine totius corporis, latiore
quam longo, duplo cireiter latiore quam alto; oculis diametro 9 :
ad 14 in longitudine capitis, diametris 4 ad G distantibus, pu-
pilla rotunda; foramine temporali oculo plus duplo ad triplo
longiore; rostro vix ante os prominente, linea anteriore obtusis-
sime rotundato; naribus rostri margini anteriori approximatis,
lobo interno elongato pluridigitato, lobo externo curvato auriculi-
formi; tentaculis pauci-ad multidigitatis rostri apice nullis, rostri
margine nares inter et angulum oris utroque latere 4 ad 6, latere
capitis angulum oris inter et pinnam pectoralem utroque latere
plus quam 20 quorum pluribus basi communi insertis, labio
inferiore 16 ad 20 circ.; rictu latitudine 14 ad 11 fere in longi-
P. BLEEKER. CROSSORHINUS DASYPOGON. 401
tudine capitis; lingua libera obtusa rotundata; dentibus maxillis
basi trilobis lobo medio minimo parte libera compresso-subulatis,
triseriatis, utraque serie 16 ad 20 symphysialibus ceteris multo
longioribus (juvenilibus maxilla superiore ante dentes symphysi-
ales dentibus' 2 parvis); foraminibus branchialibus subaequidis-
tantibus, juvenilibus subaequimagnis posterioribus 4 supra basin
pinnae pectoralis sitis, aetate provectis postrorsum magnitudine
accrescentibus omnibus supra basin pectoralis sitis; squamis lan-
ceolatis; pinnis dorsalibus obtusis convexis rotundatis altioribus
quam basi longis ; dorsali anteriore dorsali posteriore paulo altiore et
longiore, supra vel mox post anum inserta, altiore quam basi longa ;
dorsali posteriore juvenilibus tota ejus longitudine aetate provec-
tis dimidia ejus longitudine à dorsali anteriore remota; pectora-
libus et ventralibus quadratiusculis angulis obtusis rotundatis,
pectoralibus ventralibus multo majoribus, ventralibus sub dorsalis
1* parte anieriore desinentibus; anali caudali subcontigua qua-
dratiuscula inferne rotundata, vix altiore quam basi longa, dor-
sali 2° duplo circiter minore; caudali 4 paulo ad 41 in longitudine
corporis, lobo antero-inferiore minus ‘quadruplo ad quadruplo
circiter longiore quam alto convexo, lobo supero-posteriore pos-
tice incisura bipartita lobulis obtusis rotundatis; appendice geni-
tali (juvenilibus) conica brevissima; corpore superne, pinnis ver-
ticalibus et pinnis horizontalibus superne et inferne dimidio libero
juvenilibus aurantiaco-viridibus, aetate provectis aurantiaco-fusceis,
juvenilibus ocellis margaritaceis majoribus et minoribus confer-
tissimis , aetate provectis annulis irregularibus margaritaceo-viridibus
ornatis; cauda fasciis 4 vel 5 transversis fuscescente-aurantiacis
vel fuscis parum distinctis ex parte geminatis; cauda pinnisque
insuper maculis et guttis aliquot sparsis profunde fuscis ; corpore
inferne pinnisque horizontalibus inferne dimidio basali margarita-
ceis vel albidis; iride viride-margaritacea.
Syn. Sterhaay Valent., Ind. Amb. IIT, pag. 337, tab. pisc.
magn. Itt. A. ;
Hab. Waiïigiu, Aru, in mari.
Longitudo speciminis maseulini 220", speciminis feminini 800".
ARCHIVES NÉERLANDAISES, T. IT, 26
402 P. BLEEKER. CROSSORHINUS DASYPOGON.
Rem. (Cette belle espèce, bien que montrant un système de
coloration analogue à celui du Crossorhinus barbatus, espèce
type et longtemps la seule connue du genre, s’en distingue essen-
tiellement par les nombreux appendices cutanés divisés en lobules
entourant la lèvre inférieure. Aucun des auteurs ‘qui ont décrit
le barbatus, ne parle d’autres appendices cutanés que de ceux
du museau et de la région postmaxillo-branchiale, et on ne voit
ces lobules de la lèvre inférieure ni sur la figure du Watts Shark
de Philipp, ni sur les figures publiées par Müller et Henle, dont
l’une cependant représente la bouche avec la lèvre inférieure.
Les lobules digités de la région postmaxillo-branchiale, dans le
dasypogon, sont aussi beaucoup plus nombreux et plus divisés
que dans le barbatus. Du reste je ne retrouve, dans le dasypo-
gon, ni la disposition des dents, ni la proportion des évents, n1
la forme des nageoires, ni aussi les bandes transversales du
tronc, décrites et figurées dans le Systematische Beschreibung der
Plagiosiomen.
Le dasypogon se distingue plus encore du Crossorhinus tenta-
culatus, découvert et décrit par M.-Peters en l'an 1864. Dans
cette espèce les appendices cutanés sont même plus rares que
dans le barbatus et tous indivisés, simples, tandis qu'on y voit
des bandes transversales foncées au tronc mais point d’ocelles mi
de cercles nacrés. M.-Peters ne parle pas non plus, par rapport
à son espèce, de lobules infralabiaux.
M.-A. Duméril, ne connaissant du genre que le barbatus,
avait droit d'y rapporter le Sterhaay de Valentyn; mais le bar-
batus n'ayant été trouvé jusqu'ici que dans les mers extra-archi-
pélagiques, et le dasypogon vivant dans la mer des Moluques,
il est à présumer que c’est un individu de cette dernière espèce
qui a servi de modèle à la figure de Valentyn, figure d'ailleurs
qui va fort bien au dasypogon.
La Have, Octobre 1867. ù
DESCRIPTION
DE QUELQUES
ESPÈCES NOUVELLES DE GOBIUS
DE
MADAGASCAR.
PAR
P. BLEEKER.
Gobius macrorhynchus Blkr.
Gob. corpore elongato, antice cylindraceo postice compresso,
altitudine 45 circiter in ejus longitudine absque pinna caudali,
6 fere in ejus longitudine cum pinna caudali; capite acuto depresso
latiore quam alto 3 et paulo in longitudine corporis absque pinna
caudali, 4 fere in longitudine corporis cum pinna caudali; alti-
tudine capitis 1% ad 14#-, latitudine capitis 12 circiter in ejus
longitudine; oculis in media longitudine capitis sitis, sursum
spectantibus, diametro 81 circiter in longitudine capitis, diametro
11 circiter distantibus, 3! circiter in capitis parte praeoculari;
orbitis appendiculo nullo; linea rostro-frontali rostro convexa,
fronte concava; linea interoculari vix convexa; squamis capite
nullis; rostro convexo latiore quam longo 24 ad 21 in longitu-
dine capitis; maxilla superiore maxilla inferiore vix longiore sub
oculi margine posteriore desinente, 11 circiter in longitudine ca-
pitis; maxilla inferiore ramis inferne postice opereuli latitudine circiter
distantibus; dentibus maxillis pluriseriatis vittas latas efficientibus,
conicis acutis subaequalibus caninis vel caninoideis nullis, inter-
maxillaribus serie externa ceteris vix majoribus; genis longitudi-
naliter venosis; operculo minus duplo altiore quam lato, margine
26 *
404 P. BLEEKER. ESP. NOUV. DE GOBIUS DE MADAGASCAR.
inferiore concavo; squamis corpore longitudinaliter subradiatim
multistriatis, corpore antice ex parte ctenoideis ex parte cycloi-
deis, ceteris ctenoideis; squamis nuchalibus ventralibusque ceteris
conspicue minoribus; squamis 65 circiter in serie longitudinali
basin pinnae caudalis inter et angulum aperturae branchialis supe-
riorem, 20 vel 21 in serie transversali dorsalem radiosam inter
et anum, 28 circiter in serie longitudinali occiput inter et pin-
nam dorsalem spinosam; distantia dorsalem 1" inter et ocu-
lum distantia apicem rostri inter et opereulum paulo minore ;
pinnis dorsalibus altitudine subaequalibus minus oculi diametro
distantibus, latitudine 1? ad 1% in altitudine corporis; dorsali
spinosa longitudine 15 circiter in longitudine dorsalis radio-
sae spinis flexilibus apice gracillimis 2?, 3* et 4 ceteris lon-
gioribus 1 dorsali radiosa minus duplo longiore quam alta,
obtusa, non emarginata, antice quam postice altiore, postice
angulata, radio 1° simplice flexili; pinnis pectoralibus obtusis
rotundatis capite absque rostro paulo longioribus radis filosis
nullis ; ventrali capitis parte postoculari vix longiore obtuse rotun-
data, margine posteriore tota pinnae longitudine ab ano distante :
anali dorsali radiosa humiliore sed non breviore, obtusa, con-
vexiuscula postice angulata; caudali obtusa rotundata capite
absque rostro sat multo longiore; papilla anali oblongo-elongata :
colore corpore superne fuscescente-olivaceo, inferne roseo-olivaceo
vel olivascente-margaritaceo: iride viridi, margine pupillari et
margine orbitali aurea; pinnis radiis aurantiacis, membrana fus-
cis vel nigricantibus.
B. 5. D. 6— 1/10 vel 6— 1/11. P. 17. V. 1.5/5.1. A. 1/10
vel 1/11. C. 5/18/5 lat. brev. inel. |
Hab. Madagascar, in flumine Samberano.
Longitudo speciminis descripti 263”.
Rem. On doit la connaissance de cette espèce, ainsi que celle
de toutes les espèces suivantes, aux recherches de MM. - Pollen
et van Dam.
L'espèce actuelle paraît être voisine du Gobius aeneo-fuseus
P. BLEEKER. ESP. NOUV. DE GOBIUS DE MADAGASCAR. 405
Pet. qui habite les côtes de Mozambique, maïs dans celui-ci les
rangées longitudinales d’écailles entre la seconde dorsale et l’anale
ne sont qu'au nombre de 16, et il a la tête plus petite, le mu-
seau plus court, la mâchoire supérieure ne s’étendant pas jusque
sous l'œil, la distance entre la première dorsale et l'orbite beau-
coup plus grande que la distance du bout du museau à l’oper-
cule, deux bandelettes oculo-labiales, la seconde dorsale et la
caudale ornées de lignes brunes, ete. Le macrorhynchus est
surtout remarquable par son museau large et allongé, par sa
large bouche et par la longueur de la mâchoire supérieure, qui
s'étend jusque sous le bord postérieur de l’œil et ne mesure que
1! fois dans la longueur de la tête.
Gobius madagascariensis Blkr.
Gob. corpore elongato, antice cylindraceo postice compresso,
altitudine 45 circiter in ejus longitudine absque pinna caudali-,
6! circiter in ejus longitudine cum pinna caudali; capite acuto
depresso, latiore quam alto, 31 circiter in longitudine corporis
absque pinna caudali, 4! circiter in longitudine corporis cum
pinna caudali: altitudine eapitis 15 circiter-, latitudine capitis 12
circiter in ejus longitudine; oculis in media longitudine capitis
sitis, sursum spectantibus, diametro 6 circiter in longitudine ca-
pitis, diametro 1 et paulo distantibus, 21 circiter in capitis parte
praeoculari; orbitis appendiculo nullo; poris postocularibus vel
interopercularibus conspicuis nullis ; linea rostro-frontali rostro con-
vexa, fronte concaviuscula ; linea interoculari vix convexa ; squamis
capite, genis exceptis, nullis; rostro convexo multo latiore quam
longo, 2? circiter in longitudine capitis; naribus distantibus mar-
gine elevato cinctis, anterioribus subtubulatis; maxillis subaequa-
libus, superiore inferiore paulo breviore sub medio oculo desinente,
2 circiter in longitudine capitis, inferiore ramis inferne postice
opereuli latitudine circiter distantibus; rictu parum obliquo; den-
tibus maxillis pluriseriatis vittas sat latas efficientibus, conicis
406 P. BLEEKER. ESP. NOUV. DE GOBIUS DE MADAGASCAR.
acutis subaequalibus caninis vel caninoïideis nullis, intermaxillari-
bus serie externa ceteris paulo majoribus; praeopereulo anacantho,
medio squamis parvis deciduis pluriseriatis, superne , postice infer-
neque alepidoto; operculo valde multo minus duplo altiore quam
lato, margine inferiore rectiusculio; squamis corpore longitudina-
liter subradiatim multistriatis, corpore antice ex parte cycloideis
ex parte ctenoideis, ceteris omnibus cycloideis; squamis nuchali-
bus ventralibusque ceteris conspicue minoribus; squamis 60 cir-
citer in serie longitudinal basin pinnae caudalis inter et angulum
aperturae branchialis superiorem, 18 in serie transversali dorsalem
radiosam inter et anum, 24 vel 23 in serie longitudinali occiput
inter et pinnam dorsalem spinosam; distantia dorsalem 1" inter
et oculum distantia apicem rostri inter et operculum sat multo
majore; pinnis dorsalibus plus oculi diametro distantibus altitudine
subaequalibus 11 circiter in altitudine corporis ; dorsali spinosa longi-
tudine 1? circiter in longitudine dorsalis radiosae , spinis flexilibus
apice gracillimis 3 anterioribus ceterîs longioribus ; dorsali radiosa
minus duplo longiore quam alta, obtusa, non emarginata, antice
quam postice conspicue altiore, postice angulata radio 1° simplice
flexili; pinnis pectoralibus obtusis rotundatis capite absque rostro
longioribus, radiis filosis nullis: ventrali capite absque rostro non
ad vix breviore rotundata, margine posteriore minus pinnae lon-
gitudine ab ano distante; anali dorsali radiosa humiliore sed vix
breviore, obtusa, vix convexiuscula, postice angulata; caudali
obtusa rotundata capite vix breviore; papilla anali oblongo-elon-
gata; colore corpore superne fuscescente-olivaceo, inferne virides-
cente-margaritaceo; iride viridi margine pupillari aurea; pinnis
dorsalibus, pectoralibus caudalique radiïis aurantiacis, membrana
fusco-violaceis, dorsali 22 caudalique radiis maculis v- formibus
nigricantibus variegatis maculis caudali diffusis ; ventrali analique
flavis; anali medio violascente.
B. 5. D. 6—1;10 vel 1/11. P. 17. V.1.5/5.1. A. 1/10 vel 1/if.
C. 5/13/5 lat. brev. inel.
Hab. Madagascar, in flumine Samberano.
Longitudo speciminis descripti 200°”.
P. BLEEKER. ESP. NOUV. DE GOBIUS DE MADAGASCAR. 407
Rem.Cette espèce, quoique extrêmement voisine du macrorhynchus,
tant par ses formes générales que par son écaillure et par ses nageoi-
res, sen distingue essentiellement par de nombreux caractères.
Dans le macrorhynchus les rangées d’écailles sont plus nombreu-
ses, la tête est plus grande, le museau plus allongé et la
mâchoire supérieure plus longue et s'étendant jusque sous le
bord postérieur de l'orbite. Puis encore l'espèce actuelle est diffé-
rente par l’écaillure du milieu du préopercule, par les taches
noirâtres des rayons de la seconde dorsale, par la couleur jau-
nâtre de la ventrale et de l’anale, par la mâchoire inférieure, qui
dans le macrorhynchus est plus courte que la mâchoire supérieure, etc.
Par toutes ces différences le Gobie actuel approche plus du Go-
bius aeneofuscus Peters, et je l'y aurais même rapporté si la des-
cription de cette dernière espèce n’indiquait point quelques détails
qui ne vont point au madegascariensis. Tels sont les seize rangées
longitudinales d’écailles entre le seconde dorsale et l’anale, le
very narrow band” des dents intermaxillaires, la brièveté de la
mâchoire supérieure qui ne s'étend pas jusque sous l'œil et qui
au contraire est plus longue que la mâchoire inférieure. 1l paraît
aussi il que dans l’aeneofuseus le museau est plus court, le corps
moins allongé, etc.
Gobius hypselosoma Blkr.
Gob. corpore elongato compresso, altitudine 32 ad 4 in ejus
longitudine absque pinna caudali, 4* ad 5 in ejus longitudine
cum pinna caudali; capite conico acutiusculo, 34 circiter in lon-
gitudine corporis absque pinna caudali, 41 ad 41 in longitudine
corporis cum pinna eaudali; altitudine capitis 1£ ad 15-, latitu-
dine capitis 1% ad 1% in ejus longitudine; oculis majore parte
in dimidio capitis anteriore sitis, vix magis lateraliter quam sur-
sum spectantibus, diametro D fere ad 5 in longitudine capitis,
diametro ! ad ? distantibus; orbita appendiculo nullo; poris post-
oculari vel praeopereularibus conspicuis nullis; linea rostro-frontali
408 P. BLEEKER. ESP. NOUV. DE GOBIUS DE MADAGASCAR.
declivi convexa; linea interoculari concava ; squamis capite nullis ;
rostro conico Convexo oculo minus duplo longiore, aeque longo
circiter ac basi lato; naribus distantibus anterioribus margine
elevato subtubulatis; maxilla superiore maxilla inferiore breviore
sub oculi parte anteriore desinente, 22 circiter in longitudine
capitis, inferiore ramis inferne postice minus oculi diametro 1
distantibus; dentibus maxillis pluriseriatis vittas graciles efficien-
tibus, conicis acutis subaequalibus serie externa seriebus ceteris
paulo longioribus; dentibus caninis vel caninoïdeis nullis; genis
venis conspicuis nullis; praeoperculo anacantho; operculo paulo
tantum altiore quam longo, margine inferiore concavo; squamis
corpore sat deciduis ctenoideis, dorsalibus mediis ceteris majori-
bus, nuchalibus ventralibusque ceteris conspicue minoribus, cau-
dalibus lateralibus mediis non majoribus; squamis 55 circiter in
serie longitudinali basin pinnae caudalis inter et angulum aper-
turae branchialis superiorem, 14 vel 15 in serie transversali dor-
salem radiosam inter et anum, 20 circiter in serie longitudinali
occiput inter et pinnam dorsalem spinosam; distantia dorsalem
1m inter et oculum distantia rostri apicem inter et operculum paulo
majore; pinnis dorsalibus oculi diametro circiter distantibus ; dorsali
spinosa radiosa non vel vix humiliore, longitudine 1: ad 11 in
longitudine dorsalis radiosae, spinis gracilibus flexilibus 22 et 32
ceteris longioribus; dorsali radiosa analique antice quam postice
paulo altioribus obtusis convexis postice angulatis, dorsali cor-
pore duplo circiter humiliore radio 1° simplice flexili, anali dorsali
paulo humiliore et breviore; pinnis pectoralibus obtusis rotundatis
capite absque rostro paulo longioribus, radiis filosis nullis:; ven-
trali obtusa rotundata capite absque rostro non ad vix longiore,
margine posteriore operculi latitudine cireiter ab ano remota;
caudali obtusa rotundata capite paulo breviore; appendice anali
oblonga; colore corpore superne fuscescente-violaceo, inferne
viridescente-violaceo vel flavescente; iride viridi margine orbitali
aurea; pinna dorsali spinosa rosea antice tota fere fusca postice
macula magna irregulari profunde violaceo-coerulea; dorsali ra-
diosa radiis rosea membrana fusca inter singulos radios ocellis
P. BLEEKER. ESP. NOUV. DE GOBIUS DE MADAGASCAR. 409
3 vel 4 aurantiacis vel roseis; pectoralibus radiis violaceo-auran-
tiacis membrana coerulescente-hyalinis ; pinnis ceteris radiis auran-
tiacis, membrana dense fusco arenatis, caudali radis maculis
parvis violaceo-fuscis variegatis. |
B. 5. D. 6—1/10 vel 6—1/11. P. 15 vel 16. V. 1.5/5.1. A. 1/10
vel 1/11. C. 5/13/5 lat. brev. incl.
Hab. Madagascar, in flumine. Samberano.
Longitudo 4 speciminum 130'” ad 160”.
Rem. L'espèce actuelle est voisine du Gobius ocellaris Brouss.,
mais celui-ci est bien distinct par ses mâchoires, dont l’inférieure
est plus courte que la supérieure. Puis aussi, dans l’ocellaris 1l y
a 60 écailles sur une rangée longitudinale, la tête est relative-
ment plus longue, les yeux sont plus petits, la seconde dorsale
montre des lignes de taches noires, etc.
Gobius melanopterus Blkr.
Gob. corpore elongato compresso, altitudine 5 circiter in ejus
longitudine absque pinna caudali, 6! circiter in ejus longitudine
cum pinna caudali; capite conico acutiusculo, 31 circiter in lon-
gitudine corporis absque pinna caudali, 41 circiter in longitudine
corporis cum pinna caudali; altitudine capitis 11 circiter-, latitu-
dine capitis 2 fere in ejus longitudine; oculis majore parte in
dimidio capitis anteriore sitis, vix magis lateraliter quam sursum
spectantibus, diametro D} circiter in longitudine capitis, diame-
tro À circiter distantibus; orbita appendiculo nullo; poris post-
oculari vel praeopercularibus conspicuis nullis; linea rostro-
frontali declivi rostro convexa; linea interoculari concaviuscula ;
squamis capite nullis; rostro conico convexo oculo duplo circiter
longiore, aeque longo ac basi lato; naribus distantibus, anterio-
ribus margine elevato subtubulatis; maxilia superiore maxilla
inferiore longiore, sub oculi parte anteriore desinente , 2 circiter in
longitudine capitis, inferiore ramis inferne postice oculi diametro
{
410 P. BLEEKER. ESP. NOUV. DE GOBIUS DE MADAGASCAR.
1 circiter distantibus; dentibus maxillis pluriseriatis vittas sat
latas efficientibus, conicis acutis subaequalibus serie “externa
intermaxillaribus tantum ceteris paulo longioribus; dentibus cani-
nis vel caninoïdeis nullis; genis venis longitudinalibus vix conspieuis:
praeopereulo anacantho ; opereulo aeque longo circiter ac alto margine
inferiore rectiusculo ; squamis corpore sat sessilibus ctenoideis , longi-
tudinaliter radiatim striatis, nuchalibus ventralibusque squamis ceteris
conspicue minoribus, caudalibus ceteris majoribus; squamis 60
circiter in serie longitudinali basin pinnae caudalis inter et angu-
lum aperturae branchialis superiorem, 15 vel 16 in serie trans-
versali dorsalem radiosam inter et anum, 24 circiter in serie
longitudinali occiput inter et pinnam dorsalem spinosam; distantia
dorsalem 1" inter et oculum distantia rostri apicem inter et oper-
culum paulo majore ; pinnis dorsalibus minus oeuli diametro distan-
tibus; dorsali spinosa radiosa non vel vix humiliore, longitudime
1} circiter in longitudine dorsalis radiosae, spinis gracillimis
flexilibus mediis ceteris longioribus; dorsali radiosa analique pos-
tice quam antice paulo altioribus, corpore humilioribus obtusis
convexis postice angulatis non filosis, radio 1° simplice flexili,
anali dorsali non breviore sed multo humiliore; pinnis pectorali-
bus obtusis rotundatis capite absque rostro longioribus radiis
filosis nullis; ventrali obtusa rotundata, capite absque rostro
longiore, margine posteriore oculi diametro cireiter ab ano remota ;
caudali obtusa rotundata capite vix breviore; appendice anali
oblongo-elongata; colore corpore superne fuscescente-violaceo, inferne
viridescente-violaceo; iride profunde viridi margine orbitali aurea ;
pinnis fusco-violaceis immaculatis, ventralibus ceteris dilutioribus.
B. 5. D. 6— 1:10 vel 6— 1/11. P. 15. V. 1.5/5.1. A. 1/10
vel 1/11. ©. 4/13/4 vel 5/13/5 lat. brev. inel.
Hab. Madagascar, in flumine Samberano.
Longitudo speciminis deseripti 160’.
Rem. Voici encore une espèce voisine du Gobius ocellaris.
Elle montre même plus d'aflinité avec l’ocellaris que l’hypselo-
soma par le nombre des écailles et par la mâchoire inférieure
_ P. BLEEKER. ESP. NOUV. DE GOBIUS DE MADAGASCAR. 411
qui est plus courte que la supérieure. Cependant son museau est
plus obtus et plus convexe, son corps plus allongé, la première
dorsale n’a point de tache noire et ni la seconde dorsale ni la
caudale ne montrent les rangées de taches brunâtres qui font
reconnaître l’ocellaris. Ces détails me firent penser que l'individu
du Samberano pouvait être de l'espèce indiquée par Valenciennes
sous le nom de Gobius nigripinnis mais dont la description se borne
aux détails suivants: ,sa tête est un peu plus comprimée (que
dans le Gobius ocellaris); son œil un peu plus grand, ses lignes
de points (sous l’œil) sont plus apparentes; les yeux paraissent
un peu plus grands; les lèvres sont plus épaisses; la bouche est
plus fendue; D. 6 — 1/9. A. 1/9. Sa tête et toutes ses nageoires
sont noires ou noirâtres sans ponctuation. Longueur 4 à 5 pouces.”
Quelque superficielle que soit cette description, il en résulte que
le nombre des rayons ne s'accorde point avec celui de l'individu
de Madagascar, qui ne montre pas non plus les lignes de points dont
parle Valenciennes. Je ne puis pas non plus rapporter l’espèce
actuelle au Gobius Commersonii Val. (Gobius niger Lac. nec. L.),
de l'Isle de France, qui présente bien la même formule des rayons
et la même couleur, mais dont il est dit que la tête a plus du
quart de la longueur totale, dont la hauteur du corps ne fait
que le cinquième. J'ai donc préféré de considérer provisoirement
l'espèce actuelle comme inédite.
Gobius isognathus Blkr.
Gob. corpore elongato compresso, altitudine 4 circiter in ejus
longitudine absque pinna caudali-, 6 circiter in ejus longitudine
cum pinna caudali; capite subconico obtuso convexo, 4 fere in
longitudine corporis absque pinna caudali-, 5 fere in longitudine
corporis cum pinna caudali; altitudine capitis 15 circiter-, latitu-
dine capitis 2 circiter in ejus longitudine ; oculis postice in dimidio
capitis anteriore sitis, vix magis lateraliter quam sursum spec-
tantibus, diametro 51 ad 6 in longitudine capitis, diametro À
412 P. BLEEKER. ESP. NOUV. DE GOBIUS DE MADAGASCAR.
circiter distantibus; orbita appendiculo nullo; linea rostro-frontali
valde convexa; linea interoculari concaviuscula; squamis capite
nullis; rostro obtusiuseulo valde convexo oculo duplo eirciter lon-
giore aeque longo ac basi lato; maxillis aequalibus, superiore
sub medio oculo desinente 2 in longitudine capitis, inferiore
ramis inferne postice oculi diametri ? circiter distantibus; denti-
bus maxillis pluriseriatis vittas graciles efficientibus, conicis acutis
subaequalibus serie externa anterioribus praesertim seriebus ceteris
paulo longioribus; dentibus caninis vel caninoideis nullis; genis
venis conspicuis nullis; praeoperculo anacantho; operculo paulo
altiore quam longo, margine inferiore concavo; squamis corpore
deciduis longitudinaliter subradiatim striatis, nuchalibus ventra-
libusque ceteris conspicue minoribus, caudalibus lateralibus ante-
rioribus majoribus; squamis 55 circiter in serie longitudinali basin
pinnae caudalis inter et angulum aperturae branchialis superiorem,
15 in serie transversali dorsalem radiosam inter et anum, 18
circiter in serie longitudinali occiput inter et pinnam dorsalem
spinosam; distantia dorsalem 1" inter et oculum distantia rostri
apicem inter et operculum sat multo majore; pinnis dorsalibus oculi
diametro circiter distantibus ; dorsali spinosa radiosa vix humiliore,
longitudine 11 circiter in longitudine dorsalis radiosae, spinis gra-
cillimis flexilibus 2? et 32 ceteris longioribus; dorsali radiosa
analique antice quam postice altioribus obtusis radiis productis
nullis postice angulatis, dorsali corpore humiliore radio 1°
simplice flexili, anali dorsali non breviore et vix humiliore; pin-
nis pectoralibus obtusis rotundatis capite absque rostro longioribus
radis filosis nullis; ventrali obtusa rotundata capite absque rostro
paulo breviore, margine posteriore plus operculi latitudine ab ano
remota; caudali obtusa rotundata capite non vel vix breviore;
colore corpore superne violascente-viridi, inferne violascente-mar-
garitaceo; capite superne violaceo; iride profunde viridi; pinnis
aurantiacis vel roseis, dorsali radiosa vittulis 4 vel 5 longitudi-
nalibus undulatus fuscis, caudali vittulis 6 vel 7 transversis fus-
cis; anali pinnis ceteris dilutiore.
P. BLEEKER. ESP. NOUV. DE GOBIUS DE MADAGASCAR. 413
B. 5. D. 6—1/10 vel 6—1/11. P. 17 vel 18. V.1.5/5.1. A. 1/10
vel 1/11. C. 5/13/5 lat. brev. inel.
Hab. Madagascar, in flumine Samberano.
Longitudo speciminis descripti 121".
Rem. Cette troisième espèce voisine de l’ocellaris s’en distingue
déjà plus, ainsi que des précédentes, par la physionomie qui
approche plus de celle des Gobies à tête obtuse et convexe. Du
reste elle est reconnaissable par ses. mâchoires qui sont d’égale
longueur.
Gobius polyzona Blkr.
Gob. corpore elongato compresso, altitudine D circiter in ejus
longitudine absque pinna caudali-, 7 fere in ejus longitudine cum
pinna caudali; capite obtuso compresso, 4 circiter in longitudine
corporis absque pinna caudali-, 52 circiter in longitudine cOrporis
cum pinna caudali; altitudine capitis 11 ad 12-, latitudine capi-
tis 1? ad 2 in ejus longitudine; oculis in capitis dimidio ante-
riore sitis, magis lateraliter quam sursum spectantibus, diametro
D circiter in longitudine capitis, diametro © circiter distantibus ;
orbita appendiculo nullo; linea rostro-frontali valde convexa ; linea
interoculari vix Convexa; squamis capite nullis; rostro valde
obtuso convexo, oculo non longiore, multo latiore quam longo ;
maxillis aequalibus, superiore sub oculi parte posteriore desinente
2 ad 2 fere in longitudine capitis, inferiore ramis inferne postice
multo minus oculi diametro distantibus; dentibus maxillis pluri-
seriatis vittas sat latas efficientibus conicis acutis subaequalibus
serie externa intermaxillaribus tantum ceteris paulo longioribus,
caninis vel caninoïdeis nullis; genis venis conspicuis nullis; prae-
operculo anacantho; operculo minus duplo altiore quam lato
margine inferiore concaviuseulo; squamis corpore deciduis ctenoi-
deis longitudinaliter subradiatim multistriatis, nuchalibus ventrali-
busque squamis ceteris subaequalibus minoribus; squamis 50
A14 P. BLEEKER. ESP. NOUV. DE GOBIUS DE MADAGASCAR.
circiter in serie longitudinali basin pinnae caudalis inter et an-
gulum aperturae branchialis superiorem, 10 circiter in serie
transversali dorsalem radiosam inter et anum, 12 circiter in serie
longitudinali occiput inter et pinnam dorsalem spinosam; distantia
dorsalem 1" inter et oculum distantia rostri apicem inter et oper-
culum sat multo majore; pinnis dorsalibus minus oculi diametro
distantibus; dorsali spinosa corpore humiliore longitudine 15 ad 2 fere
in longitudine dorsalis radiosae, spinis gracillimis flexilibus pos-
terioribus anterioribus longioribus ; dorsali radiosa analique radiis
postrorsum longitudine accrescentibus postice acuta radiis posticis
radiis anticis duplo fere ad plus duplo longioribus longitudine
corporis altitudinem multo superantibus apice filosis, radio 1° sim-
plice flexili; pinnis pectoralibus obtusis rotundatis capite vix
brevioribus radis superioribus filosis; ventrali acuta anum attin-
gente vel fere attingente capite vix ad non breviore; anali dor-
sali radiosa non vel vix breviore et vix vel non humiliore; cau-
dali acuta capite multo longiore ; appendice anali oblongo-elongata
gracili; colore corpore superne flavescente-roseo, inferne dilutiore;
capite toto fere violascente; iride profunde viridi; corpore vittis
14 vel 15 nigricante-violaceis transversis totum corpus cingenti-
bus spatiis intermediis gracilioribus; pinnis dorsalibus caudalique
nigricante-violaceis, ceteris radiis aurantiacis vel roseis, mem-
brana violascente-hyalinis, anali media violascente profundiore.
B. 5. D. 6— 1/11 vel6—1/12. P. 15. V. 1.5/5.1. À. 1/11 vel
1/12. C. 4/13/4 vel 5/13/5 lat. brev. inel.
Hab. Madagascar, in flumine Samberano.
Longitudo 2 speciminum 155 et 165°”.
Rem. Cette belle espèce se distingue éminemment par les nom-
breuses bandes verticales noirâtres, grêles et bien marquées même
après l'enlèvement des écailles, ainsi que par le prolongement
en filets des rayons postérieurs de la seconde dorsale et de
l’anale.
P. BLEEKER. ESP. NOUV. DE GOBIUS DE MADAGASCAR. 415
Gobius auchenotaenia Blkr.
Gob. corpore elongato antice cylindraceo postice compresso,
altitudine 4 et paulo ad 42 in ejus longitudine absque pinna cau-
dali, D! ad 5 in ejus longitudine cum pinna caudali; capite
obtuso convexo 3! circiter in longitudine corporis absque pinna
caudali, 4 ad 41 in longitudine corporis cum pinna caudali;
altitudine capitis 12 ad 11-, latitudine capitis 15 ad 13 in ejus
longitudine; oculis totis fere in dimidio capitis anteriore sitis,
magis lateraliter quam sursum spectantibus, diametro 3 fere in
longitudine capitis, diametro ! ad + distantibus; orbita appen-
diculo nullo; linea rostro-frontali lil convexa; linea interocu-
lari concava; squamis capite nullis; rostro obtuso valde convexo
oculo multo breviore, basi latiore quam longo; maxillis aequali-
bus, superiore sub oculi parte anteriore desinente 25 circiter
in longitudine capitis, inferiore ramis inferne postice oculi dia-
metri 1 distantibus; dentibus maxillis pluriseriatis vittas sat latas
efficientibus, conicis acutis serie externa serlebus ceteris conspicue
longioribus, inframaxillari serie externa postico ceteris longiore
curvato subcaninoïideo; genis venis conspicuis nullis; praeoperculo
anacantho; operculo sat multo altiore quam longo, margine infe-
riore convexiusculo; squamis corpore sat sessilibus ctenoideis
longitudinaliter subradiatim striatis, caudalibus lateralibus ante-
rioribus non majoribus, ventralibus ceteris minoribus; squamis
26 vel 27 in serie longitudinali basin pinnae caudalis inter et
angulum aperturae branchialis superiorem, 9 vel 10 in serie trans-
versali dorsalem radiosam inter et anum; squamis nucha et
dorso ante pinnam dorsalem spinosam nullis; distantia dorsalem
1m inter et oculum distantia rostri apicem inter et operculum vix
vel non majore; pinnis dorsalibus subconticuis: dorsali spinosa radiosa
humiliore longitudine 1* circiter in longitudine dorsalis radiosae,
spinis gracillimis flexilibus, 24 et 32 ceteris longioribus 22 mas-
culis in filum producta; dorsali radiosa analique antice quam
postice altioribus obtusis radiis productis nullis postice angu-
416 P. BLEEKER. -ESP. NOUV. DE GOBIUS DE MADAGASCAR.
latis, dorsali corpore humiliore radio 1° simplice flexili, anali
dorsali non breviore et vix humiliore; pinnis pectoralibus obtusis
rotundatis capite vix brevioribus radiis superioribus filosis non
elongatis; ventrali obtusa rotundata capite paulo breviore margine
posteriore anum attingente vel subattingente ; caudali obtusa convexa
capite absque rostro paulo breviore ; colore corpore superne viridi, in-
ferne margaritaceo; iride viridi margine pupillari aurea ; capite vittis 3
transversis fusco-violaceis, vitta anteriore oculo-maxillari, vitta media
postoculo-postmaxillari, vitta posteriore temporo-opereulari; nucha
vittis 2 transversis fusco-violaceis inferne convergentibus et cum
vitta temporo-operculari coalescentibus; corpore maculis 4 magnis
irregularibus angulatis nigricante-fuscis vulgo e maculis 2 qua-
dratiusculis compositis fascias transversas subsimilantibus, macula
anteriore sub pinna dorsali spinosa, macula secunda sub anteriore,
parte dorsalis radiosae, macula tertia sub posteriore parte dorsalis
radiosae et dorso radicis caudae cum macula lateris oppositi unita,
macula postica majore parte basi pinnae caudalis; dorso lateribus-
que antice et maculas majores inter maculis parvis irregularibus
fuscis; pinnis roseo-hyalinis; dorsali spinosa fusco maculata et
marginata:; dorsali radiosa maculis sat numerosis irregularibus
fuscis; pectorali basi superne macula vel vittula transversa fusca ;
caudali vittis 3 transversis fuscis; anali inferne fusco marginata.
B. 5. D. 6—1/9 vel 6—1/10. P. 17 vel 18. V. 1.5/5.1. A. 1/9
vel 1/10. C. 5/13,5 lat brev. inel.
Syn. Gobius brevifilis, Gobie à fil court. Val., Poiss. XI, p. 682?
Longitudo 10 speciminum 36’ ad 60”.
Rem. Cette espèce semble être assez voisine du Gobius atheri-
noides Pet., tant par son écaillure que par la formule de ses
nageoires et par le système de, coloration, mais on ne saurait dire
qu’elle a beaucoup de ressemblance avec les Atherines, et il paraît
aussi qu’elle a la bouche plus petite que l’atherinoïdes et des
proportions assez différentes de la longueur de la tête et des
yeux. Il se pourrait bien qu’elle ne se distinguât point du Gobius
brevitilis Val. (de Pondichery), mais la description trop superti-
P. BLEEKER. ESP. NOUV. DE GOBIUS DE MADAGASCAR. 4117
cielle de cette espèce ne permet pas de l’y rapporter. J’ai pré-
féré d'appliquer aux individus que j'ai sous les yeux un nouveau
nom spécifique, que toutefois je ne considère que comme provisoire.
Gobius samberanoensis Blkr.
Gob. corpore elongato antice cylindraceo postice compresso,
altitudine 6 fere in ejus longitudine absque pinna caudali-, 7 et
paulo in ejus longitudine cum pinna caudali; capite obtuso con-
vexo 31 circiter in longitudine corporis absque pinna caudali-,
42 circiter in longitudine corporis cum pinna eaudali; altitudine
et latitudine capitis 2 fere in ejus longitudine; oculis postice in
dimidio capitis anteriore sitis, magis sursum quam lateraliter
spectantibus, diametro 34 circiter in longitudine capitis, diametro
1 circiter distantibus; orbita appendieulo nullo; linea rostro-fron-
tali valde convexa; linea interoculari convexiuscula; squamis
capite nullis; rostro obtuso valdo convexo oculo breviore, basi
latiore quam longo; maxillis aequalibus, superiore sub oculi parte
anteriore desinente 22? circiter in longitudine capitis, inferiore
ramis inferne postice minis oculi diametri 4 distantibus; rictu
valde obliquo; dentibus maxillis pluriseriatis vittas sat latas effi-
cientibus, conicis acutis, utraque maxilla serie externa seriebus
ceteris conspicue longioribus; dentibus caninis vel caninoideis
nullis; genis venis longitudinalibus conspicuis; praeopereulo ana-
cantho; operculo altiore quam longo, margine inferiore convexius-
culo; squamis corpore deciduis, ctenoideis, longitudinaliter multi-
striatis, nuchalibus et ventralibus ceteris minoribus; squamis 30
circiter in serie longitudinali basin pinnae caudalis inter et angulum
aperturae branchialis superiorem, 8 vel 9 in serie transversali
dorsalem radiosam inter et anum, 12 circiter in serie longitudi-
nali occiput inter et pinnam dorsalem spinosam ; distantia dorsalem
1" inter et oculum distantia rostri apicem inter et opereulum majore ;
pinnis dorsalibus minus oculi diametro distantibus ; dorsali spinosa
radiosa non humiliore longitudine 1 et paulo in longitudine dorsalis
ARCHIVES NÉERLANDAISES, T. II, 27
418 P. BLEEKER. ESP. NOUV. DE GOBIUS DE MADAGASCAR.
radiosae, spinis gracillimis flexilibus, 2° et 3: ceteris longioribus ;
dorsali radiosa analique postice quam antice altioribus obtusis
convexis radiis productis nullis, dorsali corpore vix humiliore
radio 1° simplice flexili, anali dorsali non breviore et non vel
vix humiliore; pinnis pectoralibus obtusis rotundatis capite non
vel vix brevioribus radis superioribus filosis; ventrali obtusa
rotundata capite non vel vix breviore, margine posteriore vix
oculi diametro ab ano remota; caudali obtusa rotundata capite
non vel vix longiore; appendice anali oblonga conica; colore
corpore superne olivaceo, inferne viridescente-roseo; iride viridi;
capite vittis D transversis gracilibus nigricante-violaceis anteriori-
bus 2 oculo-maxillaribus, 3° et 4 praeopercularibus, posteriore
operculari; corpore maculis numerosis irregularibus fuscis quarum
majoribus 6 ad & medio latere in seriem longitudinalem disposi-
tis; pinnis roseo-hyalinis, dorsali spinosa dimidio basali vittis
2 longitudinalibus gracilibus nigricante-violaceis, dorsali radiosa
caudalique singulis radiis punctis 4 ad 6 nigris, ventrali dense
fusco arenata.
B. 61/7 vel 6— 1/8. P. 16 vel 17. V. 1.5/5.1. À. 1/7-vel
1/8. C. 4/13/4 vel 5/13/5 lat. brev. incl.
Hab Madagascar, in flumine Samberano.
Longitudo 2 speciminum 31" et 33”.
Rem. Cette espèce est fort voisine du Gobius tambujon et du
Gobius poicilosoma tant par les nageoires que par le système de
coloration, mais ces deux espèces ont le corps plus raccourci, ‘la
tête plus haute, les écailles plus grandes (25 seulement sur
une rangée longitudinale), la bouche plus fendue, la mâchoire
supérieure plus longue, etc.
Gobius Verger Blkr.
Gob. corpore elongato antice cylindraceo postice compresso,
altitudine 5 circiter in ejus longitudine absque pinna caudali-, 6
P. BLEEKER. ESP. NOUV. DE GOBIUS DE MADAGASCAR. 419
circiter in ejus longitudine cum pinna caudali ; capite obtuso convexo
3 et paulo in longitudine corporis absque pinna caudali-, 4 cireiter in
‘ longitudine corporis cum pinna caudali ; altitudine capitis 2 fere-, lati-
tudine capitis 1? ad 12 in ejus longitudine ; oculis totis in dimidio capi-
tis anteriore sitis, magis sursum quam lateraliter spectantibus, diame-
tro 4 circiter in longitudine capitis, diametro 1 circiter distantibus ;
orbita appendiculo nullo; linea rostro-frontali valde convexa; linea
interoculari convexiuseula; squamis capite nullis: rostro obtuso
valde convexo oculo breviore, basi latiore quam longo; maxillis
aequalibus, superiore sub oculi parte anteriore desinente 21 cirei-
ter in longitudine capitis, inferiore ramis inferne postice minus
oculi diametro distantibus; ricto obliquo; dentibus maxillis pluri-
seriatis vittas sat latas efficientibus, conicis, acutis, inframaxil-
laribus subaequalibus, intermaxillaribus serie externa anterioribus
praesertim ceteris conspieue majoribus; dentibus caninis vel cani-
noideis nullis ; genis venis longitudinalibus conspicuis ; praeoperculo
anacantho ; operculo altiore quam lato, margine inferiore convexi-
usculo; squamis corpore ctenoideis longitudinaliter subradiatim
striatis, nuchalibus ventralibusque ceteris minoribus, caudalibus
ceteris majoribus; squamis 30 circiter in serie longitudinali basin
pinnae caudalis inter et angulum aperturae branchialis superio-
rem, 8 vel 9 in serie transversali dorsalem radiosam inter et
anum, 14 circiter in serie longitudinali occiput inter et pinnam
dorsi spinosam; distantia dorsalem 1m inter et oculum distantia
rostri apicem inter et operculum multo majore ; pinnis dorsalibus oculi
diametro cireiter distantibus; dorsali spinosa radiosa vix humiliore
et vix breviore, spinis gracillimis flexilibus, mediis ceteris lon-
gioribus; dorsali radiosa analique postice quam antice altioribus
angulatis radis productis nullis, dorsali corpore paulo humiliore
radio 1° simplice flexili, anali dorsali radiosa nec breviore nec
humiliore; pinnis pectoralibus obtusis rotundatis capite absque
rostro non ad vix brevioribus radiis superioribus filosis; ventrali
obtusa rotundata capite absque rostro breviore margine posteriore
minus dimidio capitis longitudinis ab ano remota; caudali obtusa
rotundata capite paulo breviore; appendice anali elongata conica ;
A a
. 490 P. BLEEKER. ESP. NOUV. DE GOBIUS DE MADAGASCAR.
colore corpore superne roseo-viridi, inferne roseo-margaritaceo ;
capite fusceseente-violaceo; iride viridi; corpore fasciis transversis
7 fuscis aequidistantibus spatiis intermediis multo latioribus; pin-
nis pectoralibus aurantiacis, ceteris fuscis, immaculatis.
D. 6—1/7 vel 6—1/8. P. 14 vel 15. V. 1.5/5.1. A. 1/7 vel 1/8.
C. 4/13/4 vel 5/13/5 lat. brev. incl.
Hab. Madagascar, in flumine Samberano.
Longitudo speciminis descripti 33'”.
Rem. Le petit Gobie que je dédie à M.- Verger, qui a contribué
à faire réussir les recherches de MM.-Pollen et van Dam aux-
quelles on doit tant de découvertes zoologiques par rapport à la
grande île de Madagascar, ressemble beaucoup au Gobius sam-
beranoënsis pour ce qui regarde ses formes générales, son écail-
lure et ses nageoires, mais il à le système de coloration fort
différent, le corps plus grêle, la tête plus petite et plus large,
et puis aussi il présente quelques différences relativement à la
dentition. Bien que les individus des deux espèces soient fort
petits, je pense qu'ils sont adultes ou presque adultes. Parmi les
espèces voisines de l’Inde archipélagique, comme le Gobius tam-
bujon, le Gobius poicilosoma etc., il y a des individus qui ne
sont pas plus grands que ceux que je viens de décrire, mais qui
ont le ventre tout gonflé d'œufs, ce qui indique un âge assez
avancé.
La Haye, Novembre 1866.
PHILOSOPHIE DE LA GÉOLOGIE
ET
ÉTUDES MICROSCOPIQUES DES ROCHES CRISTALLINES :
PAR
M. H. VOGELSANC,
Professeur à l'École polytechnique de Delft.
(En allemand, 229 pag. in 8vo, 10 pl. col., Bonn, Max Cohen et fils, 1867.)
La géologie a pris de tout temps, parmi les sciences naturelles,
une position toute spéciale; elle à excité plus qu'aucune autre
l'intérêt universel; elle a subi les traitements les plus variés, et,
sous toutes les formes, sous celle de mémoires savants et appro-
fondis comme sous celle d'expositions populaires et à la portée
de tout le monde, elle à trouvé un public nombreux et avide de
s’instruire. D'un autre côté pourtant, depuis que dans les sciences
physiques la conviction à pénétré que les conclusions s'appuyant
directement sur l'étude objective de la réalité sont les seules
auxquelles des chances de durée soient réservées, depuis que les
savants ont appris de plus en plus à chercher leur satisfaction
subjective, non dans des discussions stériles, mais dans la simple
collection des faits, depuis cette époque, on ne saurait le mécon-
naître, la géologie a perdu une grande partie de son ancienne
considération, et surtout aux yeux des juges dont l'opinion doit
avoir pour le travailleur consciencieux infiniment plus de poids
422 H. VOGELSANG. PHILOSOPHIE DE LA GÉOLOGIE
que l’admiration bruyante d’une foule à demi éclairée. Il n’est
pas douteux que le mode de traitement incertain et contradictoire
appliqué à la géologie ne trouve dans le développement histo-
rique de cette science un fondement suffisant; et à son tour il
fournit l'explication de ce fait remarquable, que des hommes
‘éminents, profondément versés dans les théories générales des
sciences physiques, du moment qu'ils mettaient le pied sur le
domaine de la géologie, se laissaient entraîner, par des idées
préconçues, à des assertions et à des doutes qui cherchent en vain leur
justification soit dans l’évolution historique de la géologie , soit même,
ce qui est plus frappant, dans les lois générales des sciences
physiques. Pour mettre fin à une situation aussi déplorable, il est
avant tout nécessaire de s’en rendre compte le plus clairement
possible, et c’est là l’objet que l’auteur s’est proposé dans les
deux premières sections de l’ouvrage dont le titre est inscrit
en tête de cet article, dans la , Philosophie de la Géologie.”
La géologie et les sciences auxiliaires”, tel est le titre de la
première section. Après avoir rappelé les différentes difficultés,
tant intérieures qu'extérieures, qui s'opposent à ce que la géolo-
gie soit conçue dans un esprit dégagé de préventions, et qui
tendent au contraire à la pousser dans une voie antiscientifique,
spéculative, l’auteur pose comme loi fondamentale de la géologie
théorique, ou géogénie, l'énoncé suivant:
Chaque fait géologique exige une explication géologique, c’est-
à-dire une explication basée sur des observations géologiques,
sur des phénomènes géologiques. De l’état actuel de notre planète
nous devons tâcher de déduire l’histoire de son développement.
Dans la géologie, pas plus qu'ailleurs, l’état présent n’est une
phase d’achèvement et de mort, mais une période d'évolution
lente et de modification continue; dans l’étude du globe terrestre,
nous n’avons donc pas seulement à considérer des faits accom-
plis, maïs aussi des actions qui sont encore à l’œuvre. Ces actions,
ces phénomènes géologiques actuels, constituent une base géné-
rale pour les explications géogéniques ; des phénomènes actifs du
présent nous concluons aux faits accomplis du passé.
ET ETUDES MICROSGOPIQUES DES ROCHES CRISTALLINES. 423
Mais ces phénomènes géologiques actuels ne sont autre chose
que des phénomènes physico-chimiques, et ils ne peuvent en
conséquence trouver ailleurs que dans les théories générales de la
physique et de la chimie leur représentation et leur explication. La
minéralogie, la science auxiliaire la plus importante pour la con-
stitution de la géologie, doit elle-même être ramenée dans ses
explications théoriques à la physique et à la chimie. La botani-
que et la zoologie prêtent à la géologie leur concours, sous le nom
de paléontologie, principalement pour les déterminations chronolo-
giques. On voit donc que pour une appréciation judicieuse des
théories géologiques il y à à examiner en définitive: les relations
de la géologie avec la physique et la chimie, et sa position par
rapport à la paléontologie.
La géologie doit dans ses explications se soumettre sans
réserve aux lois générales de la physique et de la chimie théo-
riques, mais elle est indépendante du degré d'avancement expé-
rimental auquel ces sciences ont pu parvenir : elle peut se con-
tenter d'explications plus ou moins indéterminées, quand elles
sont fondées sur les circonstances mêmes de la position géolo-
gique, et doit préférer de pareilles explications à des théories
plus précises mais en désaccord avec les données du gisement.
C’est la possibilité théorique d’une expérience, non son exécution
pratique, qui seule régit les déductions géogéniques.
Mais le plus grand obstacle que nous rencontrions sur ce
terrain résulte de notre tendance vers les généralisations préma-
turées. Au point de vue géologique, nous sommes portés à
étendre, purement et simplement, à la masse minérale comme
telle, n'importe où elle se trouve, les conclusions théoriques,
localement fondées, auxquelles a pu conduire l'étude d’un
gisement particulier. Au point de vue de l’expérimentation
physico-chimique, on cherche à affranchir de toutes restric-
tions et à élever au rang de lois générales les résultats obtenus
dans un cas déterminé, sous des conditions tout à fait spécia-
les. C’est ce qui a eu lieu surtout pour les expériences chimi-
ques, par voie synthétique, dont la science s’est enrichie dans
424 H. VOGELSANG. PHILOSOPHIE DE LA GÉOLOGIE
ces dernières années, et dont la portée à été, par suite, si fré-
quemment exagérée.
En général, il ne règne plus guère de doute que, dans la
formation et la transformation de l'écorce terrestre, les mêmes
forces n’agissent et n'aient toujours agi qui sont en jeu dans
nos laboratoires. Mais l’idée, que nous nous formons des effets
dont ces forces sont capables, est réellement déterminée par les.
conditions dans lesquelles nous sommes habitués de les voir agir:
elle ne dépend pas seulement de nos conceptions humaines de
l’espace et du temps, mais aussi de la zone physico-chimique
spéciale dans laquelle notre activité s'exerce. Nos notions sur les
effets des changements de température, de la fusibilité, de la
solubilité, etc., seraient nécessairement tout autres si nos labora-
_toires étaient placés, par exemple, sur Le fond des mers les plus
profondes, ou dans une atmosphère aussi raréfiée que celle qui
baigne la cime du Chimborazzo. Nous sommes bién obligés de
nous contenter des conditions physiques et des modifications
de ces conditions qui se trouvent à notre disposition, mais nous
devons nous garder avec soin d'imposer à la nature, comme règle
universelle, nos vues étroites et exclusives, et de mesurer
l'intensité des phénomènes géologiques, à chaque époque et pour
chaque zone de la planète, d’après ce qui se passe dans le milieu
physique de l'existence de l’homme.
C’est ainsi, par exemple, que de ce fait, que le quartz et
beaucoup de silicates montrent un changement de densité après
avoir été portés au rouge, on à tiré la conclusion que dans la
nature ces minéraux n'ont jamais pu être exposés à une température
élevée. IL est incontestable que la nature nous présente fréquemment
le quartz dans des conditions telles, que sa formation par voie
plutonienne doit être regardée, pour ces gisements déterminés,
comme une impossibilité physico-chimique; mais la généralisation
de cette vue, à laquelle nous venons de faire allusion, n’en
est pas moins contraire aux notions théoriques fondamentales
de la physique et de la chimie. Elle est d’ailleurs démentie par
les faits: par les expériences de M. Bunsen et de M. Deville;
ET ETUDES MICROSCOPIQUES DES ROCHES CRISTALLINES. 425
par les phénomènes connus qu'offrent, soit le graphite qui se
sépare de la fonte pendant le refroidissement, soit le phosphore
qui au sein de l’eau reste liquide jusqu'au dessous de 0°; enfin
par beaucoup d’autres actions chimiques.
En partant de l’observation que nos silicates artificiels fondus don-
nent généralement, en se solidifiant, des masses homogènes, vitreuses,
et élargissant outre mesure la signification de ce résultat partiel, on en
est même venu à prétendre que dans aucun cas un pareil magma,
en fusion ignée, ne pouvait se solidifier en une matière cristalline.
Mais, outre qu’une.semblable assertion n’est aucunement justifiée
par les théories courantes de la physique et de la chimie, le fait
même qui lui sert de soutien ne se vérifie pas dans tous les cas:
un très grand nombre de scories et d’autres produits solidifiés
artificiels sont reconnus comme des mélanges cristallins lorsqu'on
les examine plus attentivement.
De même encore, on a basé sur l’existence simultanée du fer
oxydé magnétique et des silicates, surtout des feldspaths acides,
dans les roches cristallines, une théorie générale de l’origine
neptunienne de ces roches. Il est certain que, du moment où l’on
se refusait à admettre même le partage d’un magma de silicates
en silicates distincts, cristallisés, la séparation du fer oxydé
magnétique et sa présence à côté des combinaisons silicatées acides
devaient paraître encore plus incompréhensibles. Mais la proposition
générale qu'on a voulu établir se trouve encore une fois en
opposition avec la physique et la chimie théoriques, et est en
outre réfutée pratiquement par les expériences de M. Vogelsang.
Lorsqu'on fond ensemble du chlorure de calcium et du sulfate
de fer, il se forme pendant la solidification du fer oxydé magnétique
cristallin, et la même décomposition a lieu lorsqu'on fait réagir
les deux sels l’un sur l’autre en mélange avec des silicates à
l’état de fusion ignée.
De même que, en ce qui concerne les relations de la géologie
avec la physique et la chimie, le danger des théories erronées
menace surtout les problèmes qui ont pour but l'explication des
caractères substantiels et en particulier la formation des roches
426 H. VOGELSANG. PHILOSOPHIE DE LA GEOLOGIE
cristallines, de même la paléontologie, dans ses rapports naturels
avec la géologie, a exercé son influence principale sur les théories
qui s'occupent de la séparation des différentes périodes, de la
délimitation chronologique des formations géologiques.
L'évolution de la vie organique à la surface de notre planète
constitue sans doute un des plus nobles sujets d'étude que l'esprit
de l’homme puisse se proposer; mais au fond, et d’une manière
absolue, cette évolution ne se rattache que par des liens fort
lâches aux problèmes de la géologie proprement dite. C’est unique-
ment à cause de la marche caractéristique, par degrés successifs,
suivie par le développement des organismes, que la paléontologie
devient apte à servir aux déterminations chronologiques; mais la
plus grande difficulté consiste précisément à séparer l’un de l’autre
ces différents degrés, et leur succession ne peut être utilisée par
la géologie que pour autant que leurs limites soient marquées
par des traits bien prononcés dans la nature elle-même, et non
par des lignes artificielles n’existant que dans notre imagination.
Une pareille condition n’enlève rien de sa valeur à la notion de
formation géologique; elle tend seulement à la préciser et à empêcher
qu'elle ne soit appliquée à priori. Les formations sont des séries
équivalentes de couches: elles n’ont pas plus besoin d’être chrono-
logiquement parallèles que pétrographiquement semblables. Mais
lorsque nous observons, sur de grandes étendues, une analogie
fortement accusée dans la succession des couches, lorsque nous
constatons entre certains termes de la série une discordance de
stratification frappante et constante, et lorsque ensuite dans d’autres
pays, souvent très éloignés, nous retrouvons tout à fait les mêmes
analogies, les mêmes interruptions, ne serait-ce pas renier le
principe même de la science que de refuser de donner aussi son
expression systématique à ce parallélisme ? Ces caractères géo-
gnostiques marchent, on ne saurait le contester, dans un accord
remarquable avec la diagnose paléontologique. Le but de la
paléontologie géologique est précisément de construire le système
de ces concordances, d’assigner à chaque être la vraie place qui Lui
revient d’après son organisation, d’après la nature et la durée de son
ET ÉTUDES MICROSCOPIQUES DES ROCHES CRISTALLINES. 427
développement, et d’en déduire, en combinaison avec les données pure-
ment géognostiques , les déterminations chronologiques accessibles.
Cette tâche n’est à coup sûr pas facile, et nous devons procéder
à son accomplissement avec d'autant plus de lenteur et de cireon-
spection, que, d’un côté, notre connaissance des organismes vivants,
et spécialement des classes et des ordres qui ont pour les déter-
minations géologiques le plus d'importance, est encore loin d’être
complète, et que, de l’autre côté, il y a aussi dans la distribution
géognostique des fossiles maintes circonstances nous exposant au
danger des déductions prématurées. En effet, c’est précisément
la variation frappante des fossiles dans les couches successives
d’une seule et même contrée, qui, en combinaison avec les théories
dominantes sur l’origine volcanique des roches cristallines, a
fourni la base principale de cettte doctrine fantastique des révolutions
du globe, par lesquelles le paisible développement de la vie organique
aurait été périodiquement interrompu, doctrine qu'aucune analogie,
aucun fait ne vient étayer, n1 dans les phénomènes géologiques de
l’époque actuelle, ni dans ce que nous savons du développement
historique des règnes végétal et animal. Tout comme dans les
explications ayant pour objet la composition minéralogique, la
formation des roches, on s’en est aussi tenu trop souvent dans
les problèmes paléontologiques à des vues exclusives, de nature
à faciliter les combinaisons théoriques, mais aux dépens de la
vérité objective. Ici encore, on a surtout négligé de tenir suffi-
samment compte de ce facteur puissant, le temps; l’appréciation
exacte de l’influence du temps et de la masse, voilà quelle sera
toujours la condition fondamentale de toute géogénie rationelle.
Dans la seconde section de la Philosophie géologique, l’auteur
trace un tableau rapide du développement historique de la géo-
logie. Il s’agit de rechercher quelles ont été les vues du passé
au sujet des relations entre la théorie et l’observation, entre la
428 H. VOGELSANG. PHILOSOPHIE DE LA GEOLOGIE
géogénie, d’une part, et la géognosie, la physique, la chimie et
la paléontologie, de l’autre.
L’antiquité ne nous offre que quelques réflexions mythiques
sur l’origine et les transformations de notre planète; pendant
le moyen-âge chrétien, la science, en général, est peu culti-
vée; la géologie scientifique proprement dite ne commence qu’au
temps de la réforme, et c’est George Agricola (1490—1555)
le père de la minéralogie, qui, à ce titre déjà, doit aussi être
regardé comme le fondateur de la géologie, puisque cette science
ne saurait être conçue rationellement que sur le fondement de la
minéralogie. En dépit de beaucoup d'idées fausses, Agricola a
parfaitement saisi l’objet propre de la géologie, et il lui a
fait faire des progrès très réels par ses recherches de géographie
physique, exécutées dans un esprit libre de tout préjugé, mais
surtout par son élaboration systématique de la minéralogie. En
ce qui concerne les fossiles, il ne sut pas se dégager des vues
étroites du moyen-âge, et ce fut Bernard Palissy (1500—1589)
qui, pour la première fois, remit en honneur l’idée si simple émise
par les anciens, que les corps organiques pétrifiés ont réelle-
ment vécu autrefois. Sous ce rapport, une importance spéciale
s'attache aussi au petit écrit de Nicolas Steno (1631—1686),
Danoïs de naissance, qui devint plus tard médecin du grand-duc
de Toscane. Steno est le premier qui, détournant son regard de
la surface, le porte sur la structure intérieure de l’écorce terrestre ;
il distingue, bien que dans un langage imparfait, les roches
cristallines des roches clastiques, les roches azoïques de celles
qui renferment des fossiles. Il est le premier aussi qui introduise
ie mouvement dans l'écorce rigide. Il signale comme preuves de
ce mouvement Îles fentes occupées par les filons, ainsi que leurs
déviations, et comme causes possibles, des vapeurs volcaniques
et des érosions souterraines. Il est le premier enfin qui reconnaisse
dans l’histoire de la terre différentes périodes, auxquelles il est
loin toutefois d’assigner une uniformité parfaite dans le temps et
dans l’espace.
Pendant que Steno cherchait à faire admettre en Italie l’ori-
ET ÉTUDES MICROSCOPIQUES DES ROCHES CRISTALLINES. 429
gine organique des pétrifications, leur valeur géognostique était
reconnue en Angleterre. Martin Lister (1638—1712) attira le
premier l’attention sur l’accord remarquable entre les pétrifications
d'une seule et même masse minérale, et sur le changement des
fossiles avec les couches de l’écorce terrestre; il continue néan-
moins, lui, connaisseur distingué des coquilles vivantes, à nourrir
au sujet des pétrifications des idées identiques, au fond, à celles
d’Agricola: il défend d’une manière absolue leur nature inorga-
nique, et les appelle, 1l est vrai assez vaguement, lapides sui
generis. Cette opinion erronée de Lister ne tarda pas ‘toutefois
à trouver en Angleterre même des contradicteurs, et, d’une ma-
nière générale , on peut dire que vers le milieu du dix-huitième siècle,
en dépit de la Bible et en dépit d’Aristote, l’origine primitive-
ment organique des pétrifications n’était plus mise en doute par
les représentants des sciences naturelles.
Vers cette époque les travaux des géologues allemands, inti-
mement liés à l’art de l'exploitation des mines, inaugurent pour
la science une ëre nouvelle et florissante. Ce sont, avant tout,
les mérites et l’influence de Werner qu’il faut ici rappeler. Wer-
ner, le premier, constitua la géologie en science distincte et
indépendante, et par son remarquable talent d'exposition il sut
lui gagner l'estime, on pourrait presque dire l'hommage, du monde
entier. Par lui, la connexion naturelle entre la minéralogie et la
géologie fut mise dans un jour éclatant, et, pour la première
fois depuis Agricola, appuyé sur tous les progrès qu'avaient faits
la langue et la science générale, un homme vint offrir à tous
les esprits curieux de savoir l’occasion de s'initier, en même
temps qu'aux connaissances préliminaires les plus indispensables,
aux notions d’une science qui, alors comme aujourd’hui, portait
sur son enseigne le titre séduisant d'Histoire de la Terre.
Mais, si l'influence de Werner donna une impulsion bienfai-
sante à la géognosie, elle devint, au même degré, fatale pour la
géogénie, et cela, principalement, parce que Werner avait placé
en tête de son système géologique une théorie complète de la
formation du globe, théorie, comme on le sait, d’un caractère
430 H. VOGELSANG. PHILOSOPHIE DE LA GÉOLOGIE
purement neptuniste. C’est Werner qui introduisit dans la géolo-
gie scientifique l'hypothèse universelle primitivement émanée de
la philosophie. Aïnsi prit naissance ce déplorable contraste par
lequel, d'un côté, on abordait et poursuivait avec succès
l'étude minutieuse et méthodique des faits géognostiques, tandis
que, de l’autre côté, dans l'interprétation de ces faits, on violait
les règles les plus fondamentales de l'exploration scientifique.
Une géognosie rationnelle et une géogénie irrationnelle, tel fut
le résultat de ce mode de procéder.
La tendance malheureuse qui s'était emparée de la géologie
fut encore favorisée par la circonstance que, au moment même
où le neptunisme était développé en Allemangne, le vulcanisme
se voyait à son tour élaboré en hypothèse universelle par l’Écos-
sais James Hutton (1726—1797). Vers la même époque toutefois,
en Angleterre, l’expérimentation physique et chimique était aussi
utilisée pour la première fois dans les explications géogéniques,
par Sir James Hall (1761—1832), et comme les recherches de
Hall avaient été entreprises surtout pour venir au secours des
théories de Hutton, celles-ci purent, d'autant plus efficacement,
soutenir la lutte contre le neptunisme wernérien.
Pour la connaïssance de la série des formations géologiques ,
les travaux de William Smith (1769—1837) ont eu une impor-
tance toute spéciale.
Les résultats de ces recherches anglaises, concurremment avec
l'élaboration systématique et la méthode d’observation de Werner,
ont été les conditions intrinsèques de l'essor rapide et brillant
que la géologie prit, dans la première moitié de notre siècle,
entre les mains de Léopold de Buch (1774—1853) et d'Alexandre
de Humboldt (1769—1859).
Le grand et incontestable mérite de ces deux coryphées de la
science a été fréquemment un obstacle à l'appréciation indépen-
dante et équitable de leurs travaux et surtout de leur position
par rapport à la théorie, c’est-à-dire par rapport à la géogénie.
Tous deux, ils travaillèrent sous l'influence de l'hypothèse univer-
selle. A l’origine, ils défendirent, comme disciples de Werner,
ET ÉTUDES MICROSCOPIQUES DES ROCHES CRISTALLINES. 431
les vues neptunistes de leur maître; plus tard, ce fut une com-
binaison des théories de Werner, de Hutton et de Smith qui
devint le fondement de leurs observations et de leurs doctrines.
De ce point de vue, il est facile d’expliquer et, si l’on veut, de
justifier les théories si débattues de L. de Buch, notamment cel-
les des cratères de soulèvement et de l’origine volcanique de la
dolomie. |
Comme géologue, Al. de Humboldt se rattache presque con-
stamment à son ami et compagnon d'études, L. de Buch;
mais sur ce terrain, comme partout ailleurs, la généralisation
de l’observation est sa tendance habituelle. Dans les explications
génétiques, il est réservé, retranché dans un vague diplomatique ;
et si l’on ne doit pas hésiter à désapprouver ces formes d'expression
circonspectes lorsqu'il s’agit de recherches spéciales, approfondies,
elles doivent être regardées comme d’autant plus correctes dans les
problèmes cosmiques ou abyssologiques, qui sont précisément ceux
dont Humboldt s’occupait avec prédilection. Les voyages de Hum-
boldt servirent considérablement les sciences naturelles en général,
mais fort peu la géologie en particulier. La première partie de
cette assertion n’en resterait pas moins vraie, lors même que
la seconde pourrait être appliquée, avec un droit égal, à chaque
branche particulière. On ne peut nier, toutefois, que, si les collec-
tions rapportées par Humboldt n'avaient pas, plus tard, été mises en
œuvre par une main habile, la géologie d'observation n'aurait
pas plus retiré des résultats de quelque importance des voyages
de l'illustre savant, que la théorie ne leur dut des points de
vue nouveaux.
Après son retour, Al. de Humboldt se prononça, dans toute
occasion, en faveur des vues de L. de Buch. Il n’était pourtant
pas parvenu à s’assimiler les théories anglaises aussi complé-
tement que son ami et à les appliquer aussi heureusement; c’est
ce que démontre clairement l’ouvrage qu’il publia en l’année 1823 :
Sur le gisement des roches dans les deux hémisphères. Ce travail
“qui, d’après la préface, devait ,développer les éléments de la
philosophie géognostique,” ne peut être regardé par la critique
439 H. VOGELSANG. PHILOSOPHIE DE LA GÉOLOGIE
impartiale que comme une œuvre totalement manquée, répon-
dant à peine aux principes des sciences physiques, même tels
qu'on les connaissait il y a cinquante ans. Et pourtant, de
tous les ouvrages de Humboldt, c’est peut-être celui-ci qui
porte le plus le caractère d’un travail original, exécuté par un
savant spécial , d'après un plan méuité. Le Cosmos se présente, ilest
vrai, sous un tout autre aspect; mais pour saisir, en le lisant,
le véritable esprit dans lequel il a été conçu, il est absolument
nécessaire d’avoir suivi préalablement le développement de cet
esprit. Les vues de Humboldt, par rapport à la théorie géologi-
que, y sont bien restées, en général, les mêmes; mais on ne
saurait méconnaître que l’ancienne confiance en soi-même, l’an-
cienne assurance ne soit notablement affaiblie. Mais aussi, dans
l'intervalle, les temps avaient considérablement changé. Le Geolo-
gical Manual de de la Bèche et les Principles of Geology de Lyell
avaient été infiniment plus profitables à la géologie que la
géognosie philosophique de Humboldt. Les analyses chimiques,
les déterminations paléontologiques s'étaient fait une place de
plus en plus élevée dans toute description géognostique, dans
toute relation de voyage scientifique. On avait renoncé presque
entièrement à la synthèse, en faveur de l'analyse, dans l’étude
du globe terrestre. Chacune de ces deux voies est légitime; la
plupart des points de vue que présente la première, Humboldt
les a mis à profit pour la science; mais, seule, cette voie ne
pouvait conduire au but; et même Humboldt n'a pas vu se
réaliser les rêves de sa jeunesse.
En France également, une vive activité géologique s'était
éveillée vers le milieu du siècle précédent. Faujas de Saint-Fond
(1741—1819) et Dolomieu (1750—1801) avaient, tant dans leur
pays qu'à l'étranger, recueilli des observations géognostiques détail-
lées et les avaient interprétées sans préventions. Plus tard, les
idées wernérienes trouvèrent de l'accueil, grâce aux travaux de
d’Aubuisson (1769—1841), de Héron de Villefosse (1774—1852)
et d’autres. L. de Buch et Al. de Humboldt, comme on:sait,
étaient chez eux en France presque autant que dans leur propre
ET ÉTUDES MICROSCOPIQUES DES ROCHES CRISTALLINES. 433
pays, et M. Élie de Beaumont, le représentait de leurs théories
à l’École de Paris, a encore développé, sinon toujours amélioré
celles-ci, sous beaucoup de rapports. Du reste, si l’on veut re-
garder comme un mérite l’ébranlement des principes wernériens,
ce mérite revient aussi en Allemagne, en grande partie, à un
Français, observateur actif et sagace, à M. Aïmé Boué. Le premier,
il a appliqué au sol allemand les vues huttoniennes, et il a
donné à la transformation des couches sédimentaires anciennes
en schistes cristallins, telle que Hutton l’admettait, une expres-
sion plus précise et plus nette, en assignant pour causes à ce
phénomène abysso-chimique, la chaleur intérieure combinée avec
l’action dissolvante des gaz et des eaux. C’est M. Boué qui a
introduit dans la géologie théorique le mot métamorphisme, qui
a acquis plus tard tant de signification.
On doit à Karl von Hoff (1771—1837), d’avoir signalé le
premier l'importance du rôle des phénomènes géologiques actifs,
des changements de la surface terrestre qui se continuent de nos
jours ; mais ce point de vue théorique capital ne fut utilisé d’une
manière complète que dans les Principles of Geology de M. Char-
les Lyell. Cet ouvrage et la méthode suivie par M. Lyell sont
devenus le fondement réel de notre géologie moderne. Armé d’une
riche expérience, acquise par de longs et nombreux voyages,
M. Lyell combat les idées de L. de Buch et de M. Elie de
Beaumont, et s'efforce surtout de faire rejeter, comme superflues
et comme dénuées de preuves, les théories fantastiques des cra-
tères de soulèvement et des révolutions périodiques générales de
l'écorce terrestre. En ce qui concerne les variations de la vie
organique, M. Lyell signale d’abord les lacunes des observa-
tions qu'on possède, et qui sont tout à fait insuffisantes pour
autoriser déjà des conclusions générales. D'ailleurs, à cette époque,
il se déclarait contre la théorie de Lamarck d’une évolution gra-
duelle de la vie organique, théorie qu'il a pourtant adoptée com-
plétement depuis que M. Darwin lui a donné au moins l’appa-
rence d’un fondement réel.
Dans la question de l’origine des roches cristallines, M. Lyell
ARCHIVES NÉERLANDAISES, T. II. 28
434 H. VOGELSANG. PHILOSOPHIE DE LA GEÉOLOGIE
se range, en général, aux idées de Hutton; pour les masses
minérales non stratifiées il conserve la distribution incertaine en
roches pluloniques et volcaniques: les schistes cristallins sont
désignés comme métamorphiques. Ce n'est que des travaux de
M. Lyell que date l'intérêt puissant qui s’est attaché au méta-
morphisme, et qui à imprimé réellement à la géologie le revire-
ment remarquable dont les effets se font sentir avec tant de
force à l’époque actuelle.
Si nous jetions un regard en arrière sur le développement de
la géologie théorique, nous remarquerions un contraste intéressant
entre les travaux allemands et les travaux anglais. L'étude posi-
tive, l'observation et la description des faits géognostiques
accomplis, prit naissance en Allemagne, et c'est là aussi, on
peut bien le dire, qu'elle fut portée au plus haut degré de per-
fection; mais on y abusa des observations pour soutenir des dé-
ductions à priori, qui furent combattues en Angleterre avec le
plus d’énergie et de succès. C’est en Allemagne que lat-
tention fut appelée pour la première fois sur la signification
des phénomènes géologiques du temps présent pour lexpli-
cation du passé; mais c’est en Angleterre que cette idée
fut appréciée à toute sa valeur et exploitée convenablement.
Quant au troisième élément théorique, le rapport est in-
verse. Nous avons vu que ce fut d’abord en Angleterre qu'on
utilisa directement l'expérience pour les explications géogé-
niques; mais l’Allemagne donna le jour à la géologie chimique
et physique.
M. Gustave Bischof est celui qui sut le premier mettre au ser-
vice de la géologie théorique toutes les ressources de l’expéri-
mentation physico-chimique. Devant son travail s’efface tout ce
qui, sur ce terrain, avait pu être fait, soit antérieurement, soit
simultanément; et quelque divers que soient les jugements portés
sur son œuvre, personne ne pourra lui contester le mérite émi-
nent d’avoir, pour la première fois, démontré efficacement la
subordination de la géologie, dans ses explications génétiques,
aux théories plus générales de la physique et de la chimie,
ET ETUDES MICROSCOPIQUES DES ROCHES CRISTALLINES. 435
d’avoir mis dans tout son jour l’inexorable nécessité de cette
dépendance intime.
Néanmoins, le langage acerbe dans lequel M. Bischof attaque
la géologie de son temps n’est pas justifié. La science ne s'était
encore que fort peu occupée jusqu'alors, d'explications génétiques
substantielles proprement dites; elle s'était contentée d’expressions
générales, qui, très imparfaites en elles-mêmes, ne pouvaient
être interprétées d’une manière plus précise qu'à l’aide de la
chimie. La géologie était éfrangère, mais nullement contraire à
la chimie. Et dans sa lutte contre le fantôme du plutonisme,
qui lui apparaît au sein de chaque minéral isolé, de chaque roche
cristalline, l’ardent réformateur tombe pourtant dans le même
défaut qui se trouvait, comme nous l'avons vu, à la racine des
théories incomplètes ou défectueuses des géologues antérieurs :
une hypothèse universelle forme le point de départ de ses vues
géogéniques. Tous les minéraux simples, toutes les roches ont
dû naissance à des phénomènes géologiques identiques, quant à leur
nature et quant à leur intensité, à ceux üont nous voyons l’action
se continuer encore de nos jours à la surface extérieure de notre
planète. Il est naturel que, en conformité avec cette hypothèse
universelle, toutes les théories de M. Bischof présentent un carac-
tère décidément neptuniste. Même dans les laves, la production des
cristaux repose déjà le plus souvent, d’après lui, sur une méta-
morphose secondaire par voie aqueuse; toutes Les roches cristal-
lines, d’ailleurs, auraient été primitivement des dépôts sédimen-
taires, qui, dans le cours des âges, seraient devenus tels que
nous les voyons, sous l'influence de la circulation d'eaux à la
même température et de la même composition que les eaux
superficielles ordinaires.
On n’a qu'à se rappeler l’accroïssement de la température avec
la profondeur, — accroissement dont M. Bischof lui-même a
démontré la réalité par des faits, — ainsi que le phénomène
géologique du soulèvement et de l’affaissement de territoires plus
ou moins étendus, pour reconnaître l’illégitimité de cette hypo-
thèse universelle. Lorsque nous pouvons déduire, de faits paléontolo-
28*
436 .___H. VOGELSANG. PHILOSOPHIE DE LA GÉOLOGIE
giques ou physico-chimiques, qu'un certain terrain s’est trouvé jadis
à une profondeur considérable, que pendant son ascension il a
dû vaincre une résistance mécanique énorme, et qu'en même
temps il à subi des modifications pétrographiques profondes, ne
sommes-nous pas forcés alors d'admettre des conditions physiques
qui surpassent autant en intensité celles de notre zone de travail
superficielle, que les masses dont il s’agit l’emportent elles-mêmes,
dans leurs manifestations formelles et matérielles, sur les faibles
dépôts dont nous pouvons observer la formation à la surface
du sol ? |
L'hypothèse exclusive que nous considérons en ce moment est
peut-être due surtout à ce que M. Bischof n'a pas fait attention
que la plupart des travaux chimiques de nos laboratoires doivent
également être regardés comme exclusifs, pour autant qu'ils sont
restreints entre des limites déterminées, et fort étroites, de con-
ditions physiques. Nous avons un intérêt très naturel à concen-
trer toutes nos opérations chimiques dans le champ de la disso-
lution aqueuse et des différences habituelles de température, et
c’est là, en particulier, l’idée dominante pour toute la chimie
analytique. Si les manipulations étaient aussi faciles avec des
silicates en fusion ignée, comme agent dissolvants, qu'avec des
matras et des vases à précipité, employés à froid, nous n’au-
rions pas, sans doute, à caractériser ici ces points de vue
exclusifs de la géologie chimique. Les phénomènes chemico-
géologiques qui se passent dans la profondeur de l'écorce ter-
restre ne doivent, il est vrai, être émancipés en aucune façon,
quant à leur nature, du contrôle des expériences de laboratoire ;
mais il est tout aussi peu permis de les renfermer, quant à
leur intensité, dans la zone physique étroite où se meut l’exis-
tence humaine.
Il va sans dire que la critique qui vient d’être présentée ne
saurait avoir pour but ni pour effet de rabaiïsser les titres émi-
nents de M. Bischof. Son livre restera toujours pour la géologie
une source abondante de lumière; maïs, plus il est de nature à
imposer, par la nouveauté et la fécondité des aperçus, à tout
FF
ET ÉTUDES MICROSCOPIQUES DES ROCHES CRISTALLINES. 431
lecteur jugeant sans préventions, plus il est nécessaire d'y
signaler la tendance spéculative et de prémunir contre ses
dangers.
Dans la troisième section de son livre l’auteur s'occupe principa-
lement de faire connaître les résultats qu'il a obtenus de l’examen
microscopique des roches cristallines. Il peut sembler étrange, au
premier abord, que ces recherches spéciales aient été join-
tes aux considérations générales qui précèdent; ce caractère hété-
rogène du livre se laisse pourtant justifier jusqu'à un certain
degré. En regard de la direction spéculative de la géologie,
l'auteur veut placer la méthode de recherche moderne, dont la
tendance la plus caractéristique est la lutte consciente ou incon-
sciente contre l'hypothèse universelle. Mais, au lieu de passer en
revue, d’une manière plus ou moins incomplète, les diverses
questions vers lesquelles se porte l’effort actuel de la géologie,
M. Vogelsang a cru préférable de s'attacher, pour l’exposer avec
détail, à une seule de ces questions, celle qui rentre dans le
cercle de ses travaux personnels. D’un autre côté, l’esprit dans
lequel ces recherches nouvelles ont été exécutées sera d’autant
plus aisément saisi, que les deux sections précédentes ont déjà
suffisamment caractérisé les opinions de l’auteur au sujet des
théories courantes de la géologie. Enfin, en associant à la par-
tie générale ces esquisses de géologie moderne, de physiologie
des roches, l’auteur espère contribuer plus efficacement à la dif-
fusion rapide des études microscopiques de lithologie.
C’est M. Henri Clifton Sorby, géologue anglais, qui a eu le
mérite de fixer le premier l'attention sur l’examen microscopique
des cristaux et des roches, et sur l'importance de cette étude
pour les déductions théoriques.
La pétrographie microscopique se propose un double but:
caractériser d’une manière plus exacte les éléments constitutifs,
et déterminer la structure microscopique des roches, c’est-
438 H. VOGELSANG. PHILOSOPHIE DE LA GEOLOGIE
à-dire la disposition mutuelle des éléments. Quiconque à eu
l’occasion d'observer sous le microscope une lame mince de l’une ou
l’autre roche, d’un pechstein, d’un basalte ou d’un mélaphyre,
a dû acquérir immédiatement la conviction que ce mode d’obser-
vation promet d’éclaircir encore bien des points obscurs que pré-
sente la détermination des éléments constitutifs. L'application de
l’appareil de polarisation permet aussi, en particulier, de porter
un jugement assuré sur la nature de celui des éléments des
roches mélangées qu'on a coutume de désigner sous le nom de
pâte; l’état vitreux, demi-cristallin ou cristallin de cette pâte se
laisse constater par ce procédé avec précision.
C’est ainsi, par exemple, que la pâte des roches porphyroïdes
a été, jusqu à présent, regardée le plus souvent comme un mé-
lange microcristallin des minéraux plus distincts qui s’y trou-
vent disséminés. D’après les observations de M. Vogelsang, cette
manière de voir est erronée: la pâte des porphyres est une matière
vitreuse modifiée moléculairement, de sorte que, dans la plupart
des cas, ces roches doivent être regardées, non seulement comme
des équivalents, mais comme des variétés lentement métamorpho-
sées des pechsteins vitreux, ou aussi des rhyolithes plus modernes.
Le fait remarquable et bien connu, que les prismes basaltiques
montrent ordinairement, sur leur section transversale, un bord
de couleur foncée, avait donné lieu à une explication théorique,
suivant laquelle le fer oxydé magnétique résulterait, dans cette
roche, de la transformation graduelle du carbonate de protoxyde
de fer, et serait, pour cette raison, plus abondant vers la sur-
face des prismes. Or, l'examen microscopique a fait voir que le
bord foncé, dont il s’agit, ne provient pas de la formation,
mais, au contraire, de la décomposition du fer oxydé magnétique :
c'est une zone d’hydrate de peroxyde de fer, qui oceupe les con-
tours extérieurs des prismes, en se perdant insensiblement vers
l’intérieur. On ne remarque, en aucune façon, une différence dans
la quantité du fer oxydé magnétique disséminé, à mesure qu’on
pénètre plus profondément dans l’intérieur des prismes.
Pour faire ressortir l'importance d’une étude exacte de la
ET ÉTUDES MICROSCOPIQUES DES ROCHES CRISTALLINES. 439
structure microscopique des roches cristallines, M. Vogelsang traite
surtout de la structure fluidale, c’est-à-dire d’une disposition telle
des éléments d’une roche, qu'on puisse en inférer que la masse
a éprouvé antérieurement un mouvement, soit dans son ensemble,
soit dans ses plus petites parties. La structure fluidale de la
masse est fréquemment dévoilée par l'orientation de cristaux acicu-
laires excessivement petits, lesquels, ne pouvant être identifiés,
sans autres preuves, avec les éléments empâtés plus volumineux,
sont désignés par l’auteur sous le nom de muicrohies. Là où ces
microlites se rencontrent avec d’autres parties enclavées de di-
mensions plus considérables, ils les contournent, s’appliquent à
leurs formes, se pressent dans les interstices qui les séparent,
les enveloppent, en un mot, nous remettent sous les yeux
l'effet du dernier mouvement de la masse, au moment où elle
se solidifia. Pendant ce mouvement, les cristaux plus volu-
mineux ont ordinairement déjà subi des altérations physiques
ou chimiques. Sur une des figures qui accompagnent l'ouvrage,
on voit, dans un pechstein trachytique des Monts Euganéens,
un cristal de hornblende brisé et dont l’un des fragments est
serré contre l’autre; des microlites indiquent, par leur position,
la direction que le courant à suivie.
Dans les roches à pâte vitreuse, la structure fluidale est aussi
mise souvent en évidence par des lignes de courant, qui, de
même que les pailles des verres artificiels, ne sont autre chose
que les lignes de séparation de parties inégalement denses de la
masse, et qui se recourbent autour des cristaux enclavés en
suivant leurs contours. C’est ce qu'on peut observer entre autres,
très fréquemment, dans les roches éruptives quartzifères de date
récente, les rhyolithes.
Dans les pechsteins, qui sont plus anciens, des courants molé-
culaires secondaires ont ordinairement déjà déterminé une dévi-
trification partielle de la pâte, qui, toutefois, ne rend que plus
reconnaissable le courant primitif auquel la masse entière avait
cédé, parce que l'effet du changement moléculaire est lié à la
densité de la masse, et, par suite, est autre sur les lignes de
440 H. VOGELSANG. PHILOSOPHIE DE LA GÉOLOGIE
courant que dans les parties intermédiaires. Il en résulte que ces
lignes, grâce à une coloration secondaire, due le plus souvent
à de l’hydrate d'oxyde ferrique qui se sépare, deviennent d’au-
tant plus aisément discernables. Il est souvent difficile de décider
si les dessins dont nous nous occupons doivent être attribués à
un courant primitif de la masse, ou bien à un courant posté-
rieur des molécules. Ce dernier ne se distribue pas toujours,
même dans une masse amorphe, avec une parfaite uniformité,
mais s’y accuse particulièrement dans les fissures irrégulières qui
la traversent ; dans les cristaux il se ramifie ordinairement suivant
les directions des clivages, tout en restant, quant à son exten-
sion, sous la dépendance immédiate de la constitution physico-
chimique du minéral. |
Sous le rapport qui vient d’être indiqué, les porphyres propre-
ment dits exigent done spécialement une étude approfondie;
fréquemment le courant de masse est chez eux encore très recon-
naissable, soit à l’aide de lignes de courant qui traversent la
pâte, soit par la position des cristaux fracturés et déplacés ; mais
le plus souvent, on peut aussi constater les effets indubitables
du courant moléculaire. Ces différentes apparences sont illustrées
dans l’ouvrage que nous analysons par des exemples et des figu-
res empruntés aux pechsteins et aux porphyres de la Saxe.
L'étude des matières disséminées dans les minéraux en parties
microscopiques est aussi d’une grande importance, non-seulement
pour le mode de formation de chaque minéral distinct, mais
aussi pour les déductions relatives à la nature et à la métamor-
phose de la pâte des roches. Cette étude fournit d’abord mainte
indication concernant la paragénèse des différents éléments, les
minéraux enclavés étant, en général, plus anciens que ceux qui
les enveloppent; un intérêt tout particulier s'attache ensuite,
parmi les matières incorporées, aux liquides, ainsi qu'aux mas-
ses vitreuses, tant à celles qui n’ont pas encore subi d’altération,
qu'à celles qui sont déjà métamorphosées.
Dans le quartz des roches quartzifères on distingue ordinaire-
ment des cavités microscopiqnes qui ne sont remplies qu'en partie
ET ÉTUDES MICROSCOPIQUES DES ROCHES CRISTALLINES. A4
de liquide. Une bulle mobile est le signe caractéristique qui décèle
la présence de ces cavités. Dans un même minéral, ou dans une
même roche, la grandeur des bulles n’est pas dans un rapport
constant avec celle de la cavité entière. Les pores à liquide se
montrent habituellement disposés suivant des plans, sans
toutefois que les fissures qui les relient soient elles-mêmes
toujours visibles. Dans les minéraux silicatés, autres que le
quartz, les pores à liquide ne se rencontrent que très rarement:
dans le feldspath, entre autres, M. Vogelsang ne les a jamais
observés. L'étude des parties vitreuses associées aux porphyres
quartzifères, rend probable que dans ces roches les pores ont été
remplis de liquide par une injection secondaire, et non au mo-
ment de la formation originelle de la masse.
Pour donner une base positive, expérimentale, à l’étude des
matières vitreuses disséminées dans les roches, l’auteur avait
déjà examiné antérieurement les scories et les verres artificiels.
Dans ces substances on trouve aussi, en effet, au milieu de
combinaisons qui se sont séparées à l’état cristallin, des parties
vitreuses, ou aussi des produits imparfaitement individualisés et
que M. Vogelsang nomme cristallites. Ces produits affectent la
figure de feuilles ou de fleurs, dont les éléments individuels ne
sont pas limités par des faces régulières, mais ont des formes
arrondies. Les parties vitreuses disséminées entre les rayons des
concrétions cristallines, dans les échantillons de verre étudiés,
n'offrirent aucune bulle gazeuse.
Plusieurs roches montrent des apparences tout à fait analogues
à celles de ces verres artificiels; dans la roche de Cisterna, au
Vésuve, on trouve aussi des concrétions microlitiques globuleu-
ses, qu'on avait prises jusqu'à présent pour de la leucite, mais
qui s’en distinguent aisément avec le secours du microscope po-
larisant. Dans les roches éruptives récentes, et en particulier
dans le feldspath, l’olivine et quelques autres des minéraux con-
stituants de ces roches, la nature et la position des parties
vitreuses enclavées est éclaircie au moyen d'exemples que
a
fournissent à l’auteur des trachytes de Java et du Siebenge-
449 H. VOGELSANG. PHILOSOPHIE DE LA GEÉOLOGIE
birge, la dolérite du Lôwenburg et différentes autres roches.
D'une manière générale, on peut distinguer dans la distribu-
tion des matières vitreuses empâtées trois variétés différentes,
qui correspondent probablement à des modes différents de formation.
1°. Matières vitreuses distribuées entre les rayons d’une pâte
solidifiée tout entière, aux parties vitreuses près, en masse cristal-
line. Elles représentent le dernier résidu du magma, résidu de-
meuré à l’état vitreux, soit par suite d’un refroidissement trop
prompt, soit à eause de la cristallisation trop rapide des autres
éléments. |
20. Accumulations de particules vitreuses à l’intérieur des cris-
taux. Elles y forment des noyaux arrondis, ou bien elles sont grou-
pées en zones parallèles aux contours extérieurs. [Il est probable
qu'au moment de la séparation de ces zones le magma était déjà
devenu pâteux, et que durant la dernière période de la solidification
le mouvement n'était plus possible dans la masse du magma
comme telle, mais seulement entre ses molécules; ou bien on
peut supposer que l'agrégation des particules vitreuses a été déter-
minée essentiellement par le mouvement des cristaux au sein de
la masse fluide, et que l’empâtement a cessé du moment que les
cristaux se sont arrêtés.
3°. Parties vitreuses isolées, dans des cristaux grands ou petits;
on peut les expliquer en admettant que, dans un magma fluide
et mobile, les molécules des minéraux cristallisès se sont agré-
gées très rapidement, en emprisonnant des portions du liquide-mère.
Les bulles de gaz, que M. Vogelsang regarde comme ayant
été en général préexistantes, ont dû, dans tous les cas, à la
fois favoriser l'adhésion des particules vitreuses et mettre obstacle
à leur cristallisation.
Si l’on tient compte des observations antérieures sur la dévi-
trification de la pâte par une transformation moléculaire, il devient
clair que les matières vitreuses enclavées dans les cristaux ne
pourront s’y montrer distinctement que pour autant que la masse,
dans son ensemble, n’aura pas encore éprouvé d’altération molé-
culaire profonde, ou bien que les matières enclavées auront été
ET ETUDES MICROSCOPIQUES DES ROCHES CRISTALLINES. 443
préservées de l’influence du mouvement moléculaire par la con-
stitution physico-chimique des cristaux. Elles devront, d’après
cela, se rapprocher le plus de l’état d’intégrité dans les masses
éruptives les plus récentes; dans les masses plus anciennes elles
ont déjà participé, le plus souvent, à la métamorphose des cristaux
qui les renferment, et on ne les reconnaît plus qu'à leurs pro-
duits d’altération; dans quelques cristaux toutefois, notamment
dans ceux du quartz, elles sont ordinairement encore bien con-
servées.
Comme produits d’éruption tout à fait récents, M. Vogelsang a
examiné des roches et des tufs de Santorin (1866), et du sable
volcanique de l’éruption du mont Klut à Java (1864). L'étude
de ces tufs a confirmé chez l’auteur l'opinion que beaucoup
de roches volcaniques doivent être regardées comme des tufs
frittés. Au sein de la masse de tuf, la cristallisation et l’ag-
glomération mécanique sont possibles sans fusion proprement
dite. La sublimation, entre autres, peut jouer dans ce phéno-
mène un rôle important. La production de silicates par la
décomposition de combinaisons siliceuses sublimables est un
fait établi par les expériences de M. Deville. Cette théorie
rend compte en même temps de la présence, dans les roches
volcaniques, de cristaux altérés mécaniquement et chimique-
ment. La diversité des masses éruptives, sous le rapport de
la composition chimique, est expliquée par M. Vogelsang au moyen
d’un fractionnement de la masse primitive; dans ce fractionne-
ment, la sublimation aurait encore eu une part active, entre
autres, peut-être, pour accroître la richesse en acide silicique de
la zone de frittement. Suivant qu'une zone plus élevée ou plus
profonde du foyer volcanique était mise au jour par les dénuda-
tions, on aurait obtenu alors à la surface des trachytes ou des
basaltes.
Dans leurs particularités microscopiques, les éléments minéra-
logiques des tufs étudiés ont la plus grande analogie avec ceux
des roches volcaniques modernes; seulement, dans les premiers,
les parties vitreuses enclavées se présentent naturellement avec
444 H. VOGELSANG. PHILOSOPHIE DE LA GÉOLOGIE
beaucoup plus de fraicheur, et peuvent par suite être déterminées,
quant à leur forme et leur distribution, avec plus de certitude.
Si nous retournons maintenant aux roches éruptives anciennes,
et notamment aux porphyres, il nous sera facile de comprendre
leurs caractères microscopiques particuliers, et de mettre ces
caractères en harmonie avec le mode de formation et de trans-
formation de la roche. Du reste, plusieurs rhyolithes modernes
se comportent, sous le rapport qui nous occupe, tout à fait comme
les porphyres anciens. Il est vrai aussi que la roche de la Cima
di Potosi, en Bolivie, que l’auteur choisit comme exemple pour
l'explication des phénomènes en question, ne doit, selon toute
probabilité, pas être rapportée aux porphyres anciens. Quant à
ces derniers, les recherches de l’auteur se sont étendues à la
plupart des gisements de la Saxe, des bords de la Nahe, de la
Bavière, etc.
Ce n’est que dans le quartz des porphyres que les matières
vitreuses enclavées étaient à l’abri des modifications moléculaires ;
aussi les trouve-t-on presque toujours dans ce minéral, et même
sous les formes plus ou moins parfaites du quartz qui les enveloppe,
remplissant par conséquent dans la masse des cavités cristallines
négatives. Les cristaux de quartz ont été fréquemment fracturés
et dispersés, probablement par un courant agissant sur la masse
entière; mais, ordinairement aussi, on voit des fissures capillai-
res traversant les fragments du quartz, et là où une pareille
fissure rencontre une des parties vitreuses enclavées, celle-ci est
dévitrifiée, décomposée, et présente tout à fait les mêmes carac-
tères que la pâte de la roche. La nature métamorphique de cette
dernière se trouve ainsi démontrée directement. Lorsque la matière
vitreuse originelle à été complétement décomposée et emportée
par le courant moléculaire, nous trouvons aujourd’hui les cavités
correspondantes remplies de liquide, et il faut peut-être dans tous
les cas, d’après M. Vogelsang, expliquer par une semblable in-
jection secondaire la présence de liquides dans les quartz des
porphyres.
Le feldspath des porphyres, qui primitivement appartenait
ET ÉTUDES MICROSCOPIQUES DES ROCHES CRISTALLINES. A45
peut-être dans la majorité des cas à la sanidine, a toujours subi
une profonde altération moléculaire, et n’a pu, par conséquent,
préserver en rien les matières vitreuses qu'il entourait. Nonob-
stant, la distribution originelle de celles-ci se laisse encore fré-
quemment reconnaître, et c'est, entre autres, par leur groupe-
ment zonaire que l’auteur rend compte de ce fait connu, que
le bord extérieur des feldspath se présente comme la partie la
plus claire, la plus transparente, comme une espèce ,d’aréole.”
Le mica, l’augite et la hornblende sont aussi, le plus souvent,
changés moléculairement; toutefois, il est probable que, dans
des cas assez nombreux, le fait de leur altération mécanique
ou chimique doit aussi être rapporté déjà à la fusion ou au frit-
tement initial, comme le prouve l'étude des rhyolithes modernes.
Comme on le voit, le résultat de toutes les observations que
M. Vogelsang a pu faire jusquà ce jour est que, en tenant
compte de la métamorphose moléculaire, il existe une analogie
intime entre les porphyres quartzifères et les roches néovolca-
niques; la différence essentielle, en ce qui concerne les produits
éruptifs modernes, consiste dans la présence du quartz; mais
celui-ci à son tour, par la conservation des matières vitreuses
enclavées et de leurs modifications, fournit à l’analogie en ques-
tion un appui solide.
L'analogie des porphyres non quartzifères et des autres produits
éruptifs anciens avec les volcanites plus récentes, basiques — à
supposer qu'elle existe — doit être, d’après la nature même des
éléments, beaucoup plus difficile à observer. Entre les mélaphy-
res et les basaltes, toutefois, l’analogie se laisse également con-
stater par l’observation microscopique.
Pour toutes les roches qui ont été citées jusqu'à présent, ainsi
que pour celles de leurs modifications qui sont moins répandues
dans la nature, la présence d’une pâte non complétement indi-
vidualisée constitue un caractère distinctif commun, assez impor-
tant peut-être pour les réunir en un seul type général. En face
de ce type se placerait alors celui des roches cristallines grenues
proprement dites, dans lesquels un minéral déterminé et indivi-
446 H. VOGELSANG. PHILOSOPHIE DE LA GÉOLOGIE, ETC.
dualisé forme ordinairement comme le ciment qui réunit les autres
éléments: tel est pour les diorites l'élément feldspathique, pour
les granites le quartz. Dans le quartz des granites, M. Vogelsang
n’a pas encore observé les matières vitreuses enclavées, maïs on
y trouve bien les cavités remplies en partie de liquide et recon-
naissables aux bulles gazeuses mobiles.
En appendice à ses recherches microscopiques, l’auteur fait
part de quelques expériences qu'il à exécutées avec la vapeur d’eau
surchauffée, d’après une méthode analogue à celle suivie par M.
Daubrée. Ces expériences ont eu pour résultat de confirmer le
remarquable pouvoir dissolvant que possède l’eau surchauffée,
mais en même temps elles ont conduit M. Vogelsang à penser
que, déjà à partir d’une température de 300— 4000 C., aucun
appareil n’offrira plus une résistence suffisante: à l'énorme ten-
sion de 250 à 300 atmosphères la vapeur d’eau se fraiera tou-
jours un passage à travers les pores de la matière employée. M.
Vogelsang a fait usage d’un appareil massif en cuivre battu;
il doute que d’autres métaux donnent un résultat meilleur, et
il est d'avis qu’on devra s’en tenir, pour les expériences de
ce genre, à des températures moins élevées.
CONTRIBUTIONS
A
L’HYBRIDOLOGIE ORNITHOLOGIQUE
PAR
J. P. VAN WICKEVOORT CROMMELIN.
Les lignes suivantes donneront le signalement de quelques
hybrides, que nous avons eu l'occasion d'étudier, et que nous
nous proposons de faire connaître aux naturalistes.
Cycenus olor et Anser cinereus domesticus.
M. de Sélys (Récap. des hybrides obs. dans la fam. des Ana-
hidés p. 7) remarque, d’après M. Baiïllon, qu'on a possédé au
Jardin des Plantes à Paris des hybrides provenant de l’accouple-
ment du Cygne chanteur (Cycnus musicus) avec l’Oie cendrée
(Anser cinereus). M. Morton au contraire (Hybridity in Animals etc.)
mentionne le produit de l’union de cette dernière espèce et du
Cygne tuberculé (C. olor). L'auteur américain fait cette citation
d’après F. Cuvier; cependant M. de Sélys (Add. à la Récap. etc. p. 7
et Naumannia VI, p. 395) croit, avec raison, qu'il y à ici double
emploi avec l’hybride que nous venons de signaler. De plus M. de
Lavison (Bulletin de la Soc. imp. zool. d’Acclimatation, X. p. 642),
qui fait passer en revue tous les hybrides connus, signale en effet celui
provenant du Cygne chanteur, maïs il ne fait aucune mention du pro-
duit de l’union du Cygne tuberculé et de l'Oie cendrée. Si done l’as-
sertion de M. Morton est vraiment erronée, l’accouplement hy-
448 J. P. VAN WICKEVOORT CROMMELIN. CONTRIBUTIONS
bride que nous allons communiquer aux naturalistes, est sans
contredit nouveau pour la science, et jusqu'ici unique dans les
annales de l’ornithologie. Il mérite d'autant plus notre intérêt, qu’il
a eu lieu entre des oiseaux de genres — ou au moins de sous-
genres — différents, et quil vient ainsi augmenter le nombre
encore très-restreint des hybrides qu'Iisid. Geoffroy Saint-Hilaire
a qualifiés du nom de bigénères.
Un des directeurs de la Société hollandaise des Sciences,
M. le chevalier A. V. Teding van Berkhout, par la complaisance
duquel nous fâmes à même de faire les observations suivantes,
possédait un Cygne tuberculé mâle et cinq oïes domestiques, dont
deux étaient des mâles. Ces derniers individus se choisirent au
printemps dernier chacun une femelle; celle qui resta abandonnée
de ses congénères ne tarda pas à rechercher la compagnie du
cygne, et à force de caresses elle décida enfin celui-ei à lui
rendre son amour. Dés lors le cygne lui témoigna une fidélité
qui dura pendant toute la saison des couvées.
La ponte de l’oie en question se composa de dix-sept œufs,
fort différents en grosseur; la plupart étaient des œufs d’oie
bien caractérisés; tandis que les autres, qui furent les seuls
d’où sortirent les poussins, se rapprochaient un peu des œufs de
cygne, tant par la grosseur que par la couleur d’un cendré
verdâtre, ainsi que par la particularité que cette teinte, qui se
montrait aussi à l'intérieur de la coque, devint encore plus
foncée par suite de la couvaison. Celle-ci excéda en durée celle
des oïes ordinaires, et elle égala même sous ce point celle du
cygne; car elle dura trente-cinq jours.
Les poussins furent éelos le 29 Mai. Ils différaient sensible-
ment entre eux par la taille, ainsi que par la couleur, tant du
duvet, que du bec et des pieds. La plupart avaient le duvet
d’un cendré brun nuancé de verdâtre et plus ou moins foncé
aux parties supérieures, et d’un cendré blanchâtre tirant au jaune
verdâtre en dessous. Le bec et les pieds étaient en général d’un
cendré plus où moins foncé. Un seul, qui mourut bientôt, ne dif-
férait en aucune manière des oisons ordinaires; il avait comme
A L'HYBRIDOLOGIE ORNITHOLOGIQUE. 449
eux le bec et les pieds couleur de chair jaunâtre. Deux autres,
qui étaient les plus forts de taille, et dont un fut avalé par un
brochet peu de jours après sa naissance, se distinguaient par le
duvet d’un gris cendré clair en dessus, et blanchâtre aux par-
ties inférieures; le bec et les pieds étaient d’un cendré noirâtre
très-foncé. Nous examinâmes aussi le reste des œufs, qui étaient
clairs pour la plupart; d’un seul nous retirâmes un poussin
qui paraissait avoir expiré au moment de l'éclosion, il avait
le bec et les pieds d’une teinte foncée, et se trouve actuelle-
ment au cabinet d'anatomie de la Société royale de Zoologie
d'Amsterdam.
Nous recûmes bientôt une femelle et un mâle, morts le 5 et
le 6 Juin. Ils ont la taille propre aux oisons de même âge ; cepen-
dant la première est plus petite que son frère. Celui-ci a le duvet
d’un brun cendré verdâtre passablement foncé aux parties supé-
rieures, et d’un cendré nuancé de jaune verdâtre en dessous ; l’autre
s'en distingue par des teintes plus claires. Le bec et les pieds
sont d’un cendré brun noirâtre; ces dernières parties ont une
teinte bronzée:; les ongles sont couleur de corne, et l’onglet du
bec est d’un blanc sale; cependant cette teinte a plus d’étendue
chez le mâle que chez la femelle. Le bec présente les mêmes
formes que celui des oïes; la femelle a toutefois la mandibule
supérieure plus déprimée à la pointe, de sorte que l'onglet s’avance
plus en crochet par-dessus la mandibule inférieure, qui est aussi
enveloppée par les bords de la mandibule supérieure, ainsi que
cela se voit chez le cygne. Les pieds rappellent par la structure
générale ceux des oïes; cependant le doigt externe est un peu
plus long et courbé, et l’interne est bordé d’une large membrane,
ce qui fait que la partie du pied qui porte à terre a plus
d’étendue que chez les oisons de même âge; particularité qui
démontre l’origine hybride de nos oiseaux, et les rapproche un
peu des jeunes cygnes. Quant aux caractères anatomiques et os-
téologiques ces deux hybrides ne différent en aucune manière
des oïes; ils ont le même nombre de vertèbres que ces oiseaux
aux diverses parties de la colonne vertébrale; tandis que c’est
ARCHIVES NÉERLANDAISES, T. II. 29
450 J. P. VAN WICKEYOORT CROMMELIN. CONTRIBUTIONS
surtout sous ce rapport, que les cygnes diffèrent essentiellement
des membres du genre Anser.
Les trois individus qui sont encore en vie ont déjà la taille
plus forte que leur mère; ils lui ressemblent d’ailleurs par les
habitudes et les formes générales; cependant ils ont la queue un
peu plus allongée et plus fortement arrondie. Deux d’entre eux
ont aussi le même plumage; mais le troisième, qui se distinguait
dès l’origine par sa forte taille et la teinte claire de son duvet, est
encore le plus grand et a le plumage d’un cendré clair en dessus,
et blanc aux parties inférieures. Le bec et les pieds de ces trois
sujets, qui étaient d'abord d’une nuance foncée, ont pris peu à
peu la teinte claire propre à ceux des oïes. Ces hybrides n’ont
encore fait entendre aucun son de voix, sinon le petit eri qu'ils
poussaient dans leur première jeunesse, et qui ressemblait à celui
des oisons ordinaires. — Reste encore à résoudre la question de la
stérilité on fertilité future de ces êtres exceptionnels et intéressants.
Anas boschas et Anas acuta.
On nous adressa en Novembre de l’année dernière un canard
mâle, pris dans une des canardières de la Hollande septentrio-
nale, et présentant des caractères qui nous permettent de le
regarder comme hybride provenant de l’accouplement, à l’état
sauvage, du Canard ordinaire (Anas boschas) avee le Pilet (Anas
acula). Comme nous avons déjà donné (Nederlandsch Tijdschrift
voor de Dierkunde, I p. 175 et III p. 309) la description de
deux oiseaux qui méritent d’être considérés comme produits de
pareilles unions, et qu'on a publié de quelques hybrides sembla-
bles des figures, que nous avons signalées au lieu cité, nous
nous abstiendrons de décrire en détail le présent oiseau. D'ailleurs
Mr. Gerbe (Dégland Ornithologie Européenne 2e édition IL p. 517)
remarque que les unions des deux espèces citées sont assez fré-
quentes, puisque la plupart des collections en possèdent des
A L'HYBRIDOLOGIE ORNITHOLOGIQUE. 451
preuves et que celles du Muséum d'Histoire naturelle de Paris
renferment un assez bon nombre de ces hybrides. Le même
auteur en connaît plusieurs autres qui, tous, ont été rencontrés
sur les marchés de cette ville.
Nous nous bornerons donc à noter ici, que le canard en ques-
tion ressemble en général, par les formes et les couleurs du
plumage, au second des individus que nous venons de signaler,
mais qu'il offre toutefois quelques modifications dans les teintes,
et que d’ailleurs il porte encore des restes de la première livrée.
Ces plumes se voient surtout au cou, aux scapulaires et aux
flancs; elles sont pareilles à celles du jeune Pilet. Mais ce qui
caractérise surtout notre oiseau, et le fait différer des deux indi-
vidus que nous avons cités plus haut, c’est qu’il a le bec formé
comme celui du Canard ordinaire, mais coloré comme celui de
V À. acuta, et que les pieds, qui par la structure rappellent ceux
de |’ A. boschas, ont cependant une teinte cendrée un peu nuancée
de jaunâtre. Ce canard présente quant à la conformation des
diverses parties de la trachée les mêmes signes caractéristiques
que le Canard ordinaire: les anneaux ont le même diamètre, la
protubérance osseuse à la bifurcation de cet organe offre la même
forme et la même dimension, et les bronches sont disposées de
la même manière que chez cette espèce. Mais cette trachée n’égale
pas même en longueur celle de l’ À. boschas; c’est donc encore
par cette particularité, que notre oiseau se distingue de l’individu
auquel nous venons de le comparer, et qui se caractérise surtout
par la longueur excessive du même organe.
Anas acuta et Anas strepera.
Nous avons à annoncer encore un nouvel accouplement hybrîde,
qui paraît avoir eu lieu à l’état sauvage entre le Canard Chipeau
ou Ridenne (Anas strepera) et le Pilet (Anas acula), car un sujet
mâle, pris dans une des canardières de la Hollande et faisant
29 *
452 J. P. VAN WICKEVOORT CROMMELIN. CONTRIBUTIONS ETC.
partie de la collection ornithologique de M. Brown, pasteur à
Rotterdam, offre des particularités qui nous autorisent à le con-
sidérer comme hybride provenant de l’union de ces deux espèces.
Voici le signalement de cet oiseau, qui nous fut envoyé par la
bienveillance du propriétaire pour que nous en pussions examiner
les signes caractéristiques. Taille, formes générales, ainsi que celle
du bec et des pieds, comme chez l’ Anas acuta; coloration de la
tête et du cou semblable à celle du Canard Chipeau, cependant
la teinte foncée au dessus de la tête s’avance sur le front jusqu'à
la base du bec, et le blanc qui forme un demi-collier au bas du
cou s'avance vers le haut des deux côtés de la nuque comme
chez le Pilet; la poitrine est d’un blanc sale, mais marquée de
quelques traits noirs qui ne rappellent que faiblement les écailles
noires propres à l Anas strepera: ventre blanc; côtés du corps et
abdomen rayés de noir sur fond blanchâtre ainsi que chez le
Canard Ridenne; les raies noires de la dernière de ces parties
sont disposées irrégulièrement ou en zigzags comme chez cette
espèce, mais elles sont beaucoup plus prononcées; les traits noirs
des flancs se distinguent de ceux du Chipeau, en ce qu’ils sont
plus réguliers, et qu'ils forment de larges bandes alternatives
noires et blanches, dont la série se prolonge depuis les côtés de
la poitrine jusqu'aux cuisses, et qui donnent ainsi à cet oiseau
un aspect tout particulier. Le dos et les plus courtes des scapu-
laires sont colorées comme chez l’Anas strepera: les plus longues
de ces dernières sont plus pointues que chez cette espèce, mais
elles ne sont pas si allongées et si rétrécies que celles du Pilet;
elles sont cendrées comme chez le Chipeau, mais marquées au
centre d’une tache noire ainsi que chez l’ Anas acuta: les aiïles
et la queue sont pareilles aux mêmes parties de cette dernière espèce.
Comme nous n'avons pas eu l’occasion d'étudier les caractères ana-
tomiques de cet hybride, nous ne pouvons donner aucun détail
sur la construction de la trachée de cet intéressant oiseau.
HarLEM, Décembre 1867.
NOTE SUR LA
RÉFRACTION ET LA DISPERSION
DU
FLINT-GLASS,
PAR
V. S. M. VAN DER WILLIGEN.
1. Pendant l’été de l’année précédente je me suis occupé à
fixer, pour deux prismes de flint-glass de qualité supérieure, les
indices de réfraction correspondants aux différentes raies que
j'avais déterminées antérieurement dans le spectre de Fraunhofer.
Bien que les circonstances atmosphériques n'aient pas été parti-
culièrement favorables à ce genre de recherches, j'ai pourtant
rassemblé des données numériques en nombre suffisant pour qu'il
vaille la peine, je pense, de les soumettre à la discussion.
Le premier des deux prismes dont je me suis servi est un
prisme de Steinheil, marqué N°. II parce que, pour mon Mé-
moire sur la détermination des longueurs d'onde, j'avais déjà
fait usage d’un autre prisme de Steinheil, que je désignerai
dorénavant par le numéro I.
La mesure de l'angle réfringent de ce prisme Steinheil
N°. II donna:
4 54 V. S. M. VAN DER WILLIGEN. RÉFRACTION
26 Sept. Temp. de
larsambiante= #15 00 Re 46°
2 Oct. Temp de
Fairambian tele SO Re ——
52’
10,4
10,8
20,4
33,4
49,6
37,0
Moyenne . . . . 46°
D2!
25,8
J'ai fait avec ce prisme quatre séries d'observations, aux tem-
pératures moyennes de l'air ambiant suivantes: 19°,5, 19°,6,
20°,8 et 21°,0.
Le second des prismes sur lesquels j'ai opéré, prisme Merz
N°. I, donna pour l’angle réfringent les valeurs suivantes :
29 Août Temp. de
l'air ambiant — 18°,4 C......... 54°
1 Sept. Temp. de
lairrambanti= 19100 =
20 Sept. Temp. de
P’airramphranti—= M0 Gr RE
16"
—
49,0
50,5
56,0
45,3
55,7
52,9
48,6
59,7
54,1
45,6
Moyennes. 26 50% 549
16
50",3
Ce second prisme a également donné lieu à quatre séries de
déterminations, aux températures moyennes de
17°,0, 16°,5, 20°,0 et 19°,5.
l'air ambiant de
ET DISPERSION DU FLINT-GLASS. 455
2. Le prisme Steinheil If, dans la position du minimum de
déflexion, donna pour l’angle de déviation
denurdie do cn G = 32° 16 48,0
in ton der ou D 0329517390
ln DU. G — 34° 38' 83,4
par conséquent G5o — G1, — 2° 21! 45",4.
Ainsi que je l'ai dit, quatre séries de mesures ont été prises
avec ce prisme. J’ai noté simultanément la température de l'air
environnant, que je supposais ne pas devoir s'éloigner beaucoup
de la température de la masse du verre, et qui pouvait fournir,
en tout cas, un premier élément pour estimer cette température
par approximation. Mes registres d’osbervation contiennent les
données relatives au temps, par conséquent l'indication du mo-
ment de la journée où régnait dans la chambre la température
atmosphérique annotée. Ils m'offrent ainsi le moyen de juger de
la marche plus ou moins rapide de cette température, et renfer-
ment en outre tout ce qui est nécessaire pour fixer, d’une manière
très approchée, l'instant précis de la mesure de l'indice de
réfraction.
Ces observations, de même que les suivantes, ont toutes été
faites à l’aide du spectromètre de Meyerstein, et d’après la mé-
thode de Newton, c’est-à-dire en installant le prisme au minimum
de déflexion pour la raie considérée.
Le tableau contient, pour 54 points différents, les valeurs
moyennes des quatre séries, ainsi que la comparaison de l’obser-
vation avec la théorie, c’est-à-dire avec les formules de MM. Briot
et Christoffel :
2 À 2 x 1,588221
(1 Fe)" (12) p(ie19 1970, SIENNE v( enaIuT)
À À À
456 V. S. M. VAN DER WILLIGEN. REFRACTION
et avec celle de Cauchy:
NN PE Rs
128800 de 20600 x (10)°
12 14
— 1,588871 +
dans lesquelles » signifie l'indice de réfraction, et 4 la longueur
d'onde correspondante. |
C’est par la méthode des moindres carrés que l’expérience a
été comparée ici à la théorie et que les valeurs les plus proba-
bles des coefficients ont été établies. Les sommes des carrés des
écarts restants (je ne dis pas des erreurs) mettent de nouveau hors de
doute que la formule de Cauchy, à trois coefficients, mérite la
préférence sur celle de M. Briot à deux coefficients indéterminés.
Ces écarts restants sont le résultat de l’addition des différences
entre la nature et la théorie et des erreurs accidentelles dont les
observations restent inévitablement entachées. Il faut donc bien
se garder de les mettre en entier sur le compte de l’inexactitude
des observations.
Par suite, probablement, de la saison avancée dans laquelle
les observations ont eu lieu, je n’ai pu apercevoir la raie D1w,
H de Fraunhofer
3. Le prisme Merz I fournit au minimum de déflexion les
valeurs suivantes pour l’angle de déviation:
rater Le He sonia GC 508 924559)!
5 1Afso0 DT CG AT ET
GE tt es C6 00082)
d'où GG, — G,, — 5° 58' 57,0; résultats qui mettent sufi-
samment en évidence la grande puissance réfractive et dispersive
de la matière de ce prisme.
Les quatre séries de mesures que j'ai exécutées avec ce prisme
sont consignées dans le tableau, ainsi que les températures cor-
respondantes de l’air ambiant, toutes relatives au moment même
de l'observation. La cinquième colonne donne les moyennes des
colonnes I et IV, la sixième les moyennes des colonnes IT et
ET DISPERSION DU FLINT-GLASS. 457
III. Dans la septième colonne se trouvent les moyennes de ces
quatre premières colonnes, réduites à une température uniforme
de l'air ambiant — 20°,0 C. Pour abréger, j'ai omis les trois
premiers chiffres de l'indice de réfraction dans les colonnes
deuxième à sixième.
La dernière colonne présente, sous les lettres B, C et À, la
comparaison de l'expérience avec la théorie; d’abord avec la
formule déja citée de M. Briot,
nu 2 À
(142) +1 (12)
qui donne ici:
EN Ex TEST
( Lee 20 ‘|
ensuite avec la formule de Cauchy,
B C
a
qui donne ici:
8
Em ue Le te (10)
enfin avec la formule de Cauchy étendue par l’adjonction d’un
quatrième terme,
qui donne ici:
1102880 62649 x (10)® 200750 x (10,1?
Re Ve à D RE TE
n = 1,1714421 +
Les sommes des carrés des écarts restants montrent de suite
que la première formule ne satisfait pas à l'observation avec le
degré de précision nécessaire.
458 V. S. M. VAN DER WILLIGEN. RÉFRACTION
La troisième formule, dans laquelle j’essayai d'ajouter un
quatrième terme à l’expression de Cauchy, C, ne donne pas un
meilleur accord que celle-ci. Nous pouvons done, ici encore, nous
en tenir provisoirement à cette formule à trois termes de Cauchy;
toute complication nouvelle est inutile.
L'effet de l’introduetion de nouveaux termes se manifeste déjà,
à un faible degré, dans la formule À, par un résultat qui pou-
vait être prévu. Les erreurs, ou plutôt les écarts, diminuent en
valeur absolue, abstraction faite des signes, à l’extrémité la plus
réfrangible du spectre, et sont au contraire accumulées et am-
plifiées au côté le moins dévié. Et il ne pouvait guère en être
autrement: des termes affectés de quantités telles que le _
..
etc. doivent avoir naturellement une valeur beaucoup plus faible
pour les rayons les moins réfrangibles, puisque la valeur de 1 est
plus grande pour ces rayons que pour les radiations d’une réfran-
gibilité plus forte. Ces termes supérieurs n'ayant ainsi qu'une
très petite influence pour les rayons les moins réfrangibles,
l’adjonction d’un terme de cette espèce n’apportera au résultat
du calcul que fort peu de changement pour ces rayons, mais
relativement beaucoup pour les rayons les plus réfrangibles. On
ne gagne donc rien à l'introduction de pareïls termes supérieurs,
et cette conclusion ressortira avec d'autant plus d’évidence qu’on
tiendra compte de puissances plus hautes de 1. Une semblable exten-
sion de la formule manquerait, en définitive, entièrement son but.
D'un autre côté, pourtant, je ne me crois pas autorisé à com-
pléter la formule, comme M. Mascart l’a essayé, par des termes
qui, renfermant 42, 4*, etc. au numérateur, pourraient naturel-
lement compenser l'influence dont il vient d'être question; de plus
je ne voudrais pas le faire, par ce motif que je ne vois pas
comment, en partant de principes mécaniques, on pourrait légi-
timer théorignement une pareille formule.
4. C’est à dessein que j'ai communiqué, pour ce second pris-
me, mes quatre séries d'observations. Transportons provisoirement
au prisme la température de l’air environnant, ce qui ne peut
ET DISPERSION DU FLINT-GLASS. 459
pas s’écarter beaucoup de la vérité puisque le verre a assez de
temps pour se mettre en équilibre de température avec l'air, alors
nous verrons se trahir le fait, découvert par M. Fizeau!), d’un
accroissement de l’indice de réfraction avec la température, qui
se vérifie de nouveau ainsi pour le verre de ce prisme. En
second lieu, il paraît résulter de mes observations que ce chan-
gement de l’indice de réfraction dépend de la longueur d'onde,
et devient d'autant plus grand que la longueur d’onde elle-même
est plus petite. Cette relation est mise en évidence par le tableau
suivant, obtenu simplement par la combinaison des résultats qui
appartiennent à chaque groupe de cinq raies successives :
7) v v’ V
TOO PRE sa Lee PER 6,9. ae — 4,9
JA Er See AE BI Er AO rt HAPON
PO re Re Pi TE A OR S 1-70)9
à LIOE à 22 RS AVES = mb 0) DONS = Or +10
PDU EN LE UMU na ri ve Su RP An 5 er dar LE 90
JS ou RER ne: 4 SAR UESe OP Mer, 20
LTÉE Core Pt OPEN DD SH OEM 22
PMODOMNMNEE Ne os ADP NEO te + 4,8
1 ff ol 0 CO SRE RES + ON Er ADO SERRES 1 0:9
li ÉD dE Se DAME te EN De) HER Paie + 8,6
jfoisb OR SES R PO RER — 0,2 ..... 1010
Voici comment cette combinaison à été faite. Les résultats des
séries I et II ont été réunis, ainsi que ceux des séries III et
IV; les indices de réfraction des deux séries moyennes ainsi
obtenues ont été retranchés l’un de l’autre, de même que les
températures correspondantes; enfin, à l’aide de ces différences
des indices et des différences des températures, on a calculé le
changement de l’indice de réfraction pour une différence de tem-
pérature de 10° C, changement pris positivement lorsque l'indice
1) Poggendorff”s Annalen, T. CXIX: p. 87, et 297.
460 V. S. M. VAN DER WILLIGEN. RÉFRACTION
s'accroît à mesure que la température s'élève. Le tableau donne
cet accroissement v en unités de la cinquième décimale de l’in-
dice de réfraction. Tous les uombres sont les moyennes des résul-
tats appartenant à cinq raies successives, sauf le premier, qui
résulte des quatre premières, et le dernier, qui repose sur la
moyenne des deux dernières raies seulement.
Il me semble que l’accroïssement du changement en question,
à mesure que la longueur d'onde diminue, ressort de ce tableau
d’une manière irrécusable. Je ne trouve dans la minute de mes
observations aucune raison plausible de mettre en doute la vali-
dité de ce résultat. Pour autant que les circonstances le permet-
taient, j'ai toujours fait alterner les observations de telle sorte
que, débutant par la raie 46 le jour de la série I, je commen-
çais par la raie 1 le jour de la série IT, ou réciproquement; la
même précaution, c’est-à-dire la même alternation a été observée
à l'égard des séries III et IV. — En outre chaque série distincte
était obtenue en allant p. e. de la raie 46 à 1, puis retournant
immédiatement de 1 à 46, et prenant la moyenne des observa-
tions de la même raie. — A l’aide de ce système rationnel de
compensation, je crois être parvenu, en grande partie, à écarter
les objections qui pourraient être empruntées à la cironstance
que le verre ne saurait prendre instantanément la température
de l’air.
Pour soumettre le fait à une nouvelle épreuve, j'ai opéré sur
les cinquième et sixième colonnes, qui sont les moyennes des
séries I et IV, IT et III, de la même manière que je viens de
le dire pour les moyennes des séries I et IT, III et IV. Les
nombres aïnsi obtenus pour les changements de l'indice de réfrac-
tion correspondants à un accroissement de température de 10°,
se trouvent dans la colonne v' du tableau précédent. La colonne
V du même tableau donne les moyennes des colonnes v et v';
elle montre, avec encore plus de netteté et de régularité que la
colonne v, la marche que suit la variation de l'indice dont nons
nous occupons.
Une dernière combinaison pourrait être essayée, savoir celle
ET DISPERSION DU FLINT-GLASS. 461
de (I + III) et 4 (II + IV); comme celle-ci ne ferait que
confirmer la marche qui ressort des deux combinaisons dont les
résultats viennent d’être donnés, je me suis abstenu de cette
nouvelle opération. L'accord très satisfaisant des colonnes 5me et
Gme, C'est-à-dire de 1 (1 + IV) et 1 (II + III), témoigne du
reste en faveur de l’exactitude de mes observations.
En résumé, on peut regarder, avec beaucoup de probabilité,
l'accroissement de l'indice de réfraction avec la température comme
dépendant de la longueur d'onde et comme augmentant à mesure
que celle-ci décroft. Si donc M. Fizeau, au lieu d'opérer avec la
lumière jaune de la raie D de Fraunhofer, avait expérimenté
avec la lumière violette de la raie H, ïl aurait trouvé très
probablement une plus grande variation de l'indice de réfraction
avec la température.
D'un point de vue théorique, il faut reconnaître qu'un accrois-
sement de l'indice de réfraction, accompagnant la dilatation du
verre, offre bien peu de vraisemblance; la cause du phénomène
paraît se trouver plus profondément et être en relation avec l’état
de trempe, ou de tension et d’élasticité, de la masse solide; on
pourrait même très bien concevoir que cet accroissement de
l’indice avec la température s’élevât d’une manière continue pour
des longueurs d'onde de plus en plus petites, tandis qu’à l’autre
extrémité du spectre, pour des longueurs d’onde successivement
croissantes, 1l finirait, au contraire, par passer à l’état négatif,
c'est-à-dire à l’état normal.
On serait peut-être tenté de supposer que dans la dilatation
d’un corps de forme prismatique, comme la masse de verre em-
ployée, l’angle réfringent pourrait éprouver une modification telle,
qu'elle suffise à expliquer la différence qu’on trouve pour l'indice
de réfraction calculé dans l’hypothèse d’une valeur constante de
cet angle. C’est pour cela qu'en mesurant l’angle réfringent j'ai
pris également, comme on l’a vu plus haut, la température de
l'air environnant; mais je ne trouve pas entre les valeurs de
l’angle des différences assez fortes pour que les erreurs d’obser-
vation ne puissent parfaitement en rendre compte. Du reste, des
462 V{ S. M. VAN DER WILLIGEN. RÉFRACTION.
observations suivies pourront facilement résoudre la question, et
décider si le fait que je signale, celui d’une augmentation de
la variation pour des longueurs d'onde décroissantes, est réel ou
non; il est aisé et simple en effet, de mesurer à la même tem-
pérature, et presque simultanément, les indices des rayons les
plus réfrangibles et ceux des rayons les moins déviables.
5. Il est assez curieux de remarquer la grande approximation
qui existe entre les valeurs du coefficient À dans les formules
B et C, pour le prisme Steinheil Il; cette approximation se
retrouve pour le prisme Steinheil I, comme on peut le voir dans
mon mémoire précédent, mais elle est beaucoup moins frappante
pour le prisme Merz I. IT paraîtrait que l'écart entre ces coeff-
cients augmente quand la réfraction et la dispersion s’élèvent,
et diminue au contraire lorsque ces deux éléments décroissent;
on peut supposer que les deux coefficients ne deviendraient tout
à fait identiques que par la disparition ou l’évanouissement com-
plet de la dispersion. — Les développements de M. Briot !)
tendent à établir que la première constante de la formule de
Cauchy doit être parfaitement égale à la constante du numéra-
teur de la formule de MM. Briot et Christoffel.
6. La Société Batave de Philosophie naturelle, à Rotterdam,
et la Société Hollandaise des Sciences, à Harlem, ont, dans ces
dernières années, mis au concours des questions relatives à la
détermination des indices de réfraction de différentes substances,
y compris le flint-glass, avec indication de la composition chimi-
qne. L’Academie des Sciences de Paris a eu la bonne fortune
de pouvoir couronner cette année deux mémoires dans lesquels
les densités et les températures du verre étaient données en même
temps que les indices de réfraction. La composition chimique de
la masse vitreuse reste toujours un point d'une grande impor-
tance; mais, ainsi que me le faisait remarquer avec raison M.
S. Merz, que j'avais consulté à ce sujet, le degré de trempe ou
de tension du verre, ce qu'on peut appeler la constitution phy-
+) Essais sur la théorie de la lumière, p. 94 et 95.
ET DISPERSION DU FLINT-GLASS. 463
sique de la masse, aura une influence considérable sur la réfrac-
tion et la dispersion. M. le professeur van Kerckhoff, de Groningue,
a bien voulu me promettre de faire l'analyse des deux sortes de
verre dont je me suis servi pour les recherches actuelles, mais
à condition de pouvoir s'attacher plus à l'étude spéciale de la
constitution physique des échantillons et de la manière dont les
éléments chimiques sont groupés dans la masse, qu’à celle de
la composition quantitative. Je ne doute pas que les résultats de
cet examen ne soient dignes d'intérêt, et ils seront communiqués
dans ces Archives.
Si, avec le prisme Merz I, je n'ai pu aller plus loin que la
raie 46, je crois devoir en chercher la cause non-seulement dans
l’époque avancée de l’année, mais aussi dans le pouvoir absor-
bant du verre, qui présentait une coloration verte, plus prononcée
qu'on ne l’observe habituellement dans le flint-glass. Cette colo-
ration résulte, naturellement, de la présence en forte proportion
du plomb; si j'osais risquer une conjecture à ce sujet, je deman-
derais si le plomb, qui, dans l’analyse spectrale, donne de si
belles raies dans le bleu et dans le violet, ne pourrait pas exer-
cer déjà un pouvoir absorbant sur cette espèce de lumière, à
l’état de division extrême où il existe dans le verre ?
7. À l'imitation d’autres auteurs, j'ai donné à la formule à 3
termes, à à constantes par conséquent, le nom de Cauchy, bien
que ce savant n'ait employé primitivement que deux termes.
Mais sa théorie se prête très bien à l’adjonction de termes supé-
rieurs, par l’adjonction de termes d’un plus haut degré dans les
équations différentielles. La même remarque s'applique à la
théorie de M. Briot, qui pourra fournir également une formule
renfermant un nombre plus considérable de termes, ou, pour
parler plus exactement, de coefficients indéterminés. Mes obser-
vations ne prouvent done pas, comme on pourrait l’inférer peut-
être de ce que j'ai dit en divers endroits, que les considérations
théoriques de M. Briot doivent être rejetées pour laisser le champ
à celles de Cauchy; mais elles démontrent que l’expérience exige
un plus haut degré d’exactitude de la théorie en général, et
464 V. S. M. VAN DER WILLIGEN. RÉFRACTION ETC.
qu'elle ne peut plus se contenter d’une formule à deux constan-
tes, comme celle de MM. Briot et Christoffel ou comme la
formule primitive de Cauchy.
La formule de MM. Briot et Christoffel donne, quand on la
développe :
T'AS LAB" 33 AB
—_————_
D a —_ =
3: 12 do og he PeNRopi eue
C'est-à-dire, avec les valeurs de À et B rapportées plus haut:
1270332 32842 x (10)5 11542 x (10):5
= —— —
n— LITIST
14 16 2
La formule de Cauchy, que je préfère écrire en représentant
les coefficients par des petites lettres, devient
no" 2 ri
PET
Si dans cette expression on déduit le dernier terme des deux
premiers, d’après la formule de M. Briot, on obtient:
2 b 1:02:
cÉn cn
u , avec les valeurs assignées précédemment à a et b,
: 2 ,
n = l'A : 24786 = (10)
HarLEM, 29 Mai 1867.
TEMP. MOYENNE DE
PRISME DE
TAATRIE—100 0,9;
14»
147
220
ARCHIVES NÉERLANDAISES, T.
4.
1,60184
1,60198
1,60349
1,60365
1,60367
1,60521
1,60523
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1,61549
1,61571
1,61662
1,61709
1,61777
CU
STEINHEIL N°. II
TEMP. MOYENNE DE | Calc.-Obs
Calc.-Obs.
HÉAIRY 20002)
B C N ñ. B C
0 Re Een Ro 1,61821 : 0
— 9 24 1,61829 2 2
— 8 2 195 1,61882 5 il
0 9 | 26 1,61895 CNE
2 8 278 1,61901 6 0
6 0 28 1,61993 EE,
6 0 29 1,62015 fase)
DES 30 1,62070 5 a
10 6 oi 1,62185 10 5
fl 4, 32 1,62285 11 4
6 5 33 1,62316 8 3
9 “ 34 1,62332 7 +
7 7 35 1,62657 9 5
6 6 368 1,62914 8 6
{! f. 37 1,63221 12 12
4 4 38 1,63324 6 7
f fr 39 1,63358 8 8
6 8 40 1,63400 4 4
5 7 41 1,63486 9 3
2 6 49 1,63515 6 8
l 5 43 1,63597 8 10
2 6 44 1,63825 2 0
1l 5 .45 1,63855 — 5 | —]
Il 6 46 1,63940 3 | +1
+ I 4 48 1,64050 10 | —5
3 2 49 1,64110 19 8
3 2 50 1,64145 13 8
Somme des Carrés... | 2390 | 1823
a 2 X 1,588221
/ ( nt 1970, _ nor, ( i sl
Jgagr Eee 0 ee 20600 À (10)8
IT. 30
PRISME DE MERZ Ne. I.
1:115°,7| 1,73509 27°,91493 |19°,81499 117°,81504 1127°,91493 |1,73500 |— 28|+18|-90.
18115,8| 1,73512 |15°,61510 | 27,91510 || 19,8/516 ||17,8/514 |[21,8/510 || 1,73512 24| 90| 93
98| 15,9] 1,73761 || 15,51763 ||28,01762 || 19,81763 ||17,9/762 ||21,8/762 ||1,73762 241 8| M
3x| 16,0! 1,73799 |15,41798 || 98,0/799 ||19,8/798 || 17,91798 |21,7/799 || 1,73798 19, 9] 14
38 28,21799 | 19,71797 |119,71797 |28,21799 | 1,73797 20! 10! 15
4,1 16,3! 1,74053 ||15,31052 || 28,21052 || 19,71056 | 18,01055 ||21,81052 || 1,74053 18[ 31
48| 16,3] 1,74056 ||15,2,055 | 25,71055 | 19,71059 | 18,01057 ||20,5,055 || 1,74056 17), 37
5' |16,3| 1,743492 ||16,21339 | 95,91343 ||19,61345 | 18,01344 |191,11341 | 1,74343 14|— 9]
6 | 16,6] 1,74388 || 17,31388 || 28,71394 || 19,61391 || 18,11389 |123,01391 || 1,74391 13[ 400
7 116,4 1,74413 |117,21419 | 98,7 1414 || 19,61413 | 18,01413 ||23,0/417 ||1,74415 16, 8.
8æ| 16,5! 1,74646 || 17,11648 | 28,91650 | 19,51650 ||18,0/648 ||23,01649 || 1,74648 1|: 61
881 16,5] 1,74650 ||17,01647 ||28,9/651 || 19,41652 |18,01651 ||23,01649 | 1,74650 8 710
9 |16,6| 1,74752 ||17,01751 || 29,01754 || 19,31748 ||18,01750 ||23,01752 ||1,74751 5] |
10 |16,711,74788 |117,01791 || 29,01790 | 19,21788 || 18,01788 |123,01791 ||1,74789 7 9
11 |16,7|1,74890 ||17,11818 | 29,11822 ||19,11829 | 17,9/821 || 23,11820 || 1,74820 5| 10|
12 | 16,8! 1,74840 ||17,11836 || 29,11840 || 19,01840 | 17,9/840 ||23,11838 ||1,74839 5, 9
13 116,8! 1,74860 ||17,11860 || 26,21864 | 18,91864 ||17,91862 |121,71862 ||1,74862 3| 710
140| 16,9! 1,75143 | 16,11140 || 23,81145 | 19,11142 ||18,01142 || 20,01143 ||1,75143 | 2| 9!
147| 16,9) 1,75152 ||16,01149 ||24,01153 ||18,31153 || 17,61152 ||20,0/151 ||1,75153 | — 1] 11| A0
15 | 16,9! 1,75563 ||17,01561 | 24,01564 ||18,381562 ||17,6/562 || 20,51563 |11,75564 | 8] 7| "8
16 |16,9!1,75577 | 16,91576 || 94,11580 ||18,01577 |117,5,577 |120,51578 |1,75579 8| 7
17 |17,0! 1,75798 ||16,91723 || 94,11730 1117,91797 | 17,51798 |[20,51797 |1,75782 10| 6|
18 [17,01 1,75822 || 16,8/820 || 24,11826 | 17,81822 || 17,41829 || 90,51893 ||1,75824 121 4)
19 | 17,2! 1,75863 ||16,71861 || 24,11865 |117,71862 |117,51863 ||20,41863 ||1,75864 10| 6!
20 | 17,21 1,76024 || 16,61022 || 24,11028 |17,61024 ||17,41024 ||20,41095 |1,76095 14| 5
21 |17,3| 1,76111 |16,61110 | 24,11113 |17,41109. | 17,41110 | 20,41112 |1,76112 151.28
99œ| 17,3! 1,76232 || 16,61229 || 24,11232 |117,21932 ||17,31232 ||20,4/231 ||1,76233 14| 310
93 |17,4| 1,76310 ||16,61307 ||24,11314 |17,01310 ||17,21310 120,4/311 ||1,76312 17| US
94 |17,411,76325 ||16,6,322 || 94,11326 || 19,91326 | 18,71326 ||20,41324 ||1,76326 15! 310
95 |17,5|1,76419 ||16,5,417 || 94,11420 ||18,61419 ||18,0/419 ||20,31418 ||1,76420 17/4 LI
26 |17,5| 1,76443 || 16,51440 ||24,61447 |120,01449 |118,8/1443 ||20,6/444 ||1,76445 17! 0
970] 17,6 1,76453 | 16,41450 || 24,81456 ||20,0/455 | 18,81454 |90,61453 |[1,76454 17| 0,
277| 17,61 1,76455 ||16,4/452 | 94,91458 ||20,11460 | 18,91458 | 20,71455 ||1,76457 18! 410
28 | 17,61 1,76612 ||16,41610 | 95,0161:6 || 20,2/613 ||18,9,612 | 20,7/613 ||1,76613 91| 4+2
29 | 17,6! 1,76662 ||16,31658 || 25,11665 | 20,11661 ||18,91662 ||20,71662 ||1,76662 18 TL
30 | 17,61 1,76752 ||16,2/754 |95,21756 ||19,9/753 |18,81753 ||90,71755 ||1,76754 01! 65
31 | 17,6! 1,76966 | 16,11964 | 95,31969 |119,71064 ||18,71965 || 20,71967 ||1,76966 24| S\.
382 | 17,6! 1,77145 | 16,11143 | 95,31148 |[19,61146 || 18,61146 || 20,71146 ||1 77146 93| 107.
33 |17,6|1,77199 | 16,01198 | 95,41 205 ||18,5,200 ||18,11260 || 20,71202 ||1,77201 22| 710
34 |17,6| 1,77229 |116,01295 || 95,4,933 || 19,51231 | 18,61230 || 20,71229 ||1,77230 93| 10
85 |17,6| 1,77822 ||15,9/818 ||25,4/828 ||19,41849 ||18,51823 ||20,71823 ||1,77893 01| 14/4
368| 17,4] 1,78307 ||15,81302 || 25,4,315 |19,3/311 | 18,4/309 | 20,61309 ||1,78309 61 5
37 117,31 1,78884 ||15,61883 | 95,5|891 |19,21885 ||18,31885 || 20,61887 ||1,78886 5|. 131
38 |17,211,79068 |115,51066 || 25,51076 |119,61071 || 18,41070 ||20,5/071 |1,79071 0! 11/29
89 |17,1|1,79145 ||15,41140 | 25,61149 ||18,91145 ||18,0/145 |20,5/145 |1,79146 | — 8] 4] à
40 |17,0|1,79216 ||15,01211 || 25,61229 |18,81217 |17,9/217 | 20,3/220 ||1,79219 10) 310
41 |16,9! 1,69382 ||14,91379 ||95,71891 |118,81387 |117,91385 ||20,31385 || 1,79386 16|— 1| =
49 |16,9! 1,79435 || 14,81435 ||25,91446 |118,61443 ||17,81439 |90,4/441 |1,79441 14|+ 2/2
43 |16,9|1,79596 | 14,71594 || 26,01607 ||18,6,603 || 17,81600 || 20,4/601 ||1,79601 l4| 3
44 | 16,9! 1,80018 || 14,61019 || 26,21029 |18,01035 ||17,51027 || 20,41024 ||1,80026 28 — 6|—%
45 | 16,9| 1,80084 ||14,51078 || 26,21093 |117,31084 ||17,11084 ||20,41086 ||1,80086 36| 12| 4
46 | 16,9] 1,80248 ||14,41239 || 26,41 260 |117,61258 |117,31253 1 20,41250 111,80252 37| 11]
Somme des Carrés..... [15064/3160/3346
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SUR LES
ÉRABLES DU JAPON,
PAR
F. A. W. MIQUEL.
Dans mon Mémoire sur la Phytogéographie du Japon il est
fait mention plus d’une fois du groupe des Acérinées, qui sont
au nombre des végétaux ligneux les plus caractéristiques de cette
flore, et dans la Prolusio Florae J'aponicae, p. 18—22, j'ai donné
une énumération systématique des espèces, — avec description
détaillée de celles qui étaient nouvelles ou peu connues, — qui
en portait le nombre à 16, y compris le genre Negundo.
Depuis la rédaction de ces deux travaux, notre Musée botanique
a reçu un envoi considérable de plantes recueillies par M. Maxi-
mowiez et par le botaniste japonais Tschonoski, et parmi les-
quelles se trouvent plusieurs espèces d’Érables, les unes nouvelles,
les autres déjà connues maïs non découvertes jusqu'alors au Japon,
qui font monter à 23 le chiffre total des espèces. J'ai en outre
acquis une connaissance plus précise des espèces en étudiant des
échantillons plus complets, qui n’ont été retrouvés que tout ré-
cemment dans notre Musée, et, pour autant que la chose était
possible, j'ai repris la comparaison avec un certain nombre
d'espèces de l'Himalaya. Ces diverses circonstances me détermi-
nent à publier une nouvelle liste de toutes les espèces d’Érables
30*
4638 F. A. W. MIQUEL. SUR LES ÉRABLES DU JAPON.
connues au Japon, en l’accompagnant de différentes observations
qu'elle peut suggérer. Je ferai remarquer d’abord que le genre
Negundo ne peut, aujourd'hui, être conservé comme tel, mais
qu'il ne représente plus qu'une section du genre Acer. Entre le
cas où le disque des fleurs est bien développé, et celui où il
manque entièrement, on trouve des passages insensibles, et l’ab-
sence des pétales ne constitue pas non plus un caractère constant
du genre Negundo, comme le prouve une espèce qui sera
décrite ci-après.
LISTE DES ESPÈCES.
SecTio I. Acera vera.
Feuilles simples. Disque staminifère prononcé.
$ 1. INFLORESCENCE CORYMBIFORME.
+ Feuilles palmañfides.
1. À. japonicum Thunb. Miq. Prol. p. 18. — Croît
d’après Thunberg sur les montagnes de Fuzi et de la Fakonie.
Keiske rencontra cette espèce dans l’île de Nippon, probablement
dans la prov. d'Owari; Maximowicz près de Hakodadi.
2. À. Sieboldianum Miq. {. c. p. 19. — Nippon, dans les
montagnes de Figo (Keiske). — Un échantillon recueilli dans les
montagnes de Kundsho-san, et rapporté par Maximowicz à cette
espèce, me paraît plutôt appartenir à l’A. japonicum.
3. À. circumlobatum Maximow. ined. — Découvert par
M. Maximowicz dans la prov. Senano de l’île de Nippon. — Un
échantillon recueilli au port Bruce de la Mandschourie , déterminé
comme À. Sieboldianum, me paraît appartenir à cette espèce.
4. À. palmatum Thunb. Miq. /. c. p. 20. — Espèce indi-
F. A. W. MIQUEL. SUR LES EÉRABLES DU JAPON. 469
gène et généralement cultivée, très variable. — Nous avons une
belle collection des variétés, donnée par le prince de Tsikousen à
M. de Siebold.
a var. quinquelobum. (A. palmatum Thunb.). Forme
vulgaire; trouvée dans la prov. Senano par Tschonoski; près
de Nagasaki par Oldham.
8. var. septemlobum (A. septemlobum Thunb.).
Trouvée par Thunberg dans la Fakonie; rencontrée dans
différentes localités par nos voyageurs; près de Jokohama par
Maximowicz; dans les montagnes Kawara Jama par Buerger.
y. Var. dissectum (A. dissectum Th.). Spontanée dans
les régions près de la rivière Oigawa, d’après Thunberg.
ô. var. decompositum (A. decompositum Miq. Cat. h.
Amst. p. 275); lobes presque libres bipinnatifides, à bords
entiers. — Forme de culture.
s Var. linearilobum; feuilles à lobes presque libres,
linéaires, à bords entiers.
5. À. argutum Maximow. ined. — Fut découvert dans la
prov. Senano de Nippon par Tschonoski.
6. A. diabolicum BL Miq. {. c. — Dans la province Owari
de Nippon (herbier de Keïiske n. 325), dans la prov. Senano
(Tschonoski).
1. À. barbinerve Maxim. ined. — Trouvé par Maximowicz
dans la Mandschourie austro-orientale. — Ressemble beaucoup à
l'A. pycnanthum, et nous avons parmi les échantillons de celui-ci
quelques feuilles et fruits qui me paraissent appartenir à cette espèce.
8. À. Buergerianum Miq. /. c. p. 20.— Croît dans l’île de
Nippon, probablement dans la prov. d'Owari.
9. À. pictum Thunb. Miq. {. c. p. 19.— A. Mono Maxim.
Thunberg découvrit cette espèce dans les montagnes de Fuzi et
de la Fakonie, Keïske dans la prov. Owari, (Tschonoski) ; en Senano
près de Hokodadi dans l’île de Jesso (Maximowiez). Répandue dans
la Chine boréale, la Mandschourie et l'Himalaya.
470 F. A. W. MIQUEL. SUR LES ÉRABLES DU JAPON.
U !
71 Feulles presque 3-lobées el indivisées.
10. A. trifidum Thunb. Miq. /. c. p. 19. — Siebold croyait
que cette espèce avait été introduite de la Chine. Mais Thun-
berg nous assure l'avoir rencontrée dans la Fakonie. Oldham
(n. 180) et Maximowiez la recueillirent près de Nagasaki.
+71 Feulles simples.
11. À. tataricum Linn., var. Ginalla Maxim. (A. Ginalla
eJ. Prim. Amur.). — Répandue dans la partie occid. de la Russie
asiatique, la dite variété habite la Mandschourie et a été récem-
ment trouvée par Tschonoski dans les prov. Nambu de Nippon.
$ 2. PÉDICELLES FASCICULÉS, PRÉCOCES.
12. A. pycnanthum C. Koch, Miq. L. c. p. 21. — Croît sur
les montagnes de Niko dans l'île de Nippon, d’après Keiïske et
Sugerok.
$ 3. INFLORESCENCE PANICULÉE OU RACÉMIFORME.
13. A. spicatum Lam.— Torrey et A. Gray F1. N. Amer. I.
p. 246. — Le botaniste japonais Tschonoski rencontra cette espèce
américaine dans les provinces Senano et Nambu de Nippon.
14. A. capillipes Maximow. ined. — Espèce nouvelle, dé-
couverte par le même botaniste dans la prov. Senano. !)
1) A. capillipedi affine: À. Thomsoni Miq. Folia petiolis parce presertim
basi piliferis subaequilonga e basi rotundatä leviter cordatà lato-ovata supra medium
breviter acuminato-tricuspidulata obtuseque denticulata, cæterum integerrima
repandulave, minora omnino integra, 6—3 poll. longa, chartacea, costulis
utrinque 6—8, infimà extrorsum pinnatim ramosà, subtus in nervis pubera,
glabrescentia ; racemi fructiferi pedunculati, gabri, pedicellis brevibus appressis,
alis fuscis nitidis anguste obovato-oblongis supra nuculas tumidas transverse
nervosas abrupte constriciis, margine exteriore incrassato rectis sursum convexis,
antico extenuato recto convexove, 2—3 poll. longis, erecto-conniventibus sub-
glabris. — Sikkim: Th. Thomson. — Foliis A. tegmentoso non absimile, samaris
longissime diversum quae in illo multo minores et patentissimae.
F. À. W. MIQUEL. SUR LES ÉRABLES DU JAPON. 471
15. À. micranthum $. et Z. — Miq./. c. p.21.— Croît dans
l’île de Nippon où le Docteur Buerger la recueillit près de Suso
Katogi; dans l’île de Kiousiou près de Nagasaki (Maximowiez).
16. À. rufinerve $S. et Z. — Miq. {. c. p. 20. — Décou-
vert par Keiske sur le versant du volcan Wunzen; recueilli aussi
par Siebold, Textor et Mohnike dans d’autres localités; près de
Nagasaki par Maximowiez.
17. À. crataegifolium S. et Z. — Miq. L. c. p. 21. — Croît
dans le Nippon et fut cultivé dans le jardin botanique de Desima ;
Tschonoski le trouva dans la prov. Senano, et Maximowiez dans
l’île de Kiousiou près de Nagasaki.
18. À. distylum $S. et Z. — Miq. /. c. p. 21. — Découvert
par Keiske dans les montagnes de Nippon, retrouvé récemment
dans la prov. Senano par Tschonoski. !)
19. A. carpinifolium S. et Z. — Miq. [. c. p. 21. — Re-
cueilli par Siebold sur les montagnes élevées de Nippon, par
Buerger dans les forêts du mont Sata Foge; près de Mura de la
même île et dans les environs de Jokohama par Maximowiez. ?)
1) A. Sikkimense Miq. Folia petiolis multo longiora e basi cordatä ovata
acuminata, apice acumineque serrulata, caeterum integerrima, subcoriacea glabra
(in fructu), præter basin subquinquenerviam utrinque paucicostulata, sub-
avenia, in axillis nervorum basalium superiorum ad vel ultra medium adscen-
dentium infimos (qui potius eorum vena infima) valde excedentium excarvata,
3- fere 5 poll. longa; racemi spiciformes brevi-pedunculati nunc glabri stricti
patentes folio breviores vel longiores; pedicelli brevissimi oppositi et alterni;
alae patule erectae non contiguae cultrato-dimidiato-oblongae, margine postico
rectae concavæque, antico convexo, basi apiceque obtusulo leviter attenuatae,
cum nucula subglobosa 6—4 lin. longae, glabrae. -— Sikkim, 7—9000 ped. alt. :
J. D. Hooker (n. 4).
2) À. carpinifolio analogum: 4. Hookeri Miq. Folia petiolo longiora e
basi rotundatä leviter cordatà ovato-oblonga longe angusteque acuminata , cum acu-
mine dense argute duplicato-serrata, membranacea, costulis utrinque circiter 8, infimà
extrorsum venosà, venulis transversis teneris, supra parce et sparse, subtus
præsertim in nervis pilis brevibus flaccidis caducis adspersa , in axillis praesertim
baseos subexcavatis barbellata, 4—3 poll. longa; racemi axillares breviter pe-
dunculati folio snbæquales puberuli, pedicellis tenuibus flore longioribus vel
æquilongis ; sepala sublanceolata glabra petala obovalia obtusa fere vel omnino
æquantia; stamina 8 vix exserta; discus glaber ; ovarii rudimentum obsoletum. —
Sikkim, 8—10,000 ped. alt.: J. D. Hooker.
472 F. A. W. MIQUEL. SUR LES ÉRABLES DU JAPON.
Sectio II. Negundo.
Feuilles composées. Disque nul ou presque nul.
20. A. Maximowiczianum Mig. — Espèce remarquable
découverte par M. Maximowiez dans la prov. de Higo près de
Naga gama et dans la prov. de Senano.
21. A. Negundo Linn. (A. cissifolium C. Koch, Miq L.c.
p. 22). — Croît sur les montagnes Hakone, découvert par Sie-
bold. — Tschonoski le rencontra dans les provinces Senano et
Nambu.
22. À. nikoense Miq. sub Neg. |. c. p. 22. — Trouvé par
Keiske dans les hautes montagnes de Niko.
23. A. sessilifolium $. et Z. — Miq sub Neg. I. c. p. 21. —
Espèce cultivée dans le jardin botanique de Desima, où elle fut
probablement introduite des régions intérieures du Japon.
Cette liste nous autorise à tirer les conclusions suivantes:
10. La grande majorité des Érables japonais, 17 espèces, sont
endémiques.
2°. Trois espèces se retrouvent dans l’Asie continentale, savoir:
Acer cireumlobatum, probablement en Mandschourie; Acer pictum
dans la Chine septentrionale, la Mandschourie, l'Himalaya, et
encore plus vers l’ouest (car il faut rapporter à cette espèce:
Acer Mono Maxim., À. cultratum Wall., À. truncatum Bg. du
nord de la Chine, et A. laeltum ©. A. Mey. du Caucase); enfin
A. tataricum L., auquel M. Maximowicz ramène, comme forme
particulière, l'A. Ginalla qui croît dans l'Amour et au Japon. Il
est possible que d’autres espèces japonaises pourront encore être
retrouvées dans l'Inde supérieure: c’est ainsi, par exemple, que
dans l’herbier indien de MM. Hooker et Thomson on trouve À.
Sikkimense m., À. Hookeri m. et A. Thomson m., trois espèces
dont la première est alliée à A distylum, la seconde à À. carpi-
mfolium, et la troisième à À. capilhipes et à À. tegmentosum.
3°. L’affinité prononcée avec la flore de l'Amérique du Nord
F. A. W. MIQUEL. SUR LES ÉRABLES DU JAPON. 473
s’accuse très nettement dans le genre Érable. C’est ainsi que le
groupe entier des Negundo est limité à l'Amérique du Nord et
au Japon. Acer cissifolium du Japon ne diffère pas de À. Nequndo
de l'Amérique. Zuccarini avait décrit l'espèce d’après des échan-
tillons très défectueux; les nôtres, plus complets, s’accordent de
tout point avec des spécimens des Montagnes Rocheuses. L’A.
mkoense s'en rapproche aussi beaucoup, mais se laisse assimiler
encore mieux à l'A. tripartitum Nutt. — Acer Marimowiczianum
offre des analogies incontestables avec Neqgundo cahfornicum et
N. mexicanum:; mais ces deux espèces ne me sont connues que
par les descriptions. — Une étroite affinité est encore démontrée
par l'A. spicalum, espèce américaine qui, déjà trouvée antérieu-
rement dans l'Amour, a été découverte depuis sur les hautes
montagnes de Nippon. En Amérique, cette espèce habite les régions
montueuses froides, rarement plus au sud que 41° L. S. — A.
japonicum est très voisin de À. circinatum Pursh de l'Amérique ;
la différence essentielle consiste dans la direction des ailes du
fruit, écartées plus horizontalement dans l'espèce américaine;
chez celle-ci, dont j'ai pu examiner un échantillon recueilli par
le Dr. Lyall aux bords du Lower Fraser-River, les feuilles sont
aussi découpées plus profondément, à 9 lobes tout au plus; les
folioles calicinales sont plus larges, le nombre des étamines
s'élève à 9, et, dans son ensemble, l'espèce américaine tient le
milieu entre l'A. japonicum et V'A palmatum. — Les exemples
de formes analogues ne sont également pas rares: Acer Douglas
Hook. de l'Amérique est analogue à À. argutum: À. saccharinum
est comparé par M. Asa Gray à À. pictum; À pycnanthum repré-
sente jusqu à un certain point À. rubrum L. et À. dasycarpum
de l’Amérique. À. rufinerve est allié au plus haut degré à A.
pennsylvanicum, et je ne ferais pas d’objection à leur réunion en
une seule espèce; À. {eygmentosum Maxim. de la colonie de l'Amour
s'en distingue principalement par ses feuilles glabres.
474 F. A. W. MIQUEL. SUR LES ÉRABLES DU JAPON.
Quelques remarques sur les caractères
différentiels des espèces.
1. À. japonicum. Je rapporte à cette espèce les échantillons
recueillis par M. Maximowiez sur les montagnes Kundsho-san
et communiqués sous le nom de À. Sieboldianum. Le vrai À.
japonicum, à feuilles 11-lobées, fut trouvé par lui en fleurs près de
Hokodadi, mais je n'ose pas décider si l’échantillon en fruit de la
même localité appartient à la même espèce. — Le n°. 176
de l’herbier de feu Oldham me paraît aussi représenter l À.
japonicum.
2. A. Sieboldianum. Cette espèce, découverte par Keiske,
paraît être bien rare, car aucun des autres voyageurs ne l’a rencon-
trée. Elle diffère de la précédente par les feuilles d’une texture
plus coriace, les nervures plus saillantes, sans veines transversales
distinctes, et surtout par le duvet gris et persistant qui recouvre
les nervures des feuilles (surtout sur la surface inférieure), les
pédoncules et les pédicelles; les lobes des feuilles sont aussi
moins acuminés ; les ailes des samares sont plus courtes, et plus
larges en comparaison avec leur longueur. La plupart de ces
caractères manquent dans les échantillons que M. Maximowiez
nous à envoyés sous le nom d’A. Sieboldianum, dont les uns me sem-
blent appartenir à l'A japonicum , tandis que les autres, du port Bruce
de la Mandshourie , différent à peine de l'A. circumlobatum ; ceux-ei
nous offrent les caractères suivants: feuilles glabres, à base pro-
fondément cordée, 9-lobées, doublement serrées, à dents mucro-
nées; elles sont plus petites que celles de l’A circumlobatum et
leurs lobes plus séparés. Le pédoncules de l'A japonicum sont gla-
bres, et seulement sur les pédicelles on remarque de temps en
temps quelques poils minces, ce que la diagnose quoique trop
courte de Thunberg dit aussi; dans les échantillons du mont
Kundsho-San, déjà cités, les feuilles offrent une texture mince,
elles sont à lobes plus séparés; les nervures très légèrement poilues;
les corymbes pauciflores, glabres ou presque glabres; les sépales
F. A. W. MIQUEL. SUR LES ÉRABLES DU JAPON. 475
presque lanceolés, avec quelques poils rares au dos, un peu
plus longues que les pétales; fleurs hermaphrodites octandres ;
styles de la fleur fertile soudés jusque près du sommet; les
ailes des fruits moins dilatées, légèrement crénelées au som-
met arrondi.
3. À. argutum Maxim. ined. Folia petiolo subaequilonga e
basi obiter cordatà rotundata usque 1 circiter 5-lobata, lobis
ovatis acuminatis argute duplicato-serratis, subchartacea, novella
supra in nervis tenerrime pubera, subtus in nervis venis petio-
loque pilosula, densius in axillis bascos et venarum; peduneuli
e gemmis lateralibus foliis subcoaetanei, perulis paucis, extimis
ovatis sanguineis, interioribus longioribus flavidis obtusis, pedi-
cellis corymbosis: sepala anguste ovato-oblonga petala subconfor-
mia superantia, stamina 4; fl. fem. vel herm.? (deflorati) styli
breves ultra 1 liberi.
Les feuilles de cette nouvelle espèce très distincte ont 3 pouces
de longueur et de largeur. Les styles, persistants dans les ovaires
fécondés, ne sont soudés que vers la base, les parties libres
étant plus longues que la partie soudée. Les ailes des fruits,
entièrement divergentes en ligne horizontale, sont d’une forme
semi-oblongue obtuse, avec le bord extérieur rectiligne, l’anté-
rieur légèrement convexe, peu rétrécies à la base, avec les
nucules crêtées, D à 6 lignes de longueur, et parfaitement
glabres.
4. À. circumlobatum Maxim. ined. Folia petiolo longiora
cordato-orbicularia breviter increscenti-9-11-lobata, undique grossius-
cule arguteque duplicato-serrata, lobis infimis valde diminutis,
reliquis lato-ovatis subacuminato-acutis, sub-11-nervia, subtus in
nervis pilosula, in axillis baseos nec non venarum barbellata ; pe-
dunculi fructiferi pilosuli; samarae patentissimae, alis dimidiato-
obovato-oblongis obtusis, deorsum attenuatis, praesertim extror-
sum cum nuculis griseo hirtae.
Pétioles canaliculés et légèrement poilus; feuilles 31—4 pou-
ces de longueur, 3 — 31 de largeur. Les ailes des iruits entière-
ment divergentes, rectilignes au bord inférieur, à l’antérieur plus
476 F. A. W. MIQUEL. SUR LES EÉRABLES DU JAPON.
convexes, 1 pouce de longueur, 3 lignes de largeur. Espèce très
distincte par la forme des feuilles presque orbiculaire.
D. A. diabolicum BI. Les jeunes pousses sont recouvertes
d’un duvet jaunâtre luisant. Les pédoncules sortent de bourgeons
pérulés (pérules oblongues recouvertes d’un duvet épais) ; d’abord
très courts, les pédoncules se développent de plus en plus et
portent les pédicelles disposés en corymbes. Fleurs 21 lignes de lon-
gueur; sépales elliptiques; étamines 8, à peine surpassant les
sépales; samares supportées par des pédicelles peu allongés ; aïles
dressées contigues, obovées-oblongues presque équilaterales, lui-
santes, minces, 11 pouces de longeur: les nucules munies d’une
crête transversale.
6. À. barbinerve Maxim. ined. Folia petiolo subaequilonga
vel longiora, e basi cordatà rotundata 5-lobata, lobis infimis
obsoletioribus, reliquis haud alte separatis in acumen lanceolatum
integerrimum vel subintegerrimum excurrentibus, caeterum grosse
subduplicato-serratis, membranacea, supra sparse molliter pilosa,
subtus pallida 5-nervia parce venosa, in nervis barbato-pilosa, :
in axillis dense pilifera; corymbi peduneulati; samarae haud
omnino horizontaliter patentes, nuculis cristato-suleatis, alis falca-
tim semiobovato-oblongis deorsum attenuatis tenuibus glabris
(nune pallide flavidulis). ;
Feuilles 3 — 31 pouces de longueur et de largeur. Cette espèce
s'approche beaucoup de l'A. pycnanthum par la forme des feuilles,
mais en diffère parfaitement par l’inflorescence corymbiforme et
sans doute aussi par d’autres caractères. Elle fut découverte dans
la Mandshourie austro-orientale par le Dr. Maximowiez; probable-
ment elle croît aussi dans le Japon, et nous possédons des fruits
et des feuilles séparées, qui diffèrent à peine des échantillons de
la Mandshourie.
7. À. tataricum L. var. Ginalla Maxim. (A. Ginella ej.
in Prim. Amur.) Cette espèce, dont la forme typique appar-
tient à l'Asie occidentale, offre de nouveau un exemple d’une
distribution très étendue vers l’est, avec une légère modifica-
tion de sa forme. Les feuilles de la plante du Japon sont presque
F. À. W. MIQUEL. SUR LES EÉRABLES DU JAPON. Ata
_ elliptiques ou ovates, doublement serrulées au-dessus de la base,
avec 7—8 veines principales à chaque côté; inflorescence en
corymbe composé.
8. À. pycnanthum C. Koch. Les feuilles, plus courtes que
leurs pétioles, différent de celles de l’A. micranthum par les lobes
plus dilatés, ovates, avec une pointe courte serrulée ; du reste elles
sont doublement et grossièrement serrées; les pédicelles fasciculés,
de la longueur d’un pouce; fleurs assez larges; les branches flo-
rifères à entrenœuds très raccourcis, et striés transversalement par
des cicatrices très rapprochées.
9. À. micranthum $S.et Z. Feuilles à 5 lobes dont les trois
supérieurs plus grands, munis à leur base dans les sinus de
petits lobules, et terminés au sommet en pointes allongées serrées.
Les feuilles adultes offrent souvent une couleur rouge.
10. A. spicatum Lam. La forme japonaise (A. ukurunduense
Trautv. et Fisch.) de cette espèce ne diffère presque en rien du type
de l'Amérique. Les feuilles, pubescentes sur les nervures de la
page inférieure, sont d’une forme arrondie, légèrement cordée à
la base, D-lobées , doublement serrées. Nucules poilues, ailes gla-
bres un peu falciformes obovées-oblongues, conniventes:; grappes
florifères pubescentes.
11. À. capillipes Maxim. ined. Voisine de l’espèce précé-
dente; en diffère par les feuilles obscurément lobées, anguleuses
ou toutes entières, parfaitement glabres, les aisselles des nervures
primaires perforées, mais glabres; grappes glabres moins densi-
flores; pédicelles grêles, plus longs que les fleurs. En général
les feuilles sont longuement pétiolées, de la longueur du pétiole,
ovates, tronquées ou légèrement émarginées à la base, ordinai-
rement D — 3-angulées, à peine lobées, lobules très courts, les
trois supérieurs distinctement acuminés; presque doublement ser-
rées; veines principales à chaque côté 10, dont l’extérieure est
extérieurement penniveinée; 24 — 41 pouces de longueur; grap-
pes brièvement pédonculées, 4} pouces de longueur; sépales
plus courts que les pétales obovates; filaments (des fleurs mâles)
glabres; anthères elliptiques un peu allongées.
478 F. A. W. MIQUEL. SUR LES EÉRABLES DU JAPON.
12. A. Maximowiczianum Miq. (A. nikoense Maxim., non
Miq.). Petioli communes pedunculique dense patule flavescenti-
tomentelli; foliola digitato-ternata brevi-petiolulata, juniora supra
in nervis primariis pubera, subtus adultaque etiam griseo-villoso-
pubescentia, medium e basi æquali acutà ellptico-oblongum in
apiculum obtusiusculum attenuatum, lateralia conformia vulgo
paullo minora basique ad latus sup. leviter resecta, costulis
utrinque 15 pluribusve, supra medium vel lateralia supra basin
obtuse serrato-dentata: pedunculi e gemmis perulatis (perulis
siccis ovalibus, oblongis, concavis, dorso velutinis caducis) vel
singuli pauci terni vel e communi peduneulo exorti usque quaterni ;
fl. masc. octandri; sepala oblongo-obovata non nisi ima basi parce
pilifera petala superantia; fem. conformes sed antheris inclusis;
styli 2 inferne connati; ovarium hirtum; fructus appresse pilosi,
alis conniventibus falcato-obovato-oblongis.
Espèce très-remarquable, toute différente de l’A. mkoense. Pétio-
les adultes 2—21 pouces, pétiolules du feuillet terminal 4—6,
des latéraux 1—2 lignes de longueur; folioles longueur de 41—6
pouces, larges de 2—2%, presque coriaces, celles des échantillons
en fleur beaucoup plus tendres et plus petites ; les nervures latéra-
les supérieures entrent dans les dents ; les étamines des fleurs mâles
surpassent les sépales ; les branches du style dans la fleur fertile
assez allongées, lingulées, à papilles stigmatiques sur la surface
intérieure; anthères plus petites que dans la fleur mâle, de la
longueur des filaments. Nucules presque ovoïdes lenticulaires ; les
ailes bien grandes, avec les nucules 2—22 pouces de longueur, 1
pouce de largeur au sommet, leur bord extérieur convexe.
13. A. nikoense Miq. Pétioles communs 3! pouces, pétiolu-
les 1—11 lign. de longueur; foliole terminale décidément obovate
à base cunéiforme, les latérales un peu inégales, à base ob-
tuse, toutes plus ou moins serrées au-dessus de la base avec
2 à 6 serratures de chaque côté. — Il diffère de l’A. cissifolium
par les folioles beaucoup plus petites, plus larges et non acuminées.
14. À. sessilifolium $. Z.— Pétiole commun presque nul,
aplati; pétiolules grêles, 2—4 lign. de longueur; les folioles, dont
F. A. W. MIQUEL. SUR LES ÉRABLES DU JAPON. 479
la terminale est un peu plus longue, grossièrement et doublement
serrées, pinnatifides vers la base; veines bien distinctes, en même
nombre que les sinus entre les dents principales, bifurquées près du
sinus, une veinule entrant dans chaque dent. — Cette espèce n’a pas
encore été rencontrée à l’état sauvage, mais fut introduite par
Siebold dans le jardin de Desima. Nous ne la connaissons aussi
qu'à l’état stérile.
Je profite de l’occasion qui m'est offerte ici pour mentionner
quelques petites additions reçues par d’autres groupes depuis mes
communications précédentes, mais qui n'apportent aucun change-
ment essentiel aux chiffres statistiques que j'ai fait connaître.
Conifères. Abies Alcockiana et À. microsperma (microcarpa ex
errore) de Lindley appartiennent d’après Maximowiez a l’ Abies
ajanensis Fisch., var. japomca. Une monstruosité de cette espèce
est le Veïfchia japomca Lindi. — À. jezoensis $. et Z. appartient
probablement à la même espèce.
Rosacées. Potentilla chinensis Sering. (P. exallata Bunge, de la
Chine boréale) et P. discolor Bung. (Lehm. Potent., p. 39 tab. 12.)
sont indigènes au Japon; la dernière fut découverte par Keïiske
dans les montagnes élevées de Kinboosan. — Deux espèces de
Sanguisorba, différentes du S. tenw/foha, maïs trop douteuses pour
une détermination exacte. L'une stérile, à folioles longuement
pétiolulées, oblongues, obtuses, grossièrement serrées, cordées à la
base, à été appelée par Siebold S. jesoensis. — Dans nos collec-
tions se trouvent aussi deux espèces de Aubus, probablement
nouvelles.
Saxifragées. Astilbe chinensis Maxim. croît près de Jokohama.
Balsaminées. Deux ou trois espèces d’/Zmpatiens, dont l’une est
VI. noli-langere (de Nippon), l’autre une espèce à fleurs rouges,
indéterminable, trouvée à Simabara par Siebold.
Haloragées. Ceratophyllum demersum L., cité autrefois d’après
480 F. A. W. MIQUEL. SUR LES EÉRABLES DU JAPON.
l’autorité de Thunberg, fut recueilli par le Dr. Buerger dans l’île
de Kiousiou.
Fougères. L’Azolla, signalée avec doute comme l'A. corohiniana,
me paraît plutôt l’A. pinnata R. Br. Mais nos échantillons sont
stériles.
L’Aspidium cystolepidotum m. doit être rapporté à l’A. erythro-
sorum Eat., espèce imparfaitement décrite, dont je viens de re-
cevoir de bons spécimens du Musée de Kew.
Espèces à ajouter à notre liste: Trichomanes radicans Sm.,
T. filicula Bory. — Pieris longipinnula Wall. (P. semipinnata var.
æquata m.). — Asplenmum sepulchrale Hook. Probablement la même
espèce que j'ai laissée indéterminée, en la signalant comme voisine
de l'A. fenuifolium Don (Prolusio p.338). — Asplenium (Diplazium)
japonicum Thunb. FT. p. 339; retrouvé pour la première fois par
feu Oldham, près de Jokohama. Davalhia rhomboidea Hook.,
vient d’être nommée D. (Microlepis) Wilfordi par M. Baker. Ainsi
le nombre des Fougères japonaises s'élève à 121 espèces.
Lycopodium Phlegmaria Linn. à été recueilli par Keïske.
Dumortiera hirsuta R. B. N., Aneura mulhfida Dum., Pellia
epiphylla Nees, viennent d’être reconnues parmi les Hépatiques
japonaises de nos collections.
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